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08:00 - 18:00 #16896 - Articulation Santé-Justice, dynamique partenariale autour des missions de CSAPA référent.
Articulation Santé-Justice, dynamique partenariale autour des missions de CSAPA référent.

Depuis 2017, l'USMP a contractualisé un partenariat avec un CSAPA hebergement de l'Association AURORE. Le partenariat avec le SPIP s'est trouvé renforcé. Des actions communes mise en place avec un espace de dialogue maintenu par un tiers extérieur, ont permi la refonte complète de la prise en charge des détrenus présentant des conduites addictives. L'article détaille les actions et le rôle du travailleur social, et les amélioration d'articulation interservices et lits d'aval.


Ludovic René Augustin LEVASSEUR, Alexandre BALMAIN (GAGNY)
08:00 - 18:00 #16912 - DISPOSITIF DE REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES DANS LES 13 MAISONS D’ARRET DU GRAND EST.
DISPOSITIF DE REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES DANS LES 13 MAISONS D’ARRET DU GRAND EST.

DISPOSITIF DE REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES

DANS LES 13 MAISONS D’ARRET DU GRAND EST

M. PICARD, M. PARTISANI et A. MISBACH[1]

 

Contexte

En 2013, s’appuyant sur une analyse diagnostique de l’offre et de l’accès aux soins et à la réduction des risques dans cinq établissements pénitentiaires, menée par sa commission prison, le COREVIH Alsace a soutenu en tant que plateforme ressource le développement d’une politique de réduction des risques infectieux dans le cadre du projet du Centre de détention d’Oermingen.

En 2014, des actions de santé et de réduction des risques et des dommages ont été expérimentées auprès des personnels et des détenus par des intervenants externes, dans une démarche de promotion de la santé.

Fort de cette expérience, le COREVIH Grand Est a répondu en 2017 à l’appel à projets « Réduction des Risques et des Dommages en maison d’arrêt » de l’ARS Grand Est. Il s’est vu confié, suite à cet appel à projets, la mise en place d’un Dispositif Régional de RdRD en maisons d’arrêt, financé par l’ARS.

 

Méthode

Après présentation du projet aux chefs d’établissements et aux unités sanitaires, la chargée de mission du COREVIH Grand Est réalisera 13 états des lieux de l’offre et de l’accès au soin et à la RdRD dans les maisons d’arrêt du Grand Est. Ils seront l’occasion pour elle de rencontrer un certain nombre d’acteurs (les chefs d’établissements, les unités sanitaires, le personnel pénitentiaire, le service pénitentiaire d’insertion et de probation, les CSAPA et CAARUD, les associations accueillant les familles, les personnes détenues…). Ces rencontres permettront de déterminer les axes à améliorer autour de la RdRD et de mettre en évidence les besoins des établissements afin d’élaborer un plan pluriannuel d’action pour chacun d’eux.

En parallèle de ces états des lieux, un comité de pilotage (COPIL) a été formé en vue de l’organisation d’un colloque régional « Réduction des Risques et des Dommages en milieu carcéral » au printemps 2019. Lors de cette journée, une restitution de l’ensemble des états des lieux sera faite, en vue de l’élaboration d’un plan pluri annuel d’actions adapté à chacun des établissements. A l’issue de ce colloque, une commission régionale de RdRD en prison sera mise en place.

 

Objectifs

Ce dispositif  a pour objectif de développer une culture commune de la RdRD dans les 13 maisons d’arrêt du Grand Est, notamment par l’amélioration de l’information autour des situations à risques et des outils de RdRD des professionnels, des personnes détenues et des familles ; par le renforcement du dépistage du VIH, des hépatites et des IST lors de la détention ; par la mise en place d’actions de prévention et d’éducation pour la santé en partenariat avec des acteurs extérieurs ; par la mise à disposition d’outils de RdRD au sein des établissements (tels que les préservatifs ou l’eau de javel par exemple) ; ou encore par le renforcement de l’accompagnement dans la préparation à la sortie.

Une enveloppe budgétaire, attribuée par l’ARS Grand Est et consacrée à ce dispositif, permettra la mise en place de ces différentes actions de prévention et d’éducation à la santé en milieu carcéral.


[1] COREVIH Grand Est


Marine PICARD (STRASBOURG)
08:00 - 18:00 #17624 - Étude comparative sur la prise en charge bucco-dentaire dans les 6 établissements pénitentiaires pour mineurs de France.
Étude comparative sur la prise en charge bucco-dentaire dans les 6 établissements pénitentiaires pour mineurs de France.

etude comparative de la pratique des soins buccodentaires dans les 6 etablissements penitentiaires pour mineurs de France

visite des 6 sites

rencontre avec les praticiens

recueil de données sur l'exercice

analyse


Leonard MICHEL (LYON)
08:00 - 18:00 #17527 - La prestation pharmaceutique à l’UHSA (unités hospitalières spécialement aménagées).
La prestation pharmaceutique à l’UHSA (unités hospitalières spécialement aménagées).

INTRODUCTION

Les UHSA prennent en charge des personnes détenues nécessitant des soins psychiatriques en hospitalisation complète avec consentement ou sur décision du représentant de l’Etat. Ainsi, sur la base du schéma national, l’UHSA comprend trois unités de 20 lits chacune pour accueillir hommes et femmes, adultes et/ou mineurs. A ce jour, deux unités sont fonctionnelles.

L’objectif de ce travail est de présenter la prise en charge thérapeutique du patient hospitalisé dans cette nouvelle structure et de dresser un bilan du travail pharmaceutique réalisé depuis l’ouverture (février 2018).    

MATERIEL ET METHODE

Collecte des données (prescriptions, analyse et validation, commandes et consommations de produits pharmaceutiques, …) via Pharma® et Excel®.

RESULTATS ET DISCUSSION

Depuis l’ouverture de l’UHSA, 129 patients (91 % d’hommes, 9 % de femmes) tous majeurs ont séjourné au sein des 2 unités. L’âge moyen des patients est de 34 ans [18 ; 76]. La moyenne des durées de séjour est de 39 jours [3 ; 222]. Le nombre total d’ordonnances est de 3231 dont 234 lignes de prescription ont fait l’objet d’une intervention pharmaceutique. Chaque dotation de médicaments comprend environ 300 références. Un suivi hebdomadaire est assuré par la Pharmacie au regard des dotations et des consommations réelles (2400 lignes de commandes). L’acheminement des commandes est réalisé une fois par semaine, ou plus si urgence (la distance Pharmacie/UHSA  est d’environ 30 km).

Un bilan un jour donné de l’activité pharmaceutique fait apparaître : 31 patients pris en charge et bénéficiant au total de 255 lignes de prescription soit une  moyenne de 8 lignes par patient. L’UHSA étant une structure d’accueil pour des patients nécessitant une prise en charge psychiatrique, la plus grande majorité des lignes prescrites (60 %) sont en relation avec le motif d’hospitalisation : les neuroleptiques représentent la sous-classe thérapeutique la plus prescrite (53 %) dont 30 % sont des molécules à action prolongée utilisées par voie parentérale. Le palmarès décrit au deuxième rang les anxiolytiques (24 %), puis les hypnotiques (18 %) et les antidépresseurs (5 %). Parmi ces patients, 12 % présentent au moins une maladie somatique chronique telle que le diabète, la dyslipidémie, l’épilepsie, voire une maladie asthmatique. Enfin, 65 % de la population traitée bénéficie d’un traitement pour le sevrage tabagique.

CONCLUSION

Dans le cadre de l’ouverture d’une nouvelle structure de soins, l’UHSA, destinée à la prise en charge psychiatrique des personnes détenues, nous avons mené une étude originelle relative à la prestation pharmaceutique. Ces quelques mois de fonctionnement mettent en exergue une très bonne dynamique de l’ensemble des équipes soignantes et de la pharmacie. Ce premier bilan positif va nous permettre de répondre à la montée en charge avec l’ouverture de la troisième unité tout en veillant à assurer une efficience des soins pharmaceutiques pour cette population de patients tant fragilisée


Arnaud BOCQUET (marseille), Susanna DAVOUST, Celia BARBERI, Paul CASABIANCA, Valérie AMIRAT-COMBRALIER
08:00 - 18:00 #17077 - Les extractions médicales du centre pénitentiaire de Vendin le Vieil vers le centre hospitalier de Lens.
Les extractions médicales du centre pénitentiaire de Vendin le Vieil vers le centre hospitalier de Lens.

L’ouverture du centre pénitentiaire de Vendin le Veil, prison dite « très haute sécurité » au sein du bassin lensois a dû changer les habitudes du personnel du centre hospitalier de Lens très peu habitué à prendre en charge des patients détenus. L’hôpital de Lens est devenu l’hôpital de rattachement pour la réalisation des soins aux personnes détenues.

Des articles de presse indiquant le profil des personnes détenues pouvant être incarcérées à Vendin le Vieil et certains évènements parfois dramatiques ont-ils concouru à cette appréhension ?

Des procédures ont été établi afin d’optimiser la prise en charge médicale, tout en respectant le cadre juridique du patient détenu.

Comment le patient détenu a  vécu son extraction médicale vers le CH de Lens ?

Quelles ont été les réactions du praticien ayant pris en charge un patient détenu ?

Une étude descriptive, sous forme de deux questionnaires, du 2 mars 2015 au 30 juin 2017 a eu pour but de décrire les extractions médicales du centre pénitentiaire de Vendin le Vieil vers le CH de Lens.

Les points de vue sont parfois totalement différents notamment concernant le respect secret médical, la présence des contraintes physiques ainsi que les moyens de sécurité humaine mis en place lors des consultations.

Une coordination optimale entre les services assurant la sécurité (pénitentiaire et forces de l’ordre) et les services médicaux ainsi qu’une connaissance des droits et devoirs de chaque intervenant semble nécessaire afin d’améliorer les conditions des extractions médicales notamment.


Angelique GUILLAIN (VENDIN LE VIEIL)
08:00 - 18:00 #16869 - Mise en place d’un projet de téléconsultation pour les personnes détenues dans la région lilloise.
Mise en place d’un projet de téléconsultation pour les personnes détenues dans la région lilloise.

Les unités sanitaires des Centres Pénitentiaires de Lille-Sequedin et de Lille Annoeullin regroupent environ 1700 personnes incarcérées.

Hormis les ophtalmologues et les infectiologues qui consultent ponctuellement au sein de ces unités, une consultation d’une personne détenue avec un médecin spécialisé ne peut se faire que sur le site du CHU de Lille, par l’intermédiaire d’une escorte pénitentiaire.

Dans ce contexte, la télémédecine peut constituer des réponses à ces difficultés d’accès aux soins des personnes détenues. Le projet est donc de réaliser des téléconsultations entre les unités sanitaires des établissements pénitentiaires et le CHU de Lille.

C’est au bout de plusieurs années que ce projet de téléconsultation pour les personnes détenues dans la région lilloise a enfin pu se mettre en place, du moins partiellement.

En effet, seules les téléconsultations de dermatologie ont commencé au début de l’année 2018 ; finalement, il aura fallu presque 5 années pour que la première téléconsultation ait lieu en milieu carcéral.

Il existe probablement de nombreuses raisons à cette lenteur d’exécution. Le nombre important d’acteurs peut y avoir contribué, car le projet initial mobilisait plusieurs corps de métier et plusieurs spécialités médicales différentes. Le projet était-il trop ambitieux ? 

Il y avait également la crainte d’un alourdissement de la charge de travail et de l’absence de valorisation de cette activité, puisqu’il s’agissait là d’une expérimentation financée ponctuellement au moyen d’une subvention provenant de l’Agence Régionale de Santé.

Mais ces craintes ont été levées en septembre 2018 avec le remboursement des actes de télémédecine.

Les applications de la télémédecine pour les personnes détenues pourraient alors devenir encore plus nombreuses. Face à la prévalence importante du tabagisme en milieu carcéral, un dépistage de la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive est particulièrement indiqué et un projet de téléexpertise de spirométrie pourrait se mettre en place entre les pneumologues du CHU et les USMP de Sequedin et Annoeullin. Il en irait de même pour une interprétation par téléexpertise des électrocardiogrammes, réalisés en nombre chez les patients détenus qui présentent de multiples facteurs de risque cardio-vasculaire.


Julien RICHARD, Pierre-Edouard RIDON (LILLE)
08:00 - 18:00 #17572 - mois sans tabac à la maison d'arrêt de Brest en 2018.
mois sans tabac à la maison d'arrêt de Brest en 2018.

le mois sans tabac a été réalisé pour la 3ème année consécutive à la maison d'arrêt de Brest. Cette année, il a été décliné au quartier homme et quartier femmes avec une augmentation du nombre de participants par rapport aux années précédentes.

21 hommes se sont inscrits en 2018 contre 14 en 2016. Le mois a constitué en une prise en charge hebdomadaire individuelle avec test de CO et délivrance de traitement de subsituition nicotinique ainsi qu' un atelier collectif hebdomadaire en lien avec différents partenaires du CHRU (5 au total): 1 séance de psychoéducation autour du tagabisme et ses risques par le service de tabacologie, 1 séance de sport bien-être, 1 séance d'hypnose avec dr le grand médecin généraliste à la MA, 1 séance autour du dépistage de la BPCO et le dépistage du souffle par une IDE de l'US,  1 séance sur les gouts et les saveurs avec le service d'addictologie

Après 1 mois, 2 hommes étaient en arrêt de tabac et 10 hommes avaient réduit de moitié leur consommation.

Cette action a demandé une grande organisation et grande implication de tout le personnel de l'unité sanitaire. 


Elisabeth GRAVRAND, Laurence VAN GOETHEM (brest)
08:00 - 18:00 #16911 - Parcours de soins du patient porteur de caries et diabétique dans les Unités Sanitaires de Lille-Sequedin et Lille-Annœullin, CHRU de Lille.
Parcours de soins du patient porteur de caries et diabétique dans les Unités Sanitaires de Lille-Sequedin et Lille-Annœullin, CHRU de Lille.

En nous appuyant sur les dernières recommandations de la Société Française de Chirurgie Orale (1) et de l’Association Dentaire Française (2), nous avons mis en place un parcours de soins pour les patients porteur de caries et présentant un diabète. Ce parcours de soins a un double objectif : réaliser les soins dentaires d’une part, mais également permettre au patient de prendre conscience des relations qui existent entre la santé bucco-dentaire et le contrôle du diabète (3). De nombreuses études ont démontré l'existence de ce lien, tant au niveau de la santé parodontale que du risque carieux. Le patient diabétique présente une salive plus sucrée, qui associée à la sécheresse buccale, favorise le développement des caries mais aussi de candidoses buccales (4-6). D'autre part, l'affaiblissement des processus de résistance aux infections chez le sujet diabétique le rend plus vulnérable face aux infections bucco-dentaires (4). Ceci explique notamment que le risque de complications infectieuses lors des traitements endodontiques est majoré chez les sujets diabétiques (7). L'affaiblissement des processus de réponse immunitaire est également responsable du développement des maladies parodontales.

Le parcours de soins que nous proposons s’appuie sur un travail pluridisciplinaire débutant dès la réalisation du « bilan médical arrivant » (8-9). Le chirurgien-dentiste travaille en collaboration avec les médecins, les équipes infirmières, le manipulateur en électroradiologie médicale, les assistantes dentaires et les secrétaires médicales assurant l’organisation des soins au sein de l’Unité Sanitaire. De plus, le programme d’éducation thérapeutique « Vivre avec son diabète en prison » existant au sein de nos unités comporte une séance dédiée à la prise en charge bucco-dentaire.

Les équipes du Services Pénitentiaire d’Insertion et de Probation sont intégrées dans ce parcours de soins puisque c’est auprès d’elles que le patient pourra réaliser les formalités nécessaires à l’obtention d’une couverture sociale lui permettant de réaliser, si nécessaire, des prothèses dentaires. Ainsi formalisé, ce parcours permet de délivrer au patient toutes les informations nécessaires afin qu’il s’autonomise dans le suivi bucco-dentaire relatif à son diabète.

  1. Catherine J-H. 2018. Prise en charge des foyers infectieux bucco-dentaires. Société Française de Chirurgie Orale.
  2. Association Dentaire Française. Risque médicaux - Guide de prise en charge par le chirurgien-dentiste. 2013. Cahier de l'ADF.
  3. Soel M. Nov 2017. Diabète et santé bucco-dentaire. Médecine des maladies Métaboliques. Vol. 1 - N°4.
  4. Centre Européen d’Etude du Diabète. 2014. Diabète et santé bucco-dentaire. Lettre n°11.
  5. Cassolato SF. 2003, Xerostomia: clinical aspects and treatment. Gerodontology ;20:64-77
  6. Hill LV. 1989.Association of oral candidiasis with diabetic control. J Clin Pathol;42:502-5
  7. Fouad AF.2003. The effect of diabetes mellitus on endodontic treatment outcome: data from an electronic patient record. J Am Dent Assoc;134:43-51; quiz 117-8.
  8. Bécart A. 2013. Exercice de la chirurgie dentaire en milieu pénitentiaire. EMC- Médecine Buccale.8(5) :1-8[article28-936-C-10]
  9. Ministère de la Justice. 2017. Prise en charge sanitaire des personnes placées sous main de la justice- Guide méthodologique. 


Cyril DEMAN (Lille), Mélanie COUVREUR, Michael COGO, Anne BÉCART
08:00 - 18:00 #17539 - Prise en charge d’une dent incluse chez un patient incarcéré. A propos d’un cas.
Prise en charge d’une dent incluse chez un patient incarcéré. A propos d’un cas.

Nous rencontrons M.X, patient âgé de 17 ans sans antécédents notables, dans le cadre du bilan dentaire suite à son incarcération. Le patient décrit des douleurs au niveau mandibulaire droit depuis plusieurs mois, sous forme d'épisodes d’intensité variable. Le patient n’a pas consulté de chirurgien-dentiste pour ces douleurs. La symptomatologie décrite associée à l’âge du patient nous évoque un cas d’accident d’évolution de la dent de sagesse mandibulaire droite (48).

Observation clinique

L’examen endo-buccal nous permet rapidement d’écarter cette première hypothèse. La 48 est présente sur l’arcade dentaire, elle ne peut donc pas expliquer les symptômes du patient. La deuxième molaire mandibulaire droite (47) est absente et semble avoir été extraite. L’examen clinique révèle un délabrement dentaire important. De nombreuses dents sont à l’état de racines, notamment la première molaire mandibulaire droite (46). Notre diagnostic s’oriente alors vers une lésion inflammatoire périradiculaire d'origine endodontique (LIPOE) sur la 46. Afin de confirmer ce diagnostic, une radiographie panoramique est programmée.

Cliché panoramique

La panoramique confirme la présence d’une LIPOE au niveau de la 46 et révèle également que la 47 n’a pas été extraite mais est incluse en position ectopique, associée à une importante image radioclaire qui nous évoque un kyste dentigère. Il s’agit de lésions bénignes associées à des dents n’ayant pas réussi à faire leur éruption. La pression exercée par la dent incluse leur de sa tentative infructueuse d’éruption obstrue la circulation veineuse autour de la couronne dentaire (1) produisant une lésion ostéolytique (2) bien circonscrite, englobant la couronne dentaire, monogéodique avec un liseré périphérique (3).

Prise en charge

Une consultation avec un stomatologue est organisée afin de programmer l’extraction de la 47 et l’énucléation chirurgicale de la lésion. Un dentascanner est réalisé afin de visualiser la position de la 47 par rapport au nerf alvéolaire inférieur. L’intervention se déroulera sous anesthésie générale. A l’issue de celle-ci, le patient reçoit une antibiothérapie d’Augmentin 3g/j pendant 7 jours et un traitement antalgique.

Examen anatomopathologie et suites

A l’issue de l’intervention, la lésion est envoyée pour un examen anatomopathologique qui révélera la présence de tissu fibro-myxoïde. Une nouvelle radiographie panoramique est programmée 1 mois après l’intervention afin de vérifier la régénération osseuse (3).

Discussion

En raison de leur faible symptomatologie, le diagnostic des kystes dentigères peut être tardif, entrainant l’apparition de lésion de taille importante. Le cas présenté nous confirme l’importance d’une bonne communication entre le chirurgien-dentiste de l'Unité Sanitaire et le chirurgien maxillo-faciale du centre hospitalier. L’utilisation de la télémédecine, notamment lors de la consultation avec l’anesthésiste pour le cas présenté, est un outil judicieux afin de faciliter l’accès aux soins des personnes placées en détention.

cas illustré avec les radiographies du patient

1. TE. Les grands kystes des maxillaires. Thèse n° 3507, 2011.
2. KM. Kystes et tumeurs maxillo-mandibulaire. Act.Odontosto. 2009 ; 252.
3. AB. Kyste dentigère infecté associé à une inclusion de canine.. AOS n° 285, 2017.


Cyril DEMAN (Lille)
08:00 - 18:00 #17593 - Retour sur 3 ans de dépistage organisé du cancer colo rectal à la Maison d'Arrêt de Gradignan.
Retour sur 3 ans de dépistage organisé du cancer colo rectal à la Maison d'Arrêt de Gradignan.

Dépistage organisé du cancer colorectal à la Maison d’Arrêt de Gradignan.

Retour sur 3 ans de mise en place : de l’année 2016 à 2018.

Taux de participation et comparaison avec la population extérieure.

Comparaison avec  les autres sites pratiquant le dépistage.

Pistes d’ améliorations possibles.


Anna-Maud ROUSSEL (BORDEAUX)
08:00 - 18:00 #16929 - Structure d’accompagnement vers la sortie (SAS) pour la personne détenue : Implication du pharmacien hospitalier dans cette nouvelle organisation unique en France.
Structure d’accompagnement vers la sortie (SAS) pour la personne détenue : Implication du pharmacien hospitalier dans cette nouvelle organisation unique en France.

La SAS est une structure innovante dont la finalité est de favoriser l’autonomisation et la responsabilisation des personnes détenues, particulièrement celles en situation de précarité sanitaire et sociale. Elle accueille 100 personnes de sexe masculin en fin de peine, ou condamnés à des peines de moins d'un an.
La prise en charge sanitaire est réalisée par une équipe pluri-professionnelle : médecins généralistes, psychiatres, infirmiers, dentistes, psychologues, et addictologues. L’équipe pharmaceutique assure le suivi des traitements, de la préparation jusqu’au bon usage.

L’objectif de ce travail est de dresser un bilan de cette nouvelle activité pharmaceutique 4 mois après l’ouverture (Juillet 2018).

Utilisation du prologiciel Pharma® permettant l’analyse et la validation des prescriptions et la préparation nominative des traitements.
Utilisation d'outils mis à disposition pour favoriser l'information et le bon usage: Thériaque®, Vidal®, Actumed, ANSM.

Depuis l’ouverture de la SAS début juillet 2018, 107 patients ont bénéficié d’au moins une prise en charge thérapeutique.
Le circuit du médicament totalement informatisé et sécurisé via le prologiciel Pharma® permet l’analyse et la validation quotidienne des prescriptions par le pharmacien. Les traitements complets sont préparés chaque semaine de manière nominative par un binôme interne/pharmacien – préparateur.
Afin de pallier aux besoins urgents ou ponctuels, une dotation de produits pharmaceutiques a été mise en place dans l’unité de soin.
L’analyse de l’activité un jour donné comptabilise 51 patients bénéficiant d’un traitement, soit 61% de la population de cette structure (83 personnes). Vingt-neuf de ces patients (57%) ont un traitement chronique (somatique et/ou psychotrope) correspondant à 76 lignes de traitements (moyenne de 3 lignes par patient). Onze prescriptions (38%) comportent uniquement des traitements psychotropes, 6 (21%) uniquement somatiques et 12 (41%) à la fois des traitements psychotropes et somatiques. 
La prescription de médicaments psychotropes est prépondérante soit 45 lignes (59%) dont les molécules les plus prescrites sont : hydroxyzine, zopiclone, et diazépam. Trente et une lignes de prescription (41%) sont relatives à des traitements somatiques indiqués pour l’hypertension artérielle, l’asthme chronique et l’hypercholestérolémie. Les traitements pour le sevrage tabagique sont également largement prescrits.

La SAS est une structure innovante, dont l’objectif principal est de favoriser la réinsertion des personnes détenues, grâce à une prise en charge renforcée et personnalisée, dont celle relative à la continuité des soins. L’analyse des 4 mois de fonctionnement montre que plus de la moitié des personnes détenues bénéficient d’un traitement et ces résultats traduisent la place à part entière de la pharmacie. Le projet à venir serait d’accompagner la personne détenue vers l’autonomisation complète pour prendre ses médicaments. Ainsi, il a été décidé, en accord avec les acteurs du soin, de mettre en place, des consultations pharmaceutiques, pour aider les personnes détenues à mieux comprendre leur traitement pour une meilleure observance, et ainsi réussir tous ensemble ce challenge. 




Célia BARBERI, Arnaud BOCQUET (marseille), Susanna DAVOUST, Florent LANET, Tania LAMBERT, Olivier BAGNIS, Valérie AMIRAT-COMBRALIER, Pierre BERTAULT-PERES
08:00 - 18:00 #17575 - Violences carcérales et répercussions sanitaires - Unité de Soins Somatiques du Centre Pénitentiaire de Baie Mahault.
Violences carcérales et répercussions sanitaires - Unité de Soins Somatiques du Centre Pénitentiaire de Baie Mahault.

Le CP de Baie-Mahault est le principal établissement carcéral de Guadeloupe. Inauguré en 1996, il comprend une maison d’arrêt, un centre de détention, des quartiers pour mineurs, pour femmes et de semi liberté. Sa capacité d’accueil théorique est de 504 places et jusqu’a 856 PPSMJ y ont été hébergées (170% d’occupation au sol). Surpopulation, intense traffic de stupéfiants, métissage ethnique et emprise des gangs font le terreau des phénomènes de violences qui ont lieu en son sein. Au cours de l’année 2018, l’USS a réalisé 171 consultations médicales suite à des rixes entre PPSMJ (moyenne de 14 par mois), entraînant 32 extractions vers le CHU (18,7%), dont 7 ont conduit à une hospitalisation (4%). Dans 70% des cas, les coups ont été portés à « mains nues », 22% à l’aide d’une arme de confection artisanale (pics), 5% avec usage d’une arme « par destination » (mobilier de cellule, autocuiseur, balai, pierre, béquille, strangulation par vêtement…) et 3% par brulure thermique (projection d’eau ou d’huile). Outre les conséquences en terme de morbi-mortalité de la population carcérale, ces violences physiques en série ont des répercussions non négligeables sur l’USS et l’ensemble des maillons de la chaîne d’extraction. Le plan de lutte contre celles-ci actuellement en cours dans notre CP est d’une importance cruciale et engage la responsabilité de chaque service. CP: Centre Penitentiaire USS: Unité de Soins Somatiques PPSMJ: Personnes Placées Sous Main de Justice


Simon ZWARYCZ (Baie Mahault), Pierrick POLLION
09:30

"Jeudi 28 mars"

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A1
09:30 - 10:30

Actualités

Modérateur : Patrick SERRE (PH) (Coulaines)
09:30 - 10:30 1994 - 2019 : une médecine en milieu pénitentiaire vue par l’APSEP. Damien MAUILLON (MEDECIN) (Conférencier, MARSEILLE)
09:30 - 10:30 La tentation de faire participer le soignant au parcours d’exécution de peine : mise en perspective. Anne LECU (Médecin PH) (Conférencier, Fleury Mérogis)
09:30 - 10:30 Utilisation des données de santé et droits des patients. Béatrice CARTON (Praticien hospitalier) (Conférencier, Bois d'Arcy)
Auditorium
11:00

"Jeudi 28 mars"

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A2
11:00 - 12:30

Aller vers la sortie : autonomisation des personnes détenues

Modérateur : Damien MAUILLON (MEDECIN) (MARSEILLE)
11:00 - 12:30 #17627 - 1. Les permissions de sortie pour raisons médicales.
1. Les permissions de sortie pour raisons médicales.

Jusqu’en 2015, les permissions de sortir pour raisons médicales étaient demandées de façon exceptionnelle.

Médecins du Monde est entré au centre pénitentiaire de Nantes en 2014. Leur programme expérimental en milieu carcéral est axé sur la question de l’accès aux soins et ce dans une démarche communautaire auprès des personnes incarcérées à la maison d’arrêt des femmes et au centre de détention pour hommes. Les premières difficultés rapportées par les personnes détenues et les professionnels de santé exerçant à l’USMP sur l’accès aux soins sont celles des extractions médicales.

De cette difficulté commune rapportée, a émergé la revalorisation des permissions médicales, jusqu’ici mal connues. Il a s’agit de rendre possible, dans le respect de la loi, un rendez-vous médical en dehors de la prison sans escorte pénitentiaire.

Les différents professionnels de santé se sont approprié cette modalité de rendez-vous au CHU pour pouvoir le proposer aux patients cibles. Une coordination USMP-SPIP-Greffe et JAP s'est avéré indispensable pour l’organisation des commissions d’applications des peines à ce sujet.

En 2018, le nombre de permissions médicales demandées et acceptées a explosé : sur 218 demandes de permissions médicales faites au centre pénitentiaire, 165 ont été réalisées (majoritairement au centre de détention). Seulement 29 permissions médicales avaient été demandées en 2014.

Au-delà de permettre le respect de la confidentialité et de la dignité humaine, de permettre au patient d'acquérir (ou de retrouver) une certaine autonomie concernant sa santé, la permission médicale évite bon nombre de refus de prises en charge, dés lors qu’ils nécessitent une prise en charge en dehors de l’établissement. Cela permet aussi de libérer les escortes pour assurer les extractions médicales des patients pour qui la permission médicale n'est pas encore possible. On peut alors espérer une meilleure offre de soins, dans de meilleurs délais et dans de meilleures conditions.


Chloé GOUBIN (Nantes), Irene ABOUDARAM, Marie HORNSPERGER, Pierre-François MARTINOT
11:45 - 12:30 2. Création des structures d'accompagnement vers la sortie (SAS). Olivier BAGNIS (Conférencier, Marseille)
Auditorium
14:00

"Jeudi 28 mars"

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C1
14:00 - 15:30

Session psychologie - psychiatrie

Modérateur : Anne LECU (Médecin PH) (Fleury Mérogis)
14:00 - 15:30 1. Résultats préliminaires de la surveillance des suicides en prison. Christine CHAN CHEE (coordonnateur programme santé mentale) (Orateur, SAINT MAURICE)
14:00 - 15:30 #17554 - 2. Groupe « gestion du sommeil » par les techniques cognitivo comportementales au quartier homme de la maison d’arrêt de Brest.
2. Groupe « gestion du sommeil » par les techniques cognitivo comportementales au quartier homme de la maison d’arrêt de Brest.

Le Docteur Gravrand, médecin généraliste à la maison d'arrêt de Brest, formée aux thérapies cognitivo comportementales a animé en 2018, en binôme avec une infirmière de l'US, deux groupes thérapeutiques autour des troubles du sommeil au niveau du quartier homme. Six personnes détenues ont pu bénéficier de ce groupe (2 groupes de 3 personnes) en juin et septembre 2018. Le cycle  de 6 séances (5 séances hebdomadaires et 1 séance à 1 mois) a été réalisé après recrutement en entretien individuel et passation de tests, en respectant les contre-indications.

Dans chaque groupe, les scores aux tests d'Epworth et de l'Index de Sévérité de l'Insomnie  passés avant et après intervention, se sont améliorés. La satisfaction des personnes incluses était forte. Le cycle en 5 séances a permis : la psychoéducation autour du sommeil normal et pathologique, la compréhension physiologique des conseils d'hygiène du sommeil, l'apprentissage des techniques de contrôle du stimulus et de restriction du sommeil, la gestion des pensées anxieuses par l’approche cognitive et comportementale par les techniques de relaxation et d’hypnose. Une mise en pratique active était demandée entre chaque séance. La séance à un mois permettait de contrôler l'absence de rechute des troubles et la consolidation des connaissances.

Le frein de cette action a été l’horaire proposée car l’action se déroulait le matin.  Sur chaque cycle, seules 3 personnes ont réalisé le cycle complet sur les 8 personnes recrutées au départ après entretien individuel. La même action sera proposée l’après-midi en 2019 pour lever ce frein.


Elisabeth GRAVRAND (BREST)
14:00 - 15:30 #17578 - 3. Guide de bonnes pratiques : mieux prescrire les benzodiazépines et apparentés en prison.
3. Guide de bonnes pratiques : mieux prescrire les benzodiazépines et apparentés en prison.

Introduction

La consommation des benzodiazépines et apparentés (BZD+) en France est un véritable enjeu de santé publique qui fait l’objet d’un plan d’action au niveau national depuis 2014. La surconsommation de BZD+ est plus importante en contexte carcéral, notamment face à une population plus vulnérable – caractère anxiogène de la détention, prévalence des maladies psychiatriques et addictives plus importante.

Une évaluation des bonnes pratiques «EPP BZD+» a pris place au sein de notre établissement pénitentiaire. Suite à un état des lieux des prescriptions et consommations des BZD+, un groupe projet pluridisciplinaire – médecins psychiatres, médecins généralistes, pharmaciens – s’est réuni afin d’élaborer un « Guide des bonnes pratiques : mieux prescrire les BZD+ en prison».

Matériels et Méthodes

Ce travail porte sur l’étude des prescriptions et consommations de 9 BZD+ - alprazolam, bromazépam, diazépam, lorazépam, lormétazepam, oxazépam, prazépam zolpidem et zopiclone- au regard des recommandations du guide qui comportait 5 objectifs : limiter les molécules au livret thérapeutique, proscrire l’association de deux BZD+ de même indication, respecter les durées de prescription et doses recommandées par l’AMM, et proposer des alternatives thérapeutiques hors BZD+.

Les consommations des BZD+ du 1er octobre 2017 au 30 septembre 2018 ont été comparées à celles de l’étude préliminaire de 2014 et à celles de la population générale (ANSM, 2012). Leur rendu a été établi en Defined Daily Doses (DDD).

Durant cette période, les pharmaciens, lors de l’analyse et la validation de la prescription, indiquaient aux prescripteurs par le biais d’interventions pharmaceutiques (IP) toute déviance au guide des bonnes pratiques.

 

Résultats

La consommation globale des BZD+ a diminué de 29,8% entre les deux périodes d’étude [-68,6% à +9,6%]. Celle-ci reste supérieure à celle de la population générale [+1,6 à +55,7]. Pour le bromazépam et le lorazépam les consommations ont été réduites de -36,4% et -49,5% ; le nombre de prescription est passé de 89 à 11. Une association de 2 BZD+ à visée anxiolytique figurait dans 5 prescriptions qui n’ont pas été reconduites. Pour les 41 molécules prescrites à des doses supérieures à celles de l’AMM, la moitié a été réduite en cours d’étude. La consommation d’alternative thérapeutique a augmenté de 29% (hydroxyzine -6,7%, miansérine +71,6%, alimémazine + 236,1%) ainsi que celles des tisanes de +405%. L’objectif de respecter les durées de prescription de l’AMM, a été mis de côté dans un premier temps.

 

Discussion et conclusion

Suite à la mise en place de l’EPP BZD+ et l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques, les consommations ont fortement diminué ; les pratiques de prescriptions ont été rationalisées et harmonisées. Ces résultats probants témoignent d’une prise de conscience par les professionnels de soins de l’importance de mieux et moins prescrire ce type de médicament et d’une bonne coopération entre les prescripteurs et pharmaciens. Les perspectives seront de faire perdurer ces bonnes pratiques et travailler sur le référencement d’alternatives supplémentaires aux BZD+ telles que l’homéopathie, la phytothérapie ainsi qu’une prise en charge non médicamenteuse.


Susanna DAVOUST (Marseille), Olivier BAGNIS, Valérie GHALEB, Celia BARBERI, Florent LANET, Valérie AMIRAT-COMBRALIER
Auditorium

"Jeudi 28 mars"

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C2
14:00 - 15:30

Education et promotion à la santé

Modérateur : Catherine FAC (médecin responsable) (FRESNES)
14:00 - 15:30 #16907 - 1. La démarche communautaire en santé en prison.
1. La démarche communautaire en santé en prison.

Le projet est né de l’ambition croisée de Médecins du Monde et des équipes médicales d’améliorer l’accès à la santé des personnes détenues. Dès le départ, la volonté était de favoriser une implication et une participation de tous les acteurs concernés, d’une manière ou d’une autre, par les enjeux de santé : personnes détenues, personnel pénitentiaire et professionnels de santé.

L’objectif du programme est de promouvoir la santé et d’améliorer l’accès aux soins et aux droits des personnes incarcérées, en favorisant une approche communautaire. Une première phase expérimentale (2015-2018) a permis de co construire avec les personnes détenues des modalités d’intervention sur les questions de santé, renforcer leurs capacités en matière de santé, sensibiliser les surveillants aux enjeux de santé, organiser une prise en charge adaptée et lutter contre la discrimination lors des examens et soins dispensés en externe.

Les actions menées visent à favoriser l’émergence d’une problématique commune, la prise de conscience du caractère collectif de cette problématique, la conscientisation d’appartenance à un groupe et enfin la mobilisation du groupe pour trouver une solution. Il s’agit de s’appuyer sur la réalité de ce que vivent les personnes détenues, les difficultés réelles et ressenties et de les associer comme tout intervenant aux réponses à apporter. 

Les équipes mènent des actions d’aller vers (sur les bâtiments d’hébergement, en promenade et dans les quartiers arrivants), des actions pour renforcer des compétences individuellement (entretien individuel, accompagnements en permissions et extractions médicale) et des actions pour construire et travailler collectivement (ateliers collectifs, groupes restreints thématiques, réalisation d’outils d’auto support, actions communes AP/US).

Pendant la phase expérimentale, l’équipe a souhaité travailler avec un chercheur de l’EHESP en sociologie afin de mesurer l’impact du programme et dégager des pistes en vue d’une modélisation éventuelle. Le rapport de recherche a mis en exergue des effets positifs produits sur les individus (développement d’aptitudes psychosociales, ré acquisition d’un statut digne, relations patient/soignant et personne détenue/surveillants améliorées, …), sur les surveillants (reconnaissance du rôle des surveillant dans les question de santé, travail sur les représentations des personnes détenues, impact sur les pratiques d’escortes, …) et sur l’organisation (prise de conscience des déterminants de santé, reconnaissance des bienfaits d’un travail collectif, …).

Lors de la 3ème année de la phase expérimentale, l’équipe s’est interrogée sur la pertinence de continuer et avec quels objectifs. L’ensemble des acteurs a ainsi évalué collectivement le programme et, sur la base des points forts, effets produits, chantiers en cours et perspectives de développement, les personnes détenues, le personnel pénitentiaire, les professionnels de santé et MdM ont construit la phase 2 du programme, sur 5 ans.

Cette nouvelle phase du programme se décline en 4 axes de travail et consolide une démarche de co construction.


Irène ABOUDARAM (Nantes/Paris), Chloé GOUBIN, Marie HORNSPERGER
14:00 - 15:30 #17548 - 2. Sport et santé en détention.
2. Sport et santé en détention.

Depuis 2015, nous avons organisé un plan "Parcours santé en détention" autour du thème : "Sport et alimentation en détention". Il s'intègre dans le plan régional "Alimentation en détention" piloté par l'ARS.

Le but est d'établir des actions ciblées par populations distinctes autour de ce thème, en intégrant l'ensemble des intervenants exerçant en milieu pénitentiaire.

 

Les moyens et actions mis en œuvre sont les suivants :

- Sport extrème pour les hommes jeunes : les actions portent sur l'utilisation des produits nocifs, les blessures fréquentes, l'hygiène de vie et le sport, et un coaching personnalisé.

- Sport adapté pour les hommes sédentaires : il s'agit d'actions physiques et diététiques destinées à ces patients polypathologiques

- Petits déjeuners thérapeutiques pour les mineurs : l'objectif est de prendre soin de soi, dans le respect des autres et des cultures

- Ateliers socio-esthétiques pour les femmes : ils ont remplacés les ateliers cuisine initialement mis en place. Leur objectif est d'améliorer l'image de soi

 

En termes de résultat, 80% de la population carcérale de la Maison d'Arrêt d'Angoulême a participé à une action spécifique au moins.

Depuis 2016, 10 journées de consultations de médecine du sport sont organisées chaque année, ce qui représente 60 à 80 patients par an.

Ces consultations sont annoncées par affichage une semaine à l'avance : les détenus s'inscrivent auprès des infirmières.

Chaque consultation de médecine du sport permet au patient de bénéficier d'une visite médicale avec remise d'un certificat de sport adapté, de conseils sportifs mais aussi de conseils d'éducation à la santé délivrés par les infirmières ainsi que d'un fruit frais.

Les bénéfices de ces actions se traduisent par :

- la satisfaction de la population carcérale

- le maintien du lien avec les hommes jeunes qui viennent peu à l'unité sanitaire

- la mise en place d'une relation de confiance

- un mieux-être réel, en particulier pour les hommes pratiquant du sport adapté

- un travail de re-socialisation important chez les mineurs qui sont assidus aux petits déjeuners

Pour le quartier femmes, les actions ont été initiées cette année et font l'objet d'un autre communiqué intitulé "Prendre soin de soi : travail sur l’image de soi par l’esthétisme »


Sylvie BETOULLE, Laurence BAILLARD (ANGOULEME)
14:00 - 15:30 #17493 - 3. Octobre rose 2018 en milieu pénitentiaire, un projet innovant à l'échelon régional.
3. Octobre rose 2018 en milieu pénitentiaire, un projet innovant à l'échelon régional.

Depuis 4 ans, la campagne nationale "Octobre rose" est l'occasion pour les unités sanitaires lilloises de promouvoir le dépistage organisé des cancers féminins en milieu pénitentiaire afin d'inciter les femmes à réaliser ces dépistages et à prendre soin d'elles.

Faisant suite au projet de coordination régionale de la promotion de la santé en milieu pénitentiaire mené de 2015 à 2017, il a été proposé d'élargir la démarche aux 2 autres établissements pénitentiaires du Nord et du Pas de Calais.

Un comité de pilotage, incluant une femme détenue, a permis de la finaliser, inscrivant 6 objectifs spécifiques (Sensibiliser les femmes sur les cancers féminins, leur dépistage et les moyens de le faire, les interroger sur leurs attentes et besoins, les impliquer dans la démarche de façon concrète, renforcer l'estime de soi, promouvoir le suivi médical en renforçant le dépistage individuel et l'accès aux soins, placer les femmes détenues dans une démarche de santé publique partagée). 6 actions de terrain ont été élaborées et réparties en fonction des sites d'août à décembre, impliquant 6 partenaires différents (Une action solidaire pour les femmes malades avec l'association Emeraude, des ateliers d'arts plastiques avec le Musée d'art moderne de Villeneuve d'Ascq, un atelier d'écriture avec l'Education Nationale, un défilé de mode avec la fondation KIABI, une représentation théâtrale avec la troupe "La belle histoire", et un jeu de société "Gynoquid" avec la Ligue contre le cancer du Nord).

Le projet a été soutenu financièrement par la Ligue contre le cancer du Nord pour Sequedin et Valenciennes et par la DISP Nord pour Bapaume. Le soutien de la Ligue s'inscrit dans le temps et vient consolider et renforcer la démarche chaque année. La dimension régionale a permis à la DISP d'y prendre part.

Ce projet a permis de toucher plus de 150 femmes, dont une participant à la conception du projet et 60 impliquées dans une production (confection de coussins, dessins, défilé). La mise en avant des femmes détenues et leur capacité à s'engager, ainsi que les échanges avec les professionnels, ont bouleversé complètement le regard habituel et peu engageant des uns et des autres. La démarche de soins et depromotion de la santé en ressortent grandement facilitées.

Ce projet a mobilisé plus de 25 professionnels différents (santé, pénitentiaire, justice, éducation nationale, associations diverses, ...) et 2 bénévoles. Une communication a par ailleurs pu se faire sur le journal régional et le journal interne de l'Administration Pénitentiaire. Il a permis de partager des moments particulièrement forts, de placer la Santé au centre des réflexions et de renforcer une dynamique de terrain partagée. Cette dynamique concerne le dispositif de soins mais aussi la démarche en promotion de la santé.

L'ouverture de cette démarche à 2 autres établissements a apporté un soutien moral et matériel à des unités sanitaires se sentant habituellement plutôt isolées et démunies en matière de promotion de la santé. Elle leur a permis de s'investir pleinement dans cette démparche, de rendre possible leur implication dans ce domaine, de les positionner auprès des partenaires locaux comme acteurs de santé globale, d'apporter au public une offre de santé différente, et d'ouvrir de nouvelles perspectives.


Fabienne ROMBEAUX, Emmanuel LUNEAU (lille), Sandrine BAJEUX, Philippe PEGORIER, Philippe BEGHIN, Pascal LEFAKOUONG
Cassiopée
16:00

"Jeudi 28 mars"

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C3
16:00 - 17:00

Addictologie

Modérateur : Béatrice CARTON (Praticien hospitalier) (Bois d'Arcy)
16:00 - 17:00 1. Repérage des addictions en milieu carcéral. Enquête fédération Addiction / APSEP / ASPMP. Marine GAUBERT (Orateur, Paris), Fadi MEROUEH (chef de service SSMP) (Orateur, Montpellier)
16:00 - 17:00 2. Le médicament dans tous ses états. Christelle RUELLO (Orateur, Nantes), Isabelle COUTEAU (Orateur, Nantes)
Auditorium

"Jeudi 28 mars"

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C4
16:00 - 17:00

Accompagnement thérapeutique

Modérateur : Muriel BOCQUENTIN BAILLY (Pharmacien) (Fresnes)
16:00 - 17:00 #17491 - 1. Quelle place pour l'UHSI dans l'Education Thérapeutique du Patient en milieu pénitentiaire?
1. Quelle place pour l'UHSI dans l'Education Thérapeutique du Patient en milieu pénitentiaire?

Mises en place à partir de 2004, les Unités Hospitalières Sécurisées Interrégionales (UHSI) sont une interface privilégiée entre les Unités Sanitaires (US) des établissements pénitentiaires et l'Hôpital. Elles contribuent à garantir une qualité de soins équivalente à celle dont dispose l'ensemble de la population.

L'Education Thérapeutique du Patient est une technique de soins faisant partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient (HAS, 2007). C'est pourquoi l'ETP est aujourd'hui proposée aux patients détenus hospitalisés à l'UHSI de Lille. Un programme portant sur le diabète est mis en place depuis 2011.

A l'aube de notre seconde évaluation quadriennale, de nombreuses questions restent en suspens quant à la place de l'UHSI dans l'ETP en milieu pénitentiaire :

- L'organisation de l'UHSI d'aujourd'hui permet-elle le développement d'un programme ETP à part entière?

- Comment permettre un accès à l'ETP pour tout patient éligible?

- Dans quelle mesure peut-on assurer une continuité des soins en ETP entre les US et l'UHSI?

Pour tenter d'y répondre, nous avons réalisé un état des lieux auprès de l'ensemble des UHSI portant sur les différentes pratiques et organisations en place. Nous avons croisé ces données avec notre propre expérience lilloise, puis élaborer des propositions que nous souhaitons présenter et soumettre à discussion.


Emmanuel LUNEAU, Sabine LEQUETTE (LILLE), Catherine DEMATTEO, Nathalie VANHEMS, Frédéric GRIMOPONT
16:00 - 17:00 #17626 - 2. Mise en place d’un atelier d’éducation thérapeutique sur les anti-coagulants en milieu pénitentiaire.
2. Mise en place d’un atelier d’éducation thérapeutique sur les anti-coagulants en milieu pénitentiaire.

Objectif:Les problématiques de la santé en prison sont nombreuses: surpopulation carcérale, manque d’effectifs soignants. Dans ce contexte particulier du milieu carcéral, où la réinsertion, l'autonomisation et la responsabilisation sont des objectifs quotidiens, sensibiliser le patient, lui permettre de comprendre et de jouer un rôle dans son traitement sont des enjeux très importants.

 

Matériel et méthodes : L'atelier thérapeutique s'est déroulé au Centre Pénitentiaire d'Orléans Saran. Pour réaliser cet atelier, notre choix s'est porté sur les anticoagulants. Classe thérapeutique très importante, qui fait l'objet de traitements chroniques, et pour lesquels un mésusage peut-être dangereux. Les participants étaient un interne en pharmacie, un préparateur en pharmacie hospitalière, un médecin et un groupe de 5 détenus ayant chacun un traitement différent. L'atelier s'est déroulé sur une heure. Dans la première partie, le but était de transmettre des informations sur la coagulation, connaître les situations qui engendrent une hyper ou hypo-coagulation. Chaque détenu expliquait ce qu'il savait de sa pathologie. Puis nous leur expliquions à l'aide d'images le mécanisme de la coagulation. La seconde partie portait sur le traitement que chacun des détenus avait : le mécanisme d'action, la posologie, l'attitude à avoir lors de l'oubli d'une prise, les effets indésirables et les attitudes à adopter s'ils se présentent. Les détenus sont acteurs de cet atelier. C'est par des questions que l'interne et le préparateur amènent les patients sur chacune des thématiques (par exemple «Quand on vous parle de coagulation, à quoi pensez-vous?», «qu'est ce que sont les plaquettes?», «quand on parle de vitamine K qu'est ce que cela vous évoque?», «que vous a-t-on expliqué sur votre traitement?»). A la fin de l'atelier, une fiche récapitulative reprenant les informations clés est donné à chaque détenu. Pour finir, un questionnaire anonyme est proposé pour nous indiquer si l'atelier a été apprécié et jugé intéressant (les possibilités de réponses étaient :"pas satisfait, moyennement satisfait, satisfait, très satisfait")

 

Résultats : D'après le questionnaire 5 patients(100%) ont jugé très satisfaisant la qualité de l'accueil, la clarté des explications ainsi que les réponses données aux questions posées. 5 patients(100%) ont aussi trouvé très satisfaisant la qualité des supports utilisés et la liberté de parole. 5 patients(100%) ont trouvé que l'atelier avait une utilité et ont apprécié le travail en groupe. 4 personnes(80%) ont montré un intérêt pour participer à un second atelier.

Conclusion : Organiser des ateliers thérapeutiques avec les détenus, a constitué un réel intérêt pour eux. Ils ont été complètements impliqués durant toute l'heure d’atelier proposé. Pour des raisons d'organisation, cet atelier a été proposé aux détenus sur leur horaire de promenade. La présence de la totalité d’entre-eux à cet atelier à démontré leur intérêt pour connaître leur traitement et d'en savoir plus sur leur maladie. Les remarques très positives formulées à la suite de ces pratiques nous encourage donc à pérenniser ces projets. Pour réaliser cet atelier, il est important d'anticiper les difficultés pour s’adapter au public visé (problème d’illettrisme, concentration fluctuante…).


Margaux DELAMOTTE, Nicolas VILLAUME, Marie-Christine BOUTRAIS (ORLEANS), Isabelle HERMELIN
Cassiopée