Mercredi 10 mai
13:30

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AC01
13:30 - 14:00

Accueil des congressistes

Auditorium
14:00

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S01
14:00 - 14:30

Ouverture du Congrès

Auditorium
14:30

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S02
14:30 - 16:15

Séance des Sociétés

Modérateurs : Dr Anne-Laure EJEIL (MCU-PH) (Montrouge), Pr Jacques-Henri TORRES (PU-PH) (Montpellier)
 Comprendre les principes thérapeutiques des infections en général, et apicales en particulier
14:30 - 15:10 Séance de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française >> Antibiothérapie-antibiorésistance. Pr Lionel PIROTH (Conférencier, Dijon)
15:20 - 16:10 Société Française d'Endodontie >> Diagnostic clinique et traitement endodontique chirurgical des infections apicales. Dr Nicolas GARDON (Conférencier, Marseille)
Auditorium
16:15 Pause & Visite des stands
16:50

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S04
16:50 - 17:40

Séance des Sociétés - Suite

Modérateurs : Dr Anne-Laure EJEIL (MCU-PH) (Montrouge), Pr Jacques-Henri TORRES (PU-PH) (Montpellier)
 Comprendre les principes thérapeutiques des infections en général, et apicales en particulier
16:50 - 17:40 Fédération Européenne des Sociétés de Chirurgie Orale (EFOS) >> Approche clinico-chirurgicale de la pathologie des tissus durs et mous. Dr José ROSA (Conférencier, Portugal)
Auditorium
17:30

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SYMPO
17:30 - 18:30

Symposium Ti-OSS / GE TEC3
Compréhension des propriétés bio-actives de l'Octa-Calcium-Phosphate. Application à la ROG et résultats cliniques implantaires de la nouvelle Xenogreffe bovine inorganique Ti-oss

Conférencier : Dr Thomas FORTIN (Conférencier, Lyon)
Salle MOREY ST DENIS
17:40

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S05
17:40 - 18:15

Séance administrative

Modérateur : Dr Alexandre ALPY (praticien hospitalier) (CHAMBERY)
 Comprendre les nouveaux principes de la formation continue
17:40 - 18:15 Certification périodique. Dr Jean-Hugues CATHERINE (MCU PH) (Conférencier, Marseille)
Auditorium
18:30

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S06
18:30 - 19:30

Réunions CNP - CO

Salle GIVRY
Jeudi 11 mai
09:00

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S07
09:00 - 09:50

Séance Infectiologie

Modérateur : Pr Pr Anne-Gaëlle CHAUX (Puph) (Nantes)
 Comprendre les pathologies infectieuses, leurs manifestations et
leurs traitements
09:00 - 09:50 Infectiologie : de l’écrit à l’oral. Pr Lionel PIROTH (Conférencier, Dijon)
Auditorium
09:50 Pause & Visite des stands
10:35

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S08
10:35 - 12:30

Séance Infectiologie -Suite

Modérateurs : Dr Ionel AGA (Praticien Hospitalier - Chef de Service) (Chambéry), Pr Philippe LESCLOUS (PU-PH) (Nantes)
 Comprendre les pathologies infectieuses, leurs manifestations et
leurs traitements
10:35 - 11:20 Manifestations buccales des infections sexuellement transmissibles. Fabrice CAMPANA (mcu/ph) (Conférencier, Marseille), Jean-Christophe FRICAIN (Directeur) (Conférencier, Bordeaux)
11:25 - 11:55 Peut-on prédire la réponse au traitement des ostéomyélites maxillo-mandibulaire à partir des données cliniques, radiologiques et bactériologiques initiales? Une étude rétrospective de 52 patients. Dr Mathilde FENELON (MCU-PH) (Conférencier, bordeaux)
12:00 - 12:30 Lésions orales et oropharyngées induites par les papillomas-virus-humains. Dr Julie GUILLET-THIBAULT (MCU-PH) (Conférencier, Nancy)
Auditorium

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S12
10:35 - 11:40

Session Infectiologie

Modérateurs : Pr Sylvie BOISRAME (PU-PH) (BREST), Dr Charlène KICHENBRAND (MCU-PH) (Nancy)
 Découvrir les manifestations buccales et les complications de pathologies infectieuses
10:35 - 11:05 Manifestations buccales du covid 19 : qui, que, quoi, dont, où, lesquelles et ses variantes. Dr Emilie HASCOET (AHU) (Conférencier, Nantes)
11:10 - 11:40 Complications infectieuses en chirurgie orale : du cabinet dentaire à la réanimation chirurgicale. Dr Mehdi ISSAD (DOCTEUR JUNIOR) (Conférencier, Dijon)
Salle MOREY ST DENIS
11:40

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S14
11:40 - 12:30

Communications libres - Infection et cavité orale

Modérateurs : Pr Sylvie BOISRAME (PU-PH) (BREST), Dr Charlène KICHENBRAND (MCU-PH) (Nancy)
 Découvrir les manifestations buccales et les complications de pathologies infectieuses
11:40 - 11:50 #33835 - CO01 Lésions orales révélatrices d’une syphilis secondaire : à propos d’un cas.
Lésions orales révélatrices d’une syphilis secondaire : à propos d’un cas.

Introduction : La syphilis est une infection sexuellement transmissible causée par le spirochète treponema pallidum (OMS 2016). Depuis l’an 2000, une augmentation importante du nombre de cas au sein de la population des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes a été constatée en France comme dans le monde (HAS 2015).

Observation : Le cas clinique rapporté est celui d’un homme de 32 ans allergique à la pénicilline qui consultait pour des lésions érosives buccales évoluant depuis 3 mois et sans tendance à la guérison. L’examen endobuccal révélait des plaques muqueuses sous forme de multiples macules rondes groupées, de couleur rouge-vif, de 0,5 à 1 cm de diamètre, de surface lisse et d’aspect luisant siégeant au niveau de la face interne de la lèvre supérieure, de la face latéro-ventrale de la langue et de la zone rétrocommisurale droite. Des plaques fauchées et dépapillées linguales ont été aussi observées. L’examen locorégional révélait une adénopathie subandibulaire gauche ferme, mobile et douloureuse. L’examen cutané était strictement normal. Une biopsie de la lésion labiale a été réalisée. L’étude immuno-histochimique révélait la présence de multiples tréponèmes dans l’épithélium. Le test tréponèmique (TT) par méthode immunoenzymatique était positif à 47.9 et le test rapide de la réagine plasmatique quantitatif (RPR) était aussi positif. Le diagnostic de syphilis secondaire a éré posé. Les examens neurologiques et ophtalmologiques étaient négatifs. Les sérologies au VIH, hépatite B et C étaient négatives. La recherche de Chlamydiae trachomatis était positive au niveau du prélèvement rectal tandis que le bilan de la gonorrhée était négatif. Un traitement par doxycycline (200 mg par jour en deux prises) a été instauré pendant 28 jours. Un suivi sérologique de guérison après traitement a été réalisé par le test RPR à 3, 6 et 12 mois.  

Discussion : Après une période d’incubation de 10 à 90 jours, la syphilis passe par plusieurs phases (primaires, secondaires, tertiaires) séparées par des phases de latence. Le TT par méthode immunoenzymatique détectant IgG et IgM et le RPR occupent une place centrale dans le diagnostic (HAS 2015). Le traitement consiste dans l’administration de la benzathine benzylpénicilline G par voie injectable. En cas d’allergie à la pénicilline, la molécule prescrite est la doxycycline sauf chez la femme enceinte et le patient séropositif pour le VIH (OMS 2016, Janier 2014)

Conclusion : Les formes orales de syphilis secondaire sont multiples et polymorphes ; leur diagnostic est un véritable challenge, surtout lorsqu’elles sont isolées. Les complications neurologiques et ophtalmologiques peuvent être graves ce qui explique l’intérêt d’une prise en charge précoce.

1- Organisation mondiale de la santé.Geneva:OMS;2016

2- Haute Autorité de Santé.Argumentaire.Saint-Denis La Plaine:HAS;2015.

3- Janier M et al.J Eur Acad Dermatol Venereol.2014;28:1581-93.


Mounir OMAMI (Vichy), Florian KAPPES, Laurent DEVOIZE, Candice DELBET-DUPAS
11:50 - 12:00 #33837 - CO02 Retour sur la prise en charge des cellulites faciales d’origine dentaire au Centre Hospitalier de Mayotte en 2022.
Retour sur la prise en charge des cellulites faciales d’origine dentaire au Centre Hospitalier de Mayotte en 2022.

 

 

La plupart des infections d’origine dentaire peuvent être prise en charge sans entrainer de complication. Certaines évoluent cependant en cellulite cervico faciale compliquée, nécessitant alors une intervention chirurgicale sous anesthésie générale et une hospitalisation en chirurgie ou en réanimation (1). Le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) est le seul établissement de santé de l’île prenant en charge cette pathologie. Le plateau technique du CHM est complet mais très sollicité au vu de sa faible capacité par rapport au bassin de population desservi :(4 salles de bloc pour 300 000 habitants).

 Le service d’odontologie et chirurgie orale est organisé en conséquence et possède une filière dédiée. Une plateforme téléphonique permet un pré tri des urgences dentaires et la priorisation des urgences infectieuses. En 2022 ,7767 appels ont été régulés via cette plateforme .22,3 % des appels concernaient une suspicion de cellulite faciale.1732 patients ont été pris en charge pour cette pathologie en 2022.

La première partie de notre étude porte sur un échantillon de 700 patients pour lesquels les données ont été recueillies par le chirurgien-dentiste d’astreinte sur le logiciel Dx care.

L’échantillon était constitué de 408 femmes (58%) et de 292 hommes (42%).

294 patients étaient âgés de moins de 15 ans (42%) et l’âge moyen était de 24 ans.

145 (20%) patients présentaient au moins un signe de gravité (dysphagie, trismus, fièvre, dyspnée etc…)

Le protocole appliqué privilégie, pour les patients adultes, l’avulsion de la dent causale et le drainage en cas de collection lors de la consultation d’urgence sous anesthésie locale en ambulatoire. Une antibiothérapie per os adaptée est prescrite en complément.

Pour la population pédiatrique, en l’absence de signe de gravité, une antibiothérapie per os est prescrite et l’avulsion est effectuée à 48h sous sédation systématique selon l’évaluation par l’échelle de Vehnam.

Parmi les adultes, l’avulsion de la dent causale lors de cette consultation d’urgence a été possible pour 299 patients soit 73,8 % des cas.

Sur les 1732 patients accueillis au CHM pour cellulite faciale d’origine dentaire en 2022

15 (0,9 %) ont nécessités une prise en charge sous anesthésie générale en collaboration avec l’équipe d’ORL. Parmi ces patients 3 ont pu bénéficier du circuit ambulatoire. 6 ont dû être hospitalisés en chirurgie et 6 en réanimation

Aucun décès n’a été constaté.

Un accès facilité à un service compétent en chirurgie orale permet une prise en charge précoce des cellulites d’origine dentaire par une élimination rapide du foyer infectieux et une antibiothérapie adéquate permettant ainsi une faible morbidité de cette pathologie et une épargne du plateau technique.

 

1.Nicot R, Barry F, Raoul G,et al. J Stomatol Oral Maxillofac Surg. 2022 Nov;123(6):e738-e742


Nolwenn LEPOURIEL (Mamoudzou), Sarah KOUTALA, Nadjaty HAROUNA, Simon DERAEDT, Alain RENAUX
12:00 - 12:10 #33839 - CO03 A propos d’une cellulite temporale d’évolution bénigne secondaire à l’infection d’une molaire mandibulaire ou lorsqu’une cellulite oro-faciale défie la gravité.
A propos d’une cellulite temporale d’évolution bénigne secondaire à l’infection d’une molaire mandibulaire ou lorsqu’une cellulite oro-faciale défie la gravité.

Introduction :

La cellulite temporale est une complication rarissime d’une infection oro-faciale, souvent liée à la troisième molaire maxillaire, atteignant l’ensemble des structures de la fosse infra-temporale. Il est rapporté ici le cas d’un patient atteint d’une cellulite temporale causée par l’infection d’une deuxième molaire mandibulaire étendue à la fosse infra-temporale et aux régions orbitaire et temporale gauches.

Observation clinique :

Un patient de 63 ans, en bonne santé générale, a été reçu aux urgences bucco-dentaires pour des douleurs sévères mandibulaires gauches irradiantes aux régions massétérine et temporale homolatérales.

L’examen extra-oral objectivait une tuméfaction génienne basse gauche, sous-orbitaire et temporale rénitente à la palpation, sans crépitation neigeuse, avec effacement du méplat zygomatique, sans amélioration malgré la prise d’amoxicilline/acide clavulanique depuis trois jours. Un trismus serré était associé, sans occlusion palpébrale pathologique, ni ophtalmoplégie.

A l’examen intra-oral, le patient présentait de nombreux foyers infectieux dentaires, notamment une 37 délabrée, nécrosée et douloureuse à la percussion, sans comblement du vestibule. A la palpation temporale gauche, un drainage spontané était observé au niveau du sulcus de la 37 confirmant la dent causale. Le diagnostic de cellulite temporale et orbitaire diffusée collectée odontogène à point de départ 37 a été posé. Au niveau orbitaire, on retrouve une cellulite préseptale (grade 1 de la classification de Chandler) sans signe de gravité locale et d’extension intracrânienne.

En l’absence de signes d’altération générale et de gravité, il a été décidé de réaliser une désinfection locale et la poursuite de l’antibiothérapie à large spectre, amoxicilline/acide clavulanique/métronidazole, avec suivi étroit du patient, en attendant la levée du trismus pour le traitement de la porte d’entrée infectieuse. Progressivement, la cellulite orbitaire a régressé avec  persistance de l’extension temporale. Compte tenu de sa diffusion au vertex, le patient a été adressé en service de chirurgie maxillo-faciale. Un scanner cervico-facial injecté a révélé une collection hydro-aérique de l’espace masticateur gauche, prenant naissance au niveau de l’angle mandibulaire et s’épuisant sur la voûte crânienne en regard de la suture fronto-pariétale gauche. Un drainage chirurgical sous anesthésie générale a été réalisé au niveau de la fosse infra-temporale selon un double abord, endobuccal et temporal gauche, associé à l’avulsion de la dent causale.

Discussion et conclusion :

La cellulite temporale d’origine dentaire est une infection rare mais dont les complications peuvent être gravissimes comme la thrombophlébite ptérygoïdienne ou extension endocrânienne potentiellement fatale. Dans le cas présenté, l’étiologie, pour le moins atypique, était une molaire mandibulaire, encourageant le praticien à un examen loco-régional exhaustif quelle que soit l’origine de la cellulite.


Amelie ALBISETTI (Strasbourg), David ANTUNES, Pierre KLIENKOFF, Sophie BAHI-GROSS, Florent MEYER
12:10 - 12:20 #33848 - CO04 La thérapie adjuvante pour l’optimisation du traitement chirurgical de l’ostéochimionécrose des maxillaires : séries de cas.
La thérapie adjuvante pour l’optimisation du traitement chirurgical de l’ostéochimionécrose des maxillaires : séries de cas.

Introduction :

L’ostéochimionécrose (OCN) est une atteinte des maxillaires essentiellement causée par l’administration des bisphosphonates surtout par voie intraveineuse.

Son apparition est liée majoritairement à la présence d’un foyer infectieux buccodentaire, à une cause iatrogène (extraction dentaire…) ou rarement d’apparition spontanée.

Actuellement les traitements chirurgicaux décrits sont de plus en plus conservateurs liés au stade d’évolution.

 Afin d’optimiser le résultat du traitement et garantir une bonne cicatrisation à long terme plusieurs traitements adjuvants associés à la chirurgie ont été proposés.

Observation :

A travers une série de cas cliniques présentant des patients avec différents stades d’évolution d’OCN, nous allons présenter un protocole de prise de prise en charge chirurgicale de l’OCN se basant sur une multitude de traitements adjuvants tel que la supplémentation en vitamine D, l’utilisation des dérivés plaquettaires, du corps adipeux de la joue, la biostimulation au laser…etc. utilisés en per ou post opératoire afin d’optimiser le résultat à court et à long terme.

Discussion :

Le but du traitement de l’OCN est d’obtenir une cicatrisation muqueuse et une réossification du site atteint avec résolution des signes cliniques et radiologiques. Plusieurs traitements adjuvants ont été décrits dans la littérature garantissant des résultats satisfaisants . Selon les cas cliniques et se basant sur les facteurs de comorbidités de chaque patient, une combinaison adaptée de ces traitements optimiserai les résultats en post opératoire.

Conclusion :

Même si le protocole de prise en charge de l’OCN n’est toujours pas standardisé, la chirurgie conservatrice minimalement invasive associée à un traitement adjuvant adéquat pourrait nous garantir des résultats satisfaisants à long terme.


Ghada BOUSLAMA (sousse, Tunisie), Nour Sayda BEN MESSAOUD, Souha BEN YOUSSEF
12:20 - 12:30 #33853 - CO05 Cellulite de la face et Streptocoque A : Au sujet d’un cas.
Cellulite de la face et Streptocoque A : Au sujet d’un cas.

Le Streptocoque du Groupe A (SGA) est l’une des principales causes bactériennes d’infection de la peau et des tissus mous. Il est à l’origine de multiple présentation clinique : impétigo, érysipèle, cellulite, fasciite nécrosante, myosite, scarlatine, syndrome de choc toxique. Il est le plus souvent bénin mais peut être mortel. Le cas clinique rapporté est celui d’une femme de 72ans. Elle nous ait adressé pour une cellulite génienne haute gauche d’évolution rapide suite à des soins dentaires. Un traitement par corticothérapie (AIS) avait été mis en place. L’examen clinique retrouvait une cellulite non collectée gauche, sans anomalie endo buccale. Un scanner cervico-facial a été réalisé et retrouvait une cellulite faciale sans collection et sans point d’entrée dentaire. Dans les 24h qui ont suivi son admission et la mise en place de l’antibiothérapie par voie veineuse (Augmentin), la patiente a présenté une extension de la cellulite en péri orbitaire avec une atteinte controlatérale et une médiastinite. Un drainage en urgence a été réalisé associée à une trachéotomie. Pour la première nuit post opératoire une surveillance dans le service de réanimation a été réalisée. Des prélèvements per opératoire ont été réalisés et retrouvaient du SGA. Les jours suivants, une nécrose cutanée péri orbitaire bilatérale est apparue. Le diagnostic de dermohypodermite bactérienne nécrosante (DHBN) à SGA a été retenu. L’hospitalisation a duré 25 jours, la patiente aura nécessité de la mise en place d’une sonde naso-gastrique et de 2 blocs opératoires pour détersion de la nécrose. Le sevrage de la trachéostomie a été réalisé au bout de 20jours. Une greffe cutanée est programmée pour la suite de la prise en charge.

Depuis septembre 2022 il est observé en Europe, une augmentation des cas d’infection au SGA. Cette situation n’est pas liée à l’émergence d’une nouvelle souche mais à l’augmentation de la fréquence du génotype emm1. Un nombre plus important de décès est rapporté en comparaison aux années 2015-2017. La cellulite au SGA est une inflammation aigue de la peau et des tissus sous-cutanés. Cliniquement les signes sont une douleur locale, une sensibilité, un gonflement et un érythème parfois associée à des signes systémiques. Le traitement réside par une antibiothérapie (pénicilline). La DHBN atteint le derme et l’hypoderme. Elle est principalement due au SGA. Elle est fulminante et présente une mortalité entre 20-30 %. Elle est plus fréquente chez l’adulte âgé de plus de 50 ans mais reste rare (2 à 4cas/100 000). L’un des principal facteur de risque est la prise d’AIS. Cliniquement elle se caractérise par une extension rapide des signes locaux et cela malgré l’antibiothérapie. Ce cas a fait suspecter dans un premier temps une cellulite de la face d’origine dentaire. L’examen clinique, radiologique et l’évolution de la patiente, ont permis de retenir le diagnostic de DHBN à SGA dans une période en pleine recrudescence d’infection au SGA en Europe. 


Andréanne PELLAT (Dijon), David HOARAU
Salle MOREY ST DENIS
12:30

"Jeudi 11 mai"

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S11
12:30 - 13:30

Symposium Zimvie
Chirurgie Guidée : planification et prédictibilité avec RealGUIDETM

Conférencier : Dr Anthony BOHBOT (Conférencier, Paris)
Salle MOREY ST DENIS
Cocktail Déjeunatoire & Visite des stands
14:00

"Jeudi 11 mai"

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S15
14:00 - 15:40

Séance Imagerie et Infectiologie

Modérateurs : Laurent DEVOIZE (PU-PH) (Clermont-Ferrand), Benoit PHILIPPE (Paris)
 Découvrir l’expression radiographique de différentes pathologies
14:00 - 14:50 Radiogame. Pr Benjamin SALMON (PU-PH) (Conférencier, Paris)
14:55 - 15:40 Les ostéites multifocales récidivantes. Une entité à ne pas méconnaitre en pathologie orale et maxillo-faciale. Joël FERRI (Conférencier, Lille)
Auditorium

"Jeudi 11 mai"

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DPC01
14:00 - 17:15

SÉANCE DPC
Le parcours patient dans la prise en charge des lésions orales Session 1, N°14572325001

Conférenciers : Dr Claude FARENC (Conférencier, Toulouse), Dr Gabriel FAUXPOINT (Chirurgien Oral) (Conférencier, Toulouse), Dr Martine NESPOULOUS (Conférencier, Toulouse), Dr Jerôme SARINI (Conférencier, Toulouse)
 Pour satisfaire à son obligation de DPC
Salle MOREY ST DENIS
15:30

"Jeudi 11 mai"

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S20
15:30 - 17:30

Workshop IBS

15:30 - 17:30 Repousser les limites du sinus lift par voie crestale à l'aide de la technique CMC et de l'implant MagiCore. Dr Aurore BARRACO (Interne) (Conférencier, Lyon)
Salle GIVRY
15:45 Pause & Visite des stands
16:20

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S17
16:20 - 17:30

Communications libres - Infection et cavité orale

Modérateurs : Dr Sébastien GENEST-BEUCHER (Attaché) (BREST), Dr Julie GUILLET-THIBAULT (MCU-PH) (Nancy)
 Découvrir l’expression radiographique de différentes pathologies
16:20 - 16:30 #33875 - CO06 Localisation maxillaire d’un lymphome T HTLV-1 de l’adulte : à propos d’un cas.
Localisation maxillaire d’un lymphome T HTLV-1 de l’adulte : à propos d’un cas.

Introduction : Les cancers viro-induits représentent environ 10% des cancers dans le monde et correspondent à l’émergence de 1,4 millions de cancers par an (Schiller 2021). Parmi ces cancers viro-induits sont retrouvés les lymphomes T HTLV-1 de l’adulte, liés à une infection chronique au rétrovirus T-lymphotropique humain 1. Les manifestations orales de ce type de lymphome se font très rares et peu de cas sont rapportés dans la littérature. 

Cas clinique : il s’agissait d’un homme de 32 ans ayant consulté pour une masse maxillaire gauche évoluant depuis 1 mois, sans signes généraux. L’examen clinique révélait une asymétrie faciale associée à un nodule bleuté palatin de 6 cm associé à une ulcération, concernant l’ensemble du secteur 2, entrainant mobilités et douleurs dentaires et sinusiennes ainsi qu’épistaxis gauche. L’examen radiographiquue montrait une lyse osseuse secteur 2 ainsi qu’une masse intéressant l’ensemble du sinus et du maxillaire gauche. La biopsie évoquait un lymphome T CD25+ pouvant faire discuter d’un lymphome T de l’adulte HTLV1+. La sérologie HTLV1 était revenue positive. Ces examens ont permis de conclure en un lymphome T type ATL HTLV-1+, stade IV.A (maxillaire, ganglionnaire et médullaire)Un traitement par 4 cycles de Methotrexate-CHOEP, 2 cycles de CHOEP puis 3 cycles de Holoxan/VP16 en attendant l’allogreffe a été mis en place et a permis d’obtenir une réponse métabolique complète. 

Discussion : Les virus peuvent être à l’origine de nombreux néoplasies malignes orales : le virus de l’Epstein Barr (EBV), qui se manifeste principalement chez les patients immunodéprimés ou âgés (lymphomes non hodgkiniens, lymphoprolifération cutanéomuqueuse EBV+), l’Herpès virus 8 (HHV8) à l’origine du sarcome de Kaposi, le papilloma virus (HPV) à l’origine de certains carcinomes épidermoïdes oropharyngés ainsi que le virus T-lymphotrope humain 1 (HTLV-1) responsables de lymphomes (Gobert 2019).

La manifestation orale du lymphome T de l’adulte HTLV1+ est rare et très peu décrite dans la littérature, les manifestations cutanées de cette entité sont retrouvées plus fréquemment (Tokura 2015). Le diagnostic différentiel principal de cette lésion serait le lymphome T de l’adulte sans spécificité, c’est pourquoi la sérologie HTLV1 reste indispensable au diagnostic (Sohail Qayyum 2014). Le pronostic de ces lymphomes est variable en fonction du sous type mais ils peuvent être très agressifs (Ishitsuka 2021) et une prise en charge rapide est indispensable, le diagnostic doit donc être posé rapidement et précisément.

Un contrôle régulier pourrait être instauré chez les patients porteurs connus de ces virus, notamment chez les hommes âgés de plus de 20 ans car la fréquence est plus élevée et un dépistage pourrait être mis en place chez les patients d’ethnie endémiques ou ayant des membres de la famille ou des partenaires atteints de ces virus afin de les diagnostiquer et de pouvoir instaurer un suivi régulier.


Pauline LE GATT (Paris), Pierre REIMBOLD, Géraldine LESCAILLE, Vanessa BAAROUN, Juliette ROCHEFORT
16:30 - 16:40 #33890 - CO07 Manifestations orales de l’infection à SARS-Cov2 : revue de littérature.
Manifestations orales de l’infection à SARS-Cov2 : revue de littérature.

Introduction : A ce jour, si la morbi-mortalité induite par le SARS-Cov-2 tend à diminuer, son incidence reste forte (50 000 nouveaux cas actuellement par jour en France) et semble s’installer dans le temps depuis son apparition en 2019. Au niveau de la sphère oro-faciale, la littérature a montré une forte expression de la porte d’entrée cellulaire du virus via le récepteur ACE2 (1), l’existence d’une cytotoxicité locale, ainsi que le rapport de cas de lésions buccales d’apparition concomitante à cette infection (2). Indépendamment de la forme de gravité de son expression, l’objectif de l’étude a été d’améliorer les connaissances de ses manifestations oro-faciales et ainsi la prise en charge de ces patients et le diagnostic étiologique des lésions dermatologiques buccales.

Matériels et Méthodes : Une revue systématique a été réalisée entre janvier 2020 et avril 2022 sur les bases de données Pubmed et Web of Science avec le mot-clé « Covid 19 » associé à « oral manifestation », « oral mucosal lesion » ou « oral mucosal changes » afin d’inclure toute étude rapportant des manifestations orales chez des patients diagnostiqués Covid 19 par test PCR indépendamment du degré de gravité des symptômes. Ont été exclus les articles sans rapport de cas.

Résultats : Au total 80 articles ont été retenus et analysés. Globalement, les résultats ont montré des manifestations buccales peu spécifiques avec une imputabilité directe difficile à définir, en lien probablement avec l’atteinte systémique inflammatoire du SARS-Cov2. Les lésions dermatologiques les plus fréquentes étaient les ulcérations buccales, les érythèmes et macules prodromiques ou non aux ulcérations.

Dans le syndrome inflammatoire multi-systémique de l’enfant (MIS-C), réaction immunitaire potentiellement mortelle secondaire à une infection par SARS-Cov2, une expression oro-pharyngée était retrouvée avec une topographie buccale de proportion essentiellement et respectivement labiale et linguale (chéilites, érythème diffus lingual, langue framboisée) (3). Discussion : Si les étiologies des lésions retrouvées et concomitantes à une infection au SARS-Cov2 ne sont pas encore clairement définies, la connaissance de leur existence paraît essentielle aussi bien au dépistage précoce de formes graves de la Covid19 tel que le MIS-C, que pour l’inclure à la démarche diagnostique face à de telles lésions. De plus, la topographie des lésions tend à montrer une corrélation avec la densité tissulaire des récepteurs ACE2. Néanmoins, le rapport de cas n’est pas encore suffisant pour affirmer ce lien direct et des études complémentaires en ce sens permettraient ainsi de préciser et distinguer les actions directes et indirectes du SARS-Cov2. 

Conclusion : L’évolution de la pandémie restant incertaine, le chirurgien oral a donc un rôle important à jouer afin de préciser et enrichir les connaissances sur les manifestations oro-faciales de la Covid19 ainsi que ses mécanismes pathologiques.


Chloé GIBEILI (Brest), Louis MARCHESSEAU, Pierre BRELIVET, Jacque CABON, Jean-Michel DESSUS, Coralie BURLE, Sébastien GENEST-BEUCHER, Sylvie BOISRAMÉ
16:40 - 16:50 #33955 - CO09 Les infections sinusiennes en chirurgie implantaire.
Les infections sinusiennes en chirurgie implantaire.

H.SOUALEM¹ , M .BOUHOUTE², S .CHBICHEB³

¹Résidente en chirurgie orale

²Spécialiste en chirurgie orale

³Professeur de l’enseignement supérieur  et chef de service du département de chirurgie orale , CCTD , Rabat, Maroc.

Introduction :

Le sinus maxillaire est une cavité pneumatique creusée dans l’épaisseur du massif facial. Ses parois osseuses sont tapissées d’une muqueuse à épithélium cilié. C’est le   plus large des sinus para nasaux , d’une  forme pyramidale , de 2,5 cm de largeur ,  3,75  cm de hauteur  et d’une profondeur de 3 cm.

Le remodelage osseux physiologique qui succède à la perte de dents  postérieures maxillaires entrainent  deux phénomènes  interdépendants :Une résorption alvéolaire  centripète   et une pneumatisation du sinus au dépend de la crête alvéolaire. Il  en résulte une disponibilité osseux réduite pour la pose d’implant. Pour remédier à ceci la procédure de « sinus lift » , appelée aussi surélévation du sinus , ou greffe sinusienne,  demeure être la technique de choix.[1]

Matériels et méthodes

Le travail est une revue de littérature reposant sur une recherche bibliographique dans les bases de données électroniques  : Pubmed , Cochrane library, Science direct.Les mots clés sont « sinus » , « oral implant » , « infectious » , « Complications », « Sinus lift », « dental implant displaced ».

Les opérateurs booléens utilisés sont « IN » et « AND » .

Une selection manuelle des articles a été faite reposant sur  les critères d’inclusion suivants : Les articles datant de  moins de 10 ans, en langue française ou  anglaise.

Résultats et discussion

Nous distinguons deux variantes de  cette procédure  en fonction de l’abord chirurgical : Sinus lift ouvert par abord latéral,  ou fermé par abord crestal.

Néanmoins, il existe une faible proportion de patients qui ont des complications infectieuses avec une incidence allant de 3,5 % à 10,5 %.  De la sinusite , à expulsion du greffon sinusal   en passant par l’altération du drainage physiologique du sinus . Ces  complications sont  rares mais graves, car elles sont associées à une morbidité importante et à la perte du greffon sinusien et de l’implant.[2]

 

 

Conclusion :

La prévention est le maitre pour éviter un infection .D’abord un entretien dans le cadre du bilan préimplantatoire doit systématiquement dépister la pathologie naso-sinusienne. Pour ce  L'imagerie tridimensionnelle  est recommandée . [3]

L'évaluation préopératoire de l'anatomie du sinus  un respect  en per-opératoire d’un protocole codifié simple réduit considérablement le taux de complications.[3]

 

1.      Jae-Hyung J et al . Oral Surgery, Oral Medicine, Oral Pathology, Oral Radiology, and Endodontology , 2007 ;103(5) ,623-625.

2.      Wataru K et al. Advances in Oral and Maxillofacial Surgery .2021 ; 4 , 100 -157.

3.      De Gabory L et al. European Annals of Otorhinolaryngology, Head and Neck Diseases .2020 ;137(1) ,53-58.


Hajar SOUALEM (Rabat, Maroc)
16:50 - 17:00 #33975 - CO10 Opacité sinusienne unilatérale : un train peut en cacher un autre….
Opacité sinusienne unilatérale : un train peut en cacher un autre….

Le caractère unilatéral est classiquement rattaché à une étiologie dentaire des sinusites maxillaires chroniques (Fokkens WJ, 2020). De découverte fortuite ou symptomatiques, les pathologies sinusiennes doivent faire l’objet d’une approche sémiologique rigoureuse aussi bien au niveau de l’examen clinique que du bilan d’imagerie de sorte à orienter le diagnostic et la prise en charge.

La situation clinique rapportée illustre l’importance de savoir évoquer les diagnostics différentiels devant un tableau de sinusite unilatérale dont l’étiologie infectieuse pourrait paraître évidente. Une patiente âgée de 69 ans, sans antécédent médico-chirurgical, se présente aux urgences du service de médecine bucco-dentaire de l’hôpital Bretonneau pour un œdème palatin douloureux. L’interrogatoire médical note une obstruction nasale droite et une rhinorrhée postérieure associée à une cacosmie sans saignement. La palpation sous-orbitaire droite est discrètement sensible. L’examen endo-buccal retrouve un abcès palatin au niveau de 17 dans le contexte d’une maladie parodontale active et de multiples lésions endo-parodontales. Le bilan CBCT, initialement limité à l’exploration des sinus maxillaires puis secondairement étendu à un champ crânio-facial, met en évidence un comblement unilatéral du sinus maxillaire droit, des cellules ethmoïdales antérieures droites et du sinus frontal homolatéral. Compte-tenu de l’état bucco-dentaire et de la contiguïté entre le sinus maxillaire droit et l’alvéolyse terminale au niveau de 17, le diagnostic d’une sinusite antérieure d’origine dento-parodontale est initialement posé. Cependant, la typologie dite « sinusite plus » avec destruction de la cloison sinuso-nasale et comblement débordant dans les fosses nasales homolatérales, a motivé l’indication d’une IRM. Cette dernière décrira un syndrome de masse hétérogène, polypoïde, centré sur le méat moyen, en hyposignal T2 et isosignal T1 avec rehaussement cérébriforme au gadolinium, correspondant à l’aspect typique d’un papillome inversé, une tumeur bénigne mais récidivante et à potentiel de transformation maligne ou d’association à un carcinome épidermoïde dans 10% des cas (Lisan Q, 2016). La prise en charge consistera en une résection tumorale large par voie endonasale sous guidage endoscopique.

Les pathologies tumorales sinusiennes intègrent fréquemment une composante rétentionnelle, parfois purulente, suite à l’obstruction induite par la prolifération tissulaire. En l’occurrence, pathologies tumorale et infectieuse coexistent. L’unilatéralité n’est pas pathognomonique d’une sinusite d’origine dentaire et l’analyse méthodique et fine de l’imagerie CBCT permet d’identifier des signes d’alerte qui doivent conduire à demander une IRM complémentaire, examen clef pour le diagnostic différentiel.

 

Fokkens WJ et al. Rhinology. 2020 Feb 20;58(Suppl S29):1-464. PMID: 32077450

Lisan Q et al. Eur Ann Otorhinolaryngol Head Neck Dis. 2016 Nov;133(5):337-341. PMID: 27053431


Pr Benjamin SALMON (Paris), André COSTE, Anne-Laure EJEIL
17:00 - 17:10 #33999 - CO11 Leishmanioses cutanéo-muqueuse : A propos de deux cas.
Leishmanioses cutanéo-muqueuse : A propos de deux cas.

Observation :

Cas 1 : un homme de 61ans a été adressé pour un nodule de la face dorsale de la langue. La biopsie a conclu en faveur d’un lymphome B. La persistance du nodule après 4 cures de chimiothérapie a amené à faire une nouvelle biopsie qui a retrouvé des corps de leishman dans les macrophages. Le diagnostic de leishmaniose a été retenu et un traitement par amphotéricine B liposomale par voie IV a permis une régression de la lésion. Nous avons conclu à une co-occurrence de lymphome B et d’une leishmaniose 1.

Cas 2 : un homme de 47 ans présentait une hémi-macro chéilite associée à une perlèche nodulaire chronique évoluant depuis 9 mois sans réponse aux traitements antifongiques et antibiotiques. La biopsie a retrouvé des granulomes épithélioïdes giganto-cellulaires riche en macrophages content des inclusions cytoplasmiques arrondis et irrégulières évoquant des corps de leishman. La coloration Giemsa était positive ainsi que la PCR tissulaire. Le diagnostic de leishmaniose cutanéo-muqueuse a été retenu. Un traitement antimonite de méglumine a été administrée en IM pendant 3 semaines puis en intra-lésionnel sans résultat. Après avis de l’institut Pasteur, il a été proposer en 2ème ligne l’amphotéricine B liposomale par voie IV.

Discussion : la leishmaniose est transmise par la piqûre d’un phlébotome femelle infecté qui infeste l’hôte de parasites Leishmania. Elle peut se présenter sous 3 formes : cutanée, viscérale et cutanéo-muqueuse. C’est une zoonose qui touche à la fois l’homme et 70 autres espèces animales, dont le chien, qui est un réservoir naturel. Les cas sont rares en France métropolitaine avec une prédominance géographique sur le bassin méditérannéen.3. La plupart des cas de leishmanioses sont des cas importés. Entre 1998 et 2020, le centre national de référence des leishmanioses (CNRL) a recensé ainsi 1725 cas importés et 517 cas autochtones dont 15/517 ont été cutanéo-muqueux (3%). Leishmania infantum est la seule espèce impliquée dans les cas de leishmanioses autochtones. L’histoire de la maladie n’a révélé aucun antécédant de voyage, ni de co-infection par le VIH chez ces 2 patients, principaux facteurs de risque de la maladie. Le diagnostic de la maladie est généralement biologique, soit par recherche de l’ADN leishmania par PCR sanguine (quel que soit la forme) ou sur prélèvement lésionnel (forme cutanée ou cutanéo-muqueuse), soit par recherche d’anticorps anti-Leishmania par immunofluorescence indirecte ou ELISA 3. Dans nos deux cas, le diagnostic a été histologique par la mise en évidence de corps de leishman intra-macrophagiques en histologie standard et confirmée par la coloration de Giemsa et par PCR sanguine et ou tissulaire. Le traitement est complexe et dépend de la forme. L’amphotéricine B est utilisée dans les formes viscérales, l’antimoniate de méglumine ou l’iséthionate de pentamide dans les formes cutanées. Elle nécessite une coopération pluridisciplinaire tant pour le diagnostic que pour la prise en charge.


Florent RIEHL (Marseille), Fabrice CAMPANA, Nadim CASSIR, Coralie L'OLLIVIER
17:20 - 17:30 #34003 - CO12 Paralysie faciale : à propos de deux cas cliniques.
Paralysie faciale : à propos de deux cas cliniques.

Introduction

La paralysie périphérique du nerf facial (PFP) se caractérise par l’apparition soudaine d’une faiblesse musculaire unilatérale du visage qui impacte la qualité de vie des patients. L’origine idiopathique est majoritaire mais des causes infectieuses, traumatiques ou tumorales peuvent être retrouvées. La réactivation du virus herpès simplex (VHS) est incriminée dans les PFP idiopathiques, tandis que le virus varicelle-zona (VVZ) est responsable d’une PFP associée à une éruption vésiculeuse et d’une hypoesthésie cutanée de la conque et du conduit auditif externe.

 

Observations

Le premier cas concerne un homme de 52 ans, atteint d’hypertension artérielle et de sarcoïdose, traité par amlodipine, méthotrexate, prednisone. Il avait consulté son dentiste traitant pour une douleur mandibulaire droite irradiant au tragus, attribuée au mauvais état bucco-dentaire. Il était adressé en consultation hospitalière pour des avulsions. Quelques jours plus tard apparaissaient des vésicules cutanées jugales droites. A l’hôpital, plusieurs dents ont été avulsées sans que la présence de vésicules asséchées cutanées soit relevée. Une semaine plus tard, une PFP droite survenait, avec signe de Charles Bell et hypoesthésie dans le territoire du V3. Le patient a reçu un traitement par prednisolone, valaciclovir, larmes artificielles et de la kinésithérapie faciale. Le neurologue a confirmé l’origine zostérienne de la PFP après examen neurologique complet, IRM cérébrale et EMG faciale. 

Le deuxième cas concerne une femme de 55 ans, en bonne santé, qui consultait en urgence pour des douleurs au visage (côté droit), une otalgie et une “sensation différente du côté droit des lèvres” apparues 3 jours auparavant. L’examen clinique concluait à une PFP complète, sans cause décelable, l’examen neurologique, le bilan biologique et l’IRM étant normaux chez cette patiente.

 

Discussion

Chez le premier patient, un syndrome de Ramsay-Hunt avec zona trigéminé compliqué d'une paralysie faciale, sans argument pour une PFP sarcoïdosique, a été retenu. L’immunosuppression a favorisé la réactivation du VZV dans le ganglion géniculé. Les douleurs ont été attribuées à tort à une cause dentaire et les avulsions dentaires ont retardé le traitement anti-zostérien et la rééducation neuromusculaire, garants d’une régression complète de la PFP qui n’a été que partielle chez ce patient. 

Dans le deuxième cas, le diagnostic de PFP idiopathique (a frigore) a été retenu. La patiente présentait une hyperacousie douloureuse qui fait partie du tableau clinique de la PFP en lien avec l’abolition du réflex stapédien. La prise en charge rapide de la patiente (corticothérapie et rééducation faciale) a permis la guérison sans séquelles de la PFP au bout de 2 mois.

 

Conclusion

Devant toute douleur oro-faciale, un examen exo et endobuccal rigoureux permet de poser le diagnostic de PFP, d’évoquer une cause virale potentielle et de prendre en charge rapidement cette maladie afin de réduire le risque de séquelles.

 


Selin GÜNEY (Paris), Bythia LEVY, Loredana RADOÏ
17:10 - 17:20 #33995 - CO33 Apport de l’IRM dans le diagnostic des images radioclaires uniloculaires de la mandibule, une revue de littérature.
Apport de l’IRM dans le diagnostic des images radioclaires uniloculaires de la mandibule, une revue de littérature.

Introduction
L’IRM ou imagerie par résonance magnétique constitue à ce jour l’examen de prédilection pour l’exploration des tissus mous. Peu utilisée en pratique courante en chirurgie orale du fait
de sa méconnaissance, son apport dans le diagnostic des images radioclaires osseuses pourrait permettre de faire évoluer nos pratiques. En effet, depuis plusieurs années, certaines équipes utilisent cette imagerie pour différentier les lésions osseuses. L’objectif de notre revue de littérature est d’évaluer l’apport de l’IRM dans le diagnostic des images radioclaires des maxillaires.

Matériels et Méthodes
Une revue systématique de la littérature a été effectuée sur PubMed et Embase, conformément aux recommandations "Preferred Reporting Item for Systematic Reviews and Meta-Analyses (PRISMA)". L’équation de recherche était la suivante: (Magnetic Resonance Imaging) AND ((odontogenic tumors) OR (ameloblastoma) OR (Cementoma) OR (odontogenic cyst, calcifying) OR (odontogenic tumor, squamous) OR (Odontoma) OR (Odontogenic!cysts) OR (Basal cell nevus syndrome) OR (dentigerous cyst) OR (Odontogenic!cyst, Calcifying) OR (Periodontal cyst)).

Résultats
Sur les 225 articles trouvés, seuls 20 articles répondaient aux critères d’inclusion. Les entités décrits étaient les suivantes : le kyste radiculaire, le kyste dentigère, le kératokyste odontogène, le kyste osseux solitaire, la tumeur odontogène adénomatoide, le kyste naso-palatin, l’améloblastome conventionnel et unikystique et le myxome odontogène.

Selon le type de pondération (T1 et T2), de l’ajout d’un produit de contraste (Gadolinium) et de l’utilisation de séquences de diffusion, certaines spécificités sont retrouvées en fonction du type de lésion. Par exemple, le kératokyste présente un signal hétérogène en pondération T2 contrairement au kyste radiculaire. De même les lésions tumorales comme l’améloblastome conventionnel, sera différencié par leur aspect après injection de gadolinium.

Discussion
Les trois principaux paramètres à étudier sur une IRM sont l’homogénéité du signal en pondération T1 et T2, l’analyse de l’image après injection et l’analyse des séquences de diffusion. Les résultats décrits dans notre étude doivent prendre en compte la faible taille des cohortes étudiées. L’aspect en IRM devant être confronté par la suite aux résultats anatomopathologiques, des lésions relativement rares comme l’améloblastome se retrouvent faiblement représentés dans les cohortes étudiées.

Conclusion
L’IRM de par ses propriétés, permet d’appréhender plus finement le contenu d’une image radioclaire et apporte de ce fait une analyse plus fine qu’un scanner ou un CBCT. Ne remplaçant pas la biopsie, l’IRM offre néanmoins une perspective intéressante dans le diagnostic et la prise en charge des lésions osseuse des maxillaires.

 


Timothe DEBRE (Paris), Lucas DUONG, Adel HAMDANI, Louis MAMAN, Francois FERRE
Auditorium
17:30

"Jeudi 11 mai"

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S18
17:30 - 18:30

Communications libre - Thème Libre

Modérateur : Dr Gabriel FAUXPOINT (Chirurgien Oral) (Toulouse)
17:30 - 18:30 #33844 - CO13 Mise au point chez le minipig d’un défaut de taille critique de l’os alvéolaire mandibulaire : rôle du périoste dans la cicatrisation osseuse.
Mise au point chez le minipig d’un défaut de taille critique de l’os alvéolaire mandibulaire : rôle du périoste dans la cicatrisation osseuse.

Objectifs

La gestion des défauts de l'os alvéolaire est un défi quotidien en chirurgie pré-implantaire. De nouvelles stratégies thérapeutiques sont actuellement à l'étude. Afin tester ces nouvelles stratégies, les modèles précliniques sont essentiels. Parmi eux, le minipig est un modèle de choix pour étudier la régénération osseuse parodontale. Cependant, les défauts de taille critique standardisés pour l'os alvéolaire n'ont pas encore été validés.

L'objectif de cette étude est de développer un défaut osseux alvéolaire de taille critique et d'étudier le rôle du périoste dans sa cicatrisation.  

 

Matériels et méthodes

L'étude animale a été approuvée par le Comité d'Éthique Normand en Matière d'Expérimentation Animale (APAFIS 201910111506658_V4 (# 22382)). Trois minipigs femelles, de la race Aachener et âgés de 17 à 84 mois ont été utilisés pour l’étude. Pour chaque minipig, un split-mouth design a été réalisé : suite à l’extraction de 2 prémolaires et la réalisation d’une ostéotomie rectangulaire de chaque côté, le périoste a été préservé du côté gauche et retiré du côté droit. Des analyses macroscopiques, radiologiques (CBCT et µCT) et histologiques ont été réalisées afin d’évaluer la cicatrisation osseuse.

 

Résultats

Les images macroscopiques et les résultats du CBCT ont montré un défaut osseux plus important lorsque le périoste avait été retiré. Les résultats du µCT ont révélé que la bone mineral density (BMD, 1.2 g.cm-3 +/- 0.01 versus 1.3 g.cm-3 +/- 0.12, p < 0,001), le ratio bone volume / tissue volume (BV/TV, 79.7 +/- 7.5% versus 87.9 +/- 5.7%, p < 0,01) et le trabecular thickness (Tb.Th, 0.5 +/- 0.1 mm versus 0.7 +/- 0.1 mm, p < 0,01) étaient significativement plus faibles en l’absence de périoste. En utilisant le coefficient de corrélation de Pearson, la diminution de la BMD, de la BV/TV et de la Tb.Th était corrélée au vieillissement dans les deux conditions (p < 0,01). Les analyses histologiques ont montré : (i) une apposition ostéoïde accrue dans la zone crestale lorsque le périoste avait été retiré, et (ii) une ossification dans le canal mandibulaire en regard du défaut osseux. Cette formation tissulaire était accrue lorsque le périoste était retiré.

 

Discussion

Nous avons établi un modèle standardisé de défaut de taille critique dans l'os alvéolaire de minipig. Celui-ci est comparable à ce qui est retrouvé en clinique chez l’homme. Il met en évidence le rôle prépondérant du périoste au cours de la cicatrisation osseuse.  

 

Conclusion

Ce modèle de défaut osseux doit permettre de tester de nouvelles stratégies thérapeutique en chirurgie pré-implantaire chez l’homme


Lucas T. DUONG (Paris), Stéphane PETIT, Stéphane KERNER, Mélodie M. CLERC, Christophe ARNOULT, Nunthawan NOWWAROTE, Thanaphum OSATHANON, Benjamin P. J. FOURNIER, François C. FERRÉ
17:30 - 18:30 #33851 - CO14 La gouttière d’hydratation : une solution contre l’hyposialie induite par la radiothérapie cervico faciale.
La gouttière d’hydratation : une solution contre l’hyposialie induite par la radiothérapie cervico faciale.

Introduction : Parmi les effets délétères des irradiations cervico-faciales, l’hyposialie demeure l’un des plus néfastes à la qualité de vie des patients. Il est souvent compliqué pour le thérapeute de gérer la demande de ces patients. Un dispositif a été imaginé pour permettre un temps de diffusion long d’un gel hydratant. Le principe est d’utiliser une gouttière en résine dont la conception est déjà connue pour la fluoroprophylaxie. Il a été ajouté un réservoir de gel hydratant. Ce réservoir est muni de plusieurs pores, qui permettent la diffusion du gel sur une durée d’environ 8 heures. La gouttière peut être utilisée en port nocturne ou alors la journée lors d’une activité (sportive, lecture). L’objectif de cette étude est de réaliser une étude sur le ressenti du patient sur l’amélioration, de sa qualité de vie.

Matériel et méthode : Une étude prospective a été réalisée au centre de soin dentaire au CHU de Rennes. L’étude a été approuvée par le comité d’éthique le 02/12/2022. Nous avons recruté 20 patients présentant une hyposialie post-radique. Les patients ont été adressés par le centre Eugène Marquis du CHU de Rennes. Au cours de la consultation, un questionnaire EISBRUCH évaluant le ressenti des patients et un examen clinique complet ont été réalisés à J0 et J15.Des empreintes numériques ont été réalisées le premier jour de la consultation et le traitement des empreintes a été externalisés au laboratoire de prothèse.

Résultat : Les patients ayant pu bénéficier de la gouttière d’hydratation, ont eu une franche atténuation des effets de leur xérostomie, avec une amélioration de leur qualité de vie (avec un meilleur sommeil). Ce résultat est objectivé par un questionnaire différent à J0 à J15. Le port de la prothèse a été le plus souvent nocturne, mais certains patients portent la gouttière la journée aussi.

Discussion : Jusqu’à présent nous avions à notre disposition :

Des substituts salivaires à type de spray qui permettent d’humidifier la cavité buccale, mais pour un temps très court et obligeant le patient à renouveler l’application du spray. Des sialogogues stimulant la production des glandes salivaires, mais malheureusement inefficaces sur un parenchyme devenu non fonctionnel. L’hyposialie entraine en plus un problème de tenue ou d’irritation chez les porteurs de prothèse amovible.

Conclusion : Le port de cette gouttière semble bien avoir un effet significatif sur l’amélioration de la qualité de vie des patients, avec une atténuation des dysgueusies et des sensations de brûlures inhérentes à l’absence de salive.

 

1.     Kielbassa AM et al. Lancet Oncol 2006;7(4):326–35.

2.     Li Y et al. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2007;67(3):660–9.

3.     Nieuw Amerongen AV et al. Support Care Cancer 2003;11:226-231


David HIBELOT (Rennes), Gérard BADER
17:30 - 18:30 #33881 - CO15 Taux de succès de la réparation chirurgicale du nerf lingual après lésion traumatique : revue de la littérature.
Taux de succès de la réparation chirurgicale du nerf lingual après lésion traumatique : revue de la littérature.

 Introcution: Les lésions du nerf lingual restent un événement rare, mais la fréquence des interventions dans cette zone anatomique rend ce nerf vulnérable notament lors de l'avulsion des troisièmes molaires (Kogan M 2021). Cette lésion peut aller de troubles sensitifs à des douleurs neuropathiques et leurs conséquences sur la qualité de vie des patients. L'objectif de cette étude est d'évaluer l'efficacité de la réparation du nerf lingual après lésion traumatique et d'obtenir un arbre décisionnel. 

Matériel et méthode : Une revue de la littérature a été́ réalisée. Les bases de données Cochrane, Pub Med, Web of science et clinicaltrial.gov ont été interrogées entre mars et octobre 2020 sans limitation de date de publication.

Résultats : Au total 12 articles répondant aux critères d’inclusion furent retenus, soit 666 patients et 671 nerfs lésés. L’âge moyen était de 25,8 ans avec 71% de femmes et 29% d’hommes. L’origine de la lésion était dans 90,9% en lien avec l’avulsion des troisièmes molaires. Une neurorraphie étaient réalisées sans greffe dans 88% des cas. Le délai de prise en charge était en moyenne 6,9 mois après la lésion. Une évaluation sensitive était réalisée pour chaque patient en pré et post opératoire avec un suivi en moyenne de 10 mois. Une récupération sensitive fonctionnelle est apparue chez 86 % des patients en moyenne pondérée.

Conclusion: La neurorraphie du nerf lingual associé ou non à une greffe a montré son efficacité (Garconnet J 2015). Une prise en charge précoce (inférieur à 6 mois) semble être un facteur de succès de la réparation chirurgicale du nerf lingual (Suhaym O 2021).

 

1.     Kogan M, Lee KC, Chuang SK, Ziccardi VB. Outcomes of direct Lingual Nerve Repair After an Injury : A systematic review. J Oral Maxillofac Surg. 2021 Mar; 79(3):697- 703.

2.     Garconnet J, Foletti JM, Guyot L, Chossegros C. Suture du nerf lingual: note technique [Suture of lingual nerve: Technical note]. Rev Stomatol Chir Maxillofac Chir Orale. 2015 Jun; 116(3):143-6.

3.     Suhaym O, Miloro M. Does early repair of trigeminal nerve injuries influence neurosensory recovery ? A systematic review and meta-analysis. Int J Oral Maxillofac Surg. 2021 Jun; 50(6):820829.


Nedjma KEFIF (Marseille), Jacinthe LAFONT, Victoire ROCHET, Jean-Hugues CATHERINE
17:30 - 18:30 #33887 - CO16 Biomarqueurs salivaires et Burning Mouth Syndrome : revue systématique et méta-analyse de la littérature.
Biomarqueurs salivaires et Burning Mouth Syndrome : revue systématique et méta-analyse de la littérature.

Introduction : Le Burning Mouth Syndrome (BMS) ou syndrome de la bouche en feu est défini par une sensation de brûlure ou de dysesthésie intra-buccale sans lésion causale évidente (Headache Classification Committee of the International Headache Society, 2013). Malgré le développement de la recherche, les aides au diagnostic de ce syndrome sont inexistantes et les traitements partiellement inefficaces. Certaines études ont mis en évidence des modifications de la composition, de la viscosité ou du débit salivaire chez les patient(e)s atteint(e)s de BMS (Werfalli 2021, Imura 2016). L’évaluation des caractéristiques biochimiques salivaires des patient(e)s atteint(e)s de BMS pourrait alors permettre de mieux comprendre la pathogénèse de cette maladie. L’objectif de cette méta-analyse est de réaliser une synthèse qualitative et quantitative de la littérature concernant les biomarqueurs salivaires présents chez des patient(e)s présentant un BMS en comparaison à des sujets sains.

Matériels et méthodes : Les bases de données Pubmed, Web of Science et Cochrane ont été interrogées pour identifier les articles correspondants aux critères d’inclusion définis. Le logiciel Review Manager 5.4.1 a permis de réaliser l’analyse quantitative.

Résultats : L’analyse quantitative comportait 15 articles et retrouvait une augmentation significative des concentrations salivaires de cortisol et d’immunoglobuline A (IgA) avec une différence moyenne normalisée SMD = 0.53 et un intervalle de confiance à 95% IC [0.33 à 0.74] et SMD = 0.32 à 95% IC [0.10 à 0.55] respectivement. Pour le calcium et le cuivre, l’analyse ne retrouvait pas de différence significative chez les patient(e)s souffrant de BMS avec SMD = 0.06 à 95% IC [-0.19 à 0.32] et SMD = -0.19 à 95% IC [-0.44 à 0.06]. Enfin, pour le magnésium, l’analyse retrouvait une probable diminution avec SMD = -0.29 à 95% IC [-0.52 à -0.06]. Quatre autres biomarqueurs (potassium, alpha amylase, zinc et protéines totales) présentaient des taux d’hétérogénéité trop importants (I² > 44%) pour pouvoir interpréter sereinement les résultats.

Discussion : Cette forte hétérogénéité peut s’expliquer par des méthodes d’échantillonnage de la salive différentes ou bien des techniques de mesure des biomarqueurs non strictement identiques entre les études. De plus, certains échantillons salivaires ont pu subir une contamination sanguine ce qui peut biaiser les résultats.

Conclusion : Cette méta-analyse confirme néanmoins tout l’intérêt de s’intéresser aux biomarqueurs salivaires chez les patient(e)s BMS ; le dosage du cortisol et/ou des IgA salivaires pourrait être une piste de recherche pour l’établissement d’un bilan biologique standardisé. Néanmoins, le nombre d’études disponibles étant faible et d’une qualité méthodologique variable avec un nombre de patients limité, des études complémentaires sont nécessaires pour donner une conclusion ferme et définitive.

 


Florian KAPPES (Clermont-Ferrand), Samy KERRAD, Laurent DEVOIZE
17:30 - 18:30 #33888 - CO17 Xanthome intraosseux primaire des mâchoires : à propos d’un cas.
Xanthome intraosseux primaire des mâchoires : à propos d’un cas.

Introduction : Les xanthomes sont des lésions bénignes rares qui intéressent généralement la peau. Ces tumeurs, ayant pour origine une hyperlipidémie,  peuvent être externes ou sous-cutanées, généralement de couleur jaunâtre : on parle alors de xanthome secondaire. Ces lésions peuvent également se manifester sans être associées à une hyperlipidémie : on parle alors de xanthome primaire. Quelques cas de xanthome touchant le tissu osseux ont été rapportés et sans être associés à une hyperlipidémie : on parle alors de xanthome intraosseux primaire (Whitehouse 2018). Au niveau des mâchoires, le diagnostic de cette dernière entité représente un véritable challenge.  

Observation : Le cas clinique rapporté est celui d’une jeune fille de 15 ans, adressée pour un avis sur une lésion de découverte fortuite lors de la réalisation d’une radiographie panoramique dentaire. Les éléments pertinents  de l’examen étaient les suivants : manifestation extra orale de la lésion avec asymétrie faciale au niveau de la mandibule à gauche; possible envahissement du nerf alvéolaire inférieur (V3) gauche du fait de la présence de quelques épisodes douloureux sporadiques résolutifs spontanément associés à des paresthésies du V3 ; image radioclaire unifocale (de 61 x 26 mm) avec travées osseuses dont les limites étaient bien définies, au niveau du corps de la mandibule à gauche, sans participation dentaire ; Une première biopsie a été réalisée sans pouvoir établir de diagnostic, éliminant seulement le caractère malin de la lésion. Un curetage de la lésion a alors été décidé ; l’analyse extemporanée puis définitive de la pièce opératoire retrouvait une paroi inflammatoire, composée d’un tissu de granulation riche en lipophages, renfermant de nombreux cristaux d’acides gras et de sidérophages. Au vu de la localisation, des cellules exprimées, et des éléments cliniques et radiologiques, le diagnostic de xanthome intraosseux primaire a été établi.

Discussion : Les xanthomes intraosseux primaires se manifestent majoritairement entre 10 et 30 ans ; la répartition homme/femme est équilibrée ; la localisation est très souvent mandibulaire à localisation postérieure. Les diagnostics différentiels principaux incluent l’améloblastome et le myxome odontogène, l’aspect radiologique étant le plus souvent compatible (logettes/bulles formant une pseudo toile d’araignée). L’exérèse/curetage de la lésion est la thérapeutique choisie dans quasiment tous les cas décrits et les lésions ne semblent pas être sujettes à récidive (de Arruda 2019, Wilkinson 2020).

Conclusion : Le diagnostic de xanthome intraosseux, notamment au niveau des mâchoires, est un exercice très difficile, montrant encore une fois la complémentarité des intervenants (radiologue, chirurgien et anatomo-pathologiste). Ce cas permet également de décrire la lésion de xanthome la plus volumineuse jamais décrite dans la littérature.

Whitehouse LL et al. Oral Surgery. 2018;11(3):213-23.

 


Florian KAPPES (Clermont-Ferrand), Chloé VILLENEUVE, Nathalie PHAM DANG, Laurent DEVOIZE
17:30 - 18:30 #33908 - CO18 Des bulles hémorragiques d’apparition brutales.
Des bulles hémorragiques d’apparition brutales.

Le Purpura Thrombopénique Idiopathique (PTI) est une maladie auto-immune rare caractérisée par une thrombopénie profonde isolée et des saignements cutanéomuqueux fréquents. L'incidence est de 100 cas/million de personnes/an.(1)

Nous rapportons le cas d’un patient de 56 ans ayant consulté dans le service d’urgences de Médecine Bucco-Dentaire devant la persistance d’une gingivorragie et de douleurs temporo-mandibulaires suite à une agression avec plusieurs coups directs portés au visage et au thorax la veille.
Il présente comme principaux antécédents un diabète de type 2 équilibré, un ulcère gastroduodénal à H Pylori et une hypertrophie bénigne de prostate.
L’examen clinique objective des pétéchies mentonnières, des bulles hémorragiques sur les muqueuses jugales, une hémorragie spontanée mandibulaires et maxillaire. Devant un tableau clinique de bulles hémorragiques isolées, sans autre anomalie locale notable, il a été émis l’hypothèse d’un trouble de l’hémostase et un bilan sanguin prescrit à ce titre, qui retrouve une thrombopénie isolée profonde à 3000/mm3.
Le patient a été adressé dans un service d’accueil des urgences pour la suite de sa prise en charge. Lors de son admission, l’examen clinique retrouve un purpura pétéchial et ecchymotique au niveau des membres inférieurs, du tronc et des membres supérieurs, des bulles hémorragiques intra-buccales palatine et jugale ainsi qu’une gingivorragie active. Aucune autre anomalie n’a été objectivée hormis une rectorragie apparue la veille sans anomalie au toucher rectal. Devant un examen biologique complémentaire n’ayant pas permis d’objectiver d’autre cytopénie ou de stigmate d’hémolyse, il a été décidé d’adresser le patient en médecine interne pour bilan étiologique de cette thrombopénie isolée profonde. Il a été conclu à un purpura thrombopénique immunologique. Un traitement par corticothérapie orale pendant 3 semaines et immunoglobulines (Ig) IV pendant 2 jours a été instauré avec évolution favorable (disparition du syndrome hémorragique et une thrombopénie à 111000/mm3).
Le tableau clinique du PTI a une expression orale fréquente, qui doit être connue de tous les spécialistes.
Une hémorragie gingivale inexpliquée associées à des bulles hémorragiques intrabuccales doivent faire conduire à réaliser une NFS en urgence, à la recherche d’un trouble de l’hémostase (2).
En cas de thrombopénie supérieur à 50000/mm3, le PTI est généralement de découverte fortuite ; lorsque les plaquettes varient de 30000 à 50000/mm3 les patients peuvent remarquer des ecchymoses excessives avec un traumatisme mineur; des pétéchies ou des ecchymoses se développent spontanément entre 10000 et 30000/mm3 ; et les patients avec une thrombopénie inférieure à 10000/mm3 sont à risque d'hémorragie interne (1).
L'Ig IV est utilisée pour traiter les hémorragies internes, lorsque la thrombopénie est inférieure à 5000/mm3.(1)
(1) Douglas B et al, N Engl J Med 2002; 346:995-1008
(2) Mehmet V Bal et al, Open Dent J. 2014; 8: 164–167


Mita PATEL (Paris), Arek SULUKDJIAN, Anne-Laure EJEIL
Auditorium

"Jeudi 11 mai"

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S21
17:30 - 18:30

Réunion CECO - Réunion SNCO

Salle GIVRY
Vendredi 12 mai
08:45

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S22
08:45 - 09:30

Séance Chirurgie

Modérateur : Pr Sylvie BOISRAME (PU-PH) (BREST)
 Découvrir la réalité virtuelle et ses applications cliniques
08:45 - 09:30 Réalité Mixte au service de l’enseignement en santé. Ses applications chirurgicales. Dr David GUILLER (Conférencier, Dijon), Clément DEBAILLEUL (Conférencier, Dijon)
Auditorium
09:30 Pause & Visite des stands
10:00

"Vendredi 12 mai"

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S23
10:00 - 11:05

Séance Chirurgie - Suite

Modérateurs : Dr Margaux FRICAIN (Assistante spécialiste Chirurgie orale) (Nice), Dr Guy LE TOUX (MCU-PH) (st brieuc)
 Comprendre l’interdépendance de l’odontologie et de la chirurgie orthognatique
10:05 - 11:00 Dysmorphoses Dento-Faciales et Chirurgie Orthognathique. Compréhension et prise en charge globales. Benoit PHILIPPE (Conférencier, Paris)
11:05 - 12:30 Chirurgie orthognatique : état actuel. Dr Albino TRIACA (Conférencier, Zurich, Suisse)
Auditorium

"Vendredi 12 mai"

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S30
10:00 - 12:00

Workshop MEGAGEN
Intérêt de le chirurgie guidée dans la réhabilitation complète implanto-portée

10:00 - 12:00 Intérêt de le chirurgie guidée dans la réhabilitation complète implanto-portée. Mathieu BROSSARD (Conférencier, Strasbourg)
Salle GIVRY
10:05

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S25
10:05 - 11:35

Séance Chirurgie

Modérateurs : Dr Philippe CAMPAN (CHIRURGIEN ORAL) (Toulouse), Dr Emilie HASCOET (AHU) (Nantes)
 Comprendre les interactions entre implants et sinus maxillaire
10:05 - 10:35 Gérer les communications bucco-sinusiennes en pré-implantologie et les complications odontogènes endo-sinusiennes (1ère partie). Dr Alexandre BERQUET (Praticien libéral) (Conférencier, Haguenau)
10:35 - 11:00 Gérer les communications bucco-sinusiennes en pré-implantologie et les complications odontogènes endo-sinusiennes (2ème partie). Dr Caroline GUIGOU (Conférencier, Dijon)
11:05 - 11:35 Réalité virtuelle en chirurgie orale. Arthur FALGUIERE (Interne) (Conférencier, Brest)
Salle MOREY ST DENIS
11:35

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S28
11:35 - 12:35

Communications libres - Implantologie

 Comprendre les interactions entre implants et sinus maxillaire
12:25 - 12:35 #33880 - CO27 Lésions fibro-osseuses des mâchoires et implantologie : revue de la littérature et présentation d’un cas.
Lésions fibro-osseuses des mâchoires et implantologie : revue de la littérature et présentation d’un cas.

Introduction : La classification internationale des tumeurs osseuses de 2017 (Wright JM 2017) a défini une nouvelle catégorie de tumeurs osseuses odontogènes et maxillo-faciales nommées lésions fibro-osseuses des mâchoires. Ces lésions fibro-osseuses regroupent trois pathologies, la dysplasie fibreuse (DFO), le fibrome cémento-ossifiant et la dysplasie cémento-osseuse. La DFO est une maladie osseuse bénigne, congénitale non héréditaire liée à la mutation du gène GNAS touchant certaines cellules souches ostéoblastiques, se traduisant par la prolifération de tissu fibreux dans la moelle osseuse (Mainard-Simard L 2015). Le syndrome de MacCune Albright associe une dysplasie fibreuse polyostotique, des taches café au lait et une atteinte endocrinienne. L’objectif de notre étude est d’évaluer si les conditions d’une réhabilitation implantaire au niveau de l’ostéointégration et de la surveillance de la maladie sont réunies chez ces patients atteints de dysplasie fibreuse.

 

Matériel et méthode : Une revue de la littérature a été réalisé en utilisant les bases de données Cohrane et pubmed entre 1990 et 2022. Les articles devaient être rédigés en anglais ou en français et devaient aborder des cas d’implantations dentaires chez des patients atteints de dysplasie fibreuse ou du syndrome de MacCune Albright. Le critère de jugement principal était le taux de survie et de succès implantaire.

 

Résultats : Au total 7 articles répondant aux critères d’inclusions furent retenus, soit 33 implants posés chez 95% de femmes en utilisant deux protocoles chirurgicaux différents. Le premier protocole chirurgical (PC1) correspondait à l’exérèse de la lésion et la réalisation d’une greffe osseuse autogène, les implants étaient posés 6 mois après l’intervention chirurgicale. Dans le deuxième protocole chirurgical (PC2), les implants étaient positionnés directement dans la lésion. Dans le protocole PC1, vingt-deux implants ont été posés avec un taux de survie de 84% alors que dans le protocole PC2, onze implants ont été positionné avec un taux de survie et de succès implantaire de 100%. Le suivi moyen dans les deux protocoles chirurgicaux était de cinq ans.

 

Conclusion : La réhabilitation implantaire ne semble pas contre-indiquée chez les patients atteints de dysplasie fibreuse et du syndrome de MacCune Albirght. Le taux de succès implantaire parait plus important lorsque la pathologie est stabilisée. L’ostéo-intégration implantaire dans un os fibreux est possible mais doit répondre à un protocole chirurgical précis en deux temps chirurgicaux et une prémédication en vitamine D semble améliorer la stabilité primaire implantaire. La prise en charge de ces patients doit être pluridisciplinaire et nécessite un suivi long terme pour améliorer le pronostic de ces thérapeutiques.

 

Wright JM, Vered M. Head Neck Pathol. mars 2017;11(1):68-77.

Mainard-Simard L. Dysplasie fibreuse des os. :10. 


Nedjma KEFIF (Marseille), Romain LAN, Fabrice CAMPANA, Philippe ROCHE- POGGI
11:35 - 11:45 #33867 - CO19 Etude rétrospective sur 31 cas de réhabilitations prothétiques dentaires fixes complètes implanto-portées, avec mise en charge immédiate.
Etude rétrospective sur 31 cas de réhabilitations prothétiques dentaires fixes complètes implanto-portées, avec mise en charge immédiate.

Introduction : La mise en charge immédiate (MCI) en implantologie dentaire est définie comme la mise en fonction occlusale des implants au plus tard une semaine après la chirurgie implantaire (Galucci 2018). Les réhabilitations complètes fixes implanto-portées sont fréquemment mises en place en suivant ce protocole, car dans cette situation particulière la solidarisation des implants permet d’éliminer les effets parasites de l’occlusion et d’éviter l’effet traumatique d’une prothèse provisoire mobile. De plus l’amélioration rapide de la qualité de vie des patients est souvent mise en avant. Dans la littérature, on retrouve des taux de succès élevés avec cette technique (95-100%) mais les critères étudiés varient entre les études (Gallardo 2019). Les complications les plus fréquentes sont habituellement des complications prothétiques mais les complications biologiques (mucosites et péri implantites) représentent actuellement une préoccupation constante des équipes. 

Objectifs : L’objectif principal de cette étude rétrospective était d’évaluer les taux de survie des implants et des prothèses supra-implantaires dans une série de patients. Les critères principaux d’évaluation étaient la survie implantaire et prothétique et les critères secondaires étaient liés aux patients (démographie, antécédents médicaux, antécédents bucco-dentaires), aux types de dispositifs médicaux utilisés (implants : nombre, type), ainsi qu’aux procédures chirurgicales (greffes osseuses / gingivales) et prothétiques (type de prothèses) utilisées.

Matériels et Méthodes : Les critères d’inclusion étaient la mise en œuvre de MCI pour des prothèses complètes fixes, avec un suivi d’au moins un an en post opératoire, sur la période 2011-2021. Les critères d’exclusion étaient l’opposition du patient à l’utilisation de ses données et un dossier médical incomplet. Les dossiers ont été sélectionnés grâce à une extraction des codages CCAM en rapport avec les actes concernés. Les données ont ensuite été recueillies grâce à une grille d’analyse réalisée spécifiquement pour l’étude (logiciel Epi Info).

Résultats : 29 patients et 31 chirurgies avec MCI ont été inclus dans cette étude, représentant un total de 209 implants et 18 prothèses d’usage. Les patients étaient âgés de 63 à 70 ans. Le taux de survie implantaire était de 94% à un an. Les résultats ont été analysés selon plusieurs critères (démographiques, types et nombre d’implants posés, état général du patient, tabagisme, antécédents de parodontite…).

Discussion : Les observations de ce travail étaient cohérentes avec les données de la littérature. Les limites étaient liées au faible échantillon et au suivi limité dans certains cas (perdus de vue). Cette étude a permis de mettre en lumière des points d’amélioration quant à la prise en charge et au suivi des patients dans le service.

Galucci GO et al. Clin Oral Implants Res. 2018 Oct; 29 Suppl 16:106-134.

Gallardo YNR et al. J Prosthodont 2019 Dec ; 28(9):958-968


Violette HAULLEVILLE, Jade CHARBONNEAU, Mathilde FENELON, Yves LAUVERJAT, Emmanuel D'INCAU (Bordeaux), Jean Christophe FRICAIN, Virginie CHUY, Florian PITEU, Sylvain CATROS
11:45 - 11:55 #33877 - CO20 Elaboration d’un protocole de flux numérique intégral pour la réhabilitation prothétique implanto-portée sur lambeaux libre osseux de fibula : à propos de 2 cas pilotes.
Elaboration d’un protocole de flux numérique intégral pour la réhabilitation prothétique implanto-portée sur lambeaux libre osseux de fibula : à propos de 2 cas pilotes.

Introduction

Les défauts mandibulaires faisant suite à une mandibulectomie partielle sont généralement reconstruits par un lambeau de libre de fibula. Actuellement, la réhabilitation prothétique de ces reconstructions reste aléatoire. L'objectif de ce protocole est de valider, lors de la chirurgie d’exérèse/reconstruction, la réhabilitation implanto-prothétique programmée en amont via un flux numérique intégral.

Méthodes

Deux patients ont été pris en charge suivant ce protocole. L’un pour un carcinome épidermoïde gingivo-mandibulaire, l’autre pour un améloblastome para-symphysaire. L’indication d’une hémi-mandibulectomie interruptrice, sans désarticulation, avec reconstruction par lambeau libre de fibula, pose d’implants et réhabilitation dentaire immédiate/précoce a été posée.

Le flux numérique préopératoire contenait : (i) l’imagerie par cone beam de la mandibule et par scanner des membres inférieurs, (ii) l’empreinte optique bimaxillaire, (iii) un enregistrement digital de la cinétique mandibulaire par ModJaw®, (iv) la planification digitale des prothèses et du positionnement des implants et (v) l’usinage des guides chirurgicaux de découpe osseuse et implantaires ainsi que des bridges implanto-portés.

Résultats

Les deux patients ont été réhabilités avec succès en suivant notre flux numérique intégral. Aucun délai supplémentaire n’a été enregistré au moment de la planification préopératoire ou durant la chirurgie carcinologique. En effet, la chirurgie implantaire était entièrement guidée et la présence d’une réhabilitation dentaire a permis de guider l’ostéosynthèse des fibulas en se fiant à l’occlusion déterminée initialement lors de la planification. Le respect des rapports occlusaux déterminés en préopératoire a été confirmé par les enregistrements de la cinétique mandibulaire obtenus par le ModJaw®.

Discussion

Les séquelles des chirurgies carcinologiques sont esthétiques, fonctionnelles et impacte la qualité de vie des patients. L’intégration d’un flux numérique intégral permet une réhabilitation dentaire immédiate/précoce présentant de nombreux avantages pour le patient : (i) une autonomisation plus rapide des patients (reprise de la mastication et déglutition, réduction de l'atrophie tissulaire, réduction du trismus), (ii) une réduction du temps de convalescence des patients, et (iii) une réduction des besoins en kinésithérapie maxillo-faciale induits par une reprise plus rapide de l'alimentation orale, et (iv) par extension, une amélioration de la qualité de vie des patients.

Conclusion

Cette étape de mise au point de ce protocole innovant doit déboucher sur une étude plus large afin de valider la supériorité ou non de ce protocole par rapport à une prise en charge conventionnelle.


Lucas T. DUONG (Paris), Charles ZADIKIAN, Nadia BENMOUSSA, Stéphane TEMAM, Jean-Louis ZADIKIAN, Benjamin P. J. FOURNIER, Jean-Jacques BRAU, Nicolas LEYMARIE, Anne AUPÉRIN, Ingrid BREUSKIN, François C. FERRÉ
11:55 - 12:05 #33913 - CO21 Les implants zygomatiques sous anesthésie locale.
Les implants zygomatiques sous anesthésie locale.

La pose d’implants zygomatiques est une technique fiable et documentée des maxillaires fortement résorbés, en alternative aux greffes osseuses (Malevez 2004, Branemark 2004). Ces implants permettent, grâce à leur ancrage cortical zygomatique, une bonne stabilité primaire et la réalisation d’une mise en charge immédiate par un bridge provisoire. Il s’agit d’un atout indéniable de cette technique en comparaison aux greffes osseuses, ce qui fait qu’elle emporte souvent l’adhésion des patients.

 

La pose d’implants zygomatiques est un geste chirurgical qui est réalisé le plus souvent sous anesthésie générale, de par la durée et la pénibilité du geste, et notamment par la nécessité d’un décollement important. Cependant, en fonction de l’expérience de l’opérateur, cette intervention peut être pratiquée sous anesthésie locale. En effet, cette déclinaison permet de nombreux avantages. Elle simplifie la procédure, et permet également la collaboration du patient ainsi qu’un contrôle radiologique en cours d’intervention et réduit les suites post opératoires. Elle permet également d’écarter tout risqué lié à l’anesthésie générale.

 

Afin de s’assurer d’une bonne coopération du patient, ne association d’alprazolam 50 mg et d’hydroxyzine 50 mg (à adapter en fonction de la morphologie) à prendre 1h30 avant l’intervention peut être prescrite.

 

En ce qui concerne la technique chirurgicale, le ruginage sous périosté est réalisé le long de ce cintre et sa la face antérieure du zygoma. Il vise notamment à libérer les attaches des muscles masséters. A noter que contrairement à une intervention réalisée sous anesthésie générale, le décollement est dans ce cas beaucoup plus restreint et limité uniquement à la zone d’intérêt. Les suites opératoires en sont d’autant plus simples.

 

Un cas clinique avec vidéos viendra illustrer cette présentation.


Mathilde NICOLAS (Dompierre-sur-Mer), Julien GUIOL
12:05 - 12:15 #33992 - CO22 Intérêts des implants zygomatiques dans le traitement des pertes de substance de l’étage moyen de la face.
Intérêts des implants zygomatiques dans le traitement des pertes de substance de l’étage moyen de la face.

 

Introduction : La maxillectomie en cancérologie crée une situation complexe avec un défi de chirurgie reconstructrice: fonctionnel et esthétique.  Elle est menée à bon escient quand le traitement du cancer est effectué : chirurgie avec des marges d’exérèse recommandées et des limites saines à l’examen anatomo pathologique et ou après radiothérapie. L’objectif de cette étude était d’illustrer un cas de maxillectomie accompagné de radiothérapie dont la reconstruction par lambeau libre antébrachial et implants zygomatiques a été effectué.  Ce cas a illustré les difficultés en terrain irradié et l’intérêt des implants zygomatiques avec réhabilitation prothétique et mise en charge immédiate.

Observation : Un patient de 40 ans a présenté un carcinome épidermoïde du maxillaire droit. Pour des raisons sociales la prise en charge a été retardée de plusieurs mois.  L’importance du volume de la tumeur a conduit à une radiothérapie puis une chirurgie créant une communication bucco-sinusienne. Après 24 mois de surveillance et l’absence de reprise du processus tumoral une reconstruction a été décidée. Un lambeau libre fascio-cutané antébrachial et la pose de 4 implants zygomatiques ont été effectués  avec une mise en charge immédiate prothétique.

Discussion : La reconstruction par lambeau permet d’obtenir une fermeture de la communication buccosinusienne. Les implants zygomatiques avec mise en charge immédiate de la prothèse a autorisé une rééducation précoce alimentaire et phonétique. Une décanulation trachéale précoce. raffinements des techniques d'implant zygomatique ont modifié les moyens et la vitesse par lesquels la rééducation. Ce cas comme ceux illustrés dans la littérature encourage à la combinaison lambeau libre-implants zygomatiques1.

Conclusion : La coopération des différents praticiens dans la reconstruction, la mise en place d’implants zygomatiques et prothésiste permet une évaluation précise préopératoire, un choix optimal du lambeau de reconstruction et une prothèse immédiatement ou rapidement esthétique et foonctionnelle 2,3

 

1 - Rogers SN et al. Changing trends in the microvascular reconstruction and oral rehabilitation following maxillary cancer. Eur Arch Otorhinolaryngol. 2022;279(8):4113-4126.

2 -  Abe A et al. Technique for secondary modification after maxillary resection and reconstruction for soft tissue flap fixation before prosthesis addition: a case report. BMC Oral Health. 2019;19(1):125.

3 - Barraclough O et al. Pathways for the rehabilitation of resection defects in the maxilla. Br Dent J. 2022;232(11):783-789.


Gaoussou TOURE (Paris), Jordan BOUCHET, Alexandre DEBELMAS, Benjamin POMES
12:15 - 12:25 #34004 - CO23 Réhabilitation du maxillaire atrophique en classe III squelettique: Lefort I et Implants zygomatiques en chirurgie guidée avec mise en charge immédiate.
Réhabilitation du maxillaire atrophique en classe III squelettique: Lefort I et Implants zygomatiques en chirurgie guidée avec mise en charge immédiate.

Chez l’édenté maxillaire, l’atrophie crestale associée à une rétromaxillie représente un défi lors de la planification d’une réhabilitation implanto-portée.

La correction des anomalies squelettique, limité par le couloir osseux implantaire palatin est obtenue en imposant un important volume prothétique vestibulaire, pouvant gêner le patient lors de l’élocution, l’esthétique de la face ainsi que de celle du sourire.

La chirurgie orthognatique corrige l’alignement des maxillaires et des dents afin d’améliorer la fonction et l’esthétique de la face.

Elle peut être utilisé chez le patient édenté afin de corriger une divergence entre les maxillaires avant la réhabilitation de la cavité oral (Moret A, et al, Recours à la chirurgie orthognatique pré prothétique, Dentoscope n176, 2017) voir dans le même temps (Benech A, et al, Simultaneous LeFort I osteotomy and computer-guided implant placement, J Cranio-fac Surg, 2011) lorsque les compensations de volume prothétique sont trop importantes.

 

 

Nous vous décrivons un cas entièrement anticipé de réhabilitation d'un maxillaire atrophique CAWOOD 5, en classe III, avec planification préalable du projet prothétique validé par le patient, guidant la correction du décalage des bases osseuses par chirurgie de Lefort I, pose de quatres implants zygomatiques (IZ) guidés selon le couloir prothétique et mise en charge immédiate d’un bridge Zircone transvissé. 

 

 

Le cas clinique rapporté est celui d’un homme de 59 ans, adressé pour réhabilitation implanto porté du maxillaire, handicapé par le volume de sa prothèse amovible, peu fonctionnelle, instable, avec des troubles de l’élocution.

Sous anesthésie générale est réalisé l’ostéotomie d’avancée selon le guide de Le Fort I. Puis l’architecture du guide à étage, une fois ostéosynthesé, nous permet de répliquer l’avancée du maxillaire, l’axe des implants, leur profondeur d’enfouissement et l’indexation des 4 implants Straumann ZAGA Flat. La prothèse en Zircone est transvissé dans le même temps. L’occlusion est conforme à la planification en intercuspidation maximale.

 

La mise en place d’IZ associé à une ostéotomie de Lefort I a montré des taux de survies implantaires et prothétique comparables à celles ou les deux temps étaient distinct (Grecchi F. et al, Simultaneous Le Fort I osteotomy and zygomatic implant placement, J Craniomaxillofac Surg, 2022).

L’expérimentation de ce nouveau concept de guide chirurgical orthognatico- implantaire est un pas en avant dans la planification chirurgicale de réhabilitation complexe.

Elle nécessite cependant une planification rigoureuse et une équipe chirurgico-prothétique experte devant les risques multiples d'erreurs.

Néanmoins, elle permet d’obtenir en une intervention, la réhabilitation par une prothèse dans le prolongement du volume osseux alvéolaire, une réduction du volume prothétique par diminution des compensations, ainsi qu’une meilleure acceptation par le patient de sa prothèse et de son esthétique oro faciale.


Rémy RAPHAEL (Montpellier), Dimitri PASCUAL
Salle MOREY ST DENIS
12:30 Cocktail Déjeunatoire & Visite des stands
13:45

"Vendredi 12 mai"

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S36
13:45 - 15:15

WORKSHOP NOBEL - SESSION 1
Implants zygomatiques : Présentation du concept Indications Travaux Pratiques sur mâchoires résines

Conférencier : Dr Philippe JABY (PH) (Conférencier, Lyon)
Salle GIVRY
14:00

"Vendredi 12 mai"

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S31
14:00 - 15:25

Séance Infectiologie

Modérateur : Pr Hervé MOIZAN (Praticien Hospitalier-Chef de service) (Rouen)
 Reconnaître les lésions muqueuses, voir comment minimiser le geste implantaire et les suites inflammatoires inhérentes à cet acte
14:00 - 14:50 Dermatogame 2023, test yourself !! Dr Juliette ROCHEFORT (MCU PH) (Conférencier, Paris), Jean-Christophe FRICAIN (Directeur) (Conférencier, Bordeaux), Fabrice CAMPANA (mcu/ph) (Conférencier, Marseille)
14:55 - 15:25 La chirurgie minimalement invasive en implantologie : une alternative pour la prise en charge des patients à risque. Arnaud LAFON (MCU-PH) (Conférencier, Lyon)
Auditorium

"Vendredi 12 mai"

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S34
14:00 - 15:30

Communications libres - Thème Libre

Modérateurs : Dr Eric GERARD (chef de service) (Metz), Dr David HOARAU (Praticien hospitalier) (Dijon)
14:00 - 14:10 #33911 - CO28 La dépilation laser des lambeaux intra-oraux : revue de littérature.
La dépilation laser des lambeaux intra-oraux : revue de littérature.

Introduction 

La dépilation laser est une technique non invasive utilisée pour les patients présentant une croissance de poils sur les lambeaux de reconstruction des cancers de la tête et du cou dans la zone oropharyngolaryngée. Cette pilosité est parfois responsable d'une altération de la qualité de vie. L’objectif de ce travail était de réaliser une revue de la littérature afin de déterminer la pertinence thérapeutique de la dépilation laser de la cavité orale et de préciser les paramètres laser les plus efficients.

 

Méthode 

La base de données Pubmed a été interrogée, selon la méthodologie PRISMA, couvrant une période de publication de 1988 à 2021. Les articles originaux en langue anglaise et française, accessibles à travers les crédits universitaires et répondant à la question de recherche (MESH words), ont été étudiés afin d’identifier les données sur l'efficacité, les paramètres laser et le suivi pileux.

 

Résultats 

149 articles ont été recensés et 10 articles ont été sélectionnés et analysés, représentant 40 patients ayant subi une dépilation au laser d'un lambeau de reconstruction oropharyngolaryngée.

Quatre lasers différents ont été utilisés : le laser à diode (dans 40 % des cas), le laser Nd:YAG (37,5 %), le laser alexandrite (20 %) et le laser CO2 (2,5 %).

La réponse au traitement laser a été considérée comme complète dans 70% des cas, partielle dans 22,5% des cas, en échec (pas d'effet du laser) pour un patient aux poils blancs (2,5% des cas) et non applicable dans 5% des cas.

La repousse des poils était présente dans 10 % des cas, après un délai moyen de 27 mois (de 15 à 34 mois).

Les effets indésirables étaient minimes (gonflement, douleur, dysphagie) et ne se présentaient que quelques heures après l'application du laser.

 

Discussion 

Le phénotype cutané semble influencer les résultats : plus le sujet avait de mélanine et plus la dépilation semblait efficace. Un test cutané pourrait réduire le risque de réactions cutanées indésirables et adapter les paramètres énergétiques avant de commencer le traitement.

Les lasers à diode ou Nd:YAG ont été le plus fréquemment utilisés pour leur capacité à cibler sélectivement le chromophore de la mélanine, la forme de leur pièce à main facilitant leur utilisation en bouche et pour leur profil de sécurité.

Les patients doivent être informés d'éventuels problèmes temporaires tels qu'un érythème, un œdème périfolliculaire, une folliculite, des cloques ou des croûtes.

 

Conclusion 

La thérapie au laser semble pertinente pour la dépilation des lambeaux avec peu d'effets secondaires, améliorant ainsi la qualité de vie des patients. Cependant, il n'existe pas encore de protocole standardisé et il n'est pas possible de déterminer sa supériorité par rapport à un autre traitement.

 

Conroy FJ et al. J Plast Reconstr Aesthet Surg. 2009 Nov;62(11):e421-3.

Shields BE et al. Ann Otol Rhinol Laryngol. 2018 Mar;127(3):205-8.

Scarano A et al. Lasers Surg Med. 2019 Aug;51(6):516-521.


Arthur FALGUIERE (Brest), Romain LAN, Christelle MANFREDI, Fabrice CAMPANA
14:10 - 14:20 #33927 - CO29 D’une ulcération orale persistante à une leucémie : À propos d’un cas.
D’une ulcération orale persistante à une leucémie : À propos d’un cas.

Introduction

La cavité orale peut être le siège des premières manifestations cliniques des hémopathies malignes (ulcérations, saignements, ecchymoses, tuméfactions gingivales, douleurs dentaires ou osseuses). Les signes généraux sont principalement l’asthénie, les lymphadénopathies, la pâleur cutanéomuqueuse, la perte pondérale et l’anorexie. Le chirurgien-dentiste non averti peut méconnaitre ces signes d’appel et retarder la prise en charge oncologique du patient par une conduite inappropriée.  

Observation

Une femme de 58 ans, sans antécédents médico-chirurgicaux, était adressée par son chirurgien-dentiste traitant en consultation hospitalière pour la prise en charge d’une ulcération orale. Il a considéré initialement que la lésion était d’origine traumatique (prothèse amovible mandibulaire iatrogène) et l’a prise en charge –sans succès– par la suppression de la prothèse et la prescription d’une antibiothérapie et d’un antalgique. Lors de la consultation hospitalière, la patiente rapportait des douleurs, une perte pondérale et une asthénie depuis 2 mois. Aucune adénopathie cervico-faciale n’était palpable. L’examen endo-buccal montrait une ulcération nécrotique, touchant l’os sous-jacent, sur la crête mandibulaire édentée et la base du pilier amygdalien antérieur. La biopsie et le CBCT n’ont pas été contributifs. Le bilan sanguin prescrit en deuxième intention montrait une anémie (Hb=5,8 g/dl), une hyperleucocytose (leucocytes=43000/mm3 mais polynucléaires neutrophiles=350/mm3) et une thrombopénie (plaquettes=22000/mm3) ainsi que 95% de blastes périphériques, conduisant au diagnostic de leucémie aiguë myéloïde. La patiente a été transférée en urgence dans un service d’oncohématologie. Une cytoréduction par Hydrea® suivie d’une polychimiothérapie d’induction et des soins de support ont été démarrés en urgence et poursuivis jusqu’à la rémission cytologique.

Discussion

Les lésions orales peuvent représenter les manifestations cliniques inaugurales des hémopathies malignes comme les leucémies. La sensibilisation des chirurgiens-dentistes aux signes d’appel est essentielle pour la prise en charge précoce de ces maladies potentiellement létales. Des infections opportunistes surviennent du fait de l’immunodépression. Des hémorragies cérébrales ou digestives liées à la thrombopénie assombrissent le pronostic vital des patients. Malgré l’antibiothérapie prophylactique par Tazocilline, la patiente a développé plusieurs abcès (pulmonaire, splénique et périnéal) nécessitant des traitements complémentaires. Du fait de l’agranulocytose, la virulence de la flore orale s’accroit et conduit à la survenue d’ulcérations neutropéniques, comme chez cette patiente. L’absence d’exploration de la NFS a entrainé un retard diagnostique.

Conclusion

Les lésions orales persistantes avec des symptômes généraux associés doivent être bilantées rapidement et –en cas de suspicion d’hémopathie maligne– les patients doivent être envoyés en urgence dans un service d’oncohématologie.


Antoine BRUNEAU (Paris), Hadrien LE VAYER, Jonathan RAVASCO, Gaël SYLVAIN, Thông NGUYEN, Loredana RADOI
14:20 - 14:30 #33936 - CO30 Plaques d’ostéosynthèse sur-mesure et prévention des fractures mandibulaires per et post-opératoires. Procédure pas à pas.
Plaques d’ostéosynthèse sur-mesure et prévention des fractures mandibulaires per et post-opératoires. Procédure pas à pas.

Les plaques sur mesure élaborées avant l’acte chirurgical permettent de renforcer l’infrastructure squelettique des mandibules fragilisées et de pratiquer sur elles dans le même temps opératoire tout geste chirurgical à haut risque fracturaireimmédiat ou secondaireCes plaques, obtenues par fusion laser de poudre de titane à partir du modèle 3D, rigides, correspondant à l’anatomie exacte du patient et positionnéesconformément au projet numérique garantissent une ostéosynthèse préventive passive. Il s’agit d’une assistance particulièrement efficace qui requiert une expertise nouvelle de la part des praticiens et un protocole chirurgical et de fabrication coordonné.

 

La procédure globale comporte plusieurs phases successives : l’acquisition des coupes axiales natives en format DICOM(Cone Beam ou CT-Scan)le traitement des données c’est à dire la segmentation des objets anatomiques, l’appréciation du risque fracturaire sur l’image 3D et en conséquence le positionnement des vis d’ostéosynthèse par le chirurgien, le design de la plaque par l’ingénieur biomédical, la validation du projet par le chirurgien, la fabrication, la stérilisation, enfinla séquence chirurgicale proprement dite. 

 

L’objectif de cette communication consiste, à partir de cas significatifs, à faire découvrir toutes les étapes successives de cette nouvelle procédureL’implication du praticien « en charge du patient » en particulier durant la phase de design des plaques sera largement développée qu’il s’agisse de la forme macroscopique et des dimensions de la plaque d’ostéosynthèse elle-même ou qu’il s’agisse de la position et des axes des vis d’ostéosynthèse. La mise en œuvre globale de cette nouvelle procédure et le protocole chirurgical lui-même ; en particulier le maniement des guides de forage et le forage trans-oral en regard des angles goniaques seront présentés et discutés.

 

L’utilisation des plaques d’ostéosynthèse sur-mesure préventives constitue une nouvelle manière d’envisager l’acte opératoire en requérant l’implication du chirurgien dès la phase de design des plaques sur-mesureMalgré la nécessité pour le chirurgien de tenir compte des différentes étapes industrielles dans son organisation des soins et malgré un coût additionnel, les plaques sur-mesure mandibulaires préventives nous paraissent désormais indispensables en cas de situation à haut risque fracturaire.


Laurian LE GAL (Paris)
15:10 - 15:20 #33912 - CO36 Plaques d’ostéosynthèse sur-mesure et prévention des fractures mandibulaires per et post-opératoires. Indications et avantages.
Plaques d’ostéosynthèse sur-mesure et prévention des fractures mandibulaires per et post-opératoires. Indications et avantages.

En cas de fragilisation de l’infrastructure squelettique quelle qu’en soit l’étiologie, des

fractures de la mandibule peuvent survenir au cours de l’intervention ou dans les suites

opératoires. Jusqu’à ce jour, leur prévention s’est envisagée successivement à l’aide de

plaques modelées per-opératoirement sur site puis à l’aide de plaques modelées pré-

opératoirement sur modèle stéréolithographique.

Désormais, grâce aux progrès technologiques, qu’il s’agisse de visualisation anatomique

tridimensionnelle ou qu’il s’agisse de la fabrication d’objets par impression-3D, les plaques

d’ostéosynthèse sur-mesure constituent un outil de prévention déterminant à la disposition des

chirurgiens.

Les dents de sagesse ectopiques localisées au niveau des rebords basilaires et les lésions

lacunaires étendues d’allure bénigne constituent les premières indications que nous avons

rencontrées. Nous présentons trois patients ayant bénéficié de plaques d’ostéosynthèse

préventives conçues par fusion laser de poudre de titane dans un contexte d’extraction de

dents de sagesse incluses à haut risque fracturaire associées ou non à une volumineuse lésion

lacunaire.

L’objectif de cette communication consiste à faire mieux connaître l’usage de cette nouvelle

technologie et à présenter ses nombreux avantages en particulier ; la résistance accrue qu’elle

procure à l’infrastructure squelettique, la diminution du risque de complications iatrogènes

due à une connaissance pré-opératoire approfondie de l’anatomie, à la simplicité d’exécution

et la diminution du temps opératoire. L’adaptation passive de ce type de plaque obtenue grâce

à une fabrication sur mesure selon l’anatomie propre à chaque patient et la possibilité

d’accéder aux angles goniaques sans pratiquer de voie trans-jugale en raison d’un design

spécifique sont largement développé.

Cette approche nouvelle, à notre connaissance encore non rapportée dans la littérature, nous

semble, au vu de notre premier retour d’expérience particulièrement performante et adaptée

qu’il s’agisse de la réponse au problème posé, de la manipulation opératoire, de la sécurité et

de la prévisibilité.

D’autres indications, envisagées grâce à cette première expérience acquise sont présentées.


Loic SAVANNE (Paris), Laurian LE GAL, Benoit PHILIPPE
14:30 - 14:40 #33991 - CO31 Lésions du nerf alvéolaire et troubles de la sensibilité : quelles sont les voies de récupération intralabiale:.
Lésions du nerf alvéolaire et troubles de la sensibilité : quelles sont les voies de récupération intralabiale:.

Introduction : Les troubles neurosensoriels de la lèvre inférieure sont une complication fréquente et préjudiciable pour les patients. Ils représentent un problème médicolégal majeur dans les interventions chirurgicales sur le 1/3 inférieur de la face. C’est la complication la plus fréquente de la chirurgie du 1/3 inférieur de la face. Des circonstances aussi variées que la traumatologie, la chirurgie orthognathique, l’endodontie ou la chirurgie des tumeurs peuvent entraîner des lésions du nerf alvéolaire inférieur. Ces troubles sensoriels peuvent être à l’origine de douleur, de gêne dans la vie affective et sociale avec un retentissement psychologique majeur.

L’évolution de ces troubles neurosensoriels est variable. La récupération d’une sensibilité est plus ou moins tardive et plus ou moins complète. L’objectif de cette étude était d’analyser la distribution des nerfs mentonniers dans la lèvre inférieure afin d’en déduire les types anatomiques favorables à la récupération de la sensibilité.

Matériel et méthodes : 30 lèvres (60 nerfs mentonniers) ont été étudiées - 25 étudiées in situ dont 5 avec une injection artérielle avec du latex et 5 ont été prélevées et étudiées selon la méthode de Sihler. Les nerfs mentonniers ont été disséqués.

Résultats : nous avons objectivé 3 types d’innervation : 1) absence de connexion avec un espace entre les branches terminales des 2 nerfs 2) une contiguité des branches terminales 3) une connexion nette entre les branches terminales. Les variations portaient sur la morphologie, le diamètre, le nombre de branches des nerfs mentonniers et les connections entre les nerfs mentonniers. Nous avons établi qu’il pouvait exister un nerf mentonnier dominant avec des diamètres et un nombre de branches supérieur au côté controlatéral. L’analyse de ces différents éléments a permis de comprendre les variations dans la récupération.

Discussion : Cette étude a permis d’illustrer, pour la première fois à notre connaissance, les différents types de connexions nerveuses à l’intérieur de la lèvre. Et d’en déduire les cas favorables à une récupération en cas de lésion du nerf alvéolaire inférieur.  Malgré l’intuition clinique des connexions, aucune description à notre connaissance n’existait.

Conclusion : Nous avons établi 3 types de distribution intralabiale des nerfs mentonniers, et la possibilité de dominant dans l’innervation de la lèvre inférieure. Le type 3 et la préservation du côté dominant quand il existait sont des facteurs favorables à la récupération de la sensibilité de la lèvre inférieure.


Gaoussou TOURE (Paris)
14:40 - 14:50 #33994 - CO32 Chirurgie orale et réseaux sociaux: enjeux et bonnes pratiques.
Chirurgie orale et réseaux sociaux: enjeux et bonnes pratiques.

Une avancées notables de cette décennie est l’essor des réseaux sociaux. Initialement développés pour un usage privé, ces réseaux sont aujourd’hui devenus de véritables outils de communication pour les entreprises mais aussi de plus en plus, pour les professionnels de santé. La pandémie COVID-19 a entrainé un changement majeur dans la communication des structures de soin et des soignants avec le grand public, entrainant une présence de plus en plus forte des hôpitaux sur les réseaux sociaux, faisant face à une demande croissante d’information par la population générale.

Le service de médecine bucco-dentaire de l’hôpital Charles Foix a développé, en collaboration avec le service de communication de l’APHP, un compte instagram. Cette création étant une première pour un service de l’APHP, le processus qui a permis l’élaboration de cette page a abouti à la rédaction d’un protocole en cours de validation afin de guider les services APHP désirant se créer une présence en ligne.

La chirurgie orale étant une spécialité jeune et méconnue de la population générale, la présence de spécialistes sur les réseaux est bénéfique à la communication avec les patients, les confrères d’autres spécialités médicales et entre spécialistes de chirurgie orale. Néanmoins l’absence de protocoles et de guides de bonnes pratiques entrainent des problématiques. Ces erreurs sont très souvent dues à une méconnaissance des réglementation et peuvent aboutir au mieux à une communication tronquée ou inappropriée, au pire à des sanctions pénales.

Une proposition de protocole, ou guide de bonnes pratiques, inspiré de celui développé pour les services hospitaliers de l’APHP et adapté au chirurgien oral sera présenté autour de 4 points.

Les objectifs de la présence en ligne d’un professionnel de santé doivent être clairs et établis.

La ligne éditoriale du futur compte est un aspect fondamental de la construction d’une présence sur les réseaux sociaux d’un professionnel de santé. Elle permet de choisir judicieusement la plateforme la plus adaptée, le public cible du futur compte et de construire un contenu et une communication homogène, cohérente et adaptée à son public.

Le droit à l’image est un droit fondamental dont le nom respect peut entrainer des sanctions pénales allant jusque’à l’emprisonnement. Hormis pour de rares exceptions, nul ne peut se soustraire au secret médical et sa violation peut entrainer également des sanctions pénales.

L’image du praticien et la confraternités sont tout aussi importantes sur les réseaux sociaux que dans la pratique quotidienne. 

Il est devenu compliqué pour un professionnel de santé de ne pas avoir de présence en ligne. Les plateformes de référencement et d’annuaire n’hésitent pas à créer des profils sans l’accord du praticien.

Le chirurgien oral doit être formé et acquérir les notions lui permettant de maitriser son image en ligne de la même manière que dans sa pratique quotidienne.


Adel HAMDANI (PARIS), Margaux JOLIVEL, Célia DE GAETANO, Thibault PEREZ, Louis MAMAN, François Côme FERRE
14:50 - 15:00 #33996 - CO34 A propos d’un cas de carcinome épithélial myoépithélial palatin.
A propos d’un cas de carcinome épithélial myoépithélial palatin.

Le Carcinome Epithélial Myoépithélial (CEM) est une tumeur maligne rare des glandes salivaires, d’évolution lente et asymptomatique. Le CEM peut toucher toutes les glandes salivaires avec une atteinte préférentielle de la parotide, suivie de la glande submandibulaire. L’âge moyen de diagnostic est d’environ 63 ans. L’aspect histologique correspond à une couche périphérique de cellules myoépithéliales à cytoplasme clair qui entourent des cellules épithéliales formant des canaux intercalés. L’aspect histologique du CEM peut considérablement varier en fonction du degré de différenciation des cellules, mimant alors l’aspect d’un carcinome myoépithélial voire celui d’un carcinome adénoïde kystique (CAK). Le cas clinique présenté est celui d’une patiente de 58 ans avec un tabagisme actif (30 paquets-années), présentant une hypertension équilibrée, une hypercholestérolémie et une hypothyroïdie substituée. La patiente est adressée pour un avis sur une lésion palatine évoluant depuis 35 ans. L’examen exobuccal est sans particularité. Les aires ganglionnaires sont libres. A l’examen endobuccal on retrouve une tuméfaction palatine gauche en regard des dents 12 à 27, d’environ 4-5 cm de grand axe dépassant la ligne médiane, de couleur violacée avec un bourgeonnement framboisé en antérieur. La tuméfaction est indolore à la palpation. La patiente avait déjà réalisé un CBCT en ville montrant une volumineuse ostéolyse du palais osseux avec atteinte du septum nasal et la partie inférieure des sinus maxillaires. Après deux biopsies réalisées à l’Institut Gustave Roussy et un bilan d’extension présentant une tumeur salivaire T4aN0M0, trois types tumoraux ont été évoqués : un CEM, un carcinome myoépithélial ou un CAK. La réunion de concertation pluridisciplinaire propose une maxillectomie totale avec reconstruction par lambeau libre de fibula et pose de 6 implants. Le curage cervical n’est pas retenu car une seconde biopsie n'a pas formellement éliminé un CAK. La prise en charge suivant les recommandations REFCOR ne préconise pas de curage ganglionnaire ni de radiothérapie pour traiter le CEM, celle-ci n’ayant pas fait preuve dans l’amélioration de la survie. L’examen anatomopathologique de la pièce d’exérèse chirurgicale conclut à un CEM p16- avec des marges saines. Le CEM est une entité pathologique dont le diagnostic est difficile car présente une grande variabilité anatomo-clinico-radiologique. Un diagnostic précis est nécessaire afin d’adapter la prise en charge oncologique même si le taux élevé de survie est élevé (80,7% à 15 ans). En effet, selon le grade de la tumeur, un curage sera indiqué ou pas car responsable de séquelles. Le suivi reste très important car le taux de récidives locales se situe entre 30 et 40%. La recherche de critères diagnostiques plus précis est primordiale afin d’améliorer la gestion précoce des patients atteints. Li B et al. Medicine (Baltimore). 2017 Dec;96(49); Vázquez A et al. Otolaryngol Head Neck Surg. 2015 Oct;153(4):569-74.


Aude GRAND (Paris), Pierre Luc DESCOLS, Jean-Jacques BRAU, Odile CASIRAGHI, Ingrid BREUSKIN, Louis MAMAN, Ihsène TAIHI
15:00 - 15:10 #34016 - CO35 Manifestations oro-faciales du syndrome SAPHO : A propos de trois cas.
Manifestations oro-faciales du syndrome SAPHO : A propos de trois cas.

Introduction :

Le syndrome Synovite, Acné, Pustulose, Hyperostose et Ostéite (SAPHO), décrit en 1987 par Chamot et al., est une maladie auto-inflammatoire rare, principalement caractérisée par une atteinte neutrophilique cutanée associée à une ostéomyélite chronique. D’étiologie inconnue, il semble avoir une origine multifactorielle avec des composantes génétique, environnementale, immunologique et infectieuse et de multiples tableaux cliniques. Une atteinte mandibulaire est observée dans approximativement 10% des cas. A ce titre, ce syndrome doit être considéré dans le diagnostic différentiel d’une ostéite maxillo-mandibulaire.

Observations cliniques :

Les cas de trois patients, adressés au service de médecine bucco-dentaire de l’hôpital Bretonneau (Paris), présentant des ostéites mandibulaires dans le cadre d’un syndrome SAPHO, sont rapportés.

Le premier cas est celui d’une femme de 63 ans, porteuse d’une bioprothèse valvulaire aortique, qui a été adressée dans le service pour l’exploration clinico-radiographique d’une ostéite aseptique mandibulaire, dans le cadre du bilan diagnostique d’un probable SAPHO. Elle présentait cliniquement des douleurs à l’ATM droite irradiant dans la région temporale, et radiologiquement un élargissement mandibulaire unilatéral, une ostéosclérose, une réaction périostée et des foyers d’ostéolyse cortico-médullaire.

Le deuxième cas est celui d’une femme de 66 ans, traitée par biphosphonates dans le cadre de son SAPHO, adressée pour des douleurs à l’ATM, associées à un trismus, ainsi que pour réaliser un bilan odonto-stomatologique avant reprise de bisphosphonates ou d’anti-TNF.

Le troisième cas est celui d’une femme de 35 ans, ayant comme antécédent un syndrome d’Ehlers-Danlos et une fibromyalgie, traitée par Anti-TNF pour un SAPHO, reçue en consultation pour des douleurs aux ATM et pour améliorer sa fonction masticatoire.

 

Discussion et conclusion :

Le syndrome SAPHO est une maladie rare, associant des atteintes cutanées (acné et pustulose palmo-plantaire) et ostéo-articulaires (synovite, hyperostose, ostéite) pouvant se manifester individuellement ou de façon combinée. Sa fréquence est estimée à 1/10 000 personnes, mais il est possible que celle-ci soit sous-estimée. La maladie touche préférentiellement les femmes (2F/1H), avec une apparition des symptômes vers 30 ans bien que des formes juvéniles aient également été rapportées. Celle-ci évolue de façon chronique et entraine des symptômes pouvant être très douloureux et invalidants, en particulier dans les formes avancées. De fait, un diagnostic positif précoce et une prise en charge rapide sont essentiels. Compte-tenu des atteintes oro-faciales associées à ce syndrome ainsi que celles associées à ses traitements, le chirurgien-dentiste – et plus encore le chirurgien-oral – a un rôle crucial à jouer dans la démarche diagnostique et le suivi régulier du patient, en étroite collaboration avec les autres spécialités médicales concernées.


Aurelien CREVANT (Paris), Nathan MOREAU, Benjamin SALMON
Salle MOREY ST DENIS
15:30 Pause & Visite des stands

"Vendredi 12 mai"

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S37
15:30 - 17:00

WORKSHOP NOBEL - SESSION 2
Implants zygomatiques : Présentation du concept Indications Travaux Pratiques sur mâchoires résines

Conférencier : Dr Philippe JABY (PH) (Conférencier, Lyon)
Salle GIVRY
16:15

"Vendredi 12 mai"

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S33
16:15 - 16:45

Séance Infectiologie - Suite

Modérateur : Pr Hervé MOIZAN (Praticien Hospitalier-Chef de service) (Rouen)
 Reconnaître les lésions muqueuses, voir comment minimiser le geste implantaire et les suites inflammatoires inhérentes à cet acte
16:15 - 16:45 Peut-on réellement prévenir les péri-implantites? Dr Brenda MERTENS (Conférencier, Montpellier)
Auditorium

"Vendredi 12 mai"

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S35
16:15 - 16:45

Communications libres - Thème Libre

Modérateur : Arnaud LAFON (MCU-PH) (Lyon)
16:15 - 16:25 #34019 - CO24 Neuropathie trigéminale douloureuse secondaire à un névrome post-traumatique et une synéchie neuro-masséterine : à propos d’une complication atypique de l’avulsion des dents de sagesse.
Neuropathie trigéminale douloureuse secondaire à un névrome post-traumatique et une synéchie neuro-masséterine : à propos d’une complication atypique de l’avulsion des dents de sagesse.

Introduction :

La neuropathie trigéminale douloureuse post-traumatique (NTDPT) est une complication rare et connue de l’avulsion des dents de sagesse, survenant entre 0,4% à 5,5% des cas, généralement due à une compression ou un traumatisme du nerf. Il est rapporté ici le cas atypique d'un patient atteint d'une NTDPT du nerf alvéolaire inférieur apparue dans les suites de l’avulsion d’une troisième molaire mandibulaire gauche, liée à la formation d’un névrome post-traumatique du nerf alvéolaire inférieur et d’une synéchie entre celui-ci et des fibres massétérines. 

Observation clinique :

Un homme de 40 ans a consulté pour des douleurs après l’avulsion un an auparavant de sa 38, causant des difficultés à l’alimentation et à l’élocution.

L’examen clinique exobuccal était sans particularité, tandis que l’examen endobuccal permettait d’objectiver une cicatrisation muqueuse complète au niveau de la région opérée associée à la présence d’un cordon fibreux reliant la zone rétromolaire et la ligne oblique externe gauches. La palpation de cette zone déclenchait les douleurs labio-mentonnières décrites par le patient. Le patient présentait également une hypoesthésie labio-mentonnière gauche séquellaire associée à de discrètes régions d’hyperesthésie et une sensation de lourdeur au niveau du foramen mentonnier gauche.

L’examen radiographique CBCT retrouvait un défaut de cicatrisation osseuse de l’alvéole de 38, associé une solution de continuité au niveau de la portion supérieure du canal mandibulaire sans os sus-jacent, avec présence d’une invagination tissulaire en regard remontant jusqu’à la branche montante (vraisemblablement au niveau du fascia massétérin).

L’hypothèse diagnostique de NTDPT secondaire à une synéchie neuro-massétérine a été posée. Dans un premier temps, un traitement par prégabaline (350 mg/jour) et amitriptyline (15 mg/jour) a permis la cédation des douleurs à la fonction sans toutefois modifier les sensations de lourdeur et d'anesthésie labio-mentonnières.

Après réflexion sur la balance bénéfique/risque d’une réintervention compte-tenu du risque non négligeable d’aggraver la neuropathie existante, il a été décidé de réaliser une synéchotomie sous anesthésie locale afin de libérer le nerf alvéolaire inférieur des fibres massétérines. L’analyse anatomo-pathologique de la bride fibreuse a retrouvé la présence d’un névrome post-traumatique.

Discussion et conclusion :

La NTDPT est une complication rare mais connue de l’avulsion des dents de sagesse, en particulier en cas de forte proximité radiculaire avec le nerf alvéolaire inférieur. La prévention d’une telle neuropathie passe avant tout par la protection du nerf pour éviter tout traumatisme direct mais également par la bonne gestion de son environnement osseux, muqueux et musculaire afin de permettre une cicatrisation adéquate de la zone chirurgicale, sans formation de synéchies mettant le nerf en traction, en particulier lorsque celui-ci a été lésé pendant la chirurgie.


Amelie ALBISETTI (Strasbourg), Arek SULUKDJIAN, Benjamin SALMON, Nathan MOREAU
16:25 - 16:35 #34022 - CO25 La kératopathie neurotrophique, une complication ophtalmologique méconnue de la neuropathie trigéminale douloureuse post-traumatique ? A propos d’un cas.
La kératopathie neurotrophique, une complication ophtalmologique méconnue de la neuropathie trigéminale douloureuse post-traumatique ? A propos d’un cas.

Introduction :

La neuropathie trigéminale douloureuse post-traumatique (NTDPT) est une complication rare et connue des lésions traumatiques des branches trigéminales, qu’elles soient d’origine accidentelle ou iatrogène. Alors que celle-ci peut s’accompagner de fortes douleurs et de troubles de la sensibilité nerveuse, altérant significativement la qualité de vie du patient, il n’a été rapporté à ce jour aucune autre comorbidité accompagnant cette complication, en particulier ophtalmologique. Il est rapporté ici un cas de kératopathie neurotrophique secondaire à une NTDPT chronique, développée suite à l’avulsion iatrogène de 48.  

Observation clinique :

Une patiente de 29 ans, en bonne santé générale, a été adressée en consultation douleurs chroniques oro-faciales pour avis et prise en charge de douleurs faciales droites sévères chroniques évoluant depuis 3 ans, secondaires à l’avulsion de la 48. Celles-ci étaient secondaires à une NTDPT du nerf buccal droit et du nerf alvéolaire inférieur droit. Après échec de plusieurs lignes de traitements pharmacologiques, il a été opté pour des injections péri-neurales de toxine botulique de type A (50 UI) au niveau du foramen mentonnier droit, ayant permis une cédation quasi complète des douleurs réfractaires de la patiente. [1]

En parallèle de ses douleurs faciales, la patiente rapportait des épisodes de douleurs oculaires droites à type de brûlures et démangeaisons au niveau de la surface de l’œil lors des paroxysmes douloureux de sa NTPDT, ayant motivé un avis spécialisé en ophtalmologie.

Un bilan ophtalmologique complet a permis d’objectiver une kératite superficielle droite (Oxford score = 0.5), associée à une instabilité du film lacrymal ainsi qu’une infiltration de cellules dendritiques au niveau du plexus sub-basal et une hyperréactive stromale objectivées en microscopie confocale in vivo, sans atteinte de l’œil controlatéral. Par ailleurs, le test à l’oxybuprocaïne était négatif suggérant une étiologie centrale à sa douleur oculaire. Ce tableau ophtalmologique était compatible avec une kératopathie neurotrophique, selon les critères de Dua et al. [2], a priori secondaire à sa NTDPT. Celle-ci a été traitée par application topique de collyres hydratants et instauration d’un suivi ophtalmologique régulier.

Discussion et conclusion :

La kératopathie neurotrophique est une pathologie secondaire à une lésion des nerfs cornéens entrainant une perte de la trophicité cornéenne, se traduisant par une destruction de l’épithélium cornéen et des altérations structurelles de la cornée ainsi que du film lacrymal, qui dans sa forme la plus sévère peut conduire à la perte de l’oeil. Celle-ci résulte le plus souvent d’une lésion post-traumatique du nerf ophtalmique, dans un contexte neurochirurgical. Il est rapporté ici le premier cas de kératopathie neurotrophique secondaire à l’atteinte du nerf mandibulaire, vraisemblablement via des mécanismes neuroinflammatoires au sein du ganglion trigéminal.


Amelie ALBISETTI (Strasbourg), Arek SULUKDJIAN, Hong LIANG, Christophe BAUDOUIN, Annabelle REAUX-LE-GOAZIGO, Nathan MOREAU
16:35 - 16:45 #34027 - CO26 Kystes dentigères refoulant les germes des dents permanentes: enjeux d'une prise en charge conservatrice.
Kystes dentigères refoulant les germes des dents permanentes: enjeux d'une prise en charge conservatrice.

Introduction :

Les kystes dentigères sont des kystes odontogènes fréquents, dont la symptomatologie est souvent fruste. De rares cas de tuméfaction des mâchoires et/ou de douleurs peuvent être décrits, mais généralement les découvertes sont fortuites lors d’un examen radiologique de routine.

La thérapeutique de ces kystes repose sur une approche conservatrice par énucléation chirurgicale ou décompression. Cependant, lorsque le kyste refoule les germes des dents permanentes, la question de l’évolution de ces dernières est posée.

 

Observations :

4 patients âgés de 7 à 10 ans se sont présentés à la consultation d’odontologie pédiatrique de l’Hôpital Bretonneau (Paris) pour des « images radio-claires des mâchoires mandibulaires ». L’hypothèse diagnostique probable de kyste dentigère ayant été retenue sur les arguments clinico-radiologiques, la prise en charge a consisté en l’énucléation du kyste sous anesthésie locale avec conservation du germe de la dent associée, sauf pour un cas. Un suivi clinique et radiologique au long cours a été instauré pour l’ensemble de ces patients (≥ 1 an). L’évolution a été favorable avec la mise en place sur l’arcade de l’ensemble des dents permanentes ainsi que la reminéralisation des lésions osseuses.

 

Discussion et conclusion :

Les kystes dentigères (ou kystes péricoronaires) des mâchoires chez l’enfant sont plus rares que chez l’adulte (1). Ils font partie des kystes odontogéniques selon la classification OMS des tumeurs de la tête et du cou (WHO 2017). Ce sont, avec les kystes inflammatoires, les kystes les plus fréquemment rencontrés chez l’enfant (2). Peu symptomatiques, les kystes dentigères sont généralement mis en évidence sur une radiographie panoramique de routine (3) mais dans certaines situations, un examen Cone Beam CT peut être justifié afin d’évaluer l’étendue de la lésion et les rapports avec les structures anatomiques de voisinages. Autant que faire se peut, la prise en charge chirurgicale associera l’avulsion de la dent temporaire, l’énucléation du kyste et la conservation du germe de la dent permanente. Un suivi au long cours et un traitement orthodontique lorsque nécessaire permettront la bonne mise en place de la dent permanente sur l’arcade.

 

1- Tkaczuk AT et al. JAMA Otolaryngol Head Neck Surg. 2015;141(9):834-9.

 

2- Jones AV & Franklin CD. Int J Paediatr Dent. 2006;16(1):19-30.

 

3- Plunk MR, et al. Am J Roentgenol. 2017;208(1):180-192.


Aurelien CREVANT, Ludovic SICARD, Frederic COURSON, Anne-Laure EJEIL, Nathan MOREAU, Benjamin SALMON, Maxime LAVIGOGNE (Paris)
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00:00 - 00:00 #33499 - PO01 Proposition de prise en charge simple et reproductible des hyperesthésies d'origine centrale aquises; nécessités et perspectives.
Proposition de prise en charge simple et reproductible des hyperesthésies d'origine centrale aquises; nécessités et perspectives.

Introduction :

La prise en charge des patients présentant divers troubles et dont la symptomatologie relève entre autre de phénomènes d'hyperesthésies d'origine centrale acquises n'est ni résolue ni codifiée.

L'absence d'offre de prise en charge dans ces situations amène à d'autres dérives concernant les rares praticiens compétents et les services hospitaliers en général et en fonction de leurs effectifs respectifs (délais de prise en charge et préjudices imputables de certains retards diagnostics, capacité de réalisation des missions incompressibles des services publics, formation des jeunes et maintien du personnel en poste,...). Ces patients et leurs médecins se trouvent trop souvent en errance diagnostique et thérapeutique.

Une proposition de prise en charge simple, brève, reproductible et standardisée, accessible à tous, basée sur une ébauche de thérapie cognitive sous forme d'un feuillet à 2 schémas et d'un lien web vulgarisé réalisé par des algologues; apparait pertinente dans ce contexte.

Observation :

Après un rappel sur les éléments épidémiologiques les plus communément rencontrés, les indices diagnostiques et les principaux arguments devant mener à évoquer et rechercher d'éventuels diagnostics différentiels; sera alors présenté une proposition de prise en charge standardisée. Cette dernière rappelle les éléments fondamentaux communs requis quand à obtenir la confiance et l'adhésion du patient. La recherche systématique de deux sources potentielles de somatisation; enfin, la proposition d'une "thérapie cognitive standardisée" réalisée en directe et chronométrée (moins de 3 minutes). 

Une brève analyse rétrospective monocentrique portant sur plus de 100 cas et permettant d'appuyer la proposition.

Discussion :

Une explication plus approfondie sur les mécanismes à l'oeuvre et les moyens de les faire rétrograder ainsi qu'une réflexion plus globale et trans disciplinaire évoquant des corollaires avec d'autres pathologies éloignées, tel que les fibromyalgies et les lombalgies communes, permet d'appuyer la pertinence de la prise en charge commune proposée. 

Des conseils quand à la prise en charge en pratique de ces patients, en lien avec la logistique d'un cabinet, qu'il soit libéral ou hospitalier sont proposés afin de la rendre réalisable et de pouvoir répartir cette charge à tous les acteurs d'un territoire, avec discussion des limites acceptables et des devoirs légitimes des acteurs de la profession.

Conclusion :

Proposition de faire paraitre le "feuillet explicatif standardisé" au sein du site de la SFCO afin de le rendre accessible à tous, une réflexion éthique et bien des perspectives (score diagnostic, proposition d'études prospectives ciblées, l'élargissement de ce type de prise en charge à d'autres troubles tel que certains DTM, réalisation de circuits patients et collaborations trans disciplinaires,...) seront suggérées à la communauté et en particulier aux internes de la spécialité.


Dr Alexandre BERQUET (Haguenau)
00:00 - 00:00 #33687 - PO02 Adénome pléomorphe des glandes salivaires principales : A Propos de10 cas.
Adénome pléomorphe des glandes salivaires principales : A Propos de10 cas.

INTRODUCTION

L’adénome pléomorphe fait partie d’un groupe disparate de tumeurs bénignes des glandes salivaires.  relativement fréquentes. Son caractère indolent et son évolution lente à l’origine des formes historiques, entrainent très souvent le sacrifice des glandes salivaires lors de l’exérèse chirurgicale.

L’objectif de cette étude est de décrire les aspects épidémiologique, clinique et thérapeutique de cette tumeur.

 

MATERIEL ET METHODES

IL s’agissait d’une étude rétrospective descriptive réalisée dans le service de Stomatologie Chirurgie Maxillo-Faciale du centre hospitalo-universitaire de Treichville (Côte D’Ivoire) sur une période de 6 ans (2015 à 2021). Une dizaine de dossiers de cas d'adénome pléomorphe des glandes salivaires majeures ont été colligés parmi les 38 dossiers de cas de tumeurs des glandes salivaires confirmées histologiquement.

RESULTATS

Les adénomes pléomorphes représentaient 30% de l’ensemble de tumeurs des glandes salivaires et 43,47% des tumeurs bénignes. L’échantillon se composait de 5 hommes et 5 femmes avec un âge moyen de 44,1 ans. Les tumeurs siégeaient dans 90% dans la parotide, et dans un cas au niveau de la glande submandibulaire. Le délai moyen de diagnostic était de 4 ans et 3 mois. Les tumeurs étaient très évoluées dans la majorité des cas. La TDM était l’examen de choix pour tous les cas de tumeur parotidienne. L’exérèse totale de la glande a été réalisée dans tous les cas. Il n’y a pas de récidive sur un recul de 5 ans.

 

DISCUSSION

L’adénome pléomorphe représente la majorité des tumeurs épithéliales bénignes et de l’ensemble des tumeurs salivaires avec une localisation parotidienne plus fréquente selon les statistiques en général. Son évolution lente et indolente explique le retard de consultation de nos patients qui présentent des tumeurs dites « historiques » au retentissement fonctionnel et esthétique. L’absence d’examen extemporané dans nos conditions d’exercice doit  imposer la parotidectomie totale conservatrice dans la prise en charge des adénomes pléomorphes parotidiens.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1.     S. Nitassi  , M. Oujilal, M. Boulaich, L. Essakalli, M. Kzadri : Adénome pléomorphe géant de la parotide j.stomax.2009.06.011 

2.     Recommandations SFORL - Prise en charge de l’adénome pléomorphe, 2020

 


Jeannette Apoline AKA EPOUSE ADOUKO (Abidjan, Côte d'Ivoire), Camille ASSOUAN, N'dia Dominique N'GUESSAN
00:00 - 00:00 #33824 - PO03 Gestion des avulsions dentaires et détartrages avec le facteur VII activé recombinant chez des patients atteints de thrombasthénie de Glanzmann au CHRU de Strasbourg : une étude observationnelle rétrospective.
Gestion des avulsions dentaires et détartrages avec le facteur VII activé recombinant chez des patients atteints de thrombasthénie de Glanzmann au CHRU de Strasbourg : une étude observationnelle rétrospective.

Introduction : La thrombasthénie de Glanzmann (TG) est une maladie hémorragique rare héréditaire affectant la lignée des mégacaryocytes, impliquée dans l’agrégation plaquettaire. Elle est caractérisée par des saignements cutanéo-muqueux spontanés et une réponse exagérée au traumatisme. (1) La transfusion plaquettaire présente des limites comme l’allo-immunisation et le risque de transmission d'agents pathogènes. L'utilisation du facteur VII activé recombinant (rFVIIa) NovoSeven® est approuvée comme alternative dans le traitement des hémorragies et la prévention des saignements lors d'interventions chirurgicales chez les patients atteints de TG. (2) Le but de cette étude est d’évaluer l'efficacité d'un protocole d'hémostase utilisant le rFVIIa pour les avulsions dentaires et les détartrages chez les patients atteints de TG.

Méthodes : Cette étude rétrospective a été menée sur 22 patients atteints de TG de type I, II et III sur une période de 14 ans. Les données sont issues des dossiers dentaires et médicaux. Le protocole comprenait des consultations dentaires et médicales préliminaires. Le protocole d'hémostase était le suivant : 90 à 120 μg/kg de rFVIIa injecté 10 minutes avant l'intervention. Les avulsions étaient réalisées sous anesthésie locale, complétées par un agent hémostatique intra-alvéolaire résorbable et des sutures puis une compression locale d'au moins 10 minutes avec de l'acide tranexamique. Une nouvelle injection de 90-120 μg/kg était réalisée 2 heures après l'intervention puis renouvelée 2 heures plus tard selon le saignement du patient.

Résultats : 10 femmes et 12 hommes atteints de TG ont été inclus dans cette étude. L'âge moyen était de 28,2 ans (extrêmes 3 à 70). 187 avulsions et 41 détartrages ont été réalisés au cours de 103 séances. Seuls 6 épisodes hémorragiques mineurs ont été observés, 4 gérés par une procédure d’hémostase locale et 2 patients ont reçu du rFVII le lendemain. Aucun événement thrombo-embolique, aucune hospitalisation, aucune transfusion plaquettaire n’ont été enregistrés.

Discussion : Cette étude est la première à analyser une large population de patients affectés par la TG dans le cadre de procédures exclusivement de chirurgie buccale. Le taux de succès est de 94%, légèrement supérieur aux 88% de succès dans la prophylaxie d’hémorragies lors de procédures chirurgicales mineures. (3) Le nombre d’injections est compris entre 2 et 3. Ce protocole requiert une collaboration étroite entre chirurgien oral et hématologue. L’usage des procédures d’hémostase locale est essentiel et une évaluation rigoureuse du risque hémorragique demeure nécessaire.

Conclusion : Le rFVIIa associé aux mesures d’hémostase locale apparaît comme un protocole très sûr pour prévenir les saignements liés aux procédures dentaires invasives chez les patients atteints de TG.

 

1. Nurden AT. Orphanet J Rare Dis. déc 2006;1(1):10.

2. Poon MC et al. Transfus Med Rev. avr 2016;30(2):92‑9.

3. Poon MC. Thromb Haemost. mars 2021;121(03):332‑40.


Maxime DELARUE (STRASBOURG), François SEVERAC, Martine SOELL, Dominique DESPREZ, Fabien BORNERT
00:00 - 00:00 #33836 - PO04 Lésions orales révélatrices d’une maladie de Crohn : à propos d’un cas.
Lésions orales révélatrices d’une maladie de Crohn : à propos d’un cas.

Introduction : La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l'intestin pouvant toucher tout le tube digestif depuis la cavité buccale jusqu’à l’anus. Elle évolue par poussées inflammatoires avec des symptômes digestifs et extra-digestifs notamment au niveau de la cavité orale qui peuvent être inaugurales et précéder l’atteinte intestinale (Cherbi 2009, Weigert 2020).

Observation : Le cas rapporté est celui d’un jeune homme de 19 ans sans antécédents médico-chirurgicaux notables, qui présentait une ulcération linéaire  profonde au niveau du fond de vestibule mandibulaire droit apparue suite à l’avulsion des dents de sagesse. L’examen endobuccal montrait aussi un œdème muqueux pavimenteux de la face interne de la joue droite, des pseudopolypes muqueux au niveau du vestibule mandibulaire droit et une macrochéilite de la lèvre inférieure. L’examen locorégional révélait la présence d’une adénopathie submandibulaire droite ferme, mobile et douloureuse à la palpation. Une biopsie de l’ulcération a été réalisée. L’examen anatomopathologique montrait la présence d’un granulome épithélioïde giganto-cellulaire sans nécrose caséeuse. Le patient a été adressé au service de gastro-entérologie qui a confirmé le diagnostic de la maladie de Crohn. Un traitement par anti-TNFα (Adalimumab) a été instauré. Il est encours de suivi avec une régression nette des lésions buccales.

Discussion : Les mécanismes étiologiques de la maladie de Crohn sont encore mal compris. Ils font intervenir des facteurs génétiques, immunitaires et environnementaux. En France, elle touche près d'une personne sur 1 000, avec chaque année 8 nouveaux cas pour 100 000 habitants. Aujourd’hui, en France, plus de 120 000 personnes sont atteintes de la maladie de Crohn. Le pic de fréquence de la maladie se situe entre 20 et 30 ans mais elle peut débuter à tout âge. Les manifestations buccales peuvent parfois précéder de plusieurs années les manifestations gastro-intestinales et représenter ainsi le seul élément de diagnostic. Ces manifestations peuvent être soit liées à la maladie, soit y être associées. Pour les formes buccales le diagnostic différentiel doit se faire avec les granulomatoses orofaciales telles que le syndrome de Melkersson-Rosenthal, la chéilite granulomateuse de Miescher, la sarcoïdose ou, plus rarement, la maladie de Wegener (Weigert 2020, Borghetti 2020).

Conclusion : Le chirurgien-dentiste joue un rôle primordial dans le diagnostic précoce de la maladie de Crohn surtout si les manifestations sont uniquement au niveau de la cavité orale. Ceci permet  l’instauration plus rapide d’un traitement spécifique et adéquat afin de limiter la sévérité des lésions et d’améliorer la qualité de vie du patient.

1-Cherbi S et al. Actualités odonto-stomatologiques.2009;246:113-127. 

2-Weigert KL et al. Oral Surgery, Oral Medicine, Oral Pathology and Oral Radiology.2020;129(1):e90.

3-Borghetti RL et al. Oral Surgery, Oral Medicine, Oral Pathology and Oral Radiology.2020; 129(1):e81.


Mounir OMAMI (Vichy), Laurent DEVOIZE, Candice DELBET-DUPAS
00:00 - 00:00 #33838 - PO05 Localisation buccale et maxillo-faciale d’un lymphome T-NOS : un cas.
Localisation buccale et maxillo-faciale d’un lymphome T-NOS : un cas.

Introduction : Le lymphome périphérique à cellules T, sans autre précision (PTCL-NOS) est une catégorie diagnostique définie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au sein du groupe très hétérogène des néoplasmes à cellules T et cellules NK matures. Il s'agit du sous-type le plus courant des néoplasmes à cellules T dans le monde, avec une fréquence comprise entre 22 et 36 % [1,2]. L'âge médian à la présentation est d'environ 60 ans avec une prédominance masculine [1]. Les PTCL-NOS sont principalement des lymphomes nodaux, mais l'atteinte extranodale a été rapportée au niveau du tractus gastro-intestinal, de la peau, de la moelle osseuse, et plus rarement des poumons [1,2]. Le diagnostic de lymphome PTCL-NOS sur des manifestations buccales est exceptionnel. Patient : Un patient de 62 ans a été adressé en consultation de dermatologie buccale au CHU de Bordeaux pour le diagnostic et la prise en charge d’ulcérations oro-pharygées récidivantes depuis 6 mois. L’examen clinique montrait la présence d’ulcérations endobuccales multiples. Une large ulcération palatine présentait une allure nécrotique. Une biopsie a été réalisée avec demande d’examen en immunofluorescence directe pour éliminer une dermatose bulleuse auto-immune. A titre systématique un dosage des ANCA, des vitamines B6 B9 B12 C, des anticorps anti-BP 180, anti-BP 230, anti-collagène VII, et desmogléine 1 et 3 est demandé, ainsi que des prélèvements virologiques et bactériologiques. Un traitement local par corticoïdes a été prescrit pour soulager les douleurs intenses du patient. Le résultat de l’examen anatomo-pathologique a révélé une localisation de lymphome T périphérique NOS. Le patient a été hospitalisé en urgence dans le service de dermatologie du CHU de Bordeaux puis traité par chimiothérapie en 6 cures de CHOP (Cyclophosphamide, Doxorubicine, Vincristine et Prednisone), réparties sur 4 mois. Il est actuellement en rémission complète. Discussion : Les patients atteints de la forme PTCL-NOS présentent souvent un stade avancé, et le pronostic est mauvais [1]. La survie globale à 5 ans est de 20 à 30% [3]. Dans l’étude de de Arruda et al, le palais était le site le plus touché (50 %),et les tumeurs se présentaient généralement sous forme d'ulcères destructeurs et douloureux [3]. Conclusion : Parmi les lymphomes matures à cellules T, le lymphome PTCL-NOS peut présenter des localisations buccales et maxillo-faciales, sous la forme d’ulcérations profondes et destructrices. Il est important de biopsier ces lésions, pour un diagnostic précoce et une mise en route rapide du traitement de lymphomes, dont le pronostic est sombre. 

 

[1]  Oluwasanjo A, et al. Peripheral T-Cell Lymphoma, not Otherwise Specified (PTCL-NOS)

[2]  Pileri SA et al. Peripheral T-Cell Lymphoma, Not Otherwise Specified: Clinical Manifestations, Diagnosis, and Future Treatment.

[3] de Arruda JAA, et al. Mature T/NK‐Cell lymphomas of the oral and maxillofacial region: A multi‐institutional collaborative study


Chloé PASQUIER (BORDEAUX), Jean-Christophe FRICAIN, Sylvain CATROS, Mathilde FÉNELON
00:00 - 00:00 #33847 - PO06 Les hyperplasies gingivales spongieuses juvéniles localisées.
Les hyperplasies gingivales spongieuses juvéniles localisées.

Les hyperplasies gingivales spongieuses juvéniles localisées (HGSJL) sont des lésions gingivales peu connues, touchant particulièrement les dents maxillaires antérieures en éruption(environ 82% des cas) chez les enfants dans leur deuxième décennie. Les premiers cas sont rapportés en 2007 ; Darling et al. décrivent alors cette entité sous le nom de « gingivite spongieuse juvénile ». En 2008, Chang modifie la dénomination pour « hyperplasies gingivales spongieuses juvéniles localisées ». Elles sont peu connues par les chirurgiens-dentistes et peuvent être confondues avec d'autres hyperplasies gingivales d'origine bactérienne ou hormonale, telles que le granulome pyogénique, l'épulis inflammatoire, l'hyperplasie inflammatoire papillaire et la gingivite pubertaire.  

Cliniquement, les lésions d'HGSJL forment des hyperplasies focales, souvent localisées aux collets et sont retrouvées plutôt chez les adolescents. La gencive est oedématiée, rouge, luisante, avec un aspect velouté. Plusieurs facteurs de risque sont possiblement associés à ces lésions comme l'exposition à certains allergènes, la respiration buccale et le traumatisme local chronique. 

Leur étiologie n'est pas encore résolue, car malgré une composante inflammatoire mise en évidence, une amélioration négligeable est constatée avec les méthodes d'hygiène orale. L'étiologie la plus acceptée serait celle d'un épithélium de jonction ectopique, retrouvé au niveau de l'épithélium de surface gingival, plus sensible aux irritations extérieures. 

Au niveau histologique on retrouve une perte de kératose de surface ou une parakératinisation, une hyperacanthose et de la spongiose, avec une exocytose neutrophillique. L'épithélium de surface est marqué dans son intégralité par la CK19, retrouvée dans les conditions physiologiques uniquement au niveau de la couche épithéliale basale, ou seulement dans l'ensemble de l'épithélium jonctionnel, témoignant d'un possible épithélium de jonction dit ectopique.

Le traitement souvent préconisé est chirurgical, avec la proposition de la cryothérapie et la photothérapie dynamique dans les études récentes. Quelques cas de résolutions spontanées ont également été rapportés. L'évolution est souvent simple, avec parfois des récidives décrites entre 6 à 16% des cas traités. Le rétablissement d'une hygiène orale adaptée et la suppression de facteurs allergènes sont également conseillés. 

Le diagnostic des lésions d'HGSJL est souvent compliqué et méconnu. Leurs formes cliniques peuvent varier ainsi que leurs localisations et étendue. Le terme hyperplasie gingivale spongieuse juvénile localisé est d'ailleurs remis en question du fait de l'existence de formes plus étendues et chez des adultes mais aussi du fait de l'absence de spongiose systématique. Par ailleurs, l'hypothèse d'une origine embryonnaire dentaire via les restes épithéliaux de Malassez est également envisagée orientant les auteurs vers le terme de Gingivite odontogène avec métaplasie. 


Marie ROLLIN (Paris), Ihsène TAIHI
00:00 - 00:00 #33850 - PO07 Prise en charge en Chirurgie orale d’une patiente avec lichen plan scléreux : un cas.
Prise en charge en Chirurgie orale d’une patiente avec lichen plan scléreux : un cas.

Introduction : Le lichen plan scléreux est une maladie inflammatoire chronique, dont l’étiologie n’est pas certaine. Elle atteint préférentiellement les muqueuses ano-génitales, et plus rarement la muqueuse orale (1)(2) Observation : Une patiente de 55 ans, sans antécédent notable, était adressée dans le service de chirurgie orale pour l'apparition d'une muqueuse dyschromique récente avec perte d’élasticité labiale inférieure. À l’examen clinique, on observait une plage blanche de 4cm2, située sur la face externe de la demie muqueuse de la lèvre inférieure à gauche étendue jusqu’en rétro-commissural. La palpation restait souple et la muqueuse luisante sans signe de kératose. Cet aspect  hyalin blanchâtre de la muqueuse ne semblait pas compatible avec une fibrose orale sous-muqueuse d'autant qu'il n'y a pas de notion de tabac à chiquer. La première biopsie excluait une pathologie lichenoïde et statuait sur un remaniement inflammatoire chronique. Une relecture de lame a permis de mettre en évidence une atrophie épithéliale avec légère parakératose de surface, une bande sous épithéliale hyalinisée fibreuse, et la présence d’un léger infiltrat inflammatoire mononucléé plus ou moins en bande situé plus en profondeur, ainsi que de très rares lymphocytes en exocytose dans la couche basale. Les aspects cliniques et anatomopathologiques ont permis de poser le diagnostic de lichen scléreux oral. Une application trois fois par jour de clobétasol en crème (Dermoval ®) avait été prescrit en première intention sans efficacité clinique. En seconde intention, deux injections d’Acétonide de Triamcinolone (Kenacort ® 80mg) ont été réalisées en sous lésionnel à 3 semaines d’intervalle avec une régression de la lésion et une diminution de la gêne labiale. A la consultation de contrôle à 6 mois, le lichen avait disparu, laissant place à, une petite zone cicatricielle rétrocommissurale. Discussion : Le lichen oral scléreux est une entité rare qui touche préférentiellement les lèvres. Cette entité doit être connu des chirurgiens oraux et des anatomo-pathologistes. Dans le cas présenté, c’est le chirurgien oral qui a proposé le diagnostic initial de lichen scléreux et la relecture de lame en duo chirurgien oral et anatomopathologiste qui a permis de poser le diagnostic.  Le traitement du lichen scléreux oral n’est pas codifié. Il repose dans la littérature sur : Vitamine A, Clobétasol, Bétaméthasone, Triamcinolone, Pimécrolimus, Tacrolimus, Excision chirurgicale.Le traitement de référence du lichen scléreux génital est le clobétasol. Dans notre cas, l’application de clobétasol n’a pas permis de régression du lichen contrairement à certains cas décrit dans la littérature. En revanche les injections de Kenacort ont entrainées une rémission totale du lichen scléreux. Compte tenu de la quasi absence d’effets indésirables de ce traitement, il pourrait être proposé en première intention pour traiter le lichen scléreux oral


Emma FRIBOURG, Dr Mathilde FENELON (bordeaux), Xavier LAGARDE, Jean-Christophe FRICAIN
00:00 - 00:00 #33856 - PO08 Mise au point d’un modèle d’ostéonécrose des mâchoires induite par les biphosphonates chez le rat.
Mise au point d’un modèle d’ostéonécrose des mâchoires induite par les biphosphonates chez le rat.

L’ostéonécrose des mâchoires induite par les biphosphonates (ONM) est un effet insérable non négligeable des anti-résorbeurs osseux, communément utilisés dans le traitement des affections osseuses bénignes et malignes. Son incidence est de 0.01% chez les patients souffrant d’ostéoporose, et peut atteindre 15% dans les contextes malins (Mücke et al. 2016). À ce jour, la prise en charge des patients à risque d’ONM représente un véritable défi, tant sur le plan préventif que curatif. Dans le but d’améliorer les résultats des thérapeutiques actuelles, différents traitements adjuvants sont proposés (PRF, LASER, membrane amniotique etc.) (Odet et al. 2022). Prometteurs dans des séries de cas, ces adjuvants ne font que rarement l’objet d’études précliniques, faute de modèle animal reproductible. Dans la perspective d’évaluer les thérapeutiques adjuvantes préventives in-vivo, ce travail avait pour objectif de valider modèle murin d’ONM.

 

Vingt rats males Wistar ont été randomisés en trois groupes : zolédronate/dexaméthasone (ZA/DEX), zolédronate uniquement (ZA) et contrôle (CTRL). Les traitements ont été administrés deux fois par semaine pendant douze semaines. Quatre semaine après le début des injections, les trois molaires maxillaires droites ont été avulsées. Tous les animaux ont été sacrifiés huit semaines après l’intervention. Les taux de survenue de l’ONM ainsi que l’étendue des expositions osseuses ont ensuite été calculés. Puis, une caractérisation microtomographique, biomécanique, et spectroscopique a été menée pour compléter les données macroscopiques. 

 

Dans les groupes ZA/DEX, ZA et CTRL, les taux de survenue de l’ONM étaient respectivement de 100%, 62.5% et 0%. L’étendue des expositions osseuses était comparable entre les groupes ZA/DEX et ZA (p=0.23). 75% des animaux traités par ZA/DEX et ZA présentaient des séquestrations osseuses, contre 0% dans le groupe CTRL. En site osseux nécrotique (groupes ZA/DEX et ZA), des modifications des bandes du collagène étaient objectivables en spectroscopie Raman (proline ~852cm-1 and hydroxyproline ~877cm-1). Les forces de rupture maximales étaient significativement plus élevées dans les groupes traités par ZA/DEX et ZA, par rapport CTRL (p<0.05). De plus, les animaux traités par ZA/DEX présentaient des forces de rupture maximales significativement plus faibles que ceux du groupe ZA (p<0.05)

 

Les résultats obtenus chez le rat ont permis de mettre en évidence un taux de survenue élevé de l’effet indésirable dans le groupe traité par ZA/DEX (100%). Ces observations concordent avec les données acquises chez l’Homme, puisque les corticothérapies sont décrites comme étant un facteur aggravant des ONM (Lesclous et al. 2011). Par conséquent, le modèle d’ONM associant ZA et DEX semble prometteur pour l’évaluation future des traitements préventifs in-vivo.

 

Mücke et al. Semin Musculoskelet Radiol. 2016;20(3):305-14.

Odet et al. Front Bioeng Biotechnol. 2022;10:936074.

Lesclous et al. Rev Odont Stomat. 2011;40:173-91. 


Charlotte LEDOUBLE (REIMS), Sébastien LAURENCE, Julien BRAUX, Halima KERDJOUDJ, Cédric MAUPRIVEZ
00:00 - 00:00 #33861 - PO09 Étudier l’impact de la réalité virtuelle sur l’anxiété lors d’avulsions dentaires sous anesthésie locale : une étude prospective randomisée.
Étudier l’impact de la réalité virtuelle sur l’anxiété lors d’avulsions dentaires sous anesthésie locale : une étude prospective randomisée.

Introduction

20% de la population a déclaré avoir peur du dentiste (Silveira 2021). Cette peur peut entraîner un évitement des soins et à terme une altération de la santé bucco-dentaire ou de l'état général (Armfield 2007). La réalité virtuelle (VR) permet de réduire la douleur et l’anxiété chez les enfants lors de chirurgies dentaires (López-Valverde 2020). C'est la raison pour laquelle nous cherchons à déterminer l'impact de la VR sur l'anxiété des adultes lors d'avulsions dentaires sous anesthésie locale. 

Matériels et méthodes

Les patients ont été randomisés en deux groupes, avec VR et sans VR. L'inclusion a été réalisée dans le service de chirurgie orale du CHU de Caen entre novembre 2021 et mai 2022. L’étude a reçu l’approbation d’un comité de protection des personnes (CPP) le 09/09/2021 avec le numéro ID RCB n°2021-A01969-32. Les adultes venant pour l'avulsion d'au moins deux dents étaient éligibles. Les patients ont rempli le questionnaire State Trait Anxiety Inventory–State–(STAI-YA) (Spielberger 1983, Zemła 2019) et l’échelle visuelle analogique d’anxiété (EVA) avant et après l’intervention en retranscrivant l’anxiété ressentie lors de celle-ci. Le critère de jugement principal était l'évolution du score STAI-YA, nous recherchions une diminution du score de plus de 8 points. Les critères secondaires étaient la pertinence de la métrique choisie en la comparant à l'EVA, définir les facteurs influençant l'évolution du STAI-YA, étudier les effets secondaires et le souhait ou non de renouveler l'expérience.

Résultats

119 patients ont été randomisés en deux groupes. 105 patients ont été analysés, 55 dans le groupe avec VR et 50 dans le groupe sans VR. 40% des patients du groupe avec VR ont eu un score STAI-YA réduit de plus de 8 points entre avant et pendant l'intervention contre 20% dans le groupe contrôle. Ce résultat est significatif (p=0,026 et puissance 85%). L'EVA a suivi la même tendance avec 40% des patients du groupe avec VR ayant une EVA réduite de plus de 2 cm contre 16% dans le groupe contrôle. Si un patient avait déclaré craindre le dentiste et qu'il bénéficiait de la VR, il avait plus de chance de réduire son anxiété (75% contre 37,5% dans le groupe témoin). Aucun effet secondaire n'a été observé et 96% des patients souhaitaient renouveler l'expérience.

Discussion : La randomisation semble comporter des biais malgré la bonne puissance de l’étude. Il serait intéressant de réaliser une étude sur l’efficacité d’une VR active en comparaison à une VR passive.

Conclusion

La réalité virtuelle paraît efficace pour diminuer l’anxiété des adultes opérés d’avulsions dentaires multiples sous anesthésie locale et ce d’autant plus chez les patients ayant peur du dentiste.

Silveira ER et al. Journal of Dentistry. 2021; 108:103632.

Armfield JM et al. BMC Oral Health. 2007;7(1):1.

López-Valverde N et al. JCM. 2020;9(10):3086.

Spielberger CD et al. Corsini Encyclopedia of Psychology 1983 

Zemła AJ et al. Anaesthesiol Intensive Ther. 2019;51(1):64‑9.


Herve BENATEAU, Jean-François SERGENT, Dorian HENRY, Guillaume GAUTIER, Alexis VEYSSIERE, Anaïs PROTIN (Lille)
00:00 - 00:00 #33868 - PO10 Apport de la CFAO en chirurgie orale : à propos d’un cas d’autotransplantation dentaire.
Apport de la CFAO en chirurgie orale : à propos d’un cas d’autotransplantation dentaire.

Introduction

L’autotransplantation dentaire est une alternative fiable et reproductible aux thérapeutiques conventionnelles des édentements unitaires1. Elle reste cependant parfois grevée par des complications à court et long terme. La revascularisation rapide du transplant et la préservation du desmodonte garantissent son succès1,2.

Si quelques facteurs intrinsèques favorisent sa revascularisation, le pronostic du transplant est conditionné par des facteurs per-opératoires visant à préserver son desmodonte et son paquet vasculo-nerveux.

Nous rapportons à travers la description d'un cas clinique original l’intérêt de CFAO pour l'autotransplantation d'une 38 en lieu et place d'une 36.

 

Observation

Une patiente de 16 ans était adressée pour avulsion de la dent 36. Après bilan clinico-radiologique, l’autotransplantation du germe de 38 en lieu et place de 36 était planifié. La segmentation de l’imagerie 3D (CBCT) a permis de créer puis d’imprimer un duplicata stéréolithographique de la dent 38.

Une alvéoloplastie progressive a pu être réalisée à l’aide du duplicata, en simulant la position finale du transplant. Une fois le duplicata inséré sans friction, stable et en légère sous-occlusion, la dent 38 a été extraite puis mise en place sans friction au premier essai. Une contention semi-rigide a été réalisée au fauteuil et laissée en place 6 semaines.

Un suivi régulier a été mis en place, observant un transplant vital, fonctionnel et intégré  à 6 mois. Aucun signe de résorption ou d’ankylose n’a été observé.

Discussion

Au cours d’une autotransplantation, le geste d’alvéoloplastie confronte le chirurgien à un dilemme. Une préparation alvéolaire trop importante ne permettra pas au transplant d’être stable dans son alvéole. A l’inverse, une ostéotomie insuffisante exposera le transplant à des lésions desmodontales lors de son application, et augmentera le temps d’ischémie du transplant hors de son alvéole. L’utilisation d’un duplicata chirurgical a permis de préparer la néo-alvéole à une application atraumatique du transplant en un essai, réduisant les phénomènes de friction et de compression. Cette procédure a de plus permis de diminuer le temps extra-alvéolaire du transplant, mais aussi la durée du temps opératoire. Elle semblait enfin améliorer le confort du patient comme celui du chirurgien.

Conclusion

Par rapport à l'autotransplantation dentaire traditionnelle, l'introduction de la conception assistée par ordinateur combinée à l'impression 3D d’un duplicata du transplant semble raccourcir le temps opératoire de préparation de l'alvéole et le temps extra-alvéolaire de la dent donneuse et réduit le nombre d'essais de positionnement avec la dent donneuse. Le recours à cette technologie devrait ainsi permettre de perfectionner la technique chirurgicale et d'améliorer les résultats du traitement par auto-transplantation. »

(1)       Tsukiboshi, M. Dent. Traumatol.  2002, 18 (4), 157–180. 

(2)       Tong, J. J. Oral Maxillofac. Surg. 2021, 59 (10), 1233–1237.

 


Clément LEBRET, Jean-Christophe FRICAIN, Sylvain CATROS, Dr Mathilde FÉNELON (bordeaux)
00:00 - 00:00 #33871 - PO11 A propos d’une lésion rare : l’adénome pléomorphe chez l’enfant.
A propos d’une lésion rare : l’adénome pléomorphe chez l’enfant.

L’adénome pléomorphe est la tumeur bénigne la plus fréquente des tumeurs des glandes salivaires (40 à 65%). Elle peut se manifester à tout âge et est observée chez les deux sexes, le plus souvent entre 30 et 60 ans et plus fréquemment chez les femmes (Radomski 2018). Chez l’enfant, l’âge moyen est 16,5 ans (Fu 2011).

Cliniquement, la lésion se présente de la même manière chez l’adulte et l’enfant sans contexte pathologique général. La lésion se manifeste par un nodule, dur, bien délimité, pouvant atteindre plusieurs centimètres. Souvent indolore, la muqueuse de recouvrement est normale, pouvant prendre un aspect bosselé. (Hamama 2015). Sa taille peut varier de 0,5cm à 4 cm, chez l’enfant (Fu 2011).

L’adénome pléomorphe est principalement localisé chez l’enfant au niveau de la glande parotide, à 56,7%. Il peut également se localiser à la glande submandibulaire, au palais, à la lèvre supérieure et la muqueuse jugale. 

L’évolution de la tumeur est lente, variant entre 20 jours et 4 ans. Les symptômes apparaissent tardivement, souvent lorsque la lésion augmente de volume (Fu 2011).

 

Le cas clinique rapporté est celui d’une jeune fille de 7 ans, sans antécédents médicaux. La lésion palatine a été découverte en novembre 2022. Cliniquement, la lésion présentait un aspect nodulaire, en regard du secteur 2 en postérieur, sur le palais dur et le tiers antérieur du palais mou. Indolore, la lésion était de consistance ferme, la muqueuse de recouvrement non érythémateuse avec une indentation des dents antagonistes.

Suite à l’examen clinique, un scanner ainsi qu’une IRM ont été prescrit, mettant en évidence une lésion lobulée, à contenu homogène, bien délimitée, sans atteinte osseuse.

Le traitement de l’adénome pléomorphe repose en l’exérèse totale de la lésion avec des marges tissulaires de 5 mm. Cela limite le taux de récidive qui s’élève entre 2,4% et 10% (Hamama 2015).

Après exérèse sous anesthésie générale, une analyse anatomopathologique a été demandé pour confirmer l’hypothèse diagnostique.

 

Il est tout de même rare de diagnostiquer une tumeur des glandes salivaires chez l’enfant de moins de 10 ans, notamment une tumeur maligne. La forme la plus commune retrouvée est un sous type de carcinome épidermoïde. Cependant, le chirurgien-dentiste se doit de rechercher les signes de malignité : adénopathies, augmentation rapide de taille, saignement spontané, bourgeonnement, infiltration.

Le gold standard concernant la thérapeutique est le traitement chirurgical. La radiothérapie adjuvante ne semble indiquée que pour les tumeurs avec un grade avancé (Radomski 2018).

 

La prise en charge repose sur l’évocation d’un adénome pléomorphe devant une lésion nodulaire sous une muqueuse saine. La biopsie est à proscrire afin d’éviter la dissémination des cellules tumorales. Après exérèse complète, un suivi clinique et radiologique est à instaurer.

 

Fu H et al. J Pediatr Surg. 2012 ;47(4):715-9. 

Hamama et al. AOS.2015 ; 271 :4-9

Radomski et al. Laryngoscope. 2018 ; 128(5) :1126-1132 


Rosa GUYONVARCH (Bordeaux), Anissa ZITOUNI, Antoine DUBUC
00:00 - 00:00 #33876 - PO12 La mucinose focale orale : à propos d’un cas.
La mucinose focale orale : à propos d’un cas.

Introduction

 

La mucinose focale orale (MFO) est une lésion rare des tissus mous d'étiologie inconnue.

La MFO a été décrite pour la première fois par Tomich en 1974 comme la conséquence d'une surproduction locale d'acide hyaluronique par les fibroblastes.  Au niveau buccal, elle se trouve le plus souvent sur la gencive et se présente sous la forme d'une masse indolore, sessile ou pédonculée de la même couleur que la muqueuse environnante. Histologiquement, la MFO est caractérisée par une zone bien circonscrite de tissu conjonctif myxomateux contenant du matériel mucineux, entourée de tissu conjonctif collagènique plus dense.

 

Observation 

 

Une patiente de 73 ans a consulté dans le service de chirurgie orale pour une tuméfaction gingivale évoluant depuis 3 mois. Elle se plaignait simplement d’une gêne mais pas de douleur. L’examen clinique retrouvait une tuméfaction ferme, bien limitée secteur 1, d’environ 3 cm de grand axe, sans ulcération. L’examen radiologique type Cone Beam retrouvait une lésion mal limitée associée à des zones hypo et hyperdenses. Une biopsie a donc été réalisée. L’analyse anatomopathologique retrouvait dans le chorion sous-jacent des plages myxoides oedemateuses parsemées de cellules fusiformes. La coloration bleu alcian était aussi positive. Le diagnostic de mucinose focale orale a donc été posé en première intention devant l’ensemble de ces éléments histologiques. L’exérèse de la lésion en monobloc a ensuite été réalisée sous anesthésie locale. 

 

Discussion 

 

La MFO a rarement été rapportée depuis sa première description en 1974. Cliniquement on retrouve la présence d’une masse de consistance ferme sans ulcération, souvent asyptomatique. Le diagnostic de MFO est difficile car sa présentation clinique est similaire à d’autres lésions buccales plus fréquentes telles que les fibromes gingivaux, les épulis, les granulomes périphériques à cellules géantes ou bien encore les myxomes. Radiologiquement on ne retrouve pas d’élément spécifiquement décrit dans le cadre de la MFO. Le diagnostic de certitude repose donc sur l’analyse anatomopathologique. Le traitement consiste en une exérèse chirurgicale complète de la lésion. Les cas de récidive sont rarement reportés dans la littérature.

Le cas présenté ici présente des caractéristiques originales de par la localisation de la lésion puisqu’une grande partie des patients atteint de mucinose présentent des lésions cutanées plutôt que muqueuses. De plus l’aspect radiologique contraste avec les descriptions habituellement retrouvées dans les cas de MFO. 

 

Conclusion.

 

La MFO est une pathologie rare dans la sphère orale. La présentation clinique et radiologique n’étant pas spécifique le diagnostic de certitude repose sur l’analyse histologique. 


Xavier LAGARDE, Dr Mathilde FENELON (bordeaux), Paul GALVEZ, Emma FRIBOURG, Sylvain CATROS, Jean Christophe FRICAIN
00:00 - 00:00 #33883 - PO13 Apport de l’impression 3D dans la planification chirurgicale et l’exérèse de kystes et tumeurs bénignes des maxillaires : une revue systématique de la littérature.
Apport de l’impression 3D dans la planification chirurgicale et l’exérèse de kystes et tumeurs bénignes des maxillaires : une revue systématique de la littérature.

Introduction : L’impression en trois dimensions (3D) est une innovation majeure qui a changé la pratique chirurgicale ces dernières années. Cette technologie s’est progressivement généralisée grâce au développement de logiciels de conception assistée par ordinateur et grâce à la diminution des coûts des imprimantes 3D. Malgré un grand nombre d’études rapportant l’intérêt de l’impression 3D pour la prise en charge des tumeurs malignes maxillaire et/ou mandibulaire, peu se sont intéressées à son utilisation pour la planification chirurgicale et l’exérèse les lésions osseuses bénignes. L’objectif principal de cette étude, était d’évaluer l’apport de l’impression 3D pour la prise en charge des lésions osseuses bénignes maxillaire et/ou mandibulaire en chirurgie orale et maxillo-faciale. L’objectif secondaire était de fournir des suggestions pratiques pour choisir la technique et le matériau d’impression en fonction de l’indication et d’évaluer son intérêt en pédagogie et comme outil de communication avec le patient.

Matériels et Méthodes : Une revue systématique de la littérature a été réalisée à partir d’articles issus de deux bases de données : PubMed et Scopus. Le protocole de cette revue systématique a été enregistré dans PROSPERO. Le diagramme de flux PRISMA ainsi que la méthode PICO ont été utilisés pour la sélection des études afin de répondre à la question suivante : « Quels sont les intérêts de l'impression 3D pour la prise en charge des lésions osseuses bénignes maxillaires et mandibulaires en chirurgie orale et maxillo-faciale? ».

Résultats : 14 articles portant sur 83 patients ont été inclus dans l’étude. Douze études portaient sur l’intérêt de l’impression 3D pour l’exérèse de lésions osseuses bénignes, une étude sur la décompression de lésions kystiques, et une étude rapportait son utilisation pour la réalisation de biopsies osseuse. Les paramètres étudiés étaient la planification pré opératoire, la précision du tracé de l’ostéotomie, le temps opératoire, le taux de réussite de l’exérèse ainsi que les risques et complications per et post opératoire.

Discussion-Conclusion : Par rapport aux techniques conventionnelles, les guides chirurgicaux réalisés dans cette indication semblent améliorer la précision du tracé d’ostéotomie conduisant à un abord moins invasif et à une localisation exacte de la lésion. Une diminution du temps opératoire et une réduction des complications péri-opératoires ont également été rapportées.  Concernant l’objectif secondaire, la conception de modèles anatomiques en 3D semble être un outil efficace pour la simulation pré opératoire, l’entrainement chirurgical, pour la formation et l’apprentissage en chirurgie orale et maxillo-faciale ainsi qu’un moyen de communication avec le patient. D’autres études avec des niveaux de preuves plus élevées seront nécessaires pour confirmer ces premiers résultats et mieux préciser les technique et matériau d’impression de choix à utiliser dans cette indication.


Steven GERNANDT, Olivia TOMASELLA, Paolo SCOLOZZI, Dr Mathilde FÉNELON (bordeaux)
00:00 - 00:00 #33884 - PO14 A propos d’une érosion atypique : intérêt de la communication avec l’anatomopathologiste.
A propos d’une érosion atypique : intérêt de la communication avec l’anatomopathologiste.

L’érythème pigmenté fixe (EPF) est une toxidermie médicamenteuse immuno-allergique localisée. Si de plus en plus de molécules sont incriminées, les principales familles concernées sont les antalgiques et les antibiotiques. L’EPF se caractérise généralement par l’éruption de macules érythémateuses ou de bulles cutanées dans les premiers jours suivant la prise de l’agent causal. Ces manifestations cliniques se produisent dans la même zone à chaque épisode, en particulier au niveau du tronc ou des membres. Elles sont souvent asymptomatiques et cicatrisent spontanément en laissant place à une pigmentation séquellaire dans 30% des cas. Le diagnostic est généralement posé sur la base de l’anamnèse et de l’examen clinique. Cependant, des tests de provocation peuvent être utilisés. Le traitement de l’EPF implique l’éviction du médicament causal et si nécessaire, la mise en place de traitements symptomatiques (McClatchy 2022).

Le cas clinique rapporté est celui d’un homme de 35 ans, allergique à la pénicilline et au métronidazole venu, en consultation après l’apparition d’une « plaie gingivale » secteur 1 plusieurs jours auparavant. La patient mentionne des épisodes précédents, les lendemains de fête. L’examen clinique met en évidence une érosion unique, géométrique, de la gencive attachée vestibulaire de 16, sans adénopathie, ni altération de l’état général associée. Devant l’absence de régression de l’érosion, une biopsie a été réalisée, révélant un aspect histologique de type lichénoïde. L’anamnèse médicale, l’évolution de l’érosion, ainsi qu’une réflexion conjointe menée avec l’anatomopathologiste ont permis le diagnostic d’une manifestation orale isolée d’un érythème pigmenté fixe, probablement induit par la prise de paracétamol. La régression de l’érosion a été spontanée en une quinzaine de jours.

L’atteinte muqueuse de l’EPF, moins fréquente que son homologue cutané, n’est pas rare, et de nombreux médicaments inducteurs ont été rapportés. L’anamnèse joue un rôle prépondérant dans le diagnostic de la pathologie. En effet, l’atteinte orale peut être isolée ou associée à une atteinte génitale, cutanée ou conjonctivale. Ces manifestations orales se présentent de façon non spécifiques sous forme d’ulcérations aphtoïdes, de bulles, d’érosions ou de plages érythémateuses. Leur cicatrisation n’entraine que très rarement des pigmentations séquellaires. L’aspect aspécifique de ces manifestations conduit souvent à un retard de diagnostic. Ainsi, de nombreuses autres pathologies sont évoquées en premier, telles que la maladie de Behçet, les maladies bulleuses auto-immunes ou le lichen plan. Le diagnostic différentiel avec ce dernier peut être particulièrement complexe du fait de la similitude histologique entre ces deux pathologies. L’EPF présente la plupart du temps une évolution spontanément favorable et sans séquelles, en une quinzaine de jours (Ozkaya 2012).

McClatchy J et al. J Deutsche Derma Gesell 2022;20:1289‑302.

Özkaya E. J.Am.Acad.Dermatol, 2013;69:51‑8


Claire LUTZ (Paris), Claire PÉDEMAY, Maxence NICOLAI, Anne-Laure EJEIL
00:00 - 00:00 #33897 - PO15 Les kystes dentigères maxillaires étendus : à propos d’un cas clinique.
Les kystes dentigères maxillaires étendus : à propos d’un cas clinique.

Introduction

Le kyste dentigère, qualifié d’odontogénique, se développe à partir du sac péricoronaire de la dent incluse ou enclavée, et s’attache au niveau de la jonction émail-cément de la dent. Lié au développement, c’est le 2ème kyste des mâchoires le plus fréquent (24%*) après le kyste apical.

Observation

Ce cas clinique traite d’un patient de 16 ans, originaire du Pakistan, sans antécédents médico-chirurgicaux particuliers, ni d’allergie. Le motif de consultation initial consiste en un avis pour une lésion radio-claire maxillaire découverte fortuitement à l’imagerie panoramique, évolutive depuis 1 an et s’accompagnant de déplacements dentaires, sans réel manifestation infectieuse.

L’examen clinique révèle une tuméfaction exo-buccale non inflammatoire, atteignant les régions jugale et sous-orbitaire gauche, avec effacement du sillon naso-génien. À l’analyse endo-buccale, les dents concernées par l’image radio-claire répondent positivement au test électrique et négativement aux tests de palpation et de percussion.

Les examens radiologiques (panoramique et cone beam) mettent en évidence une image radio-claire d’environ 4 cm sur son plus grand axe, en regard des dents 21 à 25 avec une extension vers le sinus maxillaire, le foramen infra-orbitaire et les fosses nasales.  Une image radio-opaque type odontome est contenue au sein cette lésion.

 Après discussion pluridisciplinaire et évaluation des risques d’une énucléation chirurgicale en première intention, l’indication d’une décompression kystique a été posée.

Une biopsie de la paroi kystique avec mise en place d’un drain de décompression dans le vestibule antérieur a été effectuée. Le compte-rendu anatomopathologique a permis de mettre en évidence un kyste compatible avec un kyste dentigère. Les irrigations du protocole de décompression se sont révélées concluantes et sont toujours en cours. Un suivi clinique et radiologique régulier a été mis place jusqu’à l’obtention d’une cicatrisation osseuse optimale afin d’envisager une énucléation kystique plus sécuritaire et l’avulsion de l’odontome inclus. La prise en charge chirurgicale est envisagée dans les prochains mois. 

Discussion

Certaines formes étendues des kystes dentigères nécessitent une bonne évaluation du rapport bénéfice/risque d’une intervention chirurgicale. La décompression kystique permettrait une réduction de la taille du kyste de 37 à 81%**. Ainsi, les thérapeutiques proposées peuvent être plus ou moins conservatrices : de la décompression kystique ou la marsupialisation à une énucléation chirurgicale incluant ou non des traitements endodontiques et des avulsions. 

* Fricain JC.Réf internat 6ème p Item 40 : images radio-claires mixtes et ostéocondensantes p336

**Berretta LMet al.Effectiveness of marsupialisation and decompression on the reduction of cystic jaw lesions Br J Oral Maxillofac Surg 2021 Dec5910E17E42

Tanaka OMet al.Marsupialization of a Large Radicular Cyst with Extensive Maxillary Tooth Displacement 2019 J of Dent for Child861210


Selin GÜNEY (Paris), Camille ATTAL, Soufiane BOUSSOUNI, Paul WALTER
00:00 - 00:00 #33900 - PO16 Kyste odontogène calcifié à cellules fantômes : A propos d'un cas.
Kyste odontogène calcifié à cellules fantômes : A propos d'un cas.

Le kyste odontogène calcifié (KOC) est l’une des trois tumeurs odontogéniques des mâchoires à cellules fantômes, avec la tumeur dentinogénique à cellules fantômes et le carcinome odontogénique à cellules fantômes. Le premier cas de KOC fut rapporté par Gorlin en 1962 (Gorlin 1962). La classification 2017 de l’OMS a permis le reclassement du KOC au sein des kystes odontogènes bénins. Le KOC est une lésion inhabituelle qui représente moins de 1% des kystes odontogènes (Buchner 2006). Le KOC est aussi bien retrouvé chez l’homme que chez la femme (ratio = 1), aussi bien localisée au maxillaire qu’à la mandibule (ratio = 1) et en majorité asymptomatique (90%) mais responsable d’une tuméfaction (87%) (De Arruda JAA, 2018). Radiographiquement, le KOC est une lésion uniloculaire (82%), à la fois radio-claire et radio-opaque (61%) en raison de la présence de calcifications et à limites bien définies (87%) (De Arruda JAA, 2018). Le KOC peut être responsable d’une résorption radiculaire ou d’un déplacement dentaire, reflet d’un processus évolutif lent. Le traitement curatif repose sur l’énucléation chirurgicale avec un très faible taux de récurrence.

Le cas clinique rapporté est celui d’une femme de 55 ans, adressée depuis la Guyane pour la prise en charge d’une lésion osseuse mandibulaire récidivante. Cliniquement, la patiente présente une tuméfaction mandibulaire vestibulaire antérieure et une hypoesthésie labio-mentonière droite séquellaire d’une première intervention chirurgicale en 2014. L’orthopantomogramme montre une lésion radio-claire mandibulaire antérieure d’environ 5 cm de grand axe, responsable d’une rhizalyse des dents de 34 à 43. La tomodensitométrie du massif facial retrouve une lésion ostéolytique à contenu solide et aux limites nettes exceptées en vestibulaire, siège d’une infiltration muqueuse. L’énucléation de la lésion mandibulaire, l’exérèse de la muqueuse infiltrée et les avulsions des dents 34 à 43 ont été réalisées sous anesthésie générale. L’analyse anatomopathologique conclut à un kyste odontogène calcifiant multiloculaire à cellules fantômes. L’analyse immunohistochimique retrouve le marqueur CD56 au niveau de la membrane basale. Le Cone Beam Computed Tomography de contrôle à trois mois montre une reminéralisation osseuse périphérique. Un suivi clinique et radiographique est indispensable afin de déceler une éventuelle récidive.

 

Gorlin et al. Oral Surg Oral Med Oral Pathol 1962; 15:1235‑43.

Buchner et al. J Oral Maxillofac Surg 2006 ; 64(9):1343‑52.

De Arruda JAA et al. J Oral Pathol Med. 2018 Sep;47(8):721-730.


Cyril DELATTRE (Paris), Ayman BOUATTOUR
00:00 - 00:00 #33901 - PO17 Tumeur glomique palatine : A propos d'un cas.
Tumeur glomique palatine : A propos d'un cas.

Le glomus est une anastomose artérioveineuse du derme réticulaire à fonction thermorégulatrice. La tumeur glomique fut décrite pour la première fois par Masson en 1924 comme une tumeur neuro-myo-artérielle (Masson 1924). La quatrième classification des tumeurs des tissus mous de l’OMS de 2013 permet de classer les tumeurs glomiques (TG) parmi les tumeurs péricytaires, avec les myopéricytomes et les angioléiomyomes. Les TG peuvent être bénignes, ou à potentiel incertain de malignité en cas de taille supérieure à 2 cm et une localisation dans les tissus profonds, ou malignes en cas d’atypies nucléaires et index mitotique élevé ou mitoses anormales (World Health Organization 2013). Les TG peuvent être associées à une neurofibromatose de type 1, et dans les cas sporadiques, des mutations KRAS, BRAF, ou NOTCH ont été décrites. Les TG sont le plus souvent retrouvées dans les régions sous unguéales, sur les faces latérales des doigts, ou sur les paumes des mains et les faces ventrales des pieds. Les TG sont responsables de douleurs, aussi bien spontanées que provoquées par une stimulation tactile. L’IRM retrouve classiquement un hyposignal T1, un hypersignal T2 et un hypersignal franc en STIR se réhaussant après injection de gadolinium. Elles sont exceptionnellement retrouvées dans la cavité orale : 23 cas sont retrouvés dans la littérature (Sánchez-Romero 2019).

Le cas clinique rapporté est celui d’un homme de 55 ans, adressé pour une tuméfaction palatine découverte suite à des douleurs à la mastication. L’examen buccal a retrouvé un nodule palatin centimétrique, bleuté, souple, et douloureux à la palpation. Le bilan radiologique avec TDM et IRM n’a pas mis en évidence la tumeur palatine en raison d’artefacts dentaires. Après exérèse de la tumeur sous anesthésie locale, l’analyse anatomopathologique a conclu à une tumeur glomique bénigne, confirmée après relecture par un service expert, et basée sur l’analyse immunohistochimique retrouvant un marquage cytoplasmique intense et diffus des cellules tumorales par les anticorps anti actine muscle lisse, anti H-caldesmone et anti CD34. L’exérèse de la tumeur a permis une disparition des douleurs à la mastication. Un suivi clinique régulier est indispensable afin de déceler une éventuelle récidive.

 

Masson et al. 1924. Lyon Chil 21: 257‑80.

Sánchez-Romero et al. 2019. Brazilian Dental Journal 30 (2): 185‑90.

World Health Organization, WHO. 2013. WHO Classification of Tumours, vol. 5.


Cyril DELATTRE (Paris), Jean LEHNER, Chloé BERTOLUS, Jean-Philippe FOY
00:00 - 00:00 #33903 - PO18 Tumeur fibreuse solitaire de la joue: à propos d'un cas.
Tumeur fibreuse solitaire de la joue: à propos d'un cas.

Introduction :

Les tumeurs fibreuses solitaires (TFS) sont des néoplasies mésenchymateuses d’origine fibroblastiques ou myofibroblastiques rares, décrites pour la première fois en 1931 par Klemperer et Rabin. Initialement décrites comme étant des tumeurs de la plèvre, elles sont aujourd’hui reconnues comme pouvant atteindre tous les tissus conjonctifs. Ainsi, les TFS de la tête et du cou comptent pour 6% de toutes les TFS. Les caractéristiques cliniques des FST sont peu spécifiques, les lésions prenant l’aspect de nodules à croissance lente. Le diagnostic repose essentiellement sur les analyses histologiques et immunohistochimiques. Bien qu’ayant pour la majorité une évolution bénigne, certaines FST peuvent présenter un comportement agressif avec une possibilité de dissémination métastatique loco-régionale ou à distance. En 1997, Chan a décrit les critères histologiques et immunohistochimiques de ces lésions, ainsi que les critères de malignité à rechercher lors du diagnostic. Le traitement est essentiellement chirurgical, avec un risque de récidive. Un suivi sur le long terme est nécessaire pour la détection précoce d’une éventuelle récidive ou d’une métastase.

 

Observation :

Le cas présenté ici est celui d’une femme de 60 ans, adressée à la consultation de Chirurgie Orale du CHU de Reims pour la prise en charge d’une tuméfaction de la joue droite, en regard de 15 et 16, asymptomatique évoluant depuis plusieurs mois, et à l’origine d’une asymétrie faciale. La lésion était mobile par rapport aux plans profonds et superficiels et la muqueuse de recouvrement présentait un aspect légèrement bleuté, sans modification de texture ni ulcération ou érosion. Après exérèse sous anesthésie locale de la tumeur dans sa totalité, les résultats anatomopathologiques orientaient le diagnostic vers celui d’une tumeur fibreuse solitaire de 2 cm de grand axe de bas risque de malignité. 

 

Conclusion :

Les données histologiques et immunohistochimiques étaient en faveur d’une tumeur fibreuse, notamment l’immunoréactivité positive à STAT6 et CD34, admis comme étant des marqueurs de ce type de lésion (avec une sensibilité et une spécificité plus faible pour le second). Les paramètres associés à une forte agressivité de la lésion la classaient de bas risque (taille de 2cm de diamètre, 2 images de mitoses par champ de grossissement x400). Néanmoins, seul un suivi régulier et sur le long terme est nécessaire pour ce type de tumeur. 


Clara BRETAUDEAU (Reims), Charlotte LEDOUBLE, Stéphanie GRENIER, Sébastien LAURENCE
00:00 - 00:00 #33905 - PO19 Kyste cilié chirurgical à la mandibule : à propos de deux cas et d’une revue systématique.
Kyste cilié chirurgical à la mandibule : à propos de deux cas et d’une revue systématique.

Les kystes ciliés chirurgicaux, également appelés kystes maxillaires postopératoires ou kystes d'implantation, surviennent principalement au maxillaire après chirurgie des sinus maxillaires. Ils se développent rarement dans la mandibule. La particularité histologique de ces kystes est de retrouver à l’anatomopathologie un épithélium respiratoire cilié. Il est décrit dans la littérature deux hypothèses étiologiques quant à sa formation au niveau mandibulaire : soit l'épithélium naso-sinusien est infiltré par un instrument chirurgical au cours de l’intervention soit à la suite d'une transplantation d'os ou de cartilage avec épithélium respiratoire attaché.

Les deux cas cliniques rapportés sont des sœurs jumelles d’une cinquantaine d’années chez lesquelles un kyste cilié chirurgical s'est développé dans la partie antérieure de la mandibule, suite à une génioplastie (avec greffe de cartilage nasal) réalisée chez le même chirurgien lorsqu’elles avaient 19 ans. L’une des deux patientes a également bénéficié d’une ostéotomie maxillo-mandibulaire à ses 30 ans. Les sœurs jumelles sont en cours de traitement orthodontiques.
L’une des patientes présente des antécédents d’épisodes d’œdème douloureux au niveau de la lésion mandibulaire. La seconde patiente n’a jamais eu aucun symptôme clinique. Chez elle, la lésion est identifiable sur un examen radiologique. Pour les deux patientes, le traitement des lésions a consisté en une exérèse chirurgicale. Les pièces opératoires ont été adressées pour analyse anatomopathologique.

La description de kyste cilié chirurgical mandibulaire étant rare, une revue systématique de la littérature a été réalisée en décembre 2022. La revue systématique respecte les lignes directives PRISMA 2020
1. Une recherche sur Pubmed et Google Scholar en s’aidant de MESH terms a permis d’identifier 3 127 articles. Après screening une douzaine d’articles dans la littérature anglaise, allemande et hispanique ont été retenue. Le registre des essais cliniques disponible sur le site ICTRP (International Clinical Trials Registry Platform) a été consulté. Les différentes bibliographies ont été également prises en compte permettant d’identifier deux articles supplémentaires. Aucun cas clinique décrit par une équipe française ne semble disponible à ce jour.

Il semblerait que les kystes ciliés chirurgicaux de la mandibule soient extrêmement rares, mais qu’ils peuvent en partie survenir après une génioplastie avec transplantation d'os ou de cartilage nasal ou lorsqu’elle est concomitante à une chirurgie maxillaire. La prise en charge du kyste cilié chirurgical est l’exérèse, il n’est pas décrit de récidive. Les techniques de génioplastie ont évolué, mais le kyste cilié chirurgical est une rare mais réelle complication.

1.         Page MJ et al. The PRISMA 2020 statement. BMJ. 2021.


Mathieu BRISSET, Antoine DUBUC, Sarah COUSTY, Mathieu BRISSET (toulouse)
00:00 - 00:00 #33910 - PO20 La douleur aux urgences bucco-dentaires : analyse rétrospective.
La douleur aux urgences bucco-dentaires : analyse rétrospective.

Introduction : Depuis plusieurs années, le recours aux services d’urgences bucco-dentaires (UBD) augmente significativement. La prise en charge de la douleur, motif principal de consultation et particulièrement exacerbée sur la sphère oro-faciale, est primordiale aux UBD où l’attente peut être importante. Afin de répondre à ce flux et de faciliter le parcours de soins, un projet de recherche sur l'utilisation du méthoxyflurane (Penthrox®) a été envisagé. Dans le cadre sa rédaction, et dans un objectif de calcul du nombre de sujets nécessaires, un relevé de données rétrospectif de patients admis aux UBD d'un centre hospitalier universitaire a été réalisé.

Méthode : Les patients admis aux UBD durant la semaine du 12 au 16 septembre 2022 ont été étudiés avec un recueil de données épidémiologiques et thérapeutiques.

 

Résultats : 262 patients ont été reçus aux UBD sur la période étudiée, soit 52,4 patients admis par jour en moyenne.

Il s’agissait majoritairement de personnes de sexe masculin (54,5%), de la tranche d’âge des 18-30 ans (35,5%).

L’intensité douloureuse moyenne, mesurée par une échelle numérique de 0 à 10, était de 6,8/10, avec 89,7% des patients présentant une intensité supérieure ou égale à 4/10 et 47,7% supérieure ou égale à 8/10.

Les données de 21 dossiers n’ont pas pu être exploitées. Sur les dossiers exploitables, le motif de consultation principal était la parodontite apicale aigue (25,3%) puis la pulpite irréversible (21,2%). Viennent ensuite les causes infectieuses type abcès collecté, alvéolite, péricoronarite ou cellulite dans 17,8% des cas ; les pathologies parodontales dans 12,9% des cas, et un traumatisme dentofacial dans 7,5% des admissions.

Dans 21,9% des cas, aucun acte n’a été réalisé. Les gestes de pulpotomie (17,4%) ou de pulpectomie (14,9%) étaient les plus effectuées.

Des antibiotiques étaient prescrits pour 43,9% des cas. Plus d’un tiers du temps (35,8%), ils étaient prescrits sans qu’un geste associé n’ait été réalisé. Des antalgiques de palier 1 (exclusivement du paracétamol) étaient prescrits dans 62,6% des cas, et ceux de palier 2 pour 11% des patients. Un nouveau rendez-vous au sein du service a été donné pour 13% des admis.

 

Discussion : L’intensité douloureuse élevée des patients consultants peut être liée à la forte sensibilité de l’atteinte anatomique concernée et permet d’expliquer les difficultés de prise en charge.

Les données épidémiologiques décrites, les motifs de consultations et les actes thérapeutiques réalisés concordent avec ce qui est rapporté dans la littérature.

 

Conclusion : Ce travail rend compte des intensités douloureuses très élevées des patients consultant aux UBD. Ces données ont permis en outre de calculer le nombre de sujets nécessaires à la réalisation d’un projet de recherche portant sur la prise en charge de la douleur dans ce contexte.

 

Tamura Y et al. Neuroimage. 2008; 43(1):128-35

Godwin SA et al. Ann Emerg Med. 2014; 63(2):247-58

Shang-Ming H et al. J Formos Med Assoc. 2019; 118(2):582-587


Arthur FALGUIÈRE (Brest), Sylvie BOISRAMÉ, Arthur SCHMOUCHKOVITCH
00:00 - 00:00 #33922 - PO21 Défaut primaire d'éruption - présentation de deux cas au sein d'une fratrie.
Défaut primaire d'éruption - présentation de deux cas au sein d'une fratrie.

Introduction

Le défaut primaire d’éruption (DPE) correspond à l’échec partiel ou complet de l’éruption d’une dent, lié à une anomalie des mécanismes biologiques d’éruption et en l’absence d’ankylose ou obstruction mécanique ou de cause syndromique.

Une trentaine de mutations génétiques ont été mises en cause concernant le gène ParaThyroid Hormone Receptor 1 PTHR1 qui joue un rôle important dans la résorption osseuse (essentielle à l’éruption) et dans la formation du follicule dentaire.

Le diagnostic différentiel avec l’ankylose primaire peut être difficile mais le DPE se différencie notamment par : l’atteinte de la première molaire et des dents distales, l’atteinte fréquente de plusieurs quadrants, la fréquence des antécédents familiaux et l’absence de traumatisme notable.

A noter que si l’ankylose n’est pas la cause du DPE, elle reste inéluctable avec l’évolution de la pathologie.

 

Observation

Deux sœurs, sans antécédent ou traitement, sont adressées par leur dentiste traitant.

La première patiente (âgée de 35 ans) était adressée pour des douleurs mandibulaires postérieures en lien avec des infections récurrentes. Le panoramique mettait en évidence une rhizalyse de la 36 ainsi qu’une résorption interne coronaire de la 46 et 16, les 16 et 17 étant le siège d’une ankylose radiculaire. Sur le CBCT il est confirmé également un contact étroit des 36 et 46 avec le nerf alvéolaire inférieur. L’avulsion de la 36 et 46 a été pratiquée sous anesthésie locale.

La seconde patiente (31 ans), était adressée pour avulsion de 16 et 17 non évoluées à l’origine de plusieurs épisodes infectieux. L’imagerie (CBCT) permettait d’observer un défaut d’éruption des 46, 47 ainsi que de 16, 17 et 18, avec résorption coronaire de ces 3 dernières. Il était également noté la présence des canines supérieures incluses en palatin. Lors de l’intervention, les 17 et 18, ankylosées entre elles, ont été avulsées en un seul bloc ; la 16 a été avulsée également. Une plaque palatine, préparée avant le geste, a été posée en post opératoire immédiat après mise en place de compresses de collagène dans la plaie et suture muqueuse pour anticiper le risque de saignement.

Les dents non symptomatiques ont été laissées en place.

Discussion/ Conclusion

Ces deux cas possèdent tous les critères sémiologiques du DPE. Les seules données radio-cliniques ont suffi à établir le diagnostic, puisqu’il s’agit de deux cas dans la même fratrie. Aucune analyse génétique n’a donc été réalisée chez ces patientes. Les résultats d’une analyse génétique n’auraient en effet pas modifié la prise en charge ni la prévention.

La complexité de la prise en charge chirurgicale résidait dans le volume des dents concernées, leur fragilité (résorption), la profondeur de l’inclusion et les phénomènes d’ankylose.

1.     Pilz P et al. J Orofac Orthop. 2014 May;75(3):226-39.

2.     Prioux R. Mise au point sur les défauts primaires d’éruption : établissement d’un protocole de soin. Thèse. 2018. https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01807896


Victoire LASSAUX, Louis BOUCHET (Montpellier), Jacques Henri TORRES
00:00 - 00:00 #33997 - PO22 Apport du pilier de cicatrisation personnalisé (SSA) dans la gestion des tissus mous péri-implantaires : À propos d’un cas.
Apport du pilier de cicatrisation personnalisé (SSA) dans la gestion des tissus mous péri-implantaires : À propos d’un cas.

L’implantation immédiate post-extractionnelle est un nouveau standard en Implantologie, puisque la littérature a montré par voie de méta-analyse que le taux de survie de ces implants est > 95%, et sans différences significatives quant à la perte osseuse péri-implantaire par rapport à l’implantation différée, sur un recul moyen de 30 mois. Dès lors, il convient d'adapter les techniques permettant de refermer le site extractionnel (sans tracter de lambeau muco-périosté), ce afin de protéger l’implant et le substitut osseux.

 

Le cas présenté est celui d’une femme de 43 ans, en bonne santé générale, non-fumeuse, adressée pour le remplacement de 14 non-restaurable. La présence des papilles, l’aspect asymptomatique, l’ouverture buccale, et l’analyse radiologique sur cone beam-CT nous permettent d’envisager l’extraction-implantation immédiate en protocole de chirurgie guidée, et de sceller l’alvéole avec un pilier de cicatrisation personnalisé. L’avulsion de la dent est réalisée en préservant les tissus. L’implant est mis en place au travers du guide. Le couple de serrage ( > 35N.cm) permet d’envisager la mise en place immédiate du pilier de cicatrisation. Les interstices sont comblés par un substitut osseux d’origine xénogène (Bio-Oss®, Geistlich Pharma®). Le pilier personnalisé est réalisé à partir d’un pilier standard en résine PEEK (polyetheretherketone). La personnalisation est obtenue par stratification de résine composite fluide (technique de « sealing socket abutment » - SSA), photopolymérisée hors bouche. Une fois la forme et le soutien des tissus validés, le faux-moignon est sectionné, la photopolymérisation finale et le polissage sont réalisés, et l’absence d’occlusion avec le pilier est vérifiée.

 

Le cliché rétroalvéolaire postopératoire valide le positionnement de l’implant, le comblement alvéolaire, et le bon engagement de la connectique du pilier dans la plateforme implantaire. Le contrôle à +1 semaine montre l’absence d’inflammation et le maintien des papilles gingivales. Le contrôle à +5 mois atteste de l’ostéointégration de l’implant et de la maturation des tissus kératinisés.

 

La réhabilitation prothétique a pu être réalisée sur TiBase, avec zircone polie miroir, et vitrocéramique cosmétique, sur un assemblage transvissé.

 

Dans les cas où une dent non-restaurable maintient le profil des tissus mous, il est primordial de maintenir ces tissus, de l’avulsion jusqu’à la mise en place de la réhabilitation d’usage. L’utilisation d’un pilier personnalisé en technique directe permet d’adapter la concavité du profil d’émergence en modulant la convexité et le volume des apports de résine composite, de façon à guider la cicatrisation, pour obtenir une zone critique et sous-critique favorables à la mise en place d’un péri-implant sain à long terme. Afin d’éviter le contact de la résine composite avec les tissus alvéolaires et de réduire le temps opératoire, de nouveaux protocoles émergent, grâce aux procédés CFAO et à l’apport de l'impression numérique.


Aurélien BOS (Paris), Corentin ILLAND, Emma BATTINO, Louis MAMAN, François FERRÉ, Adel HAMDANI
00:00 - 00:00 #33998 - PO23 Découverte fortuite d’une tumeur du médiastin lors d’une TDM cervico-faciale.
Découverte fortuite d’une tumeur du médiastin lors d’une TDM cervico-faciale.

Introduction 

Le médiastin est une région du thorax située entre les deux poumons, délimitée en antérieur par le sternum, par la colonne vertébrale en postérieur et par le diaphragme au niveau inférieur. Les tumeurs médiastinales sont d'origines très diverses et peuvent être bénignes ou malignes.

Le thymus est un organe du médiastin antérieur, il est donc situé dans une région relativement éloignée de la cavité buccale. La néoplasie épithéliale thymique la plus fréquente est appelée le thymome et son incidence annuelle est d'environ 1/769.000. Il apparait à un âge médian de 50 ans. Le pronostic du thymome est favorable dans la majorité des cas. Cependant, en cas de tumeur maligne (carcinome thymique), l’envahissement des poumons et du cœur engage le pronostic vital.

Observation

Homme de 49 ans sans antécédents médicaux, a été adressé par son chirurgien-dentiste pour une lésion maxillaire antérieure d’évolution lente et connue depuis 8 ans. Le patient rapportait de légères douleurs intermittentes ainsi que des mobilités sur 11, 21 et 22.

L’examen exobuccal a mis en évidence une tuméfaction sous-narinaire et labiale supérieure.

L’examen endobuccal a révélé un comblement du vestibule maxillaire en regard de 12 à 22, de 3 cm de grand axe, ainsi qu’une voussure palatine sessile, de 2 cm de grand axe, localisée au palais antérieur, en position médiane en regard de la suture palatine intermaxillaire. Une fluctuance réciproque entre ces deux voussures était retrouvée à la palpation.

Un TDM du massif facial a été réalisé, qui a révélé l’image d’une lésion kystique unique d’apparence bénigne de 34 mm de grand axe (tonalité homogène, densité liquidienne, contours bien délimités, liseré d’ostéocondensation périphérique) et développée aux dépens de la région naso-palatine antérieure.

Sur ce même TDM, dont la zone de visualisation (DFOV) était très étendue vers le bas, la partie supérieure d’une masse médiastinale antérieure a été observée. Il a donc été pratiqué une TDM thoracique injectée qui a mis en évidence une masse médiastinale arrondie et régulière de 6 cm, évoquant un thymome.

Devant ce tableau, la prise en charge de la lésion buccale est passée au second plan. Pour temporiser, une décompression du kyste maxillaire a été pratiquée, ainsi qu’une biopsie dont le diagnostic histologique était celui d’un kyste primordial.

Le thymome a fait l’objet d’une exérèse chirurgicale. Ensuite seulement, le kyste primordial du maxillaire a été énucléé.

 

Discussion / conclusion

Ce cas représente une véritable exception dans la mesure où le dépistage des tumeurs médiastinales ne se fait pratiquement jamais en chirurgie orale. 

L’intérêt d’étendre systématiquement les TDM du massif facial à la région thoracique est discutable. En effet, l’évolution rapide et défavorable du carcinome thymique doit être mise en balance avec sa rareté. Le rapport bénéfice-risque en terme d’irradiation doit rester favorable au patient.

 

Bibliographie

Detterbeck FC et al. Chin Med J. 2013;126(11):2186-91


Louis BOUCHET (Montpellier), Victoire LASSAUX, Jacques-Henri TORRES
00:00 - 00:00 #34001 - PO24 Histiocytose Langerhansienne : A propos d'un cas.
Histiocytose Langerhansienne : A propos d'un cas.

L’histiocytose Langerhansienne est une maladie rare, caractérisée par une accumulation dans différents tissus de cellules de Langerhans. Ces dernières s’apparentent à des cellules macrophagiques agissant sur la voie de signalisation MAP-Kinase.

Cette affection se classe de la forme la plus simple, constituée d’atteintes osseuses localisées (granulomes éosinophiles) à des formes plus sévères dans lesquelles différents organes peuvent être touchés. La prévalence de la maladie est de 1 à 2 cas sur 100 000 avec une majorité dans l’enfance. L’étiologie de la maladie est inconnue et son diagnostic de certitude repose sur un examen histopathologique. Dans de rares cas, lorsqu’aucune biopsie n’est réalisable, l’utilisation d’un faisceau d’arguments clinique et radiologique est nécessaire.

Le traitement de cette maladie dépend de la localisation des lésions et du nombre d’organes atteints. Le gradient thérapeutique va de l’exérèse avec curetage chirurgical simple à l’utilisation de chimiothérapies et/ou radiothérapie. Une approche médicale multidisciplinaire avec un bilan d’extension systématique est nécessaire face au polymorphisme de la maladie.

Le cas clinique rapporté est celui d’un homme de 36 ans, sans antécédents médicaux, dont le diagnostic de granulome éosinophile a été posé en 2022. Il a d’abord présenté une mobilité progressive des molaires maxillaires gauches, sans cause évidente. Le Cone Beam effectué en première intention mettait en évidence une lésion d’allure fibro-osseuse qui s’étendait de la face distale de la 25 jusqu’à la tubérosité maxillaire. Le plancher sinusien était atteint, sans envahissement du sinus maxillaire. La réalisation d’une IRM permettait de poser l’hypothèse d’un granulome éosinophile. L’avulsion de 27 a été réalisée en même temps qu’une biopsie de la muqueuse, sans permettre de poser un diagnostic histologique. Une résection chirurgicale de la lésion emportant 26 a finalement permis de confirmer le diagnostic après une analyse histologique et immunohistochimique.

Le bilan d’extension effectué dans les suites n’a révélé aucun autre foyer hypermétabolique.

Les caractéristiques cliniques et radiologiques peu spécifiques du granulome éosinophile des maxillaires peuvent se confondre avec d’autres lésions. Il est important d’en faire le diagnostic différentiel. Les lésions ostéolytiques, qu’elles soient uniques ou multiples, intéressent l’os alvéolaire et l’os basal. Radiologiquement, les contours de ces lésions sont nets, sans lisérés d’ostéocondensation, comme une « dent suspendue ». Cliniquement, la mobilité accrue des dents peut orienter le praticien vers une atteinte parodontale agressive localisée, ou dans les formes débutantes, à une pathologie kystique. 

Par ailleurs, une atteinte des maxillaires peut être un signe d’appel du diagnostic d’histiocytose langerhansienne multisystémique. Un travail d’information doit être réalisé.


Marine REGENASS (nancy), Julie GUILLET
00:00 - 00:00 #34002 - PO25 Prise en charge d’un odontome complexe kystique mandibulaire par décompression chez un patient de 15 ans.
Prise en charge d’un odontome complexe kystique mandibulaire par décompression chez un patient de 15 ans.

Introduction :

Les odontomes sont des tumeurs bénignes des mâchoires, composés de dérivés de l’épithélium odontogène et de l’ectomésenchyme. Ils résultent d’anomalies de développement, et ne constituent donc pas d’authentiques tumeurs.

Egalement répartis entre les sexes, ils sont généralement découverts chez l’enfant après 10 ans, au cours d’un examen radiographique.

Le plus souvent asymptomatiques, ils peuvent dans certains cas être à l'origine de douleurs, d'asymétrie faciale ou de retard d’éruption.

Le traitement habituel est l’énucléation chirurgicale. Ces tumeurs ne récidivent généralement pas lorsque l’ablation est complète.

Observation :

Un enfant âgé de 15 ans, sans antécédents médicaux, a été adressé par son orthodontiste pour une discrète déformation faciale gauche. Le patient ne rapportait pas de symptomatologie particulière.

L’examen exobuccal a mis en évidence une légère tuméfaction mandibulaire gauche.

L’examen endobuccal a révélé une ulcération jugale gauche en regard du dispositif orthodontique sur la 37, avec présence d’une voussure vestibulaire d’environ 3 cm de grand axe, de consistance légèrement fluctuante.

Un examen CBCT a révélé l’image d’une lésion d’allure kystique polylobée de 4x3x2,5 cm (hauteur, antéro-postérieur, largeur) ayant soufflé la mandibule, de tonalité homogène, délimitée par un liseré d’ostéocondensation périphérique rompu par endroits, contenant en haut le germe de 38, et dans la partie inférieure un nodule arrondi de 13mm, calcifié en périphérie, siégeant au contact du nerf alvéolaire inférieur (NAI).

Lors de l’intervention de biopsie, devant la nature liquidienne du contenu de la lésion et la fragilité de la mandibule, il a été décidé la mise en place d’un drain de décompression.

Un mois plus tard, un nouveau CBCT a constaté un gain d’épaisseur d’os de 2 à 3 mm. Le nodule calcifié s’étant éloignée du NAI, la lésion a été énucléée. Le diagnostic histologique était celui d’un odontome complexe kystique. Les suites ont été bonnes.

Discussion / conclusion :

La décompression est une technique mini-invasive largement utilisée pour le traitement des kératokystes. Son objectif est d’obtenir la réduction du diamètre du kyste par diminution de la pression interne grâce à l’ouverture du kyste à la cavité buccale, dans le double but, comme dans le cas rapporté, de réduire la fragilité de la mandibule et de s’éloigner des structures anatomiques nobles, en l’occurrence ici le NAI.

Ce cas illustre le fait que cette technique peut bien entendu être appliquée à d’autres types de lésions kystiques.

Par ailleurs, il faut souligner la rapidité du résultat obtenu par la décompression, certainement en lien avec le jeune âge du patient.

Enfin, la morphologie très particulière de cette lésion, avec une image de coquille minéralisée à l’intérieur d’une cavité kystique, est véritablement exceptionnelle.

Bibliographie :

Allon DM et al. J Oral Maxillofac Surg. 2015;73(4):649-54

Muret M et al. J Oral Med Oral Surg. 2021;27(2):29-37


Ouassila ATERKOUI, Pr Jacques-Henri TORRES (Montpellier)
00:00 - 00:00 #34017 - PO26 De l’errance diagnostique des carcinomes épidermoïdes mimant une péri-implantite : A propos d’un cas.
De l’errance diagnostique des carcinomes épidermoïdes mimant une péri-implantite : A propos d’un cas.

Introduction :

Les carcinomes épidermoïdes représentent les cancers les plus fréquents de la cavité orale et un tiers des cancers des voies aéro-digestives supérieures, principalement associés à la consommation d’alcool et au tabagisme, dont le pronostic final dépend, entre autre, de la rapidité du diagnostic positif et de la prise en charge carcinologique. A ce titre, tout retard diagnostique est préjudiciable au patient, à sa survie et à sa qualité de vie post-traitement. Il est rapporté ici le cas d’un carcinome épidermoïde mimant une péri-implantite, à l’origine d’une errance diagnostique conséquente.   

 

 

Observation clinique :

Le cas rapporté est celui d’un homme de 79 ans, hypertendu équilibré, diabétique de type 2 équilibré, sans intoxication alcoolo-tabagique, se présentant en consultation chez son chirurgien-dentiste pour une mobilité implantaire secteur 3, en juillet 2022.

Une lésion muco-gingivale dans ce secteur, suspectée être d’origine infectieuse, a conduit à l’avulsion de sa 38 puis de sa 37. Plusieurs antibiothérapies successives ont été prescrites pour contrôler une péri-implantite présumée autour des implants en place de 35 et 36.

Devant la persistance de sa symptomatologie, le patient a finalement été adressé en consultation spécialisée de chirurgie orale en décembre 2022.

L’examen clinique du jour retrouvait une lésion infiltrante et fissuraire au niveau de la commissure intermaxillaire gauche, associée à une lyse osseuse sous-jacente sévère aisément objectivable à la palpation, ainsi qu’une mobilité implantaire de 35/36.

Un examen tridimensionnel CBCT a confirmé la présence d’une volumineuse lésion ostéolytique d’aspect mité, s’étendant de 34 au processus condylien gauche, faisant suspecter un carcinome épidermoïde fissuraire. 

L’analyse de clichés radiographiques antérieur a permis de confirmer l’évolution de la lésion, initialement localisée au niveau des implants en place de 35-36.

Le patient a été adressé en urgence dans un centre de lutte contre le cancer, qui a confirmé le diagnostic de carcinome épidermoïde bien différencié kératinisant et infiltrant P16-. Après réunion de concertation pluridisciplinaire, il a été retenu une indication de mandibulectomie interruptrice avec reconstruction immédiate par lambeau libre de péroné.  

 

 

Discussion et conclusion :

Bien que le carcinome épidermoïde soit habituellement diagnostiqué chez des patients au-delà de 50 dans un contexte alcoolo-tabagique, ce tableau stéréotypé ne doit pas faire oublier les autres formes cliniques et terrains de présentation, à l’instar du cas présenté ici dont le diagnostic a été tardif, malgré l’évolution progressive de la lésion sur plus de 6 mois et de multiples consultations médicales.


Aurelien CREVANT (Paris), Maxime LAVIGOGNE, Mita PATEL, Nathan MOREAU, Benjamin SALMON
00:00 - 00:00 #34018 - PO27 Étude rétrospective dans la prise en charge des stomatodynies.
Étude rétrospective dans la prise en charge des stomatodynies.

Étude rétrospective dans la prise en charge des stomatodynies

Introduction : La stomatodynie est définie comme une sensation de brûlure de la muqueuse buccale ou de sensation dysesthésique quotidienne, durant plus de 2 heures/j depuis plus de 3 mois et pour laquelle aucune cause ne peut être trouvée 1. Elle est considérée comme une douleur neuropathique. Nous avons réalisé une étude rétrospective sur la prise en charge de cette pathologie dans notre service.

Matériels et Méthodes : Il s’agit d’étude observationnelle de cohorte historique qui a été réalisée dans le service de chirurgie orale de la Timone à Marseille. L’étude a préalablement été déclarée sur le portail d’accès aux données de santé avec la référence PADS 2022-YWJMZU. Elle avait pour objectif d’évaluer l’efficacité des différents traitements topiques et systémiques utilisés dans la réduction de la douleur et leurs effets indésirables éventuels. Le critère de jugement principal était le critère clinique « Amélioration/Non Amélioration » de la douleur.

Résultats : 88 patients étaient éligibles. Ont été exclus les stomatodynies secondaires, les patients pour lesquels une abstention thérapeutique a été retenue et les patients ne s’étant pas présentés à la visite de suivi. Ainsi, 34 patients atteints de stomatodynie primaire ont été inclus dans l’étude, 29 femmes et 5 hommes avec un âge moyen de 62 ans. La moyenne de durée des symptômes lors de la première consultation était de 42 mois. En 1ère intention, 22 patients ont reçu un traitement topique (capsaïcine en préparation magistrale et l’amitriptyline en bains de bouche) avec une amélioration de 77,2%. 12 patients ont eu un traitement systémique (prégabaline ; la gabapentine et l’amitriptyline) avec une amélioration de 66%. En cas d’échec de la 1ère ligne, d’autres lignes de traitement ont été proposées. Lorsqu’elle était disponible, l’évolution de la douleur sur une échelle numérique était en moyenne de -3,5 (2-7).

Discussion : Le niveau de preuve de l’étude reste faible (Niveau 4 Grade C). Il permet de toutefois de relever une certaine efficacité des traitements topiques dans la prise en charge des stomatodynies. Pourtant, ils ne sont pas préconisés dans les recommandations de prise en charge de la douleur neuropathique de 2020 2. Ils présentent toutefois une simplicité d’usage et semblent une option thérapeutique intéressante en 1ère ligne. Les résultats avec les traitements systémiques sont globalement satisfaisant avec une bonne tolérance clinique.

Conclusion : Une étude de plus forte puissance serait pertinente, en particulier sur l’efficacité des traitements topiques 

1.     International Classification of Orofacial Pain, 1st edition (ICOP). Cephalalgia 2020; 40(2): 129-221.

2.     Moisset X, Bouhassira D, Avez Couturier J, Alchaar H, Conradi S, et al. Pharmacological and non-pharmacological treatments for neuropathic pain: Systematic review and French recommendations. Rev Neurol (Paris). mai 2020;176(5):325‑52.


Lucas AMOUYAL (marseille), Léa KASBARIAN, Stephane HAMMOUTENE, Philippe ROCHE-POGGI, Romain LAN, Fabrice CAMPANA
00:00 - 00:00 #34025 - PO28 Transformation maligne d’un lichen plan érosif en carcinome cellulaire squameux : à propos d’un cas et une revue de littérature.
Transformation maligne d’un lichen plan érosif en carcinome cellulaire squameux : à propos d’un cas et une revue de littérature.

Le lichen plan de la muqueuse orale (LPMO) est une dermatose inflammatoire chronique, généralement bénigne, qui affecte toutes les zones de la muqueuse orale. Son diagnostic repose sur l'examen clinique et l'analyse histologique. La forme érosive présente un risque de transformation maligne de 0,3% à 3%, justifiant la surveillance stricte de la maladie et La nécessité d’un traitement efficace des récidives.

 Il s'agit d'une femme de 65 ans, sans antécédent particulier et non tabagique, venue en consultation au service d’ontologie chirurgicale du Centre de Consultation et de Traitement Dentaire de Rabat, présentant des lésions buccales évoluant depuis quatre ans. L'examen intra-oral a révélé la présence de lésions blanches en forme de plaques sur tout le bord latéral droit de la langue. Une biopsie a été réalisée et a conclu à un lichen plan buccal érosif qui a été transformé en carcinome cellulaire squameux.

La transformation maligne des LPMO est rare et reste un sujet de controverses malgré de nombreuses études qui lui ont été consacrées. Elle survient le plus souvent sur les formes atrophiques et érosives. Plusieurs hypothèses ont été suggérées pour expliquer cette transformation maligne, mais l'inflammation chronique semble être le facteur clé. Le tabac et l'alcool sont des facteurs cancérigènes bien connus et peuvent contribuer à la transformation maligne de l'LPMO. Toutefois, Cette maladie semble toucher surtout les femmes sans antécédents éthylo-tabagiques.

Ce travail a pour but de mettre la lumière sur l’importance d’une prise en charge précoce et adéquate de cette entité pathologique et de mettre l’accent sur sa surveillance et son suivi.


Youssef BOUHADDAOUI (Dakar, Sénégal), Saliha CHBICHEB
00:00 - 00:00 #34026 - PO29 Utilisation de l'anticorps anti-sclérostine associé à un hydrogel dans la réparation osseuse cranio-faciale : une étude chez le rongeur.
Utilisation de l'anticorps anti-sclérostine associé à un hydrogel dans la réparation osseuse cranio-faciale : une étude chez le rongeur.

Introduction

L'ingénieurie tissulaire basée sur des biomatériaus cellularisés est une approche prometteuse pour la réparation de défauts osseux. Son efficacité sur des défauts osseux critiques ou chez des patients avec des pathologies systémiques peut être limitée. L'adjonction de molécules bioactives peut améliorer cette capacité. Nous avons montré une amélioration de la réparation d'un défaut crituque osseux de calvaria chez la souris grâce à l'utilisation de matrices denses de collagène (DCH) enrichies en cellules souches pulpaires murines (mDPSC) et l'injection intraveineuse d'anticorps anti-sclérostine. Un résultat similaire a été obtenu avec des DCH enrichis avec des mDPSC de souris SOST knock-out, suggérant qu'une inhibition locale de la sclérostine était aussi efficace qu'une inhibition par voie systémique. Nous avons souhaité développer un biomatériau pouvant emmagasiner et diffuser l'anticorps anti-sclérostine. Pour moduler son relargage par modification des interactions electrostatiques, du chitosan, un polysaccharide cationic, a été utilisé.

Méthode
Des hydrogels collagène-chitosan (10 et 20 %) ont été préparés par compression plastique. Après ajout de BaSO4, le volume des hydrogels a été mesuré par Micro-CT. Les propriétés rhéologiques des hydrogels ont été évalués ainsi que les cinétiques de relargage de l'anticorps à différentes concentrations.
Une expérimentation in vivo a été conçue pour évluer l'efficacité des ces gels chargés en anticorps (APAFIS agreement # 24,297). Un défaut crituque osseux de 3.5 mm a été réalisé chirurgicalement dans l'os parietal de souris wild-type de 10 semaines. Les défauts ont étés soit laissés vides, soit implantés avec hydrogel seul, hydrogel avec anticorps à 0,2 mg/ml ou hydrogel avec anticorps à 2mg/mL La formation osseuse a été évaluée par micro-CT à 1 et 2 mois, et par immuno-histochimie. Les analyses ont été réalisés par tests non-paramétiques. La significativité a été fixée avec un p < 0,05.

Résultats et discussions
Des différences significatives sont retrouvées entre les volumes des gels de chitosans non compressés. Elles ne sont plus retrouvées après compression. Aucune différence n'a été retrouvée également au niveau rhéologique pour les hydrogels compressés. Une cinétique de relargage ralentie a été observée en présence de chitsan, particulièrement avec la concentration à 10%. Cela suggère que le chitosan a peu d'impact sur la structure du gel mais en a sur le relargage de l'anticorps. Une amélioration de la réparation osseuse à été observée à 2 mois avec les gels chargées en anticorps à la plus haute dose.

CONCLUSION
Les hydrogels denses de collagène chargé en anticorps antisclérostine montrent une capacité  de réparation osseuse significative, qui pourra être améliorée par la maîtrise de son relargage. Le chirosan semble être un bon candidat dans cette perspective.


REFERENCES
1. Schweizer D. et al. Biomacromolecules 14:75, 2013
2. Chicatun F. et al. Biomacromolecules 12:2946, 2011


Ludovic SICARD (paris), Catherine CHAUSSAIN, Thibaud CORADIN
00:00 - 00:00 #34029 - PO30 Efficacité et efficience des traitements préconisés pour la prise en charge de la névralgie du trijumeau : an umbrella review.
Efficacité et efficience des traitements préconisés pour la prise en charge de la névralgie du trijumeau : an umbrella review.

La névralgie du trijumeau (TN)est définie comme une douleur récurrente unilatérale brève ressemblant à un choc électrique, dont le début et la fin sont brusques. Une ou plusieurs divisions du trijumeau peuvent être concernées et déclenchées par des stimuli sensoriels inoffensifs. Son bilan diagnostique est complexe et fait appel à l'histoire du patient, à un examen physique, à une expertise clinique et à l'interprétation des résultats de la neuro-imagerie. De plus, les mécanismes physiopathologiques expliquant la douleur de TN sont manquants, mais elle semble être associée à de mauvais résultats médicaux et chirurgicaux. La TN est prise en charge par de nombreuses spécialités et une multitude de traitements médicaux et chirurgicaux sont disponibles pour le TN.

Objectif : Évaluer de manière critique les revues systématiques (SR) disponibles sur les TN, avec un accent particulier sur l'efficacité et l'efficience des traitements préconisés pour la gestion des TN.

Méthodes : Les SR étudiant le traitement de la névralgie primaire du trijumeau ont été sélectionnés. Les recherches ont été effectuées sur deux bases de données électroniques principales. Le risque de biais des RS inclus a été évalué à l'aide de l'outil de mesure pour évaluer les RS (AMSTAR 2).

Résultats : Les traitements médicamenteux restent le traitement de première intention. D'autre part, la microchirurgie et la RS ont donné de bons résultats mais elles sont surtout préconisées pour les TN résistants. Quant aux différentes approches percutanées, aucune différence significative n'a été rapportée. Pourtant, il a été prouvé qu'elles s'accompagnent de certains risques et doivent être utilisées avec prudence. Par ailleurs, de nombreuses options thérapeutiques sont considérées comme prometteuses. Il s'agit notamment du PBM, du PNS et de l'acupuncture qui sont conseillés pour les patients réfractaires au traitement conventionnel.

Conclusion : Malgré l'abondance des options thérapeutiques préconisées pour la TN, la pertinence scientifique concernant le protocole clinique le plus approprié reste à prouver. Dans ce contexte, une conduite SR de bonne qualité est d'urgence.


Youssef BOUHADDAOUI, Saliha CHBICHEB (Rabat, Maroc)
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2/ SFCO Posters -Thème 2023 : Infections et cavité orale

00:00 - 00:00 #34426 - PO61 Série de cas de syphilis.
Série de cas de syphilis.

La syphilis est une infection sexuellement transmissible, non immunisante, due au treponema pallidum, bactérie de la famille des spirochètes à tropisme strictement humain. La maladie présente plusieurs stades d’évolution, primaire, secondaire, tertiaire et latente. La syphilis semblait avoir disparue grâce à l’efficacité de la benzathine penicilline G (BPG), mais on observe depuis les années 2000 une recrudescence du nombre de cas en France. Nous rapportons ici 4 cas de syphilis primaire et secondaire.

Observation : Cas 1 : homme de 61 ans présentant une ulcération de la pointe de la langue dans le cadre d’une syphilis primaire. Cas 2 : homme de 60 ans présentant deux ulcérations de la commissure labiale droite et de la lèvre inférieure dont le bilan a conclu à une syphilis primaire et une co-infection par le VIH. Cas 3 : femme de 31 ans présentant des érosions palatines, labiales, linguales et gingivales qui correspondaient aux manifestations d’une syphilis secondaires. Cas 4 : femme de 71 ans présentant un large panel de lésions érosives buccales associé à une roséole syphilitique et une atteinte oculaire dans le cadre d’une syphilis secondaire.

Discussion : Pandémie à transmission vénérienne inoculée par la bactérie Treponema pallidum, vraisemblablement arrivée en Europe à la fin du XVe siècle, la syphilis semble s’éteindre au milieu du XXe siècle grâce à la découverte de la BPG. Maladie fortement contagieuse, son incidence est en forte augmentation depuis le début des années 2000. Après une période d’incubation de 10 à 90 jours, l’infection se manifeste par une ulcération, appelé chancre, généralement unique (cas 1), parfois multiples (cas 2) au niveau du site d’inoculation. En l’absence de traitement, les lésions disparaissent et la bactérie dissémine par voie hématogène et provoquera un deuxième épisode symptomatique de syphilis dite secondaire, décrite comme la grande simulatrice. Au niveau oral, la présentation associe des lésions en prairies fauchées de la face dorsale de langue, des érosions disséminées, volontiers palatine en « cocarde », des papules kératosiques ou encore une fausse perlèche (cas 3 et 4). A ce stade, les principales complications dépendent des organes atteints par la bactérie et vont déterminer la gravité. En l’absence de traitement, la maladie repasse à un stade latent et pourra donner de nombreuses années plus tard le stade tertiaire se manifestant classiquement par une gomme syphilitique. Le diagnostic de syphilis repose sur la présomption clinique et la réalisation d’une sérologie, qui doit être couplée avec celle du VIH. La biopsie peut être utile et retrouve un infiltrat inflammatoires riche en plasmocytes, amenant parfois la réalisation d’une immunohistochimie mettant en évidence la bactérie. Le traitement de 1ère intention est la BPG avec un protocole variant selon le stade et la sévérité de la maladie. En cas d’allergie, la doxycycline, la ceftriaxone ou la procaïne sont recommandés.


Thomas LECA, Jean-Hugues CATHERINE, Romain LAN, Fabrice CAMPANA (Marseille)
00:00 - 00:00 #33514 - PO31 Psoriasis lingual: à propos d'un cas.
Psoriasis lingual: à propos d'un cas.

Le psoriasis est une maladie inflammatoire de la peau affectant environ 3% de la population mondiale, elle est due à un renouvellment accéléré des cellules de l'épiderme.Il n'existe pas de consensus concernant la pathogénie.Le processus semble initié dans le derme par une réaction immunitaire faisant intervenir les lymphocytes TCD4+ produisant des cytokines pro-inflammatoires et stimulant la prolifération de kératinocytes. Le renouvellement cellulaire passe de trois semaines à trois jours.

Il en résulte une accumulation de kératinocytes immatures à la surface de la peau, augmentant ainsi l'épaisseur de la couche cornée. On parle alors de'hyperkératose. Ce processus semble lié à des dispositions génétiques (3) et être favorisé par des facteurs environnementaux tels que les traumatismes, les infections ou encore le stress.

Les manifestations cutanées du psoriasis sont bien décrites, les données sur son implications orales restent limitées.Pendant de nombreuses années, il a été affirmé que le psoriasis n'affecte pas la muqueuse buccale, aujourd'hui l'implication de la cavité buccale est bien admise.

Le psoriasis oral peut toucher toutes les zones muqueuses de la cavité buccale (1), c'est à partir de 1903 qu'on commencait à rattacher certaines lésions orales au psoriasis, et actuellement, c'est une entité bien admise par les dermatologues. Sa prévalence dans la population générale osclille entre 1 et 2% avec une prédilection chez l'enfant (2).

Le cas clinique rapporté est celui d'un homme de 45 ans, non fumeur, dont le diagnostic de psoriasis du cuir chevelu a été posé en 2001 par le service de dermatologie.Le patient décrivait de facon chronique une gêne alimentaire avec des douleurs linguales en rapport surtout avec des aliments acides et pimentés, concomitantes à l'apparition de lésions érythémato-squameuses au niveau des membres inferieures qui évoluaient par poussées.

l'examen clinique a révélé une légère paleur du patient, la langue montre des zones d'aspect geographique avec plaques érythémateuses sur la face dorsale. les examens complémentaires ont montré une fonction hépatique et rénales normales.

L'echographie cervicale et le téléthorax normaux.Le patient prenait un traitement pour son psoriasis cutané constitué de dermocorticoide et de solution désinfectantes.

Yesudian PD et Al . Archives of dermatological Research, 2012, 304(1):1-5

Clabaut A, Visieux V. Ann Dermatol venereol 2010; 137:408-15

Gonzaga et Al. J Dermatol; 1996; 135: 368-70


Abdelkader BOUKEMOUCHE (DIJON, Algérie)
00:00 - 00:00 #33852 - PO32 Toxidermie type Stevens Johnson au Bactrim : A propos d’un cas.
Toxidermie type Stevens Johnson au Bactrim : A propos d’un cas.

La toxidermie de type Stevens Johnson (TSJ) appartient aux toxidermies rares et graves à l’origine d’une mortalité en phase aiguë de 5 %. L’étiologie principale est médicamenteuse. La symptomatologie débute 1 à 3 semaines après la prise et se caractérise par une atteinte de l’épiderme et des muqueuses <10 % de la surface corporelle. Le patient présente des prodromes suivi de macules qui confluent en bulles épidermiques qui se décollent dans les 3 jours. Dans 90 %, on retrouve des lésions érosives de la muqueuse buccale, une kérato-conjonctivite et des atteintes génitales. Le diagnostic est clinique, confirmé par un examen histologique retrouvant un épithélium nécrotique. Le traitement consiste en un arrêt précoce du médicament suspecté et une contre-indication de celui-ci à vie. Le cas clinique rapporté est celui d’un homme de 49 ans, qui présentait une gingivostomatite avec des pseudo-membranes et des ulcérations multiples associées à une ulcération génitale et une conjonctivite. Il était sous Bactrim depuis 3 semaines pour une infection urinaire. Une biopsie a été réalisée et retrouvait une dermite avec nécroses keratinocytaires. Le diagnostic de TSJ a été retenu.

Dans le TSJ l’atteinte de la cavité orale est très fréquente 90%. Le syndrome clinique est l’érythème polymorphe buccal (EPB). Il est retrouvé dans le syndrome de Lyell et dans l’érythème polymorphe. Le diagnostic est posé selon l’atteinte cutanée. L’EPB présente des érosions recouvertes de pseudo-membranes pouvant réaliser des lambeaux blanchâtres de muqueuses nécrotiques. Plus rarement de lésions érythémateuses, de vésicules ou de bulles sont retrouvées. L’association à une chéilite érosive et hémorragique est fréquente. Les maladies bulleuses atteignant la cavité buccale sont responsables de lésions érosives douloureuses. Les bulles sont rarement observées devant l’évolution rapide en érosion. Il doit être évoqué devant une érosion arrondie, bien limitée par une collerette épithéliale périphérique ou devant un vaste décollement épithélial. Devant un EPB, une biopsie est nécessaire afin d’éliminer une maladie bulleuse auto-immune. Certain TSJ n’atteigne que les muqueuses et les zones péri-orificielles. Le traitement réside en l’arrêt du médicament imputé et a des soins adaptés aux lésions retrouvées. La guérison est obtenue en 2 à 6 semaines. Les médicaments plus souvent imputés sont les sulfamides antibactérien, anticonvulsivants, anti-inflammatoires non stéroidiens (oxicams). Dans le TSJ, des causes infectieuses sont retrouvées mais restent rares (mycoplasma pneumoniae…). Les études relatent l’étiologie des sulfamides pour les TSJ dans 1/3 des cas et l’atteinte uniquement des muqueuses et péri-orificielles. Le cas présenté, est typique d’une atteinte touchant uniquement les muqueuses et les zones péri-orificielles à la suite d’une prise de Bactrim. La biopsie a permis de confirmer le diagnostic. Le médicament imputé est le Bactrim qui appartient à la famille des sulfamides.


Andréanne PELLAT (Dijon), David HOARAU
00:00 - 00:00 #33874 - PO33 Syphilis sous une forme pseudotumorale : A propos d'un cas.
Syphilis sous une forme pseudotumorale : A propos d'un cas.

La syphilis est une infection bactérienne causée par Treponema pallidum. La transmission de cette infection est essentiellement sexuelle (rapports génitaux ou oro-génitaux non-protégés) mais peut également être materno-fœtale. Avec l’introduction des traitements par antibiotiques, cette pathologie était devenue rare au cours du XXe siècle, mais depuis le début des années 2000, le nombre de cas augmente. Selon le centre européen de prévention et de contrôle des maladies, entre 2012 et 2019, le nombre de cas confirmés de syphilis a augmenté de 65% 1. Sur le plan oral, les manifestations de cette pathologie peuvent prendre différentes formes, ce qui peut constituer un défi diagnostique pour le clinicien, et entraîner un retard voire une erreur de diagnostic2.

Le cas clinique présenté est celui d’une patiente de 33 ans, qui se présente aux urgences du centre de soins dentaires de Rennes pour des douleurs causées par deux lésions orales en miroir associées à des dysphagies. L’anamnèse ne révèle aucun antécédent médico-chirurgical particulier à l’exception d’un abcès articulaire de la main drainé par un orthopédiste, et dont l’évolution est défavorable malgré l’antibiothérapie. Outre une hygiène bucco-dentaire insuffisante, l’examen clinique endo-buccal révèle une ulcération labiale douloureuse, d’environ 1,5cm de diamètre, bien délimitée, blanchâtre, non-homogène, à fond érythémateux et souple. En regard, la langue présente une lésion douloureuse, supra-centimétrique, mal délimitée, érythémato-érosive. L’hypothèse diagnostique d’IST est évoquée mais l’absence de comportement sexuel à risque à l’interrogatoire, ainsi que la négativité du frottis, des sérologies et du bilan sanguin ont poussé à la réalisation de biopsies. L’histologie des prélèvements retrouve alors l’anticorps anti Treponema pallidum ainsi que de très nombreux bacilles spiralés au niveau de l’ulcération superficielle mais également de manière plus éparse au sein du chorion. Le diagnostic s’oriente donc vers une forme pseudo tumorale de syphilis. Généralement, ces formes sont associées au VIH. Un bilan IST complet est donc effectué ainsi que la recherche d’autres lésions corporelles.

Les manifestations orales de la syphilis peuvent être présentes à tous les stades de la maladie et leur formes cliniques sont souvent variables3. La négativité du frottis et de la sérologie ont retardé le diagnostic chez cette patiente. L’immunohistochimie a finalement mis en évidence cette primo-infection syphilitique atypique qui a pu être traitée par les thérapeutiques adaptées.


Pierre BOTTE (RENNES)
00:00 - 00:00 #33879 - PO34 Médiastinite descendante secondaire à une cellulite odontogène : à propos d’un cas.
Médiastinite descendante secondaire à une cellulite odontogène : à propos d’un cas.

La médiastinite est une inflammation d’une ou plusieurs régions anatomiques qui forment le médiastin. Le médiastin est formé par la partie viscérale et cellulo-lymphatique médiane du thorax, limité en haut par la fourchette sternale et le cou, en bas par le diaphragme, latéralement par les poumons, en avant par le sternum et en arrière par la colonne vertébrale.

La médiastinite descendante est une infection du médiastin à partir d’une infection oropharyngée ou cervicale se propageant par contiguïté. Environ 3% des patients se présentant avec une infection cervicale profonde vont évoluer vers une médiastinite descendante. La médiastinite est complication potentiellement mortelle et rarement évoquée.

 

Il s’agit d’une femme de 45 ans qui présentait depuis sept jours une cellulite abcédée odontogène en regard de la dent 36, accompagnée d’un trismus à 4 mm. Le scanner mettait en évidence une collection de 43 mm de grand axe. La patiente a été prise en charge sous anesthésie générale afin de drainer la collection purulente, de mettre en place deux lames de Delbet et d’extraire la dent 36. 48 heures après l’intervention, l’état de la patiente s’est détérioré avec une dysphagie associée à un œdème cervical descendant douloureux. Une infiltration de la graisse rétro-pharyngée, une déviation des voies respiratoires sans obstruction, des adénopathies médiastinales ainsi que des épanchements pleureux bilatéraux étaient visibles au scanner cervico-thoracique.

L’association des éléments cliniques et scanographiques a permis de poser le diagnostic de médiastinite aigue descendante.

Une antibiothérapie intra-veineuse par céfotaxime et métronidazole a été mise en place, en accord avec les chirurgiens thoraciques. L’état de la patiente a évolué de manière favorable et la prise en charge chirurgicale n’a pas été nécessaire. Après une hospitalisation de dix jours, un relais antibiotique par amoxicilline - acide clavulanique per os pour une durée totale de quatre semaines a été mise en place.

 

La cellulite faciale est dans 90% des cas d’origine dentaire. C’est une infection pouvant évoluer rapidement et mettre en jeu le pronostic vital lors de complications telles que la médiastinite, les abcès cérébraux ou encore les chocs septiques. Les facteurs de risque de la médiastinite sont nombreux notamment une immunodépression, une maladie sous-jacente pulmonaire, cardiaque ou le nombre de loge atteinte. La mortalité varie selon les séries mais peut atteindre jusqu’à 25%, elle dépend essentiellement de la précocité du diagnostic et de la prise en charge.

 

Huang TT et al. Head Neck 2004;26:854–60.

Escobedo MF et al. Br J Oral Maxillofac Surg. 2021 Jul;59(6):683-689.


Lauren DEROUSSEN (Dijon), Victorin AHOSSI, David HOARAU, Céline MONDOLONI, Mehdi ISSAD
00:00 - 00:00 #33882 - PO35 Abcès cérébraux secondaires à une infection odontogène : à propos d’un cas.
Abcès cérébraux secondaires à une infection odontogène : à propos d’un cas.

Les cellulites faciales sont des infections d’origine dentaire dans 90% des cas. Elles peuvent être à l’origine de complications graves comme les abcès cérébraux, les fasciites nécrosantes, la médiastinite ou les chocs septiques. L'abcès cérébral est une complication potentiellement mortelle et rarement prise en compte. Dans 50% des cas, il se développe par contiguïté d’un foyer septique au voisinage. Les germes diffusent au travers des veines perforantes entre les réseaux intra et exo-crâniens. 5% des abcès cérébraux sont d’origine dentaire. Il nécessite un traitement médical et chirurgical.

Il s'agit d’un homme de 51 ans sans antécédent qui présentait des céphalées, un déficit moteur du membre inferieur droit coté à 2/5, une dysphasie fluente et des crises convulsives partielles. Sur le plan biologique, il présentait une hyperleucocytose et une CRP à 240 mg/L. Le scanner cérébral montrait un empyème sous dural frontal associé à une collection périorbitaire, un comblement unilatéral droit du sinus maxillaire, ethmoïdal, frontal et des lésions apicales sur les dents 16 et 26. Le patient a été pris en charge sous anesthésie générale afin de drainer l’empyème cérébral, réaliser une méatotomie moyenne, une ethmoïdectomie et contrôler la perméabilité du canal naso frontal à droite. Il a bénéficié d’une antibiothérapie intra-veineuse par céfotaxime et métronidazole. Dix jours plus tard, l’état clinique du patient s’est dégradé, le scanner montrait un nouvel empyème pariétal et falcique gauche. Une nouvelle évacuation d’abcès est réalisée. Dans le même temps, les dents 16 et 26 ont été avulsées. Cette réintervention a permis au patient une récupération quasi complète du déficit moteur (4/5) et la disparition de la dysphasie 72 heures après l’intervention. L’examen bactériologique retrouvait Streptococcus intermedius au niveau des prélèvements péri-orbitaires, cérébraux et sur le volet osseux. L’antibiothérapie a été adaptée par lévofloxacine par voie orale durant 6 semaines.

S. intermedius fait partie de la flore commensale de l’oropharynx. C’est un agent pathogène lié aux abcès cérébraux, hépatiques et à l'empyème thoracique. Les mécanismes qu'il utilise pour traverser la barrière hémato-encéphalique ne sont pas encore élucidés. L’incidence des abcès cérébraux est de 1/100 000 habitants. La mortalité atteint 10% par engagement cérébral ou par rupture intraventriculaire de l’abcès. Les séquelles neurologiques peuvent toucher 50% des patients. Un scanner cérébral de contrôle doit être effectué de façon hebdomadaire pendant les 15 premiers jours d’antibiothérapie, puis de façon mensuelle et en fin de traitement. Les images radiologiques peuvent rester pathologiques à l’issu d’un traitement efficace et régresser lentement. Le principal facteur pronostique est l’état de vigilance au moment du diagnostic.

 

Issa E et al. Front Microbiol. 2020 May 7;11:826.

Isern RD 3rd et al. Cureus. 2022 Dec 21;14(12):e32797.

Lisboa ECC et al. Arch Oral Biol. 2022;135:105360.


Dr Mehdi ISSAD (Dijon), Victorin AHOSSI, Lauren DEROUSSEN, David HOARAU, Narcisse ZWETYENGA
00:00 - 00:00 #33891 - PO36 Actinomycose cervico-faciale : étude d’un cas.
Actinomycose cervico-faciale : étude d’un cas.

Introduction L’actinomycose est une affection rare d’origine bactérienne induite par des bactéries du genre Actinomyces. Elles sont Gram positif, anaérobies ou microaérophiles et possèdent des filaments mycéliens semblables à des filaments fongiques. Elles sont commensales et retrouvées surtout au niveau des appareils digestif et uro génital. Une porte endodontique ou parodontale est fréquemment rencontrée1.Le diagnostic est difficile à établir à cause de sa tendance à mimer cancers, pathologies granulomateuses et autres infections dentaires.Le traitement antibiotique est préconisé pendant 6 à 12 mois. Sa durée peut être réduite à 3 mois en cas de résection totale des tissus touchés au préalable2.

Observation Le cas clinique rapporté est une femme de 29 ans, se présentant pour une tuméfaction fluctuante pigmentée exobuccale brune localisée au niveau du secteur 4 en regard de la 46 d’environ 3-4cm évoluant depuis plusieurs mois. Elle avait au préalable consulté un dermatologue qui avait exclu l’étiologie dermatologique. Elle présentait des douleurs persistantes malgré deux cures d’amoxicilline. Sur les radiographies, qu’elles soient 2D ou 3D, l’étiologie n’apparaissait pas clairement ; seule une légère ostéolyse était visible en regard de 46 mais les trabéculations osseuses persistaient. Le test de sensibilité au froid était cependant négatif sur 46 excepté un point qui répondait toujours au froid. L’ouverture de la chambre pulpaire de la 46 a confirmé sa nécrose. Une solution antiseptique a été prescrite pour massage exobuccal de la zone tuméfiée. Malgré la trépanation endodontique et l’absence de régression de la lésion cutanée, une incision, prélèvement et méchage ont été effectués. Lors de l’incision, la visualisation des « grains de moutarde » caractéristique de l’actinomycose cutanée a permis le diagnostic clinique ; diagnostic confirmé par l’analyse bactériologique complémentaire.La prescription antibiotique a été poursuivie pour une durée trimestrielle. A 5 semaines post-opératoires, après prescription de séances de masso-kinésithérapie maxillo-faciale, la tuméfaction exobuccale s’était résorbée, seule une légère pigmentation bordeaux-marron persistait.

Discussion Ici,, le diagnostic a été tardif.. Dans un cas d’une lésion mimant une cellulite cervicofaciale à évolution lente et ne régressant pas complètement après une cure d’antibiotiques, un prélèvement de pus ou à défaut une biopsie et une analyse bactériologique et histologique pourraient aiguiller plus rapidement le professionnel de santé vers le bon diagnostic et éviter une errance thérapeutique.

Conclusion Une prise en charge pluridiscplinaire et une surveillance seront nécessaires pour une bonne cicatrisation et éviter les récidives.

¹Miller, « Cervicofacial Actinomycosis ,Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endod 1998;85:496-508».

²Valour et al., « Actinomycosis: etiology, clinical features, diagnosis, treatment and management, 2014, Infect Drug Resist, 183-197 ».


Adeline BOIRON (Brest), Pierre BRELIVET, Sébastien GENEST-BEUCHER, Jacques CABON, Jean-Michel DESSUS, Coralie BURLE, Sylvie BOISRAMÉ
00:00 - 00:00 #33892 - PO37 Ecthyma gangrenosum de la muqueuse buccale : 2 cas.
Ecthyma gangrenosum de la muqueuse buccale : 2 cas.

Introduction : L’ecthyma gangrenosum est une infection cutanée rare, souvent associée à une bactériémie à Pseudomonas aeruginosa. Il est observé le plus fréquemment chez des patients immunodéprimés ou dans un état critique. L’ecthyma gangrenosum est souvent considéré comme le signe pathognomonique d’un sepsis à Pseudomonas. (1)

Observations: Le premier cas clinique rapporté est celui d’une femme de 49 ans suivie depuis plus d’un an pour une aplasie médullaire découverte après l’apparition d’une pancytopénie (hémoglobine 7,1 g/dl, 540 globules blancs/mm3 et 13 000 plaquettes/mm3) et d’un syndrome hémorragique. Une ulcération nécrotique indurée était observée sur la muqueuse jugale droite en regard des molaires mandibulaires, accompagnée d’un œdème jugal important. La grande lèvre droite, siège d’une ulcération nécrotique, présentait un volumineux œdème douloureux, associé à un érythème et une induration. Le premier prélèvement bactériologique effectué sur les lésions buccale et génitale a montré une flore polymicrobienne non spécifique ; le deuxième prélèvement a retrouvé principalement Pseudomonas aeruginosa et Klebsiella sur la lésion génitale. Une antibiothérapie à base de pipéracilline/tazobactam, relayée par de la ciprofloxacine per os, a entrainé une évolution favorable des lésions.

Le second cas clinique rapporté est celui d’un homme de 68 ans traité pour un lymphome du manteau évoluant depuis 2005 et pour lequel il a subi plusieurs rechutes et plusieurs lignes de chimiothérapies. Il souffre d’un syndrome myélodysplasique secondaire avec nécessité de transfusions itératives en hospitalisation de jour (hémoglobine 9,1 g/dl, 1,49 Giga/l globules blancs et 9 000 plaquettes/mm3). Une ulcération nécrotique douloureuse (empêchant l’alimentation et altérant la qualité de vie) était observée sur la muqueuse jugale droite en regard des molaires maxillaires. Une détersion superficielle du tissu nécrosé a été réalisée et envoyée en analyse bactériologique. Elle n’était pas contributive et retrouvait de la flore commensale buccale ainsi que de rares colonies de Lactobacillus paracasei. Le patient a été hospitalisé pour une antibiothérapie antipyocyanique par ceftazidime 6g/jour pendant 10 jours, entrainant une parfaite cicatrisation de la lésion et une récupération de l’état général.

Conclusion : La plupart des ecthyma gangrenosum sont associés à une septicémie concomitante mais des cas d’ecthyma gangrenosum sans présence de bactériémie à Pseudomnas aeruginosas ont été rapportés. Le traitement dépend des bactéries mises en évidence. Les lésions de l’echtyma gangrenosum doivent être connues des chirurgiens oraux afin de les traiter précocement avec une antibiothérapie adaptée et de rechercher une probable immunodéficience méconnue.

(1)  Vaiman M, Lazarovitch T, Heller L, Lotan G. Ecthyma gangrenosum and ecthyma-like lesions: review article. Eur J Clin Microbiol Infect Dis. 2015 Apr;34(4):633-9. doi: 10.1007/s10096-014-2277-6. Epub 2014 Nov 19. 


Paul GALVEZ (Bordeaux), Lélia MÉNAGER, Sylvain CATROS, Mathilde FENELON, Jean-Christophe FRICAIN
00:00 - 00:00 #33896 - PO38 Découverte d’un Sarcome de Kaposi chez un patient en rupture thérapeutique.
Découverte d’un Sarcome de Kaposi chez un patient en rupture thérapeutique.

Introduction

La Maladie de Kaposi (MK) est une néoplasie cutanéo-muqueuse et viscérale d’origine endothéliale associée à l’Herpèsvirus humain 8 (HHV8). Si la forme classique décrite en 1872 touchait essentiellement des hommes âgés originaires du bassin méditerranéen, la forme épidémique liée à l’infection HIV identifiée en 1981 est aujourd’hui prédominante et atteint majoritairement la population des Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes (HSH)[1]. Il existe également une forme endémique Africaine ainsi qu'une forme iatrogène retrouvée chez les patients traités par immunosuppresseurs.

 

On estime qu’une atteinte de la cavité orale est présente chez 70% des patients présentant une MK associée au VIH, les lésions buccales étant inaugurales dans 20% des cas[2].

 

Observation

Un patient de 34 ans, d’origine guadeloupéenne, est adressé par son chirurgien-dentiste pour une lésion palatine évoluant depuis plusieurs mois. Son état général est fortement altéré, marqué par une asthénie et de multiples vomissements au cours de la consultation. Il affirme avoir repris ses traitements contre le VIH depuis plusieurs semaines. L’examen clinique a objectivé une plaque épaisse violacée inhomogène de 3cm de grand axe de l’hémi-palais gauche en regard des dents 25 à 28, molle à la palpation avec perte d’adhérence de la fibro-muqueuse palatine. 

Le bilan biologique réalisé en urgence a révélé  un taux de 11 CD4+/mm3 de sang. L’examen anatomopathologique a mis en évidence un immunomarquage anti-HHV8 positif sur l’ensemble des cellules fusiformes et bordant les structures vasculaires, confirmant le diagnostic de MK en lien avec un contexte d’immunodépression dans le cadre d’une rupture thérapeutique.

 

Discussion

Le Sarcome de Kaposi fait partie, avec le lymphome non-hodgkinien et le cancer du col de l’utérus, des pathologies « classant SIDA » chez les patients infectés par le VIH. Ainsi, la prise en charge repose essentiellement sur la restauration de l'immunité via un traitement antirétroviral combiné (cART). Des traitements complémentaires locaux (chirurgie, radiothérapie) et/ou systémiques (chimiothérapie) peuvent être proposés selon l’étendue des lésions cutanées ou viscérales et la persistance des lésions malgré la mise en place de cART.

 

L’incidence de la MK a drastiquement décliné dans les pays développés depuis la généralisation des cART. Cependant, dans certains cas, le spécialiste de la cavité orale peut jouer un rôle déterminant sur le pronostic vital grâce à sa connaissance des manifestations cliniques buccales des pathologies infectieuses opportunistes, en réintégrant le patient dans un cadre coordonné de prise en charge. C’est également le cas pour les patients atteints de récurrences herpétiques atypiques ou surinfectées, et de papillomes multiples[3].

 

 

[1] Oral Kaposi's sarcoma: Sole presentation in HIV seropositive patient, Arul AS et al., 2015

[2] Oral HIV-associated Kaposi sarcoma, Pantorowitz L. et al., 2012

[3] Ea, BMJ Case report, 2022


Camille ATTAL (Paris), Pierre REIMBOLD, Selin GÜNEY, Paul WALTER, Soufiane BOUSSOUNI, Marine MONDOLONI, Juliette ROCHEFORT
00:00 - 00:00 #33898 - PO39 Corrélation entre vapotage et complications post-opératoires en chirurgie orale.
Corrélation entre vapotage et complications post-opératoires en chirurgie orale.

Corrélation entre vapotage et complications post-opératoires en chirurgie orale

 

A Lagrost, D Hoarau, V Ahossi, S Odet

Service d’odontologie et chirurgie orale, CHU de Dijon

 

Il est actuellement largement démontré que la consommation tabagique représente un facteur de risque de complications post-opératoires en chirurgie orale. Cependant, à l’heure actuelle il n’existe pas de corrélation connue entre la cigarette électronique et les infections post-opératoires en chirurgie.

Une étude in vitro a montré une augmentation de l’activité de l’HGF une heure après l’exposition et qu’elle ne diminuait pas la prolifération des fibroblastes gingivaux après 24 heures. Cependant, une exposition répétée à la vapeur de cigarette électronique au delà de trois jours engendrait une apoptose des cellules épithéliales (1).

Les études in vivo ont montré que l’exposition à la vapeur de la cigarette électronique détériorait la perfusion des lambeaux et les sutures.

D’un point de vue clinique, il n’existe qu’un seul cas décrit dans la littérature en chirurgie plastique ; il s’agissait de la survenue d’une nécrose du lambeau cutané d’une reconstruction mammaire chez une patiente opérée d’une mammectomie bilatérale en traitement d’un cancer du sein diagnostiqué précocement (2).

Cette étude clinique avait donc pour but d’évaluer l’effet de la cigarette électronique sur les complications post-opératoires en comparant les patients tabagiques, les utilisateurs exclusifs de la e-cigarette, et les patients non-fumeurs sur une période de 4 semaines. Les patients se présentant pour tout type d’intervention en chirurgie orale ont été inclus. Les critères d’exclusions étaient : un diabète non équilibré, une immunodépression, la consommation d’autres drogues ou toute pathologie entraînant un défaut de cicatrisation.

Les patients éligibles à l’étude devaient au préalable répondre à un questionnaire au sujet de leur consommation tabagique, e-cigarette ou non avant la chirurgie. En se basant sur les études précédentes (3), un protocole de suivi a été développé sous deux formes, d’une part, une autoévaluation de la consommation de tabac ou de e-cigarette pendant un mois suivant la chirurgie et la survenue de symptômes faisant suspecter une complication post-opératoire. D’autre part, une évaluation clinique objective avec des rendez-vous post-opératoires à 7 et 28 jours. A l’issu du suivi, les données ont été collectées afin de déterminer les risques absolu et relatif de complications post-opératoires avec l’usage de la cigarette électronique. L’étude permettra également une analyse épidémiologique de la population étudiée avec des données sur la fréquence de vapotage, le dosage de nicotine dans le e-liquid, ainsi que la température de la vapeur générée.

 

(1) M.F. Vermehren et al. Toxicology in Vitro 69 (2020) 105005

(2) Victor Guérif et al. Annales de chirurgie plastique esthétique 67 (2022) 119—124

(3) Alaa A. Sanari et al. Saudi Dental Journal (2020) 32, 357–363


Alexis LAGROST (Dijon), David HOARAU, Victorin AHOSSI, Stéphane ODET
00:00 - 00:00 #33899 - PO40 Odontome complexe maxillaire postérieur géant : à propos d’un cas clinique compliqué d’une cellulite.
Odontome complexe maxillaire postérieur géant : à propos d’un cas clinique compliqué d’une cellulite.

Un odontome est une tumeur bénigne odontogénique mixte car à la fois d’origine épithéliale et mésenchymateuse1. Selon la classification de l’OMS il existe 2 types d’odontomes : les odontomes complexes constitués d’un assemblage anarchique de tissu minéralisé et de pulpe et les odontomes composés qui présentent un tissu plus différencié sous la forme de multiples petites dents1. L’âge moyen de diagnostic est d’environ 26 ans. La plupart des odontomes décrit dans la littérature ont une taille comprise entre 1 et 2 cm. A partir d’un diamètre > 3cm on parle d’odontome géant3. L’objectif est d’exposer le cas rare d’un odontome complexe géant diagnostiqué à la suite d’une cellulite. 

 

Un patient de 27 ans, sans antécédent ni allergie consulte pour des douleurs secteur 1 avec notion d’extraction d’une molaire maxillaire 4 ans auparavant. L’examen facial retrouve une tuméfaction génienne haute droite. L’examen endobuccal met en évidence une tuméfaction en distal de la 16 associée à l’exposition d’un tissu dur d’aspect inhomogène remontant le long de la tubérosité maxillaire. La panoramique montre une image radio-opaque hétérogène de 3 cm de grand axe, bien délimitée par un halo radio-claire. Le diagnostic de cellulite cervico-faciale est retenu et une bi-antibiothérapie est prescrite. Le patient est revu avec un TDM qui retrouve une masse de densité osseuse enkystée intra-sinusienne droite de 33x23x21mm avec inclusion de la 18. L’examen anatomopathologique de la biopsie conclut à un odontome complexe avec kystisation sans signe de malignité. L’exérèse est réalisée sous anesthésie générale avec une fermeture de la communication bucco-sinusienne.

 

La plupart des odontomes sont asymptomatiques, ils peuvent se présenter sous la forme d’un processus expansif indolore d’évolution lente. Leur mise en évidence peut être établie soit fortuitement, soit dans un contexte de retard d’évolution dentaire ou devant un tableau infectieux1. Dans ce cas clinique, l’odontome était présent au niveau de la tubérosité maxillaire qui est une localisation très peu fréquente ( < 2%). Les odontomes sont le plus souvent situés au niveau du maxillaire antérieur et de la région parasymphysaire à la mandibule2. Depuis 2010, moins d’une vingtaine de cas d’odontomes géants ont été rapportés, la majorité d’entre eux étaient situés au niveau de la mandibule3 

 

Les odontomes complexes représentent une part importante de l’ensemble des tumeurs odontogènes bénignes. Ils peuvent compromettre l’éruption normale des dents, et peuvent également faire irruption dans la cavité buccale et être à l’origine d’infections. L’exérèse chirurgicale complète évite les récidives et s’inscrit dans le cadre d’une prise en charge globale.  

 

1.Complex odontoma: about a clinical case on mandible, complicated by an osteitis H. Boukais 

2.Boffano P, The epidemiology and management of odontomas: a European multicenter study

3.Park JC, Giant complex odontoma in the posterior mandible: A case report and literature review


Aude GRAND (Paris), Mohamed Youcef KADRI, Paul WALTER, Soufiane BOUSSOUNI, Vanessa BAAROUN
00:00 - 00:00 #33902 - PO41 Tuberculose maxillaire mimant une cellulite cervico-faciale: à propos d’une série de malades.
Tuberculose maxillaire mimant une cellulite cervico-faciale: à propos d’une série de malades.

Inroduction : Les cellulites cervico-faciales d’origine dentaire sont des infections des espaces cellulo-graisseux de la tête et du cou, propagées à partir d’une inoculation septique se faisant le plus souvent à partir d’une origine dentaire réalisant l’aspect d’une cellulite  à germe banal. Parfois il peut s’agir d’une infection à germe spécifique simulant une cellulite. Il s’agit dans ce cas de ce qu’on pourrait appeler une cellulite tuberculeuse. Observations cliniques :il s’agit d’une série de malades suivis au niveau de notre service pour ce qui semblait être une cellulite cervico-faciale d’origine dentaire. Les patients ont tous bénéficié d’un traitement médical à base d’antibiotiques et antalgiques et d’un traitement chirurgical ayant consisté en une incision et drainage de la collection abcédée et d’un traitement étiologique par extraction ou traitement de tout les foyers infectieux dentaires. L’évolution n’ayant pas été favorable dans les jours suivants. La possibilité d’une cellulite spécifique et à plus forte raison tuberculeuse a été évoqué. Une biopsie en vue d’un examen histologique à été effectuée avec une IDR à la tuberculine. L’examen histologique ayant retrouvé le granulome giganto-cellulaire avec nécrose caséeuse, le diagnostic de cellulite tuberculeuse a été posé. Les malades ont tous bénéficié de traitement anti-tuberculeux et les suites ont été vite favorables.

Discussion : Le diagnostic positif de tuberculose repose sur l’examen histologique, les cultures et les tests cutanés tuberculeux. La radiographie pulmonaire confirme l’atteinte pulmonaire. En 2013, selon les estimations, 9 millions de personnes l’ont contractée et 1,5 million de personnes en sont décédées, dont 360 000 sujets VIH-positifs . La tuberculose est le plus souvent pulmonaire et environ 1/3 des cas sont à localisation extrapulmonaire [1]. Paradoxalement, en Algérie, en 2014, sur un total de 22 517 nouveaux cas déclarés, 8809 cas étaient pulmonaires et 13 708 cas extra pulmonaires . La tuberculose primaire de la muqueuse buccale est rare et elle est souvent secondaire à une atteinte pulmonaire mais ce diagnostic doit être évoqué devant toute ulcération buccale. La tuberculose des maxillaires peut simuler une cellulite d’origine dentaire comme dans la série de  cas rapportés et l’odontostomatologiste peut être confronté à un réel défi diagnostique et donc la demande d’un téléthorax et d’une IDRt doit être systématique au moindre doute. L’argument histologique à savoir le granulome tuberculeux représente la clé de voute pour le diagnostic de ce type de cellulites.Conclusion : le diagnostic de cellulite spécifique doit être évoqué devant tout tableau clinique de cellulite cervico-faciale non résolutive après traitement médical et étiologique adéquat.

 


Souad BENAOUF, Cherifa Faiza TABETI BENTAHAR (Oran Algérie, Algérie), Sofia BERZEG
00:00 - 00:00 #33904 - PO42 Stomatite odontiasique post herpétique : a propos d’une observation clinique.
Stomatite odontiasique post herpétique : a propos d’une observation clinique.

Introduction : Les stomatites de l’enfant sont très fréquentes et majoritairement bénignes. Les principales étiologies sont infectieuses (virales, bactériennes, mycosiques), allergique,traumatique ou liées ou non  à l’apparition des dents. Les stomatites les plus courantes sont de diagnostic clinique simple et d’évolution favorable en une dizaine de jours ; cependant, les douleurs induites par cette pathologie, parfois très intenses, peuvent avoir des répercussions fonctionnelles importantes. Observation clinique : Le cas rapporté est celui d’une fillette agée de 09 ans qui consulte  pour des ulcérations diffuses dans toute la muqueuse buccale. L’interrogatoire rapporte la notion de fiévre, dysphagie et d’herpés labial apparue il y’a 02 jours .L’examen clinique endo buccale à révèlé la présence de multiples lésions aphtoïdes douloureuses dissiminées recouvertes d’un enduit blanchâtre. La prèsence d’une 21  en voie d’éruption est également notée. Le diagnostic retenu est celui d’une se  gingivo-stomatite odontiasique post herpétique vue l’épisode de l’herpès labial et  la 21 en voie d’éruption. Il a, donc, été décidé de mettre la patiente sous traitement anti viral [ Acclovir 1000 mg / jrs pendant 05 jours ] et un traitement antibiotique et anti fongique pour éviter la surinfection bactérienne et candidosique ainsi que des soins locaux.  Sept  jours plus tard une bonne évolution avec amélioration de l’état générale et disparition de la totalité des lésions muqueuse sont notés.Discussion :La gingivo stomatite post herpétique est la manifestation la plus fréquente de la primo-infection à herpès simplex virus 1. Elle touche les nourrissons de 9 à 28 mois ainsi que le jeune enfant. Après une incubation de 6 jours environ, précédée d’algies, de dysphagie, d’hypersialorrhée, elle apparaît dans un contexte de malaise général avec une fièvre dépassant souvent 39°C. L’apparition des lésions vésiculeuses érosives à bord nets sur une muqueuse érythémateuse fait évoquer le diagnostic .Le siège de prédilection est la lèvre et les gencives mais toute la cavité buccale peut être atteinte. L’évolution est favorable au bout de 10 à 15 jours. Lorsque ces manifestations s’associent à des phénomènes liés à l’éruption d’une dent le diagnosic de gingivo-stomatite odontiasique post herpétique est retenu. Conclusion : Malgrè les signes fonctionnels très importants, la ginigivo-stomatite odontiasique est d’évolution bénigne généralement. Toute évolution défevorable doit faire suspecter un contexte d’immuno-dépression jous-jacent.

 


Souad BENAOUF, Cherifa Faiza TABETI BENTAHAR (Oran Algérie, Algérie), Imene OUALI
00:00 - 00:00 #33907 - PO43 Association foyers infectieux dentaires et abcès post-acnéique : À propos d’un cas.
Association foyers infectieux dentaires et abcès post-acnéique : À propos d’un cas.

L’acné est une dermatose inflammatoire chronique développée à partir des follicules pilosébacés. Elle se manifeste par des comédons, des lésions papuleuses, pustuleuses, voire nodulaires et kystiques. La surinfection de l’acné se traduit par un abcès qui, en guérissant, peut laisser des cicatrices disgracieuses.

D’étiologie hormonale, l’acné est fréquente chez l’adolescent. Parmi les causes évoquées dans la littérature, figurent les foyers infectieux dentaires. Cependant, les travaux concernant le concept d’infection focale d’origine dentaire sont controversés par manque de preuves scientifiques et les études cliniques de cas d’acné en rapport avec un foyer dentaire sont rares.

L’objectif de cette présentation de cas était d’examiner la relation entre les lésions péri-apicales en tant que foyers infectieux à distance et labcès post acnéique.

Un homme de 25 ans souffrant d’un abcès post acnéique, localisé dans région génienne basse droite, évoluant depuis un mois et résistant à la doxycycline, a été référé par son dermatologue pour la recherche de foyers infectieux bucco dentaires. Après examens clinique, radiographique et biologique, une parodontite apicale chronique de la 46 à l’état de racine a été diagnostiquée. Une mise à l’état de la cavité buccale (detartrage, soins concervateurs des molaires) a été faite avant l’extraction des racines résiduelles de la 46 et le curetage alvéolaire. L’examen anatomopathologique a confirmé la présence d’un granulome apical (46). Un mois après le traitement dentaire, la guérison de l’abcès post acnéique a été obtenue.

La théorie de l’infection focale d’origine dentaire, bien que controversée, a été démontrée au début du XXe siècle par plusieurs travaux scientifiques notamment ceux de Pasteur. Le mécanisme de propagation de l’infection se fait par les foyers muqueux, dentaires et péri-dentaires . Les manifestations à distance sont nombreuses et incluent souvent les affections dermatologiques. Les études cliniques et les rapports de cas de rosacé, d'eczéma, de pustulose palmoplantaire ainsi que d’ulcération faciale associés à ce présent cas, qui ont été guéris après éradication des foyers dentaire et parodontale, montrent qu’il existe une relation entre l’incidence élevée de ces affections et les foyers dentaires. Notre observation souligne l’intérêt de rechercher les foyers infectieux dentaires dans la prise en charge des infections focales.

 

S.Persac et al: Point actuel sur l’infection focale d’origine buccodentaire. Revue de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-faciale Volume 112, Issue 6, December 2011, Pages 353-359.

M.Loppina et al: Ulcérations cervicofaciales liées à un foyer infectieux dentaire chez l'enfant. Archives de Pédiatrie Volume 13, Issue 2, February 2006, Pages 149-151.

 

Renée Gendron et al: The oral cavity as a reservoir of bacterial pathogens for focal infections. Microbes and Infection Volume 2, Issue 8, July 2000, Pages 897-906.


Jeannette Apoline AKA EPOUSE ADOUKO, Jeannette Apoline AKA EPOUSE ADOUKO (Abidjan, Côte d'Ivoire), Stephane WASSE
00:00 - 00:00 #33909 - PO44 Cellulite péri-mandibulaire médiale infra-mylohyoïdienne, complication régionale d’une péricoronarite chronique sur une troisième molaire mandibulaire dystopique : à propos d’un cas.
Cellulite péri-mandibulaire médiale infra-mylohyoïdienne, complication régionale d’une péricoronarite chronique sur une troisième molaire mandibulaire dystopique : à propos d’un cas.

Les cellulites cervico-faciales sont des infections du tissu cellulo-adipeux de la face, d’étiologie dentaire dans 90% des cas, ciblant une population présentant un état bucco-dentaire dégradé. Pouvant engager le pronostic vital dans les formes graves, il s’agit de ne pas méconnaître cette complication infectieuse régionale.

 

La démarche diagnostique consiste en l’identification des facteurs déclenchants, favorisants, aggravants, l’existence de signes de gravités, et la détermination de la forme topographique, et évolutive. Ces formes anatomo-cliniques étant fonction du franchissement des barrières osseuses et musculaires par l’infection dentaire, locale, vers les loges anatomiques, régionales

 

La prise en charge de ses affections repose en premier lieu sur l’éviction des critères de gravité, notammentl’atteinte du plancher buccal, l’extension cervicale, certains signes fonctionnels (trismus serré, dyspnée), et généraux (altération de l’état général).

 

Le cas présent est celui d’un patient de 63 ans, immunocompétentadmis aux urgences pour une tuméfaction sous-mandibulaire gauche, il présentait une fièvre à 40°C. 

 

L’anamnèse révélait une automédication AINS (ibuprohène), facteur favorisant des cellulites cervico-faciales. 

 

Le bilan d’imagerie réalisé (orthopantomogrammescanner, IRM) confirmait la présence d’une collection infra-mylohyoïdienne de 4 cm de grand axe, en rapport avec la dent 38 dystopique, qui présentait notamment une radioclarté périphérique inflammatoire

 

Conséquemment, le diagnostic de cellulite cervico-faciale aiguë sub-mandibulaire gauche, plus précisément « péri-mandibulaire médiale infra-mylohyoïdienne », au stade suppuré, complication d’une péricoronaritechronique, a été posé. 

 

La stratégie thérapeutique, en vertu du risque de diffusion cervicale, voire médiastinale, ainsi que les difficultés d’intubation, l’éventuelle survenue d’une dyspnée, était alors en faveur d’une hospitalisation en urgence en Service de chirurgie orale pour polyantibiothérapie intraveineuse et prise en charge médico-chirurgicale sous anesthésie générale (étiologique et symptomatique), ainsi que surveillance biologique et clinique post-interventionnelle.

En conclusion, si les critères de gravité des cellulites cervico-faciales doivent être maitrisés dans les conditions appropriés afin d’éviter une évolution défavorable, en termes de prévention, les foyers infectieux bucco-dentaires doivent être identifiés et contrôlés. En terme d’interception, c’est la sémiologie éminemment anatomo-clinique des cellulites qui permet, en les nommant correctement, de les traiter correctement : ici « cellulite péri-mandibulaire médiale infra-mylohyoïdienne », qui signifie « à évolution cervicale », qui implique « hospitalisation ». 

 

Thiéry, G et al ; Chirurgie orale et maxillo-faciale 2017 ; volume 30, Issue 3, 1-12

Jarrassier, A et al ; Anesthésie- Réanimation 2016 ; volume 36, Issue 3, 1-14


Carle FAVRE DE THIERRENS, Marie MERCURIO (Montpellier)
00:00 - 00:00 PO45 Les Aspects atypiques des infections fongiques de la cavité orale. Nour-Sayda BEN MESSAOUD (Professeur Agrégé en Médecine et chirurgie orales) (Orateur, Tunisie, Tunisie)
00:00 - 00:00 #33919 - PO46 Ostéonécrose maxillaire sous dénosumab et sinusite maxillaire : à propos d’un cas.
Ostéonécrose maxillaire sous dénosumab et sinusite maxillaire : à propos d’un cas.

Introduction : Les bisphosphonates sont largement utilisés dans le traitement des métastases osseuses et l'ostéoporose. Cependant la physiopathologie de l'ostéonécrose des maxillaires liée aux BPS n'a pas encore été entièrement comprise. Actuellement il n'ya pas de‘’gold standard’’ dans la gestion des ostéonécroses. Les concepts vont de l’approche conservatrice à l'intervention chirurgicale (Zirk M et al. 2017). Observation : Le cas d’un patient âgé de 30 ans traité par dénosumab pour une tumeur à cellules géantes au niveau de la hanche, consultant pour un retard de cicatrisation suite à une extraction d’une dent maxillaire associé à une symptomatologie sinusienne, l’examen clinique retrouve une nécrose osseuse maxillaire importante avec suppuration. Les explorations radiologiques montrent un comblement sinusien du coté homolatéral. Discussion : L’ostéochimionécrose, souvent imputable aux biphosphonates, peut également être associée au dénosumab. C’est un anticorps monoclonal anti RANK-ligand ciblant les ostéoclastes (Anne-Gaëlle Bodard et al.2015)Si l'approche conservatrice de l’ostéonécrose échoue des approches telles que le débridement local, l'ostéoplastie et l'ostéotomie segmentaire sont réalisées (Zirk M et al. 2017). Les résultats  varient selon les différents stades de l’ostéonécrose.  Le résultat idéal est obtenu par l’éradication totale de l'ostéonécrose avec l’amélioration de la qualité de vie des patients (Weber, Camilotti et al. 2016). Le cas présenté est particulier par la présence d’une sinusite maxillaire. Une réflexion  approfondie, en collaboration avec les oto-rhino-laryngologistes, a été nécessaire  pour adopter l’option thérapeutique idéale pour gérer cette nécrose et ses complications. L’association d’une séquestrectomie par piézochirurgie et une chirurgie sinusienne endoscopique par voie orale a donné un résultat spectaculaire.  Conclusion : La prise en charge de l’ostéonécrose associée au dénosumab étant complexe (Marion Renoux et al. 2014). La sinusite maxillaire associée rend la situation plus complexe et mérite plus de réflexion thérapeutique. Toutefois on peut avoir de bons résultats en appliquant une prise en charge bien réfléchie.

Zirk M et al, The impact of surgical intervention and antibiotics on MRONJ stage II and III – retrospective study, Journal of Cranio-Maxillofacial Surgery (2017), doi: 10.1016/j.jcms.2017.05.027

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Anne-Gaëlle Bodard et al, Ostéochimionécrose extensive de la mandibule chez un patient présentant une ostéomalacie et traité par dénosumab pour une tumeur osseuse sphénoïdale Med Buccale Chir Buccale 2015;21:199-201

Weber, J. B., R. S. Camilotti and M. E. Ponte (2016). "Efficacy of laser therapy in the management of bisphosphonate-related osteonecrosis of the jaw (BRONJ): a systematic review." Lasers Med Sci.

Marion Renoux et al, Cas clinique et revue de littérature Ostéonécrose des maxillaires : quand l’ancien traitement avec biphosphonates est méconnu Med Buccale Chir Buccale 2014;20:177-183


Yazid BADI, Zahia BOUDAOUD (alger, Algérie), Sarah MAOU
00:00 - 00:00 #33926 - PO47 A propos d’une ulcération douloureuse de la langue.
A propos d’une ulcération douloureuse de la langue.

Introduction

L’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) entraîne une diminution du nombre de lymphocytes TCD4+ et augmente la susceptibilité du patient à développer des lésions orales d’origine infectieuse (bactérienne, virale, fongique et parasitaire), dysimmunitaire (aphtose récurrente) et néoplasique (sarcome de Kaposi, lymphomes). Les manifestations orales de cette maladie peuvent être inaugurales, d’où l’intérêt de savoir les identifier et rechercher une cause d’immunodépression.

 

Observation

Une femme de 46 ans, d’origine congolaise, en bonne santé déclarée, consultait aux urgences bucco-dentaires pour des douleurs orales et latéro-cervicales évoluant depuis 3 mois. La patiente avait préalablement consulté un ORL qui a observé une plaque blanchâtre douloureuse sur le pilier antérieur amygdalien et émis l’hypothèse d’un lichen plan. Elle a reçu des corticoïdes topiques. Un mois auparavant, la patiente avait consulté les urgences gynécologiques pour des érosions périnéales et un prurit intense et avait reçu un traitement d’épreuve avec valaciclovir et éconazole.

L’examen exobuccal montrait des adénopathies latéro-cervicales droites, sensibles à la palpation. L’examen endo-buccal révélait une ulcération profonde de la face ventrale de la langue, à bords irréguliers, entourée d’un liséré érythémateux, d’environ 2 cm de diamètre,  se prolongeant sur la crête alvéolaire et le plancher buccal, du côté droit. Un bilan biologique (NFS, sérologies VIH, VHB, VHC et syphilis) a été prescrit. Le lendemain, le médecin biologiste informait le praticien prescripteur du statut sérologique positif au VIH de la patiente afin qu’il lui annonce le diagnostic. La NFS montrait une anémie (Hb=9,8 g/dl) et une leucopénie (2600/mm3) avec lymphopénie (738/mm3). La patiente a finalement admis qu’elle connaissait sa maladie depuis 2008, mais qu’elle était en rupture de suivi et de traitement du fait de l’absence de couverture sociale depuis son arrivée en France en 2016. Elle a été adressée dans le service d’infectiologie où une trithérapie a été mise en place, conduisant à la guérison progressive des lésions orales.

 

Discussion

Selon l’OMS, au niveau mondial, 40% des personnes vivant avec le VIH l’ignorent et 50% de celles diagnostiquées ne sont pas traitées. Des ulcérations étendues, nécrotiques, avec des bords surélevés et un érythème périphérique peuvent faire partie de premières manifestations de la maladie. Leur présence ainsi que la survenue d’infections récidivantes (candidoses, herpès, zona) et de maladies parodontales nécrosantes doivent inciter le praticien à rechercher une immunodépression.

 

Conclusion

Compte tenu de la propagation de l’épidémie et des flux migratoires depuis les régions les plus touchées, il est essentiel que les chirurgiens-dentistes soient formés au diagnostic de l’infection par le VIH au travers des lésions orales dont certaines sont inaugurales, afin que le patient puisse bénéficier d’une prise en charge médicale précoce.


Antoine BRUNEAU (Paris), Hadrien LE VAYER, Bythia LEVY, Sylvie SEGUIER, Thông NGUYEN, Loredana RADOI
00:00 - 00:00 #33982 - PO48 Scorbut oral chez l’enfant : à propos d’un cas.
Scorbut oral chez l’enfant : à propos d’un cas.

Introduction : Le scorbut, ou déficit en acide ascorbique (ou vitamine C), est une maladie ancienne bien connue des grands navigateurs. Elle est devenue rare dans les pays développés où elle est principalement décrite chez les populations vulnérables associée à une dénutrition et à un faible statut socio-économique. Le cas d’un scorbut avec atteinte squelettique diagnostiqué à partir des manifestations orales est rapporté.

Observation : Il s’agissait d’un enfant de 6 ans qui présentait une atrésie des voies biliaires non syndromiques de type III. Il a été opéré d’une hépato-porto-cholécystotomie à J53 de vie, non fonctionnelle, nécessitant une allogreffe hépatique à 4 ans compliquée d’une cirrhose biliaire secondaire avec HTA portale. Il était traité par tacrolimus, acide ursodésoxycholique, aspirine et mélatonine. Il a présenté des gonalgies depuis 2 ans avec apparition récente de douleurs à l'extension et à la flexion totale des membres inférieurs, sans limitation d'amplitude et sans signe d'arthrite. L’imagerie par radiographie de face et de profil et par scintigraphie ne retrouvait aucune anomalie. Il a été hospitalisé pour une altération de l’état général avec fièvre. A l’examen clinique, des accroissements gingivaux hémorragiques, des ecchymoses palatines diffuses, des adénopathies cervicales ainsi qu’une pâleur cutanéomuqueuse ont été observés. Les examens biologiques ont révélé une anémie microcytaire, une leucopénie et une CRP augmentée. Le dosage en vitamine C a montré un déficit à 0.68 mg/L (normes : 2,60-11). L’interrogatoire a rapporté que l’enfant se nourrissait quasi exclusivement de pots de bébé, sans consommation de fruits ou de légumes frais Une supplémentation et une éducation nutritionnelle ont été mis en place avec une normalisation de signes buccaux en 10 jours

Discussion : Les principales manifestations cliniques du scorbut sont rhumatologiques associant des douleurs osseuses et articulaires pouvant générer des difficultés à la marche, et dermatologiques telles qu’un purpura disséminé et des kératoses folliculaires avec un aspect en « tire-bouchons » du poil. Au niveau buccal, la présentation associe des accroissements gingivaux, des gingivorragies, un purpura et peut mener à la perte des dents. L’acide ascorbique a un rôle dans la synthèse de collagène IV, constituant des vaisseaux sanguins. Son déficit peut entraîner une fragilité vasculaire. C'est la présence des lésions purpuriques palatines qui a orienté le diagnostic et permis d’éliminer une maladie parodontale induite par la plaque dentaire ou une infection virale.

Conclusion : Le scorbut est une maladie rare un peu oubliée dans les pays développés. Il faut savoir l’évoquer devant des signes pseudo-rhumatismaux et d’atteintes cutanée ou buccale en particulier purpurique.

Maxfield L, and al.Vitamin C Deficiency. 2022 Oct 12. In: StatPearls
Brand AJ and al. J Dent Child (Chic). 2019 May 15;86(2):125-128.

Bendick C and al.Lancet. 2012 Jun 23;379(9834):2400.


Cyril DEBORTOLI (Marseille), Ariane CAMOIN, Jacinthe LAFONT, Fabrice CAMPANA
00:00 - 00:00 #33988 - PO49 La prise en charge odontologique des patients présentant un cancer des voies aéoro- digestives supérieures : A propos de 14 cas.
La prise en charge odontologique des patients présentant un cancer des voies aéoro- digestives supérieures : A propos de 14 cas.

Introduction :
Les thérapeutiques anticancéreuses (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie) entrainent des
séquelles et nombreux effets secondaires au niveau de la cavité buccale.
En l’absence de prise en charge dentaire approprié, les conséquences peuvent être fortement
préjudiciables d’un point de vue fonctionnel et esthétique.
Patients et méthodes :

Nous rapportons l’expérience de notre service dans la prise en charge pluridisciplinaire des
patients atteints des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS).
Cette étude a concerné une série de 14 patients atteints, adressés le plus souvent
postérieurement à leur traitement carcinologique du service ORL, CHU Annaba Algérie.
Avec l’accord du chef de service, une consultation a été mise en place au
service Odontologie Conservatrice/Endodontie (OC/E) a la clinique dentaire Elisa CHU Annaba-Algérie.
Résultats :

De septembre 2021 à novembre 2022, 14 patients ont été reçus à la consultation, d’âge moyen
de 59 ans (34-79) avec un sexe ratio de 07 de sexe masculin pour 01 de sexe féminin.
Les 14 patients ont bénéficié d’une chirurgie carcinologique, seulement 04 d’un traitement
radiothérapeutique et 09 de chimiothérapie.
04 patients ont bénéficié de gouttières de fluoration et 12 patients des soins conservateurs
(restaurations et/ou endodontiques).
Discussion :
Les traitements conservateurs des dents chez les patients atteints des cancers du V.A.D.S
permettent d'améliorer la qualité de vie. Ils permettent de garder sur l'arcade le maximum de
dents et donc d'améliorer l'alimentation du patient et minimiser le risque d’infection et
d'ostéoradionécrose des maxillaires.
Ces soins requièrent de la motivation de la part du patient, de la patience et de la dextérité
manuelle de la part du praticien.
Conclusion :
Le médecin-dentiste doit être un acteur dans la lutte contre le cancer. L’implication de celui-ci
est indispensable et il joue un rôle primordial aussi bien dans une démarche préventive, que
de dépistage, de prise en charge ou de suivi des patients, par le biais des réunions de
concertation pluridisciplinaires.

 

-Rocher Pet al. Le chirurgien-dentiste face au cancer: du diagnostic précoce du cancer buccal à la prise en charge du patient cancéreux. Paris : Association dentaire Française; 2008.

-Borowski B les soins bucco-dentaires du malade cancéreux. Paris : Masson, 1986

-Roche Y. Risques médicaux au cabinet dentaire en pratique quotidienne: identification
des patients, évaluation des risques, prise en charge: prévention, précautions. Issy-les-
Moulineaux: Elsevier Masson; 2010.


Azzedine CHERIFI (Annaba Algérie, Algérie)
00:00 - 00:00 #34005 - PO50 Sarcome de Kaposi lié à l'infection par le VIH : à propos de trois observations cliniques.
Sarcome de Kaposi lié à l'infection par le VIH : à propos de trois observations cliniques.

Le sarcome de Kaposi (KS) est une tumeur mésenchymateuse causée par l'herpèsvirus humain 8 est une maladie définissant le SIDA. Malgré une baisse de son incidence depuis l'introduction du traitement antirétroviral combiné, le KS reste le cancer le plus fréquent chez les personnes vivant avec le VIH en Afrique subsaharienne, où il entraîne une morbidité et une mortalité importantes [Dalla Pria 2022].

Première observation clinique : une femme âgée de 61 ans a consulté pour mobilité dentaire des incisives et molaires maxillaires. L’examen clinique a retrouvé une lésion végétante diffuse de la muqueuse gingivale et palatine avec un aspect de gingivite framboisée. L’examen général a révélé la présence de plusieurs macules violacées cutanées au niveau de la face et des membres inférieurs. La tomodensitométrie a retrouvé une importante déminéralisation avec résorption osseuse maxillo-mandibulaire diffuse. Le bilan biologique est revenu en faveur d’une anémie sévère (Hb : 7,7 g/dL) et une lymphocytopénie, une CRP positive de 96 mg/L et une sérologie VIH positive. Le diagnostic de maladie de Kaposi lié à l’infection à VIH a été retenu. Une trithérapie anti-rétrovirale a été instaurée. La patiente est décédée 4 semaines après.

Deuxième observation clinique : une femme âgée de 34 ans été orientée du service des maladies infectieuses pour une lésion bucco- faciale, rapidement extensive. L’examen clinique a retrouvé une asymétrie faciale par la présence d’une masse nodulaire rouge-violacée infiltrante, douloureuse entrainant l’occlusion totale de l’œil droit, une déviation nasale avec début d’infiltration de l’œil droit. L’examen endobuccal a été impossible vu l’infiltration. Le bilan biologique était perturbé avec sérologie VIH positive. Une tomodensitométrie a été demandée mais la patiente est décédée 2 semaines après.

Troisième observation clinique : une femme âgée de 41 ans, suivie depuis 3 ans pour infection au VIH a été orientée pour mise en état de la cavité buccale. L’examen cli,ique endobuccal a retrouvé une plaque violacée palatine, fortement évocatrice de Sarcome de Kaposi lié au VIH. La patiente a refusé la biopsie et est suivie régulièrement.

Les personnes séropositives courent au-delà de 2 fois plus de risque de contracter une maladie maligne, et on estime qu’entre 30 % et 40 % d’entre elles contracteront une maladie maligne. Parmi les cancers liés au sida, on compte le sarcome de Kaposi, le lymphome de Hodgkin, le lymphome non hodgkinien, le carcinome basocellulaire, le cancer cervical, le séminome, le léiomyome et le léiomyosarcome [Epstein 2008].      

Les données de l'OMS-GLOBOCAN indiquent que 41 799 nouveaux diagnostics de KS (28 248 hommes et 13 551 femmes) et 19 902 (13 117 hommes et 6 785 femmes) décès dus au KS ont été enregistrés dans le monde en 2018 [Ferlay 2018]. Le médecin dentiste peut contribuer au diagnostic précoce du SK lié au VIH dont l’aspect clinique varie de la lésion plane à la masse infiltrante, ou ulcéro-végétante.


Cherifa Faiza TABETI-BENTAHAR (Oran Algérie, Algérie), Souad BENAOUF, Nor El Houda DRIZI, Imane OUALI
00:00 - 00:00 #34006 - PO51 Zona oro-facial révélant une infection par le VIH : à propos d’une série de trois patients.
Zona oro-facial révélant une infection par le VIH : à propos d’une série de trois patients.

Introduction : Le zona est une infection virale secondaire à la réactivation du virus de la varicelle-zona (VZV) resté latent au niveau des ganglions nerveux, son incidence est 17 fois plus élevée chez les patients VIH positifs [Caumes 2002, Keita 2018].

Observations cliniques :

Première observation clinique : un homme âgé de 35ans a consulté pour des éruptions unilatérales bucco-faciales gauches, très douloureuses et évoluant dans un contexte fébrile intéressant l’étage moyen de la face. L’examen clinique a retouvé des lésions vésiculo-crouteuses cutanées faciales gauches et des lésions ulcérées de la muqueuse palatine homolatérale.

Deuxième observation clinique : une femme âgée de 33 ans a consulté pour des lésions ulcéro-nécrotiques cutanéo-muqueuses unilatérales intéressant l’hémiface gauche avec atteinte des étages supérieur et moyen.

Troisième patiente : une femme âgée de 29 ans a été orientée du service de Dermatologie pour avis stomatologique. L’examen clinique a retrouvé des lésions ulcéro-nécrotiques de l’hémiface droite en voie de cicatrisation associées à des lésions ulcéro-nécrotiques mandibulaires homolatérales.  

Un bilan sanguin ainsi qu’une sérologie complète ont été demandés pour les trois patients et ont révélé une infection positive au VIH associée à une lymphopénie. Un avis dermatologique et ophtalmologique a également été demandé. Le diagnostic de zona du nerf trijumeau sur un terrain immunodéprimé VIH positif a été retenu pour les trois patients.

Discussion et conclusion :

Le zona est une affection provoquée par le VZV retrouvée surtout chez le sujet âgé et/ou immunodéprimé. Sa survenue chez l’adulte jeune impose la recherche d’une infection à VIH [Caumes 2002, Keita et al, 2018, Glesby et al. 2004]. Son caractère vésiculo-crouteux caractéristique et l’unilatéralité des lésions avec notion de terrain sont les points clés nécessaires à la pose du diagnostic. Ce dernier doit être précoce afin d’instaurer un traitement antiviral (anti VIH) et pour éviter les complications nerveuses invalidantes. Même si l'atteinte endobuccale reste rare, son expression clinique singulière doit être connue par le médecin-dentiste.


Cherifa Faiza TABETI-BENTAHAR (Oran Algérie, Algérie), Souad BENAOUF, Imane OUALI, Mehdi OULD HAMMOU
00:00 - 00:00 #34023 - PO52 À propos d’un cas d’ulcère cutanéo-muqueux dues au virus d’Epstein-Barr.
À propos d’un cas d’ulcère cutanéo-muqueux dues au virus d’Epstein-Barr.

Introduction : L'ulcère cutanéo-muqueux lié au virus d’Epstein-Barr (EBV-MCU) est une entité clinico-pathologique décrite pour la première fois en 2010 et intégrée dans la classification des tumeurs des tissus hématopoïétiques et lymphoïdes de l'organisation mondiale de la santé en 2016. Nous rapportons ici un cas d'EBV-MCU avec double localisation gingivale marquant au TEP-scanner chez une patiente atteinte de trombocytémie essentielle traitée par inhibiteur de janus kinase

Observation : 

Une patiente de 82 ans a été hospitalisée pour un syndrome fébrile sans point d’appel clinique. Elle souffrait de thrombocytémie essentielle, d'insuffisance rénale chronique, d'hypertension, et présentait des antécédents d'accident vasculaire cérébral et de cancer du sein.  Son traitement associait ruxolitinib, darbépoétine alfa, acide acétylsalicylique, bisoprolol, ramipril et lercanidipine. Elle a présenté une polynucléose, une augmentation de la CRP et une PCR sanguine EBV positive. Le TEP-scanner a montré un hypermétabolisme maxillaire gauche. L'examen a révélé deux ulcérations centimétriques vestibulaires et palatines maxillaire gauche, sans mobilité dentaire ou adénopathie associée et sans atteinte osseuse au CBCT.

La biopsie a retrouvé une lymphoprolifération, avec de grandes cellules lymphoïdes atypiques de morphologie Hodgkin/Reed-Sternberg, sans dysplasie associée. L'immunohistochimie a trouvé un marquage CD20/CD30/CD79/PAX-5/MUM-1+ et CD3/CD10/CD15-. L'hybridation in situ avec une sonde EBER était positive. Le diagnostic retenu était un EBV-MCU. Les lésions ont régressé spontanément en quelques semaines.

Discussion : 

Environ deux cents cas ont été rapportés, dont une centaine de la cavité buccale. L'EBV-MCU touche préférentiellement les femmes, dans la septième décade, généralement dans un contexte d'immunosuppression sénile ou iatrogène. C'est la première fois qu'il est rapporté en association avec une immunosuppression induite par un inhibiteur de janus kinase. Des lésions multiples, ont été décrites dans 17 % des cas . La fixation au 18FDG a rarement été rapportée et peut être interprétée comme un signe de malignité. Histologiquement, l'EBV-MCU se présente comme une ulcération associée à un infiltrat inflammatoire polymorphe dans lequel il existe une prolifération de grandes cellules lymphoïdes atypiques caractérisé par un panel de marqueurs immunohistochimiques. Les cellules expriment classiquement CD30, PAX5, MUM1, OCT-2 et de manière plus variable CD20, CD79a et BCL-6. CD15 est négatif dans 50 % des cas et permet d’éliminer un lymphome de Hodgkin. L’EBV-MCU présente une régression spontanée mais une concession de dose ou l'arrêt du traitement immunosuppresseur peut être nécessaire.

Conclusion

L’EBV-MCU est une nouvelle entité clinique dont le diagnostic clinique et histologique est difficile. Il nécessite une étroite collaboration entre histo-pathologiste et clinicien pour éviter un diagnostic erroné de lympho-prolifération maligne.


Justine COUBARD, Fabrice CAMPANA, Aurélie HAFFNER, Arthur FALGUIERE, Justine COUBARD (MARSEILLE)
00:00 - 00:00 #34024 - PO53 Le papillomavirus humain et le carcinome épidermoide de la cavité orale.
Le papillomavirus humain et le carcinome épidermoide de la cavité orale.

Le carcinome épidermoïde, un néoplasme épithélial invasif, avec divers degrés de différenciation squameuse, est la tumeur maligne la plus fréquente de la cavité buccale. Il survient principalement chez les personnes d'âge moyen avec une prédominance masculine. Il peut se développer au dépend de toutes les structures muqueuses de la cavité orale y compris la langue, la gencive, le palais dur, la muqueuse buccale, et le plancher. Il peut être aussi bien superficielle que profond, détruisant les tissus de la cavité orale et se métastasant au niveau des lymphonoeuds ou des organes distants.

Comme pour le tabac et l'alcool, l'infection par le papillomavirus humain (HPV) est connue comme un facteur étiologique indépendant du carcinome épidermoïde de la cavité orale. Selon des études récentes, l'incidence du carcinome épidermoïde lié à l’HPV a augmenté et prévoient que l’HPV remplacera le tabac comme principal facteur étiologique du carcinome épidermoïde de la cavité orale.

Des données récentes suggèrent que le carcinome épidermoïde de la tête et du cou lié  à l’HPV constitue un sous-groupe distinct de ce type de cancer. Il se présente avec une épidémiologie, des caractéristiques histopathologiques et une réponse thérapeutique à la chimiothérapie et à la radiothérapie distinctes.

Cette corrélation de l’HPV au carcinome épidermoïde a déjà été prouvé dans sa localisation au niveau du col de l’utérus. Par contre, la méthode d’identification de l’HPV dans les carcinomes épidermoïdes de la cavité orale n’a toujours pas été standardisée.

Ce travail portera sur une revue systématique qui a pour but d'étudier le rôle de l'infection par le HPV dans la survenue du carcinome épidermoïde oral et la corrélation entre l'infection par le HPV, l'expression de la protéine suppresseur de tumeur p16 et les caractéristiques clinicopathologiques de cette entité.


Youssef BOUHADDAOUI (Dakar, Sénégal)
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3/ SFCO Posters : Implantologie

00:00 - 00:00 #33849 - PO54 Traitement chirurgical des péri-implantites : le réenfouissement toujours d’actualité ?
Traitement chirurgical des péri-implantites : le réenfouissement toujours d’actualité ?

Introduction : La technique de réenfouissement a été largement documentée dans la gestion des tissus mous péri-implantaires en secteur esthétique (Lai et al. Int J Oral Maxillofac Implants, 2010, 25(1):201-4). A notre connaissance la technique n’a pas été développée dans le traitement des péri-implantites.

Observation: Le cas clinique présenté ici est celui d’une femme âgée de 57 ans, en bonne santé générale, adressée pour saignement péri-implantaire. L’examen clinique met en évidence une poche de 8mm en interproximal des 2 implants 46 et 47 et une alvéolyse de 40%.  Le diagnostic de peri-implantite est posé ; un surfaçage associé à une décontamination est instauré. Devant la persistance des signes cliniques à 6 mois, la décision est prise de réenfouir les 2 implants. Les couronnes sont déposées et les vis de couvertures positionnées. Une prémédication antibiotique et antalgique est donnée. Un lambeau muco-périosté est associé à un débridement mécanique (curette parodontale) et une décontamination chimique (povidone iodée/eau oxygénée). Un comblement osseux avec xénogreffe d’origine bovine (Nuoss®) recouvert de deux greffes gingivales libres (Jung et al. Int J Periodontics Restorative Dent. 2004, 24(6):545-53) stabilisées par des sutures suspendues terminent l’intervention. La mise en fonction des 2 implants est faite à 3 mois. Les couronnes transvissées définitives sont réalisées à 1 mois après mise en fonction. La radiographie rétro-alvéolaire à 9 mois après réfection prothétique révèle un recouvrement de 30% de la surface rugueuse (4/6 spires recouvertes) sur l’implant 46 et un recouvrement à 100% de l’implant 47. L’examen clinique révèle un sondage de 3 mm, sans saignement au sondage.  Un suivi annuel est instauré.

Discussion : Les matériaux de comblements péri-implantaires sont l’autogreffe, la xénogreffe ou la combinaison des deux (Wiltfang J et al. Clin Implant Dent Relat Res. 2012, 14(3):421-7). L’alvéolyse consécutive à la péri-implantite ne permet pas le maintien pérenne de la greffe gingivale mais assure la stabilité du greffon osseux.

Conclusion : La technique de réenfouissement peut être une alternative en cas d’échec de la thérapeutique initiale. Ces données doivent être confirmées par une étude de cohorte.


Amélie BITTON (Paris), Tyara GIROD DE L'AIN, Raphaël ZEITOUN, Julien FRAMEZELLE, Alp ALANTAR
00:00 - 00:00 #33885 - PO55 Le taux de succès des implants immédiats en présence d'une parodontite apicale : revue de la littérature.
Le taux de succès des implants immédiats en présence d'une parodontite apicale : revue de la littérature.

 Introduction : 

L’implantation immédiate (IM) a été décrite la première fois en 1978. Cette technique a démontré son intérêt à minimiser l’impact des modifications dimensionnelles de l’alvéole post-extractionnelle telle que décrites par araújo et lindhe (2005), elle contribue également à améliorer le confort du patient en garantissant des résultats similaires à ceux de l’implantation différée avec moins d’interventions chirurgicales. Néanmoins il existe encore des controverses quant aux indications de cette technique surtout en présence d’une lésion au niveau de la région préapiciale. A travers une recherche approfondie de la littérature, ce travail compare le taux de succès des implant posés selon le protocole d’implantation immédiate en présence d’une parodontite apicale (PA) à celui du même protocole au niveau d’un site indemne de toute infection.

 

Matériels et méthodes : 

Une recherche sur MEDLINE a été menée sur les études publiées entre 1999 et juin 2023. En utilisant les mots clés « Immediate dental implant », « periapical pathology », « infection site ». 

   

Critère d’inclusion : 

-les essais cliniques randomisés et non randomisés, 

-les études de cohorte, les études cas-témoins. 

-les séries de cas avec un minimum de 10 cas. 

-Les études avec un suivi d'au moins 12 mois. 

-les études précisant le protocole appliqué lors de la pose de l’implant.

 

Résultats : 

Un total de 626 cas d’IM dans des sites avec une parodontite apicale et 738 cas dans des sites qui ne présentent pas une PA. Lors du suivi sur 12 mois, un total de 13 implants posé selon le protocole d’IM dans des sites avec PA ont échoué.

 

Discussion :

Les résultats décrits dans cette étude rejoignent le travail de novaes en 1995 concluant que la présence d’une parodontite apicale n’est pas une contre-indication à l’IM, en effet, le taux de succès élevé des implants immédiats relevé dans l’étude concordent avec les résultats décrits dans les travaux de bruno ramos chrcanovic (2013), néanmoins il faut noter que ce succès reste opératoire dépendant. Plusieurs protocoles sont décrits par les auteurs à travers la littérature mais le curetage associé à l’irrigation du site restent des étapes constantes, toute en veillant à conserver les parois osseuses résiduelles.  

 

Conclusion :   La présence d’une parodontite apicale n’affecte pas le taux le sucées l’implantation immédiate, le succès de ces cas cliniques dépend de : l’extraction atraumatique de la dent, la désinfection alvéolaire, la stabilité primaire de l’implant et les caractéristiques macro et microstructurales de l’implant posé. 

Araújo MG et al. J Clin Periodontol 2005 ; 32(2) :212-8 

Chrcanovic BR et al. Clin Implant Dent Relat Res. 2015 ;17 Suppl 1 : e1-e16. 

Novaes et al Int J Oral Maxillofac Implants. 1995 ;10(5):609-13

 


Hedi CHOUCHENE (casablanca, Maroc), Hajar OULAMMOU
00:00 - 00:00 #33893 - PO56 Les dysplasies fibro-osseuses sont-elles des contre-indications à la mise en place d’implants ? Une revue systématique de la littérature.
Les dysplasies fibro-osseuses sont-elles des contre-indications à la mise en place d’implants ? Une revue systématique de la littérature.

Introduction : Les patients atteints de dysplasie fibro-osseuse présentent des troubles du remodelage osseux et de l’architecture osseuse (1, 2) pouvant influencer l'ostéo-intégration et la survie implantaire (3). L’objectif était de réaliser une revue systématique de la littérature sur la survie implantaire chez les patients présentant une dysplasie fibro-osseuse maxillaire et/ou mandibulaire.

Matériel et méthode : Une revue systématique de la littérature a été́ réalisée selon la méthode PRISMA à partir des bases de données PubMed et Scopus jusqu’en décembre 2022.  Une recherche manuelle complémentaire a été réalisée. Les articles inclus devaient être des études cliniques portant sur la prise en charge implantaire de patients présentant une dysplasie fibro-osseuse et concluant à la présence ou non de l’implant en fin de suivi.

Résultats : Onze études portant sur 11 patients ont été identifiées. Deux patients présentaient une dysplasie fibreuse, 7 patients une dysplasie cémento-osseuse et 2 patients une dysplasie odontomaxillaire segmentaire. Le taux de survie implantaire était respectivement de 100%, 42,9% et 100%, avec une durée de suivi variant de 6 mois à 16 ans selon les études.

Discussion-Conclusion : Les patients atteints de dysplasie fibreuse et de dysplasie odontomaxillaire segmentaire présentent un taux de survie implantaire similaire à celui de la population générale. Le taux de survie implantaire chez les patients présentant une dysplasie cémento-osseuse est inférieur à la population générale, suggérant que le risque d’échec implantaire est plus important chez ces patients. La limite principale de cette étude repose sur le faible nombre de patients inclus, certainement dû à la rareté de ces lésions osseuses.

 

 

(1)   Shadid R, Kujan O. Success of Dental Implant Osseointegration in a Florid Cemento-Osseous Dysplasia: A Case Report with 8-Year Follow-Up. Clin Pract. 4 sept 2020;10(3):1281.

(2)   Marilena Vered, John M Wright. Update from the 5th Edition of the World Health Organization Classification of Head and Neck Tumors: Odontogenic and Maxillofacial Bone Tumours. Head Neck Pathol 2022 Mar;16(1):63-75.

(3)   Esposito M, Hirsch JM, Lekholm U, Thomsen P. Biological factors contributing to failures of osseointegrated oral implants (1). Success criteria and epidemiology. Eur J Oral Sci. févr 1998;106(1):527.


Paul GALVEZ (Bordeaux), Rémi BAGNARIOL, Sylvain CATROS, Jean-Christophe FRICAIN, Mathilde FENELON
00:00 - 00:00 #33906 - PO57 Taux de survie implantaire dans la mandibule reconstruite par lambeau libre osseux de fibula après tumeurs oro-faciales : revue systématique et méta-analyse.
Taux de survie implantaire dans la mandibule reconstruite par lambeau libre osseux de fibula après tumeurs oro-faciales : revue systématique et méta-analyse.

Objectifs : Évaluer le taux de survie des implants dans la mandibule reconstruite avec lambeau libre osseux de fibula après la résection d'une tumeur orale, 1 an après sa mise en charge prothétique. L’objectif secondaire était de comparer les protocoles de pose immédiate ou différée des implants dans cette population.

Matériel et méthodes : Des recherches électroniques et manuelles ont été effectuées sur différentes bases de données pour des essais contrôlés randomisés et prospectifs indiquant le taux de survie des implants. Cette revue systématique a suivi les directives PRISMA. Le risque de biais a été évalué à l'aide des outils de la Cochrane.
L'évaluation de l’hétérogénéité et du GRADE ont été effectuées parmi les études avec un suivi identique.

Résultats : Parmi les 305 articles sélectionnés, 109 étaient éligibles après lecture du titre et du résumé. 8 études ont été incluses après la lecture du texte intégral : 2 essais contrôlés randomisés et 6 études prospectives, incluant 140 patients et 507 implants, remplissaient les critères d'inclusion pour l'évaluation quantitative. Le résultat de la méta-analyse indiquait un taux de survie global de 97% (IC 95% : 94%-99%) après 1 an de mise en charge prothétique. Le taux de survie était de 98 % (IC 95 % : 94 %-100 %) en cas d'implantation immédiate et de 97 % (IC 95 % : 94 %-100 %) en cas d’implantation différée.
Seules 3 études ont rapporté un traitement par radiothérapie, sans impact réel sur le taux de survie des implants. Globalement, 69% des tumeurs étaient
bénignes.

Conclusion : La pose d'implants dans les lambeaux libres osseux de fibula à la mandibule est recommandée pour les patients subissant une reconstruction mandibulaire segmentaire après résection tumorale. Aucune différence significative entre la pose immédiate et différée des implants n'a été trouvée.

Corentin ILLAND (Nanteuil-lès-Meaux), Christophe RIGNON-BRET, Florent DESTRUHAUT, André PORPORATTI, Claudine WULFMAN, Adrien NAVEAU
00:00 - 00:00 #33983 - PO58 Influence des caractéristiques implantaires dans un os greffé en prévention de la péri-implantite.
Influence des caractéristiques implantaires dans un os greffé en prévention de la péri-implantite.

Introduction  L’atrophie osseuse post-extractionnelle de la crête osseuse conduit à des techniques de reconstructions osseuses pour obtenir un environnement biologique idéal à la pose d’un implant. L’os greffé, moins minéral, peut subir une fonte progressive s’apparentant à une péri-implantite liée à l'augmentation de la concentration de molécules pro-inflammatoires (cytokine IL-1 β  et TNFα), agissant sur la stimulation des ostéoclastes.

Observation Le cahier des charges de l’implant « idéal » à poser dans une greffe comprend le design, le type de connexion, l’état de surface implantaire et la façon de poser l’implant. Ces caractéristiques vont permettre de minimiser la résorption osseuse post-greffe et de conserver cet os greffé. Le premier traitement de la péri-implantite est sa prévention. 

DiscussionLe col implantaire est le lieu où il existe la pression maximale entre l'os et l'implant, et l'os cortical ne possède ni plasticité ni vascularisation. Un design implantaire agressif associé à un torque élevé sera délétère sur la greffe osseuse et entraînera une péri-implantite en regard du col implantaire.  Des spires larges progressives et coupantes permettent d’augmenter la surface os/implant et d’obtenir une stabilité primaire sans stress osseux en regard de l’os cortical.

Le platform switching permet le recentrage horizontal de la connexion-implant permet de maintenir les éléments inflammatoires à distance du rebord osseux.

Le revêtement de l’implant possède un rôle dans l’ostéointégration. Certains revêtements libèrent des ions calcium et permettraient une ostéointégration accélérée, sans différence statistiquement significative sur le long terme.

Des éléments per-opératoires vont permettre d’anticiper cette résorption osseuse ; le surforage cortical et la position infra-crestale. Ainsi l’ancrage implantaire s’effectue dans l’os spongieux, où la plasticité et la vascularisation sont maximales. Un torque modéré ( < 35 N/cm) entraîne l’absence de compression latérale qui n’entraîne pas d’ischémie au col implantaire et favorise le contact os/implant.

Conclusion :
Le cahier des charges des caractéristiques idéales de l’implant dans l’os greffé serait : la présence d’un switching platform, col non agressif, un corps avec des spires « coupantes » et progressives et non compressives. Sa position devrait être infra-crestale, avec l’obtention d’une bonne stabilité primaire en évitant un torque important. Le revêtement de surface a également un rôle dans l’ostéointégration de l’implant.

L’implant parfait possèderait ces caractéristiques respectant l’environnement péri-implantaire tout en restant non-agressif sur la greffe osseuse garantissant sa pérennité d’un point de vue local (en excluant les facteurs généraux).

Al-Tarawneh S and al. Int J Oral Maxillofac Implants. nov 2022;37(6):1110‑8.

Linkevicius T. Quintessence Publishing (IL). 2019 304 p.

Makary, C. and al. Nanomaterials 2023, 13, 357


Cyril DEBORTOLI (Marseille), Franck AFOTA, Charles SAVOLDELLI
00:00 - 00:00 #33984 - PO59 L’utilisation des guides à étages en implantologie : note technique.
L’utilisation des guides à étages en implantologie : note technique.

Introduction : Le vieillissement de la population entraîne la perte des organes dentaires et des conséquences fonctionnelles, nutritionnelles, esthétiques et psychologiques. La réhabilitation implanto-portée des patients édentés totaux permet de restaurer ces aspects. De nos jours, le flux numérique permet de réaliser un « All-on-X »  le jour-même, pouvant être qualifié de troisième denture. L’essor du tout numérique permet de simplifier et de fluidifier la collection et la transmission des données médicales.

Matériel et méthodes : Les données collectées lors de l’examen clinique et des examens complémentaires permettent d’apprécier le futur projet prothétique et implantaire.
Trois Cone Beam Computed Tomography (CBCT) sont superposés : celui du patient, de sa prothèse et du patient avec la prothèse en bouche. Le « matching » entre les CBCT sont réalisés à l’aide de marqueurs radio-opaques.
La fabrication de la prothèse et du guide vont permettre la planification implantaire selon l’axe prothétique idéal. Le guide possède un support osseux fixe avec différents « étages » amovibles : 1) Le guide de positionnement, par ses indentations, permet de valider la situation bucco-dentaire per-opératoire 2) guide de forage, 3) la prothèse totale provisoire implanto-portée.
 A la fin de l’intervention chirurgicale, le patient dispose de sa prothèse provisoire mise en charge immédiatement.

Discussion : La précision d’une chirurgie entièrement guidée est significativement supérieure par rapport à la chirurgie pilotée. Les guides à appuis muqueux et à appuis dentaires seraient les plus précis.
Des facteurs tels que l’épaisseur gingivale peuvent entraîner une déviation de l’axe implantaire. Les guides à appuis osseux minimise cette erreur notamment en cas de défaut osseux initial ou de greffe osseuse préalable.

L’autre objectif de ces guides est d’obtenir un résultat esthétique naturel, grâce à l’absence de résine sur la prothèse provisoire. Ainsi les zones inter implantaires sont respectées, facilitant la maintenance et la formation de nouvelles papilles interdentaires.

Bien que novatrice, l’utilisation de guides chirurgicaux dans les chirurgies implantaires est une aide opératoire mais il convient de rester vigilant notamment dans les chirurgies sans lambeau.

Conclusion : Bien que chronophage dans sa préparation, l’optimisation du temps opératoire est maximale avec la mise en place de la prothèse selon un protocole de mise en charge immédiate.
Les guides à étages peuvent être utilisés lors de protocole d’extraction-implantation immédiate mais aussi après réhabilitation pré-implantaire si le défaut osseux préalable le nécessitait. La reproductibilité et la précision de ce protocole permet d’allier axes prothétique et implantaire idéaux. Ainsi elle préfigure de manière optimale la future prothèse définitive.

Salama MA et al. Int J Periodontics Restorative Dent. 2018 Nov/Dec;38(6):791-798

Norré D et al. Int J Comput Dent. 2022 Sep 20;25(3):303-323


Cyril DEBORTOLI (Marseille), Franck AFOTA, Charles SAVOLDELLI
00:00 - 00:00 #34028 - PO60 Le corps adipeux de la joue en pratique d'implantologie.
Le corps adipeux de la joue en pratique d'implantologie.

L'utilisation du tissu adipeux comme matériau de greffe autologue est une technique qui a été décrite il y a de nombreuses années. En chirurgie orale, le corps adipeux de la joue a été utilisé pour la fermeture des fistules oroantrales en raison de son vaste plexus de vaisseaux sanguins, qui facilite l'anastomose locale. En outre, ce tissu est facile à obtenir et se trouve généralement à proximité lorsque le défaut se trouve dans la région superopostérieure.

Le corps adipeux de la joue a, par la suite, été utilisé en pratique d’implantologie et ce dans plusieurs indications à savoir : comme greffon dans la chirurgie d'élévation du sinus pour la pose d'implants et les techniques d’augmentation osseuse. Récemment, il a également été utilisé dans le traitement des défauts muqueux péri-implantaires par une augmentation de volume. Les greffes de tissu conjonctif sous-épithélial s’avèrent une alternative thérapeutique courante pour les défauts des tissus mous péri-implantaires et même en cas d’atrophie des maxillaires.

Une des théories qui sous-tend l'utilisation possible du tissu adipeux de la joue en implantologie est sa richesse en cellules souches. Ces dernières permettant la différenciation d’un tissu en un autre de la même lignée constituent un espoir et une nouvelle orientation pour la régénération tissulaire.

A travers ce travail, nous exposons les différentes indications d’utilisation du corps adipeux de la joue avec ses différentes caractéristiques, protocoles et horizons.


Youssef BOUHADDAOUI (Dakar, Sénégal)