Mercredi 10 janvier
Heure Grand Amphithêatre Amphi Bleu Salle Maillot Salle 242AB Salle 241 Salle 251 Salle 243 Hall d'exposition
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A20
CONFERENCE PLENIERE 2
Bio-informatique et modèle

CONFERENCE PLENIERE 2
Bio-informatique et modèle

Modérateurs : Boris KEREN (PH) (Paris), Julien THEVENON (PUPH) (Grenoble)
08:00 - 08:30 Le microbiome de l'océan révélé par Tara Oceans. Chris BOWLER
08:30 - 09:00 Entrepôts de données hospitaliers et système de santé apprenant pour les maladies génétiques rares. Nicolas GARCELON (Responsable de la plateforme data science) (Conférencier, PARIS)
09:00 - 09:30 Intégration de données multi-omiques. Anaïs BAUDOT (directrice équipe Systems Biomedicine , Marseille Medical Genetics Institute (MMG) Inserm) (Conférencier, Marseille)
09:30 - 10:00 Génome humain 2.0 : pourquoi un graphe de pangénome est meilleur pour les analyses génétiques et épigénétiques. Guillaume BOURQUE (Director, Canadian Center for Computational Genomics (C3G)) (Conférencier, Montréal, Canada)

10:00 PAUSE-VISITE DES STANDS & EPOSTERS-SESSION1 POSTERS AFFICHES
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KF1
Session 1 - Posters affichés en présence des auteurs

Session 1 - Posters affichés en présence des auteurs

10:00 - 11:00 #37573 - P001 Elargissement du phénotype neurodéveloppemental lié aux variants EEF1A2 et corrélation génotype/phénotype.
P001 Elargissement du phénotype neurodéveloppemental lié aux variants EEF1A2 et corrélation génotype/phénotype.

Le gène EEF1A2 code pour la sous-unité alpha du complexe d'élongation-1 responsable de la liaison enzymatique de l'aminoacyl-ARNt au ribosome lors de la synthèse protéique. Depuis 2012, 21 variants faux-sens pathogènes de EEF1A2 ont été décrits chez 42 individus présentant un phénotype neurodéveloppemental sévère incluant une encéphalopathie épileptique et une déficience intellectuelle modérée à profonde. Une régression neurologique a été rapportée dans près de la moitié des cas.

Après avoir identifié un patient avec un phénotype moins sévère que ce qui était connu, nous avons réalisé un appel à collaboration international, et recueilli 26 patients présentant des variants du gène EEF1A2. Nous avons fait la revue de la littérature et comparé les cohortes afin d’améliorer les connaissances sur ce gène et préciser le pronostic neurodéveloppemental de ces patients. De plus, nous avons réalisé la modélisation protéique des variants.

Les patients de notre cohorte présentent un phénotype neurodéveloppemental significativement moins sévère que les patients de la littérature. En effet, 83% des patients ont acquis une marche autonome  contre seulement 29% dans la littérature. De plus, 84% de nos patients ont des capacités langagières contre seulement 15% dans la littérature. De manière intéressante, trois de nos patients n'ont pas de déficience intellectuelle. L'épilepsie est moins fréquente et rapportée dans 63% des cas (vs 93%). L'examen neurologique retrouve significativement moins d'hypotonie (58% vs 96%), et de signes pyramidaux (24% vs 68%). Dans notre cohorte, le taux de régression cognitive est significativement plus faible car présent dans seulement 4% des cas. Sur le plan moléculaire, nous rapportons 10 nouveaux variants faux-sens de EEF1A2.  La modélisation protéique de l’ensemble des variants connus nous a permis de mettre en évidence des corrélations génotype/phénotype. Ainsi, les variants associés à un phénotype sévère, et la majorité de ceux associés à un phénotype modéré, se regroupent dans la région switch II de la protéine et peuvent donc affecter l'échange de GTP. En revanche, les variants associés à des phénotypes plus légers peuvent avoir un impact sur des fonctions plus secondaires telles que la formation de faisceaux d'actine.

Nous rapportons la plus grande cohorte d'individus présentant des variants EEF1A2, élargissant ainsi le spectre phénotypique de cette pathologie afin d'améliorer le conseil génétique des familles. De plus, nous avons mis en évidence de nouvelles corrélations génotype/phénotype améliorant ainsi la compréhension de la variabilité clinique.


Alix PAULET (Paris), Cavan BENNETT-NESS, Faustine AGEORGES, Detlef TROST, Somayeh BAKHTIARI, Charlotte BRASCH-ANDERSEN, Christine COUBES, Anne-Sophie DÉNOMMÉ PICHON, Laurence FAIVRE, Joel FLUSS, Mélanie FRADIN, David GOUDIE, Andrew GREEN, Samuel GROESCHEL, Tobias HAACK, Sophie JULIA, Daniel KOBOLDT, Minna KRAATARI, Michael C KRUER, Wayne LAM, Sally Ann LYNCH, Juliette PIARD, Francis RAMOND, Romano TENCONI, Konstantinos VARVAGIANNIS, Aline VINCENT, Lone WALENTIN LAULUND, Antonio VITOBELLO, Elke DE BOER, Tjitske KLEEFSTRA, Jonathan LÉVY, Alain VERLOES, Catherine ABBOTT M, Lyse RUAUD
10:00 - 11:00 #37974 - P005 Différenciation en neurones et génération d’organoïdes cérébraux à partir d’iPSCs comme stratégie dans la compréhension des pathologies avec anomalies cérébrales.
Différenciation en neurones et génération d’organoïdes cérébraux à partir d’iPSCs comme stratégie dans la compréhension des pathologies avec anomalies cérébrales.

Souvent d’origine génétique, les troubles neurodéveloppementaux (TND) regroupent plusieurs pathologies, comme la déficience intellectuelle, l'autisme et les troubles de l'apprentissage ou du comportement, isolées ou associées à des malformations cérébrales. Les TND découlent d’anomalies survenues pendant le développement embryonnaire. La détermination de la pathogénicité des variations de signification incertaine (VSI) dans de nouveaux gènes candidats ou dans des gènes déjà impliqués en pathologie humaine avec une expression restreinte au système nerveux central représentent un défi majeur. Cette problématique limite la possibilité de poser un diagnostic moléculaire aux patients, alors en impasse diagnostique. Une des stratégies actuellement déployée dans notre équipe est la génération d’organoïdes cérébraux et/ou de neurones à partir de cellules souches pluripotentes induites (iPSCs), obtenues par reprogrammation de cellules des patients (fibroblastes ou sang) ou par modélisation de la mutation par la technologie CRISPR/Cas9 dans des iPSCs contrôles. Les iPSCs sont ensuite différenciées en neurones 2D ou en organoïdes cérébraux 3D, et analysés pour différents critères. Pour les organoïdes, la morphologie et la croissance sont étudiées à différents temps de culture par des coupes/immunomarquages. Entre autres, sont étudiés et comparés à des organoïdes contrôles : la prolifération des progéniteurs (Ki67) et leur axe de division (HTA28, Tpx2), ainsi que la mise en place des différentes structures à identité neuronales spécifiques (PAX6 (progéniteurs), TBR1/TUJ1/SATB2/CTIP2 (neurones), GFAP (astrocytes)… Grâce à la technologie de MicroElectrode Array (MEA), l’activité électrique spontanée et synchronisée peut être mesurée après 3 mois de culture. Des analyses omiques (ex : génomiques, transciptomiques ou épigénomiques) sont aussi conduites à différents temps du développement de l’organoïde ou de la différenciation neuronale 2D pour comprendre l’effet du variant pathogène et les mécanismes physiopathologiques résultant de ces variations génétiques. Plus récemment, des nouvelles technologies à type séquençage d’ARN « single-cell » permettent d’étudier de façon plus fine les effets des variations à l’échelle cellulaire. Ainsi plusieurs projets sont déjà en cours et concernent des variations génétiques dans les gènes codant le facteur d’épissage PTBP1 donnant une déficience intellectuelle variable, le facteur de transcription MEF2C responsable d’encéphalopathie épileptique, le récepteur du glutamate GRIN2A lui aussi responsable d’encéphalopathie épileptique et la protéine associée aux microtubules SOGA1 responsable de lissencéphalie et déficience intellectuelle sévère. Cette approche de culture cellulaire 3D est un complément important dans l’étude des mécanismes cellulaires responsables du TND et peut déboucher sur la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques qui pourront être testées in vitro.


Fatima EL-IT (dijon), Julien PACCAUD, Aymeric MASSON, Hana SAFRAOU, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Antonio VITOBELLO, Laurence DUPLOMB
10:00 - 11:00 #37673 - P009 L’inactivation biallélique du gène FSD1L cause une hydrocéphalie de transmission autosomique récessive mimant le syndrome de Bickers-Adams.
P009 L’inactivation biallélique du gène FSD1L cause une hydrocéphalie de transmission autosomique récessive mimant le syndrome de Bickers-Adams.

L'hydrocéphalie congénitale (HC) est associée à une morbidité et une mortalité infantile élevées. Son incidence est estimée à une naissance sur 1000. L’HC peut être isolée, non syndromique, ou associée à des malformations extra-cérébrales dans un cadre syndromique. Les études épidémiologiques suggèrent une cause génétique dans 40% des HC. Une centaine de gènes ont été impliqués dans les formes tant syndromiques que non syndromiques d’HC. Cependant, le rendement diagnostique des analyses génétiques dans cette indication est faible soulignant l’importance de poursuivre les efforts d’identification de nouveaux gènes impliqués dans la survenue de ces hydrocéphalies. L1CAM est le premier gène identifié dans les HC, responsable de l’hydrocéphalie liée à l’X ou syndrome de Bickers-Adams, caractérisé par une dilatation triventriculaire, une sténose de l’aqueduc de Sylvius, une hypoplasie ou une agénésie du corps calleux, une hypoplasie ou une agénésie des faisceaux pyramidaux et des pouces adductus chez des fœtus de sexe masculin.

L’identification d’une HC mimant la présentation d’un syndrome de Bickers-Adams chez un fœtus de sexe masculin puis deux fœtus de sexe féminin au sein d’une même fratrie, en l’absence de variant pathogène dans le gène L1CAM, nous a conduit à suspecter une forme d’hydrocéphalie de transmission autosomique récessive. Le séquençage d’exome en trio, cas index et parents, a permis d’identifier une variation homozygote non-sens dans le gène FSD1L. La protéine FSD1L est composée d’un domaine coiled-coil, un domaine Fibronectine de type III et un domaine SPRY et sa fonction est inconnue. Cette variation homozygote a également été retrouvée chez les deux autres fœtus atteints de la famille. L’électroporation in utero d'un plasmide CRISPR-FSD1L-KO/GFP dans les ventricules cérébraux d’embryons de souris confirme le rôle de FSD1L dans l’HC : la dilatation ventriculaire était significativement plus importante dans le groupe électroporé avec le plasmide CRISPR-FSD1L-KO/GFP par rapport au groupe électroporé avec GFP seul ou au groupe contrôle sans électroporation. Par ailleurs, nous avons montré par immunohistochimie que les profils d'expression de FSD1L et de L1CAM au cours du développement du cerveau humain normal étaient identiques, avec notamment une forte expression au niveau des commissures cérébrales. Enfin, un double marquage FSD1L/L1CAM ne montre pas de colocalisation, indiquant que ces deux protéines n’interagissent pas physiquement.

L’expression de FSD1L dans les mêmes structures anatomiques que L1CAM et la similitude des présentations cliniques des fœtus atteints de ce syndrome et du syndrome de Bickers-Adams suggèrent que ces molécules contrôlent la guidance axonale, la fasciculation et la compliance cérébrale. Ainsi, les variations du gène FSD1L constituent une cause d’hydrocéphalie de transmission autosomique récessive et FSD1L représente un nouvel acteur impliqué dans la navigation des neurones commissuraux.


Myriam VEZAIN, Maryline LECOINTRE, Valérie LAYET, Florent MARGUET, Pascale MARCORELLES, Nathalie DROUOT, François JANIN, Gaël NICOLAS, Bruno J GONZALEZ, Annie LAQUERRIÈRE, Pascale SAUGIER-VEBER (Rouen)
10:00 - 11:00 #37746 - P013 Dissecting the autism-associated 16p11.2 locus identifies multiple drivers in neuroanatomical phenotypes and unveils a male-specific role for the major vault protein.
Dissecting the autism-associated 16p11.2 locus identifies multiple drivers in neuroanatomical phenotypes and unveils a male-specific role for the major vault protein.

Using mouse genetic studies and systematic assessments of brain neuroanatomical phenotypes, we set out to identify which of the 30 genes causes brain defects at the autism-associated 16p11.2 locus. We show that multiple genes mapping to this region interact to regulate brain anatomy, with female mice exhibiting far fewer brain neuroanatomical phenotypes. In male mice, among the 13 genes associated with neuroanatomical defects, Mvp is the top driver implicated in phenotypes pertaining to brain, cortex, hippocampus, ventricles and corpus callosum sizes. The major vault protein (MVP), the main component of the vault organelle, is a conserved protein found in eukaryotic cells, yet its function is not understood. Here, we find MVP expression highly specific to the limbic system and show that Mvp regulates neuronal morphology, postnatally and specifically in males. We also recapitulate a previously reported genetic interaction and show that Mvp+/-;Mapk3+/- mice exhibit behavioral deficits, notably decreased anxiety-like traits detected in the elevated plus maze and open field paradigms. Our study highlights multiple gene drivers in neuroanatomical phenotypes, interacting with each other through complex relationships. It also provides the first evidence for the involvement of the major vault protein in the regulation of brain size and neuroanatomy, specifically in male mice.


Binnaz YALCIN (Dijon)
10:00 - 11:00 #38018 - P017 "tubulinopathies" : description clinico-radiologique de 23 patients et revue de la littérature.
"tubulinopathies" : description clinico-radiologique de 23 patients et revue de la littérature.

Les tubulinopathies définissent un groupe de malformations cérébrales en lien avec des variants pathogènes dans un des gènes codant pour différents isotypes de tubuline. Cliniquement, la plupart des patients présentent un retard global de développement, une déficience intellectuelle modérée à sévère, une épilepsie et des troubles moteurs. L’IRM cérébrale montre classiquement une anomalie de fragmentation des noyaux gris centraux,  associée fréquemment à des anomalies de la giration (polymicrogyrie, lissencéphalie), du corps calleux ou de la fosse postérieure.

La plupart des mutations sont de novo, mais quelques familles ont été décrites dans la littérature, avec une transmission dominante, avec un phénotype décrit parfois moins sévère. Des cas de formes « mild » radiologiques, c’est à dire sans anomalie de giration ont également été décrits chez des fœtus, hérités pour certains de parents pauci ou asymptomatique. L’objectif principal de cette étude est de décrire un nouveau phénotype clinico-radiologique de patients avec une forme « mild » de tubulinopathie.

Nous avons donc inclus, à partir d’un appel à collaboration européen, les adultes ou enfants de plus de 6 ans, porteurs d'un variant pathogène dans TUBA1A, TUBB2B, TUBB3, TUBB ou TUBB2A avec une cognition normale ou une déficience intellectuelle légère (QIT >70). Les données cliniques, neuropsychologiques et d’IRM cérébrales ont été recueillies.

23 patients issus de 15 familles non apparentées ont été inclus. Le gène majoritairement retrouvé est TUBB3 avec 52% de patients porteurs. 6 variants sont de novo et 8 hérités.

78% ont présenté un retard psychomoteur, seulement 16% ont présenté une épilepsie, et 88% présentent des troubles des apprentissages. Aucun des patients ne présentent d’anomalie de giration à l’IRM cérébrale.

La corrélation génotype – phénotype a permis de mettre en évidence deux variants récurrents (TUBB3 p. Pro357Leu et TUBB p.Asn52Ser), à la fois dans notre étude et dans la littérature, chez des patients présentant le même phénotype. Toutefois, pour 4 variants, il existe une variabilité phénotypique intra et inter familiale.

Notre étude confirme l’existence d’un phénotype « mild » de tubulinopathie, avec, pour certains variants, une corrélation génotype phénotype, importante pour l’information pronostique.


Méghane DURIZOT (Paris), Stéphanie VALENCE, Cyril MIGNOT, Lydie BURGLEN, Alexandra AFENJAR, Audrey RIQUET, Valentine FLORET, Vincent DESPORTES, Maria HAANPAA, Irene VALENZUELA PALAFOLL, Anna Maria PINTO, Michiel VANNESTE, Koen DEVRIENDT, Liesbeth DE WAELE
10:00 - 11:00 #38300 - P021 Phénotype neurodéveloppemental et cérébelleux des patients avec mutation gain de fonction du canal TRPM3.
Phénotype neurodéveloppemental et cérébelleux des patients avec mutation gain de fonction du canal TRPM3.

TRPM3 est un canal cations localisé à la membrane plasmatique, sensible à la température et aux neurostéroïdes, très exprimé dans le cervelet, et important pour l’homéostasie du calcium. Des variants de novo de TRPM3, dont une mutation majoritaire, ont été identifiés chez des patients avec trouble du neurodéveloppement (retard psychomoteur, hypotonie, épilepsie, déficience intellectuelle, diminution de la sensibilité au chaud et à la douleur). Lors de l’exploration génétique des patients du CRMR atteints d’ataxie congénitale, nous avons identifié 4 nouveaux patients présentant un phénotype cérébelleux associé à un variant de novo de TRPM3. Nous décrivons le phénotype de 10 patients (8 filles, 2 garçons; 21 mois-45 ans) recrutés par une collaboration internationale, porteurs de 7 mutations de TRPM3 distinctes. Ces patients présentent un large éventail de symptômes, en terme de retard moteur, déficience intellectuelle (sévère 4/10, légère 3/10), épilepsie (2/10 et crises fébriles 1/10), anomalies squelettiques (7/10: subluxation de hanche, dislocation rotulienne, maladie de Perthes, brachydactylie, pieds valgus, anomalie des côtes). Deux sur 7 ont un retard statural et 3/10 une microcéphalie postnatale modérée. Le phénotype cérébelleux, ataxie ou hypotonie sévère, nystagmus, atrophie cérébelleuse, est objectivé chez 6/10 patients. Une collaboration avec l’équipe de Joris Vriens à Leuven a permis de confirmer le mécanisme gain de fonction pour tous les variants, caractérisé par une activité basale accrue entraînant une surcharge cellulaire en calcium. La primidone, antiépileptique antagoniste connu du TRPM3, réduit l’activité basale accrue de tous les canaux mutants.

Ce travail confirme l’existence d’un spectre de troubles du neurodéveloppement autosomique dominant avec une composante cérébelleuse fréquente, lié à un gain de fonction de TRPM3, et incite à l’évaluation des antagonistes du TRPM3 comme thérapie potentielle.


Alexandra AFENJAR (PARIS), Leila QEBIBO, Evelien VAN HOEYMISSEN, Magalie BARTH, Christel DEPIENNE, Diana RODRIGUEZ, Mailys RUPIN MAS, Stéphanie VALENCE, Joris VRIENS, Lydie BURGLEN
10:00 - 11:00 #38451 - P025 Les variants de perte de fonction de ZEB1 sont responsables d'anomalies dominantes du corps calleux avec pronostic cognitif favorable.
Les variants de perte de fonction de ZEB1 sont responsables d'anomalies dominantes du corps calleux avec pronostic cognitif favorable.

Contexte : Le pronostic neurodéveloppemental des anomalies du corps calleux (AnCC), l'une des malformations cérébrales les plus fréquentes, varie considérablement, allant d'un développement normal à une déficience intellectuelle (DI) profonde. De nombreux gènes sont responsables d’AnCC syndromiques avec DI, tandis que les causes génétique d’AnCC sans DI restent peu connues.

Objectif et Méthode : À travers un travail collaboratif, nous décrivons ici ZEB1, gène précédemment impliqué dans une condition ophtalmologique appelée dystrophie cornéenne polymorphe postérieure de type 3 (PPCD3), en tant que nouveau gène dominant de l'AnCC. Nous rapportons les données cliniques et moléculaire d’une série de neuf individus présentant un AnCC (dont trois fœtus interrompus en raison de l'AnCC) chez qui un variant hétérozygote perte de fonction de ZEB1 a été identifié par séquençage d’exome.

Résultats : Chez cinq patients, le variant était hérité d'un parent avec un corps calleux normal, illustrant la pénétrance incomplète de l'AnCC chez les individus avec perte de fonction ZEB1. Tous les patients ont eu une scolarité normale et aucun d'entre eux n'avait de DI. L'évaluation neuropsychologique chez six patients a montré soit un fonctionnement normal soit une cognition hétérogène. Deux patients avaient un utérus bicorne, trois avaient une anomalie cardiovasculaire et quatre avaient une macrocéphalie à la naissance, suggérant un spectre plus large de malformations liées à ZEB1.

Conclusion : Cette étude montre que les variants de perte de fonction de ZEB1 sont responsables d’AnCC dominante sans DI et élargit le phénotype extra-oculaire lié à ce gène.

 


Solveig HEIDE, Emanuela ARGILI (San Francisco, Etats-Unis), Stéphanie VALENCE, Lucile BOUTAUD, Nathalie ROUX, Cyril MIGNOT, Caroline NAVA, Boris KEREN, Kim GIRAUDAT, Anne FAUDET, Anna GERASIMENKO, Catherine GAREL, Eleonore BLONDIAUX, Agnès RASTETTER, David GREVENT, Carolyn LE, Lisa MACKENZIE, Linda RICHARDS, Tania ATTIE-BITACH, Christel DEPIENNE, Elliott SHERR, Delphine HERON
10:00 - 11:00 #38040 - P029 Signe du pissenlit: un signe neuroradiologique spécifique associé au syndrome HADD?
Signe du pissenlit: un signe neuroradiologique spécifique associé au syndrome HADD?

Des variations pathogènes à l’état hétérozygote de survenue de novo dans le gène EBF3 (Early B-Cell Factor 3, OMIM*607407) ont été identifiées comme cause du syndrome HADD (hypotonia, Ataxia, and delayed development syndrome, OMIM* 617330). Il s’agit d'un trouble neurodéveloppemental rare caractérisé par une déficience intellectuelle, une dysmorphie faciale, une hypotonie et une ataxie. A ce jour, une cinquantaine de patients ont été rapportés dans la littérature. L'IRM cérébrale est rapportée normale chez la plupart des patients, mais certains patients ont été décrits avec une malformation cérébelleuse avec hypoplasie du vermis et une anomalie de foliation décrite comme le « signe du pissenlit ». Nous présentons la caractérisation clinique, radiologique et moléculaire de 8 patients âgés de 26 mois à 16 ans porteurs d’une variation pathogène hétérozygote survenue de novo dans le gène EBF3.  1 patient est porteur d’une délétion chromosomique 10q26 de novo emportant le gène EBF3, 7 patients sont porteur d'une mutation ponctuelle hétérozygote du gène. Les données, obtenues par une analyse rétrospective des dossiers, permettent une description phénotypique fine et l’identification de signes non décrits. Tous les patients ont un trouble du neurodéveloppement : hypotonie, retard global de développement, déficience intellectuelle, ataxie. La sévérité de la déficience intellectuelle est variable. 2 patients présentent une pseudo-hypertrophie musculaire. Les IRM cérébrales, examinées par des neuroradiologues experts, sont anormales chez tous les patients. Sept patients ont été identifiés avec le signe du pissenlit, 1 patient présentait une atrophie cérébelleuse. Nous soulignons la fréquence élevée des malformations cérébelleuses associées aux variations pathogènes du gène EBF3. Le signe du pissenlit est fréquemment retrouvé et reconnaissable. La pseudo-hypertrophie musculaire présente chez deux patients élargit le spectre de cette pathologie récemment décrite.

 

 


Marlene RIO (Paris), Camille GALLUDEC-VAILLANT, Thomas COURTIN, Anne PHILIPPE, Arnold MUNNICH, Melodie AUBART, Caroline MICHOT, Anne GUIMIER, Karine SIQUIER-PERNET, Vincent CANTAGREL, Jeanne AMIEL, Valerie LELUC-MALAN, Nathalie BODDAERT
10:00 - 11:00 #37648 - P033 Implication des gènes MYCN, CCND2 et AKT3 dans les maladies génétiques humaines : SNV, CNV, phénotypes connus et inverses, et mécanismes de gain et perte de fonction.
P033 Implication des gènes MYCN, CCND2 et AKT3 dans les maladies génétiques humaines : SNV, CNV, phénotypes connus et inverses, et mécanismes de gain et perte de fonction.

Introduction : Les gènes MYCN, CCND2 et AKT3 jouent un rôle central dans la régulation cellulaire et la croissance. Les variations nucléotidiques simples (SNV) et les variations du nombre de copies (CNV) dans ces gènes sont associées à des maladies génétiques humaines. Cette revue examine les phénotypes connus et inverses, les mécanismes de gain et perte de fonction et met en lumière les partages internationaux de données qui facilitent la compréhension de ces altérations.

Matériel et méthodes : Une recherche bibliographique approfondie a été effectuée pour recueillir des données sur les altérations génétiques (SNV, CNV) des gènes MYCN, CCND2 et AKT3 et leurs effets sur les phénotypes humains. Des bases de données génétiques internationales, des articles de recherche et des rapports cliniques ont été consultés. L'analyse des mécanismes de gain et perte de fonction a été intégrée à cette revue. De plus, l'apport des partages internationaux de données a été pris en compte pour une vision globale.

Résultats : Les SNV et CNV dans le gène MYCN sont étroitement liés au neuroblastome, un cancer pédiatrique du système nerveux. Les variations induisant un gain de fonction peuvent entraîner une croissance cellulaire incontrôlée, tandis que les pertes de fonction peuvent altérer le développement neuronal normal. Pour CCND2, les SNV conduisant à un gain de fonction sont associées à l'hyperplasie nodulaire focale du foie, alors que les pertes de fonction perturbent le cycle cellulaire. En ce qui concerne AKT3, les altérations activatrices sont corrélées au syndrome de mégencéphalie-cortical dysplasia-polymicrogyrie (MECP), caractérisé par des anomalies cérébrales, tandis que des pertes de fonction peuvent entraver la croissance neuronale normale.

Conclusion : Les gènes MYCN, CCND2 et AKT3 jouent un rôle crucial dans la régulation cellulaire, et leurs altérations (SNV, CNV) sont étroitement associées à diverses maladies génétiques humaines. La compréhension des mécanismes de gain et perte de fonction est essentielle pour cerner l'impact de ces altérations sur les phénotypes humains. L'efficacité des recherches est renforcée par les partages internationaux de données, favorisant une vision globale de ces altérations et ouvrant ainsi la voie à des traitements plus précis et personnalisés. Des efforts continus sont nécessaires pour approfondir notre compréhension des mécanismes moléculaires sous-jacents à ces altérations et pour développer des thérapies plus efficaces dans le contexte des maladies génétiques.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Chloé QUELIN, Yannis DUFFOURD, Ange-Line BRUEL, Hana SAFRAOU, Charlotte POE, Martin CHEVARIN, Valentin BOURGEOIS, Victor COUTURIER, Marine BERGOT, Philippine GARRET, Laurence FAIVRE, Yosuke NISHIO, Kohji KATO, Shinji SAITOH, Christel THAUVIN
10:00 - 11:00 #37720 - P037 Analyse « single-cell » des troubles neurodéveloppementaux chez la souris « knock-in » et chez les organoïdes cérébraux humains de patients ayant une variation « start-loss » dans PTBP1.
Analyse « single-cell » des troubles neurodéveloppementaux chez la souris « knock-in » et chez les organoïdes cérébraux humains de patients ayant une variation « start-loss » dans PTBP1.

La protéine PTBP1 (Polypyrimidine tract-binding protein 1), appartenant à la famille des ribonucléoprotéines nucléaires hétérogènes (hnRNP), joue un rôle de régulateur dans la biogénèse et la stabilité des ARNs en effectuant la navette entre le noyau et le cytoplasme grâce à des signaux de localisation et d'exportation nucléaires partiellement chevauchants. L’étude clinique réalisée a démontré que des variations hétérozygotes dans PTBP1 sont responsables de formes syndromiques de troubles du développement neurologique et squelettique. En parallèle, par une combinaison d’approche de génétique moléculaire et transcriptomique dans des fibroblastes primaires prélevés sur des individus porteurs de la variation, ainsi que des modèles in vitro et in vivo indépendant, nous avons entre autres mis en évidence une distribution anormale de la protéine entre le noyau et le cytoplasme et des défauts transcriptomiques majeurs.  

Bien que des défauts d'ostéochondrogenèse (84%) soient sur le premier plan, le phénotypage des patients a aussi mis en évidence des troubles neurodéveloppementaux variables (36%) comprenant un retard moteur, une déficience intellectuelle et des troubles du comportement, associés à des défauts neuroanatomiques (hypoplasie du corps calleux, du cervelet et retard de myélinisation). Pour surmonter l’inaccessibilité du tissu cérébral, l’une des stratégies actuellement déployée dans l’équipe GAD est la génération d’organoïdes cérébraux et/ou de neurones à partir d’iPSCs (plateforme MasSC Marseille). En parallèle, un financement du projet européen « Rare Disease Models & Mechanisms Europe (RDMM)-(SolveRD) et la collaboration avec la clinique allemande de la souris (GMC) nous ont permis la création d'un modèle de souris portant la variation la plus fréquente dans notre cohorte (C57BL/6N_2T > C). Ces modèles in vitro et in vivo constituent un outil puissant pour caractériser les défauts biologiques et anatomiques, dès les premiers instants du développement cérébral. Étant donné que PTBP1 est exprimé précocement lors du développement embryonnaire, ses défauts d'activité pourraient entraîner des effets moléculaires (dérégulation transcriptionnelle et génique) et cellulaires (prolifération, migration et différentiation neuronale).

Grâce au financement MultiOmixCAre (Programme prioritaire de recherche Maladies rares – Inserm), le développement du cerveau est alors étudié à l'aide de deux approches principales, déployées sur des embryons de souris PTBP1KI/+ à différents stades de développement (E7.5 à E18.5) et sur les organoïdes cérébraux des patients: (i) le "single cell-RNA-seq", pour investiguer les défauts transcriptomiques propres à chaque type cellulaire et (ii) la transcriptomique spatiale par la méthode Merscope (Vizgen), qui permet de marquer de manière précise et spécifique des ARNs, sur des coupes d'embryon et de cerveau. Nous espérons ainsi mettre en évidence les événements moléculaires responsables de ces anomalies neurodéveloppementales.


Julien PACCAUD (Dijon), Aymeric MASSON, Fatima EL-IT, Frédérique MAGDINIER, Valérie GAILUS-DURNER, Quentin THOMAS, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE, Laurence DUPLOMB, Antonio VITOBELLO
10:00 - 11:00 #37730 - P041 Complémentarité des approches de détection des variations du nombre de copies (CNV) en séquençage d’exome dans une cohorte de patients porteurs d’anomalies du neurodéveloppement.
Complémentarité des approches de détection des variations du nombre de copies (CNV) en séquençage d’exome dans une cohorte de patients porteurs d’anomalies du neurodéveloppement.

L’identification des variations du nombre de copies (CNV) est essentielle pour l’interprétation complète des données de séquençage. Cependant leur détection reste un challenge pour les pipelines bioinformatiques. Les variations de structure (SV) peuvent être extrêmement variées, pouvant aller de 50 paires de bases à plusieurs mégabases. Leur détection est un enjeu majeur de la cytogénétique actuelle, permettant une amélioration du taux diagnostique, et donc du circuit de prise en charge des patients. La stratégie diagnostique actuelle priorise les analyses de cytogénétiques classiques et moléculaires ciblées, avant l’accès au génome. De multiples stratégies ont émergé pour améliorer la détection des SV, notamment en séquençage d’exome ou de panels ciblés : utilisation d’algorithmes d’étude des profondeurs de lecture, couplés à l’analyse de la répartition des variations ponctuelles, et des paires chimériques ou splittées.

A partir de données d’exome, nous avons évalué 3 approches bio-informatiques pour la détection de CNV : CNV DRAGEN (read depth), SV DRAGEN (split reads) et ROH DRAGEN (snp distribution). Nous avons mesuré leurs apports diagnostique sur une cohorte de près de 600 patients porteurs de troubles du neurodéveloppement, analysés à l’Institut de Génétique Médicale entre Septembre 2020 et Mars 2022. L’ensemble des patients avait bénéficié d’une CGH-array en première intention avant séquençage d’exome.

Nos résultats mettent en évidence la complémentarité de ces approches et leurs limites. Ainsi, CNV DRAGEN identifie avec une grande efficacité les CNV de plus de 500pb alors que SV DRAGEN est plus pertinent pour les variants à partir de 50pb. Cependant, la couverture fragmentée et partielle de l’exome ne permet pas une utilisation optimale de ces pipelines. L’utilisation de ces approches combinées a permis de faire 8 diagnostics supplémentaires par read depth et 2 par split reads, sur 600 patients, soit un apport diagnostique de 1,7%.


Pauline PLANTE-BORDENEUVE (lille), Mélanie RAMA, Perrine BRUNELLE, Thuillier CAROLINE, Jamal GHOUMID, Emilie AIT YAHYA GRAISON, Thomas SMOL
10:00 - 11:00 #37807 - P045 Role d’Adar1 et de l’editing de l’ARN A-vers-I dans le système nerveux périphérique.
Role d’Adar1 et de l’editing de l’ARN A-vers-I dans le système nerveux périphérique.

Catalysée par les enzymes de la famille ADAR, la déamination A-to-I est une des formes d’editing des ARN les plus fréquentes chez les mammifères et contribue à la diversité transcriptomique et protéomique.

Les données publiées à ce jour suggèrent qu’un dysfonctionnement d’ADAR1 provoque une reconnaissance des ARNs non-edités par des senseurs cytosoliques, Mda5 en particulier, conduisant à une activation de l'expression de centaines de gènes stimulés par l'interféron (ISGs), et une mort cellulaire. En accord avec ces observations, des mutations d’ADAR1 sont responsables du syndrome d'Aicardi-Goutières (AGS : encéphalopathie inflammatoire génétiquement déterminée). Des mutations de ce gène sont aussi responsables de dyschromatose symétrique héréditaire (DSH: macules hyper et hypo-pigmentées). Ces défauts de pigmentation suggéraient un rôle d’ADAR1 au cours du développement des mélanocytes dérivés de la crête neurale, mais le rôle de cette enzyme dans d’autres dérivés de cette structure restait à définir.

Pour avancer dans ce domaine, nous avons généré un modèle murin de délétion conditionnelle d’Adar1 dans la crête neurale. En accord avec le phénotype observé chez l’homme, les mutants présentent une dépigmentation globale due à une apoptose des mélanocytes. Une absence totale de myéline le long des nerfs périphériques, due à un défaut de différenciation des cellules de Schwann, a également été mise en évidence. Comme pour les mélanocytes, ces défauts sont précédés par une augmentation de l’expression d’ISGs. Une analyse transcriptomique combinée à des expériences in vitro et in vivo (doubles mutants murins) nous ont ensuite permis d’identifier les voies de signalisation dont la dérégulation impacte la formation de la myéline périphérique. Comme dans d’autres tissus, nous avons montré le rôle central de l’activation de la voie Mda5/Mavs et la recherche des facteurs de transcription dérégulés suite à cette activation nous a conduit à montrer le rôle central du facteur de transcription EGR1 dans la genèse des anomalies de myélinisation observées chez les mutants. Supportés par une récente description clinique indiquant qu’une neuropathie périphérique peut faire partie du spectre clinique associé à des mutations d’ADAR1 chez l’homme, ces résultats démontrent un rôle essentiel d’ADAR1 et du RNA editing au cours du processus de myélinisation du système nerveux périphérique chez l’homme et la souris.


Lisa ZERAD, Nadjet GACEM, Fanny GAYDA, Lucie DAY, Ketty SINIGAGLIA, Laurence RICHARD, Christine BOLE-FEYSOT, Nicolas CAGNARD, Veronique PINGAULT, Liam KEEGAN, Jean-Michel VALLAT, Nadege BONDURAND (Paris)
10:00 - 11:00 #37988 - P049 Rôle clé du gène Fmr1 dans la photophobie : du patient atteint du syndrome de l’X-Fragile au modèle murin.
Rôle clé du gène Fmr1 dans la photophobie : du patient atteint du syndrome de l’X-Fragile au modèle murin.

Le syndrome de l’X-Fragile (FXS) est la forme la plus courante de déficience intellectuelle et comportementale héréditaire associée à des troubles de la sensibilité aux stimuli sensoriels (Penagarikano et al., 2007 ; Hagerman et Hagerman, 2015). Sur le plan de visuel, l’intégration est perturbée sur la sensibilité aux contrastes, formes, textures et mouvement (Kogan et al., 2008 ; Farzin et al., 2011). Une étude électrophysiologique (électrorétinogramme - ERG) associée à une évaluation de la perception des contrastes (tests comportementaux), menée chez des patients avec FXS (CLIBIOMAR, ID-RCB 2019-A01015-52) et chez le modèle murin du FXS (souris FMR1y/-), nous a permis de mettre en évidence l’existence d’un trouble visuel de la perception rétinienne (Perche et al., 2018 ; Felgerolle et al., 2019 ; Perche et al., 2021). Chez le patient, outre les conséquences comportementales, notre étude semble démontrer que la dys-sensibilité rétinienne semble se manifester par la présence d’une photophobie avec douleur.

La photophobie peut être définie comme une réduction de la sensibilité au contraste provoquée par une lumière éblouissante et une aversion générale pour la lumière (Burstein et al., 2019 ; Chung et al., 2013 ; Noseda et al., 2019). L’existence d’un lien entre les troubles de la discrimination des contrastes et la photophobie suggère qu’elle trouve son origine dans un dysfonctionnement des cellules rétiniennes (Burstein et al., 2019 ; Chung et al., 2013 ; Noseda et al., 2019). L’implication des voies rétiniennes dans la physiopathologie de la photophobie évoquée dans la littérature est confortée par étude de cohorte de patients atteints de FXS (CLIBIOMAR, ID-RCB 2019-A01015-52). En effet, les familles et soignants ont décrit une hypersensibilité avec sensations douloureuses et des comportements d’évitement d’exposition à la lumière dans 55% des cas (11/20) et une « aversion » à la lumière dans 20% des cas (4/20). L’investigation par Short Sensory Profile (SSP) a mis en lumière des comportements significativement altérés sur les paramètres visuels [Sous-score 16.2(6.07) - Probable différence]. Chez le modèle murin, nous avons démontré, en utilisant un Elevated-Plus-Maze modifié, un comportement d’évitement d’exposition à la lumière et de photophobie, à différentes luminances (Delgado de Alba et al., en cours de publication). En effet, l’index d’aversion à la lumière est significativement supérieur chez la souris FMR1y/- comparé au souris sauvage (WT) pour des intensités lumineuses de 120/300 lux [0.155±0.063 versus 0.041±0.070] et 500/1000 lux [0.155±0.051 versus 0.043±0.070].

Ces résultats préliminaires démontrent pour la première fois un phénotype visuel avec nociception dans le FXS. Ce comportement spécifique à des conséquences comportementales majeures pour la vie du patient. Notre objectif est de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques moléculaires et cellulaires impliqués dans cette photophobie à l’aide du modèle murin.


Fabien LESNE (Orléans), Amir ATTALLAH, Anthony DE OLIVEIRA, Maryvonne ARDOUREL, Isabelle RANCHON-COLE, Cristina ALBA DELGADO, Sylvain BRIAULT, Olivier PERCHE
10:00 - 11:00 #38096 - P053 Caractérisation fonctionnelle d'un nouveau variant du gène GFAP, en cause dans une présentation clinique anténatale de la maladie d'Alexander.
Caractérisation fonctionnelle d'un nouveau variant du gène GFAP, en cause dans une présentation clinique anténatale de la maladie d'Alexander.

La maladie d’Alexander est une leucodytrophie démyélinisante de transmission autosomique dominante, causée par des variations pathogènes du gène GFAP (Glial Fibrillary Acidic Protein). Trois formes cliniques principales, toutes postnatales sont décrites : néonatale (/infantile), juvénile et adulte. Au niveau cérébral, elle est caractérisée par une dégénérescence de la substance blanche en lien avec la formation de fibres de Rosenthal le long du système nerveux central. La protéine acide fibrillaire gliale (GFAP) s’associe sous forme de filaments intermédiaires qui sont un des constituants du cytosquelette des astrocytes. La GFAP mutée entraîne l’agglomération des protéines des filaments intermédiaires dans les astrocytes : ce sont les fibres de Rosenthal. Celles-ci sont décelables sur des coupes de cerveau en colorations anatomopathologiques. Les caractéristiques phénotypiques principales sont une déficience intellectuelle (ou une régression), une épilepsie, des difficultés alimentaires, une hydrocéphalie, une ataxie, spasticité et une dégradation pouvant entraîner le décès du patient. Nous présentons le cas d’un couple non apparenté et sans antécédent, menant une 1ère grossesse sans signe d’appel échographique jusqu’au 3ème trimestre. L’échographie de 32 SA (semaines d’aménorrhées), quant à elle, révèle une dilatation triventriculaire avec ventriculomégalie majeure évoquant une sténose de l’aqueduc de Sylvius (atrium gauche 23mm, atrium droit 20mm), évolutive, avec majoration à l’échographie de contrôle. Cette évolution, de mauvais pronostic, conduit le couple à formuler une demande d’IMG (Interruption médicale de grossesse). Les premières investigations génétiques étant négatives (caryotype/ ACPA), une analyse d’exome en trio a été proposée. Celle-ci a révélé l’existence d’un variant faux-sens dans le gène GFAP, apparu de novo : NM_002055.5(GFAP):c.227T > C p.(Leu76Pro). Ce variant, prédit délétère par les outils in silico (SIFT, Provean, FATHMM, REVEL) et absent des bases de données de population, touche le même résidu qu’un variant décrit pathogène. Afin d’étudier l’impact fonctionnel de ce variant, nous avons réalisé des études fonctionnelles sur ce variant ainsi que sur 2 autres variants déjà publiés (c.226C > T (L76F)1, c.739T > C (S247P)2) sur cellules HEK293T. En microscopie confocale, la désorganisation des filaments est clairement établie pour les 4 variants par comparaison au wild-type, confirmant le caractère délétère du variant mis en évidence. Ce travail représente, à notre connaissance, le premier cas de maladie d’Alexander de présentation anténatale. Il illustre également l’intérêt des études fonctionnelles qui permettent de caractériser des variants génétiques identifiés par NGS (Next-Generation Sequencing).

1. Rodriguez D et al. PMID: 11567214

2. Boczek et al.  PMID: 27648269

 


Ariane MAHIEUX, Sylvia REDON (Brest), Antoine CHUBERRE, Jennifer MARTIN, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Anne-Hélène SALIOU, Gaelle JEGOU, Marine PENSEC, Aurore DESPRES, Karen ROUAULT, Kevin UGUEN, Cédric LE MARECHAL, Annie LAQUERRIERE, Pascale MARCORELLES, Gaelle FRIOCOURT MASSE
10:00 - 11:00 #38584 - P057 Etiologies des mégalencéphalies en 2023, intérêt de leur diagnostic est éléments cliniques d'orientation diagnostique.
Etiologies des mégalencéphalies en 2023, intérêt de leur diagnostic est éléments cliniques d'orientation diagnostique.

Contexte: La macrocrânie désigne un périmètre crânien (PC) au-delà de 2 dérivation standard (DS) et concerne 2-3% de la population. Elle est considérée comme «cliniquement pertinente» si supérieure à 3DS. À l’inverse de la microcéphalie qui sous entend toujours un cerveau de petite taille, la macrocrânie et son spectre large d’étiologie n’implique pas systématiquement une mégalencéphalie (MEG) à savoir une croissance excessive du cerveau. Aujourd’hui la démarche étiologique d’une macrocrânie s’appuie sur son caractère évolutif ainsi que sur son association ou non à des signes cliniques neurologiques ou extra-neurologiques. La découverte d’un caractère familial ou d’un développement psychomoteur (DPM) normal peut rassurer à tort le praticien qui ne poursuivra pas l’enquête étiologique afin d’exclure une pathologie génétique.

Méthode: nous avons l’objectif de clarifier la démarche diagnostique et les étiologies génétiques des macrocéphalies avec MEG à l’ère du séquençage pan-génomique. Notre étude est basée sur deux axes : une recherche et un recueil systématique des informations cliniques et génétiques des patients dont le PC se situe à +3DS, suivis dans notre centre entre 1990 à aujourd’hui et une revue exhaustive des étiologies génétiques de MEG connues sur les bases OMIM et Pubmed avec entrée «macrocephaly», «mégalencephaly».

Résultats: Au total 205 patients répondaient à nos critères d’inclusion, les motifs d’adressage majoritaires étaient «déficience intellectuelle» (46%) «retard de développement» (30%), «macrocéphalie» (21%) et «troubles des apprentissages» (11%). Pour 114 soit 55% patients nous avons trouvé une étiologie génétique, avec un variant PTEN dans 17% des cas. Pour 32 patients soit 28% des patients avec diagnostic confirmé, le tableau correspondait à une macrocéphalie isolée ou avec un décalage modéré des acquisitions. 

Discussion: 74 gènes ont été identifiés, avec une surreprésentation de la voie PI3K/AKT/MTOR, de la voie de signalisation Sonic Hedgehog (SHH) et des gênes de régulation d’expression. Si les troubles du neurodéveloppement et la déficience intellectuelle apparaissent comme des traits phénotypiques fréquents, ils ne sont pas systématiques et cela laisse supposer un retard diagnostic lorsque 15% de ces étiologies sont associées à un risque tumoral impliquant un suivi.


Maxime MAZOWIECKI (PARIS), Delphine HERON, Perrine CHARLES, Solveig HEIDE, Thomas COURTIN, Sandra WHALEN, Alexandra AFENJAR, Anna GERASIMENKO, Cyril MIGNOT
10:00 - 11:00 #37635 - P061 Stratégie de diagnostic moléculaire de l'ataxie tardive SCA27B liée aux expansions introniques GAA dans le gène FGF14 : application à une large cohorte nationale.
P061 Stratégie de diagnostic moléculaire de l'ataxie tardive SCA27B liée aux expansions introniques GAA dans le gène FGF14 : application à une large cohorte nationale.

Les expansions GAA dans l'intron 1 du gène FGF14 sont une cause fréquente d'ataxie cérébelleuse héréditaire de transmission autosomique dominante (ataxie GAA-FGF14 ; ataxie spinocérébelleuse 27B, SCA27B), en particulier en cas d’ataxie tardive (Late Onset Cerebellar Ataxia : LOCA). SCA27B se caractérise classiquement par un syndrome cérébelleux lentement progressif à début épisodique dans plus de 2/3 des cas, au-delà de 40 ans. Jusqu’à présent, la confirmation moléculaire des expansions GAA de FGF14 reposait principalement sur le séquençage long-read, technologie non encore disponible en routine dans les laboratoires de génétique.

Nous avons développé et validé une stratégie de diagnostic moléculaire en trois étapes : PCR long-range fluorescente pour déterminer la taille des allèles, triplet-primed PCR (TP-PCR) bidirectionnelle pour vérifier la présence et la nature de l’expansion (profil dentelé si le motif est GAA) et électrophorèse sur gel des produits de PCR long-range et/ou séquençage de Sanger en fonction du profil observé en TP-PCR. Par ailleurs, nous avons mis au point une seconde LR-PCR permettant d’amplifier de façon spécifique les allèles supérieurs à 30 GAA, afin de faciliter la lecture du séquençage Sanger. Enfin, nous avons mis en place l’analyse d’un set de marqueurs microsatellites afin de déterminer les haplotypes des allèles FGF14, afin de préciser la transmission des allèles dans certaines familles.

Nous avons comparé cette stratégie au séquençage long-read Nanopore sur 22 patients canadiens d’origine française SCA27B et l’avons ensuite testée sur une cohorte de 53 patients lorrains atteints de LOCA non résolue. Nous avons identifié 9 patients (9/53 ; 17 %) et 2 apparentés porteurs d'une expansion FGF14 (GAA)≥250

Grâce à un appel à collaboration national, nous avons complété la cohorte par l’étude de 507 patients avec LOCA de cause indéterminée, soit un total de 560 individus. Nous avons identifié au total 107 patients (19,1 %) porteurs d’expansions FGF14 (GAA)≥250 dont 17/560 (3%) avec des expansions entre 250 et 300 GAA (allèle intermédiaire avec pénétrance incomplète). Des études ultérieures regroupant les données moléculaires des cohortes SCA27B sur le plan international sont nécessaires afin d’aider à l’interprétation de ces allèles intermédiaires. Nous avons identifié des expansions non-GAA-pures non pathogènes en l’état actuel des connaissances et des interruptions au sein des répétitions GAA. L’étude des haplotypes a permis d’élucider la transmission des expansions dans deux familles. Une expansion est observée en méiose maternelle et une contraction en méiose paternelle.

Nous confirmons que SCA27B est une cause fréquente de LOCA. Le phénotypage détaillé des patients apparaît indispensable pour l’interprétation des résultats, en particulier en cas d’allèle intermédiaire. Cette nouvelle stratégie moléculaire permet de détecter les expansions GAA-FGF14 et de déterminer leur taille de façon fiable.


Céline BONNET (Nancy), Virginie ROTH, Marion WANDZEL, David PELLERIN, Stéphanie CACCIATORE, Florent GIRARDIER, Clément ROBIN, Frédéric WEBER, Guillemette CLÉMENT, Thomas WIRTH, Cécilia MARELLI, Laëtitia LAMBERT, Salomé PUISIEUX, Natacha DREUMONT, Armand HOCQUEL, Solène FRISMAND, Amory JARDEL, Marian DOUARINOU, Fabienne ORY, Chloé ANGELINI, Manon DEGOUTIN, Virginie PICHON, Marie Anne POIROUX GUERID, Frédérique FLUCHÈRE, Thomas PALPACUER, Elsa BESSE, Sacha WEBER, Quentin THOMAS, Chloé LAURENCIN, Isabelle LAVENU, Mélanie FRADIN, Lauriane LE COLLEN, Anna CASTRIOTO, Moro ELENA, Sophie DUCLOS, Nadège CALMELS, Audrey SCHALK, Jean-Loup MEREAUX, Florence RIANT, Emmanuel FLAMAND ROZE, Gaëtan LESCA, Gaël NICOLAS, Stephan ZUCHNER, Matt DANZI, Elisabeth TOURNIER LASSERVE, Alexandra DURR, Christine TRANCHANT, Christophe VERNY, Cyril GOIZET, Michel KOENIG, Mathieu ANHEIM, Bernard BRAIS, Mathilde RENAUD
10:00 - 11:00 #37996 - P065 Xanthomatose cérébrotendineuse (CTX): une neuropathie métabolique actionnable souvent associée aux variations non codantes du locus CYP27A1; conséquences pour la stratégie diagnostique à propos de 33 cas.
Xanthomatose cérébrotendineuse (CTX): une neuropathie métabolique actionnable souvent associée aux variations non codantes du locus CYP27A1; conséquences pour la stratégie diagnostique à propos de 33 cas.

Contexte. La xanthomatose cérébrotendineuse (OMIM#213700/ORPHA:909) est une maladie récessive rare ( < 1/135 000 en Europe) qui résulte d’un déficit en Stérol 27-hydroxylase, enzyme clé de la biosynthèse des acides biliaires. L’accumulation de stérols anormaux en amont du bloc enzymatique, provoque une maladie de surcharge d’évolution progressive vers un tableau neuropsychiatrique sévère.

L’errance diagnostique résulte de symptômes généraux peu spécifiques ou ignorés dans l’enfance, qui évolueront à l’âge adulte vers une démence, une neuropathie diffuse et polymorphe, associées de manière inconstante à une athérosclérose et une xanthomatose tendineuse et cérébrale. Le diagnostic bioclinique repose sur la spectrométrie de masse, qui révèle des taux sanguins normaux ou bas de cholestérol et massifs de cholestanol. L’acide chénodésoxycholique (CDCA) débuté précocement est le seul traitement efficace sur l’évolution de la CTX, par freinage de la production de stérols anormaux.

La génétique moléculaire outre la confirmation diagnostique (VPP=100% si cholestanol > 1,5X ULN), permet le dépistage et le traitement par CDCA d’apparentés présymptomatiques. Bien que les régions d’intérêt diagnostique de CYP27A1 (NM_000784) soient aisément explorées par Sanger, le séquençage à haut débit (NGS) permet l’identification directe des phases alléliques, la détection de CNV et l’exploration des séquences non codantes.

Objectifs. Réévaluer la stratégie diagnostique par analyse rétrospective des génotypes et variants pathogènes observés chez 33 cas de CTX testés par génétique moléculaire depuis 25 ans. 

Résultats. Le diagnostic était effectué dans 70% des cas (16M/17F), après l’âge de 30 ans (39±16 ans), devant un tableau neuropsychiatrique patent et des taux de cholestanol > 10XULN. Les patients étaient homozygotes (n=14) et hétérozygotes composites (n=19), pour 17 variants pathogènes de CYP27A1 dont 12 sont prévalents en Europe, et 5 non décrits. Les patients étaient porteurs de mutations faux-sens, frameshift, et non-sens en régions codantes respectivement sur: 40, 4 et 3 allèles.

Dans 13 cas (27% des allèles pathogènes) au moins un des allèles pathogènes altérait un site consensus d’épissage. Aucun CNV n’a été détecté. Un seul variant en séquence non codante n’a pas été caractérisé, seule sa phase a été déterminée par analyse haplotypique des variants synonymes observés au locus CYP27A1 sur un trio informatif. L’exploration des séquences introniques profondes et périgéniques de CYP27A1 est en cours.

Conclusion. Sur une série de 33 patients atteints de Xanthomatose Tendineuse, 42% étaient homozygotes. Les variants pathogènes en régions non codantes, voire en régions génomiques profondes, représentaient près du tiers des causes génétiques de CTX. Cela souligne l’intérêt d’un premier criblage du locus CYP27A1 par séquençage exomique élargi, complété du séquençage génomique en cas de tableau clinico-biologique typique, offrant une sensibilité diagnostique de 100%.


Evodie PEPERSTRAETE, Anna Gaelle GIGUET-VALARD, Bénédicte TOUSSAINT, Frédérique DE POOTER, Frédéric ALLEGAERT, Timothee BEKE, Aissatou SIGNATE, Camille PICAVET, Emmanuel VAILLANT, Amélie BONNEFOND, Pascale BENLIAN (LILLE)
10:00 - 11:00 #38143 - P069 Les tests pré-symptomatiques de la Sclérose Latérale Amyotrophique et la Démence Fronto-Temporale en France : demandes, modalités, organisation et limites.
Les tests pré-symptomatiques de la Sclérose Latérale Amyotrophique et la Démence Fronto-Temporale en France : demandes, modalités, organisation et limites.

Contexte : Ces dernières années, la réalisation des tests pré-symptomatiques (TPS) dans la Sclérose Latérale Amyotrophique/Démence Fronto-Temporale (SLA/DFT) a pris de l’ampleur dans l’activité des centres de Neurogénétique, en parallèle de l’essor de la génétique dans ce domaine, de l’augmentation des diagnostics génétiques chez les malades, et de l’arrivée de thérapies innovantes dans ces pathologies. Cette activité relativement récente, s’appuie sur l’expérience des centres de Génétique dans autres maladies neurodégénératives à révélation tardive, en particulier celle de la Maladie de Huntington.

Méthodes : Nous avons fait une cartographie du nombre des demandes et des spécificités des pratiques dans la réalisation des TPS en France. Pour cela, nous avons adressé un questionnaire aux 21 Centres de Référence ou Compétence des Maladies du Neurone Moteur, articulés par la Filière FILSAN (SLA et Maladies du Neurone Moteur).

Résultats : 17/21 des centres ont répondu au questionnaire ; 12/17 avaient reçu, les dernières années, entre 5 et 10 nouvelles demandes de TPS pour une SLA/DFT par an, 2 centres sur 17 ont reçu entre 30 et 45 nouvelles demandes par an. Au total nous avons recensé un nombre total d’entre 230 et 440 demandes par an. Le délai d’attente pour accéder aux consultations est de 1-2 mois pour la moitié des centres et > 4 mois pour un quart des centres. Le parcours des consultants dès la première consultation jusqu’au rendu des résultats est de 2-4 mois pour 50%, et < 4 mois pour 47% des centres, avec seulement un centre déclarant une durée entre 1- 2 mois. Le principal facteur limitant identifié est l’absence de disponibilité des ressources humaines. Le plus souvent, 3 rendez-vous sont proposés avant le rendu du résultat du TPS, faisant intervenir un psychologue, un généticien et/ou neurologue spécialisé et un conseiller en génétique. Dans 30% des centres, le parcours est différent selon la maladie du cas index (SLA ou DFT). Des téléconsultations sont exceptionnellement proposées. Cinq centres ont reçu des couples en demande de DPI/DPN, cette demande concernant jusqu’à 30 couples par an en France, avec < 10 DPN réalisés. Dans 65% des centres, un suivi est systématiquement proposé aux porteurs, le plus souvent avec un neurologue et/ou un psychologue.

Au total, cette activité spécifique répond à une demande croissante, nécessite des intervenants expérimentés et est très consommatrice de ressources humaines. Nous n’avons pas identifié de grandes disparités dans la pratique entre les différents centres. Tous les ans, entre 100 et 200 nouveaux sujets porteurs à risque de SLA/DFT sont identifiés en France. L’arrivée des thérapies génétiques pour certains variants pathogènes nécessite d’être préparée. Une réflexion à l’échelle nationale ou européenne est nécessaire pour définir les modalités de prise en charge et suivi de ces sujets. Des études seront ensuite indispensables pour évaluer l’impact des différentes interventions sur cette population.


Maria Del Mar AMADOR (Paris), Benjamin DAURIAT, Emilien BERNARD, Claire BOUTOLEAU BRETONNIERE, Jean-Philippe CAMDESSANCHE, Julien CASSEREAU, Ariane CHOUMERT, Pascal CINTAS, Véronique DANEL, Elisa DE LA CRUZ, Marie-Céline FLEURY, Steeve GENESTET, Nathalie GUY, Gwendal LE MASSON, Mathilde LEFILLIATRE, Marie-Hélène SORIANI, Annie VERCHUEREN, Ariane HERSON, Stéphanie STARACI, Kevin MOUZAT, Anne-Laure FAURET-AMSELLEM, Philippe COURATIER, Marcela GARGIULO, Patrick VOURC'H, Alexandra DURR
10:00 - 11:00 #38401 - P073 Dégénérescences spino-cérébelleuses causée par des expansions de triplets CAG et atteinte cognitive spécifique.
Dégénérescences spino-cérébelleuses causée par des expansions de triplets CAG et atteinte cognitive spécifique.

Les ataxies spinocérébelleuses (SCA) sont des maladies neurologiques de transmission autosomique dominante. Les SCAs sont soit due aux expansions CAG codantes (SCA polyQ) représentant 60 % des SCA dans le monde, ou des variants pathogènes dans des gènes variés. La présentation clinique prédominante est le syndrome cérébelleux associé à un syndrome pyramidal mais aussi à une atteinte cognitive variable. Le Syndrome Cognitivo-Affectif Cérébelleux (CCAS), a été décrit comme une atteinte cognitive spécifique et secondaire à une lésion cérébelleuse (vasculaire, traumatique, etc.) mais dans les ataxies génétiques la fréquence et la sévérité du CCAS n’est pas connue. L’échelle cognitive spécifique (le CCAS-Scale) évalue 10 domaines cognitifs distincts.

 

Nous avons inclus 63 porteurs (26 patients présymptomatiques, 37 patients ataxiques, avec une durée moyenne de la maladie de 6,59 ans) avec des expansions dans ATXN1, responsable de SCA1 (n=5), ATXN2/SCA2 (n=15), ATXN3/SCA3 (n=25) et ATXN7/SCA7 (n=18). Tous ont eu la CCAS Scale, une évaluation quantitative du syndrome cérébelleux, une analyse de biomarqueur (Nfl dans le plasma) et l’imagerie cérébrale (3T).

 

Dans les SCA polyQ nous avons pu montrer une atteinte de 3 domaines cognitifs ou plus sur 10 chez 51%. Un CCAS probable est retrouvé chez 74%. Selon le génotype la fréquence et sévérité varie : SCA2 avait une atteinte cognitive dans 61%, et SCA3 la plus sévère. L’atteinte cognitive était corrélée à la sévérité du syndrome cérébelleux (p < 0,001) et au taux de Nfl (p=0,02). Les domaines les plus touchés étaient la flexibilité mentale et la mémoire de travail, par contre le domaine visuo-spatial a été conservé.

 

Les résultats obtenus suggèrent la présence d'un profil cognitif spécifique chez les patients SCA polyQ. Les patients présenteraient également une atteinte comportementale, et les fonctions visuo-spatiales semblent préservées (différent du déficit cognitif observé dans d'autres pathologies avec lésions cérébelleuses). Nous allons comparer ce profil cognitif avec des  SCAs non-polyQ et celles en lien avec des variants dans SPG7.


Daniel LOPEZ DOMINGUEZ, Emilien PETIT, Sabrina SAYAH, Giulia COARELLI (Paris), Anna HEINZMANN, Claire EWENCZYK, Alexandra DURR
10:00 - 11:00 #38525 - P077 Diagnostic génétique des encéphalopathies épileptiques : utilisation de la technique Minigène pour caractériser l’effet de variants introniques en dehors des sites consensus d’épissage.
Diagnostic génétique des encéphalopathies épileptiques : utilisation de la technique Minigène pour caractériser l’effet de variants introniques en dehors des sites consensus d’épissage.

Ce projet propose un élément de réponse au défi général du Séquençage Haut Débit en génétique moléculaire, avec le reclassement de variants de signification incertaine (VSI) en variant probablement pathogène ou pathogène. Nous avons étudié 19 VSI dans différents gènes responsables d’encéphalopathies épileptiques, ayant un effet putatif sur l’épissage prédit par les outils bio informatiques incluant SpliceAI. En effet, avec les recommandations actuelles, lorsqu’un variant ne touchant pas les sites consensus d’épissage est prédit par SpliceAI comme affectant l’épissage, il est nécessaire de réaliser un test fonctionnel pour reclasser ce VSI en variant probablement pathogène. Comme la plupart de ces gènes sont peu ou pas exprimés dans les tissus accessibles (sang notamment) nous avons utilisé un test fonctionnel pour confirmer ou infirmer la pathogénicité de ces variants en étudiant leurs effets dans un modèle hétérologue d’épissage, la technique de Minigène. La technique Minigène consiste à déterminer le profil d’épissage d’une construction plasmidique comportant le variant et l’exon correspondant dans des cellules humaines en culture après transfection. Les cellules utilisées pour la transfection étaient les cellules HeLa, et, pour 3 variants, le test Minigène a été réalisé à la fois après transfection dans des cellules HeLa, mais également après transfection dans des lignées à différentiation neuronales SH-SY5Y (plus proches morphologiquement des cellules dans lesquels sont physiologiquement exprimés ces gènes in vivo). La concordance entre la prédiction de SpliceAI et le résultat du test Minigène pour ces variants était totale pour 12 variants, partielle pour 5 variants et absente pour 2 variants. Ce projet a permis de reclasser 12 variants en probablement pathogène, ce qui a une implication directe en conseil génétique. Nous avons optimisé et simplifié le protocole de minigène (8 variants/2 semaines), mais des modifications seront encore nécessaires pour étudier dans un temps plus court un plus grand nombre de variants, et cette stratégie sera prochainement introduite en routine non seulement dans le cadre du diagnostic des encéphalopathies épileptiques mais aussi dans celui d’autres groupes de pathologies prises en charge dans le département de génétique médicale d’AP-HP Sorbonne Université.


Bernard JONDEAU (Paris), Eric LE GUERN, Lionel ARANAUD, Agnès RASTETTER, Gwendoline LEROY, Delphine BOUVET, Marine GUILLAUD BATAILLE
10:00 - 11:00 #37656 - P081 Autosomal Dominant MPAN: Mosaicism Expands the Clinical Spectrum to Atypical Late-Onset Phenotypes.
P081 Autosomal Dominant MPAN: Mosaicism Expands the Clinical Spectrum to Atypical Late-Onset Phenotypes.

Background: Mitochondrial membrane protein-associated neurodegeneration (MPAN) is caused by mutations in the C19orf12 gene. MPAN typically appears in the first two decades of life and presents with progressive dystonia-parkinsonism, lower motor neuron signs, optic atrophy, and abnormal iron deposits pre- dominantly in the basal ganglia. MPAN, initially considered as a strictly autosomal recessive disease (AR), turned out to be also dominantly inherited (AD). Objectives: Our aim was to better characterize the clinical, molecular, and functional spectra associated with such dominant pathogenic heterozygous C19orf12 variants.

 

Methods: We collected clinical, imaging, and molecular information of eight individuals from four AD-MPAN families and obtained brain neuropathology results for one. Functional studies, focused on energy and iron metabolism, were conducted on fibroblasts from AD-MPAN patients, AR-MPAN patients, and controls.

Results: We identified four heterozygous C19orf12 variants in eight AD-MPAN patients. Two of them carrying the familial variant in mosaic displayed an atypical late- onset phenotype. Fibroblasts from AD-MPAN showed more severe alterations of iron storage metabolism and autophagy compared to AR-MPAN cells.

 

Conclusion: Our data add strong evidence of the realness of AD-MPAN with identification of novel monoallelic C19orf12 variants, including at the mosaic state. This has implications in diagnosis procedures. We also expand the phenotypic spectrum of MPAN to late onset atypical presentations. Finally, we demonstrate for the first time more drastic abnormalities of iron metabolism


Christelle DURAND, Patricia FERGELOT, Julie DEFORGES, Anne VITAL, Menegon PATRICE, Elizabeth SARRAZIN, Remi BELLANCE, Stephane MATHIS, Victoria GONZALEZ, Mathilde RENAUD, Solène FRISMAND, Emmanuelle SCHMITT, Marie ROUANET, Lydie BURGLEN, Brigitte CHABROL, Beatrice DESNOUS, Benoit ARVEILER, Giovanni STEVANIN, Isabelle COUPRY, Cyril GOIZET, Chloé ANGELINI (Bordeaux)
10:00 - 11:00 #37874 - P085 Mise en place d’un panel pour étude par RNAseq ciblé des variants d’épissage détectés dans les gènes de prédisposition aux maladies neurologiques.
Mise en place d’un panel pour étude par RNAseq ciblé des variants d’épissage détectés dans les gènes de prédisposition aux maladies neurologiques.

L’utilisation du séquençage de nouvelle génération dans le diagnostic de maladies génétiques entraîne l’augmentation du nombre de variants de signification incertaine (VSI) identifiés. Certains de ces variants entraînent potentiellement une anomalie d’épissage, nécessitant une caractérisation fonctionnelle. Concernant les maladies neurologiques, les études sur ARN sont limitées par la faible expression de la plupart des gènes impliqués dans le sang, et la non disponibilité du tissu concerné.

Nous avons donc développé un panel dédié à l’étude par RNAseq ciblé des gènes prédisposant à l’ensemble des pathologies neurologiques étudiées au laboratoire (n=252) : épilepsies, démences, dystonies, sclérose latérale amyotrophique, paraplégies spastiques, maladie de Charcot-Marie-Tooth, et ataxies dominantes. Pour cela, nous avons éliminé du panel 22 gènes (soit seulement 9%) bien exprimés dans le sang à partir des résultats d’une technique de RNAseq total développé au centre de génétique, pour qu’ils ne rentrent pas en compétition avec ceux présentant un faible niveau d’expression. Le design du panel sur les 230 gènes restants (séquences codantes et régions 5’UTR) a été effectué avec le logiciel SureDesign, les techniques réalisées avec le kit Sureselect XT HS2 (Agilent), et le séquençage de séries de 16 patients réalisé sur Nextseq500 (Illumina).

Le premier objectif était de déterminer le niveau d’expression de chaque gène du panel dans plusieurs types de prélèvements : paxgenes (n=19), lignées lymphoblastoïdes ou lymphocytes (n=5), et fibroblastes (n=6). Une majorité des gènes (n=151, 60%) a une couverture moyenne supérieure à 50x sur l’ensemble des exons sur les paxgene, et peut donc être analysé sur ces prélèvements facilement accessibles. 29 gènes supplémentaires (12%) peuvent être analysés sur fibroblastes. Au total, seulement 50 gènes (19%) ne peuvent pas être analysés par notre technique RNAseq sur des prélèvements issus de sang ou de biopsie de peau, et devront être étudiés par une technique ex vivo comme le minigene. Par ailleurs, la couverture des régions supérieures à 50x était très élevée, avec une moyenne de 1633x sur paxgene et 1998x sur fibroblastes, respectivement.

Le deuxième objectif était de confirmer des anomalies prédites d’épissage. Nous avons pu analyser à ce jour 20 variants sur 12 gènes différents, et détecter différents types d’effet: création d’exon cryptique, saut d’exon, rétention intronique, délétion partielle d’exons. Les couvertures élevées permettent également d’identifier des épissages physiologiques ou pathologiques minoritaires (jusqu’à 5% environ).

En conclusion, le panel pour étude par RNA seq de l’épissage de gènes impliqués dans les maladies neurologiques que nous avons développé permet d’analyser une grande majorité des gènes (80%) à partir de prélèvements facilement accessibles (sang, peau). Les fortes couvertures obtenues permettent de confirmer ou infirmer de manière fiable des effets prédits sur l’épissage.


Marine GUILLAUD-BATAILLE (Paris), Julie BOGOIN, Guillaume COGAN, Sandrine TARDIEU, Anouar NABTI, Kathy LARCHER, Ludmila JORNEA, Elodie LEJEUNE, Julien BURATTI, Delphine BOUVET, Gwendoline LEROY, Fabienne CLOT, Lionel ARNAUD, Sylvie FORLANI, Christine BELLANNÉ-CHANTELOT, Boris KEREN, Eric LEGUERN
10:00 - 11:00 #37779 - P089 Bilan de 4 ans d’activité d’analyses de génomes du laboratoire SeqOIA pour la préindication « Maladies Osseuses Constitutionnelles ».
Bilan de 4 ans d’activité d’analyses de génomes du laboratoire SeqOIA pour la préindication « Maladies Osseuses Constitutionnelles ».

Le Plan France Génomique (PFMG) 2025 a permis l’accès au séquençage de génomes sur tout le territoire. La préindication Maladies Osseuses Constitutionnelles (MOC) concerne toutes les ostéochondrodysplasies : fragilité osseuse, atteinte épi et/ou métaphysaire et/ou vertébrale, atteinte lytique ou condensante, prolifération anarchique du tissu osseux, et dysostoses.  L’inclusion des patients dans la préindication MOC a démarré dès la première vague de pré-indication en octobre 2019, elle est réalisée pour les patients avec panel négatif ou avec des phénotypes atypiques pour lesquels les panels disponibles ne sont pas adaptés. Il y a eu à ce jour plus de 500 prescriptions (CRMR MOC Necker : 412, autres centres : 88). Nous faisons ici le bilan des 400 premiers résultats : 124 génomes ont été rendus positifs (31%), 42 ont retrouvé un variant de signification incertaine (10%), et 234 ont été rendus non conclusifs (59%). 

Les 124 génomes positifs concernent 92 gènes différents avec un maximum de 5 patients mutés pour 3 gènes : COL2A1, FGFR3, RPL13. Huit génomes ont permis d’identifier une anomalie de structure (3 inversions, 3 grandes délétions, 1 duplication,1 translocation), 5 ont mis en évidence un variant intronique profond, et 3 ont retrouvé une disomie uniparentale (DUP).

Les variants de signification incertaine concernent 38 gènes différents. Ils comprennent des variants introniques, des variants dans des gènes non décrits en pathologie humaine retenus suite à une soumission dans Genematcher, ou des variants pour lesquels une étude de ségrégation ou un phénotypage fin des parents est en cours.

L’interprétation des génomes ne peut se faire sans un dialogue entre cliniciens et biologistes au travers de réunions dédiées permettant la confrontation clinico-biologique des résultats.

Douze dossiers n’auraient pu être résolus par une autre technique de séquençage que le génome : translocation, inversion, délétions, variants introniques, cela représente 3% des génomes analysés et 10% des génomes positifs). Le séquençage de génome a permis de faire 4 doubles diagnostics.   

L’arrivée du séquençage de génome a révolutionné le diagnostic moléculaire des MOC et permis des diagnostics n’étant pas accessibles par l’approche de séquençage de panels, d’exome ou d'ACPA.


Sophie RONDEAU (Paris), Pauline MARZIN, Audrey BRIAND-SULEAU, Corinne COLLET, Séverine BACROT, Fabienne ESCANDE, Perrine BRUNELLE, Tania ATTIE-BITACH, Laurence PACOT, Céline GAUCHER, Sophie MONNOT, Lucile BOUTAUD, Virginie SAILLOUR, Marine RAJAOBA, Barbara GIRERD, Caroline MICHOT, Geneviève BAUJAT, Valérie CORMIER-DAIRE
10:00 - 11:00 #37802 - P093 Diagnostic des Epidermolyses Bulleuses Héréditaires et Fragilités Cutanées au CHU de Nice.
Diagnostic des Epidermolyses Bulleuses Héréditaires et Fragilités Cutanées au CHU de Nice.

Les Epidermolyses Bulleuses Héréditaires (EBH) sont un groupe de maladies rares caractérisées par une fragilité de la peau conduisant à la formation de bulles et d’érosions cutanées (parfois muqueuses) par désunion entre l’épiderme et le derme. Elles touchent environ 1 nouveau-né sur 20 000. Leur gravité est très variable, allant d’une gêne mineure à des formes rapidement incompatibles avec la vie en passant par des affections chroniques responsables de handicaps sévères par leurs complications infectieuses, nutritionnelles, cicatricielles, fonctionnelles voire viscérales.

On distingue trois groupes d'EBH selon le niveau de clivage dans la peau. Au sein de chacun de ces trois groupes il existe plusieurs formes cliniques d’EBH distinguées par leur symptomatologie et leur mode de transmission héréditaire.

Méthodes : Des RCP mensuelles du Centre de Référence Maladies Rares (cliniciens et infirmières) permettent l’orientation du diagnostic clinique ainsi que des avis et recommandations pour la prise en charge des patients.

Lorsqu’une biopsie cutanée est possible, la détermination du niveau de clivage par immunofluorescence est la première étape du diagnostic. Le niveau de clivage est apprécié de façon rapide et précise par l’utilisation d’anticorps dirigés contre différents constituants de la jonction dermo-épidermique. Cette étape permet une orientation de l’analyse moléculaire mais également une réponse rapide dans l’urgence de la prise en charge néonatale (pronostic vital, évolution). Des marquages spécifiques permettent parfois la validation fonctionnelle des variants de signification incertaine (VSI) identifiés lors de l’étude génétique.

L’identification des variants pathogènes responsables de la maladie permet un conseil génétique aux familles et la réalisation d’un diagnostic prénatal. Si un sous-type est diagnostiqué cliniquement et/ou histologiquement, un séquençage Sanger est réalisé. En deuxième intention ou en l’absence d’orientation, un panel de 17 gènes impliqués dans les EBH est analysé par séquençage haut débit.

Résultats : Sur la période janvier 2021- août 2023, 67 cas index ont été traités par le centre de référence. L’analyse histologique sur 14 biopsies cutanées reçues en bon état a permis d’établir un diagnostic différent de l’orientation clinique initiale dans 50% des cas, 70% ont été ensuite confirmés lors de l’analyse moléculaire. De son côté, l’analyse moléculaire des 67 cas index a permis un taux d’élucidation de 85%, dont environ 25% de résultats obtenus par NGS. Cette démarche réduit l’errance diagnostique à 3 mois en moyenne. En cas d’impasse diagnostique (15%), une demande d’analyse du génome par les laboratoires du Plan France Médecine Génomique (PFMG) est réalisée dans la préindication Génodermatose.

L’extension des études génétiques aux diagnostics différentiels des EBH et le recours à des méthodes de validations fonctionnelles des VSI permettront de réduire les impasses diagnostiques des fragilités cutanées.


Marjorie HEIM (NICE), Christine CHIAVERINI, Thomas HUBICHE, Jocelyn RAPP, Marion ARNAUD, Mathilde LELOUP, Stéphane KANDEMIR, Ahmad ALMUTAIRI, Bruno FRANCOU
10:00 - 11:00 #38345 - P097 COL1-related overlap disorder (C1ROD) : descriptions cliniques et moléculaires de 4 familles présentant ce rare phénotype chevauchant entre les syndromes d’Ehlers-Danlos et l’ostéogénèse imparfaite.
COL1-related overlap disorder (C1ROD) : descriptions cliniques et moléculaires de 4 familles présentant ce rare phénotype chevauchant entre les syndromes d’Ehlers-Danlos et l’ostéogénèse imparfaite.

Les variations des gènes COL1A1 et COL1A2, codant pour le collagène de type I, sont associées à une grande hétérogénéité phénotypique. Elles sont responsables d’un large éventail de troubles héréditaires du tissu conjonctif incluant l'ostéogenèse imparfaite (OI), quatre types de syndromes d'Ehlers-Danlos (SED arthrochalasique, classique, vasculaire et cardiaque valvulaire) et plus récemment, la notion de « COL1-related overlap disorder (C1ROD) » a émergé. Le C1ROD est une affection très rare et peu décrite, caractérisée par un phénotype chevauchant entre SED et OI. Nous décrivons ici, 16 nouveaux patients issus de 4 familles, présentant les critères diagnostiques de C1ROD. La porte d’entrée des 4 cas index était une hyperlaxité articulaire et une fragilité cutanée, laissant suspecter un SED, avec un morphotype marfanoïde chez l’un d’entre eux. La présence de sclérotiques bleutées, habituellement retrouvées dans l’OI, a conduit à réaliser une analyse génétique qui a mis en évidence 4 variants pathogène (classe 5) dans COL1A1 ou COL1A2, dont: deux jamais décrits*; un intronique dans COL1A1 entrainant un décalage du cadre de lecture précédemment décrit dans un cas d’OI; et une délétion sur COL1A2 décrite chez un cas de C1ROD. (*Le dépistage familial est encore en cours pour 6 individus d’une même famille). Parmi les apparentés, un cas d’OI a été identifié. Les autres individus présentaient un phénotype frontière entre SED et OI à minima. 13/15 individus présentaient une hyperlaxité articulaire généralisée. 14/15 présentaient des manifestations articulaires (luxations/entorses multiples) et 12/15 avaient des signes de fragilité cutanée (7 avec hyperélasticité cutanée, 3 avec cicatrices atrophiques, 11 avec tendance aux ecchymoses spontanées). 11/15 individus avaient les sclérotiques bleutées, 1/15 présentaient une anomalie de l’émail dentaire et 3/15 une hypoacousie. 5/15 individus avaient fait 1 à 3 fractures à l’âge pré-pubère, et 8/15 individus avaient fait des fractures en post-pubère dont 5 avaient une ostéoporose. 8 individus présentaient une atteinte cardiovasculaire (7 des valvulopathies mitrales ou aortiques dont 2 opérées, 4 des dilatations artérielles de l’aorte thoracique et des artères de moyen calibre) et/ou une fragilité tissulaire (hernie abdominale, prolapsus pelvien, éventration, hémorragie de la délivrance…). Cette étude illustre la grande hétérogénéité phénotypique, inter et intrafamiliale, associée aux variants des gènes COL1A1 ou COL1A2 et notamment le chevauchement clinique entre SED et OI. Il est donc important de savoir rechercher des signes d’OI à minima chez des malades se présentant comme des SED et de proposer un test génétique. Les éléments cliniques devant faire évoquer un C1ROD sont : fragilité cutanée, hyperlaxité avec instabilité articulaire, pieds plats valgus, fractures, sclérotiques bleues et hypoacousie. Une surveillance cardiovasculaire chez ces individus est importante pour prévenir d’éventuelles complications.


Malika FOY (Garches), Corinne MÉTAY, Clarisse BILLON, Philippe DE MAZANCOURT, Fabrice GILLAS, Caroline MICHOT, Karelle BENISTAN
10:00 - 11:00 #37674 - P101 Apport de la cartographie optique du génome dans l’exploration des anomalies du développement oculaire.
P101 Apport de la cartographie optique du génome dans l’exploration des anomalies du développement oculaire.

Malgré le nombre élevé de gènes associés aux anomalies du développement de l'œil, plus de 50 % des individus restent sans diagnostic génétique après analyse. Du fait de leurs difficultés de détection, les variants de structure (SVs), en particulier lorsqu’ils sont équilibrés, complexes ou de petite taille, ne sont pas toujours complètement analysés. Néanmoins, ces variants peuvent perturber des gènes ou leur régulation et représentent un mécanisme pathologique important.

Nous avons utilisé la cartographie optique du génome (OGM) pour rechercher des SVs dans 45 familles présentant des anomalies du développement oculaire appartement au spectre microphtalmie, anophtalmie, colobome.

Cette analyse nous a permis d’identifier des SVs affectant différents gènes ou voies de signalisation impliqués dans le développement oculaire. Parmi eux, nous avons ainsi retrouvé deux petites délétions intragénique de 4,5kb, non détectées précédemment par SNP array, en trans d’un variant faux-sens connu dans les gènes ALDH1A3 et STRA6 chez deux individus présentant une anophtalmie bilatérale. Ces deux gènes codent pour des protéines impliquées dans la voie de signalisation de la vitamine A et sont associés a des anomalies du développement oculaire de transmission autosomique récessive. Nous avons également retrouvé un SV rare et complexe en 10q23.33, correspondant à une inversion de 80kb entourée de deux délétions de 15 et 140kb, chez deux individus non apparentés. Ce SV contient notamment les gènes CYP26A1 et CYP26C1, également impliqués dans le métabolisme de la vitamine A. Enfin, l’OGM a permis une meilleure caractérisation de trois SVs de signification inconnue, déjà connus avant l’analyse, chez un individu avec une microphtalmie unilatérale : une translocation déséquilibrée entre 10q26.3 et 13q32, une duplication de 80kb sur le chromosome 11 en 5’ du gène PAX6 contenant l’élément régulateur SIMO et la délétion récurrente 16p11.2.

Cette étude montre l’importance de la recherche des SVs dans l’explorations des individus avec anomalies du développement oculaire. Elle montre aussi l’apport de l’OGM dans la détection de SV d’intérêt dans ce groupe de pathologies, créant un pont entre les techniques de CNV array et le séquençage génome entier.


Bertrand CHESNEAU (Toulouse), Solomon MEREPA, Karthikah JEGANATHAN, Dorine A. BAX, Fiona WATKINS, Lidiya TALBOT, Fabiola CERONI, Richard J. HOLT, Nicola RAGGE
10:00 - 11:00 #37908 - P105 Recherche de marqueurs moléculaires et cellulaires dans les dystrophies rétiniennes liées aux variants du gène MFSD8.
Recherche de marqueurs moléculaires et cellulaires dans les dystrophies rétiniennes liées aux variants du gène MFSD8.

Les dystrophies rétiniennes héréditaires sont la cause la plus fréquente de déficience visuelle et de cécité d’origine génétique. Elles sont liées à des anomalies génétiques affectant la fonction des photorécepteurs cônes et/ou bâtonnets. Ces pathologies sont principalement isolées, avec une atteinte limitée à la rétine, mais des formes syndromiques plus rares et graves sont possibles et sont associée à l'atteinte d'autres organes. Ainsi le gène MFSD8, a été initialement décrit dans la céroïde lipofuscinose neuronale infantile tardive (CLN), maladie neurodégénérative avec perte sévère de la vision centrale, épilepsie, déficits moteurs et cognitifs marqués, entraînant un décès précoce. Cependant, il a été récemment associé à des dystrophies maculaires (DM) non syndromiques de transmission autosomique récessive. Le gène MFSD8 code pour la protéine lysosomale CLN7 dont l’effet est peu connu. Notre équipe a identifié plusieurs patients hétérozygotes composites pour des variants du gène MFSD8. En utilisant des lignées cellulaires lymphoblastoïdes des patients atteints de DM et CLN, nous avons montré que les DM non syndromiques étaient associées à la présence de deux variants à effet modéré ou d'un variant sévère avec un variant modéré en trans, alors que les formes syndromiques étaient dues à la présence de deux variants sévères bi-alléliques. Suite à cette étude, nous avons évalué l’effet des variants sur la protéine CLN7 et ses interactants potentiels ainsi que les conséquences cellulaires des variants de MFSD8 associés aux deux pathologies dans le but d’identifier des marqueurs cellulaires et moléculaires spécifiques à la CLN et à la DM. L’analyse de l’expression et de la localisation cellulaire de la protéine CLN7 ne montre pas de différences significatives chez les patients mais un profil d'isoformes modifié selon la sévérité de la maladie. Nous n'avons pas observé de différences d'expression pour les marqueurs lysosomaux LAMP2 et CTSD chez les patients. Au niveau cellulaire, une augmentation du taux de mortalité des cellules de patients a été constatée. En microscopie électronique, des signes d’autophagie avec la présence de fingerprints, un marqueur spécifique de CLN, sont visibles chez tous les patients. En parallèle, une analyse transcriptomique par RNA-seq sur les cellules de patients a été réalisée. Les premières données obtenues montrent que des transcrits impliqués dans l’autophagie, les voies de signalisation mTor et calciques sont différentiellement exprimées chez les patients comparés aux témoins. Nos résultats suggèrent un effet des variants du gène MFSD8 dans des mécanismes impliquant la formation des vésicules et l’autophagie qui reste à démontrer. Une meilleure connaissance de ces phénomènes permettra de comprendre les mécanismes déterminant soit l'atteinte isolée, soit l'atteinte syndromique, et ainsi d’expliquer comment un même gène peut être à l'origine de phénotypes si différents, en termes de sévérité et de pronostic.


Anaïs PONCET (LILLE), Claire LECIGNE, Lucas AUBOIS, Olivier GRUNEWALD, Vasily SMIRNOV, Claire-Marie DHAENENS
10:00 - 11:00 #37901 - P109 TINF2 : un gène de téloméropathie avec une corrélation phénotype / génotype variable selon l’âge.
TINF2 : un gène de téloméropathie avec une corrélation phénotype / génotype variable selon l’âge.

Les téloméropathies regroupent un ensemble de pathologies d’expression clinique variable ayant en commun une anomalie dans la maintenance des télomères. La protéine TIN2/TINF2 codée par le gène TINF2 appartient au complexe protecteur des extrémités télomériques. Elle interagit avec d’autres protéines du complexe télomérase, dont POT1, afin de stabiliser les extrémités télomériques.

Initialement rapportées dans les formes pédiatriques sévères, notamment dans la dyskératose congénitale (DC) (Savage et al. 2008) avec un taux important de néo-mutations, les variations monoalléliques de TINF2 ont récemment été décrites dans les formes de l’adulte et plus particulièrement dans la fibrose pulmonaire (Alder et al. 2015).

Nous avons identifié dans le LBMR des téloméropathies (Hôpital Bichat) depuis 2015, 15 patients de tout âge porteurs d’une variation (classe 4 ou 5) monoallélique dans le gène TINF2.

Un phénotype pédiatrique de téloméropathie est présent chez 10 patients avec un âge moyen au diagnostic de 5 ans. Le sex-ratio (H/F) est de 1,5. Les phénotypes de ces patients sont : une aplasie médullaire (n=5), une DC (n=4) ou un syndrome de Revesz (n=1). La taille des télomères se situe invariablement en dessous du 1er centile.

Au niveau moléculaire, les variants sont tous localisés au niveau de l’exon 6 dans le domaine « DC ». Dans 80% des cas, la mutation touche l’acide aminé hotspot Arg282 avec 7 faux-sens et 1 frame-shift.

Un phénotype pulmonaire plus ou moins associé à une atteinte neurologique type déficience intellectuelle (n=1) ou hématologique (n=1) a été retrouvé chez les 5 patients les plus âgés, tous ayant plus de 34 ans. Tous les patients sont de sexe masculin. Une mesure des télomères montre également une taille très raccourcie ( < 1er centile) (n=3 patients).

L’étude des variants retrouvés chez ces patients adultes met en évidence des variants de classification difficile en dehors du hotspot caractérisant les patients pédiatriques. En effet, chez les 5 cas index 3 variations faux-sens sont localisées dans l’exon 6 mais 1 seule dans le domaine « DC ». Les 2 autres variants faux-sens sont localisés dans l’exon 3 au niveau du domaine « TRFH – Telomeric Repeat Factor Homology ».

Des données d’autres centres référents de téloméropathies suggèrent que les patients TINF2 présenteraient dans leur sang un mécanisme de sauvetage somatique (ou SGR – somatic genetic rescue) (Revy et al. 2021) entre autre indirect sur le gène POT1 (Gutierrez et al. 2021).  

Finalement, nous mettons en évidence dans une cohorte de patients présentant une variation dans le gène TINF2, un phénotype de téloméropathie variable selon la localisation du variant : comme rapporté dans la littérature, nous confirmons chez les patients pédiatriques le hotspot mutationnel « DC ». Chez les adultes, les variations sont localisées en revanche hors de ce locus. La recherche de SGR chez nos patients adultes permettra de mieux caractériser ces patients et le retentissement clinique.


Ibrahima BA (Paris), Diane BOUVRY, Elodie BLANCHARD, Sylvie AGLAVE, Fabrizio CENZI, Malika CHELBI, Christelle MENARD, Claire OUDIN, Raphael BORIE, Caroline KANNENGIESSER
10:00 - 11:00 #38362 - P113 Étude par whole exome des microangiopathies thrombotiques de l’adulte avec atteintes rénales sévères.
Étude par whole exome des microangiopathies thrombotiques de l’adulte avec atteintes rénales sévères.

Introduction

La maladie rénale chronique (MRC) de l'adulte peut être associée à une microangiopathie thrombotique (MAT). Dans un certain nombre de cas, même au terme d'une enquête étiologique poussée incluant la recherche de variants dans les gènes de régulation de la voie alterne du complément, il n'est pas possible d'aboutir à un diagnostic uniciste. Les MAT complément -dépendantes (variations pathogènes dans CFH, CFI, CD46, C3, CFB, CFHRs) est une maladie rare (syndrome hémolytique et urémique atypique, SHUa, ORPHA :2134), touchant 50 nouveaux patients par an en France. Un traitement par Eculizumab a transformé le pronostic depuis 2013. Une analyse génétique systématique des MAT pourrait mieux préciser la prévalence de la maladie SHUa en particulier chez l’adulte. Le Whole Exome Sequencing (WES), pourrait avoir un intérêt dans ces formes cliniques comparé à l’étude Panel.

Description

Étude de cohorte bicentrique prospective.

Méthodes

Nous avons inclus tous les patients consécutifs ayant eu un WES réalisé dans le cadre du soin courant entre le 10/10/2017 et le 31/12/2022 dans le département de Néphrologie de Sorbonne Université (sites Tenon et Pitié-Salpêtrière) devant une MRC de cause inconnue ou incertaine. Le recueil des caractéristiques cliniques - notamment la présence de MAT histologique et/ou biologique - est fait de manière prospective par le médecin prescripteur au moment de la prescription. Les données sont consolidées lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire analysant les résultats du séquencage.

Résultats obtenus ou attendus

Sur la période d'étude, 1413 patients ont bénéficié d'un WES et 153/1413 (11%) présentaient ou avaient présenté une MAT. Parmi eux, l'analyse par WES a permis d'identifier un variant expliquant le phénotype rénal - selon la classification de l'American College of Medical Genetics and Genomics - dans 20/153 (13%) des cas. 13/20 (65%) des diagnostics portés n'impliquaient pas les gènes de régulation de la voie alterne du complément : néphronophtises, n=5; collagènes de type 4, n=2; MMACHC, UMOD, IFT140, SOX18, TREX1, WT1, n = 1. La plupart était rate par le panel de référence MAT.

Conclusion

Dans cette étude de cohorte prospective, l'analyse par Whole Exome de 153 patients présentant une MRC associée à une MAT sans diagnostic étiologique évident en premier lieu, a permis de poser un diagnostic dans 20/153 (13%) des cas. 13/20 (65%) des diagnostics portés n'impliquaient pas la voie alterne du complément, expliquant pourquoi l’étude panel était négative, chez ces patients adultes avec atteintes rénale sévère.


Yannis LOMBARDI (PARIS), Cédric RAFAT, Alice DOREILLE, Cyril MOUSSEAUX, Yosu LUQUE, Marine DANCER, Véronique FRÉMEAUX-BACCHI, Paul COPPO, Laurent MESNARD
10:00 - 11:00 #37838 - P117 Lysine Demethylase KDM1A and Ectopic Expression of GIP-Receptor in Somatotropinomas of Patients with Paradoxical Response to Oral Glucose.
Lysine Demethylase KDM1A and Ectopic Expression of GIP-Receptor in Somatotropinomas of Patients with Paradoxical Response to Oral Glucose.

Introduction: Paradoxical increase of GH following oral glucose load has been described in ~30% of patients with acromegaly and has been related to the ectopic expression of the glucose-dependent insulinotropic polypeptide (GIP) receptor (GIPR) in somatotropinomas. Recently, we identified germline pathogenic variants and somatic loss of heterozygosity of lysine demethylase 1A (KDM1A) in patients with GIP-dependent primary bilateral macronodular adrenal hyperplasia with Cushing’s syndrome. The ectopic expression of GIPR in both adrenal and pituitary lesions suggests a common molecular mechanism. We, therefore, searched for genetic abnormalities of KDM1A in somatotroph pituitary adenomas.

Methods: We collected somatotropinoma specimens from acromegalic patients followed in two tertiary endocrine centers in France and one in Italy. Somatic DNA was studied by targeted exome sequencing and array-CGH. GIPR and KDM1A expression were quantified in the tumors using digital droplet PCR.

Results: 146 patients were included, and 72.6 % had a classic pathological GH response after oral glucose load, whereas 27.4 % displayed a paradoxical rise in GH concentrations. Amongst the 146 somatotropinomas specimens analyzed, no tumor harbored a KDM1A pathogenic variant. Nonetheless, we identified a recurrent 1p deletion encompassing the KDM1A locus in 29 patients. Paradoxical rise of GH and higher GIPR expression were more prevalent amongst patients displaying KDM1A haploinsufficiency compared to those with 2 copies of KDM1A (p=0.0166 and p < 0.0001, respectively). Further, KDM1A expression was lower and was associated with higher GIPR in somatotropinomas from patients with KDM1A haploinsufficiency than in samples without KDM1A copy number variation (KDM1A expression: 4.47 ± 2.49 vs. 8.56 ± 5.62, p < 0.0001 and GIPR expression: 1.09 ± 0.92 vs.0.43 ± 0.51, p=0.0012).

Discussion: We did not identify KDM1A genetic variants in a large cohort of acromegalic patients independently of their GH response pattern to oral glucose loading. However, we identified a loss of one KDM1A copy due to chromosome 1p deletion in a subset of somatotropinomas harboring higher levels of GIPR transcripts than in adenomas diploid for the KDM1A locus. If KDM1A haploinsufficiency leads to (partial) transcriptional derepression at the GIPR locus and a paradoxical rise of GH after glucose load warrants further investigations.


Fanny CHASSELOUP (Le Kremlin-Bicêtre), Daniela REGAZZO, Lucie TOSCA, Alexis PROUST, Emmanuelle KUHN, Mirella HAGE, Christel JUBLANC, Karima MOKHTARI, Mattia DALLE NOGARE, Serena AVALLONE, Filippo CECCATO, Gerard TACHDJIAN, Sylvie SALENAVE, Jacques YOUNG, Stéphane GAILLARD, Fabrice PARKER, Anne-Laure BOCH, Philippe CHANSON, Jérôme BOULIGAND, Gianluca OCCHI, Peter KAMENICKY
10:00 - 11:00 #38161 - P121 Fonction pancréatique normale et faux négatif du dépistage néonatal de la mucoviscidose chez un enfant né d’une mère prenant des modulateurs du CFTR pendant sa grossesse.
Fonction pancréatique normale et faux négatif du dépistage néonatal de la mucoviscidose chez un enfant né d’une mère prenant des modulateurs du CFTR pendant sa grossesse.

Nous rapportons un des premiers cas de nourrisson atteint de mucoviscidose dont la mère était tout au long de sa grossesse sous KAFTRIO®. Ce traitement est un modulateur de la protéine CFTR associant trois molécules élexacaftor/ivacaftor/tezacaftor et qui restaure partiellement la fonction du CFTR.

La mère de l’enfant, homozygote pour le variant F508del, a commencé à prendre le KAFTRIO® en octobre 2021. Dans le cadre d’un projet parental les parents du bébé ont consulté dans le passé une conseillère en génétique et le père s’est avéré être hétérozygote pour le variant F508del. Sous Kaftrio la mère n’a pas eu de problème de fertilité avec un début de grossesse 3 mois après l’arrêt de la contraception. Le diagnostic prénatal à 13 SA a révélé une homozygotie F508del chez le fœtus. La balance bénéfices/risques pour la mère était en faveur du maintien du Kaftrio pendant la grossesse. Lors du suivi de grossesse aucune anomalie n’a été mise en évidence sur les échographies anténatales hormis une légère hyperéchogénécité intestinale à 18 SA qui a disparu par la suite. La vésicule biliaire notamment a été visualisée.

L’enfant est né à 39 SA. Un dépistage néonatal a été fait à 3 jours de vie et s’est révélé normal avec une trypsine immunoréative à 14,7 ug/L. Une élastase fécale prélevée à la maternité est revenue aussi normale alors que 98 % des patients homozygotes pour la F508del présentent une insuffisance pancréatique à la naissance.

Dans la littérature Il a été rapporté dans des modèles animaux que la trithérapie traversait la barrière placentaire. Aussi l’exposition in-utéro au Kaftrio chez ce bébé expliquerait l’élastase normale à la naissance et par conséquent un retard dans l’apparition d’un dysfonctionnement pancréatique.

Ce bébé a été pris en charge par le CRCM dès la naissance. L’évaluation de l’exposition anténatale au Kaftrio n’a pas révélé d’impact sur la fonction hépatique ni d’opacité au niveau du cristallin. Sa fonction pancréatique s’est rapidement détériorée dès les premiers mois, nécessitant une supplémentation en enzymes pancréatiques dès le premier mois de vie.  Les autres traitements préventifs notamment la kinésithérapie respiratoire la supplémentation en vitamines ont étaient mis en place dès la maternité. Actuellement âgé de 7 mois il a une bonne croissance staturo-pondérale, pas de symptômes pulmonaires. Le dosage de l’élastase fécale est effondré et son test de la sueur positif.

Grace aux améliorations de la fonction pulmonaire, l’observatoire national note une augmentation significative du nombre de grossesses sous trithérapie. Cette dernière passant la barrière placentaire le dépistage néonatal a été dans ce cas décrit faussement négatif. Le risque de retard diagnostic dans les situations ou les couples ne sont pas demandeurs de diagnostic prénatal doit inciter les pédiatres et obstétriciens à rester vigilants sur le suivi des grossesses chez les femmes sous modulateurs. 


Marie-Pierre REBOUL (Bordeaux), Julie MACEY, Virginie DORIAN, Frédéric COATLEVEN, Stéphanie BUI
10:00 - 11:00 #37681 - P125 Haploinsuffisance de RBFOX2 : un nouveau gène impliqué dans l’hypoplasie du cœur gauche.
P125 Haploinsuffisance de RBFOX2 : un nouveau gène impliqué dans l’hypoplasie du cœur gauche.

Le syndrome d’hypoplasie du cœur gauche est un syndrome malformatif caractérisé par un développement incomplet du cœur gauche associé à des anomalies de la valve mitrale, de la valve aortique et/ou de l’aorte ascendante. Son expression est congénitale avec une morbidité et mortalité importantes et il nécessite souvent une prise en charge chirurgicale précoce par procédure de Fontan. Les étiologies moléculaires des hypoplasies du cœur gauche ne sont pas encore élucidées.

 

RBFOX2 est un gène candidat récemment décrit dans les cardiopathies et principalement dans les hypoplasies du cœur gauche. Son implication a été suspectée suite à des modèles murins porteurs de variants perte de fonction de RBFOX2 et présentant un phénotype d’hypoplasie du cœur gauche (McKean et al. 2016). Au niveau moléculaire, son rôle a été décrit dans l’épissage alternatif tissu-spécifique et la polyadénylation alternative notamment vis-à-vis de gènes impliqués dans la régulation et l’adhésion cellulaires. La protéine RBFOX2 est conservée phylogénétiquement et possède plusieurs domaines protéiques déjà identifiés dont un domaine de reconnaissance de l’ARN.

 

Nous rapportons ici une cohorte internationale de 15 patients issus de 8 familles différentes porteurs de variants perte de fonction ou de délétions hétérozygotes du gène RBFOX2 et atteints de cardiopathies congénitales incluant principalement une hypoplasie ou une atteinte du cœur gauche. Parmi ces patients, 3 cas sporadiques avaient été décrits isolément dans la littérature, atteints d’hypoplasie du cœur gauche (Glessner et al. 2014, Homsy et al . 2015, Vermat et al. 2016). Dans notre cohorte, la totalité des patients porteurs de variants dans RBFOX2 présente une cardiopathie congénitale (pénétrance complète) dont 10 patients avec une hypoplasie du ventricule gauche (66%) et 7 avec une coarctation de l’aorte (46%). Les cas familiaux ont une transmission autosomique dominante avec expressivité variable. En effet, au sein d’une même famille, on peut observer un spectre phénotypique allant de l’hypoplasie du ventricule gauche à la coarctation de l’aorte isolée en passant par la non-compaction isolée du ventricule gauche. Durant ce travail, nous avons aussi recueilli toutes les délétions ou les variants perte de fonction décrits dans les différentes bases de données patient et témoin ce qui nous permet de mieux caractériser le mécanisme derrière cette haploinsuffisance et notamment un phénomène de codon initiateur alternatif initialement décrit par Arya et al. 2014 et ayant un impact sur la pathogénicité des délétions.

 

Ce travail a pour but de préciser le phénotype lié à l’haploinsuffisance du gène RBFOX2, d’établir des corrélations génotype/phénotype, de caractériser la pénétrance et l’expressivité des variants identifiés, par l’étude d’une première cohorte internationale de 15 patients.


Clément SAUVESTRE (Bordeaux), Amel BOUCHATAL, Mélanie FRADIN, Vincent MICHAUD, Pierre BLANC, Patrice BOUVAGNET, Wendy CHUNG, Julien MARCADIER, Mary Ann THOMAS, Helena Gásdal KARSTENSEN, Caroline ROORYCK-THAMBO
10:00 - 11:00 #38093 - P129 Plan France Médecine Génomique 2025 : Etat des lieux de la préindication « cardiomyopathies familiales ».
Plan France Médecine Génomique 2025 : Etat des lieux de la préindication « cardiomyopathies familiales ».

Contexte : Les cardiomyopathies héréditaires sont des pathologies du muscle cardiaque, majoritairement monogéniques, de transmission autosomique dominante. Des investigations moléculaires sont proposées aux patients atteints des cardiomyopathies d’allure primitive afin d’identifier le gène causal, permettant de préciser le conseil génétique et la surveillance cardiologique pour les autres membres de leur famille. Près de 50% des familles restent en impasse diagnostique malgré la réalisation d’un panel de gènes dédié. Dans le cadre du PFMG 2025, il a été proposé d’intégrer les analyses génomiques dans la pratique clinique afin de réduire l’errance diagnostique et d’optimiser la prise en charge des patients et de leur famille. Nous dressons ici l’état des lieux de la pré-indication « cardiomyopathie familiale ».

Méthode : Les données ont été obtenues à l’aide des logiciels Spice (laboratoire SEQOIA - recueil au 15/06/23), Hygen (laboratoire AURAGEN - recueil au 15/07/23), et Rofim (RCP cardiomyopathies nationales), en collaboration avec les responsables des laboratoires, les biologistes interprétateurs et les coordinateurs des RCP nationales. 

Résultat : Au total, 168 dossiers ont fait l’objet d’une discussion en RCP nationale, nous notons 13 dossiers supplémentaires probablement présentés en RCP locale. Sur ces 181 dossiers, les CMD (79) et CMH (59) étaient majoritairement concernées puis les NCVG/CMD (21), les CAVD (16), les CMR (1), CMP histiocytoide (1) et 4 données manquantes. A ce jour, 79 résultats de génome sont disponibles avec 7 diagnostics moléculaires établis et a minima 6 autres dossiers en cours d’analyse. Nous relevons 50 dossiers validés en RCP nationale pour lesquels les résultats ne sont pas disponibles, les prélèvements sanguins nécessaires à l’analyse de génome sont pour la plupart en cours d’organisation. Pour finir, 46 dossiers ont fait l’objet d’un refus en RCP nationale, certains pourraient faire l’objet d’une nouvelle discussion si des éléments complémentaires étaient apportés.

L’analyse en génome a permis d’établir un diagnostic moléculaire pour 9% des dossiers analysés, notamment en identifiant des variants dans différents gènes tels que MYBPC3, DSP, FHOD3, TBX20 et dans un nouveau gène d’intérêt avec une transmission autosomique récessive. A noter qu’il a été identifié pour 18 familles des variants de signification incertaine, pour certains nécessitant une étude de ségrégation afin de conclure sur le lien de causalité de ce variant avec la maladie.

Conclusion : Cette étude pilote montre que l’analyse du génome identifie une cause chez 9% des familles avec cardiomyopathies et panel préalablement réalisés et négatifs. Ces résultats permettront notamment de mettre à jour les panels diagnostiques utilisés en pratique clinique.

Remerciements : This research was made possible through access to the data generated by the 2025 French Genomic Medicine Initiative.


Manon LAURENT (BORDEAUX), Caroline ROORYCK-THAMBO, Flavie ADER, Patricia REANT, Consortium AURAGEN, Consortium SEQOIA, Pascal DE GROOTE, Adeline GOUDAL, Alexandre JANIN, Guillaume JEDRASZAK, Luisa MARSILI, Nathalie ROUX-BUISSON, Gilles MILLAT, Pascale RICHARD, Philippe CHARRON
10:00 - 11:00 #37989 - P133 Quand les résultats de NGS d'un panel de gènes ciblés dévoilent une isodisomie uniparentale….
Quand les résultats de NGS d'un panel de gènes ciblés dévoilent une isodisomie uniparentale….

A l'état hétérozygote composite ou homozygote, les variations pathogènes du gène MYL2, situé sur le chromosome 12, constituent une cause rare de myopathie myofibrillaire de début infantile avec cardiomyopathie. Les variations pathogènes du gène MYL2 sont également la cause de moins de 3% des formes dominantes de cardiomyopathie hypertrophique. A ce titre, il fait partie du panel de 16 gènes défini par les laboratoires de la filière Cardiogen (filière nationale de santé maladies cardiaques héréditaires ou rares) pour l'indication "cardiomyopathie hypertrophique " et du panel élargi de 71 gènes "cardiomyopathies".

Le cas index est un nourrisson de 5 mois, troisième enfant d'un couple non apparenté, préalablement suivi pour une hypotonie axiale franche isolée, ayant présenté un tableau de choc cardiogénique avec un diagnostic cardiologique s'orientant initialement plus vers une myocardite qu'une cardiomyopathie. Des prélèvements ont été réalisés pour 1/ étude par NGS du panel élargi cardiomyopathie, 2/ biopsie musculaire (qui a montré un aspect de myopathie congénitale par disproportion des types de fibre), 3/ CGH array (qui n'a pas détecté de déséquilibre chromosomique pathogène connu). Dans notre laboratoire, le wetlab du NGS utilise un panel de 116 gènes incluant les 71 gènes du panel élargi cardiomyopathie. L'analyse bio-informatique permet de restreindre la liste des gènes analysés à ceux de l'indication.

Chez le cas index, l'étude du panel élargi cardiomyopathie a révélé la présence de la variation pathogène du gène MYL2 NM_000432.3:c.45_46delinsT/p.(Asn16Thrfs*34) à l'état homozygote, un génotype compatible avec le phénotype observé. La variation n'étant pas répertoriée dans la base de données GnomAD, sa présence à l'état homozygote chez un cas index issu d'une union non consanguine était surprenante. L'étude des parents a révélé que seul le père était porteur du variant à l'état hétérozygote.

Un ré-examen du fichier .vcf de résultats, incluant tous les gènes du panel (116 gènes) a montré une homozygotie pour tous les SNP des huit gènes situés sur le bras court (gènes CACNA1C, KCNA5, ABCC9 et PKP2) et sur le bras long (TMPO, MYL2, PTPN11 et TBX5) du chromosome 12. Compte-tenu de ce résultat et de ceux obtenus chez les parents, nous avons fait l'hypothèse d'une isodisomie uniparentale d'origine paternelle. Le SNParray réalisé sur l'ADN du cas index a montré en effet une perte d'hétérozygotie sur la totalité du chromosome 12, confirmant l'isodisomie uniparentale d'origine paternelle qui résulte probablement d'une correction de monosomie 12, a priori accidentelle.

Même si le NGS sur panel de gènes ciblés n'est pas l'outil dédié à la détection des isodisomies, un résultat d'homozygotie inattendue doit inciter à un examen attentif des résultats du fichier .vcf.


Cécile CAZENEUVE (LYON), Valérie CHANAVAT, Nathalie STREICHENBERGER, Thibault BLACHE, Nicolas CHATRON, Evan GOUY, Gilles MILLAT
10:00 - 11:00 #37829 - P137 Molecular genetic screening after non-structural sudden cardiac arrest in real life: a major tool for the aetiological diagnostic work-up.
Molecular genetic screening after non-structural sudden cardiac arrest in real life: a major tool for the aetiological diagnostic work-up.

Background: With the development of advanced sequencing techniques, genetic testing has emerged as a valuable tool for the work-up of non-ischemic sudden cardiac arrest (SCA).

Aims: To evaluate the effectiveness of genetic testing in patients with unexplained SCA, according to clinical phenotype.

Methods: All patients who underwent molecular genetic testing for non-ischemic SCA with no left ventricular cardiomyopathy between 2012 and 2021 in two French university hospitals were included.

Results: Of 66 patients (mean age 37±12 years, 54% men), 32% (n=21) carried a genetic variant, 18% (n=12) with a pathogenic or likely pathogenic (P/LP) variant and 14% (n=9) with a variant of uncertain significance (VUS). Among patients with no phenotypic clues (n=37/66, 56.1%), genetic testing identified a P/LP variant in 24.3% (n=9/37) and a VUS in 13.5% (n=5/37), mainly in SCN5A (n=3) and RYR2 (n=3). None of the 9 patients with phenotypic evidence of channelopathies had P/LP variants, but 2 had VUS in RYR2 and NKX2.5. Among the 20 patients with suspected arrhythmogenic cardiomyopathy, 3 P/LP variants (15%) and 2 VUS were found in DSC2, PKP2, SCN5A and DSG2, TRPM4, respectively. Note that genetic testing was performed sooner after cardiac arrest (p < 0.001) and results were obtained more rapidly (p=0.02) after versus before 2016.

Conclusion: This study highlights the utility of molecular genetic testing with a genetic variant of interest identified in one-third of patients with unexplained SCA. Genetic testing was beneficial even in patients without phenotypic clues, with one-fourth of patients carrying a P/LP variant that could have direct implications. 


Orianne WEIZMAN, Estelle GANDJBAKHCH, Isabelle MAGNIN POULL, Julie PROUKHNITZKY, Celine BORDET, Aurélien PALMYRE, Véronique FRESSART (PARIS), Philippe CHARRON
10:00 - 11:00 #37906 - P141 Implication de variants dans les gènes du spliceosome-U2 en tant que nouveaux facteurs génétiques pour l’hypercholestérolémie familiale.
Implication de variants dans les gènes du spliceosome-U2 en tant que nouveaux facteurs génétiques pour l’hypercholestérolémie familiale.

Contexte : L'hypercholestérolémie autosomique dominante (ADH) est une maladie monogénique fréquente (1/313)1 caractérisée par une élévation isolée des taux de LDL-cholestérol en raison d’un défaut de catabolisme. Ainsi, l'ADH est associée à un risque élevé de maladies cardiovasculaires en raison du développement précoce d'athérosclérose. Dans près de 80 % des cas, l'ADH est due à un variant pathogène dans l’un des 4 gènes majeurs (LDLR, APOB, APOE, PCSK9). Les 20 % restants (ADH/M-) n’ont pas de défaut dans ces gènes et ne peuvent bénéficier d’un diagnostic génétique. Précédemment, il a été montré que l'inhibition des gènes codant pour le spliceosome-U2 (S-U2) réduit l'internalisation des LDL dans des lignées cellulaires Huh-7 en raison d’un mécanisme de régulation post-transcriptionnel du récepteur des LDL2. Ces résultats suggèrent que les gènes du S-U2 sont des candidats qui pourraient expliquer une partie des cas ADH/M-.

Objectif : Notre objectif était de séquencer les gènes du S-U2 dans une cohorte française de patients ADH/M-. En parallèle, nous avons étudié l’internalisation des LDL dans les cellules de patients porteurs de variants prédits pathogènes dans ces gènes.

Méthodes : Les 11 gènes du S-U2 ont été explorés par séquençage nouvelle génération chez 476 patients ADH/M- recrutés grâce au Réseau Français ADH selon un bilan lipidique et un score Dutch Lipid Clinic Network > 6 (ADH probable et certaine).  Les variants sont sélectionnés selon (1) une profondeur de lecture > 15, (2) une fréquence < 1 % dans GnomAD3 et (3) un effet prédit délétère selon les outils de prédiction CADD (score > 20)4 et/ou MutationTaster5.
L’étude du phénotype cellulaire par cytométrie en flux a été réalisée sur des lymphocytes-B des patients immortalisés par le virus d’Epstein-Barr.

Résultats : Le séquençage a révélé 24 variants exoniques rares prédits délétères dans 7 gènes du S-U2 chez 35 patients. Ces variants présentent une fréquence plus élevée dans la cohorte ADH/M- que dans la population générale selon gnomAD[MV1] . Par exemple, le variant p.(Arg642Pro) dans SF3A1 est identifié avec une fréquence de 1,05 % dans notre cohorte ADH/M-, soit vingt-et-une fois la fréquence dans la population totale de GnomAD. Pour les variants p.(Ala67Thr) dans RBM25 et p.(Pro675His) dans SF3A1, un élargissement familial a été réalisé et a montré une ségrégation avec le phénotype ADH dans chaque famille. Les cellules des patients porteurs du variant RBM25 ont montré une diminution du nombre de récepteurs aux LDL en surface ainsi que de l’internalisation des LDL.

Conclusion : Ces résultats pourraient révéler les gènes du S-U2 comme de nouveaux facteurs génétiques de l’ADH.

 

References          
1. Beheshti et al. J Am Coll Cardiol.
2020;75(20):2553-2566. 
2. Zanoni et al. Circ Res. 2022;130(1):80-95.              
3. https://gnomad.broadinstitute.org/

4. https://www.mutationtaster.org/

5. https://cadd.gs.washington.edu/snv


Maëlle JAN (Paris), Yara ABOU-KHALIL, Abdoul-Karim DIALLO, Antonio GALLO, Valérie CARREAU, Anne PHILIPPI, Jean-Pierre RABÈS, Catherie BOILEAU, Mathilde VARRET
10:00 - 11:00 #37768 - P145 Neuropathie optique de Leber sans mutations de l’ADN mitochondrial: la fin d’une énigme.
Neuropathie optique de Leber sans mutations de l’ADN mitochondrial: la fin d’une énigme.

La neuropathie optique héréditaire de Leber (NOHL) est une maladie neurodégénérative primaire du nerf optique et l'une des maladies mitochondriales les plus fréquentes. Elle se caractérise par une phase aigüe ou subaiguë de perte d'acuité visuelle, suivie d'une phase chronique de perte de fibres optiques. La maladie a été attribué à des variants du génome mitochondrial, en particulier les mutations m.3460G > A, m.11778G > A et m.14484T > C respectivement localisées dans les gènes ND1, ND4 et ND6. Mais, il existe de nombreux cas de NOHL qui échappent à la détection de mutation dans le génome mitochondrial, même lorsque celui-ci fait l’objet d’analyses de dernière génération. En 2016, nous rapportions l’identification de mutations bialléliques dans le gène  NDUFS2 chez trois frères souffrant d’une authentique NOHL. Pour la première fois, l'implication de l’ADN nucléaire était évoquée dans des cas de NOHL non-résolus par le séquençage du génome mitochondrial. Cette hypothèse a été confirmée de manière retentissante en 2021 et 2022, avec les publications de mutations bialléliques dans les gènes nucléaires DNAJC30, NDUFA12 et MCAT à l’origine de LHON non résolus, en très grande majorité masculins, les femmes apparentées porteuses des mutations étant le plus souvent asymptomatiques.

La découverte de cas de NOHL autosomique récessive (arNOHL) met un terme à l’énigme ayant longtemps intrigué la communauté scientifique des cas de LHON sans mutation du génome mitochondrial et rompt avec le dogme d’une transmission maternelle exclusive. Elle définit un nouveau paradigme ophtalmo-génétique qui doit être considéré chez les individus manifestant un phénotype NOHL, mais dont le diagnostic moléculaire n'est pas concluant. Les DNAJC30, NDUFS2, NDUFA12 et MCAT doivent être étudiés chez ces individus, sachant que d'autres gènes d’arNOHL restent à découvrir.


Jean-Michel ROZET (Paris), Sylvie GERBER, Josseline KAPLAN, Xavier ZANLONGHI, Guy LENAERS
10:00 - 11:00 #37857 - P149 Quantification du taux d’hétéroplasmie par NGS sur fibre musculaire unique pour améliorer l’interprétation des variants de l’ADN mitochondrial.
Quantification du taux d’hétéroplasmie par NGS sur fibre musculaire unique pour améliorer l’interprétation des variants de l’ADN mitochondrial.

Ces dernières années, la génétique moléculaire a été complètement révolutionnée par l'émergence des technologies de séquençage haut débit (NGS, Next Generation Sequencing) qui ont permis d'augmenter rapidement le diagnostic génétique des maladies mitochondriales (MM), de 10% à 20% dans l'ère pré-NGS, à plus de 50 % dans certaines cohortes.

Les MM sont secondaires à des variants pathogènes de l’ADN mitochondrial (ADNmt) ou de gènes nucléaires. Le séquençage haut débit de l'ADNmt est désormais systématiquement utilisé dans les laboratoires de diagnostic, cependant, le NGS a également conduit à l'identification d'un nombre exponentiel de variants de signification inconnue (VSI) et leur interprétation reste difficile. Un des critères majeur, permettant de classer les variants de l’ADNmt de bénin à pathogène, est une bonne corrélation du taux d’hétéroplasmie d’un variant avec l’atteinte tissulaire ou cellulaire. En effet, les mutations de l’ADNmt sont en général hétéroplasmiques, ce qui correspond à la coexistence de molécules normales et mutées dans une même cellule ou un même tissu, les tissus les plus atteints ayant un fort taux d’hétéroplasmie. De même, la présence d’un fort taux d’hétéroplasmie dans les fibres musculaires présentant un déficit en cytochrome oxydase (COX-négatives), contrairement aux fibres sans déficit, est un argument fort en faveur de la pathogénicité d’un variant.

Nous avons développé une nouvelle technique de quantification d’hétéroplasmie sur fibre musculaire unique, par NGS, afin de faciliter son utilisation en routine. Ainsi nous avons pu reclasser 4 nouveaux variants de signification inconnue affectant des ARNt. De plus, nous avons montré l’utilité de cette technique chez des patients présentant des variants pathogènes à des faibles taux d'hétéroplasmie pour lesquels l’implication de ces variants dans la pathologie du patient peut aussi être interprétée comme une découverte fortuite.

La mise en place de cette nouvelle technique plus rapide et facile d’utilisation a permis d’éviter une impasse diagnostique chez ces patients atteints de maladie mitochondriale et ainsi améliorer leur prise en charge, y compris le traitement et le conseil génétique.


Cécile ROUZIER (NICE), Annabelle CHAUSSENOT, Elamine ZEREG, Benoit RUCHETON, Isabelle MAREY, Marion MASINGUE, Aleksandra NADAJ-PAKLEZA, Elsa KAPHAN, Samira AIT EL MKADEM-SAADI, Konstantina FRAGAKI, Bernadette CHAFINO, Mathieu BERTHET, Sylvie BANNWARTH, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER
10:00 - 11:00 #38539 - P153 Nouveaux cas d’encéphalopathie précoce liée au gène UFM1 et déficit de la chaine respiratoire mitochondriale.
Nouveaux cas d’encéphalopathie précoce liée au gène UFM1 et déficit de la chaine respiratoire mitochondriale.

Les maladies mitochondriales, caractérisées par un dysfonctionnement de la chaine respiratoire, forment un groupe de pathologies très hétérogène cliniquement et génétiquement, et pour lesquels le séquençage de l’exome ou de génome montre un réel intérêt. En effet, pour plus de la moitié des patients avec suspicion de maladie mitochondriale, testés par ces deux stratégies, le gène responsable s’avère codant pour une protéine non mitochondriale ou non inclus dans les panels de diagnostic des mitochondripathies. Nous rapportons ici 8 patients issus d’une grande famille suspectés d’avoir une maladie mitochondriale devant l’atteinte multisystémique. Ils présentaient une encéphalopathie précoce, un retard de croissance, une dystonie et un retard de développement sévère. L'analyse biochimique a révélé une altération de l'activité et de l'assemblage des complexes de la chaîne respiratoire mitochondriale pour les patients testés. Le séquençage de l’exome ou du génome chez 2 patients a permis l’identification du variant pathogène c.-273_-271delTCA (mutation fondatrice, Hamilton et al. 2017) dans le promoteur du gène UFM1 à l’état homozygote. L’analyse familiale par séquençage Sanger des ADN disponibles a montré que tous les patients étaient homozygotes pour ce variant sauf un qui était hétérozygote. L’analyse du génome de ce dernier a révélé de manière surprenante la présence, en trans du variant dans le promoteur, d’une indel affectant la jonction intron-exon5 du gène UFM1. Il s’agit d’un nouveau variant complexe avec une délétion de 22 nucléotides et une insertion de 17 nucléotides. UFM1 (ubiquitin-fold modifier 1) est une protéine de 9,1 kDa qui joue un rôle d’ufmylation (liaison d’UFM1 aux protéines cibles). Le rôle de l’ufmylation dans le neurodéveloppement et la neurodégénérescence n’est pas encore bien connu. L’identification d’un variant pathogène dans UFM1 chez des patients présentant un déficit de la chaine respiratoire est intrigante et soulève la question de la relation entre ce gène et les mitochondries. Très peu de cas sont décrits dans la littérature. Des études explorant le lien entre UFM1 et la fonction mitochondriale pourraient aider à une meilleure compréhension des mécanismes par lesquels les défauts de l'UFMylation conduisent à une encéphalopathie précoce et à d'éventuelles pistes thérapeutiques.


Samira AIT-EL-MKADEM SAADI (Nice), Cécile ROUZIER, Annabelle CHAUSSENOT, Konstantina FRAGAKI, Sylvie BANNWARTH, Julien NEVEU, Aline CANO, Gaëlle HARDY, Bruno FRANCOU, Brigitte CHABROL, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER
10:00 - 11:00 #38553 - P157 Multikystose rénale et collagénopathies rénales liées au collagène IV.
Multikystose rénale et collagénopathies rénales liées au collagène IV.

Contexte : Les collagénopathies rénales liées aux anomalies du collagène IV (COL4R) représentent la seconde cause d’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) d’origine génétique par absence et/ou anomalie d’une des 3 chaînes de la membrane basale glomérulaire (COL4A3, COL4A4, COL4A5). La multikystose rénale (MKR) a été observée dans d'autres collagénopathies (COL4A1). Nous avons étudié la présence de la MKR dans les COL4R.

 

Méthode : Etude de cohorte de COL4R multicentrique, rétrospective incluant des patients avec une variation de classe IV ou V selon les critères de l’ACMG-AMP sur les gènes COL4A3, COL4A4 et COL4A5. La présence d’une MKR a été définie par la présence d’au moins 3 kystes dans chaque rein décrit sur les comptes rendus d’imagerie rénales. Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux et des registres de génétique de chaque centre (CHU de Bordeaux, Lille, Marseille et Paris-Tenon). Un variant été défini à effet « nul » lorsqu’il était responsable d’un décalage du cadre de lecture, atteinte d’un site d’épissage, non-sens, ou délétion de plusieurs exons.

 

Résultats : Parmi les 271 patients inclus, 38 (14%) présentaient une MKR, sans variation détectées dans le panel in silico des gènes associés aux néphropathies kystiques séquencé par Whole Exome Sequencing (WES). Les patients MKR développaient significativement plus d’IRCT (56.76% vs 37.56%, p=0.0276) mais avec un âge de diagnostic plus tardif (64.9 (55.1-73.9) vs 48.2 (42.2-52.8) ans, p<0.0001). Les COL4R autosomiques avaient tendance à être surreprésentées (78.1% vs 67.2, p=0.05) et les variations hétérozygotes à effet « nul » étaient significativement associées à la MKR (31.6 vs 15.6 %, p=0.05).  L’hématurie microscopique était plus rare dans ce groupe (30.6% vs 11.7%, p=0.0035). Il n’y avait pas de différence entre les groupes en termes de protéinurie, d’atteinte ophtalmologique ou auditive. 2/37 patients ont présentaient un anévrisme de l’aorte ou de ses branches chez les MKR versus 3/223 patients. Les facteurs de risques cardiovasculaires classiques – le sexe masculin (p=0.002), le tabagisme (p=0.03), l’obésité (p=0.006), la dyslipidémie (p=0.0001) et l’HTA (p=0.008) étaient plus fréquents dans le groupe MKR. Sur le plan histologique, les patients MKR présentaient une atteinte vasculaire significativement plus importante (40 vs 9.1%, p=0.006) avec notamment plus d’endartérite fibreuse (p=0.0064), plus d’athérosclérose (p=0.01), et plus d’artériolosclérose (p=0.013).

 

Conclusion : Nous rapportons pour la première fois un phénotype multikystique dans 14% des cas de COL4R. Le phenotype de MKR semblait correspondre à une présentation de néphropathie vasculaire tardive dont le pronostic rénal était plus favorable, notamment devant la survenue plus tardive de l’IRCT. La physiopathologie sous-tendant cette association, de même que la nature de ces kystes, mériteraient d’être étudiée de manière plus approfondie au travers de futures études fondamentales.


Marie-Sophie PAGNIEZ (LILLE), Romain LARRUE, Victor FAGES, Clémence GATINOIS, Timothée LABOUX, Emmanuel LETAVERNIER, Claire RIGOTHIER, François GLOWACKI, Laurent MESNARD, Thomas ROBERT
10:00 - 11:00 #38634 - P161 Déficit multiple en acyl coA déshydrogénase dans sa forme modérée : à propos de deux cas familiaux.
Déficit multiple en acyl coA déshydrogénase dans sa forme modérée : à propos de deux cas familiaux.

Introduction

Le déficit multiple en acyl coA déshydrogénase (MADD) ou acidurie glutarique de type 2 constitue une anomalie de l’oxydation des acides gras et des acides aminés de transmission autosomique récessive. Il est en rapport avec une dysfonction deux riboflavines : l'ETF (codée par les gènes ETFA et ETFB) et l'ETF-QO (codé par le gène ETFDH).

La présentation clinique de cette maladie est hétérogène, allant de la forme néonatale sévère à la forme modérée pouvant se révéler à tout âge.

Nous présentons dans ce travail, un frère et une sœur présentant une forme modérée de MADD diagnostiquée à l’âge adulte.

Patients et méthodes

Nous avons inclus deux patients présentant MADD en rapport avec un variant pathogène du gène ETFH à l’état homozygote.

Observations

Il s’agit d’un patient A âgé de 26 ans, issu d’un mariage consanguin, rapportant une fatigabilité à l’effort avec des crampes musculaires depuis un an. Il présentait une discrète faiblesse musculaire au niveau des membres et une discrète amyotrophie des quadriceps. Le bilan avait montré des CPK élevées et une cytolyse hépatique sans cholestase.

Le diagnostic de MADD a été suspecté sur les études biochimiques sur biopsie musculaire et confirmé par l’identification du variant pathogène c.524G > A (p.R175H) du gène ETFDH (NM_004453.3) à l’état homozygote.

Sa sœur B présentait depuis l’adolescence des épisodes récurrents de nausées, vomissements et interruption de l’alimentation pendant plusieurs jours. Elle présenté à 24 ans une obnubilation avec au bilan une acidose métabolique, une rhabdomyolyse sévère et une cytolyse hépatique. Le diagnostic de MADD a été suspectée devant les antécédents du frère. L’étude moléculaire a relevé chez cette patiente le même variant que son frère.

Actuellement A et B âgés respectivement de 37 et 31 ans présentent une bonne évolution sous riboflavine.

Conclusion

La confirmation moléculaire du MADD a permis un diagnostic en cascade et une prise en charge thérapeutique adaptée. La variant identifié dans cette famille a été décrit antérieurement chez des patients présentant une forme néonatale ou une forme à révélation tardive. Cette hétérogénéité appuie l’importance de l’étude génétique.


Sana SKOURI (Tunis), Amel BEN CHEHIDA, Rim BEN ABDELAZIZ, Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Neji TEBIB, Mohamed Slim ABDELMOULA
10:00 - 11:00 #37941 - P165 Humans with inherited pre-TCR-⍺ deficiency and ⍺β T cells.
Humans with inherited pre-TCR-⍺ deficiency and ⍺β T cells.

On behalf of all authors of the PTCRA consortium.

We describe humans with rare biallelic loss-of-function PTCRA variants impairing pre-TCR-⍺ expression. Low blood naive ⍺β T-cell counts at birth persisted over time, with normal memory ⍺β and high γδ T cell counts. Their TCR-⍺ repertoire is biased, suggesting that non-canonical thymic differentiation pathways can rescue ⍺β T cell development. Only a minority of these individuals are sick, with infection, lymphoproliferation, and/or autoimmunity. We also report that ~1/4,000 individuals from the Middle East and South Asia are homozygous for a common hypomorphic PTCRA variant. They have normal naive ⍺β T-cell counts but high γδ T cell blood counts. Residual pre-TCR-⍺ expression drives the differentiation of more ⍺β T cells. However, autoimmune conditions are more frequent in these patients than in the general population.


Marie MATERNA (Paris), Ottavia DELMONTE, Marita BOSTICARDO, Mana MOMENILANDI, Peyton E. CONREY, Consortium PTCRA, Tomohiro MORIO  , Mohammad SHAHROOEI, Rik SCHRIJVERS, Sarah HENRICKSON, Hervé LUCHE, Luigi NOTARANGELO, Jean-Laurent CASANOVA, Vivien BEZIAT
10:00 - 11:00 #37560 - P169 Séquençage NGS ciblé par capture des antigènes plaquettaires.
P169 Séquençage NGS ciblé par capture des antigènes plaquettaires.

Introduction 

Environ 20% des états réfractaires de transfusion plaquettaire sont liés à des allo-anticorps dirigés contre des HPA (Human Platelet Antigen). Ces états nécessitent de sélectionner des donneurs de concentrés plaquettaires compatibles. Les patients qui sont de plus en plus d’origine diverse sont susceptibles d’être de statut HPA rare, ce qui entraine des états réfractaires par allo-immunisation contre des HPA très fréquents dans notre population.

Objectif

Le but de notre travail a été de mettre en place une technique de génotypage des systèmes HPA rares, non explorés par les techniques de routine (HPA-1 à -6, -9 et -15). 

Matériel et méthodes

Nous avons développé un panel de séquençage NGS ciblé par capture afin d’identifier l’ensemble des exons, UTR et promoteur des gènes GP1BA, GP1BB, ITGA2, CD109, ITGB3 et ITGA2B codant pour 34 systèmes HPA. Ce nouveau système de capture (Roche®) présente l’avantage d’utiliser deux jeux de sondes de capture permettant de renforcer la spécificité des fragments séquencés. L’analyse des données a été réalisé en collaboration avec Xegen®.

Résultats

Nous avons validé cette technique par l’analyse de 12 échantillons de référence (CQI et CQE) de génotypage HPA classique connu. Pour les systèmes HPA rares, la validation a été effectuée à partir de l’analyse des données exomiques issus du projet 1000génomes et de certains échantillons issus de ces populations et présentant des antigènes HPA rares. Enfin, l’analyse d’une cohorte de 60 donneurs de phénotype sanguin R0r a permis d’identifier des HPA rares.

Conclusions

Pour conclure, la capacité de cette nouvelle technologie à identifier 34 systèmes HPA en fait une méthode de choix pour l’exploration des patients et des donneurs de cytaphérèse.


Pascal PEDINI (Marseille), Logan BALDINI, Yasmina DENHADJI, Julien PAGANINI, Jacques CHIARONI, Coralie FRASSATI, Christophe PICARD
10:00 - 11:00 #38560 - P173 Les néoplasies myéloprolifératives JAK2 négatives : Résultats de l’analyse moléculaire de l’exon 9 du gène CALR chez des patients marocains.
Les néoplasies myéloprolifératives JAK2 négatives : Résultats de l’analyse moléculaire de l’exon 9 du gène CALR chez des patients marocains.

Introduction : Les néoplasies myéloprolifératives (NMP) BCR-ABL négatifs sont des maladies

hématologiques acquises caractérisées par la prolifération d’une ou plusieurs lignées

sanguines. Elles regroupent la polyglobulie de Vaquez (PV), la thrombocytémie essentielle

(TE) et la myélofibrose primitive (MFP). En 2013, la découverte de mutations somatiques au

niveau du gène codant pour la calréticuline (CALR) a représenté une étape majeure dans le

diagnostic moléculaire des néoplasies myéloprolifératives (NMP). En effet, le séquençage de

nouvelle génération a révélé que la plupart des patients atteints de thrombocytémie

essentielle (TE) ou de myélofibrose primitive (MFP) non mutées pour JAK2 ou MPL,

présentent une mutation au niveau de l'exon 9 du gène CALR.

 

Objectif : Il s’agit de la première étude du profil mutationnel du gène CALR dans la

population marocaine. La recherche de ces mutations est essentielle pour une meilleure

définition de la maladie, pour une précision accrue du diagnostic et du pronostic, ainsi que

pour le choix thérapeutique.

 

Patients et Méthodes : Nous avons réalisé un séquençage Sanger de l'exon 9 du gène

CALR sur des échantillons de sang obtenus auprès de patients marocains, vus en consultation de génétique médicale, atteints de TE ou de MFP non mutés pour JAK2.

 

Résultats : Parmi les 80 patients analysés, 26 patients (32,5%) avaient un variant

pathogène au niveau du gène CALR. Plusieurs types de mutations ont été identifiés,

principalement des délétions et insertions.

 

Conclusion : Il s'agit de la première cohorte sur l’analyse du profil mutationnel du gène

CALR chez les patients marocains. Nos résultats concordent avec ceux de la littérature.

Les récentes avancées moléculaires ont permis une meilleure stratification diagnostic des

NMP, l’identification de facteurs pronostiques, le développement de thérapies ciblées et les

possibilités de suivi moléculaire.


Amal CHIGUER (Rabat, Maroc), Lamiae AFIF, Jaber LYAHYAI, Fatima OUBOUKSS, Nada BENYAHYA, Yasmina RAHMUNI, Ourayna BATTA, Nada AMLLAL, Abdelaziz SEFIANI, Yassamine DOUBAJ
10:00 - 11:00 #38445 - P177 Recherche de potentiels facteurs génétiques modificateurs responsables de la variabilité clinique des laminopathies affectant le muscle strié squelettique.
Recherche de potentiels facteurs génétiques modificateurs responsables de la variabilité clinique des laminopathies affectant le muscle strié squelettique.

Les mutations du gène LMNA sont responsables d'un large spectre de pathologies appelées laminopathies, dont la majorité affecte les muscles striés. Parmi les laminopathies affectant le muscle strié (SML), la dystrophie musculaire d'Emery-Dreifuss (EDMD) et la dystrophie musculaire des ceintures de type 1B (LGMD1B) présentent une atteinte des muscles squelettiques de gravité différente mais partagent la même atteinte cardiaque, à savoir une cardiomyopathie dilatée associée à des troubles de conduction (DCM-CD) qui peut également être présente de manière isolée. L'hétérogénéité clinique est bien connue parmi les porteurs d’une même mutation LMNA et des facteurs génétiques modificateurs seraient responsables de cette variabilité. La mutation LMNA p.Gln6* identifiée dans une grande famille française est associée à une variabilité clinique en lien avec l'âge d'apparition des symptômes myopathiques (AOMS). Trois sous-groupes phénotypiques ont été décrits : AOMS précoce (avant 20 ans), tardif (AOMS après 30 ans) et une atteinte cardiaque isolée sans symptômes musculo-squelettiques. Le séquençage du génome entier des 16 porteurs de la mutation LMNA a identifié deux variants d’épissage fréquents ayant un potentiel effet aggravant dans 2 gènes codant les protéines NUP50, une protéine mobile du pore nucléaire, et FKBP1B, un régulateur des récepteurs ryanodine (RYR). En plus du potentiel effet modificateur, la caractérisation fonctionnelle de ces 2 protéines dans une cohorte de patients porteurs de différentes mutation LMNA, montre que ces 2 protéines semblent participer aux mécanismes physiopathologiques des SML, identifiant ainsi 2 nouveaux acteurs de ces pathologies.

En résumé, nos résultats suggèrent qu'un seul modificateur génétique n'est peut-être pas le seul responsable de la variabilité phénotypique dans cette famille, mais qu'une combinaison de plusieurs facteurs est plus probable.


Louise BENARROCH (PARIS), Anne T. BERTRAND, Maud BEUVIN, Isabelle NELSON, Christophe ANTONIEWSKI, Floriane SIMONET, Christian DINA, Rabah BEN YAOU, Gisèle BONNE
10:00 - 11:00 #37735 - P181 Mosaïques germinales dans les Dystrophies Musculaires de Duchenne et Becker : étude de cohorte, synthèse de la littérature et conseil génétique associé.
Mosaïques germinales dans les Dystrophies Musculaires de Duchenne et Becker : étude de cohorte, synthèse de la littérature et conseil génétique associé.

Introduction :

La Dystrophie Musculaire de Duchenne (DMD) et la Dystrophie Musculaire de Becker (BMD) font partie des maladies génétiques héréditaires les plus courantes. Lors de l'identification d'un variant pathogène dans le gène DMD chez un cas index, la possibilité que les mères transmettent la maladie devient un des enjeux de la prise en charge familiale de la maladie. Même lorsque le variant causal du gène DMD n’est pas détecté dans leur sang, les mères ayant un enfant atteint de DMD ou BMD possèdent un statut de potentielles transmettrices, en raison du risque de mosaïque germinale. Un variant dit en « mosaïque germinale », correspond à un variant génétique qui n’est pas retrouvé dans le sang mais confiné aux gonades et pouvant être transmis. Dans les dystrophinopathies, environ un tiers des cas surviennent suite à l’apparition de variants de novo, et compte tenu du risque important de mosaïque germinale, son intégration dans le conseil génétique est impérative.

Résultats :

Nous présentons les données de la plus large cohorte française de Diagnostics Prénataux (DPN) DMD en vue d’estimer le risque de mosaïque germinale dans les dystrophinopathies. Entre octobre 2006 et mai 2023, 499 diagnostics prénataux ont été analysés, représentant 332 familles. La plupart des événements de novo (66,1%, 41/62) ont été détectés chez la mère non porteuse pour laquelle le DPN a été effectué. Dans les autres cas, l'apparition de la variation causale s'est produite dans la génération précédente. Un mosaïcisme germinal n'a été prouvé que dans 5 familles (8,1%). L'incidence globale du mosaïcisme germinal documenté dans la cohorte est donc de 1,5 %.

Une revue exhaustive de la littérature disponible concernant la mosaïque germinale dans les dystrophinopathies a également été réalisée. Parmi les familles dans lesquelles un variant de novo avait été mis en évidence, 6,6 % à 40 % d’entre elles présentaient une mosaïque germinale documentée, avec une moyenne de 7,6 %. Pour les mères de patients porteurs d'un variant causal de novo confirmé, le risque de récurrence variait de 4,3 % à 11 % pour un fœtus masculin, avec une moyenne de 5,8 %.

Conclusion :

En fournissant l’étude des mosaïques germinales dans la plus large cohorte française de DPN DMD et le premier panorama exhaustif de la littérature sur le sujet, cette étude vise à faire progresser notre compréhension des évènements de mosaïque germinale dans les dystrophinopathies. Ceci permettra l'élaboration de stratégies de conseil génétique basées sur des données fiables et un conseil génétique mieux documenté pour l'évaluation du risque de récurrence pour les familles touchées par des événements de novo du gène DMD. Nos travaux soulignent l'importance de proposer un DPN lors de situation de transmission apparemment de novo du gène DMD si l’indication est posée, en considérant le risque de récurrence dû à une mosaïque germinale.


Camille VEREBI (Paris), Victor GRAVRAND, Thierry BIENVENU, France LETURCQ, Juliette NECTOUX
10:00 - 11:00 #37867 - P185 Confirmation de FOXI3 comme gène récurrent impliqué dans la microsomie craniofaciale.
Confirmation de FOXI3 comme gène récurrent impliqué dans la microsomie craniofaciale.

Les bases moléculaires de la microsomie craniofaciale ou Spectre Oculo-Auriculo-Vertébral (OAVS) ou Syndrome de Goldenhar (MIM:164210) restent largement inconnues. On observe une hétérogénéité clinique et génétique dans ce syndrome malformatif. Le gène FOXI3 a récemment été décrit comme une des causes génétiques les plus récurrentes de microsomie craniofaciale chez des patients associant au minimum une microsomie hémifaciale et des anomalies des oreilles (microtie, tags préauriculaires) (21 patients/670 = 3.1%, Mao et al. Nat Commun. 2023). 

Une famille incluse dans notre cohorte présente 5 cas atteints sur 4 générations montrant une transmission autosomique dominante avec une pénétrance incomplète. Le séquençage des génomes d’un frère et d’une sœur atteints a mis en évidence un variant hétérozygote faux-sens très rare (1/152 182, 0.00000657, GnomADv3.1.2), de classe 4 (critères ACMG : PM1, PM2, PM5, PP1) dans le gène FOXI3, g.2:88448766C > T, NM_001135649.3 c.704G > A, NP_001129121.1 p.(Arg235His). L’étude de ségrégation montre une pénétrance incomplète et une expressivité variable. Nos études fonctionnelles montrent que ce variant, situé dans la séquence de localisation nucléaire de la protéine FOXI3, abolit sa localisation nucléaire ainsi donc que sa fonction de transactivation in vitro

Le criblage par séquençage de notre cohorte de 251 patients OAVS (Berenguer et al, 2017) met en évidence 3 autres variants très rares dans le gène FOXI3. Ainsi, un variant faux-sens dans la partie C-terminale de la protéine Chr2 g.88448350T > C, p.Asn374Asp impacte faiblement la fonction de transactivation de la protéine. Deux variants synonymes ont été testés via un test de minigènes sans qu’aucun effet ne soit mis en évidence. 

En conclusion, cette étude confirme l’implication du gène FOXI3 dans la microsomie craniofaciale avec un hotspot mutationnel dans le signal de localisation nucléaire de la protéine (50% des variants décrits). Des variants très rares sont également identifiés bien que les résultats ne démontrent pas à ce jour d’effets altérant la fonction protéique dans la limite des tests utilisés.


Angèle SEQUEIRA, Thomas SAGARDOY, Didier LACOMBE, Elizabeth SARRAZIN, Annick TOUTAIN, Caroline ROORYCK (Bordeaux)
10:00 - 11:00 #37760 - P189 Enjeux de la création d’une cohorte internationale de patients porteurs d’un syndrome de Smith-Lemli-Opitz.
Enjeux de la création d’une cohorte internationale de patients porteurs d’un syndrome de Smith-Lemli-Opitz.

Le syndrome de Smith-Lemli-Opitz (SLOS) est un syndrome polymalformatif associant un trouble du neurodéveloppement de sévérité variable et une dysmorphie faciale, une microcéphalie, un retard de croissance pré et post-natal, une syndactylie des orteils 2-3 et des anomalies des organes génitaux externes chez les garçons. L’incidence de la maladie est estimée à 1/30000 naissances en Europe. Cette maladie autosomique récessive est due à un déficit en 7-déhydrocholestérol réductase (7DHC), enzyme codée par le gène DHCR7 situé en 11q13.4. Ce déficit entraîne une accumulation de 7DHC et des taux de cholestérol diminués.

L’histoire naturelle de la maladie reste mal connue, avec peu de descriptions longitudinales dans la littérature. Aujourd’hui, il est encore difficile de décrire l’évolution du SLOS et sa prise en charge pour les familles concernées, en raison du manque de connaissances sur l’évolution des symptômes dans le temps. Des associations de patients en Europe se sont constituées afin de palier à cette absence d’informations. Il est donc difficile d’évaluer l’impact de possibles traitements spécifiques du SLOS, tels que la supplémentation en cholestérol, la simvastatine, l’acide cholique, et les supplémentations vitaminiques. En conséquence, il n’existe pas de consensus ni de recommandations nationales ou internationales sur la prise en charge. A l’échelle européenne, il n’existe pas à ce jour d’essais thérapeutiques mais les associations de patients encouragent ces recherches.

Une cohorte française est en cours de création sous l’égide du centre de référence AnDDI-Rares du CHU de Rennes, en partenariat avec une initiative allemande et de l’ERN MetabERN (UIMD) sur la constitution d’une cohorte européenne. Cette étude permettra de préciser l’histoire naturelle de la maladie, d’établir des recommandations de suivi, et de proposer des essais thérapeutiques aux patients européens atteints de SLOS. Parallèlement à la filière AnDDI-Rares, ce travail bénéficie aussi du soutien de la filière G2M et permettra de mettre à jour le PNDS en cours de rédaction.

Nous rapportons, par exemple, dans ce cadre, l’histoire clinique d’une patiente chez qui le diagnostic de SLOS a été porté à 2 mois de vie, puis suivie sur 20 ans. Elle présentait à la naissance une hypotonie, une dysmorphie faciale avec microrétrognathisme et microcéphalie, une syndactylie 2-3 et des difficultés alimentaires importantes ayant nécessité une gastrostomie. L’évolution a été marquée par un retard staturo-pondéral à -3DS puis à -2DS à l’adolescence et une microcéphalie à -4DS. Ses progrès ont été favorisés par le soutien familial et sa prise en charge précoce en IME avec des professionnels adaptés : l’alimentation orale, la propreté et la marche ont été retardées mais acquises. Elle a été réglée à l’âge de 14 ans. Cette patiente est actuellement institutionnalisée dans un SAMSAH. Elle a pris un jaune d’œuf par jour de 6 mois à 17 ans, avant que le bouton de la gastrostomie ne soit retiré.


Ophélie BOUTFOL (Rennes), Paul ROLLIER, Mathilde LAUBERT, Emmanuelle LECOMMANDEUR, Sylvie ODENT
10:00 - 11:00 #38012 - P193 Caractérisation fonctionnelle de variants faux-sens et d’épissage du gène TBX5 dans le syndrome de Holt-Oram.
Caractérisation fonctionnelle de variants faux-sens et d’épissage du gène TBX5 dans le syndrome de Holt-Oram.

Le syndrome de Holt-Oram est une affection rare de transmission autosomique dominante caractérisée par l’association d’une atteinte radiale bilatérale des membres supérieurs et d’une atteinte cardiaque, de sévérité variable. Il est lié à l’altération du gène TBX5, un facteur de transcription exprimé notamment au cours du développement des membres supérieurs et du cœur. Les variants pathogènes de TBX5 sont le plus souvent responsables d’une haploinsuffisance (codon stop prématuré, décalage du cadre de lecture, …) mais la pathogénicité de certains variants plus rares est parfois difficile à prédire, nécessitant le développement de tests fonctionnels in vitro. Nous avons sélectionné, dans la littérature et dans la cohorte de patients étudiés au CHU de LIlle, 21 variants de signification inconnue (VSI) de TBX5 identifiés chez des patients présentant un phénotype évocateur de syndrome de Holt-Oram. Il s’agit de 11 variants faux-sens et 10 variants affectant potentiellement l’épissage. Pour les variants faux-sens, une perte de fonction a pu être démontrée par test rapporteur à la luciférase (activation du promoteur de NPPA, cible de TBX5) pour 9 des 11 variants testés. Un gain de fonction a pu être démontré pour le variant c.713G > C ; p.(Gly238Ala), observé chez un patient présentant un phénotype atypique (dysplasie scapulaire, scoliose, trouble du rythme cardiaque sévère) au même titre que la seule autre famille avec un variant de type gain de fonction de TBX5 décrite dans la littérature. Les 10 variants pouvant affecter l’épissage ainsi que 2 des variants faux-sens localisés à l’avant-dernière position des exons 3 et 4 ont été étudiés par test minigène. Un impact sur l’épissage a pu être montré pour 6 des 10 variants testés : saut d’exon complet, rétention intronique ou délétion d’une partie d’un exon par recrutement d’un site d’épissage exonique. Un saut d’exon partiel était observé pour les 4 autres variants d’épissage. Les 2 variants faux-sens testés n’ont pas montré d’impact sur l’épissage. Nous avons notamment caractérisé un variant intronique profond de TBX5 (c.664-342G > T) identifié dans une forme familiale de syndrome de Holt-Oram, responsable de l’incorporation d’un pseudo-exon dans l’intron 6, avec décalage du cadre de lecture avec apparition d’un codon stop prématuré.  Au total, nos tests fonctionnels permettraient de reclassifier 17/21 VSI en variants de classe 4 ou 5 selon les critères ACMG, confirmant leur implication dans le phénotype. Le développement de tests fonctionnels complémentaires permettrait d’explorer l’impact des 4 variants restants, à ce jour, de signification indéterminée. 


Clémence VANLERBERGHE (Lille), Anne-Sophie JOURDAIN, Fréderic FRENOIS, Emilie AIT-YAHYA, Anne DIEUX, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Jamal GHOUMID, Fabienne ESCANDE, Thomas SMOL, Perrine BRUNELLE, Florence PETIT
10:00 - 11:00 #38075 - P197 La créatinémie est plus élevée chez les enfants porteurs de trisomie 21.
La créatinémie est plus élevée chez les enfants porteurs de trisomie 21.

Introduction : La trisomie 21 (T21) est l’aneuploïdie autosomique viable la plus fréquente. La prise en charge médicale et paramédicale a permis une meilleure qualité de vie et une augmentation très significative de l’espérance de vie passant de 25 ans en 1983 à environ 60 ans actuellement. Les complications néphrologiques sont encore peu décrites et la néphroprotection (alimentation contrôlée en sel et protéines, éviction des AINS en automédication, promotion de l’activité physique, pas de surpoids ni de tabagisme) est devenue un enjeu important, surtout en cas de prématurité, de petit poids de naissance et/ou de cardiopathie.  

Objectif : Décrire la créatininémie en fonction de l’âge dans une cohorte d’enfants porteurs d’une trisomie 21, ayant eu des dosages de créatininémie dans le même laboratoire de biochimie.

Méthodes : L'étude a porté sur 279 enfants âgés de 0 à 10 ans suivis régulièrement entre 2004 et 2021 dans un même service de génétique et ayant eu au moins un dosage de la créatinine. Les valeurs de créatininémie ont été établies en estimant la médiane et les quantiles d'ordre 2,5 et 97,5% en fonction de l'âge. Un modèle GAMLSS (Generalized Additive Models for Location, Scale and Shape) a été utilisé pour modéliser les trois paramètres : de position, d’échelle et d’asymétrie.

Résultats : Les résultats ont révélé des concentrations de créatinine plus élevées chez les enfants atteints de T21 par rapport aux enfants de la population générale. 

Conclusion : Les données de Nishino et al., ayant montré que les enfants japonais T21 ont un débit de filtration glomérulaire 20% plus bas que les enfants japonais sains âgés de 18 mois à 16 ans, sont donc confirmées dans la population pédiatrique française. Nous proposons, si les valeurs dépassent le 95°p des courbes en population générale pédiatrique, de rappeler les mesures de néphroprotection, mesurer annuellement la pression artérielle, rechercher une protéinurie sur miction et faire une échographie rénale si cela n’a pas été fait. Par ailleurs, nous souhaitons réaliser des explorations complémentaires afin de mieux comprendre les raisons de cette augmentation de créatinémie dans cette population et pour optimiser la prise en charge médicale et la détection précoce de maladies rénales chez les enfants porteurs T21.


Joanna PAUTONNIER, Sylvie GOUTTE, Laurence DERAIN DUBOURG, Justine BACHETTA, Bruno RANCHIN, Muriel RABILLOUD, Damien SANLAVILLE (LYON)
10:00 - 11:00 #37729 - P201 Description fœtale d’une nouvelle variation homozygote du gène SMPD4 en association avec une isodisomie maternelle du chromosome 2.
Description fœtale d’une nouvelle variation homozygote du gène SMPD4 en association avec une isodisomie maternelle du chromosome 2.

Introduction: les variations pathogènes bialléliques du gène SMPD4, localisé en 2q21.1, sont responsables d’un trouble du neurodéveloppement avec microcéphalie, arthrogrypose et malformations cérébrales (MIM 618622). La majorité des variations pathogènes décrites dans la littérature sont des variations perte de fonction décrites chez une trentaine d’individus atteints. Quatre cas prénataux ont été rapportés dont l’un d’entre eux avec un examen fœtopathologique. 

Patient: un couple non apparenté, sans antécédent familial, a été adressé en consultation de génétique lors de leur 2egrossesse pour la découverte échographique au terme de 21 semaines d’aménorrhée (SA) d’un retard de croissance intra-utérin (RCIU) précoce et sévère. Un caryotype et une ACPA réalisés sur liquide amniotique se sont avérés sans particularité. Au terme de 25 SA, le suivi échographique a mis en évidence des pieds bots bilatéraux, une microcéphalie et des anomalies de la ligne médiane. Une IRM fœtale réalisée au terme de 29 SA a retrouvé une microcéphalie, une gyration simplifiée, une agénésie/hypoplasie du corps calleux, une agénésie/hypoplasie du chiasma optique et des bulbes olfactifs, et une hypoplasie cérébelleuse. Devant le pronostic fœtal défavorable, une interruption de grossesse a été réalisée au terme de 35 SA. L’examen fœtopathologique a confirmé la présence d’un syndrome polymalformatif avec un RCIU sévère (-3 à -5 DS), une microlissencéphalie, des particularités morphologiques et des anomalies de la ligne médiane (agénésie du corps calleux, hypoplasie du chiasma optique et des bulbes olfactifs, hypoplasie vermienne). 

Résultat : le séquençage d’exome (ES) en trio sur ADN extrait de thymus a mis en évidence la variation faux-sens p.Ala635Val (NM_017951.5:c.1904C > T) à l’état homozygote du gène SMPD4, héritée uniquement de la mère, avec une concordance d’échantillon du trio. Il s’agit d’une variation absente à l’état homozygote dans la base de données gnomAD, dont les scores de prédiction in silico sont en faveur de son caractère pathogène.  Les données de l’ES ont confirmé la présence d’une isodisomie parentale complète du chromosome 2 d’origine maternelle, liée à une probable correction de trisomie 2 précoce. 

Discussion : Nous décrivons un 5e cas fœtal lié à des mutations bialléliques du gène SMPD4. Les signes échographiques similaires aux cas déjà rapportées sont une hypoplasie cérébelleuse (4/5), des pieds bots bilatéraux (4/5), une gyration simplifiée (2/5) et un RCIU (3/5). A l’examen microscopique du fœtus rapporté par Magini et al., il est retrouvé une architecture cérébrale corticale désorganisée avec une disruption de la zone marginale. L’examen neuropathologique de notre fœtus n’a pas retrouvé d’anomalie similaire. En conclusion, nous décrivons une présentation fœtale rare en lien avec une nouvelle variation pathogène homozygote du gène SMPD4 secondaire à un mécanisme moléculaire rare d’isodisomie parentale. 


Aurore GARDE (Dijon), Ange-Line BRUEL, Thierry ROUSSEAU, Fara Tanjona HARIZAY, Laurent MARTIN, Pascale MARCORELLES, Charlotte POE, Guillaume MACE, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
10:00 - 11:00 #37789 - P205 Un variant biallélique au niveau du gène WDR11 associé au syndrome de la délétion 10q26.
Un variant biallélique au niveau du gène WDR11 associé au syndrome de la délétion 10q26.

Le syndrome de la délétion 10q26 est une anomalie chromosomique rare caractérisée par un spectre phénotypique étendu et hétérogène comprenant une dysmorphie faciale, un retard de croissance, des anomalies cardiaques et génitales et un retard du développement. La région critique du syndrome 10q26 n'est pas déterminée et les relations précises entre les gènes responsables et les phénotypes demeurent controversées.

Nous rapportons le cas d’une fillette de trois ans, issue d’un couple apparenté 1er degré, présentant une déficience intellectuelle sévère, une microcéphalie, un retard global du développement, une hypotonie généralisée, un retard de langage avec principalement une uropathie malformative type RVU. Malgré une intervention chirurgicale réalisée à l'âge d'un an, la croissance retardée et les infections urinaires fébriles persistaient de manière constante, ce qui a conduit à la réalisation d'examens complémentaires. Le caryotype était normal (46, XX). De plus, l’EEG, l’imagerie par résonance magnétique cérébrale et le potentiel évoqué visuel sont sans particularité. En revanche, le profil chromatographique des acides aminés, le profil des acylcarnitines et la chromatographie des acides organiques sont perturbés. La cystographie et la scintigraphie rénale statique et dynamique ont montré un aspect en faveur d’une duplicité pyélique droite avec retentissement fonctionnel du reflux vésico-urétéral droit. Le séquençage d’un large panel pour les troubles métaboliques par NGS a montré la présence de deux mutations pathogènes à l’état hétérozygote au niveau des gènes BTD (c.1495C > T ; p.Pro499Ser) et HFE (c.187C > G ; p.His63Asp) responsables d’un déficit en biotinidase et d’une hémochromatose héréditaire respectivement. D'autre part, le séquençage de l’exome entier (WES) a révélé la présence d’un variant de signification incertaine (NM_018117.12 : c.99528C > G ; p. ?) au niveau du gène WDR11 à l’état homozygote. Un bilan hormonal endocrinien a été demandé afin d’exclure une déficience combinée en hormones hypophysaires ou une dysgénésie hypophysaire.

Le gène WDR11 est situé dans la région chromosomique 10q25-26. Il a été impliqué dans l'hypogonadisme hypogonadotrope congénital et le syndrome de Kallmann, des troubles génétiques du développement humain qui se caractérisent par un retard de la puberté et une infertilité. Néanmoins, il n'a pas été rapporté à ce jour que les mutations du gène WDR11 causent une malformation rénale chez l'homme. En effet, l'inactivation des deux allèles du gène WDR11 chez la souris entraîne un phénotype sévère avec un retard de croissance et de développement, des caractéristiques d'holoprosencéphalie, des malformations cardiaques et des troubles de la reproduction. Il a été suggéré que les variants WDR11 chez l'homme entraînent un phénotype similaire mais moins sévère. Le présent cas suggère que les variants du gène WDR11 seraient partiellement responsables des caractéristiques cliniques du syndrome de la délétion 10q26. 


Fatima MAAROUF, Amal TAZZITE, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
10:00 - 11:00 #38187 - P209 Des études fonctionnelles sur des organoïdes spinaux impliquent une héritabilité digénique des gènes PAX3 et SFRP5 chez 2 fœtus atteints de myéloméningocèle syndromique.
Des études fonctionnelles sur des organoïdes spinaux impliquent une héritabilité digénique des gènes PAX3 et SFRP5 chez 2 fœtus atteints de myéloméningocèle syndromique.

Introduction:

Les Anomalies de Fermeture du Tube Neural (AFTN) sont des malformations congénitales affectant environ 1 naissance sur 1000. Elles résultent d’un défaut de fermeture du tube neural durant la 3ème semaine du développement embryonnaire humain. L’étiologie des AFTN repose sur des facteurs génétiques et environnementaux. Près de 100 gènes ont été identifiés comme potentiellement prédisposants et plusieurs variants génétiques présents chez un même patient suggèrent un mode d’héritabilité oligogénique. Cependant, la pathogenicité de la combinaison de ces variants reste inexplorée chez l’homme. Nous rapportons le cas d’une fratrie de 2 fœtus atteints de myélomeningocèle (MM) syndromique présentant une hérédité digénique ainsi que des explorations fonctionnelles des variants à travers un modèle organoïde spinal. 

Méthodes:

Un séquençage de l’exome a permis de mettre en évidence un mode de transmission digénique chez 2 fœtus atteints de MM syndromique. Des études fonctionnelles sur des organoïdes spinaux dérivés à partir de cellules iPS humaines et modifiés grâce à CRISPR-Cas9 ont permis d’explorer les conséquences phénotypiques de la combinaison de ces 2 variants identifés.  

Résultats:

Dans la famille explorée, la mère présente un syndrome de Waardenburg (SW) dû à un variant tronquant dans le gène PAX3: NM_181458:c.181G > T, p.(Glu61*). Elle a eu 2 fœtus présentant un SW associé à un MM. PAX3 est un facteur de transcription ayant un rôle dans la fermeture du tube neural cependant il ne peut expliquer à lui seul la survenue du MM. L’analyse de l’exome a permis de mettre en évidence le variant PAX3 chez les 2 fœtus mais aussi un deuxième variant rare et prédit délétère dans le gène SFRP5: NM_003015: c.307G > A, p.(Asp103Asn) hérité du père asymptomatique. SFRP5 intervient notamment dans la voie de la polarité planaire cellulaire indispensable à la neurulation primaire. Dans le modèle organoïde spinal, la perte de PAX3 modifie la structure épithéliale en provoquant une accumulation réduite de F-actin à la périphérie des organoïdes et une fragmentation du réseau de laminine dans la matrice extracellulaire. Un phénotype similaire mais moins prononcé apparaît dans les organoides présentant la mutation familiale SFRP5. Le phénotype observé s’aggrave en présence des deux variants. 

Conclusion:

Les variants dans les gènes SFRP5 et PAX3 identifiés chez les 2 fœtus provoquent un phénotype similaire responsable d’une désorganisation neuroépithéliale dans le modèle organoïde qui s’aggrave dans un contexte de double mutant. Nos résultats suggèrent que ces variants considérés comme facteurs de risques agissent de façon synergique et perturbent la neurulation bien qu’appartenant à deux voies de signalisation cellulaire différentes mais essentielles. 


Marie FAOUCHER (Rennes), Camil MIRDASS, Wilfrid CARRÉ, Sylvie ODENT, Marie DE TAYRAC, Kamal BOUHALI, Mikaelle BOCEL, Christèle DUBOURG, Vanessa RIBES, Valérie DUPÉ
10:00 - 11:00 #38409 - P213 Risques de cancer associés aux variants pathogènes du gène TP53 : estimations à partir d’une série française de 180 familles.
Risques de cancer associés aux variants pathogènes du gène TP53 : estimations à partir d’une série française de 180 familles.

Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) est une prédisposition héréditaire au cancer rare, due à la transmission autosomique dominante d’une altération du gène TP53. Il se caractérise par un spectre tumoral varié et une diversité de l’âge de développement des tumeurs survenant principalement chez l‘enfant et l’adulte jeune. Il prédispose notamment aux sarcomes des tissus mous, aux ostéosarcomes, aux cancers du sein, aux corticosurrénalomes et aux tumeurs cérébrales mais d’autres localisations, telles que les cancers pulmonaires, les adénocarcinomes gastriques et coliques, certaines hémopathies, sont rapportées comme étant associées au LFS (« spectre large »).

Une connaissance précise des risques cumulés de cancer en fonction de l’âge (pénétrances) pour les différentes localisations chez les sujets porteurs d’un variant pathogène / probablement pathogène (VP/VPL) constitutionnel du gène TP53, est essentielle pour l’élaboration des protocoles de prise en charge. Peu d’études de pénétrance ont été publiées et la plupart ne prennent pas en compte le biais de recrutement des familles, conduisant à une surestimation importante des risques.

Nous avons conduit une étude de pénétrance à partir d’une série de familles recrutées entre 2007 et 2018 par les centres de consultation d’oncogénétique français, pour lesquelles un VP/VPL de TP53 a été identifié ou confirmé par le Laboratoire de génétique moléculaire du CHU de Rouen, Centre de référence national du diagnostic moléculaire du LFS qui collige les données généalogiques, phénotypiques, génotypiques des familles françaises LFS depuis 30 ans.

Les pénétrances ont été estimées par la méthode GRL (Genotype Restricted Likelihood), développée par l’équipe du Dr Bonaïti-Pellié (Bonaïti B 2011), implémentée dans un programme sous R et adaptée au LFS ; elle modélise une vraisemblance conditionnelle à tous les phénotypes des membres d’une famille donnée et au génotype du cas-index permettant de s’affranchir des biais de sélection. Les individus non génotypés contribuent à l’estimation des pénétrances grâce au calcul de leur probabilité d’être porteur selon le génotype connu de leurs apparentés.

Ont été incluses 180 familles informatives pour la GRL (VP/VPL de TP53 identifié chez le cas index et au moins un apparenté génotypé), rassemblant 3447 sujets, dont un tiers génotypé et 492 reconnus porteurs d’un VP/VPL de TP53 ; 618 sujets ont développé une première tumeur appartenant au spectre large à un âge médian de 31 ans. Les risques cumulés à 70 ans de développer un premier cancer du spectre large chez les porteurs de VP/VPL de TP53 sont estimés à 46,2 % [IC 95% : 25,2-76] pour l’homme et 70,8 % [42,7-94] pour la femme. Nous présenterons le détail des pénétrances pour chaque localisation tumorale lors des 12èmes AGHM.

Nous rapportons des estimations non biaisées du risque de premier cancer chez les porteurs de VP/VPL de TP53 et mettons en évidence des pénétrances plus faibles que les estimations publiées jusqu’à présent.


Valerie BONADONA (LYON), Gaëlle BOUGEARD-DENOYELLE, Youenn DROUET, Emilie BOUVIGNIES, Jérémie JACQUEMIN, Olivier CARON, Thierry FREBOURG, POUR LE LFS FRENCH INVESTIGATORS GROUP, Claude HOUDAYER, Christine LASSET, Thierry FREBOURG
10:00 - 11:00 #37707 - P217 ELOC (alias TCEB1), nouveau gène de prédisposition à la maladie de von Hippel- Lindau sans altération de VHL ?
ELOC (alias TCEB1), nouveau gène de prédisposition à la maladie de von Hippel- Lindau sans altération de VHL ?

Le carcinome rénal à cellules claires (ccRCC) est le sous type histologique le plus commun de carcinome à cellules rénales (RCC). Une inactivation somatique biallélique du gène VHL est retrouvée dans 70% des cas. Au niveau constitutionnel, les variations pathogènes (VP) hétérozygotes du gène VHL sont responsables de la maladie de von Hippel-Lindau (VHL), pathologie génétique de transmission autosomique dominante. Elle prédispose au développement de ccRCC, d’hémangioblastomes de la rétine et du SNC, de phéochromocytomes, de tumeurs endocrines du pancréas et de kystes rénaux et pancréatiques. L’incidence de la maladie de VHL est estimée à 1/36000 naissances. Cependant, il existe quelques familles ou individus dont la clinique est évocatrice de maladie de VHL sans qu’un VP du gène VHL (VHLwt/wt) ne soit identifié. Nous présentons deux familles normandes particulièrement évocatrices d’une maladie de VHL dont les explorations génétiques constitutionnelles sur le gène VHL se sont révélées négatives. Famille A : patient avec une atteinte rétinienne gauche à 29 ans qui a été opéré ensuite d’un hémangioblastome cervical avec hémangioblastomes médullaires en place. Il a été traité par néphrectomie bilatérale pour un ccRCC à 34 ans, de même que sa mère à 57 ans. Cette dernière a présenté un phéochromocytome et des hémangioblastomes rétiniens bilatéraux.  Famille B : patiente présentant à 38 ans un ccRCC avec lésions pancréatiques en cours d’exploration.  Une stratégie tumorale, à partir des ccRCC des patients, a montré l’absence de variant du gène VHL, mais a permis la mise en évidence dans les deux familles, de deux variants du gène ELOC, aussi connu sous le nom de TCEB1, respectivement à une fréquence allélique de 71% et 55% suggérant leur caractère constitutionnel. Elément notable, l’Elongine C agit en partenaire avec la protéine VHL dans un complexe E3 ubiquitine ligase modulant l’activité transcriptionnelle de facteur angiogénique, voie impliquée dans l’oncogenèse rénale sporadique. Ainsi, le patient et sa mère sont porteurs à l’état hétérozygote constitutionnel d’un variant de signification inconnue c.275A > G p.(Glu92Gly) du gène ELOC, jamais rapporté (bases gnomAD et COSMIC), situé dans une région conservée d'un domaine fonctionnel de la protéine Elongine C et les prédictions in silico sont en faveur de son impact sur la protéine. Le variant c.236A > G p.(Tyr79Cys) retrouvé chez la famille B, a quant à lui été déjà rapporté dans la littérature chez un patient présentant un phénotype VHL avec VHLwt/wt. Une relecture anatomopathologique des tumeurs rénales des patients sont actuellement en cours afin de rechercher une inactivation biallélique du gène ELOC avec délétion du chromosome 8q, signatures d’une nouvelle entité anatomopathologique rénale récemment décrite. Nous décrivons donc la première transmission d’un variant du gène ELOC et suggérons le gène ELOC comme nouveau gène de prédisposition au cancer du rein et de la maladie de VHL avec VHLwt/wt.


Maud BRANCHAUD (Rouen), Nathalie PARODI, Margaux CLEMENT LE CHOISMIER, Virginie VERKARRE, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Stéphane RICHARD, Gael NICOLAS, Angèle MAY, Arnaud MEJEAN, Valérie KRIVOSIC, Alice GOIA, Olivier LANGLOIS, Stéphane DERREY, Louis SURLEMONT, William SIDE, Caroline ABADIE, Betty GARDIE, Edwige KASPER, Stéphanie BAERT DESURMONT, Nelly BURNICHON, Pascaline BERTHET, Claude HOUDAYER
10:00 - 11:00 #38466 - P221 Premiers résultats du programme INTERCEPTION de prévention personnalisé des cancers pour les femmes à risque augmenté de cancer du sein en raison d’une prédisposition génétique.
Premiers résultats du programme INTERCEPTION de prévention personnalisé des cancers pour les femmes à risque augmenté de cancer du sein en raison d’une prédisposition génétique.

La personnalisation de la prévention des cancers est une voie majeure d’amélioration de la santé. INTERCEPTION est un programme pilote, créé par Gustave Roussy en 2021, en collaboration étroite ville-hôpital. Il est basé sur 4 piliers : 1. L’ identification des personnes à risque augmenté de cancer ; 2. Une journée comprenant des consultations individuelles et des ateliers de groupe, destinée à informer et rendre ces individus pro-actifs de leur santé, ainsi qu’à élaborer, de façon partagée, un plan personnalisé de prévention (PPP) ; 3. La mise en place de ce PPP, en ville principalement, avec un suivi annuel digital; 4. Une prise en charge rapide en cas de suspicion ou diagnostic de cancer. INTERCEPTION comporte un parcours spécifique pour les femmes à risque augmenté de cancer du sein (CS) en raison d’une prédisposition génétique (BRCA1, BRCA2 ou  PALB2). 

Méthodes : Les données des participantes (pts) à ce parcours ont été analysées :  habitudes nutritionnelles (score WCRF), autoévaluation des risque de cancer, de l’impression de connaissances sur les risques personnels, le dépistage et la prévention  (échelle visuelle numérique de 0 à 100, avant la journée Interception et 8 jours après,  à partir de février 2022). Les analyses statistiques ont été faites avec le test de Wilcoxon pour valeurs appariées.

Résultats : Entre 01/21 et 04/23, 136 pts sont venues à une journée INTERCEPTION. La médiane d’âge était de 40 ans [31-45]. La médiane du score WCRF était de 4.0 [3.5-4.7]. Un tiers des pts étaient en surpoids ou obésité. Quarante pour cent ne faisaient pas d’activité physique (AP). Parmi celles qui faisaient de l’AP, 68% n’en faisaient pas assez ( < 2h30 par semaine). Dix pour cent étaient fumeuses actives. L’autoévaluation des risques de cancer au cours de la vie est passé d’un risque de 80% en moyenne à 70% (p=0.003, n=27), avant et après la journée. La perception d’avoir assez de connaissances concernant leur situation, le risque de cancer, le dépistage et la prévention adaptés est passée de 72% à 91% (p < 10-6, n=28), avant et après la journée. La satisfaction globale concernant la journée (questionnaire anonyme) était très bonne. Sur 88 pts venues entre 01/21 et 04/22, 49 ont répondu au questionnaire de suivi (56% de réponses). Parmi elles, 17 (35%) ont eu une mastectomie prophylactique bilatérale (MPB) depuis leur venue, et 6 ont une date opératoire prévue (12%). Parmi les 22 autres femmes, 10 poursuivent la surveillance mais souhaiteraient avoir une MPB dans le futur (45%), et 11 préfèrent poursuivre la surveillance sans souhait de MPB (50%). 

Conclusion : Les premiers résultats de ce programme montrent qu’au-delà de leur risque génétique, ces pts présentent d’important facteurs de risque actionnables. En plus de cette identification de  cibles de prévention, la journée permet d’aider ces pts dans leur choix, en améliorant leurs connaissances et la perception de leurs risques.


Lucie VÉRON, Marion AUPOMEROL, Pamela ABDAYEM, Anna ILENKO, Angelica CONVERSANO, Thomas PUDLARZ, Kaissa OUALI, Léna DEGOUSÉE, Diane HILL, Veronica GOLDBARG, Marina DI MARIA, Sophie VILLEBASSE, Delphine WEHRER, Béatrice CLARET, Helene CARON, Gwen ESRY, Bruno RAYNARD, Suzette DELALOGE, Olivier CARON (VILLEJUIF)
10:00 - 11:00 #38579 - P225 Contribution des analyses somatiques des gènes MMR au diagnostic de syndrome de Lynch ou à son exclusion.
Contribution des analyses somatiques des gènes MMR au diagnostic de syndrome de Lynch ou à son exclusion.

Le syndrome de Lynch est une prédisposition génétique aux cancer colorectal et endométrial de transmission autosomique dominante. Il est lié à une altération constitutionnelle d’un des gènes du système MisMatch Repair (MMR) impliqué dans le système de réparation des mésappariements de l’ADN : MLH1, MSH2, MSH6, PMS2, ou à une délétion de l’extrémité 3′ du gène EPCAM conduisant à l’inactivation de MSH2.

L’analyse constitutionnelle des gènes MMR est prescrite en cas de suspicion de syndrome de Lynch fondée sur une histoire personnelle et familiale évocatrice et/ou sur un test somatique révélant une déficience du système MMR (dMMR) dans les tumeurs du spectre. Les phénotypes tumoraux retenus sont une perte d’expression d’une ou deux protéines MMR en immunohistochimie et /ou d’une instabilité microsatellitaire en biologie moléculaire, sans hyperméthylation somatique du promoteur de MLH1 en cas de perte MLH1/ PMS2.

En France, le taux global de détection d’anomalie génétique en lien avec le syndrome de Lynch chez un cas index était de l’ordre de 19% en 2020. Ce taux de détection atteint 38% chez les patients présentant une tumeur dMMR. Pour 62% des patients, le statut tumoral dMMR est donc inexpliqué sur le plan constitutionnel. En effet, soit un variant a été identifié mais il s’agit d’un variant de signification incertaine (VSI), ne permettant pas de confirmer le diagnostic de syndrome de Lynch. Soit aucun variant pathogène n’a été détecté, posant la question de l’origine sporadique de la tumeur présentée par le patient. Dans ce cas, l’inactivation bi-allélique d’un des gènes MMR est la conséquence d’un double évènement somatique

Au laboratoire de l’institut Bergonié, depuis 2004, nous avons recensé 319 patients avec tumeur dMMR sans variant pathogène constitutionnel identifié. Pour 61 patients, des analyses en tissu tumoral par séquençage NGS ciblé ont été réalisées. Pour 4 patients porteurs de VSI dans un des gènes MMR, un second évènement a été retrouvé dans la tumeur contribuant au reclassement du variant et confirmant le diagnostic de syndrome de Lynch. Pour les patients sans variant pathogène constitutionnel identifié, un double évènement somatique a été détecté dans 60% des tumeurs, faisant évoquer une origine sporadique du cancer. Toutefois, les âges de survenue précoces de certaines tumeurs nécessitent d’écarter l’hypothèse d’un mosaîcisme à explorer par l’étude de tissu sain péri-tumoral. Pour 23 patients (40%), le statut tumoral dMMR reste inexpliqué par l’absence de détection ou la détection d’un seul évènement somatique pathogène, suggérant un défaut de détection mutationnel lié aux limites des techniques utilisées en routine. Les résultats de cette cohorte de patients seront discutés pour proposer une prise en charge plus adaptée au patient et ses apparentés.


Francoise BONNET (Bordeaux), Thibaut MATIS, Benjamin BONHOMME, Anika BENSEN, Eglantine JOLLY, Angela BABIN, Anais DUPRE, Julie TINAT, Sophie GIRAUD, Isabelle SOUBEYRAN, Michel LONGY, Virginie BUBIEN, Nicolas SEVENET
10:00 - 11:00 #37578 - P229 PMS2 ou PMS2CL ? Caractérisation des variants détectés dans la partie 3' du gène PMS2.
P229 PMS2 ou PMS2CL ? Caractérisation des variants détectés dans la partie 3' du gène PMS2.

L’inactivation constitutionnelle du gène PMS2 est l'une des principales causes du syndrome de Lynch et du syndrome de déficience constitutionnelle des gènes MMR (CMMRD). L'identification des variants dans la région 3' de ce gène est compliquée par la présence du pseudogène PMS2CL qui partage une homologie de séquence élevée avec PMS2. Par conséquent, les stratégies de criblage de courts fragments (NGS, Sanger) risquent de ne pas capable de discriminer la localisation du variant. En utilisant une approche combinée de long-range PCR et d’analyse de cDNA, nous avons évalué 42 variants détectés par NGS. Cette étude a pu localiser 32 variants sur PMS2 tandis que 6 sur PMS2CL. Fait intéressant, 4 variants ont été détectés dans l'un ou l'autre chez différents patients. Le phénotype clinique était bien corrélé au génotype, ce qui constitue des éléments importants dans l'évaluation des variants. Nos résultats soulignent la nécessité d'analyses complémentaires plus spécifiques pour confirmer la localisation de chaque variant détecté chez différents individus afin d'éviter une mauvaise interprétation. En outre, nous avons caractérisé deux altérations génomiques délétères de PMS2 impliquant une duplication en tandem des exon 12-14 médiée par Alu et une conversion génique dans l’exon 11. Ces mécanismes semblent être particulièrement favorisés dans PMS2 contribuant aux fréquents réarrangements génomiques dans la région 3' du gène.


Ahmed BOURAS (Lyon), Cedrick LEFOL, Eric RUANO, Chloé GRAND-MASSON, Qing WANG
10:00 - 11:00 #37775 - P233 The French OncoGenetic Database : FrOG.
The French OncoGenetic Database : FrOG.

FrOG est la base de données de référence des variants génétiques identifiés dans les laboratoires d’oncogénétique dont l’interprétation est validée par les différents groupes de curation du Groupe Génétique et Cancer (GGC). La mission de FrOG est de garantir et diffuser une interprétation pertinente cliniquement harmonisée au niveau national pour une meilleure prise en charge des familles. La gouvernance de FrOG est régie par un accord de consortium regroupant  21 établissements de santé CHU et CLCC. Les laboratoires de ces établissements en lien avec le Groupe Génétique et cancer (GGC) disposent d’un outil informatique permettant la collecte des données de patients, la curation et le repartage des informations via une page web sur internet ou via son API. FrOG est conforme aux exigences du Règlement Général sur la Protection des Données  (RGPD) en vigueur et la collecte est réalisée dans le cadre du soin via un traitement à finalité médicale (article 9h du RGPD). FrOG a mis à disposition de chaque établissement membre une analyse socle d’impact sur la protection des données (AIPD) en lien avec les DPO (Délégué à la protection des données) et les RSSI (Responsable de la sécurité des systèmes d’informations) de chaque établissement. Une note d’information aux patients, validée par le bureau du GGC, a été diffusée aux consultations d’oncogénétique afin d’harmoniser les discours concernant l’intérêt voire la nécessité du programme FrOG et permettant d’expliquer les droits des patients. La sécurité informatique de FrOG-db.fr bénéficie d’une remise à niveau constante des outils de développement et des techniques d’intégration continue et de conteneurisation modernes. FrOG bénéficie d’une infrastructure chez un hébergeur de données de santé agréé. Le dépôt de nouveaux variants et les données phénotypiques associées est réalisé par les contributeurs autorisés, sous une forme pseudo-anonymisée, sur un espace de stockage sécurisé (Data Lake). Le pipeline d’annotation est en redéveloppement et se fonde sur l’intégration d’une instance privée de la solution Mobidetails, mettant à profit la richesse des développements académiques. FrOG est consulté plusieurs centaines de fois par jour dans le cadre de la réalisation d’un diagnostic moléculaire et est incontournable pour les activités en oncogénétique. En perspective le consortium FrOG travaille à l’ouverture de la base aux autres laboratoires de biologie médicale publics ou privés hors oncogénétique avec un système de licences. Enfin, l’utilisation de FrOG pour la recherche médicale et scientifique est envisagée avec la création d’un entrepôt de données de santé incluant une demande d’autorisation à la CNIL et une nouvelle AIPD et des espaces de travail dédiés. En conclusion, ce projet académique est aujourd’hui conforme aux différentes exigences règlementaires en vigueur et est devenu un outil indispensable au diagnostic des patients du réseau d’oncogénétique français.



Arthur COSTIL (Caen), Sandrine CAPUTO, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Lamia GHEZALI, Camille BARON, Thibaut LAVOLÉ, Alexandre ATKINSON, Sophie COUTANT, David BAUX, Laurent CASTÉRA, Le Consortium FROG
10:00 - 11:00 #37953 - P237 Mutations non-codantes dans le lymphome B.
Mutations non-codantes dans le lymphome B.

Diffuse large B-cell lymphoma (DLBCL), the most common lymphoid malignancy, remains incurable in ~40% of patients. Coding-genome sequencing efforts identified several genes/pathways altered in this disease, as well as genetic subgroups of potential clinical relevance. However, the large non-coding portion of the genome, including regulatory domains, remained largely unexplored.

We recently identified a pervasive hypermutation mechanism targeting active super-enhancers (SEs) in > 90% of DLBCL and leading to dysregulation of multiple genes. Such aberrant somatic hypermutation involves both intra-genic and inter-genic SEs, displays signatures of Activation Induced Deaminase (AID) activity, and is linked to genes encoding B cell developmental regulators and oncogenes. Of oncogenic relevance, hypermutated SEs linked to several proto-oncogenes, including BCL6, BCL2 and CXCR4, prevent the binding and transcriptional downregulation by their specific transcriptional repressors. Genetic correction of selected mutations restores repressor DNA-binding, downregulates target gene expression, and lead to the counter-selection of cells harboring corrected alleles, indicating oncogenic dependency from the SE mutations and the important and pervasive pathogenetic role of SE hypermutation. We have now extended these studies toward the comprehensive identification of commonly involved SE and the analysis of the most involved pathways.

These data identify a highly pervasive mutational mechanism involving regulatory chromatin domains in DLBCL. These findings:  i) reveal a new major set of genetic lesions deregulating gene expression, including known oncogenes, likely representing an important mechanism in DLBCL pathogenesis; ii) expand the involvement of known oncogenes in DLBCL pathogenesis and identify new deregulated gene targets that may represent candidate therapeutic targets.


Elodie BAL (Paris), Laura PASQUALUCCI, Dalla-Favera RICCARDO
10:00 - 11:00 #38576 - P241 Exploration de la prédisposition génétique aux leucémies aigües lymphoblastiques dans 25 familles françaises fortement évocatrices de prédisposition familiale.
Exploration de la prédisposition génétique aux leucémies aigües lymphoblastiques dans 25 familles françaises fortement évocatrices de prédisposition familiale.

Introduction : Les leucémies aigües lymphoblastiques (LAL) représentent la forme la plus commune de cancer chez l’enfant. Bien que la plupart des cas de LAL soient considérés comme sporadiques, des études récentes suggèrent l’existence de variants constitutionnels associés de manière variable au risque de développer une LAL. Afin de déterminer les situations cliniques dans lesquelles une prédisposition aux LAL doit être suspectée et d'identifier les gènes à séquencer dans ces situations, nous avons réalisé une étude génétique chez 25 familles françaises fortement évocatrices de prédisposition familiale.

Matériel et méthode : Ces familles ont été sélectionnées sur la base de la présence d'un cas index ayant développé une LAL et la confirmation d'au moins un antécédent familial de leucémie aiguë au 4ème degré maximum. Les échantillons (fibroblastes, bulbes capillaires ou échantillons sanguins de rémission complète) ont été séquencés sur un large panel de gènes associés aux prédispositions aux hémopathies malignes, que ce soit dans un contexte syndromique ou non-syndromique et par exome via l’analyse du cas index et d’un apparenté atteint.

Résultats : L’analyse du panel a permis d’identifier un variant pathogène dans deux des principaux gènes de prédisposition aux LAL, IKZF1 et ETV6, expliquant ainsi l’agrégation de LAL-B dans 2 familles. Dans une autre famille, le panel nous a permis d’identifier un variant pathogène dans PTPN11, ce qui a conduit au diagnostic d’un syndrome de Noonan chez un cas index atteint de LAL-B et sa mère indemne de toute hémopathie maligne. De plus, dans 2 familles distinctes, un des cas présentait un syndrome pouvant expliquer la survenue d’une leucémie (i.e.syndrome de Down et Neurofibromatose de type 1). Aucun variant pathogène n'a été identifié par le panel dans les autres familles et l'exome n'a pas permis d'identifier de variant pathogène supplémentaire dans les gènes OMIM morbid ou dans les gènes Cancer Census Tier 1 ou 2.

Discussion : La recherche de prédisposition dans les familles fortement évocatrices d'une prédisposition aux LAL a permis d'identifier la cause sous-jacente dans 8% des familles (2/25). Notamment, ces prédispositions n’ont été mise en évidence que dans des familles de cas d’apparentés au 1er ou 2ème degré atteints chacun de LAL-B. Par ailleurs, au moins trois cas individuels peuvent être attribués à des syndromes associés, à des degrés divers, à la survenue de LAL, justifiant l'utilisation d'un panel étendu pour la recherche d'une prédisposition aux LAL. Par ailleurs, l'exome ne semble pas apporter d'informations supplémentaires par rapport à un panel étendu. Le faible nombre de résultats concluants pourrait en partie s'expliquer par une analyse limitée aux seules régions codantes. L'analyse du génome à la recherche de variants introniques ou structurels dans les principaux gènes de prédisposition aux LAL pourrait apporter une contribution précieuse en complément des analyses déjà réalisées.


Thami BENBOUBKER (paris), Aurélie CAYE, Hélène CAVE, Yoann VIAL
10:00 - 11:00 #38126 - P245 Retour d’expérience des e-consultations d’oncogénétique dans les Hauts-de-France.
Retour d’expérience des e-consultations d’oncogénétique dans les Hauts-de-France.

L’accessibilité aux consultations d’oncogénétique est une problématique importante. Malgré le développement de consultations délocalisées pour permettre aux patients un accès plus simple, il persiste des bassins de population très éloignés des sites de consultations.

Le développement des téléconsultations a permis de rendre plus accessibles les consultations pour certains patients, mais cette solution comporte un grand nombre d’inconvénients. Certains patients ont des difficultés à utiliser les outils informatiques, la qualité du son et de l’image peut rendre difficile la communication, l’échange sécurisé de documents à signer tels que les consentements et les ordonnances est complexe et le prélèvement ne peut pas être réalisé immédiatement à la fin de la consultation.

L’e-consultation hospitalière de génétique permet de palier en partie à ces difficultés. Elle consiste à recevoir le patient en milieu hospitalier à proximité de son domicile. Durant toute la durée de sa prise en charge, celui-ci est accompagné par un psychologue et une infirmières formés aux spécificités de la prise en charge en génétique, au matériel informatique et au logiciel de communication dédié à ces e-consultations qui permet l’échange sécurisé de documents. Ces professionnels assurent ainsi le lien entre le patient et l’oncogénéticien.

Depuis plus d’un an, l’équipe du CHU de Lille propose des e-consultations au Centre Hospitalier de Fourmies, à 120 km du CHU et 70 km du site de consultations délocalisées le plus proche.  Ces consultations ont lieu deux demi-journées par mois. Plus de 120 e-consultations ont été réalisées, dont 60 % consacrés à des cas-index. Elles sont maintenant bien identifiées par les médecins du secteur qui adressent les patients. Ces derniers sont très satisfaits d’avoir accès aux consultations de génétiques dans leur hôpital de proximité.


Afane BRAHIMI (Lille), Sophie LEJEUNE, Chloé BERNARD, Aline CARLIER, Frederic FONTENELLE
10:00 - 11:00 #38403 - P249 Identification des altérations des Copy Number Variation (CNV) chez les patients atteints de cancer colorectal héréditaire sans polypose (HNPCC).
Identification des altérations des Copy Number Variation (CNV) chez les patients atteints de cancer colorectal héréditaire sans polypose (HNPCC).

Identification des altérations des Copy Number Variation (CNV) chez les patients atteints de cancer colorectal héréditaire sans polypose (HNPCC)

 

Introduction: Le syndrome Hereditary non polyposis colorectal cancer (HNPCC) est l'une des formes les plus fréquentes de prédisposition héréditaire au cancer colorectal, caractérisée par des mutations dans les gènes de réparation des mésappariements de l’ADN (MMR).

Cependant, une proportion significative de patients présentant une suspicion d'HNPCC reste sans diagnostic génétique.

 

Objectif : Identifier et analyser les altérations de copy number variation (CNV) chez les patients atteints de HNPCC, qui n'ont pas été diagnostiqués génétiquement.

 

Méthodologie : Une cohorte de 1079 adultes, avec prédisposition familiale au HNPCC a donné leur consentement éclairé à l'utilisation de l’ADN. L'âge moyen au moment du diagnostic, était de 50 ans (18-83), avec une répartition égale entre hommes et femmes. Des échantillons d'ADN ont été prélevés dans le sang périphérique et analysés par le NGS. Des tests de routine ont été effectués pour identifier les mutations dans les gènes de réparation de l’ADN et l'analyse CNV a été réalisée pour tous les patients.

Tous les cas ont subi le test de diagnostic moléculaire SOPHiA-Genetics (panel HCS).

Résultats : Le syndrome HNPCC a été détecté chez 30% des sujets, tandis que 14% présentaient des altérations des gènes de réparation de l'ADN ou des variations du CNV. Quatre-vingt-dix pour cent des patients présentant des modifications génétiques : altérations somatiques des protéines de réparation de l'ADN ou une instabilité des microsatellites. 124 cas, 11.5% de la cohorte, a révélé des altérations dans la séquence des gènes de réparation de l'ADN: MSH2, MSH6, et PMS2 (à l'exception du gène MLH1).

Parmi 22(2,2%) cas présentaient des altérations de CNV (IC 95% ; 0,014-0,033), notamment :

- la perte complète du gène EPCAM et des exons 1-8 du MSH2 (2 cas) ;

- la perte des exons : 8-9 du EPCAM (1 cas) ; 17-20 du MLH1 (1 cas); 14-16 du  MSH2 (11 et 3 cas); 1-7 (2 cas) et 5-6 du MSH6 (2 cas).

La présence de modifications génétiques chez les patients atteints du HNPCC, sous forme de : mutations ponctuelles dans les gènes de réparation de l'ADN et d'altérations dans les CNV, confirme la complexité de la prédisposition héréditaire au cancer colorectal.

Conclusion :

L'étude a révélé des altérations significatives de la variation du CNV chez les patients atteints de HNPCC non diagnostiqué génétiquement. Ces données soulignent l'importance d'une compréhension plus ponctuelle des altérations du CNV, afin de définir la prédisposition génétique au HNPCC. Une étude approfondie de ces aspects serait souhaitable pour améliorer le diagnostic et la prise en charge de cette pathologie héréditaire.


Molica CARMEN, Mohamed EL HACHMI (Paris), Alessio GILI, Bartolomeo SEBASTIANI, Fausto ROILA, Eleonora GARIAZZO, Martina UBALDI, Francesca TOFANETTI, Lorenza PISTOLA, Giulio METRO, Christophe CORDIER, Laura OTTINI, Vienna LUDOVINI
10:00 - 11:00 #37739 - P253 Vers une classification efficace et rapide des médulloblastomes grâce au profil de méthylation par séquençage Nanopore.
Vers une classification efficace et rapide des médulloblastomes grâce au profil de méthylation par séquençage Nanopore.

Dans le domaine de la neuro-oncologie, il existe de nombreuses entités tumorales difficiles mais cruciales à distinguer, particulièrement dans le cas du médulloblastome de l’enfant où il est essentiel de discerner les enfants nécessitant une chimiothérapie ou une irradiation crânio-spinale, afin de limiter les effets indésirables, y compris sur le système nerveux en développement.

Les nouvelles techniques d’analyse moléculaire ont permis d’aider au diagnostic des tumeurs cérébrales notamment via l’analyse de la méthylation de l’ADN.  Le profil de méthylation (méthylome) d’un type tumoral donné est stable et spécifique d’une classe tumorale. En comparant le méthylome de la tumeur d’un patient à une cohorte de données de méthylation de tumeurs caractérisées, on peut précisément établir sa classe tumorale. Pour les tumeurs cérébrales, le méthylome tumoral est comparé aux données de méthylation de la cohorte de référence du DKFZ (Heidelberg, Allemagne) regroupant 82 entités tumorales.

La technique de référence par puces EPIC (Illumina) pour l’analyse de la méthylation requiert un protocole technique chronophage et coûteux, incluant une étape de traitement de l’ADN au bisulfite et une étape d’amplification. Nous avons comparé cette technique à celle innovante de séquençage Nanopore, pour laquelle l’analyse du génome entier permet un séquençage direct de l’ADN sans étape complexe de préparation. La fixation d’adaptateurs sur l’ADN natif va permettre le passage de chaque brin d’ADN au travers d’un nanopore inséré dans une membrane bio-électriquement neutre. Ce passage entraîne un changement de courant ionique spécifique de la base séquencée, dont les cytosines méthylées. La préparation de banque s’effectue aisément (moins de 2h selon notre pratique) sur 400ng d’ADN congelé, puis le séquençage est effectué en 24 à 48h, suivi de l’analyse bio-informatique, permettant un rendu de classification en moins d’une semaine.

Nous présentons les résultats de notre étude comparant les données de méthylation de 40 échantillons de médulloblastomes, obtenues par puces EPIC Illumina et par analyse de génome entier par technique Nanopore. Nous avons également développé une technique ultra-rapide utilisant des flow cells de type Flongle, comprenant un nombre de pores réduit mais permettant l’obtention d’un profil de méthylation fiable à faible coût en moins de 72 heures. Nous avons ensuite validé nos résultats sur une cohorte de validation de 135 échantillons congelés de médulloblastomes. Sur les 40 échantillons de médulloblastomes, la méthylation Nanopore était concordante avec les données EPIC pour 39 échantillons, avec une moyenne de 64 088 CpG communs entre méthylations Nanopore et EPIC. Sur la cohorte de validation, les données de méthylation étaient concordantes pour 130 cas.

Notre étude démontre l’apport indéniable du séquençage Nanopore sur le rendu d’un typage du médulloblastome précis et rapide, ouvrant la voie pour son utilisation sur d’autres entités tumorales.


Mathilde FILSER (Paris), Jacob TORREJON, Flavia BERNARDI, Riwan BRILLET, Kévin MERCHADOU, Eléonore FROUIN, Jennifer WONG, Christine BOURNEIX, Samantha ANTONIO, Elisa LEMAÎTRE, Victor RENAULT, Arnault TAUZIÈDE-ESPARIAT, Christelle DUFOUR, Kévin BECCARIA, François DOZ, Dominique STOPPA-LYONNET, Franck BOURDEAUT, Olivier DELATTRE, Olivier AYRAULT, Julien MASLIAH-PLANCHON
10:00 - 11:00 #38173 - P257 Apport du séquençage à haut débit pour le diagnostic des nodules thyroïdiens cytologiquement indéterminés.
Apport du séquençage à haut débit pour le diagnostic des nodules thyroïdiens cytologiquement indéterminés.

La caractérisation des nodules thyroïdiens, réalisée par évaluation cytologique sur produit de cytoponction à l’aiguille fine, permet d'établir un diagnostic de bénignité ou de malignité dans environ 70% des cas. Les autres nodules entrent dans des catégories cytologiquement indéterminées, Bethesda III, IV et V, associées à un risque de malignité croissant (13-83%). Certains tests moléculaires sur produit de cytoponction ont montré des performances intéressantes pour préciser la nature bénigne ou maligne des nodules cytologiquement indéterminés.

Evaluation des performances d’un panel NGS (AmpliSeq Focus) dans des nodules thyroïdiens cytologiquement indéterminés Bethesda III, IV et V, en le comparant au diagnostic anatomopathologique définitif.

Étude rétrospective monocentrique au CHU La Pitié-Salpêtrière (Paris), portant sur l’étude moléculaire par un panel NGS d’oncologie générale sur produit de cytoponction de 121 nodules thyroïdiens cytologiquement indéterminés (Bethesda III, IV et V), entre décembre 2019 et septembre 2022. Ces nodules ont été opérés et le résultat anatomopathologique définitif correspondait au gold-standard de l’étude.

L’objectif principal était d’estimer la valeur prédictive négative (VPN) de malignité du panel dans les nodules thyroïdiens Bethesda III, IV et V. Le critère de jugement principal était d’estimer la précision diagnostique du test moléculaire par rapport au résultat histologique définitif. Les objectifs secondaires étaient d’estimer la sensibilité, la spécificité et la valeur prédictive positive (VPP).

Parmi les 121 nodules thyroïdiens, 86 (71%) étaient bénins et 35 malins (30 carcinomes, 2 tumeurs vésiculaires non invasives avec atypies nucléaires de type papillaire (NIFTP) et 3 tumeurs à potentiel de malignité incertain (TPMI)). Nous avons identifié 56 (46%) nodules Bethesda III, 42 (35%) nodules Bethesda IV et 23 (19%) nodules Bethesda V. Des évènements moléculaires étaient retrouvés pour 33% des nodules (40/121) : 17 nodules Bethesda III, 12 nodules Bethesda IV et 11 nodules Bethesda V. Les anomalies les plus fréquentes étaient les mutations RAS (21% ; 26/121) et BRAF (6% ; 7/121).

Les performances du panel pour l’ensemble de la cohorte (121 nodules Bethesda III, IV et V) étaient : sensibilité 60,0% (IC95% [42,1;76,1]), spécificité 77,9% (IC95% [67,7;86,1]), VPP 52,5% (IC95% [40,6;64,1]), VPN 82,7% (IC95% [75,9;87,9]), avec une prévalence de malignité de 29.

Les performances du panel NGS utilisé sont encourageantes, mais la VPN reste insuffisante pour affiner le diagnostic des nodules thyroïdiens cytologiquement indéterminés et éviter certaines interventions chirurgicales réalisées pour des nodules bénins. Afin d’améliorer l’apport des études moléculaires sur produit de cytoponctions thyroïdiennes indéterminées, un panel dédié à la tumorigenèse thyroïdienne est en cours d’évaluation.


Wiame POTONNIER, Claude BIGORGNE, Cécile GHANDER, Malanie ROY, Florence COULET, Laurence LEENHARDT, Fabrice MENEGAUX, Isabelle BROCHÉRIOU, Gabrielle DENIZIAUT, Camille BUFFET, Virginie POULOT, Sylvain HUGONIN, Gaëlle LEGRAND, Erell GUILLERM (Paris)
10:00 - 11:00 #38465 - P261 Co-occurrence d’un paragangliome avec mutation IDH2 c.516G>T p.(Arg172Ser) dans un syndrome de Maffucci, : case report.
Co-occurrence d’un paragangliome avec mutation IDH2 c.516G>T p.(Arg172Ser) dans un syndrome de Maffucci, : case report.

 Introduction

Le syndrome de Maffucci est une maladie génétique rare associé à des mutations somatiques en mosaïque des gènes IDH1 et IDH2. Il associe des anomalies ostéo-cartilagineuses (enchondromes) à des anomalies vasculaires veineuses et capillaires (hémangiomes). Nous rapportons le cas d’une patiente présentant un paragangliome (tumeur neuroendocrine rare extra-surrénalienne) dans un contexte de syndrome de Maffucci. Cette association a été décrite exceptionnellement à ce jour.

 

Observation

Nous rapportons le cas d’une patiente de 40 ans suivie depuis son enfance pour un syndrome de Maffucci. Depuis l’enfance, elle a présenté des hémangiomes multiples des doigts dont certains ont fait l’objet d’une exérèse. A l’âge de 33 ans, il est découvert une lésion de l’aile iliaque gauche ayant les aspects d’une tumeur cartilagineuse. Compte-tenu de la taille, de la localisation et des signes d’agressivité de cette lésion, un chondrosarcome était suspecté à l’IRM, sans preuve histologique à notre connaissance. Actuellement, l’apparition à l’IRM de masses pré-sterno-claviculaire gauche et médiastinale (pré-aortique) a conduit à l’exérèse de ces lésions correspondant respectivement à un hémangiome à cellules fusiformes et à un paragangliome. Ces deux tumeurs sont toutes deux porteuses de la même mutation (c.516G > T, p.(Arg172Ser)) au niveau du gène IDH2 .

 

Discussion

Ce cas est une présentation rarissime de syndrome de Maffucci pour lequel de multiples hémangiomes et une tumeur cartilagineuse sont associés au développement d’un paragangliome pré-aortique : à notre connaissance, seules deux observations rapportent ce type de co-occurence. Dans le syndrome de Maffucci, les mutations somatiques en mosaïque au niveau des gènes IDH1 et IDH2 sont associées aux enchondromes et hémangiomes. Ces mutations sont en revanche très rares (0,7%) dans les paragangliomes où elles pourraient être impliquées dans la pathogénèse par activation de la voie pseudo-hypoxique. Dans la présente observation, l’identification au niveau du paragangliome de la même mutation IDH2 que celle mise en évidence au niveau de l’hémangiome sus-claviculaire gauche suggère une causalité de cette mutation dans la survenue du paragangliome.

 

Conclusion

Ce cas clinique rapporte pour la première fois l’association probable entre la présence d’une mutation somatique en mosaïque IDH2 c.516G > T (R172S) dans un contexte de syndrome de Maffucci et la survenue d’un paragangliome pré-aortique.


Aude LAMY (Rouen), Sabine VAUTIER, Emilie ANGOT, Adrien DECEUNINK, Paul MICHELIN, Jean-Marc BASTE, Jean-Christophe SABOURIN, Florence EAS, Florent MARGUET
10:00 - 11:00 #38479 - P265 Fréquence et Gestion des données incidentales en Néphrogénomique adulte : Quelle est la place des données incidentales lors de l’analyse par exome chez des patients adultes atteints de néphropathie.
Fréquence et Gestion des données incidentales en Néphrogénomique adulte : Quelle est la place des données incidentales lors de l’analyse par exome chez des patients adultes atteints de néphropathie.

Introduction :

L’unité de néphrogénomique de Sorbonne Université propose en première attention des analyses par exome chez les patients adultes atteints de néphropathie Il est donc de plus en plus courant de découvrir des variants génétiques de manière incidentale, non liées à la néphropathie sous-jacente.

Nous avons étudié la fréquence des données incidentales retrouvées dans notre cohorte de patients (1906 cas index/exomes) et la prise en charge de ces données par l’équipe soignante et par le patient cas index.

Matériel :

Nous avons examiné un groupe de 1906 patients adultes atteints de néphropathie, tous ayant bénéficié d'une analyse par exome depuis 2019, dans le cadre de leur néphropathie (Taux de diagnostic positifs global en relation avec la maladie rénale : 25%)

La technique d’analyse utilisé est une analyse par exome de séquençage de nouvelle génération (NGS) ou short read sequencing

La lecture et l’interprétation des données génétiques se fait entre biologiste et cliniciens, par le biais de l’outil SeqOne. Seuls les variants génétique de classe IV et V sont répertoriés dans cette étude.

Résultats

Parmi les 1906 patients analysés, une variation incidentale a été retrouvée pour 95 d'entre eux, représentant 5% de la population étudiée. Ces variants secondaires ne sont pas directement liées à la néphropathie diagnostiquée initialement chez ces patients.

25% des 96 patients sont porteurs à l’état hétérozygote d’un variant sur le gène CFTR. Les gènes impliqués dans les maladies hématologiques sont présents chez 16% de notre cohorte, les gènes prédisposant à des cancers sont présents chez 13%, enfin on retrouve des gènes responsables de cardiopathies dans 9% des cas.

Parmi ces 95 patients, 69%, n’ont pas de diagnostique génétique concernant leur néphropathie, l’unique variant retrouvé chez eux n’est donc pas en lien avec leur symptomatologie.

Conclusion :

L'intérêt majeur pour les patients réside dans la capacité à anticiper au mieux les pathologies potentielles associées à ces variants génétiques. En accord avec les patients, en identifiant des facteurs de risque pour des affections diverses, il devient possible d'élaborer des stratégies de prévention et de surveillance adaptées à chaque individu et potentiellement leur famille au delà de leur maladie rénale.


Nadia OULD OUALI (paris), Marine SERVEAUX DANCER, Nicolas BENICHOU, Hugo GARCIA, Cyril MOUSSEAUX, Ilias BENSOUNA, Laurent MESNARD
10:00 - 11:00 #38251 - P269 Genome-to-Phenome Sparse Regression (G2PSR) appliqué à l’analyse pharmacogénétique : étude des pharmacogenes en lien avec la réponse clinique dans la cohorte METADAP.
Genome-to-Phenome Sparse Regression (G2PSR) appliqué à l’analyse pharmacogénétique : étude des pharmacogenes en lien avec la réponse clinique dans la cohorte METADAP.

Contexte Le trouble dépressif majeur (TDM) est actuellement la principale cause d'incapacité dans le monde. La variation génétique peut influencer l’effet de son traitement principal, les antidépresseurs. Les études d'association pangénomique facilitent l'analyse génétique mais souffrent notamment de tests multiples ; l’agrégation des variations génétiques selon leurs contextes de gène peut réduire cette charge statistique. Notre objectif était d'analyser l'association de la variation génétique, contrainte aux gènes, d'un panel ciblé avec les mesures d’amélioration clinique dans METADAP, une cohorte naturalistique de patients atteints de TDM sous traitement antidépresseur suivis pendant 6 mois.

Patients, matériels et méthodes Les évaluations ont été réalisées à l’inclusion (M0) et après 1 (M1), 3 (M3) et 6 (M6) mois de traitement antidépresseur. Les données génétiques ont été obtenues à partir du séquençage à haut débit (HTS) en utilisant un panel ciblé de 72 gènes candidats. Parmi les 624 patients de la cohorte METADAP, 394 patients pour qui les données cliniques et génétiques étaient disponbiles ont été analysés. Genome-to-Phenome Sparse Regression (G2PSR) a été utilisée pour analyser l'association de la variation génétique contrainte aux gènes aux scores de l'échelle de dépression de Hamilton 17-items (HDRS) et le changement de pourcentage de HDRS. Des modèles à effets mixtes ont été utilisés pour évaluer l’association de la variation génétique à ces mesures cliniques ainsi qu’aux taux de réponse (réduction du score HDRS ≥50% par rapport à M0) et de rémission (HDRS ≤7) au cours du temps.

Résultats Parmi les 394 individus, 260 polymorphismes génétiques au sein de 58 gènes ont été analysés. SLC1A1 était le seul gène pertinent associé aux mesures cliniques. Le polymorphisme génétique rs301435(T > C) de SLC1A1 était significativement associé au score de HDRS (P=0.0077), au changement de pourcentage de HDRS (P=0.026), au taux de réponse (P=0.038) et au taux de rémission (P=0.016). Dans chaque cas, l’allèle C était associé à une moins bonne amélioration.

Conclusion Nos résultats démontrent l'utilité du G2PSR dans l'analyse des données pharmacogénétiques ciblées issue de HTS et une association des polymorphismes génétiques de SLC1A1 à l'amélioration clinique après un traitement antidépresseur chez des patients déprimés. Des recherches de SLC1A1 plus approfondies pourraient éclairer son utilité potentielle en tant que biomarqueur dans ce contexte.


Kenneth CHAPPELL (Le Kremlin-Bicêtre), Romain COLLE, Marie DEPREZ, Jérôme BOULIGAND, Marco LORENZI, Bruno FEVE, Laurent BECQUEMONT, Emmanuelle CORRUBLE, Céline VERSTUYFT
10:00 - 11:00 #38163 - P273 Améliorer l’interprétation des variants somatiques des tumeurs solides : expérience du programme national Gen&tiss.
Améliorer l’interprétation des variants somatiques des tumeurs solides : expérience du programme national Gen&tiss.

L’analyse des variants détectés dans les tumeurs solides est réalisée par des biologistes médicaux et des pathologistes ayant des formations et des accès variables aux bases de données spécifiques. Avec l’arrivée de grands panels de gènes et des analyses pangénomiques, ces professionnels sont confrontés à l’analyse d’une grande diversité de gènes, comportant notamment de nombreux gènes suppresseurs de tumeur. 

 

Le programme Gen&Tiss propose depuis 2018 une évaluation de l’interprétation de la pathogénicité et de l’actionabilité des variants pour les tumeurs du côlon, poumon, mélanome et ovaire à l’ensemble des structures du territoire français. Nous rapportons ici les résultats observés entre 2018 et 2022, avec 49 à 52 structures participantes. Au total, 3150 évaluations ont été réalisées sur les gènes couramment mutés dans les cancers hors ovaire et 1120 évaluations pour les gènes BRCA1 et BRCA2 dans le cancer de l’ovaire. Une méthodologie d’évaluation a été mise en place pour prendre en compte l’incertitude et l’accès à l’information sur certains variants. Pour la pathogénicité, la réponse est considérée comme non-acceptable si elle modifie le type de variants (bénin/probablement bénin vs VSI vs pathogène/probablement pathogène). Pour l’actionabilité, la réponse est non-acceptable si elle n’est pas en accord avec les recommandations nationales/internationales.

 

Le taux d’interprétation de pathogénicité non-acceptable est passé de 26% en 2018 à 14% en 2021. A la suite d’une formation organisée en 2022 (webinar), le taux d’interprétation de pathogénicité non-acceptable était de 7%. Il semble que le type de structure (CLCC, CHU, autres structures non académiques), l’accès à une RCP moléculaire et l’accès aux bases de données constitutionnelles (comme Frog) soient des critères significatifs pour expliquer les différences entre les structures. L’accès à une RCP moléculaire a un impact sur la détermination de l’actionabilité (94% de bonnes réponses vs 92%) mais pas sur la détermination de la pathogénicité. L’interprétation des variants est plus difficile pour les gènes suppresseurs (19% de réponses non acceptables vs 12% pour les oncogènes). Pour les gènes BRCA1/2, les variants ayant un impact fonctionnel sont les moins bien classés (16% de réponses non-acceptables vs 8% pour les stops prématurés). Enfin, les tumeurs du côlon et de l’ovaire (BRCA1/2) ont les scores les moins bons par rapport aux autres tumeurs.

 

Ce programme a eu un effet bénéfique sur l’amélioration des compétences pour l’interprétation. Il montre l’importance des actions de formation pour améliorer les performances. Une enquête a été réalisée auprès des laboratoires pour connaître le nombre de professionnels intéressés par une évaluation et une formation individuelle : 110 professionnels issus de 68 structures se sont déclarés intéressés. Gen&Tiss proposera donc un programme pilote sur ce thème en 2024 associé à une formation ciblée en fonction des analyses réalisées.


Etienne ROULEAU (VILLEJUIF), Medina KALIMULAEVA, Isabelle SOUBEYRAN, Alexandre HARLE, Ludovic LACROIX, Jean-Pierre BELLOCQ, Els DEQUEKER, Karen LEROY
10:00 - 11:00 #38302 - P277 Gen&Tiss : dix années d’évaluation nationale de la qualité en génétique somatique des tumeurs sur tissu fixé et inclus en paraffine.
Gen&Tiss : dix années d’évaluation nationale de la qualité en génétique somatique des tumeurs sur tissu fixé et inclus en paraffine.

Situation - Le programme Gen&Tiss d’évaluation nationale de la qualité en génétique somatique des tumeurs solides a été lancé en 2012, conjointement par le GFCO (Groupe Francophone de Cytogénomique Oncologique) et l’AFAQAP (Association Française d’Assurance Qualité en Anatomie Pathologique) avec la collaboration de l’Université de Louvain (Belgique), en réponse à un appel à projet de l’INCa. Nous proposons ici un bilan à 10 ans de son impact.

Méthodologie - Basé sur l’analyse d’échantillons fixés et inclus en paraffine issus de la pratique diagnostique, ce programme annuel s’adresse aux plateformes hospitalières de génétique moléculaire des cancers et aux laboratoires de biologie ou de pathologie réalisant de tels examens. L’évaluation des participants porte sur les résultats des analyses ainsi que sur le contenu des comptes rendus aux cliniciens.

Résultats - Plus de 10 000 échantillons ont été évalués depuis 2012. Le programme initialement centré sur le poumon et le côlon s’est progressivement étendu à de nouvelles évaluations : le mélanome puis l’ovaire et les méthodes ciblées (2016), l’ADN circulant et l’interprétation des variants (2018), les transcrits de fusion (2020), et plus récemment l’HRD (2021) en complément du programme sur l’ovaire.

En 2022, Gen&Tiss a évalué 67 laboratoires contre 54 en 2012 (+ 24%). A partir de 2014, la participation des hôpitaux publics et des laboratoires privés a progressé, ces derniers passant de 0 en 2012 à 13 laboratoires inscrits en 2022.

Les résultats analytiques de génotypage ont été excellents dès le lancement du programme et ceci s’est maintenu dans le temps avec un taux de réussite moyen ³ 98%. Des difficultés ont été identifiées avec des gènes nouvellement ajoutés au programme et plus complexes d’interprétation, comme par ex. TP53 dans les tumeurs de l’ovaire.

Des axes d’amélioration sont à rechercher dans la restitution des comptes rendus. Les résultats de l’évaluation des comptes rendus sont passés de 70% d’items conformes présents en 2012 à près de 85% en 2022. Les évolutions les plus fortes portent sur la mention de la sensibilité de la méthode (passée de 40% en 2018 à plus de 80% en 2022) et, à partir de 2015, celle de la raison de la prescription (passée de 20% à 60%).

Le programme Gen&Tiss a permis de suivre les évolutions des techniques et l’augmentation progressive de l’utilisation des séquenceurs de grande capacité. La mise en place des RIHN a favorisé l’essor des techniques NGS à partir de 2015.

Conclusion - Gen&Tiss a créé un maillage entre les laboratoires pour l’analyse moléculaire des tumeurs solides en France, renforcé par des réunions nationales de restitution des résultats et d’échange. Le programme a contribué au fil des années à l’amélioration des pratiques, malgré la diversification et la complexité croissante des techniques de biologie moléculaire. Concernant les comptes rendus, ils ont gagné significativement en homogénéité, y compris sur la manière de rapporter les variants somatiques.

 

 


Etienne ROULEAU (VILLEJUIF), Caroline EGELE, Sara TAVERNIERS, Medina KALIMULAEVA, Aude LAMY, Alexandre HARLE, Ludovic LACROIX, Simon GARINET, Anne GAIRE, Dominique FETIQUE, Els DEQUEKER, Jean-Pierre BELLOCQ
10:00 - 11:00 #37918 - P285 Détection d’ADN tumoral circulant par NGS dans le cancer de l’ovaire : approches génétique et épigénétique pour la détection de la maladie résiduelle.
Détection d’ADN tumoral circulant par NGS dans le cancer de l’ovaire : approches génétique et épigénétique pour la détection de la maladie résiduelle.

Le cancer de l’ovaire est le 7ème cancer le plus fréquent chez les femmes, touchant plus de 5 000 nouvelles patientes chaque année en France. Malgré une prise en charge, la récidive survient dans environ 70% des cas, et sa détection est souvent tardive, réalisée principalement par le dosage du marqueur CA-125 et l'imagerie médicale. 

La biopsie liquide consiste en l’analyse de marqueurs spécifiques de cancer dans le flux sanguin, dont les ADN circulants relargués par l’ensemble des cellules de l’organisme. L’ADN tumorale circulant (ADNtc), porte les caractéristiques génétiques et épigénétiques de la tumeur. Caractériser la présence d’ADNtc permettrait, de manière non invasive et précoce, de diagnostiquer la récidive de la maladie. Pour se faire, il est nécessaire d’identifier les fragments porteurs des caractéristiques génétiques ou épigénétiques de la tumeur. 

Notre travail consiste à étudier et comparer 2 approches : une première approche génétique, nécessitant la détermination des mutations somatiques de la tumeur afin de rechercher leur présence dans l’ADN circulant au cours du suivi de la patiente. Elle implique un prélèvement de la tumeur suivi de son séquençage, ce qui comporte des limites médicales et économiques. La seconde approche, épigénétique, pourrait quant à elle permettre de s’affranchir d’un prélèvement tumoral. Des altérations du profil de méthylation sont observées en cas de cancer. Cette caractéristique permet d'identifier des marques spécifiques de méthylation retrouvées dans les tumeurs du même type cellulaire, et universelles entre les patients. 

A partir d’une analyse Methyl-seq des tumeurs ovariennes de 15 patientes, nous avons identifié plus de 50 000 sites CpGs comme potentiels biomarqueurs afin de développer une solution unique et universelle de séquençage pour l’ensemble des patientes. Une proportion significative de ces marques se situe dans les régions régulatrices de l’expression des gènes du développement, oncogènes et gènes suppresseurs de tumeur.  

Nous avons également examiné les mutations de ces mêmes tumeurs à l'aide d'un panel exome. Les mutations somatiques identifiées ont été utilisées pour créer des panels personnalisés afin de les détecter dans les biopsies liquides préopératoires des patientes.  

Les ADN circulants plasmatiques préopératoires correspondants ont ensuite été extraits et séquencés selon nos 2 approches afin d’en évaluer la sensibilité et la spécificité. Ainsi, nos échantillons ont été analysés à l’aide des panels personnalisés ciblant les mutations somatiques des tumeurs solides des patientes correspondantes et du panel épigénétique universel développé. La sensibilité supérieure de l’approche épigénétique a été mise en évidence, en raison du nombre plus important de régions étudiées. L’avantage de l’utilisation de marqueurs de méthylation universels pour un type tumoral donné comparée avec les mutations somatiques patient-spécifiques est mis en évidence pour le suivi de la maladie résiduelle.   


Mehdi BEN SASSI (Evry), Charles MARCAILLOU, Emmanuel MARTIN, Sylvain GUIBERT, Henri AZAIS, Valérie TALY, Pierre LAURENT-PUIG
10:00 - 11:00 #38152 - P289 Gollum, a new tool using short read sequencing to detect ring chromosomes in PMS patients.
Gollum, a new tool using short read sequencing to detect ring chromosomes in PMS patients.

Ring chromosomes are rare cytogenetic anomalies due to the circularization of chromosomes mainly formed after breakage of the distal part of both short and long arms of the same chromosome followed by the fusion of the broken ends. Rings of chromosome 22 (r(22)) are observed in individuals with Phelan-McDermid syndrome (PMS) after a terminal deletion of 22q13.3. Individuals with PMS can have different clinical features, but in majority they present with hypotonia, developmental delay, mild to severe intellectual disability (ID) and speech disorder. It is estimated that 10 to 20% of chromosome 22 terminal deletions are ring-related, probably underestimated since CMA is now used as first tier. Identification of r(22) in PMS patients is of clinical importance because they increased risk of developing nervous tumors related to tumor-suppressor genes located on chromosome 22, especially NF2 at 22q12.2. Currently, the identification of r(22) or ring derived from acrocentric chromosome is only based on karyotype or FISH. Indeed, there is no probe targeting short arm of acrocentric chromosomes (SAACs) on chromosomal micro array and most of the time short reads from WGS are aligned to GRCh37 or 38, for which SAACs sequences are still missing. Investing a cohort of individuals with PMS and WGS data, we developed “Gollum” a new tool that analyze the alignment of short paired-end read sequences on the recent Telomere to Telomere (T2T) human genome that robustly detect rings of chromosome 22 and in more generally of all acrocentric chromosomes. This has direct clinical implication on the management of the individuals with PMS with ring chromosome. Gollum is easily added to the pipeline of WGS analyses and could detect r(22) in individuals with PMS for personalized management to reduce the risk for cancer.


Myriam RACHID, Freddy CLIQUET (Paris), Alexandre MATHIEU, Aline VITRAC, Jonathan LÉVY, Sandrine PASSEMARD, Anna MARUANI, Frederique AMSELLEM, Céline DUPONT, Catherine YARDIN, Damien SANLAVILLE, Capri YLINE, Isabelle MAREY, Thomas BOURGERON, Richard DELORME, Claire LEBLOND, Anne-Claude TABET
10:00 - 11:00 #37975 - P293 CnvCompare : un outil performant pour compter avec précision la récurrence des CNV sur de multiples génomes.
CnvCompare : un outil performant pour compter avec précision la récurrence des CNV sur de multiples génomes.

De plus en plus performantes, rapides et économiques, les technologies de séquençage actuelles permettent un essor de la génomique dans le domaine des maladies rares et de l’oncologie. Devant autant de génomes séquencés, il devient indispensable de pouvoir comparer de manière efficace les résultats issus de ces expériences. En ce qui concerne les variations du nombre de copies (CNV) détectées, peu d’outils bioinformatiques sont capables de comparer efficacement des CNV sur la base de leurs bornes, niveau de copie et fréquence.

Nous proposons donc un nouvel outil de comparaison de CNV permettant d’analyser ces évènements sur des milliers d’échantillons de manière efficace et ultra-rapide : cnvCompare.

M&M

Ce nouvel outil permet une comparaison très rapide des bornes des CNVs fournis au format VCF ou BED. Plusieurs méthodes de comparaison sont utilisables, la principale étant la création d’une carte des points de cassures et du nombre d’échantillons associés à ce point. Chaque niveau de copie des CNV analysés se voit attribuer une carte des points de cassure rencontrés à travers tous les échantillons.
La récurrence est calculée simplement en moyennant le nombre d’échantillons concernés sur la longueur d’un évènement. Cette fréquence est calculée dans le batch d’analyse, mais aussi séparemment sur un ensemble d’échantillons de contrôle optionnel, permettant de mettre en évidences de possibles biais récurrents.

Par défaut, cnvCompare fonctionne avec le génome de référence humain GRCh38, mais un fichier dictionnaire peut-être fourni afin de le faire fonctionner sur d’autres génomes de référence. Il nécessite différents tags du format VCF en version 4.1 ou plus pour fonctionner.

Résultats

Les tests effectués montrent des performances d’éxécution de la comparaison de l’ordre de quelques dizaines de secondes pour comparer les CNV de 3000 génomes, incluant plus de 843551
évènements. Les performances sont dépendantes de facteurs issus du choix des matériels utilisés lors de son exécution mais sa faible empreinte mémoire de quelques mégaoctets, et sa faible consommation de puissance de calcul permet donc de le faire fonctionner efficacement sur tout type de machine.

Conclusion

Versatile et performant, CnvCompare est donc un outil de comparaison de CNV avec de nombreuses possibilités d’adaptation selon les données utilisées. Il est très adapté aux problèmatiques modernes de gestion et de comparaison de données à des échelles nationales et internationales. Actuellement ce logiciel ne fonctionne que sur les CNV (DEL, DUP, INS), mais nous travaillons actuellement pour prendre en charge d’autres types de variations sutrcturales (INV, TRN).

Un article décrivant dans le détail son fonctionnement a été soumis à Bioinformatics. CnvCompare est écrit en C++, est open-source et accessible sur un dépôt github à l’adresse suivante : https://github.com/Gad-Bioinfo-Lab/cnvCompare


Yannis DUFFOURD (Dijon), Emilie TISSERANT, Anne-Sophie BRIFFAUT, Anthony AUCLAIR, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Simon VERDEZ, Valentin VAUTROT, Antonio VITOBELLO, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
10:00 - 11:00 #37987 - P297 AnnotSV and knotAnnotSV: a webserver for human structural variations annotations and analysis.
AnnotSV and knotAnnotSV: a webserver for human structural variations annotations and analysis.

Thanks to the large interest in human medical genomics and the facilitated access to pangenomic analysis, Human geneticists have generated large amount of genomic data. Indeed, millions of small variants (SNV/Indel) and thousands of structural variations (SV) are identified from next-generation sequencing, array-based techniques but also now optical genome mapping. To help analysing human pathogenic SV, we present the new version of our webserver dedicated to their annotation, ranking and visualization available at the following address: https://www.lbgi.fr/AnnotSV/.

Since the first AnnotSV version [1] and the webserver publication [2], we have continuously provided updated annotations, updated methods and visualizations. Novel annotations include miRNA data annotations, cytoband definitions, consistent terminology from GenCC, Benign SV from Children’s Mercy Research Institute WGS. The phenotype driven module has been updated considering the latest Exomiser version available. The automatic ranking based on the ACMG/ClinGen recommendations [3] has been updated to add 8 supplementary subsections and enhance the ranking precision. In parallel, the ranking description has been improved.

Finally, the webserver allows the visualization of SV using 3 different methods: An interactive web page, an interactive circos view and a handy spreadsheet mode. Input files include either standard bed or vcf files. Output can be either visualized in a web browser directly or downloaded as separated files including the newly proposed vcf output file..

We are convinced that this comprehensive online SV annotation and interpretation tool is of great interest for the biologists interested in human genomics.

This website is free and open to all users and there is no login requirement.

 

References

1. Geoffroy Véronique. AnnotSV: An integrated tool for Structural Variations annotation. Bioinformatics, 2018. doi: 10.1093/bioinformatics/bty304

2. Geoffroy Véronique and Guignard Thomas. AnnotSV and knotAnnotSV: a webserver for human structural variations annotations and analysis. Nucleic Acid Research., 2021. doi:10.1093/nar/gkab402

3. Erin Rooney Riggs. Technical Standards for the Interpretation and Reporting of Constitutional Copy-Number Variants: A Joint Consensus Recommendation of the American College of Medical Genetics and Genomics (ACMG) and the Clinical Genome Resource (ClinGen). Genetics in Medicine, 2020. doi : 10.1038/s41436-019-0686-8


Véronique GEOFFROY (Brest), Jean-Baptiste LAMOUCHE, Thomas GUIGNARD, Samuel NICAISE, Arnaud KRESS, Sophie SCHEIDECKER, Antony LE BÉCHEC, Jean MULLER
10:00 - 11:00 #37743 - P301 Interprétation de variants : retour sur deux années d’utilisation de MobiDetails et updates.
Interprétation de variants : retour sur deux années d’utilisation de MobiDetails et updates.

MobiDetails est un outil en ligne d’annotation des variations d’ADN (substitutions géniques et petites insertions/délétions ( < 50pb)), libre d’accès pour les utilisateurs académiques. Avec une interface intuitive et conviviale, MobiDetails apporte une aide à la phase d’interprétation des variants et d’évaluation de leur effet pathogène en proposant une agrégation d’outils et de données pertinentes. Chaque jour, en moyenne 700 nouveaux variants sont ajoutés, et 1000 à 1500 variants sont consultés par 300-400 visiteurs, pour un total d'environ 7000 pages web servies. On dénombre actuellement près de 800 utilisateurs enregistrés.

Depuis la publication de l’outil début 2021 et une première présentation aux assises de génétique humaine et médicale début 2022, de nombreuses mises à jour ont été réalisées. Deux mises à jour successives ont permis l’inclusion d’environ 65000 transcrits supplémentaires pour l’annotation, dont ceux issus du projet MANE, et de transcrits difficilement alignables sur la version 37 du génome humain, portant le total disponible à plus de 110000.

Plusieurs outils ayant démontré leur intérêt dans la littérature ont été ajoutés, tels AbSplice, qui intègre la dimension de tissu-spécificité aux prédictions d’épissage issues de SpliceAI et MMSplice, ou plus récemment AlphaMissense, un algorithme d’apprentissage profond basé sur AlphaFold, et donc sur l’exploitation des données structurales. Ces nouveaux algorithmes ouvrent la voie à une interprétation toujours plus fine des variants.

MobiDetails propose aussi des outils développés en interne, tels que SpliceAI-visual, dérivé du logiciel de prédiction d’atteinte de l’épissage SpliceAI, qui actionne 2 leviers : l’utilisation des scores bruts et le traitement graphique des résultats. SpliceAI-visual a fait l’objet d’une publication dédiée.

Les experts de différents gènes et pathologies travaillant sous l’égide de ClinGen délivrent maintenant des recommandations « gène-dépendant » d’interprétation des variants basées sur les recommandations ACMG/AMP, mais aussi proposent des classifications de variants amenées à faire autorité. Ces informations sont disponibles dans MobiDetails et mises à jour automatiquement sur une base hebdomadaire.

L’évaluation de l’effet pathogène d’un variant est également grandement améliorée par le regroupement des avis experts, retrouvé dans la base de données ClinVar. MobiDetails propose de tracer l’évolution des opinions concernant des variants d’intérêt et leur classification dans ClinVar. Ainsi pour chaque variant tagué, un email d’alerte est envoyé en cas de modification significative de sa classification dans ClinVar (ex. passage d’une classe 3 à 4), à nouveau sur la base d’une mise à jour automatique hebdomadaire.

Ces nouveautés contribuent à faire de MobiDetails, logiciel libre issu d’un développement académique, un outil performant et indispensable pour l’interprétation des variants.


David BAUX (MONTPELLIER), Charles VAN GOETHEM, Olivier ARDOUIN, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Michel KOENIG, Anne-Françoise ROUX
10:00 - 11:00 #38181 - P305 Modèles à chaînes de Markov cachées en génétique : algorithme de Baum-Welch vs. maximisation directe de la vraisemblance.
Modèles à chaînes de Markov cachées en génétique : algorithme de Baum-Welch vs. maximisation directe de la vraisemblance.

Les modèles à chaînes de Markov cachées (Hidden Markov Models ; HMM) permettent de reconstruire les états d’une chaîne de Markov, en se basant sur des observations dont la distribution dépend d’états cachés. Ces modèles sont souvent utilisés pour l’annotation du génome (ex. gènes, introns/exons, îlot CpG, …). Une méthode naturelle pour estimer les paramètres d’un HMM est l’algorithme de Baum-Welch, un algorithme espérance-maximisation (EM). Mais d’autres méthodes existent, en particulier la maximisation directe de la vraisemblance avec une méthode de quasi-Newton. Nous comparons ici les deux méthodes dans un exemple spécifique, dans lequel nous reconstruisons des régions du génome caractéristiques des individus consanguins, appelées segments homozygotes par descendance (Homozygous by decent ; HBD). 

 

Les segments HBD sont modélisés par un HMM à deux paramètres : le coefficient de consanguinité f et un paramètre a lié à la longueur moyenne d’un segment HBD. Nous estimons ces paramètres avec les deux méthodes d’estimation. 

 

L’algorithme de Baum-Welch présente l’avantage que les premières itérations se rapprochent de la solution, mais il prend ensuite du temps pour converger. Au contraire, la méthode de quasi-Newton converge rapidement mais peut être entravée par une initialisation inappropriée. Toutefois, l’algorithme de Baum-Welch est facilement applicable seulement si les loci sont uniformément espacés. Comme ce n’est pas le cas en pratique, la meilleure méthode pour gérer la variabilité des distances inter-loci s’avère être la maximisation directe de la vraisemblance par la méthode de quasi-Newton. 

 

Actuellement, nous utilisons la méthode de quasi-Newton pour estimer les paramètres de notre modèle. Mais l’algorithme de Baum-Welch présente des avantages non-négligeables que nous pouvons exploiter en combinant les deux méthodes d’estimation des paramètres dans un cadre où les distances inter-loci sont homogènes.


Sidonie FOULON (Villejuif), Hervé PERDRY, Thérèse TRUONG, Anne-Louise LEUTENEGGER
10:00 - 11:00 #38494 - P309 Séquençage long-reads pour un gène unique, un complément efficient au séquençage short-reads !
Séquençage long-reads pour un gène unique, un complément efficient au séquençage short-reads !

Introduction : Les analyses moléculaires de première intention reposent majoritairement sur l’utilisation du séquençage exonique short reads. Dans plus de 50% des cas, les limites de cette technologie ne permettent pas de poser un diagnostic de certitude. Pourtant dans certains cas, l’implication d’un seul gène est fortement suspectée, via la clinique ou via les résultats d’un examen de première intention. Pour ces patients, une analyse complète et exhaustive de la région candidate pourrait être cruciale pour éclairer le diagnostic.

Méthodes : Nous avons sélectionné des patients pour lesquels une région candidate a été identifiée. Cette région d'intérêt a été amplifiée par long range PCR. Les fragments résultants ont ensuite été séquencés en long read sur une plateforme GridION (Oxford Nanopore). Les données ont été analysées à l'aide d'un pipeline bioinformatique maison : Targeted-Nanopore (alignement avec Minimap2 et appel des variants avec Clair3).

Résultats :

Ø  Cas 1 = phasing : patient présentant un trouble neuro-developpemental sévère. Un exome short-reads a identifié 2 variants de signification indeterminée dans le gène HERC1 : un variant hérité de la mère et un variant de novo, distants de 32 kb. L’ étude ciblée en long reads a permis de déterminer la phase de ces variants : en trans, ce qui a conduit à reclasser les variants en « probablement pathogène ».

Ø  Cas 2 = phasing et variant de structure : patient présentant une insuffisance rénale, avec présence de cristaux de DHA urinaire et une activité enzymatique de l'Aprt nulle. Une analyse des régions exoniques d’APRT a été réalisé en exome short reads, et s’est révélé non contributive. Une analyse complète du gène par séquençage long reads a permis de mettre en évidence 2 variants (probablement) pathogènes, en trans : un variant intronique (NM_000485.3:c.322-36G>A) et une délétion de la moitié de l’exon 3 (NM_000485.3:c.188-140_296del).

Ø  Cas 3 = recombinaison entre gènes homologues : patiente présentant une insuffisance ovarienne primitive avec anomalie de la zone pellucide. Une délétion intragénique de ZP3 est supectée par le pipeline CNV-Exome. Une étude ciblée en long reads a permis de mettre en évidence un gène hybride ZP3-POMZP3, créant un allèle nul (frameshift physiologique dans la séquence de POMZP3).

Conclusion : le séquençage long reads permet de mettre en évidence des variants non détectables en short reads sequencing, ou de mieux les caractériser. Cette approche s'avère particulièrement utile pour déterminer la phase de plusieurs variants ou pour explorer les gènes présentant des homologies importantes. Compte tenu des performances techniques et des coûts réduits, c’est un excellent complément d’analyse à l’exome ou au génome short-reads.


Xavier VANHOYE (Lyon), Pascal MOUTY, Boris LIPINSKI, Thibaut BENQUEY, Jérémie MORTREUX, Vanna GEROMEL, Marine DANCER, Laure RAYMOND
10:00 - 11:00 #38016 - P313 Les défis de l'analyse du WES: A propos d'une famille tunisienne.
Les défis de l'analyse du WES: A propos d'une famille tunisienne.

Introduction:

Au cours des dernières années, le domaine de la génétique a nettement évolué grâce à l’avènement des nouvelles techniques de séquençage à haut débit. Parmi ces techniques, nous nous sommes intéressés au séquençage de l’exome entier (WES) permettant l’analyse simultanée de toutes les régions codantes et des bornes introniques flanquantes du génome. L’objectif de ce travail était d’analyser l’apport du WES chez une famille suivie pour encéphalopathie infantile familiale.

Méthodes:

Etude descriptive, rétrospective à propos d’une fratrie suivie au service des maladies congénitales et héréditaires de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis pour encéphalopathie infantile familiale. Un WES en trio avec recherche de variations du nombre de copies a été réalisé en collaboration avec le centre médical universitaire de Leiden.

Résultats:

Il s’agit d’une fille (III2) et d’un garçon (III3), âgés de 15 et 9 ans respectivement. Ils étaient issus de parents apparentés avec un coefficient de consanguinité de 1/16. L’enquête génétique était négative. Les deux présentaient un retard global du développement, une déficience intellectuelle, des troubles du comportement, une microcéphalie, une dysmorphie faciale et des anomalies des extrémités. III2 avait en plus un retard staturo-pondéral, une ataxie et un tremblement cinétique alors que III3 était suivi pour épilepsie associée à une hypotonie axiale, des réflexes ostéotendineux vifs et des anomalies des organes génitaux externes. Le WES en trio, réalisé chez III2, a révélé deux variants homozygotes dans deux gènes impliqués dans la déficience intellectuelle: NM_212533.3 (ABCA2): c.3535G > A, p.(Glu1179Lys) et NM_030653.3 (DDX11): c.2624C > T, p.(Pro875Leu). En effet, le gène ABCA2 joue un rôle essentiel dans le transport lipidique neuronal et le gène DDX11 intervient dans la cohésion des chromatides sœurs et dans la stabilité chromosomique. Nous avons ainsi sélectionné ces deux variations et les avons classées comme variants de signification incertaine (VUS) en nous basant sur les critères de l’ACMG suivants: PM2 et PP3 pour le variant du gène DDX11 et PM1, PM2, PP3 et BP1 pour celui du gène ABCA2.  

Conclusion:

Notre étude souligne les défis de l’interprétation du WES lors de la révélation d’un VUS surtout en présence de plus d’un variant dans des gènes pouvant être impliqués dans le phénotype. Il est souvent nécessaire de compléter par une étude fonctionnelle pour valider l’un de ces variants.


Cyrine ADHOUM, Ahlem ACHOUR, Claudia RUIVENKAMP, Amira ZANATI, Esther NIBBELING, Faouzi MAAZOUL, Ilhem TURKI, Ridha M'RAD (Tunis, Tunisie), Mediha TRABELSI
10:00 - 11:00 #38624 - P321 Les CNVs 3p26 sont-ils des VOUS, des PIEVs ou simplement bénins ?
Les CNVs 3p26 sont-ils des VOUS, des PIEVs ou simplement bénins ?

Les copy number variants (CNVs) de la région 3p26, située à l’extrémité du bras court du chromosome 3 sont difficiles d’interprétation.  Cette région chromosomique, d’environ 8,5Mb, est relativement pauvre en gènes : elle contient une quinzaine de gènes OMIM. Cependant, des variants de cette région ont été associés à des pathologies, notamment de la déficience intellectuelle.

Afin d’aider à l’interprétation de ces CNVs, nous avons étudié rétrospectivement l’ensemble des variants 3p26 identifiés au sein du laboratoire de Cytogénétique du Centre Hospitalier Intercommunal de Poissy – Saint-Germain-En-Laye. Pour chaque variant, nous avons recueilli l’indication initiale de l’ACPA, les données cliniques du cas index, et le caractère hérité ou de novo lorsque l’étude familiale avait été réalisée.

 

Résultats :

5 cas de CNVs en 3p26 ont été identifiés, dont la taille varie entre 227kb à 2,9Mb. Trois duplications ont été retrouvées. La première, en diagnostic prénatal, mise en évidence sur un risque combiné du 1e trimestre supérieur à 1/50, et héritée du père. La deuxième, toujours en diagnostic prénatal, devant une hyperéchogénicité intestinale et une dilatation d’un bassinet pour lequel aucune étude parentale n’a pu être réalisée. La 3ème a été identifiée dans un contexte de retard des acquisitions. Celle-ci été héritée également du père. Enfin, 2 cas de délétions ont été retrouvées dans le cadre d’étude de troubles de la reproduction ou d’anomalies du développement. Ces délétions étaient héritées dans les 2 cas et issus d’un dérivé d’une translocation réciproque impliquant le chromosome 3. L’ensemble des CNVs 3p26 identifiés ont été considérés comme des variants de signification inconnue, selon les recommandations du réseau AchroPuce.

Discussion :

Dans la littérature, des délétions et des duplications de la région 3p26 ont été rapportées chez des patients avec une déficience intellectuelle avec l’identification de gènes candidats (CHL1CRBN). Hors, des CNVs de cette région ont également été recensés chez des populations témoin, notamment dans la base de données DGV. De plus, les individus de notre cohorte porteurs de CNVs 3p26 présentent des phénotypes aspécifiques, et sont dans la très grande majorité hérités de parents à priori sains. Ces premiers résultats semblent indiquer que les CNVs de la région 3p26 seraient des variants probablement bénins ou pénétrance incomplète et d’expressivité variable. Le recueil et l’étude d’autres cas sont nécessaires dans afin d’affiner la corrélation génotype-phénotype voire caractériser la pathogénicité ou l’inocuité de ces variants. 


Samira AHMED-ELIE (Paris), Denise MOLINA GOMES, Bérénice HERVÉ, Fairouz KORAICHI, Rodolphe DARD, Elisa MORALES, Patrice CLÉMENT, Géraldine VIOT, François VIALARD
10:00 - 11:00 #37922 - P325 Duplication familiale 14q32 avec variation de la méthylation. Tentative de corrélation génotype /phénotype.
Duplication familiale 14q32 avec variation de la méthylation. Tentative de corrélation génotype /phénotype.

La région 14q32.2 est une région soumise à empreinte contenant des gènes à expression paternelle (DLK1 et RTL1) et des ARNs longs non codants à expression maternelle (MEG3, RTL1as et MEG8). Des microdélétions et des disomies uniparentales de cette région sont responsables de deux tableaux cliniques distincts (Syndrome de Kagami-Ogata et Syndrome de Temple), en fonction de l'origine paternelle ou maternelle de l'anomalie. A ce jour, il n’y a pas de phénotype associé à la microduplication de cette région.

Nous rapportons un cas familial de microduplication 14q32, découverte lors d’un diagnostic prénatal pour un retard de croissance intra-utérin inférieur au premier percentile. L’analyse chromosomique sur puce à ADN réalisée sur un prélèvement de liquide amniotique vers 28 semaines d’aménorrhée a montré la présence d’une duplication de 390 Kb en 14q32.2q32.31, héritée de la mère, comportant les gènes DLK1, MEG3, RTL1 et MEG8.  L’étude de la méthylation par MS-MLPA chez le fœtus a montré que l'allèle maternel porteur de la duplication était non-méthylé, pouvant faire supposer une expression en double exemplaire des gènes MEG3, MEG8 et RTL1as.

L’étude familiale a montré que cette duplication était présente chez d’autres membres de la famille, mais avec un statut de la méthylation variable en fonction de la transmission d’origine maternelle ou paternelle. Plusieurs individus porteurs de la duplication non-méthylée ont présenté des difficultés d’apprentissage dans l’enfance et une taille en dessous de la moyenne. Ces signes cliniques pourraient être compatibles avec une forme modérée de syndrome de Temple. Le syndrome de Temple est causé généralement par une disomie maternelle de la région 14q32, sans contribution paternelle. Dans notre cas il s’agit d’une disomie fonctionnelle maternelle par duplication 14q32, en présence d’un chromosome 14 d’origine paternelle sans anomalie. L’enfant est né à 41 semaines d’aménorrhée et un jour avec un poids de naissance au 8ème percentile, une taille au 10ème percentile et un périmètre crânien au 2ème percentile. L’effet et le retentissement clinique de cette duplication reste difficile à prédire à ce stade rendant le conseil génétique délicat. L’évolution clinique et des investigations complémentaires seront nécessaires pour mieux caractériser le phénotype associé à cette duplication.


Radu HARBUZ (Grenoble), Françoise DEVILLARD, Florence AMBLARD, Gaelle VIEVILLE, Klaus DIETERICH, Véronique SATRE, Charles COUTTON
10:00 - 11:00 #38262 - P329 De la difficulté d’interprétation de la pathogénicité des duplications identifiées sur ACPA et séquençage du génome : Exemple d’une duplication complexe coupant le gène GRIA3 en Xq25.
De la difficulté d’interprétation de la pathogénicité des duplications identifiées sur ACPA et séquençage du génome : Exemple d’une duplication complexe coupant le gène GRIA3 en Xq25.

La mise en place de nouvelles techniques d’analyse pangénomique du génome, comme l’ACPA et récemment le séquençage du génome, ont permis d’augmenter le rendement diagnostique des laboratoires de génétique. Pour les analyses du nombre de copies, l’interprétation des délétions est relativement facile la plupart du temps, notamment pour les gènes déjà impliqués dans des pathologies (OMIM morbide, PUBMED). Par contre, l’interprétation des duplications est plus difficile et leur pathogénicité reste souvent inconnue.

 

Nous discutons le cas d’un garçon âgé de 14 ans présentant un syndrome de Klippel-Feil (malformation vertébrale cervicale, anomalie de la charnière crânio-cervicale, torticolis, plagiocéphalie occipitale droite secondaire) associé à une anomalie de l’organisation corticale temporo-occipitale gauche à l’IRM, des difficultés d’apprentissage, une dyslexie, une dyscalculie, une difficulté de concentration, des épisodes d’angoisse, une épilepsie temporale, une surdité de transmission et un hypospadias.

 

L’ACPA a montré deux duplications héritées de la mère respectivement de taille 447 et 441 kb, situées dans les régions chromosomiques Xq24 et Xq25 et espacées de 4,5 Mb. La première comprend les gènes WDR44 et DOCK11, elle coupe le gène IL13RA1, elle a été classée non pathogène. La seconde coupe les gènes GRIA3 en amont et THOC2 en aval, elle a été classée de signification inconnue. Le séquençage du génome a retenu une variation du gène GDF6, héritée du père, impliqué dans le syndrome de Klippel-Feil et classée de signification inconnue et a retrouvé les duplications de l’ACPA mais dédoublée pour celle située en Xq25, réalisant au total 3 duplications en continuité entre elles sous forme d’un remaniement chromosomique complexe situé en Xq25. La localisation a été déterminée par FISH et cartographie optique (impossible par ACPA et génome).

 

Les variations pathogènes perte de fonction et surtout faux-sens du gène GRIA3 sont associées cliniquement à une déficience intellectuelle syndromique modérée à sévère liée à l'X associée à une épilepsie, des troubles du comportement, des variations morphologiques faciales (brachycéphalie, arcades sourcilières proéminentes, yeux profondément enfoncés). Le gène est essentiellement exprimé au niveau cérébral.

 

Le remaniement laisserait une copie du gène GRIA3 et deux copies du gène THOC2 intactes et une copie du gène GRIA3 tronquée. L’effet sur la fonction de GRIA3 est inconnu. Nous avons retrouvé une publication rapportant une duplication avec un point de cassure intragénique dans GRIA3 chez un garçon ayant une déficience intellectuelle attribuée à cette disruption génique (PMID: 17568425). Il n’existe cependant pas assez d’éléments permettant de reclasser cette duplication en probablement pathogène. Il importe néanmoins d’explorer plus avant ce remaniement du fait de son importance pour le conseil génétique aux deux sœurs mineures du patient.


Emmanuelle HAQUET (Montpellier), David GENEVIEVE, Vincent GATINOIS, Valentin RUAULT, Christine COUBES, Anouck SCHNEIDER, Marjolaine WILLEMS, Caroline DEILLER, Constance WELLS, Kévin YAUY, Claire CHAUVEAU, Clothilde VIGOUROUX, Nicolas CHATRON, Patrick CALLIER, Franck PELLESTOR, Jacques PUECHBERTY
10:00 - 11:00 #38587 - P333 Contribution des anomalies chromosomiques dans les malformations cardiaques congénitales : A propos de 250 cas Tunisiens.
Contribution des anomalies chromosomiques dans les malformations cardiaques congénitales : A propos de 250 cas Tunisiens.

Les malformations cardiaques congénitales (CHD) figurent parmi les malformations congénitales les plus courants, touchant 4 à 8 naissances vivantes pour 1000. Seulement 20 % des causes génétiques sont connues et mal comprises jusqu’à ce jour. L'analyse üar caryotype identifie des anomalies chromosomiques comme la cause sous-jacente chez 3 à 18 % des patients atteints de CHD, et la prévalence signalée est plus élevée lors de l'utilisation des techniques FISH et CGH-array.

 

Dans notre travail, nous avons établi une étude cytogénétique sur 250 patients tunisiens atteints de CHD collectés sur une période s'étalant du 01/01/2014 à aujourd'hui.

Dans cette étude, les CHD les plus courantes identifiées étaient les communications interventriculaires (30 %), les communications interauriculaires (25 %) et la tétralogie de Fallot (20 %), dans 90 % des cas associés à d'autres signes cliniques. Les anomalies chromosomiques identifiées étaient la trisomie 21 dans 31 cas, un cas de trisomie 18 et un cas de monosomie X. De plus, une duplication du 8q22, quatre délétions du 22q11.1, une duplication du 22q11.2, et une délétion du 17q12.23 ont été observées. Trois délétions, chacune associée à une duplication résultant d'une translocation parentale (t(9;20), t(2,15)), ont été identifiées. L'établissement de corrélations génotype-phénotype nous a permis de mettre en évidence des gènes connus tels que TBX1, ELN et NR2F2. Le gène ELN code pour la protéine élastine connue pour être exprimée dans les plus grands vaisseaux du cœur. De plus, TBX1 montre une expression précoce en tant que facteur de transcription régulant le développement cardiaque. Plusieurs études ont montré l'association entre une variation du gène NR2F2 et des CHDs isolées et syndromiques.

Des gènes candidats tels que TRPS1, HTR2B, DOCK8 et KANSL1, respectivement situés en 8q23.2, 2q37.1, 9p24.3 et 17q21.3, ont été mis en évidence. Une forte association entre les altérations de ces gènes et les CHDs a été décrite, mais les mécanismes exacts impliqués dans la pathologie restent mal compris.

En conséquence, seuls 20 % des cas présentaient des anomalies chromosomiques. Cependant, environ 75 % des cas restent inexpliqués. Nous pouvons souligner la valeur ajoutée des investigations cytogénétiques dans les CHDs syndromiques, mais une meilleure caractérisation par d'autres techniques à haut débit reste utile dans ces cas.


Rim KHELIFI, Leila DARDOUR, Wafa SLIMANI, Houda AJMI, Najla SOYEH, Khouloud RJIBA, Amira BENZARTI, Hamza HADJ ABDALLAH, Ahmed RASSAS, Rim KOOLI, Oussama MGHIRBI, Molka KAMMOUN, Hela BEN KHELIFA, Farouk BAHRI, Hayet MKADDEM, Ammar AOUINA, Sahbi GHANMI, Jihene MATHLOUTHI, Hayet BEN HAMIDA, Zakia HABBOUL, Tarek KEMIS, Habib KHARRAT, Manel BELLALAH, Fatma CHOUIKH, Hassine MEJAOUEL, Ali SAAD, Soumaya MOUGOU-ZERELLI (Sousse)
10:00 - 11:00 #37868 - P337 Absence d’association HLA avec l’infection asymptomatique par le SARS-CoV2.
Absence d’association HLA avec l’infection asymptomatique par le SARS-CoV2.

Primary infection with SARS-CoV-2 underlies a broad spectrum of clinical manifestations in unvaccinated individuals, ranging from asymptomatic infection to lethal COVID-19 pneumonia. There have been major findings in the genetic and immunological basis of the development of COVID-19 related disease phenotypes. Common and rare genetic variants have been identified to be associated with hypoxemic COVID-19 pneumonia. Moreover, autoantibodies neutralizing type I interferon (IFN) underlie at least 15% of cases of critical COVID-19 pneumonia, highlighting a key role of type I IFNs in protective immunity to SARS-CoV-2 infection. No HLA class I locus had been reported with any COVID-19 phenotype yet, and only one HLA class II locus, HLA-DRB1*04:01, had been found to confer a small decrease in risk of critical COVID-19. In July 2023, an association was reported between the HLA-B*15:01 allele and asymptomatic SARS-CoV-2 infection. This was the first genetic study focusing on asymptomatic infection. This study further showed that T cells from individuals with HLA-B*15:01, who had not been infected by SARS-CoV-2, did recognize a SARS-CoV-2 T-cell epitope by cross-reactivity due to prior exposure to one of two common cold coronaviruses OC43-CoV or HKU1-CoV. In this context, we tested the hypothesis that this or other HLA alleles may be associated with asymptomatic SARS-CoV-2 infection in two large independent cohorts: a prospective population-based study in the US (191 asymptomatic and 945 cases with symptomatic COVID-19) and a European subsample of the COVID Human Genetic Effort cohort (206 asymptomatic and 2199 cases with symptomatic COVID-19). We report a lack of association of classic HLA loci alleles with asymptomatic SARS-CoV-2 infection for either cohort individually or for the two cohorts meta-analyzed. In the meta-analysis, the strongest signal of association was observed for the HLA-B*40:02 allele (Zscore for asymptomatic COVID-19 = 3.2, Pmeta-analysis = 0.0013), which was not significant after correction for multiple testing. Despite power greater than 90% in both cohorts individually, we did not replicate the HLA-B*15:01 association (Zscore for asymptomatic COVID-19 = -0.67, Pmeta-analysis = 0.51). A probable explanation is that population structure was not considered in the original study, contrary to our study, while the distribution of HLA-B*15:01 varies across populations within the US and between European countries. Overall, our results are consistent with previous results showing an absence of strong association between HLA alleles and immune responses during the acute phase of viral infections.


Astrid MARCHAL (Paris), Elizabeth T. CIRULLI, Iva NEVEUX, Evangelos BELLOS, Kelly M. SCHIABOR BARRETT, Yu ZHANG, Andras N. SPAAN, Helen C. SU, Shen-Ying ZHANG, Qian ZHANG, Jacques FELLAY, Joseph J. GRYZMSKI, Vanessa SANCHO-SHIMIZU, Laurent ABEL, Jean-Laurent CASANOVA, Aurélie COBAT, Alexandre BOLZE
10:00 - 11:00 #38317 - P341 Analyse de profils de méthylation : Evaluation de technologies innovantes au service de la routine clinique.
Analyse de profils de méthylation : Evaluation de technologies innovantes au service de la routine clinique.

La méthylation de l’ADN est une marque épigénétique qui peut notamment participer au développement tumoral par l’inactivation de gènes suppresseurs de tumeurs. Au sein de nos laboratoires d’oncogénétique constitutionnelle et somatique les techniques de référence utilisées en routine consistent en l’analyse de fragment après utilisation d’enzymes spécifiques de la méthylation ou au séquençage après modification des cytosines non méthylées par une réaction au bisulfite. Cependant, le traitement au bisulfite fragmente et dégrade l'ADN et induit un biais de conversion perturbant l'analyse de méthylation ultérieure (Olova et al Genome Biol 2018). De plus, les techniques utilisées en routine ne permettent pas actuellement d'avoir une évaluation de l'ensemble d'un îlot CpG (pouvant contenir plusieurs centaines de groupements CpG), ni une profondeur de séquençage suffisante pour une évaluation fiable du taux de méthylation dans une région donnée.

Ces constats nous ont amenés à évaluer deux technologies émergentes afin d’améliorer puis de développer l’élaboration des profils de méthylation. Comme alternative à la conversion bisulfite nous avons testé la conversion enzymatique proposée par les laboratoires NEB : Enzymatic Methyl-seq (EM-seqTM) suivie d’un séquençage NGS après amplification par PCR de la région d’intérêt. Cette approche présente l'intérêt d'être quantitative et d’utiliser une méthode de conversion qui est censée diminuer la fragmentation de l’ADN et ainsi permettre plus facilement le typage de larges régions d'un gène. L’autre technologie émergente testée est le séquençage long read de type Oxford Nanopore, qui permet d’analyser des ADN natifs après enrichissement CrispR/Cas9, technique dont l’intérêt est de s’affranchir de toute conversion. Ces deux technologies ont été évaluées sur une cohorte de 12 ADN tumoraux porteurs d’une hyperméthylation du promoteur du gène SDHC précédemment caractérisée par pyroséquençage après traitement au bisulfite.

Les résultats obtenus montrent des corrélations entre les profils obtenus par le séquençage Nanopore et par le séquençage NGS après conversion NEB. Ces deux technologies ont permis de retrouver l’hyperméthylation du promoteur de SDHC précédemment mise en évidence dans les ADN tumoraux et une hypométhylation du promoteur de SDHC dans les ADNs contrôles, et donc de visualiser différents profils de méthylation. Ces résultats montrent la faisabilité des différentes techniques, les défis posés par les analyses bioinformatiques nécessaires et ouvrent la discussion sur une possible utilisation en routine hospitalière.


Karine AURIBAULT (PARIS), Mathilde FILSER, Roseline VIBERT, Cécile MASSON, Patrick NITSCHKÉ, Annabelle VENISSE, Hector COUNTOURIS, Anne-Paule GIMENEZ ROQUEPLO, Julien MASLIAH PLANCHON, Nelly BURNICHON, Abderaouf HAMZAH, Alexandre BUFFET
10:00 - 11:00 #38259 - P345 Analyse du processus de décision des couples face à la découverte d’une anomalie du corps calleux isolée chez leur fœtus/bébé (ACCED), un case report.
Analyse du processus de décision des couples face à la découverte d’une anomalie du corps calleux isolée chez leur fœtus/bébé (ACCED), un case report.

Contexte : Lors de la découverte d’une anomalie du corps calleux en prénatal, les couples sont confrontés à la question du pronostic, éminemment variable. Lorsque les examens génétiques ne montrent pas d’anomalie et que l’ACC reste isolée (ACCi) à l’imagerie, le pronostic est favorable dans plus de 80% des cas. Afin de préciser les besoins de ces couples et l’accompagnement nécessaire dans leur processus de décision face à cette incertitude, une recherche en psychologie, ACCED, a été mise en place avec des services hospitaliers de génétique, neuropédiatrie et maternité.

Objectif : i) décrire rétrospectivement le processus de décision des couples, ii) renforcer les connaissances sur les besoins spécifiques des futurs parents au moment de la prise de décision dans un contexte d’incertitude pronostique chez leur fœtus/bébé.

Méthode : une psychologue chercheure rencontre 3 mois à 5 ans après l’accouchement (i) des couples qui ont choisi de poursuivre la grossesse, (ii) des couples qui ont choisi de l’interrompre. L’anxiété, la dépression, l’harmonie et le degré de regret dans le couple sont évalués. Un entretien semi-directif est proposé aux couples. Les entretiens enregistrés sont analysés selon l’analyse phénoménologique interprétative (IPA) qui permet d’avoir accès à leur perception de l’expérience vécue.

Résultats : Nous présentons ici les résultats préliminaires, sous le format d’un case report.

Il s’agit d’un couple confronté lors de sa 1ère grossesse à une IMG tardive pour un syndrome de Williams-Beuren. Il y a 4 ans, leur 4ème grossesse a été marquée par la découverte d’une ACCi (2ème trimestre). Les examens génétiques n’ayant pas identifié d’anomalie, ils ont choisi d’accueillir leur fille qui a aujourd’hui un développement normal.

L’expérience de l’ACCi a réactualisé le précèdent deuil périnatal encore traumatique, entrainant des blessures profondes dans la structure du couple et se manifestant par des éléments de confusion dans leurs perceptions et représentations des différentes grossesses. L’éventualité d’une autre IMG pour cette grossesse a été évoquée de manière distanciée, au même titre que le handicap potentiel de leur enfant. La génétique a été identifiée comme un moyen de réduire l’incertitude et de se sentir acteur dans ce temps d’exploration. Le dialogue possible avec les soignants leur a permis de partager les zones de certitude et d’incertitude et a ainsi constitué un support important à la prise de décision. Du fait de l’incertitude développementale de leur fille, ce couple est pour le moment empêché de raconter à leurs 3 enfants vivants (de moins de 10 ans) l’histoire de cette ACCi et ses implications, qui figure comme un non-dit familial.

Au total, ce case report nous donne des informations importantes et approfondies du vécu d'un couple confronté à une annonce d'ACCi pendant la grossesse et de leur décision, en mettant l'accent sur l'accompagnement attentif des soignants dans le temps de la grossesse et en après-coup.


Marion DROIN-MOLLARD (Paris), Sylvain MISSONNIER, Ariane HERSON, Solveig HEIDE, Stéphanie VALENCE, Anne FAUDET, Marie-Pierre LUTON, Lisa FRUGÈRE, Jade DUCOURNEAU, Jean-Marie JOUANNIC, Anne-Marie DARRAS, Delphine HERON, Marcela GARGIULO
10:00 - 11:00 #38323 - P349 Les enjeux éthiques et psychologiques des parcours génomiques en oncologie pédiatrique, croisement d’analyses qualitatives auprès des enfants, parents, et professionnels : résultats et perspectives du projet GeneInfoKid.
Les enjeux éthiques et psychologiques des parcours génomiques en oncologie pédiatrique, croisement d’analyses qualitatives auprès des enfants, parents, et professionnels : résultats et perspectives du projet GeneInfoKid.

Contexte : Les propositions de séquençage du génome somatique et constitutionnel prennent place dans la diversité des étapes de soins d’un enfant atteint de cancer. Comme pour l’adulte, ces pratiques questionnent les repères que les professionnels avaient établis en oncogénétique. L’analyse des caractéristiques génétiques constitutionnelles requiert un « consentement exprès recueilli par écrit », les analyses somatiques, notamment parce qu’elles peuvent délivrer des données sur l’hérédité, nécessitent, elles aussi, de s’interroger sur les conditions d’entrée dans le parcours en oncogénétique et la préparation des personnes à des potentiels résultats incidents. Ainsi, la question se pose de savoir comment mettre en place une information pertinente et répondre aux exigences de la loi française qui exige que les personnes soient informées en amont de la réalisation de tels tests si ceux-ci peuvent révéler des données constitutionnelles. Ces enjeux sont d’autant plus sensibles que la maladie grave d’un enfant, et le cancer de surcroit, est vécue comme un évènement traumatique par l’enfant lui-même et ses parents.

Objectifs : A partir des propositions de tests génomiques diverses possible au cours des parcours de soin, nous interrogerons leur temporalité, la place des différents acteurs, la représentation et perception de cette expérience génomique, ainsi que le sens du consentement en rendant compte des résultats du projet GeneInfoKid, financé par l’INCa.

Méthodologie : Nous nous appuierons sur les résultats des axes juridique, éthique et psychologique de cette recherche, à partir des matériaux des différentes enquêtes qualitatives (entretiens et focus group) réalisées auprès de professionnels, patients et parents.

Résultats : Les résultats principaux mettent en exergue la juxtaposition des dilemmes éthiques rencontrés par les oncologues tout au long du parcours de soin des enfants intégrant de la génomique, l’assentiment basé sur la confiance et l’attente voire le besoin exprimé d’une information et d’un consentement repris dans le temps. Ceci nous incite à penser la temporalité des propositions mais surtout des choix parfois complexes de savoir ou de ne pas savoir certaines informations. En ce sens, la proposition de consultations à distance de la maladie aigue pourrait permettre la reprise de l’information vis-à-vis des différents membres de la famille.

Au total : Cette recherche souligne la nécessité de poursuivre le travail avec des données quantitatives qui permettraient de mettre en perspective les différents dispositifs de consultations et les besoins des enfants et parents, afin de faire évoluer les dispositifs et d’affiner l’accompagnement des professionnels. De plus, ces nouveaux résultats seraient l’occasion de tester et d’évaluer de nouveaux consentements adaptés au niveau de compréhension des enfants (comme celles du PFMG co-construits avec des associations par le groupe Notice de l’INSERM et testé au sein de GeneInfoKid).


Marion DROIN-MOLLARD (Paris), Lucile HERVOUET, Emmanuelle RIAL-SEBBAG, Sophie JULIA, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Franck BOURDEAUT, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Hélène CAVÉ, Isabelle COUPIER, Khadija LAHLOU-LAFORÊT, Sandrine DE MONTGOLFIER
10:00 - 11:00 #37983 - P353 Chargé de Parcours Génomique, regard du conseiller en génétique sur cette nouvelle fonction à l'ère de la médecine génomique.
Chargé de Parcours Génomique, regard du conseiller en génétique sur cette nouvelle fonction à l'ère de la médecine génomique.

Le Plan France Médecine Génomique 2025 est une initiative française avec pour objectif d’avoir recours au séquençage à très haut débit (STHD), déployé à grande échelle, pour permettre d’une part de rendre accessible cette approche à tous les patients susceptibles d’en retirer un bénéfice et d’autre part d’intégrer en routine l’analyse du génome du patient afin de renforcer la qualité des diagnostics et des orientations thérapeutiques. Afin de répondre à cet enjeu considérable, 2 plateformes de STHD, les laboratoires AURAGEN et SeqOIA, se partagent le séquençage, l’analyse et l’interprétation de plusieurs milliers de génomes déjà prescrits en 2023. Néanmoins, afin de coordonner et structurer ces nouvelles prescriptions, l’HAS a priorisée 70 préindications couvrant les différents domaines des maladies rares, de l'oncogénétique et de la cancérologie avec le déploiement de parcours de soins spécifiques pour chacune des préindications. Ces parcours de soins se décomposent en plusieurs étapes : consultation médicale, réunion de concertation pluridisciplinaire afin d’évaluer la pertinence d’une analyse STHD (RCP d’amont), prescription connectée par des outils dédiés (SPICE et HYGEN), STHD, réunion d’interprétation clinico-biologique, RCP d’aval et compte-rendu transmis au prescripteur. Afin d’aider au fonctionnement de ce parcours de soins, le recrutement de 51 chargés de parcours génomiques (CPG), ex-assistant de prescription, sur l’ensemble du territoire français, métropolitain et d’outre-mer, devra permettre de faciliter la prescription des analyses de STHD pour les pré-indications validées du PFMG2025 et d’assister le clinicien prescripteur dans la gestion de RCP dédiées. 

Notre étude s’est intéressée aux profils et formations de ces nouveaux professionnels de santé avec une attention particulière sur l’apport de la formation initiale de conseiller en génétique, pour quelques-uns d’entre eux, dans leur pratique quotidienne. Sous forme d’un questionnaire adressé à l’ensemble des CPG des 2 laboratoires, nous avons recueilli le témoignage de CPG conseillers en génétique de formation ou non et avons pu comparer leurs réponses, notamment leurs appréciations du poste, ses difficultés et limites, et leurs attentes. 

Grâce à cette étude, nous avons pu mettre en évidence la forte hétérogénéité de leurs parcours de formation corrélée à une importante diversité des tâches confiées en fonction de leurs profils. Il existe un net avantage dans l’exercice des fonctions de CPG ayant reçu une formation de conseiller en génétique. Nous avons pu mettre également mis en avant les limites pressentis et les besoins associés à cette nouvelle fonction de la médecine génomique. Il est important d’adapter et d’optimiser le recrutement, rôles et fonctions des futurs CPG afin d’anticiper les nouveaux besoins que créée la montée en puissance du STHD en France.


Antoine WYREBSKI (GRENOBLE), Nelly DEWULF, Kara RANGUIN, Marcia HENRY, Aurélie BERRARD, Caroline GUINOT-SAUVENT, Clotilde BERTHIER, Clothilde VIGOUROUX, Léa GAUDILLAT, Karen PANTIN, Aldjia ABDERRAHMANE, Violaine ALUNNI, Julien THEVENON
10:00 - 11:00 #37196 - P357 NOTICEInfoBox©: une application pour rendre accessible l’information délivrée sur les tests génétiques dans le cadre du soin ou de la recherche.
P357 NOTICEInfoBox©: une application pour rendre accessible l’information délivrée sur les tests génétiques dans le cadre du soin ou de la recherche.

Introduction : Trop souvent, les notices d'information proposées dans le cadre de recherches cliniques ou du soin se réduisent à des documents réglementaires difficilement compréhensibles. Pourtant, les personnes concernées doivent avoir accès à une information transparente et loyale.

 

Objectifs : Présenter NOTICEInfoBox©, un outil pour les cliniciens et les investigateurs permettant de créer facilement des notices d’information adaptées aux personnes concernées quel que soit leur niveau de compréhension.

 

Méthode : Formation, mise en place de méthodologies, création de groupes de travail collaboratifs et multidisciplinaires.

 

Résultats : Le groupe de travail « GT Notices d’information » piloté par le Collège des relecteurs de l’Inserm a été mis en place à l’automne 2020. Il est constitué de professionnels de santé et de la recherche, représentants d’associations de patients ou de fondations de recherche, juristes, médiateurs scientifiques, communicants et graphistes.

 

 L’application NOTICEInfoBox© est disponible gratuitement. Cet outil innovant, évalué et validé, permet de concevoir des notices d’information adaptées au niveau de compréhension de la personne concernée.  

 

Lors d’une phase pilote menée en collaboration avec le Plan France Médecine Génomique 2025, des notices pour les examens de génétique constitutionnelle ou tumorale ont été créées. Elles sont disponibles sur la page https://pfmg2025.aviesan.fr/professionnels/notices-dinformation.

 

Conclusion : Ces travaux répondent à la demande sociétale d’être acteur de son parcours de soin et favorise l’autonomie dans le choix de participer ou non à une recherche. Mieux informés, les personnes seront davantage en confiance et pourront plus facilement discuter avec l'équipe de recherche ou les cliniciens. Cela contribuera à donner plus de visibilité, de transparence et de confiance dans la recherche et dans le système de soin à l’ensemble de la société civile.


Flavie MATHIEU (PARIS)
10:00 - 11:00 #37699 - P361 Attentes des parents vis-à-vis du séquençage du génome pour leur enfant atteint de déficience intellectuelle : une étude qualitative du projet pilote français DEFIDIAG.
Attentes des parents vis-à-vis du séquençage du génome pour leur enfant atteint de déficience intellectuelle : une étude qualitative du projet pilote français DEFIDIAG.

Contexte : Chez 50 % des patients, la cause de la déficience intellectuelle (DI) reste inexpliquée. L'analyse génomique est présentée par les professionnels du champ comme une innovation susceptible de rendre possible l'obtention d’un diagnostic causal. L'objectif de cette étude était d’analyser la manière dont les parents ayant un enfant présentant une DI se saisissaient de cette opportunité, et de comprendre le sens qu’ils donnaient à cette démarche d’investigation dans l’ensemble de leurs parcours de soins.

Méthode : Des entretiens semi-directifs en face à face, au téléphone et en visio-conférence ont été menés entre juin 2020 et décembre 2021 par une sociologue et deux psychologues cliniciennes auprès de 62 mères et/ou pères, recrutés dans deux centres de soins français, dans le cadre du projet pilote DEFIDIAG (NCT04154891) du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025).

Résultats : Les entretiens ont montré la prégnance de la souffrance parentale depuis la découverte des premiers troubles de leur enfant. Leur réception de la proposition d’analyse génomique est ambivalente : s’ils expriment un grand intérêt pour la démarche scientifique, ils soulignent avant tout leur satisfaction d’être intégrés dans cet espace social où ils pensent que leur parole peut être entendue, et les besoins spécifiques de leur enfant reconnus, après un parcours de soins marqué par l’errance diagnostique et parfois l’isolement social. Être considérés comme acteurs de la démarche renforce leur sentiment que leur demande de reconnaissance sociale est légitime, d’autant plus que les équipes médicales s’efforcent de rendre compréhensibles leurs savoirs. Ils relativisent cependant l’attente des résultats au regard du contexte de carence de prise en charge. Celle-ci représente une charge lourde, aux plans organisationnel, économique et émotionnel pour eux. Le degré de leur engagement dans la démarche diagnostique demeure toutefois socialement situé, les parents disposant de davantage de capitaux scolaires et sociaux étant mieux à même de retraduire les enjeux de la recherche génomique, et les attentes étant exprimées de manière différenciée selon l’appartenance de genre. L’âge de l’enfant, la sévérité des troubles ainsi que le caractère nouveau de la démarche d’investigation, façonnent également les attentes parentales. Ces premiers résultats invitent à penser le degré d’engagement des parents dans l’analyse génomique comme le résultat d’interactions sociales, que l’enquête longitudinale- qui se poursuit actuellement- permettra d’appréhender plus finement.

Conclusion : Dans un contexte international de mise en œuvre de programmes de diagnostic génomique à grande échelle, les attentes des parents apparaissaient nuancées. Ces résultats doivent maintenant être analysés au regard des réactions et du ressenti de ces mêmes parents après le rendu des résultats de l’étude du génome et à distance de ce rendu.


Catherine LEJEUNE, Myriam BOREL (Dijon), Léna GOURVES-NOIZET, Christelle DELMAS, Hélène ESPEROU, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Estelle COLIN, Aurore GARDE, Julian DELANNE, Sophie NAMBOT, Cyril MIGNOT, Perrine CHARLES, Solveig HEIDE, Heron DELPHINE, Christine BINQUET, Defidiag GROUP, Hélène DOLLFUS, Stéphanie STARACI, Nicolas MEUNIER-BEILLARD
10:00 - 11:00 #37952 - P365 Étude PRAGMatIQ - Séquençage rapide du génome chez les enfants en soins aigus dans un système de santé universel : les cliniciens sous-estiment les attentes et préoccupations parentales.
Étude PRAGMatIQ - Séquençage rapide du génome chez les enfants en soins aigus dans un système de santé universel : les cliniciens sous-estiment les attentes et préoccupations parentales.

Objectif : Le séquençage génomique rapide (SGr) pour l’investigation de maladies rares est de plus en plus utilisé comme outil diagnostique de première ligne chez les enfants se présentant dans un contexte de soins aigus avec un tableau fortement suggestif d’une étiologie génétique. Les expériences et perspectives des parents et des médecins dans le cadre du SGr dans un système de santé universel doivent être mieux comprises pour optimiser son usage en pratique. Dans le cadre d’une étude sur les impacts du SGr, nous visons à évaluer les perspectives parentales et celles des cliniciens au sujet du SGr.

 

Méthode : L’étude PRAGMatIQ est une étude prospective multicentrique en cours dans les quatre centres universitaires pédiatriques au Québec, Canada, visant à recruter 750 enfants. Les enfants éligibles doivent être âgés entre 0-18 ans et être hospitalisés pour une condition aiguë pour laquelle une étiologie génétique est fortement suspectée. En plus du SGr, les parents et cliniciens complètent des questionnaires au moment du recrutement et un mois après la transmission des résultats. Les questionnaires des parents portent sur leur compréhension, attentes et préoccupations en lien avec le SGr. Les questionnaires des cliniciens portent sur leur évaluation de la compréhension et des préoccupations parentales, ainsi que leurs propres attentes quant aux résultats du test.

 

Résultats : En date de septembre 2023, 130 enfants ont été recrutés. Pour 65 enfants, les questionnaires au recrutement ont bien été complétés par les parents et par les cliniciens. Les parents et les cliniciens ont évalué de façon similaire la probabilité d’identifier une cause génétique avec le SGr (p=0.0817). Les parents ont bien compris le SGr (score moyen de compréhension 4.51/5). Les attentes parentales en lien avec l’impact du SGr pour leur enfant sont significativement plus élevées que les attentes des cliniciens pour obtenir un pronostic plus clair (3.83 vs 2.74; p<0.0001), guider la prise en charge (4.25 vs 2.26; p<0.0001), influencer le niveau de soins (4.08 vs 1.26; p=0.0150), identifier une trouvaille fortuite actionable (3.16 vs 1.20; p<0.0001) et permettre un conseil génétique (3.39 vs 2.77; p=0.0001). Les cliniciens sous-estiment également le niveau de préoccupation parentale, tant en comparant les moyennes du niveau de préoccupation des parents et de la perception des cliniciens (1.82 vs 2.51; p=0.0072) que par analyse pairée pour chaque enfant (p=0.0150).

 

Conclusion : Les parents comprennent le SGr et ont de hautes attentes quant aux impacts des résultats du test et des préoccupations modérées. Les cliniciens tendent à sous-estimer les attentes et les préoccupations parentales. La collecte de données est toujours en cours et des analyses supplémentaires incluront une comparaison des perspectives des parents et des cliniciens après l’annonce des résultats. Ces résultats seront utiles pour mieux préparer la mise en place du SGr dans les soins cliniques au Québec.


Claudia AZUELOS (Sherbrooke, Canada), Camille VARIN-TREMBLAY, Jacques MICHAUD, Anne-Marie LABERGE
10:00 - 11:00 #38272 - P369 La supervision, ou comment enrichir sa pratique au bénéfice du patient : sensibilisation et initiation des conseillers en génétique.
La supervision, ou comment enrichir sa pratique au bénéfice du patient : sensibilisation et initiation des conseillers en génétique.

En France, le métier de conseiller en génétique (CG) fêtera ses 20 ans en 2024. Depuis sa création jusqu’au récent décret du 29/11/2022 relatif aux conditions de prescription, les missions des CG n’ont cessé de croître. Dans les pays anglo-saxons où les CG existent depuis plus longtemps, ceux-ci bénéficient d’une «supervision», parfois obligatoire, permettant une autorégulation de leur pratique, laquelle pouvant s’avérer complexe et éprouvante. La supervision nécessite l’intervention d’un tiers superviseur soumis au secret professionnel. Elle fournit au CG une aide réelle pour conserver une pratique sécuritaire et éthique, éviter l’épuisement professionnel et enrichir sa pratique au bénéfice du patient et de son équipe.

L’Association Française des Conseillers en Génétique (AFCG), avec le soutien de la SFMPP,  a organisé une journée de sensibilisation et d’initiation à la supervision professionnelle des CG. Celle-ci avait pour objectifs de présenter l’état des lieux de la supervision en Europe et les recommandations de l’European Board of Human Genetic (EBMG), de s’initier aux bonnes pratiques de la supervision auprès de 2 expertes internationales puis de croiser le témoignage de superviseurs et supervisés. La qualité des orateurs a contribué à la bonne formation des CG présents. Des  groupes de travail animés par des psychologues ont permis aux CG d’échanger autour de 3 thèmes en lien avec la supervision : la place du CG, la rencontre et le lien avec le patient, et la mise en place de la supervision dans notre pratique.

38 CG ont assisté à cette journée de formation ayant permis des échanges constructifs entre orateurs et participants. Les CG ont pu découvrir les enjeux de la supervision professionnelle, les règles inhérentes à cette pratique et comprendre les écueils que pose l’absence d’un cadre bien défini de supervision. Ils ont été sensibilisés à différentes pratiques : la supervision d’un CG par un.e psychologue, entre pairs, ou encore individuelle et de groupe.

Une obligation de la supervision professionnelle des CG exerçant en France nous paraît à ce jour prématurée. Néanmoins, celle-ci permet d’assurer une pratique « sécure » grâce notamment à une meilleure conscience de ses réactions et comportements, à l’acquisition de compétences en communication et à l’analyse a posteriori de situations complexes. L’expérience de nos collègues anglo-saxons, rapportant une plus-value non négligeable de cette pratique, nous invite à sensibiliser les CG et à former les étudiants en master à ce sujet.

Des initiatives de supervision se mettent en place en France, sous l’impulsion de CG certifiés par l’EBMG. Un recensement auprès des membres de l’AFCG, bénéficiant ou souhaitant bénéficier de cette pratique, est en cours de réalisation. L’objectif de cet état des lieux étant de rendre la supervision accessible au plus grand nombre par exemple par la formation de certains CG à la fonction de superviseur.


Berenice HEBRARD BOUILLOUX (CRETEIL), Joana BENGOA, Jean-Michael MAZZELLA, Antoine DE PAUW, Doriane LIVON, Audrey MALLET, Emmanuelle HAQUET, Emilie CONSOLINO
10:00 - 11:00 #38566 - P373 Le parcours théranostique en oncogénétique - Vue des différentes organisations au niveau national et place des conseillers en génétique.
Le parcours théranostique en oncogénétique - Vue des différentes organisations au niveau national et place des conseillers en génétique.

Depuis 2014 avec la première AMM pour un inhibiteur de PARP, conditionnée par la présence d’un variant pathogène d’un gène BRCA au niveau tumoral ou constitutionnel, les services d’oncogénétique sont amenés à recevoir des patients dans un but théranostique.

Afin d’organiser le parcours de soins de ces patients et d’effectuer les tests nécessaires dans un délai compatible avec leur traitement en s’assurant qu’ils disposent de toute l’information nécessaire notamment sur la portée familiale de ces tests, l’INCa a publié en 2017 des recommandations mises à jour en 2019 suite à de nouvelles AMM.

L’ensemble des indications représentent plusieurs milliers de patients par an, ce qui pose le problème de la capacité des services d’oncogénétique à absorber l’activité afférente, notamment lorsque l’indication des inhibiteurs de PARP est conditionnée à la présence d’un variant pathogène constitutionnel.

Afin d’avoir une vue sur les différentes organisations du parcours théranostique au niveau national et de déterminer la place des conseillers en génétique (CGs), une enquête a été réalisée durant l’été 2023 auprès de l’ensemble des CGs français via la liste de distribution de l’Association Française des Conseillers en Génétique.

Sur environ 80 sites référencés dans l’annuaire des consultations d’oncogénétique, 27 ont répondu à l’enquête représentant 62 CGs.

Les résultats montrent que dans la moitié des sites, les consultations à visée théranostique sont assurées exclusivement par les CGs. Dans 75% des sites, des créneaux dédiés ont été créés pour assurer ces consultations. Il existe une hétérogénéité des circuits selon les organisations locales et selon les établissements partenaires qui adressent les patients et avec lesquels il semble plus difficile de formaliser un circuit. Tous les sites assurent des consultations individuelles physiques, 15% assurent également des consultations à distance et 11% des consultations en groupe.

Dans la plupart des sites de consultation, les préconisations de l’INCa sont respectées avec une analyse tumorale première prescrite par le clinicien et une orientation en oncogénétique lorsqu’il y a des critères évocateurs d’une prédisposition héréditaire et/ou qu’un variant pathogène d’un gène BRCA est identifié sur la tumeur. Dans les indications où l’anti-PARP ne peut être délivré que si le variant pathogène du gène BRCA est constitutionnel, les patients peuvent être directement orientés en consultation d’oncogénétique. Dans 7% des sites (et bientôt 15%), des consultations « mainstreaming » sont assurées par l’oncologue ou le chirurgien qui prescrit l’analyse constitutionnelle et travaille en partenariat avec un service de génétique.

Ces différentes approches théranostiques présentent chacune des avantages et des inconvénients. Quelle que soit l’organisation, les CGs sont des acteurs majeurs pour la prise en charge des patients dans le circuit théranostique et dans l’interaction entre les équipes clinique, oncogénétique et biologique.


Aurélie FABRE (MARSEILLE)
10:00 - 11:00 #38222 - P377 LA THERAPIE GENIQUE POUR LE TRAITEMENT DES PATIENTS ATTEINT DE DREPANOCYTOSE : RESULTATS DE L’ETUDE DREPAGLOBE.
LA THERAPIE GENIQUE POUR LE TRAITEMENT DES PATIENTS ATTEINT DE DREPANOCYTOSE : RESULTATS DE L’ETUDE DREPAGLOBE.

Introduction  La drépanocytose (SCD) est une maladie génétique du globule rouge (GR) provoquée par une mutation du gène codant pour la β-globine. L'hémoglobine anormale (HbS) polymérise dans des conditions de faible teneur en oxygène et provoque la faucille des GR. Les progrès des connaissances des mécanismes impliqués dans la physiopathologie de la SCD ont conduit au développement de nouvelles thérapies géniques (GT) potentiellement curatives. La transplantation de cellules souches hématopoïétiques (HSPC) autologues et génétiquement modifiées représente une option thérapeutique pour les patients dépourvus de donneur compatible. Nous avons précédemment conçu un vecteur lentiviral (βAS3 LV) exprimant une globine βAS3 anti-falciforme (HbAS3) et démontré son innocuité et son efficacité dans les cellules de patients SCD (Weber 2018). Des études précliniques ont démontré la sécurité et l'efficacité d'un protocole de thérapie génique basé sur la transduction de HSPC SCD mobilisées par le plérixafor par βAS3 LV (Lagresle-Peyrou 2018). Nous avons donc lancé un essai clinique ouvert de phase I/II pour les patients atteints de SCD sévère. Méthodes Nous rapportons ici le suivi de 8 à 33 mois de la perfusion de GT des patients traités dans l'étude ouverte non randomisée de phase I/II DREPAGLOBE (NCT03964792). L’étude a été menée à l’hôpital Necker de Paris et a été initiée en 2019.  Résultats Au total, 6 patients ont été inclus. 4 patients homozygotes SCD (P1, P2, P3 et P4) ont été traités tandis que 2 patients ont étés retirés de l’étude pour causes médicales. De plus, un patient présélectionné, a été exclu après détection d'une hématopoïèse clonale suspectée par l'analyse de séquençage (NGS). Aucun événement indésirable grave lié au médicament a été observé chez les patients traités. Malgré le taux similaire des VCN, le marquage des gènes dans les cellules mononucléées du sang périphérique était variable et, par conséquent, la correction du phénotype clinique. Aucun des 4 patients traités n'a présenté de syndrome thoracique aigu malgré l'absence (pour P1 et P2) ou la réduction importante (pour P3 et P4) des exsanguinotransfusions. P3 et P4 ont continué à connaître de crises veino-occlusives sévères en lien avec la quantité moins importante et le déclin rapide des cellules génétiquement modifiées. Une analyse transcriptomique a été réalisée pour étudier les mécanismes physiopathologiques sous-jacents au dysfonctionnement des HSPC SCD. Cette analyse a révélé une signature inflammatoire exacerbée dans les HSPC les plus immatures chez les 2 patients présentant une faible prise de greffe des cellules corrigées. Conclusion Les résultats ont surligné une efficacité variable du traitement par GT chez les patients SCD, probablement liée aux altérations inflammatoires intrinsèques des HSPC génétiquement modifiées et/ou de l’environnement. Un nouveau traitement combiné pour réduire l’inflammation pourrait améliorer les résultats dans les essais cliniques de GT.


Michaela SEMERARO (PAris), Steicy SOBRINO, Elisa MAGRIN, Nicolas HEBERT, Anne CHALUMEAU, Jimni BAEK, Jouda MAROUENE, Cécile ROUDAUT, Aurélie GABRION, Adeline DENIS, Axelle MAULET, Clotilde AUSSEL, Tristan FELIX, Mégane BRUSSON, Eden TIBBI, Vahid ASNAFI, Alice CORSIA, Sylvain RENOLLEAU, Felipe SUAREZ, Olivier HERMINE, Stéphane BLANCHE, Wassim EL NEMER, Laure JOSEPH, Pablo BARTOLUCCI, Emmanuelle SIX, Annarita MICCIO, Marina CAVAZZANA
10:00 - 11:00 #38441 - P381 LIGHT - Étude observationnelle sur l’utilisation de voretigene neparvovec (VN) chez des patients atteints de dystrophie rétinienne héréditaire liée à RPE65 au CHNO des Quinze-Vingts : un suivi d’un an de l’efficacité et de l’innocuité.
LIGHT - Étude observationnelle sur l’utilisation de voretigene neparvovec (VN) chez des patients atteints de dystrophie rétinienne héréditaire liée à RPE65 au CHNO des Quinze-Vingts : un suivi d’un an de l’efficacité et de l’innocuité.

La dystrophie rétinienne liée à RPE65 (DRG-RPE65) est une maladie rare liée à des mutations bialleliques de RPE65 entrainant une dégénérescence des photorécepteurs, conduisant à la cécité. Le Voretigene Neparvovec (VN) est la première thérapie génique pour le traitement des DRG-RPE65 avec suffisamment de cellules rétiniennes viables. Le but de l’étude LIGHT est de collecter sur un an des éléments de sécurité et d’efficacité des patients traités par VN par l'utilisation secondaire des données.

Méthodes: une inhection sous rétinienne de VN à chaque œil avec au moins 6 jours entre les deux yeux, a été effectuée avec une visite pré-chirurgie puis 1, 3, 6 et 12 mois après chirurgie du deuxième œil. Les données recueillies visaient à évaluer l’efficacité, l’innocuité et à décrire de façon exploratoire l’expérience des patients après la chirurgie entre décembre 2018 et novembre 2019 et avec une période de suivi d’au moins 1 an. L’efficacité a été évaluée par (1) la fonction visuelle (acuité visuelle (AV), seuil de stimulation plein champ (FST) et champ visuel (CV)); (2) la vision fonctionnelle, (test de mobilité sur la plateforme (Streetlab®) avec quatre conditions d’éclairage (2, 7,5, 50 et 500 lux)). La mobilité a été évaluée en fonction du pourcentage de vitesse de marche préférée (PPWS) et du temps de complétion du parcours. Les verbatims des patients ont été recueillis juste après la chirurgie puis à différents moments et classés selon Kay et al.

Résultats: Douze patients de 4 à 35 ans (6 adultes et 6 enfants) traités par VN ont été inclus, 11 avec un diagnostic d’amaurose congénitale de Leber et un de rétinite pigmentaire
À 1 mois, le FST était diminué de -33,2 (-33,7; -19,8) dB, et cette amélioration est restée stable jusqu’à la dernière évaluation. Aucun changement significatif de l'AV et CV n'a été noté. L’évaluation de la vision fonctionnelle a montré à 2 lux et à grande vitesse, 1 mois après la chirurgie, une augmentation de PPWS de 63,9% (47,8%; 88,5%) et une durée du parcours diminuée de -47,23% ( 58,50%; -41,16%) avec une stabilité au cours du temps. Le recueil des verbatims a mis en évidence trois catégories mentionnées par plus de 50 % des patients : « Symptômes de la fonction visuelle », « Impact sur les activités de la vie quotidienne qui dépendent de la vision » et « Mécanismes d’adaptation et aides visuelles ».
Tous les patients ont eu au moins un effet indésirable (EI) lié à la chirurgie dont un sérieux (décollement de la rétine); 7 ont présenté au moins un EI modéré lié à la VN. Une atrophie choriorétinienne a été observée dans les deux yeux de 5 patients, évaluée comme possiblement liée à la chirurgie ou à VN.
Conclusion: Cette étude en vie réelle est la première sur les données d'un large cohorte traitée par VN avec suivi à un an. Elle est en cohérence avec le bénéfice retrouvé dans l'étude de phase III et souligne l'importance du génotypage pour identifier les candidats pour le seul traitement actuellement approuvé dans les DRG.


Camille ANDRIEU (Paris), Pierre-Olivier BARALE, Céline DEVISME, Chloé PAGOT, Perrine CHAPON, José-Alain SAHEL, Isabelle AUDO
10:00 - 11:00 #37589 - P385 Exome en diagnostic prénatal lors de la découverte échographique d’anomalies du développement : retour d’expériences d’une cohorte de plus de 250 grossesses.
P385 Exome en diagnostic prénatal lors de la découverte échographique d’anomalies du développement : retour d’expériences d’une cohorte de plus de 250 grossesses.

Introduction: La découverte fréquente d’anomalies échographiques anténatales (5-10% des grossesses) rend le diagnostic prénatal (DPN) d’anomalies du développement un véritable défi médical. Malgré un engouement croissant pour le séquençage d’exome en DPN (pES), les contraintes de délai et la difficulté d’interprétation de données génomiques avec un phénotype clinique parcellaire réduit à l’imagerie anténatale peuvent rendre l’analyse complexe. Première équipe en France à pratiquer le pES, couplé à une étude SHS auprès des professionnels et patients, nous présentons notre expérience pour aider à l’élaboration de recommandations nationales.

Méthodes: Depuis juin 2019, nous avons réalisé un pES-trio dans 255 grossesses (23 centres d’inclusion), suite à la découverte d’anomalies échographiques pouvant évoquer une cause génétique. Seules les variations classe 5, 4 et 3 dont la probabilité de pathogénicité était jugée élevée sont rendues. Des entretiens de couples et des focus groupes de professionnels ont été organisés pour améliorer les pratiques.

Résultats: Le délai médian de rendu de résultats au prescripteur est de 42j (44j après ACPA, 35j en 1ère intention), à partir de la date du prélèvement fœtal (28j après la réception de l’échantillon fœtal au laboratoire). Le taux diagnostique initial est de 32% (82/255) puis de 35% après reclassification (89/255) dont une majorité de variants de novo (49/89), avec un taux de variants de signification incertaine initial de 9% (24/255) abaissé à 6% (15/255) après reclassification. Le taux diagnostique est de 38% en 1ère intention avec une concordance de 100% avec l’ACPA pour la détection des CNV. Pour les 150 premiers, la grossesse est interrompue dans 11% des cas avant le rendu des résultats. La grossesse est interrompue dans 59% des cas avec diagnostic positif et poursuivie dans 79% des cas sans diagnostic causal. Les études SHS nous ont appris que le rendu des résultats séquentiel était psychologiquement compliqué pour les couples et qu’ils préfèreraient bénéficier d’un examen unique rendu en un seul temps.

Conclusion: L’ES-trio en DPN présente un intérêt indéniable avec la nécessité d’une analyse en trio pour faciliter l’interprétation dans l’urgence, d’autant que la majorité de causes s’avère sporadique.  Les coûts décroissants du séquençage de génome (GS), sa capacité à détecter SNV, CNV et SV et sa plus grande rapidité encouragent maintenant de remplacer l’ES et l’ACPA par le GS en 1ère intention en DPN. Le taux d’interruption de grossesse avant le rendu résultat (11%), malgré un délai médian de 28j, rend également nécessaire un délai de rendu de résultat plus court. Nous allons ainsi débuter fin 2023 une étude de faisabilité pour rendre le résultat de GS-trio en DPN en moins de 8j. L’implémentation du GS en 1ère intention en DPN en France pose par contre la question de son impact médico-économique et organisationnel sur le système de soins dans une future stratégie nationale.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Julian DELANNE, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Hana SAFRAOU, Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Aurore GARDE, Sophie NAMBOT, Caroline RACINE, Nicolas BOURGON, Arthur SORLIN, Sebastien MOUTTON, Thierry ROUSSEAU, Paul SAGOT, Emmanuel SIMON, Valentin BOURGEOIS, Victor COUTURIER, Martin CHEVARIN, Charlotte POE, Catherine VINCENT-DELORME, Odile BOUTE, Cindy COLSON, Florence PETIT, Marine LEGENDRE, Sophie NAUDION, Caroline ROORYCK-THAMBO, Yosra HALLEB, Clara HOUDAYER, Magali GORCE, Agnes GUICHET, Estelle COLIN, Alban ZIEGLER, Dominique BONNEAU, Godelieve MOREL, Melanie FRADIN, Chloé QUELIN, Alinoe LAVILLAUREIX, Laurent PASQUIER, Sylvie ODENT, Juliette COURSIMAULT, Gabriella VERA, Alice GOLDENBERG, Anne-Marie GUERROT, Anne-Claire BREHIN, Audrey PUTOUX, Jocelyne ATTIA, Carine ABEL, Patricia BLANCHET, Constance WELLS, Caroline DEILLER, Solene CONRAD, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Bertrand ISIDOR, Sandra MERCIER, Jeanne AMIEL, Rodolphe DARD, Manon GODIN, Nicolas GRUCHY, Mederic JEANNE, Benjamin DURAND, Elise SCHAEFER, Pierre-Yves MAILLARD, Frederique PAYET, Marie-Line JACQUEMONT, Christine FRANCANNET, Sabine SIGAUDY, Elise BOUCHER BRISCHOUX, Laetitia LAMBERT, Charlotte CAILLE-BENIGNI, Clemence JACQUIN, Elodie LACAZE, Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOU, Marine BERGOT, Philippine GARRET, Emilie TISSERANT, Marie-Laure ASCENCIO, Yannis DUFFOURD, Christine BINQUET, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN
10:00 - 11:00 #37851 - P389 Dépistage par ADNlc des aneuploïdies en cas de jumeaux évanescents.
Dépistage par ADNlc des aneuploïdies en cas de jumeaux évanescents.

Un jumeau évanescent (JE) est défini par la disparition d’un embryon ou d’un sac gestationnel après la mise en évidence d’une activité cardiaque chez chacun des fœtus d’une grossesse multiple. Si la prévalence est mal connue en population générale, elle oscille entre 10 et 39% dans la population ayant bénéficié d’une procréation médicalement assistée.

L’American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG) recommande en cas de JE de ne pas réaliser de dépistage des aneuploïdies et préconise d’emblée un test diagnostic impliquant un prélèvement invasif. En revanche, en France, le dépistage par ADNlc (DPNI) est largement réalisé dans cette population.  

Afin de déterminer si la pratique française est appropriée, nous rapportons ici notre expérience de DPNI sur une cohorte de 847 patientes présentant un JE (population d’étude), sur une période de 3 ans. Nous comparons ces résultats avec ceux retrouvés sur la même période dans une cohorte de 105560 patientes avec grossesses singletons d’une part et ceux retrouvés dans une cohorte de 9691 patientes de grossesses gémellaires évolutives d’autre part (populations de référence).

Le DPNI a été réalisé avec le test VeriSeqTM NIPT Solution v2, avec un dépistage ciblé uniquement sur les trisomies 13 (T13), 18 (T18) et 21 (T21), et en utilisant le mode « Twin ».

La fraction fœtale moyenne (FFM) dans la population d’étude est comprise entre la FFM de la cohorte de grossesses singletons et la FFM de la cohorte de grossesses gémellaires, confirmant ainsi qu’il s’agit bien d’une population singulière, non assimilable à aucune des 2 populations de référence. Aucune patiente n’a eu de résultat non exploitable. Nous n’avons eu connaissance d’aucun faux négatifs (FN). On retrouve 29 tests positifs : 14 T21 (1.6%), 9 T18 (1.1%) et 6 T13 (0.7%), soit au total environ 5 fois plus qu’en absence de JE (3.42% versus 0.69% en cas de grossesses multiples évolutives). Les caryotypes réalisés alors confirment le dépistage pour 7 T21, 1 T18 et aucune T13, soit des valeurs prédictives positives (VPP) de 50%, 11% et 0% respectivement. Sur les 21 cas où l’information sur la date d’arrêt de grossesse est disponible, il n’apparait pas que le délai entre cette dernière et la date de prélèvement modifie la VPP.

En conclusion, il n’y a pas de contre-indication à la pratique d’un DPNI en cas de JE: le taux de non rendus n’est pas augmenté ; aucun argument n’est en faveur d’une augmentation du taux de FN ; un geste invasif est indiqué dans 3.42% soit loin des 100% préconisés par l’ACOG. Le DPNI pour le dépistage de la trisomie 21 reste le test de choix puisque la VPP de 50% en fait le test actuellement le plus performant. En revanche, pour les T13 et T18, l’intérêt du DPNI est discutable puisque les VPPs sont très inférieures à celles de l’échographie et une nouvelle stratégie de surveillance de ces grossesses sera discutée.


Pascale KLEINFINGER (Saint Ouen l'Aumone), Armelle LUSCAN, Léa DESCOURVIERES, Daniela BUZAS, Mylène VALDUGA, Aicha BOUGHALEM, Jean-Marc COSTA, Detlef TROST, Alexandre VIVANTI, Laurence LOHMANN
10:00 - 11:00 #38025 - P393 Diagnostic pré-implantatoire pour syndrome héréditaire de prédisposition au cancer du sein et/ou de l’ovaire : l’expérience parisienne.
Diagnostic pré-implantatoire pour syndrome héréditaire de prédisposition au cancer du sein et/ou de l’ovaire : l’expérience parisienne.

Le diagnostic préimplantatoire (DPI) est autorisé en France depuis 1994. Cinq centres sont actuellement autorisés à le pratiquer (Paris, Strasbourg, Montpellier, Nantes et Grenoble). En France, le DPI est réservé aux couples ayant un risque élevé de donner naissance à un enfant atteint d’une maladie génétique d’une particulière gravité, reconnue comme incurable au moment du diagnostic, le risque étant apprécié par un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN). Le syndrome héréditaire de prédisposition au cancer du sein et/ou de l’ovaire a été classé dans le groupe des maladies à révélation tardive (groupe 3 du rapport INCa-ABM) qui ne présentent pas a priori une gravité et une incurabilité qui pourraient justifier un DPI, mais cette classification est donnée sur une base générique indicative et ne peut résumer chaque situation particulière en raison de l’hétérogénéité familiale des formes héréditaires de cancers. 

Dans le centre de DPI de Paris (Necker-Béclère), depuis 2015, 40 demandes de DPI en raison du risque de prédisposition héréditaire au cancer du sein et de l’ovaire ont été reçues : 31 pour variant pathogénique dans le gène BRCA1, 8 pour BRCA2 et 1 pour PALB2. Sept couples n’ont finalement pas donné suite. Onze demandes ont été refusées, soit pour refus du CPDPN au vu de l’histoire familiale (N=4), soit pour non faisabilité gynécologique (altération de la réserve ovarienne) (N=7). En tout, les demandes de 22 (55%) couples ont été éligibles. Parmi ceux-ci, 15 (68%) ont bénéficié d’un DPI et 7 sont encore en attente. Au total, 28 cycles de stimulation ovarienne pour FIV ont été débutés permettant le recueil de 163 ovocytes matures et l’obtention de 136 embryons. Parmi ceux-ci, 81 ont été biopsiés et 33 étaient sains. Nous avons réalisé au total 18 transferts d’embryons frais ou congelés (21 embryons au total). Sept grossesses ont été obtenues menant à 3 naissances vivantes (20% des couples ayant démarré un cycle de DPI). Jusqu’à présent l’ensemble des couples a demandé de réserver le transfert aux seuls embryons non porteurs du variant, quel que soit leur sexe. Cependant, afin d’augmenter les chances de succès, le transfert des embryons masculins porteurs, qui ont un risque tumoral a priori faible (BRCA1 et PALB2 ou pour BRCA2 lorsque les hommes porteurs de la famille n’ont pas été atteints de cancer à un âge jeune) devrait se discuter. Ce d’autant que parmi les 37 couples qui n’ont pu avoir de naissance par DPI, aucun n’a formulé de demande de diagnostic prénatal en cours de grossesse. Le DPI parait être une alternative pour des couples qui considèrent plus « acceptable » de ne pas transférer un embryon que de réaliser une interruption de grossesse en cas de prédisposition à des cancers à révélation tardive, dont on ne peut prévoir aujourd’hui quelles seront les méthodes de prévention ou de traitement dans le futur.


Roxana BORGHESE (paris), Charlotte SONIGO, Anne MAYEUR, Joana BENGOA, Marine RAJAOBA, Stephanie GOBIN, Philippe BURLET, Nadine GIGAREL GEOFFROY, Nora BRAHIMI, Alexandra BENACHI, Nelly ACHOUR, Michael GRYNBERG, Antoine DE PAUW, Sophie FRANK, Chrystelle COLAS, Sophie MONNOT, Dominique STOPPA-LYONNET, Julie STEFFANN
10:00 - 11:00 #38456 - P397 Retour d’expérience nantaise sur les DPI pour mutation survenue de novo chez une femme.
Retour d’expérience nantaise sur les DPI pour mutation survenue de novo chez une femme.

Le diagnostic préimplantatoire moléculaire repose en grande partie sur une méthode indirecte en analysant les marqueurs microsatellites polymorphes situés à proximité du gène d'intérêt chez différents membres de la famille dont le statut est connu pour la mutation familiale. Cet haplotypage est réalisé en amont de la première tentative lors de la phase de mise au point à partir de l’ADN des deux membres du couple et de celui de leurs parents ou de leur(s) descendant(s).

Lorsque la mutation est survenue de novo chez un individu et qu'il n'a ni enfant testé ni DPN réalisé lors d'une précédente grossesse, il n'est pas possible de savoir si elle a eu lieu sur le chromosome maternel ou paternel. Seule l'analyse de ses gamètes, isolés les uns des autres, peut permettre de le déterminer. Chez un homme, cette analyse est réalisable à partir d'un prélèvement de sperme. On parle de sperm-typing. Par contre, chez une femme, l'accès aux ovocytes est moins aisé et nécessite un traitement hormonal et une ponction ovocytaire rendant la mise au point du DPI plus délicate. Dans ce cas, l'attribution de la mutation peut donc être déterminée, au plus tôt, lors de l'analyse de la ou des première(s) cohorte(s) d'embryons.

Étant données les difficultés inhérentes à l'analyse sur cellule unique, nous avons défini que, pour valider les résultats du DPI avec fiabilité, nous devions réaliser la biopsie à J5 et obtenir au moins deux fois chacun des deux allèles maternels. Afin d'augmenter la probabilité d'atteindre ces critères, nous avons également décidé d'analyser les couples globules polaires / ovocytes non fécondés ainsi que les embryons non biopsiables dépellucidés. Lorsqu'à l'issue de la première tentative, nous n'avons pas rempli les critères de validation, les résultats ne sont pas rendus, les embryons sont congelés et une nouvelle tentative à J5 est programmée. L'analyse de la seconde cohorte est combinée à la première pour permettre la libération des résultats définitifs.

Depuis 2019, nous avons accepté huit demandes de DPI pour mutation survenue de novo chez une femme. Nous vous présentons ici, les résultats des tests de validation des biopsies de globules polaires et ceux des tentatives réalisées pour les sept premiers couples pris en charge à Nantes dans ce contexte.


Sophie PEDRONNO, Sébastien SCHMITT, Brigitte MENANTEAU, Sébastien RICHARD, Florian PECQUET, Florence LEPERLIER, Audrey PERENNEC, Fabienne POHU, Florence PASQUIER, Pierre CHERAUD, Jenna LAMMERS, Sophie MIRALLIE, Sophie LOUBERSAC, Carole SPLINGART, Arnaud REIGNIER, Thomas FREOUR, Gaelle MELAYE (NANTES)
10:00 - 11:00 #38473 - P399 État des lieux de la spécialité de génétique médicale en France 01 : résultats d’une enquête quantitative sur la formation des internes et sur l’impact de la réforme du 3ème cycle.
P399 État des lieux de la spécialité de génétique médicale en France 01 : résultats d’une enquête quantitative sur la formation des internes et sur l’impact de la réforme du 3ème cycle.

Le Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) de génétique médicale (GeM) a été créé il y a bientôt 30 ans, en 1995, dans l’objectif de répondre aux avancées importantes de la GeM et la place croissante qu’elle occupe dans la prise en charge des patients. Il a bénéficié de plusieurs refontes, dont la dernière au sein de la réforme du troisième cycle de 2017 (R3C).

Constatant qu’aucune donnée chiffrée n’existait pour évaluer le DES, la Société des Internes et jeunes Généticiens de France (SIGF) avec l’appui du Collège National des Enseignants et des Praticiens de GM (CNEPGM) a diffusé un questionnaire en ligne en 2017 et en 2021 aux internes et anciens internes du DES de GeM. Les données recueillies concernent principalement la démographie, la formation et les souhaits professionnels. Nous avons obtenu 206 réponses, 146 en 2017 et 60 en 2021 (dont 27 réponses aux 2 enquêtes). À partir de ces données inédites, nous dressons un état des lieux de la formation en GeM mais également de l’impact de la R3C et des défis qui restent à relever.

 

L’un des premiers constats de l’impact de la R3C concerne l’obligation de faire les 2 premiers semestres en GeM. Avant la réforme, seuls 43% des internes débutaient par un stage en GeM. Depuis son application, 76% des étudiants ont commencé par la génétique clinique et 24% par la génétique biologique. Le stage hors-filière en pédiatrie n’est plus obligatoire et 2 stages libres sont désormais possibles, offrant plus de souplesse. Les internes semblent s’être saisis de cette opportunité puisqu’ils ne sont plus que 50% à réaliser au moins un stage hors-filière, préférant effectuer plus de stages en GeM. Le stage de pédiatrie reste majoritaire (41%).

Concernant le temps de travail, environ deux-tiers des internes estiment travailler au-delà des 48h hebdomadaires légales en génétique clinique, et un quart en génétique biologique. Par ailleurs, 89% des internes travaillent les week-ends.

La majorité des internes post-R3C (57%) souhaite pratiquer une activité mixte clinico-biologique, 32% une activité seulement clinique et 5% une activité seulement biologique. En pratique, parmi les praticiens en exercice seuls 21% ont une activité mixte, 51% une activité clinique seule et 22% une activité biologiste seule (+ 6% de non-réponse).

Enfin, si les internes se disent globalement satisfaits de leur formation (85%), ils sont 77% à avoir pensé faire un droit au remords au cours de l’internat. Les données de la SIGF sur la période 2017 – 2020 pointent un taux de 16% de droits au remords par promotion (environ 3 sur un effectif moyen de 20).

 

Ce travail met en lumière les forces du DES de GeM et apporte des informations chiffrées ayant vocation à suivre l’évolution des parcours dans le temps et à permettre d’éventuelles améliorations de la formation des généticiens de demain. Des données plus précises, notamment sur l’implication en recherche et l'attractivité ont également pu être obtenues et seront présentées dans d’autres communications.


Guillaume COGAN (Paris), Camille PORTERET, Sigf (COLLECTIF), Cnepgm (COLLECTIF), Evan GOUY, Florence RICCARDI
10:00 - 11:00 #38476 - P400 État des lieux de la spécialité de génétique médicale en France 02 : attractivité et répartition sur le territoire français.
État des lieux de la spécialité de génétique médicale en France 02 : attractivité et répartition sur le territoire français.

Depuis la création du Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) en Génétique Médicale (GeM) en 1995, la place de la discipline ne cesse de croître. Pour autant, cette spécialité reste relativement méconnue des étudiants et de nos confrères. 

 

La Société des Internes et jeunes Généticiens de France (SIGF) avec l’appui du Collège National des Enseignants et des Praticiens de GeM (CNEPGM) a diffusé un questionnaire en 2017 et en 2021 aux internes et anciens internes du DES de GeM explorant notamment les aspects de découverte de la spécialité et la démographie. La SIGF a également recensé le nombre de postes ouverts depuis 2010 ainsi que les droits au remord.

 

Depuis 2010, 20 postes sont ouverts en moyenne par an à l’issue du 2e cycle, avec une récente augmentation suite aux demandes des coordonnateurs du DES de GeM, du CNEPGM et de la SIGF. Toutefois, le rang moyen des étudiants choisissant ce DES a tendance à reculer (3912 en 2013 et 5435 en 2023), ce qui interpelle sur la visibilité de la spécialité.

 

L’enquête a recueilli les réponses de 179 généticiens médicaux dont 47% (n=85) n’étaient plus internes. Treize pourcent des répondants connaissaient la spécialité avant de débuter leur cursus à travers les connaissances personnelles dont la famille et les médias. La majorité (64%) l’ont découverte pendant le premier et le deuxième cycle des études de médecine (enseignements facultaires (34%), réalisation d’un stage en GeM ou dans un service accueillant un interne en GeM (24%). Cependant, 23% des répondants n’ont découvert la spécialité qu’au moment du choix à l’ECN, ce qui pourrait participer à expliquer le nombre de droits au remord sortants. En effet, entre les promotions 2017 et 2020, environ 3 étudiants par promotion ont quitté le DES (16%), soulignant l’importance de mieux faire connaître la spécialité.

 

Le nombre de postes ouverts étant limité, nous nous sommes interrogés sur la répartition territoriale. Avant 2010, 48% des internes étaient formés dans 3 subdivisions (Paris, Bordeaux, Strasbourg). Depuis 2010, la répartition géographique, qui dépend de l’Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé (ONDPS), s’est harmonisée. Ainsi, 27 des 28 subdivisions ont formé aux moins 2 GeM depuis 2010 (à l’exception des Antilles-Guyane en raison d’un abandon de poste). 72% des étudiants hospitaliers changent de subdivision pour le DES de GeM et 50% sont restés dans leur subdivision d’origine ou à moins de 2 heures de transport de celle-ci. Bien qu’il faille considérer d’autres facteurs tels que l'attractivité des villes, des CHU et des services, il reste cependant intéressant de s’interroger sur une meilleure répartition territoriale des postes à l’occasion du nouveau système de choix apporté par la réforme du 2e cycle.

Ainsi, il est nécessaire d’améliorer la visibilité et l’attractivité de la spécialité de Génétique Médicale auprès des étudiants et la coordination de la répartition des postes accessibles à l’issue du 2e cycle et du 3e cycle.


Camille PORTERET (POITIERS), Guillaume COGAN, Clément SAUVESTRE, Sigf (COLLECTIF), Cnepgm (COLLECTIF), Evan GOUY, Florence RICCARDI
10:00 - 11:00 #38477 - P401 État des lieux de la spécialité de génétique médicale en France 03 : implication en recherche scientifique.
État des lieux de la spécialité de génétique médicale en France 03 : implication en recherche scientifique.

Par son caractère récent et en évolution constante grâce aux nouvelles technologies et découvertes, la spécialité de Génétique Médicale (GeM) a un lien renforcé avec la recherche clinique, translationnelle ou fondamentale. Ce lien a un retentissement sur la formation.

 

La Société des Internes et jeunes Généticiens de France (SIGF) avec l’appui du Collège National des Enseignants et des Praticiens de GeM (CNEPGM) a diffusé un questionnaire en ligne en 2017 et en 2021 aux internes et anciens internes du Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) de GeM explorant entre autres les parcours scientifiques réalisés pendant et après l’internat. 206 réponses ont été récoltées (n=146 en 2017 ; n=60 en 2021), dont 27 professionnels ayant répondu aux deux enquêtes soit 179 répondants.

 

La réalisation d’un Master 2 (M2) reste plébiscitée dans le cursus en GeM, même s’il existe une légère diminution avec 87% des internes sondés issus des promotions 2010 à 2016 contre 98% des internes des promotions antérieures à 2010. Ces M2 sont principalement financés par une année-recherche (44%). La majorité des internes réalisent leur M2 entre la 3e et la 4e année (56%). 7,6% l’ont effectué avant de débuter l’internat.

Soixante et un pourcent ont réalisé le Magistère Européen de Génétique et 30% des M2 dits “locaux”. 47% ont réalisé leur stage de M2 dans leur ville d’origine, 38% à Paris (hors ville d’origine) et 9% à l’étranger.

 

Tous les professionnels ont assisté à au moins un séminaire ou une conférence nationale au cours des 4 années du DES de GeM, 77,6% ont assisté à plus de 5 congrès et 53% ont obtenu une communication orale. On note que 12% ont assisté aux conférences de l'ESHG.

 

Sur les 92 répondants ayant terminé leur internat, 78% ont publié un article en premier ou deuxième auteur au cours du DES.

 

Concernant l’implication dans la recherche après le DES, les proportions d’internes et d’assistants souhaitant y être impliqués sont relativement homogènes (75% et 78% respectivement). Ce lien avec la recherche se fait notamment par les carrières hospitalo-universitaires (HU) : 44% des internes et jeunes généticiens souhaitent s’orienter vers un parcours HU. 

 

En pratique, la majorité des HU (67%) consacrent 25 à 30% de leur temps à la recherche. Par contre, parmi les PH ayant répondu à notre enquête, 20% ont une thèse de sciences et 37% font partie d’une équipe de recherche, mais seule la moitié d’entre eux (n=15/30) peut accorder plus de 10% de son temps à la recherche.

 

Cet état des lieux confirme l’intérêt des futurs généticiens médicaux pour la recherche en mettant en avant leur formation scientifique complémentaire et leur participation dans les congrès et la rédaction d’articles. Il met également en avant le décalage réel entre les souhaits d’implication en recherche chez les internes et assistants et la réalité des pratiques professionnelles qui sont fonction du statut, de l’organisation des équipes et des différentes facettes de l'exercice médical.


Camille PORTERET (POITIERS), Guillaume COGAN, Sigf (COLLECTIF), Cnepgm (COLLECTIF), Florence RICCARDI, Evan GOUY
10:00 - 11:00 #37787 - P405 Mutation du gène HENMT1 : quand un phénotype peut en cacher un autre.
Mutation du gène HENMT1 : quand un phénotype peut en cacher un autre.

Les petits ARN interagissant avec PIWI (piRNA) jouent un rôle important dans la régulation des éléments transposables par un mécanisme analogue à l'interférence par ARN. Ils sont essentiels à différentes étapes du développement des cellules germinales mâles, ce qui rend leur fonction critique pour la spermatogénèse. Les altérations de la voie piRNA entrainent irrémédiablement de défauts sévères de la spermatogénèse et peuvent être ainsi responsables d’infertilité masculine. Nous avons précédemment rapporté deux patients infertiles présentant une azoospermie en lien avec des mutations du gène HENMT1. HENMT1 est responsable de la stabilisation des piRNA en ajoutant un groupe 2'-O-méthyl à leur extrémité 3'. Cette modification permet aux piRNA méthylés d’être chargés sur les protéines PIWI pour reconnaître leurs cibles, initiant ainsi une série d'événements conduisant à l’inactivation des transposons.

Dans ce travail, nous rapportons une nouvelle mutation du gène HENMT1 qui entraîne la perte complète de la protéine. De façon surprenante, des spermatozoïdes ont pu être retrouvés dans l’éjaculat du patient avec un spectre phénotypique allant de l'asthénozoospermie, la nécrospermie à la globozoospermie. Malgré plusieurs tentatives par injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI), aucune naissance n’a pu être obtenue en lien avec une absence totale de développement embryonnaire après l'implantation. Une mobilité et une morphologie altérées des spermatozoïdes ont respectivement été observées par CASA (Computer-Assisted Sperm Analysis) et microscopie électronique. Nos investigations par plusieurs techniques d’immunofluorescence et de coloration ont également révélées des défauts majeurs de compaction de l’ADN nucléaire, une absence de transition des histones vers les protamines et des anomalies d’apposition des marques épigénétiques.

Au final, nos résultats confirment le rôle crucial de HENMT1 dans la voie piRNA et son rôle critique sur la bonne conformation de la chromatine dans les cellules germinales masculines. Surtout, nous avons pu mettre un évidence un continuum phénotypique allant de l’azoospermie à la tératozoospermie en lien avec les mutations HENMT1. Cependant, la présence de spermatozoïdes n’est pas suffisante pour entrevoir des chances de grossesses par ICSI en raison des défauts majeurs de l’ADN nucléaire.


Zeina WEHBE (SAINT-MARTIN-D'HÈRES), Anne-Laure BARBOTIN, Angèle BOURSIER, Marie BIDART, Véronique SATRE, Christophe ARNOULT, Pierre F. RAY, Zine Eddine KHERRAF, Guillaume MARTINEZ, Charles COUTTON
10:00 - 11:00 #37822 - P409 Estimation de l'âge de la mutation fondatrice française p.(Ser127Arg) dans PCSK9.
Estimation de l'âge de la mutation fondatrice française p.(Ser127Arg) dans PCSK9.

Contexte: PCSK9 est le troisième gène impliqué dans l'hypercholestérolémie familiale à transmission autosomique dominante (ADH). PCSK9 code pour la proprotéine convertase subtilisine/kexine de type 9 impliquée dans la régulation (1) du nombre de récepteurs des lipoprotéines de basse densité (LDL) à la surface cellulaire et (2) du taux de cholestérol transporté par les LDL dans la circulation. La première mutation identifiée dans le gène PCSK9 à l'origine de l'ADH, p.(Ser127Arg), est presque exclusivement rapportée chez des patients français et représente 67 % des variants pathogènes dans PCSK9 en France en raison d'un effet fondateur. Quelques porteurs de cette mutation ont été rapportés en Afrique du Sud et en Norvège.

Objectif : Cette étude vise à estimer la date à laquelle a vécu l'ancêtre commun le plus récent porteur de la mutation française p.(Ser127Arg) dans l’exon 2 du gène PCSK9.

Méthodes : Huit familles (7 françaises et une d’Afrique du Sud) et 14 cas index (12 français et 2 Norvégiens) porteurs de la mutation PCSK9-p.(Ser127Arg) ont été sélectionnés pour le génotypage. Les haplotypes ont été construits à l'aide de 11 marqueurs microsatellites (D1S211, D1S451, D1S2720, D1S197, D1S2661, D1S417, D1S200, D1S2742, D1S220, D1S473, D1S390) s'étendant sur 19,6 Mo autour de PCSK9 et de 6 SNP localisés dans l’exon 1: p.(Leu21dup), l’intron 2: c.400-201 A > G, l’intron 3: c.524-90G > C et c.524-68G > C, l’intron 4: c.657+82 A > G, et l’exon 9: p.(Val474Ile).

Résultats : L’haplotype commun à tous les porteurs de la mutation PCSK9-p.(Ser127Arg) de cette étude encadre la mutation sur 6,44 kb. L'haplotype ancestral le plus probable porteur de la mutation p. (Ser127Arg) est : 163-175-237-136-186-188-L9-A-G-G-A-A-169-248-235-240-208. La date à laquelle a vécu l'ancêtre commun le plus récent a été estimée il y a 31 générations [IC 95% : 23-43] à partir de la longueur des haplotypes partagés par les porteurs à l'aide du logiciel Estiage. En supposant qu'une génération équivaut à 20 ans, cet ancêtre commun vivait en France il y a environ 620 ans [IC 95% : 460-860] soit autour de l’an 1 403, entre 1 163 et 1563. L’identification de porteurs de la mutation actuellement en Norvège et en Afrique du Sud pourrait provenir de l’exil des protestants français qui a eut lieu après la révocation de l'édit de Nantes, de 1685 à 1715.

Conclusion : Nous montrons que la mutation PCSK9-p.(Ser127Arg) initiale s'est produite chez l'ancêtre commun des porteurs actuels, qui vivait en France il y a environ 620 ans.


Yara AZAR, Thomas LUDWIG, Hugo LE BON, Thea BISMO STROM, Olivier BLUTEAU, Mathilde DI-FILIPPO, Oriane MARMONTEL, Alain CARRIE, Hedi CHTIOUI, Sophie BELIARD, Emmanuelle GENIN, Dirk BLOM, Catherine BOILEAU, Marianne ABIFADEL, Jean-Pierre RABES, Mathilde VARRET ()
10:00 - 11:00 #38010 - P413 Panel NGS 50 Gènes-Marfan/Apparentés/AATDA héréditaires. Etude de variants de signification inconnue candidats pour une anomalie d’épissage à partir des transcrits illégitimes (leucocytes).
Panel NGS 50 Gènes-Marfan/Apparentés/AATDA héréditaires. Etude de variants de signification inconnue candidats pour une anomalie d’épissage à partir des transcrits illégitimes (leucocytes).

Introduction :

Nous avons identifié au cours des analyses de notre panel NGS 50 Gènes-Marfan/Apparentés/AATDA héréditaires, plusieurs variants de signification inconnue (VSI) mais candidats pour impacter l’épissage : NM_00138.5(FBN1) :c.6164-8T>G et c.3963A>G ; NM_019032.6(ADAMSTL4) :c.434+4A>G ; NM_001365276.2(TNXB) :c.12210+5G>A et NM_002474.3(MYH11) :c.5353_5354del. L’analyse des transcrits de ces gènes peu ou non exprimés dans les leucocytes est généralement réalisée à partir de biopsie cutanée ou de pièce opératoire (chirurgie aortique), lorsque disponible ou envisageable, mais toujours complexe à organiser. Peu de données sont disponibles concernant l’analyse des transcrits illégitimes de ces gènes à partir de prélèvements de sang (Magyar et al., 2009), plus éthiques à proposer aux patients et plus simples à gérer pour le laboratoire. Nous présentons ici les données d’une étude réalisée à partir de prélèvements recueillis dans 8 familles, comportant des témoins positifs ou négatifs pour une anomalie d’épissage connue, en plus des 4 familles avec les VSI précédemment cités.

Méthodes :

Extraction d’ARNs totaux à partir de sang total prélevé sur tube(s) PAXGene (Qiagen), RT-PCR à partir de couples d’amorces spécifique de la région des transcrits où l’anomalie d’épissage est susceptible d’être observée, purification des produits par ExoSap-IT (Thermofisher), électrophorèse capillaire (TapeStation System, Agilent) et analyse de la taille des fragments ; séquençage bidirectionnel SANGER (ABI3500XL (ABI Prism Applied Biosystem).

Résultats :

Un impact sur l’épissage est confirmé pour 3 des 4 VSI étudiés ainsi que chez les témoins positifs présentant un variant délétère connu pour impacter l’épissage. Néanmoins, pour les témoins positifs, les anomalies d’épissage observées à partir de la transcription illégitime, sont parfois différentes de celles documentées à partir de biopsie cutanée ou des données de littérature.

Conclusion :

L’analyse des transcrits illégitimes à partir de prélèvement de sang pour des gènes exprimés dans la matrice extracellulaire peut être utile pour documenter l’éventuel impact d’un VSI sur l’épissage et le classer. Néanmoins, cette analyse ne permet probablement pas de caractériser la nature des anomalies d’épissage au niveau des tissus cibles et de les corréler à la situation clinique (N.B : le Non-sens-Mediated Decay est peu efficace sur la transcription illégitime). Ceci peut être une cause de difficulté d’interprétation, notamment pour le gène MYH11 dont les corrélations génotype/phénotype/mode de transmission sont complexes et où l’analyse de transcrits à partir de tissus cibles se révèle nécessaire.


Aurélie PLANCKE, Clément ESCHAPASSE, Caroline BEUGNET, Guillaume ROLLAND, Camille CENNI, Méderic JEANNE, Radka STOEVA, Marine LEBRUN, Sophie JULIA, Maud LANGEOIS, Yves DULAC, Thomas EDOUARD, Philippe KHAU VAN KIEN (Nîmes)

11:00
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A22
COMMUNICATIONS ORALE SELECTIONNEES 1

COMMUNICATIONS ORALE SELECTIONNEES 1

Modérateurs : Damien SANLAVILLE (PUPH) (LYON), Elisabeth TOURNIER-LASSERVE (MEDECIN) (Paris)
11:00 - 11:15 #37744 - CS01 Risque de cancer associé aux variants d’ATM dans les familles prédisposées aux cancers du sein et de l’ovaire.
CS01 Risque de cancer associé aux variants d’ATM dans les familles prédisposées aux cancers du sein et de l’ovaire.

Contexte. L’inactivation biallélique du gène ATM est responsable de l’ataxie-télangiectasie (A-T), une maladie récessive rare de l’enfant. Dans les familles A-T, les porteurs hétérozygotes d’un variant pathogène ont un risque accru de cancer, notamment de cancer du sein. Des études cas-témoins et des études dans des familles prédisposées au cancer du sein et de l’ovaire (familles HBOC) montrent que les porteuses d’un tel variant ont un risque de cancer du sein 2 à 4 fois plus élevé que les non-porteuses. Cette imprécision empêche d’établir des recommandations claires concernant le suivi des porteuses et de leur famille.

Objectif. L’objectif de l’étude est d’estimer les risques relatifs et cumulés de cancer des porteuses d’un variant d’ATM pathogène (VP) ou prédit comme pathogène (VPP) identifiées dans les familles HBOC.

Méthodes. Nous avons analysé les données familiales de 398 cas index de familles HBOC porteurs d’un VP ou VPP des études nationales GENESIS, TUMOSPEC et CoF-AT2 (14 269 individus au total, dont 391 apparentés génotypés). Les VP sont des variants perte-de-fonction ou des variants faux-sens classés comme pathogènes pour l’A-T. Les VPP sont des variants faux-sens avec une fréquence de l’allèle mineur 0.05%dans la population générale et un score CADD20. Les Hazard Ratios (HR) (d’après l’incidence des cancers par cohorte de naissance dans la population française) sont estimés sous un modèle monogénique par une analyse de ségrégation modifiée (Mendel v3.3). La sélection des familles a été corrigée en tenant compte du phénotype familial HBOC et du génotype du cas index en conditionnant sur tous les phénotypes des apparentés.

Résultats. Dans les familles HBOC, les porteurs d’un VP ou VPP ont un risque de cancer du sein multiplié par trois (HR=3,02, IC95% 1,844,97) par rapport au risque de la population générale. Aucune hétérogénéité significative en fonction de l’étude n’est observée (PHet.=0.07). L’estimation ponctuelle du risque de cancer du sein avant 50 ans (HR=4,67, IC95% 2,1110,34) est plus élevée que celle après 50 ans (HR=2,21, IC95% 1,164,18). Les résultats des analyses sont similaires lorsque seuls les variants classés comme pathogènes pour l’A-T sont considérés ou lorsque les VPP altérant les domaines FAT et kinase d’ATM sont aussi pris en compte. Le risque cumulé de cancer du sein des porteurs d’un VP ou VPP en fonction de l’âge (pénétrance) est de 13% (IC95% 6‑25%) à l'âge de 50 ans et 31% (IC95% 19‑46%) à l'âge de 80 ans, comparé à 3% et 12% en population générale, respectivement. 

Conclusions. Ces premiers résultats confirment le rôle d’ATM dans la prédisposition au cancer du sein et montrent une association significative entre les VP ou VPP et ce cancer, avec un risque modéré. La suite des travaux consistera à estimer le risque d’autres cancers (pancréas, leucémie) pour les porteurs hétérozygotes dans ces familles et celles d’enfants atteints d’A-T, ce qui permettra de nous affranchir du biais de sélection des familles.


Yue JIAO (Paris), David E. GOLDGAR, Dorothée LE GAL, Eve CAVACIUTI, Juana BEAUVALLET, Séverine EON-MARCHAIS, Marie-Gabrielle DONDON, Jérôme LEMONNIER, Groupe GENESIS, Groupe TUMOSPEC, Groupe COF-AT2, Olivier CARON, Dominique STOPPA-LYONNET, Nadine ANDRIEU, Fabienne LESUEUR
11:15 - 11:30 #38133 - CS02 Réseau proche : nouvelle stratégie d’accompagnement des patients à risque de cancers héréditaires.
CS02 Réseau proche : nouvelle stratégie d’accompagnement des patients à risque de cancers héréditaires.

Depuis 2012, l’Institut National du Cancer a permis le déploiement de plusieurs Réseaux de suivi des patients présentant un sur-risque de cancer héréditaire. PROCHE est le réseau de suivi pour les patients du Nord et du Pas-de-Calais présentant tout type de prédisposition aux cancers (hors prédispositions aux tumeurs endocrines pour le moment).

En 2022, devant une augmentation constante du nombre de patients inclus dans le Réseau PROCHE avec en parallèle des moyens humains et économiques constants, l’équipe pluridisciplinaire s’est vue dans l’obligation d’adapter sa stratégie d’accompagnement des patients.

Jusqu’alors le suivi proposé était identique pour chaque patient, quelle que soit la prédisposition génétique, et était basé sur l’établissement d’un Plan Personnalisé de Suivi (PPS) générant des rappels, des relances et un enregistrement des examens dans notre base de données. Après la réalisation d’un audit interne, d’un état des lieux des filières de soins et de suivi dans le Nord et le Pas-de-Calais et d’une évaluation des besoins et attentes des patients, un modèle de suivi basé sur une stratification par niveaux d’accompagnement a été proposé. Cette nouvelle stratégie a pour objectifs d’améliorer, de personnaliser et d’humaniser l’accompagnement des patients, tout en gagnant en efficacité.

Nous avons déterminé 3 niveaux de suivi se différenciant par le degré d’autonomie du patient dans la mise en œuvre de son PPS. Dans le niveau 1, les patients sont autonomes dans la planification de leurs examens de suivi et le réseau PROCHE propose un accompagnement par des entretiens téléphoniques réalisés à des moments clés du PPS (inclusion, suivi à 1 an puis à des âges stratégiques adaptés au PPS). Le niveau 2 propose en plus du 1er niveau un rappel des différents examens (sans relances). Enfin, le niveau 3 ajoute une aide à la programmation des examens et un enregistrement du suivi.

En fonction de la complexité et des difficultés de mise en œuvre du PPS, nous avons proposé un niveau de suivi pour chacune des prédispositions (pour exemple, BRCA en niveau 1, Lynch en niveau 2, Li-Fraumeni en niveau 3). Les patients ont bénéficié d’une information écrite leur expliquant les nouvelles modalités et le niveau de suivi qui leur étaient proposés, avec la possibilité d’adapter ce niveau à leur demande.  

A ce jour, le réseau accompagne 2511 patients répartis sur le CHU de Lille et le centre Oscar Lambret (COL). 1691 patients (564 au CHU et 1127 au COL) bénéficient d’un suivi de niveau 1, 761 sont inclus dans le niveau 2 (545 au CHU et 216 au COL) et 59 patients du CHU de Lille sont accompagnés dans un parcours complexe relevant du niveau 3.

Un an après l’instauration de cette nouvelle stratégie, l’expérience est positive : pour les patients, que nous continuons à inclure tout en proposant un accompagnement plus personnalisé, et pour l’équipe de coordination, qui libérée de certaines tâches administratives a développé de meilleures interactions avec les patients.


Julie BOONE (Lille), Sophie LEJEUNE, Cathy VANACKERT, Virginie DEHAUT, Stéphane CATTAN, Audrey MAILLIEZ, Solveig MENU-HESPEL
11:30 - 11:35 #38287 - CS03b Prédisposition aux cancers du rein : l’expérience de la consultation d’oncogénétique du CHU de Lille.
CS03b Prédisposition aux cancers du rein : l’expérience de la consultation d’oncogénétique du CHU de Lille.

Environ 4 % des cancers du rein sont dus à une prédisposition génétique, les principaux syndromes de prédisposition étant la maladie de Von Hippel-Lindau (gène VHL), le cancer papillaire héréditaire (gène MET), la léiomyomatose héréditaire (gène FH) et le syndrome de Birt-Hogg-Dube (gène FLCN), auxquels s’ajoutent plus rarement le syndrome de Cowden (gène PTEN), la sclérose tubéreuse de Bourneville (gènes TSC1/2) et les prédispositions aux paragangliomes (gènes SDHx). Entre 2007 et 2022, 305 patients reçus en consultation d’oncogénétique au CHU de Lille ont bénéficié d’une analyse génétique (panel partiel ou complet comprenant BAP1, BRK1, FH, FLCN, MET, MITF, SDHB, VHL, TSC1, TSC2) à la recherche d’une prédisposition au cancer du rein pour les motifs suivants : cancer rénal à cellules claires (CRCC) précoce (134 cas, 46 F/ 88 H, âge moyen 39,8), CRCC bilatéral (20 cas, 7 F /13 H, âge moyen 53,7), forme familiale de cancers du rein (12 cas, 8 F /4 H, âge moyen 58,1), CRCC et mélanome (7 cas, 5 F /2 H, âge moyen 59,7) et enfin type histologique évocateur (132 cas, 38 F /94 H, âge moyen 49,8). Parmi les 173 patients ayant un CRCC, ont été identifiés : un variant pathogène de VHL chez 1 patient avec un CRCC à 39 ans et des troubles neurologiques liés à des hémangioblastomes cérébelleux, et un variant pathogène de FLCN chez 1 patiente ayant un CRCC à 46 ans et symptomatique du syndrome de BHD (pneumothorax et fibrofolliculomes). Enfin 2 VSI de FLCN et SDHB ont été identifiés chez 2 patients avec CRCC précoce. Dans le groupe CRCC et mélanome, 2 variants de MC1R ont été identifiés ; aucun variant de classe 4 ou 5 n’a été identifié dans les 2 autres sous-groupes (CRCC bilatéral et cancer du rein familial). Enfin le statut MMR tumoral réalisé sur 89 de ces 173 CRCC s’est révélé normal. Le groupe « histologie évocatrice » se répartit de la façon suivante : carcinome papillaire (55 cas), carcinome chromophobe et oncocytome (29 cas), autres histologies (48 cas). Parmi les 55 cas de carcinome papillaire, un variant de FH a été identifié chez 5 patients (4 variants pathogènes et 1 VSI), un variant de MET chez 4 patients (1 variant pathogène et 3 VSI) et un variant probablement pathogène de TSC1 chez 1 patient. Parmi les 29 cas de carcinome chromophobe et oncocytome, un variant a été identifié chez 8 patients (6 variants pathogènes de FLCN, 1 variant pathogène de TSC1 et un VSI de FLCN). Enfin, parmi les 48 autres cas de cancers du rein, un variant a été identifié chez 2 patients (un variant pathogène de TSC2 et 1 VSI de SDHB). Au total, nous n’avons jamais identifié de variant pathogène de VHL chez des patients atteints de CRCC isolé non syndromique. En revanche, parmi les 84 cas de carcinome papillaire et de carcinome chromophobe et oncocytome, une prédisposition a été identifiée dans 15 cas (soit 18%). Une attention particulière doit être portée sur ces histologies pour la recherche d’une prédisposition et l’adressage en consultation d’oncogénétique.


Ophélie BOUCHART, Coralie RUBECK, Jean-Christophe FANTONI, Xavier LEROY, Afane BRAHIMI, Marie-Pierre BUISINE, Pascal PIGNY, Catherine VERMAUT, Brigitte BRESSAC, Sophie LEJEUNE (LILLE)
11:35 - 11:40 #38088 - CS03a Apport de l’analyse par panel NGS pour le diagnostic génétique des patients atteints de cancer du rein.
CS03a Apport de l’analyse par panel NGS pour le diagnostic génétique des patients atteints de cancer du rein.

Contexte

Les carcinomes à cellules rénales (RCC) sont des tumeurs hétérogènes comprenant majoritairement des RCC à cellules claires (ccRCC, environ 70 % des cas), mais aussi de nombreux sous-types rares dont les principaux sont les RCC papillaires et les RCC chromophobes. Ces tumeurs peuvent survenir de manière sporadique ou être associées à des syndromes héréditaires, tels que la maladie de von Hippel-Lindau, le syndrome de Birt-Hogg Dubé, le syndrome HLRCC ou la sclérose tubéreuse de Bourneville. Selon les études, la présence de variants génétiques constitutionnels (probablement) pathogènes (VPP/VP) est rapportée chez 3 à 10 % des patients atteints de RCC, en fonction des gènes analysés.

En France, les recommandations actuelles du réseau national de référence pour les cancers rares de l’adulte PREDIR (PREDIspositions aux tumeurs du Rein) préconisent un test génétique par panel NGS chez les patients présentant soit un ccRCC diagnostiqué avant l'âge de 45 ans ou plusieurs ccRCC, soit un RCC non à cellules claires quel que soit l’âge, ainsi que chez les patients ayant des antécédents personnels ou familiaux ou une présentation syndromique.

Afin d'évaluer la pertinence des critères d’indication à l’analyse génétique et des gènes testés, nous avons mené une analyse rétrospective des patients atteints de RCC ayant bénéficié d'une analyse par panel de gènes au sein de notre laboratoire. De plus nous avons évalué l’apport diagnostique de l’analyse additionnelle de l’ADN tumoral.

Patients et méthodes

Une cohorte rétrospective de 904 patients avec RCC et ayant bénéficié d’un séquençage NGS d’un panel de 17 gènes (BAP1, CDKN2B, FH, FLCN, HNF1B, MET, PBRM1, PTEN, SDHA, SDHB, SDHC, SDHD, SMARCB1, TMEM127, TSC1, TSC2, VHL) a été étudiée. Parmi les patients, 140 ont bénéficié en complément d’une analyse tumorale par le même panel élargi aux gènes CDKN2A, KDM5C, KDM6A, MTOR, NF2, SETD2, ELOC et TP53.

Résultats

Sur les 904 patients, 4 % étaient porteurs d’un VP/VPP constitutionnel. Les porteurs présentaient soit un RCC non à cellules claires, soit des RCC multiples ou encore un RCC survenu dans un contexte syndromique. Aucun VPP/VP en lien avec le cancer du rein n’a été identifié dans un contexte de ccRCC isolé, y compris chez les patients avec antécédent familial de RCC. Parmi les 140 patients ayant bénéficié d’une analyse tumorale complémentaire, des VPP/VP somatiques responsables du développement tumoral ont été identifiés dans 60% des cas.

Conclusion

Des VPP/VP constitutionnels dans les gènes du panel ‘Rein’ sont identifiés dans seulement 4 % des cas avec les critères actuels d’indication au test génétique. Ce faible rendement diagnostique pose la question de la pertinence du test génétique chez certains patients notamment ceux avec ccRCC isolé. Cette étude démontre par ailleurs l’intérêt de l’analyse de l’ADN tumoral chez ces patients qui permet le plus souvent d’expliquer la survenue des tumeurs sporadiques et peut révéler des mosaïques constitutionnelles.


Roseline VIBERT (Paris), Virginie VERKARRE, Astrid RAMAHEFASOLO, Isabelle RONCELIN, Claudia SPANGENBERG, Caroline ABADIE, Michel BAHUAU, Patrick BENUSIGLIO, Pascaline BERTHET, Dominique CHAUVEAU, Isabelle COUPIER, Stéphane RICHARD, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Alexandre BUFFET, Nelly BURNICHON
11:40 - 11:45 #38168 - CS03c Recherche de prédisposition génétique au cancer du rein par panel NGS : Recommandations nationales du Groupe Génétique et Cancer – Unicancer et du Réseau National de Référence pour Cancers Rares de l'Adulte PREDIR de l'INCa.
CS03c Recherche de prédisposition génétique au cancer du rein par panel NGS : Recommandations nationales du Groupe Génétique et Cancer – Unicancer et du Réseau National de Référence pour Cancers Rares de l'Adulte PREDIR de l'INCa.

Introduction

Une prédisposition génétique est retrouvée chez environ 5% des patients présentant un carcinome à cellules rénales (RCC) à l’âge adulte. Une dizaine de syndromes héréditaires prédisposant au RCC sont connus, associant ou non des atteintes extra-rénales.

En France, le réseau national de référence pour cancers rares de l’adulte PREDIR, recommande actuellement de proposer un test génétique chez les patients présentant un RCC à cellules claires (ccRCC) diagnostiqué avant l'âge de 45 ans ou un RCC non à cellules claires quel que soit l’âge ou plusieurs RCC, ainsi que chez les patients ayant des antécédents personnels ou familiaux de RCC ou bien une présentation syndromique. Ce test génétique est réalisé par panel NGS par les laboratoires de génétique français membres du réseau PREDIR avec une hétérogénéité dans la composition des panels d’un laboratoire à l’autre. Afin d’harmoniser les analyses génétiques diagnostiques et la prise en charge des patients, le Groupe Génétique et Cancer (GGC)-Unicancer, en collaboration avec le réseau PREDIR, a mis en place un groupe d’experts pour établir la composition d’un panel de gènes ‘diagnostic’ à analyser en situation de suspicion de prédisposition héréditaire au RCC.

 

Méthodologie

Un groupe de 22 experts français (généticiens cliniciens et moléculaires, conseiller en génétique et épidémiologistes) a procédé à la revue exhaustive de la littérature pour 32 gènes d’intérêt, visant à sélectionner ceux pour lesquels un niveau de risque de RCC était établi ou considéré comme augmenté.

Les membres du groupe se sont réunis lors de 9 séances de travail durant lesquelles ont été présentées puis discutées les revues bibliographiques et les conclusions gène par gène.

Une liste des gènes dont le risque estimé de RCC semblait suffisamment fiable et précis a été validée par le groupe d’experts puis par l’ensemble des membres du GGC.

 

Résultats

Un potentiel intérêt clinique a été identifié pour 12 gènes, VHL, FLCN, MET, FH, SDHA, SDHB, SDHC, SDHD, BAP1, PTEN, TSC1 et TSC2. Les variations pathogènes (VP) et probablement pathogènes (VPP) de ces 12 gènes sont donc éligibles à la réalisation de tests pré-symptomatiques dans les familles.

Les 20 autres gènes ont été exclus en raison d’un risque de RCC non établi chez les porteurs de VPP/VP. C’est le cas en particulier du gène PBRM1 pour lequel les données de risque ont été jugées imprécises et pour lequel un effort doit être poursuivi dans un cadre de recherche. Des recommandations de surveillance des patients porteurs de VPP/VP ont été établies.

 

Conclusion

Face à une suspicion de prédisposition héréditaire au CR, le groupe GGC-Unicancer et le réseau PREDIR recommandent désormais d'analyser ce panel de 12 gènes. Une revue régulière de la littérature est prévue pour faire évoluer ce panel et un effort de recherche nécessitant un recueil exhaustif des familles avec VPP/VP est préconisé afin d’améliorer les estimations des risques de RCC.


Nelly BURNICHON (PARIS), Sophie GIRAUD, Pascaline BERTHET, Caroline ABADIE, Nadine ANDRIEU, Patrick BENUSIGLIO, Valérie BONADONA, Olivier CARON, Carole CORSINI, Isabelle COUPIER, Louise CRIVELLI, Antoine DE PAW, Capucine DELNATTE, Pierre DEVULDER, Sophie DUSSART, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Sophie LEJEUNE, Jessica MORETTA, Marie MULLER, Julie TINAT, Stéphane RICHARD, Catherine NOGUES
11:45 - 12:00 #38057 - CS04 Malformations cérébrales mosaïques épileptogènes liées à la voie mTOR : le génotypage et la transcriptomique à cellule unique dévoilent de nouvelles informations sur les mécanismes de la maladie.
CS04 Malformations cérébrales mosaïques épileptogènes liées à la voie mTOR : le génotypage et la transcriptomique à cellule unique dévoilent de nouvelles informations sur les mécanismes de la maladie.

Contexte : Les dysplasies corticales focales de type II (FCDII), la forme la plus courante de FCD, se caractérisent par une altération de l'organisation des couches neuronales du cortex et la présence de cellules cytomégaliques anormales appelées neurones dysmorphiques et cellules ballonisées. La FCDII est une cause fréquente d'épilepsie pharmacorésistante chez les enfants, pour lesquels le traitement consiste en une intervention chirurgicale visant à contrôler les crises. Les mutations somatiques cérébrales dans les gènes de la voie mTOR constituent la principale étiologie de la FCDII. Les cellules cytomégaliques présentent un enrichissement du taux de mutation et une hyperactivation de la signalisation mTOR. Cependant, les types cellulaires porteurs de la mutation et les mécanismes par lesquels les mutations conduisent à l'épilepsie demeurent incertains.

Méthodes : Nous avons réalisé le génotypage et le séquençage sur noyaux uniques de dix tissus chirurgicaux présentant des FCDII de tailles variables, montrant des mutations somatiques activant la voie mTOR. Nous avons également utilisé une combinaison d'approches histologiques et de transcriptomique spatiale (Visium et Merfish) pour valider les résultats.

Résultats : Nos résultats montrent des dérégulations transcriptomiques spécifiques à un type cellulaire. Dans les FCDII de grande taille, les mutations somatiques sont réparties dans différents lignages cellulaires, notamment les neurones, les astrocytes, les oligodendrocytes et la microglie, suggérant que la mutation est apparue tôt au cours du développement, probablement à un stade pré-gastrulation. L'analyse histopathologique révèle que les neurones dysmorphiques et les cellules ballonisées, bien qu'enrichis en mutations, ne représentent qu'une fraction mineure des cellules mutées dans les tissus dysplasiques, indiquant une pénétrance incomplète du phénotype de croissance cellulaire lié à mTOR. Enfin, grâce à la transcriptomique spatiale, nous avons mis en corrélation les résultats histologiques et transcriptomiques, identifié l'origine développementale et de nouveaux biomarqueurs de cellules cytomégaliques, et mis en évidence une altération du métabolisme et de la fonction mitochondriale dans les FCDII.

Conclusions : Nos résultats mettent en évidence une diversité inattendue de types cellulaires affectés par les mutations somatiques de la voie mTOR dans les FCDII. Ils représentent une ressource importante pour mieux comprendre l'épilepsie associée à la FCDII et pour identifier des biomarqueurs en vue de thérapies ciblées.


Sara BALDASSARI (Paris), Esther KLINGLER, Lucia GOMEZ TEIJEIRO, Marion DOLADILHE, Corentin RAOUX, Sergi ROIG PUIGGROS, Sara BIZZOTTO, Lina SAMI, Théo RIBIERRE, Eleonora ARONICA, Homa ADLE-BIASSETTE, Mathilde CHIPAUX, Denis JABAUDON, Stéphanie BAULAC
12:00 - 12:15 #38170 - CS05 Les variations de dosage du gène CHD1L contribuent aux phénotypes neurodéveloppementaux en miroir associés aux syndromes de micro-délétion et micro-duplication de la région 1q21.1 distale.
CS05 Les variations de dosage du gène CHD1L contribuent aux phénotypes neurodéveloppementaux en miroir associés aux syndromes de micro-délétion et micro-duplication de la région 1q21.1 distale.

Des délétions et duplications de la région 1q21.1 distale (1.5-Mb) sont associées à des formes d’autisme syndromique à expressivité et pénétrance très variables (MIM612474, 612475). Parmi les phénotypes, on note des malformations cardiaques, des traits autistiques, de la schizophrénie, ainsi que des anomalies du périmètre crânien et des variations de tailles corporelles. Notamment, la délétion est associée à de la microcéphalie et à une taille inférieure aux percentiles moyens, tandis que la duplication réciproque est associée à la macrocéphalie et les porteurs présentent une taille corporelle élevée.

Nous avons modélisé la duplication de la région 1q21.1 en surexprimant chez le poissons-zèbre les 8 gènes de la région. Nous avons constaté que seule la surexpression de CHD1L mène à une hausse du nombre de cellules en prolifération et une macrocéphalie chez le poisson-zèbre, mais également un allongement de la longueur du corps de la larve à 5 jours post-fécondation (dpf).

De manière réciproque, la suppression de l'orthologue de CHD1L chez le poisson zèbre entraîne une microcéphalie à 5dpf corrélée à une hausse de l’activité apoptotique et une diminution de l’activité mitotique dans la tête de la larve à 2dpf. Nous avons également observé une diminution de la longueur du corps des larves. Ces phénotypes miroirs sont aussi observés lorsque l’expression de Chd1l est modulé dans un modèle mammifère avec notamment une variation du nombre de neurones Tbr1 positifs matures dans l’embryons de souris.

Nous avons également exploré le rôle de CHD1L pendant la neurogenèse précoce humaine en générant des lignées isogéniques « perte de fonction » pour le gène CHD1L. Les lignées ont été différenciées en cellules progénitrices neuronales (NPC) et soumises à des analyses transcriptomiques et d’accessibilité de la chromatine. Ces approches ont révélé que la perte de CHD1L affecte les niveaux d'expression et l’accessibilité des gènes impliqués dans la différenciation neuronale et la synaptogenèse, y compris des gènes de susceptibilité à l’autisme tels que UNC5D et DPP6. Nous avons également observé que l'absence de CHD1L diminue significativement la couche de neurones TUJ1 positifs dans des organoides corticaux.

Enfin, une délétion atypique de 323 kb en 1q21.1 englobant uniquement CHD1L et un variant homozygote faux-sens de signification inconnue dans CHD1L (p.Arg392His) ont été identifiés chez deux individus non apparentés présentant des traits autistiques. Nous avons confirmé que le variant faux-sens est pathogène par complémentation fonctionnelle chez le poisson zèbre et que la protéine mutante est instable in vitro.

En résumé, nos données obtenues indiquent que la balance incorrecte de dosage du gène CHD1L perturbe les stades précoces de la différenciation neuronale et suggèrent que CHD1L est un candidat majeur dans les défauts neurodéveloppementaux observés chez les individus porteurs de délétions/duplications de la région 1q21.1 distale.


Marianne LEMÉE (Strasbourg), Maria-Nicla LOVIGLIO, Tao YE, Celine KEIME, Peggy TILLY, Pernelle KLEIN, Chantal WEBER, Olivia WENDLING, Hugues JACOBS, Delphine DUTEIL, Juliette D. GODIN, Christophe ROMIER, Christelle GOLZIO
12:15 - 12:30 #37588 - CS06 L’étude du paradigme des mutations de novo appliqué à la maladie d’Alzheimer jeune sporadique permet de révéler un nouveau gène facteur de risque.
CS06 L’étude du paradigme des mutations de novo appliqué à la maladie d’Alzheimer jeune sporadique permet de révéler un nouveau gène facteur de risque.

Contexte. Environ 15% des patients avec une maladie d’Alzheimer Jeune (MAJ, début < 65 ans) présentent un variant pathogène dans APP, PSEN1 ou PSEN2, dont 1-10% des patients avec MAJ sporadique. Il s’agit alors le plus souvent d’une mutation de novo (DNM). Dans l’hypothèse que des DNM d’autres gènes pourraient contribuer à la MAJ sporadique, nous avons préalablement étudié 12 trios (parents non atteints, absence d’antécédents familiaux), et révélé une DNM dans deux gènes (VPS35 et MARK4) dont l’effet in vitro était cohérent avec les mécanismes connus, la cascade amyloïde. Nous rapportons ici les résultats de l’analyse de 34 nouveaux trios, l’étude conjointe de 46 trios, l’enrichissement en variants rares dans une large étude cas-témoins, et les conséquences biologiques de la DNM du gène ainsi priorisé.

Méthodes. Depuis notre première étude (2015), nous avons inclus 37 nouveaux trios de MAJ, dont 3 présentaient une DNM pathogène (2 dans PSEN1, la première DNM dans APP), et 34 sans variant pathogène. Nous avons séquencé l’exome de ces 34 trios (Illumina) et réalisé une analyse bioinformatique unifiée avec les 12 trios déjà rapportés (N=46, âge de début 36-60 ans ; moyenne=49,9). Du fait de la difficulté à identifier des récurrences de DNM à l’échelle du gène vu le défi que représente l’inclusion de multiples trios avec maladie de l’adulte, et parce que les DNM associées à la MAJ n’ont pas de raison de réduire le risque de transmission, nous avons recherché un enrichissement dans une étude cas-témoins. Dans l’hypothèse que les DNM dans ces formes extrêmes pointent des régions spécifiques de gènes qui n’auraient pas été identifiées dans les études cas-témoins classiques, qui (i) étaient à l’échelle du transcrit entier et (ii) n’incluaient pas toutes les variations non synonymes (ex., indels en phase), nous avons réalisé une analyse cas-témoins en fenêtre ouvrante centrée sur les DNM non synonymes (NS) identifiées, dans les données du consortium européen ADES (N=4060 MAJ, 8592 témoins). Enfin, nous avons exprimé ce gène avec et sans la DNM dans des cellules HEK293 et introduit la DNM dans des cellules IPS par Crispr/Cas9.

Résultats. Nous avons identifié 35 DNM-NS chez 46 trios. Aucun gène ne présentait > 1 DNM-NS. Après étude cas-témoin en fenêtre ouvrante, la région la plus significativement enrichie en variants rares NS était le domaine de signalisation nucléaire d’un gène impliqué dans le métabolisme lipidique (p=0.003). In vitro, la DNM du patient princeps résulte en une perte de localisation nucléaire et augmentation en localisation cytoplasmique (fractionnement et immunofluorescence), où cette protéine est connue pour favoriser l’activité de l’enzyme BACE1, qui permet la production de peptide amyloïde β (Aβ). Dans les IPSC éditées, cette DNM entraine une augmentation significative de sécrétion d’.

Conclusion. Cette étude permet d’identifier un nouveau gène dont les variations délétères d’un domaine spécifique augmentent le risque de MAJ.


Gaël NICOLAS (Rouen), Anne ROVELET-LECRUX, Camille CHARBONNIER, Kévin CASSINARI, François LECOQUIERRE, Olivier QUENEZ, Morgane LACOUR, Aline ZAREA, David WALLON, Catherine SCHRAMM, Jean-François DELEUZE, Anne BOLAND, Ades COLLABORATORS, Laetitia MIGUEL, Magalie LECOURTOIS

12:40 - 13:45 ATELIERS DEJEUNER SPONSORISÉS
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ATELIER DEJEUNER PACBIO
PacBio sequencing: the long and short of it

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PacBio sequencing: the long and short of it

12:45 - 13:00 Pushing the limits on accuracy for both long-read and short-read sequencing. Benjamin AUBIER
13:00 - 13:15 High throughput sequencing of circulating DNA in neuroendocrine cancer - benefits of high quality (Q40+) PacBio short-read sequencing. Léa PAYEN-GAY (Professeur) (Intervenant, LYON)
13:15 - 13:30 Assessing HiFi genome sequencing as first-tier test in rare disease genetic research. Lisenka VISSERS (Intervenant, Nijmegen, Pays-Bas)
13:30 - 13:45 Dark genes, repeat expansions and structural variants: data analysis for HiFi reads. David STUCKI (Intervenant, Suisse)

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ATELIER DEJEUNER ASTRAZENECA / MSD
Tests fonctionnels : de la recherche à la clinique

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Tests fonctionnels : de la recherche à la clinique

12:45 - 12:50 Introduction. Claude HOUDAYER (PU PH) (Intervenant, Rouen)
12:50 - 13:02 Enjeux en oncologie et prérogatives d'un "bon test fonctionnel". Sandrine CAPUTO (Praticienne scientifique) (Intervenant, PARIS)
13:02 - 13:14 Exemple d'un test fonctionnel protéique en routine diagnostique. Martine MULERIS (Directrice de recherche CNRS) (Intervenant, Paris)

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ATELIER DEJEUNER INTEGRAGEN, ONCODNA GROUP
From Research to Precision Treatment: OncoDNA's Innovative Genomic Sequencing Solutions

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From Research to Precision Treatment: OncoDNA's Innovative Genomic Sequencing Solutions

12:45 - 13:00 Your all-inclusive partner for genomic solutions: cracking molecular complexity to bring innovation to patient care. Céline CAPERA (Intervenant, Evry)
13:00 - 13:15 Single-genome sequencing to solve mosaic mutations in cortical malformations with epilepsy. Sara BALDASSARI (Chargé de Recherche) (Intervenant, Paris)
13:15 - 13:30 The most comprehensive NGS cancer panels for solid and liquid biopsies, presentation of OncoDEEP kit experience. Marcel TRAUTMANN (Intervenant, Münster, Allemagne)
13:30 - 13:45 Conclusion. Céline CAPERA (Intervenant, Evry)

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ATELIER DEJEUNER varvis®
Trouver une aiguille dans une botte de foin : filtrer les variants avec varvis®

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Trouver une aiguille dans une botte de foin : filtrer les variants avec varvis®

12:45 - 12:55 Introduction à varvis®. Orianne MAZEMONDET (Intervenant, Rostock, Allemagne)
12:50 - 13:00 Automated shortlisting powered by inheritance filters (Sélection automatisée grâce au filtrage d'hérédité). Irene PATRIC (Intervenant, Allemagne)
13:00 - 13:25 Défis de l’analyse d’exome dans les maladies rares : cas concrets en pratique clinique. Christel DEPIENNE (Professeur) (Intervenant, Essen, Allemagne)
13:25 - 13:40 Impact de l'alignement des transcrits sur l'interprétation des variants. Rolf SCHRÖDER (Intervenant, Allemagne)
13:40 - 13:45 Discussion.

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ATELIER DEJEUNER AGILENT
Dernières innovations et retours d’expérience en somatique

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Dernières innovations et retours d’expérience en somatique

Modérateur : Claude REVEL (Vénissieux Cedex)
12:45 - 12:55 Introduction. François LOZACH (Intervenant, Paris)
12:55 - 13:20 ONCO-FIT: Plateforme de médecine de précision fonctionnelle en oncologie. Samia MOURAH (Cheffe de service) (Intervenant, Paris)
13:20 - 13:45 Rétrospective et Perspectives : Parcours d'un Grand Panel de Gènes en Génétique Tumorale. Julien MASLIAH-PLANCHON (Praticien) (Intervenant, Paris)

13:45 - 14:15 PAUSE CAFE - VISITE DES STANDS - CONSULTATION DES EPOSTERS
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A25
CONFERENCE INVITE 1
Génétique et sport

CONFERENCE INVITE 1
Génétique et sport

Modérateur : Xavier JEUNEMAITRE (PUPH) (PARIS)
14:15 - 14:25 Héritabilité & prédispositions génétiques de la performance. Jean-François TOUSSAINT (Conférencier, Paris)
14:25 - 14:35 L’exemple du gène HFE et de l’avantage sélectif au sport. Olivier HERMINE (Conférencier, Paris)
14:35 - 14:45 Swiss Laboratoryfor Doping Analyses, Université de Lausanne : Nouvelles méthodes de dopage et leur détection. Neil ROBINSON (Conférencier, Suisse)
14:45 - 14:55 Sport de haut niveau: entrainement et/ou génétique. Fabien CANU
Directeur INSEP
14:55 - 15:15 Table Ronde: importance du contexte familial, interaction environnement- génétique, méthodes nouvelles d’entrainement de haut niveau, défi des avancées scientifiques pour le contrôle antidopage, ….

15:15 PAUSE-VISITE DES STANDS & EPOSTERS-SESSION2 POSTERS AFFICHES
15:15-16:15
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KF2
Session 2 - Posters affichés en présence des auteurs

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15:15 - 16:15 #37780 - P002 La caractérisation des souris mutantes Vps13b révèle des phénotypes neuroanatomiques et comportementaux moins prononcés chez les femelles que chez les mâles.
P002 La caractérisation des souris mutantes Vps13b révèle des phénotypes neuroanatomiques et comportementaux moins prononcés chez les femelles que chez les mâles.

La protéine associée au tri des protéines vacuolaires 13B (VPS13B) est une protéine de grande taille et très conservée. La mutation de VPS13B est à l'origine du syndrome de Cohen, une maladie rare, à transmission autosomale récessive, caractérisée par une microcéphalie et une déficience intellectuelle parmi d'autres caractéristiques comme un retard de développement, une hypotonie et une personnalité amicale. Cependant, les mécanismes sous-jacents par lesquels la perturbation de VPS13B entraîne un dysfonctionnement cérébral restent encore inexpliqués.  Pour mieux comprendre la neuropathogenèse du syndrome de Cohen, nous avons caractérisé systématiquement les changements cérébraux chez les souris mutantes Vps13b et comparé les résultats murins à ceux de 235 patients déjà publiés et de 17 nouveaux patients diagnostiqués avec un syndrome de Cohen lié à VPS13B. Nous avons montré que Vps13b est exprimé de manière différentielle dans toutes les régions du cerveau, l'expression la plus élevée étant observée dans le cervelet, l'hippocampe et le cortex avec un pic postnatal. La moitié des souris Vps13b-/- meurent au cours de la première semaine de vie. Les autres souris ont une durée de vie normale et présentent les principaux phénotypes de la maladie humaine, notamment la microcéphalie, le retard de croissance, l'hypotonie, l'altération de la mémoire et une sociabilité accrue. Des analyses histomorphologiques systématiques du cerveau en 2D et 3D révèlent des changements structurels spécifiques dans le cerveau dès la naissance. Le gyrus denté est la région cérébrale dont la taille est la plus réduite, tandis que le cortex moteur est spécifiquement aminci dans la couche VI. Le fornix, le fascicule rétroflexe et le cortex cingulaire ne sont pas affectés. Il est intéressant de noter que ces changements neuroanatomiques impliquent une augmentation de la mort neuronale pendant les stades infantiles, sans progression à l'âge adulte, ce qui suggère que VPS13B favorise la survie neuronale au début de la vie. Il est important de noter que si les deux sexes sont touchés, certains phénotypes neuroanatomiques et comportementaux sont moins prononcés, voire absents chez les femmes. Nous avons évalué les différences entre les sexes chez les patients Cohen et avons conclu que les femelles étaient moins touchées, tant chez les souris que chez les patients. Nos résultats fournissent de nouvelles informations sur la neurobiologie de VPS13B et mettent en évidence des phénotypes cérébraux non signalés auparavant, tout en définissant le syndrome de Cohen comme une nouvelle entité probable de neurodégénérescence infantile non progressive.


Charlotte MONTILLOT (Dijon), Emilia SKUTUNOVA, . AYUSHMA, Morgane DUBIED, Adam LAHMAR, Sylvie NGUYEN, Benazir PEERALLY, Fabrice PRIN, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence DUPLOMB, Heng WANG, Muhammad ANSAR, Laurence FAIVRE, Nicolas NAVARRO, Shilpi MINOCHA, Stephan C COLLINS, Binnaz YALCIN
15:15 - 16:15 #38176 - P006 Avancées diagnostiques pour les patients avec autisme ou trouble du neurodéveloppement précoce sévère sans déficience intellectuelle par séquençage de génome.
P006 Avancées diagnostiques pour les patients avec autisme ou trouble du neurodéveloppement précoce sévère sans déficience intellectuelle par séquençage de génome.

Les troubles du spectre autistique (TSA) comme un certain nombre de troubles spécifiques et précoces des acquisitions (langage, coordination, fonction exécutives…) appartiennent aux troubles du neurodéveloppement (TND) au même titre que la déficience intellectuelle (DI). Marqués par une forte hétérogénéité clinique y compris syndromique, les TND sont fréquemment associés chez un même patient ; comme c’est le cas pour la DI présente chez 30% à 40% des patients avec TSA. Leur architecture génétique est complexe allant de formes monogénique à des formes oligogéniques ou multifactorielles. Les taux de diagnostic moléculaire varient fortement d’une étude à l’autre, toutefois le rendement diagnostique diffère probablement en fonction du phénotype neurodéveloppemental précis, plus faible par exemple dans un TSA isolé que dans un TSA syndromique et/ou associé à une DI.

Les anomalies chromosomiques visibles au caryotype correspondent à environ 5% des diagnostics de TSA. Le taux diagnostique est passé à environ 10-15% pour l’ensemble des TSA depuis l’utilisation en routine des puces à ADN.  Les études d’analyse de séquençage haut débit d’exome ou de génome complet (WGS) suggèrent une étiologie dans environ 15-20% des TSA. Toutefois, les taux diagnostiques des patients avec TSA ou TND précoces sévères sans DI sont mal définis, les cohortes regroupant le plus souvent des sous phénotypes.

Près de 200 patients ont été inclus dans la préindication TSA et TND précoce sévère sans DI dans le cadre du Plan France Médecine Génomique (PFMG) 2020-2025 et 120 dossiers ont été rendus. Le rendement diagnostique est de 9%. Il s’agit de SNV (67%) ou CNV (33%) pathogènes ou facteurs de susceptibilité aux troubles du neurodéveloppement. Environ 5% des patients présentent un Variant de Signification Inconnue (VSI) pouvant correspondre à un variant de novo dans un gène pour lequel une étude collaborative est en cours ou un variant hérité d’un parent légèrement atteint pour lequel une étude de ségrégation est en cours. Ces études complémentaires pourraient augmenter le rendement diagnostique et la compréhension des troubles.

Dans le cadre du PFMG, un travail collaboratif alliant les équipes d’expertises clinique, biologique et l’équipe de recherche du Pr T. Bourgeron experte dans la génétique des TND est initié. Les données brutes des génomes de ces patients seront réinterprétées et confrontées aux cohortes de patients avec TND recrutées dans différents projets Européens tels que AIMS-2Trials (Autism Innovative Medicine Studies-2-Trials), R2D2-MH (Risk and Resilience in Developmental Diversity and Mental Health). Elles serviront également de support pour établir des scores de risque polygéniques pour l’autisme et les TND sans DI.

L’ensemble des résultats permettra de préciser l’architecture génétique des TSA et TND précoces sévères dans toute leur diversité.


Anne-Claude TABET (Paris), Anna MARUANI, David GERMANAUD, Laurence PERRIN, Claire LEBLOND-MANRY, Freddy CLIQUET, Alexandre MATHIEU, Aline VITRAC, Celine DUPONT, Anita BEGGIATO, Elise HUMEAU, Valérie VANTALON, Alain VERLOES, Yline CAPRI, Boris CHAUMETTE, Benjamin COGNE, François LECOQUIERRE, Gael NICOLAS, Alice GOLDENBERG, Anne-Marie GUERROT, Thomas SMOL, Mathilde HEULIN, Andree DELAHAYE-DURIEZ, Cyril MIGNOT, Vincent DES PORTES, Delphine HERON, Marlène RIO, Thomas BOURGERON, Richard DELORME, Jonathan LÉVY
15:15 - 16:15 #37686 - P010 Coût de l'analyse de l'exome chez les patients atteints de déficience intellectuelle : une étude de micro-costing dans un contexte français.
P010 Coût de l'analyse de l'exome chez les patients atteints de déficience intellectuelle : une étude de micro-costing dans un contexte français.

Contexte : Avec le développement des technologies de séquençage de nouvelle génération en France au cours de la dernière décennie, le séquençage de l'exome était apparu comme une opportunité pour améliorer le taux diagnostique des patients atteints de déficience intellectuelle (DI). Afin d'aider les décideurs français à déterminer un tarif adéquat pour le séquençage de l'exome, nous avons estimé le coût unitaire d’une analyse diagnostique de la DI reposant sur le séquençage de l'exome, depuis la préparation de l'étape pré-analytique jusqu'à la rédaction du compte-rendu envoyé au généticien et identifié la part des postes de dépenses dans ce coût unitaire


Méthodes : Une approche en micro-costing a été réalisée pour l'année 2018 dans le cadre de l'étude DISSEQ, une étude coût-efficacité financée par le ministère de la Santé et réalisée en collaboration avec l’équipe de recherche GAD (Génétique des Anomalies du Développement, Inserm UMR 12131, Dijon) et le Centre National de Recherche en Génomique Humaine (CNRGH, Evry). L'analyse a été menée du point de vue de ces deux acteurs. L'ensemble des ressources (main d'œuvre, équipements, matériels jetables et réactifs, matériel réutilisable) nécessaires à l'analyse des échantillons sanguins a été identifié, collecté et valorisé monétairement. Afin de tenir compte de l’évolution de la technologie de séquençage et de la baisse des prix des consommables, plusieurs analyses de sensibilité ont été réalisées.


Résultats : Le coût nominal unitaire par analyse diagnostique reposant sur le séquençage de l'exome a été estimé à 2 019 €. La main d'œuvre représentait 50,7 % du coût total. L'étape analytique (de la préparation des librairies à l'analyse des séquences) représentait 88% du coût total. Des analyses de sensibilité ont montré qu'une baisse simultanée de 20 % du prix du kit de capture et de 50 % du prix des flow-cells permettait d'estimer à 1 769 € le coût d'un test diagnostique pour la DI basé sur le séquençage d’exome.


Conclusion : Il s'agit de la première estimation du coût du séquençage de l’exome dans le contexte français du diagnostic de la DI. L'estimation est particulièrement influencée par le prix des flow-cells et par les coûts de main d’œuvre, mais plus généralement par l'organisation des centres impliqués dans les différentes étapes de l'analyse et la période à laquelle l'étude a été menée. Ces informations peuvent maintenant être utilisées pour définir un tarif adéquat. Ils ont également participé à élaborer la méthodologie de l’analyse médico-économique de l’analyse de génome dans le cadre de l’étude pilote DEFIDIAG (NCT04154891) du Plan France Médecine Génomique  (PFMG) 2025.


Anne-Laure SOILLY, Charley ROBERT-VIARD (Dijon), Céline BESSE, Ange-Line BRUEL, Bénédicte GÉRARD, Anne BOLAND, Amélie PITON, Frédéric TRAN MAU-THEM, Anne-Sophie DÉNOMMÉ-PICHON, Antonio VITOBELLO, Hana SAFRAOU, Yannis DUFFOURD, Jean MULLER, Charlotte POË, Thibaud JOUAN, Samy EL DOUEIRI, Laurence FAIVRE, Delphine BACQ-DAIAN, Bertrand ISIDOR, David GENEVIEVE, Sylvie ODENT, Nicole PHILIP, Martine DOCO-FENZY, Didier LACOMBE, Julian DELANNE, Christophe PHILIPPE, Marie-Laure ASENSIO, Jean-François DELEUZE, Christine BINQUET, Disseq INVESTIGATORS GROUP, Christel THAUVIN-ROBINET, Catherine LEJEUNE
15:15 - 16:15 #37773 - P014 L’innovation par les paramédicaux dans le CRMR Déficiences intellectuelles de causes rares DEFI-Bourgogne.
P014 L’innovation par les paramédicaux dans le CRMR Déficiences intellectuelles de causes rares DEFI-Bourgogne.

Le centre DEFI-Bourgogne, intégré au CRMR Déficiences intellectuelles (DI) de causes rares, a pour but d’apporter une évaluation pluridisciplinaire aux patients suspects de DI ou aux patients porteurs d’une maladie génétique et présentant un trouble du neurodéveloppement (TND). L’équipe est donc composée de plusieurs paramédicaux qui mettent en place des séances de prise en charge innovantes ou participent à des projets de recherche.

 

Parmi celles-ci, on note la mise en place de groupes Barkley (Programme d’Entraînement aux Habiletés Parentales), qui sont des groupes d’habiletés parentales pour des parents d’enfants ayant des troubles des Troubles Oppositionnels avec Provocation (régulièrement associés à un diagnostic de Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité). Le programme consiste en une dizaine de séances qui ont pour but d’amener les parents à une meilleure connaissance du trouble et à leur apporter des outils pour les guider vers une meilleure gestion des comportements difficiles. Le but est aussi de les amener vers un meilleur sentiment de compétences parentales. L’équipe propose également des séances de remédiation cognitive, ayant pour but de réduire l'impact des troubles cognitifs dans la vie quotidienne. Pour cela, les séances visent à promouvoir le développement de nouvelles stratégies de traitement de l'information, spontanément mises en œuvre par le patient et/ou développées avec étayage du thérapeute.  Cette activité a permis de prendre part à deux projets de recherche coordonné par GenoPsy au Vinatier, Cognitus & Moi pour les enfants puis Réhabilitus pour les adultes.

Enfin, d’autres initiatives peuvent être citées, comme des groupes de paroles pour les parents, les hôpitaux de jour de transition enfants-adultes pour les patients avec TDI/TND, le programme ETP « En route vers l’autonomie », la participation aux webinaires Patients Familles Soignants proposés par la plateforme d’expertise maladies rares.

 

Dans le cadre de la recherche, les neuropsychologues peuvent avoir un rôle central notamment pour essayer de mettre évidence des profils cognitifs précis dans certaines pathologies. Après la description du profil cognitif du syndrome de White-Sutton, un travail similaire est mené chez les patients atteints du syndrome de Bosch-Boonstra-Schaaf (NR2F1). L’équipe travaille également sur la description d’un nouveau syndrome de définition « psychométrique et orthophonique », baptisée la dysgnosie des signes conventionnels. Cette symptomatologie touche des patients qui ont une efficience intellectuelle normale mais présentent une impossibilité de reconnaitre des signes et symboles. Les évaluations neuropsychologiques sont également indispensables aux essais thérapeutiques menés au sein du CRMR.

 

En conclusion, l’investissement majeur des paramédicaux du centre a permis de mettre en place des initiatives innovantes qui permettent d’améliorer la prise en charge des patients et font avancer la recherche dans les TND.


Jenny CORNATON, Aurélie ESPITALIER, Noémie RELIN, Chloé SAGNOL, Théo GAUMET, Hélène SFEIR, Marie-Myriam ARNOULT, Camille MARIA, Emilie PONTET, Lou AUGUSTINIAK, Aurore GARDE, Caroline RACINE, Clémence FAUCONNIER-FATUS, Clément SIMAO DE SOUZA, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE, Julian DELANNE (Dijon)
15:15 - 16:15 #38172 - P018 Évaluation neuropsychologique des sujets porteurs du syndrome de Cowden – Analyse à mi-parcours (volet neuropsychologique de l’étude COSEA).
P018 Évaluation neuropsychologique des sujets porteurs du syndrome de Cowden – Analyse à mi-parcours (volet neuropsychologique de l’étude COSEA).

Introduction : Le syndrome de Cowden est une maladie génétique rare associée à des mutations du gène PTEN. Il se caractérise par des manifestations cliniques variées, notamment la présence d'hamartomes multiples, un risque accru de cancer, un excès de croissance cérébrale, ainsi que des troubles du neurodéveloppement. Le volet pédiatrique de l’étude COSEA révèle que 40% des enfants atteints ont une déficience intellectuelle (DI) et/ou un trouble du spectre de l'autisme (TSA). Parmi les 60% restants, au moins 30% présentent un trouble spécifique des apprentissages. Ce volet neuropsychologique de l’étude COSEA se concentre sur l'évaluation neuropsychologique des patients atteints du syndrome de Cowden qui ne présentent ni DI ni TSA, dans le but de mieux comprendre les difficultés auxquelles ils sont confrontés.

Méthodologie : Nous avons recueilli les évaluations neuropsychologiques de 14 enfants atteints du syndrome de Cowden n’ayant ni DI ni TSA. Ces évaluations proviennent des services de génétique de l'APHP Sorbonne Université, de neuropédiatrie de l'Hôpital Femme Mère Enfant de Lyon et de génétique du CHU de Rennes. Huit de ces patients ont été évalués avant le lancement de l'étude COSEA, ce qui a permis d'effectuer des observations préliminaires conduisant à l'établissement d'un protocole spécifique pour les futurs patients. À ce jour, six enfants ont suivi ce protocole, incluant une évaluation standardisée couvrant l'efficience intellectuelle, la perception visuelle, les fonctions exécutives, l'attention, la cognition sociale et les comportements.

Résultats Préliminaires : Tous les enfants avec un syndrome de Cowden sans DI ni TSA ont rencontré des difficultés scolaires nécessitant des adaptations (classes ULIS et SEGPA, AESH) et des interventions spécialisées (orthophonie, psychomotricité, ergothérapie). Les résultats des huit patients évalués avant le lancement de l'étude COSEA ont confirmé les difficultés d'apprentissage et révélé une hétérogénéité des profils neuropsychologiques avec une prédominance des difficultés praxiques et de cognition sociale. L’analyse des six premiers enfants ayant suivi le protocole sont en faveur de ces observations. L'étude est toujours en cours, avec l'inclusion continue de nouveaux patients.

Conclusion : La fréquence des troubles spécifiques apprentissages des enfants atteints du syndrome de Cowden est probablement sous-estimée. Elle justifie la réalisation d’un diagnostic moléculaire précoce, d’un suivi pluridisciplinaire dès l'entrée à l'école, ainsi qu’un bilan neuropsychologique, en prévention de l’échec scolaire. Par ailleurs, l’hétérogénéité des difficultés constatées souligne la complexité de la physiopathologie du dysfonctionnement cérébral dans les excès de croissance encéphalique.


Fanny PHELIPPEAU (Paris), Barbara CHIARONI, Anne-Claire GELINEAU, Emmanuelle LACAZE, Cécilia GALBIATI, Coralie RASTEL, Fanny TESSIER, Laurent PASQUIER, Vincent DES PORTES, Cyril MIGNOT
15:15 - 16:15 #38344 - P022 Les variants de novo du gène RBBP4 décrivent une nouvelle NuRDopathie présentant des signes dysmorphiques communs et associée à un retard de développement affectant principalement le langage.
P022 Les variants de novo du gène RBBP4 décrivent une nouvelle NuRDopathie présentant des signes dysmorphiques communs et associée à un retard de développement affectant principalement le langage.

More than half of patients diagnosed with a neurodevelopmental disorder (NDD) lack a molecular diagnosis.

The nucleosome remodeling and deacetylase (NuRD) complex modulates gene expression important for pluripotency, lineage commitment, and corticogenesis. De novo variants in CHD3 (leading to Snijders Blok-Campeau (SNIBCP) syndrome), CHD4 (Sifrim-Hitz-Weiss (SIHIWE) syndrome), and GATAD2B (GAND syndrome), that encode NuRD complex subunits, are associated with overgrowth and NDD and have been coined the term NuRDopathies.

The RB binding protein 4 (RBBP4) gene codes for a histone-binding protein that plays a role in the NuRD complex, but also CAF-1 and PRC2 complexes. The phenotype associated with pathogenic RBBP4 variants is unknown.

We collected a cohort of 16 patients carrying 14 different mono-allelic RBBP4 variants. One is an inherited splice variant (CADD score 22.9, SpliceAI 0.69), 13 are missense variants (11 de novo and 2 not inherited from the available parent). In silico prediction tools support the pathogenicity of the variants: median (range) CADD and REVEL scores are 26.3 (21.7-32) and 0.56 (0.30-0.94), respectively. All variants are scattered in the functional and highly conserved domains of the protein. Most of the affected amino acid residues (12/14) are conserved down to yeast.

Fifty percent of the reported patients have microcephaly (4/9). Recurrent dysmorphic features can be recognized: tall forehead (5/6), hypertelorism or broad nasal bridge (4/8) and thin upper lip or short philtrum (4/6). All patients have developmental delay and/or intellectual disability (13/13 and 9/9, respectively) and moderate to severe speech delay (9/9). Autistic features are presented by half of the patients (4/8) but only a third have a confirmed autism spectrum disorder (2/6). Seizures are uncommon (3/10) but they are therapy-resistant when present (3/3). Brain magnetic resonance imaging highlights nonspecific white matter hyperintensities or cerebral atrophy (5/7). Cryptorchidism (3/9) and strabismus (2/6) are less frequent.

This cohort shares common features with SNIBCP (autistic features), SIHIWE and GAND syndromes (seizures) or a combination of those (speech delay, high forehead, hypertelorism, cryptorchidism and strabismus). Interestingly, macrocephaly is common in these syndromes (39-85%) but was absent from the RBBP4 cohort. The p.Ser73, p.Tyr181 and p.Asn282 residues have been reported to be critical for RBBP4 interaction with its partners and are affected in 5 patients of this cohort. In vitro and in vivo (fly model) studies are currently underway to further ascertain the phenotype-genotype association.

In summary, we describe a new NuRDopathy with partial clinical overlap of previously reported NuRDopathies, but also significant differences (microcephaly and/or absence of macrocephaly). Exploring the functional consequences of the dysfunction of different complex subunits could help delineate the phenotypic differences between the syndromes.


Tanguy DEMARET (Gosselies, Belgique), Bryce A. MENDELSOHN, Olaf BODAMER, Andrée DELAHAYE-DURIEZ, Jasper VAN DER SMAGT, Julie LAUZON, Marielle ALDERS, Saskia MAAS, Marie FALKENBERG SMELAND, Laura LARRIGAN, Boris KEREN, Perrine CHARLES, Julia RANKIN, Parul JAYAKAR, Amelle SHILLINGTON, Emanuela ARGILLI, Elliott SHERR, Emma BEDOUKIAN, Cara SKRABAN, Julie S. COHEN, Mary Ann THOMAS, Kym BOYCOTT, Douglas ALLAN, Xiang-Jiao YANG, William T. GIBSON, Philippe CAMPEAU
15:15 - 16:15 #38578 - P026 Les variants de novo du gène SP9 sont responsables d’un nouveau type d’interneuronopathie d’expression variable associant une déficience intellectuelle, des troubles du spectre autistique et une épilepsie.
P026 Les variants de novo du gène SP9 sont responsables d’un nouveau type d’interneuronopathie d’expression variable associant une déficience intellectuelle, des troubles du spectre autistique et une épilepsie.

Introduction : Les interneuronopathies sont un trouble du neurodéveloppement caractérisé par une altération de la migration et de la différenciation des interneurones GABAergiques, et dont le très large spectre clinique comporte des troubles du spectre autistique, des encéphalopathies épileptiques à début précoce, une déficience intellectuelle ou des troubles psychiatriques comme la schizophrénie. Une de leurs principales étiologies est la présence de variants pathogènes dans des gènes impliqués dans le développement neuronal. SP9 est un facteur de transcription appartenant à la famille des facteurs KLF/SP, qui possèdent des domaines de liaison à l'ADN très conservés. Ce gène joue un rôle central dans le développement des interneurones et leur migration tangentielle, comme l'ont démontré des modèles murins, mais n'a pas encore été impliqué dans des maladies humaines.

Matériels et méthodes : Grâce à Genematcher, nous avons pu collecter des cas présentant des variants dans le gène SP9. Pour évaluer l’impact de ce gène, nous avons mené des études anatomopathologiques, des analyses in silico (analyses bioinformatiques utilisant des bases de données de séquençage d’ARN dans des structures cérébrales à différents stades de développement)  et in vitro (analyses de Luciférase, construction de plasmide et imagerie confocale de cellules vivantes).

Résultats : Nous montrons ici que les variants hétérozygotes de novo du gène SP9 sont responsables d’une interneuronopathie avec d’une part des variants faux-sens récurrents sur l’acide aminé Glutamate en position 378 entraînant une encéphalopathie épileptique sévère par un effet hypomorphe et néomorphe et d’autre part des variants perte de fonction entraînant un phénotype un peu moins sévère caractérisé par une déficience intellectuelle et des troubles du spectre autistique.

Conclusion : Les variants hétérozygotes de novo du gène SP9 sont responsables d’une interneuronopathie avec deux phénotypes distincts de sévérité variable. Ces résultats confirment également les données de la littérature montrant que certains variants situés dans un domaine de liaison à l'ADN conservé des facteurs de transcription de la famille KLF/SP peuvent conduire à des fonctions néomorphes qui responsable de pathologie de transmission autosomique dominante.


Marine TESSARECH (LILLE), Gaelle FRIOCOURT, Florent MARGUET, Maryline LECOINTRE, Morgane LE MAO, Rodrigo MUÑOZ DÍAZ, Cyril MIGNOT, Boris KEREN, Bénédicte HÉRON, Charlotte DE BIE, Koen VAN GASSEN, Didier LOISEL, Benoît DELORME, Steffen SYRBE, Annick KLABUNDE-CHERWON, Rami ABOU JAMRA, Meret WEGLER, Bert CALLEWAERT, Annelies DHEEDENE, Merzouka Marinnes ZIDANES, Agnès GUICHET, Céline BRIS, Patrick VAN BOGAERT, Florence BIQUARD, Guy LENAERS, Pascale MARCORELLES, Claude FEREC, Bruno GONZALES, Vincent PROCACCIO, Antonio VITOBELLO, Dominique BONNEAU, Annie LAQUERRIERE, Salim KHIATI, Estelle COLIN
15:15 - 16:15 #37596 - P030 Troubles spécifiques du langage et des apprentissages non syndromique et séquençage d’exome : Expérience dijonnaise et revue de la littérature.
P030 Troubles spécifiques du langage et des apprentissages non syndromique et séquençage d’exome : Expérience dijonnaise et revue de la littérature.

Les Troubles du Neurodéveloppement (TND) sont sans aucun doute les affections les plus explorées en génétique médicale, la Déficience Intellectuelle (DI), l’Autisme ou l’Epilepsie étant pourvoyeur d’activités clinique et de recherche. Parmi les TND, les Troubles Spécifiques du Langage et des Apprentissages (TSLA) sont encore peu explorés en pratique courante. Les TSLA ou « dys » (dyslexie/dysorthographie, dysphasie, dyspraxie, dyscalculie et TDAH) touchent environ 5 à 10% des enfants en âge scolaire, représentant ainsi un enjeu de santé publique.

En France, en l'absence de signes syndromiques, la plupart des services de génétique propose la réalisation d’une ACPA, associée chez les filles à la recherche d'un syndrome de l'X-fragile. Néanmoins, les exemples de gènes décrits dans la DI et également décrits chez les patients atteints de TSLA se multiplient, suggérant des chevauchements génotypiques entre les TND. De plus, certaines équipes internationales ont identifié par séquençage de l'exome (ES) des variations d’intérêt dans un ou plusieurs gènes chez des patients atteints de TSLA sévères, suggérant un modèle monogénique ou oligogénique de ces troubles.

Nous avons initié en 2021 un projet pilote visant à proposer l'ES, le plus souvent en trio, chez des patients adressés en consultation de génétique pour un ou des TSLA sévère(s) bien documenté(s).

80 patients, en majorité multidys ont été inclus. 34 avaient déjà précédemment explorés par ACPA et 68% avaient des ATCD familiaux. Des variations probablement pathogènes ont été identifiés chez 6 patients (BRAF, KCNN2, SMARCC2(x2), SET et TRIO) ainsi que des PIEV chez 2 autres patients (dup et del 16p11.2). 28 variations de signification incertaine (VSI) dans les gènes connus dans les TND ont été identifiés chez 22 patients (parfois 2 VSI chez un même patient) et 13 variations dans des gènes de signification inconnue (GUS). Ainsi, un diagnostic génétique a été obtenu chez 10% des patients (38% avec VSI), et ce taux s’élève à 13% chez les non-explorés (contre 8,8% en ACPA). Des ségrégations familiales, des analyses cliniques et fonctionnelles et des études de l’épisignature sont en cours afin d'aider à la classification de certains VSI.

Tous les patients chez qui une variation probablement pathogène ou une variation d'intérêt a été identifié présentent soit des TSLA multiples, soit une association TSLA et troubles du comportement. La mise en évidence de variations dans des gènes connus dans d’autres TND va dans le sens de l’existence d’un chevauchement génotypique entre TND, notamment dû à la diversité des variations possibles au sein d’un même gène.

L'étude sera poursuivie sur 101 patients supplémentaires, atteints de TSLA sévère jamais explorés, dans le cadre d’un PHRC interrégional regroupant 11 centres d’inclusion en France. Nous chercherons ainsi à confirmer ces 1ers résultats qui encouragent la prescription de l’ES chez les patients atteints de TSLA lorsqu’il existe une demande familiale.


Eléonore VIORA-DUPONT (Dijon), Julian DELANNE, Aurore GARDE, Sophie NAMBOT, Estelle COLIN, Marie BOURNEZ, Clémence FAUCONNIER-FATUS, Caroline RACINE, Céline BERNARD, Agnès MAURER, Aurélie ESPITALIER, Christine BINQUET, Marion BOUCTOT, Marie-Laure ASENSIO, Anne-Sophie BRIFFAUT, Véronique DARMENCY, Audrey COTINAUD-RICOU, Patricia PLUMET, Noémie RELIN, Patrick CALLIER, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Nathalie MARLE, Fréderic TRAN-MAU-THEM  , Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Hana SAFRAOU, Antonio VITOBELLO, Ange-Line BRUEL, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE
15:15 - 16:15 #37685 - P034 Les diagnostics moléculaires multiples dans le domaine de la déficience intellectuelle et des anomalies du développement : 3,5% des cas positifs.
P034 Les diagnostics moléculaires multiples dans le domaine de la déficience intellectuelle et des anomalies du développement : 3,5% des cas positifs.

Introduction : Les diagnostics moléculaires multiples (DMM), bien qu’étant un concept ancien, sont probablement sous-estimés. L’expansion des techniques pangénomiques a permis d’améliorer le rendement diagnostique dans les anomalies du développement et la déficience intellectuelle (AD/DI), ainsi que la détection des DMM. Un DMM correspond à l’association de deux maladies génétiques ou plus, expliquant le phénotype d’un patient. La littérature est pauvre, les cohortes décrites, s’intéressant principalement aux anomalies congénitales et neurologiques, rapportent de 1,8% à 7,1% de DMM au sein des diagnostics positifs par ES.  

Méthodes : De mars 2014 à décembre 2021, notre laboratoire a rendu 880/2658 ES avec un diagnostic positif chez des individus atteints d’AD/DI. Nous avons réanalysé de manière rétrospective les 309 ES positifs rendus entre 03/2014 et 12/2018 et étudié les caractéristiques des DMM rendus prospectivement entre 01/2019 et 12/2021.

Résultats : Nous avons retenu un DMM chez 31/880 individus (3,5%) et un DMM probable chez 39 individus supplémentaires (association d’un diagnostic et d’une variation de signification incertaine avec une forte probabilité d’être reclassée pathogène dans le futur), menant à 8% le taux global de DMM à l’avenir. Ce taux est cohérent avec la littérature, avec un taux moyen de 3,2% (6,6% si l’on considère les DMM probables). Les pathologies AD concernent 2/3 de nos patients, dont au moins l’une des variations est héritée d’un parent peu voire pas symptomatique pour 50% des patients, illustrant la difficulté de la pénétrance incomplète. Au moins un CNV est impliqué chez 12/31 individus, détecté soit par ACPA (4/12) soit par ES (8/12). Les DMM sont cliniquement soit distincts (9/31) soit chevauchants (22/31). Des 24 individus dont l’hérédité est connue, 6 présentent deux pathologies dominantes dont l’une héritée, et 4 une pathologie dominante sporadique associée à une pathologie AR ou XLD/XLR. La temporalité entre les diagnostics diffère, avec 17/31 des DMM détectés d’emblée versus un délai maximal de 8 ans. Le gain diagnostique des réanalyses est de 3,2%.

Conclusion : les DMM méritent une attention particulière des cliniciens mais également des biologistes. Avec un taux entre 3,5 et 8%, ils s’avèrent fréquents dans le domaine des AD/DI. Pour les détecter, il est important de disposer de données cliniques de qualité et à jour, d’une expertise clinique et d’un dialogue entre cliniciens et biologistes, d’avancées bio-informatiques et de l’enrichissement des connaissances scientifiques ; tout cela dans l’unique but d’apporter une prise en charge personnalisée aux patients et leur famille et un conseil génétique adapté, tout en décrivant plus justement les spectres phénotypiques des gènes impliqués en pathologie humaine. Enfin, la réanalyse des ES positifs, bien que présentant un rendement diagnostique moindre que la réanalyse de données négatives, reste une approche intéressante pour limiter l’errance diagnostique.


Caroline RACINE (DIJON), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Camille ENGEL, Frédéric TRAN MAU-THEM, Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Hana SAFRAOU, Arthur SORLIN, Sopie NAMBOT, Julian DELANNE, Aurore GARDE, Estelle COLIN, Sébastien MOUTTON, Julien THEVENON, Nolwenn JEAN-MARÇAIS, Marjolaine WILLMEMS, David GENEVIEVE, Lucile PINSON, Laurence PERRIN, Fanny LAFFARGUE, James LESPINASSE, Elodie LACAZE, Arnaud MOLIN, Marion GERARD-BLANLUET, Laetitia LAMBERT, Charlotte BENIGNI, Olivier PATAT, Valentin BOURGEOIS, Charlotte POE, Philippine GARRET, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
15:15 - 16:15 #37721 - P038 Comment l'identification des anomalies génomiques éclaire les « espèces naturelles » du spectre de l’autisme: illustration de l’approche du phénotypage inverse dans le cas des mutations du gène SHANK3.
P038 Comment l'identification des anomalies génomiques éclaire les « espèces naturelles » du spectre de l’autisme: illustration de l’approche du phénotypage inverse dans le cas des mutations du gène SHANK3.

L’identification d’un nombre croissant de sujets porteurs de mutations dans des gènes responsables de troubles du spectre de l’autisme (TSA) ouvre un nouveau champ de recherche pour caractériser leurs dysfonctionnements psychiques (affects, pensées, psychomotricité).

Jusqu’ici, les TSA sont définis dans les classifications internationales d’un point de vue symptomatique avec une approche polythétique c’est-à-dire basée sur la présence de X symptômes parmi une liste de Y, privilégiant la fiabilité diagnostique (concordance inter-juges) au détriment de la validité clinique.

L’identification d’anomalies génomiques offre une façon originale d’aborder la réalité psychique des sujets partageant un même variant rare, -en validant leur regroupement-, point de départ à un réexamen attentif du phénotype psycho-comportemental parfois énigmatique.

Ce regroupement de sujets nous invite à aller au-delà de la compilation des symptômes, et à explorer différents référentiels pour trouver une cohérence sémiologique à leurs perturbations psycho-comportementales et favoriser la détection de signes ou symptômes discriminants en vue d'une analyse clinique différentielle.

Nous illustrons l’intérêt de cette approche avec les mutations du gène SHANK3, où l’hypothèse d’une défaillance des centres psychomoteurs qui permettent de passer « de la pensée à l’action » s’est avérée être un cadre conceptuel pertinent pour observer des manifestations cliniques souvent négligées par rapport aux symptômes socio-communicatifs dans les TSA, et révéler d’autres signes psychomoteurs en interagissant avec ces sujets. 

Cet angle de vue nous a amené à repérer dès l’enfance des anomalies qualitatives de la psychomotricité, c’est-à-dire des actions motrices involontaires ayant l’allure d'actes intentionnels mais réalisées sans l’influence de la volonté qui affectent la motricité expressive (mimiques faciales, etc.) et réactive (comportement d’utilisation, etc.). Ces repères discriminants nous conduisent à considérer que ces sujets présentent une forme de catatonie chronique à début précoce. 

Au-delà de la caractérisation psychopathologique d’un trouble du développement très rare, ce changement de regard a révélé que parmi les 11 cas rapportés par Léo Kanner dans son article princeps de 1943 décrivant l’autisme, l’un d’entre eux était très probablement un cas de catatonie chronique à début précoce, et montre l’intérêt de prendre en compte les anomalies qualitatives de la psychomotricité dans l’approche du diagnostic différentiel des TSA.

 

 

Philippe A. Alternatives to Gold Standard Diagnostic Tools for Distinguishing "Natural Kinds" on the Autism Spectrum. Front Psychiatry. 2022;13:862410. doi: 10.3389/fpsyt.2022.862410.

 

Dhossche D, de Billy C, Laurent-Levinson C, Lenormand M-T, Recasens C, Robel L, Philippe AEarly-onset catatonia associated with SHANK3 mutations: looking at the autism spectrum through the prism of psychomotor phenomena. Front Psychiatry. 2023;14 doi:10.3389/fpsyt.2023.1186555


Anne PHILIPPE (PARIS)
15:15 - 16:15 #37738 - P042 L’engagement des personnes vivant avec un trouble du neuro-développement et leurs aidants pour une meilleure accessibilité de l’information en santé.
P042 L’engagement des personnes vivant avec un trouble du neuro-développement et leurs aidants pour une meilleure accessibilité de l’information en santé.

Un Trouble du Neuro-Développement (TND), même léger à modéré, peut réduire l’accès aux dispositifs d’éducation en santé ainsi qu’aux informations relatives aux soins ou aux examens proposés.

Comprendre l’information c’est favoriser les conditions de l’adhésion dans le parcours de soins.

Un groupe de travail inter-filières de santé maladies rares a été mis en place par les filières AnDDI-Rares et DefiScience. Composé de professionnels et de représentants de patients formés au Facile à Lire et A Comprendre (FALC) ou de personnes sensibilisées à l’accessibilité de l’information en santé, il conçoit ou transcrit des documents en FALC à l’attention première des personnes touchées par une maladie rare associée à un TND mais plus largement pour tous.

Parmi les productions :

  • Notice d’information aux examens génétiques et le consentement à l’enregistrement des informations de santé
  • Documents en lien avec l’ETP (Education thérapeutique du patient)
  • Convocation à une consultation ou à un hôpital de jour
  • Présentation pour les personnes concernées du syndrome :

-          lié à une mutation du gène MYT1L pour les enfants concernés

-          d’Angelman (ensemble de supports pour soutenir la communication entre les personnes concernées et les aidants)

Chaque document existe dans une version pouvant répondre aux besoins du plus grand nombre de personnes mais également dans une version pouvant être personnalisée si besoin.

La mise à disposition de ces documents :

  • permet un meilleur accès à l’information des personnes vivant avec un TND et donc développe leur autodétermination envers leurs soins.
  • favorise la réflexion des équipes de soins ou d’accompagnement sur les méthodes de communication à mettre en place pour répondre aux besoins de leurs usagers.

Gwendoline GIOT (Angers), Caroline IMMESOETE, Anahita AVALOS, Béatrice BARIL, Céline BENOIT, Sandra CAMPAS, Françoise CARPENTIER, Marie DANIEL, Guénola DENOS, Anne-Cécile GRANGE, Lara HERMANN, Dominique LOIZELET, Françoise NEUHAUS, Jonathan RUMIZ, Valérie SALOMONE
15:15 - 16:15 #37861 - P046 Impact de la perte de fonction de PRDM13 dans le développement du cervelet et du tronc cérébral.
P046 Impact de la perte de fonction de PRDM13 dans le développement du cervelet et du tronc cérébral.

Les pathologies congénitales du cervelet forment un groupe hétérogène de maladies neurodéveloppementales, affectant 1 enfant sur 7000 naissances. Le séquençage à haut débit a permis d’identifier nombre de variants génétiques, mais ~50% des patients restent sans diagnostic concluant. De manière surprenante, peu de mutations ont été caractérisées dans des gènes codant pour des facteurs de transcription clés du développement neural. Récemment, nous avons identifié des mutations bialléliques dans PRDM13 chez des enfants atteints dès la naissance d’hypotonie, de troubles des fonctions autonomes (déglutition, respiration), et d’absence de développement moteur et cognitif. Les examens fœtopathologiques et par neuroimagerie révèlent une hypoplasie sévère et précoce du cervelet, associée à une réduction et une désorganisation de la couche de cellules de Purkinje, ainsi qu’une atteinte des noyaux de l’olive inférieure (NOI). PRDM13 code pour un répresseur transcriptionnel, connu comme un acteur clé dans la spécification neurale dans la rétine et la moelle épinière. Néanmoins, ses fonctions dans le développement du cerveau postérieur et plus spécifiquement du cervelet n’avaient pas encore été décrites. Afin de valider l’implication des mutations de PRDM13 dans la pathologie, et comprendre le mécanisme sous-jacent, nous avons analysé l’expression et le rôle de prdm13 chez le poisson-zèbre. Nous avons ainsi démontré que prdm13 est exprimé dans des progéniteurs spécifiques du cervelet et du cerveau postérieur, de façon similaire aux observations faites sur des échantillons humains embryonnaires. De plus, des expériences de lignage cellulaire montrent que, dans les rhombomères postérieurs, les progéniteurs exprimant prdm13 génèrent de nombreuses populations neuronales, activatrices et inhibitrices, localisées au niveau dorsal, ainsi que les NOI. Dans le cervelet, leur destin est plus restreint ; ils donnent naissance à une sous-population de cellules de Purkinje et à quelques interneurones GABAergiques. Chez les poissons-zèbre mutants pour prdm13, un défaut de spécification dans les rhombomères postérieurs conduit à l’absence totale de NOI ainsi que de certaines populations neuronales de la colonne viscero-sensitive. Dans le cervelet, le phénotype est moins marqué avec une réduction modérée du nombre de certaines cellules de Purkinje. Nos travaux mettent en évidence l’effet pathogénique des variants de PRDM13 et permettent de comprendre les caractéristiques cliniques observées chez les enfants atteints. Nos données révèlent également l’impact différentiel de la perte de fonction de prdm13 entre les différents rhombomères. Pour décrypter les mécanismes sous-jacents, nous étudions actuellement l’impact de la perte de fonction de prdm13 sur le transcriptome des progéniteurs prdm13. En parallèle, nous mettons au point un modèle organoïde humain de cervelet muté pour PRDM13, pour élucider son rôle dans la formation du cervelet.


Benjamin LEPENNETIER (Paris), Eva PEREIRA, Alison BODINEAU, Antoinette GELOT, Lydie BURGLEN, Vincent CANTAGREL, Marion COOLEN
15:15 - 16:15 #38023 - P050 Variabilité phénotypique du syndrome associé aux variants du gène BRPF1 : une série de quatre cas bordelais.
P050 Variabilité phénotypique du syndrome associé aux variants du gène BRPF1 : une série de quatre cas bordelais.

Les variants du gène BRPF1 sont associés au syndrome IDDDFP (Intellectual Developmental Disorder With Dysmorphic Facies And Ptosis) (NIM # 617333). Ce syndrome se caractérise par un retard de développement avec une déficience intellectuelle (DI) de sévérité variable, ainsi qu'une dysmorphie faciale caractérisée par un ptosis et un blépharophimosis. Nous disposons de peu de recul sur la variabilité du spectre phénotypique dans ce syndrome décrit en 2017, à ce jour seuls 45 patients ont été décrits dans la littérature. Nous présentons ici une série de 4 patients issus de 3 familles porteurs de variants dans le gène BRPF1, accompagnée d'une revue de la littérature, dans le but d'élargir le spectre phénotypique du syndrome IDDDFP.

Trois patients ont été adressés au service de génétique médicale du CHU de Bordeaux pour l’exploration d'un retard de développement psychomoteur. Un séquençage d'exome en trio a été réalisé, révélant des variants pathogènes dans le gène BRPF1.

Nous avons identifié trois variants pathogènes chez nos patients compatibles avec leur phénotype. Les deux variants (NM_001003694.2 : c.924dupC, p.Tyr309Leufs4 et c.945G > A, p.Trp315Ter) sont de survenue de novo.  Le variant c.622del, p.(Glu208Serfs*6) est hérité de la mère, qui présente une dysmorphie et une DI limite. Les 4 patients présentent une DI de sévérité variable, légère à modérée, ainsi que des particularités morphologiques, notamment un ptosis et un blépharophimosis. De plus, l'un des patients a été opéré d'une tétralogie de Fallot.

Les symptômes les plus fréquents observés dans notre cohorte sont concordants avec la littérature, à savoir un ptosis avec blépharophimosis quasi constant, une DI légère dans deux tiers des cas. Nous rapportons également une forme héritée d’un parent avec DI limite. Les cardiopathies congénitales sont possiblement sous-estimées dans la littérature (6% des cas versus 1/3 de notre cohorte).

BRPF1 forme un complexe avec KAT6A et KAT6B, participant à la modification post-transcriptionnelle des histones. Ainsi, d’un point de vue phénotypique, on retrouve des similarités avec le syndrome d’Ohdo (variants de KAT6B) et le syndrome d’Arboleda-Tham (variants de KAT6A), à savoir l’association blépharophimosis/ptosis et DI. Des cardiopathies congénitales sont également décrites dans ces deux syndromes. 

Le ptosis et le blépharophimosis représentent des signes cardinaux reconnaissables du syndrome associés à une DI légère avec retard de langage. Il peut exister une variabilité phénotypique intrafamiliale notamment sur le niveau de sévérité de la DI. Nous proposons également une surveillance cardiologique systématique.

Nous présentons une série de 4 patients porteurs de variants dans le gène BRPF1. Nous confirmons la dysmorphie caractéristique des paupières chez ces patients et la présence de formes familiales, permettant d'orienter le clinicien mais également le biologiste pour l’interprétation des variants.


Manon DEGOUTIN (Bordeaux), Claire BENETEAU, Vincent MICHAUD, Didier LACOMBE, Sophie NAUDION, Virginie RACLET, Caroline ROORYCK-THAMBO, Benoit ARVEILER, Henri MARGOT, Julien VAN GILS
15:15 - 16:15 #38140 - P054 Le séquençage du génome complet pour mieux comprendre l’hétérogénéité clinique des patients avec syndrome de Phelan-McDermid.
P054 Le séquençage du génome complet pour mieux comprendre l’hétérogénéité clinique des patients avec syndrome de Phelan-McDermid.

Le syndrome de Phelan McDermid est un trouble du neurodéveloppement causé par une perte de la partie terminale du chromosome 22 en région 22q13 ou par un variant pathogénique dans le gène SHANK3. Les délétions à l’origine du syndrome de Phelan McDermid sont variables en taille allant de 100kb à 9 Mb et incluent donc plus ou moins de gènes dont certains sont associés au neurodéveloppement. Les patients PMS sont caractérisés par un retard global de développement, une déficience intellectuelle, des troubles du langage dont la sévérité varie du retard de langage à l’absence complète de langage, une hypotonie néonatale, des particularités morphologiques mineures mais aussi par d’autres traits cliniques non spécifiques, dont l’épilepsie, qui varient d’un patient à un autre.

De nombreuses études ont porté sur la diversité clinique observée chez les patients PMS ce qui a permis d’identifier des corrélations entre la taille de la délétion et la présence ou sévérité de certains symptômes retrouvés chez les patients PMS. En plus de la taille de la délétion, des variants génétiques additionnelles pourraient aussi contribuer aux différences phénotypiques existant entre chaque patients PMS.

Afin d’identifier ces variants, nous avons sélectionné 90 patients avec PMS portant une délétion 22q13 emportant SHANK3 ou un variant pathogénique dans SHANK3 et nous avons recueilli leur ADN (ainsi que celui de leurs parents lorsqu’il était disponible) afin de réaliser le séquençage complet de leur génome. L’analyse des variants de novo a montré la présence de variations génétiques additionnelles dans des gènes associés au neurodéveloppement et prédits comme délétères. En particulier, pour quelques patients ayant développé une épilepsie, nous avons pu détecter des variations génétiques perte de fonction dans des gènes à risque pour l’épilepsie selon la classification HPO. Nous avons aussi retrouvé des variants prédits délétères dans la région 22q13 du chromosome non délété. Le profil génétique incluant les variants de novo, les variants rares ainsi que les variants communs des patients PMS a été comparé à quatre autres cohortes.

Ce travail confirme l’importance d’explorer l’ensemble du génome même dans les syndromes monogéniques ou causés par un gène majeur.


Aline VITRAC, Aline VITRAC (PARIS), Claire LEBLOND, Myriam RACHID, Freddy CLIQUET, Alexandre MATHIEU, Nathalie LEMIÈRE, Anna MARUANI, Frédérique AMSELLEM, Réseau ACHROPUCE, Jonathan LEVY, Yline CAPRI, Laurence PERRIN, Séverine DRUNAT, David GERMANAUD, Nathalie COUQUE, Céline DUPONT, Lyse RUAUD, Alain VERLOES, Richard DELORME, Anne Claude TABET, Thomas BOURGERON
15:15 - 16:15 #37833 - P058 Le mosaïcisme de la répétition CAG est gène spécifique dans les ataxies spinocérébelleuses.
P058 Le mosaïcisme de la répétition CAG est gène spécifique dans les ataxies spinocérébelleuses.

Introduction : Les répétitions de triplets CAG dans les régions codantes de différents gènes constituent la cause la plus fréquente des ataxies spinocérébelleuses héréditaires à transmission autosomique dominantes (SCA). Ces répétitions CAG sont instables dans la lignée germinale et des répétitions plus grandes entraînent un début plus précoce de la maladie. L’instabilité des répétitions CAG a été décrite dans des cerveaux post-mortem mais le rôle de l'instabilité somatique au cours de la vie mérite d’être investiguée.

 

Méthodes : Nous avons mesuré la taille de l'expansion somatique de la répétition CAG dans des échantillons de sang prélevés auprès de 30 porteurs SCA1, 50 SCA2, 74 SCA3 et 30 SCA7 sur une période moyenne de 8,5 ans. Pour examiner l'expansion somatique à différents stades de la vie, nous avons analysé également des cerveaux post-mortem et des tissus fœtaux provenant de personnes porteurs des mutations causant SCA1, SCA3 et SCA7.

 

Résultats : Nous avons montré que la mosaïque somatique dans le sang augmente avec le temps. Les niveaux d'expansion sont significativement différents entre les SCA et sont corrélés de manière significative avec les longueurs de répétition de CAG pour SCA1, SCA2 et SCA7, mais pas pour SCA3. Chez les patients SCA7, le niveau d'expansion est plus élevé chez les individus ataxiques que chez les individus pré-manifestes. Les tissus cérébraux des patients SCA présentent des expansions plus grandes que dans le sang. Le cervelet présente la mosaïque la plus faible parmi les régions cérébrales étudiées, ainsi qu'une expression élevée des gènes ATXNs et des gènes de réparation de l'ADN. C'était le contraire dans les cortex, avec la mosaïque la plus élevée et une expression moindre des gènes ATXNs et des gènes impliqués dans la réparation de l'ADN. Les cortex fœtaux ne présentaient pas d'instabilité de répétition CAG. De manière intéressante, l'analyse des gènes de réparation de l'ADN a révélé une expression élevée spécifiquement dans le cervelet.

 

Conclusion : Cette étude montre que les répétitions CAG dans les gènes responsables de SCA1, SCA2, SCA3 et SCA7 deviennent de plus en plus instables au cours de la vie dans le sang et le cerveau des patients atteints, avec des caractéristiques spécifiques à chaque gène et aux type de tissus.


Radhia KACHER, Giulia COARELLI (Paris), François-Xavier LEJEUNE, Isabelle DAVID, Susana BOLUDA, Sabrina LECLERE-TURBANT, Anna HEINZMANN, Cecilia MARELLI, Perrine CHARLES, Cyril GOIZET, Nisha KABIR, Rania HILAB, Ludmila JORNEA, Julie SIX, Marc DOMMERGUES, Anne-Laure FAURET, Alexis BRICE, Sandrine HUMBERT, Alexandra DURR
15:15 - 16:15 #37639 - P062 FGF14 : un train peut en cacher un autre.
P062 FGF14 : un train peut en cacher un autre.

Contexte : Une expansion intronique de plus de 250 GAA dans le gène FGF14 a récemment été découverte comme étant responsable de l’ataxie cérébelleuse de transmission autosomique dominante SCA27B, représentant 10% à 60% des formes non résolues. Nous avons étudié cette répétition dans une cohorte française et recherché des corrélations phénotype-génotype.

Méthodes : 1169 individus avec ataxie cérébelleuse identifiée au CRMR Neurogénétique et dans le réseau SPATAX, incluant 845 cas index dont 80% avaient bénéficié d’un exome et 475 témoins ont été génotypés par Long Range et Repeat-Primed PCR pour déterminer la taille et le motif de cette expansion.

Résultats : L’enrichissement significatif des cas avec ataxie par rapport aux témoins n’était présent qu’au-delà de 300 GAA (odds ratio 10,5 ; 95% IC [4.3–33.4] ; p < 0,0001). En effet, 1,7% des cas et des témoins portaient un grand allèle entre 250 et 300 GAA alors que 10,1% (85/845) des cas avaient un allèle de plus de 300 GAA versus 1,1% (5/475) des témoins.

Le tableau clinique confirme la présence d’une triade clé : début des troubles après 45 ans, nystagmus vertical et manifestations épisodiques, chez 40% des cas (34/85) avec une expansion de plus de 300 GAA versus 13% des cas (2/15) avec GAA250-299 et 4% des cas (26/649) avec GAA < 200 (p < 0,0001). De plus, nous avons identifié l’absence de dysarthrie comme signe discriminant par rapport aux autres formes d’ataxie (51% avec GAA≥300 (50/99) versus 25% avec GAA < 200 (169/666) ; p < 0,0001).

Par ailleurs, les cas avec GAA250-299 avaient un autre variant pathogène identifié ou des discordances de ségrégation plus fréquemment que ceux avec GAA≥300 (29% (4/14) vs 5% (4/85) ; p=0,01 et 50% (5/10 familles) vs 8% (2/24 familles) ; p=0,01, respectivement) en défaveur d’une causalité de l’expansion seule.

Les transmissions intergénérationnelles sont instables dès 100 GAA, avec un biais de transmission très préférentiel des allèles pathogènes par les mères en raison d’expansions par rapport à des contractions sur les allèles d’origine paternelle.

Conclusion : L’expansion GAA de FGF14 associée à SCA27B est une cause fréquente d’ataxie cérébelleuse avec un biais fort en faveur de l’expansion maternelle. Cependant, en raison d’une pénétrance incomplète fréquente pour les expansions inférieures à 300 GAA, le diagnostic de SCA27B nécessite des arguments de causalité additionnels (clinique, ségrégation familiale et exome/génome sans autre variant causal) à la taille de 250-300 GAA pour ne pas méconnaître une autre cause de l’ataxie.


Jean-Loup MÉREAUX (Paris), Claire-Sophie DAVOINE, David PELLERIN, Giulia COARELLI, Marie COUTELIER, Claire EWENCZYK, Marie-Lorraine MONIN, Mathieu ANHEIM, Isabelle LE BER, Stéphane THOBOIS, Florent GOBERT, Léna GUILLOT-NOËL, Sylvie FORLANI, Ludmila JORNEA, Anna HEINZMANN, Aude SANGARE, Bertrand GAYMARD, Lucie GUYANT-MARÉCHAL, Perrine CHARLES, Cecilia MARELLI, Jérôme HONNORAT, Bertrand DEGOS, François TISON, Sophie SANGLA, Marion SIMONETTA-MOREAU, François SALACHAS, Maya TCHIKVILADZÉ, Giovanni CASTELNOVO, Fanny MOCHEL, Stephan KLEBE, Anna CASTRIOTO, Silvia FENU, Aurélie MÉNERET, Frédéric BOURDAIN, Marion WANDZEL, Roth VIRGINIE, Céline BONNET, Katja LOHMANN, Florence RIANT, Giovanni STEVANIN, Sandrine NOËL, Anne-Laure FAURET-AMSELLEM, Melanie BAHLO, Lockhart PAUL, Bernard BRAIS, Mathilde RENAUD, Alexis BRICE, Alexandra DURR
15:15 - 16:15 #38083 - P066 SARS2, un modificateur génétique de l’âge de début et de la sévérité de la paraplégie spastique héréditaire SPG4.
P066 SARS2, un modificateur génétique de l’âge de début et de la sévérité de la paraplégie spastique héréditaire SPG4.

Dans les maladies neurologiques d’origine génétique, la variabilité inter-individuelle des manifestations cliniques n’est pas toujours expliquée par une corrélation génotype-phénotype évidente. La paraplégie spastique héréditaire SPG4, causée par des variants pathogènes du gène SPAST, est un exemple parlant : l’âge de début de la maladie varie de la naissance à une pénétrance incomplète chez des sujets âgés. De plus la sévérité, une fois la maladie installée est plus progressive si le début est plus tardif, après 35 ans.

Nous avons identifié un modificateur génétique de l’âge de début de la maladie chez les patients SPG4 par une approche GWAS sur les extrêmes d’âge de début : un allèle conduisant à une forte expression du gène SARS2 (eQTL) est associé à un début plus précoce des symptômes (Parodi et al., 2022). SARS2 code pour une enzyme mitochondriale, suggérant que son action puisse influencer la progression de la pathologie SPG4 en modulant la fonction mitochondriale. 

Notre objectif est de comprendre les mécanismes par lesquels le génotype de cet eQTL de SARS2 module la physiopathologie dans SPG4. De plus, nous cherchons à déterminer si cet eQTL peut être associé non seulement à l'âge d'apparition des symptômes de la pathologie, mais également à leur progression ou à la sévérité. À l'aide d'une large cohorte de patients porteurs de mutations du gène SPAST pour lesquels nous avons obtenu les génotypes SARS2, nous analysons le lien entre le génotype SARS2 et la vitesse de progression d’une part et la sévérité des symptômes (atteinte des membres supérieurs, atteinte cognitive). Afin de comprendre les mécanismes d’action de SARS2, nous générons des lignées de cellules souches pluripotentes induites (iPS) isogéniques contrôles ou porteuses de mutations SPAST, présentant les génotypes de SARS2 associés à un début précoce ou tardif. Ces cellules seront différenciées en neurones corticaux afin d'étudier l'impact du génotype SARS2 sur la fonction mitochondriale des neurones en présence ou absence de mutations SPAST. Ce projet permettra donc de définir les mécanismes d’action d’un modificateur génétique de la paraplégie spastique héréditaire SPG4.

Parodi et al. The mitochondrial seryl-tRNA synthetase SARS2 modifies onset in spastic paraplegia type 4. Genet Med 2022 Nov;24(11):2308-2317. doi: 10.1016/j.gim.2022.07.023.


Léa BERNACHOT (Paris), Léna GUILLOT-NOEL, Mathieu BARBIER, Alexandra DURR, Frédéric DARIOS
15:15 - 16:15 #38164 - P070 Identification of potential new genes involved in autosomal recessive forms of Parkinson’s disease and confirmation of the involvement of DAGLB in the pathology.
P070 Identification of potential new genes involved in autosomal recessive forms of Parkinson’s disease and confirmation of the involvement of DAGLB in the pathology.

Parkinson disease (PD) affects 1% of the population above 65 years. It is characterized by the triad of symptoms: tremor, rigidity, and bradykinesia. To date the identified genes associated with early-onset (EO, > 40 years) autosomal recessive (AR) PD only explain 45%, other genes remain to be discovered. The aim of the work is to identify new genes involved in AR EO PD, using consanguineous PD families and applying genotyping on DNA microarrays and NGS technologies.

Using a series of 99 families with confirmed consanguinity, we looked for homozygous loss of function or missense mutations predicted deleterious in region of loss of homozygosity. Then we first focused on variant shared by at least two families. We identified mutations in PSMF1 an interactor of FBXO7. In one families, it remains only this variant moreover both mutations code for amino acid highly conserved upon evolution.

Most of the candidate’s genes are private genes highlighting genetic heterogeneity of PD. However, we were able to identify a mutation in a non-Chinese patient carrying a mutation in a new gene recently published as being involved in Parkinson's disease, DAGLB. This mutation predicted to be deleterious by 13 out of 18 prediction softwares tested affects a conserved amino acid localized in the catalytic domain of the protein, near the pathological p.Asp363Gly mutation described in the previous paper (1). This allowed us to confirm the involvement of this gene in PD.

We identified a strong candidate gene for AR-PD: PSMF1. Further functional data are needed to strengthen the role of this gene in PD, possibly affecting the proteasome activity and α-synucleine aggregation. In addition, this work has enabled us to confirm the involvement of DAGLB in typical form of PD, like PRKN or PINK1.

1.            Liu Z, Yang N, Dong J, et al. Deficiency in endocannabinoid synthase DAGLB contributes to early onset Parkinsonism and murine nigral dopaminergic neuron dysfunction. Nat Commun. 2022;13:3490. doi:10.1038/s41467-022-31168-9

 


Christelle TESSON (Paris), Mohamed Sofiane BOUCHETARA, Aurélie HONORÉ, Melanie FERRIEN, Chloé LAMARRE, Valérie DROUET, Suzanne LESAGE, Alexis BRICE
15:15 - 16:15 #38438 - P074 Investigation du mosaïcisme génétique cérébrale dans l’hamartome hypothalamique : identification d’un nouveau gène candidat.
P074 Investigation du mosaïcisme génétique cérébrale dans l’hamartome hypothalamique : identification d’un nouveau gène candidat.

L’Hamartome Hypothalamique (HH) est une anomalie rare ( < 1/200.000) de l'hypothalamus qui se présente sous la forme d'une croissance tumorale non cancéreuse. Parmi les symptômes causés par HH, il y a souvent une épilepsie gélastique de l’enfance. Les médicaments antiépileptiques sont souvent inefficaces, et une chirurgie est souvent pratiquée. L'étiologie de l'hamartome hypothalamique n'est pas encore totalement comprise mais des travaux ont rapporté l’existence de mutations cérébrales somatiques dans des gènes de la voie Sonic hedgehog (Shh) (e.g. GLI3, PRKACA, OFD1) et du cil primaire (e.g.DYNC2H1). 

Notre étude porte sur neuf enfants atteints de HH opérés pour contrôler leurs crises d’épilepsie. Nous avons réalisé un exome à haute profondeur sur l’ADN extrait du tissu cérébral (500X) et du sang (100X) afin de rechercher des mutations somatiques.

Nos résultats ont révélé des mutations somatiques dans les gènes GLI3, OFD1 et PRKACA chez 7/9 patients, avec des taux de mosaïcisme de 19% à 57.6%. Chez un cas, nous avons identifié une perte d'hétérozygotie somatique du chromosome 3q, incluant le variant germinale p.Met171Thr dans le gène TNK2, détecté avec une fréquence allélique de 83% dans le tissu cérébral. TNK2 joue un rôle essentiel dans l'activation de la protéine kinase AKT (une cible de Shh) par phosphorylation au site 'Tyr-176'. Une perte de fonction de TNK2 pourrait potentiellement entraîner une diminution de l'activation d'AKT et de la signalisation Shh, ce qui pourrait à son tour provoquer des dysfonctionnements de la ciliogenèse.

Afin de valider notre hypothèse, nous avons entrepris des expériences in vitro pour tester la pathogénicité du variant identifié. Nous avons transfecté des cellules HAP1 TNK2-knockout avec un plasmide exprimant la mutation TNK2 identifiée dans notre cohorte, ainsi qu’une mutation connue gain de fonction p.Glu346Lys, qui entraine une hyperphosphorylation d'AKT.

En conclusion, nos résultats mettent en lumière le rôle important des mutations somatiques de la voie Shh dans le HH et proposent TNK2 comme un nouveau gène candidat. Cette recherche contribue à une meilleure compréhension de la génétique sous-jacente du HH et de son impact sur la signalisation Shh, ouvrant la voie à des avancées dans le traitement de cette maladie.


Lina SAMI (Paris), Sara BALDASSARI, Agnes RASTETTER, Homa ADLE-BIASSETTE, Sarah FERRAND SORBETS, Georg DORFMULLER, Mathilde CHIPAUX, Stéphanie BAULAC
15:15 - 16:15 #38022 - P078 Étude de l’implication du gène PURA dans le phénotype neurodéveloppemental associé aux duplications 5q31.
P078 Étude de l’implication du gène PURA dans le phénotype neurodéveloppemental associé aux duplications 5q31.

Introduction : Le gène PURA code une protéine de liaison à l’ADN et à l’ARN essentielle au développement cérébral normal ainsi qu’à la formation des synapses. L’haploinsuffisance de ce gène est responsable du syndrome PURA caractérisé par un trouble du neurodéveloppement avec une déficience intellectuelle modérée à sévère. Actuellement, seule une duplication de 3,4 Mb comprenant ce gène a été rapportée dans la littérature et est associée à un trouble du neurodéveloppement (Rosenfeld et al., 2011). Dans le cadre d’un appel à collaboration, nous avons rassemblé six patients porteurs d’une duplication 5q31 de taille variable (518 kb à 3,5 Mb) et présentant une déficience intellectuelle.

Objectif : Nous avons évalué le degré d’implication du gène PURA dans le phénotype neurodéveloppemental présenté par les patients porteurs de duplications 5q31 et nous avons caractérisé l’impact d’une surexpression de ce gène sur le développement neuronal in vitro par des analyses fonctionnelles sur cultures primaires neuronales d’embryons de souris.

Matériel et méthodes : Afin de caractériser l’impact physiopathologique des duplications PURA sur le neurodéveloppement, nous avons mesuré l’expression des transcrits et l’expression protéique de PURA dans le sang périphérique chez trois patients porteurs d’une duplication 5q31. En parallèle, nous avons conduit des études fonctionnelles pour analyser l’impact de la surexpression du gène dans des lignées cellulaires HEK 293T et dans le modèle de culture primaire de neurones hippocampiques d’embryons de souris transfectés avec un plasmide d’expression contenant l’ADNc de PURA.

Résultats : Les niveaux d’expression des transcrits PURA et de la protéine ne sont pas significativement différents entre les patients porteurs d’une duplication incluant le gène PURA et les témoins sains dans le sang périphérique. La protéine PURA surexprimée dans les cellules HEK transfectées présente une localisation subcellulaire au niveau cytoplasmique, et l’observation des cultures neuronales indique une localisation dans le soma et les dendrites et une absence d’expression au niveau axonal. L’analyse de la morphologie neuronale sur des cultures cellulaires de cerveaux d’embryons de souris fait apparaitre une modification significative (p < 0,01) de l’arborisation dendritique proximale en défaveur des neurones surexprimant la protéine PURA, suggérant un effet délétère sur la croissance dendritique précoce.

Conclusion : Des analyses plus approfondies sont nécessaires pour conclure quant à l’implication de la duplication du gène PURA dans le phénotype neurodéveloppemental présenté par les patients porteurs de ces duplications mais les premiers résultats issus des études fonctionnelles conduites dans neurones hippocampiques d’embryons de souris apportent certains éléments en faveur de la pathogénicité de ces duplications.


Solène REMIZE (Tours), Noémie CELTON, Lara KERBELLEC, Céline PEBREL-RICHARD, Matthieu EGLOFF, Caroline NAVARRO, Christine FRANCANNET, Tanguy NICLASS, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Sandrine VONWIL, Médéric JEANNE, Marie-Laure WINTER, Frédéric LAUMONNIER
15:15 - 16:15 #37662 - P082 Intérêt du séquençage génomique haut débit « long-read » pour le diagnostic causal des ataxies cérébelleuses.
P082 Intérêt du séquençage génomique haut débit « long-read » pour le diagnostic causal des ataxies cérébelleuses.

Les ataxies cérébelleuses héréditaires (ACH) sont un groupe de pathologies neurodégénératives cliniquement et génétiquement hétérogènes ayant comme caractéristique commune l’altération progressive de la marche et de la coordination des membres. A la fin du XXème siècle, le séquençage Sanger et la Polymerase Chain Reaction (PCR) étaient les premières techniques utilisées dans le diagnostic des ACH. L’ataxie de Friedreich, les ataxies spinocérébelleuses à polyglutamines et quelques rares autres ataxies pouvaient ainsi être diagnostiqués. Cependant ces approches, en plus d’être fastidieuses, longues, et coûteuses, présentaient un rendement très faible. L’apparition des technologies de séquençage haut débit au début des années 2010 a révolutionné le milieu de la génétique moléculaire. Grâce à sa grande capacité à détecter à grande échelle les variations ponctuelles, leurs applications (dont le séquençage d’exome) ont entrainé une évolution formidable des connaissances des bases moléculaires des ACH, avec l’identification de plus de 250 gènes d’ataxies cérébelleuses au fil des ans, regroupant tous les modes d’hérédité. Cependant leur prévalence individuelle reste très faible, avec le plus souvent seulement quelques familles de patients pour chaque ACH. En effet, le SHD en « short read » est performant pour la détection de variations ponctuelles, mais reste peu performant pour repérer les variants de structures (SV) et les « Short Tandem Repeat » (STR). La fin des années 2020 voit donc un plafonnement du taux diagnostique des technologies de SHD aux alentours de 50%.

Le séquençage du génome semblerait pouvoir offrir une solution par sa capacité à explorer les régions non exoniques et sa meilleure détection des SV, mais les limites du « short-read » demeurent. En 2019 et 2022 la découverte de STR des gènes RFC1 et FGF14, et le constat de leur très forte fréquence (près de 15% des ataxies cérébelleuses autosomiques dominantes pour FGF14), confirme les limites du « short-read ». Le séquençage en « long-read » pourrait donc offrir une solution en permettant une meilleure couverture des régions répétées et la production de longues lectures, avec la possibilité de lire et quantifier des expansions de nucléotides entières. Après une décennie d’utilisation des technologies de SHD « short read », et l’identification de dizaines de gènes d’ACH, les 4 dernières années laissent présager une prévalence sous-estimée d’ACH secondaires à des expansions. Le séquençage « long-read » s’annonce donc comme une avancée majeure dans le diagnostic des ACH.

Nous proposons ici une revue traitant de l’évolution parallèle des bases moléculaires des ACH et des technologies de séquençage, allant des techniques historiques aux techniques de séquençage « long-read », en montrant leur intérêt dans l’avenir du diagnostic moléculaire des ACH.


Marie LUCAIN (Dijon), Thomas WIRTH, Mathieu ANHEIM, Alexandra DURR, Christel THAUVIN, Quentin THOMAS
15:15 - 16:15 #37887 - P086 Le gène de la Tubuline Alpha-4A (TUBA4A) responsable d’une nouvelle forme d’ataxie spastique héréditaire à âge de début variable.
P086 Le gène de la Tubuline Alpha-4A (TUBA4A) responsable d’une nouvelle forme d’ataxie spastique héréditaire à âge de début variable.

Des variants hétérozygotes de la Tubuline Alpha-4A (TUBA4A) sont responsables d’une nouvelle forme d’ataxie spastique héréditaire à âge de début variable.

Contexte :

Le gène TUBA4A, qui code pour l’isoforme alpha-tubuline 4A, a été impliqué dans la survenue de SLA et/ou DFT sur la base d’identification de variants mono-alléliques rares chez plusieurs patients, issus de cohortes européennes et américaines de SLA et/ou DFT familiales (Smith et al. 2014 ; Perrone et al. 2017 ; Mol et al. 2021). Cette association reste toutefois controversée selon d’autres études (Li et al. 2018 ; Nguyen et al. 2021). Très récemment, TUBA4A a été impliqué dans un phénotype d’ataxie spastique autosomique dominant, avec seulement deux familles décrites jusqu’au présent (Torrela et al. 2023).

Méthodes :

Des patients atteints d’ataxie héréditaire d’étiologie indéterminée ont bénéficié d’un séquençage de l’exome clinique (TSOexp ; Illumina) et/ou génome complet (plateforme AURAGEN et SEQUOIA). L’analyse in silico a été réalisée selon les bonnes pratiques de la GATK et l’interprétation des variants selon les recommandations de l’ACMG (Richard et al. 2015).

Résultats :

L’analyse génétique en trio a initialement permis l’identification de 3 variants de novo du gène TUBA4A (p.Pro173Arg et p.Pro173Ser, p.Glu415Lys) chez 3 patients présentant une ataxie (3/3) avec spasticité (2/3). Grace à la plateforme « Genematcher », 6 patients supplémentaires porteurs de variants rares de TUBA4A et présentant une ataxie plus ou moins spastique ont été recrutés. L’analyse de variants TUBA4A dans les bases de données du génome anglais (100K GP) a montré un enrichissement de variants rares de TUBA4A dans le groupe « maladies neurodégénératives » comparé au groupe contrôle (OR :6.26 ; p < 0.0001) autorisant l’identification de 5 patients additionnels présentant une ataxie tardive.

Nous décrivons au total 11 variants faux sens de TUBA4A, dont 5 de novo, incluant le variant déjà décrit (p.Glu415Lys ; LOD score 3.6 ; Torrela et al. 2023). Tous les variants identifiés sont absents des bases de données GnomAD et sont prédits pathogéniques par les logiciels SIFT, PolyPhen2 et AlphaMissense. L’étude des microtubules sur fibroblastes cultivés de 3 patients a montré des différences significatives du taux d’incorporation de TUBA4A/Tubuline totale, ainsi qu’un impact sur la stabilité des microtubules suggérant un effet dominant négatif.

Conclusion :

Ces données confirment l’identification d’une nouvelle forme d’ataxie spastique à âge de début variable (de 5 ans à 62 ans, moyenne à 28 ans), causée par des variants hétérozygotes rares du gène TUBA4A. Ce phénotype modéré, distinct de celui des Tubulinopathies habituellement responsables de troubles neurodéveloppementaux sévères causés par d’importantes malformations cérébrales, pourrait être expliqué par une implication moins importante de l’isoforme alpha 4A durant la neurogénèse comme suggéré par de précédentes études (Smith et al. 2014 ; Haustraat et al. 2021).


Mehdi BENKIRANE (Paris), Marion BONHOMME, Heba MORSY, Cecilia MARELLI, Annabelle CHAUSSENOT, Ding CAN, Lise LARRIEU, Stephanie SAFGREN, Jean Madeleine DE SAINTE AGATHE, Henri MARGOT, Wiliam FREEMAN, Gaetan LESCA, Francis RAMOND, Anna CASTRIOTO, David BAUX, Morgane POINTAUX, Tiphaine ROUAUD, Mireille COSSEE, Henry HOULDEN, Anne DEBANT, Michel KOENIG
15:15 - 16:15 #37652 - P090 Dysplasie ectodermique en mosaïque liée à RHOA : étude d’une large cohorte internationale et données d’histoire naturelle.
P090 Dysplasie ectodermique en mosaïque liée à RHOA : étude d’une large cohorte internationale et données d’histoire naturelle.

La dysplasie ectodermique en mosaïque liée à RHOA (OMIM 618727) a été décrite pour la première fois en 2019 à partir de 7 patients âgés de 2 à 25 ans, présentant un mosaïcisme pigmentaire syndromique, conséquence de la survenue d’une variation faux-sens post-zygotique du gène RHOA (Vabres et al., 2019).

Le tableau clinique associe une hypopigmentation linéaire, une hypotrophie hémicorporelle avec asymétrie faciale, une alopécie cicatricielle, des anomalies acrales (brachydactylie, syndactylie), ainsi qu’une atteinte oculaire (atrophie du nerf optique, myopie sévère), dentaire (oligodontie, microdontie), et parfois auditive. À l’imagerie cérébrale, il existe des anomalies morphologiques constantes (leucoencéphalopathie, dilatation ventriculaire, dilatation des espaces de Virchow-Robin), apparemment stables et sans manifestation clinique documentée à ce jour. 

La confirmation diagnostique repose sur l’identification d’une variation pathogène en mosaïque, de faible fréquence allélique, par séquençage à haute profondeur réalisé à partir d’ADN extrait d’une biopsie cutanée en peau atteinte.

Quatre publications sont actuellement disponibles dans la littérature et rapportent le phénotype clinique de 13 patients (Vabres et al., 2019 ; Yigit et al., 2020 ; Cai et al., 2022 ; Saida et al., 2022).

Grâce à des appels à collaboration nationaux et internationaux, nous avons constitué une large cohorte de 20 patients présentant une dysplasie ectodermique en mosaïque liée à RHOA. L’objectif de notre travail est d’approfondir la description clinique de ce syndrome rare et d'élargir le spectre phénotypique en rapportant de nouvelles manifestations. L’étude des patients plus âgés et la révision du phénotype de ceux initialement rapportés nous permettront de décrire l’histoire naturelle de la maladie en recherchant notamment une éventuelle atteinte cognitive progressive et une évolution de l’imagerie cérébrale.

La connaissance approfondie de cette affection rare reconnaissable cliniquement permettra d’orienter rapidement le clinicien vers le prélèvement et l’analyse moléculaire adéquats, et d’optimiser la prise en charge.


Elodie JAVEY (Strasbourg), Bénédicte DEMEER, Evgenia SKLIROU, Seema LALANI, Ian GLASS, Ashley LAHR, Haley STREFF, Aimee ALLWORTH, Jean-Luc ALESSANDRI, Gareth BAYNAM, Didier BESSIS, Bertille BONNIAUD, Odile BOUTE, Tiffany BUSA, Juliette DUPONT, David GENEVIEVE, Erica H. GERKES, Alice GOLDENBERG, Laurence PERRIN, Ineke R.J. LUNSING, Diana RODRIGUEZ, Julie SERVEL, Marta SPODENKIEWICZ, Jéhanne MARTEL, Pierre VABRES, Paul KUENTZ, Juliette PIARD, Arthur SORLIN
15:15 - 16:15 #38125 - P094 Le syndrome 3M, une dysplasie squelettique possible à reconnaître chez le fœtus? Apport du séquençage haut débit dans la description de 18 fœtus.
P094 Le syndrome 3M, une dysplasie squelettique possible à reconnaître chez le fœtus? Apport du séquençage haut débit dans la description de 18 fœtus.

INTRODUCTION: le syndrome 3M est une maladie osseuse constitutionnelle rare qui se caractérise par un retard de croissance pré et postnatal sévère, des traits faciaux caractéristiques et une intelligence normale. La taille finale moyenne est de 120 à 130cm (-5 à -6DS). Des variants pathogènes homozygotes ou hétérozygotes composites dans les gènes CUL7, OBSL1 ou CCDC8 ont été identifiées. La plupart des individus sont diagnostiqués en période postnatale, avec environ 200 descriptions postnatales rapportées, mais très peu de données cliniques sont disponibles en période prénatale.

MATERIEL ET METHODES: A l'issue d'un diagnostic de syndrome 3M réalisé chez un fœtus par analyse d'exome, un appel à collaboration a été lancé afin de collecter les données anténatales et moléculaires de patients avec un diagnostic moléculaire de syndrome 3M.

RESULTATS: Nous présentons ici la première cohorte anténatale et fœtale de syndrome 3M, avec les données de 18 fœtus issus de 14 familles porteurs de variants pathogènes dans les gènes CUL7 et OBSL1.

8 fœtus ont eu une IMG, 1 fœtus est décédé in utéro, pour les 9 autres fœtus la grossesse a été poursuivie.  Les premiers signes ont été vus entre 17 et 28 SA. Presque tous les fœtus présentaient un RCIU le plus souvent sévère (fémur aux environs de -4DS) avec une macrocéphalie relative, des os longs fins, sans fracture ni incurvation, avec une conservation des mouvements actifs fœtaux. A l’autopsie, les fœtus présentaient une dysmorphie évocatrice, des pieds piolets, des os longs fins, pas d’anomalie histologique osseuse. Ont parfois été noté des vertèbres hautes et un retard d’ossification osseuse.

10 familles présentaient des variants dans CUL7 et 4 dans OBSL1. Il s’agissait pour la plupart de variants tronquants non encore rapportés.

DISCUSSION: Les 3 gènes du syndrome 3M forment le complexe 3M E3 ubiquitine ligase. Les variants pathogènes de l'un des gènes du syndrome 3M perturbent la localisation membranaire du complexe 3M, dérèglent la dynamique des microtubules, la migration cellulaire et le développement placentaire. Seuls deux hypoplasies placentaires ont été observées. Les variants dans OBSL1 sont rapportés comme moins sévères que CUL7. Dans notre cohorte, la grossesse a été poursuivie chez tous patients avec des variants dans OBSL1. Il existe environ 450 dysplasies squelettiques. Diagnostiquer le type précis de dysplasie squelettique est un vrai challenge en médecine fœtale. Devant le RCIU sévère sans fracture osseuse ni incurvation, peuvent être évoqués un syndrome 3M mais aussi un syndrome de Silver-Russel, de Dubowitz, de Mulibrey et une alcoolisation fœtale.

CONCLUSION: Nous présentons la première cohorte fœtale de syndrome 3M, en rapportant les éléments cliniques, d’imagerie et moléculaires qui en font un syndrome fœtal reconnaissable. Nous soulignons ici que des os longs fins en dehors du contexte de l'akinésie fœtale peuvent orienter le diagnostic génétique anténatal et fœtal de syndrome 3M.


Claire BENETEAU (BORDEAUX CEDEX), Sabine SIGAUDY, Anne DIEUX, Sophie PATRIER, Alicia CAUDER, Julien THEVENON, Gijs W E SANTEN, Elena MANSILLA, Julie DESIR, Fe Amalia GARCIA-SANTIAGO, Natalija KRASOVSKAJA, Marie DENIS MUSQUER, William DUFOUR, Audrey PUTOUX, Fabienne ALLIAS, Valérie CORMIER-DAIRE, Caroline ROORYCK-THAMBO
15:15 - 16:15 #38615 - P098 Retards staturaux liés au gène SHOX : étude rétrospective multicentrique sur l'implication des CNVs et l'apport du séquençage.
P098 Retards staturaux liés au gène SHOX : étude rétrospective multicentrique sur l'implication des CNVs et l'apport du séquençage.

L’analyse du gène SHOX (Xp22.3 / Yp11.32) est couramment prescrite en cas de retard statural, une anomalie justifiant un traitement par hormone de croissance. L’haploinsuffisance de SHOX aboutit à une petite taille idiopathique (PTI) ou une dyschondrostéose de Léri-Weill (LWD), diagnostiquée à partir du score de Rappold (RS). Notre étude a pour objectifs de mettre à jour les connaissances actuelles concernant les CNVs du gène SHOX et de ses régions régulatrices et de déterminer l’intérêt du séquençage du gène en l’absence de grand réarrangement et en fonction du contexte clinique.

Après appel à collaboration national, nous avons réalisé deux cohortes permettant d’explorer nos objectifs dans le cadre d’une étude rétrospective, multicentrique, sur la période entre janvier 2018 et décembre 2022.

La cohorte A concerne les patients présentant un CNV du gène SHOX et/ou de ses régions régulatrices détecté par MLPA ou ACPA. Ont été inclus 121 patients issus de 5 centres. 78,5% des patients (n= 95/121) sont porteurs d’un CNV pathogène, dont 85 délétions et 10 duplications. 45 patients (36,4 %) sont porteurs d’une délétion récurrente des régions régulatrices en 3’ de 47,5 kb. Cette délétion est plus fréquemment retrouvée chez les patients LWD (10,4%) que chez les patients PTI (1,4%), mais elle est également identifiée chez les contrôles. A l’état homozygote, elle n’est pas responsable de la dysplasie mésomélique de Langer, forme récessive de LWD. Ces résultats associés à la variabilité intra-familiale et inter-familiale observée (LWD, PTI ou taille normale) interroge sur son mécanisme, pouvant être différent de l’haplo-insuffisance habituellement décrite.

Dans la cohorte B évaluant l’intérêt du séquençage en l’absence de CNV pathogène, 1447 cas index issus de 2 centres adressés pour exploration d’une LWD ou PTI ont été inclus, après exclusion des patients adressés pour un autre motif et des syndrome de Turner. Un CNV pathogène a été détecté par MLPA chez 5,8% des patients analysés (n=84/1447). Chez les 1363 patients restants, le séquençage des exons codants de SHOX a identifié un variant nucléotidique pathogène chez 18 d’entre eux (1,3%). Le taux de détection du séquençage en l’absence de CNV est de 15,9% chez les LWD (n=11/69) et de 0,5% chez les patients PTI (n=7/1294). Même si le taux de détection est plus élevé chez les patients LWD que les patients PTI, il reste faible comparativement aux données de la littérature. Ceci pourrait s’expliquer par les critères du RS qui est considéré comme positif (LWD) à partir de 4 à 7 points. Dans ce score, l’IMC supérieur au 50e percentile vaut 4 points alors que la déformation de Madelung n’est pas inclue.  

En conclusion, notre étude précise le phénotype des patients porteurs d’un CNV notamment la délétion récurrente des régions régulatrices en 3’ de SHOX et le taux de détection des variants nucléotidiques de SHOX en cas de retard de croissance, selon le contexte clinique.


Camille PORTERET (POITIERS), Sylvie PATRI, Florence COMPAIN, Abdelhakim BOUAZZAOUI, Elise BOUCHER BRISCHOUX, Jean-Marc COSTA, Mélanie FRADIN, Xavier LE GUILLOU HORN, Pascaline LETARD, Tanguy NICLASS, Sylvia REDON, Sylvie ROULLAUD, Virginie ROZE-GUILLAUMEY, Gwenaël LE GUYADER, Fabienne DUFERNEZ, Matthieu EGLOFF
15:15 - 16:15 #38308 - P102 Case report : vitréo-rétino-choroïdopathie autosomique dominante (ADVIRC) liée à BEST1 de présentation prénatale.
P102 Case report : vitréo-rétino-choroïdopathie autosomique dominante (ADVIRC) liée à BEST1 de présentation prénatale.

Les malformations oculaires ont une grande hétérogénéité clinique qu’elles soient isolées, associées entre elles, ou à des atteintes extra-oculaires dans un contexte syndromique. Certaines peuvent être causées par une altération génétique, héritée ou non, et décelées par imagerie prénatale.

Nous décrivons le cas d’une malformation oculaire de découverte anténatale, secondaire à la présence d’un variant rare du gène BEST1 identifié par exome prénatal en trio.

Notre cas index, âgée de 32 ans, primigeste, nous a été adressée à 26 SA devant la découverte à l’échographie T2 d’une opacité évoquant une cataracte bilatérale associée à une persistance du vitré primitif (PVP). L’échographie et l’IRM à 32 SA ont révélé une buphtalmie bilatérale évoquant un glaucome congénital. La patiente n’est pas apparentée à son conjoint et présente une cécité congénitale bilatérale initialement imputée à une infection congénitale ayant conduit à une énucléation à 15 ans, et liée secondairement à une malformation oculaire sévère et bilatérale associant cataracte, glaucome, décollement de rétine et dystrophie rétinienne.

Devant la malformation fœtale sans déséquilibre génomique identifié par ACPA, un exome en trio a été réalisé, révélant un variant faux-sens du gène BEST1, c.614T > G, p.(Ile205Ser), à l’état hétérozygote, hérité de la mère atteinte. La ségrégation familiale a confirmé que ce variant était de survenue de novo chez la patiente. Ce variant n’est pas rapporté dans la littérature et a pu être classé « probablement pathogène » selon les critères ACMG. Ce résultat a permis de poser le diagnostic de vitréo-rétino-choroïdopathie autosomique dominante (ADVRIC).

La grossesse a été interrompue à 32 SA à la demande du couple en raison du pronostic visuel péjoratif de ces anomalies oculaires multiples. L’examen fœtopathologique de ce fœtus masculin a confirmé la présence d’un glaucome bilatéral avec une dysgénésie bilatérale du segment antérieur, une anomalie de Peters (avec œdème et opacité de la cornée), une PVP, un décollement de rétine avec dystrophie et une hypotrophie du nerf optique droit. Il n’y avait pas d’anomalie extra-oculaire.

Le gène BEST1 est impliqué dans un large spectre de maladies ophtalmologiques héréditaires rares, non syndromiques, dont l’ADVIRC. L’ADVIRC est une forme extrême caractérisée par des anomalies complexes de survenue post-natale, pouvant aboutir à une malvoyance dans l’enfance ou à l’âge adulte, voire une cécité, et de grande variabilité d’expression intra-familiale.

Nous décrivons ici le premier cas d’ADVIRC de survenue et de diagnostic anténataux.
Notre cas clinique illustre l’intérêt de l’imagerie prénatale dans l’évaluation du pronostic visuel fœtal, combiné à l’exome prénatal pour un conseil génétique adapté ; et celui de l’examen fœtopathologique dans la précision du phénotype, la confirmation de la sévérité de l’atteinte, et l’apport d’éléments de corrélation avec l’imagerie prénatale.


Nicolas BOURGON, Rabia BENKORTEBI (Paris), Lucile BOUTAUD, Laurence LOEUILLET, Agnese FERESIN, Wed MAJDALI, Jean-Philippe BAUD, Stanislas LYONNET, David GREVENT, Sophie VALLEIX, Yves VILLE, Dominique BREMOND-GIGNAC, Tania ATTIE-BITACH
15:15 - 16:15 #38151 - P106 Top 10 des gènes impliqués dans les neuropathies optiques héréditaires dans une cohorte de 2186 patients.
P106 Top 10 des gènes impliqués dans les neuropathies optiques héréditaires dans une cohorte de 2186 patients.

Les neuropathies optiques héréditaires (NOH) sont liées à la dégénérescence des cellules ganglionnaires rétiniennes dont les axones forment les nerfs optiques, avec une hétérogénéité génétique majeure. Faisant partie de notre activité diagnostique, nous avons évalué de manière rétrospective la combinaison du dépistage des mutations à l’origine de la neuropathie optique héréditaire de Leber et du séquençage d’exons de 87 gènes nucléaires sur une cohorte de 2186 patients adressés pour suspicion de neuropathie optique héréditaire. Le taux de diagnostic positif chez les patients adressés pour neuropathie optique de Leber était de 18% (199/1126 cas index), avec 92% (184/199) présentant un des 3 principaux variants pathogènes de l’ADN mitochondrial (m.11778G > A, 66.5%; m.3460G > A, 15% et m.14484T > C, 11%). Le taux de diagnostic positif chez les patients adressés pour neuropathie optique autosomique dominante ou récessive était de 27% (451/1680 cas index), avec 10 gènes responsables dans 96% des cas. Ceci représente un taux de diagnostic positif global de 30%. Le top 10 des gènes identifiés comprend OPA1, WFS1, ACO2, SPG7, MFN2, AFG3L2, RTN4IP1, TMEM126A, NR2F1 et FDXR. Onze gènes additionnels, chacun responsable de moins de 1% des cas, étaient mis en évidence chez 17 individus. Nos résultats montrent que 10 gènes principaux sont responsables de plus de 96% des cas diagnostiqués avec notre panel de gènes nucléaires.


Aude ROCATCHER, Valérie DUMAS, Majida CHARIF, Marc FERRÉ, Philippe GOHIER, Delphine PRUNIER, Christophe VERNY, Dan MILEA, Guy LENAERS, Collaborators Group HON, Dominique BONNEAU, Pascal REYNIER, Patrizia AMATI-BONNEAU (ANGERS)
15:15 - 16:15 #38084 - P110 Apport de l’exome dans la démarche diagnostique des dyskinésies ciliaires primitives.
P110 Apport de l’exome dans la démarche diagnostique des dyskinésies ciliaires primitives.

Les dyskinésies ciliaires primitives (DCP) sont des maladies respiratoires rares d'origine génétique, avec une prévalence estimée à 1/16 000. Les anomalies des cils dans l'épithélium des voies aériennes conduisent à l'accumulation de mucus et de bactéries, provoquant un encombrement pulmonaire et ORL chronique.

La DCP est d’abord évoquée devant un faisceau d’arguments cliniques (toux chronique, infections ORL récurrentes, détresse respiratoire néonatale, dilatation des bronches, polypose nasosinusienne, anomalies de situs, infertilité) et spirométriques (No nasal effondré). Le diagnostic de DCP est confirmé par la mise en en évidence d’un syndrome de Kartagener, des anomalies de l’ultrastructure des cils respiratoires et/ou la mise en évidence de variants pathogènes dans un gène de DCP. Les prélèvements de cils sont réalisés au niveau nasal (difficile chez les enfants) ou au niveau bronchique lors d’une endoscopie sous AG. Ces analyses anatomopathologiques (microscopie optique et électronique des cils) ne sont pas toujours contributives rendant parfois le diagnostic difficile.

 

Dans cette étude, nous avons étudié l’intérêt de l’analyse d’exome dans la démarche diagnostique de la DCP, notamment en cas d’échec des microscopies. Une analyse de l'exome en simplex avec panel virtuel de 144 gènes a été effectuée chez 12 patients présentant une suspicion clinique de DCP. Parmi ces 12 patients, des variants pathogènes ont été identifiés chez 3 patients, tandis que des variants de signification inconnue ont été détectés chez 2 patients.

La patiente A présentait une polypose nasosinusienne, un encombrement respiratoire chronique, et une mesure du débit de NO nasal effondrée. Dans ce contexte l’analyse d’exome a été réalisée, retrouvant 2 variants pathogènes dans le gène DNAH11, permettant de nous dispenser de l’examen anatomopathologique. Le patient B présentait un encombrement pulmonaire et ORL depuis la période néonatale, et des dilatations des bronches. Il avait bénéficié d’un prélèvement ciliaire retrouvant une mobilité ciliaire absente ou ralentie sur 60 % des cellules. La microscopie électronique des prélèvements ciliaires n’a pas été contributive a plusieurs reprises. L’analyse de l’exome a mis en évidence un variant hémizygote tronquant dans le gène RPGR. Un diagnostic de syndrome de Kartagener a été posé chez le patient C, le brossage bronchique retrouvait une immobilité ciliaire quasi-totale, mais l’étude ultrastructurale en ME n’avait pas été possible. L’analyse d’exome retrouve deux variants pathogènes dans le gène CCDC40.

En conclusion, l’analyse par exome de manière précoce dans la démarche diagnostique des patients présentant une suspicion de DCP pourrait être une alternative aux prélèvements anatomopathologiques.

Cependant, la réalisation de ces examens reste indispensable dans la caractérisation des variants de signification inconnue, quand bien même celle-ci intervient dans un 2e temps des explorations à visée étiologique. 


Manon DEGOUTIN (Bordeaux), Aurélien TRIMOUILLE, Francois GALODE, Marie-Pierre REBOUL
15:15 - 16:15 #38495 - P114 Fièvre méditerranée familiale : aspects génétiques et corrélations phénotypiques.
P114 Fièvre méditerranée familiale : aspects génétiques et corrélations phénotypiques.

Introduction :

La fièvre méditerranée familiale (FMF, #249100) est une maladie génétique autosomique récessive secondaire à des mutations dans le gène MEFV (OMIM 608107), situé sur le bras court du chromosome 16. Il s’agit d’une pathologie auto-inflammatoire dotée d’un grand polymorphisme clinique. L’objectif de notre étude était de rechercher les corrélations génotypes-phénotypes chez les patients porteurs de cette maladie.

Méthodes :

Il s’agit d’une étude descriptive et rétrospective incluant tous les patients atteints d’une FMF dont le diagnostic génétique a été fait au service des maladies héréditaires et congénitales de l’hôpital Charles Nicolle, sur une période de 12 ans, du 1er janvier 2011 au 30 Juin 2023. Le diagnostic a été fait suite au séquençage direct des exons 2 et 10 du gêne MFEV (NM_000243.2). Une analyse multivariée a été conduite dans l’étude des corrélations phénotypes-génotypes. Une valeur de p inférieure à 0,05 était considérée significative.

Résultats :

Un total de 133 patients a été recensé. Le sexe ratio M/F était de 1,46. Un âge de début inférieur à 18 ans était retrouvé dans 71,4% (n=95) des cas. Sur le plan clinique, la fièvre et les manifestations abdominales étaient les plus retrouvées dans notre série (82% (n=109) et 90,2% (n=102), respectivement) suivies par l’atteinte articulaire (57,9%, n=77), thoracique (40,6%, n=54), rénale (15,8%, n=21), cutanéo-muqueuse (15%, n=20) et ophtalmologique (11,3%, n=15).

L’étude moléculaire a identifié un total de 10 mutations et 23 génotypes avec une fréquence prépondérante du génotype M694V homozygote. A l’étude multivariée, la présence de la mutation M694V sur au moins un allèle était fortement corrélée à une atteinte thoracique (OR :2,56), cutanéomuqueuse (OR :3,67) et aux polyadénopathies (OR :10,4). Les patients de génotype M694V / M694I étaient plus à risque de présenter des arthrites (OR :6,47) et une atteinte cutanéomuqueuse (OR :6,47). En revanche, la présence d’une mutation M694I à l’état homozygote était un facteur prédictif indépendant d’une atteinte rénale (OR :3,73). La présence de la mutation M680I à l’état homozygote était plutôt corrélée au tableau digestif (OR :5,21). En contrepartie, les patients présentant une mutation E148Q sur au moins un allèle avaient plus de risque de présenter un tableau plutôt trompeur sans fièvre (OR :0,29) ni symptomatologie abdominale (OR :0,3).

Conclusion :

 Les corrélations génotypes-phénotypes retrouvées dans notre étude permettraient l’instauration d’un suivi et d’une prise en charge personnalisée chez les patients atteints d’une FMF.


Nesrine ABIDA, Feriel AGREBI, Ahlem ACHOUR, Sameh TROJET, Faouzi MAAZOUL, Imen CHELLY, Saida BEN BECHER, Lamia BEN HASSINE, Tahar GARGAH, Hassen KAMOUN, Ridha MRAD (Tunis, Tunisie), Mediha TRABELSI
15:15 - 16:15 #37977 - P118 Découvertes incidentales chez des patients présentant des mutations PKD1 ou PKD2 impliquées dans la polykystose rénale autosomique dominante.
P118 Découvertes incidentales chez des patients présentant des mutations PKD1 ou PKD2 impliquées dans la polykystose rénale autosomique dominante.

Introduction :

La question de la meilleure analyse moléculaire pour la polykystose rénale autosomique dominante (PKRAD) est débattue. Pour certains, un diagnostic moléculaire n’est que confirmatoire, voire inutile face à une présentation classique de PKRAD. D'autres préconisent une analyse restreinte d'un nombre limité de gènes. Enfin, devant la découverte récente de l’implication de nouveaux gènes dans les néphropathies multikystiques, un séquençage entier de l'exome (WES) pour la PKRAD commence à être proposé par certaines équipes américaines.

Dans le cadre d’un WES, des découvertes incidentales peuvent avoir un impact sur le phénotype rénal ou la prise en charge plus globale de ces patients. Nous rapportons ici une série de patients pour qui un diagnostic des PKRAD a été confirmé par WES, et pour qui un deuxième variant d’intérêt a été retrouvé.

 

Matériel et méthode :

A partir d’une cohorte de 2256 patients adultes ayant fait l'objet d'un WES pour suspicion de néphropathie génétique, principalement d’origine indéterminée, nous avons identifié les patients avec un variant pathogène dans PKD1 ou PKD2. Parmi ces patients, nous avons analysé si un autre variant pathogène dans un second gène était mis en évidence avec un impact clinique.

 

Résultats :

Un variant pathogène du gène PKD1 ou PKD2 pouvant expliquer la néphropathie indéterminée motivant la réalisation d’un WES a été mis en évidence chez 57 patients. Un autre variant pathogène dans un second gène a été trouvé chez 15 patients sur 57 (26,3%), qui sont soit symptomatique (9 patients sur 57 (15,8%)), pré-symptomatique (4 patients sur 57 (7,0%)), ou porteur hétérozygote (2 patients sur 57 (3,5%)).

 

Conclusion :

Le séquençage de l'exome est possible et intéressant pour établir un diagnostic génétique de la PKRAD.  L’exome met en évidence des maladies génétiques concomitantes qui peuvent avoir un impact sur la prise en charge néphrologiques des patients atteints de PKRAD ou de maladies kystiques dans 25% des cas de notre cohorte.


Ilias BENSOUNA (Paris), Marine DANCER, Nadia OULD-OUALI, Laure RAYMOND, Laurent MESNARD
15:15 - 16:15 #38356 - P122 Caractérisation fonctionnelle d’une nouvelle mutation ABCA3.
P122 Caractérisation fonctionnelle d’une nouvelle mutation ABCA3.

Le transporteur lipidique ABCA3 est un acteur clé de la biosynthèse du surfactant pulmonaire au sein des corps lamellaires des cellules alvéolaires de type 2. La perte de fonction de cette protéine entraine des pathologies respiratoires couvrant un large spectre phénotypique, de la détresse respiratoire néonatale d’évolution fatale à la pneumopathie interstitielle de l’adulte.

La sévérité de la maladie est liée à la présence ou à l’absence d’une fonction résiduelle de la protéine ABCA3. Les mutations de type non-sens, mutations d’épissage ou larges délétions sont considérées comme des mutations sans fonction résiduelle et donc de mauvais pronostic. Les mutations faux-sens sont beaucoup plus difficiles à apprécier. Les tests fonctionnels ont donc toute leur place pour aider au diagnostic. Par exemple, la mutation la plus fréquente E292V a une fonction résiduelle et est associée à des phénotypes plutôt modérés, tandis que la mutation L101P entraine une absence de maturation de la protéine et a été associée à un décès néonatal.

Nous présentons ici une famille consanguine avec pneumopathie interstitielle. Nous avons identifié chez deux sœurs une nouvelle mutation à l’état homozygote affectant la position L101. Nous avons développé différents outils pour évaluer la pathogénicité des variants ABCA3 in vitro par expression hétérologue dans des cellules A549 (pneumocyte de type II) et HEK (Onnée et al, Am J Respir Cell Mol Biol. 2022). Afin de mieux comprendre la pathogénicité du nouveau variant, situé dans la première boucle extracellulaire, nous avons donc étudié la maturation, la localisation subcellulaire et la prise en charge de lipides fluorescents par la protéine ABCA3 variante.

Notre étude montre que ce variant est associé non pas à un défaut de maturation, comme pouvait le laisser présager la position du variant, mais à un défaut de fonction d’ABCA3. Ce résultat inattendu permet de mieux comprendre le phénotype chez les patientes et de donner à la parentèle un conseil génétique adapté. Il ouvre également de nouvelles perspectives pour mieux comprendre les mécanismes de maturation d’ABCA3.

Dans un contexte où le NGS génère de nombreuses données génétiques, il devient important de disposer de tests fonctionnels accessibles pour évaluer la pathogénicité des nouveaux variants. Comprendre le mécanisme pathogène des différentes mutations ABCA3 est également un enjeu pour pouvoir dans l’avenir proposer une thérapie ciblée en fonction de l’anomalie, comme cela est fait pour CFTR.


Marion ONNÉE, Bénédicte DURIEZ, Tahar KHELIFI-TOUHAMI, Odile RUCKEBUSCH, Nathalie LE METAYER, Pascale FANEN, Alix DE BECDELIÈVRE (CRETEIL)
15:15 - 16:15 #38257 - P126 ROLE OF ADAMTSL6 IN PROGRESSIVE TAA FORMATION.
P126 ROLE OF ADAMTSL6 IN PROGRESSIVE TAA FORMATION.

A thoracic aortic aneurysm (TAA) is a permanent focal dilatation, mostly due to a weakness of the aortic wall. 20% of TAA cases are due to genetic causes (HTAA).   
We identified pathogenic variants in THSD4 related to a predisposition to HTAA. THSD4 encodes the extracellular matrix ADAMTSL6 protein, which has an important role in promoting the fbn-1 matrix assembly (Ko Tsutsui et al. 2010). This protein was the first ADAMTS(L) associated with HTAA. (Elbitar et al. 2021). Moreover, some GWAS and TWAS studies was shown that a decrease THSD4 expression is associated with an increased risk of TAAD (Pirrucello et al. 2022).

Nevertheless, barely any information is known about the early steps of aneurysm formation/progression in this context and the exact role of ADAMTSL6 in HTAA. To elucidate this role, we are studying Thsd4 +/- mice at different ages (1, 3, 6, 8 months old) male and female.          

To evaluate the aneurysm formation, we studied TAA hallmarks: (i) the elastic fiber breaks, leading to a loss of capacity of responding to mechanical stress or pressure; (ii) the unbalance in collagen content, being critical for vessel wall repair and regeneration; (iii) the proteoglycans accumulation, altering the normal structure and physiological function of the aorta; (iv) the controversial TGFβ signaling dysregulation.        
We performed histological analysis of the thoracic aorta at different ages and compared Thsd4 +/- and Thsd4 +/+ mice. In the preliminary results, we observed a pronounced TAA phenotype in heterozygous mice compared to the WT, which would confirm the role of ADAMTSL6 in TAA. Furthermore, we observed a tendency of aneurysm formation age-depending, presenting the 8 months heterozygous mice with significant TAA hallmarks, such as elastic fiber breaks, collagen dysregulation, and glycosaminoglycans accumulation compared to WT at the same age. Nevertheless, 3-month-old heterozygous mice also present a clear tendency to develop elastic fiber breaks and glycosaminoglycans accumulation, despite the premature age of the mice. Given this fact, 3-month-old mice seem to start presenting an early stage of HTAA.

In addition, our team discovered a new candidate gene for HTAA, ADAMTSX. It encodes for the ADAMTSX protein, which plays an important role in ECM structure and homeostasis. 4 heterozygous pathogenic variants were found in the catalytic and ancillary domain of this protein. The patients are pediatric cases, and they present marfanoid phenotype.

Altogether, this study will give strength to the important role of this ADAMTS family in aneurysms. This study will allow us to develop preventive approaches to stop the disease progression and prevent the life-threatening outcomes of this pathology.

 


Julia HUGUET HERRERO (Paris), Zakaria MOUGIN, Angelique BIBIMBOU, Marie Nathalie LEBEL, Pauline ARNAUD, Nadine HANNA, Guillaume JONDEAU, Catherine BOILEAU, Carine LE GOFF
15:15 - 16:15 #38534 - P130 Exploration des mécanismes de régulation transcriptionnelle au locus ZNF827 identifié par plusieurs GWAS de maladies vasculaires.
P130 Exploration des mécanismes de régulation transcriptionnelle au locus ZNF827 identifié par plusieurs GWAS de maladies vasculaires.

Introduction

La dissection spontanée de l'artère coronaire (SCAD) est une forme d'infarctus du myocarde touchant particulièrement les femmes jeunes. La SCAD est causée par le développement d'une dissection par hématome amenant à l’obstruction de l’artère coronaire. Le locus du gène ZNF827 situé sur le chromosome 4 est l’un des 16 loci de prédisposions à la SCAD que nous avons identifié par GWAS. Plusieurs variants génétiques fréquents dans ZNF827 sont également associés à la maladie coronarienne, à la pression artérielle systolique (PAS) et au diamètre de l’aorte ascendante. Cependant, les mécanismes moléculaires à l’origine de ces associations génétiques ne sont pas connus.

Méthodes

Nous avons effectué des analyses de cartographie fine et de colocalisation génétique entre plusieurs signaux GWAS et traits quantitatifs d’expression (eQTLs, données GTEx) au locus ZNF827. Nous avons étudié la fonction régulatrice des séquences d’intérêt à l’aide d’un système rapporteur luciférase dans des cellules musculaires lisses de rat. L’analyse de la fixation de facteurs de transcription à l’ADN a été effectuée par l’approche CUT&RUN dans des cellules musculaires lisses vasculaires différenciées à partir de cellules pluripotentes induites humaines.

Résultats

Nous avons confirmé que les signaux GWAS de la SCAD, de la maladie coronarienne, de la PAS et du diamètre aortique pouvaient tous être expliqués par un même variant (rs13128814), identifié comme le variant causal le plus probable. Ce variant est situé dans une région génomique associée à des marques épigénétiques de régulation, notamment dans les cellules musculaires lisses vasculaires et les fibroblastes. Une région d’environ 1kb impliquant l’allèle A, à risque pour la SCAD, du variant rs13128814 avait un effet d’activation transcriptionnelle, alors que l’allèle protecteur (G) ne présentait aucune activité. Des prédictions in silico ont permis d’identifier les facteurs de transcription de la famille Nuclear Factor 1 (NF1) comme se liant préférentiellement à l’allèle A de rs13128814. En effet, nous avons démontré une activation transcriptionnelle de cette région en surexprimant NFIA (Nuclear Factor 1 A-Type). Nous avons confirmé aussi la fixation de facteurs NF1 à cette région dans des cellules musculaires lisses vasculaires différenciées in vitro. La colocalisation génétique entre l’association à la SCAD et des eQTLs de ZNF827 dans plusieurs tissus artériels a appuyé ce dernier comme gène cible probable dans ce locus.

Conclusion

Nos résultats soutiennent que le mécanisme moléculaire à l’origine de l’association du locus ZNF827 avec plusieurs maladies cardiovasculaires passe par le variant rs13128814 qui altère la fixation de facteurs de transcription de la famille NF1 et aboutit à une dérégulation de l’expression de ZNF827. L’étude en cours de l’effet de ce gène sur le transcriptome de cellules vasculaires et de fibroblastes permettra de mieux comprendre son rôle dans la fonction artérielle.


Yingwei LIU (Paris), Joséphine HENRY, Alberto TEZZA, Nabila BOUATIA-NAJI, Adrien GEORGES
15:15 - 16:15 #37567 - P134 Syndrome de SHPRINTZEN-GOLDBERG : Suivi à long terme et focus sur les manifestations cardiovasculaires.
P134 Syndrome de SHPRINTZEN-GOLDBERG : Suivi à long terme et focus sur les manifestations cardiovasculaires.

Introduction : Le syndrome de Shprintzen-Goldberg (SGS) partage des signes squelettiques avec les syndromes de Marfan (MFS) et de Loeys-Dietz (LDS). Toutefois, il se distingue par ses particularités crâniofaciales et ses signes neurodéveloppementaux. Le risque d’anévrysme de l’aorte thoracique et de prolapsus valvulaire mitral est considéré plus faible dans le SGS que dans le MFS, mais ces signes n’ont été que peu investigués parmi les patients SGS publiés dans la littérature et souvent à des âges pédiatriques. Estimer leur prévalence est complexe. Nous avons recueilli les données d’une cohorte internationale de 29 patients porteurs de SGS publiés ou non, pour mieux décrire l’atteinte cardiovasculaire de ce syndrome et optimiser leur prise en charge.

 

Matériel et méthodes : Une fiche de recueil de données nous a permis de collecter les symptômes de chaque patient, en particulier cardiovasculaires (anévrysme de l’aorte thoracique (AAT), insuffisance mitrale (IM), insuffisance aortique (IA)). Cette fiche de recueil était organisée en 4 parties (données générales, signes extracardiaques, signes cardiovasculaires, facteurs de risque et traitement cardiovasculaires) à laquelle était jointe une annexe permettant de préciser les données d’échocardiographie. 

 

Résultats : L’âge médian de la cohorte était de 23 ans (DS : +/- 14,3 ans) avec 19 hommes (65.5%) et 10 femmes (34.5%). L’analyse descriptive a montré une IM chez 13 patients (44.8%), un AAT chez 11 patients (37.9%) et une IA chez 8 patients (27.6%). La chirurgie de l’aorte concernait 4 patients (13.8%) dont 1 a bénéficié d’une chirurgie valvulaire aortique (3.5%). La chirurgie mitrale concernait 4 autres patients. Aucun cas de dissection aortique ne fut rapporté. La plupart des patients n’avaient ni symptôme, ni facteur de risque, ni traitement cardiovasculaire. Les analyses de Kaplan Meier ont évalué le risque, à l’âge de 30 ans, de présenter une IM, un AAT et une IA respectivement à 47% (IC 95% : 28-70%), 33% (IC 95% : 16-59%) et 22% (IC 95% : 8-50%). Ces données sont assez similaires à celles publiées pour le MFS : 24% (IC 95% : 21-28%) pour l’IM ; 57% (IC 95% : 52-63%) chez l’homme et 50% (IC 95% : 45-55%) chez la femme pour l’AAT (Détaint et al., 2010). Néanmoins, aucun de nos patients ne bénéficiait d’une prévention primaire par bétabloquants. Sur le plan des corrélations génotype-phénotype, le test du Chi2 a révélé une association statistiquement significative entre la localisation de la mutation dans le domaine DHD et le risque d’un AAT (DHD : 11/20 vs R-SMAD : 0/9, p=0.036). Aucune association n’a été mise en évidence entre le sexe et chacune de ces trois atteintes.

 

Conclusion : L’atteinte cardiovasculaire du SGS semble similaire à celle du MFS, incitant à instaurer un suivi et un traitement préventif identiques. Des études ultérieures avec suivi à plus long terme sont nécessaires afin d’optimiser la prise en charge de ces patients.


Yordi-Michaël BOUHATOUS (Dijon), Pauline ARNAUD, Guillaume JONDEAU, Dominique BONNEAU, Frederic ROULEAU, Ghislaine PLESSIS, Aline VINCENT, Fabien LABOMBARDA, Julian DELANNE, Matthias MULLER, Christine COUBES, Charlene BREDY, Laurent GOUYA, Sylvie ODENT, Adeline BASQUIN, Sophie DUPUIS-GIROD, Martine BARTHELET, Emmanuelle GINGLINGER, Bruno DELOBEL, Guy VAKSMANN, Jean-Luc ALESSANDRI, Louis-André ARSAC, Claude STOLL, Thomas EDOUARD, Sophie JULIA, Bertrand CHESNEAU, Yves DULAC, Bert CALLEWAERT, Bart LOEYS, Maxim VERLEE, Leonie MENKE, Maarten GROENINK, Lesley ADES, Maria Juliana BALLESTA-MARTINEZ, Alan SHANSKE, Sigrid TINSCHERT, Petra GEHLE, Catherine BOILEAU, Nadine HANNA, Laurence FAIVRE
15:15 - 16:15 #37924 - P138 Phénotype vasculaire pulmonaire chez les patients avec variants constitutionnels GDF2 (BMP9) et BMP10 dans l’hypertension artérielle pulmonaire : une étude multicentrique.
P138 Phénotype vasculaire pulmonaire chez les patients avec variants constitutionnels GDF2 (BMP9) et BMP10 dans l’hypertension artérielle pulmonaire : une étude multicentrique.

Contexte : Les protéines morphogénétiques osseuses 9 et 10 (BMP9 et BMP10), codées par les gènes GDF2 et BMP10, jouent un rôle central dans la régulation vasculaire en interagissant avec des récepteurs comme ALK1, BMPRII, ActRIIA et ActRIIB. Les variants pathogènes de GDF2 augmentent le risque d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et ont été associés plus rarement à des cas de télangiectasies hémorragiques héréditaires (Maladie de Rendu Osler Weber, HHT), alors que les caractéristiques des patients ayant des variants pathogéniques dans BMP10 et une HTAP ne sont pas connues.  

Méthodes : Cette étude a examiné les cas d'HTAP héréditaires ayant des variants GDF2 et BMP10 dans les réseaux d’hypertension pulmonaire Français et Néerlandais, associée à une revue de la littérature afin d’explorer la variabilité phénotypique de ces patients.

Résultats : Parmi les 26 patients identifiés, il y avait 20 porteurs hétérozygotes de variants dans le gène GDF2, 1 porteur homozygote d’un variant du gène GDF2, 4 porteurs hétérozygote de variants du gène BMP10 et 1 porteur double hétérozygote des gènes GDF2 et BMP10. Les variants GDF2 et BMP10 étaient présents 1,3 % et 0,4 % des patients testés respectivement. L'âge médian était de 30 ans, avec une majorité de femmes (rapport F/H 1,9), et 15,4 % présentaient des cardiopathies congénitales. Une altération clinique significative a été observée (61,5 % dans les cas en classe fonctionnelle NYHA III/IV), confirmée au cathétérisme cardiaque avec une hypertension pulmonaire pré capillaire (médiane de pressions artérielle pulmonaire moyenne de 55 mmHg) et des résistances vasculaires pulmonaires élevées (médiane de 9 WU). Quatre patients ont présentés des épisodes d’hémoptysie au diagnostic mais aucuns critères d’HHT n’ont été retrouvés. Deux porteurs de variants BMP10 ont subi une transplantation pulmonaire, avec une histopathologie typique de l'HTAP. L'analyse de la littérature a montré que 7,6 % des porteurs de GDF2 développaient une HHT, parallèlement à une HTAP, et a identifié une cardiomyopathie et des troubles du développement chez les porteurs de BMP10.

Conclusion : Les variants pathogènes des gènes GDF2 et BMP10 augmentent principalement le risque d'HTAP. Ces résultats apportent des preuves supplémentaires du modèle d'hérédité semi-dominante avec expression variable et pénétrance incomplète lié aux variants GDF2. Les cas d’HHT parmi les porteurs de GDF2 sont limités. Les ramifications phénotypiques complètes de BMP10 justifient des investigations plus approfondies.


Julien GRYNBLAT (Plessis-Robinson), Harm-Jan BOGAARD, Mélanie EYRIES, Olivier MEYRIGNAC, Florence COULET, Xavier JAIS, Fabrice ANTIGNY, Christophe GUIGNABERT, Lucas CELANT, Maria Rosa GHIGNA, Ari CHAOUAT, Lilian MEIJBOOM, Laurent SAVALE, Arjan HOUWELING, Vincent COTTIN, Olivier SITBON, Damien BONNET, Marc HUMBERT, David MONTANI
15:15 - 16:15 #37927 - P142 Histoire naturelle de l'Amyotrophie Spinale avec Épilepsie Myoclonique Progressive : Description de nouveaux cas et revue de la littérature.
P142 Histoire naturelle de l'Amyotrophie Spinale avec Épilepsie Myoclonique Progressive : Description de nouveaux cas et revue de la littérature.

L’Amyotrophie Spinale avec Épilepsie Myoclonique Progressive (SMA-PME) par déficit en céramidase acide est une pathologie récessive rare, allélique de la maladie de Farber et résultant de variants bialléliques dans le gène ASAH1. Elle se manifeste généralement dès la petite enfance par une faiblesse musculaire associée à une atteinte de la corne antérieure ou par une épilepsie myoclonique rapidement progressive et pharmacorésistante. Le décès survient fréquemment de complications respiratoires ou épileptiques au cours de l'adolescence. Toutefois, une grande variabilité interindividuelle, la rareté de cette pathologie ainsi que son mode insidieux d'évolution compliquent et retardent souvent le diagnostic. Dix ans après la caractérisation moléculaire de cette pathologie, nous présentons ici l’histoire détaillée de 9 patients issus de 5 familles différentes. Basée sur une revue exhaustive de la littérature, nous apportons une description détaillée de l’histoire naturelle de la SMA-PME à partir de l’histoire des 44 patients désormais documentés au plan clinique et moléculaire. Nous espérons que ce travail puisse servir de groupe contrôle rétrospectif pour les essais thérapeutiques à venir.


Silvestre CUINAT (Nantes), Servane DE MASFRAND, Katheryn GRAND, Pedro A. SANCHEZ-LARA, Michelle ALLEN-SHARPLEY, Thierry LEVADE, Marie Thérèse VANIER, Laurence LION-FRANÇOIS, Nicole CHEMALY, Stéphane BÉZIEAU, Sandra MERCIER, Odile BOESPFLUG-TANGUY
15:15 - 16:15 #37875 - P146 Diversité phénotypique et perspectives thérapeutiques chez les porteurs de variants hétérozygotes pathogènes de PDX1.
P146 Diversité phénotypique et perspectives thérapeutiques chez les porteurs de variants hétérozygotes pathogènes de PDX1.

Aim: This study aimed to thoroughly investigate the clinical characteristics and outcomes of individuals carrying heterozygous pathogenic or likely pathogenic (P/LP) PDX1 variants, with a particular emphasis on diabetes onset, obesity, and pancreatic insufficiency. The research sought to explore and identify effective therapeutic interventions for these individuals.

Methods: The study involved a non-consanguineous French family carrying a novel likely pathogenic PDX1 variant. A comprehensive analysis was conducted, drawing upon documented cases involving individuals with heterozygous P/LP PDX1 variants. Data were meticulously extracted from reputable sources, including the Human Gene Mutation Database (HGMD), the RaDiO study (comprising 10,000 individuals), and the Type 2 Diabetes Knowledge Portal (AMP T2D portal). Our investigation specifically emphasized the carriers' phenotype, with a particular focus on diabetes, pancreatic insufficiency, and obesity. We then investigated the broad-scale association between null P/LP PDX1 variants and the risk of type 2 diabetes, utilizing the genetic association interactive tool within the Type 2 Diabetes Knowledge Portal (from both the 52K study and the TOPMed study).

Results: Within the family, a noteworthy diversity was observed in terms of the ages at which diabetes manifested (between 10 to 40 years) and the prevalence of childhood-onset obesity among individuals carrying the PDX1 variant (NM_000209.4: c.694G > A / p.G232S). Notably, a rare instance of complete penetrance of diabetes was identified in this family, an uncommon occurrence for PDX1 variants. The elevated prevalence of obesity among individuals with PDX1 deficiency stands at 19.8% based on data from the HGMD database. Additionally, a substantial proportion of well-documented carriers exhibited symptoms of pancreatic insufficiency, accounting for 64% of cases. Therapeutic strategies, including dipeptidyl peptidase 4 (DPP4) inhibitors and glucagon-like peptide-1 receptor agonists (GLP1-RA), exhibited promising results in terms of glycemic control and weight management. The index patient's diabetes was refractory to all therapies, including insulin, until the introduction of the GLP1-RA. Moreover, the research unveiled a significant association between PDX1 variants and an elevated risk of type 2 diabetes within a larger population cohort sourced from the AMP T2D portal.

Conclusion: This comprehensive study uncovered a wide spectrum of clinical presentations among individuals carrying heterozygous PDX1 variants, encompassing a range of ages for diabetes onset, varying degrees of obesity prevalence, and pancreatic issues. The findings also identified DPP4 inhibitors and GLP1-RAs as potential therapeutic interventions with promise. This research provides valuable insights into the genetic factors influencing diabetes and related conditions in heterozygous individuals, contributing to the enhancement of clinical practice.


Lauriane LE COLLEN (Nancy), Youssef KOUIDRAT, Martine VAXILLAIRE, Aurélie DECHAUME, Mathilde BOISSEL, Mehdi DERHOURHI, Brigitte DELEMER, Mustapha AZAHAF, Philippe FROGUEL, Amélie BONNEFOND
15:15 - 16:15 #38019 - P150 Intérêt des études fonctionnelles de la chaine respiratoire mitochondriale pour le classement de la pathogénicité des variants : cas d’un patient atteint de déficit en MTO1.
P150 Intérêt des études fonctionnelles de la chaine respiratoire mitochondriale pour le classement de la pathogénicité des variants : cas d’un patient atteint de déficit en MTO1.

Les cytopathies mitochondriales sont des pathologies cliniquement polymorphes entrainant principalement des troubles cardiaques, neurologiques et musculaires. Les protéines mitochondriales sont codées par des gènes nucléaires ou par l’ADN mitochondrial (ADNmt). Des protéines d’origine nucléaire participent aux fonctions de synthèse et de réplication de l’ADNmt. Parmi elles, la protéine MTO1 (mitochondrial tRNA translation optimization 1, OMIM#614667) est impliquée dans la maturation de certains ARNt mitochondriaux.

Les premiers cas de déficit en MTO1 ont été décrits en 2012 chez des enfants présentant une cardiomyopathie hypertrophique, une hypotonie et une acidose lactique associées à un déficit multiple des complexes de la chaine respiratoire (complexes I et IV). A ce jour moins de 40 patients atteints de déficit en MTO1 ont été décrits.

Nous rapportons le cas d’un nouveau-né eutrophe, légèrement hypotonique qui a présenté une acidose lactique majeure à J4, évoluant rapidement vers un coma et son décès à J11. L’étude par NGS d’un panel large de 240 gènes impliqués dans les pathologies mitochondriales ainsi que le séquençage de l’ADNmt ont été réalisés. Deux variants à l’état hétérozygote composite ont été identifiés dans le gène MTO1 (NM_012123) : c.595G > C (p.Gly199Arg) et c.943T > C (p.Cys315Arg) respectivement de transmission maternelle et de novo. Les deux variants étant classés 3 ACMG, des études fonctionnelles de la chaine respiratoire ont été débutées sur les fibroblastes du patient conservés en banque.

Les premières études n’ont pas mis en évidence de déficit de complexes de la chaine respiratoire, ce qui remettait en cause la pathogénicité des variants identifiés. Une deuxième étude, dans des conditions de culture différentes (fibroblastes cultivés en l’absence d’antibiotique) a montré un déficit d’activité et de quantité des complexes I et IV ainsi qu’une anomalie d’assemblage du complexe I. La protéine MTO1 était également quantitativement diminuée. Par ailleurs, un séquencage du génome en trio n’a pas mis en évidence de variants en lien avec le phénotype, autres que ceux identifiés dans MTO1. L’ensemble de ces investigations ont permis de reclasser les deux variants en classe 4 et 5 respectivement et de proposer l’accès au diagnostic prénatal pour le couple. 

Cette étude rapporte un nouveau patient atteint de déficit en MTO1, sans atteinte cardiaque, probablement en raison d’un début très précoce et d’évolution rapidement défavorable. Elle a aussi permis d’étayer l’hypothèse que la présence d’antibiotiques dans le milieu de culture des fibroblastes pouvait masquer les défauts de traduction mitochondriale. Enfin, elle souligne la nécessité de prélever des fibroblastes chez les enfants à risque de décès imminent afin de confirmer la pathogénicité d’éventuels variants et d’offrir ainsi l’opportunité d’un diagnostic prénatal au couple endeuillé. 


Elise LEBIGOT (PARIS), Naïg GUEGUEN, Luc MORIN, Pascal REYNIER, Philippe LABRUNE, Pauline GAIGNARD
15:15 - 16:15 #38547 - P154 Diagnostic génétique de la maladie de Wilson dans la population algérienne.
P154 Diagnostic génétique de la maladie de Wilson dans la population algérienne.

La maladie de Wilson est une maladie génétique rare à transmission autosomique récessive, ayant pour conséquence un défaut de transport tissulaire du cuivre, entraînant son accumulation essentiellement dans le foie, le cerveau et l’œil.

Le gène incriminé est localisé sur le chromosome 13 code pour une ATPase du cuivre : L’ATP7B. Les mutations du gène ATP7B sont la seule cause connue de la maladie de Wilson.

Au cours de la maladie de Wilson, le déficit fonctionnel en ATP7B entraine un défaut de transport et d’élimination biliaire du cuivre en excès, qui s’accumule dans le foie, avant d’être libéré dans la circulation sanguine sous forme libre toxique. Ainsi, la maladie de Wilson est initialement une affection hépatique, rarement suspectée et diagnostiquée à ce stade, elle évolue vers une atteinte multi-systémique.

Le diagnostic est porté sur un faisceau d’arguments épidémiologiques, cliniques, biologiques, radiologiques et génétiques. Toutefois, sa confirmation est biologique et repose sur l’exploration du métabolisme du cuivre au niveau sanguin et urinaire (Céruloplasmine, Cuprémie, et Cuprurie), Le diagnostic est évoqué pour des taux effondrés de céruloplasmine, une diminution du cuivre sanguin, avec élévation du cuivre urinaire.

 Ce diagnostic, nécessite parfois une exploration invasive par biopsie hépatique (contre indiquée pour les formes viscérales à stade avancé), de moins en moins pratiquée grâce aux avancées de la génétique moléculaire.

L’étude du gène ATP7B, comprend 21 exons. La génétique de la maladie de Wilson est complexe avec plus de 500 mutations décrites. Il s’agit d’un gène polymorphe, et tous les variants ne sont pas encore connus.

Celle-ci permet de compléter les insuffisances du bilan cuprique, pour des taux de céruloplasmine seuils et ininterprétables, d’établir un conseil génétique fiable et définitif en définissant le statut génétique, qui permet de différencier entre un wilsonien au stade pré-symptomatique et un hétérozygote.

Notre étude a concerné un total de 41 patients retenus pour le diagnostic de la maladie de Wilson, présentant un âge moyen au diagnostic de 18,20 ± 1,44 (valeurs extrêmes entre 3 à 45 ans). L’analyse génétique à porté sur les 21 exons ainsi que les jonctions exons introns par séquençage Sanger.

Nous avons identifié un total de 30 mutations (informativité 73%), il s’agit à 80% de mutations homozygotes. Nous avons pu identifier deux mutations pathogènes non décrites à ce jour dans la littérature, ainsi que deux variations de signification incertaines.

Une enquête familiale a systématiquement été proposé dans le but de proposer un conseil génétique adéquat.


Siham HALLAL (alger, Algérie), Lyèce YARGUI
15:15 - 16:15 #38563 - P158 Présentation atypique liée à VARS2 révélée par un syndrome de Fahr dans une fratrie.
P158 Présentation atypique liée à VARS2 révélée par un syndrome de Fahr dans une fratrie.

Les variants pathogènes dans les gènes codant pour les aminoacyl-ARNt synthétases mitochondriales (ARS2) sont responsables d'environ 10 % des maladies mitochondriales. Ils sont associés à un large éventail de présentations cliniques affectant le système nerveux central. VARS2 est classiquement responsable d'encéphalomyopathies et de cardiomyopathies sévères. Les caractéristiques comprennent une hypotonie, un retard psychomoteur, une épilepsie, des difficultés d'alimentation et une élévation des lactates. L'IRM cérébrale peut être normale ou montrer une leucodystrophie, une atteinte cérébelleuse, du corps calleux ou des noyaux gris centraux. À ce jour, un seul patient a été décrit avec des calcifications des noyaux gris centraux.

Nous décrivons ici une fratrie de 2 adultes présentant un phénotype atypique, notamment par la présence d’un syndrome de Fahr et par une moindre sévérité comparé aux cas rapportés.  La patiente 1 a débuté dans la petite enfance par une légère déficience intellectuelle responsable de difficultés scolaires. Une surdité puis une épilepsie sont apparues à l'adolescence. A l’âge de 27 ans, l'épilepsie s'est brutalement aggravée associée à une régression neurologique, des troubles du comportement avec des hallucinations et une évolution vers un mutisme. L’état de mal épileptique a évolué jusqu'à son décès à 28 ans. Son frère ainé a également eu des troubles cognitifs responsable de difficultés scolaires, mais il a pu obtenir un CAP de maçonnerie. Depuis l'enfance, il présentait, comme sa sœur, des épisodes de vomissements cycliques. A 35 ans, il présente une première crise d'épilepsie tonico-clonique généralisée et développe des troubles psychiatriques mimant un syndrome dépressif. Les deux présentaient d’importantes calcifications des noyaux gris centraux suggérant un syndrome de Fahr. La biopsie musculaire de la patiente 1 a montré uniquement une surcharge lipidique sans déficit de la chaîne respiratoire. Le séquençage d'un panel mitochondrial a identifié chez les deux patients deux variants pathogènes c.1100C > T (p.Thr367Ile) et c.1258G > A (p.Ala420Thr) dans le gène VARS2.

Nous détaillerons le phénotype de ces patients et présenterons une revue de la littérature concernant les patients avec mutations VARS2 et la prévalence des calcifications des noyaux gris centraux chez les patients présentant d'autres variants pathogènes d'ARS2.


Annabelle CHAUSSENOT (Nice), Samira AIT-EL-MKADEM, Konstantina FRAGAKI, Sabrina SACCONI, Véronique BOURG, Sylvie BANNWARTH, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Cécile ROUZIER
15:15 - 16:15 #38256 - P162 Un nouveau variant de SLC11A2 (DMT1) associé à une microcytose marquée et à un phénotype modéré.
P162 Un nouveau variant de SLC11A2 (DMT1) associé à une microcytose marquée et à un phénotype modéré.

Les anémies microcytaires congénitales sont des maladies rares associées à une diminution de la synthèse de l'hémoglobine et à des globules rouges de faible volume corpusculaire. DMT1/NRAMP2 est un transporteur de cations divalents membranaire hautement conservé codé par le gène SLC11A2. Il assure l'absorption du fer ferreux à partir de la membrane apicale des entérocytes, la récupération du fer dans l'urine par les tubules rénaux et l'absorption via l'endosome acidifié après internalisation de la transferrine, ce qui permet l’export du fer à partir du système réticulo-endothelial vers la moelle pour l’hématopoïèse. Différents variants pathogènes de DMT1 ont été décrits chez dix individus à ce jour. Ces variants sont associés à une anémie hypochrome de transmission autosomique récessive et à une surcharge en fer. Nous rapportons ici un nouveau variant du gène SLC11A2 (c.469A>G, p.Ile157Val). Ce variant en trans du variant p.Arg416Cys déjà décrit est associé à une anémie fortement microcytaire avec une surcharge en fer modérée. Le tableau clinique observé chez cette patiente chez qui le diagnostic différentiel de thalassémies ou d’anomalie des gènes de la globine ont été exclus était exceptionnellement modéré, étendant le champ des phénotypes liés au défaut de DMT1 à des tableaux cliniques moins sévères que ceux précédemment décrits.

 


Alexandre RAYNOR, Katell PEOC'H, Camille BOI, Hana MANCEAU, Serge PISSARD, Karim DIALLO, Caroline KANNENGIESSER (PARIS), Pierre Simon RORHLICH
15:15 - 16:15 #38224 - P166 Expression tardive d’une maladie autoinflammatoire : identification et caractérisation fonctionnelle d’une variation de NLRC4 en mosaïque.
P166 Expression tardive d’une maladie autoinflammatoire : identification et caractérisation fonctionnelle d’une variation de NLRC4 en mosaïque.

Introduction. Les maladies autoinflammatoires (MAI) débutent en règle dans l'enfance par des crises fébriles spontanément résolutives, accompagnées d'une inflammation de la peau, des séreuses et des synoviales. Les mécanismes physiopathologiques touchent les facteurs de l'immunité innée, tels que les inflammasomes qui sont des complexes multiprotéiques impliqués dans l'activation des voies de l’inflammation. NLRC4, qui code pour un composant essentiel de l’inflammasome NLRC4, a été impliqué dans des formes très rares et sévères de MAI survenant majoritairement chez l’enfant et caractérisées le plus souvent par une entérocolite et pouvant se compliquer d’un syndrome d’activation macrophagique (SAM). Seules 2 variations en mosaïque ont été rapportées chez des patients adultes. L’objectif de cette étude était d’identifier les bases moléculaires d’une MAI ayant débuté à l’âge adulte par des crises inflammatoires sévères associant une fièvre élevée et des douleurs articulaires et abdominales sans syndrome d’activation macrophagique.

Méthodes. L’ADN génomique leucocytaire du patient a été analysé par le séquençage (NGS) profond (1100 X) d’un panel de gènes de MAI. L’évaluation fonctionnelle de la variation identifiée dans NLRC4 a été réalisée après expression de la protéine recombinante correspondante dans une lignée HEK293T exprimant différent partenaires protéiques (ASC et Caspase1) permettant la détection d’agrégats (« specks ») témoins de l’activation de l’inflammasome NLRC4, et transfectée par un gène rapporteur de la voie NF-kB. Les taux plasmatiques de cytokines pro-inflammatoires ont été déterminés par ELISA.

Résultats. Le patient, un jeune homme de 23 ans, présentait une psychose non étiquetée depuis l’âge de 19 ans. Depuis ses 21 ans, des crises inflammatoires sévères sont rapportées sans qu’un lien direct entre la maladie psychiatrique et les crises inflammatoires n’ait pu être établi. L’étude NGS par séquençage profond a montré l’existence d’une variation en mosaïque de NLRC4, c.398C > T p.(Thr133Ile), l’allèle muté étant représenté à 5% au sein de l’ADN leucocytaire. L’étude de l’impact de la variation p.(Thr133Ile) sur la voie NF-kB a révélé une augmentation significative de l'activité NF-kB dans les cellules exprimant la forme mutée de la protéine par rapport à celles exprimant la forme sauvage. Comparée à l’impact de la version normale de NLRC4 sur la formation de specks, la variation p.(Thre133Ile) induit  une augmentation du nombre de specks. Par ailleurs, la quantification des cytokines pro-inflammatoires a montré des taux plasmatiques élevés de IL18 compatibles avec une activation de l’inflammasome NLRC4.

Conclusion. Cette étude a permis d’identifier une nouvelle variation de NLRC4 en mosaïque s’exprimant à l’âge adulte, sans syndrome d’activation macrophagique, et dont l’effet pathogène gain de fonction a été démontré par des études fonctionnelles sur deux voies de l’inflammation.


Farah DIAB (Paris), Camille LOUVRIER, Marc FABRE, Mira RABBAA, Aphrodite DASKALOPOULOU, Eman ASSRAWI, Rahma MANI, Quentin BRANDAO, Romain LEVERGEOIS, Angela ARENAS GARCIA, Florence DASTOT, Wiliam PITERBOTH, Frédéric LÉZOT, Sonia Athina KARABINA, Serge AMSELEM
15:15 - 16:15 #37713 - P170 Prévalence des grands réarrangements dans une cohorte française de 1120 patients porteurs d’un déficit en facteur VII (FVII) de la coagulation.
P170 Prévalence des grands réarrangements dans une cohorte française de 1120 patients porteurs d’un déficit en facteur VII (FVII) de la coagulation.

Les déficits constitutionnels en FVII sont les plus fréquents des déficits rares en facteur de la coagulation. De transmission autosomique récessive, ils sont très hétérogènes tant sur le plan phénotypique que génotypique avec majoritairement des variations de séquence ponctuelles. Nous proposons de calculer la fréquence des grandes délétions sur une large cohorte de patients déficitaires en FVII issus de plus de 50 centres français et de comparer deux stratégies de détection des grands réarrangements : technique semi-quantitative ciblée (QMSF) ou calculs systématiques des CNVs grâce au NGS.

Une cohorte de 1120 patients déficitaires en FVII (FVII:C < 30%) a été analysée de 1998 à 2022 au CHU de Montpellier. La caractérisation des variants F7 a été faite par séquençage Sanger de 1998 à 2018 (n=639) puis par séquençage haut débit (enrichissement par SureSelectQXT® Agilent et séquençage sur MiSeq® Illumina) à partir de 2018 (n=481). Les grands réarrangements du gène F7 ont été recherchés par QMPSF si les patients étaient homozygotes ou avaient une discordance entre le génotype et le taux de FVII:C. A partir de 2018 ils ont été recherchés systématiquement par calcul des CNVs en utilisant l’application SeqOne® (https://seqone.com/ ).

Entre 1998 et 2022, dix-huit grands réarrangements ont été mis en évidence à l’état hétérozygote (fréquence allélique : 0.008 valeur concordante avec les 0.01 obtenus sur une petite cohorte allemande, Rath et al 2015). Douze sont de larges délétions emportant les 9 exons du gène F7. Etant donné la proximité des gènes F7 et F10 sur le chromosome 13 (q34-qter), ces deux gènes sont fréquemment concernés par un même réarrangement génique. Dans notre série, 3 cas font exception. Un patient porteur d’une large délétion du gène F7 n’a qu’une délétion partielle des 2 premiers exons du gène F10, un patient n’a pas d’extension au gène F10. Un patient porteur d’un déficit combiné en FVII+FX a de façon originale, une délétion emportant tout le gène F7 et un variant ponctuel hétérozygote sur le gène F10. Quatre grands réarrangements sont des délétions partielles simples emportant (i) seulement l’exon 2, (ii) le promoteur, les exons 1 et 2, (iii) les exons 3 à 5 ou (iv) les exons 7 à 9. Deux délétions complexes impliquent partiellement les deux gènes F7 et F10.

Tous les grands réarrangements mis en évidence par l’application SeqOne® entre 2018 et 2022 ont été confirmés par QMPSF. Parmi ceux-ci, un grand réarrangement aurait été omis par notre stratégie QMPSF de pré-sélection des patients (faux négatif). Une délétion d’une partie de l’exon 9 suspectée par QMPSF n’a pas été confirmée par le calcul des CNVs (faux positif secondaire à la non-accroche d’une des amorces en QMPSF).

Les grands réarrangements du gène F7 ne sont pas si rares et impliquent fréquemment le gène F10. Le NGS utilisant les techniques d’enrichissement par capture offre une bonne stratégie pour le dépistage systématique des grands réarrangements géniques.


Corinne FAVIER, Fabienne DANTON, Vanessa DEBANT, Etienne MONDESERT, Muriel GIANSILY-BLAIZOT (Montpellier)
15:15 - 16:15 #37688 - P174 Arthrogryposes Multiples Congénitales à l’âge pédiatrique : Corrélation entre IRM musculaire et l’évaluation fonctionnelle (AMUSE).
P174 Arthrogryposes Multiples Congénitales à l’âge pédiatrique : Corrélation entre IRM musculaire et l’évaluation fonctionnelle (AMUSE).

Introduction : Les arthrogryposes multiples congénitales (AMC) regroupent l’ensemble des pathologies avec des limitations articulaires à au moins deux niveaux articulaires distincts à la naissance. Les limitations articulaires ne sont pas évolutives, mais les conséquences fonctionnelles (fonction motrice, déambulation, autonomie en vie quotidienne et participation à la vie sociale) ont un impact tout au long de la vie des patients. La prise en charge de ces affections est donc exigeante, nécessairement multidisciplinaire et s’inscrit au long cours.

L’objectif de notre étude est d’évaluer la corrélation entre l’infiltration graisseuse musculaire et les déficiences et limitations d’activité chez des enfants présentant une AMC.

Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective observationnelle mono centrique incluant les patients âgés de moins de 18 ans et/ou de plus de 18 ans avec un suivi pédiatrique exclusif évalués au sein du centre de référence (CR) Anomalies du Développement/Arthrogrypose du Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble-Alpes entre 2010 et 2022. Ces enfants ont bénéficié d’un bilan multidisciplinaire comprenant une IRM corps entier. L’infiltration graisseuse musculaire a été quantifiée à l’aide du score de MERCURI.

Résultats : Nous avons inclus 97 patients (57% de filles), dont 50% d’Amyoplasie, 38% d’Arthrogrypose Distale (AD) et 12% du groupe 3 «autre ». L’âge médian à la 1ère évaluation était de 36 mois.  Nous avons montré que le score de Mercuri était significativement corrélé avec l’amplitude articulaire dans les membres supérieurs et inférieurs dans l'Amyoplasie, dans l'AD et pour les membres inférieurs dans le groupe 3 "autres" ainsi qu’avec la faiblesse musculaire dans les membres inférieurs. De plus, dans l'Amyoplasie et dans l'AD, le score de Mercuri était également corrélé à la capacité de mobilité de la main dans l’espace.

Conclusion : Notre étude est une des premières en population pédiatrique à étudier le lien entre l’imagerie musculaire et les aspects fonctionnels de l’AMC. L’IRM musculaire est un outil reconnu et recommandé dans le diagnostic, mais elle est aussi un outil non invasif adapté pour évaluer et aider au pronostic fonctionnel des patients.


Alicia MILOT, Hoai Thu NGUYEN, Claire HUZAR, Véronique THELLIER, Véronique BOURG, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
15:15 - 16:15 #38572 - P178 Perte de function de LOXL4 : une nouvelle cause de maladie neuromusculaire liée au matrisome.
P178 Perte de function de LOXL4 : une nouvelle cause de maladie neuromusculaire liée au matrisome.

Les matrices extracellulaires (MEC) constituent un environnement unique et spécifique des tissus, permettant l’intégrité structurale et la communication vers et à partir des cellules. L’importance fonctionnelle des MECs est illustrée par la pluralité des maladies génétiques dues à des mutations dans des gènes codant des composants du matrisome (c-à-d. les protéines structurales et les enzymes qui les modifient). Dans le muscle squelettique, la MEC entourant les fibres musculaires est composée de différentes couches : la membrane basale en contact et interaction directe avec le sarcolemme, et le stroma interstitiel riche en collagènes. Les composants du matrisome du muscle squelettique impliqués dans des maladies neuromusculaires sont les collagènes de type VI, XII, la chaîne alpha 2 de la laminine et la ténascine X.

Nous présentons le cas d’un patient de présentation clinique atypique : une arthrogrypose congénitale associée à une hyperlaxité distale, un déficit musculaire proximal, une dysphonie, une dysphagie, un ptosis léger, sans atteinte de la capacité respiratoire. Le patient présente aussi un syndrome d’Asperger. A l’adolescence, un diagnostic de maladie liée au collagène de type VI (COLVI) avait été évoqué. L’immunomarquage du COLVI dans les fibroblastes cutanés du patient a révélé une légère réduction de la sécrétion, mais aucune mutation causale n’a pu être détectée dans les gènes COL6A1-3. De plus, l’imagerie musculaire corps-entier par IRM réalisée à 15, 21 et 24 ans infirmait cette hypothèse. Après avoir exclu l’implication de nombreux gènes de myopathies, un séquençage d’exome a permis d’identifier deux variants faux-sens hétérozygotes composites (p.R583C et p.R597C) dans le gène LOXL4, codant la lysyle oxidase-like 4. L’étude de ségrégation familiale et les outils in silico de prédiction de pathogénicité sont en faveur de la causalité de ces variants.

LOXL4, membre de la famille des protéines LOX, est une amine oxidase sécrétée et dépendante du cuivre qui contribue à la synthèse et la maturation de la MEC en catalysant le cross-linking de collagènes fibrillaires et de l’élastine. Les 2 variants identifiés touchent des résidus très conservés du domaine catalytique de LOXL4. Des études in vitro de surexpression de chaque variant ont démontré qu’ils perturbent la sécrétion de LOXL4, suggérant un mécanisme de perte de fonction. Des immunomarquages et analyses biochimiques sur les fibroblastes cutanés du patient ont révélé des défauts de l’élastine et du COLI, deux cibles majeures de LOXL4. Enfin, un test fonctionnel in vitro de contraction de gel de collagène en 3D a mis en évidence une réduction des forces contractiles des fibroblastes du patient, indiquant une altération des interactions mécaniques entre ces cellules et la MEC.

L’ensemble de ces résultats converge pour impliquer pour la première fois LOXL4 dans une maladie génétique humaine, élargissant ainsi le spectre des phénotypes liés à des défauts du matrisome.


Enzo COHEN, Isabelle NELSON, Corine GARTIOUX, Maud BEUVIN, Zaineb MEZDARI, Fanny ROTH, Rabah BEN YAOU, Susana QUIJANO-ROY, Tanya STOJKOVIC, Robert-Yves CARLIER, Gisèle BONNE, Valérie ALLAMAND (Paris)
15:15 - 16:15 #37940 - P182 Décryptage des mécanismes de contraction des répétitions CTG induites par un inhibiteur de l'histone désacétylase 3 dans la dystrophie myotonique de type 1.
P182 Décryptage des mécanismes de contraction des répétitions CTG induites par un inhibiteur de l'histone désacétylase 3 dans la dystrophie myotonique de type 1.

La dystrophie myotonique de type 1 (DM1) est due à l'expansion anormale, dans le gène DMPK, de répétitions CTG instables (>50 CTG) dont le nombre augmente généralement au cours des générations et avec l’âge dans les tissus somatiques chez les patients. Les expansions les plus grandes sont associées à des symptômes plus graves et à une diminution de l'âge d'apparition de la maladie d'une génération à l'autre. Par conséquent, le développement de stratégies thérapeutiques innovantes visant à réduire le nombre de répétitions CTG (contractions), et donc à stopper ou à inverser la progression de la maladie, est essentiel pour améliorer la qualité de vie des patients atteints de DM1.

Récemment, il a été montré qu'un inhibiteur sélectif de l'histone désacétylase 3 (HDAC3), RGFP966, supprimait les expansions des répétitions CAG dans des modèles de la maladie de Huntington, ce qui suggère que cette molécule pourrait protéger contre les expansions des répétitions trinucléotidiques. Nous avons donc étudié le rôle et les mécanismes d'action de RGFP966 sur l'instabilité des répétitions CTG en utilisant des modèles cellulaires de la DM1.

En utilisant la technologie de séquençage à longue lecture en temps réel de molécules uniques, nous avons montré que RGFP966 diminue la fréquence des expansions tout en augmentant la fréquence des contractions des répétitions CTG dans les fibroblastes murins DM1 porteurs d’environ 700 CTG. Afin de mieux comprendre les mécanismes des contractions des répétitions CTG induites par RGFP966, nous avons d'abord réalisé une analyse RNA-seq dans les cellules DM1 traitées avec cette molécule. Nous avons identifié des gènes dérégulés impliqués dans la réparation de l'ADN et dans la réplication, deux processus connus pour modifier la dynamique de l'instabilité des répétitions. Par RT-qPCR, nous avons également montré que la transcription sens et antisens de DMPK est divisée par deux dans les cellules traitées par RGFP966, ce qui pourrait directement affecter l'instabilité des répétitions CTG. En parallèle, des cellules HDAC3 KO contenant des répétitions CTG ont été générées pour confirmer que l'action principale de RGFP966 sur l'instabilité des répétitions est directement liée à son inhibition d’HDAC3.

La perspective directe de ce travail est d'identifier les mécanismes favorisant les contractions des répétitions CTG, offrant ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques pour la DM1 et d'autres maladies liées à une expansion de triplets répétés.


Laure DE PONTUAL (Paris), François-Xavier LEJEUNE, Christopher SMITH, Vincent DION, Geneviève GOURDON, Stéphanie TOMÉ
15:15 - 16:15 #37926 - P186 Nanisme microcéphalique par variations bialléliques dans XRCC4 : Description d'une série de patients et extension du phénotype.
P186 Nanisme microcéphalique par variations bialléliques dans XRCC4 : Description d'une série de patients et extension du phénotype.

Introduction

Le système de réparation non homologue des cassures double brin de l'ADN « NHEJ » (Non-homologous end joining) est essentiel à la stabilité du génome. Des variants pathogènes bialléliques dans les différents gènes constitutifs de ce système ont été rapportés comme associés à des immunodéficiences combinées sévères isolées ou syndromiques (NHEJ1, LIG4, PRKDC, DCLRE1C), et plus récemment à un syndrome avec nanisme microcéphalique, troubles du neurodéveloppement et atteinte endocrinienne (XRCC4). Dans le complexe NHEJ, XRCC4 agit comme stabilisateur de la ligase LIG4, principal effecteur de ce processus de réparation. Actuellement, seulement 15 patients (10 familles) avec variants pathogènes bialléliques dans XRCC4 ont été rapportés et décrits dans la littérature.

Méthode

Un diagnostic de nanisme microcéphalique lié à XRCC4 a été réalisé par analyse de l'exome chez deux enfants d'une même fratrie suivis aux Hospices Civils de Lyon. Un appel à collaboration à l'échelle internationale a été ensuite lancé. L'objectif était de collecter les données cliniques et moléculaires de ces patients, afin de mieux caractériser ce syndrome rare et de faciliter son diagnostic clinique.

Résultat

Nous rapportons ici 5 patients avec nanisme microcéphalique lié à XRCC4 issus de 4 familles différentes, en décrivons le phénotype morphologique et neurodéveloppemental ainsi que les diverses complications de ce syndrome. Ces patients présentent des mensurations similaires à celles rencontrées dans les nanismes microcéphaliques primordiaux, ainsi que des troubles du neurodéveloppement. Nous rapportons de nouveaux éléments dans le phénotype de cette pathologie : le glaucome congénital, l’oligodontie, l’association de macules hyper et hypo-pigmentées, le dermatofibrosarcome et la pancytopénie sont des éléments non décrits jusqu’alors, certains rappelant d’autres pathologies avec anomalies de réparation de l'ADN, et faisant craindre une susceptibilité tumorale élevée chez ces patients.

Des analyses fonctionnelles ont été réalisées chez deux patients : (1) L'étude de survie des PBMC après irradiation montre une forte radiosensibilité chez ces patients. (2) En cytométrie de flux, la quasi absence de lymphocytes T exprimant le gène variable TCR-Va7 évoque un défaut partiel de recombinaison des segments codants V(D)J chez ces patients. (3) Cette hypothèse est confirmée par l’étude du répertoire TCRα des lymphocytes T en RT-PCR multiplexée (PROMIDISα) analysant la diversité des segments codants V(D)J.

Conclusion

Nous présentons ici 5 nouveaux patients avec nanisme microcéphalique lié à XRCC4, élargissant le phénotype connu de ce syndrome. Les études fonctionnelles montrent un défaut de réparation des cassures double brin par le système NHEJ, mais également un défaut partiel de recombinaison des segments codants V(D)J, même en l'absence d'immunodéficience clinique chez ces patients.


Silvestre CUINAT (Nantes), Nicolas CHATRON, Florence PETIT, Marion AUBERT MUCCA, Eric BIETH, Ariane SCHMETZ, Harald RIEDER, Bernd WOLLNIK, Jean-Pierre DE VILLARTAY, Patrick EDERY, Gaetan LESCA, Audrey PUTOUX
15:15 - 16:15 #37812 - P190 Actualisation du spectre phénotypique du Syndrome de Weaver : un syndrome polymalformatif rare aux multiples facettes !
P190 Actualisation du spectre phénotypique du Syndrome de Weaver : un syndrome polymalformatif rare aux multiples facettes !

Introduction :

Le syndrome de Weaver décrit pour la première fois en 1974 par Weaver et al.1, associe une avance de l’âge osseux et pondéral en prénatal ainsi qu’en postnatal, une hypotonie ou hypertonie, un retard du neuro-développement variable avec une déficience intellectuelle modérée à sévère dans la majorité des cas. A ce tableau se rajoute une dysmorphie faciale spécifique qui est décrite chez une grande partie des patients et d’autres particularités morphologiques comme des anomalies des extrémités ou encore des anomalies à l’imagerie cérébrale.

Le gène mis en cause dans cette maladie est le gène EZH2 qui a été identifié en 2011 par deux équipes indépendantes [Tatton-Brown et al.,2011 et Gibson et al., 2011]. Ce gène code pour une histone méthyl-transférase impliquée dans la modification de la chromatine et la répression transcriptionnelle2.

Actuellement, il a été rapporté 48 patients atteints confirmés par diagnostic moléculaire3, dont 31 (64%) ont une dysmorphie faciale caractéristique du syndrome (hypertélorisme, front large, rétrognathie, oreilles larges et épaisses) et 41 (85%) avec une taille supérieure à deux dérivations standards. La majorité des patients ont une déficience intellectuelle (82%), la forme modérée étant la plus fréquente (57%) et des troubles de la coordination ont été reportés dans 80% des cas.   De nombreux autres traits phénotypiques ont été décrits chez plusieurs patients : une hyperlaxité cutanée (49%), une hernie ombilicale (43%), une hypotonie ou hypertonie (44%), une camptodactylie (45%), des anomalies squelettiques (scoliose, clinodactylie, pectus excavatum/carinatum) ainsi que des anomalies cérébrales (ventriculomégalies, leucomalacie périventriculaire, polymicrogyrie) chez 9 patients (19%).3

Méthodes :

Envoi d’un questionnaire détaillé sur le phénotype en prénatal puis post-natal des patients avec une mutation dans le gène EZH2 dans plusieurs services génétiques au niveau national et comparaison avec les données de la littérature.

Résultats :

Nous proposons l’étude de patients atteints d’un Syndrome de Weaver avec des particularités phénotypiques qui n’ont pas encore été décrites : nous rapportons plus particulièrement la présence d’une luxation des cervicales chez deux patients ainsi que la présence d’une organomégalie homogène et d’une hypoplasie du corps calleux chez une nouvelle patiente.

Cette étude permettra une meilleure caractérisation clinique de ces patients et possiblement une amélioration de leur prise en charge.

Références :

1Weaver et al., 1974, J of Pediatrics

2Tatton-Brown et al.,2011 et Gibson et al., 2011, Am J Hum Genet

3Tatton-Brown et al., 2013, AJMG


Thaïs GARIN (CAEN), Nicolas GRUCHY, Alexia BOURGOIS, Sacha WEBER, Manon GODIN, Bertrand ISIDOR, Claire BÉNÉTEAU, Sandra MERCIER, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Stéphane BÉZIEAU, Aline VINCENT-DEVULDER
15:15 - 16:15 #38089 - P194 Présentation anténatale du déficit en pyrophosphatase inorganique mitochondriale (PPA2): à propos de deux cas.
P194 Présentation anténatale du déficit en pyrophosphatase inorganique mitochondriale (PPA2): à propos de deux cas.

PPA2 code pour une pyrophosphatase mitochondriale dont l’activité est essentielle au métabolisme énergétique de la cellule. Les mutations bi alléliques du gène PPA2 sont responsables d’une pathologie mitochondriale se manifestant le plus souvent par une mort subite cardiaque (MSC) dans la petite enfance ou l’adolescence (1; 2). Par la suite, la description d’une cohorte de vingt nouvelles familles (3) a permis d’étendre le spectre clinique et mutationnel lié au déficit en PPA2 allant d’une présentation neurologique de l’adulte avec neuropathie et ataxie progressives à l’association de malformations cérébrales et d’une cardiomyopathie en anténatal.  

Ce fœtus (famille 10, (3)) de sexe masculin présentait un retard de croissance intra-utérin (RCIU) sévère, une malformation cérébrale (ventriculomégalie, agénésie du corps calleux (ACC) et hypoplasie cérébelleuse), une pyélectasie bilatérale et une cardiomyopathie dilatée. Il est né par césarienne à 28 SA et décédé à 2 jours de vie dans un contexte d’hypoxémie réfractaire et d’acidose lactique. L’étude du génome a identifié 2 variants en trans dans PPA2: un faux-sens récurrent (c.514G > A, p .Glu172Lys) et un tronquant (c.938C > A, p.Ser313*). Nous rapportons ici un 2ème cas anténatal non apparenté au précédent, associant RCIU, microcéphalie, ACC, hypoplasie cérébelleuse, et anomalies de gyration ayant motivé une interruption médicale de grossesse à 24 SA et sans atteinte cardiaque à l’examen foetopathologique. L’étude du génome en trio a mis en évidence les 2 mêmes variants  que pour le cas précédent. Aucun autre variant pouvant expliquer le tableau malformatif n’a été identifié.  

La combinaison de 2 mutations prédisant une perte de fonction complète de PPA2 n’a jamais été rapportée à ce jour chez l’Homme et est probablement non viable. Les 2 cas anténataux  combinent un variant tronquant et un variant hypomorphe ayant une activité pyrophosphatase résiduelle faible (évaluée entre 5 et 10%) par rapport à la protéine  sauvage (2), avec pour conséquence une atteinte précoce et sévère du développement.

En conclusion, nous rapportons les 2 premiers cas anténataux de déficit en PPA2 partageant le même génotype et des anomalies de développement anténatal sévères avec RCIU et malformations cérébrales. Ces observations sont à rapprocher des présentations anténatales avec malformations cérébrales (ACC et hypoplasie cérébelleuse) décrites dans  certaines pathologies mitochondriales (4)  et du métabolisme énergétique par déficit en pyruvate déshydrogénase. Les conséquences sur le développement d’un déficit complet en PPA2 restent à décrire.

  (1) Guimier et al, Am J Hum Genet. 2016; (2) Kennedy et al, Am J Hum Genet. 2016; (3) Guimier et al, Genet Med. 2021; (4) Boutaud et al, Brain, 2023


Anne GUIMIER (PARIS), Paul GUEGUEN, Médéric JEANNE, Anna C. E HURST, Lucile BOUTAUD, Nicolas DERIVE, Stanislas LYONNET, Johannes A. MAYR, Kit DOUDNEY, Christopher T. GORDON, Jeanne AMIEL
15:15 - 16:15 #37579 - P198 Diagnostics génétiques dans une série de 150 individus présentant une séquence de Pierre Robin.
Diagnostics génétiques dans une série de 150 individus présentant une séquence de Pierre Robin.

Pierre Robin sequence (PRS) is defined as the association of micrognathia, glossoptosis and cleft palateand is usually classified in two categories: syndromic PRS (sPRS) and non syndromic PRS (nsPRS). To date, numerous genetic disorders have been reported to be associated with PRS. In this submission, we describe the genetic architecture of a large series of previously published cases of PRS diagnosed by paediatric surgeons. We gathered data for individuals who were seen in the reference centre for rare malformative syndromes in Montpellier hospital centre. We compared individuals with sPRS versus nsPRS for growth parameters and other clinical characteristics. Among the 72 individuals seen in clinical genetics, a diagnosis was performed for 23 individuals with sPRS, two individuals with unclassified PRS and one individual with nsPRS. A comparison between sPRS and nsPRS showed a statistically significant difference in growth parameters. This study describes the association of numerous genetic diagnoses to PRS, and adds a contribution to already existing literature on the subject. Growth parameters for sPRS and nsPRS individuals were reported and highlight a significant difference between the two subgroups for growth parameters with an association between height and weight in the lower age and the presence of sPRS.


Flavien ROUXEL (Montpellier), Fabian BLANC, Mouna BARAT-HOUARI, Marjolaine WILLEMS, Christine COUBES, Lucile PINSON, Vincent GATINOIS, Patricia BLANCHET, Jacques PUECHBERTY, Nathalie RUIZ-PALLARES, Catherine BLANCHET, Michel MONDAIN, Guillaume CAPTIER, David GENEVIEVE
15:15 - 16:15 #37732 - P202 Description du phénotype clinique des pertes de fonction du gène NONO, présentation pré et postnatale de 3 nouveaux patients.
P202 Description du phénotype clinique des pertes de fonction du gène NONO, présentation pré et postnatale de 3 nouveaux patients.

La perte de fonction hémizygote de NONO est associée à un phénotype caractérisé par un retard global de développement, une macrocéphalie, des anomalies à l’IRM cérébrale, et des cardiopathies congénitales telles que la non-compaction ventriculaire gauche.

Nous rapportons la description de trois patients étudiés en exome et présentant notamment un retard de développement, une agénésie ou une hypoplasie du corps calleux, une macrocéphalie relative et des cardiopathies congénitales dont une non-compaction ventriculaire gauche.

L’étude de l’exome chez ces 3 garçons a permis de mettre en évidence trois variations de type décalage du cadre de lecture, de novo ou de transmission maternelle : p.(Phe94Argfs*27), p.(Lys68Argfs*24) et p.(Pro237Glnfs*6), localisées dans NONO. La protéine « Non-POU domain-containing octamer-binding protein » (NONO) est associée au composant 1 de Paraspeckle (PSPC1) et au facteur d'épissage riche en proline/glutamine (PSF) dans le complexe d'épissage comportemental/humain de la drosophile (DBHS), et a une fonction dans la régulation transcriptionnelle, la réparation de l'ADN et la synthèse d'ARN.

Nos résultats confirment le phénotype de perte de fonction hémizygote de NONO et élargissent les données cliniques pré et postnatales du syndrome (#MIM 300967).


Pauline PLANTE-BORDENEUVE (lille), Mélanie RAMA, Perrine BRUNELLE, Thuillier CAROLINE, Odile BOUTE, Catherine VINCENT-DELORME, Roseline CAUMES, Bruno DELOBEL, Thomas SMOL
15:15 - 16:15 #37843 - P206 Sortir de l’errance diagnostique : Réévaluation des variations du nombre de copies (CNV) de signification incertaine sporadique de plus de 1 Mb de patients atteints d’anomalies du développement (AD) associées ou non à une déficience intellectuelle (DI).
P206 Sortir de l’errance diagnostique : Réévaluation des variations du nombre de copies (CNV) de signification incertaine sporadique de plus de 1 Mb de patients atteints d’anomalies du développement (AD) associées ou non à une déficience intellectuelle (DI).

La lutte contre l’errance diagnostique est une priorité du PNMR3. Dans ce cadre, la Direction Générale de l’Organisation des Soins (DGOS) et la Banque Nationale de Données Maladies Rares (BNDMR) ont lancé en 2020 un appel à lettre d’engagement pour la mise en place d’un observatoire du diagnostic, soit la constitution d’un registre national dynamique des personnes en impasse diagnostic au sein des 23 filières de santé maladies rares (FSMR), en lien avec la BNDMR.

La filière AnDDI-Rares couvre les anomalies du développement (AD) associées ou non à une déficience intellectuelle (DI). La filière a proposé un vaste projet rétrospectif et prospectif divisé en 3 sous-études (Work Package 1, 2 et 3), visant à réduire les situations d’impasse diagnostique et qui apportera des informations importantes sur l’apport des nouvelles technologies (séquençage du génome notamment) dans la démarche diagnostique des patients atteints d’anomalies du développement.

Ce WP 2 « Réévaluation des variations du nombre de copies (CNV) de signification incertaine sporadique de plus de 1 Mb» est réalisé en partenariat avec le réseau AChroPuce et l’ACLF. Les laboratoires partenaires ont réévalué, chez les patients porteurs d’AD, l’ensemble des CNV de signification incertaine de plus de 1 Mb de novo obtenus depuis le début des analyses en ACPA sur le territoire. Un rendu de résultat est organisé lorsque le CNV a pu être reclassé comme pathogène ou probablement pathogène avec l’évolution des connaissances. Pour les patients restant sans diagnostic suite à cette réanalyse, une consultation pour reprendre les investigations leur est proposée, avec si indiqué, la possibilité de prescrire un séquençage du génome.

A ce jour, sur 254 CNV réanalysés (données toujours en cours d’étude), 78.3 % des CNV initialement classés VSI ne sont pas reclassés (n=199), 4,3 % ont été reclassés en CNV bénin (n=11) et 11,8 % ont été reclassés en CNV pathogène (n=30). Cinquante-sept patients ont été reconvoqués et 7 sont revenus en consultation pour reprendre les investigations.

Les résultats préliminaires du WP2 montrent l’intérêt de la réanalyse des données avec l’augmentation des connaissances. Le séquençage du génome des patients inclus permettra très probablement d’identifier de nouveaux diagnostics, contribuant ainsi à diminuer l’errance et l’impasse diagnostiques.


Céline DAMPFHOFFER (Lyon), Thi Thu CREUSVAUX, Mathilde LAUBERT, Julie SERVEL, Sofiane KORCHI, Khouloud DOUZI, Fatou NGOM, Laurence BELLENGIER, Pierre LECOMTE, Carole LEDUC, Marie-Laure HUMBERT-ASENSIO, Niki SABOUR, Maud CARPENTIER, Christine BINQUET, Laurent DEMOUGEOT, Laurence FAIVRE, Martine DOCO-FENZY, Valérie MALAN, Damien SANLAVILLE
15:15 - 16:15 #38319 - P210 Déficit en glutathion synthétase, élargissement du spectre phénotypique à deux fœtus avec un syndrome polymalformatif.
P210 Déficit en glutathion synthétase, élargissement du spectre phénotypique à deux fœtus avec un syndrome polymalformatif.

La glutathion synthétase est une enzyme permettant la formation du glutathion au sein du cycle gamma-glutamyl, elle est codée par le gène GSS. Le glutathion est un tripeptide ubiquitaire aux propriétés antioxydantes, impliqué dans de nombreuses voies métaboliques fondamentales. Des variants faux-sens hypomorphes bialléliques dans GSS sont connus pour être responsables du déficit en glutathion synthétase, une maladie métabolique de sévérité variable, caractérisée par une anémie hémolytique constante, une acidose métabolique chronique, une excrétion urinaire importante de 5-oxoproline, et dans les cas les plus sévères, une atteinte neurologique progressive avec létalité néonatale. Le diagnostic est en général posé en période néonatale ou dans l’enfance pour les formes sévères et modérées. A notre connaissance, il n’existe pas de cas fœtaux décrits.

Nous rapportons ici les observations de deux fœtus, issus d’une même union, présentant des anomalies sévères des membres inférieurs (phocomélie) et supérieurs (main bote) visibles à l’échographie du 1er trimestre, une fente palatine, un retard de croissance intra-utérin, des malformations génito-urinaires (reins dysplasiques, utérus unicorne, agénésie tubaire) et une dysmorphie faciale. 

Sur le plan moléculaire, un génome en trio (parents et fœtus 2) a retrouvé deux évènements en trans dans GSS : un variant faux-sens précédemment décrit pathogène (NM_000178.4:c.800G > A p.Arg267Gln) et une délétion intra-génique hors phase de 2,4kb emportant l’exon 3 (del(20)(q11.22) NC_000020.11:g.34944530_34946833). L’étude de ségrégation chez le fœtus 1 a montré qu’il était également porteur de ces deux variants. Une étude par RNA-Seq sur du tissu cérébral a montré un saut de l’exon 3 et une expression quasi-monoallélique du faux-sens (88%), pouvant faire évoquer une dégradation de l’allèle portant la délétion intra-génique par le nonsense-mediated mRNA decay (NMD).

Le dosage du pyroglutamate (ou 5-oxoproline) dans le liquide amniotique du fœtus 1 était de 627 µM, pour une norme basse à 50 µM. L’élévation importante du taux de ce métabolite situé en amont de la glutathion synthétase dans le cycle gamma-glutamyl témoigne de l’altération de ce dernier et est en faveur de la pathogénicité des altérations retrouvées dans GSS.

Dans la littérature, un cas néonatal de déficit en glutathion synthétase atteint d’une agénésie fémorale unilatérale a été rapporté. Ce nouveau-né est porteur du même variant c.800G > A (p.Arg267Gln) à l’état homozygote dans GSS, et constitue le seul autre cas décrit porteur de ce variant.

Bien qu’il n’existe, à notre connaissance, pas d’autres descriptions de malformations congénitales associées au déficit en glutathion synthétase, ni aux déficits des autres enzymes du cycle gamma-glutamyl, ces données sont en faveur de l’extension du phénotype de cette maladie et soulèvent la question d’une possible spécificité du variant c.800G > A concernant la survenue de malformations, notamment des membres.


Jeanne JURY (Nantes), Jean-François BENOIST, Thomas BESNARD, Madeleine JOUBERT, Solène CONRAD, Mathilde NIZON, Bertrand ISIDOR, Chloé QUÉLIN, Tania ATTIÉ-BITACH, Benjamin COGNÉ, Marie VINCENT
15:15 - 16:15 #38582 - P214 Méthylation constitutionnelle du promoteur de BRCA1 : un nouveau marqueur épigénétique de prédisposition au cancer de l’ovaire ?
P214 Méthylation constitutionnelle du promoteur de BRCA1 : un nouveau marqueur épigénétique de prédisposition au cancer de l’ovaire ?

L’instabilité génomique liée au déficit en recombinaison homologue (HRD), recherchés dans le cancer séreux de haut grade de l’ovaire (CSHG), constitue un des biomarqueurs prédictifs de la réponse au traitement par inhibiteur de poly(ADP-ribose) polymérase (PARPi). Cette instabilité génomique peut être causée entre autre par une mutation sur les gènes BRCA1 ou BRCA2, mais aussi par la méthylation du promoteur de BRCA1, évènement mutuellement exclusif avec les variants tumoraux BRCA1/2, qui est retrouvé dans 20% des tumeurs de l’ovaire indemnes de variants sur les gènes BRCA1/2 (BRCAwt). Par ailleurs, la méthylation constitutionnelle du promoteur de BRCA1 a été rapportée à une fréquence allélique proche de 50% quand elle est en lien avec un variant agissant en cis, et confère aux porteurs les mêmes risques oncologiques qu’un variant délétère constitutionnel. Parallèlement, il est rapporté que 4 à 10% de femmes et nouveau-nés de sexe féminin indemnes de cancer arborent une méthylation constitutionnelle du promoteur de BRCA1, à des niveaux de mosaïque faible, et en l’absence de variants agissant en cis. Cette méthylation en mosaïque du gène BRCA1 serait associée à un risque plus élevé de développer des cancers du sein « triple négatif » et des CSHG. Dans ce travail, nous avons cherché à évaluer l’état de la méthylation du promoteur de BRCA1 sur le plan constitutionnel par ddPCR méthylation spécifique, dans une série de 32 patientes ayant préalablement bénéficié d’une caractérisation moléculaire somatique de leur cancer de l’ovaire. Notre cohorte comportait 27 CSHG, tous BRCAwt avec instabilité génomiqueHRD, et une méthylation du promoteur du gène BRCA1 avec une fraction allélique méthylé (MAF) de 3 à 70%. Nos résultats retrouvent 11% (3/27) de patients avec une méthylation en constitutionnel (MAF=2.2 à 12%). 18% (5/27) des patients présentaient une MAF faible (0.2 à 0.9 %) mais supérieure au seuil de détection. Cette étude montre une sous population significative porteuse d’une méthylation en mosaïque dans le sang chez les patients ayant une tumeur avec une méthylation tumorale. Il reste à déterminer si cette méthylation est enrichie au niveau du tissu sain ovarien. Ces résultats préliminaires indiquent que la méthylation en mosaïque du promoteur de BRCA1 pourrait préexister au développement tumoral.


Walid BEN YEDDER (Villejuif), Roseline TANG, Félix BLANC-DURAND, Odile CABARET, Alice FIÉVET, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Veronica GOLDBARG, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Olivier CARON, Alexandra LEARY, Etienne ROULEAU
15:15 - 16:15 #37899 - P218 Discrimination fonctionnelle, basée sur la tolérance à la méthylation, des VSI du gène MSH2 : son utilisation en clinique pour le diagnostic du syndrome de Lynch.
P218 Discrimination fonctionnelle, basée sur la tolérance à la méthylation, des VSI du gène MSH2 : son utilisation en clinique pour le diagnostic du syndrome de Lynch.

Aujourd’hui, le défi majeur en génétique médicale réside dans l’interprétation des variants nucléotidiques détectés dans le génome des patients. Cette problématique est particulièrement d’importance dans le contexte d’une forme fréquente de cancer héréditaire, le syndrome de Lynch (SL), dû à un variant pathogène affectant un gène du système MMR (mismatch repair). En effet, plus de 30% des variants détectés chez les patients suspectés d’être atteints de SL sont des variants de signification incertaine (VSI) dont il est impossible d'établir formellement le statut délétère ou bénin. Ces VSI ne sont utilisables, ni pour le diagnostic ni pour le conseil génétique, ce qui laisse les patients et leur famille dans l’errance diagnostique et thérapeutique.

Dans ce contexte, l’obtention de données fonctionnelles validées constitue un argument fort pour la réévaluation de la classification du VSI basée sur les critères NGS Diag. Nous avons donc entrepris de caractériser l’impact fonctionnel sur la protéine, des VSI identifiés dans le gène MSH2, un gène MMR majeur, chez des patients avec une suspicion de SL. Pour ce faire nous avons développé le test de tolérance à la méthylation (MT) (Bouvet et al., Gastroenterology 2019). La stratégie expérimentale repose sur la capacité de variants du gène MSH2 à complémenter la déficience MMR d’une lignée cellulaire. L’étude preuve de concept ayant validé l’approche, l’objectif était ici d’évaluer la mise en œuvre de ce test dans un laboratoire de diagnostic et d'examiner de manière prospective sa pertinence dans une procédure diagnostique globale.

Sur une durée de deux ans, 62 variants MSH2 identifiés au niveau national chez des patients suspectés de présenter un SL ont ainsi été testés dans notre laboratoire, après demande du prescripteur. Le test fonctionnel MT a permis d’apporter un argument fort en faveur de la pathogénicité ou de la bénignité pour 22 et 25 variants, respectivement (l’analyse restant non contributive pour les 15 VSI restants). Avec ces nouvelles données, 51 de ces VSI ont pu être rediscutés à ce jour lors de réunions du groupe de curation national de ce gène (GGC) ce qui a permis d’en reclasser 76% (39/51 soit 23 en classe 4/5 et 16 en classe 1/2). Nous avons montré que ce test, exclusivement indiqué initialement pour l’étude des variants faux-sens, peut contribuer également à l'interprétation clinique des variants de type insertions/délétions en phase, y compris lorsqu’ils sont la résultante d’altérations d'épissage.

Nous avons démontré que le test MT peut contribuer à exclure ou confirmer le diagnostic dans une proportion significative de cas pour lesquels l’analyse génétique constitutionnelle est non contributive en raison de l’identification d’un VSI du gène MSH2. Ce test pourra être également applicable au gène MLH1. Les résultats montrent clairement l’intérêt de ce test en clinique pour évaluer la fonction des VSI du gène MSH2 dans le cadre de la démarche diagnostique du syndrome de Lynch.


Nawel MALOUCHE (PARIS), Noémie BASSET, Marie-Christine WAILL, Brigitte LITRA, Florian BAPTISTE, Laetitia MEULEMANS, Antoine DARDENNE, Patrick BENUSIGLIO, Pascaline GAILDRAT, Alexandra MARTINS, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Martine MULERIS, Florence COULET
15:15 - 16:15 #38491 - P222 Analyse fonctionnelle et in silico des variants de la région non-codante 5’UTR du gène TP53.
P222 Analyse fonctionnelle et in silico des variants de la région non-codante 5’UTR du gène TP53.

Le gène TP53 est un gène clé de l’oncogenèse. Les altérations somatiques de TP53 vont impacter le pronostic et la prise en charge médicale du patient dans un nombre important de localisations tumorales. Lorsqu’elles surviennent au niveau constitutionnel, ces altérations sont associées au Syndrome de Li-Fraumeni, un syndrome de prédisposition génétique au cancer. Il est donc essentiel, pour les patients atteints de cancer ou leurs apparentés, d’être capable de détecter et d’interpréter l’ensemble des variants détectés dans ce gène, y compris les altérations des séquences régulatrices non-codantes comme les régions transcrites mais non traduites en 5’ ou en 3’ (5’UTR, 3’UTR) qui restent très peu exploitées au titre du diagnostic.


Ces altérations peuvent perturber la structure secondaire de l’ARN et impacter la capacité de protéines ou d’ARN régulateurs à se fixer sur ces séquences, influant possiblement ainsi sur la stabilité du transcrit, sur sa localisation subcellulaire ou encore sur l’efficacité de sa traduction en protéine. De plus, elles peuvent créer des cadres de lecture ouverts en amont ou en aval de la séquence codante (upstream Open Reading Frames, uORF ; ou downstream Open Reading Frames, dORF). La traduction active d’un u/dORF, est susceptible de provoquer une baisse drastique de la quantité de protéine produite entrainant ainsi une haploinsuffisance. De tels variants pourraient correspondre à des variants pathogènes, mais aussi se comporter comme des facteurs génétiques modificateurs aggravants ou protecteurs.


Pour explorer cette possibilité, nous avons entrepris une étude fonctionnelle des variants des régions UTR de TP53 ainsi qu’une évaluation des outils de prédiction in silico dédiés aux uORF (MORFEE, UTR.annotation, utr.annotator) ou à la structure secondaire des ARN (mFold, NuPack, MxFold2). Nous avons sélectionné 32 variants du 5’UTR de p53 issus de : - tumeurs solides de patients suivis à l’ICO, - patients avec suspicion de syndrome de Li-Fraumeni (CHU Rouen) ou – répertoriés dans les bases de données CLINVAR ou COSMIC. Nous avons développé un essai fonctionnel permettant d’étudier l’impact du variant isolé sur l’expression protéique. Dans cet essai, sept variants réduisent l’expression de la protéine et trois variants sont associés à une augmentation. Une partie importante des variants réduisent la quantité de protéine via la création d’un uORF, démontrant ainsi la nécessité d’inclure les outils de prédiction d’uORF aux pipelines d’annotation diagnostiques utilisés en génétique somatique ou en génétique constitutionnelle. Nos travaux soulignent également la nécessité d’explorer les régions régulatrices non-codantes des gènes impliqués dans le cancer pour le diagnostique des patients. 

 

*MB, VM et LV : participation égale

 


Marie BEQUIN, Vincent MILON, Luisa VERGORI, Omar SOUKARIEH, Caroline MEGUERDITCHIAN, Fida KHATER, Jonathan DAUVE, Yves DELNESTE, Louise-Marie CHEVALIER, David-Alexandre TREGOUET, Gaëlle BOUGEARD, Alain MOREL, Isabelle TOURNIER (ANGERS)
15:15 - 16:15 #38600 - P226 Étude fonctionnelle de mutants d’Apollo dans la réponse aux dommages de l’ADN dans des cellules épithéliales rénales humaines.
P226 Étude fonctionnelle de mutants d’Apollo dans la réponse aux dommages de l’ADN dans des cellules épithéliales rénales humaines.

Les cancers du rein représentent 3% des cancers de l’adulte et sont responsables de près de 5000 décès par an (15 000 nouveaux cas par an en France). Ils se développent majoritairement de façon sporadique, cependant 3-5% des cancers du rein sont héréditaires. L’étude de ces cancers héréditaires est d’un intérêt capital tant sur le plan clinique que fondamental. En effet, les gènes responsables des cancers du rein héréditaires appartiennent aux mêmes voies biologiques que celles dérégulées dans les cancers du rein sporadiques.

 Ces dernières années, une quinzaine de gènes associés avec le développement du cancer du rein (VHL, PBMR1, …) a été identifiée. Cependant, environ 10% des familles atteintes de cancers du rein héréditaires ne présentent pas de mutations constitutives dans ces gènes. Notre équipe a donc entrepris le séquençage de l’exome de 13 familles (présentant au minimum 2 membres atteints) afin d’identifier de nouveaux gènes de prédisposition au cancer du rein.

Deux variants faux-sens constitutionnels du gène DCLRE1B ont été identifiés chez des patients atteints de cancers du rein dans deux familles non apparentées. Ces variations n’étaient pas répertoriées dans les bases de données (gnomAD, COSMIC) et sont prédites comme étant délétères par les logiciels PolyPhen et SIFT. Le gène DCLRE1B code la protéine SNM1B/Apollo qui est impliquée dans la protection des télomères et la réponse des dommages de l’ADN (DDR). Cependant, les mécanismes impliqués sont loin d’être caractérisés et n’avaient jamais été étudiées dans des cellules épithéliales rénales.

Nous avons entrepris l’étude des activités d’Apollo dans un modèle de cellules rénales épithéliales humaines. Le but de cette étude est d’approfondir la compréhension des mécanismes d’action de cette protéine dans l’oncogenèse rénale ainsi que d’évaluer l’impact potentiel des variations génétiques détectées chez les patients atteints de ccRCC sur ses activités dans des cellules rénales.

Notre étude a permis de montrer que ces variations entraînent une augmentation du pourcentage de dommages télomériques dans les cellules épithéliales rénales. Actuellement, nos projets visent à caractériser les activités d’Apollo dans la DDR.  Pour cette étude, nous avons généré une lignée de cellules rénales DCLRE1B-/-  via CRISPR-Cas9 et surexprimé dans ces cellules les formes sauvage et mutées de DCLRE1B/Apollo.  Les résultats de notre étude permettront de mieux comprendre : (i) les voies de signalisation régulées par Apollo, (ii) l’impact des mutations sur ces voies de signalisation ; et (iii) les liens entre l’oncogenèse rénale et la réparation de l’ADN.


Thomas LEJOUR (Villejuif), Charlie BORIES, Sophie COUVÉ, Kevin BOQUET, Victoria POILLERAT, Florine ADOLPHE, Laëtitia KERMASSON, Sophie FERLICOT, Stéphane RICHARD, Murat SAPARBAEV, Patrick REVY, Sophie GAD, Flore RENAUD
15:15 - 16:15 #37626 - P230 Syndrome de Li-Fraumeni : nouvelle isoforme de TP53 détectée en contexte physiologique et pathologique.
P230 Syndrome de Li-Fraumeni : nouvelle isoforme de TP53 détectée en contexte physiologique et pathologique.

   Le syndrome de Li-Fraumeni prédispose au développement d’un large spectre tumoral dès l’enfance. L’interprétation des variations constitutionnelles de TP53 est indispensable pour la prise en charge optimale des patients aussi bien lors de leur traitement que lors de leur surveillance. Un certain nombre de variations privées ne sont pas classées et n’ont pas bénéficié d’analyses à haut débit dans les études fonctionnelles publiées. En particulier les variations à effet potentiel sur l’épissage, notamment celles touchant le dernier exon, nécessitent le développement de tests dédiés. Nous rapportons à titre d’exemple le cas de la variation NM_000546.6:c.1101-2A>C localisée au niveau du site accepteur d’épissage du dernier intron de TP53 (intron 10), détectée chez une patiente ayant développé un cancer du sein bilatéral à 27 et 30 ans. Nous avons donc couplé plusieurs techniques, à la fois en routine diagnostique et en recherche, et avons développé des analyses spécifiques pour cette patiente.

(i) Nous avons mesuré la réponse transcriptionnelle de p53 après un stress génotoxique par l’essai fonctionnel p53 développé au laboratoire, à la fois sur sang frais et sur lignée lymphoblastoïde de la patiente, puis (ii) nous avons mesuré l’expression globale de TP53 et celle de plusieurs transcrits, en modélisant des RT‑ddPCR (Droplet Digital RT-PCR) dédiées et (iii) nous avons analysé le profil d’épissage global de TP53 par technique SEALigHTS (Splice and Expression Analyses by exon Ligation and High-Throughput Sequencing), puis (iv) nous avons séquencé les amplicons obtenus par RT-PCR ciblée sur les exons alternatifs. (v) Une analyse somatique a été réalisée sur la tumeur mammaire.

Nous avons ainsi pu mettre en évidence une perte d’activité transcriptionnelle de p53, associée à une perte d’expression de l’ARNm de TP53 d’environ 50 %. L’analyse somatique a également révélé plusieurs événements pathogènes sur les 2 allèles de TP53. Nous avons montré que l’allèle muté n’est pas capable de transcrire un ARN avec une jonction canonique e10-e11, mais nous avons mis en évidence l’utilisation d’un exon terminal alternatif (ALE, Alternative Last Exon) en aval de l’exon 11 de TP53. Ce transcrit a aussi été identifié dans la lignée cancéreuse HCT15, porteuse de la même variation de TP53. De manière surprenante, nous avons montré que ce transcrit est détectable chez quasiment tous les individus, à un faible niveau et est très augmenté chez cette patiente.

Grâce à la multiplicité des techniques de routine et de recherche, nous avons ainsi pu reclasser cette variation intronique « de signification incertaine » en variation « pathogène », utilisable dans le cadre du conseil génétique. Nous avons mis en évidence un nouveau transcrit de TP53 résultant de l’utilisation d’un ALE, dans un contexte physiologique et qui est fortement augmenté dans un contexte pathologique. La structure complète du transcrit et l’activité biologique de cette nouvelle isoforme restent à déterminer. 


Jeanne LOUIS (ROUEN), Corentin LEVACHER, Marion ROLAIN, Françoise CHARBONNIER, Jacqueline BOU, Emilie BOUVIGNIES, Gwendoline LIENARD, Stéphanie VASSEUR, Karen BAUDRY, Pascal PUJOL, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Edwige KASPER, Philippe RUMINY, Claude HOUDAYER, Gaëlle BOUGEARD
15:15 - 16:15 #37793 - P234 Déséquilibre du couple ARN messagers / ARN circulaires : un nouveau mécanisme de prédisposition au cancer colorectal ?
P234 Déséquilibre du couple ARN messagers / ARN circulaires : un nouveau mécanisme de prédisposition au cancer colorectal ?

En oncogénétique, en dépit du déploiement de l’analyse en panel de gènes, en exome voire en génome, seuls 20 à 30% des cas de cancers digestifs avec agrégation familiale sont expliqués. Afin de décrypter une partie de cette héritabilité manquante, il est nécessaire d’identifier de nouveaux mécanismes de prédisposition. Nous proposons l’étude conjointe des ARN messagers (ARNm) avec leurs ARN circulaires (ARNcirc) compagnons. En effet, une compétition entre ces deux formes de transcrits existe quant à leur production et un équilibre physiologique du couple ARNm-ARNcirc est nécessaire. Nous faisons l’hypothèse, comme nouveau mécanisme de prédisposition, d’une rupture d’équilibre de ce couple.

Pour étudier cela, nous avons utilisé la collection nationale multicentrique DOCC (Déterminisme Oligogénique du Cancer Colorectal), composée des échantillons d’ADN et d’ARN extraits de sang total pour 716 patients parfaitement phénotypés et 550 témoins appariés. Cette collection représente précisément l’héritabilité manquante puisque les patients sont potentiellement prédisposés à un cancer colorectal (CCR), du fait d’une atteinte à un âge précoce et/ou la présence de tumeurs primitives multiples et/ou d’un apparenté au 1er degré atteint, mais sans altération constitutionnelle connue des gènes MMR.

La caractérisation et la quantification des ARN messagers et des ARN circulaires pour un panel de 23 gènes impliqués dans le cancer colorectal ont été réalisées pour 716 patients et 249 contrôles avec la technique SEALigHTS (Splice and Expression Analyses by exon Ligation and High Throughput Sequencing) [Levacher et al., Cancers, 2023]. Après une rétrotranscription et une hybridation des sondes dessinées aux extrémités des exons sur l’ADN complémentaire, les sondes avoisinantes vont se lier. Les ligations sont alors séquencées et quantifiées, grâce aux UMI (Unique Molecular Identifiers). Ainsi, nous avons identifié 557 jonctions linéaires et 258 jonctions circulaires, dont 24,8% ne sont pas encore répertoriées dans les bases de données d’ARN circulaires.

De façon beaucoup plus intéressante, pour les 93 patients et 244 témoins du centre de Rouen, le ratio entre l’ensemble des ARN circulaires et des ARN messagers (i.e. le comptage des UMI de chaque type de jonction) est 1,4 fois plus élevé pour les patients que pour les témoins (p = 7.5x10-9). Cette augmentation du ratio se vérifie en particulier pour le gène POLD1 qui présente le niveau d’ARN circulaires le plus élevé (1,5 fois plus élevé, p=5,2x10-8). En tenant compte des 791 échantillons de tous les centres, ce déséquilibre entre ARN messagers et ARN circulaires est confirmé (1,5 fois supérieur, p<2x10-16), indépendamment de la qualité de l’ARN, de l’âge d’apparition du cancer ou du sexe.

Nous décrivons un déséquilibre entre ARNm et ARNcirc pour des gènes impliqués dans le CCR, particulièrement POLD1, et proposons ce déséquilibre comme un nouveau mécanisme de prédisposition au cancer colorectal.


Corentin LEVACHER (ROUEN), Camille CHARBONNIER, Joanna DELFOSSE, Françoise CHARBONNIER, Mathieu VIENNOT, Jacques MAUILLON, Nathalie PARODI, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Philippe RUMINY, Claude HOUDAYER
15:15 - 16:15 #37956 - P238 Implémentation de l’outil MELT (Mobile Element Locator Tool) dans le pipeline bio-informatique des panels de séquençage des gènes de prédispositions aux cancers en routine diagnostique : retour de 7 ans d’expérience à l’Institut Curie.
P238 Implémentation de l’outil MELT (Mobile Element Locator Tool) dans le pipeline bio-informatique des panels de séquençage des gènes de prédispositions aux cancers en routine diagnostique : retour de 7 ans d’expérience à l’Institut Curie.

L’analyse en séquençage haut débit (NGS) short-read (lecture courte) de panels de gènes impliqués dans les prédispositions aux cancers est aujourd’hui l’approche standard de routine diagnostique en oncogénétique. Si la détection de variants ponctuels, petites insertions/délétions et variations du nombre de copies est robuste et standardisée, la détection d’autres altérations telles que les insertions d’éléments mobiles peut être complexe et n’est pas systématiquement réalisée par les laboratoires. 

MELT (Mobile Element Locator Tool) est un outil bio-informatique dédié au séquençage short-read Illumina utilisé pour détecter l’insertion d’éléments mobiles (transposons, rétrotransposons et séquence répétées). Cet outil a été incrémenté au pipeline bio-informatique NGS diagnostique du laboratoire de génétique constitutionnelle de l’Institut Curie en janvier 2016 pour l’analyse des panels de gènes de prédisposition à différents cancers (avec panels de lecture bio-informatique selon l’indication de prédisposition). 

Nous avons réalisé une synthèse descriptive des cas prospectivement identifiés sur l’activité diagnostique des 7 années. Entre janvier 2016 et septembre 2023, 23,144 patients ont été prospectivement analysés. Une insertion d’intérêt diagnostique d’un élément mobile a été détectée chez 12 patients dans 7 gènes diagnostiques : BRCA2(panel sein ; n=7), ATM (panel Ataxie-Télangiectasie ; n=2), MLH1 (panel tube digestif ; n=1), MSH2 (panel tube digestif ; n=1), RAD51C (panel sein ; n=1). Parmi les 12 éléments détectés, 10 étaient des séquences type Alu et 2 étaient des éléments L1. Six des 7 séquences Alu détectées dans BRCA2 correspondaient à l’insertion Alu fondatrice portugaise précédemment rapportée. Les 6 autres insertions d’éléments mobiles détectées, non récurrentes, n’ont jamais été décrites dans la littérature. Toutes ces insertions ont été validées par une seconde technique incluant séquençage Sanger, séquençage ARN ou Nanopore, et ont pu être considérées comme pathogènes car situées dans la séquence codante ou dans une région intronique avec un impact sur l’épissage démontré. 

Bien que le nombre d’évènements pathogènes détectés soit faible (<1%), intégrer un outil de détection des éléments mobiles dans le pipeline bio-informatique des panels de gènes diagnostiques des prédispositions aux cancers permet l’identification prospective, dans un temps diagnostique, de patients pour lesquels une prise en charge personnalisée peut être proposée.


Mélanie PAGES (), Kévin MERCHADOU, Elise PIERRE NOEL, Jessica LE GALL, Molka SEBAI, Mathias SCHWARTZ, Sandrine CAPUTO, Virginie MONCOUTIER, Henrique TENREIRO, Christelle BERTHEMIN-CARRIÈRE, Jennifer CARRIÈRE, Antoine DECÉES, Catherine DUBOIS D'ENGHIEN, Khadija ABIDALLAH, Christophe GUY, Nicolas FORT, Narjes ZAGUIA, Camille BENOIST, Eleonore FROUIN, Fabien QUINQUIS, Julien MASLIAH-PLANCHON, Mathilde FILSER, Hélène DELHOMELLE, Antoine DE PAUW, Marine LE MENTEC, Mathilde WARCOIN, Fatoumata SIMAGA, Ophélie BERTRAND, Marie-Charlotte VILLY, Claire SAULE, Emmanuelle MOURET-FOURME, Marion GAUTHIER-VILLARS, Bruno BUECHER, Chrystelle COLAS, Dominique STOPPA-LYONNET, Victor RENAULT, Lisa GOLMARD
15:15 - 16:15 #38698 - P242 Oncogénétique: un levier dans la prise en charge des cancers du sein à La Réunion.
P242 Oncogénétique: un levier dans la prise en charge des cancers du sein à La Réunion.

Au moins 5% des cancers sont associés à des prédispositions familiales. La connaissance de ces anomalies génétiques donne lieu à des mesures de prévention et de dépistages précoces pour les cas index et leurs apparentés.

A la Réunion, une analyse de données dans le cadre d‘un travail de thèse d’exercice sur la période 2004 à 2014, décrivant les individus porteurs de mutation dans les gènes BRCA, a révélé que 37% d’entre eux avaient la même mutation sur BRCA2. Une mutation non encore décrite dans d’autres populations à ce jour.

Cette étude a également permis la mise en évidence d’une répartition inhabituelle des patients porteurs de mutations sur les gènes BRCA. En effet, à La Réunion, 74% des patients étaient porteurs d’une mutation sur BRCA2 contre 26% sur BRCA1, alors que la cohorte GENEPSO (cohorte métropolitaine de patients porteurs de mutations sur des gènes de prédispositions aux cancers du sein et/ou des ovaires) comptait 67% de patients porteurs de mutations sur BRCA1 contre 33% sur BRCA2, tout comme la majorité des cohortes décrites dans les revues de littérature.  

Devant ce constat, la question de la proportion de cette mutation se pose. Sur la période 2000 à 2019, 1053 prélèvements de cas index ont été adressés au laboratoire de l’Institut Paoli Calmette dans le cadre d’une recherche de prédispositions aux cancers familiaux. Parmi les 1053 analyses, 100 patients, étaient porteurs de mutations dans les 13 gènes du panel sein-ovaire, dont la mutation c.2612C > A de BRCA2 qui représente plus de 50% de l’ensemble des anomalies génétiques identifiées. L’élargissement des indications de consultation d’oncogénétique a entraîné une augmentation du nombre de patients prélevés. À ce jour, ce sont plus de 250 patients porteurs de cette mutation que nous rapportons.

Outre l’augmentation du nombre de patients porteurs de cette mutation, nous faisons l’hypothèse de la prévalence élevée de cette mutation chez l’ensemble des individus développant un cancer associé au spectre de prédispositions aux cancers du sein et/ou des ovaires.

Devant le risque élevé de cancers du sein associés aux mutations du gène BRCA2, de la fréquence des cancers du sein à La Réunion, mais également la possibilité d’adapter la prise en charge en cas d’identification de mutation, nous avons mis en place une étude qui permet de rechercher à minima la mutation c.2612C > A sur BRCA2.

L’étude CanSeR-OGen, intitulée, l’apport de l’oncogénétique dans les cancers du sein à La Réunion, est proposé à l’ensemble des individus diagnostiqués d’un cancer du sein du 1er septembre 2023 au 31 mars 2025. Les résultats de ce travail nous permettront d’adapter les indications de consultations d’oncogénétique aux spécificités locales.


Mireille IRABE (TROIS BASSINS, Réunion), Malik BOUKERROU, Cornel POPOVICI, Tiphany LAURENS, Pauline BEUVAIN, Stéphanie BENARD, Emmanuel CHIRPAZ, Audrey REMENIERAS, Hagay SOBOL, Bérénice ROY-DORAY, Mohamed KHETTAB, Phuong TRAN
15:15 - 16:15 #38208 - P246 Présence d’une variation pathogène du gène APC en mosaïque chez deux patients atteints de polypose adénomateuse avec analyse constitutionnelle initiale négative.
P246 Présence d’une variation pathogène du gène APC en mosaïque chez deux patients atteints de polypose adénomateuse avec analyse constitutionnelle initiale négative.

Patient A : coloproctectomie à l'âge de 51 ans, en raison de la découverte d’un adénocarcinome colique associé à une polypose adénomateuse (115 adénomes coliques). Aucun antécédent familial particulier n'a été relevé. L’analyse constitutionnelle (panel de gènes de prédisposition aux cancers digestifs et/ou polypose) réalisée à partir d’un prélèvement sanguin n'a pas identifiée de variation d’intérêt. Au vu de la présentation clinique du patient, il a été décidé en RCP de réaliser des analyses génétiques complémentaires sur deux polypes coliques distants. Ces analyses ont mis en évidence la même variation de classe 5 du gène APC sur les deux polypes testés. Une réanalyse des données du séquençage de l’ADN constitutionnel leucocytaire permet de retrouver cette variation à une fréquence allélique de 2%. Enfin, cette variation a également été retrouvée au niveau du tissu sain péri tumoral colique. En parallèle, une coloscopie réalisée chez sa fille âgée de 22 ans a montré une polypose adénomateuse colique profuse et une analyse génétique constitutionnelle a confirmé la présence de la même variation pathogène. Il s’agit très probablement chez ce patient d’une mutation post-zygotique touchant a minima le tissu colique ainsi que les gamètes.

Patient B : polypose adénomateuse modérée (38 adénomes coliques entre 53 et 56 ans). Aucun antécédent familial particulier n'a été signalé. L’analyse constitutionnelle (panel de gènes de prédisposition aux cancers digestifs et/ou polypose) réalisée à partir d’un prélèvement sanguin n'a pas identifiée de variation d’intérêt. Suivant les mêmes arguments que chez le patient A, des analyses génétiques ont été réalisées sur deux polypes coliques voisins et retrouvent la même variation pathogène du gène APC. Cependant, un troisième polype colique, situé à distance des 2 précédents, ne portait pas cette variation. De même, la réanalyse des données du séquençage de l’ADN constitutionnel leucocytaire confirme l’absence de cette variation. Ceci laisse donc supposer une mosaïque dont l’étendue serait très limitée. Le patient n’ayant pas d’enfant, aucune analyse génétique ciblée n’a été initié dans la famille.

Ces deux cas confirment la pertinence d'effectuer systématiquement une analyse génétique sur différents polypes coliques dans un contexte de polypose adénomateuse avec analyse constitutionnelle négative à partir d’un prélèvement sanguin et de novo. L’intérêt est de pouvoir, d’une part, proposer des tests ciblés chez la descendance afin de préciser leurs risques et leurs besoins de surveillance et, d’autre part, de proposer un suivi plus adapté pour le patient vis-à-vis des autres atteintes potentielles.


Alexandre DAMETTE (BESANCON), Vincent GOUSSOT, Juliette JACQUIN, Juliette ALBUISSON, Anes ADJADJ AOUL, Valentin DERANGERE, Anthony COMTE, Stephane KOCH, Céline POPULAIRE-VENTRON, Marie-Agnès COLLONGE-RAME
15:15 - 16:15 #38580 - P250 Identification des tumeurs du sein moléculaire apocrines par une signature d’expression.
P250 Identification des tumeurs du sein moléculaire apocrines par une signature d’expression.

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme adulte. Depuis les années 2000, les cancers du sein sont classiquement répartis en 4 sous-groupes moléculaires définis par l’étude princeps de transcriptomique de Perou et Sørlie. Cependant, cette classification ne cesse d’évoluer et de nouvelles entités sont décrites notamment les cancers du sein Molecular Apocrines Breast Cancers (MABC). Ces tumeurs n’expriment pas le récepteur aux oestrogènes (ER) mais fortement le récepteur aux androgènes (AR) et sont HER2 amplifié ou non, de pronostic défavorable et peu chimiosensibles. Dans la littérature, les tumeurs ER-/AR+ sont souvent regroupées sous le terme Luminal Androgen Receptor (LAR), introduit en 2011 par Lehmann BD et al. Ces 2 sous-groupes, potentiellement superposables, se caractérisent par une voie de signalisation des androgènes activée et par un enrichissement en altérations activatrices de la voie PIK3/AKT/mTOR. Dans ce contexte, les tumeurs ER-/AR+ sont non éligibles à une hormonothérapie (HT) anti-ER mais pourraient bénéficier d’une HT anti-AR et d’autres thérapies ciblées. Depuis 2013, plusieurs essais cliniques testent des HT anti-AR en monothérapie ou en combinaison (antiPIK3, immunothérapie…) dans ce sous-groupe, mais avec des résultats encore décevants. Les bénéfices modestes de ces thérapies peuvent être en partie liées à une mauvaise identification des tumeurs MABC/LAR à l’inclusion. Leur identification repose essentiellement sur une évaluation de l’expression de ER et AR en immunohistochimie (IHC) ce qui est insuffisant pour apprécier une activation globale de la voie de signalisation d’AR. De plus, la détection d'AR par IHC n’est pas standardisée et les seuils de positivité peuvent varier selon les études. Des outils moléculaires plus performants sont donc nécessaires pour mieux identifier et traiter ces cancers.

Nous avons défini une signature d’expression permettant l’identification des tumeurs MABC/LAR au sein d’une population de tumeurs ER-. Cette signature est adaptée de notre publication initiale et transposée à des tissus fixés et inclus en paraffine (FFPE). Elle consiste en une RT-qPCR de 7 gènes en lien direct avec la voie de signalisation d’AR. Pour cela, nous avons constitué une cohorte de 45 tumeurs ER- pour lesquelles nous disposons des coupes tissulaires congelées et FFPE ainsi que des données de RNAseq.

Nous montrons que la signature, définie en congelé, est transposable sur FFPE, rendant son utilisation compatible avec une analyse de routine. Nous avons également simplifié la signature de 7 à 4 gènes : AR, FOXA1, SPDEF et TFF3.  Enfin, les données de RNAseq, nous ont permis  de corréler la classification  par transcriptomique à celle par RT-qPCR à 4 gènes. Nous validons la performance de notre outil moléculaire à discriminer correctement le sous type MABC/LAR en routine. Il est maintenant nécessaire de répéter cette validation sur une cohorte de patientes dans le cadre d’un essai thérapeutique anti AR.


Adrien BORGEL (Paris), Jaqueline LEHMANN-CHE, Dina OUAHBI, Catherine MIQUEL, Nozha MHAMDI
15:15 - 16:15 #37850 - P254 Comparaison de trois panels de marqueurs pour optimiser la détection d’une instabilité microsatellitaire.
P254 Comparaison de trois panels de marqueurs pour optimiser la détection d’une instabilité microsatellitaire.

 La détermination du statut MMR tumoral occupe une place centrale dans la stratégie diagnostique du syndrome de Lynch (SL) et est un enjeu pour la prise en charge des patients en oncologie en raison de sa valeur pronostique et prédictive de réponse à l’immunothérapie. Il est maintenant bien établi qu’une large variété d’organes peut présenter une instabilité microsatellitaire (statut MSI) ou une déficience du système MMR (MisMatch Repair) (dMMR). Deux techniques standards complémentaires sont recommandées à l’heure actuelle pour la caractérisation du statut MMR tumoral : l’immunohistochimie (IHC) des protéines MMR et la biologie moléculaire avec l’analyse d’un panel de 5 marqueurs mononucléotidiques (panel Pentaplex) par PCR et analyse de fragments. Plus récemment, d’autres marqueurs ont montré un intérêt potentiel comme le marqueur HT17 (ou HSP110) ou les longs homopolymères mononucléotidiques.

Nous avons évalué la sensibilité des techniques standards sur une cohorte de tumeurs correspondant à une large variété d’organes et enrichie en tumeurs pour lesquelles l’interprétation était difficile. Le statut MSI/dMMR était validé par la mise en évidence d’une hyperméthylation somatique du promoteur du gène MLH1, de mutation(s) constitutionnelle(s) d’un gène MMR, ou de 2 mutations somatiques d’un gène MMR.  Puis, nous avons évalué l’apport de 3 panels pour augmenter la détection des tumeurs MSI/dMMR dans les cas discordants ou d’interprétation difficile : un panel hexaplex (= pentaplex + marqueur BAT40), un panel alternatif comprenant 5 marqueurs avec un faible nombre de répétitions et répertoriés dans la littérature comme à haut potentiel diagnostique dans certains organes, et le panel LMR (Long Mononucleotide repeat, Promega) (= 4 marqueurs du panel pentaplex + 4 longs marqueurs mononucléotidiques).

Au total, 94 tumeurs issues de 16 tissus différents ont été testées par IHC et le panel pentaplex. La sensibilité de ces deux techniques s’étendait de 57% à 100% en fonction des organes. L’IHC a montré une meilleure sensibilité que le pentaplex dans des tumeurs hors spectre du SL, comme la prostate. A l’inverse, le statut dMMR des tumeurs colorectales ou urothéliales était mieux détecté par biologie moléculaire. Puis, les tumeurs avec résultat discordant IHC/pentaplex ou d’interprétation difficile ont été analysées avec le panel hexaplex, le panel alternatif et le panel LMR. Pour ces 3 panels, la sensibilité de détection du statut MSI était meilleure que celle du pentaplex. L’ajout de marqueurs à longues répétions, comme le BAT40 ou ceux du panel LMR, améliore la détection des tumeurs MSI/dMMR avec une plus-value significative dans les tumeurs cérébrales, les tumeurs de l’endomètre et les tumeurs hors spectre de SL. En conclusion, ces panels alternatifs ont un intérêt particulier dans les cas d’interprétation difficile.


Catherine VERMAUT (LILLE), Lucie DELATTRE, Sophie LEJEUNE, Afane BRAHIMI, Stephane CATTAN, Xavier LEROY, Agnès WACRENIER, Claude-Alain MAURAGE, Valérie GRÉGOIRE, Elisabeth DELECROIX, Julie LECLERC, Marie-Pierre BUISINE
15:15 - 16:15 #38174 - P258 Mutation EGFR dans l’adénocarcinome du pancréas, une nouvelle cible thérapeutique ?
P258 Mutation EGFR dans l’adénocarcinome du pancréas, une nouvelle cible thérapeutique ?

Le cancer du pancréas, dont l’adénocarcinome représente la majorité, deviendra la seconde cause de décès par cancer d’ici 2030. L’oncogène KRAS est muté dans 93% de cas. Les chimiothérapies par FOLFIRINOX ou Gemcitabine + NabPaclitaxel sont les traitements de référence. Les thérapies de deuxième intention sont peu efficaces et les immunothérapies se sont révélées décevantes en dehors des cancers MSI/dMMR ou de l’Olaparib en cas de mutation germinale de BRCA. Le pronostic reste sombre avec une survie globale à 5 ans d’environ 7% tous stades confondus. 

Nous décrivons pour la première fois la réponse à l’Osimertinib chez 2 patientes atteintes d’adénocarcinome du pancréas, présentant une délétion de l’exon 19 du gène EGFR (Del19). Ces altérations, recherchées chez les patients atteints d’adénocarcinome pulmonaire, constituent une indication à la prescription de TKI ciblant l’EGFR, tels que l’Osimertinib.

Une analyse moléculaire sur tissu et ADN tumoral circulant (ADNtc) a été réalisée avec le panel AmpliSeq™ Focus (Illumina©) et Miniseq (Illumina©).

#1: Patiente atteint d’un adénocarcinome pancréatique non opérable. Chimiothérapie par FOLFIRINOX avec une réponse partielle puis une progression (Août 2021 – Avril 2023). Un panel NGS  réalisé à partir de la biopsie diagnostique et sur ADNtc, a mis en évidence une Del19 (VAF= 72% et 64%). Après discussion en RCP, l’Osimertinib est débuté en Juin 2023. L’efficacité thérapeutique a été évaluée à 3 semaines par un TEP TDM avec une régression quasi-complète de l’hypermétabolisme, une forte diminution de l‘ADNtc (VAF à 0.8%) et du marqueur CA 19-9. Après 2 mois, la maladie était en réponse partielle selon RECIST. La patiente est actuellement toujours sous traitement avec une tolérance médiocre.

 

#2: Patiente atteint d’un adénocarcinome de la tête du pancréas localement avancé. Chimiothérapie par FOLFIRINOX avec une réponse partielle (Juin-Août 21) et duodénopancréatectomie céphalique en Octobre 21. Puis FOLFIRINOX en adjuvant jusqu’en Mars 2022. En Mai 2023, la patiente présente une récidive pulmonaire, hépatique, …. L’analyse moléculaire de la tumeur sur pièce opératoire et  ADNtc retrouve une del19 (VAF = 39% et 2.1%). Après discussion en RCP, l’Osimertinib est débuté en Mai 2023. L’efficacité thérapeutique a été évaluée à 3 semaines par un TEP TDM avec une régression complète des lésions hypermétaboliques, une diminution du CA 19-9 et  une négativation de l’ADNtc. En juillet 23, l’évaluation au scanner montre une réponse partielle selon RECIST et une normalisation du CA 19-9. La patiente est toujours sous traitement et la tolérance est excellente.

 

Le dépistage moléculaire large incluant l’ensemble des altérations moléculaires ciblables dans différentes localisations tumorales est utile notamment pour les adénocarcinomes pancréatiques KRAS non muté. La réponse sous Osimertinib est prometteuse et pourrait constituer une thérapie intéressante pour d’autres, après discussion de ces dossiers en RCP moléculaire.


Alexandre PERRIER, Jeremy REZAI, Loetitia FAVRE, Leo MAS, Eric FERNANDEZ, Jean-Luc GARNIER, Yu TIAN, Florence COULET, Jean-Baptiste BACHET, Erell GUILLERM (Paris)
15:15 - 16:15 #38613 - P262 Ecueils dans le testing du cancer de la prostate métastatique par séquençage NGS : retour d’expérience du laboratoire de biologie moléculaire des tumeurs solides du CHU de Lille.
P262 Ecueils dans le testing du cancer de la prostate métastatique par séquençage NGS : retour d’expérience du laboratoire de biologie moléculaire des tumeurs solides du CHU de Lille.

Introduction : chez les sujets de sexe masculin, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent en termes d’incidence, et représente la troisième cause de mortalité par cancer en France chez ces mêmes sujets. 20% à 30% des patients atteints de cancers de la prostate métastatique présentent des anomalies des gènes de réparation de l’ADN. Dans ce cadre, l’olaparib (inhibiteur de poly-ADP ribose polymérases) a obtenu une autorisation de mise sur le marché en cas de mutation germinale et/ou somatique des gènes BRCA1/BRCA2. Le testing des gènes de la réparation de l’ADN est donc devenu primordial dans ce contexte. Néanmoins, la nature des échantillons testés (pièce opératoires souvent anciennes, biopsies osseuses notamment) mène régulièrement à des résultats de séquençage à haut débit non interprétables.

Matériels et méthodes : nous avons repris les résultats de 140 cancers métastatiques de la prostate testés entre 2022 et 2023 au laboratoire de biologie moléculaire des tumeurs solides du CHU de Lille. L’analyse a été réalisée grâce au kit Oncomine Comprehensive Assay V3 (Thermofisher Scientific). A partir de ces résultats, nous avons calculé la fréquence de résultats non interprétables, ainsi que la prévalence des altérations d’intérêt dans notre cohorte (en particulier sur les gènes BRCA1/BRCA2).

Résultats : la fréquence des résultats non interprétables a représenté 36.4 % des examens réalisés sur notre cohorte (51/140). La prévalence des anomalies sur le gène BRCA2 s’est elle élevée à 5.7 % des cas.

Discussion : la fréquence élevée de résultats non interprétables dans le testing moléculaire des cancers métastatiques de la prostate impacte de façon négative la prise en charge de nombreux patients. Une réflexion concertée entre biologistes moléculaires, anatomo-pathologistes et cliniciens est primordiale afin d’explorer les différentes pistes permettant d’optimiser la proportion de résultats interprétables dans ce cadre.


Olivier FARCHI (Lille), Clotilde DESCARPENTRIES, Fabienne ESCANDE
15:15 - 16:15 #37831 - P266 Pharmacogénétique de la dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) : intérêt et limite du phénotypage et du génotypage.
P266 Pharmacogénétique de la dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) : intérêt et limite du phénotypage et du génotypage.

En France, environ 80 000 patients reçoivent annuellement une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine (FP) dont le chef de file est le 5-fluorouracile (5-FU). Le 5-FU et sa prodrogue oral, la capécitabine, sont des médicaments antimétabolites très utilisés pour le traitement de tumeurs solides en monothérapie ou en association. Une activité réduite de la dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD), enzyme clé du métabolisme du 5-FU, est responsable de toxicités sévères, principalement hématologiques et digestives. La détection pré-thérapeutique du déficit en DPD chez les patients devant recevoir une chimiothérapie à base de 5-FU est une approche pertinente pour limiter le risque d'événement indésirable sévère. La caractérisation phénotypique de la DPD par mesure plasmatique de son substrat, l’uracilémie, est la méthode recommandée en France pour détecter la présence d’un déficit en DPD et effectuer une concession de dose pour des valeurs seuils de 16 et 150 ng/ml respectivement pour le déficit partiel et complet en DPD. Une approche complémentaire présentant une excellente spécificité mais une faible sensibilité consiste à effectuer un génotypage du gène DPYD à la recherche de quatre polymorphismes (*2A, *13, D949V, et HapB3) fréquemment retrouvés dans les populations caucasiennes et associés à une diminution de l’activité DPD. Notre objectif a été d’analyser une cohorte de 1973 patients phénotypés avant traitement par 5-FU : après contrôle des erreurs préanalytiques, 115/1973 (5,8%) patients ont un phénotype DPD déficitaire partiel. Un génotypage a été réalisé chez 449/1973 (22.7%) patients, 15(3.3%)  patients sont porteurs d’un des quatre variants (*2A, *13, D949V, HapB3), l’haplotype B3 étant le plus fréquent (11/15, 73%). Une discordance entre phénotype et génotype est mise en évidence chez 33 (7,3%) patients : 14/449 (3,1%) ont un génotype déficitaire avec phénotype normal, 19/449 (4,2%) ont un génotype normal avec phénotype anormal, lié probablement à la présence de variants rares. Une interaction clinico-biologique est nécessaire pour mieux dépister les rares patients déficitaires complets, chez lesquels une FP est contre-indiquée. Compte-tenu des difficultés pré-analytiques liées à la mesure de l’uracilémie et des discordances phénotype / génotype, la décision de réduction de dose du 5-FU ou de la capécitabine en cas de patient déficitaire partiel doit être évaluée en terme de réponse thérapeutique et de toxicité.

Avec nos remerciements à Dr. F. Thomas et Pr. N. Picard pour le contrôle inter-laboratoire DPYD, aux patients et cliniciens pour leur participation à cette étude.

Recherche de déficit en dihydropyrimidine déshydrogenase en vue de prévenir certaines toxicités sévères survenant sous traitement comportant des fluoropyrimidines (5-fluorouracile), Recommandations et référentiels, INCa, HAS, décembre 2018.

Pallet N, et al. Br J Cancer. 2020, Arrivé C, et al. Br J Clin Pharmacol. 2023


Paul VILQUIN (Paris), Yves MÉDARD, Annie YOKA, Isabelle SARGIS, Lauriane GOLDWIRT, Samia MOURAH, Evelyne JACQZ-AIGRAIN
15:15 - 16:15 #37587 - P270 Séquençage de génome accéléré chez des nouveau-nés et enfants hospitalisés en unité de soins intensifs et réanimation : impact sur la prise en charge immédiate, à court terme et devenir à moyen terme.
P270 Séquençage de génome accéléré chez des nouveau-nés et enfants hospitalisés en unité de soins intensifs et réanimation : impact sur la prise en charge immédiate, à court terme et devenir à moyen terme.

Introduction : Obtenir un diagnostic étiologique rapide chez les nouveau-nés (NN)/enfants atteints de maladies graves précoces reste un défi majeur, les causes génétiques étant très hétérogènes et leur pronostic incertain. Première équipe en France à avoir montré la faisabilité de rendre un résultat de séquençage de génome (GS) accéléré (environ 28 j) en diagnostic chez des NN/enfants hospitalisés en unité de soins intensifs et réanimation (USI/R), nous présentons ici l’impact de ce GS accéléré sur la prise en charge immédiate, à court terme et devenir à moyen terme des NN/enfants.

Méthodes : En 34 mois l’étude multicentrique FASTGEN a inclus 92 NN/enfants hospitalisés en USI/R. Un GS-trio a été réalisé en 1ère intention chez 57/92 (62%), en parallèle d’ACPA (6/57) ou d’analyses ciblées (6/57).

Résultats : Dans un délai de rendu des résultats médian de 35 jours (faisabilité : 40 jours / 37 premiers patients; routine: 29 jours / 55 patients suivants), le GS a posé un diagnostic d’emblée chez 46/92 (49%), dont l’identification d’un 2nd diagnostic chez 3/46 (6%) avec un autre diagnostic identifié par une autre analyse (47,XXY, un CNV et un syndrome de Beckwith-Wiedemann). Le GS a aussi identifié des variations de signification incertaine (VSI) chez 15/92 (18%). Chez 5/15, les VSI ont été reclassés comme diagnostic causal. Au vu du diagnostic suspecté, un NN a même bénéficié d’emblée d'un traitement d’épreuve spécifique efficace. Par ailleurs, chez un NN avec GS négatif, une analyse ciblée a diagnostiqué un syndrome de Prader-Willi (PWS), traité ensuite par hormone de croissance. Au total, un diagnostic étiologique a été posé chez 52/92 (57%) dont un non trouvé par le GS (PWS) et un partiellement trouvé (BWS).

Lors du rendu des résultats aux parents, 11/92 (12%) NN/enfants étaient déjà décédés. Pour les 81 autres, le GS identifia un diagnostic chez 40/81 (49%) et un VSI chez 14/81 (17%). Parmi les 40 avec diagnostic causal identifié, au cours des 15 premiers jours après rendu des résultats, 9 (23%) ont bénéficié d’un traitement spécifique et/ou 14 (35%) un suivi personnalisé en lien avec le diagnostic, et 7/40 (17.5%) d’une limitation des soins. La réanimation active a été intensifiée chez deux NN dont le diagnostic étiologique montrait un pronostic neurodéveloppemental favorable. Dans les 6 mois après rendu des résultats, 13/40 (32.5%) ont bénéficié d'un traitement spécifique, 21/40 (52.5%) d'un suivi personnalisé pour adapter la prise en charge médicale/rééducationnelle et prévenir d'éventuelles complications.

Conclusion : Cette étude montre que le GS accéléré s’avère très utile pour les NN/enfants, à la fois pour leur prise en charge précoce dans un contexte de soins urgents, et pour le conseil génétique des parents. Il reste cependant primordial, dans certaines situations cliniques, même en situation d’urgence, de ne pas omettre la prescription d’analyses génétiques ciblées.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Arthur SORLIN, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Mederic JEANNE, Julian DELANNE, Robert OLASO, Anne BOLAND, Bertrand FIN, Delphine BACQ-DAIAN, Celine BESSE, Sophie NAMBOT, Ange-Line BRUEL, Aurore GARDE, Hana SAFRAOU, Caroline RACINE, Antonio VITOBELLO, Sebastien MOUTTON, Victor COUTURIER, Charlotte POE, Martin CHEVARIN, Valentin BOURGEOIS, Philippine GARRET, Emilie TISSERANT, Magali GORCE, Adeline PROST, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Bertrand ISIDOR, Sandra MERCIER, Melanie FRADIN, Paul ROLLIER, Godelieve MOREL, Alinoe LAVILLAUREIX, Chloé QUELIN, Laurent PASQUIER, Yline CAPRI, Henri MARGOT, Julien VAN GILS, Marine LEGENDRE, Sophie NAUDION, Didier LACOMBE, Tiffany BUSA, Sabine SIGAUDY, Charlotte CAILLE-BENIGNI, Laetitia LAMBERT, Elise SCHAEFER, Marta SPODENKIEWICZ, Patrick CALLIER, Cyril FLAMANT, Alban ZIEGLER, Magalie BARTH, Estelle COLIN, Dominique BONNEAU, Annick TOUTAIN, Juliette PIARD, Corinne CHANTEGRET, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Jean-François DELEUZE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN
15:15 - 16:15 #38183 - P274 Direct comparative analysis of a pharmacogenomic panel with PacBio Hifi® Long Read and Illumina Short Read Sequencing.
P274 Direct comparative analysis of a pharmacogenomic panel with PacBio Hifi® Long Read and Illumina Short Read Sequencing.

Background. Pharmacogenetics (PGx) aims to determine genetic signatures that can be used in clinical settings to individualize treatment for each patient, includes anti-cancer drugs, anti-psychotics, and painkillers. Taken together, a better understanding of the impacts of genetic variants on the corresponding protein function or expression permits prediction of the pharmacological response: responders, non-responders, and those with Adverse Drug Reactions (ADRs). Objective. This work provides a comparison between innovative Long Read Sequencing (LRS) and Short Read Sequencing (SRS) techniques.

Methods and Materials. The gene panel captured using  PacBio HiFi® Sequencing was tested on thirteen clinical samples on GENTYANE’s platform. SRS, using a comprehensive pharmacogenetics panel, was performed in routine settings at Civil Hospitals of Lyon. We focused on complex regions analysis, including Copy Number Variations (CNVs), structural variants, repeated regions and phasing-haplotyping for three key pharmacogenes: CYP2D6, UGT1A1 and NAT2, respectively.

Results. Variants and the corresponding expected star (*) alleles were reported. Although only 38.4% concordance was found for haplotype determination and 61.5% for diplotype, this did not affect the metabolism scoring. A better accuracy of LRS was obtained for detection of CYP2D6*5 haplotype in presence of duplicated wild-type CYP2D6*2 form. A total concordance was performed for UGT1A1 TA repeat detection. Direct phasing using the LRS approach allowed us to correct certain NAT2 profiles.

Conclusion. Combining an optimized variant-calling pipeline and with direct phasing analysis, LRS is a robust technique for PGx analysis that can minimize the risk of mis-haplotyping.


David BARTHELEMY (LYON), Elodie BELMONTE, Laurie DI PILLA, David STUCKI, Claire BARDEL, Deborah MOINE, Yann MERLET, Eve DUPORT, Benjamin AUBIER, Véronique GAUTIER, Lea PAYEN
15:15 - 16:15 #38306 - P278 Stratégie pour détecter la signature HRD dans le cancer de l’ovaire en associant le panel GIScar et la recherche de méthylation du promoteur de BRCA1.
P278 Stratégie pour détecter la signature HRD dans le cancer de l’ovaire en associant le panel GIScar et la recherche de méthylation du promoteur de BRCA1.

 

Introduction

Cinquante pourcent des cancers séreux de haut grade de l’ovaire (HGSOC) présentent un déficit de recombinaison homologue (HRD) mis en évidence par des signatures d’instabilité génomique (GIS) ou l’identification d’une mutation sur les gènes BRCA1/2 permettant ainsi un traitement par un inhibiteur de PARP (PARPi). Le laboratoire de Biologie et Génétique du Cancer de Caen a développé l’outil académique GIScar (Raphaël Leman et al.) pour identifier ce statut HRD via un score GIScar (GIScar+) et rechercher une mutation sur les gènes HRR grâce à un séquençage NGS par panel de 127 gènes. L’outil rend cependant un résultat non contributif pour les échantillons dont la cellularité tumorale est inférieure à 20%. Nous avons récemment démontré l’intérêt clinique de rechercher également la méthylation du promoteur de BRCA1 comme mécanisme d’inactivation du gène pour prédire le statut HRD (Félix Blanc-Durand et al.). Ainsi, nous avons recherché la méthylation du promoteur de BRCA1 pour les tumeurs avec un score GIScar non contributif ou GIScar-, sans mutation identifiée sur BRCA1/2 et présentant une fraction allélique des mutations du gène TP53 (VAFTP53) inférieure à 20%.

Matériels et méthodes

135 échantillons FFPE de HGSOC ont été séquencés avec le panel GIScar pour identifier une signature HRD et rechercher des altérations sur les gènes HRR et TP53. La recherche de méthylation du promoteur de BRCA1 a été réalisée par conversion au bisulfite (EpiTect Bisulfite Kits, QIAGEN) et PCR digitale (Stilla Technologies) avec des sondes et amorces dessinées à façon.

Résultats

Le taux de tumeur avec un statut HRD était de 34,1% (46/135) grâce à un score GIScar+. Ce résultat est significativement différent de la cible de 50% attendu  (p < 0,01). L’identification d’une mutation pathogène de BRCA1/2 a permis d’identifier 7,4% (10/135) d’échantillons supplémentaires avec ce statut malgré un score GIScar-. 13 échantillons présentaient un score GIScar-, sans mutation identifiée sur les gènes BRCA1/2 et avec une VAFTP53 < 20%. Nous avons mis en évidence une méthylation du promoteur de BRCA1 pour 2 d ‘entre eux. En combinant ces résultats, le taux de tumeur avec un statut HRD est de 43% (58/135) - statistiquement comparable au taux cible.

Conclusion

Pour les échantillons non contributif ou douteux sur le score d'instabilité génomique, la recherche des mutations des gènes BRCA1/2 et la recherche de la méthylation du promoteur de BRCA1 sont des analyses indispensables permettant de rattrapper significativement le taux de tumeur avec un statut HRD. 


Voryak SUYBENG (Villjuif), Roseline TANG, Félix BLANC-DURAND, Cassandre FRANÇOIS, Monali TAYLOR, Etienne HENEMAN, Céline Sengul KARA, Yahia ADNANI, Victor GONDRAN-TEILLER, Sophie COTTERET, Damien VASSEUR, Ludovic LACROIX, Alexandra LEARY, Etienne ROULEAU
15:15 - 16:15 #38535 - P281 Test pharmacogénétique en biologie délocalisée : Exemple du génotypage MT-RNR1 impliqué dans la susceptibilité à l’ototoxicité des aminosides. (Réseau National de Pharmacogénétique, RNPGx).
Test pharmacogénétique en biologie délocalisée : Exemple du génotypage MT-RNR1 impliqué dans la susceptibilité à l’ototoxicité des aminosides. (Réseau National de Pharmacogénétique, RNPGx).

Le gène MT-RNR1 code pour la petite sous-unité du ribosome mitochondrial humain, l’ARNr 12S. Certains variants du gène MT-RNR1 confèrent un sur-risque d’ototoxicité suite à l’administration d’aminosides. Le CPIC (Clinical Pharmacogenetics Implementation Consortium) a émis des recommandations en 2021 afin de proposer la recherche de trois positions situées sur ce gène mitochondrial avant l’administration d’une première dose d’aminoside.

Afin de replacer ces recommandations dans le contexte Français, le réseau de pharmacogénétique Francophone (RNPGx) a effectué un travail de synthèse en 2023 sur l’emploi d’un test pharmacogénétique visant le gène MT-RNR1 avant l’administration d’aminosides. La présentation orale visera à présenter synthétiquement ce travail et à effectuer un focus particulier sur l’existence d’un test rapide visant à rechercher l’un des variants de susceptibilité au lit du patient en quelques minutes.

Les aspects abordés seront les suivants :

Le lien entre les variants MT-RNR1 et le risque d’ototoxicité. Trois variants sont décrits comme conférant un sur-risque significatif : m.1555A > G, m.1494C > T, m.1095T > C. Le variant m.1555A > G est le plus fréquent dans la population générale (1/1000) et comporte le plus de descriptions dans la bibliographie. D’un point de vue physiopathologique, ce variant (et m.1494C > T) augmenteraient l’affinité des aminosides pour l’ARNr12S en accroissant la similitude avec l’ARNr30S bactérien.

Les indications médicales et les techniques d’analyses. La recherche d’un variant MT-RNR1 devrait être recherchée avant toute administration d’aminosides, car l’ototoxicité peut survenir dès la première dose.

Il existe certaines situations pour lesquelles une administration d’aminosides peut être anticipée comme pour les patients atteints de mucoviscidose ou de tuberculose. Ces situations permettent d’envisager une analyse dans un laboratoire de biologie moléculaire, avec l’emploi de techniques courantes (Sanger, PCR allèle spécifique,..) dont le délai de rendu de quelques jours sera acceptable.

Néanmoins, l’administration d’aminosides est le plus souvent réalisée lors d’infections aigues pour lesquelles l’analyse pharmacogénétique nécessiterait un délai très court (minutes/heure). Dans cette optique, le RNPGx a évalué un test rapide commercialisé par la société Genedrive qui propose la recherche du variant principal (m.1555A > G) au lit du patient en 26 minutes. Cette solution de biologie délocalisée est déployée dans quelques centres médicaux en Angleterre, mais son implantation dans le contexte Français nécessite une évaluation particulière. Le RNPGx a étudié les apports potentiels (prise en charge efficiente d’un test pharmacogénétique, bénéfice médico-économique possible), les limites techniques (faux positifs, non exhaustivité des variants testés) et les problématiques liées à l’implantation en France (test de génétique constitutionnel en biologie délocalisée).


Louis LEBRETON (Bordeaux), Benjamin HENNART, Claire-Marie DHAENENS, Aurélien TRIMOUILLE, Jean-Christophe BOYER, Laurent BECQUEMONT, Sarah BAKLOUTI, Nicolas PICARD
15:15 - 16:15 #38552 - P282 SoVad : le temps de la curation de la base de données des variants en génétique somatique.
P282 SoVad : le temps de la curation de la base de données des variants en génétique somatique.

Situation : Sous l’impulsion de l’INCa, nous avons mis en place une base de données de génétique somatique (SoVaD) rassemblant 85 gènes. Nous avons 477 variants pathogènes rapportés et 1739 variants de signification inconnue (1460 variants uniques). Pour avancer le classement des variants de signification inconnue, nous avons réalisé une curation des données avec un groupe d’évaluateur qui s’est réuni de manière trimestriel entre 2021 et 2022.

Méthode : Les variants avec au moins 2 déclarations ont été revus et discutés selon la méthodologie de classement inspiré de l’ACMG (Koeppel et al). Les curateurs avaient à disposition leur base de laboratoire et discutaient aussi des cas en fonction des récurrences dans leur laboratoire. 

Résultats : Au total, 84 variants ont été revus. La discussion a abouti à reclasser 1/3 des variants (28/56) : 8 variants en classe 5; 14 variants en classe 4; 6 variants en classe 1-2. Les principaux gènes étudiés ont été les gènes EGFR, BRAF, KIT, KRAS, PIK3CA, TP53, MET, PTEN, ERBB2, ESR1 et FGFR3. Les principaux critères de l’ACMG utilisés ont été PM2, PP3, PM1, PP4, PS3, BP4, PA1, PM5, BS3, BP10, BS1, PP2 et PS7 (plus de 4 cas utilisant ce critère).  Pour 19 variants, il a été rapporté des articles pouvant soutenir la décision de classement. 28 variants ont été tagués « à suivre » pour une révision de la curation. 23 variants ont été suspectés être des variants artefactuels. Enfin pour 46 variants, la discussion lors de la curation a permis de rapporter des cas non recenser encore dans la base de données. 

Discussion : Ce premier exercice de curation pour une base de variants somatiques a été concluant et a créé une forte émulation. Il montre l’importance de croiser les informations de différents laboratoires, informations souvent non directement accessibles. Il souligne l’intêret d’une base de données pour orienter le travail de classement vers les variants les plus fréquemment rapportés avec des difficultés de classement. A ce jour, il y a encore un nombre limité de laboratoires ayant versé des variants dans la base (n=4). Il est possible que l’augmentation du nombre de participants aide à réduire le nombre de cas non classés (ici 2/3).

 


Anne CAYRE, Olfa TRABELSI GRATI, Gaëlle TACHON, Mélissa ALAME, Céline GUIEN, Lucie KARAYAN-TAPON, Alexandre HARLE, Christophe BEROUD, Etienne ROULEAU (VILLEJUIF), Isabelle SOUBEYRAN
15:15 - 16:15 #37976 - P286 Comparaison des Résultats de Séquençage de Génome chez des Patients Atteints de Maladies Rares Utilisant les Génomes de Référence GRCh38 et T2T.
P286 Comparaison des Résultats de Séquençage de Génome chez des Patients Atteints de Maladies Rares Utilisant les Génomes de Référence GRCh38 et T2T.

Le séquençage du génome humain est devenu une ressource cruciale pour comprendre les bases génétiques des maladies rares. Cependant, la qualité des résultats dépend en grande partie du génome de référence utilisé. Ce projet de recherche a pour objectif de comparer les résultats du séquençage du génome de patients atteints de maladies rares en utilisant deux génomes de référence différents, à savoir GRCh38, la référence actuelle, et le nouveau génome T2T. Nous nous concentrons particulièrement sur l'analyse des variations de nombre de copies (CNV) et des variations de structure.

Matériel et Méthode:

Les échantillons de patients atteints de maladies rares ont été soumis à un séquençage du génome haut débit en utilisant les protocoles standard. Les données brutes ont été générées à partir des plateformes Illumina. Les données ont été alignées sur les génomes de référence GRCh38 et T2T à l'aide de l'outil BWA-MEM. Les appels de CNV ont été réalisés en utilisant des algorithmes couramment utilisés, tels que CNVnator, et les variations de structure ont été identifiées à l'aide d'outils comme Lumpy. Les résultats obtenus en utilisant les deux génomes de référence ont été comparés en termes de spécificité pour les CNV et de taux de faux positifs pour les variations de structure.

Résultats:

Les résultats de notre étude ont montré une nette amélioration de la spécificité des CNV lors de l'utilisation du génome T2T par rapport à GRCh38. Nous avons observé une réduction significative des faux positifs pour les CNV dans les données générées avec le génome T2T, ce qui indique une meilleure précision dans l'identification des variations de nombre de copies.

De plus, en ce qui concerne les variations de structure, nous avons constaté que certains faux positifs présents dans les données basées sur GRCh38 ont disparu lors de l'utilisation du génome T2T. Cela suggère que le génome T2T permet une meilleure résolution des variations de structure et une réduction des erreurs d'annotation.

Conclusion:

Cette étude souligne l'importance du choix du génome de référence dans le séquençage du génome des patients atteints de maladies rares. En utilisant le nouveau génome de référence T2T, nous avons observé une amélioration significative de la spécificité des CNV et la réduction de certains faux positifs dans les variations de structure, par rapport à GRCh38. Ces résultats suggèrent que le génome T2T offre une meilleure précision dans l'analyse des variations du génome, ce qui peut avoir un impact significatif sur la compréhension des bases génétiques des maladies rares et sur les possibilités de diagnostic et de traitement. L'adoption du génome T2T comme référence pourrait ainsi améliorer la qualité des analyses génomiques pour les patients atteints de maladies rares.


Yannis DUFFOURD (Dijon), Emilie TISSERANT, Anthony AUCLAIR, Valentin VAUTROT, Frédéric TRAN MAU-THEM, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
15:15 - 16:15 #37664 - P290 Efficient contraction of CTG trinucleotide repeats in human DM1 cells by TALEN : a possible new gene therapy approach.
P290 Efficient contraction of CTG trinucleotide repeats in human DM1 cells by TALEN : a possible new gene therapy approach.

Trinucleotide repeat expansions are the cause of two dozen neurodegenerative and developmental disorders. One of these, myotonic dystrophy type 1 (Steinert disease, or DM1) is due to the expansion of a CTG triplet in the 3' UTR of the DMPK gene. We are using highly specific DNA endonucleases to induce a double-strand break in the repeat tract to contract it below pathological length. Expression of a TALE Nuclease (TALEN) in DM1 cells induced moderate CTG repeat contractions in only 27% of the clones analyzed. Whole genome PacBio sequencing of these clones showed large internal deletions within the TALEN, probably occurring by homologous recombination, inactivating the nuclease, and explaining its reduced efficacy. Taking advantage of the degeneracy of the genetic code, we recoded the TALEN sequence, to decrease internal redundancy and optimize codon usage. The new recoded TALEN showed increased efficacy in DM1 cells, with 76% of clones exhibiting a moderate to large contraction of the CTG repeat tract. In contract, Streptococcus pyogenes Cas9 (SpCas9) was unable to contract the CTG repeat tract in DM1 cells. When the same nucleases were transduced in mice fibroblasts isolated from a transgenic DM1 mouse model, the TALEN was more efficient than SpCas9 to contract the expanded CTG trinucleotide repeat.

The DM1 genome was completely sequenced to high coverage using long reads (PacBio and ONT). It is the first DM1 genome to be totally sequenced and assembled. Using a dedicated homemade bioinformatics pipeline, long CTG trinucleotide repeats were extracted. In order to assess the specificity of the TALEN, several clones in which the nuclease was induced were also sequenced, and repeat lengths were compared to the reference DM1 genome, to verify the absence of off-target sites.

The use of TALEN to contract expanded CTG repeats in DM1 cells is therefore a new possible gene therapy approach for this uncurable dramatic neurodegenerative disorder, as well as a new avenue to cure other microsatellite expansion disorders.


Laureline BETEMPS, Olivia FRENOY, Lucie POGGI, Valentine MOSBACH, Stéphane DESCORPS-DECLERE, Laurence MA, Thomas COKELAER, Marc MONOT, Arnaud KLEIN, Bruno DUMAS, Geneviève GOURDON, Denis FURLING, Guy-Franck RICHARD (Paris)
15:15 - 16:15 #38236 - P294 Un modèle d'apprentissage automatique pour classer les variants génétiques en fonction des phénotypes et des critères ACMG-AMP.
P294 Un modèle d'apprentissage automatique pour classer les variants génétiques en fonction des phénotypes et des critères ACMG-AMP.

Contexte/Objectifs : Le diagnostic des maladies rares repose sur le séquençage génétique et l'interprétation des variants génomiques. Une partie chronophage du diagnostic concerne la détection du variant diagnostique parmi l’ensemble des variants du patient.

Méthodes : Nous avons développé un modèle d'apprentissage automatique qui permet une priorisation rapide et interprétable des variants. En plus de fournir une liste triée des variants, le modèle fournit une liste restreinte des meilleurs candidats pour les variants diagnostiques. Afin de prédire la classe de pathogénicité des variants, le modèle est entraîné sur l'ensemble de données ClinVar en construisant des prédicteurs reposant sur les critères ACMG-AMP. En plus du contexte moléculaire, le contexte clinique est exploité avec Phenogenius, une solution d'intelligence artificielle pour classer les gènes sur la base des termes HPO (Human Phenotype Ontology) fournis. Nous avons comparé le modèle de ranking à Exomiser 13 et nous avons évalué la sensibilité de la liste restreinte de variants candidats. L’évaluation repose sur une analyse rétrospective de 242 exomes de patients, admis au service de néphrologie, et qui ont reçu un diagnostic moléculaire

Résultats : En priorisant les variants issus du séquençage de l'exome, le modèle d'apprentissage place le variant diagnostique dans les 10 premiers gènes pour 88,9 % (185/208) des patients alors que ce pourcentage est de 79,8 % (166/208) pour Exomiser 13. Pour 96 % des patients, le variant causal a été trouvé dans la liste restreinte de variants dont la taille médiane est de 14 variants (écart-type 5,2 variants). Une approche encore plus restrictive qui ne sélectionne que 0, 1, 2, ou 3 variants pour chaque exome, détecte 50% des variants diagnostiques. Pour pouvoir au mieux interpréter les résultats fournis par le modèle, le modèle renvoie aussi l'importance respective des différents critères ACMG-AMP utilisés pour la classification, ainsi qu'un score de compatibilité génétique basé sur le phénotype du patient.


Conclusion : Le modèle d'apprentissage automatique apporte une aide au diagnostic des maladies rares en classant et en établissant une liste restreinte des variants génomiques et en fournissant des résultats interprétables au niveau du variant et du gène. Cet outil peut aider les biologistes à absorber l’augmentation des prescriptions sans réduire la qualité de leur interprétation.


Jiri RUZICKA (-), Nicolas DUFORET-FREBOURG, Jérôme AUDOUX, Sacha BEAUMEUNIER, Denis BERTRAND, Nicolas PHILIPPE, Michael BLUM, Laure RAYMOND, Julien THEVENON, Kévin YAUY, Laurent MESNARD
15:15 - 16:15 #38184 - P298 Apport de la robotique « évolutive » pour le séquençage d’exome ciblé.
Apport de la robotique « évolutive » pour le séquençage d’exome ciblé.

Contexte : Le séquençage haut débit est devenu un standard pour le diagnostic génétique. Sa mise en œuvre requiert de nombreuses étapes de pipetages, lavages et incubations. De nombreux fournisseurs proposent des stations robotiques fermées adaptées à leurs propres solutions manquant d’évolutivité. Suite à la pandémie Covid, la problématique de ne pas être dépendant d’un seul fournisseur s’est posée. Le processus de préparation de librairies doit donc pouvoir suivre les évolutions technologiques et techniques. Notre laboratoire utilise actuellement des solutions robotiques Beckman (Biomek) et Hamilton (Starlet) pour la préparation des librairies.

Dans cette communication nous décrivons l’intérêt d’avoir recours à des solutions robotiques évolutives adaptées à un protocole générique de séquençage haut débit.

Méthode : La plateforme de génétique moléculaire de Bicêtre utilise plusieurs robots de pipetage pour la réalisation des techniques NGS. Un Starlet Hamilton sert pour la normalisation des ADNs et des Biomek NX Span8 et B4000 (Beckman Coulter) sont utilisés pour la préparation des librairies « whole genome » (WGS) compatible avec la technologie SBS d’Illumina. Les réactifs de préparation des librairies par fragmentation enzymatique actuellement utilisés au laboratoire sont issus des sociétés NEB (NEBNext® Ultra FS DNA Library Prep Kit for Illumina®) et Twist Bioscience (Twist Library Preparation Kit 2). Les Captures d’exome ciblé sont réalisées avec des réactifs Agilent (SureSelect XT). Le séquençage est réalisé sur NextSeq550 et MiSeq (Illumina).

Résultats : La plateforme robotique est utilisée en diagnostic depuis 2016. Le passage à la robotique a permis, en plus d’une amélioration de la qualité de nos librairies, un gain de temps technique associé à une meilleure traçabilité, fiabilité et gestion de l’identitovigilance.

Le format de préparation est de 48 échantillons par série. Nous avons un taux d’échec de librairie < 0.1% depuis 2016. Les tailles d’insert des libraires ciblées obtenues sont de 250 +/- 7 pb.

Le caractère évolutif et flexible du système a permis la robotisation aussi bien des librairies NEB ou Twist et d’envisager d’augmenter le débit jusqu’à 96 échantillons par série de robotique.

Conclusion : L’apport d’une robotisation ouverte permet donc le développement des techniques et répondre aux challenges auxquels le laboratoire doit faire face. Cela nécessite néanmoins un personnel formé à la programmation mais cela permet une adaptation rapide aux évolutions technologiques et techniques qui sont très rapides dans le domaine du séquençage haut débit.


Alexis PROUST (Paris), Chrislaine SAUJOT, Elodie DUPUIS, Odile TINMAR FOFANA, Céline LEROUX, Isabelle CORREIA, Christophe OLIVEIRA, Valérie TAMI, Dorin DAVID-PONN, Lilia LADDADA, Vianney POINSIGNON, Maureen LOPEZ, Céline VERSTUYFT, Véronique PICARD, Elise LEBIGOT, Pauline GAIGNARD, Anne DAVIT-SPRAUL, Jérôme BOULIGAND
15:15 - 16:15 #37862 - P302 GDI-v2: quantifying the mutational burden of genes to discriminate damaged genes from genes of interest.
P302 GDI-v2: quantifying the mutational burden of genes to discriminate damaged genes from genes of interest.

The protein-coding exome of a patient with a monogenic disease contains about 20,000 variants, only one or two of which are disease causing. Gene-level metrics predicting the tolerance of a given gene to loss of function variants have been proposed and can greatly facilitate the interpretation of sequence data. Among them, the gene damage index (GDI) quantifies the mutational damage that has accumulated in the general population and was shown to perform well for the detection of false positives (i.e., removing exome variants in genes irrelevant to disease). The GDI was derived from whole genome sequencing data of the 1000 genomes project (2,500 individuals). Since then, new and more extensive databases have been made available, such as the gnomAD database, which includes 76,156 genomes and 125,748 exomes in v2.1.1. In the present work, we re-estimated the GDI using the GnomAD database and improved it by integrating the length of the canonical coding sequence in the calculation (GDI-v2). We also proposed a population-specific GDI for each of the five major ethnic groups in Gnomad. We found that the new GDI performed better than the previous version for the detection of true positives (i.e., identifying genes likely to be disease causing). Indeed, the GDI-v2 better discriminated genes of interest (essential, inborn error of immunity (IEI), inborn error of neurodevelopment (IEND) or OMIM genes) from the olfactory receptors (GO:0004984) than the previous one (mean AUC: 0.96 VS 0.72). The GDI-v2 also performed better than other gene-level scores like the pLI (AUC: 0.64), LOEUF (AUC: 0.88), RVIS (AUC:0.88) and the CoNeS score (AUC: 0.95). The GDI-v2 was also more efficient to filter out false-positives compared to the previous version. Removing the 5% most damaged genes according to the GDI-v2 led to the removal of 50% of olfactory receptor genes while removing only 3% of essential genes, 3% IEND, 3% autosomal-recessive IEI genes and none of the X-linked or autosomal-dominant IEI genes. The GDI-v2 removes on average 19% of false positive variants in patient with identified causal mutations. In addition, we identified genes with highly variable GDI across ethnicities and showed that they were significantly enriched in genes related to fertilization (GO:0009566), immune response-regulating signaling pathway (GO:0002764) and defense response to other organism (GO:0098542). In conclusion, we offer here an updated gene-level intolerance score which allows to efficiently filter out irrelevant variants from whole exome and genome sequence data


Estelle TALOUARN (Paris), Jean-Laurent CASANOVA, Laurent ABEL, Yuval ITAN, Aurélie COBAT
15:15 - 16:15 #38186 - P306 Le panel ciblé reste un outil de diagnostic génétique rapide, simple et efficace.
P306 Le panel ciblé reste un outil de diagnostic génétique rapide, simple et efficace.

L’avènement du séquençage haut débit a modifié en profondeur les pratiques en diagnostic génétique moléculaire. Petit à petit, de plus en plus de gènes n’ont plus été séquencés isolément mais ont été regroupés sur des panels ciblés, voire des exomes. En parallèle, afin de limiter les coûts liés au séquençage haut débit, les services se sont organisés pour mutualiser toujours plus de patients par run, augmentant de facto le temps de l’analyse et le délai de rendu du résultat au prescripteur. Cela a abouti à une dégradation du service rendu aux patients, avec des délais de rendus importants pour des analyses pourtant parfois très ciblées. Ce constat nous a amené à modifier en profondeur notre organisation. Nous avons mis en place, il y a 3 ans, un panel ciblé de séquençage haut débit transversal sur toutes les 8 thématiques du laboratoire (Mitochondriopathies, Epilepsie, Maladies Métaboliques, Surdité, Maladies osseuses, Déficience Intellectuelle, Génodermatoses et syndromes malformatifs), et qui regroupe des gènes dont le phénotype est bien caractérisé, des gènes qui relèvent de demande de diagnostic urgent, ou des gènes pour lesquels il existe un impact thérapeutique. Il regroupe aujourd’hui 340 gènes, répartis sur 3 kits de capture.

Chaque run de séquençage haut débit « transversal » comprend 48 patients en moyenne, et a lieu toutes les 3 à 4 semaines. Les panels ciblés sont redessinés tous les 6 mois environ, avec une taille totale de séquences générées de 400 à 600kb au fur et à mesure des modifications. Les kits de capture ont été initialement commandés chez Twist, puis chez Agilent. Depuis mars 2023, les librairies du panel transversal sont réalisées grâce à l’automate MagnisDx NGS Prep System© d’Agilent, certifié CE IVDR Class A, afin de permettre une amélioration des contraintes techniques et une diminution de la file active de patients. Certaines thématiques réalisent en parallèle un contrôle de l’identitovigilance, d’autres valident le résultat par séquençage Sanger et étude de ségrégation.

De juin 2020 à septembre 2023, 1773 sujets ont été séquencés sur le panel transversal, avec en moyenne 600 examens par an sur les 2 dernières années. Parmi eux, 1477 concernaient des cas index (83%), avec un taux de positivité (diagnostic conclusif) de 49%. Parmi les 296 apparentés, 51.4% étaient non porteurs du variant familial, 33.4% étaient porteurs d’un variant hétérozygote dans le cadre d’une maladie autosomique récessive et 15.2% étaient atteints. Le délai moyen de rendu est de 109 jours (3 mois), allant de 60 jours dans la thématique Epilepsie à 139 jours dans la thématique Surdité.

Le séquençage ciblé garde aujourd’hui une place entière dans l’arsenal diagnostic des patients atteints de maladies monogéniques en permettant un diagnostic rapide, certain et peu couteux. Les nouvelles possibilités d’automatisation sont d’une grande aide pour mener à bien ces études qui concernent un nombre important de gènes et de patients.


Fabienne CHARBIT-HENRION, Sylvain HANEIN, Joana BENGOA, Roxana BORGHESE, Marine RAJAOBA, Tania ATTIE-BITACH, Ralyath BALOGOUN, Giulia BARCIA, Jean-Paul BONNEFONT, Lucile BOUTAUD DE LA COMBE, Corinne COLLET, Stéphanie GOBIN-LIMBALLE, Laurence JONARD, Sophie MONNOT, Véronique PINGAULT, Sophie RONDEAU, Patrick NITSCHKE, Emilie AZOUGUENE, Fatma CELIK, Luis CHAN, Judite DE OLIVEIRA SANTOS, Coralie DUPRE, Adrienne ELMORJANI, Solenne FISSON, Edwige FRESSE, Isabelle LEMIERRE, Manon MAUTRET-GODEFROY, Vincent MORINIERE, Ghislaine ROYER, Marie SIMON, Anne-Laure TOURRE, Julie STEFFANN (Paris)
15:15 - 16:15 #38497 - P310 Long read Whole Genome Sequencing pour le diagnostic clinique : pourquoi attendre ?
P310 Long read Whole Genome Sequencing pour le diagnostic clinique : pourquoi attendre ?

Introduction : L'analyse de l'exome en short read (srWES) est actuellement considérée comme l’examen de première intention pour de nombreuses indications dans les maladies rares. Dans les cas les plus complexes, il est admis de compléter cette analyse par un séquençage short read du génome (srWGS). Cependant le gain diagnostique reste modeste (+10% avec srWGS vs srWES dans la déficience intellectuelle). Cette limitation peut s'expliquer par l'incapacité du srWGS à analyser les régions répétées, les modifications de méthylation, les expansions et à détecter efficacement les variants structuraux. En 2022, le séquençage long-read a été désigné comme méthode de l'année, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour la génétique constitutionnelle en comblant les lacunes du srWGS.

Problématique : L’utilisation en routine diagnostique des technologies de long reads sequencing n’est pas admise, malgré les avantages médicaux et économiques potentiels.

Méthodes : Dans le cadre de cette étude préliminaire, nous avons sélectionné neuf échantillons de patients atteints de néphropathies avec un diagnostic moléculaire confirmé, ainsi qu'un échantillon de référence (NIST002). Ils ont été soumis à un séquençage de génome en long read (lrWGS) utilisant des flowcells Promethion R.10.4, le kit LSK114 et le séquenceur P48 d’Oxford Nanopore Technologies. L'analyse bioinformatique a été réalisée à l'aide du pipeline EPI2ME wf-human-variation.

Résultats : Nous avons obtenu une couverture moyenne de plus de 40X pour neuf des dix échantillons (32X pour le dernier, probablement en raison d'une quantité insuffisante de matériel). En excluant les régions homopolymériques du génome, la précision et le rappel sont supérieurs à 99 % pour les 3 163 501 SNV et les 186 473 indels du jeu de données de référence du GIAB. Parmi les neuf échantillons de routine avec un diagnostic confirmé, le pipeline a correctement identifié sept cas, incluant une duplication de 800 kb, des variants hétérozygotes composites, des indels et la délétion d'un exon. Les deux cas restants correspondent à une insertion d'un C dans le VNTR de MUC1 et une réorganisation dans les gènes CFH.

Conclusions : Ces résultats préliminaires suggèrent que le séquençage long-read du génome peut être une option viable en diagnostic clinique. Bien que deux variants complexes n'aient pas été identifiés dans l'analyse actuelle, ils ne sont pas non plus accessibles avec le srWES et le srWGS. Des développements bioinformatiques futurs devraient permettre de combler ces lacunes. L'introduction de cette technique en routine diagnostique pourrait potentiellement améliorer les performances diagnostiques tout en réduisant les délais et les coûts , car elle permet la détection de plusieurs types de variants et d’applications (méthylation, expansions, CNV, SV, phasing etc.). Une étude à plus grande échelle sera entreprise pour confirmer non-infériorité du lrWGS par rapport au srWES.


Xavier VANHOYE (Lyon), Marine DANCER, Nadir YOUSFI, Laure RAYMOND, Laurent MESNARD
15:15 - 16:15 #37777 - P314 Intérêt du séquençage de l’ADN et de l’ARN short et long read associé à la cartographie optique du génome dans le diagnostic moléculaire des prédispositions génétiques au cancer.
P314 Intérêt du séquençage de l’ADN et de l’ARN short et long read associé à la cartographie optique du génome dans le diagnostic moléculaire des prédispositions génétiques au cancer.

Les approches actuelles de diagnostic moléculaire du syndrome héréditaire de prédisposition au cancer du sein et de l'ovaire (HBOC) ne permettent pas la détection des événements complexes, ni la caractérisation de leurs points de cassures. Ainsi, les remaniements chromosomiques complexes (RCC), qui pourtant représentent des variants pathogènes dans les gènes responsables d’un sur-risque de cancer, nécessitent la mise en œuvre de techniques complémentaires, variées et hautement spécialisées. Un des rôles de la FHU G4 génomique de la région Nord-Ouest est de permettre la caractérisation des RCC, notamment pour en déterminer la structure complète, la localisation exacte sur le génome ainsi que l’impact fonctionnel sur le(s) gène(s) impacté(s). Ainsi, nous rapportons l’intérêt d’une approche combinée de techniques moléculaires et cytogénétiques mettant à profit le séquençage de nouvelle génération short read et long read, le séquençage de l’ARN, et la cartographie optique du génome pour identifier, caractériser et prouver la causalité de ces évènements.

Nous rapportons le cas d'une patiente atteinte d'un cancer du sein dans un contexte de prédisposition. L’analyse d'un panel de gènes par séquençage short read d'ADN leucocytaire a révélé une altération moléculaire complexe dans le gène BRCA1, suggérant une insertion de grande taille non caractérisable dans l’exon 11 de BRCA1. Un séquençage long read d’ADN, sur la plateforme Pacific Biosciences, a permis d'identifier 2 points de cassure sur le chromosome 16, distants d’environ 600 pb, faisant évoquer une insertion avec inversion d’un fragment du chromosome 16 dans l’exon 11 de BRCA1. L’absence de translocation réciproque entre les chromosomes 16 et 17 a été confirmée par caryotypage et technique de FISH, tandis qu’une analyse par CGH array a montré une triplication 16p12.3 de 212 kb. Une analyse par cartographie optique par la technologie BioNano, a permis de de révéler l’existence d’une insertion d’environ 400 Kb comprenant les 2 copies excédentaires et en miroir de la région 16p12.3, au sein du gène BRCA1, cohérente avec les points de cassures identifiés précédemment. Le séquençage short read au niveau de l'ARN a montré une perte d'expression du gène BRCA1, démontrant ainsi la perte de fonction d’un allèle. Au final, la détermination de la séquence a permis la mise au point d’un test PCR spécifique utilisable pour le conseil génétique de la famille.

Ce cas démontre la pertinence de faire évoluer les pratiques de diagnostic moléculaire. En effet, dans certaines situations fortement évocatrices d’une prédisposition génétique, des analyses complémentaires sont nécessaires pour une meilleure caractérisation de la structure moléculaire des loci des gènes de prédisposition au cancer et une évaluation de leur impact fonctionnel. Ces analyses complexes, réalisées dans le cadre de notre FHU, ont permis de caractériser avec précision les anomalies génétiques impliquées dans le cancer de cette patiente.


Camille AUCOUTURIER (Caen), Pascal CHAMBON, Elodie LACAZE, Alexandre ATKINSON, Nicolas GOARDON, Kévin CASSINARI, Géraldine JOLY HELAS, Agathe RICOU, Flavie BOULOUARD, Sophie KRIEGER, Raphael LEMAN, Dominique VAUR, Claude HOUDAYER, Laurent CASTERA
15:15 - 16:15 #38420 - P318 Association d’un marqueur surnuméraire et d’une isodisomie uniparentale paternelle du chromosome 6 chez un patient présentant un retard de développement syndromique.
P318 Association d’un marqueur surnuméraire et d’une isodisomie uniparentale paternelle du chromosome 6 chez un patient présentant un retard de développement syndromique.

L’association d’une disomie uniparentale et d’un marqueur chromosomique surnuméraire est extrêmement rare. Les conséquences phénotypiques chez l’individu porteur dépendent de la présence de gènes soumis à empreinte et/ou du démasquage d’une mutation récessive du chromosome impliqué dans la disomie ainsi que du contenu génique du marqueur. Nous rapportons ici un patient présentant un retard de croissance intra-utérin, une macroglossie, un retard de développement et un diabète néonatal transitoire suivi d’un hyperinsulinisme. Les analyses par SNP array, caryotype et FISH ont montré que le patient était porteur d’un marqueur surnuméraire du chromosome 6 survenu de novo, à l’origine d’une trisomie 6p partielle associée à une isodisomie uniparentale paternelle du chromosome 6. L’isodisomie paternelle de la région 6q24 soumise à empreinte est à l’origine du diabète néonatal transitoire et du retard de croissance intra-utérin observés chez notre patient. Concernant le retard de développement, il est lié à la trisomie 6p partielle. Cependant, en raison du faible nombre de patients rapportés à ce jour, il est difficile d’établir une corrélation génotype-phénotype précise et de prédire les conséquences sur le plan neuro-développemental. Il est à noter qu’aucune cause génétique n’a pu être identifiée pour  expliquer l’hyperinsulinisme. Nous rapportons ici le second patient porteur d’un marqueur surnuméraire du chromosome 6, à l’origine d’une trisomie 6p partielle associée à une isodisomie uniparentale paternelle du chromosome 6. Il est important de souligner que la recherche d’une disomie uniparentale doit être effectuée lorsqu’un marqueur chromosomique surnuméraire impliquant un chromosome ayant des régions soumises à empreinte est mis en évidence, en particulier dans le cadre du diagnostic prénatal.


Marion LESIEUR-SEBELLIN (Paris), Pauline MARZIN, Jean-Baptiste ARNOUX, Marie-Laure MAURIN, Aline RECEVEUR, Vincent CANTAGREL, Sylvia ROSE, Guillaume DORVAL, Jonathan LEVY, Valérie MALAN
15:15 - 16:15 #38665 - P322 Elargissement du spectre phénotypique de la trisomie 2 en mosaïque : à propos de deux nouveaux cas et revue de la littérature.
P322 Elargissement du spectre phénotypique de la trisomie 2 en mosaïque : à propos de deux nouveaux cas et revue de la littérature.

Introduction

La trisomie 2 en mosaïque est une pathologie rare avec une prévalence de 1/420. Le phénotype associé à cette aneuploïdie était extrêmement variable. Il comprend notamment un retard de croissance intra-utérin, un oligoamnios, une dysmorphie faciale et des anomalies osseuses. Par ailleurs, seuls quelques cas ont été rapportés en post-natal. Ainsi, le pronostic de cette maladie reste difficile à prédire, essentiellement en prénatal.

Nous présentons à travers ce travail deux diagnostic prénataux de trisomie 2 en mosaïque ainsi qu’une revue de la littérature.

Observations

Deux amniocentèses ont été réalisées respectivement à 20 semaines d’amménorhée (SA) et à 19 SA, devant un retard de croissance intra-utérin associé à un fémur court et une élévation du risque de trisomie 21, estimé par les marqueurs sériques du second trimestre.

Le caryotype a révélé une trisomie 2 en mosaïque dans deux cultures indépendantes d’amniocytes. La formule chromosomique était de 46,XY[19]/47,XY,+2[9] pour le premier cas et de 46,XY [21]/47,XY,+2[13] pour le second fœtus.

Une interruption médicale de grossesse a été réalisée à un terme de 25 SA dans les deux cas. L’examen fœto-pathologique a montré chez les deux fœtus un retard de croissance intra-utérin, une dysmorphie faciale variable ainsi que des malformations génitales. Nous avons noté d’autres anomalies non rapportées antérieurement dans cette pathologie, telles qu’une hydrocéphalie associée à une hémorragie intra-ventriculaire, une schizencéphalie et un pouce bifide.

Conclusion

La trisomie 2 en mosaïque est caractérisée par un spectre phénotypique hétérogène. Certes le pourcentage de mosaïsme détecté dans les amniocytes constitue un indicateur du mosaïsme fœtal, cependant il est difficile d’établir un valeur limite pour prédire le pronostic fœtal. L’évaluation échographique et le recours aux techniques de cytogénétique moléculaire permettront d’aider au conseil génétique.


Sana SKOURI (Tunis), Lilia KRAOUA, Héla BELLIL, Nadia BEN JEMAA, Aida MASMOUDI, Ahlem ACHOUR, Neila BELGUITH, Mediha TRABELSI, Ines OUERTANI, Ridha M'RAD
15:15 - 16:15 #38029 - P326 Un syndrome peut en cacher un autre : diagnostic d’un syndrome de déficience intellectuelle lié au gène FBXO11 lors d’une recherche de syndrome de Lynch : un cas clinique.
P326 Un syndrome peut en cacher un autre : diagnostic d’un syndrome de déficience intellectuelle lié au gène FBXO11 lors d’une recherche de syndrome de Lynch : un cas clinique.

Le gène FBXO11 (NM_001190274) code pour une protéine de la famille F-Box et joue un rôle important dans l’ubiquitination protéique entraînant la dégradation par le protéosome.

Plusieurs variants délétères constitutionnels du gène FBXO11 ont été rapportés dans la littérature et ont été associés à une déficience intellectuelle syndromique (syndrome « IDDFBA », MIM618089). Ce syndrome de découverte récente associe entre autres une déficience intellectuelle variable, de légère à sévère, des troubles comportementaux, une hypotonie, une hyperlaxité articulaire, et un faciès particulier avec une lèvre supérieure fine (Sandra Jansen et al., Eur J Hum Genet 2019). A ce jour, plus de 70 patients ont été rapportés dans la littérature comme porteur de ce syndrome, dont au moins 2 présentant une large délétion du gène FBXO11, associant également le gène MSH6 (NM_000179), situé en amont de FBX011 et responsable d’un syndrome de Lynch.

Dans ce cas clinique, nous rapportons le cas d’une patiente référée en consultation d’oncogénétique en raison d’une suspicion de syndrome de Lynch, et pour laquelle l’analyse génétique constitutionnelle réalisée a mis en évidence une telle délétion partielle des gènes FBXO11 et MSH6.

Madame B., 62 ans, a présenté un cancer de l’endomètre à 56 ans, pour lequel l’analyse immunohistochimique tumorale a mis en évidence une perte d’expression isolée de la protéine MSH6. Lors de la consultation, on note également une légère déficience intellectuelle chez la patiente, ainsi qu’une obésité depuis l’âge de 10 ans (IMC à 57.8), une petite taille et des traits du visage particuliers. Il n’existe pas d’antécédents familiaux évocateurs. L’analyse génétique constitutionnelle réalisée chez elle identifie une microdélétion de 45kb, impactant les derniers exons (9 et 10) du gène MSH6 ainsi que les exons 2 à 23 du gène FBXO11.

Avec l’accès simplifié aux analyses génétiques (mainstreaming, Exome, Génome, …), ce genre de situation risque de se reproduire. Il est donc important pour les prescripteurs de test génomique de collecter un maximum d'informations cliniques ayant une pertinence d'un point de vue génétique, d'en informer précisément le laboratoire, ainsi que d’être sensibilisés aux limites et aux possibilités de découvertes fortuites de ces tests. Enfin, il est indispensable dans la prise en soin de ces patients d’assurer une prise en charge pluridisciplinaire de ces deux syndromes, sans négliger l’un par rapport à l’autre.


Julie METRAS (PARIS), Antoine DARDENNE, Noemie BASSET, Veronique BOCLY, Romain COHEN, Florence COULET, Thomas COURTIN, Camille DESSEIGNES, Marjorie JODAR, Boris KEREN
15:15 - 16:15 #38459 - P330 Homozygotie pour une translocation robertsonienne chez une famille consanguine marocaine.
P330 Homozygotie pour une translocation robertsonienne chez une famille consanguine marocaine.

Les translocations robertsoniennes sont des anomalies chromosomiques de structure dues à la fusion de deux chromosomes acrocentriques. Chez les porteurs de telles translocations, différents modes de ségrégation peuvent entraîner la formation de gamètes équilibrés (mode de ségrégation alternée) ou déséquilibrés (modes de ségrégation adjacent 1, adjacent 2 et 3:1). De plus, il existe un risque accru de troubles de l'empreinte parentale chez leur descendance. Bien qu'il ait été estimé que 1 personne saine sur 1000 porte une translocation robertsonienne, l'homozygotie pour ce type d'anomalie chromosomique de structure a été rarement rapportée.

Nous rapportons ici le cas d’un couple marocain apparentés, cousins germains de 1er degré, chez qui nous avons réalisé un caryotype constitutionnel en raison d’antécédents de fausses couches à répétition et la naissance d’un enfant avec dysmorphie faciale porteur d’une translocation entre les deux bras longs des chromosomes 13 et 14 en plus d’une trisomie 21 libre et homogène. Les 2 parents étaient porteurs de la même anomalie de structure que leur enfant ; ce qui nous a poussé, après consentement éclairé du couple, à réaliser le caryotype constitutionnel chez leur fille, âgée de 5 ans et phénotypiquement saine. Celle-ci est porteuse de la translocation entre les deux chromosomes 13 et 14 à l’état homozygote 44,XX,rob(13;14)(q10;q10) x 2. 

Ce cas illustre bien l’effet de la consanguinité au sein de familles porteuses des translocations robertsoniennes familiales donnant naissance à des homozygotes pour ces translocations. Ainsi, ce risque doit être pris en considération et bien expliqué lors des consultations de conseil génétique des couples consanguins, en plus du risque accru de maladies autosomiques récessives. 


Imane CHERKAOUI JAOUAD, Lamia AFIF (RABAT, Maroc), Abdelhafid NATIQ, Aziza SBITI, Ilham RATBI, Abdelaziz SEFIANI
15:15 - 16:15 #38596 - P334 Duplication du gène ZIC1 et craniosténose : à propos d'un cas familial.
P334 Duplication du gène ZIC1 et craniosténose : à propos d'un cas familial.

La craniosténose est une anomalie primaire de la croissance du crâne impliquant une fusion prématurée des sutures crâniennes, de sorte que la vitesse de croissance du crâne ne peut souvent pas correspondre à celle du développement du cerveau.

Cela entraîne une déformation du crâne et, dans certains cas, une augmentation de la pression intracrânienne, qui doit être traitée rapidement pour éviter un handicap neurodéveloppemental permanent.

Nous rapportons le cas d’un enfant, né avec une plagiocéphalie antérieure, chez qui une ACPA a mis en évidence une duplication complète du gène ZIC1, situé dans la région 3q24. Cette anomalie a été détectée sur un prélèvement par amniocentèse, dans le cadre d’une microcéphalie de découverte anténatale.

Les mutations hétérozygotes gain de fonction du gène ZIC1 sont connus pour être impliqués dans des cas de craniosténose syndromique.

L’enquête familiale a permis de montrer le caractère hérité de cette micro duplication, observée chez le père, qui a également présenté un tableau de craniosténose dans l’enfance.

Les variants pathogènes du gène ZIC1 sont exceptionnels et le cas de cette famille de patients, permet de suspecter le rôle activateur de ce gène dans les voies de signalisation de l'ostéogénèse du crâne, comme cela a déjà été suggéré pour un autre facteur de transcription, le gène MSX2.


Maxime BECKER, Svetlana GOROKHOVA, Tiffany BUSA, John BOUDJARANE, Chantal MISSIRIAN, Sabine SIGAUDY, Maxime BECKER (Marseille)
15:15 - 16:15 #38320 - P338 Combinaisons génotypiques du complexe majeur d’histocompatibilité différentiellement associées à la sclérose en plaque : reflet de subtiles différences physiopathogéniques ?
P338 Combinaisons génotypiques du complexe majeur d’histocompatibilité différentiellement associées à la sclérose en plaque : reflet de subtiles différences physiopathogéniques ?

Au sein du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH), 13 allèles de 7 gènes contribuent au risque de sclérose en plaques (SEP) : HLA-A*02 : 01, HLA-B*38:01/*44:02/*55:01, LTA-H51P, HLA-DRB1*03:01/*08:01/*13:03/*15:01, HLA-DQA1*01:01, HLA-DQB1*03:01/*03:02 et HLA-DPB1*03:01 (Moutsianas et al, 2015). Notre objectif était d’étudier les combinaisons de ces gènes associées à la SEP.

Nous avons analysé les données CMH du Wellcome Trust Case Control Consortium GWAS pour 11 376 patients SEP et 18 872 témoins du Royaume-Uni. Nous avons utilisé l'analyse en composantes principales (ACP) pour augmenter l’homogénéité génétique. Les allèles HLA ont été imputés à l'aide du package HIBAG de R ou déduits à l'aide de SNP-proxy (rs2229092, rs9273912 et rs9277565). Nous avons testé toutes les combinaisons possibles de génotypes portant ces allèles versus les combinaisons sans aucun de ces allèles dans un échantillon exploratoire (sous-échantillon de 20% des données sélectionnées au hasard). Les combinaisons potentiellement associées (P non corrigée < 0,05) ont été testées pour réplication dans les 80% de données restantes. Les combinaisons confirmées (P Bonferroni corrigée < 0,05) ont été étudiées sur l'échantillon global (100%), afin de préciser les intervalles de confiance à 95% (IC) des odds ratios (OR).

Après ACP, nous avons retenu 9 024 patients SEP et 13 923 témoins. Dans l’échantillon exploratoire, nous avons observé 776 combinaisons génotypiques, dont 55 étaient potentiellement associées à la SEP (P < 0,05). 35 ont été répliquées (P < 0,0009 (0,05/55)). Sur l'échantillon global, 36,6% des patients SEP étaient porteurs de l'une de ces combinaisons, avec un OR de 2,21 (IC [1,59-3,06], P=8,97x10-7) à 12,67 (IC [4,08-52,46], P=1,37x10-7). Nous avons identifié 26 combinaisons avec au moins une autre combinaison d’IC d’OR non-chevauchants, parmi lesquelles 19 partageant un génotype avec au moins une autre combinaison et 9 différant d’un seul génotype. Les combinaisons les plus robustes (fréquence (F) SEP > 2x F témoins, IC des F SEP et témoins non-chevauchants, effectif SEP > 10), 21 chez les femmes (25% des SEP), 13 chez les hommes (20% des SEP), dans une situation clinique d’éventuelle SEP à un stade précoce, avec probabilité de diagnostic a priori de 50%, montrent une valeur prédictive positive de 67% à 95%, globalement de 75% (probabilité a posteriori accrue de 17% à 45%).

En conclusion, nous avons identifié 35 combinaisons génotypiques du CMH associées à la SEP, présentes chez 36,6% des patients et variant selon le sexe. Parmi celles-ci, 26 sont différentiellement associées, 19 partageant avec une autre un même génotype, dont le risque varie ainsi selon la combinaison qui le porte. Ces combinaisons, suggérant de subtiles différences physio-pathogéniques, sont étudier pour la clinique et la réponse thérapeutique. Chez 25% des femmes et 20% des hommes, ces combinaisons pourraient contribuer au diagnostic et donc au traitement précoce de la SEP.


Anna SEROVA-ERARD (Clermont-Ferrand), Sonia BOURGUIBA-HACHEMI, Pierre-Antoine GOURRAUD, Nicolas VINCE, François CORNELIS
15:15 - 16:15 #38044 - P342 Recherche participative : croiser les regards de l’ensemble des parties prenantes pour mieux décrire et améliorer l’information génétique de la parentèle dans les maladies rares.
P342 Recherche participative : croiser les regards de l’ensemble des parties prenantes pour mieux décrire et améliorer l’information génétique de la parentèle dans les maladies rares.

Dans de nombreuses maladies rares, les tests génétiques facilitent le diagnostic de l’affection dont souffre la personne, mais ils peuvent aussi apporter des informations utiles pour ses apparentés. Bien que possiblement réalisable par le médecin, cette démarche d’information génétique de la parentèle (IGP) repose en France essentiellement sur le patient. Cependant, comme en témoignent les associations de malades, elle génère parfois des difficultés liées à la transmission d’informations complexes, pouvant impacter les relations intrafamiliales. En 2020, nous avons initié la recherche-action IGPrare grâce à un financement de l’Agence de la Biomédecine sur trois ans. Au-delà de la compréhension des mécanismes et du repérage des difficultés lors de la mise en œuvre de l’IGP, cette recherche vise à proposer des améliorations concrètes pour sa réalisation.

IGPrare est une recherche collaborative qui s’est reposée, dès le départ, sur un comité de pilotage multidisciplinaire et trois collèges d’une dizaine de participants chacun (des associations de patients, des professionnels de santé et des chercheurs en SHS). Un questionnaire visant à recueillir les expériences d’IGP réalisées par les patients a été co-construit lors d’échanges et de confrontations entre ces acteurs. Puis il a été largement diffusé par les associations, mais aussi via l’Alliance Maladies Rares et les filières. Sa méthodologie d’analyse a reposé sur une Analyse des Correspondances Multiples suivie d’une classification hiérarchique permettant, sans a priori sur les mécanismes en cause, de mettre en évidence des situations prototypiques d’IGP, chacune susceptible d’être améliorées.

Au total, 685 IGP ont été rapportées, couvrant une cinquantaine de maladies génétiques rares. L’analyse statistique a mis en lumière trois groupes d’IGP, distincts à la fois i) dans les modalités de transmission des informations génétiques, ii) dans la survenue d’effets délétères individuels et relationnels, et iii) dans l’engagement à réaliser cette mission.

Au-delà des résultats riches d’informations, et parfois inattendus, cette recherche illustre l’intérêt d’un tel dispositif : elle a validé une méthodologie participative alternant i) le travail par collège qui favorise l’expression d’opinions variées et originales selon les acteurs impliqués, et ii) les regards croisés entre collèges, indispensables à l’élaboration de propositions et d’outils réalistes et applicables sur le terrain car discutées et acceptées par les différentes parties prenantes du dispositif.

Les discussions des résultats entre l’ensemble des parties prenantes suggèrent déjà diverses pistes d’amélioration concernant l’accompagnement des personnes concernées pour favoriser 1) une motivation plus éclairée des acteurs de l’IGP, 2) la qualité de transmission de l’information et 3) la préservation de relations familiales déjà mises à mal par l’irruption de la maladie.


Marion MATHIEU (Marseille), Bérengère SALIBA-SERRE, François FAURISSON, Sandrine DE MONTGOLFIER, Martine LIBANY, Paola DE CARLI, Annagrazia ALTAVILLA, Pierre LE COZ, Perrine MALZAC
15:15 - 16:15 #38569 - P346 Recommandations sur la divulgation de trouvailles fortuites/données incidentes en génomique : l’approche québécoise en contexte adulte, pédiatrique et prénatal.
P346 Recommandations sur la divulgation de trouvailles fortuites/données incidentes en génomique : l’approche québécoise en contexte adulte, pédiatrique et prénatal.

L’utilisation de séquençage génomique peut mener à l’identification de variants non reliés à l’indication du test, appelés trouvailles fortuites (TF). L’American College of Medical Genetics and Genomics (ACMG) s’est prononcé dès 2013 en faveur de la divulgation systématique de variants pathogéniques dans une liste pré-établie de gènes associés à des conditions “actionables”, i.e. pour lesquelles une prévention et/ou un traitement sont disponibles. À l’opposé, la Société Européenne de Génétique Humaine (ESHG) recommande que l’analyse génomique devrait continuer d’être restreinte à l’indication du test et que tout retour de TF devrait se faire dans le cadre de projets pilotes évaluant les impacts de cette divulgation. Le Collège Canadien des Généticiens Médicaux (CCMG) recommande de ne pas effectuer une analyse intentionnelle de gènes non reliées à l’indication du test et de privilégier une analyse qui minimise les TF. Dans la situation où un laboratoire déciderait de divulguer des TF, le CCMG recommande que les adultes aient le choix de recevoir ou non ces résultats et que les TF chez les enfants soient limitées aux conditions « actionables » dans l’enfance et en contexte prénatal aux TF révélant un risque d’une condition mendélienne significative à début pédiatrique, peu importe si actionable. En 2021, le Réseau Québécois de Diagnostic Moléculaire a formé un groupe de travail (médecins généticiens, conseillères en génétique, professionnels de laboratoire, etc) pour établir des recommandations sur la divulgation de TF. Des principes directeurs ont été établis et incluent : choix libre des patients (opt in), pas de recherche systématique (stumble upon), variants pathogéniques, conditions actionables chez adultes et enfants, chez cas index si trio, absence de divulgation d’états de porteurs, mise à jour périodique, etc. Pour répondre aux besoins pratiques des laboratoires, des listes de gènes soumis à la divulgation ont été établies. À partir de listes existantes (ACMG, eMERGE, SFMPP) et des rapports du ClinGen Actionability Working Group, chaque gène considéré a fait l’objet d’une évaluation par 2 membres du groupe et a été discuté en comité. La liste finale en contexte adulte compte 49 gènes, dont 5 qui ne sont pas sur la liste de l’ACMG. Une version préliminaire de la liste en contexte pédiatrique compte 46 gènes, dont 2 non inclus sur la liste adulte (RB1 et WT1). Une procédure pour l’évaluation de TF en contexte prénatal a été proposée, combinant une liste de gènes à une évaluation par comité selon des critères pré-établis pour les TF dans des gènes associés à des conditions pédiatriques significatives mais non inclus sur la liste. Ces recommandations représentent un consensus d’experts cliniques et de laboratoire et visent une approche standardisée et harmonisée entre les différents laboratoires du Réseau Québécois de Diagnostic Moléculaire. Par ailleurs, cette approche peut s’appliquer dans d’autres réseaux faisant face aux mêmes enjeux.


Anne-Marie LABERGE (Montréal, Canada), Karine BOISVERT, Valérie DÉSILETS, Annabelle PRATTE, Jean-Baptiste RIVIÈRE, Avi SASKIN, Jean-François SOUCY, Rafik TADROS
15:15 - 16:15 #38640 - P350 Pathologies pouvant bénéficier d’un dépistage néonatal : analyse de survie à partir des données de la BNDMR.
P350 Pathologies pouvant bénéficier d’un dépistage néonatal : analyse de survie à partir des données de la BNDMR.

Introduction

La France est l’un des pays européens ayant le moins de pathologies rares inscrites à son programme national de dépistage néonatal (seulement 6 avant la 1er janvier 2023 et 13 au total à ce jour) alors que l’Italie détient le record européen avec plus de 40 pathologies dépistées à la naissance et que les Etats-Unis proposent jusqu’à 64 pathologies dépistées dans certains états. Dans cette étude, nous avons estimé la survie des maladies pour lesquelles un programme de dépistage néonatal existe dans au moins un pays à partir des données de la Banque Nationale de Données Maladies Rares (BNDMR).

Méthodes

Les maladies rares faisant l’objet d’un dépistage néonatal en 2023 dans au moins un pays ont été recensées et classées en 12 groupes de maladies à partir de la classification produite par Orphanet. Les données de la BNDMR pour les patients atteints de ces maladies identifiés par leur code ORPHA ont été chainées avec le fichier national des personnes décédées. La survie des patients de chaque groupe d’étude a été estimée en considérant l’ensemble de la période disponible dans la BNDMR. Deux options ont été considérées pour prendre en compte la collecte récente des données dans la BNDMR (censure à gauche) : soit le patient est inclus dans la cohorte à son inclusion dans la BNDMR, soit il est inclus à partir du déploiement de la BNDMR pour le diagnostic concerné.

 

Résultats

Nous avons pu estimer l’incidence et la survie des maladies à dépistage néonatal réparties dans les 12 groupes de pathologie. Ainsi, pour la drépanocytose, nous avons estimé la survie des patients sur la période 2020-2021 pour laquelle nous avons observé 76 décès sur la cohorte de 8764 patients.  La survie était équivalente à celle de la population générale au cours de l’enfance et l’adolescence avec des résultats similaires quelle que soit la méthode de prise en compte de la censure à gauche.

Discussion

Les courbes de survie obtenues avec les données de la BNDMR permettent de prendre en compte la survie actuelle à chaque âge, contrairement aux études de cohorte classique qui ne peuvent pas prendre en compte une amélioration récente des soins notamment pédiatriques.  Les résultats obtenus sont par ailleurs cohérents avec les données de la littérature scientifique lorsqu’elles existent (mucoviscidose, amyotrophie spinale proximale, drépanocytose...), en faveur d’une bonne qualité du chainage entre la BNDMR et le fichier des personnes décédées.

Conclusion et perspectives

Cette étude a généré une méthode d’analyse standardisée pour l’ensemble des maladies rares. Dans le cas spécifique des maladies avec une possibilité de dépistage néonatal, cette méthode offre la perspective de suivre l’impact des programmes de dépistage sur la mortalité et d’évaluer leurs bénéfices potentiels.


Kevin GATEAU, Nabila ELAROUCI, Ségolène AYMÉ, Laurence FAIVRE, Frederic GALACTEROS, Sylvie ODENT, Anne-Sophie JANNOT (Paris)
15:15 - 16:15 #38128 - P354 Impacts des rendu de données incidentes par analyse de séquençage génomique dans le cadre de la santé.
P354 Impacts des rendu de données incidentes par analyse de séquençage génomique dans le cadre de la santé.

Contexte : Le séquençage pangénomique génère un nombre élevé de découvertes non ciblées sans lien avec le motif initial de l’analyse. Certaines d’entre elles, dites « actionnables » donnent accès à des mesures de prise en charge thérapeutique et/ou de prévention bien identifiées. L’Agence de Biomédecine distingue la recherche active (découvertes secondaires) de la mise en évidence fortuite de découvertes « incidentes ». Si la loi de bioéthique d’août 2021 a ouvert la voie à ces dernières, les décrets d’application de cette loi ne sont pas publiés à ce jour ouvrant à une certaine hétérogénéité des pratiques. Cette notion n’apparaît pas dans le formulaire de consentement PFMG2025. Cela met en tension le droit de savoir du patient et le devoir de ne pas nuire sur un fond législatif mouvant qui a motivé le service de génétique du CHU de Lyon à convenir d’une modalité de gestion de ces données. Seuls les variants de gènes actionnables validés par un expert de la pathologie sont concernés. Pour les analyses déjà en cours, information et consentement sur ce sujet sont faits aux patients concernés lors du rendu de résultat primaire et le résultat incident n’est rendu que dans un deuxième temps après réitération du consentement et ne révèle que le statut du cas index, majeur ou non.

Méthode : L’objectif de ce travail a été de mener une enquête qualitative auprès des professionnels de génétique qui ont rendu ce type de résultats pour évaluer la pertinence du circuit convenu a priori. Les situations étudiées sont des résultats de diagnostic foetopathologique et pédiatrique de génome. Les praticiens ayant réalisé ces consultations ont été interrogés a posteriori.

Résultat : 5 situations distinctes ont pu être analysées. Selon les témoignages des praticiens, les patients qui ont donné leur consentement pour recevoir ces données incidentes ont eu un bénéfice médical direct. Les conséquences médicales ont pu être évitées en réalisant des mesures de prévention. Néanmoins, les praticiens soulignent l'importance de la préparation préalable mais chronophage à l'annonce en trinôme (médecin, conseiller en génétique, psychologue). Cela offre un accompagnement émotionnel aux patients concernant la découverte d’un statut étant « à risque », sur le plan personnel et familial, pour une maladie qui peut ne pas être familière par leur prescripteurLa stratégie de rendu au cas index, souvent mineur asymptomatique pour des pathologies à révélation tardive, paraît en accord avec le caractère fortuit de la découverte mais interroge sur le respect des droits de l’enfant, ainsi que sur le consentement de leurs proches.

Conclusion : L’analyse rétrospective n’a pas identifié d’argument défavorable à la stratégie retenue par l’équipe des HCL. Les questions de rendu de résultat aux mineurs et de la révélation de statut d’hétérozygote ou de conductrice restent à travailler. La clarification législative, outre son caractère indispensable, devient avec l’accumulation des données, urgente.


Mélyna MONICHON (Villeurbanne), Françoise ROBERT, Patrick EDERY, Pauline MONIN, Audrey PUTOUX, Constance WELLS, Marjolaine WILLEMS, Damien SANLAVILLE, Nicolas CHATRON
15:15 - 16:15 #37620 - P358 Quand les avancées en génétique interrogent l’éthique du psychologue.
Quand les avancées en génétique interrogent l’éthique du psychologue.

[Cette présentation est issue d’un mémoire de master en soin, éthique et santé]

Depuis Vingt ans, nous recevons dans le service de génétique de Bordeaux des consultants qui sont à la recherche d’informations, de savoirs et de connaissances. Nous avons vécu pendant cette période, longue et courte à la fois, les évolutions des techniques génétiques apportant de nouvelles possibilités et donc de nouveaux questionnements éthiques.

Nous nous sommes toujours demandée ce que les patients venaient chercher comme savoir en consultation de génétique. C'est d'ailleurs comme cela que nous avons construit nos participations aux consultations conjointes avec les médecins : interroger les demandes non dites, les enjeux individuels, relationnels, identitaires….

Mais face à l'augmentation du nombre de consultations, aux possibilités des nouvelles technologies en génétique, il nous semble que nous prenons de moins en moins le temps de réfléchir à la pertinence ou non d'un test. Pour certains, tout test sera pertinent puisqu'il donnera accès à un "bout" de connaissance. Tant que cela ne nuit pas aux autres, dirait « l'éthique minimale » de Ruwen Ogien. Pour d'autres, le test ne sera pertinent ou éthiquement recevable que s'il a une finalité médicale.

Concrètement le psychologue du service est souvent interrogé. Ce qui forcement m’interroge: quand on me demande mon avis, quand je sais qu’il va être l’élément de décision et d’action, sur quelle éthique, quelle déontologie, quels savoirs psychologiques ou autres, je m’appuie?

Si on laisse la liberté au patient de décider seul de ce qu’il veut savoir de sa génétique est-ce qu’on lui apporter la liberté ou est-ce qu’on ne risque pas de l’enfermer dans un savoir sclérosant ? A l’inverse, on peut se dire qu’il vaut mieux laisser les patients dans une incertitude protectrice qui leur éviterait un savoir encore plus incertain mais en les dépossédant de leur capacité à décider ce qui peut être bon pour eux.

 

Cette banalisation des recherches sur le génome dans des domaines très variés (santé, sécurité, juridique, origine, histoire des populations…) induit une valorisation de l'ADN comme support matériel de l'identité personnelle. À travers une puissance technologique accrue, culturalisme et biologisme se cristallisent autour du génome.

Il nous semble essentiel de continuer à nous interroger avec les équipes et les consultants quant à la pertinence d'un test génétique. (Re)mettre de l'éthique dans nos consultations de génétique c'est s'assurer de garder le sujet au centre de nos préoccupations et de la relation.


Eva TOUSSAINT (BORDEAUX)
15:15 - 16:15 #37718 - P362 Pratiques des médecins non-généticiens autour de la réalisation d’examens génétiques : enquête quantitative pour identifier les besoins et les attentes.
P362 Pratiques des médecins non-généticiens autour de la réalisation d’examens génétiques : enquête quantitative pour identifier les besoins et les attentes.

L’insertion des nouvelles technologies en génétique dans de nombreuses spécialités a bouleversé les activités courantes des médecins hospitaliers non-généticiens. L’objectif du projet PREPS ORGAGENE est d’explorer les pratiques de génétiques dans deux services prescripteurs, ceux de l’endocrinologie et de la neurologie, et ceci dans des contextes distincts. 

Une étude qualitative a permis, en premier lieu, de recueillir des témoignages sur les expériences des endocrinologues et des neurologues exerçant dans différents CHU de l’interrégion Ouest (HUGO) lors d’entretiens réalisés en focus groupes en 2018. Plusieurs difficultés ont été identifiées et analysées avec comme observation majeure, une divergence de pratiques selon l’environnement de prescription. Ces difficultés comprennent par exemple la gestion de résultats génétiques ambivalents ou la transmission de l’information à la famille ou encore dans l’application des exigences réglementaires (Pasquier et al. EJHG, 2021).

Par la suite, une enquête quantitative, réalisée au 1er semestre 2023 au sein de ces mêmes spécialités et basée sur le partage d’un questionnaire en ligne au niveau national, a permis de collecter 213 réponses autour des conditions de mise en œuvre de l’activité de génétique. Trois quarts des praticiens interrogés expriment ainsi le fait de rencontrer diverses difficultés à plusieurs étapes entourant la prescription et la gestion des résultats des tests génétiques. Plusieurs problématiques ont été partagées par ces mêmes professionnels de santé via des questions ouvertes : le manque de connaissance et d’expérience, le manque de temps ou encore la nécessité d’une formation adaptée. Plusieurs points de vigilance identifiés lors de l’étude qualitative ont ainsi pu être confirmés à grande échelle. 

En mixant les résultats de l’enquête qualitative et quantitative, nous avons obtenu une perception plus fine des difficultés et des attentes des médecins non-généticiens dans la gestion d’un test génétique. Ces résultats sont de nature à éclairer les stratégies d’accompagnement et de formation de ces professionnels dans la perspective d’une place croissante de la médecine génomique et du déploiement du Plan France Médecine Génomique 2025.


Mathilde LAUBERT, Philippe DENIZEAU, Emma BAJEUX, Amandine CHARRETON, Guy MINGUET, Sylvie MOISDON-CHATAIGNER, Grégoire MOUTEL, Sylvie ODENT, Laurent PASQUIER (RENNES)
15:15 - 16:15 #37984 - P366 Evaluation des pratiques professionnelles du métier de conseiller en génétique en 2023.
P366 Evaluation des pratiques professionnelles du métier de conseiller en génétique en 2023.

La profession de conseiller en génétique (CG), créée en France par la loi du 9 Août 2004, permet aujourd’hui l’exercice de 222 CG en France. Les CG assurent les consultations de conseil génétique, accompagnent le patient dans son parcours de soins et garantissent la transmission d’une information génétique claire et adaptée au patient et sa famille. Devenu indispensable au fonctionnement de leurs services, en collaboration étroite avec les médecins qualifiés en génétique sous la responsabilité desquels ils travaillent, les CG se sont vu confier de plus en plus de tâches et de responsabilités au cours de ces 20 dernières années en corrélation avec l’augmentation de la demande de consultations liée à l’essor des techniques et connaissances en génétique.

 

En réponse à cette évolution, la loi L-1132-1 du 2 Août 2021 a élargi les compétences des conseillers en génétique, avec l’objectif d’alléger les missions des médecins généticiens, en permettant aux CG de prescrire certains examens de génétique. Le décret du 29 novembre 2022 relatif aux conditions de prescription de certains examens de biologie médicale et de communication de leurs résultats par les CG doit suivre un protocole d'organisation entre le médecin qualifié en génétique et le conseiller en génétique placé sous sa responsabilité.

 

Afin d’aider à la rédaction de ce protocole, L’Association Française des Conseillers en Génétique (AFCG), avec le concours de son comité juridique, a élaboré et diffusé, au sein de la communauté des CG, un questionnaire visant à évaluer leurs pratiques professionnelles en 2023. Ce travail, dont nous présentons ici les résultats, a permis de recueillir 143 réponses soit 64% des CG français. Plus de 85% des CG exerçent sous la responsabilité d’au moins un médecin qualifié en génétique, et assurent leurs consultations seuls au cours desquelles ils sont amenés à prescrire une analyse génétique dont le résultat est adressé au nom du médecin qualifié en génétique. On note qu’un CG sur 10 est amené à travailler avec un médecin non qualifié en génétique. Il existe une forte hétérogénéité en termes de reconnaissance et facturation/cotation de leur activité, le plus souvent non comptabilisés, au sein de leur structure.

Ce questionnaire reflète l’évolution de l’autonomie des CG depuis la création du métier, probablement grâce à la confiance accordée par le médecin qualifié en génétique sous délégation duquel le CG intervient. Il rend compte également des difficultés actuellement rencontrées par les CG. Il est nécessaire que le protocole d’organisation puisse harmoniser et régulariser les pratiques au sein de la profession. La communauté CG espère vivement que ce protocole permettra une meilleure reconnaissance et valorisation de leurs activités au sein de leur établissement.


Antoine WYREBSKI (GRENOBLE), Léa ABED, Emmanuelle HAQUET, Sarah SAUVAL, Yann TROADEC, Léonie VIGNERON, Emilie CONSOLINO
15:15 - 16:15 #38318 - P370 Données incidentes : résultats de l’analyse de 30 génomes.
P370 Données incidentes : résultats de l’analyse de 30 génomes.

          Introduction : Le développement des techniques de séquençage de nouvelle génération à haut débit a techniquement été associé à la possibilité de mettre en évidence des résultats génétiques sans relation directe avec l’indication initiale (donnée additionnelle) qu’ils soient recherchés activement (donnée secondaire) ou de découverte fortuite (donnée incidente). Suite à la révision de la loi de Bioéthique n° 2021-1017 du 2 août 2021, le consentement se doit d’être « recueilli après que la personne a été dûment informée [...] de la possibilité que l'examen révèle incidemment des caractéristiques génétiques sans relation avec son indication initiale ou avec son objectif initial mais dont la connaissance permettrait à la personne ou aux membres de sa famille de bénéficier de mesures de prévention, y compris de conseil en génétique, ou de soins ».

          Méthode : Afin de faire un état des lieux concernant ces données incidentes dans le cadre des analyses pangénomiques, nous avons sélectionné aléatoirement, parmi les examens SeqOIA prescrit au CHU de Nantes, 30 génomes issus de 10 trios. Pour chaque génome nous avons comptabilisé le nombre de variations (SNV, CNV) pathogènes dans des gènes OMIM, quel que soit le mode de transmission, en ne comptabilisant que les variations de fréquence inférieure à 1% dans gnomAD. 

 

           Résultat : 79 données incidentes ont été mises en évidence (dont 52 différentes), concernant 28/30 individus, représentant en moyenne 2,6 (79/30) données incidentes par personne et 5,2 (52/10) par trio. Ces données concernaient majoritairement des variants dans des gènes responsables de pathologies à transmission autosomique récessive : 63 variants (dont 41 différents), concernant 26/30 individus, soit en moyenne 4,1 (41/10) variants par trio ou 2,1 (63/30) variants par personne. En ce qui concerne les pathologies à transmission autosomique dominante, 15 variants (dont 10 différents) ont été retrouvés, concernant 11/30 individus, soit en moyenne 1,0 (10/10) variant par trio ou 0,5 (15/30) variant par personne. 1 seul variant dans un gène responsable d’une pathologie à transmission lié à l’X a été mis en évidence chez 1 individu.

 

          Conclusion : En suivant l’application de la nouvelle loi, nous serions amenés, d’après cet échantillon, à discuter de rendre en moyenne 5,2 données incidentes par trio analysé (ou 2,6 par individu) en ne comptabilisant uniquement les variations avec une fréquence inférieure à 1%.


Benjamin COGNÉ, Jeanne JURY (Nantes), Pierre BLANC, Stéphane BÉZIEAU, Bertrand ISIDOR
15:15 - 16:15 #38482 - P371 SESAME - Perception des généticiens médicaux par médecins en formation et en exercice : résultats d’une étude nationale sur les représentations sociales.
SESAME - Perception des généticiens médicaux par médecins en formation et en exercice : résultats d’une étude nationale sur les représentations sociales.

Si le Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) de génétique médicale (GeM) existe depuis 1995, la spécialité reste méconnue du public et des professionnels de santé. Comme la discipline prend de l’ampleur, il semble pertinent d'évaluer la perception de la GeM par les médecins en formation ou en exercice.

 

Nous avons mené une enquête nationale pour évaluer les représentations sociales (RS) des spécialités auprès des médecins. Par méthode d’évocation hiérarchisée, chaque répondant devait donner 4 termes ou expressions que lui évoquait une spécialité choisie parmi les 44 DES existants. Le corpus de mots a été exploré en 3 étapes : (1) classification hiérarchique descendante (méthode de Reinert) pour identifier les différentes classes de mots, (2) représentation de l’organisation inter-classes par dendrogramme ; chaque terme associé à une classe lui était statistiquement lié (test du Chi2 p < 0.05) et (3) analyse prototypique par fréquence et rang avec un noyau central représentant la vision stéréotypique de la spécialité pour les répondants. Les données ont été traitées via IRaMuTeQ. 

 

Pour la GeM, 325 réponses ont été retenues (1299 termes). Parmi les répondants, 66% sont des femmes, 78% ont entre 23 et 32 ans, 79% sont étudiants (104 - 1er et 2e  cycles, 151 - 3e cycle) et 20% des médecins en exercice. 75% ont suivi des cours de GeM et 13% ont une expérience professionnelle (stage, ...) en GeM.  13.5% envisage(r)aient la GeM comme DES.  

 

Le dendrogramme présente 5 classes qui reflètent (1) les qualificatifs négatifs (“non médecin”, “planqué”, “éloigné des patients”), (2) la complexité  (”hyperspécialisation”, “niche”), (3) le lien fort avec la recherche (“sciences”, “avenir”, "technique”), (4) l’aspect méconnu (“inconnu”, “obscur”) et (5) la pratique quotidienne (“laboratoire”, “consultations”, “diagnostic”).

 

Le généticien médical « type » serait plus biologiste que clinicien, éloigné des patients et du soin ; pratiquerait une discipline hyperspécialisée tantôt intéressante tantôt ennuyeuse voire inutile, souvent éprouvante,  proche de la recherche et de la technique ; une médecine des maladies rares et orphelines, des malformations, des enfants, des familles et de la procréation ; le généticien médical est tantôt sympathique tantôt arrogant, travaille dans un bureau, est planqué voire oisif, parfois peu parfois trop rémunéré. Ces RS varient selon l’avancée dans le cursus.

 

Ainsi, tout en avouant leur méconnaissance de la GeM, les répondants semblent en avoir une image lacunaire, parfois péjorative. Cela renforce l’intérêt d’améliorer la communication sur la discipline en particulier avant le choix de DES en 2e cycle et de stimuler la réalisation de stages en GeM. Le sujet a été peu étudié, nos résultats sont donc difficilement comparables : une étude internationale serait intéressante pour voir si les RS varient d'un pays à l'autre. La communication détaillera l’interprétation du dendrogramme et de l’analyse prototypique pour amorcer la discussion.

 


Evan GOUY (Lyon), Franck ROLLAND, Ariel FRAJERMAN, Linh Nam TRUONG, Florent VINCHON, Nawale HADOUIRI
15:15 - 16:15 #37378 - P374 Résultats sur le poids après 3 ans de traitement par setmélanotide chez des patients atteints du syndrome de Bardet-Biedl et d'obésité.
P374 Résultats sur le poids après 3 ans de traitement par setmélanotide chez des patients atteints du syndrome de Bardet-Biedl et d'obésité.

 

Introduction et but de l’étude : Le syndrome de Bardet-Biedl (BBS) est une maladie génétique rare dans laquelle l'altération de la signalisation de la voie du récepteur de type 4 aux mélanocortines (MC4R) entraîne hyperphagie et obésité. Un essai de phase 3 a permis de montrer un large bénéfice clinique chez des patients atteints de BBS, sur la base d'une amélioration ou d'une stabilisation de ≥1 paramètre de mesure du poids, de la faim ou de la qualité de vie, après un an de traitement par l'agoniste du MC4R, setmélanotide. Nous présentons ici les résultats sur le poids lors de l'étude d’extension à long terme (ELT) après 3 ans de traitement par setmélanotide.

Méthodes : Les patients atteints de BBS ayant obtenu un bénéfice clinique et une bonne tolérance lors d'un essai antérieur avec setmélanotide pouvaient être inclus dans l'ELT (NCT03651765) et poursuivre le traitement pendant ≥5 ans ou être traités par le produit commercial ou être inclus dans d'autres essais cliniques. Cette analyse rapporte les résultats des paramètres liés au poids selon l'âge et les effets indésirables pendant 3 ans de traitement par setmélanotide chez les patients ayant obtenu une réponse cliniquement significative à 1 an dans l'essai index, définie comme une réduction de poids ≥10% (âge ≥18 ans à l'initiation) ou une réduction ≥5 points de pourcentage du 95ème percentile de l'IMC (%IMC95 ; âge < 18 ans à l'initiation).

Résultats et Analyses statistiques : Sur les 32 patients inclus dans l'ELT avec des réponses cliniquement significatives sur les paramètres liés au poids selon l'âge, 11 patients ont été exclus : 1 patient pédiatrique est passé à l'âge adulte, 5 avaient < 3 ans de traitement, 2 sont passés au traitement commercial et 3 ont interrompu le traitement. Ainsi, 21 patients disposant de résultats sur 3 ans ont été inclus dans l'analyse.. Le poids moyen (écart type ET) à l'inclusion dans l'étude index était de 129,8 (21,3) kg chez les patients âgés de ≥18 ans (n=10) et de 148,7 (36,1) % pour le %IMC95 chez les patients âgés de < 18 ans (n=22) ; le changement à 3 ans était respectivement de -22,0 (18,1) kg (n=8) et de -19,4 (19,4) points de pourcentage (n=13). Aucun nouveau signal de sécurité n'a été observé dans l'ELT.

Conclusion : Le maintien d'un bénéfice significatif sur les paramètres liés au poids après 3 ans de traitement et l'absence de nouveaux signaux de sécurité plaident en faveur d'un traitement continu par setmélanotide chez les patients atteints de BBS.


Jack YANOVSKI, Gabriel Ángel MARTOS-MORENO, Sonali MALHOTRA, Guojun YUAN, Chung WENDY, Hélène DOLLFUS (Strasbourg), Karine CLÉMENT
15:15 - 16:15 #38455 - P378 Essai thérapeutique : une protéine de signalisation administrée pendant la période anténatale pour traiter la dysplasie ectodermique hypohidrotique liée au chromosome X.
P378 Essai thérapeutique : une protéine de signalisation administrée pendant la période anténatale pour traiter la dysplasie ectodermique hypohidrotique liée au chromosome X.

Les dysplasies ectodermiques sont des maladies génétiques du développement et/ou de l’homéostasie d’au moins deux dérivés ectodermiques suivants : dents, ongles, pilosité et certaines glandes. La dysplasie ectodermique hypohidrotique (DEH) est surtout caractérisée par l’agénésie de nombreuses dents et une diminution de la capacité sudorale. Les familles soulignent le retentissement de ces anomalies du développement sur le quotidien : alimentation, déglutition, élocution, régulation de la température corporelle fatigue. Dans sa forme la plus fréquente la DEH résulte du dysfonctionnement du ligand ectodysplasine, synthétisée à partir du gène EDA localisé sur le chromosome X (DEHX). L'ectodysplasine normale déclenche une cascade protéique qui participe, entre autres, à la genèse des germes dentaires et des glandes sudorales.

L’injection d’une ectodysplasine recombinante, car associée au fragment Fc de l’IGF1, permet son passage transplacentaire chez la souris gestante et corrige ainsi les anomalies ectodermiques chez des souriceaux naturellement atteints. Des essais de phase 1, chez l’adulte atteint, puis de phase 2, chez les nouveau-nés atteints, a montré l’innocuité mais aussi l’inefficacité de la protéine. L’administration de la protéine dans le liquide amniotique chez des femmes vectrices enceintes de fœtus de sexe masculin atteints. Des fœtus de sexe masculin atteints, traités par injection intra-amniotique de la protéine recombinante, au deuxième et troisième de la grossesse de leur mère vectrice, développent des glandes sudorales durablement fonctionnelles et une capacité à réguler leur température corporelle.

Pour la première fois, un traitement visant à déclencher une étape du développement corrige, au moins partiellement, une maladie génétique du développement.  L’efficacité et la tolérance restent à confirmer dans une étude clinique sur un groupe plus large de patients.

Jusqu’à présent, trois patientes vectrices de DEHX enceintes de garçons atteints ont participé à l’’étude clinique EDELIFE, multicentrique et prospective, en ouvert, contrôlée par correspondance génotypique. Les 3 enfants traités sont nés à terme. Leur capacité sudorale quantitative (critère principal de l’étude) et plusieurs critères secondaires sont actuellement en cours d’évaluation. Le recrutement de l’étude est en cours.


Holm SCHNEIDER, Angus CLARKE, Florian FASCHINGBAUER, Christrine BODEMER, Dorothy K GRANGE, Encarna GUILLÉN-NAVARRO,, Gianluca TADINI, Smail HADJ-RABIA (Paris)
15:15 - 16:15 #38530 - P382 Efficacité et tolérance du trametinib chez deux enfants atteints de syndrome oculo-ectodermique en lien avec une mutation en mosaïque dans le gène KRAS.
P382 Efficacité et tolérance du trametinib chez deux enfants atteints de syndrome oculo-ectodermique en lien avec une mutation en mosaïque dans le gène KRAS.

Le syndrome oculo-ectodermique (SOED) est secondaire à des mutations en mosaïque somatiques du protooncogène KRAS. Les manifestations cliniques sont diverses, dépendant du degré de mosaïcisme. Il existe le plus souvent une atteinte oculaire, dermatologique, cardio-vasculaire et neurologique avec possible retard psychomoteur. L’atteinte osseuse (fibrome non ossifiant des os longs, granulome giganto-cellulaire de la mâchoire) apparait habituellement autour de l’âge de 5 ans.

Nous rapportons les observations de deux enfants, actuellement âgés de 8 ans, présentant un SOED sévère, notamment sur le plan orthopédique, avec fractures récidivantes des os longs à l’origine d’une impotence fonctionnelle majeure.

Les deux enfants sont porteurs respectivement du variant c.38G > A (p.Gly13Asp) et du variant c.436G > A (p. Ala146Thr), sur 25% des fibroblastes issus de biopsies cutanées fraîches.

Pour évaluer l’impact de ces mutations sur la fonction de KRAS, nous avons réalisé des sur-expressions transitoires de KRAS dans les cellules HEK293 et démontré que les versions mutées induisent une hyperphosphorylation de la protéine Erk1/2.

Le trametinib, un inhibiteur de la protéine MEK de la voie RAS, est utilisé en routine en oncologie. Quelques observations de patients porteurs de RASopathie traités par trametinib sont retrouvées dans la littérature, avec une efficacité notable de cette molécule sur les malformations lymphatiques et artério-veineuses, sur l’atteinte cardiaque, et sur les lésions dermatologiques.

Après avis auprès du centre MAGEC de Dijon et MOC de Necker, un bilan pré-thérapeutique de référence, et l’obtention d‘une ATU nominative, nous avons débuté le trametinib à dose de 0,02mg/kg/j chez ces deux patients.

Dès six mois de traitement, nous avons observé une franche amélioration sur le plan clinique, avec une absence de récidive de fractures, un retour à la marche, et, sur le plan osseux, une réminéralisation significative de la trame osseuse au niveau des lésions. Le taux de CTX (marqueur de résorption osseuse) a diminué de moitié après 1 an de traitement.

Les rares effets secondaires observés concernent la peau et les phanères, avec des lésions de type acné, des difficultés à cicatriser, ou une xérose, traités par topiques simples. Sur le plan biologique a été noté une élévation modérée des CPK sans retentissement.

Au total, le trametinib a été bien toléré et efficace sur l’atteinte osseuse chez ces deux enfants atteints de SOED sévère.

Un essai thérapeutique serait souhaitable pour essayer de confirmer ces résultats sur un nombre plus élevé de patients.


Marie VINCENT (Nantes), Soizic TIRIAU, Marine FOUILLET-DESJONQUERES, Cyrille DECANTE, Sébastien BARBAROT, Pierre CORRE, Nadir BENBRIK, Guylène LE MEUR, Bertrand ISIDOR, Solène CONRAD, Geneviève BAUJAT, Bertrand VABRES, Aymeric ROUCHAUD, Alice FASSIER, Wassim OUCHETTO, Alicia BESSON, Marion DELOUS, Massimiliano ROSSI
15:15 - 16:15 #37590 - P386 Comparaison de stratégies d’exome invasifs et non-invasifs en diagnostic prénatal lors de la découverte échographique d’anomalies du développement.
P386 Comparaison de stratégies d’exome invasifs et non-invasifs en diagnostic prénatal lors de la découverte échographique d’anomalies du développement.

Introduction: La découverte fréquente d’anomalies échographiques anténatales (5-10% des grossesses) rend le diagnostic prénatal (DPN) d’anomalies du développement un véritable défi médical. En France, le séquençage de l'exome prénatal (pES) sur prélèvement invasif a progressivement été introduit dans une approche diagnostique pour affiner le pronostic fœtal et aider les couples dans leur décision quant à l’issue de la grossesse. Par ailleurs, afin de limiter le risque de fausse-couches, il est possible de réaliser un dépistage prénatal non invasif (DPNI) sur ADN fœtal libre circulant (cffDNA) mais il reste restreint à certaines indications (sexe, rhésus, rares pathologies mendéliennes). Fort de notre expérience dans le pES, nous menons une étude de comparaison de l’approche non invasive (DPNI-ES) et du pES lors de la découverte d’anomalies échographiques anténatales.

Méthodes: Ce projet prévoit la réalisation d’un pES-trio (profondeur ~70X) sur prélèvement invasif et un ES en profondeur (~300X) sur cffDNA en trio (DPNI-ES) à l’aveugle chez 70 grossesses (9 centres d’inclusion), suite à la découverte d’anomalies échographiques entre 10-34 SA. Seules les variations classe 5, 4 et 3 identifiées en pES et en lien avec le phénotype échographique sont rendues au cours de la grossesse. Les résultats des deux stratégies sont comparés et rendus après l’issue de la grossesse.

Résultats: Les résultats préliminaires sur les 61 premières grossesses montrent que le pES a identifié le diagnostic causal dans les 22/61 grossesses et le DPNI-ES dans 3/16 grossesses. En référence aux résultats de la stratégie pES, le taux de faux positifs (FP) et de faux négatifs (FN) de la stratégie DPNI-ES était respectivement de 13% (3/23) et de 13% (3/23). En excluant les unique molecular identifiers non-trimmés (deux FP), les FP et FN étaient dus aux limites techniques du DPNI sur cffDNA et à la complexité des situations prénatales (clinique partielle, variant de signification certaine). Le DPNI-ES n’as pas révélé de résultats pouvant faire suspecter de FN en pES.

Conclusion: Ces résultats préliminaires démontrent la faisabilité d’une analyse par DPNI-exome. Cependant, le taux de FP (4%) laisse présager que son utilisation en première intention entrainerait la réalisation de gestes invasifs inutiles. Par ailleurs, la limite technique connue de détection des CNV rendrait nécessaire une approche couplée avec ACPA, avec la perte de l’intérêt non-invasif de l’analyse, ou d’une profondeur encore plus importante avec un coût non négligeable. Nous présenterons l’ensemble des données disponibles lors du congrès. Mais il apparait d’ores et déjà indispensable de poursuivre les évaluations d’une stratégie DPNI-ES en terme de délais avec un rendu de résultats en cours de grossesse et de surcoûts liés notamment à la profondeur de séquençage élevée et à la nécessité d’une analyse en trio pour faciliter l’interprétation dans l’urgence, d’autant que la majorité de causes s’avère sporadique.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Benedicte GERARD, Julian DELANNE, Jean MULLER, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Nadege CALMELS, Hana SAFRAOU, Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Aurore GARDE, Caroline RACINE, Sophie NAMBOT, Nicolas BOURGON, Arthur SORLIN, Sebastien MOUTTON, Marine BERGOT, Philippine GARRET, Valentin BOURGEOIS, Victor COUTURIER, Charlotte POE, Martin CHEVARIN, Thierry ROUSSEAU, Paul SAGOT, Emmanuel SIMON, Sophie NAUDION, Estelle COLIN, Agnes GUICHET, Yosra HALLEB, Clara HOUDAYER, Alice GOLDENBERG, Anne-Marie GUERROT, Juliette COURSIMAULT, Audrey PUTOUX, Mathilde NIZON, Solene CONRAD, Benjamin DURAND, Elise BOUCHER BRISCHOUX, Laetitia LAMBERT, Emilie TISSERANT, Marie-Laure ASCENCIO, Christine BINQUET, Sophie SCHEIDECKER, Virginie HAUSHALTER, Cecile LANG, Audrey SCHALK, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Christel THAUVIN
15:15 - 16:15 #37871 - P390 Introduction du séquençage de l'exome en diagnostic prénatal : étude qualitative exploratoire du rôle, des attentes et de la perception de la médecine génomique auprès des professionnels de santé.
P390 Introduction du séquençage de l'exome en diagnostic prénatal : étude qualitative exploratoire du rôle, des attentes et de la perception de la médecine génomique auprès des professionnels de santé.

CONTEXTE : Il est aujourd’hui possible de recourir au séquençage de l’Exome (ES) lorsque d’autres tests génétiques tels que le caryotype et l’ACPA ne permettent pas de déterminer un diagnostic sur un fœtus présentant des signes polymalformatifs. L’intégration et l’exploration de l’ES pendant la première étude pilote française (AnDDI-Prenatome) menée entre 2016 et 2019, inaugure de nouvelles perspectives en matière de rendement diagnostic ainsi que de nouveaux enjeux éthiques et cliniques autour du parcours de soins des femmes, et plus largement du processus de décision des couples.

METHODES : Cette étude qualitative exploratoire multicentrique a été menée auprès de professionnels impliqués dans la prise en charge des couples (généticiens, biologistes, membres de CPDPN) à l’appui de focus groupes. En parallèle, les parents ayant eu recours à l’ES prénatal dans le cadre de la recherche, ont été entendus lors d’entretiens individuels semi-dirigés. Il s’agit de comprendre d’une part comment l’usage de l’ES est perçu par la communauté médicale, selon la spécialité, la familiarisation à la médecine génomique et le rôle joué dans la prise en charge des couples. D’autre part, de définir les attentes et les perceptions développées chez les couples.

RESULTATS : Nous avons conduit 6 focus groupes (2 FG généticiens, 3 FG membres CPDPN, 1 FG biologistes) auxquels 33 professionnels de santé ont participé, et 15 couples à trois temps (t1, t2, t3) de leur prise en charge DPN (prescription de l’ES, post rendu des résultats, post accouchement/IMG). L’analyse thématique des verbatim des professionnels a permis de faire émerger les thèmes suivants : les indications, les délais, l’interprétation des résultats, les rendus de variations de signification incertaines (VSI) et de données incidentes (DI), la transmission des informations génétiques en nombre souvent complexes pour les couples. Ces résultats soulignent plus largement un besoin des professionnels non-généticiens d’être sensibilisés aux tenants et aux aboutissants de l’ES et à ses conditions de prescription. Les généticiens invitent à réfléchir à un cadre propice qui favorise le consentement et la prise de décision des couples. Les biologistes et les généticiens expriment la volonté d’une coordination pluridisciplinaire efficace du parcours de soins, notamment dans les contextes de résultats incertains.      
D’après les couples interrogés, des difficultés d’appréhension du parcours de prise en charge et de compréhension des enjeux de l’ES sont identifiés à t1, le besoin d’un renforcement de l’accompagnement professionnel lors du rendu des résultats facilitant la compréhension et l’implication clinique des résultats est identifié à t2. À t3, les couples ont été interrogés de manière hypothétique, sur leur souhait d’accéder ou non aux DI (données actionnables, posture préventive) et aux VSI. Les VSI sont considérés comme trop incertaines par les parents, impliquant une prise de décision plus difficile.


Charlène DAVAL (Dijon), Frédéric TRAN MAU-THEM, Nicolas MEUNIER-BEILLARD, Eléonore VIORA-DUPONT, Marie-Line JACQUEMONT, Sylvie ODENT, Christine FRANCANNET, Médéric JEANNE, Aurore GARDE, Anne-Sophie DÉNOMMÉ-PICHON, Christophe PHILIPPE, Ange-Line BRUEL, Hana SAFRAOU, Agnès GUICHET, Chloé QUELIN, Caroline GUÉGAN, Marie VINCENT, Marine LEGENDRE, Sophie NAUDION, Julian DELANNE, Camille SALDANA, Anne-Marie GUERROT, Audrey PUTOUX, Alice GOLDENBERG, Caroline THAMBO, Chloé ARTHUIS, Elodie ALEXANDRE, Thierry ROUSSEAU, Olivia MARTZ, Ornella MAGNIEN, Fanny BOBERT, Sophie BERT, Frédéric COATLEVEN, Marie VIENCIENNE, Fanny REVEYAZ, Alexandra MORIN, Perrine MOULINIÉ, Christine BINQUIET, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE
15:15 - 16:15 #38049 - P394 Tests préimplantatoires non invasifs pour l’étude des aneuploïdies embryonnaires.
P394 Tests préimplantatoires non invasifs pour l’étude des aneuploïdies embryonnaires.

Le diagnostic génétique préimplantatoire (PGT) est une méthode invasive qui permet de

détecter des maladies héréditaires graves ou des anomalies chromosomiques non viables

chez l’embryon issu de FIV avant de l’implanter dans l’utérus. Une biopsie d'une ou plusieurs

cellules embryonnaires est nécessaire pour d'obtenir du matériel génétique à analyser.

Récemment, de nouvelles méthodes non invasives ont émergé et reposent sur l’analyse de

biomarqueurs contenus dans les milieux de culture embryonnaires ou sur l’étude des

paramètres morpho cinétiques du développement embryonnaire fournis par la technologie du

time lapse.

Nous nous proposons de présenter dans ce travail les nouvelles méthodes non invasives de

de détection des aneuploïdies embryonnaires.

Le diagnostic génétique pré implantatoire non invasif (niPGT) a été proposé comme une

alternative à la biopsie embryonnaire évitant l’altération du potentiel de l’implantation et de

développement futurs de l’embryon et réduisant le risque de fausses couches. Le niPGT

consiste à analyser l’ADN acellulaire contenu dans le milieu de culture après amplification

par séquençage de nouvelle génération (NGS) ou par puce d'hybridation génomique

comparative (aCGH). Le niPGT peut désormais être effectué pour le diagnostic définitif de la

trisomie 21, de certaines affections récessives et liées à l'X. Cependant, la principale limite

est le mosaïsme embryonnaire.

D’autre part, une nouvelle approche non invasive consiste à doser certains biomarqueurs

contenus dans les milieux de culture embryonnaire usés tels que certains miRNAs ou

protéines. Une surexpression de miR-191 a été observée dans les milieux de culture

de l'embryons aneuploïdes suggérant leur utilisation comme biomarqueurs d’aneuploïdies

embryonnaires.

L’analyse des niveaux de glutamine dans les milieux de culture a montré une augmentation

significative de la consommation de glutamine chez les embryons aneuploïdes. La glutamine

a été ainsi proposée comme indicateur moléculaire pour l'évaluation de la ploïdie

embryonnaire.

L’analyse du sécrétome protéique des blastocystes dans les milieux de culture usés a

montré des profils différents selon la ploïdie embryonnaire. Une expression accrue et

différentiellement significative de la lipocaline-1 dans le sécrétome des blastocystes

aneuploïdes suggère l’utilisation de cette protéine comme un biomarqueur potentiel

d’aneuploïdie embryonnaire.

D’autres méthodes non invasives se concentrent sur les paramètres morphologiques et

morpho cinétiques de l'embryon issus des systèmes incubateurs Time-Lapse. Les embryons

euploïdes, présentent une cinétique plus rapide de segmentation et d’expansion du

blastocyste…

Les méthodes non invasives, sont certes anodines pour l’embryon et plus efficaces en

termes de temps et de cout que le PGT invasif. Toutefois, des études plus approfondies sont

nécessaires pour valider ces méthodes et déterminer dans quelle mesure elles reflètent le

véritable statut génétique de l'embryon.


Meriam BEN TEKAYA (tunis, Tunisie), Marwa BEN AMOR, Olfa ABDELKAFI, Faradis MOLLA, Tarek REBAI, Afifa SELLAMI, Salima DAOUD
15:15 - 16:15 #38655 - P398 Rendement de l’exome en prénatal, avec pipeline de détection des CNV, et contribution au pronostic pour 64 grossesses avec signes d’appel échographiques.
P398 Rendement de l’exome en prénatal, avec pipeline de détection des CNV, et contribution au pronostic pour 64 grossesses avec signes d’appel échographiques.

Introduction

L’analyse d’exome a pris une place prépondérante dans le bilan étiologique des syndromes malformatifs (rendement estimé à 25-40%). Dans un premier temps, l’exome a été utilisé en période post-natale (patients vivants ou décédés dont post-IMG). Depuis quelques temps, la prescription s’est élargie au contexte prénatal devant des signes d’appel échographiques afin de tenter de préciser le pronostic de ces grossesses. Ce travail a pour but de contribuer à évaluer l’apport diagnostique (comprenant la détection des CNV) et pronostique du résultat d’exome dans ce contexte.

Méthode

Les exomes ont été prescrits par différents médecins intervenant au sein de plusieurs CPDPN entre juin 2020 et janvier 2022 inclus pendant ou après ACPA. Les interprétations ont été réalisées au laboratoire Eurofins Biomnis et au CHU de Saint-Etienne à l’aide de la plateforme bioinformatique SeqOne pour les SNV et un pipeline interne pour les CNV, après séquençage Illumina. L’intérêt du résultat d’exome a été évalué par concertation avec le centre prescripteur.

Résultats

Soixante-quatre analyses ont été réalisées (58 trio, 3 duo, 3 solo). Dans 5 cas, il s’agissait d’une hyperclarté nucale T1 isolée entre 3,8 et 6,7mm : rendement 0/5 (1 VSI LZTR1). Dans 59 cas, il s’agissait de malformations uniques à probabilité significative de maladie génique (rendement 6/36=17%) ou multiples (rendement 9/23=39%) ; 13/53=25% de rendement pour les trios et 2/6 pour les solos/duos. A noter le diagnostic d’une duplication intragénique du gène GPC3 chez un fœtus masculin polymalformé dans un contexte de grossesse gémellaire avec une jumelle sans signe d’appel. L’apport du résultat d’exome positif dans la prise de décision a pu être évalué globalement à 10/15=67% (+/- un cas CHD7 où le résultat a été déterminant pour la mère malgré l’information du diagnostic par l’imagerie seule, soit 73%). Dans les situations unisystémiques vs multisystémiques, l’apport était de 5/6=83% vs 5/9=56% (+/- CHD7 6/9=67%). L’apport du résultat d’exome négatif dans la prise de décision a été globalement de 31/44=70% et similaire dans les situations unisystémiques vs multisystémiques : 21/30=70% vs 10/14=71%.

Discussion

Il s’agit d’une cohorte hétérogène où la prescription était encore débutante d’exome en prénatal rendant la pertinence des pourcentages limitée. Cependant, seuls les cas où il existait une incertitude pronostique ont été inclus dans la cohorte ce qui permet d’avoir une estimation de l’apport d’un résultat d’exome positif ou négatif sans prendre en compte l’apport habituel uniquement sur le diagnostic et le conseil génétique. L’hétérogénéité des différentes cohortes publiées montre des rendements et des apports pour la prise en charge des grossesses variables mais nos données se situent dans les valeurs retrouvées dans d’autres études. La prescription d’un exome prénatal à visée pronostique relève d’une décision pluridisciplinaire et les indications doivent donc être validées en staff CPDPN.


Sébastien MOUTTON (Lyon), Ines HARZALLAH, Rodolphe DARD, Jérémie MORTREUX, Laure RAYMOND, Patrice BOUVAGNET, Nada HOUCINAT, Marine DANCER, Vanna GEROMEL, Radoslava SARAEVA-LAMRI, Luc DRUART, Fabienne PRIEUR, Marine LEBRUN, Francis RAMOND, Aude TESSIER, Benjamin DAURIAT, Valentine MARQUET, Constance WELLS, Caroline DEILLER, Bruno SCHAUB, Marie-Emmanuelle NAUD-BARREYRE, Renaud TOURAINE, Bénédicte GÉRARD
15:15 - 16:15 #37619 - P402 Intérêts de l’hybridation dans l’enseignement de la génétique en médecine.
P402 Intérêts de l’hybridation dans l’enseignement de la génétique en médecine.

L'enseignement hybride est une approche pédagogique qui combine des activités d'apprentissage en présentiel et à distance, de façon synchrone et/ou asynchrone. Dans notre UFR de Médecine, nous l'avons appliquée aux cours de génétique dispensés en L.AS et en DFGSM3. Cependant, cette transition n'a pas été sans défis, notamment en raison du nombre limité d'enseignants spécialisés dans cette discipline et de la charge de travail élevée imposée aux étudiants.

Dans le cadre de la R2C, nous avons décidé de recentrer nos enseignements sur les items du nouveau référentiel, une révision qui a nécessité une refonte complète de nos méthodes d’apprentissage, avec l'appui des ingénieurs pédagogiques de notre université. L’adoption de l'enseignement hybride s'est révélée être la réponse la plus appropriée pour satisfaire les besoins de nos étudiants. Nous avons élaboré un parcours modulaire composé de 7 modules, totalisant 30 séquences d'apprentissage, que nous avons mis à disposition sur la plateforme Moodle de notre université.

Pour les cours magistraux (CM), nous avons choisi une approche distancielle asynchrone, offrant ainsi aux étudiants la flexibilité de décider de leur lieu et de leur horaire de travail, avec la possibilité de revoir les contenus à leur convenance. Les travaux dirigés (TD), en revanche, ont eu lieu en présentiel synchrone, favorisant ainsi l'interaction directe entre enseignant et étudiants.

La mise en place de ce parcours hybride a nécessité une articulation cohérente entre le CM en e-learning et les TD en présentiel, tout en évitant la redondance. Cela a conduit à une refonte des supports pédagogiques, plus concis et variés, incluant texte, schémas, illustrations et capsules vidéo (25 minutes maximum). Nous allons cette année évaluer l'efficacité de cette approche avec l'introduction de 10 podcasts audio, destinés à être partagés entre L.AS et DFGSM3.

Dans le cadre des CM, nous avons veillé à énoncer des objectifs pédagogiques bien définis pour chaque séquence. Afin de vérifier la maîtrise des contenus par les étudiants, des évaluations courtes sous forme de questions à choix multiples (QCM) ont été planifiées après chaque module, à la fois sur Moodle (en distanciel) et sur Wooclap (en présentiel). En complément, nous avons mis en place une enquête d'évaluation de l'enseignement à la fin du parcours, permettant de recueillir les retours des étudiants en vue d'améliorer nos pratiques. Parallèlement, nous avons créé un espace d'échange asynchrone hebdomadaire avec les étudiants via un forum de discussion.

L'introduction de l'enseignement hybride en génétique est une démarche récente qui semble donner d'excellents résultats, tant du point de vue des enseignants que des étudiants. Les notes aux examens facultaires de génétique en témoignent avec très peu d'échecs. La collaboration avec le Service des Usages du Numérique a été une réelle valeur ajoutée : celle-ci continuera à soutenir nos initiatives pédagogiques à l'avenir.


Thomas BOMERSBACH, Angélique BAILLIA, Antoine DUCORNET, Philippe FROSSARD, Charlotte NICOLAS, Anne-Sophie LEBRE (Reims)
15:15 - 16:15 #38591 - P406 Impact des anomalies du gène FMR1 sur le développement morphocinétique et la qualité embryonnaires.
P406 Impact des anomalies du gène FMR1 sur le développement morphocinétique et la qualité embryonnaires.

Introduction : Les anomalies du gène FMR1, sont notamment connues pour être responsables, d’un syndrome dégénératif du système nerveux (FXTAS), d’insuffisance ovarienne précoce ou de déficience intellectuelle (syndrome de l’X fragile) selon le type de mutation. Il a récemment été décrit des effets des prémutations sur les cellules de la granulosa ainsi qu’une diminution de la qualité embryonnaire et un allongement des temps de développement chez les embryons porteurs d’une mutation dans le gène FMR1. L’impact potentiel d’une anomalie du gène FMR1 pourrait alors modifier et orienter le conseil aux patients suivis en diagnostic préimplantatoire dans cette indication.

 

Objectif : Déterminer si la présence d’une prémutation ou mutation complète dans le gène FMR1 affecte les critères morphocinétiques et la qualité embryonnaire lors de tentatives de diagnostic préimplantatoire. 

 

Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective sur la période allant du 1e janvier 2013 au 31 décembre 2022 au sein du service d’assistance médicale à la procréation du centre hospitalier universitaire de Nantes. Ont été inclus 248 embryons issus de couple pris en charge en diagnostic préimplantatoire dans un contexte d’anomalie dans le gène FMR1.

Les paramètres morphologiques (qualité à la 25e heure, au 3e jour et au 5e jour de développement) et morphocinétiques (temps de 1e, 2e, 3e, 4e, 5e division cellulaire et de blastulation) de ces embryons ont été étudiés.  Les embryons ont été mis en culture mis en culture en Embryoscope ce qui a permis un suivi plus précis par time-lapse. Deux groupes ont été comparés : groupe « atteints » (n= 135) incluant les embryons présentant une anomalie du gène FMR1 et un groupe sain (n=113). L’analyse statistique a été réalisée grâce à des test Khi², t-test et Mann-Whitney.

 

Résultat : Aucune différence significative n’a pu être mise en évidence que ce soit sur les critères analysés entre le groupe des embryons sains et « atteints » que ce soit sur les critères de développement morphocinétique ou de qualité embryonnaire. L’analyse de la qualité embryonnaire au 5e jour de développement n’a pas pu être effectuée car peu d’embryons « atteints » avaient été évalués sur ce critère à ce stade de développement.

 

Conclusion : Cette étude n’a pas permis de rapporter de différence significative sur les critères de développement embryonnaire cinétiques et de qualité. Plusieurs articles de la littérature ont cependant retrouvé une diminution de la qualité embryonnaire en cas de mutation dans le gène FMR1. Il semble donc intéressant de continuer d’étudier ce sujet sur de plus grande cohorte afin de pouvoir améliorer la prise en charge des couples dans leur parcours de diagnostic préimplantatoire.


Clément TABOUREUX (Nantes), Gaëlle MELAYE, Thomas FRÉOUR, Pierre BOISSEAU, Arnaud REIGNIER, Sophie PÉDRONNO, Sébastien RICHARD, Brigitte MENANTEAU, Florian PECQIET
15:15 - 16:15 #38347 - P410 Structure génétique fine des Arméniens : une diversité insoupçonnée.
P410 Structure génétique fine des Arméniens : une diversité insoupçonnée.

Introduction : Originaire d’une région située à la croisée des chemins entre l'Europe et l'Asie, le peuple arménien a une origine ancienne qui reste encore débattue. Les études génétiques réalisées à ce jour demeurent limitées par le type de marqueurs génétiques étudiés, ADN mitchondrial ou chromosome X ou, lorsque les études ont porté sur les autosomes, par les petites tailles d’échantillon provenant uniquement de quelques zones géographiques. Pour mieux appréhender la diversité génétique de la population arménienne, nous avons analysé les données génotypiques (574 393 SNP, Illumina) de 320 individus non apparentés dont les grands-parents étaient tous les quatre nés dans un des territoires historiques arméniens (Arménie, Anatolie, Cilicie, Karabagh, Iran).

Méthodes : Nous avons utilisé les approches classiques permettant de détecter de la stratification de population ainsi que des méthodes plus précises provenant des données haplotypiques dans le but de classer les individus (ChromoPainter, FineSTRUCTURE). Afin d'approfondir notre compréhension de l'évolution démographique de la population arménienne, nous avons examiné les régions d'homozygotie (ROH), analysé le partage des segments identiques par descendance entre les individus (segments IBD), évalué les tailles effectives des groupes identifiés et les temps de divergence entre ces groupes.

Résultats : Le dendrogramme FineSTRUCTURE a montré que les individus originaires de la région d'Antioche (Moussa-Dagh et Kessab) se séparaient clairement du reste des individus, suivis d'une deuxième division formée par les individus originaires de la région montagneuse de Sasoun. Tous les groupes (k=6) ont divergé les uns des autres au cours des 150 dernières générations, ce qui est cohérent avec la forte différenciation génétique observée. Les individus de la région d’Antioche présentent un niveau élevé de segments IBD avec un plus grand nombre de segments ROH que dans les autres groupes ainsi qu’une faible taille effective de population, caractéristique des populations isolées.

Conclusions : Nos résultats contribuent à une meilleure compréhension de la structure génétique de la population Arménienne rarement incluse dans les études génétiques et apportent un éclairage nouveau sur son histoire démographique.


Aude SAINT PIERRE (Brest), Georges TASHJIAN, David BABIKYAN, Kristine HOVHANESSYAN, Anthony HERZIG, Maël GUIVARCH, Aram GAZARIAN, Pascal MAGUESYAN, Raymond H. KÉVORKIAN, Anna ISAIAN, Anne BOLLAND, Jean-François DELEUZE, Mark LATHROP, Tamara SARKISIAN, Emmanuelle GÉNIN, Alain HOVNANIAN
15:15 - 16:15 #38379 - P414 L’exonisation d’un rétrotransposon LINE-1 dans le gène RPS6KA3 responsable d’un syndrome de Coffin-Lowry.
P414 L’exonisation d’un rétrotransposon LINE-1 dans le gène RPS6KA3 responsable d’un syndrome de Coffin-Lowry.

Les éléments transposables sont des séquences d’ADN mobiles répétées représentant environ la moitié du génome humain. Parmi eux, les LINE-1 sont des rétrotransposons autonomes actifs, dotés de la machinerie enzymatique nécessaire à leur propre amplification par un mécanisme de « copier/coller » nommé rétrotransposition. S’ils contribuent à l’évolution du génome humain, ils peuvent, selon leur site d’insertion, être à l’origine de pathologies humaines. Les rétrotranspositions de novo sont des événements mutationnels rares, dont la détection complexe s’améliore grâce à l’accès aux données de génome et au développement de nouveaux outils bio-informatiques.

Chez un patient fortement évocateur d’un syndrome de Coffin-Lowry, maladie monogénique liée au gène RPS6KA3, les analyses de séquençage des exons de RPS6KA3 par Sanger, de l’exome et du génome en short read ont échoué dans l’identification d’une variation causale. En adoptant une approche multi-omique, par l’analyse conjointe des données de séquençage d’ADN et d’ARN, nous avons pu identifier l’insertion de novo d’un LINE-1 de 6,081 kb en position intronique profonde dans le gène RPS6KA3. Dans un premier temps, l’analyse du RNAseq ciblé sur le gène RPS6KA3 a permis de détecter la présence d’un site d’épissage anormal en position profonde de l’intron 10. L’analyse du génome en trio à cette position génomique précise associée au séquençage Sanger séquentiel d’un produit de PCR long range ont ensuite permis d’identifier, puis de caractériser l’insertion d’un LINE-1 responsable de cette anomalie d’épissage. Enfin, le séquençage des molécules d’ARNm sanguines par Sanger ont permis d’identifier la rétention partielle de l’intron 10 et du LINE-1, aboutissant probablement à une protéine tronquée. L’absence de molécule d’ARNm normale résiduelle permet d’expliquer le phénotype typique du syndrome de Coffin-Lowry présenté par le patient. Dans ce cas, l’exonisation partielle du LINE-1 a été favorisée par l’environnement moléculaire de son insertion : en s’insérant à proximité d’un site accepteur cryptique d’épissage physiologique, le LINE-1 a permis sa propre transcription par activation de ce site grâce au recrutement de protéines d’épissage via ses séquences régulatrices 5’.

Chez ce patient évocateur d’un syndrome de Coffin-Lowry en impasse diagnostique par approche conventionnelle, l’intégration des données de séquençage ADN/ARN a permis d’identifier l’évènement mutationnel causal : l’insertion et l’exonisation partielle d’un LINE-1 dans le gène RPS6KA3. Du fait des séquences répétées des LINE-1 et de leur grande taille, l’identification des évènements de rétrotransposition de novo par technique short read peut être complexe et nécessite une stratégie adaptée. Des outils bio-informatiques adaptés voire des techniques long read peuvent être nécessaires à leur détection et l’évaluation de leur pathogénicité par analyse de l’ARN est indispensable dans les cas d’insertion de LINE-1 intronique.


Margaux BIEHLER (Mulhouse), Julien TARABEUX, Nadège CALMELS, Claire FEGER, Amélie PITON, Jean MULLER, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Ioana STREATA, Carolina MONTANO, Bénédicte GERARD

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A27
Sessions simultanées 05
Anomalies du Développement

Sessions simultanées 05
Anomalies du Développement

Modérateurs : Jeanne AMIEL (PU-PH) (PARIS), Aude TESSIER (Médecin génétique) (GOSSELIES, Belgique)
16:15 - 16:30 #37675 - SS024 CLINICO-BIOLOGICAL REFINEMENT OF BCL11B-RELATED DISORDER AND IDENTIFICATION OF A GENOME-WIDE DNA METHYLATION SIGNATURE.
SS024 CLINICO-BIOLOGICAL REFINEMENT OF BCL11B-RELATED DISORDER AND IDENTIFICATION OF A GENOME-WIDE DNA METHYLATION SIGNATURE.

Purpose: BCL11B-related disorder (BCL11B-RD) arises from rare genetic variants within the BCL11B gene, resulting in a distinctive clinical spectrum encompassing syndromic neurodevelopmental disorder, with or without intellectual disability, associated with facial features and impaired immune function. This study presents an in-depth clinico-biological analysis of 20 newly reported individuals with BCL11B-RD, coupled with a characterization of genome-wide DNA methylation patterns of this genetic condition.

Methods: Through an international collaboration, clinical and molecular data from 20 individuals were systematically gathered, and a comparative analysis was conducted between this series and existing literature. We further scrutinized peripheral blood DNA methylation profile of individuals with BCL11B-RD, contrasting them with healthy controls and other neurodevelopmental disorders marked by established episignature.

Results: Our findings unveil rarely documented clinical manifestations, notably including Rubinstein-Taybi-like facial features, craniosynostosis, and autoimmune disorders, all manifesting within the realm of BCL11B-RD. We refine the intricacies of T cell compartment alterations of BCL11B-RD, revealing decreased levels naïve CD4+ T cells and recent thymic emigrants (RTE) while concurrently observing an elevated proportion of effector-memory expressing CD45RA CD8+ T cells (TEMRA). Finally, a distinct DNA methylation episignature exclusive to BCL11B-RD is unveiled.

Conclusion: This study serves to enrich our comprehension of the clinico-biological landscape of BCL11B-RD, potentially furnishing a more precise framework for diagnosis and follow-up of individuals carrying pathogenic BCL11B variant. Moreover, the identification of a unique DNA methylation episignature offers a valuable diagnosis tool for BCL11B-RD, thereby facilitating routine clinical practice by empowering physicians to reevaluate variants of uncertain significance within the BCL11B gene.

Ethics declaration : This research protocol was validated by the institutional review board of the University of Montpellier (September 17th 2020, IRB-MTP_2020_09_202000584); ClinicalTrials.gov Identifier: NCT04541927. Written consent was obtained from all individuals, or their legal guardians, for participation in the study and publication of photographs.

Networks : ERN-ITHACA, filière AnDDI-RARES.

Valorization : accepted pending minor revisions in Genetics in Medicine journal.

 


Quentin SABBAGH (Montpellier), Sadegheh HAGHSHENAS, Bekim SADIKOVIC, David GENEVIEVE
16:30 - 16:45 #37770 - SS026 La cytogénétique à l’ère de la médecine génomique : étude rétrospective de 500 dossiers.
SS026 La cytogénétique à l’ère de la médecine génomique : étude rétrospective de 500 dossiers.

La cytogénétique constitutionnelle, spécialité dédiée à l'étude globale du génome au niveau cellulaire, vise à identifier des anomalies de nombre ou de structure des chromosomes impliqués dans les pathologies génétiques. Cette discipline, longtemps basée sur des techniques manuelles et chronophages comme le caryotype et la FISH, a évoluée vers une discipline plus moléculaire depuis la mise en place des analyses chromosomiques sur puces à ADN (ACPA). Cette stratégie a permis une automatisation des techniques et une augmentation du rendement diagnostic de 5 à 15%.

Toutefois, avec l'essor de la médecine génomique, le séquençage à haut débit (NGS) tend à s’imposer comme une nouvelle méthode de prédilection pour identifier et caractériser des altérations génomiques à l’échelle nucléotidique.

Dans le cadre de cette étude, nous avons étudié les anomalies cytogénétiques mises en évidence lors de l’analyse des 500 premiers dossiers de patients ayant bénéficiés d’un séquençage de génome par le laboratoire SeqOIA dans le cadre de trois préindications : 1/ Déficience intellectuelle (DI), 2/ Syndromes malformatifs et 3/ Trouble du spectre autistique et trouble du neurodéveloppement précoce sévère sans DI.

Au-delà des diagnostics moléculaires classiques attendus, le séquençage de génome a mis en évidence un éventail plus large d'altérations génomiques, notamment des microremaniements en deçà du seuil de détection de l’ACPA, ainsi que des anomalies de structure caractérisées à l'échelle génique comme des translocations, des inversions, ou des anneaux chromosomiques. Il a permis de mieux caractériser l’architecture génomique de réarrangements chromosomiques complexes (CGRs), notamment par la détection de motifs chromosomiques récurrents nouvellement rapportés (dup-trip-inv dup, dup-nml-dup, etc.).

Enfin, notre étude rapporte également les limites du séquençage à courte lecture en particulier pour les CGRs. Nous avons pu pour certains cas compléter l’analyse par une cartographie optique du génome (Bionano), montrant la complémentarité des technologies dans la caractérisation des anomalies de structures plus complexes.


Jonathan LEVY (Paris), Xenia LATYPOVA, Séverine DRUNAT, Céline DUPONT, Nathalie COUQUE, Yoann VIAL, Bonnard ADELINE, Pierre BLANC, Anna MARUANI, Andree DELAHAYE, Louise GOUJON, Yline CAPRI, Lyse RUAUD, David GERMANAUD, Corinne COLLET, Pauline GAIGNARD, Cyril MIGNOT, Nicolas DERIVE, Boris CHAUMETTE, Laurence PERRIN, Alain VERLOES, Anne-Claude TABET
16:45 - 17:00 #37586 - SS027 Les mutations hypomorphes et hypermorphes du facteur d’élongation AFF3 influencent différemment le transcriptome.
SS027 Les mutations hypomorphes et hypermorphes du facteur d’élongation AFF3 influencent différemment le transcriptome.

En 2021, 21 patients qui présentaient un retard du développement, un rein en fer à cheval et une hypoplasie fibulaire, nous ont permis de décrire le KINSSHIP syndrome. Il est associé à des variants faux-sens de novo dans le dégron d’AFF3, une séquence impliquée dans sa liaison à l'ubiquitine ligase. Des knock-ins murins stabilisant AFF3 et la surexpression d’AFF3 dans le poisson zèbre suggèrent un mode d'action dominant-négatif (DN), où une augmentation du niveau d'AFF3 entraîne des effets délétères. Conformément à cette hypothèse, nous décrivons un individu portant une duplication d’AFF3 et présentant un phénotype de type KINSSHIP.

Les pLI=1 et pLOEUF=0.221 d’AFF3 indiquent que ce gène est sous contrainte évolutive et suggèrent qu’il pourrait être haploinsuffisant. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons séquencer l’exome d’individus avec une déficience intellectuelle. Nous avons identifié 21 patients présentant une pathologie moins sévère et portant des variants hétérozygotes non-sens ou bi-alléliques faux-sens dans le gène AFF3.

Pour évaluer si la diminution d'expression d’AFF3 est délétère, nous avons neutralisé aff3, l'orthologue du poisson zèbre, à l'aide de CRISPR-Cas9. Les poissons « crispants » présentent des défauts neurologiques qui peuvent être complémentés par l'ARNm AFF3 humain, confirmant que leurs symptômes sont associés à l'ablation d’aff3. Au contraire, les variants faux-sens identifiés chez nos patients bi-alléliques ne suppriment pas ces phénotypes démontrant qu’ils affectent la fonction d’AFF3. Similairement nous avons examiné si la surexpression des variants faux-sens dans le poisson zèbre entraînait une augmentation des anomalies du développement comme la surexpression de l'allèle sauvage d’AFF3. L'accumulation d'ARNm portant les mutations faux-sens identifiés chez les patients KINSSHIP et bi-alléliques augmente de façon significative le nombre de larves présentant des traits débilitants confirmant leur caractères délétères.

Pour mesurer l'effet de la variation d’AFF3, nous avons profilé le transcriptome de fibroblastes de patients et de lignées isogéniques portant les génotypes +/+, DN/DN, LoF/+, LoF/LoF ou DN/LoF d’AFF3. Un tiers des gènes liés par AFF3 changent de niveau d’expression dans ces lignées. Dans les deux lignées homozygotes, les gènes impliqués dans la transition G2-M et ceux liés à E2F et MYC sont réprimés, alors que la réponse inflammatoire est régulée positivement. Bien que les mêmes voies métaboliques soient affectées, seul un tiers des gènes différentiellement exprimés sont communs à ces deux ensembles de données, indiquant que les mutations AFF3 LoF et DN modulent différemment le transcriptome, p.ex. la voie de réparation de l’ADN présente une modulation opposée, i.e. positive dans les cellules LoF/LoF et négative dans les cellules DN/DN.

Nos résultats suggèrent une régulation fine de la fonction d’AFF3 et que sa perturbation représente une cause relativement fréquente d'anomalies du développement.


Sissy BASSANI, Jacqueline CHRAST, Giovanna AMBROSINI, Nicolas GUEX, Alexandre REYMOND (Lausanne, Suisse)
17:00 - 17:15 #37754 - SS028 Syndrome d’Al Kaissi: description et validation d’une grande cohorte de patients porteurs de variants bialléliques dans le gène CDK10.
SS028 Syndrome d’Al Kaissi: description et validation d’une grande cohorte de patients porteurs de variants bialléliques dans le gène CDK10.

Le syndrome d'Al Kaissi (#MIM617694) est une maladie autosomique récessive liée au gène CDK10 associant un retard de croissance, une déficience intellectuelle, un corps calleux fin, des caractéristiques morphologiques et des défauts de segmentation vertébrale. Le gène CDK10 code pour une sérine-thréonine kinase impliquée dans un certain nombre de processus cellulaires parmi lesquels la ciliogénèse. Le syndrome d'Al Kaissi est ainsi considéré comme une ciliopathie. Depuis 2017, seuls 14 individus issus de neuf familles distinctes ont été rapportés dans la littérature, la plupart porteurs de variations tronquantes. Nous rapportons ici la caractérisation clinique, moléculaire et fonctionnelle d'une cohorte internationale de 15 patients comprenant 9 nouveaux cas issus de 13 familles. Les phénotypes de ces nouveaux cas sont en concordance avec ceux de la littérature. Toutefois, nous soulignons deux patients présentant une déficience intellectuelle légère (décrite comme modérée à sévère dans la littérature). Par ailleurs, les défauts de segmentation vertébrale ne sont pas aussi présents dans notre cohorte qu’initialement décrit. Sur le plan moléculaire, nous rapportons ainsi 16 variations dont 10 jamais décrites à ce jour incluant 4 faux sens, 1 délétion en phase, 3 variants affectant l’épissage, 3 grandes délétions (de quelques exons au gène complet), 1 variant synonyme, 2 variants non-sens et 2 décalages du cadre de lecture. 7 variations sont de signification incertaine (classe 3) pour lesquelles nous avons évalué le pouvoir pathogène au moyen de modèles cellulaires (levure, insecte) et de cellules de patients (fibroblastes de peau). Ces variations entraînent une perte de fonction de CDK10 en raison d'une expression génique abolie, d'un épissage défectueux de l'ARNm, d'un mauvais repliement des protéines et/ou d'une mauvaise localisation des protéines. Enfin, nous avons observé une ciliogénèse anormale dans tous les fibroblastes cutanés des patients obtenus. Cette étude sur la plus grande cohorte rapportée à ce jour élargit le spectre clinique et moléculaire du syndrome d'Al Kaissi et améliore les connaissances sur le gène et la protéine CDK10.


Manon CHRÉTIEN, Adella KARAM, Sabine GÉNICOT, Pascal KESSLER, Benoit ARVEILER, Tania ATTIÉ-BITACH, Sevcan BOZDOGAN, Thérésa BRUNET, Daniel CALAME, Perrine CHARLES, Benjamin COGNÉ, Claude DARCHA, Anne-Catherine DOCK BRÉGEON, Martin ELFERINK, Carole GOUMY, Evren GUMUS, Isabella HERMAN, Bertrand ISIDOR, Béatrice JOSSELIN, Kimia KAHRIZI, Boris KEREN, Florence LAFFAGUE, James LUPSKI, Jérémie MORTREUX, Hossein NAJMABADI, Renske OEGEMA, Davut PEHLIVAN, Juliette PIARD, Amélie PITON, Laure RAYMOND, Marcia RODRIGUES, Hans-Hilger ROPERS, Aurélien TRIMOUILLE, Dominik WESTPHAL, Hélène DOLLFUS, Elise SCHAEFER, Pierre COLAS, Jean MULLER (Strasbourg)
17:15 - 17:30 #38542 - SS029 Des variants bialléliques de MED16 dans un nouveau syndrome associant déficience intellectuelle, retard moteur et malformations craniofaciales, cardiaques et des extrémités.
SS029 Des variants bialléliques de MED16 dans un nouveau syndrome associant déficience intellectuelle, retard moteur et malformations craniofaciales, cardiaques et des extrémités.

MED16 est une sous-unité du Mediator, un complexe très conservé au cours de l’évolution qui régule la transcription des gènes codant pour des protéines en reliant les enhancers avec l'ARN polymérase II. Des mutations dans plusieurs sous-unités du Mediator sont responsables d'anomalies du développement (MEDopathies), mais MED16 n'a encore jamais été impliqué en pathologie humaine.

Un variant faux-sens homozygote de MED16 a été identifié à l'Institut Imagine par WES chez un frère et une sœur présentant une dysostose mandibulofaciale avec dysplasie des oreilles, une brachydactylie, une malformation cardiaque, une surdité et un retard psychomoteur. La plateforme GeneMatcher a permis de recruter 19 patients supplémentaires dans 14 familles porteurs de variants bialléliques dans des domaines hautement conservés de MED16. Les seules caractéristiques constantes chez les patients de notre cohorte sont un degré variable de déficience intellectuelle et de retard moteur, qui sont associés, selon des combinaisons variables, à des anomalies craniofaciales semblables à celles de la première famille, des anomalies des membres (brachytéléphalangies, hypoplasie des ongles), des malformations cardiaques (majoritairement tétralogie de Fallot), des anomalies du corps calleux et des ventricules à l'IRM, une surdité et des défauts visuels.

La majorité des variants sont des faux-sens dont les conséquences fonctionnelles sont difficiles à prédire mais d’autres variants (sites consensus d'épissage, délétions intra-géniques, délétions/duplications de petite taille avec décalage de phase) prédisent un mécanisme de perte de fonction. La modélisation in silico indique que la majorité des variants faux-sens et duplications impacte des domaines structurels très conservés, ce qui suggère une altération de la stabilité des protéines MED16 mutantes. Des marquages par immunofluorescence montrent que la majorité des protéines mutantes sont délocalisées du noyau vers le cytoplasme, ce qui prédit une altération de la fonction nucléaire de la protéine. Néanmoins, il n’existe pas de corrélation entre l’existence ou le degré de délocalisation protéique et la sévérité du phénotype. 

Deux lignées de poissons-zèbres med16-/- ont été générées par CRISPR-Cas9. Les mutants présentent une longueur corporelle réduite et une mortalité accrue par rapport aux poissons sauvages et aux hétérozygotes. Ces données soutiennent l’hypothèse qu’une perte de fonction de MED16 entraîne un trouble du développement.

Ces résultats enrichissent le cadre des MEDopathies chez l’Homme et soulignent l’importance du Mediator pour un neuro-développement optimal ainsi que le rôle spécifique de certaines sous-unités au cours du développement qui reste à explorer. 


Charlotte GUILLOUET (Paris), Valeria AGOSTINI, Geneviève BAUJAT, Marion LESIEUR, Mathieu GEORGET, Tommaso PIPPUCCI, Ulrich SCHATZ, Christine FAUTH, Ray LOUIE, Curtis ROGERS, Vassiliki KONSTANTOPOULOU, Johannes MAYR, Arjan BOUMAN, Grace VANNOY, Kristen PARK, Rauan KAIYRZHANOV, Debbie SHEARS, Ishita BHATNAGAR, Karen STALS, Oliver KLAAS, Judit HORVATH, Dane WITMER, Gretchen MACCARRICK, Katarina CISAROVA, Jean-Marc GOOD, Svetlana GOROKHOVA, Tiffany BUSA, Odile BOUTE, Thomas SMOL, Ange-Line BRUEL, Olivier PATAT, Claudio GRAZIANO, Jeanne AMIEL, Chris GORDON
17:30 - 17:45 #38448 - SS030 La perte de fonction biallélique de MTCL2/SOGA1 est responsable d’un retard de développement sévère associé à des malformations cérébrales.
SS030 La perte de fonction biallélique de MTCL2/SOGA1 est responsable d’un retard de développement sévère associé à des malformations cérébrales.

Introduction : MTCL2 (Microtubule crosslinking factor 2), a été initialement appelé SOGA1 (Suppressor Of Glucose by Autophagy - MIM * 620225) pour son implication dans l’autophagie et la régulation du métabolisme du glucose.  Son rôle et sa structure ne sont pas complètement caractérisés. Récemment, il a été démontré que MTCL2 est une protéine associée aux microtubules. Avec MTCL1 (SOGA2, MIM *615766), MTCL2 se localise sur des structures mitotiques distinctes jouant un rôle dans le contrôle de la ségrégation mitotique des chromosomes et la migration cellulaire. A ce jour, l’implication de MTCL2 en pathologie humaine n’est pas connue.

Méthodes : L’analyse de l’exome prénatal en trio chez un fœtus issu d’une famille consanguine présentant des anomalies cérébrales (une lissencephalie, une ventriculomégalie et une agénésie du corps calleux) a mené à l’identification d’une variation perte de fonction à l’état homozygote dans le gène candidat MTCL2.  Nous avons modélisé la perte de fonction de mtcl2 chez le poisson zèbre à l’aide de la technologie CRISPR/Cas9.

Résultats : Grâce au partage international des données, nous avons identifié 9 individus additionnels issus de 6 familles non apparentées présentant des variantions homozygotes (3 variations frameshift, 2 variations d’épissage et 2 variations faux-sens) dans ce gène. Les 10 individus présentent un retard du neurodéveloppement profond associé à des malformations cérébrales. Les manifestations les plus fréquentes étaient un retard important de développement et une déficience intellectuelle modérée à sévère (10/10, 100%), des anomalies du tonus à la période néonatale (7/10, 70 %), des crises d’épilepsie (6/10, 60%) et des malformations cérébrales (8/8, 100%). Les atteintes extra-neurologiques comprennaient des particularités morphologiques incluant un front large et haut, des sourcils arqués, des arcades orbitaires proéminentes, une racine du nez haute et large, une columelle épaisse, un philtrum long effacé, une grande bouche entre-ouverte et des grandes oreilles. L’étude des poissons zèbre mtcl2-/- a mis en évidence des malformations cérébrales et morphologiques similaires à celles observées chez l’homme et des troubles du comportement de nage.

Perspectives et Conclusion

Nous sommes en train de tester les conséquences des variants faux-sens par mutagenèse dirigée et de générer des organoïdes cérébraux humains pour modéliser, à l’échelle cellulaire, les effets des variantions perte de fonction de MTCL2 et étudier les mécanismes physio-pathogéniques sous-jacents.

Ces études montrent que les variations perte de fonction bialléliques de MTCL2 sont associées à un nouveau syndrome associant un retard du neurodéveloppement des malformations cérébrales et des particularités morphologiques.


Hana SAFRAOU (Dijon), Sahar DA'AS, Julien PACCAUD, Fatima AL-IT, Julian DELANNE, Frédéric TRAN MAU-THEM, Caroline RACINE, Rega ADELAIDE, Yannis DUFFOURD, Sylvia SAFWAT, Ebtesam ABDALLA, Fowzan S ALKURAYA, Hanan SHAMSELDIN, Alfadhel MAJID, Rayyan ALBARAKATI, Naif ALMONTASHIRI, Cyril MIGNOT, Boris KEREN, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Laurence DUPLOMB, Bruno REVERSADE, Antonio VITOBELLO

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B27
Sessions simultanées 06
Génétique statistique et Maladies Complexes

Sessions simultanées 06
Génétique statistique et Maladies Complexes

Modérateurs : Emmanuelle BOUZIGON (CRCN) (PARIS), David-Alexandre TREGOUET (Directeur de Recherche) (Bordeaux)
16:15 - 16:30 #38612 - SS031 Explorer la composante non additive des maladies multifactorielles grâce à l'autozygotie dans UK Biobank.
SS031 Explorer la composante non additive des maladies multifactorielles grâce à l'autozygotie dans UK Biobank.

Les études d'association pangénomiques (GWAS) ont révélé de nombreuses associations entre des variantes génétiques et des traits multifactoriels. Bien que ces études aient fourni des informations précieuses, la composante génétique de nombreuses maladies reste incomplètement comprise. Les GWAS se concentrent principalement sur les variants fréquents et supposent la plupart du temps un modèle génétique additif. Par conséquent, il existe un intérêt croissant pour l’exploration des composantes génétiques non additives des maladies, en particulier les contributions potentielles de variantes rares ayant des effets récessifs, pour lesquelles les approches GWAS ne sont pas suffisamment puissantes. Nous présentons une nouvelle approche dans le contexte d’études cas-témoins qui repose sur l'identification d'un excès de segments autozygotes (homozygotes par descendance) partagés entre les cas par rapport à ce qui serait attendu chez les témoins. Nous illustrons ses performances sur la cohorte UK Biobank (500 000 participants âgés de 40 à 69 ans au recrutement) en nous concentrant sur les individus d'origine non européenne et présentant un phénotype de diabète de type 2 (2,955 cas/15,380 témoins). Notre analyse a révélé une surreprésentation des individus consanguins parmi les personnes diagnostiquées avec un diabète dans toutes les origines de populations identifiées (Amériques, Moyen-Orient, Asie de l'Est, Afrique, Asie centrale du Sud) et a identifié des régions candidates pour des variants récessifs rares associés au diabète avec des tailles d’échantillon plus faibles qu’en grande population. Nous montrons également la complexité de définir les individus cas et témoins à partir des informations disponibles dans UK Biobank et son impact sur les résultats d’analyse. L'approche est implémentée dans le package R Fantasio2 (https://github.com/genostats/Fantasio2). Travaux de recherche menés à partir de la base de données biomédicale UK Biobank www.ukbiobank.ac.uk sous demande n°59366 et financés par le programme transversal de l'Inserm GOLD.


Margot DEROUIN, Sidonie FOULON, Marie-Sophie OGLOBLINKSKY, Steven GAZAL, Hervé PERDRY, Anne-Louise LEUTENEGGER (Paris)
16:30 - 16:45 #37792 - SS032 À propos de la corrélation gène-environnement induite par la présence simultanée des phénomènes d’homogamie et de transmission culturelle verticale.
SS032 À propos de la corrélation gène-environnement induite par la présence simultanée des phénomènes d’homogamie et de transmission culturelle verticale.

Introduction : L’homogamie, fréquente dans les populations humaines, peut être caractérisée par la présence d’une corrélation phénotypique entre les membres d’un couple. Cette corrélation, pour un phénotype donné, induit une corrélation entre la composante génétique de ce phénotype chez un membre du couple, avec la composante environnementale de ce même phénotype chez l’autre membre du couple. Si on suppose en outre que l’environnement d’un enfant est corrélé avec celui de ses parents, cela induit une corrélation gène-environnement chez l’enfant. Cette corrélation va augmenter au fil des générations, jusqu’à atteindre un point d’équilibre. Nous proposons un calcul de la valeur de cette corrélation à l’équilibre, et nous explorons ses conséquences sur les estimations de l’héritabilité basées sur les SNP (SNP-héritabilité), sur les études d’association (GWAS), et sur la performance des scores de prédiction polygéniques.

Méthodes : Nous nous plaçons dans le cadre classique du modèle polygénique additif. Nous postulons l’existence d’une corrélation r entre les phénotypes des membres d’un couple, et d’une corrélation ν entre les environnements parentaux et l’environnement de l’enfant. Cette corrélation ν modélise la transmission culturelle verticale au sein de la famille. Nous établissons les équations qui régissent l’évolution de la corrélation gène-environnement ρ et sa valeur à l’équilibre. Ces résultats sont confirmés par des simulations numériques. De plus, nous montrons comment la valeur de ρ affecte les estimations des effets des SNPs, de la SNP-héritabilité, ainsi que la performance des scores de prédiction polygéniques.

Résultats : La valeur d’équilibre de la corrélation gène-environnement ρ croît avec r et ν. Elle peut atteindre des valeurs avoisinant ρ = 0,5 si r et ν ont des valeurs élevées (plus grandes que 0,7). Les répercutions sur l’estimation des effets des SNPs et de la SNP-héritabilité sont d’autant plus importantes que la valeur de ρ est élevée. Les scores polygéniques seront corrélés avec les facteurs environnementaux, ce qui expliquera une fraction de leur capacité prédictive.

Conclusion : La présence simultanée d’homogamie et de transmission culturelle verticale induit une corrélation gène-environnement au sein d’une population. Les effets d’une telle corrélation sur les méthodes classiques d’épidémiologie génétique ne peuvent être négligés.


Anthony Francis HERZIG (Brest), Aude SAINT PIERRE, Emmanuelle GÉNIN, Hervé PERDRY
16:45 - 17:00 #38304 - SS033 Rôles génétiques de l'hémogbline et de protéines circulantes de la cascade de la coagulation dans le risque de la dissection spontanée de l’artère coronaire: études de corrélations génétiques et de randomisation Mendelienne.
SS033 Rôles génétiques de l'hémogbline et de protéines circulantes de la cascade de la coagulation dans le risque de la dissection spontanée de l’artère coronaire: études de corrélations génétiques et de randomisation Mendelienne.

La dissection spontanée de l’artère coronaire (SCAD) est une des causes principales de l’infarctus du myocarde chez les femmes de moins de 60 ans. Elle se présente sous la forme d’une dissection de la paroi artérielle ou de la formation d’un hématome intra-mural. Récemment, nous avons publié la plus grande étude d’association génétique à l’échelle du génome entier (GWAS). Cette étude révèle 16 loci associés à la SCAD. Parmi ces 16 loci, l’un se trouve à proximité du gène codant le facteur tissulaire de coagulation sanguine (F3), impliqué dans l’initiation de la cascade de coagulation, et unique à la SCAD parmi les autre maladies cardiovasculaires. L’objectif de notre étude est d’évaluer le rôle du fond génomique des traits liés aux facteurs hématologiques et de coagulation dans la formation de l’hématome intra-mural de la SCAD.

Pour cette étude, nous avons utilisé les données de notre étude génétique de la SCAD ainsi que des données génétiques disponibles publiquement pour les niveaux circulant de 11 facteurs de coagulation et 29 traits hématologiques. Nous avons réalisé des estimations de la corrélation génétique, la part génétique commune entre SCAD et les traits d’intérêt, ainsi que de la randomisation mendélienne, afin d’estimer l’influence du fond génomique d’un facteur de risque sur la SCAD.

Nous avons observé une corrélation génétique positive entre la SCAD et la concentration en hémoglobine (rg=0.11, P=1.8´10-5). Ce résultat suggère qu’une concentration en hémoglobine plus élevée partagerait une partie de son risque génétique avec une augmentation du risque génétique de la SCAD. De plus, nous avons établi une association positive entre le fond génomique de la concentration en hémoglobine et la SCAD (P=3.3´10-5), suggérant qu’une augmentation génétiquement déterminée de celle-ci augmenterait le risque de la SCAD, en accord avec les résultats observés en corrélation génétique. D’autre part, nous observons une autre association positive entre le nombre de globule rouge et la SCAD (P=1.0´10-3), indiquant qu’une augmentation génétiquement déterminée de ceux-ci augmenterait le risque de la SCAD. De plus, nous rapportons une association négative entre les niveaux circulant du facteur VIII de la coagulation et la SCAD (P=2.9´10-3), indiquant qu’une diminution génétiquement déterminée des niveaux de facteur VIII circulant augmenterait le risque de la SCAD. Ces résultats suggèrent un rôle d’une anomalie dans la génétique du processus de coagulation dans le risque génétique de la SCAD. L’absence de résultats concluant sur l’association entre le risque de la SCAD et les niveaux de facteur III circulant suggère que le variant identifié à proximité du gène F3 a potentiellement un rôle plus important dans d’autres tissus que le sang.

Nous rapportons un rôle de l’augmentation génétiquement déterminée de la concentration en hémoglobine ainsi qu’un impact d’anomalies du processus de la coagulation dans le risque génétique de la SCAD.


Josephine HENRY, Josephine HENRY (Paris), Takiy BERRANDOU, Margaux-Alison FUSTIER, Eric CAMERER, Nabila BOUATIA-NAJI
17:00 - 17:15 #37634 - SS034 L'expression des éléments transposables liée à la variation du nombre de chromosomes sexuels est en faveur d'un effet Y toxique sur la longévité humaine.
SS034 L'expression des éléments transposables liée à la variation du nombre de chromosomes sexuels est en faveur d'un effet Y toxique sur la longévité humaine.

Introduction : Les femmes vivent en moyenne 5 ans de plus que les hommes (OMS 2021). D'après des données chez la drosophile, le chromosome Y est soupçonné d'avoir un impact négatif sur l’espérance de vie car il est enrichi en éléments transposables (ET), des séquences d'ADN capables de se multiplier et de se réintégrer dans le génome pouvant alors entraîner des effets délétères. L'hypothèse de l'effet toxique du chromosome Y sur l’espérance de vie suggère que chez les individus âgés, chez qui les ETs sont moins réprimés, on observera une augmentation des mutations somatiques et une accélération du processus de vieillissement. Nous avons testé, pour la première fois chez l’humain, s’il existe un lien entre l’expression des ETs, l’âge et le nombre de chromosome(s) Y dans le caryotype des individus.

Matériel et méthodes : Nous avons généré des données de total RNAseq (NovaSeq) à partir de sang prélevé chez des individus témoins (six individus 46,XX et six 46,XY) et des individus ayant un nombre anormal de chromosomes sexuels (neuf individus 47,XXY et quatre 47,XYY). Le niveau d’expression des familles d’ETs a été estimé (TEtools, TEspeX) chez chaque individu. Ensuite, l'expression de chaque famille d’ETs a été comparée entre les caryotypes (DESeq2).

Résultats : Un plus grand nombre de familles d’ETs étaient retrouvées significativement surexprimées chez les individus de caryotypes 47,XYY (35 familles d’ETs), 47,XXY (51 familles d’ETs) et 46,XY (5 familles d’ET) par rapport aux individus de caryotype 46,XX, tandis qu'un plus petit nombre de familles d’ETs étaient retrouvées significativement sous-exprimées (11, 7 et 1, respectivement). Pour l'expression globale des ETs (combinant tous les ETs) et pour une majorité de familles d’ETs différentiellement exprimées entre les caryotypes, nous avons observé une expression minimale chez les individus 46,XX, une expression maximale chez les individus 47,XYY et une expression intermédiaire chez les individus 46,XY et 47,XXY. Ces résultats sont en faveur d’une contribution du chromosome Y à l’expression des ETs. De plus, nous avons montré que l'expression globale des ETs tendait à être plus élevée chez les individus 46,XY et 47,XYY les plus âgés par rapport aux plus jeunes à caryotype identique. Ces conclusions pourraient être liées à l'expression concomitante d’insertions d’ETs présentes dans les gènes lorsque ceux-ci s’expriment (expression non autonome des ETs) plutôt qu’à l’expression réelle de ces ETs. Cependant, nos conclusions restaient inchangées après une nouvelle analyse limitant l’effet de l’expression non-autonome des ETs.

Conclusion : Pour la première fois chez l’humain, nous montrons une augmentation de l'expression des ETs liée à la présence du chromosome Y. Ces résultats complètent des études précédentes qui montraient que les hommes 47,XYY ont une espérance de vie plus courte que les hommes 46,XY, et soutiennent l’hypothèse d'un effet toxique du chromosome Y sur l’espérance de vie des hommes.


Jordan TEOLI (Lyon), Marie FABLET, Claire BARDEL, Anamaria NECSULEA, Audrey LABALME, Hervé LEJEUNE, Jean-François LEMAITRE, François GUEYFFIER, Damien SANLAVILLE, Cristina VIEIRA, Gabriel MARAIS, Ingrid PLOTTON
17:15 - 17:30 #37920 - SS035 Un panel de référence multiethnique pour l'imputation d'allèles HLA de classe I classiques et non classiques : améliorer la précision de l'imputation HLA dans les populations d’origines diverses.
SS035 Un panel de référence multiethnique pour l'imputation d'allèles HLA de classe I classiques et non classiques : améliorer la précision de l'imputation HLA dans les populations d’origines diverses.

La région du CMH de classe I présente plusieurs gènes liés à la réponse immunitaire. Les études d'association pangénomique (GWAS) ont identifié de nombreuses associations de SNP dans cette région. Ces associations ne tiennent pas compte de l’impact immunologique potentiel des allèles HLA. L'imputation de ces allèles HLA à partir des SNP reste un défi, en particulier pour les populations d’origines diverses, car les gènes HLA présentent des niveaux élevés de polymorphismes et les panels de référence sont principalement constitués d'individus d’origine européenne. Le SNP-HLA reference consortium (SHLARC) vise à améliorer les études d'association HLA en améliorant l'imputation HLA.

Nous avons déterminé les génotypes SNP et les allèles HLA de 1000 génomes (1KG, n=2504) et de SABE (brésiliens, n=1170) à partir de séquençage du génome (WGS 30X) en utilisant un pipeline bioinformatique développé pour minimiser les erreurs de génotype (hla-mapper). Nous avons évalué l'imputation HLA pour HLA-A, HLA-B, HLA-C, HLA-E, HLA-F et HLA-G. Trois panels de référence ont été créés à l'aide de HIBAG : 1KG, SABE et 1KG+SABE. Nous avons exploré ces données en créant plusieurs paires [panel de référence + test] en sous-échantillonnant 4 populations de 1KG (africains, américains, asiatiques de l'est et européens) et SABE pour obtenir 10 rééchantillonnages aléatoires (n=200). Les individus des tests ont été exclus du panel de référence apparié. En outre, nous avons comparé l'imputation HLA de nos panels de référence avec le Michigan Server (TopMed, n=20 000) pour les gènes HLA-A, HLA-B et HLA-C dans une population brésilienne indépendante (n=192).

La performance de l’imputation HLA est estimée par le pourcentage d'allèles correctement prédits. L’ensemble 1KG+SABE est plus performant que 1KG ou SABE seuls. Comparé à SABE, 1KG est plus performant, sauf pour la prédiction de sous-ensembles spécifique de SABE. Les HLA non classiques ont une précision quasiment à 100%. Nous avons aussi calculé le score F1 : moyenne pour un allèle donné de la précision (valeur prédictive positive) et de la sensibilité (rappel). Pour les HLA classiques, le score F1 était plus faible pour HLA-B en raison de sa grande variabilité. Parmi les HLA non classiques, le HLA-E avait un score F1 plus faible chez les Africains du fait d'allèles rares et spécifiques à la population. La référence SABE a montré de meilleures performances pour imputer les brésiliens pour HLA-A et HLA-B. La précision pour HLA-B variait entre 84 % (Michigan Server) et 90 % (SABE). En conclusion, nos résultats mettent en évidence l'influence des références et des polymorphismes spécifiques à la population sur la précision de l'imputation. Les panels de référence multiethniques donnent généralement de meilleurs résultats ; cependant, l'absence de populations d’origines diverses dans les principaux panels de référence (y compris TopMed) compromet la précision de l'imputation, en particulier pour les gènes hautement polymorphes.


Nayane S. B. SILVA, Sonia BOURGUIBA-HACHEMI, Stefan HITOSHI YAGUIU KNORST, Ramon TORREGLOSA DO CARMO, Cibele MASOTTI, Michel SATYA NASLAVSKY, Pierre-Antoine GOURRAUD, Sophie LIMOU, Erick C. CASTELLI, Nicolas VINCE (Nantes)
17:30 - 17:45 #38625 - SS036 Programme de Recherche et Innovation Sur les maladies rarES (PRISMES).
SS036 Programme de Recherche et Innovation Sur les maladies rarES (PRISMES).

Introduction:  Les maladies rares sont des affections médicales peu fréquentes, touchant généralement une proportion restreinte de la population. On estime qu’une maladie est considérée rare lorsque celle-ci touche moins de 1 personne sur 2000.  Actuellement, on répertorie entre 5 000 et 8 000 de ces conditions rares à travers le monde, ce qui, collectivement, affecte jusqu'à 8 % de la population mondiale. Au Québec, cela équivaut à environ 700 000 individus, touchés à différents moments de leur vie. Il est intéressant de noter que certaines régions du Québec présentent un effet fondateur hérité des premiers colons du 17e et 18e siècle, ce qui peut rendre leurs habitants plus prédisposés aux maladies génétiques rares.

Objectif:  Notre équipe au CRCHU de Québec a structuré un programme de recherche recherche afin d’identifier les causes génétiques associées à certaines maladies rares dont la cause génétique ou les facteurs génétiques impliqués dans la progression de la maladie n’ont pas encore été identifiés et d’obtenir une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires impliqués.

Méthodes:  Nous avons recruté des enfants et des jeunes adultes souffrant de diverses maladies rares telles que les syndromes neuromusculaires, neurodégénératifs, les polymalformatifs et d’erreurs innées du métabolisme. Nous avons également inclus leurs apparentés, qu'ils présentent ou non les mêmes affections, dans le but de réaliser une analyse génétique de leur ADN par le biais du séquençage d'exon (NGS). Cette démarche visait à identifier la cause génétique de certaines de ces maladies.

De plus, des analyses fonctionnelles portant sur des mutations et gènes identifiés sont actuellement en cours pour comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans les pathologies identifiées.

Résultats:  Nous avons effectué des analyses sur 128 familles, ce qui a permis de diagnostiquer 42 cas, (impliquant des gènes tels que B4GALNT1, HPDL, TRIO, MCOLN1, ZC4H2, etc.) représentant un taux de réussite diagnostique d'environ 33%. Il est important de noter que certains de ces gènes, à savoir PLPBP, CAPN15, ABHD16A et TTI2, présentent un effet fondateur particulièrement marqué. En outre, nous avons identifié 5 cas impliquant des gènes candidats ou des diagnostics présumés. De manière significative, nous avons découvert deux nouveaux gènes, à savoir CAPN15 et ABHD16A. De plus, au sein de plusieurs familles, nous avons repéré plusieurs autres variants/gènes extrêmement intéressants qui pourraient potentiellement être classés comme de nouvelles découvertes génétiques.

Conclusion :  En utilisant la méthode de séquençage d'exon, nous avons réussi à découvrir de nouvelles maladies rares au sein de la population québécoise. Cette approche nous a également permis d'ajuster nos méthodes de traitement, de guider les patients vers des projets de recherche pertinents pour leur condition, et de favoriser le développement de partenariats internationaux dans ce domaine.


Nicolas CHRESTIAN (Québec, Canada), Serge RIVEST, Baiba LACE, Yvan LABRIE, Arnaud DROIT, Rachel LAFRAMBOISE, Nathaly LAFLAMME, Nadie RIOUX

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C27
Sessions simultanées 07
Oncogénétique Tumorale et Constitutionnelle

Sessions simultanées 07
Oncogénétique Tumorale et Constitutionnelle

Modérateur : Jacqueline LEHMANN-CHE (MCU-PH, responsable du LOM) (Paris)
16:15 - 16:30 #38355 - SS037 Bilan de 8 années d’analyses tumorales des gènes MMR réalisées au CHU de Lille chez des patients présentant une suspicion de syndrome de Lynch.
SS037 Bilan de 8 années d’analyses tumorales des gènes MMR réalisées au CHU de Lille chez des patients présentant une suspicion de syndrome de Lynch.

Les patients présentant une tumeur avec instabilité microsatellitaire et perte d'expression de protéine(s) MMR (MisMatch Repair) sont considérés comme probablement atteints de syndrome de Lynch. Une analyse génétique constitutionnelle des gènes MMR leur est alors proposée lors d'une consultation d'Oncogénétique. La seule exception concerne les patients dont la tumeur présente une perte d’expression de MLH1 et PMS2 justifiant la recherche préalable d’une hyperméthylation du promoteur du gène MLH1 dans la tumeur. L’analyse constitutionnelle consiste en la recherche d’un variant pathogène des gènes MMR et/ou la recherche d’une épimutation du gène MLH1. Dans un nombre de cas non négligeable, ces analyses ne permettent de conclure ni à une tumeur développée dans le cadre d’un syndrome de Lynch (absence de variant pathogène constitutionnel dans un gène MMR ou d’épimutation constitutionnelle de MLH1), ni à une tumeur sporadique (absence d’hyperméthylation biallélique du promoteur du gène MLH1 dans la tumeur). Le patient reste alors avec un diagnostic potentiel de syndrome de Lynch. En effet, ces cas peuvent s’expliquer soit par les limites des techniques de diagnostic moléculaire actuelles qui ne permettent pas toujours la détection de certains variants constitutionnels complexes ou en mosaïque, soit par la présence de 2 événements somatiques d’un gène MMR responsables d’une tumeur sporadique. Se pose alors la question de maintenir une surveillance clinique de type syndrome de Lynch chez le patient, ou d'alléger la surveillance, notamment coloscopique. Cette question est particulièrement problématique pour les patients jeunes et leurs apparentés.

Dès 2015, nous avons donc décidé de proposer l’analyse des gènes MMR dans l’ADN tumoral pour aider à la prise en charge des patients présentant une suspicion de syndrome de Lynch sans variant pathogène constitutionnel identifié  dans les gènes MMR. Ces analyses, réalisées dans l’ADN extrait de bloc tumoral, incluent le séquençage des gènes MMR (séquençage haut-débit initialement par technique amplicons AmpliSeq sur séquenceur Ion Torrent, puis par technique de capture SureSelect sur séquenceur Illumina) et la recherche de perte d’hétérozygotie (basée sur la comparaison du ratio allélique de SNP hétérozygotes du gène entre la tumeur et le tissu sain ou le sang). Ces analyses sont ensuite complétées par la recherche des variants pathogènes identifiés au niveau tumoral dans le tissu sain ou le sang, afin de détecter une éventuelle mosaïque.

Nous présentons ici le bilan des analyses tumorales réalisées depuis 2015 au CHU de Lille (UF Oncogénétique Moléculaire) pour des patients suivis dans différents CHU et Centres de Lutte contre le Cancer français. Les tumeurs de plus de 150 patients ont ainsi été analysées, permettant de conclure à une tumeur sporadique et d’adapter la surveillance clinique chez de nombreux patients. Nos analyses confirment également le caractère exceptionnel des mosaïques des gènes MMR.


Aurélie EVRARD, Tonio LOVECCHIO, Afane BRAHIMI, Sophie LEJEUNE, Stéphane CATTAN, Emma LACHAIER, Marie BEAUMONT, Fabrice AIRAUD, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Florence COULET, Noémie BASSET, Estelle CAUCHIN, Caroline ABADIE, Antoine DARDENNE, Samuel LE SOURD, Philippe DENIZEAU, Louise CRIVELLI, David TOUGERON, Marie-Emmanuelle MORIN-MESCHIN, Géraldine PERKINS, Marie-Pierre BUISINE, Catherine VERMAUT, Julie LECLERC (LILLE)
16:30 - 16:45 #38377 - SS038 Étude de biomarqueurs somatiques et circulants pour la stratification des patients atteints de paragangliome ou de phéochromocytome.
SS038 Étude de biomarqueurs somatiques et circulants pour la stratification des patients atteints de paragangliome ou de phéochromocytome.

Contexte : Les paragangliomes (PGL) sont des tumeurs rares se développant aux dépens des ganglions sympathiques, parasympathiques ou des cellules chromaffines de la médullosurrénale (phéochromocytome, PHEO), métastatiques dans environ 15% des cas. Il n’existe pas de critère anatomopathologique de malignité à l’examen de la tumeur primaire, justifiant un suivi à vie des patients. Les PGL présentent une forte prédisposition génétique, fréquemment liée aux mutations d’un des gènes SDHx. Une mutation SDHB entraine un risque accru de développer une forme agressive. Ainsi, déterminer le statut génétique et le risque de malignité des patients atteints de PGL est un défi majeur. L'objectif de cette étude était de définir des biomarqueurs innovants pour prédire le statut métastatique et génétique des patients.

Méthode : Dans cette étude prospective (NCT02672020), des échantillons sanguins et tumoraux de 231 patients ont été collectés dans 16 centres de référence français. Le statut génétique a été déterminé par analyse de l'ADN constitutionnel et tumoral par panel NGS. Un profil immunohistochimique (IHC) SDHB, SDHA et CA9 a été déterminé pour chaque tumeur et la méthylation du promoteur de TERT (promTERT) a été évaluée par pyroséquençage. Un dosage de succinate plasmatique a été réalisé par chromatographie en phase gazeuse MS/MS et 5 microARNs circulants d’intérêt ont été dosés par ddPCR (miR 21-3p, 96-5p, 182-5p, 183-5p, 483-5p).

Résultats : L'analyse NGS tumorale a un meilleur rendement mutationnel que l'analyse NGS constitutionnelle, et est donc recommandée pour établir le statut génétique des patients. Par IHC, un marquage SDHA et SDHB positif combiné à un marquage CA9 négatif est un indicateur fort de l'absence de variants SDHx et VHL. Une concentration de succinate plasmatique >4,94µM, suggère la présence d’une mutation SDHx. Parmi les cinq miARN circulants, une quantification du miR-483-5p >18,9 copies/µL est le meilleur prédicteur du statut métastatique. Ce statut est également prédit par la somme du taux de méthylation de 5 CpG du promTERT. Enfin, les analyses multivariées montrent que la combinaison des résultats de l’IHC SDHB et du dosage du succinate plasmatique est un outil de prédiction fiable du statut SDHx muté (AUC-ROC 0,97). Un modèle basé sur la combinaison des biomarqueurs de cette étude, de la taille et de la nature (PGL ou PHEO) de la tumeur, permet de prédire le statut métastatique (AUC-ROC 0,94).

Conclusions : Le miR-483-5p et le succinate plasmatique mesurés dans les biopsies liquides ainsi que l'évaluation de la méthylation du promTERT et l'IHC SDHB dans le tissu tumoral sont des outils précieux pour la stratification du risque des PGL. La combinaison de ces biomarqueurs avec les données cliniques permet d'obtenir une excellente précision diagnostique pour les patients métastatiques. Ces résultats montrent l’importance d’intégrer ces biomarqueurs en clinique afin d’améliorer la prise en charge des patients.


Tom DROSSART (Paris), Alexandre BUFFET, Ali JANABIN, Ottolenghi CHRIS, Laurence AMAR, Rossella LIBÉ, Delphine DRUI, Charlotte LUSSEY-LEPOUTRE, Maxence MANCINI, Timgad LOUNIS, Armelle ARNOUX, Tchao MÉATCHI, Jérôme BERTHERAT, Nelly BURNICHON, Judith FAVIER, Anne-Paule GIMENEZ- ROQUEPLO
16:45 - 17:00 #38439 - SS039 Le séquençage du transcriptome entier : Outil d’aide à la classification moléculaire et la prise en charge des cancers rares.
SS039 Le séquençage du transcriptome entier : Outil d’aide à la classification moléculaire et la prise en charge des cancers rares.

La caractérisation moléculaire des tumeurs joue désormais un rôle majeur pour la prise en charge diagnostique et théranostique des cancers de classification difficile. Dans ce contexte, les technologies d’analyse moléculaire ont progressé de manière significative et le séquençage du transcriptome entier occupe désormais une place importante dans le parcours patient en cancérologie. Il permet notamment une analyse exploratoire exhaustive de détection d’altérations d’intérêt pour orienter le diagnostic et la classification tumorale.

A l’hôpital Saint Louis, nous avons développé et implémenté en routine clinique le séquençage du transcriptome entier pour la détection de transcrits de fusion, de mutations (SNVs) et d’analyse de signatures d’expression.  Le séquençage ARN est réalisé à partir de prélèvements tumoraux inclus en paraffine (FFPE) ou congelés sur Nextseq 2000 (Illumina®) avec une analyse bioinformatique integrée développée en collaboration avec la plateforme bioinformatique de l’APHP (MOABI).

Depuis sa mise en place, environ 300 cas-patients nous ont été adressés pour une indication théranostique ou pour une incertitude diagnostique (tumeurs cutanées indéterminées, carcinomes cutanés et sarcomes de classification difficile). Parmi les cas analysés, l’identification de réarrangements de PRKCA (LAMTOR1::PRKCA et SLC2A1::PRKCA) a ainsi permis de poser un diagnostic de mélanocytome pigmenté épithélioïde chez un patient présentant une lésion mélanocytaire. L’identification des transcrits de fusion EWSR1::CREB1 et CREB1::EWSR1 a également permis de reclasser un mélanome en sarcome à cellules claires. De plus, la détection de réarrangements de GRHL2, récemment décrits de manière récurrente dans les trichogerminomes a également précisé le diagnostic histologique pour 4 cas.

Le séquençage du transcriptome entier en pratique clinique constitue un outil essentiel d’aide au diagnostic en particulier dans les situations d’incertitude de classification tumorale. Sa réalisation sur des prélèvements tumoraux FFPE facilite sa mise en œuvre et son accès en clinique dans la prise en charge des cancers rares.


Baptiste LOUVEAU (PARIS), Fanélie JOUENNE, Aurélie SADOUX, Coralie REGER DE MOURA, Barouyr BAROUDJIAN, Laetitia DA MEDA, Paul VILQUIN, Céleste LEBBE, Maxime BATTISTELLA, Samia MOURAH
17:00 - 17:15 #38689 - SS040 Classification multiomique des sarcomes à l’aide de la technologie Nanopore.
SS040 Classification multiomique des sarcomes à l’aide de la technologie Nanopore.

Les sarcomes sont des tumeurs malignes rares des tissus mous et de l’os, d’origine mésenchymateuse, qui se manifestent à toutes les tranches d'âge et dans diverses localisations anatomiques. Ils représentent une classe de tumeurs morphologiquement hétérogènes, avec plus de 80 sous-types différents dont les morphologies se chevauchent souvent. Pour près de la moitié, aucune caractéristique morphologique ou moléculaire claire n’a été décrite à ce jour. Par conséquent, le diagnostic des sarcomes est associé à une grande variabilité inter-observateur et un taux élevé d'erreurs de classification.

Dans cette étude, nous démontrons qu’il est possible d’établir, pour ces sarcomes, une classification basée sur des données de méthylation de l'ADN. Nous avons mené cette étude sur une cohorte de 1049 échantillons de sarcomes pré-caractérisés, comprenant 37 sous-types. L’analyse de ces profils de méthylation nous a permis de constituer, avec un total de 3405 CGs, 37 panels de méthylation spécifiques permettant de différencier les 37 sous-types de sarcomes. Nos résultats ont pu démontrer le potentiel de la classification des sarcomes basée sur la méthylation de l'ADN à la fois pour comprendre les mécanismes moléculaires impliqués dans la survenue de ces tumeurs mais également pour améliorer les futures pratiques diagnostiques.


Djihad HADJADJ (Paris)
17:15 - 17:30 #37811 - SS041 Profil de méthylation de l’ADN des tumeurs du sein des porteurs d’un variant du gène ATM.
SS041 Profil de méthylation de l’ADN des tumeurs du sein des porteurs d’un variant du gène ATM.

L’inactivation bi-allélique constitutionnelle d’ATM est responsable de l’ataxie-télangiectasie (A-T), caractérisée par une instabilité génétique, une radiosensibilité et une prédisposition aux cancers. Les femmes hétérozygotes pour un variant pathogène (VP) d’ATM ont un risque de cancer du sein 2 à 4 fois plus élevé que les non porteuses. Contrairement aux tumeurs du sein déficientes pour BRCA1, la majorité des tumeurs des porteurs d’un variant ATM expriment le récepteur à l’estradiol (RE+) et ne présentent pas la signature d’instabilité génomique HRD. Dans le but d’identifier une signature moléculaire des tumeurs ATM, une analyse de la variation du nombre de copies CNV nous a récemment permis de montrer que ces tumeurs présentent une perte d’hétérozygotie au locus RB1. ATM et son antagoniste RB régulant l'ADN méthyltransférase DNMT1, nous avons recherché si l’ADN des tumeurs ATM présentent un profil de méthylation spécifique. Cela permettrait d’identifier des biomarqueurs discriminant les tumeurs ATM des autres tumeurs RE+.

Nous avons comparé le profil de méthylation de l’ADN tumoral de tumeurs du sein RE+ de 20 porteurs d’un VP (dont 2 patients A-T), de 5 porteurs d’un variant de signification clinique inconnue (VSI) et de 359 non porteurs participant aux études françaises CoF-AT2 et GENESIS et aux études australiennes ABCFR et MCCS. Le degré de méthylation a été mesuré avec les puces Illumina Infinium Methylation 450K ou EPIC. Les données brutes ont été pré-traitées avec un pipeline développé avec minfi puis chaque sonde a été associée aux promoteurs des gènes avec bedtools. L’analyse d'enrichissement d'ensembles de gènes (GSEA) a été réalisée avec le package R ClusterProfiler et la base KEGG pour identifier les voies de signalisation enrichies en gènes différentiellement méthylés entre les groupes de tumeurs RE+.

Nous avons identifié 289 promoteurs différentiellement méthylésavec un fold change > 2 (p < 0,05). Le promoteur de GPR161, impliqué dans la voie Hedgehog, est 9 fois plus méthylé dans les tumeurs des porteurs d’un VP d’ATM que dans les tumeurs des non-porteurs. La GSEA identifie parmi les 34 voies les plus enrichies (p < 0,05) les voies Hedgehog, Recombinaison homologue, Anémie de Fanconi et p53. Lorsque les tumeurs des porteurs d’un VP et d’un VSI sont groupées, le promoteur de GPR161 reste le promoteur le plus différentiellement méthylé et les voies précédemment citées sont parmi les 97 voies enrichies. Les 17 promoteurs contribuant à l’enrichissement de la voie Hedgehog permettent de séparer les tumeurs ATM dans l’analyse de clustering. Ils permettent de prédire le statut ATM des tumeurs avec en moyenne 85% de précision avec 500 random forests (min 55%, max 100%).

Ainsi, les voies enrichies, en particulier Hedgehog, représentent des cibles thérapeutiques potentielles pour les tumeurs ATM. L’analyse du transcriptome de ces tumeurs permettra d’évaluer l'impact des altérations de la méthylation et de compléter leur profil moléculaire.


Nicolas VIART (), Anne-Laure RENAULT, Sophia MURAT EL HOUDIGUI, Séverine EON-MARCHAIS, Laetitia FUHRMANN, Dorothée LE GAL, Eve CAVACIUTI, Juana BEAUVALLET, Anne-Vincent SALOMON, Stoppa-Lyonnet DOMINIQUE, Melissa SOUTHEY, Nadine ANDRIEU, Fabienne LESUEUR
17:30 - 17:37 #38182 - SS042a Caractérisation fonctionnelle, au niveau de l’ARN et de la protéine, de l’impact de variations localisées dans un exon terminal : le modèle du gène MSH2, impliqué dans le syndrome de Lynch.
SS042a Caractérisation fonctionnelle, au niveau de l’ARN et de la protéine, de l’impact de variations localisées dans un exon terminal : le modèle du gène MSH2, impliqué dans le syndrome de Lynch.

L’interprétation des variations génétiques localisées au niveau des exons terminaux ou de leurs régions introniques adjacentes demeurent un défi majeur en Génétique Médicale car leurs effets sur l’ARN et/ou la protéine sont souvent difficiles à appréhender. En particulier, les défauts d’épissage qui peuvent survenir dans ces régions sont spécialement compliqués à détecter, les régions N- et C-terminales minimales pour assurer la fonction de la protéine ne sont pas toujours bien établies et les conséquences biologiques d’altérations des 5’et 3’UTRs restent difficiles à évaluer. C’est notamment le cas pour le dernier exon (ex16) de MSH2, un gène impliqué dans le syndrome de Lynch.

Ici, nous avons initié des études fonctionnelles sur des variations localisées dans la partie codante de l’ex16 ou dans sa région intronique adjacente (15i).

Dans un premier temps, nous avons analysé leur effet sur l’épissage à l’aide d’un test basé sur l’utilisation de minigènes qui a permis d’identifier plusieurs variations splicéogéniques au sein de cette collection. Des analyses additionnelles effectuées par RT-qPCR à partir de l’ARN de patients, en parallèle d’échantillons témoins, ont révélé que ces variations splicéogéniques sont associées à une diminution de l’épissage canonique ex15-ex16 et à une augmentation de l’épissage alternatif ex15-ex17. A noter que l’ex17 est un exon terminal alternatif, en aval de l’ex16, encore très mal connu. Même si la nature exacte des altérations d’épissage observées chez les patients reste à caractériser, nos résultats : (i) valident l’utilisation du test minigène pour le dépistage de variations splicéogéniques au niveau de l’ex16 et (ii) suggèrent que l’ex17 pourra être utilisé comme rapporteur dans des analyses de l’ARN de patients pour révéler la présence de variations splicéogéniques au niveau de l’ex16. 

Dans un second temps, nous avons analysé l’impact de certaines variations de l’ex16 sur l’activité de la protéine MSH2 à l’aide d’un test fonctionnel basé sur l’évaluation de la tolérance à la méthylation présentée par des cellules MSH2-/- exprimant de façon transitoire l’ADNc de MSH2 muté ou non muté. Ici, nous avons essentiellement étudié les variations non-sens les plus terminales identifiées dans cet exon, actuellement classées comme variations de signification incertaine. Ce test nous a permis (i) d’identifier, parmi ces variations, celles qui altèrent l’activité de MSH2, et (ii) d’apporter des pistes sur la séquence C-terminale minimale nécessaire à l’activité de la protéine.

Nous collectons actuellement des données cliniques, tumorales et familiales relatives aux patients porteurs des variations d’intérêt afin d’agréger les arguments permettant de les classer cliniquement selon les recommandations ACMG/NGS-Diag. Cette étude souligne l’importance d’utiliser des approches expérimentales complémentaires, au niveau de l’ARN et de la protéine, pour mieux interpréter des variations localisées au niveau d’un exon terminal.


Laëtitia MEULEMANS (ROUEN), Nawel MALOUCHE, Anna SMIRNOVA, Aurélie DROUET, Marie-Pierre BUISINE, Julie LECLERC, Lisa GOLMARD, Sophie KRIEGER, Manon QUILAN, Omar SOUKARIEH, Odile CABARET, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Pierre DEVULDER, Florence COULET, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Pascaline GAILDRAT, Martine MULERIS, Alexandra MARTINS
17:37 - 17:45 #38064 - SS042b Identification et caractérisation fonctionnelle de variations du gène MSH2 avec des effets partiels au niveau de l’épissage de l’ARN et/ou au niveau de la protéine : implications pour le diagnostic du syndrome de Lynch.
SS042b Identification et caractérisation fonctionnelle de variations du gène MSH2 avec des effets partiels au niveau de l’épissage de l’ARN et/ou au niveau de la protéine : implications pour le diagnostic du syndrome de Lynch.

MSH2 est l’un des gènes majeurs impliqués dans le syndrome de Lynch (SL), prédisposition héréditaire au cancer, surtout du côlon et de l’endomètre. L’identification de la variation causale est essentielle pour le diagnostic de ce syndrome. Cependant, des variations de signification incertaine (VSI) sont détectées dans ~30% des cas soupçonnés de SL. Il est donc aujourd’hui prioritaire de développer des stratégies permettant d’améliorer l’interprétation de ces VSI, notamment de celles avec des effets partiels au niveau de l’ARN et/ou de la protéine.

Ici, nous avons initié des études fonctionnelles basées sur trois approches complémentaires, pour déterminer le niveau minimal de transcrits pleine-longueur (PL) et d’activité protéique requis pour assurer la fonction de MSH2. Pour cela, nous avons choisi comme modèle d’étude l’exon 5 (MSH2ex5), en phase et essentiel.

Tout d’abord, nous avons sélectionné 24 variations MSH2ex5 “non-codantes” (synonymes ou introniques) potentiellement splicéogéniques sur la base de prédictions in silico, puis étudié leur impact à l’aide d’un test axé sur l’épissage de l’ARN basé sur l’utilisation de minigènes. Nous avons ainsi identifié 18 variations avec différents niveaux de sévérité en termes de saut d’exon (faible à total). Cinq de ces variations, représentatives d’une perte graduelle de PL, ont été retenues pour des tests fonctionnels basés sur la modification du génome de cellules souches embryonnaires humaines par CRISPR (tests hESC). Ces tests nous ont permis d’interroger de façon intégrée l’épissage de l’ARN et les 2 fonctions majeures de MSH2 (réparation des mésappariements de l’ADN et réponse aux dommages de l’ADN). Nos résultats préliminaires suggèrent que, contrairement aux variations à effet total sur l’épissage, celles à effet partiel permettent le maintien de fonction de MSH2 même lorsque la quantité de PL est résiduelle.

De plus, à partir d’une collection de 29 variations MSH2ex5 faux-sens potentiellement splicéogéniques, nous avons : (i) mis en évidence 22 nouvelles variations à l’origine d’une perte graduelle de PL selon le test minigène, et (ii) sélectionné 13 variations pour un test axé sur la protéine basé sur l’expression de l’ADNc de MSH2 dans des cellules MSH2-/- et l’évaluation de leur réponse aux dommages de l’ADN (test MT, de tolérance à la méthylation). En interrogeant séparément l’impact sur l’ARN et la protéine, nous avons observé plusieurs scénarios y compris des variations (i) sans effet dans ces deux tests, (ii) avec un effet majeur uniquement dans l’un des deux, mais aussi certaines (iii) avec des effets partiels sur l’ARN et/ou la protéine. Trois de ces variations avec des impacts partiels sur l’épissage, combinés ou non à des effets intermédiaires sur la protéine, ont été retenues pour les tests hESC.

Ces travaux pourront contribuer à faire évoluer la classification de nombreuses VSI de MSH2, y compris pour celles avec des effets partiels au niveau de l’ARN et/ou de la protéine.


Manon QUILAN (ROUEN), Nawel MALOUCHE, Abhijit RATH, Marine CAUCHOIS-LEMIÈRE, Laëtitia MEULEMANS, Aurélie DROUET, Julie LECLERC, Marie-Pierre BUISINE, Florence COULET, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Pascaline GAILDRAT, Christopher D. HEINEN, Martine MULERIS, Alexandra MARTINS

16:15-17:45
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D27
Sessions simultanées 08
Neuromusculaire, Neurométabolique

Sessions simultanées 08
Neuromusculaire, Neurométabolique

Modérateurs : Valérie CORMIER-DAIRE (Généticien) (Paris), Martin KRAHN (PUPH) (Marseille)
16:15 - 16:21 #38449 - SS043a Mise à jour des recommandations de la Filière Nationale des Maladies Rares Neuromusculaires (FILNEMUS) et des listes de gènes nationales consensuelles pour le diagnostic génétique de pathologies musculaires par séquençage à haut débit.
SS043a Mise à jour des recommandations de la Filière Nationale des Maladies Rares Neuromusculaires (FILNEMUS) et des listes de gènes nationales consensuelles pour le diagnostic génétique de pathologies musculaires par séquençage à haut débit.

Les analyses génétiques par panels de gènes ont pour objectif l’évaluation des causes génétiques potentielles d'une pathologie génétique en réduisant le coût et le délai de rendu d’un test diagnostique. Ces panels sont particulièrement utiles pour le diagnostic de pathologies présentant une hétérogénéité génétique et clinique, tel que les maladies neuromusculaires. En 2018, la Filière Nationale des Maladies Rares Neuromusculaires (FILNEMUS) a établi une nouvelle stratégie de diagnostic de pathologies musculaires par séquençage à haut débit qui se base sur 13 listes de gènes nationales consensuelles selon des portes d’entrée phénotypiques et/ou histologiques. Mise en place au niveau national, cette approche diagnostique est actuellement utilisée par tous les laboratoires de diagnostic moléculaire de la filière. Suite à des évolutions des liens Gène-Pathologie pour certains gènes des panels FILNEMUS, ces recommandations nécessitent aujourd’hui une mise à jour. De plus, de nouveaux gènes ont été découverts comme causaux de maladies musculaires depuis la première version des recommandations.

En concertation avec tous les laboratoires de diagnostic moléculaire de FILNEMUS, nous avons d’abord effectué une recherche bibliographique pour identifier les gènes décrits depuis la première version des recommandations. Les liens Gènes-Pathologies actuels ont été ensuite évalués pour ces nouveaux gènes, et actualisés pour les gènes déjà inclus dans les panels FILNEMUS, en utilisant les données du consortium GeneCC. Les listes de gènes nationales consensuelles pour le diagnostic génétique de pathologies musculaires par séquençage à haut débit de FILNEMUS ont été mises à jour en rajoutant de nouveaux gènes avec un lien Gène-Pathologie établi et en retirant des gènes sans preuve suffisante de ce lien. Nous avons ensuite recueilli les données des laboratoires de diagnostic moléculaire de FILNEMUS pour établir une nouvelle liste des gènes, qui comporte les gènes les plus fréquemment identifiés comme responsables d’une pathologie musculaire (« liste de gènes majeurs »). En plus de la stratégie diagnostique déjà en place, l’utilisation de cette nouvelle « liste de gènes majeurs » permettra une réponse rapide pour éliminer ou affirmer les pathologies musculaires les plus fréquentes. En l’absence de diagnostic positif après cette analyse de la « liste de gènes majeurs », ou d’une liste par porte d’entrée, les cliniciens auront la possibilité de poursuivre par une analyse de gènes sur une liste élargie (regroupement de tous les gènes de pathologies musculaires), ou procéder directement à l’analyse du génome sur les plateformes nationales (PFMG2025) dans le cadre de l’une des deux préindications de pathologies musculaires de FILNEMUS.

La nouvelle version des recommandations FILNEMUS permettra ainsi d’éviter des analyses inutiles de variants de signification incertaine, et de diminuer l’errance diagnostique en accélérant l’accès au séquençage du génome.


Emmanuelle PION, Mireille COSSÉE, Valérie BIANCALANA, Cécile ACQUAVIVA BOURDAIN, Céline BOUCHET-SERAPHIN, Julien FAURÉ, Roseline FROISSART, France LETURCQ, Rita MENASSA, Corinne METAY, Laurence MICHEL, Juliette NECTOUX, François PETIT, John RENDU, Pascale RICHARD, Damien STERNBERG, Sandrine VUILLAUMIER-BARROT, Shahram ATTARIAN, Martin KRAHN, Svetlana GOROKHOVA (MARSEILLE)
16:21 - 16:30 #37808 - SS043b Évaluation objective de l'actionnabilité clinique des gènes impliqués dans les myopathies : caractérisation de 36 gènes actionnables de la liste nationale consensuelle FILNEMUS et implications pour la priorisation du diagnostic génétique de myopathies.
SS043b Évaluation objective de l'actionnabilité clinique des gènes impliqués dans les myopathies : caractérisation de 36 gènes actionnables de la liste nationale consensuelle FILNEMUS et implications pour la priorisation du diagnostic génétique de myopathies.

L’implémentation du séquençage à haut débit à visée diagnostique a engendré la génération d’importantes quantités de données mutationnelles, complexifiant leur interprétation et responsable de délais de rendu de résultats longs. Il s’est avéré important de prioriser certaines analyses, notamment celles des gènes « actionnables » en situation de diagnostic, impliquant un traitement et/ou une prise en charge spécifique.

Dans ce projet national français sous l’égide de la filière FILNEMUS, nous avons réalisé une évaluation objective de l'actionnabilité clinique de gènes impliqués dans les myopathies, pour lesquels il n'existe à ce jour que peu de données obtenues méthodologiquement alors que différentes approches thérapeutiques sont disponibles ou en développement.

Nous avons appliqué les critères d'actionnabilité ClinGen pour évaluer l'actionnabilité clinique des 199 gènes inclus dans les “listes de gènes nationales consensuelles pour le diagnostic génétique de myopathies par NGS”, établies par la filière FILNEMUS.

63 gènes de myopathies ont été objectivés comme actionnables selon les critères d'actionnabilité de ClinGen, avec les données actuellement disponibles. Parmi les 36 gènes de myopathies ayant les scores d'actionnabilité les plus élevés, seuls 8 avaient été évalués à ce jour par ClinGen.

Notre travail présente la première évaluation systématique de l'actionnabilité clinique des gènes impliqués dans les myopathies. Les données obtenues grâce à ces outils méthodologiques constituent une ressource importante pour les choix stratégiques dans les approches diagnostiques et la prise en charge des myopathies génétiques.

La détermination de ces gènes actionnables a des implications pour la structuration nationale du diagnostic génétique des myopathies, permettant notamment une priorisation diagnostique, et l’inclusion de ces gènes dans des listes de gènes de données secondaires. Ce travail rejoint l’initiative Européenne de la base de données Treatabolome, colligeant les traitements existants pour les maladies rares à l’échelle du gène et de ses variants.  


Maud VECTEN, Emmanuelle PION, Marc BARTOLI, Raul JUNTAS MORALES, Damien STERNBERG, John RENDU, Tanya STOJKOVIC, Cécile BOURDAIN-ACQUAVIVA, Corinne METAY, Isabelle RICHARD, Mathieu CERINO, Mathieu MILH, France LETURCQ, Juliette NECTOUX, Emmanuelle CAMPANA-SALORT, Svetlana GOROKHOVA, Nicolas LÉVY, Annamaria MOLON, Xenia LATYPOVA, Gisèle BONNE, Valérie BIANCALANA, François PETIT, Aurélien PERRIN, Pascal LAFÔRET, Shahram ATTARIAN, Mireille COSSÉE, Martin KRAHN (Marseille)
16:30 - 16:45 #38406 - SS044 Vers un arsenal technologique de plus en plus résolutif pour révéler la variabilité génétique et résoudre les cas complexes dans la dystrophie Facio-Scapulo Humérale.
SS044 Vers un arsenal technologique de plus en plus résolutif pour révéler la variabilité génétique et résoudre les cas complexes dans la dystrophie Facio-Scapulo Humérale.

La dystrophie FacioScapuloHumérale (FSHD) est la troisième dystrophie musculaire par ordre de fréquence. Cette maladie autosomale dominante caractérisée au niveau clinique par une atteinte asymétrique et progressive de muscles spécifiques, est liée au locus subtélomérique 4q35. Dans 95% des cas, une réduction du nombre d’unités répétées du macrosatellite D4Z4 associée à un haplotype de type qA est associé à la FSHD de type 1. Chez ces patients, la réduction du nombre de D4Z4 en dessous d’un seuil de 10 unités est associée à une baisse de la méthylation de l’ADN de D4Z4. Pour 5% des patients, la réduction du nombre de D4Z4 n’est pas observée (FSHD2). Une large proportion d’entre eux-présente une baisse de la méthylation de D4Z4 qui est associée dans 80% des  cas à un variant du gène SMCHD1.

Dans la plupart des laboratoires dans le monde, le diagnostic moléculaire de la FSHD est réalisé par la technique de Southern blot qui sert à déterminer le nombre d’unités répétées D4Z4. Toutefois, cette technique ne permet pas toujours de conclure, soit en raison de limites techniques soit de variants génomiques complexes. Afin de contourner ces difficultés, nous avons développé une approche diagnostique alternative basée sur la technique de peignage moléculaire (Nguyen et al., 2011). Cette technique utilisée dans le cadre du soin, nous a permis jusqu’à présent de diagnostiquer plus de 2500 cas. En revanche, jusqu’en 2021, le diagnostic moléculaire de la FSHD2 n'était pas proposé dans les laboratoires de diagnostic moléculaire en France.

Grâce au peignage moléculaire nous avons également mis en évidence de nouveaux de remaniements complexes de la région 4q35 ou de la région 10q26 homologue à 98% chez environ 140 patients atteints cliniquement de FSHD. Nous avons montré en outre que ces variants complexes ne peuvent pas être identifiés par la technique de Single Molecule Optical Mapping proposée comme alternative diagnostique au Southern blot dans la FSHD. En revanche, la technique de Séquençage long read Oxford Nanopore permet en ciblant les régions d’intérêt de caractériser les régions remaniées. De plus, le développement du séquençage d’exome pour l’identification des variants du gène SMCHD1 couplé à l’analyse de la méthylation de l’ADN pour la validation de leur pathogénicité a permis de définir les critères moléculaires associés à la FSHD2 et la mise en place du diagnostic moléculaire dans le cadre du soin.

Le déploiement de différentes méthodologies permet désormais de proposer une meilleure classification des patients FSHD1 et des patients FSHD2 porteurs d’un variant SMCHD1. De plus, la poursuite de diagnostic en recherche grâce aux nouvelles technologies de séquençage pour les patients porteurs de remaniements complexes permet désormais d’envisager de nouvelles stratégies de caractérisation de ce locus subtelomérique complexe, vers une meilleure prise en charge des patients atteints de FSHD.


Charlotte TARDY (MARSEILLE), Victor MURCIA PIENKOWSKI, Laurène GÉRARD, Mégane DELOURME, Charlène CHAIX, Karine NGUYEN, Raphaelle BERNARD, Frédérique MAGDINIER
16:45 - 17:00 #37999 - SS045 Les variations pathogènes de novo du gène NALCN ne sont pas systématiquement associées à un syndrome CLIFAHDD.
SS045 Les variations pathogènes de novo du gène NALCN ne sont pas systématiquement associées à un syndrome CLIFAHDD.

Introduction : la protéine NALCN, acteur crucial de l'excitabilité cellulaire, est exprimée dans plusieurs types de cellules, notamment neuronales, endocriniennes, myométriales et les cellules interstitielles de Cajal. Le gène NALCN (MIM : 611549), qui code pour ce canal sodique, s'étend sur une vaste région génomique d'environ 363 kb située en 13q33.1 et se compose d’au moins 44 exons. Chez l'homme, des variations pathogènes de NALCN ont été identifiées comme causales dans 2 maladies rares : le syndrome CLIFAHDD (Congenital contractures of the LImbs and FAce, Hypotonia, and Developmental Delay, OMIM #616266) de transmission dominante autosomique, lié à des variations faux-sens gain de fonction de novo et un syndrome avec hypotonie infantile, retard de développement et particularités faciales (OMIM #615419) de transmission récessive autosomique, lié à des variations bialléliques. Cependant, quelques cas exceptionnels ont été décrits dans la littérature avec des variations de novo sans déformation ni contracture mais avec un retard neurodéveloppemental et une atrophie cérébelleuse au premier plan.

Méthodes : nous présentons une cohorte de 27 patients porteurs de 21 variations de novo différentes de NALCN, rassemblée via une collaboration internationale via GeneMatcher. Des études fonctionnelles ont été réalisé pour 5/27 variants.

Résultats : parmi les 27 patients, tous présentaient des troubles du neurodéveloppement, des signes dysmorphiques faciaux, et parmi eux, des cas présentaient un phénotype neurologique avec une ataxie cérébelleuse (7/27 patients), IRM cérébrale anormale (9/27 patients) avec atrophie cérébelleuse, un bavage excessif (9/27), une absence de contractures (15/27 patients) ou anomalie neuro-orthopédique des 4 membres (12/27 patients), ce qui contraste avec le syndrome CLIFAHDD « classique ». Les premiers résultats acquis à ce jour avec la technique du Patch Clamp montrent que plusieurs variants sont différentiellement altérés en termes de propriétés biophysiques du courant NALCN. Cela suggère un impact différentiel sur l’excitabilité cellulaire et probablement sur l'éventail des symptômes présentés par les patients. Des études fonctionnelles sont en cours avec des variants supplémentaires afin de tenter de mettre en évidence des corrélations phénotype-génotype, pour in fine ouvrir la voie à l’identification de thérapeutiques adaptées aux patients.

Conclusion : notre étude démontre une diversité phénotypique des patients présentant des variations de novo du gène NALCN, à l’origine d’un nouveau phénotype avec troubles du neurodéveloppement, ataxie cérébelleuse sans aucune contracture ou anomalie neuro-orthopédique des 4 membres et anomalies fonctionnelles différents du syndrome CLIFAHDD.


Nawale HADOUIRI (Dijon), Lydiane GARCIA, Romain BAUDAT, Sandra WHALEN, Theresa BRUNET, Melanie BRUGGER, Dana MARAFI, Katharina VILL, Damien LEDERER, Julie DESIR, Maud FAVIER, Siddharth SRIVASTAVA, Elise BRISCHOUX BOUCHER, Jonathan LEVY, Dana YOUNG, Gabriella HORVATH, Tatton-Brown KATRINA, Isabelle MAREY, Chiara FIORILLO, Heike WEIGAND, Nora HANNANE, Amelle SHILLINGTON, Lila STANGE, Paloma PARRA, Isabel PASTOR ALFONSO, Antonio GIL-NAGEL REIN, Elisa RAHIKKALA, Vasileiou GEORGIA, André REIS, Melissa PAULY, Ulrike HÜFFMEIER, Cornelia KRAUS, Laurence FAIVRE, Philippe LORY, Arnaud MONTEIL, Christel THAUVIN-ROBINET
17:00 - 17:15 #38286 - SS046 Revealing the Mitochondrial Disease-Associated Immune Dysfunctions.
SS046 Revealing the Mitochondrial Disease-Associated Immune Dysfunctions.

Mitochondria have emerged as critical organelles for immune cell activation and more largely for inflammatory diseases. First, they were shown to be directly involved in immunosignaling through different means, including as an assembly platform for NOD-, LRR- and pyrin domaincontaining protein 3 (NLRP3) inflammasome or mitochondrial antiviral-signaling protein (MAVS). Second, different groups, including ours, have recently revealed the important role of mitochondrial metabolism and respiratory chain for immune cell activation and differentiation.

In order to probe the impact of mtDNA mutations for the human immune system, we analyzed blood samples collected from six patients with mitochondrial diseases, including four MELAS patients with a MT-TL1 m.3243A>G mutation at various heteroplasmy level, one MELAS patient with an homoplasmic MT-TP1 m.616T>C mutation, and one patient with a heteroplasmic (30%) MT-ND5 m.13513G>A mutation. We measured the levels of immunoglobulin subclasses and different leukocyte linages (T cells, B cells, NK cells, activated T cells, switched memory B cells, and plasmablasts among other features). This did not show substantial anomaly in the measured immune parameters of these patients. PBMC samples from patients and corresponding healthy controls were then analyzed by single-cell RNA sequencing (scRNA-seq) using 10X genomics®. For patients with m.3243A>G mutation, separate visualization of cells in healthy and patient cases revealed a specific distribution, in particular within the monocyte and natural killer (NK) cell clusters. Consistently, several genes were providing MELAS-specific transcriptomic signature in monocytes and NK cells despite the variability in mutant mtDNA heteroplasmy levels measured in total PBMCs. The same analysis on m.616C>T patient's data revealed a mild decrease in the expression of genes involved in mitochondrial function as well as a different cell distribution within clusters. In contrast, several changes in transcripts abundance marked the presence of the homoplasmic m.616T>C mutation. We then analyzed the effect of the m.13513G>A mutation. Interstingly, this mutation which localized in the coding sequence for ND5 mRNA does not alter MT-ND5 transcript abundance in monocyte and NK cell clusters.

Taken together, our preliminary data strongly suggest that m.3243A>G, m.616T>C, and m.13513G>A mutations in human mtDNA significantly affect transcriptome of different immune cell subtypes including monocytes and NK cells but that mutant mtDNA heteroplasmy may be critical for immune outcomes. Consequently, immune consequences of mtDNA mutations might be better revealed upon immune challenge (i.e. microbial infection, inflammatory episodes, T cell receptor activation, etc) and assessment of functional alterations of cellular metabolism and immune functions.


Aurélien TRIMOUILLE (Bordeaux), Parnika MUKHERJEE, Patrick BLANCO, Didier LACOMBE, Antoine-Emmanuel SALIBA, Leif Erik SANDER, Johan GARAUDE
17:15 - 17:30 #37683 - SS047 The early onset and severe clinical course of DNA polymerase-ϒ deficiency in childhood.
SS047 The early onset and severe clinical course of DNA polymerase-ϒ deficiency in childhood.

DNA polymerase subunit gamma (POLG) deficiency is the major cause of defective mitochondrial DNA maintenance and probably the most frequent cause of nuclearly-encoded mitochondrial disorders. POLG-related disorders reportedly comprise a continuum of overlapping phenotypes from infancy to late adulthood. Childhood onset forms include i) Alpers-Huttenlocher syndrome, ii) childhood myocerebrohepatopathy spectrum (MCHS) and iii) myoclonic epilepsy, myopathy, and ataxia without ophthalmoplegia (MEMSA). We report here a series of 40 children carrying biallelic POLG pathogenic variants ascertained by the Reference Center for Mitochondrial diseases (CARAMMEL) and retrospectively reviewed for age at onset, presenting symptom, clinical course, brain MRI imaging, metabolic workup and outcome.

All patients were born at/near term with normal birth parameters and no evidence of intrauterine growth retardation. While combined neurological, hepatic and digestive symptoms were consistent features in almost all patients, three patterns of clinical course and survival could be delineated according to primary/main symptoms i.e neurological/epileptic (59%), hepatic course (20.5%) and digestive course (20.5%). Primary hepatic presentation of POLG deficiency had the earliest onset and the shortest survival compared to patients who initially presented with mainly neurological symptoms. Secondary hepatic failure was frequently precipitated by inappropriate valproate administration in patients with primary epileptic presentation misdiagnosed as complex partial seizures and absence seizures. Interestingly, age at onset of children who initially presented with enteral nervous system involvement (recurrent vomiting, gastroparesis, chronic intestinal pseudo obstruction) was delayed and their survival was much longer. While POLG deficiency in childhood was often fatal (global age at death: 3 mths-10 yrs), 6/40 individuals survived

Only 32 pathogenic variations accounted for the disease in our series (24 missense, 3 non-sense, 4 splice site mutations and one large deletion) scattered across three different domains of the protein (exonuclease, polylinker and polymerase domains) and no specific pathogenic variants were associated with any clinical presentation, precluding genotype-phenotype correlations. This is to our knowledge the largest monocentric cohort of childhood onset POLG deficiency reported to date. This study first identifies a clinical subtype characterized by predominant enteral nervous system involvement. Finally, inappropriate valproate administration remains a major, yet avoidable cause of mortality in POLG deficient patients.


Agnès ROTIG (PARIS), Pauline GAIGNARD, Giulia BARCIA, Zahra ASSOULINE, Claire-Marine DUFEU-BERAT, Magalie BARTH, Léna DAMAJ, Nolwenn LABORDE, Marie-Thérèse ABI-WARDE, Brigitte CHABROL, Pascale DE LONLAY, Isabelle DESGUERRE, Alice GOLDENBERG, Emmanuel GONZALES, Véronique ABADIE, Chrystèle BONNEMAINS, Pierre BROUE, Anne DE SAINT-MARTIN, Philippe DURAND, Alain FOUILHOUX, Bertand ISIDOR, Marianne JAROUSSIE, Guillaume JEDRASZAK, Hélène MAUREY, Karine MENTION, Sylvie ODENT, Laurent PASQUIER, Christelle ROUGEOT-JUNG, Cyril GITIAUX, Charles-Joris ROUX, Nathalie BODDAERT, Arnold MUNNICH, Manuel SCHIFF
17:30 - 17:45 #37669 - SS048 La perte de la phospholipase PLAAT3 induit un syndrome mixte lipodystrophique et neurologique dû à une altération de la voie de signalisation PPARγ.
SS048 La perte de la phospholipase PLAAT3 induit un syndrome mixte lipodystrophique et neurologique dû à une altération de la voie de signalisation PPARγ.

Introduction. PLAAT3 est une phospholipase, principalement exprimée dans le tissu adipeux et le système nerveux. Il s'agit d'une cible thérapeutique potentielle dans le syndrome métabolique, car le déficit en PLAAT3 chez la souris protège contre l'obésité.

Méthodes. Le séquençage d’exomes et de génomes a permis d’identifier des variants pathogènes de PLAAT3 chez l’homme. Les conséquences métaboliques du déficit en PLAAT3 sur le tissu adipeux murin et humain ont été déterminées par une approche multi-omique (transcriptomique, protéomique et lipidomique). L'impact de la perte d'activité de PLAAT3 sur la différenciation et les fonctions des adipocytes humains a été évalué à l'aide d'une approche d'édition du génome par CRISPR-Cas9.

Résultats. Nous avons identifié sept patients issus de quatre familles consanguines indépendantes, porteurs de variants homozygotes tronquants de PLAAT3. Ces patients présentaient un syndrome lipodystrophique, associant une perte de tissu adipeux et des complications métaboliques, ainsi que des atteintes neurologiques variables, comprenant une neuropathie périphérique démyélinisante et/ou une déficience intellectuelle. L'analyse multi-omique du tissu adipeux de souris Plaat3-/- et de patients a montré d’une part un enrichissement membranaire en phospholipides, et d’autre part une inhibition de la voie de signalisation PPARγ, un des principaux facteurs de transcription contrôlant la différenciation adipocytaire. Nous avons également observé que l'inactivation de PLAAT3 par CRISPR/Cas9 dans les cellules souches adipocytaires humaines induisait une résistance à l'insuline, et une altération de la différenciation adipocytaire médiée par PPARγ.

Conclusion. Ces résultats démontrent l’implication de PLAAT3 dans un syndrome lipodystrophique complexe de transmission autosomique récessive combinant perte de tissu adipeux, atteintes métaboliques et manifestations neurologiques. Au niveau adipocytaire, le déficit en PLAAT3 induit une altération du profil lipidique et un défaut majeur de la différenciation cellulaire. Les conséquences de l’inactivation de PLAAT3 au niveau neurologique restent à évaluer.


Salima EL CHEHADEH, Nika SCHUERMANS, Dimitri HEMELSOET, Jérémie GAUTHERON, Marie-Christine VANTYGHEM, Sonia NOUIOUA, Meriem TAZIR, Corinne VIGOUROUX, Martine AUCLAIR, Noboru MIZUSHIMA, Christel DEPIENNE, Bart DERMAUT, Isabelle JÉRU (Paris)

17:45
17:45-18:45
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A28
CONFERENCE INVITEE SPECIALE
ESTHER DUFLO

CONFERENCE INVITEE SPECIALE
ESTHER DUFLO

Modérateurs : Stanislas LYONNET (Directeur) (PARIS), Lluis QUINTANA-MURCI (Paris)
17:45 - 18:45 Liens entre pauvreté et risque de maladies (infectieuses et/ou non-communicables). Esther DUFLO (prix Nobel d’économie) (Conférencier, Paris)
prix Nobel d’économie