Jeudi 11 janvier
Heure Grand Amphithêatre Amphi Bleu Salle Maillot Salle 242AB Salle 241 Salle 251 Salle 243 Hall d'exposition
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A30
CONFERENCE PLENIERE 3
Génomique des population et populations fondatrices

CONFERENCE PLENIERE 3
Génomique des population et populations fondatrices

Modérateurs : Jean-François DELEUZE (Directeur du CNRGH) (Evry), Emmanuelle GENIN (Directrice de Recherches) (BREST)
08:00 - 10:00 Projet POPGEN. Emmanuelle GENIN (Directrice de Recherches) (Conférencier, BREST)
08:00 - 10:00 Des maladies génétiques rares vers la médecine de précision en Afrique du Nord: défis et opportunités. Cherine CHARFEDDINE (Maître Assitant et Chercheur) (Conférencier, Tunis, Tunisie)
08:00 - 10:00 ROM. David COMAS (Conférencier, Barcelone, Espagne)
08:00 - 10:00 Harnessing our common African Genomic Variation to Improve Health Globally. Ambroise WONKAM (Professor and Director) (Conférencier, Baltimore, Etats-Unis)

10:00 PAUSE-VISITE DES STANDS & EPOSTERS-SESSION3 POSTERS AFFICHES
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KF3
Session 3 - Posters affichés en présence des auteurs

Session 3 - Posters affichés en présence des auteurs

10:00 - 11:00 #37909 - P003 Que la force de KOZAK soit avec toi : identification par le génome d’une inversion intragénique d’ADNP manquée par l’exome.
P003 Que la force de KOZAK soit avec toi : identification par le génome d’une inversion intragénique d’ADNP manquée par l’exome.

Le séquençage de l'exome entier a permis d'atteindre un rendement diagnostique d'environ 30% pour les patients présentant des anomalies du neurodéveloppement, telles que la déficience intellectuelle. On s'attend à ce qu'une partie des diagnostics manquants puisse être expliquée par des anomalies génétiques qui n'ont pas pu être détectées par une puce à ADN ou par le séquençage d'exome, telles que de grandes inversions ou des translocations.

Nous rapportons ici la première description d'une patiente présentant une déficience intellectuelle, dont l'analyse du génome en trio a permis d'identifier une inversion intragénique hétérozygote de novo d’ADNP. Ce variant structural englobe les deux premiers exons codants mais épargne le dernier et principal exon, avec des points de cassure situés dans des régions introniques profondes.

ADNP est un gène bien connu impliqué dans la déficience intellectuelle, dont le spectre moléculaire consiste principalement en des variants perte de fonction dans son dernier exon.

Afin de préciser les conséquences de ce réarrangement sur l'expression du gène, une expérience de RNA-seq a été réalisée, dont l'étude a montré un saut des exons situés dans la zone inversée et l'absence de diminution de la transcription d’ADNP par rapport aux témoins. De plus, l'analyse in-silico des potentiels codons d'initiation dans le transcrit muté à l'aide du score contextuel de Kozak a révélé que plusieurs ATGs étaient susceptibles d'être utilisés pour générer des phases de lecture alternatives hors phase toxiques, empêchant une éventuelle traduction de sauvetage en phase. Ce variant structural entraîne donc bien une perte de fonction d’ADNP.

Enfin, l'analyse de la zone inversée et de ses régions flanquantes en utilisant la track Repeat Masker d'UCSC a permis d'identifier deux séquences Alu à chaque point de cassure. Comme leur comparaison a montré qu'elles présentaient une bonne homologie (79%) et une orientation inversée, nous avons émis l'hypothèse qu'une recombinaison homologue non-allélique médiée par ces deux séquences Alu était à l'origine du réarrangement. Par conséquent, ce variant structural pourrait être une mutation récurrente potentiellement sous-diagnostiquée dans les troubles liés à ADNP.

Ainsi, l'analyse du génome en trio a permis de résoudre l'odyssée diagnostique d'une patiente pour laquelle les explorations précédentes (séquençage d'exome et SNP-array) étaient négatives.


Mathieu GEORGET (Paris), Elodie LEJEUNE, Julien BURATTI, Euphrasie SERVANT, Eric LEGUERN, Delphine HERON, Boris KEREN, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE
10:00 - 11:00 #38325 - P007 A glimpse into the genes associated with autism with and without cognitive impairment.
P007 A glimpse into the genes associated with autism with and without cognitive impairment.

Shared genetic etiology among neurodevelopmental and neuropsychiatric conditions questions the existence of genes specific to autism. It also remains unclear which genes are more likely associated with autism with or without cognitive impairment. Using whole-exome sequencing data, we compared the occurrence of variants with predicted functional impact on 688 protein-coding genes previously associated to neurodevelopmental disorders in 17,440 autistic individuals with or without cognitive impairment from the SPARK cohort. We highlighted genes predominant in autism without cognitive impairment (NCIp) and genes predominant in autism with cognitive impairment (CIp). The next steps are to compare the biological functions and expression patterns of these genes and to study the clinical and brain profiles of the carriers of variants within CIp and NCIp including behavioral scales (such as social communication or in adaptive skills) and EEG and brain imaging. Our results suggest that genes associated with cognitive impairments are especially expressed very early during fetal brain development. All our findings will be replicated across multiple cohorts (MSSNG, SSC, AIMS2 & PARIS). We hypothesized that the variability in clinical outcome is influenced by the genetic and environmental context of each individuals and thus could explain phenotypic variability. We are launching CONTEXT a new project to understand genotype-phenotype variation in individuals carrying a large effect genetic variant. CONTEXT will require the collection of genetic data and quantitative phenotypes within-families and in the general population. The objectives are to better estimate the clinical outcome of the carriers and to find new innovative treatments to alleviate the severe symptoms associated with the genetic variants.


Claire LEBLOND (PARIS), Freddy CLIQUET, Thomas ROLLAND, Simon MALESYS, Aline VITRAC, Alexandre MATHIEU, Anna MARUANI, Anne-Claude TABET, Richard DELORME, Thomas BOURGERON
10:00 - 11:00 #37709 - P011 Efficacité de la tDCS chez les patients catatoniques avec un syndrome de Phelan McDermid, une série de cas.
P011 Efficacité de la tDCS chez les patients catatoniques avec un syndrome de Phelan McDermid, une série de cas.

Le syndrome de Phelan-McDermid, caractérisé par une délétion ou une mutation du gène SHANK3, situé dans la région 22q13.33, est associé à la catatonie dans 53% des cas. Dans les troubles neurodéveloppementaux, le sous-diagnostic et l'absence de prise en charge rapide de la catatonie conduisent à des formes chroniques résistantes aux traitements standarts, le lorazépam et électroconvulsivothérapie. De plus, le lorazepam est souvent mal toléré chez les patients avec un syndrome de Phelan-McDermid entrainant une majoration de l'agitation ou de l'insomnie. Il n'existe pas encore de traitement efficace et bien toléré de la catatonie chronique dans ce syndrome. La stimulation transcrânienne à courant direct (tDCS), une technique de stimulation cérébrale non invasive, facile à appliquer, sans anesthésie, s'est avérée efficace et bien tolérée dans les troubles du neurodéveloppement et dans la catatonie. Nous rapportons l'efficacité et l'innocuité de la tDCS dans quatre cas de catatonie survenant chez des patients avec syndrome de Phelan-McDermid.

Les quatre épisodes catatoniques ont été diagnostiqués selon les critères du DSM-5 et la gravité a été évaluée à l'aide de l'échelle d'évaluation de la catatonie de Bush et Francis (BFCRS). Tous les participants ont reçu le même protocole de tDCS, jugé efficace pour les patients atteints de catatonie dans le cadre de trouble de l’humeur ou de trouble psychotique, c'est-à-dire une anode sur le cortex préfrontal dorsolatéral gauche et une cathode sur la jonction temporo-pariétale gauche, à 2 mA pendant 20 minutes, deux fois par jour.  

Les quatre cas se sont améliorés à chaque étape du traitement par tDCS, avec une différence statistique entre les scores de BFCRS avant et après la cure (réduction du score BFCRS = 48%, W = 15, p-value one-side Wilcoxon test= 0.027) et entre les scores de BFCRS avant et après la fin du suivi (réduction du score BFCRS = 66%, W = 12, p-value = 0.029). La tolérance a été optimale à l'exception de sensation de picotements et de fatigue.

L'haploinsuffisance de SHANK 3 conduit à une hypofonctionnalité des récepteurs NMDA et pourrait ainsi jouer un rôle important dans le risque excessif de catatonie ainsi que dans la bonne efficacité de la tDCS chez ces patients. Malgré la nécessité de mener d'autres études pour confirmer les résultats, la tDCS semble être une stratégie thérapeutique efficace et bien tolérée pour la catatonie chronique chez les patientes souffrant du syndrome de Phelan Mc-Dermid. La connaissance des comorbidités psychiatriques dans les troubles génétiques pourrait aider à organiser des soins personnalisés.


Mylène MOYAL (Paris), Marion PLAZE, Ambre BARUCHET, David ATTALI, Cora CRAVERO, Marie RAFFIN, Angèle CONSOLI, David COHEN, Alexandre HAROCHE, Boris CHAUMETTE
10:00 - 11:00 #37813 - P015 Contribution des variants régulateurs à l’autisme.
P015 Contribution des variants régulateurs à l’autisme.

Autism is a neurodevelopmental condition characterized by impairments in social interactions, and repetitive behaviors/interests, with a prevalence of 1-2%. The genetic architecture of autism is complex, and our current knowledge of the biological pathways associated with autism is mostly based on the identification of rare variants impacting protein structure. However, non-coding variants are suspected to play a role in the susceptibility to autism by impacting gene regulation. Here we investigated the regulatory profile of genes and pathways previously associated with autismeffect by cataloguing more than 30,000 small effect regulatory variants detected by recently published eQTL mapping efforts in fetal brain, adult cortex and cerebellum. We observed that genes previously associated with autism through rare variants screening were depleted in regulatory variants, likely due to their sensitivity to gene dosage. In addition, by precisely mapping eQTL SNPs to SNPs previously associated with neurodevelopmental disorders (NDDs), personality and psychiatric traits through genome-wide association studies, we could prioritize thousands of SNPs identified as regulatory variants of NDD-associated genes. These integrative analyses will allow us to test whether regulating variants of specific genes, gene sets or brain pathways are enriched or depleted in traits associated to brain structure and functions. Ultimately, the complete regulatory profile or autistic individuals could be used to decipher the role of regulatory variants in interindividual differences in brain structure/functions and clinical outcomes.


Eli BARTHOME (Paris), Freddy CLIQUET, Aline VITRAC, Thomas ROLLAND, Thomas BOURGERON
10:00 - 11:00 #38198 - P019 Etude HiNDIA (Histoire Naturelle de la Déficience Intellectuelle de l’Adulte - nature et fréquence des anomalies génétiques et phénotypes associés), multicentrique de plus de 1000 adultes. Présentation de l’étude et de la cohorte de la Pitié Salpêtrière.
P019 Etude HiNDIA (Histoire Naturelle de la Déficience Intellectuelle de l’Adulte - nature et fréquence des anomalies génétiques et phénotypes associés), multicentrique de plus de 1000 adultes. Présentation de l’étude et de la cohorte de la Pitié Salpêtrière.

La déficience intellectuelle (DI) est définie par l’association d’un quotient intellectuel (QI) inférieur à 70, et de limitations significatives du fonctionnement adaptatif dans différents domaines, avec un début avant l’âge de 18 ans. Fréquente (2% de la population), la DI est une affection hétérogène en termes de sévérité, de sur-handicaps associés et d’étiologies. Plus de 1400 gènes responsables ont été décrits à ce jour. En pratique clinique habituelle, le bilan étiologique est fait dans l’enfance. Cette démarche est trop rarement réalisée à l’âge adulte, alors même que les techniques le permettant (analyse chromosomique par puce à ADN, séquençage haut débit d’exome puis de génome) ont révolutionné le diagnostic étiologique de la DI, avec un rendement à l’heure actuelle de plus de 50%. Or, le diagnostic étiologique a, chez l’adulte comme chez l’enfant, des implications en termes de conseil génétique pour les apparentés, de suivi, de prise en charge et de traitement. Par ailleurs, le phénotype des syndromes avec DI est surtout décrit en population pédiatrique ; la littérature ne rapporte que de rares cohortes d’adultes. Une meilleure connaissance de l’histoire naturelle des syndromes génétiques connus serait pourtant utile à tous les âges : pour affiner le pronostic, améliorer le diagnostic, enfin pour améliorer la prise en charge médicale, rééducative et socio-éducative des individus porteurs lorsqu’ils avancent en âge.

L’étude HiNDIA comporte deux volets :

-          la partie rétrospective s’appuie sur le recueil des données anamnestiques, cliniques et biologiques des dossiers des patients adultes (plus de 20 ans) porteurs de DI suivis depuis 2016 dans les Centres participant à l’étude (Brest, Dijon, Lille, Paris Necker, Pitié Salpêtrière et Fondation Lejeune, Poitiers, Rennes, Strasbourg), à travers une base de données (RedCap),

-          la partie prospective permettra, jusqu’en 2025, de proposer une nouvelle consultation de génétique avec reprise des investigations étiologiques (notamment un séquençage de génome) pour les patients perdus de vue.

Nous présentons ici les caractéristiques de la cohorte de patients suivis à la Pitié Salpêtrière.

Les données concernant 978 patients sont colligées : 550 (56%) ont entre 20 et 30 ans, 270 (27.6%) entre 31 et 40 ans, 114 (11.7%) entre 41 et 50 ans, 37 (3.7%) entre 51 et 60 ans, 6 (0.6%) entre 61 et 70 ans et 4 (0.4%) ont plus de 70 ans. Le patient le plus âgé a 78 ans.

En conclusion, plus de 83% des patients adultes suivis dans le service pour DI ont moins de 40 ans, et seulement 1% ont plus de 60 ans. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer ce chiffre : une meilleure observance des consultations chez les plus jeunes (parents présents, habitudes prises en pédiatrie…), une demande de conseil génétique forte dans cette tranche d’âge (projets de grossesse chez les frères et sœurs), et enfin une augmentation de la morbi-mortalité des patients avec DI par rapport à la population générale.


Daphné LEHALLE (PARIS), Zohra BENZERGA, Marie-Pierre LUTON, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Thomas COURTIN, Julian DELANNE, Salima EL CHEHADEH, Anna GERASIMENKO, Jamal GHOUMID, Solveig HEIDE, Xavier LE GUILLOU, Isabelle MAREY, Cyril MIGNOT, Linda MOUTHON, Arnold MUNNICH, Laurent PASQUIER, Lucie PIERRON, Marlène RIO, Delphine HERON, Perrine CHARLES
10:00 - 11:00 #38348 - P023 Épilepsies réfractaires avec FCDII liées aux mutations somatiques de la voie mTOR : corrélations entre génotype, neuropathologie et clinique.
P023 Épilepsies réfractaires avec FCDII liées aux mutations somatiques de la voie mTOR : corrélations entre génotype, neuropathologie et clinique.

Les Dysplasies Focales Corticales de type 2 (FCDII) sont des malformations corticales rares caractérisées par des cellules cytomégaliques : neurones dysmorphiques sans (FCDIIa) ou avec (FCDIIb) cellules ballonnisées. La FCDII se manifestent par des crises d’épilepsie pharmacorésistantes de l’enfance et dont le traitement nécessite souvent une résection chirurgicale de la zone épileptogène, donnant accès au tissu cortical à des fins de recherche.  Ces malformations peuvent être étendues et affecter un hémisphère comme dans les hémimégalencéphalies (HME). Les FCDII sont causées par des mutations somatiques cérébrales dans les gènes de la voie de signalisation mTOR, entraînant une hyperactivité de mTOR dans une fraction de cellules corticales. La fréquence allélique du variant causal varie en fonction de la taille de la lésion, et est plus élevée dans la zone épileptogène.  L’objectif de notre étude est de rechercher des corrélations entre la nature du gène muté, et les phénotypes neuropathologiques et cliniques.

Nous avons recueilli les données cliniques à partir des dossiers médicaux de 110 enfants ayant bénéficié d’une chirurgie à la Fondation Rothschild (Paris, France) entre 2015 et 2022 pour une épilepsie focale réfractaire, soumis à un séquençage ciblé de gènes (profondeur de lecture ≥ 2000X) sur des échantillons appariés sang-cerveau pour la recherche de variants dans la voie mTOR. Les critères d'inclusion étaient un diagnostic neuropathologique post-opératoire de FCDII (n=94) ou de HME associé à la présence de ND ou CB (n=12) ou une malformation corticale (HME ou FCD) associée à la présence d’un variant dans un gène de la voie mTOR (n=4).  Nous avons effectué des analyses de corrélations génotype-phénotype.

Nous avons obtenu un taux diagnostique génétique de 63% pour les FCDII et de 78% pour les HME, avec 46% des diagnostics de FCDII associés à des variants dans MTOR et 73% des HME causés par des variants dans PIK3CA. Les gènes du complexe GATOR1 (DEPDC5, NPRL2/3) étaient exclusivement associées à une FCDIIa (33% des diagnostics). Le type d’épilepsie était corrélé au type de malformation, avec une fréquence plus importante de spasmes infantiles dans les HME (43%) par rapport aux FCDIIa (15%) et FCDIIb (26%). Le pronostic neurodéveloppemental était plus favorable pour les patients ayant présenté une FCDIIb (42%) par rapport aux patients avec FCDIIa (31%) ou HME (0%). Celui-ci était aussi meilleur lorsque le gène MTOR était causal (38%) par rapport aux gènes DEPDC5 (33%) ou TSC1/2 (33%).

La corrélation génotype-phénotype pour les épilepsies focales est déterminante en termes de conseil génétique et s’inscrit dans la prise en charge thérapeutique personnalisée. Un diagnostic génétique pré-chirurgical devient possible à partir du tissu cérébral issu des électrodes intracrâniennes d’EEG stéréotaxique ou du liquide céphalorachidien, concrétisant la perspective de traitements ciblés pré-chirurgicaux. 

 


Anna GERASIMENKO (Paris), Sara BALDASSARI, Homa ADLE-BIASSETTE, Georg DORFMÜLLER, Sarah FERRAND-SORBETS, Mathilde CHIPAUX, Stéphanie BAULAC
10:00 - 11:00 #38647 - P027 Le micro-syndrome de Warburg est associé à une altération majeure de l'autophagie dans le cerveau et le cristallin.
Le micro-syndrome de Warburg est associé à une altération majeure de l'autophagie dans le cerveau et le cristallin.

Le micro-syndrome de Warburg (WMS) est une maladie autosomique récessive rare caractérisée par l’association d’une cataracte congénitale associée à une microphtalmie, des altérations du neurodéveloppement conduisant à une microcéphalie postnatale et à une déficience intellectuelle sévère. Les mutations par perte de fonction de RAB3GAP1 ou RAB3GAP2 sont la principale cause de ce syndrome. Des mutations de RAB18 et TBC1D20 ont également été décrites. Les conséquences neuropathologiques et le mécanisme moléculaire du WMS restent largement inconnus. Un défaut de l'autophagie a été proposé à partir de modèles cellulaires, chez la drosophile ou à partir des souris Sterile Blinds (Tbc1d20 mutées) mais n'a jamais été confirmé à partir de tissus humains. Ici, nous rapportons le phénotype d’un nouveau cas familial de WMS. Le propositus est un garçon dont le diagnostic de WMS par 2 mutations bi-alleliques de de RAB3GAP1 a été porté devant une cataracte congénitale. Un fœtus féminin ayant le même génotype a subi une IMG à 23 semaines de développement (SD) pour une cataracte bilatérale avec microphtalmie. L’analyse en western blot a montré l’absence d’expression de RAB3GAP1 dans le cortex et le cervelet. Le cerveau du foetus était de taille normale et de morphologie normale pour le terme. La morphologie des neurones était normale à l'exception des cellules de Purkinje qui étaient plus petites avec une chromatine plus condensée. Nous nous sommes ensuite concentrés sur l'analyse moléculaire de la voie de l'autophagie. Nos résultats révèlent un blocage de l’autophagie à des niveaux différents entre le cerveau et le cervelet par comparaison avec le cristallin. Ce défaut de l’autophagie n’est pas observé dans d’autres tissus dont notamment le rein. Une analyse à partir des fibroblastes du propositus a révélé un défaut d’activation du flux de l’autophagie. Ce travail rapporte la première description neuropathologique dans le WMS. Il révèle une altération majeure de l’autophagie dans le cerveau et le cristallin dés 23 SD. Finalement, ces résultats confirment le rôle majeur de RAB3GAP1 dans le contrôle du flux de l’autophagie.


Fabien GUIMIOT (Paris), Yline CAPRI, Sophie LEBON, Vincent EL GHOUZZI, Adeline ORTS-DEL'IMMAGINE, Nicolas DE ROUX
10:00 - 11:00 #37638 - P031 Bases génétiques des troubles spécifiques du langage oral.
P031 Bases génétiques des troubles spécifiques du langage oral.

L’acquisition du langage, qui correspond à une aptitude à communiquer au moyen des langues chez l’Homme, est une des étapes fondamentales du neuro-développement de l’enfant. Les troubles du langage sont extrêmement fréquents et hétérogènes tant sur le plan clinique qu’étiologique. Un trouble du langage est qualifié de secondaire s’il est la conséquence d’une surdité, d’une paralysie des organes phonatoires, d’une déficience intellectuelle (DI) et/ou d’un trouble du spectre autistique (TSA), d’une atteinte cérébrale, ou de complications en période périnatale. Les troubles spécifiques du langage oral (TSLO) correspondent à une entité clinique très spécifique car ils ne s’associent à aucune autre pathologie (DI, TSA…). Le diagnostic repose sur des performances significativement plus basses que la normale aux tests de langage standardisés en l’absence de déficit significatif aux épreuves d’intelligence non verbale. La prévalence des TSLO est estimée entre 7-8% dont 1% de formes sévères. En ce qui concerne l'étiologie des TSLO, les données sur les jumeaux monozygotes et la présence de cas familiaux suggèrent l’existence de causes génétiques. Jusqu'à récemment, la terminologie était confuse au niveau international, ce qui a entraîné une grande hétérogénéité dans les cohortes cliniques. Les objectifs de notre étude sont de caractériser les bases génétiques des TSLO à partir de patients atteints de formes sévères et très bien caractérisés sur le plan clinique ainsi que de mieux définir les voies moléculaires impliquées dans l'acquisition du langage. Dix-sept familles, comprenant 38 patients diagnostiqués avec un TSLO, ont été inclus : 3 cas sporadiques et 35 cas issus de 14 familles multiplex. Les patients ont bénéficié d’une étude par Séquençage Haut débit (SHD) de Génome ou d’Exome (analyse en trio ou quatuor) et d’une CGH array. Des CNV d'intérêt ont été détectés dans 4 familles. Parmi eux, 3 correspondent à des CNV de susceptibilité aux TSA et à la DI avec une pénétrance incomplète et une expressivité variable (PIEV) (délétion 15q13.3, duplication 16p11.2 proximale et distale). Dans un cas sporadique, un variant de novo perte de fonction dans le gène ZNF292 a été détecté. Dans 4 familles multiplex, des variants d'intérêt dans les gènes PCDH11X, IQSEC2, SETD5, DGK1 et PP2R2C connus pour être associés aux troubles du neuro-développement ont été identifiés. En conclusion, d’après nos résultats préliminaires, les bases génétiques des TSLO plaide en faveur d’un modèle complexe d'hérédité (oligogénique) dans les cas des familles multiplex. Il est intéressant de souligner que pour un cas sporadique, nous avons pu identifier l'un des premiers variants pathogènes chez un patient atteint de TSLO, ce qui a permis de proposer un conseil génétique. Enfin, les CNV PIEV identifiés dans notre cohorte permettent d’élargir le spectre phénotypique associé à ces CNV.


Clothilde ORMIERES (PARIS), Karine SIQUIER PERNET, Marlène RIO, Geoffroy DELPLANCQ, Marion LESIEUR-SEBELLIN, Alison BODINEAU, Lucie NARCY, Emilie SCHLUMBERGER, Vincent CANTAGREL, Valérie MALAN
10:00 - 11:00 #37714 - P035 GenIDA, un registre participatif international visant à mieux caractériser les comorbidités des formes génétiques de déficience intellectuelle : nouvelles perspectives sur les syndromes de Koolen de Vries, de Kleefstra, de KBG, DDX3X, et MED13L.
P035 GenIDA, un registre participatif international visant à mieux caractériser les comorbidités des formes génétiques de déficience intellectuelle : nouvelles perspectives sur les syndromes de Koolen de Vries, de Kleefstra, de KBG, DDX3X, et MED13L.

GenIDA est un registre participatif international (https://genida.unistra.fr/) visant à mieux caractériser les manifestations cliniques et l'histoire naturelle des formes génétiques de déficience intellectuelle (DI) avec ou sans TSA ou épilepsie. Les informations cliniques rapportées par la famille du patient à l'aide d'un questionnaire structuré sont analysées afin d'identifier de nouvelles informations médicalement pertinentes pour les familles et les professionnels concernés par une pathologie donnée. Le questionnaire se compose de 41 questions à choix multiples portant sur les paramètres physiques, les aspects cognitifs et comportementaux, la présence ou l'absence de troubles neurologiques ou de problèmes affectant les principales fonctions physiologiques, etc. Cinq questions ouvertes explorent la perception des familles des événements qui affectent le plus la santé et la qualité de vie de leur proche, les effets secondaires des traitements, etc. [1]. Actuellement, le questionnaire est disponible en 8 langues et a été rempli pour 1860 patients, les principales cohortes étant les syndromes de Koolen-de Vries/KdVS (n=274) et de Kleefstra/KS (n=215). L'analyse des données recueillies pour 237 personnes atteintes de KdVS a été réalisée et n'a pas montré de différence significative entre les patients atteints du syndrome de KdVS causé par une délétion de 17q21.31 et ceux présentant un variant pathogène du gène KANSL1. Les résultats de GenIDA concernant le KdVS sont cohérents avec la littérature existante et ont révélé une susceptibilité jusqu'alors non rapportée de ces patients aux problèmes respiratoires. La fréquence rapportée de l'épilepsie est conforme aux données de la littérature médicale, mais l'analyse des données de GenIDA a fourni des informations supplémentaires sur la nature des crises associées au KdVS, et sur l'efficacité et les éventuels effets indésirables des traitements antiépileptiques utilisés [2]. Parallèlement, une étude incidente a été menée sur la prévalence, les caractéristiques cliniques et radiologiques des troubles musculosquelettiques observés chez ces patients [3].

Les résultats comparatifs des cohortes KS, DDX3X (n=57), KBG (n=57) et MED13L (n=47) concernant notamment les aspects liés au sommeil et à l'épilepsie seront également présentés. Ces résultats valident l'intérêt de notre approche participative : par leur implication directe, les familles peuvent révéler des aspects de la pathologie jusqu'alors sous-estimés, et ainsi conduire à la mise en place d'études incidentes sur des aspects spécifiques des formes rares de DI.

Références

[1] Burger, et al. (2023) Journal of Neural Transmission, https://doi.org/10.1007/s00702-022-02569-3    

[2] Colin*, Burger*, et al. (2023) Genetics in Medicine, https://doi.org/10.1016/j.gimo.2023.100817

[3] Bouman, et al. (2023) American Journal of Medical Genetics, A, https://doi.org/10.1002/ajmg.a.63334


Pauline BURGER (Strasbourg), Florent COLIN, Arianne BOUMAN, Charlotte OCKELOEN, David GENEVIÈVE, Valentin RUAULT, Roseline CAUMES, Thomas SMOL, Jamal GHOUMID, Tjitske KLEEFSTRA, David KOOLEN, Jean-Louis MANDEL
10:00 - 11:00 #37724 - P039 Etude du rôle du gène ACACA dans les malformations cérébrales et la déficience intellectuelle à partir d’un cas.
Etude du rôle du gène ACACA dans les malformations cérébrales et la déficience intellectuelle à partir d’un cas.

CONTEXTE 

Dans la littérature trois articles ont rapporté au total trois patients avec un tableau clinique lié à un déficit en acétyl-CoA carboxylase A, comportant un retard du développement ou une déficience intellectuelle, des anomalies cérébrales avec ou sans épilepsie et des atteintes musculaires. La cause supposée est à ce jour la présence de variants génétiques faux-sens dans le gène ACACA (acétyl-CoA carboxylase alpha) affectant la fonction de l’enzyme. Le nombre de patients et de variants géniques pathogènes rapportés semble insuffisant pour représenter de façon exhaustive l’ensemble des manifestations cliniques et les causes de cette maladie rare décrite comme étant à transmission autosomique récessive.

OBJECTIF 

Ce travail a cherché principalement à identifier des variants pathogènes dans le gène ACACA, et secondairement à établir le spectre des manifestations cliniques du déficit en ACACA.

METHODE 

Nous avons en premier lieu recensé parmi les patients étudiés au laboratoire de Génétique moléculaire du CHU de Clermont-Ferrand et dans la base de données du réseau français AChro-Puce, ceux ayant une variation génétique affectant ACACA de façon ciblée. Ensuite, des analyses supplémentaires ont été conduites afin d’établir les liens de causalité entre le tableau clinique et les altérations géniques. Enfin, l’analyse de cette agrégation de cas permettra d’établir le spectre clinique du déficit en ACACA et probablement une corrélation génotype/phénotype.  

RESULTATS 

Nous avons identifié une patiente, laquelle constituera probablement le quatrième cas au niveau mondial, porteuse de deux variants c.163C > T[p.(Arg55*)] et c.1636C > T[p.(Arg546Trp)] dans le gène ACACA à l’état hétérozygote composite. En plus des manifestations cliniques décrites chez les patients rapportés précédemment, elle présente des atteintes squelettiques dysplasiques, élargissant ainsi l’étendue des systèmes et appareils du corps humain pouvant être affectés par le déficit congénital en ACACA.

CONCLUSION 

Les variants pathogéniques du gène ACACA sont responsables de déficience intellectuelle avec microcéphalie et troubles neuromusculaires associés à d’autres atteintes dont le spectre clinique n’est pas encore complètement défini. Ce trouble développemental reste rare, d’où l’intérêt d’une collaboration la plus étendue possible pour agréger davantage de cas afin d’affiner la nosographie de cette pathologie. Il sera également intéressant de pouvoir procéder à des analyses complémentaires (tests fonctionnels, dosages en acides gras à longue chaîne et à très longue chaîne) afin de préciser le lien entre les altérations génétiques et le phénotype.


Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO (Clermont-Ferrand), Sarah LANGLAIS, Mathis LEPAGE, Bénédicte PONTIER, Marie BIARD, Christine FRANCANNET, Céline PEBREL-RICHARD, Fanny LAFFARGUE, Caroline JANEL, Isabelle CREVEAUX
10:00 - 11:00 #37778 - P043 Phenotypic effects of genetic variants associated with autism.
P043 Phenotypic effects of genetic variants associated with autism.

While over a hundred genes have been associated with autism, little is known about the prevalence of variants affecting them in individuals without a diagnosis of autism. Nor do we fully appreciate the phenotypic diversity beyond the formal autism diagnosis. Based on data from more than 13,000 autistic and 210,000 undiagnosed individuals, we estimated the odds ratio for autism associated to rare loss-of-function (LoF) variants in 185 genes associated with autism, alongside 2,492 genes displaying intolerance to LoF variants. In contrast to autism-centric approaches, we investigated the correlates of these variants in individuals without a diagnosis of autism. We show that these variants are associated with a small but significant decrease in fluid intelligence, qualification level and income, and an increase in metrics related to material deprivation. These effects were larger for autism-associated genes than in other LoF-intolerant genes. Using brain imaging data from 21,040 individuals from the UK-Biobank, we could not detect significant differences in the overall brain anatomy between LoF carriers and non-carriers. Our results highlight the importance of studying the effect of the genetic variants beyond categorical diagnosis, and the need for more research to understand the association between these variants and sociodemographic factors, to best support individuals carrying these variants.


Thomas ROLLAND (PARIS), Freddy CLIQUET, Richard DELORME, Thomas BOURGERON
10:00 - 11:00 #37891 - P047 Raffinement du phenotype clinique, radiologique et moleculaire des patients porteurs de variants pathogenes bialleliques MED23.
P047 Raffinement du phenotype clinique, radiologique et moleculaire des patients porteurs de variants pathogenes bialleliques MED23.

Introduction : Mediator complex subunit 23 (MED23) est une sous-unité du complexe médiateur, qui est un régulateur clé de l'expression de nombreux gènes, en transmettant les informations essentielles des facteurs de transcription à l’ARN polymérase II. La pathogénicité des variants bialléliques MED23 a été démontrée en 2011 par Hashimoto et collaborateurs, dans une famille consanguine algérienne dont plusieurs membres présentaient une déficience intellectuelle non syndromique. Depuis, peu de cas ont été rapportés dans la littérature, offrant des informations limitées sur le spectre phénotypique de ce gène et sur l’histoire naturelle des patients MED23.

Méthodes et résultats : Au travers d’une collaboration internationale menée par notre équipe, nous avons identifié 14 individus de 10 familles distinctes porteurs de variants pathogènes bialléliques de MED23. Ces patients présentaient des caractéristiques cliniques similaires, incluant une déficience intellectuelle sévère, un retard global de développement sans acquisition du langage, une dysmorphie avec notamment une excroissance pré auriculaire, des troubles du sommeil et du comportement, un strabisme, et une épilepsie pour plus de la moitié d’entre eux. Les images de l’IRM cérébrale, qui étaient peu décrites jusqu’alors, révélaient des anomalies telles qu’une atrophie cérébrale diffuse et un retard de myélinisation.

Conclusion : Nous avons étudié une cohorte internationale de 14 individus porteurs de variants bialléliques MED23, présentant un retard de développement global sévère, des caractéristiques dysmorphiques communes et des IRM cérébrales similaires. Ce travail permet d’offrir une connaissance plus précise du phénotype clinique mais également radiologique et moléculaire associé à ce gène. De par la description de patients adultes, il donne également des informations sur l’histoire naturelle de ces patients.  Notre étude montre par exemple qu’il semble pertinent de proposer un bilan cardiologique et ophtalmologique au moment du diagnostic. Ces informations permettront de favoriser le diagnostic moléculaire des patients MED23 et de permettre aux cliniciens de prodiguer un conseil génétique plus précoce et précis


Mathilde LACHAUME (Dijon), Maha ZAKI, Reza MAROOFIAN, Mahta MAZAHERI, Edouard COTTEREAU, Médéric JEANNE, Rauan KAIYRZHANOV, Cyril MIGNOT, Perrine CHARLES, Delphine HÉRON, Maria IASCONE, Luigina SPACCINI, Enrico ALFEI, Bertrand ISIDOR, Benjamin COGNE, Joseph GLEESON, Caroline RACINE, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE, Quentin THOMAS
10:00 - 11:00 #38073 - P051 Élargissement des connaissances associées aux variants d'ADGRL1 : Analyse phénotypique d’une nouvelle cohorte.
P051 Élargissement des connaissances associées aux variants d'ADGRL1 : Analyse phénotypique d’une nouvelle cohorte.

En 2022, des variants d'ADGRL1 (adhesion G protein-coupled receptor L1) ont été pour la première fois associés à un large spectre de troubles neurodéveloppementaux chez l'homme et la souris. Depuis lors, seuls dix patients ont été décrits dans la littérature scientifique, laissant les caractéristiques cliniques de ce syndrome largement méconnues. Notre étude vise à préciser le spectre phénotypique associé aux variants pathogènes d'ADGRL1. Via un partage international de données, nous avons collecté et analysé les caractéristiques cliniques et génétiques ainsi que les résultats de neuroimagerie d'une nouvelle cohorte de patients porteurs de variants pathogènes hétérozygotes du gène ADGRL1. À ce jour, nous avons recueilli les données de six patients précédemment non décrits. Tous présentaient un trouble neurodéveloppemental variable, incluant une déficience intellectuelle, un retard de développement, une épilepsie et/ou des troubles neuropsychiatriques. L'obésité et la présence de traits dysmorphiques non spécifiques étaient fréquemment associées au sein de la cohorte. Nous rapportons ici un variant récurrent et cinq nouveaux variants, répartis tout le long de la protéine. Cette étude étoffe les résultats initiaux de la cohorte de 2022, en apportant de nouvelles informations qui contribuent à élargir notre compréhension des manifestations cliniques associées aux altérations d’ADGRL1. Ces résultats mettent en évidence la complexité et l'hétérogénéité de ce trouble neurodéveloppemental et soulignent la nécessité d'interventions adaptées et de conseils génétiques pour les personnes affectées et leurs familles.  Nous espérons que cette étude apportera une aide aux cliniciens et biologistes pour le diagnostic et la prise en charge de ces patients.


Benoit MAZEL (Dijon), Sophie NAMBOT, Amanda BARONE PRITCHARD, Jessica O’SHEA, Ange-Line BRUEL, Asuman KOPARIR, Aboulfazl RAD, Sandra MERCIER, Benjamin COGNÉ, Katharina STEINDL, Anita RAUCH, Christin KUPPER, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Antonio VITOBELLO
10:00 - 11:00 #38201 - P055 Variants rares hérités de parents asymptomatiques ou paucisymptomatiques dans IGF1R : difficultés d’interprétation par analyse pangénomique.
Variants rares hérités de parents asymptomatiques ou paucisymptomatiques dans IGF1R : difficultés d’interprétation par analyse pangénomique.

Le récepteur Insulin-like Growth Factor – I Receptor (IGF1R) joue un rôle majeur dans la régulation de la croissance pré-et post-natale. La fixation des facteurs IGF-I et IGF-II sur ce récepteur membranaire va activer des voies de signalisation impliquées dans la croissance et la prolifération cellulaire. Depuis les années 1990, une trentaine de variants ont été décrits dans IGF1R chez des patients présentant majoritairement un retard de croissance intra-utérin (RCIU), une microcéphalie, un retard staturopondéral postnatal, des difficultés alimentaires et un trouble du neurodéveloppement. Aujourd’hui, la recherche de ces variants entrainant un déficit en IGF1R s’inscrit dans la démarche diagnostique des retards staturopondéraux majeurs aux côtés du syndrome de Silver-Russell. Les variants pathogènes rapportés dans la littérature sont hérités d’un parent dans la majorité des cas.

Nous avons identifié, par exome solo ou génome trio, 6 enfants, issus de 5 familles, porteurs de variants rares dans IGF1R (NM_000875.5) : 2 variants induisant un codon stop prématuré (c.77G > A:p.Trp26* ; c.3137_3138del:p.Glu1046Valfs*55), une délétion en phase de 3 acides aminés (c.2128_2139del:p.Gln710_Lys713del) et 2 faux-sens (c.3667C > T:p.Arg1223Cys ; c.322G > A:p.Gly108Ser). Les 5 variants ont été systématiquement hérités de parents asymptomatiques (3/5) ou paucisymptomatiques (2/5) : 3 du père et 2 de la mère. L’âge du diagnostic était de 7 mois à 12 ans. Tous les patients présentaient un RCIU ainsi qu’un retard staturopondéral postnatal. Une microcéphalie ( < -2 DS) a été observée dans 5 cas sur 6 ainsi que des difficultés alimentaires chez 5 patients dont 2 ayant nécessité une nutrition entérale. Un léger retard du développement moteur a été observé chez 4 patients. Le diagnostic du syndrome de Silver-Russell avait été écarté pour 2 patients, et aucun des 6 patients n’avait fait l’objet d’une analyse ciblée d’IGF1R.

Nous avons pu conclure à la pathogénicité du variant tronquant et des deux variants non-sens, les variants faux-sens restant de signification incertaine en l’absence de tests fonctionnels complémentaires. Les analyses d’exome ou de génome font souvent appel à des filtres liés à la transmission. Les variants rares, hérités de parents non décrits initialement comme symptomatiques, ne sont que rarement retenus en particulier les variants faux-sens. Il semble donc important devant une indication de retard staturopondéral avec RCIU, microcéphalie et des difficultés alimentaires de porter son attention sur la présence de variants rares, même hérités, dans IGF1R. 


Emma-Naoual BENBAKIR (Nantes), Bertrand ISIDOR, Marie VINCENT, Thomas BESNARD, Wallid DEB, Stéphane BÉZIEAU, Benjamin COGNÉ
10:00 - 11:00 #38177 - P059 Effet d'un traitement de longue durée par la carbamazepine dans un modèle génétique d'encéphalopathie liée au gène KCNQ2.
P059 Effet d'un traitement de longue durée par la carbamazepine dans un modèle génétique d'encéphalopathie liée au gène KCNQ2.

La carbamazepine (CBZ) est le traitement anti-épileptique de première ligne pour les patients touchés par des variants dominants négatifs dans le gène KCNQ2. Cependant, une proportion de patients ne répond pas au traitement et l’effet de la CBZ sur le neurodéveloppement est débattu.  Nous avons utilisé la souris modèle d'encéphalopathie épileptique et développementale liée à KCNQ2 (souris KCNQ2T274M/+ ou KCNQ2-DEE) pour évaluer l’effet d’un traitement de longue durée par la CBZ sur les crises d’épilepsie et les capacités cognitives. Les souris KCNQ2-DEE présentent des crises généralisées spontannées entre P20 et P35 (25% de ces animaux décèdent suite à leur crise). A trois mois, les animaux KCNQ2-DEE ont de mauvaises performances dans plusieurs tests cognitifs.

 

Les souris KCNQ2-DEE ont été traitées par voie orale en ajoutant la CBZ à la nourriture afin d'éviter la douleur et le stress liés aux injections répétées sur le long terme. Nous avons tout d'abord testé plusieurs formulations dans le but d’atteindre la dose circulante optimale de CBZ et d’epoxy-CBZ (E-CBZ, le métabolite actif de la CBZ). Nous avons ensuite traité 3 groupes de souris avec la CBZ pendant 70 jours à partir du sevrage. Nous avons développé en parallèle un système capable d'induire une crise d’épilepsie chez >80% des animaux KCNQ2-DEE  grâce à des ultrasons, utilisable comme readout d'efficacité anti-épileptique. Un prélèvement sanguin a été réalisé chaque semaine et le cerveau a été récupéré à la fin de l’étude pour doser la CBZ et l’E-CBZ par HPLC.

 

Après 70 jours de traitement, nous montrons que la CBZ supprime presque totalement les crises d’épilepsie chez la souris KCNQ2-DEE (crise généralisée chez 1/12 traitées contre 8/13 non traitées). L’efficacité de la molécule est progressive et corrélée avec une augmentation d’E-CBZ dans le sang et le cerveau au cours du traitement. La concentration de CBZ et d’E-CBZ est sept fois plus importante dans le cerveau que dans le sang à l'issue du traitement. De façon très intéressante, le traitement de longue durée par la CBZ restaure des capacités d'apprentissage proches de la normale chez la souris KCNQ2-DEE. Ces résultats permettent de valider ce modèle pour tester d'autres molécules anti-épileptiques, montrent que l'E-CBZ s’accumule dans le cerveau sur le long terme et que ce traitement améliore les capacités cognitives du modèle.


Jordane LOUIS (Marseille), Natalia DOUDKA, Marie-Solenne FELIX, Adeline SPIGA GHATA, Camille ESPANET, Romain GUILHAUMOU, Mathieu MILH, Laurent VILLARD
10:00 - 11:00 #37692 - P063 CELF4 : un nouveau gène impliqué dans un trouble du neurodéveloppement syndromique.
P063 CELF4 : un nouveau gène impliqué dans un trouble du neurodéveloppement syndromique.

Les protéines de liaison à l’ARN sont essentielles à la régulation de l’expression des gènes. On estime à plus de 1500 le nombre de gènes codant pour les protéines de liaison à l’ARN dans le génome humain, majoritairement exprimées de façon ubiquitaire. Elles interviennent dans les évènements co- et post-transcriptionnels dans le noyau cellulaire ainsi que dans le cytoplasme, incluant la traduction, l’épissage, la dégradation, la stabilité et le transport des ARNm. Une dérégulation du métabolisme des ARN et de l’expression des gènes peut avoir des conséquences notables, puisqu’environ 700 maladies mendéliennes sont associées à des variations dans des gènes codant pour des protéines de liaison à l’ARN.

Dans cette étude, nous rapportons 9 patients, 6 femmes et 3 hommes âgés de 1 à 29 ans, présentant une déficience intellectuelle légère à modérée, un retard de langage, des troubles du comportement (principalement agressivité), un retard de la motricité fine et une épilepsie. Ces troubles neurodéveloppementaux sont associés à des éléments morphologiques variables et une obésité qui apparait dans l’enfance. Une variation hétérozygote dans le gène CELF4 a été identifié chez ces patients, de novo ou hérité d’un parent atteint, incluant 4 variations non-sens, 3 variations faux-sens, 1 variation intronique et 1 variation frameshift. Toutes ces variations affectent le domaine fonctionnel RRM ou la région N-terminale, régions de la protéines CELF4 essentielles à sa liaison ARN et à son activité d’épissage. CELF4 code pour une protéine de liaison à l’ARN de la famille CUGBP/ELAVL (mammalian CUG-binding protein/embryonic lethal abnormal vision-like), capable de se lier à 15-20% du transcriptome via la région 3’UTR. La famille CUGBP/ELAVL composée de 6 paralogues (CELF1-6) est particulièrement essentielle durant le développement embryonnaire, en particulier pour le développement cérébral, puis leur taux diminue durant le développement post-natal. Plusieurs études basées sur un modèle murin celf4 démontre l’implication de Celf4 dans le neurodéveloppement. Des études fonctionnelles sont en cours sur des modèles cellulaires afin de mieux caractériser la fonction de la protéine CELF4 et d’analyser l’impact des variations faux-sens du gène CELF4 dans le métabolisme des ARNm.

En conclusion, nous avons identifié CELF4 comme un nouveau gène impliqué dans le métabolisme des ARN, responsable de déficience intellectuelle syndromique associé à une obésité.


Ange-Line BRUEL (DIJON), Julien PACCAUD, Victor COUTURIER, Anneke VULTO-VANSILFHOUT, Frédéric BILAN, Gwenaël LE GUYADER, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Xavier LE GUILLOU, Sophie RONDEAU, Jaclyn S. LEE, Adelyn BEIL, Mohnish SURI, François GUERIN, Christine COUBES, François LECOQUIÈRRE, Alice GOLDENBERG, Nicole BERTSCH, Rhonda ANDERSON, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Antonio VITOBELLO, Christel THAUVIN-ROBINET
10:00 - 11:00 #38123 - P067 Le diagnostic génétique de l’épilepsie durant la première année de vie : retour d’expérience d’un CHU Tunisien.
Le diagnostic génétique de l’épilepsie durant la première année de vie : retour d’expérience d’un CHU Tunisien.

Introduction:

L’épilepsie à début précoce est une pathologie lourde entrainant souvent un handicap cognitif de sévérité variable. Une origine génétique est retrouvée dans environ 40% des cas. Un diagnostic génétique rapide conditionne le suivi des enfants épileptiques, leur prise en charge thérapeutique et multidisciplinaire.

Méthodes:

Nous avons mené une étude rétrospective et descriptive portant sur 36patients atteints d’épilepsie ayant débuté durant la première année de vie et colligés au Service des Maladies Congénitales et Héréditaires du CHU Mongi Slim, sur une période de 12ans. Une origine génétique était établie chez tous les patients.

Résultats:

L’âge médian des patients à la première consultation était de 31,5mois. Le sex-ratio était de 1,1.

Nous avons retrouvé une consanguinité chez 25% des patients et des antécédents familiaux d’épilepsie dans 42% des cas. L’âge médian à la première crise était de 113 jours.  Les crises convulsives étaient polymorphes dans 47% des cas. L’épilepsie était pharmacorésistante dans 61% des cas. L’EEG inter-critique était pathologique chez 48% des patients et des anomalies à l’IRM cérébrale étaient objectivées chez 45% des patients explorés.

L’épilepsie était syndromique dans 97% des cas. Les anomalies associées étaient : un retard des acquisitions psychomotrices (88%), une microcéphalie (37%), une dysmorphie faciale (71%), une hypotonie axiale (67%), une atrophie optique (3/24), une hypoacousie (4/12) et un bilan métabolique perturbé (3/23).

 Le délai moyen entre la première crise et la confirmation étiologique était de 41 mois.

Sur le plan génétique, des variations nucléotidiques (SNV) ont été objectivées dans 64% des cas, des variants structuraux (SV) dans 25% des cas et une maladie liée à une anomalie de l’empreinte dans 11% des cas.

Parmi les 9 patients porteurs de SV, nous avons retrouvé cinq cas de microdélétions (en 1p36, 5p15.1 et 22q11.2), deux cas de microduplication (en 2p11.2 et 22q11.21) et un cas de tétrasomie 12p. Un autre patient était porteur d’un marqueur surnuméraire dont l’origine chromosomique n’a pas été identifiée.

Les SNV étaient localisés dans 19gènes codant pour des protéines ayant des fonctions diverses : des canaux ioniques (SCN1A, KCNT1, KCNT2 et KCNQ2), des facteurs de transcription (EBF3, ARX), des régulateurs de la croissance et de la différenciation cellulaire (CDKL5, PCDH19, PURA, SON et TBCK), ainsi que pour des protéines impliquées dans diverses voies métaboliques (DEGS1, PNPO, PIGM et SLC13A5). Parmi ces 19gènes, six étaient récemment associés aux troubles du neurodéveloppement. Par ailleurs, les gènes les plus impliqués dans notre cohorte étaient SCN1A (5cas) et PCDH19 (2cas).

Un diagnostic prénatal a été réalisé chez quatre familles.

Conclusions:

Nos résultats ont contribué à décrire l’état des lieux de l’épilepsie d’origine génétique débutant avant l’âge d’un an. De futures études multicentriques permettront d’établir une stratégie diagnostique globale des épilepsies en Tunisie.


Miriam ESSID (La Marsa, Tunisie), Sana KAROUI, Syrine HIZEM, Yasmina ELARIBI, Imen REJEB, Abir JEBALI, Mayssa IDOUDI, Manel AJIMI, Bouthaina BOURAOUI, Sami JABNOUN, Thouraya BEN YOUNES, Haifa OUARDA, Yosra BEN REJEB, Lionel ARNAUD, Claire Marie DHAENENS, Nadia SIALA, Hager BARAKIZOU, Sonia BLIBECH, Franck BROLY, Eric LEGUERN, Ichraf KRAOUA, Houweyda JILANI, Lamia BEN JEMAA
10:00 - 11:00 #38167 - P071 Modélisation d’un trouble du neurodéveloppement causé par des mutations de CACNA1G par des approches sur cellules iPS et poisson-zèbre.
Modélisation d’un trouble du neurodéveloppement causé par des mutations de CACNA1G par des approches sur cellules iPS et poisson-zèbre.

Les ataxies cérébelleuses congénitales se caractérisent par une altération de la coordination des mouvements, de l'équilibre et de la parole, associée à des déficits cognitifs et d'apprentissage. Des mutations gain de fonction dans CACNA1G ont été récemment identifiées comme la cause d'une encéphalopathie avec ataxie congénitale, atrophie cérébelleuse précoce, microcéphalie progressive et de graves déficiences motrices et cognitives (SCA42ND). CACNA1G code pour le canal calcique de type T CaV3.1 principalement exprimée dans les cellules de Purkinje du cervelet, mais aussi dans le cortex. Les mutations impliquées (p.A961T et p.M1531V) se situent dans le pore du canal, et provoquent une augmentation de l’influx calcique dans des conditions de surexpression dans des cellules HEK-293. Le calcium est impliqué dans l'excitabilité neuronale et les processus neurodéveloppementaux, mais la contribution exacte de CaV3.1 dans la physiologie neuronale et durant le neurodéveloppement n'est pas clairement défini.

Notre objectif est de générer des modèles in vitro et in vivo pour étudier les conséquences des mutations de CACNA1G

À cette fin, nous avons mis au point le Base Editing sur cellules souches pluripotentes induites humaines (iPSCs). Avec cette approche, il n’y a pas de cassure double brin de l’ADN, cela permet l’édition précise d’une seule base. Des lignées d’iPSCs homozygotes et hétérozygotes pour la mutation p.M1531V ont été obtenues à partir d’une lignée contrôle. Sur ces lignées, l’analyse du génome entier n’a pas mis en évidence d’effet off-target. Pour la mutation p.A961T, des cellules de patients ont été reprogrammées en iPSCs et un contrôle isogénique a été obtenu par Base Editing. Ces iPSCs ont été différenciées en progéniteurs de neurones corticaux glutamatergiques. La mise en évidence de défauts de prolifération et de différenciation neuronale est en cours à l’aide de tests de viabilité cellulaire MTT et d’immunomarquages. L’impact des mutations sur la physiologie neuronale pourra ensuite être étudié en imagerie calcique et en électrophysiologie.

Pour étudier in vivo l’impact des mutations de CACNA1G, nous utilisons le modèle poisson-zèbre. Notre stratégie se base sur la surexpression de cacna1g contrôle et muté dans différentes populations neuronales. Une conservation de la structure et de l’épissage de ce gène a été identifié entre l’Homme et le poisson-zèbre, ainsi qu’une conservation de l’expression de cacna1g dans le cortex. Un transcrit de 7 kb fortement exprimé pendant le développement a ensuite été cloné. Son expression dans des cellules HEK-293 a permis de confirmer que le canal exprimé est complètement fonctionnel et que le courant généré est caractéristique des canaux de type T. 

Ces modèles permettront d’étudier les mécanismes physiopathologiques résultant des mutations de CACNA1G, et de tester des approches thérapeutiques grâce à l’utilisation de bloqueurs des canaux de type T et au développement d’oligonucléotides antisens (ASO).


Mathilde NESSON-DAUPHIN (Paris), Karine SIQUIER-PERNET, Cécile DAUBECH, Amaël DAVAKAN, Philippe LORY, Marion COOLEN, Vincent CANTAGREL
10:00 - 11:00 #38464 - P075 Paraplégie spastique héréditaire liée à ARL6IP1 – première description de signes prénataux, précision anatomopathologique et revue de la littérature.
P075 Paraplégie spastique héréditaire liée à ARL6IP1 – première description de signes prénataux, précision anatomopathologique et revue de la littérature.

Les paraplégies spastiques héréditaires (PSH) sont cliniquement et génétiquement hétérogènes. Cliniquement, on distingue une forme pure (limitée à l’atteinte des faisceaux cortico-spinaux) et une forme compliquée (avec une atteinte plus haute, avec des signes neurologiques ou extra-neurologiques) qui peut associer d'autres signes. Plus de 80 gènes sont impliqués, avec une transmission majoritairement autosomique. 

 

Une forme récessive de PSH compliquée liée au gène ARL6IP1 a été décrite. Ce gène code pour une protéine transmembranaire située dans le réticulum endoplasmique, où elle régule le trafic intracellulaire. Seulement 11 patients et 4 variations sont décrits dans la littérature à ce jour. Le tableau clinique comprend, pour les formes néonatales, une hypotonie généralisée associée à une détresse respiratoire de mauvais pronostic et, pour les formes plus tardives, un décalage des acquisitions motrices et une paraplégie. Pour les formes moins sévères, la déficience intellectuelle est inconstante. 

 

Nous rapportons 2 nouveaux patients, frères, de parents cousins germains avec une forme néonatale compliquée de PSH liée à ARL6IP1.  

 

Le patient 1 a été transféré en réanimation dès la naissance pour détresse respiratoire après une grossesse sans particularité. Il présentait une hypotonie globale sévère, une faible réactivité, une aréflexie ostéotendineuse, des troubles de la déglutition, un aspect gracile des cuisses et des pieds bots varus équins. L'IRM cérébrale montrait une anomalie de gyration sans microcéphalie. Une biopsie musculaire crurale montrait une atrophie musculaire associée à une expression anormale de l'alpha-dystroglycane. Le tableau a évolué vers un retard développemental, un opisthotonos et la nécessité d’une gastrostomie et d’une trachéotomie. Le patient est décédé d'une infection respiratoire à 3 ans.  

 

Le patient 2 a fait l’objet d’une surveillance prénatale qui a révélé une gyration anormale associée à des anomalies de la substance blanche et à un pied bot bilatéral, suggérant une récurrence. A la naissance, il a été également transféré en réanimation néonatale pour hypotonie globale. Peu après, son tableau a évolué vers une absence d'autonomie alimentaire et respiratoire. Il est décédé à 1 mois d'une bradycardie et d'une désaturation. La famille a décliné l'autopsie. 

Réalisé en quatuor via AURAGEN, le séquençage de génome a révélé la variation homozygote chr16(GRCh38):g.18798759G > A, ENST00000304414.12:c.112C > T, p.(Arg38*) chez les deux frères. Déjà signalée chez 3 patients rapportés dans la littérature, cette variation a été interprétée comme pathogène. Elle se trouve à l'état hétérozygote chez chaque parent.  

 

Cette observation précise le spectre phénotypique de la PSH liée à ARL6IP1 en étoffant la description de la forme néonatale et en donnant la première description de signes prénataux et des caractéristiques histologiques musculaires.  Un article est en rédaction et un appel à collaboration pourra être réalisé.


Evan GOUY (Lyon), Nicolas CHATRON, Laurent GUIBAUD, Auragen Consortium (COLLECTIF), Gaétan LESCA, Nathalie STREICHENBERGER, Massimiliano ROSSI
10:00 - 11:00 #38117 - P079 Hétérogénéité clinique intrafamiliale chez une nouvelle forme de syndrome de Joubert.
P079 Hétérogénéité clinique intrafamiliale chez une nouvelle forme de syndrome de Joubert.

Introduction et objectif :

Le syndrome de Joubert (JBTS) est une ciliopathie primaire neurodéveloppementale, qui est phénotypiquement et génétiquement très hétérogène. A ce jour, 40 entités cliniques ont été identifiées causées par des mutations de 40 gènes différents.. Le JBTS est typiquement caractérisé par une malformation cérébrale à type d’hypoplasie vermine donnant le signe radiologique de dent molaire.

L’objectif de cette étude est de souligner l’intérêt de séquençage à haut débit dans le diagnostic étiologie de la déficience intellectuelle syndromique à travers l’étude d’une famille tunisienne.

Patients et Méthodes :

Nous avons établi une étude clinique et génétique, par séquençage de l’exome entier, de deux patients suivis au service des maladies congénitales et héréditaires de l’hôpital Charles Nicolle pour une déficience intellectuelle syndromique.

Résultats et Discussion :

Il s’agit de deux enfants, une fille (V-3) et un garçon (V-2), ayant en commun un retard psychomoteur, une hypotonie et une dysmorphie faciale. Le V-2 avait des malformations des membres ainsi que des troubles du comportement. La V-3 a un tableau clinique plus sévère avec une absence de toute acquisition psychomotrice, une microcéphalie congénitale, une microphtalmie avec une mauvaise poursuite oculaire, un retard de croissance postnatal, ainsi qu’une agénésie complète du corps calleux associée à une brachycéphalie et à une atrophie sus-tentorielle bi fronto temporale et du tronc cérébral.

Une mutation frameshift du KATNIP a été détectée chez nos deux patients, permettant de retenir chez eux le diagnostic de syndrome de Joubert 26. Toutefois, le tableau clinique était plus sévère chez la patiente V-3, ce qui nous a amené à procéder à une relecture des données en adaptant d’autres critères de filtration. Ceci nous a permis de détecter chez elle deux variations hétérozygotes des INPP5E et TOGARAM1 (chacun des parents était hétérozygote pour l’une des deux) dont les mutations homozygotes sont responsables du JBTS. Ces résultats ouvrent la voie à deux hypothèses: celle d’un vrai digénisme ou d’une pseudo-hérédité digénique.

Conclusion :

Ces phénomènes digéniques, déjà décrits dans le JBTS, pourraient bien expliquer l’hétérogénéité phénotypique intra-familiale. Néanmoins, une confirmation par des études fonctionnelles reste toujours nécessaire pour pouvoir confirmer le diagnostic chez cette famille.


Nesrine KERKENI (Tunis, Tunisie), Cyrine ADHOUM, Faouzi MAAZOUL, Maher KHARRAT, Ridha M'RAD, Mediha TRABELSI
10:00 - 11:00 #37702 - P083 De la paraplégie spastique héréditaire à l’encéphalopathie épileptique : la première série de patients porteurs de variants bialléliques élargit le spectre phénotypique associé au gène SPAST.
P083 De la paraplégie spastique héréditaire à l’encéphalopathie épileptique : la première série de patients porteurs de variants bialléliques élargit le spectre phénotypique associé au gène SPAST.

Les variants pathogènes hétérozygotes de SPAST sont connus pour être à l’origine de la paraplégie spastique héréditaire (PSH) de type 4 (SPG4), la forme la plus courante de PSH, caractérisée par une spasticité bilatérale progressive des membres inférieurs, associée fréquemment à des troubles vésico-sphinctériens. Cependant, il existe très peu de descriptions dans la littérature de patients porteurs de variants bialléliques de SPAST.

Dans cette étude, nous présentons la première cohorte constituée de 11 patients porteurs de variants bialléliques dans SPAST. Les variants pathogènes ont été identifiés chez ces patients grâce à des techniques de séquençage ciblé Sanger, de séquençage de panel, ou de séquençage d'exome. Ces patients sont issus de 8 familles différentes, parmi lesquelles 9 sont porteurs de variants homozygotes et 2 de variants hétérozygotes composites, à la fois des variants faux-sens et des variants tronquants.

Le phénotype associé à ces variants bialléliques est variable, avec un spectre phénotypique large.  Nous décrivons 8 patients présentant une PSH pure avec un âge de début variable, majoritairement infantile, et 3 patients présentant une encéphalopathie développementale et épileptique sévère de début précoce avec un syndrome tétrapyramidal d’aggravation progressive. Chez les parents des patients, porteurs hétérozygotes de variants pathogènes de SPAST, on retrouve à la fois des porteurs asymptomatiques et des patients atteints d’une forme classique de SPG4.

Ces différents phénotypes sont concordants avec les très rares descriptions disponibles dans la littérature : une patiente porteuse d’un variant homozygote dans SPAST présentant une encéphalopathie développementale et épileptique avait été rapportée, ainsi que 3 patients avec paraplégie spastique pure, de début infantile ou tardif.

En conclusion, les variants bialléliques de SPAST peuvent expliquer des cas de paraplégie spastique héréditaire de transmission autosomique récessive. De plus, ces variants bialléliques peuvent aussi causer une encéphalopathie épileptique avec un syndrome tétrapyramidal, un nouveau phénotype associé au gène SPAST.


Manon DEGOUTIN (Bordeaux), Chloé ANGELINI, Claire BAR, Christine BARNERIAS, Traki BENHASSINE, Mehrdad A. ESTIAR, Claire EWENCZYK, Ziv GAN-OR, Didier LACOMBE, Claire LEFEUVRE, Purvi MAJETHIA, Mouna MESSAOUD, Guy A. ROULEAU, Oksana SUCHOWERSKY, Anju SHUKLA, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Giovanni STEVANIN, Cyril GOIZET
10:00 - 11:00 #37889 - P087 NAPB et encéphalopathies épileptiques et développementales : description du profil électro-clinique associé à un nouveau variant pathogène.
P087 NAPB et encéphalopathies épileptiques et développementales : description du profil électro-clinique associé à un nouveau variant pathogène.

Les encéphalopathies épileptiques et développementales (DEE) sont un groupe de pathologies rares du neurodéveloppement caractérisées par des crises épileptiques associées à un retard du développement ou une régression. Ce groupe de pathologies est génétiquement hétérogène avec plus de 100 gènes aujourd’hui décrits. Les mutations décrites dans ces gènes peuvent affecter les canaux ioniques, la transmission synaptique, le métabolisme, le développement ou la maturation neuronale, la régulation transcriptionnelle ou le trafic intracellulaire.

Le séquençage de l’exome chez une famille consanguine composée de 5 enfants dont 3 présentent une épilepsie précoce avec des crises multi-focales, mais sans anomalie de fond intercritique à l’électroencéphalogramme (EEG), nous a permis d’identifier un nouveau variant tronquant homozygote dans le gène NAPB (N-ethylmaleimide-sensitive fusion attachment protein beta). Ce gène code pour la protéine bSNAP, un régulateur indispensable de l’ATPase NSF (N-ethylmaleimide-sensitive fusion protein) qui est essentiel pour la transmission synaptique puisqu’elle permet le désassemblage et le recyclage des protéines composant le complexe SNARE (soluble N-ethylmaleimide-sensitive fusion protein attachment protein receptor). Le suivi de ces trois enfants a permis de décrire précisément les trois phases d’évolution de ce syndrome :1) une épilepsie précoce sans anomalie intercritique spécifique à l’EEG ; 2) A la fin de la première année, la durée et la fréquence des crises augmentent, et une régression des acquisitions apparait ; 3) Vers 3 ans, les crises deviennent majoritairement nocturnes avec une fréquence mensuelle. Lors de leur dernière évaluation, tous les enfants présentaient un déficit global du neurodéveloppement avec un retard ou une marche non acquise.

Des variants homozygotes tronquants du gène NAPB ont déjà été décrites chez trois autres familles présentant une encéphalopathie épileptique précoce. Nos résultats ont permis de confirmer l’implication de ce gène dans les épilepsies, d’affiner le phénotype associé et de classer la DEE liée au gène NAPB comme un syndrome spécifique.


Cécile MIGNON-RAVIX, Florence RICCARDI, Géraldine DAQUIN, Pierre CACCIAGLI, Sylvie LAMOUREUX-TOTH, Laurent VILLARD, Nathalie VILLENEUVE, Florence MOLINARI (Marseille)
10:00 - 11:00 #37809 - P091 Fgfr3, un gardien de l'intégrité des sutures crânienne : Etude d’un modèle de poisson zèbre fgfr3 perte de fonction.
P091 Fgfr3, un gardien de l'intégrité des sutures crânienne : Etude d’un modèle de poisson zèbre fgfr3 perte de fonction.

Les craniosynostoses résultent d'un défaut de l’ossification membranaire entrainant une fusion prématurée des sutures crâniennes. Des mutations gain de fonction du Fibroblast Growth Factor Receptor 3 (FGFR3) sont responsables de craniosynostoses syndromiques. Le rôle de FGFR3 au cours de la formation des sutures reste à déterminer et nous proposons de le définir pour la première fois grâce à un modèle de poisson zèbre fgfr3 perte-de-fonction (fgfr3lof).

Les poissons fgfr3lof présentent un phénotype opposé aux craniosynostoses, avec des os frontaux et pariétaux qui ne se chevauchent pas et restent séparés par une épaisse couche de cellules et de collagènes. Nous avons étudié l’ensemble des cellules intervenant lors de l’ossification membranaire. L’analyse de l’expression des gènes prrx1 et gli1 par RNAscope n’a révélé aucun défaut des cellules mésenchymateuses. En revanche, grâce à l’utilisation de lignées transgéniques marquant spécifiquement les ostéoprogéniteurs (OP), les ostéoblastes (OB) immatures ou matures, nous avons mis en évidence le long de la suture 1) une augmentation du nombre d'OP (fgfr3+: 45% ; fgfr3lof: 72% ; p=0.04), 2) une augmentation du nombre d'OB immatures (fgfr3+: 34% ; fgfr3lof: 74% ; p=0.0007) associée à un changement de leur morphologie et 3) une diminution importante du nombre d’OB matures chez les fgfr3lof (fgfr3+: 29% ; fgfr3lof: 2% ; p<0.0001). Ces résultats montrent que dans la suture, Fgfr3 est un inhibiteur de l’expansion et de la différentiation des OP et un activateur de la maturation des OB. A contrario, l’absence de Fgfr3 n’affecte pas les cellules du périoste, où une expression plus élevée des récepteurs fgfr1a et fgfr2 et du ligand fgf8a a été observée par RNAscope. Ces résultats suggèrent une compensation localisée de l’absence de fgfr3 par fgfr1a et fgfr2.

Nos travaux ultérieurs avaient démontré chez les poissons fgfr3lof une augmentation de l'expression des collagènes de type 12 et 6 (Col12 ; Col6), essentiels à la formation des fibres de Col1 et à la communication entre les OB et exprimés fortement dans les sutures. Les analyses par microscopie électronique révèlent une altération de l’organisation des fibres de Col1 et une augmentation de leur diamètre chez les fgfr3lof (fgfr3+ : 794nm² ; fgfr3lof : 945nm² ; p=0.0493). Fgfr3 intervient donc dans la mise en place du réseau de collagène dans les sutures crâniennes.

Enfin, la voie de signalisation Wnt régule à la fois l’ostéogenèse et l’expression des collagènes. L’étude de l’expression de l’axin2 (marqueur de l’activation de Wnt) par RNAscope révèle une augmentation de son expression le long de la suture des fgfr3lof (fgfr3+: 41% ; fgfr3lof: 66% ; p=0.0379) indiquant un potentiel lien entre la voie Wnt et Fgfr3 qui reste à confirmer.

Nos travaux montrent pour la première fois que Fgfr3 est nécessaire au maintien de l’intégrité des sutures, et ouvrent la voie à une meilleure compréhension de la physiopathologie des craniosynostoses liées à FGFR3.


Rachel PEREUR (Paris), Marie-Claire SCHANNE-KLEIN, Florence RUGGIERO, Paolo BONALDO, Laurence LEGEAI-MALLET, Emilie DAMBROISE
10:00 - 11:00 #38254 - P095 Inflammasomes et épidermolyse bulleuse.
Inflammasomes et épidermolyse bulleuse.

L'épidermolyse bulleuse (EB) regroupe un groupe de maladies génétiques rares du tissu conjonctif caractérisées par une fragilité de la peau et la formation de phlyctènes en raison de mutations dans les gènes codant pour des protéines de la membrane basale ou des protéines modulant l'organisation de la membrane basale. Malgré la variabilité phénotypique, toutes les formes d'EB présentent des défauts de réparation et de cicatrisation des tissus à la suite de traumatismes mineurs entraînant une inflammation locale. Le rôle des cytokines dans l'orchestration de la réparation et de l'intégrité des tissus dans l'EB a été peu étudié. Les infammasomes sont des complexes multiprotéiques qui contrôlent l'activation et la libération de cytokines pro-inflammatoires, à savoir l'interleukine-1β (IL-1β) et l'interleukine-18 (IL-18), par l'intermédiaire de la caspase-1. Notre objectif était d'étudier l'expression des composants de l'inflammasome et la sécrétion de cytokines dans les kératinocytes de patients atteints d'EB et de contrôles.

 Des kératinocytes primaires ont été dérivés de biopsies de personnes atteintes de différents types d'EB, dont l'épidermolyse bulleuse jonctionnelle (JEB) (N=4) et l'épidermolyse bulleuse simplex (EBS) (N=4). Les kératinocytes épidermiques humains normaux (NHEK) ont été utilisés comme contrôles. L'expression des principaux capteurs de l'inflammasome (NOD-like Receptors (NLRs)), des membres de la famille des caspases et des cytokines a été déterminée. En parallèle, la sécrétion de cytokines a été mesurée par ELISA.

 Nous avons observé des niveaux élevés d’expression de NLRP1, NLRP3, NLRP6, MEFV, NOD2, NLRC4, NLRP4, NLRP10 et NLRP12 dans les kératinocytes dérivés de patients JEB par rapport aux NHEK. L'expression de NLRP6, MEFV, AIM2 et NLRC4 était plus élevée chez les patients EBS que chez les NHEK. L'expression de CASP1 et CASP4 était plus élevée chez les patients JEB et EBS que chez les NHEK, mais était de niveau comparable chez les patients JEB et EBS. L'expression des gènes IL-1B et IL-18 était significativement plus élevée chez les patients JEB que chez les NHEK. La sécrétion d'IL-1β était significativement plus élevée chez les patients JEB que chez les EBS ou les contrôles. De façon inattendue, la sécrétion d'IL-18 était inférieure à la limite de détection dans tous les groupes.

Nos résultats ont démontré que les kératinocytes dérivés des patients JEB et EBS présentent une expression accrue des composants de l'inflammasome par rapport aux NHEK, ce qui suggère un rôle de l'inflammasome dans l'EB. Le dérèglement des senseurs de l'inflammasome, qui entraîne une production excessive de cytokines pro-inflammatoires, pourrait donc contribuer à l'inflammation chronique observée dans l'EB. Des études complémentaires sur le type d'inflammasome(s) impliqué(s) dans l'EB et l’utilisation ciblée de modulateurs de l’activation des inflammasomes pourraient être prometteuses pour le développement de traitements anti-inflammatoires pour l'EB.


Aphrodite DASKALOPOULOU (Paris), Ioannis ATHANASIOU, Claire JUMEAU, Angela ARENAS GARCIA, Serge AMSELEM, Dimitra KIRITSI, Sonia-Athina KARABINA
10:00 - 11:00 #38280 - P099 Identification de variants du gène MYH10 à l’état hétérozygote responsables d’un phénotype rare associant colobome et ptosis rappelant le spectre du syndrome de Baraitser-Winter.
Identification de variants du gène MYH10 à l’état hétérozygote responsables d’un phénotype rare associant colobome et ptosis rappelant le spectre du syndrome de Baraitser-Winter.

Les syndromes avec anomalies du développement oculaire et de la région périoculaire sont rares et sont décrits dans quelques entités associant principalement un colobome et un ptosis, telles que le syndrome de Noonan ou le syndrome de Baraitser-Winter cérébro-fronto-facial (BWCFF).

Une première famille, une mère et ses deux filles, a été adressée en raison de malformations du globe oculaire incluant un colobome, un ptosis et une dysmorphie cranio-faciale évoquant un syndrome de BWCFF. Les patientes n’ont par ailleurs pas d’atteinte neurologique et les IRM cérébrales réalisées ne révèlent pas de malformation classiquement décrite dans ce syndrome. En l’absence de détection de variant dans les gènes connus dans le syndrome de BWCFF, ACTB et ACTG1, un séquençage d'exome (WES) a été réalisé et a permis d’identifier un nouveau variant faux-sens du gène MYH10, codant pour l’isoforme B de la myosine II non musculaire. Récemment, des variants de MYH10 à l’état hétérozygote ont été rapportés dans les troubles du neurodéveloppement et des anomalies congénitales, mais aucun patient n'a été décrit avec un colobome et un ptosis comme principales manifestations. Deux familles supplémentaires avec des anomalies oculaires similaires sans atteinte neurologique, porteuses de variants de MYH10 détectés par WES et séquençage du génome, ont ensuite pu être identifiées dans d’autres centres. Il s’agit d’une mère et de son fils, tous deux porteurs d’un variant affectant l’épissage, et d’un garçon avec une délétion d'un seul acide aminé de MYH10 de novo. Des études fonctionnelles sur les fibroblastes cutanés de patients et un modèle de poisson zèbre avec un morpholino de myh10 ont été utilisés pour étudier le rôle de MYH10. 

Les 3 variants rapportés se situent dans le domaine queue de MYH10 nécessaire pour l'assemblage du filament de myosine. L’expression de MYH10 est diminuée au niveau protéique et un défaut de localisation de MYH10 ainsi qu'un réseau d'actine anormal sont observés dans les cellules de patients. La diminution de l’expression de myh10 chez le poisson zèbre entraîne des anomalies oculaires et affecte le développement musculaire.

Nous montrons ici la variabilité d’expression liés au gène MYH10 pouvant conduire non seulement à des troubles du neurodéveloppement, mais également à un phénotype oculaire étroitement lié au spectre des actinopathies, avec l'association rarement rapportée d'anomalies du développement du globe oculaire et d’un ptosis congénital. Un défaut de MYH10 est associé à des anomalies de la longueur de l’actine et de polymérisation in vitro ainsi qu'un retard dans le développement oculaire et musculaire dans le modèle du poisson zèbre. Cette description de phénotypes similaires dus à des variants des gènes MYH10 et ACTB ou ACTG1 doit nous sensibiliser à l'analyse des effecteurs du réseau actine-myosine pour l’identification de patients supplémentaires et élargir le spectre clinique et génétique lié au BWCFF.


Sophie SCHEIDECKER (STRASBOURG), Séverine BÄR, Ariane KRÖLL-HERMI, Anita KORPIOJA, Clarisse DELVALLÉE, Samira SECULA, Véronique GEOFFROY, Catherine JAEGER, Elise SCHAEFER, Christelle ETARD, Corinne STOETZEL, Uwe STRAEHLE, Olivier KASSEL, Xavier ZANLONGHI, Jean MULLER, Elisa RAHIKKALA, Sylvie FRIANT, Hélène DOLLFUS
10:00 - 11:00 #37919 - P103 RIPOR2 : un nouveau gène de dysfonctionnement cochléovestibulaire non syndromique, différences entre pathologie humaine et modèles animaux.
P103 RIPOR2 : un nouveau gène de dysfonctionnement cochléovestibulaire non syndromique, différences entre pathologie humaine et modèles animaux.

Les dysfonctionnements cochléovestibulaires sont des affections rares et mal reconnues. Une variation pathogène homozygote c.1561C > T (p.R521*) dans RIPOR2 (régulateur de polarisation cellulaire interagissant avec la famille RHO 2) a été identifiée par séquençage de l'exome entier chez 3 frères et sœur tunisiens présentant une surdité congénitale bilatérale sévère à profonde associée à un dysfonctionnement vestibulaire sévère. En pathologie humaine, RIPOR2 est associé à une très rare forme de surdité congénitale profonde récessive non syndromique (DFNB104) dont l’association à des troubles vestibulaires n’avait pas été évaluée, mais également à un facteur de risque élevé de surdité dominante tardive non syndromique pouvant s’associer à des troubles vestibulaires (DFNA31).Chez la souris, les oligomères Ripor2 forment un anneau circonférentiel à la base des stéréocils des cellules ciliées cochléaires, permettant leur inflexion lors d'une stimulation mécanique. Bien que RIPOR2 soit également fortement exprimé dans les utricules et les ampoules vestibulaires durant le développement, la fonction vestibulaire est décrite comme normale chez la souris Ripor2 KO.La fonction vestibulaire n’ayant pas pu être évaluée chez les morpholinos knockdown antérieurement décrits, nous nous sommes engagés dans la création de lignées mutantes de poisson zèbre portant une mutation non-sens de l'exon 14 de ripor2. Aucune des larves ne présentait un comportement circulaire reflet d’une préservation globale de la fonction vestibulaire chez ces mutants.Nous décrivons finement le phénotype cochléovestibulaire en lien avec la surdité DFNB104 et discutons les différentes hypothèses à l’origine de la différence de phénotype vestibulaire entre l’homme et les modèles animaux.  


Godeleive MOREL, Margaut SEREY GAUT (Paris), Ernest SYLVAIN, Laurence JONARD, Natalie LOUNDON, Marine PARODI, Abeke Ralyath BALOGOUN, Sophie ACHARD, Sandrine MARLIN
10:00 - 11:00 #38385 - P107 Implémentation de la santé auditive de "e;précision"e; en Tunisie : Les leçons apprises de l’investigation clinique et génétique des déficiences auditives héréditaires et les orientations futures.
P107 Implémentation de la santé auditive de "e;précision"e; en Tunisie : Les leçons apprises de l’investigation clinique et génétique des déficiences auditives héréditaires et les orientations futures.

La déficience auditive est l’anomalie neurosensorielle la plus fréquente dans le monde, avec une prévalence estimée à 1 à 2/1000 nouveau-nés. En affectant plus de 5 % de la population mondiale, les déficiences auditives (DA) constituent un enjeu majeur de santé publique et sociétal à l'échelle mondiale. Les complexités étiologiques, cliniques et génétiques des formes héréditaires des (DA) représentent un défi pour établir le diagnostic de précision et la prise en charge thérapeutique adéquate. La mise en œuvre de la médecine de précision (MP) en santé auditive nécessite l'adoption de plusieurs stratégies. Deux modèles doivent être pris en compte parallèlement : (1) le profilage auditif et les évaluations auditives personnalisées pour affiner l’étiologie clinique et par conséquent, améliorer les résultats de la réadaptation auditive, (2) le dépistage génétique systématique et le développement de thérapies ciblées et adaptées au profil génétique.

Au cours de ces trente dernières années, nous avons mené des études multidisciplinaires pour caractériser le spectre clinique et moléculaire des (DA) héréditaires dans la population tunisienne, en utilisant initialement des approches génomiques, puis en introduisant différentes technologies de séquençage de nouvelle génération (NGS). L’objectif ultime est d'améliorer le diagnostic moléculaire des (DA) d’origine génétique. En combinant les résultats publiés de la recherche scientifique sur les investigations cliniques et moléculaires des (DA), la Tunisie compte le plus grand nombre d'études à l’échelle régionale décrivant le plus large spectre des profils génétiques et mutationnels en Afrique du Nord. Le dépistage de la mutation c.35delG du gène GJB2, représentant la mutation la plus prévalente des cas des (DA) non syndromiques récessifs, est indiqué en premier lieu (près de 35 %). Le séquençage de l’exome serait l’approche de diagnostic la plus appropriée pour les formes syndromiques et ultra-rares des (DA) identifiées dans la population tunisienne.

Malgré la pertinence des résultats générés dans le cadre de la recherche biomédicale, leur application dans la pratique clinique, en particulier pour les enfants candidats à l'implant cochléaire (IC), reste un défi. En effet, l'étiologie moléculaire des (DA) profondes est déterminée pour seulement 30 % des enfants candidats à l’IC dans un centre de référence à Tunis. Dans notre présentation, nous décrirons notre expérience et proposerons les démarches entreprises pour surmonter les défis rencontrés. Une approche responsable, transdisciplinaire accompagnée d’un renforcement de l’éducation est un facteur clé pour la mise en œuvre de la santé auditive de précision en Tunisie au profit du patient.


Cherine CHARFEDDINE (Tunis, Tunisie), Rahma MKAOUAR, Zied RIAHI, Jihene MARRAKCHI, Crystel BONNET, Najeh BELTAIEF, Mediha TRABELSI, Christine PETIT, Sonia ABDELHAK
10:00 - 11:00 #38148 - P111 Néphropathie mitochondriale : Le variant MT-TL1 m.3243A>G de l'ADN mitochondrial détecté par séquençage de l'exome entier peut expliquer des cas de néphropathies indéterminées chez l'adulte.
P111 Néphropathie mitochondriale : Le variant MT-TL1 m.3243A>G de l'ADN mitochondrial détecté par séquençage de l'exome entier peut expliquer des cas de néphropathies indéterminées chez l'adulte.

Introduction

Dans une cohorte de 1197 patients avec suspicion de néphropathie génétique pour qui nous avons réalisé un séquençage entier de l’exome (WES), nous avons également étudié l'incidence du variant pathogène de l'ADNmt MT-TL1 m.3243A > G. Sa prévalence est estimée entre 0,08 % et 0,25 %. Il est classiquement associé aux syndromes MIDD (Maternally Inherited Diabetes and Deafness) et MELAS (Mitochondrial Encephalomyopathy, Lactic Acidosis, Stroke-like episodes).

Matériel et méthodes

 

Entre septembre 2018 et février 2023, le WES a été réalisé de manière prospective chez 1197 patients atteints de néphropathie indéterminée. En plus de rechercher un variant pathogène dans des gènes nucléaires, nous avons recherché systématiquement le variant pathogène m.3243A > G de l’ADNmt à partir de l'ADN sanguin et avons ensuite confirmé le pourcentage d’hétéroplasmie de l'ADNmt respectivement à partir d'un échantillon d'urines ou de tissu rénal lorsqu'il était disponible à l’aide d’une méthode orthogonale, afin de comparer le taux d’hétéroplasmie retrouvé à celui de la fraction sanguine.

 

Résultats obtenus ou attendus

Un diagnostic moléculaire avec variant(s) nucléaire(s) a été posé chez 294/1197 patients (24%, âge médian : 43 ans). Le variant pathogène MT-TL1 m.3243A > G a été détecté chez 20/1197 patients (1,7 %). Une méthode orthogonale a été réalisée et a confirmé sa présence chez 6 de ces patients. Ceci suggère la possibilité de poser un diagnostic de variant de l’ADNmt à partir d'ADN sanguin analysé par WES. Ce diagnostic moléculaire a des implications cliniques majeures : contre-indication d’un don vivant de rein pour deux patients, diagnostic moléculaire chez trois patients atteints de néphropathies inconnues et chez trois autres patients étiquetés initialement hyalinose segmentaire et focale. Cette variation pourrait correspondre à un phénotype rénal associé ou non à des manifestations extra-rénales, moins sévère, notamment sur le plan neurologique, que la présentation classique du MELAS.

Conclusion

Cette étude renforce la place du WES en tant qu’exploration de première ligne d’une néphropathie indéterminée chez un patient adulte. Le WES a permis l'analyse du génome mitochondrial en détectant le variant MT-TL1 m.3243A > G, insoupçonné chez 1,7% des patients ayant une néphropathie indéterminée, soulignant un enrichissement par rapport à la prévalence observée dans d'autres populations. Nos données suggèrent que l'entité "néphropathie mitochondriale" peut représenter une part significative des néphropathies inconnues chez l'adulte.


Marine SERVEAUX DANCER (Lyon), Ilias BENSOUNA, Anne Sophie LEBRE, Laure RAYMOND, Alice DOREILLE, Laurent MESNARD
10:00 - 11:00 #37814 - P115 L’expressivité variable d’un variant d’épissage identifié au dépistage néonatal de la mucoviscidose : attention au piège !
P115 L’expressivité variable d’un variant d’épissage identifié au dépistage néonatal de la mucoviscidose : attention au piège !

Le dépistage néonatal de la mucoviscidose comprend le dosage de la trypsine immunoréactive (TIR) à 3 jours de vie, suivi, s’il est élevé, de la recherche de 29 variants pathogènes fréquents du gène CFTR. En cas d’identification d’un seul variant, un test de la sueur (TS) négatif permet généralement d’écarter le diagnostic de mucoviscidose chez l’enfant.

Nous rapportons le cas d’une famille illustrant l’expressivité variable des variants d’épissage du gène CFTR. Le taux de TIR élevé de la première enfant du couple a conduit à l’identification du variant sévère c.254G > A ou p.Gly85Glu à l’état hétérozygote chez cette dernière. Le diagnostic de mucoviscidose a été écarté suite à un TS négatif. L’analyse de ségrégation familiale, réalisée lors de la grossesse suivante, a permis d’identifier le variant p.Gly85Glu chez la mère et le variant c.1392+1del, absent des bases de données, à l’état hétérozygote chez le père. Les prédictions bio-informatiques de pathogénicité de ce variant étaient en faveur d’un impact significatif sur l’épissage de l’exon 10 de CFTR.

L’ainée du couple étant asymptomatique à l’âge de 2 ans, la recherche du variant c.1392+1del a été réalisée chez cette dernière pour adapter la prise en charge de la grossesse en cours. L’enfant s’est révélée hétérozygote composite pour les 2 variants, ce qui n’était pas en faveur de l’implication du variant c.1392+1del dans la mucoviscidose. Après discussion en RCP, ces données familiales ont mené à l’absence de diagnostic prénatal. La grossesse s’est poursuivie à terme sans signe d’appel échographique évocateur de mucoviscidose. Toutefois, le nouveau-né a présenté un taux de TIR élevé et des TS anormaux avec un génotype identique à celui sa sœur ainée. Le diagnostic de mucoviscidose a finalement été posé devant une insuffisance pancréatique exocrine (taux d’élastase fécale effondré) et une colonisation pulmonaire précoce à S. aureus et P. aeruginosa. L’étude minigène menée au laboratoire a confirmé l’impact du variant c.1392+1del sur l’épissage de l’exon 10 du gène CFTR, avec l’utilisation d’un site donneur exonique GC, prédit pour induire un décalage du cadre de lecture et l’apparition d’un codon stop prématuré. Une réévaluation clinique de la sœur ainée à l’âge de 4 ans a mis en évidence des bronchectasies infra-cliniques au scanner thoracique et le TS jusqu’alors négatif s’est positivé. Le diagnostic de mucoviscidose a donc également été posé chez l’enfant. Le variant c.1392+1del est désormais considéré comme pouvant être impliqué dans la mucoviscidose. D’autres investigations sont toutefois nécessaires pour déterminer le spectre phénotypique qui lui est associé.

Ce cas d’expressivité variable d’un variant affectant l’épissage, rappelle la nécessité d’évaluer de manière approfondie le phénotype des individus porteurs et souligne l’apport des analyses fonctionnelles in vitro, pour diagnostiquer les formes atypiques ou à révélation plus tardive de mucoviscidose.


Souphatta SASORITH, Mikeldi MOULIERAS, Fanny VERNEAU, Amandine BOUREAU-WIRTH, Marie GIANNANTONIO, Cécile ROUZIER, Caroline RAYNAL, Anne BERGOUGNOUX (MONTPELLIER)
10:00 - 11:00 #38036 - P119 7 nouveaux cas de patients adultes avec variation pathogène de DKC1 et une présentation pulmonaire.
7 nouveaux cas de patients adultes avec variation pathogène de DKC1 et une présentation pulmonaire.

Introduction

La fibrose pulmonaire (FP) est une pathologie évolutive et mortelle, pour laquelle il n’existe pas de traitement curatif. Les patients avec FP présentent généralement des télomères courts, et environ 30 % d’entre eux sont porteurs de variants constitutionnelles de transmission dominante sur les gènes de la voie des télomères (principalement TERT, TERC, RTEL1 ou encore PARN). Le gène DKC1 (chromosome X) code pour la dyskérine, une protéine qui joue un rôle dans la régulation post-transcriptionnelle, l’assemblage de TERC et la maintenance des télomères. Les variants pathogènes de ce gène sont à l’origine des téloméropathies, maladie d’expression variable. Les mutations de DKC1 sont principalement décrites chez des enfants atteints de dyskératoses congénital (DC), associant aplasie médullaire et triade cutanée. Les formes à révélation pulmonaire de l’adulte sont très peu étudiées, actuellement 7 cas indépendants de fibroses pulmonaires ont été rapportés.

Matériel et méthodes

Séquençage nouvelle génération, RT-PCR

Résultats

Nous décrivons 7 patients adultes porteurs de fibrose pulmonaire et de variants faux-sens hémizygotes dans le gène DKC1, dont un variant conduisant à un épissage aberrant. Il s’agit de 7 hommes, âgés de 47,8 ans en moyenne, et présentant des signes cliniques en faveur d’un trouble de la voie des télomères : fibrose pulmonaire, hyperpigmentation cutanée et dystrophies unguéales. La majorité des patients est fumeur. La pathogénicité du variant avec impact prédit sur l’épissage a été confirmée au niveau de l’ARN. Les conséquences fonctionnelles ont été étudié par RT-PCR à partir du sang périphérique du patient, ce variant affecte le site donneur d’épissage, conduit à un épissage aberrant de l’ARNm et entraîne un décalage du cadre de lecture.

Discussion

Ces 7 cas confirment qu’il est possible d’identifier un variant délétère de DKC1 chez un adulte avec une fibrose pulmonaire comme point d’appel clinique. Les mutations de DKC1 sont identifiées chez des patients aux signes cliniques diverses : DC dans l’enfance avec pronostic sombre et phénotype pulmonaire à l’âge adulte. L’hétérogénéité clinique associée aux variants DKC1 peut potentiellement s’expliquer par l’impact du variant sur la protéine ; absence de la dyskérine ou diminution de son niveau d’expression. La majorité des patients avec variants délétères de DKC1 présente des télomères de tailles raccourcies.

Conclusion

Nous élargissons la description des patients DKC1 adultes de sexe masculin atteints de fibrose pulmonaire et confirmons l’impact sur l’épissage et la pathogénicité d’un variant faux-sens de DKC1. Nous décrivons le premier cas de FP chez l’adulte avec un variant faux-sens d’épissage dans le gène DKC1.


Ophélie EVRARD (Amiens), Ibrahima BA, Raphael BORIE, Emilio ZAHONERO, Hilario NUNES, Armelle SCHULLER, Julien SAUSSEREAU, Aziz CHAIB, Emilie BERTHOUX, Elodie LAINEY, Malika CHELBI VIALLON, Claire OUDIN, Vincent BOURS, Bruno CRESTANI, Caroline KANNENGIESSER
10:00 - 11:00 #38621 - P123 Rentabilité du séquençage ciblé à la recherche d’une variation avec un effet fondateur dans le diagnostic de l’acidose tubulaire rénale distale en Tunisie.
Rentabilité du séquençage ciblé à la recherche d’une variation avec un effet fondateur dans le diagnostic de l’acidose tubulaire rénale distale en Tunisie.

L’acidose tubulaire rénale distale (ATRd) est une néphropathie tubulaire rare liée à un dysfonctionnement du néphron distal. La majorité des cas pédiatriques sont primaires, d’origine génétique, impliquant l’un de ces trois gènes majoritaires : SLC4A1, ATP6V0A4 et ATP6V1B1. Ce dernier est impliqué dans une forme précoce de transmission autosomique récessive souvent associée à une surdité neurosensorielle. La variation c.1155dup est majoritaire en Tunisie avec un effet fondateur.

Le but de notre étude est de déterminer la fréquence de cette variation.

Nous avons mené une étude rétrospective colligeant les cas suspects d’ATRd adressés au service de Génétique Médicale de Sfax durant une période de 7 ans allant de 2017 à 2023.  La recherche de la variation majoritaire a été réalisée par séquençage ciblé de l’exon 12 du gène ATP6V1B1. Un séquençage haut débit du reste d’ATP6V1B1 et des deux autres gènes majoritaires a été réalisé pour des patients revenant négatifs.

Nous avons colligé 19 cas, appartenant à 17 familles non apparentées.

Le séquençage ciblé d’ATP6V1B1 a permis de confirmer le diagnostic d’ATRd dans 37% des cas (7/19). Tous les patients avaient un phénotype compatible : tableau précoce avec un âge moyen de début des symptômes de 3 mois, associé dans tous les cas à une surdité neurosensorielle bilatérale sévère. La mutation majoritaire c.1155dup(p.Ile386HisfsTer56) dans ATP6V1B1 (NM_001692.4) a été identifiée à l’état homozygote chez 6 patients dont 5 issus d’un mariage consanguin, et provenant de différentes régions de la Tunisie. Un deuxième variant c.1243C > T(p.Gln415Ter), jamais rapporté dans les bases de données, a été mis en évidence à l’état homozygote dans l’exon 12 du gène ATP6V1B1 chez le 7ème patient.

Pour les autres patients présentant un tableau clinico-anamnestique évocateur d’ATRd, le séquençage du reste du gène ATP6V1B1, et des autres gènes connus impliqués dans les acidoses tubulaires est indiqué. L’analyse des trois gènes majoritaires par séquençage haut débit a permis de confirmer le diagnostic d’ATRd primaire de transmission autosomique récessive liée au gène ATP6V0A4  (NM_020632.3) pour 2 patients : c.2227C > T(p.Arg743Trp) et c.387C > A(p.Try129Ter), respectivement à l’état homozygote. La recherche de la première variation dans la fratrie du premier patient par séquençage Sanger a permis de confirmer le diagnostic pour ce troisième cas. Pour ces trois patients, l’âge de début des symptômes était précoce (âge moyen de 2 mois) ce qui était plutôt en faveur de l’implication du gène ATP6V1B1, ATP6V0A4 étant associé à des formes avec révélation plus tardive. Par ailleurs, l’absence d’une surdité avec un recul moyen de 6 ans, est plutôt compatible avec l’implication d’ATP6V0A4.

La présence d’une variation avec un effet fondateur en Tunisie a facilité le diagnostic moléculaire de l’ATRd. Ceci permet de prodiguer un conseil génétique adéquat et de proposer une prise en charge précoce améliorant ainsi le pronostic.


Maha CHAABENE, Imene BOUJELBENE, Manel GUIRAT, Fatma MAAZOUN (Paris), Bayen MAALEJ, Hela FRIKHA, Fatma CHARFI, Lamia SFAIHI, Manel HSAIRI, Saalma BEN AMEUR, Imen CHABCHOUB, Lamia GARGOURI, Thourraya KAMOUN, Hassen KAMOUN, Ikhlas BEN AYED
10:00 - 11:00 #38524 - P127 Caractérisation des mécanismes épigénétiques au locus LRP1 dans des cellules musculaires lisses différenciées in vitro.
P127 Caractérisation des mécanismes épigénétiques au locus LRP1 dans des cellules musculaires lisses différenciées in vitro.

Introduction

Le locus du gène LRP1 (low density lipoprotein receptor-related protein 1) a été associé à la migraine, à la dysplasie fibromusculaire et à la dissection spontanée de l’artère coronaire (SCAD), entre autres maladies/traits cardiovasculaires par des GWAS. Les variants associés sont fréquents et ils sont situés dans des régions introniques de LRP1 et dans des régions intergéniques en amont du gène. Les mécanismes par lesquels ces variants pourraient agir sur la régulation des gènes avoisinants et la fonction artérielle altérée dans plusieurs maladies artérielles ne sont pas connus.

 

Méthodes

Nous avons procédé à une cartographie fine du locus LRP1 et à une étude de colocalisation génétique pour identifier le variant causal dans ce locus. Nous avons utilisé le système CRISPR-Cas9 pour supprimer ou modifier la région régulatrice à proximité du variant étudié et pour induire un knock-out cellulaire de LRP1 dans des cellules souches pluripotentes induites humaines (iPSCs). Les iPSC modifiées ont ensuite été différenciées en cellules musculaires lisses vasculaires (CML). L'expression des gènes a été mesurée par PCR quantitative et par RNA-seq et la composition de la matrice extracellulaire par spectrométrie de masse.

 

Résultats

Nous avons confirmé que LRP1 est un locus pléiotrope impliqué dans le risque de plusieurs maladies artérielles, avec un même variant (rs11172113) comme étant le variant causal le plus probable pour les associations avec la SCAD, la dysplasie fibromusculaire et la migraine. À l’aide de la délétion d’une région de 86 paires de bases centrée sur rs11172113, nous avons démontré que ce variant résidait dans une région régulatrice active dans les CML, affectant l'expression des gènes LRP1 et NAB2 (NGFI-A-binding protein 2). Nous avons établi que les répresseurs transcriptionnels MECP2 (Methyl-CpG-binding protein 2) et SNAI1 (Snail Family Transcriptional Repressor 1) réprimaient l'expression de LRP1 en présence de l'allèle C, mais pas de l'allèle T, de rs11172113. L'inactivation de LRP1 dans les CML a entraîné une activation de la signalisation TGF-β canonique, une augmentation de la sécrétion des protéines de la matrice extracellulaire CYR61 et TIMP3 et une réduction de la prolifération et de la migration des CML.

 

Conclusion

Nos résultats soutiennent que l'allèle T du variant fréquent rs11172113 interfère avec la liaison d’au moins deux répresseurs transcriptionnels et entraîne une augmentation de l'expression de LRP1 dans les CML. Ces données confirment que la modification du niveau d’expression de LRP1 a des conséquences majeures sur la physiologie de ce type cellulaire majeur de la paroi artérielle, et représente un mécanisme potentiel de susceptibilité génétique à plusieurs maladies vasculaires majeures.


Lu LIU, Joséphine HENRY, Charlène JOUVE, Yingwei LIU, Adrien GEORGES (Paris), Nabila BOUATIA-NAJI
10:00 - 11:00 #37815 - P131 Identification au sein de familles porteuses d'anévrismes intracrâniens de variants codants rares dans CTSO, un potentiel acteur du remodelage artériel.
P131 Identification au sein de familles porteuses d'anévrismes intracrâniens de variants codants rares dans CTSO, un potentiel acteur du remodelage artériel.

Introduction :

 

Dilatation locale d’une artère cérébrale survenant généralement aux bifurcation des vaisseaux sanguins, les anévrismes intracrâniens (AI) touchent environ 3 % de la population. Dans 1 % des cas, la fragilisation de la parois induite par l’AI donne lieu à une hémorragie sub-arachnoïdienne, un type d’accident vasculaire cérébral sévère. Certains facteurs génétiques ont été associés à la formation des AIs sans pour autant permettre d’en expliquer la physiopathologie. L’ identification de gènes impliqués dans la pathologie ainsi que l’étude des mécanismes moléculaires associés restent des problématiques importantes. L’étude génétique de grandes familles porteuses d’AI est une des pistes permettant d’y répondre.

 

Matériel et Méthodes :

 

Au sein d’une grande famille comptant 6 porteurs d’AIs, 3 atteints ont été séquencés en exome entier afin d’identifier les variants fonctionnels partagés par ces individus. L’identification de régions identiques par descendance (IBD) communes à 5 des atteints à partir de données de génotypage a permis de réduire le nombre de variants d’intérêt. Une cohorte de cas index présentant des formes familiales de la pathologie a également été séquencée en exome entier. Cette cohorte a été analysée à la recherche de variants dans les gènes associés plus haut au phénotype.Les variants ainsi isolés ont été analysés fonctionnellement à partir de cellules musculaires lisses issues de tissus vasculaire cérébral de rats hypertendus (Wistar-Kyoto).

 

Résultats :

 

1 variant fonctionnel dans une région IBD partagée par les atteints de la famille a été identifié dans le gène CTSO (c.946G > A). Une seconde famille porteuse d’un variant CTSO (c.128C > T) a été identifiée à partir de la cohorte de cas index. La présence de chaque variant chez tous les affectés de la famille correspondante a été validée par séquençage capillaire. Parmi les données cliniques disponibles, seule l’hypertension est significativement associée au phénotype. Sur le plan fonctionnel, la déplétion de la cystéine-type papain-like cathepsine CTSO codée par le gène CTSO a été associée à une augmentation des niveaux de fibronectine dans le milieu extra cellulaire ainsi qu’a une rigidité accrue des cellules musculaires lisses. Les mutations identifiées plus haut ont pour effet une sécrétion réduite de la protéine par les cellules.

 

Conclusion :

 

2 variants fonctionnels du gène CTSO ont été identifiés chez tous les atteints de 2 grandes familles porteuses d’anévrismes. CTSO semble par ailleurs jouer un rôle de protéase extra cellulaire et semble affecter les propriétés mécaniques de la parois vasculaire cérébrale, ce qui pourrait expliquer un susceptibilité accrue de développer un AI. De plus, le séquençage récent de 363 patients porteurs d’AI a permis de mettre en évidence la présence de mutations fonctionnelles chez 2 patients souffrant de formes familiales et chez 1 patient porteur de 3 AIs.

 


Raphael BLANCHET (NANTES), Milène FRENEAU, Sandro BENICHI, Mary-Adel MRAD, Surya PRAKASH RAO BATTA, Marc RIO, Stéphanie BONNAUD, Pierre LINDENBAUM, Fabien LAPORTE, Stéphane CUENOT, Jean-François DELEUZE, Christian DINA, Stéphanie CHATEL, Emmanuelle BOURCEREAU, Solène JOUAN, Hubert DESAL, Anne-Clémence VION, Romain BOURCIER, Gervaise LOIRAND, Richard REDON
10:00 - 11:00 #37667 - P135 Performance du séquençage de génome dans la maladie de Rendu-Osler : l’expérience du Plan France Médecine Génomique.
P135 Performance du séquençage de génome dans la maladie de Rendu-Osler : l’expérience du Plan France Médecine Génomique.

La maladie de Rendu-Osler ou télangiectasie hémorragique héréditaire (HHT), est une maladie vasculaire héréditaire transmise de façon autosomique dominante. Le diagnostic clinique repose sur les critères de Curaçao qui incluent la présence d’épistaxis, de télangiectasies, de complications d’organes (pulmonaire, hépatique, digestive ou cérébrale), et enfin la présence d’antécédents familiaux. Le diagnostic est considéré comme certain en présence d’au moins 3 critères, possible lorsque deux critères sont présents et enfin peu probable en présence d’un seul critère. Une cause moléculaire est très fréquemment retrouvée et attribuable à des variants pathogènes dans les principaux gènes ENG et ACVRL1.

Dans cette cohorte, sept familles ont été sélectionnées afin de bénéficier d’un séquençage de génome au sein des laboratoires Auragen ou Seqoia, réalisés selon les recommandations du Plan France Médecine Génomique (PFMG). Les variants de structure mis en évidence ont été confirmés par une analyse cytogénétique.

Dans deux familles présentant un diagnostic clinique certain, le séquençage du génome a révélé deux inversions paracentriques distinctes sur le chromosome 9, interrompant dans les deux cas le gène ENG. Ces inversions ont été identifiées comme responsables du phénotype de maladie de Rendu-Osler. Un variant intronique profond pouvant affecter l’épissage du gène ENG a également été mis en évidence chez un troisième patient au diagnostic clinique certain.

Il s'agit de la première fois que des variations structurelles sont rapportées comme responsables de la maladie de Rendu-Osler, et elles impliquent les gènes déjà décrits dans la maladie. Les résultats de cette cohorte soulignent donc l’homogénéité génétique de cette maladie avec l’implication majeure du gène ENG. Enfin, ce travail met l'accent sur l'importance d’une recherche génétique approfondie au sein des familles ayant un diagnostic clinique certain de HHT.


Maud TUSSEAU (LYON), Mélanie EYRIES, Nicolas CHATRON, Agnès GUICHET, Estelle COLIN, Bénédicte DEMEER, Hélène MAILLARD, Julien THEVENON, Christian LAVIGNE, Virginie SAILLOUR, Clara PARIS, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Mathilde PUJALTE, Alexandre GUILHEM, Sophie DUPUIS-GIROD, Florence COULET
10:00 - 11:00 #37703 - P139 NGS short reads : Quand un variant structural en cache un autre !!
P139 NGS short reads : Quand un variant structural en cache un autre !!

Introduction

La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) est la plus fréquente des maladies cardiaques d’origine génétique et constitue l’une des principales causes de mort subite du sujet jeune de moins de 35 ans. Son diagnostic repose entre autres sur la mesure de l’épaisseur télédiastolique maximale de la paroi du ventricule gauche (VG ≥ 15 mm pour un cas sporadique et VG > 13 mm dans les formes familiales). La forme héréditaire de cette maladie est le plus souvent causée par des mutations des gènes codant les protéines du sarcomère (MYBPC3, MYH7, TNNI3, TNNT2).

Chez une patiente de 33 ans, atteinte d’une CMH, le séquençage en NGS d’un panel ciblé de gènes a mis en évidence un « variant structural » (SV) à l’état hétérozygote consistant en une délétion complète de l’exon 11 du gène MYBPC3. Cependant la confirmation par séquençage Sanger a révélé qu’il s’agissait en réalité d’un remaniement beaucoup plus complexe.

Patients et méthodes :

La patiente est une femme âgée de 33 ans dont la mère est également atteinte. Un panel de 16 gènes d’intérêt a été séquencé en NGS « short-reads » sur ADNg. La vérification par séquençage du gène a été réalisé par la méthode de Sanger de même que l’amplification allèle spécifique et séquençage de l’allèle muté. L’analyse des ARNm extrait à partir de cellules sanguines a été réalisée chez le cas index afin d’étudier les conséquences de l’anomalie au niveau transcriptomique.

Résultats : L’analyse des variants structuraux après NGS « short-reads » montre une délétion hétérozygote de l’exon 11 du gène MYBPC3. Cependant, la ségrégation familiale et le séquençage ciblé de l’ADN montre que l’anomalie ne correspond pas à une délétion de l’exon 11. Cette différence nous amène à réaliser un séquençage Sanger après amplification spécifique de l’allèle muté qui révèle non seulement la délétion de l’exon 11, mais une insertion concomitante d’une partie de l’exon 6 ainsi que des introns 5 et 13. Ce variant structural complexe, initialement non observée sur le séquençage « short-reads » résulte probablement de plusieurs recombinaisons de séquences répétées se trouvant au niveau intronique et exonique du gène MYBPC3. Le séquençage de l’ARNm montre que cette anomalie génère un site cryptique d’épissage avec pour conséquence présumée une rétention de 111 nucléotides et non pas une délétion en phase de 18 nucléotides comme suspecté avec le NGS « short-reads».

Conclusion :

Cet exemple illustre la limite des analyses sur ADN génomique en séquençage « short-reads », en particulier pour la détection des variants structuraux. La vérification systématique de ces variants par séquençage Sanger est nécessaire. Le séquençage « long-reads » en cours de développement constituera une évolution majeure dans la détection de ces anomalies.


Robin GHANEM (Paris), Laëtitia RIALLAND, Emilie BLIN, Flavie ADER, Fabien LABOMBARDA, Yann TROADEC, Aline VINCENT, Pascale RICHARD
10:00 - 11:00 #37998 - P143 Une étude structure-fonction révèle des interactions entre SLC40A1 et des lipides de la membrane plasmique et permet de rendre compte des effets fonctionnels de variants faux-sens rares associés à la maladie de la ferroportine.
Une étude structure-fonction révèle des interactions entre SLC40A1 et des lipides de la membrane plasmique et permet de rendre compte des effets fonctionnels de variants faux-sens rares associés à la maladie de la ferroportine.

L’interprétation clinique et fonctionnelle des variants faux-sens est un des défis de la génétique médicale moderne. Des outils in silico facilitent la hiérarchisation de ces variants souvent très nombreux après des analyses de panels de gènes ou d’exome. Même intégrés à des stratégies combinatoires et/ou basées sur des prédictions de plus en plus sophistiquées, capables de prendre en compte la structure 3D des protéines, ces outils restent toutefois limités et n’évitent pas (en l’absence d’arguments complémentaires suffisants) la réalisation de tests fonctionnels pour le (ou les) variant(s) candidat(s) le(s) plus probant(s). D’un autre côté, la réalisation systématique de tests fonctionnels permet d’obtenir des connaissances nouvelles sur le fonctionnement des protéines, surtout lorsqu’elle est associée à des analyses structurales.

       Nous avons précédemment documenté l’effet de dizaines de variants faux-sens rares du gène SLC40A1 sur la fonction du seul transporteur du fer connu chez les mammifères, la ferroportine 1, et sa régulation par l’hepcidine. Nous avons ainsi contribué à décrire des mécanismes de perte de fonction, associés à la maladie de la ferroportine, et des mécanismes de gain de fonction, associés à l’hémochromatose de type 4.

       Nous apportons ici des éléments nouveaux qui tiennent compte de l’environnement lipidique de SLC40A1. Nous confirmons la localisation préférentielle de SLC40A1 dans des radeaux-lipidiques et démontrons la dépendance de l’exportateur du fer au cholestérol. Par des expériences de criblage mutationnel et d’amarrage moléculaire à partir d’une structure expérimentale en conformation « outward-facing » (conformation basale de la protéine dans la bicouche lipidique), nous suggérons une interaction directe entre SLC40A1 et le cholestérol et identifions des acides aminés critiques dans différents motifs CRAC et CARC (« cholesterol recognition amino acid consensus »). Plusieurs variants sont décrits au sein de ces motifs dans gnomAD et dans ClinVar. Sur la base de simulations de dynamique moléculaire dans un environnement lipidique simplifié de type POPC, nous identifions également l’arginine 179 comme un résidu susceptible d’interagir avec la tête polaire d’un phospholipide. Cela, dans l’environnement immédiat d’un réseau de charges intracellulaire que nous avions initialement décrit comme très important pour la stabilité de la protéine SLC401 en conformation « outward-facing ». Le résidu Arg179, qui est connu comme étant muté en thréonine chez un patient présentant un phénotype caractéristique de perte de fonction, pourrait participer à l’ancrage de SLC40A1 dans la bicouche lipidique et être impliqué dans les changements de conformations dont dépend directement le mécanisme d’export du fer.

       Ces résultats originaux apportent un éclairage nouveau sur les interactions SLC40A1-lipides, en même temps qu’ils témoignent de la complexité à pouvoir interpréter pleinement les effets de variants faux-sens.


Rim DEBBICHE (Brest), Chandran KA, Ahmad ELBAHNSI, Kévin UGUEN, Isabelle CALLEBAUT, Gerald LE GAC
10:00 - 11:00 #38066 - P147 Etude génétique d'une cohorte pédiatrique de néphrocalcinose et néphrolithiase.
Etude génétique d'une cohorte pédiatrique de néphrocalcinose et néphrolithiase.

Introduction :

Les facteurs héréditaires sont la principale cause de néophrolithiase (NL) et de  Néphrocalcinose (NC) en pédiatrie.

Dans ce travail, notre objectif, était de rapporter  la corrélation génotype-phénotype des NL/NC héréditaires répertoriées dans notre service de génétique  afin d'évaluer la place des tests génétiques ciblés dans le diagnostic précoce, la prise en charge adéquate et la prévention de ce groupe de pathologies.

Méthodes :

Les données cliniques et génétiques de 178 cas NL/NC, suspectés d'avoir une base héréditaire, ont été analysées. Le séquençage Sanger a été utilisé comme approche principale pour les tests génétiques. Le choix du gène à analyser a été orienté par l’histoire familiale et les examens cliniques et paracliniques du cas index. Les variants ont été retenus  comme  pathogène en fonction des données de la littérature et des logiciels de prédictions.

Résultats :

Des variations monogéniques pathogènes ont été détectées chez 87 parmis les 178 patients NL/NC. Des signes cliniques extrarénaux étaient présents tels que un retard de croissance, une surdité. Certains patients avaient une fonction rénale anormale. Les pathologies les plus fréquemment identifiées étaient l'hyperoxalurie primitive par mutation du gène AGXT (54 cas), l’acidose tubulaire rénale distale (27 cas) dont 24 par mutation du gène ATP6V1B1 et 3 par mutation du gène ATP6VOA4 et l’hypercalciurie hypomagnésémie familiale héréditaire par mutation du gène CLDN16 (6 cas). Dans un cas une comorbidité hyperoxalurie primitive - syndrome d’Alport par mutation du gène Col4A3 a été notée. Notre stratégie ciblée en fonction du phénotype clinique du patient a été efficace dans plus de 48% des cas testés.

Conclusion :

L'étiologie des NL/NC est hétérogène. Cette étude a exploré la relation entre le phénotype et le génotype chez 178 patients et a confirmé que les tests génétiques ciblés basées sur une évaluation clinique du phénotype aboutissent à un diagnostic rapide dans plus de 48% des cas permettant une prise en charge personnalisée des patients


Fériel AGREBI (Tunis, Tunisie), Mariem EL YOUNSI, Ahlem ACHOUR, Amira ZANATI, Hend BRAHEM, Abir BOUSETTA, Majdi NAGARA, Chokri ZAROUK, Tahar GARGAH, Jannet LABIDI, Hayet KAAROUD, Ezzedine ABDERRAHIM, Sonia ABDELHAK, Médiha TRABELSI, Ridha M’RAD
10:00 - 11:00 #38361 - P151 Spectre mutationnel du syndrome de Leigh en Tunisie: importance du séquençage de l’exome dans le diagnostic.
P151 Spectre mutationnel du syndrome de Leigh en Tunisie: importance du séquençage de l’exome dans le diagnostic.

Introduction: Le syndrome de Leigh, également appelé encéphalomyopathie nécrosante subaiguë, est une maladie neurométabolique héréditaire caractérisée par une régression psychomotrice progressive due à des lésions des noyaux gris centraux et du tronc cérébral. Elle est associée à un large spectre de symptômes affectant plusieurs organes et à un métabolisme énergétique mitochondrial anormal. Le but de cette étude est d'identifier les variants génétiques délétères  chez des patients tunisiens  avec suspicion de syndrome de Leigh. 

Matériels et méthodes :Le séquençage complet de l’exome a été réalisé sur un total de huit patients recrutés à l’Institut national de Neurologie Mongi Ben Hmida à Tunis. Les données brutes ont été analysées par une combinaison d’outils de filtrage et de prédiction bioinformatique pour évaluer le pouvoir délétère des variations génétiques. Un séquençage Sanger a été réalisé pour confirmer la présence de variants délétères chez les patients et vérifier leur ségrégation au sein des familles. 

Résultats : Nous avons identifié quatre variants génétiques au niveau de  trois gènes (ECHS1, SUCLA2, DNAJC30) chez cinq patients confirmant le diagnostic de syndrome de Leigh. Deux autres patients présentaient une étiologie oligogénique associée au syndrome de Leigh. La dernière patiente présentait un variant POLG permettant de réajuster son diagnostic au syndrome Mengie Like. 

Conclusion : Notre étude a mis en évidence un large spectre mutationnel du syndrome de Leigh chez  la population tunisienne. Nous soulignons l'importance du séquençage de l'exome entier pour améliorer le diagnostic des cytopathies mitochondriales notamment chez  les populations  caractérisées par un patrimoine génétique hétérogène et  taux de consanguinité élevés comme c’est le cas de population  tunisienne.


Mariem HACHMI (Tunis, Tunisie), Ismail GOUIZA, Majida CHARIF, Ilhem BEN YOUSSEF-TURKI, Ichraf KRAOUA, Guy LENAERS, Rym KEFI
10:00 - 11:00 #38549 - P155 Expérience du CHU Mustapha d’Alger dans le diagnostic moléculaire de Maladie de Gaucher.
P155 Expérience du CHU Mustapha d’Alger dans le diagnostic moléculaire de Maladie de Gaucher.

Le présent travail a permis la recherche et l’identification des anomalies moléculaires concernant la maladie métabolique la plus fréquente dans notre population, qui bénéficie d’un traitement efficace. Il s’agit de la maladie de Gaucher, qui est une maladie de surcharge lysosomale, due à un déficit en β-glucocérébrosidase acide.

 La confirmation du diagnostic est biochimique par la détermination de l’activité enzymatique déficiente, L’objectif de notre travail est de démontrer l’apport de l’analyse moléculaire dans le diagnostic de ces erreurs innées du métabolisme.

 Nous avons analysé un total de 81 patients, 30 malades Gaucher, ainsi que 51 apparentés. L’identification moléculaire s’est révélée comme un complément indispensable au diagnostic, révélant les principales mutations répertoriées dans notre population, la N370S et la L444P. Elle représente l’unique moyen de réaliser avec précision l’enquête familiale, qui permet l’identification définitive du statut génétique visant à étiqueter les porteurs asymptomatiques, des hétérozygotes. Il s’agit d’un atout majeur dans la prise en charge précoce des asymptomatiques, avec l’instauration d’un traitement avant l’apparitions de séquelles irréversibles. Envisager un conseil génétique limiterait à l’avenir le risque de récurrence fréquemment observé au sein de nos familles.

Mots clés : Maladies métaboliques, génétique, mutation, hérédité.


Siham HALLAL (alger, Algérie), Lyèce YARGUI
10:00 - 11:00 #38590 - P159 Exploration moléculaire de l’implication du polymorphisme délétionnel du GSTM1 dans les maladies mitochondriales.
P159 Exploration moléculaire de l’implication du polymorphisme délétionnel du GSTM1 dans les maladies mitochondriales.

Les mitochondries sont à l’origine de la production d’énergie métabolique nécessaire au fonctionnement cellulaire sous forme d’adénosine triphosphate (ATP) grâce à la phosphorylation oxydative. De ce fait, elles constituent la principale source des espèces réactives de l’oxygène (ROS) qui peuvent provoquer des dommages oxydatifs des complexes de la chaîne respiratoire mitochondriale. C’est pourquoi, les sous-unités de ces complexes affectées entraînent la diminution de la production d'ATP et l’augmentation de la formation des ROS induisant ainsi un déficit de la phosphorylation oxydative et par la suite un dysfonctionnement du métabolisme énergétique mitochondrial.

Ainsi,  dans l’objectif  d’examiner l’implication du polymorphisme de délétion du gène GSTM1 dans le développement des maladies mitochondriales au sein de la population Tunisienne, nous avons conduit une étude cas-témoins du polymorphisme de délétion génétique de GSTM1 sur 109 patients atteints de maladie mitochondriale et 154 témoins en ayant recours à la technique de la PCR multiplex suivie par des analyses statistiques.

L’évaluation de la distribution génotypique du polymorphisme de GSTM1 a montré que la distribution du genotype GSTM1 présent est plus éleveé chez les patients (58,71 %) que chez les témoins (46,10%) avec une valeur de p= 0,043, OR= 0,6. Ainsi, l’analyse statistique a révélé une association significative entre le génotype GSTM1 nul et les maladies mitochondriales avec un effet protecteur.

En conclusion, cette étude suggère que le polymorphisme GSTM1 est associé aux maladies mitochondriales dans la population Tunisienne.


Raouia GHORBEL, Raouia GHORBEL (Sfax, Tunisie), Rania GHORBEL, Chahnez TRIKI, Mongia HACHICHA, Leila AMMAR-KESKES, Faiza FAKHFAKH
10:00 - 11:00 #38060 - P163 Maladies auto-inflammatoires et variations de séquences germinales vs somatiques en mosaïque.
P163 Maladies auto-inflammatoires et variations de séquences germinales vs somatiques en mosaïque.

Introduction

Plus de 50 gènes codant pour des composants clés du système immunitaire inné ont été impliqués dans les maladies auto-inflammatoires (MAI). Les cryopyrinopathies et le syndrome TRAPS sont dues respectivement à des variations (germinales ou en mosaïque) au sein des gènes NLRP3 et TNFRSF1A. L'objectif de cette étude était d'évaluer la contribution des variations pathogènes en mosaïque dans les MAI et le phénotype associé à ces variations.

 

Méthodes

Nous avons inclus dans cette étude 800 patients atteints de MAI recrutés entre 2018 et 2022. L’ADN leucocytaire des patients a été étudié par le séquençage NGS profond (800X) de 50 gènes de MAI. Une revue de la littérature (PubMed - Infevers) des variations en mosaïque des gènes de MAI a été également réalisée.

 

Résultats

Nous avons identifié au sein de NLRP3, 9 variations en mosaïque chez 12 patients indépendants et 10 variations germinales chez 10 patients. A ce jour, 34 variations en mosaïque et 88 variations germinales ont été rapportées dans ce gène. La fréquence allélique des variations en mosaïque peut être < 5 % chez des patients pourtant très symptomatiques. En nous appuyant sur la structure 3D de NLRP3, nous avons identifié pour les variations en mosaïque deux points chauds mutationnels. Les corrélations phénotype/génotype suggèrent que les variations de NLRP3 trouvées uniquement à l'état somatique pourraient être incompatibles avec la vie si elles sont présentes à l'état germinal, alors que les variations trouvées uniquement à l'état germinal pourraient être asymptomatiques à l'état somatique.

Nous avons identifié 2 variations somatiques en mosaïque de TNFRSF1A (p.Cys59Arg, p.Arg97_Leu100del) chez 3 patients. Seulement 3 variations faux-sens en mosaïque de TNFRSF1A ont été rapportées dans la littérature. Parmi ces 5 variations, 4 sont localisées dans une petite région du domaine CRD2 (cysteine-rich domain 2) et une touche une cystéine du domaine CRD1. Les cystéines situées dans CRD1/2 sont cependant également impliquées dans les variations germinales. Aucune différence de sévérité de la maladie n'a été observée entre les variations germinales et somatiques de TNFRSF1A.

Très peu de variations en mosaïque ont été rapportées dans d'autres gènes de MAI : NLRC4 (n=4), STING1 (n=2), NOD2 (n=2) et JAK1 (n=1), la petite taille de ces échantillons empêchant toute étude de corrélation génotype/phénotype. La plupart des variations en mosaïque identifiées dans les gènes de MAI sont décelables dans différents tissus.

 

Conclusion

Cette étude souligne la fréquence élevée des variations somatiques en mosaïque dans les cryopyrinopathies. Le phénotype des patients est dépendant du statut germinal/en mosaïque des variations et de leur localisation au sein de NLRP3. Les variations en mosaïque de NLRP3, TNFRSF1A et NLRC4 sont symptomatiques même lorsqu'elles sont présentes à une très faible fréquence allélique (<5 %) pouvant conduire à un test diagnostique faussement négatif en l’absence de séquençage profond.


Eman ASSRAWI, Camille LOUVRIER, William PITERBOTH, Dastot Le Moal FLORENCE, Farah DIAB, Aphrodite DASKALOPOULOU, Rahma MANI, Quentin BRANDAO, Romain LEVERGEOIS, Angela ARENAS GARCIA, Marie LEGENDRE, Sonia Athina KARABINA, Serge AMSELEM, Irina GIURGEA (PARIS)
10:00 - 11:00 #38522 - P167 Utilité clinique du séquençage de l’exome dans les maladies auto-inflammatoires de l’adulte.
P167 Utilité clinique du séquençage de l’exome dans les maladies auto-inflammatoires de l’adulte.

Introduction : Les maladies auto-inflammatoire (MAI) sont des maladies immunitaires rares d’origine génétique pour un certaines d’entre elles. Elles se caractérisent par des manifestations inflammatoires paroxystiques ou permanentes atteignant divers organes. Actuellement, pour le diagnostic des MAI, le séquençage Sanger est proposé en première intention pour la fièvre méditerranéenne familiale et le syndrome VEXAS, les panels par NGS étant réalisés en absence d'orientation clinique claire vers un gène en particulier et en cas de suspicion de mutation somatique. Leur rentabilité est d'environ 10%. La place du séquençage de l’exome (WES) en routine clinique n’a été que peu évaluée dans les MAI. Notre objectif était d’évaluer l’intérêt du WES en routine clinique dans les MAI.

 

Méthode : Une stratégie de WES a été appliquée sur une période de 16 mois pour le diagnostic génétique des patients adultes répondant aux critères de MAI. Une origine génétique était considérée possible en cas de 1) âge de début dans l'enfance, 2) transmission intra-familiale de la maladie, 3) association à des anomalies extra-immunitaire type dysmorphie, 4) MAI inclassée ou 5) MAI préalablement classée mais d'évolution atypique.

 

Résultats : Quatre-vingt-un patients (51 femmes, 30 hommes) ont été étudiés par WES, dont 19 (23%) avaient déjà eu un panel NGS MAI considéré non conclusif. L’âge médian aux premiers symptômes était de 14 ans (IQR 6.0 ; 24.0). Des cas similaires chez des apparentés aux 1er et 2nd degrés étaient notés chez 24 (30%) d’entre eux et 5 (6%) étaient issus d’une union consanguine. Le WES a permis de porter un diagnostic moléculaire chez 8 (13%) des 62 patients n'ayant jamais eu de large panel NGS et aucun chez ceux avec déjà un panel non conclusif. Les gènes concernés comprenaient NLRP3 (n=2), PSMB9, PSMG2, TNFRSF1A, MVK, PPM1D et RIPK1. Dix-sept patients (21%) supplémentaires ont été identifiés comme porteurs de variants d’intérêt nécessitant des évaluations complémentaires. Ces derniers se retrouvaient aussi bien chez les patients n'ayant jamais eu de large panel NGS (n=12/62, 19%) que chez ceux avec un panel non conclusif (n=5/19, 26%). Le diagnostic moléculaire ou l’identification d’un variant d’intérêt a eu un impact jugé cliniquement significatif sur la prise en charge de 21 des 25 patients concernés (84%).

 

Conclusion : Le WES en première intention dans les MAI a permis un diagnostic moléculaire chez 13% des patients, une valeur similaire aux 10% avec l’approche par panel NGS dédié. Lorsqu’il était réalisé après un panel NGS négatif, le WES n’améliorait pas le rendement diagnostique. Au-delà des diagnostics, le WES a identifié des variants d’intérêt chez 21% des patients, y compris chez ceux avec un panel NGS négatif. Un diagnostic ou l’identification d’un variant d’intérêt avait un impact sur la prise en charge dans plus de 80% des cas. Au total, la réalisation d’un WES chez des adultes suspects de MAI était jugé cliniquement utile dans 31% des cas.


Antoine FAYAND, Marion DELPLANQUE, Léa SAVEY, David BOUTBOUL, Paul LEGENDRE, Vanna GEROMEL (Lyon), Sophie GEORGIN-LAVIALLE, Thibaut BENQUEY, Laure RAYMOND
10:00 - 11:00 #38108 - P171 Deux variants en cis du gène STING1 associés à un effet gain de fonction additif identifiés chez une patiente présentant une aspergillose pulmonaire chronique cavitaire.
Deux variants en cis du gène STING1 associés à un effet gain de fonction additif identifiés chez une patiente présentant une aspergillose pulmonaire chronique cavitaire.

La vasculopathie à début infantile associée à STING (SAVI, STING-associated vasculopathy with onset in infancy) est une forme rare d’anomalie innée de l’immunité de transmission autosomique dominante et appartenant aux interféronopathies de type 1. Le phénotype est caractérisé par une atteinte pulmonaire intersitielle, une vasculopathie, une polyarthrite et une inflammation systémique.

Nous rapportons le cas d’une femme de 41 ans atteinte d'aspergillose pulmonaire chronique cavitaire (CCPA) et de fibrose pulmonaire. Les symptômes ont commencé à l’âge de 14 ans. Ils associaient une pneumonie interstitielle, des rash cutanés, une arthrite, des anticorps anti-nucléaires positifs et l’apparition d’une aspergillose vers l’âge de 30 ans. Le père de la patiente présentait une histoire d’eczéma et de fibrose pulmonaire sans aspergillose.

Le séquençage haut-débit d’un panel de 96 gènes impliqués dans les déficits immunitaires et maladies auto-immunes (DIPAI) a identifié chez la patiente deux variants de signification incertaine (classe 3 ACMG) dans le gène STING1 dans l’exon 6 (c.565C > G; p.Leu189Val) et dans l’exon 7 (c.838A > C; p.Ser280Arg). Ces deux variants étaient hérités de son père, ce qui était en faveur de leur présence en cis, sur le même allèle.

Des études fonctionnelles ont été réalisées afin d’étudier l’impact de ces variants, Les études de profil de phosphorylation de STAT1 et le score IFN sur les monocytes de la patiente étaient en faveur d’un gain de fonction de STING1. Ensuite, les variants ont été transfectés dans des cellules HEK293T soit de façon isolé soit combinée. La surexpression des variants identifiés chez la patiente, tout comme celle de variants gain de fonction déjà connus, ont montré une augmentation du score IFN signficative par rapport au vecteur wild-type. De plus, un effet additif entre les deux variants a été observé.

En conclusion, nous avons identifié un nouvel allèle complexe de STING1 entrainant une augmentation de la réponse à l’INF type 1 et responsable d’une forme familiale de fibrose pulmonaire, compliquée dans un cas d’aspergillose pulmonaire. Seuls deux cas d’aspergillose ont été décrits chez les patients SAVI décrits. L’implication directe des mutations de STING1 dans l’altération de la réponse immunitaire à l’aspergillose reste donc encore à démontrer.


Julien TARABEUX (Strasbourg), Yannick DIEUDONNÉ, Vincent GIES, François DANION, Bénédicte GERARD, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Anne-Sophie KORGANOW, Aurélien GUFFROY
10:00 - 11:00 #37817 - P175 PIEGE DU DIAGNOSTIC PRECONCEPTIONNEL CAS D’UN VARIANT INTRONIQUE D’UN SITE CONSENSUS D’EPISSAGE SUR LE GENE POMT2.
PIEGE DU DIAGNOSTIC PRECONCEPTIONNEL CAS D’UN VARIANT INTRONIQUE D’UN SITE CONSENSUS D’EPISSAGE SUR LE GENE POMT2.

Contexte : Nos laboratoires de génétique de Cochin et de Bichat ont été sollicités pour évaluer la pathogénicité d’un variant d’épissage du gène POMT2.

Au vu du risque de développer une maladie à transmission autosomique récessive, un couple cousin germain a été orienté vers un diagnostic moléculaire pré-conceptionnel en Espagne (panel de 600 gènes). Les deux membres du couple ont été identifiés porteurs hétérozygotes du variant POMT2 (NM_013382.7) c.1184-1G > C, dont le gène est impliqué dans les formes sévères d’alpha-dystroglycanopathies. Ce variant est situé dans un site consensus d’épissage et de ce fait considéré probablement pathogène. Du fait du risque de 25% d’avoir un enfant porteur du variant à l’état homozygote, le couple s’est alors orienté vers un DPI. Dans ce cadre, des études familiales complémentaires ont été réalisées, conduisant à l’identification du variant à l’état homozygote chez deux apparentées asymptomatiques. L’objectif de notre travail était donc de mener des études fonctionnelles permettant d’évaluer la pathogénicité du variant POMT2.

Matériel et méthodes : i/ Etudes in silico des logiciels de prédiction (MaxEnt, NNSplice), ii/ Extraction d’ARN et RT-PCR spécifiques du transcrit anormal chez le couple, iii/ ddPCR chez les apparentées homozygotes.

Résultats : Les logiciels de prédiction annoncent une abolition du site accepteur d’épissage de l’exon 11 du gène POMT2 avec utilisation d’un site situé 9pb plus loin. Ces prédictions sont confirmées par les RT-PCR qui mettent en évidence la présence d’un transcrit anormal avec délétion des 9 premières bases de l’exon 11. La suppression de ce site consensus entraine donc bien une altération de l’ARN mais la phase de lecture est conservée. Enfin, la quantification allélique par ddPCR confirme le caractère homozygote du variant chez les apparentées asymptomatiques, écartant de ce fait l’hypothèse d’un allèle drop-out.

Conclusion : Nos travaux ont permis de montrer que ce variant du site consensus d’épissage entraine une délétion en phase de 3 acides aminés, et qu’il était mis en évidence à l’état homozygote chez 2 apparentées asymptomatiques. Bien qu’ayant un effet certain sur l’épissage, ce variant a finalement pu être reclassifié comme probablement bénin (classe 2), entrainant une correction du conseil génétique initial (contre-indication à une prise en charge en DPN/DPI et orientation vers un suivi échographique précoce).

Ce cas permet de rappeler que certaines dispositions doivent être respectées dans le cadre d’un diagnostic pré-conceptionnel, telles qu’énoncées par la Société Française de Médecine Prédictive et Personnalisée à savoir « une information éclairée du couple, la connaissance sûre du caractère délétère du variant (classe V), un risque fort d’apparition de la maladie, sa gravité et son incurabilité et la poursuite de travaux de recherches sur les pathologies concernées » Pujol et al 2020


Malika CHELBI, Juliette NECTOUX, Sylvie ALGLAVE, Sandrine VUILLAUMIER-BARROT, Clémence MOLAC, Victor GAVRAN, Camille VEREBI, France LETURQ, Géraldine VIOT, Céline BOUCHET SERAPHIN (Paris)
10:00 - 11:00 #37805 - P179 Analyse retrospective clinique et génétique et suivi à long terme de patients atteints de myopathie reliée au collagène VI.
P179 Analyse retrospective clinique et génétique et suivi à long terme de patients atteints de myopathie reliée au collagène VI.

Les myopathies reliées au collagène VI (COL6-RD) sont des maladies rares avec un large spectre phénotypique allant de la dystrophie musculaire congénitale d'Ullrich (UCMD) sévère à la myopathie de Bethlem (BM) beaucoup plus bénigne. Les formes dominantes et récessives des COL6-RD sont causées par des variants pathogènes des trois gènes du collagène VI (COL6A1, COL6A2 et COL6A3). Le pronostic de ces maladies est variable et difficile à prédire aux premiers stades de la maladie, d'autant plus que la corrélation génotype-phénotype n'est pas toujours évidente. C'est pourquoi des études avec un suivi à long terme des patients atteints de COL6-RD confirmée génétiquement sont encore nécessaires. Dans cette étude, nous présentons les données phénotypiques et génétiques de 27 patients (24 familles) diagnostiqués et suivis à l’Hôpital de la Timone-Marseille, dans les services de neurologie pédiatrique et adulte. Nous décrivons trois nouveaux variants pathogènes et identifions COL6A2:c.1970-9G > A comme le variant le plus fréquent dans notre série (29%). Nous observons également une progression accélérée de la maladie dans un sous-groupe de patients. Cette large série fournit des informations essentielles sur la variabilité phénotypique des patients atteints de COL6-RD ainsi que sur la fréquence des variants pathogènes des gènes COL6 dans le sud de la France, contribuant ainsi à la description phénotypique et moléculaire des myopathies reliées au collagène VI.


Victor MOREL (Marseille), Frederique AUDIC, Charlotte TARDY, Annie VERSCHUEREN, Shahram ATTARIAN, Karine NGUYEN, Emmanuelle CAMPANA SALORT, Martin KRAHN, Brigitte CHABROL, Svetlana GOROKHOVA
10:00 - 11:00 #38292 - P183 Glycogénose de type IV : Les formes neuromusculaires sévères périnatales et congénitales sont-elles sous diagnostiquées ? Description d’une série de 10 cas et apport des études moléculaires.
P183 Glycogénose de type IV : Les formes neuromusculaires sévères périnatales et congénitales sont-elles sous diagnostiquées ? Description d’une série de 10 cas et apport des études moléculaires.

La glycogénose de type IV (GSD IV, maladie d'Andersen ou amylopectinose), est une maladie autosomique récessive très rare causée par un déficit en enzyme branchante du glycogène (GBE) due à des variants pathogènes dans le gène GBE1 (3p12.2). L'incidence globale est évaluée entre 1/600 000 et 1/800 000 naissances vivantes. Le tableau clinique est extrêmement hétérogène (formes hépatiques, neuromusculaires, myopathiques ou neurologiques) et il n’existe pas de traitement spécifique. Les formes neuromusculaires sévères (anciennement appelées formes périnatales et congénitales) sont de pronostic désastreux. La présentation est soit anténatale sous la forme d’un anasarque, avec akinésie fœtale et arthrogrypose, responsable de mort fœtale in utero, soit néonatale avec des tableaux d’hypotonie sévère avec amyotrophie conduisant au décès dans les premiers jours ou mois de vie.

Nous décrivons ici les résultats cliniques, histologiques, enzymatiques et moléculaires de la plus grande série de cas rapportée à ce jour (n=10 cas appartenant à 8 familles) de forme neuromusculaire sévère de GSD IV : 5 cas de forme périnatale et 5 cas de forme congénitale. Le plus souvent, le diagnostic a été orienté par les résultats de l’étude histologique du fœtus, du placenta ou de biopsies postanatales qui met en évidence des inclusions caractéristiques PAS positives résistantes à la diastase. Le diagnostic a été ensuite confirmé par la mise en évidence du déficit d'activité GBE dans les cellules cultivées, et/ou l’étude du gène GBE1. L’étude moléculaire a permis de caractériser le génotype dans tous les cas étudiés : une délétion de l'exon 7 dans 2 cas apparentés, et 11 variants différents dont 5 variants non décrits : p.Arg468Leu, p.Thr527Met, p.Trp548Leu, c.691+2T > G, c.993-2A > G.

La généralisation de la réalisation des panels anténataux d’akinésie fœtale, arthrogrypose et d’anasarque (incluant le gène GBE1) et de l’exome prénatal devrait permettre de mieux identifier ces formes très rares, permettant un conseil génétique adapté en cas de grossesses ultérieures.


Magali PETTAZZONI (LYON), Charles LEFEVRE, Nathalie STREICHENBERGER, Sophie BERENGUER MARTIN, Alix CLEMENSON, Jerome MASSARDIER, Fabienne PRIEUR, Helene LAURICHESSE, Fanny LAFFARGUE, Cecile ACQUAVIVA BOURDAIN, Sophie COLLARDEAU FRACHON, Roseline FROISSART
10:00 - 11:00 #37892 - P187 Nouvelles Perspectives sur la Classification des Syndromes Oro-Facio-Digitaux : bases moléculaire, caractéristiques cliniques et corrélations génotype-phénotype.
P187 Nouvelles Perspectives sur la Classification des Syndromes Oro-Facio-Digitaux : bases moléculaire, caractéristiques cliniques et corrélations génotype-phénotype.

La classification des syndromes oro-facio-digitaux (OFD) a récemment connu une révision significative, intégrant de nouvelles avancées dans la compréhension de ces affections rares et complexes. Elle repose sur une analyse approfondie des caractéristiques cliniques, des gènes identifiés et de leur rôle dans le cil primaire.

Les syndromes OFD se caractérisent par des anomalies multiples affectant la région orale, faciale et digitale. Ces troubles génétiques rares présentent une grande hétérogénéité clinique, ce qui a compliqué leur classification précédente. Cependant, grâce aux progrès de la génétique moléculaire, il a été possible d'identifier plusieurs gènes responsables et de comprendre leur implication dans la biologie du cil primaire.

L'un des gènes clés identifiés est le gène OFD1, qui code pour une protéine impliquée dans la formation et la fonction des cils primaires. Les mutations de ce gène sont associées au syndrome OFD1, caractérisé par des anomalies orales, faciales et digitales, ainsi que des problèmes rénaux et du développement du cil primaire. Les cils primaires sont des structures microscopiques présentes à la surface de nombreuses cellules de l'organisme et jouent un rôle essentiel dans la régulation de divers processus cellulaires.

Un autre gène important est le gène IFT88, qui code pour une protéine impliquée dans le transport intraflagellaire, un processus vital pour la formation et la maintenance des cils primaires. Les mutations de ce gène sont associées à des formes graves de syndromes oro-facio-digitaux, caractérisées par des malformations craniofaciales sévères, des anomalies digitales et des problèmes de cil primaire.

En outre, la découverte de gènes tels que C5orf42, TMEM107 et d'autres a élargi notre compréhension des mécanismes moléculaires sous-jacents aux OFD et de leur lien avec le cil primaire. Ces gènes interviennent dans la régulation de la formation et de la fonction des cils primaires, et leurs mutations sont associées à diverses présentations cliniques des OFD.

La nouvelle classification des syndromes OFD tient compte des avancées génétiques et de l'implication du cil primaire dans ces affections. Elle permet une meilleure caractérisation des sous-types d'OFD en fonction des gènes mutés et de leurs effets sur le cil primaire. Cela offre de nouvelles perspectives en matière de diagnostic, de conseil génétique et de développement de thérapies ciblées.

En conclusion, la récente classification des syndromes OFD intègre les avancées génétiques et moléculaires, mettant en évidence le rôle crucial des gènes impliqués dans la biologie du cil primaire. Cette avancée offre de nouvelles opportunités pour comprendre les mécanismes sous-jacents à ces affections complexes et pour explorer les corrélations entre le génotype et le phénotype. Elle ouvre également la voie à des approches thérapeutiques plus précises et à la prise en charge personnalisée des patients atteints de syndromes OFD.


Ange-Line BRUEL (DIJON), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Hana SAFRAOU, Frédéric TRAN MAU-THEM, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
10:00 - 11:00 #37879 - P191 Besoins non couverts des patients atteints de syndromes hypertrophiques : regards croisés des patients, des proches-aidants et des professionnels de santé et médico-sociaux : étude COSY-SHS.
P191 Besoins non couverts des patients atteints de syndromes hypertrophiques : regards croisés des patients, des proches-aidants et des professionnels de santé et médico-sociaux : étude COSY-SHS.

Contexte : Les syndromes hypertrophiques, dénommés PROS (PIK3CA-Related Overgrowth Syndromes) sont des affections caractérisées par une croissance anormale de cellules et de tissus dans certaines régions du corps, le plus souvent asymétrique, apparaissant dès la naissance ou tôt dans l’enfance. La prise en charge repose aujourd’hui sur une approche pluridisciplinaire et un suivi médical comme chirurgical tout au long de la vie. De plus, de nombreux symptômes peuvent être esthétiquement gênants et invalidants. Enfin, des progrès récents dans le domaine thérapeutique ont été réalisés avec un accès à un traitement compassionnel ou à des essais cliniques.

Objectifs : L’objectif principal de ce projet vise à identifier les besoins non couverts des patients présentant un syndrome PROS en termes d’inclusion sociale, d’accès aux soins et de réalisation des activités de la vie quotidienne. Les objectifs secondaires sont : 1/ d’identifier du point de vue des patients et des proches-aidants les déterminants des besoins non couverts des patients, les difficultés des patients rencontrées au quotidien et leurs attentes, 2/de comprendre leur décision de bénéficier ou non des traitements récents du syndrome, 3/ d’identifier les déterminants des besoins non couverts du point de vue des professionnels qui interviennent étroitement dans la prise en charge de ces patients, 4/ de décrire la compréhension du syndrome qu’ont les professionnels de santé et médico-sociaux qui ne sont pas intégrés ou liés à un centre de référence (CRMR) ou centre de compétence maladies rares (CCMR) et d’identifier leurs besoins.

Matériel et méthodes : Etude menée par une équipe pluridisciplinaire comprenant des soignants, des chercheurs en sciences humaines et sociales, et les associations de patients (dont RHU COSY et FHU TRANSLAD). Elle repose sur une approche qualitative avec des focus groups réunissant des patients, des proches-aidants selon le type de syndrome (CLOVES, KTS ou MCAP) et l’âge des patients, et avec des professionnels de santé et médico-sociaux. En parallèle, deux questionnaires à destination des participants seront proposés : le FAD qui porte sur la résolution de problèmes, la communication, la répartition des rôles, la responsivité affective, l’implication affective et le contrôle du comportement et la grille FAST qui permet de décrire les relations au sein du système familial.

Retombées attendues : Il est attendu de pouvoir identifier les domaines d’activité dans lesquels les patients rencontrent des difficultés, d’améliorer l’état des connaissances sur le parcours de soins et de vie des patients, de mieux comprendre les déterminants des besoins non couverts. Le projet permettra de mieux identifier les difficultés rencontrées et les leviers existants afin d’améliorer les suivis, de répondre aux attentes des patients et de leurs aidants et de compléter les protocoles nationaux de diagnostic et de soins (PNDS) existants.


Catherine LEJEUNE, Charlène DAVAL (Dijon), Anne MASSELIN-DUBOIS, Marie-Laure ASENSIO, Pierre ANCET, Nadia BAHI-BUISSON, Muelle HELIAS, Anne-Sophie LEFEUVRE, Laurence FAIVRE, Nicolas MEUNIER-BEILLARD
10:00 - 11:00 #38013 - P195 Variants de RPL26 : une cause rare de syndrome de Blackfan-Diamond avec syndrome malformatif au premier plan.
P195 Variants de RPL26 : une cause rare de syndrome de Blackfan-Diamond avec syndrome malformatif au premier plan.

Le syndrome de Blackfan-Diamond (DBS) est une affection congénitale rare caractérisée par une insuffisance médullaire à l’origine d’une anémie sévère dans la petite enfance, associée à des malformations. Parmi celles-ci, les malformations craniofaciales, des membres supérieurs, du cœur et génito-urinaires sont les plus fréquentes. Il y a une grande hétérogénéité génétique avec plus d’une vingtaine de gènes impliqués, la plupart codant des protéines ribosomales. RPL26, codant la protéine ribosomale L26, a été décrit comme rarement impliqué dans le DBS, avec un seul patient décrit jusqu’à présent (DBA11, MIM#614900). Nous rapportons une cohorte collaborative de 8 patients issus de 4 familles, dont 2 fœtus avec atteinte malformative sévère. Les variants hétérozygotes de RPL26 identifiés sont prédits comme responsables d’haploinsuffisance, mécanisme à l’origine d’une altération de la maturation des deux sous-unités des ribosomes dans un modèle cellulaire. RPL26 semble associé à un syndrome malformatif au premier plan, en particulier à des anomalies du rayon radial d’expressivité variable, alors que l’atteinte hématologique paraît peu fréquente. Une dysostose mandibulofaciale et des anomalies de fermeture du tube neural peuvent également être associées, élargissant le spectre malformatif associé au DBS.


Clémence VANLERBERGHE (Lille), Fréderic FRENOIS, Anne-Sophie JOURDAIN, Fabienne ESCANDE, Emilie AIT-YAHYA, Abdulrahman ALDEERI, Valérie CORMIER-DAIRE, Jamal GHOUMID, Ruth NEWBURY-ECOB, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Sebastian SAILER, Perrine BRUNELLE, Thomas SMOL, Florence PETIT
10:00 - 11:00 #37595 - P199 Extension phénotypique du syndrome de Grange : une odyssée diagnostique entre Dijon, Montpellier et Toulouse.
P199 Extension phénotypique du syndrome de Grange : une odyssée diagnostique entre Dijon, Montpellier et Toulouse.

Le syndrome de Grange (GRNG - MIM#135580) est une maladie récessive rare qui associe des signes variables, notamment une sténose vasculaire diffuse, une brachysyndactylie, une ostéopénie avec une fragilité osseuse accrue, des malformations cardiaques et un retard de développement variable. Depuis sa 1ère description en 1998, seuls 15 individus issus de 10 familles ont été rapportés, porteurs de variations homozygotes ou hétérozygotes composites dans le gène YY1AP1. La majorité des variations rapportées sont des SNV, seul un CNV et une variation d’épissage ont été rapportés à l’état hétérozygote composite.

Dans le cadre du programme OrphanOmix, nos confrères de Toulouse nous ont adressé, pour séquençage de l’exome, après ACPA et panel « malformations congénitales des membres » négatifs, un jeune patient chez qui ils suspectaient un syndrome de Grange devant l’association syndactylie cutanée et osseuse et AVC hémorragique à l'âge de 16 mois.

L'analyse des CNV à partir des données de l'exome, grâce au logiciel XHMM, a permis d'identifier une délétion intragénique homozygote de 1,84 Kb englobant les exons 7 et 8 du gène YY1AP1, confirmant ainsi le diagnostic moléculaire du syndrome de Grange. Une réanalyse de notre cohorte de patients avec anomalies du développement a permis l’identification d’un 2e patient avec la même délétion homozygote. Cette jeune fille, issue de la cohorte DISSEQ, présentait une déficience intellectuelle légère, associée à des syndactylies et une atteinte cardiaque.  Une collaboration avec nos confrères de Toulouse et Montpellier a permis d’établir un lien de parenté entre ces 2 individus et de poser le diagnostic de GRNG chez un 3e individu, un jeune homme suivi pour une hypertension maligne et présentant des syndactylies et des sténoses vasculaires multiples. Les parents du cas index ont pu aussi demander un DPN permettant ainsi une prise en charge précoce de leur nouvel enfant atteint, qui présentait des syndactylies et une atteinte cardiaque. L’étude de ses 4 nouveaux cas de GRNG nous a permis d’étendre le phénotype cardiaque et anténatal, en mettant en évidence un RCIU vasculaire d’origine maternelle, probablement lié à une Dysplasie Fibromusculaire chez la mère hétérozygote. En effet, les variations hétérozygotes dans YY1AP1 ont été identifié comme facteur de susceptibilité à la DFM dont les parents du cas index et du 4e cas souffrent probablement.

Notre travail a permis de souligner la variabilité phénotypique associée au syndrome de Grange. Il nous semble essentiel qu’un suivi renforcé notamment anténatal soit réalisé chez les patients et de leurs apparentés puisque la prise en charge du GRNG et de la DFM est encore peu codifiée et les conséquences anténatales peu connues. Il est aussi important de continuer à colliger les cas pour renforcer les observations existantes.

Nous soulignons également l'utilité de la détection de petits CNV pour identifier les causes moléculaires de maladies génétiques malformatives hétérogènes.


Eléonore VIORA-DUPONT (Dijon), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Martin CHEVARIN, Olivier PATAT, Marjolaine WILLEMS, Nicolas BOURGON, Ange-Line BRUEL, Marion AUBERT-MUCCA, Michel GALINIER, Romain ITIER, Stephane DECRAMER, Amélie PITON, Bénédicte GERARD, Clarisse BILLON, Xavier JEUNEMAITRE, Yannis DUFFOURD, Patrick CALLIER, Christel THAUVIN, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Juliette ALBUISSON, Antonio VITOBELLO
10:00 - 11:00 #37740 - P203 Des rencontres familles, cliniciens et chercheurs dans les maladies ultra-rares du développement.
P203 Des rencontres familles, cliniciens et chercheurs dans les maladies ultra-rares du développement.

Depuis 2021, la filière AnDDI-Rares organise des rencontres Familles, cliniciens, chercheurs. Ces rencontres permettent d’informer les familles sur les connaissances cliniques et biologiques, comme les avancées de la recherche sur un gène identifié récemment et considéré comme ultra-rare, pour lequel il existe ou non une association ou un groupe de familles déjà constitué sur les réseaux sociaux. Ces rencontres permettent de faciliter les échanges, d’augmenter les connaissances et aussi aux familles de se sentir moins isolées. Elles peuvent aussi ainsi identifier des experts sur leur pathologie.

Ces rencontres sont co-construites avec des médecins généticiens, des chercheurs et des représentants des patients. Elles peuvent se dérouler en présentiel ou en distanciel voire même incluant des familles, cliniciens ou chercheurs à l’international pour certaines d’entre-elles.

À ce jour, 7 rencontres ont déjà été organisées :

-          Syndrome de White-Sutton/ gène POGZ (2021 en ligne et 2023 en présentiel)

-          Syndrome de Primrose / gène ZBTB20 (2021, en ligne)

-          Syndrome d'atrophie optique Bosch-Boonstra-Schaaf / gène NR2F1 (2022, en ligne)

-          Gène MYT1L (2022, en présentiel et en ligne, en version anglaise également)

-          Gène TRIO (2023, en ligne)

-          Gène TBR1 (2023, en ligne)

Les replays sont visionnables sur la chaîne You Tube de la Filière AnDDI-Rares.

En fonction des besoins identifiés, ces rencontres peuvent être axées sur les connaissances cliniques, une rencontre avec le médecin ayant décrit la première fois la maladie, les avancées de la recherche, les essais cliniques en cours, la rencontre d’intervenants paramédicaux ou médico-sociaux ou sur l’aide à la fédération des familles désirant constituer une communauté par exemple. L’intérêt du site participatif GenIDA est également présenté pour augmenter les connaissances sur la pathologie.

Les retours des familles sont très positifs. Plusieurs rencontres Familles, cliniciens, chercheurs sont déjà programmées pour la fin d’année 2023 et l’année 2024.


Gwendoline GIOT (Angers), Juliette LACRONIQUE, Juliette COURSIMAULT, Anne DEBANT, Alice GOLDENBERG, Anne-Marie GUERROT, Karine JOBARD-GAROU, Sophie NAMBOT, Valérie SALOMONE, Michèle STUDER, Angélique VERE, Laurence FAIVRE, Amélie PITON
10:00 - 11:00 #37929 - P207 Récurrence d’un syndrome de Borjeson-Forssman-Lehmann mettant en évidence une mosaïque germinale maternelle.
P207 Récurrence d’un syndrome de Borjeson-Forssman-Lehmann mettant en évidence une mosaïque germinale maternelle.

Le syndrome de Borjeson-Forssman-Lehmann est un syndrome génétique rare caractérisé essentiellement par une déficience intellectuelle, une obésité tronculaire, une dysmorphie faciale, un hypogonadisme, des doigts effilés et des orteils courts. Des variations pathogènes entraînant une perte de fonction dans le gène PHF6, situé sur le chromosome X, sont responsables de ce syndrome. Il s’agit d’une pathologie récessive liée à l’X. Généralement, les allèles nuls sont à l’origine de manifestations plus sévère que les hypomorphes. Un biais d’inactivation du chromosome X expliquerait l’expression atténuée chez certaines femmes conductrices. Aucun cas de mosaïque germinale n’a été rapporté dans la littérature. Nous présentons le cas d’un garçon présentant une déficience intellectuelle, une obésité, un hypogénitalisme et une dysmorphie, chez qui une variation tronquante pathogène et d’apparence de novo (non retrouvée dans l’ADN leucocytaire de la mère) dans le gène PHF6 a été identifiée. Par la suite, une récidive a été diagnostiquée par diagnostic prénatal chez un fœtus masculin, pour lequel, les parents ont demandé une interruption de grossesse. Cette récidive met en évidence une mosaïque germinale maternelle. Nous n’avons pas pu évaluer la possibilité d’un mosaïcisme somato-germinal maternel par l’étude d’autres tissus. Classiquement, en l’absence de données, le risque de récurrence par mosaïque germinale parentale est estimé empiriquement, entre 1 et 2%, dans ce type de situation. Aucun cas n’avait pour le moment été rapporté dans la littérature pour ce syndrome. Ceci souligne l’importance de proposer un diagnostic prénatal, en cas de variation d’allure de novo identifiée chez le cas index, d’autant plus lors de pathologies sans signes d’appel échographiques systématiques pendant la grossesse, comme c’est le cas pour le syndrome de Borjeson-Forssman-Lehmann.


Camille CENNI (Nimes), Yuliya PETROV, Nathalie RUIZ-PALLARES, Marie PORTES, Mouna BARAT-HOUARI, Philippe KHAU VAN KIEN
10:00 - 11:00 #38081 - P211 Orientation des patients en consultation d’oncogénétique après la mise en évidence sur un panel tumoral large d’un variant pathogène (VP) pouvant être de nature constitutionnelle: Retour d’expérience de l’Institut Paoli-Calmettes (IPC).
P211 Orientation des patients en consultation d’oncogénétique après la mise en évidence sur un panel tumoral large d’un variant pathogène (VP) pouvant être de nature constitutionnelle: Retour d’expérience de l’Institut Paoli-Calmettes (IPC).

Les avancées des thérapies ciblées pour les cancers ont conduit les plateformes de génétique moléculaire à mettre en place des panels tumoraux (PT) afin d’obtenir une caractérisation moléculaire des tumeurs pour participer aux prises de décisions des équipes oncologiques. L’exemple des inhibiteurs de PARP conditionné par des VP des gènes BRCA1/BRCA2 a souligné l’importance de circuits adaptés entre oncologie/biologie moléculaire/oncogénétique clinique (OG), afin de garantir l’orientation des patients et de leur famille si un VP pouvait être de nature constitutionnelle. La loi de bioéthique de 2021 prévoit une passerelle entre génétique tumorale et constitutionnelle avec information préalable sur l’orientation en OG avant la réalisation du PT. 

L’objectif principal de notre étude est d’évaluer l’orientation des patients en consultation d’OG après un résultat de PT montrant un VP tumoral sur un des gènes retenus.

Nous avons analysé l’ensemble des PT réalisés à l’IPC entre 2021 et 2022 dans un contexte de de recherche de cible spécifique sur une tumeur solide avancée. Les dossiers présentant un VP de classe 5 ou 4 sur 10 gènes d’utilité clinique (BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C, RAD51D, CDH1, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2) ont été retenus. D’autres gènes ont été exclus étant donné la fréquence élevée des altérations de ces gènes dans certaines tumeurs.

Pour chaque dossier, nous avons relevé si une consultation d’OG avait été réalisée, si le patient présentait des critères de prédisposition héréditaire et si le résultat mentionnait la nécessité d’une consultation OG afin de caractériser l’origine du VP.

Sur les 1933 PT, 305 ont révélé au moins un VP de classe 5 ou 4 dans un des 10 gènes. 80% des 305 patients avaient un cancer métastatique et plus de 40% d’entre eux sont décédés en 2023.

Pour 156 patients (51%) la nécessité d’une consultation était mentionnée. Dans les autres cas, cela n’a pas été jugé nécessaire (délétions chromosomiques emportant le gène entier, fréquence allélique faible < 15%, …). Quand il était recommandé une consultation d’OG, elle a été réalisée dans 55% des cas, non retrouvée dans 45% des cas, une est prévue en 2024. 

A l’issue des consultations d’OG, l’origine germinale du VP a été retrouvée dans 37 cas (84% avec critères de prédisposition) et l’origine somatique confirmée pour 40 patients. 70 patients n’ont pas eu de consultation d’OG au décours du PT. Nous avons identifié plusieurs circonstances, certaines en lien avec l’évolution de la maladie (16 patients décédés dans les 6 mois suivant le résultat) ; pour d’autres pas de rendez-vous programmé (24 patients).

Cette analyse met en évidence que l’orientation des patients en consultation d’OG après un résultat de PT montrant un VP n’a été effective que dans 55% des cas. Le partenariat doit être amélioré entre oncologie/biologie moléculaire/onco-généticiens. Le devenir de l’information possiblement d’origine germinale après le décès d’un patient est un axe de progression dans nos circuits.


Dorianne LIVON (Marseille), Laetitia RABAYROL, Jessica MORETTA, Geoffrey BERTOLONE, Rémi MOUNIER, Cornel POPOVICI, Julie ROBBE, Anne-Sophie ALARY, Violaine BOURDON, Tetsuro NOGUCHI, Audrey REMENIERAS, Anthony GONCALVES, Hagay SOBOL, Catherine NOGUES
10:00 - 11:00 #37950 - P215 Classification de variants non tronquants de PTEN à partir d’une série française de patients : proposition d’une révision des critères ACMG modifiés.
P215 Classification de variants non tronquants de PTEN à partir d’une série française de patients : proposition d’une révision des critères ACMG modifiés.

La maladie de Cowden, génodermatose associant anomalies du développement et prédisposition aux cancers notamment du sein, de l'endomètre et de la tyroïde, ne représente qu'une partie du spectre des PHTS (PTEN Hamartoma Tumor Syndrome). Cette entité regroupe différents syndromes distincts, tous liés à des variants pathogènes du gène PTEN, codant une phosphatase impliquée dans la voie de signalisation intracellulaire PI3K/AKT/mTOR. 30% des anomalies identifiées sont des variants faux-sens et bien que PTEN soit extrêmement bien conservé au cours de l'évolution, la classification de ce type de variant reste complexe. L'hétérogénéité clinique et l’expressivité très variable du syndrome, parfois de révélation tardive, compliquent leur interprétation. Certains tests fonctionnels, basés sur l'activité phosphatasique ou la stabilité protéique sont d'une grande aide. Tenant compte des spécificités de ce gène, certaines équipes ont proposé des critères adaptés de la classification ACMG.

 

Dans le laboratoire de référence de l’Institut Bergonié, 76 variants non tronquants différents de PTEN ont été identifiés chez 166 patients appartenant à 106 familles. Nous avons classé ces variants selon les critères ACMG modifiés publiés. Puis, nous avons  développé une nouvelle classification des variants non-tronquants de PTEN, fondée sur 4 critères principaux : l’exploration fonctionnelle, la concordance phénotypique individuelle et familiale, la modélisation in silico et la fréquence allélique. Pour cela, nous avons mis à jour les données cliniques par l'intermédiaire de questionnaires envoyés aux différents centres prescripteurs de l’analyse initiale du gène PTEN chez les patients inclus dans l’étude et documenté les données disponibles pour chaque variant.

 

Au total, cette nouvelle classification, a permis d’identifier : 43 variants pathogènes, 20 probablement pathogènes, 9 de signification inconnue, 3 probablement bénins et 1 bénins. En comparaison avec la classification déjà publiée, nous avons été plus discriminants en reclassant 21 variants dont 6 variants de signification inconnue. Par ailleurs, 17 variants de notre étude n'avaient jamais été publiés. 

 

Ce travail est une proposition de révision des critères actuels de classification des variants PTEN, qui reposent essentiellement sur les tests fonctionnels évaluant l'activité phosphatasique de PTEN (Fitness score), alors que certains variants pathogènes publiés ne l'altèrent pas. L'utilisation complémentaire de scores sur la stabilité protéique nous est apparue essentiel (VAMP score). La prise en compte des données épidémiologiques actuelles (fréquence allélique) et la révision du score, en pondérant mieux les critères cliniques et la ségrégation familiale font apparaître une classification pragmatique plus proche de la pratique clinique. Un suivi coordonné et multidisciplinaire de ces patients reste essentiel, y compris pour la classification moléculaire.


Henri MARGOT (BORDEAUX), Thibaut MATIS, Nathalie JONES, Dominique BONNEAU, Tifanny BUSA, Francoise BONNET, Olivier CARON, Solene CONRAD, Louise CRIVELLI, Charles-Patrick EDERY, Christine FRANCANNET, Christine MAUGARD, Isabelle MORTEMOUSQUE, Sabine RAAD, Laurence VENAT, Didier LACOMBE, Fréderic CAUX, Nicolas SEVENET, Virginie BUBIEN, Michel LONGY
10:00 - 11:00 #37910 - P219 Groupe de classement/ curation au sein du GGC, à quoi ça sert ?
P219 Groupe de classement/ curation au sein du GGC, à quoi ça sert ?

Une base de données de qualité agrégeant la classification des variants identifiés en oncogénétique, pour lesquels une interprétation collégiale a été établie, permet de rendre un résultat fiable pour une prise en charge harmonisée des patients. C’est avec cette finalité qu’interviennent, pour certains depuis plus de 20 ans, nos groupes de travail de curation et/ou classement, formés au sein du groupe génétique et cancer (GGC) d’UNICANCER. Ce travail est bien formalisé pour les formes majeures de prédisposition héréditaire au cancer que sont le syndrome sein/ovaire ou HBOC et les formes familiales de cancer colorectal et de polyposes (syndrome de Lynch et polyposes adénomateuses). Ces 2 groupes, composés de biologistes et ingénieurs issus de la majorité des laboratoires français, classent les variants des gènes BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C, RAD51D, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2, APC, MUTYH. Fort de l’expérience des premiers groupes de curation, quelques membres du GGC-laboratoire ont proposé en 2020 la création d’un groupe de travail sur les variants du gène CDH1 responsable de prédisposition dans le cancer gastrique diffus. Plus récemment, un groupe spécifique pour le gène TP53 a été créé, Des initiatives sont aussi en cours pour les gènes POLE/POLD1 ou encore SMAD4, BMPR1A et PTEN. Un groupe de travail transversal existe aussi, spécifiquement dédié aux variants d’épissage. Ces différents groupes ont des réunions mensuelles, bimensuelles ou trimestrielles. Des critères de classement spécifiques à chaque thématique ont été réfléchis et validés utilisant les critères de l’ACMG ou des modèles bayésiens permettant de calculer des probabilités qu’un variant soit pathogène. Les variants de signification incertaine retrouvés dans les laboratoires du GGC y sont discutés collégialement après synthèse préalable des données par le curateur/coordonnateur du groupe. Une décision collégiale est prise, puis la classification des variants est (i) intégrée dans la base de données FrOG accessible pour tous les membres du consortium, ou (ii) diffusée aux autres laboratoires du GGC par voie électronique si le variant n’est pas encore dans FrOG. Pour certains variants très problématiques ou sans information, le protocole COVAR peut être utilisé afin de rassembler des données de co-ségrégation familiale avec la maladie. En conclusion, ces groupes de classement permettent une interprétation de qualité et homogène sur tout le territoire. A ce jour, plus de 7000 variants ont été revus par ces différents groupes. 


Stéphanie BAERT-DESURMONT, Marie-Pierre BUISINE, Audrey REMENIERAS, Edwige KASPER, Natalie JONES, Albain CHANSAVANG, Nadim HAMZAOUI, Noémie BASSET, Florence COULET, Sophie KRIEGER, Claude HOUDAYER, Laurent CASTERA, Sandrine CAPUTO (PARIS)
10:00 - 11:00 #38588 - P223 Description clinico-moléculaire des 113 patients porteurs de variants RAD51C de classe 3 à 5 identifiés à Gustave Roussy – prévalence des cancers du sein.
Description clinico-moléculaire des 113 patients porteurs de variants RAD51C de classe 3 à 5 identifiés à Gustave Roussy – prévalence des cancers du sein.

Le gène RAD51C est un suppresseur de tumeurs agissant sur la voie de recombinaison homologue pour la réparation des cassures double brin de l’ADN. Selon la littérature, des variants perte de fonction sur RAD51C seraient en cause dans 1,3 % des familles comportant des cas de cancer du sein et de l’ovaire [1]. En raison du risque accru de cancer de l’ovaire associé aux variants délétères, ce gène a été inclus dans le panel recommandés par le Groupe génétique et cancer (GGC) pour la recherche de prédisposition héréditaire aux cancers du sein et de l’ovaire. Malgré son criblage en routine clinique, la rareté des variants du gène RAD51C rendent sa caractérisation difficile en particulier pour son rôle dans le cancer du sein pour lequel le risque associé est actuellement considéré comme modéré, et où il n’y a donc pas de prise en charge spécifique pour la réduction du risque mammaire chez les porteurs connus.

Dans cette étude, nous proposons de décrire l’ensemble des variants de classe 3 à 5 identifiés sur le gène RAD51C, chez les patients ayant bénéficié d’un panel NGS à Gustave Roussy et ayant consenti à l’analyse de ce gène. Nous avons complété l’exploration moléculaire par RNAseq (séquençage NGS de l’ARN) pour l’analyse de l’effet de 11 différents variants d’épissage.

Au total, nous avons identifié 113 cas index porteurs de variants de ce gène dont 65 % de cancers du sein (74/112) et 23 % de cancers de l’ovaire (26/112), et 91 variants différents, dont 75 % (68/91) de variants de signification inconnue (VSI), 24 % (22/91) de variants de classe 5 et un seul variant de classe 4. Les variants délétères ont été identifiés chez 28 patients dont 50 % (14/28) de cancers du sein, 40 % (11/28) de cancers de l’ovaire et 10 % (3/28) de cas index indemnes ayant des antécédents familiaux de cancer de l’ovaire. L’étude par RNAseq a permis de démontrer l’effet majeur du variant RAD51C :c.404+2 T>C sur l’épissage. Les résultats d’analyse par RNAseq des 10 autres variants sont en cours de validation.

Cette étude donne une description des phénotypes cliniques des porteurs de variants de classe 3 à 5 sur le gène RAD51C. Ces données montrent une distribution de variant délétère comparable entre les cancers du sein et les cancers de l’ovaire. Des études complémentaires sont en cours, notamment l’étude des anomalies génétiques somatiques retrouvées dans les tumeurs mammaires des patients porteurs de variants délétères pour mieux comprendre leur implication (signature HRD).

[1] Meindl et al, Germline mutations in breast and ovarian cancer pedigrees establish RAD51C as a human cancer susceptibility gene, 2010


Walid BEN YEDDER (Villejuif), Roseline TANG, Yahia ADNANI, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Alice FIÉVET, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Odile CABARET, Etienne ROULEAU
10:00 - 11:00 #37027 - P227 Aperçu des causes génétiques du syndrome Sein-Ovaire dans une large cohorte de patients français.
P227 Aperçu des causes génétiques du syndrome Sein-Ovaire dans une large cohorte de patients français.

L'utilisation en séquençage haut débit de panel de gènes ciblés représente aujourd'hui le choix préférentiel des laboratoires de diagnostic moléculaires pour la recherche de mutations constitutionnelles chez les personnes prédisposées au syndrome de cancer héréditaire sein-ovaire (HBOC). Nous avons mené une analyse rétrospective chez 4630 patients français suspectés du syndrome HBOC. Les patients ont été étudiés à l'aide d'un panel comprenant les 13 gènes définis par le Groupe Génétique et Cancer (GGC) - Unicancer. Au total, 528 variants pathogènes et probablement pathogènes ont été identifiés dans les 6 gènes suivants : BRCA1 (n = 203, 38%), BRCA2 (n = 198, 37%), PALB2 (n = 46, 9%), RAD51C (n = 36, 7 %), TP53 (n = 16, 3 %) et RAD51D (n = 13, 2 %), gènes MMR (n = 11, 2%), PTEN (n = 4, 1%) et CDH1 (n = 1, < 1 %). Fait intéressant, le fait de retester un sous-ensemble d'individus initialement rendus BRCA1/2 négatifs par technique de séquençage Sanger a produit des résultats cliniquement pertinents dans 5 % des cas et a permis de mettre en évidence des variants complexes non détectables par nos techniques antérieures (insertion Alu, large délétion intronique) au niveau des gènes BRCA1/2. Parmi la cohorte étudiée, on retrouve 5 patients (0.1%) présentant 2 variants pathogènes dans 2 gènes différents permettant un meilleur conseil génétique dans la famille. Enfin, la combinaison d'analyses in silico (outils de prédiction de l'impact sur l'épissage) et in vitro (RT-PCR et séquençage Sanger) a mis en évidence l'impact délétère de quatre variants candidats affectant l'épissage. Nos résultats présentent un aperçu des variations pathogènes des gènes HBOC dans la région AURA, soulignant la pertinence clinique de l'analyse de l'ADNc et l'importance de retester les familles évocatrices par de nouvelles techniques et avec un panel de gènes élargi.


Ahmed BOURAS (Lyon), Souhir GUIDARA, Mélanie LEONE, Adrien BUISSON, Tanguy MARTIN-DENAVIT, Sophie DUSSART, Christine LASSET, Sophie GIRAUD, Marie-Noëlle BONNET-DUPEYRON, Zine-Eddine KHERRAF, Damien SANLAVILLE, Sandra FERT-FERRER, Marine LEBRUN, Valérie BONADONA, Alain CALENDER, Nadia BOUTRY-KRYZA
10:00 - 11:00 #37633 - P231 CDH1 et panel diagnostique NGS : retour d'expérience à partir de 11 familles et prise en charge des familles sans cancer de l'estomac.
CDH1 et panel diagnostique NGS : retour d'expérience à partir de 11 familles et prise en charge des familles sans cancer de l'estomac.

Germline pathogenic variants in E-cadherin (CDH1) confer high risk of developing lobular breast cancer and diffuse gastric cancer (DGC). The cumulative risk of DGC in CDH1 carriers has been recently reassessed (from 40–83% by age 80 to 25–42%) and varies according to the presence and number of gastric cancers in the family. As there is no accurate estimate of the risk of gastric cancer in families without DGC, the International Gastric Cancer Linkage Consortium recommendation is not straightforward: prophylactic gastrectomy or endoscopic surveillance should be proposed for these families.

The inclusion of CDH1 in constitutional gene panels for hereditary breast and ovarian cancer and for gastrointestinal cancers, recommended by the French Genetic and Cancer Consortium in 2018 and 2020, leads to the identification of families with lobular cancer without DGC but also to incidental findings of pathogenic variants. Management of CDH1 carriers in case of incidental findings is complex and causes dilemmas for both patients and providers.

We report eleven families (47 CDH1 carriers) from our oncogenetic department specialized in breast and ovarian cancer, including four incidental findings. We confirmed that six families did not have diffuse gastric cancer in their medical records. We discuss the management of the risk of diffuse gastric cancer in Hereditary Lobular Breast Cancer (HLBC) through a family of 11 CDH1 carriers where foci were identified in endoscopic surveillance. We also report a new colon signet ring cancer case in a CDH1 carrier, a rare aggressive cancer included in CDH1-related malignancies.

Article publié : Lepage M, Uhrhammer N, Privat M, Ponelle-Chachuat F, Kossai M, Scanzi J, Ouedraogo ZG, Gay-Bellile M, Bidet Y, Cavaillé M. Case Series of 11 CDH1 Families (47 Carriers) Including Incidental Findings, Signet Ring Cell Colon Cancer and Review of the Literature. Genes. 2023; 14(9):1677. https://doi.org/10.3390/genes14091677


Mathis LEPAGE (Clermont ferrand), Nancy UHRHAMMER, Maud PRIVAT, Flora PONELLE, Mathilde GAY-BELLILE, Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO, Yannick BIDET, Mathias CAVAILLÉ
10:00 - 11:00 #37913 - P235 Méthylations constitutionnelles du promoteur de BRCA1 en mosaïque : contribution aux cancers du sein familiaux et aux cancers du sein chez l’homme.
P235 Méthylations constitutionnelles du promoteur de BRCA1 en mosaïque : contribution aux cancers du sein familiaux et aux cancers du sein chez l’homme.

Introduction: Les méthylations constitutionnelles du promoteur de BRCA1 augmentent le risque de cancer du sein précoce, de cancer du sein triple-négatif, et de cancer de l’ovaire. Elles sont le plus souvent retrouvées à l’état de mosaïque, et sont donc considérées comme des évènements « de novo ». Cependant, certaines histoires familiales de cancers du sein pourraient être partiellement expliquées par des méthylations de BRCA1. Par ailleurs, le rôle de ces méthylations sur le risque de cancer du sein chez l’homme n’a jamais été évalué.

Méthodes : Dans une première cohorte, nous avons sélectionné 20 cas index féminins atteints de cancer du sein précoce et issus de familles présentant une agrégation de cancer du sein mais sans variants pathogènes sur les gènes majeurs de prédisposition ; ainsi que 20 témoins appariés sur l’âge. La recherche de méthylation de BRCA1 sur ADN leucocytaire a été réalisée par MS-HRM (methylation-sensitive high-resolution melting), et était associé à la recherche de variant pathogène dans 32 gènes additionnels impliqués dans la réparation de l’ADN. Chez les cas présentant une méthylation de BRCA1 et leurs apparentées atteintes disponibles, une analyse en pyroséquençage a été réalisée sur ADN leucocytaire, buccal, et tumoral.  Dans une seconde cohorte, 40 hommes atteints de cancer du sein et sans diagnostic génétique ont été analysés. Dans les deux cohortes, des analyses génomiques tumorales ont été réalisées pour démontrer le rôle de BRCA1 dans l’oncogenèse (recherche de perte d’hétérozygotie [LOH] et signature de défaut de la recombinaison homologue [HRD]).

Résultats : Parmi les 20 cas index de la première cohorte, deux étaient porteurs de variants pathogènes dans des gènes de prédisposition à pénétrance intermédiaire (ATM et BARD1). Parmi les 18 autres, huit (44%) présentaient une méthylation de BRCA1 (versus aucun des 20 témoins). Les taux de méthylation retrouvés dans les prélèvements sanguins et les frottis buccaux n’étaient pas compatibles avec du matériel tumoral circulant. L’implication de BRCA1 dans l’oncogenèse était démontrée dans la plupart des cas évalués (5/6, 83%) par une LOH et une signature HRD. Parmi les 8 cas index méthylés, deux avaient des apparentées atteintes chez qui une méthylation de BRCA1 était également détectée. Parmi les 40 hommes de la seconde cohorte, deux (5%) présentaient une méthylation leucocytaire de BRCA1. Cependant, les analyses tumorales n’étaient pas en faveur de l’implication de BRCA1 dans ces cancers du sein masculins : pas de LOH ni signature HRD.

Conclusion : La prévalence élevée de méthylation du promoteur de BRCA1 en mosaïque chez des cas index de familles de cancers du sein, ainsi que ces premières descriptions d’agrégation familiale de méthylation de BRCA1 en mosaïque, montrent que cet évènement de novo peut contribuer à des cas familiaux de cancers. En revanche, les méthylations constitutionnelles de BRCA1 ne semblent pas être impliquées dans le cancer du sein chez l’homme.


Mathias SCHWARTZ (Paris), Sabrina IBADIOUNE, Albain CHASAVANG, Sophie VACHER, Sandrine CAPUTO, Hélène DELHOMELLE, Mathilde FILSER, Kevin MERCHADOU, Olfa TRABELSI-GRATI, Jennifer WONG, Khadija ABIDALLAH, Virginie MONCOUTIER, Veronique BECETTE, Tatiana POPOVA, Voreak SUYBENG, Nadia BOUTRY-KRYZA, Marie-Charlotte VILLY, Antoine DE PAUW, Marc-Henri STERN, Chrystelle COLAS, Emmanuelle MOURET-FOURME, Dominique STOPPA-LYONNET, Lisa GOLMARD, Ivan BIECHE, Julien MASLIAH-PLANCHON
10:00 - 11:00 #38188 - P239 High-Resolution Melting (HRM), une technique simple pour rechercher un mécanisme rare dans le syndrome de Lynch: l’hyperméthylation constitutionnelle du promoteur du gène MLH1.
P239 High-Resolution Melting (HRM), une technique simple pour rechercher un mécanisme rare dans le syndrome de Lynch: l’hyperméthylation constitutionnelle du promoteur du gène MLH1.

L’HRM (High-Resolution Melting) est une PCR en temps réel semi-quantitative, sensible et peu coûteuse, utilisée en routine dans les laboratoires de diagnostic et de recherche dans le criblage de mutants et la recherche d’hyperméthylation de l’ADN tumoral.

Dans les tumeurs du spectre du syndrome de Lynch (prédisposition aux cancers: côlon-rectum, endomètre, ovaire, estomac..) présentant une instabilité des microsatellites et une perte d’expression de la protéine MLH1 isolée ou en association avec la protéine PMS2 en immunohistochimie, l’identification d‘une hyperméthylation du promoteur du gène MLH1 suggère une origine sporadique, en particulier dans les cancers colorectaux mutés V600E sur le gène BRAF.

Cependant, de rares cas de patients porteurs d’une hyperméthylation constitutionnelle du promoteur de MLH1 (HMCP-MLH1), responsable d’un syndrome de Lynch, ont été décrits. En l’absence de recommandations nationales, nous avons constaté une grande disparité entre cliniciens dans les habitudes de prescription de l’HMCP-MLH1.

Nous proposons donc, à travers cette série de 74 patients avec tumeur hyperméthylée-MLH1 et ayant eu une analyse constitutionnelle des gènes MMR, d’établir des critères cliniques devant faire rechercher une HMCP-MLH1, et nous démontrons l’efficacité de la technique HRM pour réaliser cette analyse à partir d’ADN issu de prélèvements sanguin et salivaire. 

En raison de l’histoire tumorale personnelle et/ou familiale des patients, 28 ADNs ont été testés par la technique de référence, le pyroséquençage au CHU de Lille, dans un cadre diagnostique (1ère série). Les ADNs de 46 patients moins évocateurs d’une prédisposition génétique non testés en routine, l’ont été dans le cadre de ce travail par HRM, à l’Institut Curie (2ème série). Une gamme de dilution avec deux ADN équimolaires non-méthylé et hyperméthylé a été faite pour déterminer le seuil de sensibilité de la technique HRM.

Au total, une HMCP-MLH1 était présente chez 5/74 (6,7 %) de nos patients. Dans la 1ère série, 3/28 patients présentaient une HMCP-MLH1 dont 2 à faible taux. L’un de ces deux patients a développé un second cancer du spectre du syndrome de Lynch MSI avec perte de MLH1 et hyperméthylation tumorale-MLH1. Dans la 2ème série de 46 ADNs testés par HRM, une HMCP-MLH1 a été identifiée chez 2 patients. Pour valider les différents résultats, nous avons passé en HRM dont le seuil est déterminé à 0,4%, les 28 ADN analysés par pyroséquençage (technique de référence) et en pyroséquençage les 2 cas positifs identifiés par HRM. Nos résultats sont concordants à 100% par les 2 techniques.

L’HRM trouve donc toute sa place, avec une grande sensibilité et un faible coût, dans l’identification des patients porteurs de ce type d’altération rare mais avec un impact clinique majeur pour le patient et ses apparentés. Nous proposons des critères cliniques qui pourraient permettre d’harmoniser les pratiques de prescription de cette analyse et d’identifier les patients concernés.


Olfa TRABELSI GRATI (Paris), Hélène DELHOMELLE, Sabrina IBADIOUNE, Frédéric MARAONE, Mathieu SÉNÉ, Virginie MONCOUTIER, Bruno BUECHER, Emmanuelle FOURME, Marion GAUTHIER-VILLARS, Marie-Charlotte VILLY, Mathilde FILSER, Faustine JOHANNES, Julien MASLIAH-PLANCHON, Julie LECLERC, Michel BAHUAU, Lisa GOLMARD, Anne VINCENT-SALOMON, Dominique STOPPA-LYONNET, Ivan BIECHE, Chrystelle COLAS
10:00 - 11:00 #37627 - P243 Détection d’ADN tumoral circulant lors de la prise en charge d’un carcinome épidermoïde de la tête et du cou opérable loco-régionalement avancé (étude PERSO-NECK).
Détection d’ADN tumoral circulant lors de la prise en charge d’un carcinome épidermoïde de la tête et du cou opérable loco-régionalement avancé (étude PERSO-NECK).

Introduction: La moitié des patients atteints d'un carcinome épidermoïde de la tête et du cou (CETEC) loco-régionalement avancé opérable et négatif à l’HPV rechuteront. Notre objectif dans cette étude est d'évaluer le taux de détection de l'ADN tumoral circulant (ADNtc) avant et après la chirurgie et de corréler avec les caractéristiques de base.

 

Méthodes : Cette étude prospective (NCT03896412) a inclus 40 patients CETEC, HPV négatifs, traités à visée curative pour un stade localement avancé (T3/T4 ou ganglion positif (N+)) par chirurgie suivie d'une radio ou radiochimiothérapie. Nous avons recherché une altération des gènes sur le tissu tumoral et l'ADN circulant (ADNc). Un prélèvement sanguin a été réalisé le jour de l’intervention chirurgicale et le lendemain. Nous avons utilisé un panel personnalisé développé à partir de la base TCGA ciblant tous les exons des gènes AJUBA, TP53, CASP8, PIK3CA, NOTCH1, HRAS, CDKN2A, FAT1, NFE2L2, NSD1 et EPHA2. Les analyses bio-informatiques ont été effectuées avec trois pipelines distincts. Un variant est considéré comme pathogène lorsqu’il est répertorié ainsi dans les bases de données et qu’il est détecté par les trois pipelines bio-informatiques. La profondeur de séquençage obtenue est de 2000X pour les tumeurs et de 9000X pour l'ADNc.

 

Résultats : Parmi les 40 patients, 18 (45 %) avaient une maladie de stade T4, 25 (62,5 %) une maladie N+. Concernant les tumeurs, 36/40 (90 %) avaient une quantité et une qualité d’ADN suffisantes pour une analyse par NGS.

Au moins un variant pathogène a été identifié chez 30/36 tumeurs (83,3 %) : TP53 était muté dans la plupart des cas (93,3 %), PIK3CA muté dans 8,3 %, FAT1 muté dans 5,6 % et CASP8 muté chez 2,8 % des patients.

Aucun variant pathogène n'a été trouvé sur les gènes AJUBA, NOTCH1, HRAS, CDKN2A, NFE2L2, NSD1 et EPHA2. L'analyse de l'ADNc avant la chirurgie a révélé au moins un variant pathogène chez 8 patients. Dans tous les cas, le variant détecté dans l’ADNtc était identique à celui détecté dans la tumeur. Toutes les tumeurs mutées présentent une mutation du gène TP53. Pour 3 patients, nous détectons plusieurs variants simultanément. La fréquence allélique dans l'ADNtc variait de 29,95 % à 0,33 %.

 


Le taux d’ADN total circulant (ADNtotc) était significativement augmenté après la chirurgie (11,24 ng/mL contre 14,70 ng/mL, p < 0,0001). Un seul patient présente un variant pathogène circulant (TP53 c. 559+1G > A) en post opératoire et à progression qui n’était pas présent dans son tissu tumoral et dans son prélèvement sanguin pré opératoire.

 

Conclusions : Dans cette cohorte de CETEC négatifs a l’HPV et localement avancés, notre panel NGS personnalisé a identifié des variants pathogènes dans 83,3 % des tumeurs, mais seulement dans 20 % des échantillons d'ADNc préopératoires. Malgré l’augmentation de l’ADNtotc après la chirurgie, qu’un seul variant pathogène a été identifié dans les échantillons sanguins.


Ludivine BEAUSSIRE-TROUVAY (Rouen), Berghian ANCA, Elodie BOHERS, Viennot MATHIEU, Burel LUCIE, Libraire JULIE, Franchel-Raïs OBONGO-ANGA, Sarafan-Vasseur NASRIN, Frédéric DI FIORE, Florian CLATOT
10:00 - 11:00 #38247 - P247 Facteurs influençant l'observance dans un programme de suivi de femmes ayant une prédisposition génétique au cancer du sein : Données en vie réelle du programme Phare Grand Ouest.
P247 Facteurs influençant l'observance dans un programme de suivi de femmes ayant une prédisposition génétique au cancer du sein : Données en vie réelle du programme Phare Grand Ouest.

Contexte : 

Les programmes de suivi ciblant des femmes ayant une prédisposition génétique au cancer du sein supposent une observance optimale pour être efficaces. Néanmoins, à ce jour, il n’existe pas de données à notre connaissance analysant le niveau d’observance dans une population à risque élevé de cancer du sein.

Objectif :

Déterminer les facteurs influençant l'observance à un programme de suivi chez des femmes dans un contexte de prédisposition génétique au cancer du sein.

Méthodes :

Nous avons étudié les données du suivi mammaire du programme Phare Grand Ouest couvrant quatre régions françaises, pour les femmes présentant un niveau de risque de cancer du sein dit « très élevé ». La population étudiée comprenait les femmes porteuses d’un variant pathogène constitutionnel du gène BRCA1 ou du gène BRCA2 ou ayant un risque cumulé sur la vie supérieur à 20-25% selon l’outil BOADICEA en l’absence d’altération BRCA. Les facteurs déterminant l’observance au suivi ont été analysés par un modèle logistique multiniveaux en prenant comme variable dépendante un suivi mammaire effectué à temps ou en retard.

Résultats :

Au total, 778 participantes ont été suivies pendant une période médiane de 4,7 ans (287 BRCA1, 218 BRCA2, 273 haut risque sans altération identifiée). Nous avons analysé 2 796 bilans de suivi mammaire (3,4 par femme) dont 5,4 % de bilans effectués avec 6 à 12 mois de retard. Les femmes ayant un antécédent de cancer du sein et celles porteuses de variants pathogènes BRCA1 ou BRCA2 n'ont pas été plus ponctuelles que les autres pour leur dépistage annuel. Une meilleure observance a été constatée après le deuxième tour de suivi et au-delà de 4 tours de suivi. Le fait d’avoir eu des examens de surveillance supplémentaires en dehors du bilan annuel était significativement associé à une moins bonne observance. Aucun facteur contextuel (tels que le niveau de vie, la densité de médecins généralistes ou d’appareils d’IRM dans la zone de résidence) n'était associé à l'observance. De plus, le nombre de tours de suivi retardés a augmenté entre 2018 et 2020 par rapport à la période 2015-2017.

Conclusion :

Le fait d'être porteur d’un variant pathogène BRCA ne se traduit pas par une meilleure observance du programme de suivi. Toutefois, les facteurs directement liés aux tours de dépistage (tels que rang et nombre total de tours) réduisent les reports. De futures recherches pourraient explorer la plus-value des facteurs liés à l’organisation du programme de suivi contribuant à l'amélioration de l’observance.


Ke ZHOU, Martine BELLANGER, Louise CRIVELLI, Sandy LAHAM, Charlotte HUET (RENNES), Caroline ABADIE, AU NOM DU GROUPE PHARE GRAND OUEST
10:00 - 11:00 #37849 - P251 DrugOrder : une méthode automatisée d’identification de variants cibles thérapeutiques issus du séquençage d’un large panel de gènes.
P251 DrugOrder : une méthode automatisée d’identification de variants cibles thérapeutiques issus du séquençage d’un large panel de gènes.

Le séquençage de larges panels de gènes pour identifier des biomarqueurs tumoraux menant à un traitement optimisé ou à un essai clinique devient une pratique courante dans le parcours de soins des patients atteints de cancer. Une des limites de ces analyses est la difficulté pour les biologistes d'effectuer une hiérarchisation standardisée et actualisée des variants actionnables associés à un médicament pertinent, en tenant compte de l'histologie de la tumeur du patient.
Pour répondre à ce besoin nous avons développé une méthode automatisée nommée DrugOrder, permettant de hiérarchiser les variants associés à un médicament, basée sur 19 critères de classification, qui hiérarchisent les associations en fonction des preuves cliniques, de la maladie du patient, de l'impact du variant et de la similarité du variant avec des variants cités dans les bases de données de référence.
Les performances de DrugOrder ont d'abord été évaluées sur 371 tumeurs simulées pour contenir au moins un variant actionnable. Toutes les associations impliquant une thérapie approuvée par la FDA ont été identifiées et 93 % des variants identifiés ont été classés en première position. DrugOrder a également été évalué en analysant 15 tumeurs préalablement analysées par Foundation Medicine Incorporation (FMI) ® et re-séquencées après la mise au point d’un test à façon comprenant la capture d’un panel 639 gènes de cancer et un panel ciblant 57 gènes impliqués dans des transcrits de fusion. Les analyses au laboratoire avec DrugOrder ont correctement identifié les variants associés à des thérapies précédemment détectées par FMI. Enfin, 63 autres tumeurs ont été séquencées au laboratoire puis analysées par un biologiste sans l’aide de DrugOrder, cette analyse est comparée aux résultats de DrugOrder. DrugOrder a permis d’identifier tous les variants actionnables associés aux médicaments approuvés par la FDA et a classé en première position 86% des variants identifiés par le biologiste. DrugOrder a identifié également des cibles non reportées par le biologiste mais pouvant faire l’objet de discussion clinico-biologique.
DrugOrder présente de bonnes performances et permet d’aider les biologistes à mettre les variants les plus importants cliniquement au premier plan de leur analyse et représenter un gain de temps considérable à l’analyse.


Nicolas SOIRAT (), Sophie KRIEGER, Nicolas HAMADOUCHE, Nicolas GOARDON, Mélanie BROUTIN, Raphaël LANOS, Jiri RUZICKA, Sacha BEAUMEUNIER, Anne-Laure BOUGÉ, Nicolas PHILIPPE, Dominique VAUR, Denis BERTRAND, Laurent CASTÉRA
10:00 - 11:00 #38103 - P255 Mise en place du testing HRD en SNP-array : validation du score nLST développé par les hôpitaux universitaires de Genève.
P255 Mise en place du testing HRD en SNP-array : validation du score nLST développé par les hôpitaux universitaires de Genève.

Contexte : Les patientes atteintes de cancers de l’ovaire de haut grade dont la tumeur présente un déficit de la recombinaison homologue (HRD), peuvent bénéficier depuis 2020 d’une thérapie ciblant les enzymes PARP. En 2020, le projet européen ENGOT a initié le développement de tests moléculaires alternatifs à la solution proposée par la société MYRIAD. Parmi ceux-ci, la solution développée par les hôpitaux universitaires de Genève sur SNP-array (OncoScan CNV Assay, Affymetrix) qui permet de déterminer un score d’instabilité génomique basé sur la normalisation du nombre de points de cassure (nLST, de l’anglais « normalized large scale state transition ») a été validé sur 469 échantillons de la cohorte PAOLA-1/ENGOT-ov25 avec une concordance de 89% et un taux d’échec de 2%. L’algorithme développé est disponible publiquement dans un package R sur GitHub et R/Bioconductor.

Méthode : Nous avons sélectionné 37 cas pour lesquels le statut Myriad était connu dont 19 cas HRD-Myriad positif, 18 cas HRD-Myriad négatif parmi lesquels 4 cas avaient un score HRD autour du seuil de 42, et 5 cas non contributifs (NC) Myriad. Le seuil de positivité du testing HRD à partir de la SNP-array est celui défini par l’équipe de Genève (seuil de positivité du score nLST ³ 15). Nous avons mené une validation de méthode avec tests de répétabilité, reproductibilité, justesse et sensibilité.

Résultats : Sur les 37 cas classés par Myriad, nous avons obtenu 86% de cas concordants (confirmation de 18 cas positifs et 14 cas négatifs). Parmi les cinq cas discordants, on observe trois cas proches du seuil dont deux avec des scores de 38 et 40 Myriad et des scores nLST de 15,5 et 16,5 respectivement, un cas avec un score Myriad de 42 et un score nLST de 8,5, ainsi qu’un cas rendu négatif Myriad avec un score n-LST de 19 associé à la détection d’un grand réarrangement du gène BRCA2. Parmi les 5 cas NC, un cas est resté NC sur des critères qualités non satisfaisants et les 4 autres cas sont classés négatifs par le score nLST. Les tests de répétabilité et reproductibilité menés démontrent la robustesse de la technique et de l’algorithme.

Conclusion : Le test développé par les hôpitaux universitaires de Genève a été implémenté avec succès dans notre laboratoire. Le score nLST montre une bonne concordance avec le score Myriad. Il a permis de rattraper un cas avec un grand réarrangement de BRCA2 initialement rendu négatif par Myriad. L’approche par SNP-array présente pour avantage d’être facilement implémentable pour les laboratoires possédant cette technologie et constitue une alternative aux approches NGS.

 


Mélissa ALAME, Laetitia MAYEUR, Claire LARMONIER, Jennifer CHIRON, Flora REBIER, Yannick LEGER, Julie BLASQUIZ, Isabelle SOUBEYRAN (Bordeaux)
10:00 - 11:00 #38310 - P259 Développement d’un process multiparamétrique automatisé, de l’échantillon (biopsie liquide, tissus inclus en paraffine) au résultat pour le diagnostic des tumeurs par PCR digitale.
P259 Développement d’un process multiparamétrique automatisé, de l’échantillon (biopsie liquide, tissus inclus en paraffine) au résultat pour le diagnostic des tumeurs par PCR digitale.

Contexte : La PCR digitale (dPCR) est une technologie particulièrement adaptée en génétique somatique, c’est une technique sensible et rapide. Son utilisation permet de personnaliser les traitements des patients au diagnostic, d’informer sur les mécanismes de résistance à la progression et de suivre la charge tumorale en monitoring. La place de plus en plus importante de cette technologie, nécessite l’automatisation complète du flux, de l’échantillon à l’interprétation des résultats, afin d’optimiser le délai de rendu et standardiser les étapes.

 

Méthode : La solution automatisée utilise la chimie Maxwell® (Promega) et le système Naica® Digital PCR (Stilla). Différentes étapes ont été inclues : l’extraction, la quantification et la dilution des ADN et ADN libre circulant, la préparation des mix PCR et le chargement des puces Ruby. Toutes ces étapes ont été automatisées sur un robot pipeteur STAR (Hamilton). Le process a été rendu compatible pour pouvoir intégrer différents types de kits commerciaux (ID Solutions, Stilla …) ou des panels à façon afin de pouvoir anticiper l’ajout de futurs biomarqueurs. Pour compléter ce flux, une application web a été développée pour permettre de faciliter l’interprétation biologique des données de dPCR.

 

Résultats : L'automatisation de l’extraction des ADN (Maxwell® HT DNA FFPE Isolation System Promega) permet de traiter jusqu’à 96 échantillons par run en moins de 120 minutes. La qualité et le rendement des extractions sont améliorés. L'automatisation de l’extraction des ADN circulants (Maxwell® HT ccfDNA Kit) permet de gérer jusqu’à 24 échantillons par run en moins de 150 minutes. Le protocole peut gérer différents volumes de plasma : de 2 ml à 8ml. La proportion de cfDNA extrait est de plus de 90% et le rendement est amélioré par rapport à la technique actuellement en routine[MdT1] . L’utilisation du robot pour préparer les plaques PCR et réaliser les dilutions permet un gain de temps (15 minutes par plaque) et évite les erreurs de pipetage. Le chargement des puces Ruby par le robot est standardisé. Les résultats exportés depuis l’outil Crystal Miner (Stilla) sont exportés vers une interface web intégrant les règles de décision des kits, les critères de validation de dPCR et les informations cliniques issues du système de gestion du laboratoire (SGL) pour mettre ces résultats de dPCR dans leur contexte pour aider à la validation biologique. Après interprétation, les résultats sont envoyés dans le SGL (format .xml) pour compléter automatiquement le compte-rendu diagnostic.

 

Conclusion : Cette solution complète multiparamétrique et totalement automatisée permet : le traitement d’un plus grand nombre d’échantillons ; une standardisation des protocoles ; un gain de temps ; la réduction du risque d’erreur ; l’analyse et l’interprétation des résultats et leur intégration dans le système de gestion du laboratoire. Ce process garantit la qualité des résultats et facilite le travail des techniciens et des biologistes.


Florent DENOUAL, Marie-Dominique GALIBERT, Alexandra LESPAGNOL (Rennes), Marie DE TAYRAC, Sahbi BEN KILANI, Remi DANGLA, Etienne FRADET, Nans BODET, Ismail CISSE, Isabelle PROST, Lise GREWIS, Christophe CARPENTIERI
10:00 - 11:00 #37840 - P263 Exploration de BRCA1 et BRCA2 sur ADNct, mise au point technique.
P263 Exploration de BRCA1 et BRCA2 sur ADNct, mise au point technique.

Contexte : Depuis novembre 2022, l’olaparib, un traitement anti-PARP, a obtenu son AMM et remboursement en France pour les cancers de la prostate métastatiques résistants à la castration, avec mutation des gènes BRCA1/2 germinale et/ou somatique.  La recherche de ces altérations sur tissu est problématique car les biopsies primitives sont souvent anciennes, et les métastases sont souvent osseuses. L’association française d’urologie a émis en mars 2022 des recommandations en cas de non contributivité de l’analyse sur tissu : analyser sur ADNcirculant tumoral (ADNct). L’objectif du projet est de mettre en place une technique de détection des altérations de BRCA1/2 sur ADNct, efficace, et à un coût maitrisé.

Méthode : 13 plasmas présentant 21 mutations de BRCA1/2 ou TP53, initialement détectées en germinale ou en somatique, ainsi que 3 contrôles commerciaux (15 mutations), ont été explorés. Les plasmas des patients étaient issus de la cohorte olaparib de l’essai MOST-Plus (NCT02029001). En moyenne, 10ml de plasma étaient extraits avec le kit QIAmp MinElute ccfDNA. Un kit commercial de capture « panel Mini-HRS » de Sophia Genetics, couplé à l’outil bio-informatique « Sophia DDM », a été utilisé pour l’analyse. L’étape de fragmentation a été volontairement omise (ADNct naturellement fragmenté).

Résultats: La quantité d’ADNct extraite était en moyenne de 56.4 ng/ml de plasma. A une limite de détection fixée à 1% de fréquence allélique, 94% des mutations attendues étaient retrouvées (34/36). Cinq mutations étaient uniquement détectées sur ADNct. Au minimum, 20 ng de prise d’essai et 6.5 millions de reads par échantillon étaient suffisants pour détecter les altérations moléculaires d’intérêts.

Conclusion : Le kit de capture « panel Mini-HRS » peut être utilisé pour rechercher les altérations de BRCA1/2 sur ADNct, sous réserve d’une validation de méthode effective. Des tests avec un panel de gènes plus important est en cours (gènes HRR).

L’essai MOST-plus a été financé par the Foundation ARC Association contre le Cancer (Grant PGA120140200809) ; LYRICAN (INCA-DGOS-INSERM 12563). Ce projet de testing moléculaire a été financé en partie par Astrazeneca (le reste sur fond propre).


Gaëlle TACHON (Lyon), Gwenaële GARIN, Séverine TABONE, Marie POLITO, Olivier TREDAN, Adrien BUISSON
10:00 - 11:00 #37894 - P267 Impact du profilage moléculaire et de la classification ESCAT sur la survie des patients : l’expérience de la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire moléculaire de l’Institut Curie.
P267 Impact du profilage moléculaire et de la classification ESCAT sur la survie des patients : l’expérience de la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire moléculaire de l’Institut Curie.

Introduction: The European Society of Medical Oncology Scale of Actionability of molecular Targets (ESCAT) classification system provides a standardized framework for categorizing genomic alterations (GA) of advanced cancer patients. We aimed to analyze the impact of matched therapies administered based on GAs identified through Institut Curie Molecular Tumor Board (MTB) between January 2018 and December 2022, according to ESCAT classification.

Patients and methods: Between 2018 and 2022, 1,445 patients were discussed at Institut Curie MTB. Inclusion criteria were pre-defined as: adult patients ( > 18 years) with advanced or rare cancers. Tumors characteristics, pathological and genomic analyses, MTB conclusions, and follow-up after MTB were collected. Molecular analyses included a custom in-house NGS panel of 571 genes (DRAGON) and targeted RNAseq (ARCHER FusionPlex® CTL panel) or WGS, WES and RNAseq performed on the SEQOIA platform as part of the French Genomic Medecine Plan 2025. Clinical endpoints were Objective Response Rates (ORR), Progression-Free Survival (PFS) and Overall Survival (OS). ORR, PFS and OS of the population of patients receiving matched therapies were analyzed according to ESCAT Tiers.

Results: Median patients age was 59 in the global MTB population (range=18-95; n=1,445) and mostly females (968/1,445; 67%). Most frequent tumors were from breast (20%), head and neck (10%), pancreas (10%), colon/rectum (9%), ovary (7%), lung (7%), soft tissue (7%), uterus (6%) or uveal melanoma (5%). Of the 1,445 patients, 995 had a tumor molecular profiling (69%). Actionable GAs were found in 576/995 (58%) of patients and 211/995 (21%) patients were oriented towards matched therapy. Simultaneously, some patients have also been referred to a genetic consultation when GA may correspond to a known predisposition gene. Among the 211 patients oriented towards matched therapy and after clinical evaluation for each patient, 101/211 (47%) representing 101/995 (10%) of the total patients actually received a matched therapy according to 102 actionable GAs identified through MTB analysis. The main actionable GAs detected were found in PIK3CA (12%), ERBB2 (11%), BRCA2 (6%) and FGFR3 (5%) genes. Among these, 40/102 GAs (40%) were classified as tier I, 4 (4%) as tier II, 35 (35%) as tier III, 18 (18%) as tier IV and 5 (5%) as tier X according to ESCAT. For those patients, PFS and OS were significantly improved when treatment was administered based on ESCAT tiers I/II (p=0.0486 for PFS, and p=0.0224 for OS). Worst clinical outcomes were observed for hypothetical targets classified as Tiers III and IV.

Conclusions: High throughput screening was feasible for a majority of patients enrolled in the MTB. Among the patients screened, actionable GAs are identified in 58% of the patients. Yet 21% were oriented to matched therapy. Finally, 10% of patients were eventually treated with matched therapy, with a favorable outcome observed in patients with ESCAT Tiers I/II.


Julien MASLIAH PLANCHON, Julien MASLIAH PLANCHON (Paris), Samia MELAABI, Olfa TRABELSI-GRATI, Jennifer WONG, Abderaouf HAMZA, Keltouma DRIOUCH, Céline CALLENS, Kimya RAHMANI NARJ ABADI, Raphaël SANCHEZ, Célia DUPAIN, Isabelle GUILLOU, Grégoire MARRET, Zahra CASTEL-AJGAL, Marie-Paule SABLIN, Cindy NEUZILLET, Amani LECERF ASNACIOS, Edith BORCOMAN, Ségolène HESCOT, Florence COUSSY, Manuel RODRIGUES, Nicolas GIRARD, Sarah WATSON, Emmanuelle MOURET-FOURME, Chrystelle COLAS, Samantha ANTONIO, Odette MARIANI, Michèle NIJNIKOFF, Anne VINCENT-SALOMON, Yves ALLORY, Dominique STOPPA-LYONNET, Christophe LE TOURNEAU, Maud KAMAL, Ivan BIÈCHE
10:00 - 11:00 #37559 - P271 Pertinence clinique de l’étude multiparamétrique de l'ADNcf pour le diagnostic des évènements précoces après transplantation pulmonaire.
P271 Pertinence clinique de l’étude multiparamétrique de l'ADNcf pour le diagnostic des évènements précoces après transplantation pulmonaire.

Introduction

Alors que de nombreuses études montrent l’intérêt clinique de l’ADNcf issu du donneur (ADNcf-dd) après transplantation d’organe, ce biomarqueur semble néanmoins manquer de spécificité pour le diagnostic du rejet et notament dans la phase précoce après transplantation pulmonaire (TP).

L’objectif de notre étude est de déterminer la pertinence de différentes caractéristiques de l’ADNcf à J15 et J30 après TP dans les évènements précoces de la TP (les rejets aigu (RA) et les infections (INF)) par l’analyse de la quantification d’ADNcf total, le pourcentage de l’ADNcf-dd (%ADNcf-dd) et de sa cinétique de décroissance entre les deux temps et l’étude du fragmentosome.

Matériels et méthodes

Il s’agit d’une étude prospective, monocentrique incluant 62 patients, transplantés pulmonaires à l’hôpital de Marseille Nord (étude LARA). Les patients sont prélèvés 15, 30, 90, 180 et 365 jours après la transplantation avec des tubes Cell-Free DNA Collection Tube (Roche). L’extraction de l’ADNcf est effectué par le kit commercial IDXtract MAG – cfDNA (ID Solution®). La quantification de l’ADNcf total est effectuée par droplet digital PCR (ddPCR) et la determination de l’ADNcfdd est effectué par NGS (kit AlloSeq cfDNA – CareDX®). Le profil de taille est effectué grâce au système BIABooster (Adelis®). Un suivi clinique et une biopsie à J30 permettent de composer les groupes : stable, non stable : RA , INF et RA + INF.

Résultats 

Alors que la quantification de l’ADNcf total n’est pas corrélée au statut du patient, les patients « stables » ont une cinétique de décroissance rapide du %ADNcf-dd pour atteindre un plateau < 1% à partir de J90. Le ratio de décroissance de l’ADNcf-dd est prédictif (p=0,0001) à J30 du statut « stable » de celui « non stable » (ratio moyen 3.05 (+/-1.80) vs 1.38 (+/-1.00), respectivement). Le %ADNcf-dd est plus élevé pour les patients « non stables » à J30 (p=0,0004) sans pouvoir cependant discriminer le RA de l’INF. Parmi les patients « non stables », l’analyse du pourcentage de petites tailles (80-120 pb) permet d’isoler les INF (VPP = 100%). A partir des analyses de courbes ROC, un algorithme combinant les différents paramètres d’étude de l’ADNcf  déterminant les évènements à J30 de la TP est proposé.

Conclusion

Ces données innovantes plaident en faveur d’une étude multiparamétrique pour augmenter la spécificité de ce biomarqueur non invasif dans la détermination des événements cliniques des patients à J30 après transplantation..

 


Pascal PEDINI (Marseille), Benjamin COIFFARD, Alizée SEBASTIAN, Agnès BASIRE, Coralie FRASSATI, Jacques CHIARONI, Martine REYNAUD-GAUBERT, Christophe PICARD
10:00 - 11:00 #38261 - P275 Est-il possible d’établir le profil pharmacogénétique d’un patient par la simple réexploitation des données d’exome ?
P275 Est-il possible d’établir le profil pharmacogénétique d’un patient par la simple réexploitation des données d’exome ?

Introduction :

La pharmacogénétique est la discipline qui étudie l’impact du profil génétique d’un patient sur l’efficacité et l’innocuité des médicaments. Son application permet une réduction de 30% des effets indésirables, par l’adaptation personnalisée des posologies et du choix des molécules (Lancet, fev 2023).

Depuis 2015, nous proposons le séquençage de l'exome pour diverses pathologies. Ainsi, des données génétiques larges sont disponibles pour de nombreux patients, dont certains sont (ou seront amenés à être) polymédicamentés. Pour ces patients, l’analyse et l’interprétation des données de pharmacogénétique déjà générées, permettrait d'améliorer la prise en charge pharmacologique.

Problématique :

Il existe certaines limites techniques à la réalisation d’analyses pharmacogénétiques à partir de données d'exome short-read (variants introniques, gènes homologues, analyse de répétitions).  Notre travail a consisté à repousser ces limites afin de proposer une analyse pharmacogénétique complète à partir de données de séquençage d’exome.

Matériel et méthodes :

Le séquençage d’exome est effectué en utilisant un kit de capture Twist et est réalisé sur NovaSeq6000. L'analyse bio-informatique est construite conformément aux recommandations du BROAD Institute, et est basée sur les outils GATK4 pour l’appel des variants de séquence (SNV) et de nombre (CNV).

L’analyse pharmacogénétique proposée est basée sur 216 SNV, localisés dans 22 gènes, ainsi que sur les CNV et variants de structure (SV) dans 2 gènes. Ils ont été sélectionnés sur la base du niveau de preuves référencées dans la littérature, et de leurs fréquences en population générale.

Résultats :

La couverture et profondeur de ces variants en séquençage d’exome satisfont les critères qualité pour 210 variants sur 216. Une technique complémentaire de miniséquençage (SNaPshot™) a dû être développée pour les 6 variants restants.

La validation de méthode a été effectuée en utilisant 6 échantillons de référence, ainsi qu'en comparant nos résultats avec des technologies de référence en pharmacogénétique (puces à ADN Illumina SNP-array, 8 patients, et génotypage en MassARRAY Agena Bioscience, 33 patients). Ces comparaisons ont montré une concordance totale par rapport aux données de références, ainsi que pour la comparaison de méthodes, pour tous les variants analysés dont : les SNV et SV dans CYP2D6 (y compris gènes hybrides), le nombre de répétition TA dans le promoteur d’UGT1A1.

Conclusion :

Ces résultats démontrent qu’il est possible d’exploiter les données d’exome pour générer un profil pharmacogénétique pour les patients, y compris pour les anomalies complexes comme les hybrides de CYP2D6 réputés inaccessibles au séquençage short-read. Si le bénéfice clinique de la pharmacogénétique n’est plus à démontrer, il demeure intéressant de faire une évaluation plus fine de l’application à différentes thématiques médicales, comme la néphrologie ou la psychiatrie.


Fanny PONCE, Xavier VANHOYE, Ilias BENSOUNA, Tanja SCHEIKL, Nicolas JAUNIAUX, Karl-Dietrich HATZ, Romuald CONTZLER, Laurent MESNARD, Boris CHAUMETTE, Laure RAYMOND (Lyon)
10:00 - 11:00 #38311 - P279 La plateforme de médecine de précision fonctionnelle en oncologie solide : outils d’évaluation de variants rares.
La plateforme de médecine de précision fonctionnelle en oncologie solide : outils d’évaluation de variants rares.

Les progrès de la recherche translationnelle et clinique en cancérologie ont ouvert la voie à la médecine de précision et l’adaptation du traitement aux spécificités tumorales de chaque patient, rendant désormais les analyses moléculaires indispensables dans la prise en charge diagnostique et théranostique des patients atteints de cancer. Le séquençage de nouvelle génération a pris toute sa place dans cette prise en charge en identifiant des variants diagnostiques et d’orientation thérapeutique mais il révèle également un grand nombre de variants de signification inconnue. La validation de l’impact pathogène de ces variants au niveau fonctionnel et leur intérêt théranostique constitue un enjeu majeur en génétique des cancers, en particulier dans la prise en charge de patients en échec thérapeutique.

Dans ce contexte nous avons développé à l’hôpital Saint Louis, une Plateforme de Médecine de Précision Fonctionnelle dont un des principaux axes est de proposer une approche intégrative d’évaluation de ces variants, reposant sur la combinaison de tests in silico et d’analyses in vitro fonctionnelles et d’évaluation thérapeutique.

Deux transcrits de fusions d’intérêt identifiés dans des lésions de mélanomes à la rechute, ont été retenus pour analyse fonctionnelle au sein de la plateforme, CDK2::RAB5B et KRAS::ATXN2. Le transcrit CDK2::RAB5B a été mis en évidence chez une patiente atteinte de mélanome métastatique BRAF sauvage échappant à un traitement par immunothérapies. Cette altération a été précédemment identifiée dans des mélanomes et implique CDK2 codant pour une kinase régulant le cycle cellulaire. L’analyse in silico de ce transcrit, a révélé un effet potentiellement inducteur de la prolifération cellulaire via une stabilisation de CDK2. Nos analyses de modélisation in vitro et d’évaluations pharmacologiques ont permis de montrer que l’expression de CDK2::RAB5B est associée à une augmentation significative de la croissance cellulaire et à une sensibilité aux inhibiteurs du cycle cellulaire, le palbociclib et le ribociclib (p < 0,01).

Le transcrit KRAS::ATXN2 a été identifié chez une patiente atteinte de mélanome métastatique BRAF sauvage échappant aux immunothérapies. Cette altération implique KRAS, gène codant pour une GTPase régulant la voie MAPK, et ATXN2, suppresseur de tumeur fréquemment muté dans les cancers. Nos analyses de modélisation fonctionnelles et de criblage pharmacologique ont révélé une augmentation significative de la prolifération cellulaire (p < 0,01) et un effet antiprolifératif significatif de l’inhibiteur de MEK, le tramétinib (p < 0,01).

Les données issues de notre plateforme apportent des arguments fonctionnels solides de pathogénicité et de sensibilité thérapeutique pour des variants rares identifiés chez des patients en situation de résistance thérapeutique.

Ces données intégratives démontrent l'apport majeur de cette approche qui répond à un besoin clinique pour la prise en charge des patients atteints d'un cancer solide.


Baptiste LOUVEAU (PARIS), Coralie REGER DE MOURA, Barouyr BAROUDJIAN, Fanélie JOUENNE, Aurélie SADOUX, Paul VILQUIN, Laetitia DA MEDA, Maxime BATTISTELLA, Céleste LEBBE, Samia MOURAH
10:00 - 11:00 #37719 - P283 L’Alpelisib comme traitement des malformations artério-veineuses chez des patients porteurs d’un variant pathogène dans le gène PTEN (syndrome de Cowden) : observation de 2 patients.
P283 L’Alpelisib comme traitement des malformations artério-veineuses chez des patients porteurs d’un variant pathogène dans le gène PTEN (syndrome de Cowden) : observation de 2 patients.

Introduction

Les options thérapeutiques des malformations artério-veineuses (MAVs) décrites dans le syndrome de Cowden sont limitées. Le développement des inhibiteurs de la voie PI3K-AKT-mTOR en oncologie permet d’envisager leur repositionnement chez les patients porteurs de variants pathogènes dans le gène PTEN. Nous présentons ici deux premières observations des réponses à un traitement par Alpelisib (BYL719), un inhibiteur spécifique de la sous unité alpha de la PI3-kinase.

Méthode

Nous avons collecté les données cliniques de deux patients porteurs d’un variant pathogène constitutionnel dans le gène PTEN, présentant des MAVs et traités par Alpelisib depuis plusieurs mois.

Résultat

Le premier patient est un homme de 30 ans avec multiples MAVs, macrocéphalie, pigmentation génitale et un carcinome rénal à cellules claires à 16 ans, ayant mené au diagnostic de syndrome de Cowden (variant pathogène du gène PTEN ; c.808delA). Ces MAVs ont engendré un hyperdébit cardiaque, motivant l’introduction d’un traitement par Sirolimus (inhibiteur m-Tor) à 1mg/jour (pendant 7 mois), puis à 2mg/jour (pendant 4 mois). Le traitement a été interrompu en l’absence d’amélioration du débit cardiaque.

Après l’obtention d’une autorisation pour usage compassionnel, un traitement par Alpelisib a été débuté, à 150mg/jour pendant 6 mois, puis à 250mg/jour depuis mars 2020. Au bout de 47 mois de traitement, nous avons observé une stabilité des MAVs, une régression des douleurs, une amélioration de la qualité de vie (questionnaire SF36) et une légère régression de l’index cardiaque (baseline : 6.6 L/min/m² ; M46 : 5.0 L/min/m²).

Le deuxième patient est un homme de 62 ans présentant 2 MAVs ainsi qu’un hyperdébit cardiaque associé à un syndrome de Cowden (variant pathogène du gène PTEN ; c.697C > T). Un traitement par Sirolimus (1mj/jour) a été mis en place et interrompu après 14 mois en l’absence d’amélioration clinique. Il est actuellement traité par Alpelisib (250mg/jour) depuis 17 mois. On observe pour ce patient une stabilité des MAVs, une amélioration de la qualité de vie (questionnaire SF36), une diminution de la dyspnée, une diminution des œdèmes des pieds et une légère régression de l’index cardiaque (baseline : 6.5 L/min/m² ; M17 : 5.8 L/min/m²). Le traitement est bien toléré par les patients, avec comme seul effet indésirable rapporté, des nausées légères et une diarrhée non compliquée.

Conclusion

L’ensemble de ces observations suggèrent une certaine efficacité du traitement des MAVs par Alpelisib chez ces patients, en particulier en ce qui concerne les résultats rapportés par les patients. Cependant, il est nécessaire de confirmer cette hypothèse sur une plus grande cohorte de patients porteurs de variants pathogènes dans le gène PTEN.

 


Lea PATAY (DIJON), Laurence FAIVRE, Paul KUENTZ, Jehanne MARTEL, Juliette BOUDRAY, Géraldine JEUDY, Vanessa LEGUY, Virginie CARMIGNAC, Béatrice TERRIAT, Frédéric RICOLFI, Eric MOUREY, Jean Christophe EICHER, Amandine NGUYEN, Marc BARDOU, Maxime LUU, Amandine BAURAND, Léa GAUDILLAT, Juliette SANTENARD, Caroline SAWKA, Romaric LOFFROY, Olivier CHEVALLIER, Pierre VABRES, Sophie NAMBOT
10:00 - 11:00 #38203 - P287 Rétrospective du réseau NanoDIAG sur l’utilisation du séquençage par Nanopore en routine diagnostique.
P287 Rétrospective du réseau NanoDIAG sur l’utilisation du séquençage par Nanopore en routine diagnostique.

Depuis l’avènement des premières techniques de séquençage dans les années 70, avec notamment celle développée par Frederick Sanger en 1977, l’évolution des techniques de caractérisation génomique et épigénétique a toujours été un moteur essentiel de la biologie moléculaire et a incontestablement permis des découvertes scientifiques majeures au fil des décennies. Les technologies de séquençage n’ont ainsi cessé d’innover et d’évoluer pour fournir des outils de plus en plus sensibles, rapides et économiques.

Ces dernières années, sont apparues les techniques de séquençage de 3ème génération, dont le séquençage par Nanopore qui a vu son intérêt s’accroitre progressivement. Cette technique repose sur la détection en temps réel des variations de courant ionique provoquées par le passage d'un acide nucléique à travers un pore nanométrique intégré dans une membrane électriquement résistante. Cette technique de séquençage absolument unique permet, entre autres, de séquencer de longs fragments d’acides nucléiques (de quelques Kb à plusieurs Mb) et d’examiner la modification des bases, telle que la méthylation, sans étape d’amplification ou de préparation complexe des acides nucléiques. Ces avantages ouvrent de nouvelles perspectives inaccessibles aux autres méthodes de séquençage. Elle est aussi plus simple et plus rapide faisant du séquençage par nanopore un outil adapté aux contraintes diagnostiques aussi bien en Génétique de tumeur et constitutionnelle.

Le réseau NanoDIAG a été créé en janvier 2023 en France pour regrouper les utilisateurs du séquençage par Nanopore dans un contexte diagnostique. Plusieurs équipes ont déjà exploré l'utilité de cette technologie dans diverses applications, telles que la classification des tumeurs cérébrales par analyse de méthylation de l’ADN, l’utilisation d’un RNAseq ciblé et enrichissement par adaptive sampling d’un panel de gènes de prédisposition aux cancers, l’analyse de l’exon 15 du gène RPGR impliqué dans la rétinite pigmentaire lié à l’X, la caractérisation des grands réarrangements du gène STK11 dans le syndrome de Peutz-Jeghers, le diagnostic de la dystrophie facio-scapulo-humérale par étude du nombre et de l’environnement des motifs répétés D4Z4, l’analyse génomique rapide pour la microangiopathie thrombotique, les premiers essais sur ADN tumoral circulant et la détection des anomalies classantes des LAM.

Malgré certaines limitations importantes comme une précision de lecture fragile, le séquençage par Nanopore possède néanmoins des caractéristiques uniques couplées à une simplicité d’utilisation, à un rendu de résultat rapide et à sa possibilité d’enrichissement contrôlé informatiquement (ou adaptive sampling en anglais). L’implémentation du séquençage par Nanopore dans les laboratoires d’analyse médicale dans un contexte diagnostique est maintenant plus que jamais d’actualité et la mise en place du réseau NanoDIAG permet de partager l’expérience des différents utilisateurs sur le territoire national.


Mathilde FILSER, Kévin MERCHADOU, Riwan BRILLET, Camille AUCOUTURIER, Nicolas GOARDON, Valérie FAUGÈRE, Christel VACHÉ, Albain CHANSAVANG, Victor GRAVRAND, Nadhir YOUSFI, Romain BOIDOT, Sarah HUET, Laurent MESNARD, Juliette NECTOUX, Eric PASMANT, David BAUX, Laurent CASTERA, Dominique VAUR, Dominique STOPPA-LYONNET, Olivier DELATTRE, Julien MASLIAH-PLANCHON (Paris), Nanodiag RÉSEAU
10:00 - 11:00 #38629 - P295 Etude nationale prospective évaluant les performances de la cartographie optique et du séquençage long read dans la détection des variations de structure, CHROMAPS : Mise en place et premiers résultats de la cartographie optique.
P295 Etude nationale prospective évaluant les performances de la cartographie optique et du séquençage long read dans la détection des variations de structure, CHROMAPS : Mise en place et premiers résultats de la cartographie optique.

L’étude CHROMAPS est une étude multicentrique prospective non-interventionnelle qui vise à évaluer les performances de la cartographie optique du génome, Bionano, d’une part et le séquençage long read, Nanopore, d’autre part, dans la détection des anomalies chromosomiques et les comparer aux performances des techniques standards en particulier le caryotype et l’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA).

L’étude est menée dans deux populations : l’une présentant des troubles de la reproduction (insuffisance ovarienne prématurée, azoospermie non-obstructive ou oligoasthénotératozoospermie) chez qui au moins un caryotype est réalisé, et l’autre présentant des pathologies du (neuro)développement (déficience intellectuelle et/ou malformations congénitales multiples) chez qui au moins une ACPA est réalisée. Les calculs de puissance ont montré que 200 patients doivent être inclus dans le premier groupe et 100 dans le deuxième. Chaque patient(e) inclus(e) a un caryotype et/ou ACPA, une analyse Bionano et un séquençage Nanopore. Les inclusions sont réalisées dans 14 centres en France, les analyses Bionano sont réalisées dans trois centres (APHP Centre, APHP Sorbonne U et Rouen) et les analyses Nanopore seront réalisées dans deux centres (APHP Sorbonne U et les HCL).

Depuis le 25 septembre 2022, 204 patients ont pu être inclus, dont 121 dans la catégorie des anomalies du développement, et 83 dans la catégorie troubles de la reproduction. Le taux d’anomalies chromosomiques actuel est de 17% dans le 1er groupe et 10% dans le 2ème. Seules les analyses de cartographie optique par Bionano ont pu être menées pour l’instant (les démarches administratives pour l’un des deux Promethion sont toujours en cours). Les analyses par Bionano sont complètes pour 52 patients et en cours pour 50 autres. Les résultats préliminaires des premiers échantillons révèlent que le taux de détection des anomalies chromosomiques par la cartographie optique est pour l’instant de 100%. Néanmoins, au regard de la population étudiée, il est attendu qu’il y ait des faux négatifs en particulier pour les translocations robertsoniennes. De façon très intéressante, la cartographie a mis en évidence deux variants possiblement pathogènes mais non vus par les techniques conventionnelles ; une étude de ségrégation va être menée pour l’un d’entre eux. Enfin, nous observons que le temps d’analyse reste très raisonnable atteignant 2h au maximum pour les résultats négatifs.

En conclusion, les résultats préliminaires de l’étude CHROMAPS sont prometteurs concernant les performances et les aspects analytiques et post-analytiques de la cartographie optique du génome. Une fois l’étude complétée, l’ensemble des métriques pourront être évalués plus précisément. Nous discuterons également les aspects pratiques en termes de mise en route et de prise en main ainsi que nos premières recommandations de filtre de variants pour une analyse optimale.


Laïla EL KHATTABI (Paris), Mathilde FILSER, Nicolas CHATRON, Vincent GÂTINOIS, Céline PEBREL-RICHARD, Hayat MOKRANI, Faten HSOUMI, Nicolas RIVE LE GOUARD, Kevin CASSINARI, Geraldine JOLY-HELAS, Sandra CHANTOT-BASTARAUD, Eva PIPIRAS, Boris KEREN, Aziza LEBBAR, Laura BROSSEAU, Sylvie JAILLARD, Chantal MISSIRIAN, John BOUDJARANE, Martine DOCO-FENZY, Emilie LANDAIS, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Franck PELLESTOR, Damien SANLAVILLE, Pascal CHAMBON, Jean-Michel DUPONT
10:00 - 11:00 #38233 - P299 Polyweb : Boite à outils pour l'interprétation des données génomiques.
P299 Polyweb : Boite à outils pour l'interprétation des données génomiques.

Le défi actuel des analyses NGS concerne avant tout l'interprétation des données. Le séquençage haut débit (panel, exome, génome) génère en effet un grand nombre de variants dont il faut caractériser la pathogénicité. Pour aider les chercheurs à interpréter leurs données, nous proposons une suite d'outils graphiques (PolyWeb) permettant de visualiser les résultats à différentes étapes de l'analyse et selon différents points de vue. 

 

Polyviewer : recherche du variant causal 

Le parcours d’un patient débute par la recherche d’un variant causal ou la caractérisation de nouveaux gènes d'intérêt. Nous proposons pour cela un outil permettant le filtrage et la priorisation des variants de type SNV/indel en tenant compte des modes de transmissions et du phénotype. 

 

PolyCyto : visualisation des variants structuraux

Pour les génomes, PolyCyto permet de visualiser les variants structuraux, CNV (> à 1kb) et variants équilibrés (translocations/inversions). Une représentation graphique des ratios et de la balance allélique permet l'interprétation des CNV et la visualisation d'événements de type unidisomies et aneuploïdies (homogènes ou en mosaïque). L'interface est également une aide à l'interprétation d'évènements complexes.

 

PolyQuery : (cohortes) première réponse apportée aux patients négatifs

Pour les patients dont les résultats sont négatifs, cette interface permet de faire graphiquement et en temps réel des requêtes complexes pour comparer et croiser les données de familles ou patients partageant le même phénotype. Le biologiste compose lui-même les filtres à appliquer, entre échantillons, basés sur le croisement des phénotypes et des variants (intersection, exclusion).

 

PolyDéjàVu

Enrichie à chaque nouvelle analyse, cette base de données permet de conserver les caractéristiques de chacun des variants détectés et d’informer l’utilisateur sur leur récurrence. 

 

PolyRnaseq/PolySplice : analyse multi-Omics

Polyweb propose, pour les analyses RNA-Seq, deux outils permettant l’étude de l’expression différentielle des gènes et la détection des sites d’épissage. Ces deux interfaces, intégrées à PolyWeb, permettent de croiser les données de génétique et de transcriptomique et de modifier par exemple la priorisation de certains variants introniques.

 

PolyBTF/PolyGeneScout : répondre à la temporalité des annotations

Une dernière problématique concerne la mise à jour des annotations et la possibilité de revenir sur des projets négatifs. PolyBTF permet la recherche dans tout ancien projet des variants nouvellement décrits comme pathogènes, PolyGeneScout permet quant à lui d’aller rechercher dans l’ensemble des projets les variants d’un gène nouvellement associé à une pathologie.

 

Conclusion :

Polyweb est un outil d’aide à l'interprétation de données NGS, proposant une recherche supervisée des variants causals puis, pour les projets négatifs, la possibilité de requêtes complexes (cohortes, analyse multi-omics) et un suivi des connaissances, avec alerte, pour une relecture à postériori.


Patrick NITSCHKE (Soignolles en Brie), Marc BRAS, Nicolas CAGNARD, Sylvain HANEIN, Cecile MASSON, Emmanuelle OLLIVIER, Jean-Marc PLAZA, Jane SCHADTLER-LAW
10:00 - 11:00 #38127 - P303 Disruption du gène TRPS1 par une insertion d’un élément Alu : une nouvelle cause génétique de Syndrome Trichorhinophalangien de type I.
P303 Disruption du gène TRPS1 par une insertion d’un élément Alu : une nouvelle cause génétique de Syndrome Trichorhinophalangien de type I.

Les éléments Alu sont des rétrotransposons d’environ 300 paires de bases (pb), omniprésents dans le génome humain, qui ont contribué à sa robustesse adaptative et sa diversité. Cependant, l’insertion des éléments transposables est potentiellement pathogène. Leur détection en routine diagnostique reste difficile, car ces éléments dépassent généralement les longueurs de lecture des technologies de séquençage en courts fragments et sont donc fréquemment manquées. Le syndrome Trichorhinophalangien de type I (TRPSI) est une maladie autosomique dominante caractérisée par des traits morphologiques spécifiques, des anomalies des phanères, des anomalies squelettiques et une petite taille. TRPSI est causé par des variants perte de fonction du gène TRPS1, le seul gène identifié dans ce syndrome.

Nous avons étudié une famille avec quatre membres présentant un phénotype typique de TRPSI. Le cas index présente des traits morphologiques compatibles, une petite taille, des anomalies de phanères et des déformations des mains. Un séquençage d’exome entier a été réalisé pour le cas index : la préparation de librairies a utilisé le kit HyperExome Roche, le séquençage a été réalisé sur une plateforme Illumina, les séquences ont été alignées au génome de référence GRCh19. L’analyse bioinformatique a été réalisée avec le pipeline GermlineVar (Seqone), qui contient le module AluMEI, un script de détection des insertions des éléments transposables en région codante. Un séquençage Sanger a été réalisé pour confirmer le variant retrouvé.

Le séquençage de l’exome entier a identifié une nouvelle insertion d’une séquence Alu dans l’exon 3 du gène TRPS1, au niveau du codon 65, présente à l’état hétérozygote. Le séquençage Sanger a permis de confirmer sa présence et de la caractériser. Il s’agit d’une insertion de la séquence ALUYb8 de 318 pb, N° DFAM : DF0000055.4, suivie d’une queue polyA de 60pb. Il n’y a pas de délétion au niveau du point de cassure. Cette insertion entraîne probablement la production d’un transcrit aberrant et il en résulte une haploinsuffisance fonctionnelle de TRPS1, expliquant ainsi le phénotype familial.

Nous rapportons pour la première fois à notre connaissance l’insertion d’une séquence Alu dans le gène TRPS1. Cette observation établit un nouveau mécanisme pathogène dans le TRPSI et l’ajoute à la liste croissante dans la littérature des maladies mendéliennes causées par des rétrotranspositions de séquences Alu. Cette étude montre que les technologies génomiques de séquençage en courts fragments permettent de détecter des éléments transposables en utilisant un pipeline bioinformatique adapté pour reconnaitre les motifs récurrents de ces évènements mutationnels atypiques.


Andreea APETREI (CAEN), Mario ABAJI, Sabine SIGAUDY, Jean-Michaël MAZZELLA, Mélanie BOUILLON, Jean-Sérène LALOY, Maryse ARTU, Nicolas GRUCHY, Arnaud MOLIN, Nicolas RICHARD
10:00 - 11:00 #38207 - P307 PubMatcher : un outil pour faciliter la recherche bibliographique de gènes peu connus en lecture de génome.
P307 PubMatcher : un outil pour faciliter la recherche bibliographique de gènes peu connus en lecture de génome.

L'évolution rapide du séquençage génomique a conduit à une explosion des données disponibles. Toutefois, l'interprétation de cette masse de données, en particulier concernant les gènes moins étudiés et aux phénotypes variés, reste un défi. En effet, de nombreuses associations gènes-phénotypes peuvent être peu documentées au sein des bases de données populaires comme OMIM, ce qui peut mettre en défaut l’interprétation basée sur ces annotations. L’interprétation des variants situés sur ces gènes peu connus nécessite une recherche bibliographique au cas par cas. Ce cas de figure représente une grande quantité de variants lors de la lecture de génome, ce qui peut rendre l’interprétation chronophage et diminuer la qualité de la lecture.

Pour répondre à ce défi nous avons élaboré "PubMatcher". Conçu pour offrir aux généticiens et aux biologistes un moyen facile et automatisé d’effectuer des recherches d’associations entre gènes et phénotypes. Son fonctionnement est simple: les utilisateurs introduisent une liste de gènes accompagnée de mots-clés phénotypiques, puis PubMatcher exécute des requêtes automatisées sur PubMed. Les résultats des requêtes sont présentés sous forme de tableau récapitulatif en affichant pour chaque gène le nombre de publication(s) liée au phénotype, le titre du premier résultat et un lien cliquable permettant d’accéder directement au résultat de cette recherche. D’autres informations sont aussi affichées : la fonction protéique (base string-DB) et le phénotype de souris KO (base IMPC). L’outil permet de visualiser l’ensemble de ces informations sur une même page, afin de repérer les gènes les plus pertinents. Une version en ligne de l’outil est disponible et pourra être montrée lors de la présentation.

Le gain de temps obtenu par l’utilisation a été évalué, versus une recherche gène par gène sur des analyses de génomes : le temps de recherche est réduit de 94%.

PubMatcher nous a permis d'identifier plusieurs variants situés sur des gènes d'intérêt peu documentés sur OMIM. Par exemple, il nous a permis d’identifier un variant pathogène de LEF1 chez un patient présentant une dysplasie ectodermique, avec plusieurs publications mettant en évidence l’implication de ce gène dans ce phénotype depuis 2020 bien que la page OMIM de ce gène ne fasse référence qu’a des mutations somatiques associé à des tumeurs sébacées.

En résumé, PubMatcher agrège des informations bibliographiques sur des listes de gènes (Pubmed / fonction protéique / KO souris) en tenant compte du phénotype. L’outil permet de faciliter l’interprétation de longues listes de variants rares en focalisant l’analyse sur les gènes les plus pertinents du phénotype. 


Victor MARIN (Bordeaux), Victor DUMONT, Louis LEBRETON
10:00 - 11:00 #38532 - P311 Evaluation du système AVITI dans le cadre du séquençage de l'exome complet : vers un nouveau standard qualité Q40 ?
P311 Evaluation du système AVITI dans le cadre du séquençage de l'exome complet : vers un nouveau standard qualité Q40 ?

La technologie de séquençage de nouvelle génération (NGS) est devenue au fil des années un outil diagnostic couramment utilisée par les laboratoires de diagnostic clinique pour identifier les variants et les gènes sous-jacents aux maladies avec une contribution génétiques. Le NGS est basé sur une détection stochastique d’évènements moléculaires, contrairement à beaucoup d’autres méhodes d’analyse, ce qui fait de la probabilité d’une mesure précise un élément central. L’enjeu de la qualité, estimée notamment avec le score Phred, est ainsi un indicateur essentiel pour les laboratoires en matière de NGS, notamment en ce qui concerne l’analyse d’exome complet (WES) qui est de plus en plus souvent intégrée dans les stratégies diagnostiques, parfois même en première ligne. Pendant des années, le seuil « mythique » du score Phred 30, (Q30) a fait référence en matière de qualité (probabilité de 99,9 pour cent qu’un appel de base particulier soit correct) mais de nouvelles technologiques de séquençage à haut débit « short reads » offrent un nouveau paradigme de précision de séquençage. Dans ce contexte, nous avons évalué les caractéristiques du system AVITI* (Element Biosciences), séquençage par « avidité », appliqué au séquençage d’exome complet. Dans un premier temps, les données analytiques (Phred score mais pas uniquement) ont été comparées au système habituellement utilisé au laboratoire (Illumina NextSeq2000) à des fins d’optimisation des conditions opératoires. Les librairies obtenues à partir de 32 échantillons d’ADNs (non sélectionnés) ont été testées soit NextSeq2000 (test de référence : Flowcell P3, séquençage paired-end 2x100bp), soit sur le système Aviti (16 échantillons par position, 2x100bp). Les résultats préliminaires confirment le haut niveau de qualité (score Phred > Q40) obtenu par cette nouvelle technologie de séquençage. Dans un second temps, 144 échantillons (incluant des échantillons de référence GIAB) sont testés au travers de 3 expérimentations indépendantes. Les caractéristiques des échantillons testés (SNVs, CNVs, DelIns) ainsi que données obtenues (dont spécificité, sensibilité, scores qualités, fidélité et fidélité intermédiaire) seront détaillées et discutées. Les résultats sont comparés à ceux obtenus par la technique de référence de notre laboratoire (*).

Conclusion

Une plus grande précision, associée à des pipelines bio-informatiques optimisés, aura un impact pour la plupart des applications de séquençage à haut débit en termes d’assemblage de haute qualité (whole genome WGS, génotypage HLA…), de fiabilité dans la détection des évènements rares (oncologie...). Par ailleurs, la réduction des coûts induits sans qu'il soit nécessaire d'augmenter le débit, ainsi que la simplicité et flexibilité du système (dual benchtop system) permettra de « démocratiser » et de rendre plus accessible le NGS aux laboratoires de biologie médicale. (*) Nat Biotechnol (2023). https://doi.org/10.1038/s41587-023-01750-7.


Armelle LUSCAN (Saint-Ouen-l'Aumône), Martine OLIVI, Christophe ROOS, John BAETEN, Legrand ANNE, Jean-Marc COSTA
10:00 - 11:00 #37841 - P315 Intérêt des approches long read pour la caractérisation des duplications partielles de novo des gènes impliqués en pathologie.
P315 Intérêt des approches long read pour la caractérisation des duplications partielles de novo des gènes impliqués en pathologie.

Introduction. En population générale, il a été montré que les gènes les plus intolérants à la perte de fonction (pLi > 0.9) sont également les plus appauvris en duplications partielles / intragéniques (Collins et al. 2020 PMID: 32461652), suggérant un impact de ces CNV sur l'expression génique. Néanmoins, l'interprétation des duplications partielles reste un défi majeur à relever. En effet, selon leur nature, elles peuvent altérer ou non la structure et l’expression du gène. L’interprétation de ces CNV à l'échelle individuelle est donc complexe puisque ni l’ACPA, ni le séquençage d’exome ne permettent d’élucider leur impact. Nous présentons ici la contribution de la cartographie optique du génome (OGM, Bionano), combinée à une analyse transcriptomique, pour caractériser et reclasser une duplication partielle du gène ASH1L survenue de novo.

 

Patient et résultats. Chez un patient de 15 ans, présentant des troubles du spectre autistique, un déficit de l’attention et des troubles du sommeil, l’analyse par CGH-array a mis en évidence une duplication interstitielle hétérozygote 1q22 de 199 kb, survenue de novo et chevauchant les 24 derniers exons (sur 28) du gène ASH1L. L’exome, réalisé secondairement, a également détecté cette duplication, sans retrouver de variation nucléotidique causale. L’analyse par OGM retrouve la présence d’une duplication 1q22 de 135 Kb, en tandem, chevauchant partiellement ASH1L et montre qu’elle préserve la structure du gène. En revanche, l’OGM révèle la présence d’une duplication adjacente, de 47 kb, intragénique, en tandem, et impliquant les exons 4, 5, 6 du gène ASH1L. Les données d’OGM permettent de conclure que cette deuxième duplication entraine un décalage du cadre de lecture, et donc une perte de fonction très probable de l'allèle. Une analyse par RNAseq ne retrouve pas de diminution des niveaux d’ARNm du gène mais détecte une jonction aberrante entre les exons 6 et 4 ainsi que des niveaux d’ARNm augmentés pour ces exons.  

 

Discussion et conclusion. L’analyse par OGM a ainsi permis de mettre en évidence un remaniement plus complexe que celui détecté en ACPA et exome, et donc de caractériser l’impact d’une duplication partielle d’ASH1L chez un sujet présentant un autisme syndromique. Le gène ASH1L est impliqué dans une forme de déficience intellectuelle de sévérité variable, autosomique dominante, avec troubles du spectre autistique et troubles du sommeil fréquents (Shen et al. 2019, PMID: 29753921), correspondant au phénotype du patient. Les données de RNAseq montrent l’expression d’un transcrit aberrant, hors phase, sans activation du système NMD, ce qui a déjà été décrit dans le cadre de duplications partielles délétères. Cette observation souligne l’importance de caractériser finement les remaniements de structure survenus de novo et dont l’impact génique n’est pas démontré. Dans ce contexte, l’OGM est un outil de choix par sa maturité et son accessibilité.

 


Grégoire BLAVIER (Rouen), Kévin CASSINARI, Anne-Marie GUERROT, François LECOQUIERRE, Gaël NICOLAS, Claude HOUDAYER, Géraldine JOLY-HÉLAS, Pascal CHAMBON
10:00 - 11:00 #38541 - P319 Caractérisation d’une mosaïque constitutionnelle d’un remaniement complexe chromosomique par cartographie optique (OGM).
P319 Caractérisation d’une mosaïque constitutionnelle d’un remaniement complexe chromosomique par cartographie optique (OGM).

Nous rapportons le cas d’un patient, âgé de 57 ans, présentant des antécédents de troubles de la reproduction incluant des fausses couches. Un caryotype sanguin conventionnel a révélé la présence en mosaïque d’un remaniement complexe dans un chromosome 2 dans environ 50 % des cellules analysées. Une insertion d’une partie du bras court du chromosome 2 dans le bras long a été suspectée par les techniques de cytogénétique conventionnelle.   Une hybridation in-situ à l'aide d'une sonde de peinture a permis d'exclure l'implication d'autres chromosomes et a détecté une microdélétion 2p24.3p24.2 avec la sonde RP11-744F11. Le résultat provisoire du caryotype conventionnel a été interprété comme suit : 46,XY,der(2) ?(pter- > p25::p13- > q24.2::p25- > p13::q24.2- > qter)[9]/46,XY[8].

La technique OGM a révélé un remaniement chromosomique complexe sur le chromosome 2 détecté dans environ 40% des cellules sanguines. Ce remaniement comprend cinq points de cassure intrachromosomiques, chaque cassure est associée à une perte de chromatine. De plus, nous avons observé cinq fusions impliquant différentes régions chromosomiques.  Plus spécifiquement, une partie du bras court du chromosome 2, située entre les bandes chromosomiques 2p24.3 et 2p13.3 ,a été insérée au niveau de la bande chromosomique 2q24.2..  Cette partie du bras court, insérée dans le bras long, a subi des réarrangements avec fusion des régions 2p24.3 et 2p13.3, 2p24.2 et 2p14, ainsi que des régions 2p23.3 et 2p14. De plus, les segments 2p23.3-p23.2 et 2p14-p14 ont été intégrés en orientation inversée. En outre, l'insertion dans la bande 2q24.2 a créé deux nouvelles fusions entre les régions 2p23.3 et 2q24.2 , ainsi qu'entre les régions 2p14 et 2q24.2.  Nous avons observé cinq délétions de chromatine au niveau de chacun des points de cassure. Ces délétions sont de type hétérozygote interstitielles et sont décrites comme suit avec les gènes associés à des syndromes de transmission autosomique dominante : Une délétion en 2p24.3p24.2 d'une taille d'environ 1.7 Mb, incluant le gène OMIM MYCN (OMIM164840). Une délétion en 2p23.3 d'une taille d'environ 1.3 Mb, incluant les gènes OMIM morbides DNMT3A (*602769) et ASXL2 (*612991). Une délétion en 2p14 d'environ 1.3 Mb, impliquant des gènes OMIM morbides associés à des syndromes transmis sur un mode récessif. Une délétion en 2p14p13.3 d'environ 2 Mb, incluant les gènes OMIM morbides ASPRV1 (*608507) et TIA1 (*600322). Une délétion en 2q24.2 d'une taille de 2.2 Mb, impliquant un gène OMIM ITGB6 (*147558) associé à un syndrome transmis de façon récessive. La cartographie optique a permis une caractérisation approfondie de ce remaniement complexe, présent en mosaïque chez ce patient. Le conseil génétique prenant en compte toute information pertinente devient alors possible.


Detlef TROST (St Ouen L'Aumône), Aline RECEVEUR, Laurence LOHMANN, Stéphane SERRERO, Mylène VALDUGA, Pascale KLEINFINGER, Aïcha BOUGHALEM
10:00 - 11:00 #37678 - P323 Correction post-zygotique en mosaïque d’un déséquilibre de translocation héritée.
Correction post-zygotique en mosaïque d’un déséquilibre de translocation héritée.

Les translocations chromosomiques à l’état équilibré concerneraient environ une personne sur cinq cent. La grande majorité des individus porteurs est asymptomatique, mais il existe pour ces individus un risque de transmettre une anomalie chromosomique déséquilibrée à leur descendance.

Nous rapportons ici le cas d’une patiente dont le diagnostic d’anomalie chromosomique déséquilibrée a été posé in utero devant des signes d’appel échographiques à type de microrétrognatisme avec fente palatine et langue ascensionnée, et anomalies de la morphologie cardiaque. Un diagnostic prénatal, par CGH-array sur ponction de liquide amniotique, a mis en évidence une duplication terminale de 51 Mb du bras long du chromosome 1. Le caryotype et l’analyse par FISH confirment et précisent cette trisomie partielle du chromosome 1, avec la présence d’un dérivé du chromosome 22, porteur du fragment du bras long du chromosome 1 surnuméraire au niveau de son bras court. Cette anomalie est dérivée d’une translocation équilibrée maternelle (1;22)(q31.3;p10). Le caryotype anténatal mettait également en évidence la présence de deux clones sur dix-huit avec un caryotype sans anomalie décelée (46,XX).

A la naissance, la patiente présentait une séquence de Pierre Robin, une communication interventriculaire millimétrique, un retard de croissance, et un syndrome de détresse respiratoire initial.

Etonnamment, le caryotype et l’analyse par FISH, réalisés sur un prélèvement sanguin après la naissance, ont montré une formule chromosomique sans anomalie décelée au niveau de toutes les cellules examinées. L’analyse par FISH réalisée sur frottis de cellules jugales retrouvait quant à elle la présence déséquilibrée du dérivé du chromosome 22 porteur du fragment du bras long du chromosome 1 identifié en mosaïque au niveau des amniocytes et présent au niveau jugal à l’état apparemment homogène. Après exclusion d’un chimérisme par analyse de marqueurs microsatellites sur le prélèvement sanguin, nous avons conclu à une correction mitotique en mosaïque de l’anomalie chromosomique déséquilibrée. Grâce à une étude par SNP-array, nous avons pu exclure une correction de monosomie avec isodisomie du chromosome 22 paternel. Notre principale hypothèse restante est une correction par cassure et exclusion du fragment chromosomique transloqué.

La mise en évidence de ce mosaïcisme nous permet d’identifier un phénomène rare de correction mitotique d’anomalie chromosomique. Ce cas souligne les limites des analyses réalisées sur le tissu sanguin, ne permettant pas toujours d‘identifier la cause génétique de la symptomatologie, qui pourrait parfois être révélée dans d’autres tissus.   


Manon DEGOUTIN (Bordeaux), Chloé ANGELINI, Morgane PLUTINO, Claire BENETEAU, Jérome TOUTAIN, Perrine PENNAMEN
10:00 - 11:00 #38091 - P327 Description de la plus petite microdélétion 7q32.2 emportant MEST mise en évidence dans un contexte de syndrome Silver Russell.
P327 Description de la plus petite microdélétion 7q32.2 emportant MEST mise en évidence dans un contexte de syndrome Silver Russell.

Le syndrome de Silver-Russell (SSR) est une maladie congénitale en rapport avec une anomalie de l’empreinte parentale qui associe, un retard de croissance pré et postnatal, une dysmorphie caractéristique, une asymétrie corporelle, une macrocéphalie relative et des difficultés alimentaires. Le diagnostic clinique repose sur la présence d'au moins 4 signes du score de Netchine-Harbison. Les étiologies moléculaires sont variables mais les plus fréquentes sont l’hypométhylation de la région 11p15 chez plus de 50% des patients et la disomie uniparentale maternelle du chromosome 7 chez 5 à 10% des patients. Plusieurs régions soumises à empreinte sont présentes sur le chromosome 7 dont la région GRB10 en 7p12 sur le bras court et la région MEST en 7q32 sur le bras long. Néanmoins, le(les) gène(s) responsable(s) du phénotype SSR associé au chromosome 7 restent encore inconnus même si le gène MEST est un candidat fort.

Nous rapportons le cas d'un patient présentant un syndrome de Silver-Russell clinique (retard de croissance intra-utérin, relative macrocéphalie à la naissance, front bombant et difficultés alimentaires) chez qui nous avons identifié une hyperméthylation de la région MEST associée à une microdélétion de 50kb emportant le gène MEST. Cette délétion est héritée du père asymptomatique mais l’étude des grands-parents n’a pas encore pu être réalisée pour déterminer l’origine parentale de la délétion chez le père.

Jusqu’ici, la plus petite délétion associée à un syndrome de Silver-Russell rapportée à ce jour était de 79 kb réduisant la liste de gènes candidats à 6 gènes (CEP41, MEST, MESTIT1, MIR335 et COPG2 et COPG2IT1) dont au moins 3 sont d’expression paternelle (MEST, MESTIT1, COPG2IT1). La délétion de notre patient n’emporte pas le gène CEP41, permettant de restreindre encore plus la région minimale critique et de conforter le rôle majeur du gène MEST dans le syndrome de Silver-Russell associé au chromosome 7.


Nicolas RIVE LE GOUARD (Paris), Laila EL KHATTABI, Frédéric BRIOUDE, Thomas COURTIN, Irène NETCHINE, Eloise GIABICANI, Sandra CHANTOT-BASTARAUD
10:00 - 11:00 #38546 - P331 Haploinsuffisance du gène CNOT2, un cas supplémentaire du syndrome microdélétionnel 12q15.
Haploinsuffisance du gène CNOT2, un cas supplémentaire du syndrome microdélétionnel 12q15.

Jusqu'à présent, seuls quelques individus présentant une délétion en 12q15 ont été identifiés. Moins de 20 microdélétions pathogènes en 12q15 englobant le gène CNOT2, ainsi que trois variants tronquants du gène et trois grandes délétions intragéniques, ont été rapportées à ce jour (3). Ces cas se manifestent par des troubles de l'apprentissage, un retard du développement, un langage nasal et une hypothyroïdie. Il a été identifié une région de chevauchement minimale (SRO) où CNOT2 est le seul gène communément délété, comme rapporté dans des études antérieures (Alesi et al., 2017 ; Uehara, Takenouchi, et al., 2019 ; Vergult et al., 2011). Plus récemment, deux délétions intragéniques multi-exon hétérozygotes de CNOT2 ont été décrites (1,3), ce qui renforce l'hypothèse selon laquelle l'haploinsuffisance de ce gène est responsable du phénotype (2).

En raison du peu de cas décrits jusqu'à présent, le profil clinique du syndrome de microdélétion en 12q15 (IDNADFS) n'a pas été complètement défini (3).

Nous présentons ici un cas supplémentaire de microdélétion en 12q15 qui chevauche entièrement la région minimale critique (SRO) précédemment décrite. Cette microdélétion englobe uniquement les gènes KCNMB4, PTPRB, et le gène CNOT2, répertorié comme gène morbide dans OMIM (*604909). La délétion est d’une taille d’environ 668 kb et a été détectée grâce à l'Analyse Chromosomique par Puce à ADN (ACPA). Notre patient, âgé de 3 ans, présente une déficience intellectuelle, des troubles de l'apprentissage, un retard du langage, des troubles psychomoteurs, une dysmorphie faciale, ainsi qu'une dilatation pyélocalicielle unilatérale.

Ce cas supplémentaire de délétion d'une taille inférieure à 1000 kb dans la région chromosomique associée au syndrome de microdélétion en 12q15 renforce l'hypothèse selon laquelle le gène CNOT2 est sensible à la dose et joue probablement un rôle essentiel dans la plupart des caractéristiques cliniques observées chez les patients porteurs de cette délétion. Ainsi, le gène CNOT2 émerge comme un candidat clé pour expliquer les phénotypes du syndrome de délétion en 12q15.

Références :

  1. Alesi et al. 2019, The American Journal of Medical Genetics 2019; 179A: 1615-1621.
  2. Royer-Bertrand et al. 2021, The American Journal of Medical Genetics 2021 Aug;185(8):2602-2606.
  3. Niceta et al. 2022, Clinical Genetics. 2023 ; 103 :156–166
  4. Schluth et al. 2008, Am J Med Genet A. 2008 Jan 1 ;146A (1):93-6


Aïcha BOUGHALEM (Saint-Ouen), Loïc FRITSCH, Laurence LOHMANN, Mylène VALDUGA, Pascale KLEINFINGER, Aline RECEVEUR, Detlef TROST
10:00 - 11:00 #38384 - P335 Méta-analyse d'associations pangénomiques de la dissection spontanée de l'artère coronaire identifie des variants de risque et des gènes liés à l'intégrité artérielle et à la coagulation induite par les tissus.
Méta-analyse d'associations pangénomiques de la dissection spontanée de l'artère coronaire identifie des variants de risque et des gènes liés à l'intégrité artérielle et à la coagulation induite par les tissus.

Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès, mais les formes liées au sexe restent peu étudiées. La dissection spontanée de l'artère coronaire (SCAD), affecte une population jeune, composée en majorité de femmes. Elle résulte de la formation d'un hématome entraînant une dissection de l'artère coronaire, contrairement à la rupture d'une plaque d'athérome dans la maladie coronarienne (CAD).

Grâce à une méta-analyse de huit études d'association pangénomique incluant 1917 cas et 9292 témoins d'ascendance européenne, nous avons identifié 16 loci, dont 11 nouveaux. Les annotations fonctionnelles ont révélé un enrichissement, dans les artères, des régions du génome qui amplifient l'expression des gènes. Notamment dans les cellules musculaires lisses et des gènes clés comme le gène du facteur tissulaire (F3) sur le chromosome 1 près du variant rs1146473. Ce variant est nouveau pour SCAD ou toute maladies cardiovasculaires et présente une probabilité postérieure élevée (PP=94%) de colocalisation comme eQTL pour F3 dans les artères, suggérant que le risque génétique pourrait être lié à une faible expression du gène F3, un mécanisme biologique cohérent avec la formation d'hématomes dans les artères coronaires. Les réseaux bayésiens de régulation génique construits à partir des données d'expression et d’association génétiques, ont indiqué que l'organisation de la matrice extracellulaire dans les artères était la fonction biologique où se regroupaient la plupart des gènes prioritaires.

En somme, nous rapportons des preuves de polygénicité substantielle pour SCAD (h2SNP=0.71±0.11) et une base génétique commune avec diverses maladies neurovasculaires, notamment une corrélation génétique positive avec l'anévrisme intracrânien (RG=0.22, P=2x10-4). Curieusement, pour 6 loci, les analyses de colocalisation indiquent que SCAD et CAD peuvent partager les mêmes variants causaux avec une PP élevé (> 80%) mais impliquant des allèles de risque opposés. De plus, une corrélation génétique négative a été trouvée entre SCAD et CAD (RG=-0.12, P=4x10-3), même après ajustement pour la pression artérielle (RG=-0.19, P=5x10-6).  La randomisation mendélienne, utilisant les déterminants génétiques des facteurs de risque cardiovasculaires, a été mené pour évaluer leurs associations avec SCAD ou CAD. Nous avons trouvé qu’une pression artérielle plus élevée est associée à un risque accru de SCAD (βSBP=0.05, P=8x10-6βDBP=0.10, P=2x10-6) et CAD (βSBP=0.04, P=9x10-49, βDBP=0.06, P=2x10-44). En revanche, aucune association significative n'a été observée entre l'IMC, les lipides, ou le diabète de type 2 et SCAD. Toutefois, nous avons confirmé que ces traits étaient des facteurs de risque génétiques pour CAD.

Nos résultats ouvrent la voie à de futures recherches sur de nouvelles voies biologiques liées à SCAD et à CAD, ainsi qu'à des stratégies thérapeutiques et préventives potentielles ciblant spécifiquement cette maladie ischémique qui touche principalement les femmes.


Takiy BERRANDOU (Paris, Danemark), David ADLAM, Adrien GEORGES, Christopher P. NELSON, Eleni GIANNOULATOU, Joséphine HENRY, Lijiang MA, Montgomery BLENCOWE, Tamiel N. TURLEY, Min-Lee YANG, Lu LIU, Stéphanie DEBETTE, Nicolas COMBARET, Jacqueline SAW, Thomas R. WEBB, Sharonne N. HAYES, Xia YANG, Santhi K. GANESH, Timothy M. OLSON, Jaso C. KOVACIC, Robert M. GRAHAM, Nilesh J SAMANI, Nabila BOUATIA-NAJI
10:00 - 11:00 #38408 - P339 Un pipeline pour harmoniser les données issus de GWAS et identifier les traits indépendants.
Un pipeline pour harmoniser les données issus de GWAS et identifier les traits indépendants.

Les études d'association pangénomique (GWAS) ont révolutionné l'étude des maladies humaines, en identifiant plus d’un demi million de variants associés à des maladies et traits complexes, mais également en mettant à la disposition des chercheurs les résultats de GWAS pour des millions de variants et des centaines de phénotypes. L’analyse conjointe de plusieurs jeux de données de GWAS a notamment permis l’identification de nombreux variants pléiotropiques (i.e., associés à plusieurs traits), mais également d'estimer la corrélation génétique entre des centaines de traits. Néanmoins, le nombre incessant de GWAS publiés pose certains problèmes: 1) le manque de standardisation des formats de fichiers dans lesquels ils sont publiés, et 2) le nombre élevé de GWAS provenant de phénotypes qui sont corrélés les uns aux autres.

 

Pour répondre à ces problématiques, nous avons développé un pipeline d’analyses permettant de simplifier 1) l’intégration de résultats GWAS publiés sous différents formats, et 2) la sélection d’un échantillon de GWAS indépendants pour réaliser des analyses visant à caractériser la structure génétique des traits complexes. Notre pipeline harmonise les résultats GWAS de formats hétérogènes qui comporte différentes informations pour identifier les variants (e.g., chromosome, position en hg19 ou hg38, allèles, identifiant du variant) et différents résultats de tests statistiques, (e.g., coefficients bêta, odd ratio, p-valeur, score Z) en générant un fichier au format standardisé. Notre méthode inclut également une série d'étapes de contrôle qualité, telles qu’une vérification de l'inversion des allèles, contrôle des SNP non-bialléliques et la suppression de données dupliquées. Enfin, en utilisant l’outil LD score regression (Bullik-Sullivan et al. 2015 Nat Genet), notre méthode génère une matrice de corrélation génétique entre les traits et peut ainsi définir un ensemble de traits GWAS indépendants en excluant les traits génétiquement corrélés et/ou comportant les sujets partagés par les échantillons dont les effectifs se chevauchent.

Nous avons appliqué notre pipeline sur des résultats de GWAS de populations d’ascendances Européennes issus d’une centaine de publications, mais également sur des GWAS d’une centaine de phénotypes provenant des cohortes panUK Biobank et Global Biobank Meta-analysis Initiative (GBMI). Nous avons obtenu ainsi un jeu de données de 73 traits GWAS indépendants (effectif moyen de N = 429K), ce qui représente plus du double du plus grand jeu de données de GWAS indépendantes rapporté précédemment. Notre jeu inclut 60 GWAS de maladies dont 16 maladies psychiatriques et 14 traits liés à l’immunité.

En résumé, nous prévoyons que notre pipeline et notre jeu de données de GWAS indépendants soient de grand intérêt pour la communauté scientifique s'intéressant aux GWAS.


Come LEGROS (Paris), Steven GAZAL, Artem KIM
10:00 - 11:00 #38253 - P343 Enjeux éthiques autour du séquençage d’exome en prénatal.
P343 Enjeux éthiques autour du séquençage d’exome en prénatal.

Le séquençage d’exome constitue depuis peu un examen essentiel dans la prise en charge des fœtus présentant des signes d’appel échographiques. Si son apport est indiscutable, sa mise en place fait néanmoins émerger des questionnements qui justifient une réflexion éthique approfondie, précisément en raison des spécificités de ce séquençage en période prénatale (SEp) par rapport à celui réalisé en postnatal. À l’incertitude diagnostique et pronostique attachée à la découverte de signes d’appel échographiques, s’ajoutent d’autres incertitudes : sur le bénéfice clinique direct pour le fœtus, sur l’aide au couple dans sa compréhension du diagnostic et dans sa décision sur la poursuite de la grossesse, sur la connaissance incomplète des phénotypes en période prénatale, sur la variabilité d’expression et la pénétrance incomplète après la naissance, sur la signification incertaine de certains variants, sur l’identification de données sans relation avec l’indication, etc.  Une approche centrée sur le fœtus et le couple est primordiale dans le respect de l’autonomie de décision du couple.


Nous avons stratifié notre réflexion autour des circuits de prise en charge, de la consultation d’amont puis des problèmes relatifs à l’interprétation des variants. Nous avons émis 16 propositions principales concernant ces différentes étapes sans nous substituer au groupe de travail de l’ABM chargé de la rédaction des recommandations professionnelles. 
Nos propositions soulignent l’importance d’harmoniser l’accès au SEp sur le territoire français, d’harmoniser les indications du SEp, de renforcer la formation des prescripteurs, de créer un support écrit listant les points à aborder lors de la consultation d’amont, support qui serait remis au couple en fin de consultation. Il s’agit aussi d’inciter au travail en réseau des biologistes interprétateurs, d’insister sur la nécessaire collégialité de la discussion dès lors que le caractère causal des variants est incertain ou que des données incidentes sont identifiées. Notre groupe émet un avis défavorable au rendu des variants de signification incertaine en période prénatale, au rendu des données incidentes de maladie à révélation tardive ainsi qu’à la recherche active de données secondaires. Pour finir, nous insistons sur l’accompagnement des couples, en particulier sur le plan psychologique, et sur l’importance des études de sciences humaines et sociales pour mieux cerner le vécu des couples et des professionnels, identifier leurs besoins et améliorer les prises en charge.

 

Ces 16 propositions ont pour objectif de stimuler la réflexion sur notre territoire, d’éclairer les professionnels de santé, les politiques et les citoyens soucieux de l’éthique médicale.


Guillaume COGAN (Paris), Marie-Bérengère TROADEC, Françoise DEVILLARD, Marie-Hélène SAINT-FRISON, David GENEVIÈVE, François VIALARD, Tania ATTIE-BITACH, Delphine HERON, Alexandra BENACHI, Pascale SAUGIER-VEBER
10:00 - 11:00 #38043 - P347 Réaffirmer la place de l’incertitude dans nos pratiques de généticiens auprès du grand public, des patients et leurs familles.
P347 Réaffirmer la place de l’incertitude dans nos pratiques de généticiens auprès du grand public, des patients et leurs familles.

        A l’issu des 11eme assises de génétique humaine et médicale qui se sont tenues à Rennes les 1-4 février 2022, des membres représentant l’ensemble des sociétés savantes de la Fédération Française de Génétique Humaine se sont réunis au sein d’un nouveau groupe de travail « éthique » pour appréhender les différentes formes que prend l’incertitude en matière d’interprétation des données génétiques. Frappés par la difficulté à communiquer cette incertitude, le groupe de travail s’est donné comme objectif la production d’un texte collectif grand public et sa publication dans la presse nationale à propos de l’incertitude génétique.

    Le groupe s’est réuni 6 fois en alimentant sa réflexion par des invités extérieurs (Pr P Ducournau, Dr C Bourgain, Journée conjointe FHU GenOMedS et Data-Santé « Incertitude Génétique »), en partageant sa perception dans la diversité des pratiques de la génétique et en élaborant de manière itérative un texte sous la forme d’une tribune pour la presse nationale. La principale difficulté est de tenir dans les attendus d’un texte de tribune pour la presse nationale : 1000 mots, moins de 5000 signes. Nous présentons à la communauté des généticiens la version 15 du texte proposé en tant que résultat de sa dynamique. Les deux premiers paragraphes proposés sont formulés ainsi:

 « La génétique semble imposer son exactitude définitive et irréversible à chacun. Jusque dans le langage courant, on revendique une identité assimilée à « son ADN », une attitude qui serait « dans ses gènes » ou encore, dans certaines situations, un « déterminisme génétique ». Pourtant, l’incertitude en génétique est non seulement omniprésente, mais elle est surtout plurielle. Les professionnels de la génétique le savent bien : nous ne savons pas forcément tout, nous ne savons même pas si nous pourrions tout savoir, et de surcroît, nous ne savons pas toujours si nos savoirs s’appliquent à une situation donnée. 

Grâce au déploiement des nouvelles techniques d’analyse du génome et des meilleures connaissances sur le fonctionnement du génome humain, la génétique médicale a indiscutablement pu apporter une aide à des patients et à leur famille, tant du point de vue du diagnostic d’une pathologie, d’un conseil génétique, d’une prédisposition génétique à une maladie, que pour un choix thérapeutique. »

  La FFGH complète ainsi sa réflexion autour des enjeux de nos pratiques professionnelles en génétique par un engagement en faveur de la culture scientifique et technique mise à la disposition du plus grand nombre de nos concitoyens.


Pierre-Antoine GOURRAUD (Nantes), Billy GIPSY, Marc FELLOUS, Laurent PASQUIER, Marie-Bérangère TROADEC, Elonore VIORA-DUPONT, Catherine NOGUES, Alexandre HARLÉ, Damien SANLAVILLE
10:00 - 11:00 #38228 - P351 Développement d’un outil d’accompagnement en ligne des patients dans leur parcours de diagnostic préimplantatoire (DPI).
P351 Développement d’un outil d’accompagnement en ligne des patients dans leur parcours de diagnostic préimplantatoire (DPI).

Le parcours de DPI est complexe car la prise en charge est pluridisciplinaire. Les patients transmettent de nombreux documents administratifs, médicaux, biologiques, des questionnaires et des consentements. Ils bénéficient d’informations sur le parcours d’assistance médicale à la procréation (AMP) et sur les analyses génétiques qui seront réalisées sur leurs embryons.

Jusqu’en 2021, les documents étaient envoyés par courrier postal ou électronique. Les patients n’envoyaient pas toujours les bons documents et n’avaient pas de moyen simple de vérifier la complétude de leur dossier.

Des informations très générales étaient disponibles sur le site internet des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS). Elles étaient complétées par des présentations orales avec diaporama lors d’une réunion d’information au début de la journée de consultation pluridisciplinaire. Cette accumulation d’informations complexes le même jour était particulièrement lourde, ne laissant pas le temps aux patients de les digérer et de préparer leurs questions. Avec la mise en place de téléconsultations pendant de la crise sanitaire en 2020, des liens vers des diaporamas commentés ont remplacé la réunion d’information, sans possibilité de s’assurer qu’ils avaient été visionnés avant la téléconsultation.

En 2021, le centre AMP des HUS s’est doté un outil d’accompagnement en ligne des patients. Il s’agit d’une plateforme d’information et d’échanges développée par la startup Elixir Health grâce à un partenariat de recherche et développement. Les données sont déposées sur un serveur agréé pour l’hébergement de données de santé. Elle permet d’inviter les patients en consultation, de gérer les documents indispensables ou optionnels (demande, envoi, validation, intégration aux logiciels métiers), de visionner et de tracer le visionnage des vidéos conçues spécifiquement pour expliquer chaque étape du parcours de manière séquentielle et, plus récemment, d’accompagner les patientes au moment des tentatives. L’objectif est de mettre à disposition des patients un outil unique et de les responsabiliser dans leur parcours tout en simplifiant les tâches administratives des équipes et en libérant du temps médical et paramédical.

Nous présentons une version adaptée au diagnostic préimplantatoire qui permet depuis 2022 de préparer l’entretien téléphonique et la consultation pluridisciplinaire : envoi d’invitations, mise à disposition de documents d’information et de questionnaires, dépôt de documents administratifs, médicaux et de résultats d’analyses par les patients, consultation des diaporamas commentés sur le parcours. Des courts films d'animation spécifiques au DPI sont en cours de finalisation et seront bientôt mis en ligne, avec traçabilité du visionnage par les patients.

Dans le futur, l’efficacité du système devra être évaluée et des évolutions sont envisagées, avec notamment l’utilisation de l’intelligence artificielle pour faciliter la gestion des documents déposés sur la plateforme.


Mathieu DELLENBACH, Xavier HURST, Laetitia MOSSER, Elodie KIEFFER, Catherine RONGIERES, Céline MOUTOU (STRASBOURG)
10:00 - 11:00 #38266 - P355 Les enjeux éthiques du dépistage préconceptionnel.
Les enjeux éthiques du dépistage préconceptionnel.

L’autorisation du dépistage préconceptionnel en population générale a été discutée lors des dernières lois de bioéthique. Il permettrait à tout couple ayant un projet de grossesse d’accéder, sur une base volontaire, à son risque de transmettre une maladie génétique autosomique récessiveLes différentes instances éthiques françaises ont été amenées à se positionner sur le sujet : si le conseil d’état et l’OPECST ont émis des avis réservés, le CCNE, l’ABM, le rapporteur de l’Assemblée nationale ainsi que la SFMPP semblent plus favorables à une ouverture des droits. Nous rapportons les résultats de 2 articles publiés dans des revues d’éthique à comité de lecture.

 

Le premier est une réflexion autour des principaux enjeux éthiques évoqués par les différents avis éthiques. Quelle autonomie possible pour les couples, alors qu’une enquête réalisée sur 137 individus français montrait que 48% seraient « en faveur du caractère systématique et obligatoire de ce dépistage » en cas d'autorisation? L’établissement d’une liste de maladies dépistées étant nécessaire d’un point de vue technique, existera-t-il un risque de stigmatisation pour les personnes atteintes de ces pathologies ? L’existence de compagnies privées étrangères proposant ce dépistage nous oblige-elle à autoriser ce dépistage en France ? La non-autorisation du DPC induit-elle « une discrimination entre les familles à risque, bénéficiant de ce dépistage et celles où une première naissance n’a pas révélé d’altération génétique », comme le souligne le CCNE ? 

 

La seconde étude s’appuie sur des entretiens semi-directifs de 4 couples. Il s'agit de la première étude de ce type sur le DPC sur le territoire français à notre connaissance. Nous prenons ainsi comme modèle de référence la littérature existante sur les situations de diagnostic prénatal (DPN) et de diagnostic préimplantatoire (DPI) afin d’identifier les spécificités du processus décisionnel du DPC en cas d'autorisation et de les comparer au DPN et au DPI. Nous constatons que, contrairement aux situations de DPN et de DPI — la perception du handicapla capacité individuelle et familiale à accueillir un enfant en situation de handicapl’hétéronomie représentée par le naturalisme et la religion ne joueraient qu’un rôle mineur dans la décision des couples. En effet la réduction du risque d'avoir un enfant atteint de handicap semble être l'objectif premier des couples. Plus précisément, ce n’est pas la valeur objective du risque (3-5%) mais simplement son existence et la possibilité de le réduire (d'environ 0,5 - 1%) qui justifieraient le recours des couples au DPC, ce que nous qualifions de « logique maximaliste de diminution du risque »

 

Nous finissons par une réflexion critique plus large autour des conséquences cette logique maximaliste, prenant au sérieux la phrase du CCNE selon laquelle « le temps où le génome de chaque individu représentera un standard de son dossier médical, régulièrement réanalysé, n’est peut-être pas si loin ».


Guillaume COGAN (Paris)
10:00 - 11:00 #37655 - P359 L’anamnèse familiale en oncogénétique : to trust or not to trust ?
L’anamnèse familiale en oncogénétique : to trust or not to trust ?

Contexte : L'anamnèse familiale, qui consiste à recueillir les antécédents médicaux des membres de la famille d'un patient, joue un rôle essentiel en oncogénétique. Elle permet d’évaluer la probabilité de prédisposition génétique et constitue ainsi la base du conseil génétique. L'exactitude de l'anamnèse dépend de la connaissance que possède le patient des antécédents médicaux de ses proches et de la qualité des liens qu'il entretient avec eux. Afin que l'anamnèse familiale soit pertinente dans le processus de prise de décision clinique, il est essentiel qu'elle soit précise et fiable.

Méthodologie : Nous avons réalisé une étude évaluant la fiabilité des données d’anamnèse au sein de l’unité d’Oncogénétique de l’Institut de Cancérologie de l’Ouest à Saint-Herblain. Les données étudiées sont issues des dossiers des patients ayant consulté entre août et décembre 2020 (recueil rétrospectif) ainsi qu’entre juin et septembre 2021 (recueil prospectif). Les informations anamnestiques ont été vérifiées après transmission d’une autorisation de demande de renseignements (ADR) puis réception des dossiers médicaux des apparentés concernés. Les données (organe, âge au diagnostic) ont été classées en 3 catégories : concordance totale, partielle (écart d’âge au diagnostic et/ou information supplémentaire apportée par le dossier) ou nulle. Concernant l’écart d’âge au diagnostic, deux groupes ont été définis et analysés ( 2 ans et 5 ans). Enfin, une réanalyse de dossiers a été effectuée afin de préciser l’impact de ces nouvelles données sur la prise en charge familiale.

Résultats : Au total, 467 ADR ont été transmises pour 226 patients. Le taux de retour des ADR était de 67% dans un délai moyen de 44 jours, permettant par la suite la réception de 222 dossiers médicaux d’apparentés dans un délai moyen de 34 jours. Le taux de retour des ADR était de 74% pour les apparentés au 1er degré et de 57% pour les apparentés liés au 2ème degré ou plus.  

Parmi 222 dossiers reçus, 7% des données étaient entièrement erronées (concordance nulle). Tolérant un écart d’âge au diagnostic de 2 ans, 63% des dossiers reçus présentaient une concordance totale et 29% une concordance partielle. En élargissant l’écart d’âge à 5 ans, le taux de concordance totale était de 75% et le taux de concordance partielle de 17%.

Pour les 103 dossiers qui ont pu être expertisés, la vérification des données d’anamnèse a eu un impact sur l’indication d’analyse génétique (soit 15% des dossiers) et sur les conseils de surveillance délivrés à la famille (soit 16% des dossiers).

Conclusion : Ces résultats soulignent l’importance de vérifier les données d’anamnèse afin de fournir le conseil génétique le plus pertinent possible.


Léonie VIGNERON (La Roche sur Yon), Marion BELLEGUIC, Estelle CAUCHIN, Capucine DELNATTE, Audrey GALLARD, Nathalie LOQUET, Lydie RIOLLET, Caroline ABADIE
10:00 - 11:00 #37853 - P363 Dépistage génétique de porteurs dans le parcours d’une procréation médicalement assistée.
P363 Dépistage génétique de porteurs dans le parcours d’une procréation médicalement assistée.

Dépistage génétique de porteurs dans le parcours d’une procréation médicalement assistée

 

À ce jour, dans le contexte des techniques de procréation médicalement assistée, un dépistage des porteurs de maladies à héritage autosomique récessif ou liées au chromosome X est proposé à tous les patients et réalisé chez tous les donneurs de gamètes, dans le but de réduire le risque de naissance d'un enfant atteint de l'une de ces maladies.

Dans notre clinique, un panel de dépistage des porteurs couvrant plus de 300 maladies (qCarrier +, du laboratoire qGenomics) est réalisé avant le début de la technique sélectionnée pour le patient ou pendant le processus d'étude et de sélection des donneurs de gamètes.

La technologie utilisée est le séquençage de nouvelle génération, accompagnée de techniques moléculaires complémentaires, pour couvrir le spectre mutationnel des différents gènes inclus dans le panneau, à partir d'un échantillon de salive ou de sang. Les résultats obtenus par le laboratoire externe de génétique sont examinés et interprétés par notre unité de génétique.

Ensuite, les résultats sont transmis aux patients qui reçoivent conseil génétique et évaluent les options disponibles avec le généticien et leur gynécologue. Les résultats de ce panneau génétique peuvent être variés, et il est très important que le patient ou le couple bénéficie de conseil génétique, car il existe des résultats qui peuvent avoir un impact sur la santé du patient (découverte fortuite), la descendance future ou les membres de la famille.

Par exemple, les femmes porteuses de maladies liées au chromosome X sont exposées au risque d'avoir des garçons atteints, et toutes les femmes de leur branche familiale en âge de procréer pourraient être porteuses. Les couples partageant des variantes pathogènes dans un même gène récessif ont une probabilité de 25 % d'avoir un enfant malade. Certains patients peuvent découvrir qu'ils sont porteurs de variantes liées à un risque accru de certains cancers. Comme nous pouvons le constater, la réalisation de ces études génétiques peut avoir des répercussions sur le patient lui-même, sa famille et sa descendance future.

Cette communication expliquera toutes les étapes du processus de dépistage des porteurs génétiques, notamment la stratégie pour la collecte d'échantillons chez le couple, la technologie utilisée pour l'analyse génétique, l'interprétation des variants et les conseils génétiques, ainsi que les options possibles qui doivent être discutées avec les patients.


Ariadna BELLÉS (Barcelone, Espagne)
10:00 - 11:00 #38129 - P367 Retour sur quatre années de prise en charge présymptomatique conjointe oncogénétique et psychologique chez les adultes de moins de 31 ans.
P367 Retour sur quatre années de prise en charge présymptomatique conjointe oncogénétique et psychologique chez les adultes de moins de 31 ans.

Contexte : L’accompagnement psychologique systématique dans les démarches présymptomatiques chez les jeunes adultes âgés de moins de 31 ans est limité en terme de compliance et de productivité. Afin d’optimiser le parcours de ces proposants, une consultation systématique en binôme avec un psychologue est proposée au centre depuis 2020 avant l’analyse génétique. L’objectif de ce travail est la description de l'accompagnement psychologique chez les proposants de 18 à 30 ans venus en consultation oncogénétique pour un test présymptomatique.

Méthode : Etude monocentrique rétrospective à partir des données de consultation d'oncogénétique selon deux périodes distinctes avant et après proposition de consultation en binômes avec un psychologue (2018-2019 et 2021-2022) au Centre François Baclesse de Caen, l’année 2020 ayant été exclue du fait de la COVID. Analyses statistiques par tests du khi2 et de Fisher.

Résultat : Deux cent cinquante-neuf proposants de moins de 31 ans ont réalisés une consultation d'oncogénétique dans un contexte présymptomatiques avec un analyse génétique durant les 4 années 2018-2019 et 2021-2022.

Sur la première période 2018-2019, 111 proposants ont réalisé une consultation présymptomatique, 33.3 % des proposants ont bénéficié d’une consultation psychologique individuelle durant leur parcours, 3.6% n’ont pas honoré la consultation psychologique.

En 2021-2022, sur les 148 proposants ayant réalisé une consultation présymptomatique, 52 % ont eu une consultation psychologique en binôme (48 %) ou en individuelle (4.1 %).

On note un accompagnement psychologique statistiquement plus fréquent sur la seconde période avec les consultations en binôme (p=0,017).

Parmi les 71 proposants ayant bénéficié d'une consultation en binôme, 20 proposants ont bénéficié d'une seconde consultation en binôme, dans la plupart des cas au moment des résultats, et 6 ont eu un entretien psychologique individuel.

Sur l'ensemble des proposants ayant bénéficié d'un accompagnement psychologique, 3,6% des proposants en 2018-2019 ont poursuivi la prise en charge avec au moins une autre consultation individuelle avec un psychologue contre 6.1 % entre 2021-2022 (p=0.56).

Les proposants ayant eu des entretiens individuels en plus du premier accompagnement psychologique ont été pour 90% porteurs de la prédisposition familiale et 10% non porteurs. A noter que les suivis pouvaient être en lien avec d’autres problématiques.

Conclusion : La mise en place d'une consultation en binôme a permis d'améliorer le nombre de personnes qui ont bénéficié d'un accompagnement psychologique. Malgré cela, l’adhésion à cet accompagnement restent faible, et les causes restent à préciser.

Ces données ne mettent pas en évidence le besoin d'un recours fréquent à une aide psychologique mais cette attitude permet de mieux détecter les situations à risque.

Une évaluation prospective des consultations en binôme avec un psychologue semble intéressante afin de confirmer ces données.


Elodie COSSET (Caen), Joris SALOMON, Marie DESNOYER, Thibault MERCIER, Manuella LEVILLY, Louise-May THIBAUT, Pierre DEVULDER, Pascaline BERTHET, Zoé NEVIERE
10:00 - 11:00 #37456 - P375 Perte de poids chez des patients souffrant d’obésité liée à un déficit biallélique en POMC/PCSK1 ou LEPR et traités par setmélanotide pendant 4 ans.
P375 Perte de poids chez des patients souffrant d’obésité liée à un déficit biallélique en POMC/PCSK1 ou LEPR et traités par setmélanotide pendant 4 ans.

Introduction et but de l’étude : Les patients avec un déficit biallélique dû à des variants sur les gènes POMC / PCSK1 ou LEPR impliqués dans la voie leptine-mélanocortines sont confrontés à une hyperphagie et une obésité sévère et précoce. Le traitement par setmélanotide dans cette population est associé à une réduction du poids, une amélioration des scores de faim, et une bonne tolérance. Nous rapportons ici les résultats à long terme après 4 années de traitement par setmélanotide.

Matériel et méthodes : Les patients avec un déficit en POMC / PCSK1 ou LEPR ayant présenté un bénéfice clinique et une bonne tolérance dans un essai précédant par setmélanotide pouvaient être inclus dans un essai d’extension à long terme (ELT) (NTC03651765) et continuer à être traités par setmélanotide pour une période ≥5 ans ou être traités par le produit commercial ou être inclus dans un autre essai clinique. Cette analyse rapporte les résultats sur la perte de poids et la tolérance après 4 ans de traitement par setmélanotide chez les patients ayant obtenu un bénéfice clinique significatif à 1 an de traitement, défini comme une perte de poids ≥10% (âge ≥18 ans à l’inclusion) ou une réduction ≥5 points de pourcentage du 95ème percentile de l'IMC (%IMC95; âge < 18 ans à l’inclusion).

Résultats et Analyses statistiques : Au total 24 patients sont inclus dans l’ELT avec une réponse pondérale cliniquement significative. Douze patients ont été exclus de l’analyse : 3 patients pédiatriques sont entrés dans l'âge adulte entre l'essai index et cette analyse, 5 ont été traités par le traitement commercial, et 4 ont arrêté le traitement. Ainsi, 12 patients avec des résultats à 4 ans ont été inclus dans cette analyse. Par rapport à l’inclusion dans l’essai index, la variation moyenne (ET) du poids corporel était de −32,6 (36,7) kg pour les patients âgés ≥18 ans (n=8) and −42,7 (22,44) points de pourcentage du %IMC95 chez les patients âgés de < 18 ans (n=4). Aucun nouveau problème de tolérance n’a été identifié pendant l’extension à long terme.

Conclusion : Le traitement à long terme par setmélanotide chez les patients présentant un déficit en POMC / PCSK1 ou LEPR est soutenu par un bénéfice clinique significatif au long cours sur les paramètres liés au poids sans nouveaux effets indésirables à 4 ans de traitement.


Chung WENDY, James SWAIN, Peter KÜHNEN, Martin WABITSCH, Erica VAN DEN AKKER, Jill GARRISON, Guojun YUAN, Jesús ARGENTE, Karine CLÉMENT (Paris), Sadaf FAROOQI
10:00 - 11:00 #38551 - P379 Effet à long terme du traitement par le palovarotène sur l’ossification hétérotopique chez les patients souffrant de FOP : Données de l’étude de phase 3 MOVE.
P379 Effet à long terme du traitement par le palovarotène sur l’ossification hétérotopique chez les patients souffrant de FOP : Données de l’étude de phase 3 MOVE.

La fibrodysplasie ossifiante progressive (FOP) est une pathologie génétique ultra-rare, caractérisée par la survenue d’ossification hétérotopique (OH). Les effets du palovarotène, agoniste sélectif du récepteur à l’acide rétinoïque gamma, sur la FOP ont été évalués lors de l’étude de phase 3 MOVE (NCT03312634). Des analyses intermédiaires à 18 mois ont montré que le palovarotène réduisait les nouvelles OH, comparé à des patients non traités (étude d’histoire naturelle, NHS, NCT02322255) au-delà des soins standard. Le palovarotène a globalement été bien toléré, avec des effets indésirables semblables à ceux d’autres rétinoïdes, avec cependant un risque significatif de fermeture épiphysaire prématurée chez les patients pédiatriques. L’efficacité du palovarotène à long terme (48‑mois) a été évaluée chez les patients ayant interrompu puis repris le traitement dans MOVE, en raison d’une suspension clinique partielle pour les patients de moins de 14 ans ou des interruptions de dose chez les patients de 14 ans ou plus.

Méthodes

Les changements moyens annualisés du volume d’OH calculées par tomodensitométrie du corps entier (TDMCE) à faible dose ont été évalués jusqu’à la fin de l’étude. Les analyses ont été réalisées pendant la période d’intention de traiter (IDT) pour : (i) tous les patients, indépendamment de leur statut de traitement (comparés aux patients non traités issus d’une NHS - FOP), (ii) les patients ayant interrompu puis repris le traitement avec des données pour les périodes de pré-pause, d’interruption et de post-redémarrage (≥2 scanners post-redémarrage) et (iii) les patients ayant interrompu puis arrêté le traitement.

Résultats

Lors de la période d’IDT, les patients ont reçu du palovarotène pendant une moyenne (déviation standard) de 25,4 (12,5) mois et ont interrompu le traitement pendant 13,1 (9,3) mois. Pour tous les patients et pour les patients ayant interrompu puis repris le traitement lors de la période d’IDT, les volumes d’OH étaient inférieurs lorsque les patients recevaient du palovarotène. Quand les patients interrompaient puis arrêtaient le traitement (n=16), le volume moyen annualisé de nouvelle OH était 84,9% plus faible lorsque les patients recevaient du palovarotène (2,3×103 mm3; suivi moyen : 12,6 mois) que lorsqu’ils n’en recevaient pas (15,6×103 mm3; suivi moyen: 15,7 mois). Lorsque les patients arrêtaient le traitement, la nouvelle OH annualisée n’était pas supérieure à celle des patients non traités issus de l’EHN, suggérant l’absence de rebond de traitement.

Conclusion

Les données à long terme de MOVE ont montré un volume d’OH supplémentaire annualisé régulièrement inférieur lorsque les patients été traités par le palovarotène en comparaison avec l’absence de ce traitement. Ces résultats confortent les observations précédentes et vont dans le sens d’une utilisation du palovarotène pour réduire la progression des OH. Le profil risque-bénéfice du palovarotène doit être étudié de manière individuelle.


Genevieve BAUJAT (PARIS), Angela M. CHEUNG, Edward C. HSIAO, Robert J. PIGNOLO, Mona AL MUKADDAM, Staffan K. BERGLUND, Carmen DE CUNTO, Patricia DELAI, Peter KANNU, Richard KEEN, Edna E. MANCILLA, Rose MARINO, Andrew STRAHS, Frederick KAPLAN
10:00 - 11:00 #38275 - P383 Quelle conduite à tenir lors de la découverte fortuite d’anomalies chromosomiques dans le cadre des Diagnostics Préimplantatoires moléculaires en France ?
Quelle conduite à tenir lors de la découverte fortuite d’anomalies chromosomiques dans le cadre des Diagnostics Préimplantatoires moléculaires en France ?

Le Diagnostic Préimplantatoire (DPI) est un diagnostic génétique réalisé sur des embryons obtenus par Fécondation In Vitro chez des couples ayant une forte probabilité de transmettre une maladie génétique grave et incurable. Suite à cette analyse, les embryons sains sont transférés dans l’utérus maternel, permettant au couple d’éviter une Interruption Médicale de Grossesse ou la naissance d’un enfant malade. La loi française précise que le diagnostic préimplantatoire réalisé ne peut porter que sur la pathologie identifiée dans la famille.

Dans notre pratique courante au CHU Grenoble Alpes, le diagnostic génétique des maladies monogéniques est réalisé sur une ou deux cellules embryonnaires obtenues lors d’une biopsie à 3 jours de développement embryonnaire, grâce à l’étude de marqueurs microsatellites. Cette étude indirecte permet de déterminer si l’embryon étudié est porteur ou non de (ou des) allèle(s) à risque mais conduit dans plus de 10% des cas à mettre en évidence des monosomies ou trisomies au locus étudié. Le transfert de ces embryons pose deux questions :

-          Du point de vue de la fiabilité du diagnostic : l’anomalie chromosomique suspectée peut-elle conduire à un risque d’erreur diagnostique concernant la maladie monogénique étudiée ?

-          Du point de vue éthique et légal : faut-il transférer des embryons pour lesquels on a détecté de façon fortuite une anomalie chromosomique ?

 

Pour tenter d’apporter des réponses à ces questions, nous avons ré-analysé une cohorte de 94 embryons avec au moins un blastomère présentant une monosomie ou une trisomie au locus étudié. Cette étude préliminaire nous donne des éléments pour tenter de répondre aux questions suivantes : le résultat obtenu à partir de la biopsie à 3 jours de développement est-il corrélé au statut à 5 jours de développement ? En particulier, comment évoluent les mosaïques et observe-t-on une correction de certaines anomalies chromosomiques ? Le diagnostic de la pathologie étudiée est-il fiable en présence d’une aneuploïdie au locus étudié ? Enfin, peut-on établir des recommandations pour le transfert ou la destruction des embryons présentant ce type d’anomalie ?


Flore MIETTON, Isabelle LORDEY, Valerie KONIK-MATHEVET, Floriane LEFEUVE, Julien BESSONNAT, Pascale HOFFMANN, Sylviane HENNEBICQ, Pierre F RAY, Caroline BOSSON (GRENOBLE)
10:00 - 11:00 #37821 - P387 Nouvelle variation de novo dans la région C-terminale du gène RNF213 chez un fœtus avec cardiomyopathie hypertrophique biventriculaire et hydramnios.
P387 Nouvelle variation de novo dans la région C-terminale du gène RNF213 chez un fœtus avec cardiomyopathie hypertrophique biventriculaire et hydramnios.

La maladie de Moyamoya est une vasculopathie cérébrale chronique caractérisée par la sténose progressive de la partie intracrânienne terminale de l'artère carotide interne et de ses branches proximales et par l’apparition d’un réseau anormal d’artères collatérales. Ces anomalies prédisposent aux accidents vasculaires cérébraux. La fréquence de la maladie est élevée en Asie du fait d’un variant fondateur dans le gène RNF213, p.Arg4810Lys, considéré comme facteur de risque. Récemment, des variants faux-sens rares de novo de RNF213 ont été décrits comme responsables d’une nouvelle maladie de Moyamoya, pédiatrique, sévère et associée à des signes extra-cérébraux : hépatiques, rénaux, cutanés, cardiaques et vasculaires diffus. L’âge au début des symptômes varie entre 3 mois et 9 ans. Aucun cas anténatal n’a été décrit.

Nous rapportons le cas d’un fœtus féminin décédé in utero à 34 semaines d’aménorrhée (SA) dans un contexte d’hydramnios, d’augmentation des vitesses cérébrales sans anémie et de cardiomégalie avec hypertrophie biventriculaire. L’examen anatomopathologique, sous réserve de la lyse tissulaire, confirme la cardiomégalie, aucune anomalie cérébrale supra et infratentorielle, une paroi des vaisseaux cérébraux et des reins normaux. L’examen du placenta met en évidence des thromboses murales des vaisseaux allantochoriaux (vasculopathie thrombotique fœtale). Un séquençage du génome en trio post mortem a permis d’identifier chez le fœtus un variant faux-sens de novo du gène RNF213 : NM_001256071.3:c.14822T > A,p.(Val4941Glu). Cette variation était absente de gnomAD et associée à des prédictions bioinformatiques délétères (CADD 28). La variation est à proximité des variations pathogènes rapportées, dans la région C-terminale de RNF213. Elle a été rapportée comme probablement pathogène dans la base ClinVar chez un patient caucasien de 11 ans qui présente des sténoses vasculaires cérébrales, une hépatopathie et des rashs cutanés. Nous considérons cette variation comme probablement pathogène.

Nous rapportons le premier cas anténatal de vasculopathie systémique associée au gène RNF213. Le mécanisme de l’hypertrophie myocardique chez ce fœtus est encore incertain. Trois patients sont rapportés dans la littérature avec une cardiopathie secondaire à une hypertension habituellement liée à une atteinte rénale, non retrouvée chez ce fœtus. L’identification d’un variant de novo, déjà rapporté chez un patient aux symptômes chevauchants avec ceux de la littérature est un élément de pathogénicité fort permettant d’appuyer l’impact de ce variant chez le fœtus. Ce cas permet de souligner la potentielle précocité et sévérité de cette pathologie et suggère d’ajouter ce gène à la liste des gènes à étudier pour les stratégies de panel in silico en cas d’anomalie fœtale échographique. L’analyse du génome prénatal confronte les biologistes à des difficultés d’interprétation notamment lorsque les signes cliniques connus ne sont pas constatés ou que le terme est précoce.


Juliette COURSIMAULT (ROUEN), Angele MAY, Anne-Claire BREHIN, Sophie PATRIER-SALLEBERT, Florent MARGUET, Isabelle DURAND, Pascale SAUGIER-VEBER, Francois LECOQUIERRE
10:00 - 11:00 #37961 - P391 Apport du phénotypage complémentaire postnatal dans la réanalyse des données d’exome prénataux non conclusifs.
P391 Apport du phénotypage complémentaire postnatal dans la réanalyse des données d’exome prénataux non conclusifs.

Introduction : Devant la découverte d’un signe d’appel échographique, le séquençage d’exome prénatal (pES) identifie un diagnostic dans environ 30 % des cas avec caryotype et analyse chromosomique sur puce à ADN. Cependant l’analyse des données est plus difficile qu’en postnatal car le phénotype se limite aux données d’imagerie. Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’intérêt de réanalyser en postnatal les données de pES chez les cas non conclusifs, quelle que soit l'issue de la grossesse, afin d’identifier le diagnostic causal notamment à la lumière des données cliniques postnatales/postmortem additionnelles.  

 

Méthode : La réanalyse a été proposé à 84 couples de l'étude de l'étude "AnDDI-Prénatome". Les cliniciens référents ont été invités à recueillir toutes les données cliniques, biologiques et d'imagerie postnatales ou postmortem. Les données phénotypiques ont été collectées à l’aide de l'Ontologie du Phénotype Humain (HPO). Les données brutes de pES ont été réanalysées bioinformatiquement et réinterprétées en intégrant les mises à jour des différentes bases de données et scores de prédiction in silico.

 

Résultats : 57/84 couples ont souhaité une réanalyse des données (49 grossesses avec résultats négatifs et 8 grossesses avec une variation de signification incertaine, VSI) ; 10 couples l’ont refusé; 11 couples ont été perdus de vue ou n'ont pas été approchés par les cliniciens référents. Parmi les 57 pES à réanalyser des données cliniques supplémentaires provenant de l'examen post-mortem sont actuellement disponibles pour 9/14 cas après IMG ou MFIU et pour 36/39 enfants nés vivants. Le suivi clinique à au moins 1 an a été accepté pour 33/57 couples. 

 

Parmi 49 grossesses avec résultats négatifs (9 fœtus / 40 enfants nés vivants), l’examen foetopathologique a suggéré une fœtopathie à CMV chez 2/9 fœtus, confirmée par PCR, et la réanalyse d’ES a identifié un nouveau diagnostic lié à une variation bi-allélique de SNAPC4, gène impliqué après l’analyse initiale dans un syndrome neurodévelopmental avec régression motrice, paraplégie spastique progressive et dysfonction oromotrice. L’échographie anténatale avait montré un retard de croissance intra-utérin avec microcéphalie. Des investigations complémentaires sont en cours pour 8/49 cas, notamment un fœtus présentant des pieds bots bilatéraux isolés avec une variation bi-allélique de SYNE1, un fœtus présentant une polydactylie postaxiale bilatérale des membres supérieurs avec une variation de GLI1 héritée d’un parent asymptomatique et un fœtus présentant un isomérisme avec tétralogie de Fallot et sténose duodénale avec un seul évènement dans le gène MMP21. 5/8 VSI ont été confirmé en réanalyse. 

 

Conclusion : Nos données préliminaires confortent l’intérêt d’une réanalyse postnatale des données de pES au regard des données phénotypiques postnatales et de la mise à jour du pipeline informatique, pour améliorer le rendement diagnostique et le conseil génétique pour les futures grossesses.


Christel THAUVIN, Aurore GARDE, Maud FAVIER, Julian DELANNE, Caroline RACINE, Thierry ROUSSEAU, Sophie NAMBOT, Ange-Line BRUEL, Sebastien MOUTTON, Chloé QUELIN, Cindy COLSON, Anne-Claire BREHIN, Anne-Marie GUERROT, Caroline ROORYCK-THAMBO, Audrey PUTOUX, Patricia BLANCHET, Sylvie ODENT, Elise SCHAEFER, Odile BOUTE, Alice GOLDENBERG, Agnes GUICHET, Carine ABEL, Godelieve MOREL, Melanie FRADIN, Bertrand ISIDOR, Marie VINCENT, Christine FRANCANNET, Gabriella VERA, Florence PETIT, Mathilde NIZON, Constance WELLS, Mederic JEANNE, Caroline DEILLER, Alban ZIEGLER, Manon GODIN, Emmanuel SIMON, Christine BINQUET, Yannis DUFFOURD, Hana SAFRAOU, Anne-Sophie DENOMME-PICHON, Antonio VITOBELLO, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Nicolas BOURGON (PARIS)
10:00 - 11:00 #38077 - P395 Etude de la longueur télomérique dans le sang maternel : un nouveau biomarqueur pour évaluer le risque de survenue d’une anomalie du développement fœtal ?
P395 Etude de la longueur télomérique dans le sang maternel : un nouveau biomarqueur pour évaluer le risque de survenue d’une anomalie du développement fœtal ?

Le lien entre la diminution de la longueur des télomères (LT) et l’exposition des femmes enceintes aux facteurs favorisant l’apparition d’anomalies du développement est bien établi dans la littérature. Dans une 1ère étude, nous avons montré  que la longueur des télomères était significativement raccourcie dans le liquide amniotique (LA) lorsque le fœtus présentait une anomalie du développement1

Dans cette nouvelle étude, nous avons mesuré par PCR quantitative la LT des leucocytes maternels au cours de la grossesse en cas de malformation congénitale (MC) (n=50), ou de retard de croissance intra-utérin (RCIU < 1erpercentile) (n=25), ainsi que chez des femmes enceintes témoins (TE+) pour lesquels les fœtus ne présentaient pas d’anomalies du développement (n=50) et des femmes témoins non enceinte (TE-), ayant eu au moins un enfant (n=50). 

Nos premiers résultats ne montrent pas de différence significative de LT chez les femmes témoins  (TE- versus TE+) quel que soit le groupe d’âge. La grossesse ne semble donc pas influencer la LT dans notre étude. Lorsqu’on compare la LT chez les femmes enceintes on voit que la LT est significativement plus courte en cas d’anomalie du développement fœtal que ce soit chez les femmes de moins de 35 ans (p=0,03) ou celles de 35 ans et plus (p=0,0012). Les inclusions sont encore en cours afin d’augmenter la puissance statistique de notre étude. 

Les femmes enceintes avec des télomères courts auraient donc un risque plus important de survenue d’anomalie du développement fœtal. Une étude chez l’homme et une chez la souris ont également montré que la LT maternelle périconceptionnelle pouvait être un biomarqueur de survenue d’anomalies de fermeture du tube neural ou d’anomalie de septation ventriculaire (CIV)2,3. Ce raccourcissement télomérique pourrait être à l’origine d’une sensibilité accrue à divers facteurs d’exposition maternels et d’une altération de l’organogenèse et/ou de la croissance fœtale, secondaires à une prolifération cellulaire insuffisante ou une instabilité génomique. 

1. Goumy C, Veronese L, Stamm R, Domas Q, Hadjab K, Gallot D, Laurichesse H, Delabaere A, Gouas L, Salaun G, Perbel-Richard C, Vago P, Tchirkov A. Reduced telomere length in amniocytes: an early biomarker of abnormal fetal development? Hum Mol Genet. 2022 Aug 23;31(16):2669-2677. doi: 10.1093/hmg/ddac054. 

2. Aoulad Fares D, Schalekamp-Timmermans S, Nawrot TS, Steegers-Theunissen RPM. Preconception telomere length as a novel maternal biomarker to assess the risk of spina bifida in the offspring. Birth Defects Res. 2020 May 15;112(9):645-651. doi: 10.1002/bdr2.1682. Epub 2020 May 2. PMID: 32359029; PMCID: PMC7432172.

3. Aoulad Fares D, Wiegel RE, Eggink AJ, Willemsen SP, van Meurs JBJ, Steegers-Theunissen RPM. Shorter periconception maternal telomere length and the risk of congenital cardiac outflow defects in the offspring. Eur J Clin Invest. 2022 Aug;52(8):e13784. doi: 10.1111/eci.13784. Epub 2022 Apr 11. PMID: 35347712; PMCID: PMC9540113.


Océane COUDRIEU (Clermont-Ferrand), Eléonore EYMARD-PIERRE, Delphine VOISIN, Amélie DELABAERE, Isabelle PERTHUS, Andrei TCHIRKOV, Carole GOUMY
10:00 - 11:00 #37819 - P403 La génétique au cœur, une BD pour mieux comprendre la génétique et ses enjeux sociétaux.
P403 La génétique au cœur, une BD pour mieux comprendre la génétique et ses enjeux sociétaux.

Contrairement à d’autres disciplines scientifiques, la génétique a, jusqu’à présent, très peu fait l’objet d’ouvrages de vulgarisation. Quelques livres, très techniques, expliquent les fondements scientifiques de la génétique, mais à ce jour aucun n’en présente les impacts humains et sociétaux. C’est pourquoi nous avons décidé avec les éditions Dargaud de créer une bande dessinée, sous forme de roman graphique articulé autour d’un scénario permettant de faire entrer le lecteur pleinement dans le récit tout en l’acculturant à la génétique. Au-delà des aspects scientifiques, c’est en particulier l’impact de la génétique sur nos vies et notre société qui est décrit, afin d’amener le lecteur à comprendre les conséquences des résultats de cette science, et à réfléchir à leurs implications.

Une jeune femme annonce à son père généticien qu'elle et sa soeur ont fait un test génétique en ligne alors qu’il avait toujours essayé de les en dissuader. Sentant les hésitations et les inquiétudes de sa fille quant aux résultats reçus, le médecin revient sur ses souvenirs professionnels qui sont pour lui l’occasion d’expliquer l'importance de la génétique dans la recherche d’identité, ses progrès permanents, ses nombreuses applications et ses limites dans un monde globalisé et numérique où les algorithmes et les réseaux sociaux s’immiscent dans notre vie quotidienne. Les éléments scientifiques de base nécessaires à la compréhension du pourquoi de ces implications sont abordés tout au long des différents chapitres : identification de squelette à partir de l’ADN dans une enquête policière, analyse de données généalogiques sur internet, réalisations de tests d’ADN en ligne, estimation et perception du risque de maladie, utilisations médicales de la génétique (cancer et médecine de précision, conseil génétique) et enfin utilisations non médicales comme la préservation de la biodiversité ou la lutte contre la résistance aux antibiotiques.

Cette bande dessinée s’adresse d’abord au grand public. Mais grâce à la maîtrise graphique de l’illustratrice spécialisée dans la vulgarisation scientifique de concepts complexes, cet ouvrage constitue également une base de connaissance utile aux étudiants en santé et aux professions médicales par la précision et la clarté des informations scientifiques apportées. L’ensemble des textes a été écrit et relu par des spécialistes de la génétique, garants de la qualité des informations données. Cette bande dessinée de 174 pages a été publiée en français par les éditions Dargaud (https://www.dargaud.com/bd/la-genetique-au-coeur-bda5392800) et en anglais par Europe Comics (https://www.lebateaulivre.fr/ebook/9791032814215/genetics-at-heart-philippe-amouyel-heloise-chochois-europe-comics).


Philippe AMOUYEL (Lille), Héloïse CHOCHOIS
10:00 - 11:00 #38279 - P407 Méthodes de partitionnements pour détecter des structures fines de population et applications au projet POPGEN.
P407 Méthodes de partitionnements pour détecter des structures fines de population et applications au projet POPGEN.

Corresponding Author: mael.guivarch@univ-brest.fr

 

Introduction: To identify genetic risk factors for multifactorial disease, it is essential to compare the genomes of patients with those of genetically similar healthy individuals. It is therefore crucial to understand the genetic structure of the overall population. One important way of gaining such understanding is by applying clustering methods whose aim is to identify groups of individuals based on their genomes.

Methods: In this context, we present a comparative analysis of various clustering approaches, with a focus on hierarchical methods such as fineSTRUCTURE, model-based clustering approaches such as Mclust, and aggregation-based clustering techniques. We also investigate the impact of different similarity measures obtained through haplotype-sharing methods on clustering outcomes.

Results: We enhance previous comparative studies by evaluating clustering methods in the context of fine-scale population structure by simulating data that aligns with the observed population structure in French populations. This approach enables us to gauge the robustness and accuracy of various methods using simulated datasets. Additionally, we apply these methods to real data from POPGEN, a project encompassing the entire metropolitan territory of France and aggregating precise genetic and geographical information from over 9,772 volunteers. We investigate how the genetic clusters observed in POPGEN correspond to the fine-scale geography within different regions of France.

Conclusion:  Our study serves to demonstrate the performance of different clustering approaches on both simulated and real datasets, offering insights to help choose the most suitable clustering methods for identifying fine-scale population structure.

Funding: This work is funded by the French Ministry of Research for the POPGEN project in the framework of the French initiative for genomic medicine (Plan France Médecine Génomique 2025; PFMG 2025; https://pfmg2025.aviesan.fr). The CONSTANCES cohort benefits from grant ANR-11INBS-0002 from the French National Research Agency.


Mael GUIVARCH (Brest), Aude SAINT PIERRE, Thomas LUDWIG, Gaëlle LE FOLGOC, Gaëlle MARENNE, Jean-Marc SEBAOUN, Laetitia GRESSIN, Jean-Christophe BEAUDOIN, Hélène BLANCHE, Valérie MOREL, Anthony HERZIG, Emmanuelle GENIN, Jean-François DELEUZE, Bertrand FIN, Robert OLASO, Delphine BACQ-DAIAN, Vincent MEYER, Florian SANDRON, Ferrane ASSIA, Anne BOLAND-AUGE, Marie ZINS
10:00 - 11:00 #37632 - P411 Évaluation transcriptionnelle de 25 variants potentiellement splicéogéniques dans les gènes MMR et classification clinique basée sur des critères ACMG affinés.
Évaluation transcriptionnelle de 25 variants potentiellement splicéogéniques dans les gènes MMR et classification clinique basée sur des critères ACMG affinés.

Le syndrome de Lynch (SL) est un syndrome de prédisposition héréditaire au cancer à transmission autosomique dominante, provoqué par des variants pathogènes constitutionnels dans les gènes de réparation des mésappariements de l’ADN (MMR). L’altération d'épissage constitue l'un des mécanismes majeurs d'inactivation des gènes MMR. À l’aide d’une analyse d’ARN basée sur la RT-PCR (complété par RNA-seq pour certains patients), nous avons étudié 25 variants potentiellement spliceogéniques dans les gènes MMR. La pathogénicité a été déterminée sur la base de critères ACMG adaptées avec l'inclusion du phénotype tumoral dans la classification. Des altérations de la transcription ont été confirmées dans 20 variants et 18 ont été classées comme pathogènes, dont 11 situées en dehors des sites canoniques d'épissage. La plupart de ces variants sont absents des bases de données ou ont été déjà rapportés chez des patients suspectés du SL sans évaluation transcriptionnelle. Ainsi, notre étude a fourni des preuves cruciales pour la détermination de leur pathogénicité, permettant un suivi clinique approprié pour les patients et leur apparentés. Nous avons également constaté que les prédictions bioinformatiques étaient globalement bien corrélées à l’analyse de l’ARN et que l’utilisation combinée des logiciels SPiP et SpliceAI semblait plus efficace pour prédire les défauts d’épissage. Enfin, pour le variant c.2635-1G > A touchant le dernier intron du gène MSH2, nous avons pu mettre en évidence par RNA-seq une majoration d’un transcrit alternatif consistant au saut de l’exon 16 et l’inclusion d’un exon alternative (16a) situé en aval de de la partie 3’-UTR, soulignant l’apport de cette technologie dans la détection des événements complexes d'épissage.


Ahmed BOURAS (Lyon), Eric RUANO, Chloé GRAND-MASSON, Cedrick LEFOL, Qing WANG
10:00 - 11:00 #38395 - P415 Simplifier l’étude fonctionnelle des variants d’épissage par la technique de NGS-ligation.
P415 Simplifier l’étude fonctionnelle des variants d’épissage par la technique de NGS-ligation.

L’interprétation de variants situés en dehors des sites canoniques d’épissage est un exercice délicat notamment lorsque ces anomalies engendrent plusieurs transcrits alternatifs, rendant l’analyse par séquençage Sanger laborieuse. Les conséquences peuvent également être un changement de l'abondance relative des transcrits qui ne peut être évaluée par la technique de Sanger, non quantitative. Nous avons mis en place une technique de NGS-ligation afin de faciliter l’étude en routine de jonctions alternatives de l’ARNm.

Notre cohorte d’étude est constituée de n=26 patients porteurs de variants situés sur des sites canoniques d’épissage (n=10) ou de variants introniques profonds ou exoniques, prédits pour altérer l’épissage (SPiP > 15%, SpliceAI > 0.2; n=16) et n=46 témoins négatifs servant à quantifier la proportion relative des transcrits. Les ARN totaux ont été extraits à partir de sang périphérique prélevé sur tube PAXgene. La RT-PCR a été réalisée avec des amorces spécifiques désignées pour analyser la région d’intérêt. La taille des amplicons a été vérifiée sur TapeStation puis les produits de PCR ont été ligués à des adaptateurs universels et multiplexés pour être séquencés sur MiSeq. Les données brutes issues du séquençage (Fastq) ont ensuite été analysées en utilisant trois instances de Galaxy (RNA_Star, MLL_Fusion_Check et Hisat2) à la recherche de transcrits alternatifs et de leur variabilité de niveau d’expression.

Nous avons dans un premier temps validé notre approche sur les patients portant un variant situé sur un site canonique d’épissage en comparaison avec des témoins non mutés. RNA_Star et Hisat2 ont permis de confirmer dans tous les cas la présence de l’anomalie recherchée. La caractérisation précise de la jonction a été confirmée par MLL_Fusion_Check pour chaque cas. Les résultats sont concordants avec le séquençage Sanger réalisé chez 3 d’entre eux. Néanmoins RNA_Star est mis en défaut dans la détection de transcrits minoritaires comportant une exonisation d’intron. Il n'a donc pas été retenu par la suite. Nous avons ensuite testé notre approche chez les patients porteurs de variants exoniques ou introniques profonds, détectant des anomalies chez 11 d’entre eux. À titre d’exemple, nous avons étudié l’effet du variant NM_017934.7(PHIP):c.3853-3A > G. Il est à l’origine d’une abolition du site accepteur d’épissage de l’intron 33 et entraîne une augmentation de l'expression du transcrit délété de l'exon 34 et des deux transcrits alternatifs avec rétention d'introns et décalage du cadre de lecture.

En conclusion, notre approche s’est révélée être une technique simple à mettre en place et dont les résultats permettent une analyse facilitée des jonctions alternatives d’épissage, tout en ayant l’avantage d’être rapide, moins coûteuse qu’une approche RNAseq et plus simple d’interprétation pour l’analyse de transcrits multiples que les techniques de séquençage Sanger ou minigènes.


Magalie LODIN-PASQUIER (Paris), Adeline BONNARD, Séverine DRUNAT, Justine ROUSSELOT, Yoann VIAL, Nathalie COUQUE, Cave HÉLÈNE

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A32
Sessions simultanées 09
Neurodéveloppement

Sessions simultanées 09
Neurodéveloppement

Modérateurs : Marlene RIO (ph) (Paris), Élise SCHAEFER (PH) (Strasbourg)
11:00 - 11:15 #37914 - SS049 Timing des mutations de novo dans les maladies du neurodéveloppement : recherche et quantification de mosaïques parentales faibles dans le sang et les spermatozoïdes par l’utilisation combinée de techniques génomiques.
SS049 Timing des mutations de novo dans les maladies du neurodéveloppement : recherche et quantification de mosaïques parentales faibles dans le sang et les spermatozoïdes par l’utilisation combinée de techniques génomiques.

Introduction

Les variations de novo (VDN), souvent considérées par défaut comme survenues dans le zygote, surviennent en réalité dans l’immense majorité des cas avant le zygote, à divers stades de développement pré ou post-natal, confinées ou non à la lignée germinale. L’identification précise de la cellule ayant subi l’évènement mutationnel représente un enjeu important pour le conseil génétique des maladies liées aux VDN.

Notre objectif est de retracer l’histoire biologique de plusieurs centaines de VDN en quantifiant le mosaïsme parental dans le sang et les spermatozoïdes des pères.

Matériel et méthodes

La première série de variations investiguées correspondait à 189 VDN (probablement) pathogènes identifiées par analyse de routine en NGS et/ou séquençage Sanger chez des patients avec trouble du neurodéveloppement. La recherche d’un mosaïcisme dans le sang des deux parents a été réalisée par technique ultrasensible de single-molecule Molecular Inversion Probes (smMIPs), avec une profondeur médiane de 7000x.

Le deuxième jeu de données était basé sur 5 enfants chez qui l’ensemble des VDN (49 à 111 par individu) ont été identifiées par séquençage de génome short-read (Illumina) et phasées en long-read (Oxford Nanopore) en trio. Une analyse ciblée profonde a ensuite été appliquée par smMIPs, sur le sang des deux parents mais aussi sur les spermatozoïdes paternels à la recherche de mosaïques spermatiques de type IIIb (mosaïque germinale).

Résultats

Parmi les 189 VDN (probablement) pathogènes, une mosaïque parentale a été détectée dans le sang d’un des deux parents chez 3,7%, avec des balances alléliques entre 0,02% et 31,5%. Après revue de la littérature, nous avons identifié que les études enrichies en patients avec épilepsie, dont des patients avec VDN de SCN1A, montrent des taux de mosaïque germinale plus importants qu’ici, malgré des technologies parfois moins sensibles, suggérant une susceptibilité aux mosaïques de ces gènes.

Nous avons ensuite détecté et analysé les VDN de tout le génome de 5 individus. Au total, 428 VDN ont été détectées, et 90% ont pu être phasées sur un haplotype parental. Le nombre de VDN était corrélé à l’âge du père à la conception, et environ 80% des variations phasées étaient survenues sur l’haplotype paternel, en accord avec les études préalables. Un mosaïcisme parental a été observé pour 7.2% des VDN, que ce soit dans le sang (4.2%) ou les spermatozoides (5.4%). Les variations sur l’haplotype maternel avaient 3 fois plus de probabilité d’être en mosaïque sanguine et 3% des VDN étaient en mosaïque spermatique significative non détectable dans le sang du père.

Conclusion

Notre étude permet d’évaluer la proportion et le taux de mosaïcisme des VDN dans le sang des parents et les spermatozoïdes des pères. L’étude des spermatozoïdes représente une option envisageable pour quantifier précisément le risque de récurrence des VDN phasées sur l’haplotype paternel pour de nouvelles grossesses.


François LECOQUIERRE (Rouen), Kévin CASSINARI, Olivier QUENEZ, Steeve FOURNEAUX, Sophie COUTANT, Myriam VEZAIN, Marion ROLAIN, Fanny JUMEAU, Angèle MAY, Nathalie DROUOT, Françoise CHARBONIER, Celine DERAMBURE, Anne BOLAND, Robert OLASO, Vincent MEYER, Jean-François DELEUZE, Pascale SAUGIER-VEBER, Alice GOLDENBERG, Anne-Marie GUERROT, Camille CHARBONNIER, Gaël NICOLAS
11:15 - 11:30 #37788 - SS050 Intérêt clinique du RNA-Seq par capture d’exome sur culture lymphocytaire pour le diagnostic des troubles du neuro-développement.
SS050 Intérêt clinique du RNA-Seq par capture d’exome sur culture lymphocytaire pour le diagnostic des troubles du neuro-développement.

Le Plan France Médecine Génomique 2025 a permis un véritable essor de l’analyse du génome pour le diagnostic des troubles du neuro-développement (TND). Si le rendement diagnostic avoisine aujourd’hui les 35%, de nombreuses familles sont encore en errance diagnostique ou porteuse d’un variant de signification incertaine. En effet, le génome identifie de nombreux variants, dont certains sont prédits comme altérant l’épissage par les outils bioinformatiques (spliceAI). L’analyse de l’ARN doit être réalisée secondairement dans les laboratoires de proximité afin de statuer sur la pathogénicité de ces variants. En parallèle, il est aussi important de pouvoir proposer des techniques complémentaires au génome pour les familles sans variant candidat. Le séquençage ARN (RNA-Seq) permet de répondre à ces deux enjeux : 1- en identifiant l’effet de variants ayant un effet prédit sur l’épissage ou l’expression des gènes, 2- en permettant chez des patients sans diagnostic d’identifier des anomalies d’épissage ou d’expression qui n’étaient pas suspectées par la génomique seule.

 

Jusqu’à présent, le diagnostic des TND par RNA-Seq clinique est principalement réalisé sur le sang total en tubes PAXgene ou sur les cultures de fibroblastes. Cependant, ces tissus ont des limites, avec notamment une faible expression des gènes d’intérêt en raison de la saturation par l’ARNm de globines pour les tubes PAXgene et l’aspect invasif des biopsies cutanées. Nous avons donc développé une méthode alternative basée sur la culture lymphocytaire de courte durée (48-72h), à partir d’un échantillon sanguin EDTA. Pour le RNA-Seq, nous avons préféré la capture d’exome au traditionnel enrichissement des ARNm par la capture des poly-A couramment utilisé en contexte clinique. Nous obtenons ainsi une meilleure couverture des gènes d’intérêt clinique. Cet enrichissement a pu être automatisé sur le Magnis avec le kit SureSelectXTHS1 Target Enrichment Human All Exon V8 (Agilent) puis séquencé sur NextSeq550 (Illumina).

 

Nous avons séquencé les ARNs de 50 cultures lymphocytaires. Les analyses en composante principale ont révélé une homogénéité d’expression des gènes similaire aux fibroblastes. De plus, aucun effet batch n’a été détecté. En générant 30 millions de séquences paired-end par échantillon, nous avons obtenu une couverture d’au moins 20X pour 66% des gènes de DI, supérieure aux fibroblastes séquencés par RNA-Seq poly-A (58%). Nous avons confirmé la pathogénicité de variants impactant l’épissage identifiés par génome (saut d’exon, rétention intronique, site cryptique, pseudo-exon). Nous avons également identifié des évènements d’épissage et d’expression aberrants chez des patients sans diagnostic à l’aide des algorithmes FRASER et OUTRIDER. Nous montrerons les premiers résultats de cette étude.

 

En conclusion, le RNA-Seq par capture d’exome sur culture lymphocytaire montre des avantages lui permettant potentiellement d’être appliqué à grande échelle dans le cadre du diagnostic des TND.


Thomas BESNARD (Nantes), Maël REYNAUD, Virginie VIGNARD, Fabrice AIRAUD, Patricia TALARMAIN, Gaëlle LANDEAU-TROTTIER, Eva TROCHU, Delphine QUINQUIS, Jérôme BUSCAIL, Wallid DEB, Frédéric EBSTEIN, Sébastien KÜRY, Annastasia VOISINE, Solène CONRAD, Sandra MERCIER, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Bertrand ISIDOR, Stéphane BÉZIEAU, Benjamin COGNÉ
11:30 - 11:45 #38024 - SS051 Phénotype neurodéveloppemental associé aux variants constitutionnels du gène PTEN.
SS051 Phénotype neurodéveloppemental associé aux variants constitutionnels du gène PTEN.

Le PTEN hamartoma tumor syndrome (PHTS) est dû à des variants hétérozygotes perte de fonction dans le gène PTEN. Son phénotype comprend des manifestations extra-cérébrales, une macrocéphalie et une fréquence élevée de troubles du neurodéveloppement (TND). Certains aspects du phénotype pédiatrique restent mal connus. Nous présentons une étude visant à en fournir une description avec une attention particulière au neurodéveloppement.

Nous avons recueilli rétrospectivement les données cliniques et moléculaires d’enfants présentant des variants pathogènes du gène PTEN grâce à des appels à collaboration dans les réseaux maladies rares français et européens.

L’étude a rassemblé les données de 167 patients. Les trajectoires développementales comprenaient un retard psychomoteur (73%) et, chez les enfants plus âgés, des proportions équivalentes de trouble autistique, déficience intellectuelle, troubles spécifiques des apprentissages, profil neurotypique. Le devenir cognitif n’était influencé significativement ni par les caractéristiques de la macrocéphalie, ni par le sexe. L'acquisition du langage était un meilleur indicateur du profil cognitif que l'âge de marche. Le devenir cognitif apparaissait lié au type et à la localisation des variants PTEN. Les critères extra-cérébraux usuels du diagnostic clinique étaient plus rares. Les signes dermatologiques étaient peu repérés avant l'adolescence. Les anomalies structurelles de la thyroïde l'étaient chez un quart des patients.

Mégalencéphalie, retard psychomoteur et TND sont les manifestations les plus fréquentes du PHTS pédiatrique, les autres critères diagnostiques sont plus rares ou dépendants de l'âge. La pénétrance des TND dans le PHTS est élevée (72%), y compris chez les patients sans déficience intellectuelle qui ont souvent un trouble des apprentissage. Ceci justifie un diagnostic précoce pour préparer et accompagner la scolarité. Nos résultats soutiennent une révision des critères pédiatriques du PHTS.


Clarisse SORATO, Anna GERASIMENKO, Laurence PERRIN, Florence PETIT, Vincent DES PORTES, Christelle ROUGEOT JUNG, Tiffany BUSA, Sophie LEJEUNE, Laurent PASQUIER, Xavier LE GUILLOU, Aurélia JACQUETTE, Mathilde RENAUD, Aline VINCENT DEVULDER, Helene MAUREY, Catherine SARRET, Caroline MICHOT, Anne GUIMIER, Marjolaine WILLEMS, Christine FRANCANNET, Fanny LAFFARGUE, Yline CAPRI, David GERMANAUD, Lyse RUAUD, Laurence FAIVRE, Julian DELANNE, Sophie NAMBOT, Sylvie SUKNO, Audrey RIQUET, Khaoula ZAAFRANE KHACHNAOUI, Gwenaël LE GUYADER, Nicolas CHASSAING, Bertrand ISIDOR, Florence COULET, Clémentine LAMBERT, Laetitia LAMBERT, Simon BOUSSION, Agnès GUET, Odile BOUTE, Afane BRAHIMI, Catherine VINCENT-DELORME, Nicolas SEVENET, Emmanuelle BOURRAT, Diane DOUMMAR, Fairouz KORAICHI, Stéphanie VALENCE, Louise GOUJON, Solveig HEIDE, Muriel HOUANG, Patrick BENUSIGLIO, Florence CUSIN, Marie-Pierre LUTON, Anne FAUDET, Adela CHIRITA-EMANDI, Trine B HAMMER, Verena KRAUS, Claudia CIACCO, Elisa RAHIKKALA, Damien LEDERER, Enrica MARCHIONNI, Allan BAYAT, Tinatin TKEMALADZE, Stefano D'ARRIGO, Juliette DUPONT GARCIA, Victoria TOFFOLI, Marketa HAVLOVICOVA, Marta CALVO, Lukas RYBA, Ana Teresa SERRANO ANTÓN, Juan Darío ORTIGOZA-ESCOBAR, Alessandro MUSSA, Cyril MIGNOT (Paris)
11:45 - 12:00 #38623 - SS052 Etude des mécanismes physiologiques associés à des variants perte et gain de fonction de DYRK1A dans des modèles cellulaires neuronaux humains 2D et 3D.
SS052 Etude des mécanismes physiologiques associés à des variants perte et gain de fonction de DYRK1A dans des modèles cellulaires neuronaux humains 2D et 3D.

Le syndrome DYRK1A est une des formes de troubles du neurodéveloppement (TND) monogénique les plus fréquentes causé par des variations de novo perte de fonction du gène DYRK1A conduisant à son haploinsuffisance. Ce gène code une kinase ayant de nombreuses cibles cytoplasmiques et nucléaires. Pour comprendre son rôle dans les cellules neurales lors du développement, nous avons utilisé des cellules souches neurales humaines (hNSC), progéniteurs de neurones corticaux. Nous avons tout d’abord établi l’interactome de DYRK1A dans ces cellules, ce qui nous a permis de confirmer l’interaction de DYRK1A avec des protéines impliquées dans la réparation de l’ADN et la régulation du cycle cellulaire et d’identifier de nouveaux partenaires protéiques. Nous avons pu mettre en évidence qu’une inactivation de DYRK1A entrainait une diminution de la prolifération des précurseurs neuronaux ainsi qu’une baisse d’expression de la protéine P21, un acteur important du cycle cellulaire, et une diminution de l’activation des protéines de la voie des MAP kinases ERK1/2. Nous avons caractérisé les gènes dont l’expression était altérée après une inactivation transitoire de DYRK1A et observé un enrichissement en protéines transmembranaires, protéines de la matrice extracellulaire et en protéines impliquées dans la régulation du cycle cellulaire. De manière à pouvoir étudier plus en détail l’effet de l’haploinsuffisance de DYR1K1A, nous avons introduit des mutations tronquantes en amont du domaine kinase par CRISPR/Cas9 dans des cellules hiPSC de deux fonds génétiques différents. Ces hiPSC ont été différenciées à la fois en hNSC puis en neurones corticaux, et en 3D en organoïdes cérébraux, de manière à étudier l’effet sur la prolifération des progéniteurs et la formation des réseaux neuronaux. En parallèle de l’étude de l’effet des variants perte de fonction dans DYRK1A, nous avons entrepris de caractériser l’effet de variants gain-de-fonction, localisés en aval du domaine kinase et conduisant à un trouble du neurodéveloppement différent du syndrome DYRK1A. Ce projet nous permet de mieux comprendre l’effet des anomalies de dosage de DYRK1A sur le développement du cerveau.


Solène MOCHEL, Cyril QUESSADA, Jérémie COURRAUD, Angélique QUARTIER, Nathalie DROUOT, Clarisse DELVALLEE, Alexandra BENCHOUA, Jean-Louis MANDEL, Amélie PITON (Strasbourg)
12:00 - 12:15 #37828 - SS053 Des variants de novo du gène SF3B1 sont responsables d’une nouvelle forme d’épissosomopathie avec troubles du neurodéveloppement.
SS053 Des variants de novo du gène SF3B1 sont responsables d’une nouvelle forme d’épissosomopathie avec troubles du neurodéveloppement.

SF3B1 (splicing factor 3b subunit 1) est un facteur d’épissage essentiel qui participe à la reconnaissance du point de branchement, au sein du complexe snRNP U2, lors des étapes initiales de l’épissage des pré-ARN messagers. Des mutations faux-sens récurrentes du gène SF3B1 (dont K700E) sont fréquemment retrouvées dans les cancers, en particulier les hémopathies. A ce jour, aucune mutation constitutionnelle de ce gène n’a été décrite associée à un phénotype précis. Pourtant, des mutations perte de fonction dans d’autres gènes de la machinerie d’épissage, comme SF3B2, SF3B4, PUF60 ou PQBP1 ont été associées à des syndromes variés, avec pour certains une composante neurodéveloppementale. 

Par une collaboration internationale via la plateforme GeneMatcher, nous décrivons une cohorte de 20 patients présentant un trouble du neurodéveloppement accompagné d’une microcéphalie et d’atteintes gastro-intestinales variables. Ils sont porteurs d’un variant faux-sens (n=12), ou potentiellement perte de fonction (non-sens, frameshift, site canonique d’épissage, n=8) de novo dans le gène SF3B1 identifiée par séquençage d’exome. Ces variations sont absentes des bases de données de population. Des analyses in silico montrent l’importance des résidus touchés par les variations faux-sens et l’impact potentiel de leur substitution. Afin d’évaluer l’effet de ces variants sur la fonction de SF3B1, nous avons réalisé des analyses ciblées de l’épissage à partir de cellules K562 et HEK293 exprimant chacun des variants faux-sens de façon transitoire, dans des conditions d’extinction de l’expression du gène SF3B1 endogène (siSF3B1). Des analyses pangénomiques  (RNA-Seq) ont également été menées à partir de cellules K562 exprimant de façon inductible trois différents variants. 

Les analyses ciblées montrent que chaque variant faux-sens peut supprimer le défaut d’épissage résultant de l’extinction de SF3B1, suggérant qu’aucun n’inactive la fonction de SF3B1. De façon intéressante, un seul variant présente un effet sur l’épissage semblable aux variants faux-sens identifiés dans les cancers. Les analyses pangénomiques suggèrent que les trois variants étudiés conduisent à un remodelage subtil de l’épissage, avec majoritairement des sauts d’exons, notamment dans des gènes impliqués dans le neurodéveloppement. Ces données, couplées aux données disponibles sur l’effet de la perte de fonction de SF3B1, confortent l’hypothèse de l’implication des variants dans un phénotype développemental. Nous mettons en évidence une corrélation génotype-phénotype, avec une fréquence plus élevée de signes dysmorphiques et de troubles gastro-intestinaux chez les patients présentant une variation faux-sens.

En conclusion, ce travail décrit un nouveau syndrome du spectre des épissosomopathies. La description de nouveaux patients et des analyses transcriptomiques plus poussées sont nécessaires pour préciser les mécanismes associés à ces variations et la corrélation génotype-phénotype.


Kévin UGUEN (Brest), Tiffany BERGOT, Marie-Pier SCOTT BOYER, Solène CHAPALAIN, Séverine COMMET, Claudia GONZAGA-JAUREGUI, Susan HIATT, Devon HAYNES, Patricia WHEELER, Michael KRUER, Somayeh BAKHTIARI, Katrinardottir HILDIGUNNUR, Curry CYNTHIA, Trine PRESCOTT, Kohji KATO, Merry FERRE, Changlian ZHU, Gertrud STROBL-WILDEMANN, Theresa BRUNET, Martine DOCCO FENZY, Thomas COURTIN, Céline POIRSIER, Trine Bjørg HAMMER, Tony ROSCIOLI, Melissa MACPHERSON, Jacqueline LEONARD, Dong LI, Eric LIPPERT, Laurent CORCOS, Claude FEREC, Arnaud DROIT, Sebastien KURY, Delphine BERNARD
12:15 - 12:30 #38609 - SS054 Description d’un nouveau syndrome neurodéveloppemental associé aux variants dans le gène splicing factor 1, SF1.
SS054 Description d’un nouveau syndrome neurodéveloppemental associé aux variants dans le gène splicing factor 1, SF1.

Introduction et objectifs

L’utilisation en pratique clinique courante du séquençage haut-débit a mené à la mise en évidence d’un nombre croissant de gènes candidats dans les troubles du neurodéveloppement. Ces gènes doivent néanmoins être validés sur le plan fonctionnel pour permettre un conseil génétique avisé. 

Une collaboration internationale a permis de rassembler les données cliniques et moléculaires de 15 patients sur 21 présentant un TND et porteurs des variants de novo dans le gène SF1 (splicing factor 1). SF1 code pour un facteur d’épissage nucléaire impliqué dans les étapes précoces de la formation du spliceosome et dans l’épissage alternatif de l’ARN.

Matériels et méthodes

Nous testons l’hypothèse qu’une perte de fonction de SF1 ait un impact sur l’épissage d’ARN cibles ayant un rôle dans le neuro-développement. A partir de la culture de cellules souches pluripotentes induites (iPSC), nous avons réalisé une différenciation neuronale en 3D (organoïdes cérébraux) afin d’obtenir des cellules neuroprogénitrices (NPC) dans lesquelles le gène SF1 est ensuite inactivé par des siRNA anti-SF1. La transfection a été monitorée par vidéo-microscopie, qPCR et western-blot. Une analyse du transcriptome par RNAseq a été réalisée pour évaluer l’impact de l’inactivation de SF1 sur l’épissage alternatif et l’expression des gènes de façon globale.

Résultats

Les 15 variants dans le gène SF1 sont survenus de novo et sont de types faux-sens (N=8), frameshifts (N=7), variants d’épissage (N=1) et intronique profond (N=1). Les patients présentent un trouble du neurodéveloppement impactant majoritairement le développement du langage, une déficience intellectuelle légère ou modérée, avec ou sans trouble du spectre de l’autisme. Des traits dysmorphiques aspécifiques et un retard de croissance peuvent-être associés.

Sur le plan fonctionnel, l’analyse d’expression différentielle par RNAseq a mis en évidence la dérégulation de 120 gènes à la suite de l’inactivation de SF1 (88 gènes sous-exprimés et 32 gènes surexprimés). Plus de 50% de ces gènes sont exprimés dans le système nerveux avec en particulier des fonctions dans la neurogenèse et la croissance neuronale. Environ 17% des gènes dérégulés codent pour des facteurs de liaison aux acides nucléiques et trois des gènes sous-exprimés sont impliqués dans la voie Wnt. Les analyses d’enrichissement et d’impact global sur l’épissage sont en cours.

Discussion et conclusion

Les données cliniques et biologiques suggèrent qu’une haploinsuffisance du gène SF1 est associée à une atteinte neurodéveloppementale. Les données fonctionnelles prédisent un impact de l’inactivation de SF1 sur la régulation de gènes impliqués dans le neurodéveloppement. L’ensemble de ces éléments est en faveur d’un nouveau syndrome génétique impactant le neurodéveloppement, associé à la survenue de variants de novo dans le gène SF1.


Auriane COSPAIN (Rennes), Johnny BOU ROUPHAEL, Thomas COURTIN, Manon COULÉE, Delphine HERON, Chloe QUELIN, Francois LECOQUIERRE, Mathilde NIZON, Bertrand ISIDOR, Thomas BESNARD, Xenia LATYPOVA, Jonathan LEVY, Pascal JOSET, Katharina STEINDL, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Julien BURATTI, Boris KEREN, Amelie PITON, Cyril MIGNOT, Laila EL KHATTABI

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B32
Sessions simultanées 10
Bio-informatique

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Bio-informatique

Modérateurs : Kévin YAUY (CCA) (Montpellier), Anne-Louise LEUTENEGGER (Chercheur) (Paris)
11:00 - 11:15 #37774 - SS055 Cartographie de la diversité des transcrits d'ARN à l'aide d'un protocole innovant de séquençage ciblé de troisième génération et d’un pipeline bioinformatique dédié.
SS055 Cartographie de la diversité des transcrits d'ARN à l'aide d'un protocole innovant de séquençage ciblé de troisième génération et d’un pipeline bioinformatique dédié.

La résolution de la structure des transcrits d'ARNm est un défi majeur, tant pour la recherche que pour le diagnostic moléculaire. Les approches actuelles basées sur le séquençage ARN short read et les techniques de RT-PCR ne permettent pas d'explorer pleinement la complexité de la structure des transcrits. L’émergence du séquençage long read de troisième génération, répond à cette problématique en résolvant directement cette séquence. Nous proposons ici une nouvelle méthode complète de séquençage d’ARN long read permettant l’enrichissement de transcrits de gènes d’intérêt, depuis l'échantillon d'ARN jusqu'à l'analyse bioinformatique finale incluant la quantification et l’annotation des transcrits.

Les sondes de capture d’un panel de 28 gènes, impliqués dans le syndrome HBOC (Hereditary Breast and Ovarian Cancer), ont été dessinées. A partir de lignées lymphoblastoïdes de 8 patients, le séquençage long read a été réalisé sur les plateformes d’Oxford Nanopore Technologies® (ONT, MinION) et de Pacific Biosciences® (PacBio, Sequel II). Quatre patients étaient des témoins négatifs issus de donneurs sains, deux patients étaient des témoins positifs, porteurs de variants génomiques de BRCA1 impactant la structure des transcrits. Les données de ces 2 technologies ont été confrontées en regard des données issues du séquençage ARN short read. Nous avons développé un pipeline appelé LoRID (Long Read Isoform Discovery) pour assembler, quantifier et annoter les isoformes en utilisant un nouvel outil spécialement conçu pour cette application : SOSTAR (iSofOrmS annoTAtoR).

L'enrichissement significatif des transcrits par notre protocole de capture, ainsi que l'assemblage LoRID ont permis l'identification de 954 transcrits uniques au sein du panel de gènes. La structure de ces transcrits a été annotée avec une résolution d'une base par rapport à un transcrit de référence. Tous les principaux événements d'épissage alternatif des gènes BRCA1 et BRCA2 décrits dans la littérature (Colombo et al., 2014, Fackenthal et al., 2016) ont été retrouvés. Les événements d'épissage complexes tels que les pseudo-exons ont été correctement annotés. SOSTAR a permis la mise en évidence des transcrits anormaux dans les contrôles positifs. De plus, un cas d'hérédité inexpliquée, dans une famille aux antécédents de cancer du sein et de l'ovaire, a été résolu grâce à l'identification d'un rétrotransposon SVA dans l’intron 13 du gène BRCA1.

En conclusion, nous avons validé un nouveau protocole d'enrichissement de transcrits d’intérêt, en utilisant des sondes adaptées aux plateformes ONT et PacBio, qui permet la description complète des structures alternatives des transcrits, l'estimation de leur expression et l'identification des transcrits aberrants en une seule expérience. Cette preuve de concept offre de nouvelles opportunités dans l’exploration de la structure de l’ARN à des fins de recherche et de diagnostic moléculaire.


Camille AUCOUTURIER (Caen), Nicolas SOIRAT, Laurent CASTERA, Denis BERTRAND, Alexandre ATKINSON, Thibaut LAVOLE, Nicolas GOARDON, Céline QUESNELLE, Julien LEVILLY, Sosthène BARBACHOU, Angélina LEGROS, Agathe RICOU, Flavie BOULOUARD, Dominique VAUR, Sophie KRIEGER, Raphael LEMAN
11:15 - 11:30 #37936 - SS056 Stratification des patients atteints de ciliopathies via l’intégration de différentes modalités de phénotypes extraits depuis les comptes-rendus cliniques.
SS056 Stratification des patients atteints de ciliopathies via l’intégration de différentes modalités de phénotypes extraits depuis les comptes-rendus cliniques.

Background: Ciliopathies are a large group of severe rare monogenic disorders caused by cilium dysfunction, displaying a broad clinical spectrum and high heterogeneity. Effective patient stratification based on phenotypic presentation is crucial for understanding the clinical and genetic complexity, paving the way for personalized approaches in diagnostics, prognostics and therapeutics. Advanced natural language processing (NLP) techniques enable not only phenotype extraction from narratives, but also contextual information extraction, including negation and experiencer (referred to as “modalities”). Indeed, it is critical to determine if clinical signs mentioned in the text were present or absent, experienced by the patient or their relatives. Despite advancements in modality prediction, leveraging this contextual information for clinical applications has been understudied. Our previous work has revealed a ciliary module-based genotype-phenotype correlation using patient’s present phenotypes. This study hypothesizes that negation and family history may reflect the assumptions of clinicians, contributing to patient similarity. The objective is to aggregate different phenotyping modalities using patient similarity networks (PSNs) framework to enhance ciliopathy stratification.

Method: Within the C’IL-LICO program, the electronic health records of 148 ciliopathy patients from a national reference center for rare diseases were utilized. Phenotype extraction and modality prediction were carried out using a hybrid NLP strategy combining dictionary-based and deep learning-based approaches. Patient similarities were computed using semantic similarities based on the Human Phenotype Ontology. PSNs were constructed using different phenotyping modalities separately for subsequent aggregation. Hierarchical agglomerative clustering was then applied on the aggregated PSN.

Results: After applying NLP techniques, we identified 2157 distinct present phenotypes from 5470 narrative reports of 148 ciliopathy patients, and 879 distinct negated phenotypes from 3366 reports of 131 patients among the 148. Patient clustering based on PSNs demonstrated improved performance when patient similarity incorporated negated phenotypes. The different resulting clusters were analyzed by a ciliopathy expert: the clustering with negated phenotypes demonstrated its capacity to distinctively gather isolate and syndromic Leber congenital amaurosis cases caused by different genes.

Conclusion: Integrating diverse phenotyping modalities into patient similarity models, particularly emphasizing negated phenotypes, holds promise in enhancing disease stratification, especially within rare and complex disorders like ciliopathies. Future research directions will focus on exploring advanced aggregation models incorporating various data types, like biological data, and conduct broader evaluations to deepen our understanding of disease heterogeneity, enabling better access to personalized care.


Xiaoyi CHEN (Paris), Carole FAVIEZ, Marc VINCENT, Sophie SAUNIER, Nicolas GARCELON, Anita BURGUN
11:30 - 11:45 #38034 - SS057 CNV-Hub : une plateforme intégrée de classification et d’analyse des CNV assistée par IA.
SS057 CNV-Hub : une plateforme intégrée de classification et d’analyse des CNV assistée par IA.

INTRODUCTION

Les variations du nombre de copies (CNV) sont des désordres génomiques fréquents dans la population générale qui peuvent entraîner des pathologies génétiques. Leur analyse nécessite la consultation de nombreuses bases de données, pour les classer selon les 5 classes de l’ACMG. Pour homogénéiser les pratiques, des recommandations ont été établies, telles que le consensus de l’ACMG et ClinGen, ainsi que les recommandations du groupe français d’AChroPuce. Face à la quantité de bases de données à exploiter, des algorithmes ont vu le jour pour automatiser la classification des CNV mais pour obtenir un résultat fiable, il est nécessaire de recouper les résultats de ces différents outils. Dans ce contexte, nous avons développé CNV-Hub, une interface d’aide à l’interprétation des CNV, regroupant 5 algorithmes de classification ainsi que les données scientifiques sur une plateforme unique.

METHODES

La plateforme CNV-Hub se compose de deux parties. La première est une interface de classification qui affiche les propositions de classification des 5 algorithmes, permettant une évaluation rapide de la pathogénicité du CNV. Le laboratoire de Cytogénétique Moléculaire de Dijon a développé un algorithme basé sur les recommandations françaises, tandis que deux autres (ClassifyCNV et Franklin) se conforment aux recommandations américaines. Les deux derniers s'appuient sur l'apprentissage automatique (IA) : X-CNV et ISV. La deuxième partie de CNV-Hub est une base de données complète contenant des informations scientifiques essentielles relatives aux CNVs, facilitant la rédaction de rapports basés sur des arguments scientifiques. Elle permet d’accéder aux critères de classification, aux principaux syndromes liés à la région, aux pathologies associées aux gènes du CNV et à leur mode de transmission, aux variations chevauchantes rapportées, aux gènes sensibles au dosage, et aux gènes candidats pour l’autisme. Des onglets permettent d'accéder au contenu détaillé (contenu génique et scores, liens utiles, CNV polymorphiques).

DISCUSSION ET CONCLUSION

La plateforme CNV-Hub apporte les éléments nécessaires à la classification des CNV. Son interface permet une évaluation rapide des résultats fournis par les cinq algorithmes de classification, offrant une vue d'ensemble de la pathogénicité potentielle du CNV. Parmi ces algorithmes, l'utilisation de l'IA dans X-CNV et ISV permet d'aller au-delà des critères de classification traditionnels en tenant compte de paramètres supplémentaires pour évaluer la pathogénicité des CNV. L’IA étend la capacité à évaluer l'impact potentiel des variations génétiques incertaines, améliorant ainsi la précision de l'interprétation.

CNV-Hub a ainsi le potentiel de considérablement optimiser le temps d’analyse des CNV dans les laboratoires de génétique. En réunissant une gamme diversifiée d'algorithmes de classification et de ressources scientifiques, CNV-Hub représente une avancée majeure dans le domaine de la cytogénétique moléculaire.


Vignesh-Guru, Victor PILLAY (DIJON), Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Nathalie MARLE, Tristan MORO, Clémence RAGON, Muriel PAYET, Alison BOUZENARD, Julia MOSNIER, Gregory EGEA, Laurence FAIVRE, Patrick CALLIER, Davide CALLEGARIN
11:45 - 12:00 #37706 - SS058 MORFEEdb, catalogue de l’ensemble des variants non-codants localisés dans les régions 5'UTR et altérant les cadres de lecture anticipés : Impact sur la génétique des maladies rares et des maladies complexes.
SS058 MORFEEdb, catalogue de l’ensemble des variants non-codants localisés dans les régions 5'UTR et altérant les cadres de lecture anticipés : Impact sur la génétique des maladies rares et des maladies complexes.

L’interprétation des variants non-codants est encore un vrai défi dans le diagnostic moléculaire des maladies génétiques. Plusieurs travaux récents ont mis en lumière comment les variants situés dans les 5'UTR et altérant les cadres de lecture ouverts anticipés (upORF, upstream Open Reading Frames) affectent le taux de protéine et peuvent être pathogènes. Malgré cela, l’identification et la caractérisation de ce type de variations parmi la quantité de données génétiques produites restent difficiles à mettre en oeuvre.

Il existe trois principaux types d'upORFs : (a) ceux entièrement situés dans le 5’UTR (fully upstream upORFs ou uORFs) lorsque le site d’initiation de la traduction (uTIS, upstream Translation Initiation Site) et le codon stop (uStop, upstream Stop Codon) sont situés dans le 5'UTR; (b) les upORFs chevauchant la séquence codante (uoORF, upstream overlapping ORF) lorsque l'uStop est situé au sein de la séquence codante (CDS) ; et (c) les CDS allongés (eCDS, elongated CDS) lorsque l'uTIS est en phase avec le CDS et est associé au même codon stop que ce dernier. Ces différents upORFs peuvent commencer par le TIS canonique (AUG) mais également par des TIS non canoniques différents de l’AUG par un seul nucléotide.

Le logiciel MORFEE est un outil bioinformatique que nous avons récemment développé pour permettre la détection de toute substitution ponctuelle (SNV, single nucleotide variant) pouvant créer des uTIS ou supprimer/créer des uStop dans le 5’UTR d’un transcrit. Dans ce travail, nous avons appliqué MORFEE à l’ensemble des SNVs possibles (i.e. saturation mutationnelle in silico) dans le 5’UTR d’ ~18000 gènes. La base de données qui en résulte (MORFEEdb) contient 19 422 215 variations (37% des variants étudiés) pouvant créer ou modifier des upORFs. Le croisement des bases MORFEEdb et ClinVar indique qu’au moins 40% des variants 5’UTR de ClinVar pourraient altérer des upORFs, plus de la moitié de ces variants étant considérés de signification indéterminée (VUS : variant of uncertain significance) . La mise en relation entre la base MORFEEdb et des données séquençage à haut débit provenant de laboratoires de diagnostic nous a permis d’identifier de nouveaux variants pathogènes dans la maladie du Rendu-Olser et la Neurofibromatose.

En outre, l’analyse par MORFEE des résultats de grandes études d’association génétique de type "protéogénomique" réalisées sur des dizaines de milliers de sujets suggère qu’~2% des variations génétiques fréquentes associées à des taux de protéines sont des variants pouvant altérer des upORFs.

En fournissant un catalogue de tous les SNVs possibles altérant des upORFs, la base MORFEEdb est non seulement un outil d’aide à la priorisation des variants non codants pour le diagnostic moléculaire des maladies rares mais également une aide pour faciliter l’identification et la caractérisation expérimentale de variants fréquents impliqués dans les maladies complexes.


Omar SOUKARIEH, Caroline MEGUERDITCHIAN, Clémence DEIBER, Carole PROUST, Maud TUSSAU, Gaëlle MUNSCH, Béatrice JASPARD-VINASSA, Eulalie LASSEAUX, Sophie DUPUIS-GIROD, David-Alexandre TRÉGOUËT (Bordeaux)
12:00 - 12:15 #38538 - SS059 Next Generation Phenotyping for diagnosis and phenotype – genotype correlations in Kabuki syndrome.
SS059 Next Generation Phenotyping for diagnosis and phenotype – genotype correlations in Kabuki syndrome.

Introduction: Kabuki syndrome (KS) is a rare genetic disorder with a well recognizable facial phenotype. More than 80% of KS patients have a pathogenic variant in the coding regions of KMT2D (KS type 1, KS1), and around 10% of patients have a pathogenic variant in the KDM6A gene (KS type 2, KS2). Improving diagnosis in clinical genetics is a crucial challenge in reducing diagnostic wandering. The field of dysmorphology is changing with Artificial Intelligence (AI) and the development of Next Generation Phenotyping (NGP). The aim of this study was to propose a new NGP model for predicting KS on 2D facial photographs and distinguish KS1 from KS2.

Material and methods: We included retrospectively and prospectively, from 1998 to 2023, all frontal and lateral pictures of patients with a molecular confirmation of KS. After Region Of Interest (ROI) detection using a Faster RCNN (Faster Region-based Convolutional Neural Network) and automatic placement of landmarks using a patch based AAM (Active Appearance Model), we extracted geometric features using Procrustes superimposition, and textural features using a Gray-Level Co-occurrence Matrix (GLCM). After a dimension reduction step using Principal Component Analysis (PCA) and incorporation of metadata such as age, gender, and ethnicity, we used XGboost (eXtreme Gradient Boosting), a supervised machine learning classifier. The model was tested on an independent validation set of genetically confirmed KS and controls using accuracies and Area Under the Curves (AUC). We then tested for belonging to KS1 and KS2 groups. Finally, we compared the performances of this NGP model with DeepGestalt (Face2Gene), a current commercially available AI-based diagnostic tool.

Results: The study included 1448 frontal and lateral facial photographs from 6 centers, corresponding to 634 patients (527 controls, 107 KS); 82 (78%) of patients had a variation in the KMT2D gene (KS1), 23 (22%) in the KDM6A gene (KS2). We were able to distinguish KS from controls in the independent validation group with an accuracy of 95.8% (78.9 - 99.9%, p < 0.001), and distinguish KS1 from KS2 with an empirical AUC of 0.805 (0.729 - 0.880, p < 0.001). We found no facial shape difference between KS1 patients with a protein-truncating variant (PTV) vs a protein-altering variant (PAV).

Conclusion: We report an automatic detection model for KS that considers the face, profile and ears, with high performances (AUC 0.993 and accuracy 95.8%). We were able to separate patients with KS1 (KMT2D) from KS2 (KDM6A), with an AUC of 0.805. These results outperform the current commercial AI-based solutions and expert clinicians.


Quentin HENNOCQ (Paris), Marjolaine WILLEMS, Jeanne AMIEL, Stéphanie ARPIN, Tania ATTIÉ-BITACH, Thomas BONGIBAULT, Thomas BOUYGUES, Valérie CORMIER-DAIRE, Pierre CORRE, Klaus DIETERICH, Maxime DOUILLET, Jean FEYDY, Eva GALLIANI, Fabienne GIULIANO, Stanislas LYONNET, Arnaud PICARD, Thantrira PORNTAVEETUS, Marlène RIO, Flavien ROUXEL, Vorasuk SHOTELERSUK, Annick TOUTAIN, Kevin YAUY, David GENEVIÈVE, Roman Hossein KHONSARI, Nicolas GARCELON
12:15 - 12:30 #38092 - SS060 Identification of chromosome structural abnormalities in conventional cytogenetics: Development of a prototype for the detection of del(5q) deletion based on artificial intelligence.
SS060 Identification of chromosome structural abnormalities in conventional cytogenetics: Development of a prototype for the detection of del(5q) deletion based on artificial intelligence.

Artificial intelligence (AI) is not intended to replace cytogeneticists. However, AI is already positioning itself as one of key supports for medical care. We are developing an innovative AI tool to assist cytogeneticists in detecting structural chromosomal abnormalities from conventional cytogenetic images with diagnostic, prognostic or theranostics objectives in the management of genetic diseases and cancer. More specifically, this tool is developed to verify the correspondence of chromosomal bands between the two chromosomes of a pair. This tool is based on the use of convolutional neural networks (CNN) into an innovative Siamese architecture. As a proof of concept, we focused on the automatic detection of a chromosome structural abnormality such as the deletion of the long arm of a chromosome 5, denoted del(5q), a frequent abnormality in haematological malignancies. 

Using our dataset of more than 930 images, we conducted several experiments, without and with data augmentation, in 5 cross-validation tests, on seven CNN models, enabling us to make statistical comparisons for performance assessments. Performances obtained were very significant for the detection of del(5q) deletions for all 7 CNNs. The best CNN achieved sensitivity (detection of deleted chromosomes) and specificity (detection of normal chromosomes) above 99% and 98.5% respectively. As a generalization, these AI architectures were able to successfully recognize another structural abnormality, inv(3). This experience improved when training was applied to the inv(3) dataset with data augmentation, reaching up to 94% sensitivity and 98% specificity. The architecture we propose is the first high performance method based on the Siamese architecture that allows the detection of chromosome structure abnormalities revealed by conventional cytogenetics.


Mohammed El Amine BECHAR, Jean-Marie GUYADER, Marwa EL BOUZ, Ayman AL FALOU, Nathalie DOUET-GUILBERT, Marie-Bérengère TROADEC (BREST)

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C32
Sessions simultanées 11
Immunogénétique et Thérapeutique

Sessions simultanées 11
Immunogénétique et Thérapeutique

Modérateurs : Benoit FUNALOT (Chef de Service) (Créteil), Maud TUSSEAU (Assistante hospitalo-universitaire, PhD student) (LYON)
11:00 - 11:15 #38033 - SS061 Implication de RNF213 dans un syndrome autoinflammatoire cutané associant une hypercytokinémie majeure.
SS061 Implication de RNF213 dans un syndrome autoinflammatoire cutané associant une hypercytokinémie majeure.

Introduction. Les lésions urticariennes, le plus souvent transitoires et isolées, peuvent survenir dans un cadre syndromique. Les formes familiales de syndromes urticariens chroniques sont exceptionnelles et peuvent être rencontrées dans les maladies auto-inflammatoires systémiques. Notre objectif était de décrire précisément le phénotype de patients d’une grande famille présentant des lésions urticariennes chroniques (LUC) et d’identifier les bases moléculaires et cellulaires de cette affection.

Méthodes. La famille comporte 15 individus dont 9 avec LUC de transmission autosomique dominante, de pénétrance complète et d’expressivité variable. Une analyse approfondie du phénotype de 2 patients a été réalisée par la mesure des taux plasmatiques de cytokines plasmatiques pro- et anti-inflammatoires (ELISA) et une étude transcriptomique (RNAseq) sur monocytes sanguins. La recherche d’une cause moléculaire a été réalisée par une étude de liaison (puces SNP) couplée à l’analyse de l’exome chez 2 patients. L’évaluation du caractère délétère de la variation identifiée a été réalisée après expression de la protéine recombinante correspondante dans des cellules HEK293T. Une recherche des partenaires de la protéine candidate par protéomique a été réalisée (sur lymphocytes B immortalisés et cellules HEK293T) afin d’identifier le réseau protéique associé.

Résultats. Le phénotype des patients est caractérisé par des poussées urticariennes associées à des taux plasmatiques extrêmement élevés de cytokines pro- (IL-1beta, IL-6, TNFalpha) et anti-inflammatoires (IL-10, IL1-RA) —taux bien supérieurs à ceux observés dans les orages cytokiniques— chez les sujets dont l’atteinte cutanée est la plus sévère, alors que, de façon remarquable, ils ne présentent ni fièvre, ni atteinte secondaire des organes, aucune susceptibilité aux infections et ont des taux normaux de CRP. Les analyses transcriptomiques des monocytes ont révélé un profil immunotolérant chez le patient le plus atteint. L’étude de liaison a mis en évidence une seule région génomique associée à un LOD score > 3, au sein de laquelle une seule variation faux-sens rare, c.12529T > C, C4177R, du gène RNF213 a été identifiée. RNF213 code une protéine appelée mysterin dont le rôle est mal connu. Les études fonctionnelles ont démontré une perte de fonction de la mysterin mutée par diminution de sa stabilité et perte d’activation de la voie NF-kappaB. Parmi les nombreux partenaires de RNF213 identifiés, nous avons montré que la déubiquitinase CYLD, un régulateur majeur de l'inflammation, a son expression inhibée par la version normale de RNF213 mais pas par sa forme mutée.

Conclusion. Nous avons identifié une nouvelle entité pathologique caractérisée par des lésions urticariennes chroniques associées à une hypercytokinémie massive sans retentissement systémique apparent. Cette affection, due à une perte de fonction de RNF213, révèle le rôle clé de cette protéine dans le réseau moléculaire de l'immunité innée.


Camille LOUVRIER (Paris), Fawaz AWAD, Anne COSNES, Elma EL KHOURI, Eman ASSRAWI, Aphrodite DASKALOPOULOU, Bruno COPIN, Hélène BOCQUET, Sandra CHANTOT BASTARAUD, Angela ARENAS GARCIA, Florence DASTOT LE MOAL, Pierre DE LA GRANGE, Philippe DUQUESNOY, Chiara I. GUERRERA, William PITERBOTH, Nicolas ORTONNE, Olivier CHOSIDOW, Sonia A. KARABINA, Serge AMSELEM, Irina GIURGEA
11:15 - 11:30 #38570 - SS062 Modélisation de la néphronophtise en utilisant des organoïdes rénaux dérivés de cellules souches pluripotentes induites (iPSCs).
SS062 Modélisation de la néphronophtise en utilisant des organoïdes rénaux dérivés de cellules souches pluripotentes induites (iPSCs).

Contexte: La Néphronophtise (NPH) est une néphropathie tubulo-interstitielle autosomique récessive appartenant au groupe des ciliopathies et une cause majeure d’insuffisance rénale terminale (IRT) chez l’enfant et le jeune adulte (15%). La NPH se caractérise par une fibrose interstitielle massive, une inflammation et occasionnellement la formation de kystes, conduisant à une IRT généralement vers l’âge de 13 ans, dont le seul traitement est basé sur la dialyse et la transplantation. De nombreux gènes codant pour des protéines ciliaires ont été associés à la NPH, la grande majorité des cas (53 %) étant dû à des délétions homozygotes du gène NPHP1. Bien que plusieurs modèles cellulaires et murins d’invalidation du gène Nphp1 existent, des modèles robustes issus de cellules humaines permettant d’étudier les interactions cellulaires, disséquer les mécanismes pathologiques et cribler des médicaments sont encore à développer.

Méthodes : Cette étude utilise des cultures d’organoïdes rénaux dérivés de cellules souches pluripotentes humaines (iPSC) pour modéliser la NPH. Les lignées cellulaires invalidées pour le gène NPHP1 ont été obtenues par CRISPR-Cas9 ou reprogrammation de cellules sanguines de patients. Ces iPSC ont été différenciées en organoïdes rénaux jusqu’à jour 21 de culture (2D, 3D) puis caractérisés par immunofluorescence et RNAseq après tri des cellules tubulaires (EPCAM+). Pour étudier la fibrose, les organoïdes rénaux ont été traités par l’IL1beta au 51éme jour de culture pendant 48 heures, et l'expression d’alpha-sma/PDFGRb (myofibroblastes) et de collagène (Col1a1) a été mesurée dans l’interstitum.

Résultats : L’invalidation de NPHP1 n'a pas affecté la différenciation rénale des iPSC. Cependant, les organoïdes mutants NPHP1 ont montré des altérations des cils primaires dans les tubules rénaux: une augmentation de la longueur des cils, des modifications de certains composants ciliaires (diminution de l'expression d'INPP5E et accumulation d'OFD1 à la base des cils), ainsi qu’une diminution de l’activation de la voie de signalisation Hedgehog après stimulation au SAG. En parallèle, l’analyse transcriptomique a confirmé l’augmentation de l’expression de certaines protéines centriolaires dans les cellules tubulaires invalidées NPHP1. De plus, cette analyse révèle une dérégulation de voies pertinentes pour la maladie telles que la signalisation AMPc ou l’augmentation de voies pro-fibrotiques. Enfin, le traitement des organoïdes par l'IL1beta entraine une augmentation de l'expression de marqueurs de fibrose (alpha-sma et le collagène I) avec une réponse accrue au stimulus pro-inflammatoire dans les organoïdes mutants. Ces résultats suggèrent que les organoïdes rénaux invalidés pour NPHP1 peuvent reproduire une grande partie des défauts ciliaires et rénaux observés dans la NPH et être utilisés comme modèle pour le criblage de médicaments.


Damelys CALDERON (Paris), Bruno ESTEBE, Julie PERNELLE, Lucie MACLART, Victoire PAOLI, Nathalie LEFORT, Nicolas GOUDIN, Sophie SAUNIER
11:30 - 11:45 #38688 - SS063 Human inherited CCR2 deficiency underlies progressive polycystic lung disease.
SS063 Human inherited CCR2 deficiency underlies progressive polycystic lung disease.

We describe a new lung disease due to autosomal recessive deficiency of the monocyte chemokine receptor CCR2. Nine children from five independent kindreds were found to have pulmonary alveolar proteinosis (PAP), chronic progressive polycystic lung disease, and recurrent infections, including BCG-adenitis. The CCR2 variants are homozygous in six patients and compound heterozygous in three. All variants are loss-of-expression, loss-of-function and impair CCR2-agonist CCL-2-stimulated Ca2+-signaling and migration. All patients had high blood CCL-2 levels, providing the basis for a novel diagnostic test for screening children with unexplained lung or mycobacterial disease. Blood myeloid and lymphoid subsets, and IFN-g- and GM-CSF-mediated immunity were unaffected. CCR2-deficient monocytes and alveolar macrophage-like cells had normal gene-expression profiles and functions. By contrast, alveolar macrophage counts were markedly low. Human complete CCR2 deficiency is a genetic etiology of PAP, polycystic lung disease, and recurrent infections caused by impaired CCL2-dependent monocyte migration to the lungs and infected tissues.


Anna-Lena NEEHUS, Brenna CAREY, Nathalie ALADJIDI, Jean-Laurent CASANOVA, Bruce C TRAPNELL, Jacinta BUSTAMANTE (Paris)
11:45 - 12:00 #37772 - SS064 TSEN54, un gène d’hypoplasie ponto-cérebelleuse impliqué dans le syndrome de Galloway-Mowat et le syndrome néphrotique cortico-résistant ?
SS064 TSEN54, un gène d’hypoplasie ponto-cérebelleuse impliqué dans le syndrome de Galloway-Mowat et le syndrome néphrotique cortico-résistant ?

Le gène TSEN54 code l’une des quatre sous-unités du complexe ubiquitaire TSEN (tRNA splicing endonuclease) impliqué dans l’épissage des introns de certains ARN de transfert. Des variants pathogènes ont été identifiés dans les gènes codant toutes les sous-unités de ce complexe chez des patients atteints d'hypoplasie pontocérébelleuse (PCH), un groupe de maladies neurodégénératives autosomiques récessives rares. Nous avons identifié par séquençage d’exome deux nouveaux variants dans le gène TSEN54 chez un patient atteint du syndrome de Galloway-Mowat (GAMOS), une maladie multisystémique rare de transmission autosomique récessive ou liée à l’X, caractérisée par l’association d’une atteinte neurologique (microcéphalie) et d’une atteinte rénale (syndrome néphrotique cortico-résistant, SNCR) liée à des anomalies des neurones et des podocytes, cellules rénales hautement spécialisées intervenant dans la filtration glomérulaire. Ce patient est porteur d’un variant non-sens associé en trans à un variant intronique qui crée un site d’épissage cryptique donneur. Fait surprenant, le variant intronique a également été trouvé à l’état homozygote chez plusieurs patients (issus de familles consanguines distinctes) atteints d’un SNCR isolé, sans aucune atteinte extra-rénale.

Pour mieux comprendre pourquoi les variants de ce gène ubiquitaire conduisent à des syndromes distincts et tenter d’identifier les mécanismes pathologiques sous-jacents, nous avons modélisé l’atteinte neurologique en utilisant des cellules souches neurales (NSC) dérivées de cellules souches pluripotentes induites (iPSC) obtenues à partir de patients, d'individus témoins ou par édition du génome. Nous avons étudié l’impact du variant intronique au niveau du transcrit et de la protéine, et réalisé des études de transcriptomiques et protéomiques.

L’étude des transcrits TSEN54 confirme l’utilisation du site d’épissage cryptique avec l’expression d’un transcrit sauvage et d’un transcrit mutant, ce dernier étant majoritairement exprimé. Cependant, au niveau protéique, seule la protéine sauvage est détectée et en faible quantité. L’analyse combinée des données de transcriptomique et de protéomique a permis de montrer une diminution significative drastique de l’expression de 3 gènes/protéines et d’un ARNlnc, que nous avons confirmée sur de nouveaux échantillons de NSC. De plus, l’étude du transcriptome met en évidence des altérations de fonctions impliquées dans la régulation du développement du système nerveux, de l’axonogenèse et de la neurogenèse, et dans l’organisation de la matrice extracellulaire. Enfin, l’analyse du transcriptome des podocytes triés à partir d’organoïdes rénaux dérivés des mêmes iPSC confirme la diminution de l’expression de ces 3 mêmes gènes dont les fonctions sont peu connues.

L’ensemble de ces résultats permettra, avec des études complémentaires, de mieux comprendre les mécanismes physiologiques qui peuvent être communs au développement et à la fonction du rein et du cerveau.


Aurélien CAUX (Amiens), Christelle ARRONDEL, Francesco MISCIA, Bruno ESTEBE, Olivier GRIBOUVAL, Corinne ANTIGNAC, Géraldine MOLLET
12:00 - 12:15 #37972 - SS065 Étude comparative contrôlée de la pégunigalsidase alfa versus l’agalsidase bêta dans la maladie de Fabry : résultats à 2 ans de l’essai clinique international multicentrique de phase III randomisé en double aveugle contre traitement actif (BALANCE).
SS065 Étude comparative contrôlée de la pégunigalsidase alfa versus l’agalsidase bêta dans la maladie de Fabry : résultats à 2 ans de l’essai clinique international multicentrique de phase III randomisé en double aveugle contre traitement actif (BALANCE).

Introduction : La pégunigalsidase alfa est une nouvelle enzymothérapie substitutive (ERTqui a obtenu en 2023 une AMM européenne (EMA) et américaine (FDA) comme traitement de la maladie de Fabry. Cette alpha-galactosidase pégylée, produite en cellules végétales représente une nouvelle alternative thérapeutique.

Patients et méthodes L’essai clinique international en double aveugle contre traitement actif (BALANCE NCT02795676) a évalué la non-infériorité de la pégunigalsidase alfa versus l’agalsidase bêta chez des patients adultes atteints de maladie de Fabry, traités par agalsidase bêta depuis ≥ 1 an et présentant une pente du DFGe (Débit de Filtration Glomérulaire estimé) de ‐2 mL/min/1,73 m2/an au minimum. Les patients furent randomisés (ratio 2 :1) pour recevoir 1 mg/kg de pégunigalsidase alfa ou rester sous agalsidase bêta chaque 14 jours pendant 2 ans. Le critère principal d’efficacité de non-infériorité était la différence de la pente médiane annualisée du DFGe entre les deux groupes.

Résultats : 52 patients reçurent la pégunigalsidase alfa et 25 l’agalsidase bêta. A l’inclusion, le DFGe médian était de 74,51 mL/min/1,73 m2 et la pente médiane du DFGe était de ‐7,25 (‐30,5 ; 6,3) mL/min/1,73 m2/an. Après 2 ans de traitement, la différence des pentes médianes du DFGe entre la pégunigalsidase alfa et l’agalsidase bêta était de -0,36 mL/min/1,73 m2/an, avec une borne inférieure de l’intervalle de confiance (IC) répondant au critère préspécifié pour la marge de non infériorité (IC 95 % : ‐2,44 ; 1,73). Les critères d’évaluation secondaires (index de masse ventriculaire gauche, recours à une prémédication, scores dBrief Pain Inventory (BPI) et taux de lyso-Gb3 plasmatique) étaient stables et/ou similaires entre les groupes. L’analyse de la tolérance a montré des réactions liées à la perfusion (Infusion Associated Reactions - IARchez 21,2 % des patients recevant la pégunigalsidase alfa avec 0,5 événement/100 perfusions et 24 % des patients recevant l’agalsidase bêta (4 événements/100 perfusions). Des événements indésirables (EI) furent observés chez 40 % des patients recevant la pégunigalsidase alfa (42,85 EI/100 années d’exposition) et 44 % des patients recevant l’agalsidase bêta (152,91 EI/100 années d’exposition). Parmi les patients avec des anticorps (Anti Drug Antibodies - ADA) à l’inclusion, la proportion de patients présentant des anticorps neutralisants diminua de 94 % (n = 17/18) à 64 % (n = 7/11) après 2 ans sous pégunigalsidase alfa et augmenta de 88 % (n = 7/8) à 100 % (n = 6/6) chez les patients ayant poursuivi sous agalsidase bêtaAucun décès ne fut rapporté

Discussion :  La nouvelle alpha-galactosidase recombinante pegylée a démontré une non-infériorité versus l’agalsidase bêta sur la différence de pente médiane du DFGe à 2 ans et pourra offrir une alternative thérapeutique dans la maladie de Fabry.


Dominique GERMAIN (Paris), Study Group BALANCE
12:15 - 12:30 #38661 - SS066 Une petite molécule pour le traitement des formes cérébrales d'adrénoleucodystrophie liée à l'X : expérience chez 13 patients adultes.
SS066 Une petite molécule pour le traitement des formes cérébrales d'adrénoleucodystrophie liée à l'X : expérience chez 13 patients adultes.

L’adrénoleucodystrophie liée à l’X (ALD-X) est la plus fréquente des leucodystrophies. Tous les hommes atteints d’ALD-X développent une adrénomyéloneuropathie (AMN), paraparésie spastique progressive. De plus, 1/3 des garçons et >50% des hommes développent une atteinte démyélinisante inflammatoire sévère, dite forme cérébrale (CALD), avec troubles psychiatriques, cognitifs et moteurs et médiane de survie de 3 ans. Le traitement de référence à un stade précoce de CALD est la greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) qui arrête le processus neuro-inflammatoire – en remplaçant la microglie par les cellules immunitaires d’un donneur sain – et stabilise l’atteinte neurologique. Malheureusement, la greffe de CSH ne peut être réalisée en cas d’absence de donneur immuno-compatible, d’âge > 50 ans, ou de lésions de mauvais pronostic. De plus, la greffe est un traitement lourd avec de nombreuses comorbidités.

La leriglitazone est un nouvel agoniste sélectif PPAR-gamma aux propriétés pro-mitochondriales et anti-inflammatoires qui passe la barrière hémato-encéphalique. Dans un essai multicentrique randomisé contrôlé chez 116 patients avec AMN, nous avons montré que la leriglitazone diminue l’atteinte propioceptive liée à la myélopathie. Surtout, aucun des patients traités n’a développé de CALD contrairement au bras placebo (Köhler et coll, Lancet Neurol 2023). La tolérance était très bonne – prise de poids modérée et/ou œdèmes des membres inférieurs.

Suite à ces résultats majeurs, nous avons obtenu l’accord d’un CPP et de l’ANSM pour traiter par lériglitazone (sous ATU) des adultes atteints de CALD. Depuis 2021, nous avons traité 13 hommes non éligibles à la greffe de CSH (n= 8) ou en attente de greffe (n=5). Les patients ont été évalués tous les 3 mois par des échelles neurologiques standardisées et des imageries cérébrales comprenant le score de Loes (évalue le volume lésionnel), la prise de contraste de gadolinium, la volumétrie des lésions à partir d’une segmentation manuelle, et la quantification des altérations globales de la substance blanche par tenseur de diffusion grâce à l’outil Braintale (marquage CE).

Sur 13 patients, un est décédé à 3 mois d’une infection sévère Covid19 et deux (>60 ans avec atteinte cognitive) ont continué de se dégrader. Les 10 autres patients (dont 7 patients avec > 1 an de traitement) présentent une excellente réponse avec stabilité clinique complète, voire légère amélioration propioceptive et cognitive, et stabilité ou amélioration (diminution de la charge lésionnelle et disparition de la prise de contraste) radiologique. La greffe n’est actuellement plus indiquée pour les 5 patients en attente de greffe.

La lériglitazone est un traitement très bien toléré qui peut permettre d’arrêter le processus neuro-inflammatoire mortel chez les hommes atteints de CALD. Ce traitement représente une véritable alternative thérapeutique à la greffe de CSH pour l’ALD et possiblement d’autres leucodystrophies.


Marianne GOLSE, Elise YAZBECK, Bernardo BLANCO, Magali BARBIER, Camille HUIBAN, Vincent PERLBARG, Damien GALANAUD, Fanny MOCHEL (PARIS)

11:00-12:30
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E32
Sessions simultanées 12
Diagnostic Prénatal, Diagnostique Préimplantatoire

Sessions simultanées 12
Diagnostic Prénatal, Diagnostique Préimplantatoire

Modérateurs : Céline MOUTOU (MCU-PH responsable d'UF) (STRASBOURG), Julie STEFFANN (Praticien Hospitalier) (Paris)
11:00 - 11:15 #38276 - SS067 Diagnostic préimplantatoire pour la mutation m.8344A>G MERRF de l’ADN mitochondrial : challenge et succès.
SS067 Diagnostic préimplantatoire pour la mutation m.8344A>G MERRF de l’ADN mitochondrial : challenge et succès.

Les mutations de l’ADN mitochondrial (ADNmt) sont responsables de nombreuses maladies génétiques sévères, d’hérédité maternelle. L’une des plus fréquentes est la mutation m.8344A>G du gène MT-TK, responsable du syndrome MERRF (Myoclonic Epilepsy with Ragged-Red Fibers). L’hétérogénéité phénotypique de ces maladies est liée à la variabilité de distribution tissulaire des copies sauvages et mutées de l’ADNmt (hétéroplasmie), avec l’existence d’un effet seuil, en deçà duquel le risque de développer une atteinte sévère parait faible.

En raison du risque élevé de transmission à la descendance et de l’absence de traitement, de nombreux couples souhaitent bénéficier d’un diagnostic prénatal (DPN) ou préimplantatoire (DPI). Ces procédures sont basées sur la mesure du taux d’hétéroplasmie sur du tissu fœtal (DPN), ou des blastomères (DPI). Cependant les facteurs qui déterminent la ségrégation des molécules mutantes et sauvages d’ADNmt durant le développement sont encore peu connus. De plus, la probabilité d’obtenir au moins un embryon transférable porteur d’un taux faible de mutation est inconnue.

Trois patientes, porteuses asymptomatiques de la mutation m.8344A>G du gène MT-TK à un taux de 75% dans le sang pour deux d’entre elles et à 50% pour la troisième, ont bénéficié d’un diagnostic pré-implantatoire (DPI) dans notre centre. Les taux d’hétéroplasmie ont été mesurés sur 75 cellules issues de 40 embryons à J3.

Au stade J3 du développement, à l’exception d’un embryon où les taux d’hétéroplasmie semblent variable d’une cellule à l’autre, le taux d’ADN mutant est stable dans les différents blastomères issus d’un même embryon (+/-2%), et est concordant avec celui mesuré à J5 (+/-3%).

Pour 1 embryon, la mutation n’était pas détectable. Les autres embryons (39/40) étaient tous hétéroplasmiques, avec une hétérogénéité importante du pourcentage de mutation allant de 10 à 97%, suggérant une ségrégation aléatoire de l’ADN muté au cours de l’ovogenèse maternelle. Cependant, une femme porteuse d’un taux élevé de mutation peut avoir des embryons porteurs de taux faible (<30% ; n=6/39), et des embryons porteurs de taux intermédiaires (>30% et <70% ; n=20/39), dont 5 ont été transférés donnant lieu à 2 grossesses et à la naissance de 2 enfants en bonne santé. La vérification du taux d’hétéroplasmie à la naissance montre un taux stable dans un cas et une augmentation de 18% dans l’autre.

Ces données 1/valident la faisabilité technique du DPI à J3 pour la mutation m.8344A>G, comme montré pour d’autres mutations de l’ADNmt, 2/démontrent l’intérêt clinique du DPI y compris pour des patientes porteuses d’un fort taux d’hétéroplasmie, et 3/ illustre la possible variation du taux d’hétéroplasmie au cours du développement embryo-fœtal humain et incitent à la prudence lors de la détermination du taux au-delà duquel un embryon ne peut pas être transféré. Ces données ont un impact important en terme de conseil génétique pour les patientes porteuses de mutation de l’ADNmt.


Sophie MONNOT (paris), Nadine GIGAREL, Anne MAYEUR, Joana BENGOA, Benoit FUNALOT, Charlotte SONIGO, Nelly FRYDMAN, Julie STEFFANN
11:15 - 11:30 #38450 - SS068 Séquençage d’exome en prénatal dans les anomalies du corps calleux : leçons tirées à partir d’une cohorte de 304 foetus.
SS068 Séquençage d’exome en prénatal dans les anomalies du corps calleux : leçons tirées à partir d’une cohorte de 304 foetus.

Contexte : Depuis 2022, la Conférence Nationale d’Echographie Obstétricale et Fœtale (CNEOF) recommande d’évaluer systématiquement la présence et l’aspect du corps calleux au cours de l’échographie de dépistage du 2ème trimestre de la grossesse. L’incidence de la mise en évidence d’une anomalie du corps calleux (AnCC) chez le fœtus en cours de grossesse est donc en augmentation. Le pronostic neurodéveloppemental du fœtus associé à cette malformation est incertain, mais dépend principalement de l’étiologie sous-jacente, qui se caractérise par une grande hétérogénéité génétique. 

Objectif : Nous rapportons les données de 304 fœtus pour lesquels un séquençage d’exome a été réalisé en prénatal, avec rendu en cours de grossesse.

Résultats : Le rendement diagnostique global était de 23.5% dans la cohorte, 31.3% dans les AnCC associées à une autre malformation et 22.5% dans les AnCC isolées. Le gène DCC représentait l’étiologie la plus fréquente (12.8%), dont les variants hétérozygotes perte de fonction sont responsables d’AnCC sans déficience intellectuelle. Les autres étiologies identifiées comprenaient 40 gènes, majoritairement associés à une déficience intellectuelle. Après exome prénatal, les couples ont demandé une interruption médicale de la grossesse dans 75% des situations avec diagnostic moléculaire, contre 20.2 % en l’absence de diagnostic. Toutes les grossesses pour lesquelles un variant pathogène était retrouvé dans DCC étaient menées à terme.

Conclusion : Ces résultats confirment l’intérêt majeur de l’exome en prénatal en cas d’AnCC chez le fœtus, permettant de préciser l’information pronostique du fœtus. Des études de suivi à long terme des enfants nés sont indispensables pour fournir un conseil prénatal adapté en cas d’exome prénatal non conclusif.  


Solveig HEIDE (PARIS), Anna GERASIMENKO, Lisa FRUGERE, Jade DUCOURNEAU, Stéphanie VALENCE, Jean-Marie JOUANNIC, Myrtille SPENTCHIAN, Catherine GAREL, Toan NGUYEN, Matthieu MILH, Vincent DES PORTES, Tania ATTIE-BITACH, Sébastien MOUTTON, Olivier PATAT, Maud LANGEOIS, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Audrey PUTOUX, Daphné LEHALLE, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Boris KEREN, Delphine HERON
11:30 - 11:45 #38260 - SS069 Le séquençage de l’exome en prénatal est-il source de sérénité ou d’anxiété ?- 3 ans d’une expérience mono-centrique à Necker.
SS069 Le séquençage de l’exome en prénatal est-il source de sérénité ou d’anxiété ?- 3 ans d’une expérience mono-centrique à Necker.

Une anomalie du développement fœtal est identifiée par l’échographie de suivi, dans 3 à 5% des grossesses. Il est admis désormais qu’en complément de l’analyse chromosomique sur puce à ADN proposée depuis de nombreuses années devant une anomalie du développement fœtal, le séquençage d’exome en prénatal (SEp) permet d’améliorer l’évaluation pronostique et préciser le conseil génétique.

Nous rapportons ici l’expérience de 3 ans de SEp dans notre centre. Entre novembre 2019 et octobre 2023, 138 fœtus ont été inclus via les CPDPN de Cochin-Port Royal et Necker-Enfants Malades sur signe d’appel échographique. Les indications retenues pour le SEp sont l’association d’au moins 2 anomalies à l’échographie, ou une anomalie isolée mais considérée comme possiblement génétique : retard de croissance intra-utérin précoce et sévère, anasarque ou clarté nucale persistante, anomalies squelettiques, anomalies cérébrales, signes d’akinésie fœtale et fente palatine. Après discussion en réunion de CPDPN, le SEp a été proposé au couple dans le but de l’aider dans sa prise de décision concernant le devenir de la grossesse ou d’adapter la prise en charge du nouveau-né. Les indications et résultats sont discutés en réunion clinico-biologique avec les experts des différents centres de référence maladie rare (CRMR) permettant de restituer au couple le résultat rapidement, accompagné d’une information optimale sur les possibilités de prise en charge et le pronostic de l’enfant à naître.

Les indications retenues ont permis un diagnostic dans 34% des cas. Les indications dont le taux diagnostic est le plus élevé sont les syndromes polymalformatifs (45%), les maladies osseuses constitutionnelles (44%), et les anomalies cérébrales (27%) comme dans les autres séries de la littérature. De façon intéressante, un diagnostic moléculaire explique 23% des cas de nuques persistantes et épanchements isolés, ce qui en fait une bonne indication de SEp.

Dans 12% des cas, une ou plusieurs variations de signification incertaine ont été discutées. Ces variations ne sont pas indiquées dans le compte-rendu car elles ne permettent pas d’aider à la prise de décision, soulignant l’importance du suivi prospectif et une réanalyse des données en postnatal ou postmortem.

Au delà du taux diagnostic, notre expérience révèle que dans le cadre de consultations de génétique spécialisée avec l’implication des experts, le SEp est un élément du parcours de soin qui rassure dans de nombreux cas, y compris quand une cause génétique est identifiée où 40% des couples décident de poursuivre la grossesse. En l’absence de diagnostic génétique, 72% des couples décident de poursuivre la grossesse, notamment en cas d’anomalie du corps calleux, illustrant le caractère rassurant d’un résultat non conclusif associé à un conseil adapté.

Enfin, en cas de diagnostic avec pronostic défavorable, la perspective d’un recours au DPN, DPNI ou au DPI pour un futur projet de grossesse permet d’améliorer la prise en charge des couples.


Lucile BOUTAUD (paris), Anne GUIMIER, Joana BENGOA, Nicolas BOURGON, Clémence MOLAC, Olivia ANSELEM, Sophie RONDEAU, Giulia BARCIA, Véronique PINGAULT, Caroline MICHOT, Genevève BAUJAT, Sarah GROTTO, Aurélie COUSSEMENT, Marie-Paule BEAUJARD, Patrick NITSCHKE, Sylvain HANEIN, Marine RAJAOBA, Stanislas LYONNET, Laurence HEIDET, Amale ACHAIAA, Sophie CHUON, Lynda HADDAD, Ghislaine ROYER, Valérie CORMIER-DAIRE, Jeanne AMIEL, Roxana BORGHESE, Tania ATTIÉ-BITACH
11:45 - 12:00 #37747 - SS070 Hernie de coupole diaphragmatique: étude rétrospective des analyses foetopathologiques et génétiques de 81 cas.
SS070 Hernie de coupole diaphragmatique: étude rétrospective des analyses foetopathologiques et génétiques de 81 cas.

Contexte : La hernie de coupole diaphragmatique est une malformation congénitale associée à une forte mortalité néonatale. Son diagnostic en prénatal fait rechercher des malformations associées et un potentiel diagnostic génétique pour préciser le pronostic. Une prise en charge prénatale par occlusion trachéale fœtoscopique percutanée est possible dans certains cas. Hernies isolée et complexe mènent à des prises en charge prénatales différentes.

Objectifs : Etudier l’apport de l’examen fœtopathologique dans la distinction des hernies isolées et complexes. Etudier les diagnostics génétiques de la cohorte et dans les sous-groupes avec hernie dite isolée en prénatal ou hernie complexe. Analyser les techniques utilisées pour obtenir ces diagnostics et définir celles adaptées en fonction de la présentation fœtale.

Méthodes : Recueil rétrospectif des données des examens fœtopathologiques et des analyses génétiques associées, réalisés à l’Hôpital Necker de 2001 à 2022 pour hernie de coupole diaphragmatique. Pour les cas adressés pour hernie apparemment isolée, classification des signes supplémentaires vus à l’examen fœtopathologiques en signes majeurs (dont la présence fait basculer en hernie complexe) et mineurs (ne permettant pas une classification en hernie complexe à eux seuls).

Résultats : 81 autopsies pour hernie diaphragmatique ont été réalisées sur cette période. L’examen fœtopathologique a retrouvé des signes associés mineurs ou majeurs dans 20/48 cas (41,7%) de hernies dites isolées en prénatal. Bien que les cas étudiés n’aient pas tous bénéficié des mêmes explorations, notre série compte 16% de diagnostics génétiques. Le taux global des diagnostics était 33% pour les hernies complexes et 4% pour les hernies apparemment isolées en prénatal.

Conclusion : Le phénotypage complet des fœtus est nécessaire à la prise en charge. Si les analyses pangénomiques sont naturellement proposées devant une hernie complexe, la question de l'intérêt du séquençage d'exome prénatal devant toute hernie diaphragmatique est posée, afin d'adapter au mieux la prise en charge en cours de grossesse et le conseil génétique.


Elise PISAN (Paris), Bettina BESSIERES, Nathalie ROUX, Aude TESSIER, Emmanuel SPAGGIARI, Nicolas BOURGON, Philippe ROTH, Jelena MARTINOVIC, Giulia PETRILLI, Naima TALHI, Charlotte MECHLER, Julia TANTAU, Maryse BONNIERES, Ferechte RAZAVI, Laurence LOEUILLET, Tania ATTIE-BITACH
12:00 - 12:15 #38387 - SS071 Décodage de l'ADN foetal libre circulant : une approche par modèles de Markov cachés.
SS071 Décodage de l'ADN foetal libre circulant : une approche par modèles de Markov cachés.

Introduction :

La découverte de la présence d’ADN libre circulant d’origine foetale a permis le développement de techniques non invasives de diagnostic prénatal (DPN). Ces techniques ont initialement été appliquées à la recherche de variants absents du génome maternel puis ont récemment été étendues à l’étude de la transmission de variants maternels. La plupart de ces approches reposent sur le RHDO (dosage relatif des haplotype maternels dans le plasma), sous-tendu par un test statistique dénommé sequential probability ratio test (SPRT). Bien que cette stratégie ait prouvé son efficacité et sa praticité lors du développement de eRHDO, certaines limites persistent : i) les résultats se présentent comme la combinaison de 4 analyses différentes (2 sous-types de SNPs informatifs utilisés, en sens forward et reverse) dont les conclusions peuvent être contradictoires, ii) certains SNPs ne sont pas utilisés (SNP5) alors qu’ils contiennent la majorité de l’information dans le cas des familles consanguines et iii) la détermination des bornes des recombinaisons manque de précision, aboutissant à une non-conclusivité par excès dans les cas où le variant est proche de la recombinaison.

Les modèles de Markov cachés (HMM) sont un type de modèle de mélange dont l’étape de mixing suit une chaîne de Markov, soit un système de marche aléatoire entre plusieurs états sans propriété de mémoire. Nous présentons ici une nouvelle approche statistique basée sur l’utilisation des HMM et la comparons avec l’approche par SPRT.

Matériel et Méthodes :

Les grossesses à risque de transmission d’une maladie monogénique impliquant les gènes CFTR, NF1, DMD, F8 et F9 ont été recrutées au sein de l’étude DANNI. Le fichier pileup issu de cette cohorte a été récupéré pour chaque grossesse et réanalysé par une approche basée sur les HMM. Les chaînes de Markov ont été modélisées comme un système à deux états (transmission A/ de l’haplotype à risque ou B/ non à risque) avec la probabilité de changer d’état fonction de la distance inter-SNP (chaîne de Markov non-homogène). L’ensemble du développement a été réalisé en R (package depmixS4) et une interface graphique a été construite (R Shiny). 

Résultats :

Les HMM ont correctement prédit la transmission des haplotypes parentaux pour l’ensemble des grossesses (n_autosomal = 65, n_Xlinked = 33). Les évènements de recombinaison pendant ces grossesses (n = 6) ont été bornés au SNP informatif près. A contrario, l’utilisation du SPRT sur la même cohorte rapporte deux résultats non-conclusifs et ne permet pas de borner les évènements de recombinaison à moins de ~ 15 SNPs informatifs (~ 30kb d’incertitude).

Discussion :

Les résultats obtenus via HMM sur cette cohorte montrent que cette analyse statistique permet de lever les limites inhérentes au SPRT au prix d’une plus grande complexité computationnelle. Les deux techniques seront évaluées prospectivement au cours de DANNIgene pour répondre au défi soulevé par le DPNI des maladies monogéniques.


Victor GRAVRAND (Paris), Camille VEREBI, Lucie ORHANT, Joseph GUILLIET, Philippine GARRET, France LETURCQ, Thierry BIENVENU, Juliette NECTOUX
12:15 - 12:30 #37873 - SS072 Première cohorte fœtale de Tonne-Kalscheuer Syndrome (TOKAS) lié à l’X par variation pathogène dans RLIM: Élargissement du génotype et du phénotype.
SS072 Première cohorte fœtale de Tonne-Kalscheuer Syndrome (TOKAS) lié à l’X par variation pathogène dans RLIM: Élargissement du génotype et du phénotype.

Introduction

Le syndrome de Tonne-Kalscheuer (TOKAS) est une pathologie récessive liée à l'X causée par des variants faux-sens dans RLIM. Initialement rapporté comme un syndrome de déficience intellectuelle puis comme un syndrome polymalformatif avec troubles du neurodéveloppement, 45 patients sont aujourd'hui décrits dans la littérature, mais seulement 7 cas anténataux ont été rapportés.

Méthode

À l'issue d'un diagnostic de TOKAS anténatal posé par analyse d'exome au sein d'une famille Rennaise suivie depuis plus de 25 ans, un appel à collaboration a été lancé. L'objectif était de collecter les données cliniques et moléculaires de fœtus masculins avec diagnostic de TOKAS.

Résultat

Nous présentons ici la première cohorte fœtale de TOKAS, par la description de 12 nouveaux cas dans 7 familles françaises. Nous rapportons, comme décrit dans la littérature, une fréquence élevée de variation du développement génital (10/12) et de hernie diaphragmatique (9/12), associée à d'autres malformations viscérales. Nous décrivons également des éléments morphologiques récurrents, notamment des fibrochondromes prétragiens (2/12) jusqu'alors non rapportés dans la littérature. Bien qu'aucune corrélation génotype-phénotype n'ait été établie jusqu'alors, le variant récurrent p.(Arg611Cys) est identifié dans 70% des cas fœtaux de TOKAS. Nous rapportons également trois nouveaux variants candidats dans RLIM, situés en dehors des deux hotspots mutationnels connus jusqu'alors.

Conclusion

Au total, nous présentons la première cohorte fœtale de TOKAS, dont les éléments cliniques spécifiques en font un syndrome reconnaissable à l’examen fœtopathologique. Nous élargissons le spectre phénotypique de ce syndrome. Sur le plan moléculaire, une variation récurrente est responsable de 70 % des formes fœtales de TOKAS et nous rapportons 3 nouveaux variants candidats pour lesquels des études fonctionnelles sont en cours.


Silvestre CUINAT (Nantes), Chloé QUELIN, Claire EFFRAY, Christèle DUBOURG, Gwenaelle LE BOUAR, Anne-Sophie CABARET-DUFOUR, Philippe LOGET, Maia PROISY, Claire BENETEAU, Fanny SAUVESTRE, Mélie SARREAU, Sophie MARTIN-BERENGUER, Vincent MICHAUD, Benoit ARVEILER, Aurélien TRIMOUILLE, Pierre MACÉ, Sabine SIGAUDY, Olga GLAZUNOVA, Julia TORRENTS, Laure RAYMOND, Marie Hélène SAINT-FRISON, Tania ATTIE-BITACH, Mathilde LEFÈBVRE, Yline CAPRI, Nicolas BOURGON, Fréderic TRAN MAU-THEM, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Ange-Line BRUEL, Anne-Claire BREHIN, Alice GOLDENBERG, Sophie PATRIER SALLEBERT, Alexandre PERANI, Benjamin DAURIAT, Sylvie BOURTHOUMIEU, Catherine YARDIN, Valentine MARQUET, Marion BARNIQUE, Sophie MARTIN, Maryse FIORENZA-GASQ, Isabelle MAREY, Danielle TOURNADRE, Tahsin Stefan BARAKAT, Francisco BUSTOS, Laurent PASQUIER, Sylvie ODENT

12:40 - 13:45 ATELIERS DEJEUNER DE L'INDUSTRIE
12:45
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INDC33
ATELIER DEJEUNER NEW ENGLAND BIOLABS
Les Challenges du Séquençage Haut Débit pour le traitement des échantillons FFPE et l’automatisation des Workflows

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Les Challenges du Séquençage Haut Débit pour le traitement des échantillons FFPE et l’automatisation des Workflows

12:45 - 13:05 Novel enzymatic solutions for NGS library prep enhance data quality and sensitivity from patient FFPE DNA samples. Maggie HEIDER (Intervenant, Ipswich, Etats-Unis)
13:05 - 13:25 De la librairie au séquençage NGS : Importance d’une plateforme robotisée. Alexis PROUST (Ingénieur) (Intervenant, Paris)
13:25 - 13:45 Régulation négative de l’expression génique chez des embryons humains atteints de maladie mitochondriale. Julie STEFFANN (Praticien Hospitalier) (Intervenant, Paris)

12:45-13:45
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INDD33
ATELIER DEJEUNER ILLUMINA
Créons ensemble la génomique clinique de demain

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Créons ensemble la génomique clinique de demain

12:45 - 12:50 Introduction.
12:50 - 13:10 Le génome prénatal en 7 jours: Nous y sommes? . Laurence OLIVIER-FAIVRE (PUPH) (Intervenant, DIJON)
13:00 - 13:10 Le génome prénatal en 7 jours: Nous y sommes? Barbara ADDE (Intervenant, Lyon)
13:10 - 13:30 Implémentation d’un panel CGP au Centre Jean PERRIN: retour d’expérience du laboratoire de pathologie moléculaire et des oncologues. Marie-Celeste FERREIRA (Intervenant, CLERMONT FERRAND)
13:30 - 13:40 Questions-réponses.
13:40 - 13:45 Conclusion.

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INDE33
ATELIER DEJEUNER MGI
The future of NGS with the DNBSEQ™ technology

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The future of NGS with the DNBSEQ™ technology

12:45 - 12:55 Introduction. Nicolas BESNIER (Intervenant, Paris)
12:55 - 13:15 Comprehensive Molecular Tumour Analysis (CMTA) integrates RNA-seq and the Tumour Microenvironment (TME) for targeted therapy. Mari-Laure YASPO (Intervenant, Berlin, Allemagne)
13:15 - 13:35 Win the war on drugs in sport: Paris may have the answer. Yannis PITSILADIS (Intervenant, Brighton, Royaume-Uni)
13:35 - 13:45 Discussion.

12:45-13:45
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ATELIER DEJEUNER EUROFINS BIOMNIS
Long reads, pharmacogénétique, cas d'éthique… quoi de neuf chez Eurofins Biomnis ?

ATELIER DEJEUNER EUROFINS BIOMNIS
Long reads, pharmacogénétique, cas d'éthique… quoi de neuf chez Eurofins Biomnis ?

12:45 - 12:55 La pharmacogénétique en pratique clinique aujourd’hui…(et demain ?). Nicolas PICARD (PU-PH) (Intervenant, Limoges)
12:55 - 13:05 Extraire les informations pharmacogénétiques de l'exome, c'est possible ! Laure RAYMOND (Biologiste, Chef de service) (Intervenant, Lyon)
13:05 - 13:15 Séquençage Nanopore : prêt pour le diagnostic. Xavier VANHOYE (Pharmacien Biologiste) (Intervenant, Lyon)
13:15 - 13:25 GEN-ETHIQUE : cas pratiques. Bénédicte GERARD (Biologiste) (Intervenant, Lyon)
13:25 - 13:45 Discussion.

12:45-13:45
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INDG33
ATELIER DEJEUNER AGILENT
Dernières innovations et retours d’expérience en génétique constitutionnelle

ATELIER DEJEUNER AGILENT
Dernières innovations et retours d’expérience en génétique constitutionnelle

Modérateur : Roubila MEZIANI
12:45 - 12:55 Introduction. Maarten PIRSON (Intervenant, Toulouse)
12:55 - 13:20 Le diagnostic de la Déficience Intellectuelle par séquençage d'un grand panel de gènes est-il dépassé à l'heure du séquençage de génome ? Amélie PITON (MCU-PH) (Intervenant, Strasbourg)
13:25 - 13:45 Le RNASeq par capture pour le diagnostic des maladies rares, peut-il être quantitatif ? Laura DO SOUTO FERREIRA (Intervenant, Nantes)

13:45 - 14:05 PAUSE CAFE - VISITE DES STANDS - CONSULTATION DES EPOSTERS
14:05
14:05-15:35
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A35
COMMUNICATIONS ORALE SELECTIONNEES 2

COMMUNICATIONS ORALE SELECTIONNEES 2

Modérateurs : Serge AMSELEM (Directeur U.933 Inserm) (PARIS), Stéphane BÉZIEAU (PU-PH) (Nantes)
14:05 - 14:20 #38315 - CS07 Résultats préliminaires de l’étude nationale DEFIDIAG : démonstration de la pertinence du séquençage du génome en trio et en 1ère intention pour le diagnostic étiologique des déficiences intellectuelles.
CS07 Résultats préliminaires de l’étude nationale DEFIDIAG : démonstration de la pertinence du séquençage du génome en trio et en 1ère intention pour le diagnostic étiologique des déficiences intellectuelles.

Introduction

La Déficience Intellectuelle (DI, 1 à 3% de la population générale) est une des premières causes de consultation en génétique médicale. L’identification d’un diagnostic génétique moléculaire causal est un véritable défi compte-tenu de l’extrême hétérogénéité génétique, mais reste capitale pour adapter la prise en charge et prodiguer un conseil génétique approprié.

Le séquençage de nouvelle génération a progressé à une vitesse fulgurante : de l’établissement de panels au séquençage de l’exome (ES) en 1ère ligne, et récemment du génome entier (GS). Le projet DEFIDIAG, pilote du PFMG2025, avait pour objectifs d’évaluer le rendement diagnostique du GS en 1ère ligne chez les patients avec DI sans cause évidente comparativement à la stratégie française de référence (FRAXA, ACPA et panel DI44), et d’estimer son impact sur l’errance diagnostique, ainsi que son efficience.

Méthode

DEFIDIAG est une étude nationale prospective multicentrique dans laquelle ont été inclus 1248 patients avec DI confirmée par bilan neuropsychologique et sans étiologie évidente, se présentant pour un 1er avis ou dans le cadre d’un suivi dans l’un des 14 services de génétique médicale participants. Le critère principal de restitution était l’identification d’un variant de classe 4 ou 5 expliquant le phénotype du patient et confirmé en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Les deux stratégies (GS en trio Vs FRAXA+ACPA+DI44) ont été appliquées en insu, en parallèle, à l’ensemble des patients inclus, dont 50% venant pour un 1er avis. Parmi ces derniers, 196 cas index tirés au sort ont bénéficié en plus d’un GS en solo. Le séquençage a été réalisé sur la plateforme du CNRGH. L’outil POLYWEB a assuré l’interface avec 6 laboratoires hospitaliers de diagnostic génétique, fonctionnant en miroir, qui ont analysé les données génomiques et rendu les résultats aux centres cliniques après validation des résultats en RCP.

Résultats préliminaires

Les résultats des deux stratégies comparées ont été validés en RCP pour 1134 des 1248 patients inclus (90.8%, soit 555 venus pour un 1er avis, dont 168 avec des résultats en GS solo, et 579 venus dans le cadre d’un suivi). Pour les patients venant pour un 1er avis, la stratégie de référence a conduit à un diagnostic dans 17% des cas (95/460) Vs 41.3% (229/555) avec le GS en trio (p < 10-3). La comparaison conduisait à des résultats similaires chez les patients déjà explorés (6.2% avec la stratégie de référence Vs 41.8% avec le GS en trio ; p < 10-3). Le GS en trio a permis d’identifier des variants de classe 3+ chez 13% des patients inclus. Le GS en solo aboutissait à un diagnostic dans 28% des 168 cas randomisés (Vs 39% avec le GS en trio ; p < 10-3).

Conclusions

DEFIDIAG permet de démontrer formellement que dans le cadre du système de soins français, le GS en trio obtient un bien meilleur rendement diagnostique que le GS en solo ou la stratégie de référence. Il place à cet égard le résultat français au meilleur niveau international.


Christine BINQUET, Bénédicte GÉRARD, Patrick NISTSCHKE, Christelle DELMAS, Gaël NICOLAS, Salima EL CHEHADEH, Bertrand ISIDOR, Sabine SIGAUDY, David GENEVIÈVE, Patrick EDERY, Didier LACOMBE, Dominique BONNEAU, Julien THEVENON, Christophe PHILIPPE, Boris KEREN, Valérie MALAN, Marlène RIO, Roseline CAUMES, Robert OLASO, Delphine HÉRON, Damien SANLAVILLE, Laurence FAIVRE, Sylvie ODENT, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Stanislas LYONNET, Jean-François DELEUZE, Thierry FRÉBOURG, Helene DOLLFUS (Strasbourg)
14:20 - 14:35 #37752 - CS08 Diagnostic de la sclérose tubéreuse de Bourneville en période prénatale : une étude rétrospective de 240 cas et revue de la littérature.
CS08 Diagnostic de la sclérose tubéreuse de Bourneville en période prénatale : une étude rétrospective de 240 cas et revue de la littérature.

La sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) est une maladie rare multisystémique causée par un variant pathogène dans le gène TSC1 ou TSC2. La STB est caractérisée par une grande variabilité phénotypique interfamiliale et intrafamiliale dans le degré de sévérité et l'âge d'apparition des symptômes. Cette maladie prédispose à la formation d’hamartomes dans différents tissus, à des troubles neurologiques et neurodéveloppementaux tels que l’épilepsie, des troubles psychiatriques, et une déficience intellectuelle dans 50% des cas. En période prénatale, la STB peut être à l’origine de rhabdomyomes cardiaques (RC), de tubers corticaux, de nodules sous-épendymaires et de kystes rénaux. Le RC est la première étiologie des tumeurs cardiaques foetales. La détection de RC multiples est associée à un très haut risque de STB, mais le RC peut être unique et isolé lors de sa détection. Peu de données existent pour estimer le risque de STB dans ces cas. Il n'existe par ailleurs pas de prédicteur prénatal du pronostic neurocognitif, y compris la détection de tumeurs du système nerveux central, ajoutant à la difficulté du conseil génétique durant cette période.

Nous rapportons les données cliniques et génétiques de 240 fœtus présentant des signes anténataux évocateurs de STB, ayant bénéficié d'un test génétique au CHU d'Angers sur la période 2002-2021. Cette étude rétrospective ajoute aux données publiées la plus grande série de foetus étudiée dans le cadre de la STB. De plus, nous fournissons une revue exhaustive de la littérature pour préciser la probabilité de diagnostic clinique ou génétique de STB en cas de détection de RC unique ou multiples. Dans cette série, un diagnostic définitif de STB a été porté chez 50,0% (41/82) des fœtus qui présentaient initialement un RC unique et 80,3% (127/158) en cas de RC multiples. Chez deux foetus, deux variants pathogènes ont été identifiés. Nous avons détecté trois cas de mosaïcisme germinal parental et estimé le risque à 2,6% (3/115).

Cette étude contribue à l'amélioration du conseil génétique en cas de détection de RC, et en particulier de RC unique. De futurs critères cliniques pour le diagnostic de STB en période prénatale pourraient s'appuyer sur ces données, et ainsi améliorer la précision du diagnostic prénatal. En effet, les critères postnataux actuels sont peu sensibles dans cette période, et les approches génétiques actuelles sont prises à défaut dans au moins 10% des cas. Un diagnostic précoce est crucial pour le conseil des couples et de leurs familles, et pourrait modifier l'histoire naturelle de la maladie à l'avenir, grâce à de nouvelles approches thérapeutiques précoces.


Vincent MILON (Angers), Marie-Claire MALINGE, Maud BLANLUET, Marine TESSARECH, Clarisse BATTAULT, Sarah PRESTWICH, Béatrice VARY, Pierre GUERACHER, Louis LEGOFF, Clara HOUDAYER, Audrey ROUSSEAU, Dominique BONNEAU, Vincent PROCACCIO, Céline BRIS, Estelle COLIN
14:35 - 14:50 #38063 - CS09 Le Diagnostic Pré-Implantatoire (DPI) en France : Synthèse des données pour l’année 2021.
CS09 Le Diagnostic Pré-Implantatoire (DPI) en France : Synthèse des données pour l’année 2021.

En France, le diagnostic pré-implantatoire (DPI) est destiné à éviter la transmission d’affections héréditaires d’une particulière gravité en analysant des cellules embryonnaires et en ne transférant que les embryons indemnes de l’affection familiale. La loi n’autorise que la recherche de l’anomalie génétique préalablement identifiée dans la famille. L’étude des aneuploïdies est interdite et les approches globales d’analyse du génome ne sont pas utilisées. Les techniques de PCR et de FISH restent à ce jour les seules utilisées dans les cinq centres français autorisés : Grenoble, Montpellier, Nantes, Paris et Strasbourg.

En 2019, la SFDPI (Société Française de DPI) a été créée afin de faciliter les échanges entre centres, de promouvoir la communication avec les professionnels de santé et les associations de patients, et de donner au DPI une meilleure visibilité vis-à-vis des sociétés savantes et des autorités de santé.

Nous présentons ici, sous l’égide de la SFDPI, les résultats des 5 centres français pour l’année 2021.

Les demandes étudiées, les nombres de cycles de DPI initiés, de couples pris en charge, de transferts embryonnaires et leurs issues ont été recueillis dans les cinq centres français et compilés par le bureau de la SFDPI, reflétant une activité nationale exhaustive.

En 2021, 1171 demandes de DPI ont été étudiées : 65% pour maladie monogénique, 33,7% pour anomalie chromosomique et 1,3% pour double indication, génique et chromosomique. Une réponse favorable a été donnée dans 63.2% des cas. Un total de 1250 cycles de stimulation ovarienne a été débuté pour 909 couples : 705 pour une indication génique, 525 pour une indication chromosomique et 13 pour des doubles indications. A l’issue des DPI, 979 transferts d’embryons ont été réalisés, aboutissant à 286 accouchements et à la naissance de 307 enfants.

La législation française ne permet pas l’utilisation de techniques qui pourraient révéler des données incidentes telles que les aneuploïdies. Malgré ces restrictions, 1250 cycles de DPI ont été réalisés en 2021 et plus de 300 enfants indemnes sont nés, ce qui représente un taux d’accouchement de d’environ 29% par transfert embryonnaire, similaire aux données internationales.

En raison du nombre élevé de demandes ainsi que des technologies utilisées, le délai d’attente pour un premier cycle de DPI est cependant long pour les couples.

Afin d’améliorer le parcours de soin des patients tout en maintenant les principes fondamentaux d'égalité d'accès aux soins, la SFDPI propose un assouplissement des règles actuelles, en autorisant le transport de cellules embryonnaires entre différents centres de DPI, mais également entre les centres de DPI et des laboratoires de fécondation in vitro qui seraient autorisés à pratiquer les biopsies embryonnaires. La SFDPI est également en faveur de la mise en place de technologies à plus haut débit qui permettraient de limiter les développements spécifiques et de diminuer ainsi les délais d'attente.


Anne GIRARDET, Julien BESSONNAT, Gaëlle MELAYE, Charlotte SONIGO, Julie STEFFANN, Céline MOUTOU (STRASBOURG)
14:50 - 15:05 #38179 - CS10 Derrière chaque spermatozoïde bien formé, il y a une FAM bien placée.
CS10 Derrière chaque spermatozoïde bien formé, il y a une FAM bien placée.

La diversité morphologique des têtes de spermatozoïdes chez les mammifères résulte de l'adaptation évolutive à des environnements reproducteurs spécifiques, à des stratégies de fécondation, ainsi qu’aux caractéristiques propres à chaque espèce. De nombreux facteurs, parmi lesquels la génétique joue un rôle prépondérant, influencent ce processus. L'intégrité de la tête du spermatozoïde est capitale pour son bon fonctionnement, et les anomalies morphologiques de cette région entraînent généralement une infertilité masculine. Ces anomalies présentent un intérêt particulier du fait que, dans la plupart des cas, elles sont de nature monogénique, ce qui en fait une source précieuse d'information pour décrypter les mécanismes liés à la biogenèse, la fonction et à la morphologie de la tête. Plusieurs gènes ont été précédemment associés à des phénotypes spécifiques comme DPY19L2 à la globozoospermie, mais les études sur les phénotypes hétérogènes demeurent peu nombreuses. Une meilleure compréhension de la physiopathologie des défauts de la tête demeure pourtant une étape préalable essentielle pour améliorer la prise en charge des patients et le conseil génétique.

L’analyse par séquençage exomique d’une cohorte de 97 patients infertiles présentant des anomalies de la tête nous a permis d’identifier une mutation homozygote tronquante dans le gène FAM2X. Le patient présente une morphologie spermatique hétérogène mais principalement caractérisée par des formes globocéphales. La microscopie électronique (ME) a révélé un décollement de l’acrosome et des anomalies du noyau et des flagelles. Des techniques d’immunofluorescence, de marquage avec des billes d’or en ME et de reconstruction optique stochastique (STORM) ont été utilisées pour déterminer que FAM2X est une protéine transmembranaire présente dans la membrane nucléaire, le noyau et l'acroplaxome. Des expériences de co-immunoprécipitation couplées à de la spectrométrie de masse ont révélés plusieurs protéines interagissant avec notre protéine FAM2X. Une réanalyse de notre cohorte ciblée sur les gènes codants pour ces protéines partenaires nous a permis d’identifier et de caractériser de nouvelles mutations pathogènes chez 3 patients supplémentaires. Nous avons également étudié la localisation de FAM2X au cours de la spermatogénèse et identifié, par double-hybride, son association transitoire avec la protéine CUL1 dans les testicules. Nous avons enfin généré une lignée de rats KO par CRISPR/Cas9 délétés pour le gène Fam2x, qui à la différence des rats sauvages et fertiles présentant des spermatozoïdes en forme de faucille, sont infertiles et produisent des spermatozoïdes avec une tête déformée en forme de flèche que nous avons précisément caractérisée.

En résumé, notre travail démontre l’implication du gène FAM2X dans la formation de la tête des spermatozoïdes de mammifères, étudie sa localisation et ses partenaires, et propose un modèle d’étude pertinent pour la recherche sur la tête des spermatozoïdes.


Guillaume MARTINEZ (Grenoble), Corinne LOEUILLET, Anne-Laure BARBOTIN, Zeina WEHBE, Caroline CAZIN, Angèle BOURSIER, Magali MAIZI, Marie BIDART, Raoudha ZOUARI, Nicolas THIERRY-MIEG, Véronique SATRE, Christophe SIFER, Pierre RAY, Zine-Eddine KHERRAF, Guillermo ORSI, Christophe ARNOULT, Charles COUTTON
15:05 - 15:20 #38053 - CS11 Facteurs génétiques partagés entre sous-types d'asthme et 75 traits biologiques et physiologiques liés à l'asthme.
CS11 Facteurs génétiques partagés entre sous-types d'asthme et 75 traits biologiques et physiologiques liés à l'asthme.

L'asthme est une maladie hétérogène présentant un large spectre de manifestations cliniques et biologiques, qui reflètent les multiples mécanismes physiopathologiques sous-jacents, ou endotypes d'asthme. Cette hétérogénéité clinique et biologique pourrait être due en partie à une hétérogénéité génétique entre les patients.

Afin de mieux comprendre l'étiologie de l'hétérogénéité de l'asthme, nous avons étudié les corrélations génétiques entre plusieurs sous-types d'asthme et de multiples caractéristiques biologiques et physiologiques impliquées dans la physiopathologie de la maladie.

Nous avons construit une base de données contenant l’ensemble des résultats harmonisés (statistiques résumées : Zscores) de 82 études d'association pan-génomique publiées pour l'asthme, des sous-types d'asthme (asthme de l'enfant, asthme à début tardif, asthme modéré à sévère, et délai d'apparition de l'asthme) et de nombreux traits associés à l'asthme (exemple : compte de cellules sanguines, nombreuses cytokines, chémokines et leurs récepteurs, taux d'immunoglobulines E totales, mesures de la fonction ventilatoire, indice de masse corporelle (IMC), etc.). Les héritabilités (h²) et les corrélations génétiques (rg) entre ces différents traits ont été calculées par la méthode de régression basée sur le LD score.

Les héritabilités les plus élevées ont été trouvées pour l'asthme modéré à sévère (h²=0,18, SE=0,02), l'asthme de l’enfant (h²=0,15, SE=0,03) et le délai d'apparition de l'asthme (h²=0,11, SE=0,03), tandis que l'asthme à début tardif montrait une héritabilité plus faible (h²=0,02, SE=0,002). Parmi les 3321 paires de sous-types d'asthme et de traits liés à la maladie testées, 58 présentaient des corrélations génétiques significatives au seuil P<1,5x10-5 (après correction de Bonferroni pour le nombre de paires de traits) et 134 paires supplémentaires présentaient des corrélations génétiques significatives au seuil P<5%. L'asthme à début tardif et l'asthme modéré à sévère présentaient des corrélations génétiques significatives avec le volume expiratoire maximal par seconde (VEMS, rg=-0,36, P<2x10-9), le nombre d'éosinophiles (EOS, rg de 0,36 et 0,39, P<3x10‑9) et l'IMC (rg de 0,22 et 0,26, P<5x10‑10). Les corrélations génétiques observées entre l’asthme de l’enfant et le VEMS ou les EOS étaient plus faibles (rg=-0,28 et rg=0,29, P=10-4 respectivement). Enfin, nous avons également observé des corrélations génétiques entre l'asthme modéré à sévère et les niveaux des cytokines CCL2, CCL3, IL1RA et IL16 et du facteur de croissance HGF (0,20<rg<0,34, P<0,05).

Dans cette étude, nous avons observé des profils spécifiques de corrélations génétiques entre certains sous-types d'asthme et des traits biologiques et physiologiques, montrant une contribution génétique à l'hétérogénéité de l'asthme. (Financement : ANR-20-CE36-0009)


Raphaël VERNET (Paris), Christophe LINHARD, Yuka SUZUKI, Hamida MOHAMDI, Jessica SAMBOURG, Florence DEMENAIS, Hugues ASCHARD, Hanna JULIENNE, Emmanuelle BOUZIGON
15:20 - 15:35 #38204 - CS12 Prise de décision dans un Centre Pluridisciplinaire de diagnostic prénatal.
CS12 Prise de décision dans un Centre Pluridisciplinaire de diagnostic prénatal.

Contexte : La réalisation d’un diagnostic prénatal (DPN) et par conséquent une possible interruption médicale (IMG) de grossesse est soumise à une décision collégiale, liée aux centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal, dite le « staff ». Cette prise de décision est complexe lorsqu’elle concerne des maladies génétiques où l’incertitude quant à l’expression phénotypique ne permet de prendre une décision binaire d’emblée : acceptation ou refus de la demande.

Objectifs : 1) Déterminer quelle était la fonction du staff pour les professionnels qui participent ; 2) Évaluer l’évolution des positionnements individuels et collectifs avant et après un staff ; 3) Détailler les mécanismes psychologiques impliqués qui sous-tendent la prise de décision collégiale finale.

Méthode : T1. Nous avons accueilli au sein du staff composé de 30 soignants (médecins généticiens et de spécialités, gynécologues, psychologues, conseillers en génétiques) deux chercheurs en psychologie comme des observateurs participants durant une période d’un an. T2. Nous avons construit un questionnaire pour évaluer la fonction du staff selon les participants et nous l’avons analysé selon les catégories professionnelles. T3. A partir d’une situation clinique, présentée par une généticienne, nous demandons aux participants de se positionner favorablement ou défavorablement par rapport à une demande de diagnostic prénatal. Leur positionnement a été évalué a priori (avant les discussions au sein du staff) et a posteriori (à la suite des discussions interdisciplinaires au sein du staff).

Résultats : La phase d’observation par les deux chercheurs a permis d’identifier deux facteurs facilitateurs à la prise de décision, bienveillance didactique et animation productive, et un facteur de résistance à la prise de décision, le degré d’incertitude clinique. Un élément de communication essentiel a été identifié : nommer explicitement les raisons de présenter le cas.  La fonction du staff est de favoriser l’interdisciplinarité 83%, la collégialité 60%, la réflexivité et complexification 46%, la transmission des connaissances participant à la formation 46%, le partage groupal 46%, l’aide et la guidance 33%, la mise à distance 16%, l’approfondissement des cas 3% et le bénéfice pour les familles 26%. Après la discussion du cas en staff, 15/30 modifient leur opinion initiale (50%).

Conclusion : Le staff de DPN est un lieu qui ne se résume pas à la juxtaposition ou coordination d’avis et de connaissances techniques. L’avis favorable ou défavorable pour un DPN suivi d’une IMG implique une décision relevant tout autant de compétitions de jugements psychologiques et moraux que de compétitions de connaissances strictement médicales. Cette étude révèle que l’intérêt du staff est de faciliter la prise de conscience des conflits émotionnels et en miroir de ce qui se passe en consultation pour les professionnels confrontés à des opinions différentes des leurs et illustre que le changement d’opinion est permis.

 


Sylvain MISSONNIER (PARIS), Sylvain MOUTIER, Marc DOMMERGUES, Elodie SCHAERER, Jean-Marie JOUANNIC, Marcela GARGIULO, Delphine HERON, Alexandra DURR

15:35
15:35-16:00
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A36
CONFERENCE INVITE 2
Organoïdes / Embryoïdes

CONFERENCE INVITE 2
Organoïdes / Embryoïdes

Modérateurs : Alexis BRICE (Paris), Gaetan LESCA (PU-PH) (Lyon)
15:35 - 16:00 Organoïdes rétiniens humains : des modèles 3D pour une meilleure compréhension des maladies et le développement de thérapies innovantes. Olivier GOUREAU (Directeur de Recherche INSERM) (Conférencier, Paris)

16:00
16:00-16:45
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A37
Session Communications Flash 01
Neurodéveloppement

Session Communications Flash 01
Neurodéveloppement

Modérateurs : Bertrand ISIDOR (Praticien hospitalier) (Nantes), Cyril MIGNOT (PH) (Paris)
16:00 - 16:08 #38115 - FL001 HANDICONSULT, Plateforme de prise en charge somatique des patients en situation de Handicap du 75 : bilan à 2 ans.
FL001 HANDICONSULT, Plateforme de prise en charge somatique des patients en situation de Handicap du 75 : bilan à 2 ans.

La plateforme de prise en charge somatique des adultes en situation de handicap a ouvert le 11 Janvier 2021 à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris. Initiée en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé, cette plateforme innovante s’adresse aux adultes à domicile ou en établissement médico-social résidant à Paris, en échec de soins dans le système de droit commun en raison d’un trouble du neuro développement (déficience intellectuelle ou trouble du spectre autistique), d’un handicap moteur, sensoriel, d’un poly handicap, d’un trouble de la communication, pour leur proposer une offre de soins somatiques complète, s’appuyant sur les services du groupe hospitalier à l’aide d’un dispositif approprié (unité de lieu, équipe dédiée et outils adaptés).

Plusieurs niveaux de prise en charge peuvent être proposés : une téléconsultation afin d’évaluer la situation et les besoins du patient, une consultation somatique simple, l’organisation d’une consultation spécialisée ou d’un examen et la programmation de différentes consultations ou examens lors d’une hospitalisation de jour.

Le patient est adressé par son médecin traitant/hospitalier ou par un professionnel de santé exerçant en ambulatoire ou en établissement et services médico-sociaux partenaires (département de Paris, voire limitrophes) par convention avec l’établissement.

L’équipe de la plateforme propose des soins spécialisés avec en priorité: une prise en charge somatique, odontologique, de gynécologie médicale, une prise en charge de la douleur et en fonction des besoins des consultations de spécialités (ophtalmologie, gastro-entérologie, ORL) et différents examens biologiques ou d'imagerie.

La plateforme joue également un rôle de prévention (dépistage, vaccins…), d’éducation en santé, fait le lien avec les équipes et les établissements médico-sociaux et de formation.

Seront présentés, l’organisation de la plateforme et le bilan de l’activité après 2 ans de fonctionnement (nombre de patients, types de pathologies et handicaps présentés, besoins, niveau de prise en charge, pathologies ou comorbidités dépistées, articulation avec le secteur médico-social…).


Perrine CHARLES (Paris), Micheline PHA, Nathalie TRYLESINSKI GAILLOCHET, Romain DUQUET, Laurence CAILLARD, Emilie RITTER, Christel BORDERIEUX, Mathilde NORTIER, Anne BACHELOT, Zaïr AMOURA
16:08 - 16:16 #38510 - FL002 Des mutations de novo dans un facteur de transcription essentiel induisent une malformation caractéristique du tronc cérébral.
FL002 Des mutations de novo dans un facteur de transcription essentiel induisent une malformation caractéristique du tronc cérébral.

Les maladies congénitales du cervelet et du tronc cérébral représentent un large spectre de pathologies, pour lesquelles l’origine génétique n’est pas toujours connue. Nous avons récemment identifié au sein de la cohorte du centre de référence un patient porteur d’un variant de novo dans le gène ATOH1, associés à une surdité bilatérale modérée, et de légers déficits dans le contrôle postural et moteur. En dépit de ces déficits neurologiques relativement modérés, l’IRM révèle une malformation du tronc cérébral très marquée, non décrite précédemment, associée à une hypoplasie cérébelleuse. Sur la base de cette IRM, un deuxième cas a été identifié avec une imagerie identique et une clinique similaire. Ce patient est également porteur d’un variant dans le gène ATOH1, validant ainsi son implication. Le gène ATOH1 code pour un facteur de transcription clé dans le développement des cellules glutamatergiques du cervelet et des noyaux pré-cérébelleux du pont, mais également dans le développement des cellules sensorielles ciliées. Les deux mutations identifiées conduisent à une troncation très tardive de la protéine ATOH1, éliminant seulement quelques acides aminés du domaine C-terminal. Or des études précédentes in vitro avaient montré que ce domaine joue un rôle dans le contrôle de la stabilité de la protéine. Nos premières données fonctionnelles montrent que les deux mutations identifiées induisent, in vitro, une augmentation de la stabilité de la protéine ATOH1, pouvant conduire une activité exagérée. En parallèle, nos résultats préliminaires chez un modèle poisson zèbre généré par CRISPR suggèrent qu’une troncation du domaine C-ter soit suffisante pour induire une perturbation dans le développement des cellules sensorielles ciliées. Ces éléments permettent donc de mettre en évidence l’implication de variants de novo de ATOH1 dans des troubles du neurodéveloppement, ainsi que le mécanisme associé par effet gain-de-fonction.


Nicole BERTOLA, Leila QEBIBO, Sandrine PASSEMARD, Catherine GAREL, Vincent CANTAGREL, Lydie BURGLEN, Marion COOLEN (PARIS)
16:16 - 16:24 #38540 - FL003 Autopsie fœtale moléculaire ou génétique ?
FL003 Autopsie fœtale moléculaire ou génétique ?

Beaucoup de confusions sont faites ces dernières années dans la littérature avec l’introduction de terme «  autopsie fœtale moléculaire » pour signifier une étude génétique post mortem seule a partir d'ADN des parents, associée ou pas à l’ADN fœtal. Pourtant une autopsie par sa définition signifie une dissection chirurgicale du corps après le décès afin de déterminer sa cause et mécanismes pathogéniques de la maladie. L’examen foetopathologique complet, orienté génétique est le seul à pouvoir remplir ces missions et accompagner l’études moléculaires qui en découlent.

Nous présentons des résultats moléculaires en exome ( WES) obtenues après des autopsies fœtales complètes chez 92 fœtus examinés au Laboratoire de Fœtopathologie Paris Saclay. Les résultats positifs (classe 4 et 5) ont été rendus dans 44%, négatifs dans 54% des cas. Un seul cas de donnée incidentale (1%), selon les recommandations d’ACMG, a été restitué à la famille sans difficulté. Dans 50% des cas positifs le diagnostic de certitude n’est pas été possible qu’après un rétro-phénotypage avec des données issues d’autopsie fœtale complète.

Malgré les prédictions sur un déclin d’intérêts pour la fœtopathologie a l’ère « génomique « , il semblerait qu’au contraire, il existe d’avantage d’espace et de challenges pour une autopsie fœtale génétique générant des données précieuses sur le phénotype fœtal.

 

 


Jelena MARTINOVIC (Paris), Cécile OHEIX, Floriane LEJAMTEL, Milena DIDIER-DEFRASNE, Radka STOEVA, Malika LAMALI, Ferechte ENCHA-RAZAVI, Alexandra BENACHI, Alexandre VIVANTI, Aïcha BOUGHALEM, Detlef TROST
16:24 - 16:32 #38427 - FL004 Etude phénotypique et génotypique d’une grande cohorte de patients présentant une déficience intellectuelle liée à CNOT3.
FL004 Etude phénotypique et génotypique d’une grande cohorte de patients présentant une déficience intellectuelle liée à CNOT3.

Les variations hétérozygotes de novo de CNOT3 ont été initialement rapportées par Martin et al (1) en 2018 chez 16 patients présentant une hypotonie, une petite taille relative, un retard de développement, une déficience intellectuelle et des troubles du comportement. Deux ans plus tard, l’équipe de Meyer et al (2) rapportait pour la première fois deux familles dans lesquelles ségrégait en dominance une variation de ce même gène. Au total, 28 individus atteints issus de 24 familles ont été rapportés dans la littérature à ce jour (1–5).

Grâce à une collaboration internationale, nous avons pu collecter les données cliniques et moléculaires de 38 patients supplémentaires, issus de 33 familles. En additionnant nos données et celles de la littérature, nous avons constitué une grande cohorte de 66 patients parmi lesquels nous décrivons 7 formes familiales.

L’objectif de notre travail est d’approfondir la description du tableau clinique associé aux variations délétères de CNOT3, en nous intéressant particulièrement à la trajectoire neurodéveloppementale, aux troubles du comportement, à l’épilepsie et aux particularités morphologiques présentés par ces patients. Ces nouvelles données permettent d’élargir le spectre phénotypique associé à CNOT3 et d’étudier les corrélations génotype-phénotype.

L'étude de grandes cohortes de patients atteints de maladies rares est essentielle pour mieux connaitre l’histoire naturelle de ces affections et fournir un conseil génétique adéquat aux familles.

 

 

Bibliographie

 

1.           Martin R, Splitt M, Genevieve D, Aten E, Collins A, de Bie CI, et al. De novo variants in CNOT3 cause a variable neurodevelopmental disorder. Eur J Hum Genet. nov 2019;27(11):1677‑82.

2.           Meyer R, Begemann M, Demuth S, Kraft F, Dey D, Schüler H, et al. Inherited cases of CNOT3-associated intellectual developmental disorder with speech delay, autism, and dysmorphic facies. Clin Genet. 2020;98(4):408‑12.

3.           Zhao P, Meng Q, Wan C, Lei T, Zhang L, Zhang X, et al. Clinical features of CNOT3-associated neurodevelopmental disorder in three Chinese patients. Neurogenetics. avr 2023;24(2):129‑36.

4.           Priolo M, Radio FC, Pizzi S, Pintomalli L, Pantaleoni F, Mancini C, et al. Co-Occurring Heterozygous CNOT3 and SMAD6 Truncating Variants: Unusual Presentation and Refinement of the IDDSADF Phenotype. Genes. 30 juin 2021;12(7):1009.

5.           Lv J, Ming WJ, Zheng Y, Xu S, Fang GL, Zhang Q, et al. A novel pathogenic variant in CNOT3 causing neurodevelopmental delay and epilepsy. Seizure. avr 2023;107:104‑6. 


Camille ENGEL (Besançon), Michaela RENDEK, Jessica ASSOUMANI, Emanuela ARGILLI, Carolyn LE, Elliott H. SHERR, Lucia BRUNO, Bert CALLEWAERT, Sandra COPPENS, Cynthia CURRY, Breanne DALE, Laurence FAIVRE, David GENEVIÈVE, Mette HANDRUP, Irina HÜNING, Michele IACOMINO, Maria IASCONE, Bertrand ISIDOR, David A. KOOLEN, Maitz SILVIA, Ghayda MIRZAA, Sebastien NEUENS, Emily PAO, André REIS, Marlène RIO, Alyssa RITTER, Marcello SCALA, Jolanda SCHIEVING, Eliott SHERR, Andrew SHUEN, Richard SIDLOW, Julie SOBLET, Pasquale STRIANO, Suri MONISCH, Andre TRAVESSA, Georgia VASILEIOU, Jolijn VERSEPUT, Catheline VILAIN, Emma L. WAKELING, Pia ZACHER, Julie PLAISANCIE, Federico ZARA, Paul KUENTZ, Juliette PIARD
16:32 - 16:40 #37690 - FL005 Les CNV rares contribuent au risque de maladie d’Alzheimer : résultats d’une analyse d’association à partir de données d’exomes de 12669 malades et 9650 témoins.
FL005 Les CNV rares contribuent au risque de maladie d’Alzheimer : résultats d’une analyse d’association à partir de données d’exomes de 12669 malades et 9650 témoins.

La maladie d’Alzheimer (MA) est une maladie neurodégénérative multifactorielle avec une composante génétique importante. Parmi les malades jeunes (début ≤65 ans), seuls 13% sont expliqués par des variations pathogènes des gènes PSEN1, PSEN2 ou APP, de transmission autosomique dominante. Récemment, des variations nucléotidiques rares dans les gènes SORL1, TREM2, ABCA7, ATP8B4 et ABCA1 ont été associées à la MA jeune. Notre objectif est d’identifier des variations du nombre de copies (CNV, délétions, duplications), comme nouveaux facteurs de risques rares ( < 1%) de MA jeune à partir de données d’exomes des consortium Alzheimer Disease European Sequencing [ADES] et Alzheimer Disease Sequencing project [ADSP]. 

Pour détecter les CNVs, nous avons appliqué un pipeline bioinformatique basé sur le logiciel CANOES à 22 319 exomes (9650 témoins, 4150 patients jeunes et 8519 patients avec MA > 65 ans) puis nous avons développé un pipeline d’analyse complet avec contrôle qualité extensif pour étudier l’effet des CNVs à l’échelle (i) du transcrit dans une analyse de dosage; (ii) du gène, en analyse conjointe des variants perte de fonction (SNV/indels et délétions). Chaque test est basé sur une régression de Firth entre patients jeunes et témoins. A l’étape (i), les résultats avec FDR (False Discovery Rate) < 10% ont été considérés comme suggestifs.  

A partir des 260 709 CNV détectés et après exclusion de 17 porteurs de CNV pathogènes et contrôle qualité, nous avons identifié 19 gènes/transcrits avec FDR < 10% regroupés sur 5 nouveaux loci d’intérêt. Nous avons aussi identifié des duplications rares de 50kb sur le chromosome 19 présentes de manière plus fréquente dans les formes précoces de MA que chez les contrôles (p=4,28.10-4). Ces duplications sont en déséquilibre de liaison avec l’allèle Ɛ4 du gène APOE, l’un des principaux facteurs de risque de la MA. L’identification de ces duplications valide indirectement notre approche. Le signal le plus prometteur provient d’une région de 1Mb située sur le chromosome 22. Cette région présente des délétions uniquement chez les patients et des duplications chez les témoins (p=1,92.10-4). Ces résultats sont en cours de réplication dans deux cohortes indépendantes dont la base de données UKBiobank. 

L’analyse ciblée en perte de fonction par gène (CNV+SNV et indels) a mis en évidence des délétions rares des gènes ABCA1 et ABCA7 renforçant l’association entre perte de fonction de ces gènes et MA précoce, les délétions représentant 8 et 9% des allèles perte de fonction respectivement, et des délétions rares du gène CTSB, actuellement associé à la MA uniquement par le biais de SNP communs à effet faible 

Nos résultats suggèrent que des CNVs rares peuvent contribuer au risque de MA et identifient une plusieurs régions génomiques candidates pour la MA jeune. 


Olivier QUENEZ (Rouen), Catherine SCHRAMM, Kevin CASSINARI, Marc HULSMAN, Céline BELLENGUEZ, Penny NORSWORTHY, Rebecca SIMS, Jordi CLARIMON, John C. VAN SWIETEN, John J. HARDY, Alfredo RAMIREZ, Simon MEAD, Wiesje M. VAN DER FLIER, Cornelia M. VAN DUJIN, Julie WILLIAMS, Jean-Charles LAMBERT, Henne HOLSTEGE, Ades CONSORTIUM, Camille CHARBONNIER, Gaël NICOLAS

16:00-16:45
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B37
Session Communications Flash 02
Oncogénétique

Session Communications Flash 02
Oncogénétique

Modérateurs : Marie-Dominique GALIBERT (PU-PH, Service de Génétique Moléculaire et Génomique) (RENNES), Dominique STOPPA-LYONNET (PU-PH, professede génétique médicale - chef du service de génétique) (Paris)
16:00 - 16:08 #37379 - FL006 Rhabdomyosarcomes pléomorphes : nouvelle entité du Syndrome de Lynch ? Résultats de l'étude nationale SarcLynch.
FL006 Rhabdomyosarcomes pléomorphes : nouvelle entité du Syndrome de Lynch ? Résultats de l'étude nationale SarcLynch.

Introduction : Les sarcomes ne font pas partie du spectre tumoral du Syndrome de Lynch (SL). Ce dogme pourrait être remis en question par une récente revue de littérature rapportant 95 sarcomes-Lynch avec un enrichissement en rhabdomyosarcomes pléomorphes (10%) et en patients avec atteinte germinale du gène MSH2 (57%) (Poumeaud et al, 2023). Basée sur ce constat et soutenue par le Groupe Génétique et Cancer et par le Groupe Sarcome Français, nous avons mis en place une étude rétro-prospective multicentrique colligeant à l'échelle nationale l'ensemble des sarcomes développés dans le cadre d'un SL (étude SarcLynch). 

Matériel et méthode : Les patients ont été identifiés via les bases Netsarc et OfeLy. Tous les patients ayant un SL ayant développé un sarcome ont été inclus. Ont été exclus les patients avec un SL-like ou une variante syndromique (CMMRD).

Résultats : Soixante-dix-huit patients ont été inclus depuis 28 centres. L'âge médian au diagnostic est de 51 ans (11-86 ans). Chez les 51 patients ayant développé un cancer(s) autre(s) que le sarcome, 48% ont présenté un sarcome comme premier cancer. On retrouve une représentation inhabituelle de patients mutés MSH2 (38%). Parmi les sarcomes des tissus mous (STM) on retrouve un enrichissement très inhabituel en rhabdomyosarcomes pléomorphes (25% vs < 0.5% en population non-Lynch). Chez les 36 patients avec IHC MMR disponible, 65% des sarcomes sont dMMR et pour les 28 patients avec évaluation en PCR Pentaplex, 54% sont MSSLe taux de discordance entre les deux techniques d’évaluation du statut MMR somatique s’élève à 30,8%. Les scores TPS, CPS et la charge mutationnelle (TMB) sont connus pour 10 patients, avec des scores CPS élevés (moyenne > 10) et une TMB moyenne à 15.75 mut/Mb. Sur les 7 patients traités par immunothérapie hors essai, 6 (85.7%) ont répondu favorablement avec des réponses partielles et/ou prolongées de 4 à 28 mois dans des sous-types histologiques péjoratifs. 

Discussion : Notre étude rapporte un enrichissement très inhabituel en rhabdomyosarcomes pléomorphes incitant à une recherche de SL chez tout patient présentant ce sous-type de sarcome ; elle suggère également l'intérêt d'une surveillance accrue des tumeurs/métastases musculaires chez les patients mutés MSH2. Une étude ancillaire (en cours d'analyse) rapporte la présence de 10% de sarcomes dMMR dans des sarcomes à composante pléomorphe sans SL connu, corroborant l'intérêt d'un dépistage du SL dans cette population. Une meilleure connaissance de l'instabilité génomique de ces tumeurs, classiquement caractérisées par une instabilité chromosomique exclusive de l'instabilité micro-satellitaire, est à venir grâce à l'exploitation de la tumorothèque SarcLynch au sein de l'étude complémentaire SarcLynch-GI (CGH Array, MSI en NGS, RNA Seq etc.). 

Conclusion : L'enrichissement en rhabdomyosarcomes pléomorphes, en patients mutés MSH2 et en sarcomes dMMR en population Lynch amène à repenser le spectre du SL tel que nous le connaissons.


François POUMEAUD (Toulouse), Nadim FARES, Thibaud VALENTIN, Marion JAFFRELOT, Frédéric CHIBON, Anne GOMEZ, Philippe ROCHAIX, Benjamin VERRET, Camille TLEMSANI, Pierre VANDE PERRE, Annabelle SABOURET, Sarah WATSON, Emmanuelle FOURME, Edouard COTTEREAU, Catherine NOGUES, Pauline ROCHEFORT, Hélène ZATTARA, Nelly FIRMIN, Estelle CAUCHIN, Pierre-Laurent PUIG, Paul GESTA, Patrick BENUSIGLIO, Cynthia DENIS, Allan LANCON, Sophie LEJEUNE, Marie COUDERT, Marie Agnes COLLONGE, Nicolas PENEL, Olivier COLLARD, Jean Christophe THERY, Stéphanie BAERT, Janick SELVES, Christine LASSET, Rosine GUIMBAUD
16:08 - 16:16 #37722 - FL007 Les variants pathogènes monoalléliques de MBD4 prédisposent au mélanome uvéal et à d’autres types tumoraux : présentation de 25 familles.
FL007 Les variants pathogènes monoalléliques de MBD4 prédisposent au mélanome uvéal et à d’autres types tumoraux : présentation de 25 familles.

Introduction : Les variants pathogènes (VP) constitutionnels monoalléliques du gène MBD4 ont récemment été impliqués dans la prédisposition au mélanome uvéal (MU)1. Les MU développés dans ce contexte présentent une signature mutationnelle spécifique avec une bonne réponse à l’immunothérapie2. Des VP somatiques monoalléliques de MBD4 ont également été rapportés dans des tumeurs cérébrales, des cancers du sein (KS) et des myxofibrosarcomes3. Les porteurs de VP constitutionnels bialléliques de MBD4 présentent par ailleurs une polypose adénomateuse et sont plus à risque de développer un type spécifique de leucémie4.

Matériel et méthodes : Douze patients porteurs d’un VP constitutionnel monoallélique dans MBD4 et atteints de MU avaient déjà été identifiés lors de précédents travaux1,2. Nous avons séquencé MBD4 chez les 289 patients pris en charge pour un MU à l’Institut Curie depuis juillet 2021 ainsi que pour les 3240 patientes ayant bénéficié d’une analyse génétique dans un contexte de suspicion de prédisposition au KS au vu des données récentes de la littérature3.

Résultats : Au total, 25 patients porteurs d’un VP constitutionnel monoallélique du gène MBD4 ont été identifiés, 18 dans un contexte de MU et 7 dans un contexte de KS. Parmi les patients atteints de MU, 4 présentaient au moins une autre lésion choroïdienne pigmentée documentée et un 5ème avait présenté 2 MU indépendants de l’œil droit à 20 et 26 ans, développés sur des naevi pré-existants et associés à une 3ème lésion choroïdienne pigmentée du même œil. Deux patients avaient présenté un autre cancer : un carcinome papillaire de la thyroïde et un carcinome in situ mammaire, et un autre des polypes colorectaux. Plusieurs types de cancers ont été rapportés chez les apparentés, avec en particulier 10 KS, un cancer colorectal à 39 ans, et un autre MU chez la sœur d’un des cas index, également porteuse du VP familial dans MBD4. Parmi les patientes atteintes de KS, l’une d’elles avait présenté un KS bilatéral et une autre également un cancer de l’ovaire à cellules claires et un mélanome cutané. Le VP de MBD4 co-ségrégeait avec les atteintes tumorales dans 2 familles présentant une agrégation de KS associée à un antécédent familial de sarcome. De plus, l’étude d’association entre VP de MBD4 et KS était positive en comparant avec une population contrôle (femmes européennes de gnomAD non-cancer).

Conclusion : Les VP constitutionnels monoalléliques du gène MBD4 sont responsables de MU multiples et de cas familiaux. Ils sont également associés à d’autres tumeurs, en particulier les KS et possiblement certains sarcomes. L’identification des patients porteurs de cette prédisposition est donc cruciale pour leur surveillance et leur traitement, mais également pour définir précisément le spectre tumoral et estimer les risques tumoraux associés aux altérations de ce gène.

1. Derrien AC, J Natl Cancer Inst 2021

2. Rodrigues M, Nat Commun 2018

3. Degasperi A, Science 2022

4. Palles C, Am J Human Genet 2022


Marie-Charlotte VILLY (Paris), Anaïs LE VEN, Marine LE MENTEC, Julien MASLIAH-PLANCHON, Alexandre HOUY, Ivan BIECHE, Sophie VACHER, Anne VINCENT-SALOMON, Catherine DUBOIS D'ENGHIEN, Mathias SCHWARTZ, Sophie PIPERNO-NEUMANN, Alexandre MATET, Denis MALAISE, Virginie BUBIEN, Alain LORTHOLARY, Amal AIT OMAR, Mathias CAVAILLE, Dominique STOPPA-LYONNET, Nathalie CASSOUX, Marc-Henri STERN, Manuel RODRIGUES, Lisa GOLMARD, Chrystelle COLAS
16:16 - 16:24 #38007 - FL008a Apport de la réunion de concertation pluridisciplinaire nationale d’oncogénétique pédiatrique (RCPOP) - bilan à 2 ans d’activité.
FL008a Apport de la réunion de concertation pluridisciplinaire nationale d’oncogénétique pédiatrique (RCPOP) - bilan à 2 ans d’activité.

La réunion nationale de concertation pluridisciplinaire d’oncogénétique pédiatrique nommée « RCPOP » permet des discussions collégiales autour de prédispositions génétiques au cancer de l’enfant. Ce besoin a été souligné pour différents contextes : discuter de l’indication de nouvelles analyses chez un enfant atteint de cancer alors qu’il n’a pas été mis en évidence de facteur génétique causal selon les recommandations actuelles de test mais dont l’histoire médicale ou familiale incite à poursuivre les investigations ; définir les modalités de surveillance du patient ou de ses apparentés en l’absence de recommandations publiées; discuter des prises en charge de syndrome de prédisposition découvert par des investigations pan-génomiques réalisées dans le cadre du soin ou de la recherche.

Depuis Septembre 2021, une réunion mensuelle est organisée par visioconférence et via l’aide d’un outil sécurisé de partage de données de santé. Un quorum multidisciplinaire (oncologues, généticiens, biologistes) est constitué. Un ou plusieurs expert(s) du gène/syndrome est/sont sollicité(s) pour chacun des dossiers. Deux ans après l’initiation de la RCPOP, nous avons diffusé une enquête de satisfaction (20 questions) auprès des membres du comité oncogénétique de la SFCE de l’ensemble des prescripteurs de l’indication thérapeutique PFMG2025 des cancers de l’enfant.

 

Au total, 122 dossiers ont été discutés au cours de 21 RCPOP (5 à 6 dossiers/séance), auxquelles étaient connectés en moyenne, 25 participants. L’objet des discussions a porté dans 39% des cas sur les modalités de surveillance des patients (principalement pour les variants des gènes CDKN2A, DICER1, ELP1, SMARCA4, SUFU, WT1), 38% des cas pour des résultats d’analyses à l’issue de programmes d’études pangénomiques (principalement pour les variants des gènes BRCA2, DICER1, NF1, PTEN, SMARCA4, TP53) et 23% des discussions portaient sur les types d’analyses génétiques à proposer aux familles.

Nous avons obtenu 31 réponses à l’enquête, majoritairement des oncogénéticiens (48%) et oncologues pédiatres (30%), répartis sur l’ensemble du territoire national. 90% des répondeurs connaissaient la RCPOP et y avaient participé. La qualité des discussions et des recommandations proposées est appréciée avec une note rapportée entre 8 et 10/10 dans 87% des cas. Une nouvelle discussion des dossiers en RCPOP est souhaitée par 70% des répondeurs lorsque les nouvelles analyses génétiques suggérées ont été réalisées et un suivi des dossiers est souhaité par 50% des répondeurs lorsque des recommandations de prise en charge oncogénétique étaient proposées.

 

Cette enquête confirme l’intérêt des praticiens pour la RCPOP, que nous proposons de poursuivre selon les mêmes modalités. L’apport de l’expertise spécifique et de la multidisciplinarité est nécessaire et essentiel pour une prise en charge optimale de ces patients et leurs familles. Les patients porteurs d’une prédisposition identifiée sont recensés dans l’observatoire PREDCAP.


Tiphaine ADAM DE BEAUMAIS (Villejuif), Franck BOURDEAUT, Philippe DENIZEAU, Nadège CORRADINI, Léa GUERRINI-ROUSSEAU
16:24 - 16:32 #37767 - FL008b PREDCAP, l’observatoire français des syndromes de prédisposition génétique au cancer des enfants et des adolescents. Etat des lieux en 2023.
FL008b PREDCAP, l’observatoire français des syndromes de prédisposition génétique au cancer des enfants et des adolescents. Etat des lieux en 2023.

Un variant pathogène (VP) ou probablement pathogène dans un gène de prédisposition au cancer est identifié actuellement chez 7 à 10 % des patients atteints d'une tumeur à un âge pédiatrique. Le développement des techniques de séquençage de nouvelle génération et la généralisation des analyses somatiques pour la caractérisation des tumeurs ont augmenté le nombre de variants identifiés, éventuellement dans des situations inattendues. Néanmoins, en raison de la rareté de ces syndromes et/ou de l’identification récente de certains gènes associés à la prédisposition au cancer, nous ne disposons pas d’estimations fiables des risques tumoraux associés à ces variants.

Les membres du comité Oncogénétique de la Société Française des Cancers et leucémies de l’Enfant et de l’adolescent (SFCE) ont monté le projet PREDCAP pour favoriser les recherches et collaborations sur les syndromes de prédisposition au cancer (SPC) pour lesquels le sur-risque de tumeur commence à l’âge pédiatrique.

PREDCAP a pour mission de mutualiser la collecte et la gestion des données, l'accès aux données moléculaires des tumeurs associées au SPC et de faciliter l'interopérabilité entre les bases déjà disponibles. Les informations rétrospectives et prospectives contribueront à établir des corrélations entre le génotype et les données cliniques avec un accent particulier sur le risque de cancer et la réponse au traitement.

Ouvert depuis 2022, PREDCAP collecte les données cliniques (personnelles et familiales), génétiques et moléculaires des patients porteurs d’un SPC associé aux tumeurs pédiatriques, pris en charge dans un centre SFCE et ayant développé un cancer ou une tumeur avant 19 ans.

L’inclusion se fait selon 6 groupes (variant de causalité établie ou probable, variant de signification incertaine très suspect, patient présentant une anomalie du développement, risque élevé de prédisposition, patient sain avec une anomalie génétique identifiée). Après signature du consentement, les données des patients sont enregistrées dans une base de donnée électronique, eCRP REDCap. Les données sont mises à jour tous les ans et couplées à une banque virtuelle de matériel biologique (informations sur la conservation des échantillons sanguins et/ou d'ADN constitutionnel). Pour faciliter les analyses et les travaux de recherche, la population d’étude a été décomposée en sous-groupes selon le type de SPC, avec pour chacune un responsable attaché à une équipe ayant cette expertise en France.

Pour mener à bien les différentes missions de PREDCAP, une gouvernance composée d’une équipe de coordination opérationnelle, d’un comité de pilotage et d’un conseil scientifique a été établie. En Septembre 2023, 10 centres SFCE sont ouverts (128 patients inclus) et les contrats de collaboration ont été transmis à l’ensemble des autres centres. Plusieurs projets basés sur les données disponibles sont déjà en cours (ELP1, …) et des liens avec les autres bases (C4CMMRD, …) ou collaborations européennes sont prévues.


Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Valérie BONADONA, Gaelle BOUGEARD, Franck BOURDEAUT, Chrystelle COLAS, Nadège CORRADINI, Pauline HOARAU (Villejuif), Vincent SUCHARD, Gilles VASSAL, Florent DE VATHAIRE, Laurence BRUGIERES
16:32 - 16:40 #37694 - FL009 Apport en clinique du séquençage du génome dans les tumeurs endocrines syndromiques.
FL009 Apport en clinique du séquençage du génome dans les tumeurs endocrines syndromiques.

Contexte : Il existe plus de 200 maladies endocriniennes rares, certaines prédisposant à des tumeurs. Nous présentons trois cas diagnostiqués grâce au séquençage du génome sur la plateforme FMG2025.

Cas 1 : Une patiente de 37 ans présentant obésité, déficit intellectuel, hémi-hypertrophie corporelle, lipome, et multiples tumeurs endocrines (hyperparathyroïdie primaire, tumeur hypophysaire kystique, insulinome métastatique, nodule surrénalien). Après des tests négatifs comprenant notamment le gène NEM1, nous avons procédé à une analyse génome en trio.

Cas 2 et 3 : Dans le cadre d'un dépistage familial, nous avons réévalué le diagnostic d'un adénome hypophysaire familial lié au variant AIP(NM_003977.2): c.911G>A/p.Arg304Gln chez un homme avec des antécédents d'adénome hypophysaire somatotrope à l'âge de 21 ans, d'azoospermie et de mélanome de la cuisse à l'âge de 15 ans, ainsi que chez sa mère qui a développé un adénome hypophysaire mixte somatolactotrope à l'âge de 30 ans. En raison de sa fréquence relative et des données de la littérature, ce variant a été reclassé de pathogène à probablement bénin, et une analyse du génome a été proposée.

Méthodes : Séquençage du génome en trio et duo sur la plateforme Auragen dans le cadre de la préindication FIRENDO "hypersécrétions hypophysaires."

Résultats : Cas 1 : L'analyse du génome a identifié un variant pathogène de novo hétérozygote dans DNMT3A(NM_022552.5): c.2172C>A/p.Tyr724Ter, confirmant le diagnostic du syndrome Tatton-Brown-Rahman, un syndrome de croissance excessive récemment décrit, avec des manifestations endocriniennes en second plan, pouvant évoquer un phénotype NEM1 like. L'incidence des hémopathies peut être augmentée. Cas 2 et 3 : Le séquençage du génome a identifié un second variant pathogène hétérozygote dans PRKAR1A(NM_002734.4):c.787del/p.Glu263AsnfsTer5, confirmant le diagnostic du complexe de Carney chez ces deux patients. Ce syndrome se caractérise par des tâches cutanées, une hyperactivité endocrinienne (acromégalie, tumeurs thyroïdiennes et testiculaires, et syndrome de Cushing dû à une dysplasie surrénalienne pigmentaire micronodulaire primaire), ainsi que des myxomes. La réévaluation du dossier du cas index a révélé que l'azoospermie était causée par des microcalcifications évocatrices de tumeurs de Sertoli. Depuis son opération, une forme rare de mélanome BRAF négatif et PRKAR1A-déficient a été décrite. Il ne présentait ni lésions des surrénales ni myxome cardiaque ; la seule anomalie documentée était une tachycardie de Bouveret. Quant à la mère, elle a développé un ostéochondromyxome ethmoïdal, s'intégrant dans le tableau clinique de ce syndrome.

Conclusion : Ces trois cas mettent en évidence la nécessité de revoir de manière approfondie les dossiers médicaux et démontrent la contribution essentielle du séquençage du génome dans le diagnostic des variants atypiques des maladies rares endocriniennes.


Lauriane LE COLLEN (Nancy), Brigitte DELEMER, Géraldine VITELLIUS, Sang LY, Bénédicte DECOUDIER, Frédéric CASTINETTI, Consortium AURAGEN, Haïfa RAHABI, Anne BARLIER, Pauline ROMANET
16:40 - 16:45 #37820 - FL010 Identification des éléments cis-régulateur de PTEN par intégration multi-omics.
FL010 Identification des éléments cis-régulateur de PTEN par intégration multi-omics.

La maladie de Cowden est un syndrome de prédisposition aux cancers, autosomique dominant, rare, caractérisé par la présence de variants pathogène (VP) constitutionnel (VPC) du gène PTEN. Ce gène régule la voie de signalisation PI3K–AKT. Au niveau somatique, des VP de PTEN sont fréquemment retrouvés dans de nombreux types tumoraux, comme le cancer de l'endomètre, du sein ou encore et les glioblastome.

Cette maladie s’inscrit dans un spectre phénotypique étendu, allant du syndrome macrocéphalie-autisme aux polyposes juvéniles, et a conduit à l'élargissement des indications d'analyse du gène PTEN, définissant le PTEN Hamartoma Tumor Syndrome (PHTS). Cependant, environ 20% des patients présentant des caractéristiques de la maladie de Cowden n'ont pas de VP constitutionnel identifiée, soulevant des questions sur la possibilité d'une hétérogénéité allélique. L’expression du gène PTEN est ubiquitaire, sous la dépendance d’un promoteur encore mal défini, au sein duquel des VPC ont été décrites comme responsables de quelques cas de maladie de Cowden, mais dont les enhancers sont inconnus à ce jour.  L’action d’un enhancer sur un promoteur est rendu possible grâce au rapprochement chromatinien au sein de domaine topologiquement associés (TAD).  L’existence des TADs suggère la possibilité pour PTEN, comme pour de nombreux autres gènes, d’interactions chromatiniennes influant sur son expression.

L’accumulation de données (ATAC-seq, ChIP-seq, GRO-seq, Hi-C) liées à l’étude de la chromatine dans le cadre de projets internationaux, comme ENCODE, nous a permis de mettre en évidence 3 différentes régions de régulation localisées en 3’ et à distance du promoteur du gène PTEN : A, B et B’. Ces régions sont situées au sein d’un désert génique en 3’ de PTEN, jusque dans le gène RNLS, et évoluant au sein d’un TAD, défini comme étant celui de PTEN. L’intégration de marqueurs des enhancers comme les sites d’état chromatinien ouvert (ATAC-Seq) l’acétylation (H3K27ac) et la mono-méthylation des histones (H3Kme1), la fixation des facteurs de transcription et de l’ARN polymérase, ainsi que la fixation d’élément régulateurs comme les protéines CTCF et les protéines du complexe des cohésines (SMC3 et Rad21), co-localisent avec ces 3 régions tout en étant en contact avec le promoteur de PTEN. Alors que les régions B et B’ possèdent des marques d’histones plus ou moins constantes, indépendamment de l’origine cellulaire, la région A semble hétérogène entre lignée d’origine hématologique et solides, et nous a permis d’identifier deux sous-régions AH et AS. Cette hétérogénéité nous faisant poser l’hypothèse d’une utilisation de ces zones de régulation et d’un repliement chromatinien différent selon le compartiment tissulaire. L’analyse des différentes interactions entre ces enhancers putatifs et le promoteur de PTEN nous laisse supposer une interaction complexe en tétrade où ce dernier serait en contact actif et dynamique avec ces différentes régions.


Thibaut MATIS (Bordeaux), Elodie DARBO, Sandrine DABERNAT, Nicolas SÉVENET

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C37
Session Communications Flash 03
Neurogénétique Neurométabolisme

Session Communications Flash 03
Neurogénétique Neurométabolisme

Modérateurs : Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN (Lyon), Eric LEGUERN (PU-PH) (Paris)
16:00 - 16:08 #38501 - FL011 Etude par séquençage long-read de l’ADN mitochondrial chez des patients porteurs de deux variants pathogènes : une preuve d’un mécanisme de recombinaison homologue de l’ADNmt chez l’homme ?
FL011 Etude par séquençage long-read de l’ADN mitochondrial chez des patients porteurs de deux variants pathogènes : une preuve d’un mécanisme de recombinaison homologue de l’ADNmt chez l’homme ?

Contexte : La prévalence des maladies mitochondriales primaires est de 1/4300, avec plus de 350 variations pathogènes ou probablement pathogènes de l'ADN mitochondrial (ADNmt) répertoriées dans les bases de données. Cependant, malgré un taux de mutation 20 à 25 fois supérieur à celui de l'ADN nucléaire, la co-occurrence de variants pathogènes de l'ADNmt semble rare dans la littérature.
Matériels et méthode : L'objectif de ce travail était dans un premier temps d'évaluer la prévalence de la co-occurrence de variants pathogènes de l'ADNmt chez les patients adressés à notre laboratoire pour un diagnostic moléculaire de maladies mitochondriales entre 2014 et 2022, en utilisant le séquençage short-read de la totalité de l'ADNmt. Puis de caractériser les patients porteurs de deux variant pathogènes par séquençage long-read (PacBIO).
Résultats et discussion : L'analyse des données de séquençage short-read de l'ADNmt de 4102 individus a révélé que la co-occurrence de deux variants pathogènes de l’ADNmt n’était pas un évènement rare, avec l’identification de huit individus (0.2%) issus de trois familles différentes porteurs de deux variants pathogènes de l’ADNmt impliqués dans des atrophies optiques héréditaires de Leber et des syndromes mitochondriaux. L’analyse par séquençage long-read des individus présentant deux variants pathogènes à l’état hétéroplasmique suggère des évènements de recombinaison homologue des molécules d'ADNmt, phénomène jusqu’alors admis chez les plantes ou les levures mais controversé chez l’homme.
Conclusion : Cette étude met en évidence la prévalence non négligeable des co-occurrences de variants pathogènes de l’ADNmt et révèle la présence de probables recombinaisons homologues de l’ADNmt suggérant des mécanismes de réparation des cassures de l’ADN double brin jusque-là débattu. Ces résultats confirment l’importance de séquencer de manière systématique la totalité de l’ADNmt quel que soit le phénotype des patients pour améliorer le diagnostic, les corrélations génotype/phénotype et offrir un meilleur conseil génétique aux familles.

Randa BENARBIA, Pierre-Louis BRASSART, Sonia BENSABER, Naïg GUEGUEN, Marco SPINAZZI, Magalie BARTH, Pierre LEBRANCHU, Patrizia AMATI-BONNEAU, Dominique BONNEAU, Pascal REYNIER, Vincent PROCACCIO, Céline BRIS (Angers)
16:08 - 16:16 #38472 - FL012 Les troubles du métabolisme des monocarbones : un rôle essentiel dans la physiopathologie de la maladie de Huntington ?
FL012 Les troubles du métabolisme des monocarbones : un rôle essentiel dans la physiopathologie de la maladie de Huntington ?

Introduction : Plusieurs études ont démontré que les patients atteints de la maladie de Huntington (MH) présentent fréquemment une hyperhomocystéinémie. Ceci peut être rapporté au rôle essentiel de la huntingtine (HTT) dans le métabolisme des monocarbones, notamment dans la voie de la transsulfuration de l’homocystéine, mais aussi à des carences en vitamines B12, B9 et B6.

Objectif : Quantifier les taux plasmatiques de vitamine B et d'homocystéine (t-Hcy) chez les patients MH, et étudier les associations entre hyperhomocystéinémie et carence en vitamine B d'une part, et précocité et sévérité de la MH d'autre part.

Méthode : Entre janvier 2019 et juin 2023, nous avons inclus prospectivement au CHRU de Nancy 77 patients MH et 194 témoins (hospitalisés dans le service de neurologie générale sans antécédent thrombotique ni parkinsonien et sans supplémentation en vitamine B au cours de l’année précédente). Nous avons recueilli les données cliniques (symptômes inauguraux, Unified Huntington Disease rating Scale (UHDRS), durée d’évolution des symptômes, ratio UHDRS moteur/durée de la maladie), génétiques (nombre de triplets CAG) et biochimiques (homocystéinémie, taux plasmatiques de vitamine B6, B9, B12). Nous avons défini les troubles du métabolisme des monocarbones (TMM) par une hyperhomocystéinémie ( > 15 μmol/L) et/ou par un déficit en vitamine B6 ( < 20 nmol/L), B9 ( < 270 nmol/L) ou B12 ( < 150 pmol/L).

Résultats : 47 patients (61%) MH présentaient un TMM (patients TMM). L’homocystéinémie était significativement plus élevée dans la population MH comparativement aux témoins (p<1e-10), à la fois chez les patients symptomatiques (p<1e-7) et présymptomatiques (p<1e-4). Nous n'avons pas trouvé de différence significative dans les taux plasmatiques de vitamines B6, B9 ou B12 entre la population MH et les témoins. La vitesse d’évolution des symptômes moteurs (caractérisée par un ratio UHDRS moteur sur durée d’évolution des symptômes moteurs) était significativement plus élevée chez les patients TMM+ au cours des 5 premières années de la maladie (p<0,001), avec un mode d'entrée spécifique dans la maladie, caractérisé par des symptômes dysexécutifs comportementaux (p<0,05). Le nombre moyen de triplet CAG était similaire dans les deux groupes (p=0,68) et il n’y avait pas de corrélation entre le nombre de triplets CAG et le t-Hcy.

Discussion : Ces résultats suggèrent que l’hyperhomocystéinémie et les TMM pourraient jouer un rôle clé dans la physiopathologie de la MH. Ils pourraient en constituer un facteur précipitant et marquer le début du processus neurodégénératif en cours dans la MH. Nous menons actuellement des études complémentaires physiopathologiques sur des modèles murins HdhQ111 et des modèles cellulaires à partir de fibroblastes de nos patients MH. Le dépistage des carences vitaminiques dans la MH, simple de réalisation, devrait être systématique.  Traiter ces carences pourrait potentiellement améliorer l’état clinique et le pronostic des patients.


Salomé PUISIEUX (Nancy), Elise POURIE, Céline BONNET, Lucie HOPES, Solène FRISMAND, Myriam BRONNER, Virginie ROTH, Marion WANDZEL, Amélia JULIEN, Abderrahim OUSSALAH, Jean-Louis GUEANT, Carine POURIE, Mathilde RENAUD
16:16 - 16:24 #38055 - FL013 Des variants non codants altérant un élément régulateur intronique de l’hexokinase HK1 sont responsables d’hyperinsulinisme congénital.
FL013 Des variants non codants altérant un élément régulateur intronique de l’hexokinase HK1 sont responsables d’hyperinsulinisme congénital.

Contexte. L’hyperinsulinisme congénital (CHI) est caractérisé par une sécrétion inappropriée d’insuline au niveau des cellules bêta-pancréatiques conduisant à des hypoglycémies de sévérité variable. La glucokinase (hexokinase 4) est un acteur majeur de la régulation de la secrétion d’insuline en se comportant comme un « sensor » du glucose dans la cellule b, adaptant le déclenchement de l’insulinosecrétion à la concentration en glucose. Il a été récemment montré que des variants non codants au sein d’un élément régulateur de l’hexokinase 1 (HK1) conduisaient à un hyperinsulinisme. Ces variants non codants induisent une expression anormale de HK1 dans les cellules b, où ce gène est normalement inactif. L’hypothèse mécanistique prédite est l’altération de sites de liaison à des facteurs de transcription, notamment (NKX2-2, NFAT et FOX) présents au sein de cette région.

 

Objectif. L’objectif de notre étude était d’étudier la variabilité phénotypique des CHI liés à HK1 et d’évaluer si les différences observées pouvaient être expliquées par la localisation du variant.

 

Méthodes. Nous avons analysé par séquençage et par PCR quantitative une région régulatrice de HK1 (60 pb dans l’intron 2) chez 489 sujets CHI précédemment criblés sur les principaux gènes de CHI. La cohorte incluait 82 cas (17%) avec formes sévères résistantes au traitement par diazoxide.

 

Résultats. Nous avons identifié des variants chez 70 individus issus de 34 familles soit 7% de notre cohorte. Cinq (15%) ont été identifiés dans des formes sévères et 29 (85%) dans des formes modérées de CHI.

Onze anomalies moléculaires différentes (9 SNV, 1 indel et la délétion complète de la région) ont été mises en évidence. Cinq variants récurrents ont été identifiés dont l’un présent chez 14 probands. Les 5 formes sévères étaient porteuses d’un variant survenu de novo (dont 3 avec la délétion de la région complète). L’étude de ségrégation a montré une pénétrance incomplète pour 13 familles de CHI modéré.

Nos résultats montrent que 6/11 variants identifiés affectaient un site de fixation d’un facteur de transcription. Deux, dont le variant le plus fréquent, étaient localisés dans le site NKX2, 1 dans le domaine NFAT, deux supprimaient au moins en partie les 3 sites NKX2-2, NFAT et FOX. Quatre des 5 formes résistantes présentaient un variant de cette dernière catégorie. Le dernier patient avec une forme sévère portait quant à lui la délétion d’une base unique dans le domaine NFAT.

 

Conclusions. Cette nouvelle étiologie qui représente une cause majeure de CHI a révélé un mécanisme pathologique inédit avec l’identification de variants d’éléments régulateurs introniques qui induisent l'expression du gène HK1 dans un contexte où il est normalement réprimé.


Cécile SAINT-MARTIN (Paris), Jasmin J HOPKINS, Jean-Baptiste ARNOUX, Christine BELLANNÉ-CHANTELOT, Sarah E FLANAGAN
16:24 - 16:32 #37865 - FL014 Cas familiaux récurrents de mort subite dans l’enfance : investigations génétiques post-mortem complexes et questionnement sur la responsabilité de la politique de santé française.
FL014 Cas familiaux récurrents de mort subite dans l’enfance : investigations génétiques post-mortem complexes et questionnement sur la responsabilité de la politique de santé française.

La mort subite inexpliquée dans l’enfance encore appelées « Sudden Unexplained Death in Childhood » (SUDC) est une catégorie rare de décès survenant chez l’enfant âgé de plus d’un an pour lequel aucune cause de décès n’a été mis en évidence après la réalisation d’une autopsie et d’examens complémentaires (toxicologiques, microbiologiques et histologiques). Si la plupart des études génétiques post-mortem réalisent un focus sur les gènes impliqués dans les pathologies cardiaques et l’épilepsie, les maladies héréditaires du métabolisme telles que le déficit en acyl-CoA déshydrogénase à chaîne moyenne (MCADD) doivent également être prises en considération. Notre objectif est de présenter deux cas de SUDC successifs survenus au sein d’une même famille et de discuter des investigations génétiques post-mortem révélant l’implication d’une maladie métabolique héréditaire.

Une autopsie complète avec tests génétiques a été réalisée lors du décès du cas index, une enfant âgée de 4 ans. Son frère aîné était décédé au même âge, dans les mêmes conditions (en cours de récréation), quelques années auparavant et aucune analyse génétique n’avait été réalisée. Son excavation a été nécessaire pour effectuer un diagnostic post-mortem, des années après son décès.

Les deux enfants présentaient le même génotype pathogène du gène ACADM, à savoir des substitutions hétérozygotes dans le gène ACADM (NM_000016.5) : c.985A>G p.(Lys329Glu) et c.347G>A p.(Cys116Tyr). Ces enfants n’avaient pas bénéficié du dépistage néonatal de la maladie MCADD mis en place en France depuis le 01 décembre 2020 et recommandé par la Haute Autorité de Santé depuis 2011. 

Par ailleurs, les enfants étaient également porteurs de deux variants en trans dans le gène TECRL, un gène impliqué dans la tachycardie ventriculaire polymorphe catécholaminergique (CPVT) et le SUDC.

 

Cette histoire familiale illustre la richesse d’un travail multidisciplinaire et l’importance de l’analyses par exome couplé au conseil génétique chez les apparentés pour l'investigation de la mort subite inexpliquée, en particulier chez les enfants.

La découverte de l'implication du gène ACADM dans ces deux décès questionne sur la responsabilité du système de santé publique dans des pays comme la France qui a retardé la mise en œuvre du dépistage de ces affections chez les nouveau-nés. 

 


Audrey FARRUGIA (STRASBOURG), Audrey SCHALK, Lila KREBS-DROUOT, Elise SCHAEFER, Nadège CALMELS, Cécile ACQUAVIVA, Marie-Thérèse ABI WARDÉ, Christine KEYSER, Angela GONZALEZ, Laetitia OERTEL, Jean-Louis MANDEL
16:32 - 16:40 #38241 - FL015 Apport du séquençage d’exome dans la maladie de Parkinson : retour d'expérience sur une grande cohorte de patients parkinsoniens enrichi en formes précoces et/ou familiales.
FL015 Apport du séquençage d’exome dans la maladie de Parkinson : retour d'expérience sur une grande cohorte de patients parkinsoniens enrichi en formes précoces et/ou familiales.

La maladie de Parkinson (MP) est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer, affectant plus de 1% de la population âgée de plus de 60 ans. Bien que son étiologie soit principalement inconnue, un âge de début précoce, une forme familiale et une présentation atypique peuvent faire évoquer une origine génétique. À ce jour, plus d’une douzaine de gènes causaux ont été identifiés et validés. Ces gènes n’expliquent qu’une faible partie (entre 5 et 10%) des MP de formes précoces et génétiques, beaucoup reste donc à découvrir sur le plan moléculaire.  

 

Nous avons réalisé un séquençage d’exome chez 929 patients présentant une MP précoce et/ou une histoire familiale positive après un séquençage négatif du panel des principaux gènes de la MP. 736 patients étaient des cas isolés et 193 des cas familiaux répartis en 68 familles. Parmi ces 68 familles, l’histoire familiale évoquait un mode de transmission autosomique dominant chez 43 familles, récessif chez 22 familles et incertain chez 3 familles. Le sexe ratio était de 1.48 en faveur des hommes avec 555 hommes et 374 femmes avec un âge de début moyen de 39,6 ans (min 3 – max 87). Nous avons identifié 10 patients (1,3%) avec des variants probablement pathogènes et pathogènes selon les critères du collège américain de génétique médicale (ACMG). Les gènes identifiés étaient ADCY5, ATP7B, DNAJC12, MAPT, PNPLA6, POLG, PPP2R5D et SPR. Ces résultats permettent de fournir un diagnostic aux patients, avec parfois des possibilités thérapeutiques (les patients ADCY5 s’améliorent après la prise de caféine et la maladie de Wilson est traitée efficacement avec des inhibiteurs et des chélateurs du cuivre). De plus, 44 patients (5%) portaient des variants de signification incertaine dans d’autres gènes possiblement associés avec les syndromes parkinsoniens. Cette cohorte a également permis d’identifier deux patients avec des expansions (CAG)n interrompues dans le gène ATXN2 déjà connu dans la MPconfirmant que le séquençage d’exome est capable d’identifier des mutations par expansions de séquences répétées. De plus, cette cohorte a permis de découvrir deux nouveaux gènes qui n'étaient pas encore connus dans la MP dont PTPA rapporté depuis.

 

Le rendement diagnostique du séquençage d’exome reste limité mais il permet certains diagnostics très utiles pour améliorer la prise en charge des patients et augmenter les connaissances sur la MP. Des études complémentaires basées sur une approche par séquençage du génome, y compris en long-fragment seront nécessaires pour préciser l’architecture génétique de la MP.


Guillaume COGAN (Paris), Thomas COURTIN, Poornima MENON, Bertrand DEGOS, Valérie FRAIX, Fanny CASSE, Jean-Christophe CORVOL, Christelle TESSON, Suzanne LESAGE, Alexis BRICE

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D37
Session Communications Flash 04
Génomique et pratiques

Session Communications Flash 04
Génomique et pratiques

Modérateurs : Catherine BOILEAU (Chef de Service) (Paris), Emmanuelle HAQUET (conseillère en génétique) (Montpellier)
16:00 - 16:08 #37907 - FL016 Etudes in vitro des mécanismes pathogènes impliqués dans de nouveaux variants de MN1.
FL016 Etudes in vitro des mécanismes pathogènes impliqués dans de nouveaux variants de MN1.

MN1 (Meningioma chromosome region 1, MIM 156100) est un cofacteur de transcription impliqué dans le développement crânio-facial et du système nerveux central. Deux phénotypes liés à MN1 ont été décrits en fonction de la nature de la mutation : i) surdité associée à des troubles du neurodéveloppement légers et des caractéristiques morphologiques mineures pour les variants tronquants en N-terminal ou les délétions complètes de MN1, avec un mécanisme de perte de fonction par Nonsense-mediated mRNA Decay (NMD) probable ou haploinsuffisance et ii) déficience intellectuelle sévère associée à des malformations crâniennes et faciales reconnaissables pour les variants tronquants en C-terminal et échappant au NMD définissant le syndrome MCTT (MN1 C-Terminal Truncating variants syndrome). Le mécanisme dans ce cas est un gain de fonction dû à la perte d'un motif de dégradation en C-terminal qui augmente la demi-vie de la protéine.

Nous rapportons ici 7 patients présentant de nouveaux variants de MN1 n’entrant dans aucune des 2 catégories initialement décrites: un faux-sens récurrent en N-terminal p.(Ser829Phe), un faux-sens en C-terminal p.(Ala1318Asp) et 4 variants tronquants, p.(Tyr878Ter), p.(Gly881Ter), p.(Pro885ArgfsTer13), p.(Ala887ArgfsTer7), clusterisés dans une région qui n’échappe théoriquement pas au NMD mais dont la présentation des patients est plus sévère qu’attendu devant un mécanisme d’haploinsuffisance. MN1 n’étant pas exprimé dans les leucocytes l’étude de l’ARN pour évaluer le NMD n’a pas été possible.

Des plasmides codant des protéines MN1 sauvages ou mutantes marquées par un FLAG-tag ont été transfectés dans des cellules HEK-293T. L’immunofluorescence montre des agrégats nucléaires qui suggèrent une relocalisation nucléolaire des protéines MN1 mutées. De plus les Western blots réalisés à partir de protéines extraites de cellules traitées par cycloheximide (inhibiteur de la traduction) montrent une stabilisation protéique pour p.(Ala1318Asp) et les protéines tronquées autour du 880ème acide aminé. Cette stabilisation est due à la modification (variant p.(Ala1318Asp)) ou à la disparition (variants tronquants autour du 880e AA) du motif de dégradation C-terminal. Cela suggère un mécanisme gain de fonction similaire à celui des variants responsables du syndrome MCTT. Les deux patients porteurs du variant p.(Ser829Phe) présentent aussi un phénotype proche du syndrome MCTT, par contre le traitement par inhibiteur du protéasome ne montre pas de différence entre la protéine mutée et sauvage et les mécanismes en jeu pour ce variant n’impliquent donc pas une modification de la dégradation par le protéasome. Des analyses complémentaires sont en cours pour élucider le mécanisme impliqué.


Elise PISAN (Paris), Louis JANUEL, Massimiliano ROSSI, Julie A. JURGENS, Elizabeth C. ENGLE, Caroline POTTINGER, Kay METCALFE, Rainer KONIG, Chloe STUTTERD, Jeanne AMIEL, Chris GORDON
16:08 - 16:16 #38162 - FL017 Evaluation de l’apport du séquençage d’exome en trio dans des indications ciblées en prénatal.
FL017 Evaluation de l’apport du séquençage d’exome en trio dans des indications ciblées en prénatal.

Introduction : Les malformations congénitales touchent environ 3% des grossesses et sont une source de morbidité et de mortalité infantile importante. Les étiologies sont diverses et les anomalies génétiques constitutionnelles sont recherchées dans la plupart des cas. Le rendement diagnostique de l’ACPA (6% environ) est très variable selon les signes d’appel échographiques. Le développement du séquençage haut débit a récemment permis d’améliorer les rendements diagnostiques en contexte prénatal.

Méthodes : Au travers d’une étude multicentrique, comparative et prospective, nous avons étudié le rendement des analyses de séquençage haut débit (panel in silico versus exome) dans des indications ciblées en prénatal, fortement évocatrices d’une pathologie monogénique.

Résultats : L’analyse de l’exome en trio de 86 fœtus, avec un terme moyen de 21 SA (de 12 à 33 SA), a permis d’établir un diagnostic étiologique certain dans 28% des cas (classes 4/5 ACMG) (24/86) et incertain dans 11,6% (10/86) (VSI, classe 3). Le rendement diagnostique varie selon le type de malformations : 41,6% (5/12) pour les hypoplasies vermiennes, 31% (8/26) pour les syndromes polymalformatifs, 25% (2/8) pour hygroma colli et/ou anasarque généralisée, 23,5% (4/17) pour les gros reins hyperéchogènes, 20% (2/10) pour les agénésies du corps calleux, 16,7% (1/6) pour les holoprosencéphalies, 1/2 pour les anomalies de la gyration et 1/4 pour les anomalies ophtalmologiques. Les variants identifiés sont principalement de type faux-sens, dans des gènes de ciliopathies (19%) ou des gènes du métabolisme de l’ADN (16%). Le mode de transmission est majoritairement autosomique dominant, avec 47% de variants survenus de novo et 16% transmis d’un parent pauci ou asymptomatique (DCC, PKD1, TUBB). Les variants de transmission autosomique récessive représentent 31% des cas. Une seule pathologie liée à l’X (dominant, de novo) a été diagnostiquée. A noter la détection d’une microdélétion (17q12) emportant le gène HNF1B ainsi qu’une mosaïque post-zygotique (à 13%) dans le gène RHOA. Enfin, 4 doubles diagnostics ont été établis (incluant des VSI). L’analyse première par panel in silico a permis d’établir 19% de diagnostics moléculaires certains ; l’analyse secondaire de l’exome complet a permis le diagnostic de 9% de cas supplémentaires, soit 2/3 des diagnostics. Il faut toutefois noter que la majorité des VSI a été identifié par exome (70%).

Conclusion : Le rendement du séquençage haut débit pour des indications ciblées dans notre étude est proche de 30% et varie selon les indications, ce qui prouve l’intérêt de bien définir les malformations justifiant de cette approche. En comparaison à l’utilisation de panel in silico, cette étude prouve la plus-value du séquençage d’exome en prénatal. Un diagnostic étiologique a pu être établi pour 23 familles, dans des délais compatibles avec une grossesse, permettant ainsi d’améliorer la prise en charge de la grossesse et/ou de l’enfant à naître.


Manon CHRETIEN, Julien OSOUF, Nadège CALMELS, Virginie HAUSHALTER, Carine ABEL, Alexandra AFENJAR, Tania ATTIE-BITACH, Elise BRISCHOUX-BOUCHER, Lydie BURGLEN, Nicolas CHASSAING, Thomas COURTIN, Julian DELANNE, Martine DOCO-FENZY, Christele DUBOURG, Benjamin DURAND, Salima EL CHEHADEH, Laurence FAIVRE, Aurore GARDE, Emmanuelle GINGLINGER, Damien HAYE, Solveig HEIDE, Laurence HEIDET, Delphine HERON, Jacquin CLEMENCE, Laetitia LAMBERT, Vincent LAUGEL, Daphné LEHALLE, Laurence MICHEL-CALEMARD, Edgar MONTOYA RAMIREZ, Jean MULLER, Sylvie ODENT, Olivier PATAT, Juliette PIARD, Céline POIRSIER, Audrey PUTOUX, Chloé QUELIN, Nicolas SANANES, Audrey SCHALK, Sophie SCHEIDECKER, Christel THAUVIN-ROBINET, Stéphanie VALENCE, Anne-Sophie WEINGERTNER, Justine WOURMS, Hélène DOLLFUS, Bénédicte GERARD, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Elise SCHAEFER (Strasbourg)
16:16 - 16:24 #37796 - FL018 Et pourquoi pas des programmes d’Education Thérapeutique pour les patients porteurs d’une prédisposition génétique aux cancers ?
FL018 Et pourquoi pas des programmes d’Education Thérapeutique pour les patients porteurs d’une prédisposition génétique aux cancers ?

Depuis quelques années, le secteur des maladies rares a proposé de nouveaux programmes d’ETP pour former les patients et/ou leur entourage à la gestion au long cours d’une maladie chronique. Selon la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires, promulguée le 21 juillet 2009, « L’éducation thérapeutique s’inscrit dans le parcours de soins du patient. Elle a pour objectif de rendre le patient plus autonome en facilitant son adhésion aux traitements prescrits et en améliorant sa qualité de vie… ».

L’offre de programmes ETP ciblée sur l’oncogénétique est encore rare en France, peut être en raison du peu de gestes techniques spécifiques qui sont souvent les premiers auxquels nous pensons lorsque l’on parle d’éducation thérapeutique. Cependant, vivre avec une prédisposition génétique aux cancers demande de nombreuses compétences d’adaptation (gestion au long court d’un risque chronique, confrontation à un avenir incertain, suivre une surveillance médicale régulière …)

Forts de notre expérience dans l’ETP des maladies rares, nous avons construit en Bourgogne un programme d’ETP ciblant initialement les patients symptomatiques porteurs d’une variation pathogène ou probablement pathogène au sein des gènes BRCA et PALB2 (gènes de prédisposition génétique aux cancers notamment du sein et de l’ovaire). Nous envisageons de proposer dans un second temps un programme ETP aux patients asymptomatiques.

Ces programmes s’articuleront autour de 6 ateliers : « Comprendre la génétique », « Les modalités de suivi », « Les chirurgies prophylactiques », « Mes émotions », « La prise en charge sociale » et « L’activité physique adaptée ». Les ateliers seront réalisés en groupe de 8 à 10 personnes, avec la participation d’une équipe pluridisciplinaire formée à l’ETP. Cette offre éducative pourra être mise en place dès 2024 en collaboration entre le CHU et le CLCC de Dijon.

Ces programmes permettront aux patients de réfléchir aux questions posées en groupe, de partager et d’enrichir leur expérience et leurs connaissances. Ils permettront aux patients d’acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une prédisposition génétique.

Mieux connaitre son risque pourrait permettre une meilleure observance des examens de suivi et une prise en charge active de sa santé tout en essayant de réduire l'appréhension des patients.


Amandine BAURAND (DIJON), Léa PATAY, Amandine BEAUDOUIN, Hélène SFEIR, Théo GAUMET, Tiphaine MOY, Claudine LAROCHE, Clémentine JANKOWSKI, Morgane GARDIEN, Laure MONTENOT, Leila BENGRINE, Marie BOURNEZ, Laurence FAIVRE, Sophie NAMBOT
16:24 - 16:32 #37748 - FL019 Caractérisation clinique et moléculaire d’une cohorte de patients avec suspicion de syndrome de Gorlin : Revue de 8 ans de diagnostic moléculaire au laboratoire de biologie moléculaire de référence.
FL019 Caractérisation clinique et moléculaire d’une cohorte de patients avec suspicion de syndrome de Gorlin : Revue de 8 ans de diagnostic moléculaire au laboratoire de biologie moléculaire de référence.

Le syndrome de Gorlin est une maladie autosomique dominante rare. Il associe un ensemble de manifestations, regroupées en critères majeurs et mineurs. Il se manifeste majoritairement par la présence de carcinomes basocellulaires multiples, associés à des kystes odontogéniques, des pits palmoplantaires et une dysmorphie. Une multitudes d’autres signes, tel que des anomalies squelettiques, oculaires et cutanées s’y associent.

L’objectif de cette étude est de caractériser sur le plan clinique et moléculaire une cohorte de patients avec suspicion clinique de syndrome de Gorlin, adressés pour screening des gènes PTCH1, PCTH2 et SUFU au laboratoire de référence Français du syndrome de Gorlin (LBMR).

 

Méthode :

Nous avons extrait des bases de données du laboratoire (logiciel Genno) l’ensemble des patients adressés pour suspicion de syndrome de Gorlin depuis 2015 et séquencés en panel NGS (incluant les gènes PTCH1, PTCH2 et SUFU). De cette extraction, les cas index avec mutation dans les gènes PCTH1 et SUFU ont été sélectionnés. Ils ont ensuite été décrits sur le plan clinique et moléculaire. Le même procédé a été suivi pour l’étude des apparentés mutés (16 individus). De même, cinquante-cinq cas index sans mutation identifiée ont été caractérisés, afin de les comparer avec des cas index porteurs de mutations.

 

Résultats :

Des 239 cas index adressés pour screening moléculaire des gènes impliqués dans le GS, 55 sont porteurs d’une mutation dans le gène PTCH1 ou SUFU (23%). Les caractéristiques cliniques des patients mutés sont concordantes avec celle décrites dans la littérature, mais à des fréquences souvent inferieures. Chez les patients mutés, 75% remplissent les critères diagnostiques du GS. Tous les patients de plus de 30 ans porteurs d’une mutation PTCH1/SUFU remplissent les critères diagnostics, reflétant la pénétrance élevée du GS. A l’inverse, seul 58% des patients de moins de 30 ans mutés remplissent les critères diagnostiques. Chez les patients non mutés, 60% ne remplissent pas les critères diagnostiques. Aucun patient n’est porteur d’une mutation dans le gène PTCH2.

 

Conclusion :

Ce travail résume les caractéristiques cliniques variées des patients atteints d’un syndrome de Gorlin et propose d’adapter la stratégie diagnostique des patients suspects de syndrome de Gorlin, en fonction de leur âge et de leur tableau clinique. Avant 30 ans, l’indication large au test moléculaire est de mise, quel que soit le tableau clinique. Après 30 ans, des examens complémentaires devraient être réalisés en première intention afin de s’assurer que le patient rempli les critères diagnostiques et limiter le nombre de demande de diagnostic moléculaire non justifiées. Enfin, le gène PTCH2 n’apparait plus comme un candidat pertinent dans le syndrome de Gorlin.  

 


Agathe HERCENT (Paris), Rizk BENNANI, Mickael MARY, Jerome LAMORIL, Emmanuelle BOURRAT, Caroline KANNENGIESSER, Dimitri TCHERNITCHKO
16:32 - 16:40 #37985 - FL020 Validation de l'utilisation clinique de GIScar, un score d'instabilité génomique non commerciale pour prédire la sensibilité à l'olaparib pour le cancer de l'ovaire.
FL020 Validation de l'utilisation clinique de GIScar, un score d'instabilité génomique non commerciale pour prédire la sensibilité à l'olaparib pour le cancer de l'ovaire.

Les inhibiteurs de la poly(ADP-ribose) polymérase (PARP) ont transformé la prise en charge du carcinome ovarien séreux de haut grade. L'utilisation des inhibiteurs de PARP pour le traitement du cancer de l'ovaire a mis en évidence la nécessité d'un test accessible, robuste et rapide du déficit de recombinaison homologue (HRD) pour la prise de décision thérapeutique. Cependant, dans de nombreux pays, l'accès aux tests de recombinaison homologue est problématique et le taux d'échec est élevé. Nous présentons une des premières solutions académiques françaises pour les tests HRD, appelée Genomic Instability Scar (GIScar).
Le test GIScar est basé sur le séquençage unique d'un panel de gènes pour détecter à la fois les variants des gènes BRCA1 et BRCA2 et l'instabilité génomique. Ce test a été développé à partir d'une étude non interventionnelle portant sur 250 échantillons de tumeurs ovariennes collectés de manière prospective. GIScar a été ensuite validé cliniquement sur 469 échantillons d’ADN tumoraux provenant de l'étude PAOLA-1 évaluant l'olaparib en traitement d'entretien pour le cancer de l'ovaire nouvellement diagnostiqué, et sa valeur prédictive a été comparée à Myriad Genetics MyChoice (MGMC).
GIScar a montré une corrélation significative avec la classification HRD du MGMC (statistiques kappa : 0,780). À partir des échantillons de PAOLA-1, d’avantage de tumeurs HRD-positives ont été identifiées par GIScar (258) que par MGMC (242), avec une proportion plus faible de résultats non concluants (1 % contre 9 %, respectivement). Les hazard ratios pour la survie sans progression (PFS) avec l'olaparib par rapport au placebo étaient de 0,45 (95%CI 0,33-0,62) dans les tumeurs HRD-mutées BRCA identifiées par GIScar, 0,50 (95%CI 0,31-0,80) dans les tumeurs HRD-positives BRCA-sauvages, et 1,02 (95%CI 0,74-1,40) dans les tumeurs HRD-négatives. Les tumeurs identifiées comme HRD positives par GIScar mais HRD négatives par MGMC ont eu une meilleure PFS avec l'olaparib (HR 0,23, 95%CI 0,07-0,72).
Nous avons démontré sur une large cohorte de patients que GIScar est un outil de diagnostic précieux, susceptible d'améliorer la sélection des patients pour une thérapie par inhibiteurs de PARP. GIScar a montré une grande concordance analytique avec le test MGMC et moins de résultats non concluants. GIScar est facile à mettre en œuvre dans les laboratoires de diagnostic, nécessitant le séquençage de relativement peu de gènes avec un délai d'exécution rapide. Ainsi ce test a pu être implémenté dans plusieurs centres de luttes contre le cancer et centres hospitaliers universitaires. De plus, après un an de mise à disposition de notre solution GIScar, plus de 1 500 analyses tumorales ont déjà été réalisées. Notre test GIScar est en continuelle évolution et nous montrons que son utilisation à d’autres localisations tumorales reste possible ainsi que sa portabilité de cette solution sur d’autres panels de gènes.


Raphael LEMAN (Caen), Etienne MULLER, Angelina LEGROS, Nicolas GOARDON, Imene CHENTLI, Alexandre ATKINSON, Aurore TRANCHANT, Laurent CASTERA, Sophie KRIEGER, Agathe RICOU, Flavie BOULOUARD, Florence JOLY, Romain BOUCLY, Aurélie DUMONT, Noémie BASSET, Florence COULET, Louise-Marie CHEVALIER, Etienne ROULEAU, Katharina LEITNER, Antonio GONZALES-MARTIN, Piera GARGIULO, Hans-Joachim LUCK, Catherine GENESTIE, Isabelle RAY-COQUARD, Eric PUJADE-LAURAINE, Dominique VAUR

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E37
Session Communications Flash 05
Cytogénétique

Session Communications Flash 05
Cytogénétique

Modérateurs : Martine DOCO-FENZY (PU-PH) (NANTES), Valérie MALAN (PU-PH) (PARIS)
16:00 - 16:08 #38577 - FL021 Description du spectre phénotypique des duplications Xp27.1 impliquant le gène SOX3 à travers 3 cas et caractérisation moléculaire et épigénétique par séquençage long read type Nanopore.
FL021 Description du spectre phénotypique des duplications Xp27.1 impliquant le gène SOX3 à travers 3 cas et caractérisation moléculaire et épigénétique par séquençage long read type Nanopore.

Introduction

Les duplications du gène SOX3 (SRY-related HMG box-containing gene 3) en Xp27.1 ont tout d’abord été évoquées dans des phénotypes de panhypopituitarisme[1] mais le spectre phénotypique associé s’est élargi et s’étend du retard de croissance par déficit en GH[2] isolé, aux réversions sexuelles complètes chez des hommes 46,XX[3]. Nous décrivons ici le phénotype de 3 patients, dont deux sont apparentés, tous présentant des duplications impliquant SOX3.

Patients et résultats

L’individu n°1 est un garçon, 46,XY, adressé pour un retard statural associé à une cryptorchidie bilatérale et un micropénis. Une analyse par panel de gènes d’hypogonadisme-hypogonadotrope a retrouvé une duplication impliquant SOX3, par la suite confirmée et bornée par l’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) de type SNP-array (CytoScan 750K, Illumina) (arr[GRCh37] Xq27.1(138808258_139988419)x2, soit ~ 1.2 Mb). L’étude des parents a montré que cette variation a été transmise par la mère, individu n°2, asymptomatique. L’étude de l’inactivation de l’X par PCR méthyl-sensible n’a pas montré de biais (49%/51%).

Le 3ème individu, 46,XX.ish Yp11.2(SRYx0) de sexe phénotypique masculin, a été adressé pour azoospermie. L’ACPA a retrouvé une duplication de SOX3 (arr[GRCh37] Xq27.1(138590593_139855975)x3, ~ 1.2 Mb) similaire à la précédente. L’étude de l’inactivation de l’X a mis en évidence un important biais (90%/10%) sans permettre de distinguer envers quel allèle. L’analyse par séquençage long-read Nanopore a permis de confirmer que ce biais de méthylation est en faveur de l’expression de l’allèle dupliqué. Le gène SOX3 n’étant plus transcrit dans le sang à l’âge adulte, la région devrait être hyperméthylée sur les deux allèles. Or, l’analyse phasée de la méthylation a retrouvé une déméthylation de la région dupliquée sur l’X actif (déméthylé). Une étude comparative de l’individu n°2 est en cours afin de corréler les données de méthylation à la variabilité phénotypique entre les deux individus.

Discussion et conclusion

Si de plus en plus de cas de réversion sexuelle complète liée aux duplications de SOX3 sont rapportés, l’étude d’inactivation de l’X est quant à elle peu réalisée, souvent avec des conclusions discordantes entre les différentes publications[3,4,5]. 

Nous rapportons trois individus portant des duplications de SOX3 dont deux ont un caryotype 46,XX, l’un avec un phénotype féminin sans biais d’inactivation et l’autre avec un phénotype masculin et un biais d’inactivation. L’analyse par séquençage long read suggère qu’une expression totalement biaisée vers la copie dupliquée de SOX3 est nécessaire pour orienter le développement sexuel vers le phénotype masculin (différentiation gonadique féminine en cas d’absence de biais d’inactivation). Une étude plus systématique de ces situations par séquençage Nanopore permettrait de mieux comprendre les mécanismes conduisant à ces variabilités phénotypiques.


Capucine ROSSI (Paris), Victor GRAVRAND, Nicolas RIVE LE GOUARD, Mathilde FILSER, Sandra CHANTOT-BASTARAUD, Aurélie WAERNESSYCKLE, Euphrasie SERVANT, Boris KEREN, Marie LEGENDRE, Laurence CUISSET, Valérie KOUBI, Catherine VINCENT-DELORME, Jean Pierre SIFFROI, Laïla EL KHATTABI
16:08 - 16:16 #38561 - FL022 Clinical utility of periodic reinterpretation of CNVs of uncertain significance: an 8-year retrospective study.
FL022 Clinical utility of periodic reinterpretation of CNVs of uncertain significance: an 8-year retrospective study.

Background: Array-CGH is the first-tier genetic test both in pre- and postnatal developmental disorders worldwide. Variants of uncertain significance (VUS) represent around 10~15% of reported copy number variants (CNVs). Even though VUS reanalysis has become usual in practice, no long-term study regarding CNV reinterpretation has been reported.

Methods: This retrospective study examined 1641 CGH arrays performed over 8 years (2010-2017) to demonstrate the contribution of periodically re-analyzing CNVs of uncertain significance. CNVs were classified using AnnotSV on the one hand and manually curated on the other hand. The classification was based on the 2020 American College of Medical Genetics (ACMG) criteria.

Results: Of the 1641 array-CGH analyzed, 259 (15.7%) showed at least one CNV initially reported as of uncertain significance. After reinterpretation, 106 of the 259 patients (40.9%) changed categories, and 12 of 259 (4.6%) had a VUS reclassified to likely pathogenic or pathogenic. Six were predisposing factors for neurodevelopmental disorder/autism spectrum disorder (ASD). CNV type (gain or loss) does not seem to impact the reclassification rate, unlike the length of the CNV: 75% of CNVs downgraded to benign or likely benign are less than 500 kb in size.

Conclusions: This study's high rate of reinterpretation suggests that CNV interpretation has rapidly evolved since 2010, thanks to the continuous enrichment of available databases. The reinterpreted CNV explained the phenotype for ten patients, leading to optimal genetic counseling. These findings suggest that CNVs should be reinterpreted at least every 2 years.

Trial registration: ClinicalTrials.gov NCT04575350.


Jean-Marie RAVEL (Nancy), Mathilde RENAUD, Jean MULLER, Aurélie BECKER, Geneviève LEFORT, Mylène DEXHEIMER, Philippe JONVEAUX, Bruno LEHEUP, Céline BONNET, Laëtitia LAMBERT
16:16 - 16:24 #38015 - FL023 Apport de la technique OGM à l’étude des réarrangements Chromosomiques, étude d’une cohorte de 90 patients avec troubles neuro-développementaux, comparaison avec l’ACPA.
FL023 Apport de la technique OGM à l’étude des réarrangements Chromosomiques, étude d’une cohorte de 90 patients avec troubles neuro-développementaux, comparaison avec l’ACPA.

Introduction et contexte : La technologie de cartographie optique du génome (OGM) de la société Bionano ® est une technologie innovante de l’étude de l’ADN basée sur un marquage de longues molécules d’ADN. L’automate Saphyr® permet l’analyse du génome marqué par fluorescence après migration dans un champ électrophorétique via des nano-canaux puis soumis à une excitation par un laser. Les signaux fluorescents lus par le scanner, permettent d’obtenir un « banding » des molécules marquées. Les résultats sont interprétés sur le logiciel Bionano Access. Le CHU de Nantes a utilisé cette technologie sur un projet transversal en oncohématologie et génétique. Après 1 an, plus de 150 patients ont été analysés.  Pour la génétique constitutionnelle nous avons testé la technique OGM sur 35 échantillons avec des CNVs connus et obtenu 100% de concordance. Sur la cohorte constitutionnelle complète de 90 patients, nous avons visualisé des remaniements de structure parfois partiellement identifiés ou non mis en évidence par d’autres techniques. 

Méthode : En l’absence de base de donnée interne pour nos variants identifiés par OGM, nous utilisons, pour l’interprétation des CNVs, la base de données ACPA, qui semble la plus proche. Pour évaluer cette démarche, nous avons vérifié la concordance entre les variants identifiés en OGM et en ACPA (puces 60k ISCA) à travers 15 duplications. La taille de ces CNVs étudiés sur les chromosomes 1, 5, 8, 9, 11, 22, X varie de 4,3 kb à 39 Mb. Cette comparaison permet d’évaluer les différences des tailles (DT) des CNVs définies par les deux technologies.

Résultats : Les DT entre les bornes OGM et ACPA sont calculées à partir des bornes définies en Hg19. Les différences de position des bornes encadrant les CNVs en OGM versus ACPA (DT) vont de 0 bp à 824500 pb.  Afin de vérifier si il existe une progression entre ces valeurs et la longueur des CNV0,096s, nous avons calculé le ratio entre la différence de taille et la taille moyenne des CNVs (DT/MT). Les différences des tailles OGM/ACPA des CNV vont de 2189 pb à 1014459 pb. Les valeurs du ratio DT/MT vont de 0,017(CNV de 170152 pb) à 0,096 (CNV de 10Mb). Ces valeurs sont proches malgré les tailles très différentes.

Conclusion : Cette étude va participer à la validation de méthode de la technique innovante OGM dans notre laboratoire. Nous avons pu confirmer la concordance des CNVs vu en OGM avec l’ACPA pour des tailles variables sur des régions génomiques différentes. Nous avons pu confirmer la fiabilité et évaluer l’incertitude concernant la précision des bornes identifiées par les 2 approches pangénomique OGM et ACPA (dénuées de séquençage) et aussi évaluer l’incertitude des mesures en ACPA. Par effet miroir, la technique OGM permet ainsi de vérifier les bornes des CNVs identifiées en ACPA classiquement validées par la technique de FISH ciblée.

Il est important de prendre en compte ces informations pour définir la limite des techniques et la résolution pour l’interprétation des données.


Martine DOCO-FENZY (NANTES), Olivier PICHON, Faezeh VASHEGHANI FARAHANI, Emilie LANDAIS, Kamran MORADKHANI, Tony YAMMINE, Nicolas GRUCHY, Céline POIRSIER, Céline BONNET, Sylvie JAILLARD, Vincent JAUFFRET, Jonathan LEVY, Mathilde NIZON, Paul GUEGEN, Benjamin COGNE, Sandra MERCIER, Nathalie BEDNAREK, Bertrand ISIDOR, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Agnes GUICHET, Clémence JACQUIN, Noémie CELTON, Laetitia LAMBERT, Sylvie ODENT, Nathalie LE DU, Sylvie BERNARD, Marie VINCENT, Mylène BERI, Yannick LE BRIS, Stéphane BEZIEAU
16:24 - 16:32 #38239 - FL024 L’haploinsuffisance du ncRNA CHASERR, responsable d’un trouble du neurodéveloppement par interférence transcriptionnelle sur CHD2 : le génome non-codant en pathologie !
FL024 L’haploinsuffisance du ncRNA CHASERR, responsable d’un trouble du neurodéveloppement par interférence transcriptionnelle sur CHD2 : le génome non-codant en pathologie !

Les variations perte de fonction de novo de CHD2 sont connues pour causer une encéphalopathie développementale et épileptique (Carvill et al. 2013). CHASERR est un long ARN non codant (lncRNA) humain conservé, adjacent à CHD2 sur le chromosome 15, et son homologue murin (Chaserr) assure la médiation de la répression transcriptionnelle en cis de Chd2 (Rom et al. 2019). Nous rapportons trois individus non apparentés présentant un trouble du neurodéveloppement, chacun porteur d’une délétion hétérozygote de novo distincte au locus CHASERR détecté par séquençage de génome en trio. Les trois délétions sont toutes médiées par des éléments Alu distincts. Les patients présentent un retard de développement sévère et des défauts de myélinisation, et ont donc un phénotype différent de celui lié à l’haploinsuffisance de CHD2. Chez deux individus, nous démontrons une réduction de l'expression du transcrit CHASERR et une augmentation correspondante du transcrit et de la protéine CHD2 dans les cellules et les lignées cellulaires dérivées des patients. Nous avons pu phaser l’allèle surexprimé en cis de la délétion CHASERR dans ces deux cas, comme prédit par un modèle murin antérieur d'haploinsuffisance de CHASERR. Après l’haploinsuffisance, nous décrivons ici un phénotype neurodéveloppemental distinct lié à une triplosensibilité de CHD2. Il s’agit, à notre connaissance, de la première implication de variants de structure affectant le génome non codant par interférence transcriptionnelle.


Vijay GANESH, Kévin RIQUIN, Nicolas CHATRON (Lyon), Kay-Marie LAMAR, Miriam C. AZIZ, Pauline MONIN, Julia K. GOODRICH, Kiran V. GARIMELLA, Elena ENGLAN, Melanie O'LEARY, Esther YOON, Ben WEISBURD, François AGUET, Carlos A. BACINO, David R. MURDOCK, Hongzheng DAI, Jill A. ROSENFELD, Lisa T. EMRICK, Shamika KETKAR, Yael SARUSI, Damien SANLAVILLE, Saima KAYANI, Brian BROADBENT, Bertrand ISIDOR, Alisée PENGAM, Benjamin COGNÉ, Daniel G. MACARTHUR, Igor ULITSKY, Gemma L. CARVILL, Anne O'DONNELL-LURIA
16:32 - 16:40 #37844 - FL025 Description phénotypique d'une large cohorte de patients avec un syndrome de Potocki Lupski : étude PLENTY.
FL025 Description phénotypique d'une large cohorte de patients avec un syndrome de Potocki Lupski : étude PLENTY.

Le syndrome de Potocki-Lupski (PTLS) est une pathologie génétique rare, dont la prévalence est estimée à 1/25 000, et causée par une microduplication sur le chromosome 17. Les caractéristiques cliniques de ce syndrome sont variées et peuvent inclure un retard de développement psychomoteur, un retard de croissance staturo-pondéral et de multiples anomalies congénitales. Le diagnostic est établi par la détection d'une duplication en position 17p11.2 comprenant le gène RAI1. Deux tiers des cas ont une duplication récurrente de 3.7Mb. Le tiers restant présente des duplications d'une taille variable allant de 0.41Mb à 19.7Mb. La délétion de cette même région est responsable du syndrome de Smith Magenis.

A travers un appel à collaboration national, nous avons rassemblé un total de 59 patients porteurs d'une microduplication 17p11.2. Nous avons établi une description phénotypique précise à partir des données collectées sur la plus large cohorte de patients atteints d'un syndrome de Potocki-Lupski rapportée à ce jour. Nous avons également établi une comparaison phénotypique entre les patients de notre cohorte nationale et les patients déjà décrits dans la littérature. 

L'analyse des données nous a permis de corroborer les principaux signes en lien avec le syndrome de Potocki Lupski (retard de développement, retard staturo-pondéral, malformations cardiaques et rénales) et d'identifier de nouveaux signes présents dans une proportion importante dans notre cohorte. Vingt-quatre pour cent des patients présentaient au moins une anomalie musculo-squelettique (malposition des pieds, pectus, anomalies vertébrales). Dix-sept pour cent avaient une anomalie des phanères (angiomes, anomalies unguéales, anomalies dentaires). Trente et un pour cent étaient atteints d’anomalies ophtalmologiques autres que l’hypermétropie classiquement décrite (strabisme, anisocorie). De façon inattendue, des signes caractéristiques du syndrome de Smith Magenis, en particulier les troubles du comportement dont une auto ou hétéro-agressivité marquée, sont présents chez 22% des patients de la cohorte. Ceci ouvre la voie à des hypothèses physiopathologiques dans l’implication notamment du gène RAI1 et son dosage génique dans la genèse et le contrôle du comportement. La répartition des différentes duplications observées dans la cohorte était différente de celle déjà rapportée. La duplication récurrente était présente chez 84% des patients.

En conclusion, cette étude nous a permis d'améliorer la description des caractéristiques cliniques du syndrome de Potocki Lupski et de déterminer les fréquences relatives des différents symptômes. Nos données contribuent à évoquer plus précocement un diagnostic de Potocki Lupski, et ainsi à améliorer la prise en charge.


Alicia COUDERT (Grenoble), Pauline LE TANNO, Patrick EDERY, William DUFOUR, Chantal MISSIRIAN, Roseline CAUMES, Laurence FAIVRE, Patrick CALLIER, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Nathalie MARLE, David GENEVIEVE, Didier LACOMBE, Céline PEBREL-RICHARD, Sylvia REDON, Renaud TOURAINE, Aurelia JACQUETTE, Mélanie FRADIN, Sylvie ODENT, Laurent PASQUIER, Agnes GUICHET, Sandra MERCIER, Mathilde NIZON, Bertrand ISIDOR, Marie VINCENT, Xavier LE GUILLOU, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Matthieu EGLOFF, Geoffroy DELPLANCQ, Elise SCHAEFER, Anne-Marie GUERROT, Pascal CHAMBON, Lyse RUAUD, Nicole CHEMALY PERIN, Gwenael NADEAU, Jean-Marc GOOD, Charles COUTTON, Klaus DIETERICH

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F37
Session Communications Flash 06
Médecine personnalisée et Pédagogie

Session Communications Flash 06
Médecine personnalisée et Pédagogie

Modérateurs : Camille PORTERET (Interne) (POITIERS), Alain VERLOES (Responsable UF Génétique Médicale) (Paris)
16:00 - 16:08 #38321 - FL026 PRAGMatIQ: Implémentation de la médecine personnalisée par le séquençage rapide du génome entier pour les enfants hospitalisés en soins aigus au Québec.
FL026 PRAGMatIQ: Implémentation de la médecine personnalisée par le séquençage rapide du génome entier pour les enfants hospitalisés en soins aigus au Québec.

Introduction: Comme dans de nombreux autres pays, la médecine personnalisée a pris de l'importance au Canada pour améliorer les résultats en matière de santé et optimiser l'allocation des ressources dans le système de santé. Le séquençage du génome entier (WGS) chez les enfants malades soupçonnés d'être atteint d'une maladie monogénique est une technologie essentielle dans ce changement d'approche clinique vers la médecine de précision. 

Objectifs: Pratique RApide de la GénoMIque pédiATrIque au Québec (PRAGMatIQ) est une étude multicentrique qui vise à évaluer, dans la pratique clinique réelle, les impacts médicaux, psychosociaux et économiques du séquençage rapide du génome entier (rWGS) chez les enfants hospitalisés en soins aigus dans les hôpitaux pédiatriques du Québec. Sur la base des résultats de cette étude, nous espérons mettre en œuvre le rWGS en tant que test de première intention pour cette population de patient.

Méthodes: Les enfants admis dans une unité d'hospitalisation d’un des quatre centres hospitaliers universitaires pédiatriques du Québec avec une présentation clinique inexpliquée et une suspicion de condition monogénique sont éligibles pour participer à l'étude. 750 trios seront recrutés par des médecins généticiens sur une période de trois ans et recevront un rWGS. Une revue des dossiers médicaux et des questionnaires pour les parents et les cliniciens seront utilisés pour évaluer les impacts médicaux, psychosociaux et économiques du rWGS.

Résultats: Une étude pilote impliquant 82 familles a été réalisée dans l'un des centres entre janvier 2019 et décembre 2020. L'étude PRAGMatIQ a débuté en novembre 2022 et, en septembre 2023, plus de 130 patients et leurs parents ont été recrutés pour l’étude. Les résultats préliminaires montrent un diagnostic moléculaire chez 34% des patients et un impact sur la prise en charge clinique chez 58% d’entre eux. De plus, un diagnostic a été confirmé ou suspecté chez des apparentés des cas-index dans 15 familles de l’étude. Les changements les plus fréquents dans la prise en charge clinique comprennent une évaluation par un spécialiste, un changement dans la médication et/ou une demande pour des examens complémentaires.

Conclusion: L’étude PRAGMatIQ met en lumière les opportunités et les défis auxquels nous sommes confrontés pour exploiter pleinement le potentiel de la génomique dans le milieu hospitalier pédiatrique au Québec. Le rWGS réduit non seulement l’odyssée diagnostique des patients, mais permet également une intervention précoce, une meilleure prise en charge clinique et nous espérons une réduction des coûts et de l’utilisation des ressources pour le système de santé une fois implanté au Québec.


Camille VARIN-TREMBLAY, Guylaine D'AMOURS, Julie GAUTHIER, Serge GRAVEL, Sébastien LÉVESQUE, Natascia ANASTASIO, Catalina MAFTEI, Jean-François SOUCY, Fadi HAMDAN, Anne-Marie LABERGE, Jacques MICHAUD (Montreal, Canada)
16:08 - 16:16 #38316 - FL027 Impact de la fraction allélique des variants du gène TP53 sur les performances des signatures HRD dans le cancer de l’ovaire : étude nationale sur cinq signatures disponibles en France (Myriad, Giscar, shallowHRDv2, SophiaGenetics, et TSO500).
FL027 Impact de la fraction allélique des variants du gène TP53 sur les performances des signatures HRD dans le cancer de l’ovaire : étude nationale sur cinq signatures disponibles en France (Myriad, Giscar, shallowHRDv2, SophiaGenetics, et TSO500).

Contexte : 50% des cancers séreux de haut grade de l’ovaire (HGSOC) présenteraient un déficit de recombinaison homologue (HRD) évalué par des signatures d’instabilité génomique (GIS) permettant un traitement par les inhibiteurs de PARP (PARPi) (PA Konstantinopoulos - Cancer Discov. 2015). Ce pourcentage devrait être comparable quelle que soit la signature utilisée. Nous avons évalué la corrélation entre la fraction allélique des variants du gène TP53 (VAFTP53) (mutés dans plus de 95% des HGSOC) et le taux de tumeurs HRD positives selon la signature mise en œuvre. Les nouvelles méthodes avec moins de résultats non contributifs pourraient montrer des performances moindres avec potentiellement des faux négatifs pour les tumeurs classées HRP (HRD-négative).

Méthode : Nous avons comparé les résultats de 5 signatures disponibles sur le territoire français et évalué le taux de tumeur HRD et de résultats non contributifs (NC) en fonction de 4 classes de la VAFTP53 – [0% ; 20%[, [20% ; 30%[, [30% ; 40%[ et [40% ; 100%]. Un total de 3061 tumeurs ont été analysées (Myriad HRD CDx: 1366 – 5 centres ; GIScar : 1059 – 4 centres ; shallowHRDv2 : 121 – 2 centres ; SOPHiA DDM HRD Solution : 401– 4 centres ; TSO500 HRD: 114 – 1 centre).

Résultats : La VAFTP53 est significativement corrélée au taux de détection du statut HRD pour 4 signatures (X² p < 0.05). Les taux de tumeurs HRD pour une VAFTP53 inférieure à 20% étaient de : 9,1% pour Giscar (1% de NC), 18% pour le TSO500 (8% de NC), 20% pour SophiaGenetics (33% de NC), 33% pour shallowHRDv2 (45% de NC) et 38% pour Myriad (43% de NC). Les signatures sont encore impactées entre 20 et 30% (GISCAR, Myriad, TSO500). Sur les deux signatures extrêmes, l’analyse rétrospective des données de l'essai PAOLA-1 a montré des résultats similaires pour la répartition des tumeurs HRD en fonction de la VAFTP53par Myriad (5 HRD (28%); 8 NC (44%)) et par GIScar (2 HRD (11%); 1 NC (6%)). Nous n'avons pas observé de différence en terme de survie sans progression (PFS) entre les groupes traités par placebo (+bevacizumab) ou par olaparib (+bevacizumab) parmi les individus ayant une tumeur HRP par la signature GIScar en fonction de la VAFTP53 ; mais les effectifs étaient trop faibles pour conclure formellement.

Conclusion : Grâce à la collaboration du groupe de travail « Tests HRD-GGC/GFCO » , ces résultats démontrent un impact de la fraction tumorale (estimée par la VAFTP53) dans les performances des signatures. Par contre, pour les VAFTP53 supérieures à 30%, le taux de tumeur HRD est très homogène, ne retrouvant pas de biais entre les techniques utilisées en France sur des cohorte différente avec des possibles différences de recrutement. Pour aller plus loin, une étude de la réponse clinique aux PARPi dans le groupe de tumeurs avec VAFTP53 < 20% devrait être menée afin de préciser les performances de ces signatures. Ce résultat nous amène à recommander de ne pas rendre de signatures HRP (HRD négatives) en dessous de 20% de VAFTP53.


Etienne ROULEAU (VILLEJUIF), Isabelle SOUBEYRAN, Françoise BONNET, Alexandre HARLE, Guillaume BATAILLON, Romain BOIDOT, Amélie BOICHARD, Louise-Marie CHEVALIER, Céline CALLENS, Mathilde GAY-BELLILE, Jacqueline LEHMANN-CHE, Pierre-Jean LAMY, Alexandra LESPAGNOL, Groupe Hrd GFCO GGC, Roseline TANG, Raphaël LEMAN, Dominique VAUR
16:16 - 16:24 #38376 - FL028 Gestion au quotidien des données incidentes : quelle contractualisation peut-on construire ?
FL028 Gestion au quotidien des données incidentes : quelle contractualisation peut-on construire ?

Les approches par séquençage pangénomique (exome, génome) se généralisent en France et posent la question de la gestion quotidienne du rendu des données incidentes autorisé par la modification de l’article 16-10 du code civil. La définition d’un parcours de soins optimisé des données incidentes doit tenir compte des éléments suivants, bien entendu dans le respect de l’information délivrée et du consentement exprès du patient : (i) contexte de découverte : génétique adulte, pédiatrique ou prénatale  (ii) type d’approche, en solo ou trio  (iii) catégorie de donnée incidente : (1) variant d’expression certaine (diagnostic additionnel non suspecté lors de la prescription) (2) variant de prédisposition à une pathologie actionnable (prédisposition au cancer, cardiogénétique …) (3) variant à visée de conseil génétique de pathologies AR ou liées à l’X (4) variant à visée de pharmacogénétique (cytochrome P450, RYR1, G6PD …). Les règles définies avec le clinicien permettent au biologiste de sélectionner les données incidentes à présenter en RCP, la décision de rendre ou de ne pas rendre la donnée incidente au patient sera prise in fine par le clinicien.

Dans notre expérience, les catégories les plus fréquentes de données incidentes détectées et rendues aux patients ont été les suivantes : variants à visée de conseil génétique (40%), prédisposition aux cancers (20%), variants pharmacogénétiques (16%). Les règles de rendu ont été discutées en fonction des 3 éléments cités précédemment (contexte, approche et pertinence médicale) mais également en fonction de règles spécifiques s’appuyant sur des listes publiées (ACMG) ou après avis de centres experts (CFTR, G6PD, CYP21A2, SERPINA1 …). Ainsi, par exemple, pour le gène CFTR, seuls les variants responsables de mucoviscidose (CF) ou à large spectre selon CFTR France et les bonnes pratiques nationales sont rendus au titre du conseil génétique. Une double hétérozygotie CF/CF ou CF/Large spectre ou CF/CFTR RD sera discutée en RCP au titre d’un diagnostic additionnel.

La mise en place d’une contractualisation préalable, évolutive et basée sur des situations fréquentes et anticipables, entre les cliniciens et les biologistes des variants qui seront présentés ou non en RCP permet d’optimiser l’information du patient en amont et d’anticiper la prise en charge en aval des données incidentes, tout en s’adaptant aux stratégies et positions des différentes équipes, sans empêcher les discussions autour de situations rares et inédites.

Le champ des données incidentes évolue continuellement. L’émergence de la pharmacogénétique, l’actionnabilité de diagnostics additionnels ou de facteurs de prédispositions répondent aux besoins d’une médecine prédictive et personnalisée. Ainsi, un travail collaboratif entre cliniciens et biologistes, s’appuyant sur les réseaux d’experts, doit être réalisé pour optimiser la gestion de ces données génétiques à haut potentiel de prévention ou de prise en charge thérapeutique du patient porteur.


Benedicte GERARD (Lyon), Sebastien MOUTTON, Laure RAYMOND, Jérémie MORTREUX, Thibaut BINQUEY, Marine DANCER, Nada HOUCINAT, Marie-Emmanuelle NAUD, Risk BENNANI, Vanna GEROMEL, Radoslava SARAEVA, Melanie EYRIES, Fairouz KORAICHI, Francois VIALARD, Rodolphe DARD
16:24 - 16:32 #37684 - FL029 DocSimulator: des patients simulés par l'intelligence artificielle pour entraîner les étudiants en médecine, notamment en génétique médicale.
FL029 DocSimulator: des patients simulés par l'intelligence artificielle pour entraîner les étudiants en médecine, notamment en génétique médicale.

Titre : DocSimulator: des patients simulés par l'intelligence artificielle pour entraîner les étudiants en médecine, notamment en génétique médicale

 

Introduction : Le projet DocSimulator vise à développer une plateforme numérique innovante pour former les étudiants en médecine aux Examens Cliniques Orientés et Structurés (ECOS). Ces examens, introduits par la réforme du second cycle des études médicales, simulent des situations cliniques pour entrainer et évaluer les compétences des étudiants. Cependant, leur mise en place nécessite une organisation complexe et une mobilisation importante de ressources humaines.

 

Méthodes : Pour répondre à la demande croissante des étudiants pour plus d'entraînements aux ECOS,  DocSimulator utilise l'intelligence artificielle (IA) de ChatGPT pour simuler patients et débriefings, offrant ainsi une interface innovante et scalable permettant d'en faire profiter un grand nombre d'étudiants. Elle permet également de rendre plus accessible des spécialités médicales tel que la Génétique Médicale ayant moins d’enseignants.

 

Résultats : Le projet a débuté en Janvier 2023 et a obtenu un financement de 40 000€ de l’Université de Montpellier. En octobre 2023, la première version de la plateforme a été mise en ligne avec 15 cas cliniques sur diverses disciplines médicales dont la Génétique Médicale, incluant la simulation et l’évaluation automatisée avec débriefing personnalisé à chaque exercice. Une étude randomisée de validation de l'outil est actuellement realisé avec la promotion d’étudiants en 4ème année entre octobre 2023 et janvier 2024. Le critère de jugement principal est la performance des étudiants aux ECOS facultaires comparée entre les groupes avec ou sans accès DocSimulator. 

 

Conclusions : DocSimulator (https://docsimulator.azurewebsites.net/) sera mis à disposition de tous les étudiants en médecine de la faculté Montpellier-Nimes à partir de février 2024. S’il est validé, il s’ouvrira sur le plan national. Ce projet de pédagogie médicale assisté par l'IA positionne la génétique médicale comme pionnière du genre.


Kévin YAUY (Montpellier), Emma LAVIGNE, Antonio LOPEZ, Claire DUFLOS, Emmanuel GUENOU, David GENEVIÈVE, Yves-Marie PERS
16:32 - 16:40 #38069 - FL030 Séminaire de sensibilisation aux handicaps pour les étudiants en médecine de Rennes, dispositif pédagogique innovant co-construit avec des personnes concernées, des représentants d’associations, des professionnels du soin et de l’action sociale.
FL030 Séminaire de sensibilisation aux handicaps pour les étudiants en médecine de Rennes, dispositif pédagogique innovant co-construit avec des personnes concernées, des représentants d’associations, des professionnels du soin et de l’action sociale.

La santé est un droit fondamental pour tout citoyen !

Cependant, force est de constater que les personnes vulnérables, vivant avec un handicap, connaissent des inégalités d’accès aux soins et parfois des conditions d’accueil et de prise en soins inadaptées. Différents acteurs professionnels, représentants d’associations, universitaires se rejoignent sur la nécessité de contribuer à une meilleure connaissance de ces personnes et d’améliorer leur accès aux soins.

A Rennes, depuis 3 ans, le choix a été fait de rendre obligatoire un dispositif innovant de 5 jours centré sur la rencontre, l’immersion, la simulation, les échanges avec des personnes concernées, destiné aux 250 étudiants de 2ème année de médecine.

Objectifs : Sensibiliser à une approche globale du handicap, contribuer à l’évolution du changement de regard et des représentations des futurs médecins afin de promouvoir l’autonomie et la participation des personnes concernées et de leurs proches, diffuser et soutenir l’acquisition de postures adaptées dans la relation humaine et de soin.

Méthodes/moyens mobilisés :

Composition d’un comité de pilotage multi professionnel et associatif - Interconnaissance, repérage des compétences, ressources et définition d’une vision commune et co-construction d’un parcours pédagogique.

Le 1er jour est constitué d’une conférence académique sur le processus de production du handicap puis d’ateliers discussions et mises en situation co-animés par des auto-représentants, aidants et professionnels.

Les 3 jours suivants, les étudiants sont en stage d’immersion au sein d’établissements ou services médico-sociaux (pour tous les âges et tout type de handicaps).

Le 5ème jour est constitué d’une conférence académique sur les aspects éthiques et d’un atelier de restitution du stage co-animé par un binôme professionnels et représentants d’associations.

Résultats obtenus ou attendus :

Meilleure compréhension des situations de handicap et leur retentissement sur le quotidien, réflexivité sur les représentations et préjugés, découverte de postures professionnelles adaptées, expression du vécu et des émotions.

Démarche d’évaluation continue :

- Réunions bilans pour les différents acteurs, questionnaire de satisfaction des étudiants,

- Observations extérieures (thèse de médecine),

- Evaluation des acquis sur le long terme en comparant les représentations des étudiants en 6ème année qui ont bénéficié du séminaire avec ceux qui n’y ont pas assisté de la promotion en cours.


Guénola DENOS (Rennes), Marine CADOUX, Isabelle BONAN, Laurent PASQUIER

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16:45 - 17:45 #37957 - P004 Les protéasomopathies neurodéveloppementales : de nouvelles interféronopathies rares et atypiques causées par des variants du protéasome.
P004 Les protéasomopathies neurodéveloppementales : de nouvelles interféronopathies rares et atypiques causées par des variants du protéasome.

Les protéasomopathies neurodéveloppementales sont apparues récemment comme une catégorie distincte de troubles neurodéveloppementaux rares et précoces causés par des variants dominants pathogènes dans des gènes liés à la fonction du protéasome. Le protéasome est un complexe protéique, constitué de multiples sous-unités hautement conservées, qui maintient l'homéostasie protéique dans les cellules eucaryotes en éliminant les protéines endommagées, mal repliées ou excédentaires préalablement modifiées par l'ubiquitine. En plus des troubles cognitifs, ces pathologies ont fréquemment une présentation syndromique, comprenant notamment une dysmorphie faciale, une microcéphalie, un retard statural, une surdité, ainsi que des malformations viscérales cardiaques, urogénitales et squelettiques. Malgré les récents efforts déployés pour comprendre les effets des variants du protéasome sur les fonctions cellulaire et tissulaire, la pathogenèse moléculaire des protéasomopathies neurodéveloppementales demeure méconnue. Des recherches récentes menées dans notre laboratoire ont révélé une signature interféron (IFN) de type I systématique comme caractéristique déterminante de ces troubles, et ceci indépendamment du gène du protéasome affecté. Notamment, deux acteurs clés de l’integrated stress response (ISR), à savoir la protéine kinase R (PKR) et la kinase general control nonderepressible 2 (GCN2), sont apparues comme des contributeurs majeurs à ce phénomène. Dans le contexte des protéasomopathies neurodéveloppementales, il est essentiel pour nous de comprendre si ces réponses constitutives d'IFN de type I exercent des effets délétères sur la neurogenèse ou d'autres processus développementaux. Nos données préliminaires indiquent que les cellules souches pluripotentes induites humaines (iPSCs) ne présentent pas de récepteur de l'IFN de type I, IFNAR2, à leur surface cellulaire. De manière surprenante, malgré cette limitation, les iPSCs semblent capables d’induire des gènes spécifiquement stimulés par l'IFN (Interferon Stilmulated Genes, ISG) en réponse à des agonistes des récepteurs de l’immunité innée. Cette capacité persiste pendant la différenciation au sein des cellules ectodermiques et mésodermiques dérivées des iPSCs, tandis qu'elle est clairement entravée dans les cellules endodermiques. Globalement, nos résultats indiquent l'acquisition d'une signature ISG partielle indépendante de l'IFN de type I dans des populations cellulaires spécifiques porteuses de variants du protéasome au cours du développement. Ces nouvelles données sont importantes et auront des répercussions, notamment dans la recherche de thérapies potentielles contre ces maladies.


Sébastien KÜRY, Wallid DEB, Virginie VIGNARD, Silvestre CUINAT, Thomas BESNARD, Benjamin COGNÉ, Sandra MERCIER, Bertrand ISIDOR, Stéphane BÉZIEAU, Frédéric EBSTEIN (Nantes)
16:45 - 17:45 #37661 - P008 Le syndrome de Coffin-Lowry chez les femmes : phénotype neurodéveloppemental et malformatif.
P008 Le syndrome de Coffin-Lowry chez les femmes : phénotype neurodéveloppemental et malformatif.

Introduction

Le syndrome de Coffin-Lowry (CLS) est une affection rare liée à la perte de fonction du gène RPS6KA3 (OMIM 300075), sur le chromosome X. Le diagnostic est évoqué cliniquement chez les garçons, devant une hypotonie, un retard des acquisitions et une déficience intellectuelle (DI), des particularités morphologiques caractéristiques et des anomalies squelettiques. L’expression chez les femmes est moins connue, avec une atteinte intellectuelle variable. La méconnaissance du phénotype féminin est un frein à la mise en place d’une prise en charge adaptée, à l’information et au conseil génétique de la famille.

Patients et méthodes

Nous rapportons ici le phénotype clinique, morphologique et neurodéveloppemental de neuf femmes issues de 7 familles différentes, présentant un diagnostic moléculaire de CLS, ayant consulté dans le service de Génétique Clinique de l'hôpital La Pitié-Salpêtrière entre mars 2016 et septembre 2023.

Résultats

Toutes les patientes ont eu des difficultés scolaires importantes. Les 5 patientes ayant bénéficié d’une évaluation NP  présentaient un trouble du neurodéveloppement (TND), avec DI légère (n=3) ou modérée (n=1), ou un TND complexe (n=1). Cinq patientes ont nécessité un suivi psychiatrique en raison d’une syndrome anxieux (n=4), ou d’un épisode psychotique (n=1). Une scoliose était présente chez 4/8 patientes examinées. La morphologie faciale et l'aspect des extrémités était caractéristique du CLS chez toutes les patientes. Aucune patiente n’a présenté de drop-attack ou d’antécédent de crise d’épilepsie.

Discussion et conclusion

A ce jour, peu de séries de patientes sont rapportés présentant un CLS. La plus grande série rapportant des femmes CLS comporte 7 patientes, et d’autres cas sont rapportés ponctuellement. Les données de la littérature décrivent des difficultés d'apprentissage, une DI inconstante et des rares troubles psychiatriques. Nos données suggèrent un phénotype neuro-développemental possiblement plus sévère que ce qui est rapporté à ce jour, avec une majorité de femmes présentant une DI, ainsi que des symptômes psychiatriques.

Perspectives

Cette étude souligne l’importance d’un suivi et d’une prise en charge et d’un suivi des femmes chez qui le diagnostic est porté, dont l’intérêt n’est pas limité à celui du conseil génétique. Nous prévoyons une étude plus large et appelons à une collaboration portant sur le phénotype féminin du CLS via les réseaux AnDDI-Rares, Défiscience et ERN-ITHACA. Nous présenterons les résultats de l’ensemble des patientes recrutées.


Anna GERASIMENKO (Paris), Marie-Pierre LUTON, Cyril MIGNOT, Solveig HEIDE, Daphné LEHALLE, Perrine CHARLES, Fanny PHILIPPEAU, Bertrand ISIDOR, Cedric LE CAIGNEC, Bénédicte GERARD, Delphine HÉRON
16:45 - 17:45 #37723 - P012 Homozygous variants in GRID1 gene associated with intellectual disability and spastic paraplegia impair mGlu1/5 receptor signaling and excitatory synapses.
P012 Homozygous variants in GRID1 gene associated with intellectual disability and spastic paraplegia impair mGlu1/5 receptor signaling and excitatory synapses.

The ionotropic glutamate delta receptor GluD1, encoded by the GRID1 gene, is involved in synapse formation, function, and plasticity. GluD1 does not bind glutamate, but instead cerebellin and D-serine, which allow the formation of trans-synaptic bridges, and trigger transmembrane signaling. Despite wide expression in the nervous system, pathogenic GRID1 variants have not been characterized in humans so far.

We report homozygous missense GRID1 variants in five individuals from two unrelated consanguineous families presenting with intellectual disability and spastic paraplegia, without (p.Thr752Met) or with (p.Arg161His) diagnosis of glaucoma, a threefold phenotypic association whose genetic bases had not been elucidated previously.

We aimed at evaluating the pathogenicity level of the GRID1 variants during in vitro neuronal development using primary neuronal cultures (embryonic mouse hippocampus) overexpressing either the GRID1 wildtype protein or each GRID1 variant. Molecular modeling indicated that p.Arg161His and p.Thr752Met mutations alter the hinge between GluD1 cerebellin and D-serine binding domains and the stiffness of this latter domain, respectively. Expression, trafficking, physical interaction with metabotropic glutamate receptor mGlu1, and cerebellin binding of GluD1 mutants were not conspicuously altered. Interestingly, both mutants impaired dendrite morphology and excitatory synapse density in transfected primary neurons. In addition, we found that both GluD1 mutants hampered signaling of metabotropic glutamate receptor mGlu1/5 via the ERK pathway in neurons of primary cortical culture (Ung et al, Molecular psychiatry, in revision; Medxriv 2022.05.16.22274994).

These results indicate that the clinical phenotypes are distinct entities segregating in the families as an autosomal recessive trait, and caused by pathophysiological effects of GluD1 variants involving metabotropic glutamate receptor signaling and neuronal connectivity. Our findings unravel the importance of the GluD1 receptor signaling in sensory, cognitive and motor functions of the human nervous system.

 


Devina UNG (Tours), Ludovic TRICOIRE, Nicolas PIETRANCOSTA, Ben PODE-SHAKKED, Annick RAAS-ROTHSCHILD, Orly ELPELEG, Bassam ABU-LIBDEH, Nasrin HAMED, Marie-Amélie PAPON, Sylviane MAROUILLAT, Rose-Anne THÉPAULT, Giovanni STEVANIN, Bertrand LAMBOLEZ, Annick TOUTAIN, Régine HEPP, Frédéric LAUMONNIER
16:45 - 17:45 #37997 - P016 Hyper débit hippocampique en IRM ASL chez des patients porteurs de mutations ARID1B de novo.
P016 Hyper débit hippocampique en IRM ASL chez des patients porteurs de mutations ARID1B de novo.

Contexte : Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est une anomalie neuro développementale caractérisée notamment par un déficit persistant de la communication et des interactions sociales. Environ 30 % de ces patients présentent une mutation génétique identifiée. Dans la Consultation Mobile régionale de Génétique - Ile de France, sur une cohorte de 884 patients avec TSA, plusieurs gènes causaux reviennent avec une fréquence plus élevée. Parmi eux, le gène ARID1B (6q25.3), gène de remodelage de la chromatine. Une mutation de ce gène entraine un TSA avec déficience intellectuelle, retard ou absence de langage, dysmorphie, hirsutisme et hypertrichose, hypotonie modérée à sévère, difficultés alimentaires ainsi que des infections respiratoires à répétition. Les anomalies anatomo-fonctionnelles cérébrales ont été peu explorées chez les patients présentant une mutation de novo du gène ARID1B.

Objectif : Le but de cette étude est de rechercher l’existence d’éventuelles anomalies à l’IRM anatomique et fonctionnelle dans un groupe de sujets porteurs de variants pathogènes du gène ARID1B, notamment à l’aide de la séquence Arterial Spin Labelling (ASL), qui mesure le débit sanguin cérébral (DSC) au repos sans injection et de manière quantitative.

Méthode : Dans cette étude rétrospective, nous avons inclus 22 patients ARID1B (âge= 5,45 ± 5,97 ans) ayant eu une IRM anatomique et fonctionnelle dans le service de Radiologie Pédiatrique de l’Hôpital Necker. La séquence IRM ASL était disponible pour 14 patients, répartis en deux groupes d’âge pré et périscolaire. Les images anatomiques ont été relues par une neuroradiologue experte pour l’identification de ces anomalies. Les images ASL du sous-groupe de patients d’âge périscolaire et non prémédiqués (âge=9 ± 3,22 ans) ont été traitées à l’aide du logiciel SPM12 par une analyse voxel à voxel sur l’ensemble du cerveau afin de comparer le DSC de ces patients ARID1B à 16 témoins sains de même âge (âge moyen=9,66 ± 2,19 ans).

Résultats : La lecture des IRM anatomiques des 22 patients a permis d’identifier la présence d’un kyste de la fosse postérieure chez 15 d’entre eux et d’un corps calleux dysmorphique dans tous les cas. L’analyse des images ASL a mis en évidence de manière bilatérale une hyper perfusion statistiquement significative, localisée dans l’hippocampe, plus marquée à droite, chez les patients ARID1B comparés aux témoins.

Perspectives : Nous avons retrouvé chez les patients ARID1B des anomalies du corps calleux associées à un kyste de fosse postérieure dans près de 70% des cas. Nos résultats montrent un hyperdébit hippocampique chez ces sujets, qui pourrait être mis en relation avec l’hypermnésie observée cliniquement et étayée par les familles. Une étude prospective, comprenant notamment des tests mnésiques épisodiques est actuellement en cours, qui nous permettra de présenter les corrélations clinico-radiologiques et phénotype-génotype. 


Aurélie FABRE (Paris), Ana SAITOVITCH, Arnold MUNNICH, Khawla ALJABALI, Karine POIRIER, Monica ZILBOVICIUS, Nathalie BODDAERT
16:45 - 17:45 #38252 - P020 Analyse fonctionnelle d'une variation rapportée pathogène de PLK4 : un train peut en cacher un autre !
P020 Analyse fonctionnelle d'une variation rapportée pathogène de PLK4 : un train peut en cacher un autre !

Le gènePLK4  code un régulateur clé de la biogenèse des centrioles qui joue un rôle important dans la division cellulaire. Des variations pathogènes bi-alléliques de PLK4 sont impliquées dans la survenue d’un nanisme primordial avec microcéphalie et giration simplifiée et anomalies oculaires de type microphtalmie, cataracte et microcornée et retard de  développement psychomoteur (OMIM 616171).

Nous rapportons ici un couple apparenté dont 2 grossesses ont été interrompues à la suite de la découverte d’une microcéphalie à giration simplifiée à l’échographie. Le séquençage d’exome en quatuor a révélé la présence d’une variation faux sens homozygote partagée par les 2 fœtus dans le gène PLK4 : NM_014264.5 : c.881T > G, p.(Ile294Ser) et hétérozygote chez deux sœurs saines par Sanger. Cette variation est rapportée pathogène dans la littérature en trans d’une délétion intragénique dans une grande famille, d’une variation perte de fonction (2 fois), et à l’état homozygote une fois. Dans la grande famille, un individu sain est porteur de la variation homozygote.

Afin d’élucider le caractère pathogène ou non de cette variation, nous avons réalisé des études fonctionnelles sur culture d’amniocytes. Elles n’ont révélé aucune anomalie du centrosome ou du fuseau mitotique. L’étude par western blot des protéines extraites de différents tissus du fœtus atteint n’a pas montré de différence quantitative de PLK4 par rapport à des tissus contrôles au même terme.

Devant l’absence d’élément corroborant la pathogénicité de la variation, un séquençage de génome en quatuor a été réalisé révélant une délétion homozygote de 227Kb, non détectable par l’ACPA, emportant deux gènes morbides PMS2 et AIMP2. Les variations pathogènes bialléliques d’AIMP2 sont responsables de leucodystrophie démyélinisante (OMIM 618006), avec retard de croissance, microcéphalie sévère et anomalies cérébrales. La délétion homozygote de ce gène est donc très probablement responsable du phénotype des fœtus.

En outres, les variations pathogènes bi-alléliques de PMS2, également inclus dans la délétion, sont responsables du syndrome de déficit constitutionnel de la réparation de mésappariements (OMIM619101) incluant des anomalies cérébrales sans microcéphalie et un large spectre de tumeurs malignes pendant l’enfance. Les variations monoalléliques sont responsables de syndrome de Lynch nécessitant la mise en place d’un suivi en oncologie chez les parents et les apparentés où de nombreux cancers ségrégent.

Nos résultats démontrent que la variation c.881T > G, p.(Ile294Ser) de PLK4 n’a pas de conséquence fonctionnelle à l’état homozygote. Elle pourrait être une variation hypomorphe, agissant en trans d’un allèle perte de fonction, et on ne peut  exclure son implication dans le phénotype des fœtus.

Cette étude montre l’importance de la validation fonctionnelle des variations faux-sens même quand le phénotype, la ségrégation et la littérature semblent en faveur de leur implication dans le phénotype des patients.


Lucile BOUTAUD (paris), Carole BLANC, Edouard LE GUILLOU, Nathalie ROUX, Marine RAJAOBA, Matthieu DAP, Zahra ASSOULINE, Ghislaine ROYER, Lynda HADDAD, Amale ACHAIAA, Thomas RAMBAUD, Philippe ROTH, Nadia BAHI-BUISSON, Jeanne AMIEL, Serge ROMANA, Sophie THOMAS, Tania ATTIÉ-BITACH
16:45 - 17:45 #38381 - P024 A la recherche de la mutation perdue : Pensez aux insertions d’éléments mobiles !
P024 A la recherche de la mutation perdue : Pensez aux insertions d’éléments mobiles !

Les rétrotransposons sont des segments d’ADN qui se déplacent à travers le génome par un mécanisme de « copier-coller » en utilisant l’ARN comme intermédiaire. Chez l’humain, les rétrotransposons représentent jusqu'à environ la moitié du génome. Certains d’entre eux, les LINE1, Alu et SVA sont toujours actifs et peuvent générer de nouvelles copies connues sous le nom d’insertions d’éléments mobiles (MEIs).  Ils peuvent ainsi être à l’origine de maladies rares, soit en interrompant la séquence codante, soit en altérant l'ARN messager. Nous avons mis en évidence la présence d’un de ces éléments mobiles comme second hit chez trois patients avec un phénotype spécifique d’une pathologie récessive et porteur d’une seule mutation hétérozygote dans le gène d’intérêt.

Le patient 1 présentait un syndrome de Joubert typique clinique et radiologique ; le patient 2, un tableau typique de syndrome de Poretti-Boltshauser avec des kystes cérébelleux caractéristiques, évoquant l’implication du gène LAMA1 ; La patiente 3, une encéphalopathie avec une leucodystrophie à l’IRM, des anomalies de la spectroscopie et un bilan métabolique caractéristiques d’une maladie de Canavan, orientant vers l’étude spécifique du gène ASPA.

Les deux premiers patients ont bénéficié d’une analyse moléculaire par séquençage à haut débit d’un panel de gènes impliqués dans les maladies congénitales ou très précoces du cervelet et du tronc cérébral. Un variant hétérozygote hérité de la mère de type stop dans le gène CC2D2A a été mis en évidence chez le patient 1, et une délétion hétérozygote paternelle de 12 exons a été détectée dans le gène LAMA1 chez le patient 2. Le patient 3 a quant à lui bénéficié d’une analyse ciblée du gène ASPA qui a montré la présence d’un faux-sens hétérozygote, connu pathogène dans la littérature, hérité de la mère. Ces 3 patients ont ensuite eu une analyse de Génome en trio (AURAGEN pour le patient 1 et SeqOIA pour les deux autres) à la recherche d’un second variant éventuellement intronique, mais l’analyse a été non conclusive. Vu la spécificité clinique, une recherche manuelle à partir des données d’alignement a permis la mise en évidence d’une insertion d’élément mobile de type Line1 et Alu chez ces patients respectivement au niveau d’un exon, d’une jonction intron-exon, et d’un intron, héritée du parent ne transmettant pas le variant précédemment identifié.

L’insertion d’élément mobile est un mécanisme responsable de maladies rares certainement sous-estimé et ceci est due à l’absence d’algorithmes bioinformatiques performants capables de détecter ces évènements à partir des données de séquençage à haut débit de court fragment, utilisé à ce jour en routine diagnostique.


Leila QEBIBO (PARIS), Alexandra AFENJAR, Damien SANLAVILLE, Gaetan LESCA, Nicolas CHATRON, Renaud TOURAINE, Virginie SAILLOUR, Florence RENALDO, Stéphanie VALENCE, Gael NICOLAS, Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Lydie BURGLEN
16:45 - 17:45 #38656 - P028 Troubles du neurodéveloppement liés à l’X (TND-XL) : Le challenge de l’interprétation des variants et de l’identification de nouveaux gènes.
P028 Troubles du neurodéveloppement liés à l’X (TND-XL) : Le challenge de l’interprétation des variants et de l’identification de nouveaux gènes.

Un dixième des mille gènes impliqués dans les formes monogéniques de troubles du neurodéveloppement (TND) avec déficience intellectuelle (DI) sont situés sur le chromosome X (TND-XL) et plusieurs dizaines d’autres restent à identifier (Leitao et al. 2022). Le diagnostic moléculaire des TND-XL est particulièrement important en raison du risque élevé de récurrence pour l'ensemble de la famille. Cependant, si l’interprétation des variants n’est pas toujours facile, en particulier pour les faux-sens, le mode de transmission des TND-XL posent des problèmes additionnels d’interprétation par rapport aux formes autosomiques : i) le principal critère utilisé pour invoquer la causalité d’un variant, sa survenue de novo, de peut pas toujours être appliqué car beaucoup de variants pathogènes se transmettent de mère à fils, ii) le manque de corrélation (ou de données sur une éventuelle corrélation), pour la plupart des gènes, entre l’expressivité clinique de certaines filles porteuses de variants pathogènes et l’inactivation du chromosome X (XCI) rend difficile l’interprétation d’un variant pathogène chez une fille. Ces mêmes arguments compliquent également l’identification de nouveaux gènes de TND-XL. De manière à améliorer le diagnostic moléculaire des TND-XL, nous avons caractérisé les profils de XCI chez les filles porteuses de variants pathogènes et de signification incertaine sur le X et développé des tests fonctionnels qui ont permis de reclasser des variants faux-sens dans plusieurs gènes de TND-XL comme NLGN3 (Quartier et al 2019) ou PQBP1 (Courraud et al., en révision). Nous avons pu identifier et confirmer l’implication de nouveaux gènes du X, qui conduisent à un TND à la fois chez les garçons mais aussi chez les filles, comme le gène SLITRK2 (El Chehadeh et al. 2022). Nous avons également collecté des données cliniques, moléculaires et fonctionnels qui nous permettent d’impliquer pour la première fois le facteur d’épissage RBMX2 dans les TND-XL. Finalement, d’autres variants prometteurs non-synonymes et introniques ont pu être identifiés sur le X grâce au séquençage de génome réalisé chez une quinzaine de garçons avec TND supposés liés à l’X qui restaient sans diagnostic moléculaire. L’ensemble de ces résultats permet d’améliorer la connaissance des TND-XL et leur diagnostic, même s’il reste beaucoup encore à comprendre, en particulier en ce qui concerne les causes de l’expressivité variable chez les filles.


Clarisse DELVALLEE (strasbourg), Salima EL CHEHADEH, Sarah CLUZEL, Jérémie COURRAUD, Camille ENGEL, Nathalie DROUOT, Valérie SKORY, Maria KYRIACOU, Mohsen KESHAVARZ, Alice GOLDENBERG, Francois LECOQUILLERE, Marie VINCENT, Benjamin COGNE, Nicolas LEMAY, Jean MULLER, Jean-Louis MANDEL, Amélie PITON
16:45 - 17:45 #37642 - P032 Certains variants de FOXG1 peuvent être associés à des phénotypes moins sévères que le syndrome de Rett congénital, avec acquisition de la marche et du langage.
P032 Certains variants de FOXG1 peuvent être associés à des phénotypes moins sévères que le syndrome de Rett congénital, avec acquisition de la marche et du langage.

Depuis 2008, l'haploinsuffisance de FOXG1 a été associée à un phénotype neurodéveloppemental sévère partageant certaines caractéristiques du syndrome de Rett, mais avec un début plus précoce. La plupart des patients n’acquièrent ni la marche, ni la station assise, ni le langage. Pendant des années, le séquençage de FOXG1 était réservé aux cas les plus sévères, limitant ainsi notre compréhension du spectre phénotypique associé à ce gène. Les progrès du séquençage haut débit ont ouvert la voie à un diagnostic plus exhaustif.

Dans le cadre du réseau ERN-ITHACA, nous avons reccuelli les données cliniques et génétiques de patients porteurs de variants hétérozygotes de FOXG1 et présentant un phénotype atténué, défini par l'acquisition du langage oral et de la marche autonome. Nous avons également analysé les données de trois patients précédemment décrits dans la littérature et répondant à nos critères. Cinq nouveaux patients porteurs de variants pathogènes ou probablement pathogènes de FOXG1, principalement localisés dans le domaine forkhead de la protéine, ont été inclus. Tous présentaient des degrés variables de déficience intellectuelle et de retard de développement. Les caractéristiques de ces manifestations étaient cependant très atypiques par rapport à ce qui est habituellement décrit chez les patients atteints d’un syndrome de Rett congénital. Au sein de notre cohorte, microcéphalie et épilepsie étaient peu rapportées.

Nos résultats corroborent l'analyse génotype-phénotype précédemment réalisée par Mitter et al. (2018), proposant de classer les variants de FOXG1 en cinq groupes distincts en fonction de leur impact phénotypique. Les phénotypes les moins sévères étaient généralement associés à des variants faux-sens dans le domaine forkhead. Ces informations contribuent à une meilleure évaluation du pronostic fonctionnel chez les jeunes enfants porteurs de variants pathogènes de FOXG1, ainsi qu’à l'interprétation de nouveaux variants identifiés suite à un séquençage ciblé ou étendu.


Benoit MAZEL (Dijon), Julian DELANNE, Aurore GARDE, Caroline RACINE, Ange-Line BRUEL, Yannis DUFFOURD, Diego LOPERGOLO, Filippo MARIA SANTORELLI, Viviana MARCHI, Anna Maria PINTO, Maria Antonietta MENCARELLI, Roberto CANITANO, Floriana VALENTINO, Filomena PAPA, Chiara FALLERINI, Francesca MARI, Alessandra RENIERI, Arnold MUNNICH, Tanguy NICLASS, Gwenael LE GUYADER, Christel THAUVIN, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE
16:45 - 17:45 #37717 - P036 Une preuve de concept sur l’intérêt des organoïdes cérébraux pour tester des cibles thérapeutiques à partir du syndrome MCAP et les inhibiteurs de la voie PI3K/AKT/mTOR.
P036 Une preuve de concept sur l’intérêt des organoïdes cérébraux pour tester des cibles thérapeutiques à partir du syndrome MCAP et les inhibiteurs de la voie PI3K/AKT/mTOR.

La génération d’organoïdes cérébraux comme modèle cellulaire des maladies génétiques à expression cérébrale pourrait permettre de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques sous-jacents et ainsi identifier de potentielles cibles thérapeutiques, rares pour ces maladies. Acteur majeur dans le diagnostic et la recherche sur la voie de signalisation PI3K/AKT/mTor, notre équipe coordonne des essais cliniques depuis plusieurs années à partir d’inhibiteurs pharmacologiques de cette voie, comme dans l’essai SESAM qui vise à étudier la sécurité et l’efficacité de l’alpelisib dans le syndrome MCAP (Megalencephaly-CApillary malformation-Polymicrogyria syndrome).

Les syndromes avec hypercroissance liés à PIK3CA (PIK3CA-Related Overgrowth Syndromes (PROS)) sont des pathologies rares, ayant diverses présentations cliniques en fonction du type de variation et du taux de mosaïcisme. En cas d’atteinte cérébrale, le terme de syndrome MCAP est utilisé. Ces variations faux sens activatrices entrainent une activation constitutive de la voie PI3K/AKT/mTor. Plus rarement, ces variations peuvent être présentes à l’état constitutionnel.

Comme preuve de concept, un prélèvement sanguin d’une patiente de 2 ans porteuse d’un syndrome MCAP avec variation constitutionnelle faux sens de novo du gène PIK3CA, c.3131A>G, a été recueilli. Une lignée d’iPSCs a été générée par la méthode virus Sendai à partir des cellules mononuclées du sang de la patiente. Toutes les caractéristiques fondamentales des iPSCs ont été validées : morphologie, phénotype, génotype et pluripotence. La présence de la variation PIK3CA c.3131A>G a été confirmée par Sanger. L’activation de la voie PI3K/Akt/mTOR sera étudiée par Western Blot. Ensuite, des organoïdes cérébraux seront générés dans notre laboratoire et leurs morphologies et leurs croissances seront étudiées de façon macro- et microscopique. Ainsi, à différents temps de culture, des coupes/immunomarquages seront réalisés, comparés à des organoïdes contrôles, pour étudier la prolifération des progéniteurs (Ki67), leur axe de division (HTA28, Tpx2), et la mise en place des différentes structures à identité neuronales spécifiques (PAX6 (progéniteurs), TBR1/TUJ1/SATB2/CTIP2 (neurones), GFAP (astrocytes). Une analyse transcriptomique par « single cell » (scRNA-seq) sera aussi réalisée afin d’identifier d’éventuelles anomalies de différenciation cellulaire. Après 3 mois de culture, l’activité électrique spontanée des organoïdes sera mesurée par la technique du MEA. Le résultat attendu est la génération d’organoïdes cérébraux de grosse taille, mimant la megalencéphalie de la patiente. Des inhibiteurs de la voie PI3K/AKT/mTOR, dont l’alpelisib, seront ensuite testés sur ce modèle pour évaluer s’ils peuvent reverser le phénotype in vitro. Enfin, pour renforcer nos résultats, d’autres variations de PIK3CA retrouvées chez des patients avec syndrome MCAP seront modélisées par CRISPR-CAS9.


Fatima EL-IT (dijon), Florence DEMURGER, Romain DESPRAT, Victor COUTURIER, Maxime LUU, Paul KUENTZ, Antonio VITOBELLO, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE, Laurence DUPLOMB
16:45 - 17:45 #37725 - P040 Forme légère de syndrome CEBALID liée aux variants tronquants de la région N-terminale du gène MN1 : description d’un nouveau cas et revue de la littérature.
P040 Forme légère de syndrome CEBALID liée aux variants tronquants de la région N-terminale du gène MN1 : description d’un nouveau cas et revue de la littérature.

Le syndrome CEBALID (Craniofacial defects, dysmorphic Ears, structural Brain Abnormalities, expressive Language delay, and impaired Intellectual Development) ou MCTT (MN1 C-terminal truncation) décrit en 2020 est causé par des variants tronquants situés dans la région C-terminale du gène MN1. Les patients porteurs de ces variants gain de fonction présentent de sévères troubles du développement, des malformations cérébrales et une dysmorphie cranio-faciale distincte. Une forme plus légère du syndrome a été rapportée par différentes équipes chez sept patients porteurs de variants tronquants dans la partie N-terminale de MN1. Nous décrivons ici le huitième cas post-natal porteur d’un variant tronquant N-terminal de MN1

Ce garçon de 14 ans présentait à la naissance des mensurations néonatales et un tonus dans la norme, toutefois une fracture de la clavicule droite et un microrétrognatisme entrainant des difficultés de succion ont été notées. Au cours de l’enfance, il a présenté des pathologies ORL à répétition, une constipation et une surdité gauche appareillée. Au cours de la scolarité, un retard de langage a conduit au diagnostic de dysphasie prise en charge par orthophonie. Des difficultés de motricité fine et d’écriture ont également nécessité une aide spécifique. A 14 ans, il présentait un développement staturo-pondéral satisfaisant et quelques particularités morphologiques non contributives. L’échographie abdominale, les radiographies du crâne et du rachis, le scanner de l’oreille moyenne et l’IRM encéphalique n’ont révélé aucune anomalie. L’échographie cardiaque a montré des valves mitrales et tricuspides légèrement dystrophiques et un septum inter auriculaire anévrismal rappelant les antécédents cardiaques de son père. L’ACPA et l’analyse d’un panel de 46 gènes impliqués dans la déficience intellectuelle se sont révélés négatifs.

Un séquençage à haut-débit d’exome en trio a mis en évidence un variant tronquant de novo de l’exon 1 du gène MN1 (NM_002430.3):c.1030del ; [p.(Ala344Profs*25)]. Cette variation de séquence présente à l’état hétérozygote n’a jamais été décrite à ce jour dans les bases de données ou dans la littérature. Il s’agit d’une variation de séquence tronquante localisée dans la région N-terminale dont les conséquences seraient la synthèse d’un ARNm pris en charge par la voie de dégradation des ARNm contenant des codons stop précoces (NMD) entrainant une haploinsuffisance. Cette variation a été considérée comme pathogène (classe 5).

Une comparaison des signes observés chez notre patient et ceux décrits dans la littérature est présentée. Elle confirme que l’haploinsuffisance du gène MN1 est associé à un tableau clinique modéré comportant des troubles légers du neurodéveloppement, une surdité de conduction, un retard de langage, potentiellement associés à des fentes palatines et des dysmorphies faciales variables. Aucun de ces patients ne présente le phénotype sévère du syndrome MCTT incluant des malformations cérébrales.


Caroline JANEL, Sarah LANGLAIS (Clermont-Ferrand), Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO, Isabelle CREVEAUX, Aurélien JUVEN, Christine FRANCANNET
16:45 - 17:45 #37786 - P044 Une rétention intronique induite par l’abolition d’un point de branchement du gène SMS responsable d’une forme sévère du syndrome de Snyder-Robinson.
P044 Une rétention intronique induite par l’abolition d’un point de branchement du gène SMS responsable d’une forme sévère du syndrome de Snyder-Robinson.

Le syndrome de Snyder-Robinson (OMIM #309583) est un syndrome rare de transmission récessive liée à l’X causé par des mutations perte de fonction dans le gène SMS (Xp22.11). Ce gène localisé en Xp22.11 et comportant 11 exons code la spermine synthase, une enzyme responsable de la synthèse de la spermine, une polyamine indispensable au développement et à la croissance cellulaire dans de nombreux organismes. Les garçons atteints présentent un large spectre de manifestations cliniques incluant notamment une déficience intellectuelle de sévérité légère à profonde, des troubles du langage et de la vision, des anomalies musculosquelettiques, une ostéoporose, une épilepsie, un trouble de la marche et des particularités morphologiques dont une asymétrie faciale. A ce jour, seize variations hémizygotes ont été décrites dans la littérature chez une quarantaine de garçons atteints du syndrome de Snyder-Robinson et issus de 19 familles distinctes. Dans la majorité des cas, les variations sont des faux-sens hypomorphes affectant le repliement de la protéine et sa dimérisation et entraînant une perte de fonction partielle de l’enzyme. Nous décrivons, ici, un nouveau variant pathogène du gène SMS dans une grande famille avec une déficience intellectuelle liée à l’X suivie dans le service de génétique du CHU de Tours depuis 1999. Une étude de liaison avait alors permis d’identifier une région candidate de 11.2 Mb en Xp21-Xp22. En 2016, le séquençage des régions codantes du chromosome X n’avait cependant pas révélé d’anomalies. Dans le cadre du conseil génétique, le cas index de cette famille a récemment fait l’objet d’un séquençage d’exome en trio dans notre laboratoire. Cette analyse a permis l’identification d’un variant hémizygote intronique hérité de la mère 13 nucléotides en amont de l’exon 7 du gène SMS (transcrit NM_004595) dans la région candidate préalablement retenue par l’analyse de liaison. Cette variation, absente des bases de données contrôles, a été retrouvée chez tous les individus atteints de la famille qui présentaient un phénotype du syndrome de Snyder-Robinson. D’après les logiciels de prédiction, cette substitution intronique fait disparaître un site de branchement indispensable à la réaction d’épissage. L’analyse combinée par RT-PCR et RNA-seq des transcrits extraits du sang périphérique à partir de prélèvements Paxgene confirme une anomalie d'épissage avec la présence de plusieurs transcrits anormaux susceptibles d'altérer la fonction de la protéine SMS dont un transcrit aberrant majoritaire correspondant à l’inclusion complète de l’intron 6 dans la séquence codante du gène. Ces analyses ont permis de conclure quant à la pathogénicité de cette variation en validant son impact sur l’épissage. Cette observation soulève l’importance des variations non codantes en diagnostic et illustre l’intérêt du RNA-Seq pour caractériser plus finement des variations d’épissage identifiées par séquençage haut-débit.


Nathalie RONCE, Antoine CIVIT, Benjamin COGNÉ, Thomas BESNARD, David LAURENCEAU, Catherine HUBERT, Marie-Pierre MOIZARD, Paul GUEGUEN, Annick TOUTAIN, Marie-Laure VUILLAUME (Tours)
16:45 - 17:45 #37967 - P048 Vomissements cycliques et symptômes digestifs dans le syndrome de White-Sutton : du point de vue du patient au diagnostic médical.
P048 Vomissements cycliques et symptômes digestifs dans le syndrome de White-Sutton : du point de vue du patient au diagnostic médical.

Introduction: White-Sutton syndrome is a neurodevelopmental disorder characterized by developmental delays, autism spectrum disorders and other behavioral problems. Gastrointestinal disorders have been identified, such as cyclic vomiting syndrome with an incidence ranging from 21% to 37.5%, depending on the study. The purpose of this study was to better characterize these vomiting and other digestive symptoms using validated criteria when available. 

 

Materials and methods: Members of the French White-Sutton Association received a questionnaire to identify and describe the following digestive symptoms in their child: repeated vomiting, constipation, feeding difficulties, gastroesophageal reflux. 

Families and specialist physicians of patients with symptoms of cyclic vomiting and constipation are currently contacted to describe symptoms more precisely. 

 

Results: 32 families out of 43 completed the questionnaire. Preliminary results showed that 59.4% (19/32) of patients presented with digestive symptoms. 31.3% (10/32) reported repeated vomiting: 9.4% (3/32) met the Rome IV criteria for cyclic vomiting syndrome, 2 patients (6.3%) met the ICHD-3 criteria for migraine, 1 patient (3.1%) met the Rome IV criteria for abdominal migraine and 1 patient met the Rome IV criteria for both CVS and abdominal migraine and the ICHD-3 criteria for migraine. Regarding other digestive symptoms, 31.3% (10/32) reported constipation 18.8% (6/32) met Rome IV criteria for constipation, 28.1% (9/32) reported feeding difficulties, 6.3% (2/32) required nutritional support, 28.1% (9/32) reported a history of gastroesophageal reflux disease, complicated in 15.6% (5/32).

 

Discussion: Our patient cohort is one of the largest described targeting the syndrome’s digestive manifestations, its response rate of 69.6% appears satisfactory. Rates of repeated vomiting and constipation were in line with previous studies, but lower than those already described when we used the Rome IV criteria. These differences may be explained by the biases inherent to questionnaires, and more specifically by the parental difficulty to describe the complex symptomatology presented by a child with a neurodevelopmental disorder. The validated criteria appears to be imperfectly adapted to these children. Study’s inclusion is ongoing, we will try to overcome the described difficulties by conducting call interviews with the patient’s families and specialist physicians.


Coline CORMIER (Dijon), Maxime GONNOT, Raphaële MAUDINAS, Augustin LEFEVRE, Aurore GARDE, Karine JOBARD-GAROU, Laurence FAIVRE
16:45 - 17:45 #38079 - P052 Première description de mutations hérités de NFIX impliqué dans le syndrome de Malan: à propos de deux familles et d'une extension phénotypique.
P052 Première description de mutations hérités de NFIX impliqué dans le syndrome de Malan: à propos de deux familles et d'une extension phénotypique.

Introduction :

NFIX est un gène impliqué dans deux maladies autosomiques dominantes : le syndrome de Marshall Smith (OMIM #602535) et le syndrome de Malan (MS) (OMIM #614753). Le syndrome de Malan, également connu sous le nom de syndrome SOTOS type II, est un trouble du neurodeveloppement caractérisé par une croissance excessive, une macrocéphalie et des éléments dysmorphlogique. À notre connaissance, tous les cas publiés étaient sporadiques (mutation de novo), la seule récurence dans une adelphie etait liée à une mosaïque germinale paternelle. Les cas familiaux multigénérationnels n'ont jamais été décrits. 

Nos patients :

Nous rapportons ici deux familles de troubles neurodeveloppement héréditaires liés à NFIX : l'une avec un phénotype classique de MS sur 2 générations (un garçon et sa mère) et une seconde famille avec des troubles neurodéveloppementaux mais sans caractéristiques dysmorphiques de MS, ni d'hypercroissance et de macrocéphalie, sur 3 plus de générations. 

Les variations délétères impliquées sont NFIX((NM_001271043.2) : c.352C > G/p.(Gln118Glu) pour la première famille avec une MS typique et NFIX((NM_001271043.2):c.1278+1G > A pour la seconde avec la forme non syndromique de trouble du neuro-developpement.


Xavier LE GUILLOU HORN (Poitiers), Matthieu EGLOFF, Quentin RICHE PIOTAIX, Gwenaël LE GUYADER, Frédéric BILAN
16:45 - 17:45 #38391 - P056 Le panel a-t-il encore sa place dans l’étude des mouvements anormaux ? Analyse rétrospective des 6 dernières années du panel PMDA (Parkinson- Movement Disorders- Ataxia).
P056 Le panel a-t-il encore sa place dans l’étude des mouvements anormaux ? Analyse rétrospective des 6 dernières années du panel PMDA (Parkinson- Movement Disorders- Ataxia).

Les mouvements anormaux représentent un groupe hétérogène de pathologies neurologiques, d’origines multiples, acquises ou héritées. Une étiologie génétique est suspectée devant les formes familiales et/ou à début précoce. Depuis 2017, nous avons séquencé 720 patients, adultes et enfants, présentant des mouvements anormaux dont le symptôme prédominant était une ataxie (n=221, 31 %), un syndrome parkinsonien (n=195, 27 %), une dystonie (n=166, 23 %), des mouvements anormaux autres (n=55, 7,5 %), une paraplégie spastique (n=44, 6 %), une chorée (n=26, 3,5 %) ou des myoclonies (n=13, 2 %). L’exploration moléculaire a consisté en un séquençage ciblé d’un panel de 312 à 419 gènes impliqués dans les mouvements anormaux, selon les versions successives.

Le rendement diagnostique global est de 15 % (n=108 patients). Le rendement le plus élevé est obtenu chez les patients atteints de paraplégie spastique (25 %) tandis que les rendements les plus faibles sont observés chez les patients dystoniques (9 %) et choréiques (8 %). Ce rendement s’élève à 20 % dans la population des patients avec antécédent familial ou avec un début des symptômes avant l’âge de 40 ans. A l’inverse, chez les patients sans antécédent familial et avec un âge de début après 40 ans, un variant pathogène ou probablement pathogène n’a été identifié que dans 13 cas sur 215 (6 %). 

Les gènes les plus fréquemment en cause sont GBA (n=15), LRRK2 (n=7), SGCE (n=6), SPAST (n=6) et SPG7 (n=6). Par ailleurs, des diagnostics de mouvements anormaux rares ont pu être posés comme celui d’hyperekplexie récessive liée au gène SLC6A5 devant des réflexes de sursaut exagéré ou encore de neurodégénérescence par accumulation intracérébrale de fer (NBIA) chez des patients avec présentation clinique atypique (gènes C19orf12, FTL et WDR45). Ces identifications de la cause moléculaire ont mis fin à l’errance diagnostique et permis un conseil génétique adapté. Dans certains cas, le diagnostic moléculaire valide la prise en charge de la maladie et permet de discuter de son pronostic : cela a été le cas pour un patient de 16 ans souffrant d’une dystonie généralisée bénéficiant d’une stimulation cérébrale profonde pour lequel l’identification d’une mutation dans GNAO1 a conforté sa bonne efficacité et un pronostic plus favorable.

Les dystonies ou mouvements anormaux rares, les ataxies héréditaires, les paraparésies spastiques héréditaires et les NBIA font parties des indications pour le séquençage du génome. Cependant, du fait de son rendement et de son interprétation plus aisée, le panel garde à ce jour son intérêt dans la stratégie diagnostique des patients avec forme familiale et/ou à début précoce. L’accès au séquençage long reads et l’amélioration des outils bio-informatiques permettront à l’avenir de détecter de manière plus fiable les variations de structure et les expansions et reposeront la question de la stratégie diagnostique à adopter.


Audrey SCHALK, Sophie SCHEIDECKER, Mathieu ANHEIM, Sarah BAER, Alexia BENOIT, Margaux BIEHLER, Thomas BOGDAN, Jamel CHELLY, Clarisse DELVALLEE, Benjamin DURAND, Salima EL CHEHADEH, Andra IOSIF, Mathieu LAENG, Vincent LAUGEL, Jean-Marie RAVEL, Gabrielle RUDOLF, Elise SCHAEFER, Marie-Aude SPITZ, Christine TRANCHANT, Thomas WIRTH, Nadège CALMELS (Strasbourg)
16:45 - 17:45 #38212 - P060 Identification de nouvelles voies protéiques de la maladie des petites artères cérébrales : analyse protéogénomique du liquide céphalo-rachidien et du plasma.
P060 Identification de nouvelles voies protéiques de la maladie des petites artères cérébrales : analyse protéogénomique du liquide céphalo-rachidien et du plasma.

La maladie cérébrale des petites artères cérébrales (MPAC) est l'une des principales causes d'accident vasculaire cérébral et de démence. Les lésions du parenchyme associés à cette pathologie sont détectables par imagerie IRM, même en l’absence de complications cliniques, notamment par la présence d’hypersignaux de la substance blanche (WMH) ou d’espaces périvasculaires (PVS). Ces marqueurs IRM ont été largement décrits et leurs déterminants génétiques étudiés par des analyses pangénomiques (GWAS) grâce auxquelles plus de 70 loci à risque ont pu être identifiés. Cependant les mécanismes sous-jacents impliqués dans la MPAC restent majoritairement inconnus. Nous étudions ici la relation entre 2 805 protéines du liquide céphalorachidien (LCR) et 4 614 protéines plasmatiques et les deux marqueurs IRM les plus répandus de la MPAC (WMH et PVS) par l’analyse des plus grandes ressources protéomiques (protein quantitative trait loci ; pQTL) et génétiques disponibles. Nous avons découvert que 51 protéines étaient associées aux WMH et PVS, dont 74 % exclusivement dans le LCR. Parmi les protéines significatives dans le LCR et le plasma, 57,5 % (23) et 86 % (6) respectivement ont été répliquées dans un suivi inter-fluide et inter-plateforme, et 41 % (21) sont associées à l'accident vasculaire cérébral et/ou à la démence, principales complications cliniques de la MPAC. Nous avons mis en évidence des preuves convergentes que les protéines associées aux marqueurs IRM de la MPAC sont enrichies en protéines de la matrice extracellulaire et de la voie de la réponse immunitaire. En outre, en intégrant les données relatives aux voies thérapeutiques, nous apportons un soutien génétique aux possibilités de repositionnement thérapeutique pour la MPAC, en particulier les activateurs de la voie EPO/LTF et de l'EPHB4. L'ensemble de ces résultats fournit une nouvelle signature protéogénomique de la MPAC dont le LCR semble être un reflet intéressant et ouvre la voie à de potentiels biomarqueurs plasmatiques et repositionnement thérapeutique.


Ilana CARO (Bordeaux), Dan WESTERN, Shinichi NAMBA, Marie-Gabrielle DUPERRON, Muralidharan SARGURUPREMRAJ, Maria KNOL, Quentin LE GRAND, Aniket MISHRA, Pouria JANDAGHI, Daniel AULD, Sudha SESHRADI, Myriam FORNAGE, David-Alexandre TRÉGOUËT, Hieab ADAMS, Mark LATHROP, Philip L. DE JAGER, Yukinori OKADA, Carlos CRUCHAGA, Stéphanie DEBETTE
16:45 - 17:45 #37969 - P064 Identification d’un nouveau type de variant de LAMB1 conduisant à une leucoencéphalopathie vasculaire associée à des troubles cognitifs de type hippocampique.
P064 Identification d’un nouveau type de variant de LAMB1 conduisant à une leucoencéphalopathie vasculaire associée à des troubles cognitifs de type hippocampique.

Les leucoencéphalopathies vasculaires (LEV) sont un groupe hétérogène de maladies touchant les petites artères perforantes, les capillaires et les veinules du cerveau. Elles peuvent être cliniquement silencieuses, ou être responsables de la survenue d’accidents vasculaires cérébraux, de troubles cognitifs et de troubles de la marche et de l’équilibre. Le diagnostic des LEV se fait principalement sur l’IRM cérébrale qui met en évidence des hypersignaux de la substance blanche, des lacunes, des microsaignements, et un élargissement des espaces périvasculaires. La grande majorité des LEV sont sporadiques, mais il existe des formes héréditaires monogéniques, la plus fréquente étant la maladie CADASIL (Cerebral Autosomal Dominant Arteriopathy with Subcortical Infarcts and Leukoencephalopathy) impliquant le gène NOTCH3. Une dizaine d’autres gènes ont été impliqués dans les LEV mais le criblage de ces gènes ne permet pas d’identifier l’anomalie causale chez la plupart des patients atteints d’une forme pourtant familiale. Notre objectif était d’identifier la variation causale dans une grande famille atteinte d’une forme autosomique dominante de LEV. 

Quatre frères et sœurs atteints de cette LEV associée à des troubles cognitifs très atypiques de type hippocampique et un frère sain ont été prélevés. Une analyse de liaison a permis d’exclure 91.6% du génome. L’analyse d’exome a permis l’identification de deux variants candidats répondant aux critères : 1) variant partagé par les 4 individus atteints à l’état hétérozygote mais absent chez le sujet sain, 2) variant localisé en dehors des régions exclues par l’analyse de liaison, 3) fréquence allélique inférieure à 0.0001 dans gnomAD v2 et, 4) prédit pathogène par Polyphen-2, SIFT et MutationTaster. Le premier variant candidat : NP_005500.4:p.(R1619G), est situé dans le gène DMXL1 dont la fonction est mal connue à ce jour. Le deuxième variant candidat : NP_002282.2:p.(C851Y) est situé dans le gène LAMB1 ; il entraîne la perte d’une cystéine dans un domaine EGF de la laminine beta 1. De façon très intéressante, notre équipe avait montré récemment que des variants tronquants de LAMB1, non soumis au nonsense-mediated mRNA decay, sont responsables d’une LEV associée elle aussi à des troubles cognitifs de type hippocampique (Aloui et al, Ann Neurol). Les phénotypes des patients de l’ensemble de ces familles, incluant celle rapportée ici, sont donc très similaires, associant des troubles de la mémoire épisodique de début tardif et une leucoencéphalopathie de topographie vasculaire mais avec très peu de stigmates vasculaires de type lacunes et/ou microsaignements. Ces données suggèrent fortement que le spectre mutationnel de LAMB1 est plus large qu’attendu et que par ailleurs le phénotype très particulier de ces patients doit conduire à une analyse de ce gène. 


Stéphanie GUEY (Paris), Hélène MOREL, Chaker ALOUI, Elisabeth TOURNIER-LASSERVE, Dominique HERVE
16:45 - 17:45 #38142 - P068 Génétique des mouvements en miroir congénitaux dans une large cohorte et impact des variants DCC sur la liaison à nétrine-1.
P068 Génétique des mouvements en miroir congénitaux dans une large cohorte et impact des variants DCC sur la liaison à nétrine-1.

Les mouvements en miroir congénitaux (MMC) sont une maladie génétique rare à transmission autosomique dominante et à pénétrance incomplète. Les MMC se caractérisent par des mouvements involontaires d’une main qui reflètent les mouvements intentionnels de la main opposée. Ils apparaissent précocement puis persistent tout au long de la vie. Les patients atteints de MMC présentent une décussation anormale du faisceau corticospinal, principale projection motrice du cortex vers la moelle épinière. 

A ce jour, les gènes rapportés dans la littérature comme responsables de MMC sont DCC, RAD51NTN1 et ARHGEF7. Dans notre large cohorte de 92 cas index atteints de MMC, une cause génétique a pu être mise en évidence dans un tiers des cas. Nous avons identifié 19 variants dans le gène DCC, 9 dans RAD51 et 2 dans NTN1DCC est donc le gène le plus fréquemment impliqué dans les MMC (21%). 

DCC est un récepteur de nétrine-1 (codée par le gène NTN1), une protéine sécrétée jouant un rôle chimio-attractif dans le guidage des axones commissuraux. En 2017, notre équipe a identifié les premiers variants pathogènes NTN1 responsables de MMC, et a montré in vitro que les protéines nétrine-1 mutantes n’étaient pas retrouvées dans le compartiment extracellulaire. Nous émettons donc l’hypothèse que le développement du faisceau corticospinal est particulièrement sensible à la dose extracellulaire de nétrine-1. Des variants DCC monoalléliques ont également été rapportés chez des patients présentant une agénésie du corps calleux (ACC) avec ou sans présence de MMC. Tandis que des variants DCCtronquants et non tronquants sont retrouvés dans les cas de MMC avec ou sans ACC, seuls des variants non tronquants ont été identifié dans des cas d’ACC sans MMC. Ainsi, tous les variants tronquants DCC seraient associés aux MMC suggérant également une dépendance à la dose de DCC. 

La capacité à lier la nétrine-1 des DCC mutants issus de variants non tronquants pourrait aussi être un critère discriminant entre les ACC sans MMC et les MMC avec ou sans ACC. Aucune étude systématique n’a été réalisée sur l’ensemble du spectre des DCC mutants connus. Disposant dans notre cohorte de nombreux cas porteurs de variants DCC, l’étude de l’impact de ces variants sur la liaison à nétrine-1 pourrait nous permettre de mieux appréhender les mécanismes distincts conduisant aux MMC et/ou à l'ACC.


Oriane TROUILLARD (Paris), Coralie FOUQUET, Aurélie MÉNERET, Margaux DUNOYER, Mohamed DOULAZMI, Isabelle DUSART, Caroline DUBACQ, Emmanuel FLAMAND-ROZE
16:45 - 17:45 #38194 - P072 Démence fronto-temporale : un variant d’épissage en + 1 de l'exon 8 du gène GRN avec un taux plasmatique normal de la progranuline.
P072 Démence fronto-temporale : un variant d’épissage en + 1 de l'exon 8 du gène GRN avec un taux plasmatique normal de la progranuline.

Les démences fronto-temporales (DFT) sont la deuxième cause de démence chez le sujet de moins de 65 ans. Elles se manifestent principalement par des troubles du comportement (désinhibition, perte d'empathie, irritabilité) et des troubles phasiques (aphasie primaire progressive verbale non fluente, démence sémantique). Elles s'associent plus rarement à un syndrome parkinsonien, des troubles praxiques ou une atteinte du motoneurone. Les DFT héréditaires avec une transmission autosomique dominante sont principalement causées par des variants non-sens, frameshift ou d’épissage du gène GRN codant la progranuline. Les transcrits anormaux sont dégradés par le nonsense-mediated decay (NMD) à l’origine de l’haplo-insuffisance. Une progranulinémie abaissée (concentration < 50 µg/L) est un biomarqueur prédictif de la présence de variants pathogènes du gène GRN.

Nous rapportons le cas d’une patiente de 74 ans adressée pour un tableau de DFT. Depuis l’âge de 62 ans, elle présentait des troubles cognitifs mnésiques avec atteinte sémantique. Ses antécédents familiaux retrouvaient une probable maladie d’Alzheimer chez sa mère, son oncle maternel et sa grand-mère maternelle. A l’IRM cérébrale, on notait une atrophie temporale avec atteinte de la pointe temporale droite accompagnée d’une atrophie hippocampique. La progranulinémie était normale (93 et 110 µg/L) sur deux prélèvements indépendants.

L’analyse d’un panel de 13 gènes responsables de DFT a mis en évidence le variant d’épissage c.835+1G > A du gène GRN à l’état hétérozygote situé dans l’intron 8. Le logiciel de prédiction SpliceAI sur les variants d’épissage prédisait une diminution du score d’épissage du site donneur consensus de l’intron 8 et une augmentation du score d’épissage d’un site donneur cryptique situé dans l’exon 8 en position c.772. Ce variant a également été décrit chez deux autres patients atteints de DFT, dont l’un avait une progranulinémie dans la norme.

L’étude du transcrit, réalisée à partir de cultures lymphocytaires traitées avec et sans émétine (inhibiteur du NMD) a permis de mettre en évidence une délétion correspondant à 20 acides aminés de la protéine (Lys259 à Val279) et une insertion d’une méthionine en position 259, conduisant à une protéine raccourcie en phase (p.Lys259_Val279delinsMet). La progranulinémie observée chez la patiente étant normale, la protéine est donc secrétée. Sur les 20 acides aminés délétés, 3 appartiennent au domaine granuline B, et surtout le site de clivage entre les granulines B et A par l’élastase est supprimé.

Compte tenu des résultats obtenus et de la présence de 3 patients DFT non apparentés porteurs de ce variant d’épissage, et l’absence de celui-ci dans les bases de données dans la population générale (1 sur 251311 dans gnomADv2), le variant d’épissage c.835+1G > A du gène GRN peut être classé comme probablement pathogène (classe 4) selon les critères de l’ACMG.


Merieme BENSALAH (Paris), Anouar NABTI, Foudil LAMARI, Olivier GODEFROY, Sylvie FORLANI, Ludmila JORNEA, Eric LE GUERN, Fabienne CLOT
16:45 - 17:45 #38486 - P076 Toux chronique réfractaire : est-ce un CANVAS ?
P076 Toux chronique réfractaire : est-ce un CANVAS ?

En 2019, Cortese et al découvrent l’existence d’une expansion intronique biallélique d’un pentanucléotide AAGGG au sein du gène RFC1, permettant ainsi le diagnostic génétique de nombreux patients souffrant du syndrome de CANVAS (Ataxie Cérébelleuse, Neuronopathie et Aréflexie Vestibulaire Syndrome). Dans la population générale, un pentanuclétoide AAAAG répété majoritairement 11 fois est principalement observé. De façon intéressante, l’un des premiers symptômes présents chez les patients est une toux chronique réfractaire. Nous avons analysé 68 individus souffrant de toux chronique réfractaire en collaboration avec nos collègues pneumologues de Limoges et de Toulouse afin d’évaluer la prévalence de la variation génétique intronique AAGGG expansée de RFC1 chez les patients tousseurs. L’ADNg a alors été extrait à partir de sang total, puis deux techniques de biologie moléculaire ont été réalisées afin de caractériser les individus : une Long Range PCR et une Repeat Primed PCR. Il a été mis en évidence chez 16.2% d’entre eux la présence d’une longue expansion AAGGG biallélique identique à celle retrouvé chez les patients présentant un CANVAS établi cliniquement. De façon intriguante, 8.8% des individus présentent à la fois un allèle non pathogène AAAAG de taille normale et un allèle expansé de conformation AAGGG. Une évaluation des caractéristiques de la toux des patients a été réalisée. Il a été retrouvé que la toux apparait plus précocement chez les patients avec une double expansion pathogène en comparaison de ceux ne présentant pas d’expansion pathogène, avec un âge d’apparition des premiers symptômes statistiquement plus jeune (44.6±12.4 ans vs 51.2±10.8 ans, p=0.04). Il est également noté chez les patients avec expansions bialléliques, la présence statistique d’une toux chronique journalière aggravée par la poussière, la cigarette ou la prise de nourriture. En conclusion, la présence de cette expansion intronique pathogène au sein de 16.2% de nos patients tousseurs chroniques réfractaires renforce l’idée d’une origine neurogène de ce symptôme. La part importante d’hétérozygotes au sein de notre cohorte est plus importante que celle dans la population générale. Il est donc nécessaire de réaliser des investigations complémentaires pour expliquer cette sous population.  


Pauline CHAZELAS (Limoges), Laurent GUILLEMINAULT, Boris MELLONI, Corinne MAGDELAINE, Thomas VILLENEUVE, Danièle BROUQUIERES, Laurent MAGY, Anne-Sophie LIA
16:45 - 17:45 #37569 - P080 SPTLC1 p.Leu39del hétérozygote est une cause majeure de sclérose latérale amyotrophique juvénile.
SPTLC1 p.Leu39del hétérozygote est une cause majeure de sclérose latérale amyotrophique juvénile.

La sclérose latérale amyotrophique juvénile (JALS) est une maladie rare et sévère des motoneurones pour laquelle il n'existe actuellement aucun traitement disponible. Seuls quelques gènes ont été décrits responsables de la JALS. Parmi eux : ALS2, FUS, SETX, SPG11, SIGMAR1, et plus récemment SPTLC1. Ce gène code l'une des sous-unités de la sérine palmitoyltransférase (SPT), qui est la première enzyme de la biosynthèse de novo des sphingolipides. Les sphingolipides sont une classe critique de lipides impliquée dans divers processus tels que la signalisation cellulaire et la formation de membranes. Initialement, SPTLC1 était un gène connu pour être impliqué dans la neuropathie héréditaire sensorielle et autonome de type 1A (HSAN1). En 2021, Johnson et al [1] et Mohassel et al [2] ont étendu le phénotype associé à ce gène en signalant plusieurs mutations de SPTLC1 chez des patients atteints de JALS. Ici, nous rapportons 4 autres familles françaises sans lien de parenté, atteintes de JALS causée par le variant p.Leu39del de SPTLC1. Le profil lipidique des patients a été analysé à l'aide de LC-MS/MS et MS/MS. Nous avons étudié la variabilité phénotypique et les signatures lipidiques des patients. Combiné aux données de la littérature, nos découvertes suggèrent que p.Leu39del est une cause majeure de JALS lentement progressive et que SPTLC1 devrait être systématiquement examiné lors du diagnostic génétique des patients atteints de JALS.

 

[1]       Johnson JO, Chia R, Miller DE, et al. Association of Variants in the SPTLC1 Gene with Juvenile Amyotrophic Lateral Sclerosis. JAMA Neurol 2021;78:1236–48.

[2]       Mohassel P, Donkervoort S, Lone MA, et al. Childhood amyotrophic lateral sclerosis caused by excess sphingolipid synthesis. Nat Med 2021;27:1197–204.


Claire GUISSART (NIMES), Elisa DE LA CRUZ, Olivier FLABEAU, Aude-Marie GRAPPERON, Giovanni CORAZZA, Lucie JUNILHON, Jean-Charles DELMAS, Stéphanie MILLECAMPS, Anne POLGE, Maria Del Mar AMADOR, François SALACHAS, Julie ROCHAT, Cyril GOIZET, Kevin MOUZAT, Raul JUNTAS-MORALES, Pascal PHILIBERT, David CHEILLAN, Serge LUMBROSO
16:45 - 17:45 #37858 - P084 Identification des déterminants génétiques à l’origine d’une hémorragie intracrânienne fœtale.
P084 Identification des déterminants génétiques à l’origine d’une hémorragie intracrânienne fœtale.

Une hémorragie intracrânienne (HIC) fœtale est un évènement grave conduisant très souvent à une interruption médicale de grossesse ou à des complications neurologiques sévères après la naissance. Des causes acquises et génétiques ont déjà été documentées. Les variations pathogènes des gènes COL4A1 et COL4A2 sont la cause génétique la plus connue. Cependant pour 80% des fœtus chez lesquels une origine génétique est suspectée, il n’y a pas de variant pathogène causal identifié. Cette négativité ne permet pas un conseil génétique ou une prise en charge thérapeutique appropriés. Notre objectif était d’identifier de nouveaux gènes responsables d’HIC grâce à l’analyse d’une grande cohorte de fœtus.

Nous avons analysé les données d’exome entier de 113 fœtus index dont 35 trios. Ce travail a été effectué dans le cadre d’un projet collaboratif financé par le NIH (R01NS096173) et approuvé par un comité éthique (INSERM IRB00003888). Ces fœtus avaient été initialement référés dans le service de génétique neurovasculaire de l'hôpital Saint-Louis pour une suspicion de collagénopathie COL4A1/A2 dans un contexte d’HIC, de ventriculomégalie, de porencéphalie et/ou de schizencéphalie. Diverses stratégies d’analyse des données d’exome entier avec des critères de filtres stricts ont été conduites, incluant une analyse sans a priori des variants apparus de novo et des variants transmis selon un mode récessif, une analyse basée sur des listes de gènes candidats et enfin une approche par test de charge en variants rares conduite sur l’ensemble de la cohorte.

Plusieurs variants pathogènes bialléliques ont été identifiés impliquant diverses voies biologiques : l’hémostase (PROC), la mégacaryocytopoïèse (MPL, MECOM), les protéines des jonctions serrées (ESAM) et le métabolisme mitochondrial (ATP5PO, COQ2, PDHA1). D’autres gènes candidats forts ont aussi été identifiés et nécessitent maintenant des explorations complémentaires pour confirmer leur causalité.

Notre travail montre la très grande hétérogénéité génétique des fœtus pour lesquels une HIC est suspectée et l’intérêt du criblage pangénomique dans cette indication. Elle révèle également que des variants pathogènes de gènes impliqués dans le métabolisme mitochondrial peuvent entrainer des phénotypes mimant ceux rencontrés chez les fœtus porteurs de variants pathogènes de COL4A1/COL4A2, renforçant encore l’indication d’un séquençage exome/génome entier chez les fœtus avec HIC. Enfin, de nombreux fœtus restent encore sans anomalie identifiée après séquençage de l’exome entier soulevant plusieurs questions qui seront l’objet d’investigations dans un futur proche.


Thibault COSTE (PARIS), Chaker ALOUI, Jelena MARTINOVIC, Tania ATTIE-BITACH, Florence PETIT, Héron DELPHINE, Hélène MOREL, Alexandre DE BREVERN, Ragousandirane RADJASANDIRANE, Rachel PETERMANN, Anne Louise LEUTENEGGER, Elisabeth TOURNIER LASSERVE
16:45 - 17:45 #37897 - P088 L’absence de l’activité N-sulfotransférase de l’enzyme NDST1 est associée à une déficience intellectuelle autosomique récessive.
P088 L’absence de l’activité N-sulfotransférase de l’enzyme NDST1 est associée à une déficience intellectuelle autosomique récessive.

Les troubles du développement intellectuel (TDI) représentent le handicap majeur le plus fréquent chez l’enfant et le jeune adulte et concernent près de 3 % de la population générale. Ils se définissent comme un déficit de l’intelligence accompagné par un déficit du comportement adaptatif, cognitif, social et pratique. Les causes de ces affections sont très diverses et malgré de grands progrès technologiques avec notamment l’essor du séquençage haut débit, plus de 50 % des cas demeurent encore inexpliqués. Récemment, une analyse d’exome nous a permis d’identifier, chez trois patients issus de deux familles indépendantes, le même variant faux sens, p.(Gly611Ser), dans le gène NDST1 (N-deacetylase/N-sulfotransferase member 1). Ces patients présentent un TDI modéré à sévère associé à un retard de développement des fonctions motrices et du langage. Ce variant avait déjà été identifié dans deux autres familles de la littérature mais aucune analyse fonctionnelle n’avait été conduite.

La protéine NDST1 est une enzyme bifonctionnelle qui catalyse la N-déacétylation et la N- sulfatation des résidus N-acetyl-glucosamine au début de la synthèse de l’héparane sulfate. Dans le but de discriminer entre un polymorphisme ou un variant pathogène, nous avons entrepris l’étude des propriétés enzymatiques de la protéine NDST1. Nous avons généré des clones stables de cellules HEK (Human embryonic kidney) exprimant la protéine NDST1 sauvage ou porteuse du variant p.(Gly611Ser) (NDST1G611S) afin d’analyser les activités de N-déacétylation et de N-sulfatation, combinées ou séparément. Nos résultats montrent que les cellules transfectées avec la forme sauvage de NDST1 ou contenant le variant p.(Gly611Ser) présentent un niveau similaire d’activité de N-déacétylation alors que l’activité de N-sulfatation est absente dans les cellules NDST1G611S. En parallèle, nous avons étudié l’expression des membres de la famille NDST dans différentes structures du cerveau humain et avons montré que le gène NDST1 est celui présentant l’expression la plus forte et la plus homogène dans toutes les structures cérébrales testées.

            Des variants dans le gène NDST1 ont été décrits chez 18 patients provenant de 12 familles indépendantes mais aucune analyse de la fonction enzymatique de NDST1 n’avait été réalisée. Nos travaux montrent pour la première fois l’importance de l’activité N-sulfotransférase de l’enzyme NDST1 dans le bon développement des fonctions cognitives. La perte de cette activité pourrait avoir un impact sur le degré de sulfatation de l’héparane sulfate, longue chaîne linéaire attachées aux protéoglycanes qui ont un rôle dans le développement cérébral et la communication neuronale.


Elham KHOSROWABADI, Cécile MIGNON-RAVIX, Florence RICCARDI, Pierre CACCIAGLI, Béatrice DESNOUS, Sabine SIGAUDY, Mathieu MILH, Laurent VILLARD, Lena KJELLÉN, Florence MOLINARI (Marseille)
16:45 - 17:45 #37854 - P092 Plusieurs cas de pénétrance incomplète liés à des variations pathogènes du gène FBN2 dans le syndrome de Beals : un phénomène sous-estimé.
P092 Plusieurs cas de pénétrance incomplète liés à des variations pathogènes du gène FBN2 dans le syndrome de Beals : un phénomène sous-estimé.

Introduction

 

Le syndrome de Beals est une maladie rare du tissu conjonctif caractérisée par des contractures des extrémités, une arachnodactylie, une scoliose et des anomalies morphologiques des oreilles. Les signes cliniques s’expriment souvent tôt dans la petite enfance. Des variations pathogènes hétérozygotes dans le gène FBN2, qui code la fibrilline-2, ont été identifiées chez des patients atteints du syndrome de Beals selon un mode de transmission autosomique dominant. Ces variations se situent majoritairement dans une région du gène située entre les exons 24 et 33. Le syndrome de Beals présente des caractéristiques cliniques communes avec le syndrome de Marfan, associé à des variations pathogènes du gène FBN1, qui code la fibrilline-1. L’expression du gène FBN2 est à son maximum au stade embryonnaire et est globalement plus faible que celle du gène FBN1. La variabilité d’expression phénotypique est un phénomène connu dans le cas des fibrillinopathies. Il n’y a en revanche que peu de cas de pénétrance incomplète à l’âge adulte pour les porteurs de variations pathogènes du gène FBN1.

 

Matériel et méthodes

 

Le gène FBN2 était initialement testé en séquençage Sanger des exons les plus fréquemment impliqués dans le syndrome de Beals (exons 24 à 33). Depuis 2016, l’ensemble des exons codants de ce gène sont inclus dans le panel de gènes associés au syndrome de Marfan et pathologies apparentés testés en NGS au laboratoire de Génétique de l’hôpital Bichat.

 

Résultats

 

A ce jour, 42 cas index présentant un syndrome de Beals et porteurs de variations pathogènes hétérozygotes du gène FBN2 ont été identifiés. Il a été possible d’identifier des sujets apparentés porteurs de la variation pathogène familiale du gène FBN2 dans 20 familles. Dans 6 de ces familles, il apparaît un ou plusieurs cas de pénétrance incomplète. Les variations sont de type « perte de cystéine » dans 4 cas sur 6. De façon intéressante, dans le gène FBN1, ce type de variation a été associé à une certaine gravité du phénotype dans le syndrome de Marfan.

 

Conclusion

 

Le phénomène de pénétrance incomplète pour les variations pathogènes du gène FBN2 est peu décrit dans la littérature. Nous rapportons aujourd’hui plusieurs cas de pénétrance incomplète au sein de 6 familles différentes. Il s’agit donc d’un phénomène sous-estimé qui illustre la grande variabilité d’expression associée aux variations pathogènes du gène FBN2. La régression de certains signes cliniques au cours de la vie participe à cette variabilité d’expression. Ce message est important pour la communauté de généticiens car le conseil génétique doit être adapté dans le cas du syndrome de Beals. Ce phénomène est à prendre en compte lors des études de ségrégation familiale qui peuvent être utilisées comme argument dans la classification des variations selon les recommandations de l’ACMG-AMP. Des études ultérieures pourraient être menées pour expliquer la variabilité d’expression liée à ces variations.


Pauline ARNAUD (PARIS), Odile BOUTE, Anne DIEUX, Laurence FAIVRE, Mélanie FRADIN, Laurent GOUYA, Victor GRAVRAND, Guillaume JONDEAU, Catherine YARDIN, Catherine BOILEAU, Nadine HANNA
16:45 - 17:45 #38288 - P096 Stratégie thérapeutique par saut d’exon utilisant des oligonucléotides antisens ADN-tricycliques palmitoylés pour les epidermolyses bulleuses dystrophiques.
P096 Stratégie thérapeutique par saut d’exon utilisant des oligonucléotides antisens ADN-tricycliques palmitoylés pour les epidermolyses bulleuses dystrophiques.

Les Epidermolyses Bulleuses Dystrophiques (EBD) forment un groupe de génodermatoses héréditaires rares provoquant des décollements bulleux de la peau et des muqueuses ainsi qu’un ensemble varié de complications graves locales et systémiques. L’EBD, héritée de manière dominante (EBDD) ou récessive (EBDR), est causée par des mutations du gène COL7A1 codant le collagène de type VII (C7), le composant majoritaire des fibres d'ancrage essentielles à l'adhésion dermo-épidermique. Plus de 1200 variants pathogènes ont été identifiés sur COL7A1, dont l’ARN pré-messager est composé de 118 petits exons (NM_000094.3), parmi lesquels 82 codant le domaine collagène central sont dans le même cadre de lecture, ce qui en fait une cible attrayante pour la modulation de l’épissage et le saut d'exon en utilisant des oligonucléotides antisens (ASOs). Parmi eux, l'exon 73 porte le plus grand nombre de mutations récessives et dominantes. Nous avons développé un ASO de classe ADN-tricyclique conjugué à un palmitate (Palm-tcADN) ciblant l'exon 73, entrainant son excision lors de l’épissage de l’ARN pré-messager. Les Palm-TcADN présentent une activité accrue dans les tissus extra-hépatiques, une meilleure absorption cellulaire, une affinité plus élevée pour le pré-ARNm et une toxicité réduite par rapport aux ASOs 2'OMePS ou 2’MOEPS, conduisant à une administration systémique plus efficace. La transfection de cet ASO dans les kératinocytes et fibroblastes primaires de patient EBDR induit un saut efficace de l'exon 73 (plus de 70 %) et une réexpression de C7, démontrée par Western Blot et immunohistofluorescence. Nous avons injecté cet ASO par voie sous-cutanée ou intraveineuse chez un modèle murin transgénique (mCol7a1-/- ; TghCOL7A1) portant le locus génomique entier de COL7A1 humain. L’analyse des transcrits par RT-PCR a démontré un saut de l'exon 73 in vivo, en lien avec les résultats de biodistribution de l'ASO dans les tissus concernés (peaux, yeux, œsophage). Nous avons produit des peaux reconstruites à partir de cellules de patient EBDR n’exprimant pas de C7, que nous avons greffé sur un modèle murin immunodéficient (NMRI-Foxn1nu/nu). Afin de démontrer la restauration de l’expression de C7 et la formation de fibres d’ancrage sur peau humaine in vivo, nous analysons actuellement les résultats d’administration de cet ASO localement et par voie systémique chez ces modèles xénogreffés. L’ensemble de nos données montrent que l’utilisation d’ASOs Palm-TcADN pour restaurer l’expression de C7 par saut de l’exon 73 de COL7A1 a un potentiel thérapeutique pour les patients EBD.


Guillaume MONDON (Paris), Daniela VIEIRA-RODRIGUES, Vincent NGUYEN, Luis GARCIA, Alain HOVNANIAN, Matthias TITEUX
16:45 - 17:45 #37848 - P100 Variant non-codant dans le gène FOXE3 responsable d’une microphtalmie complexe par dégénérescence cristallinienne.
P100 Variant non-codant dans le gène FOXE3 responsable d’une microphtalmie complexe par dégénérescence cristallinienne.

Le gène FOXE3 code pour un facteur de transcription (FT) dont l'expression est conservée parmi les espèces qui utilisent la vision. Il joue un rôle dans le développement du cristallin dont l’intégrité est nécessaire à un développement correct de l’œil. Les variants bialléliques tronquants de FOXE3 provoquent des microphtalmies complexes avec des anomalies du segment antérieur et du cristallin.

En étudiant le cas d’un patient atteint de microphtalmie complexe, nous avons pu identifier chez lui un variant non-sens hétérozygote dans FOXE3. Dans l'hypothèse d'une transmission récessive, la recherche d'un 2e évènement en trans a conduit à l'identification d'un variant rare dans une région non codante conservée située 3 kb en amont de FOXE3.

Des expériences in vitro et in vivo ont donc été spécifiquement conçues pour étudier l’effet du variant non codant sur l’expression de FOXE3. Un test à la luciférase a permis de révéler un impact significatif du variant non codant sur l'expression du gène rapporteur par rapport à son homologue sauvage. Ce résultat préliminaire nous a conduit à générer des lignées murines portant le variant non codant (KI) ou un variant frameshift (KO) en homozygotie (KI/KI et KO/KO respectivement) ainsi que des animaux hétérozygotes composites KI/KO mimant le génotype du patient. L'analyse phénotypique de 157 souris (lampe à fente, OCT, mesure du globe oculaire) a montré un spectre d'anomalies de la croissance oculaire, de la cornée, du segment antérieur et du cristallin de gravité croissante dans les lignées KI/KI, KI/KO et KO/KO respectivement. Ces anomalies étaient très évocatrices des phénotypes associés aux mutations de FOXE3 chez l'Homme. Par ailleurs, la caractérisation approfondie des lésions oculaires faite chez les souris mutantes nous a permis de montrer pour la 1ere fois dans cette espèce, un mécanisme de microphtalmie secondaire à la dégénérescence cristallinienne.

Pour disséquer les mécanismes par lesquels le variant non codant contribue au défaut oculaire, nous avons développé une approche combinant DNA pull-down et spectrométrie de masse sur 2 lignées murines et une lignée humaine de cellules cristalliniennes, à la recherche de FT liés de façon différentielle. Trois FT candidats communs aux 3 lignées cellulaires ont pu être sélectionnés et leur expression spatio-temporelle au cours du développement oculaire a été étudiée chez la souris par RNAscope. Une approche par siRNA actuellement en cours devrait nous permettre de déterminer lequel des 3 FT est bien responsable in vivo de la régulation de l’expression de FOXE3.

Ce travail nous a ainsi permis de confirmer l’effet pathogène d’un variant dans un élément non codant, permettant ainsi d’apporter un diagnostic et un conseil génétique à la famille. Il permet également d’illustrer l’importance des phénomènes de cis-régulation dans les malformations oculaires et de servir de modèle plus large dans les pathologies qui affectent le développement embryonnaire en général.


Julie PLAISANCIÉ (Toulouse), Clémentine ANGÉE, Elisa ERJAVEC, Isabelle RAYMOND-LETRON, Jean-Michel ROZET, Yanad ABOU MONSEF, Jean-Yves DOUET, Mathilde GOETZ, Catherine VINCENT-DELORME, Ino KAREMAKER, Faouzi LYAZRHI, Patrick CALVAS, Nicolas CHASSAING, Lucas FARES-TAIE
16:45 - 17:45 #38394 - P104 Le séquençage de génome complet, un outil puissant pour la résolution des cas complexes. A propos de 4 patients atteints de pathologies neurosensorielles.
P104 Le séquençage de génome complet, un outil puissant pour la résolution des cas complexes. A propos de 4 patients atteints de pathologies neurosensorielles.

La surdité et la rétinite pigmentaire constituent des entités cliniques fréquentes, atteignant respectivement 1 individu / 700 et 1/3,000. Les panels de gènes réalisés pour ces deux groupes de pathologies permettent d'identifier une cause génétique dans environ 50% des surdités isolées et jusqu’à 80 % des rétinites pigmentaires. Le séquençage de panel de gènes est complété aujourd’hui par une approche globale de séquençage du génome (WGS), dans le cadre du PFMG, qui permet notamment d’identifier des évènements introniques localisés hors des zones couvertes lors d’un séquençage en panel.

Nous rapportons ici la résolution de 4 dossiers analysés par WGS au LBM AURAGEN, avec une pré-indication de surdité précoce ou de dystrophie rétinienne héréditaire, pour lesquels une analyse préalable en panel était restée non conclusive. 

Chez une patiente de 3 ans atteinte de surdité, cette approche génomique a permis d'identifier deux variations pathogènes dans le gène TECTA responsables de son phénotype. La première rapportée à l’état homozygote par les analyses bio-informatiques était une substitution altérant l’épissage en -23 du dernier exon du gène. Celle-ci n’étant retrouvée que chez son père une lecture manuelle complémentaire des reads sur IGV a été effectuée et a permis d’identifier en trans une délétion emportant les deux derniers exons du gène. 

Chez un patient de 3 ans présentant une surdité, l'analyse WGS a identifié d'une part un faux sens de classe 5 dans le gène CDH23, et en trans deux inversions en tandem intra-géniques, séparées par une délétion intronique d'environ 7kb. Ce remaniement implique 10 exons du gène CDH23. Le gène CDH23 étant impliqué dans les surdités non syndromiques et dans le syndrome de Usher, tous deux de transmission récessive, un suivi clinique adapté a été recommandé.

Chez un patient de 6 ans suspecté d’être atteint d’un syndrome de Usher de type I, une analyse en panel avait identifié une altération délétère hétérozygote dans PCDH15. L’analyse WGS a permis l'identification d’un remaniement complexe en trans impliquant une inversion paracentrique de 4,5Mb interrompant le gène PCDH15 au niveau de l’intron 13. 

Enfin, chez un jeune garçon de 10 ans atteint de rétinite pigmentaire liée à l'X, l'analyse en génome a permis d'identifier une inversion de 11 Mb du chromosome X interrompant un gène majeur de rétinite pigmentaire, RPGR, au sein de l’intron 7.

En conclusion nous rapportons 4 patients porteurs de déficit neurosensoriel pour lesquels le recours au WGS a été déterminant pour la détection de variants pathogènes permettant un rendu d’analyse moléculaire concluant aux patients. A noter que pour 1 des cas, une des altérations n'a pas été détectée par les algorithmes d'appel des CNVs. Nous recommandons donc une lecture manuelle de l'ensemble des séquences du gène d'intérêt en cas de résultat partiel. 

 

 

Cette recherche a été rendue possible grâce à l’accès aux données générées par le Plan France Médecine Génomique 2025.


Luke MANSARD (Montpellier), Christel VACHÉ, Francis RAMOND, Isabelle MEUNIER, Béatrice BOCQUET, Benjamin DAURIAT, Delphine DUPIN-DEGUINE, Annick TOUTAIN, Sabine SIGAUDY, Virginie BERNARD, Renaud TOURAINE, Anne-Françoise ROUX
16:45 - 17:45 #37672 - P108 SP-A restaure l’oligomérisation et la sécrétion de mutants de SFTPA1 et SFTPA2.
P108 SP-A restaure l’oligomérisation et la sécrétion de mutants de SFTPA1 et SFTPA2.

Introduction

La protéine A du surfactant (SP)-A est composée de SP-A1 et SP-A2 (codés respectivement par SFTPA1 et SFTPA2) oligomérisées en hexamères de SP-A1 et SP-A2. Les variants hétérozygotes de SFTPA1 et SFTPA2 sont associés à des fibroses et des adénocarcinomes pulmonaires. Cette étude a pour but d’analyser l’effet des variants de SFTPA1 et SFTPA2 sur la localisation subcellulaire, l’oligomérisation et la sécrétion de SP-A.

 

Méthodes

Des cellules HEK293T ont été co-transfectées de façon transitoire avec des vecteurs d’expression des ADNc de SFTPA1 ou SFTPA2 normaux (wt), mutés (m) ou vecteur vide (vv) selon les combinaisons suivantes : [SFTPA1_wt + vv], [SFTPA2_wt + vv], [SFTPA1_m + vv], [SFTPA2_m + vv], [SFTPA1_wt + SFTPA2_wt], [SFTPA1_wt + SFTPA1_m], [SFTPA1_wt + SFTPA2_m], [SFTPA2_wt + SFTPA2_m] ou [SFTPA2_wt + SFTPA1_m]. Plusieurs variants ont été testés. La localisation subcellulaire des protéines exprimées a été analysée par immunofluorescence (IF) après transfection dans des cellules HEK293. Le profil d’oligomérisation et la sécrétion ont été évalués par western blot (WB) des protéines du lysat cellulaire et du surnageant. La spécificité des interactions entre SP-A1 et SP-A2 a été vérifiée par co-immunoprécipitation (co-IP). Pour chaque expérience, des Tags différents ont été introduits dans les protéines recombinantes pour identifier les isoformes en jeu.

 

Résultats

En IF, les protéines SP-A2_wt sont décelables dans des vésicules de sécrétion alors que le marquage cellulaire associé aux protéines SP-A2_m est diffus dans le cytoplasme sans marquage vésiculaire. Cette observation confirme l’absence de sécrétion de SP-A2_m que nous avions précédemment rapportée.

En WB, le profil d’oligomérisation de SP-A2_m est anormal avec la formation de tétramères sans hexamères décelables, et la sécrétion de SP-A2_m est absente. La co-transfection [SFTPA2_wt + SFTPA2_m] conduit à l'augmentation de l’expression de SP-A2_m, à la restauration des hexamères et d’une sécrétion pour deux des trois variants testés. Les mêmes résultats ont été retrouvés avec la co-transfection [SFTPA2_wt + SFTPA1_m]. La co-transfection [SFTPA1_wt + SFTPA2_m] conduit aussi à l'augmentation de l’expression de SP-A2_m, sans toutefois restaurer la formation des hexamères ni une sécrétion significative de SP-A2_m. Les mêmes résultats ont été retrouvés avec la co-transfection [SFTPA1_wt + SFTPA1_m]. Les expériences de co-IP ont par ailleurs confirmé la spécificité des interactions SP-A1/SP-A2.   

 

Conclusion

Cette étude révèle une interaction spécifique de SP-A1 et SP-A2 associée, lors de la co-expression avec SP-A2_wt, à une augmentation de l’expression de SP-A1_m ou SP-A2_m, mais aussi à la restauration d’un profil d’oligomérisation en hexamères et à une sécrétion de protéines du surfactant. Dans une perspective thérapeutique, ces résultats permettent d’envisager l’adjonction de SP-A2 exogène dans des modèles cellulaires surexprimant SP-A1_m ou SP-A2_m.


Tifenn DESROZIERS (Paris), Yohan SOREZE, Serge AMSELEM, Florence DASTOT LE MOAL, Valérie NAU, Camille LOUVRIER, Marie LEGENDRE, Sonia KARABINA, Nadia NATHAN
16:45 - 17:45 #38154 - P112 Variants tronquant de THRB dans les résistances aux hormones thyroïdiennes : quel impact phénotypique ?
P112 Variants tronquant de THRB dans les résistances aux hormones thyroïdiennes : quel impact phénotypique ?

INTRODUCTION

Les variants génétique pathogènes présent à l’état hétérozygote dans le gène codant pour le récepteur β aux hormones thyroïdiennes (THRB) entrainent un syndrome de résistance aux hormones thyroïdiennes β (RHTβ). Ce syndrome est caractérisé par une augmentation des concentrations d’hormones thyroïdiennes libres sans freiner la TSH qui reste normale ou augmentée. La symptomatologie est très variable et n’a jamais été corrélée avec le génotype. Dans cette étude nous avons étudié si les variants tronquant (non-sens ou décalage du cadre de lecture), entraine une symptomatologie plus sévère que les variants faux sens qui constituent la grande majorité des variants rapportés. 

METHODES

800 patients ont été adressés au centre de référence des maladies rares de la thyroïde et des récepteurs hormonaux pour résistance aux hormones thyroïdiennes depuis 2000. Nous avons séquencé le gène THRB. Les données cliniques et biologiques ont été recueilli (CNIL 900176).

RESULTATS

Une étude de la littérature nous a permis de trouver 16 cas de patients avec variant tronquant de THRB. Ces patients étaient rapportés comme ayant une présentation sévère dans 2/3 des cas avec une forte présence de troubles neuro-psychiatriques (40% des cas). A Angers nous avons identifié un variant pathogène du gène THRB chez 317 patients dont 4 étaient porteurs d’un variant tronquant. Les 20 variations tronquantes étaient toutes situées sur les 30 derniers acides aminés de la protéine (exon 10). Nous avons comparé les données clinico-biologiques de 20 patients avec les données de patients avec variant faux sens retrouvés dans notre centre et situés dans le même hot spot mutationnel soit 40 patients. Nous avons trouvé que les patients avec variant tronquant avaient un âge de découverte plus jeune et des concentrations en hormones thyroïdiennes plus élevées.

DISCUSSION

Les variations entrainant la synthèse d’une protéine tronquée du récepteur β aux hormones thyroïdiennes sont rares et sont toutes situées le dernier exon de THRB. Les données clinico-biologiques sont en faveur d’un phénotype plus sévère chez les patients avec ces variants tronquant la protéine en comparaison aux variants faux-sens. Un plus grand nombre de cas et d’études fonctionnelles sont cependant nécessaires pour préciser les mécanismes en cause.


Xavier DIEU (Angers), Frederic ILLOUZ, Regis COUTANT, Natasha BOUHOURS-NOUET, Nathalie BOUZAMONDO, Floris CHABRUN, Valérie MOAL, Claire BRIET, Patrice RODIEN, Delphine MIREBEAU-PRUNIER
16:45 - 17:45 #37816 - P116 État des lieux sur la prise en charge des femmes et filles porteuses de variation pathogène pour la maladie de Fabry dans les centres hospitalo-universitaires en France.
P116 État des lieux sur la prise en charge des femmes et filles porteuses de variation pathogène pour la maladie de Fabry dans les centres hospitalo-universitaires en France.

La Maladie de Fabry est une maladie génétique rare de transmission liée à l’X secondaire à une perte de fonction du gène GLA entraînant un déficit en alpha-galactosidase. Deux formes cliniques sont observées, une forme classique multisystémique débutant dans l’enfance et une forme tardive touchant principalement le cœur et le rein. Les individus féminins ne sont pas simplement porteuses, elles sont souvent symptomatiques mais l’expression des symptômes est variable et plus tardive, avec des recommandations imprécises quant à l’âge préconisé pour le test génétique présymptomatique. Notre objectif est de recenser les pratiques auprès des professionnels de santé amenés à rencontrer les apparentées de patients avec maladie de Fabry. Nous faisons l’hypothèse que la variabilité d’expression est la source de l’hétérogénéité des pratiques dans le diagnostic présymptomatique, le suivi et le traitement de ces individus féminins. 

Un questionnaire a été diffusé via plusieurs listes de mails, en collaboration avec la Filière Cardiogen, à des professionnels de santé potentiellement amenés à rencontrer des apparentées à risque de maladie de Fabry. Les réponses ont été collectées par un formulaire en ligne. 

Dix-huit participants ont répondu à l’étude dont 8 Cardiologues, 8 Généticiens, 1 conseillère/er en Génétique et 1 Néphrologue. La majorité exerçaient depuis plus de 10 ans et ont vu moins de 5 apparentées. L’analyse génétique et le suivi étaient proposés au titre du diagnostic présymptomatique et étiologique, à un âge qui variait selon la forme présente dans la famille ou selon l’expérience du praticien. Peu de participants avaient déjà prescrit une thérapie spécifique et l’ensemble des participants ont identifiés des facteurs décisifs et des freins à la mise en place de ces thérapies de manière préventive. Ceux-ci sont en rapport avec l’histoire personnelle et familiale des patientes, les bénéfices et inconvénients des thérapies enzymatiques de substitution et les données scientifiques.

Il existe des disparités marquées pour l’âge de dépistage et de prise en charge des individus féminins en lien avec l’expérience individuelle, la spécialité d’exercice des participants, ainsi que la complexité du diagnostic chez ces individus. Il est nécessaire d’étendre l’étude à d’autres participants et spécialités.


Gabriella VERA (Rouen), Julie PROUKHNITZKY, Philippe CHARRON
16:45 - 17:45 #38045 - P120 Apport du séquençage de nouvelle génération dans le diagnostic des cholestases hépatiques : à propos de 64 familles.
P120 Apport du séquençage de nouvelle génération dans le diagnostic des cholestases hépatiques : à propos de 64 familles.

Introduction

La cholestase hépatique (CH) est une pathologie fréquente touchant 1 enfant sur 2500 dans le monde, avec des formes débutant à l’âge adulte. Plus de 100 anomalies peuvent être à l’origine d’une CH. Parmi les plus fréquentes, on retrouve l’atrésie des voies biliaires dans 25 à 55% des cas, les maladies métaboliques constitutionnelles, notamment le déficit en α1-antitrypsine dans 10 à 20% des cas, les cholestases familiales intrahépatiques dans 10 à 15% des cas, le syndrome d’Alagille dans 2 à 14 % des cas, la naissance prématurée et les cholestases néonatales idiopathiques.

L´avènement du séquençage de l´ADN de nouvelle génération (NGS) a permis de découvrir plusieurs gènes responsables des CH, redressant ainsi le diagnostic chez des patients initialement classés comme porteurs de cholestase néonatale idiopathique.

 

L’objectif de notre travail est de démontrer l´apport du NGS dans la détermination du profil clinique et génétique des CH d’origine génétique.

Matériel et méthode

Nous avons colligé 68 sujets, appartenant à 64 familles non apparentées, adressés au Service de Génétique de l’Hôpital Mongi Slim pour CH, sur une période de 10 ans allant de janvier 2013 à décembre 2022. Une étude moléculaire par NGS a été réalisée chez tous nos patients.

Résultats

Tous les patients ont été adressés pour CH, après élimination des étiologies non génétiques. Parmi eux, six présentaient, en plus, une lithiase vésiculaire.
Un panel de plus de 200 gènes impliqués dans les cholestases a été réalisé. Devant un panel négatif, une étude de l’exome entier a été effectuée dans huit cas.
Au total, 66% (45/68) des patients suivis ont eu une confirmation diagnostique sur le plan moléculaire. Cette étude a permis de retrouver un variant d’intérêt, connu pathogène, du gène ABCB11 NM_003742.4:c.1826-1827dup (p.Ile610GlnfsTer45) chez 4 patients non apparentés.
Un autre variant du gène ABCB11 NM_003742.4:c.1062T > A (p.Tyr354*) a été retrouvé chez 6 patients non apparentés. Ce variant n'a jamais été décrit, et classé en probablement pathogène selon les critères de l’ACMG.
Un conseil génétique adéquat a été prodigué à toutes les familles. Quatre diagnostics prénataux ont été réalisés par séquençage Sanger ciblé et ont révélé des fœtus indemnes.

Conclusion

La CH est une pathologie fréquente, pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Le séquençage de nouvelle génération a permis de porter le diagnostic étiologique devant une CH dans 66% des cas, et d’offrir un conseil génétique adéquat aux familles. Devant la gravité potentielle des étiologies des cholestases, un diagnostic prénatal ciblé a été préconisé dans tous ces cas, et réalisé chez quatre familles dans notre série.


Amal ABD MOULEH, Houweyda JILANI, Imen REJEB, Sana KAROUI, Rania BEN RABEH, Samir BOUKTHIR, Haifa OUERDA, Ines SELMI, Nadia SIALA, Amel BEN CHEHIDA, Syrine HIZEM, Amel ZERZERI, Maissa IDOUDI, Abir JEBALI, Nicolas POTTIER, Franck BROLY, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
16:45 - 17:45 #38627 - P124 PTCH1 : Elargissement du spectre phénotypique du gène ?
P124 PTCH1 : Elargissement du spectre phénotypique du gène ?

Le gène PTCH1 code pour une protéine de la famille patched impliquée dans la voie de signalisation sonic hedghog (shh), une voie jouant un rôle déterminant dans le développement embryonnaire et la tumorigenèse. Les dysfonctionnements de la voie shh liés à des variants pathogéniques dans le gène PTCH1 sont responsables de deux syndromes largement étudiés en génétique clinique, le syndrome de Gorlin-Goltz ou carcinome nevoïde basocellulaire (NBCC) et l’holoprosencéphalie secondaires à des effets de perte de fonction et de gain de fonction du gène PTCH1, respectivement.

Nous rapportons à continuation le cas d’un patient âgé de 20 ans adressé au Service de Médecine Génétique du Centre Hospitalo-Universitaire Vaudois de Lausanne adressé pour bilan génétique dans le contexte d’une grande taille avec macrocéphalie, un retard du langage et des troubles des apprentissages, une obésité, un retard pubertaire avec un hypogonadisme hypogonadotrope (en absence d’anosmie) et un volume testiculaire inférieur à la norme.

À l'anamnèse familiale, on note des apparentés de grande taille. Sa sœur cadette mesure 189 cm et est connue pour des troubles "dys". La mère mesure 185 cm et est traitée pour une épilepsie généralisée. 

Un séquençage de l’exome a été réalisé avec analyse d’un panel de 86 gènes impliqués dans les macrocéphalies, les hypogonadismes et les hyperlipidémies. Nous avons mis en évidence la présence d’un variant de signification incertaine, hétérozygote, de type faux sens dans le gène PTCH1 (c.701_702delGCinsTT, p. Cys234Phe) hérité de la mère. Cette substitution affecte un acide aminé conservé et est prédite délétère par tous les algorithmes bio-informatiques usuels (CADD :28.1, Mutsore :0.961, SIFT : délétère, Polyphen : délétère, MutTaster : délétère). Le variant est absent de gnomad et d’HGMD. Un variant similaire a été rapporté sur clinvar comme VUS (c.401G > T, p. Cys234Phe).

Au vu du résultat du bilan génétique, le bilan clinique a été élargi chez le patient et sa mère afin de rechercher des signes en faveur d’un syndrome de Gorlin-Goltz ou d’une holoprocenphalie. L’examen dermatologique chez la mère et le cas index ne retrouve pas de signes de NBCC. Cependant, la relecture d’un précédent CT cérébral réalisé chez la mère retrouve des calcifications méningées, un signe peu spécifique en faveur du syndrome de Gorlin-Goltz

Le gène PTCH1 a été récemment associé au Syndrome de Kallman élargissant ainsi le spectre phénotypique des manifestations liées au PTCH1. En effet, Barraud et al a décrit la présence d’un variant tronquant dans le gène PTCH1 chez un patient associant un syndrome de Kallmann et des NBBC. La mère et l’oncle maternel du patient, également porteurs du variant, étaient connus pour des NBBC et une anosmie (sans hypogonadisme). Toutefois, afin de pouvoir impliquer le gène PTCH1 comme étant responsable du tableau clinique de notre patient, une étude fonctionnelle de l’effet du variant sur la voie SHH serait nécessaire.


Yasmine EL AYEB (Lausanne, Suisse), Ailsa CRAIG, Jean-Marc GOOD, Serban SICHITIU, Andrea SUPERTI-FURGA, Isis ATALLAH
16:45 - 17:45 #38050 - P128 Prévalence et phénotypes associés aux variants nuls du gène ALPK3: Apport d’une collaboration multicentrique Nationale (CARDIOGEN) pour la confirmation de l’implication du gène dans les cardiomyopathies hypertrophiques.
P128 Prévalence et phénotypes associés aux variants nuls du gène ALPK3: Apport d’une collaboration multicentrique Nationale (CARDIOGEN) pour la confirmation de l’implication du gène dans les cardiomyopathies hypertrophiques.

Introduction

Le gène ALPK3 (-protéine kinase 3) a été initialement publié comme impliquée dans le développement de cardiomyopathies (CM) hypertrophiques (CMH) pédiatriques de transmission autosomique récessive. Les variants sont majoritairement des variants nuls (Stop, variants d’épissage, indel décalant le cadre de lecture). Un article décrit une transmission dominante chez 12 patients adultes. Toutefois, peu de données sont disponibles sur les phénotypes et le spectre de variants de ce gène, qui reste difficile à interpréter.

Objectifs

L’objectif de ce travail est d’étudier les variants nuls de ce gène chez des patients d’âge variable atteints de CM, afin d’évaluer les phénotypes cardiaques associés au gène ALPK3 et son mode de transmission.

Matériel et méthode 

Le séquençage d’un panel de 50 gènes de cardiomyopathies incluant ALPK3 a été réalisé dans les laboratoires de la filière Cardiogen, chez des patients atteints de différents types de CM. Les patients présentant un variant nul rare ( < 10 hétérozygotes dans GnomAD 2-v3) et les patients portant des variants homozygotes/hétérozygotes (allele count < 20 (GnomAD v2-v3), sans autre variant pathogène/probablement pathogènes au sein du panel,  ont été phénotypés (ECG, échographie cardiaque, histoire familiale de CMP).

Résultats 

Sur un total de 16183 patients séquencés (7768 CMH , 6797 CM dilatées, et 1618 autres sous-types de CM) , 35 patients sont porteurs d’un variant hétérozygote dans le gène ALPK3 avec un âge moyen de diagnostic de 52.4 (+/-16.3) ans. Vingt-huit patients présentent une CMH, aboutissant à une prévalence du gène à 0,36 % dans les CMH. Trois patients présentent une CM Dilatée, 1 une CM restrictive, 1 une non compaction du ventricule gauche et deux des CM non définies. Le septum interventriculaire moyen chez les patients atteints de CMH était de 19,2 mm (+/-2,6 mm), dont 5 (18%) présentant une CMH apicale ou concentrique. Dans une famille, la ségrégation confirme la transmission dominante chez 5 apparentés atteints porteur du variant.  

Nous présentons également 5 cas de CMH à début pédiatriques chez des patients portant des variants homozygotes/hétérozygotes composites). Parmi les 39 variants identifiés, 3 ont été identifiés chez des cas index indépendants (n=10).

Conclusion 

Ce travail a permis de montrer que les variants nuls du gène ALPK3 peuvent être associés aux différents phénotypes de CM mais essentiellement à celui de CMH avec une prévalence de 0,36%

Ce travail collaboratif a permis d’améliorer les connaissances sur le gène ALPK3 et ainsi d’améliorer le diagnostic moléculaire et le conseil génétique dans les familles. 


Flavie ADER, Guillaume JEDRASZAK, Alexandre JANIN, Clarisse BILLON, Nathalie ROUX BUISSON, Luisa MARSILI, Adrien BLOCH, Meriem BENSALAH, Anachiara DE SANDRE-GIOVANNOLI, Adeline GOUDAL, Cecile CAZENEUVE, Philippe CHARRON, Gilles MILLAT, Pascale RICHARD (PARIS)
16:45 - 17:45 #37954 - P132 Impact des variants créateurs de codons d’initiation canoniques et non-canoniques dans le 5’UTR de l’ENG sur les taux de protéines : contribution au diagnostic moléculaire dans la maladie de Rendu-Osler.
P132 Impact des variants créateurs de codons d’initiation canoniques et non-canoniques dans le 5’UTR de l’ENG sur les taux de protéines : contribution au diagnostic moléculaire dans la maladie de Rendu-Osler.

Les petits cadres de lecture anticipés dans le 5’UTR (upORFs, upstream Open Reading Frames) sont parmi les éléments principaux de régulation de la traduction. L’altération d’upORFs existants ou la création de nouveaux upORFs par des variants non codants situés dans le 5’UTR peuvent être pathogènes.

Ces dernières années, 5 variations créatrices d’AUG dans le 5’UTR de l’ENG ont été identifiées chez des patients atteints de la maladie de Rendu-Osler (MRO). Les AUG créés sont tous en phase avec le même codon stop situé dans la séquence codante, en position c.125, générant ainsi des cadres de lecture chevauchants (uoORFs, overlapping upORFs). Afin d’étudier leur potentiel effet sur l’Endogline, nous avons effectué des analyses fonctionnelles in vitro basées sur l’utilisation de constructions plasmidiques et permettant d’évaluer le taux de protéines et l’impact sur la voie de signalisation BMP dont l’Endogline fait partie. Nos résultats ont montré que la totalité des variants étudiés est associée à une diminution du taux de la protéine ENG (≤ 50%) et de la réponse à BMP9, montrant ainsi leur caractère délétère.

Afin de compléter ces travaux et de mieux comprendre l’effet de variations créatrices d’uoORFs dans l’ENG, nous avons d’abord testé l’effet de 8 variants supplémentaires prédits pour créer des AUG dans le 5’UTR de l’ENG en phase avec le codon stop en position c.125. Nos résultats montrent que 6/8 variants sont associés à une diminution du taux de protéines. Parmi ces variants, le c.-33A > G a été retrouvé chez un patient français atteint de MRO suivi au centre de référence national pour la MRO. Au total, 85% (11/13) des variants créateurs d’AUG à l’origine d’uoORFs se terminant en position c.125 altèrent le taux de protéines in vitro.

De plus, nous avons effectué la saturation mutationnelle in silico du 5’UTR de l’ENG, générant au total 909 substitutions ponctuelles. L’application du logiciel MORFEE, dédié à l’annotation de variants altérant des upORFs, sur ces variants a permis d’identifier 294 variants qui pourraient générer des upORFs dans l’ENG. Parmi ces variants, 115 sont à l’origine d’uoORFs se terminant avec en position c.125  incluant les 13 susmentionnés. MORFEE identifie de plus 102 variants créateurs de codons d’initiation non canoniques parmi lesquels 5 sont présents dans ClinVar dont 3 considérés comme variants de signification inconnue. Nos analyses fonctionnelles montrent que 2 de ces 5 variants (c.-76C > T et c.-70C > T) sont associés à une diminution (~ 25%) du taux de protéines in vitro. De manière intéressante, ces 2 variants sont créateurs de CUG entourés d’une séquence Kozak forte. Par ailleurs, le variant c.-76C > T a été retrouvé également chez 2 patients français indépendants atteints de MRO.

L’ensemble de ces travaux illustrent à nouveau l’importance de ne pas négliger les variants situés dans le 5’UTR à l’origine de codons d’initiation, canoniques ET non canoniques, dans le diagnostic moléculaire des maladies génétiques.


Omar SOUKARIEH (Bordeaux), Clémence DEIBER, Caroline MEGUERDITCHIAN, Carole PROUST, Maud TUSSEAU, Béatrice JASPARD-VINASSA, Sophie DUPUIS-GIROD, David-Alexandre TRÉGOUËT
16:45 - 17:45 #37818 - P136 Corrélations génotype-phénotype dans les cardiomyopathies hypertrophiques: Etude du registre MHyCaRe (Marseille Hypertrophic Cardiomyopathy Registry).
P136 Corrélations génotype-phénotype dans les cardiomyopathies hypertrophiques: Etude du registre MHyCaRe (Marseille Hypertrophic Cardiomyopathy Registry).

La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) est la maladie cardiaque génétique primitive la plus fréquente (1/500). Elle est une cause majeure de morbimortalité. Il s’agit de la première cause de mort subite du sujet jeune par arythmie ventriculaire et 8% des CMH évoluent vers de l’insuffisance cardiaque. Une origine monogénique est retrouvée dans 30 à 40% des cas de CMH.

Notre étude se concentre sur l'analyse des corrélations entre le génotype et le phénotype dans cette pathologie. Cette compréhension est cruciale pour les généticiens cliniciens et biologistes, pour identifier les patients les plus susceptible d’avoir une origine monogénique à leur CMH et pour affiner la classification des variants génétiques (critère PP4 ACMG-AMP). Cette corrélation pourrait également aider à prédire l'évolution de la maladie et à identifier précocement les patients à risque de mort subite. Les objectifs secondaires de notre étude étaient d’évaluer l’évolution clinique de ces patients (survenue d’arythmie ventriculaire ou d’insuffisance cardiaque) et de discuter de l’intérêt d’un panel élargi de 65 gènes en comparaison à un panel 16 gènes.

Nous avons établi rétrospectivement le registre MHyCaRe regroupant 602 patients ayant bénéficié d’un séquençage NGS pour explorer leur CMH entre 2018 et 2022 au sein de notre laboratoire. Différents paramètres cliniques, morphologiques, rythmiques et biologiques ont été recueilli pendant leur suivi. Les patients sont comparés selon leur génotype (GEN+ versus GEN-) et selon le gène causal de leur CMH. 

27% des patients portaient au moins un variant probablement pathogène ou pathogène (GEN+). Les 171 variants causaux étaient répartis dans 19 gènes dont les plus fréquents sont : MYBPC3 (52,0%) et MYH7 (20,5%). Des variants dans des gènes syndromiques ont été identifiés, tels que GLA (maladie de Fabry) (3,0 %) et PTPN11 (Syndrome de Noonan) (2,4 %). Onze patients du groupe GEN+ (6,7%) présentaient plusieurs variants d’intérêts.

Nous identifions des paramètres significativement différents entre les patients GEN+ et GEN-. Un modèle multivarié prédictif de la présence de mutation retrouve comme paramètres indépendants : l’âge au diagnostic, le caractère familial de la CMH, la fibrose estimée à plus de 15% du myocarde, la présence de TVNS et le taux de NT-ProBNP augmenté. A notre connaissance, cette étude est la première qui propose le taux de NT-ProBNP comme associé de manière indépendante à la présence de mutation génétique dans les CMH.

Concernant le suivi, les patients GEN+ présentent plus fréquemment la survenue d'arythmie ventriculaire et d'insuffisance cardiaque que les patients GEN-. Les patients MYBPC3 ont plus de trouble du rythme ventriculaire que les patients MYH7. Les patients porteurs de variation PP/P dans des gènes codant pour le filament fin, semblent également présenter un pronostic rythmique péjoratif.


Victor MOREL (Marseille), Gregoire STOLPE, Emilie CONSOLINO, Patrice BOURGEOIS, Jean-Michaël MAZZELLA, Claire LUCAS, Hélène MARTEL, Gilbert HABIB, Annachiara DE SANDRE-GIOVANNOLI, Karine NGUYEN
16:45 - 17:45 #38122 - P140 Apports du séquençage des longs fragments natifs et de l’analyse de la méthylation de l'ADN mitochondrial dans le diagnostic des pathologies mitochondriales.
P140 Apports du séquençage des longs fragments natifs et de l’analyse de la méthylation de l'ADN mitochondrial dans le diagnostic des pathologies mitochondriales.

Le séquençage haut débit de l’ADN mitochondrial de courts fragments associé à des outils bio-informatiques spécialisés a permis une meilleure détection des variants pathogènes, mais également des délétions simples ou multiples de l’ADN mitochondrial. Cependant, malgré ces avancées, les corrélations entre les génotypes et les phénotypes sont encore imparfaites et laissent supposer d’autres niveaux de régulation. Bien que soumis à controverse, la méthylation de l’ADN mitochondrial pourrait participer au système de contrôle qualité de l’ADN mitochondrial en régulant sa réplication et sa transcription. La technologie nanopore permet le séquençage de longs fragments à partir des molécules d’ADN natives et possède la capacité de distinguer directement les bases méthylées de l’ADN. Cette technologie permet donc à la fois un affranchissement du biais d’amplification préalable au séquençage de la technologie des courts fragments et un meilleur alignement des fragments séquencés. Cette technologie pourrait ainsi conduire à une quantification plus juste du taux d’hétéroplasmie ainsi qu’à une meilleure détection des réarrangements complexes de l’ADN mitochondrial.

Nous avons recherché les délétions simples et multiples de l’ADN mitochondrial chez six patients à la fois par séquençage haut débit à courts fragments d’amplicons sur le séquenceur MiSeq (Illumina), par séquençage de l’ADN mitochondrial natif par la technologie nanopore (Oxford Nanopore Technologies) et par une recherche de délétion par Multiplex Ligation Probe Amplification (MLPA). Une étude du statut de méthylation de l’ADN mitochondrial a également été réalisée sur ces mêmes patients par Enzymatic Methyl-seq (EM-seq) et analyse des séquences nanopore.

La technologie nanopore nous a permis de mettre en évidence la présence de différents réarrangements sur ces copies d’ADN mitochondrial et corréler ces évènements à la présence de bases méthylées sur ces différentes molécules d’ADN. Pour un individu, cette technologie a également permis de confirmer une délétion non détectée en MLPA.

Nos résultats montrent une méthode simple et précise pour étudier le lien entre la présence de réarrangements sur certaines copies de l’ADN mitochondrial ainsi que le taux de méthylation de ces molécules et pourraient permettre de déterminer si ces modifications épigénétiques sont impliquées dans la variabilité phénotypique observée dans les maladies mitochondriales.


Valérie DUMAS (Angers), Patrizia AMATI-BONNEAU, Magalie BOGUENET, Clara RAPENNE, Naïg GUEGUEN, Xavier DIEU, Louis LEGOFF, Vincent PROCACCIO, Pascal REYNIER, Delphine PRUNIER, Marc FERRÉ
16:45 - 17:45 #37663 - P144 Echec du dépistage biochimique d’un CDG atypique lié à COG5 révélé par une maladie osseuse condensante familiale syndromique incluant un cas foetal : Identification par WGS sur la plateforme AURAGEN d’un variant intronique puis confirmation fonctionnelle.
P144 Echec du dépistage biochimique d’un CDG atypique lié à COG5 révélé par une maladie osseuse condensante familiale syndromique incluant un cas foetal : Identification par WGS sur la plateforme AURAGEN d’un variant intronique puis confirmation fonctionnelle.

Cas rapportés

Nous présentons une famille avec deux enfants et un fœtus atteints de maladie ostéocondensante congénitale et évolutive, syndromique, sévère, de transmission autosomique récessive, associée à un retard de croissance avec microcéphalie, une déficience intellectuelle, une fente palatine, une surdité de perception bilatérale profonde, une atrophie cérebelleuse, une atrophie optique, une hépatopathie évoluant vers une cirrhose, avec hypersplenisme et hypertension portale,  une ichtyose, une lymphopénie évoluant vers une pancytopénie sans anomalie au myélogramme. En anténatal, il existait au premier trimestre une PAPP-A effondrée, puis un retard de croissance osseux à partir du 2e trimestre. Une interruption médicale de grossesse a été acceptée à 21SA lors de la 4e grossesse du couple devant une forte suspicion de récidive avec notamment PAPP-A effondrée et aspect osseux dense, éléments confirmés par l’examen foetopathologique.

L’analyse du génome entier sur la plateforme AURAGEN a révélé la présence d’un variant de classe 3, intronique profond, à l’état homozygote, dans COG5 chez les 2 enfants symptomatiques et le fœtus interrompu, et hétérozygote chez les parents et l’enfant asymptomatique chr7:g.107446541A > T(Hg38) NM_006348.3: c.632-33909T > A ; p.?

 Le dépistage d’anomalies de la glycosylation en électrophorèse capillaire de la transferrine (N-glycosylation) et de l’apoC3 (O-glycosylation) a révélé seulement une faible anomalie, non reproduite, chez un des 2 patients : légère augmentation de la fraction 3-sialylée de la transferrine et profil légèrement anormal pour l’ApoC3 pouvant être compatible avec un COG-CDG, le deuxième enfant ayant un profil normal à 2 reprises.

L’analyse en RT-PCR sur lymphocytes a mis en évidence chez les 2 enfants atteints l’existence d’un épissage anormal, avec rétention partielle de l’intron 6, décalage du cadre de lecture et apparition d’un codon stop prématuré NM_006348.3 (COG5) : p.(Asp211Valfs*12) comme prédit in silico. L’analyse en RT-PCR va également être réalisée sur tissus foetaux congelés (os et foie).

Sur fibroblastes est démontré chez les enfants atteints un retard de l'action de la Brefeldin A en faveur d’un défaut de transport rétrograde au niveau du Golgi compatible avec un déficit en COG5.

Discussion.

Il s’agit du premier cas de déficit en COG5 prouvé par mutation intronique profonde, révélé par une pathologie ostéocondensante symptomatique, illustrant l’intérêt de l’analyse complète du génome et l’importance d’une coopération multidisciplinaire pour aboutir à un diagnostic en contexte syndromique atypique. Malgré le caractère exceptionnel de la pathologie, il existe une grande hétérogénéité des manifestations cliniques pré et post-natales du déficit en COG5, plaidant également pour un recours large au  analyses pangénomiques devant ce type d’association syndromique, y compris en cas de suspicion de maladie métabolique où les investigations biochimiques habituelles peuvent être mises en défaut.


Marjolaine WILLEMS (Montpellier), Sandrine VUILLAUMIER BARROT, Constance WELLS, Fanny ALKAR, Marie-Gabrielle VIGUE, Cyril AMOUROUX, Laura KOLLEN, Marie-Catherine RENOUX, David GENEVIÈVE, Marie VINCENTI, Jean-Michel FAURE, Lylou CASTEIL, Dorothée VICOGNE, Malika CHELBI, Sylvie ALGLAVE, Arnaud BRUNEEL, Consortium AURAGEN, Isabelle CREVEAUX, François FOULQUIER, Renaud TOURAINE
16:45 - 17:45 #38363 - P148 Mutations tissu-spécifiques de l’ADN mitochondrial (MT-TF) dans les myopathies mitochondriales.
P148 Mutations tissu-spécifiques de l’ADN mitochondrial (MT-TF) dans les myopathies mitochondriales.

Les myopathies mitochondriales sont des atteintes musculaires progressives causées par une altération de la phosphorylation oxydative (OXPHOS) dans les mitochondries. Ces maladies métaboliques sont liées à des déficits de la chaîne respiratoire qui entraînent un déficit de production d'énergie sous forme d'adénosine triphosphate (ATP). Les muscles squelettiques ayant une forte demande énergétique, leur atteinte est souvent au premier plan. Actuellement, la confirmation diagnostique par des techniques de génétique moléculaire est réalisée à partir d’ADN leucocytaire issu de prélèvement sanguin, considéré moins invasif qu’une biopsie de muscle.

 

Nous rapportons quatre patients issus de trois familles avec une myopathie mitochondriale associée à un ptosis, une surdité neurosensorielle, une épilepsie, une insuffisance rénale tubulo-interstitielle, une cardiomyopathie. La biopsie musculaire retrouve des stigmates d’atteinte mitochondriale avec des fibres rouges déchiquetées et des fibres COX négatives/SDH positives. L’analyse de la chaîne respiratoire mitochondriale retrouve un déficit enzymatique des complexes I, III et IV ou du complexe IV isolé.

 

Trois variants nucléotidiques (m.586G>A, m.601G>A, m.616T>C) ont été retrouvés dans le gène MT-TF avec des taux d’hétéroplasmie extrêmement variables d’un tissu à l’autre : les patients présentent un taux d’hétéroplasmie inférieur à 5% dans les leucocytes du sang circulant contre un taux supérieur à 70% dans le muscle. Dans ces conditions, il semble important d’insister sur la nécessité de ne pas s’arrêter devant un résultat négatif sur l’ADN leucocytaire si la suspicion clinique est forte et de revenir en premier lieu au tissu atteint c’est-à-dire de proposer la biopsie musculaire dont les signes histologiques sont spécifiques, qui permet l’analyse de la chaîne respiratoire et qui reste le tissu préférentiel pour l’étude génétique ; ou bien d’étudier différents tissus d’un même individu.

 

Dans la littérature, certains variants du gène MT-TF ont été recherchés dans plusieurs tissus permettant d’évaluer la variabilité des taux d’hétéroplasmie. Les atteintes du système nerveux central semblent être plus fréquemment liées à des taux élevés dans le sang. Cependant, il n’y pas toujours de corrélation claire entre un taux d’hétéroplasmie élevé et un phénotype clinique sévère. En France, la lecture des variants de l’ADNmt sera prochainement possible lors du séquençage de génomes par le laboratoire national SeqOIA (plan gouvernemental France Médecine Génomique 2025). Il paraît fondamental de continuer l’étude précise, à la fois clinique, biologique, histologique et moléculaire de ces variants, en lien avec les bases de données existantes spécifiques aux maladies mitochondriales, afin de pouvoir affirmer un diagnostic et proposer un conseil génétique aux patients et à leur famille.


Sylvia ROSE (Paris), Aurélien TRIMOUILLE, Didier LACOMBE, Edoardo MALFATTI, Isabelle DESGUERRE, Agnès ROTIG, Giulia BARCIA
16:45 - 17:45 #38418 - P152 Analyse de MitoMatcher, la base de données française pour les maladies mitochondriales.
P152 Analyse de MitoMatcher, la base de données française pour les maladies mitochondriales.

Les maladies mitochondriales sont des maladies génétiques rares, cliniquement et génétiquement extrêmement hétérogènes, causées par un déficit de production énergétique via les mitochondries. La mitochondrie a la particularité d’être sous la dépendance de 2 génomes, mitochondrial (ADNmt) et nucléaire, avec de nombreux variants pathogènes responsables de ces pathologies. Il existe de nombreux mécanismes de communication et de régulation entre ces 2 génomes, encore mal compris, impliqués dans le contrôle et le maintien de la biogénèse mitochondriale. L’ensemble de ces mécanismes joue un rôle important dans l’hétérogénéité clinique et génétique présentée par les patients atteints de maladie mitochondriale. 

Mitomatcher, est la 1ere base de données française pour les maladies mitochondriales, implémentée par l’ensemble des laboratoires du réseau MitoDiag en lien avec les centres de référence nationaux (CARAMMEL et CALISSON) et la filière maladies rares Filnemus. Actuellement, MitoMatcher comporte les données phénotypiques et génétiques de plus de 3000 patients. Le module de requête CafeVariome permet d’interroger et de croiser ces données clinico-biologiques. La compilation de ces données dans Mitomatcher a permis la réanalyse des variants de l’ADNmt que nous avions précédemment rapportés dans une cohorte française (S. Bannwarth et al., J. Med. Genet.2013), certains d’entre eux ont été reclassifiés. D’autre part, nous avons mis en évidence des co-occurrences de variants avec le variant pathogène m.3243A>G responsable du syndrome MELAS mais également avec le variant m.11778G>A responsable d’atrophie optique héréditaire de Leber. 

Le développement de Mitomatcher va également nous permettre de mieux comprendre les mécanismes moléculaires responsables de l’hétérogénéité clinico-génétique des maladies mitochondriales grâce au projet Mitomics qui en émane (ANR - France 2030). En effet, l’intégration des données multi-Omics (transcriptomiques / protéomiques / métabolomiques) combinée aux données cliniques et génomiques (WES, WGS) dans MitoMatcher devrait aider à mieux appréhender la complexité de ces pathologies. L’analyse croisée de ces données phénotypiques, génétiques et multi-Omics se fera grâce à de nouveaux outils in silico et à de nouvelles approches innovantes d’intelligence artificielle.

 

A terme, les résultats obtenus permettront d’identifier de nouvelles corrélations génotype/phénotype, de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques via une approche intégrée multi-OMICs afin de mieux cibler les voies spécifiques et le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les maladies mitochondriales. 


Alexandrina BODRUG, Sylvie BANNWARTH (NICE), Mitodiag RÉSEAU, Stéphane TIRARD, Silvia BOTTINI, Marie DEPREZ, Benjamln NAVET, Céline BRIS, Justine LABORY, Cécile ROUZIER, Annabelle CHAUSSENOT, Samira AIT-EL-MKADEM SAADI, Marco LORENZI, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Vincent PROCACCIO
16:45 - 17:45 #38550 - P156 Aspects biochimiques et génétiques de la maladie de Fabry ; analyse de 4 familles algérienne.
P156 Aspects biochimiques et génétiques de la maladie de Fabry ; analyse de 4 familles algérienne.

La maladie de Fabry est une maladie héréditaire du métabolisme des sphingolipides de transmission liée au chromosome X. Elle est due à des mutations du gène GLA codant pour l’alpha-galactosidase A, une enzyme lysosomale responsable de l’hydrolyse de glycosphingolipides.

Le déficit enzymatique entraine l’accumulation de Globotriaosyl céramide, appelé Gb3 dans l’organisme, responsable d’une atteinte progressive multisystémique, avec manifestations dermatologiques, rénales, cardiaques, gastro-intestinales, et neurologiques

Matériel et méthodes

Au total, 4 cas index et 16 apparentés ont fait partie de cette étude. Il s’agit d’adulte jeune de sexe exclusivement masculin, présentant une moyenne d’âge estimée à 41,50 ± 6,95 (Valeurs extrêmes comprises entre 32 à 41). Aucune consanguinité n’a été rapporté au sein des familles.

L’ensemble des patients ont consulté pour exploration d’insuffisance rénale chronique terminale, d’étiologie inconnu, les symptômes associés étaient l'angiokératome, les acroparesthésies, HTA, et AVC

Résultats

L’ensemble des cas index, ont été diagnostiqué sur la base de la mesure de l’activité enzymatique de l’α-galactosidase qui est revenu déficiente, estimée en moyenne à 4,87 ± 1,89 (valeurs extrêmes comprises entre 2.14 et 6.15 nmol/h/mg de protéine).

L’ensemble des cas index avaient une protéinurie positive. Une caractérisation génétique a permis d'identifier les 4 mutations délétère

Discussion

L’ensemble des malades ont été sélectionnés sur la base des résultats de l’activité enzymatique en α-galactosidase déficient, qui est la méthode de référence pour le diagnostic des hommes hémizygotes.

La sous-estimation des signes dermatologiques, et neurologiques survenu une dizaine d’années au préalable, ont conduit au diagnostic retardé de la maladie de Fabry dans sa description classique. L'analyse génétique a permis d'identifier les conductrices

 

Conclusion

La maladie de Fabry est une pathologie complexe qui nécessite d'être diagnostiqué précocement avant la survenue de complications irréversibles, et dont dépend l'efficacité de l'enzymothérapie substitutive.

Son diagnostic repose sur la détermination de l'enzyme déficiente, et l'identification moléculaire. Une enquête familiale est indispensable, pour limiter les complications de l'affection


Siham HALLAL (alger, Algérie), Lyèce YARGUI
16:45 - 17:45 #38594 - P160 Déficit en pyruvate kinase érythrocytaire : importante variabilité phénotypique au sein d’une famille tunisienne.
P160 Déficit en pyruvate kinase érythrocytaire : importante variabilité phénotypique au sein d’une famille tunisienne.

La pyruvate kinase (PK) catalyse la conversion du phosphoénol pyruvate en pyruvate, produisant ainsi de l'ATP dans les globules rouges. Un déficit en PK entraîne une réduction de l’ATP et de la durée de vie des globules rouges. Cette anémie hémolytique congénitale non sphérocytaire rare est causée par des mutations du gène PKLR, codant pour la PK,localisé sur le chromosome 1q21.1. Cette pathologie récessive se caractérise par une hétérogénéité clinique se traduisant par un degré variable d'hémolyse et une morbidité importante.

Nous rapportons ici une famille consanguine avec un enfant atteint de déficit en pyruvate kinase. Tous les membres de la famille ont été soumis à une NFS, dosage de la PK et une analyse moléculaire par séquençage direct.

Le patient est un garçon de 13 ans qui a développé une anémie néonatale et un ictère. Il présente un retard de croissance et il est transfusé toutes les deux semaines. Son hémoglobine est de 7,8 g/dL et le niveau taux de PK est de 2,45 U/gHb (normal : 5-8 U/gHb). Ses parents et son frère sont en parfaite santé. Leurs paramètres hématologiques sont normaux, alors que leurs activités PK sont diminuées (2,5 pour le père, 3,3 pour la mère, et 4,25 pour le frère). L’analyse moléculaire de tout le gène PKLR a montré que le patient est homozygote c.1010delG/c.1010delG, ses parents sont hétérozygotes, et son frère ne porte pas la mutation. Cette délétion entraîne un signal de terminaison prématurée au codon 340 au lieu du codon 574.

Le statut hétérozygote de la mutation qui ségrège au sein de la famille n’explique pas le taux très diminué chez les parents. De plus, malgré ce faible taux de PK, ceux-ci présentent une NFS normale et sont en bonne santé. Cela suggère l’existence d’un mécanisme compensatoire. Cette étude montré la complexité d’établir une corrélation phénotype/génotype dans une maladie héréditaire dite monogénique.


Houyem OURAGINI (Tunis-Belvedere, Tunisie), Faten FATNASSI, Ilhem BEN FRAJ, Dorra CHAOUACHI, Monia OUEDERNI, Samia MENIF
16:45 - 17:45 #38090 - P164 Délétion du bras long du chromosome 5, haploinsuffisance du facteur d’épissage RBM22 et traitement au lénalidomide des syndromes myélodysplasiques à del(5q).
P164 Délétion du bras long du chromosome 5, haploinsuffisance du facteur d’épissage RBM22 et traitement au lénalidomide des syndromes myélodysplasiques à del(5q).

Les syndromes myélodysplasiques (SMD) sont des pathologies myéloïdes clonales et malignes acquises ayant pour origine la moelle osseuse. Elles résultent d’une hématopoïèse inefficace et présentent un risque accru d’évolution en Leucémie Aigüe Myéloïde. La délétion totale du chromosome 5 ou partielle du 5q [del(5q)] est l’anomalie chromosomique la plus fréquente. L’altération du processus d’épissage des pré-ARNm est un événement clé de la pathogenèse des SMD. Le gène RBM22 code un facteur d’épissage localisé sur la région chromosomique 5q et est délété dans la majorité des patients SMD à del(5q). Nos résultats vont dans le sens de l’hypothèse que la délétion uni-allélique de RBM22, due à la perte du 5q, joue un rôle majeur dans la pathogenèse des SMD à del(5q) et dans la réponse au traitement standard de ces SMD, le lénalidomide.

En effet, nous démontrons que la déplétion de RBM22 dans des cellules MDS-L, une lignée de SMD à del(5q), entraîne une altération de la différenciation myéloïde et sa surexpression induit une augmentation de la différenciation mégacaryocytaire. La déplétion de RBM22 perturbe le cycle cellulaire en ralentissant la progression de la phase S et de la mitose, ceci résultant en un ralentissement global de la prolifération cellulaire. La diminution de l’expression de RBM22 augmente la proportion de cellules polyploïdes. Toutes ces altérations miment le phénotype des blastes des SMD à del(5q). Dans des cellules souches hématopoïétiques humaines (HSC) CD34 + de sang de cordon, la déplétion de RBM22 altère la différenciation érythroïde. Enfin, l’haploinsuffisance de ce gène RBM22 dans ces HSC CD34+ dérégule significativement l’expression génique et l’épissage de pré-ARNm, notamment dans des gènes impliqués dans la réponse au traitement de choix des SMD à del(5q) de bas risque : le lénalidomide, suggérant un rôle de RBM22 dans la réponse au lénalidomide. Nous démontrons que l’exposition des cellules MDS-L au lénalidomide accentue le phénotype d’apoptose et de différenciation mégacaryocytaire lorsque RBM22 est déplété.

Nos travaux démontrent que la délétion uniallélique de RBM22 due à la perte du 5q dans les SMD (i) mime des traits phénotypiques cellulaires observés dans les SMD del(5q) et (ii) explique en partie la sensibilité des blastes SMD del(5q) au lénalidomide, traitement de choix des SMD del(5q). L’ensemble de ces résultats suggèrent que l’haploinsuffissance de RBM22, due à la perte du 5q,  joue un rôle dans la bonne sensibilisation au lenalinomide des SMD à del(5q).


Eloïse LE HIR-REYNAUD, Benoit SOUBISE, Séverine COMMET, Nadia GUEGANIC, Corinne TOUS, Abrahan MOLINA-MENDOZA, David ROMBAUT, Laurent CORCOS, Michaela FONTENAY, Nathalie DOUET-GUILBERT, Marie-Bérengère TROADEC (BREST)
16:45 - 17:45 #38604 - P168 Une nouvelle hérédité digénique du PRAAS impliquant la sous-unité constitutive PSMA6 du protéasome.
Une nouvelle hérédité digénique du PRAAS impliquant la sous-unité constitutive PSMA6 du protéasome.

Introduction : Plusieurs gènes codant pour des sous-unités du protéasome, tels que PSMB8, PBMB9, PSMB10, PSMB4, PSMA3, PSMD12, ainsi que les chaperonnes essentielles à l'assemblage du protéasome, comme POMP et PSMG2, ont été identifiés comme les gènes responsables des Syndromes Auto-inflammatoires Associés au Protéasome (PRAAS). Le phénotype regroupant des fièvres récurrentes, de la dermatose neutrophilique, une lipodystrophie et une amyotrophie résulte du dysfonctionnement du protéasome, ce qui entraîne l'accumulation de protéines ubiquitinylées dans les cellules. Un modèle d'hérédité digénique du PRAAS a déjà été décrit chez deux patients porteurs de mutations dans les gènes PSMB8/PSMA3, codant respectivement pour les sous-unités β5i inducible et α7 constitutive.

Objectif : Nous décrivons le cas d'un patient de 30 ans, issu de parents non apparentés. Depuis l'âge d'un mois, il a présenté une fièvre récurrente inexpliquée deux fois par mois, associée à des épisodes d'urticaire et un syndrome inflammatoire biologique. Il a développé une atrophie musculaire sévère associée à un retard staturopondéral (sa taille était de 1,58 m et son poids était de 41 kg à l'âge de 30 ans). Une biopsie cutanée a révélé des infiltrats compatibles avec le diagnostic de PRAAS.

Méthode : Un WGS en trio a été réalisé sur la plateforme AURAGEN. Les variants ont été confirmés dans un laboratoire de référence. L'activité catalytique du protéasome a été évaluée à l'aide d'immunoblots d'ubiquitine et de son activité enzymatique sur des lysats cellulaires issus des PBMC du patient et de contrôles sains.

Résultats : Un variant paternel hétérozygote pathogène p.(Thr75Met) dans le gène PMSB8 et une délétion hétérozygote maternelle de l'exon 3 du gène PSMA6 (NM_002801.3:c.171+64_253+528del) ont été identifiés. Le CNV était absent de gnomAD SVs 2.1 et l'apparition d'une protéine tronquée p.(Asp58Leufs*47) étaient prédite. Les essais fonctionnels ont révélé l'accumulation de protéines ubiquitinylées dans les lysats de PBMC du patient par rapport aux contrôles (2,5 fois plus élevée). De plus, l'activité de type trypsine, caspase et chymotrypsine était plus faible. La signature interféron (IFN) utilisant un score de réponse aux gènes de type I de l'IFN standardisé était élevée (quantification relative : 16,3).

Conclusion : Nous décrivons un rare cas adulte d'un patient présentant un phénotype de PRAAS selon une hérédité digénique associée à des variants des sous-unités du protéasome PSMB8 et PSMA6. Le gène PSMA6, codant la sous-unité constitutive α7, n'a pas été précédemment associé à la maladie. Ces variants pathogènes ont entraîné une dysrégulation de l'IFN de type I, une altération de l'activité catalytique du protéasome caractéristique du PRAAS. Ainsi, le patient pourrait bénéficier d'une thérapie anti-JAK. Ce diagnostic introduit un nouveau gène d'immunoprotéasome associé au PRAAS.

Remerciements : Nous tenons à remercier le patient, ses parents et l'équipe d'AURAGEN.


Déborah MÉCHIN, Maud TUSSEAU, Damien SANLAVILLE, Martin BROLY, Florence APPARAILLY, Alexandre BELOT, Emmanuel FORRESTIER, Rachel COTTET, Guilaine BOURSIER (Montpellier)
16:45 - 17:45 #38354 - P172 Leucémie aiguë myéloïde (LAM) chez 2 frères présentant une translocation réciproque équilibrée familiale non décrite co-ségrégeant avec des malformations des mains : vers un nouveau facteur de prédisposition aux LAM ?
P172 Leucémie aiguë myéloïde (LAM) chez 2 frères présentant une translocation réciproque équilibrée familiale non décrite co-ségrégeant avec des malformations des mains : vers un nouveau facteur de prédisposition aux LAM ?

Nous présentons un cas familial de leucémie aiguë myéloïde (LAM) chez 2 frères âgés de 8 ans et 26 ans, co-ségrégeant avec une translocation chromosomique constitutionnelle t(1;2)(p36q24) et des malformations des mains.

Une LAM2 a été diagnostiquée chez le cas index à l'âge de 8 ans et 9 mois. Le caryotype médullaire retrouve un clone pathologique caractérisé par une perte du chromosome Y associée à une t(8 ;21) RUNX1 ::RUNX1T1 en faveur d’une LAM2, ainsi qu’une t(1;2)(p36;q24). Cette t(1;2)(p36q24) médullaire homogène persistant à l’issue de la rémission, une origine constitutionnelle est évoquée.

La CGH-array effectuée sur fibroblastes confirme l’absence de déséquilibre chromosomique aux points de cassure.

Le patient présente par ailleurs de discrètes malformations des mains caractérisées par une articulation métacarpo-phalangienne des pouces non mobile, une discrète hypoplasie de la phalange distale des index, un écart important entre l'index et le majeur, et une clinodactylie très marquée avec brachymésophalangie des cinquièmes doigts sur les deux mains. Ces anomalies des mains sont présentes chez le père, le frère et la sœur du cas index, qui sont également porteur de cette translocation. Une enquête familiale est initiée.

Quatre ans plus tard, le frère du cas index, porteur de la translocation t(1;2)(p36q24), a développé une LAM3 à l'âge de 26 ans. Il présente des anomalies des mains similaires à celles de son frère (clinodactylies, brachyphalangies, camptodactylies réductibles et brachymétatarsie des 2èmes rayons).

Les LAM se développement à partir d’une cellule souche hématopoïétique ayant acquis des anomalies génétiques la bloquant dans sa différenciation et entrainant une prolifération.

Des mutations constitutionnelles touchant de nombreux gènes (CEBPA, RUNX1, ETV6, GATA2, TGM6…) sont décrites et prédisposent à la survenue d’hémopathies malignes. Ces mutations s’intègrent soit dans des syndromes génétiques soit surviennent de novo. Dans notre observation la co-occurrence de LAM chez 2 frères porteurs d’une t(1;2) constitutionnelle avec  des anomalies atypique des mains soulève l’hypothèse d’une possible corrélation entre la translocation t(1;2)(p36q24) constitutionnelle et une prédisposition aux LAM.

Afin de mieux comprendre cette histoire familiale, une analyse par cartographie optique est réalisée pour préciser les points de cassure de cette translocation et tenter d’identifier les gènes impliqués ainsi qu’un panel de prédisposition aux hémopathies maligne par NGS. Plusieurs hypothèses sont alors possibles, notamment la présence d'un gène de fusion ou l'inactivation/activation d’un ou plusieurs gènes aux points de cassure, ou la présence d’une variation constitutionnelle prédisposant aux LAM sans rapport avec cette translocation.


Angèle MAY (Rouen), Dominique PENTHER, Géraldine JOLY-HELAS, Alani MUSTAFA, Schneider PASCALE, Maud BRANCHAUD, Nathalie PARODI, Claude HOUDAYER, Pascal CHAMBON, Alice GOLDENBERG
16:45 - 17:45 #38314 - P176 Identification d’une mutation complexe du gène COL6A3 : une odyssée internationale.
P176 Identification d’une mutation complexe du gène COL6A3 : une odyssée internationale.

Les dystrophies liées au collagène de type VI (COL6-RDs) regroupent des spectres cliniques hétérogènes. La dystrophie musculaire congénitale d’Ullrich (UCMD) représente la forme la plus précoce et sévère, caractérisée par une faiblesse musculaire, une hypotonie, des rétractions des articulations proximales, une hyperlaxité distale et une insuffisance respiratoire progressive. Les COL6-RDs sont causées par des mutations dans les trois gènes (COL6A1-3) codant les chaines a1-3 qui s’assemblent pour former les hétérotrimères majeurs de collagène VI dans la matrice extracellulaire du tissu musculaire.

Nous présentons le cas d’une patiente âgée de 14 ans, seule enfant atteinte d’une grande famille Argentine. A la naissance, elle présentait des dislocations de hanches et une hyperlaxité distale prononcée. Elle a acquis la marche de façon indépendante à l’âge de 2,5 ans. En raison d’une faiblesse musculaire proximale progressive et de rétractions articulaires, elle a utilisé un fauteuil roulant de façon permanente vers 7-8 ans, et elle a eu besoin d’une ventilation nocturne non invasive. A l’âge de 9 ans, elle a subi une chirurgie pour corriger sa scoliose.

Différents éléments paracliniques étaient en faveur d’une COL6-RD : les anomalies détectées sur la biopsie musculaire réalisée à 9 mois, une réduction marquée de la sécrétion du collagène VI par les fibroblastes cutanés, associée à une rétention intracellulaire. Cependant, l’identification du défaut moléculaire sous-jacent s’est avérée d’une grande complexité. Le séquençage Sanger des séquences codantes des gènes COL6A1-3 réalisé en France n’a pas permis de déterminer le variant causal. Un séquençage d’exome (trio parents/atteint) n’a initialement pas permis d’identifier d’autres variants. Plus récemment, un second séquençage d’exome réalisé aux Etats-Unis (Center for Applied Genomics, Children's Hospital of Philadelphia) a révélé un événement de délétion-insertion hétérozygote de novo dans le gène COL6A3, entraînant la perte des exons 13-16. Ceci conduit à une délétion en phase de 124 acides aminés dans la région N-terminale du domaine triple hélice, comprenant 11 des 15 triplets critiques décrits par Butterfield et coll. (2013). De plus, un fragment inversé de 325 pb (non Alu) issu de l’intron 23 du COL6A3 était inséré dans la partie délétée.

Nous présenterons les résultats de RNAseq, et d’analyses fonctionnelles réalisées sur du matériel biologique issu de la patiente. Il est important de noter que le variant COL6A3 est potentiellement une cible pour des approches thérapeutiques de dégradation, en cours de validation expérimentale.

Pour conclure, ce travail de longue haleine met en exergue, une fois de plus, la complexité du diagnostic moléculaire des COL6-RDs, même dans un cas de présentation clinique classique d’UCMD.


Valérie ALLAMAND (Paris), Soledad MONGES, Corine GARTIOUX, Ana Lia TARATUTO, Alix DE BECDELIÈVRE, Sandra DONKERVOORT, Dong LI, Hakon HAKONARSON, Laetitia RIALLAND, Julien BURATTI, Elodie LEJEUNE, Dimitris KOURTZAS, Boris KEREN, Michael LEESON, A. Reghan FOLEY, Carsten G. BÖNNEMANN, Susana QUIJANO-ROY, Corinne MÉTAY, Deborah J WATSON
16:45 - 17:45 #37572 - P180 Dépistage génétique néonatal : A propos du programme pilote sur l’amyotrophie spinale infantile.
P180 Dépistage génétique néonatal : A propos du programme pilote sur l’amyotrophie spinale infantile.

   Le dépistage néonatal (DNN) en France concerne 13 maladies, essentiellement des maladies métaboliques. L’évolution des techniques de génétique moléculaire fait poser la question du dépistage génétique néonatal.

   L’amyotrophie spinale infantile (SMA) est une maladie génétique neuromusculaire caractérisée par une perte des motoneurones de la corne antérieure de la moelle épinière. La transmission se fait sur un mode autosomique récessif. Le gène impliqué (SMN1) est impliqué dans la survie du motoneurone. Dans 95% des cas, on observe une délétion homozygote de l’exon 7 des 2 gènes SMN1 du patient. Un gène homologue au gène SMN1, le gène SMN2, est peu fonctionnel, en raison d’un épissage de l’exon 7, mais la sévérité de la maladie dépend en partie du nombre variable de copies du gène SMN2. On distingue 4 types cliniques de SMA. 60% des SMA de type 1 décèdent avant l’âge de 18 mois. Récemment, plusieurs médicaments ont vu le jour dans la SMA. Le Nusinersen est un oligonucléotide anti-sens, capable de fonctionnaliser le gène SMN2. Il est administré par injections intra-thécales répétées. Une thérapie génique (Onasemnogene abeparvovec, Zolgensma°) est disponible. Il s’agit d’une injection IV unique. Le Risdiplam, en prise orale quotidienne, est un modificateur d’épissage d’ARN. Ces médicaments ont l’AMM en France pour la prise en charge des types 1, 2 et 3 en France et a une autorisation pour le traitement présymptomatique de la SMA jusqu’à 3 copies SMN2. La SMA remplit les critères de Wilson (test génétique fiable, bonne connaissance de la maladie, possibilités thérapeutiques…). Le bénéfice est meilleur lors d'une administration précoce, d’où l’intérêt d’un dépistage néonatal. En France, un projet pilote est en cours depuis fin 2022 avec l’AFM-Téléthon dans 2 régions (Nouvelle Aquitaine et Grand Est), ce qui représente 2 X 55 000 naissances/an, soit 32 enfants atteints de SMA attendus sur 2 ans. Le test de dépistage repose sur la recherche de la délétion homozygote du gène SMN1 par technique de biologie moléculaire. En cas de positivité, un nouveau prélèvement à visée diagnostique est réalisé pour étudier le nombre de copies SMN2. Le dossier du patient est ensuite passé en RCP, afin de définir les modalités thérapeutiques selon le phénotype et le nombre de copies SMN2. Actuellement, le taux d’exhaustivité de la participation au projet sur les deux régions est de 91,5%. Le rendu du résultat se fait en moyenne à J 7,2. Après 25 659 buvards testés, deux nouveau-nés ont été testé positifs et un a pu être traité à J 27.

   Le DNN n’est malheureusement pas harmonisé en Europe, de nombreux pays européens réalisant davantage de DNN qu’en France. Une réflexion au niveau européen pour un panel uniforme de dépistage serait intéressante à considérer dans les années à venir. L’évolution des techniques de séquençage nouvelle génération à haut débit (NGS), ainsi que les nouveaux enjeux thérapeutiques, doivent être pris en considération dans l’évolution du DNN.


Didier LACOMBE (Bordeaux), Nadège CALMELS, Carole ANDRE, Marie-Pierre REBOUL, Valérie BIANCALANA, Anaïs BITOUN, Christian COTTET, Marie DE CASTELMUR, Virginie HAUSHALTER, Isabelle HELOT, Elsa NOURISSON, Elodie PHILIPPE, Valentine POMMIER, Benoit ARVEILER, Hervé NABARETTE, Virginie RACLET, Carole RAMOUSSET, Hélène RENEAUD, Hugo RICHARD, Sarah ROMAIN, Catherine BOUFFARD-DUBEAU, Christine POMIES, Yvan DE FERAUDY, Sharham ATTARIAN, Caroline STALENS, Amandine VAIDIE, Caroline ESPIL-TARIS, Vincent LAUGEL
16:45 - 17:45 #38638 - P184 Patient acceptability for pharmaceutical treatment in arthrogryposis multiplex congenita – the PERCEPTION study.
P184 Patient acceptability for pharmaceutical treatment in arthrogryposis multiplex congenita – the PERCEPTION study.

Introduction:

Arthrogryposis multiplex congenita (AMC) is defined by the limitation of joint amplitudes present at birth, leading to motor deficits and limitations in terms of autonomy. Existing treatments are essentially symptomatic, including pain management and technical adaptations. To date, there is no drug treatment that directly acts on functional deficits, and studies are very limited. This raises the question of patient acceptance for a drug treatment.

Therefore, the aim of this study was to assess the acceptability of a medical treatment in patients with AMC.

Materials and methods:

This prospective observational study included children and adults referred to the AMC reference center at the Grenoble Alpes University Hospital, who had previously undergone a multidisciplinary assessment and had had a precise diagnosis. They were registered in the PARART database (NCT05673265) and were sent a questionnaire by e-mail.

Results:

Response rate was 33% (62 complete responses/ 189; 32 adult patients, 30 parents of affected children; 44 females, 18 males). Twenty-five responders were confronted with Amyoplasia, 21 with Distal Arthrogryposis (DA), 4 with a diagnosis from the “3rd group”, and 12 did not know the exact diagnosis of AMC. A long-term medication related to AMC was rarely taken (n = 6; 10%). The acceptance rate to take medical treatment for AMC was 78%. Pain and improved autonomy seemed to be important motives for acceptance, with a 75% and 92.5% acceptance respectively. The most important drug characteristics were efficacy (important for 96% of patients), impact on daily life activities (92%), and adverse effects (90%). Among the conventional dosage forms, the oral route in liquid or solid form was the most acceptable (acceptable for 90% of patients). The most acceptable frequency of administration was once a week (89%). The best tolerated duration of treatment was only a few days (87%), and the maximum acceptable delay before noticeable effects was a maximum of 1 month.

Conclusion:
These results have led us to conclude that patients with AMC would be in favor of taking drugs with specific pharmacological properties and for specific motives, as to relieve the pain or improve their autonomy.


Camille BERTHET, Marjolaine GAUTHIER, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
16:45 - 17:45 #37736 - P188 Splicéosomopathies : deux nouveaux syndromes malformatifs par mutation de WBP11 et WBP4.
P188 Splicéosomopathies : deux nouveaux syndromes malformatifs par mutation de WBP11 et WBP4.

 Les splicéosomopathies sont un groupe de plus de vingt pathologies décrites à ce jour, causées par des altérations dans des gènes du spliceosome, un complexe ribonucléoprotéique composé d'environ 200 protéines et ARNs chez les eucaryotes permettant l'épissage des pre-ARNm. Malgré sa fonction ubiquitaire, les altérations de certains composants de ce complexe ont des conséquences qui peuvent être spécifiques d’un tissu comme les variants de SNRNP200 responsables de rétinopathie ou polymalformatives mais cliniquement reconnaissables comme les syndromes de Nager ou Guion-Almeida.

 Les gènes WBP4 et WBP11 codent des protéines du spliceosome recrutées dans les premières étapes de l’épissage. Elles interagissent ensemble et avec les protéines associées à U2 small nuclear ribonucleoprotein subcomplex. Les protéines WBP ont des domaines WW de 40 acides aminés, qui régulent les interactions avec des protéines contenant des motifs riches en proline.

Une cohorte de 13 patients issus de 7 familles, porteurs de variants hétérozygotes tronquants dans WBP11 a été rapportée en 2020. Ces patients présentent un syndrome malformatif de sévérité variable associant des malformations vertébrales, cardiaques, rénales, gastro-intestinales, des membres et ayant pu faire évoquer l’association VACTERL pour certains. Plus récemment une cohorte de 10 patients issus de 8 familles, porteurs de variants homozygotes dans le gène WBP4 a été identifiée. Le phénotype est plus sévère que celui des patients avec mutation de WBP11, ils ont un retard du neurodéveloppement constant, des malformations craniofaciales, cardiaques, cérébrales. Chez certains patients l’association VACTERL a aussi été évoquée. Le mécanisme moléculaire décrit est une perte de fonction de WBP4. Les études fonctionnelles menées sur l’ARN de fibroblastes des patients montrent un impact sur des transcrits cibles comme NFIX, SMARCC2 et TRIO, gènes déjà impliqués dans des syndromes monogéniques autosomiques dominants.

Ces deux nouveaux syndromes enrichissent le cadre des splicéosomopathies et pourraient orienter de futures recherches sur l’association VACTERL.


Pauline PLANTE-BORDENEUVE (lille), Thuy-Linh LE, Pauline MARZIN, Anne GUIMIER, Eden ENGAL, Kaisa TEELE OJA, Reza MAROOFIAN, Katrin OUNAP, Maayan SALTON, Hagar MOR-SHAKED, Daphné LEHALLE, Stanislas LYONNET, Yline CAPRI, Christopher T. GORDON, Jeanne AMIEL
16:45 - 17:45 #38004 - P192 Le séquençage de génome à l’issue des examens foetopathologiques, retour de 30 mois d’expérience Toulousaine.
P192 Le séquençage de génome à l’issue des examens foetopathologiques, retour de 30 mois d’expérience Toulousaine.

Sur la période de janvier 2021 à juin 2023, un total de 51 dossiers de fœtus interrompus pour motif médical ayant bénéficié d’une description phénotypique précise par examen foetopathlogique ont été envoyés sur la plateforme AURAGEN pour le séquençage de génome. Nous avons obtenu un total de 22 résultats, les 29 autres étant toujours en attente. Les dossiers urgents pour lesquels le délai de 3 mois annoncé par la plateforme était respecté pour tous, sauf un dossier pour lequel le délai a été de 10 mois. Pour les autres dossiers, le délai de rendu de résultat variait de 4 mois à plus de 24 mois. Pour ceux qui ont été rendu, le délai moyen était de 6 mois. Sur les 22 résultats obtenus, nous avons eu 10 diagnostics positifs soit un rendement diagnostic de 45.5%. Nous comptons également 3 variants de signification inconnue. La majorité des pré-indications concernait la pré-indication « anomalies du développement, syndromes malformatif et syndromes dysmorphiques sans déficience intellectuelle » (n=41, 80.4%) et était représentées par des fœtus présentant des syndromes polymalformatifs. Les 10 autres dossiers ont été prescrits sur les pré-indications suivantes : les malformations cérébrales (n=2, 3.9%), les maladies osseuses constitutionnelles (n=2, 3.9%), les myopathies congénitales (n=3, 5.9%), les malformations cardiaques congénitales complexes (n=2, 3.9%), et les néphropathies chroniques (n=1, 2%). Parmi les gènes rendus avec variant(s) pathogène(s) nous retrouvons, PIK3C2A, SBDS, RAF1, HRAS, CEP290, GLDN, FANCL, USP14, AGTR1, ainsi qu’une délétion de novo impliquant EP300 et L3MBTL2. Près de 10% (n=5) de nos dossiers ont été envoyé en séquençage de génome comme examen de première intention. 66.7% des dossiers étaient envoyés sur la plateforme pour séquençage de génome en 2e intention après réalisation d’une ACPA négative. Parmi les 12 dossiers restants, 11 (21.6%) étaient envoyés sur la plateforme en 3e intention après un séquençage d’un panel ciblé de gènes (tels que le panel myopathie, anomalie du développement cortical ou encore dysgénésie tubulaire rénale). De manière intéressante, pour un cas, le séquençage de génome avait pour but de retrouver un deuxième variant pathogène dans les régions introniques d’un gène responsable d’une pathologie de transmission autosomique récessive non couvertes par le panel initialement réalisé.

En conclusion, le rendement diagnostic du génome dans le cadre d’une pathologie fœtale après examen foetopathologique est élevé. L’examen foetopathologique couplé avec un séquençage de génome est une bonne méthode diagnostique de première intention des maladies génétiques d’expression fœtale. Il ouvre également des perspectives précieuses comme aide de découverte de nouveaux gènes responsables d’une pathologie fœtale.


Nelly DEWULF (TOULOUSE), Maud LANGEOIS, Laetitia MONTEIL, Jessie OUSSELIN, Olivier PATAT, Delphine DUPIN DEGUINE, Nicolas CHASSAING, Jacqueline AZIZA, Charlotte DUBUCS
16:45 - 17:45 #38038 - P196 Apport du génome dans le diagnostic moléculaire des polydactylies pré-axiales isolées.
P196 Apport du génome dans le diagnostic moléculaire des polydactylies pré-axiales isolées.

La polarisation antéro-postérieure des membres, établissant le nombre et l’identité des doigts, est sous le contrôle du morphogène SHH régulé par un enhancer spécifique du membre, la ZRS, via une boucle chromatinienne. Les variants de type gain de fonction de la ZRS sont responsables de polydactylie pré-axiale (PPD) isolée par sécrétion ectopique de SHH, et en constituent la principale étiologie avec les variants du gène GLI3. Cependant, l’existence de patients en impasse diagnostique suggère l’existence d’autres mécanismes étiologiques inconnus.

Nous avons sélectionné quatre familles présentant une PPD avec atteinte des quatre membres, isolée ou peu syndromique, sporadique ou familiale, dont les investigations génétiques de routine s’avéraient négatives. A partir des données de séquençage du génome, l’analyse des variations nucléotidiques, de structure et du nombre de copie (CNV) a été réalisée prioritairement dans la région du TAD SHH-ZRS et des gènes de PPD.

Le séquençage de génome a mis en évidence un variant de novo intronique profond du gène GLI3 dont les impacts prédits sur l’épissage sont délétères (création d’un pseudo-exon selon SpliceAI), nécessitant des analyses fonctionnelles d’épissage, chez une patiente présentant une forme sporadique. L’analyse des variants de structure et CNV au locus SHH-ZRS, dans l’hypothèse d’une altération de l’architecture chromatinienne, a permis de détecter un remaniement génomique complexe, chez deux apparentés éloignés atteints. Pour cette famille associant PPD et hypertrichose du dos, la réalisation d’un séquençage long reads et d’une capture de conformation chromatinienne pourraient élucider le mécanisme physiopathologique en cause. Enfin, deux variants d’intérêt situés dans des enhancers ont été sélectionnés chez les deux familles restantes : une duplication de 8 pb dans un enhancer murin de SHH actif dans les tissus pulmonaire, digestif et uro-génital, et un SNV situé dans un enhancer du système nerveux du gène SALL1, impliqué dans le syndrome de Townes-Brocks. Dans les deux cas, ces variants rares pourraient engendrer l’expression ectopique des deux gènes cibles dans le bourgeon de membre. La réalisation de tests rapporteurs in vitro et in vivo est en cours pour reclasser ces variants de signification incertaine. Ainsi, dans ce travail, le séquençage de génome a permis d’apporter un diagnostic ou une piste diagnostique chez les quatre familles investiguées, appuyant l’intérêt de cette analyse dans la PPD isolée.


Fiona LEDUC (Lille), Anne-Sophie JOURDAIN, Emilie AIT YAHYA, Luc THOMES, Fabienne ESCANDE, Clémence VANLERBERGHE, Jade FAUQUEUX, Jamal GHOUMID, Perrine BRUNELLE, Florence PETIT
16:45 - 17:45 #37700 - P200 Anomalies associées à l'agénésie radiale.
P200 Anomalies associées à l'agénésie radiale.

Infants with radial ray deficiencies very often have other associated congenital anomalies. The reported frequency and the types of associated anomalies vary between different studies. The purpose of this investigation was to assess the frequency and types of associated anomalies among infants with radial ray deficiencies in a geographically well-defined population from 1979 to 2007 of 387,067 consecutive births. Of the 83 cases with radial ray deficiencies born during this period (prevalence at birth of 2.14 per 10,000), 75.9 % had associated anomalies. Cases with associated anomalies were divided into recognizable conditions (18 (22%) cases with chromosomal and 23 (28%) with non chromosomal conditions), and non recognizable conditions (22 (26%) cases with multiple congenital anomalies, MCA). Trisomies 18 and autosomal deletions were the most frequent chromosomal abnormalities. VACTERL association, thrombocytopenia absent radii syndrome, Fanconi anemia, Roberts syndrome and Holt-Oram syndrome were most often present in recognizable non chromosomal conditions. Anomalies in the musculoskeletal, cardiovascular and urogenital systems were the most common other anomalies in infants with MCA. The frequency of associated anomalies in cases with radial ray deficiencies emphasizes the need for a thorough investigation of these cases. Routine screening for other anomalies especially in the musculoskeletal, cardiac and urogenital systems may need to be considered in cases with radial ray deficiencies, and referral of these cases for genetic evaluation and counseling seems warranted.

 


Claude STOLL, Yves ALEMBIK (STRASBOURG)
16:45 - 17:45 #37741 - P204 Un module en ligne pour sensibiliser au syndrome Kabuki.
P204 Un module en ligne pour sensibiliser au syndrome Kabuki.

L’accompagnement des personnes atteintes de maladies rares du développement peut s’avérer spécifique compte tenu de la multitude d’acteurs susceptibles d’intervenir, de la variation des atteintes engendrées par une même maladie, des difficultés d’accès à l’expertise et aux informations sur la maladie et du faible nombre de personnes atteintes rencontrées au cours d’un parcours professionnel.

Pour améliorer l’information sur les maladies rares du développement, la filière AnDDI-Rares développe des modules de sensibilisation en ligne pour présenter les syndromes les plus fréquents et délivrer des recommandations pour le suivi et l’accompagnement.

Un module de sensibilisation au syndrome Kabuki a été mis en ligne en 2023.

Il se compose de 3 vidéos :

1- Qu’est-ce que le syndrome Kabuki ?

2- Quels parcours de santé pour les personnes avec un syndrome Kabuki ?

3- Quels parcours de vie pour les personnes avec un syndrome Kabuki ?

Pour permettre leur diffusion le plus largement possible, les vidéos sont sous-titrées en français et seront prochainement sous-titrées en anglais par l’ERN Ithaca.

 

 Des documents (PNDS, fiche focus handicap…) et ressources (Centres experts, Association…) sont annexés à chaque vidéo.

Pour faire le point sur les connaissances acquises, un quizz  est proposé à la fin du module.

Ce contenu pédagogique a été défini avec le Pr. David GENEVIEVE, médecin généticien et les parents témoignants de l’Association Syndrome Kabuki, Isabelle et Aurélie. Des professionnels scolaires, sociaux ou paramédicaux ont également été sollicités pour la production des contenus audiovisuels.

Autres modules disponibles : 

ü  Le syndrome de Williams et Beuren

ü  Le syndrome de Noonan 

D’autres syndromes seront abordés dans les mois à venir.


Gwendoline GIOT (Angers), Céline DAMPFHOFFER, Laurent DEMOUGEOT, Aurélie DUSSERT, Laurence FAIVRE, Anne HUGON, Isabelle MARION, Alain VERLOES, David GENEVIEVE
16:45 - 17:45 #37978 - P208 Etude clinique et génétique du syndrome de Waardenburg en Tunisie : A propos de 26 cas.
P208 Etude clinique et génétique du syndrome de Waardenburg en Tunisie : A propos de 26 cas.

Introduction :

Le syndrome de Waardenburg (WS) (#193500) est une maladie génétique autosomique rare. Sa transmission est dominante ou récessive selon le locus impliqué. A ce jour, six gènes sont associés à la maladie. Le WS se caractérise par une surdité neurosensorielle et des anomalies pigmentaires de l'iris, de la peau et des cheveux. Il existe quatre types connus du WS qui se distinguent par leurs caractéristiques cliniques. Les WS 1 et 3 sont causés par des mutations PAX3, tandis que les WS 2 et 4 sont génétiquement hétérogènes.

L’objectif de notre travail est de caractériser cliniquement une série de patients tunisiens ayant un WS et d’établir le diagnostic moléculaire chez ceux porteurs du WS 1.

Patients et méthodes :

Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 26 patients tunisiens présentant au moins deux critères majeurs ou un critère majeur et deux mineurs selon les critères diagnostiques proposés par le Waardenburg Consortium. Le séquençage Sanger du gène PAX3 a été réalisé chez six patients WS1. L'analyse MLPA a été réalisée chez les WS1 dont le séquençage était normal, à l'aide du kit P186 de MRC Holland.

Résultats :

Les diagnostics cliniques du WS 1, 2 et 3 ont été établis chez respectivement 12 (3 familiaux et 6 sporadiques) ; 13 (3 familiaux et 7 sporadiques) ; et un patient(s) (sporadique). Ils présentent une expression clinique variable inter et intrafamiliale. Nous avons constaté une surdité de perception (10/12 WS1, 13/13 WS2 et 0/1 WS3), un synophris (5/12 WS1, 3/13 WS2 et 1/1 WS3), une hétérochromie (4/12 WS1, 9/13 WS2 et 0/1 WS3), une racine nasale haute (10/12 WS1, 5/13 WS2 et 1/1 WS3), une mèche blanche frontale (9/12 WS1, 2/13 WS2 et 0/1 WS3) et une hypopigmentation cutanée (7/12 WS1, 3/13 WS2 et 1/1 WS3) et. Le cas WS 3 présentait, en plus, des anomalies des membres à savoir une arthrogrypose, un chevauchement des orteils et une syndactylie des doigts.

Le séquençage du gène PAX3 a révélé trois nouvelles variations à l’état hétérozygote : [c.164delTCCGCCACA/p.Ile55_His57del] (1/6), [c.942delC/p.Pro314ProfsX67] (2/6) et [c.933_936dupTTAC/p.Gln313LeufsX98] (1/6). Ces variants sont responsables de la modification de deux domaines fonctionnels de la protéine et ils sont prédits pathogènes ou probablement pathogènes selon la classification de l'ACMG.

 La MLPA a identifié une délétion hétérozygote décrite précédemment des exons 5 à 9 chez un patient.

Conclusion :

Le diagnostic du WS repose principalement sur des critères cliniques. L'étude moléculaire permet de confirmer le diagnostic. La variabilité clinique constatée en intra-familial confirme l’absence de corrélation génotype-phénotype dans le WS.

Le séquençage du gène PAX3 a permis de confirmer notre forte suspicion clinique chez 4/6 patients étudiés. Cependant, des études fonctionnelles doivent être réalisées pour confirmer avec certitude la pathogénicité des variants retrouvés. L'absence de variation du gène PAX3 amène à émettre l'hypothèse de l'implication d'autres gènes.


Melek TRIGUI (Montpellier), Malek NOUIRA, Sana SKOURI, Ahlem ACHOUR, Valérie BENOIT, Najeh BELTAIEF, Faouzi MAAZOUL, Ridha MRAD, Mediha TRABELSI
16:45 - 17:45 #38313 - P212 Profil inflammatoire et développement ultérieur d'un cancer chez les porteurs de variant pathogène de TP53 participant à l’étude LIFSCREEN.
P212 Profil inflammatoire et développement ultérieur d'un cancer chez les porteurs de variant pathogène de TP53 participant à l’étude LIFSCREEN.

Contexte

Les personnes porteuses de variant pathogène de TP53 (VPTP53) ont une incidence de cancer près de 24 fois supérieure à celle de la population générale. En dehors de la mastectomie prophylactique, aucune mesure préventive n'est actuellement disponible. Le rôle des facteurs immunitaires et inflammatoires est peu ou pas connu. Nous avons cherché des prédicteurs du développement de nouveaux cancers ultérieurs (NCU) parmi les cytokines inflammatoires et immunitaires, chez les participants (pts) de l'essai prospectif national de dépistage par IRM corps entier LIFSCREEN, qui avait recruté 107 porteurs de VPTP53.

Méthodes 

Tous les pts à LIFSCREEN, inclus entre 11/2011 et 12/2014, et pour lesquels des échantillons de sérum congelés étaient disponibles, étaient éligibles. Nous avons analysé les cytokines et chimiokines inflammatoires sur des échantillons collectés séquentiellement à l’inclusion (M0) et à M12 en utilisant un immunodosage multiplex (Bio-Plex Pro™ 40-plex, Bio-Rad). L'objectif principal était les associations potentielles entre ces biomarqueurs à M0 et M12 et l'incidence de tout NCU, évaluées par test de Wilcoxon-Mann Whitney et de régressions logistiques.

Résultats

Sur 107 pts, 42 avaient du sérum stocké et étaient éligibles : âge médian 35,5 (7-67), 67% de femmes. Le suivi médian était de 100 mois (IC 95 % 83-117). 24 patients (57%) avaient déjà eu un cancer avant d'entrer dans l'étude, dont 7 cancers du sein. 11 NCU ont été diagnostiqués. A M0, un profil « Th1-like » (taux sériques élevés d'IL-2 ( > 2 pg/ml) (p=0,03 ; population globale) et de CXCL9 ( > 50 pg/ml) (p=0,01 ; population sans antécédents de cancers)) était associé à la survenue d’un NCU. Dans la régression logistique, les chimiokines Th1 CXCL9 et CXCL10 étaient associées à une probabilité plus élevée de NCU (p=0,03 et 0,04, respectivement). À M12, des niveaux élevés de la chimiokine CXCL13 des lymphocytes T helper folliculaires (TFH)  ( > 25 pg/ml) protégeaient contre les NCU (p=0,04). Les individus présentant une baisse significative entre M0 et M12 des facteurs d'attraction des neutrophiles et des cellules T (tels que CXCL1 et IFNg/CXCL16 respectivement) n'ont pas développé de cancer.

Conclusion

Cette étude exploratoire identifie une association potentielle entre NCU et des profils chimiokiniques différents. Ces résultats nécessitent d'être validés sur de plus grandes séries, mais pourraient être utiles pour l'interception du cancer dans cette population particulière.

Financement

LIFSCREEN (NCT01464086) a été financé par la Ligue française contre le cancer. T.Ben Ahmed a été financé par la bourse DUERTECC (Diplôme universitaire européen de recherche translationnelle et clinique sur le cancer) et par Odyssea. Les expériences ont été menées dans le cadre du projet du consortium ONCOBIOME, financé par la Commission européenne dans le cadre d'Horizon 2020 (Pr L. Zitvogel, www.oncobiome.eu).


Tarek BEN AHMED (Paris), Marine FIDELLE, Anne-Laure MALLARD DE LA VARENDE, Imran LAHMAR, Eleni KARAMOUZA, Emmanuelle BOURBOULOUX, Valérie BONADONA, Christine LASSET, Véronique MARI, François EISINGER, Christine MAUGARD, Patrick BENUSIGLIO, Emmanuelle BAROUK-SIMONET, Marion GAUTHIER-VILLARS, Dominique STOPPA-LYONNET, Sophie JULIA, Viviane FEILLEL, Nathalie CHABBERT-BUFFET, Hélène DREYFUS, Olivier INGSTER, Sophie LEJEUNE, Catherine NOGUES, Pascal PUJOL, Laurence FAIVRE, Julie TINAT, Caroline ABADIE, Carole COZE, Elizabeth LUPORSI, Yves-Jean BIGNON, Capucine DELNATTE, Pascaline BERTHET, Chrystelle COLAS, Paul GESTA, Bruno BUECHER, Isabelle COUPIER, Katty MALEKZADEH, Stéphanie FOULON, Laurence BRUGIÈRES, Veronica GOLDBARG, Zitvogel LAURENCE, Suzette DELALOGE, Olivier CARON
16:45 - 17:45 #38454 - P216 Évolution de la stratégie diagnostique des épimutations constitutionnelles du gène MLH1 dans le syndrome de Lynch.
P216 Évolution de la stratégie diagnostique des épimutations constitutionnelles du gène MLH1 dans le syndrome de Lynch.

Les hyperméthylations constitutionnelles du promoteur du gène MLH1 sont une cause rare de syndrome de Lynch. Ces épimutations peuvent être de 2 types, primaires ou secondaires. Les épimutations primaires correspondent à des événements épigénétiques purs, labiles dans les lignées germinales, et ne sont donc généralement pas transmises à la descendance. Les épimutations secondaires sont associées à une altération génétique en cis et sont donc transmises à la descendance sur un mode autosomique dominant. La mise en évidence d’une hyperméthylation tumorale considérée comme la marque d’une tumeur sporadique, ainsi que l’absence d’antécédents familiaux pour les patients porteurs d’une épimutation primaire, compliquent l’identification de ces patients.

La recherche d’épimutation constitutionnelle du gène MLH1 a été mise en place dès 2009 au CHU de Lille dans le cadre du diagnostic moléculaire de routine du syndrome de Lynch. Cette analyse est réalisée pour les patients issus des consultations d’Oncogénétique de la région Hauts-de-France, et également pour de nombreux autres patients, sur demande des Oncogénéticiens Cliniques et Moléculaires du Groupe Génétique et Cancer (GGC). Soixante et onze patients porteurs d’une épimutation constitutionnelle de MLH1 ont ainsi été identifiés. Même si cette cohorte française peut être considérée comme de belle taille étant donnée la rareté des épimutations décrites dans la littérature, le nombre de patients identifiés en 14 années reste limité et la question d’un sous-diagnostic se pose.

L’une des causes probables est que de nombreux patients présentant une tumeur avec hyperméthylation de MLH1 ne sont pas adressés en consultation d’Oncogénétique. Mais ce n’est pas la seule. En effet, des taux de méthylation très faibles ont été rapportés chez certains patients porteurs d’épimutation. Nous avons notamment identifié des patients porteurs d’épimutations secondaires (associées aux variants c.27G > A et c.116+106G > A du gène MLH1) avec des taux particulièrement faibles de méthylation. La recherche d’hyperméthylation du promoteur du gène MLH1 est réalisée au laboratoire par pyroséquençage. Cette technique est une technique sensible, permettant de détecter des taux de méthylation faibles (de l’ordre de quelques %). Il existe néanmoins actuellement des techniques quantitatives encore plus sensibles, telle que la PCR digitale. Afin de diminuer le seuil de détection des épimutations, nous avons développé cette analyse de méthylation en PCR digitale. Ceci nous a permis de mettre en évidence une hyperméthylation < 1% chez une patiente porteuse du variant c.27G > A, pour laquelle l’analyse était négative en pyroséquençage.

Les évolutions technologiques nous amènent à réfléchir sur la pertinence clinique des taux de méthylation très faibles qui seront détectés dans le sang, et sur les changements à mettre en place dans la stratégie diagnostique afin d’optimiser le diagnostic des épimutations constitutionnelles.


Cédric FACON, Cathy FLAMENT, Lucie DELATTRE, Sophie LEJEUNE, Afane BRAHIMI, Françoise DESSEIGNE, Antoine DARDENNE, Sandrine HANDALLOU, Ahmed BOURAS, Caroline ABADIE, Philippe DENIZEAU, Louise CRIVELLI, Qing WANG, Catherine VERMAUT, Marie-Pierre BUISINE, Julie LECLERC (LILLE)
16:45 - 17:45 #38417 - P220 Distiguer le syndrome des télomères courts du syndrome des télomères longs : implication pour le conseil génétique.
P220 Distiguer le syndrome des télomères courts du syndrome des télomères longs : implication pour le conseil génétique.

Les gènes de la maintenance des télomères (dont TERTPOT1ACDTINF2) sont associés à 2 groupes de maladies distinctes. Des mutations somatiques et constitutionnelles à l’état mono ou bi-allélique peuvent être identifiées chez les patients. L’analyse attentive de la clinique et de l’exploration moléculaire (gène, fréquence allélique) doit permettre de distinguer les 2 syndromes.

Les syndromes des télomères courts (ou téloméropathies) sont maintenant décrits depuis plusieurs années. Les téloméropathies sont des maladies d’expression clinique variable (moelle, poumon, foie, peau, …) caractérisée par des mutations germinales perte de fonction dans les gènes de la maintenance des télomères. 

Une diminution de la taille des télomères peut être mise en évidence chez un certain nombre de malades. 

Les variations du gène POT1 ont été identifiées d’abord dans une forme autosomique récessive dans une famille de Coats plus associée à des télomères défectueux (Takai, Genes Dev, 2016) puis dans une forme dominante de présentation pulmonaire.

 

            Le syndrome des télomères longs a fait l’objet d’une revue dans le New England Journal of Medicine récemment. Il comporte des entités décrites depuis quelques années. Dès 2012, des articles décrivent des mutations somatiques de POT1 acquises dans les leucémies lymphoïdes chroniques puis dès 2016 dans des formes constitutionnelles dominantes (leucémies lymphoïdes chroniques, mélanome familial, gliome familial, angiosarcome). Un article (Wilson, Familial Cancer, 2017) montrait que le spectre de cancers pouvait être assez large. 

            Des télomères longs sont mis en évidence chez les patients présentant des leucémies lymphocytaires chroniques ainsi que dans un contexte de mélanome familial. 

Les réversions cellulaires ont été rapportées dans les maladies immuno-hématologiques et en particulier dans les téloméropathies (Revue Revy, Kannengiesser et Fischer, Nat Review Genetics, 2019). Un variant somatique contrebalançant le défaut induit par la(les) mutation(s) constitutionnelle(s) est sélectionné et détectable dans le sang en dehors de tout contexte tumoral. Ces sauvetages somatiques (Somatic genetic rescue, SGR) peuvent impliquer directement le gène causal  (Maryoung, et al., 2017 ; Gutierrez-Rodrigues, et al., 2018) ou indirectement comme avec POT1 (Revy, Nat Review Genetics, 2019 ; Schratz, JCI, 2021 ). Ces variants somatiques peuvent êtres des variants décrits dans les cancers.

Il faut donc lors de l’analyse génétique (NGS, WES, WGS) du sang de ces patients être attentifs au type de mutation et à leur fréquence allélique. Un prélèvement non hématopoïétique peut permettre d’affirmer ou non le caractère constitutionnel des variants, ce qui est indispensable pour le conseil génétique. Celui-ci sera alors totalement différent en fonction des situations cliniques (syndrome de vieillissement précoce ou syndrome de prédisposition au cancer).

 


Caroline KANNENGIESSER (PARIS), Ibrahima BA, Patrick REVY
16:45 - 17:45 #38519 - P224 Analyse constitutionnelle des gènes de la réparation de l'adn dans une cohorte de 59 patients atteints d'un cancer de la prostate.
P224 Analyse constitutionnelle des gènes de la réparation de l'adn dans une cohorte de 59 patients atteints d'un cancer de la prostate.

Le Registre Martiniquais du Cancer a rapporté un taux d'incidence du cancer de la prostate (Pca) de 161 pour 100 000 hommes, comparé à 121 en France métropolitaine. Il s'agit de l'un des taux d'incidence les plus élevés au monde, avec plus d'un tiers des cas diagnostiqués avant l'âge de 65 ans. La forte incidence, notamment des formes précoces et familiales, suggère une prédisposition génétique. Nous avons effectué le séquençage de 59 Pca à apparition précoce (formes sporadiques < 51 ans et formes familiales < 56 ans) avec un panel de 175 gènes, principalement des gènes de réparation de l'ADN. Dans notre étude, nous avons trouvé au moins une mutation modifiant le cadre de lecture de la protéine chez 27% des patients. Cinq mutations (11% des patients) pourraient être impliqués, quatre détectées dans les gènes de recombinaison homologue (HR) et une mutation dans HOXB13, la mutation HOXB13 c.853delT,p.X285K qui est une mutation rare détectée uniquement dans la population d'ascendance africaine. Dans notre étude, nous l'avons détectée chez 3 Pca. Des données récentes suggèrent que HOXB13 pourrait être impliqué dans la déficience de la recombinaison homologue (HRD) via la régulation épigénétique des gènes de recombinaison homologue (HR). En effet, HOXB13 est un cofacteur de transcription qui promeut ou supprime la transcription des gènes contrôlés par les récepteurs androgéniques (AR). Dans les cellules normales, le cistrome AR-HOXB13 semble promouvoir l'homéostasie cellulaire. Dans les tumeurs de la prostate, une reprogrammation du cistrome AR-HOXB13 a été décrite. Cette reprogrammation semble être associée à une activité oncogénique avec une altération du HR accompagnée d'une sensibilité aux inhibiteurs de la poly (ADP-ribose) polymérase (PARP) (PARPi).


Régine MARLIN, Jean-Samuel LOGER (Cayenne), Sarah MALSA, Odile BERA
16:45 - 17:45 #37464 - P228 Impact de l’enjeu théranostique sur le conseil génétique : étude rétrospective d’une série de 275 cas de cancers épithélial de l’ovaire à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest.
P228 Impact de l’enjeu théranostique sur le conseil génétique : étude rétrospective d’une série de 275 cas de cancers épithélial de l’ovaire à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest.

Contexte: Le cancer de l’ovaire est un cancer rare, souvent de diagnostic tardif avec un fort taux de récidive. Les inhibiteurs de la poly(ADPribose) polymérase (iPARP) sont une avancée majeure dans le traitement des cancers épithéliaux de haut grade de l’ovaire (CEO). Historiquement, seules les patientes porteuses d’un variant pathogène constitutionnel BRCA1 ou BRCA2 pouvaient bénéficier de ce traitement. Cette indication initiale a inéluctablement modifié les circuits d’adressage en consultation d’oncogénétique. Plus récemment, les iPARP ont montré un bénéfice dans les CEO avec déficit de recombinaison homologue (HRD) défini par un variant pathogène BRCA1 ou BRCA2 et/ou une instabilité génomique. La pertinence à proposer des consultations d’oncogénétique en circuit rapide aux femmes ayant un CEO avec recombinaison homologue proficient (HRP), sans mutation somatique,  n’a pas été évaluée à notre connaissance.

Patients et méthode : Nous avons réalisé une étude rétrospective à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest. Les femmes atteintes d’un CEO avec réalisation d’un test HRD Myriad myChoice® CDx (test HRD) étaient incluses. Les autres éléments recueillis étaient : analyse génétique somatique par séquençage haut débit (ciblée sur les gènes BRCA1/BRCA2 ou en panel de gènes), analyse génétique constitutionnelle, antécédents familiaux.

Résultats : De novembre 2020 à juillet 2022, 275 CEO avec test HRD disponible ont été analysés. Environ la moitié des CEO (51%, n=140) avait un statut HRP, 33% un statut HRD et 16% un test HRD non concluant. A date d’analyse des données, 125 patientes ont bénéficié d’une consultation d’oncogénétique, soit 39% avec statut HRP, 58% avec statut HRD et 40% avec test HRD non concluant. Aucun variant pathogène constitutionnel n’a été identifié pour les patientes avec statut HRP. Tous les variants pathogènes constitutionnels dans les gènes BRCA1 et BRCA2 (n=7) avaient été préalablement identifiés au niveau tumoral. Des antécédents familiaux de cancers du sein, de l’ovaire, de la prostate ou du pancréas au 1er ou 2ème degré étaient présents pour ces sept patientes.

Conclusions : Les résultats préliminaires de notre étude tendent à ne pas proposer de consultation d’oncogénétique en circuit rapide aux patientes prise en charge pour un CEO avec statut HRP sans variant pathogène somatique identifié.


Coralie BICTEL, Caroline ABADIE, Marion BELLEGUIC, Marie COUDERT, Capucine DELNATTE, Marie-Emmanuelle MORIN-MESCHIN, Claire LE HETET, Léonie VIGNERON, Louise Marie CHEVALIER, Clélia CHALUMEAU ()
16:45 - 17:45 #37711 - P232 Test fonctionnel à haut débit appliqué aux variants faux-sens du domaine exonucléase de l’ADN polymérase epsilon.
P232 Test fonctionnel à haut débit appliqué aux variants faux-sens du domaine exonucléase de l’ADN polymérase epsilon.

L’ADN polymérase epsilon (POLE) est une des polymérases de la réplication du génome humain. Elle possède également une activité exonucléasique qui permet la correction des erreurs de polymérisation et augmente d’un facteur 100 de la fidélité de la réplication. Des variants constitutionnels hétérozygotes pathogènes faux-sens du domaine exonucléase de POLE sont responsables d’une prédisposition rare à une polypose intestinale et aux cancers colorectaux. Des variants somatiques de POLE sont également impliqués dans le développement de cancers sporadiques présentant un phénotype ultramuté. Ces tumeurs qui montrent une charge mutationnelle élevée et une expression potentielle de néoantigènes présentent usuellement un infiltrat lymphocytaire. Ces observations suggèrent une sensibilité aux immunothérapies. L’essai clinique de phase II Acsé Nivolumab a montré que la présence d’un variant pathogène de POLE pouvait être considéré comme un biomarqueur de réponse aux IgG anti-PD-1. Il est donc important de discriminer les variants pathogènes des variants bénins de POLE. Nous avons précédemment développé un test fonctionnel dans un modèle levure et montré que 9 variants faux-sens de POLE de familles avec cancers héréditaires étaient associés à une instabilité génétique, par test de fluctuation. Cette approche présente des limites : les tests sont unitaires, réalisés variant par variant a posteriori de leur identification en clinique. Des innovations récentes permettent d’envisager la réalisation d’un test multiplexé. Notre objectif est ainsi de caractériser l’impact de tous les variants faux-sens possibles du domaine exonucléase de Pol2 (orthologue levure de POLE) par un test par édition génomique à saturation. Nous avons mis en œuvre un premier test preuve de concept. Chaque variant faux-sens du domaine exonucléase a été généré par synthèse d’oligonucléotides. L’édition génomique a été réalisée par CRISPR-Cas9, en co-transformant la librairie d’oligonucléotides et un plasmide d’expression de la Cas9. La sélection auxotrophique par Leu2 porté par le plasmide d’expression de la Cas9 permet la croissance de levures transformées et mutées. Les levures sont ensuite sélectionnées par l’acide 5-fluoroorotique transformé par Ura3 en 5-fluorouracile toxique. Seules les levures mutées dans Ura3 peuvent croître ; ces mutations d’Ura3 étant favorisées par un variant Pol2 pathogène. Les ADN extraits des populations de levures transformées par une librairie test de 60 variants ont été séquencés avant et après sélection par NGS ciblé. L’analyse des abondances des différents variants de Pol2 par le pipeline Enrich2 a permis de montrer des enrichissements en variants pathogènes témoins, sans activité exonucléasique.


Albain CHANSAVANG (PARIS), Bertrand DIEBOLD, Ingrid LAURENDEAU, Eric PASMANT, Nadim HAMZAOUI
16:45 - 17:45 #37932 - P236 Description des atteintes digestives associées au syndrome de déficience constitutionnelle du système de réparation des mésappariements (syndrome CMMRD) : à propos d’une cohorte européenne.
P236 Description des atteintes digestives associées au syndrome de déficience constitutionnelle du système de réparation des mésappariements (syndrome CMMRD) : à propos d’une cohorte européenne.

Le syndrome de déficit constitutionnel de réparation des mésappariements (CMMRD) est une prédisposition aux cancers pédiatriques causée par des variants pathogènes bi-alléliques des gènes de réparation des mésappariements. Des lésions gastro-intestinales (GI) malignes et bénignes sont décrites pendant l'enfance, mais les caractéristiques et l’évolution de ces lésions sont encore mal connues. Nous rapportons l’atteinte gastro-intestinale des patients atteints de syndrome CMMRD enregistrés dans la base de données du consortium européen C4CMMRD (Care for CMMRD) de 2013 à 2023.

Cinquante-quatre des 108 patients atteints d’un syndrome CMMRD ont développé des lésions gastro-intestinales : 71 cancers gastro-intestinaux (colorectal, intestin grêle, gastrique et œsophagien) chez 38 patients et des adénomes multiples chez tous les patients. Vingt-et-un patients ont développé des tumeurs digestives multiples. L'âge médian de la première tumeur gastro-intestinale était de 18 ans. La tumeur gastro-intestinale a été la première manifestation tumorale du syndrome chez 8 patients et la cause du décès chez 5 d'entre eux. Nous décrivons les caractéristiques tumorales de ces tumeurs gastro-intestinales, notamment le phénotype MSI, les résultats de l'immunohistochimie des protéines MMR, la charge mutationnelle de la tumeur ainsi que les signatures mutationnelles révélant l'acquisition de variants POLE. Six patients ont reçu une immunothérapie dans un contexte de rechute, de progression ou en première ligne avec une rémission complète pour 3 d'entre eux dont deux avec une maladie métastatique. 

Au total, nous rapportons la plus grande série de lésions digestives chez des patients CMMRD. Les cancers gastro-intestinaux et les adénomes multiples sont fréquents de l'enfance à l'âge adulte. Sur la base de nos observations, nous recommandons de commencer la surveillance endoscopique dès l'âge de 6 ans. L'immunothérapie précoce semble permettre d'obtenir une rémission complète et parfois d'éviter la chirurgie. L'analyse moléculaire systématique des tumeurs gastro-intestinales dans ce syndrome permet d'améliorer le diagnostic, de guider les choix thérapeutiques et d'aider à comprendre les mécanismes moléculaires sous-jacents.


Margot EINFALT (Paris), Julie ROBBE, Bruno BUECHER, Sarah WATSON, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Franck BOURDEAUT, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Christine MAUGARD, Julie TINAT, Laurence FAIVRE, Delphine BONNET, Karin DAHAN, Christine DEVALCK, Laurence DEDEKEN, Laure KORNREICH, Anja WAGNER, Nuria DUENAS, Caroline PIETTE, Valérie BONADONA, Gilles MORIN, Sophie LEJEUNE, Maja BECK-POPOVIC, Maurizio GENUARDI, Faten FEDHILA, Jacques MAUILLON, Edouard COTTEREAU, Hélène DREYFUS, Jeanne NETTER-COTI, Edita KABICKOVA, Alina WIEDERGUT, Amedeo AZIZI, Katharina WIMMER, Zeinab GHORBANOGHLI, Mariette VANKOUWEN, Hans VASEN, Laurence BRUGIÈRES, Julien MASLIAH-PLANCHON, Chrystelle COLAS
16:45 - 17:45 #38478 - P240 Le séquençage d'un panel multigénique identifie un nouveau profil de mutation germinale chez les patients atteints d’un cancer du sein masculin.
P240 Le séquençage d'un panel multigénique identifie un nouveau profil de mutation germinale chez les patients atteints d’un cancer du sein masculin.

Le cancer du sein chez l'homme (MBC, Male Breast Cancer) est une pathologie rare, dont la physiopathologie est mal connue mais dont l’incidence augmente dans le monde entier. Les facteurs de risque de MBC décrits à ce jour peuvent être d’origine génétique et environnementale, mais le principal facteur de risque établi à ce jour est la présence, à l’état germinal, d’un variant pathogène (VP) ou probablement pathogène (VPP) sur les gènes BRCA2, BRCA1 et/ou PALB2. Afin d'identifier de nouveaux gènes pouvant prédisposer au risque de MBC, nous avons séquencé un panel de 585 gènes impliqués dans la carcinogenèse dans une cohorte de 85 patients atteints de MBC non porteurs de VP/VPP sur les gènes BRCA1/BRCA2/PALB2. Au sein de ce panel de gènes, nous avons identifié quatorze gènes porteurs de VP/VPP rares dans la population MBC par rapport à une population contrôle constituée d’hommes européens non finlandais (NFE, non-Finnish Europeans) sans cancer. Ces quatorze gènes codent principalement pour des protéines de réparation de l'ADN (ERCC2, MUTYH, MRE11, XPC, RAD51C et BARD1) et de maintien de la stabilité génomique (RECQL4 et WRN) ainsi que dans des gènes impliqués dans d'autres processus cellulaires (CDKN2A, CYP1B1, HOXA9, PALLD, PRCC, NUTM2A). A notre connaissance, nous sommes les premiers à identifier des VP/VPP sur les gènes PRCC (traitement du pré-ARNm), HOXA9 (régulation de la transcription), RECQL4 et WRN (maintien de la stabilité génomique). Pour étudier la spécificité de ce profil de VP/VPP concernant le MBC, nous avons examiné si des variants dans les mêmes gènes pouvaient être détectés dans une cohorte de femmes atteintes d'un cancer du sein (FBC, Female Breast Cancer) sans VP/VPP sur les gènes BRCA2, BRCA1 et/ou PALB2. Seules 5/109 femmes (4,6 %) étaient porteuses d'un VP/VPP, contre 18/85 hommes (21,2%) pour ces gènes. Les FBC n'étaient pas porteuses de VP/VPP sur 11 de ces gènes. En particulier, nous identifions la présence d’un VP/VPP sur les gènes PALLD et ERCC2 chez 5,9% de la cohorte MBC, mais aucun de ces gènes n'a été identifié comme altéré dans notre cohorte FBC. Nos données suggèrent qu'en plus des gènes BRCA1, BRCA2 et PALB2, d'autres gènes impliqués dans la réparation/maintien de l'ADN ou dans la stabilité génomique ainsi que dans l'adhésion cellulaire peuvent constituer une signature spécifique concernant le risque de MBC. Ces analyses génétiques sur un panel large de 591 gènes permettent d’appréhender plus largement la prédisposition au MBC mais ne présentent pas l’exhaustivité d’une analyse en exomes. Nous nous proposons donc de poursuivre ces analyses en recrutant davantage de patients atteints de MBC sans diagnostic génétique établi et d’élargir les analyses au séquençage en exomes.


Ayman AL SAATI (TOULOUSE), Pierre VANDE PERRE, Julien PLENECASSAGNES, Julia GILHODES, Nils MONSELET, Bastien CABARROU, Norbert LIGNON, Thomas FILLERON, Dominique TELLY, Emilie PERELLO-LESTRADE, Viviane FEILLEL, Anne STAUB, Mathilde MARTINEZ, Edith CHIPOULET, Gaëlle COLLET, Fabienne THOMAS, Laurence GLADIEFF, Christine TOULAS
16:45 - 17:45 #37947 - P244 Dépistage individuel du cancer du sein et adressage en consultation d’oncogénétique. Etude des pratiques des médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
P244 Dépistage individuel du cancer du sein et adressage en consultation d’oncogénétique. Etude des pratiques des médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

INTRODUCTION : le cancer du sein est le premier cancer féminin en termes d’incidence et de mortalité aujourd’hui en France. Son dépistage est organisé ou individuel, selon des critères définis par l’HAS en 2014. En parallèle, l’activité des centres d’oncogénétique est en augmentation quasi constante et la part de patients qui y sont adressés par des généralistes semble faible.

L’objectif de cette thèse est d’évaluer les pratiques des médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes concernant le dépistage individuel du cancer du sein et l’adressage en consultation d’oncogénétique.

METHODE : il s’agit d’une étude observationnelle descriptive utilisant des vignettes cliniques. Le questionnaire a été diffusé aux médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes via l’URPS et le CDOM de Haute-Savoie. Les critères de jugement ont consisté en un score sur le dépistage et un autre sur l’adressage, établis pour chaque participant à partir de ses réponses aux vignettes cliniques. Une analyse descriptive puis univariée concernant le dépistage et l’adressage ont été réalisées.

RESULTATS : 5301 médecins généralistes ont été contactés et 335 réponses analysées. Seulement 1,8% des répondants n’ont jamais prescrit de dépistage individuel. Ce dernier paraît toutefois réalisé de manière peu conforme aux recommandations HAS avec un score moyen obtenu de 1,9/5 pour le dépistage. Les facteurs de risque classant à risque élevé ou très élevé de cancer du sein semblent mal identifiés et la conduite à tenir en présence d’un risque familial est assez partagée. Les scores les plus élevés étaient plus fréquents chez les moins de 35 ans (p = 0,02).

Les résultats sont meilleurs concernant l’adressage en oncogénétique avec un score moyen de 3,1/4. 62% des généralistes déclarent y avoir déjà envoyé un patient, pour un cancer de la famille seins/ovaires dans 93,8% des cas. Nous avons aussi montré un lien statistique entre une note maximale à l’adressage et un score élevé pour le dépistage (p = 0,002).

Enfin, le score d’Eisinger est mieux connu par les médecins ayant obtenu les meilleurs scores concernant le dépistage (p = 0,02). 18,2% des répondants ont déclaré le connaître.

DISCUSSION : biais de sélection possible mais parti pris de diffuser à « grande » échelle notre questionnaire. Validité externe discutable avec échantillon plus féminin, plus jeune et avec un exercice plus urbain que la moyenne régionale. Biais également possible dans la rédaction des vignettes cliniques mais reste la grande force de l’étude car méthode validée et reposant sur la pratique quotidienne des généralistes.

 

CONCLUSION : il ressort de cette étude que les pratiques concernant l’adressage en consultation d’oncogénétique sont plus conformes aux recommandations HAS que la prescription de dépistage individuel. Améliorer l’identification du niveau de risque de cancer du sein de chaque patiente semble donc primordial, surtout dans la perspective d’un dépistage personnalisé.


Bénédicte DAUTRAIX (LYON), Claire JULIEN
16:45 - 17:45 #38144 - P248 Caractérisation du pseudogène SMAD4 en génétique somatique.
P248 Caractérisation du pseudogène SMAD4 en génétique somatique.

Les pseudogènes processés résultent de la rétro-transcription de l’ARNm d’un gène en ADNc et de son insertion, le plus souvent à distance, dans le génome. Les pseudogènes n’ont, le plus souvent, pas d’effet sur le gène parental mais étant intégrés dans le génome, ils peuvent avoir des impacts négatifs selon leur localisation.

Au laboratoire d’Oncopharmacologie du Centre Antoine Lacassagne de Nice, la présence d’un pseudogène SMAD4 a été évoquée sur les données de séquençage à haut débit (NGS Illumina, analyse SOPHiA DDM) chez 4 patients parmi des 1500 tumeurs analysées pour la recherche d’anomalies génétiques dans le cadre de la Réunion Transversale de Biologie Moléculaire (RTBM) entre 2016 et 2023 (2 cancers du sein, 1 tumeur myofibroblastique, 1 cancer du côlon).

Par séquençage Sanger, nous avons pu confirmer la présence du pseudogène SMAD4 en constitutionnel chez les quatre patients et sa localisation dans le gène SCAI (suppressor of cancer cell invasion), comme rapporté précédemment. Par l’analyse de SNP encadrant le pseudogène, nous avons étudié les liens génétiques entre les patients, orientant plutôt vers une origine ancestrale commune. La recherche d’éléments rétrotransposables dans le gène SMAD4 a permis d’identifier 2 séquences LINE et plusieurs séquences SINE, pouvant suggérer une insertion en cis ou en trans. En revanche, il n’a été mis en évidence aucune homologie de séquence entre ces deux gènes, pouvant écarter l’hypothèse d’une recombinaison homologue ou d’une conversion.

Nous avons cherché à évaluer le niveau d’expression du gène SCAI en immunohistochimie pour déterminer un éventuel impact du pseudogène sur l’expression du gène SCAI. Cependant, du fait sans doute d’un manque de spécificité de l’anticorps utilisé, nous n’avons pas pu évaluer correctement cette expression. La détermination de l’expression de l’ARNm de SCAI par RT-qPCR n’a pas été possible par manque de matériel biologique disponible pour ces quatre patients.

Notre étude, réalisée sur une série rétrospective, nous a permis de valider l’hypothèse de la présence du pseudogène SMAD4 chez ces patients et de mettre au point un protocole de confirmation de cette hypothèse. La fréquence notre population semble en adéquation avec les données épidémiologiques estimant la présence du pseudogène à 1/400. Les conséquences de l’insertion de ce pseudogène dans le gène SCAI n’ont pu être déterminées. Bien que s’agissant d’une petite série, il est cependant à noter que dans les 4 cas, il s’agissait de formes agressives de cancer. Ces résultats pourront être complétés par la réalisation de l’ensemble des mesures nécessaires.


Elissa KHACHAN HAJJ, Esma SAADA-BOUZID, Francois PETIT (NICE)
16:45 - 17:45 #38138 - P252 Comparaison de méthodes pour détecter la méthylation du promoteur du gène MGMT dans les tumeurs cérébrales : PCR digitale et Pyroséquençage.
P252 Comparaison de méthodes pour détecter la méthylation du promoteur du gène MGMT dans les tumeurs cérébrales : PCR digitale et Pyroséquençage.

Introduction

La méthylguanine méthyltransférase (MGMT) est une enzyme de réparation de l'ADN. Elle est impliquée dans l'élimination d'une des lésions des bases nucléotidiques, la 6-O-méthylguanine, qui est le produit de l'action d'agents alkylants sur la guanine. La perte d’expression de MGMT par l’hyperméthylation de son promoteur a été montrée comme facteur de bon pronostic et de réponse au témozolomide chez les patients atteints de glioblastome. La méthode de référence pour détecter l’hyperméthylation du promoteur de MGMT est aujourd’hui le pyroséquençage. Notre objectif est de la comparer avec une méthode de détection par PCR digitale (ddPCR).

Matériels et méthodes

La recherche de méthylation du promoteur de MGMT a été réalisée par pyroséquençage et ddPCR sur 44 échantillons FFPE de glioblastome. Les résultats de pyroséquençage ont été fournis par le C.H.U de Poitiers pour 14 échantillons et par le Service Neuropathologie de l’hôpital St Anne pour 30 échantillons : au total, 28 échantillons sont méthylés et 17 sont non méthylés (seuil de positivité de 12%). Le pyroséquençage a été réalisé avec le kit PyroMark Q24 CpG MGMT (Qiagen) qui évalue la méthylation des ilots CpG 74 à 78 du promoteur de MGMT. La ddPCR a été réalisée avec des sondes et amorces dessinées à façon ciblant 8 ilots CpG (72-74; 76-80) avec un seuil de positivité de 5%.

Résultats

Nous avons démontré que la technique de ddPCR avec notre design pour détecter la méthylation du promoteur du gène MGMT a une très bonne répétabilité (moyenne CV=6.25%), reproductivité (CV=6.4%), limite de blanc (LOB ; 4 copies sur la moyenne de 24601 gouttelettes) et limite de détection (LOD ; coefficient = 0.618 cp/µl).

Sur 44 échantillons, le taux de concordance entre les 2 méthodes est de 97,7% (43/44) avec un coefficient de corrélation R² = 0,8991. L’échantillon discordant a un taux de méthylation de 17%+/-10,7% en pyroséquençage et de 1,9% en ddPCR. En outre, les taux moyens de méthylation en ddPCR sont plus faibles qu’en pyroséquençage. Ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’en ddPCR, le pourcentage moyen de méthylation est mesuré simultanément sur 8 ilots CpG, alors qu’en pyroséquençage la mesure est réalisée individuellement sur 5 ilots CpG.

 

Conclusion et Discussion

Nous avons démontré que nous pouvons utiliser la méthode de ddPCR pour la détection de la méthylation du promoteur du gène MGMT dans les tumeurs cérébrales en fixant un seuil de positivité à la méthylation à 5%. Cette approche est sensible, simple, rapide et comparable à la technique utilisant le pyroséquençage. 

 


Roseline TANG (Villejuif), Ulrich CORTES, Oumaima ABOUBAKR, Céline Sengul KARA, Cassandre FRANÇOIS, Monali TAYLOR, Ludovic LACROIX, Voryak SUYBENG, Lucie KARAYAN-TAPON, Pascale VARLET, Jean-Yves SCOAZEC, Etienne ROULEAU
16:45 - 17:45 #38149 - P256 Emploi d’échantillons FFPE pour du WGS PCR free : Impact des kits d’extraction et des kits de préparation de librairies sur l’analyse et l’interprétation des résultats.
P256 Emploi d’échantillons FFPE pour du WGS PCR free : Impact des kits d’extraction et des kits de préparation de librairies sur l’analyse et l’interprétation des résultats.

CONTEXTE : Dans le cadre du plan France Médecine Génomique 2025 (FMG 2025), l’accès à du séquençage de génome entier sans recours à la PCR (WGS PCR free) a été choisi afin d’obtenir des données pour le soin et pour la recherche les plus complètes possibles, tout en minimisant les biais techniques introduits par la PCR. Jusqu’à très récemment, seuls les échantillons de tumeurs frais/congelés (FF) étaient inclus dans le plan. Or, en France, la majorité des biopsies tumorales sont fixées au formol puis inclues en paraffine (FFPE). Afin de permettre à tous les patients de bénéficier des analyses prévues dans le plan FMG 2025, le CRefIX, centre R&D du plan, a mené une étude pour évaluer l’impact des kits de préparation des échantillons FFPE (kits d’extraction d’ADN et kits de préparation de librairies pour du WGS PCR Free) sur la fiabilité des résultats de séquençage et l’analyse des mutations somatiques.

MATERIELS & METHODES : Quatre kits d’extraction (Qiagen, Covaris, deux kits de Promega) ont été testés sur trois des échantillons standards FFPE. Ces ADN extraits ont été traités avec le kit TruSeq DNA PCR free d’Illumina. Quatre kits de préparation de librairie en protocole WGS PCR free (2 kits Illumina et 2 kits NEB) ont été testés sur des ADN (input 100 – 1000 nanogramme) issus de biopsies tumorales de poumons FFPE, obtenues auprès de la Biobanque CRB-Tumorothèque de Nice BB-0033-00025. Pour ces échantillons FFPE, des échantillons FF (bloc miroirs) et des échantillons sains (pbmc) ont également été séquencés pour permettre des analyses complètes avec les pipelines bioinfomatiques usuels. Toutes les librairies ont été déposées Novaseq 6000 et une profondeur de séquençage de 80x a été visée pour les échantillons FFPE et FF, 40 X pour les pbmc. L’analyse des mutations somatiques (SNVs, CNVs, SVs, signatures SBS) a été réalisée. Les F1-score ont été calculés, les échantillons FF servant de référence.

RESULTATS : Les choix de kit d’extraction et de kit de préparation de librairie influent sur les résultats d’analyse des variants somatiques à partir d’échantillons FFPE : certains kits ont causé des artefacts à faible fréquence allélique (VAF) en plus de ceux induits par le FFPE. Un des kits de librairie n’a pas permis d’obtenir une quantité de librairie suffisante pour le dépôt.

CONCLUSION : L’emploi d’échantillons FFPE, en vue de séquençage WGS sans PCR dans un contexte clinique, nécessite l’ajustement de protocoles, en particulier pour les faibles quantité d’ADN pouvant être obtenues à partir de FFPE. Le choix de la combinaison des kits de préparation est crucial, certains kits induisant des erreurs en plus de celles déjà présentes dans les résultats obtenus avec des échantillons FFPE. Avec une combinaison de kits optimisée, les résultats WGS FFPE peuvent être utilisés avec prudence dans le cadre du soin, bien que la qualité des résultats des échantillons FFPE ne sera jamais équivalente à celle de FF.


Alice MOUSSY, Jasmin CEVOST (Evry), Mélanie LETEXIER, Paul HOFMAN, Violette TURON, Alain VIARI, Jean-François DELEUZE
16:45 - 17:45 #38312 - P260 Déficit de la Recombinaison Homologue (HRD) à partir de shallowWGS : comparaison de trois outils sur l’évaluation de la qualité des données de séquençage.
P260 Déficit de la Recombinaison Homologue (HRD) à partir de shallowWGS : comparaison de trois outils sur l’évaluation de la qualité des données de séquençage.

Contexte : Le Déficit de la Recombinaison Homologue (HRD) est un biomarqueur prédictif de la réponse aux inhibiteurs de la poly-ADP ribose polymérase 1 (PARPi). L'objectif de ce projet a été de tester trois outils validés cliniquement sur la cohorte PAOLA pour l’estimation du score GIS (signature d’instabilité génomique) sur les mêmes données de séquençage. La comparaison porte sur l’évaluation de la qualité de ces données.

 

Objectifs :  La qualité des données de séquençage est un critère important en amont de l’estimation du score GIS et a un impact sur le résultat HRD ou HRP. Les trois outils testés reposent sur des méthodes spécifiques à chacun pour évaluer la qualité des données source en préambule de l’estimation du GIS. Certains intègrent un calcul du pourcentage de couverture, une estimation du niveau de bruit de fond, une évaluation de la cellularité tumorale, ou encore indiquent l’amplification de certains gènes.  Les trois outils testés ont déjà été comparés au test de référence MyChoice pour le calcul du GIS, mais aucune comparaison des trois outils sur les mêmes données de séquençage n’a encore été publiée. L’objectif principal de cette étude a été de comparer ces méthodes sur leur capacité à détecter les échantillons de mauvaise qualité pour réduire les erreurs de diagnostic.

 

Méthode : Cette analyse a été réalisée sur 64 échantillons issus de la cohorte GREAT pour lesquels le statut HRD était connu et déterminé par le test MyChoiceÒ CDx Plus (Myriad). Seuls les échantillons avec un pourcentage de cellules tumorales estimé par le pathologiste de [25-50%] ou [50-100%] ont été inclus. Les 64 échantillons ont été classés en quatre catégories selon le résultat Myriad : négatif (n=16) [score 0-35] ; positif (n=15) [score 49-80] ; border (n=12) [score 36-48] et non contributif (n=6). La répétabilité et la reproductibilité ont été évaluées sur 15 échantillons. Les données de séquençage ont été produites selon l’organisation du laboratoire : extraction avec la chimie Maxwell (Promega), préparation des librairies avec la technologie KAPA (Roche) et séquençage sur NextSeq 2000 (Illumina). Les données de séquençage ont été analysées avec les trois outils actuellement disponibles : 1) shallowHRDv2 développé par l'Institut Curie, 2) GIInger Genomic Integrity Solution développé par Sophia Genetics et 3) Shallow WGS Genomic instability développé par SeqOne.

 

Conclusion et Perspectives : Les résultats de la phase pilote seront présentés, ils permettront de déterminer quel outil offre les performances les plus fiables, précises et adaptées à nos contraintes et orientera notre choix. Cette étude nous permettra également d’évaluer la vitesse de traitement des données, la convivialité des outils et l’interopérabilité de ces derniers avec le système de gestion de laboratoire (SCC) pour une intégration complète de la solution


Amyra ALIOUAT, Florence BURTIN, Florent DENOUAL, Marie-Dominique GALIBERT, Sebastien HENNO, Alexandra LESPAGNOL (Rennes), Marie DE TAYRAC, Celine CALLENS, Tatiana POPOVA, Michael BLUM, Morgan THENOZ, Isabelle CUMIN, Laura DEIANA, Valerie DELECROIX, Anne-Claire HARDY-BESSARD, Delphine LEROUX, Thibault DE LA MOTTE ROUGE
16:45 - 17:45 #38370 - P264 Diagnostic génétique rapide de MAT complément-dépendante et intervention précoce dans une unité de soins intensifs de Néphrologie utilisant le séquençage par Nanopore.
P264 Diagnostic génétique rapide de MAT complément-dépendante et intervention précoce dans une unité de soins intensifs de Néphrologie utilisant le séquençage par Nanopore.

La néphrogénomique est un domaine émergent dédié à l'étude des facteurs génétiques influençant la fonction et les maladies rénales. Il a rapidement progressé ces dernières années grâce à l’émergence de technologies de séquençage à haut débit (NGS), basé sur le séquençage de fragments courts. La microangiopathie thrombotique (MAT) englobe diverses maladies d'origine non génétique et génétique, dont certaines pourraient bénéficier d'une intervention ciblée précoce. D’autres variants dits de structure (SV) affectant la région du gène CFH et conduisant à la formation de gènes hybrides constituent aussi un goulot d'étranglement spécifique au diagnostic moléculaire. Ils représentent 5 % des MAT complément-dépendantes (c-TMA) et ont récemment pris de l'importance. Cependant, le caractère hautement répétitif des séquences dans cette région rend difficile la détection de ces SV en NGS, et le délai de rendu du diagnostic est de 3 semaines, une durée trop longue dans certains contextes cliniques, où le choix de la thérapie dépend du variant identifié. Grâce à la technique de séquençage rapide par Nanopore, il est possible maintenant de séquencer de longs fragments d’ADN, ce qui permet en plus de l’identification de variants simples la détection de réarrangements chromosomiques complexes, et ce de façon rapide (quelques jours) améliorant la prise en charge thérapeutique du patient. 

Nous rapportons ici les résultats de séquençage Nanopore avec une technique d’enrichissement des séquences et des gènes d'intérêt dans le cas d’une MAT.  Ainsi, nous avons pu établir un diagnostic moléculaire rapide en trois jours chez une patiente de 37 ans présentant une insuffisance rénale aiguë sévère associée à une MAT et nécessitant une dialyse. Cette approche a permis d'initier la perfusion d'Eculizumab (anticorps anti-C5) dans un délai de trois jours, car un variant pathogène de classe 5 (ACMGG) générant un codon stop au niveau du gène CFH a été identifié, altérant la régulation de la voie du complément. Ce variant a ensuite été confirmé par la technique de référence WES (Whole Exome Sequencing).

Cette méthode a également permis de détecter rétrospectivement un gène hybride chez un autre patient pour lequel un variant du MMACHC a été détecté aussi par séquençage Nanopore, indiquant une MAT avec déficience de Cobalamine C et nécessitant une supplémentation en vitamine B12. Mais quelques mois après le diagnostic, et avec un outil d'analyse plus performant pour la détection de gènes hybrides développé par notre partenaire de diagnostic SeqOne, un gène hybride a été identifié pour le même patient.

Ainsi, la nouvelle technique de séquençage par Nanopore peut devenir un outil de diagnostic clinique rapide, améliorant l’efficacité du traitement, le pronostic, et permettant une intervention thérapeutique optimale et précoce.


Nadhir YOUSFI (Paris), Cyril MOUSSEAUX, Marie MILLE, Cedric RAFAT, Yosu LUQUE, Abderaouf HAMZA, Paula VIEIRA MARTINS, Carine EL SISSY, Sacha BEAUMEUNIER, Denis BERTRAND, Julien DOUDEMENT, Nicolas PHILLIPE, Michael BLUM, Veronique FREMEAUX BACCHI, Laurent MESNARD
16:45 - 17:45 #37992 - P268 Opinions des professionnels de santé sur la réalisation de séquençage de génome ultra-rapide en réanimation néonatale et pédiatrique.
P268 Opinions des professionnels de santé sur la réalisation de séquençage de génome ultra-rapide en réanimation néonatale et pédiatrique.

L’utilité clinique du séquençage de génome ultra-rapide ( < 5 jours) dans des situations de réanimation néonatale et pédiatrique, ainsi que les points limitants pour sa mise en place en pratique clinique, ont fait l'objet de plusieurs publications récentes. Nous avons mené la première étude visant à identifier les attentes des professionnels de santé concernés autour de ce test : parcours de soin, besoin de formation, impact clinique, par le moyen d’un questionnaire diffusé via leurs sociétés savantes. Un total de 116 réponses complètes ont été obtenues, dont 35% de généticiens cliniciens, 19% de généticiens biologistes, 10% de pratique mixte clinique et biologique, et 32% de réanimateurs pédiatriques ou néonataux.

Dans cette étude, 94% des professionnels considèrent utile l’analyse et 97% que le résultat serait susceptible de modifier une décision de limitation des soins et des thérapeutiques actives. Le délai de rendu perçu comme idéal est < 6 heures pour 1%, < 36 heures pour 8%, < 3 jours pour 24%, < 7 jours pour 35%, et < 15 jours pour 21% des répondants.

Les professionnels de santé s’accordent à 97% sur la nécessité de recevoir une formation sur le sujet avant une première prescription.

La nécessité de validation multidisciplinaire de la demande est exprimée par 87% des répondants, avec comme membres “obligatoires” le médecin en charge du patient et un généticien clinicien. La désignation de référents dans chaque service est également retenue comme pertinente par 93% des répondants pour optimiser le circuit de prescription. L’explication de l’analyse et le recueil du consentement par le généticien clinicien est la solution plébiscitée par 78% des répondants.

La gestion des données incidentes est une préoccupation des professionnels de santé dans ce contexte. Une majorité (78%) est en faveur d’un rendu dans un second temps, indépendant du résultat primaire.

Une discussion multidisciplinaire avant utilisation du résultat est soutenue par 84% des répondants. Un binôme réanimateur/généticien clinicien pour un rendu conjoint est choisi par 91% des répondants comme solution idéale.

Malgré le format de questionnaire qui limite l’exploration complète des détails d’une implémentation, cette étude nous permet de faire une proposition d’organisation du séquençage ultra-rapide de génome en réanimation néonatale et pédiatrique. Les principaux points mis en avant par l’étude sont les formations spécifiques ciblées par corps de métier, l’identification de référents dans chaque service, l’organisation de RCP de validation des demandes et avant utilisation des résultats, tout en visant un rendu de résultats < 7 jours (dans un premier temps) par un binôme généticien clinicien/réanimateur. Nous proposons également, dans ce contexte particulier, un rendu dans un second temps d’éventuelles données incidentes. La meilleure façon d’informer les parents sur le possible impact du résultat sur une limitation des soins et des thérapeutiques actives reste à discuter.


Claire CAILLOT, Nicolas CHATRON (Lyon), Stephane HAYS, Pauline MONIN, Evan GOUY, Etienne JAVOUHEY, Damien SANLAVILLE
16:45 - 17:45 #37898 - P272 La mise en place d’une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (CUP) nationale améliore la prise en charge diagnostique et thérapeutique des cancers de primitifs inconnus.
P272 La mise en place d’une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (CUP) nationale améliore la prise en charge diagnostique et thérapeutique des cancers de primitifs inconnus.

Introduction: With the increasing complexity of current diagnostic investigations, the integration of clinical, pathological and genomic characteristics is crucial for the management of patients (pts) with cancers of unknown primary (CUP). A national multidisciplinary tumor board (NatCUPMTB) was created in July 2020 in France to discuss the diagnostic and therapeutic management of CUP pts. The objective of this study was to evaluate the diagnostic, prognostic and therapeutic impact of this NatCUPMTB after 30 months of activity.

Methods: This was a multicenter retrospective study with prospective follow-up. All pts discussed at least once in the NatCUPMTB between July 2020 and January 2023 were included. Pts and tumors characteristics, pathological and genomic analyses including WGS, WES and transcriptome analysis performed on the two PFMG2025 (French Genomic Medecine Plan 2025) national sequencing laboratories, multidisciplinary tumor board (MTB) conclusions, and follow-up after MTB were collected.

Results: 151 pts were included. The median age at diagnosis was 58 yo, 55% were female, and the majority of patients had an OMS status <2. The median number of metastatic sites at diagnosis was 2, with a majority located in the lymph nodes (63%). The median time between diagnosis and first MTB presentation was 4 months (1-20). At the time of analysis, NatCUPMTB conclusions and long-term follow up (30 months) were available for 93 pts alive at the second MTB presentation. MTB investigations enabled to identify a likely primary origin in 62/93 (67%) pts, the most frequent being renal carcinoma (N=10), lung carcinoma (N=9) and breast carcinoma (N=8). The most frequently molecular alterations found were in TP53 (37%), KRAS (19%), CDKN2A (18%), NF2 (12%), KMT2C (10%), CDKN2B (9%), PBRM1 (9%) genes.

MTB diagnoses were based on the combination of clinical, pathological data issued from initial pathological reports and genomic investigations in 34/93 (37%) of pts. The others were based on pathological and genomic investigations in 15/93 pts (16%), genomic in 4/93 pts (4%), clinical and genomic in 3/93 pts (3%), clinical and pathological in 3/93 pts (3%) and pathological in 3/93 pts (3%). After a median follow-up of 11.2 months, the median overall survival (OS) was 11.9 months from the 2nd MTB presentation. Importantly, a personalized therapeutic strategy was recommended by NatCUPMTB in 79/93 (85%) of pts. Among these recommendations, 38/79 (49%) were based on the diagnosis of tissue of origin (TOO), 12/79 (15%) on an actionable molecular alteration, 24/79 (30%) on both the TOO and an actionable molecular alteration, and 5/79 (6%) were based on an unguided clinical trial.

Conclusion : NatCUPMTB provides significant diagnostic and therapeutic benefit in 85% of pts with CUP. A systematic review of pathologic material could improve the diagnosis of these CUP pts. Early presentation of pts to NatCUPMTB as soon as CUP diagnosis is suspected should be recommended.


Ivan BIECHE, Ivan BIÈCHE (PARIS), Hélène BLONS, Etienne ROULEAU, Olivier FARCHI, Adrien BUISSON, Isabelle SOUBEYRAN, Julien MASLIAH PLANCHON, Jennifer WONG, Abderaouf HAMZA, Nicolas JACQUIN, Célia DUPAIN, Isabelle GUILLOU, Christelle DE LA FOUCHARDIÈRE, Camille TLEMSANI, Laetitia MARISA, Anna PATRIKIDOU, Fabienne ESCANDE, Pierre BLANC, Pierre SAINTIGNY, Sandrine BOYAULT, Yves ALLORY, Anne VINCENT-SALOMON, Dominique STOPPA-LYONNET, Vincent COCKENPOT, Janick SELVES, Christophe LE TOURNEAU, Maud KAMAL, Sarah WATSON
16:45 - 17:45 #38263 - P276 L’association du polymorphisme rs979605 de MAOA à l’amélioration clinique diffère selon le sexe chez des patients déprimés traités par antidépresseurs.
P276 L’association du polymorphisme rs979605 de MAOA à l’amélioration clinique diffère selon le sexe chez des patients déprimés traités par antidépresseurs.

Contexte Le trouble dépressif majeur (TDM) est la principale cause mondiale d'incapacité . L’efficacité des antidépresseurs, son traitement principal, reste modeste. Ils ciblent les concentrations de neurotransmetteurs, dont la sérotonine (5-HT), qui est métabolisé par la monoamine oxydase (MAO) en acide 5-hydroxyindoleacétique (5-HIAA). La variation génétique des gènes codant pour MAO, MAOA et MAOB, est associée à l’amélioration clinique après un traitement antidépresseur chez des patients déprimés. Cependant, son analyse est compliquée par les positions de ces gènes sur le chromosome X. Notre objectif était d'analyser l'association des polymorphismes génétiques de MAOA et de MAOB à l'amélioration clinique chez des patients atteints de TDM après un traitement antidépresseur et au ratio plasmatique 5-HIAA/5-HT dans METADAP, une cohorte des patients déprimés sous traitement antidépresseur pendant 6 mois.

Patients, matériels et méthodes Des données cliniques (n=378) et des concentrations de métabolites (n=148) ont été obtenues à l'inclusion (M0) et après 1 (M1), 3 (M3) et 6 mois de traitement. Les données génétiques ont été obtenues du séquençage à haut débit. Des modèles à effets mixtes ont été utilisés pour examiner l’association des polymorphismes génétiques au score de l'échelle de dépression de Hamilton 17-items (HDRS), aux taux de réponse (réduction du score HDRS ≥50%) et de rémission (HDRS ≤7) et au ratio plasmatique 5-HIAA/5-HT. L’interaction polymorphisme × sexe a été inclus pour contrôler les biais liés au chromosome X. Les polymorphismes ont été annotées avec HaploReg (v4.1), RegulomeDB (v2.0.3) et GTEx (V8).

Résultats Sur les 378 patients, 259 (69%) étaient des femmes et 343 (91%) étaient caucasiens. Les polymorphismes rs979605 de MAOA et rs1799836 de MAOB ont été analysés. L'interaction rs979605 × sexe était significativement associée au score HDRS (P=0.012). À M6, les hommes porteurs de l'allèle A (n=24) avaient un score HDRS inférieur (10.9±1.61) au score de femmes AA (n=14, 18.1±1.87 ; P=0.0067). La direction de l'association de l'allèle A de rs979605 dans les sous-populations des sexes était positive chez les femmes (GA-GG=0.11, AA-GG=0.17) et négative chez les hommes (A-G=-1.18). Quarante polymorphismes de MAOA ont été liées à rs979605, dont six annotés comme se liant à une protéine et associés à l'expression de MAOA dans le cerveau. Le polymorphisme rs1799836 de MAOB a été significativement associé au ratio plasmatique 5-HIAA/5-HT (P=0.018). Globalement, les femmes/hommes CC/C présentaient un ratio inférieur (n=44, 2.18±0.28) aux femmes/hommes TT/T (n=60, 2.79±0.27 ; P=0.047).

Conclusions Nos résultats suggèrent une association du polymorphisme rs979605 de MAOA à l’amélioration clinique après un traitement antidépresseur chez des patients déprimés qui diffère selon le sexe. Ce polymorphisme pourrait être un biomarqueur utile pour la réponse au traitement antidépresseur.


Kenneth CHAPPELL (Le Kremlin-Bicêtre), Romain COLLE, Jérôme BOULIGAND, Séverine TRABADO, Bruno FEVE, Laurent BECQUEMONT, Emmanuelle CORRUBLE, Céline VERSTUYFT
16:45 - 17:45 #38358 - P280 Le génome rapide en néonatologie via le laboratoire AURAGEN : challenge technologique et organisationnel et étude d’impact sur la prise en charge clinique et psychologique.
P280 Le génome rapide en néonatologie via le laboratoire AURAGEN : challenge technologique et organisationnel et étude d’impact sur la prise en charge clinique et psychologique.

Le Plan France Médecine Génomique 2025 a proposé, depuis juillet 2023, la mise en place d’une filière rapide de séquençage du génome, pour des indications ciblées et contrôlées en contexte néonatal. Nous faisons état ici de deux patients ayant pu bénéficier de ce séquençage ultra rapide au laboratoire AURAGEN, avec un délai de rendu de 7 et 12 jours après réception des prélèvements. 

Le premier cas était un nouveau-né ayant présenté une mauvaise adaptation à la vie extra-utérine avec ventilation et intubation pour détresse respiratoire initiale et hypotonie globale. L’IRM cérébrale montrait de larges plages de cortex polymicrogyrique réparties de façon bilatérale et symétrique en zone bifrontoinsulo pariétal. La tentative d’extubation a malheureusement entraîné le décès de l’enfant. Le génome réalisé a identifié un variant pathogène homozygote dans le gène HSD17B4 associé à un pronostic sévère qui a été rendu au clinicien 12 jours après réception du prélèvement au laboratoire, 4 jours après le décès de l’enfant. L’identification de la cause de cette progression brutale vers le décès de leur enfant n’a pas pu modifier la course de la maladie mais a été cruciale dans le processus de deuil des parents.

Le deuxième cas est un enfant avec chylothorax récidivant et détresse respiratoire en période néonatale dans un contexte d’anasarque de découverte prénatale. Devant la gravité de la situation et l’absence d’étiologie retrouvée, une discussion sur la poursuite des thérapeutiques actives a eu lieu et un génome rapide a été prescrit. Celui-ci n’a trouvé aucun variant explicatif ce qui a eu un impact sur la suite de la prise en charge en réduisant la probabilité d’une RASopathie chez le patient du fait de l'absence de variant constitutionnel identifié dans les gènes concernés.

Ces observations sont le témoin que l’argument génétique peut de nos jours entrer en compte dans un processus décisionnel rapide qu’impose ces situations graves rencontrées en période néonatales. Nous montrons que l’optimisation de chaque étape du processus permet un rendu rapide compatible avec ce délai. Il n’est pas simple de prioriser de telle façon beaucoup de prélèvements et cette filière reste donc indiquée uniquement pour des cas exceptionnels. Une étude longitudinale est nécessaire pour quantifier l’impact de ces analyses et de juger de l’efficacité de l’impact d’un tel délai de rendu.


Louis JANUEL (Lyon), Nicolas CHATRON, Damien SANLAVILLE, Anne THOMAS, Julien THEVENON, Julien FAURE, Virginie BERNARD, Laure SAPEY-TRIOMPHE, Clementine FAURE, Evan GOUY, Laetitia LAMBERT, Gaetan LESCA, Christine VINCIGUERRA
16:45 - 17:45 #37895 - P284 Nouvelle méthode de Séquençage à longue lecture dans la DM1, vers une caractérisation génotype-phénotype affinée.
P284 Nouvelle méthode de Séquençage à longue lecture dans la DM1, vers une caractérisation génotype-phénotype affinée.

La dystrophie myotonique de type 1 (DM1) est l’une des maladies génétiques les plus complexes présentant des manifestations cliniques très hétérogènes. Elle est causée par une expansion instable de triplets CTG localisée en 3’UTR du gène DMPK sur le chromosome 19. Le nombre de répétitions varie entre 37 et 4000 répétitions chez les patients DM1. La variabilité génétique et clinique observée chez les patients dépend de la taille de l’expansion, des interruptions CNG dans la séquence mais également de la mosaïque somatique des répétitions. Les outils de diagnostic actuels ne permettent pas de déterminer simultanément ces paramètres chez les patients en particulier lorsque ces derniers sont porteurs de grandes répétitions. Ainsi, la corrélation génotype/phénotype reste mal comprise et imparfaite dans la DM1 rendant le conseil génétique difficile.

Nous avons appliqué les méthodes de séquençage de longue lecture développées par Pacific Biosciences (PacBio) et Oxford Nanopore dans la DM1. Nous avons montré que le séquençage PacBio permet de séquencer avec précision plus de 1000 répétitions CTG et d’estimer la mosaïque somatique chez les patients. Pour la première fois, nous avons identifié une famille DM1 avec une expansion composée de plus de 90% de CCG associée à une diminution de la sévérité des symptômes. Nous avons également pu montrer que les séquences environnant l’expansion de triplets répétés et les interruptions CCG sont méthylés en utilisant les deux approches de séquençage à longue lecture (PacBio et Oxford Nanopore).

Les données génétiques apportées par cette nouvelle méthode et une meilleure connaissance clinique de la DM1 permettra d’aller vers une médecine prédictive et personnalisée chez les patients.


Stéphanie TOMÉ (Paris), Yu-Chih TSAI, Laure DE PONTUAL, Eirini Maria LAMPRAKI, Sam HOLT, David STUCKI, Badreddine Mohand OUMOUSSA, Hélène MADRY, Pierre-Yves BOELLE, Karim LABRECHE, Cheryl HEINER, Guillaume BASSEZ, Tanya STOJKOVIC, Denis FURLING, Geneviève GOURDON
16:45 - 17:45 #37916 - P288 Optimisation de la Réanalyse d’Exome pour le Diagnostic des Maladies Rares : du Phénotype au Génotype.
P288 Optimisation de la Réanalyse d’Exome pour le Diagnostic des Maladies Rares : du Phénotype au Génotype.

Contexte : Les maladies rares constituent un défi diagnostique majeur : de nombreux patients n’ont pas toujours de diagnostic après une éprouvante odyssée diagnostique. L’une des stratégies dominantes pour effectuer des nouveaux diagnostics chez ces patients est le séquençage de l’exome (ES). Afin d’augmenter le rendement de cet examen qui reste malgré tout tributaire des connaissances scientifiques de son temps, la réanalyse de l’ES en trio s’avère être efficiente grâce à l’enrichissement de la littérature scientifique disponible et la mise à jour des outils bioinformatiques ; cependant elle reste souvent difficile à réaliser en pratique.

Méthodes : Cette étude rétrospective a examiné une cohorte de 112 trios effectués à Lyon, composé de 27 ES positifs et de 85 ES négatifs, sur une période de 3 ans afin de démontrer l'efficacité de la réanalyse des données d’ES. Un nouveau phénotypage par une méthode semi-automatisée d’extraction des courriers médicaux a été réalisé ainsi qu’une mise à jour du pipeline bioinformatique pour retraiter les données brutes d’ES.

Résultats : La totalité des ES positifs ont été correctement retrouvés par le nouveau pipeline. La réanalyse des ES négatifs met en évidence une augmentation significative du rendement diagnostic : six diagnostics additionnels (7%) ont été permis, dont quatre par la publication de nouveaux gènes, un par la mise à jour de l’annotation et un par une meilleure détection des variations du nombre de copies. Six nouveaux variants de signification inconnue ont également été identifiés et sont en cours d’évaluation supplémentaire.

Conclusion : Cet article met en évidence l'efficacité de la réinterprétation périodique des données génétiques de l’ES et la nécessité d’une importante automatisation pour pouvoir être réalisable en pratique.


Lucas W. GAUTHIER (Lyon), Nicolas CHATRON
16:45 - 17:45 #37733 - P292 Le séquençage Nanopore, technique sur-mesure pour l’élucidation des variants structuraux dans les gènes de prédisposition aux cancers.
P292 Le séquençage Nanopore, technique sur-mesure pour l’élucidation des variants structuraux dans les gènes de prédisposition aux cancers.

La détection des altérations constitutionnelles est une pratique courante en oncogénétique. Depuis l'avènement du séquençage de nouvelle génération, la détection des variants nucléotidiques est rapide et standardisée. Cependant, la détection et la caractérisation des variants structuraux (VS) peut représenter un défi et nécessite des analyses supplémentaires pouvant se révéler chronophages. Nous rapportons notre expérience pour apporter la preuve de concept que le séquençage adaptatif (adaptive sampling en anglais) utilisant la technologie Nanopore est un outil particulièrement pertinent pour explorer les VS avec un impact direct sur la prise en charge clinique.

Chaque librairie d'ADN est préparée en une demi-journée sans étape de préparation complexe, et notamment sans amplification de l’ADN. En détectant les changements de potentiel ionique lorsque la molécule d'ADN passe au travers d’un nanopore biologique, il est possible de réaliser un séquençage de longs fragments en temps réel. Grâce à la technique d’adaptive sampling, la sélection bio-informatique des régions génomiques d'intérêt à l'aide de l'interface MinKnow permet un enrichissement significatif de la lecture sur ces régions ciblées. Les analyses en aval sont réalisées à l'aide du pipeline NanoClid, développé par l'unité de bio-informatique et disponible sur GitHub (https://github.com/InstituteCurieClinicalBioinformatics/NanoCliD). Cette technologie est particulièrement souple d’utilisation et permet d’ajuster les gènes à analyser selon l’altération à caractériser.

A travers la présentation de quelques cas cliniques, nous démontrons que le séquençage Nanopore par adaptive sampling a permis la caractérisation de VS constitutionnels parfois complexes dans des gènes majeurs de prédisposition au cancer, notamment BRCA1, RAD51C, MSH6, DICER1 ou encore SMARCB1. Ces altérations comprenaient entre autres des duplications en tandem, des gains de copies ou encore des insertions de séquences répétées de type Alu. La rapidité de réponse (moins de 15 jours) offerte par la technologie Nanopore démontre un impact majeur sur la prise en charge immédiate du patient.

Les caractéristiques uniques du séquençage Nanopore utilisant l’adaptive sampling apparaissent comme une technique simple et rapide pour résoudre les VS que les techniques conventionnelles de séquençage n'ont pas pu caractériser, dans un délai compatible avec les décisions cliniques. Cette technique s’ajuste sur mesure à chaque nouveau gène d’intérêt à étudier et ne nécessite pas la conception longue et fastidieuse d’un nouveau panel de gènes. Le séquençage Nanopore s’affirme ainsi comme nouvelle technique majeure de séquençage permettant une caractérisation rapide de variants complexes dans les gènes de prédisposition aux cancers.


Mathilde FILSER (Paris), Jessica LE GALL, Mathias SCHWARTZ, Kévin MERCHADOU, Eléonore FROUIN, Jennifer WONG, Abderaouf HAMZA, Justine PASANISI, Christine BOURNEIX, Lisa GOLMARD, Mélanie PAGÈS, Dominique STOPPA-LYONNET, Victor RENAULT, Sandrine M. CAPUTO, Chrystelle COLAS, Olivier DELATTRE, Julien MASLIAH-PLANCHON
16:45 - 17:45 #37783 - P296 Mise en place d’un laboratoire post-génomique de caractérisation fonctionnelle des variants de signification incertaine au Centre de Génétique Moléculaire et Chromosomique de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
P296 Mise en place d’un laboratoire post-génomique de caractérisation fonctionnelle des variants de signification incertaine au Centre de Génétique Moléculaire et Chromosomique de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

L’utilisation du séquençage de nouvelle génération (panels/exome/génome) dans le diagnostic de maladies génétiques constitutionnelles et de prédispositions génétiques au cancer conduit à l’augmentation du nombre de variants de signification incertaine (VSI) identifiés. Le développement de tests fonctionnels est essentiel pour reclasser ces VSI et permettre ainsi une confirmation du diagnostic.

Le Centre de Génétique Moléculaire et Chromosomique (CGMC) est constitué de 9 Unités Fonctionnelles (UF) rattachées à différentes filières de santé. Afin de mettre en place un laboratoire post-génomique commun de validation fonctionnelle, nous avons constitué un groupe de travail « Tests fonctionnels » avec les différents acteurs (techniciens, ingénieurs, bio-informaticiens et biologistes). Cette organisation a permis de mutualiser les savoir-faire spécifiques (notamment en cultures cellulaires), les ressources en personnel et les équipements. Suite à un état des lieux des situations nécessitant des tests fonctionnels, nous avons priorisé le développement de tests fonctionnels dits transversaux, utiles à toutes les UFs quel que soit le gène impliqué, mais également des tests fonctionnels gène-spécifique, ces derniers étant parfois issus d’un transfert de compétence d’Unités de Recherche vers le diagnostic. La mise en œuvre de chaque test a été prise en charge par une UF volontaire pour initier les développements et ensuite en donner l’accès à l’ensemble des UF.

Parmi les tests fonctionnels transversaux, nous avons mis en place (i) le test Minigène qui permet de déterminer l’effet d’un variant sur l’épissage dans un système ex vivo. Le test a été développé et validé sur une cohorte de 52 variants des gènes GCK, HNF1A et HNF4A impliqués dans les diabètes monogéniques. Ce test est aujourd’hui accessible en routine à l’ensemble des UF avec la mise en place de séries trimestrielles d’analyses de variants prédits spliceogéniques ; (ii) le RNAseq total ou ciblé ; (iii) le test d’activité transcriptionnelle utilisant un gène rapporteur luciférase est mis en place dans le cadre de la maladie de Rendu-Osler due à des variants dans les gènes ACVRL1 et ENG, acteurs de la voie BMP. Le test luciférase aura des applications pour d’autres gènes et voies de signalisation analysés dans le contexte diagnostique.

Parmi les tests gène-spécifique, nous avons mis en place les tests de tolérance à la méthylation des variants des gènes MLH1 et MSH2 impliqués dans le syndrome de Lynch et dans le syndrome CMMRD (demandes d’origine nationale). Un test spécifique de marquage par immunofluorescence du collagène VI sur fibroblastes en culture a également été mis en place dans les collagénopathies.

En conclusion, les tests de validation fonctionnelle constituent un enjeu essentiel des laboratoires de diagnostic génétique pour l’interprétation du nombre croissant de VSI identifiés ; leur intégration à la démarche diagnostique nécessite des expertises nouvelles et une structuration mutualisée.


Delphine BOUVET (Paris), Nawel MALOUCHE, Gwendoline LEROY, Florian BAPTISTE, Brigitte LITRA, Martine MULERIS, Marie-Christine WAILL, Lionel ARNAUD, Julie BOGOIN, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Bernard JONDEAU, Julien BURATTI, Elodie LEJEUNE, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Flavie ADER, Corinne METAY, Pascale RICHARD, Isabelle JERU, Cindie SILVA, Leila QEBIBO, Florence COULET, Christine BELLANNE-CHANTELOT
16:45 - 17:45 #37381 - P300 Évaluer la faisabilité et le risque de traduire, anonymiser et résumer des courriers médicaux à l'aide du deep learning.
P300 Évaluer la faisabilité et le risque de traduire, anonymiser et résumer des courriers médicaux à l'aide du deep learning.

Contexte : La médecine de précision nécessite un phénotypage précis ainsi qu’un partage important de données, en particulier pour les maladies rares. Cependant, le partage de courriers médicaux est un défi du fait des barrières linguistiques. De plus, un résumé clinique en utilisant l'Ontologie des Phénotypes Humains (HPO) fourni par les cliniciens peut s’avérer incohérent et incomplet, entraînant une perte d'informations cliniques.

Méthodes : Pour évaluer la faisabilité et les risques de l'utilisation des méthodes de deep-learning pour traduire, anonymiser et résumer des courriers médicaux, nous avons développé un logiciel multilingue en open source utilisant du deep learning, conforme à la protection des données de santé. Cette méthode est libre (https://github.com/kyauy/ClinFly), accessible dans une application web (https://huggingface.co/spaces/kyauy/ClinFly) et pertinente pour une large communauté de médecins et de chercheurs impliqués dans la médecine de précision. Nous avons mené un essai clinique de non-infériorité en utilisant des méthodes de deep learning pour dé-identifier les informations de santé protégées (PHI) en visant une sensibilité minimale de 90 % et une spécificité de 75 %, et résumer des courriers médicaux non-anglais au format HPO, visant une sensibilité de 75 % et une spécificité de 90 %.

Résultats : De mars à avril 2023, nous avons évalué 50 courriers médicaux non-anglais provenant de 8 médecins et couvrant 12 groupes différents de maladies, notamment les troubles du neurodéveloppement, les anomalies du développement, la fœtopathologie et l'oncologie. Les courriers contiennent 15 PHI et 7 termes HPO en médiane. La méthode de deep learning a atteint une sensibilité de 99 % et une spécificité de 87 % dans l’anonymisation, et une sensibilité de 78 % et une spécificité de 92 % dans la récapitulation de courriers médicaux, rapportant en moyenne 6,6 termes HPO par courrier, ce qui équivaut au nombre de termes HPO généralement fournis par les médecins dans les bases de données (6,8 dans PhenoDB).

Conclusions : L’anonymisation et la récapitulation des courriers médicaux non-anglais à l'aide des méthodes de deep learning présentent des performances non-inférieures à celle d’un clinicien, offrant des pistes sur l'utilisation de l'intelligence artificielle pour faciliter la médecine de précision.


Lucas W. GAUTHIER (Lyon), Marjolaine WILLEMS, Nicolas CHATRON, Camille CENNI, Pierre MEYER, Constance WELLS, Valentin RUAULT, Quentin SABBAGH, David GENEVIEVE, Kevin YAUY
16:45 - 17:45 #38150 - P304 Mise au point d’une méthode d’analyse pour la recherche de variations candidates en mosaïque : application à une série de 1490 patients atteints de paraplégie spastique héréditaire.
P304 Mise au point d’une méthode d’analyse pour la recherche de variations candidates en mosaïque : application à une série de 1490 patients atteints de paraplégie spastique héréditaire.

Les paraplégies spastiques héréditaires (PSH) sont un groupe hétérogène de pathologies neurologiques d’origine génétique. Plus de 80 loci ont été impliqués à ce jour, associés à des âges de début variables et des  modes de transmission variés (autosomique dominant, autosomique récessif, lie à l’X, mitochondrial). Récemment, un petit nombre de variants pathogènes en mosaïques ont été publiées dans le gène SPAST . Nous avons cherché à mettre à jour de nouveaux variants candidats en mosaïque dans ce groupe de pathologies. A cette fin, nous avons réanalysé les données de séquençage NGS d'un panel ciblé de 1490 patients atteints de PSH par une stratégie combinant une nouvelle détection de variations par un pipeline maison déjà utilisé pour la détection de mosaïques somatiques (pipeline Oryci), associée à une analyse d'aval destinée à filtrer et prioriser les variations de faible fréquence allélique identifiées. Ce panel PSH ciblait 65 gènes, avec une capture Roche et un séquençage sur séquenceur MiSeq Illumina.

Grâce à ce travail, nous avons pu retenir plusieurs (n=?) variants suspectées d'être en mosaïque, selon des critères qualités prédéfinis, dans plusieurs gènes de PSH différents. La présence de deux variants en mosaïque de faible fréquence ( < 4%) a pu être confirmée par la méthode de digitale PCR, à des taux de mosaïques comparables à ceux mis en évidence par méthode NGS, apportant ainsi la preuve de concept de notre méthode d'analyse.

Ce pipeline d’analyse dédié à la détection de variants de faible fréquence n’étant pas limité à une pathologie particulière, il sera bientôt déployé sur les données de séquençage NGS d’autres panels.


Véronique IVASHCHENKO (TOULOUSE), Christophe HABIB, Frédéric ESCUDIÉ, Bophara KOL, Laurène TISSIER, Samia AIT SAID, Jérôme Alexandre DENIS, Ronan LEGRAND, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Eric LEGUERN, Cédric LE CAIGNEC, Guillaume BANNEAU
16:45 - 17:45 #38382 - P308 Investigations moléculaire et épigénétique des régions subtélomériques 4q et 10q impliquées dans la dystrophie facio-scapulo-humérale par séquençage long-read Nanopore.
P308 Investigations moléculaire et épigénétique des régions subtélomériques 4q et 10q impliquées dans la dystrophie facio-scapulo-humérale par séquençage long-read Nanopore.

Introduction :

La dystrophie facio-scapulo-humérale (FSHD) est l’une des myopathies les plus fréquentes, de transmission autosomique dominante, à l’origine d’une atrophie musculaire progressive et asymétrique de certains muscles de la face, des ceintures scapulaire et pelvienne et des jambiers antérieurs. Celle-ci est causée par l’expression aberrante de DUX4, dont la transcription est notamment induite par une contraction < 10 unités de répétition (UR) de la macroarray D4Z4 en 4q35. L’absence de contraction chez les individus sains induit l’inactivation transcriptionnelle par hyperméthylation. Cette contraction n’est cependant :

  • ni suffisante : la présence d’un signal de polyadénylation (polyA) en aval, définissant un haplotype permissif sur le Chr4, est nécessaire pour stabiliser le transcrit

  • ni requise : certaines présentations de la FSHD (FSHD2, 5% des patients) impliquent une hypométhylation malgré un nombre d’UR subnormal ( < 20UR).

Le locus est longtemps resté inaccessible via les techniques classiques de biologie moléculaire en raison de la présence de nombreuses régions d'extrême homologie et la taille des UR (3.3kb/UR). Actuellement, le diagnostic repose sur le Southern Blot. Le développement du séquençage long-read a ouvert une nouvelle voie avec la possibilité technique de collecter simultanément et en phase le nombre d’UR, la permissivité des haplotypes, ainsi que la méthylation.

Matériel et Méthodes :

L’extraction des échantillons, l’enrichissement CRISPR-Cas9 et le séquençage Nanopore ont été effectués au laboratoire. L’analyse des données primaires (mapping, methylation, variant calling & annotation) a été développée en partenariat avec MOABI, tandis que l’analyse secondaire, spécifique à la FSHD (UR calling, multiplex phasing) est assurée au laboratoire. L’évaluation préliminaire des performances diagnostiques de notre pipeline a été réalisée via l’étude d’individus atteints de FSHD1 (n= 3), de FSHD2 (n= 2) et des contrôles (n= 3).

Résultats & Discussion :

Les génotypes de tous les individus ont été correctement déterminés. Notre pipeline identifie correctement la taille des haplotypes observés jusqu’au seuil de 20UR, soit des reads > 60 kb. Nous identifions également systématiquement leur origine chromosomique malgré une forte homologie de séquence avec le Chr10, tout comme la présence du signal polyA sur l’haplotype permissif (signal-to-noise ratio respectifs : < 0.219 & < 0.186 ). Une hypométhylation significative a été mise en évidence sur les haplotypes permissifs de tous les individus atteints de FSHD étudiés. Enfin, notre pipeline permet d’investiguer un champ peu exploré de la FSHD reposant sur la notion combinée de périodicité et de progressivité de la méthylation le long des macroarrays D4Z4.

Nous espérons désormais quantifier les performances de notre test diagnostique en augmentant la taille de notre cohorte et en affinant sa valeur ajoutée par la réalisation de valeurs et de motifs normaux de méthylation.


Victor GRAVRAND (Paris), Camille VEREBI, Lucie TROUBAT, Jocelyn BRAYET, Aminata NDIAYE, Prisca DANAUS, Lucie ORHANT, Guillaume MEURICE, Thierry BIENVENU, France LETURCQ, Juliette NECTOUX
16:45 - 17:45 #38544 - P312 Génotypage en masse à partir de k-mers dans les régions hautement répétitives : diagnostic moléculaire à partir de données d’exome pour le gène MUC1.
P312 Génotypage en masse à partir de k-mers dans les régions hautement répétitives : diagnostic moléculaire à partir de données d’exome pour le gène MUC1.

Introduction :

Le gène MUC1, codant pour la protéine mucine1, a récemment été identifié comme l'un des gènes responsables de la néphropathie tubulo-interstitielle autosomique dominante (NTIAD, une néphropathie chronique affectant les sujets âgés de 30 à 70 ans, évoluant vers une insuffisance rénale chronique terminale). Ce gène n'est pas facilement résolu par les méthodes classiques de NGS en short read, car il comporte un variable number tandem repeat (VNTR), avec un pourcentage de GC supérieur à 80 %. De nouveaux pipelines basés sur l'approche k-mer sont en cours de développement pour identifier les variants de la région VNTR codante de MUC1, et notre objectif ici est d'adapter cette méthode aux données d’exome.

 

Matériel et méthodes :

Nous avons appliqué l’outill VNtyper® développé récemment par Saei et al. sur panel de gènes, aux données d’exome de patients connus pour avoir un variant pathogène dans MUC1 (servant de contrôle positif) ainsi qu’à des patients n’ayant pas de suspicion de NTIAD ou des apparentés de patients n’ayant pas le variant familial dans MUC1 (servant de contrôle négatif) afin d’adapter et valider la méthode à ce type de données. Nous avons utilisé comme méthode orthogonale une Snapshot PCR ciblant spécifiquement la 27dupC, insertion pathogène retrouvée dans plus de 80% des cas. Afin de réduire le temps de traitement inhérent à la région couverte qui est beaucoup plus grande avec un exome, nous avons appliqué Shark® à ces données en amont. Il s’agit d’un outil permettant de cibler uniquement la région d’intérêt. Une fois validé, nous avons appliqué l’outil à l’ensemble des exomes séquencés dans le centre entre avril 2022 et septembre 2023, soit 5199 exomes.

 

Résultats :

Sur les 16 contrôles positifs et 12 contrôles négatifs, la méthode de détection bioinformatique permet de mettre en évidence la présence du variant chez l’ensemble des 16 patients (100%) avec VNtyper seul, et chez 15 patients (93.8%) avec VNtyper + Shark (SharkVNtyper). Cependant, l’application de Shark permet de passer d’un temps de calcul de 10 heures en moyenne par échantillon à moins de 10 minutes par échantillon. Aucun variant n’a été détecté chez les contrôles négatifs, quelle que soit la méthode. L’utilisation de l’outil SharkVNtyper sur l’ensemble des exomes de la cohorte a mis en évidence un variant chez 20 patients pour lesquels nous n’avions pas encore de diagnostic moléculaire. Pour l’instant, la présence de la 27dupC a été confirmée par Snapshot PCR chez 4 de ces patients.

 

Conclusion :

L’utilisation d’outils bioinformatiques fondés sur la méthode de k-mer permet de mettre en évidence la présence de variants pathogènes dans des régions hautement répétées, comme c’est le cas ici dans le VNTR de MUC1. SharkVNtyper est applicable aux données d’exomes et potentiellement génome et permet donc d’explorer facilement des échantillons déjà séquencés, et donc d’orienter l’indication de réaliser une technique spécifique pour confirmer la présence du variant.


Ilias BENSOUNA (Paris), Edouard HENRION, Hugues RICHARD, Pascal MOUTY, Marine DANCER, Laure RAYMOND, Xavier VANHOYE, Laurent MESNARD
16:45 - 17:45 #38061 - P316 Intérêt de l’analyse d’un réarrangement chromosomique complexe dans le déploiement des approches long read : exemple de la cartographie optique du génome.
P316 Intérêt de l’analyse d’un réarrangement chromosomique complexe dans le déploiement des approches long read : exemple de la cartographie optique du génome.

Introduction. La détection de variants de structure par analyses de longues molécules (long-read) est une des clés de la prise en charge des patients en situation d'impasse diagnostique. La grande diversité des types de variants structuraux décrits à ce jour, l’absence ou la faible disponibilité d’échantillons témoins porteurs de variants structuraux d’intérêt clinique, la maturité ou la maîtrise encore imparfaite des outils de détection, de visualisation et d’analyse sont autant de difficultés à lever. Ce travail montre comment l'analyse d'un réarrangement chromosomique complexe, tel qu'un chromoanagenesis, permet d'acquérir les nouveaux repères et nouvelles logiques d'interprétation spécifiques aux différents types d'altérations qui sont désormais détectables par ces techniques, en prenant l’exemple de la Cartographie Optique du Génome.

Résultats. Un chromoanagenesis a été identifié chez une petite fille de 3 mois présentant une dysmorphie légère, des malformations mineures et un retard moteur important. Ce diagnostic est basé sur (i) les résultats de la CGH-array montrant une délétion 6q15q16.3 de 8,3Mb, associée à sept délétions plus petites avec un contenu génique faible voire nul et limitées à un nombre restreint de chromosomes ; (ii) l'analyse du caryotype montrant une translocation réciproque complexe supplémentaire entre les chromosomes 5, 6 et 12. Dans l’objectif de caractériser plus finement ce chromoanagenesis, mais aussi dans un but pédagogique, une cartographie optique du génome (Bionano) a été réalisée. Après avoir recherché et comparé les CNV détectés initialement par CGH-array, puis la translocation complexe identifiée au caryotype, les interprétateurs sont orientés vers l’identification d’une grande variété de variants de structure supplémentaires, tels que des inversions para et péricentriques, des insertions intra ou interchromosomiques et des translocations/insertions complexes. Ce type d’analyse permet enfin de comprendre certaines limites des différents algorithmes employés.

Discussion. Ce travail illustre l'intérêt d'analyser une anomalie chromosomique complexe tel qu'un chromoanagenesis afin d'appréhender rapidement l'ensemble du spectre des anomalies identifiables par les approches long-read. L’analyse d’un tel échantillon par cartographie optique du génome a permis d’aider les nouveaux utilisateurs à prendre en main les différents algorithmes et outils, ainsi qu’à adopter les nouvelles logiques d'interprétation spécifiques aux différents types d'altérations. Le partage de telles données de réarrangements complexes ne peut qu’aider la communauté à améliorer la compréhension et la maîtrise des approches long-read dans la caractérisation des variants de structure.


Mathilde QUIBEUF, Kévin CASSINARI, Oriane MERCATI, Anne-Marie GUERROT, Claude HOUDAYER, Géraldine JOLY-HÉLAS, Pascal CHAMBON (Rouen)
16:45 - 17:45 #38605 - P320 Délétion interstitielle du bras long du chromosome 1 : Présentation d’un nouveau cas et revue de la littérature.
P320 Délétion interstitielle du bras long du chromosome 1 : Présentation d’un nouveau cas et revue de la littérature.

Les délétions du chromosome 1 sont très rares. Elles sont classées en trois catégories selon les bandes concernées : proximale (1q21-22q25), intermédiaire (1q24-25q32) et distale (1q42-43qter). A notre connaissance, seulement 25 cas avec la délétion 1q25-q31 ont été rapportés dans la littérature. Nous décrivons un nouveau cas marocain portant la délétion de la région 1q25.1-1q31.2.

Notre patiente est une fille âgée d’un an, issue d’un mariage non consanguin, sans antécédents familiaux notables. Elle est née par voie basse d’une grossesse suivie avec retard de croissance intra-utérin. A l’examen, l’enfant présente un retard de croissance staturo-pondérale, un retard psychomoteur, une microcéphalie, une dysmorphie faciale (front bombé, racine du nez large, columelle saillante, philtrum court, lèvre supérieure mince, petit menton, oreilles décollées), un cou court et un écartement mamelonnaire. Le caryotype constitutionnel standard a révélé la présence d’une délétion interstitielle au niveau du chromosome 1 : 46,XX,del(1)(q?23q?25). L’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) a mis en évidence une délétion de 16,322 Mb au niveau de la région 1q25.1-1q31.2 : arr 1q25.1q31.2(171566371-187888723)x1. L’analyse par FISH (Hybridation in Situ par Fluorescence) a confirmé le remaniement. L’enquête parentale a permis de confirmer le caractère de novo de ce déséquilibre.

 Le cas décrit présente le tableau classique de la délétion intermédiaire du chromosome 1q. Dans la littérature, les signes cliniques les plus fréquemment associés à cette délétion sont un retard de croissance, un retard psychomoteur, des anomalies des lèvres et du palais, des anomalies génitales, des mains et des pieds de petite taille, une brachydactylie, une clinodactylie du cinquième doigt, des anomalies cardiaques, une microcéphalie et une micrognathie. La région délétée contient plusieurs gènes, notamment LHX4, CENPL et ASTN1. Le gène LHX4 (OMIM : 262700) est associé au syndrome de petite taille-anomalies hypophysaires et cérébelleuses-selle turcique anormale. Il joue un rôle important dans le développement de l'hypophyse responsable de la sécrétion de GH (Growth Hormone). De même, le gène CENPL codant pour la protéine centimétrique L pourrait contribuer au retard de croissance. Par ailleurs, ASTN1 est un gène candidat pour le défaut de migration neuronale chez l’homme. Fortement exprimé dans le cerveau, il peut être responsable de la déficience intellectuelle.

Le cas présent exprime plusieurs arguments d’appoint suggérant une corrélation génotype-phénotype plus concluante de cette rare délétion. Cependant, des études fonctionnelles sont nécessaire pour mieux disséquer et comprendre le rôle de chaque gène dans ce phénotype.


Yousra IBENBRAHIM, Amal TAZZITE, Wafaa BOUZROUD, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
16:45 - 17:45 #37842 - P324 Etude d’une forme familiale d’une délétion de SPEN : expansion du spectre phénotypique.
P324 Etude d’une forme familiale d’une délétion de SPEN : expansion du spectre phénotypique.

Le syndrome del(1p36) affecte 1/5000 nouveau-nés et est la plus fréquente des délétions autosomiques terminales. Il associe un trouble du neurodéveloppement et des malformations (cérébrales, cardiaques, rénales et craniofaciales). Il est classique de décrire deux régions minimales critiques : une distale en 1p36.33, considérée comme un syndrome de gènes contigus et une proximale, localisée en 1p36.23, associée principalement à l’haploinsuffisance du gène RERE. Récemment, une troisième région critique, située en 1p36.13 a été décrite et génère un phénotype chevauchant avec celui des délétions dites distales et proximales. Elle est associée à l’haploinsuffisance de SPEN (Drosophila split ends homolog gene) qui est un répresseur transcriptionnel impliqué dans le développement embryonnaire et les cancers. De façon remarquable, les haploinsuffisances de SPEN sont associées à une épisignature distinctive de méthylation de l'ADN du chromosome X chez les femmes affectées.

Nous décrivons ici le cas d’une forme familiale avec un cas fœtal de délétion 1p36 incluant le gène SPEN. Seulement 5 cas prénataux d’haploinsuffisance de ce gène ont été décrits à ce jour dont un seul cas avec une suspicion de cardiopathie. 

Notre premier cas est celui d’un fœtus féminin chez qui a été identifié à 23SA+4 jours une cardiopathie complexe isolée (atrésie tricuspide et hypoplasie du ventricule droit) qui a conduit à la réalisation d’une amniocentèse pour recherche d’anomalie chromosomique. La CGH array (hybridation génomique comparative) a identifié une perte de matériel chromosomique en 1p36.21p36.13 de 1 Mb confirmée par FISH (hybridation par fluorescence in situ), qui emporte le gène SPEN sans chevaucher avec les deux principales régions minimales critiques. 

Le deuxième cas est celui de la mère du fœtus chez qui nous avons retrouvé la délétion. Elle est âgée de 30 ans et ne signale initialement aucun antécédent médical. Les données rapportées dans la littérature étant en faveur d’un trouble du neurodéveloppement sévère, nous avons été surpris de ce résultat ce qui nous a conduits à réaliser une FISH sur culture de fibroblastes pour éliminer la présence d’une mosaïque chez cette patiente. Par la suite, elle nous a rapporté avoir eu un retard de langage, des difficultés d’apprentissage et un souffle cardiaque dans son enfance. 

Notre présentation montre que l’haploinsuffisance de SPEN peut être évoquée devant une cardiopathie isolée et que cette haploinsuffisance peut être associée à un phénotype neurocognitif moins sévère que le tableau décrit dans la littérature.

Des études de méthylation en cours chez le fœtus et chez la mère devraient nous permettre de comparer les profils de méthylation du chromosome X lié à l’haploinsuffisance de SPEN en prénatal par rapport au postnatal. 


Camille GALLUDEC VAILLANT (Paris), Thomas COURTIN, Nicolas BOURGON, Marie-Paule BEAUJARD, Serge ROMANA
16:45 - 17:45 #38102 - P328 Le caryotype comme test fonctionnel du diagnostic d’aneuploïdies multiples en mosaïque : à propos d’un cas.
Le caryotype comme test fonctionnel du diagnostic d’aneuploïdies multiples en mosaïque : à propos d’un cas.

Le syndrome d’aneuploïdies multiples en mosaïque est une maladie de transmission autosomique récessive responsable d’un retard de croissance syndromique sévère avec dysmorphie faciale, craniosténoses et cardiopathie. Les variations bialléliques des trois gènes (BUB1B, TRIP13 et CEP57) impliqués à ce jour sont responsables d’anomalies de divisions cellulaires.

Nous rapportons ici le cas d’un premier enfant d’un couple de cousins germains sans antécédent familiaux né à 34SA+5 avec une franche hypotonie et des mensurations normales. Un retard de croissance entre -3 et -4DS selon les mensurations s’est rapidement installé avec retard d’âge osseux. A deux ans, le patient est opéré d’une craniosténose. Un traitement par GH mis en place à 4 ans a permis de passer de -4 à -2DS. Il présente une trachéomalacie, une surdité de transmission et quelques particularités morphologiques mais pas de trouble du neurodéveloppement.

Après CGH-array normale, une analyse de génome en trio a été réalisée dans le cadre de la pré-indication « Syndrome malformatif sans déficience intellectuelle ». Celle-ci a mis en évidence une délétion de deux nucléotides à l'état homozygote dans le dernier exon du gène CEP57 entraînant un décalage du cadre de lecture et l'apparition d'un codon stop prématuré (ENST00000325542.10:c.1435_1436del p.(Gln479ValfsTer16)). Cette variation, jamais décrite en population ou chez des patients, a été considéré de signification inconnue avec proposition de caryotype pour recherche d’aneuploïdies multiples en mosaïque. Un premier caryotype, réalisé à la naissance, sur 15 mitoses n’avait pas retrouvé de métaphase aneuploïde. Le nouveau caryotype a identifié 11 mitoses sur 43 aneuploïdes avec un nombre de chromosome oscillant de 38 à 63 confirmant ainsi le diagnostic.

Cette observation souligne la complémentarité entre séquençage de génome et caryotype pour le diagnostic de cette pathologie et l’importance de formuler l’hypothèse diagnostique en amont de l’analyse de caryotype pour ne pas négliger de métaphases aberrantes et/ou répéter l’examen dans le temps.


Mathilde PUJALTE (Lyon), Pauline MONIN, Marianne TILL, Damien SANLAVILLE, Nicolas CHATRON
16:45 - 17:45 #38573 - P332 Le syndrome de DiGeorge et la duplication 22q11.2 chez environ 5 cas : Pourquoi la duplication imite-t-elle les délétions dans le syndrome de DiGeorge ?
P332 Le syndrome de DiGeorge et la duplication 22q11.2 chez environ 5 cas : Pourquoi la duplication imite-t-elle les délétions dans le syndrome de DiGeorge ?

Introduction : Le 22q11.2DS est la microdélétion chromosomique la plus courante. La présentation clinique du syndrome de DiGeorge (DGS) est très hétérogène et inclut généralement des dysmorphies faciales, des malformations cardiaques, des troubles du développement neurologique, une hypocalcémie et une hypoplasie thymique. Cependant, une duplication miroir, DupS, a été observée. Les caractéristiques de cette condition varient largement et peuvent être diagnostiquées lors de l'étude du phénotype du DGS.

Patients et méthodes : Nous rapportons ici quatre micro-délétions et une micro-duplication sur le chromosome 22q11.2. Les patients atteints du 22q11.2DelS présentaient une malformation cardiaque, des caractéristiques dysmorphiques spécifiques, une hypocalcémie et une agénésie thymique. Le patient atteint du 22q11.2DupS présentait les mêmes caractéristiques dysmorphiques, une hypocalcémie et une microgonatisme qui pourraient prédire le DGS.

Résultats : Une analyse FISH a été réalisée, montrant 3 spots du gène Tuple1, et une duplication de 2 Mo a été identifiée et caractérisée par une analyse CGH sur puces à ADN. Le gène TBX1 a été identifié comme le gène majeur de la maladie. Dans des modèles murins, la sur-expression et la sous-expression de TBX1 reproduisent le phénotype DelS/DupS. De plus, les patients non délétés présentant des phénotypes similaires au DGS présentaient de nouvelles mutations de TBX1 qui provoquaient un gain de fonction. Étant donné que TBX1 est un membre de la famille de transcription T-box et est impliqué dans la régulation des processus de développement, une expression altérée en combinaison avec d'autres facteurs génétiques ou non génétiques pourrait expliquer la variabilité du phénotype 22q11.2DupS. Des interactions entre les gènes de la région 22q11.2 et d'autres gènes ont déjà été signalées. Certains de ces gènes pourraient s'intégrer dans la voie de signalisation de TBX1.

Conclusion : Des recherches récentes ont associé des loci génétiques spécifiques à des régions de gènes répétés flanquant à d'autres micro délétions récurrentes. La plupart des microdélétions chromosomiques interstitielles peuvent avoir des microduplications correspondantes qui représentent une recombinaison réciproque, comme le syndrome de Smith-Magenis Sd/dup17p11.2, le syndrome de Williams/dup7q11.2, etc.


Rim KHELIFI, Khouloud RJIBA, Leila DARDOUR, Wafa SLIMANI, Ayda BENNOUR, Rim KOOLI, Oussama MGHIRBI, Ali SAAD, Soumaya MOUGOU-ZERELLI (Sousse)
16:45 - 17:45 #38470 - P336 Modèles de méta-analyse clairsemés pour la mise en évidence de SNPs et gènes pléiotropes à l'aide de données résumées issues de GWAS.
P336 Modèles de méta-analyse clairsemés pour la mise en évidence de SNPs et gènes pléiotropes à l'aide de données résumées issues de GWAS.

Les analyses d’association pangénomiques (GWAS) qui se concentrent sur les associations entre un phénotype et plusieurs millions de marqueurs génétiques (SNPs) testés de manière indépendante ont permis d’identifier des centaines de milliers de SNPs associés à de nombreux phénotypes complexes, comme les cancers ou la maladie de Parkinson, permettant ainsi de mieux comprendre comment les variants génétiques communs peuvent affecter les maladies humaines. L’une des découvertes majeures de l'ère GWAS est que la pléiotropie – le fait qu’un même gène influence plusieurs phénotypes – est très répandue dans les maladies complexes chez l’Homme. Un nombre toujours croissant de statistiques résumées issues de résultats de GWAS sont mis à disposition de la communauté scientifique. Ainsi, combiner les résultats des GWAS sur différents phénotypes pourrait permettre d’identifier de nouvelles associations de phénotypes pléiotropes (1). De plus, l'incorporation d'information biologique connue telle que la structure de groupe (gène ou voie biologique) a montré un certain succès dans les approches classiques de GWAS. Des efforts récents ont été déployés pour développer des méthodes permettant de prendre en compte l’information sur la structure des données génétiques (2, 3). En particulier, Baghfalaki et al. (2) ont développé des approches de méta-analyse bayésienne exploitant des statistiques récapitulatives pour la détection de la pléiotropie au niveau des variables (SNPs) et des groupes (gènes). Cependant, ces méthodes analysent chaque gène un à un. Considérer toute l’information en même temps pourrait permettre d’augmenter la puissance de détection des associations pléiotropes.

Nous proposons une nouvelle méthode de méta-analyse multivariée pénalisée adaptée à l’analyse de la pléiotropie et prenant en compte les structures imbriquées dans les données en considérant tous les groupes en même temps. Un algorithme des directions alternées (ADMM) est exploité pour la sélection des SNPs et des gènes pléiotropes.

Les performances de cette méthode seront comparées aux méthodes GCPBayes et à d'autres approches de méta-analyse de référence sur des ensembles de données simulées. Notre méthode sera également appliquée à l'identification de gènes potentiellement pléiotropes entre la maladie de Parkinson et les cancers, et les résultats préliminaires pourront être présentés.

Références

1.                Hackinger S, Zeggini E. Statistical methods to detect pleiotropy in human complex traits. Open biology 2017;7(11):170125.

2.                Baghfalaki T, Sugier P-E, Truong T, Pettitt A.T, Mengersen K, Liquet B. Bayesian meta‐analysis models for cross cancer genomic investigation of pleiotropic effects using group structure. Statistics in Medicine 2021;40(6):1498-1518.

3.                Sutton M, Sugier PE, Truong T, Liquet B. Leveraging pleiotropic association using sparse group variable selection in genomics data. BMC medical research methodology 2022, 22(1), 1-12.


Pierre-Emmanuel SUGIER (Villejuif), Yazdan ASGARI, Thérèse TRUONG, Benoit LIQUET
16:45 - 17:45 #37750 - P340 Syndrome de Rubinstein-Taybi : Caractérisation des profils épigénétiques pour l’étude des mécanismes moléculaires de la pathologie.
P340 Syndrome de Rubinstein-Taybi : Caractérisation des profils épigénétiques pour l’étude des mécanismes moléculaires de la pathologie.

Le syndrome de Rubinstein-Taybi (SRT) est une anomalie génétique du développement, avec déficience intellectuelle, anomalies typiques de la face et des extrémités et multiples anomalies congénitales. CREBBP et EP300, les deux gènes impliqués dans le déterminisme du SRT, sont des coactivateurs transcriptionnels avec un domaine catalytique lysine acétyl transférase et jouent un rôle majeur dans le remodelage de la chromatine. L’altération de l’acétylation des histones est associée à une modulation inappropriée de l’expression génique, en particulier au cours du développement. Le SRT est un modèle de trouble épigénétique du neurodéveloppement. Chez les patients SRT, le lien fonctionnel entre l'acétylation des histones et les profils transcriptomiques au cours de la différenciation neuronale n’est pas connu. 

Nous avons dérivé des cellules souches pluripotentes induites de patients SRT porteurs d'une mutation CREBBP récurrente, connue pour inactiver le domaine KAT. Après différenciation en neurones corticaux et pyramidaux, nous avons comparé les acétylomes par LS-MS/MS et les transcriptomes par RNA-seq à des cellules dérivées de donneurs sains. 

Aucune différence morphologique n'a été observée au cours de la différenciation neuronale entre les patients SRT et les témoins, mais la maturation neuronale semble être affectée au niveau moléculaire.  Nous avons identifié 25 marques d’acétylation des histones spécifiquement altérées dans le SRT. Les histones H2B et H3 sont les plus impactées. L'altération de l'acétylation se maintient tout au long de la différenciation neuronale pour la majorité de ces 25 marques d'histones. Les analyses transcriptomiques ont montré une étape critique du processus de différenciation entre progéniteurs neuronaux et neurones immatures, avec une nette augmentation des gènes différentiellement exprimés dans le SRT par rapport aux contrôles. Ces analyses ont noté un impact sur les gènes impliqués dans la différenciation neuronale, illustrant un délai de maturation neuronale dans le SRT. L'analyse du transcriptome sur les fibroblastes des mêmes patients a mis en évidence une répression transcriptionnelle au sein des voies liées à la différenciation neuronale et au guidage des axones. Cela nous a permis d'identifier 8 biomarqueurs potentiels qui pourraient définir une signature transcriptomique du SRT dans les fibroblastes.

L'identification des mécanismes physiopathologiques reste un enjeu majeur pour une compréhension des troubles cognitifs chez les patients. Nous avons établi la première cartographie de l'acétylation des histones dépendante de CBP chez l'Homme. L'analyse des fibroblastes reflète les altérations observées au niveau neuronal, en faisant un tissu de choix pour le développement de biomarqueurs pour le diagnostic dans le soin courant. Cette étude ouvre de nouvelles perspectives dans la définition de biomarqueurs épigénétiques pour le SRT, dont la méthodologie pourrait être étendue à toutes les chromatinopathies.


Julien VAN-GILS (BORDEAUX), Slim KARKAR, Aurélien BARRÉ, Sophie NOTHOF, Stéphane CLAVEROL, Caroline TOKARSKI, Jean-Philippe TRANI, Raphael CHEVALIER, Natacha BROUCQSAULT, Céline CARPENTIER, Béatrice CLUZEAU DEMOURES, Isabelle PELLEGRIN, David GENEVIÈVE, Cécile LAROCHE, Sylvie ODENT, Marlene RIO, Ndeye Fatou NGOM, Didier LACOMBE, Patricia FERGELOT, Frédérique MAGDINIER
16:45 - 17:45 #38457 - P344 Protéger et partager les données génétiques et génomiques dans le soin face au RGPD : contribution du Policy and Ethics Committee (PEC) de la Société européenne de génétique humaine.
P344 Protéger et partager les données génétiques et génomiques dans le soin face au RGPD : contribution du Policy and Ethics Committee (PEC) de la Société européenne de génétique humaine.

Contexte. Les données génétiques, sous l’influence des nouvelles technologies, sont produites de plus en plus massivement dans le contexte de la médecine génomique. Le partage de ces données pour le soin est considéré comme un requis entre professionnels de santé dans le cadre de la prise en charge des patients. Toutefois, ce partage se réalise dans des conditions limitées par la garantie du secret professionnel des données nécessaire à la confiance due au patient. De plus, la donnée génétique présente un intérêt allant au-delà de la santé du seul patient index, pour les membres de sa famille. Ces derniers sont généralement considérés comme des tiers à la relation médecin-patient mais la connaissance de cette données pourrait leur permettre une prise en charge précoce. Dans ce contexte de nécessaire circulation des données génétiques au bénéfice du patient et des membres de sa famille, le Règlement Général pour la Protection des données (RGPD, 2016) vient renforcer les droits des patients et les obligations des professionnels de santé, ces derniers pouvant avoir des difficultés à correctement les identifier.

Objectif. Le Policy and Ethics Committee (PEC) de la Société européenne de génétique humaine finalise un document de référence pour aider les professionnels à mieux intégrer les attendus du RGPD en pratique clinique.

Résultat. Nous présentons ce document qui, premièrement, fait le point sur les différents articles du règlement devant s’appliquer à la collecte et à l’usage des données génétiques dans le soin et, deuxièmement, analyse son impact dans la pratique médicale. Il rappelle la nécessaire articulation entre les obligations du RGPD et celles posées par les règles du droit national dans l’échange de données génétiques, analyse les obligations et responsabilités des différents acteurs (institutionnels, professionnels de santé, laboratoires d’analyse), rappelle les droits des patients sur les données génétiques les concernant, présente les différentes procédures et mesures techniques de sauvegarde devant être mises en œuvre quand il s’agit d’opérer un traitement de données génétiques en insistant sur l’impossibilité d’anonymiser les données génétiques et enfin évoque la question de la réutilisation des données génétiques issues du soin en recherche. Le document qui sera mis à disposition se présente comme un guide à l’usage des professionnels, met en évidence certaines contradictions du texte dans son application en clinique et propose une liste de points à considérer afin d’intégrer les obligations du RGPD en pratique tout en conservant une approche humaniste, guide de toute pratique clinique.


Emmanuelle RIAL-SEBBAG (Toulouse), Colin MITCHELL, Deborah MASCALZONI, Francesca FORZANO
16:45 - 17:45 #38085 - P348 Gestion des données génétiques incidentes : la sémantique en France et au Québec.
P348 Gestion des données génétiques incidentes : la sémantique en France et au Québec.

Contexte : L’absence de définition commune sur les données incidentes est source de confusion dans la littérature, rendant difficile la comparaison entre les pays.

La gestion des données incidentes en génétique est différente en France et au Québec. Avec le soutien du service de coopération et d’action culturelle du Consulat général de France à Québec, nous effectuons un projet pour confronter les perspectives Québécoises et Françaises sur cette question et bénéficier des expériences respectives.

Méthode: Ce projet de 2 ans réunit l’expertise de médecins biologistes, généticiens, psychologues, sociologues, éthiciens, philosophes, juristes, représentants de l’Agence de la Biomédecine, et représentants d’associations de patients de la France et du Québec. Nous présentons ici les résultats sur la sémantique.

Résultats: En génétique, la donnée incidente (DIn) ou trouvaille fortuite (TF) (dénominations respectives en France et au Québec), peut être définie comme étant une donnée génomique, sans relation avec l’indication initiale du test, découverte fortuitement, et sans corrélation, à priori, avec la clinique du patient.

La loi Française de bioéthique votée en 2021 permet au patient qui a signé un consentement pour une analyse génétique d’accepter ou de refuser d’être informé de données incidentes issues de cette analyse. Elle ne définit ni le périmètre des DIn à rendre, ni comment les rendre. Au Québec il n’y a pas de législation spécifique sur la TF. La gestion des TF repose sur des recommandations élaborées par des associations professionnelles ou groupes d’experts. Le Réseau Québécois de Diagnostic Moléculaire recommande de transmettre toute TF qui est actionnable (pour laquelle il existe une intervention possible) selon une liste de gènes préétablie, de manière obligatoire chez l’enfant, et selon le choix du patient chez l’adulte.

La confrontation des points de vue sur la sémantique a permis d’apporter un éclairage pluridisciplinaire sur le sens des mots utilisés entre donnée, trouvaille, découverte, secondairefortuiteincidente, et actionnable. Parmi les éléments qui contribuent à la sémantique des données incidentes génétiques, nous avons identifié leur caractère imprévisible, familial, présymptomatique et opportuniste. Les éléments qui contribuent aux décisions de divulguer des données incidentes incluent la sévérité, la pénétrance, l’actionnabilité (disponibilité et efficacité d’une intervention) et la qualité des données probantes sur ces éléments.

Conclusion: Ces résultats illustrent l’importance de définitions claires et communes. Ces questions soulèvent des enjeux légaux, sociaux et éthiques, avec certaines particularités spécifiques à la France et au Québec.  Les prochains thèmes abordés seront les types de données incidentes et leur gestion pratique en période pré et postnatale. Ce projet mènera à l’élaboration de recommandations sur les définitions et la gestion des données incidentes pour guider la pratique en France et au Québec.


Anne-Marie LABERGE, Damien SANLAVILLE (LYON), Xavier BROUTIN, Marie France CALLU, Nicolas CHATRON, Delphine CORTIAL, Marie DARRASON, Catherine DEKEUWER, Charles DUPRAS, Catherine GOUDIE, Sébastien JACQUEMONT, Pascale LEVY, Mélyna MONICHON, Laurent PASQUIER, Fançoise ROBERT, Massimiliano ROSSI, Thoueiba SAANDI, Jean-François SOUCY, Rafik TADROS, Maude VECTEN, Audrey VEZIAN, Ma'n H ZAWATI
16:45 - 17:45 #37600 - P352 Séquençage génomique opportuniste : recommandations de la société européenne de génétique humaine.
P352 Séquençage génomique opportuniste : recommandations de la société européenne de génétique humaine.

Si le séquençage de l’exome est prescrit dans un cadre diagnostique, la possibilité existe en théorie d’analyser les données de séquençage au-delà de l’indication de l’examen, réalisant ainsi un dépistage génomique opportuniste (Opportunistic Genomic Screening OGS). La Société européenne de génétique humaine (ESHG) a recommandé en 2013 que l'analyse du génome reste limitée au problème de santé motivant l’examen. D'autres organisations professionnelles soutiennent que des variants génétiques « actionnables » pourraient voire devraient être rapportés (notamment l'American College of Medical Genetics and Genomics, la Société française de médecine prédictive et personnalisée, Genomics England). Il conviendrait de « profiter » du séquençage pour rechercher régulièrement et systématiquement des résultats secondaires, appelés dépistage opportuniste. D’un point de vue normatif, la caractéristique distinctive d’un tel screening n’est pas tant son contexte (qu’il s’agisse de santé publique ou de soins de santé), mais l'absence d'indication pour réaliser ces tests. Ce dépistage entraîne une balance bénéfices/risques plus précaire qu'il convient de mesurer. La Société européenne de génétique humaine et son "comité éthique et politique" continue de recommander une approche prudente du dépistage opportuniste. La proportionnalité et l’autonomie doivent être garanties et respectées.  Dans les systèmes de santé financés, les avantages potentiels doivent être mis en balance avec les dépenses de santé. En ce qui concerne le séquençage du génome en pédiatrie, l’ESHG estime qu’il est prématuré de rechercher des pathologies d’apparition tardive chez les enfants. L'ESHG souhaite une norme éthique centrale avec des consultations de conseil génétique qui devraient être proposées systématiquement avec signature conjointe d'un consentement libre et éclairé avant la réalisation d'une analyse génétique, et précisant les caractéristiques de l'annonce d'un éventuel résultat secondaire. En fonction de l’évolution des connaissances, des bénéfices attendus et des ressources disponibles, des projets pilotes "OGS" restent nécessaires.


Guido DE WERT, Christophe CORDIER (Lausanne, Suisse), Angus CLARKE, Elisabeth DEQUEKER, Zandra DEANS, Carla VAN EL, Florence FELLMANN, Ros HASTINGS, Sabine HENTZE, Heidi HOWARD, Milan MACEK, Alvaro MENDES, Christine PATCH, Emmanuelle RIAL-SEBBAG, Vigdis STEFANSDOTTIR, Martina CORNEL, Francesca FORZANO
16:45 - 17:45 #38669 - P356 Les approches interdisciplinaires de la médecine génomique par les sciences humaines et sociales : rencontres dans le contexte du Plan France Médecine Génomique 2025.
P356 Les approches interdisciplinaires de la médecine génomique par les sciences humaines et sociales : rencontres dans le contexte du Plan France Médecine Génomique 2025.

Initiées par le groupe de travail « Ethique, réglementation et société » du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025), les Rencontres « SHS/Médecine génomique » s’inscrivent dans les missions de ce groupe :

  • Intégrer les dimensions éthiques et réglementaires au déploiement du séquençage du génome en pratique clinique et à la réutilisation des données pour la recherche,
  • Organiser l’information, la consultation et l’implication des acteurs de la société,
  • Faciliter le développement de recherches interdisciplinaires mobilisant les SHS sur les différents enjeux de la médecine génomique et du plan.

Ces rencontres se déroulent annuellemenr sur 1,5 jour depuis 2022, sur des sites différents et ont pour but de :

  • Fédérer une communauté d’acteurs autour des enjeux SHS de la médecine génomique et du PFMG2025,
  • Encourager les échanges entre les équipes de recherche des disciplines SHS et les différents acteurs impliqués en médecine génomique,
  • Enrichir et faire émerger des réflexions collectives,
  • Articuler les actualités et les perspectives du PFMG2025 avec des travaux de recherche SHS,
  • Impulser des collaborations et les projets de recherche SHS relatifs à la médecine génomique ou au PFMG2025.

Les deux premières éditions, à Paris en juin 2022 et à Dijon en juin 2023 ont été préparées par un Comité interdisciplinaire et ont permis de rassembler chacune une centaine de personnes d’horizons variés (présentiel et distantiel). Outre une approche historique et des actualités sur le PFMG 2025 un tour d’horizon sur des projets impliquant des SHS  sur différentes facettes de la médecine génomique a été réalisé via des posters et/ou des communications orales. Les sessions thématiques ont permis d’aborder les thèmes suivants grâce à des panels interdisciplinaires : en 2022, politiques de santé, régulations juridiques, économiques  et professionnelles ; enjeux spécifiques des données massives et personnelles en médecine génomique ;  parcours et organisation des soins ; le continuum soin/recherche : contextes, usages et conséquences ; en 2023 : Les patients, acteurs de la médecine génomique ?  Les enjeux d’une population de référence pour la médecine génomique ; Le cycle des données et leurs réutilisations.

Ces rencontres permettent des échanges riches et la dynamique interdisciplinaire qui les sous-tend ne masque pas la difficulté de 1) créer une synergie entre préoccupations cliniques et organisationnelles et préoccupations de recherche, 2) s’entendre sur la définition et les contours de ce qu’est la médecine génomique, 3) stimuler une compréhension approfondie du PFMG 2025 et garantir une ouverture au regard critique des SHS , 4) ne pas se limiter au format « colloque » mais stimuler de nouveaux projets de recherche où les SHS trouvent pleinement leur place.

La participation accrue de généticiens est vivement souhaitée car elle conditionne l’ancrage des projets dans les réalités du terrain. La 3ème édition des rencontres SHS/ Médecine génomique aura lieu à Toulouse en juin 2024


Anne CAMBON-THOMSEN, Sarah CARVALLO (Besançon), Marc BILLAUD, Catherine BOURGAIN, Isabelle DURAND-ZALESKI, Christine LEMAITRE, Laurent PASQUIER, Clément PIMOUGUET, Marie PRÉAU, Dominique STOPPA-LYONNET, Emmanuelle RIAL-SEBBAG, Frédérique NOWAK, Lucie MORILLON
16:45 - 17:45 #37666 - P360 Analyses constitutionnelles BRCA1/2 à visée théranostique : succès d’un circuit de mainstreaming à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière – Sorbonne Université, Paris.
P360 Analyses constitutionnelles BRCA1/2 à visée théranostique : succès d’un circuit de mainstreaming à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière – Sorbonne Université, Paris.

Introduction L’olaparib en adjuvant est associé à une augmentation de la survie globale et sans progression chez les patientes avec cancer du sein à haut risque HER2-négatif, et qui sont porteuses d’un variant pathogène (VP) constitutionnel BRCA1/BRCA2. L’indication aux tests constitutionnels est désormais souvent purement théranostique, et non plus basée sur des antécédents évocateurs de prédisposition génétique. Cet élargissement des indications impose le développement de circuits rapides et innovants de prescription impliquant davantage les oncologues et gynécologues, ce d’autant plus que les capacités d’absorption des consultations d’Oncogénétique sont limitées.

Méthodes Nous avons mis en place un circuit de mainstreaming, plus précisément d’intégration des analyses génétiques constitutionnelles à la prise en charge de routine. Le circuit a été conçu à partir de données récentes de la littérature, et en concertation avec les spécialités concernées. Le lancement s’est fait formellement en RCP d’onco-gynécologie. Les oncologues et gynécologues souhaitant participer ont ensuite visionné un module d’enseignement en ligne, et signé une charte de bonnes pratiques. En pratique, ceux-ci prescrivent l’analyse constitutionnelle à visée théranostique, en y associant un conseil génétique simplifié, la remise d’une note d’information et la signature d’un consentement. Le résultat est rendu quelques semaines plus tard par le prescripteur. Toutes les porteuses d’un VP sont adressées en consultation d’Oncogénétique.  Le laboratoire étudie l’ensemble des gènes de prédisposition au cancer du sein d’intérêt clinique, et tout résultat pertinent est rendu.

Résultats D’octobre 2021 à juillet 2023, 7 prescripteurs (4 gynécologues et 3 oncologues) ont prescrit des analyses constitutionnelles à 95 patientes. Le délai moyen de l’analyse était de 35 jours. Dix patientes étaient porteuses d’un VP (10.5%), dans BRCA1 (n=6), BRCA2 (n=3), et PALB2 (n=1). L’âge moyen au diagnostic était de 46 ans. 6 patientes avaient un cancer triple-négatif (60%). 9 avaient au moins un antécédent familial de cancer du sein ou de l’ovaire (90%). 9 ont été reçues en consultation d’oncogénétique (90%), la 10ème ayant changé d’établissement. Des DPS sont déjà en cours chez les apparentés.

Conclusion Le mainstreaming permet un accès aux analyses génétiques constitutionnelles à toute patiente avec cancer du sein pouvant en tirer un bénéfice thérapeutique, de manière encadrée, sans dépendre des consultations d’Oncogénétique déjà surchargées. Des échanges réguliers entre les oncologues-gynécologues, l’Oncogénétique clinique et le laboratoire sont essentiels. Le bon adressage des porteuses de VP en Oncogénétique, ainsi que l’engouement croissant de nos collègues non-oncogénéticiens, en illustrent le bon fonctionnement. Le développement de tels circuits au-delà d’APHP.Sorbonne Université et pour d’autres indications théranostiques (pancréas) est souhaitable.


Camille DESSEIGNES (PARIS), Noémie BASSET, Clémence EVREVIN, Florence COULET, Erell GUILLERM, Alexandre PERRIER, Véronique BOCLY, Marjorie JODAR, Veronica CUSIN, Jean Philippe SPANO, Hervé FOKA TICHOUE, Johanna WASSERMANN, Claire SANSON, Geoffroy CANLORBE, Marianne NIKPAYAM, Catherine UZAN, Patrick BENUSIGLIO
16:45 - 17:45 #37903 - P364 Etude des motivations des couples adressés au centre de Diagnostic Préimplantatoire de Strasbourg de 2006 à 2022.
P364 Etude des motivations des couples adressés au centre de Diagnostic Préimplantatoire de Strasbourg de 2006 à 2022.

Le Diagnostic Préimplantatoire (DPI) permet aux couples à risque d’éviter de transmettre à leur descendance une pathologie génétique grave. La réalisation est limitée par de lourdes contraintes cliniques, techniques et légales.

Demander un DPI est difficile pour certains couples et beaucoup de dossiers seront arrêtés précocement, parfois même dès le début de la prise en charge, ou après une ou plusieurs tentatives.

De 2006 à 2022, nous avons distribué plus de 1800 questionnaires aux couples dans notre centre pour essayer de comprendre leurs motivations dans le but d’améliorer notre prise en charge et d’obtenir une meilleure adhésion à la procédure de DPI. Près de 1400 nous ont été retournés (63% concernant des indications géniques, 37% des indications chromosomiques).

Nous nous sommes intéressés :

1.       1. au parcours des couples à travers plusieurs questions :

·         Qui apporte l’information principale sur la pathologie et le DPI ?

o   Le principal interlocuteur des couples est l’équipe de génétique. Pour les anomalies chromosomiques, les gynécologues sont également très présents ;

·         Les couples ont-ils des réticences pour le DPI ?

o   C’est le cas pour ¼ des couples qui déclarent avoir des réticences éthiques, religieuses ou autres ;

·         Quel est l’objectif principal des couples qui ont recours au DPI ?

o   On retrouve principalement le souhait d’éviter la transmission d’une maladie grave à leurs enfants, puis à la descendance de ceux-ci, puis d’éviter l’IMG (interruption médicale de grossesse) même si les ¾ l’accepteraient pour une grossesse naturelle.

 

2.       2. au profil des couples qui vont jusqu’à la tentative de DPI :

·         Le ressenti par rapport à la pathologie impacte-t-il la motivation du couple à poursuivre la procédure ?

o   Cela ne semble pas avoir d’impact car environ 60% des couples de l’étude sont allés jusqu’à la tentative quel que soit leur ressenti de la gravité de la pathologie.

·         La vision initiale du DPI a-t-elle un impact ?

o   Environ la moitié des couples qui préjugent au début du parcours que la démarche est très difficile, ne vont pas jusqu’à la tentative de DPI. La qualité et l’exhaustivité de l’information qu’ils ont reçue en amont de leur inscription peuvent être améliorées.

Au fil des années, ce questionnaire a permis de mieux comprendre les besoins des couples suivis dans notre centre. Nous avons mis en place un soutien psychologique et avons travaillé la clarification du parcours de l’ouverture du dossier à la tentative de DPI. Ainsi les couples le comprennent plus facilement et adhèrent plus volontiers à la démarche.  


Julie ROOS (Strasbourg), Céline MOUTOU, Philippe GOSSET
16:45 - 17:45 #38134 - P368 Perceptions des parents de jeunes enfants en population générale sur l’extension du dépistage néonatal.
P368 Perceptions des parents de jeunes enfants en population générale sur l’extension du dépistage néonatal.

Les récentes modifications de la loi de bioéthique, les progrès thérapeutiques et le développement massif des nouvelles technologies de génétique (NGS) avec une baisse rapide des couts impliquent de s'interroger sur une extension du dépistage néonatal (DNN) à de nouvelles pathologies actionnables et les méthodes acceptables et pertinentes pour son éventuelle extension. Des études à l’international débutent pour déterminer la place potentielle du NGS dans le DNN. Dans cette perspective, le projet SeDeN a pour objectif d’évaluer pleinement l’acceptabilité sociale de ces questions en mesurant la diversité et la cohérence des attentes des professionnels de santé, parents et décideurs publics. La partie du projet SeDeN présentée ici s’intéresse à l’avis des parents d’un jeune enfant en population générale. Ce volet repose sur les résultats d’un questionnaire rempli par des parents d’un nouveau-né lors de leur séjour en maternité (N=409) et par des parents d’un enfant de moins de 3 ans recruté selon la méthode des quotas par le biais d’un institut de sondage (N=1248), suivi par des entretiens d’approfondissement (n=13).

Dépister plus de maladies à la naissance chez son nouveau-né, avec ou sans test génétique en première intention, est acceptable/complétement acceptable pour 87% de l’échantillon. Les entretiens mettent en avant 2 profils de parents : un premier profil, ayant besoin de savoir les maladies à révélation dans l'enfance, voire l'adolescence avec un traitement ou une prise en charge qui permet d’améliorer la qualité de vie s’il ne permet pas de rallonger l'espérance de vie ; un second profil de parents plutôt en quête d’omniscience, voulant tout savoir, même les pathologies à révélation tardive ou sans traitement, dans des buts d’anticipation, de préparation ou de limitation de l’errance diagnostique. Ces éléments sont confirmés par les questionnaires puisque 83% de l’échantillon se dit favorable au dépistage néonatal de pathologies traitables à révélation tardive et 73% au dépistage de pathologies sans traitement actuellement. Des analyses en fonction des caractéristiques socio-démographiques montrent que ces profils diffèrent en fonction du niveau de diplôme, de la catégorie socio-professionnelle, du futur projet d’enfant, de l’expérience avec un test génétique et/ou les maladies rares, du fait d’exercer un métier dans les sciences ou encore du revenu. De façon générale, que les parents appartiennent au 1e ou au 2e groupe, ils s'accordent à dire que l'utilisation d'un test génétique en première intention ne change pas ce qu'ils veulent savoir. Quelques parents expriment toutefois des inquiétudes à ce sujet vis-à-vis de la nécessité d’un second prélèvement ou de la conservation des données.

Ces résultats, conjointement à l’enquête menée auprès des professionnels, ne montrent pas de frein en termes d’acceptabilité prospective à la mise en place d’un projet pilote de dépistage néonatal génomique en France.


Camille LEVEL (DIJON), Frédéric HUET, Margot LEMAITRE, Dominique SALVI, Emmanuel SIMON, Christine BINQUET, Christel THAUVIN, Christine PEYRON, Laurence FAIVRE
16:45 - 17:45 #37902 - P376 Traitement de la ciliopathie rétinienne associée à CEP290 par un agoniste spécifique du récepteur de prostaglandine E2 (PGE2) : preuves de concept in vitro et in vivo.
P376 Traitement de la ciliopathie rétinienne associée à CEP290 par un agoniste spécifique du récepteur de prostaglandine E2 (PGE2) : preuves de concept in vitro et in vivo.

La détection de la lumière par la rétine et sa transduction en signaux neuronaux à destination du cerveau requièrent l’intégrité du segment externe (SE) des photorécepteurs, un cil primaire spécialisé. Les défauts de formation et/ou de fonctionnement du SE jouent un rôle majeur dans les maladies dégénératives des photorécepteurs: les dystrophies rétiniennes héréditaires (DRHs). Il n’est pas rare que ces maladies, lorsqu’elles impliquent le SE, associent des atteintes systémiques signalant des dysfonctions ciliaires plus globales.

CEP290 code une protéine cruciale dans la formation des cils. Ses mutations sont la principale cause d'amaurose congénitale de Leber (ACL), la forme la plus sévère et précoce de DRH, dont elles expliquent environ 20 % des cas. Elles contribuent aussi de manière significative aux formes syndromiques de cette maladie qui font partie du spectre syndromique Senior-Loken-Joubert-Meckel.

L’ACL se manifeste par une cécité dès, ou peu après la naissance. Cependant, les patients atteints de la forme associée à CEP290 (ACL de type 10) conservent des photorécepteurs dormants pendant 2-3 décennies, encourageant ainsi le développement de thérapies visant à réactiver ces photorécepteurs inactifs. La taille de CEP290 rend incompatible l'utilisation des vecteurs AAV disponibles sur le marché pour la thérapie génique de l’ACL de type 2. Cela nécessite donc l'exploration de nouvelles approches thérapeutiques.

Plusieurs études ont révélé l'importance des voies de signalisation régulées par l'AMPc dans le maintien de l'homéostasie ciliaire. Nous présentons ici des travaux visant à démontrer le concept d'un traitement des défauts de biogenèse ciliaire associés à CEP290 par la stimulation de la synthèse d’AMPc par le Taprenepag, un agoniste spécifique du récepteur de prostaglandine E2 (PGE2).

Nous montrons par l'étude de plusieurs lignées de fibroblastes issues de patients présentant de mutations de CEP290 et des défauts ciliaires de sévérité variable, que l'exposition au Taprenepag (0,2 µM) entraîne une élévation très significative de l’AMPc intracellulaire ainsi que l'augmentation du nombre de cellules ciliées et de la taille axonémale indépendamment des mutations.

Par ailleurs, nous montrons que l'injection intrapéritonéale répétée de Taprenepag (18 mg/kg P6 à P27; 1/3j) dans un modèle murin original de dégénérescence rétinienne associée à Cep290 s'avère dénuée d'effets nocifs et favorise la formation de SE et leur enrichissement en photopigment. Ceci a été démontré de manière directe par immunohistochimie de rétines à P30 et de manière indirecte par la pratique d’ERG révélant une amélioration significative de la réponse des photorécepteurs à la lumière.

Ces résultats apportent la preuve de concept d'un traitement de la dysfonction visuelle associée à CEP290, grâce au Taprenepag. Ils encouragent également à évaluer ce composer pour traiter les autres organes cibles de CEP290, voire d'autres ciliopathies dues à des défauts de biogenèse ciliaire.


France DE MALGLAIVE (Paris), Iris BARNY, Isabelle PERRAULT, Shahd MACHROUB, Ema CANO, Tania ATTIE-BITTACH, Josseline KAPLAN, Luis BRISENO-ROA, Jean-Philippe ANNEREAU, Jean-Michel ROZET
16:45 - 17:45 #38471 - P380 Dysplasies ectodermiques-P63 et épidermolyses bulleuses jonctionnelles : Repositionnement topique d’une molécule anticancéreuse.
P380 Dysplasies ectodermiques-P63 et épidermolyses bulleuses jonctionnelles : Repositionnement topique d’une molécule anticancéreuse.

La protéine P63 participe à la prolifération et à la différentiation épidermique. Des variants hétérozygoytes dans le gène TP63 rendent compte de formes syndromiques de dysplasies ectodermiques : Ankyloblépharon-dysplasie Ectodermique-fente (Cleft) labio-palatine (syndrome AEC, MIM106260) et EEC (Ectrodactylie-dysplasie Ectodermique-fente, MIM604292).  

Outre les manifestations listées dans l’acronyme AEC, certains patients présentent, en période néonatale, des érosions cutanées, chroniques et douloureuses, localisées : scalp, dos, paumes et plantes. En général, la guérison spontanée survient après 2 à 3 ans d’évolution mais certains cas ne cicatrisent jamais. Parce que P63 appartient à la famille des protéines P53, nous avons testé, in vitro puis in vivo, la molécule PRIMA-1MET/APR-246 qui régule l’activité de la protéine P53 se fixant sur la protéine anormale. L’application topique quotidienne de la molécule a conduit à une guérison définitive des érosions bilatérales palmaires et plantaires chez une patiente de 15 ans. Chez la seconde patiente, âgée de 17 ans, l’application de la molécule sur le scalp érosif depuis la naissance a permis une épidermisation des bords et surtout un arrêt de la prise d’antalgiques.

Le mode d’action de PRIMA-1MET/APR-246 sur P63 diffère de celui de P53 puisque la molécule semble ne pas se fixer à P63. Son action pourrait donc se situer en aval de P63, ce qui nous a amené à émettre l’hypothèse de l’efficacité de PRIMA-1MET/APR-246 sur d’autres génodermatoses. Ainsi, nous avons testé, in vitro, l’efficacité de la molécule sur des kératinocytes primaires de patients atteints de formes autosomiques récessives d’épidermolyses bulleuses jonctionnelles (EBJ ; LAMB3 et ITGB4).  Nos résultats montrent que la molécule restaure l’adhésion des kératinocytes EBJ à la membrane basale.

Le repositionnement de la molécule PRIMA-1MET/APR-246 ouvre des perspectives dans le traitement des érosions du syndrome AEC. Le mécanisme d’action reste incompris et il diffère de celui obtenu avec P53. L’importance de P63 dans l’homéostasie épidermique ouvre des perspectives dans l’utilisation de PRIMA-1MET/APR-246 dans d’autres dermatoses avec érosions et/ou ulcères.


Edith ABERDAM, Clément BERTHY, Lauriane N ROUX, Laurent GAGNOUX-PALACIOS, Philippe-Henri SECRETAN, Franck BORALEVI, Joel SCHLATTER, Marine MADRANGE, Fanny MORICIE-PICARD, Stefano SOL, Christrine BODEMER, Caterina MISSERO, Salvatore CISTERNINO, Nicolas CAGNARD, Isabelle PETIT, Daniel ABERDAM, Smail HADJ-RABIA (Paris)
16:45 - 17:45 #38136 - P384 Diagnostic prénatal sur matériel préimplantatoire.
P384 Diagnostic prénatal sur matériel préimplantatoire.

Notre centre de diagnostic préimplantatoire (DPI) a pris en charge un couple pour un syndrome de microdélétion 22q11.2, survenu de novo chez Madame. Une première tentative a conduit au transfert du seul embryon sain, sans grossesse. La seconde tentative a permis d’obtenir 3 embryons sains. Un a été transféré et a donné une grossesse. Un autre a pu être congelé, le dernier n’a pas évolué.

L’échographie du premier trimestre, sans particularité pour le fœtus, a montré un volumineux hématome sous chorial. Le risque combiné était calculé à 1/10 avec une clarté nucale à 1.38 mm, des Béta-HCG à 5.81 MoM et une PAPP-A à 0.28 MoM. Il y avait une indication à réaliser un prélèvement invasif mais il n’a pas pu avoir lieu car l’hématome le rendait compliqué. Le Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal (CPDPN) sollicité proposait un prélèvement fœtal différé plutôt qu’un Dépistage Prénatal non Invasif (DPNI) vu le risque combiné très élevé.

La sage-femme suivant cette grossesse nous a contactés pour savoir si l’on avait conservé les prélèvements du DPI et si l’on pouvait établir le caryotype fœtal afin d’éviter un prélèvement à risque pour cette grossesse précieuse.

Le cadre légal du DPI impose de ne rechercher que l’affection préalablement identifiée chez le couple (Article L2131-4 du CSP). Nous avions donc réalisé une hybridation in situ avec une sonde de la région 22q11.2 et une sonde témoin en 22qter, après biopsie de deux cellules par embryon au 3ème jour de développement. Une seule cellule a pu être analysée pour l’embryon qui a donné la grossesse car la 2ème cellule était anucléée. Techniquement nous pouvions ré-hybrider la cellule du DPI avec de nouvelles sondes mais nous avions des doutes sur la recevabilité sur le plan légal.

L’Agence de la biomédecine, contactée pour ce cas spécifique, a validé une nouvelle analyse sur ce prélèvement dans un objectif de Diagnostic prénatal (DPN) dans la mesure où « la réglementation du DPI s’applique à la situation et non au prélèvement ». Le CPDPN de notre centre s’est également exprimé en faveur de cette analyse et d’un DPNI en parallèle.

Nous avons ré-hybridé la lame de l’embryon transféré avec des sondes des chromosomes 13, 18 et 21.  La lecture et l’interprétation des résultats ont été réalisées au laboratoire de cytogénétique de Mulhouse, autorisé pour le DPN. Aucune aneuploïdie n’a été identifiée. Le DPNI était également normal. La grossesse a été poursuivie.

Un prélèvement invasif a finalement été réalisé à 27SA devant un nouveau signe d’appel échographique (crosse aortique à droite). La CGH-array était sans particularité. En mai 2022, une fille est née à 35SA en bonne santé.

Ainsi, le même prélèvement embryonnaire aura servi au DPI de la microdélétion 22q11.2 ainsi qu’au DPN d’aneuploïdie 13, 18 et 21. Cette approche singulière ouvre la porte à d’autres analyses, en particulier moléculaires, qui pourraient être réalisées en période prénatale, sur du matériel embryonnaire, sans nouveau prélèvement invasif.


Julia LAUER ZILLHARDT (STRASBOURG), Nadia BIHEMI, Sarah DONAT, Karen LEVESQUEAU, Catherine LEWKOWITCH, Viorica CIORNA, Eric JEANDIDIER, Philippe GOSSET
16:45 - 17:45 #37845 - P388 Apport des puces SNP dans la détection et l’interprétation des déséquilibres génomiques en prénatal dans un contexte de contamination par de l’ADN maternel.
P388 Apport des puces SNP dans la détection et l’interprétation des déséquilibres génomiques en prénatal dans un contexte de contamination par de l’ADN maternel.

La contamination de prélèvements fœtaux (liquide amniotique, villosités choriales et produits de fausses couches) par du matériel d’origine maternelle, est un phénomène commun en prénatal et pose des difficultés d’interprétation des résultats. Ceci peut même entrainer un retard de diagnostic voire mener à tort à un diagnostic rassurant dans les cas les plus extrêmes.

Les puces d’hybridation génomique comparative (array CGH), les plus communément utilisées en diagnostic, ne peuvent pas détecter une contamination maternelle. En effet, même en cas d’anomalie fœtale, elles ne peuvent pas distinguer une situation d’anomalie homogène en présence d’une contamination, d’un cas de mosaïcisme fœtal. Par ailleurs, au-delà d’un seuil de contamination autour de 80%, ces puces ne sont pas assez sensibles pour détecter une perte ou un gain de matériel génétique même homogène. Pour ces raisons, il est recommandé de réaliser une recherche de contamination maternelle complémentaire par étude de microsatellites.

   Les puces SNP, par l’analyse conjointe des variations de nombre de copie et du génotype, sont plus informatives dans ces situations de contamination maternelle. Nous avons élaboré un outil de calcul basé sur le profil du ratio allélique pour aider à l’interprétation d’échantillons contaminés en prénatal. Nous avons validé cet outil sur des échantillons de mélanges artificiels d’ADN de mères et leurs enfants porteurs d’anomalies (délétions et duplications segmentaires, d’origines parentales distinctes), à différentes proportions (5%, 10%, 25%, 50%, 75%, 90%, 95%). Ce travail est réalisé en utilisant des puces SNP de type Illumina Human OmniExpress-24v1-3.

Nos résultats montrent qu’avec une analyse en puce SNP il est possible de détecter une contamination, même faible, en l’absence d’étude de microsatellites et d’en estimer le pourcentage à partir des données de ratio allélique. En outre, en cas d’anomalie chromosomique ces puces en simplifient l’interprétation en particulier en cas de log ratio douteux ou de mosaïcisme fœtal vrai, grâce au nombre de courbes de ratio allélique et leur espacement. Enfin, de façon intéressante, ces données apportent également des informations sur la mécanique chromosomique et l’origine parentale de l’anomalie même en l’absence d’analyse des prélèvements parentaux.

En conclusion, ce travail permet de proposer à la communauté un ensemble d’outils d’aide à la détection et l’interprétation de données de puces SNP en cas de contamination maternelle, qui consistent en (i) des abaques pour l’estimation du taux de contamination, (ii) les profils génotypiques attendus pour une anomalie en fonction du taux de contamination, et (iii) des exemples de profils obtenus avec des mélanges à proportions maîtrisées. Ceci se révèle être encore plus utile pour aboutir à un diagnostic lorsqu’un prélèvement de contrôle n’est pas réalisable. Enfin, il est à noter que ces outils pourraient être étendus aux données issues de séquençage du génome.


Uriel BENSABATH (Paris), Nicolas RIVE LE GOUARD, Sandra CHANTOT-BASTARAUD, Laila EL KHATTABI
16:45 - 17:45 #37964 - P392 Séquençage d’exome en diagnostic prénatal : au-delà de l’amélioration du rendement diagnostique, un outil puissant pour améliorer la description des phénotypes prénataux en imagerie.
P392 Séquençage d’exome en diagnostic prénatal : au-delà de l’amélioration du rendement diagnostique, un outil puissant pour améliorer la description des phénotypes prénataux en imagerie.

Objectif : Le séquençage d'exome (ES), le plus souvent en trio, est désormais proposé dans la majorité des centres de génétique en France en pratique clinique en cours de grossesse lors de la découverte d’anomalies échographiques faisant suspecter une maladie rare d’origine génétique. Son rendement diagnostique médian est estimé à environ 30 % après une analyse chromosomique sur puce à ADN. Cependant, l'interprétation des données d’ES peut s’avérer difficile en raison du phénotype fœtal restreint aux données échographiques et du nombre limité de données échographiques prénatales rapportées dans les maladies génétiques.

 

Méthode : Nous avons mené une étude ancillaire de l'étude pilote nationale de la filière de santé AnDDI-rares "AnDDI-Prénatome". Nous avons inclus les cas pour lesquels l’ES trio prénatal avait identifié un diagnostic causal. Pour chaque diagnostic causal identifié, nous avons réalisé une revue de la littérature pour collecter les données prénatales déjà rapportées. Pour cela nous avons interrogé les bases de données publiques (ClinVar, HGMD, OMIM et Decipher) et les publications identifiées dans PubMed.

Les phénotypes prénataux ont été catégorisés en plusieurs groupes : typiques, atypiques ou extrêmes, et rares ou non signalés précédemment.

 

Résultats : Parmi les 56 fœtus, 38 (67,9 %) présentaient un phénotype typique. La corrélation phénotype-génotype était complexe pour 18/56 fœtus (32,1 %). Le phénotype prénatal était considéré comme atypique ou extrême pour 6 fœtus (10,7 %). Pour ces patients, l'identification du diagnostic causal reposait sur un chevauchement partiel avec les données rapportées en postnatal et les prédictions de pathogénicité des variants in silico. Sept fœtus présentaient des phénotypes prénataux très rares avec peu de descriptions disponibles dans la littérature. Enfin, nous rapportons pour la première fois, le phénotype prénatal associé aux variants bi-alléliques pathogènes des gènes LINS1 et PGM1.

 

Conclusion : Il apparait essentiel de rapporter les descriptions en imagerie prénatale des syndromes avec anomalies du développement rares ou ultra-rares, diagnostiquées grâce à l’avènement de l’ES. Une description prénatale standardisée, la collecte et le partage à grande échelle des données prénatales sont en effet essentielles pour faciliter l'interprétation des données de séquençage d’exome prénatal et ainsi le diagnostic prénatal génomique lors de la découverte de signes d’appel échographique.


Christel THAUVIN, Aurore GARDE, Julian DELANNE, Caroline RACINE, Thierry ROUSSEAU, Sophie NAMBOT, Sebastien MOUTTON, Cindy COLSON, Audrey PUTOUX, Carine ABEL, Chloé QUELIN, Anne-Marie GUERROT, Sylvie ODENT, Odile BOUTE, Caroline ROORYCK-THAMBO, Agnes GUICHET, Christine FRANCANNET, Bertrand ISIDOR, Gabriella VERA, Caroline DEILLER, Alice GOLDENBERG, Constance WELLS, Marine LEGENDRE, Godelieve MOREL, Rodolphe DARD, Nicolas GRUCHY, Jeanne AMIEL, Sabine SIGAUDY, Emmanuel SIMON, Christine BINQUET, Hana SAFRAOU, Anne-Sophie DENOMME-PICHON, Yannis DUFFOURD, Antonio VITOBELLO, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Nicolas BOURGON (PARIS)
16:45 - 17:45 #38258 - P396 Etude rétrospective des contrôles de dépistages prénataux non-invasifs (DPNI) réalisés en Alsace de janvier 2019 à juin 2023.
P396 Etude rétrospective des contrôles de dépistages prénataux non-invasifs (DPNI) réalisés en Alsace de janvier 2019 à juin 2023.

Le remboursement du DPNI a été mis en place en France en 2019. En cas de positivité, le résultat doit être contrôlé de préférence sur liquide amniotique (LA), notamment en raison de la possibilité d’une mosaïque confinée au placenta (MCP) ou encore de l’existence de faux positifs qui peuvent être liés à l’analyse d’ADN maternel.

Nous avons collecté les données rétrospectives des contrôles de DPNI positifs ou douteux réalisés en Alsace de janvier 2019 à juin 2023 afin de répertorier les différentes anomalies détectées et de déterminer la proportion de cas confirmés sur LA. Dans les cas non confirmés, nous nous sommes intéressés aux prélèvements de placenta à la naissance pour préciser si une MCP avait pu être démontrée.

Au total, nous avons recensé 140 contrôles de DPNI, répartis en 85 cas (61%) pour la trisomie 21 (T21), 17 (12%) pour la trisomie 18 (T18), 15 (11%) pour la trisomie 13 (T13), 14 (10%) pour un autre remaniement chromosomique, 8 (6%) pour un double-échec de DPNI ainsi qu’un cas de DPNI double-positif pour les T13 et T21.

Pour les principales aneuploïdies, les valeurs prédictives positives étaient de 88% pour la T21 (comparable avec les données de la littérature), 41% pour le T18 et 53% pour la T13. Parmi les 27 cas non confirmés sur LA (10 pour la T21, 10 pour la T18 et 7 pour la T13) seuls 5 placentas à la naissance ont été analysés dont 1 cas de T18 ayant permis la confirmation d’une MCP.

Concernant les 14 autres anomalies chromosomiques identifiées, 5 correspondaient à des trisomies autosomiques rares (trisomies 2, 7, 8 et 16), 2 évoquaient un isochromosome 18p et 7 décrivaient des remaniements interstitiels (2 duplications et 5 délétions). Deux cas ont été confirmés sur LA (iso 18p et del 4q). Parmi les 12 cas non confirmés, seuls 2 ont bénéficié d’une analyse placentaire post-natale. Le premier (del 5q) a permis la confirmation d’une MCP écartant l’hypothèse d’une hémopathie maternelle (syndrome myélodysplasique 5q-).

Nous rapportons une synthèse de l’activité des contrôles de DPNI alsaciens en offrant une place privilégiée aux remaniements chromosomiques rares. Ce bilan indique que peu d’analyses placentaires post-natales sont réalisées en cas de DPNI non confirmé sur LA. Pourtant, la confirmation d’une MCP est parfois essentielle à la démarche diagnostique. Dans les cas d’anomalies évocatrices de pathologies maternelles (exemple de la del 5q) elle permet notamment de rassurer la mère. De plus, lorsqu’une trisomie autosomique rare impliquant un chromosome soumis à empreinte est identifiée (exemple de la trisomie 7), la confirmation d’une MCP incite à la recherche d’une disomie uniparentale.

Notre travail cherche à attirer l’attention sur ces prélèvements placentaires postnataux qui sont nécessaires, d’une part, à l’amélioration de nos connaissances sur la technique de DPNI, et, d’autre part, à l’orientation d’éventuelles explorations complémentaires en cas de discordance entre le résultat du DPNI et celui obtenu sur LA.


Solène DOPPLER (Strasbourg), Aurélie GOURONC, Margaux BIEHLER, Audrey SCHALK, Mélanie HILD, Sophie SCHEIDECKER, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Anne-Sophie WEINGERTNER, Nicolas SANANES, Eric JEANDIDIER, Marguerite MIGUET
16:45 - 17:45 #38271 - P404 Infertilité masculine et gènes de prédisposition aux cancers : la piste à suivre ?
P404 Infertilité masculine et gènes de prédisposition aux cancers : la piste à suivre ?

Le séquençage exomique complet s'est avéré être un outil puissant pour la découverte de mutations causales dans les cas familiaux d’azoospermie non-obstructive (ANO), forme la plus sévère d'infertilité masculine. Cette approche a permis de démontrer l’implication de mutations affectant des gènes impliqués dans la réparation et la réponse aux dommages à l’ADN. Ces mutations affectent donc non seulement le processus de spermatogenèse mais aussi potentiellement d'autres processus pathologiques, comme le cancer.

Afin d’investiguer les liens entre génétique de l’infertilité et cancer, nous avons ré-analysé les données d’exome d’une cohorte de patients ANO et sans diagnostic moléculaire évident par le prisme de l’oncogénétique. Nous avons ainsi identifié des variants pathogènes dans des gènes associés à une prédisposition aux cancers chez plus de 3% de nos patients. Afin de valider l’implication de ces variants dans le phénotype d’ANO, nous avons développé des modèles murins pour réaliser un phénotypage exhaustif des paramètres reproductifs.

Le premier gène candidat retenu est RAD50 pour lequel nous avons identifié un variant faux-sens probablement pathogène dans le Hook Domain à l’état hétérozygote (HTZ) chez un patient présentant une oligospermie sécrétoire sévère sans histoire familiale associée. Cette hypothèse a été confortée par la description d’un variant HTZ faux-sens localisé dans le Hook-domain dans la base de données Mouse Genome Informatics dans un modèle infertile. Ce variant a été rapporté deux fois dans la base ClinVar chez des patientes ayant développées des cancers du sein précoce mais est absent de la base de données gnomAD. Enfin, d’après nos données conformationnelles in-silico, ce variant faux-sens modifie l’agencement local des acides aminés et pourrait perturber l’organisation intra et intermoléculaires. Un modèle murin Knock-In (KI) hétérozygote pour ce variant a été produit par CRIPSR/CAS9. Nous avons pu mettre en évidence une oligoasthénozoospermie modérée chez les individus HTZ. Le phénotype tumoral est en cours d’investigation chez les individus HTZ mais les données préliminaires mettent en évidence des anomalies hépatiques. Enfin, des tests fonctionnels (test de résections) sont en cours chez les souris HTZ.

Ainsi ces données semblent confirmer que les mutations à l’état HTZ dans certains gènes de prédispositions aux cancers affectent significativement la fertilité masculine et doivent être recherchées. L’évaluation de ce risque pourrait permettre d'optimiser le conseil génétique et la stratégie de dépistage des cancers chez les patients infertiles. Inversement, la prise en compte de l'infertilité dans le spectre clinique des prédispositions aux cancers pourrait permettre de proposer une préservation de fertilité chez les patients porteurs de mutation mais également d’améliorer le dépistage en prenant en compte les données d’infertilité dans le spectre clinique afin d’évaluer la nécessité de réaliser un test dans la famille.


Guillaume MARTINEZ, Corinne LOEUILLET, Zeina WEHBE, Zuzana MACEK JILKOVA, Emmanuelle MARTINI, Gabriel LIVERA, Nicolas THIERRY-MIEG, Genevive CHEVALIER, Zinedine KHERRAF, Christophe ARNOULT, Pierre RAY, Charles COUTTON, Marie BIDART (Grenoble)
16:45 - 17:45 #38500 - P408 Caractéristiques spatiales de l'endogamie géographique dans la région nord du Maroc.
P408 Caractéristiques spatiales de l'endogamie géographique dans la région nord du Maroc.

L'endogamie désigne la pratique de se marier à l'intérieur d'un groupe social, d'une communauté ou d'une caste spécifique. L'endogamie géographique est un type particulier d'endogamie où les individus choisissent de se marier principalement avec des partenaires provenant de la même région géographique. Cette pratique peut découler de plusieurs facteurs, tels que la proximité géographique facilitant les rencontres, ou encore la préservation des valeurs et des traditions spécifiques locales. Cependant, l'endogamie géographique excessive sur de nombreuses générations peut entraîner des risques génétiques, car elle augmente la probabilité de consanguinité, ce qui peut conduire à des problèmes de santé chez les descendants.

 

Dans cette optique, le présent travail a pour objectif, d’examiner comment certaines caractéristiques spatiales peuvent influencer les mariages au sein de la population de la région de Tanger-Tétouan-Al-Hoceïma.

 

Pour la réalisation de cet objectif, les données relatives à l’endogamie géographique à savoir le lieu de naissance des couples et de leurs parents, leur origine géographique et leur lieu de résidence avant le mariage, ont été recueillies via un questionnaire administré aléatoirement auprès d’un échantillon de 238 couples, représentés soit par le mari, soit par la femme, soit par les deux, appartenant à ladite région pendant la période allant de janvier à mars 2015.

 

Les résultats cette étude ont révélé des taux d’endogamie géographique élevés selon le lieu de naissance et l’origine des couples, avec 89,24% (199 unions) et 93,27% (207 unions) respectivement. En outre, la répartition des couples selon la résidence avant le mariage, a montré que 190 unions sont entre conjoints de la même résidence géographique, soit un taux d’endogamie géographique de 90,52%. Par ailleurs, la comparaison des taux d’endogamie entre la génération des couples étudiés et celles des parents des maris et des parents des femmes a montré que pour l’origine géographie et le lieu de résidence avant le mariage, ce taux a significativement diminué de la génération des parents à celle des couples étudiés. Toutefois aucune différence significative n’a été observée entre les parents du conjoint et ceux de la conjointe. Cependant, l’immigration effective a significativement augmenté en passant de la génération des parents à celle des couples étudiés.

 

En conclusion, au vu des résultats du présent travail, les autorités de santé, dans la région de Tanger-Tétouan-Al-Hoceïma en particulier et au Maroc en général, devraient accorder une plus grande importance à la sensibilisation de la population aux méfaits des unions endogames et de la nécessité de l’ouverture aux autres catégories sociales et géographiques dans le choix du futur conjoint.


Houria HARDOUZ (Rabat, Maroc), Amine ARFAOUI, Ali QUYOU
16:45 - 17:45 #37911 - P412 Apport du RNA-seq dans le diagnostic moléculaire des prédispositions aux cancers : à propos de deux cas.
P412 Apport du RNA-seq dans le diagnostic moléculaire des prédispositions aux cancers : à propos de deux cas.

Introduction. Le séquençage haut débit de l’ADN en panel de gènes est la stratégie de première ligne dans le diagnostic des prédispositions génétiques aux cancers. Cependant, certains cas restent non expliqués malgré une présentation clinique très évocatrice. Au laboratoire de génétique constitutionnelle de l’institut Curie, une analyse RNAseq complémentaire est réalisée pour le diagnostic moléculaire de ces cas particuliers. L’objectif de ce travail est de montrer l’intérêt de cette technique dans l’approche diagnostique des prédispositions aux cancers, par la présentation de deux cas.

Patients et méthodes. La première patiente a présenté une polypose juvénile, la deuxième un adénocarcinome de l’isthme utérin à 58 ans avec instabilité des microsatellites et perte de la protéine MSH2 en immunohistochimie. L’étude génétique sur ADN constitutionnel pour la première et ADN tumoral pour la deuxième n’a pas permis de déterminer un variant causal. Le RNAseq a été réalisé par enrichissement en capture SureSelect XT-HS2 (Agilent) et séquençage sur NextSeq 500 (Illumina) sur un panel de 45 gènes à partir d’ARN extrait d’une lignée lymphoblastoïde traitée à la puromycine pour le premier cas et de l’ARN tumoral pour le second.

Résultats. Cas 1 : l’étude en RNAseq a mis en évidence un saut de l’exon 3 du gène BMPR1A. Ce saut emporte le site ATG initiateur de la traduction. Le variant BMPR1A c.-152-3C > G a été retrouvé en 5’UTR du gène et n’avait pas été identifié lors de l’analyse génétique sur ADN car la région au-delà de 50 nucléotides en amont de l’ATG n’est pas appelée par le pipeline bioinformatique. Localisé dans le site accepteur de l’intron 2, il est à l’origine de cette anomalie d’épissage et explique le tableau clinique. Cas 2 : le RNAseq a mis en évidence une rétention intronique profonde de 75 bases définissant un exon cryptique dans l’intron 1 de MSH2 (MSH2 r.211_212ins[212-553_212-479]). Cette anomalie est en phase mais engendre l’apparition d’un codon stop prématuré. Une visualisation des données de séquençage (.bam) du RNAseq a permis de retrouver sur 3 reads le variant intronique profond MSH2 c.212-478T > G, confirmé par séquençage Sanger. Ce variant entraine la création d’un site donneur d’épissage en position c.212-478 qui, associé au site accepteur cryptique physiologique présent en position c.212-552, explique la création de l’exon cryptique. Le variant MSH2 c.212-478T > G est pathogène et n’est pas dans une région capturée par les sondes lors de l’étude en panel de l’ADN génomique. 

Conclusion. L’utilisation du RNAseq en routine nous a permis d’améliorer notre stratégie d’analyse en cas de contextes cliniques très évocateurs d’une prédisposition aux cancers, mais également de faire évoluer le design de notre panel de gènes et renforcer nos régions d’appels de variants. Une étude rétrospective des sites d’épissage en 5’UTR permettra de rechercher d’éventuels variants pathogènes supplémentaires localisés dans ces régions.


Molka SEBAI, Elise PIERRE-NOEL (Paris), Camille BENOIST, Khadija ABIDALLAH, Virginie MONCOUTIER, Mélanie PAGES, Jessica LE GALL, Mathias SCHWARTZ, Sandrine CAPUTO, Henrique TENREIRO, Christelle BERTHEMIN-CARRIERE, Jennifer CARRIERE, Antoine DECEES, Catherine DUBOIS D'ENGHIEN, Christophe GUY, Nicolas FORT, Narjes ZAGUIA, Eleonore FROUIN, Fabien QUINQUIS, Julien MALIAH-PLANCHON, Mathilde FILSER, Hélène DELHOMELLE, Antoine DE PAUW, Fatoumata SIMAGA, Mathilde WARCOIN, Marine LE MENTEC, Ophélie BERTRAND, Marie-Charlotte VILLY, Claire SAULE, Emmanuelle MOURET-FOURME, Marion GAUTHIER-VILLARS, Bruno BUECHER, Victor RENAULT, Chrystelle COLAS, Dominique STOPPA-LYONNET, Lisa GOLMARD
16:45 - 17:45 #38598 - P416 Etude par RNAseq d’une co-occurrence de deux variants d’épissage pathogènes, un constitutionnel de BRCA2 et un somatique de CDH1 : lequel est à l’origine du cancer du sein?
P416 Etude par RNAseq d’une co-occurrence de deux variants d’épissage pathogènes, un constitutionnel de BRCA2 et un somatique de CDH1 : lequel est à l’origine du cancer du sein?

Introduction

Les gènes BRCA1 et BRCA2 sont associés aux carcinomes canalaires mais également aux carcinomes lobulaires. Le gène CDH1 a un spectre clinique caractéristique, associant cancer diffus de l’estomac et carcinome lobulaire du sein. En cas de cancer lobulaire du sein, l’analyse par un panel de gènes permet d’identifier l’origine constitutionnelle de ces cancers. Ce cas clinique montre l’apport du RNASeq pour comprendre l’étiologie moléculaire d’un cancer lobulaire du sein.

Méthodes

Nous rapportons le cas d’une patiente qui a présenté un carcinome lobulaire pléiomorphe à 24 ans et un cancer diffus de l’estomac à 25 ans. Sur le plan constitutionnel, elle a été explorée par un panel de 13 gènes de prédisposition au cancer du sein sur l’ADN et par RNAseq (Kit XTHS, enrichissement par capture d’Agilent et séquençage sur MiSeq d’Illumina) sur de l’ARN extrait d’une lignée lymphoblastoïde traitée à la puromycine. Sur le plan tumoral, les ADN des tumeurs mammaire et gastrique ont été analysés par un large panel de 109 gènes et un score d’instabilité génomique a été établi. L’ARN tumoral mammaire extrait de blocs FFPE a été étudié en RNAseq.

Résultats

L’étude de l’ADN constitutionnel a révélé sur l’intron 5 de BRCA2 la présence du variant pathogène c.475+3A > G à l’origine du saut de l’exon 5 de BRCA2, retrouvé en RNAseq constitutionnel à un taux supérieur au transcrit sauvage ( > 50%).  Aucun variant n’avait été identifié sur le gène CDH1. L’analyse du RNAseq tumoral n’a pas été contributive pour BRCA2 mais a permis de mettre en évidence un saut de l’exon 9 du gène CDH1, majoritaire par rapport au transcrit sauvage (2238 contre 188 reads). Ce saut était absent sur le RNAseq constitutionnel. L’étude de l’ADN tumoral mammaire et gastrique retrouve sur l’intron 9 de CDH1 le variant pathogène c.1320+1G > C. Ce variant est à l’origine du saut de l’exon 9 objectivé sur l’ARN tumoral. Il est somatique, sa présence en mosaïque sur l’ADN constitutionnel a été exclue. La patiente présente donc une co-occurrence de deux variants d’épissage pathogènes. L’analyse de l’ADN tumoral mammaire montre une perte du variant pathogène constitutionnel de BRCA2 dans la tumeur (fréquence allélique à 28%) et une absence d’instabilité génomique sur la tumeur (test HRD négatif). Ces données moléculaires sont en défaveur de l’implication du variant constitutionnel de BRCA2 dans la cancérogénèse. Ceci, associé à la présentation clinique caractéristique du spectre de CDH1, nous a permis d’incriminer le variant pathogène somatique de CDH1 pour expliquer le phénotype et de relier les deux tumeurs observées.

Conclusion 

Ce travail démontre la possibilité d’une phénocopie chez cette patiente. Les deux tumeurs sont probablement indépendantes du variant constitutionnel de BRCA2. Il montre l’importance de détailler les mécanismes moléculaires associés au développement des tumeurs et surtout la possibilité d’utiliser une combinaison de panels de gènes sur ADN et ARN sur tissu tumoral FFPE.


Molka SEBAI (Paris), Clémentine GABILLAUD, Odile CABARET, Alice FIEVET, Marie Aude ROBERT-DE-RANCHER, Olivier CARON, Najat AHMED-ECHRIF, Henintsoa RATSIMIALA, Aurélie STOURM, Ludovic LACROIX, Roseline TANG, Etienne ROULEAU

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CONFERENCE INVITE 3
Dépistage génomique néonatal

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Modérateurs : David GENEVIEVE (Professeur, responsable réseau maladie rare, co-fondateur SFMPP, responsable PEMR et CRMR) (Montpellier), Laurence OLIVIER-FAIVRE (PUPH) (DIJON)
17:45 - 18:15 Projets pilotes de dépistage néonatal par séquençage du génome :​ Enjeux et Perspectives​. Camille LEVEL (Ingénieur économiste de la santé) (Conférencier, DIJON), Alban ZIEGLER (Conférencier, Angers)

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