Mardi 01 février
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D11
WORKSHOP DÉFICIENCE INTELLECTUELLE

WORKSHOP DÉFICIENCE INTELLECTUELLE

Modérateurs : Benedicte GERARD (Praticien Hospitalier) (STRASBOURG), Amélie PITON (MCU-PH) (Strasbourg), Pascale SAUGIER-VEBER (MCU-PH) (Rouen)
09:00 - 12:00 Réunion du réseau Diagnostic de la Déficience Intellectuelle.
09:00 - 12:00 Mots d’accueil, actualités du réseau.
09:00 - 12:00 Retour sur l’échange interlaboratoire.
09:00 - 12:00 Nouveaux gènes & Cas cliniques.
09:00 - 12:00 Autour des episignatures.

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C11
4EME SYMPOSIUM TRANSCRIPTION, EPISSAGE ET DIAGNOSTIC

4EME SYMPOSIUM TRANSCRIPTION, EPISSAGE ET DIAGNOSTIC

Modérateurs : Christèle DUBOURG (MCU-PH) (Rennes), Claude HOUDAYER (PU PH) (Rouen)
09:00 - 09:01 SESSION 1: EPISSAGE, PREDICTIONS IN SILICO.
09:00 - 09:10 #28187 - EP01 Les isoformes de p53 comme facteur modificateur du syndrome de Li-Fraumeni ?
EP01 Les isoformes de p53 comme facteur modificateur du syndrome de Li-Fraumeni ?

Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) résulte d’une altération délétère constitutionnelle du gène TP53 et prédispose à un large spectre tumoral. Le gène TP53 est régulé par plusieurs promoteurs et est soumis à un épissage alternatif complexe à l’origine d’isoformes capables de se réguler entre elles, mais le diagnostic moléculaire repose à ce jour uniquement sur l’interprétation des conséquences des variants sur la forme canonique de p53 (FLp53alpha). Nous souhaitons tester l’hypothèse d’un impact des variations de TP53 sur le taux des différentes isoformes et qu’un déséquilibre de ces isoformes pourrait moduler l’activité de p53 et expliquer une partie de la variabilité phénotypique.

Nous avons mis au point une RT-ddPCR (Droplet Digital RT-PCR) pour évaluer l’expression de l’ensemble des transcrits de TP53 comparée à l’expression d’un gène contrôle, ainsi que 2 longues RT-ddPCR permettant d’analyser en parallèle l’expression de 6 transcrits. À l’aide de cette approche, nous avons analysé l’expression des isoformes de TP53 dans plusieurs lignées lymphoblastoïdes de patients avec variation hétérozygote de TP53. Nous avons pu détecter les isoformes longues (FL) et courtes (DeltaN) en version alpha, beta et gamma, bien que les isoformes alternatives soient très peu représentées dans ce tissu.

Nous avons testé l’impact d’une délétion complète de TP53 et d’une délétion emportant le promoteur P1 et l’exon 1. Ces 2 délétions entraînent une diminution d’expression de TP53 de 50 %, en comparaison au génotype wt.

La délétion P1-ex1 entraîne une diminution de moitié des formes longues et des formes courtes. Ce résultat est similaire à celui observé avec la délétion totale. Le manque de sensibilité ne nous permet néanmoins pas de conclure à l’absence d’utilisation du promoteur P2 en cas de délétion du promoteur P1.

Nous avons ensuite évalué l’impact d’une variation d’épissage c.375G > A, détruisant le site donneur d’épissage, à l’origine d’une délétion de 200 nucléotides sur l’ARNm par utilisation d’un site cryptique dans l’exon 4. Cette variation entraîne également une diminution d’expression de TP53 de 50 % mettant en évidence une dégradation par le système NMD. De façon intéressante, cette variation est localisée dans le promoteur P2 au niveau d’un élément de réponse à p53 et pourrait donc potentiellement affecter la production des isoformes courtes DeltaN. À l’aide de notre essai, nous avons détecté 100 fois plus de ces isoformes que dans les autres lignées. Nous avons alors entrepris de déterminer s’il s’agit réellement de formes courtes ou d’une rétention totale de l’intron 4. Nous avons ainsi mis en évidence un épissage plus complexe avec des transcrits additionnels détectés à faible taux (rétention intronique partielle…).

Ces premiers résultats illustrent la complexité de la régulation des différentes isoformes de p53 et montrent qu’il est possible d’appréhender l’impact des variants sur leur niveau d’expression à l’aide d’un test simple basé sur la ddPCR.


Jeanne LOUIS (ROUEN), Françoise CHARBONNIER, Marion ROLAIN, Céline DERAMBURE, Claude HOUDAYER, Isabelle TOURNIER, Gaëlle BOUGEARD
09:10 - 09:20 #28784 - EP02 Le séquençage du génome : un accès à l’étude du rôle des variants introniques profond dans les maladies rares.
EP02 Le séquençage du génome : un accès à l’étude du rôle des variants introniques profond dans les maladies rares.

Le positionnement du séquençage de génome dans la démarche diagnostique après une étude ciblée des gènes connus pour être impliqués dans la pathologie suspectée pose la question de son apport dans le cadre du diagnostic/soin. Les patients négatifs pour les investigations ciblées peuvent être présentés à une RCP d’amont en vue de la réalisation d’un séquençage de génome par SeqOIA ou AURAGEN. Nous attendons donc que le séquençage de génome détecte des variations inaccessibles aux précédentes techniques, ce résumé se concentre sur les variations introniques profondes.

            Un séquençage de génome identifie en moyenne 5.2 millions de variations ponctuelles et petites insertions-délétions, quasiment toutes introniques ou intergéniques. Les connaissances actuelles se concentrent sur la mesure ou la prédiction d’impact sur l’épissage de variations ponctuelles introniques. Très peu de connaissances sont disponibles sur la qualification ou la quantification de l’impact de variations intergéniques. A partir des variations interprétées de ClinVar, nous avons évalué l’intérêt de deux scores actuels (SpliceAI et CADDv1.6) pour discriminer systématiquement les variations introniques pathogènes ou probablement pathogènes, des variations bénignes ou probablement bénignes.

SpliceAI permet de catégoriser une variation pathogène ou probablemnet pathogène avec une sensibilité de 47% et une spécificité de 98%. En particulier, la prédiction juste de gain de site accepteur ou donneur est plus complexe que les pertes. Nous avons complété ce score par l’usage du CADDv1.6 pour améliorer la sensibilité de prédiction. Après une période d’évaluation par le groupe de praticiens AURAGEN, des seuils ont été proposé pour que les variations figurent dans le rapport de synthèse. En moyenne, 5-10 variations par examen sont rapportées. A l’échelle génomique, les annotations restent disponibles pour chaque variation dans l’interface de tri de variations.

Cette approche a permis dès les premiers mois d’identifier des variations introniques d’intérêt diagnostic.

-       Variation en trans d’une variation codante d’une pathologie récessive probable (PKHD1, c.8643-597A>G ; RTTN, c.1802+47G>A ; SETX, c.5549-107A>G ; VAMP1, c.341-24_341-9delinsAGAAAA ;

-       Variation récurrente pathogène (UFM1, c.-273_-271delTCA) ;

-       Variations profondes dans un gène déjà connu pour être impliqué dans la pathologie suspectée (COL4A5, c.2918-244A>G, et c.3809-1066A>G ; IKBKG, c.519-23A>C).

L’interprétation diagnostique de variations introniques reste difficile mais devient possible. Les cas rapportés ici soulignent l’apport diagnostic de tels variants. Il est important de considérer systématiquement certaines variations, mais aussi de fouiller l’interprétation de variations candidates. Afin de conclure sur la pathogénicité ou non de ces variations introniques profondes des analyses complémentaires réalisées dans les laboratoires experts de diagnostic ou de recherche.


Laurence MICHEL-CALEMARD (LYON), Claire GOURSAUD, Gaetan LESCA, John RENDU, Gaelle HARDY, Quentin CHARRET, Valentin KLEIN, Anne THOMAS, Yasmine ZERDOUMI, Nicolas CHATRON, Charles COUTTON, Isabelle CREVEAUX, Caroline JANEL, Marine LEBRUN, Xénia MARTIN, Céline PEBREL, Harbuz RADU, Gaelle SALAUN, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Renaud TOURAINE, Guilaine BOURSIER, Consortium AURAGEN, Virginie BERNARD, Alain VIARI, Damien SANLAVILLE, Julien THEVENON
09:20 - 09:30 #28136 - EP03 SpliceAI-visual : accédez à la pleine puissance de SpliceAI avec l’analyse graphique des scores absolus.
EP03 SpliceAI-visual : accédez à la pleine puissance de SpliceAI avec l’analyse graphique des scores absolus.

Le logiciel SpliceAI apparait comme l’un des meilleurs prédicteurs d’épissage à ce jour (PMID:30661751;32123317;34289339). Il a rapidement conquis la communauté des généticiens moléculaires et son application à l’échelle génomique implique une utilisation simple et une visualisation intuitive. Cependant, l’interprétation des résultats de SpliceAI présente plusieurs limites. Premièrement, l’annotation standard de SpliceAI pour un variant donné se présente sous la forme peu intuitive de 8 nombres : 4 valeurs indiquant la différence de score (delta score) d’un site d’épissage entre l’allèle de référence (REF) et l’allèle alternatif (ALT), associées aux 4 positions nucléotidiques respectives sur l’ARN prémessager des sites altérés. Deuxièmement, les valeurs obtenues correspondent à des données relatives (delta score), ne permettant pas de connaître les valeurs absolues des prédictions de SpliceAI ; ces valeurs absolues sont nécessaires, par exemple, pour présumer du résultat de la compétition de deux sites proches. Troisièmement, les variants de type delins complexe ne sont pas annotés par la version standard de SpliceAI.

Pour remédier à ces limitations, nous avons développé SpliceAI-visual, un outil qui permet de visualiser les prédictions absolues de SpliceAI dans un navigateur génomique. L’utilisation de cet outil est gratuite et s’effectue en ligne sans aucune installation. Cet outil permet d’obtenir les prédictions de SpliceAI pour chaque nucléotide sur l’ensemble du gène, une fois avec la séquence de référence, une fois avec la séquence alternative, où le variant désiré a été introduit. Deux fichiers sont générés (REF, ALT) qui sont compatibles avec les navigateurs génomiques UCSC Genome Browser et IGV. Outre le remplacement des 8 nombres de la sortie analytique de SpliceAI par une visualisation graphique dynamique, cet outil permet (i) d’accéder aux valeurs absolues des prédictions de SpliceAI, facilitant l’interprétation des variants qui altèrent deux sites compétitifs proches, et (ii) de connaître les prédictions de SpliceAI pour des variants non annotés par la version standard de SpliceAI (e.g. deux substitutions en cis, delins complexes, insertions ou délétions de plusieurs kb).

L’utilisation en routine de SpliceAI-visual a facilité l’interprétation de nombreux variants ; il a notamment permis de classer des variants complexes, de guider la position d’amorces de validation fonctionnelle, de visualiser les altérations d’épissage touchant plusieurs exons à la fois, ou de connaître facilement la phase de sites d’épissages prédits.


Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE (Paris), Boris KEREN, Victoria DE SAINTE AGATHE, Linda MOUTHON, Michel VIDAUD, Éric LE GUERN, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Mathilde FILSER, Fabienne CLOT, Lionel ARNAUD, Pierre BLANC
09:30 - 09:40 #28432 - EP04 uORF-creating-mutations in Van der Woude syndrome: why it is important to study 5’UTRs.
EP04 uORF-creating-mutations in Van der Woude syndrome: why it is important to study 5’UTRs.

The Van der Woude syndrome (VWS, MIM 119300), is an autosomal dominant disorder characterized by cleft lip with or without cleft palate, or isolated cleft palate, due to loss-of-function mutations in IRF6 (Interferon Regulatory Factor-6) or GRHL3 (Grainyhead-Like Transcription Factor 3). Most patients show pits on their lower lips. In VWS, most IRF6 alterations are premature stop codons or missense mutations. Pathogenic upstream open reading frame (uORF) mutations are characterized by an out-of-frame upstream start codon (uAUG) located in the 5’UTR and leading to a premature stop codon. uORFs overlap the usual ATG start codon and have a minimum length of 9 nucleotides. We assessed the main features of six uORF-creating mutations identified in VWS patients (two in the lab and four previously described). We also determined all the theoritical SNVs located in IRF6 5’UTR (NM_006147.4) that could create an uORFs and we assessed their potential pathogenicity based on Kozak site in silico prediction.

Only four uORF-creating mutations in IRF6 have been previously associated with VWS to date. We report here two novel mutations creating out-of-frame uAUGs (c.-141C > T p.? and c.-162C > T p.?) that probably reduce IRF6 expression. In our lab, IRF6 mutations are found in about 80% of families with VWS and uORFs-creating mutations represent of 3.2% of them (2/63). Previous studies identifying uORFs-creating mutations did not provide detailed phenotypic data. In our group, in the 6 heterozygotes for c.-141C > T, three had a cleft lip with or without cleft palate and three had only a bifid uvula. The patient heterozygote for c.-162C > T had a posterior cleft with an ankyloblepharon.

Most genes naturally have uORFs in their 5’UTR region, nonetheless we observed that there were no physiological uORF in IRF6. All 6 uORFs identified in VWS had the same termination codon that occurs in exon 3 (56 nucleotides after the usual ATG). To go further, we searched for all potential uAUG-creating SNV in IRF6 5’UTR. We identified 41 of them, including the 6 identified in patients. Except one, none of them is present in the gnomAD control population.  Using a machine-learning-based tool (TIS Predictor, biorxiv.org/content/10.1101/2021.08.17.456657v1, 0 to 1 score range), we then assessed each Kozak similarity score. All 6 uORFs identified in patients had high scores comprised between 0.71 and 0.83, compared to 0.81 for the usual ATG. Among the 35 theoritical SNVs creating an uAUG, 10 may create a potential but weak Kozak site (score range: 0.50-0.71).

In conclusion, uORF-creating mutations can thus be responsible for typical VWS. As untranslated regions are not included in most captured regions in high throughput sequencing strategies, this category of variants may be underdiagnosed in VWS and in human pathology in general.


Magalie LODIN (Paris), Julie GALIMAND, Florence DASTOT-LE MOAL, Sandra MERCIER, Lucile PINSON, Nathalie COLLOT†, Serge AMSELEM, Marie LEGENDRE
09:40 - 10:00 TABLE RONDE DISCUSSION AVEC LES ORATEURS.
10:00 - 10:01 SESSION 2: MINIGENE.
10:00 - 10:10 #28323 - EP05 Mise en place d’un test fonctionnel d’épissage par minigène : application au diagnostic des diabètes monogéniques.
EP05 Mise en place d’un test fonctionnel d’épissage par minigène : application au diagnostic des diabètes monogéniques.

Contexte. Les diabètes MODY sont des diabètes monogéniques (DM) de transmission autosomique dominante représentant 2 à 3% de tous les diabètes. L’identification du gène impliqué a des conséquences pronostiques et thérapeutiques pour le patient et sa famille. 70% des diabètes MODY sont dus à des variants des gènes GCK, HNF1A et HNF4A, et environ 9% de ces variants sont susceptibles d’altérer l’épissage. Ces gènes étant non exprimés dans le sang et les fibroblastes et le tissu d’intérêt (pancréas) étant difficile d’accès, une analyse par RT-PCR n’est pas envisageable pour déterminer leur impact sur l’épissage. Par ailleurs, les prédictions bioinformatiques d’impact sur l’épissage ne sont pas toujours concordantes et demeurent parfois non conclusives. Par conséquent, les minigènes offrent une approche alternative en permettant d’étudier l’épissage sans recourir au transcrit du patient.

Objectif. Mise en place d’un test minigène pour caractériser l’impact sur l’épissage des variants identifiés au laboratoire dans les 3 principaux gènes du MODY.

Méthodes. 1) Sélection des variants d’intérêt : variants exoniques faux-sens, variants au site consensus d’épissage (site accepteur : -20 à +3 ; site donneur : -3 à +6 ; à l’exclusion des variants aux sites canoniques ± 1 et 2) et variants introniques plus profonds. 2) Analyse bioinformatique basée sur 3 algorithmes de prédiction d’épissage ([MES+SSFL], SPiP et SpliceAI) et priorisation des variants avec un impact sur l’épissage prédit 1 algorithme. 3) Test minigène : clonage de la région d’intérêt (exon ± 150 pb) dans le vecteur d’expression (pCAS2), transfection dans la lignée cellulaire HeLa, RT-PCR des transcrits minigène, analyse du profil d’épissage sur gel d’agarose et séquençage Sanger.

Résultats. Parmi 87 variants d’intérêt identifiés dans les gènes GCK, HNF1A et HNF4A, 48 (29 GCK, 11 HNF1A et 8 HNF4A) ont été prédits avec un potentiel impact sur l’épissage par ≥ 1 algorithme. Les résultats préliminaires pour 25 variants (22 GCK et 3 HNF1A) montrent que 22/25 (88%) conduisent à une anomalie d’épissage. Les 22 variants avec un impact sur l’épissage confirmé ont tous été prédits par SPiP et SpliceAI et seulement 16/22 étaient prédits par [MES+SSFL]. Parmi les 3 variants sans impact révélé par le test minigène, 2 étaient prédits comme impactés par SPiP et 1 par SpliceAI ; aucun ne l’était par [MES+SSFL].

Les 22 altérations identifiées sont des sauts d’exons (3 en phase et 1 hors phase) ; des rétentions introniques (9), des pertes de portions exoniques (6) ou des altérations multiples (3) qui altèrent le cadre de lecture.

Conclusion. Les résultats ont permis de confirmer le diagnostic moléculaire de DM chez 61 patients de 37 familles. L’objectif du projet est d’intégrer le test fonctionnel minigène de façon prospective dans le diagnostic moléculaire des 3 gènes majeurs impliqués dans les DM.


Amélie BLONDEL (PARIS), Delphine BOUVET, Julien BURATTI, Cécile SAINT-MARTIN, Christine BELLANNE-CHANTELOT
10:10 - 10:20 #28265 - EP06 Vous avez dit synonyme ? Exemple du variant c.627C>T du gène TMC1.
EP06 Vous avez dit synonyme ? Exemple du variant c.627C>T du gène TMC1.

L’épissage est un mécanisme dynamique complexe qui implique de multiples signaux d’épissage, introniques ou exoniques, présents au niveau des pré-ARNm ainsi que de nombreux facteurs trans régulateurs. Au niveau exonique, toute variation, quel que soit son effet prédit sur la protéine, peut potentiellement altérer ce mécanisme d’horlogerie. Parmi eux, les variants dits synonymes, localisés à distance des sites d’épissage, non prédits comme créateurs de sites d’épissage AG/GT, mais pouvant modifier des motifs cis régulateurs, ne sont pas encore suffisamment pris en compte dans le diagnostic moléculaire.

Nous présentons ici le variant c.627C > T ; p.(Leu209=) du gène TMC1 en exemple d’une analyse moléculaire exhaustive d’un variant synonyme.

La variation c.627C > T, à l’état homozygote, a déjà été décrite dans la littérature internationale chez deux familles Iraniennes dans lesquelles ségrège une surdité non-syndromique récessive liée au gène TMC1. Dans ces publications, ce variant n’avait pas retenu l’attention des auteurs et la transversion c.-258A > C, en cis de cette altération, avait alors été considérée comme étant probablement pathogène avec effet fondateur. A ce stade d’étude, la substitution c.627C > T pouvait être considérée comme probablement bénigne selon les critères ACMG-AMP : PM2, BP4 et BP7.

Ayant identifié le même allèle complexe chez un de nos patients d’origine turque, présentant le même type de surdité, nous avons décidé d’approfondir l’analyse de ce variant c.627C > T. Des études in silico ont prédit une modification d’éléments régulateurs par le variant induisant un saut d’exon, ce qui a ensuite été validé par une analyse minigène. Nous avons également proposé une explication quant à la présence d’une thymine chez plusieurs orthologues qui semblait, a priori, être en désaccord avec un effet délétère de la variation car non conservé. En prenant en compte l’ensemble des données recueillies nous avons pu reclasser cette substitution comme étant une variation causale (classe V) modifiant des éléments régulateurs d’épissage selon les critères ACMG-AMP :PS3, PM2, PM7, PP3 et PP6.

Ce travail, qui aura inéluctablement un impact sur la prise en charge des patients, souligne l’importance de réaliser des analyses exhaustives pour tout type de variation.


Christel VACHÉ (MONTPELLIER), David BAUX, Julie BIANCHI, Corinne BAUDOIN, Valérie FAUGÈRE, Christine FRANCANNET, Michel KOENIG, Vasiliki KALATZIS, Anne-Françoise ROUX
10:20 - 10:30 #28401 - EP07 Les avantages d’une double approche méthodologique, dans l’étude de variants potentiellement perturbateurs de l’épissage ; exemples d’études sur des variants liés aux pathologies du développement et aux cancers digestifs héréditaires.
EP07 Les avantages d’une double approche méthodologique, dans l’étude de variants potentiellement perturbateurs de l’épissage ; exemples d’études sur des variants liés aux pathologies du développement et aux cancers digestifs héréditaires.

Les techniques de séquençage nouvelle génération, (panels, WES, WGS) permettent d’identifier de nouveaux variants pour de nombreux gènes et dans de nombreuses pathologies.

Certains de ces variants sont difficiles à classer et restent de signification inconnue, classe 3 ou VUS.

Parmi ces variants, certains peuvent générer des perturbations de l’épissage et requièrent des études spécifiques afin de déterminer leur réelle répercussion sur l’épissage des transcrits.

Deux approches sont alors possibles : les études de transcrits réalisées à partir de l’ARN du patient et les tests d’épissage faisant intervenir des constructions appelées minigènes permettent d’étudier in vitro ces variants identifiés in silico comme pouvant impacter l’épissage.

Nous souhaitons attirer l’attention sur l’importance des deux approches simultanées dans l’interprétation de(s) l’effet(s) observé(s).

Pour cette étude nous avons considéré deux variants introniques identifiés dans les gènes EFTUD2 et STXBP1 impliqués dans des pathologies du développement et dans les gènes CDH1 et MLH1 impliqués dans certains cancers digestifs héréditaires.

Pour 3 des 4 variants les premiers tests réalisés sur transcrits sanguins n’avaient pas donné d’informations spécifiques alors que le minigène indiquait un effet partiel ou total sur l’épissage. Un design de primers en fonction des résultats obtenus in vitro avec les constructions minigènes, a ensuite permis de mettre en évidence chez les patients l’existence de transcrits spécifiques aux variants étudiés, dus à l’altération de l’épissage. Pour le variant EFTUD2, au vu des résultats non contributifs obtenus par la technique minigène, l’étude des transcrits a permis d’éclaircir le contexte et d’apporter une réponse.

Cette double approche transcrits sanguins et minigènes avec les avantages et limites de chaque technique, permet d’améliorer la détection de l’impact sur l’épissage de nouveaux variants et ainsi de classer ces variants inconnus permettant d’améliorer la prise en charge du patient et des apparentés.


Lénaick DETIVAUD (Rennes), Regis BOUVET, Estelle COMMUNIER, Solène MORVAN, Olivier CARON, Louise CRIVELLI, David MALKA, Mélamie FRADIN, Alinoe LAVILLAUREIX, Laurent PASQUIER, Marie-Dominique GALIBERT, Marie BEAUMONT, Christèle DUBOURG
10:30 - 10:40 #28354 - EP08 Etude comparative de l’impact des variants GT>GC sur l’épissage : mise en évidence d’une différence significative sur la génération de transcrits de type sauvage entre les analyses minigène et les analyses gène complet.
EP08 Etude comparative de l’impact des variants GT>GC sur l’épissage : mise en évidence d’une différence significative sur la génération de transcrits de type sauvage entre les analyses minigène et les analyses gène complet.

En combinant les données issues d'une méta-analyse des variants d’épissage impliqués dans des maladies génétiques humaines et les résultats d’une analyse fonctionnelle par gène complet (full-length gene splicing assay (FLGSA)), nous avons récemment estimé que 15-18% des variants du site d’épissage 5' GT > GC (c.-à-d. +2T > C) peuvent générer jusqu'à 84% de transcrits de type sauvage (Lin et al. Hum Mutat 2019).

Pour cette étude, nous avons sélectionné 20 variants +2T > C pour lesquels des transcrits de type sauvage ont été observés dans une analyse gène complet, et réalisé pour chacun de ces variants deux analyses minigène en utilisant deux vecteurs différents.

Dans le vecteur pET01, les 20 constructions minigène de type sauvage ont toutes permis de générer les transcrits de type sauvage; En revanche pour les 20 variants +2T > C correspondants, seuls 14 (70%) ont permis de générer des transcrits de type sauvage. Dans le vecteur pSPL3, les transcrits de type sauvage ont été observés pour 18 (90%) des 20 constructions minigène de type sauvage, et pour seulement 8 (44%) des variants +2T > C correspondants.

Ainsi, nous avons mis en évidence une forte discordance en terme de génération de transcrits de type sauvage, non seulement entre les analyses FLGSA et minigène, mais aussi entre les différentes approches minigène.

En conclusion, dans le contexte particulier d’un type de variant (+2T > C), nous avons montré les limites des analyses fonctionnelles par minigène, et soulignons l'importance d’étudier la régulation de l’épissage dans le contexte de la séquence entière. Il reste à déterminer si ces résultats peuvent se transposer à d’autres types de variants altérant l'épissage.


Jin-Huan LIN, Hao WU, Wen-Bin ZOU, Emmanuelle MASSON, Yann FICHOU, Gerald LE GAC, Claude FÉREC, Zhuan LIAO, Jian-Min CHEN (BREST)
10:40 - 11:00 TABLE RONDE DISCUSSION AVEC LES ORATEURS.
11:00 - 11:01 SESSION 3 : RNASEQ ET VARIANTS COMPLEXES.
11:00 - 11:10 #28435 - EP10 Place du séquençage d’ARN (RNAseq) dans un laboratoire de diagnostic.
EP10 Place du séquençage d’ARN (RNAseq) dans un laboratoire de diagnostic.

Les laboratoires de génétique sont régulièrement confrontés à des impasses diagnostiques : variants de signification incertaine (VSI) pouvant impacter l’épissage, variant unique dans un gène impliqué dans une pathologie récessive, forte suspicion clinique sans cause identifiée. L’étude des ARN constitue alors une approche complémentaire au séquençage de l’ADN génomique (DNAseq). L’objectif de ce projet est la réalisation d’un séquençage haut débit (NGS) de l’ARN après capture des régions d’intérêt (RNAseq ciblé) sur une cohorte collaborative regroupant 4 secteurs du laboratoire, afin d’en évaluer la faisabilité et l’utilité en diagnostic, par comparaison au séquençage non ciblé (RNAseq total).

La cohorte est composée de 32 patients préalablement étudiés par NGS dans les secteurs déficience intellectuelle (DI), rétinites pigmentaires, myopathies et maladies de la réparation de l’ADN. Elle regroupe 9 témoins positifs porteurs de variations affectant l’ARN, 15 patients porteurs de VSI et 8 patients sans cause moléculaire identifiée. Les ARN totaux ont été extraits de sangs, de fibroblastes cutanés ou de biopsies musculaires. Les librairies ont été préparées à l’aide du kit Agilent Sureselect XT-HS2 RNA en utilisant les sondes de capture SureSelect utilisées pour le DNAseq (panels de 210 à 550 gènes). Les données de séquençage obtenues sur HiSeq4000 ont été analysées à la recherche de variants, de transcrits anormaux et de modification du niveau d’expression. En parallèle, 8 des 32 patients ont été analysés par RNAseq total.

En moyenne, 95% des 40 millions de reads par échantillon obtenus en RNAseq ciblé sont localisés sur les gènes ciblés, à l’exception des 8 ARN issus de muscle (échec d’extraction). Pour les 24 échantillons restants, 83% des gènes ciblés sont exprimés dans les tissus étudiés (ratio d’expression normalisé RPKM > 5), une valeur similaire à celle obtenue en RNAseq total. Les différentes anomalies présentes chez les témoins positifs (saut d’exon, rétention d’intron, dégradation des ARNm non-sens ou NMD) sont identifiées dans les deux techniques, à l’exception d’une duplication hémizygote de deux exons du gène OPHN1. Les conséquences de plusieurs VSI ont pu être précisées : le variant hétérozygote, NM_001356.4:c.543+3_543+6del du gène DDX3X, apparu de novo chez une patiente atteinte de DI, conduit à un saut hors phase de l’exon 6. Un saut hors phase de l’exon 4 du gène ERCC3 a également été mis en évidence chez une patiente atteinte de Xeroderma pigmentosum et porteuse de la variation silencieuse NM_000122.1:c.483C > T p.(Val161=). Les résultats détaillés pour l’ensemble de la cohorte seront présentés.

En conclusion, la majorité des gènes d’intérêt s’est révélée suffisamment exprimée dans les tissus à notre disposition pour étudier la représentativité des variants, l’analyse du taux d’expression et la recherche d’anomalies d’épissage. Le RNAseq ciblé a montré son intérêt pour l’exploration des VSI, à un cout moindre que le RNAseq total.


Julien TARABEUX, Francesca MATTIOLI, Audrey SCHALK, Damien PLASSARD, Céline KEIME, Camille DOURLENS, Bénédicte GERARD, Valérie BIANCALANA, Jean MULLER, Amélie PITON, Nadège CALMELS (Strasbourg)
11:10 - 11:20 Utilisation du RNAseq pour l’interprétation de variations introniques profondes. Kevin CASSINARI (PHU) (Orateur, Rouen)
(*)Kevin CASSINARI1, Céline DERAMBURE1, Myriam VEZAIN1, Sophie COUTANT1, Juliette COURSIMAULT1, Francois LECOQUIERRE1, Nathalie LE MEUR1, Nathalie DROUOT1, Edwige KASPER1, Stéphanie VASSEUR1, Gwendoline LIENARD1, Thierry FREBOUURG1, Claude HOUDAYER1, , Stéphanie BAERT DESURMONT1, Pascale SAUGIER-VEBER1, Gaël NICOLAS1
1.Department of Genetics, Normandie University, UNIROUEN, Inserm U1245 and CHU Rouen, F-76000 Rouen, France
11:20 - 11:30 #28486 - EP11 Mise au point d’une méthode de séquençage d'ARN longs fragments pour l’étude fonctionnelle de variants pouvant altérer l’épissage de transcrits associés à des phénotypes cliniques hétérogènes : validation par l’étude multi-parallèle de 123 variants.
EP11 Mise au point d’une méthode de séquençage d'ARN longs fragments pour l’étude fonctionnelle de variants pouvant altérer l’épissage de transcrits associés à des phénotypes cliniques hétérogènes : validation par l’étude multi-parallèle de 123 variants.

Près d’un quart des variants introniques et exoniques associés à des phénotypes d’intérêt clinique pourraient conduire à un défaut d’épissage, avec un retentissement plus ou moins important à l’échelle de la protéine et une conséquence plus ou moins marquée au niveau phénotypique. Cette estimation est difficile à vérifier car elle repose sur le croisement de données génétiques et cliniques qui ne sont généralement pas exhaustives. Quoique très importante, elle pourrait en réalité être sous-évaluée. Au-delà de l’exhaustivité de bases de données spécialisées ou de méta-analyses, il faut en effet considérer que les données généralement analysées ne prennent pas en compte l’ensemble des séquences qui participent au processus d’épissage et à sa régulation (sites 5’ et 3’, point de branchement, séquences auxiliaires). L’amélioration très sensible des outils de prédiction in silico ces dernières années ouvre des perspectives intéressantes en terme d’étude systématique de variants susceptibles de modifier l’épissage d’un transcrit d’intérêt. Mais le manque de données expérimentales constitue un frein majeur à la possibilité d’une amélioration plus significative et, surtout, plus globale des prédictions, en particulier pour les variants situés dans des séquences régulatrices. Par ailleurs, les différents algorithmes n’adressent pas la question de la stabilité des différents isoformes, ni celle de l’utilisation possible de sites cryptiques. L’information est qualitative et directement liée à la localisation du variant. Ces différents éléments nous ont conduits à développer une stratégie d’étude multi-parallèle de variants d’épissage basée sur le séquençage d’ARNm pleine longueur.

            Notre stratégie repose sur l’utilisation : i) d’un plasmide optimisé pour le clonage et la transfection de structures géniques (exons codants et intron entiers) allant jusqu’à 8 kb, ii) d’un promoteur non-viral, issu d’un gène d’expression ubiquitaire (POLR2G), iii) de sites de restriction uniques permettant l’insertion modulaire de différentes séquences mutées (produites par synthèse d’ADN) par recombinaison homologue, iv) de code-barres permettant le multiplexage d’une centaine de constructions différentes et l’analyse des transcrits produits dans une phase unique de séquençage, v) de la technologie de séquençage « long-read » PacBio (Sequel) et vi) d’une solution informatique dédiée permettant de caractériser et de quantifier les différents isoformes produits (pipeline snakemake utilisant lima et minimap2).

            Les résultats obtenus au travers de l’étude de quatre gènes modèles (ACKR1, SMIM1, HBB, HFE2) et d’un total de 123 variants, dont une majorité avec un effet connu, permettent de valider l’ensemble de la méthodologie. Ils permettent d’envisager de nouveaux développements tels qu’une analyse fonctionnelle plus approfondie de la variabilité allélique à un locus donné, ou le criblage moléculaire de séquences d’ADN associées au fonctionnement du splicéosome.


Chandran KA (Brest), Sacha SCHUTZ, Jian-Min CHEN, Gaelle RICHARD, Isabelle GOURLAOUEN, Sandrine MAESTRI, Claude FEREC, Yann FICHOU, Gerald LE GAC
11:30 - 11:40 #28496 - EP09 Première duplication multi-exonique du gène CDH1 : A propos d’un cas de cancer du sein lobulaire bilatéral sporadique et d’une caractérisation combinant étude ARN et cartographie optique par le système Bionano.
EP09 Première duplication multi-exonique du gène CDH1 : A propos d’un cas de cancer du sein lobulaire bilatéral sporadique et d’une caractérisation combinant étude ARN et cartographie optique par le système Bionano.

Introduction : Les mutations du gène CDH1 sont associées à la prédisposition héréditaire au carcinome lobulaire du sein et au cancer gastrique diffus. L’approche diagnostique par panel de gènes a permis d’augmenter le diagnostic des mutations du gène CDH1, principalement en l’absence d’une présentation familiale de cancer du sein ou de l’estomac. Les principales mutations sont de type faux-sens. Les grands réarrangements sont rares et ceux décrits sont des délétions. Une unique duplication de l’exon 9 du gène CDH1 a été rapportée par Moridnia et al, en 2018.

Méthodes: Nous rapportons le cas d’une patiente qui a présenté un carcinome lobulaire infiltrant du sein bilatéral diagnostiqué à l’âge de 47 ans. Aucun antécédent de cancer n’a été retrouvé dans la famille. Elle a été explorée par un panel de gènes de prédisposition au cancer du sein. Une duplication des exons 4 à 11 du gène CDH1 a été mise en évidence et confirmée par MLPA. Dans ce travail, nous nous proposons de détailler la stratégie adoptée pour la caractérisation de la duplication et sa classification en variant pathogène. Pour cela, nous avons utilisé une approche combinant l’étude ARN et la cartographie optique par le système Bionano.

Résultats : Une étude ARN a été réalisée par RT-PCR puis séquençage Sanger à partir d’une lignée lymphoblastoïde traitée à la puromycine. Grâce à un premier couple d’amorces spécifique du transcrit pathologique (amorce forward sur l’exon 11 et amorce reverse sur l’exon 5), nous avons pu amplifier une jonction reliant l’exon 11 à l’exon 4, confirmant ainsi qu’il s’agit d’une duplication directe en tandem. Etant donné que le gène CDH1 a une isoforme physiologique avec un saut de l’exon 11 à un taux moyen de 20%, nous avons continué l’étude par un deuxième couple d’amorces ciblant l’exon 9 en forward et l’exon 5 en reverse. Nous avons retrouvé deux jonctions pathologiques : une attendue, reliant l’exon 11 à l’exon 4 et une deuxième reliant l’exon 10 à l’exon 4, témoin du saut physiologique de l’exon 11 au sein de la duplication. Quatre types de transcrits sont possibles : duplication en tandem des exons 4 à 11, duplication en tandem des exons 4 à 10 (absence totale d’exon 11), saut de l’exon 11 au niveau de la première copie de la duplication ou saut de l’exon 11 au niveau de la deuxième copie. Sur le plan protéique, ces schémas donnent deux types de protéines CDH1 tronquées : CDH1 p.Ser572fs ou CDH1 p.Tyr523fs. Ceci conclue au caractère pathogène de la duplication.  L’étude par cartographie optique par le système Bionano a confirmé que la duplication était directe et en tandem et a permis de situer les points de cassures au niveau des régions génomiques Chr16 :68841756 à 688553114 (hg19) sur 15kb.

Conclusion : La duplication des exons 4 à 11 est la première duplication multi-exonique décrite du gène CDH1. Notre stratégie a permis de la classer en variant pathogène. Un conseil génétique et une prise en charge adaptés ont pu être proposés à la patiente.


Molka SEBAI (Paris), Alice FIEVET, Odile CABARET, Céline Sengul KARA, Najat AHMED-ECHRIF, Cassandre FRANCOIS, Clémentine GABILLAUD, Henintsoa RATSIMIALA, Aurélie STOURM, Nathalie AUGER, Roseline TANG, Etienne ROULEAU
11:40 - 12:00 TABLE RONDE DISCUSSION AVEC LES ORATEURS.

09:00-12:00
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E11
ANDDI-RARES OUTRE-MER

ANDDI-RARES OUTRE-MER

Modérateurs : Laurent DEMOUGEOT (Chef de Projet AnDDI-Rares) (DIJON), Laurence OLIVIER-FAIVRE (PUPH) (DIJON)

12:30 - 14:00 TEMPS LIBRE POUR DEJEUNER
14:00
14:00-14:15
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A13
OUVERTURE DU CONGRES

OUVERTURE DU CONGRES

14:15
14:15-16:15
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A14
CONFERENCE PLENIERE 1
Thérapies innovantes

CONFERENCE PLENIERE 1
Thérapies innovantes

Modérateurs : Catherine ANDRE (Responsable d'équipe) (Rennes), Cécile ROUZIER (PH) (Nice)
14:15 - 14:45 Nouvelles thérapies issues de la mer. Laurent MEIJER (Président et Directeur Scientifique) (Conférencier, Roscoff)
14:45 - 15:15 Thérapie génique dans la neuropathie optique de Leber. Patrick YU-WAI-MAN (Professeur) (Conférencier, Cambridge, Royaume-Uni)
15:15 - 15:45 Amylose à transthyrétine, thérapeutiques basées sur l’ARN. David ADAMS (Conférencier, Le Kremlin-Bicêtre)
15:45 - 16:15 Thérapie génomique. Anne GALY (Directrice de l'unité) (Conférencier, Evry)

16:15 - 16:45 PAUSE
16:45
16:45-18:15
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A16
SESSIONS SIMULTANEES 01
Neurodéveloppement

SESSIONS SIMULTANEES 01
Neurodéveloppement

Modérateurs : Valérie DUPE (Chargé de recherche Inserm) (Rennes), Delphine HERON (Responsable UF Génétique Médicale) (Paris)
16:45 - 17:00 #28735 - SS001 Caractérisation des organoïdes cérébraux KO MED13L.
SS001 Caractérisation des organoïdes cérébraux KO MED13L.

Le Mediator est un grand complexe corégulateur conservé de la levure à l'homme. Il joue un rôle crucial dans l'assemblage du complexe de pré-initiation de la transcription, en prenant part au recrutement de l'ARN polymérase II. Il s'est révélé être l’un des coordinateurs principaux du développement et de la détermination du lignage cellulaire grâce à des interactions avec divers facteurs de transcription et régulateurs épigénétiques.

Le Mediator est organisé en quatre modules, à savoir la queue, le milieu, la tête et le module kinase. Chez les vertébrés, le module kinase comprend quatre protéines : CDK8, CCNC, MED12 et MED13, ou leurs paralogues respectifs : CDK19, MED12L, et MED13L. Le module kinase présente des interactions et des fonctions spécifiques par rapport aux autres composants du complexe Mediator. Des variants rares des gènes codant les sous-unités de ce module ont été associés à des troubles du neurodéveloppement chez l'humain.

Ainsi, des variants de MED13L ont été identifiés chez des patients présentant une déficience intellectuelle modérée à sévère. Nous avons développé un modèle d'organoïdes cérébral MED13L-KO à partir de hIPSc (human Induced Pluripotent cells). Nous avons caractérisé les organoïdes MED13L KO et sauvages par une analyse de l'expression des gènes et de l'accessibilité de la chromatine au niveau de chaque cellule (single-cell RNA-seq et single cell ATAC-seq).

Nous avons identifié des différences dès les premières étapes du développement, notamment le diamètre des organoïdes et l'expansion des bourgeons neuroépithéliaux. L'analyse transcriptomique unicellulaire a montré, dans les organoïdes sauvages, le développement de neurones corticaux matures des couches supérieures et profondes (BCL11B, SATB2), de neurones glutamatergiques et GABAergiques avec des synapses apparemment fonctionnelles (GRIA1, GRIA2, GRIN2B, GABRB3). Dans les organoïdes MED13L KO, l'analyse de l'expression génétique a révélé que l’invalidation de MED13L a conduit à un engagement rétinien, avec une expression de marqueurs rétiniens (RAX, VSX2) et des photorécepteurs (USH2A). La combinaison des données d'accessibilité à la chromatine des cellules uniques a permis d'identifier des loci de co-accessibilité, reliant les éléments régulateurs à leurs gènes cibles putatifs. Comparativement aux sauvages, nous avons trouvé dans les organoïdes MED13L KO un plus grand nombre d'éléments régulateurs accessibles conduisant à une expression élevée de gènes critiques pour le développement de la rétine, y compris PAX6 et OTX2. Sur la base de ces données, MED13L est probablement critique dans le contrôle négatif des gènes précoces induisant une destinée rétinienne. Ce mécanisme est susceptible d'être critique pour permettre un engagement cortical correct des neurones en développement.


Jamal GHOUMID (Lille), Ryan ZIFFRA, Marie BALERDI, Dianne LABOY CINTRON, Jerome SIGE, Nadav AHITUV
17:00 - 17:15 #28139 - SS002 Etude in vitro des bases génétiques des anomalies cérébrales liées à une déficience en Sonic Hedgehog.
SS002 Etude in vitro des bases génétiques des anomalies cérébrales liées à une déficience en Sonic Hedgehog.

L'holoprosencéphalie (HPE) est une pathologie du développement cérébral embryonnaire précoce causée principalement par un dysfonctionnement de la voie de signalisation Sonic Hedgehog (SHH) chez l’Homme. En accord avec le rôle essentiel de la voie SHH dans la formation et la mise en place des tissus de la ligne médiane antérieure, les variants génétiques délétères causatifs de l’HPE affectent des acteurs de la voie de signalisation SHH. Il est à noter que l'accumulation de variants (oligogénisme) à effets hypomorphes sur l'activité de SHH est largement impliquée dans l’étiologie de l’HPE. A ce jour, et malgré l’implication de 16 à 18 gènes, près de 70 % des patients atteints d’HPE demeurent sans diagnostic moléculaire. Notre objectif principal est d'améliorer l’efficacité de ce diagnostic moléculaire ainsi que la compréhension de la physiopathologie de l’HPE.

Afin de modéliser l’HPE et les premières étapes du développement cérébral, nous tirons parti de la capacité des cellules souches pluripotentes induites (iPSCs) humaines à se différentier en tissu neurectodermique, i.e., le tissu primordial du cerveau embryonnaire. Ainsi, nous avons établi au laboratoire la différenciation des iPSCs en neuroectoderme (NE), tissu qui par défaut adopte une identité dorsale (dNE, caractérisé par l’expression des marqueurs dorsaux correspondant). SHH agissant in vivo sur un neurectoderme ventral, nous avons ensuite orienté cette différentiation neurectodermique vers un tissu neurectodermique ventralisé (vNE, caractérisé par l’expression des marqueurs ventraux) en traitant le vNE à l’aide de molécules SHH. Cette approche nous a permis d’établir un modèle in vitro récapitulant les propriétés du tissu embryonnaire affecté dans l’HPE.

Par la suite, et afin de déterminer la sensibilité de ce modèle aux perturbations de la voie SHH, et donc sa pertinence pour nos études, nous avons étudié l'impact de la déficience graduelle en SHH dans le vNE en utilisant la Cyclopamine (inhibiteur de la voie SHH). Nous avons ainsi observé que l’inhibition pharmacologique de la voie SHH entraîne une diminution de la population de cellules présentant l’expression des marqueurs ventraux et l’apparition de cellules exprimant les marqueurs dorsaux, et ce de matière dose-dépendante. Ce résultat indique que la Cyclopamine est un inhibiteur efficace de la différenciation ventrale de neuroectoderme dépendant de la voie SHH, et établit l’intérêt de ce modèle cellulaire pour l’étude des causes et conséquences moléculaires de l’HPE.

Nous utiliserons ce système expérimental pour l’établissement de signatures transcriptomiques caractéristiques de l’HPE afin d’établir une nouvelle méthode de diagnostic moléculaire indépendante du diagnostic génétique. Ce système expérimental sera également utilisé dans des études fonctionnelles afin de disséquer les mécanismes physiopathologiques de l’HPE.


Veranika PANASENKAVA (Rennes), Farah DIAB, Helene GUYODO, Christèle DUBOURG, Sylvie ODENT, Marie DE TAYRAC, Erwan WATRIN, Valérie DUPÉ
17:15 - 17:30 #28172 - SS003 Le diagnostic génétique moléculaire des formes rares d’épilepsie : évaluation du rendement diagnostique du séquençage à haut débit d’un panel de gènes impliqués dans les épilepsies monogéniques, et conséquences pratiques d’un tel diagnostic.
SS003 Le diagnostic génétique moléculaire des formes rares d’épilepsie : évaluation du rendement diagnostique du séquençage à haut débit d’un panel de gènes impliqués dans les épilepsies monogéniques, et conséquences pratiques d’un tel diagnostic.

Introduction : Les épilepsies constituent un groupe de pathologies fréquentes : elles concernent environ 1% de la population, essentiellement pédiatrique. La part génétique des épilepsies s’élève à près de 80%, dont la majorité sont d’origine polygénique. Les évolutions récentes des technologies de séquençage des génomes ont permis d’identifier un grand nombre de gènes impliqués dans les épilepsies monogéniques.

 

Objectif : L’objectif de ce travail était, d’une part, de déterminer l’apport diagnostique du panel PAGEM (PAnel des Gènes d’Epilepsies Monogéniques), chez des patients pour lesquels un diagnostic d’épilepsie mendélienne était suspecté, et, d’autre part, d’étudier les conséquences pratiques d’un tel diagnostic.

 

Matériels et méthodes : Nous avons mené une étude clinique rétrospective, après séquençage à haut débit d’un panel de 115 gènes impliqués dans les épilepsies mendéliennes, chez des patients aux phénotypes électro-cliniques recueillis de façon précise, et recrutés à l’échelle nationale. Il s’agissait de cas familiaux ou sporadiques.

 

Résultats : Dans notre cohorte de 558 patients issus de 50 centres français, le rendement diagnostique global s’élevait à 32,3% (180/558). Nous avons identifié un total de 186 variants diagnostiques, dont 10 CNVs (8 délétions et 2 duplications), et 4 variants en mosaïque, dans 58 gènes différents. Les gènes les plus fréquemment impliqués étaient KCNQ2, GRIN2A, SCN1A, ATP1A3, KCNT1 et PRRT2. La majorité des variants identifiés étaient de novo (72/104). Les épilepsies précoces conduisaient à un taux diagnostique significativement plus élevé, avec un rendement diagnostique atteignant 41,4% chez les patients ayant débuté leurs épilepsies avant l’âge de 3 mois (63/152). Le rendement diagnostique était particulièrement élevé pour les encéphalopathies épileptiques, dont les encéphalopathies avec POCS, et pour les syndromes de Doose et de Dravet. Cinq démarches de diagnostic prénatal ont été menées dans notre centre suite à ces diagnostics moléculaires, et plusieurs patients ont bénéficié d’adaptations thérapeutiques efficaces.

 

Conclusions : L’approche ciblée par panel de gènes constitue un excellent outil diagnostique pour les épileptologues, et la caractérisation génétique des patients épileptiques joue un rôle essentiel pour la formulation d’un conseil génétique et l’adaptation de la prise en charge thérapeutique. A l’ère de cette médecine personnalisée, les techniques d’analyses pangénomiques sont néanmoins en passe de remplacer les approches ciblées par panel de gènes du fait d’un rapport coût/diagnostic qui devient meilleur.


Pauline MONIN (LYON), Audrey LABALME, Nicolas CHATRON, Carole GOUJON, Hélène GUILBERT, Marie LUINO, Pierre-Antoine ROLLAT-FARNIER, Claire BARDEL, Thomas SIMONET, Dorothée VILLE, Eleni PANAGIOTAKAKI, Julitta DE REGNAULD DE BELLESCIZE, Alexis ARZIMANOGLOU, Vincent DES PORTES DE LA FOSSE, Marianne TILL, Damien SANLAVILLE, Gaetan LESCA
17:30 - 17:45 #27720 - SS004 Identification de variations non-codantes du gène NIPBL responsables du syndrome de Cornelia de Lange.
SS004 Identification de variations non-codantes du gène NIPBL responsables du syndrome de Cornelia de Lange.

Le syndrome de Cornelia de Lange (CdLS) associe retard de développement et/ou déficience intellectuelle, retard de croissance, microcéphalie, troubles alimentaires, anomalies des membres et dysmorphie. Cinq gènes principaux sont impliqués, codant pour des protéines du complexe cohésine. Le gène majeur est NIPBL, responsable de 70% des diagnostics et dont les variations pathogènes entrainent une perte de fonction. La stratégie d’exploration des patients avec suspicion de CdLS se fait classiquement par analyse d’un panel de 22 gènes, 40% des cas restant sans diagnostic moléculaire après analyse. Nous avons évalué l'hypothèse de variations non-codantes non détectées par les stratégies de routine chez ces patients non résolus.

Nous avons procédé en 2 étapes : (1) réannotation des variations non codantes de NIPBL capturées en panel chez 99 patients non résolus. Suite à l’identification d’une mutation du 5’UTR, nous avons mis au point une analyse fonctionnelle. (2) Sélection de 5 patients CdLS pour séquençage de génome en trio selon les critères suivants : (i) CdLS classique après évaluation clinique, (ii) séquençage négatif du panel à partir d'ADN sanguin ou salivaire, (iii) ADN disponible des 2 parents sains et (iv) ARN extrait du sang chez le cas index pour analyse transcriptomique par RNA-Seq le cas échéant.

Par réannotation des données de panels, nous avons identifié chez un garçon avec un CdLS classique une variation (NM_133433.3:c.-457_-456delinsAT) de novo dans le 5’UTR de NIPBL, prédite pour créer un cadre de lecture en amont du cadre naturel (uORF). Nous avons mis en place un test rapporteur dans lequel le 5'UTR de NIPBL, WT ou muté, est cloné en amont de la séquence codante de la GFP. Après transfection de cellules HEK293, la condition mutée était associée à une baisse d’expression de 80% de la GFP par western blot (WB) sans modification des quantités d’ARNm (RT-ddPCR). Nous avons confirmé sur une lignée lymphoblastoïde du patient la baisse de NIPBL de 50% par rapport à 4 contrôles par WB, sans modification des niveaux d’ARNm. Cette mutation pourrait donc entrainer une répression de la traduction de NIPBL, menant à une perte de fonction.

L’analyse des 5 génomes nous a permis d’identifier chez 3 patients une variation pathogène de novo, dans la séquence codante de gènes absents du panel : POU3F3, SPEN et TAF1. Chez les 2 patients restants, nous avons identifié chez chacun une variation de novo intronique profonde distincte dans NIPBL, prédite pour créer respectivement un site donneur et accepteur d’épissage. La RT-PCR et l’analyse par RNASeq ont confirmé l’utilisation de ces néo-sites, entrainant respectivement l’inclusion d’un néo-exon dans l’intron 8 et 32 de NIPBL et un décalage du cadre de lecture avec codon stop prématuré.

Ainsi, nous identifions une cause non-codante chez 6 patients avec CdLS qui étaient non résolus. L’accès à des tests fonctionnels simples et à des analyses de transcrits a permis de confirmer l’impact de ces variations.


Juliette COURSIMAULT (ROUEN), Kévin CASSINARI, Alice GOLDENBERG, Pascale SAUGIER-VEBER, Francois LECOQUIERRE, Gabriella VERA, Nathalie DROUOT, Anne-Claire RICHARD, Marion ROLAIN, Myriam VEZAIN, Céline DERAMBURE, Olivier QUENEZ, Sophie COUTANT, Jamal GHOUMID, Mélanie RAMA, Thomas SMOL, Marine LEGENDRE, Patricia FERGELOT, Didier LACOMBE, Anais PHILIPPE, Laëtitia LAMBERT, Elise SCHAEFER, Elise BRISCHOUX-BOUCHER, Lionel VAN MALDERGEM, Myriam BRONNER, Jean-François DELEUZE, Robert OLASO, Anne BOLAND, Anne ROVELET-LECRUX, Magalie LECOURTOIS, Gael NICOLAS
17:45 - 18:00 #28634 - SS005 Faisabilité et efficience du séquençage de génome en trio en 1ère intention pour le diagnostic étiologique des déficiences intellectuelles : l’étude DEFIDIAG.
SS005 Faisabilité et efficience du séquençage de génome en trio en 1ère intention pour le diagnostic étiologique des déficiences intellectuelles : l’étude DEFIDIAG.

Introduction

La Déficience Intellectuelle (DI) atteint 1 à 3% de la population générale. L’identification d’un diagnostic causal est un véritable défi compte-tenu de son extrême hétérogénéité génétique, alors qu’il s’avère la 1ère étape pour adapter au mieux la prise en charge et prodiguer un conseil génétique approprié. De nombreuses études ont montré l’apport du séquençage de l’exome (ES) en 1ère ligne. L'utilisation de séquençage du génome (GS) en 1ère intention devrait atteindre un rendement diagnostique plus élevé compte tenu de sa couverture plus large et plus homogène que l’ES et de sa capacité à identifier des variations de structures ou des événements pathologiques intergéniques ou introniques profonds. Le coût décroissant du séquençage, les progrès rapides de la bioinformatique, et l’intérêt de disposer, en une seule analyse moléculaire, de l’ensemble des données utiles à des réanalyses ultérieures, ont incité le Plan France Médecine Génomique 2025 à déployer le projet pilote DEFIDIAG dans l’objectif d’évaluer l'efficacité du GS en 1ère ligne pour identifier le diagnostic moléculaire chez les patients avec une DI sans étiologie évidente.

 

Méthode : Cette étude diagnostique prospective multicentrique (14 centres d’inclusion) vise à comparer le pourcentage de diagnostic causal identifié par l'analyse du GS en trio par rapport à celui obtenu avec la stratégie française de référence (FRAXA, ACPA et panel DI44). Les deux stratégies sont appliquées en insu, en parallèle, dans la même population de 1275 cas index de DI sans diagnostic évident (dont 50% venant pour une 1ère investigation). L’étude a également pour objectif d’identifier la stratégie la plus adaptée selon la présentation clinique des patients et d’évaluer l’impact du GS sur l’errance diagnostique des familles, la modification de leur prise en charge et de son coût, et d’en identifier les avantages/ difficultés pour les patients et leur famille. Les patients seront suivis 12 mois après le rendu des résultats afin de collecter les données nécessaires (approches mixtes qualitatives et quantitatives).

 

Résultats préliminaires : Nous présenterons l’avancement des différents volets de l’étude et les caractéristiques des patients inclus depuis mars 2020. A ce jour, 1095/1275 patients ont été inclus (47% en 1ère ligne et 32% avec une DI sévère à profonde). Les résultats ont été validés en RCP pour 272 patients (25%). Une variation de classe 4 ou 5 a été retrouvée pour 39% (40/103) des patients en 1ère ligne et pour 46% des patients en impasse diagnostique (77/169). Chez les patients avec une DI sévère à profonde, un diagnostic a été identifié pour  23% des patients en 1ère ligne et pour 45% des patients en impasse diagnostique (43/95).

 

Conclusion

Cette étude permettra d’identifier les difficultés soulevées par la mise en place du GS pour les professionnels, les patients et leur famille, permettant ainsi d’ouvrir des pistes d’action pour optimiser l’utilisation du GS en routine.


Christine BINQUET, Marion BOUCTOT, Marie-Laure ASENSIO, Simon ALBAN, Christelle DELMAS, Anne BOLAND, Anne-Sophie BRIFFAUT, Francis GUILLEMIN, Valerie SEROR, Yannick DUFFOURD, Catherine LEJEUNE, Sylvie ODENT, Laurence FAIVRE, Delphine HERON, Damien SANLAVILLE, Stanislas LYONNET, Patrick NITSCHKE, Jean-François DELEUZE, Hélène ESPEROU, Bénédicte GERARD (STRASBOURG), Thierry FREBOURG, Hélène DOLLFUS, Defidiag GROUPE DES INVESTIGATEURS PFMG 2025
18:00 - 18:15 #28016 - SS006 Dysfonction du système ubiquitine-protéasome dans les pathologies neurodéveloppementales.
SS006 Dysfonction du système ubiquitine-protéasome dans les pathologies neurodéveloppementales.

Contexte : Le système Ubiquitine-Protéasome (UPS) est chez les Eucaryotes un élément majeur de la dégradation intracellulaire, et par là même de la protéostasie. Un nombre croissant des 1200 gènes qui constituent l’UPS est associé à des troubles du neurodéveloppement (TND), au point d’en représenter environ 10 à 15% des causes. Notre équipe a contribué à l’identification d’un certain nombre de ces TND liées à des gènes de l’UPS (UPS-TND) comme PSMD12, PSCM3, PSMC5, ou BAP1. Notre objectif est de mieux comprendre les UPS-TND en identifiant les mécanismes physiopathologiques à l’origine des troubles neurodéveloppementaux chez les patients.

Méthode : En collaboration avec des généticiens cliniciens en France et à l’étranger, nous recrutons des patients avec des variants UPS et collectons des échantillons biologiques à partir desquels nous amplifions les lymphocytes T. Dans ce modèle cellulaire, nous évaluons l’impact de chaque variant sur la protéostasie et le statut inflammatoire par une analyse systématique de la fonction protéasomale, du profil d’ubiquitination et de l’expression de gènes de l’immunité innée. Nous étudions également l’impact sur la régulation des protéines partenaires spécifiques pour chaque gène d’intérêt. Pour certains variants, nous avons lancé la production des modèles neuronaux dérivés d’iPSC dont nous allons analyser les caractéristiques morphologiques et multiomiques.

Résultats : A ce jour, nous avons collecté les prélèvements de 30 patients et apparentés dont les variations touchent aussi bien des gènes codant des sous-unités du protéasome (PSMB5, PSMC1, PSMC3, PSMC5, PSMD11, PSMD12), des ubiquitine-ligases (CUL2, CUL3, CUL4B) et des déubiquitinases (USP7, USP8, BAP1), couvrant ainsi les trois types d’acteurs majeurs de la voie UPS. Les explorations fonctionnelles encore préliminaires que nous avons réalisées ont révélé des mécanismes communs aux UPS-TND : diminution de l’activité enzymatique du protéasome et accumulation de protéines polyubiquitinylées, dysimmunité avec une réponse Interféron de type 1 anormalement élevée, dérégulations épigénétiques en Chip-Seq, montrant des gènes sur-/sous-régulés intéressants des acteurs majeurs connus en déficience intellectuelle.

Discussion : Les données préliminaires indiquent des chevauchements des mécanismes pathogéniques des différentes UPS-TND testées. Nous souhaitons étendre nos investigations à un maximum de pathologies de ce système afin de croiser les données et d’identifier des points moléculaires clés se retrouvant dans la physiopathologie des UPS-TND, tout en développant notre réseau de collaboration. En identifiant ces marqueurs de pathologie, en déterminant précisément les cellules et tissus impactés et en établissant des corrélations génotype-phénotype, nous visons à identifier des leviers permettant une action thérapeutique dans un futur proche.


Wallid DEB (Nantes), Virginie VIGNARD, Thomas BESNARD, Benjamin COGNE, Silvestre CUINAT, Laëtitia FLORENCEAU, Alice MOLLE, Janelle E. STANTON, Sandra MERCIER, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Bertrand ISIDOR, Elke KRÜGER, Richard REDON, Andreas M. GRABRUCKER, Jérémie POSCHMANN, Frédéric LAUMONNIER, Frédéric EBSTEIN, Sébastien KÜRY, Stéphane BÉZIEAU

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D16
SESSIONS SIMULTANEES 04
Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif

SESSIONS SIMULTANEES 04
Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif

Modérateurs : Sylvie JAILLARD (PU-PH) (Rennes), Sophie MONNOT (praticien hospitalier) (paris)
16:45 - 17:00 #28759 - SS019 Diagnostic prénatal non invasif des maladies monogéniques par dosage relatif d'haplotype.
SS019 Diagnostic prénatal non invasif des maladies monogéniques par dosage relatif d'haplotype.

Contexte. Pour diminuer les risques de perte fœtale liés au prélèvement invasif mis en œuvre lors du diagnostic prénatal des maladies génétiques, des méthodes non invasives de diagnostic prénatal ont été développées, basées sur l’étude de l’ADN fœtal circulant (cffDNA) dans le sang maternel. Le diagnostic prénatal non invasif pour les maladies monogéniques (DPNIgene) a été largement adopté par les patientes. Cependant, ses applications sont limitées à l'exclusion des variants pathogènes paternels ou de novo, l’étude de la transmission des variants maternels restant très complexe du fait de la présence prépondérante de l’ADN maternel environnant.

Objectif. Développer une méthode non invasive de diagnostic prénatal des maladies monogéniques, applicable quel que soit le mode de transmission ou la nature de l’anomalie génétique.

Méthode. Plus de 100 familles à risque de transmettre la mucoviscidose (transmission récessive, gène CFTR), la neurofibromatose de type 1 (transmission dominante, gène NF1), la myopathie de Duchenne (transmission récessive liée à l’X, gène DMD) ou l’hémophilie (transmission récessive liée à l’X, gènes F8 ou F9) ont été incluses dans l’étude DANNI, en parallèle de leur parcours de soin classique de diagnostic prénatal. Plusieurs échantillons ont été recueillis pour chaque famille : l’ADN nucléaire des parents, l’ADN nucléaire d’un cas index (si disponible), l’ADN plasmatique maternel et l’ADN nucléaire du fœtus (obtenu par prélèvement invasif). Ces échantillons ont été séquencés par NGS après enrichissement par capture ciblée des séquences codantes des gènes d’intérêts et de SNP situés à +/- 2Mb. Notre approche méthodologique se déroule en plusieurs étape, permettant 1/ de reconstruire les haplotypes parentaux afin d’identifier le.s haplotype.s à risque, lié.s à la pathologie ; 2/ de déterminer précisément la fraction d’ADN fœtal dans le plasma maternel ; 3/ de détecter qualitativement l’allèle paternel transmis au fœtus ; 4/ de détecter quantitativement l’allèle maternel transmis au fœtus par dosage relatif d’haplotype (RHDO); 5/ de déduire le génotype fœtal, en tenant compte des scores qualité visant à déterminer la fiabilité des résultats obtenus.

Résultats. 78 grossesses issues de 67 familles ont été testées. Le terme de grossesse au moment du prélèvement de plasma maternel variait de 7,6 à 31 SA. La fraction fœtale dans l’ADN plasmatique variait entre 3,1% et 19.7%. Les haplotypes parentaux ont pu être reconstitués dans 100% des cas à partir de la comparaison avec l’ADN d’un cas index ou de l’ADN du fœtus. L’étude de la transmission des haplotypes parentaux a permis d’obtenir un résultat conclusif et concordant avec le statut fœtal attendu dans 62/67 (93 %) des cas de DPNI, non conclusif dans 5/67 (7%) des cas et conclusif discordant dans 0/67 (0%) des cas.

Conclusion. Cette étude montre la faisabilité du dépistage prénatal non invasif des maladies monogéniques.


Mathilde PACAULT, Camille VEREBI, Magali CHAMPION, Lucie ORHANT, Alexandre PERRIER, Claude FEREC, Thierry BIENVENU, Romain DAVEAU, Juliette NECTOUX (paris)
17:00 - 17:15 #28315 - SS020 L’examen foetopathologique a-t-il un intérêt après séquençage d’exome en prénatal ?
SS020 L’examen foetopathologique a-t-il un intérêt après séquençage d’exome en prénatal ?

L’évaluation du pronostic des anomalies détectées en cours de grossesse est  souvent un défi pour les équipes de CPDPN. Il se base sur le type, la sévérité, le nombre de malformations et sur d’éventuelles hypothèses de diagnostic syndromique. Un diagnostic génétique peut aider à déterminer le pronostic et orienter les décisions relatives à la grossesse. Après une ACPA recherchant un déséquilibre génomique, un séquençage d’exome  (SE) est de plus en plus souvent discuté au sein des CPDPN, en particulier lorsque les couples sont confrontés à une incertitude diagnostique et pronostique pour décider de poursuivre ou non la grossesse. 

Notre expérience de SE prénatal sur signe d’appel échographique depuis 20 mois inclut 45 patientes. Un diagnostic moléculaire  a été réalisé dans 15 cas (33%) avec poursuite de la grossesse dans 7 cas (gènes DCC, DYNC2H1, OFD1, SLC26A3, COL1A1, ODAD4), montrant que le SE prénatal s’intègre également dans une politique nataliste en éclairant sur les modalités de prise en charge du nouveau-né. Sur les 8 interruptions médicales de grossesses (IMG), la décision résultait  du SE dans 6 cas.  Parmi les sans diagnostic, 22 grossesses ont été poursuivies et 2 diagnostics ont été guidés par l’examen clinique post-natal et relecture ciblée du SE (GPC3) ou par une autre technique (Silver-Russel); 5 IMG ont été réalisées sur la base de l’imagerie. En cas d’IMG, un examen fœtopathologique (EFP) est systématiquement proposé. Dans la mesure où les analyses génétiques sont conduites en amont de l’IMG, l’examen fœtopathologique  est-il encore indiqué ?

 

Parmi les 13 cas d’IMG, 9 fœtus ont bénéficié d’un EFP. Parmi les cas avec diagnostic, l’EFP a toujours conforté le diagnostic moléculaire, en particulier grâce à l’examen morphologique de la face (KMT2D, FLT4,  SOX9, PUF60, SLC25A24) et a rectifié le cadre nosologique une fois (immobilisme – TTN).   Trois couples n’ont pas souhaité l’EFP après le diagnostic et il persiste une description incomplète (ACC isolée, CDH2), ou au moins un signe non rapporté dans le syndrome retenu  (hydramnios, SKI ; HCN, CREBBP). Pour le cas sans diagnostic et sans EFP, les anomalies  cérébrales n‘ont pu être précisées  et la poursuite des explorations par séquençage de génome PFMG n’a donc pu être réalisée.

 

L’interprétation de certaines variations reste plus difficile en prénatal en raison du phénotype fœtal souvent partiel et de la méconnaissance de certains signes prénataux pour beaucoup de syndromes. Notre expérience  avec un délai de réponse d’un mois montre un taux de diagnostic supérieur à 30% apportant une aide à la décision pour les couples.  L’EFP est d’autant plus important que le phénotype est incomplet ou atypique, mais le reste pour améliorer la description des signes prénataux de syndromes rares.  En l’absence de diagnostic, il représente toujours une étape cruciale pour un phénotypage complet et précis permettant des hypothèses diagnostiques et la poursuite des explorations génétiques.


Roxana BORGHESE (paris), Nathalie ROUX, Giulia PETRILLI, Joana BENGOA, Alissandre LECORDIER, Romain NICOLLE, Amale ACHAIAA, Sophie CHUON, Zaina AIT ARKOUB, Giulia BARCIA, Sophie RONDEAU, Juliette NECTOUX, Clémence MOLAC, Sarah GROTTO, Vassilis TSATSARIS, Emmanuelle PANNIER, Yves VILLE, Emmanuel SPAGGIARI, Valérie MALAN, Marie-Paule BEAUJARD, Aurélie COUSSEMENT, Geneviève BAUJAT, Caroline MICHOT, Valerie CORMIER-DAIRE, Bettina BESSIERES, Laurence LOEUILLET, Julie STEFFANN, Jeanne AMIEL, Tania ATTIE-BITACH
17:15 - 17:30 #28760 - SS021 Quelle est la valeur de la détection d’anomalies chromosomiques autres que les trisomies communes par analyse de l’ADN libre circulant dans le sang maternel ?
SS021 Quelle est la valeur de la détection d’anomalies chromosomiques autres que les trisomies communes par analyse de l’ADN libre circulant dans le sang maternel ?

Le dépistage prénatal non invasif (DPNI) de la trisomie 21 par analyse de l’ADN libre circulant (ADNlc T21) fait aujourd’hui partie intégrante du paysage du dépistage prénatal en France. Dans les grossesses singletons, il est indiqué en 2ème ligne, sauf cas particuliers, devant un risque calculé par les marqueurs sériques maternels supérieur ou égal à 1/1000. Au moins 90% des tests ADNlc T21 réalisés aujourd’hui en France sont basés sur une analyse pangénomique ce qui permet, sous réserve d’une analyse bioinformatique appropriée, de détecter d’autres déséquilibres chromosomiques que les trisomies communes (21, 18 et 13). Or, peu d’études ont évalué ses performances dans ces anomalies en pratique clinique et aucune ne l’a fait à partir du test NIPT VeriSeq v2 utilisé dans plus de 90% des cas en France.

L’objectif principal de cette étude est d’estimer la valeur prédictive positive (VPP) du test ADNlc utilisant la technique NIPT VeriSeq, pour les trisomies rares et les anomalies segmentaires dans les grossesses singletons à risque élevé à modéré. L’objectif secondaire est d’évaluer l’incidence de ces anomalies. Nous avons donc mené une étude rétrospective multicentrique basée sur l’analyse des résultats DPNI de trois centres académiques, la plateforme DPNI de l’APHP à Cochin, la plateforme du CHU de Rennes et celle du CHU de Rouen. Seules les grossesses singletons ont été incluses et seules les trisomies rares, dont le rendu est recommandé par l’association des cytogénéticiens de la langue française (ACLF), ainsi que les anomalies segmentaires de plus de 7 Mb ont été évaluées.

Depuis Mars 2021, date de mise en place dans nos centres de la 2ème version de NIPT VeriSeq permettant la détection d’autres anomalies que les trisomies communes, nous avons détecté 69 anomalies chromosomiques parmi les 5081 DPNI réalisés chez des singletons, dont 21 trisomies rares de la liste de l’ACLF, 37 anomalies segmentaires et 11 situations d’anomalies multiples. Parmi les 69 anomalies détectées, 22 ont été signalées dans le compte-rendu et 13 d’entre elles ont été rendues en échec. La collecte des issues de grossesse est toujours en cours mais d’après nos résultats préliminaires la VPP pour les trisomies rares est inférieure à 10% et celle pour les anomalies segmentaires est d’environ 25%.

Le rendu d’une anomalie chromosomique autre que les trisomies communes détectée au décours d’un dépistage par ADNlc T21 est loin d’être trivial encore aujourd’hui en partie en raison de l’absence de données précises sur la VPP dans notre population. Notre étude sera donc d’une grande utilité pour une information la plus complète possible aux patientes et aux cliniciens.


Camille VEREBI, Erika LAUNAY, Céline DUPONT, Jonathan ROSENBLATT, Morgane VALENTIN, Lionel CARBILLON, Pierre François CECCALDI CARP, Jean Louis BENIFLA, Geneviève QUENUM, Jean-Marie JOUANNIC, Audrey ROSEFORT, Marc DOMMERGUES, Aurélie COUSSEMENT, Vassilis TSATSARIS, Olivier PICONE, Marie-Paule BEAUJARD, Yves VILLE, Aline RECEVEUR, Alexandre VIVANTI, Hanane BOUCHGHOUL, Yosra LAJMI BAHLOUL, Mathilde BARROIS, Jocelyn BRAYET, Pascal CHAMBON, Laïla EL KHATTABI (Paris)
17:30 - 17:45 #28531 - SS022 Détermination prénatale non invasive du génotype fœtal chez des femmes enceintes présentant un diabète monogénique MODY-GCK : étude de faisabilité chez 24 patientes.
SS022 Détermination prénatale non invasive du génotype fœtal chez des femmes enceintes présentant un diabète monogénique MODY-GCK : étude de faisabilité chez 24 patientes.

Contexte. Le diabète MODY-GCK est la conséquence de variants hétérozygotes perte de fonction du gène de la glucokinase (GCK) se traduisant par une diminution de la sécrétion d’insuline. L’hyperglycémie (HG) associée au MODY-GCK étant modérée et stable au cours de la vie, aucun traitement antidiabétique n’est nécessaire en dehors de la grossesse. La particularité du MODY-GCK est que le traitement de l’HG maternelle au cours de la grossesse dépend du génotype GCK du fœtus. Si le fœtus a hérité du variant GCK maternel, sa croissance est normale car le niveau de glycémie auquel son insulinosécrétion est déclenchée est le même que celui de sa mère, le traitement de l’HG maternelle est donc inutile. En revanche, si le fœtus n’a pas hérité du variant GCK maternel, l’insulinosécrétion est augmentée en réponse à l’HG maternelle, ce qui accélère la croissance fœtale et augmente de 50% le risque de macrosomie. A ce jour, le dépistage prénatal non invasif du diabète MODY-GCK n’est pas disponible et la décision de traiter ou pas l’HG maternelle est difficile.

Objectif. Développer une méthode de détermination non-invasive du génotype GCK fœtal basé sur l’analyse de l’ADN fœtal libre circulant.

Méthodes. Etude ancillaire d’un PHRC national sur le diabète MODY-GCK ayant permis de collecter l’ADN plasmatique maternel et les ADN nucléaires des parents et de l’enfant à la naissance. Approche méthodologique basée sur l’analyse des données de séquençage à haut débit d’un panel « in house » de gènes incluant les régions codantes de GCK et des SNP situés à ± 2 Mb du locus d’intérêt, ayant permis (i) la reconstruction des haplotypes parentaux afin d’identifier l’haplotype maternel à risque et (ii) la détermination de l’haplotype maternel transmis au fœtus par dosage relatif d’haplotypes (RHDO) dans le plasma maternel.

Résultats. 24 femmes porteuses de variants distincts de GCK ont été analysées. L’ADN plasmatique a été extrait à 16 SA [12-25]. La fraction fœtale de l’ADN plasmatique a été estimée à partir de l’analyse des allèles paternels plasmatiques et variait entre 4,5% et 19.4%. Le nombre de SNPs informatifs au locus GCK pour la détermination des haplotypes maternels était de 404 [95-715]. Les résultats préliminaires de 12 cas pour lesquels l’ADN nucléaire d’un cas index était disponible montrent que notre approche a été conclusive dans 91.7% (11/12) des cas. Le test a prédit 3 fœtus porteurs de l’haplotype maternel à risque parmi les 11 cas conclusifs. La comparaison de ces résultats avec le génotype de l’enfant à la naissance montre un taux de concordance de 100%.

Conclusion. Cette étude montre la faisabilité du dépistage prénatal non invasif du diabète MODY-GCK. Le bénéfice majeur attendu de la détermination prénatale du génotype fœtal GCK sera d’adapter la prise en charge thérapeutique de la grossesse en connaissance du génotype fœtal et d’éviter ainsi à 50% des femmes avec un diabète MODY-GCK un traitement par insuline non justifié.


Juliette NECTOUX, Camille VEREBI (Paris), Romain DAVEAU, Amélie LAUNOIS, Lucie ORHANT, Gwendoline LEROY, Magali CHAMPION, Delphine BOUVET, Cécile SAINT-MARTIN, Cécile CIANGURA, Christine BELLANNÉ-CHANTELOT
17:45 - 18:00 #27909 - SS023 Etude de faisabilité du Diagnostic Préimplantatoire pour maladies monogéniques par séquençage haut débit.
SS023 Etude de faisabilité du Diagnostic Préimplantatoire pour maladies monogéniques par séquençage haut débit.

En France, le Diagnostic Préimplantatoire (DPI) pour maladies monogéniques repose actuellement sur la technique de PCR multiplex. L’analyse familiale de marqueurs microsatellites, et éventuellement de la mutation, permettent l’haplotypage et le diagnostic sur les embryons lors du DPI. Une mise au point couple-spécifique est souvent nécessaire et pose parfois des difficultés (manque d’informativité des marqueurs de la région, double-indications, mutations de novo …). Afin de répondre au plus grand nombre de demandes de DPI pour une indication donnée, nous proposons une approche par séquençage haut-débit (NGS) ciblé pour le DPI de certaines maladies monogéniques, basée sur l’analyse de Single Nucleotide Polymorphism (SNP, analyse indirecte) et des exons codants de certains gènes (analyse directe).

Cette approche nécessite :

- une quantité d’ADN importante, obtenue après amplification de tout le génome (MDA) rendue possible par la biopsie embryonnaire au stade blastocyste pour récolter des échantillons pluricellulaires (trophectoderme), afin de réduire le risque d’Allele DropOut (ADO) ;

- des outils bioinformatiques permettant une analyse ciblée sur le gène d’intérêt dans le cadre d’un panel multi-gènes puisque la loi française restreint l’analyse sur les embryons à la région concernée par la demande de DPI.

Nous avons développé un panel ciblé de 38 régions incluant des centaines de SNP par région et les exons codant de 24 gènes soit environ 16000 cibles. Le séquençage est réalisé sur la plateforme NextSeq550 (Illumina) et l’analyse est limitée à la région d’intérêt grâce au développement d’une application spécifique au DPI au sein du pipeline bioinformatique STARK.

Une vingtaine de familles pour lesquelles un DPI a déjà eu lieu à Strasbourg a été sélectionnée pour la validation de la technique. La première étape consiste en l’analyse de trios (le couple et un apparenté avec mutation) afin de vérifier la détection des mutations le cas échéant et d’évaluer le niveau d’informativité des SNP situés dans la région d’intérêt. Une partie de l’haplotypage peut ainsi être faite en amont de l’étude sur les embryons. La deuxième étape consiste en la réanalyse d’embryons issus de DPI pour ces couples (une cinquantaine d’embryons non transférables ou d’échantillons ayant subi une amplification génome entier dans le cadre de la tentative de DPI) et permettra de vérifier la concordance des diagnostics obtenus par PCR multiplex et par NGS.

A l’heure actuelle, la concordance du statut de 7 embryons issus de DPI pour 4 familles avec des indications variées (autosomique dominante, récessive ou liée à l’X) a été validée et l’analyse des autres échantillons est en cours.

Si ces résultats sont confirmés, cette nouvelle approche devrait permettre de simplifier la validation technique et de réduire le délai avant tentative pour des couples difficiles à prendre en charge avec la technique traditionnelle.


Emmanuelle KIEFFER (Strasbourg Cedex), Nadia BIHEMI, Sarah DONAT, Julien TARABEUX, Samuel NICAISE, Nicolas BECKER, Catherine CELEBI, Jean MULLER, Antony LE BECHEC, Céline MOUTOU
18:00 - 18:15 #27848 - SS024 Projet pilote national ANDDI-PRENATOME d’exome en diagnostic prénatal : taux diagnostique de 43% en première intention dans un délai médian de 28 jours.
SS024 Projet pilote national ANDDI-PRENATOME d’exome en diagnostic prénatal : taux diagnostique de 43% en première intention dans un délai médian de 28 jours.

Introduction: Le diagnostic prénatal (DPN) de maladies génétiques à expression échographique est un véritable défi médical puisque la découverte d’anomalies échographiques anténatales est fréquente (5 à 10% des grossesses). Actuellement, en France, le DPN repose sur des examens d’imagerie ou des investigations infectieuses, métaboliques, immunologiques et génétiques (caryotype, ACPA et séquençage éventuel de gènes ciblés lorsqu'ils sont disponibles dans un délai compatible avec la grossesse). Le caryotype identifie une anomalie chromosomique causale chez environ 20 à 30% des fœtus avec anomalie du développement (AD) avec une augmentation de 3 à 6.5% par ACPA. Malgré le développement du séquençage haut débit d’exome (ES) et de génome (GS), peu de pays se sont actuellement lancés dans l’ES/GS en DPN, à cause des contraintes de délai court de rendu de résultats et de la difficulté d’interprétation des données génomiques en présence de données cliniques parcellaires, parfois réduites aux données d’imagerie anténatale.

Nous présentons les résultats préliminaires du projet pilote ANDDI-PRENATOME dédié à l’étude de la faisabilité d’une analyse d’ES en DPN chez des fœtus avec anomalies échographiques.

Méthodes: Lors du diagnostic échographique (10-34SA) de 2 anomalies majeures, ou 1 anomalie majeure et 1 anomalie mineure, ou 1 anomalie (majeure ou mineure) avec forte suspicion de cause génétique, un ES en trio est réalisé en urgence sur liquide amniotique, en parallèle ou après ACPA. Le délai de rendu était fixé à un maximum de 42 jours. Seules les variations classe 5, 4 et 3+ en lien avec le phénotype échographique sont rendues au clinicien.

Résultats: En 2 années, 100 grossesses (15 centres) sont inclues. L’ES est réalisé en 1ère intention chez 75/100 et après ACPA normale chez 25/100. Entre la réception de l’échantillon fœtal par notre laboratoire et la date de compte-rendu au clinicien, le délai médian est de 28 jours. Le taux diagnostique de l’ES est de 43% (33/77) en 1ère intention et de 22% (4/18) après ACPA. En 1ère intention, l’ES identifie systématiquement les 6 CNV trouvés par l’ACPA. Au final, un diagnostic causal est identifié chez 39 fœtus (39 SNV et 6 CNV), de même que 5 variations 3+. 23/45 variations de classes 4 et 5 sont survenues de novo. 17/90 grossesses étant interrompues avant le rendu des résultats. Un pronostic vital et/ou neurodéveloppemental défavorable est identifié dans 51% des grossesses avec résultat positif.

Conclusion: L’ES en DPN est réalisable avec des délais de rendus raisonnables et un intérêt certain pour la prise en charge de la grossesse. Dans les AD, le taux diagnostique apparait semblable à celui de la période postnatale. La majorité de causes sporadiques rend indispensable l’analyse en trio. Son application à plus grande échelle avec notamment une étude de son impact sur l’organisation du système de soins et le parcours de soins doit par ailleurs être menée avant d’envisager son implémentation en routine.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Hana SAFRAOU, Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Sophie NAMBOT, Julian DELANNE, Aurore GARDE, Caroline RACINE, Victor COUTURIER, Valentin BOURGEOIS, Arthur SORLIN, Sebastien MOUTTON, Chloé QUELIN, Marine LEGENDRE, Cindy COLSON, Anne-Claire BREHIN, Alban ZIEGLER, Audrey PUTOUX, Alinoe LAVILLAUREIX, Anne-Marie GUERROT, Jeanne AMIEL, Caroline ROORYCK-THAMBO, Carine ABEL, Patricia BLANCHET, Magali GORCE, Godelieve MOREL, Alice GOLDENBERG, Nicolas GRUCHY, Melanie FRADIN, Agnes GUICHET, Odile BOUTE, Elise SCHAEFER, Gabriella VERA, Catherine VINCENT-DELORME, Rodolphe DARD, Christine FRANCANNET, Estelle COLIN, Marie VINCENT, Bertrand ISIDOR, Sylvie ODENT, Emilie TISSERANT, Philippine GARRET, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN

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C16
SESSIONS SIMULTANEES 03
Bioinformatique, nouvelles approches technologiques

SESSIONS SIMULTANEES 03
Bioinformatique, nouvelles approches technologiques

Modérateurs : Jean MULLER (MCU-PH) (Strasbourg), Marie DE TAYRAC (PU-PH) (Rennes)
16:45 - 17:00 #28005 - SS013 Explorer les données de séquençage de génome short read : le défi des STR impliqués en pathologie humaine.
SS013 Explorer les données de séquençage de génome short read : le défi des STR impliqués en pathologie humaine.

Les short tandem repeats (STR) sont des séquences composées d’unités de 1 à 9 paires de bases répétées en tandem. Des variations de longueur de certains STR sont associées à plus de 50 maladies génétiques. Lorsque le nombre de répétitions excède une valeur seuil donnée, variable selon le locus, la maladie peut se déclarer.

Il est compliqué de mettre en évidence avec précision les variations de longueur des STR à partir de données de séquençage de génomes short read (srGS). Ceci résulte notamment de la difficulté de séquençage de ces régions répétées et du problème d’alignement multiple des séquences. Ces dernières années, plusieurs outils ont été développés par la communauté pour détecter les STR à partir de données de séquençage short read.

L’objectif de notre étude était d’identifier les meilleurs outils et de les tester sur notre cohorte dans le but d’établir de nouveaux diagnostics et de déterminer les paramètres qui font varier la précision des outils.

Nous avons testé les 11 principaux outils de la littérature de détection de STR à partir de données de srGS. Nous avons évalué la facilité d’installation et d’utilisation, la maintenance, le délai d’exécution et les résultats sur 8 contrôles positifs. Nous avons conservé 4 outils, testés sur 23 locus impliqués en pathologie humaine sur notre cohorte de 323 génomes de sujets atteints de troubles du neurodéveloppement. Pour mettre en évidence un nombre de répétitions anormal chez les patients, nous avons identifié les cas avec des valeurs extrêmes (ou outliers) : un nombre de répétitions à un locus donné 1) supérieur à la normale (en zone grise ou en zone pathologique), 2) supérieur au 99e percentile ou 3) supérieur à 4 écarts types au-dessus de la moyenne (Z-score > 4). Les variations candidates, retenues sur la base d’une concordance génotype-phénotype ou lorsque le nombre de répétitions était supérieur au seuil pathologique, ont été vérifiées par des techniques de référence. Nous avons également étudié l’impact de plusieurs paramètres sur les résultats, tels que la longueur de l’expansion, la profondeur de couverture et la longueur des reads.

L’analyse des 323 génomes a mené à l’identification de 299 outliers, dont 25 candidats, parmi lesquels 1 STR pathologique a été confirmé. L’outil avec les meilleurs résultats sur l’ensemble des critères était ExpansionHunter. Les 4 outils testés sous-estimaient largement le nombre de répétitions de grande taille, ce qui souligne l’intérêt de l’identification des valeurs extrêmes plutôt que des valeurs supérieures au seuil pathologique. Plus la profondeur de couverture était élevée, plus les résultats étaient précis, avec une stabilisation des résultats à environ 15X. La précision des résultats était plus importante lorsque la longueur des reads était supérieure à la longueur de la répétition.

Notre étude montre l’efficacité d’une stratégie de détection des expansions de STR impliqués en pathologie humaine, pour améliorer le rendement diagnostique du srGS.


Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON (Dijon), Gaëtan LESCA, Marie-Claire MALINGE, Bénédicte GÉRARD, Philippe LATOUR, Bernard ARAL, Christel DEPIENNE, Marine BERGOT, Antonio VITOBELLO, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Yannis DUFFOURD
17:00 - 17:15 #28639 - SS014 Analyse des données de séquençage haut débit générées par la capture de conformation de chromosomes à l’échelle pangénomique (Hi-C) dans le cadre du diagnostic des maladies rares du développement.
SS014 Analyse des données de séquençage haut débit générées par la capture de conformation de chromosomes à l’échelle pangénomique (Hi-C) dans le cadre du diagnostic des maladies rares du développement.

Les variations structurales du génome sont capables de perturber l'organisation 3D de la chromatine et plus particulièrement les domaines d'association topologique (TAD), centres d'interactions chromatiniennes modulant l'expression des gènes. Un nombre croissant d'études identifient des mécanismes de réorganisation des TADs à l'origine de pathologies humaines. Au sein du laboratoire GAD, nous avons identifié une cohorte de patients présentant des remaniements susceptibles de restructurer les TADs et qui nécessitent d’analyser l’agencement spatial de la chromatine. La capture de conformation de chromosomes à haut débit (Hi-C) permet d'investiguer le paysage chromatinien en visualisant les contacts ADN-ADN à l'échelle pangénomique.

Le protocole de Hi-C ainsi que le processus bioinformatique d’analyse des données de séquençage sont en cours de développement au laboratoire. Des données de Hi-C ont été produites à partir d’une lignée de fibroblastes contrôle et d’une lignée dérivée d’un patient présentant un chromothripsis. Pour cette dernière lignée utilisée comme contrôle positif, nous avons déjà à disposition des données de séquençage de génome en « short read » (Illumina NovaSeq6000), long reads (PacBio Sequel) et des données issues de l'expérience de Hi-C. En recoupant ces informations, nous pourrons valider le protocole et la pertinence des données produites. Le processus d'analyse des données de séquençage requiert de nombreuses étapes pour extraire les informations biologiques à commencer par le pré-traitement des lectures brutes qui génère une liste d'interactions valides jusqu'à la recherche de celles significatives et d'intérêt. Puisque de nombreux outils sont disponibles, nous avons sélectionné un panel de logiciels à tester dont juicer, HiCExplorer, fanc, HOMER, et HiC-Pro, en se basant, d’une part sur la possibilité de les installer sur le serveur de calcul et d’autre part, sur la production des informations dont nous avons besoin en résultats. Les objectifs sont de valider la qualité des librairies produites grâce aux différentes métriques évaluant la complexité de la librairie et de procéder à l’annotation des matrices de contact. Les résultats des différents outils seront confrontés pour sélectionner les méthodes de normalisation, de visualisation ou encore de comparaison des cartes Hi-C obtenues à partir de données contrôles ou de patients.

Le pipeline mis en place, la technique de Hi-C sera appliquée au reste de la cohorte pour aider à la caractérisation des points de cassure et pour fournir des preuves quant aux interactions régulatrices absentes et/ou aberrantes impliquées dans le mécanisme étiologique. A terme, l’analyse des données de Hi-C est destinée à faire partie d’un projet plus vaste d’intégration de données multi-omiques pour caractériser et interpréter les variations de signification inconnue et contribuer à l’effort de lutte contre l’impasse diagnostique dans le cadre des anomalies de développement.


Aymeric MASSON, Marine BERGOT (Dijon), Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Antonio VITOBELLO, Yannis DUFFOURD
17:15 - 17:30 #27934 - SS015 Genome Alert! : une methode automatisé et libre pour la réinterprétation des variations génomiques et la réévaluation des associations génotypes-phénotypes en routine clinique.
SS015 Genome Alert! : une methode automatisé et libre pour la réinterprétation des variations génomiques et la réévaluation des associations génotypes-phénotypes en routine clinique.

Introduction: La mise en place de plans nationaux de séquençage a entraîné une augmentation sans précédent de la quantité de variations à interpréter en maladies mendéliennes. L'interprétation rétrospective de ces données séquencées à la lumière des nouvelles connaissances de la littérature est un des principaux challenges en génétique médicale. Cette réinterprétation est actuellement manuelle, le manque de ressources humaines ainsi que l’absence de méthodes standardisées rendent difficile son application en routine diagnostique.

 

Méthodes: Genome Alert! est une méthode open-source qui détecte automatiquement les changements de classifications de variants ayant un potentiel impact clinique entre deux versions de ClinVar. En analysant chaque soumission de toutes les versions disponibles de ClinVar, cette méthode assigne des critères de validité d’associations génotypes-phénotypes. Genome Alert! a été évalué sur une cohorte multicentrique rétrospective de 29 mois portant sur 5 959 individus consécutifs analysés par séquençage de panel ou exome.

 

Résultats: Entre juillet 2017 et décembre 2019, l'analyse rétrospective des soumissions ClinVar a révélé une médiane mensuelle de 1 247 changements de classification ayant un potentiel impact clinique et 23 nouvelles associations génotypes-phénotypes. Le réinterprétation de 4 929 séquençage panel a mis en évidence 45 changements, dont 89 % des classifications ont été validées par des experts, et a conduit à quatre diagnostics supplémentaires. Le catalogue d'associations génotypes-phénotypes de Genome Alert! a présenté 75 associations de haute confiance non disponibles dans la liste morbide OMIM, dont 20 % sont devenues morbides OMIM 8 mois plus tard. 356 séquençage d'exome négatif ont été réanalysés sur ces 75 gènes. Cette approche restreinte a conduit à un nouveau diagnostic.


Conclusion: Genome Alert! (https://genomealert.univ-grenoble-alpes.fr/) permet la réinterprétation systématique et reproductible des données de séquençage acquises dans une routine clinique avec un impact limité sur les ressources humaines. Un préprint est disponible sur medRxiv (https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.07.13.21260422v1).


Kevin YAUY (Montpellier), François LECOQUIERRE, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Detlef TROST, Aicha BOUGHALEM, Armelle LUSCAN, Jean-Marc COSTA, Vanna GEROMEL, Laure RAYMOND, Pascale RICHARD, Sophie COUTANT, Mélanie BROUTIN, Raphael LANOS, Quentin FORT, Stenzel CACKOWSKI, Quentin TESTARD, Abdoullaye DIALLO, Nicolas SOIRAT, Jean-Marc HOLDER, Nicolas DUFORET, Anne-Laure BOUGE, Sacha BEAUMEUNIER, Denis BERTRAND, Jerome AUDOUX, David GENEVIEVE, Laurent MESNARD, Gael NICOLAS, Julien THEVENON, Nicolas PHILIPPE
17:30 - 17:45 #28572 - SS016 Recommandations pour l'interprétation de variants générés par le séquençage à haut débit : vers une homogénéité d'interprétation.
SS016 Recommandations pour l'interprétation de variants générés par le séquençage à haut débit : vers une homogénéité d'interprétation.

L’arrivée du séquençage à haut débit à visée diagnostique dans les laboratoires de génétique a augmenté drastiquement le nombre de variants génétiques identifiés par chaque analyse. L’interprétation de la signification clinique de ces variants est devenue un véritable défi pour les laboratoires, surtout pour les variants non décrits précédemment ou pour les variants dans des gènes dont les laboratoires n’avaient pas encore d’expertise spécifique. Afin de limiter la variabilité inter- et intra-laboratoire dans l’interprétation des variants en génétique moléculaire et d’aboutir à un consensus national, les recommandations nationales françaises ont été émises par le Groupe de Travail du Réseau NGS-Diag en 2018, en collaboration avec l’ANPGM, l’ACLF, l’AchroPuce et le GGC, ainsi que plusieurs Filières des Maladies Rares. Ces recommandations, basées en partie sur les recommandations ACMG-AMP, ont été adoptées par la grande majorité des laboratoires diagnostiques en France. Depuis la diffusion de ce document, un certain nombre de mises à jours et de précisions ont été publiés par les groupes de travail sur l’interprétation des variants au sein de ClinGen ainsi que par les groupes internationaux d’experts dans différents domaines de la génétique médicale, nécessitant une nouvelle mise à jour des recommandations françaises initiales.

Pour rechercher les récentes mises à jour des recommandations pour l’interprétation des variants issus des tests par séquençage à haut débit, un travail bibliographique extensif a été effectué. Les données de PubMed, ainsi que tous les documents disponibles sur le site de ClinGen ont été étudiés. Au total, dix publications décrivant des recommandations spécifiques à un gène ou un groupe de pathologies ont été identifiées (MYH7, Rasopathies, PAH, Surdités, CDH1, PTEN, MEN1, RUNX1, GAA, TP53). De plus, six nouvelles recommandations et précisions pour les arguments des critères ACMG-AMP ont été étudiées (PVS1, PS2/PM6, PS3/BS3, PM3, PP5/BP6 ou BA1). Tous les 28 arguments des recommandations ACMG-AMP ont été analysés. Les mises à jour ou des précisions ont été proposées pour 11 arguments suivants : PVS1, PS4, PM2/BS1/BA1, PM3, PS2/PM6, PP1, PP5, BP6. Les modifications proposées ont été ensuite discutées et travaillées au sein du groupe NGS-Diag permettant d’élaborer un document avec des modifications importantes par rapport à la première version des Recommandations. Ce nouveau document a été validé par les réseaux NGS-Diag et ANPGM avant d’être publiée et diffusée aux laboratoires de diagnostic génétique en France en mars 2021 (https://anpgm.fr/media/documents/BP-NGSDiag_001_Interpretation_Variants_v2.pdf). Ce travail facilitera l’homogénéisation de l’interprétation de variants de séquence générés par les analyses de séquençage à haut débit et aidera à diminuer l’errance diagnostique pour les patients atteints des maladies rares.


Svetlana GOROKHOVA (MARSEILLE), Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Sandrine CAPUTO, Nicolas CHATRON, Florence COULET, Martine DOCO-FENZY, Boris KEREN, Cédric LE MARECHAL, Jean MULLER, Gael NICOLAS, Vincent PROCACCIO, Pascale RICHARD, Pauline ROMANET, Cécile ROUZIER, Sarah SNANOUDJ, Pascale SAUGIER-VEBER, Martin KRAHN
17:45 - 18:00 #28409 - SS017 L’enrichissement contrôlé informatiquement par échantillonnage adaptatif : une (r)évolution qui ouvre le séquençage en lecture longue par nanopore à la routine clinique.
SS017 L’enrichissement contrôlé informatiquement par échantillonnage adaptatif : une (r)évolution qui ouvre le séquençage en lecture longue par nanopore à la routine clinique.

Le séquençage par nanopores (Oxford Nanopore Technologies) présente un potentiel certain en diagnostic. Cette technologie s’appuie sur les variations séquence-dépendantes d’un courant électrique produites par le passage d’une molécule d’ADN à travers un pore protéique pour en déterminer sa séquence. Elle a pour atouts la simplicité et rapidité de la préparation des échantillons, la détection des bases modifiées, notamment les cytosines méthylées, et surtout la longueur des lectures générées plusieurs dizaines à centaines de milliers de bases  permettant une détection fiable des variants de structure et la détermination de la phase des variants. Son utilisation en clinique est cependant limitée par la faible quantité de donnée produite par réaction comparée aux tailles des régions étudiées en génétique humaine, nécessitant de multiplier les réactions—et donc les coûts et la quantité de matériel nécessaire—pour atteindre des profondeurs de lecture suffisantes. L’enrichissement contrôlé informatiquement par échantillonnage adaptatif permet de s’affranchir de cette limite. Dans ce mode de séquençage novateur, des régions cibles sont spécifiées par leurs coordonnées génomiques sur un génome de référence et, durant la réaction, la séquence de chaque brin d’ADN analysé est déterminée en temps réel. Si celle-ci s’aligne sur les régions cibles, le brin est entièrement séquencé ; dans le cas contraire, il est éjecté du pore par inversion de la polarité de la membrane. Les données produites sont donc enrichies en séquence issues des régions d’intérêt sans préparation spécifique des librairies de type capture ou amplification. Cette méthode permet d’atteindre, en 48h à partir de deux microgrammes d’ADN et une unique cellule de séquençage, des profondeurs de 20X sur une sélection de 570 gènes d’intérêt en oncologie et tout en produisant un profil pangénomique de méthylation et de variations du nombre de copies. La longueur des lectures obtenues, avec une médiane entre 10 et 30kb, permet la détermination à la base près de variants de structure complexes dans des régions difficilement accessibles avec les méthodes en lectures courtes. La flexibilité dans la détermination des régions cibles permet d’adapter celles-ci à chaque cas, d’un panel de gènes jusqu’au chromosome entier dans l’étude d’évènements de grande taille. Dans cette étude pilote, le séquençage par nanopores couplé à l’échantillonnage adaptatif a permis d’identifier les points de cassure à la base près pour tous les cas testés d’une série de quinze tumeurs rhabdoïdes avec perte partielle ou totale du gène SMARCB1. Il a également révélé un réarrangement complexe d’ATRXsur un neuroblastome initialement vu comme simple délétion en NGS classique. Cette méthode d’enrichissement modulable à l’infini permet la détection des variants de structures par séquençage lectures longues en routine clinique, et pourrait compléter les techniques de NGS dans des indications qui doivent être définies.


Abderaouf HAMZA (Paris), Christine BOURNEIX, Elodie GIRARD, Victor RENAULT, Eric PASMANT, Nicolas SERVANT, Olivier DELATTRE, Julien MASLIAH-PLANCHON
18:00 - 18:15 #28550 - SS018 Caractérisation moléculaire de remaniements de structure du génome dans des pathologies constitutionnelles : comparaison entre la cartographie optique du génome et le séquençage génome entier à lectures courtes.
SS018 Caractérisation moléculaire de remaniements de structure du génome dans des pathologies constitutionnelles : comparaison entre la cartographie optique du génome et le séquençage génome entier à lectures courtes.

La caractérisation de remaniements de structures apparemment équilibrés revêt un intérêt certain pour les corrélations génotype-phénotype. La technique de référence pour leur détection reste aujourd’hui le caryotype standard mais qui présente une résolution bien trop faible (7-10Mb) ne permettant pas ce type de corrélation. Le séquençage génome entier à lectures courtes (srWGS) est de plus en plus utilisé en pratique clinique pour détecter les variations de séquence nucléotidiques mais il a également fait ses preuves dans la caractérisation de remaniements équilibrés (1). Or, des publications récentes montrent les limites du srWGS avec ~10% d’échecs d’identification de SVs connus (1,2). Nous avons récemment montré que la cartographie optique du génome (OGM) est très performante dans la détection d’anomalies chromosomiques de divers types (3). La présente étude vise à comparer les capacités de détection et de caractérisation de variations de structure entre l’OGM et le srWGS.

Nous avons réalisé ces deux analyses à partir d’échantillons de 15 patients, adressés pour troubles du développement/déficience intellectuelle, et chez qui une anomalie chromosomique avait été identifiée par caryotype. Le srWGS a été réalisé en paired-end selon un protocole Illumina. Les outils Breakdancer v 1.4.5 et Svagga ont été utilisés pour l’analyse bioinformatique des variations de structure. L’OGM a été réalisée selon le protocole Bionano en utilisant un instrument Saphyr et les logiciels Bionano Solve et Access.

Parmi les 15 patients étudiés, dix avaient des translocations réciproques simples, un avait une inversion, un autre une insertion et trois patients portaient des réarrangements complexes. L’OGM a permis de détecter et caractériser les remaniements dans 13 cas sur 15 contre 10 cas sur 15 pour le srWGS. La résolution était quant à elle de l’ordre de la paire de base pour le srWGS contre 4 Kb en moyenne pour l’OGM, mais les points de cassure étaient concordants entre les deux techniques. Pour les trois cas caractérisés uniquement par OGM, les points de cassure interrompaient des gènes expliquant le phénotype des patients.

Au total, notre étude suggère que l’OGM permet un diagnostic moléculaire dans plus de cas que le srWGS. La résolution est néanmoins moindre comparée à celle du WGS mais elle ne change pas le diagnostic moléculaire et la corrélation génotype-phénotype. Avec la diminution du coût de l’OGM, cette technique pourrait être utilisée en complément du srWGS dans les pathologies du développement afin de permettre une analyse la plus complète possible du génome.


Yosra LAJMI BAHLOUL, Tuomo MANTERE, Faten HSOUMI, Kornelia NEVELING, Céline PEBREL-RICHARD, Flavie DIGUET, Pierre-Antoine ROLLAT-FARNIER, Alexander HOISCHEN, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Laïla EL KHATTABI (Paris)

16:45-18:15
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B16
SESSIONS SIMULTANEES 02
Maladies osseuses et dentaires

SESSIONS SIMULTANEES 02
Maladies osseuses et dentaires

Modérateurs : Genevieve BAUJAT (Praticien Hospitalier) (PARIS), Massimiliano ROSSI (Praticien hospitalier) (LYON)
16:45 - 17:00 #27963 - SS007 Caractérisation de l’impact d’un défaut de synthèse des glycosaminoglycanes sur l’ossification enchondrale d’un modèle murin invalidé pour le gène Slc10a7.
SS007 Caractérisation de l’impact d’un défaut de synthèse des glycosaminoglycanes sur l’ossification enchondrale d’un modèle murin invalidé pour le gène Slc10a7.

Les chondrodysplasies associées à des luxations multiples (CLM) forment un groupe de maladies rares principalement caractérisés par un retard de croissance pré- et post-natal sévère, des luxations des grosses articulations, une scoliose et une avance de maturation du carpe. À ce jour, plusieurs formes ont été décrites et la plupart ont été associés à des mutations dans des gènes codant pour des protéines impliquées dans la synthèse des protéoglycanes (PGs).

Les PGs sont des macromolécules composées d'une chaine protéique et d'une ou plusieurs chaînes latérales de glycosaminoglycanes (GAG), constituées de disaccharides sulfatés formant les héparanes sulfates (HS), les chondroïtines sulfates (CS) et les dermatanes sulfates (DS). Les PGs sont fortement exprimés dans la matrice extracellulaire (MEC) des chondrocytes et jouent un rôle important dans la maturation des chondrocytes et le développement du squelette en agissant sur la  diffusion des facteurs de croissance et en assurant des propriétés mécaniques adéquates aux tissus cartilagineux. L'implication du défaut de biosynthèse des PGs dans la physiopathologie des CLM n'est pas encore bien comprise et un certain nombre de patients reste sans base moléculaire identifiée.

Nous avons récemment  identifié des variants homozygotes « perte de fonction » dans le gène SLC10A7 chez des patients CLM et démontré que SLC10A7, transporteur avec une spécificité de substrat inconnu, joue un rôle dans l'homéostasie calcique du Golgi affectant la synthèse des PGs.

Pour étudier le rôle de SLC10A7, nous avons généré un modèle murin invalidé pour le gène Slc10a7 (Slc10a7-/-), qui mime parfaitement le phénotype humain CLM.

Pour mieux caractériser les conséquences spécifiques de l'altération de la synthèse des PGs sur l'ossification endochondrale, nous avons étudié le cartilage du modèle murin Slc10a7-/- à différents temps du développement.

Nous avons montré une altération de la maturation des chondrocytes avec une augmentation de l'apoptose des chondrocytes hypertrophiques dans les plaques de croissance des souris Slc10a7-/-. En isolant les chondrocytes de souris Slc10a7-/-, nous avons identifié un déficit en HS et CS et un défaut de minéralisation de la MEC. L’analyse de l'expression de marqueurs spécifiques pour la différenciation des chondrocytes suggère également une avance de différenciation des chondrocytes chez les souris Slc10a7-/- comparativement aux contrôles. Enfin, nous avons identifié une altération de l’activation de la voie de signalisation FGF dans les chondrocytes Slc10a7-/-. Nos résultats démontrent un rôle de Slc10a7 dans la différentiation des chondrocytes via son implication dans la synthèse de PGs.


Alessandra GUASTO (Paris), Céline HUBER, Valérie CORMIER-DAIRE, Johanne DUBAIL
17:00 - 17:15 #28547 - SS008 Correction ex-vivo du gène COL7A1 par CRISPR/Cas9 et recombinaison homologue pour le traitement des épidermolyses bulleuses dystrophiques récessives.
SS008 Correction ex-vivo du gène COL7A1 par CRISPR/Cas9 et recombinaison homologue pour le traitement des épidermolyses bulleuses dystrophiques récessives.

Les épidermolyses bulleuses dystrophiques (EBD) représentent un groupe de maladies génétiques cutanées rares et sévères, transmises de façon récessive (EBDR) ou dominante (EBDD), responsables de décollements bulleux de la peau et des muqueuses. Les EBDs sont dues à un grand nombre de mutations du gène COL7A1 codant le collagène VII, le composant principal des fibres d’ancrage. Les formes récessives sont parmi les génodermatoses les plus graves de l’enfant et de l’adulte et il n’existe actuellement pas de traitement satisfaisant.

L’objectif de notre travail était de corriger de façon efficace au moyen de CRISPR/Cas9 et recombinaison homologue (RH), une mutation nulle (c.6508C > T ; p.Gln2170*) située dans l’exon 80 du gène COL7A1 dans les kératinocytes et fibroblastes primaires d’un patient EBDR homozygote pour cette mutation.

Nous avons tout d’abord conçu trois ARN guides (ARNg) ciblant la mutation ou les séquences adjacentes. Les ARNg chimiquement modifiés ont été apportés par nucléofection avec la nucléase Cas9 haute-fidélité sous forme de complexe ribonucléoprotéique (RNP). Parmi les ARNg testés, un ARNg intronique a montré une faible toxicité et jusqu'à 73 % d'activité de clivage dans les kératinocytes et les fibroblastes primaires EBDR. Nous avons également évalué leur activité hors cible (off-targets) dans ces cellules et n'avons pas observé d'activité de clivage non spécifique sur les sites prédits in-silico.

Puis nous avons traité les kératinocytes et fibroblastes primaires EBDR avec ce RNP intronique en présence de la matrice d’échange apportée sous forme d’oligonucleotide simple brin (ssODN). Nous avons obtenu jusqu' à 56 % de correction génétique et de restauration de l’expression du collagène 7 (C7) dans les kératinocytes et fibroblastes EBDR après nucléofection, évaluées par les techniques de séquençage Sanger, Droplet PCR allèle spécifique, Western Blot et immunofluorescence.

Enfin, nous avons étudié la fonctionnalité du collagène VII produit par les kératinocytes et fibroblastes primaires EBDR génétiquement corrigées dans un modèle ex-vivo de xénogreffe de peau reconstruite transplantée sur des souris immunodéficientes. Nous avons pu démontrer par immuno-histofluorescence et microscopie électronique respectivement, la réexpression de collagène VII le long de la jonction dermo-épidermique des peaux reconstruites greffées et la présence des fibres d’ancrage cinq et dix semaines après la greffe.

Notre étude a permis de montrer la faisabilité et l'efficacité de l'édition génique par le système CRISPR/Cas9 et RH, applicable à toutes les mutations de l’exon 80 du gène COL7A1 dans les kératinocytes et les fibroblastes primaires des patients EBDR. La grande efficacité de correction génique (56%) des cellules primaires et l’absence d’activité hors cible détectable permettent d’envisager le développement de modèles de peau équivalente génétiquement corrigée pour une application clinique ex-vivo. 


Araksya IZMIRYAN (Paris), Camille BERTHAULT, Olivier GOUIN, Mei CHEN, David WOODLEY, Sonia GAUCHER, Alain HOVNANIAN
17:15 - 17:30 #27875 - SS009 Syndrome d'Ehlers-Danlos parodontal (anciennement de type VIII) : description phénotypique de 13 nouveaux cas et focus sur l'atteinte vasculaire.
SS009 Syndrome d'Ehlers-Danlos parodontal (anciennement de type VIII) : description phénotypique de 13 nouveaux cas et focus sur l'atteinte vasculaire.

Le syndrome d'Ehlers-Danlos parodontal (SEDp) est une maladie rare causée par des variations pathogènes autosomiques dominantes dans les gènes C1R et C1S, qui codent pour les sous-unités C1R et C1S du premier composant de la voie classique du complément. Il se caractérise principalement par une parodontopathie sévère d’apparition très précoce (dès l’enfance) avec perte prématurée des dents, une hyperpigmentation prétibiale et une fragilité cutanée avec cicatrisation anormale. De rares complications artérielles ont été rapportées, mais l'insuffisance veineuse est très rarement décrite. Nous rapportons ici treize nouveaux patients porteurs de variants pathogènes hétérozygotes de novo (4/12) ou hérités (9/12) dans C1R et C1S, afin de caractériser leur phénotype clinique, en mettant l'accent sur les anomalies vasculaires observées. Tous présentaient des signes cliniques typiques du SEDp, notamment une parodontopathie sévère et précoce avec perte complète des dents chez quatre patients avant l'âge de 35 ans. Les patients partageaient certains traits du visage communs, qui comprenaient un visage allongé avec un menton proéminent, une racine du nez étroite, une implantation haute des cheveux, des plis nasogéniens marqués et une lèvre supérieure fine. Ces particularités morphologiques devenaient plus évidentes avec l'avancée en âge. Trois patients et plusieurs membres de leurs familles présentaient également une insuffisance veineuse étendue compliquée d’ulcères de jambe variqueux chroniques ne guérissant pas malgré des tentatives de greffe cutanée. Une patiente a présenté un anévrisme intracrânien avec des complications vasculaires chez trois de ses apparentés, incluant un anévrisme aortique thoracique et abdominal avec dissection et une rupture d'anévrisme intracrânien. Ce travail souligne l'importance d'un diagnostic précoce du SEDp pour débuter très tôt des soins et un suivi dentaires appropriés et préciser le conseil génétique. Il confirme également que des complications vasculaires sont possibles, y compris sévères, bien qu'elles ne soient pas fréquentes, ce qui nous amène à proposer de réaliser une première évaluation vasculaire complète chez ces patients dès la confirmation du diagnostic moléculaire. Des séries de cas plus importantes sont cependant nécessaires pour préciser la fréquence de ces complications vasculaires et améliorer notre compréhension du lien entre l'activation de la voie du complément et les altérations du tissu conjonctif observées chez ces patients.


Salima EL CHEHADEH (Strasbourg), Anne LEGRAND, Corinne STOETZEL, Véronique GEOFFROY, Jean MULLER, Clarisse BILLON, Salma ADHAM, Xavier JEUNEMAITRE, Roland JAUSSAUD, Elise SCHAEFER, Karelle BÉNISTAN, Sébastien GAERTNER, Agnès BLOCH-ZUPAN, Marie-Cécile MANIÈRE, Catherine PETIT, Anne-Claire BURSZTEJN, Laurence BAL, Anthony REYRE, Tiffany BUSA, Hélène DOLLFUS, Dan LISPKER
17:30 - 17:45 #27888 - SS010 Corrélation génotype-phénotype et efficacité des bisphosphonates dans les ostéogénèses imparfaites non liées à des mutations dans le collagène de type 1 : une étude rétrospective.
SS010 Corrélation génotype-phénotype et efficacité des bisphosphonates dans les ostéogénèses imparfaites non liées à des mutations dans le collagène de type 1 : une étude rétrospective.

L'Ostéogenèse Imparfaite (OI) est un groupe hétérogène de maladies caractérisé par une fragilité osseuse à l’origine de fractures pour des traumatismes mineurs. Les mutations des gènes COL1A1 et COL1A2 représentent environ 85 à 90% des cas d’OI. Plus récemment, de nouvelles formes d’OI ont été mises en évidence avec actuellement plus d’une quinzaine de gènes décrits. La prise en charge actuelle de l'OI est essentiellement fonctionnelle. Sur le plan médicamenteux, les bisphosphonates sont largement utilisés. Leur efficacité est bien établie pour l’augmentation de la DMO mais sa traduction clinique sur la réduction du nombre de fractures reste débattue.
 
Nous rapportons les caractéristiques cliniques de 40 patients ayant une OI non liée à des mutations de COL1 dans l’objectif de mettre en évidence des corrélations entre le génotype et le phénotype. Nous avons également évalué chez ces patients l'effet du traitement par bisphosphonates sur la DMO, le taux annuel de fractures, et la taille afin d’évaluer l’efficacité de ce traitement.
 
Nous décrivons deux nouveaux phénotypes. D’une part, les patients porteurs de mutation CRTAP présentent  une incurvation fémorale et un fémur court dès la période anténatale ( < 3e p). D’autre part, les patients ayant une mutation SERPINF1 sont atteints d’une forme progressivement sévère et déformante de la pathologie évoluant vers une perte de la marche.
 
Concernant le traitement par bisphosphonates, tous les patients ont montré une augmentation significative de la DMO sous traitement. Cette augmentation est dépendante de la dose reçue. Parallèlement, le taux de fracture est diminué au cours du traitement. Notre étude montre également que plus le traitement est instauré à un âge précoce plus la réduction des fractures est importante.


Maelle CHARPIE (Paris), Perrine BRUNELLE, Geneviève BAUJAT, Caroline MICHOT, Julien VAN GILS, Bruno LEHEUP, Elise SCHAEFER, Zagorka PEJIN, Graziella PINTO, Sophie MONNOT, Valérie CORMIER-DAIRE
17:45 - 18:00 #28427 - SS011 Rôle crucial du domaine TB5 de la Fibrilline-1 dans l’ossification endochondrale.
SS011 Rôle crucial du domaine TB5 de la Fibrilline-1 dans l’ossification endochondrale.

La dysplasie géléophysique est une maladie génétique rare avec une atteinte multi-systémique touchant, entre autres, le squelette avec un retard statural, la peau avec un épaississement cutané, et cardiopulmonaire qui conditionne l’espérance de vie des patients. L’un des gènes impliqués est le gène FBN1 donnant la forme autosomique dominante de la pathologie. Nous avons mis en évidence que toutes les mutations sont localisées dans le domaine TB5 (TGFβ binding protein-like domain 5) de la protéine Fibrilline-1. Le domaine TB5 semble donc jouer un rôle critique dans l’ossification endochondrale que nous avons essayé d’ élucider par la génération d’un modèle murin Fbn1TB5+/-.

Ce nouveau modèle murin ne présente pas d’atteintes aortiques comme observées chez les modèles murins Fbn1 mimant le syndrome de Marfan, mais présente cependant une augmentation de quantité de collagène dans la peau des souris homozygotes (Fbn1TB5-/-).

Nous avons démontré que les souris hétérozygotes (Fbn1TB5+/-) et Fbn1TB5-/- présentent un retard statural et une diminution de la taille des os longs. La mutation ponctuelle de Fbn1 impacte la formation de la plaque de croissance avec une réduction significative de la zone hypertrophique et conduit à une différenciation anormale des chondrocytes et une surface chondrocytaire plus petite. Utilisant des cultures primaires de chondrocytes murins, les fibres de Fbn1 présentent un aspect plus épais associé à une densité du réseau microfibrillaire moins dense. Par contre, la voie de signalisation de TGFβ n’est pas impactée, ce qui montre que la voie de signalisation ne semble pas être un pivot central dans cette pathologie. 

En conclusion, ce nouveau modèle murin mime un phénotype semblable à la dysplasie géléophysique. Nos résultats suggèrent que les mécanismes physiopathologiques impliquent une dérégulation de la déposition des microfibrilles de FBN1 probablement dû à un défaut d’interaction entre le domaine TB5 et les sulfates d’héparanes. Une déposition microfibrillaire dans la plaque de croissance semble donc indispensable pour la croissance des os longs.


Zakaria MOUGIN (Paris), Laure DELHON, Jérémie JONQUET, Angélique BIBIMBOU, Johanne DUBAIL, Cynthia BOU-CHAAYA, Nicolas GOUDIN, Wilfried LE GOFF, Catherine BOILEAU, Valérie CORMIER-DAIRE, Carine LE GOFF
18:00 - 18:15 #28148 - SS012 Les cellules souches de la pulpe dentaire, un modèle prometteur pour l’étude des maladies d’empreinte.
SS012 Les cellules souches de la pulpe dentaire, un modèle prometteur pour l’étude des maladies d’empreinte.

L'empreinte parentale est un processus épigénétique conduisant à l'expression monoallélique de certains gènes en fonction de leur origine parentale. Les maladies de l'empreinte (ID) sont des maladies rares ayant principalement des retentissements sur la croissance et le métabolisme de la naissance à l’âge adulte. Les syndromes de Silver-Russell et Beckwith-Wiedemann (SRS et BWS) sont principalement dus à des défauts de méthylation survenant dans les centres d’empreinte (ICR) présents dans la région 11p15.5 entraînant une expression biallélique ou une perte d’expression des gènes soumis à empreinte de cette région. Étant donné que les gènes soumis à empreinte sont exprimés de manière différentielle dans les tissus (mosaïcisme) et faiblement exprimés dans les leucocytes ou les fibroblastes, nous manquons de modèle pertinent pour étudier la physiopathologie des ID. Les cellules souches mésenchymateuses telles que celles de la pulpe dentaire (DPSC) pourraient être un modèle alternatif intéressant car elles sont multipotentes et peuvent être différenciées in vitro en différentes lignées cellulaires d'intérêt.

Nous souhaitons caractériser les profils de méthylation et d'expression génique des régions soumises à empreinte dans les DPSC et au cours de leur différenciation ostéogénique, afin d'évaluer la validité de ce modèle cellulaire dans l'étude des ID.

Nous avons collecté les DPSC chez cinq témoins et quatre patients (trois SRS et un BWS). L'analyse de la méthylation des ICR en 11p15 a révélé un profil normal chez les témoins et altéré chez les patients comme celui identifié dans leurs leucocytes. En outre, six autres loci impliqués dans les ID ont été analysés et ont montré une méthylation normale attendue. Ces résultats étaient stables lorsque les DPSC étaient cultivées dans un milieu de différenciation ostéogénique. Nous confirmons l'expression monoallélique de H19 (un gène soumis à empreinte de la région 11p15) chez les témoins et son expression biallélique chez un patient.

Grâce à cette analyse approfondie de la méthylation des ICR, nous montrons l’intérêt majeur des DPSC dans la modélisation des ID puisque les régions soumises à empreinte sont préservées en culture et lors de la différenciation ostéogénique. Ce modèle ouvre un nouveau champ de recherche: la génération d’autres types cellulaires par différenciation des DPSCs qui permettront la réalisation de tests fonctionnels et thérapeutiques in vitro dans les lignées cellulaires générées.


Eloïse GIABICANI, Aurélie PHAM, Céline SELENOU (Paris), Marie-Laure SOBRIER, Anne POLIARD, Catherine CHAUSSAIN, Irène NETCHINE

16:45-18:15
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F16
WORKSHOP Interprétation des variants tumoraux

WORKSHOP Interprétation des variants tumoraux

Modérateurs : Marie Dominique GALIBERT (RENNES), Etienne ROULEAU (Praticien Spécialiste) (VILLEJUIF)

Mercredi 02 février
Heure Grand Auditorium Carré La Nef Le Belvédère Dortoirs Les Horizons Salle 5 Salle 6 Galerie Sud Salle 4
08:30
08:30-10:30
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A21
CONFERENCE PLENIERE 2
Nouveaux mécanismes génétiques

CONFERENCE PLENIERE 2
Nouveaux mécanismes génétiques

Modérateurs : Houda HAMDI-ROZÉ (Praticien Hospitalier) (Rennes), Stanislas LYONNET (Directeur) (PARIS)
08:30 - 09:00 Expansion de nucléotides: vieux mécanismes qu’on redécouvre autrement. Christel DEPIENNE (Professeur) (Conférencier, Essen, Allemagne)
09:00 - 09:30 Rôle des microARN : revisitons le dogme. David GILOT (Maitre de Conférences) (Conférencier, Rennes)
09:30 - 10:00 Mécanismes de compensation génétique. Didier STAINIER (Director) (Conférencier, Bad Nauheim, Allemagne)
10:00 - 10:30 Variants synonymes : redondance du code génétique et implication en pathologie. Artem KIM (Postdoc) (Conférencier, Rennes, Etats-Unis)

10:30 PAUSE - VISITE DES STANDS ET EPOSTERS
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KF1
Session 1 - Posters affichés en présence des auteurs

Session 1 - Posters affichés en présence des auteurs

10:30 - 11:30 #27871 - P001 Des variations du gène SLITRK2 identifiées chez huit patients avec une forme rare de trouble du neuro-développement altèrent la transmission synaptique et la cognition chez la souris.
Des variations du gène SLITRK2 identifiées chez huit patients avec une forme rare de trouble du neuro-développement altèrent la transmission synaptique et la cognition chez la souris.

SLITRK2 est une protéine transmembranaire exprimée au niveau des neurones postsynaptiques qui régule la croissance des neurites et le maintien des synapses excitatrices. Dans cette étude, nous rapportons des variations rares de SLITRK2, localisé sur le chromosome X, identifiées en exome chez des patients atteints de troubles du neuro-développement (TND). Ces variants comprenaient un variant non-sens (p.Glu461*) et six variants faux-sens qui n'ont pas été rapportés précédemment à l'état hémizygote dans les populations de la base de données gnomAD. Quatre variants sont apparus de novo chez les patients ou chez la mère de l’un d’entre eux, et trois variants ont été hérités de mères asymptomatiques. Les individus porteurs de ces variants présentaient une déficience intellectuelle de sévérité variable, un retard de langage, une démarche instable pouvant s’associer à une spasticité des membres inférieurs, une épilepsie et des manifestations neuropsychiatriques, notamment une anxiété majeure et un trouble du spectre de l’autisme. Des études fonctionnelles ont montré que les variants Leu74Ser, Pro374Arg, Arg426Cys et Glu461* induisaient, dans des cellules HEK293, une altération de la localisation des protéines SLITRK2 mutantes à la membrane et de leur capacité à interagir avec leur ligand extracellulaire, PTPδ. L’analyse de neurones d’hippocampe issus de souris knock-out conditionnelles (cKO), chez lesquelles Slitrk2 a été inactivé dans le système nerveux central, a révélé une altération de la transmission synaptique. Cette altération, caractérisée par une diminution de l’amplitude des courants synaptiques excitateurs, est reversée par l’expression de la protéine SLITRK2 humaine mais pas par celle des protéines mutantes Leu74Ser, Pro374Arg, Arg426Cys, Thr312Ala et Glu461*. De plus, nous avons pu montrer que les souris Slitrk2 cKO pour Slitrk2 présentaient une altération de la mémoire à long terme et une démarche anormale, récapitulant un sous-ensemble de caractéristiques cliniques des patients porteurs de variations du gène SLITRK2. Collectivement, ces données suggèrent que le gène SLITRK2 est impliqué dans une nouvelle forme de TND lié à l'X causée par la perturbation de diverses facettes de la fonction de SLITRK2.

 

 

 


Salima EL CHEHADEH (Strasbourg), Han KYUNG AH, Kim DONGWOOK, Jang GYUBIN, Lim DONGSEOK, Kim JINHU, Julia WYNN, Kim HYEONHO, Somayeh BAKHTIARI, Wendy K CHUNG, Giuseppina VITIELLO, Ioana CUTCUTACHE, Matthew PAGE, Jozef GECZ, Kelly HARPER, Arjan Pm DE BROUWER, Anneke VULTO-VAN SILFHOUT, Marjolaine WILLEMS, Alberto FERNÁNDEZ JAÉN, Angelo SELICORNI, Silvia MAITZ, Els K VANHOUTTE, Martin ARMSTRONG, Joseph SYMONDS, Sebastien KÜRY, Bertrand ISIDOR, Benjamin COGNÉ, Jean MULLER, Allan BAYAT, Michael C KRUER, Jaewon KO, Jiwon UM, Mathilde NIZON, Amélie PITON
10:30 - 11:30 #27967 - P006 Réanalyse d’exomes : intérêt et outils informatiques automatisés.
Réanalyse d’exomes : intérêt et outils informatiques automatisés.

L’évolution rapide des connaissances scientifiques dans le domaine des maladies rares et en particulier pour les troubles du neurodéveloppement ainsi que l’amélioration continue des outils bioinformatiques  rendent indispensables la réanalyse périodique des études pangénomiques telles que le séquençage d’exome et de génome.

Nous avons réanalysé les données de séquençage d’exome de 49 patients atteints d’une trouble du neurodéveloppement pour lesquels un résultat négatif ou un variant de signification inconnue avait été rendu. Le taux diagnostic initial était de 39% (31/80). La réanalyse a été réalisée entre 18 et 36 mois après la première analyse. Ceci a permis d’identifier 5 nouveaux diagnostics ce qui représente 10% des dossiers réanalysés. Pour 3 d’entre eux, il s’agissait de gènes décrits après la première analyse (FOXP4 : +10 mois, AP2M1 : +13 mois, AGO2 : +22 mois). Les 2 autres ont été identifiés grâce à une amélioration du logiciel utilisé permettant de mettre en évidence une délétion hétérozygote de plusieurs exons dans le gène CNOT2 et un variant hérité d’un parent dans le gène MAGEL2. Cette réanalyse a donc permis de passer d’un rendement diagnostic de 39% à 45%.

La réanalyse régulière pose des problèmes en termes de temps puisque le nombre d’exomes à réanalyser est croissant, notre plateforme de bioinformatique a donc développé un outil (PolyBTF) permettant de rechercher automatiquement tous les 3 mois, les patients porteurs de variants nouvellement décrits dans les bases de données de patients HGMD et ClinVar. Ceci est particulièrement utile pour les variants en dehors des régions codantes des gènes déjà connus et pour les variants récurrents des nouveaux gènes ce qui était le cas pour les variants des gènes FOXP4 et AP2M1. La plateforme a également développé un outil (PolyDejaVu) permettant de rechercher dans un gène donné tous les variants présents dans notre base de données, nous permettant de rechercher des patients éventuellement porteurs de variants dans des gènes nouvellement décrits.

Avec la montée en puissance des études pangénomiques, il devient indispensable de développer des outils informatiques d’aide à la réanalyse afin d’optimiser au maximum les données génomiques de nos patients.


Sophie RONDEAU (Paris), Geoffroy DELPLANCQ, Patrick NITSCHKE, Marc BRAS, Ghislaine ROYER, Mathieu BERNARDELLI, Elodie TRON, Christine BOLE, Jeanne AMIEL, Geneviève BAUJAT, Sandrine MARLIN, Marlène RIO, Julie STEFFANN, Giulia BARCIA
10:30 - 11:30 #28161 - P011 Etude de l’implication de la protéine centrosomale rotatine (RTTN) dans la régulation du cil primaire au cours du neuro-développement.
Etude de l’implication de la protéine centrosomale rotatine (RTTN) dans la régulation du cil primaire au cours du neuro-développement.

Le gène RTTN (OMIM 614833) code pour la protéine rotatine, cruciale pour l’établissement de l’asymétrie droite-gauche et la rotation axiale de l’embryon. Cette protéine est requise lors des premières étapes d’élongation et maturation des centrioles, régule le cycle cellulaire et participe à la formation du cil primaire, organelle à la surface des cellules qui fonctionne comme une antenne relais de nombreux signaux essentiels au développement et à l’homéostasie tissulaire.

Les variants pathogènes de RTTN sont associés à un syndrome autosomique récessif associant une petite taille, un retard de développement, une microcéphalie avec anomalies de gyration et une épilepsie. Ici, nous rapportons deux cas, celui d’un fœtus présentant une micro-lissencéphalie, et celui d’une patiente présentant un phénotype fortement chevauchant avec le syndrome de Taybi-Linder (TALS/MOPD1, OMIM 210710). Dans les traits caractéristiques de la patiente : un retard de croissance sévère, un retard d’ossification, une microcéphalie avec une pachygyrie et un corps calleux fin, une dysmorphie faciale marquée avec des yeux proéminents et un menton fuyant, des cheveux épars et de l’eczéma. Les deux cas portent le même variant pathogène c.2953A > G du gène RTTN, qui affecte un site donneur d’épissage. TALS est une pathologie très rare causée par des mutations récessives dans le gène RNU4ATAC, qui est transcrit en un petit ARN nucléaire non-codant, U4atac, composant du splicéosome mineur impliqué dans l’épissage des 850 introns mineurs du génome humain.

Afin d’élucider les causes physiopathologiques du TALS, restées inconnues à ce jour, nous avons choisi d’étudier la mutation RTTN dans différents modèles. Tout d’abord, nous avons confirmé que le variant entraîne un défaut d’épissage de RTTN comme décrit précédemment, dans les fibroblastes de nos deux patients, et ce sans affecter le niveau d’expression des transcrits. Par la méthode de super-résolution appelée microscopie à expansion, nous avons montré une légère réduction de la localisation de rotatine aux centrioles, accompagnée d’une diminution de leur taille. Enfin, nous avons observé une diminution de la longueur des cils dans les fibroblastes du fœtus seulement, et aucun défaut concernant le désassemblage du cil.

Pour étudier plus spécifiquement les processus de neurogenèse, nous avons introduit par CRISPR-Cas9 la mutation c.2953A > G dans des cellules souches pluripotentes induites (iPSC), et réalisé des différenciations en monocouche de neurones et en organoïdes corticaux. Les données préliminaires montrent de manière surprenante une augmentation de la taille des cils dans les progéniteurs neuronaux mutés pour RTTN, ainsi qu’un défaut de différenciation en organoïdes observable dès J32. Nous poursuivrons notre étude par l’analyse morphologique des organoïdes et des processus de ciliogenèse, prolifération, apoptose et migration, qui seront par la suite appliqués aux modèles iPSC mutés RNU4ATAC que nous avons générés.


Justine GUGUIN (Lyon), Eloïse BERTIAUX, Noémie GILIBERT, Alicia BESSON, Lucile BOUTAUD, Virginie HAMEL, Sophie THOMAS, Patrick EDERY, Sylvie MAZOYER, Audrey PUTOUX, Marion DELOUS
10:30 - 11:30 #28565 - P016 Biallelic variants in TRAPPC10 cause a microcephalic TRAPPopathy disorder in humans and mice.
Biallelic variants in TRAPPC10 cause a microcephalic TRAPPopathy disorder in humans and mice.

The evolutionarily conserved transport protein particle (TRAPP) complexes (TRAPP II and III) perform fundamental roles in subcellular trafficking pathways. Here we identified biallelic sequence alterations in TRAPPC10 , a component of the TRAPP II complex, in individuals with a severe microcephalic neurodevelopmental disorder. Molecular studies revealed a weakened interaction between mutant TRAPPC10 and its putative adaptor protein TRAPPC2L. Studies of patient lymphoblastoid cells revealed an absence of TRAPPC10 alongside a concomitant absence of TRAPPC9, another key TRAPP II complex component associated with a clinically overlapping neurodevelopmental disorder. The TRAPPC9/10 reduction phenotype was recapitulated in TRAPPC10-/- knockout cells, which also displayed a membrane trafficking defect. Notably, both the reduction in TRAPPC9 levels and the trafficking defect in these cells could be rescued by wild type but not mutant TRAPPC10 gene constructs. Moreover, studies of Trappc10-/- knockout mice revealed neuroanatomical brain defects and microcephaly, paralleling findings seen in the human condition as well as in a Trappc9-/- mouse model. Together these studies confirm TRAPPC10 gene mutation as a cause of human disease and define TRAPP-mediated pathomolecular outcomes of importance to TRAPPC9 and TRAPPC10 mediated neurodevelopmental disorders in humans and mice.


Lettie RAWLINS, Binnaz YALCIN (Dijon)
10:30 - 11:30 #27861 - P021 Nouvelles variations structurelles responsables de la maladie de Charcot-Marie-Tooth : Les deux premières grandes délétions de KIF5A détectées par le logiciel CovCopCan.
P021 Nouvelles variations structurelles responsables de la maladie de Charcot-Marie-Tooth : Les deux premières grandes délétions de KIF5A détectées par le logiciel CovCopCan.

La maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) est la neuropathie périphérique héréditaire la plus fréquente résultante de lésions des nerfs moteurs et sensoriels. PMP22 a été le premier gène décrit comme étant impliqué dans la CMT via une variation structurelle (SV ; Structural Variation) de type duplication, expliquant environ 15% des cas globaux de CMT dans notre cohorte. À ce jour, plus de 90 gènes sont connus pour être impliqués dans la CMT, sur lesquels principalement des variants ponctuels (SNV ; Single Nucleotide Variants) et des courts insertions ou délétions ont été décrits, tandis que les SVs sont souvent sous-diagnostiqués. Dans notre étude, nous avons utilisé du NGS ciblé et l'outil bioinformatique CovCopCan pour analyser les données NGS de deux familles non apparentées présentant des symptômes de CMT associés à un syndrome pyramidal. Nous avons alors découvert deux grands SVs dans le gène KIF5A, un gène associé à des formes axonales de CMT (CMT2), dans lequel aucun SV n'a encore été décrit. Dans la première famille, le patient présentait une large délétion de 12 kb dans KIF5A incluant les exons 2-15. Dans la seconde famille, deux cas présentaient une large délétion de 3 kb dans KIF5A incluant les exons 24-28. De plus, l'analyse bioinformatique de la séquence de la région du point de cassure a révélé que le mécanisme de NAHR (Non-Allelic-Homologous-Recombination), similaire à celui impliqué dans la duplication du PMP22, pourrait être responsable de l'un de ces SVs de KIF5A et pourrait potentiellement être présent chez plusieurs autres patients. Cette étude établit un nouveau concept de mécanisme impliqué dans les maladies neurologiques, puisque de grandes délétions de KIF5A peuvent causer le CMT2. En outre, nous soulignons l'importance d'analyser non seulement les SNVs mais aussi les SVs lors du diagnostic des neuropathies, car elles pourraient être impliquées dans les neuropathies périphériques plus fréquemment que suspecté actuellement.


Ioanna PYROMALI (Limoges), Alexandre PERANI, Angélique NIZOU, Nesrine BENSLIMANE, Paco DEROUAULT, Sylvie BOURTHOUMIEU, Mélanie FRADIN, Guilhem SOLE, Fanny DUVAL, Constantin GOMES, Frédéric FAVREAU, Franck STURTZ, Corinne MAGDELAINE, Anne-Sophie LIA
10:30 - 11:30 #28094 - P026 Une forme traitable de paraparésie spastique liée à un variant d’épissage homozygote de COQ9.
P026 Une forme traitable de paraparésie spastique liée à un variant d’épissage homozygote de COQ9.

Nous rapportons le cas d’un patient et de sa sœur présentant tous deux une paraparésie spastique ayant débutée vers l’âge de deux ans avec une atteinte modérée des membres supérieurs sans autre signe associé.

La réalisation d’un exome, dans cette fratrie, issue de parents cousins germains, a mis en évidence un variant d’épissage à l’état homozygote, absent de gnomAD, dans le gène COQ9 : Chr16(GRCh37):g.57481490G > A, NM_020312.3(COQ9):c.73G > A, p.(Val25Met). Les logiciels de prédictions d’effet sur l’épissage montrent que ce variant situé sur la dernière base de l’exon 1 diminue la force du site donneur.

L’analyse des ARNm extraits de différents tissus (lignée lymphoblastoïde, myoblastes, fibroblastes et muscle) montre la présence du transcrit attendu ainsi que la présence de trois transcrits additionnels de taille supérieure à celle de l’amplicon attendu. Ces trois transcrits additionnels sont absents chez des contrôles. Le séquençage du transcrit additionnel majoritaire a montré la rétention de 113 pb de l’intron 1 de COQ9 conduisant à un frameshift. Ce transcrit illégitime représente entre 10 et 60% des transcrits totaux en fonction du tissu. C’est au niveau des lignées lymphoblastoïdes qu’il est le plus retrouvé (60% versus 8-9% du transcrit normal) ; dans les myoblastes et le muscle les rapports s’inversent avec 50 à 60% du transcrit attendu contre 10 à 20 % du transcrit contenant l’insertion de 113 pb. Les deux autres transcrits additionnels n’ont pas été séquencés; ils représentent 5 à 30% du total des transcrits en fonction du tissu.

Bien que sa fonction précise ne soit pas encore complètement élucidée, la protéine mitochondriale COQ9 est impliquée dans la biosynthèse du Coenzyme Q10 (CoQ10) et les variants pathogènes de COQ9 entraînent un déficit de la molécule. L’analyse des complexes de la chaîne respiratoire sur la biopsie musculaire du patient a retrouvé de façon cohérente un déficit partiel des complexes CoQ10-dépendants (complexes I+III et II+III), corrigé par l’ajout de CoQ10. Ces résultats ont été confirmés par la mise en évidence d’un déficit musculaire et plasmatique en CoQ10.

Sept patients ont été décrits dans la littérature, avec un phénotype beaucoup plus sévère que celui de nos deux patients. L’atteinte était caractérisée par une encéphalopathie néonatale associée à une atteinte cardiaque et/ou rénale, conduisant pour 6 à un décès dans les premiers mois ou premières années de vie.

Une supplémentation en Coenzyme Q10 a pu être proposée à cette famille. Nous n’avons que peu de recul pour décrire son effet ; mais aucune aggravation du phénotype n’est constatée.

Nous rapportons donc, un variant d’épissage homozygote du gène COQ9 conduisant à une paraparésie spastique isolée ; élargissant le spectre phénotypique des mutations dans ce gène. La moindre sévérité du phénotype de nos patients par rapport à ceux publiés pourrait s’expliquer par des taux résiduels en CoQ10 plus importants dans cette famille.


Audrey LABALME (LYON), Chloé LAURENCIN, Fanny FONTAINE, Nicolas CHATRON, Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Nathalie STREICHENBERGER, Isabelle ROUVET, Damien SANLAVILLE, Stéphane ALLOUCHE, Gaëtan LESCA
10:30 - 11:30 #28368 - P031 Vers une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques des anomalies cérébrales associées aux ciliopathies : cellules souches et modélisation 2D et 3D du développement néocortical.
P031 Vers une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques des anomalies cérébrales associées aux ciliopathies : cellules souches et modélisation 2D et 3D du développement néocortical.

Les ciliopathies sont des maladies génétiques rares, très hétérogènes génétiquement et à spectre phénotypique très large et chevauchant. Elles résultent d’anomalies ciliaires, secondaires à des mutations de gènes codant des protéines centrosomales ou ciliaires. A l’inverse des cils motiles, le cil primaire (CP) est quasi ubiquitaire expliquant la pléiotropie des atteintes. En particulier, des malformations cérébrales sont fréquemment associées aux ciliopathies, de même que des troubles cognitifs ou comportementaux sans base neuro-anatomique, soulignant l'importance de la fonction ciliaire pour le développement et le fonctionnement du cerveau. Avec l'avènement du séquençage haut débit, les études génomiques ont largement accéléré notre compréhension des bases moléculaires des anomalies neuro-développementales. Cependant, les mécanismes sous-jacents sont restés largement inexplorés en raison de l'absence de modèles récapitulant les processus clés spécifiques au développement du cortex cérébral humain. La possibilité de reprogrammer des cellules somatiques de patients en cellules souches pluripotentes (IPS) capables de s'auto-organiser et de se différencier en ébauches d’organes ou organoïdes a révolutionné la modélisation des maladies humaines. 

Afin d'étudier les mécanismes physiopathologiques qui sous-tendent les anomalies cérébrales chez les patients atteints de ciliopathies, nous avons ainsi tiré profit des avancées technologiques en matière de cellules souches et généré des modèles du développement néocortical en 2D et 3D à partir de cellules IPS, i.e. rosettes neurales et organoïdes cérébraux. Ces deux systèmes de modélisation récapitulent de nombreux aspects du développement néocortical, notamment la génération des divers types de cellules progénitrices neurales ainsi que de neurones néocorticaux. Ces systèmes de modélisation nous permettent d'étudier la biogenèse et la fonction des CP. La transduction de la voie Sonic Hedgehog (SHH) est analysée par quantification de l’expression de gènes cibles de cette voie et par analyse immunochimique de la dynamique de localisation ciliaire des acteurs de la voie SHH. Afin de tirer parti de l'organisation 3D des organoïdes cérébraux, nous avons mis au point une méthode simple permettant d’imager les organoïdes cérébraux entiers après immunomarquage et permettant de détecter, à l’échelle de l’oragnoïde entier, à la fois les centrosomes et les CP des progéniteurs et neurones néocorticaux. 

L’utilisation de ces méthodes de modélisation à partir de cellules IPS humaines générées soit par reprogrammation de cellules de patients atteints de ciliopathies, soit par l'utilisation de la technologie CRISPR/CAS9 pour éditer spécifiquement les gènes ciliaires, devrait permettre des progrès significatifs dans la compréhension de la contribution du CP au cours du développement normal et pathologique du cortex cérébral.


Lucile BOUTAUD (paris), Marie MICHAEL, Céline BANAL, Damélys CALDERON, Sarah FARCY, Julie PERNELLE, Nicolas GOUDIN, Camille MAILLARD, Clémantine DIMARTINO, Cecile DELESCHAUX, Sébastien DUPICHAUD, Corinne LEBRETON, Sophie SAUNIER, Tania ATTIÉ-BITACH, Nadia BAHI-BUISSON, Nathalie LEFORT, Sophie THOMAS
10:30 - 11:30 #28791 - P036 La recherche de syndrome de l’X Fragile a-t-elle toujours sa place en première intention dans les troubles neurodéveloppementaux à l’ère du NGS ?
P036 La recherche de syndrome de l’X Fragile a-t-elle toujours sa place en première intention dans les troubles neurodéveloppementaux à l’ère du NGS ?

Introduction :  Le syndrome de l’X Fragile (FXS), lié à une expansion de plus de 200 triplets CGG du gène FMR1, est la première cause de déficience intellectuelle (DI) héréditaire.  Les Sociétés Savantes de différents pays recommandent sa recherche en première intention avec l’aCGH chez tous les patients présentant un trouble neurodéveloppemental (TND)/DI/trouble du spectre autistique (TSA)/ trouble du déficit de l’attention (TDAH). Dans la littérature, le taux diagnostique de FXS a été évalué à 2,5% chez les patients avec DI et à 1,2% chez les patients avec TSA, ce qui est inférieur à l’aCGH (15-20%) et l’exome (30-40%). De ce fait, la dernière recommandation de l’American College of Medical Genetics soulève la question de la pertinence de la recherche de FXS en première intention.  Nous avons tenté d’évaluer ce point.

Méthodes : 1) Détermination du taux diagnostique de FXS, toute indication confondue, de 2014 à 2020 au sein du laboratoire de génétique moléculaire du CHU Necker. 2) Analyse des dossiers des patients FXS à la recherche de la mention de signes dysmorphiques évocateurs de FXS selon genereview et d’histoire familiale évocatrice (DI lié à l’X, FXS, FXTAS, FOIP). 3) Rétrophénotypage des photos des patients FXS disponibles selon les signes dysmorphiques de genereview. Utilisation et évaluation de l’application Face2Gene (FDNA Inc., Boston, USA) et de son logiciel de reconnaissance faciale DeepGestalt afin d’orienter la prescription.

Résultats : 1) 2324 tests ont été effectués sur 1620 hommes et 704 femmes. Un FXS a été diagnostiqué chez 23 (1,4%) hommes et 12 (1,7%) femmes. L’âge au diagnostic était compris entre 11 mois et 43 ans.  Pour 13/34 (38%) des patients positifs le test avait été prescrit dans un contexte familial de pathologies du spectre FMR1. 21/34 (62%) étaient des cas index présentant un TND/DI ou TSA. 2) 30/34 (88%) des patients avaient des signes dysmorphiques ou une histoire familiale mentionnés dans leur dossier médical. 3) Par rétrophénotypage, 15/16 patients présentaient ≥ 1 signe évocateur. Au total, des signes dysmorphiques évocateurs étaient retrouvés chez 33/34 patients.  L’application Face2Gene a classé le FXS en première position chez 12/16 patients.

Discussion : Le taux diagnostique de notre cohorte (1,5%) est concordant avec ceux de la littérature, ce qui reste bien inférieur à l’exome. Chez la grande majorité des patients (30/34) le FXS pouvait être évoqué devant la présence de signes dysmorphiques (l’application Face2Gene ne semble pas très discriminante chez les patients jeunes) et/ou une histoire familiale évocatrice d’où la justification d’une consultation de génétique avant prescription. La possibilité d’acquérir une présomption diagnostique forte chez les rares patients atteints de FXS semble justifier la relégation du test FXS en seconde intention   sous réserve d’une étude du rapport coût-bénéfice versus l’exome.


Geoffroy DELPLANCQ (Versailles), Leslie LORI, Mathieu BERNARDELLI, Marlène RIO, Julie STEFFANN, Jean-Paul BONNEFONT, Guillaume DORVAL
10:30 - 11:30 #28530 - P041 Syndrome d’Ellis-Van Creveld : analyse phénotypique et génotypique d’une cohorte de 50 individus.
P041 Syndrome d’Ellis-Van Creveld : analyse phénotypique et génotypique d’une cohorte de 50 individus.

Le syndrome d’Ellis-Van Creveld (EVC) fait partie du groupe de ciliopathies squelettiques ou Côtes Courtes-Polydactylie (CCP), et est caractérisé par une dysplasie ectodermique, une chondrodysplasie, une polydactylie et une cardiopathie congénitale, avec une grande variabilité phénotypique allant de formes létales à des formes modérées. Les gènes EVC et EVC2 sont connus pour être les principaux gènes responsables du syndrome EVC. Cependant, un nombre croissant de gènes impliqués dans le fonctionnement du cil - WDR35, GLI1, DYNC2LI1, PRKACA, PRKACB, et SMO - ont été identifiés dans le syndrome EVC, permettant une meilleure compréhension de sa physiopathologie. Ces gènes codent tous pour des protéines du cil primaire, jouant un rôle clé dans la transduction du signal au sein des voies Hedgehog (Hh). L’objectif de cette étude était l’analyse de 50 patients, issus de 45 familles, diagnostiqués EVC, afin de mieux définir les bases phénotypiques et moléculaires du syndrome EVC. Nos critères d’inclusion pour le diagnostic clinique du syndrome EVC étaient la présence d’au moins trois critères parmi : 1) un aspect typique squelettique (brachydactylie, membres courts, thorax étroit) et/ou radiologique (os courts et tubulaires, côtes courtes, ailes iliaques courtes, acetabulum en trident), 2) une polydactylie, 3) la présence d’anomalies unguéales ou de la sphère orofaciale, 4) une cardiopathie congénitale. Notre taux de détection moléculaire au sein de la cohorte des 45 familles a été de 91,11%, avec des variants identifiés dans EVC/EVC2 (77.8%), DYNC2H1 (6.7%), DYNC2LI1 (2.2%), SMO (2.2%), et PRKACB (2.2%). Nous avons identifié une grande proportion de délétions (26.92%, 14/52) dans les gènes EVC et EVC2, dont deux délétions récurrentes retrouvées respectivement six et quatre fois dans le gène EVC. Ces CNVs étaient majoritairement hérités de la mère, et probablement médiés par un mécanisme de recombinaison homologue non allélique impliquant des séquences Alu. Sur le plan clinique, nous avons retrouvé de nombreuses anomalies supplémentaires, dont plusieurs sont décrites ici pour la première fois. La taille finale était rarement impactée dans notre cohorte, même au sein des patients mutés EVC/EVC2. Nous n’avons pas noté de corrélation génotype-phénotype significative, mais quelques éléments sont notables : taille normale chez les individus mutés dans DYNC2LI1, SMO et PRKACB ; et corrélation entre la présence d’une cardiopathie congénitale et le degré d’altération de la fonction protéique pour DYNC2LI1. Notre étude confirme qu’EVC et EVC2 sont les gènes majeurs avec une fréquence importante de CNV non décrite à ce jour.


Marion AUBERT-MUCCA (Toulouse), Celine HUBER, Genevieve BAUJAT, Caroline MICHOT, Mohammed ZARHRATE, Marc BRAS, Valerie MALAN, Tania ATTIE-BITACH, Valerie CORMIER-DAIRE
10:30 - 11:30 #28445 - P046 Spectre phénotypique des patients atteints de DFNX2 dans une série de 33 cas avec une mutation du gène POU3F4.
P046 Spectre phénotypique des patients atteints de DFNX2 dans une série de 33 cas avec une mutation du gène POU3F4.

Les surdités prélinguales ont une transmission liée à l’X dans 1 à 2% des cas et 50% des cas de surdité isolée liée à l'X sont causés par des mutations du gène POU3F4 impliqué dans la surdité héréditaire liée à l'X-2 (DFNX2). DFNX2 est une surdité de transmission et de perception associée à une malformation de l’oreille interne. Des études récentes ont montré une expression de POU3F4 durant le développement cérébral et dans le tube neural. Notre étude visait à constituer une cohorte française de patients présentant une DFNX2, d’établir leur génotype et leur phénotype précis, notamment sur le plan neurodéveloppemental. Notre second objectif était de rechercher une éventuelle corrélation génotype-phénotype.

Les patients ont été identifiés auprès des laboratoires de génétique faisant l’analyse du gène POU3F4. Les données cliniques ont été recueillies auprès des médecins responsables de chacun de ces patients par un questionnaire clinique.

Nous avons constitué une cohorte de 33 patients, âgés de 2 à 52 ans, issus de 25 familles différentes. En étudiant le génotype de ces patients, nous avons observé 5 grands réarrangements, 7 petites délétions intragéniques, 2 petites duplications intragéniques et 12 substitutions nucléotidiques. Nous avons mis en évidence 16 nouvelles mutations. En regardant le phénotype auditif, on voit que la surdité est d’apparition prélinguale chez 70% des patients. 23 patients ont une surdité de perception, 4 ont une surdité mixte et 1 a une surdité de transmission. Cette surdité est sévère ou profonde dès le diagnostic chez 20 patients et modérée chez 9 patients. Le TDM des rochers retrouvait une malformation de l’oreille interne chez 96% (25/26) des patients. Concernant le phénotype neurologique, on observe un trouble de l’équilibre chez 35% (8/23) des patients et des troubles du sommeil chez 40% (10/25) des patients. Concernant le neurodéveloppement 48% (12/25) des patients ont un retard à la marche. Sur 20 patients, 1 a un retard de développement psychomoteur à 3 ans et 9 mois et 6 patients ont une déficience intellectuelle. 43% (7/16) des patients ont un trouble du spectre de l’autisme (TSA) et 41% (9/22) ont déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Depuis sa description en 1971 par Nance et al, DFNX2 est connue comme une surdité isolée de transmission liée à l’X. Notre étude montre que d’autres symptômes peuvent être associés à la surdité. Le retard à la marche et les troubles de l’équilibre s’expliquent par les malformations de l’oreille interne. Cependant, la déficience intellectuelle, le TSA et le TDAH semblent plus fréquents que dans la population générale. Cela pourrait s’expliquer par un rôle de POU3F4 dans le développement cérébral. Au vu de ces résultats, il semble intéressant de suivre le neurodéveloppement de ces patients. Cela permettra d’étendre nos connaissances sur le phénotype des patients atteints de DFNX2, d’améliorer leur prise en charge et de préciser le conseil génétique.


Lara KERBELLEC (TOURS), Marie-Pierre MOIZARD, Soizick PONDAVEN-LETOURMY, Anne-Françoise ROUX, Isabelle FAJARDY, Laurence JONARD, Souad GHERBI-HALEM, Magalie BARTH, Marie VINCENT, Mathilde NIZON, Elise BOUCHER, Renaud TOURAINE, Valérie PELLETIER, Laetitia LAMBERT, Marion GERARD, Juliette PIARD, Laurence OLIVIER-FAIVRE, Linda PONS, Damien HAYE, Catheline VILAIN, Chantal LIGNY, Genevieve LINA-GRANADE, Clémence GUENNE, Emmanuel LESCANNE, Sandrine MARLIN, Annick TOUTAIN
10:30 - 11:30 #27998 - P051 Étude moléculaire par séquençage moyen débit d’un panel de gènes d'une cohorte de cas avec anomalies rénales sévères dépistées en prénatal.
P051 Étude moléculaire par séquençage moyen débit d’un panel de gènes d'une cohorte de cas avec anomalies rénales sévères dépistées en prénatal.

Les maladies rénales dépistées par l’échographie fœtale représentent un groupe hétérogène de pathologies dont certaines ont une cause monogénique. Elles se présentent principalement sous forme d’anomalies de développement des reins et des voies urinaires ou de gros reins hyperéchogènes parfois kystiques. Leur sévérité est extrêmement variable. Elles peuvent être isolées ou syndromiques. L’existence de formes familiales a fait suspecter une composante génétique, hypothèse validée par l’identification de variations pathogènes dans un très grand nombre de gènes. L’identification des variations causales dans les formes monogéniques de ces pathologies est essentielle pour le conseil génétique. L’objectif de cette étude était d’évaluer la fréquence des causes monogéniques au sein d’une cohorte de 100 fœtus présentant des anomalies rénales sévères. Cinq fœtus présentaient une atteinte compatible avec une dysgénésie rénale tubulaire, 79 des anomalies de développement des reins et des voies urinaires (CAKUT) et 16 une atteinte rénale évoquant une ciliopathie (gros reins hyperéchogènes et/ou kystiques). Une analyse moléculaire a été réalisée par une technique de séquençage moyen débit d’un panel de gènes mis en place dans le laboratoire de génétique de l’hôpital Necker-Enfants malades, le panel « Rénome ». Chez les fœtus présentant une atteinte évocatrice de dysgénésie rénale tubulaire, des variations bialléliques de classe 4 des gènes AGT et AGTR1 ont été identifiées chez deux fœtus, et des variations homozygotes de classe 3 des gènes AGT, ACE et AGTR1 chez les trois autres fœtus. Des variations pathogènes responsables du phénotype ont été mises en évidence chez 10 fœtus avec anomalies de développement des reins et des voies urinaires (dans les gènes PAX2, FRAS1, EYA1, MYOCD et BICC1), et des variations de classe 3 dans le gène GREB1L ont également été identifiées chez trois fœtus avec agénésie rénale bilatérale. Une nouvelle variation de splice dans le gène MYOCD, associé chez les fœtus de sexe masculin à une mégavessie congénitale, a été identifiée chez deux jumeaux grâce à une technique de séquençage haut débit de cDNA issus de rein fœtal. Un diagnostic moléculaire a pu être établi chez 75% des fœtus avec un phénotype évocateur de ciliopathie, avec l’identification de variations pathogènes dans 11 familles (gènes PKHD1, PKD1, PKD2, NPHP3, CEP290 et TMEM67). Ce travail a également permis de montrer qu’une variation bi-allélique du gène DNAJB11 était associée au syndrome d’Ivemark II (OMIM #208540), ciliopathie fœtale sévère associant dysplasie rénale, hépatique et pancréatique. Au total, une variation causale ou possiblement causale a été identifiée dans 30% des cas, avec un taux diagnostique variable en fonction du phénotype et bien plus faible pour les CAKUT que pour les ciliopathies ou les dysgénésies rénales tubulaires.


Pénélope JORDAN, Guillaume DORVAL (Paris), Christelle ARRONDEL, Vincent MORINIÈRE, Marie-Pierre AUDREZET, Laurence MICHEL, Audrey PUTOUX, Gaetan LESCA, Audrey LABALME, Mathilde LEFEBVRE, Sandra WHALEN, Laurence LOEUILLET, Jelena MARTINOVIC, Tania ATTIE-BITACH, Elise SCHAEFER, Sophie SCHEIDECKER, Laetitia LAMBERT, Claire BENETEAU, Olivier PATAT, Odile BOUTE BENEJEAN, Arnaud MOLIN, Fabien GUIMIOT, Nicolas FONTANAROSA, Mathilde NIZON, Cécile JEANPIERRE, Sophie SAUNIER, Laurence HEIDET
10:30 - 11:30 #28495 - P056 Etude monocentrique, par exome ciblé chez 112 enfants, de l'architecture génétique des DSD 46,XY.
P056 Etude monocentrique, par exome ciblé chez 112 enfants, de l'architecture génétique des DSD 46,XY.

Etude monocentrique, par exome ciblé chez 112 enfants, de l'architecture génétique des DSD 46,XY. Huby Thomas*, Avril Tristan*, Lambert Anne-Sophie, Proust Alexis, Laddada Lilia, Lucie Tosca, Young Jacques, Guiochon-Mantel Anne, Linglart Agnès, Bouvattier Claire**, Bouligand Jérôme**.  *co-premiers auteurs, **co-derniers auteurs.

 

Contexte : Les DSD pour « Disorders of Sex Development » sont des pathologies regroupant un grand nombre de situations médicales congénitales où le développement du sexe chromosomique, gonadique ou anatomique est atypique. Ce développement est régulé par de nombreux gènes et la recherche étiologique par séquençage nouvelle génération (NGS) est devenue le standard pour le diagnostic moléculaire de ces maladies.

Objectifs : Étudier l’architecture génétique des DSD 46,XY et discuter de l’intérêt de l'exome ciblé par NGS pour certaines catégories de patients.

Patients : 112 patients avec DSD 46,XY ont été inclus dans notre étude monocentrique : 13 patients dans un groupe de DSD 46,XY syndromiques, 44 dans un groupe avec retard de croissance intra-utérin, 21 dans un groupe DSD 46,XY isolé avec dysgénésie gonadique (AMH < 250 pmol/l) et 34 dans un groupe DSD 46,XY isolé sans dysgénésie gonadique (AMH > 250 pmol/l).

Méthodes : Analyse par exome ciblé (EC) d’un panel de 39 gènes. Deux approches : Analyse supervisée (AS), interprétation des variants génétiques selon la classification ACMG 2015 ; Analyse non supervisée (ANS) de l’ensemble des données génotypiques de notre cohorte.

Résultats : Au cours de l'AS, des variants pathogènes ou probablement pathogènes (classe 4 ou 5) ont été identifiés chez 25 patients soit 22,3% (IC95[14,6%-30%]), des variants de signification inconnue (classe 3) chez 42 patients soit 37,5% (IC95[28,5%-46,5%] et des variants probablement bénins ou bénins (classe 2 ou 1) chez 45 patients soit 40,2% (IC95[31,1%-49,3%]). Entre les 4 groupes, il n’a pas été retrouvé de différence significative du nombre de variants de classe 4 ou 5, de classe 3 et de classe 2 ou 1. L'AS confirme que NR5A1/SF1 est le gène principal responsable des DSD 46,XY avec dysgénésie gonadique. Parallèlement, l'ANS a permis d'identifier des variants de classe 3 qui sont candidats prioritaires pour une ré-interprétation ultérieure.

Conclusion/Perspectives : Après EC, plus de 75% des patients DSD 46,XY restent dans l’errance diagnostique. Dans ce contexte, la poursuite de ces analyses par séquençage complet de génome dans le cadre de la préindication France Médecine Génomique « Anomalies sévères de la différenciation sexuelle d’origine gonadique et hypothalamo-hypophysaire » constitue une véritable opportunité. 


Thomas HUBY (SAINT-DENIS), Tristan AVRIL, Anne Sophie LAMBERT, Alexis PROUST, Lilia LADDADA, Lucie TOSCA, Jacques YOUNG, Anne GUIOCHON-MANTEL, Agnès LINGLART, Claire BOUVATTIER, Jérôme BOULIGAND
10:30 - 11:30 #28385 - P061 Caractérisation épigénétique de cellules musculaires lisses différenciées à partir d’iPSC : un modèle cellulaire pour l’étude de diverses maladies artérielles à génétique complexe.
P061 Caractérisation épigénétique de cellules musculaires lisses différenciées à partir d’iPSC : un modèle cellulaire pour l’étude de diverses maladies artérielles à génétique complexe.

Introduction

Smooth muscle cells (SMCs) capacity to switch between proliferative (synthetic) and quiescent (contractile) phenotypes is a widely studied mechanism in cardiovascular disease. Primary SMCs tend to lose many physiological features in culture, which makes the study of their contractile function challenging. Recently, an optimized protocol of induced pluripotent stem cells (iPSCs) differentiation into contractile SMCs was described. Here we aimed at defining the transcriptomic and open chromatin dynamics during the acquisition of SMCs phenotypes.

 

Methods

We differentiated 4 human iPSC lines (2 males, 2 females) towards either contractile (Repsox induced) or synthetic (PDGF-BB/TGF-β induced) SMC phenotypes using a 24-days protocol. We performed RNA-Seq and assay for transposase accessible chromatin (ATAC)-Seq at 6 time points of differentiation. We compared gene expression and open chromatin profiles between them and to existing datasets of primary human SMCs and artery tissues.

 

Results

iPSCs derived SMCs showed expected morphology and positive expression of SMC markers. Synthetic SMCs exhibited greater capacity of proliferation, migration and lower calcium release capacity, compared to contractile SMCs. RNA-Seq results showed that multiple disease-associated genes involved in the contractile function of arteries, including smooth-muscle myosin heavy chain (MYH11), myosin light chain kinase (MYLK) and angiotensin type 1 receptor (AGTR1) genes, were highly expressed in contractile compared to synthetic SMCs. Interestingly, multiple genes coding for extracellular matrix components were also enriched in contractile SMCs.  Analysis of transcriptomic and open chromatin profiles suggests contractile SMCs retained a high level of activity for transcription factors involved in vascular smooth muscle development. Synthetic SMCs however presented open chromatin profiles similar to cultured primary SMCs. Open chromatin regions of contractile SMCs were highly enriched in variants associated to vascular diseases such as hypertension, spontaneous coronary artery dissection and intracranial aneurysm , whereas synthetic SMCs were more enriched for variants associated to peripheral artery disease and aortic aneurysm.

 

Conclusions

Differentiation of SMCs from iPSC using two complementary protocols provides valid cellular models suitable for the study of a variety of vascular diseases. Utilization of these cells in combination with genome-editing tools is a promising approach to the study of complex regulatory mechanisms at genetic risk loci while taking into account phenotypic variability of arterial cellular components.

 


Adrien GEORGES (Paris), Lu LIU, Takiy BERRANDOU, Charlène JOUVE, Jean-Sébastien HULOT, Nabila BOUATIA-NAJI
10:30 - 11:30 #27915 - P066 Aspects cliniques, génétiques et thérapeutiques dans la maladie de Menkes – Étude d’une cohorte française et revue de la littérature.
P066 Aspects cliniques, génétiques et thérapeutiques dans la maladie de Menkes – Étude d’une cohorte française et revue de la littérature.

Introduction

La maladie de Menkes (MNK), maladie récessive liée à l’X (ATP7A), résulte d’un défaut de transport du cuivre, est une maladie multi-organes (atteintes neurologiques, cutanées, urologiques, vasculaires, osseuses) et conduit historiquement au décès avant 3 ans. L’histidinate de cuivre (HisCu) est le seul traitement spécifique proposé, avec des résultats variables en fonction des études. L’objectif était d’étudier les caractéristiques cliniques et génétiques d’une cohorte française pour discuter de la prise en charge thérapeutique.

Méthodes

Une cohorte a été constituée à partir des diagnostics génétiques (gène ATP7A) de MNK en France et comparée à une analyse systématique de la littérature.

Résultats

Un variant pathogène causal a été identifié dans 81% des 88 dossiers analysés. 94% des variants sont privés dont la moitié non-décrite dans les bases de données. 24,6% sont des délétions/duplications intragéniques, 50,8% des variants de type perte de fonction et 24,6% des variants faux-sens. Ces derniers se répartissent exclusivement à partir de l’exon 7, avec pour conséquence d’un certain nombre une anomalie d’épissage avec délétion partielle d’exon.

Sur les 24 individus dont les données cliniques ont pu être étudiées, l’âge moyen au diagnostic est de 4,5 mois (78% entre 3 et 6 mois). Les signes au diagnostic sont : l’hypotonie (96% ; un seul patient non hypotonique diagnostiqué en période néonatale sur antécédents familiaux), l’épilepsie (88% ; souvent le point d’appel à la démarche diagnostique), les anomalies des phanères (83% de pili torti, 44% de pâleur cutanée). Une hypothermie néonatale (35%) et des céphalhématomes (27%), bien que non spécifiques, sont sur-représentés.

55% des individus ont été mis sous HisCu, à un âge moyen de 5,1±2,78 mois. On ne met pas en évidence de différence de survie entre le groupe traité par HisCu et le groupe non traité ni de corrélation génotype-phénotype distinguant les individus ayant le mieux répondu. En comparant ces données à celles issues de la littérature, on ne retrouve une efficacité de l’HisCU sur le plan de la survie et du neurodéveloppement que lorsque le traitement est mis en place chez des nourrissons n’ayant pas encore d’atteinte neurologique soit avant 1 mois de vie. 

L’épilepsie apparait chez tous les individus de la cohorte même quand l’HisCu a été instauré avant les premiers symptômes, bien que, dans la littérature, est décrit une efficacité de l’HisCu sur la fréquence des crises.

L’HisCU pourrait aussi permettre de mieux contrôler l'atteinte urologique mais ne paraît pas avoir d'impact sur les phénotypes vasculaires et osseux.

Conclusion

La MNK reste une maladie non curable avec un éventail thérapeutique limité et un pronostic sombre. L’introduction de l’HisCu ne devrait être basée que sur des critères cliniques et amènent à ne la proposer que chez des patients présymptomatiques. Dans ce cadre, il permettrait d’avoir un effet sur la survie et le développement psychomoteur de certains patients.


Paul ROLLIER (Rennes), Moizard MARIE-PIERRE, Annick TOUTAIN, Sophie BLESSON, Eric BIETH, Chrystèle BONNEMAINS, Aline CANO, Brigitte CHABROL, Annabelle CHAUSSENOT, Léna DAMAJ, François FEILLET, Sylvie JORIOT, Manoëlle KOSSOROTOFF, Christian RICHELME, Dominique BONNEAU, Sylvie ODENT, Magalie BARTH
10:30 - 11:30 #28507 - P071 Amélioration du diagnostic des maladies mitochondriales à l’aide de la variation de l'hétéroplasmie des variants de l'adn mitochondrial dans le sang et les urines.
P071 Amélioration du diagnostic des maladies mitochondriales à l’aide de la variation de l'hétéroplasmie des variants de l'adn mitochondrial dans le sang et les urines.

Actuellement, plus de 250 variants pathogènes ont été identifiés sur le génome mitochondrial (ADNmt), avec un large spectre clinique, notamment en raison du phénomène d'hétéroplasmie. De plus, le séquençage de nouvelle génération a considérablement augmenté l'identification de nouveaux variants de signification inconnue (VSI), augmentant la complexité de l'interprétation de l'ADNmt.

L'objectif de notre étude était de comparer l'hétéroplasmie des variants de l'ADNmt dans le sang et l'urine afin d'améliorer les corrélations génotype-phénotype et prioriser les VSI. Les taux d'hétéroplasmie ont été quantifiés pour 179 variants chez 174 patients, sur des échantillons d'urine et de sang.

Comme précédemment rapporté, la corrélation génotype-phénotype est apparue plus significative dans l'urine que dans le sang pour les patients porteurs du m.3243A > G. Des résultats similaires ont été obtenus pour d'autres variants pathogènes de l'ADNmt, accréditant l'utilité de l'urine pour le diagnostic des maladies mitochondriales. Cependant, la correction de l'hétéroplasmie, en tenant compte de l'âge ou du sexe, n'a pas amélioré ces corrélations.

En raison de la variabilité de la distribution tissulaire des variants hétéroplasmiques de l'ADNmt, l'analyse multivariée a permis de distinguer les polymorphismes des variants pathogènes et de discriminer les porteurs asymptomatiques des patients symptomatiques, suggérant l'intérêt de cette comparaison pour la priorisation des VSI. Cette approche a été appliquée à 10 VSI, dont 9 nouveaux variants, et permet de classer 6 d'entre eux : Cinq comme probablement pathogènes (m.5668G > A, m.7778T > C, m.8186G > A, m.10161A > C, m.15243G > A) et un comme polymorphisme (m.8809A > G). Pour 4 variants (m.5770C > G, m.8816A > C, m.8980C > T, m.13679C > T) cette approche n'a pas permis de conclure.

Notre étude confirme l'utilité des cellules uroépithéliales pour le diagnostic mitochondrial, permettant de meilleures corrélations génotype-phénotype et facilitant la priorisation des nouveaux variants.


Matthieu DENIS (Angers), Valérie DESQUIRET-DUMAS, Naig GUEGUEN, Magalie BARTH, Estelle COLIN, Pascale MARCORELLES, Alice GOLDENBERG, Aleksandra NADAJ-PAKLEZA, Camille GIRON, Chloé QUELIN, Pascal REYNIER, Patrizia AMATI-BONNEAU, Vincent PROCACCIO, Céline BRIS
10:30 - 11:30 #28110 - P081 Characterization of CACNA1S truncating variants in two patients with congenital myopathy.
P081 Characterization of CACNA1S truncating variants in two patients with congenital myopathy.

Muscle contraction is triggered by a massive release of Ca2+ within myofibers in response to nerve excitation. This process, known as excitation contraction coupling (ECC), relies on the interaction of two Ca2+ channels, the dihydropyridine receptor (DHPR) and the type I ryanodine receptor (RYR1). The DHPR is a voltage-gated L-type Ca2+ channel composed of four subunits (α1, α2δ, β, and γ). The α1S subunit of DHPR forms the pore domain which is essential for proper functioning of ECC in skeletal muscle. Variants in the CACNA1S gene, encoding the α1S subunit, have been recently identified in patients with congenital myopathies. We identified compound heterozygosity for nonsense variants of the CACNA1S gene in two unrelated patients presenting with muscle weakness. Here, we characterized the impact of these two CACNA1S truncating variants on transcript and protein expressions in one of them. Whole RNA-sequencing, completed by functional studies, revealed the unexpected consequences of these variants. Our findings could open up new perspectives in the understanding of pathophysiological mechanisms associated with CACNA1S-related diseases.


Mélanie FOURGEAUD (BORDEAUX), Edoardo MALFATTI, Mireille COSSÉE, Dimitri RENARD, Julie BROCARD, Anne-Sophie NICOT, Marion LARRIEUX, Corinne THÈZE, Kamel MAMCHAOUI, Isabelle MARTY, Julien FAURÉ, John RENDU
10:30 - 11:30 #28073 - P086 Syndrome de Townes-Brocks (SALL1) : précision du phénotype notamment auditif dans une cohorte de 42 patients.
P086 Syndrome de Townes-Brocks (SALL1) : précision du phénotype notamment auditif dans une cohorte de 42 patients.

Le syndrome de Townes-Brocks (TBS) est une pathologie génétique autosomique dominante, à pénétrance complète et expressivité variable, liée à des mutations du gèneSal-like 1 (SALL1). Il comprend classiquement une triade clinique : imperforation anale, oreilles dysplasiques (tubercules, fistules, anomalies des hélix) et malformations des pouces (triphalangés, polydactylie pré-axiale), pouvant être associée à d’autres atteintes notamment auditives. Plus de 150 cas ont été rapportés dans la littérature permettant une bonne description du phénotype malformatif associé au TBS. La surdité y est décrite comme fréquente (65%), le plus souvent neurosensorielle et de sévérité variable. Cependant, l’âge d’apparition, le profil évolutif ou la présence de malformations de l’oreille interne sont rarement précisés. Or ces éléments peuvent permettre d’ajuster le suivi et la prise en charge précoce de ces patients.


L’étude du gène SALL1 est réalisée au CHU de Lille depuis 2006. L’objectif de notre étude est de préciser le phénotype, notamment auditif, des patients présentant un TBS confirmé sur le plan moléculaire. Nous disposons d’une cohorte de 42 patients issus de 25 familles. D'après les données présentes au laboratoire, qui sont parcellaires, 15/42 patients (36%) présentaient une surdité au moment du diagnostic. Elle était congénitale (1/4) ou apparue dans l’enfance (3/4), le plus souvent neurosensorielle (6/8), bilatérale (5/6) et légère (3/5). L’imagerie des rochers montrait des malformations des osselets chez un patient sourd et un patient sans donnée quant à son audition (2/3). 14/15 patients sourds avaient des malformations des oreilles externes comparativement à 18/27 patients normo-entendants a priori, ce qui en faisaient le signe clinique le plus fréquent dans notre cohorte.


Par ailleurs, 20/42 présentaient une malformation des membres supérieurs avec une majorité de patients ayant une polydactylie pré-axiale ou un pouce triphalangé et 17/42 présentaient une imperforation anale. Enfin, 18/42 patients présentaient une anomalie réno-urinaire, ayant évolué vers une insuffisance rénale chronique pour 10 d’entre eux.

25 variations pathogènes ou probablement pathogènes de SALL1 ont été identifiées : 8 non-sens, 16 frameshift et 1 large délétion emportant tout le gène. A notre connaissance, 7 étaient survenues de novo et 9 étaient héritées. Il n’y a pas de corrélation génotype-phénotype évidente dans cette cohorte, tout comme dans la littérature.

 

Les données dont nous disposons ayant été recueillies au moment de la prescription de l’analyse moléculaire, la surdité a pu apparaître secondairement chez certains patients. Ces résultats préliminaires vont donc être précisés en recontactant les cliniciens référents des patients, afin de connaître leur évolution et compléter les données manquantes. Nous suggérons d’étendre cette étude aux patients ayant bénéficié de l’analyse du gène SALL1 dans un autre laboratoire, dans le cadre d’un appel à collaboration.


Fiona LEDUC (Lille), Fabienne ESCANDE, Florence PETIT, Laurence BELLENGIER, Catherine VINCENT-DELORME, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Clémence VANLERBERGHE
10:30 - 11:30 #28602 - P091 PHENOTYPE FOETAL DU SYNDROME CARDIO-UROGENITAL DÛ A UNE HAPLOINSUFFISANCE DU GENE MYRF.
P091 PHENOTYPE FOETAL DU SYNDROME CARDIO-UROGENITAL DÛ A UNE HAPLOINSUFFISANCE DU GENE MYRF.

Le gène MYRF code pour un facteur de transcription qui agit comme facteur de régulation de la myéline et qui est fortement exprimé dans le diaphragme, les poumons, le cœur en développement ainsi que dans les tissus oculaires. L'haploinsuffisance de MYRF est impliquée dans le syndrome cardio-urogénital (MIM 618280). Les caractéristiques communes de ce syndrome rare, décrit chez 16 patients dans la littérature (dont 1 cas en prénatal), sont une hernie de coupole diaphragmatique, une cardiopathie congénitale et des anomalies génito-urinaires. Des cas d’encéphalopathie aigüe transitoire avec lésion réversible du splénium du corps calleux (MERS) ainsi que des cas de nanophtalmie ont également été décrits associés aux variations du gène MYRF.

Après avoir fait dans notre service le diagnostic moléculaire de syndrome cardio-urogénital chez un fœtus, nous avons collaboré avec d'autres centres pour constituer une cohorte prénatale internationale de cas similaires. Nous rapportons ici les données échographiques, radiologiques, histologiques, pathologiques et moléculaires de six nouveaux fœtus non apparentés porteurs d'une variation délétère du gène MYRF. Tous présentent une association syndromique polymalformative similaire dont les signes cardinaux sont une hernie de coupole diaphragmatique, des anomalies cardiaques congénitales, une hypoplasie pulmonaire et des anomalies génito-urinaires. Le séquençage de l'exome ou du génome a permis d'identifier chez chacun un variant hétérozygote pathogène ou probablement pathogène de MYRF

A ce jour, les caractéristiques cliniques récurrentes chez les enfants présentant des variants délétères du gène MYRF ont déjà été décrites mais le phénotype fœtal reste encore à définir pour en permettre le diagnostic prénatal. Ce travail confirme également l'intérêt du séquençage de l'exome en prénatal en cas de hernie de coupole diaphragmatique syndromique.


Maud FAVIER (BESANCON), Louise C. PYLE, Eric DAHLEN, Marion AUBER-LENOIR, Julie CATTIN, Nicolas MOTTET, Francine ARBEZ-GINDRE, Christelle CABROL, Odile BOUTE, Louise DEVISME, David CHITAYAT, Lev PRASOV, Odelia CHORIN, Annick RAAS-ROTHSCHILD, Juliette PIARD, Elise BRISCHOUX-BOUCHER
10:30 - 11:30 #27859 - P096 MSH3, un nouveau gène de prédisposition aux polyposes adénomateuses et au-delà….
P096 MSH3, un nouveau gène de prédisposition aux polyposes adénomateuses et au-delà….

Le gène MSH3 appartient au système de réparation des mésappariements de l’ADN. Sa déficience entraîne l’instabilité de certains microsatellites de type tétranucléotides, mais aucun variant du gène MSH3 n’a jamais été mis en cause dans le syndrome de Lynch. Cependant, son implication dans les prédispositions héréditaires au cancer est suspectée depuis 2016, puisqu’Adam et al. ont rapporté quatre patients porteurs de variants constitutionnels bialléliques dans MSH3 appartenant à deux familles différentes. Ces patients présentaient, à l’âge adulte, une polypose adénomateuse colorectale atténuée ainsi que différentes tumeurs extra-digestives. Leurs tumeurs présentaient un phénotype appelé « EMAST » (pour « elevated microsatellite alteration at selected tetranucleotide repeats »), caractéristique de la déficience de MSH3. Depuis cette publication, aucun nouveau patient MSH3 n’a été rapporté.

Nous rapportons quatre nouveaux patients non apparentés porteurs de variants constitutionnels bialléliques dans MSH3, sans variant pathogène retrouvé dans les autres gènes connus de prédisposition. Nous avons recueilli leurs antécédents personnels et familiaux et étudié les caractéristiques moléculaires de divers prélèvements de tissu sain et de tissu tumoral, dont le phénotype EMAST (panel de 8 microsatellites développé dans le laboratoire de génétique de l’Institut Curie).

Les patients, deux hommes et deux femmes, présentent tous une polypose adénomateuse colorectale atténuée. Deux d’entre eux ont eu un cancer colorectal et deux une polypose duodénale. Un des deux hommes a également développé un cancer pulmonaire à 58 ans et les deux femmes un cancer du sein à 46 et 63 ans. Aucun patient n’a d’antécédents familiaux de cancer digestif. Trois patients sont homozygotes pour des variants pathogènes jamais rapportés dans MSH3 (deux de ces patients présentent le même variant). Le dernier patient est hétérozygote composite pour un variant pathogène et un variant de signification inconnue. Le phénotype EMAST a été retrouvé à des degrés différents (instabilité d’un nombre variable de microsatellites parmi les 8 testés) dans tous les prélèvements testés exceptés dans les leucocytes, avec un gradient dans les polypes dépendant de leur degré de dysplasie.

La déficience constitutionnelle de MSH3 est donc responsable d’une polypose adénomateuse colorectale survenant à l’âge adulte contrairement à celle observée dans la déficience constitutionnelle des autres gènes MMR. Ces résultats plaident pour l’ajout de MSH3 aux panels de gènes utilisés dans le cadre des prédispositions aux cancers digestifs. L’identification de nouvelles familles pourrait permettre de préciser le spectre tumoral et le risque de cancer chez les porteurs de variants dans MSH3 à l’état mono et biallélique. La caractérisation du phénotype EMAST dans les tumeurs extra-digestives de ces patients peut également aider à définir le spectre tumoral, ainsi qu’à interpréter la pathogénicité des variants.


Marie-Charlotte VILLY (Paris), Julien MASLIAH-PLANCHON, Sophie VACHER, Hélène DELHOMELLE, Lisa GOLMARD, Samia MELAABI, Anne SCHNITZLER, Maud BLANLUET, Voreak SUYBENG, Marion DHOOGE, Nadim HAMZAOUI, Solenne FARELLY, Amal AIT OMAR, Robert BENAMOUZIG, Vincent CAUMETTE, Michel BAHUAU, Joël CUCHEROUSSET, Yves ALLORY, Dominique STOPPA-LYONNET, Ivan BIÈCHE, Chrystelle COLAS
10:30 - 11:30 #28258 - P101 Apport du séquençage tumoral dans l’interprétation des variants de signification inconnue dans les gènes associés aux formes familiales de cancer de l’ovaire.
P101 Apport du séquençage tumoral dans l’interprétation des variants de signification inconnue dans les gènes associés aux formes familiales de cancer de l’ovaire.

L’implémentation du séquençage de nouvelle génération (NGS) dans les laboratoires de diagnostic moléculaire a permis la recherche simultanée des altérations dans plusieurs gènes, augmentant notre rendement diagnostique dans le cadre du cancer de l’ovaire familial. L’identification de variants de signification inconnue (VSI) dans les gènes associés aux formes familiales de cancer de l’ovaire, BRCA1BRCA2BRIP1PALB2, RAD51C et RAD51D (GACO), ainsi que dans les gènes hors spectre des panels de routine, est en augmentation constante (entre 15% et 40%). Le véritable défi consiste aujourd’hui en l’interprétation de ces VSI afin d’optimiser le conseil génétique et la prise en charge diagnostique et thérapeutique pour ces patientes. Par ailleurs, la moitié des tumeurs de l’ovaire présenteraient un déficit dans la voie de réparation par recombinaison homologue (HRD), dont environ 20% seraient secondaires à des pertes bialléliques dans les gènes BRCA1/2 d’origine constitutionnelle ou somatique. Dans ce contexte, la connaissance du statut HRD ainsi que la recherche d’une rétention allélique par perte d’hétérozygotie (LOH) tumorale pourraient nous apporter un poids supplémentaire pour l’interprétation des VSI. Le but de notre étude était de rechercher des arguments en faveur ou non de la pathogénicité des VSI à l’aide du séquençage constitutionnel et tumoral. Nous avons analysé de manière rétrospective 158 patientes atteintes de cancer de l’ovaire séreux de haut grade en combinant l’étude du statut HRD (MyChoice® - Myriad Genetics), et l’évaluation du statut d’hétérozygotie dans les GACO par comparaison des statuts génétiques constitutionnel et tumoral. Nous avons retrouvé 18 variants tumoraux de classe 4 et 5 dans les GACO ainsi que dans les gènes ARID1A, ATM, et CDK12. Un total de 22 VSI tumoraux a été identifié dans les GACO ainsi que dans les gènes ATM et MSH6. Environ 30% des tumeurs étaient porteuses d’une signature HRD. Parmi ces 22 variants, seuls 19 ont pu faire l’objet d’une interprétation de comparaison entre statut HRD et LOH. Un total de 5 variants VSI avec LOH ont été identifiées dans des tumeurs HRD-positives dans les gènes BRCA1BRCA2 et BRIP1, sans différence observée avec les scores HRD des variants tronquants pathogènes connus (t-test, p = 0,43). A l’inverse, nous avons identifié 8 VSI sans LOH et dans des tumeurs HRD-négatives. Enfin, 6 VSI présentaient une discordance entre le statut LOH et la signature HRD. En accord avec les précédentes études, les variants associés à une LOH étaient significativement associés à un score HRD positif (t-test, p ≤ 0,001). Malgré notre cohorte de faible effectif, et la nécessité de tests fonctionnels afin de statuer définitivement sur la pathogénicité de ces VSI nous avons été en mesure d’identifier des VSI au caractère pathogène probable. Actuellement non reconnue par les critères ACMG, la combinaison de la LOH et du statut HRD pourrait devenir un critère d’interprétation phénotypique modéré (PP4).


Thibaut MATIS (Bordeaux), Sabine RAAD, Delfine LAFON, Laurene DUFIN, Julie BLASQUIZ, Jennifer CHIRON, Françoise BONNET, Isabelle SOUBEYRAN, Nicolas SÉVENET
10:30 - 11:30 #28503 - P106 Quatre nouveaux variants pathogènes et une nouvelle duplication du gène MET identifiés sur une cohorte de 153 patients présentant un carcinome papillaire du rein de type I.
P106 Quatre nouveaux variants pathogènes et une nouvelle duplication du gène MET identifiés sur une cohorte de 153 patients présentant un carcinome papillaire du rein de type I.

Introduction : Les mutations constitutionnelles du gène MET sont impliquées dans la prédisposition aux carcinomes papillaires du rein de type I (KP1). Il s’agit de mutations activatrices de type faux-sens du domaine tyrosine kinase. A ce jour, dix mutations ont été rapportées dans la littérature.

Méthodes : Notre cohorte a porté sur 153 cas index présentant un carcinome papillaire du rein de type I. Une étude génétique à la recherche des mutations constitutionnelles du gène MET (NM_001127500.2) a été réalisée par les méthodes dHPLC ou qPCR-HRM et séquençage Sanger des exons 2 à 21 (98 cas) ou par séquençage de nouvelle génération (55 cas – XT HS Agilent). Tous les variants détectés ont été confirmés par séquençage Sanger ou par MLPA. Une étude fonctionnelle a été réalisée pour les nouveaux variants faux-sens identifiés du domaine tyrosine kinase. Nous avons étudié le taux de phosphorylation de ERK et la capacité de formation de clones après transfection sur des fibroblastes NIH3T3. Trois tumeurs de patients présentant un nouveau variant faux-sens du gène MET ont été relues par un anatomopathologiste expert à la recherche du variant alvéolaire squamoïde biphasique. Les grands réarrangements ont été caractérisés par cartographie optique par le système Bionano (BioNano Genomic, San Diego USA).

Résultats : Nous avons identifié sept variants faux-sens du domaine tyrosine kinase du gène MET chez 19 cas index dont trois variants classés comme pathogènes dans la littérature : MET p.H1112R (5 cas); MET p.V1238I (4 cas); MET p.Y1248C (3 cas). Les nouveaux variants MET p.L1130S (4 cas), MET p.C1125G (1 cas) et MET p.I1102T (1 cas) étaient associés à un KP1 bilatéral (6/6) et multifocal (5/6). Nous ne disposions pas de données concernant la tumeur du patient porteur du quatrième nouveau variant MET p.H1086L. Le variant anatomopathologique alvéolaire squamoïde biphasique a été retrouvé sur trois tumeurs porteuses du variant MET p.L1130S. Ces tumeurs présentaient également une triplication du chromosome 7. L’étude fonctionnelle a conclue au caractère pathogène des quatre nouveaux variants du domaine tyrosine kinase MET p.L1130S;p.C1125G;p.I1102T et p.H1086L. Une duplication des exons 6 à 21 et incluant le domaine tyrosine kinase du gène MET a été identifiée chez trois cas index de la cohorte. Sa caractérisation par cartographie optique par le système Bionano a montré qu’elle se situait en aval de la région 3’ du gène à plus de 70kb laissant supposer qu’elle serait probablement neutre. Cette duplication a été retrouvée chez au moins 25 cas non associés sur plus de 10000 analyses avec un syndrome de prédisposition aux cancers.

Conclusion : Il s’agit de la première étude Française réalisée sur une large cohorte incluant 153 cas index et décrivant les mutations constitutionnelles du gène MET dans le carcinome papillaire du rein de type I. Nous avons pu identifier quatre nouveaux variants pathogènes en s’appuyant sur des arguments cliniques, tumoraux et fonctionnels. 


Molka SEBAI (Paris), David TULASNE, Sandrine CAPUTO, Virginie VERKARRE, Marie Aude ROBERT-DE-RANCHER, Marie FERNANDES, Célia GUERIN, Fanny REINHART, Severine ADAMS, Christine MAUGARD, Olivier CARON, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Pascaline BERTHET, Yves-Jean BIGNON, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Jean CHIESA, Thierry FREBOURG, Sophie GIRAUD, Sophie LEJEUNE, Jean-Marc LIMACHER, Antoine DE PAUW, Dominique STOPPA-LYONNET, Helene CANNONI, Sophie DEVEAUX, Lidereau ROSETTE, Stéphane RICHARD, Etienne ROULEAU
10:30 - 11:30 #28618 - P111 Identification des points de cassure de grandes délétions du gène STK11 par séquençage de longs fragments sur Nanopore avec enrichissement informatique en temps réel ou par CRISPR/Cas9.
P111 Identification des points de cassure de grandes délétions du gène STK11 par séquençage de longs fragments sur Nanopore avec enrichissement informatique en temps réel ou par CRISPR/Cas9.

Le syndrome de Peutz-Jeghers (PJS) (MIM 175200) est une maladie héréditaire causée par des variants hétérozygotes perte-de-fonction du gène STK11. Les délétions de tout ou partie de STK11 sont responsables d’un tiers des cas de PJS. Seuls 22 cas de délétions constitutionnelles ont été décrits dans la littérature. Les 3 principaux mécanismes impliqués sont le non-allelic homologous recombination (NAHR) médié par la présence de séquences Alu (10 cas), le non-homologous end joining (NHEJ) (8 cas) et la micro-homologie de séquence (4 cas).

L’objectif de ce travail a été de caractériser les mécanismes mutationnels par l’identification des points de cassure des délétions de STK11 d’une cohorte de 25 patients. Trois délétions étaient récurrentes : délétion de l’exon 1 (9 cas), délétion complète du gène (7 cas), délétion des exons 2-3 (3 cas). Pour déterminer les points de cassure des délétions de l’exon 1, nous avons réalisé un séquençage long read (Oxford Nanopore Technologies) avec enrichissement dans la région d’intérêt (ROI) : (1) par informatique par échantillonnage adaptatif en temps réel ; (2) par CRISPR/Cas9. Dans le premier cas, les molécules d’ADN étaient éjectées du pore si la séquence déterminée en temps réel ne correspondait pas à la ROI. Dans le second cas, l’intron 1 de STK11a été coupé en 3 sites par CRISPR/Cas9 et les fragments générés à partir des points de coupure ont été séquencés.

Nous avons pu identifier les points de cassure d’une délétion de l’exon 1 de STK11. Les autres délétions sont en cours de séquençage. Cette délétion résultait d’un NAHR : les points de cassure se situaient dans des séquences AluSx en amont du gène (GRCh37(hg19) chr19:1182917-1183237) et AluSp de l’intron 1 (chr19:1211014-1211309).

Les enrichissements en temps réel et CRISPR/Cas9 ont permis d’obtenir des profondeurs respectives de 18X et 42X au point de cassure intronique avec 39% et 45% de lectures du fragment de jonction de la délétion.

Nous avons mis à profit la capacité de l’enrichissement à augmenter la profondeur de séquençage des ROI pour déterminer les mécanismes mutationnels de délétions du gène STK11. L’enrichissement par CRISPR/Cas9 permet d’obtenir une profondeur décroissante de la ROI à partir du site de coupure mais nécessite de cibler une région précise connue comme non délétée ou des analyses quantitatives préliminaires. L’enrichissement en temps réel aboutit à une profondeur plus faible mais relativement homogène de la ROI permettant une analyse sans a priori.

Nous avons montré que le NAHR médié par la présence de séquences Alu est à l’origine de la délétion étudiée mais également des délétions des exons 2-3 que nous avons caractérisées par PCR long range. Les points de cassure se situaient au sein de séquences AluY de l’intron 1 (chr19:1212990-1213294) et AluY de l’intron 3 (chr19:1219530-1219843). Ce mécanisme pourrait expliquer la récurrence de ces délétions et la forte proportion de cas de novo parmi les patients délétés (16 cas sur 25).


Albain CHANSAVANG (PARIS), Abderaouf HAMZA, Sébastien JACQUES, Ingrid LAURENDEAU, Aurélie TOUSSAINT, Véronique DUCHOSSOY, Virginie BENOIT, Patrick NITSCHKE, Frédéric TORES, Pierre LAURENT-PUIG, Solène FARELLY, Camille TLEMSANI, Romain CORIAT, Audrey BRIAND-SULEAU, Nicolas SERVANT, Franck LETOURNEUR, Marion DHOOGE, Ivan BIECHE, Julien MASLIAH PLANCHON, Eric PASMANT, Nadim HAMZAOUI
10:30 - 11:30 #28815 - P116 Une diminution considérable des transcrits pleine-longueur de BRCA2 n’est pas associée à une augmentation du risque de cancer : implications pour l’interprétation de variations génétiques à l’origine de défauts d’épissage partiels.
P116 Une diminution considérable des transcrits pleine-longueur de BRCA2 n’est pas associée à une augmentation du risque de cancer : implications pour l’interprétation de variations génétiques à l’origine de défauts d’épissage partiels.

Le gène BRCA2, impliqué dans la prédisposition au cancer du sein et de l'ovaire, a un très large spectre mutationnel, avec un nombre particulièrement important de variations de signification inconnue (VSI). Parce qu’il s’agit d’un gène cliniquement actionnable, BRCA2 est devenu un emblème du défi actuel d’interprétation des VSI identifiées en Génétique Médicale, et une priorité pour le développement de tests fonctionnels visant aider la classification de ce type de variations. Parmi toutes les VSI de BRCA2, celles qui provoquent des défauts d'épissage partiels sont spécialement difficiles à interpréter car le niveau minimal de transcrits pleine-longueur (PL) requis pour une fonction normale reste à établir.  

 

Ici, nous avons exploré l'exon 3 de BRCA2 (BRCA2e3) pour dépister des variations splicéogéniques avec des effets partiels et effectuer la première estimation des seuils d'haplo-insuffisance de BRCA2, spécifiquement au niveau de l’ARN. Cet exon a été choisi comme modèle parce qu’il est essentiel pour le rôle suppresseur de tumeurs de BRCA2.  Afin de s’affranchir d’effets combinés « ARN-protéine » potentiellement induits par les VSI, nous avons exclusivement étudié des variations introniques ou synonymes. Nos approches ont compris : (i) des analyses in silico (prédictions sur des altérations des sites d’épissage et/ou d’éléments régulateurs d’épissage), (ii) des tests indicateurs d’anomalies d'épissage basés sur l’utilisation de minigènes, (iii) des analyses de l'ARN de patients porteurs hétérozygotes des variations d’intérêt, (iv) des essais de complémentation basés sur l’utilisation de cellules souches embryonnaires de souris (mESCs),  (v) l’étude de données cliniques et génétiques relatives aux patients et leurs familles, et (vi) l’analyse de la fréquence des variations dans la population générale.

 

Parmi les 100 variations de BRCA2e3 analysées dans le test-minigène, 64 se sont révélés être splicéogeniques, provoquant des sauts d’exon plus au moins prononcés selon la variation. Les défauts d'épissage identifiés dans ce test ont été confirmés par analyse de l'ARN de patients lorsque de tels échantillons étaient disponibles, ainsi que dans des mESCs porteuses des variations d’intérêt. De façon importante, l'analyse de la VSI c.231T > G a montré qu'une perte de ~40% des transcrits BRCA2 PL exprimés par l’allèle mutant n'entraîne aucune augmentation du risque de cancer chez les individus porteurs de cette variation, ce qui à permis de la classer comme non-pathogène et d’établir un seuil minimal d’expression de BRCA2 PL. De plus, les variations provoquant une perte de ~70% PL pourraient aussi être non-pathogènes étant donné que, dans ces conditions, les mESCs restent viables et résistantes aux agents endommageant l'ADN. En revanche, les mESCs produisant des quantités plus faibles de BRCA2 PL présentent des phénotypes nuls ou hypomorphes. Nos résultats ont des implications pour l'interprétation de toute variation diminuant l’expression de BRCA2 PL


Hélène TUBEUF, Sandrine M. CAPUTO, Teresa SULLIVAN, Julie RONDEAUX, Sophie KRIEGER, Virgine CAUX-MONCOUTIER, Julie HAUCHARD, Gaia CASTELAIN, Alice FIÉVET, Laëtitia MEULEMANS, Françoise RÉVILLION, Mélanie LÉONÉ, Nadia BOUTRY-KRYZA, Capucine DELNATTE, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Linda CLEVELAND, Susan REID, Eileen SOUTHON, Omar SOUKARIEH, Aurélie DROUET, Daniela DI GIACOMO, Myriam VEZAIN, Françoise BONNET-DORION, Violaine BOURDON, Hélène LARBRE, Danièle MULLER, Pascal PUJOL, Fátima VAZ, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Chrystelle COLAS, Laurence VENAT-BOUVET, Angela R. SOLANO, Dominique STOPPA-LYONNET, Claude HOUDAYER, Thierry FRÉBOURG, Pascaline GAILDRAT, Sharan SHYAM K, Alexandra MARTINS (ROUEN)
10:30 - 11:30 #28779 - P121 Le sarcome histiocytaire: un exemple de l’intérêt du modèle spontané canin pour identifier les bases génétiques d’un cancer humain rare.
P121 Le sarcome histiocytaire: un exemple de l’intérêt du modèle spontané canin pour identifier les bases génétiques d’un cancer humain rare.

Le sarcome histiocytaire (SH) est un cancer rare mais extrêmement agressif. Du fait de sa rareté et de son hétérogénéité, il n’existe pas de consensus pour sa prise en charge ni de facteurs pronostiques. Chez le chien, certaines races sont fortement prédisposées à ce cancer, partageant de nombreuses similitudes cliniques et histologiques avec le SH humain. Notre objectif est d’identifier les bases génétiques, prédisposantes et somatiques de ce cancer agressif grâce au modèle spontané unique qu’est le chien.

Afin d’identifier les facteurs prédisposants, nous avons réalisé des études d’association pan-génome (GWAS) sur 800 chiens appartenant à 4 races prédisposées. Nous avons confirmé le rôle majeur du locus de CDKN2A et identifié de nouveaux loci sur les chromosomes canins 2, 5, 12, 14, 20, 26 et X. Le séquençage NGS de ces régions a permis d’identifier des variants suspectés régulateurs (ilots de méthylation). L’effet additif de ces variants entraine une forte prédisposition au SH (Odd Ratio  5.4 [4.04-7.24]) mais aussi à d’autre cancers hématopoïétiques ( lymphome ou mastocytome ) (Hédan et al., 2021).

Sur le plan des altérations somatiques, à partir de 3 cas de SH chez le Bouvier bernois, nous avons identifié des altérations récurrentes de TP53 et de PTPN11. La validation de ces altérations sur 111 cas de SH a permis d ‘identifier des altérations dans la voie des MAPKinases dans 64% des cas de SH avec des mutations exclusives de PTPN11 (56.75%), KRAS (7.2%) et BRAF (0.9%). Ces mutations sont retrouvées aux mêmes hotposts que dans les cancers humains, reflétant la forte conservation de ces voies oncogéniques. Grace aux présentations cliniques spécifiques observées dans les races canines prédisposées et à l’analyse de 19 cas de SH humain, nous avons montré que les mutations de PTPN11 sont, chez l’homme et  le chien, associées à un sous-type de SH viscéral et disséminé de plus mauvais pronostic (Rault et al., 2020). Très récemment, nous avons réalisé le séquençage des exomes de 39 tumeurs, représentatives de 3 races canines fortement prédisposées et de différentes présentations cliniques.  Les premiers résultats confirment l’implication majeure de la voie MAPKinase et révèle d’autres altérations récurrentes pertinentes

De plus, en testant des drogues ciblant la voie des MAPKinase sur 8 lignées canines de SH, nous avons démontré que les inhibiteurs de MEK avaient une meilleure inhibition de la prolifération cellulaire que les inhibiteurs ciblant en amont, PTPN11.

 

Ces résultats illustrent l’intérêt du modèle canin pour comprendre les bases génétiques de cancers rares chez l’homme, mais fréquent dans certaines races canines prédisposées.  L’identification de sous-types moléculaires et de cibles thérapeutiques partagés entre l’homme et le chien permettra de sélectionner et de tester de nouvelles thérapies avec un bénéfice pour la médecine humaine et vétérinaire.


Benoit HEDAN (Rennes), Mélanie RAULT, Edouard CADIEU, Maud RIMBAULT, Armel HOUEL, Amaury VAYSSE, Stéphanie MOTTIER, Patrick DEVAUCHELLE, Nadine BOTHEREL, Jérôme ABADIE, Thomas DERRIEN, David GILOT, Jean Yves BLAY, Jean DONADIEU, Catherine ANDRE
10:30 - 11:30 #28221 - P126 Utilisation du séquençage d’exome pour la détection de variants pharmacogénétique dans le cadre de l’oncologie.
P126 Utilisation du séquençage d’exome pour la détection de variants pharmacogénétique dans le cadre de l’oncologie.

Introduction : Le séquençage pangénomique joue un rôle de plus en plus important dans la caractérisation des cancers et dans le choix de la thérapeutique antitumorale. En parallèle cette technologie permet aussi de détecter les variants responsables d’effets iatrogènes en relation avec la chimiothérapie, les antiémétiques ou les antalgiques, fréquemment prescrits aux patients atteints de cancer. 

Matériels et Méthodes : Nous avons évalué l’intérêt pharmacogénétique de cette approche en détectant les variants d’intérêts au sein d’une cohorte de 445 patients porteurs d’au moins une tumeur solide et ayant bénéficié d’un séquençage d’exome. Nous avons appliqué un pipeline dédié pour extraire 67 variants contenus dans 8 gènes. Après consultation des dossiers d’hospitalisation, nous avons retenu 2 gènes avec des variations d’intérêts, le gène DPYD (dihydropyrimidine déshydrogénase) et le gène CYP2D6. Pour le gène CYP2D6 nous avons prédit le statut métaboliseur pour chaque patient. Nous avons ensuite rétrospectivement analysé les concentrations plasmatiques et les effets indésirables en lien avec les variants identifiés. 

Résultats : Quatre paires allèles-molécules furent analysées : DPYD/5FU, CYP2D6/Opioïdes, CYP2D6/Tamoxifène et CYP2D6/Ondansétron. Six patients avec au moins un variant sur le gène DPYD montrent une clairance en 5FU diminuée par rapport aux non-porteurs (p=0.01). L’ensemble des patients (n=5) avec un statut métaboliseur lent ou métaboliseur ultra-rapide vis-à-vis du CYP2D6 ont montré un effet indésirable en lien avec leur statut métaboliseur (p=0.02 et p < 0.01). L’analyse de la proportion de métaboliseur lent ayant reçu du tamoxifène et ayant rechuté, n’a pas montré de différence significative avec la population générale. 

Conclusion : Nous avons montré que le séquençage pangénomique peut fournir des informations pharmacogénétiques supplémentaires pour les patients porteurs d’une tumeur solide. Cette information peut être utile dans les choix thérapeutiques auquel sont confrontés les prescripteurs, notamment par la transmission des variants du gène DPYD et du statut métaboliseur du CYP2D6.


Simon VERDEZ (Dijon), Juliette ALBUISSON, Yannis DUFFOURD, Romain BOIDOT, Manon REDA, Christelle THAUVIN-ROBINET, Jean-David FUMET, Sylvain LADOIRE, Sophie NAMBOT, Maxime LUU, Patrick CALLIER, Laurence FAIVRE, Francois GHIRINGHELLI, Nicolas PICARD
10:30 - 11:30 #27921 - P131 Détection de CNV sur données de séquençage d’exome : la fin de l’ACPA ?
P131 Détection de CNV sur données de séquençage d’exome : la fin de l’ACPA ?

Introduction

Actuellement, la technique de première intention pour la détection de Copy Number Variation (CNV) est l’ACPA (analyse chromosomique par puce à ADN). Cette technique a une résolution d’environ de 200kb et a un rendement diagnostique limité (~10% dans la déficience intellectuelle). En conséquence, pour bon nombre de ces patients, la réalisation d’explorations complémentaires est nécessaire, notamment l’analyse des Single Nucleotide Variation (SNV) et indels sur Panel ou Exome. Pourtant, avec un pipeline bioinformatique adéquat, il est possible de réaliser l’identification des CNV à partir des données de séquençage d’exome. Le but de ce travail est d’évaluer si cette approche peut permettre de remplacer l’ACPA, et de quantifier le rendement diagnostique additionnel.

 

Matériel et Méthode

L’ADN de plus de 2000 patients, adressés majoritairement pour déficience intellectuelle ou maladie rénale, a été séquencé sur la Plateforme de séquençage d’Exome Eurofins-Biomnis (Kit Twist Biosciences / Séquençage NextSeq500 Illumina). Nous avons développé un pipeline bioinformatique pour la détection des CNV basé sur le module gCNV de l’outil GATK4.

Afin de valider cette méthode de détection des CNV, nous avons comparé les données issues de ce pipeline aux résultats d’études génétiques préalables permettant la détection de CNV (majoritairement ACPA, mais aussi caryotype, MLPA et CNV sur panel).

 

Résultats

Pour 616 patients ayant bénéficié d’une technique orthogonale de détection de CNV, nous obtenons avec la méthode proposée, après exclusion de 25 échantillons en échec pour le CNV-Exome, 100% de concordance : 528 sans anomalies, détection de 63 anomalies d’intérêt clinique (variants de signification inconnue ou pathogènes : délétion ou duplication allant de 725pb à 156Mb).

De plus, dans la cohorte de 2000 patients, cette méthodologie a permis l’identification de 31 autres CNV responsables de la pathologie du patient (ACPA non réalisé en première intention ou non assez résolutive), allant de 700pb (1 exon de CLDN16) à 80Mb (chromosome 18). Plus précisément, nous avons mis en évidence :

- 20 CNV de taille supérieure à 50kb

- 10 CNV de taille inférieure à 50 kb, classiquement inaccessible aux techniques d’ACPA.

- 1 CNV, associé à un SNV dans un gène entrainant une pathologie de transmission récessive.

 

 

 

 

Conclusion/Discussion

De plus en plus de patients ont bénéficié ou bénéficieront d’un séquençage d’exome. Pourtant, les CNV ne sont pas toujours recherchés sur cette base, malgré leur implication en génétique médicale. Nous proposons un processus qui permet l’obtention de données de CNV non seulement fiables et robustes mais aussi, assez spécifique pour être directement interprétable. Nous proposons donc l’approche Exome first puisqu’elle permet de réaliser une étude pan-exonique complète (SNV et CNV, de la taille d’un exon à un chromosome entier) sur un même prélèvement et dans un même laboratoire. Le parcours diagnostique du patient est simplifié et accéléré.


Xavier VANHOYE (Lyon), Quentin TESTARD, Marie-Émmanuelle NAUD-BARREYRE, Aurore PERDRIAU, Vanna GEROMEL, Pascal MOUTY, David GENEVIEVE, Christine COUBES, Valentine MARQUET, Thomas ROBERT, Renaud TOURRAINE, Inès HARZALLAH, Benjamin COGNÉ, Aude TESSIER, Rodolphe DARD, Bérénice HERVÉ, Laurent MESNARD, Benjamin DAURIAT, Jean-François TALY, Laure RAYMOND, Julien THEVENON
10:30 - 11:30 #28468 - P136 Apport du séquençage de génome entier en trio pour le diagnostic de la déficience intellectuelle chez des patients négatifs en séquençage d’exome
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P136 Apport du séquençage de génome entier en trio pour le diagnostic de la déficience intellectuelle chez des patients négatifs en séquençage d’exome
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La déficience intellectuelle (DI) a une prévalence estimée entre 1% et 3%. Plus de 1400 gènes sont déjà connus pour être impliqués et plus de 1200 sont candidats. Le séquençage de nouvelle génération a considérablement contribué à l’amélioration du rendement diagnostique et à l’identification de nouveaux gènes responsables de DI. Le diagnostic moléculaire repose aujourd’hui essentiellement sur le séquençage d'exome (ES), mais son rendement plafonne à environ 35%, ce qui laisse près de 2/3 des patients sans diagnostic. 

Le séquençage de génome (GS) peut, en théorie, permettre d’améliorer ce rendement. L’accès à des régions peu ou pas couvertes en ES autorise une meilleure couverture de certaines régions exoniques, la détection des variants dans les régions non codantes et la détection des variants structuraux (SV) équilibrés ou non. Afin d’évaluer le potentiel diagnostique du GS, nous avons effectué un séquençage de génome en trio de 33 patients atteints de DI, négatifs en ES. Les SNV/INDELs ont été appelés en suivant les recommandations de GATK et leur annotation/filtration a été réalisée par VEP et un pipeline snakemake maison. Un autre pipeline snakemake combinant les outils CNV de GATK4 et MANTA incluant la filtration et l’annotation des SV a également été développé. Les pipelines sont disponibles sur gitlab. 

Nous avons mis en évidence un variant pathogène ou probablement pathogène chez 24% des patients. Nous avons été identifié 11 SNV (9 par effet de ré-analyse; 2 non détectés en ES) et 9 SV. Parmi ces variants structuraux, 6 étaient de novo, un transmis selon un mode récessif, un lié à l’X et un variant avec point de cassure dans NUS1 transmis par une mère saine. Le taux de faux positifs est relativement faible. En moyenne moins de 10 SV de novo par patient ont été retenus par notre algorithme de détection et de filtration. L’ensemble de ces résultats confirme les bonnes performances de notre pipeline. De plus, notre méthode a montré son efficacité dans l’identification d’évènements complexes et de variants dans des régions non-codantes du génome. Nous avons notamment pu mettre en évidence une délétion du long ARN non-codant CHASERR dont l’implication dans des troubles neurodéveloppementaux est fortement suspectée. 


Nous présenterons ici notre méthode, les résultats obtenus et discuterons des difficultés que posent l’annotation et la filtration.


Kevin RIQUIN (NANTES), Thomas BESNARD, Sébastien KÜRY, Sandra MERCIER, Marie VINCENT, Mathilde NIZON, Bertrand ISIDOR, Jean-François DELEUZE, Stéphane BEZIEAU, Benjamin COGNE
10:30 - 11:30 #28001 - P141 Apport d’un panel de gènes étudié par NGS chez des femmes ayant présenté des môles hydatiformes.
P141 Apport d’un panel de gènes étudié par NGS chez des femmes ayant présenté des môles hydatiformes.

Les môles hydatiformes (MH) sont des grossesses humaines avec un développement embryonnaire anormal et une prolifération trophoblastique excessive. En France, on estime la fréquence des môles à environ 1 pour 1000 grossesses.

Il y a 2 types de môles : môle complète dans laquelle il n’y a jamais d’embryon ou de fœtus identifiable et môle partielle où un embryon peut se développer sans pouvoir survivre longtemps.

La très grande majorité des môles (98%) sont accidentelles. Seulement 2% sont récurrentes lors d’une grossesse suivante. Parmi ces môles récurrentes une fraction est d’origine génétique, le plus souvent il s’agit de môles complètes, biparentales et aucune grossesse n’aboutit à une naissance vivante. Six gènes ont été impliqués dans ces môles récurrentes : NLRP7, KHDC3L, PADI6, TOP6BL/C11orf80, MEI1 et REC114. Les femmes ont des variant bi-alléliques. La transmission est autosomique récessive. Ces femmes ont une diminution importante voire une impossibilité de produire des ovocytes fonctionnels.

Des patientes ayant présenté au moins deux môles ont pu avoir une ou plusieurs grossesses normales, mais ceci reste exceptionnel en cas de mutation bi-allélique. Il est important pour ces couples et ces familles de déterminer si la récurrence de môle est sous la dépendance d’un tel génotype du fait de cet élément malheureusement de mauvais pronostic pour la procréation, faisant orienter le couple vers une AMP avec don d’ovocytes. On peut aussi s’interroger sur le caractère éventuellement plus modéré de certains génotypes qui permettrait de continuer à envisager une grossesse naturelle, même si cela parait peu probable. Enfin d’autres gènes pourraient être impliqués dans ces situations.

C’est pourquoi nous avons développé un panel contenant les 6 gènes connus donnant des môles récurrentes et 68 gènes candidats. Nous avons obtenu une couverture de 100% à une profondeur de 30X, pour tous les exons de ces 6 gènes sur une série de 24 patientes. La couverture était de 99% à une profondeur de 30X sur l’ensemble du panel.

Une patiente a été utilisée comme témoins positif. Les 2 mutations, connues, de cette patiente ont bien été retrouvées.

Sur les 23 patientes testées en prospectif, nous avons identifiés 2 hétérozygotes composites NLRP7, 2 hétérozygotes NLRP7. Les variants bi-alléliques sont considérés comme responsables de la pathologie molaire à répétition des 2 patientes concernées. Les deux patientes ayant une mutation bi-allélique de NLRP7 ont une histoire obstétricale correspondant à ce qui est décrit : MH et absente d’enfant. L’interprétation pour les 2 patientes hétérozygotes est plus délicate puisque seuls les altérations bi-alléliques aboutissent à des môles : le variant en trans n’a pas été identifié ou s’agit-il seulement d’hétérozygote simple ? Des études complémentaires familiales et sur l’ARN sont nécessaires.

Pour certaines patientes sans mutation identifiée, une étude pangénomique serait intéressante afin d’essayer d’identifier d’autres gènes.


Anna BLANC--DECHAUD (Saint Etienne), Inès HARZALLAH, Jérôme MASSARDIER, Fabienne ALLIAS MONTMAYEUR, Lucie GAILLOT DURAND, Pierre Adrien BOLZE, Touria HAJRI, Renaud TOURAINE
10:30 - 11:30 #28489 - P146 Combinaison de l’utilisation du séquençage exomique et de la technologie CRISPR/Cas9 pour étudier l'étiologie de l'azoospermie non-obstructive : Etude de l’implication des gènes C1orf185 et CCT6B.
P146 Combinaison de l’utilisation du séquençage exomique et de la technologie CRISPR/Cas9 pour étudier l'étiologie de l'azoospermie non-obstructive : Etude de l’implication des gènes C1orf185 et CCT6B.

On estime qu'au moins 4000 gènes sont impliqués dans la spermatogenèse humaine qui représentent autant de candidats pour expliquer les anomalies spermatiques responsables de la majorité des infertilités masculines. La composante génétique de l'infertilité masculine est complexe et hétérogène. Dans cette étude, nous avons analysé par séquençage exomique deux patients infertiles non apparentés. Ces deux sujets présentaient une azoospermie non-obstructive (ANO) non syndromique et idiopathique. Comme ces sujets sont issus de parents apparentés, nous avons postulé que l’étiologie de leur affection était très probablement liée à une cause génétique à transmission autosomique récessive. L’analyse bio-informatique a donc été focalisée sur les variants homozygotes. Après une première étape d’analyse des données d’exome basée sur l’investigation des variants localisés dans des gènes candidats dans l’ANO (panel in silico de 151 gènes), nous nous sommes intéressés aux variants localisés dans des gènes à expression testiculaire spécifique ou dominante chez l’homme et la souris, et dont la fonction et/ou l’implication dans l’infertilité masculine ne sont pas connues. Cette dernière analyse nous a permis d’identifier pour chaque sujet testé un variant homozygote perte de fonction dans un gène exprimé spécifiquement dans les cellules germinales testiculaires, C1orf185 (c.250C>T ; p.Gln84Ter) et CCT6B (c.615-2A>G). Ces deux variants sont rares dans la population générale (fréquence allélique <0.005% selon gnomAD) et absents de notre cohorte locale de sujets contrôles (n=445). Pour vérifier l'implication de ces gènes candidats dans l’ANO, nous avons employé la technique CRISPR/Cas9 pour invalider les orthologues murins des gènes candidats identifiés chez nos patients et avons produit deux lignées de souris knockout (KO). Nous avons montré que les mâles KO homozygotes sont fertiles et présentent des paramètres spermatiques et un volume testiculaire comparables aux souris contrôles ainsi qu’une spermatogenèse fonctionnelle. Ces résultats montrent que tous les gènes fortement et spécifiquement exprimés dans les testicules ne sont pas essentiels à la spermatogenèse et en particulier, C1orf185 et CCT6B. 


Caroline CAZIN (Grenoble), Serge NEF, Raoudha ZOUARI, Corinne LOEUILLET, Christophe ARNOULT, Pierre RAY, Zine-Eddine KHERRAF
10:30 - 11:30 #28764 - P151 Le syndrome microdélétionnel 8q12.11 : délimitation du gène HEY1 comme un nouveau gène candidat impliqué dans les signes neurologiques et cardiaques.
P151 Le syndrome microdélétionnel 8q12.11 : délimitation du gène HEY1 comme un nouveau gène candidat impliqué dans les signes neurologiques et cardiaques.

Le syndrome microdéltionnel 8q21.11 (OMIM # 614230) est un syndrome rare caractérisé par une déficience intellectuelle, une dysmorphie faciale, des anomalies des extrémités, associées à d’autres anomalies ophtalmologiques, cérébrales et/ou cardiaques. Les délétions décrites à ce jour sont de tailles variables et le gène ZFHX4 est le seul gène candidat identifié pour expliquer essentiellement les signes oculaires identifiés dans ce syndrome. 

Nous rapportons le cas d’un garçon de six ans présentant un retard psychomoteur syndromique. L’examen clinique a montré une dysmorphie faciale et une hypotonie. Le bilan malformatif a objectivé une atrophie corticale avec une agénésie du corps calleux à l’IRM cérébrale et une communication inter-auriculaire à l’échographie cardiaque.

Le caryotype standard a objectivé la présence d’une translocation t(8;16)(q21;q11.2) de novo et l’analyse par FISH a confirmé qu’il s’agit d’une translocation réciproque n’impliquant que les chromosomes 8 et 16. L ‘analyse chromosomique par puces à ADN (ACPA) (Agilent 4X44K) a révélé une délétion interstitielle de 9.4 Mb de la région 8q21.12-q21.3 n’emportant pas le gène ZFHX4.

L’alignement de cette délétion avec toutes les délétions chevauchantes précédemment rapportées dans la littérature et dans la base de données Decipher nous a permis de délimiter une nouvelle région de chevauchement (SRO) contenant cinq gènes dont HEY1 ( hairy/enhancer of split related to the YRPW motif 1). Ce gène code pour un facteur de transcription impliqué dans la voie de signalisation Notch, dans l’embryogenèse cardiaque et dans la neurogenèse. Compte tenu de son expression et de sa fonction, nous suggérons que HEY1 est un nouveau gène candidat qui serait responsable à la fois des manifestations neurologiques et cardiaques dans le syndrome microdélétionnel 8q21.11. Cette étude permettra d’avancer dans la compréhension bases moléculaires de ce syndrome microdélétionnel encore non expliquées à ce jour.


Fatma MEJDOUB, Imene BOUJELBENE, Amal BOUZID, Fatma ABDELHÉDI, Amal SOUISSI, Olfa JALLOULI, Salma MALLOULI, Chahnez TRIKI, Hassen KAMOUN, Saber MASMOUDI, Ikhlas BEN AYED (Sfax, Tunisie)
10:30 - 11:30 #28263 - P156 RAVAQ, un pipeline complet pour les analyses d’association avec variants rares : du contrôle de qualité aux résultats d’association.
P156 RAVAQ, un pipeline complet pour les analyses d’association avec variants rares : du contrôle de qualité aux résultats d’association.

Les technologies de séquençage nouvelle génération ont ouvert la possibilité de séquencer de grands échantillons de malades et de tester l'association avec des variants rares. Pour ce faire, les données de séquence des malades sont comparées à des données obtenues sur des témoins qui peuvent être séquencés spécifiquement pour l’étude ou, pour limiter les coûts, extraites de panels de témoins partagés comme le panel d’exomes FREX. Les données de séquence de ces panels de témoins peuvent avoir été générées sur des plateformes de séquençage différentes de celles utilisées pour séquencer les malades et se pose alors un problème de comparabilité des données et la possibilité de biais dans les analyses. Pour limiter ces biais et éviter de détecter de faux signaux d’association, des contrôles de qualité rigoureux sont nécessaires.

Nous proposons un pipeline complet en 5 étapes, RAVAQ, qui a) effectue un contrôle de qualité spécifique en 3 étapes tenant compte du statut cas-témoin pour assurer la comparabilité des données, b) sélectionne les variants pour les tests d’association selon la stratégie définie par l'utilisateur, et c) effectue les tests d’association avec variants rares par région génomique. Le pipeline RAVAQ est intégré dans un package R. Il est convivial et flexible dans ses arguments pour s'adapter à la spécificité de chaque projet de recherche. Nous montrons par des exemples sur des données réelles comment RAVAQ améliore les tests d'association avec variants rares. Le contrôle de qualité par défaut de RAVAQ est meilleur que la méthode VQSR (Variant Quality Score Recalibration) largement utilisée pour identifier des données de bonne qualité et aboutit à un test d'association mieux contrôlé, éliminant l'inflation due aux faux signaux d’association. Dans l’étape de contrôle de qualité des échantillons, RAVAQ intègre une méthode de détection des échantillons contaminés. Sur des données réelles, nous montrons que cette méthode est comparable à la méthode standard actuellement utilisée. Le package R RAVAQ est open source et disponible gratuitement sur https://gitlab.com/gmarenne/ravaq. La documentation du package est détaillée avec une vignette-tutoriel et deux scripts R qui peuvent être testés sur un vcf exemple inclus dans RAVAQ.


Gaelle MARENNE (Brest), Thomas E LUDWIG, Ozvan BOCHER, Anthony F HERZIG, Chaker ALOUI, Elisabeth TOURNIER-LASSERVE, Emmanuelle GÉNIN
10:30 - 11:30 #28785 - P161 Fibrose pulmonaire idiopathique : entre instabilité télomérique et déficit de réparation.
P161 Fibrose pulmonaire idiopathique : entre instabilité télomérique et déficit de réparation.

Abstract

Les fibroses pulmonaires idiopathiques (FPI) familiales ont été associées environ 30% des cas à des mutations germinales dans les gènes liés aux télomères (TRG). Dans cette étude, nous avons étudié la taille et la stabilité des télomères, l’intégrité des chromosomes et la réponse à l’exposition à un stress génotoxique tel que l’irradiation dans des fibroblastes pulmonaires primaires de patients atteints de FPI associées (FPI-TRG) ou non à une mutation d’un TRG. 

Matériels et méthodes :

Treize patients atteints de FPI, dont 7 patients porteurs d’un variant pathogène de  TRG (TERT et RTL1), et 7 témoins ont été introduits dans cette étude.  

La quantification de la taille des télomères et les aberrations télomériques ont été analysées par Aging kit. L’instabilité chromosomique a été étudiée après marquage des télomères et des centromères suivi par la technique de M-FISH. L’expression des protéines 53BP1, gH2AX et pATM ont été dénombrée par immunofluorescence avant et après irradiation in vitro.

Résultats :

La détection automatisée à haut débit des signaux télomériques a mis en évidence une intensité de signal plus faible dans les fibroblastes pulmonaires des patients atteints de FPI, suggérant un raccourcissement des télomères dans ces cellules. L’analyse des aberrations télomériques (pertes et délétions) a montré une fréquence significativement plus importante chez les patients FPI par rapport au contrôle et en particulier chez les FPI-TRG montrant une instabilité des télomères chez ces patients. Des chromosomes dicentriques, marqueur d’instabilité chromosomique, ont été trouvés chez tous les patients FPI-TRG.  Une accumulation spontanée des dommages de l'ADN (foyers spontanés de 53BP1 et gH2AX) a été détectée dans la majorité des cellules des FPI. Une sensibilité plus élevée aux rayonnements avec un retard systématique dans l’activation de la protéine ATM, nécessaire à la reconnaissance complète du DSB, était associée à la persistance d'un taux élevé de foyers gH2AX et 53BP1 après irradiation.

Conclusion :

Les fibroblastes issus de FPI présentent une instabilité télomérique et chromosomique avec un déficit de réparation des cassures double brin, instabilité qui pourrait jouer un rôle dans la physiopathologie de la maladie.  


Radhia M'KACHER (Évry-Courcouronnes), Madeleine JAILLET, Eric JEANDIDIER, Eirini VASARMIDI, Arnaud MAILLEUX, Bruno COLICCHIO, Caroline KANNNENGIESSER, Alain DIETERLEN, Philippe VOISIN, Patrice CARDE, Bruno CRESTANI
10:30 - 11:30 #28204 - P166 Diffusion de l’application « SmartGenetCancer » d’orientation rapide en oncogénétique destinée aux professionnels de santé en Normandie.
P166 Diffusion de l’application « SmartGenetCancer » d’orientation rapide en oncogénétique destinée aux professionnels de santé en Normandie.

Lors des dernières assises, nous avions présenté l’élaboration d’un outil digital en étroite collaboration avec l’Union Régionale des Médecins Libéraux et financé par l’ARS Normandie, destiné à faciliter l’accès à la génétique auprès des praticiens non généticiens (sage femmes, médecins généralistes, gynécologues…). Cet outil d’aide à la décision, disponible gratuitement, sur smartphone et ordinateur, vise à faciliter l’orientation des patients dont l’histoire personnelle et/ou familiale relève d’une consultation d’oncogénétique. L’outil s’intègre à la procédure basée sur les Entretiens Téléphoniques de Préparation (ETPs) et de routage implantée en Normandie, permettant d’accélérer la prise en charge des patients. Le but de cet outil n’est pas d’apporter une expertise en oncogénétique mais de déterminer si un(e) patient(e) doit être adressé(e) vers une consultation d’oncogénétique. Cette application repose sur une arborescence constituée d’une succession de questions simples à 2 ou 3 réponses possibles. L’algorithme est construit en commençant par les questions les plus discriminantes (cancer du sein chez un homme, cancer du sein triple négatif...) puis en intégrant les antécédents familiaux afin d’arriver le plus rapidement possible, en moins de 2 minutes, à la conclusion : « indication à un ETP » ou « pas d’indication à un ETP ». Cette application intègre également la possibilité de propositus asymptomatique, considérant que les professionnels de santé sont amenés à prendre en charge des apparentés asymptomatiques dont un proche a présenté un cancer du sein et/ou de l’ovaire. Lorsque l’indication à un ETP est retenue, l’application indique les coordonnées du service de génétique le plus proche, ainsi qu’un code que le patient communique lors de sa prise de rendez-vous. Ce code permet de façon cryptée et anonyme de tracer le parcours sur l’application qui a conduit à cette prise de rendez-vous dans le service de génétique correspondant et justifie l’ETP.  Ce nouvel outil nommé « SmartGenetCancer », associé à la stratégie des ETPs, s’inscrit dans un nouveau parcours en oncogénétique, offrant réactivité. En effet, l’outil a été pensé comme un vecteur simple des connaissances actualisées, auprès des professionnels de santé non formés à la génétique. A terme, compte tenu de l’impact de la consultation d’oncogénétique dans le parcours thérapeutique des patients pris en charge en oncologie (exemple des inhibiteurs de PARP), cette application pourra être un outil évolutif en accord avec les recommandations, s’inscrivant dans une médecine génomique personnalisée, accessible rapidement et au plus grand nombre. Cette application est maintenant diffusée en Normandie et son impact sur le parcours du patient et le retour des professionnels utilisateurs est en cours d’évaluation. A l’occasion de ces assises, « SmartGenetCancer » est mis à disposition afin de permettre son test dans le cadre de la prédisposition héréditaire au cancer du sein et de l’ovaire.


Maud BRANCHAUD (Rouen), Laurent ROUSSEL, Nathalie PARODI, Yann LURTON, Zoe NEVIERE, Pascaline BERTHET, Antoine LEVENEUR, Claude HOUDAYER, Dominique VAUR, Thierry FREBOURG
10:30 - 11:30 #27880 - P171 Correction de mutations de l’exon 49 du gène de la dystrophine par saut d’exon thérapeutique pour la myopathie de Duchenne.
P171 Correction de mutations de l’exon 49 du gène de la dystrophine par saut d’exon thérapeutique pour la myopathie de Duchenne.

Les anomalies du gène DMD sont responsables de la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD). Nous avons identifié pour la première fois une délétion de l’exon 49, respectant le cadre de lecture du gène DMD, et associée à un phénotype musculaire normal. Sur la base de cette observation, et de données préalables d’efficacité thérapeutique du saut d’exon dans la DMD, y compris avec des applications cliniques pour d’autres exons, nous avons débuté un projet dont l’objectif sera d’étendre l’utilisation clinique de cette approche aux patients porteurs de mutations ponctuelles dans l’exon 49. Ainsi, cela permettra d’élargir le nombre de patients pouvant bénéficier de cette approche thérapeutique.  Pour cela, nous avons réussi d’abord à caractériser la taille génomique précise de la délétion. Puis, nous avons transfecté, in vitro, des myotubes différenciés à partir de myoblastes humains sains avec des AON et démontré leur efficacité pour effectuer le saut de l’exon 49. Nous présenterons aussi de futures études fonctionnelles. Notre projet est une preuve de concept pour concevoir des AON thérapeutiques, et initier des essais cliniques dans le but d’élargir l’utilisation du saut d’exon pour la DMD.


Mario ABAJI, Nathalie DA SILVA, Tiffany BUSA, Maude GRELET, Chantal MISSIRIAN, Sabine SIGAUDY, Nicole PHILIP, France LETURCQ, Nicolas LEVY, Martin KRAHN, Marc BARTOLI, Mario ABAJI (Marseille)
10:30 - 11:30 #28188 - P176 Les atteintes fœtales de la voie de réparation de l’ADN (NER) : quand y penser ?
P176 Les atteintes fœtales de la voie de réparation de l’ADN (NER) : quand y penser ?

Les déficits de la voie de réparation de l’ADN par excision de nucléotides (NER) sont à l’origine de plusieurs maladies de transmission autosomique récessive, de sévérité et de pronostic variables. Peu de données existent sur la reconnaissance précoce des premiers symptômes, nécessaires à l’amélioration de la prise en charge, du suivi ainsi que du conseil génétique de ces patients et de leur famille.

 

Nous avons inclus l’ensemble des fœtus avec une variation pathogène dans un des gènes de la voie NER présentant un phénotype clinique détaillé (autre qu’un RCIU isolé). Les données ont été collectées à partir de patients de la littérature ainsi que de patients diagnostiqués au sein de notre laboratoire.

 

13 cas fœtaux issus de 7 familles différentes ont ainsi été rapportés, 11 d’entre eux sont décédés in utero (10 lors d’une interruption médicale de grossesse et 1 mort fœtale in utero), 1 lors de l’accouchement et 1 enfant est décédé à 6 ans. Des mutations d’ERCC5/XPG était retrouvées chez 77% (10/13) d’entre eux. Les 1ers signes cliniques sont retrouvés à l’échographie entre 20 et 32 semaines d’aménorrhées, plutôt aspécifique avec pour la majorité d’entre eux une arthrogrypose (9 cas), une réduction des mouvements fœtaux (8 cas), et/ou une microcéphalie (7 cas). Devant ces anomalies, 3 IRM fœtales in utero ont été réalisées mettant en évidence pour tous une hypoplasie cérebelleuse.10 fœtus ont eu une autopsie post-natale avec analyse microscopique notamment cérébrale et 2 un examen post-natal mini invasif (IRM + examen macroscopique).  A l’examen post-natal on retrouve une microcéphalie pour la totalité des cas (100% ; 12/12), une dysmorphie pour 83% (10/12) d’entre eux (essentiellement une micrognathie et des oreilles basses implantées), un RCIU pour 72% (8/11) et une cataracte uniquement pour 33% (3/9) d’entre eux. Sur le plan cérébral, 70% (7/10) des cas présentaient des anomalies de la fosse postérieure (à type d’hypoplasie ponto-cérebelleuse ou hypoplasie cérébelleuse isolée), 70% (7/10) une dilatation des ventricules latéraux et 50% (6/12) un retard de maturation corticale. Au total 11 présentaient un phénotype correspondant au syndrome cérébro-oculo-facio-squelettique (COFS), 1 avec un phénotype de trichothiodystrophie et une patiente avec un syndrome de Cockayne de type 2.

 

Les anomalies associées aux syndromes de la voie NER en anténatal diffèrent des atteintes retrouvées habituellement en post-natal avec notamment une plus forte prévalence des anomalies cérébrales à type de malformation corticale notamment hypoplasie ponto-cérébelleuse qui pourraient attirer l’attention des cliniciens en l’absence de la totalité des critères cliniques habituellement associés à ces pathologies en post-natal.


Sarah BAER (Strasbourg), Lydie BURGLEN, Sophie JULIA, Cathy OBRINGER, Jamel CHELLY, Yline CAPRI, Bérénice DORAY, Vincent LAUGEL, Nadège CALMELS
10:30 - 11:30 #28781 - P181 Rendement de l’exome en prénatal, avec pipeline de détection des CNV, et contribution au pronostic pour 40 grossesses avec signes d’appel échographiques.
P181 Rendement de l’exome en prénatal, avec pipeline de détection des CNV, et contribution au pronostic pour 40 grossesses avec signes d’appel échographiques.

Introduction

L’analyse d’exome a pris une place prépondérante dans le bilan étiologique des syndromes malformatifs avec un rendement diagnostique pouvant être estimé entre 25 et 40% selon les études, leur ancienneté, le design (solo, trio, autre), le cadre diagnostique ou l’extension en recherche contribuant à identifier de nouveaux gènes et/ou nouveaux mécanismes physiopathologiques. Dans un premier temps, l’exome a été utilisé en période post-natale (patients vivants ou décédés dont post-IMG). Depuis quelques temps, la prescription s’est élargie au contexte prénatal devant des signes d’appel échographiques afin de tenter de préciser le pronostic de grossesses. Ce travail a pour but de contribuer à évaluer l’apport de l’exome, comprenant la détection des CNV, dans ce cadre.

Méthode

Les exomes ont été prescrits par différents médecins intervenant au sein de CPDPN entre juin 2020 et aout 2021 inclus pendant ou après ACPA. Les interprétations ont été réalisées au laboratoire Eurofins Biomnis et au CHU de Saint-Etienne à l’aide de la plateforme bioinformatique SeqOne pour les SNV et un pipeline interne pour les CNV, après séquençage Illumina.

Résultats

Quarante analyses ont été réalisées. Il existait une atteinte de plusieurs organes dans 11 à 13 cas (2 cas diagnostiqués en cours de récupération de données complémentaires). Le motif principal d’atteinte d’organe isolée était une anomalie du corps calleux dans 9 cas (22,5%) sur 13 cas (32,5%) d’anomalies uniquement cérébrales. Dans 22/37 cas, la recevabilité d’une IMG pouvait s’envisager avant la prescription.

Au total, 10/40 diagnostics (25%) ont été posés dont 1 duplication intra-génique. Dans un autre cas, un variant chromosomique (vu en ACPA et sur le pipeline CNV) prédisposant aux troubles neurodéveloppementaux pouvait participer à l’anomalie isolée du corps calleux (sans autre cause identifiée).

Parmi les syndromes polymalformatifs, 4/11 à 6/13 diagnostics ont été posés ; parmi les anomalies du corps calleux isolées, 0/9 diagnostic posé (intérêt pour réduire le risque résiduel dans la majorité).

Concernant l’apport de l’exome pour le pronostic pour les 8 cas diagnostiqués avec données cliniques suffisantes :

- pour 6 cas, l’apport de l’exome a été principalement diagnostique, les signes en imagerie étaient déjà associés à un pronostic réservé ;

- dans 1 cas, le résultat a permis de rassurer le couple (polydactylie isolée des 4 extrémités) ;

- dans 1 cas, le résultat a permis de diriger la surveillance échographique et envisager un pronostic possiblement moins marqué (SLC26A2/DTDST).

Discussion

Il s’agit d’une cohorte hétérogène avec prescription débutante d’exome en prénatal rendant la pertinence des pourcentages limités. Plus les tableaux seront légers, plus le rendement diagnostique attendu diminuera. Des tests supplémentaires en cours vont enrichir la cohorte.

Il existe un intérêt à détecter les CNV pour le diagnostic et à une concertation régulière génétique-imagerie pour préciser le pronostic.


Sébastien MOUTTON (Lyon), Ines HARZALLAH, Laure RAYMOND, Jérémie MORTREUX, Patrice BOUVAGNET, Nada HOUCINAT, Marine DANCER, Vanna GEROMEL, Radoslava SARAEVA-LAMRI, Angeline PRETO, Luc DRUART, Fabienne PRIEUR, Marine LEBRUN, Francis RAMOND, Rodolphe DARD, Aude TESSIER, Benjamin DAURIAT, Valentine MARQUET, Constance WELLS, Audrey LAMOUROUX, Caroline DEILLER, Bruno SCHAUB, Renaud TOURAINE, Marie-Emmanuelle NAUD-BARREYRE

PAUSE - VISITE DES STANDS ET EPOSTERS
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A23
COMMUNICATIONS ORALES SÉLECTIONNÉES 01

COMMUNICATIONS ORALES SÉLECTIONNÉES 01

Modérateurs : Wilfrid CARRE (Ingénieur) (Rennes), Laurence OLIVIER-FAIVRE (PUPH) (DIJON)
11:30 - 11:45 #28563 - CS01 Mouse models of neurodevelopmental disorders.
CS01 Mouse models of neurodevelopmental disorders.

Neurodevelopmental disorders are extremely genetically heterogeneous developmental disorders of the brain. Although next-generation sequencing has revolutionized our ability to identify genes, as many as 50% of patients still wait years for a genetic diagnosis, by our lack of knowledge of function for most genes in the genome. Neurodevelopmental disorders are frequently associated with developmental structural abnormalities of the brain such as microcephaly, macrocephaly, hypoplasia of the hippocampus, thin cortex, atrophy of the cerebellum, or agenesis of the corpus callosum. These neuroanatomical phenotypes can thus be used as reliable and easily measurable endophenotypes of neurodevelopmental disorders, which in turn can be evaluated in animal models. Recently, my group identified 164 genes newly involved in mammalian brain morphology using a highly robust approach for the assessment of 161 neuroanatomical parameters in 1,566 lines of mutant mice through a collaboration with the International Mouse Phenotyping Consortium. By sharing these 164 genes on the GeneMatcher platform (https://genematcher.org/) and in collaboration with several French and International teams, we identified a similarity of brain phenotypes between the two species for 16 of these genes, most of the time involving few patients. The identification of additional patients with similar manifestations would make it possible to conclude with certainty on the involvement of these 16 genes of interest in neurodevelopmental disorders. These preliminary results demonstrate the value of high-throughput neuroanatomical studies and the relevance of the mouse model to provide a solution to the problem of diagnostic odyssey, in particular in complex and ultra-rare cases, by combining high-throughput identification of genes and pathophysiological mechanisms.


Binnaz YALCIN (Dijon)
11:45 - 12:00 #28479 - CS02 Mode de transmission oligogénique dans les Anomalies de Fermeture du Tube Neural: implication majeure des gènes du cil primaire, de la Polarité Planaire Cellulaire et de la matrice extracellulaire.
CS02 Mode de transmission oligogénique dans les Anomalies de Fermeture du Tube Neural: implication majeure des gènes du cil primaire, de la Polarité Planaire Cellulaire et de la matrice extracellulaire.

Les anomalies de fermeture du tube neural (AFTN) sont des malformations congénitales sévères à l’origine d’une fermeture incomplète du tube neural qui concernent environ 5 naissances sur 10 000. Des études récentes chez le modèle murin et chez l’Homme suggèrent une origine multifactorielle impliquant des facteurs environnementaux (déficit en acide folique, toxiques, diabète gestationnel) et des facteurs génétiques (gènes de la Polarité Planaire Cellulaire (PCP), gènes du métabolisme des folates). Une transmission oligogénique, c’est-à-dire l’effet cumulatif de plusieurs variants rares dans les gènes associés à la maladie, est une hypothèse évoquée chez l’Homme et démontré chez la souris dans les gènes de la voie PCP. Nos objectifs sont de mieux caractériser les gènes et/ou les voies de signalisations impliqués dans la survenue de cette pathologie et de préciser le mode de transmission complexe.

Cette étude multicentrique se base sur le séquençage de l’exome de 28 familles (exomes trio, quatuor, quintuor) et de 74 patients (exomes solo) atteint d’AFTN. L’analyse a porté sur un panel in-silico de gènes candidats primaires (impliqués dans les AFTN chez l’homme et/ou le modèle murin) et secondaires (gènes impliqués dans les mêmes voies de signalisations que les gènes primaires). L’étude des familles a permis de sélectionner des variants rares (fréquence < 1% dans gnomAD) et délétères (score CADD > 20) pour former des combinaisons oligogéniques présentant une ségrégation familiale concordante. Une seconde analyse d’enrichissement de combinaisons oligogénique dans la cohorte de patients (exomes solo) par rapport à une cohorte contrôle d’individu sain (cohorte GoNL) a été effectué sur les gènes issus de l’étude des familles.

88 gènes candidats sont impliqués dans des combinaisons oligogéniques chez 54% des familles. Les voies de signalisations les plus représentées sont la voie du cil primaire (17% des gènes), des gènes de la voie PCP (12%) mais sont aussi impliqués des gènes de la matrice extracellulaire (12%), des gènes de la voie Wnt/Notch/SHH (9%), des gènes de l’apoptose (9%) et des gènes du métabolisme des folates (6%). Dans un second temps, au sein de notre cohorte de cas solo, un enrichissement de combinaisons oligogéniques a été mis en évidence (58% de combinaisons chez les cas contre 22% dans la cohorte de contrôle) avec une p-value très significative de 1,66E-08.

Les AFTN sont des pathologies présentant une très forte hétérogénéité génétique et un mode de transmission complexe avec l’implication de plusieurs variants au sein d’un même individu dans notre cohorte. Les principales voies de signalisations impliquées ont un impact important sur la migration cellulaire et l’apoptose, mécanismes majeurs de la fermeture du tube neural. Afin de confirmer les résultats d’enrichissement de combinaisons oligogèniques, une étude réplicative sera effectuée sur une deuxième cohorte indépendante (511 cas).

 


Marie FAOUCHER (Rennes), Artem KIM, Wilfrid CARRÉ, Marie BEAUMONT, Florence DEMURGER, Linda AKLOUL, Laurent PASQUIER, Mélanie FRADIN, Chloé QUÉLIN, Houda HAMDI ROZE, Erwan WATRIN, Sylvie ODENT, Marie DE TAYRAC, Christèle DUBOURG, Valérie DUPÉ
12:00 - 12:15 #28006 - CS03 LBMMS SeqOIA : leçons des 2 premières années.
CS03 LBMMS SeqOIA : leçons des 2 premières années.

La production massive d’examens diagnostiques tels que génomes, exomes ou transcriptomes constitue un défi sans précédent à l’échelle du pays.

Au terme d’un peu plus de deux années de fonctionnement, le laboratoire SeqOIA présente les principes fondateurs de son organisation interne, dresse le bilan opérationnel de ce modèle d’exploitation et en extrait les principaux enseignements.

En cumul depuis 2019, les volumes de prescriptions en zone nord et sud, sont sensiblement identiques qu’il s’agisse des champs maladies rares, cancers ou oncogénétique. Contrairement aux prévisions initiales, les prescriptions des maladies rares excèdent nettement celles des cancers (80% versus 20%).

Les problématiques pré-analytiques incluant la e-prescription dans le contexte des RCP et la logistique sont un facteur très sensible dans la fluidité du processus de réalisation des examens. La gestion des non-conformités pré-analytiques (action requise sur les échantillons ou la prescription) constitue un poste très chronophage, source de ralentissement.

L’écoulement du flux analytique SeqOIA est très robuste : le nombre de dossiers complets en attente de séquençage est faible et stable. Le temps analytique est de l’ordre de 1 mois.

L’organisation du secteur post-analytique (validation biologique des résultats) est un troisième secteur stratégique. Si le flux d’examens entrants sont comparables dans les deux LBM-FMG, le flux sortant de comptes rendus diffère actuellement sensiblement. En septembre 2021, SeqOIA a généré 73% des comptes rendus maladies rares et 61% des comptes rendus cancers (en dépit d’un démarrage d’activité différé). Le modèle post-analytique de SeqOIA lui est propre. Il est fondé sur les piliers suivants :

1.       L’expertise des biologistes : mettre les meilleures compétences en face des questions posées par un examen

2.       La mobilisation de l’ensemble des biologistes de la zone nord : 185 biologistes habilités à la validation des examens

3.       Le développement bioinformatique au plus près des besoins: 2 groupes Bioinfo SeqOIA pour la génétique constitutionnelle et la génétique somatique

4.       Une interface d’interprétation (GLeaves) ouverte et flexible : les biologistes sont libres d’accéder à l’intégralité des données, d’y exercer leur expertise et de répondre sur mesure à la ou aux questions posées par le prescripteur

5.       L’animation collective des biologistes via la mise en place de 13 RICB pour les maladies rares et de RCP d’aval pour les tumeurs solides et l’oncohématologie

6.       La diffusion des connaissances via des webinaires et la montée en compétence des biologistes.

Cette organisation permet à SeqOIA d’anticiper la montée en charge des examens, de répondre aux défis en matière d’amélioration des rendements diagnostiques et de permettre à l’ensemble des biologistes, sur la zone géographique qui lui est dévolue, de s’intégrer dans la médecine génomique.


Pierre BLANC (PARIS), Jennifer WONG, Damien VASSEUR, Emmanuelle CLAPPIER, Cyril BURIN DES ROZIERS, Boris KEREN, Audrey BRIAND, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Lucas RAMON, Sofia DOS SANTOS, Saadia BENJELLOUN, Mario NEOU, Nicolas DERIVE, Adrien LEGENDRE, Virginie SAILLLOUR, Alban LERMINE, Michel VIDAUD
12:15 - 12:30 #28770 - CS04 Etat des lieux à deux ans du démarrage de l’activité de séquençage de génome entier par AURAGEN pour la filière AnDDI-rare.
CS04 Etat des lieux à deux ans du démarrage de l’activité de séquençage de génome entier par AURAGEN pour la filière AnDDI-rare.

Au 15 septembre 2021, après 18 mois de fonctionnement cette indication est très active puisqu’elle concentre 1022 des 2099 prescriptions. Au total, 21 centres ont réalisé au moins une prescription mais 6 centres sont responsables de 77% des prescriptions (790/1022). Les 1022 dossiers sont répartis le long de la chaine de valeur pré-analytique (19%), analytique (26%), interprétation (35%), rendus au prescripteur (17%). 33 dossiers (3%) sont bloqués sur le processus pour des raison d’indentitovigilance ou de problème d’échantillon. Cinq résultats ont été rendus en échec. Parmi les 170 dossiers rendus, 114 étaient négatifs et 56 permettent un diagnostic de certitude.

Le travail d’interprétation se concentrait sur 14 praticiens de la région auvergne-rhône-alpes, qui participent par ailleurs à l’interprétation d’autres pré-indications. Chaque interprétation a été réalisée en binôme moléculariste et cytogénéticien, et discutée en réunion de validation interne (RVI) avant le rendu de résultat. Les RVI étaient régionales en 2020, puis locales en 2021. La démarche active d’inclusion de praticiens hors de cette région a été entamée pour réduire le délai d’interprétation et de rendu de résultat.

Parmi les 175 résultats rendus, nous avons identifié 13 anomalies chromosomiques confirmées secondairement par caryotype, FISH ou ACPA. Une homodisomie uniparentale paternelle du chr15 a été identifiée. Aucune anomalie chromosomique équilibrée a été diagnostiquée dans cette indication.

Aucune récurrence entre les patients n’a été observée au sein de cette indication. Au-delà des diagnostics médicaux de routine, on mentionne des résultats d’intérêt scientifique dans des gènes de publication très récente (CDH2, CUL3), des variations candidates de gènes non publiés (DPP6, MINK1). Entre indications, trois patients porteurs de variations de novo de MN1 ont été identifiés, proposant la participation à une série internationale.

Les prescriptions de foetopathologie illustrent la difficulté à définir certaines indications de malformation d’organe spécifique au sein des syndromes malformatifs.

Pour trois familles, le séquençage pan-génomique a permis la précision de phénotypes complexes où plusieurs diagnostics mendéliens ont été réalisés. Pour l’un, le diagnostic d’une anomalie du développement sporadique causée par une variation de novo de SOX4, associée à une variation familiale de F11 expliquant les antécédents sans que ce soit le motif de prescription. Pour les deux autres familles, deux pathologies récessives ont été identifiées et expliquant des phénotypes complexes. Notamment, un enfant a été diagnostiqué porteur d’une microdélétion 22q11.2 paternelle et d’une variation moléculaire maternelle de BRWD3.

Cet état des lieux permet de démontrer l’apport du WGS pour le diagnostic des anomalies du développement, l’organisation analytique robuste proposée par AURAGEN, et la dynamique d’intégration de nouveaux praticiens pour participer à cette activité de laboratoire innovante.


Julien THEVENON (Grenoble), Valentin KLEIN, Virginie BERNARD, Quentin CHARRET, Anne THOMAS, Nicolas PONS, Yasmine ZERDOUMI, Marjolaine WILLEMS, Laurence FAIVRE, Julian DELANNE, David GENEVIEVE, Elise SCHAEFER, Damien HAYE, Fanny LAFFARGUE, Constance WELLS, Estelle COLIN, Christel THAUVIN-ROBINET, Isabelle MAREY, Elise BOUCHER, Audrey PUTOUX, Salima EL CHEHADEH, Marie BOURNEZ, Christine FRANCANNET, Sophie NAMBOT, Pauline MONIN, Aurore GARDE, Juliette PIARD, Martine DOCO-FENZY, Françoise DEVILLARD, Céline POIRSIER, Marie-Line JACQUEMONT, Sébastien MOUTTON, Pauline LE TANNO, Charlotte DUBUCS, Massimiliano ROSSI, Consortium AURAGEN, Charles COUTTON, Caroline JANEL, Céline PEBREL, Gaelle SALAUN, Isabelle CREVEAUX, John RENDU, Marine LEBRUN, Nicolas CHATRON, Harbuz RADU, Renaud TOURAINE, Véronique SATRE, Xénia MARTIN, Damien SANLAVILLE
12:30 - 12:45 #28179 - CS05 Solve-RD : partage systématique des données d’exome et de génome à l’échelle européenne et réanalyse collaborative pour résoudre les maladies rares.
CS05 Solve-RD : partage systématique des données d’exome et de génome à l’échelle européenne et réanalyse collaborative pour résoudre les maladies rares.

Introduction

Le rendement diagnostique de l’exome dans les anomalies du développement est de 35 à 40 %, laissant plus de la moitié des patients sans diagnostic. Solve-RD, un projet européen Horizon 2020, a pour but de résoudre l’impasse diagnostique et d’identifier les causes moléculaires des maladies génétiques rares encore non expliquées. Le projet agrège près de 19000 exomes et génomes de patients sans diagnostic partagés par les réseaux européens de référence (ERN), pour réanalyser les données à l’aide de pipelines bioinformatiques automatisés et standardisés.

Nous présentons les résultats des réanalyses et l’impact de la mise à disposition des données génomiques des patients inclus sur le territoire français au sein de la cohorte ERN-ITHACA.

Méthodes

En vue de la réanalyse systématique des données génomiques des patients sans diagnostic de la cohorte de Solve-RD, dix pipelines ont été développés et lancés sur les données brutes. Chaque pipeline mettait en évidence un type de variation donnée ou utilisait des approches innovantes : 1) variations (probablement) pathogènes dans ClinVar, 2) SV et CNV, 3) éléments mobiles insérés (EMI), 4) variations mitochondriales, 5) disomies uniparentales, 6) variations dans des régions d’homozygotie, 7) variations de novo, 8) expansions de microsatellites, 9) filtres à partir de bases de données telles que Gene4denovo, 10) méta-analyses.

En parallèle de la réanalyse systématique, les centres investigateurs de Solve-RD avaient accès aux variations via l’outil RD-Connect-GPAP, permettant de réaliser des requêtes ciblées sur l’ensemble de la cohorte, d’identifier des variations candidates et de contacter les centres ayant partagé les données pour vérifier la corrélation génotype-phénotype.

Résultats

Nous avons pu inclure 1700 cas index sur le territoire français et près de 19000 en Europe.

En 1 an et demi, 1333 exomes ou génomes ont été réanalysés avec les 10 pipelines développés par le consortium. 309 patients avaient au moins une variation candidate. Le pipeline basé sur ClinVar a mené à l’identification de 5 diagnostics et celui des EMI a mené à 1 diagnostic.

Nous avons été contactés par d’autres centres investigateurs pour 22 variations, 2 ont mené à un diagnostic, 3 ont permis d’établir des collaborations sur des gènes encore non connus en pathologie humaine, 4 sont en cours de ségrégation, 13 ont été écartées (phénotype non compatible, variations peu convaincantes sur le plan moléculaire, variations héritées après ségrégation, faux positifs).

 

Conclusion

Les réanalyses et la mise à disposition des données génomiques ont déjà permis, à ce jour, d’établir 8 diagnostics au sein de la cohorte française et l’implication potentielle de 3 gènes en pathologie humaine. Le pipeline avec le plus fort rendement diagnostique était celui basé ClinVar. La mise à disposition des données de séquences était également un excellent moyen d’augmenter le rendement diagnostique sur le long terme sans nécessiter de travail de réanalyse.


Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON (Dijon), Elke DE BOER, Adam JACKSON, Elisa BENETTI, Siddharth BANKA, Ange-Line BRUEL, Giogio CASARI, Andrea CIOLFI, Jill CLAYTON-SMITH, Bruno DALLAPICCOLA, Yannis DUFFOURD, Kornelia ELLWANGER, Christian GILISSEN, Holm GRAESSNER, Tobias HAACK, Marketa HAVLOVICOVA, Alexander HOISCHEN, Anne HUGON, Nolwenn JEAN, Tjitske KLEEFSTRA, Anna LINDSTRAND, Estrella LÓPEZ-MARTÍN, Milan MACEK JR., Leslie MATALONGA, Manuela MORLEO, Sébastien MOUTTON, Vincenzo NIGRO, Ann NORDGREN, Maria PETTERSSON, Michele PINELLI, Simone PIZZI, Manuel POSADA, Clementina RADIO, Alessandra RENIERI, Caroline ROORYCK, Lukas RYBA, Hana SAFRAOU, Martin SCHWARZ, Marco TARTAGLIA, Christel THAUVIN-ROBINET, Julien THEVENON, Annalaura TORELLA, Frédéric TRAN MAU-THEM, Aurélien TRIMOUILLE, Pavel VOTYPKA, Klea VYSHKA, Birte ZUREK, Alain VERLOES, Christophe PHILIPPE, Antonio VITOBELLO, Lisenka VISSERS, Laurence FAIVRE, Orphanomix GROUPE DE CLINICIENS
12:45 - 13:00 #27845 - CS06 Conduite à tenir lors de l’identification de CNVs PIEV en diagnostic prénatal et postnatal – Retour sur une enquête d’opinion pluridisciplinaire et multicentrique française.
CS06 Conduite à tenir lors de l’identification de CNVs PIEV en diagnostic prénatal et postnatal – Retour sur une enquête d’opinion pluridisciplinaire et multicentrique française.

La démocratisation des puces à ADN au cours de ces dernières années a révélé l’identification de CNVs (Copy Number Variations) récurrents responsables de phénotypes variables. Un travail du consortium AchroPuce a permis d’établir une liste de ces CNVs récurrents reconnus majoritairement comme des facteurs de susceptibilité aux troubles neuro-développementaux et identifiés PIEV (Pénétrance Incomplète et à Expressivité Variable). Les CNV PIEV soulèvent des questions sur la gestion de leur rendu mais aussi sur la conduite à tenir en terme de prise en charge médicale. En effet, ces CNVs sont souvent hérités de parents asymptomatiques et aucune recommandation n’est disponible en France ce qui rend la prédiction du phénotype et le conseil génétique complexes.

Cette problématique concerne tous les professionnels impliqués dans la prise en charge des patients chez lesquels de tels variants sont identifiés ainsi que leur famille. Nous avons proposé à ces professionnels de répondre à un questionnaire axé sur trois domaines : le diagnostic postnatal, le diagnostic prénatal et la fœtopathologie. Cette étude a pour but de recueillir leurs pratiques mais aussi leurs avis sur la place des variants PIEV au sein de ces secteurs.

Les professionnels sont majoritairement favorables au rendu des CNVs PIEV aux patients au cours d’un diagnostic postnatal (91%). Cependant, leurs avis divergent quant au dépistage ou non des apparentés. Par ailleurs, l’identification de tels CNV PIEV chez le premier enfant d’un couple et un de ses parents suggère de prévoir un conseil génétique adapté, en vue d’une prochaine grossesse (demande de diagnostic prénatal – DPN). Les avis des professionnels sont partagés à ce sujet (28% en faveur d’une demande de DPN contre 73% opposés) et fortement influencés par le contexte familial. L’identification fortuite d’un CNV PIEV chez un fœtus dans le cadre d’une grossesse en cours divise les professionnels de santé quant au comportement à adopter sur le rendu, le conseil génétique et la prise en charge associée (suivi postnatal, interruption médicale de grossesse…). Ces disparités se réduisent lorsque ce type de CNVs est associé à des signes d’appel échographiques, et d’autant plus s’ils sont précurseurs de troubles du neuro-développement.

Dans le cadre d’une grossesse interrompue (fœtopathologie), les pratiques des professionnels ont tendance à être proches de celles du diagnostic postnatal concernant le rendu des CNVs. Quant à la prise en charge des patients et de leurs apparentés, les professionnels adopteraient les mêmes attitudes qu’en diagnostic prénatal.

En conclusion, cette étude nous permet de faire un état des lieux sur les pratiques des professionnels de santé en charge des patients chez qui un CNV PIEV a été identifié et de leurs apparentés. Les avis des professionnels concernant cette thématique dans les trois domaines du diagnostic prénatal, diagnostic postnatal et de la fœtopathologie diffèrent et sont régis par différents facteurs.


Floriane LEJAMTEL, Cécile OHEIX, Elisa MORALES, Jelena MARTINOVIC, Philippe LABRUNE, François PETIT, Aline RECEVEUR, Nelly FRYDMAN, Alexandra BENACHI, Chloé PUISNEY-DAKHLI (CLAMART), Alexandre VIVANTI

13:15
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B24
ATELIER DEJEUNER FLUIDIGM
Préparation de librairies NGS automatisées, flexibles et évolutives: les innovations possibles avec le système Juno™

ATELIER DEJEUNER FLUIDIGM
Préparation de librairies NGS automatisées, flexibles et évolutives: les innovations possibles avec le système Juno™

Modérateur : Amelie BARTHELEMY
13:15 - 14:15 Introduction. Amelie BARTHELEMY
13:15 - 14:15 Du diagnostic des tumeurs solides au séquençage du SARS-CoV-2 avec le Juno, une plateforme flexible pour des applications multiples. Alexandra LESPAGNOL (Docteur es science (PhD)) (Intervenant, Rennes)
13:15 - 14:15 isolation-forest CNV (ifCNV): l’intelligence artificielle au service de la détection de CNV à partir de données NGS. Simon CABELLO-AGUILAR (Ingénieur Bioinformaticien) (Intervenant, Montpellier)

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ATELIER DEJEUNER ASTRAZENECA
Inhibiteurs de PARP au stade précoce - Actualités et nouvelles approches en oncogénétique

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Inhibiteurs de PARP au stade précoce - Actualités et nouvelles approches en oncogénétique

Modérateur : Chrystelle COLAS (Dr.) (PARIS)
13:15 - 14:15 Actualités dans le cancer du sein précoce : Impact sur la recherche de mutations BRCA1/2. Pascal PUJOL (PUPH) (Intervenant, Montpellier)
13:15 - 14:15 Partage d’expérience d’un circuit en oncogénétique. Patrick BENUSIGLIO (Responsable d'UF) (Intervenant, Paris)

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D24
ATELIER DEJEUNER EUROFINS BIOMNIS
Exome en 1ère intention, applications et enjeux, implication du prescripteur

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Exome en 1ère intention, applications et enjeux, implication du prescripteur

13:15 - 14:15 Exome en Génétique clinique. Valentine MARQUET (praticien hospitalier) (Intervenant, Limoges), Benjamin DAURIAT (PH) (Intervenant, Limoges)
13:15 - 14:15 Exome en Génétique prénatale : quels impacts sur la prise en charge de la grossesse ? Rodolphe DARD (PH) (Intervenant, POISSY)
13:15 - 14:15 Exome en Cancérologie. Gestion des données incidentes/secondaires. Pascal PUJOL (PUPH) (Intervenant, Montpellier)
13:15 - 14:15 Quels outils pour demain ? Kévin YAUY (CCA) (Intervenant, Montpellier)

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E24
ATELIER DEJEUNER AGILENT
Dernières innovations et retours d’expérience en génétique des cancers et oncohématologie

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Dernières innovations et retours d’expérience en génétique des cancers et oncohématologie

Modérateur : Claude REVEL (Vénissieux Cedex)
13:15 - 14:15 Panel de gènes avec UMI pour la génétique du rétinoblastome : ADN génomique et ADN tumoral circulant. Jessica LE GALL (Praticien des CLCC) (Intervenant, Paris)
13:15 - 14:15 Implémentation de la technologie XT-HS2 pour le criblage moléculaire par RNAseq et DNAseq de l’essai EXOMA2. Romain BOIDOT (Intervenant, DIJON)

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F24
ATELIER DEJEUNER TWIST BIOSCIENCE
The New Standard - Performance Evaluation of Twist Target Enrichment Solutions

ATELIER DEJEUNER TWIST BIOSCIENCE
The New Standard - Performance Evaluation of Twist Target Enrichment Solutions

Modérateur : Eric BAUD (Clermont-Ferrand)
13:15 - 14:15 Use Twist Bioscience Solutions for NGS and applications in ONCO-Hematology. Sandrine VANDERMEERSCH-GEFFROY (Intervenant, Lille)
13:15 - 14:15 No Fragment left behind - Performance Evaluation of the Twist Exome 2.0. Massimo DELLEDONNE (Intervenant, Verona, Italie)

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G24
ATELIER DEJEUNER THERMO FISHER SCIENTIFIC
Automatisées et rapides, nos innovations en NGS, Séquençage Capillaire et PCR Digitale au service du rendu de résultats.

ATELIER DEJEUNER THERMO FISHER SCIENTIFIC
Automatisées et rapides, nos innovations en NGS, Séquençage Capillaire et PCR Digitale au service du rendu de résultats.

Intervenants : Amélie EPERCIEUX, Stephane LLENSE, Gaëtan MOTY

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H24
ATELIER DEJEUNER ROCHE DIAGNOSTICS FRANCE
Les dernières nouveautés Roche en NGS et présentation d'une approche innovante utilisant la capture de séquences sur ADN & ARN en génétique humaine

ATELIER DEJEUNER ROCHE DIAGNOSTICS FRANCE
Les dernières nouveautés Roche en NGS et présentation d'une approche innovante utilisant la capture de séquences sur ADN & ARN en génétique humaine

13:15 - 14:15 Introduction: KAPA HyperPETE, KAPA EvoPlus et AVENIO Edge Systems, les nouveautés Roche pour 2022. Carole DONNE-GOUSSE (Intervenant, ROCHE DIAGNOSTICS)
13:15 - 14:15 Double approche de séquençage haut débit ADN & ARN d’un panel de gènes impliqués dans des myopathies. Mireille COSSÉE (MCU-PH) (Intervenant, MONTPELLIER), Charles VAN GOETHEM (Ingénieur) (Intervenant, Montpellier)

14:15 - 14:45 PAUSE - VISITE DE L'EXPOSITION
14:45
14:45-15:45
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A25
CONFERENCE INVITE 1

CONFERENCE INVITE 1

Modérateur : Sandrine MARLIN (Génétique) (PARIS)
14:45 - 15:45 Bases génétiques des prédispositions aux formes sévères et à la résistance à l'infection par le SRAS-CoV-2. Aurélie COBAT (Chercheur) (Conférencier, paris)

15:45 PAUSE - VISITE DES STANDS ET EPOSTERS
15:45-16:45
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KF2
Session 2 - Posters affichés en présence des auteurs

Session 2 - Posters affichés en présence des auteurs

15:45 - 16:45 #27874 - P002 Leçons de la réanalyse basée sur ClinVar de la cohorte ITHACA du projet européen Solve-RD.
Leçons de la réanalyse basée sur ClinVar de la cohorte ITHACA du projet européen Solve-RD.

Introduction

Le rendement diagnostique de l’exome dans les anomalies du développement est de 35 à 40 %, laissant plus de la moitié des patients sans diagnostic. Solve-RD, un projet européen Horizon 2020, a pour but de résoudre l’impasse diagnostique et d’identifier les causes moléculaires des maladies rares génétiques non connues. Le projet agrège près de 19000 exomes et génomes de patients sans diagnostic partagés par les réseaux européens de référence (ERN) pour réanalyser les données à l’aide de pipelines bioinformatiques automatisés et standardisés. Parmi ceux-ci, celui dédié à la recherche de variations (probablement) pathogènes dans ClinVar dans les données des patients permet d’identifier rapidement les variations présentant un intérêt clinique. Nous présentons les résultats de cette réanalyse, appelée « ClinVar low-hanging fruits », les raisons de l’absence de diagnostic au moment de la première analyse et les leçons à en tirer.

Méthodes

À partir des données brutes des cas non résolus de la cohorte ERN-ITHACA, nous avons retenu les SNV et indels 1) situés dans des gènes associés à la déficience intellectuelle ou aux troubles du neurodéveloppement (1740 gènes) 2) de fréquence allélique dans gnomAD <  1 % et dans la base de données interne RD-Connect <  2 % et 3) rapportés dans ClinVar comme étant pathogènes ou probablement pathogènes. Les résultats ont été retournés aux centres d’inclusion pour une interprétation clinico-biologique.

Résultats

Nous avons réanalysé 1522 cas, priorisé 147 variations et retenu 9 variations permettant 9 nouveaux diagnostics :

- 2 faux-sens de novo dans des gènes non connus en pathologie humaine au moment de la première analyse : 1 dans TRRAP associé à un retard de développement depuis 2018 ; 1 dans NFIA rapporté morbide dans OMIM depuis 2017.

- 3 variations mal interprétées : 1 d’épissage dans SYNGAP1 qui n’avait pas été retenue ; 1 faux-sens dans PTEN qui avait été rendu comme étant de signification incertaine car hérité de la mère paucisymptomatique ; 1 indel homozygote dans ANO10 qui avait été lue comme hétérozygote du fait d’un alignement mal interprété sur IGV.

- 4 variations non détectées ou filtrées par les pipelines locaux : 1 faux-sens dans TUBB3 situé dans une région non ciblée par le kit d’enrichissement ; 1 faux-sens dans TUBB éliminé du fait d’une faible profondeur de couverture ; 1 en mosaïque dans EEF1A2 non identifiée car seuls quelques reads la soutenaient ; 1 frameshift dans FKBP14 filtré car annoté « commun » dans dbSNP (610-4 dans gnomAD), responsable dans 70 % des cas de la pathologie.

Conclusion

La réanalyse « ClinVar low-hanging fruits » des cas négatifs de la cohorte ITHACA, montre l’utilité d’une réanalyse systématique des exomes négatifs, notamment ciblée sur les variations rapportées (probablement) pathogènes dans ClinVar, avec des critères peu stricts. Des outils développés par la communauté comme VariantAlert permettent de réaliser une telle réanalyse à mesure des soumissions dans ClinVar.


Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON (Dijon), Leslie MATALONGA, Elke DE BOER, Adam JACKSON, Elisa BENETTI, Siddharth BANKA, Ange-Line BRUEL, Giogio CASARI, Andrea CIOLFI, Jill CLAYTON-SMITH, Bruno DALLAPICCOLA, Yannis DUFFOURD, Kornelia ELLWANGER, Christian GILISSEN, Holm GRAESSNER, Tobias HAACK, Anna HAMMARSJÖ, Marketa HAVLOVICOVA, Alexander HOISCHEN, Anne HUGON, Nolwenn JEAN, Tjitske KLEEFSTRA, Anna LINDSTRAND, Estrella LÓPEZ-MARTÍN, Milan MACEK JR., Manuela MORLEO, Sébastien MOUTTON, Vincenzo NIGRO, Ann NORDGREN, Maria PETTERSSON, Michele PINELLI, Simone PIZZI, Manuel POSADA, Clementina RADIO, Alessandra RENIERI, Caroline ROORYCK, Lukas RYBA, Hana SAFRAOU, Martin SCHWARZ, Marco TARTAGLIA, Christel THAUVIN-ROBINET, Julien THEVENON, Annalaura TORELLA, Frédéric TRAN MAU-THEM, Aurélien TRIMOUILLE, Pavel VOTYPKA, Klea VYSHKA, Birte ZUREK, Alain VERLOES, Christophe PHILIPPE, Antonio VITOBELLO, Lisenka VISSERS, Laurence FAIVRE, Orphanomix GROUPE DE CLINICIENS
15:45 - 16:45 #27977 - P007 Évaluation de la pathogénicité des variants de DISP1 associés au spectre des anomalies de la ligne médiane craniofaciale.
Évaluation de la pathogénicité des variants de DISP1 associés au spectre des anomalies de la ligne médiane craniofaciale.

L'holoprosencéphalie (HPE ; MIM# 236100) est la malformation cérébrale congénitale la plus fréquente (1 sur 10 000 naissances vivantes, 1 sur 250 conceptions). Elle résulte d'un défaut de clivage médian du prosencéphale, entre le 18e et le 28e jour de gestation, affectant à la fois le cerveau antérieur et le visage.

Le spectre phénotypique est très large, allant de l'HPE alobaire sévère avec ventricule cérébral unique et cyclopie jusqu'aux porteurs asymptomatiques dans le cas des HPE familiales. Trois classes anatomiques classiques ont été décrites, par ordre décroissant de gravité : HPE alobaire, semi-lobaire et lobaire. Le spectre complet du HPE comprend également des microformes caractérisées par des anomalies de la ligne médiane craniofaciale, avec fente labiale/palatine, hypotélorisme, colobome, microcéphalie, sténose des sinus piriformes et/ou incisive médiane maxillaire unique (IMU).

Les bases génétiques de l'HPE ne sont que partiellement comprises car ∼70% des cas familiaux restent sans cause moléculaire établie. Différents modes de transmission ont été décrits, notamment l'hérédité autosomique dominante, récessive, digénique et oligogénique, illustrant l'architecture génétique complexe de ce spectre. La plupart des variants pathogènes rapportés présentant une pénétrance incomplète et une expressivité variable, les modificateurs génétiques apparaissent désormais comme des modulateurs clés du phénotype de cette pathologie.

La plupart des gènes d'HPE connus appartiennent à la voie Sonic Hedgehog (SHH) - une cascade moléculaire complexe qui joue un rôle central dans le développement du cerveau. Le principal effet commun des variants pathogènes identifiés est l'altération de l'activité de la voie SHH, ce qui entraîne une perturbation de la ligne médiane ventrale du cerveau.

DISP1 est un facteur positif nécessaire à la sécrétion efficace du morphogène SHH et à l'établissement de son gradient de concentration le long de la ligne médiane du tube neural. Les souris déficientes (KO) Disp1 présentent une HPE sévère associée à une cyclopie et une signalisation SHH défectueuse. Chez l'homme, des études génétiques supplémentaires sont nécessaires pour élucider le rôle précis de DISP1 dans la pathogénèse de la maladie.

Dans cette étude, nous décrivons la première cohorte de patients atteints d'HPE et présentant des variants de DISP1. Nous élucidons la contribution de DISP1 à l'HPE en effectuant une évaluation de la pathogénicité des variants de DISP1 associés à l'HPE. Nous décrivons une cohorte de 28 individus issus de 23 familles non apparentées, en regroupant les variants de DISP1 retenus lors du diagnostic moléculaire dans notre laboratoire, ainsi que les résultats obtenus en collaboration et ceux publiés précédemment.  Nous analysons plus précisément le spectre clinique de l'HPE associée à DISP1, nous donnons un aperçu du processus pathologique sous-jacent et nous décrivons des facteurs modulant les conséquences phénotypiques des variants de DISP1.


Alinoë LAVILLAUREIX (Rennes), Artem KIM, Paul ROLLIER, Christele DUBOURG, Wilfrid CARRE, Erwan WATRIN, Helene GUYODO, Boris KEREN, Sandra WHALEN, Jessica BOS, Mederic JEANNE, Clemence VANLERBERGHE, Laurence FAIVRE, Marie DE TAYRAC, Chloé QUELIN, Sylvie ODENT, Valérie DUPE
15:45 - 16:45 #28270 - P012 Protocole d’exploration neuroradiologique des patients avec un variant pathogène dans le gène PTEN, basé sur une série de 58 patients.
Protocole d’exploration neuroradiologique des patients avec un variant pathogène dans le gène PTEN, basé sur une série de 58 patients.

Le syndrome hamartomateux lié au gène PTEN, ou PHTS (PTEN-related Hamartoma Tumor Syndrome), est un syndrome de prédisposition au cancer dans lequel on décrit diverses anomalies cérébrales : fistules artério-veineuses durales (FAVD), tumeurs cérébelleuses de Lhermitte-Duclos (TLD), malformations d’Arnold-Chiari (MAC) et des anomalies veineuses du développement (AVD)Les FAVD sont rares, leur développement est lent et pauci-symptômatique mais leurs conséquences parfois fatales. Les TLD, dont la fréquence parmi les patients PHTS varie de 9 à 50%, et les MAC, dont la fréquence est comprise entre 12 et 33%, nécessitent parfois des interventions neurochirurgicales. Malgré cela, il n’existe pas de consensus d’exploration ni de suivi par imagerie cérébrale chez ces patients. 

Le but de notre étude était de quantifier et de décrire les anomalies cérébrales afin de proposer un protocole d’exploration. Elle a porté sur une série de patients diagnostiqués dans le laboratoire de génétique moléculaire de la Pitié-Salpêtrière dont nous avons relu les IRM cérébrales. Nous avons inclus 58 patients. L’âge moyen était de 15.7 ans [0.6 ; 55.9] au moment du diagnostic avec un sex ratio H/F de 1.9. Les portes d’entrée diagnostiques étaient diverses : oncogénétiques, enquête familiale, trouble du neurodéveloppement/macrocéphalie ou malformation vasculaire. Deux patients avaient une FAVD, suggérant un risque supérieur à celui de la population générale (incidence de 0.3/100 000/an). Alors que les FAVD se manifestent généralement après 50 ans, ces deux patients étaient âgés de 21 et 36 ans. Les patients n’ayant pas tous bénéficié des séquences d’IRM dans le but de visualiser les anomalies vasculaires, ce chiffre est possiblement sous-estimé. Par ailleurs, 10,3 % des patients avaient une AVD dont un symptomatique (épilepsie). 63,2% avaient des anomalies non progressives de la substance blanche. La fréquence des TLD était de 12,3 %, celui de MAC de 14,0% et un patient présentait un méningiome, ce qui est en cohérence avec les données de la littérature existante. Il n’y avait ni cavernome ni dysplasie corticale.

Ces observations confirment l’intérêt d’une IRM cérébrale systématique chez les patients porteurs d’un variant pathogène dans le gène PTEN. Nous proposons un protocole de surveillance comprenant : 1) une séquence T1 sans injection et 2) FLAIR pour éliminer une MAC, faire le bilan des anomalies de la substance blanche et vérifier l’intégrité du cortex ; 3) une susceptibilité magnétique SWI ou SWAN, ou à défaut une T2*, afin de visualiser les lésions d’allure vasculaire de type cavernome ou AVD ; enfin, la recherche systématique d’une FAVD implique 4) l’acquisition avec injection en 5) ARM dynamique, ainsi qu’une 6) séquence perfusion ASL à la recherche de shunts vasculaires ou d’AVD puis 7) une séquence d’angio-IRM en temps de vol (grand 3D-TOF). Les FAVD étant des lésions qui se développent, une répétition de cet examen est envisageable tous les 5 à 7 ans.


Anna GERASIMENKO (Paris), Cyril MIGNOT, Florence COULET, Olivier NAGGARA, Delphine HÉRON, Alexis GUÉDON, Emmanuel HOUDART, Mélanie EYRIES, Patrick BENUSIGLIO, Anne Annouk BISDORFF
15:45 - 16:45 #28619 - P017 Identification de biomarqueurs complémentaires des troubles sensoriels visuels des sujets avec syndrome de l'X fragile (FXS).
Identification de biomarqueurs complémentaires des troubles sensoriels visuels des sujets avec syndrome de l'X fragile (FXS).

La vision, considérée comme le sens le plus complexe, le plus développé et le plus important, semble particulièrement affectée chez les patients FXS. Des preuves relient également directement les anomalies sensorielles à l'expression clinique des troubles du comportement chez les personnes atteintes de FXS.

En utilisant l'électrorétinographie (ERG) et la sensibilité au contraste (CS), nous avons précé-demment décrit la présence de déficits sensoriels dans le système visuel du modèle de souris Fmr1-/y (Ros-signol et al, 2014 ; Perche et al, 2018 ; Felgerolle et al, 2019). La présente étude rapporte une approche similaire dans une cohorte de garçons avec FXS (n=20, 18-45 ans) et de témoins appariés en âge (n=20, 18-45 ans). L'enregistrement des données a été réalisé avec succès pour l'ERG et le CS chez la plupart des individus. Des anomalies de l’ERG et CS similaires à celles observées chez le modèle souris Fmr1-/y ont été caractérisées chez les sujets avec FXS.

Notre étude montre la pertinence d'utiliser l’ERG et CS pour évaluer le système visuel dans le FXS. La similitude du phénotype humain et du modèle souris valide l’utilisation de ce modèle animal pour l’étude préclinique du déficit sensoriel visuel chez l’homme.

Enfin, en objectivant un phénotype électrophysiologique (ERG) associé à un phénotype fonction-nel, notre étude suggère la possibilité d’utiliser l'ERG et la CS (ERG-CS) comme biomarqueurs complémen-taires pour caractériser les anomalies sensorielles visuelles observées dans le FXS (Perche et al, in press).

Bibliographie :

Rossignol R et al. Visual sensorial impairments in neurodevelopmental disorders: evidence for a retinal phenotype in Fragile X Syn-drome. PLoS One. 2014;9(8):e105996

Perche O et al. Early Retinal Defects in Fmr1-/y Mice: Toward a Critical Role of Visual Dys-Sensitivity in the Fragile X Syndrome Pheno-type? Front Cell Neurosci. 2018;12:96

Felgerolle C et al. Visual Behavior Impairments as an Aberrant Sensory Processing in the Mouse Model of Fragile X Syndrome. Front Behav Neurosci. 2019;13:228

Perche et al. Electroretinography and contrast sensitivity, complementary translational biomarkers of sensory deficits in the visual system of individuals with Fragile X Syndrome. J Neurodev Disord. 2021; in press.


Fabien LESNE (Orléans), Olivier PERCHE, Dominique BONNEAU, Sylvie ODENT, Alain PATAT, Susanne RAAB, Roy TWYMAN, Robert H RING, Sylvain BRIAULT
15:45 - 16:45 #27889 - P022 CANVAS : retour sur deux années de diagnostic moléculaire du gène RFC1 au CHU de Montpellier.
P022 CANVAS : retour sur deux années de diagnostic moléculaire du gène RFC1 au CHU de Montpellier.

Contexte :

Le syndrome de CANVAS (Cerebellar Ataxia, Neuropathy, Vestibular Areflexia Syndrome) est une maladie autosomique récessive rare d’apparition tardive, caractérisée par une atteinte cérébelleuse lentement progressive (démarche ataxique, nystagmus, dysarthrie), une atteinte vestibulaire bilatérale, une neuropathie sensitive axonale ainsi qu’un syndrome dysautonomique. La présence d’une toux chronique antérieure à l'apparition du tableau neurologique est fréquente. La prévalence de ce syndrome serait de 1 sur 20 000 dans la population caucasienne soit plus fréquent que l’ataxie de Friedreich.

Récemment, une expansion bi-allélique d’un pentanucléotide (AAGGG) dans l’intron 2 du gène RFC1 a été identifiée comme la cause moléculaire de ce syndrome (Cortese et al. Nature Genetics 2019).

 

Méthode :

Nous rapportons le bilan de 2 ans de diagnostic moléculaire du syndrome de CANVAS par analyse des expansions RFC1 par RP-PCR et PCR longue, chez 130 familles (120 cas sporadiques et 10 cas familiaux) présentant une ataxie d’apparition tardive.

 

Résultats :

Au sein de notre cohorte, nous avons pu identifier une expansion pathologique du pentanucléotidique AAGGG dans le gène RFC1 chez 50% des cas index à l’état homozygote et chez 9% à l’état hétérozygote.

Des profils de PCR longue atypiques ont parfois été identifiés chez certains de ces patients. Le séquençage Sanger des allèles a permis de mettre en évidence des expansions complexes non-décrites à ce jour et dont la signification est inconnue.

Nous constatons une forte hétérogénéité clinique chez nos patients présentant l’expansion pathogène à l’état bi-allélique (AAGGG) :

- 25% avec un syndrome de CANVAS (triade : Ataxie, Neuropathie, Vestibulopathie dont 5% présentent un phénotype plus complet : triade + toux chronique + dysautonomie). 

- 48% au moins 2 signes (Ataxie + Neuropathie ou Neuropathie + Areflexie Vestibulaire)

- 27% 1 seul signe (majoritairement la Neuropathie).

Nous notons que la neuropathie sensitive est quasi constante (99%) et que la toux chronique est retrouvée chez 58 % des patients porteurs de l’expansion à l’état homozygote.

Nous ne disposons pas toujours des résultats des investigations cliniques (IRM et EMG) ce qui explique peut-être des phénotypes incomplets.

 

Conclusion :

Notre étude permet de confirmer la forte implication du gène RFC1 dans les ataxies d’apparition tardive associées à une neuropathie sensitive. L’absence de neuropathie sensitive rend le diagnostic de CANVAS peu probable, justifiant la nécessité d’une bonne caractérisation clinique de l’atteinte neurologique afin d’optimiser le criblage génétique. A l’heure du séquençage haut-débit systématisé, il apparait justifié d’exclure une expansion bi-allélique du gène RFC1 avant toute étude génomique (recommandations du PFMG2025), au vue la grande proportion de CANVAS identifiée sur le plan moléculaire au sein de notre cohorte.


Lise LARRIEU, Mehdi BENKIRANE, Morgane POINTAUX, Guillame TAIEB, Cecilia MARELLI, Raul JUNTAS MORALES, Ioana ION, Chloé GREGOIRE, Bertrand ISIDOR, Michel KOENIG, Marie-Claire VINCENT (Montpellier)
15:45 - 16:45 #28252 - P027 Les formes dominantes de MPAN peuvent mimer une démence fronto-temporale.
P027 Les formes dominantes de MPAN peuvent mimer une démence fronto-temporale.

Les neurodégénérescences avec accumulation intracérébrale de fer, ou NBIA (pour Neurodegeneration with Brain Iron Accumulation) constituent un groupe de pathologies héréditaires très rares, ayant pour dénominateur commun une accumulation excessive de fer dans les ganglions de la base du cerveau visible en IRM cérébrale. L’IRM cérébrale est en général l’examen clé révélant la surcharge en fer. Les signes cliniques sont variables, dominés par des mouvements anormaux (dystonie, parkinsonisme, chorée, ataxie, spasticité), des troubles du comportement et des troubles cognitifs. L’âge de début est très variable de même que l’évolution, pouvant conduire en quelques années au décès ou être d’évolution lente avec des périodes de stabilité. Des variants pathogènes de NBIA ont été identifiés dans une quinzaine de gènes différents, la plupart étant soumis à une hérédité autosomique récessive (AR).

Les variants pathogènes de C19ORF12 sont à l’origine de la NBIA type 4 ou Mitochondrial membrane Protein Associated Neurodegeneration (MPAN) dont la présentation classique débute au cours de la première décennie par des troubles de la marche de type cérébellospastique. Les symptômes fréquents sont des difficultés d’apprentissage, des troubles psychiatriques qui peuvent être présents dès la petite enfance, une dysarthrie, une dystonie habituellement limitée aux pieds et aux mains et une atrophie optique quasi constante avec une baisse d’acuité visuelle. La transmission est AR. Récemment quelques familles avec MPAN de transmission autosomique dominante ont été décrites avec des présentations cliniques et des âges de début relativement similaires aux formes classiques ( AR.

Nous décrivons 8 patients supplémentaires de MPAN dominant issus de 5 familles et identifiés par séquençage haut-débit d’un panel de 9 gènes impliqués dans les NBIA. Le tableau clinique et paraclinique des 8 patients est très détaillé, reproduisant en partie les données de la littérature.  Cependant de façon plus originale, un phénotype très fortement évocateur d’une démence fronto-temporale a été relevé chez plusieurs patients, éventuellement associé à une atteinte du motoneurone (suspicion de DFT-SLA). Les variants pathogènes hétérozygotes dans C19ORF12 sont tous de type tronquant (3 non-sens et 1 délétion d’une base), localisés dans le 3ème exon  codant la moitié C-terminale de la protéine. Le cerveau d’un patient décédé a été analysé, révélant des anomalies déjà décrites, incluant des corps de Lewy abondants dans les ganglions de la base. Enfin sur le plan fonctionnel, nous avons obtenu des cultures primaires de fibroblastes de 3 de ces patients permettant d’analyser les fonctions mitochondriales, l’autophagie et le métabolisme du fer. Les données obtenues suggèrent une homéostasie anormale du fer, et des défauts de biogénèse mitochondriale ou de mitophagie chez les patients présentant une forme dominante.


Christelle DURAND, Chloé ANGELINI, Isabelle COUPRY, Anne VITAL, Stéphane MATHIS, Victoria GONZALEZ, Mathilde RENAUD, Solene FRISMAND, Patrice MENEGON, Elisabeth SARRAZIN, Remi BELLANCE, Guilhem SOLE, Patricia FERGELOT, Cyril GOIZET (Bordeaux)
15:45 - 16:45 #28407 - P032 CONTRIBUTION DES VARIATIONS RARES DU NOMBRE DE COPIES DANS LES FORMES COMPLEXES DE LA MALADIE D’ALZHEIMER.
P032 CONTRIBUTION DES VARIATIONS RARES DU NOMBRE DE COPIES DANS LES FORMES COMPLEXES DE LA MALADIE D’ALZHEIMER.

Les variations nucléotidiques rares faux sens et perte de fonction dans les gènes SORL1, TREM2 et ABCA7 sont des facteurs de risque modérés à forts de la maladie d’Alzheimer (MA) identifiés par tests de charge à l’échelle du gène. Récemment, les gènes ATP8B4 et ABCA1 ont aussi été associés à la MA notamment grâce à l’agrégation des données de séquençage d’exomes issues d’un consortium européen (Alzheimer Disease European Sequencing, ADES) et d’un consortium américain (Alzheimer Disease Sequencing Project, ADSP). 

A partir des mêmes données d’exomes, nous avons étudié le rôle des variations rares (fréquence < 1%) du nombre de copies (CNV) sur le risque de développer la MA. Pour détecter les CNVs des individus, nous avons utilisé un pipeline bioinformatique basé sur le logiciel CANOES présentant un haut niveau de sensibilité (87,25%) et une haute valeur prédictive positive (86,4%). Ce pipeline a été appliqué à 20 661 exomes (8941 témoins, 3770 cas présentant une forme précoce de la MA [début avant 65 ans, Early Onset Alzheimer Disease, EOAD] et 7950 cas présentant une forme tardive de la MA [Late Onset Alzheimer Disease, LOAD]).  

Au total, nous avons détecté 49 460 CNVs rares (19 449 duplications, 30 011 délétions). Après un contrôle qualité extensif, nous avons étudié l’effet des CNVs à l’échelle du gène, séparément pour les délétions (partielles et complètes) et les duplications (complètes uniquement). Parmi les gènes précédemment associés avec la MA dans les tests de charge sur variants rares, nous avons identifié 6 délétions d’ABCA7 chez les cas (3 EOAD, 3 LOAD) et 3 délétions chez les témoins, ainsi que 3 délétions d’ABCA1 chez 3 patients (EOAD uniquement) et aucune chez les témoins. Afin de déterminer globalement l’effet des variations perte de fonction d'ABCA1 sur le risque de développer une forme précoce ou tardive de la MA, nous avons agrégé à la fois les données de variations nucléotidiques perte de fonction et les délétions dans ABCA1 dans un modèle de régression ordinale. Alors que l’association précédente des variations faux sens et perte de fonction (OR=1,9 [1,5-2,5]) dissimule un effet hétérogène de ces dernières (OR=1,7 [1,3-2,2] pour les faux sens prédits délétères et OR = 4,7 [2,2-10,3] pour les pertes de fonction), l’analyse conjointe des variations ponctuelles perte de fonction et des délétions rares d’ABCA1 (p= 3,1x10-5) confirme la forte association de ces variations avec le risque de développer une forme précoce de la maladie d’Alzheimer (OR=8,1 [2,9-29,4]). 

Nos données suggèrent que, en plus de rares formes autosomiques dominantes, non incluses dans ce travail, des CNVs ultra-rares peuvent contribuer au risque de MA, certains avec un effet important tel que les délétions d’ABCA1. Des analyses sont actuellement menées à l’échelle de l’exome entier afin de découvrir de potentiels nouveaux gènes d’intérêt, dont les résultats seront présentés.


Olivier QUENEZ (Rouen), Catherine SCHRAMM, Kevin CASSINARI, Marc HULSMAN, Céline BELLENGUEZ, Ades CONSORTIUM, Penny NORSWORTHY, Rebecca SIMS, Jordi CLARIMON, John C. VAN SWIETEN, John J. HARDY, Alfredo RAMIREZ, Simon MEAD, Wiesje M. VAN DER FLIER, Cornelia M. VAN DUJIN, Julie WILLIAMS, Jean-Charles LAMBERT, Henne HOLSTEGE, Camille CHARBONNIER, Gaël NICOLAS
15:45 - 16:45 #28178 - P037 Caractérisation des anomalies de la charnière cranio-vertébrale chez les patients atteints d’achondroplasie suivis au CHU de Lyon.
P037 Caractérisation des anomalies de la charnière cranio-vertébrale chez les patients atteints d’achondroplasie suivis au CHU de Lyon.

L’achondroplasie est une maladie osseuse constitutionnelle autosomique dominante causée par la présence du variant pathogène récurrent p.Gly380Arg du gène FGFR3, responsable d’une anomalie de l’ossification endochondrale et de la fermeture prématurée des synchondroses. Les patients présentent un sur-risque de mort subite dans la première année de vie due à une myélopathie compressive secondaire à un rétrécissement significatif du foramen magnum (FM). Un suivi multidisciplinaire incluant une IRM de la charnière cranio-vertébrale (CCV) et une polysomnographie vers l’âge 6 mois est préconisé afin d’identifier les patients nécessitant une chirurgie de décompression. Cependant, la corrélation entre la dimension du FM et le risque de complications neurologiques n’est pas complétement élucidée et l’évaluation de l’indication neurochirurgicale reste complexe.

Nous avons réalisé une étude rétrospective des patients suivis dans notre centre entre 2008 et 2020 afin de mieux caractériser les modifications anatomiques précoces de la CCV et leur évolution et de proposer des critères anatomiques de sévérité.

Des mesures anatomiques de la CCV ont été réalisées sur l’IRM cervicale des 21 patients et 84 contrôles sains, en aveugle par deux radiologues. L’âge médian à l’IRM était de 1,5 ans pour les filles et de 5,4 ans pour les garçons. Les 21 patients ont bénéficié d’une ou plusieurs IRM avec un temps moyen de suivi de 5,7 ans. Les données cliniques et de polysomnographie disponibles ont également été collectées afin d’évaluer la corrélation entre l’évolution radiologique et clinique.

Une sténose de la CCV a été retenue chez 52,4% des patients, dans tous les cas avant 2 ans. Notre étude confirme la diminution du FM (13,6±6,2mm vs 28,5±4,7mm, p<0,001) en accord avec la littérature. Cependant, nous avons observé chez tous les patients présentant une sténose de la CCV que celle-ci n’est pas liée au diamètre du FM mais plutôt au diamètre antéro-postérieur entre la dent de C2 et l’opisthion (8,7±3,9mm vs 24,6±5,1mm, p<0,001). D’autres modifications anatomiques précoces incluent un antelisthesis de l’opisthion, une bascule postérieure de C1-C2, un épaississement de la dent de C2. Nous avons donc défini 3 formes anatomiques de CCV à l’IRM chez les nourrissons porteurs d’achondroplasie : 1) absence de sténose, 2) compression postérieure, 3) association de compressions postérieure et antérieure (en « Z »). Concernant le pronostic, tous les nourrissons dont le diamètre C2-opisthion était supérieur à 6 mm ont présenté une bonne évolution clinique et radiologique spontanée. L’absence d’apnée centrale ne semble pas être un argument permettant d’écarter une sténose sévère.

Une étude prospective à l’échelle nationale concernant une série plus large de patients serait souhaitable pour confirmer ces résultats préliminaires, dans le but de mieux préciser l’indication de la prise en charge neurochirurgicale des patients achondroplases dans la première année de vie.


Sara CABET, Alexandru SZATHMARI, Carmine MOTTOLESE, Patricia FRANCO, Laurent GUIBAUD, Massimiliano ROSSI (LYON), Federico DI ROCCO
15:45 - 16:45 #28776 - P042 Les deux formes cliniques du syndrome de Netherton partagent une signature IL-17/IL36 et se distinguent par leur réponse IFN-1 et allergique.
P042 Les deux formes cliniques du syndrome de Netherton partagent une signature IL-17/IL36 et se distinguent par leur réponse IFN-1 et allergique.

Le syndrome de Netherton (SN) est une maladie génétique cutanée rare due à des mutations perte de fonction du gène SPINK5 codant l’inhibiteur de protéase LEKTI. Les personnes atteintes du SN présentent une profonde anomalie de la barrière cutanée, des lésions cutanées inflammatoires, une desquamation superficielle de la peau, une anomalies pilaire spécifique (trichorrhexis invaginata) et des manifestations atopiques sévères avec IgE sériques élevées. Les personnes atteintes de SN développent la forme classique d’ichthyose linéaire circonflexe (SN-ILC) ou une érythrodermie desquamative (scaly erythroderma) (SN-SE). Il n’existe actuellement pas de traitement satisfaisant pour cette maladie orpheline.  

L’objectif du notre étude était de combiner des approches de génomique, protéomique et de profilage moléculaire afin de caractériser les anomalies cutanées, immunologiques et allergiques des sujets SN-ILC et SN-SE.

Nous avons étudié une cohorte de 13 sujets SN comprenant 9 SN-ILC et 4 NS-SE. Une approche multi-omique intégrée a révélé des anomalies de la prolifération et de la différenciation épidermique et des signatures moléculaires IL-17/IL-36 dans la peau lésée et le sang des deux phénotypes. Les profils moléculaires de la peau lésée des sujets SN-ILC et SN-SE étaient très comparables, mais la peau non lésée de chaque sous-type de la maladie présentait des signatures moléculaires distinctes.   L’épiderme lésé et non lésé de sujets SN-SE montrait une activation de la voie de signalisation de l’interféron de type 1 (IFN-1), alors que la peau lésée des sujets SN-ILC se distinguait de la peau non lésée SN-ILC par une activation du complément et un infiltrat cutané de polynucléaires neutrophiles. Le profilage moléculaire des cytokines sériques et l’immuno- phénotypage des lymphocytes circulants montraient une activation des réponses allergiques de type Th2 chez les sujets SN-ILC, alors que les patients SN-SE présentaient principalement une réponse allergique de type Th9 avec une augmentation des concentrations sériques de CCL22/MDC et CCL17/TARC.

Notre étude confirme les signatures IL-17/IL-36 prédominantes dans les deux phénotypes SN et révèle des profils moléculaires permettant de distinguer les sujets SN-ILC et SN-SE. Ces résultats ont permis d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et pourraient guider le développement d’une médecine de précision pour traiter le SN. 


Alain HOVNANIAN (Paris)
15:45 - 16:45 #28540 - P047 Cohorte de 140 enfants de moins de 5 ans atteint de retard d’éveil visuel : les étiologies génétiques.
P047 Cohorte de 140 enfants de moins de 5 ans atteint de retard d’éveil visuel : les étiologies génétiques.

ETUDES : Cohorte de 140 enfants de moins de 5 ans atteint de retard d’éveil visuel : les étiologies génétiques

 

METHODES : Il s’agit d’une étude rétrospective portant de 2015 à 2021, dans le centre de compétence de maladie rare neuro-visuelle de Nantes étudiant les retards d’éveil visuel chez l’enfant de moins de 5 ans. Le mode de recrutement, la pyramide des âges, les pathologies prénatale et périnatale, les retard psychomoteurs, l’âge de la marche,  le phénotype ophtalmologique, le retentissement médico-social sont calculés dans l'ensemble de la cohorte, ainsi que les étiologies génétiques.

 

RESULTATS : Nous avons analysé une cohorte de 140 enfants de moins de 5 ans qui présentent tous un retard d’éveil visuel, d’âge moyen lors de la première consultation de 10 mois, avec une nette prédominance de garçons (59%). Les enfants étaient directement adressés pour 45% par des neuropédiatres, pour 32% par des ophtalmologistes, pour 14% par des pédiatres, et pour 5% par des généticiens. Les problèmes périnataux (prématurité, syndrome de west, hypotonie axiale,…) concernent quasiment un enfant sur deux (55%). Pour une moyenne d’âge de la dernière consultation à 5 ans et 4 mois, la marche est non acquise pour 73% d’entre eux. Il a également été constaté un nystagmus associé chez 30 % des enfants. 

Un bilan génétique a été demandé dans 60% des cas. Chez ces enfants, la biologie moléculaire (CGH array, exome, panel, ..), a confirmé l’étiologie génétique dans 41 % des cas,  est revenu négative dans 13% des cas déclenchant une étude du génome entier sur plateforme Seqoia, et en attente de résultat pour 46 % des enfants. Des microdélétions, des trisomies en mosaïque ont été retrouvées. Des variants pathogènes des gènes KAT6B, EPG5 , MYO5A, POGZ, CLCN4, SALSA2, KIF5C, CHD7, YIF1B, ITPR1, PIGA, P1GN, CIP1B1, FOXG1, CDKL5, UBA5 ont été retrouvés De façon beaucoup plus surprenante, nous avons retrouvé des variants pathogènes de gènes donnant classiquement des nystagmus et une amblyopie, mais pas de retard d’éveil visuel comme le PDE6C et le CMGB3 (achromatopsie) et 2 phénotypes d’albinisme oculaire et oculocutané dont nous attendons les résultats.

 

CONCLUSIONS : Notre cohorte montre que devant tout retard d’éveil visuel, un bilan cytogénétique, métabolique et génétique est très souvent nécessaire, et que l’on retrouve une étiologie génétique certaine dans 41% des cas, pourcentage qui devrait augmenter avec les résultats en attente des génomes entiers.


Dr Xavier ZANLONGHI (RENNES), Dr Magalie BARTH, Pr Dominique BONNEAU, Patrick VAN BOGAERT, Sophie GUEDEN, Pr Sylvie ODENT, Mélanie FRADIN, Florence DEMURGER, Marc PLANES, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Aline DELIGNIÈRES, Claire-Marie DHAENENS
15:45 - 16:45 #28019 - P052 Analyse du locus CYP21A2 par séquençage nouvelle génération : vers un nouveau standard pour le diagnostic moléculaire des blocs en 21-hydroxylase ?
P052 Analyse du locus CYP21A2 par séquençage nouvelle génération : vers un nouveau standard pour le diagnostic moléculaire des blocs en 21-hydroxylase ?

Contexte : Le déficit en 21-hydroxylase (D21OH) par mutation de CYP21A2 est une cause très fréquente d’hyperplasie congénitale des surrénales, une des maladies génétiques les plus fréquentes en France. Peu de laboratoires réalisent cette analyse, rendue compliquée par une région génomique très complexe avec un pseudogène (CYP21A1P). Le séquençage par Sanger après amplification spécifique reste la seule méthode communément utilisée et elle doit être combinée à une MLPA afin de rechercher des délétions/réarrangement du locus. L’analyse par diverses méthodes de séquençage nouvelle génération (NGS), théoriquement transposable dans de nombreux laboratoires, n’était à ce jour pas fiable.

Objectif : Développer et valider une méthode fiable, rapide et reproductible d’analyse de CYP21A2 par NGS, facilement utilisable.  

Méthode : L’amplification spécifique du locus CYP21A2 est assurée par une unique PCR longue (4kb). Le locus est ensuite entièrement séquencé par NGS Illumina et analysé par un protocole bioinformatique spécifique.

Résultats : Nous avons analysé 100 patients avec (D21OH) avec cette méthode originale qui a été validée par comparaison à la technique de référence Sanger combinée à la MLPA. Cette comparaison des méthodes initiale (concordance > 90%) a permis d’optimiser le protocole final afin d’améliorer la détection des variants substitutions ou insertions/délétions. La détection des anomalies du nombre de copies est en cours d’optimisation et permettra éventuellement de s’affranchir de la MLPA.

Conclusion : Nous décrivons une méthode rapide et robuste d’analyse de CYP21A2 par NGS. En raison de sa facilité de mise en œuvre, cette méthode serait utilisable dans la plupart des laboratoires de génétique.


Lilia LADDADA (Paris), Fanny CHASSELOUP, Alexis PROUST, Anne GUIOCHON-MANTEL, Peter KAMENICKY, Jacques YOUNG, Claire BOUVATTIER, Jérôme BOULIGAND
15:45 - 16:45 #27895 - P057 Identification par étude d’association génome entier (GWAS) de deux nouveaux loci impliqués dans l’insuffisance cardiaque par cardiomyopathie dilatée en 3p25.1 et 22q11.23.
P057 Identification par étude d’association génome entier (GWAS) de deux nouveaux loci impliqués dans l’insuffisance cardiaque par cardiomyopathie dilatée en 3p25.1 et 22q11.23.

Résumé

Introduction. La cardiomyopathie dilatée (CMD) est l’une des causes principales de l’insuffisance cardiaque systolique et, de ce fait, un problème majeur de santé publique.

Objectif. Le but de cette étude était d’améliorer nos connaissances et notre compréhension des causes génétiques de la cardiomyopathie dilatée.

Méthodes. Nous avons mené une étude d’association pan-génomique, combinée à une imputation sur les données 1000Genome, pour 2719 cas sporadiques de CMD et 4440 contrôles, tous d’origine européenne, sur 9 152 885 SNPs. Cette étude d’association a été complétée par une étape de réplication des signaux significatifs dans deux autres cohortes européennes. Nous avons ensuite recherché, au sein des nouveaux loci identifiés, les meilleurs gènes candidats, en nous basant sur une stratégie de sélection dédiée. Cette stratégie inclue des recherches in silico dans les bases de données publiques (expression tissue spécifique des gènes, loci de caractères quantitatifs, QTL, liés aux niveaux d’expression et/ou de méthylation) ainsi que des analyses fonctionnelles de séquençage 4C sur des cardiomyocytes dérivés de cellules souches pluripotentes induites. Un score de risqué génétique (GRS) a également été construit à partir du nombre d’allèles à risque pour chaque locus impliqué.

Résultats. L’étude d’association génomique suivie de l’étape de réplication ont permis d’identifier deux nouveaux loci pour la CMD, en 3p25.1 (meilleur signal rs62232870 avec une p = 8.7 x 10-11 et 7.7 x10-4 dans les phases exploratoires et de réplication, respectivement) et 22q11.23 (meilleur signal rs7284877, avec une p = 3.3 x10-8 et 1.4 x10-3, dans les phases exploratoires et de réplication, respectivement), tout en confirmant deux loci précédemment identifiés, BAG3 and HSPB7. Le GRS construit à partir de ces 4 loci révèle une augmentation par plus de 3 du risque de CMD pour les individus avec 8 allèles à risque comparés à ceux n’en présentant que 5 (médiane de la population de référence) et une diminution par 5 du risque pour ceux n’en présentant qu’un. Au locus 3p25.1, notre stratégie de sélection pointe SLC6A6 comme le meilleure gène candidat. Ce gène code un transporteur de la taurine, métabolite dont l’implication dans la dysfonction cardiaque et la CMD est soutenue par de nombreuses observations chez l’homme et l’animal. Au locus 22q11.23, cette même stratégie suggère que SMARCB1 est le meilleur candidat.

Conclusion. Cette étude fournit de nouvelles pistes sur l’architecture génétique de la cardiomyopathie dilatée tout en mettant en lumière de nouvelles voies biologique sous-jacente de l’insuffisance cardiaque, avec un potentiel pour des perspectives thérapeutiques en particulier via la modulation de la taurine.


Sophie GARNIER (Paris), Magdalena HARAKALOVA, Stefan WEISS, Michal MOKRY, Richard ISNARD, Laëtitia DUBOSCQ-BIDOT, Michel KOMAJDA, François CAMBIEN, Jean-François DELEUZE, Marcus DÖRR, Folkert ASSELBERGS, Eric VILLARD, David-Alexandre TRÉGOUËT, Philippe CHARRON
15:45 - 16:45 #28630 - P062 Altération de la fonction de pseudo tissus cardiaques générés à partir de cellules iPSC éditées par CRISPR/Cas9 pour une délétion de l’exon 42 du gène FLNC.
P062 Altération de la fonction de pseudo tissus cardiaques générés à partir de cellules iPSC éditées par CRISPR/Cas9 pour une délétion de l’exon 42 du gène FLNC.

Introduction. La cardiomyopathie dilatée (CMD) est caractérisée par une dilatation ventriculaire et un dysfonctionnement systolique débutant chez l’adulte jeune et conduisant à une insuffisance cardiaque avec peu d'options thérapeutiques. Les mutations perte de fonction du gène FLNC, codant la Filamine C, y compris les mutations d'épissage, ont été fortement associées à un phénotype de CMD arrythmogène. Les cardiomyopathies liées au gène FLNC sont transmises sur un mode autosomique dominant et les mécanismes conduisant au phénotype ne sont pas entièrement compris. Des modèles in vitro sont nécessaires pour améliorer les connaissances sur les mécanismes pathogéniques. 

 

Méthode. Une lignée iPSc de contrôle (ICAN-403.3) a été établie à partir de fibroblastes d’un donneur sain et un sous-clone muté FLNC (ICAN-FLNC-42.1) a été dérivé en utilisant la technologie CRISPR/Cas9. Les cellules iPSc ont été ensuite été différenciées en cardiomyocytes et en pseudo-tissus battants afin d’étudier les effets fonctionnels de la mutation 

 

Résultats. Nous avons généré deux clones iPS, l’un dérivé de l’autre après mutation induite par réparation non-homologue de l’ADN CRISPR/Cas9 dépendante. Les clones ont été caractérisés pour leur pluripotence (immunoflurescence et qPCR de gènes exprimés à l’état pluripotent, test à la phosphatase alcaline), leur intégrité génomique (exome, caryotype) et pour leur capacité de différenciation dans les 3 feuillets (ScoreCard). Plus particulièrement, ces cellules peuvent être différenciées en cardiomyocytes battants ( > 85% des cellules expriment la troponine T) et qui présentent une striation sarcomérique par immunomarquage de l’actinine-2. Le séquençage montre que la mutation induite par CRISPR/Cas9 est une délétion de la borne 3’ de l’exon 42 du gène FLNC retrouvée à l’état homozygote (Chr7(GRCh38):g.128854898_128854915del) et sans effet hors cible mesurable après contrôle par séquençage d’exome. L’analyse par RT-PCR et immunoblot montre que la mutation induit un saut de l’exon 42 aboutissant et l’expression réduite d’une protéine de poids moléculaire abaissé. Des pseudos tissus battants enregistrés durant 3 semaines (engineered heart tissue (EHT) issus de cardiomyocytes différenciés des deux clones iPS montrent, pour le mutant, une fréquence de battement abaissée et un index d’arythmie plus élevé.

 

Conclusion. Nous avons développé et caractérisé au niveau moléculaire et fonctionnel un modèle d’étude iPSc-cardiomyocytes-EHTs pour une mutation saut d’exon dans le gène FLNC responsable de cardiomyopathie humaine. Ce modèle permettra d’appréhender le mécanisme patho-physiologique de la CMD due aux mutations FLNC, dans un contexte où le tissu malade est difficilement accessible. Ces modèles sont également utiles pour tester des voies thérapeutiques potentielles. 


Flavie ADER (PARIS), Laetitia DUBOSCQ-BIDOT, Vincent FONTAINE, Sibylle MARTEAU, Jean Pierre SIFFROI, Matthieu HAMMELIN, Pierre BOBIN, Pascale RICHARD, Eric VILLARD
15:45 - 16:45 #27974 - P067 Une variation bi-allélique dans SARS1 identifiée chez des enfants présentant un un retard de développement neurologique, une surdité, une cardiomyopathie, et une décompensation pendant un épisode de fièvre.
P067 Une variation bi-allélique dans SARS1 identifiée chez des enfants présentant un un retard de développement neurologique, une surdité, une cardiomyopathie, et une décompensation pendant un épisode de fièvre.

Aminoacyl-tRNA synthetases (aaRS) are ubiquitously expressed enzymes responsible for ligating amino acids to their cognate tRNA molecules through an aminoacylation reaction. The resulting aminoacyl-tRNA is delivered to ribosome elongation factors to participate in protein synthesis. Seryl-tRNA synthetase (SARS1) is one of the cytosolic aaRSs and catalyzes serine attachment to tRNASer.

SARS1 deficiency has already been associated with moderate intellectual disability, ataxia, muscle weakness, and seizure in one family. We describe here a new clinical presentation including developmental delay, central deafness, cardiomyopathy, and metabolic decompensation during fever leading to death, in a consanguineous Turkish family, with biallelic variants (c.638G > T, p.(Arg213Leu)) in SARS1.

This missense variant was shown to lead to protein instability, resulting in reduced protein level and enzymatic activity.

Our results describe a new clinical entity and expand the clinical and mutational spectrum of seryl- and aminoacyl-tRNA synthetases deficiencies.


Jean-Marie RAVEL (Nancy), Dreumont NATACHA, Mosca PAULINE, Desiree E.c. SMITH, Marisa I. MENDES, Arnaud WIEDEMANN, David COELHO, Emmanuelle SCHMITT, Jean-Baptiste RIVIÈRE, Tran-Mau-Them FRÉDÉRIQUE, Julien THÉVENON, Paul KUENTZ, Marc POLIVKA, Sabine A. FUCHS, Gautam KOK, Christel THAUVIN-ROBINET, Jean-Louis GUÉANT, Gajja S. SALOMONS, Laurence FAIVRE, Feillet FRANCOIS
15:45 - 16:45 #28533 - P072 Nouveau variant intronique affectant l’épissage du gène NARS2 et variablité intrafamiliale.
P072 Nouveau variant intronique affectant l’épissage du gène NARS2 et variablité intrafamiliale.

Le gène NARS2 code pour l’Asparaginyl-tRNA synthétase mitochondriale. Les variants pathogènes dans ce gène sont associés à un large spectre de phénotypes cliniques de transmission autosomique récessive. Les tableaux varient de formes sévères d’encéphalopathies de mauvais pronostic comme les syndromes de Leigh ou d’Alpers, à des tableaux plus modérés comme une myopathie isolée ou une surdité non syndromique. À ce jour, seulement une vingtaine de cas porteurs de variants pathogènes dans NARS2 ont été rapportés et les corrélations génotype-phénotype sont compliquées. Nous rapportons ici une fratrie avec trois patients qui ont tous les mêmes variants NARS2, mais présentent une large variabilité clinique. Nous décrivons particulièrement le phénotype du patient le plus âgé ( > 45 ans) à ce jour et présentant un tableau sévère de début infantile. Ce patient a développé une surdité de perception à l'âge de 2 ans après une période infectieuse. Il a également présenté dans l'enfance des troubles cognitifs et comportementaux évoquant un syndrome frontal. À l'âge adulte, il a développé une épilepsie généralisée, une ataxie, une neuropathie axonale, une myopathie mitochondriale et un déficit de la chaine respiratoire. Il a deux sœurs qui ont également développé pendant leur petite enfance une surdité, mais l’évolution est beaucoup moins sévère que celle de leur frère. Le NGS a permis l'identification d’un variant connu comme pathogène c.822G > C dans NARS2 à l'état hétérozygote. L'analyse de couverture suivie du séquençage Sanger a révélé un nouveau variant intronique c.922-21_922-19delCTT en trans avec le c.822G > C chez les trois patients. Les analyses fonctionnelles de l’ARNm (RT-PCR) à partir des fibroblastes du patient ont montré que cette délétion affecte l'épissage, conduisant à un saut de l'exon 9 du gène NARS2. De plus, nous montrons que le c.822G > C conduit à un saut de l'exon 7, mais n'affecte pas l'exon 8, contrairement à ce qui a été rapporté. Les deux variants auraient comme conséquence un décalage du cadre de lecture et un codon stop prématuré. Tout en confirmant la complexité de la corrélation génotype-phénotype pour le gène NARS2, nos résultats suggèrent qu’il est difficile de prévoir l’évolution des patients porteurs de variants d'épissage. Ceci pourrait être dû au fait que l’épissage peut être complet ou partiel et/ou aux mécanismes de NMD (nonsense-mediated decay) et/ou à d’autres mécanismes moléculaires. La description d’autres patients avec des variants pathogènes dans le gène NARS2, notamment ceux altérant l'épissage du gène, ainsi que des études fonctionnelles complémentaires seraient d’une grande utilité pour mieux comprendre le gène NARS2 et la famille des aminoacyl-tRNA-synthétases mitochondriales et les pathologies associées.


Samira AIT-EL-MKADEM SAADI (Nice), Amaya MORALES JAURRIETA, Elsa KAPHAN, Annabelle CHAUSSENOT, Konstantina FRAGAKI, Sylvie BANNWARTH, Christelle CAMUSO, Charlotte COCHAUD, Gaëlle AUGÉ, Mathieu BERTHET, Bernadette CHAFINO, Sandra FOUSTOUL, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Cécile ROUZIER
15:45 - 16:45 #28220 - P077 Identification et caractérisation fonctionnelle de mutations de LYN dans une urticaire auto-inflammatoire syndromique.
P077 Identification et caractérisation fonctionnelle de mutations de LYN dans une urticaire auto-inflammatoire syndromique.

Introduction. Les maladies auto-inflammatoires (MAI) sont liées à des anomalies génétiques de facteurs impliqués dans le système immunitaire et caractérisées par des accès inflammatoires fébriles récurrents spontanément résolutifs. Les atteintes cutanées ont une place importante dans l’orientation étiologique. Elles sont rencontrées dans les urticaires familiales au froid et les syndromes de Muckle-Wells ou CINCA (chronique infantile neurologique, cutané et articulaire) liés à NLRP3 ou plus rarement à PLCG2. Nous rapportons ici 2 patientes avec une urticaire auto-inflammatoire syndromique liée au gène LYN, un régulateur essentiel de plusieurs récepteurs de l’immunité. Deux autres patients avec des variations de LYN non explorées sur le plan fonctionnel ont été rapportés lors de congrès. Le gène LYN code pour une protéine tyrosine kinase, finement régulée au niveau post-traductionnel par la phosphorylation de deux de ses tyrosines (Y397 et Y508). Dans un modèle murin, le knock-in Y508F conduit à une hyperactivation de Lyn et au développement d’une glomérulonéphrite autoimmune sévère.

Matériel et Méthodes. Etude NGS d’un panel de gènes de MAI chez 2 patients adressés pour séquençage de NLRP3. Etudes fonctionnelles in vitro des variations LYN identifiées : phosphorylation de Lyn par western blot et activation de la voie NF-kB par essai luciférase.

Résultats. Nous avons identifié chez deux patients indépendants présentant une urticaire autoinflammatoire syndromique deux variations hétérozygotes au sein de LYN : c.1522T > C, p.(Tyr508His) de novo chez le patient 1 (P1) et c.1079G > A, p.(Arg360Gln) chez P2. P1, une enfant de 3 ans, présentait une atteinte néonatale sévère caractérisée par un important retard de croissance, une urticaire et une hépatosplénomégalie ainsi qu’une dysmorphie faciale (front bombé, hypertélorisme et exophtalmie). Les épisodes inflammatoires d’une durée d’une semaine étaient caractérisés par une fièvre élevée, des lésions cutanées, des arthrites et des troubles gastro-intestinaux, une CRP élevée et une hypercytokinémie. Un traitement par anti-IL1 a nettement amélioré sa maladie. P2, une femme de 25 ans présentait une MAI modérée ayant débuté à 14 ans avec des épisodes récurrents associant arthralgies, céphalées et atteinte cutanée et oculaire.

L’étude in vitro de la phosphorylation de Lyn portant la variation Tyr508His a montré une absence totale de la protéine sous sa forme phosphorylée inactive. L’étude de la voie de signalisation NF-kB a montré une activation constitutive de cette voie en l’absence de stimulation pour les 2 variations étudiées.

Conclusion. Cette étude permet de mieux définir le cadre nosologique des urticaires autoinflammatoires et d’en élargir le spectre phénotypique avec un régulateur immunitaire Lyn. Ce travail a permis de caractériser pour la première fois les défauts fonctionnels de 2 variations faux-sens de LYN et de démontrer l’effet gain de fonction de ces variations sur l’activation de la voie NF-kB.


Camille LOUVRIER (Paris), Martine GRALL LEROSEY, Gilles KAPLANSKI, Pierre QUARTIER DIT MAIRE, Brigitte BADER-MEUNIER, Julie CHICAN, Malaïka MOHAMMAD, Elma EL KHOURI, Eman ASSRAWI, Angela ARENAS-GARCIA, Bruno COPIN, William PITERBOTH, Florence DASTOT-LE MOAL, Sonia A. KARABINA, Serge AMSELEM, Irina GIURGEA
15:45 - 16:45 #28717 - P082 Apport de l’IRM musculaire dans l’évaluation fonctionnelle d’adultes présentant une Arthrogrypose Multiple Congénitale.
P082 Apport de l’IRM musculaire dans l’évaluation fonctionnelle d’adultes présentant une Arthrogrypose Multiple Congénitale.

Introduction : L’arthrogrypose multiple congénitale (AMC) se définit par des limitations articulaires congénitales touchant au moins deux niveaux articulaires, conduisant à des handicaps multiples. La fonction musculaire est altérée. Le but de notre étude était d’évaluer la corrélation entre l’infiltration graisseuse musculaire avec les déficiences et limitations d’activité chez des adultes présentant une AMC.

Méthode: Cette étude évalue des adultes non sélectionnés adressés au centre de références de l’AMC entre 2010 et 2020. Tous ont bénéficié d’une évaluation pluridisciplinaire, ainsi qu’une IRM musculaire corps entier. Les muscles ont été analysés grâce à l’échelle de Mercuri, quantifiant l’infiltration graisseuse. Deux groupes étiologiques ont été formés selon l’étiologie Amyoplasie et Arthrogryposes Distales (AD), les deux formes les plus communes d’AMC.

Résultats : La moyenne d’âge des 53 adultes (34 femmes) était de 34 ans, 35 avaient une Amyoplasie, et 18 une Arthrogrypose Distale. Dans les deux groupes d’individus avec Amyoplasie et AD, nous avons retrouvé une corrélation significative entre le score Mercuri moyen et l’évaluation manuelle de la faiblesse musculaire aux membres supérieurs et inférieurs. De plus, dans l’Amyoplasie, les scores Mercuri des membres supérieurs et inférieurs étaient corrélés à l’amplitude articulaire passive, le score Mercuri des membres inférieurs était corrélé au test de marche de 6 minutes, et celui des membres supérieurs à la mobilité de la main dans l’espace. Dans l’AD, ces corrélations n’ont pas été retrouvées.

Conclusion : Notre étude est la première à étudier le lien entre imagerie médicale et aspects fonctionnels dans l’AMC. L’IRM musculaire, un puissant outil diagnostic, est aussi hautement adapté pour évaluer le handicap fonctionnel. Des scores Mercuri élevés étaient corrélés à de plus grandes déficiences et une moindre mobilité.


Marion FINZI, Maryia RAIKOVA, Hoai Thu NGUYEN, Shenhao DAI, Chantal DURAND, Dominic PERENNOU, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
15:45 - 16:45 #28236 - P087 Phénotypage standardisé d’une cohorte de 350 patients et analyse combinée de 50 exomes et génomes pour une maladie complexe : le spectre Oculo-Auriculo-Vertebral (OAVS).
P087 Phénotypage standardisé d’une cohorte de 350 patients et analyse combinée de 50 exomes et génomes pour une maladie complexe : le spectre Oculo-Auriculo-Vertebral (OAVS).

Le Spectre Oculo-Auriculo-Vertebral (OAVS) ou Syndrome de Goldenhar est une anomalie du développement embryonnaire des premier et deuxième arcs branchiaux, principalement caractérisée par une microsomie hémifaciale associée à des malformations auriculaires, oculaires et vertébrales. L’hétérogénéité clinique et génétique de ce spectre avec une pénétrance incomplète et une expressivité variable, rendent son diagnostic moléculaire complexe. Des CNV ou SNV pathogènes ont été identifiés chez environ 15 % des patients OAVS, avec peu de loci et gènes récurrents, et environ 10% de cas familiaux. Afin de s’aventurer au-delà du monogénique, nous avons développé une approche clinico-biologique combinée. D’un point de vue clinique, nous avons standardisé les données phénotypiques des 350 patients issus de notre cohorte OAVS via l’ontologie HPO, afin d’établir une heatmap de similarité sémantique, pour rechercher des clusters phénotypiques et établir des endophénotypes au sein de la cohorte. D’autre part, d’un point de vue moléculaire, nous avons analysé conjointement 45 exomes et 5 génomes de patients OAVS en simplex, avec des approches de type test oligogénique et burden-test, incluant une comparaison à une cohorte de témoins. En effet, après la recherche de variants à effet fort, l’analyse a été étendue aux loci de plus faible pénétrance, en identifiant des combinaisons de variants altérant les protéines et raisonnablement fréquents. L’idée est d’identifier des effets combinés de petits facteurs de risque pour atteindre une puissance statistique suffisante pour identifier les gènes candidats. Nous avons confronté ces gènes à nos listes de gènes candidats pour l’OAVS et aux voies de signalisation impliquées dans le développement craniofacial. D’autres analyses multivariées combinant les études omiques mais aussi des études environnementales sont nécessaires pour décrypter les bases étiologiques de cette maladie complexe.


Thomas SAGARDOY (Bordeaux), Angèle TINGAUD-SEQUEIRA, Laetitia GASTON, Sacha SCHUTZ, Aurélien TRIMOUILLE, Caroline ROORYCK
15:45 - 16:45 #28651 - P092 Étude phénotypique du syndrome de Silver-Russell à partir d’une série de 19 patients adolescents et adultes.
P092 Étude phénotypique du syndrome de Silver-Russell à partir d’une série de 19 patients adolescents et adultes.

Le syndrome de Silver-Russell (SSR, OMIM#180860, ORPHA#813) est un syndrome (épi)génétique rare lié à l’empreinte parentale décrit pour la première fois par Silver et Russell en 1953 et 1954 respectivement. Ce syndrome se caractérise par l’association d’un retard de croissance intra-utérin et post-natal sévère, un périmètre crânien relativement préservé à la naissance, une asymétrie corporelle, un front proéminent et des difficultés d’alimentation pendant l’enfance. Le SSR est causé dans 5-10% des cas par une disomie uniparentale maternelle du chromosome 7 et un défaut de méthylation au locus IGF2/H19 dans la région 11p15 dans 40-60% des cas. Dans de nombreux cas, les causes du SSR demeurent inconnues. Les individus atteints du SSR présentent des signes cliniques variables, notamment en fonction de la cause génétique sous-jacente. Si de nombreuses avancées ont été réalisées ces dernières années concernant les connaissances médicales relatives au SSR, certains aspects du phénotype du SSR restent encore peu connus. Les descriptions du phénotype cognitif et psychosocial sont notamment peu nombreuses et reposent parfois sur la description de patients dont le diagnostic n’a pas été confirmé au niveau moléculaire. Cette étude poursuivait ainsi deux objectifs : étudier les caractéristiques cognitives, psychologiques et comportementales des adolescents et adultes porteurs d’un SSR (e.g., efficience intellectuelle, fonctions exécutives, estime de soi, qualité de vie) et d’autre part, d’identifier les facteurs associés à ces différentes caractéristiques (e.g., âge, anomalie moléculaire, traitements). Au total, 19 participants ayant un SSR (8 adolescents et 11 adultes) âgés de 13 à 39 ans, et 19 participants contrôles ont pris part à cette recherche. Nous présenterons les résultats du phénotype clinique, cognitif et psychosocial des participants ayant un SSR. Les résultats de notre étude montrent que les participants ayant un SSR présentent des capacités intellectuelles similaires à celles de la population générale. Des difficultés cognitives et psychologiques ont été retrouvées chez les participants ayant un SSR. Cependant, ces difficultés ne s’expriment pas de la même manière chez les adolescents et les adultes ayant un SSR. Une importante variabilité interindividuelle était observée dans le groupe d’adultes ayant un SSR dû à un défaut de méthylation du locus IGF2/H19 dans la région 11p15. Des liens entre le phénotype et le génotype des participants ont également été observés chez les adolescents : les adolescents ayant une mUPD7 semblaient présenter davantage de difficultés. Ces résultats offrent une meilleure compréhension du SSR et ouvrent des perspectives en matière de prises en charge du SSR.


Mélissa BURGEVIN (Rennes), Agnes LACROIX, Karine BOURDET, Régis COUTANT, Bruno DONADILLE, Laurence FAIVRE, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Florence PETIT, Christel THAUVIN-ROBINET, Annick TOUTAIN, Irène NETCHINE, Sylvie ODENT
15:45 - 16:45 #28087 - P097 Bilan de 2 ans de Réunions de Concertation Pluridisciplinaire nationales «Plan France Médecine Génomique 2025» pour les deux pré-indications oncogénétiques portées par le Groupe Génétique et Cancer-Unicancer.
P097 Bilan de 2 ans de Réunions de Concertation Pluridisciplinaire nationales «Plan France Médecine Génomique 2025» pour les deux pré-indications oncogénétiques portées par le Groupe Génétique et Cancer-Unicancer.

Dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025, les plateformes SeqOIA et AURAGEN proposent des séquençages très haut débit du génome dans la pratique clinique pour des indications médicales sélectionnées. Dans le domaine du cancer, deux préindications, portées par le Groupe Génétique et Cancer-Unicancer (GGC), concernent l’oncogénétique constitutionnelle et s’adressent aux patients atteints de cancer avec des antécédents familiaux très évocateurs de prédisposition et aux patients atteints de cancers isolés sur le plan familial mais de survenue très précoce et/ou multiples.

Nous rapportons ici le bilan de la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire nationale (RCP) GGC PFMG2025 créée en 2019 avec deux objectifs : en amont, sélectionner les patients éligibles à l’analyse ; en aval, discuter des résultats du séquençage du génome et de leurs conséquences en termes de prise en charge ou d’explorations secondaires. C’est aussi une RCP de recours pour d’autres préindications lors de la découverte de données incidentes constitutionnelles sur les gènes de prédisposition aux cancers.

Elle réunit, une fois par mois en visioconférence, un assistant de RCP, les représentants des deux plateformes, les correspondants du GGC, un oncogénéticien de chaque région, les biologistes interprétateurs, et les cliniciens présentant les cas. En 2 ans, 331 familles, présentées par 36 équipes de génétique, ont été discutées en RCP d’amont. Un séquençage de génome a été retenu pour 230 d’entre elles et recusé pour 65. Pour 36 familles, des analyses ou des renseignements complémentaires ont été demandés. A ce jour, 101 dossiers complets ont été reçus sur les plateformes (38 pour AURAGEN et 63 pour SeqOIA). Les résultats de 67 familles (36 cas isolés, 31 cas familiaux) ont été discutés en RCP d’aval. Seul un nouveau variant pathogène a été identifié. Pour 41 dossiers, l’analyse s'est avérée non conclusive. Enfin, pour 25 familles des explorations complémentaires ont été demandées (étude ARN, analyse tumorale...) afin de préciser l’impact des variants identifiés.

En conclusion, avec 21 RCP réalisées depuis Septembre 2019, cette RCP remplit sa mission de sélection et de discussion des dossiers en assurant un accès au séquençage très haut débit sur tout le territoire pour les pré-indications d’oncogénétique. Le faible nombre de résultats concluants peut en partie s’expliquer par notre capacité encore insuffisante à exploiter totalement les données de séquençage du génome. La perspective de progrès dans l’analyse de ces données, en particulier pour les variants structuraux, pourrait permettre de réanalyser certains dossiers. De même, la possibilité de séquencer les tumeurs des patients, en parallèle de l’analyse constitutionnelle, serait une aide indéniable à l’interprétation. Enfin, la structuration des données collectées, à visée de recherche, est un enjeu majeur pour progresser dans le domaine des prédispositions génétiques aux cancers.


Hélène DELHOMELLE (St Cloud), Noémie BASSET, Pascaline BERHET, Marie BIDART, Nadia BOUTRY KRYZA, Nelly BURNICHON, Odile CABARET, Olivier CARON, Mathias CAVAILLE, Marie-Agnès COLLONGE RAME, Carole CORSINI, Edouard COTTEREAU, Florence COULET, Capucine DELNATTE, Philippe DENIZEAU, Antoine DE PAUW, Alice FIEVET, Pascale FLANDRIN, Mathilde GAY BELLILE9, Anne-Paule GIMENEZ ROQUEPLO, Sophie GIRAUD, Lisa GOLMARD, Erell GUILLERM, Nadim HAMZAOUI, Jérôme LAMORIL, Sophie LEJEUNE, Laetitia MARISA, Christine MAUGARD, Jessica MORETTA, Isabelle MORTEMOUSQUE, Pierre NAIBO, Eric PASMANT, Stéphane PINSON, Etienne ROULEAU, Nicolas SEVENET, Fatoumata SIMAGA, Dimitri TCHERNITCHKO, Julie TINAT, Camille TLEMSANI, Nancy UHRHAMMER, Dominique VAUR, Qing WANG, Jennifer WONG, Catherine NOGUES, Chrystelle COLAS
15:45 - 16:45 #28282 - P102 Un nouveau marqueur immunohistochimique comme aide au diagnostic du syndrome de Lynch : détection de cryptes déficientes pour les protéines de la voie de réparation des mésappariements de l’ADN au sein de la muqueuse colique non tumorale.
P102 Un nouveau marqueur immunohistochimique comme aide au diagnostic du syndrome de Lynch : détection de cryptes déficientes pour les protéines de la voie de réparation des mésappariements de l’ADN au sein de la muqueuse colique non tumorale.

Le syndrome de Lynch (SL) est la forme la plus fréquente de cancer colorectal (CCR) héréditaire. Son diagnostic repose sur la détection d’un variant pathogène monoallélique germinal sur un des gènes de la voie de réparation des mésappariements de l’ADN (système MMR, MisMatch Repair). Les cancers de ces patients présentent un phénotype MSI (instabilité des microsatellites) et/ou une perte d’expression des protéines MMR (dMMR) en immunohistochimie (IHC). Quelques études suggèrent l’existence de cryptes coliques morphologiquement normales mais perdant l’expression d’une des protéines MMR chez les patients atteints de SL. Ces cryptes appelées « cryptes coliques MMR déficientes » seraient pathognomoniques du SL. Il y a toutefois peu de données dans la littérature, notamment sur leur fréquence précise et la manière optimale de les détecter. Les objectifs de ce travail ont été de (i) préciser les caractéristiques des cryptes dMMR chez des patients avec SL afin de proposer un protocole de détection optimal; (ii) rechercher si la détection de ces cryptes dMMR pourrait être un outil diagnostique intéressant dans les cas d’interprétation difficile comme les patients avec un syndrome de « Lynch-like » (SLL); ou lorsque le caractère pathogène du variant détecté est impossible à affirmer (variant de signification incertaine ou VSI). Tous les patients ont été sélectionnés rétrospectivement, en fonction du matériel disponible, parmi les patients atteints de CCR dMMR/MSI suivis en oncogénétique dans les hôpitaux APHP. Sorbonne Université. L’étude a porté sur 15 malades atteints d’un SL (5 MLH1 ; 7 MSH2 ; 3 MSH6); 7 malades atteints de SLL et 7 patients avec un VSI dans un gène MMR. Pour chaque patient, dix lames d’IHC ont été techniquées à l’aide de l’anticorps dirigé contre la protéine MMR perdue par la tumeur sur 1 ou 2 blocs de muqueuse colique normale adjacente et à distance du CCR. Pour chaque bloc, le nombre réel de cryptes dMMR a été comptabilisé et un ratio de cryptes (nombre de cryptes dMMR/nombre total de cryptes analysées) a été déterminé. Des cryptes dMMR ont été identifiées chez 80% des patients avec SL. Elles tendaient à être plus fréquentes au sein de la muqueuse à distance, et à augmenter avec l’âge. Des cryptes dMMR ont été identifiées chez 1 patient avec SLL, ainsi candidat pour une exploration moléculaire approfondie à la recherche d’une anomalie complexe. Enfin, des cryptes dMMR ont été identifiées chez 4 patients avec VSI constituant un argument supplémentaire en faveur de la pathogénicité des variants détectés. Notre étude a permis de confirmer la présence de cryptes dMMR chez 80% des patients avec SL et d’établir un protocole immunohistochimique de détection optimale de ces lésions. Par ailleurs, nos données suggèrent que cet outil s’avère pertinent dans les cas d’interprétation difficile comme les SLL ou VSI. La présence de ces lésions pourrait aider au diagnostic d’authentique SL même si elle n’aurait de valeur que positive.


Sarah BRETON (Paris), Isabelle SOURROUILLE, Noémie BASSET, Erell GUILLERM, Isabelle BROCHERIOU, Pierre BOURGOIN, Alex DUVAL, Thierry ANDRE, Martine MULERIS, Magali SVRCEK, Florence COULET
15:45 - 16:45 #28554 - P107 Modèles cellulaires d'épimutation constitutionnelle du gène MLH1 : une utilisation originale des iPSCs.
P107 Modèles cellulaires d'épimutation constitutionnelle du gène MLH1 : une utilisation originale des iPSCs.

Alors que les cellules souches pluripotentes induites (iPSCs) sont largement utilisées pour leur capacité de différenciation en tout type cellulaire, elles ne le sont que rarement pour leur capacité de méthylation de novo. C’est cette caractéristique des iPSCs que nous exploitons pour développer des modèles cellulaires d’épimutation constitutionnelle du gène MLH1 responsable de syndrome de Lynch.

Le syndrome de Lynch est un syndrome de prédisposition héréditaire au cancer, en particulier du côlon, du rectum et de l’endomètre. La plupart des patients présentent un variant génétique constitutionnel d’un gène codant l’une des protéines impliquées dans la réparation des mésappariements de l’ADN (système MisMatch Repair) : MLH1, MSH2, MSH6 ou PMS2. Cependant pour certains patients, c’est une épimutation qui est responsable du phénotype. Il s’agit alors d’une hyperméthylation du promoteur du gène MLH1 ou MSH2, associée à une inactivation transcriptionnelle du gène. Nous nous intéressons plus particulièrement aux épimutations du gène MLH1, dont les mécanismes moléculaires à l’origine de la méthylation sont mal connus. Ces épimutations peuvent être primaires, correspondant à des événements épigénétiques purs labiles dans les lignées germinales, ou secondaires, c’est-à-dire associées à une altération génétique en cis transmise à la descendance sur un mode Mendélien.

La cohorte de patients porteurs d’une épimutation constitutionnelle du gène MLH1 recrutés au CHU de Lille regroupe actuellement une cinquantaine de patients (recrutement national grâce aux généticiens moléculaires et cliniques du GGC, Groupe Génétique et Cancer). Nous avons identifié, au sein de plusieurs familles de cette cohorte, de nouveaux variants génétiques qui ségrègent avec l’hyperméthylation (Leclerc et al., Genetics in Medicine 2018). Afin de démontrer le lien de causalité entre ces variants et l’hyperméthylation, nous développons des modèles cellulaires de ces épimutations à partir d’iPSCs humaines issues de fibroblastes de donneur sain, grâce à la technologie CRISPR-Cas9.

Ces modèles cellulaires permettront également (1) de caractériser les mécanismes moléculaires impliqués dans la méthylation du promoteur du gène MLH1 ; (2) de tester de nouvelles thérapeutiques déméthylantes et des stratégies d’epigenome editing. Ces modèles seront comparés à des iPSCs issues de la reprogrammation de cellules de patients.

 

mail : julie.leclerc@chru-lille.fr ; julie.leclerc@inserm.fr



Camille LORET, Catherine VERMAUT, Lucie DELATTRE, Cathy FLAMENT, Michel CREPIN, Audrey VINCENT, Sonia PAGET, Laurent DAVID, Anne GAIGNERIE, Anne ROVELET-LECRUX, Afane BRAHIMI, Sophie LEJEUNE, Pascal PIGNY, Marie-Pierre BUISINE, Julie LECLERC (LILLE), Et Les Généticiens DU GROUPE GÉNÉTIQUE ET CANCER
15:45 - 16:45 #28674 - P112 Développement du séquençage haut débit d’ARN messagers pour le diagnostic génétique de prédisposition aux cancers.
P112 Développement du séquençage haut débit d’ARN messagers pour le diagnostic génétique de prédisposition aux cancers.

Introduction. Avec l’évolution des technologies de séquençage haut-débit, la détection des variants par analyse de panel de gènes dans le cadre du diagnostic génétique de prédisposition aux cancers est devenue très sensible. Cependant, ces analyses sont généralement effectuées sur la séquence codante et les jonctions intron-exon au niveau de l’ADN. L’étude des ARN messagers (ARNm) peut mettre en évidence une anomalie d’épissage causée par une mutation intronique profonde, ou une quantité d’ARNm diminuée causée par un variant pathogène dans le promoteur ou autre région régulatrice de l’expression d’un gène. Nous avons évalué deux méthodes d’analyse des ARNm par séquençage haut débit, une analyse d’un panel de gènes et une analyse globale du transcriptome, sur des échantillons avec altération d’épissage déjà identifiée par séquençage Sanger.

Matériels et Méthodes. Les ARN ont été extraits de lignées lymphoblastoïdes traitées à la puromycine. L’enrichissement et la préparation des banques ont été réalisés par la méthode SureSelect XT-HS2 RNA (Agilent) sur 16 échantillons pour un panel à façon de 62 gènes, et par le kit TruSeq Stranded mRNA (Illumina) sur 8 échantillons pour le transcriptome. Le séquençage a été effectué en High Output 2x150pb sur NextSeq 500 (Illumina) et l’analyse bioinformatique avec l’outil SpliceLauncher et visualisation sur IGV. Les variants d’épissage connus étaient sur les gènes APC (n=1), ATM (n=1), BRCA1 (n=3), BRCA2 (n=5), DICER1 (n=1), MLH1 (n=2), MSH2 (n=1), PTEN (n=1), RB1 (n=2). Les anomalies étaient variées : sauts d’une partie, d’un ou de plusieurs exons, rétentions de début ou fin d’intron, exon cryptique.

Résultats. Toutes les anomalies d'épissage attendues ont pu être visualisées sur IGV avec les deux méthodes lorsque les données étaient analysables (3 échantillons du panel de gènes n’ont pas été exploitables). Cependant, la profondeur de lecture étant plus faible en analyse de transcriptome, les jonctions anormales attendues étaient supportées par moins de 100 reads pour 3 échantillons sur 8, et elles n’auraient pas été distinguées du bruit de fond sans une recherche ciblée sur ces altérations connues. SpliceLauncher a attribué une statistique significative aux jonctions anormales attendues pour 7 échantillons sur 13 pour l’analyse en panel de gènes, et 3 sur 8 pour l’analyse du transcriptome. Il rapportait avec une statistique significative en moyenne 18 évènements d'épissage anormaux par échantillon pour le panel de gènes, et 2 évènements par échantillon pour le transcriptome.

Conclusion. Une méthode de RNAseq ciblé sur les gènes d’intérêt est aujourd’hui plus adaptée à la mise en place du diagnostic génétique de prédisposition aux cancers par séquençage haut débit d’ARNm, en complément de l’analyse génomique pour les cas fortement évocateurs. L’analyse bioinformatique reste à optimiser pour une utilisation dans un cadre diagnostique.


Virginie CAUX-MONCOUTIER (Paris), Emeline ANDRÉ, Voreak SUYBENG, Camille BENOIST, Khadija ABIDALLAH, Delphine GUILLEMOT, Gaëlle PIERRON, Dominique STOPPA-LYONNET, Victor RENAULT, Lisa GOLMARD
15:45 - 16:45 #27927 - P117 Une cause génétique directe entre la protéine de fusion ETV6-RUNX1 et les mutations additionnelles responsables de l’émergence de leucémie.
P117 Une cause génétique directe entre la protéine de fusion ETV6-RUNX1 et les mutations additionnelles responsables de l’émergence de leucémie.

Background: ETV6-RUNX1 B-cell precursor leukemia (BCP-ALL) is a pediatric leukemia which emerges from a multi-hit leukemogenesis process. Schematically, two sequential genetic events occur. The first one consists in the formation of the ETV6-RUNX1 fusion gene from the t(12;21)(p13;q22) chromosomal translocation. The second event implicates abnormal high incidence of recombination events due to RAG recombinase aberrant activity (a complex composed of RAG1 and RAG2 proteins), resulting in the acquisition of secondary genetic aberrations, which leads to leukemia. Here, we questioned a putative causal and genetic direct link between those 2 events. We focused on the impact of the transcription factors ETV6-RUNX1 and RUNX1 on the upregulation of RAG1.

Methods and Results: By chromatin immunoprecipitation-sequencing, we identified two regulatory regions, a promoter at -80bp from RAG1 gene and an enhancer at -1200bp, bound by ETV6-RUNX1 and RUNX1 in human BCP-ALL patients’ pre-B blasts and pre-B cell lines. Using luciferase assays, we validated the responsiveness of these RAG1 regulatory regions to ETV6-RUNX1 and RUNX1 and determined the DNA-binding sequences of RUNX1. By CRISPR-activation assays, we determined that both chromatin regions are physiologically transcription active sites in pre-B cells and control RAG1 expression. Moreover, ETV6-RUNX1 preferentially binds the enhancer whereas RUNX1 predominantly binds the RAG1 promoter. Finally, we demonstrated that RAG1 mRNA induction caused by ETV6-RUNX1 is associated with an aberrant increase of RAG recombinase activity in pre-B lymphoblasts.

Conclusions: Our finding uncovers a genetic missing step in the multi-hit model of ETV6-RUNX1-related leukemogenesis between the ETV6-RUNX1 fusion protein, the normal RUNX1 transcription factor and RAG recombinase aberrant activity. We propose a multi-step model of ETV6-RUNX1 leukemogenesis: Step 1 consists in the ETV6-RUNX1 translocation that usually occurs in utero. In step 2, ETV6-RUNX1 and RUNX1 directly induce abnormal RAG1 expression. In step 3, a dysregulated immune response occurs during infections or inflammation. Step 4 is the cumulative action of step 2 and step 3 which results in a RAG aberrant increased activity, and generates in step 5 inappropriate genomic rearrangements that will convert the ETV6-RUNX1 preleukemic clone into overt leukemia. This finding is crucial because it genetically, functionally and causatively links two events of the multi-hit BCP-ALL leukemogenesis.


Yan JIANG, Hélène JAKOBCZYK, Lydie DEBAIZE, Benoit SOUBISE, Stéphane AVNER, Aurélien A. SÉRANDOUR, Jérémie ROUGER-GAUDICHON, Anne-Gaëlle RIO, Jason S. CARROLL, Hana RASLOVA, David GILOT, Ziling LIU, Jocelyne DEMENGEOT, Gilles SALBERT, Nathalie DOUET-GUILBERT, Laurent CORCOS, Marie-Dominique GALIBERT, Virginie GANDEMER, Marie-Bérengère TROADEC (BREST)
15:45 - 16:45 #27846 - P122 Les recommandations et actions mises en place en 2020-2021 par le Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025) afin de faciliter le parcours de soin génomique.
P122 Les recommandations et actions mises en place en 2020-2021 par le Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025) afin de faciliter le parcours de soin génomique.

En 2017, suite à un appel à projet national lancé par le Ministère des Solidarités et de la Santé dans le cadre du Plan France Médecine Génomique (PFMG2025), les deux premiers laboratoires LBM-FMG, SeqOIA et AURAGEN, ont été sélectionnés par un jury international. Ils ont démarré leur activité en 2019, couvrant l’ensemble du territoire métropolitain et Outre-Mer, pour 61 préindications validées par la HAS dans le champ des maladies rares (MR), de l’oncogénétique et de la cancérologie. Le déploiement du séquençage à très haut débit (STHD) en diagnostic dans le parcours de soins des patients est un défi de taille à l’échelle nationale, impliquant des changements conséquents dans les pratiques médicales. Après une phase de structuration importante, la quasi-totalité des 61 préindications sont désormais opérationnelles.

Nous présentons les différentes recommandations et actions mises en place par le PFMG2025 au cours de ces deux dernières années pour faciliter le parcours de soin génomique.

Les recommandations concernent notamment les modalités de STHD chez les fœtus décédés, la gestion des données constitutionnelles pour les pré-indications de cancérologie, et l’organisation des circuits postanalytiques, par la mise en place pour les MR des Réunions d’Interprétation Clinico-Biologiques (RICB-FMG).

Les actions majeures sont : 

-          Un accompagnement individuel de chaque porteur de préindications

-          Une aide à la prescription par le financement en 2020 de 24 postes d’assistants de prescription pour 12 mois dans le champ des MR, par la DGOS dans le cadre du PNMR3, pour faciliter les prescriptions. Cette action est renouvelée en 2021 et étendue à la cancérologie.

-          Un projet pilote pour la création de 8 RCP-FMG-MR génomiques d’amont dans les MR. Après une phase d’évaluation, ce dispositif pourra être déployé sur l’ensemble du territoire.

-          Une aide à la constitution d’un réseau d’interprétateurs par la création d’un annuaire de 500 volontaires (exerçant dans 50 structures différentes, dont 44 établissements de santé) pour participer à l’analyse biologique des données de STHD et la mise à disposition d’une convention cadre, qui permet désormais aux LBM-FMG SeqOIA et de solliciter des praticiens extérieurs à leur GCS pour participer à l’activité d’interprétation de leurs données.

Des réflexions sont également actuellement en cours pour disposer d’un set minimum de données cliniques minimal pour assurer la qualité des prescriptions tout en évitant les saisies multiples et de la qualité des données pour leur réutilisation en recherche. Un projet d’interopérabilité entre les outils de e-prescription du PFMG2025 avec l’application BaMaRa de la BNDMR et le Dossier Communicant de Cancérologie (DCC) est ainsi en cours. La mise en place du Collecteur et Analyseur de Données (CAD) va également mener à des réflexions sur les futures modalités de réanalyse de données et de développement de nouveaux outils d’analyse dans le cadre du soins.


Franck LETHIMONNIER, Frédérique NOWAK, Christel THAUVIN (DIJON), Diane GOZLAN
15:45 - 16:45 #28398 - P127 MULTISARC, essai de médecine personnalisée et projet pilote cancer France Médecine Génomique : focus sur le circuit biologique.
P127 MULTISARC, essai de médecine personnalisée et projet pilote cancer France Médecine Génomique : focus sur le circuit biologique.

Les sarcomes des tissus mous (STM) représentent 1% des cancers de l’adulte et 15% des cancers de l’enfant. Malgré un traitement locorégional bien conduit, 40% des patients vont développer une rechute métastatique. Les options de traitement sont alors limitées et la médiane de survie chez ces patients reste faible (entre 12 et 18 mois) sans amélioration depuis les années 1970. Des travaux récents ont mis en évidence que la réalisation d’un séquençage génétique peut permettre d’identifier une altération génomique actionnable chez près de 50% des patients atteints de STM. 

L'essai MULTISARC est un essai clinique multicentrique national randomisé de médecine génomique personnalisée incluant des patients atteints de STM avancés avec deux bras : « avec séquençage » versus « pas de séquençage ». MULTISARC est un des 4 projets pilote du Plan France Médecine Génomique 2025 visant à identifier et lever les verrous technologiques qui pourraient bloquer le déploiement du diagnostic génétique dans le cadre d’un parcours de soin opérationnel et efficace. Pour répondre à l’objectif principal qui est d’évaluer la faisabilité du séquençage de l’exome et du transcriptome avec diffusion de résultats dans un délai de 7 semaines, le circuit biologique suivant a été mis en place. Les échantillons prélevés sur différents centres sont qualifiés et techniqués sur la plateforme de biologie de l’Institut Bergonié (IB) ; l’ADN et l’ARN extraits sont séquencés sur la plateforme de séquençage d’Evry ; les résultats sont traités par la plateforme bio-informatique de l’IB avec des critères précis et présentés de façon structurée aux biologistes via un outil d’aide à l’interprétation, GenVarXplorer développé à l’IB. Ce même outil permet également une présentation des variants génétiques d’intérêt diagnostique ou thérapeutique en réunion de concertation pluridisciplinaire afin de proposer un accès à des molécules ciblées dans chacun des sous-essais de MULTISARC en fonction des altérations mises en évidence.

Cet essai permettra également de déterminer si le choix des traitements guidé par le séquençage génomique est une stratégie qui améliore la survie des patients. Ainsi, grâce à un partenariat public-privé avec 4 industriels, 10 thérapies ciblées sont disponibles en monothérapie ou en combinaison dans le cadre de sous-essais de phase II dont l’objectif est d’évaluer l’efficacité de la thérapie ciblée en évaluant le taux de non-progression à 6 mois.

 

Grâce aux efforts de toutes les équipes impliquées depuis la mise en œuvre de l'étude en octobre 2019, 160 patients ont été randomisés dans les 15 centres ouverts aux inclusions dont 80 patients sont randomisés dans le bras « avec séquençage ». Les échantillons de 83 patients ont été analysés. Parmi eux, 42 ont au moins une altération « ciblable » dans le cadre de l’essai, au sein desquels 12 d’entre eux ont terminé leur première ligne de traitement et ont donc ainsi pu être inclus par la suite dans un des sous-essais de phase II.


Nathalène TRUFFAUX, Damien GENESTE, Anne BOLAND, Emmanuel KHALIFA, Robert OLASO, Aurélien BOURDON, Quentin CAVAILLE, Yec’Han LAIZET, Céline AUZANNEAU, Barbara SQUIBAN, Zuzana GERBER, Derek DINART, Carine BELLERA, Hélène ESPÉROU, Christelle DELMAS, Noémie MERCIER, Sabrina ALBERT, Ludivine POIGNIE, Cédrick WALLET, Antoine BÉNARD, Pierre LAURENT-PUIG, Simone MATHOULIN-PELISSIER, Antoine ITALIANO, Jean-François DELEUZE, Carlo LUCCHESI, Isabelle SOUBEYRAN (Bordeaux)
15:45 - 16:45 #27979 - P132 Evaluation du séquençage ciblé de l’ADN en lectures longues appliqué au diagnostic des prédispositions génétiques au cancer.
P132 Evaluation du séquençage ciblé de l’ADN en lectures longues appliqué au diagnostic des prédispositions génétiques au cancer.

Certaines situations évocatrices d’une prédisposition au cancer restent inexpliquées malgré les diagnostics moléculaires reposant sur le séquençage des régions codantes de panel de gènes. L’exploration du génome indique que persistent des facteurs génétiques fortement pénétrants pouvant expliquer la multiplicité des cancers individuels ou dans une famille. En effet, les variations structurales ou changements de copie de gènes (SV et CNV), ou bien les éléments mobiles, dans des zones régulatrices de l’expression sont autant d’évènements complexes peu accessibles par les techniques conventionnelles de séquençage. Nous avons évalué la capacité du séquençage en lectures longues après enrichissement des locus entiers d’un panel de gènes à détecter ces évènements complexes. L’ADN de témoins sélectionnés sont : 13 CNV (8 délétions, 5 duplications), 8 Indels (dont une sur un pseudogène), 1 insertion de séquence Alu (insAlu) et 2 SV potentiels. Les locus de gènes ont été enrichis deux fois avec des sondes de capture après multiplexage de 4 ou 12 échantillons. Le séquençage a été réalisé sur un Sequel II en HiFi. Les read consensus ont été générés par CCS, puis démultiplexés (Lima). Après alignement (pbmm2), l’appel des variants a été réalisé avec HaplotypeCaller (HC), DeepVariant (DP) et pbSV. Le multiplexage avant capture de 12 échantillons montre les meilleures performances avec en moyenne 15x de couverture pour un on target de 14% et une longueur de lecture de 6 350pb (min=4 250 max=14 350), un échec de séquençage (1 CNV). L’ensemble des indels sont détectées par notre analyse ainsi que l’insAlu. Parmi les CNV intragéniques, six sur sept sont identifiés par notre approche. Les CNV touchant le locus entiers (n = 2) et les CNV dont au moins une extrémité dépasse probablement le locus (n = 3), n’ont pour l’instant pu être confirmés. Sur les 2 SV potentiels, un SV est pleinement caractérisé par notre pipeline, le second présente une séquence sur l’alignement mais n’est pas appelé. Au final notre approche permet de détecter la majorité des évènements complexes et son utilisation en routine diagnostique nécessite une amélioration des performances de capture et une optimisation du pipeline bioinformatique pour intégrer des approches de comptage des lectures. Notre approche autorise l’intégration dans le séquençage des régions de régulation à distance des gènes une fois leurs annotations maitrisées afin d’améliorer encore le rendement diagnostique dans ces situations à risque de cancer.


Alexandre ATKINSON (), Nicolas GOARDON, Agathe RICOU, Sophie KRIEGER, Flavie BOULOUARD, Raphaël LEMAN, Dominique VAUR, Laurent CASTÉRA
15:45 - 16:45 #28611 - P137 Apport du séquençage haut débit de l’ARN combiné au séquençage du génome dans le diagnostic des troubles du neurodéveloppement.
P137 Apport du séquençage haut débit de l’ARN combiné au séquençage du génome dans le diagnostic des troubles du neurodéveloppement.

Introduction : Le séquençage du génome court fragment (GS), notamment en trio (GSt), est en passe de devenir le gold standard du diagnostic moléculaire des maladies mendéliennes associées aux troubles du neurodéveloppement (TND). En effet, le GS apporte actuellement un rendement diagnostique supplémentaire d’environ 10 % par rapport au séquençage d’exome en permettant notamment d’analyser les variations dans les régions non codantes et les variations de structure. Cependant, le défi majeur du GS reste l'interprétation clinico-biologique de ces nombreuses variations. Le RNA-sequencing (RNAseq) peut compléter le GS par une analyse quantitative et qualitative (gène de fusion par exemple) de l’ensemble des ARN, permettant d’explorer les conséquences transcriptionnelles des variations identifiées par GS, en particulier des VSI (variations de signification incertaine), avec un rendement diagnostique supplémentaire d’environ 7.5% à 36% par rapport au GS seul. Ce taux variable dépend des maladies rares explorées et du tissu utilisé.

Notre objectif était d’évaluer l’apport supplémentaire du RNAseq-solo dans le diagnostic moléculaire des TND à partir d’ADN et d’ARN sanguins.

Méthodes : Entre octobre 2018 et octobre 2019, 61 patients atteints de TND sans diagnostic moléculaire après séquençage haut débit (pannels ou exome) ont été inclus. L’analyse des données a suivi 3 stratégies distinctes : GSt, GSt+RNAseq-solo et GS-solo+RNAseq-solo. Pour chaque patient, les stratégies ont été réalisées avec une double lecture et en aveugle. Les résultats ont été discutés et comparées entre eux lors de réunion de levée d’aveugle.

Résultats : les données de RNAseq n’étant pas disponibles pour 8 patients (mauvaise qualité d’ARN ne permettant pas le séquençage), 53/61 patients (87%) ont bénéficié des 3 stratégies d’interprétation. La cause moléculaire a été identifiée chez 6/53 patients (11 %), dont 5/6 retenus par les 3 stratégies. Chez le 6ème patient, seule la stratégie GSt+RNAseq-solo a permis l'identification d'un variant intronique profond causal entrainant l’activation d’un site cryptique d’épissage et la création d’un exon cryptique. Des VSI ont été identifiées chez 21/53 patients (40%). Pour 12 SNV survenus de novo et retenus par la stratégie GSt seule, le RS-solo a exclu un effet sur l'épissage, ne donnant pas d’argument pour leur causalité.

Conclusion : Le GSt est une stratégie efficace pour résoudre les cas négatifs après ES, puisque la cause moléculaire a été identifiées dans 6/53 cas (11%). Bien que l’apport supplémentaire du RNAseq sur sang semble être faible chez les patients atteints de TND (1/53 ; 2%), il semble très utile pour l'interprétation des variations introniques (12/53 ; 23%), qui représenteraient la majorité des variations identifiées par GS.


Hana SAFRAOU (Dijon), Ange-Line BRUEL, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Antonio VITOBELLO, Sophie NAMBOT, Arthur SORLIN, Sébastien MOUTTON, Daphné LEHALLE, Alice GOLDENBERG, Marjolaine WILLEMS, David GENEVIEVE, Verloes ALAIN, Yline CAPRI, Marie-Line JACQUEMONT, Laëtitia LAMBERT, Elodie LACAZE, Julien THEVENON, Varoona BIZAOUI, James LESPINASSE, Sandra MERCIER, Emilie TISSERAND, Laurence FAIVRE, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN, Frédéric TRAN MAU-THEM
15:45 - 16:45 #28088 - P142 Caractérisation phénotypique et génotypique des réarrangements chromosomiques en 1q21.1: description d’une nouvelle cohorte de 34 patients et revue de la littérature.
P142 Caractérisation phénotypique et génotypique des réarrangements chromosomiques en 1q21.1: description d’une nouvelle cohorte de 34 patients et revue de la littérature.

Les réarrangements chromosomiques en 1q21.1 sont associés à un large spectre phénotypique, allant d’un phénotype normal à une déficience intellectuelle légère à modérée avec anomalies congénitales variables et dysmorphie. Ils sont souvent hérités de parents sains et le conseil génétique est difficile.

Nous décrivons les données d’une cohorte de 34 patients avec un Copy Number Variation (CNV) en 1q21.1, comprenant 24 duplications, 8 délétions et 2 triplications et rapportons les données de 208 cas décrits dans la littérature. Les objectifs étaient d’identifier les éléments cliniques les plus souvent associés à ces déséquilibres et déterminer l’expression phénotypique chez les cas, étant donné la difficulté de prédire leur pathogénicité, comprendre leur implication dans le phénotype des patients et apporter une aide au conseil génétique et des recommandations dans le cadre du diagnostic prénatal.

La majorité des patients présentaient un retard de développement ou un retard des apprentissages et des anomalies neuropsychiatriques. Des anomalies cardiaques étaient fréquemment décrites. La dysmorphie commune entre les trois CNV comprenait un hypertélorisme, un nez bulbeux et un front proéminent. Ces CNV étaient principalement hérités de parents apparemment sains et presque la moitié était distaux, chevauchant une région minimale commune de 1,2 Mb. Des anomalies échographiques étaient observées jusque dans 25% des cas.

Nous avons précisé les conséquences de ces CNV et confirmé qu’ils sont pathogènes, malgré l’expressivité variable et la pénétrance incomplète associées. Un suivi à long terme incluant le dépistage des anomalies cardiaques et neuropsychiatriques chez tout patient nouvellement diagnostiqué est recommandé, ces atteintes étant fréquentes. Le conseil génétique dans le cadre du diagnostic prénatal doit être discuté en considérant l’impossibilité de prédire les atteintes que présentera un fœtus ni leur sévérité, mais une interruption médicale de grossesse peut se discuter en présence de facteurs de sévérité ou de mauvais pronostic.


Alexia BOURGOIS (Caen), Marion GERARD, Varoona BIZAOUI, Aline VINCENT, Joris ANDRIEUX, Cindy COLSON, Arnaud MOLIN, Nicolas GRUCHY
15:45 - 16:45 #28601 - P147 Etude des très grands CNVs hérités et de leur impact phénotypique à propos de 90 dossiers.
P147 Etude des très grands CNVs hérités et de leur impact phénotypique à propos de 90 dossiers.

Contexte : L’étude du génome en NGS améliore la connaissance des grands réarrangements génomique et les limites de résolution de l’observation des chromosomes du caryotype : nouvelles clefs pour comprendre les relations génotype phénotype . l’ACPA pour le diagnostic de la déficience intellectuelle et ou des syndromes malformatifs, identifient des variations de nombre de copie (CNVs) de taille variable : taille d’un exon à celle d’un chromosome. L’interprétation de la pathogénicité des CNVs repose sur plusieurs critères (taille, composition en gène, transmission etc) cf guides de bonne pratique en ACPA. Cependant il persiste des interrogations sur la pathogénicité de grand CNVs, type CNVs de plus de 3 Mb hérités de parents normaux. Ces doutes peuvent survenir dans un contexte d’urgence notamment le diagnostic prénatal. Il existe très peu de données dans la littérature sur des cohorte de sujets Européens proche de nos patients.

Méthode : En l’absence d’une base de données de CNVs de sujets normaux pour notre population, nous avons lancé un projet collaboratif au sein de l‘ACLF et du réseau Achropuces afin d’initier le bilan de la distribution des CNVs par taille et par chromosome observés dans les analyses réalisées depuis 2007. La 1ére étape a permis de recueillir dans nos différents centres les données des CNVs de 71357 dossiers afin d’en évaluer la distribution des taille. et la proportion globale de grand CNVs à propos et 207000 CNVs. Nous avons ensuite collecté les observation des grands CNVs Hérités.

Résultats : Durant la 1ere  phase 207000 CNVs ont été détectés. Parmis ces CNVS plus de 12 % ont une taille supérieure à 1 Mb, dont environ 56 % ont une taille entre 1 et 2 Mb, 22 % entre 2 et 3 Mb, 18,5 % plus de 3 Mb, 13 % plus de 5 Mb et 7 % ont plus de 10 Mb de taille. Durant la 2ème étape nous avons pu collecter les données des observations de 86 patients porteurs de grands CNVs de plus de 3 Mb avec 40 délétions et 44 gain respectivement, hérités d’un parent dont le phénotype est dit sain. Le mode de transmission est plus fréquemment d’origine maternel en cas de duplication. Nous allons détailler le phénotype des parents et enfants et discuter les discordances des phénotypes afin d’en trouver les causes. Une première étude a été basée sur 26 dossiers de patients avec des CNVs supérieurs à 5 Mb. Les tailles moyennes des CNVs de plus de 5 Mb sont globalement de 10,21 Mb pour les duplications et de 8,9 Mb pour les délétions. Une étude clinique et biologique des 86 familles est maintenant proposée avec de nouveaux cas associés. Toutes les paires chromosomiques sont représentées excepté les chromosomes 17 dans cette cohorte de grands CNVs. Les résultats de cette étude collaborative au sein du réseau de nos laboratoires  et de nos cliniciens sont discutés à travers les données de la littérature. 


Martine DOCO-FENZY (NANTES), Jean-Michel DUPONT, Patrick CALLIER, Chantal MISSIRIAN, Pascal CHAMBON, Nathalie DOUET-GILBERT, Paul KUENTZ, Charles COUTTON, Sylvie JAILLARD, Nicolas GRUCHY, Sylvia REDON, Olivier PICHON, Céline RICHARD, Gael VIEVILLE, Jeanne-Avril AVRIL, Lucas HÉRISSANT, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Anne-Claude TABET, Emilie LANDAIS, Jonathan LEVY, Boris KEREN, Eva PIPIRAS, Mathide PUJALTE, Marie FAOUCHER, Kamran MORADKHANI, Christele DUBOURG, Nicolas CHATRON, Caroline ROORYCK-THAMBO, Dorothée REBOUL, Matthieu HUSSENET, Guillaume JEDRASZAK, Vincent GATINOIS, Cedric LECAIGNEC, Pascale KLEINFINGER, François VIALARD, Valérie MALAN, Damien SANLAVILLE
15:45 - 16:45 #27686 - P152 Expositions aux radiations ionisantes au thorax et risque de cancer du sein chez les femmes ayant une prédisposition héréditaire au cancer du sein inexpliquée par une mutation sur BRCA1 ou BRCA2.
P152 Expositions aux radiations ionisantes au thorax et risque de cancer du sein chez les femmes ayant une prédisposition héréditaire au cancer du sein inexpliquée par une mutation sur BRCA1 ou BRCA2.

L’exposition aux radiations ionisantes reçues au cours d’examens diagnostiques est un facteur de risque de cancer du sein. Ce risque augmente avec l'augmentation des doses reçues à la poitrine et diminue quand l'âge aux expositions augmente. Cette association entre exposition aux radiations ionisantes et cancer du sein semble également varier en fonction de la présence ou non d’une prédisposition familiale au cancer du sein. En effet, une augmentation du risque associée aux radiographies pulmonaires a été montrée chez des femmes ayant une mutation sur les gènes BRCA1 ou BRCA2 (BRCA1/2) comparé aux non-porteuses. Très peu d’études sur l’effet de ces expositions chez les femmes ayant une prédisposition au cancer du sein et avec un test BRCA1/2 négatif existent.  L'effet des expositions aux radiations ionisantes dans un tel contexte est donc inconnu et son évaluation pourrait avoir un intérêt clinique.

Par conséquent, nous avons évalué l'effet de l'exposition aux radiations à faible dose chez des femmes non porteuses d’une mutation BRCA1/2 de l’étude GENESIS. Nous avons également évalué si le fait de porter un variant rare, vraisemblablement délétère, dans un gène de la réparation de l'ADN autre que BRCA1/2 modifiait l'effet de l'exposition aux radiations. Les femmes de GENESIS atteintes d’un cancer du sein ont été identifiées par les consultations d’oncogénétiques du Groupe Génétique et Cancer (Unicancer). Les témoins sont des amies ou des collègues des cas appariées sur l’année de naissance des cas à +/- 3 ans.

Nous avons comparé les radiations reçues à la poitrine de 1 552 cas de cancer du sein et 1 363 témoins. Les participantes à l’étude ont renseigné leurs antécédents d'expositions aux radiations dans un questionnaire détaillé standardisé. 74% d’entre elles ont été séquencées pour 113 gènes de la réparation de l'ADN. Des modèles de régression logistique et multinomiale ont été utilisés pour évaluer les associations avec le cancer du sein.

Avoir été exposée aux radiations ionisantes au thorax multiplie par deux le risque de cancer du sein (odds ratios (OR):2,05; 95%IC:1,55-2,73), avec une augmentation du risque de 3% par exposition (OR:1,03; 95%IC:1,01-1,04). Avoir 20 ans ou moins lors de la première exposition ou avoir été exposée avant la première grossesse menée à terme ne semble pas modifier ce risque. Etre née après 1960 (OR:2,54; 95%IC:1,63-3,98) ou être porteuse d’un variant rare dans un des gènes de la réparation de l'ADN (OR:3,31; 95%IC:2,14-5,12) modifie l'effet de l'exposition aux radiations (Phétérogénéité=0,024 et 0,0038 respectivement). Le risque associé à ces expositions est multiplié par environ 5 chez les femmes porteuses de 3 variants ou plus (OR:4,61; 95%IC:2,34-9,08) comparé aux non porteuses.

Ces résultats suggèrent que les techniques d'imagerie par rayonnements ionisants devraient être évitées autant que possible chez les femmes à haut risque de cancer du sein testées négatives pour une mutation BRCA1/2.


Maximiliano GUERRA, Juliette COIGNARD, Séverine EON-MARCHAIS, Marie-Gabrielle DONDON, Dorothée LE GAL, Juana BEAUVALLET, Noura MEBIROUK, Muriel BELOTTI, Olivier CARON, Marion GAUTHIER-VILLARS, Isabelle COUPIER, Bruno BUECHER, Alain LORTHOLARY, Jean-Pierre FRICKER, Paul GESTA, Catherine NOGUÈS, Laurence FAIVRE, Pascaline BERTHET, Elisabeth LUPORSI, Capucine DELNATTE, Valérie BONADONA, Christine MAUGARD, Pascal PUJOL, Christine LASSET, Michel LONGY, Yves-Jean BIGNON, Claude ADENIS-LAVIGNASSE, Laurence VENAT-BOUVET, Hélène DREYFUS, Laurence GLADIEFF, Isabelle MORTEMOUSQUE, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Florent SOUBRIER, Sophie GIRAUD, Sophie LEJEUNE-DUMOULIN, Jean-Marc LIMACHER, Jean CHIESA, Anne FAJAC, Anne FLOQUET, François EISINGER, Julie TINAT, Sandra FERT-FERRER, Chrystelle COLAS, Thierry FREBOURG, Francesca DAMIOLA, Laure BARJHOUX, Eve CAVACIUTI, Sylvie MAZOYER, Anne TARDIVON, Fabienne LESUEUR, Dominique STOPPA-LYONNET, Nadine ANDRIEU (PARIS)
15:45 - 16:45 #27922 - P162 « Indétermination de sexe à la naissance : enjeux psychologique et éthiques ».
P162 « Indétermination de sexe à la naissance : enjeux psychologique et éthiques ».

Nous aborderons dans cette présentation, les enjeux psychologiques et éthiques de l’indétermination de sexe à la naissance.

L’essentiel de notre réflexion sera autour de l’identité : Comment (ade)venir  au monde quand on ne peut pas être pensé, nommé, prénommer ? Qu’est-ce qui détermine notre identité ? ou l’identité est-elle possible sans être sexuée ? cela nous amenera a discuter de la normalité, de l’anormalité et du pathologique. Nous aborderons enfin la notion d’autonomie avec la question du consentement libre et éclairé. Quel consentement est-il possible d’obtenir ? Celui des parents pris dans la déflagration de la découverte et l’annonce de l’intersexualité à la naissance ? Celle du bébé, futur enfant, adolescent, adulte ?  


Eva TOUSSAINT (BORDEAUX)
15:45 - 16:45 #28212 - P167 Étude sur la prise de décision en oncogénétique.
P167 Étude sur la prise de décision en oncogénétique.

Introduction: La “Shared Decision Making” (SDM) est un modèle de prise de décision partagée utilisé dans le contexte clinique, selon lequel le professionel de santé et le patient échangent activement des informations et examinent ensemble les différentes options de traitement et/ou de prévention dans le but de prendre ensuite une décision en partenariat (Gerber, et al 2014). Pour que cette démarche ait du succès, il faut que le professionel de santé crée un climat de confiance permettant au patient de s’exprimer librement. Lorsque le professionel de santé utilise des outils décisionnels, la démarche “SDM” permet au patient d’en apprendre davantage sur sa maladie, l’encourage à collaborer et l’aide à formuler ses préférences, notamment celle de s’orienter sur la réalisation d’un test génétique. Objectif: Nous avons décidé d’évaluer la “prise de décision” en oncogénétique par les patients suite à leur entrevue avec un conseiller en génétique. Nous nous proposons de comprendre quelles stratégies sont disponibles pour optimiser et améliorer la prise de décision dans les consultations en oncogénétique. Méthodologie: Nous avons réalisé un questionnaire anonymisé comprenant 17 questions sur la prise de décision, que nous avons soumis à nos patients sur une période de 2 mois. Les patients pouvaient répondre au questionnaire soit directement à l’issue de la consultation, soit le retourner par email. Résultats: 50 patients ont accepté de participer à cette étude qui a eu lieu en Suisse. Il ressort que de manière générale, la prise de décision est un acte devant être réfléchi, mais qui n’est pas forcément aisé du point de vue du patient. Nous préciserons la satisfaction du patient vis-à-vis de l’aide reçue et partagée avec le professionel de santé, les motivations qui influencent la prise de décision (composante familale, agressivité de la tumeur), et de l’impact de la culture et de la religion du patient pour la réalisation de tests génétiques. Conclusions: Bien que la démarche sur la prise de décision soit appropriée sur le plan éthique, les patients sont rarement associés à la “prise de décision” comme ils le souhaiteraient. Son application dépend avant tout de l’attitude et des compétences du professionel de santé, et des facteurs familiaux et culturels. Il est important que la démarche en “prise de décision” soit mise en œuvre avec souplesse, car les besoins des patients peuvent changer avec le temps et ils sont différents d’un patient à l’autre. 


Mohamed EL HACHMI (Paris), Francesca CATAPANO, Natacha KETTERER-HENG, Francesca MARI, Alessandra RENIERI, Michael MORRIS, Christophe CORDIER
15:45 - 16:45 #27972 - P172 Développement d’une thérapie génique par édition du génome pour un enfant porteur d’une gangliosidose à GM1 de type II.
P172 Développement d’une thérapie génique par édition du génome pour un enfant porteur d’une gangliosidose à GM1 de type II.

La gangliosidose à GM1 est une maladie de surcharge lysosomale, due à des mutations bi-alléliques inactivatrices au sein du gène GLB1, qui code pour la beta-galactosidase. Cette enzyme lysosomale permet de cliver les résidus beta-galactosyl des gangliosides à GM1 et de certains glycoconjugués. Le déficit en beta-galactosidase entraîne une accumulation intra-cellulaire de gangliosides, notamment au niveau cérébral, responsable d’une neuro-dégénérescence.  A ce jour, aucun traitement curatif ayant prouvé son efficacité n’a été approuvé dans le cadre de cette maladie. Le développement de nouvelles pistes thérapeutiques pour le traitement de cette pathologie représente donc un véritable enjeu. Quelques essais thérapeutiques sont en cours, dont un essai de thérapie génique actuellement en phase d’évaluation clinique en Europe et aux Etats-Unis, basé sur l’apport d’une copie saine exogène du gène GLB1 par vecteur AAV (FR0013233475 – LYS).

Nous rapportons ici le cas d’un enfant porteur d’une gangliosidose à GM1 de forme infantile tardive (type II), hétérozygote composite pour le gène GLB1 (GLB1/NM_000404 c.75+2dup, c.907G > A), pour lequel nous avons étudié le développement d’une toute nouvelle stratégie de thérapie génique. Cette thérapie repose sur l’édition du génome dans le but de corriger directement dans l’ADN endogène du patient les mutations génétiques responsables de la pathologie. Nous utilisons deux outils d’édition du génome de dernière génération, le « base editing » et le « prime editing », respectivement surnommés « CRISPR 2.0 » et « CRISPR 3.0 ».  En effet, le 26 juin 2021, il a été démontré qu’une autre pathologie héréditaire, l’amyloïdose à transthyrétine, pouvait être prise en charge avec succès in vivo par la technologie CRISPR (en injection intra-veineuse chez les patients), ouvrant la voie à des perspectives thérapeutiques inespérées pour les patients souffrant de maladies génétiques rares ou orphelines.

 


Delphine LECLERC, Louise GOUJON (PARIS), Léna DAMAJ, Christèle DUBOURG, Thierry LEVADE, Roseline FROISSART, Sylvie JAILLARD, Erika LAUNAY, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Sylvie ODENT, David GILOT
15:45 - 16:45 #28459 - P177 Diagnostic prénatal non invasif des maladies monogéniques par exclusion de variants paternels : trois ans d'expérience clinique.
P177 Diagnostic prénatal non invasif des maladies monogéniques par exclusion de variants paternels : trois ans d'expérience clinique.

L’analyse de l’ADN fœtal libre circulant (cffDNA) est réalisée dans les laboratoires de diagnostic pour les suspicions d’aneuploïdies, de génotypage RhD et de détermination du sexe fœtal. L’application de l’étude du cffDNA au diagnostic non invasif (DPNI) des maladies monogéniques reste une exception et la plupart de ces applications se concentrent sur l’exclusion des maladies à risque de transmission paternelle. Seuls quelques laboratoires proposent le DPNI d’exclusion dans un cadre de diagnostic de routine à ce jour, mais aucun en France. Dans nos précédentes publications (1,2), nous avons décrit un protocole expérimental standardisé pour la détection qualitative non invasive de variants pathogènes paternels ou de novo par droplet digital PCR.

Depuis janvier 2017, 198 demandes de DPNI concernant 175 familles nous ont été adressées pour lesquelles 202 tests ont été réalisés. Les indications incluaient les grossesses présentant un risque de 25 ou 50 % de maladie monogénique à risque de transmission paternelle ainsi que les grossesses associées à un risque accru de maladie monogénique dû à un variant de novo, soit en raison de signes d'appel échographiques soit d'un éventuel mosaïcisme germinal parental dans le contexte d'un enfant précédemment atteint. Le temps moyen de développement de nouveaux tests était de 14 jours [7-43] entre la commande du test et la validation des contrôles qualité. Les tests ont été conçus et validés pour 57 variants dans 16 gènes différents, en plus des 24 tests développés pendant l'étude de validation (1,2). Deux demandes ont été spontanément annulées et dans un seul cas, le test ciblant le variant c.2033dup dans le gène NF1 n'a pas pu être conçu en raison d'un motif de répétition polyC. Au total, 193 résultats (98,5 % des DPNI) ont été rendu en une moyenne de 6 jours et un prélèvement invasif a pu être évité pour 119 familles. Aucun faux positif ni faux négatif n’a été rapporté.

Nous avons mis en œuvre avec succès une méthode de DPNI d'exclusion efficace, robuste, rapide et abordable de variants paternels ou de novo et proposons ce test dans notre arsenal diagnostique. Le court délai d'exécution n'a eu aucun impact sur la prise en charge conventionnelle des patients en cas de besoin. Elle a été largement adoptée par les couples et les cliniciens, l'éligibilité pouvant être étendue théoriquement à toute maladie monogénique.

(1) Gruber A, Pacault M, El Khattabi LA, Vaucouleur N, Orhant L, Bienvenu T, et al. Non-invasive prenatal diagnosis of paternally inherited disorders from maternal plasma: detection of NF1 and CFTR mutations using droplet digital PCR. Clin Chem Lab Med. 25 avril 2018 ;56(5):728–38.

(2) Orhant L, Anselem O, Fradin M, Becker PH, Beugnet C, Deburgrave N, et al. Droplet digital PCR combined with minisequencing, a new approach to analyze fetal DNA from maternal blood: application to the non-invasive prenatal diagnosis of achondroplasia. Prenat Diagn. mai 2016;36(5):397–406.


Mathilde PACAULT, Camille VEREBI (Paris), Maureen LOPEZ, Nicolas VAUCOULEUR, Lucie ORHANT, Nathalie DEBURGRAVE, France LETURCQ, Dominique VIDAUD, Emmanuelle GIRODON, Thierry BIENVENU, Juliette NECTOUX
15:45 - 16:45 #28577 - P182 CLIN-NGS et BIO-NGS, deux formations académiques de l’ANPGM répondant à l’enjeu fort de la prescription, et de l’analyse de variants issus de NGS d’exome ou de génome.
P182 CLIN-NGS et BIO-NGS, deux formations académiques de l’ANPGM répondant à l’enjeu fort de la prescription, et de l’analyse de variants issus de NGS d’exome ou de génome.

Introduction

Le séquençage à haut débit (NGS) en panels larges, exomes ou génomes entraîne la caractérisation d’un nombre croissant de variants dont il convient d’interpréter la pathogénicité en vue d’établir leur utilité clinique. L’enjeu actuel n’est plus la génération des données mais bien leur analyse, leur filtration et l’interprétation de variants sélectionnés. L’ANPGM a construit deux parcours de formation académique, CLIN-NGS à destination des cliniciens prescripteurs, et BIO-NGS, formation technique et scientifique sur l’analyse de variants issus de NGS d’exome ou de génome, à destination des biologistes et généticiens médicaux.

Méthodologie

Chaque parcours de formation est spécifique : CLIN-NGS, en e-learning, comprend 3 séquences dédiées à la juste prescription, la présentation technique et l’analyse des résultats. La formation BIO-NGS fait, elle, intervenir 30 oratrices et orateurs, impliquant 8 sociétés savantes ou groupes professionnels dont l’ANPGM mais également l’association BioInfoDiag, le réseau AchroPuce, le réseau NGS-Diag, l’ACLF (Association des Cytogénéticiens de Langue Française), le GGC (Groupe Génétique et Cancer), les filières de santé Maladies Rares et le GFCO (Groupe Francophone de Cytogénomique Oncologique). Ces deux formations sont organisées sous l’égide de la FFGH (Fédération Française de Génétique Humaine), et agréées pour le DPC (Développement Professionnel Continu) sur la base des orientations nationales prioritaires. La formation CLIN-NGS est disponible par périodes de 3 mois plusieurs fois dans l’année, tandis que pour BIO-NGS, deux sessions sont organisées chaque année (printemps-automne).

Progression pédagogique

Si CLIN-NGS, condensée en 3 heures, aborde les notions essentielles du séquençage haut débit, la formation BIO-NGS permet quant à elle sur 14h de formation de s’approprier en profondeur les subtilités du séquençage haut débit, parmi lesquelles un état des lieux des technologies, des stratégies d’analyse des données et pipelines bioinformatiques, les recommandations d’interprétation des variants, ainsi que les notions de pénétrance incomplète et de facteur de risque. La formation comprend également des ateliers pratiques simultanés d’analyse de données (exomes/génomes/RNA-Seq) illustrés par des cas cliniques, organisés par filières de maladies rares ou de dispositifs nationaux (oncogénétique, génétique tumorale).

 

Résultats

Concernant CLIN-NGS, plus de 60 cliniciens se sont formés sur 18 mois, tandis que pour BIO-NGS, en deux sessions de formation, plus de 140 professionnels ont suivi l’entièreté de la formation. Ils proviennent de l’ensemble des filières maladies rares ou cancer, et présentent l’ensemble des statuts (PUPH, MCUPH, Assistant et CCA, internes et ingénieurs). Les objectifs des formations, le profil des apprenants, les résultats des évaluations pré- et post-formation ainsi que ceux des questionnaires de satisfaction seront présentés.


Cécile ROUZIER, Marie-Pierre BUISINE, Nadège CALMELS, Morgane PLUTINO, Leclerc JULIE, Martin FIGEAC, Emilie AIT YAHYA, Jean MULLER, Olivier QUENEZ, Antony LE BECHEC, Frédéric TRAN MAU-THEM, Amélie PITON, François LECOQUIERRE, Gael NICOLAS, Eulalie LASSEAUX, Pierre BLANC, Samira SAADI, Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Jean-François BENOIST, Pascale RICHARD, Juliette NECTOUX, Guillaume SARRABAY, Jérôme BOULIGAND, Lisa GOLMARD, Edwige KASPER, Ludovic LACROIX, Emmanuel KHALIFA, Etienne ROULEAU, Damien VASSEUR, Nicolas SALLÉ, Jennifer CHATILLON, Claude HOUDAYER, Christophe PHILIPPE, Pascale SAUGIER-VEBER, Nicolas SEVENET (Bordeaux)

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A27
SESSIONS SIMULTANEES 05
Oncogénétique

SESSIONS SIMULTANEES 05
Oncogénétique

Modérateurs : Pascaline BERTHET (Médecin) (CAEN), Philippe DENIZEAU (Oncogénéticien) (Rennes)
16:45 - 17:00 #28446 - SS025 Premières estimations du risque de cancer gastrique diffus chez les porteurs de variants pathogènes constitutionnels du gène CTNNA1.
SS025 Premières estimations du risque de cancer gastrique diffus chez les porteurs de variants pathogènes constitutionnels du gène CTNNA1.

CDH1 est le gène le plus connu impliqué dans la prédisposition au cancer gastrique diffus héréditaire. Des variants pathogènes du gène CTNNA1 ont également été mis en évidence dans des familles répondant aux critères classiques de cette prédisposition. La prise en charge de ces familles est calquée sur celle de CDH1, cependant, jusqu'à présent, aucune estimation des risques tumoraux n'était disponible. 

L'objectif de notre travail était d'évaluer le risque de cancer gastrique diffus associé aux variants pathogènes de CTNNA1 dans un contexte de cancer de l’estomac. Les auteurs de familles publiées ont été contactés pour mettre à jour leurs données et d’autres familles CTNNA1 non publiées ont été identifiées grâce à des collaborations internationales. 

Des analyses de liaison avec la méthode du LOD-score sous différents paramètres ont été utilisées pour évaluer la coségrégation des variants de CTNNA1 avec le cancer gastrique dans 13 familles informatives. Le risque cumulé de cancer gastrique selon l'âge pour les porteurs de variants a été estimé par la méthode de vraisemblance restreinte au génotype (GRL), qui tient compte des individus non génotypés et qui corrige les biais de sélection des familles pour obtenir des estimations non biaisées. Les données d'incidence de CG dans la population générale ont été fournies par le registre épidémiologique FRANCIM. La courbe d'incidence de Kaplan-Meier et les ratios d'incidence standardisés (SIR) ont également été calculés. Une stratégie "leave-one-out" a été utilisée pour mesurer l'incertitude de ces estimations. 

Les risques cumulés de cancer gastrique diffus à 80 ans pour les porteurs de variants pathogènes de CTNNA1 sont respectivement de 49%, 57% et 77% avec les méthodes GRL Weibull, GRL Non Paramétrique et Kaplan Meier. Les risques relatifs par rapport à la population générale atteignent des valeurs particulièrement élevées aux âges précoces et diminuent avec l'âge. A 40 ans, ils sont égaux à 65, 833 et 21574 respectivement avec les méthodes GRL Weibull, GRL NP et SIR. L’estimation de l’incertitude par la méthode "leave-one-out" confirme la cohérence des estimations obtenues par la méthode GRL.

Il s'agit de la plus grande série de familles CTNNA1 qui fournit les premières estimations de risques de cancer gastrique diffus avec une méthodologie s’affranchissant des biais de sélections. Ces données sont en faveur de l'inclusion du gène CTNNA1 dans les panels diagnostiques et permettront d’étayer les discussions concernant la prise en charge des personnes porteuses des variants de ce gène.


Marie COUDERT, Youenn DROUET, Hélène DELHOMELLE, Magali SVRCEK, Patrick BENUSIGLIO, Florence COULET, Dana FARENGO CLARK, Bryson W KATONA, Liselotte P VAN HEST, Lizet VAN DER KOLK, Annemieke CATS, Jolanda M VAN DIEREN, Bita NEHORAY, Thomas THOMAS SLAVIN, Isabel SPIER, Robert HÜNEBURG, Silvana LOBO, Carla OLIVEIRA, Lise BOUSSEMART, Laure MASSON, Jean CHIESA, Mathias SCHWARTZ, Bruno BUECHER, Lisa GOLMARD, Anne Marie BOUVIER, Valérie BONADONNA, Dominique STOPPA-LYONNET, Chrystelle COLAS (PARIS)
17:00 - 17:15 #28085 - SS026 Rapport d’activité de l’Institut national du cancer sur le dispositif national d’oncogénétique : bilan 2019 – 2020 et projet sur l’évaluation du dispositif.
SS026 Rapport d’activité de l’Institut national du cancer sur le dispositif national d’oncogénétique : bilan 2019 – 2020 et projet sur l’évaluation du dispositif.

Près de 5 % des cancers diagnostiqués sont liés à des formes héréditaires de cancer. En France, le diagnostic de ces prédispositions est mis en œuvre dans le cadre du dispositif national d’oncogénétique. En 2019 (recueil de l’activité 2020 en cours), celui-ci s’organisait autour de :

- 145 sites de consultation répartis dans 101 villes sur l’ensemble du territoire (métropole et départements d’outre-mer) ;

- 25 laboratoires historiquement connus de l’Institut, en charge de la réalisation des tests génétiques prescrits au cours des consultations (ne prend pas en compte les laboratoires privés) ;

- 17 centres experts de suivi auxquels sont adressées les personnes à haut risque de cancer.

Au terme du bilan du 3ème Plan Cancer (2014-2019), des améliorations sont évidentes comme le nombre annuel de consultations qui a été multiplié par 1,5 entre 2014 et 2019 (progressant de 56 897 à 87 367), une meilleure structuration en région, la réduction globale du délai d’obtention d’un premier rendez-vous de consultation et du délai de rendu des résultats par les laboratoires, la mise en place des procédures de prise en charge accélérée pour les situations urgentes et une meilleure qualité du suivi.

Les bilans 2019 et 2020 (dont les conséquences de la crise sanitaire liées à la COVID-19) seront présentés plus en détails.

Malgré la forte augmentation de l’activité en 2019, plusieurs coordonnateurs des réseaux d’oncogénétique alertent sur les limites du système et sur le manque de moyens, en particulier humain, pour répondre à la demande croissante, avec le risque d’augmenter à nouveau les délais. En effet, la demande ne peut que continuer à croître, conséquence du développement de la médicine de précision comme par exemple les nouvelles indications pour les inhibiteurs de PARP, et de la mise en place du Plan France Médecine Génomique 2025.

Il est aujourd’hui nécessaire d’adapter le dispositif d'oncogénétique pour être en mesure :

- de maîtriser les délais d’obtention des rendez-vous de consultations et des analyses génétiques ;

- de proposer des traitements innovants aux patients porteurs d'une altération génétique constitutionnelle ;

- d’assurer l’équité d’accès et de recours pour toutes les personnes susceptibles de présenter une prédisposition héréditaire au cancer ;

- d’offrir un suivi personnalisé et approprié au niveau de risque.

Dans le cadre de la stratégie décennale, les consultations d’oncogénétique devraient bénéficier d’un financement supplémentaire. Par ailleurs, et pour répondre aux objectifs définis précédemment, l’Institut national du cancer réalise un état des lieux et une évaluation du dispositif (consultation et suivi). L’Institut souhaite émettre des préconisations pour améliorer le dispositif, tant sur l’organisation que sur un éventuel modèle de financement plus adaptés aux évolutions récentes et attendus du parcours en oncogénétique. Ces recommandations permettront d’appuyer nos échanges ultérieurs avec la DGOS.


Sophie DEVEAUX (Boulogne), Sophie LE RICOUSSE, Alain EYCHENE
17:15 - 17:30 #28125 - SS027 Le Groupe Génétique et Cancer actualise les recommandations françaises concernant les panels de gènes analysés dans les recherches de prédispositions héréditaires au cancer du sein ou de l’ovaire.
SS027 Le Groupe Génétique et Cancer actualise les recommandations françaises concernant les panels de gènes analysés dans les recherches de prédispositions héréditaires au cancer du sein ou de l’ovaire.

Contexte

En 2018, le Groupe Génétique et Cancer GGC (UNICANCER) a publié les recommandations françaises pour l’analyse de 13 gènes identifiés dans le cadre de la prédisposition héréditaire au cancer du sein ou de l’ovaire et reconnus d’utilité clinique : BRCA1, BRCA2, PALB2, TP53, CDH1, PTEN, RAD51C, RAD51D, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2 et EPCAM. Les variants constitutionnels pathogènes (VCP) de ces 13 gènes sont associés à un risque de cancer du sein ou de l’ovaire au moins 4 fois supérieur au risque de la population générale, permettant de proposer une prise en charge clinique spécifique en termes de dépistage et de prévention, ainsi que des tests génétiques pré symptomatiques dans les familles. Il a alors été recommandé de poursuivre des études d’épidémiologie génétique afin d’estimer plus précisément les risques de cancer associés à un ensemble de gènes, retenus ou non dans le panel GGC en 2018, et de réaliser une veille bibliographique compte tenu de la rapidité d'évolution des connaissances.

Méthodologie

En 2021, un groupe de travail composé de membres du GGC a entrepris une analyse critique des articles publiés durant les 5 dernières années et en particulier les publications sur des populations non sélectionnées, c’est-à-dire non enrichies en cancers familiaux ou en cancers de survenue précoce.

Résultats

Il sera présenté l’analyse bibliographique réalisée par ce groupe de travail et l’actualisation des données concernant notamment les risques de cancers du sein associés aux VCP des gènes RAD51C, RAD51D, ATM, ainsi que sur les risques de cancers de l’ovaire associés aux VCP du gène PALB2.

 

Perspectives

Grâce à ce travail qui se poursuit sur d’autres gènes d’intérêt (CHEK2 entre autres), les recommandations du GGC de dépistage, de prévention et de conseil génétique dans les familles seront actualisées. Dans la continuité, compte-tenu de la multiplicité des publications sur les scores de risques polygéniques de ces 5 dernières années, une attention et réflexion particulières seront fournies en 2022 pour évaluer la pertinence clinique d’intégrer ces scores à la pratique en génétique oncologique. Par ailleurs, des groupes de travail vont se poursuivre concernant les panels de gènes de prédispositions à d’autres cancers, tels que les cancers du pancréas et du rein.


Jessica MORETTA (Marseille), Capucine DELNATTE, Valérie BONADONA, Pascaline BERTHET, Virginie BUBIEN, Olivier CARON, Odile COHEN-HAGUENAUER, Chrystelle COLAS, Carole CORSINI, Antoine DE PAUW, Sophie DUSSART, Christine LASSET, Elisabeth LUPORSI, Christine M MAUGARD, Nadine ANDRIEU, Catherine NOGUÈS
17:30 - 17:45 #28438 - SS028 Reclassification de patients avec syndrome Lynch-like grâce à l’étude des ARNm des gènes MLH1, MSH2 et MSH6 par RNAseq ciblé.
SS028 Reclassification de patients avec syndrome Lynch-like grâce à l’étude des ARNm des gènes MLH1, MSH2 et MSH6 par RNAseq ciblé.

Introduction. Le syndrome de Lynch (SL) prédispose principalement au cancer du côlon et de l’endomètre. Il est lié à la présence d’un variant pathogène constitutionnel monoallélique des gènes MLH1, MSH2, MSH6 ou PMS2, impliqués dans la réparation des mésappariements de l’ADN (MMR, MisMatch Repair). Le phénotype tumoral est caractérisé par une instabilité des microsatellites (MSI) et une perte d’expression d’au moins une des quatre protéines MMR. Certains patients présentent ce phénotype mais n’ont pas de variant pathogène constitutionnel identifié, ni d’explication tumorale retrouvée ; on parle alors de syndrome Lynch-like (SLL). L’objectif de cette étude est de rechercher des altérations des gènes MLH1, MSH2 et MSH6 par l’analyse des ARN messagers (ARNm) chez des patients présentant un SLL.

Méthodes. L’étude pilote porte sur 12 échantillons de 8 patients présentant un SLL et au moins un antécédent familial de cancer du spectre du SL. Les ARNm sont extraits de sang total sur tube Paxgene, de lignée lymphoblastoïde traitée à la puromycine (p+) et/ou de tumeur congelée. Les analyses sont réalisées par séquençage haut débit d’un panel de gènes comprenant MLH1, MSH2 et MSH6, avec enrichissement SureSelect XT-HS2 (Agilent), séquençage sur NextSeq 500 (Illumina) et analyse bioinformatique par SpliceLauncher.

Résultats. Des anomalies d’épissage sont détectées chez 3 patients sur 8 : 1) chez un patient atteint à 28 ans d’un cancer colorectal MSI avec perte de MSH2/MSH6, il a été observé un saut hors phase de l’exon 11 de MSH2 sur sang total et lignée p+. L’évènement causal identifié ultérieurement sur ADN constitutionnel est une insertion de séquence Alu dans l’exon 11 de MSH2. Il s’agit donc d’un SL ; 2) chez une patiente atteinte à 64 ans d’un cancer de l’endomètre MSI avec perte de MSH2/MSH6, il a été observé, sur lignée p+ et tumeur, le variant MSH2 c.2635-26T>C, prédit comme abolissant le site de branchement de l’intron 15. Le nombre de lectures supportant la jonction entre les exons 15 et 16 est très réduit mais l’altération de l’ARNm reste à caractériser. Il pourrait s’agir d’un SL si ce variant constitutionnel est classé pathogène. Elle est également porteuse au niveau tumoral du variant MSH2 c.1662-2A>G qui provoque un saut hors phase de l’exon 11 de MSH2 ; 3) chez une patiente atteinte à 39 ans d’un cancer du côlon MSI avec perte de MSH2/MSH6, deux variants ont été identifiés exclusivement sur sa tumeur, signant son caractère sporadique. Il s’agit du variant MSH2 c.641-1G>T qui provoque l’insertion en phase de 24 et 27 nucléotides de l’intron 3, et du variant MSH2 c.792G>C qui provoque l’insertion hors phase de 38 nucléotides de l’intron 4.

Conclusion. Le RNAseq ciblé permet d’améliorer le diagnostic génétique de SL et d’identifier des causes de SLL. La mise en évidence de ces altérations permet de guider la prise en charge des patients et de leurs apparentés. Cette analyse peut facilement être implémentée dans les laboratoires diagnostiques.


Amélie Sirine HALOUI, Voreak SUYBENG (Paris), Virginie MONCOUTIER, Camille BENOIST, Khadija ABIDALLAH, Yoël DAGAN, Noémie BASSET, Florence COULET, Marion DHOOGE, Béatrice PARFAIT, Philippe LAFITTE, Victor RENAULT, Antoine DE PAUW, Dominique STOPPA-LYONNET, Bruno BUECHER, Chrystelle COLAS, Lisa GOLMARD
17:45 - 18:00 #28539 - SS029 Optimisation du diagnostic moléculaire des formes sporadiques de polypose adénomateuse par une stratégie d’analyse simultanée constitutionnelle et somatique.
SS029 Optimisation du diagnostic moléculaire des formes sporadiques de polypose adénomateuse par une stratégie d’analyse simultanée constitutionnelle et somatique.

Les variations constitutionnelles du gène APC sont responsables de la polypose adénomateuse familiale (PAF) de transmission autosomique dominante et de sévérité variable (10 à > 1000 adénomes). Environ 20 % des variations du gène APC surviennent de novo durant l’embryogénèse, correspondant à des mosaïques présentes à des taux variables selon les tissus étudiés posant le problème de leur détection dans le sang. Or, l’identification des patients porteurs de mosaïque APC est cruciale pour adapter leur prise en charge clinique et codifier la surveillance dans leur famille.

Nous avons constitué une série consécutive de 44 patients atteints de PAF sporadique, classique ou atténuée, inexpliquée. Grâce à une étroite collaboration avec le laboratoire d’anatomie pathologique, nous avons collecté des prélèvements coliques (adénome ou tissu sain) que nous avons séquencés en panel NGS. La présence d’une variation en mosaïque a été confirmée lorsqu’elle était retrouvée dans au moins 2 tissus coliques distincts (adénomes distants ou adénome/tissu sain). 

Sur les 44 patients analysés, 11 nécessitent des explorations complémentaires sur un tissu distinct. A ce jour, nous avons pu objectiver la présence d’une variation en mosaïque chez 5 patients sur 33. La fraction allélique observée pour ces variations au niveau somatique est comprise entre 12 et 35 %. La ré-analyse ciblée des données de séquençage NGS du prélèvement sanguin montre la présence de la variation à un très faible taux (1.2% et < 1 %) dans 2 cas seulement, malgré des profondeurs de lectures supérieures à 1300X. Cette fraction allélique est probablement sous le seuil de détection des variations utilisé en routine diagnostique pour la détection des variations constitutionnelles. La sévérité du phénotype de ces 5 patients est variable, avec un nombre d’adénomes compris entre 17 et 100, associés à un adénocarcinome dans 2 cas et un âge au diagnostic allant de 23 à 65 ans.

Notre étude, explorant la plus grande série rapportée de patients analysés au niveau constitutionnel et somatique, permet d’identifier 15 % de variations en mosaïque du gène APC parmi les cas sporadiques de PAF inexpliquée. Ce résultat est en accord avec les données de la littérature indiquant un taux de mosaïques d’environ 20 %. La détection de ces mosaïques permet donc d’adapter la prise en charge clinique des patients, de rassurer la fratrie dont le risque de cancer colorectal rejoint celui de la population générale et d’offrir des tests génétiques limité à la descendance. Enfin, en raison de la faible représentativité des variations en mosaïque d’APC dans le sang, nous proposons désormais, en première intention, cette stratégie d’analyse simultanée constitutionnelle et somatique, afin d’optimiser le diagnostic moléculaire des formes de PAF sporadiques.


Edwige KASPER (ROUEN), Nathalie PARODI, Maud BRANCHAUD, Jacques MAUILLON, Jacqueline BOU, Emilie BOUVIGNIES, Gwendoline LIENARD, Sandrine MANASE, Stéphanie VASSEUR, Tristan VIAL, Sophie COUTANT, Jean-Christophe SABOURIN, Aude LAMY, Claude HOUDAYER, Stéphanie BAERT-DESURMONT
18:00 - 18:15 #28102 - SS030 Performance des scores de risque polygéniques pour prédire le risque de cancer du sein des femmes de la population française d'ascendance européenne présentant une prédisposition familiale.
SS030 Performance des scores de risque polygéniques pour prédire le risque de cancer du sein des femmes de la population française d'ascendance européenne présentant une prédisposition familiale.

Contexte. Trois scores de risque polygéniques (ou « PRS », pour Polygenic Risk Scores), construits à partir des génotypes de 77, 179 et 313 polymorphismes nucléotidiques (SNPs) ont été développés et validés chez les femmes d'ascendance européenne par le consortium « Breast Cancer Association » (BCAC) pour prédire le risque de cancer du sein dans la population générale. Seulement, l’effet de certains SNPs est hétérogène d’une population à l’autre et pourrait générer des différences dans la performance de ces PRS. Nous avons donc estimé le risque associé à ces PRS ainsi que leur performance dans la prédiction du risque de cancer du sein chez les femmes de la population française d’ascendance européenne présentant ou non une prédisposition familiale à la maladie. Ainsi des porteuses d'un variant pathogène (VP) sur BRCA1BRCA2 ou d’un autre gène de prédisposition au cancer du sein et des non-porteuses ont été étudiées.

Méthodes. Les analyses ont porté sur 1015 cas de cancers du sein invasifs et 996 témoins de l'étude en population générale CECILE, 1257 cas de cancers du sein familiaux sans VP connu de BRCA1 ou BRCA2 et 1266 témoins de l'étude GENESIS, ainsi que 1522 porteuses d’un VP de BRCA1 et 1117 porteuses d’un VP de BRCA2 de l'étude GEMO. Toutes les participantes ont été génotypées avec les puces iCOGS ou OncoArray et les génotypes manquants ont été imputés. Les PRS ont été construits en utilisant les log Odds Ratios (ORs) publiés par le BCAC. L’association de ces PRS avec le cancer du sein a été estimée en utilisant des modèles de régression logistique dans CECILE et GENESIS et des modèles de Cox dans GEMO, leurs performances ont été calculées par l’aire sous la courbe de ROC (AUC).

Résultats. Les trois PRS sont associés au cancer du sein dans les trois études, avec des ORs par écart-type variant de 1,7 à 2,0 dans CECILE et GENESIS, et des Hazard Ratios (HRs) par écart-type variant de 1,2 à 1,3 dans GEMO. Alors que les valeurs prédictives des PRS179 et PRS313 sont similaires dans GENESIS et proches de celle du PRS313 estimée dans la population du BCAC (AUC = 0,70), ces PRS sont moins performants pour les porteuses d’un VP de BRCA2 (AUC=0,60 pour PRS313) et non prédictifs chez les porteuses d’un VP de BRCA1 (AUC=0,54 pour PRS313).

De plus, dans GENESIS, parmi les femmes porteuses d’un variant perte de fonction ou d’un variant faux-sens probablement délétère sur les gènes ATMCHEK2 ou PALB2, celles ayant un PRS313 dans le tertile le plus élevé ont un risque 4,6 fois plus élevé (IC 95% : 2,1-10,1) de développer un cancer du sein que celles ayant un PRS313 dans le tertile moyen.

Perspectives. Des analyses sont en cours pour évaluer la performance de PRS specifiques aux tumeurs exprimant ou non les récepteurs d’œstrogènes dans les trois études. Ces travaux permettront de mieux stratifier les risques des femmes de la population française et mieux adapter les recommandations de dépistage et de prévention.


Yue JIAO (Paris), Thérèse TRUONG, Noura MEBIROUK, Sandrine M. CAPUTO, Séverine EON-MARCHAIS, Marie-Gabrielle DONDON, Mojgan KARIMI, Dorothée LE GAL, Juana BEAUVALLET, Juliette COIGNARD, Edith LE FLOCH, Claire DANDINE-ROULLAND, Delphine BACQ-DAIAN, Robert OLASO, Anne BOLAND-AUGÉ, Jean-François DELEUZE, Pascal GUÉNEL, Groupe GEMO, Groupe GENESIS, Dominique STOPPA-LYONNET, Nadine ANDRIEU, Fabienne LESUEUR

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D27
SESSIONS SIMULTANEES 08
Neurogénétique

SESSIONS SIMULTANEES 08
Neurogénétique

Modérateurs : Alexandra DURR (PUPH) (Paris), Audrey RIOU (Neurologue) (RENNES)
16:45 - 17:00 #28369 - SS043 Le séquençage du génome permet-il de comprendre l’hétérogénéité clinique de patients porteurs de mutations dans le gène SHANK3 ?
SS043 Le séquençage du génome permet-il de comprendre l’hétérogénéité clinique de patients porteurs de mutations dans le gène SHANK3 ?

Les troubles du spectre autistique (TSA) font partie des troubles du neurodéveloppement (TND) et sont caractérisés par une altération des interactions sociales, la présence de comportements répétitifs et d’intérêts restreints. L’origine des TSA est multifactorielle avec une forte composante génétique et plus de 200 gènes ont été significativement associés à l’autisme. 

SHANK3 code une protéine d'échafaudage de la synapse glutamatergique et des mutations de novo affectant SHANK3 sont retrouvées chez environ 0,7% des patients avec TSA et jusqu’à 2% lorsque des déficiences intellectuelles (DI) sont associées. SHANK3 est également fréquemment délété chez les patients avec une délétion terminale du 22q13 et avec syndrome de Phelan-McDermid (PMS). Les patients qui sont haploinsuffisants pour SHANK3 présentent généralement les signes cliniques suivants: un retard développemental, un langage appauvri voire absent, une hypotonie, une déficience intellectuelle ainsi qu’un risque de développer des crises d’épilepsies et/ou un autisme chez respectivement 60% et 80% des patients.

Afin d’identifier les variants génétiques contribuant aux différences phénotypiques des patients SHANK3, nous avons selectionné 65 patients porteurs de SNV, indels ou CNV affectant SHANK3 et effectué un séquençage complet de leur génome (ainsi que celui de leur parents et frères et sœurs lorsque leur ADN était disponible). Nous avons également collecté pour tous ces patients SHANK3 un large set de données cliniques.

Nous vous présenterons le profil clinique et génétique de ces patients. En particulier nous fournirons une description précise des variants de novo et hérités identifiés. Par comparaison avec le profil génétique de patients avec TSA sans mutations SHANK3, nous déterminerons si les patients porteurs de mutations dans SHANK3 accumulent des mutations qui pourraient expliquer les différentes atteintes cliniques. L’analyse des mutations de novo montre d’ores et déjà la présence de variants additionnels dans des gènes associés aux TND et considérés comme délétères. L’ensemble de ces résultats génétiques et l’analyse fine des corrélations phénotypiques/génétiques seront également exposés.


Aline VITRAC, Aline VITRAC (PARIS), Claire LEBLOND, Myriam RACHID, Anna MARUANI, Freddy CLIQUET, Alexandre MATHIEU, Frédérique AMSELLEM, Réseau ACHROPUCE, Jonathan LEVY, Yline CAPRI, Laurence PERRIN, Séverine DRUNAT, David GERMANAUD, Nathalie COUQUE, Céline DUPONT, Lyse RUAUD, Alain VERLOES, Richard DELORME, Anne Claude TABET, Thomas BOURGERON
17:00 - 17:15 #28002 - SS044 L'ataxie spinocérébelleuse de type 25 (SCA25) expliquée par des variants pathogéniques du gène PNPT1 : la fin d’une longue histoire ?
SS044 L'ataxie spinocérébelleuse de type 25 (SCA25) expliquée par des variants pathogéniques du gène PNPT1 : la fin d’une longue histoire ?

Les formes dominantes d’ataxies spinocérébelleuses (ASC) sont caractérisées par une hétérogénéité génétique importante. A ce jour, 48 loci associés au ASC sont décrits, certains sans gène responsable identifié, comme le locus SCA25. Ce locus a été identifié pour la première fois par notre équipe et publié en 2004 suite à une analyse de liaison génétique issue de l’étude d’une grande famille. Les patients de cette famille souffrent principalement d’ataxie et de neuropathie sensitive, avec une sévérité très variable. A l’époque aucun gène candidat n’avait pu être défini.

Plus récemment, des analyses NGS (whole exome, whole genome et RNA-Seq) effectuées au sein de cette famille française ainsi que dans une seconde grande famille australienne dont la maladie était elle aussi liée au même locus, ont permis de mettre en évidence le gène PNPT1 comme gène candidat commun entre les deux familles. Les variants identifiés dans ces deux familles altèrent l’épissage, introduisant un décalage du cadre de lecture débutant au même acide aminé du domaine protéique S1 de liaison aux ARN de la protéine PNPase, codée par le gène PNPT1. Une troisième variation introduisant un codon Stop prématuré dans le même domaine protéique S1 a également pu être détectée chez un patient présentant des signes cliniques similaires. Dans un second temps nous avons montré sur des fibroblastes de patients que ces variants induisaient une baisse nette d’expression protéique, avec la présence de protéines tronquées également produites en très faible quantité.

Un des rôles de la protéine PNPase est notamment de prévenir l’accumulation anormale d’ARN mitochondriaux double-brin dans la mitochondrie, et de limiter ainsi leur fuite dans le cytoplasme. Cette accumulation cytoplasmique est à la base d’une réponse interféron de type 1 exacerbée et délétère dans les formes récessives de mutations PNPT1, comme observée dans d’autres interféronopathies. Une signature transcriptionnelle témoignant d’une réponse interféron de type 1 anormalement élevée chez les hétérozygotes atteints d'ASC a ainsi pu être détectée dans le sang (lymphocytes), contrairement à un porteur sain, et aux individus non porteurs utilisés comme contrôles. Ces résultats suggèrent que l’effet délétère des variants hétérozygotes de PNPT1, via l’accumulation d’ARN mitochondriaux double-brin, va résulter en une réponse interféron de type 1 exacerbée qui pourrait être à la base du développement de la maladie.

La résolution du locus SCA25, presque 20 ans après la description initiale, permet donc d’établir un lien entre la physiologie des ARN mitochondriaux, les interféronopathies de type 1, et certaines formes dominantes d’ataxies spinocérébelleuses.


Mathieu BARBIER (Paris), Melanie BAHLO, Alessandra PENNISI, Maxime JACOUPY, Claire EWENCZYK, Kayli DAVIES, Patricia LINO-COULON, Claire COLACE, Haloom RAFEHI, Nicolas AUGER, Brendan ANSELL, Katherine HOWELL, David AMOR, Emeline MUNDWILLER, Lena GUILLOT-NOËL, Elsdon STOREY, Mckinlay GARDNER, Mathew WALLIS, Alfredo BRUSCO, Olga CORTI, Agnès RÖTIG, Richard LEVENTER, Alexis BRICE, Martin DELATYCKI, Giovanni STEVANIN, Paul LOCKHART, Alexandra DURR
17:15 - 17:30 #28003 - SS045 Spectres cliniques et génétiques d’une série de 1550 patients atteints de paraplégie spastique héréditaire explorés par panel de gènes : description de la plus grande série mondiale.
SS045 Spectres cliniques et génétiques d’une série de 1550 patients atteints de paraplégie spastique héréditaire explorés par panel de gènes : description de la plus grande série mondiale.

Les paraplégies spastiques héréditaires (PSH) sont des maladies neurologiques rares, phénotypiquement et génétiquement hétérogènes, avec une prévalence estimée à 5/100 000 hab. en Europe. Ces pathologies se caractérisent principalement par la présence d’un syndrome pyramidal progressif et d’une spasticité des membres inférieurs dans les formes « pures », les formes « complexes » étant associées à un ou plusieurs signes neurologiques ou extra-neurologiques. En plus d’une grande hétérogénéité clinique, les PSH sont également caractérisées par une diversité des modes de transmission (autosomique dominant ou récessif, lié à l’X, mitochondrial) et des gènes impliqués. A ce jour, des mutations ont été décrites dans plus d’une soixantaine de gènes.

 

Depuis plusieurs années, nous utilisons en routine diagnostique un panel de 65 gènes (puis 72 gènes depuis peu). Plus de 1500 cas index ont pu être explorés dans le cadre d’un diagnostic moléculaire de PSH, ce qui en fait la plus grande série mondiale de patients décrite à ce jour. Pour 30% des patients explorés, il a été possible d’identifier le gène responsable de la pathologie. Les gènes SPAST et SPG7 sont les gènes les plus fréquemment impliqués, touchant respectivement 142 (9.2%) et 75 (4.8%) patients. KIF1A, ATL1, SPG11 et KIF5A représentent chacun plus de 1% des cas. Au total, nous avons identifiés 661 variants (382 variants uniques), 30 d’entre eux s’avérant des variants structuraux (CNV).

 

Cette grande cohorte nous a permis d'obtenir une vue d'ensemble des spectres cliniques et génétiques des paraplégies spastiques héréditaires en pratique clinique. En raison de la grande variabilité phénotypique, il n'existe pas de signe assez spécifique permettant de prédire le gène impliqué, mais certaines associations de symptômes ont été retrouvées liées à des sous-types particuliers. Enfin, nous avons confirmé l'efficacité diagnostique d'un panel de séquençage ciblé comme test génétique de première ligne dans les PSH. Elle apparait ainsi comme une stratégie pertinente pour identifier des variants dans les gènes impliqués les plus rares et pour détecter des CNV via une analyse basée sur la couverture, détection qui s’avère pour l’instant moins efficace dans les données d'exome. Cette détection s’avère cruciale car ces CNV représentent une proportion importante des variants pathogènes dans les paraplégies spastiques héréditaires (jusqu'à 7% des patients), notamment pour SPAST, SPG11 et REEP1. Enfin, dans un sous-ensemble de 45 cas index négatifs avec notre panel, un séquençage de l'exome a permis d'atteindre un rendement diagnostique théorique de 54% en focalisant l’analyse sur les gènes impliqués dans des maladies héréditaires humaines. Nous proposons donc une stratégie diagnostique en deux étapes combinant l'utilisation d'un panel de gènes suivi du séquençage de l'exome ou le génome entier dans les cas négatifs. L’approche exome / génome permet dans un second temps l’identification de nouveaux gènes potentiels.


Guillaume BANNEAU (TOULOUSE), Jean-Loup MÉREAUX, Mélanie PAPIN, Giulia COARELLI, Rémi WALTER, Laure RAYMOND, Bophara KOL, Olivier ARISTE, Livia PARODI, Laurène TISSIER, Mathilde MAIREY, Samia AIT SAID, Célia GAUTIER, Marine GUILLAUD-BATAILLE, THE FRENCH SPATAX CLINICAL NETWORK, Sylvie FORLANI, Pierre DE LA GRANGE, Alexis BRICE, Giovanni VAZZA, Alexandra DURR, Eric LEGUERN, Giovanni STEVANIN
17:30 - 17:45 #28151 - SS046 Conséquences développementales du déficit autophagique par mutations d’ATG7 chez l’homme.
SS046 Conséquences développementales du déficit autophagique par mutations d’ATG7 chez l’homme.

L’autophagie est un mécanisme majeur de dégradation intracellulaire des cellules eucaryotes. Le KO systémique des gènes centraux de l’autophagie (ATG) chez la souris entraine une mortalité embryonnaire ou périnatale, et les modèles conditionnels présentent des signes de neuro-dégénérescence. Une altération de l’autophagie a été associée à un large spectre de maladies multifactorielles chez l’homme, mais les formes héréditaires sont rares. Nous avons identifié 12 patients de 5 familles avec mutations récessives d’ATG7, un gène majeur indispensable pour la voie classique de l’autophagie dégradative, et un tableau complexe d’atteinte neuro-développementale. Les patients présentent une atrophie du cervelet et de la partie postérieure du corps calleux, ainsi que différents degrés de dysmorphie faciale. Les patients survivent jusqu’à l’âge adulte, malgré l’altération du flux autophagique résultant de la diminution ou de l’absence de la protéine ATG7. Bien que la séquestration autophagique était significativement diminuée, une activité basale résiduelle a été clairement identifiée dans les fibroblastes et muscle squelettique déficients en protéine ATG7. En conclusion, cette étude montre que l’absence ou la diminution drastique d’ATG7, une enzyme effectrice essentielle de l’autophagie, est compatible avec la survie dans un contexte d’atteinte neuro-développementale, et ce en l’absence de paralogue fonctionnel connu.


Jack J COLLIER, Claire GUISSART, Monika OLÁHOVÁ, Souphatta SASORITH, Florence PIRON-PRUNIER, Fumi SUOMI, David ZHANG, Nuria MARTINEZ-LOPEZ, Nicolas LEBOUCQ, Angela BAHR, Silvia AZZARELLO-BURRI, Selina REICH, Ludger SCHÖLS, Tuomo M POLVIKOSKI, Pierre MEYER, Lise LARRIEU, Andrew M SCHAEFER, Hessa S ALSAIF, Suad ALYAMANI, Stephan ZUCHNER, Inês A BARBOSA, Charu DESHPANDE, Angela PYLE, Anita RAUCH, Matthis SYNOFZIK, Fowzan S ALKURAYA, François RIVIER, Mina RYTEN, Robert MCFARLAND, Agnès DELAHODDE, Thomas G MCWILLIAMS, Michel KOENIG (Montpellier), Robert W TAYLOR
17:45 - 18:00 #28504 - SS047 Utilisation d’une technologie basée sur les ultrasons pour optimiser le traitement par thérapie génique du cerveau des souris modèles du syndrome de Rett.
SS047 Utilisation d’une technologie basée sur les ultrasons pour optimiser le traitement par thérapie génique du cerveau des souris modèles du syndrome de Rett.

Le syndrome de Rett (RTT) est une pathologie neurologique sévère et progressive touchant les femmes et causée par des mutations du gène MECP2. La preuve de la réversibilité des symptômes chez un modèle murin indique l’importance du développement de stratégies thérapeutiques avec le gène MECP2. En effet, la thérapie génique utilisant un vecteur permettant l’expression de MECP2 pourrait être bénéfique aux patientes RTT.

Ces dernières années, beaucoup de progrès ont été réalisés pour la thérapie génique ciblant le système nerveux central (SNC), en partie grâce à l’utilisation d’AAV9 qui ont la capacité de franchir la BHE et d’infecter les cellules du cerveau après une administration intraveineuse. Notre équipe a précédemment montré que l’administration intraveineuse d’un AAV9-Mecp2 permet des effets thérapeutiques discrets avec cependant une récupération totale des symptômes respiratoires des animaux modèles. La faible transduction de l’AAV dans le cerveau (6 à 20% des cellules en fonction des structures) explique les effets bénéfiques limités. De plus, nous avons observé des effets secondaires importants chez les souris femelles modèles du RTT avec une hépatotoxicité menant parfois au décès de l’animal. La présence de la barrière hémato-encéphalique (BHE), limite la transduction des AAVs dans le cerveau. Cette barrière induit la concentration des vecteurs thérapeutiques en périphérie ce qui mène à une captation massive des vecteurs par le foie et donc des effets secondaires toxiques. Il est donc important de trouver de nouvelles solutions alternatives pour améliorer l’accès au cerveau du matériel thérapeutique. L’utilisation d’ultrasons focalisés (FUS) couplée à l’injection intraveineuse de microbulles (MB) est connue depuis plusieurs années pour permettre l’ouverture temporaire de la BHE. L’apport de cette technologie sur l’optimisation de la thérapie génique visant le cerveau entier n’avait pas encore été étudiée. Nous avons démontré que l’utilisation des FUS couplé à l’injection intraveineuse de MB permet d’augmenter de façon homogène et importante la transduction des AAV9 dans le cerveau des souris injectées par voie intraveineuse. L’absence d’effets secondaires à court et à long-termes rend la technologie sûre et en fait un réel atout. Nos premiers résultats en utilisant cette nouvelle technologie couplée à l’administration intraveineuse d’un AAV9-Mecp2, chez des souris mâles modèles du RTT, nous montrent une amélioration importante de la survie des animaux traités avec un maintien de leur poids. Les évaluations fonctionnelles sont en cours d’analyse. Cette technique représente un espoir important pour le traitement des maladies neurologiques par thérapie génique, comme le RTT, en augmentant la disponibilité du matériel thérapeutique dans l’entièreté du cerveau. Nous espérons que cette technologie permettra aussi la diminution de la circulation des AAVs dans les organes périphériques et donc la limitation des effets secondaires.

 


Marie-Solenne FELIX (), Emilie BORLOZ, Khaled METWALLY, Valerie MATAGNE, Ambre DAUBA, Yann EHINGER, Benoit LARRAT, Laurent VILLARD, Anthony NOVELL, Serge MENSAH, Jean-Christophe ROUX
18:00 - 18:15 #28603 - SS048 10 ans d’ACPA sur indication d’épilepsie aux Hospices Civils de Lyon - Rendement diagnostique, CNV retrouvés et stratégie à l’ère du séquençage du génome.
SS048 10 ans d’ACPA sur indication d’épilepsie aux Hospices Civils de Lyon - Rendement diagnostique, CNV retrouvés et stratégie à l’ère du séquençage du génome.

Les investigations génétiques dans les épilepsies ont connu plusieurs révolutions successives dont du début des années 2010 avec l’avènement de l’ACPA. Le séquençage du génome de plus en plus accessible est certainement la prochaine étape. Dans le cadre du PFMG2025, le séquençage de génome est aujourd’hui réservé aux épilepsies débutant avant 2 ans. La possibilité de détecter les CNV par cette approche nous a poussé à quantifier l’apport diagnostique de l’ACPA dans un contexte d’épilepsie depuis son démarrage dans cette indication aux Hospices Civils de Lyon (HCL) en 2011 pour envisager la future stratégie diagnostique.

 

Dans cette étude rétrospective, nous avons repris l’ensemble des données des ACPA postnatales, réalisées entre 2011 et 2021 aux HCL, chez des patients dont les informations cliniques de la prescription mentionnaient une épilepsie isolée ou syndromique. Sur toute la période considérée une puce 180k (Agilent Technologies, AMADID : 022060) a été utilisée.

Nous avons analysé les CNV identifiés chez ces patients pour calculer le rendement diagnostique (avant et après réinterprétation avec les recommandations actuelles), caractériser les CNV retrouvés (nombre de copie, taille, contenu génique) et le risque de données incidentes. L’évaluation du contenu génique est basée sur les 139 gènes du Panel d’Analyse des Gènes d’Épilepsie Monogénique (PAGEM) v5, utilisé entre autres par notre laboratoire.

 

À date de ce résumé, sur 8786 ACPA réalisées en postnatal aux HCL sur la période de l’étude, 892 l’ont été chez des patients présentant une épilepsie. Parmi ces patients, 12.6 % (112) sont porteurs d’un ou plusieurs des 131 CNV interprétés comme probablement pathogènes ou pathogènes.  Parmi ces CNV, 94 sont des pertes et 37 des gains. Deux tiers (67 %) de ces CNV (probablement) pathogènes dépassent 1 Mb, 16 % sont compris entre 400 kb et 1 Mb et 16.8 % ont une taille < 400 kb. Cinquante-quatre (41%) CNV couvrent au moins partiellement un gène du PAGEM V5. Cela correspond à 46 patients (41%) pour lesquels le PAGEM serait susceptible de réaliser un diagnostic au moins partiel. Sur les 139 gènes du PAGEM v5, 46 (33%) sont représentés ≥ 1 fois dans les CNV retrouvés. Neuf diagnostics « incidentaux » ont été réalisés (8% des patients avec diagnostic). En excluant les données incidentes, le rendement après réinterprétation est de 8,6 % (77 patients).

 

Notre étude met en évidence l’importance de l’implication des CNV dans cette indication très hétérogène. Notre rendement diagnostique est cohérent avec celui décrit dans la littérature (5-13%, (1). Nous présenterons les données complètes des CNV identifiés, notamment leur contenu génique. Ainsi, en attendant que le génome soit aussi accessible en termes de coût et délai de rendu, l’ACPA reste pertinente en cas d’épilepsie syndromique. En ajoutant au PAGEM des captures de régions génomiques au niveau des CNV récurrents, cette nouvelle version du PAGEM sera encore plus efficiente pour les épilepsies isolées.


Evan GOUY (Lyon), Nicolas CHATRON, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Marianne TILL, Damien SANLAVILLE, Gaétan LESCA

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B27
SESSIONS SIMULTANEES 06
Syndromes malformatifs

SESSIONS SIMULTANEES 06
Syndromes malformatifs

Modérateurs : Philippe LOGET (fœtopathologie) (Rennes), Aude TESSIER (Médecin génétique) (GOSSELIES, Belgique)
16:45 - 17:00 #27954 - SS031 Apport d'une stratégie par séquençage d'un panel de gènes dans le diagnostic des retards de croissance à début intra utérin et syndromes de croissance excessive.
SS031 Apport d'une stratégie par séquençage d'un panel de gènes dans le diagnostic des retards de croissance à début intra utérin et syndromes de croissance excessive.

Les syndromes de croissance excessive et les syndromes associés aux retards de croissance intra utérins (RCIU) représentent des entités hétérogènes de causes diverses, parmi lesquelles des anomalies génétiques, cytogénétiques ou épigénétiques. Les syndromes de Silver Russell (SRS) et de Beckwith Wiedemann (BWS) sont principalement dus à des anomalies de régions soumises à empreinte dans la région 11p15 (SRS, BWS) ou des chromosomes 7 ou 14 (SRS). L'analyse de la méthylation de ces régions est normale dans environ 40% des cas. Des diagnostics moléculaires alternatifs ont été identifiés plus récemment. De même certains syndromes proches cliniquement peuvent être difficile à distinguer. 

Méthode: nous avons développé un panel de gènes associés aux syndromes avec RCIU (avec ou sans relative macrocéphalie) et proches du SRS (29 gènes) ou associés aux syndromes proches du BWS (11 gènes). Nous présentons les résultats des analyses pour les 189 premiers patients analysés (116 RCIU, 73 croissance excessive, sans anomalie de méthylation de 11p15 (SRS, BWS), ou des chromosomes 7 (SRS) et 14q32 (SRS)). Le plus souvent, il s'agissait de patients adressés pour suspicion clinique de syndrome de Silver Russell ou de Beckwith Wiedemann, et dans des cas plus rares pour RCIU avec suspicion d'anomalie de l'axe GH/IGF1.

Résultats: 22 variants de classe 4 ou 5 et 5 CNV ont été identifiés dans 11 gènes chez les 116 patients RCIU, permettant d'identifier un mécanisme moléculaire pour 25 patients, soit un rendement de 21.6%. Pour les 73 patients avec croissance excessive, 5 variants de classe 4 ou 5 ont été identifiés dans 3 gènes, permettant d'identifier un mécanisme moléculaire pour 4.1% des cas. Pour 15 patients avec RCIU (12.9%) et 4 patients avec croissance excessive (5.5%), l'étude de la ségrégation familiale de variants de classe 3 (le plus souvent un variant à l'état hétérozygote dans un gène associé à une pathologie de transmission autosomique dominante) est en cours afin de préciser le caractère bénin ou possiblement pathogène du variant. 

Conclusion: même si les anomalies épigénétiques ou disomies uniparentales représentent le mécanisme moléculaire le plus fréquent en cas de diagnostic clinique de SRS ou BWS, un grand nombre de patients restent sans diagnostic moléculaire à l'issue des études de méthylation. L'étude par séquençage de nouvelle génération d'un panel de gènes dessiné à façon permet d'augmenter le taux de positivité des tests moléculaires diagnostiques, en particulier pour les patients avec suspicion clinique initiale de SRS. 


Frédéric BRIOUDE (Paris), Aurélie PHAM, Marilyne LE JULE FERNANDES, Irene NETCHINE
17:00 - 17:15 #28600 - SS032 Étude clinique et génétique du syndrome de williams : a propos de 60 patients tunisiens.
SS032 Étude clinique et génétique du syndrome de williams : a propos de 60 patients tunisiens.

introduction

Le syndrome de Williams est une anomalie génétique rare. Son incidence est estimée à 1/20000 naissances vivantes. C’est une maladie multisystémique associant une dysmorphie faciale caractéristique, une déficience intellectuelle et un syndrome polymalformatif.

Méthodes :

Nous avons mené une étude descriptive et rétrospective portant sur 60 patients suivis pour syndrome de Williams au Service des Maladies Congénitales et Héréditaires à l’hôpital Charles Nicolle de Tunis colligés sur une période de 15 ans (allant de janvier 2005 à décembre 2019).

Résultats :

L’âge moyen des patients à la première consultation était de 4,4 ans. Le Sex-ratio était de 1,8. Le délai moyen entre la première consultation en génétique et le diagnostic clinique était de 6 mois. Un retard global des acquisitions psychomotrices et une déficience intellectuelle ont été retrouvés dans 100 % des cas. Les troubles du comportement étaient retrouvés dans 82 % des cas. Une dysmorphie faciale typique a été retrouvée dans 100 % des cas. Le bilan du syndrome polymalformatif a été réalisé chez la majorité de nos patients. Les malformations cardiaques étaient retrouvées dans 70 % des cas avec une prédominance de la sténose pulmonaire (37 %). Les autres atteintes étaient à type d’anomalies orthopédiques (83 %), ORL (67 %), ophtalmologiques (37 %), digestives (37%), endocriniennes (24 %) et rénales (9 %). Une prise en charge orthophonique, motrice et psychologique a été réalisée dans respectivement 63 %, 35 % et 20 % des cas. Seulement 28% des patients avaient un suivi ≥ 3 ans.  Le syndrome de Williams était en rapport avec une microdélétion en 7q11.23 détectée par FISH chez 59 patients et une délétion de la région 7q11.23 visible sur le caryotype chez un patient. La FISH des parents, réalisée chez 53 couples, était normale dans tous les cas. Toutes les familles ont bénéficié d’un conseil génétique. 5/60 couples (8 %) ont eu un diagnostic prénatal (DPN) sans récurrence de la maladie.

Conclusion :

La majorité des données épidémiologiques, cliniques et génétiques de notre population sont similaires aux autres populations. La prise en charge médicale et paramédicale ainsi que le suivi de nos patients étaient insuffisants. La mise en place d’un centre pluridisciplinaire pour les enfants atteints de syndrome de Williams est nécessaire afin de leur faciliter l’accès aux soins et améliorer leur qualité de vie.


Sana GABTENI, Ridha MRAD, Lilia KRAOUA, Ines OUARTENI, Rim MEDDEB, Cyrine ADHOUM, Dhekra ISMAIL (Paris), Faouzi MAAZOUL, Mediha TRABELSI
17:15 - 17:30 #28500 - SS033 Apport de l’examen foetopathologique dans les IMG du 1er trimestre de la grossesse.
SS033 Apport de l’examen foetopathologique dans les IMG du 1er trimestre de la grossesse.

Les progrès de l’échographie au 1er trimestre de la grossesse permettent de mettre en évidence des anomalies fœtales de plus en plus précocement. Lorsqu’une interruption médicale de grossesse (IMG) est demandée à ce terme par le couple, un accouchement par voie basse ou une aspiration sont possibles. En l’absence d’anomalie à l’ACPA (analyse chromosomique par puce à ADN) l’examen foetopathologique (EFP) complet après une voie basse modifie le conseil génétique dans 65 % des cas. Des analyses moléculaires par séquençage à haut débit peuvent être proposées dès lors qu’un EFP est réalisé. L’objectif de notre travail est d’étudier l’apport de l’EFP au premier trimestre et l’apport du séquençage à haut débit au décours de cet examen.

 

Cette étude rétrospective réalisée à l’hôpital Necker Enfants Malades de janvier 2017 à Décembre 2020 inclut 96 fœtus avec au moins une anomalie morphologique décelée au 1er trimestre de la grossesse, dont 9 récidives avec diagnostic moléculaire pour 2 cas index. L’EFP confirme les anomalies échographiques dans 46,5% des cas, révèle au moins une anomalie majeure supplémentaire dans 36,4% des cas, et au moins une anomalie mineure dans 12,5% des cas. Dans 4,6% des cas (n=4) l’EFP n’objective pas l’anomalie échographique initiale.

 

Dans la majorité des cas, les résultats de l’ACPA ne sont pas disponibles au moment de l’autopsie. Ils montrent 10 aneuploïdies, 4 micro-délétions expliquant le phénotype et 5 variations de signification inconnue sans lien avec le phénotype. Ainsi un diagnostic génétique a été apporté par l’ACPA dans 14,5% des cas.

 

Parmi les 73 cas sporadiques avec une ACPA sans déséquilibre génomique, l’EFP a permis de donner un conseil génétique rassurant dans 34 cas (48%, anomalies isolées à faible risque de récidive). L’EFP a permis de conclure à une association malformative fréquente avec un faible risque pour les grossesses ultérieures dans 10 cas (13,5%) et à une cause placentaire dans 9 cas (12%). Un cas de syndrome polymalformatif est imputable à une cause tératogène. Dans 19 cas (25%), il est proposé des investigations génétiques complémentaires par séquençage haut débit. Deux couples n’ont pas souhaité d’explorations. Les résultats des 13 premiers cas explorés sont conclusifs pour 5 (38%) d’entre eux et une variation de signification inconnue a été pointée dans un gène candidat.

 

Parmi les 9 cas de récidives, l’examen fœtopathologie confirme le diagnostic prénatal de 2 cas (FRAS1 et POLR1D). Pour les 7 autres cas sans diagnostic initial, l’EFP précise le phénotype fœtal et l’analyse par séquençage haut débit est conclusive pour 4 d’entre eux (45%). Une variation de signification inconnue dans un gène candidat est identifiée dans deux cas.  

 

L’examen foetopathologique au 1er trimestre permet de rectifier le phénotype dans plus de 50% des cas et est indispensable pour conforter les résultats des analyses génétiques (retrophénotypage).


Nathalie ROUX (Paris), Giulia PETRILLI, Bettina BESSIÈRES, Houria SALHI, Emmanuel SPAGGIARI, Sarah GROTTO, Clemence MOLAC, Aurélie COUSSEMENT, Marie Paule BEAUJARD, Yves VILLE, Philippe ROTH, Olivia ANSELEM, Vassilis TSATSARIS, Virginie SAILLOUR, Tania ATTIE-BITACH, Laurence LOEUILLET
17:30 - 17:45 #28647 - SS034 Phénotype foetal de la dysostose mandibulofaciale de type Guion-Almeida, à propos de 13 cas .
SS034 Phénotype foetal de la dysostose mandibulofaciale de type Guion-Almeida, à propos de 13 cas .

La dysostose mandibulofaciale de Guion-Almeida, aussi connue sous le nom de dysostose mandibulofaciale avec microcéphalie (Mandibulofacial dysostosis, Guion-Almeida type ; MFDGA ; MIM 610536) est un syndrome de transmission autosomique dominante, à forte pénétrance, lié à une haploinsuffisance du gène EFTUD2 (17q21.31). Il code une enzyme GTPase entrant dans la composition d’une ribonucleoprotéine participant au complexe du spliceosome qui a pour rôle de médier l’épissage des introns. Une anomalie dans le gène EFTUD2 entraîne donc indirectement une dysfonction du traitement des ARN messagers. Il s’agit le plus souvent de variations de novo (mutations faux sens ou non sens voire larges délétions).

Ce syndrome a été décrit pour la première fois par Guion-Almeida et al. en 2006. Il associe microcéphalie, dysmorphie faciale et anomalies céphaliques secondaires à un défaut de développement des premier et deuxième arcs branchiaux à type d’hypoplasie malaire et mandibulaire, d’anomalies de l’oreille externe et moyenne, de fente palatine ou encore d’atrésie des choanes.  A ces anomalies du pôle céphalique peuvent s’ajouter des anomalies des extrémités, des cardiopathies ou une atrésie de l’œsophage. 

Sur la soixantaine d’individus atteints décrits dans la littérature, une extrême minorité concerne des cas fœtaux. Nous rapportons dans cette étude 13 foetus atteints de MFDGA confirmé sur le plan moléculaire afin de préciser les malformations fœtales et d’en améliorer le diagnostic lors de l’examen foetopathologique et du dépistage échographique.

Nous confirmons et précisons les anomalies précédemment rapportées en post-natal, notamment la microcéphalie ainsi que la dysmorphie faciale avec, pour notre cohorte, 6 cas (92 %) des malformations du pavillon de l’oreille et 10 (77 %) avec des oreilles bas implantées, 8 (65 %) avec appendices prétragiens, 11 (85 %) avec micrognathie et/ou rétrognathie, 5 (39 %) avec des fentes palatines, 7 (54 %) avec hypoplasie de l’arc zygomatique et autant avec anomalies des yeux (hypertélorisme, obliquité des fentes palpébrales). Nous retrouvons également 6 cas (46%) avec atrésie de l’oesophage et fistule oeso-trachéale ainsi que 4 cas avec anomalies cardiaques.

Nous mettons également l’accent sur certaines malformations à priori moins fréquentes (la présence d’un cou court pour la moitié des cas étudiés, des anomalies au niveau des orteils et des malformations des organes génitaux pour un tiers de nos cas), et enfin nous précisons des anomalies cérébrales observées lors de l’examen neuropathologique, ces données n’étant habituellement pas disponibles.


Adélie PERROT (Rennes), Philippe LOGET, Olivia ANSELEM, Claire BENETEAU, Frédéric BILAN, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Marie GONZALES, Fabien GUIMIOT, Khaoula KHACHNAOUI-ZAAFRANE, Jelena-Hélène MARTINOVIC, Clémence MOLAC, Sophie PATRIER-SALLEBERT, Aude TESSIER, Houria SALHI, Radka STOEVA, Alexandre VASILJEVIC, Géraldine VIOT, Tania ATTIÉ-BITACH, Chloé QUÉLIN
17:45 - 18:00 #27844 - SS035 Understanding the new BRD4-related syndrome: clinical and genomic delineation with an international cohort study.
SS035 Understanding the new BRD4-related syndrome: clinical and genomic delineation with an international cohort study.

INTRODUCTION. To date, only three patients have been described in the literature with BRD4 point variants. They share a characteristic common phenotype suggesting a new syndrome. Recently, the BRD4 protein has been shown to closely interact with NIPBL, well known for its role in loading the cohesin complex onto DNA and required for cohesin-mediated loop extrusion and topologically associating domains (TADs) formation. Pathogenic variants in this complex have been associated with a growing number of syndromes, collectively known as cohesinopathies, the most classic being Cornelia de Lange syndrome. However, no cohort study has been conducted to delineate the clinical and molecular spectrum of the new cohesinopathy associated with BRD4. METHODS. To characterize this novel syndrome, we formed an international collaborative study, and collected fourteen new patients, including two fetuses. Six patients had 19p13.12 deletions encompassing BRD4, and eight patients had BRD4 point variants, including four protein-truncating variants and four missense variants. We performed phenotype and genotype analysis, integrating prenatal findings from fetopathological examinations, phenotypes of pediatric patients and adults. RESULTS. We report the first cohort of patients with BRD4-related disorder, and explore the molecular mechanisms through which BRD4 haploinsufficiency is associated with a Cornelia de Lange-like condition. By integrating prenatal findings from fetopathological examinations, phenotypes of pediatric patients and adults, we describe the specific evolution of dysmorphic features during the different stages of life. This work extends the phenotypic spectrum of cohesinopathies and characterize a new clinically relevant and recognizable pattern, distinguishable from the other cohesinopathies.


Guillaume JOURET (Dudelange, Luxembourg, Luxembourg), Solveig HEIDE, Arthur SORLIN, Laurence FAIVRE, Sandrine CHANTOT-BASTARAUD, Claire BENETEAU, Marie DENIS-MUSQUER, Peter D. TURNPENNY, Charles COUTTON, G. VIEVILLE, Julien THEVENON, Austin LARSON, Florence PETIT, Elise BOUDRY, Thomas SMOL, Chiara FALLERINI, Francesca MARI, Caterina LO RIZZO, Alessandra RENIERI, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Frederic TRAN MAU-THEM, Isabelle MAYSTADT, Thomas COURTIN, Boris KEREN, Linda MOUTHON, Perrine CHARLES, Silvestre CUINAT, Bertrand ISIDOR, Philippe THEIS, Christian MÜLLER, Marizela KULISIC, Emmanuel SCLALAIS, Barbara KLINK
18:00 - 18:15 #28434 - SS036 Les duplications du gène OTX2 : nouvelle cause récurrente du spectre oculo-auriculo-vertébral (OAVS).
SS036 Les duplications du gène OTX2 : nouvelle cause récurrente du spectre oculo-auriculo-vertébral (OAVS).

Le spectre Oculo-Auriculo-Vertebral (OAVS) est la deuxième cause la plus fréquente de malformation de la tête et du cou chez l'enfant après les fentes orofaciales. Il existe une importante variabilité du phénotype décrit dans la littérature et même s'il n'y a pas de consensus à l’heure actuelle, la microtie ou la microsomie hémifaciale associée à de légères malformations de l'oreille telles que les chondromes auriculaires, les sinus et les kystes prétragiens ont été suggérées comme critères minimaux de diagnostic. Diverses anomalies génétiques ont été impliquées dans l'OAVS, impliquant fréquemment des variations du nombre de copies. Des duplications impliquant le gène OTX2 ont été décrites chez quelques patients, mais ces grandes duplications impliquaient de nombreux autres gènes, la cohorte restait limitée et aucune preuve fonctionnelle n'a été apportée. Ainsi, le lien entre la duplication du gène OTX2 et l'OAVS reste à prouver à ce jour.

Dans cette étude, nous décrivons 5 cas index et 3 parents affectés par l'OAVS et porteurs d'une microduplication 14q22.3 identifiée par une analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA). Les caractéristiques cliniques ont été recueillies dans différents centres médicaux européens de France, de Suède et du Royaume-Uni par les cliniciens qui ont reçu les patients. Nous avons également étudié la surexpression du gène dans le modèle poisson zèbre.

Nous avons défini une région commune minimale (RCM) de 406 kb qui emporte uniquement le gène OTX2 dans sa globalité. Des malformations de la tête et du cou avec une prédominance d'anomalies de l'oreille étaient présentes chez 100% des patients. La variabilité de l'expressivité était importante, allant de simples chondromes à une microtie sévère, y compris entre les cas intrafamiliaux. Nos résultats indiquent que la duplication d’OTX2 conduit à une surexpression protéique qui est responsable de malformations des premier et deuxième arcs branchiaux au sein du large spectre oculo-auriculo-vertébral. La surexpression hétérologue de OTX2 dans les embryons de poisson zèbre démontre des effets importants sur le développement précoce avec des altérations du développement cranio-facial. Ce travail permet donc de corréler la duplication du gène OTX2 a une entité phénotypique de l’OAVS décrite par des malformations auriculaires de sévérité variable.


Tristan CELSE (Réunion, Réunion), Angèle TINGAUD-SEQUEIRA, Klaus DIETERICH, Caroline ROORYCK-THAMBO, Charles COUTTON

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SESSIONS SIMULTANEES 07
Génétique chromosomique constitutionnelle, troubles de la reproduction

SESSIONS SIMULTANEES 07
Génétique chromosomique constitutionnelle, troubles de la reproduction

Modérateurs : Charles COUTTON (PUPH) (Grenoble), Martine DOCO-FENZY (PU-PH) (NANTES), Sylvie JAILLARD (PU-PH) (Rennes)
16:45 - 17:00 #28464 - SS037 Les mutations de ZMYND12 sont responsables d’infertilité masculine et de défauts flagellaires chez le Trypanosome, la souris et l’homme.
SS037 Les mutations de ZMYND12 sont responsables d’infertilité masculine et de défauts flagellaires chez le Trypanosome, la souris et l’homme.

L’infertilité masculine regroupe de nombreux phénotypes en lien avec des défauts quantitatifs ou qualitatifs de la spermatogénèse affectant la production et/ou la fonction normale des spermatozoïdes. Le spermatozoïde est une cellule hautement spécialisée composé d’un flagelle indispensable à sa mobilité dans le tractus génital féminin. La fonction flagellaire est critique pour le spermatozoïde et tout défaut de cette organelle entraine irrémédiablement une infertilité. Le phénotype d’anomalies morphologiques multiples du flagelle (MMAF) est un phénotype spécifique entrainant une infertilité due à une absence de mobilité et des défauts morphologiques sévères (asthéno-tératozoospermie). Bien que plusieurs causes génétiques aient été déjà identifiées, la moitié des cas reste encore inexpliquée.

L’analyse exomique d’une large cohorte de 167 patients MMAF nous a permis d’identifier 3 patients avec des mutations tronquantes (2 stop et 1 délétion exonique) dans le gène ZMYND12 dont la fonction était inconnue. Un patient supplémentaire avec une mutation pathogène de ZMYND12 issu d’une cohorte chinoise indépendante de patients MMAF a aussi été inclus. Les analyses par immunofluorescence (IF) avec un anticorps anti-ZMYND12 ont montré un marquage spécifique au niveau du flagelle sur des spermatozoïdes contrôles et une disparition complète du signal chez les patients mutés. Des IF complémentaires ont révélé la disparition d’autres protéines axonémales et notamment des protéines du complexe calmodulin-associated and spoke-associated complex (CSC) mais aussi de la protéine TTC29 impliquée dans le transport intra-flagellaire (IFT). Pour valider l’implication de ce gène dans le phénotype, des souris inactivées pour le gène Zmynd12 ont été produites par CRISPR/Cas9. Les souris males Zmynd12-/- sont infertiles et présentent des spermatozoïdes avec des anomalies similaires à celles observées chez nos patients MMAF mutés. L’étude de l’orthologue de ZMYND12 chez le Trypanosome (TbTAX1) a confirmé la localisation axonémale de la protéine. De plus, l’inactivation de TbTAX1 par RNAi entraine des défauts majeurs de mobilité flagellaire identiques à ceux observés chez l’homme. Enfin, l’analyse de coupes testiculaires humaines par IF ont mis en évidence un signal de la protéine ZMYND12 dans les cellules de Sertoli suggérant une fonction de la protéine autre que purement flagellaire durant la spermatogénèse.

Au final, nous avons pu mettre en évidence pour la première fois des mutations pathogènes dans le gène ZMYND12 chez 4 patients infertiles avec un phénotype MMAF et confirmer son rôle critique dans la fonction flagellaire chez différentes espèces. La localisation flagellaire et testiculaire ainsi que les potentiels interactions avec des protéines du CSC et de l’IFT ouvrent des hypothèses intéressantes pour élucider la fonction de la protéine ZMYND12 dans la biogénèse du flagelle du spermatozoïde et la spermatogénèse.


Julie BEUROIS (Grenoble), Guillaume MARTINEZ, Caroline CAZIN, Zine-Eddine KHERRAF, Raoudha ZOUARI, Amir AMIRI-YEKTA, Nicolas THIERRY-MIEG, Aminata TOURÉ, Christophe ARNOULT, Mélanie BONHIVERS, Pierre RAY, Charles COUTTON
17:00 - 17:15 #28488 - SS038 Valeur diagnostique et pronostique du séquençage exomique dans la prise en charge de l’azoospermie non-obstructive.
SS038 Valeur diagnostique et pronostique du séquençage exomique dans la prise en charge de l’azoospermie non-obstructive.

L'azoospermie non obstructive (ANO), définie par l’absence totale de spermatozoïdes dans l’éjaculat liée à une altération de la spermatogenèse, est une cause fréquente et sévère d'infertilité masculine. Dans certains cas, l’extraction de spermatozoïdes testiculaires est possible et offre au couple une chance de conception intra-conjugale par fécondation in vitro assistée par micro-injection intra-ovocytaire de ces spermatozoïdes. Cependant, en l’absence de facteurs prédictifs, les chances de succès de la biopsie testiculaire sont imprévisibles et de nombreuses chirurgies sont réalisées inutilement. Comme l’ANO repose sur une base génétique solide et très hétérogène, l’identification de nouvelles causes génétiques et la caractérisation de la physiopathologie associée permettraient d’établir une corrélation génotype-phénotype et de prédire les chances de succès d’extraction de spermatozoïdes testiculaires. Dans cette étude, nous avons recruté une cohorte de 96 sujets infertiles atteints d’ANO idiopathique. Tous les sujets avaient bénéficié d’une biopsie testiculaire à visée thérapeutique et d’une étude histologique pour caractériser l’anomalie spermatogénique responsable du phénotype spermatique (aplasie germinale, blocage de la maturation ou hypospermatogenèse). Un séquençage exomique a été réalisé pour l’ensemble des sujets de la cohorte. L'analyse bioinformatique a été limitée à un panel de 151 gènes sélectionnés comme gènes causaux ou candidats connus pour l’ANO. Seuls les variants homozygotes ou hémizygotes hautement délétères ont été retenus comme candidats. Une cause génétique probable a été identifiée dans 16 gènes chez un total de 22 sujets (23%). Sept gènes n'avaient pas été décrits auparavant chez l'homme (DDX25, HENMT1, HFM1, MCMDC2, MSH5, REC8, TDRKH) et 9 avaient déjà été rapportés dans la littérature (C14orf39, DMC1, FANCM, GCNA, MCM8, MEIOB, PDHA2, TDRD9, TERB1). Il est intéressant de noter que 7 sujets présentaient des défauts dans des gènes codants pour des protéines importantes pour le maintien de la stabilité génomique des cellules germinales, 12 dans des gènes de la méiose et trois dans des gènes impliqués dans la maturation post-méiotique. Comme attendu, tous les sujets présentant des défauts dans des gènes méiotiques ont subi un échec d’extraction de spermatozoïdes testiculaires. Dans cette cohorte, le séquençage exomique a donc permis d’obtenir un diagnostic pour 23% des patients analysés. Dans plus de la moitié des cas, un pronostic défavorable fiable de l’extraction spermatique était obtenu, qui pourrait permettre d’éviter un certain nombre de gestes chirurgicaux.


Zine-Eddine KHERRAF (Grenoble), Caroline CAZIN, Charles COUTTON, Nicolas THIERRY-MIEG, Amine BOUKER, Raoudha ZOUARI, Pierre RAY
17:15 - 17:30 #28484 - SS039 Les variants bi-alleliques de BRME1 sont responsables d’arrêt méiotique complet de la spermatogenèse chez l’homme.
SS039 Les variants bi-alleliques de BRME1 sont responsables d’arrêt méiotique complet de la spermatogenèse chez l’homme.

La protéine BRME1 (break repair meiotic recombinase recruitment factor 1) a été décrite très récemment comme étant un facteur important  dans le processus de recombinaison homologues pendant la méiose des cellules germinales testiculaires. Les souris mâles déficientes en BRME1 sont infertiles et présentent une azoospermie liée à un blocage méiotique de la spermatogenèse. Dans cette étude, nous avons étudié par séquençage exomique une cohorte de patients  infertiles présentant une azoospermie non-obstructive (ANO) idiopathique et non syndromique. L’analyse bio-informatique des données d’exome nous a permis d’identifier un variant homozygote dans l’exon 6/8 du gène BRME1 (c.1498C>T ; p.Gln500Ter) chez un sujet issu de parents consanguins et présentant un arrêt méiotique de la spermatogenèse. Le variant identifié est un variant rare (fréquence allélique <1% dans gnomAD), absent de notre  cohorte locale de sujets contrôles (n=445). Après avoir vérifié la présence de ce variant à l’état homozygote par séquençage Sanger, nous avons utilisé la technique CRISPR/Cas9 pour induire une délétion frameshift dans l’exon 6/8 de l’orthologue murin mimant ainsi le variant identifié chez notre patient. Après avoir produit une lignée stable, nous avons montré par RT-PCR et séquençage Sanger que les souris homozygotes produisent un transcrit unique codant pour une protéine tronquée et dépourvue de son domaine C-terminal. L’analyse phénotypique des souris mâles homozygotes adultes a confirmé que celles-ci étaient infertiles et présentaient une azoospermie liée à un arrêt méiotique. Ces résultats confirment donc le caractère délétère du variant BRME1 identifié par séquençage exomique et l’importance du domaine C-terminal de la protéine. Il s’agit ici du premier rapport montrant l’implication de ce gène dans l’infertilité masculine et l’ANO chez l’homme. Comme le phénotype testiculaire associé est homogène, les chances de récupération des spermatozoïdes par biopsie testiculaire sont quasi-nulles, contre-indiquant ainsi cette procédure chez les futurs patients présentant des variants BRME1 bi-alleliques perte de fonction.


Caroline CAZIN (Grenoble), Raoudha ZOUARI, Corinne LOEUILLET, Christophe ARNOULT, Serge NEF, Pierre RAY, Zine-Eddine KHERRAF
17:30 - 17:45 #28107 - SS040 Implication de voies moléculaires communes dans les insuffisances ovariennes prématurées et les azoospermies non obstructives.
SS040 Implication de voies moléculaires communes dans les insuffisances ovariennes prématurées et les azoospermies non obstructives.

L’infertilité se définit comme l’impossibilité de concevoir une grossesse après 12 mois de rapports sexuels réguliers non protégés. Elle est principalement due à un défaut qualitatif ou quantitatif des gamètes. Chez les femmes, une origine ovarienne est observée dans 35% des cas d’infertilité ; une des causes majeures est l’insuffisance ovarienne prématurée (IOP). Plusieurs mécanismes ont été proposés pour expliquer l’insuffisance ovarienne : une formation anormale du stock folliculaire ou sa déplétion accélérée, une augmentation de l’atrésie folliculaire, un défaut de recrutement folliculaire et un arrêt de maturation folliculaire ou ovocytaire. L’arrêt méiotique, impliqué dans la dernière situation, est aussi observée chez des hommes infertiles présentant une azoospermie non obstructive (ANO). Une collaboration a été mise en place entre le CHU de Rennes ayant développé une plateforme régionale pour la prise en charge des IOP et le CHI de Poissy Saint-Germain-en-Laye impliqué dans la prise en charge des NOA, afin de mettre en évidence des origines génétiques communes aux situations d’arrêt méiotique chez la femme et chez l’homme, à partir de données de séquençage massif en parallèle. Ce travail a permis de mettre en évidence de nouveaux variants dans des gènes récemment associés aux arrêts méiotiques. L’implication d’un même variant homozygote du gène STAG3 dans une fratrie comprenant une sœur avec IOP et un frère avec ANO a été décrite. Il s’agit du premier cas de variant faux-sens homozygote décrit pour ce gène ainsi que du premier cas familial. Chez une patiente avec IOP, l’implication du gène ZSWIM7 est suspectée. Un variant homozygote de ce gène a été observé chez 2 patients avec ANO en 2021 et encore plus récemment chez une patiente avec IOP. De nouveaux variants du gène PSMC3IP ont également été observés en cas d’IOP ou d’ANO. L’implication d’autres gènes comme REC8 qui n’ont pas encore été décrits dans des situations d’arrêt méiotique est en cours d’évaluation. Ces résultats confortent l’implication des gènes « méiotiques »  dans les IOP et ANO et montrent l’existence de voies moléculaires communes à ces situations d’infertilité masculine et féminine. L’ensemble de ces résultats sont en accord avec les données observées chez l’animal et en particulier la souris, où l’inactivation de gènes impliqués dans la méiose est à l’origine d’une infertilité dans les 2 sexes.


Sylvie JAILLARD (Rennes), Farah GHIEH, David GILOT, Denise MOLINA-GOMES, Delphine LECLERC, Camille COHEN, Géraldine JOLY-HELAS, Linda AKLOUL, Fathallah KHADIJA, Erika LAUNAY, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Vialard FRANCOIS
17:45 - 18:00 #27914 - SS041 Translocations équilibrées dans le cadre des insuffisances ovariennes prématurées : apport du whole genome sequencing et implication de nouveau gènes candidats.
SS041 Translocations équilibrées dans le cadre des insuffisances ovariennes prématurées : apport du whole genome sequencing et implication de nouveau gènes candidats.

Bien qu’une majorité des insuffisances ovariennes prématurées (IOP) soient idiopathiques, des causes génétiques telles que les anomalies de structure chromosomiques impliquant notamment le chromosome X ont été mises en évidence. Le mécanisme physiopathologique des anomalies équilibrées est difficile à caractériser et outre la possible perturbation de la méiose, il fait également intervenir l’interruption ou la dérégulation de gènes au niveau ou à proximité du point de cassure. Les techniques actuelles de WGS permettent une analyse fine des variants structuraux (SV), révélant une architecture complexe des points de cassures (BP).

Afin d’essayer caractériser au mieux les réarrangements équilibrés associés à des IOP, nous avons analysé une cohorte de 7 patientes. Pour l’ensemble d’entre elles, un caryotype, une ACPA ainsi qu’une analyse des points de cassure par WGS ont été réalisés. En l’absence d’interruption génique ou en cas d’interruption d’un gène sans lien avec le phénotype, les gènes situés à 1 Mb de chaque côté des points de cassure ont été analysés, en s’appuyant sur les bases de données OMIM (online mendelian inheritance in man), OKdb (ovarian kaleidoscope database) et GeneHancer pour les éléments régulateurs. 6/7 présentaient une translocation impliquant le chromosome X et 1/7 une translocation impliquant des autosomes (préciser laquelle). Un réarrangement complexe comprenant une translocation t(X ;4) ainsi qu’une inversion sur le chromosome X a été mise en évidence. Les points de cassure observés sur le chromosome X étaient concordants avec les données de la littérature : 3/6 étaient retrouvés en Xq21 (région POF2) et 3/6 en Xq26 (région POF1). Les phénotypes associés étaient cohérents avec les données précédemment décrites de la littérature, les patientes porteuses d’un BP en Xq21 ayant un phénotype plus sévère.

Plusieurs gènes candidats ont été retenus. Le gène EIF2AK4 était interrompu chez la patiente porteuse d’une translocation autosomique. La famille des EIF a été décrite comme impliquée dans la maturation de l’ovocyte. EIF2AK4 est fortement exprimé au niveau des ovocytes murins et des variants délétères d’EIF2AK1 ont été décrits dans des cas d’IOP syndromiques. Chez une autre patiente, Genehancer a de mettre en évidence un effet longue distance sur le gène INHBA. Les inhibines et activines sont des hormones sécrétées par les cellules de la granulosa, essentielles pour la sécrétion de FSH. Le dosage de l’inhibine A chez la patiente retrouvait un taux effondré.

Cette analyse a ainsi permis de mettre en évidence de nouveaux gènes candidats à proximité ou au niveau des BP (EIF, RAD, NUP, INHBA), de confirmer les données phénotypiques de la littérature associées aux régions POF1 et POF2, ainsi que de finement caractériser les SV impliqués.


Anna LOKCHINE (Rennes), Caroline SCHLUTH-BOLARD, Erika LAUNAY, Linda AKLOUL, Florence DEMURGER, Solène DUROS, Mathilde DOMIN-BERNHARD, Wilfrid CARRE, Pierre-Antoine ROLLAT-FARNIER, Sylvie ODENT, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Sylvie JAILLARD
18:00 - 18:15 #28254 - SS042 Etude de l’impact des remaniements de structure chromosomique sur l’architecture nucléaire par 3D-FISH.
SS042 Etude de l’impact des remaniements de structure chromosomique sur l’architecture nucléaire par 3D-FISH.

La chromatine est organisée dans le noyau interphasique selon une architecture tridimensionnelle hiérarchique, dont l’organisation de base est le territoire chromosomique. Cette architecture joue un rôle critique dans la régulation transcriptionnelle. La périphérie nucléaire est un environnement particulier, répressif pour la transcription, alors que l’intérieur du noyau est plus favorable à l’activité transcriptionnelle.

Les remaniements de structure chromosomique équilibrés peuvent être associés à un phénotype anormal par interruption de gène ou effet de position. Leur impact sur l’architecture nucléaire a cependant été peu étudié.

Nous avons étudié par 3D-FISH le positionnement nucléaire radial de loci impliqués dans des remaniements chromosomiques équilibrés chez huit patients atteints de déficience intellectuelle et/ou malformations congénitales. Ces remaniements, six translocations réciproques et deux inversions péricentriques, ont été préalablement caractérisés par séquençage génome entier. Suite à l’hybridation de sondes localisées à proximité des points de cassure chez les patients et des contrôles, la reconstruction et l’analyse de 50 à 100 noyaux a été réalisée à l’aide du logiciel Arivis, permettant de calculer le ratio de position radiale. 

Les loci impliqués dans un même remaniement occupent des positions nucléaires radiales proches, ce qui a très probablement favorisé la survenue du réarrangement entre ces loci. Une relocalisation nucléaire radiale significative a été observée pour quatre des huit remaniements, du centre vers la périphérie pour trois d’entre eux et de la périphérie vers le centre pour un autre. Parmi ces remaniements, une translocation X-autosome t(X;1) présente une relocalisation du centre vers la périphérie du noyau pour le locus RP11-958E2 (1p36.31) sur le dérivé X. De façon intéressante, le phénotype de la patiente porteuse de cette translocation est très évocateur d’une monosomie 1p36. L’étude de l’inactivation de l’X a montré un biais en faveur du chromosome X normal. La relocalisation en périphérie du bras court du chromosome 1 pourrait être à l’origine d’un silence transcriptionnel et d’une monosomie 1p36 fonctionnelle, permettant d’expliquer le phénotype malgré le biais d’inactivation favorable.

En conclusion, ce travail montre que les remaniements chromosomiques peuvent être associés à un repositionnement nucléaire de régions chromosomiques qui pourraient ainsi jouer un rôle dans l’apparition d’un phénotype anormal.


Julie MASSON, Sarah PONTHUS, Emilie CHOPIN, Sophie BLESSON, Bénédicte DEMEER, Patrick EDERY, Marine LEBRUN, Gaétan LESCA, Massimiliano ROSSI, Sophie SCHEIDECKER, Alain VERLOES, Damien SANLAVILLE, Julien COURCHET, Caroline SCHLUTH-BOLARD (STRASBOURG)

18:15
18:15-18:45
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A28
CONFERENCE INVITE
Pascal MAYER - Breakthrough Prize Laureate (2022, Life Sciences)

CONFERENCE INVITE
Pascal MAYER - Breakthrough Prize Laureate (2022, Life Sciences)

Modérateur : Sylvie ODENT (PU-PH Chef de service) (RENNES)
18:15 - 18:45 Du séquençage d’ADN de nouvelle génération aux traitements médicaux de nouvelle génération. Pascal MAYER (Président Directeur Scientifique) (Conférencier, Riom)

18:45
18:45-19:30
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A29
ASSEMBLEE GENERALE DE LA FFGH

ASSEMBLEE GENERALE DE LA FFGH

Jeudi 03 février
Heure Grand Auditorium Carré La Nef Le Belvédère Dortoirs Les Horizons Salle 5 Salle 6 Galerie Sud Salle 4
08:00
08:00-10:00
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A31
CONFERENCE PLENIERE 3
Génétique et environnement

CONFERENCE PLENIERE 3
Génétique et environnement

Modérateurs : Stéphane BÉZIEAU (PU-PH) (Nantes), Célia RAVEL (RENNES)
08:00 - 08:30 Expositions environnementales et sensibilité de la méthylation de l’ADN placentaire. Johanna LEPEULE (chercheur) (Conférencier, GRENOBLE)
08:30 - 09:00 Cohorte BRCA et environnement. Antonis ANTONIOU (Professor of Cancer Risk Prediction) (Conférencier, Cambridge, Royaume-Uni)
09:00 - 09:30 Toxicogenomique / Epigenetique et reproduction. Fatima SMAGULOVA (Responsable de l'équipe 4 | Mer) (Conférencier, Rennes)
09:30 - 10:00 Microbiote Intestinal. Michel NEUNLIST (directeur Unité) (Conférencier, Nantes)

10:00 PAUSE - VISITE DES STANDS ET EPOSTERS
10:00-11:00
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KF3
Session 3 - Posters affichés en présence des auteurs

Session 3 - Posters affichés en présence des auteurs

10:00 - 11:00 #27891 - P003 BAP1 : un gène de prédisposition aux cancers impliqué dans un trouble du neurodéveloppement.
BAP1 : un gène de prédisposition aux cancers impliqué dans un trouble du neurodéveloppement.

Contexte : BAP1 (BRCA1-Associated Protein 1) est un gène suppresseur de tumeur. A l’état constitutionnel, des variants avec perte de fonction prédisposent à un syndrome tumoral (mélanome et cancer du rein).

Méthodes : Grâce à une collaboration internationale, nous avons recruté 11 individus atteints d’un trouble du neurodéveloppement, porteurs d’un variant hétérozygote faux-sens de novo de BAP1, probablement pathogène et affectant le domaine catalytique de la protéine dans 10/11 cas. A partir de lymphocytes T d’individus atteints, nous avons évalué l'impact des variants sur la stabilité et l'activité déubiquitinase de BAP1, en testant la restauration par transfection de constructions ADNc sauvages et mutantes de BAP1. Des analyses par CHiP-Seq des cellules mononucléées sanguines ont permis de déterminer l’impact épigénétique des variants.

Résultats : L'analyse fonctionnelle a révélé que les variants faux-sens de BAP1 localisés dans le domaine catalytique altèrent la déubiquitination de l’histone H2A dans le modèle cellulaire et dans les cellules T isolées des enfants atteints, suggérant ainsi une perte de fonction de BAP1. L’analyse par ChIP-seq de l'acétylation de l'histone H3 K27 a indiqué que les variants de BAP1 induisent des modifications de l'état de la chromatine à l'échelle du génome, avec un enrichissement en gènes appartenant au système ubiquitine-protéasome.

Conclusions : Ces résultats permettent de définir un nouveau syndrome en lien avec des variants faux-sens de BAP1. Ces variants modifient le remodelage de la chromatine par une ubiquitination anormale des histones et entraînent une probable dérégulation transcriptionnelle de nombreux gènes du développement. BAP1 fait désormais partie des rares exemples de gènes dont différents variants peuvent entraîner à l’état constitutionnel soit un trouble du développement, soit une prédisposition tumorale.


Sébastien KÜRY (NANTES), Frédéric EBSTEIN, Alice MOLLE, Thomas BESNARD, Ming-Kang LEE, Virginie VIGNARD, Tiphaine HERY, Mathilde NIZON, Grazia M.s. MANCINI, Jacques C. GILTAY, Benjamin COGNE, Kirsty MC WALTER, Wallid DEB, Hagar MOR SHAKED, Hong LI, Cathy STEVENS, Jonathan A. BERNSTEIN, Eliana KOVITCH, Vandana SHASHI, Kelly SCHOCH, Diseases Network UNDIAGNOSED, Richard H. VAN JAARSVELD, Anna C.e. HURST, Emílie VYHNALKOVA, Lukas RYBA, Capucine DELNATTE, Dominique BONNEAU, Annick TOUTAIN, Jill A. ROSENFELD, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Sylve ODENT, Frédéric LAUMONNIER, Seth I. BERGER, Ann C.m. SMITH, Marc-Henri STERN, Consortium BAP1, Richard REDON, Elke KRÜGER, Raphaël MARGUERON, Stéphane BEZIEAU, Jeremie POSCHMANN, Bertrand ISIDOR
10:00 - 11:00 #27988 - P008 Intérêt du séquençage d’exome dans les troubles spécifiques du langage et des apprentissages non syndromique : Une Etude Pilote.
Intérêt du séquençage d’exome dans les troubles spécifiques du langage et des apprentissages non syndromique : Une Etude Pilote.

Introduction

Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA) touchent environ 5 à 10 % des enfants en âge scolaire, soit un à 2 enfant par classe (source : site du ministère de la santé et des solidarités). Ils correspondent à une atteinte d’une fonction cognitive spécifiques et sont divisés en 5 catégories : la dyslexie, la dysphasie, la dyspraxie, la dyscalculie et le TDAH (DSM-5). De réelles avancées de diagnostics cliniques et de prise en charge ont eu lieu ces dernières années grâce à une meilleure description de ces troubles dans le DSM-5 et l’avènement des prises en charge rééducationnelles (neuropsychologie, orthophonie, ergothérapie, orthoptie, etc).

En France, en l’absence de diagnostic syndromique évident, une Analyse Chromosomique sur Puce à ADN (ACPA) peut être proposée, plus ou moins associé chez les filles à la recherche d’un syndrome de l’X fragile. Néanmoins, les exemples de gènes décrits dans la DI et également décrits chez des patients avec TSLA se multiplient. Quelques équipes internationales ont proposé une analyse d’exome chez les enfants ou adultes présentant des TSLA sévères, et identifient un certain pourcentage de patients avec une maladie monogénique, dans des formes familiales ou sporadique.

Matériel et Méthodes

Dans ce contexte, nous avons initié un projet pilote dans le cadre du soin, visant à proposer une analyse d’exome chez les enfants ou adultes adressés en consultation de génétique pour bilan de TSLA sévères bien documentés. Une approche en trio est proposée pour les cas sporadiques et une approche d’apparentés distants pour les cas familiaux.

Résultats

A ce jour, 40 patients ont été inclus, 26 cas sporadiques, 14 formes familiales. Tous les patients présentent une atteinte multidys, à l’exception de 4, qui présentent un TSLA simple. 20 patients présentent également un trouble déficit de l’attention avec hyperactivité. Parmi les 25 patients analysés, des variations probablement pathogènes ont été identifiées chez 2 patients (gène CDK13 et SMARCC2) et des variations de signification inconnue dans des gènes d’intérêt ont été identifiés chez 9 patients (CACNA1E, SCN8A, SMC3, HCN1, CREBBP, HIVEP2, MED12, JMJD1C, CLIC2, TRAPP et GRIN2B).  Un bilan neuropsychologique est proposé au parent porteur de la variation candidate le cas échéant en l’absence de phénotype de TSLA sévère à l’interrogatoire, pour aider à la classification des variations.

Discussion

Les gènes identifiés sont des gènes d’expression cérébrale mais impliqués dans des phénotypes habituellement plus sévères, en faveur d’un élargissement du spectre phénotypique, ou des gènes non OMIM morbide. Ces résultats préliminaires suggèrent également un taux diagnostic supérieur chez les patients multidys ou présentant des troubles du comportement associés. L’augmentation du nombre de patients étudiés pourra permettre d’affiner ces résultats, et de déterminer la place à donner au séquençage de l’exome dans les TSLA.


Eléonore VIORA-DUPONT (Dijon), Julian DELANNE, Aurore GARDE, Sophie NAMBOT, Estelle COLIN, Marie BOURNEZ, Céline BERNARD, Marie-Laure HUMBERT, Anne-Sophie BRIFFAUT, Patrick CALLIER, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Nathalie MARLE, Fréderic TRAN-MAU-THEM  , Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Hana SAFRAOU, Antonio VITOBELLO, Ange-Line BRUEL, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE
10:00 - 11:00 #28364 - P013 Des mutations de PQBP1 dérégulent l'expression d'un autre gène de déficience intellectuelle liée à l'X, UPF3B.
Des mutations de PQBP1 dérégulent l'expression d'un autre gène de déficience intellectuelle liée à l'X, UPF3B.

Des mutations du gène PQBP1 (Polyglutamine-binding protein 1) sont responsables d’une forme de déficience intellectuelle (DI) liée à l'X, le syndrome de Renpenning. PQBP1 code une protéine impliquée dans la régulation de l’expression des gènes au niveau transcriptionnel et post-transcriptionnel. Pour étudier les conséquences des mutations dans PQBP1, nous avons réalisé des études transcriptomiques dans 1) des lignées cellulaires lymphoblastoïdes (LCL) de patients portant des variants pathogènes de PQBP1 et 2) dans des cellules souches neurales humaines (hNSC) où PQBP1 a été inactivé (knock-down, KD) avec un siRNA. Ceci a conduit à l'identification d'une centaine de gènes dont l'expression est dérégulée. En particulier, nous avons identifié une augmentation de l'expression d'une isoforme non canonique d'un autre gène de DI lié à l'X, UPF3B_S. 

UPF3B joue un rôle crucial au cours du développement du cerveau et est un acteur important du système NMD (Nonsense mRNA Mediated Decay). Afin d'étudier le rôle de l’isoforme UPF3B_S, actuellement inconnu, nous avons comparé son interactome protéique et celui de l’isoforme UPF3B_S. Nous avons confirmé que, si UPF3B_S interagit toujours avec les complexes exon-jonction (EJC), elle n'interagit pas avec les autres protéines du NMD (UPF2 et UPF1), ce qui pourrait suggérer en effet dominant négatif de cette isoforme. Cependant, aucune diminution notable du système NMD n'a été observée dans les LCL du patient ou dans les cellules KD pour PQBP1. Le rôle d’UPF3B_S reste inconnu mais nous avons identifié plusieurs interacteurs protéiques spécifiques à cette isoforme, dont certains impliqués dans la réponse immunitaire.

En parallèle, nous avons utilisé l'augmentation de l'ARNm d’UPF3B_S comme marqueur moléculaire pour tester la pathogénicité des variants de signification inconnue identifiés dans PQBP1 chez des individus avec DI. Nous avons pu confirmer cette augmentation d’expression dans les LCL d’autres patients porteurs de variants pathogènes et mis au point des études de complémentation dans des cellules HeLa en surexprimant l'ADNc de PQBP1 sauvage ou muté. Ces approches nous ont permis d’étudier l’effet d’une dizaine de variants faux-sens de signification inconnue. Enfin, nous avons validé que cette augmentation pouvait être mise en évidence directement sur un prélèvement sanguin (Paxgene). Nous avons montré que ces trois approches étaient efficaces pour tester l'effet des variants, du moins pour les variants situés sur le côté C-terminal de la protéine, la dernière étant plus compatible avec une pratique diagnostique en milieu hospitalier.

 

En conclusion, nos travaux, étudiant comment une perte de fonction de PQBP1 peut affecter l'expression des gènes, et en particulier l'isoforme UPF3B_S, nous renseigne sur les mécanismes pathologiques impliqués dans le syndrome de Renpenning mais permet également de proposer un test fonctionnel pour les variants de signification inconnue identifiés dans PQBP1.


Jeremie COURRAUD, Camille ENGEL, Nathalie DROUOT, Angélique QUARTIER, Ursula HOUESSOU, Arthur SORLIN, Elise BOUCHER, Lionel VAN MALDERGEM, Patrick EDERY, Massimiliano ROSSI, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Vera KALSCHEUER, Jean-Louis MANDEL, Amélie PITON (Strasbourg)
10:00 - 11:00 #28713 - P018 Huit nouveaux cas de patientes présentant un variant pathogène de novo dans le gène ARX et revue de la littérature du phénotype des femmes hétérozygotes.
Huit nouveaux cas de patientes présentant un variant pathogène de novo dans le gène ARX et revue de la littérature du phénotype des femmes hétérozygotes.

Le facteur de transcription ARX (Aristaless-Related Homeobox) joue un rôle fondamental dans le développement cérébral. Le phénotype des hommes hémizygotes porteurs de variants pathogènes dans ce gène est bien connu : tous présentent une déficience intellectuelle (DI) et/ou une encéphalopathie épileptique, associée ou non à des malformations cérébrales (anomalies du corps calleux, troubles de la gyration). Les femmes hétérozygotes sont asymptomatiques dans la grande majorité des cas. Cependant, dans les formes familiales, certaines femmes conductrices ont été rapportées avec une DI et/ou une agénésie du corps calleux (ACC). De plus, 7 cas sporadiques de patientes avec des troubles du neuro-développement ont été rapportés dans la littérature avec un variant pathogène de novo du gène ARX.

Afin de préciser le phénotype des femmes présentant une mutation pathogène du gène ARX (à l’exclusion des expansions des chaînes polyA), nous avons collecté les données cliniques et génétiques de 8 nouvelles patientes dont le variant ARX est survenu de novo, et avons fait une revue de la littérature des 63 cas féminins déjà rapportés (56 cas familiaux et 7 cas de novo). 

Parmi ces 8 patientes, 5/8 (62,5%) présentaient une encéphalopathie épileptique, tandis que les 3 autres avaient une déficience intellectuelle et/ou une épilepsie. Toutes présentaient une ACC. 

Ces résultats sont comparables aux 7 patientes de la littérature porteuses de variants ARX de survenue de novo, dont 6/7 présentent une encéphalopathie épileptique. Une seule a simplement des difficultés d’apprentissage. Une imagerie est disponible pour 6 des 7 patientes et  4/6 présentent une ACC. 

Concernant les cas familiaux rapportés dans la littérature, 41/56 (73%) femmes sont asymptomatiques, parmi lesquelles 33% ont une ACC isolée. 12/56 (21%) présentent une déficience intellectuelle, associée à une épilepsie dans 54,5 % des cas et /ou une ACC dans 80% des cas. 3 cas sur les 56 (5,4%) présentent une encéphalopathie épileptique sévère. 

Les variants pathogènes des cas survenus de novo sont des faux-sens localisés dans l'homéodomaine, ou des variants tronquants, ce qui est également le cas pour les cas familiaux les plus sévères.

 

Cette étude permet (i) de confirmer l'existence d'un phénotype sévère d'encéphalopathie épileptique chez les femmes porteuses d’un variant pathogène du gène ARX, (ii) de préciser la fréquence de la DI chez les femmes conductrices (iii)  et de souligner l’importance de l’étude de ce gène devant une ACC, associée ou non à des troubles du neuro-développement.


Mathilde GRAS (Paris), Solveig HEIDE, Cyril MIGNOT, Sandra WHALEN, Boris KEREN, Anna JANSEN, Kathelijn KEYMOLEN, Katrien STOUFFS, Mélanie JENNESSON, Céline POIRSIER, Gaetan LESCA, Mathieu MILH, Perrine CHARLES, Delphine HERON
10:00 - 11:00 #27937 - P023 Délimitation du phénotype épileptique et neurodéveloppemental des patients porteurs de variants constitutionnels pathogènes du gène RORB.
P023 Délimitation du phénotype épileptique et neurodéveloppemental des patients porteurs de variants constitutionnels pathogènes du gène RORB.

Contexte : RORB code pour un facteur de transcription dont le ligand est inconnu. Son expression est limitée au système nerveux central. Des études menées sur des modèles murins ont montré l’importance du gène RORB dans le système nerveux. Les premiers patients décrits présentaient une microdélétion 9q21.13 comprenant RORB avec un tableau clinique associant un retard du développement et une épilepsie fréquente. Deux autres publications ont rapporté des patients porteurs d'autres types de variants pathogènes du gène RORB avec une description du phénotype incluant une déficience intellectuelle et une épilepsie comme trait commun. Notre objectif est de délimiter le type de crises, les syndromes épileptiques et le profil neurocognitif d’une cohorte de patients porteurs de variants de RORB.

Méthodes : Un appel à collaboration internationale nous a permis d’analyser les phénotypes détaillés (description des crises, EEG, IRM) et les génotypes de 30 patients.

Résultats : 30 patients ont été inclus (15 patients masculins, âge médian : 9,5 ans (1an-21 ans)). Les différents variants de RORB comprenaient 4 microdélétions, 9 variants non-sens (frameshift and nonsense), 2 variants d'épissage, 2 variants délétions dans la trame (inframe) et 10 variants faux-sens. Les variants de RORB étaient de novo chez 15 patients (50%) et étaient hérités chez 9 patients (par la mère pour 4 patients et par le père pour 5 patients). Le mode de transmission était inconnu pour 6 patients.

Des crises d’épilepsie ont été rapportées chez 26/30 (87%) patients, avec un âge médian au début de l'épilepsie de 3 ans (4 mois-12 ans). Le syndrome épileptique le plus fréquent était l'épilepsie-absence, incluant l'épilepsie absence de l’enfant (n=6), l'épilepsie absence de l’adolescent (n=1), l'épilepsie absence à début précoce (n=4), l'épilepsie absences avec myoclonies (n=3), les myoclonies palpébrales avec absence (n=4). Un patient présentait une épilepsie myoclonique, deux autres patients avaient une épilepsie focale, et un dernier seulement de rares crises fébriles. Trois individus présentaient une épilepsie généralisée combinant plusieurs types de crises dont des crises toniques, et un patient présentait des pointes-ondes continues du sommeil. Une déficience intellectuelle a été décrite chez 25 des 30 patients (83%), étant légère chez 13 patients, modérée chez 10 patients, et sévère chez 2 patients.

Conclusion : Le phénotype des patients porteurs du variant RORB est caractérisé par des syndromes épileptiques généralisés, avec comme principale type de crises des absences, associé à une déficience intellectuelle légère à modérée. Étant donné le niveau d'expression élevé de RORB dans les réseaux thalamo-corticaux, les variants pathogènes de RORB pourraient altérer les états oscillatoires, favorisant la survenue des absences. Des études fonctionnels sont en cours pour tester les conséquences de certains variants dans des neurones en culture.


Zeynep GOKCE-SAMAR, Annalisa VETRO, Julitta DE BELLESCIZE, Damien SANLAVILLE, Tiziana PISANO, Christian KORFF, Joël FLUSS, Carla MARINI, Blanca MERCEDES ALVAREZ, Nicolas CHATRON, Sanmati CUDDAPAH, François LECOQUIERRE, Anne-Marie GUERROT, Axel LEBAS, Hervé TESTARD, Katherine HELBIG, Alexis ARZIMANOGLOU, Audrey LABALME, Anna RUIZ, Adeline NGOH, Manju KURIAN, Pascal JOSET, Katharina STEINDL, Noemie PENAUD, Georgia RAMANTANI, Martin KRENN, Lucia GERSTL, Silvia VIEKER, Dana CRAIU, Manuela PENDZIWIAT, Chad HALDEMAN-ENGLERT, Ilya KANIVETS, Irina ROMANOVA, Deepa RAJAN, Jill Anne MOKRY, Au MARGARET, Elisabetta CESARONI, Pia ZACHER, Sonja NEUSER, Maximilian RADTKE, Sigrid TINSCHERT, Ines MOHNKE, Tobias BARTOLOMAEUS, Konrad PLATZNER, Chiara KLOECKNER, Rami ABOU JAMRA, Ingo HELBIG, Julien COURCHET, Sébastien KÜRY, Renzo GUERRINI, Gaetan LESCA (Lyon)
10:00 - 11:00 #28267 - P028 Approche intégrative pour la caractérisation de Variants de Signification Inconnue dans le gène DYRK1A et conséquence de son inactivation dans un modèle de précurseurs neuronaux humains.
P028 Approche intégrative pour la caractérisation de Variants de Signification Inconnue dans le gène DYRK1A et conséquence de son inactivation dans un modèle de précurseurs neuronaux humains.

La déficience intellectuelle (DI) est un trouble neurodéveloppemental avec une contribution génétique importante, caractérisé par une grande hétérogénéité génétique. Si l'avènement du séquençage haut-débit a révolutionné l'identification de variants dans la DI, leur interprétation est devenue un enjeu majeur, notamment pour les variants faux-sens qui restent à l’heure actuelle classés comme Variants de Signification Inconnue (VSI). La mise au point de tests fonctionnels visant à tester l’effet des VSI est donc essentiel, et permet d'une part de rendre un diagnostic aux familles concernées mais également de mieux caractériser la fonction des protéines impliquées dans la DI. Nous illustrons cette question en présentant ici une approche intégrative pour reclasser les VSI dans le gène DYRK1A. Le syndrome DYRK1A est une des formes de DI les plus fréquentes (0,5% des patients DI) et inclue entre autres une microcéphalie, un retard de langage ainsi qu’une dysmorphie faciale. DYRK1A code pour une kinase à double spécificité Tyrosine et Serine/Thréonine impliquée dans de nombreux processus cellulaires. Nous avons dans un premier temps mis au point une approche intégrative composée d’un score clinique spécifique du syndrome DYRK1A, d’une signature de méthylation de l’ADN ainsi que de différents tests fonctionnels in vitro permettant d’évaluer l’impact des variants sur la stabilité, la localisation cellulaire ainsi que l’activité kinase de DYRK1A. Cette approche nous a permis de reclasser une douzaine de VSI et de mettre en évidence un potentiel variant gain de fonction dans DYRK1A (la totalité des mutations rapportées jusqu’à présent étant des perte-de-fonction). Pour mieux comprendre les conséquences des mutations perte-de-fonction, nous avons inactivé DYRK1A dans un modèle de précurseurs neuronaux humains (hNSC). Après avoir établi l’interactome de DYRK1A dans ces cellules et identifié de nouveaux partenaires protéiques, nous avons caractérisé les gènes dont l’expression était altérée après une inactivation de DYRK1A. Parmi les gènes cibles identifiés, nous avons pu observer un enrichissement en protéines transmembranaires ou composantes de la matrice extracellulaire, et en protéines impliquées dans la régulation du cycle cellulaire. De plus, nous avons pu mettre en évidence qu’une inactivation de DYRK1A entrainait une diminution de la prolifération des précurseurs neuronaux ainsi qu’une baisse d’expression de la protéine P21, un acteur important du cycle cellulaire, et une diminution de l’activation des protéines de la voie des MAP kinases ERK1/2.

En conclusion, notre étude a permis non seulement de mettre en place un pipeline permettant de caractériser l’effet de n’importe quel VSI identifié dans DYRK1A, mais également de caractériser les conséquences de ces mutations dans un modèle de précurseurs neuronaux en culture, permettant de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques impliqués dans le syndrome DYRK1A.


Jérémie COURRAUD (STRASBOURG), Eric CHATER-DIEHL, Benjamin DURAND, Marie VINCENT, Imène BOUGELBÈNE, Nathalie DROUOT, Maria MUNIZ MORENO, Angélique QUARTIER, Geneticists And Clinicians FRENCH AND DANISH MOLECULAR GENETICISTS AND CLINIC, Alexandra BENCHOUA, Yann HERAULT, Julie THOMPSON, Marjolaine WILLEMS, Rosanna WEKSBERG, Amélie PITON
10:00 - 11:00 #28416 - P033 Première description d’angiopathie amyloïde cérébrale à début précoce et maladie d'Alzheimer liées à une triplication du locus APP.
P033 Première description d’angiopathie amyloïde cérébrale à début précoce et maladie d'Alzheimer liées à une triplication du locus APP.

Le gène APP (Amyloid-β precursor protein, 21q21.3) code pour le précurseur du peptide Amyloide β (Aβ), dont l’agrégation dans le parenchyme cérébral entraine une maladie d’Alzheimer (MA) et l’agrégation dans les vaisseaux corticaux et lepto-méningés entraine une angiopathie amyloïde cérébrale (AAC), à l’origine de saignements intracérébraux. MA et AAC sont souvent associées dans les formes sporadiques comme monogéniques de MA et/ou AAC. Les duplications du locus APP sont responsables d’AAC et/ou MA à début précoce ( < 65 ans). Ces CNV impliquent toujours APP en entier, avec ou sans les gènes voisins, et sont associés à des taux sanguins d'ARN messager d’APP environ 1,5 fois plus élevés que ceux des témoins. Chez les porteurs d’une duplication d’APP, la taille et le contenu génique du CNV n’est pas directement corrélé à la clinique. Cependant, les patients atteints de trisomie 21, qui présentent classiquement une MA précoce, développent moins fréquemment des hématomes cérébraux, suggérant la présence de mécanismes protecteurs. Nous rapportons ici la première triplication du locus APP et discutons de son impact.

Le cas index est un homme de 41 ans adressé pour l'évaluation d'un déclin cognitif progressif (MMSE 18/30). L'IRM cérébrale et les biomarqueurs du liquide cérébro-spinal étaient évocateur d’une MA avec AAC. Son père est décédé à l'âge de 48 ans d’un hématome cérébral dans un contexte de CAA évoluant depuis ses 37 ans et de déclin cognitif progressif évoquant une MA. L’analyse par QMPSF a révélé 4 copies du gène APP chez le cas index. Sa mère, 68 ans, non affectée, était porteuse de 2 copies du gène, suggérant un génotype 3 + 1 chez le patient et son père, génotype confirmé par FISH métaphasique. En aCGH (Agilent 180K), la triplication 21q21.3 de 506 kb (chr21:27,156,233-27,662,338;hg19) était restreinte au gène APP. Les niveaux d'ARNm sanguin d’APP du cas index, évalués par RT-ddPCR, étaient doublés par rapport aux sujets contrôles (N=10) et supérieur à la moyenne des porteurs d’une duplication d’APP (N=9).

Il s'agit du premier cas de triplication du locus APP, provoquant un doublement du niveau d'ARNm d’APP, dans une famille présentant une MA avec AAC autosomique dominante, parmi les plus précoces et sévères comparé aux descriptions des porteurs de duplications. Cette observation suggère que le mécanisme décrit dans les duplications d’APP (augmentation de la production d’APP et, par conséquent, du peptide issu de son clivage, conduisant à des dépôts amyloidies précoces) est encore accentué par la présence d’une quatrième copie du gène. Ce type de sensibilité au dosage génique, illustré par une triplication conduisant à un phénotype proche, mais plus sévère, que de celui de la duplication correspondante, constitue un exemple relativement rare en génétique médicale, à l’instar des duplications/triplications du gène SNCA dans les synucléopathies.  


Kevin CASSINARI (Rouen), Lou GRANGEON, Stéphane ROUSSEAU, Bernard CROISILE, Maïté FORMAGLIO, Olivier MOREAUD, Jean BOUTONNAT, Nathalie LE MEUR, Manuele MINÉ, Thibault COSTE, Eva PIPIRAS, Elisabeth TOURNIER-LASSERVE, Anne ROVELET-LECRUX, Dominique CAMPION, David WALLON, Gaël NICOLAS
10:00 - 11:00 #28210 - P038 Quand une atteinte dominante cache une forme récessive.
P038 Quand une atteinte dominante cache une forme récessive.

Les épidermolyses bulleuses forment un groupe hétérogène de maladies génétiques caractérisées par une importante fragilité cutanéo-muqueuse : bulles, érosions…. La forme dystrophique, caractérisée par une anomalie quantitative ou qualitative du collagène 7, est transmise selon les modes dominant (EBDD) ou récessif (EBDR). Le phénotype est habituellement modéré dans les formes dominantes même si quelques rares cas ont été associés à des manifestations sévères.

Le cas index (CI), une petite fille âgée de 4 ans, née de parents non apparentés originaires de Tunisie, présente une EBD modérée révélée par une aplasie cutanée congénitale des membres inférieurs d’évolution rapidement favorable en quelques mois. Son père mentionne également des bulles des extrémités survenant aux frottements. Il a des ongles dystrophiques. L’ensemble suggère une EBDD. Le couple consulte dans le cadre d’une grossesse en cours.

Chez le cas index, le séquençage haut débit d’un panel de gènes a permis l’identification de deux variants dans le gène COL7A1, à l’état hétérozygote composite : c.6187C>T p.(Arg2063Trp) localisé dans l’exon 74 et hérité de la mère, et c.4011G>A p.(Pro1337Pro) dans l’exon 33 et hérité du père. Les deux variants sont pathogènes et décrits chez des patients atteints d’EBD dans une forme récessive (Hovnanian et al 1997 PMID Varki et al 2007 PMID 16971478). Ce résultat nous a conduit à reconsidérer le diagnostic d’EBD dominante dans cette famille.

Puisque la forme clinique d’EBD modérée du père du CI ne semblait en effet pas imputable au seul variant c.4011G>A, les explorations génétiques de cette famille ont été complétées par un séquençage haut débit de l’ensemble des exons du gène COL7A1 chez le père révélant  un second variant hétérozygote localisé en trans, c.87del p.(Thr30Profs*74), dans l’exon 2.  Ce variant n’est ni publié ni rapporté dans les bases de données de polymorphismes.  Selon la classification ACMG, le variant c.87del peut être considéré comme pathogène (PVS1 + PM2 + PM3 + PM4).

Ainsi, les résultats inattendus de l’analyse moléculaire ont conduit 1) à reconsidérer le mode de transmission de cette EBD modérée. Initialement autosomique dominante, la transmission est finalement autosomique récessive ; 2) à préciser le conseil génétique pour le couple : risque de 50% d’avoir un enfant atteint d’EBDR, la transmission du variant maternel c.6187C>T et du variant paternel c.87del étant associée à un risque de forme sévère.

Le diagnostic prénatal a permis d’identifier les variants c.6187C>T et c.4011G>A à l’état hétérozygote composite chez le fœtus suggérant une EBD modérée. La grossesse a été poursuivie et l’enfant, de sexe masculin, a présenté une forme d’EBDR plus modérée que celle du CI.

Cette observation montre l’intérêt majeur du séquençage haut débit en trio en cas de mode de transmission alternatif pour un même gène et souligne l’importance de la concertation clinico-biologique dans certaines situations.


Fabienne CHARBIT-HENRION (Paris), Adrienne ELMORJANI, Emilie AZOUGUENE, Alain HOVNANIAN, Christine BODEMER-SKANDALIS, Nathalia BELLON, Tania ATTIE-BITACH, Joana BENGOA, Smail HADJ-RABIA, Julie STEFFANN
10:00 - 11:00 #28799 - P043 Hétérogénéité clinique et moléculaire d’une cohorte française de sujets ayant un syndrome GACI (Generalized Arterial Calcification of Infancy).
P043 Hétérogénéité clinique et moléculaire d’une cohorte française de sujets ayant un syndrome GACI (Generalized Arterial Calcification of Infancy).

Le syndrome GACI (Generalized arterial calcification of infancy) est une maladie autosomique récessive rare caractérisée par l’association variable de calcifications artérielles et péri-articulaires et d’un rachitisme hypophosphatémique (RHP). S’il est généralement diagnostiqué en prénatal ou dans la première année de vie, il peut également être découvert plus tard voire à l’âge adulte. La majorité des nouveau-nés avec syndrome GACI décèdent précocement de complications cardiovasculaires. Les formes avec survie > à 6 mois voire révélées tardivement sont aujourd’hui mieux reconnues, et identifiées sur le plan moléculaire par une variation pathogène de ENPP1 (ecto-nucléotide pyrophosphatase/phosphodiesterase 1) ou ABCC6 (multidrug resistance-associated protein 6). Il existe en effet un chevauchement avec le pseudo-xanthome élastique (PXE associé à ABCC6) ayant élargi le spectre clinico-moléculaire de ce cadre syndromique. Nous rapportons 8 patients avec GACI associés à un variant pathogène de ENPP1, suivis actuellement dans notre filière de santé maladies rares OSCAR. Nous avons exclu de cette cohorte descriptive les patients décédés dans la première année de vie.

Le diagnostic a été porté entre l’âge de 3 semaines et 61 ans. Nous analysons les profils cardio-vasculaires, squelettiques, ORL, cutanés et leur retentissement fonctionnel. Les formes précoces (n=4) se manifestent initialement par des complications cardiovasculaires (n=3) liées aux calcifications étendues des artères de moyen et de gros calibre (n=4). Les formes tardives (n=4) sont révélées par un RHP résistant au traitement médical (avec des déformations sévères récidivantes malgré la chirurgie chez 2 d’entre eux). Tous ces patients « GACI survivants » présentent un RHP dans leur évolution(n=8), auquel s’associent de façon variable :  surdité (n= 5), HTA (n=6), néphrocalcinose (n=2), calcifications vasculaires (n=6), articulaire (n=4) ou viscérales (n=4), retard des acquisitions (n=2), stries angioïdes (n=2) et des anomalies dentaires (n=2). Les patients ont été traités par biphosphonates (n=6), anti hypertenseur (n=6 ), phosphore oral (n=7 ), un-alpha (n= 5), vitamine D (n=8), traitement anti-épileptique (n=1). De nombreuses calcifications vasculaires et viscérales ont régressé après un an, avec ou sans traitement par biphosphonates, ce qui suggère une évolution propre de la maladie après 1 an.

L’hétérogénéité des présentations appelle à évoquer précocément ce diagnostic devant des signes atypiques comme des calcifications articulaires ou viscérales, des stries angioïdes, ou un rachitisme hypophosphatémique non classique.

Seul un suivi prospectif longitudinal permettrait de mieux caractériser la correspondance génotype/phénotype/pronostic et d’évaluer le bénéfice des traitements conventionnels, pour optimiser la prise en charge au long cours et préparer l’avènement de thérapeutiques ciblées.


Alix BESANÇON (Paris), Fanny BAJOLLE, Alexandra DESDOITS, Marina CHARBIT, Mathilde CAILLIEZ, Myriam DAO, Claire GAY, Matthieu ROBERT, Stéphanie PANNIER, Valérie CORMIER-DAIRE, Dominique PRIÉ, Agnès LINGLART, Geneviève BAUJAT
10:00 - 11:00 #28657 - P048 Spectre mutationnel des gènes MYO7A et USH2A enrichi par l’analyse d’une cohorte de 235 patients atteints d’un syndrome de Usher.
P048 Spectre mutationnel des gènes MYO7A et USH2A enrichi par l’analyse d’une cohorte de 235 patients atteints d’un syndrome de Usher.

Le syndrome de Usher est un syndrome oculo-auditif rare de transmission autosomique récessive affectant environ 1 individu sur 30,000. Trois types sont décrits en fonction de la sévérité de l’atteinte auditive et de la rétinite pigmentaire, ainsi que de la présence ou non d’une aréflexie vestibulaire.

MYO7A et USH2A sont les 2 gènes les plus fréquemment impliqués respectivement dans le syndrome de Usher de type I (le plus sévère) et de type II (le plus fréquent).

 

Nous analysons l’ADN de patients référés au laboratoire, par séquençage Illumina via un panel « Neurosensoriel » qui inclut les 10 gènes responsables du syndrome de Usher. Notre approche détecte les SNVs (Single Nucleotide Variation), indels ainsi que les CNVs (Copy Number Variation). Des analyses complémentaires telle la QMPSF (Quantitative Multiplex PCR of Short Fluorescent fragments) sont utilisées pour valider la présence des CNVs. Si nécessaire, des analyses fonctionnelles de type minigène sont effectuées pour évaluer l’impact des variants sur l’épissage.

Nous présentons ici l’analyse d’une cohorte de 235 cas index atteints du syndrome d’Usher dont 74 présentent un génotype pathogène MYO7A et 161 présentent un génotype pathogène USH2A.

 

Sur les 470 allèles identifiés, 56 % sont uniques (85 MYO7A et 179 USH2A), ce qui souligne un nouvelle fois la forte hétérogénéité liée à ce syndrome. Parmi ces 470 allèles, 22 allèles MYO7A et 49 USH2A n’ont jamais été rapportés dans la littérature. Tous les types de variants (tronquants, faux-sens, altérant l’épissage, grands réarrangements) et toutes les combinaisons d’allèles sont retrouvés.

Par ailleurs, il est important de noter que les altérations de type faux sens représentent un fort pourcentage : 31,1% (46/148) pour MYO7A et 25,4% (82/322) pour USH2A.

Si le diagnostic moléculaire du syndrome de Usher est aujourd’hui facilement effectué par MPS (Massively Parallel Sequencing), il n’en reste pas moins délicat du fait de l’identification constante de nouveaux variants (dont la plupart resteront privés) et de la forte proportion de faux sens. Ces derniers nécessitent systématiquement des analyses in silico plus poussées rendant le diagnostic, le pronostic ainsi que le conseil génétique compliqués.

 

Notre cohorte illustre la grande variabilité des génotypes MYO7A et USH2A dans le syndrome de Usher, et souligne à la fois l’importance de poursuivre les investigations pour caractériser les nouveaux variants pathogènes ainsi que l’intérêt de décrire et de partager les nouveaux allèles, via, les bases de données Locus-spécifiques telles LOVD ou spécialisées comme ClinVar.

Enfin, nous discutons également une corrélation génotype-phénotype liée à ces gènes. Le partage et l’accessibilité aux différents génotypes pathogènes est indispensable pour appréhender les mécanismes de l’hétérogénéité phénotypique liée aux variants de ces gènes.


Luke MANSARD (Montpellier), David BAUX, Christel VACHÉ, Valérie FAUGÈRE, Corinne BAUDOIN, Julie BIANCHI, Catherine BLANCHET, Marjolaine WILLEMS, Isabelle MEUNIER, Vasiliki KALATZIS, Michel KOENIG, Anne-Françoise ROUX
10:00 - 11:00 #28082 - P058 Atteinte du tissu conjonctif et anomalies cardiovasculaires chez les patients atteints d’hétérotopie nodulaire périventriculaire liée au gène FLNA.
P058 Atteinte du tissu conjonctif et anomalies cardiovasculaires chez les patients atteints d’hétérotopie nodulaire périventriculaire liée au gène FLNA.

L’hétérotopie nodulaire périventriculaire de type 1 (PVNH1) est une maladie rare dominante liée à l’X, due à une perte de fonction du gène FLNA et l’épilepsie en est sa manifestation principale. Des atteintes cardiovasculaires (CV) et des anomalies du tissu conjonctif (CTD) peuvent s’y associer mais leurs fréquences et distributions sont mal connues.

L’objectif est d’évaluer les caractéristiques CV et CTD chez les patients présentant une perte de fonction confirmée du gène FLNA.

Une approche rétrospective systématisée portant sur 32 critères cliniques et paracliniques a été utilisée pour définir leur fréquence et leur distribution, au-delà du tableau neurologique. Nous avons évalué les présentations cliniques des patients présentant au moins un signe CV ou CTD, à partir de trois cohortes indépendantes : 10 patients du Centre de Référence des Maladies Vasculaires Rares, 23 patients du laboratoire national de diagnostic de référence pour les filaminopathies-A, et 59 patients issus de notre revue de la littérature.

La présence d’une hétérotopie nodulaire périventriculaire était confirmée chez 95% (n= 87/92) et n’a pas pu être recherchée chez 4 patients.  La moitié des patients ne présentaient pas de symptôme neurologique. 3/4 avaient une présentation syndromique (CV et/ou CTD). Les anomalies CV se distribuaient, en anévrismes ou dilation aortiques pour ¾ des patients, persistance du canal artériel pour 1/3 et communications interventriculaire et interauriculaire pour 1/3. Les anomalies CTD touchaient 3/4 des patients dont 67% d’hyperlaxité articulaire et 40% d’hyperélasticité cutanée.

Aucune relation génotype/phénotype n’a pu être mise en évidence, mais un enrichissement de variations faux-sens dans le domaine CH1 de la protéine a été identifié.

Notre étude confirme que les anomalies CV et CTD sont fréquentes et associées chez les patients PVNH1 et que l’atteinte neurologique n’est pas systématiquement présente. Ces atteintes CTD et/ou CV devraient être recherchées devant toute PVNH1, en raison de la prévalence et de la gravité de la maladie aortique dans cette affection. Par ailleurs, devant un tableau clinique d’aortopathie syndromique nous proposons que l'analyse moléculaire du FLNA soit réalisée même en l'absence d’épilepsie ou autre signe neurologique. Une IRM cérébrale pourrait être réalisée pour étayer l’hypothèse de PVNH1 notamment en cas de variant de signification incertaine dans FLNA. Enfin, malgré l'hérédité dominante liée à l'X, nos données suggèrent qu’un phénotype évocateur chez un patient masculin ne devrait pas exclure cette hypothèse diagnostique.


Clarisse BILLON (Paris), Salma ADHAM, Natalia HERNANDEZ POBLETE, Anne LEGRAND, Michael FRANK, Laurent CHICHE, Stéphane ZUILY, Karelle BENISTAN, Laurent SAVALE, Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOUI, Anne-Claire BREHIN, Laurence BAL, Tiffany BUSA, Mélanie FRADIN, Chloé QUELIN, Bertrand CHESNEAU, Denis WAHL, Patricia FERGELOT, Cyril GOIZET, Tristan MIRAULT, Xavier JEUNEMAITRE, Juliette ALBUISSON
10:00 - 11:00 #28659 - P063 Rôle majeur de la testostérone dans la survenue de rupture aortique spontanée dans un modèle souris de syndrome d’Ehlers-Danlos vasculaire.
P063 Rôle majeur de la testostérone dans la survenue de rupture aortique spontanée dans un modèle souris de syndrome d’Ehlers-Danlos vasculaire.

Rationale: Vascular Ehlers-Danlos syndrome (vEDS) is a rare autosomal dominant inherited connective tissue disorder characterized by spontaneous arterial ruptures, usually occurring in young adulthood. A phenotypic heterogeneity has been described, partly explained by the type of variant in the causal COL3A1 gene. Notably, a higher mortality rate is suspected in young affected men, suggesting the influence of sex hormones. Several Col3a1 knock-in mouse models have shown a lower survival rate in males caused by aortic rupture.

Objectives: Investigation of the effect of castration or the addition of testosterone on the occurrence of aortic rupture in our Col3a1+/G182R mouse model.

Methods: The survival and the aortic structure in Col3a1+/G182R knock-in male or female mice with or without castration ± hormone substitution were assessed. Transcriptomic analyses of aortic tissue were performed in Col3a1+/G182R and wild type (WT) males or females using Gene set enrichment analysis (GSEA).

Results: Early orchidectomy (orx) at 5 weeks of age in Col3a1+/G182R male mice improved the survival rate at 16 weeks compared to sham-operated controls (89% vs 67%, p=0.08) whereas ovariectomy (ovx) in Col3a1+/G182R female did not modify it (96% vs 89%, ns). Subcutaneous administration of angiotensin II (Ang II) (0.5 mg/kg/min) considerably worsened the survival rate in Col3a1+/G182R sham-operated male (0% survival rate at 10 days) but mortality was delayed and less severe in orx male mice (27% at 14 days). Ovx did not influence the Ang II – induced mortality rate, suggesting a specific effect of testosterone. Indeed, subcutaneous administration of testosterone in Col3a1+/G182R ovx female mice significantly worsened the survival at 16 weeks (52% vs 96%, p=0.0006). Aortic diameter of Col3a1+/G182R female mice was smaller than that of Col3a1+/G182R male mice, but the collagen content was similar in both sexes and not influenced by castration on this short-term period. Aortic transcriptomic analysis showed 131 differentially-expressed genes (DEG) between Col3a1+/G182R and WT male mice, among them 17 genes expressed in the endothelium and 7 related to the endothelin-1 and nitric oxide pathway. The same comparison in female mice retrieved the upregulation of 21 DEG belonging to the extracellular matrix (ECM) network, among them Fbn1 encoding fibrillin, Col1a1 and Col1a2 encoding the most abundant fibrillar collagen in the arterial wall. GSEA analyses confirmed the upregulation of the endothelin-1 and nitric oxide pathway in males and the remodeling of ECM in females.

Conclusion: This study confirms the implication of testosterone in causing arterial fragility in this vEDS mouse model with a complex mechanism of DEG suggesting an important role of the endothelium in the pathophysiology of the disease.


Anne LEGRAND (PARIS), Charline GUERY, Irmine LOISEL-FERREIRA, Coralie FONTAINE, Frank GITON, Salma ADHAM, Tristan MIRAULT, Eric CLAUSER, Xavier JEUNEMAITRE
10:00 - 11:00 #28000 - P068 Troubles des fonctions exécutives et symptomatologie anxio-dépressive chez les enfants et adolescents atteints de cytopathies mitochondriales.
P068 Troubles des fonctions exécutives et symptomatologie anxio-dépressive chez les enfants et adolescents atteints de cytopathies mitochondriales.

Les cytopathies mitochondriales regroupent une grande variété de pathologies dont le dénominateur commun est un déficit de la chaîne respiratoire mitochondriale. Les troubles neurologiques entrainés par ces déficits énergétiques sont bien connus mais il existe peu de description des troubles psychiatriques qu’ils entraînent.

Les troubles les plus fréquemment rapportés dans les cytopathies mitochondriales sont des troubles dépressifs, anxieux, bipolaires et psychotiques. Ces symptômes psychiatriques précèdent parfois de plus de 10 ans le diagnostic de la pathologie mitochondriale suggérant que les symptômes psychiatriques pourraient apparaitre précocement. Les objectifs de l’étude étaient de décrire les troubles psychiatriques et neuropsychologiques ainsi que la qualité de vie d’enfants atteints de cytopathies mitochondriales.

Matériel et méthodes : une cohorte de 12 enfants a été recrutée prospectivement entre février 2019 et février 2020 dans le Centre de Références des Pathologies Mitochondriales d’Angers (France). Les participants ont bénéficié d’une évaluation psychiatrique, avec entretien semi-structuré et passation d’échelles psychiatriques d’évaluation globale (BPRS : Brief Psychiatric Rating Scale et EGF : Evaluation Globale du Fonctionnement), de dépression (CDI : Children Depression Inventory), de troubles anxieux (RCMAS : Revised Children's Manifest Anxiety Scale), d’hyperactivité/inattention (échelle de Conners parents et enseignants) et de qualité de vie (PedsQL adapté à l’âge). Une évaluation neuropsychologique a également été réalisée avec test d’efficience intellectuelle (WISC-V) et un Inventaire comportemental des fonctions exécutives (BRIEF).

Résultats : Quatre enfants (33,3 %) avaient des symptômes dépressifs. Six enfants (50 %) ont signalé des symptômes d'anxiété lors de l'entretien psychiatrique et 3 enfants (25 %) souffraient effectivement d'anxiété selon l'échelle RCMAS. Par rapport aux autres enfants atteints de maladies chroniques, les individus de cette cohorte ont rapporté un score global de qualité de vie inférieur et des scores inférieurs dans les sous-échelles physiques et sociales. Concernant le profil neuropsychologique des enfants, le score moyen à la WISC-V dans notre cohorte était de 87,3± sd=25,3 [52 ;120]. Deux enfants, soit 20% des 10 enfants évalués avec cette échelle, avait un score de QI total situé dans la zone de déficience (QIT < 70).

Conclusion : Cette étude montre que les cytopathies mitochondriales peuvent entraîner des troubles psychiatriques ainsi que des dysfonctionnements neuropsychologiques chez les enfants et les adolescents dont le cerveau est en développement. Elle met en évidence la nécessité de réaliser des évaluations psychiatriques régulières dans cette population.


Elise RIQUIN, Thomas LE NERZÉ, Natwin PASQUINI, Magalie BARTH, Clément PROUTEAU, Estelle COLIN, Patrizia AMATI-BONNEAU, Vincent PROCACCIO, Patrick VAN BOGAERT, Philippe DUVERGER, Arnaud ROY, Dominique BONNEAU (Angers)
10:00 - 11:00 #28649 - P073 Forme précoce de déficit en MTHFR : une maladie traitable ? Influence du dépistage et du traitement précoce sur le devenir à long terme.
P073 Forme précoce de déficit en MTHFR : une maladie traitable ? Influence du dépistage et du traitement précoce sur le devenir à long terme.

MTHFR deficiency is a severe autosomal recessive inborn error of folate metabolism leading to hyperhomocysteinemia and low methionine due to the dysfunction of the remethylation pathway of homocysteine to methionine.

MTHFR deficiency can present at any age. The clinical course varies according to the age of onset: the early-onset presentations (neonatal period and early infancy [≤ 3 months]) and the non-early-onset presentations (late infancy or early childhood [from 3 months to 10 years] and adolescence or adulthood [ > 10 years]). Early-onset patients typically exhibit a life-threatening acute neurologic deterioration. However, data on these patients especially long-term outcomes are scarce. The aims of this study were 1) to study and describe the clinical and laboratory parameters of early-onset MTHFR-deficient patients (i.e. ≤ 3 months of age) and 2) to identify predictive factors of severe neurodevelopmental outcomes.

To this end, we conducted a retrospective multicentric international cohort study on patients with MTHFR deficiency. Characteristics of patients with early-onset MTHFR deficiency were described at time of diagnosis and at the last follow-up visit. Logistic regression analysis was used to identify predictive factors of severe neurodevelopmental outcome in a broader subset of patients with early and non-early-onset MTHFR deficiency.

The study cohort, recruited from 32 international metabolic centres, consisted of 64 patients including 32 with early-onset presentation. More than 70% of the early-onset MTHFR-deficient patients exhibited neurologic symptoms (including hypotonia, microcephaly, seizures) and feeding difficulties at time of diagnosis. Eyes issues (i.e. poor or absent eye contact) and respiratory failure were reported in 38% and 30% of patients respectively. Initial brain MRI abnormalities  included ventricle dilatation (67%), cortex atrophy (56%), external CSF spaces dilatation (56%) and myelination delay (44%). At the last follow-up visit (median follow-up time of 8.1 years), 76% of treated patients exhibited a severe neurodevelopmental outcome. Among the whole study population, pre-symptomatic diagnosis was independently associated with a significantly better neurodevelopmental outcome (adjusted OR 0.004, [0.002-0.232]). The analytic neurologic examination was normal for all of them at the last follow-up visit.

Paediatricians and geneticists need to be aware of this rare and severe but potentially treatable inborn error of metabolism. Treatment should be initiated as early as possible, before irreversible brain damage. This study provides a clear evidence for benefits of pre-symptomatic diagnosis and subsequent appropriate therapeutic management, highlighting the need for systematic newborn screening and family screening in high-risk families for MTHFR deficiency.


Mathilde YVERNEAU (Rennes), Stéphanie LEROUX, Apolline IMBARD, Florian GLEICH, Jean-François BENOIST, Léna DAMAJ, Manuel SCHIFF
10:00 - 11:00 #28543 - P078 Autoinflammation liée à l’haploinsuffisance A20 : identification et caractérisation fonctionnelle de nouveaux variants A20.
P078 Autoinflammation liée à l’haploinsuffisance A20 : identification et caractérisation fonctionnelle de nouveaux variants A20.

A20 est une enzyme d'édition de l'ubiquitine codée par le gène A20 (ou TNFAIP3, tumor necrosis factor a-induced portien 3). A travers son activité E3 ligase et déubiquitinase, A20 régule plusieurs substrats de la voie NF-kappaB, tels que RIP1, NEMO et TRAF6. La protéine A20 joue un rôle central dans la régulation de l'inflammation et de l'immunité en inhibant cette voie de signalisation. Les premières mutations d’A20 décrites en 2016 conduisaient à une haploinsuffisance, donnant ainsi le nom haploinsuffisance A20 (HA20) à cette maladie auto-inflammatoire (MAI) de transmission autosomique dominante. Le phénotype de HA20 est partiellement chevauchant avec celui de la maladie de Behçet mais se caractérise par un âge de début de maladie précoce ; il associe des accès récurrents de fièvre, des ulcères buccaux et génitaux, une atteinte gastro-intestinale avec diarrhée, des arthralgies ou polyarthrites et des uvéites antérieures bilatérales. Avec plus de 25 mutations tronquantes de A20 rapportées à ce jour, HA20 est une MAI monogénique fréquemment diagnostiquée. Cependant, la signification pathogénique des variations faux-sens de A20 a été peu étudiée est reste difficile à établir.

Dans cette étude, nous avons identifié chez six patients indépendants présentant une MAI, cinq nouvelles variations de A20 dont le retentissement fonctionnel a été évalué par des tests cellulaires in vitro : deux variations responsables d’un décalage de cadre de lecture et trois faux-sens. Les deux variations tronquantes c.716dup (p.Ala240Cysfs*14) et c.1504del (p.Arg502Glyfs*195), entraînent une haploinsuffisance due à une dégradation des transcrits A20 par non-sens mRNA decay. La variation faux-sens c.707T>C (p.Leu236Pro) (de classe 3 selon les recommandations de l’American College of Medical Genetics), est responsable d’une dégradation accrue de la protéine mutée (suivi de la stabilité de la protéine et de la dégradation par le protéasome). La baisse d’expression de la protéine A20-Leu236Pro a été par ailleurs confirmée dans les PBMCs provenant des patients. En plus du défaut d’expression, la protéine A20-Leu236Pro présente un défaut fonctionnel avec une moindre suppression de l'activité NF-kappaB que la protéine A20 normale. Quant aux deux autres variations faux-sens identifiées : c.464C>T (p.Thr155Met) et c.237C>G (p.Ser79Arg), de classe 3, elles n’étaient responsables d’aucune anomalie dans les tests in vitro utilisés (étude de l’expression de la protéine et de l’activité NF-kappaB).

Au total, cette étude souligne l’importance d’évaluer le retentissement fonctionnel des variations faux-sens identifiées dans le gène A20 chez les patients chez qui un diagnostic de HA20 est suspecté : les résultats de ces analyses conditionnent la prise en charge thérapeutique des patients et le conseil génétique.


Elma EL KHOURI (Paris), Camille LOUVRIER, Eman ASSRAWI, Alexandre NGUYEN, William PITERBOTH, Bruno COPIN, Florence DASTOT-LE MOAL, Sophie GEORGIN-LAVIALLE, Vanessa LEGUY-SEGUIN, Isabelle KONÉ-PAUT, Achille AOUBA, Sonia-Athina KARABINA, Serge AMSELEM, Irina GIURGEA
10:00 - 11:00 #27905 - P083 Agénésie du pancréas et holoprosencéphalie : un variant récurrent dans le gène CNOT1, description d’un cas fœtal.
P083 Agénésie du pancréas et holoprosencéphalie : un variant récurrent dans le gène CNOT1, description d’un cas fœtal.

Introduction : L’holoprosencéphalie (HPE) est une malformation cérébrale cliniquement et génétiquement hétérogène. Dans un cadre syndromique, elle peut être associée à diverses malformations fœtales, parfois non détectables lors des échographies de dépistage prénatal.

Méthodes : Nous rapportons le cas d’un fœtus porteur d’une HPE semi-lobaire diagnostiquée à l’échographie, pour lequel un examen fœtopathologique ainsi qu’un séquençage complet de l’exome en trio a été réalisé suite à une interruption médicale de grossesse.

Résultats-Discussion : L’autopsie fœtale a confirmé la malformation cérébrale de type HPE semi-lobaire et a de plus révélé une agénésie complète du pancréas. L’analyse de l’exome a mise en évidence le variant faux-sens c.1603C>T, p.(Arg535Cys) dans le gène CNOT1, apparu de novo chez le fœtus. Dans la littérature 5 enfants porteurs de ce même variant dans CNOT1 ont été décrits. Tous les patients présentaient une HPE et 4 sur les 5 patients décrits avaient une insuffisance pancréatique endo- et exocrine ou une agénésie du pancréas. Le gène CNOT1 code pour une sous-unité du complexe CCRN4-NOT, impliqué dans la dégradation post-transcriptionnelles des ARNm, et est exprimé au stade précoce du développement embryonnaire. En 2019, De Franco et al., suggèrent un effet précoce de ce variant sur la voie Sonic Hedgehog à l’origine d’une inhibition de la répression de SHH et d’un blocage de la différenciation des cellules pluripotentes en cellules pancréatiques.

Conclusion : Cette observation est la première description fœtale du phénotype associant HPE et anomalie du développement pancréatique lié au variant récurrent c.1603C>T, p.(Arg535Cys) dans CNOT1. L’agénésie pancréatique, difficilement détectable lors des échographies obstétricales, est cependant un élément diagnostique essentiel et conforte l’importance de l’examen fœtopathologique pour orienter les analyses génétiques.


Auriane COSPAIN (Rennes), Marie FAOUCHER, Aurélie CAUCHOIS, Wilfrid CARRE, Marie DE TAYRAC, Sylvie ODENT, Chloé QUELIN, Christèle DUBOURG
10:00 - 11:00 #28301 - P088 Etude épigénétique : une aide dans l’impasse du diagnostic du syndrome Kabuki.
P088 Etude épigénétique : une aide dans l’impasse du diagnostic du syndrome Kabuki.

Le syndrome Kabuki (SK) est une maladie génétique rare avec une prévalence de 1/32000 naissances mais qui est fréquente chez les fœtus avec malformation. Le diagnostic clinique du SK peut être difficile au cours de la première année de vie ou lorsque les caractéristiques dysmorphiques sont atypiques. L’identification de variants pathogènes de novo dans les 2 gènes connus du SK (KMT2D et KDM6A) représente alors une confirmation du diagnostic. Notre laboratoire propose ainsi une analyse moléculaire des gènes responsables du SK ainsi que d’autres gènes régulant la méthylation via une approche haut débit par panel de gènes cibles. Depuis sa mise en place, cette stratégie moléculaire a confirmé le diagnostic clinique du SK dans environ 70.7% des cas (29/41 patients SK), parmi lesquels 96,5% (28/29) présentent un variant de classe 4 ou 5 dans KMT2D et seulement 3,4% (1/29) dans KDM6A. Cependant, l’absence de confirmation moléculaire dans 29.3% des cas (12/41) soulève la question suivante : existe-t-il un variant non détecté par les techniques utilisées ou s’agit-il d’un autre gène ?

Récemment, des profils uniques de méthylation de l'ADN génomique de certains gènes ou épi-signatures ont été établis (Aref-Eshghi E, Am. J. Hum. Genet, 2020). Afin de répondre à la question posée, une étude du profil de méthylation de l’ADN des 11/12 patients « négatifs » pour ces 2 gènes a été réalisée, en collaboration avec le Dr Sadikovik via la plateforme EpiSign-CAN. Au préalable, une reprise minutieuse des données cliniques a permis un classement en 2 groupes : patients «SK typiques» (n=3) et «SK atypiques» (n=8). Les résultats montrent que seuls les patients «SK typiques» présentent une signature épigénétique similaire à celle préalablement établie lors de l’analyse des patients avec un variant KMT2D ou KDM6A, ce qui suggère un diagnostic différent pour les «SK atypiques».

La ré-analyse des données de séquençage des 3 patients «SK typiques» avec épisignature spécifique, à l’aide du pipeline bio-informatique MOBIDL (https://github.com/mobidic/MobiDL) plus performant pour la détection des indels et ensuite l’analyse des variations du nombre de copies, ont permis d’identifier 2 nouveaux variants KMT2D. Un variant tronquant, délétion de 20 nucléotides dans l’exon 34 : c.9962_9993del ; p.(Arg3321Hisfs*91)) et une délétion d’au moins une partie de l’exon 35. Ce résultat permet de confirmer le diagnostic du SK pour 2 patients sur 3. Une analyse moléculaire étendue aux régions introniques profondes et régulatrices pourrait aider à identifier le variant causal chez le troisième.

Compte tenu du faible effectif de notre étude, il serait intéressant de répliquer ce résultat sur un échantillon plus large, afin de pouvoir généraliser l’épisignature dans le SK. Une telle approche apporterait une aide précieuse et complémentaire au NGS, et permettrait la sortie de l’impasse diagnostique pour les patients SK et probablement aussi pour des patients atteints d’autres chromatinopathies.


Nathalie PALLARES-RUIZ (Montpellier), Erfan AREF-ESHGH, Bekim SADIKOVIC, Olivier ARDOUIN, David BAUX, Thomas GUIGNARD, Kevin YAUY, Marine LEGENDRE, Stanislas LYONNET, Jean-Luc ALESSANDRI, Marion GÉRARD, Francis RAMOND, Damien HAYE, Anne-Marie GUERROT, Cyril MIGNOT, Bérénice DORAY, Varoona BIZAOUI, Guilaine BOURSIER, David GENEVIÈVE, Mouna BARAT-HOUARI
10:00 - 11:00 #28756 - P093 Hétérogénéité clinique et génétique dans 13 patients tunisiens atteints du syndrome de paralysie du regard horizontal avec scoliose progressive (HGPPS).
P093 Hétérogénéité clinique et génétique dans 13 patients tunisiens atteints du syndrome de paralysie du regard horizontal avec scoliose progressive (HGPPS).

La paralysie du regard horizontal avec scoliose progressive (HGPPS) est un syndrome extrêmement rare. Il s'agit d'une pathologie autosomique récessive, caractérisée par l'absence de mouvements oculaires horizontaux conjugués et une scoliose débilitante progressive pendant l'enfance et l'adolescence. Le HGPPS est associé à des mutations dans le gène ROBO3. Dans cette étude, l'objectif était d'identifier l'étiologie génétique dans une cohorte de patients tunisiens diagnostiqués cliniquement comme atteints de HGPPS.

Treize patients tunisiens issus de six familles consanguines non apparentées ayant des manifestations cliniques de HGPPS ont fait l'objet d'une étude clinique détaillée sur une période de 10 ans. Nous avons investigué les variants en cause utilisant dans un premier temps, le séquençage Sanger, puis, dans un deuxième temps, le séquençage de l’Exome complet (WES).

Quatre mutations homozygotes distinctes ont été identifiées dans le gène ROBO3. Deux de ces mutations ont été identifiées pour la première fois à savoir le variant c.3412C > T au niveau de l’exon 23 chez deux patients originaires de la même région ainsi que le variant c.2833dupG présent au niveau de l’exon 19 et détecté chez 4 patients. L’utilisation des outils de prédiction et l’analyse clinique ont confirmé leur effet pathogène. Les deux autres variants ont été décrits auparavant chez des patients Tunisiens, dont le variant c.284T > C au niveau de l’exon 4 et le variant c.1450T > C au niveau de l’exon 9. Les variants trouvés par WES ont été validés par séquençage Sanger confirmant leur mode de ségrégation.

Il s'agit de la plus grande cohorte de patients tunisiens avec HGPPS dans laquelle des mutations dans le gène ROBO3 ont été identifiées. Ce travail a permis d’élargir le spectre de mutations pour le syndrome HGPPS en Tunisie et dans le monde, ce qui permettra de mettre en place un diagnostic prénatal et un conseil génétique pour les familles à risques, ainsi qu’une prise en charge précoce des patients.


Sami BOUCHOUCHA, Asma CHIKHAOUI, Dorra NAJJAR, Hamza DALLALI, Nabil NESSIB, Houda YACOUB-YOUSSEF (Tunis, Tunisie)
10:00 - 11:00 #28090 - P098 Oncogenèse des gliomes survenant dans un contexte de CMMRD (Constitutional Mismatch Repair Deficiency).
P098 Oncogenèse des gliomes survenant dans un contexte de CMMRD (Constitutional Mismatch Repair Deficiency).

Objectif. Le syndrome CMMRD (Constitutional Mismatch Repair Deficiency) est un syndrome de prédisposition au cancer lié à la présence d’une mutation bi-allélique (homozygote ou hétérozygote composite) dans l'un des quatre principaux gènes de réparation des mésappariements (gènes MMR) PMS2, MSH2, MSH6 ou MLH1. Il est associé à l'apparition précoce de cancers, en particulier les glioblastomes (GBM) survenant à un âge pédiatrique. Notre objectif était de décrypter les spécificités moléculaires des gliomes apparaissant dans ce contexte.

Méthodes. Une analyse complète des données cliniques, histopathologiques et génomiques (séquençage de l'exome entier) a été réalisée chez 12 enfants atteints d’un CMMRD, pour lesquels nous disposions de matériel tumoral congelé (10 GBM et 2 astrocytomes anaplasiques).

Résultats. Huit patients présentaient un phénotype ultra-muté avec plus de 100 variants somatiques non synonymes (NS) d'un seul nucléotide (SNV) par mégabase (Mb). Aucune corrélation n'a été observée entre le nombre de mutations et le sexe, l'âge, la survie globale ou le gène MMR muté. Des mutations somatiques dans le domaine exonucléase de POLE ou POLD1 ont été identifiées chez respectivement 8 patients et 1 patient. Les 4 tumeurs sans altération somatique de POLE ne présentaient pas un phénotype classique ultra-hypermuté (nombre de NS coding SNV/Mb : 2, 4, 77, 80). Tous les patients porteurs d'une mutation POLE avaient plus de 20 NS SNV/Mb avec une VAF supérieure à celle de la mutation POLE initiatrice (médiane 40 [range 23-96). Ces deux résultats suggèrent que le phénomène d'accélération de la survenue des mutations a commencé avant l'apparition de la mutation somatique de POLE. En effet, l'analyse des différents bursts de mutations montre que les signatures mutationnelles des tumeurs, dominées par les signatures MMR, n’ont été que légèrement modifiées après l'apparition de la mutation POLE. Des altérations somatiques récurrentes précoces (VAF supérieure à celle de la mutation somatique de POLE) et définies comme pathogéniques ont été observées dans SETD2 (9/12), TP53 (9/12), NF1 (9/12), EPHB2 (8/12) et DICER1 (7/12). Seule la moitié des tumeurs surexprimait PDL1 en immunohistochimie et cette surexpression n'était pas associée à une charge de mutation tumorale plus élevée.

Conclusion. Les gliomes associés au CMMRD ont une oncogenèse spécifique avec des voies de signalisation et des mutations différentes de celles habituellement observées dans les GBM pédiatriques ou adultes de survenue sporadique. Les altérations fréquentes dans les voies MAPK ou DNA-PK, par exemple, peuvent suggérer l'utilisation d'autres thérapies ciblées en dehors des inhibiteurs de PD1.


Léa GUERRINI-ROUSSEAU (Villejuif), Jane MERLEVEDE, Philippe DENIZEAU, Felipe ANDREIUOLO, Pascale VARLET, Stéphanie PUGET, Kevin BECCARIA, Thomas BLAUWBLOMME, Odile CABARET, Nadim HAMZAOUI, Franck BOURDEAUT, Cécile FAURE-CONTER, Martine MULERIS, Chrystelle COLAS, Tiphaine ADAM DE BEAUMAIS, David CASTEL, Etienne ROULEAU, Laurence BRUGIERES, Jacques GRILL, Marie Anne DEBILY
10:00 - 11:00 #28293 - P103 Identification des difficultés psychosociales liées au risque génétique de cancer par les cliniciens et effet sur la détresse : étude observationnelle prospective auprès de femmes s’adressant en oncogénétique en Allemagne, Espagne et France.
P103 Identification des difficultés psychosociales liées au risque génétique de cancer par les cliniciens et effet sur la détresse : étude observationnelle prospective auprès de femmes s’adressant en oncogénétique en Allemagne, Espagne et France.

Les tests de panel de gènes estimant le risque de cancer et leurs résultats peuvent être source d’interprétation difficile et de détresse chez les patients. L’objectif de cette étude était d’évaluer dans quelle mesure les cliniciens en oncogénétique repèrent les difficultés psychosociales liées au risque génétique de cancer chez des femmes à haut risque de cancer du sein. Il s’agissait également d’évaluer si un repérage adéquat, une sous- ou surestimation des difficultés pouvaient résulter en une détresse plus importante chez ces femmes, et si le niveau de détresse pouvait être affecté par le type de résultat de test.  

L'étude est prospective observationnelle et menée auprès de dyades patiente-clinicien dans des services d’oncogénétique en Allemagne, Espagne et France, impliquant 709 patientes (taux de participation, 83.4%) et 31 cliniciens (taux de participation, 100%). L’accord patiente-clinicien sur les difficultés psychosociales perçues a été mesuré à l’aide du questionnaire portant sur les "Aspects Psychosociaux liés au Cancer Héréditaire (PAHC)" complété indépendamment par les cliniciens et les patientes après la consultation initiale. Ce questionnaire porte sur différents domaines de difficultés liées à la prédisposition héréditaire, l’impact du test sur le plan pratique, la communication familiale, les enfants et le fait de vivre avec le cancer. Les taux (nombre et pourcentage) et les degrés (coefficients Kappa) d’accord ont été calculés. Les niveaux de détresse ont été mesurés grâce à l’échelle "Anxiété et Dépression (HADS)” après la consultation initiale (T1) et de remise de résultat (T2).

Les degrés d’accord sur la perception des difficultés par les patients et les cliniciens sont apparus très modestes, avec des coefficients Kappa allant de 0.001 à 0.17. Les difficultés ont été généralement sous-estimées, dans la plupart des domaines du PAHC. Les niveaux de détresse des patientes, faibles en moyenne, se sont révélés stables de T1 à T2, quels que soient le jugement adéquat ou inadéquat des cliniciens à propos de la présence ou non de difficultés, ou le type de résultat de test génétique. Néanmoins, des scores au HADS de plus de 12 soulignant la nécessité d’une orientation psychologique ont été observés chez près de 30% des patientes. Ces niveaux de détresse > à 12 ont été observés spécifiquement là où le clinicien sous-estimait ou évaluait correctement la présence de difficultés émotionnelles.

Ces résultats suggèrent la nécessité d’améliorer l’appréciation des besoins d’orientation psychologique des patientes s’adressant en oncogénétique face au risque élevé de cancer du sein. Améliorer l’évaluation des difficultés émotionnelles mais aussi le processus d’orientation vers un accompagnement psychologique lorsque des difficultés ont été correctement repérées permettrait de minimiser la détresse chez les patientes qui en présentent au cours de la démarche en oncogénétique.


Anne BRÉDART (Paris), Jean-Luc KOP, Antoine DE PAUW, Alejandra CANO, Dominique STOPPA-LYONNET, Sylvie DOLBEAULT
10:00 - 11:00 #28582 - P108 Séquençage haut débit avec barcodes moléculaires pour la génétique du rétinoblastome.
P108 Séquençage haut débit avec barcodes moléculaires pour la génétique du rétinoblastome.

Le rétinoblastome est une tumeur maligne pédiatrique de la rétine résultant de l’inactivation biallélique du gène suppresseur de tumeur RB1 dans une cellule rétinienne ou, dans de rares cas, à l’amplification somatique du gène MYCN. Dans près de la moitié des cas, il existe une prédisposition génétique avec la présence au niveau constitutionnel d’un variant pathogène du gène RB1 alors que le rétinoblastome non héréditaire est principalement causé par l'inactivation des deux allèles RB1 au niveau somatique. Plusieurs polymorphismes ont été rapportés comme biomarqueurs du risque de rétinoblastome, de son agressivité ou de son invasion. L’analyse génétique de l’ADN tumoral à la recherche des deux variants pathogènes du gène RB1 est l’examen le plus informatif. A ce jour, cette analyse n’est possible que chez les patients traités par énucléation. Cependant, l’augmentation de l’utilisation de traitements conservateurs a fait chuter le taux d’énucléation. De récentes études ont montré que l'ADN tumoral circulant issu de l’humeur aqueuse peut être analysé chez les patients atteints de rétinoblastome. Nous avons mis au point une nouvelle méthode de séquençage haut débit analysant un panel de gènes avec utilisation de barcodes moléculaires, aussi appelés UMI (Unique molecular identifiers), permettant une détection très sensible de la prédisposition génétique et des biomarqueurs du rétinoblastome en une seule analyse. Il s'agit de la première utilisation des UMI pour la génétique du rétinoblastome. Ce panel de gènes permet de détecter les variants ponctuels de RB1, y compris les variants en mosaïque faible, les réarrangements de grande taille de RB1 dont la perte d’hétérozygotie, les amplifications de MYCN, et des facteurs modificateurs du risque de rétinoblastome ou autres biomarqueurs.  Il a été évalué sur 30 échantillons provenant de 23 patients atteints de rétinoblastome. Cette technique permet d’étudier l’ADN extrait de différents fluides biologiques : de l’ADN génomique extrait de sang total, de l’ADN tumoral extrait de fragment tumoral, d'humeur aqueuse ou de plasma. L'accès à l'ADN tumoral circulant améliore le diagnostic de la prédisposition génétique chez les patients bénéficiant d’un traitement conservateur et donne accès à des biomarqueurs pouvant guider la stratégie thérapeutique.


Jessica LE GALL, Jessica LE GALL (Paris), Catherine DEHAINAULT, Camille BENOIST, Alexandre MATET, Livia LUMBROSO-LE ROUIC, Isabelle AERTS, Irène JIMENEZ, Gudrun SCHLEIERMACHER, Claude HOUDAYER, François RADVANYI, Eléonore FROUIN, Victor RENAULT, François DOZ, Dominique STOPPA-LYONNET, Marion GAUTHIER-VILLARS, Nathalie CASSOUX, Lisa GOLMARD
10:00 - 11:00 #28689 - P113 Intérêt et limites du NGS dans les prédispositions héréditaires au cancer du rein.
P113 Intérêt et limites du NGS dans les prédispositions héréditaires au cancer du rein.

On estime que 2 à 4% des cancers du rein surviennent dans un contexte de prédisposition génétique. Selon les recommandations françaises établies par le réseau PREDIR (PREDispositions aux tumeurs du Rein), en cas de suspicion d’une prédisposition génétique au cancer du rein, les laboratoires effectuent l’analyse d’un panel de gènes incluant à minima les gènes VHL, FLCN, FH, MET et SDHB en raison du risque reconnu de cancer du rein associé à la détection d’un variant pathogène.

Selon l’évolution des connaissances, les laboratoires incluent régulièrement de nouveaux gènes « recherche » à ce panel. Les variants dans ces gènes sont rendus au prescripteur à la discrétion des laboratoires effectuant l’analyse.

Nous avons repris rétrospectivement les analyses des patients analysés en NGS sur 18 gènes : VHL, SDHB, FLCN, MET, FH, BAP1, SDHC, SDHD, SDHA, SDHAF2, TMEM127, MAX, CDC73, PTEN, MITF, HNF1b, CDKN2B, PBRM1, TP53. L’objectif principal de ce travail était d’étudier la fréquence de détection et la répartition des anomalies au sein de notre panel et de discuter l’intérêt d’une analyse systématique de certains gènes.

 

              Au total, 742 patients avec un cancer du rein ont été analysés. L’âge moyen au diagnostic était 45 ans, 117 patients présentaient des tumeurs multiples, 130 une histoire familiale de cancer du rein, 56 des signes associés pouvant faire évoquer une forme syndromique. L'histologie était renseignée pour 834 des 857 tumeurs.

Le séquençage a permis la détection d’un variant pathogène ou probablement pathogène (VP) chez 33 patients (4,5%) et la détection de variants de signification inconnue (VSI) chez 55 (7,4%). Dix-neuf VP ont été détectés dans les principaux gènes de prédisposition ainsi qu’une majorité de VUS (56%).

La détection d'un PV était significativement associée à la présence d'une autre tumeur ou de signes associés chez le cas index, et à des antécédents familiaux. Elle était plus fréquente dans certains types histologiques.

 

L’analyse en NGS nous a permis d’analyser en parallèle plusieurs gènes susceptibles d’être impliqués dans les prédispositions héréditaires au cancer du rein, quels que soient l’histologie et le contexte clinique dans le cadre des indications du réseau PREDIR. Cette approche semble particulièrement efficace dans les formes syndromiques et certains sous types histologiques et a parfois permis de corriger certains diagnostics.  Le nombre important de VSI implique de développer les études tumorales ou d’autres approches pour mieux classer ces variants. Le rendement de détection est meilleur si l’on augmente le nombre de gènes analysés mais reste globalement faible, faisant suspecter une part importante de facteurs génétiques et/ou environnementaux inconnus à ce jour. Un travail national est en cours pour harmoniser les pratiques entre laboratoires, définir le « meilleur » panel à proposer chez les patients susceptibles d’avoir une prédisposition au cancer du rein et leur proposer une surveillance adaptée.


Elise PIERRE-NOEL (Nantes), Pascaline BERTHET, Marc PLANES, Julie TINAT, Patricia FERGELOT, Marie-Agnès COLLONGE-RAME, Carole CORSINI, Sophie NAMBOT, Laurence VENAT, Sandra FERT-FERRER, Bertrand ISIDOR, Clémentine LEGRAND, Fabienne PRIEUR, Sophie DUSSART, Jessica MORETTA, Thomas SIMONET, Béatrice CHAMBE, Caroline ABADIE, Sophie GIRAUD
10:00 - 11:00 #28290 - P118 Profil mutationnel des carcinomes rénaux papillaires métastatiques.
P118 Profil mutationnel des carcinomes rénaux papillaires métastatiques.

Introduction :

Les carcinomes rénaux papillaires (papRCC) sont des tumeurs rares, représentant 15 à 20 % des carcinomes à cellules rénales (RCC). Parmi eux, on distingue classiquement 2 sous-types histologiques, le type 1 (papRCC type 1) et le type 2 (papRCC type 2), pouvant co-exister au sein d’une même tumeur (papRCC mixte). Cliniquement, les papRCC type 2 semblent associés à un moins bon pronostic. Une évolution métastatique survient dans 6-10% des cas, avec un pronostic sombre. Le profil mutationnel des papRCC a été peu exploré mais l’étude menée par The Cancer Genome Atlas en 2015 sur 157 tumeurs a montré que les gènes les plus fréquemment mutés étaient MET, FAT1, SETD2 et NF2.

L'objectif de notre étude était de définir une signature mutationnelle spécifique des papRCC métastatiques en vue d’identifier des facteurs prédictifs et de potentielles cibles thérapeutiques pour ce cancer dont le pronostic reste très péjoratif.

Matériel et méthodes :

A partir d’une cohorte monocentrique rétrospective de 242 patients atteints de papRCC, opérés dans les hôpitaux Necker ou Georges Pompidou (Paris) entre 2010 et 2020, nous avons identifié 24 patients (10%)  ayant développé des métastases synchrones (n=11) ou métachrones (n=13).

Pour chacun, nous avons collecté les données clinicopathologiques et avons étudié les profils génétiques et immunohistochimiques des tumeurs primaires.

Nous avons réalisé l’étude génétique somatique (ADNs tumoraux extraits de fragments congelés ou FFPE) par NGS grâce à un panel maison (Twist Bioscience®) ciblé de 29 gènes impliqués dans la tumorigenèse rénale. Les immunohistochimies ont été réalisées par Tissue MicroArray utilisant 14 anticorps ciblant FH, SMARCB1, SMARCA4, TFE3, MET, BAP1, PBRM1, 4-EBP1-P, S6K-P, PDL1, CD3, CD8, CD163 et CD20.

Résultats :

Parmi les 24 papRCC primaires analysés, deux étaient de type 1, 7 de type 2, deux mixtes, 12 inclassables et un biphasique.

Des variations somatiques pathogènes (VP) ou probablement pathogènes (VPP) ont été identifiées dans 58% des tumeurs primaires analysées (14/24). Le nombre d'anomalies identifiées était multiple dans 8 cas. Des VP/VPP ont été trouvées dans les gènes SMARCB1 (n=4), NF2 (n=4), MET (n=3), BAP1 (n=3), VHL (n=3), SETD2 (n=2), PBRM1 (n=2), FH (n=1), KDM6A (n=1), TP53 (n=1), TSC1 (n=1) et TSC2 (n=1). Les résultats du phénotypage immunohistochimique sont en cours d'analyse.

Conclusion :

Les anomalies des gènes SMARCB1 et NF2 sont les plus fréquemment retrouvées dans notre série de papRCC métastatiques, avec une fréquence de 17% pour chacun d'eux. Dans l'étude du TCGA qui comprenait seulement 5 tumeurs métastatiques sur 157 papRCC étudiés, des mutations de ces gènes avaient également été rapportées mais avec une fréquence moindre (2.5% et 6.4% respectivement). Nos résultats suggèrent donc que des mutations des gènes SMARCB1 et NF2 pourraient être des facteurs prédictifs précoces d'évolution métastatique chez les patients atteints de papRCC.


Léa COLLIGNON, Fanny REINHART, Tom DROSSART, Isabelle RONCELIN, Astrid RAMAHEFASOLO, Claudia SPANGENBERG, Marc-Olivier TIMSIT, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Virginie VERKARRE, Nelly BURNICHON (PARIS)
10:00 - 11:00 #27854 - P123 Réflexions et enjeux stratégiques sur la réanalyse, les bases et partages de données dans les maladies rares dans le cadre du Plan France médecine génomique 2025.
P123 Réflexions et enjeux stratégiques sur la réanalyse, les bases et partages de données dans les maladies rares dans le cadre du Plan France médecine génomique 2025.

Au cours de la dernière décennie, le séquençage haut débit pangénomique (STHD) a révolutionné le diagnostic et la recherche médicale. Son utilisation massive a permis d’identifier de nombreux nouveaux gènes responsables de maladies rares (MR). Par ailleurs, depuis quelques années, le STHD est transféré en diagnostic en France, et depuis 2016 dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025) qui ambitionne de réaliser à terme un séquençage de génome entier chez 17.000 patients atteints de MR par an. La réanalyse des données, la constitution et/ou la participation à des bases de données (de variations génomique gènes d’intérêt) et le partage de données à l’échelle nationale et internationale sont des enjeux médicaux, scientifiques et stratégiques majeurs. C’est dans ce contexte que le CAD (Collecteur Analyseur de Données) a été créé.  Il a pour objectif de rassembler l’ensemble des données génomiques issues du PFMG2025 et proposera des outils d’aide à l’interprétation à la fois dans le cadre du soin et de la recherche.

Dans le cadre du soin, la réanalyse des données peut être réalisée pour chaque patient individuellement à la demande du prescripteur, devant l’apparition de nouveaux signes cliniques ou de nouvelles hypothèses diagnostiques. Une réanalyse systématique et prospective des données de l’ensemble des patients dont les résultats ont été négatifs/non conclusifs s’avère particulièrement efficace. Dans la déficience intellectuelle par exemple, chaque réanalyse annuelle des données d’exome identifie le diagnostic chez environ 5-7% de ces patients.

Dans le cadre de la recherche, l’enjeu est également crucial puisqu’un élément clé pour confirmer un lien de causalité entre une MR et un nouveau gène candidat est d'identifier plusieurs individus non apparentés présentant des phénotypes chevauchants et porteurs de variations génomiques dans le même gène avec le même modèle d'hérédité. La réanalyse ciblée des données à la demande des chercheurs sur une hypothèse donnée ou la mise à disposition de bases de données de variations candidates d’intérêt (telles que de novo-db par exemple) ont déjà fait la preuve de leur intérêt, de même que le partage de ces variations sur des plateformes internationales (telles que Matchmaker Exchange).

A l’échelle du CAD, et dans l’hypothèse d’une réanalyse prospective massive des données pour lutter contre l’impasse diagnostique et favoriser la recherche dans les MR, deux axes majeurs du PNMR3, des réflexions s’imposent pour déterminer la stratégie et les outils à déployer à l’échelle nationale. Un groupe de travail dédié dans le cadre du PFMG2025 a été mis en place à cet effet. Nous proposons de présenter ses réflexions, ses orientations et les stratégies proposées pour optimiser la réanalyse, les bases et le partage des variations génomiques d’intérêt dans le cadre du PFMG2025.


Christel THAUVIN (DIJON), Frédérique NOWAK, Abdelkader AMZERT, Diane GOZLAN, Damien SANLAVILLE, Julien THEVENON, Odile BOESPFLUG-TANGUY, Catherine BOILEAU, Laurence FAIVRE, Patrick NITSCHKÉ, Yannick DUFFOURD, David SALGADO, Alban LERMINE, Alain VIARI, Etienne ROULEAU, Gudrun SCHLEIEIRMACHER, Pierre LAURENT-PUIG, Dominique STOPPA-LYONNET, Yves VANDENBROUCK, Franck LETHIMONNIER, Laurent CASTERA
10:00 - 11:00 #27850 - P128 Veille bibliographique prospective intensive et réanalyse ciblée: la grep analysis, une stratégie efficace pour des diagnostics rapides.
P128 Veille bibliographique prospective intensive et réanalyse ciblée: la grep analysis, une stratégie efficace pour des diagnostics rapides.

Introduction: Le séquençage d’exome/genome (ES/GS) entraine régulièrement d’implications de nouveaux gènes ou l’extension phénotypique de gènes déjà connus en pathologie humaine. La réanalyse prospective complète des données d’ES/GS a démontré son efficacité avec un rendement diagnostique additionnel de 10.5% à 32%, mais se heurte à des difficultés organisationnelles importantes pour les laboratoires de diagnostic. Des alternatives moins chronophages ont été discutées comme des réanalyses complètes à la demande du patient et/ou du clinicien, ou ciblées devant l’apparition de nouveaux signes cliniques ou hypothèses diagnostiques. Il est possible d’interroger une grande quantité de données génomiques de façon ciblée, par une ligne de commande nommée grep. Celle-ci n’a été utilisée à ce jour, qu’en cancérologie afin de rechercher des fusions de gènes ou des insertions Alu. Nous présentons une stratégie de réanalyse innovante basée sur une veille bibliographique prospective intensive associée à une recherche ciblée par ligne de commande grep directement appliquée à notre base de données de plus de 6000 exomes.

Méthodes: Depuis avril 2019, nous soumettons quotidiennement 5 mots-clés d’intérêt sur PubMed : intellectual disability, (neuro)developmental delay, (neuro)developmental disorder. Chaque gène nouvellement identifié en pathologie humaine ou dans un nouveau phénotype a été « greppé » dans les 6000 VCF de notre base de données d’ES, avec une ligne de commande Linux et un script à façon afin de collecter toutes ses variations.

Résultats: En 24 mois, 199 gènes sont « greppés » dans 6000 ES dont 2366 cas index avec anomalies du développement/déficience intellectuelle (1550 avec un résultat négatif ou non concluant) et 656 de leurs apparentés. Parmi ces 199 gènes, au moins 78 étaient nouvellement impliqués en pathologie humaine, ou dans un phénotype différent. 89 variations candidates sont identifiées chez 88 cas index. Après discussion pluridisciplinaire, validation Sanger et ségrégation familiale, un diagnostic causal est confirmé pour 26/199 greps (13%) chez 31/1550 cas index (2%) ; des variations de signification incertaine (VSI) sont identifiées pour 24/199 greps (12%) chez 38/1550 cas index (2,5%), dont 37.5% sont inclues dans des collaborations internationales. Le délai entre la publication et le compte-rendu était en moyenne de 2.1 mois. Les journaux Am J Hum Genet, Brain, J Med Genet et Genet Med étaient les plus contributifs conduisant à 32% des diagnostics.

Conclusion: Cette stratégie de réanalyse s’avère efficace et conduit à des diagnostics rapides. Une veille bibliographique prospective intensive appliquée à une base de données d’ES importante apparait efficace et s’avère moins laborieuse qu’une réanalyse périodique complète pour les laboratoires. L’utilisation d’outils de veille bibliographique automatisés, par intelligence artificielle par exemple, pourrait être une piste intéressante à explorer pour optimiser cette stratégie.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Alexis OVERS, Ange-Line BRUEL, Romain DUQUET, Tharreau MYLENE, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Antonio VITOBELLO, Arthur SORLIN, Hana SAFRAOU, Sophie NAMBOT, Sebastien MOUTTON, Caroline RACINE, Camille ENGEL, Melchior DE GIRAUD D'AGAY, Daphne LEHALLE, Alice GOLDENBERG, Marjolaine WILLEMS, David GENEVIEVE, Alain VERLOES, Yline CAPRI, Laurence PERRIN, Jacquemont MARIE-LINE, Laetitia LAMBERT, Elodie LACAZE, Julien THEVENON, Charlotte DUBUCS, Varoona BIZAOUI, James LESPINASSE, Sandra MERCIER, Emilie TISSERANT, Laurence FAIVRE, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN
10:00 - 11:00 #28076 - P133 Diagnostic clinique typique et résultats moléculaires de première intention négatifs: quand le séquençage du génome et l'intégration de la transcriptomique aident à diagnostiquer les maladies mendéliennes rares et inexpliquées.
P133 Diagnostic clinique typique et résultats moléculaires de première intention négatifs: quand le séquençage du génome et l'intégration de la transcriptomique aident à diagnostiquer les maladies mendéliennes rares et inexpliquées.

Les anomalies du développement sont extrêmement hétérogènes, mais les caractéristiques cliniques typiques associées aux syndromes OMIM, avec gènes bien connus, représentent une aide précieuse dans l'identification des variants génétiques. Cependant, les investigations génétiques de première intention telles que le séquençage ciblé, les panels de gènes ou le séquençage de l'exome peuvent ne pas mener à un diagnostic moléculaire, entraînant une multiplication de tests diagnostiques.

Nous avons recruté 15 personnes avec un diagnostic clinique typique OMIM avec un mode de transmission autosomique récessif et un seul variant hétérozygote identifié par des tests génétiques de première intention (8/15), ou avec une transmission autosomique dominante ou liée à l'X et sans variant causal identifié (7/15). Nous avons appliqué une analyse en deux étapes comprenant le séquençage du génome en solo (GS) complétée par une analyse transcriptomique (ARNm-seq) dans des échantillons sanguins ou de fibroblastes si nécessaire.

Le GS à lui seul a identifié cinq variants (SNVs/indels) causals, tous manqués par les tests ciblés de première intention, et quatre variants structurels (SVs) (dont deux délétions (6,5 kb et 4,2 kb), une translocation équilibrée et un réarrangement complexe). L'analyse de l'ARNm-seq a permis de valider l’effet délétère de deux réarrangements complexes détectés par GS et qui ont pu être résolues par cartographie optique et GS long read. Il a également permis de mettre en évidence un SV et un SNV intronique profond non identifié auparavant par GS seul.

Nous montrons que les pathologies OMIM typiques avec des résultats de première intention négatifs ou non concluants peuvent être résolus par un déploiement séquentiel de GS et ARNm-seq. Ces approches nous ont permis de confirmer un diagnostic moléculaire dans 87% (13/15) de notre cohorte. Dans l'ensemble, GS et ARNm-seq peuvent être intégrés dans la routine de diagnostic, permettant d'établir de nouveaux diagnostics moléculaires non identifiables par des approches standard.


Estelle COLIN (ANGERS), Yannis DUFFOURD, Patrick CALLIER, Emilie TISSERANT, Simon VERDEZ, Thomas BESNARD, Alice GOLDENBERG, Benjamin COGNE, Bertrand ISIDOR, Arthur SORLIN, Sébastien MOUTTON, Julian DELANNE, Ange-Line BRUEL, Frédéric TRAN MAU-THEM, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Mélanie FRADIN, Christele DUBOURG, Magali GORCE, Dominique BONNEAU, Salima ELCHEHADEH, Francois-Guillaume DEBRAY, Martine DOCO FENZY, Kevin UGUEN, Anne BOLAND, Robert OLASO, Jean-François DELEUZE, Damien SANLAVILLE, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE, Antonio VITOBELLO
10:00 - 11:00 #28652 - P138 Utilisation du séquençage par Nanopore en routine diagnostic.
P138 Utilisation du séquençage par Nanopore en routine diagnostic.

L’évolution des techniques de caractérisation génomique et épigénétique a toujours été l'un des fers de lances de la biologie moléculaire moderne et a incontestablement permis des découvertes scientifiques majeurs au cours des dernières décennies. En effet, les technologies de séquençage n'ont cessé d'innover et d'évoluer pour fournir des outils puissants capables d’explorer le génome et l'épigénétique à travers une myriade d’applications qui font dorénavant partie de l’arsenal de dispositifs utilisables aussi bien en recherche que dans les laboratoires d’analyses médicales. Ainsi l’arrivé de nouvelles technologies capables de détecter des altérations indécelables avec les appareils de séquençage déjà en place, avec un coût moindre, un débit plus élevé et/ou une vitesse plus rapide a toujours suscité un grand intérêt pour faire progresser la biologie moléculaire. Ces dernières années, l'intérêt du séquençage par Nanopores s'est progressivement accru dans ce domaine du fait de ces caractéristiques uniques. Techniquement, le séquençage par Nanopore est basé sur la détection en temps réel du changement de courant ionique provoqué par le passage d'un acide nucléique à travers un pore nanométrique intégré dans une membrane électriquement résistante. La technologie de séquençage par Nanopore permet ainsi de distinguer les différents types de nucléotides et donc de séquencer les acides nucléiques sans étapes de synthèses mais aussi de détecter directement les modifications de bases tel que la méthylation des cytosines sans traitement chimique.

Basé sur l’expérience que nous avons acquis de l’utilisation du séquençage par Nanopore depuis 2018 au sein du service d’oncogénétique de l’institut Curie et en particulier sur le méthylome, le low-coverage whole-genome sequencing et la résolution de variants structuraux complexes, nous proposons de faire le point sur ce type de séquençage et sur ses potentielles utilisations applicables en routine diagnostic.

Malgré certaines limitations importantes comme une précision de lecture moindre par rapport aux technologies de séquençage short-read couramment utilisées, le séquençage par Nanopore possède néanmoins des caractéristiques uniques couplées à une simplicité d’utilisation, a un rendu de résultat extrêmement rapide et à son impressionnante possibilité très récemment décrite d’enrichissement contrôlé informatiquement (ou adaptive sampling en anglais). Son utilisation était jusqu’à maintenant plutôt réservé à un usage en recherche mais il y a fort à parier que le séquençage par Nanopore vienne progressivement s’implémenter dans nos laboratoires d’analyses médicales pour des indications précises, seul ou en complément d’autres techniques d’analyse moléculaire déjà en place.


Julien MASLIAH-PLANCHON (Paris), Elodie GIRARD, Abderaouf HAMZA, Christine BOURNEIX, Dominique STOPPA-LYONNET, Victor RENAULT, Nicolas SERVANT, Olivier DELATTRE
10:00 - 11:00 #28215 - P143 L’accumulation de mutations délétères hétérozygotes chez la souris altère la spermatogenèse, indication de l’importance de l’oligogénisme dans l’infertilité masculine.
P143 L’accumulation de mutations délétères hétérozygotes chez la souris altère la spermatogenèse, indication de l’importance de l’oligogénisme dans l’infertilité masculine.

L'infertilité masculine est un problème de santé majeur présentant une importante étiologie génétique. Malgré les apports récents du séquençage haut débit qui a permis l’identification de nombreux facteurs génétiques, l'efficacité diagnostique globale de l’infertilité reste faible. En effet, alors que des défauts génétiques ont été associés à plus de 50 % des anomalies rares et graves du spermogramme, les rendements diagnostiques pour les formes communes et modérées d'infertilité masculine, telles que l'oligozoospermie, demeurent inférieurs à 20 %. Comme seule la transmission mendélienne monogénique est actuellement étudiée, nous avons émis l'hypothèse que la faible efficacité diagnostique pourrait être au moins partiellement due à une étiologie complexe. Ainsi, nous suggérons que de nombreux cas inexpliqués d'infertilité masculine pourraient être liés à des défauts oligogéniques, c'est-à-dire à l'accumulation de plusieurs variants délétères hétérozygotes dans des gènes distincts, mais fonctionnellement connectés. Nous avons testé cette hypothèse en étudiant la fertilité et les paramètres spermatiques chez des souris mâles possédant entre une et quatre mutations tronquantes hétérozygotes, qui, dans leur forme bi-allélique, induisent des syndromes d’anomalies morphologiques multiples du flagelle (MMAF). Nos résultats indiquent une détérioration progressive des paramètres de morphologie et de motilité des spermatozoïdes en corrélation directe avec le nombre de mutations hétérozygotes, chaque nouveau variant diminuant davantage la qualité du spermatocytogramme. Il s'agit du premier rapport d’une hérédité oligogénique de l’infertilité masculine, et les résultats présentés ici suggèrent fortement que l'hétérozygotie oligogénique pourrait expliquer une proportion significative des causes de l'asthénotératozoospermie. Ce projet ouvre la voie à d'autres études, chez la souris - pour confirmer que l'accumulation de défauts génétiques hétérozygotes est associée à d'autres anomalies du sperme comme l'azoo/oligozoospermie et chez l'homme, pour évaluer l'importance des défauts oligogéniques dans l'infertilité masculine idiopathique, afin d'améliorer l’efficacité des diagnostiques génétiques.


Guillaume MARTINEZ, Corinne LOEUILLET, Caroline CAZIN, Magalie BOGUENET, Emeline LAMBERT, Magali DHELLEMMES, Jean-Pascal HOGRAINDLEUR, Charline VILPREUX, Jana MURONOVA, Zine-Eddine KHERRAF, Yasmine NEIRIJNCK, Jessica ESCOFFIER, Serge NEF, Pierre RAY, Christophe ARNOULT, Charles COUTTON (Grenoble)
10:00 - 11:00 #28705 - P148 Apport de l’exome dans le diagnostic étiologique des blocages de la maturation spermatique.
P148 Apport de l’exome dans le diagnostic étiologique des blocages de la maturation spermatique.

Apport de l’exome dans le diagnostic étiologique des blocages de la maturation spermatique.

F Ghieh, AL Barbotin, C Leroy, N Swierkowsky-Blanchard, J Fortemps, C Le Sciellour, C Hue, B Herve, S Jaillard,, M Albert, M Bailly, V Izard, F Marcelli, J Pravisoran, V Serazin, M Delcroix, HJ Garchon, A Louboutin, B Mandon-Pepin, S Ferlicot, F Vialard

Introduction : Les arrêts de maturation testiculaires (AM) sont à l’origine de la forme la plus sévère d’infertilité masculine, « l’azoospermie non-obstructive », avec absence de production de spermatozoïde. L’identification des étiologies de cette pathologie est donc un enjeu dans le cadre de la prise en charge des patients, pour lesquels une biopsie testiculaire (BT) est réalisée. Avec l’émergence des nouvelles technologies d’analyse du génome: analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) et/ou l’analyse de l’exome (WES), différentes anomalies génétiques sont rapportées comme à l’origine des AM chez les patients. En revanche, aucune de ces analyses génomiques n’a été introduite dans la routine clinique de prise en charge des patients.

Matériel et méthodes : 26 patients avec AM homogènes sur l’ensemble des tubes séminifères ont été inclus dans cette étude. Pour chaque patient, une SNP-ACPA et un WES ont été réalisés. Tous les variants considérés comme pathogènes ont été validés par méthode Sanger, et une étude de l’expression de la protéine sur coupe testiculaire des patients et de contrôles a été réalisé.

Résultats : Aucune anomalie du nombre de copies n’a été identifiée en ACPA permettant d’expliquer l’AM, pour l’ensemble des patients. En réalisant le WES, il a été identifié des mutations homozygotes et hétérozygotes composites chez 15 patients.

Discussion et perspectives : Ces résultats ont confirmé l'étiologie génétique de la plupart des patients avec AM, avec une fréquence supérieure à 50 % dans l'ensemble de la cohorte, et 100 % en ne considérant que les patients consanguins. Ils confirment la très grande hétérogénéité génétique des arrêts de maturation testiculaires. Les variants identifiés dans cette étude affectent non seulement des gènes méiotiques déjà associés à l’AM dans la littérature, mais aussi de nouveaux gènes testiculaires décrits seulement chez la souris. Ces résultats plaident pour proposer un WES aux patients atteints d'AM identifié après la BT afin d'éviter une deuxième chirurgie, même si, à l'heure actuelle, il faut prendre en considération la complexité d'une telle procédure. Davantage de données sont encore probablement nécessaires pour proposer un WES avant la chirurgie, même si une telle analyse doit être rapidement mise en place pour les patients consanguins.


Farah GHIEH, François VIALARD (Poissy)
10:00 - 11:00 #28374 - P158 Estimation des matrices d’apparentement et de fraternité sur données de séquençage à faible profondeur.
P158 Estimation des matrices d’apparentement et de fraternité sur données de séquençage à faible profondeur.

Même en l’absence d’informations de nature généalogique, les données génomiques peuvent être utilisées pour estimer les coefficients d’apparentement et de fraternité — la probabilité de partager deux allèles héritées d’un ancêtre commun — de deux individus. Les matrices qui contiennent les valeurs de ces coefficients pour toutes les paires d’individus d’un échantillon sont appelées, respectivement, matrices d’apparentement et de fraternité. Une grande variété de méthodes ont été proposées pour leur estimation ; elles peuvent être calculée également pour des individus considérés comme non apparentés. Elles sont utiles dans un grand éventail de situation, par exemple pour l’estimation de l’héritabilité (additive et de dominance) ou pour la prise en compte d’une structure de population dans les analyses d’association avec le génome entier.

 

La méthode d’estimation la plus simple qui a été proposée pour des données génétiques, dite « méthode des moments », peut-être facilement transposée au cas de données de séquence ; cependant, pour des données de séquences peu profondes (inférieure à 10x) elle produit des estimateurs biaisés. Nous proposons ici une méthode simple et robuste pour estimer et compenser le biais de ces estimateurs.

 

Les propriétés de la méthode sont illustrées sur des données simulées à partir des données généalogiques de la population isolée du Cilento (Italie), ce qui permet d’obtenir un échantillon d’individus avec un large éventail de coefficients d’apparentement et de fraternité connus. Notre méthode est plus rapide que les logiciels existants pour l’estimation de l’apparentement sur des données de séquence peu profondes, et d’une précision comparable. De plus les méthodes existantes nécessitent l’application de logiciels tiers, ou reposent sur des modèles statistiques qui pourraient ne pas toujours être pertinents. En revanche, notre package R LoKi, disponible sur github à l’adresse https://github.com/genostats/LoKi/, est autonome et sa flexibilité lui permet de traiter des données de faible profondeur issues de scénarios divers.


Anthony Francis HERZIG (Brest), Marina CIULLO, Anne-Louise LEUTENEGGER, Hervé PERDRY
10:00 - 11:00 #27935 - P163 Projet IGPrare : Face aux enjeux médicaux et éthiques universels liés à l’information génétique des apparentés dans le cadre des maladies rares, faire émerger des solutions par une stratégie de recherche synergique entre approches nationale et européenne.
P163 Projet IGPrare : Face aux enjeux médicaux et éthiques universels liés à l’information génétique des apparentés dans le cadre des maladies rares, faire émerger des solutions par une stratégie de recherche synergique entre approches nationale et européenne.

L’annonce d’un diagnostic de maladie génétique à un patient implique souvent pour lui la nécessité morale, voire légale, d’en informer sa parentèle à risque. L’objectif de cette Information Génétique de la Parentèle (IGP) est i) de permettre une prise en charge plus précoce des apparentés malades en limitant l’errance diagnostique,  ii) de mettre en place des mesures préventives en informant les futurs parents.

Les enjeux médicaux et éthiques entourant l’IGP en font une problématique universelle, à laquelle les pays ont répondu différemment pour des raisons culturelles, de pratique médicale, d’organisation du système de santé et de cadre légal.

En France la réglementation encadre de manière très stricte l’IGP, qui est légalement obligatoire depuis 2011. A partir d’une situation décrite comme particulièrement difficile par certains patients et associations de malades, est né IGPrare, une recherche collaborative et transversale fondée sur l’expérience de malades ayant dû informer leurs apparentés (soutenue par l'Agence de Biomédecine). L’objectif est de comprendre les mécanismes en jeu lors de l’IGP et de proposer des améliorations concrètes.

En synergie avec cette étude de la situation française, il nous a paru nécessaire de documenter à l’échelle européenne les difficultés rencontrées, mais aussi de mettre en lumière la diversité des solutions médicales, réglementaires ou associatives mises en place pour y répondre.

Favoriser l’échange de solutions originales entre pays européens afin de niveler par le haut les pratiques médicales est d’ailleurs au cœur de l’activité d’Eurordis, la fédération européenne d’associations de maladies rares, dont 80% sont génétiques. Partenaire naturel d’un tel projet, Eurordis y apporte ses compétences, sa légitimité et ses ressources logistiques, depuis l’élaboration et la diffusion du questionnaire au travers de son réseau, jusqu’au partage des résultats européens et français.

Nous focalisons nos recherches sur une dizaine de maladies dans six pays d’Europe, pour lesquels nous documentons le cadre légal, les modalités pratiques de réalisation de l’IGP et les expériences des patients auprès d’une cinquantaine d’associations.

Les volets français et européen ont été élaborés de façon à pouvoir se dérouler en parallèle et alimenter mutuellement leurs réflexions. Ainsi les solutions européennes viendront enrichir les débats autour de l’optimisation de l’IGP en France, réciproquement les associations européennes pourront partager les informations collectivement produites et se saisir des mécanismes déterminants de l’issue du volet français. 

Par son approche multi-maladie et européenne, IGPrare propose une analyse approfondie des mécanismes qui sous-tendent l’efficacité et l’acceptabilité de l’IGP en y intégrant notamment les paramètres culturels et législatifs influençant l’issue de cette démarche. A terme, l’objectif est de favoriser les solutions qui garantissent une meilleure qualité de vie et de prise en charge médicale.


Marion GOTTRAU (Marseille), Virginie BROS-FACER, François FAURISSON, François HOUYEZ, Annagrazia ALTAVILLA, Marion MATHIEU
10:00 - 11:00 #28213 - P168 Le rôle du conseiller en génétique dans l'équipe multidisciplinaire : la perception des généticiens en Europe.
P168 Le rôle du conseiller en génétique dans l'équipe multidisciplinaire : la perception des généticiens en Europe.

Introduction : L'évolution génétique rapide que nous avons eu ces dernières années a permis de mieux comprendre et de mieux gérer les maladies communes et rares et a eu un impact considérable sur le traitement et la réponse à la thérapie.  Ce développement a commencé principalement en raison de l'achèvement du projet du génome humain en 2003, qui a déclenché des avancées biotechnologiques majeures qui n'ont pas encore cessé. Par conséquent, la génétique a commencé à être considérée comme une discipline prédominante, qui peut avoir un impact sur la pratique clinique quotidienne. En effet, en raison des progrès de la génomique, un nombre croissant de directives cliniques suggèrent désormais l'intégration de tests génomiques et/ou thérapeutiques dans les soins systématiques de routine. La génétique devenant de plus en plus fondamentale dans la compréhension et la gestion des pathologies, il est nécessaire de comprendre quelle est la manière la plus efficace de prendre en charge les personnes affectées ou à risque de pathologies génétiques. Dans ce contexte, l'équipe qui s'occupe de ces patients a évolué avec l'émergence de la profession de conseillers en génétique. Cette dernière est apparue en Europe en 1980, mais elle est encore très discutée et n'est pas encore reconnue dans tous les pays européens. Objectif - L'objectif de cette recherche est d'étudier à la fois comment une équipe devrait être composée dans la prise en charge des patients atteints ou à risque de pathologies génétiques et quel devrait être le rôle du conseiller en génétique - son champ d'action et ses compétences – en Europe. Méthodologie : Nous avons réalisé une étude européenne, en soumettant un questionnaire en ligne aux médecins généticiens sur les points forts et les domaines potentiels d'amélioration sur la profession de conseiller en génétique. Après une étude bibliographique, un questionnaire en ligne composé de 15 questions a été élaboré sur la plateforme Qualtrics. Dans la première partie du questionnaire, la démographie a été étudiée, et dans la deuxième partie, la procédure du conseil génétique a été étudiée. La dernière partie concerne la composition de l'équipe et en particulier sur le rôle du conseiller en génétique. Résultats - 123 généticiens ont participé à cette étude. Il en est ressorti l'importance de la présence du conseiller en génétique dans l'équipe multidisciplinaire et ce que devraient être les compétences et les qualifications du conseiller en génétique. Grâce à ces données, il a été possible de mettre en évidence les différentes approches européennes. Bien que cette nouvelle profession ait des difficultés de reconnaissance dans certains pays, il semble clair que ces professionnels hautement compétents sont essentiels dans les soins aux patients et dans l'équipe multidisciplinaire.


Francesca CATAPANO (Sienne, Italie), Mohamed EL HACHMI, Natacha KETTERER-HENG, Francesca MARI, Alessandra RENIERI, Michael MORRIS, Christophe CORDIER
10:00 - 11:00 #28256 - P173 Essai thérapeutique de phase 2 : Essai double aveugle contre placebo du Lithium chez les patients ayant un Trouble du Spectre Autistique et un Syndrome de Phelan-McDermid (LiSPheM).
P173 Essai thérapeutique de phase 2 : Essai double aveugle contre placebo du Lithium chez les patients ayant un Trouble du Spectre Autistique et un Syndrome de Phelan-McDermid (LiSPheM).

Le syndrome de Phelan-McDermid (SPM) est un trouble neurodéveloppemental rare et complexe caractérisé par un retard global de développement, des troubles du langage variant du retard d’apparition à l’absence totale de langage, une déficience intellectuelle, des symptômes autistiques et de nombreuses comorbidités somatiques notamment rénales, ophtalmologiques, gastriques. Le SPM est lié à l‘haplo insuffisance du gène SHANK3 localisé en 22q13.3 du fait d’une délétion hétérozygote de la région ou d’un variant tronquant de SHANK3. SHANK3 code une protéine d’échafaudage de la région dense post-synaptique des neurones glutaminergiques. Une méta-analyse a montré que les mutations SHANK3 concernent 0.69 % des patients atteints de TSA et sont présentes chez 2.12 % des patients présentant une déficience intellectuelle modérée à sévère. 

En vue de proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques aux patients présentant un SPM, une étude de notre groupe a sélectionné 202 composés pharmacologiques, dont certains référencés comme approuvés par la Food and Drug Administration pour leur capacité potentielle à augmenter la transcription de SHANK3 dans les neurones glutamatergiques différenciés à partir de cellules souches humaines. Quatre composés sont apparus comme permettant d’augmenter significativement le niveau d’ARNm SHANK3 et de la protéine et, par conséquent, d’augmenter sa transmission glutamatergique. Nous avons ensuite généré des IPSc à partir de quatre individus atteints d’un TSA, porteurs de variants tronquants de SHANK3. Nous avons ainsi validé l'efficacité de ces composés dans le contexte génétique des patients. Un des composés identifiés est le carbonate de lithium (Li +).

Prescrit chez une jeune fille de 17 ans atteinte d’un TSA portant une mutation frameshift dans SHANK3, nous avons observé une amélioration significative de sa capacité à communiquer, de sa motivation sociale  (diminution du score total à la Social Responsiveness Scale après 3 mois de traitement). D’autres études rapportent une efficacité du lithium sur d’autres symptômes, en particulier les troubles du comportement. Par ailleurs, des modèles cellulaires et animaux porteurs de mutations SHANK3 confirment que le Lithium restaure l’homéostasie des synapses et réduit les comportements répétitifs chez la souris.

Le centre d’excellence autisme et trouble du neurodéveloppement (InoVAND), le laboratoire de cytogénétique de l’hôpital Robert Debré (Paris) - référant pour les TSA et SPM, et les équipes  du Pr T. Bourgeron à l’institut Pasteur vont initier un essai thérapeutique de phase II dont l’objectif principal est d’évaluer l’effet du Li + à 12 semaines sur le déficit de communication sociale chez les patients  ayant un SPM et un TSA.

Nous présenterons ici les conditions de cet essai thérapeutique à savoir ses objectifs, ses critères d’évaluations, et ses critères d’inclusion et d’exclusion. Nous partagerons également les écueils et difficultés rencontrés dans la mise en place du projet.


Anna MARUANI (Paris), Frédérique AMSELLEM, Olivier BOURDON, Myriam RACHID, Aline VITRAC, Alexandre MATHIEU, Freddy CLIQUET, Claire LEBLOND, Johnathan LEVY, Florentia KAGUELIDOU, Alexandra BENCHOUA, Sophie GUILMIN-CRÉPON, Thomas BOURGERON, Anne-Claude TABET, Richard DELORME
10:00 - 11:00 #28467 - P178 Diagnostic prénatal du syndrome de Noonan et autres RASopathies : Expérience d’une équipe française.
P178 Diagnostic prénatal du syndrome de Noonan et autres RASopathies : Expérience d’une équipe française.

Les RASopathies sont un groupe de pathologies de troubles du développement causées par des mutations germinales dans des gènes codant des protéines de la voie RAS-MAPK. Leur dérégulation peut avoir des conséquences majeures sur le développement. L’utilisation de techniques de séquençage haut débit pour le diagnostic prénatal de ces pathologies a permis d’améliorer le rendement de leur diagnostic moléculaire et de préciser les anomalies fœtales associées (1).

Cette étude dresse le bilan de trois années de diagnostic prénatal du syndrome de Noonan et autres RASopathies réalisé en soins courant.

La cohorte se compose de 104 prélèvements fœtaux adressés au laboratoire pour suspicion de syndrome de Noonan et autres RASopathies. La présence d’un variant pathogène ou probablement pathogène a été recherchée par séquençage haut débit d’un panel de 32 gènes (A2ML1, ACTB, ACTG1, BRAF, CBL, CCNK, CDC42, EPHB4, FGD1, HRAS, KAT6B, KRAS, LZTR1, MAP2K1, MAP2K2, MAP3K8, MRAS, NF1, NRAS, NSUN2, PPP1CB, PTPN11, RAF1, RASA1, RASA2, RIT1, RRAS, SASH1, SHOC2, SOS1, SOS2, SPRED1). Les variants sont classés selon les recommandations de l’ACMG (2). Les données échographiques au moment du diagnostic, les issues de grossesses et les éventuelles données cliniques postnatales ont été recueillies pour l’ensemble des échantillons.

Nous avons retenu 17 (16%) variants (probablement) pathogènes au sein des gènes du panel. 47% concernent le gène PTPN11. Deux variants sont identifiés au sein des gènes HRAS, RAF1 et SOS1 et un variant au sein des gènes NRAS, RIT1 et SOS2. L’analyse de la ségrégation familiale montre que la majorité de ces variants sont de novo. Un variant de signification incertaine est identifié au sein du gène RAF1 et est en cours d’exploration. Comme récemment décrit (1)(3), les fœtus atteints de RASopathies présentent le plus souvent de multiples signes d’appel échographique parmi lesquels : une clarté nucale augmentée (≥3,5 mm), la présence de sacs jugulaires persistants, un anasarque foeto-placentaire, des œdèmes sous cutanés, un épanchement pleural uni ou bilateral, une ascite, des malformations cardiaques et/ou rénales, un polyhydramnios. Un seul autre cas de variant SOS2 prénatal a été décrit très récemment (4).

Le spectre mutationnel et d’anomalies fœtales de cette cohorte française est très comparable à ce qui a été précédemment rapporté dans la littérature. Cependant, les anomalies échographiques ne sont pas spécifiques des RASopathies. La question se pose de la réalisation d’emblée d’une analyse d’exome à la recherche d’autres pathologies dont les signes d’appel échographiques pourraient être similaires mais avec le risque de découvertes incidentes (5)(6).

(1) Stuurman et al. J Med Genet. 2019;56:654-661. 

(2) Richards et al. Genet Med. 2015;17:405–424

(3) Sparks et al. N Engl J Med. 2020;383:1746-1756.

(4) Gentile et al. Am J Med Genet A. 2021;185:1897-1902.

(5) Lord et al. Lancet. 2019;393:747-757.

(6) Petrovski et al. Lancet 2019;393:758-67.


Armelle LUSCAN (Saint-Ouen-l'Aumône), Emilie ORAIN, Jean-Marc COSTA, Alexandra BENACHI, Alexandre VIVANTI
10:00 - 11:00 #28584 - P183 Recommandations NGS-DIAG : Compte-rendu d’examens de séquençage pangénomiques.
P183 Recommandations NGS-DIAG : Compte-rendu d’examens de séquençage pangénomiques.

Les présentes recommandations s’inscrivent dans la continuité de celles de l’ANPGM (BP-ANPGM_009 : élaboration d’un compte rendu de résultats obtenus par NGS) qu’elles étendent pour les examens de séquençage haut-débit à caractère pangénomique (exome, génome, transcriptome…).

Elles comportent une notice technique abordant les principales problématiques rencontrées dans cette gamme d’examen ainsi que trois comptes rendus, fournis à titre d’exemples (un pour le séquençage d’exome, deux pour le séquençage de génome).

Le contenu des comptes rendus est soumis aux exigences normatives et réglementaires, en particulier, la Norme NF EN ISO 15189 et le SH-REF02, ainsi que l’arrêté du 27 mai 2013 définissant les règles de bonnes pratiques applicables à l'examen des caractéristiques génétiques d'une personne à des fins médicales.

Ces recommandations décrivent les notions qui doivent figurer sur la première page du compte rendu (identification de l’examen, indication de l’examen,  méthode d’analyse, résultat, interprétation et conclusion) ainsi que les items qui peuvent être ajoutés en annexe du compte rendu (méthode analytique, limites techniques, performances de l’examen, périmètre effectif de l’interprétation des données, qualité, politique analytique et post-analytique du laboratoire).

Ces recommandations abordent également la gestion des variations de signification incertaine (VSI), la gestion des variations secondaires et incidentes ainsi que la gestion de la flexibilité des comptes rendus.

Ces nouvelles recommandations s’inscrivent dans l’évolution continuelle des examens de séquençage, et permettent d’avoir une trame qui respecte les réglementations et qui peut s’adapter à l’organisation de chaque laboratoire.


Eulalie LASSEAUX (Bordeaux), Boris KEREN, Laurent PASQUIER, Jean MULLER, Cécile ROUZIER, Caroline SCHLUTH BOLARD, Nelly BURNICHON, Samira SAADI, Amélie PITON, Laurent CASTERA, Gaël NICOLAS, Pascale SAUGIER-VEBER, Pierre BLANC

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B33
SESSIONS SIMULTANEES 10
Conseil génétique, sciences humaines et sociales

SESSIONS SIMULTANEES 10
Conseil génétique, sciences humaines et sociales

Modérateurs : Emmanuelle HAQUET (conseillère en génétique) (Montpellier), Alexia LE ROUSSEAU (Rennes)
11:00 - 11:15 #27928 - SS055 Où l’éthique se situe-t-elle ? Cartographie pluridisciplinaire de la controverse autour des CRISPR-babies.
SS055 Où l’éthique se situe-t-elle ? Cartographie pluridisciplinaire de la controverse autour des CRISPR-babies.

L'édition du génome de l'embryon humain, notamment par modification CRISPR-Cas, fait l'objet d'intenses controverses. Nous avons questionné dans quelle mesure les débats générés par l'édition du génome de l'embryon humain mobilisent des arguments de nature purement éthique. Pour cela, nous avons réalisé une méta-analyse des revues publiées sur l'édition du génome de l'embryon humain afin de classer et d'évaluer le poids des principaux arguments en faveur ou en défaveur de l'édition du génome de l'embryon humain. Notre analyse montre clairement que les points discutés les plus importants sont d'ordre technique. En particulier, ces arguments explorent en profondeur la question de la sécurité d’utilisation de cette technique et de ses avantages. Ils abordent également la question des effets putatifs à long terme sur la génération future et la question subséquente de l'évaluation de cet aspect. Ensuite, les avantages cliniques prévisibles sont nécessairement discutés, ainsi que les alternatives. L'argument sur le nombre de personnes qui bénéficieraient de cette technique est toujours considéré. Enfin, les questions sociales et anthropologiques sont abordées de manière plus disparate et hétérogène. La parentalité et le désir d'enfant sont des questions cruciales dans ce débat mais sont parfois négligées. La justice sociale, la stigmatisation et l'égalité d'accès devraient être des arguments importants dans ce débat, mais peu d'auteurs articulent finalement leur conclusion sur ces notions. La question du consentement et de l'information est plus clairement abordée, et interroge, au-delà, la relation entre les générations. Enfin, les arguments mettant en cause les effets sur la Nature de l'Homme, sur l'espèce humaine sont loin d'être consensuels ; les risques d'amélioration, d'eugénisme et de transhumanisme sont soulevés. Nous concluons que, dans ce débat éthique, les aspects techniques l'emportent sur les questions sociales et anthropologiques, et rappelons que la finalité doit être questionnée avant d'entreprendre des expériences explorant directement ou indirectement l'édition du génome de l'embryon humain.


Richard POUGNET, Benjamin DERBEZ, Marie-Bérengère TROADEC (BREST)
11:15 - 11:30 #28273 - SS056 Séquençage du génome chez l’enfant atteint de cancer : un parcours revisité par les enfants et leurs parents.
SS056 Séquençage du génome chez l’enfant atteint de cancer : un parcours revisité par les enfants et leurs parents.

Contexte

La généralisation des investigations génomiques tant constitutionnelles que somatiques en oncologie pédiatrique pose la question de la définition d’un parcours de soin adapté, qui réponde à la fois :

- au contexte spécifique du cancer chez l’enfant dont le un pronostic vital peut-être engagé au moment de la proposition d’investigation génétique (rechute, urgence de la greffe …);

- aux enjeux des professionnels, qui doivent délivrer une information complexe dans un cadre légal en évolution ;

- aux attentes des patients et de leurs parents vis-à-vis de l’étiologie de la maladie mais confrontés à des questions qu’ils ne se sont pas toujours posées.

Le projet GeneInfoKid vise à recueillir des propositions concrètes émanant des enfants et des parents concernant le parcours de génomique.

Méthode

GeneInfoKid (Projet INCa-SHS N°2018-127) est un projet multidisciplinaire dont l’un des axes prévoyait l’organisation de focus group (groupe de parole) dans l’un des 6 services partenaires avec d’enfants atteints de cancer suivis et de leurs parents.

22 focus group ont été organisés (5 à 8 personnes, 85 participants). Ayant vécu un parcours en génétique ou non, les participants étaient invités :

- à témoigner de leur expérience avec l’information et le consentement dans leur parcours de soin

- à se projeter dans un parcours de génétique à travers l’évaluation de supports d’information existants et d’exercices projectifs (se mettre dans la peau d’Amelia, 10 ans à qui est proposé un examen génétique dans son parcours de soin/ puis réaliser un collage décrivant le scenario d’une information idéale).

Résultats

Les résultats génomiques sont envisagés comme un moyen de répondre à l’origine de la maladie ou d’aider au choix des traitements. Mais ils peuvent susciter des sentiments individuels ambivalents et différents entre enfants et parents (culpabilité, incompréhension) voire inquiéter par la dimension familiale (projet parental, information à délivrer aux proches). Ces différents enjeux se traduisent par des attentes comme par exemple : la transparence sur les incertitudes, le rejet de l’infantilisation, le droit de ne pas savoir, la possibilité de faire un choix différent entre parents et enfant, le respect de leur disponibilité psychique, la valeur symbolique du consentement ….

Nous proposons de nous centrer sur les propositions concrètes formulées par les enfants et les parents pour améliorer les modalités d’information au cours de leur parcours de soin. Ces propositions s’organisent notamment autour de la question de la temporalité de l’information et du consentement : ils proposent par exemple de délivrer des supports qui pourraient être consultés/visionnés à différents moments (en amont pour prévoir des questions ou en aval pour répondre à des préoccupations non formulées a priori) ou d’appréhender l’information et le consentement comme un processus, scindé en plusieurs temps pouvant aller jusqu’à un rappel de ce à quoi ils ont consenti a posteriori.


Sandrine DE MONTGOLFIER (PARIS), Lucile HERVOUET, Isabelle COUPIER, Marion STRULLU, Sophie JULIA, Marlène PASQUET, Marie NOLLA, Laure SAUMET, Arnaud PETIT, Sylvie WASCHEUL, Hélène CAVÉ, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Emmanuelle RIAL-SEBBAG, Khadija LAHLOU-LAFORÊT, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Franck BOURDEAUT
11:30 - 11:45 #28439 - SS057 Perceptions des professionnels de santé français sur l’extension du dépistage néonatal avec ou sans génétique.
SS057 Perceptions des professionnels de santé français sur l’extension du dépistage néonatal avec ou sans génétique.

Contexte : Les récentes modifications de la loi de bioéthique, les progrès thérapeutiques et le développement massif des nouvelles technologies de génétique (NGS) avec une baisse rapide des couts impliquent de s'interroger sur une extension du dépistage néonatal (DNN) à de nouvelles pathologies actionnable et les méthodes acceptables et pertinentes pour son éventuelle extension. Des études à l’international débutent pour déterminer la place potentielle du NGS dans le DNN. Dans cette perspective, le projet SeDeN a pour objectif d’évaluer pleinement l’acceptabilité sociale de ces questions en mesurant la diversité et la cohérence des attentes des professionnels de santé, parents et décideurs publics.

Matériel et méthode : La partie du projet SeDeN présentée ici s’intéresse à l’avis des professionnels. Ce volet est composé d’une phase qualitative exploratoire (12 entretiens), d’une phase quantitative d’investigation basée sur une enquête par questionnaire et d’une phase qualitative d’approfondissement. Le questionnaire en ligne, porté par la FHU TRANSLAD en partenariat avec la SFDN, a été diffusé via les réseaux et sociétés savantes, aux pédiatres, généticiens, conseillers en génétique, sages-femmes, gynécologues et biologistes moléculaires de France Métropolitaine et Outre-Mer. Seuls les résultats de ce questionnaire sont présentés ici, en particulier en mettant l’accent sur les différences de réponses entre les généticiens et autres professionnels.

Résultats préliminaires et discussion : Au 23/09/21 (mi-parcours), 504 professionnels ont rempli tout ou partie du questionnaire et près de 30% sont des généticiens ou conseillers en génétique. Les professionnels émettent des inquiétudes quant à l’utilisation de techniques pangénomiques dans le DNN et préfèrent l’utilisation de panels ciblés. Les inquiétudes vis à vis d’une utilisation plus large des techniques de génétique comprennent des questionnements éthiques, l’anxiété potentielle pour les familles, les difficultés organisationnelles de mise en place, l’insuffisance de professionnels formés. Lorsque l’on interroge les praticiens sur l’ajout de différents groupes de pathologies débutant dans l’enfance non accessible à un traitement, à l’âge adulte, accessible ou non à un traitement, ou pouvant apporter de l’information aux apparentés, ce sont les généticiens et les conseillers en génétique qui sont les plus réticents à l’ajout de ces groupes de pathologies dans le DNN, car particulièrement sensibilisés aux impacts de l’annonce de maladies génétiques. Il en est de même pour la transmission des résultats incertains. Ces données sont importantes pour mieux appréhender l’avis des professionnels de santé dans une logique d’aide à la décision des politiques de santé.


Camille LEVEL (DIJON), Frédéric HUET, Dominique SALVI, Emmanuel SIMON, Christel THAUVIN, Christine BINQUET, Christine PEYRON, Laurence FAIVRE
11:45 - 12:00 #27866 - SS058 Étude qualitative de l’impact psychologique des résultats des données secondaires chez des parents d’enfants avec une anomalie du développement (étude FIND).
SS058 Étude qualitative de l’impact psychologique des résultats des données secondaires chez des parents d’enfants avec une anomalie du développement (étude FIND).

Contexte : L’étude FIND propose à des parents de patients atteints d’anomalies du développement (AD) éligibles à un exome diagnostique de rechercher 3 groupes de données secondaires (DS) chez leur enfant. Groupe 1 : 122 gènes (dont liste de l’ACMG) responsables de maladies à révélation plus ou moins tardives, accessible à une prévention ou à un traitement. Groupe 2 : 114 gènes impliqués dans les maladies récessives fréquentes (statut d’hétérozygote) ou liés à l’X impactant les projets de procréation. Groupe 3 : 2 gènes responsables de variants pharmacogénomiques pouvant conduire à des adaptations médicamenteuses.

Objectif : Étudier l’impact psychologique chez les parents de l’annonce de DS obtenues par séquençage d’exome chez leur enfant atteint d’AD.

Méthode et matériel : Des entretiens semi-structurés ont été proposés aux parents après l’annonce des résultats de DS chez leur enfant (au moment du résultat, puis 6 et 12 mois après). Une analyse du discours a été réalisée avec le logiciel Nvivo, une évaluation de la précarité (EPICES), puis à chaque visite de l’anxiété (STAI-Y), de la dépression (CES-D) et de la qualité de vie (SF 12).

Résultats et discussion : Sur 28 résultats de DS chez des enfants (Groupe 1 : n=12 ; Groupe 2 : n= 9 ; Groupe 3 : n= 7), au total n= 30 parents (21 mères, 9 pères) ont été inclus. Les scores des échelles d’anxiété, de dépression et de qualité de vie n’ont pas révélé de variations significatives en fonction du résultat mais étaient plutôt corrélés à des fragilités préexistantes en lien avec des contextes de vie difficile. L’analyse des entretiens montre que l’annonce des DS du groupe 3 a eu peu d’impact psychologique. Pour les DS du groupe 2 l’inquiétude suscitée par le résultat est à contextualiser chez 2 femmes enceintes et diminue dans le temps. Pour les DS du groupe 1 l’angoisse est davantage constante et pérenne dans le temps. Le statut d’être à risque qui révèle une confusion entre les notions de facteurs de risque et de maladie déclarée diminue dans le groupe 2 alors qu’il augmente dans le groupe 1. L’actionnabilité médicale est une attente forte et unanime des parents qui les motive en amont à accepter de participer à l’étude et justifie en aval leur choix de rechercher les DS. Concernant les DS des groupes 1 et 2, les parents font une autoévaluation ambivalente au fil du temps car ils mesurent progressivement les bénéfices (actionnabilité) mais aussi les risques (peur de l’avenir) associés à la recherche des DS.

Conclusion : Le degré d’inquiétude et d’angoisse est corrélé à la nature du résultat et au contexte de vie des sujets concernés. Cette étude met en évidence l’importance d’une équipe interdisciplinaire pour accompagner ce type de diagnostics présymptomatiques opportunistes dont les effets sont difficilement anticipables par les parents, d’autant plus que leur motivation principale demeure la quête d’un diagnostic étiologique des troubles de leur enfant et l’actionnabilité potentielle.


Françoise ROBERT (LYON), Aline CHASSAGNE, Stéphanie STARACI, Massimiliano ROSSI, Amandine CADENES, Gaétan LESCA, Audrey PUTOUX, Linda PONS, Sophie DUPUIS-GIROD, Marianne TILL, Carine ABEL, Patrick EDERY, Audrey LABALME, Nicolas CHATRON, Aurore PELLISSIER, Dominique SALVI, Anne FAUDET, Boris KEREN, Mustapha YOUSFI, Julien BURATTI, Christophe MIGNOT, Alexandra AFENJAR, Sandra WHALEN, Perrine CHARLES, Solveig HEIDE, Linda MOUTHON, Elodie GAUTIER, Amandine BAUDRAND, Caroline SAWKA, Geoffrey BERTOLONE, Christel THAUVIN-ROBINET, Antoine VITOBELLO, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Christophe PHILIPPE, Frédéric TRAN MAU-THEM, Sébastien MOUTTON, Arthur SORLIN, Sophie NAMBOT, Christine BINQUET, Christine PEYRON, Delphine HÉRON, Damien SANLAVILLE, Myrtille SPENTCHIAN, Laurence OLIVIER-FAIVRE
12:00 - 12:15 #28081 - SS059 Etude de l'impact d'une sensibilisation à l'utilisation des tests génétiques en accès libre (TGAL) à visée médicale sur le processus de décision de la personne.
SS059 Etude de l'impact d'une sensibilisation à l'utilisation des tests génétiques en accès libre (TGAL) à visée médicale sur le processus de décision de la personne.

Introduction : L’avènement du séquençage à très haut débit et la forte réduction de son coût a permis aux entreprises « Direct-to-Consumer » (DTC) de proposer des tests génétiques en libre accès (TGAL) à la population générale. Ces tests sont de plus en plus utilisés et posent des enjeux éthiques majeurs, que la société se doit de penser : protection des données génétiques, discrimination, conséquences psychologiques pour l’individu et sa famille. En France, les TGAL sont interdits et leur utilisation est punie d’une amende de 3750€ (article 226-28-1 de 2011 du code pénal). Cependant, il semble que leur interdiction est mal connue du grand public, ainsi que les conséquences possibles associées. L’objectif de notre recherche est de faire de la prévention sur l’utilisation des TGAL à visée médicale en choisissant principalement une population jeune et étudiante, cible des DTC.

Matériel et méthodes : L’étude en ligne (autorisation n° 31032021, CERNI, université de Nantes) se déroule en deux temps : à T0 avant la sensibilisation, les participants répondent à un premier questionnaire ; ils visionnent ensuite 3 vidéos et lisent 3 courts témoignages, et, à T1, répondent au deuxième questionnaire corrélé au premier. Les résultats ont été analysés à l’aide du logiciel JAMOVI et utilisation d’un test t de Student sur échantillons appariés.

Résultats : Depuis mars 2021, 128 personnes ont participé à cette étude : 65,6% de femmes, 83,6% d’étudiants et 61,7% âgés de 18 à 22 ans. A T0, la moitié des participants (52,3%) n’a pas connaissance de l’existence des TGAL. Une forte majorité (85,9%) n’a jamais fait de recherche sur les TGAL et 72,7% d’entre eux expriment n’avoir jamais eu de discussion sur les TGAL avec leur entourage. Concernant l’interdiction légale en France, seulement 58,6% des participants pensent que les TGAL sont interdits. La moitié des participants (50%) énonce ne pas avoir entendu parler de génétique médicale. A T0, 48% des personnes sont plutôt défavorables à réaliser un TGAL versus 72% à T1 ; 32% sont plutôt favorables versus 21% à T1 ; et 20% sont sans avis sur la question versus 7% à T1. Nous remarquons un effet significatif de la sensibilisation dans notre population en faveur du choix de ne pas réaliser un TGAL (p < 0,001) et une diminution du nombre de personnes sans avis. Chez les personnes favorables à la réalisation d’un TGAL, la curiosité reste la motivation principale après sensibilisation : 75,6 % à T0 vs 70 % à T1. Chez les personnes défavorables à réaliser un TGAL, la raison principale à T0 est le fait de ne pas être intéressé (55,7 % vs 33,6% à T1) alors qu’elle relève surtout d’un manque de confiance dans le test à T1 (42,3% vs 21,3% à T0).

Conclusion : Ces résultats préliminaires montrent un effet significatif quant à l’effet de la sensibilisation sur le processus de prise de décision de la personne. Cette étude se poursuit dans l’objectif d’obtenir un échantillon plus large et des résultats plus représentatifs.


Solène ROTURIER (LA CHAPELLE SUR ERDRE), Laurane BOURGEOIS, Guillaume DURAND, Sandra MERCIER
12:15 - 12:30 #28248 - SS060 L'accès aux DPN/DPI ne motive pas l'information à la parentèle dans les maladies neurogénétiques.
SS060 L'accès aux DPN/DPI ne motive pas l'information à la parentèle dans les maladies neurogénétiques.

Introduction : Le faible recours aux techniques de procréation médicalement assistée dans les familles concernées par des maladies neurogénétiques nous a interrogés sur la façon dont les options en matière de procréation étaient considérées, et s’il existait une relation avec la sévérité estimée de la maladie. Nous avions pour objectifs d’étudier comment les personnes concernées évaluaient la sévérité de leur pathologie, comment les options reproductives étaient envisagées dans les familles, et d’investiguer les motivations pour informer les apparentés en questionnant le recours au diagnostic prénatal et/ou préimplantatoire comme motif d’information à la parentèle. Nous avions pour hypothèses que i) la sévérité estimée par les personnes concernées serait différente entre les pathologies, ii) elle déterminerait les avis quant aux options reproductives, et iii) le recours possible au diagnostic prénatal et/ou préimplantatoire serait une des motivations principales pour informer les apparentés de leur risque génétique.

Méthode : Nous avons proposé à des personnes concernées par une maladie neurogénétique autosomique dominante de compléter un questionnaire à propos des motivations poussant à informer la parentèle et des opinions à l’égard des options reproductives. Nous avons comparé les réponses avec la sévérité estimée de chaque maladie, et entre les pathologies.

Résultats : Nous avons analysé 562 questionnaires. Les participants étaient concernés par la maladie de Huntington (n=307), les ataxies spinocérébelleuses (n=114), la dystrophie myotonique de Steinert (n=82) et la sclérose latérale amyotrophique/démence frontotemporale (n=59). La sévérité estimée de la maladie était différente entre les pathologies (p < 0.0001). Les participants considéraient le diagnostic prénatal (78.0±34.4/100) et le diagnostic préimplantatoire (75.2±36.1/100) plus justifiés que l’interruption médicale de grossesse (68.6±38.5/100). Moins de participants étaient favorables au don de gamètes (48.3±39.8/100) ou au fait de renoncer à un projet de grossesse (43.3±40.3/100). Plus la maladie était estimée sévère, plus les options reproductives étaient considérées comme justifiées (p≤0.04), sauf le don de gamètes (p=0.89). Le recours potentiel au diagnostic prénatal et/ou préimplantatoire était une motivation pour informer les apparentés pour seulement 55.3% des participants (p=0.01).

Conclusion : La sévérité estimée par les participants, qui diffère entre les pathologies, semble être liée à l’atteinte cognitive plutôt qu’à l’âge de début de la maladie. Plus la pathologie est estimée comme sévère, plus les différentes options reproductives sont considérées comme justifiées. Pour autant, le recours aux techniques de procréation médicalement assistée est faible en pratique clinique, et ne motive pas la communication intrafamiliale. 


Lucie PIERRON (Paris), Sophie TEZENAS DU MONTCEL, Marcela GARGIULO, Alexandra DURR

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A33
SESSIONS SIMULTANEES 09
Oncogénétique

SESSIONS SIMULTANEES 09
Oncogénétique

Modérateurs : Louise CRIVELLI (Médecin Oncogénéticien) (RENNES), Marc PLANES (PH) (Brest)
11:00 - 11:15 #28669 - SS049 Révertants cellulaires dans les maladies mendéliennes : recherche des variants somatiques non tumorigéniques dans les Téloméropathies.
SS049 Révertants cellulaires dans les maladies mendéliennes : recherche des variants somatiques non tumorigéniques dans les Téloméropathies.

Les réversions cellulaires dans les maladies mendéliennes ne sont pas rares, particulièrement dans les maladies immuno-hématologiques (Revue P Revy, C Kannengiesser et Alain Fischer, Nat Genetics, 2019). Un variant somatique contrebalançant le défaut induit par la(les) mutation(s) constitutionnelle(s) est sélectionné et détectable dans le sang. Ces sauvetages somatiques (Somatic genetic rescue, SGR) peuvent impliquer directement le gène ou indirectement (Revy, Nat Genetics, 2019). Dans les téloméropathies, maladie d’expression clinique variable (moelle, poumon, foie, peau, …) caractérisée par des mutations germinales perte de fonction dans les gènes de la maintenance des télomères, certains patients, porteurs de variations pathogènes constitutionnelles de TERTTERC et PARN, acquièrent une mutation somatique activatrice du promoteur du gène TERT codant la télomérase en dehors de tout contexte tumoral (Maryoung, et al., 2017 ; Gutierrez-Rodrigues, et al., 2018). Les 3 variants du promoteur de TERT (-57, -124 et -146 ont été extensivement étudiés dans le domaine des cancers et sont associés à une augmentation de l’expression du gène TERT par une augmentation de l’affinité des facteurs de transcription pour le promoteur de TERT. En PCR digitale, technique ultra-sensible, nous avons recherché les 3 variants récurrents du promoteur de TERT (-57, -124 et -146) sur notre cohorte de téloméropathie (n=500 individus) et 800 contrôles. Nous montrons que le SGR peut être indirect aussi sur les gènes RTEL1, NHP2DKC1 et ACD (données non publiées). La probabilité d’identifier ces clones augmente avec l’âge des patients. Ainsi, ces variants somatiques constituent des marqueurs de téloméropathie et peuvent aussi aider à l’interprétation de variants constitutionnels difficilement classables (classe 3).


Ibrahima BA (Paris), Agathe HERCENT, Cécile MASSON, Patrick REVY, Raphael BORIE, Catherine BOILEAU, Bruno CRESTANI, Caroline KANNENGIESSER
11:30 - 11:45 #28686 - SS051 Mise en place d’une stratégie d’analyse NGS pour détecter les variations pathogéniques de l’épissage dans plusieurs gènes de prédisposition au cancer.
SS051 Mise en place d’une stratégie d’analyse NGS pour détecter les variations pathogéniques de l’épissage dans plusieurs gènes de prédisposition au cancer.

INTRODUCTION : L’impact sur l’épissage des anomalies génétiques peut expliquer une part des prédispositions au cancer. Jusqu’à présent, ces analyses étaient réalisées de manière ciblée en fonction des anomalies identifiées sur l’ADN. Toutefois, les variations physiologiques de l’épissage pouvaient entraîner des faux négatifs ou des faux positifs en fonction du positionnement des amorces PCR et des transcrits alternatifs. Enfin, la technique consiste une extraction d’ARN sur des lignées lymphoblastoides traités à la puromycine. Il était important de voir la possibilité d’utiliser d’autres types de matériel, en particulier le matériel fixé en paraffine ou le prélèvement sanguin sur le tube Paxgen.

MATERIEL : Nous avons mis en place un panel XT HS Agilent de 54 gènes comprenant plusieurs isoformes pour chacun de ces gènes et couvrant tous les gènes étudiés dans le service de génétique des tumeurs de Gustave Roussy.  56 variants ont été étudiés sur 22 gènes. Des stratégies complémentaires ont été appliquées : OneStep PCR sanger pour confirmer les anomalies avec des migrations sur Tapestation (Agilent) et ddPCR avec l’approche Stilla pour confirmer les variations quantitatives de certains transcrits.

RESULTAT : Il y a eu 42 analyses NGS, 21 analyses en OneStep PCR et 1 analyse en ddPCR. Sur les 56 variants étudiés, 22 résultats sont en faveur d’un effet sur l’épissage pour les gènes BAP1, BRCA1, BRCA2, CDKN2A, MET, MLH1, MSH6, NBN, PALB2, POT1 et VHL. 25 résultats sont négatifs et ne sont pas en faveur d’un effet. 9 cas sont encore en cours d’évaluation. 8 cas ont été étudié sur du tissu (congelé ou fixé) dont un cas non contributif. Deux approches quantitatives ont été utilisée :  quantification en ddPCR et RNASeq après avoir normalisé avec une gène de ménage.

DISCUSSION : Notre stratégie permet de faciliter la mise en place en routine d’une paillasse pour étudier l’épissage des gènes de prédisposition. Elle montre l’avantage du panel de gènes. Nous avons pu aussi montrer la pertinence d’une approche OneStep PCR pour confirmer les résultats et travailler sur matériel dégradé comme des tumeurs. Enfin, l’approche quantitative en ddPCR est indispensable pour qualifier l’événement et confirmer l’impact total sur l’épissage de l’événement.

CONCLUSION : Ces résultats permettent d’illustrer l’importance de coordonner plusieurs outils pour valider et comprendre l’impact des variants sur les épissages alternatifs. Les données produites ouvrent aussi une amélioration des connaissances sur l’épissage alternatif de ces gènes.


Alice FIEVET, Odile CABARET, Clémentine GABILLAUD, Molka SEBAI, Céline Sengul KARA, Hela SASSI, Henintsoa RATSIMIALA, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Roseline TANG, Etienne ROULEAU (VILLEJUIF)
11:45 - 12:00 #27840 - SS052 Risque de cancer des patients porteurs d’un variant pathogène de SUFU et recommandations basées sur le génotype (SUFU ou PTCH1) pour la surveillance oncologique des patients porteurs d’un syndrome de Gorlin – rapport du groupe européen “SIOPE Host Genome.
SS052 Risque de cancer des patients porteurs d’un variant pathogène de SUFU et recommandations basées sur le génotype (SUFU ou PTCH1) pour la surveillance oncologique des patients porteurs d’un syndrome de Gorlin – rapport du groupe européen “SIOPE Host Genome.

Les variants pathogènes (VP) des gènes PTCH1 et SUFU sont responsables du syndrome de Gorlin (OMIM109400) dont les risques tumoraux sont différents selon le gène causal. Si les tumeurs associées aux VP de PTCH1 sont bien connues, les données permettant d’évaluer le risque de cancer associé aux VP de SUFU étaient jusqu’à présent limitées. Nous avons réalisé, dans le cadre du groupe SIOPE HGWG, une étude sur 172 patients porteurs d’un VP de SUFU (83 cas index et 89 apparentés) afin de préciser le spectre tumoral et le risque de cancer. Au total 117/172(68%) patients ont développé au moins une tumeur: médulloblastome (86 patients, âge médian au diagnostic 18 mois), carcinome basocellulaire (CBC) (25 patients, âge médian au diagnostic 44 ans), méningiome (20 patients, âge médian au diagnostic 40 ans), tumeurs génitales (11 patients, âge médian 14 ans). L’incidence cumulée de cancers analysée seulement chez les apparentés porteurs d’un variant de SUFU est estimée à 14.4%[CI95%:6.8-21.4], 18.2%[CI95%:9.7-25.9] et 44.1%[CI95%:29.7-55.5] à 5, 20 et 50 ans. Les patients porteurs d’un VP constitutionnel de SUFU ont un risque accru de tumeurs sur l’ensemble de la vie avec un spectre dominé par la survenue de médulloblastome avant l'âge de 5 ans (risque cumulé à 5 ans de 13,3 %[IC95 % :6-20,1], stable ensuite), de tumeurs génitales à l'adolescence, et de CBC et de méningiome à l'âge adulte, justifiant des programmes de surveillance adaptés. Le risque cumulé de tumeur génitale, CBC et méningiome à l'âge de 50 ans était de 4,6 %[IC95 % :0-9,7], 28,5 %[IC95 %:13,4-40,9 ] et 5,2 % [IC95 % : 0-12].

En nous basant sur les données déjà  publiées sur les risques oncologiques associés aux mutations de PTCH1, ces résultats ont conduit le SIOPE HGWG à proposer des recommandations de surveillance basées sur le génotype, pour les patients avec un syndrome de Gorlin :

Dépistage des CBC: Examen dermatologique annuel, à partir de 10ans (PTCH1) et à partir de 20ans (SUFU), plus tôt en cas de radiothérapie antérieure.

Dépistage des kératokystes du maxillaire : Examen odontologique débutant vers l'âge de 2 ans, orthopantogramme annuel à partir de 8 ans (PTCH1).

Dépistage des médulloblastome : Examen neurologique (3 à 4 fois/an de 0 à 3ans, puis 2 fois/an de 4 à 5 ans). IRM cérébrale sans injection sauf le 1er examen seulement en cas de doute clinique (PTCH1), tous les 3-4 mois de 0 à 3ans, puis tous les 6 mois de 3 à 5 ans (SUFU).

Dépistage des méningiomes : IRM cérébrale tous les 3 à 5 ans à partir de 30 ans, et  plus tôt si radiothérapie antérieure (SUFU).

Dépistage des tumeurs de l’ovaire : échographie pelvienne une fois vers 18 ans (PTCH1) ou tous les 3 ans, à partir de 5 ans (SUFU).

Dépistage des fibromes cardiaques: échographie cardiaque dès le diagnostic de Gorlin (PTCH1 et SUFU).

Le suivi des patients traités par radiothérapie doit être prolongé en raison du risque de tumeurs secondaires. Une évaluation prospective de l'efficacité de ces recommandations est requise.



Léa GUERRINI-ROUSSEAU (Villejuif), Smith MIRIAM, Christian KRATZ, Julien MASLIAH-PLANCHON, Sebastian WASZAK, Pia ALHOPURO, Patrick BENUSIGLIO, Franck BOURDEAUT, Inès BRECHT, Giada DEL BALDO, Maria Luisa GARRE, Corrie GIDDING, Steffen HIRSCH, Pauline HOARAU, Mette JORGENSEN, Lucie LAFAY-COUSIN, Angela MASTRONUZZI, Lorenza PASTORINO, Stefan PFISTER, Christopher SCHROEDER, Pia VAHTERISTO, Roseline VIBERT, Catheline VILAIN, Nicolas WAESPE, Ingrid WINSHIP, Beate DOERGELOH, Saskia HOPMAN, Michaela KUHLEN, Orli MICHAELI, Till MILDE, Vita RIDOLA, Alexandra RUSSO, Salvador HECTOR, Gareth EVANS, Laurence BRUGIERES
12:00 - 12:15 #28167 - SS053 Etude moléculaire des gènes LZTR1, SMARCB1 et NF2 chez 254 patients atteints de schwannomatose : identification d’un exceptionnel variant en mosaïque dans SMARCB1.
SS053 Etude moléculaire des gènes LZTR1, SMARCB1 et NF2 chez 254 patients atteints de schwannomatose : identification d’un exceptionnel variant en mosaïque dans SMARCB1.

La schwannomatose est une maladie rare avec une incidence de 1/40000 à 1/70000 caractérisée par la présence de schwannomes multiples se dévelopant au niveau de la gaine des nerfs du système nerveux central et/ou périphérique associés dans de rares cas à la présence de méningiomes. SMARCB1 et LZTR1 sont les deux gènes majeurs responsables de la maladie. Des altérations du gène NF2 sont également responsables du développement de schwannomes multiples associés à d’autres types de tumeurs dans la neurofibromatose de type 2 (NF2) qui présente donc un chevauchement clinique avec la schwannomatose.

Nous avons analysé par NGS ciblé simultanément les gènes NF2, SMARCB1 et LZTR1 dans une cohorte de 254 patients dont la symptomatologie est compatible avec une schwannomatose. Nous confirmons le rôle important des gènes SMARCB1 et LZTR1 dans les quelques formes familiales de la maladie (N=30) avec des variants pathogènes identifiés chez 4 (13%) et 16 (53%) des cas index respectivement. Dans les formes sporadiques (N=224), nous identifions 2 variants pathogènes dans le gène NF2 dont l’un, à l’état de mosaïque. Nous identifions également 44 (20%) variants (27 de classe 4 ou 5 et 17 VSI) dans le gène LZTR1 et 5 (2%) variants de classe 4 ou 5 dans le gène SMARCB1. En accord avec les données de la littérature, l’ensemble des variants identifiés dans LZTR1 et SMARCB1 sont présents à l’état hétérozygote chez les patients. De manière exceptionnelle, nous rapportons une délétion intronique c.94-33_94-22delCCCTTATAATGA dans l'intron 1 du gène SMARCB1 caractérisée à l’état de mosaïque chez une patiente de 53 ans présentant une schwannomatose associée à un méningiome. La fréquence allélique de l’allèle délété a été estimée par NGS et PCR digitale à 25%. Cette délétion touche le site de branchement de l’intron et l’étude du transcrit du gène SMARCB1 confirme que cette délétion est à l’origine de l’épissage complet hors phase de l’exon 2, entraînant un décalage du cadre de lecture conduisant à priori à l’arrêt prématuré de la synthèse protéique.

Notre étude souligne le rôle majeur des gènes LZTRI et SMARCB1 expliquant 66% des formes familiales et de 22% des formes sporadiques de schwannomatose. Nous montrons également l’importance d’étudier le gène NF2 en raison du chevauchement phénotypique de la NF2 et la schwannomatose. Etant donné la variabilité phénotypique dans la NF2 et la fréquence élevée de mosaïque associée à des formes cliniques incomplètes, il est important d’étudier ce gène lorsqu’une schwannomatose est suspectée. Par ailleurs, il convient de prêter une attention particulière aux variants introniques en dehors des sites canoniques d'épissage. Enfin, même si les mosaïques de SMARCB1 et LZTR1 ne sont pas décrites dans la littérature, nous prouvons qu’elles doivent tout de même être recherchées.


Jean-Marie RAVEL, Juliette QUILICHINI, Laurence PACOT, Raphaël LEMAN, Cécile BARBANCE, Marie BLONSKI, Marie MULLER, Nicolas VAUCOULEUR, Juliette NECTOUX, Dominique VIDAUD, Eric PASMANT, Michel KALAMARIDES, Matthieu PEYRE, Bruno LEHEUP, Béatrice PARFAIT (PARIS)

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C33
SESSIONS SIMULTANEES 11
De la pathologie à la thérapie

SESSIONS SIMULTANEES 11
De la pathologie à la thérapie

Modérateurs : Dominique BONNEAU (PU-PH) (Angers), Nolwenn JEAN-MARÇAIS (Praticien Hospitalier) (RENNES)
11:00 - 11:15 #28077 - SS061 Séquençage complet de l’exome dans les néphropathies indéterminées de l’adulte.
SS061 Séquençage complet de l’exome dans les néphropathies indéterminées de l’adulte.

Six cent millions de personnes présentent une insuffisance rénale chronique dans le monde, dont plus de 3 millions en France. Malgré l’importance d’un diagnostic étiologique, 10 à 20% des néphropathies restent d’origine indéterminée. Une plus grande accessibilité des examens pangénomiques, tels que le séquençage complet de l’exome et du génome entier, pourrait permettre de reclasser de nombreux cas de néphropathies indéterminées. L’indication d’analyses pangénomiques en néphrologie est loin d’être formellement définie. Nous souhaitons ici rapporter la plus grande cohorte française de séquençage complet de l’exome en néphrologie adulte, son rendement diagnostique (comprenant une analyse performante des Copy Number Variation (CNV)), ainsi que les conséquences de ces diagnostics.

                Entre septembre 2018 et février 2021, dans le cadre du soin courant, 538 cas-index non apparentés ont été prélevés. Après extraction de l’ADN génomique, les régions codantes de l'exome (37 mégabases) ont été enrichies avec le kit Twist Human Core Exome, puis séquencées en paired-end sur NextSeq500 (Illumina). La ségrégation des variants a été étudiée par technique ciblée chez les apparentés, le cas échéant. La recherche de CNV a été faite à partir de l’exome et est basé sur GATK4.

                Sur 538 cas-index non apparentés, le séquençage de l’exome a permis de poser un diagnostic de certitude chez 135 patients, soit un rendement diagnostique de 25%. L’âge moyen des patients était de 43 ans [± 13]. 80% des patients ont été analysés en exome « solo», Une étude de ségrégation à des fins d’interprétation a été nécessaire chez 22% des patients positifs (n=29) et 9% de l’ensemble des patients testés (n=49).

Les principaux diagnostics génétiques posés appartiennent aux groupes des basalopathies (n=34, 25%) et des ciliopathies (n=37, 27,5%). Les résultats étaient le plus souvent inattendus, avec des phénotypes relativement pauvres ou atypiques. Sept patients ont eu un résultat concluant avec identification d’un CNV pathogène, soit 5,2% des diagnostics positifs.

Le diagnostic génétique a eu diverses conséquences pour les 135 patients avec diagnostics positifs : clarifier le mode de transmission (n=104, 77%), proposer un diagnostic pré-symptomatique ou dépister des apparentés (n=85, 63%), aider à la sélection d’un potentiel donneur vivant apparenté (n=10, 7,5%), ne pas envisager ou arrêter un traitement immunosuppresseur (n=15, 11%), éliminer une potentielle récidive sur le greffon (n=27, 20%), prescrire des examens complémentaires dans le cadre du rétro-phénotypage (n=48, 35,5%). 

Avec un rendement diagnostique important, des conséquences cliniques et thérapeutiques majeures et un coût mesuré, notre étude montre l'intérêt du séquençage de l’exome complet avec analyse intégrant la détection des CNV dans les néphropathies indéterminées de l’adulte. Les diagnostics posés ont souvent été inattendus, validant l'intérêt d'une approche pangénomique en première intention.


Alice DOREILLE, Hugo GARCIA, Xavier VANHOYE, Alexandre CEZ, Radoslavasaraeva LAMRI, Marine DANCER, Anne-Sophie LEBRE, Laure RAYMOND, Laurent MESNARD (Paris)
11:15 - 11:30 #28017 - SS062 L’analyse par Exome Ciblé de 400 patients avec Hypogonadisme Hypogonadotrohique congénital (HHC) révèle des architectures génétiques différentes en fonction de la présence (Syndrome de Kallmann) ou de l’absence d’anosmie (HHC normosmique).
SS062 L’analyse par Exome Ciblé de 400 patients avec Hypogonadisme Hypogonadotrohique congénital (HHC) révèle des architectures génétiques différentes en fonction de la présence (Syndrome de Kallmann) ou de l’absence d’anosmie (HHC normosmique).

Contexte : Les SK et les nHHC sont des maladies rares responsables d’altération du développement pubertaire et d’infertilité. Leurs physiopathologies sont distinctes, liées à des anomalies du développement neuronal ou de l’homéostasie gonadotrope.

But du travail/méthodes : Etude mono-centrique, par exome ciblé (EC) incluant 49 gènes, comparant l’architecture génétique et le « gene-burden » chez 169 KS versus 231 nCHH. Deux approches: 1) analyse supervisée (AS) diagnostique. 2) Analyse non supervisée (ANS) de l’ensemble des données génotypiques de notre cohorte.

Résultats : L’EC a identifié 9769 variants chez les KS et 13390 variants chez les nCHH, dans les régions codantes±2bp. L’AS permet de détecter des variants pathogènes (classes 4, 5) chez 42% des SK contre seulement 21% des nCHH. Chez les SK et les nCHH 2 gènes (FGFR1 et PROKR2) étaient prépondérants (50% des cas élucidés). En revanche ANOS1 était exclusif du SK et GNRHR/GNRH1, KISS1R, TACR3/TAC3 exclusifs des nCHH. L’ANS/gene burden (ensemble des données NGS) a montré qu’un seuil de MAF < 0.5% permettait de discriminer deux architectures génétiques distinctes : Le SK associé significativement aux gènes impliqués dans le développement neuronal (ANOS1, PROKR2, PROK2, FGF8, FGF17, IL17RD, CHD7, SEMA3A) versus le nCHH associé significativement aux gènes de l’homéostasie gonadotrope (GNRHR/GNRH1, KISS1R, TACR3).

Conclusion : Vue la concordance constatée entre les AS et ANS il semble raisonnable de limiter pour le diagnostic de première intention un EC ciblée incluant les 14 gènes prévalents. Dans les cas non élucidés, une analyse par WES ou WGS semble pertinente en deuxième intention.


Jérôme BOULIGAND (LE KREMLIN BICETRE), Thomas HUBY, Kenneth CHAPPELL, Bruno FRANCOU, Alexis PROUST, Claire BOUVATTIER, Luigi MAIONE, Anne GUIOCHON-MANTEL, Jacques YOUNG
11:30 - 11:45 #27841 - SS063 Des variants d'EPHX1 sont responsables de diabète lipoatrophique, consécutif à une altération de l'hydrolyse des époxydes et à une sénescence cellulaire accrue.
SS063 Des variants d'EPHX1 sont responsables de diabète lipoatrophique, consécutif à une altération de l'hydrolyse des époxydes et à une sénescence cellulaire accrue.

Objectifs. La découverte de la première époxyde hydrolase (EH), EPHX1, remonte à plus de 40 ans et on connaît aujourd’hui 5 gènes codant des EHs. Les EHs sont des enzymes régulant l'homéostasie cellulaire par l'hydrolyse de divers substrats époxydes en diols moins réactifs. Les fonctions des EHs restent en partie inconnues et aucun variant pathogène n'a été rapporté à ce jour chez l'homme dans cette classe de gènes.

Patients et méthodes. Deux familles indépendantes ont fait l’objet d’analyses d’exomes en trio. L’effet des variants d’EPHX1 identifiés a été modélisé dans différents systèmes cellulaires : des cellules HEK293 exprimant les formes normales et mutées de la protéine, des cellules pré-adipocytaires murines 3T3-L1 et des cellules souches adipocytaires humaines (ASC) dans lesquelles EPHX1 a été inactivé par un système CRISPR-Cas9, ainsi que des fibroblastes de patients.

Résultats. Nous avons identifié deux variants pathogènes de novo situés dans le site catalytique d'EPHX1 chez des patients atteints d'un diabète lipoatrophique complexe caractérisé par une perte de tissu adipeux, une insulino-résistance, et des atteintes multiples d’autres organes. L’analyse des cellules HEK293 a révélé que ces variants conduisaient à l'agrégation de la protéine dans le réticulum endoplasmique et à une perte de son activité d'hydrolyse des époxydes. Le knockout (KO) d'Ephx1 dans les 3T3-L1 et les ASC abolit la différenciation adipocytaire et inhibe la réponse à l'insuline. L’étude de ces deux types cellulaires révèle également un stress oxydatif majeur et une sénescence cellulaire, des observations confirmées sur les fibroblastes de patients. Enfin, un effet bénéfique du traitement par la metreleptine a été observé chez les patients.

Discussion. Cette étude translationnelle souligne l'importance de la régulation des époxydes dans le fonctionnement adipocytaire et la résistance à l’insuline, et apporte de nouvelles connaissances sur les rôles physiologiques des EHs chez l'homme.


Jérémie GAUTHERON, Christophe MORISSEAU, Chung WENDY, Jamila ZAMOURI, Martine AUCLAIR, Geneviève BAUJAT, Emilie CAPEL, Célia MOULIN, Yuxin WANG, Jun YANG, Bruce HAMMOCK, Barbara CERAME, Franck PHAN, Bruno FEVE, Corinne VIGOUROUX, Fabrizio ANDREELLI, Isabelle JÉRU (Paris)
11:45 - 12:00 #28390 - SS064 Diagnostic à l’âge adulte d’une alpha-mannosidose: quand la détection d’une insertion Alu cache une délétion passée inaperçue.
SS064 Diagnostic à l’âge adulte d’une alpha-mannosidose: quand la détection d’une insertion Alu cache une délétion passée inaperçue.

L’alpha-mannosidose est une pathologie rare, autosomique récessive associant des signes dysmorphiques, une surdité, des anomalies squelettiques, des infections récurrentes et une déficience intellectuelle. Elle est secondaire à des mutations bialléliques faux-sens ou perte de fonction du gène MAN2B1 et plusieurs formes, de sévérité variable, sont décrites. 

Nous rapportons ici le cas d’un patient de 30 ans, suivi pour une déficience intellectuelle, une maladie de Verneuil, une dysmorphie (sourcils épais, macroglossie, arête nasale aplatie, raideur articulaire) et une rétinopathie. L’analyse par séquençage d’exome a mis en évidence une première variation faux-sens rare à l’état hétérozygote dans le gène MAN2B1 (p.Gly726Ser) héritée du père. L’analyse de CNVs sur l’exome n’a pas retrouvé de variation dans ce gène. En revanche, l’algorithme  AluMEI (Seqone) a identifié une insertion Alu à l’extrémité 5’ de l’exon 22 du gène MAN2B1, héritée de la mère. L’analyse approfondie de cette région sur IGV a montré que cette insertion était en réalité une délétion de 1556 paires de bases (pb) emportant la totalité de l’exon 21 et 52 pb de l’exon 22 du gène MAN2B1. Le point de cassure en 5’ intronique de cette délétion étant situé dans une séquence Alu, elle a été identifiée comme une insertion d’élément mobile. Cette délétion a été confirmée par PCR digitale et entraîne donc une perte de fonction sur l’allèle maternel.

Un reverse phenotyping a permis de retrouver des signes évocateurs d’alpha-mannosidose, avec une atteinte rétinienne, peu décrite dans cette pathologie mais évoquant une maladie de surcharge lysosomale, et une dysmorphie concordante. L’analyse biochimique a confirmé le diagnostic chez le patient.

Nous décrivons donc un cas d’alpha-mannosidase de diagnostic tardif, avec une atteinte rétinienne rare mais spécifique, et dont l’une des variations responsables est une délétion de petite taille non identifiée par les algorithmes de recherche de CNVs mais rattrapée grâce à la présence d’une séquence Alu. Cet exemple illustre les difficultés d’identification de petits CNVs par séquençage d’exome et démontre la nécessité d’une lecture attentive des fichiers de séquençage, étape déterminante dans l’interprétation et la validation des variations du génome, et plus particulièrement des variations de structure.


Kévin UGUEN (Brest), Sylvia REDON, Karen ROUAULT, Marine PENSEC, Caroline BENECH, Sacha SCHUTZ, Cédric LE MARÉCHAL, Claude FEREC, Séverine AUDEBERT-BELLANGER
12:00 - 12:15 #28628 - SS065 Le traitement par triheptanoïne permet de stabiliser l’atteinte motrice et de diminuer l'atrophie du noyau caudé dans la maladie de Huntington.
SS065 Le traitement par triheptanoïne permet de stabiliser l’atteinte motrice et de diminuer l'atrophie du noyau caudé dans la maladie de Huntington.

Objectif : Évaluer l'efficacité de la triheptanoïne, un triglycéride à chaîne moyenne avec un nombre impair de carbones qui cible le cycle de Krebs, sur l'imagerie cérébrale et l’atteinte motrice dans la maladie de Huntington (MH).

Contexte : Nous avons précédemment montré que le déficit énergétique dans la MH est associé à des besoins accrus en substrats pour le cycle de Krebs. À l'aide de la spectroscopie IRM cérébrale au phosphore 31, nous avons ensuite démontré que la triheptanoïne peut restaurer un profil énergétique cérébral normal chez les patients MH.

Méthodes : Nous avons mené une étude bicentrique (Paris et Leiden) contrôlée randomisée de 6 mois (NCT02453061) comparant la triheptanoïne 1g/kg/jour versus placebo chez 100 patients (ratio 1/1) à un stade précoce de la MH, suivi d'une phase en ouvert de 6 mois. Après un an, les patients pouvaient choisir une extension d'un an. Le critère de jugement principal était l'atrophie du noyau caudé à 6 mois. Les critères de jugement secondaires étaient l’atrophie caudée à 12 et 24 mois, le score moteur total (TMS) de l'UHDRS (United Huntington Disease rating Scale) et l'imagerie microstructurale par tenseur de diffusion (DTI) et par la méthode FBA (Fixel-Based Analysis, qui permet l'analyse des croisements de fibres) à 6, 12 et 24 mois. Pour effectuer une analyse comparative de la triheptanoïne versus placebo sur un an, nous avons par ailleurs utilisé le bras placebo d'un essai contrôlé randomisé d'un an (NCT02336633), mené en parallèle, et avec des méthodes identiques, chez des patients MH présentant les mêmes caractéristiques (âge, durée de la maladie, TMS, répétitions CAG).

Résultats : 86 patients ont terminé l'étude d'un an et 42 patients l'extension de 12 mois. La triheptanoïne a été bien tolérée. Les effets secondaires étaient principalement des problèmes gastro-intestinaux, résolutifs après intervention diététique. L’atrophie caudée n’était pas différente à 6 mois entre les groupes triheptanoïne et placebo. Cependant, nous avons observé une stabilisation de l’atteinte motrice (TMS) à 12 mois chez les patients traités par triheptanoïne (moyenne 0,6 ± 5,1) par rapport aux patients traités pendant 6 mois seulement (2,5 ± 4,5) (p = 0,072), avec une différence significative entre 6 et 12 mois ( -0,7 ± 3,9 vs 1,9 ± 4,7, p= 0,024). Les analyses DTI ont montré moins d'altérations microstructurales chez les patients traités par triheptanoïne pendant 24 mois, et les analyses FBA ont montré une amélioration de la trophicité de certaines fibres à 24 mois. La comparaison à 12 mois avec le bras placebo externe a confirmé la stabilité motrice des patients traités par triheptanoïne (2,6 ± 4,6 vs 0,6 ± 5,1, p = 0,057) et a révélé une diminution de 50% de l’atrophie caudée sous triheptanoïne (-3 % vs -6,7 %, p < 0,001) (Figure 1).

Conclusions: Ces résultats montrent que le traitement par triheptanoïne permet une stabilité de l'atteinte motrice et une diminution de l'atrophie caudée chez les patients MH.


Fanny MOCHEL (PARIS), Aurélie MENERET, Isaac ADANYEGUH, Camille GIRON, Elodie HAINQUE, Marie-Pierre LUTON, Mariana ATENCIO, Magali BARBIER, Milou JACOBS, Fleur VELDKAMP, Emma COPPEN, Kasper VAN DER ZWAAN, Eric VICAUT, Raymund ROOS, Alexandra DURR
12:15 - 12:30 #28607 - SS066 Efficacité et sécurité de l’alpelisib (BYL719) chez les patients adultes et enfants atteints de syndrome MCAP (Megalencephaly-CApillary malformation Polymicrogyria syndrome) : essai multicentrique de phase II, randomisé en double-aveugle vs. Placebo.
SS066 Efficacité et sécurité de l’alpelisib (BYL719) chez les patients adultes et enfants atteints de syndrome MCAP (Megalencephaly-CApillary malformation Polymicrogyria syndrome) : essai multicentrique de phase II, randomisé en double-aveugle vs. Placebo.

Les syndromes hypertrophiques liés au gène PIK3CA (PROS) regroupent diverses présentations cliniques en fonction de la localisation de l’atteinte principale. Lorsque l’hypertrophie prédomine au niveau cérébral (mégalencéphalie), on parle de syndrome MCAP (Megalencephaly-CApillary malformation Polymicrogyria syndrome). Des malformations vasculaires cutanées, et des anomalies des structures cérébrales, et des troubles cognitifs au cours de la croissance de l’enfant, de type épilepsie ou déficience intellectuelle, peuvent s’associer de façon inconstante au tableau. Il n’existe actuellement aucun médicament autorisé dans cette maladie.

L’alpelisib (BYL719, Novartis®) est un inhibiteur spécifique de la sous-unité α de PIK3CA, autorisé dans le traitement du cancer du sein métastatique, et en cours d’évaluation chez les patients PROS (NCT04589650). Mais les critères de jugement ne sont pas tous adaptés à l’évaluation spécifique des atteintes neuro-cognitives, justifiant la conduite d’un essai dédié au syndrome MCAP.

 

L’essai ESA-MCAP est un essai collaboratif, initié par le CHU Dijon Bourgogne, et co-financé par le laboratoire Novartis. Il s’agit d’un essai national de phase II multicentrique en 2 périodes : i) une période randomisée de 6 mois à dose fixe en double aveugle versus placebo suivie ii) d’une période en ouvert (alpelisib pour tous les patients) avec possibilité d’escalade de dose, pour obtenir une durée totale de traitement par alpelisib de 24 mois.

L’objectif principal sera d’évaluer l’efficacité à 24 mois d’un traitement par alpelisib sur les comportements adaptatifs des patients entre 2 et 40 ans avec syndrome MCAP, mesurée par une amélioration ≥4 points sur l’échelle de comportement adaptatif de Vineland-2nde édition. L’efficacité précoce à 6 mois versus placebo, ainsi que l’efficacité sur les paramètres neuropsychologiques (échelles de performance neuropsychologiques adaptées à l’âge), le volume cérébral (IRM), l’épilepsie (nombre d’épisodes convulsifs), la qualité de vie (questionnaires) et sur les autres atteintes non cérébrales seront secondairement évaluées. Les patients seront suivis au maximum 34 mois, avec au maximum 15 visites, alternées entres le centre coordinateur pour les visites d’évaluation (à l’initiation du traitement, à 6, 12 et 24 mois) et leur centre local pour les visites de suivi de sécurité. Un total de 16 patients est prévu dans l’essai pour une durée d’inclusion d’un an, avec un début prévu au premier trimestre 2022.

 Cette étude s’inscrit dans un programme d’essais thérapeutiques initiés depuis plusieurs années par la FHU TRANSLAD (TRANSLAD-Treat), les centres de référence AnDDI-Rares, Déficience et FIMARAD, dans le but d’identifier des thérapies ciblées dans les pathologies liées à PIK3CA. Ce projet permettra également d’apporter une nouvelle expérience sur la conduite des essais thérapeutiques encore insuffisants dans les troubles du neurodéveloppement.


Maxime LUU (Dijon), Pierre VABRES, Agnès MAURER, Amélie CRANSAC, Maud CARPENTIER, Camille FLECK, Romaric LOFFROY, Aurore GARDE, Jenny CORNATON, Claire NICOLAS, Aurélie ESPITALIER, Noémie RELIN, Clémence FAUCONNIER-FATUS, Laurent GUIBAUD, Aurore CURIE, Nadia BAHI-BUISSON, Marc BARDOU, Laurence FAIVRE

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D33
SESSIONS SIMULTANEES 12
Médecine personnalisée et maladies neuromusculaires

SESSIONS SIMULTANEES 12
Médecine personnalisée et maladies neuromusculaires

Modérateurs : Godelieve MOREL (CCA) (La Réunion - St Denis), Kévin YAUY (CCA) (Montpellier)
11:00 - 11:15 #27883 - SS067 Implication de GDAP1 dans la fonction mitochondriale et le stress oxydatif, investiguée dans un modèle de motoneurones dérivés d’iPSC pour la maladie de Charcot-Marie-Tooth.
SS067 Implication de GDAP1 dans la fonction mitochondriale et le stress oxydatif, investiguée dans un modèle de motoneurones dérivés d’iPSC pour la maladie de Charcot-Marie-Tooth.

La maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) est la neuropathie héréditaire la plus fréquente avec une prévalence de 1/2500. Connue aussi sous le nom de neuropathie sensitivo-motrice, il existe plusieurs formes de CMT qui se différencient par leur mode de transmission, et leur aspect électrophysiologique (forme démyélinisantes et forme axonales).

Actuellement, plus de 90 gènes, codant différentes protéines, sont impliqués dans les CMT, dont le gène GDAP1, exprimé principalement au niveau des nerfs périphériques.

Afin de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques impliqués dans cette pathologie et de pouvoir développer des stratégies thérapeutiques, des cellules souches induites à la pluripotence (iPSc) ont été créés à partir de fibroblastes humains d’individus sains et d'un patient CMT2H porteur d’une mutation non-sens à l’état homozygote du gène GDAP1 (c.581C>G, p.Ser194*). Les cellules iPS peuvent ensuite être différenciées en motoneurones.

Au niveau moléculaire, l’analyse par RT-PCR a montré que chez les sujets normaux, l’ARNm de GDAP1 est principalement exprimé dans les motoneurones, alors qu'il est drastiquement réduit dans les cellules du patient contenant un codon de terminaison prématurée (PTC). Ce résultat suggère que l’ARNm de GDAP1 est probablement dégradé par le système nonsense-mediated mRNA decay (NMD).

Des analyses morphologiques et fonctionnelles ont révélé, dans les motoneurones du patient CMT, une diminution de la viabilité cellulaire associée à un dysfonctionnement lipidique et au développement du stress oxydatif. La mitochondrie est un organite clé dans la génération du stress oxydatif, mais elle est aussi principalement impliquée dans le métabolisme énergétique. Dans les motoneurones du patient CMT des défauts des crêtes mitochondriales ont été observés, même si aucun déficit de production d'ATP n'est apparu. Ce modèle cellulaire de motoneurones dérivés d’iPSC nous a permis de mettre en évidence le rôle de la mitochondrie et du stress oxydatif dans la maladie CMT, et d’ouvrir la voie à des nouvelles stratégie thérapeutiques.


Nesrine BENSLIMANE (Limoges), Corinne MAGDELAINE, Sylvie BOURTHOUMIEU, Federica MIRESSI, Frédéric FAVREAU1, Marion RASSAT, Laurence RICHARD, Cécile LAROCHE, Laurent MAGY, Franck STURTZ, Anne-Sophie LIA, Pierre-Antoine FAYE
11:15 - 11:30 #28742 - SS068 The diagnostic workup in children with Arthrogryposis: description of practices from a single reference center, comparison with literature and suggestion of recommendations.
SS068 The diagnostic workup in children with Arthrogryposis: description of practices from a single reference center, comparison with literature and suggestion of recommendations.

Introduction: Arthrogryposis multiplex congenita (AMC) refers to a clinical presentation of congenital contractures involving two or more body areas. More than 400 distinct conditions may lead to AMC, making the etiological diagnosis challenging. The objective of this work was to describe and compare the etiological management of a cohort of AMC children with literature data in order to set up recommendations.

Material and methods: We conducted a retrospective single center observational study. Patients had been evaluated at least once at a pediatric age in the AMC clinic of Grenoble University Hospital from 2007 to 2019. After gathering data about their diagnostic procedure, a literature review was performed for each paraclinical investigation to discuss their relevance.

Results: One hundred and twenty five patients were included, 43% had Amyoplasia, 27% had distal arthrogryposis, and 30% had other forms. A definitive etiological diagnosis was available for 66% of cases. We recommend a two-time diagnostic process: first, non-invasive investigations that aim at classifying patients into one of the three groups, and second, selected investigations targeting a subset of patients.

Conclusion: The etiological management for patients with AMC remains arduous. This process will be facilitated by the increasing use of next-generation sequencing combined with detailed phenotyping. Invasive investigations should be avoided because of their limited yield.


Pauline LE TANNO (GRENOBLE), Xenia LATYPOVA, John RENDU, Julien FAURE, Marjolaine GAUTHIER, Gipsy BILLY, Véronique BOURG, Pierre-Simon JOUK, Klaus DIETERICH
11:30 - 11:45 #28664 - SS069 61870 exomes non-diagnostic en population générale pour recherche ET détection préventive de >2700 mutations actionnables: le programme discovEHR – MyCode Geisinger, collaboration entre un système de santé en Pennsylvanie rurale et un labo pharmaceutique.
SS069 61870 exomes non-diagnostic en population générale pour recherche ET détection préventive de >2700 mutations actionnables: le programme discovEHR – MyCode Geisinger, collaboration entre un système de santé en Pennsylvanie rurale et un labo pharmaceutique.

La faisabilité et l’utilité de la détection à grande échelle de variants actionnables (selon définition ACMG) fait débat en France, et malgré des avis divergents des diverses instances consultées (dont CCNE) pour la révision des lois de bioéthique, cette détection n’est pas autorisée hors données incidentes d’exome diagnostic ou risque élevé en fonction des antécédents médicaux ou familiaux. Il m’a semblé intéressant de faire le point sur un programme méconnu en France, celui de la collaboration entre un organisme de santé privé à but non-lucratif, Geisinger (en Pennsylvanie rurale), doté depuis 25 ans d’un système de dossier médical électronique performant, et le labo pharmaceutique Regeneron, spécialisé dans les monoclonaux thérapeutiques. Cette collaboration initiée en 2014, basée sur la participation de clients volontaires de Geisinger ( > 290 000 ont signé le consentement éclairé, sur 2 millions de patients suivis) qui acceptent un prélèvement sanguin pour analyse d’exome par Regeneron et la liaison aux données (anonymisées) de leur Electronic Health Record (EHR) ayant pour but de détecter des variants rares permettant d’identifier des gènes cibles thérapeutiques potentielles (ex variants tronquants qui paraissent associés à la protection contre une pathologie, comme démontré pour PCSK9 et l’hypercholestérolémie et la maladie coronarienne). En échange, pour les volontaires qui le souhaitent, Geisinger recherche les variants actionnables et informe le patient et son médecin traitant, selon un protocole publié, et propose un conseil génétique et médical adapté à la pathologie concernée.
A l’heure actuelle 184 000 exomes ont été réalisés, et pour 61870 éligibles pour la recherche de variants actionnables, des résultats ont été communiqués pour 2733 variants actionnables (4,4% des individus testés). Les pathologies/gènes principalement concernés sont BRCA1/2 634 patients, hypercholestérolémie familiale 277 (APOB et LDLR), syndrome de Lynch 342  (surtout PMS2 et MSH6), cardiomyopathies 230 (en tête MYBPC3 et MYH7), arrythmies 258 (KCNQ1 et SCN5A), hyperthermie maligne/RYR1 156,  hémochromatose C282Y homozygote 356, et MEN1/2 86. Des articles plus détaillés sont parus sur les aspects BRCA1/2 et hypercholestérolémie.
Du point de vue recherche, des résultats impressionnants ont commencé à être publiés en 2016 (deux Science et un NEJM) et ont permis d’identifier ou confirmer en affinant les Odds ratios plusieurs cibles thérapeutiques, dont ANGPTL3 et ANGPTL4 (risque cardiovasculaire, hyperlipidémie, NEJM 2016 et 2017 ) et HSD17B13 (chronic liver disease, NEJM 2018).
La présentation est basée sur une visite initiale chez Geisinger (Danville) fin 2016 et l’analyse des publications parues dans des revues internationales ou sur le site Geisinger/MyCode. Elle pourra servir de base à une discussion sur l’utilité et faisabilité  ou non de proposer en France un dépistage ciblé de telles mutations sur tout ou partie de ces gènes.


Jean Louis MANDEL (ILLKIRCH)
11:45 - 12:00 #28746 - SS070 Données additionnelles en exome, quel impact pour notre pratique d’aujourd’hui et de demain ?
SS070 Données additionnelles en exome, quel impact pour notre pratique d’aujourd’hui et de demain ?

Introduction : Tout examen médical s’accompagne du risque de mettre en évidence des informations médicales sans lien avec le diagnostic recherché. Ces données additionnelles peuvent être recherchées volontairement (données secondaires) ou non (données incidentes). Les analyses pangénomiques que sont l’exome et le génome génèrent un volume sans précédent d’informations génétiques concernant le patient mais également sa famille. Ces examens à visée diagnostique font entrer progressivement dans notre routine les données additionnelles, toujours plus fréquentes. En 2012, l’ACMG s’est prononcée sur une liste restreinte de 59 pathologies présentant un intérêt en tant que données additionnelles. En mai 2021, cette liste a été étendue à 72 gènes. En 2019 l’Agence de la Bio-Médecine a émis ses propres recommandations sur la gestion de ces données additionnelles sans caractère législatif contraignant. Il y a tout à penser que l’intérêt pour les données additionnelles s’accroit, en particulier pour les maladies traitables, la pharmacogénétique et le dépistage d’hétérozygotes.

Matériel et Méthodes : Afin de mieux nous préparer à faire entrer la gestion de ces données dans notre pratique, nous avons cherché à évaluer la fréquence des ces données additionnelles à travers 100 exomes trio, duo ou solo réalisés dans notre centre sur 12 mois de 2020 à 2021. Nous avons pour cela recherché la fréquence des variants pathogènes ou probablement pathogènes chez le cas index dans la dernière liste ACMG, mais également dans 2 listes d’intérêt (maladies traitables et carrier screening) de quelques 138 et 326 gènes.

Résultats : Il en ressort un rendement de 83% données secondaires pour les seuls cas index pour les 3 listes confondues (19% liste ACMG uniquement) alors que le rendement diagnostic est lui de 50%. Si ces variants concernent l’ensemble des groupes de pathologies ciblées dans les recommandations ACMG, de nombreux autres ont été identifiées ciblant des pathologies récessives fréquentes dans la population générale et amenant à discuter l’utilité d’un diagnostic pré conceptionnel.

Discussion et perspectives : Il est donc possible, qu’à l’avenir, notre pratique de l’exome ou du génome, génère avant tout plus de données additionnelles que de diagnostics. Face à ce constat, nous avons commencé une étude prospective, via des consultations dédiées à la prescription d’exome, afin d’exposer aux patients les questions que posent la découverte de données additionnelles et recueillir leur préférence quant à la recherche et la restitution de ces informations. Les premiers résultats de cette étude pourront être exposés.

 


Rodolphe DARD (POISSY), Denise MOLINA-GOMES, Bérénice HERVE, Camille COHEN, Elisa MORALES, Jeremie MORTREUX, Emeline BELLANGER, Aude TESSIER, Laure RAYMOND, François VIALLARD
12:00 - 12:15 #28579 - SS071 Fast-exome chez les nouveaux-nés et nourrissons en réanimation: retour d’expérience et conclusions de l’étude REUNIR.
SS071 Fast-exome chez les nouveaux-nés et nourrissons en réanimation: retour d’expérience et conclusions de l’étude REUNIR.

Le séquençage de l’exome est un outil diagnostic de routine ayant permis de réduire l’errance diagnostique des individus chez qui est suspecté une maladie monogénique. Chez les nourrissons en réanimation, l’établissement d’un diagnostic précis est une étape clé de la prise en charge.

L’objectif de l’étude REUNIR (Rapide Exome en Unité de Néonatologie soins Intensifs Réanimation) était d’évaluer la faisabilité et l’efficacité de l’exome rapide avec des résultats en moins de 16 jours au CHU de Montpellier.

Quinze enfants de moins d'un an ont été inclus avec une moyenne d’âge de 54 jours (4-272 jours). L’ensemble des résultats étaient disponibles en 16 jours ou moins (moyenne de 12,8 jours, médiane 14 jours). L’indication du fast-exome était principalement une détresse neurologique, avec hypotonie pour 11 patients, convulsions pour 3, anomalies rénales pour 5, malformation cardiaque pour 4. Sept patients étaient dépendants d’une ventilation invasive, 4 d’une ventilation non invasive.

Cette étude a permis un diagnostic dans 6 cas sur 15 (40%) et a permis de modifier la prise en charge des enfants dans 9 cas (60%), dont 2 avec un changement thérapeutique radical (changement de traitement anti-épileptique pour l’un, néphrectomie et gonadectomie pour l’autre). Deux patients ont eu un diagnostic par d’autres investigations génétiques. Les difficultés rencontrées sont celles du rendu aux parents lorsque l’enfant est décédé ou sorti d’hospitalisation, de la gestion des données incidentes, des variants de signification inconnue avec nécessité d’enquête familiale étendue en contexte d’urgence, de l’identification d’une pathologie héritée d’un parent asymptomatique. 

En conclusion, la mise en place du fast-exome a été un succès, avec très forte satisfaction parentale et des pédiatres, même en cas de résultat négatif, et a pu être implémentée en routine au CHU de Montpellier, avec une demande d’analyse mensuelle en moyenne.


Constance WELLS, Mylène THARREAU, Guilaine BOURSIER, Kévin YAUY, Déborah MECHIN, Nathalie RUIS-PALLARES, Valentin RUAULT, Christine COUBES, Lucile PINSON, Patricia BLANCHET, Thomas GUIGNARD, Marc FILA, Sabine DURAND, Odile PIDOUX, Maliha BADR, Christophe MILESI, Julien BALEINE, Gilles CAMBONIE, Floriane HEMERY, Renaud MESNAGE, Florence MASSON, Maëlle DEREURE, Marie-Christine PICOT, Olivier ARDOUIN, Isabelle TOUITOU, David GENEVIÈVE, Mouna BARAT, Marjolaine WILLEMS (Montpellier)
12:15 - 12:30 #28623 - SS072 Evaluation formative par la simulation des compétences relationnelles durant l’internat de génétique médicale.
SS072 Evaluation formative par la simulation des compétences relationnelles durant l’internat de génétique médicale.

L’acquisition de compétences relationnelles apparait indispensable au métier de généticien clinicien et il semblerait qu’elles puissent être optimisées par l’apport de la simulation de consultations. Des consultations simulées avec comédiens professionnels ont été mises en place depuis 2018 pour les internes de génétique médicale (DES 48) à l’échelle nationale par le Collège National des Enseignants et des Praticiens de Génétique Médicale, soutenu par la Faculté de médecine de Nantes, la Société des Internes de Génétique de France, l’Alliance Maladies Rares et financièrement par la Fondation MACSF ainsi que la filière AnDDI-Rares.

Un protocole de recherche en pédagogie a été adossé à cette nouvelle formation dont l’objectif principal était d’améliorer les compétences relationnelles des internes du DES de génétique médicale en consultation ; les objectifs secondaires consistaient à évaluer la satisfaction des internes par rapport à cette méthode pédagogique et identifier le profil des internes ayant le plus progressé dans leur relation médecin-patient par cette formation.

Dans le cadre de cette recherche, un numéro d’anonymat a été attribué aux internes avant le début des sessions de simulation. A T0, en amont des consultations simulées, chaque interne a rempli des scores d’empathie (Reading the Mind in the Eyes ; échelle de Jefferson) ; lors de la session de consultations simulées, les internes ont rempli des grilles sur leur relation médecin-patient (Standardized Patient Satisfaction Questionnaire (SPSQ)) au décours de chaque consultation. Les comédiens professionnels ont également rempli cette grille en parallèle. T1 correspond à la participation de l’interne à une 1ère session de consultations simulées, T2 à la 2ème, etc. Le critère de jugement principal utilisé est l’amélioration significative du score moyen de la grille sur la relation médecin-patient par les comédiens (SPSQ) au cours des sessions de consultations simulées.

Au total, 110 internes ont participé aux sessions de consultations simulées, 41 internes à 2 sessions, 24 à au moins 3 sessions, le maximum étant 5 sessions pour un interne. Les résultats aux différentes échelles sont actuellement en cours d’analyse et devraient être prochainement disponibles. Les premières analyses montrent une grande satisfaction des internes sur l’apport de la simulation. Une majorité d’entre eux pensent que leur relation auprès des patients va être profondément changée. Les limites de l’étude sont l’échantillon limité d’internes, inhérent à la spécialité et le biais de l’augmentation des compétences relationnelles du fait de l’expérience clinique, de l’avancée dans l’internat et non du fait de l’impact des consultations simulées.

Une étude complémentaire sur l’impact des consultations simulées sur les compétences techniques (performances cliniques) est en cours selon le même protocole.


Mathilde RENAUD (NANCY), Damien SANLAVILLE, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Pierre POTTIER, Sandra MERCIER

12:45
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B34
ATELIER DEJEUNER AGILENT
Dernières innovations et retours d’expérience en génétique constitutionnelle

ATELIER DEJEUNER AGILENT
Dernières innovations et retours d’expérience en génétique constitutionnelle

Modérateur : Roubila MEZIANI
12:45 - 13:45 De l’échantillon à une analyse tout en 1 : #Magnis #Alissa #Exome SNV #Exome CNV #CGH. Eulalie LASSEAUX (Praticien spécialiste) (Intervenant, Bordeaux), Claudio PLAISANT (Ingénieur hospitalier) (Intervenant, Bordeaux)
12:45 - 13:45 Place du séquençage d’ARN (RNAseq) dans un laboratoire de diagnostic. Nadège CALMELS (Praticien Hospitalier) (Intervenant, Strasbourg)

12:45-13:45
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C34
ATELIER DEJEUNER MGI-TECH
How DNBseq enables research to go to infinity and beyond

ATELIER DEJEUNER MGI-TECH
How DNBseq enables research to go to infinity and beyond

12:45 - 13:45 Advantages of DNBseq technology. Manal KHALIFE
12:45 - 13:45 To infinity and beyond: future-proofing a genomics laboratory. Nik MATTHEWS (Intervenant, Londres, Royaume-Uni)

12:45-13:45
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D34
ATELIER DEJEUNER SOPHiA GENETICS
Utilisation de machine learning pour mesurer le déficit de recombinaison homologue à partir de données de séquençage de basse couverture du genome.

ATELIER DEJEUNER SOPHiA GENETICS
Utilisation de machine learning pour mesurer le déficit de recombinaison homologue à partir de données de séquençage de basse couverture du genome.

Intervenants : Alexandre HARLE (Intervenant, Nancy), Alexander KURZE (Intervenant, Suisse)

12:45-13:45
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E34
ATELIER DEJEUNER INTEGRAGEN
Après l'ère du séquençage ciblé, solutions WGS et méthylation proposées par IntegraGen

ATELIER DEJEUNER INTEGRAGEN
Après l'ère du séquençage ciblé, solutions WGS et méthylation proposées par IntegraGen

12:45 - 13:45 FastGen, 50% des enfants suspects de maladie génétique grave diagnostiqués par séquençage de génome en moins de 4 semaines : vers une meilleure prise en charge. Frederic TRAN MAU THEM (PH) (Intervenant, Dijon)
12:45 - 13:45 Analyse de la méthylation de l'ADN, nouvelles approches par NGS et analyse associée. Emmanuel MARTIN (Intervenant, INTEGRAGEN)
12:45 - 13:45 Panorama des services et solutions IntegraGen. Elodie LALLET

12:45-13:45
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F34
ATELIER DEJEUNER NEW ENGLAND BIOLABS
New England Biolabs moteur de l’innovation : étude épitranscriptomique ; miniaturisation des préparations des librairies en WGS PCR-Free, application clinique ; étude de l’accessibilité de la chromatine cellulaire par NicE-viewSeq

ATELIER DEJEUNER NEW ENGLAND BIOLABS
New England Biolabs moteur de l’innovation : étude épitranscriptomique ; miniaturisation des préparations des librairies en WGS PCR-Free, application clinique ; étude de l’accessibilité de la chromatine cellulaire par NicE-viewSeq

Modérateur : Nicolas DOLL
12:45 - 13:45 Epitranscriptomique des ARN dans les maladies humaines. Virginie MARCHAND (Responsable) (Intervenant, Nancy)
12:45 - 13:45 Faire mieux avec moins : des préparations de librairies miniaturisées de haute qualité pour du WGS PCR Free vers des applications cliniques, grâce à la plateforme multi-omique automatisée Magelia. Amel BENDALI
12:45 - 13:45 Nicking enzyme associated sequencing (NicE-seq), a versatile method to study open chromatic. Pierre ESTEVE (Intervenant, Ipswich, Etats-Unis)

12:45-13:45
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G34
ATELIER DEJEUNER PERKINELMER
Retour d’expériences sur la mise en service du Sciclone G3 NGSx iQ Workstation pour la préparation de librairies NGS

ATELIER DEJEUNER PERKINELMER
Retour d’expériences sur la mise en service du Sciclone G3 NGSx iQ Workstation pour la préparation de librairies NGS

Modérateur : Stéphane FENART (PERKINELMER)
Intervenant : Flavie ADER (AHU) (Intervenant, PARIS)

12:45-13:45
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H34
ATELIER DEJEUNER SEQONE
La collaboration clinicien, biologiste et machine learning : futur de l’interprétation génomique

ATELIER DEJEUNER SEQONE
La collaboration clinicien, biologiste et machine learning : futur de l’interprétation génomique

Modérateur : Nicolas PHILIPPE
12:45 - 13:45 La co-interprétation clinicien-biologiste au service du patient : CNV Exome et co-interprétation. Laure RAYMOND (Biologiste, Chef de service) (Intervenant, Lyon), Laurent MESNARD (PUPH) (Intervenant, Paris)
12:45 - 13:45 Reclassification des variants de signification incertaine avec l'outil Genome Alert! Armelle LUSCAN (Biologiste) (Intervenant, Saint-Ouen-l'Aumône)
12:45 - 13:45 Comment un laboratoire d’un CHU peut gérer plusieurs activités grâce à SeqOne. Anne-Sophie LEBRE (PU-PH) (Intervenant, Reims)
12:45 - 13:45 Interprétation des variants assistée par IA, de la classification biologique au diagnostic et la suggestion thérapeutique. Denis BERTRAND, Nicolas DUFORET

12:45-13:45
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I34
ATELIER DEJEUNER RHYTHM PHARMACEUTICALS
Actualités dans les maladies génétiques rares de l’obésité

ATELIER DEJEUNER RHYTHM PHARMACEUTICALS
Actualités dans les maladies génétiques rares de l’obésité

Modérateur : Didier LACOMBE (PU-PH) (Bordeaux)
12:45 - 13:45 Les maladies génétiques rares de l’obésité. Didier LACOMBE (PU-PH) (Intervenant, Bordeaux)
12:45 - 13:45 Les obésités monogéniques. Béatrice DUBERN (Intervenant, Paris)
12:45 - 13:45 Syndrome de Bardet-Biedl. Hélène DOLLFUS (PU-PH) (Intervenant, Strasbourg)

13:45 - 14:05 PAUSE - VISITE DE L'EXPOSITION
14:05
14:05-15:35
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A35
COMMUNICATIONS ORALES SÉLECTIONNÉES 02

COMMUNICATIONS ORALES SÉLECTIONNÉES 02

Modérateurs : Catherine NOGUES (Praticien - Chef de Département) (Marseille), Pascal PUJOL (PUPH) (Montpellier)
14:15 - 14:30 #28029 - CS07 The French OncoGenetic Database : FrOG.
CS07 The French OncoGenetic Database : FrOG.

Afin de garantir une prise en charge optimale des familles suspectes de formes héréditaires de cancer, l’interprétation des variants génétiques identifiés dans les laboratoires d’oncogénétique doit être pertinente et harmonisée au niveau national. Pour améliorer le système actuel, le Groupe Groupe Génétique et Cancer - Unicancer (GGC) a initié et élaboré le programme FrOG (French OncoGenetics Database). L’objectif de FrOG est de centraliser de manière sécurisée les variants de gènes de prédisposition au cancer identifiés chez les patients vus en consultation d’oncogénétique dans une base de données permettant leur annotation, curation et expertise, au sein d’un environnement réglementaire maîtrisé pour les aspects de protection des données des patients (RGPD), et relatifs à la réglementation en vigueur concernant les données de santé, rendue critique par la nature des données. FrOG vise à garantir aux patients et aux professionnels de santé un environnement sécurisé pour traiter ces  informations génétiques. Afin de proposer une gouvernance harmonieuse de FrOG, le GGC a constitué un consortium réunissant les laboratoires membres du GGC et UNICANCER en tant que coordinateur et personne morale représentant le GGC. Le consortium régit les modalités d’accès, l’utilisation et l’exploitation de la base FrOG et définit les règles de fonctionnement et la contractualisation avec les partenaires publics et privés. Le consortium FrOG développe et maintient, une suite logicielle qui s’articule autour d’une base de données, d’un pipeline de traitement et d’annotation des données, d’une API sécurisée et d’une interface web. FrOG a permis la reprise des données du GGC aussi bien pour les gènes de prédisposition aux cancers du sein et de l’ovaire, que pour les gènes de prédisposition aux cancers du côlon et polyposes, du syndrome de Li Fraumeni, et des cancers gastriques diffus héréditaires. L’application web de FrOG, accessible par les laboratoires d’oncogénétique membres, intègre 11912 variants identifiés chez 41605 patients pouvant être appelés via un moteur de recherche. Les résultats de la recherche sont filtrables selon plusieurs critères. L’interface présente les annotations dans des pages par variants et propose des liens vers des bases généralistes ou d’experts externes. Elle permet également une gestion de la bibliographie et la traçabilité des décisions d’expertise préfigurant un système de curation automatisable. Le recueil des données des nouveaux patients est prévu de manière déclarative sur un dépôt sécurisé à l’aide d’un fichier soumission.  Cet outil permettra la mise en relation de réseaux d’experts permettant ainsi une curation assistée par le système, associée à des alertes de reclassification. Au final FrOG permettra une standardisation des interprétations au niveau national, une meilleure visibilité de l’expertise nationale et envisager des modèles de valorisation pertinents pour son maintien.


Laurent CASTÉRA (Caen), Sandrine CAPUTO, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Camille BARON, Nicolas PHILIPPE, Anne-Laure BOUGÉ, Thibaut LAVOLÉ, Alexandre ATKINSON, Sophie COUTANT, Marie-Pierre BUISINE, Nicolas SÉVENET, Florence COULET, Tetsuro NOGUCHI, Marie BEAUMONT, Christine TOULAS, Le Consortium FROG
14:30 - 14:37 #28345 - CS08 Interprétation et conséquences de l’identification des variations de TP53 issues de l’analyse de 22 500 panels HBOC français.
CS08 Interprétation et conséquences de l’identification des variations de TP53 issues de l’analyse de 22 500 panels HBOC français.

Depuis 2017, un panel de 13 gènes, incluant TP53, a été validé par le Groupe Génétique et Cancer pour l’analyse des patients évocateurs d’une prédisposition au cancer du sein et/ou de l’ovaire (HBOC). Le cancer du sein étant l’entité la plus fréquente du spectre tumoral lié aux altérations constitutionnelles de TP53 ou syndrome de Li-Fraumeni (LFS), nous avons entrepris de collecter à grande échelle les variations constitutionnelles de TP53 identifiées par l’analyse de panels HBOC et de les classer. Ainsi, le séquençage de plus de 22 500 panels HBOC parmi les laboratoires de génétique moléculaire français a permis la détection de 203 variations hétérozygotes (ratio allélique > 35 %) de TP53 (1 %), après exclusion des variations liées à de l’hématopoïèse clonale ou correspondant à de l’ADN tumoral circulant. Dans cette cohorte,  65 % des patients présentaient un cancer du sein (âge médian = 39 ans [24 -82]) et 6,4% de cancer de l’ovaire (âge médian = 70 ans [38 – 81]).

La plupart des variations de TP53 identifiées n’étant pas encore classées par le groupe d’experts ClinGen, nous avons effectué ce travail en respectant les recommandations de classement spécifiques pour TP53 adaptées de l’ACMG. Ainsi, 40 % des variations identifiées étaient délétères (classes 4 et 5), le reste correspondait à des VSI nécessitant des investigations complémentaires. De façon intéressante, 45 % de ces variations délétères n’avaient jamais été décrites auparavant dans le LFS (IARC TP53 database et base de données locale) suggérant un spectre mutationnel différent chez les patients HBOC. Un enrichissement en variations pathogènes a été observé parmi les patients remplissant les critères nosologiques de Chompret utilisés dans le LFS (cancer du sein < 36 ans, antécédents familiaux évocateurs ou tumeurs primitives multiples). Dans cette cohorte, un âge de développement plus précoce des cancers du sein (âge médian = 29,5 ans) semble associé aux variations de TP53 à effet perte de fonction et non aux variations à effet dominant-négatif (âge médian = 36 ans). De façon surprenante, parmi les patients présentant un cancer du sein ou de l’ovaire plus tardif (âge médian respectivement de 46 et 79 ans) nous avons également identifié 30 % de variations pathogènes de TP53, perte de fonction ou à effet dominant-négatif, certaines correspondant à des hot spots mutationnels et déjà décrites dans des familles LFS associées à une survenue de cancers dès l’âge pédiatrique. Cette observation permet de rappeler la pénétrance incomplète des variations de TP53.

L’identification de ces variations pathogènes de TP53, associées aux cancers de l’enfant chez des adultes dont l’histoire personnelle et familiale de cancer est éloignée du LFS confirme l’existence de facteurs modificateurs et souligne toute l’importance des réseaux d’expertise ainsi que la complexité du conseil génétique et de la prise en charge de ces patients et leurs familles.

*Ces travaux sont dédiés à la mémoire du Pr T. Frebourg.


Edwige KASPER (ROUEN), Stéphanie BAERT-DESURMONT, Noémie BASSET, Florence COULET, Lisa GOLMARD, Jessica LE GALL, Nadia BOUTRY-KRYZA, Juliette ALBUISSON, Sarab LIZARD, Christine TOULAS, Céline GARREC, Mathilde GAY-BELLILE, Nicolas SÉVENET, Paul VILQUIN, Marie BIDART, Fanny BRAYOTEL, Gaëlle BOUGEARD, Thierry FREBOURG *, Claude HOUDAYER
14:37 - 14:45 #28803 - CS08b RCP nationale Li-Fraumeni : retour sur 2 ans d’activité & hommage au Pr Thierry Frebourg.
CS08b RCP nationale Li-Fraumeni : retour sur 2 ans d’activité & hommage au Pr Thierry Frebourg.

La détection croissante des altérations constitutionnelles de TP53, à l’origine du syndrome de Li-Fraumeni (LFS), maintenant inclu dans de nombreux panels NGS, a fait émerger la nécessité d’homogénéiser les pratiques en France : de l’interprétation des variations à la prise en charge du patient porteur et de sa famille.

Une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) a été créée, en 2019, sous l’impulsion de l’équipe de génétique du CHU de Rouen, en collaboration avec la SFCE et le GGC. Un quorum, comprenant des généticiens cliniciens et biologistes, des oncologues médicaux, oncopédiatres et des radiothérapeutes, a  été constitué.

Une visio-conférence organisée tous les 2e mercredi de chaque mois permet au professionnel référent du patient d’exposer la problématique clinique en lien avec une suspicion ou un diagnostic avéré de LFS. Il fournit en amont, via un réseau informatique sécurisé, une fiche d’inscription comprenant les antécédents familiaux et personnels connus, les résultats biologiques validés et la question posée. La classification de la variation est alors reprise selon les critères adaptés de l’ACMG en se référant notamment aux résultats des tests fonctionnels publiés ou développés au laboratoire de Rouen ainsi qu’aux bases de données nationale et internationale décrivant les familles porteuses de la même altération.

26 séances de RCP ont été organisées de juin 2019 à septembre 2021 au cours desquelles un nombre croissant de dossiers a été analysé : au total 170, dont 164 nouveaux cas, 5 cas ayant fait l’objet d’une 2ème présentation et 1 cas d’une 3ème. 40 dossiers seulement concernaient des patients mineurs (âge médian 34 ans [0-84]). La majorité des dossiers ont été présentés afin de valider les modalités de suivi du patient ou la réalisation des tests présymptomatiques dans la famille, particulièrement chez les apparentés mineurs. Des adaptations thérapeutiques (protocoles de chimiothérapie, allègement de la radiothérapie) ont également été proposées. 85 % des patients évoqués lors de cette RCP étaient porteurs d’une variation hétérozygote pathogène de TP53 (classe 4 ou 5), de rares variations de signification incertaine ou des variations à faible ratio allélique ont également été discutées.

Cette RCP souligne la nécessité d’un suivi sur le long terme des patients afin d’actualiser les guidelines (nouveaux tests biologiques, enrichissement des bases cliniques…), d’évaluer, grâce à un suivi prospectif, l’intérêt du diagnostic présymptomatique et de la surveillance, ainsi que l’importance de la création d’un quorum de radiologues pour formaliser des guidelines fixant les modalités de réalisation et d’interprétation des imageries dans le cadre du LFS.

La création de cette RCP nationale donne toute sa place à un réseau d’expertise LFS en harmonisant les pratiques françaises, légitimant des décisions médicales individualisées complexes et en permettant d’enrichir les connaissances clinico-biologiques liées aux altérations de TP53.


Nadège CORRADINI (Lyon), Edwige KASPER, Gaëlle BOUGEARD, Valérie BONADONA, Olivier CARON, Christine CHEVREAU, Jérome DOYEN, Alexandre ESCANDE, Marion GAUTHIER VILLARS, Léa GUERRINI ROUSSEAU, Daniel ORBACH, Valérie LAURENCE, Pierre VANDE PERRE, Laurence BRUGIERES*, Thierry FREBOURG *
14:45 - 15:00 #28351 - CS09 Approche vie-entière pour caractériser les déterminants génétiques des volumes cérébraux sous-corticaux et leur lien avec les maladies neurodégénératives.
CS09 Approche vie-entière pour caractériser les déterminants génétiques des volumes cérébraux sous-corticaux et leur lien avec les maladies neurodégénératives.

Background: Subcortical brain structures play a key role in pathological processes of age-related neurodegenerative disorders. Mounting evidence also suggests that early-life factors may have an impact on the development of common late-life neurological diseases, including genetic factors that can influence both brain maturation and neurodegeneration.

 

Objectives: Using large population-based brain imaging datasets across the lifespan (N < 40,628) we aimed to: (i) estimate the heritability of subcortical volumes in young (18-35), middle (35-65), and older age (65+), and their genetic correlation across age groups; (ii) identify whether genetic loci associated with subcortical volumes in older persons also show associations in early adulthood, and explore underlying genes using transcriptome-wide association studies (TWAS); (iii) explore their association with neurological phenotypes.

 

Methods: We first estimated the heritability of subcortical volumes in different age groups in population-based cohorts (i-Share cohort for young adults; 3C-Dijon for older adults) and in family-based cohorts (Framingham Heart Study, in middle-aged and older adults). We studied genetic correlation between subcortical volumes in young and middle-aged to older adults. We then tested variants, previously identified in genome-wide association study (GWAS) of subcortical volumes in older adults, in i-Share individually and aggregated in genetic risk scores (GRS). We conducted a TWAS using the summary statistics from the GWAS of subcortical volumes. For the significant signals, we generated gene expression scores in i-Share and tested them in association with subcortical volumes. We explored the relation between the identified loci associated with subcortical volumes in TWAS and single-variant analyses in i-Share, with Alzheimer disease (AD), Parkinson disease (PD) and cognition. We finally tested the association between genetically-determined AD and PD with subcortical volumes in young and older adults using Mendelian randomization.

 

Results: Heritability of subcortical volumes consistently decreased with increasing age. GRS for smaller caudate nucleus, putamen and hippocampus volume in older adults were associated with smaller volumes in young adults. Individually, ten loci associated with subcortical volumes in older adults also showed associations in young adults. Within these loci, TWAS showed that expression of several genes in brain tissues (especially MYLK2 and TUFM) was associated with subcortical volumes in both age-groups. One risk variant for smaller caudate nucleus volume (TUFM locus) was associated with lower cognitive performance. Genetically-predicted AD was associated with smaller subcortical volumes in middle and older age.

 

Conclusions: Our findings provide novel insights into the genetic determinants of subcortical volumes across the lifespan. More studies are needed to decipher the underlying biology and clinical impact.


Quentin LE GRAND (Bordeaux), Claudia L SATIZABAL, Hieab H. H. ADAMS, Joshua C. BIS, Sudha SESHADRI, Christophe TZOURIO, Bernard MAZOYER, Stéphanie DEBETTE
15:00 - 15:15 #27714 - CS10 L’étude cas-témoin européenne ADES identifie les gènes ATP8B4 et ABCA1 comme nouveaux facteurs de risque de maladie d’Alzheimer à partir de 32 558 exomes.
CS10 L’étude cas-témoin européenne ADES identifie les gènes ATP8B4 et ABCA1 comme nouveaux facteurs de risque de maladie d’Alzheimer à partir de 32 558 exomes.

En dehors des rare familles de maladie d'Alzheimer (MA) de transmission autosomique dominante, la MA est de déterminisme complexe pour la majorité des patients, avec un rôle important des facteurs génétiques. La composante génétique de la MA a été principalement évaluée par GWAS (études d'association pangénomiques sur puces à ADN), qui incluent principalement des variants fréquents. Le développement du séquençage d’exomes/génomes a révélé une grande diversité interindividuelle en variants rares, enrichis en variants potentiellement délétères, ce qui en fait de bons candidats facteurs de risque. Les premières études d'association cas-témoins sur les variants rares ont révélé le rôle des variants rares codants de TREM2, ABCA7 et SORL1, avec des odds ratios plus élevés qu’en GWAS. Afin d’identifier de nouveaux gènes associés à la MA par le biais de variants rares, de grandes études internationales sont maintenant indispensables.

Dans le consortium européen ADES, nous avons mis en commun les fichiers fastq d’exomes ou BAMs de génomes de 25 982 individus, combinant, dans la plus large étude de ce type sur la MA, des données européennes (France [CNRMAJ de Rouen, institut Pasteur de Lille, études FREX et 3C], Pays-Bas, Allemagne, Royaume Uni, Espagne) et américaines (consortium ADSP). L’ensemble des données a fait l’objet d‘un traitement bioinformatique commun et d’un contrôle qualité (QC) extensif, afin d’homogénéiser les données et de restreindre aux régions comparables. Après QC, nous avons effectué un test de charge pangénomique à l’échelle du gène sur 12 652 patients (dont 4 060 avec une forme précoce, début < 65 ans) et 8 693 témoins, portant sur les variants codants rares (fréquence allélique < 1%) avec des niveaux progressifs de prédiction du caractère délétère (tronquants triés par LOFTEE, faux sens triés par score REVEL).

En plus des 3 gènes connus, nous avons identifié un nouveau gène significatif à l'échelle de l'exome (p < 10-6), ATP8B4. Sept autres gènes présentaient des p-valeurs suggestives, dont ABCA1 et ADAM10. Après réplication sur 3590 cas et 9389 contrôles indépendants, nous avons répliqué ATP8B4 et ABCA1, ADAM10 restant suggestif après méta-analyse. Certains de ces gènes appartiennent aussi à des loci de GWAS, indépendamment. Nous avons repris tous les loci de GWAS et identifié RIN3, CLU, ZCWPW1 et ACE comme portant probablement le rôle biologique car indépendamment touchés par un enrichissement en variants rares codants.

Ces gènes soutiennent encore plus le rôle du peptide Aβ dans la physiopathologie. ABCA1, en lipidant APOE, est impliqué dans l’agrégation d’Aβ. ADAM10 empêche le clivage d’APP en Aβ. Le rôle d’ATP8B4, gène purement microglial, reste à déterminer, la microglie jouant un rôle important. La mise en commun de ces résultats, avec les variants fréquents, pourrait permettre une meilleure prédiction du risque de MA et, à terme, une médecine préventive personnalisée.

*contribution égale : HH, JCL, GN, MH, CC, CB


Gaël NICOLAS (Rouen), Marc HULSMAN, Camille CHARBONNIER, Benjamin GRENIER-BOLEY, Olivier QUENEZ, Ades COLLABORATORS, Collaborators ADSP, Anne BOLAND, Dominique CAMPION, Jean-François DELEUZE, Stéphanie DEBETTE, Jean-François DARTIGUES, Emmanuelle GÉNIN, Mark LATHROP, Florence PASQUIER, Richard REDON, David WALLON, Aline ZAREA, Jordi CLARIMON, John VAN SWIETEN, Michael GREICIUS, Jennifer YOKOYAMA, Philippe AMOUYEL, Carlos CRUCHAGA, John HARDY, Alfredo RAMIREZ, Simon MEAD, Wiesje VAN DER FLIER, Cornelia VAN DUIJN, Julie WILLIAMS, Céline BELLENGUEZ, Jean-Charles LAMBERT, Henne HOLSTEGE
15:15 - 15:30 #28216 - CS11 FISH and Chimps: Fréquence et distribution des aneuploïdies spermatiques chez le chimpanzé (Pan troglodytes).
CS11 FISH and Chimps: Fréquence et distribution des aneuploïdies spermatiques chez le chimpanzé (Pan troglodytes).

Les aberrations chromosomiques de nombre dans les spermatozoïdes sont considérées comme un facteur majeur d'infertilité, de perte de grossesse précoce et de syndromes accompagnés de troubles du développement et de la cognition chez les mammifères, y compris les primates. Malgré de nombreuses études chez l'homme et les animaux d'élevage, l'incidence et l'importance des aneuploïdies spermatiques chez les primates non humains restent majoritairement indéterminées. Nous avons étudié l'incidence et la distribution de l'aneuploïdie spermatique chez les chimpanzés (Pan troglodytes), l'espèce la plus proche de l'homme. Nous avons identifié des séquences d'ADN conservées au cours de l'évolution chez l'homme et le chimpanzé et sélectionné des régions sub-télomériques homologues pour tous les chromosomes afin de construire des sondes spécifiques et d'effectuer des analyses de spermatozoïdes par FISH sur plus de 10 000 noyaux cellules par chromosome. Le taux moyen de disomie des autosomes chez le chimpanzé était de 0,057 ± 0,02 %, le taux de disomie des gonosomes était de 0,198 % et le taux de disomie totale était de 1,497 %. La proportion de gamètes X ou Y était respectivement de 49,94 % et 50,06 % pour un ratio de 1,002 et le taux de diploïdie était de 0,053 %. Cette étude donne un premier aperçu de l'incidence des aneuploïdies chromosomiques dans les spermatozoïdes de chimpanzés. Nous présentons également leurs paramètres spermatiques, leurs caryotypes par rapport à un caryotype humain, validons un protocole de FISH amélioré pour les spermatozoïdes de primates non humains, comparons leurs taux d'aneuploïdie avec ceux des autres primates, et enfin discutons des implications de ces résultats pour la compréhension des aneuploïdies spermatiques. Nos données fournissent pour la première fois une vue d'ensemble de l'aneuploïdie dans les spermatozoïdes de primates non humains et apportent un nouvel éclairage sur les questions des origines et des mécanismes de l'aneuploïdie spermatique.


Charlotte GUYOT, Marlène GANDULA, Wendy NOORDERMEER, Céline FRANCOIS-BRAZIER, Rosemary MOIGNO, Julien BESSONNAT, Sophie BROUILLET, Magali DHELLEMMES, Marie BIDART, Christophe ARNOULT, Véronique SATRE, Charles COUTTON, Guillaume MARTINEZ (Grenoble)
15:30 - 15:45 #27851 - CS12 Altérations de la protéostase mitochondriale dans le syndrome de Costello.
CS12 Altérations de la protéostase mitochondriale dans le syndrome de Costello.

Dard Laetitia1,2,3, Hubert Christophe1,2, Esteves Pauline1,2, Blanchard Wendy1,2,3, Bou-About Ghina4, Baldasseroni Lyla5, Dumon Elodie1,2, Angelini Chloe1,2,6, Guyonnet-Dupérat Véronique1,2,7, Claverol Stéphane2,8, Fontenille Laura9, Kissa Karima9, Seguela Pierre-Emmanuel2,10,11, Thambo Jean-Benoît 2,10,11, Herault Yann4, Bellance Nadège1,2, Nicolas Lévy 5, Dias Amoedo Nivea1,2,3, Magdinier Frédérique5, Sörg Tania4, Rossignol Rodrigue1,2,3* and Lacombe Didier1,2,6.

1 INSERM U1211, 33076 Bordeaux, France

2 Université de Bordeaux, 146 rue Léo Saignat, 33076 Bordeaux, France

3 CELLOMET, Centre de Génomique Fonctionnelle (CGFB), 146 rue Léo Saignat, 33076 Bordeaux, France

4 Institut Clinique de la Souris - 1 rue Laurent Fries - 67404 Illkirch Cedex, France

5 INSERM, UMR_1251, Marseille, France

6 Service de Génétique Médicale, CHU Bordeaux, 33076 Bordeaux, France

7 Plateforme de Vectorologie, Université de Bordeaux, U1035, 33076 Bordeaux, France

8 Plateforme de Protéomique, CGFB, BP 68, 146 Rue Léo Saignat, 33076 Bordeaux, France

9 AZELEAD, 377 rue du Pr. Blayac, 34080 Montpellier, France 

10 Département de Cardiologie, CHU Bordeaux, Bordeaux, France

11 IHU LYRIC, 33600 Pessac, France

 

 

ABSTRACT

Les mutations germinales activatrices de la voie de signalisation canonique RAS/MAPK sont responsables d’anomalies du développement, regroupées sous le terme de Rasopathies, dont fait partie le syndrome de Costello. Nous avons étudié le déterminisme du syndrome de Costello (SC) en utilisant un modèle murin HRASG12S, des fibroblastes cutanés des patients, des cardiomyocytes humains dérivés d’hiPSC, un modèle de poisson zèbre HRASG12V et des fibroblastes humains exprimant des constructions lentivirales portant les mutations HRASG12S or HRASG12A.

Ces études ont révélé des altérations de la protéostase mitochondriale, responsable d’un défaut de la phosphorylation oxydative dans le coeur et le muscle squelettique des souris modèles Costello, et dans les modèles cellulaires de la maladie. Les mécanismes sous-jacents impliquent l’inhibition de la voie LKB1/AMPK via notamment la repression de l’expression de AMPKα2 par le miR-221*, et l’altération concomittante de l’activation de LKB1 par les formes mutantes de HRAS. Ce mécanisme génétique et biochimique entraîne une alteration du renouvellement et de la bioénergétique mitochondriale. 

Une approche pharmacologique brevetée permet de restaurer la bioénergétique mitochondriale dans les modèles cellulaires HRASG12A/S, de prévenir l’hypertrophie cardiaque chez la souris SC, et de réduire la survenue d’anomalies du développement dans le modèle poisson zèbre. Ces résultats originaux ouvrent la voie à des essais thérapeutiques dans le SC.


Didier LACOMBE (Bordeaux)

15:35
15:35-15:50
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A35b
COMMUNICATION INVITEE
Loi de Bioéthique: actualités pour la Génétique - Pascale Lévy

COMMUNICATION INVITEE
Loi de Bioéthique: actualités pour la Génétique - Pascale Lévy

Modérateur : Catherine NOGUES (Praticien - Chef de Département) (Marseille)
15:35 - 15:50 Conférence. Pascale LEVY (Généticien) (Conférencier, Agence de la Biomédecine)

16:00
16:00-16:45
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A36
SESSION COMMUNICATIONS FLASH 01

SESSION COMMUNICATIONS FLASH 01

Modérateurs : Catherine HENRY (Médecin Biologiste - PH) (RENNES), Sylvie MANOUVRIER-HANU (PUPH) (LILLE)
16:00 - 16:07 #28257 - SF01 MBD4 : un nouveau gène de prédisposition aux mélanomes uvéaux.
SF01 MBD4 : un nouveau gène de prédisposition aux mélanomes uvéaux.

Les mélanomes uvéaux (MU) sont des tumeurs malignes rares généralement de mauvais pronostic. La plupart d’entre eux ont une faible charge mutationnelle, mais certains présentent un taux important de transitions CpG > TpG associé à une inactivation tumorale du gène MBD4. Nous avons déjà rapporté un patient atteint d’un MU porteur d’une altération pathogène constitutionnelle de ce gène dont la tumeur, hypermutée et avec une signature spécifique, a bien répondu à un traitement par immunothérapie [1]. Par la suite, 11 autres patients atteints de MU et porteurs d’un variant pathogène constitutionnel du gène MBD4 ont été identifiés. Cette série a permis d’estimer le risque relatif de MU associé aux altérations MBD4 à 9,15 (4,24 – 19,73) [2]. Des variants pathogènes bialléliques constitutionnels de ce gène ont été également rapportés chez des patients atteints de  polyposes digestives et de leucémies aigües [3]. Le gène MBD4 a été inclus dans le panel diagnostique « mélanome uvéal » de l’Institut Curie en Juin 2021 et 2 nouveaux patients ont été identifiés.

Nous avons colligé les antécédents personnels et familiaux de ces 14 patients porteurs d’une altération monoallélique du gène MBD4 identifiés à l’Institut Curie afin de mieux caractériser le spectre tumoral associé à cette prédisposition. Ces informations ont été recueillies lors d’un entretien individuel avec les patients lorsque cela était possible, sinon à partir des dossiers médicaux.

L’âge médian au diagnostic de mélanome uvéal de ces patients porteurs d’un variant pathogène du gène MBD4 est de 55 ans (36-87) ; il n’est pas significativement plus jeune que dans les cas sporadiques (âge médian 55 ans). Seuls deux patients ont eu un autre cancer : un cancer papillaire de la thyroïde et un cancer du sein in situ. Aucun patient ne rapporte de polypes colorectaux. Il n’existe aucun antécédent familial de MU ; en revanche divers autres types de cancers sont décrits chez les apparentés.

Aucun des 14 patients ne présentait d’atteinte bilatérale ou d’antécédent familial de MU. Malgré un RR de 9,15, cette observation n’est pas inattendue du fait de la faible incidence du MU dans la population générale (500 à 600 nouveaux cas par an en France). Néanmoins, nous avons choisi de proposer un test génétique aux apparentés et de discuter d’une surveillance ophtalmologique chez ceux qui seraient porteurs. La recherche d’un second évènement sur le gène MBD4 et de la signature spécifique sur les autres tumeurs survenues chez les apparentés pourrait aider à préciser l’étendu du spectre tumoral liés aux variants pathogènes de ce gène et à interpréter les variants de signification inconnue. Enfin, malgré leur rareté, l’identification de ces patients est cruciale vu l’enjeu thérapeutique dans le cadre de ces tumeurs de mauvais pronostic. 

 

1. Rodrigues M, et al  Nat Commun. 2018 May

2. Derrien AC, et al. J Natl Cancer Inst. 2021 Jan

3. Sanders MA, et al. Blood. 2018 Oct


Marine LE MENTEC (Paris), Marie-Charlotte VILLY, Anne-Céline DERRIEN, Lisa GOLMARD, Alexandre HOUY, Sophie PIPERNO-NEUMANN, Alexandre MATET, Dominique STOPPA-LYONNET, Nathalie CASSOUX, Marc-Henri STERN, Rodrigues MANUEL, Chrystelle COLAS
16:07 - 16:14 #28260 - SF02 Bilan d’un an d’activité de consultation d’information systématique de génétique en oncologie pédiatrique à l’ère du séquençage très haut débit.
SF02 Bilan d’un an d’activité de consultation d’information systématique de génétique en oncologie pédiatrique à l’ère du séquençage très haut débit.

Depuis Septembre 2020, des consultations d’information de génétique ont été mises en place à titre systématique en oncologie pédiatrique au sein du Centre d’Oncologie SIREDO de l’Institut Curie à Paris. Ces consultations s’inscrivent dans le parcours de soins des enfants et adolescents-jeunes adultes (0-25 ans) pris en charge pour une tumeur maligne ou un lymphome. Lorsqu’une prédisposition est suspectée, les patients sont orientés par les oncologues vers une consultation de génétique « classique ». Pour les autres, une consultation d’information systématique par une conseillère en génétique a lieu dans les premiers mois de la prise en charge, lors d’une hospitalisation, ou en téléconsultation.

Cet entretien court permet de préciser les éventuels antécédents tumoraux familiaux. Si une analyse génétique constitutionnelle est finalement indiquée, la famille est orientée vers le circuit classique de consultation oncogénétique.

Cet entretien est également l’occasion d’expliquer que des études génétiques tumorales ayant pour objectif d’affiner le diagnostic, le pronostic et/ou d’identifier de potentielles cibles thérapeutiques sont effectuées, parfois dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025 (FMG2025) et peuvent comporter un volet constitutionnel. Ces études peuvent donc mettre en évidence des altérations sur des gènes de prédisposition en lien ou non (découverte incidente) avec l’histoire personnelle et/ou familiale de l’enfant.

 

En parallèle de ces consultations, ont été mis en place des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) de génétique pédiatrique. Elles réunissent des pédiatres et généticiens, une conseillère en génétique, une psychologue et un pédopsychiatre. Ces RCP permettent de discuter des dossiers nécessitant des analyses génétiques tumorales et/ou constitutionnelles complémentaires, y compris dans le cadre des préindications d’oncogénétique FMG2025 en amont de la RCP nationale, ou des dossiers de patients pour lesquels une altération génétique a été identifiée afin d’établir des recommandations de soins et de surveillance. Y sont également discutés les demandes de tests présymptomatiques chez les mineurs.

 

Nous rapportons notre expérience dans la mise en place de ces consultations d’information et de cette RCP. Au total, de septembre 2020 à septembre 2021, sur environ 336 nouveaux patients du centre SIREDO, 167 sont concernés par ces consultations d’information génétique et 74 ont été rencontrés. Pour 18, il s’agissait d’une pré-indication théranostique dans le cadre de FMG2025. Dix patients ont été orientés secondairement vers une consultation de génétique classique du fait de critères familiaux ou devant l’identification d’altérations sur des gènes de prédisposition lors d’études à visée théranostique.

 

Par ailleurs 16 RCP ont permis de discuter 77 dossiers dont 60 internes à l’Institut Curie et 17 demandes d’avis extérieurs. Cela souligne l’importance de la mise en place d’une RCP nationale de génétique pédiatrique.


Fatoumata SIMAGA, Fatoumata SIMAGA (Paris), Franck BOURDEAUT, Isabelle AERTS, Yassine BOUCHOUCHA, Camille CORDERO, Olivier DELATTRE, François DOZ, Valérie LAURENCE, Lauriane LEMELLE, Amaury LERUSTE, Julien MASLIAH-PLANCHON, Lucy METAYER, Daniel ORBACH, Hélène PACQUEMENT, Coralie PETER, Gaëlle PIERRON, Maria RODRIGUEZ CORTINA, Gudrun SCHLEIERMACHER, Etienne SEIGNEUR, Dominique STOPPA-LYONNET, Sarah WINTER, Marion GAUTHIER-VILLARS, Chrystelle COLAS
16:14 - 16:21 #28332 - SF03 Exome diagnostique en Oncogénétique : retour sur deux ans d’expérience à Rouen.
SF03 Exome diagnostique en Oncogénétique : retour sur deux ans d’expérience à Rouen.

Le séquençage d’exome est un apport majeur au diagnostic génétique des maladies rares, mais il reste à évaluer en oncogénétique. Ainsi, depuis 2 ans, un exome constitutionnel est réalisé dans les indications suivantes : 1) forme néonatale ou cancer « de l’adulte » chez l’enfant 2) cancers primitifs multiples avant 31 ans 3) association à des éléments syndromiques 4) tumeurs exceptionnelles de déterminisme génétique non connu 5) agrégation familiale suspecte d’une forme Mendélienne non expliquée par un gène diagnostique. Les exomes sont préparés sur le Magnis (Agilent), séquencés sur Nextseq (Illumina) et les données disponibles à l’interprétation en 3 jours.

Cinquante-six exomes ont été analysés en 2 ans. Des variants pathogènes ont été trouvés dans des gènes connus pour des patients n’ayant pas eu de panel préalable. Des variants prédits délétères ont été identifiés dans des gènes de réparation, suggérant un oligogénisme. Deux présentations familiales sont à distinguer. Dans la première, le cas index a présenté un angiomyolipome épithélioide retro-péritonéal à  l’âge de 34 ans. Sa  sœur a présenté 6 mélanomes à 29 ans puis une leucémie lymphoïde chronique (LLC) à 30 ans. Aucune histoire de cancer n’est connue dans la branche paternelle mais dans la branche maternelle un oncle et le grand-père ont développé un cancer colorectal, tandis que la grand-mère est décédée d’une leucémie. Une variation faux sens c.851A>G, p.(Asp284Gly) de POT1 a été identifiée à l’état hétérozygote chez le cas index et sa sœur.

Dans la deuxième famille, le cas index a présenté un carcinome papillaire de la thyroïde à 29 ans et un gliome de bas grade à 34 ans, la mère un cancer à grandes cellules médiastinal et le père un cancer du rein. Une tante maternelle a développé un adénocarcinome bronchique. La variation faux sens c.322G>A, p.(Gly108Arg) de POT1 a été identifiée à l’état hétérozygote chez le cas index et associée à une perte d’hétérozygotie dans la tumeur médiastinale de sa mère.

POT1 appartient au complexe Shelterin de protection des télomères. Des variations constitutionnelles pathogènes ont été rapportées dans des agrégations de mélanomes cutanés, d’angiosarcomes, de cancers de la thyroïde, de gliomes et de LLC. Les phénotypes familiaux rapportés ici sont en accord, les variants identifiés sont prédits délétères et expliquent probablement les histoires familiales, mais restent à valider en fonctionnel.

L’analyse d’exome pointe des gènes peu ou pas documentés. Or, les onco-généticiens se basent sur des risques tumoraux établis sur de grandes séries pour codifier la prise en charge. Il sera intéressant de voir si les réponses biologiques apportées par l’exome se traduiront en clinique. Alternativement, les efforts pourraient porter sur des panels diagnostiques optimisés par l’inclusion des introns et régions promotrices et/ou le couplage à une analyse de transcrits ciblée afin de maximiser la puissance diagnostique sur les gènes dont le risque tumoral est connu.


Margaux CLEMENT LE CHOISMIER (Rouen), Edwige KASPER, Céline DERAMBURE, Jacqueline BOU, Emilie BOUVIGNIES, Eva GALATEAU, Nathalie PARODI, Maud BRANCHAUD, Sophie COUTANT, Jean Christophe SABOURIN, Isabelle TOURNIER, Gaelle BOUGEARD, Stéphanie BAERT DESURMONT, Thierry FREBOURG, Claude HOUDAYER
16:21 - 16:28 #27867 - SF04 L'haploinsuffisance du gène SRSF1 est responsable d'une nouvelle forme syndromique de retard de développement incluant un habitus marfanoïde avec déficience intellectuelle.
SF04 L'haploinsuffisance du gène SRSF1 est responsable d'une nouvelle forme syndromique de retard de développement incluant un habitus marfanoïde avec déficience intellectuelle.

SRSF1 (également connue sous le nom de ASF/SF2) est une protéine non-snRNP fortement conservée sur le plan phylogénétique appartenant à la famille SR. Elle contient deux domaines RRM (RNA Recognition Motif) capables de reconnaître l'ARN messager, et représente un régulateur important de l'épissage constitutif et alternatif. La surexpression somatique de SRSF1 a été mise en évidence dans plusieurs tumeurs humaines, dont le cancer du sein. Les effets des variations germinales pathogènes de SRSF1 n'ont jamais été décrits auparavant.

Grâce à un partage international des données, nous avons rassemblé 16 patients porteurs de variations germinales de SRSF1 incluant 2 variations non-sens, 4 variations entrainant un décalage du cadre de lecture avec codon stop prématuré, 7 variations faux-sens et une microdélétion, avec un phénotype compatible. Dans la majorité des cas, ces variations sont survenues de novo. Dans une famille une mosaïque germinale a été suspectée pour expliquer la récurrence chez un frère et une sœur. Les principales caractéristiques cliniques retrouvées sont : retard de développement, déficience intellectuelle (DI), hypotonie, troubles du comportement, anomalies squelettiques et cardiaques. Trois des 16 patients présentaient un habitus marfanoïde avec difficultés d'apprentissage ou DI.

Pour déterminer le mécanisme sous-jacent des variations faux-sens, nous avons exploité un test d'épissage in vivo précédemment établi chez la drosophile. La surexpression spécifique à l'œil de SF2, gène orthologue de SRSF1 chez la drosophile, induit un phénotype oculaire sévère dû à l'épissage incorrect de gènes clés impliqués dans le développement normal de l'œil. Nous avons constaté que la surexpression de SRSF1humain répliquait ce phénotype alors que la forme ad hoc de SRSF1 déficiente en épissage perdait cette capacité. Nous avons utilisé cet essai fonctionnel pour tester la fonction potentielle de 2/7 variations humaines dans SRSF1, c'est-à-dire p.(G40V) et p.(V160M), situées dans les domaines RRM. Comme ces variations ont perdu leur capacité à perturber le développement normal de l'œil lors de leur surexpression, le mécanisme pathogénique sous-jacent est cohérent avec une haplo-insuffisance. Grâce à des données de modélisation insilico, des données RNA-seq issues de patients porteurs de variations pathogènes et de notre modèle in vivo ainsi que des tests de localisation, nous avons exploré les mécanismes responsables d’haploinsuffisance liée aux variations faux-sens.

Avec ce travail, nous rapportons la première cohorte de patients porteurs de variations germinales dans le gène SRSF1, responsable d’une nouvelle forme syndromique de retard de développement


Aurore GARDE (Dijon), Elke BOGAERT, Thierry GAUTIER, Fatima EL IT, Frederic TRAN MAU-THEM, Christophe PHILIPPE, Hana SAFRAOU, Beth HUDSON, Arnold MUNNICH, Claude BESMOND, Kimberly NUGENT, Elizabeth ROEDER, Aurélien TRIMOUILLE, Sophie NAUDION, Marine LEGENDRE, Martine DOCO FENZY, Marco SERI, Francesca MONTANARI, Alison YEUNG, Tadahiro MITANI, Posey JENNIFER E., James LUPSK, Claudia CESARIO, Michele PINELLI, Nicola BRUNETTI-PIERRI, Trine MAXEL JUUL, Charlotte BRASCH ANDERSEN, Michael LYONS, Raymond LOUIE, Elizabeth ROEDER, Kimberly NUGENT, David GENEVIÈVE, Vincent GATINOIS, Flavio FALETRA, Luciana MUSANTE, Kate MOWREY, Hope NORTHRUP, Pontus LEBLANC, Emma VAN REEMPTS, Nika SCHUERMANS, Patrick CALLIER, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Nathalie MARLE, Dimitri HEMELSOET, Anne-Sophie DENNOMÉ-PICHON, Ange-Line BRUEL, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE, Jérôme GOVIN, Bart DERMAUT
16:28 - 16:35 #28513 - SF05 Un défaut d’acquisition d’identité neuronale lié au facteur PRDM13 cause un dysfonctionnement néonatal du tronc cérébral avec hypoplasie cérébelleuse.
SF05 Un défaut d’acquisition d’identité neuronale lié au facteur PRDM13 cause un dysfonctionnement néonatal du tronc cérébral avec hypoplasie cérébelleuse.

Les hypoplasies pontocérébelleuses (HPC) forment un groupe de maladies caractérisées par une hypoplasie, ou atrophie précoce, du cervelet et du tronc cérébral. Ce sont des maladies essentiellement génétiques récessives, impliquant des développements moteur et cognitif extrêmement limités et généralement une mortalité infantile. Il y a actuellement près de 20 gènes identifiés comme mutés et responsables de ces pathologies mais pour une part importante des patients il n’y a pas de diagnostic étiologique. Nous avons identifié quatre familles avec des patients présentant à la naissance des troubles du système nerveux autonome touchant la respiration et la déglutition, suivis d’une quasi absence de développement moteur et cognitif. L’IRM cérébrale de ces patients a identifié une hypoplasie précoce du cervelet éventuellement associé à une hypoplasie du tronc. Les examens anatomo-pathologiques de fœtus issus de deux familles ont révélé une atteinte du cervelet et du pont de type HPC, associé à des anomalies du bulbe rachidien dont une hypoplasie majeure du noyau de l’olive inférieure.

L’analyse de ces familles par séquençage d’exome entier a mis en évidence des mutations récessives du gène PRDM13. Celui-ci code un répresseur de la chromatine essentiel pour la spécification de sous-types neuronaux dans la rétine et la moelle épinière de souris mais pour lequel un rôle dans le développement cérébral n'avait, jusqu'à présent, jamais été mis en évidence. L’exploitation de données d’expression par séquençage d’ARN en cellule unique et par la réalisation d’hybridation in situ chez l’homme a permis de montrer que PRDM13 est exprimé fortement durant une période courte de développement (autour de 8 semaines post-conception) dans la zone germinative ventriculaire cérébelleuse qui donne naissance aux neurones GABAergiques. Nous avons ensuite modélisé la perte de fonction de ce gène chez le poisson-zèbre. Dans cet organisme, prdm13 présente un territoire d’expression comparable à ce qui est observé chez l’homme, au niveau du rhombencéphale. Nous avons montré que le poisson mutant pour prdm13 présente aux stades larvaires une réduction du nombre de cellules de Purkinje et une perte de sous-populations neuronales spécifiques dans le tronc cérébral, plus particulièrement une absence totale du noyau de l’olive inférieure.  L'ensemble de ces données démontre l’implication d’un nouveau gène, PRDM13, dans la mise en place du cervelet et du tronc cérébral et dont les mutations bi-alléliques causent une nouvelle forme d’hypoplasie pontocérébelleuse.


Marion COOLEN, Nami ALTIN, Karthyayani RAJAMANI, Eva PEREIRA, Karine SIQUIER-PERNET, Maria Emilia PUIG-LOMBARDI, Giulia BARCIA, Aurore POULIET, Antonio RAUSELL, Féréchté RAZAVI, Patrick NITSCHKÉ, Marianne YVERT, Annie LAQUERRIÈRE, Nathalie BODDAERT, Antoinette GELOT, Marine LEGENDRE, Lydie BURGLEN, Sebastien MOUTTON, Vincent CANTAGREL (Paris)
16:35 - 16:42 #28622 - SF06 Variations bi-alléliques de BRAT1 : étude du spectre phénotypique et des corrélations phénotype-génotype à partir de 56 nouveaux cas.
SF06 Variations bi-alléliques de BRAT1 : étude du spectre phénotypique et des corrélations phénotype-génotype à partir de 56 nouveaux cas.

Les variations bi-alléliques de BRAT1 ont initialement été décrites par Puffenberger et al en 2012 chez des patients présentant un tableau d’encéphalopathie épileptique avec rigidité. En 2015, Hanes et al ont rapporté des variations récessives de ce gène chez des patients présentant un retard de développement psychomoteur et une atrophie cérébelleuse, avec ou sans épilepsie. Depuis, 40 patients issus de 29 familles ont été rapportés dans la littérature. Nous décrivons ici les données cliniques et moléculaires de 56 nouveaux patients. La revue de la littérature et l’étude de notre cohorte nous ont permis de constituer une grande série de 96 patients et d’identifier des corrélations phénotype-génotype.

L’analyse des données de notre cohorte a montré la présence de signes prénataux chez 16% des patients (8/49). Une microcéphalie est observée dans 56% des cas (25/45) et celle-ci est congénitale dans 12% des cas (6/49). Une hypotonie axiale est retrouvée chez 63% des patients (31/49) et une hypertonie des membres ou une spasticité dans 55% des cas (30/55). Tous les patients présentent une déficience intellectuelle, sauf un, dont le QI est considéré comme limite. Aucune acquisition psychomotrice n’a été possible pour environ la moitié des patients (25/54 ; 46%). Pour ceux ayant acquis la marche (24/52 ; 46%), celle-ci est ataxique dans 75% des cas (18/24). Une épilepsie est retrouvée chez plus de la moitié des patients (30/56, 54%), avec un âge moyen d'apparition inférieur à un an de vie (311 jours), s’étendant de la période prénatale jusqu’à l’âge de 13 ans. Dans la majorité des cas, cette épilepsie est pharmaco-résistante (25/30; 83%). L’imagerie cérébrale retrouve une atrophie cérébrale dans un peu moins d’un tiers des cas (15/52 ; 29 %) et une atrophie cérébelleuse chez plus de 2/3 des patients (36/52 ; 69 %). Vingt-trois patients de notre cohorte sont décédés (41%), dont 20 avant l'âge de 18 mois (36%).

Au total, le phénotype de nos patients apparait moins sévère que celui des patients décrits dans la littérature. Ceci semble dû, au moins en partie, à la sous-représentation des variations tronquantes dans notre cohorte. L’étude des corrélations phénotype-génotype de l’ensemble des 96 patients montre en effet que les variations bi-alléliques de BRAT1 sont associées à un spectre phénotypique large dont l’extrémité la plus sévère, observée chez les patients avec deux variations tronquantes, est associée à une déficience intellectuelle profonde, une épilepsie pharmaco-résistante, une atrophie cérébrale et un décès précoce. À l'autre extrémité du spectre, chez les patients présentant au moins une variation faux-sens, on observe un phénotype plus modéré comprenant une déficience intellectuelle légère, une atrophie cérébelleuse et  une ataxie.


Camille ENGEL (Besançon), Stéphanie VALENCE, Geoffroy DELPLANCQ, Emanuele AGOLINI, Fowzan Sami ALKURAYA, Valentina BAGLIONI, Irene BAGNASCO, Enrico Silvio BERTINI, Elise BRISCHOUX-BOUCHER, Ange-Line BRUEL, Alfredo BRUSCO, Christelle CABROL, Jong-Hee CHAE, Murim CHOI, Maria Roberta CILIO, Marie-Coralie CORNET, Christine COUBES, Olivier DANHAIVE, Valérie DELAGUE, Marilena Carmela DI GIACOMO, Martine DOCO-FENZY, Harmut ENGELS, Marion GÉRARD, Joseph GLEESON, Joanna GOFFENEY, Frederike L. HARMS, Henry HOULDEN, Michele IACOMINO, Rauan KAIYRZHANOV, Soo Yeon KIM, Dror KRAUS, Paul KUENTZ, Kerstin KUTSCHE, Damien LEDERER, Lauren MASSINGHAM, Reza MAROOFIAN, Cyril MIGNOT, Déborah MORRIS-ROSENDAHL, Lakshmi NAGARAJAN, Sylvie ODENT, Jennifer NEIL PARTLOW, Laurent PASQUIER, Lynette PENNEY, Gianluca PICCOLO, Christophe PHILIPPE, Cathryn POULTON, Audrey PUTOUX, Marlène RIO, Christelle ROUGEOT, Vincenzo SALPIETRO, Ingrid SCHEFFER, Rachel STRAUSSBERG, Siddharth SRIVASTAVA, Vincenzo SALPIETRO, Pasquale STRIANO, Enza Maria VALENTE, Lionel VAN MALDERGEM, Perrine VENOT, Laurent VILLARD, Matias WAGNER, Maha S. ZAKI, Federico ZARA, Lydie BURGLEN, Juliette PIARD

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B36
SESSION COMMUNICATIONS FLASH 02

SESSION COMMUNICATIONS FLASH 02

Modérateurs : Annick TOUTAIN (PU-PH) (Tours), Alain VERLOES (Responsable UF Génétique Médicale) (Paris)
16:00 - 16:07 #27873 - SF07 Les variations perte de fonction du gène YWHAE sont responsables d’une maladie du neurodéveloppement avec malformations cérébrales.
SF07 Les variations perte de fonction du gène YWHAE sont responsables d’une maladie du neurodéveloppement avec malformations cérébrales.

Introduction

Le syndrome de Miller-Dieker est causé par une délétion de plusieurs gènes sur le chromosome 17p13.3, impliquant notamment PAFAH1B1 (anciennement LIS1) et YWHAE, et caractérisé par une lissencéphalie, une microcéphalie, une épilepsie et des particularités morphologiques. La délétion de PAFAH1B1 est responsable de la lissencéphalie, tandis que la délétion de YWHAE augmente la sévérité de la symptomatologie chez ces patients. Depuis lors, plusieurs patients porteurs de délétions 17p13.3, impliquant notamment YWHAE, ont été décrits avec un retard de développement et des malformations cérébrales. À ce jour, aucune variation perte de fonction spécifique de YWHAE n’a été décrite et le gène n’est pas encore rapporté comme étant clairement morbide.

Méthodes

Par le biais de différents réseaux de partage de données (GeneMatcher, Decipher, AnDDI-Rares et ITHACA), nous avons collecté 11 patients avec une variation hétérozygote perte de fonction de YWHAE (3 variations d’épissage de novo et 8 délétions, dont 4 non publiées, de moins de 1 Mb incluant YWHAE et n’incluant pas PAFAH1B1). Pour étudier l’impact spécifique de la perte de fonction de YWHAE dans le phénotype neurodéveloppemental du syndrome de Miller-Dieker, nous avons généré un knockout complet de Ywhae chez la souris et évalué les paramètres neuroanatomiques en conjonction avec des techniques d’imagerie cérébrale 3D chez des embryons de souris et des adultes.

Résultats

Les manifestations les plus fréquentes étaient un retard de développement ou une déficience intellectuelle (10/10, 100%), un retard ou des troubles du langage (11/11, 100%), une hypotonie (4/8, 50 %), des crises d’épilepsie (7/10, 70%), des troubles du comportement (6/8, 75%), des anomalies des mains (5/9, 56%) et des malformations cérébrales (6/8, 75%) (anomalies corticales, hypoplasie du corps calleux, retard de myélinisation et dilatation ventriculaire). Les patients porteurs de variations ponctuelles dans YWHAE n’avaient pas de particularités morphologiques faciales contrairement à certains patients porteurs de délétions de plusieurs gènes. L’étude des souris Ywhae-/- a mis en évidence des troubles du comportement et de nombreuses malformations cérébrales sévères (amincissement cortical, dysgénésie du corps calleux et hydrocéphalie) similaires à celles observées chez l’homme.

Conclusion

Ces études confirment que les variations perte de fonction de YWHAE sont responsables d’un rare trouble du neurodéveloppement associé à des anomalies cérébrales chez l’homme et la souris.


Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON (Dijon), Stephan C. COLLINS, Ange-Line BRUEL, Anna MIKHALEVA, Christel WAGNER, Valerie E VANCOLLIE, Martin CHEVARIN, Mathys WEBER, Carlos PRADA, María PALOMARES-BRALO, Alexis OVERS, Fernando SANTOS-SIMARRO, Marta PACIO-MÍGUEZ, Tiffany BUSA, Eric LEGIUS, Carlos A. BACINO, Jill A. ROSENFELD, Maria Antonietta MENCARELLI, Ilaria LONGO, Alessandra RENIERI, Frédéric TRAN MAU-THEM, Antonio VITOBELLO, Yannis DUFFOURD, Christopher J. LELLIOTT, Christel THAUVIN-ROBINET, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Binnaz YALCIN
16:07 - 16:14 #27920 - SF08 SOX10 : histoire d’un continuum phénotypique.
SF08 SOX10 : histoire d’un continuum phénotypique.

SOX10 appartient au groupe E de la famille des facteurs de transcription SOX définis par leur domaine HMG qui s’apparent à celui de SRY. Ces facteurs sont connus pour avoir un rôle dans la spécification cellulaires et la différenciation en plusieurs lignages.

SOX10 a été initialement caractérisé comme un facteur de transcription des cellules de Schwann. Mais son implication immédiate, dès 1998, dans le syndrome de Waardenburg de type 4 qui associe anomalies de pigmentation, surdité et maladie de Hirschsprung, a conduit à le considérer dès le début de son histoire comme un acteur majeur du développement de la crête neurale. Depuis, des mutations hétérozygotes ont été rapportées également dans le syndrome de Waardenburg de type 2 ; dans une forme neurologique appelée PCWH ; dans la pseudo-obstruction intestinale chronique ; dans le syndrome de Kallmann. Ces pathologies sont liées au role régulateur de transcription de SOX10 dans plusieurs dérivés de la crête neurale (mélanocytes, système nerveux entérique, cellules de Schwann, cellules olfactives engainantes) et quelques autres tissus (oreille interne, oligodendrocytes). Toutefois, la plupart des signes considérés ne sont pas exclusifs et l’ensemble doit être pensé comme un continuum phénotypique. Les évolutions des pratiques de diagnostic génétique font que les variants de SOX10 sont maintenant également trouvés dans des contextes atypiques comme par exemple « surdité isolée » ou « anomalies du neurodéveloppement », ce qui les rend plus difficiles à valider en l’absence d’un phénotype immédiatement évocateur.

Nous rapportons une cinquantaine de cas indépendant collectés au fil des années, la plupart étant de nouvelles mutations, et faisons le bilan de la bibliographie afin de discuter les mécanismes moléculaires, les arguments de pathogénicité, les arguments cliniques à rechercher et les bases de la variabilité phénotypique.


Véronique PINGAULT (Paris), William BERTANI TORRES, Judite DE OLIVEIRA, Lisa ZERAD, Nadège BONDURAND
16:14 - 16:21 #28118 - SF09 Biallelic loss of function variants in PRMT9 delineate a novel syndromic form of intellectual disability associated with cilia dysfunction.
SF09 Biallelic loss of function variants in PRMT9 delineate a novel syndromic form of intellectual disability associated with cilia dysfunction.

Affecting at least 1% of the population worldwide, intellectual disability (ID) is a major healthcare problem. Sequencing efforts such as trio whole exome (WES) or whole genome analysis have revealed pathogenic variants in many genes ( > 1000 genes) with heterogeneous conditions and transmission mode (X-linked, autosomal dominant or recessive). Autosomal recessive ID (ARID) genes accounts for a small fraction of patients in outbred population. However, it is estimated that the number of ARID genes will especially continue to rise in the coming years

In this study we propose the PRMT9 gene as a novel cause for syndromic form of ID characterized by a global developmental delay, a mild to severe ID, autism features, epilepsy and hypotonia.

The protein arginine methyltransferases 9 (PRMT9) is a type II arginine methyltransferase known to generate monomethylarginines and symmetric dimethylarginines. PRMT9 is thought to play an important role in alternative splicing through interactions with the splicing factor SF3B2 (SAP145) and by modulating small nuclear ribonucleoprotein maturation.

Thanks to WES and data sharing using GeneMatcher, we assemble a cohort of 25 individuals (19 families) carrying biallelic PRMT9 pathogenic variants. The cohort is composed of 15 males and 10 families were of consanguineous marriage. The mutation spectrum encompass 22 different variants including 9 frameshifting indels, 6 nonsenses, 5 missenses, one canonical splice site and one copy number variant.

In order to better understand the functional consequences of some of the identified sequence variants, we determined the human PRMT9 3D structure. This is the last unknown human PRMT protein structure. More precise prediction could be performed for the few identified missenses in our cohort.

Patients’ fibroblasts assays revealed dysfunctional methylation and anomalies in the length of the primary cilia. Transcriptomic analysis showed that genes associated with ID, autism and cilia were differentially expressed in the studied patients’ fibroblasts suggesting a novel role of PRMT9 during ciliogenesis. In addition a prmt9 knockout zebrafish model presented a defective social preference in adult animals.


Ariane KRÖLL-HERMI, Corinne STOETZEL, Christelle ETARD, Levon HALABELIAN, Elise SCHAEFER, Sophie SCHEIDECKER, Kimia KAHRIZI, Peyman JAMALI, Véronique GEOFFROY, Megana PRASAD, Laurie RUCH, Amandine GIRARD, Hong ZENG, Damien PLASSARD, Céline KEIME, Francesca MATTIOLI, Amélie PITON, Atsushi FUJITA, Naomichi MATSUMOTO, Matheus CASTRO AUGUSTO ARAUJO, Chong KIM, Lyse RUAUD, Jonathan LEVY, Blandine DOZIÈRES, Anne-Claude TABET, Ingrid WENTZENSEN, Teresa SANTIAGO-SIM, Roman YUSUPOV, Kristian TVETEN, Marie SMELAND, Ebba ALKHUNAIZI, Chumei LI, Saskia WORTMAN, René FEICHTINGER, Johannes MAYR, Herman GONORAZKY, Gan JING, Xiaodong WANG, Jia WANG, Tatjana BIERHALS, Lev GRINSTEIN, Theresia HERGET, Anna RUIZ, Elisabeth GABAU, Antje KAMPMEIER, Alma KUECHLER, Konrad PLATZER, Rami ABOU JAMRA, Audrey WOERNER, Michaela IDLEBURG, Susanne KIRCHER, Franco LACCONE, Tasic VELIBOR, Caroline Maria KOLVENBACH, Friedhelm HILDEBRANDT, Thomas COURTIN, Delphine HÉRON, Boris KEREN, Sandra WHALEN, Joelle ROUME, Mariëtte HOFFER, Arie VAN HAERINGEN, Hossein NAJMABADI, Cheryl ARROWSMITH, Uwe STRÄHLE, Hélène DOLLFUS, Jean MULLER (Strasbourg)
16:21 - 16:28 #28617 - SF10 Caractérisation phénotypique, variabilité intrafamiliale, spectre moléculaire : apport de la cohorte française de 20 patients mutés BRPF1.
SF10 Caractérisation phénotypique, variabilité intrafamiliale, spectre moléculaire : apport de la cohorte française de 20 patients mutés BRPF1.

Des variations pathogènes à l’état hétérozygote de survenue de novo dans le gène régulateur de la chromatine BRPF1 (bromodomain- and plant homeodomain-linked zinc finger-containing protein 1, OMIM *602410) ont été identifiées comme une cause de l’IDDFP : Developmental Disorder With Dysmorphic Facies And Ptosis (OMIM 617333) (Mattioli et al., 2017; Yan et al., 2017). Il s’agit d’une déficience intellectuelle syndromique rare de transmission autosomique dominante d’expressivité variable caractérisée par un retard de développement, une déficience intellectuelle, des troubles du langage, des anomalies ophtalmologiques et des traits dysmorphiques du visage, tels que le ptosis et le blépharophimosis. A ce jour, les données cliniques de 27 patients sont publiées dans la littérature (Deciphering Developmental Disorders, 2017 ; Mattioli et al., 2017 ; Yan et al., 2017 ; Demeulenaere et al., 2019 ; Pode‐Shakked et al., 2019 ; Naseer et al., 2020) mais sans description phénotypique précise particulièrement du profil cognitif. Suite à un appel national à collaboration, nous rapportons la cohorte française de 20 patients atteints avec confirmation moléculaire permettant une description phénotypique affinée notamment avec la caractérisation de signes non décrits et du spectre moléculaire, ainsi qu’une revue de la littérature. Des particularités des phanères (synophris 7/20, hypertrichose 6/20, anomalies des cheveux 6/20, finger pads 6/20) et des troubles du sommeil (6/20), non décrits, sont retrouvées dans environ 30 %. Chez 35% des patients, un RGO est identifié (7/20 vs 0/27) sans les difficultés alimentaires décrites de princeps (1/20, 5/27). 60% des patients de la cohorte présentent des troubles du comportement variables alors qu’ils sont retrouvés sporadiquement dans la méta-analyse (2/27). La microcéphalie est un signe moins fréquent qu’attendu (0/20 vs 8/27). Par ailleurs, dans notre cohorte, 35 % des patients n’ont pas de déficience intellectuelle (vs 37% méta-analyse), 50% ont une déficience intellectuelle modérée et 15% ont une déficience intellectuelle légère. Une évaluation psychométrique réalisée chez 8 patients a permis de montrer en sus d’une variabilité intrafamiliale physique, une variabilité intrafamiliale cognitive.


Cindy COLSON (LILLE), Justine LE CUNFF, Elise BOUCHER BRISCHOUX, Odile BOUTE, Benedicte DUBAN-BEDU, Laurence FAIVRE, Jonathan LEVY, Olivier PATAT, Audrey PUTOUX, Marlène RIO, Christel THAUVIN, Clémence VANLERBERGHE, Catherine VINCENT-DELORME, Thomas SMOL
16:28 - 16:35 #28676 - SF11 Caractérisation clinique et moléculaire d’une cohorte nationale de 16 patients porteurs d’une variation dans le gène PUF60.
SF11 Caractérisation clinique et moléculaire d’une cohorte nationale de 16 patients porteurs d’une variation dans le gène PUF60.

Le syndrome de Verheij est un syndrome rare de transmission autosomique dominante associant une déficience intellectuelle, un retard de croissance, des malformations squelettiques (principalement vertébrales), un colobome, des anomalies rénales ou encore une dysmorphie. Initialement en lien avec des microdélétions 8q24.3, l’étude de la région minimale critique a permis l’identification du gène PUF60 comme causal (Dauber et al. 2013, AM J Hum Genet), confirmé par la description de variations pertes de fonction en exome ou panels ciblés (El Chehadeh et al. 2017, Eur J Hum Genet, Moccia et al., 2018, Genet Med). Une cohorte nationale de 16 patients a été constituée afin d’affiner le phénotype et le spectre malformatif du syndrome. Cette cohorte comprend des patients recrutés grâce à un appel à collaboration national via la filière de santé AnDDI-Rares.

Sur ces 16 patients (sexe ratio 1:1), 14 présentent une déficience intellectuelle, dont 57% légère, 29% modérée et 14% sévère. Les 2 patients restant n’avaient pas de déficience intellectuelle objectivée, mais ont présenté des difficultés scolaires. Il est également intéressant de noter que 7 patients ont présenté des troubles alimentaires, principalement un reflux gastro-oesophagien, et 3 patients présentent des malformations des membres, touchant principalement le rayon radial. Par ailleurs, 62,5% ont une malformation vertébrale, touchant les vertèbres cervicales et thoraciques hautes. D’un point de vue moléculaire, 11 patients étaient porteurs d’une variation provoquant l’apparition d’un codon stop prématuré, 2 d’une variation faux-sens et 3 d’une variation récurrente correspondant à une délétion en phase de 3 acides aminés.

Une corrélation génotype-phénotype a pu être notée. Les 3 patients porteurs de la délétion en phase récurrente présentent une déficience intellectuelle légère, une malformation cardiaque et un palais ogival ou une luette bifide. Les variations faux-sens ne sont pas associées à un phénotype spécifique, puisque parmi les deux patients, l’un présente une déficience intellectuelle sévère mais peu de malformations tandis que l’autre présente une déficience intellectuelle modérée et des malformations vertébrales, génitales et des extrémités.

En conclusion, nous décrivons une cohorte de patients porteurs de variants pathogènes de PUF60, permettant d’affiner la connaissance du spectre phénotypique associé et de dégager une probable corrélation génotype-phénotype. Des analyses fonctionnelles sont en cours pour identifier des pistes expliquant la variabilité d’expression clinique.


Perrine BRUNELLE (Lille), Anne-Sophie JOURDAIN, Melanie RAMA, Geneviève BAUJAT, Anne DIEUX, Odile BOUTE, Roseline CAUMES, Valérie CORMIER-DAIRE, Laurence FAIVRE, Jamal GHOUMID, Marion GERARD, Alice GOLDENBERG, Bertrand ISIDOR, Sylvie JORIOT, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Florence RICCARDI, Khaoula ZAAFRANE KHACHNAOUI, Florence PETIT, Fabienne ESCANDE, Thomas SMOL
16:35 - 16:42 #28704 - SF12 SF1, un nouveau gène de troubles du neurodéveloppement syndromique?
SF12 SF1, un nouveau gène de troubles du neurodéveloppement syndromique?

Le gène SF1 code pour un facteur d’épissage (Splicing Factor 1) nucléaire impliqué dans la formation du splicéosome. Son rôle en physiologie est encore mal compris et son implication en pathologie humaine n’a pas encore été décrite. Nous rapportons ici le syndrome neurodéveloppemental associé à des variants hétérozygotes du gène SF1.

Nous avons rassemblé une cohorte de 17 patients (cas index) porteurs de variants dans SF1 à travers diverses collaborations internationales (GeneMatcher, ERN-ITHACA). Ces patients ont été identifiés au décours d’une consultation de neuropédiatrie/génétique après séquençage d’exome ou de génome. Nous avons également prélevés PAXgene et tissu cutané pour culture de fibroblastes (4 patients) afin de réaliser des études transcriptomiques et identifier des motifs d’expression spécifiques à ces patients.

Ces individus partagent des troubles du neurodéveloppement incluant une déficience intellectuelle modérée à légère (17/17), des troubles du spectre autistique (4/17) et des troubles du comportement à type d’hyperactivité (2/17). Il est également rapporté des troubles de l’oralité (4/17). Sur le plan morphologique, une énophtalmie et une hypoplasie malaire a été identifiées chez certains patients (4/17) ainsi qu’une hypoplasie inguéale (4/17) sous réserve du caractère partiel des données cliniques disponibles.

Sur le plan moléculaire, les variants retrouvés sont principalement des variants tronquants (10/17), et des variants faux sens (7/17). Nous pensons que la perte de fonction de SF1 est le mode d’action privilégié des variants retrouvés, la majorité des variants faux-sens retrouvés sont situé dans des régions hautement conservées du gène induisant certainement une diminution de la stabilité de SF1 et probablement une altération de son activité.

Des études fonctionnelles sont en cours afin de déterminer l’impact sur la régulation de la transcription des variants tronquants de SF1 par études transcriptomiques. Nous prévoyons une analyse d’expression différentielle permettant de comparer le niveau d’expression de gènes ou transcrits de patients contre celui de contrôles pour identifier d’éventuelles différences significatives indiquant une sous- ou sur-expression (DESeq2, Sleuth).

Ces premiers éléments cliniques et biologiques nous permettent de considérer le gène SF1 comme un nouveau gène candidat de troubles du neurodéveloppement. Des études complémentaires, en cours de réalisation, sont nécessaires afin de démontrer son implication réelle dans des anomalies de régulation de la transcription.


Thomas COURTIN (Paris), Julien BURATTI, Élodie LEJEUNE, Maria PALOMARES, Alban LERMINE, François LECOQUIERRE, Chloe QUELIN, Mathilde NIZON, Maryann THOMAS, Sallyann LYNCH, Celia VAN DER MERWE, Pascal JOSET, Delphine HÉRON, Boris KEREN, Cyril MIGNOT

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C36
SESSION COMMUNICATIONS FLASH 03

SESSION COMMUNICATIONS FLASH 03

Modérateurs : Tania ATTIÉ-BITACH (Médecin) (PARIS), Laura MARY (AHU) (RENNES)
16:00 - 16:07 #27705 - SF13 AnnotSV et knotAnnotSV : Annotation, priorisation et analyse des variations structurales humaines.
SF13 AnnotSV et knotAnnotSV : Annotation, priorisation et analyse des variations structurales humaines.

Avec l’augmentation des analyses pangénomiques, la génétique humaine génère une grande quantité de données génomiques pour chaque patient. Ces données, issues principalement de techniques de séquençage de nouvelle génération et de puces à ADN, comprennent des millions de petites variations (SNV/Indel) mais aussi des milliers de variations structurales (SV). Afin de faciliter l’identification des SV pathogènes humains, nous avons développé un outil dédié à leur annotation et leur priorisation (AnnotSV [1-2]) ainsi qu’un serveur web pour leur visualisation et leur interprétation (knotAnnotSV [2]). Ces deux outils sont disponibles à l'adresse suivante : https://www.lbgi.fr/AnnotSV/.

 

Premièrement, les sources de données disponibles dans notre moteur d'annotation (AnnotSV) sont multiples : elles comprennent entre autres des bases de données telles que DGV, gnomAD, DDD, OMIM, les scores d'intolérance et les SV pathogènes connus (dbVar, ClinVar et ClinGen) mais également des annotations propres aux utilisateurs (par exemple, les SNV/indel du patient, les gènes candidats...). Deuxièmement, une analyse phénotypique basée sur l’ontologie des phénotypes humains (Human Phenotype Ontology [3]) et sur le module Exomiser [4] a été mise en œuvre pour intégrer la clinique du patient lors de l’analyse. Troisièmement, une classification automatique des SV basée sur les dernières recommandations de l'ACMG [5] a été implémentée.

 

Les résultats obtenus par l’annotation et la priorisation peuvent être soit visualisés dynamiquement avec knotAnnotSV dans un navigateur web, soit intégrés dans un pipeline bioinformatique sous forme de fichier séparé par des tabulations. Le serveur web affiche les SV annotés de manière interactive, avec des popups, des options de filtrage et un code couleur spécifique pour mettre en évidence les SV pathogènes. Des hyperliens pointent directement vers le genome browser de l’UCSC ou d'autres bases de données publiques. L'annotation est disponible pour le SV dans son ensemble (mode « compact ») ou divisée pour chaque gène chevauchant (mode « extended »).

 

Notre moteur d'annotation (AnnotSV), mis à jour en v3.0, bénéficie d’une attention grandissante par la communauté internationale avec 70 citations à ce jour (2 en 2018, 8 en 2019, 17 en 2020 et déjà 43 en août 2021).

 

Nous sommes persuadés que cette nouvelle version ainsi que son application web sont d’un grand intérêt notamment pour les généticiens et les bioinformaticiens. En effet, l’intégration continue de nouvelles données omiques dans AnnotSV (éléments régulateurs, éléments répétés, domaines topologiques associés, réseaux d’interaction protéine-proteine, miRNA…) permettra sans aucun doute de mettre en évidence de nouveaux mécanismes à l’origine de maladies génétiques.

 

References:

1. Geoffroy et al (Bioinformatics, 2018)

2. Geoffroy, Guignard et al (NAR, 2021)

3. Köhler et al (NAR, 2019)

4. Smedley et al (Nature Protocoles, 2015)

5. Riggs et al (Genetics in Medicine, 2020)


Véronique GEOFFROY (Brest), Thomas GUIGNARD, Arnaud KRESS, Jean-Baptiste GAILLARD, Audrey SCHALK, Vincent GATINOIS, Hélène DOLLFUS, Sophie SCHEIDECKER, Jean MULLER
16:07 - 16:14 #27902 - SF14 Rôle majeur du gène DLL1 dans le phénotype associé aux délétions 6qter : une étude multicentrique rétrospective incluant 22 fœtus.
SF14 Rôle majeur du gène DLL1 dans le phénotype associé aux délétions 6qter : une étude multicentrique rétrospective incluant 22 fœtus.

La délétion terminale du bras long du chromosome 6 correspond à un syndrome neuro-développemental rare d’expressivité variable comprenant un retard de développement, une déficience intellectuelle légère à modérée, des anomalies cérébrales, une dysmorphie faciale, une microcéphalie postnatale, une épilepsie, une hypotonie ainsi que des anomalies vertébrales, cardiaques, rénales et rétiniennes. Les délétions 6q terminales rapportées à ce jour sont de taille extrêmement variable, allant de quelques centaines de kilobases à plusieurs mégabases. Récemment, des patients porteurs de variants hétérozygotes dans le gène DLL1, situé dans la région 6q27, et présentant un phénotype qui s’apparente aux patients avec une délétion 6qter ont été rapportés. L’objectif de notre étude consiste à préciser le phénotype des fœtus porteurs d’une délétion 6q terminale diagnostiquée en anténatal ainsi que d’établir une corrélation phénotype-génotype. Par l’intermédiaire du réseau AchroPuce (https://acpa-achropuce.com), 22 foetus porteurs d’une délétion 6q terminale isolée, issus de 11 Centres de Diagnostic Prénatal, ont été inclus. Les données génétiques, d’imagerie (échographie et IRM) et foetopathologiques ont été analysées et comparées à celles des 14 fœtus précédemment rapportés dans la littérature. Ces données ont également été confrontées avec celles des patients porteurs d’une délétion 6qter ou d’un variant pathogène dans le gène DLL1. Chez tous les fœtus de notre série, le diagnostic a été posé suite à la détection d’anomalies cérébrales à l’échographie fœtale. Les délétions 6q terminales détectées étaient de taille variable allant de 371 kb à 12,8 Mb. Les anomalies les plus fréquemment observées étaient l’hypoplasie cérébelleuse, la ventriculomégalie, les anomalies du corps calleux et les troubles de la giration. Occasionnellement, des hétérotopies cérébrales, une sténose de l’aqueduc, des malformations vertébrales, une dysmorphie et des anomalies rénales ont été observées. Nous rapportons ici la première série de fœtus porteurs d’une délétion 6q terminale diagnostiquée en anténatal. Cette étude confirme la fréquence élevée de la ventriculomégalie et de l’hypoplasie cérébelleuse mais révèle également la présence d’autres anomalies cérébrales peu décrites en anténatal comme les anomalies du corps calleux, les troubles de la giration et les anomalies de la migration neuronale. La région critique responsable du syndrome se situe au niveau de la région 6qter et inclut le gène DLL1, connu pour être impliqué dans la voie Notch. Notre étude souligne que l’haploinsuffisance de ce gène joue un rôle majeur dans la survenue du phénotype cérébral et osseux des fœtus porteurs d’une délétion 6qter. Une analyse particulière de la région 6qter, par ACPA et/ou par séquençage d’exome, ciblant le gène DLL1, doit être réalisée lors de la détection de signes d’appel échographiques évocateurs de ce syndrome.


Marion LESIEUR-SEBELLIN (Paris), Marianne TILL, Philippe KHAU VAN KIEN, Bérénice HERVE, Nicolas BOURGON, Céline DUPONT, Anne-Claude TABET, Mathilde BARROIS, Aurélie COUSSEMENT, Laurence LOEUILLET, Eve MOUSTY, Vuthy EA, Amal EL ASSAL, Laura MARY, Sylvie JAILLARD, Claire BENETEAU, Claudine LEVAILLANT, Charles COUTTON, Françoise DEVILLARD, Carole GOUMY, Amélie DELABAERE, Sylvia REDON, Yves LAURENT, Audrey LAMOUROUX, Jérôme MASSARDIER, Catherine TURLEAU, Damien SANLAVILLE, Vincent CANTAGREL, Pascale SONIGO, François VIALARD, Laurent J. SALOMON, Valérie MALAN
16:14 - 16:21 #27916 - SF15 ACUITEE : outil de génération de résumés phénotypiques standardisés à partir de comptes-rendus de génétique clinique.
SF15 ACUITEE : outil de génération de résumés phénotypiques standardisés à partir de comptes-rendus de génétique clinique.

Contexte

De nouvelles approches de phénotypage profond, exploitant d’avantage l'association génotype-phénotype, ont montré une amélioration certaine du diagnostic génétique. Ces approches s'appuient sur l'ontologie du phénotype humain (HPO, Human Phenotype Ontology), qui sert à la fois de terminologie normalisée et de base de connaissances sur les associations génotypes-phénotypes. Cependant, les stratégies de phénotypage profond restent peu utilisées en routine clinique, particulièrement en raison d’absence de résumés phénotypiques standardisés. En effet, les comptes rendus (CRs) de consultation de génétique médicale n’intègrent pas les termes HPO de façon systématique. Des méthodes d'extraction des termes HPO à partir des CRs se développent mais restent largement perfectibles et leur usage est très majoritairement limité à la langue anglaise.

Description de l’outil

Dans ce travail, nous présentons ACUITEE (Annotation and Curation User Interface for Terms Extraction Engines), un système d’annotation semi-automatisé, programmé en python et déployable sur tous les supports. ACUITEE fournit une interface graphique permettant d’extraire les termes HPO à partir des CR bruts en langue française. L’outil intègre plusieurs moteurs de traitement du langage naturel (MTLN) permettant la détection et l’extraction automatique des termes HPO. La curation des termes HPO proposés et l’ajout des termes HPO manquants sont assurés par un système d’annotation manuelle incluant plusieurs fonctionnalités facilitant le processus. Il en résulte un retour humain précieux qui peut être utilisé pour analyser et améliorer les performances des moteurs d’extraction.

ACUITEE fournit un moyen rapide et efficace de construire des ensembles de comptes-rendus de génétique avec leur résumé HPO associés, standardisés et curés. De telles données de qualité seront essentielles pour construire des moteurs d’extraction basés sur des méthodes d'apprentissage automatique. La génération d’un résumé HPO standardisé facilite l’intégration de ces données phénotypiques dans des pipelines d’analyses diagnostiques. 

L’outil ACUITEE a par ailleurs l’avantage d’être modulable. Il est possible d’interfacer d’autres MTLN, de manière à comparer et tester différents modèles. Cette modularité permet également d’intégrer d’autres ontologies, élargissant les termes cibles et les domaines d’application.

Perspectives

Libre d’accès, l’outil ACUITEE est utilisé dans le cadre du projet HUGO-RD (Le chaînon manquant entre la génétique clinique et moléculaire : les entrepôts de données ouvrent la voie à un diagnostic innovant des maladies rares), financé par le GCS HUGO. Ce projet vise à permettre l’intégration et l’exploitation systématique des données issues des consultations de génétique clinique afin d’améliorer le diagnostic par séquençage haut-débit. A termes, ce projet permettra de réduire l’errance diagnostique et d’améliorer la prise en charge des patients atteints des maladies génétiques.


Majd SALEH, Paul ROLLIER (Rennes), Stéphane PAQUELET, Thomas LABBÉ, Jean-Michel SANNER, Olivier DAMERON, Marc CUGGIA, Guillaume BOUZILLE, Youenn MEREL, Stéphane BEZIEAU, Dominique BONNEAU, Sylvie ODENT, Christele DUBOURG, Wilfrid CARRE, Artem KIM, Marie DE TAYRAC
16:21 - 16:28 #28206 - SF16 Investigations génétiques d’une large cohorte de patients infertiles avec globozoospermie : vers l'indication d'une nouvelle stratégie de diagnostic génétique et de nouveaux gènes candidats.
SF16 Investigations génétiques d’une large cohorte de patients infertiles avec globozoospermie : vers l'indication d'une nouvelle stratégie de diagnostic génétique et de nouveaux gènes candidats.

La globozoospermie est un phénotype rare d'infertilité masculine primaire induisant la production d'une proportion importante de spermatozoïdes à tête ronde sans acrosome. Les anomalies du gène DPY19L2 représentent 50 à 70 % de tous les cas et la délétion du gène entier est le principal défaut génétique identifié chez les sujets testés. Nous présentons ici une large cohorte de patients atteints de globozoospermie comprenant 69 sujets avec 20 à 100 % de spermatozoïdes à tête ronde. Des analyses génétiques comprenant une technique d’Amplification Multiplex de Sondes Ligation-dépendantes (MLPA), le séquençage Sanger et le séquençage exomique ont permis d'identifier 25 sujets présentant une délétion homozygote de DPY19L2 (36%) et 14 porteurs d'autres défauts du gène (20%). Au total, 11 variants nucléotidiques délétères ont été identifiés, dont 8 nouveaux variants et 3 déjà publiés. Les patients présentant un taux plus élevé de spermatozoïdes à tête ronde ont plus d’anomalies retrouvées avec une prédominance d'anomalies perte de fonction, ce qui met en évidence une bonne corrélation génotype-phénotype. En revanche, aucune anomalie génétique n'a été identifiée chez les patients porteurs de moins de 50 % de spermatozoïdes à tête ronde, tandis que l'efficacité du diagnostic passe à 77 % pour les patients présentant plus de 50 % de globozoospermie. Neuf autres gènes (PICK1, ZPBP1, SPATA16, CCDC62, C2CD6, CCIN, C7orf61, DNAH17 et GGN) ont été décrits comme étant associés à la globozoospermie chez l’homme, mais les défauts de ces gènes n'ont été identifiés que chez très peu de patients. Il est intéressant de noter que nous avons identifié un patient présentant une nouvelle variation homozygote tronquante de GGN, ce qui confirme l’association de GGN à la globozoospermie. Au vu de ces résultats, nous proposons une nouvelle stratégie diagnostique axée sur les patients présentant au moins 50% de globozoospermie et basée sur une PCR qualitative classique pour détecter la délétion homozygote de DPY19L2. En l'absence de cette dernière, nous recommandons d'effectuer un séquençage de l'exome entier pour rechercher des défauts dans DPY19L2 puis dans les autres gènes candidats.


Tristan CELSE (Réunion, Réunion), Caroline CAZIN, Flore MIETTON, Guillaume MARTINEZ, Nicolas THIERRY-MIEG, Julie BEUROIS, Julien BESSONNAT, Véronique SATRE, Sylviane HENNEBICQ, Christophe ARNOULT, Zine-Eddine KHERRAF, Charles COUTTON, Pierre RAY
16:28 - 16:35 #28519 - SF17 Explorations pan-génomiques de la dysplasie fibromusculaire artérielle confirme son caractère polygénique impliquant des loci génomiques communs avec des maladies cardiovasculaires plus fréquentes.
SF17 Explorations pan-génomiques de la dysplasie fibromusculaire artérielle confirme son caractère polygénique impliquant des loci génomiques communs avec des maladies cardiovasculaires plus fréquentes.

Genetic investigation of fibromuscular dysplasia identifies novel risk loci and shared genetics with common cardiovascular diseases

Fibromuscular dysplasia (FMD) is an arteriopathy that results in stenosis, aneurysms, sometimes dissection of small to medium arteries (e.g., renal and carotid arteries). FMD is a neglected and under-diagnosed condition with an estimated prevalence of 3% in the general population. Early middle-aged women represent ~80% of patients. Diagnosis mostly follows renovascular hypertension, stroke, or acute myocardial infarction of women with few cardiovascular risk factors. We have previously described PHACTR1, a pleiotropic locus for several vascular diseases to associate with FMD. We aimed to more extensively explore the genetic basis of FMD using genome-wide association study (GWAS).

We performed a meta-analysis of six GWAS involving ~6 million genotyped or imputed SNPs from 1556 FMD cases and 7100 controls, all of European ancestry. We replicated the previously identified PHACTR1 locus on Chr6 (SNP rs9349379, OR=1.44, P=5×10-15) and reported three novel and independently associated loci on Chr12: LRP1 (rs11172113, OR=1.34, P=2×10-10), LIMA1 (rs7301566, OR=1.29, P=4×10-9) and ATP2B1 (rs2681492, OR=1.43, P=2×10-8). Using transcriptome-wide association analysis in arteries from GTEx we identified one additional risk locus (SLC24A3). We found an estimate of SNP-based heritability on a liability scale of 0.43 (standard error= 0.14), which confirmed further the polygenic basis of FMD. We functionally annotated associated variants in FMD risk loci using the assay for transposase-accessible chromatin with sequencing (ATAC-Seq) peaks generated from arterial primary cells (endothelial and smooth muscle cells) and arterial tissues. We found that FMD associated variants are located in arterial-specific regulatory elements. Target genes are broadly involved in mechanisms related to the actin cytoskeleton biology and intracellular calcium homeostasis, two central mechanisms to vascular contraction. Using linkage disequilibrium score regression, we found global positive genetic correlations between FMD and systolic (rg=0.43, P=2×10-9) and diastolic (rg=0.37, P=1×10-8) blood pressure. FMD also was correlated positively with migraine (rg=0.28, P=8×10-4), intracranial aneurysm (rg=0.36, P=2×10-5), aneurysmal subarachnoid haemorrhage (rg=0.35, P=2×10-4). Interestingly, FMD was negatively correlated with CAD (rg=-0.31, P=5×10-5) and MI (rg=-0.30, P=4×10-4) after adjustment for systolic blood pressure using multi-trait-based conditional and joint analysis (mtCOJO).

In conclusion, we provide a first comprehensive genetic study for FMD, a neglected and women-predominant vascular disease with potentially severe health consequences. Our results describe novel susceptibility loci and support that genetic determinants of FMD are mostly linked to arterial contraction and are shared with more common cardiovascular diseases. 


Takiy BERRANDOU (Paris, Danemark), Adrien GEORGES, Min-Lee YANG, Lu LIU, Ines SAYOUD-SADEG, Stéphanie DEBETTE, Jean-François DELEUZE, Andrzej JANUSZEWICZ, Iftikhar J. KULLO, Michel AZIZI, Xavier JEUNEMAITRE, Alexandre PERSU, Jaso C. KOVACIC, Santhi K. GANESH, Nabila BOUATIA-NAJI
16:35 - 16:42 #28553 - SF18 Apport de la cartographie optique du génome dans l’étude des translocations équilibrées associées à une infertilité masculine.
SF18 Apport de la cartographie optique du génome dans l’étude des translocations équilibrées associées à une infertilité masculine.

Les translocations réciproques apparemment équilibrées sont l'une des causes génétiques les plus fréquentes d'infertilité masculine. Le mécanisme physiopathologique sous-jacent communément admis est un défaut de la méiose masculine mais peu d’études ont été menées dans ce sens. Dans ce travail, nous avons voulu investiguer l’hypothèse de l’altération de l’expression de gènes aux points de cassures, au moins dans certains cas, comme cela a déjà été décrit dans d’autres pathologies constitutionnelles et somatiques.

Les échantillons de sang périphérique de 11 hommes non apparentés présentant une infertilité et porteurs de translocations réciproques apparemment équilibrées identifiées au caryotype, ont été étudiés par cartographie optique du génome (OGM). La technique a été réalisée selon le protocole Bionano sur l’instrument Saphyr® et les résultats ont été analysés par les logiciels Bionano Solve® et Access®. Le contenu génique des points de cassure ainsi que des domaines topologiquement associés (TAD) correspondants a été étudié.

Dix translocations sur onze ont pu être caractérisées par OGM. La seule translocation non détectées est une translocation avec des points de cassure dans l’hétérochromatine du bras long du chromosome Y et l’hétérochromatine du bras long du chromosome 16. L’analyse préliminaire du contenu génique au point de cassure et au niveau des TADs associés a mis en évidence l’interruption d’un gène et la suspicion d’un effet de position sur un autre, tous les deux ayant des rôles dans la spermatogenèse ou la fonction spermatique.

En conclusion, cette étude souligne l’intérêt d'utiliser la cartographie optique du génome par la technologie Bionano pour l'identification et la caractérisation des variations de structure apparemment équilibrées. Ces analyses pourraient permettre d’identifier de nouveaux gènes impliqués dans les troubles de la reproduction et d’affiner les corrélations génotype-phénotype dans les situations de translocations réciproques associées à ces pathologies.


Faten HSOUMI, Tuomo MANTERE, Yosra LAJMI BAHLOUL, Kornelia NEVELING, Ahmed CHARGUI, Eva PIPIRAS, Aïcha BOUGHALEM, Detlef TROST, Jean-Michel DUPONT, Aziza LEBBAR, Alexander HOISCHEN, Laïla EL KHATTABI (Paris)
16:45 - 16:52 #28318 - SF19 Apport de la consanguinité pour l’identification de variants récessifs rares impliqués dans le diabète chez les individus de la cohorte UK Biobank.
SF19 Apport de la consanguinité pour l’identification de variants récessifs rares impliqués dans le diabète chez les individus de la cohorte UK Biobank.

Depuis plus d’une dizaine d’années, les études d’association pan-génomiques (Genome-Wide Association Studies ; GWAS) ont permis de détecter des associations entre des variants génétiques et des maladies complexes dans des échantillons de population. Leur design expérimental utilise des variants pour la plupart communs dans la population, et les étudie selon un modèle génétique additif. Cependant, il apparaît que la composante génétique de certaines maladies complexes n’est pas encore totalement élucidée ce qui pourrait être dû en partie à la contribution de variants rares avec des effets récessifs, non détectés par les GWAS classiques. Le diabète est une de ces maladies complexes pour laquelle la contribution de variants rares récessifs reste encore inconnue.

Afin de détecter des variants rares récessifs impliqués dans le diabète, nous avons utilisé la méthode HBD-GWAS (Génin et al. 2012) sur les données de génotypage de la cohorte UK Biobank (~500,000 individus vivant au Royaume-Uni) (Bycroft et al. 2018). Le principe de cette méthode est de tester l’excès de segments d’Homozygotie par Descendance (Homozygosity By Descent : HBD) partagés par les cas consanguins d’un jeu de données de GWAS, et d’ainsi définir des régions candidates pouvant contenir des variants rares récessifs.

Nous avons tout d’abord appliqué une méthode de classification par forêt aléatoire afin de regrouper les individus de UK Biobank en six populations (Europe, Afrique, Amérique, Asie de l’Est, Asie centrale et du Sud, Moyen-Orient) en adaptant la méthode de Pan-UK Biobank https://pan.ukbb.broadinstitute.org/.  Nous avons ensuite utilisé le logiciel FSuite (Gazal et al. 2014) afin de détecter les individus consanguins de la cohorte UK Biobank, de comparer la proportion d’individus consanguins entre les diabétiques (n=26,286) et non-diabétiques de la cohorte, et enfin d’appliquer la méthode HBD-GWAS dans chacune de ces populations, avec comme cas les individus diabétiques de la cohorte.

Nous avons détecté 14,061 individus consanguins au total, avec un coefficient de consanguinité moyen plus élevé chez les individus consanguins non-européens par rapport à celui des européens. Nous avons également observé un excès d’individus consanguins chez les diabétiques dans toutes les populations (p = 2.192.10-4). Cependant, cette association n’était significative que pour les populations originaires d’Europe (p=0.002), d’Afrique (p=0.002) et d’Asie centrale du Sud (p= 0.048). Enfin, la stratégie HBD-GWAS a fait ressortir différentes régions d’intérêt pour l’association avec le diabète, qui sont différentes selon la population.

Nos résultats suggèrent le rôle de variants à effet récessif dans le diabète, et illustrent l’apport de l’application de la stratégie HBD-GWAS dans plusieurs populations. Une analyse des données de séquençage d’exomes de UK Biobank dans les régions chromosomiques d’intérêt de chaque population est en cours afin de détecter l’existence de variants récessifs rares.


Marie-Sophie OGLOBLINSKY (Brest), Steven GAZAL, Anne-Louise LEUTENEGGER

16:00-16:45
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D36
SESSION COMMUNICATIONS FLASH 04

SESSION COMMUNICATIONS FLASH 04

Modérateurs : Catherine BOILEAU (Chef de Service) (Paris), Marie FAOUCHER (Assistante Hospitalo-Universitaire) (Rennes)
16:00 - 16:07 #28135 - SF19 Mosaïque somatique dans le syndrome de Marfan et les pathologies apparentées : un phénomène sous-estimé.
SF19 Mosaïque somatique dans le syndrome de Marfan et les pathologies apparentées : un phénomène sous-estimé.

Introduction

Les mosaïques somatiques existent dans le syndrome de Marfan et les pathologies apparentées. Elles sont en général découvertes au cours de l’enquête familiale chez les parents d’un cas index, qui sont la plupart du temps asymptomatiques. Nous rapportons ici l’identification de 11 cas index présentant un syndrome de Marfan ou une pathologie apparentée porteurs de variations pathogènes en mosaïque.

 

Matériel et Méthodes

L’analyse moléculaire de plus de 4000 cas index présentant un syndrome de Marfan ou une pathologie apparentée a été réalisée par séquençage haut débit au laboratoire de Génétique de l’hôpital Bichat à l’aide d’une technologie de capture de 28 gènes associés à ces pathologies. Cette analyse a été réalisée en première intention sur prélèvement sanguin.

 

Résultats

Dix cas index porteurs de variations pathogènes en mosaïque du gène FBN1 ont été identifiés au laboratoire de Génétique de l’hôpital Bichat à ce jour sur un total de plus de 2000 variations identifiées dans ce gène. Il s’agit de cas sporadiques qui présentent pour la plupart une forme classique du syndrome de Marfan. Ces évènements rares sont à la fois des variations ponctuelles (Single Nucleotide Variants) et des grands réarrangements (Copy Number Variations). De façon intéressante, plusieurs des variations identifiées correspondent à des variations associées à l’état hétérozygote à un phénotype particulièrement sévère. Plus récemment, une variation en mosaïque dans le gène SMAD2 a été identifiée chez un cas index présentant une dissection de type A et une atteinte squelettique.

 

Conclusions

La présence d’une variation pathogène en mosaïque chez un cas index est possible dans le diagnostic moléculaire du syndrome de Marfan et des pathologies apparentées. Il est important que les paramètres d’analyse bio-informatique prennent en compte cette possibilité. Ce phénomène est probablement sous-estimé dans ces pathologies, à la fois par méconnaissance et par manque de sensibilité technique. La présence de cas index symptomatiques porteurs de variation en mosaïque dans plusieurs gènes associés au syndrome de Marfan et pathologies apparentées réaffirme la nécessité d’un examen clinique complet et d’un suivi régulier, notamment cardiovasculaire, chez les parents apparemment sains d’un cas index, porteurs de variation en mosaïque. Par ailleurs, les patients présentant un tableau clinique typique du syndrome de Marfan pour lesquels une première analyse n’a pas permis d’identifier de variation pathogène doivent être réanalysés sur un panel de capture ciblé avec une analyse bio-informatique adaptée à la mise en évidence d’une telle variation. L’analyse de prélèvements tissulaires, notamment aortiques, est envisagée chez ces patients.


Pauline ARNAUD (PARIS), Hélène MOREL, Johanne AURIAU, Benjamin DAURIAT, Antoine DA COSTA, Hélène DOLLFUS, Christine FRANCANNET, Laurent GOUYA, Carine LE GOFF, Olivier MILLERON, Guillaume JONDEAU, Catherine BOILEAU, Nadine HANNA
16:07 - 16:14 #28205 - SF20 Étude de la régulation épigénétique au locus LRP1 associé à un risque cardiovasculaire et de sa fonction cellulaire à partir de cellules pluripotentes induites en cellules musculaires lisses.
SF20 Étude de la régulation épigénétique au locus LRP1 associé à un risque cardiovasculaire et de sa fonction cellulaire à partir de cellules pluripotentes induites en cellules musculaires lisses.

Introduction

The low-density lipoprotein receptor-related protein 1 (LRP1), an endocytic receptor highly expressed in smooth muscle cells (SMCs), participates in diverse biological processes. A common genetic variant located in LRP1 first intron, rs11172113, was associated with several vascular diseases, including coronary artery disease, migraine and spontaneous coronary artery dissection. Rs11172113 is also correlated with LRP1 expression in arterial tissues. However, the biological mechanisms through which rs11172113 influence LRP1 function in the context of arterial lesions is not fully understood.

Methods

We applied in silico functional annotation to select variants and measured their enhancer activity using luciferase reporter assay in rat primary cells (A7r5). We performed siRNA knockdown of LRP1 and 4 transcription factors (TFs) predicted to interact with rs11172113 in human induced pluripotent stem cells (iPSCs) derived SMCs. We analyzed both contractile and synthetic differentiated cells. We edited iPSCs prior to differentiation using CRISPR-Cas9 to generate 100 bp deletion of the enhancer region containing rs11172113. We also created frame-shift indels in exons 2 or 5 of LRP1 in iPSCs to create SMCs knockouts and differentiated into SMCs. We then performed a proteomic and transcriptomic characterization of LRP1 knockout effect in these iPSC derived SMCs.

Results

Seven variants in LRP1 locus co-located with enhancer (histone marks) and open chromatin regions (ATAC-Seq peaks) in SMCs and arterial tissues. Reporter assay in rat SMCs confirmed that rs11172113 belongs to a genomic region showing enhancer activity in vitro . iPSCs with homozygous deletion of rs11172113 enhancer region presented the same pluripotency compared with wild type, and iPSC derived SMCs showed positive expression of specific markers for each phenotype ( ACTA2, TAGLN for both, MYH11 for contractile SMCs and CALM2 for synthetic SMCs). We found that the deletion of rs11172113 enhancer region decreased the expression of LRP1 while L RP1 knockdown increased cell migration capacity in SMCs. Preliminary results in LRP1 -knockout iPSC-derived SMCs suggest LRP1 to enhance the expression of cell contraction markers in contractile SMCs.

Conclusions

We confirmed rs11172113 to regulate LRP1 expression in iPSCs derived synthetic and contractile SMCs. Our results support LRP1 effect on SMCs cellular function alteration as a potential mechanism in genetic susceptibility for vascular disease.


Lu LIU (Paris), Charlène JOUVE, Jean-Sébastien HULOT, Adrien GEORGES, Nabila BOUATIA-NAJI
16:14 - 16:21 #28245 - SF21 Interprétation fonctionnelle de variants faux-sens dans le contexte de l’hémochromatose de type 4, une maladie génétique rare et cliniquement hétérogène du métabolisme du fer causée par des mécanismes moléculaires subtils de perte et de gain de fonction.
SF21 Interprétation fonctionnelle de variants faux-sens dans le contexte de l’hémochromatose de type 4, une maladie génétique rare et cliniquement hétérogène du métabolisme du fer causée par des mécanismes moléculaires subtils de perte et de gain de fonction.

Les variants faux-sens représentent une part importante de la variabilité génétique humaine. Dans un nombre limité de situations, ils peuvent modifier la stabilité, la structure, la fonction ou la régulation d’une protéine et être associés à une maladie génétique. Distinguer les quelques variants pathogènes des très nombreux variants bénins demeure un des défis les plus importants des laboratoires de génétique moléculaire. La place grandissante accordée aux outils de prédiction in silico est justifiée par le développement de méthodologies de plus en plus efficaces et le besoin accru d’une hiérarchisation des variants rares. Les informations issues de l’utilisation de ces différents outils demeurent cependant insuffisantes dans le cadre du diagnostic où l’association d’arguments forts de pathogénicité est systématiquement recherchée. Les tests fonctionnels nécessitent une expertise importante et demandent du temps, mais ils permettent de prendre en compte les particularités biologiques inhérentes à chaque protéine. Ils peuvent ainsi révéler des acides aminés critiques dans des régions insuffisamment caractérisées des protéines (~40% des protéomes eucaryotes).

            Nous souhaitons ici rapporter l’expérience acquise par nos équipes depuis plus de 10 ans dans l’étude des bases moléculaires et physiopathologiques de l’hémochromatose de type 4. Cette maladie autosomique dominante du métabolisme du fer constitue un modèle particulièrement intéressant du fait de son association quasi-exclusive à des variations faux-sens rares du gène SLC40A1, de sa très forte hétérogénéité phénotypique et de l’existence de nombreuses phénocopies. SLC40A1 code la ferroportine 1 (FPN1), seule protéine exportatrice de fer connue chez les mammifères.

            Nos observations reposent sur l’exploitation de données cliniques et fonctionnelles, associant tests in vitro, constructions de modèles de structures 3D de FPN1 dans différentes conformations et étude par dynamique moléculaire des interactions entre acides aminés. Nous documentons des discordances avec des prédictions in silico pouvant en être expliquées par la fonction critique de différents acides aminés uniquement identifiés chez l’homme et la régulation particulière de FPN1 dans l’ordre des primates. Cette régulation est assurée par l’hepcidine, hormone hyposidérémiante synthétisée par le foie. Nous pointons des éléments critiques de l’interaction FPN1/hepcidine et identifions différents mécanismes du type gain de fonction (résistance à l’hepcidine). Nous expliquons à l’échelle atomique un mécanisme original de perte de fonction qui dépend de l’organisation de FPN1 dans la bicouche lipidique et de l’altération de changements de conformations. Au travers de l’étude d’une trentaine de variants faux-sens associés à des phénotypes de surcharge en fer plus ou moins sévères, nous témoignons finalement de l’apport de la génétique médicale et fonctionnelle à la compréhension de mécanismes physiologiques complexes.


Chandran KA, Kévin UGUEN, Marlene LE TERTRE, Isabelle GOURLAOUEN, Claude FEREC, Ahmad ELBAHNSI, Callebaut ISABELLE, Gerald LE GAC (BREST)
16:21 - 16:28 #28278 - SF22 La technologie CRISPR Cas9 dans l’hypobetalipoprotéinémie : un outil indispensable pour l’étude fonctionnelle des variants faux sens de signification indéterminée.
SF22 La technologie CRISPR Cas9 dans l’hypobetalipoprotéinémie : un outil indispensable pour l’étude fonctionnelle des variants faux sens de signification indéterminée.

L’hypobêtalipoprotéinémie (HBL) est définie par une concentration plasmatique de cholestérol-LDL et d’apolipoprotéineB (apoB) inférieure au 5ème percentile pour l’âge et le sexe. La forme familiale (FHBL), est le plus souvent causée par des variations entrainant l’apparition d’un codon stop prématuré sur le gène codant l’apoB (APOB). Cependant, certaines familles avec un phénotype d’HBL sont porteuses de variation faux-sens sur APOB, classées en Variation de Signification Incertaine (VSI). L’objectif de ce travail est de développer une méthode d’évaluation de la pathogénicité de ces VSI, via l’édition du génome de lignées cellulaires humaine sécrétant de l’apoB.

Le VSI NM_000384.2 (APOB): c.1052T > G ; p.Leu351Arg a été mis en évidence chez une famille HBL. L’édition génique de lignées cellulaires HuH7 a été réalisée grace à la technologie CRISPR-Cas9. La synthèse et la sécrétion d’apoB ont été explorées par PCR digitale et par ELISA.

Des variations knock-out (KO) ont été induites dans les cellules HuH7 : p.Arg356Glufs*5 à l’état homozygote et hétérozygote, ainsi que le VSI p.Leu351Arg à l'état homozygote. L'expression d'APOB est diminuée de 70 % chez le clone hétérozygote KO et presque abolie chez le clone homozygote KO, et de façon concordante, la production et de la sécrétion d'apoB sont diminuées. Concernant le VSI p.Leu351Arg, une diminution de 40% de l'expression d'APOB a été observée, et aucune apoB n'a été mise en évidence dans les cellules, ni dans le surnageant.

Cette méthode permet l'étude fonctionnelle des variations de APOB sur la sécrétion de l’apoB. Nous rapportons une nouvelle variation faux-sens APOB : p.Leu351Arg, responsable de FHBL. Des explorations supplémentaires de ces lignées cellulaires conçues avec CRISPR-Cas9 aideront à comprendre comment les variations faux-sens dans APOB peuvent entrainer une FHBL.


Xavier VANHOYE, Alexandre JANIN, Amandine CAILLAUD, Antoine RIMBERT, Fabienne VENET, Morgane GOSSEZ, Wieneke DIJK, Oriane MARMONTEL, Séverine NONY, Charlotte CHATELAIN, Pierre LINDENBAUM, Bertrand CARIOU, Philippe MOULIN, Mathilde DI FILIPPO (LYON)
16:28 - 16:35 #28684 - SF23 Spécificités du conseil génétique des téloméropathies.
SF23 Spécificités du conseil génétique des téloméropathies.

On désigne par téloméropathie (« syndromes of telomeres shortening » ou « (short) telomere syndrome ») un ensemble d’atteintes présentées par les individus porteurs de mutations constitutionnelles dans un gène de la maintenance des télomères, le plus souvent associées à des télomères raccourcis mesurés en Flow-FISH. La dyskératose congénitale (DC) a été la première téloméropathie décrite avec la triade cutanée typique. Les téloméropathies s’expriment principalement au niveau hématologique (insuffisance médullaire de type aplasie, myélodysplasie, leucémie, macrocytose et/ou thrombopénie isolée), pulmonaire (fibroses pulmonaire) ou hépatique (maladie vasculaire du foie). Dans certaines formes pédiatriques, cela peut constituer l’étiologie de syndrome sévère associant atteinte neurologique (hypoplasie cérébelleuse, retard de croissance intra-utérin, microcéphalie) avec ou non insuffisance médullaire.

Le service de génétique de l’hôpital Bichat a obtenu la reconnaissance de son expertise nationale avec le label LBMR (laboratoire de Biologie Médicale de Référence) pour les téloméropathies. Il propose l’analyse moléculaire du nombre croissant de gènes impliqués dans les téloméropathies (dont TERT, TERC, DKC1, RTEL1, PARN, TINF2, NOP10, NHP2, ACD, NAF1, ZCCHC8, WRAP53, SHQ1, CTC1, STN1…). 

Avec un nombre croissant de familles identifiées porteuses de mutations le plus souvent suite à une étude génétique dans le contexte d’une fibrose pulmonaire familiale, le diagnostic pré-symptomatique est proposé aux apparentés. Les données de la littérature ainsi que celle du laboratoire sont en accord sur une pénétrance incomplète et une expressivité variable. Si la question d’un délai de réflexion ne s’était pas posée dans un premier temps du fait de la possibilité de prévenir et traiter certaines atteintes, face à la complexité de ce diagnostic, peut être que cela nécessiterait une nouvelle réflexion multi disciplinaire.

Le conseil génétique des téloméropathies présente quelques particularités spécifiques à cette pathologie. D’une part, il existe une transmission des télomères courts, indépendamment de la mutation, conduisant à une anticipation génétique et quelques phénocopies ont été décrites. D’autre part, des phénomènes de réversion cellulaire sont possibles.

Deux pré indications (fibroses pulmonaire monogénique et insuffisance médullaire d’allure constitutionnelle) ont été retenues permettant de proposer le séquençage de génome pour les familles inexpliquées. Les inclusions sont possibles dans deux réunions de concertation pluri-disciplinaire (RCP) existantes en rapport avec l’atteinte principale: la RCP du centre de référence (CRMR) des Aplasies Médullaires bi mensuelle (Pr Peffault de La tour, Dr Sicre de Fontbrune, Leblanc, Hôpital Saint Louis) avec la filière MariH et la RCP Pneumo-Génétique mensuelle sur Bichat avec la filière RESPIFIL (Pr Crestani, Dr Borie).


Ibrahima BA, Christelle MÉNARD, Claire OUDIN, Fabrizio CENCI, Malika CHELBI, Sylvie ALGLAVE, Karim DIALLO, Cécile FOURRAGE, Albane LASSUS, Cécile GUERIN, Elodie LAINEY, Aurélie PLESSIER, Thierry LEBLANC, Flore SICRE DE FONTBRUNE, Régis PEFFAULT DE LATOUR, Filière MARIH, Raphael BORIE, Bruno CRESTANI, Filière RESPIFIL, Catherine BOILEAU, Caroline KANNENGIESSER (PARIS)
16:35 - 16:42 #28753 - SF24 Enquête sur les pratiques concernant la révélation du statut de porteur sain d'un fœtus lors d'un diagnostic prénatal de maladie génétique.
SF24 Enquête sur les pratiques concernant la révélation du statut de porteur sain d'un fœtus lors d'un diagnostic prénatal de maladie génétique.

La réalisation d’un diagnostic prénatal (DPN) de maladie génétique implique, pour certaines maladies, la détection d’informations ne relevant pas d’une interruption médicale de grossesse, telles qu’un statut d’hétérozygote pour une maladie autosomique récessive, une prémutation du gène FMR1 ou un remaniement chromosomique équilibré. Ces résultats ne modifient pas le déroulement ni le suivi de la grossesse mais révèlent une information importante pour le conseil génétique du futur adulte. Au sujet de l’examen des caractéristiques génétiques chez le mineur asymptomatique, l’article R1131-5 du code de la santé publique stipule que «les examens ne peuvent être prescrits chez un mineur que si ce dernier ou sa famille peuvent personnellement bénéficier de mesures préventives ou curatives immédiates ». Il n'existe pas de consensus en France concernant le rendu d’un statut de porteur sain révélé chez un fœtus à l’issue d'un DPN.

Afin d’établir un état des lieux des pratiques des professionnels impliqués dans la prescription et le rendu des résultats du diagnostic prénatal, nous avons élaboré et diffusé un questionnaire à destination des conseillers en génétique, généticiens cliniciens et biologistes via les listes de diffusion de l’AFGC, l’AFCG, l’ANPGM, l’ACLF et du réseau AchroPuce.

101 réponses ont été recueillies entre février et avril 2021. Les participants étaient à 31,7% généticiens cliniciens, 28,7% conseillers en génétique, 15,8% cytogénéticiens, 12,9% généticiens moléculaires et 10,9% avaient une activité mixte. Toute pathologie confondue, 70,5% des biologistes mentionnent systématiquement les statuts de porteurs sains sur le compte-rendu d’analyse, 9,1% ne les mentionnent pas et 20,4% font intervenir le souhait du clinicien. Concernant les professionnels avec une activité clinique, 54% rendent systématiquement ces résultats aux parents, 10% ne les rendent pas et 36% les rendent à la demande des parents. Il existe des disparités en fonction de la pathologie concernée : les remaniements chromosomiques équilibrés sont rendus par 100% des biologistes et il s’agit du statut de porteur sain le plus souvent rendu par les cliniciens (systématiquement pour 65,6%) ; la prémutation du gène FMR1, qui expose à une problématique supplémentaire puisqu’elle peut être associée à des manifestations à l’âge adulte, est rendue systématiquement par 53.5% des biologistes et 50% des cliniciens ; concernant les statuts d’hétérozygotes, ils sont plus souvent rendus lorsqu’ils concernent une maladie autosomique récessive fréquente. Nous avons recueilli les différents arguments conduisant les professionnels à rendre ou ne pas rendre ces résultats.

Cet état des lieux révèle une tendance générale à plutôt rendre le statut de porteur sain d'un fœtus à l’issue d’un DPN de maladie génétique, avec néanmoins une réelle hétérogénéité des pratiques et des points de vue, qui soulève l’intérêt d’une réflexion générale afin de tenter d’harmoniser les prises en charge des familles.


Marie-Clémence GORENSTEIN, Clémence MOLAC, Aurélie COUSSEMENT, Laurence CUISSET, France LETURCQ, Emmanuelle GIRODON, Sarah GROTTO (Paris)

16:00-16:45
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E36
SESSION COMMUNICATIONS FLASH 05

SESSION COMMUNICATIONS FLASH 05

Modérateurs : Sandra MERCIER (Généticienne clinicienne) (NANTES), Florence PETIT (PU-PH) (LILLE)
16:00 - 16:07 #27907 - SF25 Analyse fonctionnelle de variants chez des patients atteints d’albinisme.
SF25 Analyse fonctionnelle de variants chez des patients atteints d’albinisme.

L’albinisme est une pathologie génétique liée à l’atteinte d’un des 21 gènes connus actuellement. Malgré une analyse génétique complète, 30% des patients restent sans diagnostic moléculaire.

Afin d’améliorer le diagnostic des patients atteints d’albinisme nous avons mis en place un processus de validation de variants de signification inconnue (VSI) par test fonctionnel sur mélanocytes en culture mettant en œuvre des essais de sauvetage de phénotype (rescue).

A ce jour nous avons inactivé par CRISPR/Cas9 les gènes TYR et OCA2 et nous poursuivrons par les gènes TYRP1 DCT et SLC45A2. Nous avons caractérisé ces modèles sur le plan fonctionnel en confirmant l’absence de production de la protéine et l’altération de production de mélanine par mesure spectrophotométrique. Dans un second temps nous avons réintroduit la séquence cDNA sauvage dans les cellules inactivées pour vérifier la récupération de la production de la protéine.

Afin de caractériser plus finement ces modèles, la maturation des mélanosomes sera évaluée par microscopie électronique à transmission et l’acidification des mélanosomes sera effectuée par test Lysotracker. Les différents composés ou intermédiaires de mélanine seront mesurés par HPLC et RMN. Ceci nous permettra de valider les indicateurs pertinents et de calibrer les essais de validation fonctionnelle des VSI.

Une fois ces modèles bien caractérisés, les ADNc correspondants aux VSI d’intérêt obtenus par mutagénèse dirigée seront introduits dans les clones KO pour le gène correspondant afin d’évaluer leur effet sur la récupération du phénotype.

Au-delà de répondre à l'errance diagnostique liée aux variants de signification inconnue, cette étude va identifier des éléments de compréhension de la relation génotype-phénotype. En particulier, la mise en évidence des molécules ayant un rôle clé dans le processus physiopathologique doit permettre de proposer des pistes thérapeutiques pour les patients atteints d'albinisme.


Vincent MICHAUD (Bordeaux), Angèle TINGAUD-SEQUEIRA, Eulalie LASSEAUX, Benoit PINSON, Sabrina LACOMME, Etienne GONTIER, Antoine LOQUET, Benoit ARVEILER, Sophie JAVERZAT
16:07 - 16:14 #27913 - SF26 Apport du WES dans les pathologies du métabolisme du fer : une nouvelle approche intégrative améliore le rendement diagnostic et identifie de nouveaux gènes candidats.
SF26 Apport du WES dans les pathologies du métabolisme du fer : une nouvelle approche intégrative améliore le rendement diagnostic et identifie de nouveaux gènes candidats.

Les pathologies héréditaires du métabolisme du fer sont un groupe de maladies pouvant causer des atteintes organiques parfois sévères. On distingue globalement les surcharges en fer (SF) et les hyperferritinémies sans surcharge (HF). Une fois l’hypothèse d’une hémochromatose C282Y homozygote éliminée, le diagnostic de ces pathologies peut s’avérer complexe. En effet, considérées comme mendéliennes dans leur première description, les connaissances actuelles tendent à caractériser ces maladies comme des pathologies complexes, dont la pénétrance et l’expression sont influencées par l’environnement, la stratification de la population ainsi que par des variants hypomorphes. De plus, certaines maladies génétiques sont associées à des perturbations secondaires du bilan martial, comme les anémies héréditaires notamment. A l’heure actuelle, la stratégie diagnostique au CHU de Rennes consiste en un séquençage ciblé de douze gènes (HFE, HJV, HAMP, TFR2, SLC40A1, BMP6, CP, TF, SLC11A2, FTL, FTH et TMPRSS6). Avec cette stratégie, le rendement diagnostic n’est que de 20 à 30%. Ainsi, une analyse par whole exome sequencing (WES) a été menée sur une cohorte de 30 individus porteurs d’un phénotype de SF ou HF, pour lesquels l’analyse par panel n’avait pas permis d’établir de diagnostic. Afin d’analyser ces données, une liste de gènes stratifiée en quatre groupes a été réalisée en agrégeant les données disponibles sur la base de données Harmonizome ainsi qu’en effectuant une revue étendue de la littérature. Les groupes ont été constitués en fonction de l’implication des gènes retenus en pathologie humaine et de leur description dans des phénotypes de SF ou de HF. Les gènes n’appartenant à aucun de ces quatre groupes et dont la pLI est supérieur à 0.9 ont également été explorés selon une méthode « hypothesis-free ». Cette approche par palier permet de faciliter l’exploration des données en modulant les autres paramètres de filtration des variants. Avec cette approche, un total de 25 variants de classe 3, 4 et 5 (classification ACMG) ont été retrouvés. Un diagnostic de maladie de Gaucher sans autre manifestation clinique qu’une HF ainsi que celui d’une anémie sidéroblastique liée à ALAS2 (sur un trait microcytaire uniquement) ont ainsi pu être posés. Ces résultats permettent de sensibiliser le biologiste et le clinicien à ces étiologies rares. De nouveaux gènes candidats tels que SLC11A1 ont également pu être mis en évidence et constituent des pistes de recherche intéressantes pour de nouvelles voies de signalisation et d’éventuels effets multigéniques.


Anna LOKCHINE (Rennes), Wilfrid CARRE, Martine ROPERT, Lénaick DETIVAUD, Olivier LORÉAL, Marie DE TAYRAC, Edouard BARDOU-JACQUET, Houda HAMDI-ROZÉ
16:14 - 16:21 #28330 - SF27 Caractérisation fonctionnelle de nouveaux variants non codants créant de nouveaux cadres de lecture dans le 5’UTR de l’Endogline et responsables de Maladie de Rendu-Osler.
SF27 Caractérisation fonctionnelle de nouveaux variants non codants créant de nouveaux cadres de lecture dans le 5’UTR de l’Endogline et responsables de Maladie de Rendu-Osler.

La maladie de Rendu-Osler (MRO), ou « télangiectasie hémorragique héréditaire », est une maladie vasculaire caractérisée par une atteinte de petits vaisseaux à l’origine de troubles hémorragiques, de télangiectasies cutanéomuqueuses et de malformations arterioveineuses. D’incidence d’ ~ 1/8000 naissances, la MRO est une maladie  génétique à transmission autosomique dominante. Les 3 principaux gènes impliqués dans la MRO sont ACVRL1 (ou ALK1), ENG et SMAD4. Mais ~20% des cas de MRO restent sans explication moléculaire dans les régions exoniques/introniques de ces 3 gènes.

Dans le cadre du screening moléculaire de ces 3 gènes réalisé chez 274 patients MRO par le département de génétique de la Pitié-Salpêtrière, nous avons identifié 3 nouveaux variants situés dans le 5’UTR de l’ENG chez 3 patients non apparentés. Ces 3 variants (c.-406C > T ; c.-79C > T et c.-68G > A) considérés au premier abord comme de signification inconnue (VUS en anglais) s’avèrent créer différents types de codons d’initiation à la traduction (uTIS, upstream Translation Start Site) (uAUG et uCUG), à l'origine de potentiels nouveaux cadres de lectures (uORF, upstream Open Reading Frame) chevauchants avec la partie codante du gène.

Par des études in vitro, nous montrons que ces 3 variations sont associées à une diminution de l’expression de l’ENG et/ou une altération de l’activité du promoteur de l’ENG dans les cellules HeLa et des cellules endothéliales. De plus, l’application de techniques de polysome-/ribosome- profiling suggère que ces variants inhibent la traduction de l’Endogline (codée par ENG) dont l’haploinsuffisance est responsable de la MRO. Ces 3 nouveaux variants s’ajoutent à 3 variants du même type rapportés dans la littérature et identifiés chez des patients MRO.

Ces résultats contribuent non seulement à améliorer le diagnostic moléculaire de la MRO mais suggèrent qu’une attention toute particulière doit être portée, dans le cadre du diagnostic moléculaire des maladies rares, aux variations génétiques à l’origine de nouveaux uORFs.


Omar SOUKARIEH (Bordeaux), Carole PROUST, Preeti KUTE, Kornel LABUN, Eivind VALEN, Florent SOUBRIER, Aurélie GOYENVALLE, Mélanie EYRIES, David-Alexandre TRÉGOUËT
16:21 - 16:28 #28382 - SF28 SLP2 et les Prohibitines, des acteurs majeurs dans les maladies liées aux mutations CHCHD10.
SF28 SLP2 et les Prohibitines, des acteurs majeurs dans les maladies liées aux mutations CHCHD10.

Dans une famille avec myopathie mitochondriale et maladie du motoneurone, nous avons identifié par séquençage d’exome un variant pathogène hétérozygote (c.176C > T, p.Ser59Leu) dans le gène CHCHD10 qui code pour une protéine mitochondriale (S. Bannwarth et al., Brain 2014). L’identification de ce gène nous a permis de fournir la preuve génétique qu’un dysfonctionnement mitochondrial peut entraîner une maladie du motoneurone. Par la suite, notre groupe et d'autres ont également montré l’implication de ce gène dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA), la démence frontotemporale (DFT) et d'autres maladies neurodégénératives. La fonction précise de CHCHD10 dans la mitochondrie restant encore à définir, nous analysons des effets les mutations CHCHD10 pour identifier les mécanismes moléculaires responsables du large spectre clinique observé chez les patients. Pour cela, nous avons généré des souris knock-in (KI) hétérozygotes pour la mutation p.Ser59Leu (Chchd10S59L/+) et avons montré que ce modèle murin reproduit la myopathie mitochondriale présentée par les patients. Avant 14 mois, elles développent une cardiomyopathie mitochondriale fatale associée à une dégradation des mitochondries par mitophagie. De façon tout à fait intéressante, elles présentent également une dégénérescence des neurones moteurs et de la jonction neuromusculaire avec une perte des motoneurones dans la moelle lombaire (Genin et al., Acta Neuropathol. 2019).

 

A partir de modèles cellulaires humains et de modèles murins, nous venons d’identifier 2 nouveaux partenaires majeurs de CHCHD10 : SLP2 (Stomatin-like protein 2) et le complexe des prohibitines (PHB) dont la déstabilisation serait à l’origine d’une cascade d’évènements associée aux maladies liées aux mutations CHCHD10. Nous montrons que CHCHD10 interagit avec SLP2 pour contrôler la stabilité du complexe PHB qui est situé dans la membrane interne mitochondriale. Dans les tissus atteints des souris Chchd10S59L/+, SLP2 forme des aggrégats avec les prohibitines, le complexe PHB est déstabilisé induisant une activation de la protéase OMA1 ce qui augmente la protéolyse de OPA1 entraînant une fragmentation du réseau mitochondrial, une perte des crêtes mitochondriales et la mort cellulaire par apoptose. La perte des crêtes mitochondriales dépend à la fois de la déstabilisation du complexe PHB et de l’instabilité du complexe MICOS via la perturbation de l’interaction OPA1/Mitofiline et de l’activation de la mitophagie dépendante de Pink1 et de Parkin. Nous observons également un dysfonctionnement de SLP2/PHB dans l’hippocampe de ces animaux qui serait impliqué dans la neurodégénérescence observée chez ces animaux.

 

En conclusion, nous démontrons que les aggrégats SLP2/PHB et la déstabilisation du complexe PHB sont impliqués dans les cascades d’évènements responsables des pathologies liées à CHCHD10S59L.

 


Sylvie BANNWARTH (NICE), Emmanuelle GENIN, Baptiste ROPERT, Alessandra MAURI-CROUZET, Françoise LESPINASSE, Gaëlle AUGE, Konstantina FRAGAKI, Charlotte COCHAUD, Sandra LACAS-GERVAIS, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER
16:28 - 16:35 #28569 - SF29 Analyse rétrospective et reclassification des variants du gène DYSF dans une grande série française de patients atteints de dysferlinopathie.
SF29 Analyse rétrospective et reclassification des variants du gène DYSF dans une grande série française de patients atteints de dysferlinopathie.

L'évolution récente des technologies de séquençage ainsi que le développement de normes internationales d'interprétation des variants ont profondément changé les approches diagnostiques en génétique médicale. En conséquence, de nombreux variants initialement considérés comme pathogènes peuvent désormais être reclassés comme bénins ou incertains à la lumière des nouvelles données disponibles. Malheureusement, les variants avec une classification erronée initiale sont toujours présents dans la littérature scientifique et dans les bases de données, ce qui interfère grandement avec l'interprétation des résultats de séquençage. Malgré le besoin urgent, les efforts pour mettre à jour les classifications de ces variants ne sont toujours pas suffisants.

Nous avons effectué une analyse rétrospective de 176 variants du gène DYSF qui ont été identifiés chez des patients atteints d’une dysferlinopathie, adressés au Département de Génétique Médicale de Marseille pour un séquençage diagnostique depuis 2001. Nous avons reclassé tous les variants dans les cinq classes de pathogénicité selon les recommandations ACMG/AMP, révélant une pathogénicité modifiée pour 17 variants. Nous avons ensuite mis à jour les informations pour les variants qui ont été précédemment publiés dans la base de données LOVD-DYSF et avons soumis 46 variants DYSF supplémentaires.

Outre les avantages directs pour le diagnostic de dysferlinopathie, notre étude contribue à l'effort global de réanalyser les variants des cohortes précédemment publiées. Notre travail souligne également l’importance de travailler en concertation avec des bases de données de variants afin de mettre à jour les informations pour les variants classés de manière erronée au préalable des recommandations actuelles.


Théo CHARNAY, Véronique BLANCK, Mathieu CERINO, Marc BARTOLI, Florence RICCARDI, Nathalie BONELLO-PALOT, Christophe PÉCHEUX, Karine NGUYEN, Nicolas LÉVY, Svetlana GOROKHOVA (MARSEILLE), Martin KRAHN
16:35 - 16:42 #28685 - SF30 Liaisons dangereuses entre les allèles intermédiaires de l’expansion TBP (SCA17) et les mutations STUB1 (SCA48).
SF30 Liaisons dangereuses entre les allèles intermédiaires de l’expansion TBP (SCA17) et les mutations STUB1 (SCA48).

Les expansions pathogéniques de motifs « CAG » dans le gène TBP sont responsables de l’ ataxie spinocérébelleuse de transmission autosomique dominante de type 17 (SCA17). Les patients SCA17 présentent une ataxie cérébelleuse associée à une démence qui peut être au premier plan. Les allèles de TBP sont polymorphes et varient entre 25 et 40 répétitions CAA/CAG dans la population générale alors que le seuil pathologique d’une expansion est de 49 répétitions. Dans la large zone regroupant les allèles intermédiaires (41-48 répétitions) qui représente 1 à 2% de la population européenne, la pathogénicité est discutée, notamment du fait de nombreux individus asymptomatiques à un âge avancé. Soit ces allèles intermédiaires ne sont pas pathogènes, soit d’autres facteurs influencent leur pénétrance.

Dans une étude récente nous avons mis en évidence l’importance des variants pathogènes du gène STUB1 (SCA48), qui de manière similaire à SCA17 se manifestent par une atteinte cognitive dans plus de la moitié des cas (Roux et al Genet Med. 2020 Nov;22(11):1851-1862). Nous avions alors détecté dans 2 familles la co-ségrégation de variants STUB1 avec des allèles intermédiaires de TBP, qui avaient été incriminés initialement. Ceci suggéra que les variants de STUB1 pouvaient être la cause de la maladie, ou agir de concert avec les expansions intermédiaires de TBP pour modifier la pénétrance de la maladie. Afin de répondre à cette question nous avons recherché des mutations du gène STUB1 dans une cohorte de 22 familles précédemment diagnostiquées SCA17 et séquencé les expansions TBP dans une cohorte étendue de patients SCA48 (n=57).

Une large majorité, 79%, des patients STUB1 présentent des allèles normaux de TBP mais 21% des allèles intermédiaires de TBP. De manière frappante, la moitié des 22 cas avec des allèles intermédiaires de TBP présentent des variants pathogènes de STUB1, mettant en cause la pathogénicité des seuls allèles intermédiaires de TBP en suggérant un lien avec les variations de STUB1.

De plus, l’analyse clinique des patients STUB1 a permis de montrer une association forte de la présence des allèles intermédiaires de TBP avec le risque de développer une démence (OR=1.845 [1.188 ; 3.453], p = 0.0229).

En conclusion, cette étude souligne que l’interprétation des allèles intermédiaires de TBP en clinique doit être faite avec beaucoup de précaution car d’autres gènes, en particulier STUB1, sont plus probablement en cause. De plus, nos résultats suggèrent que ces allèles intermédiaires de TBP agissent en modificateur de la pathologie SCA48, en favorisant l’apparition d’une démence. Le lien fonctionnel entre STUB1 et TBP reste maintenant à élucider.


Mathieu BARBIER (Paris), Claire Sophie DAVOINE, Maximilien PORCHE, Emilien PETIT, Giulia COARELLI, Sabrina SAYAH, Lena GUILLOT NOEL, Jean Philippe NEAU, Lucie GUYANT MARECHAL, Anne-Laure FAURET, Alexis BRICE, Alexandra DURR

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F36
SESSION COMMUNICATIONS FLASH 06

SESSION COMMUNICATIONS FLASH 06

Modérateurs : Florence DEMURGER (medecin) (Vannes), Marie-Bérengère TROADEC (PU-PH) (BREST)
16:00 - 16:07 #27994 - SF31 Étude de phase 3 sur le setmélanotide chez des patients ayant un syndrome de Bardet-Biedl : résultats contrôlés par placebo.
SF31 Étude de phase 3 sur le setmélanotide chez des patients ayant un syndrome de Bardet-Biedl : résultats contrôlés par placebo.

Introduction et but de l’étude : cette étude de phase 3 a été menée chez 38 participants souffrant d’obésité : 32 ayant un syndrome de Bardet-Biedl (SBB) et 6 un syndrome d’Alström (SA). Chez les patients SBB, le setmélanotide était associé à une réduction significative du poids et de la faim à la semaine 52 (critère d'évaluation principal).

Matériel et méthodes : dans cette étude (NCT03746522), les patients SBB ou SA ont été randomisés au setmélanotide ou au placebo pendant 14 semaines. L’obésité était définie par un poids > 97e percentile chez les enfants de 6 à 15 ans et un IMC ≥ 30 kg/m² chez les enfants de ≥ 16 ans. Le poids, la faim et les événements indésirables (EI) ont été évalués.

Résultats et analyse statistique : 32 participants SBB ont été inclus, dont 29 de ≥ 12 ans. Dans le groupe traité par setmélanotide, on a observé entre l’inclusion et la semaine 14 : une réduction significative du poids moyen de -4 kg correspondant à une variation moyenne de -3,2 % et une diminution moyenne du score de faim de -34,8 %. Chez tous les participants, l’EI le plus fréquent était l’érythème au point d’injection (setmélanotide, 42,1 % ; placebo, 36,8 %). Les EI étaient similaires entre les groupes de traitement sauf pour l’hyperpigmentation retrouvée chez 11 (57,9 %) patients traités par setmélanotide, versus 0 patient sous placebo.

Conclusion : les patients SBB traités par setmélanotide ont significativement réduit leur poids et leur score de faim par rapport au groupe placebo : respectivement -4 kg vs -0,2 kg et -34,8 % vs -14,5 %. Le setmélanotide pourrait être un traitement prometteur contre l’obésité et la faim chez les patients atteints d’un SBB.


Jesús ARGENTE, Karine CLÉMENT, Hélène DOLLFUS (Strasbourg), Joan C. HAN, Andrea M. HAQQ, Gabriel Á. MARTOS-MORENO, Robert S. MITTLEMAN, Murray STEWART, Matt WEBSTER, Jack A. YANOVSKI, Guojun YUAN, Robert HAWS
16:07 - 16:14 #28132 - SF32 Explication d’une surdité syndromique par une anomalie chromosomique équilibrée de novo impactant un élément régulateur de NR2F1 identifiée par séquençage du génome entier sur AURAGEN.
SF32 Explication d’une surdité syndromique par une anomalie chromosomique équilibrée de novo impactant un élément régulateur de NR2F1 identifiée par séquençage du génome entier sur AURAGEN.

Nous rapportons les résultats de l’analyse du génome entier sur la plateforme AURAGEN, indiquée pour un cas sporadique de surdité syndromique bilatérale associée à une hypoplasie cochléaire, révélant une translocation équilibrée de novo interrompant un élément régulateur d’intérêt.

 Chez cet enfant, l’échographie du 2e trimestre révélait une suspicion de CIV minime. Il est né eutrophe à terme. L’examen cardiologique a retrouvé une petite CIA et trois minimes CIV musculaires de fermeture spontanée. Les oto-émissions acoustiques étaient négatives, les PEA ont confirmé une surdité profonde d’un côté et sévère de l’autre nécessitant un appareillage bilatéral dès l’âge de 3 mois. La recherche de CMV était négative. Le développement psychomoteur et la croissance sont normaux, avec bon développement du langage. Il présente quelques particularités morphologiques non héritées avec oreilles décollées, clinodactylie bilatérale des 5e doigts, chevauchement des 2ème sur les 3ème orteils. L’IRM cérébrale a révélé une hypoplasie des deux cochlées avec mauvaise visualisation du modulus. La CGH array n’a pas identifié d’anomalie.

L’analyse du génome entier a révélé la présence d’une translocation équilibre t(5;18)(q15;q21.1) de novo, confirmée par caryotype et FISH. Le point de cassure est localisé dans le gène MCTP1, 1Mb en aval du gène NR2F1, à la base 94804165 (hg38). Le point de cassure identifié chez notre patient survient dans l’intron 17 de MCTP1. Les données bioinformatiques suggèrent la présence d’un domaine d’association topologique à proximité du point de cassure identifié.

En 2010, le premier patient rapporté avec une anomalie de NR2F1 était porteur d’une inversion paracentrique identifiée dans le bilan d’une surdité syndromique. Depuis, les variations de la séquence codante de ce gène sont connues comme responsables du syndrome de Bosch-Boonstra-Schaaf, où environ 20 à 40% des patients présentent une surdité.

Deux lignées murines naturelles permettent d’explorer les élément régulateurs introniques à distance de NR2F1 et présentent notamment des malformations cochléaires. Le modèle murin spontané de surdité deaf wanderer présente une délétion des exons 11 à 15 de Mctp1, localisé 1.4 Mb en amont de Nr2f1. Cette délétion engendre une diminution de l’expression de Nr2f1, spécifiquement dans la cochlée embryonnaire. Les altérations morphologiques de l’oreille interne étaient similaires à celles observées chez les souris mutées Nr2f1.

Des études complémentaires semblent requises pour déterminer avec certitude le mécanisme moléculaire de cette variation candidate au diagnostic. Ce cas illustre l’intérêt de réaliser l’analyse du génome entier en première intention devant une pathologie malformative syndromique, qui permet d’identifier en une seule analyse une translocation équilibrée et de préciser ses points de cassure, pouvant révéler des gènes ou éléments régulateurs d’intérêt.


Marjolaine WILLEMS (Montpellier), Julien THEVENON, Vincent GATINOIS, Luke MANSARD, Jacques PUECHBERTY, Anne-Françoise ROUX, Fanny MERKLEN, Michel MONDAIN, Mohamed AKKARI, Lylou CASTEIL, Nicolas LEBOUCQ, Damien SANLAVILLE, Virginie BERNARD, Renaud TOURAINE
16:14 - 16:21 #28165 - SF33 Identification de variants génétiques rares par analyse d’exome impliqués dans les infections invasives à pneumocoque en pédiatrie.
SF33 Identification de variants génétiques rares par analyse d’exome impliqués dans les infections invasives à pneumocoque en pédiatrie.

Invasive pneumococcal diseases (IPDs) are still severe diseases in the pediatric population, despite major progress in vaccination and therapeutics. Apart from the pathogen virulence factors, host individual characteristics, including host genetic factors, are implicated in the susceptibility and severity to these diseases. Further understanding of the molecular factors involved in the development of these severe infections could lead to better treatment, prevention, and thus better outcome. Previous studies identified several candidate genes for IPDs, however, mostly because of methodological shortcomings, these results are yet to be confirmed. Our study aimed to identify rare coding genetic variants implicated in the development of IPDs through a large-scale genetic strategy using whole-exome sequencing (WES) of 32 children admitted in the pediatric intensive care unit for IPD.

Contrary to most previous studies related to IPDs, we chose an untargeted approach to identify novel variants. We developed a bioinformatic analysis pipeline to identify rare, non-synonymous and possibly pathogenic variants implicated in IPD. The pipeline was designed to identify genetic variants, store their Minor Allele Frequency (MAF), and determine possible pathogenicity with 4 tools: VEP, ANNOVAR, InterVar and CADD. Furthermore, we compared the number of variants observed in our 32 patients to an unrelated control population (n=69) to validate our pipeline and discoveries.

We identified 86 rare variants at heterozygous state in 18 different genes, including 7 genes previously associated with immunological functions, inflammation, or infectious diseases. The control population presented significantly fewer variants (p=7.6x10-16) in fewer genes (p=5.5 x10-16): a median of 6.5 variants in 4.2 genes/control vs. 14.9 variants in 10.5 genes/patients in the IPD population.

We built a predictive model based on the identified variants present in each individual of the 18 genes. We used a stepwise regression to further select genes which better predicted the status IPD vs. control. The best predictive model included 7 genes, the ROC curve showed an AUC of 0.999. These 7 genes were MYO5B, PABPC1, NBPF26, PCDHB4, SPATA31A3, CFTR, and AHNAK2.

Our results revealed multiple heterozygous variants in a restricted set of genes for each patient presenting an extreme phenotype of pneumococcal disease, emphasizing the likely polygenicity of IPD risk. In conclusion, these first results suggest an unprecedented immune deficiency involving the association of several rare mutations in immune-related genes. These results may be used to predict the individual risk of children to present IPDs. We will pursue our efforts in characterizing this risk by reproducing our findings with other populations of children with IPDs.


Morgane GÉLIN (Nantes), Sophie LIMOU, Pierre-Antoine GOURRAUD, Olivia ROUSSEAU, Axelle DURAND, Fleur LORTON, Christèle GRAS-LEGUEN, Elise LAUNAY, Nicolas VINCE
16:21 - 16:28 #28447 - SF34 TTC12, un gène de dyskinésie ciliaire primitive révèle différents modes d’assemblage des bras de dynéines axonémaux entre cils mobiles et flagelles.
SF34 TTC12, un gène de dyskinésie ciliaire primitive révèle différents modes d’assemblage des bras de dynéines axonémaux entre cils mobiles et flagelles.

Contexte

Les cils mobiles respiratoires et les flagelles des spermatozoïdes partagent une structure axonémale conservée au cours de l’évolution. Les défauts de structure et/ou de fonction de cet axonème sont responsables des dyskinésies ciliaires primitives (DCP), maladies génétiques de transmission essentiellement récessive se manifestant par des infections respiratoires chroniques dues à un défaut d’épuration mucociliaire (cils respiratoires), associées à une infertilité masculine (flagelle des spermatozoïdes) et/ou féminine (cils tubaires), plus rarement à une hydrocéphalie (cils épendymaires) et chez la moitié des patients, à un défaut de latéralisation (cil nodal).

Les DCP sont très hétérogènes génétiquement, reflétant la complexité du fonctionnement des cils et des flagelles. Les gènes impliqués peuvent coder des protéines de structure axonémale ou des protéines  cytoplasmiques assemblant les composants axonémaux avant leur transport vers le cil.

A ce jour, les mutations des gènes de DCP codant des protéines d’assemblage se traduisent par une absence des bras de dynéine externes (BDE) et internes (BDI), complexes protéiques axonémaux porteurs d’une activité ATPasique indispensable au battement ciliaire et flagellaire.

 

Résultats

Nous avons identifié 4 mutations bi-alléliques dans le gène TTC12, codant une protéine cytoplasmique, dans 4 familles indépendantes au sein desquelles les individus atteints présentaient un phénotype de DCP particulier. En effet, l’absence des BDE et des BDI dans le flagelle des spermatozoïdes contrastait avec la simple absence des BDI observée par microscopie électronique dans les cellules épithéliales nasales des patients.

Cette absence isolée de BDI a été confirmée dans un modèle de culture primaire de cellules nasales humaines en interface air-liquide invalidées pour TTC12 via CRISPR-Cas9. Des analyses par immunofluorescence nous ont également permis de mettre en évidence dans ce modèle et chez les patients, que le défaut des BDI des cils respiratoires était restreint à certains sous-type de BDI, différents des sous-types de BDI impliqués dans le flagelle des spermatozoïdes.

Par ailleurs, nous avons montré que la déplétion de TTC12 dans Paramecium tetraurelia, protiste modèle pour l’étude des cils mobiles, reproduisait le phénotype du flagelle des spermatozoïdes (absence des BDE et BDI).

 

Conclusion

Cette étude, qui a permis d’identifier TTC12 comme gène responsable de DCP codant pour un nouvel acteur dans l’assemblage cytoplasmique des bras de dynéines, révèle l’existence de mécanismes d’assemblage différents entre cils mobiles et flagelles chez l’homme.

Le développement du modèle de cellules épithéliales nasales humaines différenciées in vitro en cellules ciliées après une invalidation de gène par CRISPR-Cas9, ouvre de nouvelles perspectives pour l’étude des protéines impliquées dans la ciliogenèse et de la physiopathologie des maladies touchant l’épithélium respiratoire. 


Lucie THOMAS (PARIS), Khaled BOUHOUCHE, Marjorie WHITFIELD, Guillaume THOUVENIN, André COSTE, Bruno LOUIS, Claire SZYMANSKI, Emilie BEQUIGNON, Jean-François PAPON, Manon CASTELLI, Michel LEMULLOIS, Xavier DHALLUIN, Valérie DROUIN-GARRAUD, Guy MONTANTIN, Sylvie TISSIER, Philippe DUQUESNOY, Bruno COPIN, Florence DASTOT, Sandrine COUVET, Anne Laure BARBOTIN, Catherine FAUCON, Isabelle HONORE, Bernard MAITRE, Nicole BEYDON, Aline TAMALET, Nathalie RIVES, France KOLL, Estelle ESCUDIER, Anne-Marie TASSIN, Aminata TOURE, Valérie MITCHELL, Serge AMSELEM, Marie LEGENDRE
16:28 - 16:35 #28455 - SF35 Retard de consolidation et pseudarthrose après fracture mandibulaire non stabilisée dans le modèle d’hypochondroplasie, Fgfr3N534K/+.
SF35 Retard de consolidation et pseudarthrose après fracture mandibulaire non stabilisée dans le modèle d’hypochondroplasie, Fgfr3N534K/+.

L’hypochondroplasie (HCH) est une forme de chondrodysplasie, liée à des mutations gain-de-fonction dans le gène Fibroblast Growth Factor Receptor 3 (FGFR3). Les patients HCH présentent un nanisme rhizomélique de sévérité modérée, avec anomalies morphologiques craniofaciales de sévérité variable (rétrusion maxillaire, prognathisme, macrocranie).

Notre équipe a généré le premier modèle murin d’Hch (Fgfr3N534K/+) exprimant la mutation faux-sens la plus fréquente, pAsn540Lys localisée dans le domaine kinase I de la protéine. Ce modèle Hch reproduit les caractéristiques phénotypiques de la pathologie humaine, liées à des perturbations dans les mécanismes d’ossification endochondrale et membranaire. Nous avons montré que les structures du cartilage et de l’os des squelettes axial et appendiculaire sont altérées par le gène muté, en revanche l’impact de la mutation activatrice FGFR3 sur la réparation osseuse est à ce jour inconnu.

L’objectif de notre projet fut d’analyser la réparation osseuse après fracture mandibulaire non stabilisée chez les souris Fgfr3N534K/+ et contrôles à l’âge de 6 semaines. Des analyses morphométriques à partir de microscanners ont été réalisées à différents stades après fracture (J10, J14, J21 et J28, ce dernier stade correspondant au délai normal d’une réparation complète). Nous avons observé que le Bone Volume/Total Volume (BV/TV) était diminué significativement de J10 (-10.17% ± 5.04, p < 0.05) à J28 (-4.9% ± 1.64; p < 0.01) chez les souris Hch comparées aux contrôles. Les analyses histomorphométriques ont confirmé l’implication du processus de réparation endochondrale dans ce modèle de fracture non stabilisée mandibulaire. Au stade J14 post fracture, l’aire chondrocytaire hypertrophique était fortement diminée (-83,87 ± 17,17 (% de l’aire chondrocytaire totale Collagène II positive); p < 0,001) au sein des cals de réparation chez les souris Hch comparées aux contrôles. De façon surprenante, nous avons observé au stade J28, que la consolidation osseuse était complète chez tous les contrôles, alors que chez les souris Hch, un retard de consolidation était toujours observé. Un grand nombre de souris Hch (60%) présentaient une pseudarthrose au sein des zones de réparation. Nous avons observé une persistance de cartilage chez 30 % de ces animaux avec une expression importante de Fgfr3 à la fois dans les plages de pseudarthrose et le cartilage.

Cette analyse de la réparation osseuse dans le modèle Hch montre la présence d’un retard important de réparation et démontre que le gène FGFR3 régule la formation osseuse dans un contexte traumatique. Ces données sont majeures pour les patients porteurs de mutations FGFR3 et apportent un éclairage nouveau dans le cadre de la prise en charge en chirurgie maxillo-faciale avec pour exemple les ostéotomies, distractions ostéogéniques et la traumatologie osseuse.


Anne MORICE, Lea LOISAY (Paris), Laurence LEGEAI MALLET
16:35 - 16:42 #28526 - SF36 La microcorie congénitale : une maladie rare modèle pour l’étude du développement oculaire et du glaucome.
SF36 La microcorie congénitale : une maladie rare modèle pour l’étude du développement oculaire et du glaucome.

L'iris et le corps ciliaire sont des tissus continus dotés de deux fonctions. La première est de moduler l’intensité de lumière qui passe au travers de la pupille dont le diamètre est contrôlé les muscles sphincter et dilatateur. La seconde est d’assurer le drainage de l’humeur aqueuse qui, produite par l’épithelium postérieur du corps ciliaire, s'écoule entre l'iris et le cristallin, à travers la pupille jusqu'à la partie antérieure de l'iris, au niveau de l’angle irido-cornéen, où elle est drainée. Une résistance à l'écoulement de l'humeur aqueuse peut provoquer une augmentation de la tension oculaire et un glaucome.

La microcorie congénitale est une malformation dominante autosomique de l'iris qui affecte ces deux fonctions. Elle se caractérise par une absence partielle ou totale de muscle dilatateur. Une implantation haute de la racine de l’iris dans l’angle irido-cornéen est rapportée dans la quasi-totalité des cas. Bien que sans conséquence sur l’ouverture de l’angle, cette anomalie est incriminée pour rendre compte du glaucome juvénile diagnostiqué chez 30% des malades. Enfin, il est à noter qu’une myopie axiale forte est associée dans 80% des cas.

Précédemment, nous avons montré que la maladie est due à des délétions submicroscopiques de la région 13q32.1. Ici, nous rapportons l’étude d’un modèle murin porteur de la délétion minimale, que nous avons généré et qui révèle l’existence de mécanismes complexes de dérégulation tridimensionnelle de l’expression d’un facteur de transcription, Sox21. Nous montrons que la délétion critique de la région MCOR est responsable d’une expression ectopique constitutive de Sox21 dans l’épithélium postérieur de l’iris et du corps ciliaire. Nous montrons aussi que Sox21 se lie à l’intron 1 du gène Tgfb2, provoquant une augmentation de l’expression du gène dans l’iris et le corps ciliaire et l’accumulation de la protéine dans l’humeur aqueuse. Enfin, nous montrons que si la délétion minimale dans des lignées tumorales iriennes humaines est sans conséquence sur l’expression de SOX21, dans les cellules de l’épithélium postérieur de l’iris humain en culture celle-ci provoque l’expression ectopique du gène.

Ces observations suggèrent que la microcorie congénitale est une maladie complexe due à une dérégultation de la voie de signalisation TGFB2 impliquant SOX21. L’augmentation de l’expression de TGFB2 dans l’iris et le corps ciliaire, et l’accumulation de son produit dans l’humeur aqueuse, peuvent expliquer i) le défaut de développement du muscle dilatateur qui se développe dans l’épithélium antérieur par un effet paracrine, ii) la survenue d’un glaucome ; l’accumulation de TGFB2 dans l’humeur aqueuse est un facteur reconnu de prédisposition au glaucome primitif à angle et enfin iii) la myopie axiale, de nombreuses études mettant en relation TGFB2 et la croissance axiale de l’œil. Enfin, nos travaux ouvrent des perspectives thérapeutiques inattendues pour lutter contre les glaucomes en ciblant TGFB2 et/ou SOX21.


Clémentine ANGÉE, Elisa ERJAVEC (Paris), Brigitte NEDELEC, Pierre DAVID, Sylvie GERBER, Sylvain CRIPPA, Bruno PASSET, Jean-Luc VILOTTE, Nicolas CHASSAING, Corrine KOSTIC, Patrick CALVAS, Josseline KAPLAN, Jean-Michel ROZET, Lucas FARES-TAIE

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Session 4 - Posters affichés en présence des auteurs

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16:45 - 18:15 #27910 - P004 Diagnostics moléculaires multiples dans la déficience intellectuelle et les anomalies du développement : 8% des diagnostics positifs.
Diagnostics moléculaires multiples dans la déficience intellectuelle et les anomalies du développement : 8% des diagnostics positifs.

Introduction : Le bilan étiologique des anomalies du développement et de la déficience intellectuelle (AD/DI) a grandement bénéficié des technologies de séquençage d’exome (ES) et de génome (GS). Au cours des dernières années a émergé la question des diagnostics moléculaires multiples (DMM), allant de 1,8% à 7,1% des diagnostics positifs identifiés par ES/GS dans la littérature. Nous présenterons les résultats d’une étude prospective et rétrospective dédiée à l’identification et la caractérisation des diagnostics moléculaires multiples (DMM) au sein d’une cohorte de 2346 patients atteints d’AD/DI.

Méthodes : Entre 03/2014 et 12/2020, notre laboratoire a rendu 730 diagnostics positifs identifiés par ES chez des patients atteints d’AD/DI. A partir de 01/2019, la recherche approfondie de DMM sur les données d’ES a été mise en place, d’une part en prospectif et d’autre part en rétrospectif sur l’ensemble des données d’ES rendues entre 03/2014 et 12/2018.

Résultats : Dans la cohorte prospective (01/2019 à 12/2020), parmi les 421 ES positifs, 18 (4,3%) présentaient un DMM et 17 (4%) incluaient une variation de signification inconnue (VSI) avec une forte probabilité d’être reclassée ; le taux diagnostique global était de 8,3%. Dans la cohorte rétrospective (03/2014 à 12/2018), parmi les 309 ES positifs, la réanalyse de 126 ES est à ce jour disponible (ES rendus avant 2017), incluant 3 DMM (2,4%) et 6 DMM avec une VSI (4,8%) ; le taux diagnostique global était de 7,1%. L’analyse rétrospective est encore en cours pour les résultats rendus en 2017 et 2018, et sera disponible dans les semaines à venir. Les modes de transmission, types de variations, proportion des variations du nombre de copies, le caractère hérité, la contribution des VSI, la temporalité des DMM et les caractéristiques des patients seront discutés.

Discussion : Les taux de DMM, respectivement 4,3% (8,3% en incluant les VSI) et 2,4% (7,1% en incluant les VSI) pour les cohortes prospective et rétrospective, sont en rapport avec la littérature. Deux des 3 DMM retrouvés lors de l’analyse rétrospective n’avaient pas été identifiés lors du rendu diagnostique initial car le gène n’était pas encore impliqué en pathologie humaine. Les taux de DMM s’avèrent variables car ils dépendent de la prise en compte de ce concept par l’équipe d’interprétation, de la mise à jour de données cliniques évolutives, de la connaissance croissante des gènes impliqués en pathologie humaine (gènes non encore connus, VSI non encore reclassées) et de l’amélioration des outils bio-informatiques. Les DMM semblent être sous-estimés dans les AD/DI alors même qu’ils impactent significativement les patients et leurs familles pour le conseil génétique, le dépistage anténatal et un suivi personnalisé. Ils participent également à une meilleure définition des spectres phénotypiques. Les DMM identifiés par réanalyse des données positives interrogent sur la nécessité de réanalyser les ES positifs, à la demande ou systématiquement.


Caroline RACINE (DIJON), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Camille ENGEL, Frédéric TRAN MAU-THEM, Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Arthur SORLIN, Hana SAFRAOU, Sopie NAMBOT, Julian DELANNE, Aurore GARDE, Marie BOURNEZ, Sébastien MOUTTON, Julien THEVENON, Daphné LEHALLE, Nada HOUCINAT, Nolwenn JEAN-MARÇAIS, Marjolaine WILLMEMS, Alain VERLOES, Fanny LAFFARGUE, Lucile PINSON, James LESPINASSE, Elodie LACAZE, David GENEVIEVE, Olivier PATAT, Laetitia LAMBERT, Marion GERARD-BLANLUET, Charlotte BENIGNI, Valentin BOURGEOIS, Philippine GARRET, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
16:45 - 18:15 #28018 - P009 Des variations du gène SEMA6B sont responsables de déficience intellectuelle et altèrent la densité synaptique des neurones primaires d’hippocampes de souris.
Des variations du gène SEMA6B sont responsables de déficience intellectuelle et altèrent la densité synaptique des neurones primaires d’hippocampes de souris.

La déficience intellectuelle (DI) est un trouble neuro-développemental fréquent touchant 1 à 3% de la population et d’origine majoritairement génétique. Par séquençage à haut débit d’exome chez des patients atteints de DI sévère puis après un appel à collaboration internationale sur GeneMatcher, le gène SEMA6B a été identifié comme un bon candidat pour la DI. Quatorze variations dont onze jamais décrites dans la littérature (quatre faux-sens, six frameshift et quatre non-sens dont deux récurrents) ont ainsi été identifiées chez seize patients non apparentés atteints de déficience intellectuelle sévère à modérée sans dysmorphie reconnaissable ni malformation. Les patients avaient un langage limité à quelques mots ou absent, des troubles de motricité globale et de motricité fine, des stéréotypies et une épilepsie pour la majorité d’entre eux. Des données d’imagerie cérébrale étaient disponibles pour 7 patients, mentionnant des anomalies modérées et non spécifiques chez 3 d’entre eux : atrophie corticale, atrophie cérébelleuse, corps calleux fin ou court, syndrome d’interruption de la tige pituitaire. Le gène SEMA6B code la protéine sémaphorine 6B, une protéine chimiorépulsive inhibant la croissance axonale lors du développement du système nerveux central. Afin de démontrer l’implication de ce gène dans un phénotype neurodéveloppemental, nous avons initié des études fonctionnelles en générant des constructions plasmidiques contenant la forme sauvage ou mutée du gène Sema6b (cDNA murin). Ces constructions ont été surexprimées dans des lignées cellulaires (HEK293T) puis dans des cultures primaires de neurones hippocampiques de souris. Dans un premier temps, nous avons évalué l’impact de ces mutations sur la stabilité des protéines par Western Blot dans les cellules HEK293T et sur leur localisation subcellulaire par immunocytochimie dans les cellules HEK293T et les cultures neuronales. Les conséquences induites par les variations du gène Sema6b sur la morphogenèse et la synaptogenèse ont également été évaluées via l’étude de différents paramètres neuronaux tels que la morphologie, l’arborisation dendritique ou encore la densité synaptique dans les cultures de neurones après analyse en microscopie confocale. Les résultats montrent un impact des variations non-sens sur la localisation subcellulaire de la protéine que ce soit dans les lignées cellulaires HEK293T ou dans les neurones. De plus, les variations semblent altérer la densité synaptique des neurones et la maturation des épines dendritiques. Ces résultats suggèrent que l’expression d’un variant protéique de SEMA6B pourrait altérer la morphogenèse neuronale. Cette étude permet donc de valider la pathogénicité de ces variations et plus largement de démontrer le rôle de la sémaphorine 6B dans la physiopathologie de la DI.


Amélie CORDOVADO (Tours), Martina SCHAETTIN, Médéric JEANNE, Veranika PANASENKAVA, Anne Sophie DENOMMÉ-PICHON, Boris KEREN, Cyril MIGNOT, Lance RODAN, Kery RAMSEY, Vinodh NARAYANAN, Julie R. JONES, Eloise J. PRIJOLES, Wendy G. MITCHELL, Jillian R OZMORE, Erin TORTI, Leslie GRANGER, Andrea K. PETERSEN, Paige STURM-MATHENY, Margaret AU, Chanika PHORNPHUTKUL, Mary-Kathryn CHAMBERS, Eduardo LOPEZ-LASO, Joaquin-Alejandro FERNANDEZ-RAMOS, Michael C. KRUER, Marcella ZOLLINO, Guiseppe MARANGI, Manuela MORLEO, Davide MEI, Tiziana PISANO, Renzo GUERRINI, Martine DOCO-FENZY, Raymond J. LOUIE, Anna CHILDERS, David B. EVERMAN, Richard REDON, Stéphane BÉZIEAU, Frédéric LAUMONNIER, Esther STOECKLI, Annick TOUTAIN, Marie-Laure VUILLAUME WINTER
16:45 - 18:15 #28383 - P014 Apport des modèles murins à l’étude des troubles du spectre autistique : l’exemple de la souris Shank3Δ11/Δ11.
Apport des modèles murins à l’étude des troubles du spectre autistique : l’exemple de la souris Shank3Δ11/Δ11.

Les troubles du spectre autistique (TSA) concernent 1 à 2% de la population. Ces troubles neurodéveloppementaux sont caractérisés par des altérations de la communication et des interactions sociales, ainsi que des comportements stéréotypés et des intérêts restreints. Plus de 200 gènes sont associés à l’autisme, mais pour chaque gène le nombre de patients est limité (<1% de toutes les formes d’autisme). 

Les mutations du gène SHANK3, qui code pour une protéine d’échafaudage de la densité post-synaptique des synapses glutamatergiques, concernent 1-2% des patients avec TSA et déficience intellectuelle, notamment les patients atteints du syndrome Phelan-McDermid, généralement porteurs d’une délétion terminale de la région 22q13.3. Les autres symptômes de ce syndrome sont une hypotonie néonatale, une absence ou un retard d’acquisition du langage, une épilepsie dans 60% des cas.

Nous avons entrepris une caractérisation multi-échelle de la souris mutante Shank3Δ11/Δ11 dépourvue des isoformes majeures de SHANK3. Cette caractérisation comprend (i) une étude longitudinale (de 3 à 12 mois) du comportement des animaux, (ii) des analyses moléculaires à grande échelle (transcriptome et protéome de différentes régions du cerveau), (iii) l’étude de l’expression de gènes/protéines d’intérêt par RT-PCR quantitative et immunomarquage sur coupes de cerveau et (iv) de l’imagerie cérébrale fonctionnelle. Durant ce projet, nous avons développé deux outils innovants : le Live Mouse Tracker (LMT) qui permet d’analyser automatiquement le comportement d’un groupe d’animaux et un système automatique d’analyse des vocalisations ultrasoniques (USV) émises par les souris. Pour identifier les anomalies d’activation et de connectivité cérébrale chez la souris Shank3Δ11/Δ11 nous utilisons l’imagerie fonctionnelle par ultrasons (fUS) sur la souris éveillée avec présentation éventuelle de stimuli sociaux.

L’analyse comportementale a mis en évidence une diminution des comportements exploratoires, une augmentation des interactions socio-sexuelles et des comportements stéréotypés (auto-toilettage excessif qui peut induire des blessures graves) chez la souris Shank3Δ11/Δ11. L’analyse transcriptomique, réalisée sur le cortex, l’hippocampe, le striatum et le cervelet, a pointé le striatum comme région particulièrement impactée par le déficit en SHANK3. Le taux d’expression de certains gènes (Gad2, Gnal et Cnr1) exprimés différentiellement dans le striatum des souris Shank3Δ11/Δ11 et Shank3+/+ est corrélé au degré d’auto-toilettage. Enfin, le profil d’expression dans le striatum de la glutamate décarboxylase 65, codée par Gad2, suggère un défaut de compartimentation du striatum chez la souris Shank3Δ11/Δ11.

L’ensemble de ces études devrait nous permettre de mieux comprendre les mécanismes à l’origine des TSA avec altérations du gène SHANK3 et de proposer et tester de nouveaux traitements pharmacologiques.

 


Elisabeth VERPY (PARIS), Benoît FORGET, Fabrice DE CHAUMONT, Allain-Thibeault FERHAT, Anne BITON, Sabrina COQUERAN, Florian LASZLO, Mickael TANTER, Elodie EY, Thomas BOURGERON
16:45 - 18:15 #28754 - P019 La signature épigénétique d’ATRX permet de conclure sur le pathogénicité des variants de signification inconnue et d’élargir le spectre clinique : à propos de 4 familles.
La signature épigénétique d’ATRX permet de conclure sur le pathogénicité des variants de signification inconnue et d’élargir le spectre clinique : à propos de 4 familles.

Le syndrome ATR-X (Alpha-thalassémie-déficience intellectuelle liée à l'X, OMIM #301040) est caractérisé par l’association d’une déficience intellectuelle (DI) sévère, des traits morphologiques reconnaissables, un trait alpha-thalassémique et des anomalies génitales. Par la suite, il a été montré que le trait alpha-thalassémique n’était pas toujours présent et que la DI pouvait être modérée. Ce syndrome est causé par des variants pathogènes dans le gène ATRX, localisé sur le chromosome X et la protéine ATRX est impliquée dans le remodelage chromatinien. Les variants pathogènes d'ATRX provoquent des changements dans la méthylation de l'ADN mais les mécanismes biologiques ne sont complètement élucidés. Récemment, l'équipe du Dr.  Sadikovic a montré que le syndrome ATR-X possède une signature épigénétique. Nous avons utilisé cette nouvelle approche dans 4 familles indépendantes pour lesquelles nous suspections une hérédité liée au chromosome X. 

Nous présentons les données cliniques et moléculaires de 7 patients de sexe masculin, suivis de longue date dans notre centre, pour lesquels 4 variants faux-sens dans le gène ATRX ont été identifiés. Du fait du manque de données moléculaires et de l’absence des caractéristiques typiques du syndrome ATR-X, le diagnostic n'avait initialement pas été retenu par notre équipe clinico-biologique et les variants avaient été classés de signification incertaine (VSI). Récemment, nous avons relancé les analyses dans le but d’obtenir un conseil génétique précis pour les sœurs des patients. 

Nous avons repris l’ensemble des données médicales des patients et de leur famille. Les analyses génétiques ont été complétées par le séquençage à haut débit de panel de gènes impliqués dans la DI ou d’exome. L’analyse de la signature épigénétique d’ATRX a été réalisée. Nous avons ainsi pu poser de façon certaine le diagnostic de syndrome ATR-X dans 3 familles. Pour la quatrième famille, un autre diagnostic a pu être identifié.

Ce travail démontre l’intérêt de l'utilisation de la signature épigénétique en pratique courante et son utilité chez les patients avec un tableau clinique moins évocateur. La description méticuleuse des patients et leur suivi à long terme permet d’élargir le spectre clinique associé au syndrome ATR-X.


Alexandre ASTIER (Marseille), Svetlana GOROKHOVA, Solveig HEIDE, Francisco MARTINEZ, Sabine SIGAUDY, Catherine BADENS, Florence RICCARDI
16:45 - 18:15 #27985 - P024 Expansion phénotypique des variants bialléliques de PRRT2, de l’épilepsie néonatale pharmacorésistante aux mouvements anormaux paroxystiques : une étude de cohorte française.
P024 Expansion phénotypique des variants bialléliques de PRRT2, de l’épilepsie néonatale pharmacorésistante aux mouvements anormaux paroxystiques : une étude de cohorte française.

Introduction: Depuis 2011, de nombreux phénotypes ont été associés aux variations pathogènes hétérozygotes du gène PRRT2. Outre les historiques mouvements anormaux paroxystiques kinésigéniques, des tableaux de convulsions bénignes infantiles, d’ataxie épisodique, de dyskinésies non kinésigéniques, de migraines avec ou sans auras et de migraines hémiplégiantes ont été rapportés. Les phénotypes associés aux variations bi-alléliques de PRRT2 sont en revanche bien moins connus, avec seulement quelques patients décrits dans la littérature, et semblent différer en termes de sévérité et de présentation clinique. Parallèlement aux mouvements anormaux paroxystiques, ces patients peuvent en effet présenter un retard développemental ainsi qu’une maladie épileptique plus fréquente, plus sévère et plus précoce. Dans ce travail nous présentons une cohorte multicentrique française de 10 individus porteurs de variations bialléliques de PRRT2, permettant de confirmer et d’enrichir les connaissances sur les phénotypes associés aux variations bialléliques de ce gène.

Méthodes : Les patients ont été recrutés par le biais d’un appel à collaboration de la filière AnDDI-Rare et de la plateforme GeneMatcher®. Ils ont été phénotypés cliniquement, par imagerie médicale, et ont bénéficié de bilans biologiques exhaustifs pour écarter toute autre cause, acquise ou constitutionnelle. Le diagnostic moléculaire a été obtenu par séquence pangénomique (génome ou exome) ou ciblé selon les patients.

Résultats : Dix patients issus de 9 familles différentes ont été recrutés dans 6 centres français. Parmi ces patients (7 hommes et 3 femmes), 9 ont présenté des manifestations épileptiques dans les premiers mois de leur vie (8 avant 5 mois), dont 4 à type d’état de mal épileptique pharmacorésistant, focal ou généralisé. Cinq individus (50%) ont présenté un retard développemental, le plus souvent léger, associé à des troubles du comportement. Cinq patients ont présenté des manifestations paroxystiques apparues dans un second temps, à type de dyskinésie, d’ataxie épisodique ou de migraines, parfois hémiplégiantes. Les imageries cérébrales étaient normales pour 7 patients, et ont révélé une atrophie cérébelleuse progressive chez les 3 autres. Pour les 10 individus, la ségrégation familiale a révélé que toutes les variations étaient héritées d’un des deux parents dont au moins 70% étaient porteurs asymptomatiques, soulevant la question d’une possible transmission autosomique récessive.

Discussion : Parmi les différents tableaux cliniques observés on retient la forte prévalence d’épilepsie néonatale sévère, volontiers pharmacorésistante, avec un retard de développement chez 50% des patients, et l’association secondaire à des mouvements anormaux paroxystiques chez uniquement 50% des patients. Une possible épilepsie néonatale isolée est donc possible, jusqu’alors inconnue, et semble être transmise selon un mode autosomique récessif.


Quentin THOMAS (Dijon), Agathe ROUBERTIE, Delphine HÉRON, Antonio VITOBELLO, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Florence DUMERGER, Alinoe LAVILLAUREIX, Maryline CARNEIRO, Gaetan LESCA, Ange-Line BRUEL, Anne-Sophie DENOMME-PICHON, Laurence FAIVRE, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN-ROBINET
16:45 - 18:15 #28268 - P029 Criblage du gène de la DOPA décarboxylase dans une cohorte multi-centrique de patients atteints de formes précoces de la maladie de Parkinson.
P029 Criblage du gène de la DOPA décarboxylase dans une cohorte multi-centrique de patients atteints de formes précoces de la maladie de Parkinson.

INTRODUCTION: La décarboxylase des L-acides aminés aromatiques (AADC), responsable de la décarboxylation de la L-DOPA et du 5-hydroxytryptophane est une enzyme clé pour la synthèse de la dopamine et de la sérotonine. La maladie de Parkinson (MP) et le déficit génétique en AADC (dAADC) sont 2 maladies neurologiques invalidantes avec des troubles moteurs dus à des déficits en dopamine. dAADC est une maladie récessive métabolique pédiatrique très rare, caractérisée par une hypotonie musculaire précoce, des troubles du mouvement et un retard de développement. Plus de 60 mutations différentes dans la DOPA décarboxylase (DDC) ont été identifiées. La MP est une maladie fréquente affectant 1% de la population âgée de plus de 60 ans, caractérisée par la triade bradykinésie, rigidité et tremblement de repos, due à une dégénérescence massive des neurones dopaminergiques dans la substance noire. Bien que des mutations dans une vingtaine de gènes aient été rapportés comme associées aux formes héréditaires rares de MP, le gène DDC n’a pas été criblé jusqu’à présent dans la MP.

MATERIEL ET METHODES

- Génération des données de séquençage d’exome de 800 patients avec des formes précoces de MP (âge de début de la maladie < 45 ans) sur la plateforme iGenSeq de l’Institut du Cerveau (ICM) avec les kits de capture Kapa HyperPlus kit (Roche) et Twist Human RefSeq 40 Mb et séquençage à extrémité appariée sur les séquenceurs NovaSeq 6000 (Illumina). Alignement et annotation des séquences avec les outils Dragen et Ensembl Variant Effect Predictor (VEP).

- Prioritisation des variants en fonction:

1) de leur rareté (fréquence de l’allèle mineur –MAF- < 1% dans Genome Aggregation Database –GnomAD-);

2) de leur nature (variants codants ou affectant des sites d’épissage);

3) du caractère pathogénique des variants faux-sens par l’utilisation i) de 16 logiciels de prédiction de pathogénicité dont Sift, Polyphen, Mutation Taster, Combined Dependent Depletion Score –CADD- et ii) des scores de conservation des acides aminés au cours de l’évolution des espèces animales (PhastCons, PhyloP).

RESULTATS: Parmi les 4000 variants dans DDC, nous avons identifié 8 variants rares chez 13 patients avec MP, tous de nature faux-sens, à l’état hétérozygote:

- 3 variants (L41M, M239L et R479G) sont déjà rapportés comme associés à dAADC. Le variant M239L est retrouvé chez 5 patients et 2 autres, L41M and M314I sont prédits pathogéniques avec un CADD score de 22,8 et 30, respectivement. Le variant L41M est hautement conservé au cours de l’évolution des espèces animales jusqu’à la mouche;

- Tous les variants sauf R479G sont localisés dans des domaines catalytiques de AADC.

CONCLUSION : Des altérations moléculaires bi-alléliques dans le gène DDC connues pour être la cause majeure de dAADC semblent être rarement associées à la MP. Cependant, ces variants hétérozygotes identifiés dans cette étude pourraient être des mutations hypomorphes avec des conséquences importantes dans la fonction de cette protéine.


Suzanne LESAGE (Paris), Christelle TESSON, Thomas COURTIN, Mélanie FERRIEN, Jean-Christophe CORVOL, Alexis BRICE
16:45 - 18:15 #28632 - P034 SORD: une nouvelle étiologie avec potentiel espoir thérapeutique dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 2 autosomique récessive.
P034 SORD: une nouvelle étiologie avec potentiel espoir thérapeutique dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 2 autosomique récessive.

Introduction: En 2020 Cortese et al. ont mis en évidence un nouveau gène de transmission autosomique récessive: SORD, codant pour la sorbitol déshydrogénase responsable de la dégradation du sorbitol en fructose. Une mutation de cette enzyme est responsable d’une accumulation de sorbitol chez les patients. Ils ont analysé 1 500 patients CMT dont 45 issus de 38 familles porteurs de la mutation « frameshift » c.757delG (p.Ala253GlnfsX27) à l’état homozygote ou hétérozygote composite. Ils ont montré en parallèle une augmentation du sorbitol jusqu’à 100 fois supérieure aux valeurs normales chez les patients mutés, sans pouvoir expliquer la relation physiopathologique entre cet excès et le développement de la maladie.

 

Objectif: Nous avons recherché des mutations SORD chez des patients provenant de l’hôpital Timone et nous avons mis en place une méthode de dosage du sorbitol afin de vérifier les résultats publiés par Cortese et de mieux comprendre la physiopathologie.

 

Patients et méthodes: 64 patients avec CMT2 sans diagnostic moléculaire établi ont été analysés. Les 9 exons du gène SORD ont été amplifiés par PCR puis séquencés par méthode Sanger. Pour l’exon 7 nous avons mis au point une PCR nichée du fait de l’existence du pseudogène SORD2P porteur de la mutation d’intérêt : c.757delG (p.Ala253GlnfsX27) homozygote. Nous avons comparé nos séquences avec le logiciel SEQUENCHER®(5.4.6).

Pour le dosage du sorbitol sérique, nous avons utilisé une méthode par spectrométrie de masse LC-MS/MS en utilisant du sorbitol exogène et du sorbitol marqué OH*CH2(*CHOH)4*CH2OH en tant qu’étalon interne.

 

Résultats: La mutation c.757delG a été vue chez 4 patients sur 64, 2 à l’état homozygote (P1 et P2), 2 à l’état hétérozygote composite avec les mutations c.553G > A (P3) et c.458C > A (P4), et 1 patient a été trouvé hétérozygote composite avec les mutations c.248 T > C et c.488A > G (P5).

Les mutations c.640A > G et c.952G > T ont été vues chez 2 patients, respectivement P6 et P7, à l’état hétérozygote isolé.

Nous avons identifié 5 nouvelles mutations hétérozygotes : c.248 T > C (p.Val83Ala), c.488A > G (p.His163Arg), c.553G > A (p.Gly185Arg), c.640A > G (p.Lys214Glu) et c.952G > T (p.Val318Leu).

Les résultats du dosage du sorbitol sérique n’ont pas encore été réalisés, la méthode étant en cours de réalisation.

 

Discussion: Cette étude a établi un diagnostic chez 5 patients atteints de CMT2 permettant un conseil génétique adapté et un espoir thérapeutique.

Une normalisation du taux de sorbitol et une amélioration du phénotype avec l’utilisation d’inhibiteurs de l’aldose réductase (epalrestat) dans des modèles in vitro et in vivo (drosophile) ont été montrées par Cortese. Ces médicaments utilisés dans les neuropathies diabétiques sont donc une piste thérapeutique pour les patients mutés SORD. Le dosage du sorbitol pourrait apporter un élément diagnostique supplémentaire et pourrait permettre de suivre l’évolution de la maladie si un traitement est instauré chez ces patients.


Nicolas PONS (Marseille), Nathalie BONELLO-PALOT, Manon DEVEDJIAN, Sharham ATTARIAN, Nicolas LEVY
16:45 - 18:15 #28317 - P039 Étude du rôle de deux microARNs (miARNs) dans la physiopathologie et le phénotype osseux de la Progeria de Hutchinson-Gilford.
P039 Étude du rôle de deux microARNs (miARNs) dans la physiopathologie et le phénotype osseux de la Progeria de Hutchinson-Gilford.

La progeria de Hutchinson-Gilford (HGPS) est une maladie génétique très rare, causée par une mutation ponctuelle de novo dans le gène LMNA (c.1824C > T). Cette mutation isosémantique (p.G608G) aboutit à la délétion de 50 acides aminés dans la prélamine A. La protéine générée, appelée progérine, s’accumule dans le noyau des cellules avec une toxicité dose-dépendante. La progeria est caractérisée par un vieillissement accéléré aboutissant au décès vers 14 ans. Les patients présentent dès l’âge de 1 an un retard de croissance staturo-pondéral, et développent de nombreuses anomalies osseuses (ostéopénie, hypoplasie des clavicules, ostéoporose...). Nous avons identifié par étude miRNome en NGS la surexpression de deux miARNs issus d’un même précurseur dans des fibroblastes dermiques de patients. Le premier est connu pour cibler, entre autres, les transcrits de molécules clés participant à la différenciation ostéoblastique comme Pin1 (Peptidyl-prolyl cis/trans isomerase 1) et BMP2 (Bone Morphogenetic Protein 2). Celui-ci est aussi impliqué dans la régulation de la différenciation chondrocytaire, du stress oxydant et de la sénescence. Le second cible TGβ3 qui régule également la différenciation ostéoblastique.

Dans cette étude, 4 modèles complémentaires, humains et murins, sont utilisés :

L’étude in vitro par RT-qPCR ciblées a validé la surexpression de ces miARNs dans les fibroblastes de différents patients HGPS, à différents passages et à différents niveaux de sénescence. Une modulation par transfection de l’expression de chacun des deux miARNs dans des fibroblastes de patients HGPS (antimiRs) et de témoins (mimics) a permis d’évaluer leurs effets sur la prolifération cellulaire et la sénescence.

Deux outils ont été développés afin d’étudier les deux miARNs d’intérêt au cours des différenciations ostéoblastique et chondrocytaire : 1/ Des cellules souches mésenchymateuses (MSC) humaines HGPS et témoins dérivées d’iPSC ont été différenciées en ostéoblastes et chondrocytes, 2/ des ostéoblastes et des chondrocytes ont été prélevés sur des souris WT (wild type) et HGPS (KI LmnaG609G/G609G) de moins de 5 jours, et cultivés in vitro.

Des tissus prélevés dans le modèle de souris HGPS et WT, à différents âges, ont permis de réaliser une cartographie de l’expression de ces miARNs. Ce travail a notamment mis en évidence une diminution de l’expression de ces deux miARNs dans l’aorte, la crosse aortique, le tissu adipeux et l’os de souris HGPS âgées. Au contraire, une augmentation de leur expression a été retrouvée dans les VSMCs isolées à partir d’aortes de souris HGPS jeunes.

L’identification des mécanismes dans lesquels ces 2 miARNs interviennent pourrait permettre d’améliorer la compréhension de la physiopathologie de la progeria ou des pathologies liées à l’âge au cours du vieillissement normal, et peut-être à terme, d’envisager de nouvelles thérapeutiques dans cette maladie au pronostic très sombre.


Léa TOURY (Marseille), Diane FRANKEL, Coraline AIRAULT, Catherine BARTOLI, Hadrien TROUQUET, Nicolas LÉVY, Elise KASPI, Patrice ROLL
16:45 - 18:15 #27997 - P044 Diagnostic des surdités d'origine génétique au CHU de Lille : caractérisation clinique et moléculaire d'une cohorte de 692 patients.
P044 Diagnostic des surdités d'origine génétique au CHU de Lille : caractérisation clinique et moléculaire d'une cohorte de 692 patients.

La surdité est le handicap sensoriel le plus répandu dans les pays développés. Son incidence est estimée entre 1/1000 et 1/500 naissances. Les surdités congénitales sont d’origine génétique dans 60 à 80% des cas. Ces pathologies sont hétérogènes cliniquement et génétiquement. Le séquençage à haut débit (NGS) a permis de grandes avancées dans leur diagnostic étiologique. Les implications de celui-ci sont nombreuses : conseil génétique, pronostic, optimisation de la prise en charge ORL, dépistage des atteintes associées. L’objectif principal de cette étude rétrospective et multicentrique est l’analyse descriptive clinique et moléculaire des patients ayant bénéficié de l’analyse NGS du panel de gènes associés aux surdités au CHU de Lille de 2018 à 2020. Notre cohorte comprend 692 patients, dont 304 cas de surdité isolée et 388 cas de surdité syndromique. Le taux diagnostique du panel est de 26%. Il est significativement plus élevé dans les formes familiales que pour les cas sporadiques. Les 75 cas positifs de surdité isolée présentent tous une atteinte bilatérale. Les profils sont variables par ailleurs. Les 97 cas positifs de surdité syndromique sont répartis parmi 15 syndromes différents. Les plus fréquents sont les syndromes d’Usher (n=24), Waardenburg (n=11), Stickler (n=11), BOR (n=9) et Pendred (n=7). Certains signes cliniques sont fortement prédictifs d’un diagnostic précis. Nous nuançons le caractère prédictif d’autres signes classiquement associés à un syndrome particulier. Il est difficile de comparer nos résultats avec ceux de la littérature, les stratégies d’analyses variant selon les études. La description de larges cohortes améliore les connaissances cliniques et biologiques des surdités génétiques. Un nombre conséquent de cas négatifs de surdité isolée familiale, non éligibles au plan France Médecine Génomique, incite à proposer localement des analyses plus larges.


Simon BOUSSION (Lille), Isabelle FAJARDY, Claire LECIGNE, Claire-Marie DHAENENS, Nicolas-Xavier BONNE, Sylvie MANOUVRIER, Florence PETIT, Catherine VINCENT-DELORME
16:45 - 18:15 #28743 - P049 L’atrophie progressive de la rétine du border collie comme modèle de rétinite pigmentaire humaine.
P049 L’atrophie progressive de la rétine du border collie comme modèle de rétinite pigmentaire humaine.

Les rétinites pigmentaires (RP) sont un groupe hétérogène de troubles rétiniens héréditaires qui conduisent à la cécité, avec des âges d'apparition, des progressions et des sévérités différents. La RP humaine, initialement caractérisée par la dégénérescence progressive des cellules photoréceptrices à bâtonnets, présente une grande hétérogénéité génétique avec plus de 90 gènes identifiés. Cependant, le diagnostic génétique reste encore inconnu pour environ un tiers des patients. De façon intéressante, les chiens sont également gravement touchés par des maladies rétiniennes, dont l'atrophie progressive de la rétine (APR), homologue de la RP chez l’homme. En effet, les RP et les APR présentent des signes cliniques, une physiopathologie et des résultats comparables, des méthodes de diagnostic similaires et, le plus souvent, des gènes orthologues sont impliqués. Nous avons décrit depuis plusieurs années une APR transmise selon un mode récessif lié au chromosome X dans la race Border collie, avec une prévalence estimée à 8%, et un ratio de chiens atteints  mâles / femelles significativement différent (16% et 2%, respectivement).

L'objectif de cette étude est d'identifier le(s) gène(s) impliqué(s) et leur mutation(s) afin de mieux comprendre les bases moléculaires de l’APR et de fournir de nouveaux gènes candidats aux RP humaines liées à l’X. Plusieurs études génétiques classiques ont été réalisées (études de liaison génétique, GWAS) avec plus de 200 chiens atteints et indemnes (Cani-DNA : http://dog-genetics.genouest.org). Plus récemment, nous avons séquencé les génomes de 5 chiens appartenant à la même famille (trois mâles atteints et deux femelles porteuses). Ces séquences ont déjà été comparées aux génomes de plus de 330 chiens de 87 races ne présentant pas d’APR, grâce au consortium DVBDC. Nous avons ainsi identifié une centaine de variants de type SNV, mais aucun n’est annoté dans une région codante ou proche d’un gène. Ces variants doivent maintenant être validés sur un plus grand nombre de border collie atteints et indemnes. En parallèle, nous allons séquencer le génome de deux chiens atteints et d’un chien indemne âgé avec une technologie de séquençage « longs fragments » (Nanopore) afin d’identifier d’éventuelles altérations chromosomiques, non visisbles par les méthodes de séquençage classiques. 

Notre hypothèse principale reste que cette APR est une maladie récessive monogénique liée à l'X, peut-être le variant causal serait dans un élément régulateur, ce qui pourrait expliquer la variabilité des caractéristiques cliniques, l'âge d'apparition différent en fonction des chiens et l'évolution différentielle des lésions chez les femelles atteintes et entre les mâles et les femelles. Nous espérons que ce travail pourra conduire à la découverte d’un nouveau gène /nouvelle mutation et ainsi contribuer à une meilleure compréhension de cette maladie chez le chien et l'homme.


Pascale QUIGNON (Rennes), Morgane BUNEL, Gilles CHAUDIEU, Stéphanie MOTTIER, Nadine BOTHEREL, Richard GUYON, Catherine ANDRÉ
16:45 - 18:15 #28350 - P054 Néphropathies chroniques syndromiques ou non syndromiques de l’adulte : intérêt du séquençage de génome entier en soin.
P054 Néphropathies chroniques syndromiques ou non syndromiques de l’adulte : intérêt du séquençage de génome entier en soin.

Environ 10 à 20 % des patients adultes souffrant d'insuffisance rénale chronique n'ont pas de diagnostic étiologique précis et sont donc porteurs de maladies rénales d’origine indéterminées (MRI). Même en absence d’histoire familiale, 10 à 30% des MRI sont des maladies rares d’origine génétique.

Au sein d’APHP.Sorbonne Université, le service de néphrologie de l’Hôpital Tenon a mis en place la consultation de néphrogénomique de l’adulte et la réunion de concertation pluridisciplinaire de prescription « RCP G4-Idf » rattachée au laboratoire France médecine génomique SeqOIA. Afin de prendre en charge ces patients, le laboratoire du département de génétique médicale a mis en place une nouvelle activité de génétique moléculaire en 2020.

Vingt patients adultes avec MRI ont été inclus via cette consultation de néphrogénomique et via la RCP G4-Idf /MARHEA dans le cadre de la pré-indication « Néphropathies chroniques » de la Filière de santé maladies rares ORKID dans le cadre du PFMG2025. Un séquençage de génome complet (WGS) a été réalisé pour ces 20 patients [en solo (1), duo (3), trio (11) ou quatuor (5)]. Dix patients (50%) étaient porteurs de néphropathies dites non syndromiques. Quinze patients (75%) avaient eu accès à une ACPA ou à un séquençage de gènes isolés, panels ou exome. Seul cinq patients (25%) n’avaient eu aucun test génétique au préalable. Un résultat concluant a été rendu pour 3 des 20 patients (15%). Deux CNV et un SNV ont été identifiés : une délétion de 1,8Mb emportant le gène PHF21A permettant d’expliquer uniquement la déficience intellectuelle d’un patient avec néphropathie syndromique, une délétion de 4252pb dans le gène INF2 chez un patient permettant d’expliquer sa maladie de Charcot-Marie-Tooth avec glomérulosclérose et un SNV intronique profond classé en « classe 3+ » dans le gène COL4A5 chez un patient avec syndrome d’Alport. Ce variant intronique profond est prédit comme pathogène et la validation sur fibroblastes de peau est en cours dans l’équipe du Pr C. Antignac. Un résultat non conclusif a été rédigé pour 17 des 20 patients. Le délai de rendu de résultat qui a pu être récemment abaissé à 2 mois entre réception du prélèvement et génération du compte-rendu. Une ré-analyse des données de WGS sera faite annuellement pour ces patients en fonction de l’évolution des connaissances et des nouvelles performances du pipeline bio-informatique GLeaves.

L’analyse de WGS a permis de poser de nouveaux diagnostics avec la détection de CNV de taille < 5kb qu’il est possible de borner finement et de SNV intronique profond, variants qui n’étaient pas recherchés par les examens habituels. Nos résultats suggèrent qu’un WGS fait en première intention est une option performante en termes de rendement diagnostique et de délai de génération d’un compte-rendu, puisqu’il permet de détecter tous les types de variants du génome humain détectables à une profondeur de lecture de 40X et peut être relu a posteriori.


Laurent MESNARD (Paris), Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Alice DOREILLE, Emilie CORNEC-LE GALL, Anne-Marie GUERROT, Ivona MILIC, Manon GODIN, Nicolas BÉNICHOU, Sandrine VUILLAUMIER BARROT, Eric LE GUERN, Anne-Sophie LEBRE
16:45 - 18:15 #28092 - P059 Apport du séquençage du génome: Implication du gène FBXO32 dans une Cardiomyopathie Dilatée Récessive.
P059 Apport du séquençage du génome: Implication du gène FBXO32 dans une Cardiomyopathie Dilatée Récessive.

Introduction : La cardiomyopathie Dilatée (CMD) est une cause majeure d’insuffisance cardiaque, avec dysfonction systolique du myocarde et dilatation ventriculaire. Elle est transmise le plus souvent selon un mode autosomique dominant. Les gènes impliqués sont des gènes codant pour les protéines du sarcomère, des protéines membranaires, du cytosquelette ou nucléaires. La moitié des patients reste sans diagnostic moléculaire et dans les formes familiales avérées, l’élargissement du séquençage au génome entier dans le cadre de la préindication « Cardiomyopathies héréditaires » devrait permettre d’associer ces phénotypes à de nouveaux gènes ou bien d’identifier des variants pathogènes dans les régions mal ou non interprétées des gènes déjà reliés à la maladie.

Patients et méthodes : Nous rapportons l’analyse d’une famille originaire de Tunisie dans laquelle les parents asymptomatiques ont 2 enfants, un garçon et une fille qui présentent une CMD biventriculaire d’évolution rapide. L’analyse d’un panel de 71 gènes étant négative, la famille a été adressée pour un séquençage du génome entier au Laboratoire de Médecine génomique SeqOIA dans le cadre du PFMG2025. 

Résultats : Le garçon a été hospitalisé à 28 ans pour insuffisance cardiaque. Le bilan retrouve une dysfonction bi-ventriculaire (FEVG, 17%, FEVD 16%). Quelques semaines plus tard le patient est transplanté dans un contexte de choc cardiogénique. Sa sœur présente à 21 ans une dyspnée d’effort. Le bilan conduit au diagnostic de CMD bi-ventriculaire (FEVG 17%, FEVD 15%). Deux mois après, dégradation hémodynamique et la patiente est transplantée en urgence. Il est noté un myosis congénital chez les deux patients. L’exploration neuromusculaire est en cours suite à une rhabdomyolyse post transplantation chez le garçon.  

L’interprétation du génome dans cette famille identifie pour la première fois un variant nonsense c.904C > T (p.Arg302*) dans le gène FBXO32 (NM_058229.3) à l’état homozygote chez les 2 patients et transmis par chacun des parents hétérozygotes. Ce variant présente les arguments de pathogénicité (PVS1, PS3, PM2, PM3, PP1, PP3, PP4, PHRED : 41) et est absent de GnomAD. Le gène FBXO32, qui code pour la protéine F-box only protein 32 (ATROGIN1), avait été publié dans une seule famille de CMD récessive mais non encore acté par le consortium ClinGen comme causale. Les F-box protéines constituent une des sous unités du complexe “Ubiquitine protein ligase » et cette protéine pourrait être également impliquée dans la régulation d’autres protéines majeures de cardiomyopathies comme c-MyBPC3. 

Discussion : L’identification, par l’analyse du génome, d’un variant nonsense homozygote dans le gène FBXO32 permet d’accroitre le spectre des gènes responsables de formes récessives de CMD d’évolution rapide, et permet ainsi un conseil génétique familial.  La fonction de ce gène au sein du système ubiquitine- protéasome constitue de nouvelles cibles diagnostiques mais aussi thérapeutiques pour la CMD.

 


Pascale RICHARD (PARIS), Flavie ADER, Céline BORDET, Marion MASINGUE, Julie PROUKHNITZKY, Jean Francois PRUNY, Pascal DE GROOTE, Corinne METAY, Teresinha EVANGELISTA, Virginie SAILLOUR, Philippe CHARRON
16:45 - 18:15 #28692 - P064 L’hétérogénéité génétique est à l’origine de la variabilité phénotypique de l’hypertension hyperkaliémique familiale.
P064 L’hétérogénéité génétique est à l’origine de la variabilité phénotypique de l’hypertension hyperkaliémique familiale.

Introduction : L’Hypertension Hyperkaliémique Familiale (FHHt) est une forme rare d’hypertension artérielle (HTA) d’origine génétique, appelée aussi pseudo-hyperaldostéronisme de type 2 ou syndrome de Gordon. Elle est caractérisée par une HTA d’intensité variable avec hyperkaliémie chronique et acidose hyperchlorémique, une rénine basse et une aldostéronémie variable. Elle est due à des variants pathogènes dans les gènes codant pour WNK1, KLHL3, WNK4, ou CUL3, protéines impliquées dans la régulation de la réabsorption du NaCl dans le néphron distal. La transmission génétique est principalement autosomique dominante, sauf dans les formes associées à KLHL3, qui peuvent être de transmission autosomique dominante (AD) ou récessive (AR).

Matériel et Méthodes : Analyse rétrospective de données clinico-biologiques de 153 patients avec FHHt confirmée génétiquement (84 cas-index, 69 apparentés).  Les variants moléculaires ont été identifiés par séquençage (Sanger ou haut débit) ou qPCR et classés selon les recommandations de l'ACMG.  Les relations génotype-phénotype ont été analysées avec le test de Kruskal-Wallis suivi d’un post-test de Dunn’s à l’aide du logiciel Prism-V6.

Résultats : La proportion des gènes responsables de FHHt dans les 84 familles est la suivante : KLHL3 59% (43% AD et 16% AR); CUL3 19% (9/12 de novo); WNK1 17% (13% dans l’exon 7 et 4% délétions de l’intron 1); et WNK4 5% (exon 7). Les cas les plus graves et précoces sont associés soit à CUL3 soit à KLHL3 dans sa forme AR . Un retard de croissance a été observé dans tous les génotypes, mais est plus fréquent en cas de variant CUL3. Les groupes avec variants WNK1, WNK4 et KLHL3-AD ont un phénotype modéré et d’apparition plus tardive. Cette étude montre une différence significative pour l'âge d'apparition, la kaliémie, la chlorémie et le bicarbonate, entre CUL3 et les autres groupes. La fréquence de l’HTA en fonction du gène atteint est la suivante: CUL3 93%, KLHL3-AR et WNK4 66%, KLHL3-AD 53% et WNK1 41%. En comparant les données cliniques de KLHL3-AR et KLHL3-AD, nous observons une sévérité croissante du phénotype suivant l’ordre: KLHL3 AR > , KLHL3 AD  et apparentés hétérozygotes des KLHL3 AR, suggérant un effet de dosage génique. Les variants observés chez les sujets KLHL3 AD  ne différent pas de ceux observés chez les sujets KLHL3 AR. L’HTA et l'hyperkaliémie ont été améliorées par l'administration d'hydrochlorothiazide dans tous les groupes.

Discussion : Cette étude confirme la présence d’une grande variabilité phénotypique de la FHHt et sa corrélation avec le génotype, et souligne l’intérêt du dépistage génétique des apparentés permettant une meilleure prise en charge médicale du patient et de sa famille.


Marguerite HUREAUX (paris), Stephanie MARZUKIEWICZ, Valerie BOCCIO, Xavier JEUNEMAITRE, Rosa VARGAS
16:45 - 18:15 #28322 - P069 Ajustement des critères ACMG de classification de variants : application à GCK, HNF1A et HNF4A dans le diabète monogénique.
P069 Ajustement des critères ACMG de classification de variants : application à GCK, HNF1A et HNF4A dans le diabète monogénique.

Dans un contexte où le résultat moléculaire conduit à une médecine de précision et/ou à une médecine prédictive, la juste détermination de la pathogénicité des variants identifiés est essentielle. Pour faciliter et uniformiser cette interprétation, l’ACMG a proposé des recommandations générales cependant un ajustement s’avère nécessaire en relation avec des spécificités propres à certaines pathologies voire à certains gènes. Ainsi un groupe international d’experts pluridisciplinaires (The ClinGen Monogenic Diabetes Expert Panel, MDEP) a été mis en place afin d’adapter les critères de l’ACMG pour application aux diabètes monogéniques (DM). Le travail s’est d’abord concentré sur les trois gènes les plus fréquemment impliqués dans les DM, GCK, HNF1A et HNF4A.

Les spécialistes endocrinologues du groupe ont précisé la présentation clinique indispensable pour être en mesure d’attribuer un score PP4, voire les éléments qui permettraient de réévaluer ce critère en modéré ou en fort. Les biologistes spécialisés ont borné les domaines fonctionnels méritant un PM1, parfois réduit à un niveau faible, ou encore ont établi la liste des études fonctionnelles et des contrôles qualité à vérifier afin de pouvoir garantir un PS3 plus ou moins modulé selon des seuils déterminés collégialement. Les généticiens ont fixé les fréquences limite d’acceptabilité pour un PM2, un BS1 ou un BA1 ou encore convenu gène par gène de l’attribution ou non d’un PVS1 dans des cas de variant sur le codon d’initiation, de perte du stop ou de délétion d’un ou plusieurs exons. Au total, ce sont 18 critères de l’ACMG dont les règles d’utilisation ont spécifiquement été réévaluées.

Le groupe a examiné plus de 800 variants sur ces trois gènes en rassemblant les cas identifiés dans la littérature ainsi que dans les laboratoires respectifs de chaque membre du panel. Parmi cette liste, 360 avaient préalablement été identifiés au laboratoire. Sur l’ensemble de ces variants, 61 (17%) ont été reclassés suite à ce nouvel examen. Pour 48% de ces réévaluations (29/61), aucun impact n’est à prévoir pour le rendu du diagnostic moléculaire dans le cadre d’un diabète monogénique car ce changement de classe s’est opéré entre pathogène (5) et probablement pathogène (4) ou entre bénin (1) et probablement bénin (2). En revanche 21 variants (34%) qui avaient été rendus (4/5) sont dorénavant considérés de signification incertaine (3) et un variant supplémentaire est passé de classe 4 à 2. Cinq variants précédemment classés 3 ont été réévalués en 4. Enfin 5 variants qui avaient été considérés 3 ont été dévalués en classes 2 ou 1.

L’expérience dans le diabète monogénique prouve la valeur ajoutée d’une expertise collégiale dans l’examen de la pathogénicité des variants moléculaires et démontre l’utilité d’une adaptation des scores d’interprétation gène par gène.


Cécile SAINT-MARTIN (Paris), Delphine BOUVET, Christine BELLANNÉ-CHANTELOT
16:45 - 18:15 #28737 - P074 Cytopathie mitochondriale associée à MSTO1 : élargissement du spectre clinique et remise en cause de l’existence d’une transmission dominante autosomique.
P074 Cytopathie mitochondriale associée à MSTO1 : élargissement du spectre clinique et remise en cause de l’existence d’une transmission dominante autosomique.

MSTO1 est un gène nucléaire codant pour un régulateur de distribution et de morphologie mitochondriale, la protéine misato homolog 1. Son implication en pathologie humaine a été rapportée pour la première fois en 2017, dans une famille présentant un phénotype de cytopathie mitochondriale dominante, avec identification du variant c.22G > A ; p.(Val8Met). À notre connaissance, il s'agit de la seule substitution dominante de MSTO1 décrite. En revanche, des variants pathogènes récessifs ont été rapportés chez 25 patients issus de 21 familles présentant un phénotype associant myopathie précoce avec taux élevé de CK et une constellation variable de symptômes, notamment une atrophie/ataxie cérébelleuse non progressive, une déficience visuelle en lien avec une rétinopathie pigmentaire, un retard de développement moteur, une altération cognitive, une atteinte du tractus cortico-spinal et des anomalies squelettiques. Nous rapportons le cas d’un patient de 63 ans qui présente une myopathie de début précoce avec CK élevés, une atteinte du tractus cortico-spinal, une discrète atrophie cérébelleuse et une neuropathie optique (NO) bilatérale diagnostiquée à l’âge de 30 ans, sans difficultés d'apprentissage. Son frère et sa sœur présentent un tableau similaire. Le séquençage de l'exome entier a permis d'identifier deux nouveaux variants du gène MSTO1 chez le patient et sa sœur symptomatique : un variant faux-sens c.65C > A ; p.(Ala22Glu) prédit comme probablement pathogène et absent des bases de données de sujets contrôles, ainsi qu'un variant d'épissage c.220+5G > C pour lequel l'analyse in silico a prédit une perte de fonction et un saut d'exon que nous avons pu confirmer par séquençage de l'ADNc de MSTO1 dans les fibroblastes du patient. Cette observation élargit le spectre phénotypique associé au gène MSTO1, en particulier concernant l’atteinte ophtalmologique puisqu’il s’agit de la première observation de neuropathie optique. Le patient s'est vu proposer une thérapie combinée (Coenzyme Q10, Levocarnitine, vitamine B2 et vitamine E) et a déclaré un bénéfice clinique subjectif après un traitement de 6 mois. Les mutations hypomorphes des gènes de cytopathies mitochondriales avec NO sont volontiers responsables de NO non-syndromiques. L'analyse de 49 cas de NO isolée n’a identifié aucun variant de MSTO1, à l'exception de la substitution dominante c.22G > A, détectée dans 32,6 % des cas, remettant en question sa pathogénicité. Nous avons montré que le variant est en réalité porté par le pseudogène misato homolog 2 (MSTO2P), et non par MSTO1 avec lequel il partage une homologie de séquence de 99,8%. Il s’agit en fait du variant polymorphe n.83G > A de MSTO2P. Cette confusion est liée à l’usage d’amorces qui ne permettent pas de différencier MSTO1 et MSTO2P. Cette observation questionne l’existence d’une maladie MSTO1 dominante et invite à la plus grande vigilance en ce qui concerne le diagnostic moléculaire de ce gène.


Audrey PUTOUX (LYON), Sylvie GERBER, Lola LESSARD, Cécile ROUZIER, Samira SAADI, Roxana AMELI, Stéphane THOBOIS, Lucie ABOUAF, Françoise BOUHOUR, Josseline KAPLAN, Antoine PEGAT, Jean-Michel ROZET
16:45 - 18:15 #27882 - P079 Amyotrophie spinale avec fractures osseuses congénitales : un cas de diagnostic néonatal précoce.
P079 Amyotrophie spinale avec fractures osseuses congénitales : un cas de diagnostic néonatal précoce.

Introduction :
L’amyotrophie spinale avec fractures osseuses congénitales (SMABF) est une forme extrêmement rare et sévère d’amyotrophie spinale, décrite cliniquement depuis longtemps, mais seulement récemment documentée comme une pathologie autosomique récessive liée aux variants pathogènes des gènes
TRIP4 (Type 1 – OMIM 604501) et ASCC1 (Type 2 – OMIM 616867).

Cas clinique :
Nous rapportons un nouveau-né de sexe masculin, 4
ème enfant de parents cousins germains d’origine algérienne, né prématurément par césarienne dans un contexte d’anamnios et de présentation de siège. A la naissance il présentait une hypotonie généralisée, une arthrogrypose sévère, une détresse respiratoire, une aréflexie des membres inférieurs, une micrognathie, une cryptorchidie et un œdème généralisé. Ses radiographies osseuses montraient des côtes et des os longs fins et la présence d’une fracture diaphysaire humérale gauche. Le diagnostic d’amyotrophie spinale avec fractures osseuses congénitales était confirmé par l’identification rapide du variant récurrent c.157dup (p.Glu53Glyfs*19) de l’exon 3 du gène ASCC1, décalant le cadre de lecture et entraînant l’apparition d’un codon stop prématuré. Le patient décédait à un mois de vie et trois jours, après une décision de limitation des soins.

Discussion :
L'amyotrophie spinale avec fractures osseuses congénitales peut se traduire durant la vie fœtale par des mouvements fœtaux réduits et des anomalies de la quantité de liquide amniotique (hydramnios ou oligoamnios). Durant la période néonatale sont présents chez la plupart des patients une hypotonie sévère, une détresse respiratoire, une dysphagie, une aréflexie ostéotendineuse, des fractures néonatales essentiellement humérales et/ou fémorales. Les radiographies montrent des os longs fins (côtes, fémurs, humérus…) et une ostéopénie. Les biopsies musculaires sont anormales chez tous les patients testés avec une coexistence de fibres musculaires atrophiques et hypertrophiques. Plusieurs patients présentent des anomalies cardiovasculaires ou des troubles de la coagulation. Tous les patients rapportés sont décédés durant les premiers jours ou les premiers mois de vie. Jusqu’à présent, seul 14 patients avec des variants bialléliques du gène
ASCC1 et 5 patients avec des variants bialléliques du gène TRIP4 ont été rapportés. Le variant pathogène de ASCC1 c.157dupG est récurrent et le plus souvent identifié.

Conclusion :
Cette observation montre que malgré sa grande rareté, cette affection est cliniquement reconnaissable. Son diagnostic nécessite un travail conjoint clinico-biologique. Une confirmation diagnostique rapide favorise une prise en charge adaptée.


Alexis BILLÈS (AMIENS), Valérie BIANCALANA, Sara COSTANTINI, Guy KONGOLO, Florence JOBIC, Guillame JEDRASZAK, Gilles MORIN
16:45 - 18:15 #27987 - P084 Génétique de la maladie de Hirschsprung: des nouveaux gènes aux diagnostics moléculaires.
P084 Génétique de la maladie de Hirschsprung: des nouveaux gènes aux diagnostics moléculaires.

La maladie de Hirschsprung (MH) est une neurocristopathie, caractérisée par une absence des neurones entériques dans la partie distale de l’intestin. La majorité des patients est atteinte d’une MH isolée, dans laquelle les rôles du gène majeur RET ainsi que des variants non-codants prédisposants ont été démontrés. La MH syndromique représente 30% des cas, souvent associés à des mutations au sein des gènes impliqués dans le développement de la crête neurale, dont EDNRBEDN3ZEB2PHOX2B, et SOX10. Cependant, des variations géniques n'ont été trouvées que chez 60% de patients. Notre travail a donc visé à identifier de nouveaux gènes candidats, de nouvelles catégories d’altérations génomiques, et des facteurs modificateurs chez des patients dépourvus à ce jour de diagnostic moléculaire.

Afin d’étudier le rôle de variants rares dans la MH isolée, nous avons séquencé un panel de 92 gènes dans une cohorte multinationale de 384 patients caucasiens et asiatiques. Des études d’association des variants rares ont montré une forte association de notre panel de gènes avec la maladie, mais la charge mutationnelle de chaque gène n’atteint pas le seuil de signification statistique. Ces résultats suggèrent qu’une accumulation de variants rares de plusieurs gènes candidats prédispose des individus à la MH. De plus, nos analyses statistiques permettent d’optimiser la valeur prédictive des variations géniques identifiées afin d’établir un modèle de prédiction de risque de MH chez chaque individu.

Concernant les formes syndromiques, notre étude d’exomes et de génomes a permis d’incriminer deux nouvelles voies de signalisation développementale. D’abord, par des variants bialléliques du gène SMO chez des patients atteints de ciliopathies, puis des variants bialléliques des gènes ERBB3 et ERBB2 chez des patients atteints d’une neurocristopathie complexe. De nouveaux patients ont été recrutés grâce à nos collaborations avec les hôpitaux parisiens et le Consortium International de la MH. Dans chaque cas, des analyses fonctionelles ont démontré les conséquences délétères des variants identifiés sur la stabilité des ARN messagers, sur la fonction des protéines, et sur l’activation des voies de signalisation en aval. Ces travaux ont mis en évidence l’importance des voies de signalisation de NRG1-ERBB3-ERBB2 et Sonic Hedgehog dans le développement du système nerveux entérique, ainsi que l’implication des gènes SMO, ERBB3 et ERBB2 dans la MH syndromique.

En conclusion, le présent travail a permis de réévaluer le modèle oligogénique de la MH isolée, de décrire deux nouveaux syndromes prédisposant à la MH, dont des ciliopathies associées à des variants bialléliques de SMO, et une neurocristopathie complexe associée à des variants bilalléliques de ERBB3 et de ERBB2. Il montre enfin, de nouveau, le dialogue mutationnel à un même locus (SMO, ERBB3 et ERBB2), entre des altérations conduisant à une anomalie de développement, et des variants alléliques impliqués dans l’oncogénèse.


Thuy-Linh LE (PARIS), Chris GORDON, Anna PELET, Louise GALMICHE, Fabienne JABOT-HANIN, Anne-Sophie JANNOT, Franck BOISMOREAU, Jean-François BRUNET, Céline HUBER, Geneviève BAUJAT, Valérie CORMIER-DAIRE, Salima EL CHEHADEH, Xiaomin DONG, Tiong TAN, John CHRISTODOULOU, Jonathan LEVY, Yline CAPRI, Severine DRUNAT, Anne-Claude TABET, Fabien GUIMIOT, Jelena MARTINOVIC, Mathilde LEFEBVRE, Antoinette GELOT, Sandra WHALEN, Linda MOUTHON, Boris KEREN, Marie HULLY, Cyril GITIAUX, Olivier GOULET, Christophe CHARDOT, Debby HELLEBREKERS, René DE COO, Alice BROOKS, Robert HOFSTRA, Tania ATTIÉ-BITACH, Consortium International HSCR, Sophie THOMAS, Nadège BONDURAND, Jeanne AMIEL, Stanislas LYONNET
16:45 - 18:15 #28384 - P089 PhenoGenius: un atlas structuré et requêtable des associations génotypes-phénotypes en maladie mendélienne.
P089 PhenoGenius: un atlas structuré et requêtable des associations génotypes-phénotypes en maladie mendélienne.

Introduction: Les connaissances en maladies mendéliennes sont majoritairement disponibles en texte libre dans des bases de données manuellement curées ou dans des articles scientifiques. L’initiative Human Phenotype Ontology porté par le Jackson Laboratory (HPO JAX) vise à standardiser la dénomination de données cliniques et répertorier les associations génotypes-phénotypes connues afin de permettre l’utilisation du phenome humain dans les analyses bioinformatiques. Cependant, ce catalogue est actuellement incomplet ne permettant pas encore une utilisation généralisée, laissant la place à d’autres méthodologies de collecte de connaissances. 

 

Méthodes: Nous avons développé une méthodologie d’extraction des associations génotypes-phénotypes basée sur ElasticSearch des données en texte libre (OMIM, MedGen, HPO JAX, DD2GP, Orphanet et l’ensemble des abstracts de PubMed). L’ensemble des informations est formaté dans une matrice d’association génotype-phenotypes nommée PhenoGenius. Cette matrice est la base de 2 applications : (i) un outil de suggestion de diagnostic génétique basé sur la clinique du patient (ii) un outil de suggestion d'investigations moléculaires, ciblée ou pangénomique, obtenu par détection d’enrichissement statistique de symptômes. Nous avons testé ces deux outils sur une cohorte multicentrique de 760 patients avec un diagnostic génétique atteint d’anomalies du developpement ou d’atteinte rénale.

 

Résultats: En janvier 2021, notre atlas présente plus de 2 millions d’associations gene-HPO, recouvre 4.974 gènes et 9.687 termes HPO, soit une augmentation de 235% du nombre d'associations, 10 % du nombre de gènes et 2 % du nombre de HPO couvert en comparaison avec HPO JAX. 76% des associations sont exclusives à une seule base de données, soulignant la nécessité de diversifier les sources de données. Basé sur cet atlas, la performance de l’outil de priorisation obtient une médiane des rank du gène diagnostique de 66, soit une forte amélioration comparé aux meilleurs outils actuels (médiane des ranks à 144 pour l’outil CADA). L’outil de suggestion des panels propose le bon panel diagnostique dans 43% des cas et presente une aide à la décision sur la prescription d’un test ciblé ou pangénomique.

 

Conclusion: PhenoGenius est à ce jour l’atlas des associations génotypes-phénotypes en maladie mendélienne le plus complet, permettant d’explorer les gènes associés à une liste de symptômes. Cet atlas peut être utile à de nombreuses applications en routine clinique telles que la génération d’un panel in silico personnalisé, la suggestion de symptômes associés en vue d’un diagnostic différentiel et la suggestion de voies métaboliques enrichies en signe clinique.


Kevin YAUY (Montpellier), Nicolas DUFORET, Quentin TESTARD, Sacha BEAUMEUNIER, Yannis DUFFOURD, Jerome AUDOUX, Marie DE TAYRAC, Nicolas CHATRON, Sophie NAMBOT, Cedric LE MARECHAL, Jean-François TALY, Wilfrid CARRE, Gaetan LESCA, Claire BARDEL, Frederic TRAN MAU THEM, Marc PLANES, Marie Pierre AUDREZET, Laure RAYMOND, Bruno BZEZNIK, Charles COUTTON, Veronique SATRE, Pauline LE TANNO, Julien FAURE, Nathalie ROUX-BUISSON, John RENDU, Mouna BARAT-HOUARI, Elodie SANCHEZ, Marjolaine WILLEMS, Thomas GUIGNARD, Dimitri LARUE, Anne-Laure BOUGE, Jean-Marc HOLDER, Denis BERTRAND, Virginie BERNARD, Christophe PHILIPPE, Sylvie ODENT, Damien SANLAVILLE, Laurence FAIVRE, David GENEVIEVE, Laurent MESNARD, Nicolas PHILIPPE, Julien THEVENON
16:45 - 18:15 #28798 - P094 A five-year audit of fetal pathology: Its pertinence and pitfalls.
P094 A five-year audit of fetal pathology: Its pertinence and pitfalls.

To assess efficiency and pertinence of oriented fetopathological examination at tertiary maternity laboratory, we conducted a 5-year retrospective audit including 1710 fetuses and their placentas. All cases referred to the foetopathology laboratory Antoine Bclere, APHP, Paris Saclay University Hospital, between January 2013 and December 2017, including medical terminations (TOPs), stillbirths and miscarriages are reported.

We were particularly interested in the rate of new macroscopic and/or microscopic data brought up by fetal and placental examination (re)orienting the further molecular studies. In 51.8% of the reports the fetopathological examination added an important finding (ie modifying considerably definitive diagnosis), which was missed on the prenatal follow-up. Among those, the highest level of the new data was observed in the deceased newborns: 69.7%, and 48.3% in TOPs.

Additionally, feasibility and interest of genetic post-natal tests performed during  fetopathological examination were a focus of our interest. The non-systematic, hence examination-oriented postnatal karyotypes and aCGH samples requests resulted in 9.2% and 25.9% of pathological results respectively. The highest level of aneuploidies was observed in stillbirths (54.2%), whilst the aCGH was most frequently unbalanced in TOPs (83.3%). The global failure rate of karyotypes and aCGH performed after fetopathological examination was 31.7% and 15.1% respectively. Furthermore, the predictive factors of these failures on fetal /placental tissue in immediate post-natal collection are discussed to enhance the yield of better results in the future.

An accurate diagnosis after fetopathological examination was established in 51.2% of the cases:  69.9% in the cohort of miscarriages, 56.2% among TOPs, ad 42.2% in stillbirths.


Edouard LEYNE, Francesca GUBANA, Aurore BONNIN, Catherine EGOROFF, Ferechte ENCHA-RAZAVI, Aline RECEVEUR, Julien SAADA, Anne BAZIN, Daniella BUZAS, Emanuel JULIEN, Radka STOEVA, Julie GREVOUL-FESQUET, Ellie AZRIA, Marie-Victoire SENAT, Judith MELKI, Alexandre VIVANTI, Alexandra BENACHI, Jelena MARTINOVIC (Paris)
16:45 - 18:15 #28093 - P099 Caractérisation fonctionnelle de variations à l’origine d’anomalies d’épissage en phase : le modèle du gène MSH2 impliqué dans le syndrome de Lynch.
P099 Caractérisation fonctionnelle de variations à l’origine d’anomalies d’épissage en phase : le modèle du gène MSH2 impliqué dans le syndrome de Lynch.

Les variations génétiques localisées au niveau des sites canoniques d’épissage (IVS±1/2) sont généralement considérées comme des allèles nuls, associés à une perte de fonction et, en conséquence, présumées pathogènes. Néanmoins, certaines d’entre elles sont susceptibles d’induire des anomalies d’épissage en phase, potentiellement à l’origine d’une protéine fonctionnelle, au moins en partie. Récemment, nous avons vérifié cette hypothèse dans le contexte d’un gène majeur de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire, BRCA2, en démontrant que certaines variations IVS±1/2 mais également non-sens, sont responsables d’un saut en phase de l’exon 12 permettant la production d’une protéine partiellement fonctionnelle. Ces données sont susceptibles de remettre en question le caractère pathogène de ce type de variations. Afin d’étendre cette question à d’autres gènes de prédisposition au cancer, nous avons entrepris d’identifier et de caractériser des variations à l’origine de défauts d’épissage en phase dans MSH2, un gène impliqué dans le syndrome de Lynch. Dans un premier temps, à l’aide d’un test indicateur d’anomalies d’épissage basé sur l’utilisation de minigènes, nous avons identifié 18 variations splicéogéniques en phase, dont 14 IVS±1/2. Trois biotypes distincts ont été mis en évidence : (i) des sauts d’exon (ΔE3, ΔE4, ΔE5, ΔE12), (ii) des délétions de segments exoniques (ΔE7q48, ΔE15p36) ou (iii) des rétentions de segments introniques (▼E4p24, ▼E7p9, ▼E12q30, ▼E14p9). Les 10 isoformes protéiques issues de ces défauts d’épissage en phase présentent soit des délétions plus ou moins importantes (de 12 à 93 aa), soit de petites insertions (de 3 à 10 aa), au sein de différents domaines fonctionnels. Afin d’évaluer les conséquences de ces modifications sur l’activité de la protéine MSH2, nous avons dans un second temps mis à profit un test basé sur la réponse cellulaire aux agents méthylants médiée par le système MMR (test de tolérance à la méthylation). Dans cet essai, toutes les isoformes protéiques testées présentent un défaut d’activité MSH2.

Cette étude représente la première caractérisation fonctionnelle de variations splicéogéniques en phase dans un gène MMR. Elle démontre que, contrairement à BRCA2, la fonction MSH2 est intolérante à toutes les modifications en phase (insertions/délétions) induites par les variations splicéogéniques testées, confirmant ainsi leur caractère pathogène, en accord avec les données clinico-pathologiques des patients porteurs de ces variations. Ces travaux mettent en exergue l’importance des approches expérimentales combinées, au niveau de l’ARN et de la protéine, pour une interprétation biologique et clinique fiable des variations splicéogéniques à l’origine d’altération en phase.


Laëtitia MEULEMANS, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Marie-Christine WAILL, Gaia CASTELAIN, Audrey KILLIAN, Julie HAUCHARD, Thierry FRÉBOURG, Florence COULET, Alexandra MARTINS, Martine MULERIS, Pascaline GAILDRAT (Rouen)
16:45 - 18:15 #28402 - P104 Mutations constitutionnelles du gène EGFR : quelle prédisposition génétique au cancer pulmonaire ?
P104 Mutations constitutionnelles du gène EGFR : quelle prédisposition génétique au cancer pulmonaire ?

Le cancer du poumon représente la première cause de décès par cancer dans le monde en 2020. Plus de 2 millions de nouveaux cas ont été diagnostiqués.

Bien que la recherche d’altérations génétiques de type mutation ou translocation sur certains gènes soit de nos jours une analyse de routine en tumoral, la prédisposition au cancer pulmonaire reste néanmoins peu étudiée.

Des mutations constitutionnelles R776X, T790M, V843I et P848L sur le gène EGFR; epidermal growth factor receptor; ont été rapportées dans les populations caucasiennes et asiatiques. EGFR est un récepteur à tyrosine kinase, où des mutations activatrices sont retrouvées en tumoral dans 17% des adénocarcinomes bronchiques. La recherche de ces altérations a un intérêt théranostique puisqu’elles peuvent être ciblées par des inhibiteurs de la tyrosine kinase (TKI) EGFR.

Des mutations constitutionnelles dans les 7 gènes mutés en somatique EGFR, KRAS, BRAF, MET, ALK, RET et ROS1 ont été recherchées par Yang chez 36 800 patients atteints d’un cancer pulmonaire. Des mutations pathogènes constitutionnelles ont été identifiées sur le gène EGFR que dans 0.06% des cas. L’institut Dana-Farber Cancer a montré la présence de nodules pulmonaires ou de cancer bronchique chez des apparentés asymptomatiques porteurs de la mutation constitutionnelle T790M.

Dans notre laboratoire 5200 tumeurs pulmonaires ont été analysées depuis novembre 2017. Le variant V843I a été identifié sur la tumeur primitive d’une patiente de 59 ans. La fréquence allélique (FA) à 49% et la coexistence d’une mutation sur le gène KRAS, mutuellement exclusif avec le gène EGFR était en faveur d’une origine constitutionnelle de la mutation EGFR. Ceci a été confirmé lors d’un test constitutionnel proposé dans le cadre d’une consultation d’oncogénétique. Deux apparentés de 1er degré de la patiente, son fils et sa sœur, sont aussi porteurs. Nous avons noté dans les antécédents familiaux un oncle paternel décédé d’un cancer pulmonaire à 60 ans. Les recommandations de surveillance pour les apparentés indemnes et porteurs consistent en un scanner thoracique de référence à basse intensité et une exploration fonctionnelle respiratoire. Il est recommandé un arrêt du tabagisme avec une orientation vers une consultation de sevrage tabagique.

Un autre variant a été identifié, le T790M sur l'exon 20 d'EGFR avec une FA à 60% sur une tumeur primitive pulmonaire jamais traitée par des TKI-EGFR chez une patiente de 63 ans, en co-occurance avec la mutation G719S du gène EGFR. Après progression tumorale le variant T790M a été retrouvé avec la même FA dans un épanchement pleural avec le hot spot L858R d’EGFR. La patiente doit être rencontrée en consultation d’oncogénétique prochainement.

Conclusion : Les mutations constitutionnelles sur le gène EGFR sont très rares, mais elles sont facilement repérées par le biais de l’analyse tumorale. Il est important de rapporter toutes les familles afin d’établir un lien de prédisposition et d’adapter le conseil génétique.


Olfa TRABELSI GRATI (Paris), Nicolas GIRARD, Fatoumata SIMAGA, Céline CALLENS, Samia MELAABI, Marie-Ange MASSIANI, Arnaud GAUTHIER, Anne VINCENT-SALOMON, Dominique STOPPA-LYONNET, Ivan BIECHE, Marion GAUTHIER-VILLARS
16:45 - 18:15 #28604 - P109 Nouvelles variations pathogènes de novo du syndrome de Lynch : le premier recueil français.
P109 Nouvelles variations pathogènes de novo du syndrome de Lynch : le premier recueil français.

Introduction. Le syndrome de Lynch ou HNPCC (Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer) est une prédisposition héréditaire autosomique dominante aux cancers digestifs et gynécologiques liée à un défaut de protéine du système de réparation des mésappariements de l’ADN (MMR) codés par les gènes MLH1, PMS2, MSH2, MSH6. La réalisation des analyses génétiques à la recherche de ce syndrome est codifiée sur la base de critères d’analyse comprenant historiquement les antécédents familiaux et l’âge de survenue des cancers du spectre (critères de Bethesda II et Amsterdam). Des analyses tumorales (perte d’expression des protéines MMR en immunohistochimie (IHC), recherche d’une instabilité des microsatellites en biologie moléculaire) sont désormais utilisées de manière systématique même en l’absence d’histoire familiale et parfois dans un but théranostique. Ces analyses ont permis de caractériser des formes de syndrome de Lynch familiales peu pénétrantes voire des variants pathogènes de novo. Les variants pathogènes de novo sont plus rares que dans d’autres prédispositions aux cancers et sont estimés entre 1 et 5 %.
Méthode. Ce recueil répertorie 8 variants pathogènes de novo rapportés par les laboratoires de Bordeaux, Caen, Nantes et Rouen correspondant à des familles de Bordeaux, Caen, Dijon, Rennes, Rouen et Vannes. L’histoire clinique était le plus souvent en lien avec un adénocarcinome colique précoce et respectait les critères de Bethesda II (âge du diagnostic allant de 29 ans à 39 ans sauf pour une personne à l’âge de 50 ans). L’IHC était concordante avec la biologie moléculaire dans 6 tumeurs sur 8. Le caractère de novo du variant a été confirmée par l’absence du variant pathogène chez les parents et par la confirmation de la paternité/maternité par analyse des microsatellites dans 6 familles sur 8. Résultats. Etaient concernés, 3 variants pathogènes du gène MLH1 : c.790+1G>A, p.(Glu227_Ser295del) ; c.415_418dup, p.(Lys140Thrfs*2) ; c.1771delG, p.(Asp591Ilefs*25) ; 2 variants pathogènes du gène MSH2 : c.2023A>G, p.(Lys675Glu) et une délétion des exons 3 à 16 ; et 2 variants pathogènes du gène MSH6 : c.2194C>T, p.(Arg732*) ; c.652_653del, p.(Lys218Glufs*2) et un variant de signification inconnue c.3656C>T, p.(Thr1219Ile) sur le gène MSH6. Discussion. Les cas de variants pathogènes de novo sont rares dans la littérature, 18 ont été rapportés dont 2 faisant partie de ce recueil.  C’est la recherche d’instabilité des microsatellites couplées à une IHC dans les tumeurs qui ont permis de diagnostiquer le syndrome de Lynch chez ces 8 individus et ce même en l’absence d’antécédents familiaux. Conclusion. Ce premier recueil français confirme une nouvelle fois l’importance et la complémentarité des analyses d’anatomopathologie et de biologie moléculaire dans le diagnostic du syndrome de Lynch qui devraient être réalisées de manière systématique. Les cas de variants de novo sont possiblement sous-estimés et mériterait un travail collaboratif international.


Pierre DEVULDER (Caen), Zoé NEVIÈRE, Edwige KASPER, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Louise THIBAUT, Stéphane BÉZIEAU, Fabrice AIRAUD, Julie TINAT, Sophie NAMBOT, Elodie COSSET, Elise PIERRE-NOEL, Estelle CAUCHIN, Claude HOUDAYER, Manuella VIGOT-GEORGES, Capucine DELNATTE, Caroline ABADIE, Laurence FAIVRE, Nicolas SEVENET, Marie-Pascale BEAUMONT, Philippe DENIZEAU, Florence DEMURGER, Lorrie LE PAGE, Céline HEUDE, Flavie BOULOUARD, Laurent CASTERA, Sophie KRIEGER, Raphael LEMAN, Agathe RICOU, Dominique VAUR, Pascaline BERTHET
16:45 - 18:15 #28716 - P114 Expérience et Satisfaction des patients ayant réalisé une téléconsultation en oncogénétique dans le contexte de l’épidémie de COVID19 en Ile-de-France.
P114 Expérience et Satisfaction des patients ayant réalisé une téléconsultation en oncogénétique dans le contexte de l’épidémie de COVID19 en Ile-de-France.

L’implémentation de projets de téléconsultation/télé-expertise a démarré en 2019 dans les CLCC sous l’impulsion d’UNICANCER. Ce développement s’inscrit totalement dans un des objectifs du projet UNICANCER « cancérologie 2025 : décryptage des changements majeurs et des adaptations de la cancérologie à l’horizon de 2025 » : Développement de la télémédecine en cancérologie (développer la téléconsultation de spécialistes experts à distance).

Des projets pilotes ont ainsi vu le jour dans les services d’oncogénétique de l’Institut Curie et de Gustave Roussy. Les téléconsultations réalisées dans ce cadre étaient ciblées à des situations très particulières. L’épidémie de COVID19 et le premier confinement ont bouleversé l’organisation des consultations et nous ont contraints à très rapidement nous adapter afin de maintenir intact le parcours de soins des patients et faire en sorte que la prise en charge soit le moins impactée possible.

Par conséquent, durant cette période, quel que soit le type de consultation d’oncogénétique prévue (première consultation, consultation de rendu d’analyse génétique sans anomalie identifiée, avec identification d’un variant pathogène, avec identification d’un variant de signification inconnue), nous avons proposé systématiquement que la consultation présentielle soit remplacée par une téléconsultation.

Nous avons évalué l’appréciation et la satisfaction des patients dans le cadre d’une étude dédiée (TELEGENIQUE) menée parallèlement à l’Institut Curie et à Gustave Roussy.

Entre mars 2020 et septembre 2020, 1 010 téléconsultations ont été réalisées, à l’issue de chacune d’elle, un auto-questionnaire anonyme a été envoyé par mail. Ce questionnaire a été établi à partir de questionnaires validés, notamment l’échelle TUQ (Telehealth Usability Questionnaire, utilité, facilité d’utilisation, efficacité, fiabilité, satisfaction), la sous-échelle ‘anxiété’ de l’HADS, un questionnaire standardisé OUTPATSAT35 et enfin des caractéristiques démographiques et personnelles.

346 patients (34%) ont répondu au questionnaire. Pour 31%, il s’agissait d’une première consultation de génétique et pour 65% d’une consultation de rendu de résultat, au cours de laquelle 40 patients ont appris l’identification d’un variant pathogène et 15, l’identification d’un variant de signification inconnue. La satisfaction globale de la téléconsultation était élevée, sur une échelle de Likert en 5 points, 46% et 33% des patients ont rapporté respectivement une satisfaction « excellente » ou « très bonne ». Aucun facteur discriminant le niveau de satisfaction n’a été mis en évidence (âge, sexe, type de consultation, nature du résultat, distance domicile/hôpital, période de confinement ou non).

Cette expérience contrainte par la situation épidémique nous a permis d’accéder à une nouvelle organisation et de cerner des pistes d’amélioration au bénéfice des patients et des consultants.


Emmanuelle MOURET-FOURME (PARIS), Leonor FASSE, Anne BREDART, Helene DELHOMELLE, Marine LE MENTEC, Marina DI MARIA, Fatoumata SIMAGA, Sophie VILLEBASSE, Ophelie BERTRAND, Mathilde WARCOIN, Antoine DE PAUW, Marion GAUTHIER-VILLARS, Veronica GOLDBARG, Bruno BUECHER, Chrystelle COLAS, Claire SAULE, Marie-Charlotte VILLY, Dominique STOPPA-LYONNET, Olivier CARON
16:45 - 18:15 #28700 - P119 Evaluation du statut mutationnel du promoteur de TERT comme marqueur prédictif de réponse aux inhibiteurs de check-point dans le mélanome métastatique.
P119 Evaluation du statut mutationnel du promoteur de TERT comme marqueur prédictif de réponse aux inhibiteurs de check-point dans le mélanome métastatique.

Le mélanome est une tumeur maligne de la peau dont le pronostic devient redoutable lorsque la maladie atteint le stade métastatique. Ces formes graves bénéficient d’une prise en charge standardisée dont la conduite thérapeutique est actuellement dictée par la réalisation d’un génotypage de la tumeur. Celui-ci, centré sur l’étude du gène BRAF, permet en cas de mutation sur la position V600 d’orienter le patient vers une thérapie ciblée reposant sur un double blocage des kinases BRAF et MEK. La seule alternative à cette thérapie ciblée est l’immunothérapie avec l’utilisation d’un inhibiteur de check-point. Les réponses cliniques à l’immunothérapie sont généralement plus longues que celles observées avec la thérapie ciblée (médianes respectives de 24 et 12 mois). Cependant ces réponses restent malheureusement limitées à une faible proportion de patients (34 à 44%) vraisemblablement en raison de l’absence de marqueurs prédictifs. De nombreuses études ont été réalisées afin d’identifier de tels marqueurs et la présence d’une charge mutationnelle élevée (ou TMB) a pu ainsi être corrélée à de meilleures réponses à l’immunothérapie, sans pour autant conditionner la prescription d’inhibiteur d’immune checkpoint. Par ailleurs, la détermination de ce paramètre reste difficile en routine ce qui le rend peu accessible à une utilisation en pratique clinique. L’identification d’un marqueur de sensibilité aux immunothérapies reste donc une question ouverte et d’importance notamment dans le choix de la 1ere ligne de traitement des tumeurs métastatiques BRAF V600.

Dans le mélanome cutané, la charge mutationnelle élevée est associée à l’exposition aux irradiations solaires UV avec des mutations de transition de type C>T. Parmi les altérations fréquemment rencontrées portant les cicatrices de l’irradiation, on retrouve les mutations du promoteur du gène TERT. Nous avons donc fait l’hypothèse que la présence d’une mutation hotspot de pTERT pourrait constituer un marqueur prédictif de réponse à l’immunothérapie. Le statut mutationnel du promoteur de TERT a donc été déterminé sur les tumeurs issues d’une cohorte de 21 patients traités en 1ère ligne par inhibiteurs de checkpoint (nivolumab ou pembrolizumab). Les ADN extraits à partir d’échantillons tumoraux FFPE ont été analysés par PCR digitale (Stilla®) au moyen du kit commercial IDTERT® (ID-Solution®) ciblant spécifiquement les altérations hotspot -124C>T et -146C>T. Le statut pTERT vis-à-vis des deux mutations hotspot a pu ainsi être déterminé de façon certaine dans 19 cas retrouvant une mutation pour 47% des tumeurs associés à une survie sans progression moyenne de 13 mois contre 5,4 mois pour les tumeurs wild-type. Les résultats obtenus ont permis la détermination des caractéristiques d’utilisation de l’approche méthodologique choisie et de préciser l’intérêt théranostique de ce marqueur dans le traitement du mélanome. Ces résultats très encourageants obtenus sur une petite cohorte méritent d’être confirmés.


Lucas PELTIER (Rennes), Alexandra LESPAGNOL, David RUSSO, Florence POIZEAU, Monica DINULESCU, Alain DUPUY, Lise BOUSSEMART, Marie-Dominique GALIBERT
16:45 - 18:15 #27855 - P124 Accès aux données pour la recherche et déploiement du Collecteur Analyseur de Données (CAD) dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025).
P124 Accès aux données pour la recherche et déploiement du Collecteur Analyseur de Données (CAD) dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025).

La France s’est dotée depuis 2016 d’un plan national de mise en œuvre de la médecine génomique pour intégrer le séquençage du génome complet dans le parcours de soins des patients. Il s’appuie sur 3 piliers principaux : un Centre national de collecte et d’analyse des données (CAD), un réseau de laboratoires de séquençage génomique (LBM-FMG), et un Centre de Référence, d’Innovation, d’eXpertise et de transfert (CRefIX). Au-delà de sa vocation sanitaire première, le PFMG2025 s’inscrit dans un continuum soin-recherche. La réutilisation des données issues du soin pour des projets de recherche en constitue un de ses axes majeurs, s’appuyant pour sa mise en œuvre sur l’élaboration de modèles de consentements adaptés et la création d’une infrastructure de collecte des données dédiée et sécurisée, le CAD. La réutilisation des données du PFMG2025 pour la recherche s’inscrit dans une dynamique de science ouverte. Cette ouverture des données a vocation à être la plus large possible, tout en assurant leur sécurité et en respectant un certain nombre de critères scientifiques et éthiques définis par le PFMG2025. Le CAD offrira une capacité de stockage de données et une puissance de calcul intensif inédite à ce jour, un éventail de services informatiques et un accès à des bases de connaissances multiples. Il sera alimenté en continu par les LBM-FMG (AURAGEN et SeqOIA à ce jour) et recevra également les données des 4 projets pilotes du PFMG2025 orientés maladies rares, cancer déficience intellectuelle et population générale.

Les données du CAD seront des données de génomes assemblés, des variants génétiques annotés et/ou interprétés, des données cliniques, un corpus de bases de connaissances et de données. Le CAD offrira un ensemble de services permettant aux chercheurs d’accéder, d’analyser et d’explorer l’ensemble de ces informations à des fins de découvertes ou de développement de nouveaux outils d’analyse. Les chercheurs pourront par exemple tester le lien entre des gènes et certaines manifestations cliniques, mettre en évidence des différences interindividuelles pouvant expliquer les différences de réponse aux traitements ou encore développer des outils d’identification d’anomalies moléculaires non recherchées dans le cadre du soin.

L’accès aux données s’effectuera dans un espace sécurisé au sein duquel les chercheurs auront la possibilité d’apporter leurs propres données et outils d’analyse. Un Comité Scientifique et Ethique (CSE) multidisciplinaire s’assurera que les projets de recherche demandant l’accès aux données du PFMG2025 respectent les critères définis dans une charte dédiée. Un guichet d’accompagnement des projets est d’ores et déjà mis en place en amont du CSE. Le CAD donnera accès aux premiers projets de recherche dans le courant de l’année 2022.

L’accès aux données en recherche au sein du CAD représente une véritable opportunité pour les chercheurs en France de s’inscrire dans des projets de recherche nationaux et internationaux ambitieux.


Diane GOZLAN, Christel THAUVIN (DIJON), Frédérique NOWAK, Franck LETHIMONNIER, Yves VANDENBROUCK, Anne JOUVENCEAU, Abdelkader AMZERT
16:45 - 18:15 #27869 - P129 Utilisation d'un algorithme de reconnaissance faciale basé sur les réseaux neuronaux pour identifier des gestalt distincts de syndrome de Kabuki 1 et 2.
P129 Utilisation d'un algorithme de reconnaissance faciale basé sur les réseaux neuronaux pour identifier des gestalt distincts de syndrome de Kabuki 1 et 2.

Le syndrome de Kabuki est une maladie génétique rare causée par des mutations dans deux gènes principaux, KMT2D et KDM6A, responsables du syndrome de Kabuki de type 1 (KS1, OMIM147920) et 2 (KS2, OMIM300867) respectivement. Nous manquons d'une description clinique permettant de distinguer KS1 et KS2. Nous avons utilisé une analyse de morphologie faciale pour détecter des différences morphologiques entre les deux types de syndrome de Kabuki.

Nous avons utilisé un algorithme de reconnaissance faciale pour explorer les différences morphologiques entre les deux types de syndrome de Kabuki. Nous avons comparé plusieurs séries de photographies d'individus KS1 et KS2, puis nous avons comparé uniquement les photographies d'individus caucasiens (12 individus pour chaque gène) car il s'agissait de l'ethnie majoritaire dans notre série de cas. Nous avons aussi collecté 32 photographies de la littérature pour élargir la série de cas. Nous avons validé les résultats obtenus par l'algorithme en utilisant des évaluations réalisées par des généticiens cliniciens entrainés, en utilisant les mêmes photographies.

L'utilisation de l'algorithme a révélé une différence statistiquement significative entre chaque groupe pour notre série de photographies, ce qui montre bien une différence au niveau du morphotype facial entre les individus KS1 et KS2 (aire sous la courbe = 0.85 [p=0.027] entre KS1 et KS2). L'algorithme était meilleur pour faire une distinction entre KS1 et KS2 avec les photographies de notre série qu'avec celles de la littérature (p=0.0007). Les généticiens cliniciens entrainés à différencier KS1 et KS2 ont reconnu de façon significative un morphotype faical unique, ce qui a validé les découvertes de l'algorithme (p=1.6e-11)

L'algorithme de reconnaissance faciale basé sur les réseaux neuronaux permet de créer des images composites révélant un gestalt spécifique pour les individus KS1 et KS2


Flavien ROUXEL (Montpellier), Yauy KEVIN, Guilaine BOURSIER, Vincent GATINOIS, Mouna BARAT-HOUARI, Elodie SANCHEZ, Didier LACOMBE, Stephanie ARPIN, Fabienne GIULIANO, Damien HAYE, Marlène RIO, Annick TOUTAIN, Klaus DIETERICH, Elise BRISCHOUX-BOUCHER, Sophie JULIA, Mathilde NIZON, Alexandra AFENJAR, Boris KEREN, Aurélia JACQUETTE, Sebastien MOUTTON, Marie-Line JACQUEMONT, Claire DUFLOS, Yline CAPRI, Jeanne AMIEL, Patricia BLANCHET, Stanislas LYONNET, Damien SANLAVILLE, David GENEVIEVE
16:45 - 18:15 #28146 - P134 Base de données innovantes en génétique humaine : SCNVBase.
P134 Base de données innovantes en génétique humaine : SCNVBase.

L’essor du séquençage à haut-débit améliore grandement le taux de diagnostic des maladies rares et la connaissance du génome humain. Mais ces nouvelles technologies génèrent des quantités importantes de données. Le stockage et l’interrogation de ces données hétérogènes par leurs formats reste une difficulté importante pour agréger les variations détectées afin de découvrir de nouveaux gènes impliqués en pathologie humaine. Il est donc nécessaire d’inventer de nouveaux moyens pour améliorer le stockage et l’analyse de ces données.

Pour répondre à ces problématiques, nous avons créé et mis en place une base de données innovante, SCNVBase, permettant le stockage et la recherche efficaces dans ces données volumineuses. Elle est basée sur un système de gestion de base NoSQL, MongoDB, pour accueillir une grande quantité de données orientées documents. Ce système est donc bien adapté au stockage et à l’interrogation de grands volumes de données hétérogènes. Nous avons créé un outil en Java pour insérer les données concernant les variations de type CNV et SNV et les annoter rapidement avec des bases externes telles RefSeq ou OMIM via l’outil SnpEff.

Une architecture 3-tiers a été utilisée. Le web service récupère les données de la base et les envoie à l’interface web. Cette dernière a été faite en HTML, CSS, JavaScript, Bootstrap4 et jQuery. Le web service incluant la base MongoDB a été fait en Python, Flask. Une couche de sécurité est ajoutée par Flask JWT utilisant un système de jeton. L'accès aux données anonymisées est libre et sans authentification, permettant d’utiliser les informations de fréquence populationnelle. Relier les variations aux patients et à leurs phénotypes est possible après authentification de l’utilisateur et l’autorisation préalable par l’administrateur. Ce système permet un accès fiable et sécurisé aux données identifiantes.

Nous pouvons donc interroger les données en les visualisant sous forme de table ou de graphiques comme Lollipop et celles-ci peuvent être exportées dans des formats classiques (TSV, VCF, BED, etc.).. Les champs à visualiser sont sélectionnables selon la volonté de l’utilisateur. La première version de l’application est déployée sur nos serveurs en test interne et sera bientôt mise à disposition des chercheurs. Le modèle de la base de données est libre et accessible sur notre dépôt git.

Le système affiche de très bonnes performances permettant l’interaction en temps réel avec les données. Les tests montrent un temps de réponse constant de quelques millisecondes pour un jeu de données augmentant incrémentalement.

De nouvelles fonctionnalités seront intégrées au fur et à mesure de l’utilisation. Ainsi, de nouveaux types de variation vont être supportés et intégrés à la base (Eléments mobiles, STR, etc.) et de nouvelles solutions d’interrogation seront mises à disposition. La base, ainsi que le modèle de la base restera libre, gratuite et accessible à tous grâce à l’utilisation d’une licence GPLv3.


Kuan-Hua ARTIGNAN (non), Philippine GARRET, Cyril FOURNIER, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Yannis DUFFOURD
16:45 - 18:15 #28670 - P139 Recherche de variants introniques profonds par une approche transcriptomique de première intention : exemple du syndrome d’Alport.
P139 Recherche de variants introniques profonds par une approche transcriptomique de première intention : exemple du syndrome d’Alport.

Le séquençage haut débit permet d’identifier un variant dans une région codante chez 30% des patients atteints de néphropathie glomérulaire. Peu de nouveaux gènes impliqués dans ces maladies sont aujourd’hui découverts, suggérant qu’une partie des patients sans diagnostic moléculaire pourraient être porteurs de variants introniques profonds dans des gènes déjà connus. Le séquençage de génome (WGS) permet de mettre en évidence ces variants. Leur caractérisation nécessite des études fonctionnelles non adaptées à l’étude du nombre de variants identifiés. L’étude du transcriptome entier (RNAseq) est le plus souvent limitée par la profondeur de lecture offerte par cette technologie, en particulier pour les gènes faiblement exprimés.

L’objectif de ce travail était de développer une approche d’identification d’évènements d’épissage potentiellement pathogènes en mettant en place une approche de RNAseq ciblé et en développant un algorithme bioinformatique pour filtrer les évènements d’intérêt en amont ou en parallèle de l’analyse du génome. Pour évaluer la performance de cette approche, nous avons pris l’exemple du syndrome d’Alport lié à l’X (XLAS), en raison de son homogénéité génétique.

L’ARN de fibroblastes de 16 patients atteints de XLAS sans cause moléculaire identifiée dans les régions codantes du gène COL4A5 a été étudié. L’ADNc a été capturé par des sondes dirigées contre les régions codantes d’un panel de 228 gènes, incluant COL4A5, régulièrement utilisé en diagnostic moléculaire des néphropathies héréditaires. Les résultats ont été comparés à ceux obtenus chez 5 contrôles, et à ceux obtenus en RNAseq classique (transcriptome entier). 

Le RNAseq ciblé avait une profondeur de lecture 25 fois supérieure au RNAseq classique. Au total, après les contrôles qualité, nous avons identifié 37 évènements chez 13 patients [26 rétentions d’intron (RI) et 11 sauts d’exon (SE)]. Chez 3 patients, aucun évènement n’a été identifié. L’algorithme développé a permis d’identifier chez 7 patients un unique évènement d’épissage absent chez les contrôles (1 SE et 6 RI), et chez les 6 autres, un enrichissement statistiquement significatif d’un transcrit non canonique trouvé à une fréquence statistiquement plus faible chez les contrôles (2 SE et 4 RI). Dans tous les cas, le séquençage de l’ADN a permis d’isoler le variant responsable de l’épissage alternatif, prouvant la puissance de l’algorithme. Tous ces variants étaient absents dans la population générale, et prédits impliqués dans la modification/création d’un site silencer (n=2), enhancer (n=3), donneur (n=5) ou accepteur (n=2) d’épissage, ou encore dans la modification d’un point de branchement (n=1).

 Au total, nous avons identifié des variants impliqués dans l’épissage chez 81% des patients de cette cohorte grâce aux analyses qualitatives et quantitatives offertes par le RNAseq ciblé. L’intégration des données issues du RNAseq ciblé avec le WGS sera un outil majeur pour la caractérisation rapide de tels variants.


Guillaume DORVAL (Paris), Marie BOISSON, Christelle ARRONDEL, Vincent MORINIÈRE, Nicolas CAGNARD, Zaïna AIT ARKOUB, Lamine COULIBALY, Olivier GRIBOUVAL, Christine BOLE, Nitschké PATRICK, Corinne ANTIGNAC
16:45 - 18:15 #28300 - P144 Analyse des variations du nombre de copies de l’ADN d’une cohorte de 163 patients atteints d’un syndrome de Kallmann.
P144 Analyse des variations du nombre de copies de l’ADN d’une cohorte de 163 patients atteints d’un syndrome de Kallmann.

Le syndrome de Kallmann est une maladie génétique associant un hypogonadisme hypogonadotrope par déficit de GnRH et une anosmie ou une hyposmie. Sa prévalence est estimée à 1/8 000 garçons et 1/40 000 filles. L’origine de ce syndrome est une anomalie du développement neuronal affectant à la fois la migration des terminaisons nerveuses olfactives et celle des neurones à GnRH. La mise en évidence de mutations génétiques causales (gènes KAL1, FGFR1, FGF8, PROKR2, PROK2) a permis l’identification des voies de signalisation impliquées. Cependant, ces mutations identifiées à ce jour n’expliquent que 30% des cas. Notre objectif était de réaliser une approche pangénomique afin d’identifier de nouveaux gènes candidats responsables de ce syndrome.

Les prélèvements sanguins d’une cohorte de 163 patients ont été analysés par CGH-array (Agilent 180K) de résolution moyenne de 17Kb. Ces patients sont suivis par le centre de référence des Maladies Rares du Développement Génital des Hôpitaux Paris Saclay.

Un total de 930 CNV ont été identifiés avec une moyenne de 5,7 CNV par individu. Les variations ont été interprétées comme bénigne, probablement bénigne, de signification inconnue (VOUS), probablement pathogène et pathogène, ou PIEV (CNV de pénétrance incomplète et d’expressivité variable) selon les critères en vigueur. Il en résulte l’identification de 17 CNV d’intérêt (classes VOUS, probablement pathogènes, pathogènes ou PIEV) dont 6 CNVs récurrents. La cartographie des gènes de ces régions nous permet de proposer une corrélation génotype-phénotype précise. Les gènes candidats identifiés dans cette étude sont impliqués notamment dans la régulation du développement embryonnaire et certaines voies de signalisation clés. Cette étude devrait permettre de contribuer à la compréhension des mécanismes génétiques liés au syndrome de Kallmann.


Lucie TOSCA (Clamart), Aurélie MOUKA, Luigi MAIONE, Romain DIOT, Ingrid WIEDER, Jérôme BOULIGAND, Gérard TACHDJIAN, Jacques YOUNG
16:45 - 18:15 #28720 - P149 Anomalie testiculaire du développement sexuel chez les hommes 46,XX SRY+ : rare observation d’un psudic(X;Y)(p22.13;q11.21).
P149 Anomalie testiculaire du développement sexuel chez les hommes 46,XX SRY+ : rare observation d’un psudic(X;Y)(p22.13;q11.21).

Un homme de 28 ans nous a été adressé pour exploration d'une azoospermie. L’échographie testiculaire notait une atrophie bilatérale, confirmée à la biopsie testiculaire qui retrouvait une diminution nette de la spermatogenèse et une sclérose des tubes séminifères.

Le caryotype retrouve deux populations cellulaires  : une population 45,X minoritaire et une population 46,XX très majoritaire avec des chromosomes X de morphologie et taille normales. Une FISH métaphasique a montré la présence du locus SRY à l’extrémité d’un des deux chromosomes X comme attendu pour 85% des hommes XX.

Parallèlement, une Fish interphasique à l’aide des centromères des chromosomes X et Y a été réalisée sur le deuxième tube de sang non utilisé afin d’éliminer une erreur lors de la mise en culture. De manière surprenante, la majorité des noyaux présentait deux signaux du centromère du chromosome X et un signal du centromère Y, évoquant un chromosome dicentrique, ce qui a été confirmé sur les métaphases.

L’analyse chromosomique par puce ADN (Puce Agilent ISCA 60k, Hg19) a ensuite précisé les points de cassure de ce chromosome pseudodicentrique (X;Y).

Nous rapportons donc un très rare cas de caryotype 46,XX SRY+ avec un chromosome pseudodicentrique (X;Y) chez un un homme qui présente une azoospermie. Chez la plupart des patients présentant une anomalie testiculaire du développement sexuel avec un caryotype XX, l’anomalie est causée par la translocation d'un petit fragment du bras court du chromosome Y comprenant le locus SRY, sur le chromosome X, en raison d’un crossing over asymétrique entre PRKX et PRKY.

Devant l’aspect normal des chromosomes X malgré un déséquilibre important chez ce patient, nous avons réanalysé 9 cas d’hommes avec un caryotype 46,XX SRY+ pour mieux caractériser les points de cassure sur les chromosomes X et Y en utilisant une combinaison et de FISH et d’ACPA et rechercher d’autres cas de réarrangements différents du der(X)t(X;Y) classiquement décrit.

Les résultats de ces 10 patients seront présentés dans cette communication.


Théo DOMINOT (Paris), Camille VEREBI, Martine MONTAGNON, Catherine PATRAT, Jean-Michel DUPONT, Aziza LEBBAR
16:45 - 18:15 #28149 - P154 Méthylation de l'ADN dans le syndrome de délétion 22q11.2 et risque de développer une schizophrénie.
P154 Méthylation de l'ADN dans le syndrome de délétion 22q11.2 et risque de développer une schizophrénie.

Le syndrome de délétion 22q11.2 (22q11DS) est une maladie génétique rare associée à une grande variabilité de symptômes. L’apparition d’un trouble du spectre de la schizophrénie à l’adolescence ou chez le jeune adulte est environ 25 fois plus élevée chez les personnes avec 22q11DS par rapport à la population générale. Les causes de l'apparition de ce trouble ne sont pas encore comprises. Des facteurs environnementaux tels que le stress peuvent modifier l'épigénome et pourraient précipiter l’entrée dans la psychose chez les individus à risque. Nous avons donc comparé la méthylation de l'ADN dans des échantillons de sang de 9 patients atteints de 22q11DS et affectés par la schizophrénie, avec celle de 5 patients atteints de 22q11DS sans schizophrénie. Le séquençage de la méthylation de l'ADN par RRBS a couvert six millions de CpGs à travers le génome. Un total de 4 187 CpGs différentiellement méthylées était significatif, correspondant à 3 265 gènes. Ces gènes sont connus pour être fortement exprimés dans le cerveau et une analyse d’enrichissement de leur présence dans les GWAS sur la schizophrénie a montré un enrichissement significatif (p ajusté=9,64e-07). Ces gènes sont notamment impliqués dans les voies de signalisation associées avec l'interaction ligand-récepteur neuroactif, le calcium et l'adhésion focale. Nous avons ensuite analysée la méthylation de l'ADN par RRBS dans le cortex préfrontal de souris afin d’étudier un modèle Gène x Environnement. Quatre groupes ont été constitués : souris de type sauvage (WT), souris portant un facteur de risque génétique homologue à la délétion 22q11.2 de l’homme Df(h22q11)/+ (G), souris WT exposées à un stress aigu (E), et souris G exposées au stress (GxE). Une analyse d’enrichissement des gènes différentiellement méthylés entre ces animaux a montré leur enrichissement significatif dans le GWAS associée à la schizophrénie. Selon la condition, ces gènes étaient également enrichis parmi les gènes impliqués dans le syndrome de délétion 22q11.2, étaient fortement exprimés dans le cerveau et enrichis dans les neurones. Les voies biologiques associées à ces gènes les plus significatives étaient MAPK, le calcium et le guidage axonal. Cette approche translationnelle nous a permis d'identifier des modifications méthylomiques qui pourraient être associées à la pénétrance variable de la schizophrénie chez les patients atteints de 22q11DS. S'ils sont reproduits, ces résultats pourraient permettre le développement de biomarqueurs prédictifs ou d’aide au diagnostic pour une prise en charge précoce. Ils pourraient aussi servir de cibles thérapeutiques médicamenteuses.


Chuan JIAO (Paris 14th arrondissement), Fanny DEMARS, Qin HE, Oussama KEBIR, Anushree TRIPATHI, Hugo TURBÉ, Caroline DEMILY, Marie-Odile KREBS, Thérèse JAY, Boris CHAUMATTE
16:45 - 18:15 #28377 - P159 Estimation non biaisée de l’héritabilité d’un trait binaire à partir d’une étude cas/témoins.
P159 Estimation non biaisée de l’héritabilité d’un trait binaire à partir d’une étude cas/témoins.

L’héritabilité h2 quantifie la proportion de variance d’un phénotype expliquée par les variations génétiques entre les individus. Plusieurs méthodes ont été proposées pour estimer h2 dans le contexte des études d’association pangénomique de type cas/témoins, chacune souffrant de biais potentiels. L'une des méthodes les plus populaires (GCTA, Yang et coll, 2011) est basée sur le modèle linéaire mixte où la contribution des variants communs est estimée à partir de la méthode du maximum de vraisemblance restreint (REML). Développée dans un premier temps pour l’étude des traits phénotypiques quantitatifs, elle a été étendue aux traits binaires grâce au modèle de la liabilité. Cependant, dans le cas d’un trait binaire, il a été montré que la méthode REML fournissait une estimation biaisée de h2 dès lors que la proportion Ke de cas dans l’échantillon était différente de la proportion K de cas dans la population (Golan et coll, 2014). Ces derniers ont suggéré que cette différence induit une corrélation artéfactuelle entre la composante génétique et la composante résiduelle (GxE) du modèle qui engendre alors ledit biais. 

Nous avons étudié ce biais dans une étude de simulation. Nous avons pour cela simulé un échantillon cas-témoins à partir du modèle de la liabilité sous l’hypothèse que chaque variant commun contribue en moyenne de façon équivalente et additive au phénotype binaire et que donc h2 est constante à travers le génome. Nous avons montré qu’à K fixé, la corrélation GxE est une fonction parabolique de Ke qui s’annule en deux points : Ke1 = K et Ke2 = K + (1-K) √(2π) K t exp(t2/2)t est le seuil de la liabilité qui sépare les cas des témoins ; la valeur de t se calcule à partir de K. 

À partir de cette constatation, nous proposons d’associer la méthode REML à un rééchantillonnage bien choisi, consistant à calculer h2 à partir d’un sous-échantillon respectant une proportion de cas, soit égale à Ke1 (sous-échantillonnage des cas), soit égale à Ke2 (sous-échantillonnage des témoins). La répétition de l’étape de sous-échantillonnage permet d’obtenir une estimation non biaisée et précise de h2.  

Nous avons évalué les performances de cette méthode dans une étude de simulation avec et sans structure de population et comparé notre méthode aux méthodes GCTA et PCGC (Golan et coll, 2014). Nous montrons que notre méthode permet d’obtenir un estimateur sans biais de h2 quelle que soit la structure de la population étudiée. Nous appliquons cette méthode à l’estimation de l’héritabilité de la maladie d'Alzheimer, et en particulier de la maladie d'Alzheimer à début précoce, sur des données cas/témoins issues du large consortium européen EADB. 


Catherine SCHRAMM (ROUEN), Simon CHENU, Céline BELLENGUEZ, Benjamin GRENIER-BOLEY, Jean-François DELEUZE, Jean-Charles LAMBERT, Gaël NICOLAS, Hervé PERDRY, Camille CHARBONNIER
16:45 - 18:15 #27960 - P164 Description du phénotype développemental, cognitif et socio-adaptatif des enfants porteurs du Syndrome de Rubinstein-Taybi.
P164 Description du phénotype développemental, cognitif et socio-adaptatif des enfants porteurs du Syndrome de Rubinstein-Taybi.

Le Syndrome de Rubinstein-Taybi (SRT) est une anomalie génétique caractérisée par des particularités physiques, avec un faciès particulier, une microcéphalie, des pouces et orteils larges. Le gène CREBBP est impliqué dans le déterminisme du SRT sur le chromosome 16p13.3 (Lacombe et al. 1992, Roelfsema et al. 2005). Il existe une hétérogénéité génétique avec un deuxième gène impliqué (EP300).

Le phénotype cognitif des enfants SRT se distingue par un handicap intellectuel avec un QI moyen de 51, des limitations du langage expressif, des difficultés de planification des actes moteurs et des anomalies de la mémoire visuo-spatiale.

Alors que les recherches de ces dix dernières années suggèrent un ensemble de particularités comportementales, sociales (Galera et al, 2009) et motrices (Cazalets et al, 2017) caractéristiques du phénotype comportemental des enfants SRT, aucune étude ne s’est vraiment intéressée au profil des développements psychomoteur, cognitif et socio-émotionnel, psychoéducatif et adaptatif.

Tout récemment, nous avons identifié sur un groupe de 23 enfants avec SRT et DI sévère, un profil cognitif et socio-émotionnel caractérisé par des déficits du développement du jeu symbolique, du langage expressif et de l’imitation vocale et de bonnes capacités de communication sociale et émotionnelle (Taupiac et al, 2020), qui, ces dernières les distinguent très clairement des enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme (Adrien et al, 2021)

L’objectif de cette nouvelle étude est d’identifier la spécificité du phénotype développemental d’enfants avec SRT en le comparant à celui d’enfants ayant une Trisomie 21.

Dans cette étude, le développement cognitif, socio-émotionnel et adaptatif de 72 enfants avec SRT et de 68 enfants avec TR21 (âges réels : entre 3 ans et 10 ans) appariés en âge de développement (entre 16 et 30 mois) a été évalué à l’aide, du Brunet-Lézine Révisé (ECPA 2001), de la BECS (Adrien, 2007),  du PEP-3 (Lansing et al, 2010) et de la Vineland II (Sparrow et al, 2015). Les comparaisons intergroupes et intragroupes sont réalisées à l’aide de tests non paramétriques.

Cette étude montre qu’il existe un profil développemental caractéristique des enfants SRT. Les enfants du groupe SRT ont un meilleur développement pour les fonctions « attention conjointe » et « expression émotionnelle » que ceux du groupe de Trisomie 21. Les enfants du groupe TR21 ont un meilleur développement psychoéducatif global que ceux du groupe de SRT, notamment dans le secteur de la cognition préverbale et la motricité fine. Les enfants du groupe TR21 ont un meilleur comportement adaptatif que ceux du groupe SRT, notamment dans les domaines de l’autonomie domestique et les capacités adaptatives.

Ces observations vont permettre aux familles et aux professionnels d’avoir une meilleure connaissance des caractéristiques du développement psychologique et socio-adaptatif des enfants avec SRT pour envisager des modalités d’intervention psycho-éducative plus adaptées.


Emmanuelle TAUPIAC (BORDEAUX), Didier LACOMBE, Eric THIÉBAUT, Grégory MICHEL, Jean-Louis ADRIEN
16:45 - 18:15 #28340 - P169 Etat des lieux du déroulement de la démarche de diagnostic présymptomatique en France dans le domaine de la Neurogénétique, l’Oncogénétique et la Cardiogénétique.
P169 Etat des lieux du déroulement de la démarche de diagnostic présymptomatique en France dans le domaine de la Neurogénétique, l’Oncogénétique et la Cardiogénétique.

Une personne non malade à risque peut décider de connaître son statut génétique vis-à-vis d’une pathologie ou d’une prédisposition génétique existante dans sa famille. Cette démarche de diagnostic présymptomatique (DPS) est encadrée par le décret n°2000-570 du 23 juin 2000, fixant les conditions de prescription des caractéristiques génétiques d’une personne à des fins médicales. Le bénéfice attendu, l’autonomie du patient, le choix éclairé, la confidentialité et le respect de la vie privée, ainsi que le droit de ne pas savoir sont les fondements principaux de cette démarche. Les équipes pratiquant le DPS doivent être déclarées auprès de l’Agence de la Biomédecine ainsi que les protocoles types de prise en charge pluridisciplinaire par pathologies ou groupes de pathologies. Les équipes peuvent regrouper des généticiens, des cliniciens, des conseillers en génétiques, des psychologues, des travailleurs sociaux… Chaque équipe étant indépendante dans son organisation et dans la mise en place des protocoles de prise en charge, nous avons choisi de nous intéresser dans cette étude aux différentes structurations et organisations de cette procédure en France, en diffusant un questionnaire via l’AFCG aux conseillers en génétique exerçant dans le domaine de la Neurogénétique, l’Oncogénétique et la Cardiogénétique. Nos questions portent sur la composition de l’équipe du DPS, sur les différents entretiens proposés, la temporalité, les modalités de consultation et de rendu de résultat. Le but de notre étude est de souligner les similarités et les différences de prise en charge des patients demandeurs d’un DPS, en fonction des centres et de la sous-spécialité, ainsi que leur impact sur la réalisation ou non du test génétique.


Manon LAURENT (BORDEAUX), Virginie DORIAN, Caroline ROORYCK-THAMBO, Julie TINAT, Cyril GOIZET, Cécile ZORDAN
16:45 - 18:15 #27924 - P174 Série de 101 exomes trio en diagnostic prénatal : retour d’expérience du CHU de Montpellier.
P174 Série de 101 exomes trio en diagnostic prénatal : retour d’expérience du CHU de Montpellier.

A l’heure actuelle, le dépistage et le diagnostic des maladies génétiques en France pendant la grossesse, se base sur le dépistage combiné du premier trimestre de la T21 et, en cas de découverte d’anomalies fœtales aux échographies sur l’analyse chromosomique, parfois associée à un panel de gènes. Le séquençage de l’exome reste marginal et il n’existe pas de consensus sur son utilisation pour le diagnostic prénatal en routine. La littérature sur le sujet comporte de nombreux articles discutant des avantages et des inconvénients. Les rendements diagnostics oscillent entre 5,5% et 87% en fonction des indications. Le CAGM a publié en 2020 des recommandations indiquant son utilité dans l’arsenal diagnostique des malformations fœtales. Nous proposons, à Montpellier, cette technologie aux couples dans un contexte de grossesse, après un caryotype et une CGH-array normaux.

Les exomes ont été réalisés en trio par l’entreprise privée CERBA. Les variants rapportés ne concernent que des variants classés « Pathogène » ou « Probablement pathogène » selon la classification ACMG et confirmés par Sanger. Les variants présents dans les gènes classés comme « Données secondaires » selon la liste de l’ACMG ont été volontairement exclus de l’analyse.

Entre mars 2019 et décembre 2020, nous avons réalisé 101 séquençages d’exome trio pour des fœtus présentant un syndrome malformatif. Nous avons obtenu 21 diagnostics permettant une information et un conseil génétiques appropriés (20,8%). Le délai de réponse a été en moyenne de 32,72 jours (12 à 94 jours).

Le diagnostic prénatal génétique sur signes d’appel échographique constitue un challenge et l’étude chromosomique seule s’avère souvent insuffisante pour l’évaluation diagnostique et le conseil génétique. L’exome reste peu utilisé du fait des contraintes techniques et des longs délais et surtout controversée du fait de questions éthiques majeures que pose l’accès à l’ensemble du patrimoine génétique d’un individu en prénatal (données incidentes) et des risques d’eugénisme. Cependant il s’avère augmenter considérablement le taux diagnostic de pathologies monogéniques et donc constitue un apport indéniable pour l’amélioration de la prise en charge des familles.


Camille CENNI (Nimes), Constance WELLS, Emmanuelle HAQUET, Detlef TROST, Aicha BOUGHALEM, Jean-Marc COSTA, Florent FUCHS, David GENEVIEVE, Patricia BLANCHET
16:45 - 18:15 #28552 - P179 Evaluation de la performance du dépistage prénatal par ADNlc dans les grossesses triples.
P179 Evaluation de la performance du dépistage prénatal par ADNlc dans les grossesses triples.

Objectif : Évaluer la performance dans les grossesses triples du dépistage par ADN libre circulant (ADNlc) des trisomies 21, 18 et 13.

Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique incluant les femmes enceintes avec une grossesse triple et ayant bénéficié d’un dépistage par ADNlc entre le 1er Mai 2017 et le 15 Janvier 2020. Ce dépistage a été réalisé par séquençage massif en parallèle (Illumina, VeriSeq, V1). Les issues de grossesses ont été recherchées.

Résultats : Durant la période d’étude, 130 patientes avec une grossesse triple ont bénéficié d’un test par ADNlc. Trois résultats étaient non exploitables soit 2.3% des tests versus 0.22% dans la population de grossesses singletons et doubles (performance 2019, V1 Illumina sur 40273 tests). Trois tests par ADNlc étaient positifs, soit 2.3% (versus 1.3% dans la population de grossesses singletons et doubles) : 2 dépistages positifs pour la trisomie 21 dont un confirmé par le caryotype anténatal, 1 dépistage positif pour la trisomie 18 non confirmé par le caryotype (perdu de vu). Aucun cas de trisomie 13 n’a été rapporté dans la cohorte. Aucun faux négatif n’est à déplorer parmi les 89 grossesses (68%) dont l’issue était disponible.

Conclusion : En absence d’autre test de dépistage possible dans la population des grossesses triples, le dépistage par ADNlc, malgré une probable baisse d’efficience (augmentation du nombre de test non exploitables, plus forte proportion de résultats positifs) est réalisable (absence de faux négatif). Une plus large cohorte est nécessaire afin de confirmer ces résultats.


Hoda ZAKARIA, Pascale KLEINFINGER, Laurence LOHMANN, Armelle LUSCAN, Jean-Marc COSTA, Mylène VALDUGA, Detlef TROST, Aicha BOUGHALEM (Saint-Ouen), Adèle DEMAIN, Alexandre VIVANTI, Alexandra BENACHI

17:00
17:00-18:00
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F37
ASSEMBLEE GENERALE DU CNEPGM

ASSEMBLEE GENERALE DU CNEPGM

18:00
16:45 - 18:15 PAUSE - VISITE DES STANDS ET EPOSTERS
18:15
18:15-18:30
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A37bis
Prix Thierry Frebourg

Prix Thierry Frebourg

18:30
18:30-19:15
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A38
CONFERENCE INVITE 02

CONFERENCE INVITE 02

Modérateur : Emilie CONSOLINO (conseillère en génétique) (MARSEILLE)
18:30 - 19:15 L’homme et la technique. Pierre LE COZ (ENSEIGNANT CHERCHEUR) (Conférencier, MARSEILLE)

Vendredi 04 février
Heure Grand Auditorium Carré La Nef Le Belvédère Dortoirs Les Horizons Salle 5 Salle 6 Galerie Sud Salle 4
08:30
08:30-10:30
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A41
CONFERENCE PLENIERE 04
Génétique et société

CONFERENCE PLENIERE 04
Génétique et société

Modérateurs : Laurent PASQUIER (Médecin) (RENNES), Stéphane TIRARD (épistémologiste) (Nantes)
08:30 - 09:00 Evolution des tests préconceptionnels / test prénataux. Expériences de la Belgique. Pascal BORRY (Professor of Bioethics) (Conférencier, Leuven, Belgique)
09:00 - 09:30 Evolution du diagnostic néonatal, enjeux éthiques. Frédéric HUET (PUPH) (Conférencier, Dijon)
09:30 - 10:00 Evolution des tests en population dans le domaine de l'oncogénétique. Dominique STOPPA-LYONNET (PU-PH, professede génétique médicale - chef du service de génétique) (Conférencier, Paris)
10:00 - 10:30 Impacts sociétaux liés à la mise en œuvre des politiques de santé publiques utilisant la génétique aux différents âges clés de la vie. Catherine BOURGAIN (Directrice Cermes3) (Conférencier, Villejuif)

08:30-11:30
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B41
CONFERENCE PLENIERE - SESSION DPC
Génétique et société NUMERO DE L’ACTION :34882200009

CONFERENCE PLENIERE - SESSION DPC
Génétique et société NUMERO DE L’ACTION :34882200009

08:30 - 11:30
Modérateurs : Laurent PASQUIER (Rennes), Stéphane TIRARD (Nantes)

• Evolution des tests préconceptionnels / test prénataux. Expériences de la Belgique. Pascal BORRY (Leuven, Belgique)
• Evolution du diagnostic néonatal, enjeux éthiques. Frédéric HUET (Dijon)
• Evolution des tests en population dans le domaine de l'oncogénétique. Dominique STOPPA-LYONNET (Paris)
• Impacts sociétaux liés à la mise en œuvre des politiques de santé publiques utilisant la génétique aux différents âges clés de la vie. Catherine BOURGAIN (Cermes3)
• Débat animé - Questions / Réponses avec les orateurs. Sylvie ODENT (Rennes)

10:30
10:30 PAUSE - VISITE DES STANDS ET POSTERS
10:30-11:30
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KF5
Session 5 - Posters affichés en présence des auteurs

Session 5 - Posters affichés en présence des auteurs

10:30 - 11:30 #27955 - P005 Missense variants in DPYSL5 cause a neurodevelopmental disorder with corpus callosum agenesis and cerebellar abnormalities.
Missense variants in DPYSL5 cause a neurodevelopmental disorder with corpus callosum agenesis and cerebellar abnormalities.

The collapsin response mediator protein (CRMP) family proteins are intracellular mediators of neurotrophic factors regulating neurite structure/spine formation and are essential for dendrite patterning and directional axonal pathfinding during brain developmental processes. Among this family, CRMP5/DPYSL5 plays a significant role in neuronal migration, axonal guidance, dendrite outgrowth, and synapse formation by interacting with microtubules. Here, we report the identification of missense mutations in DPYSL5 in nine individuals with brain malformations, including corpus callosum agenesis and/or posterior fossa abnormalities, associated with variable degrees of intellectual disability. A recurrent de novo p.Glu41Lys variant was found in eight unrelated patients, and a p.Gly47Arg variant was identified in one individual from the first family reported with Ritscher-Schinzel syndrome. Functional analyses of the two missense mutations revealed impaired dendritic outgrowth processes in young developing hippocampal primary neuronal cultures. We further demonstrated that these mutations, both located in the same loop on the surface of DPYSL5 monomers and oligomers, reduced the interaction of DPYSL5 with neuronal cytoskeleton-associated proteins MAP2 and bIII-tubulin. Our findings collectively indicate that the p.Glu41Lys and p.Gly47Arg variants impair DPYSL5 function on dendritic outgrowth regulation by preventing the formation of the ternary complex with MAP2 and bIII-tubulin, ultimately leading to abnormal brain development. This study adds DPYSL5 to the list of genes implicated in brain malformation and in neurodevelopmental disorders.


Médéric JEANNE (TOURS), Hélène DEMORY, Aubin MOUTAL, Marie-Laure VUILLAUME, Sophie BLESSON, Rose Anne THEPAULT, Sylviane MAROUILLAT, Judith HALEWA, Sakia MAAS, Mahdi MOTAZACKER, Grazia MANCINI, Marjon A. VAN SLEGTENHORST, Avgi ANDREOU, Helen COX, Julie VOGT, Jason LAUFMAN, Natella KOSTANDYAN, Davit BABIKYAN, Miroslova HANCAROVA, Sarka BENDOVA, Zdenek SEDLACEK, Kimberly ALDINGER, Elliott SHERR, Emanuela ARGILLI, Eleina M. ENGLAND, Severine AUDEBERT-BELLANGER, Dominique BONNEAU, Estelle COLIN, Anne-Sophie DENOMME PICHON, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Bertrand ISIDOR, Sébastien KURY, Sylvie ODENT, Richard REDON, Rajesh KHANNA, William DOBYNS, Stéphane BEZIEAU, Jerome HONNORAT, Bernhard LOHKAMP, Annick TOUTAIN, Frédéric LAUMONNIER
10:30 - 11:30 #28084 - P010 Genetic correlates of phenotypic heterogeneity in autism.
Genetic correlates of phenotypic heterogeneity in autism.

The substantial phenotypic heterogeneity in autism limits our understanding of its genetic aetiology. To address this gap, we investigated genetic differences between autistic individuals (Nmax = 12,893) based on core (i.e., social communication difficulties, and restricted and repetitive behaviours) and associated features of autism, co-occurring developmental disabilities (e.g. language, motor, and intellectual developmental disabilities and delays), and sex. We conducted a comprehensive factor analysis of core autism features in autistic individuals and identified six factors. Common genetic variants including autism polygenic scores (PGS) were associated with the core factors but de novo variants were not, even though the latent factor structure was similar between carriers and non-carriers of de novo variants. We identify that increasing autism PGS decrease the likelihood of cooccurring developmental disabilities in autistic individuals, which reflects both a true protective effect and additivity between rare and common variants. Furthermore in autistic individuals without co-occurring intellectual disability (ID), autism PGS are overinherited by autistic females compared to males. Finally, we observe higher SNP heritability for males and autistic individuals without ID, but found no robust differences in SNP heritability by the level of core autism features. Deeper phenotypic characterisation will be critical to determining how the complex underlying genetics shapes cognition, behaviour, and cooccurring conditions in autism.


Thomas BOURGERON (PARIS), Claire LEBLOND, Freddy CLIQUET, Thomas ROLLAND
10:30 - 11:30 #28420 - P015 ACPA et épilepsie : où en est-on à l’ère du séquençage à haut-débit ?
ACPA et épilepsie : où en est-on à l’ère du séquençage à haut-débit ?

Le taux de diagnostic génétique dans l’épilepsie est en constante augmentation grâce à l’amélioration des techniques et aux meilleures connaissances des interactions neurobiologiques impliquées. L’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) fait partie des examens réalisés lors du parcours diagnostique d’un nombre important de patients épileptiques avec une rentabilité variable. Nous nous sommes intéressés à la place et aux indications de l’ACPA dans les épilepsies à l’aube des avancées génomiques actuelles.

Cette étude porte sur la cohorte de patients ayant eu une ACPA prescrite avec la notion d’épilepsie. Sur le plan clinique, nous avons considéré comme épileptiques les enfants qui présentaient des crises d’épilepsie avec un traitement antiépileptique quel qu’en soit la durée.

Sur la période de 2015 à 2019, 2325 ACPA ont été réalisées dans notre laboratoire, dont 239 comportaient le terme « épilepsie » dans l’indication. Nous avons exclu 23 patients pour lesquels le diagnostic d’épilepsie n’a pas été confirmé par la suite (pas de traitement antiépileptique) (n=216).

Nous avons détecté chez 26 patients des variations du nombre de copie (CNV) pathogènes: 19 patients porteurs d’un syndrome microdélétionnel ou duplicationnel décrit avec épilepsie mais n’incluant pas tous des gènes connus comme étant impliqués dans l’épilepsie (délétions 1p36, 1q44, 2p11.2p12, 2p22, 5q14.3, 10q, 17q11.2, 20q13.33, 22q13, Xq22, monosomie X et duplications 7q11.23, 9p, 10q, 17p13.3, 19p13.3, Xp11.2, triple X), 3 CNV comportant des gènes responsables de troubles du neurodéveloppement (TND) (TCF4, STXBP1, MEF2C), 4 CNV ne semblent pas expliquer l’épilepsie (2 cas de syndromes de Klinefelter, 1 translocation déséquilibrée entre les chromosomes X et Y et 1 délétion PMP22). De plus, nous avons détectés 6 CNV de pénétrance incomplète et d’expressivité variable (PIEV) aux TND pouvant contribuer à une épilepsie (2,8%). Le rendement diagnostique de l’ACPA pour l’épilepsie est donc de 12,5% dans notre étude.

Au total, parmi les 28 patients porteurs de CNV pathogènes expliquant le phénotype (22 patients) ou PIEV (6 patients), 96% (26/27) présentaient une déficience intellectuelle associée (10 légères, 10 modérées et 6 sévères), 50% (8/15) présentaient une micro ou macrocéphalie, 74% (14/19) avaient une IRM anormale et 57% (16/28) présentaient une dysmorphie. Deux patients présentaient une épilepsie décrite comme « isolée ». Sur le plan des syndromes épileptiques, l’épilepsie semble être plus fréquemment de type focale ou au second plan par rapport à la déficience intellectuelle.

Le rendement de 12,5% de l’ACPA dans l’épilepsie est similaire à celui rapporté dans la littérature, avec une majorité de patients présentant une épilepsie syndromique. Le séquençage du génome en routine permettra vraisemblablement de remplacer l’ACPA dans cette indication, qui garde actuellement toute sa place en complément du séquençage à haut débit (ciblé ou exome).


Sarah BAER, Audrey SCHALK (STRASBOURG), Marguerite MIGUET, Elise SCHAEFER, Salima EL CHEHADEH, Emmanuelle GINGLINGER, Anne DE SAINT MARTIN, Marie-Thérèse ABI WARDÉ, Vincent LAUGEL, Hirsch EDOUARD, Bénédicte GÉRARD, Amélie PITON, Sophie SCHEIDECKER
10:30 - 11:30 #28806 - P020 Troubles du neurodéveloppement et pathologies monogéniques : arguments en faveur d'une pénétrance incomplète.
Troubles du neurodéveloppement et pathologies monogéniques : arguments en faveur d'une pénétrance incomplète.

Hypothèse : La notion de pénétrance incomplète est très classique pour la plupart des pathologies monogéniques. Néanmoins en ce qui concerne les troubles du neurodéveloppement, l'interprétation se fonde le plus souvent sur le paradigme d'une pénétrance complète.

 

Méthode : Nous avons étudié 11 observations de patients atteints de pathologies monogéniques en lien avec un SNV probablement pathogène ou  pathogène (classe 4 ou 5) hérité d'un parent pauci ou asymptomatique.

Quand cela était possible la ségrégation était poursuivie dans la famille chez les grand-parents.

 

Résultat : Nous avons identifié 11 variants dans 10 gènes (CAMTA1, MBD5, NDUFB11, KMT2E, KMT2C, KIF11, ZMIZ1, CUL3, MN1, MED13). Quand cela était possible la ségrégation était poursuivie dans la famille. Les 11 variants sont responsables d'une perte de fonction (1 variant d’épissage, 3 non-sens et 7 variants tronquants). Quatre fois nous avons pu prouver que le variant est survenu de novo chez le parent porteur sain.

 

 

Conclusion: La pénétrance incomplète existe dans les pathologies du neurodéveloppement. Il s’agit d’une problématique assez fréquente. 

Nous évoquons également les problématiques nouvelles qui en découlent dans des domaines tels que l’interprétation des variants, l’enquête familiale nécessaire, le conseil génétique, le diagnostic prénatal. Reste à identifier les mécanismes moléculaires permettant d'expliquer cette pénétrance incomplète.


Servane DE MASFRAND (Nantes), Bertrand ISIDOR, Wallid DEB, Mathilde NIZON, Benjamin COGNE, Stéphane BEZIEAU, Laurent PASQUIER, Christele DUBOURG, François LECOQUIERRE, Alice GOLDENBERG, Gaël NICOLAS, Pascale SAUGIER-VEBER, Amélie PITON, Gwenael LE GUYADER, Laurence FAIVRE, Juliette PIARD, Maud FAVIER
10:30 - 11:30 #28049 - P025 Les mutations conduisant à l’expression de formes tronquées de LAMB1 sont associées à un trouble de la mémoire de type hippocampique et une leucoencéphalopathie diffuse.
P025 Les mutations conduisant à l’expression de formes tronquées de LAMB1 sont associées à un trouble de la mémoire de type hippocampique et une leucoencéphalopathie diffuse.

[Article accepté pour publication dans Annals of Neurology]

Objective: The majority of patients with a familial cerebral small vessel disease (CSVD) referred for molecular screening do not show pathogenic variants in known genes. In this study, we aimed to identify novel CSVD causal genes.

 Methods: We performed a gene-based collapsing test of rare protein truncating variants identified in exome data of 258 unrelated CSVD patients of an ethnically matched control cohort and of two publicly available large-scale databases, gnomAD and TOPMed. Western blotting was used to investigate variants’ functional consequences. Clinical and MRI features of mutated patients were characterized.

Results: We showed that LAMB1 truncating variants escaping nonsense-mediated mRNA decay are strongly overrepresented in CSVD patients, reaching genome-wide significance (p < 5 x10-8). Using two antibodies recognizing the N-and C-terminal parts of LAMB1, we showed that truncated forms of LAMB1 are expressed in patients’ endogenous fibroblasts and are trapped in the cytosol. These variants are associated with a novel phenotype characterized by the association of a hippocampal type episodic memory defect and a diffuse vascular leukoencephalopathy.

Interpretation: These findings are important for diagnosis and clinical care of CSVD, to avoid unnecessary and sometimes invasive investigations, and also from a mechanistic point of view to understand the role of extracellular matrix proteins in neuronal homeostasis.


Chaker ALOUI (PARIS), Dominique HERVE, Gaelle MARENNE, Florian SAVENIER, Kilan LE GUENNEC, Françoise BERGAMETTI, Edgard VERDURA, Thomas E. LUDWIG, Jessica LEBENBERG, Waliyde JABEUR, Hélène MOREL, Thibault COSTE, Geneviève DEMARQUAY, Pangiotis BACHOUMAS, Julien COGEZ, Guillaume MATHEY, Emilien BERNARD, Hugues CHABRIAT, Emmanuelle GENIN, Elisabeth TOURNIER-LASSERVE
10:30 - 11:30 #28325 - P030 STUB1: un gène majeur d’ataxie tardive récessive et/ou dominante : A propos de 11 familles.
P030 STUB1: un gène majeur d’ataxie tardive récessive et/ou dominante : A propos de 11 familles.

Contexte :
STIP1 homology and U
box containing protein 1 (STUB1) code pour la protéine chaperonne CHIP qui interagit avec les protéines HSP70. Initialement décrit comme muté dans l’ataxie spinocérébelleuse récessive de type 16 (SCAR16) (Shi et al. 2013), il a été récemment impliqué dans une forme dominante d’ataxie spinocérébelleuse (SCA48) dans une grande famille avec 9 individus atteints (Genis et al. 2018).

Méthode :
Dans le cadre d’un criblage génétique par exome clinique (Illumina TSOex) couvrant les séquences codantes de 6700 gènes, des variants du gène
STUB1 ont été identifiés chez 11 familles atteintes d'ataxie tardive. L’analyse in silico s'est faite sur un panel de 559 gènes d’ataxies cérébelleuses héréditaires ou maladies apparentées. Les variants à fréquence allélique >1.2% ont été exclus. L’analyse des CNV a été réalisée à l’aide de MobiCNV permettant la comparaison intra-run des ratios de couverture exon par exon.

Résultats :
Nous avons identifié 13 variants dans le gène
STUB1 chez 11 cas index issus de 11 familles distinctes. Quatre variants ont déjà été décrits (classe V), 6 sont probablement pathogènes (classe IV) et 3 restent de signification inconnue (classe III ; VUS). L’examen clinique approfondi des patients chez qui un SCA48 est suspecté a permis de confirmer l’importance de l’atteinte cognitive (Genis et al. 2018).
Des manifestations psychiatriques à type d’agressivité, dépression ou de mutisme ont été notées chez plusieurs patients atteints de SCA48, mais également chez un patient atteint de SCAR16, suggérant un continuum clinique entre les deux entités phénotypiques. La réalisation d’un DAT-scan a permis d’identifier une altération du système dopaminergique chez 2 patients, décrite pour la première fois dans cette étude.

Conclusion :
Nous confirmons la forte implication du gène
STUB1 dans la survenue d’ataxie tardive dominante et/ou récessive. Cette étude permet d’élargir le spectre phénotypique de la forme SCA48 récemment décrite. L’atteinte cognitive de type agressivité et/ou mutisme déjà évoquée était également présente chez la majorité de nos patients atteints de SCA48. Enfin, certaines mutations semblent être impliquées à la fois dans les formes récessive (SCAR16) et dominante (SCA48). C’est le cas du variant p.Cys232Gly, décrit dans cette étude comme mutation dominante et déjà reporté à l’état hétérozygote composite chez un patient taiwanais (Chiu et al. 2020), ou encore le variant p.Asn65Ser déjà rapporté à l’état homozygote chez 3 patients issus d’une union consanguine (Heimdal et al. 2014), et également trouvé à l’état hétérozygote chez 3 atteints d’une même famille (Roux et al. 2021). Il est difficile de prédire l’effet dominant ou récessif d’un variant puisque mutations faux-sens et tronquantes ont été associées à des formes récessives et/ou dominantes, indépendamment du domaine affecté (U-box ou TRP domaine).


Mehdi BENKIRANE (Paris), Jean-Marie RAVEL, Cecilia MARELLI, Lise LARRIEU, Morgane POINTAUX, Annabelle CHAUSSENOT, Adrian DEGARDIN, Yassine BOUKRICH, Christine TRANCHANT, Michel KOENIG, Mathilde RENAUD
10:30 - 11:30 #28747 - P035 Identifications de nouveaux facteurs génétiques modificateurs de la l’âge de début des symptômes chez des patients atteints de maladie de Parkinson : le cas LRRK2.
P035 Identifications de nouveaux facteurs génétiques modificateurs de la l’âge de début des symptômes chez des patients atteints de maladie de Parkinson : le cas LRRK2.

Les variants localisés dans le gène LRRK2 (Leucine-rich repeat kinase 2) sont parmi les causes les plus fréquentes de formes monogéniques de maladie de Parkinson (MP). Parmi ceux-ci, la substitution glycine-sérine (p.Gly2019Ser) est la plus fréquemment rencontrée et compte par exemple pour 30% des diagnostics moléculaires retrouvés en Afrique du Nord chez des patients atteints de MP. Cependant, malgré une grande homogénéité moléculaire, une grande variabilité en termes de pénétrance et d’age de début de la maladie est observée, suggérant l’influence de facteurs génétiques modificateurs additionnels.

Nous avons rassemblé une large cohorte de patients porteurs du variant p.Gly2019Ser avec 1460 participants issus de groupes ethniques différents (Caucase, N = 561, Afrique du Nord N = 424, Juifs Ashkénazes, N = 475). Un génotypage (Infinium OmniExpress, NeuroChip) a été réalisé suivi d’une imputation (TopMed). Une étude d’association (Genome Wide Association Analysis, GWAS) a été réalisée en fonction de l'âge de début afin d’identifier des régions génomiques d’intérêt.

En utilisant l’age de début en trait quantitatif sur la cohorte Nord-Africaine, nous avons identifié deux Single Nucleotide Polymorphism (SNP) (rs1762792, p value = 8.70E-08; rs1360821 p value = 1.00E-07) localisés à proximité de deux gènes, FABP5P4 et GPC6 (chromosome 13q31.3). Ces résultats étaient ensuite confirmés ( rs1762792 - p value = 1.20E-07; rs1360821 - p value = 2.00E-07) en utilisant l’âge comme variable catégorielle par dichotomisation de la cohorte selon l'âge médian de survenue des symptômes (52ans). L’analyse de la survie (Estimateur de Kaplan-Meier), montre que les porteurs homozygote de l’allèle effectuer de rs1762792 débutent leur symptomes 11 ans plus tot (p value = 0,0034) que les porteurs homozygote de l’allèle alternatif suggérant un rôle protecteur de cet allèle. Ces résultats ont été répliqués dans la cohorte de patients caucasiens, confirmant le rôle potentiel de rs1762792 comme facteur génétique modificateur de l’age de début de la MP chez les patients porteurs du variant p.Gly2019Ser dans ces deux populations.

Ces données suggèrent que la variabilité génétique portée par la région 13q31.3 pourrait influencer l’âge de début des symptômes des patients présentant une MP associée à des variants du gène LRRK2. De plus amples analyses sont nécessaire afin de mieux comprendre le rôle de cette région dans la régulation de l’activité de LRRK2.


Thomas COURTIN (Paris), Grazia IANNELLO, Christelle TESSON, Fanny CASSE, Mélanie FERRIEN, Jean-Christophe CORVOL, Suzanne LESAGE, Alexis BRICE
10:30 - 11:30 #28437 - P040 Syndrome de Weill-Marchesani : description phénotypique et génotypique d’une cohorte de 18 patients.
P040 Syndrome de Weill-Marchesani : description phénotypique et génotypique d’une cohorte de 18 patients.

Introduction : Le syndrome de Weill-Marchesani (SWM) appartient au groupe des dysplasies acroméliques, défini par un retard de croissance, des extrémités brèves et un enraidissement articulaire progressif. Il se caractérise par des anomalies ophtalmologiques à type de microsphérophakie, de myopie forte secondaire à une anomalie de forme du cristallin, et d’ectopie du cristallin. Des anomalies cardiovasculaires ont également été rapportées. Des variations monoalléliques dans les gènes FBN1 sont associées à une forme dominante de SWM tandis que des variations bialléliques dans ADAMTS10, ADAMTS17 et LTBP2 sont responsables de formes récessives de SWM. Ces quatre gènes codent pour des composants de la matrice extracellulaire.

Objectif : Description de l’histoire naturelle du SWS afin de mettre en place une prise en charge spécifique et d’établir des corrélations génotype-phénotype.

Matériels et méthodes : Etude rétrospective multicentrique. Critères d’inclusion : diagnostic clinique de SWM confirmé sur le plan moléculaire. Le recueil de données a été fait à partir des dossiers médicaux par un questionnaire systématisé.

Résultats : 18 patients, dont 11 de sexe féminin et 7 masculin, d’une moyenne d’âge de 20 ans (de 1.5 à 59 ans) ont été inclus. Parmi eux, 8 ont une mutation dans FBN1 sans localisation spécifique, 6 dans ADAMTS10, 4 dans ADAMTS17. Aucun patient n’a de variations pathogènes dans LTBP2. Sur le plan ophtalmologique, 10/18 ont une ectopie du cristallin, 9/18 une myopie forte, 8/18 une microsphérophakie, 5/18 un glaucome, et 4/18 une cataracte. Sur le plan morphologique, 10/18 ont un retard statural entre -2 et -4 DS, 12/18 ont une limitation des articulations, 12/18 des extrémités courtes. Sur le plan cardiovasculaire, 7/18 ont une atteinte cardiaque à type de valvulopathie (sténose pulmonaire 2/7, sténose aortique 1/7, insuffisance mitrale 3/7, épaississement valvulaire mitral 1/7). Les autres manifestations comprennent: des laryngites à répétition (1), une hépatomégalie (1), un syndrome du canal carpien détecté à 22 ans (1) et des difficultés d’apprentissage, chez un patient suivi également pour un syndrome de Coffin-Siris lié à une variation du gène ARID1B.

Discussion et conclusion : En dehors des signes ophtalmologiques qui restent constants, le phénotype des patients présentant un SWM semble plus variable qu’initialement décrit dans la littérature avec notamment une petite taille présente uniquement chez la moitié des patients. La fréquence des atteintes cardiovasculaires impose un suivi régulier. Il ne semble pas émerger de corrélation génotype-phénotype au sein de cette cohorte.

 


Pauline MARZIN (Paris), Jean-Luc ALESSANDRI, Klaus DIETERICH, Francannet CHRISTINE, Sandra MERCIER, Caroline MICHOT, Oana MOLDOVAN, Gianmaria MIOLO, Massimiliano ROSSI, Sophie RONDEAU, Valérie CORMIER-DAIRE
10:30 - 11:30 #28444 - P045 Ectopie des cristallins avec ou sans autres critères de syndrome de Marfan : FBN1, ADAMTSL4 ou LTBP2 ?
P045 Ectopie des cristallins avec ou sans autres critères de syndrome de Marfan : FBN1, ADAMTSL4 ou LTBP2 ?

Parmi les différents critères dont la combinaison permet d’évaluer le diagnostic de syndrome de Marfan (selon Loeys et al, 2010), l’ectopie des cristallins (anomalie d’insertion, subluxation, luxation) est sans doutes, le plus spécifique, prédictif d’une variation délétère dans le gène FBN1.

Nous avons réalisé l’analyse rétrospective des 729 familles analysées pour le diagnostic moléculaire du syndrome de Marfan et des syndromes apparentés depuis 2011 sur le CHU de Nîmes. Parmi celles-ci, 74 cas index/familles une ectopie des cristallins était rapportée par le médecin prescripteur. Parmi ces 74 familles, nous avons identifié un variant (probablement) délétère (classe 4 ou 5, selon l’ACMG) pour 64 d’entre elles (86%) avec la répartition suivante : FBN1= 55 (86%, dont faux-sens= 36 ; épissage= 10 ; non-sens ou tronquantes= 5 ; délétions en phase= 3 ; allèles complexes= 2), ADAMTSL4= 7 (11%, homozygote ou hétérozygote composite) et LTBP2= 2 (3%, homozygote ou hétérozygote composite). En présence d’une ectopie isolée des cristallins les gènes FBN1 et ADAMTSL4 peuvent être indifféremment impliqués. Nos données concernant les variants délétères de FBN1 confirme les corrélations génotype/phénotype avec une majorité de variant prédisant un effet dominant négatif. De manière plus surprenante, deux patients fortement suspects de Marfan et présentant en plus du critère majeur oculaire des critères squelettiques et cutanés, sans atteinte aortique (scores systémiques de 6 et 7) ont en fait, un variant délétère homozygote ou hétérozygote composite dans ADAMTSL4. Les deux cas d’ectopie des cristallins en rapport avec LTBP2 sont associés à une microsphérophakie. Enfin, pour 10 patients, la cause moléculaire n’a pu être identifiée par nos analyses (3 ont un variant de signification inconnue dans FBN1), sans toutefois disposer à ce jour de renseignement sur la présence d’une éventuelle homocystinurie, voire d’un déficit en sulfites (diagnostic différentiel).

Cette étude rétrospective, confirme que les bases moléculaires des anomalies d’insertion des cristallins sont hétérogènes, montrant l’intérêt d’une analyse moléculaire la plus complète possible pour permettre le diagnostic différentiel et le diagnostic de précision d’affections parfois peu distinguables cliniquement mais très différentes en terme de complications, de pronostic et de conseil génétique.


Guillaume ROLLAND, Aurélie PLANCKE, Caroline BEUGNET, Bertrand CHESNEAU, Thomas EDOUARD, Yves DULAC, Sophie JULIA, Julie PLAISANCIE, Christine COUBES, Lucile PINSON, Marjorie WILLEMS, Radka STOEVA, Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOUI, Dominique BONNEAU, Alban ZIEGLER, Benjamin DAURIAT, Marc PLANES, Salima EL CHEHADEH, Juliette PIARD, Jocelyne LAURENT, Marine LEBRUN, Damien HAYE, Thierry LAVABRE-BERTRAND, Philippe KHAU VAN KIEN (Nîmes)
10:30 - 11:30 #27870 - P050 Description d’un modèle de prise en charge multidisciplinaire des patients atteints de sclérose tubéreuse de Bourneville.
P050 Description d’un modèle de prise en charge multidisciplinaire des patients atteints de sclérose tubéreuse de Bourneville.

Introduction: La sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) est une maladie génétique autosomique dominante rare. En raison des diverses manifestations de la STB et de leurs complications potentielles, une approche multidisciplinaires est recommandée pour la prise en charge des patients.

 

Objectif: L’objectif de notre étude était de réaliser une description précise de notre cohorte de patients adultes atteints de STB et d’évaluer notre modèle d’évaluation personalisée et de prise en charge pluridisciplinaire.

 

Méthodes: L’ensemble des patients atteint d’une STB étaient inclus, l’ensemble de leurs données cliniques, biologiques et radiologiques étaient collectées. Une prise en charge pluridisciplinaire annuelle était réalisée pour ces patients sous forme d’une hospitalisation de jour (HDJ).

 

Résultats: 90 patients adultes du CHU de Bordeaux présentant une STB ont été inclus entre janvier 2000 et septembre 2018. L'âge médian des patients à l'inclusion était de 37 ans (27-47). 97% des patients présentaient des lésions cutanées, 89% des manifestations neurologiques, 83% des manifestations rénales et 100% des lésions dentaires avec des puits amélaires. Plus de la moitié des patients avaient des lésions osseuses ostéocondensantes (68%),  des troubles neuropsychiatriques associés à la STB (64%) et une lymphangioleiomyomatose (59%). Une approche multidisciplinaire de la STB a été développée, en HDJ avec un suivi personnalisé de l’ensemble des atteintes d’organe permettant un respect des recommandations pour le suivi des patients. L’évaluation de la qualité de vie des patients montre une détérioration de la santé mentale à 47% mais également physique à 43%. Les résultats étaient similaires chez leurs aidants. La satisfaction des patients était de 100%.

 

Conclusion: Nous avons obtenu une description précise d'une cohorte de patients adultes atteints de STB ainsi qu’une évaluation de la qualité de vie des patients et des aidants. Notre modèle d'évaluation permet une approche multidisciplinaire et personnalisée des patients avec un haut niveau de satisfaction.


Pierre PFIRMANN (Bordeaux), Jerome AUPY, Eva JAMBON, Christian COMBE, Claire RIGOTHIER
10:30 - 11:30 #28352 - P055 Déficit thyréotrope isolé : IGSF1 cause génétique principale, 6 nouveaux variants pathogènes.
P055 Déficit thyréotrope isolé : IGSF1 cause génétique principale, 6 nouveaux variants pathogènes.

Introduction

Le déficit hypophysaire thyréotrope (TSHD) est une pathologie rare. Il peut être isolé (ITSHD), secondaire à des anomalies de gènes impliqués dans la biosynthèse de la TSH (TRHR, TSHB), ou associé à d’autres déficits hypophysaires (déficit combiné CPHD). Le gène IGSF1 est devenu la cause génétique identifiée la plus fréquente, mais les phénotypes décrits sont variables : le TSHD constant mais de profondeur variable chez les hémizygotes est fréquemment associé à d’autres déficits hypophysaires et une macrorchidie ; les hétérozygotes présentant des traits biochimiques d’ITSHD dans une minorité des cas. Les mutations de TBL1X peuvent induire un ITSHD associé à une surdité.

Objectifs et méthodes

L’objectif principal était de déterminer dans une large cohorte du réseau Genhypopit (1500 cas index des déficits hypophysaires) la prévalence des causes génétiques d’ITSHD  et de TSHD associés à un déficit somatotrope (TSHDGHD)  par analyse NGS en panel (gènes TSHB, TRHR, IGSF1, TBL1X, ainsi que 12 gènes impliqués dans les CPHD). Les variants retrouvés ont été classés selon la classification ACMG et NGS-Diag. Les variants SNV de classe 3, 4 et 5 ont été contrôlés par séquençage Sanger et les CNV par MLPA. L’objectif secondaire était de déterminer les variations phénotypiques des patients présentant des variants d’IGSF1.

Résultats

Un total de 64 cas index (22 ITSHD et 42 TSHDGHD) ont été inclus dans cette cohorte. Une cause génétique a été identifiée chez 26,5 % des patients dont 36,3 % dans le groupe des ITSHD (TSHβ et IGSF1) et 21,4 % dans les TSHDGHD (IGSF1, TSHβ, TRHR, GH1, POU1F1 et PROP1). Dans 42 % des cas au total (75%  pour ITSHD) des variants pathogènes du gène IGSF1 sont impliqués (6/7 nouveaux). La transmission est récessive liée à l’X. Tous les hommes présentaient un phénotype, les femmes porteuses sont indemnes.

Conclusion

Nous rapportons ici les résultats d’analyse génétique d’une large cohorte d’ITSHD et TSHDGHD non syndromiques. Les mutations d’IGSF1 représentent la cause génétique majoritaire des ITSHD et contribuent de façon significative au TSHDGHD. Si le TSHD est le trait constant, l’âge de diagnostic est variable, notamment avec une présentation néonatale possible, et la macroorchidie est absente chez les patients d’âge pédiatrique. Par ailleurs, un GHD est associé chez des patients présentant des variants pathogènes de  gènes « classiques »  d’ITSHD (TSHB et TRHR), posant la question de l’adaptation du panel des gènes pour les CPHD. Aucun variant n’a été identifié dans le gène TBL1X.


Rachel FOURNEAUX, Morgane PERTUIT, Sarah CASTETS, Rachel REYNAUD, Anne BARLIER, Thierry BRUE, Frederic CASTINETTI, Alexandru SAVEANU (MARSEILLE)
10:30 - 11:30 #28203 - P060 Altérations bi-alléliques du gène PLXND1 dans 4 familles avec cardiopathies complexes.
P060 Altérations bi-alléliques du gène PLXND1 dans 4 familles avec cardiopathies complexes.

Le tronc artériel commun (TAC) est une cardiopathie congénitale rare résultant d’un défaut de septation de la voie d’éjection du cœur et associée à une morbidité et une mortalité importante. Nous rapportons une cohorte de 7 patients issus de 3 familles indépendantes présentant une récidive de TAC, associé à d’autres anomalies cardio-vasculaires : retour veineux pulmonaire anormal, interruption de l’arche aortique ou hypoplasie du ventricule gauche. Des variations faux-sens ou perte de fonction, bi-alléliques, du gène PLXND1 ont été identifiées dans ces 3 familles par séquençage d’exome. De plus, un variant faux-sens homozygote de PLXND1 a été identifié chez 2 fœtus d’une même famille qui présentaient un ventricule unique avec voie d’éjection unique pour l’un et une hypoplasie d’un ventricule pour l’autre fœtus.

PLXND1 est un récepteur transmembranaire des sémaphorines de classe 3 fortement exprimé dans les cellules endothéliales vasculaires et cardiaques. Ainsi, en accord avec la publication de Ta-Shma et al, en 2013, rapportant une famille avec récidive de TAC isolé et mutation faux-sens homozygote de PLXND1, et avec le modèle murin plexinD1-/- qui présente une malformation de la voie d’éjection du cœur avec un TAC et anomalies des arcs aortiques, cette cohorte confirme le rôle causal des altérations bi-alléliques de  PLXND1 dans les cardiopathies congénitales et élargit le spectre de ces malformations du TAC au ventricule unique.

Des variants faux-sens de novo de PLXND1 ont été rapportés par Tomas-Roca et al, en 2015 comme responsables d’un syndrome de Moebius sans malformation cardiaque. Aucun des parents hétérozygotes pour les variants identifiés de notre cohorte ne présente de syndrome de Moebius, remettant en cause l’implication de PLXND1 dans cette pathologie.

Enfin, sur le plan morphogénétique,  le TAC est une cardiopathie conotroncale connue pour résulter d’un défaut de migration, survie et/ou prolifération des cellules de la crête neurale cardiaque. Cependant, le modèle murin knockout (KO) conditionnel de plexinD1 dans les cellules de la crête neurale n’entraine pas de malformation cardiaque, alors que les souris KO conditionnel dans les cellules endothéliales reproduisent  le phénotype du KO complet avec un TAC associé à des anomalies vasculaires et squelettiques (Zhang et al, 2009).

L’ensemble de ces données souligne l’importance de la voie plexin-semaphorine dans le développement cardio-vasculaire chez l’homme et le rôle de l’endothélium dans la morphogénèse de la voie d’éjection du cœur.


Anne GUIMIER (PARIS), Stephen BRADDOCK, Erin TORTI, Luis A. PEREZ-JURADO, Patricia MUNOZ CABELLO, Karen STALS, Sally Ann LYNCH, Sian ELLARD, Cecile MULLER, Christine BOLE-FEYSOT, Patrick NITSCHKE, Myriam OUFADEM, Fanny BAJOLLE, Damien BONNET, Stanislas LYONNET, Loic DE PONTUAL, Jeanne AMIEL, Christopher T. GORDON
10:30 - 11:30 #28698 - P065 Caractérisation phénotypique d’une cohorte de patients porteurs de variants SMAD4 : une association de maladie de Rendu-Osler, de polypose juvénile et d’anomalies du tissu conjonctif.
P065 Caractérisation phénotypique d’une cohorte de patients porteurs de variants SMAD4 : une association de maladie de Rendu-Osler, de polypose juvénile et d’anomalies du tissu conjonctif.

Objectif :

Description de la cohorte du centre de référence pour la maladie de Rendu-Osler (HCL) de patients porteurs de variants dans le gène SMAD4 afin de caractériser le phénotype de ces patients.

 

Méthode : Etude observationnelle à partir de l’extraction des données issues de la base de données CIROCO.

 

Résultats : 

33 patients issus de 15 familles, sur les 1104 patients atteints de la maladie Rendu-Osler suivis dans le centre et porteurs d’une variation génétique identifiée, sont porteurs d’un variant SMAD4 (3,0%). L’âge moyen de ces patients est de 39,6 ans (min = 14, max = 73).

Concernant la maladie de Rendu-Osler, 26 patients sur 33 (78.8%) remplissent les critères cliniques. La fréquence des complications est la suivante : épistaxis n = 29/33 (87.9%), télangiectasies n = 22/33 (66.7%), malformations artério-veineuses pulmonaires n = 17/31 (54,8%), malformations artério-veineuses hépatiques n = 10/26 (38,5%), angiodysplasies digestives n = 8/31 (25,8%), malformations artério-veineuses cérébrales n = 0/12 (0,0%).

Concernant la polypose juvénile, 29 patients sur les 31 évalués (93,5%) par endoscopie digestive remplissent les critères cliniques. n = 6/31 (19,4%) patients ont subi une gastrectomie préventive devant une polypose gastrique étendue rendant la surveillance compliquée. Un patient a subi une gastrectomie suite à la découverte d’un adénocarcinome gastrique. n = 4/31 (12,9%) patients ont développé un cancer digestif, dont un patient 3 tumeurs distinctes. Les tumeurs correspondent à 4 adénocarcinomes coliques, 1 adénocarcinome de l’intestin grêle, 1 adénocarcinome du pancréas, 1 adénocarcinome de l’estomac.

Sur le plan du tissu conjonctif, 4 patients sur les 26 (15,4%) investigués par échographie cardiaque trans-thoracique présentent une dilatation de l’aorte. n = 5/33 (15,2%) patients évalués cliniquement présentent des anomalies morpho-squelettiques (pectus excavatum, scoliose …).

Au niveau moléculaire, 2 délétions complètes du gène ont été retrouvées, dont une associée à d’autres anomalies en ACPA, 4 microdélétions ou duplications entrainant un décalage du cadre de lecture (dont une présente dans 5 familles distinctes), et 3 variants faux-sens (dont un présent dans 3 familles distinctes).

 

Conclusion : 

Il s’agit de la description de la plus grande cohorte de sujets porteurs de variants SMAD4, qui rapporte notamment des anomalies du tissu conjonctif élargissant le spectre phénotypique jusqu’à présent rattaché à ce gène. Un dépistage systématique des dilatations aortiques doit être réalisé afin de prévenir d’éventuelles complications. L’importance du suivi endoscopique digestif haut et bas tous les 2 ans est soulignée par la fréquence des complications digestives et la particularité de l’atteinte gastrique diffuse, précoce et sévère. Concernant le phénotype relatif à la maladie de Rendu-Osler, l’atteinte viscérale pulmonaire et hépatique est fréquente et parfois sévère, et le dépistage doit être réalisé dans tous les cas.


Claire CAILLOT (Lyon), Jean-Christophe SAURIN, Valérie HERVIEU, Marjolaine BEAUDOIN, Marie FAOUCHER, Julie REVERSAT, Evelyne DECULLIER, Gilles PONCET, Sabine BAILLY, Sophie GIRAUD, Sophie DUPUIS-GIROD
10:30 - 11:30 #28474 - P070 Panorama génétique, clinique et biologique de la maladie de Niemann-Pick type C en France : synthèse des 230 familles étudiées au laboratoire de référence de Lyon de 1975 à 2021.
P070 Panorama génétique, clinique et biologique de la maladie de Niemann-Pick type C en France : synthèse des 230 familles étudiées au laboratoire de référence de Lyon de 1975 à 2021.

Parmi les maladies de surcharge lysosomale, la maladie de Niemann-Pick type C (NPC) résulte non d’un déficit enzymatique mais d’une anomalie de protéines (NPC2 ou NPC1), impliquées de façon coordonnée et séquentielle dans le transport endo-lysosomal du cholestérol non estérifié d’origine lipoprotéinique. La transmission est autosomique récessive. Les manifestations cliniques neuro-viscérales sont hétérogènes et le pronostic de cette affection neurodégénérative sévère est principalement corrélé à l’âge de début des signes neurologiques.

 Notre laboratoire a réalisé depuis 1975 le diagnostic biologique de maladie de NPC pour les hôpitaux français, avec un recrutement quasi-exhaustif jusqu’à récemment. La stratégie, d’abord fondée sur des études de biologie cellulaire sur cellules en culture (test à la filipine, …), a évolué.  Grâce à l’avènement des techniques de spectrométrie de masse en tandem, le diagnostic phénotypique d’orientation a été facilité depuis 2015, grâce, à l’étude de biomarqueurs plasmatiques: oxysterols, palmitoyl-phosphocholineserine/lyso-sphingomyéline509, lyso-sphingomyéline. Il est complété par l’étude des gènes NPC1 et NPC2 permettant de confirmer le diagnostic.

Depuis 1975, 269 patients appartenant à 230 familles ont été étudiés, dont 95% ont pu être génotypés. Sur cette cohorte, le gène NPC1 est impliqué dans 94% des familles, avec des variants hétérozygotes composites dans 74% des cas. Le gène NPC2 est impliqué dans 6% des familles, avec un variant homozygote dans 85% des cas.  En prenant en compte les cas où des données suffisantes ont pu être obtenues, la répartition des formes cliniques est actuellement la suivante : 9% de formes néonatales rapidement létales, 17% de formes neurologiques infantiles précoces, 23% de formes neurologiques infantiles tardives, 23% de formes neurologiques juvéniles, 28% de formes neurologiques adultes. Le nombre de cas à début neurologique dans l’adolescence et à l’âge adulte a augmenté notablement à partir de 2009, en lien avec une meilleure reconnaissance de cette forme depuis la disponibilité d’un traitement spécifique (miglustat), et la simplification du diagnostic. Les formes cliniques neurologiques étaient relativement homogènes au sein d’une même fratrie (29 familles multiplex).  Huit variants NPC2 différents ont été identifiés (2 non-sens, 3 faux-sens, dont un affectant le site de liaison du cholesterol, 3 affectant un site d’épissage). Pour NPC1, 204 variants différents ont été identifiés dont 27% de variants non-sens, 61% de variants faux-sens, 9% de variants affectant un l’épissage, 3% de réarragements géniques. Seuls 27% des variants identifiés sont récurrents dans plusieurs familles ; les variants les plus fréquents sont NPC1: p.Ile1061Thr (10% des allèles) et NPC1: p.Pro1007Ala (5% des allèles).

Cette synthèse souligne la variabilité des formes cliniques de la maladie de Niemann-Pick type C et l’importante diversité du spectre mutationnel en France.


Cécile PAGAN (LYON), Philippe LATOUR, Gilles MILLAT, Magali PETTAZZONI, Nathalie GUFFON, Yann NADJAR, Bénédicte HERON, Marie T VANIER
10:30 - 11:30 #27774 - P075 Identification de gènes de prédisposition à la granulomatose éosinophilique avec polyangéite par l'étude pangénomique de formes familiales.
P075 Identification de gènes de prédisposition à la granulomatose éosinophilique avec polyangéite par l'étude pangénomique de formes familiales.

La granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA) est une maladie rare dont l’incidence est évaluée de 2 à 4 par million d’habitant, se caractérisant par un asthme, une hyperéosinophilie sanguine et tissulaire, une vascularite nécrosante des vaisseaux de petit calibre, dont les mécanismes sont mal connus. Elle fait partie des vascularites associées aux anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA), avec la granulomatose avec polyangéite et la polyangéite microscopique. Le présence ou non de ces ANCA dans une étude Européenne d'association génomique (GWAS) portant sur 676 cas sporadiques de GEPA et 6809 témoins a permis de montrer que la GEPA comprenait deux syndromes génétiquement et cliniquement distincts. Dans ce travail collaboratif, nous rapportons pour la première fois l’analyse pangénomique de 5 formes familiales de GEPA avec deux sujets atteints par famille. L’étude de l’exome des 10 sujets (4 femmes et 6 hommes) atteints ainsi que 23 apparentés sains (père, mère, frère, sœur, oncle, tante) a permis d’identifier une douzaine de gènes (4 sur Chr.11, 2 Chr.4, 1 Chr.1, 1 Chr.2, 1 Chr. 5, 1 Chr.7, 1 Chr. 8, 1 Chr.10) porteurs de variants très rares (1 variant non-sens, 2 variants causant un décalage du cadre de lecture, 2 variants affectant l’épissage, et 10 variants faux-sens) potentiellement pathogènes codant pour des protéines impliquées dans le système immunitaire et l’auto-immunité. Un haplotype commun dans la région 11q12.3 incluant 53 gènes a notamment été identifié chez 4 patients appartenant à deux de ces familles indépendantes. Un variant rare prédit comme pathogène a été identifié dans l’un des gènes de cette région. L’étude de cohortes de cas sporadiques devrait permettre de confirmer l’implication de certains de ces gènes dans la survenue de ce syndrome.


Camille VEREBI (Paris), Nicolas LEBRUN, Christine BOLE, Benjamin TERRIER, Thierry BIENVENU
10:30 - 11:30 #27886 - P080 Variation tronquante homozygote du gène TRAPPC11 révélant une disomie uniparentale segmentale du chromosome 4 à l’origine d'une dystrophie musculaire des ceintures.
P080 Variation tronquante homozygote du gène TRAPPC11 révélant une disomie uniparentale segmentale du chromosome 4 à l’origine d'une dystrophie musculaire des ceintures.

Introduction : TRAPP est un complexe protéique impliqué dans le transport du réticulum endoplasmique vers l'appareil de Golgi. À ce jour, seuls 20 patients avec 13 variants génétiques pathogènes différentes du gène TRAPPC11 (5 variants au niveau de sites d'épissage, 1 délétion tronquante de petite taille et 7 faux-sens) ont été rapportées. La variation TRAPPC11 NM_021942.5:c.1287+5G > A présente un effet fondateur dans la communauté huttérite, avec une fréquence de 7 % à l'état hétérozygote dans la population huttérite. Cette variation entraîne une délétion en phase de 58 acides aminés (Ala372_Ser429del) dans le domaine foie gras.

Méthodes : Un jeune garçon de 15 mois, issu d’une famille sans de notion de consanguinité, a été adressé pour bilan étiologique. Il présentait un retard de développement, une faiblesse musculaire des 4 membres et prédominante au niveau de la ceinture pelvienne, une microcéphalie sévère (-5DS) sans dysmorphie faciale, une dysmétrie légère des membres supérieurs, des convulsions contrôlées sous Lévétiracétam, un corps calleux fin et complet à l’IRM cérébrale et une légère augmentation des CPK à 670 UI/L. A l’âge de 4 ans, une aggravation de l’épilepsie a été observée sur EEG de sommeil avec apparition de poly-pointes ondes du sommeil, d’où l’ajout de valproate de sodium et clobazam. Il persistait une faiblesse musculaire avec la même distribution topographique, une microcéphalie sévère ( < -5DS), un retard de développement global et un corps calleux fin persistant mais complet.

Résultats : Le séquençage haut débit d’exome (ES) en trio a identifié une variation pathogène homozygote du site d'épissage (NM_021942.5:c.1287+5G > A) dans l'intron 12 du gène TRAPPC11, hérité uniquement du père. La cartographie sur les données d’ES a identifié une disomie uniparentale segmentale paternelle (DUP) du chromosome 4 incluant le locus TRAPPC11.

Discussion : Cette variation pathogène du gène TRAPPC11 avait été précédemment rapportée à l'état homozygote chez 5 cas avec microcéphalie, retard psychomoteur précoce, mouvements hyperkinétiques, ataxie tronculaire, mais sans faiblesse musculaire dans trois cas sur cinq ou, au plus, une faiblesse musculaire légère pour un cas. Cependant, notre patient présentait une faiblesse des 4 membres et une faiblesse prédominante des muscles de la ceinture pelvienne. Il n’existait pas d'autres gènes candidats ni dans l'intervalle et ni en dehors pouvant expliquer la sévérité phénotypique musculaire plus importante. Ce premier cas de dystrophie musculaire des ceintures récessive de type R18 (OMIM #615356), en lien avec une DUP paternelle segmentale, met également en évidence l'avantage de l’ES en trio pour le diagnostic moléculaire précoce d’enfants présentant un retard de développement sévère, résultant de mécanismes moléculaires inhabituels. Par ailleurs, ces résultats se sont avérés rassurants pour le conseil génétique, au regard le risque de récidive lors de futures grossesses.


Nawale HADOUIRI (Dijon), Quentin THOMAS, Veronique DARMENCY, Veronique DULIEU, Ange-Line BRUEL, Yannis DUFFOURD, François LECOQUIERRE, Benoit COLOMB, Stéphanie PEREZ-MARTIN, Paul ORNETTI, Arthur SORLIN, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Antonio VITOBELLO, Christel THAUVIN-ROBINET
10:30 - 11:30 #28026 - P085 Next Generation Sequencing leads to genotype/phenotype correlations enlightening Amelogenesis Imperfecta classification.
P085 Next Generation Sequencing leads to genotype/phenotype correlations enlightening Amelogenesis Imperfecta classification.

Amelogenesis imperfecta (AI) is a heterogeneous group of genetic rare diseases disrupting enamel development (Smith et al., 2017). The clinical phenotypes can be described as hypoplastic, hypomineralized or hypomature enamel and serve as a basis, together with the mode of inheritance, to Witkop’s classification (Witkop, 1988). AI can be observed in isolation or associated with others symptoms in syndromes. The occurrence of the pathology was estimated to range from 1/700 to 1/14000 (Crawford et al., 2007). More than 44 genes have been currently described as causative.

OBJECTIVES: We analyzed using next generation sequencing (NGS) a heterogeneous cohort of AI patients in order to determine the molecular etiology of the pathology and to improve diagnosis and disease management.

METHODS: Patients presenting with so called isolated or syndromic AI were enrolled and phenotyped at the Reference Centre for Rare Oral and Dental Diseases (O-Rares) using D4/phenodent protocol (www.phenodent.org). Families gave a written informed consent for the molecular analysis and diagnosis using a dedicated NGS panel called GenoDENT containing 516 genes (Prasad et al., 2016; Rey et al., 2019).

RESULTS: 200 AI patients were proposed a diagnostic genetic test using the GenoDENT panel. 74% were diagnosed with non-syndromic amelogenesis imperfecta and 26% with syndromic amelogenesis imperfecta. In 62,5% pathogenic variants were identified. The most frequently discovered modified genotypes concerned FAM83H, MMP20, COL17A1 genes. Patients negative to the panel were resolved with exome sequencing unravelling for example ACPT mutations or digenic inheritance.

CONCLUSION: NGS GenoDENT panel is a validated and cost-efficient technique offering new perspectives to understand underlying molecular mechanisms of AI. Discovering mutations in genes involved in syndromic AI (CNNM4, WDR72, FAM20A…) transformed patient overall care. Unravelling the genetic basis of AI shed light on Witkop’s AI classification.

FUNDING: This work was financed by the project No. 1.7 “RARENET: a trinational network for education, research and management of complex and rare disorders in the Upper Rhine” co-financed by the European Regional Development Fund (ERDF) of the European Union in the framework of the INTERREG V Upper Rhine program as well as to the ERN (European reference network) CRANIO initiative. This work was also supported by grants from the French Ministry of Health (PHRC 2008 N°4266 Amelogenesis imperfecta), the University Hospital of Strasbourg (HUS, API, 2009–2012, ‘Development of the oral cavity: from gene to clinical phenotype in Human’ and the grant ANR-10-LABX-0030-INRT, a French State fund managed by the Agence Nationale de la Recherche under the frame programme Investissements d’Avenir labelled ANR-10-IDEX-0002-02. This work is a part of the Projet E-GENODENT financed by the Fonds d’Intervention Régionale (FIR) of the Agence Régionale de Santé Grand Est (2019-2022).


Agnès BLOCH-ZUPAN, Tristan REY, Alexandra JIMENEZ ARMIJO, Marzena KAWCZYNSKI, Corinne STOETZEL, Hélène DOLLFUS, Bénédicte GÉRARD, Marie-Cécile MANIÈRE, Virginie HAUSHALTER (Strasbourg)
10:30 - 11:30 #28405 - P090 Raccourcissement significatif de la longueur des télomères en période prénatale en cas de malformation congénitale et d'hypotrophie fœtale.
P090 Raccourcissement significatif de la longueur des télomères en période prénatale en cas de malformation congénitale et d'hypotrophie fœtale.

Les télomères coiffent l’extrémité des chromosomes et sont constitués d’une répétition de une à quelques dizaines de kilobase(s) d’une séquence répétée de type TTAGGG. À chaque division cellulaire, les modalités de la réplication de l’ADN rendent inéluctables le raccourcissement des télomères aboutissant à la sénescence cellulaire. Le rôle de la longueur des télomères (LT) a été largement étudié chez l’homme en cancérologie et dans plusieurs pathologies regroupées sous le terme de « téloméropathies » mais reste peu connu en période prénatale. Au cours du développement embryonnaire, les télomères doivent être suffisamment longs pour assurer une croissance cellulaire extrêmement rapide. Les cellules embryonnaires sont capables de limiter le raccourcissement des télomères grâce à l’expression d’une enzyme appelée télomérase. Le maintien d’une LT suffisante étant indispensable à la poursuite des divisions cellulaires, nous émettons l’hypothèse qu’un raccourcissement anormal des télomères pourrait favoriser la survenue d’anomalies du développement.

Dans cette étude nous avons mesuré la longueur des télomères (LT) par PCR quantitative (Light cycler 480, technique SYBR Green I),  à partir d’ADN extrait en direct sur des prélèvements de liquide amniotique (LA, N=220) et de villosités choriales (VC, N=65). Nous avons comparé les LT dans les deux types de prélèvements, en fonction du sexe fœtal, de l’âge gestationnel et de la présence ou non d’anomalie du développement (retard de croissance intra-utérin < 3ème percentile et différents types de malformations). Les analyses statistiques ont été faites avec le logiciel Sem (Kwiatkowski, 2000).

Nos résultats montrent que la LT est beaucoup plus élevée dans le LA que dans les VC. La LT ne semble pas influencée par le terme de la grossesse ni par le sexe fœtal. Nous observons un raccourcissement significatif des télomères dans les amniocytes de fœtus malformés et hypotrophes. Ce raccourcissement est moins net dans les VC. Le LA, plus représentatif de l’embryon, semble être plus approprié que les VC pour étudier la LT en période prénatale. En cas de syndrome polymalformatif, la LT est encore plus basse qu'en cas de malformation unique. Elle semble donc corrélée à la sévérité du phénotype fœtal et pourrait avoir une valeur pronostique.

Plusieurs études ont constaté un raccourcissement des télomères dans les VC en cas de retard de croissance intra-utérin 1–3. Notre étude montre que ce raccourcissement télomérique est également présent dans le LA. Chez l’homme, des malformations des membres et cérébrales ont été retrouvées chez des patients présentant des télomères courts 4,5. Nos résultats viennent renforcer l’hypothèse d’un lien entre raccourcissement télomérique et survenue de malformations congénitales par limitation de la capacité réplicative des cellules, altérant l’organogenèse, principalement pour les organes dont la formation nécessite d’importantes divisions cellulaires.


Carole GOUMY (Clermont-Ferrand), Lauren VÉRONÈSE, Rodrigue STAMM, Kamil HADJAB, Farida GODEAU, Delphine VOISIN, Laetitia GOUAS, Gaëlle SALAUN, Céline PEBREL, Philippe VAGO, Andrei TCHIROV
10:30 - 11:30 #27697 - P095 Données incidentes dans une série de 2500 panels oncogénétiques : Résultats et impact sur les patients.
P095 Données incidentes dans une série de 2500 panels oncogénétiques : Résultats et impact sur les patients.

Avec le développement du séquençage de nouvelle génération, les médecins sont confrontés à des données de plus en plus complexes et incertaines, en particulier les données incidentes. Des directives sur le rendu de ces données ont été publiées par plusieurs sociétés savantes. Cependant, on sait peu de choses sur la façon dont les patients sont affectés par ces résultats dans un contexte de tests oncogénétiques.

Sur une période de 4 ans, 2500 patients ayant une indication pour un test génétique ont bénéficié d’un panel de gènes de prédisposition aux cancers. Si une donnée incidente était détectée, les patients étaient contactés par un médecin/conseiller en génétique et invités à participer à un entretien semi-structuré afin d'évaluer leur compréhension du résultat, le changement de prise en charge médicale, l'impact psychologique, et la transmission du résultat à leurs apparentés.

Quatorze patients (0,56%) ont reçu une donnée incidente dans un gène de prédisposition au cancer (RAD51C, PMS2, SDHC, RET, BRCA2, CHEK2, CDKN2A, CDH1, SUFU). Deux patients n'ont pas récupéré leur résultat et deux sont décédés avant le rendu de résultat. Parmi les 10 patients recontactés, la plupart d'entre eux ont fait part de leur surprise à la remise de la donnée incidente, mais aucun n’a rapporté de l’anxiété. La majorité d'entre eux ont estimé qu'ils avaient choisi d'obtenir ce type de résultat et qu’ils avaient suffisamment d'informations pour le comprendre. Ils ont tous initié le suivi recommandé et n'ont pas regretté leur choix. Les informations concernant la donnée incidente a été transmise à leur descendance, mais la fratrie, mes parents et apparentés au second degré n'ont pas été systématiquement informés. Aucun événement psychologique indésirable majeur n'a été constaté dans notre expérience. La découverte de données incidentes sera inhérente au développement du séquençage génétique, et concerne même les panels de gènes restreints. Il est donc important d'accroître nos connaissances sur l'impact de ces résultats dans différents contextes.


Sophie NAMBOT (DIJON), Caroline SAWKA, Geoffrey BERTOLONE, Elodie COSSET, Vincent GOUSSOT, Valentin DERANGERE, Romain BOIDOT, Amandine BAURAND, Marion ROBERT, Charles COUTANT, Catherine LOUSTALOT, Christel THAUVIN-ROBINET, Francois GHIRINGHELLI, Alan LANCON, Celine POPULAIRE, Alexandre DAMETTE, Marie Agnes COLLONGE-RAME, Nicolas MEUNIER-BEILLARD, Catherine LEJEUNE, Juliette ALBUISSON, Laurence FAIVRE
10:30 - 11:30 #28226 - P100 Etude de COségrégation familiale des VARiants nucléotidiques des gènes issus des panels de gènes de prédisposition aux cancers pour valider leur utilisation en conseil génétique.
P100 Etude de COségrégation familiale des VARiants nucléotidiques des gènes issus des panels de gènes de prédisposition aux cancers pour valider leur utilisation en conseil génétique.

Les tests de prédisposition aux cancers du sein et de l’ovaire sont maintenant entrés dans la pratique médicale. Si l’identification d’un Variant pathogène (VP) BRCA1 ou BRCA2 permet de faire des recommandations de suivi et de prévention ou de retenir un traitement par PARP inhibiteur, l’identification d’un Variant de Signification inconnue (VSI) ne le permet pas. Tout autant, voir plus de VSI que de VP sont quotidiennement identifiés: 1,677 VSI différents contre 1,134 VP pour BRCA1 et 3,039 VSI différents contre 1,392 VP pour BRCA2, données de la base de données nationale FrOG (voir communication). L’interprétation des VSI est donc devenue un enjeu médical majeur.

Les éléments de classification sont l’histoire familiale, les caractéristiques tumorales et la co-occurrence rapportée ou non du VSI avec un variant pathogène sur le même gène. Un élément essentiel et quantifiable pour la classification des VSI est la coségrégation dans les familles présentant le même variant avec l’atteinte mammaire ou ovarienne.

Nous avons montré la pertinence de l’utilisation de la coségrégation avec la classification de 101 VSI de BRCA1 et BRCA2 en VP, VLP ou VB, VLB retrouvés chez 1,624 familles. L’étude a reposé sur le réseau de consultations et de laboratoires du Groupe Génétique et Cancer-UNICANCER (Caputo et al, Am J Hum Genet, 2021)

Nous proposons d’élargir les études de coségrégation aux VSI des autres gènes de prédisposition aux cancers. En septembre 2021, nous avons inclus 2,900 patients dans 1,083 familles pour les gènes BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C et RAD51D.


Sandrine CAPUTO (PARIS), Lisa GOLMARD, Noémie BASSET, Nadia BOUTRY-KRYZA, Laurent CASTERA, Olivier CARON, Céline GARREC, Mathilde GAY-BELLILE, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Christine LASSET, Mélanie LEONE, Maud PRIVAT, Audrey REMENIERAS, Françoise REVILLION, Etienne ROULEAU, Mathias SCHWARTZ, Unicancer Genetic Group COVAR, Dominique STOPPA-LYONNET
10:30 - 11:30 #28426 - P105 Evaluation de la sensibilité de détection des variants pathogènes constitutionnels des gènes HBOC sur tumeurs congelées de l’ovaire et du sein.
P105 Evaluation de la sensibilité de détection des variants pathogènes constitutionnels des gènes HBOC sur tumeurs congelées de l’ovaire et du sein.

Introduction

Les gènes BRCA1/2 sont les deux gènes majeurs de prédisposition aux cancers du sein (CS) et de l’ovaire (CO) lorsque les variants pathogènes (VP) sont constitutionnels, mais environ 1/3 des VP sont somatiques (uniquement au niveau tumoral). Les CS et CO sont sensibles aux inhibiteurs de PARP lorsqu’il existe un VP constitutionnel ou somatique, ce qui peut conduire à des analyses redondantes : (i) BRCA1/2 sur tumeur fixée au formol et incluse en paraffine (FFPE) pour ne pas méconnaitre de VP somatique dans une perspective théranostique, et (ii) lorsqu’il existe une suspicion de prédisposition, panel HBOC (Hereditary Breast and Ovarian Cancer) constitutionnel pour analyser sur de l’ADN leucocytaire, moins dégradé que l’ADN FFPE, les 13 gènes recommandés par le Groupe Génétique et Cancer. Les ADN extraits de tumeurs cryopréservées étant de meilleurs qualité que ceux extrait de tumeurs FFPE, l’objectif de cette étude est d’évaluer si un panel HBOC réalisé sur tumeur congelée est suffisamment sensible pour détecter tout type de VP constitutionnel dans les différents gènes du panel.

Méthodes

Le panel HBOC a été réalisé sur 47 échantillons congelés (25 CO et 22 CS) de patientes porteuses hétérozygotes de VP constitutionnels connus dans différents gènes de prédisposition (21 BRCA1, 8 BRCA2, 4 PALB2, 4 RAD51C, 3 RAD51D, 3 TP53, 3 MSH6, et 1 PTEN) : 22 petites insertions/délétions (1 à 29 paires de bases), 16 substitutions, 4 grandes délétions, 2 grandes duplications, 2 delins, et 1 insertion de séquence Alu.

Résultats

Au total, 46 des 47 VP ont été détectés. Une duplication des exons 3 à 8 de BRCA1 n’a pas été vue dans un CS car les réarrangements de grande taille (RGT) n’étaient pas interprétables. Le ratio allélique des substitutions et petites insertions/délétions était évocateur d’une perte d’hétérozygotie dans 27/40 (67,5%) échantillons. Le ratio allélique d’un variant RAD51C hétérozygote était effondré (14%) dans un CS en raison d’une amplification de l’autre allèle. De plus, 34 variants ponctuels strictement somatiques de classe 4 ou 5 ont été identifiés : 28 dans TP53, 1 dans BRCA1, 1 dans PTEN, 2 dans PALB2 (dont un « second hit » dans un CS), et 2 « seconds hits » dans MSH6 (dans un CO et un CS). De nombreux RGT somatiques ont également été détectés.

Conclusion

La sensibilité de détection de VP constitutionnels sur tumeur congelée semble suffisante pour envisager de la substituer à l’analyse initiale sur ADN leucocytaire. Cependant, les critères de confirmation des variants ponctuels et des RGT par une seconde technique doivent être adaptés. Cette approche ne pourra toutefois pas s’affranchir d’autres études tumorales : recherche de cibles théranostique en dehors du panel HBOC et/ou de signature de déficit en recombinaison homologue (HRD, Homologous Recombination Deficiency) permettant aussi d’orienter le traitement et d’aider à la classification des variants identifiés.


Mathias SCHWARTZ (Paris), Virginie MONCOUTIER, Adrien PEYTRAL, Jessica LE GALL, Voreak SUYBENG, Mélanie PAGÈS, Julien MASLIAH-PLANCHON, Olfa TRABELSI-GRATI, Samia MELAABI, Céline CALLENS, Ivan BIECHE, Hélène DELHOMELLE, Antoine DE PAUW, Claire SAULE, Emmanuelle MOURET-FOURME, Marion GAUTHIER-VILLARS, Bruno BUECHER, Chrystelle COLAS, Dominique STOPPA-LYONNET, Lisa GOLMARD
10:30 - 11:30 #28616 - P110 Recommandations de surveillance dans le syndrome DICER1 par les groupes de travail SIOPE Host Genome et CanGene-CanVar Clinical Guidelines.
P110 Recommandations de surveillance dans le syndrome DICER1 par les groupes de travail SIOPE Host Genome et CanGene-CanVar Clinical Guidelines.

Le syndrome DICER1 est un syndrome rare de prédisposition héréditaire à un large spectre de tumeurs bénignes et malignes incluant le pleuropneumoblastome, le néphrome kystique, les tumeurs ovariennes non-épithéliales, principalement de type Sertoli-Leydig, le goitre multinodulaire et le cancer de la thyroïde, et des tumeurs cérébrales. Cependant, les variants pathogènes constitutionnels de DICER1 sont associés à une pénétrance modérée. Il est difficile d’établir un protocole de surveillance adapté étant donnée l’incertitude sur l’efficacité de la surveillance et sa balance bénéfice/risques. C’est pour prendre en compte cette problématique et harmoniser les programmes de surveillance en Europe que se sont réunis le groupe de travail européen de la Société Internationale d’Oncologie Pédiatrique (SIOPE) et le groupe britannique de guidelines cliniques du projet CanGene-CanVar, en se basant sur une revue des stratégies de surveillance actuelles et des données récentes de la littérature. Le consensus a été atteint pour proposer un nouveau protocole de surveillance des individus porteurs d’un variant pathogène constitutionnel de DICER1 et un livret d’information destiné aux patients pour leur indiquer les symptômes potentiels des tumeurs associées à ce syndrome de prédisposition. Le protocole de surveillance comprend un programme minimum et une version étendue à considérer. Les recommandations principales du programme minimum sont : examen clinique annuel de la naissance à 20 ans, radio thoracique et échographie rénale tous les 6 mois de la naissance à 6 ans, et échographie thyroïdienne tous les 3 ans de 8 à 40 ans. Le programme de surveillance étendu comprend des procédures de surveillance additionnelles, et des recommandations de suivi à des intervalles d’âge plus larges. Le choix du programme de surveillance peut être adapté selon l’histoire personnelle et familiale, l’information des patients sur les bénéfices/risques de ces protocoles, et varier selon les pays. Une évaluation prospective de l’efficacité de la surveillance et du ressenti des patients est nécessaire pour optimiser des protocoles de surveillance. Ces recommandations ont fait l’objet d’une publication (PMID : 34170462).


Lisa GOLMARD (PARIS), Marion GAUTHIER-VILLARS, Franck BOURDEAUT, Philippe DENIZEAU, Léa GUERRINI, Sfce COMITÉ ONCOGÉNÉTIQUE, Host Genome Working Group SIOPE, Clinical Guideline Working Group CANGENE-CANVAR
10:30 - 11:30 #28758 - P115 Recommandations pour la surveillance des syndromes de prédisposition aux tumeurs rhabdoïdes: consensus d'experts du groupe SIOPe Host Genome Group.
P115 Recommandations pour la surveillance des syndromes de prédisposition aux tumeurs rhabdoïdes: consensus d'experts du groupe SIOPe Host Genome Group.

Les syndromes de prédisposition aux tumeurs rhabdoïdes (RTPS1 et 2) sont des maladies rares associés à un risque accru de tumeurs hautement malignes affectant les reins, divers tissus des parties molles, le foie et le système nerveux central (Tumeurs tératoïdes rhabdoïdes atypiques, ATRT). Les RTPS1 et 2 sont dus à des variants pathogènes (PV) dans les gènes codant pour les constituants du complexe de remodelage de la chromatine BAF, à savoir SMARCB1 (RTPS1) et SMARCA4 (RTPS2). Contrairement à d'autres troubles génétiques liés aux PV dans SMARCB1 et SMARCA4 tels que le syndrome de Coffin-Siris, les syndromes RTPS1 & 2 se caractérisent par une prédominance de PV tronquants. La pénétrance du syndrome RTPS1 est élevée et associée à une faible survie en raison d’un diagnostic le plus souvent avant l’âge d’un an de tumeurs peu curables. Cependant, de rares porteurs non affectés peuvent être rencontrés, et des survivants à long terme sont rapportés en cas de diagnostic à un stade opérable. Au-delà des tumeurs rhabdoïdes, le spectre tumoral peut être plus large qu'initialement suspecté, et la surveillance du cancer offerte aux porteurs non affectés (frères et sœurs ou parents) et aux survivants à long terme après tumeurs rhabdoïdes reste mal codifiée. En plus des tumeurs rhabdoïdes précoces mais avec une pénétrante semble-t-il plus faible que le RTPS1, le syndrome RTPS2 expose les femmes porteuses à un risque, de pénétrance mal définie, de carcinome à petites cellules des ovaires, de type hypercalcémique (SCCOHT); ces cancers agressifsi peuvent apparaître chez les individus prépubères dès l’âge de 8 ans voire avant. 

Les protocoles de surveillance du risque de cancer n'ont pas été établis. Pour tenter de combler ce manque et proposer des directives de surveillance appropriées pendant l'enfance, le groupe de travail européen "SIOPe Host Genome working group"  a invité des oncologues pédiatres et des généticiens à participer à une réunion d'experts. Les propositions de surveillance, reprises par le SFCE, portent sur les variants de SMARCB1 et SMARCA4 devant  être considérés comme associés à un sur-risque de développer un cancer, ainsi que des propositions de surveillance. Ces recommandations reposent sur des IRM corps entier rapprochées dans les 3 premières années de vie, compte-tenu du développement rapide des tumeurs rhabdoïdes et de l’impact pronostique d’un diagnostic précoce; une alternative par IRM cerébrale et échographie abdominale est proposée. La surveillance s’espace ensuite avec la diminution importante du risque après 3 ans. La surveillance des ovaires pour le RTPS2 est proposée à partir de 8 ans chez les filles, par échographie tant que la corpulence le permet. Ces recommandations de surveillance mériteront d’être évaluées sur le plan médical et psychologique, tant sur leur faisabilité que sur le bénéfice qu’elles apporteraient; elles tendent au minimum à homogénéiser les pratiques pour des situations rares et particulièrement complexes.


Michael FRUHWALD, Karolina NEMES, Evans GARETH, Julien MASLIAH-PLANCHON, Lea GUERRINI-ROUSSEAU, Philippe DENIZEAU, Marion GAUTHIER-VILLARS, Christian KRATZ, Franck BOURDEAUT (Paris)
10:30 - 11:30 #28723 - P120 Expérience et efforts de l'Institut Gustave Roussy pour explorer la fréquence et l’impact des variants non codants conservés dans les gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C.
P120 Expérience et efforts de l'Institut Gustave Roussy pour explorer la fréquence et l’impact des variants non codants conservés dans les gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C.

Les patients atteints de cancer du sein et de l'ovaire, prostate et pancréas ont de plus en plus d’analyses génétiques à la fois pour la prédisposition et pour la prise en charge thérapeutique. L’identification de variant pathogène est compris entre 10 à 20 %; ces variants se situant dans les régions codantes principalement des gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C. Ces analyses génétiques peuvent aussi générer de nombreuses données dans les régions non codantes d’une part dans les régions d’épissage et d’autre part dans les régions non traduites et introniques profondes. Ces variants de signification inconnue (VSI) pourraient expliquer l’héritabilité manquante dans certaines familles et l’absence de variants actionnables dans certaines tumeurs.

Nous avons réalisé une étude rétrospective entre septembre 2015 et février 2021. Notre cohorte comportait, initialement 2044 tumeurs et 10535 prélèvements constitutionnels, avec des variants en régions non codantes (en amont du codon ATG, les régions introniques et en aval du codon Stop) dans 3 gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C. Différents filtres ont été appliqués à savoir la récurrence intra-run; fréquence allélique; régions conservées et phénotypes spécifiques pour chaque gène. Les prédictions in-silico étaient basées sur (Alamut et SPiP) pour les variants d'épissage et les données ENCODE pour les régions introniques profondes et non traduites. Nous avons sélectionné 50 cas soit 38 variants non codants conservés : 15 variants pathogènes, un variant probablement pathogène et 22 VSI. L'âge moyen était de 57 ans. Le phénotype était : cancer de l'ovaire (CO n=22), cancer du sein (CS n=23), CO+CS (n=2), cancer du pancréas (n=2) et cancer de la prostate (n=1). Pour confirmer l’impact de ces variants, nous avons choisi de travailler sur le matériel tumoral de ces patients.  Nous avons pu rapatrier 9 échantillons tumoraux pour lesquels une stratégie basée sur le RNASeq, la OneStep RT-PCR/Sanger et la ddPCR sera appliquée.

Il s’agit de la première grande étude française rapportant les données moléculaires tumorales et constitutionnelles dans les régions conservées des gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C. Nous soulignons l'intérêt croissant d'étudier les échantillons tumoraux pour valider la pathogénicité des variants. Nos perspectives sont d’étendre cette approche aux autres gènes du panel HBOC, et d’inclure cette étude dans le cadre d’un projet multicentrique sur ces régions non codantes.


Hela SASSI (Villejuif), Odile CABARET, Alice FIÉVET, Sophie COTTERET, Roseline TANG, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Marine GUILLAUD BATAILLE, Johny BOMBLED, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Damien VASSEUR, Aurelie STOURM, Najat AHMED ECHRIF, Celine MONOT, Nolwenn LUCAS, Cassandre FRANÇOIS, Shengul Celine KARA, Yahia ADNANI, Sofiane BENKAFOUF, Victor GONDRAN TELLIER, Mohamed Amine BANI, Catherine GENESTIE, Magali LACROIX-TRIKI, Veronica GOLDBARG, Olivier CARON, Jean-Yves SCOAZEC, Ludovic LACROIX, Etienne ROULEAU
10:30 - 11:30 #27856 - P125 Le bilan d’activité du plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025) dans le cadre du soin.
P125 Le bilan d’activité du plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025) dans le cadre du soin.

La France s’est dotée depuis 2016 d’un plan national de mise en œuvre de la Médecine Génomique pour intégrer le séquençage du génome complet dans le parcours de soins des patients (PFMG2025) qui s’appuie sur 3 piliers principaux : un Centre national de collecte et d’analyse des données (CAD), un réseau de laboratoires de séquençage génomique (LBM-FMG pour Laboratoire de Biologie Médicale France Médecine Génomique), et un Centre de Référence, d’Innovation, d’eXpertise et de transfert (CRefIX). En 2019, les deux premiers LBM-FMG, SeqOIA et AURAGEN, ont démarré leur activité, couvrant l’ensemble du territoire métropolitain et Outre-Mer, pour 61 préindications validées par la HAS dans le champ des maladies rares (MR) de l’oncogénétique et de la cancérologie.

Nous présentons l’organisation mise en place dans le cadre du soin au niveau national et territorial. Le PFMG2025 s’organise autour du patient, depuis la prescription médicale d’un examen de Séquençage à Très Haut Débit (STHD) jusqu’à la restitution des résultats au patient par le médecin prescripteur. Un parcours de soins générique est adapté aux spécificités de chacune des préindications, s’appuyant en particulier sur la mise en place de réunions de concertation pluridisciplinaires du PFMG2025 en amont et en aval du STHD (RCP-FMG d’amont et d’aval) et de Réunions d’Interprétation Clinico-Biologique (RICB-FMG).

Un travail majeur de structuration et d’organisation réalisé puisque près d’une centaine RCP-FMG d’amont locales, (inter)régionales ou nationales ont été créées. Plus de 1600 prescripteurs ont maintenant accès aux logiciels de e-prescription des LBM-FMG, et sont ainsi en mesure de prescrire un examen de STHD dans le cadre du PFMG2025. Plus de 500 biologistes se sont portés volontaires pour interpréter les données génomiques. A ce jour, la quasi-totalité des préindications sont actives, à l’exception de la préindication déficience intellectuelle qui s’ouvre progressivement sur le territoire selon l’avancement des inclusions dans le projet pilote DEFIDIAG.

Depuis une année, l’activité des LBM-FMG est en croissance constante. La montée en charge se poursuit sur une très bonne dynamique en 2021 par rapport à 2020 (+77%)), à la fois pour les maladies rares (+80%) et les cancers (+74%). Alors que 2.855 familles avaient bénéficié d’une prescription de STHD au 31/12/2020, 3603 en ont bénéficié au cours des 8 premiers mois de l’année 2021. Au total, environ 4.000 dossiers complets ont été reçus par les LBM-FMG, dont 83% ont été séquencés.

Nous présentons les chiffres d’activité jusqu’à la fin de l’année 2021 du PFMG 2025, en particulier le nombre total de dossiers séquencés, et le nombre de comptes-rendus remis aux prescripteurs.

LE PFMG va poursuivre sa dynamique par l’organisation d’une troisième vague de validation de préindications en fin d’année 2021, en vue d’une phase de validation par le GT de la HAS début 2022.


Diane GOZLAN, Damien SANLAVILLE (LYON), Michel VIDAUD, Jean-Yves BLAY, Pierre LAURENT-PUIG, Christel THAUVIN, Frédérique NOWAK, Franck LETHIMONNIER
10:30 - 11:30 #27876 - P130 Recherche de nouvelles expansions de séquences répétées dans des données de séquençage de génome au sein d’une cohorte d’invidivus présentant des anomalies du développement et/ou de déficience intellectuelle.
P130 Recherche de nouvelles expansions de séquences répétées dans des données de séquençage de génome au sein d’une cohorte d’invidivus présentant des anomalies du développement et/ou de déficience intellectuelle.

Les microsatellites (STR) constituent une classe d’éléments répétés, représentant l'une des sources les plus abondantes de variations dans le génome humain. Ils sont formés de motifs courts, de 1 à 9 nucléotides, et sont répétés de manière contiguë le long du génome. Les STR impliqués en pathologie humaine possèdent un seuil variable selon le locus au-delà duquel le nombre de répétitions est considéré comme pathologique.

Ces expansions pathologiques sont associées à des troubles neuropathologiques, souvent reliées à des retards de développement et/ou déficience intellectuelle. Un des principaux facteurs de gravité de ces expansions est le nombre de répétitions.

Afin d’améliorer la recherche de marqueurs génétiques associés à des troubles neuropathologiques nous souhaitons inclure la détection de STR rares et pathologiques dans le génome. Grâce à l’essor récent des technologies de séquençage et le développement d’outils bioinformatiques performants de détection de STR, nous pouvons ainsi cibler des expansions de STR rares et encore inconnues.

Pour cela, nous avons testé deux outils bioinformatiques, ExpansionHunter de novo et GangSTR. Ils ont été utilisés sur des données de séquençage de génomes (GS) d’une cohorte de 645 individus présentant tous des anomalies du développement. Les résultats ont ensuite été agrégés par une combinaison du motif répété et de la position génomique de celui-ci. Pour chaque STR identifié, nous avons classé les individus en sous-populations selon leur nombre de répétitions et extrait le sous-groupe avec la valeur la plus élevée.

Les premiers résultats nous ont permis d’identifier une moyenne de 8812 combinaisons au sein des 645 individus. Chaque site candidat a été annoté à l’aide de l’outil SNPEff, utilisant notamment la base de données OMIM afin de faciliter l’identification des STR rattachés à des gènes associés à des pathologies connues. Considérant la forte variabilité des résultats et dans un contexte de maladie rare, un premier filtre basé sur cette annotation nous a permis de retenir une moyenne de 3 combinaisons par individu avec un maximum à 94.

Les résultats seront interprétés par des généticiens selon la pertinence de l’association de la localisation et du phénotype du patient étudié. Les combinaisons retenues devront ensuite être confirmées en laboratoire, par PCR – analyse de fragments par fluorescence pour une taille totale inférieure à 100 répétitions, dans le cas contraire une TP-PCR devra être utilisée.

Les résultats sont encore préliminaires, ainsi nos filtres devront être affinés, et nous souhaiterions inclure de nouveaux individus, dont une centaine de contrôles positifs. A terme ce projet s’inscrivant dans une collaboration avec le consortium européen SolveRD, le pipeline sera utilisé afin de réanalyser les données de séquençage des patients inclus dans ce projet, et pour finalement fournir de nouveaux moyens pour lutter contre l’errance et l’impasse diagnostique.


Marine BERGOT (Dijon), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Philippe CHRISTOPHE, Antonio VITOBELLO, Hana SAFRAOU, Frédéric TRAU-MAU-THEM, Ange-Line BRUEL, Paul KUENTZ, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Yannis DUFFOURD
10:30 - 11:30 #28224 - P135 La classification des tumeurs du cerveau et des sarcomes à partir de données de méthylation d’ADN par séquençage Nanopore.
P135 La classification des tumeurs du cerveau et des sarcomes à partir de données de méthylation d’ADN par séquençage Nanopore.

En raison de la complexité du développement cérébral, les tumeurs du système nerveux central (SNC), présentent des profils très variés. Récemment, le profil de méthylation de l'ADN de ces tumeurs a été utilisé pour les sous-classer de manière robuste en 91 classes sur la base d'un classifieur construit à partir d’une cohorte de référence accessible au public de 2 800 tumeurs cérébrales [1], en utilisant les puces Illumina 450k et EPIC comme référence absolue. Une approche similaire a été réalisée pour sous-classer les tumeurs des tissus mous et des os en 62 classes sur la base d'un classifieur formé sur 1 077 tumeurs [2]. Nous présentons un autre test de méthylation de l'ADN basé sur un séquençage à longue lecture utilisant la technologie Oxford Nanopore (ONT) pour un sous-groupement rapide, moins cher et fiable des tumeurs du SNC et des sarcomes. Le séquençage du génome entier à très faible profondeur (WGS) permet la détection simultanée du profil global du nombre de copies et de l'amplification focale de gènes cliniquement pertinents (tels que MYC et MYCN dans les MB) et l'état de méthylation de suffisamment de CpG à comparer avec le précédent classifieurs décrits.

35 séries de 6 échantillons congelés multiplexés (n = 204) ont été analysés sur un appareil de séquençage portable MinION. Une moyenne de 72 800 lectures en single-end d'environ 5 400 pb ont été générées par échantillon. Le basecalling et le démultiplexage ont été effectués en temps réel à l'aide de guppy [4] et les données brutes ont été alignées sur le génome de référence hg19 à l'aide d'un mappeur dédié à la lecture longue, minimap2 [5]. Malgré un pourcentage élevé de lectures alignées (95 %), la profondeur de couverture moyenne du génome n'était que de 0,16X [0X-0,82X]. En utilisant une approche combinée dédiée à la détection peu profonde du nombre de copies WGS à l'aide du package R ACE [6] et d'une normalisation du signal 1x, tous les réarrangements précédemment validés à l'aide de puces EPIC ou CGH ont été identifiés. Le score de méthylation des CpG calculé à l'aide de nanopolish [7] a été binarisé par échantillon et comparé à l'ensemble de données de référence sur les sondes (n = 44 000) en utilisant l'algorithme de forêt aléatoire (R package ranger [8]) en utilisant 50 000 arbres. Avec une moyenne de respectivement 26% et 9 % de votes (proportion d'arbres votant pour une classe) pour un taux d'erreur de respectivement 5,7% et 2,3 % pour les tumeurs du SNC et pour les sarcomes, nous avons obtenu la classification correcte d'une proportion élevée de nos échantillons, validée par des technologies croisées. En conclusion, nous confirmons la fiabilité totale du séquençage par nanopore en tant que nouveau test rapide et bon marché pour la classification des tumeurs du SNC et des sarcomes basée sur la méthylation et les résultats sont très prometteurs pour une future mise en œuvre dans le diagnostic de routine.


Elodie GIRARD, Elodie GIRARD (Paris), Christine BOURNEIX, Abderaouf HAMZA, Philipp EUSKIRSCHEN, François DOZ, Franck BOURDEAUT, Olivier DELATTRE, Nicolas SERVANT, Julien MASLIAH-PLANCHON
10:30 - 11:30 #27975 - P140 Réinterprétation des CNV de signification inconnue : résultat d'une analyse rétrospective de huit ans portant sur 371 CNV.
P140 Réinterprétation des CNV de signification inconnue : résultat d'une analyse rétrospective de huit ans portant sur 371 CNV.

Purpose: Array-CGH is the first-tier genetic test both in pre- and postnatal disorders worldwide. Variants of uncertain significance (VUS) represent around 10% of detected copy number variants (CNVs). Even though VUS's reanalysis has become usual in practice, to-date no long-term study regarding CNV reinterpretation has been reported.

Methods: We collected and analyzed CNVs of unknown significance identified in all patients (N=1641) addressed by a clinical geneticist in Nancy University Hospital over eight years (2010-2017). Array-CGH was performed for each sample, and relevant CNVs were confirmed either by qPCR or FISH.

Results: We present a retrospective study on 371 CNVs initially reported as CNVs of unknown significance. Using the American College of Medical Genetics (ACMG) criteria and our current knowledge, 12 (3.2%) of these CNVs were reclassified pathogenic or probably pathogenic, 10 (2.7%) of which were considered causative or partially implicated in the phenotype of the patient. Moreover, the classification of 112 (30.2%) CNVs was changed to benign/probably benign.

Conclusions: This study highlights the complexity of the interpretation of CNV and the importance of annually repeated interpretation of the VUS.


Jean-Marie RAVEL (Nancy), Mathilde RENAUD, Jean MULLER, Thomas REMEN, Geneviève LEFORT, Aurélie BECKER, Mylène DEXHEIMER, Philippe JONVEAUX, Bruno LEHEUP, Céline BONNET, Laëtitia LAMBERT
10:30 - 11:30 #28394 - P145 Quand le séquençage d’exome et le partage des données permet d'identifier le gène majeur d’un syndrome microdélétionnel: l’exemple d’HMGB1.
P145 Quand le séquençage d’exome et le partage des données permet d'identifier le gène majeur d’un syndrome microdélétionnel: l’exemple d’HMGB1.

Le syndrome de microdélétion 13q12.3 est une cause rare de déficience intellectuelle syndromique pour lequel deux gènes candidats étaient jusqu’alors proposés pour expliquer le phénotype associé dans une région critique de 300 Kb (KATNAL1 et HMGB1). Cependant, à ce jour aucune mutation ponctuelle ou délétion unique d’un de ces gènes n’avait été décrite chez des patients. Grâce au séquençage d’exome et au partage de données via la plateforme GeneMatcher, nous rapportons ici 6 cas de patients présentant des variations de novo perte de fonction (n=5, délétion ou variation tronquante), ou faux-sens (n=1) dans le gène HMGB1. Les signes cliniques retrouvés chez ces patients sont concordants avec ceux de la microdélétion 13q12.3, à savoir une déficience intellectuelle, un retard de langage, une microcéphalie, une dysmorphie caractéristique, une obésité et une dermatite atopique. Les données in silico en faveur de l’intolérance à la perte de fonction du gène et les études in vitro précédemment réalisées montrant l’importance de ce gène dans le neurodéveloppement sont autant d’arguments en faveur de l’implication de ces variations dans le phénotype neurodéveloppemental des patients. Le rôle du gène HMGB1 dans le processus inflammatoire pourrait quant à lui expliquer les signes cutanés tels que la dermatite atopique. Enfin, l’interaction prédite entre HMGB1 et d’autres gènes impliqués dans des troubles du neurodéveloppement (SMARCA4, SMARCA2, SMARCD1), soulève l’hypothèse d’une signature épigénétique commune1. 

Ainsi, comme pour beaucoup de syndromes microdélétionnels, la recherche des bases génétiques et des gènes responsables de la pathologie a été grandement facilitée grâce au séquençage haut débit d’exome et de génome. En effet, cette cohorte permet de proposer HMGB1 comme gène majeur du syndrome de microdélétion 13q12.3 et comme nouveau gène de déficience intellectuelle. Enfin, cette étude montre une nouvelle fois l’importance du partage de données à l’international dans le contexte des maladies rares2

1.    Aref-Eshghi, E. et al. Evaluation of DNA Methylation Episignatures for Diagnosis and Phenotype Correlations in 42 Mendelian Neurodevelopmental Disorders. Am. J. Hum. Genet. 106, 356–370 (2020).

2.    Uguen, K. et al. Heterozygous HMGB1 loss-of-function variants are associated with developmental delay and microcephaly. Clin Genet 100, 386–395 (2021).


Kévin UGUEN (Brest), Kilannin KRYSIAK, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Sylvia REDON, Caroline BENECH, Eleonore VIORA DUPONT, Frédéric TRAN MAU-THEM, Sophie RONDEAU, Ibrahim ELSHARKAWI, Jorge L GRANADILLO, Julie NEIDICH, Celia AZEVEDO SOARES, Natalia TKACHENKO, Shivarajan M AMUDHAVALLI, Kendra ENGLEMAN, Anne BOLAND, Jean-François DELEUZE, Stéphane BEZIEAU, Sylvie ODENT, Annick TOUTAIN, Dominique BONNEAU, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Laurence FAIVRE, Marlène RIO, Cédric LE MARÉCHAL, Claude FEREC, Elena REPNIKOVA, Yang CAO
10:30 - 11:30 #28755 - P150 Etude rétrospective du diagnostic génétique de l’IOP au CHU Amiens-Picardie.
P150 Etude rétrospective du diagnostic génétique de l’IOP au CHU Amiens-Picardie.

L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) concernerait 1 à 2% des femmes avant l’âge de 40 ans. Une contribution génétique est bien décrite dans la littérature avec, à l’heure actuelle, une étiologie génétique retrouvée dans 20 à 25% des cas d’IOP. Cependant, l’IOP reste idiopathique chez environ 80% des patientes. Les étiologies génétiques fréquemment retrouvées sont notamment des anomalies de nombre ou de structure du chromosome X et la prémutation du gène FMR1. Récemment, l’utilisation du Séquençage Haut Débit (SHD) dans l’IOP a permis la mise en évidence de nombreux gènes candidats. Les étiologies génétiques de l’IOP sont donc nombreuses et hétérogènes et il est probable qu’à l’avenir des IOP considérées aujourd’hui comme idiopathiques puissent être expliquées par une cause génétique. L’enjeu diagnostic d’une IOP d’origine génétique est très important pour permettre un conseil génétique adapté et une prise en charge précoce des apparentés. Afin d’améliorer la prise en charge de nos patientes en IOP, nous avons réalisé une étude rétrospective pour évaluer le diagnostic génétique de l’IOP au laboratoire de Génétique Constitutionnelle du CHU Amiens-Picardie. Les données de 432 patientes adressées pour IOP entre 2013 et 2021 ont été recueillies.

Etiologies chromosomiques : 343 patientes de la cohorte ont été étudiées, une étiologie chromosomique a été identifiée chez 10,5% des patientes.

Prémutation du gène FMR1 : 217 patientes de la cohorte ont été étudiées, une prémutation a été identifiée chez 2,3% des patientes.

ACPA : 39 patientes de la cohorte ont été étudiées, un remaniement pathogène considéré responsable de l’IOP a été retrouvé pour 5,13% des patientes. Au total, l’implication d’un remaniement chromosomique déséquilibré a été évoquée chez 15,39% des patientes.

NGS : 34 patientes de la cohorte ont été étudiées avec un panel de 163 gènes validés ou candidats dans l’IOP. Un variant pathogène ou probablement pathogène considéré responsable de l’IOP a été retrouvé pour 14,71% des patientes. Des variants dont la causalité reste incertaine ont été détectés chez 32,35% des patientes. Au total, l’implication d’un variant génique dans l’IOP a été évoquée chez 47% des patientes. 37,5% des patientes sont porteuses de variants d’intérêt dans des gènes distincts.

Notre étude montre que le rendement diagnostique de l’ACPA et du NGS est non négligeable chez les patientes en IOP. Toutes les patientes devraient pouvoir bénéficier du séquençage des principaux gènes impliqués dans l’IOP, au même titre que le caryotype ou la recherche de prémutation FMR1. Néanmoins, il est probable que l’IOP ne soit pas toujours une pathologie monogénique mais qu’un digénisme ou un oligogénisme contribue à la pathologie avec un phénotype résultant de l’association de plusieurs altérations génétiques. L’interprétation des variants identifiés est donc complexe et des études complémentaires, fonctionnelles et de ségrégation, sont indispensables.


Mathilde PUJALTE (Amiens), Claire COZETTE, Tom MOUTONNET, Moncef BENKHALIFA, Henri COPIN, Rosalie CABRY, Dorian BOSQUET, Elodie LEFRANC, Noémie CELTON, Florence SCHEFFLER, Guillaume JEDRASZAK
10:30 - 11:30 #28208 - P155 De l’intérêt d’un panel de référence de séquences ancré sur le territoire pour imputer les génotypes à partir de données de puces de SNPs.
P155 De l’intérêt d’un panel de référence de séquences ancré sur le territoire pour imputer les génotypes à partir de données de puces de SNPs.

Imputation of missing genotypes is widely performed to enrich datasets of genotyped individuals. For this practice, advances in software capabilities have been rapid, enormous haplotype reference panels have been assembled, and dedicated computation servers have been created. It has been widely shown that the panel of reference haplotypes must be appropriately chosen for the target individuals whose genotypes are to be imputed.

France has a population with extensive internal fine-structure; and while public reference panels contain an abundance of European genomes, few are French. A reference panel of French genomes would intuitively be expected to improve the accuracy of imputation. To demonstrate this, we imputed 550 French individuals who have both array and whole-exome sequencing data from six different regions in France, using either the University of Michigan imputation server with the Haplotype Reference Consortium (HRC) panel, or in-house imputation using a panel of 850 whole-genome sequenced French individuals.

With approximate geo-localization of both our target and reference panel individuals we are able to pinpoint the relevance of the proposed French reference panel for different groups of target individuals. This helped to illustrate the different scenarios where this population-specific imputation would be preferred over server-based imputation or vice-versa. Furthermore, this highlighted the importance of future sequencing projects in France in order to fully capture the entire genetic diversity of the population.

Previous studies have shown the benefits of combining cosmopolitan public reference panels with population specific panels. Getting the best out of both resources is unfortunately impractical. This is because the largest public panels are only accessible through external servers; limiting possibilities for the amalgamation of data. We put forward a pragmatic solution where server-based and population specific (performed in-house) imputation outcomes can be combined based on comparing posterior genotype probabilities. Using this technique to combine the strengths of our whole-genome sequenced French individuals with the resource of the HRC provided a significant improvement in imputation accuracy compared to that which would have otherwise been attainable.


Anthony Francis HERZIG (Brest), Lourdes VELO‐SUÁREZ, Christian DINA, Richard REDON, Jean-François DELEUZE, Consortium FREX, Consortium FRANCEGENREF, Emmanuelle GÉNIN
10:30 - 11:30 #28154 - P160 L'acide ascorbique est un facteur essentiel pour préserver le profil de méthylation des régions soumises à empreinte dans les cellules souches pluripotentes induites humaines.
P160 L'acide ascorbique est un facteur essentiel pour préserver le profil de méthylation des régions soumises à empreinte dans les cellules souches pluripotentes induites humaines.

L'empreinte parentale est un mécanisme épigénétique conduisant à l'expression monoallélique d'un sous-ensemble de gènes en fonction de leur origine parentale. Les pathologies de l'empreinte (ID), causés par des perturbations des gènes soumis à empreinte, sont un ensemble de maladies congénitales rares affectant principalement la croissance et le métabolisme. A ce jour, il n'existe pas de modèle probant pour étudier la physiopathologie des ID ou pour tester des stratégies thérapeutiques. Les cellules souches pluripotentes induites humaines (iPSCs) sont un modèle cellulaire prometteur pour modéliser les maladies humaines et les pathologies génétiques complexes. Cependant, une hypermétyhlation de la région de contrôle de l’empreinte (ICR) peut apparaître au cours du processus de reprogrammation et de la culture ultérieure des iPSC. Par conséquent, nous avons testé différentes conditions de reprogrammation et de culture d'iPSC avec une analyse approfondie de la méthylation au niveau des ICR dans les iPSC afin de développer un modèle cellulaire pouvant être utilisé pour l’étude des ID.

Les niveaux de méthylation ont été déterminés à huit loci soumis à empreinte dans les iPSC à différents passages de la culture cellulaire et au cours de la différenciation chondrogénique. Des niveaux de méthylation anormaux ont été trouvés, avec une hyperméthylation en 11p15 H19/IGF2:IG-DMR (ICR1) et en 14q32 MEG3/DLK1:IG-DMR, indépendamment de la méthode de reprogrammation et des cellules d'origine utilisées. Ces hyperméthylations en 11p15 et en 14q32 ont conduit à une perte de l'empreinte parentale (LOI), avec une expression biallélique des gènes IGF2 et DLK1 soumis à empreinte, respectivement. L'ajout d'acide ascorbique (50 µg/mL) dans le milieu de culture a empêché l'hyperméthylation des loci H19/IGF2:IG-DMR (ICR1) et 14q32 MEG3/DLK1:IG-DMR.

Avec une analyse approfondie et quantitative des niveaux de méthylation des ICR dans les iPSC, nous avons trouvé une hyperméthylation de certains ICR dans les iPSC humains, en particulier les ICR méthylés paternellement, et la LOI subséquente de certains gènes soumis à empreinte. L'ajout d'acide ascorbique dans le milieu de culture a empêché l'hyperméthylation des ICR dans les iPSC. Comme une méthylation équilibrée est maintenue pendant la reprogrammation et la culture des iPSC en présence d'acide ascorbique, les iPSC humaines peuvent être utilisées comme modèle cellulaire pour étudier la physiopathologie des ID et pour tester des thérapies dans les cellules d'intérêt.


Aurélie PHAM, Céline SELENOU (Paris), Vincent FONTAINE, Sybille MARTEAU, Frédéric BRIOUDE, Delphine MITANCHEZ, Eloise GIABICANI, Laurent DAVID, Marie-Laure SOBRIER, Irène NETCHINE
10:30 - 11:30 #28200 - P165 Test génétique prédictif dans les maladies cardiaques héréditaires : étude de l’influence de l’organisation des consultations sur l’impact psycho-social du résultat génétique (Etude PREDICT).
P165 Test génétique prédictif dans les maladies cardiaques héréditaires : étude de l’influence de l’organisation des consultations sur l’impact psycho-social du résultat génétique (Etude PREDICT).

Les maladies cardiaques héréditaires exposent à un risque de mort subite et/ou d’insuffisance cardiaque. Elles ont habituellement une transmission autosomique dominante avec une expression cardiaque retardée à l’âge adulte. L’impact psycho-social du test génétique prédictif (TGP) chez les apparentés est cependant mal connu. L’étude PREDICT vise à étudier cet impact psycho-social et les résultats initiaux ont été rapportés (Bordet et al.2020, PMID: 32384747). L’impact de l’organisation des consultations (constitution des équipes, délai de réflexion avant le prélèvement) n’a pas encore été étudié.

L’objectif de ce travail est de recenser les modalités d’organisation en France des consultations de TGP pour une maladie cardiaque héréditaire, et d’évaluer l’influence de cette organisation sur l’impact psycho-social de la révélation du statut génétique.  

Il s’agit d’une étude multicentrique (20 centres). L’avis et le vécu des consultants ont été recueillis via des auto-questionnaires (échelle d’anxiété STAI, impact d’évènement IES, impact sur le changement de vie). Dans l’étude prospective (PRO), 3 auto-questionnaires ont été remplis à différents moments de la démarche et dans l’étude rétrospective (RETRO) 1 seul à distance du rendu de résultat.

Au total, 517 consultants majeurs (42.3±16.7 ans, 60.6% femmes) ont été inclus (PRO : N=264 ; RETRO : N=253). Les consultants ont bénéficié d’une consultation pluridisciplinaire dans 83.6% (PRO) et 73.0% (RETRO) des cas. Une majorité des consultants a bénéficié d’une consultation avec une psychologue (PRO : 89.6%, RETRO : 68.1%).  La majorité des consultants juge le fait de rencontrer différents intervenants comme « nécessaire » ou « plutôt utile » (PRO : 87.3%, RETRO : 87.8%).  Néanmoins le fait de bénéficier d’une consultation pluridisciplinaire n’est pas associé de façon significative à une diminution de l’anxiété  ni à une différence du score de l’IES ou des changements de vie. Lorsqu’ils en avaient le choix, seul 8.5% des consultants ont pris un délai de réflexion avant le TGP (PRO). Parmi ceux n’ayant pas pris de délai de réflexion, seul 1.7% estiment à posteriori qu’il aurait été utile (PRO). Parmi ceux ayant pris un délai de réflexion, 50.0% estiment que cela a été utile (PRO). Le fait de prendre ou pas un délai de réflexion n’était cependant pas associé statistiquement à une diminution de l’anxiété à la fin de la démarche ni à une différence du score de l’IES ou de changement de vie (PRO & RETRO).

Nos résultats montrent que malgré une organisation hétérogène dans les différents centres, la majorité des consultants bénéficie d’une consultation pluridisciplinaire et notamment d’un entretien avec une psychologue. Si l’organisation ne semble pas significativement modifier l’impact psycho-social du TGP, la grande majorité des consultants trouvent la prise en charge pluridisciplinaire nécessaire ou utile. Le délai de réflexion ne parait pas devoir être imposé mais il semble important de le proposer.


Céline BORDET (Paris), Sophie TEZENAS DU MONTCEL, Estelle GANDJBAKHCH, Carole MAUPAIN, Bertrand ISIDOR, Aurelien PALMYRE, Alexandre MOERMAN, Annick TOUTAIN, Linda AKLOUL, Anne Claire BREHIN, Caroline SAWKA, Caroline ROORYCK THAMBO, Elise SCHAEFER, Karine NGUYEN, Delphine DUPIN DEGUINE, Cecile ROUZIER, Gipsy BILLY, Krystelle SENE, Isabelle DENJOY, Bruno LEHEUP, Marc PLANES, Jean Michael MAZZELLA, Claire Cecile MICHON, Marie Lise BABONNEAU, Angelique CURJOL, Stephanie STARACI, Amine BEKHECHI, Rafik MANSOURI, Jean François PRUNY, Véronique FRESSART, Flavie ADER, Pascale RICHARD, Marcela GARGIULO, Philippe CHARRON
10:30 - 11:30 #28346 - P170 Données additionnelles en diagnostic prénatal ou données primaires à phénotype non détectable en échographie : de nouveaux défis à l’heure des révisions des lois de bioéthique.
P170 Données additionnelles en diagnostic prénatal ou données primaires à phénotype non détectable en échographie : de nouveaux défis à l’heure des révisions des lois de bioéthique.

Dans la mise en place du séquençage haut débit d’exome (ES) et de génome (GS), l’un des défis majeurs est l’interprétation d’un grand nombre de variations génétiques, et en particulier les données additionnelles. Ces données regroupent les données secondaires (recherchées volontairement sur une liste de gènes) et incidentes (non recherchées). Suite à la révision récente des lois de bioéthique, nos pratiques actuelles pourraient évoluer.

Notre équipe coordonne le projet pilote ANDDI-PRENATOME qui réalise une analyse d’ES-trio en urgence en diagnostic prénatal chez des fœtus avec anomalies échographiques. Seules les variations classe 5, 4 et 3+ en lien avec le phénotype échographique sont rendues au clinicien.

A ce jour, 100 grossesses (15 centres) ont été inclues avec un diagnostic étiologique identifié chez 39/100 grossesses. Pour deux d’entre elles avec consanguinité parentale(grossesse 1 à 30SA: rétrognathisme, hypoplasie des organes génitaux externes, cardiopathie complexe et aorte dilatée et tortueuse ; grossesse 2 à 17SA: hygroma isolé persistant), un diagnostic primaire et une donnée additionnelle ont été identifiés. Les deux diagnostics primaires ont conduit à une interruption de grossesse devant la sévérité du pronostic. Les 2 données additionnelles (variants de classe 5) concernaient des pathologies graves en postnatal (un déficit immunitaire (RAG1) et un syndrome de Joubert (CSPP1)), de transmission récessive, avec un risque de récidive pour une nouvelle grossesse de 25%. Ces 2 gènes sont absents de la liste ACMG, habituellement retenue pour retenir le caractère actionnable des pathologies en post-natal. L’absence de description anténatale ou la précocité de la grossesse de ces deux pathologies pouvaient permettre d’expliquer l’absence d’expression échographique spécifique de ces deux pathologies dont la pénétrance est complète en postnatal avec un pronostic sévère attendu. La question de savoir s’il faut les considérer comme des données incidentes ou des données primaires asscoiées à phénotype non détectable en anténatal est à débattre.

Notre pratique en diagnostic prénatal n’était pas en faveur du rendu des variations additionnelles dans le cadre d’une grossesse en cours. Mais est-il éthique de ne pas rendre ces variations dont l’impact sur l’enfant est fort probable, et dont les conséquences pour le conseil génétique sont majeures pour de futures grossesses ? Peut-on les considérer comme des données incidentes à un stade si précoce ? L’objectif de « non malfaisance » est-il respecté ? Faut-il rendre ces données au prescripteur ? Comment ? ...

Toutes ces questions nous amènent à ouvrir des réflexions sur la place de ce type de données en prénatal, ce qui apparait crucial avec l’arrivée de l’ES/GS dans cette pratique. Nous présenterons nos questionnements, éléments de discussion et pistes de réflexion afin d’aider la communauté clinico-biologique à définir ensemble ses pratiques concernant la place de ces données en diagnostic prénatal.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Antonio VITOBELLO, Julian DELANNE, Rodolphe DARD, Hana SAFRAOU, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Ange-Line BRUEL, Mylene THARREAU, Victor COUTURIER, Valentin BOURGEOIS, Martin CHEVARIN, Charlotte POE, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE
10:30 - 11:30 #28024 - P175 Diagnostic préimplantatoire pour la mutation m.8344A>G MERRF de l’ADN mitochondrial : challenge et succès.
P175 Diagnostic préimplantatoire pour la mutation m.8344A>G MERRF de l’ADN mitochondrial : challenge et succès.

Les mutations de l’ADN mitochondrial (ADNmt) sont responsables de nombreuses maladies génétiques sévères, de mode d’hérédité maternelle. L’une des plus fréquentes est la mutation m.8344A > G du gène MT-TK, responsable du syndrome MERRF (Myoclonic Epilepsy with Ragged-Red Fibers). L’hétérogénéité phénotypique de ces affections est liée à la variabilité de distribution tissulaire des copies sauvages et mutées de l’ADNmt (hétéroplasmie), avec l’existence d’un effet seuil, soit un taux en deçà duquel le risque de développer une atteinte sévère parait faible. 

En raison du risque élevé de transmission à la descendance et de l’absence de traitement, de nombreux couples souhaitent bénéficier d’un diagnostic prénatal (DPN) ou préimplantatoire (DPI). Ces procédures sont basées sur la mesure du taux d’hétéroplasmie sur du tissu fœtal (DPN), ou des blastomères (DPI). Cependant les facteurs qui déterminent la ségrégation des molécules mutantes et sauvages d’ADNmt durant le développement embryo-foetal humain sont encore peu connus, et peuvent varier selon les mutations. De plus, la probabilité d’obtenir au moins un embryon transférable porteur d’un taux faible de mutation est inconnue.

Deux patientes, porteuses asymptomatiques de la mutation m.8344A > G du gène MT-TK à un taux de 75% dans le sang, ont bénéficié d’un diagnostic pré-implantatoire (DPI) dans notre centre. Les taux d’hétéroplasmie ont été mesurés sur 56 cellules issues de 30 embryons au 3eme jour du développement (J3). 

Au stade J3 du développement embryonnaire, à l’exception d’un embryon où les taux d’hétéroplasmie semblent variable d’une cellule à l’autre, le taux d’ADN mutant est stable dans les différents blastomères issus d’un même embryon (+/-2%), ce qui valide le recours au DPI pour la prévention des maladies par mutation m.8344A > G. Les embryons sont tous hétéroplasmiques, avec une hétérogénéité importante du pourcentage de mutation allant de 10 à 97%, suggérant une ségrégation aléatoire de l’ADN muté au cours de l’ovogenèse maternelle. Nous montrons cependant qu’une femme porteuse d’un taux élevé de mutation m.8344A > G peut avoir des embryons porteurs de taux faible ( < 30% ; n=3/30) candidats pour un transfert, et des embryons porteurs de taux intermédiaires ( > 30% et < 70% ; n=7/30), pour lesquels 3 transferts embryonnaires ont été réalisés donnant lieu à une grossesse et à la naissance d’un enfant en bonne santé. De plus, 8 embryons surnuméraires ont été congelés en l’attente de transfert utérin ultérieur.

Ces données 1/valident la faisabilité technique du DPI à J3 pour la prévention de la récurrence de la mutation m.8344A > G, technique déjà utilisée dans notre laboratoire pour d’autres mutations de l’ADNmt, et 2/démontrent l’intérêt clinique du recours au DPI y compris pour des patientes porteuses d’un fort taux d’hétéroplasmie. Ces données ont un impact important en terme de conseil génétique pour les patientes porteuses de mutation de l’ADNmt.


Sophie MONNOT (paris), Nadine GIGAREL, Anne MAYEUR, Joana BENGOA, Kalliopi CHATZOVOULOU, Charlotte SONIGO, Benoit FUNALOT, Jean-Paul BONNEFONT, Nelly FRYDMAN, Julie STEFFANN
10:30 - 11:30 #28719 - P180 Rôle du site fragile FRA10B dans l’excès de délétions 10qter identifiées lors du dépistage de la trisomie 21 par test sur ADN libre circulant.
P180 Rôle du site fragile FRA10B dans l’excès de délétions 10qter identifiées lors du dépistage de la trisomie 21 par test sur ADN libre circulant.

L’utilisation de tests pangénomiques sur ADNlc pour le dépistage de la trisomie 21 rend possible la détection d’autres anomalies chromosomiques déséquilibrées. Les connaissances acquises de longue date sur la cytogénétique prénatale et les mosaïques confinées au placenta ont permis à l’ACLF d’établir des premières recommandations. Ainsi est-il recommandé, sous réserve de consentement de la patiente, de rapporter, en plus des trisomies 13,18 et 21, les trisomies 2, 8, 9, 14, 15, 16 et 22. L’ACLF a également proposé de rapporter les remaniements de structure compatibles avec une mécanique chromosomique connue (dérivé de translocation par exemple).

Depuis fin 2019, le CHU de Lyon a réalisé environ 3000 tests ADNlc avec la technologie Illumina VeriSeq v2 en appliquant la stratégie de rendu proposée par l’ACLF s’agissant des aneuploïdies sans rapporter de remaniements de structure. Sur les 18 résultats avec une anomalie de structure, 4 gains complets du bras 11q, une délétion centromérique du 5, deux gains presque complets du chromosome 1 et un profil avec anomalies multiples ont été jugés incompatibles avec une anomalie fœtale.

Sur les 10 profils restants, nous avons été surpris d’identifier une anomalie récurrente : 3 pertes télomériques du bras long du chromosome 10 de tailles comprises entre 12Mb et 25Mb. La délétion 10qter est responsable d’un syndrome associant une déficience intellectuelle habituellement modérée à une dysmorphie faciale, des malformations urogénitales et cardiaques. En anténatal, la présence de valves de l’urètre postérieur chez le garçon est évocatrice. Dans la littérature plus de 10 délétions d’environ 25Mb de cette région ont été identifiées par test ADNlc (Huijsdens-van Amsterdam et al. 2018, Van der Bogaert et al. 2021) sans qu’aucune n’ait pu être confirmée chez le fœtus. Huijsdens-van Amsterdam et al. ont pu démontrer dans leurs 4 observations la présence chez les mères d’une expansion constitutionnelle du site fragile FRA10B en 10q25 probablement responsable d’une perte maternelle en mosaïque faussement attribuée au fœtus lors du test ADNlc. L’expansion de ce site fragile dont la fréquence est estimée à 2,5% dans la population n’a jamais été impliquée en pathologie. Sur nos trois observations, l’une correspond au site FRA10B sans que la résolution de la technologie ne puisse l’exclure dans les deux autres. L’issue de grossesse est connue favorable pour l’une des patientes alors que les deux autres sont toujours en cours.

La décision de ne pas rapporter a priori les pertes à ce locus fait courir le risque de manquer une véritable délétion 10qter fœtale. De nouveaux développements bioinformatiques sont donc nécessaires pour espérer pouvoir distinguer ces deux situations et ainsi améliorer la valeur prédictive positive du test. En attendant pour investiguer l’origine maternelle de remaniement vu sur ADNlc, la question d’une ACPA maternelle reste posé avec le risque d’une mosaïque maternelle trop faible pour être identifiée.


Nicolas CHATRON (Lyon), Marianne TILL, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Damien SANLAVILLE

PAUSE - VISITE DES STANDS ET POSTERS
11:30
11:30-12:30
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A43
CONFERENCE INVITE 03

CONFERENCE INVITE 03

Modérateur : Sylvie ODENT (PU-PH Chef de service) (RENNES)
11:30 - 12:30 Le travail en réseau à l’échelle européenne (voix des patients, ERN). Virginie BROS-FACER

12:45
12:45-13:45
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B44
ATELIER DEJEUNER PACBIO
Highly Accurate Long Read Sequencing: See What You’ve Been Missing

ATELIER DEJEUNER PACBIO
Highly Accurate Long Read Sequencing: See What You’ve Been Missing

12:45 - 13:45 Introduction. Gerrit KUHN
12:45 - 13:45 Introduction to HiFi Sequencing and its Applications. Deborah MOINE
12:45 - 13:45 Trinucleotide Repeat Editing in Human Cells. Guy-Franck RICHARD (Intervenant, Paris)

12:45-13:45
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C44
ATELIER DEJEUNER ILLUMINA
NGS: Innovations et Applications 2022

ATELIER DEJEUNER ILLUMINA
NGS: Innovations et Applications 2022

12:45 - 13:45 Bénéfices attendus d’un panel CGP en oncologie. Pierre BROUSSET (Intervenant, Toulouse)
12:45 - 13:45 Genomes for Genetic Disease Diagnosis. David BENTLEY (Intervenant, Cambridge, Royaume-Uni)
12:45 - 13:45 Product Update. Julien ABRIOL (Intervenant, ILLUMINA), Maanan ALBAHRI

12:45-13:45
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D44
ATELIER DEJEUNER BIONANO GENOMICS
La technologie Optical Genome Mapping de Bionano Genomics et son application pour la compréhension de cas de déficience intellectuelle

ATELIER DEJEUNER BIONANO GENOMICS
La technologie Optical Genome Mapping de Bionano Genomics et son application pour la compréhension de cas de déficience intellectuelle

Intervenants : Aïcha BOUGHALEM (Biologiste médical) (Intervenant, Saint-Ouen), Chloé TESSEREAU (Intervenant, Lyon), Detlef TROST (Cytogénéticien) (Intervenant, St Ouen L'Aumône)
12:45 - 13:45 Introduction technique de la technologie Optical Genome Mapping (OGM) et de ses capacités pour la détection de variants de structures dans le génome.
12:45 - 13:45 Revue des applications et littérature en hémato-oncologie et génétique constitutionnelle.
12:45 - 13:45 Résolution en direct de plusieurs cas de déficience intellectuelle (negatif après Whole Exome Sequencing) en analyse trio et présentation de la stratégie d’analyse par une équipe indépendante (Laboratoire CERBA).

12:45-13:45
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E44
ATELIER DEJEUNER DNA SCRIPT
SYNTAX system - Benchtop enzymatic DNA synthesis delivers on-demand DNA same-day results

ATELIER DEJEUNER DNA SCRIPT
SYNTAX system - Benchtop enzymatic DNA synthesis delivers on-demand DNA same-day results

Intervenants : Mickael PLOQUIN, Steven QUISTAD

12:45-13:45
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F44
ATELIER DEJEUNER OXFORD NANOPORE TECHNOLOGIES
Applications en recherche clinique du séquençage Oxford Nanopore Technologies. Génétique, épigénétique, transcriptomique un séquençage sans limite.

ATELIER DEJEUNER OXFORD NANOPORE TECHNOLOGIES
Applications en recherche clinique du séquençage Oxford Nanopore Technologies. Génétique, épigénétique, transcriptomique un séquençage sans limite.

12:45 - 13:45 Classification des tumeurs cérébrales et des sacomes. Elodie GIRARD (Ingenieur de recherche) (Intervenant, Paris)
12:45 - 13:45 Séquençage Oxford Nanopore : perspectives pour le diagnostique de routine. Julien MASLIAH-PLANCHON (Praticien) (Intervenant, Paris)
12:45 - 13:45 Avancées en recherche clinique avec Nanopore et implications futures. Olivier LUCAS

13:45 - 14:15 PAUSE - VISITE DE L'EXPOSITION
14:15
14:15-15:00
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A45
Table ronde PFMG2025/ PNMR3 et Plan Cancer
Interface Plan France Médecine Génomique 2025/ Plan Maladies rares 3 et Plan Cancer

Table ronde PFMG2025/ PNMR3 et Plan Cancer
Interface Plan France Médecine Génomique 2025/ Plan Maladies rares 3 et Plan Cancer

Modérateur : Thierry GUERRIER (Paris)
Conférenciers : Philippe BERTA (Conférencier, Nimes), Anne Sophie LAPOINTE (cheffe de projet) (Conférencier, Paris), Frédérique NOWAK (Coordinatrice du PFMG2025) (Conférencier, Paris), Christel THAUVIN ROBINET (PU-PH) (Conférencier, DIJON)

15:00
15:00-15:45
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C46
SESSIONS SIMULTANEES 15
Syndromes malformatifs

SESSIONS SIMULTANEES 15
Syndromes malformatifs

Modérateurs : Chloé QUÉLIN (PH Génétique) (Rennes), Aline VINCENT-DEVULDER (PHC) (Caen)
15:00 - 15:15 #28079 - SS079 Les variants de novo du gène TCF4 avec un mécanisme de gain de fonction sont responsables d'un nouveau syndrome malformatif sans déficience intellectuelle.
SS079 Les variants de novo du gène TCF4 avec un mécanisme de gain de fonction sont responsables d'un nouveau syndrome malformatif sans déficience intellectuelle.

Les variants perte de fonction du gene TCF4 sont responsables du syndrome de Pitt-Hopkins (PTHS), associant une déficience intellectuelle (DI), une bouche large, des traits du visage caractéristiques et une hyperventilation intermittente suivie d'apnée. Les variants faux-sens pathogènes sont principalement regroupés dans le domaine HLH C-terminal requis pour la dimérisation et la liaison à l'ADN. Des variants situées ailleurs sur la protéine peuvent être associées à une DI non syndromique légère. En utilisant le séquençage de l'exome, nous avons identifié des variants faux-sens de novo dans le gène TCF4 chez trois individus qui ne présentaient pas les caractéristiques typiques du PTHS. Les variants affectent des acides aminés ultra-conservés dans ou à proximité du domaine HLH C-terminal. Ces individus présentaient des caractéristiques phénotypiques sembables associant une dysmorphie cranio-faciale, des anomalies des membres et un retard de croissance sans DI. Les principales caractéristiques faciales comprennent une forme de crâne anormale, un front large, des sourcils clairsemés, un épicanthus, des narines antéversées, une columelle courte, une micrognathie, des oreilles basses avec une malformation du pavillon de l'oreille. Tous les individus ont une obstruction du canal lacrymal. Les malformations des membres comprennent une camptodactylie des doigts et des orteils, une clinodactylie du 5e doigt, une syndactylie et une hypo/dysplasie unguéale. Chez deux individus, un retard de croissance a nécessité un traitement par hormone de croissance. L'examen neurologique et le bilan psychométrique étaient normaux. Afin d'étudier in vivo le rôle des variants faux-sens de novo de TCF4, nous avons étudiés deux modèles animaux : Xenopus laevis et Danio rerio (poisson zèbre). Nous avons tout d'abord confirmé la conservation du profil d'expression génique de tcf4 dans le développement craniofacial du Xénope et du poisson zèbre. Les résultats préliminaires dans les embryons de Xénope et chez le poisson zèbre de type sauvage et dans les formes mutées de TCF4 indiquent un effet sur le développement du cartilage. En outre, nous avons effectué également des modélisations in silico, une étude de méthylation de l'ADN, des études d'immunoprécipitation de la chromatine ainsi que le séquençage d'ARNm dans des échantillons dérivés de patients.

Nous rapportons une nouvelle entité phénotypique, associée à des variants gain de fonction du gène TCF4, distinct du PTHS, avec dysmorphie faciale et des membres, retard de croissance et absence de DI. La description d'autres individus aidera à délimiter davantage la description phénotypique. La génération de données in silico, in vitro et de modèles in vivo pour les variants de TCF4 nous permettra de définir leur rôle au cours du développement et de générer une nouvelle plateforme pour les approches de criblage de médicaments.


Estelle COLIN (ANGERS), Miriam DE SARLO, Julien PACCAUD, David GENEVIÈVE, Daniel WEGNER, Marwan SHINAWI, Julian DELANNE, Frédéric TRAN MAU-THEM, Mariëlle ALDERS, Leonie MENKE, Sophie NAMBOT, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Ange-Line BRUEL, Julien THEVENON, Jean-Baptiste RIVIÈRE, Aidin FOROUTAN, Haley MCCONKEY, Kerkhof JENNIFER, Martin CHEVARIN, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Kimberly LEBLANC, Christel THAUVIN-ROBINET, Patrick BLACKBURN, The Solve-Rd Consortium THE SOLVE-RD CONSORTIUM, Bekim SADIKOVIC, Laurence FAIVRE, Michela ORI, Antonio VITOBELLO
15:15 - 15:30 #27900 - SS080 Nouveau phénotype cliniquement reconnaissable associé aux variants tronquants du gène FOSL2 : description d'une série internationale de 10 patients.
SS080 Nouveau phénotype cliniquement reconnaissable associé aux variants tronquants du gène FOSL2 : description d'une série internationale de 10 patients.

Nous décrivons une cohorte de 10 patients présentant des variants tronquants dans le dernier exon du gène FOSL2 et un phénotype similaire, grâce à une collaboration européenne.

Les patients rapportés présentent une aplasie du scalp, une dysplasie de l’émail dentaire, un trouble du neuro-développement de sévérité variable et un retard de croissance intra-utérin. Dans certains cas s’y associent une cataracte congénitale, une épilepsie et un trouble du spectre de l’autisme. Certains patients présentent des anomalies du système immunitaire à expression clinique ou biologique, impliquant la voie des lymphocytes B ou T, pour lesquelles des investigations immunitaires sont en cours. Les anomalies immunitaires ont déjà en partie été décrites chez la souris surexprimant le gène FOSL2.

FOSL2 est un gène membre de la famille Fos, et participe à la formation du complexe ubiquitaire AP1 impliqué dans de nombreuses fonctions cellulaires et dans certains processus inflammatoires.

Huit variants de novo, frameshift ou non-sens, tous dans le dernier exon du gène ont été mis en évidence par analyse d’exome. Deux sœurs partagent le même variant, faisant suspecter une mosaïque germinale.

Une analyse de l’ARNm par RT-qPCR a été réalisée afin de confirmer l’hypothèse principale d’un mécanisme d’échappement à la dégradation (NMD, Nonsense Mediated Decay) des ARNm porteurs de variations. Celle-ci met en évidence un taux égal d’ARNm mutés et sauvage chez ces patients, en faveur d’un effet dominant négatif de la protéine mutée sur le complexe AP1.

En conclusion, nous décrivons un syndrome cliniquement reconnaissable associant une aplasie du scalp, une dysplasie de l’émail dentaire et un trouble du neurodéveloppement à des variants non-sens ou frameshift dans le dernier exon du gène FOSL2. Des analyses complémentaires permettront de préciser les désordres immunitaires mis en évidence chez certains patients.


Auriane COSPAIN (Rennes), Guillaume JOURET, Blanca GENER, Bertrand ISIDOR, Carole BREWER, Wim WUYTS, Isabelle MEYTS, Leen MOENS, Selket DELAFONTAINE, Wayne Wing Keung LAM, Kris VAN DEN BOGAERT, Anneleen BOOGAERTS, Emmanuel SCALAIS, Thomas BESNARD, Benjamin COGNE, Wilfrid CARRE, Christèle DUBOURG, Marie FAOUCHER, Régis BOUVET, Erwan DUMONTET, Karin TARTE, Ana RIVERA-BARAHONA, Ricardo GÓMEZ-CARMONA, Víctor L. RUIZ-PÉREZ, Pablo LAPUNZINA, Luis A. PÉREZ JURADO, Sylvie ODENT, Koen DEVRIENDT, Laurent PASQUIER
15:30 - 15:45 #28817 - SS081 Séquençage d’exome en diagnostic prénatal pour syndrome malformatif : performance identique avant et après examen foetopathologique.
SS081 Séquençage d’exome en diagnostic prénatal pour syndrome malformatif : performance identique avant et après examen foetopathologique.

Introduction : Des anomalies congénitales isolées ou multiples surviennent dans 2 à 5 % des grossesses et sont la principale cause de décès périnatal (20 à 25 %). Leur diagnostic étiologique est l'un des plus grands défis en période anténatale. En France, le bilan génétique en routine s’appuie actuellement sur le caryotype standard et l’ACPA (Analyse Chromosomique par Puce à ADN), voire l’analyse de panels de gènes ciblés. Au cours des dernières années, plusieurs études rapportent la contribution du séquençage d’exome (ES) dans le diagnostic fœtal postmortem avec un rendement global d'environ 20-30 %, plus faible que pour d'autres indications postnatales. La réalisation de tests génétiques prénataux permet aux parents d'obtenir des informations supplémentaires sur la maladie et le pronostic, et peut influencer l'issue de la grossesse. Cependant, la mise en œuvre d’ES en pratique clinique au cours de la grossesse pourrait être limitée par plusieurs éléments, notamment l'interprétation des données d’ES basée sur un phénotype fœtal « partiel », en l’absence des données autopsiques. Cette étude a pour objectif de comparer, à partir d’une même cohorte fœtale de syndromes polymalformatifs, les performances de l’ES en cours de grossesse, analysé uniquement sur les données anténatales, et de l’ES analysé avec les informations issues de l’examen foetopathologique.

Méthode : Nous avons conduit une étude rétrospective sur les données de l’étude FOETEX (cohorte de 95 fœtus avec syndrome malformatif et ACPA normale, étudiés par ES après examen foeatopathologique). Nous avons ré-analysé, en aveugle, les données d’ES des 95 fœtus en utilisant uniquement les données phénotypiques prénatales. Nous avons également évalué son utilité clinique et son impact sur la prise en charge périnatale

Résultats : Le diagnostic génétique a été retrouvé chez 24 fœtus, avec une concordance étiologique de 100% entre l’ES analysé en utilisant uniquement les données phénotypiques prénatales et l’ES analysé après examen foeatopathologique, aussi bien en solo qu’en trio. L’intégration des données d’ES aurait modifié certains éléments du pronostic fœtal dans 14/24 cas (58%).  Le lieu de naissance et la prise en charge périnatale elle-même auraient été modifiés chez 4/24 fœtus (16%).

Conclusion : Malgré des données phénotypiques limitées, l’ES s’avère un outil très performant en diagnostic prénatal, qui permet d’améliorer l'évaluation du pronostic fœtal, le conseil génétique et d’aboutir à une médecine fœtale personnalisée. Même si l’examen foetopathologique n’a pas permis de modifier le taux diagnostique, il peut s’avérer utile pour optimiser le phénotypage réverse. 


Nicolas BOURGON (PARIS), Mathilde LEFEBVRE, Ange-Line BRUEL, Fréderic TRAN MAU-THEM, Sébastien MOUTTON, Arthur SORLIN, Aurore GARDE, Julian DELANNE, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Antonio VITOBELLO, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET

15:00-15:45
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E46
SESSIONS SIMULTANEES 17
Génétique tumorale

SESSIONS SIMULTANEES 17
Génétique tumorale

Modérateurs : Alexandre HARLE (Nancy), Alexandra LESPAGNOL (Docteur es science (PhD)) (Rennes)
15:00 - 15:15 #27946 - SS085 Développement d’un score d’instabilité génomique de tumeurs ovariennes à partir d’un panel restreint de gènes.
SS085 Développement d’un score d’instabilité génomique de tumeurs ovariennes à partir d’un panel restreint de gènes.

Les cancers séreux de haut grade de l’ovaire présentant un système de réparation de l’ADN par recombinaison homologue déficient (HRD) sont sensibles à l’association de bévacizumab et olaparib, un inhibiteur de PARP, en traitement de maintenance. Le statut HRD est identifiable grâce aux cicatrices mutationnelles présentes dans le génome tumoral. Cependant, à ce jour, seule la méthode mise au point par la société commerciale Myriad Genetics (MG) a été cliniquement validée pour identifier le statut HRD. Aussi, nous avons développé une méthode compatible avec l’activité de routine d’un laboratoire de biologie moléculaire pour identifier ce statut HRD. Notre méthode repose sur le calcul d’un score basé sur le nombre de ces cicatrices, à savoir les cassures chromosomiques, les duplications et délétions génomiques et le déséquilibre allélique des polymorphismes. Les données de séquençage à haut débit d’un panel restreint de 127 gènes sont utilisées pour le calcul de ce score. Actuellement, nous disposons de 95 tumeurs ovariennes pour lesquelles le statut HRD a préalablement été déterminé par MG. Notre score a obtenu une concordance de 87.37 % par rapport au statut établi par MG avec une sensibilité de 97.56 %, et un seul faux négatif pour 41 tumeurs HRD. Parmi les 95 tumeurs, 16 tumeurs ont été séquencées par un autre laboratoire avec le même panel de gènes et notre score a obtenu une concordance de 93.75 % avec le statut HRD établi par MG. En conclusion notre score a montré une corrélation significative avec les données de MG, confirmée sur des données issues de différentes plateformes. Ainsi, notre méthode est suffisamment robuste pour pouvoir être déployée dans d’autres laboratoires de biologie moléculaire.


Raphaël LEMAN (Caen), Nicolas GOARDON, Etienne MULLER, Imene CHENTLI, Aurore TRANCHANT, Laurent CASTERA, Alain MOREL, Florence COULET, Dominique VAUR
15:15 - 15:30 #28288 - SS086 Projet CHEWIE: Evaluation d'une stratégie d'analyse de biomarqueurs sur biopsies liquides par NGS dans des rhabdomyosarcomes pédiatriques.
SS086 Projet CHEWIE: Evaluation d'une stratégie d'analyse de biomarqueurs sur biopsies liquides par NGS dans des rhabdomyosarcomes pédiatriques.

Au cours des dernières années, la médecine de précision en oncologie pédiatrique n’a eu de cesse de se développer au travers de plusieurs essais cliniques comme MAPPYACTS. Aujourd’hui, les nouvelles technologies de génomique telles que le séquençage haut débit permettent en effet d’établir les profils génomiques et transcriptomiques intégrés de haute résolution de chaque tumeur et ainsi d’identifier des marqueurs moléculaires ciblables permettant d’adapter la stratégie thérapeutique.

Le projet CHEWIE s’intéresse plus particulièrement aux rhabdomyosarcomes (RMS) pédiatriques, sarcomes des tissus mous les plus fréquents chez les enfants et les jeunes adultes. Deux sous types majoritaires se distinguent, le sous type embryonnaire, au pronostic favorable ou intermédiaire, et le sous type alvéolaire dont le pronostic est plus sombre, et se caractérisant entre autres par la présence d’un transcrit de fusion. Le taux de survie de certaines de ces tumeurs réfractaires ou métastatiques est inférieur à 50% après les traitements conventionnels.

Afin de suivre l’évolution du profil moléculaire de ces RMS entre le diagnostic et la rechute, la carte d’identité moléculaire de 28 couples de tumeurs a été réalisée par l’analyse intégrée de leur exome (WES) et transcriptome (RNAseq).  L’ADN circulant (ctDNA) issu de biopsies liquides avant, pendant, et après traitement, a été étudié par shallow sequencing (génome faible couverture) et par séquençage à haute profondeur d’un panel NGS dédié. Ce panel cible la fusion des gènes PAX3 et FOXO1 ainsi que les mutations (SNVs : Single Nucleotide Variant) des gènes les plus souvent impliqués dans le développement de ces tumeurs.

L’analyse globale de la série a permis d’identifier des altérations fréquentes dans les RMS (TP53, BCOR, NF1). Certaines sont spécifiques du sous-groupe alvéolaire comme la fusion PAX3-FOXO1 et l’amplification focale des oncogènes CDK4 et MYCN et d’autres du sous-groupe embryonnaire comme les oncogènes de la voie RAS (NRAS, KRAS, HRAS).

Selon les patients, l’évolution reste très hétérogène entre le diagnostic et la rechute.

 Les ctDNA de 17 patients ont pu être analysés par :

-          Shallow sequencing : établissement des profils CNV (variation du nombre de copie) et la détection de fusion lorsqu‘elle était présente.

-          Panel Chewie :  mise en évidence des SNVs et fusion.

Les résultats sont en cours de traitement afin de mettre en évidence des altérations moléculaires (fusion ou SNVs) qui serviront de biomarqueurs de suivi et/ou prédictif de la rechute.

Les premiers résultats de cette étude preuve de concept associant ces deux techniques sur des biopsies liquides, sont prometteurs. L’utilisation de ces prélèvements sanguins en routine pourrait faire évoluer les pratiques et la prise en charge de nos petits patients, d’autant s’ils permettent l’identification de cibles thérapeutiques.

 


Stelly BALLET (PARIS), Marie-Sophie MERLIN, Victor RENAULT, Camille BENOIST, Eleonore FROUIN, Gudrun SCHLEIERMACHER, Olivier DELATTRE, Daniel ORBACH, Gaelle PIERRON
15:30 - 15:45 #28493 - SS087 Implication de la biopsie liquide dans la découverte incidente d’anomalie constitutionnelle associée à la prédisposition au cancer.
SS087 Implication de la biopsie liquide dans la découverte incidente d’anomalie constitutionnelle associée à la prédisposition au cancer.

INTRODUCTION : Un nombre croissant de biopsies liquides sont réalisées en oncologie car elles se révèlent moins invasives, moins douloureuses et plus facile à mettre en œuvre que les biopsies tissulaires. Elles permettent d’étudier l’ADN tumoral circulant et apportent une aide à la fois diagnostique et thérapeutique en offrant une meilleure vision de l’hétérogénéité tumorale et un suivi de la maladie, notamment la détection précoce des rechutes ou des résistances. Les techniques utilisent de plus en plus des panels de gènes en NGS. Cette extension des analyses NGS entraînent inévitablement la découverte de variants constitutionnels. L’objectif de cette étude est, dans un premier temps, d’évaluer la proportion de mutation potentiellement constitutionnelles identifiées chez 801 patients avec un cancer métastatique avancé ayant bénéficiés d’une biopsie liquide pour analyse tumorale sur le panel FoundationOne Liquid CDx® (Roche) entre mai et aout 2021 dans le cadre des protocoles de médecine personnalisée de Gustave Roussy. Parmi les de 324 gènes analysés par ce panel, nous avons étudiés les mutations potentiellement constitutionnelles dans 26 gènes reconnus d’intérêt clinique majeur (ESMO 2019). Les critères d’inclusions comprenaient les fréquences alléliques des variants identifiés et/ou âge au diagnostic.

RESULTAT : L’ADN circulant a été étudié chez des patients avec 43 types de tumeurs différentes dont le poumon (20,6%), la prostate (14,7%), le sein (10%) et le côlon (7%). Une anomalie potentiellement constitutionnelle, sur les critères définis, a été identifiée chez 45 patients soit 1 cas sur 18. Pour 20 patients, le variant était déjà connu. Les 25 autres patients ont été orientés vers une consultation d’oncogénétique pour confirmer le caractère constitutionnel du variant et déterminer la prise en charge selon son actionnabilité. De plus, pour 12 patients, aucun lien n’est établi à ce jour entre cette découverte et la pathologie prise en charge.

DISCUSSION / CONCLUSION : Cette étude a donc permis de montrer que l’analyse sur ADN circulant en panel élargi entraînaient la détection de variant constitutionnel dans plus de 5% des cas. Nous avons restreint, dans un premier temps, notre analyse aux 26 gènes recommandés par l’ESMO en 2019, à l’exception du gène BRIP1, exclu en raison de l’absence de recommandation du groupe Génétique et Cancer (GGC) actuellement. Cette étude d’impact sera étendue à d’autres gènes actionnables comme CDH1, MEN1, CDKN2A, PTEN ou POLD1. Enfin, la diffusion de l’ADN circulant pose plusieurs questions: comment articuler cette approche avec la démarche habituelle d’évaluation de prédisposition au cancer, quelles sont les contraintes légales en termes d’information et de consentement, quels sont les gènes nécessitant une orientation en consultation de génétique, et quelle est la pertinence d’un criblage négatif sur l’ADN circulant.


Alice CHABERT (Villejuif), Hela SASSI, Damien VASSEUR, Nathalie AUGER, Ludovic LACROIX, Olivier CARON, Veronica GOLDBARG, Antoine ITALIANO, Etienne ROULEAU

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D46
SESSIONS SIMULTANEES 16
Autisme; Maladie des organes sensoriels

SESSIONS SIMULTANEES 16
Autisme; Maladie des organes sensoriels

Modérateurs : Bertrand CHESNEAU (Assistant Hospitalo-universitaire) (Toulouse), Alinoë LAVILLAUREIX (PHU) (Rennes)
15:00 - 15:15 #27699 - SS082 Les variations dominantes du gènes ITSN1 causent des troubles du neurodéveloppement avec troubles du spectre autistique.
SS082 Les variations dominantes du gènes ITSN1 causent des troubles du neurodéveloppement avec troubles du spectre autistique.

Le gène ITSN1 code pour une protéine impliquées dans le développement cérébral et plus particulièrement dans le développement des dendrites, dans la migration neuronale, la plasticité cérébrale, et le recyclage des vésicules synaptiques. Plus récemment un rôle dans la mémoire et l’apprentissage a été associé au gène ITSN1. Dans cette étude, nous décrivons des variations faux-sens et tronquantes de novo ou hérités du gène ITSN1 impliqués dans les troubles du neurodéveloppement chez 8 patients. Une review de la littérature scientifique identifie également 4 patients additionnels issus de projet de méta-analyses.

Au total, nous avons mis en évidence 3/12 variations faux-sens dans le gène ITSN1 sans effet prédit sur l’épissage. Ces faux-sens sont localisés en C-terminal dans une région particulièrement contrainte aux faux-sens. Les scores de prédiction sont en faveur du caractère pathogène de ces variations et la base de données GnomAD rapporte une faible tolérance aux faux-sens pour ce gène (misZ-score=3.61). D’autre part, 9/12 variations à l’origine de l’apparition d’un codon stop prématuré ont été identifiés. Ces variations tronquantes sont localisées dans la première moitié du gène. Comme pour les faux-sens, ITSN1 semble également intolérant à la perte de fonction avec une pLI (probability of loss-of-function intolerance) égale à 1.

L’ensemble des patients présentent des troubles neurologiques incluant la déficience intellectuelle ou le retard global de développement (8/8) et des troubles du spectre autistique (10/11). Une épilepsie est notée chez 2/8 patients. Tous les patients présentent également un retard de langage et/ou des troubles du langage (8/8), dont 3 ont présenté une régression à des âges différents. La majorité des patients montrent des troubles sévères du comportement ou psychiatriques. Très peu voir pas d’éléments dysmorphiques ont été observés dans la cohorte.

Avec cette étude, nous suggérons que le gène ITSN1 est impliqué dans les troubles du spectre autistique associés à d’autres troubles de neurodéveloppement de sévérité variable, confirmant l’hypothèse que ITS1 joue un rôle important dans le développement cérébral.


Ange-Line BRUEL (DIJON), Antonio VITOBELLO, Thiffault ISABELLE, Linda MANWARING, Marcia WILLING, Pankaj AGRAWAL, Allan BAYAT, Thomas KITZLER, Catherine BROWSTEIN, Casie GENETTI, Joseph GONZALEZ-HEYDRICH, Parul JAYAKAR, Jacob ZYSKIND, Zehua ZHU, Clemence VACHET, Gena WILSON, Brianna PRUNISKI, Anne-Marie GOYETTE, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE
15:15 - 15:30 #28137 - SS083 L'étude PARIS : une ressource pour identifier des sous-groupes de personnes autistes en intégrant des données cliniques, d'imagerie cérébrale/EEG et génétiques.
SS083 L'étude PARIS : une ressource pour identifier des sous-groupes de personnes autistes en intégrant des données cliniques, d'imagerie cérébrale/EEG et génétiques.

  L'autisme se caractérise par des déficits d’interaction sociale, des intérêts restreints et des stéréotypies. L’observation des individus avec autisme montre une grande hétérogénéité clinique et un large spectre de sévérité. Pour mieux appréhender cette hétérogénéité, notre équipe multidisciplinaire composée de cliniciens, de psychologues, de neuroscientifiques et de généticiens a collecté et analysé un vaste ensemble de données cliniques, cérébrales et génétiques sur un large groupe de patients autistes collectés par le biais de la cohorte PARIS. Cette ressource peut être utilisée pour identifier de nouvelles voies et mécanismes génétiques de l'autisme, mais aussi pour développer une nouvelle classification des patients autistes présentant des phénotypes et/ou des mutations causales similaires.

  La cohorte PARIS est constituée d'une sous-cohorte de 1818 individus avec des données phénotypiques fines incluant 370 témoins et 438 familles avec autisme. Un génotypage haut-débit par puce à ADN et un séquençage de génome entier Illumina a été réalisé pour 1367 individus de la cohorte PARIS (177 témoins et 362 familles avec autisme). Au niveau clinique, des échelles et des algorithmes standardisés ont été utilisés pour mesurer l’autisme, le quotient intellectuel, les troubles obsessionnelles compulsifs etc... Au niveau cérébral, nous avons collecté des données d'imagerie par résonance magnétique (IRM) (n=380) et d'électroencéphalographie (EEG) (n=160). Les données d’imagerie comprennent des données d’IRM anatomiques et fonctionnelles. Notre protocole EEG comprend des états de repos et des tâches classiques pour l'activité induite.

 A partir des données de séquençages, nous avons déjà identifié 574 mutations de novo chez 208 familles. Des variations altérant des gènes associés aux troubles du neurodéveloppement seront présentées. Les analyses de variations rares héritées (tests de « burden ») et la contribution des variations communes (notamment le calcul des scores polygéniques) sont en cours d’analyse et complèteront le « profiling » des familles avec autisme. A partir des profils génétiques, EEG et IRM, un « clustering » des patients et des corrélations génotypes phénotypes seront réalisées.

  ll est nécessaire que la recherche sur des traits complexes tels que l'autisme ait accès à un vaste ensemble de données avec des profils cliniques, cérébraux et génétiques approfondis. L’étude PARIS a évolué pour s’aligner sur d'autres projet tels que EU-AIMS/AIMS2-trials, la collection Simons Simplex, les projets SPARK et MSSNG. Ces projets collaboratifs doivent être étendues à des projets supplémentaires axés sur les troubles neurodéveloppementaux (un phénotype plus large) tels que l'épilepsie, la déficience intellectuelle afin d'identifier les facteurs communs et spécifiques associés à ces conditions complexes.


Claire LEBLOND (PARIS), Freddy CLIQUET, Aline VITRAC, Alexandre MATHIEU, Simon MALESYS, Thomas ROLLAND, Aline LEFEBVRE, Guillaume DUMAS, Clara MOREAU, Anita BEGGIATO, Nicolas TRAUT, Roberto TORO, Nathalie LEMIERE, Anna MARUANI, Frederique AMSELLEM, Anne BOLAND, Jean-François DELEUZE, Marion LEBOYER, Richard DELORME, Thomas BOURGERON
15:30 - 15:45 #27884 - SS084 DCT, un nouveau gène d'albinisme permettant d'appréhender la composante développementale de la pathologie rétinienne.
SS084 DCT, un nouveau gène d'albinisme permettant d'appréhender la composante développementale de la pathologie rétinienne.

L’albinisme est la plus fréquente des hypopigmentations généralisées héréditaires, avec une prévalence d'environ 1/17000. Au contraire du phénotype cutanéo-phanérien, l’atteinte ophtalmologique est systématique avec des caractéristiques majeures typiques : hypopigmentation rétinienne et irienne, hypoplasie fovéolaire, décussation des fibres ipsilatérales du nerf optique, nystagmus et strabisme, concourant chez la majorité des patients à un handicap visuel sévère.

Nous avons récemment identifié un nouveau gène d’albinisme oculo-cutané chez deux patients diagnostiqués sur des critères essentiellement ophtalmologiques. Il s’agit du gène DCT/TYRP2. Il définit le 8ème type d’albinisme oculo-cutané que nous avons nommé OCA8 (Pennamen et al. 2021*). DCT/TYRP2 code pour une dopachrome tautomérase homologue de la tyrosinase et agit en aval de cette dernière sur la voie de mélanogenèse.

Nous avons créé des lignées de souris modèles pour OCA8 chez lesquelles nous observons une hypopigmentation significative et spécifique de l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR) au cours de l'embryogenèse et chez l'adulte.

La lignée Dct-/- nous permet d’aborder la question majeure du lien moléculaire entre hypopigmentation de l’EPR et anomalies développementales de la rétine : comment la neurogenèse rétinienne est-elle régulée par l’EPR ? La L-DOPA est-elle le ou l'un des facteurs limitants chez les individus atteints d’albinisme? La réponse à cette question est attendue dans une perspective de traitement. En effet, la L-DOPA est la molécule pressentie à ce jour pour thérapie périnatale des nouveaux-nés atteints d’albinisme quel que soit le type. Or, dans le cas d'OCA8, il est probable que la production de L-DOPA ne soit pas affectée, DCT agissant en aval de la L-DOPA sur la voie de biosynthèse des pigments. Quels sont les régulateurs spécifiquement impliqués dans la distribution des cônes et des bâtonnets, la maturation de la fovéa et la projection des nerfs optiques, qui seraient dès lors responsables des anomalies rétiniennes communes à l'ensemble des patients atteints d’albinisme?

La caractérisation phénotypique de la lignée Dct-/- implique plusieurs approches méthodologiques: dosage des intermédiaires dont la L-DOPA, par HPLC ou par SSNMR (solid-state nuclear magnetic resonance), immunocytochimie sur EPR monté à plat, SBF-SEM (Serial block-face scanning electron microscopy), marquage des trajets des nerfs optiques. L'interprétation des résultats est réalisée en comparaison avec la lignée de référence C57BL/6J ainsi qu'une lignée Tyr-/-. Les premiers résultats mettent en évidence des différences de phénotypes développementaux entre Dct-/- et Tyr-/-. La dissection fine de ces mécanismes doit, d’une part contribuer à la conception de nouvelles stratégies thérapeutiques, et, d’autre part nous permettre de mieux comprendre certains des mécanismes de neurogenèse qui contribuent à la différenciation d'une rétine fonctionnelle.

* https://doi.org/10.1038/s41436-020-00997-8


Sophie JAVERZAT (BORDEAUX), Angèle TINGAUD-SEQUEIRA, Ivet GAZOVA, Vincent MICHAUD, Eulalie LASSEAUX, Perrine PENNAMEN, Matthieu ROBERT, Benoît PINSON, Etienne GONTIER, Antoine LOQUET, Ian J. JACKSON, Benoît ARVEILER

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B46
SESSIONS SIMULTANEES 14
Maladies cardio-vasculaires

SESSIONS SIMULTANEES 14
Maladies cardio-vasculaires

Modérateurs : Karine NGUYEN (MCU-PH génétique médicale) (MARSEILLE), Caroline ROORYCK THAMBO (PU-PH) (Bordeaux)
15:00 - 15:15 #28150 - SS076 Genome-wide association analyses identify novel Brugada syndrome risk loci and highlight a new mechanism of sodium channel regulation in disease susceptibility.
SS076 Genome-wide association analyses identify novel Brugada syndrome risk loci and highlight a new mechanism of sodium channel regulation in disease susceptibility.

Brugada syndrome is a cardiac arrhythmia disorder associated with sudden death in young adults. The disorder was initially described as a monogenic primary cardiac electrical disease. However, with the exception of SCN5A, encoding the cardiac sodium channel NaV1.5, susceptibility genes remain largely unknown. Furthermore SCN5A mutations are associated with low penetrance. Based on a previous GWAS conducted on 312 BrS patients and the discovery of the unexpected strong effect of 3 common variants, we proposed that the BrS may comprise a more complex inheritance model. The aim of our study was to uncover additional genetic loci that modulate susceptibility to BrS, to characterize further the BrS genetic architecture and to uncover new molecular mechanisms. Here we performed a genome-wide association meta-analysis comprising 2,820 unrelated cases with Brugada syndrome and 10,001 controls and identified 21 association signals at 12 loci (10 novel). SNP-heritability estimates indicate a strong polygenic influence. Polygenic risk score analyses based on the 21 susceptibility variants demonstrate varying cumulative contribution of common risk alleles among different patient sub-groups, as well as genetic associations with cardiac electrical traits and disorders in the general population. The predominance of cardiac transcription factor loci indicates that transcriptional regulation is a key feature of Brugada syndrome pathogenesis. Furthermore, functional studies conducted on MAPRE2, encoding the microtubule plus-end-binding protein EB2, point to microtubule-related trafficking effects on NaV1.5 expression as a novel underlying molecular mechanism. Taken together, these findings broaden our understanding of the genetic architecture of Brugada syndrome and provide new insights into its molecular underpinnings.


Julien BARC (Nantes), Rafik TADROS, Charlotte GLINGE, David CHIANG, Mariam JOUNI, Floriane SIMONET, Sean JURGENS, Manon BAUDIC, Consortium INTERNATIONAL BRUGADA, Calum MACRAE, Paul BURRIGDE, Christian DINA, Vincent PROBST, Arthur WILDE, Jean-Jacques SCHOTT, Richard REDON, Connie BEZZINA
15:15 - 15:30 #28196 - SS077 Exploration du spectre mutationnel somatique des malformations artérioveineuses superficielles et corrélation génotype-phénotype.
SS077 Exploration du spectre mutationnel somatique des malformations artérioveineuses superficielles et corrélation génotype-phénotype.

Les malformations artério-veineuses (MAV) sont des anomalies vasculaires congénitales rares caractérisées par une communication directe entre les artères et les veines. La plupart des MAV se forment dans le cerveau, mais elles peuvent également être superficielles et se produire n'importe où dans le corps, avec une prédilection pour la tête et le cou. Les manifestations cliniques apparaissent principalement à l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Elles sont variables allant de déformations cutanées, hémorragies, nécrose jusqu’à parfois des atteintes plus graves comme l’insuffisance cardiaque ou le décès. Le traitement est difficile et nécessite une embolisation et/ou une résection chirurgicale et une récidive n’est pas rare. La majorité des MAV superficielles sont sporadiques et des études récentes ont montrées que des variants somatiques dans les gènes de la voie de signalisation RAS/MAPK pouvaient être à l’origine de ces malformations.

Nous avons caractérisé le profil moléculaire génétique somatique d’une cohorte de 23 patients atteints de MAV superficielles dans le but de déterminer les anomalies génétiques présentes et de corréler ces informations avec le phénotype des patients.

Nous avons réalisé une analyse NGS ciblée sur du tissu congelé provenant patients traités chirurgicalement, en utilisant un panel de gènes incluant des gènes connus dans les maladies vasculaires et des gènes connus en oncologie moléculaire. Nous avons identifié un variant somatique pathogène dans 17 des 23 échantillons (73.9%), majoritairement dans les gènes MAP2K1 (n=7) et KRAS (n=6). Des variants pathogènes ont également été identifiés dans les gènes BRAF (n=2) et RASA1 (n=2). Nous avons montré que les variants KRAS sont statistiquement associés à des MAV étendues, localisées au niveau de la face, d’un stade clinique sévère et pour lesquelles une récidive après résection chirurgicale est fréquemment observée alors que les variants MAP2K1 sont associés à des MAV limitée, localisée au niveau de la lèvre, d’un stade clinique moins sévère.

Notre étude met en évidence une prévalence élevée de variants somatiques pathogènes dans les MAV superficielles, principalement dans les gènes MAP2K1 et KRAS. De plus notre étude met en évidence une corrélation statistique entre le genotype et la sévérité clinique des MAV. Les variants identifiés sont connus dans les tumeurs malignes et il existe des molécules ciblant ces voies de signalisation, déjà utilisées dans les traitements anti-cancéreux. L'identification de ces anomalies génétiques conduit donc à envisager de nouvelles options thérapeutiques pour améliorer la prise en charge des patients atteints de MAV superficielles.


Mélanie EYRIES, Franck EL SISSY (Paris), Michel WASSEF, Benoit FAUCON, Didier SALVAN, Sophie NADAUD, Florence COULET, Homa ADLE-BIASSETTE, Anne LEROY, Florent SOUBRIER, Annouck BISDORFF
15:30 - 15:45 #28620 - SS078 Les variants bi-alléliques d’IPO8 entrainent une dysplasie du tissu conjonctif avec anomalies cardiovasculaires, squelettiques et une dérégulation immunitaire.
SS078 Les variants bi-alléliques d’IPO8 entrainent une dysplasie du tissu conjonctif avec anomalies cardiovasculaires, squelettiques et une dérégulation immunitaire.

Les dysplasies du tissu conjonctif, comme le syndrome de Marfan et les syndromes apparentés, forment un groupe de pathologies touchant à des degrés variables les organes majoritairement constitués de tissu conjonctif en particulier les vaisseaux, le squelette et les tendons.

Le syndrome de Marfan est, par exemple, caractérisé par la survenue d’anévrysmes de l’aorte associés à des anomalies sévères de l’œil et du squelette. On retrouve des symptômes similaires dans les syndromes de Loeys-Dietz et de Shprintzen-Goldberg.

Ces maladies génétiques se transmettent sur le mode autosomique dominant et sont toutes associées à une dérégulation de la voie de signalisation du TGF-béta une cytokine contrôlant la prolifération et la différenciation cellulaires et ayant un rôle dans la modulation de la réponse immunitaire.

Nous décrivons ici une dysplasie conjonctive sévère consécutive à des variants bi-alléliques d’IPO8 et montrons grâce à un modèle de poisson zèbre l’implication de ce gène dans la voie du TGF-béta.

Une collaboration internationale regroupant 47 chercheurs de 8 pays  a permis d’identifier 12 individus, issus de 9 familles non-apparentées porteuses de mutations bialléliques (homozygote ou hétérozygote composite) d’IPO8.

Le modèle de poisson zèbre KO pour ipo8 a été établi par CRISPR/Cas9. Son système vasculaire a été évalué macroscopiquement et les gènes de la voie du TGF-béta ont été étudiés par une combinaison de techniques (RNA-seq, immuno-histochimie).

Les patients de la cohorte présentent une atteinte cardiovasculaire (malformation du septum interventriculaire, dilatation de l’aorte et tortuosité artérielle), une hyperlaxité articulaire, une scoliose et une dérégulation du système immunitaire. D’autres signes inhabituels dans les dysplasies du tissu conjonctif, tels que la déficience intellectuelle ou des malformations rénales sont par ailleurs retrouvés dans une fraction des individus atteints.

 

Le modèle de poisson zèbre présente une dérégulation de la voie TGF-béta entraînant des anomalies cardiovasculaires et squelettiques très proches de celles constatés chez l’homme.

Ce gène code pour l’importine 8, principalement connue pour son rôle dans le transport des microARNs du cytoplasme vers le noyau par l’intermédiaire de la protéine Argonaute 2.

Cette étude montre l’implication d’IPO8 dans la régulation de la voie de signalisation du TGF-béta et que les signes présents dans la cohorte chevauchent partiellement ceux décrits dans les autres dysplasies du tissu-conjonctif.


Alban ZIEGLER (Angers), Rémi DUCLAUX-LORAS, Céline REVENU, Dominique BONNEAU, Nadine CERF BENSUSSAN, Marianna PARLATO, Filippo DEL BENE

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A46
SESSIONS SIMULTANEES 13
Epidémiologie génétique, génétique des populations, maladies complexes

SESSIONS SIMULTANEES 13
Epidémiologie génétique, génétique des populations, maladies complexes

Modérateurs : Anthony HERZIG (Post-Doctorant) (Brest), Paul ROLLIER (Assistant Hospitalo-Universitaire) (Rennes)
15:00 - 15:15 #28023 - SS073 Estimation à partir de données familiales de la pénétrance de la maladie d'Alzheimer chez les porteurs de variants perte de fonction du gène SORL1, ajustée sur le génotype APOE, suggérant un déterminisme di-génique.
SS073 Estimation à partir de données familiales de la pénétrance de la maladie d'Alzheimer chez les porteurs de variants perte de fonction du gène SORL1, ajustée sur le génotype APOE, suggérant un déterminisme di-génique.

La maladie d’Alzheimer (MA) est une maladie complexe pour laquelle l'allèle E4 du gène APOE est le principal facteur de risque (fréquence allélique ~14%, Odds Ratio (OR)=3,4 et 14, pour les porteurs hétérozygotes et homozygotes, respectivement). Récemment, des variants rares entraînant une perte de fonction du gène SORL1 (SORL1-LoF) ont été associés à un risque élevé de développer la MA (OR > 7), avec un risque fort parmi les malades jeunes (début ≤65 ans). L'estimation de la pénétrance liée à l'âge des variants SORL1-LoF est essentielle afin d’améliorer le conseil génétique et envisager des essais thérapeutiques préventifs. Cependant, la rareté de ces variants et leur co-occurrence avec APOE-E4 rendent difficile l’estimation de la pénétrance.  

 

Nous avons développé une méthode basée sur des données familiales pour estimer la pénétrance de la MA chez les porteurs d’un variant SORL1-LoF ajustée sur APOE-E4. Notre modèle de survie combine : (i) une estimation du risque de base pour les non porteurs de variant SORL1-LoF, stratifié par APOE-E4 et obtenue à partir d’une large cohorte publiée précédemment (Rotterdam study) (ii) un effet additif des variants SORL1-LoF estimé à partir des données familiales incluant 27 familles (334 individus) dont le cas index est porteur d’un variant SORL1-LoF (variant tronquant ou faux sens avec preuve in vitro de perte de fonction) et atteint de MA ≤75 ans. Afin de tenir compte des génotypes manquants, nous avons intégré notre modèle dans un algorithme espérance-maximisation (EM). Pour corriger le biais de sélection, le cas index n’a pas été inclus dans le calcul de la pénétrance. Les intervalles de confiance ont été calculés par bootstrap.  

 

Nous proposons des courbes de pénétrance associées aux variants SORL1-LoF au niveau di-génique. Parmi les porteurs d’un variant SORL1-LoF, nous estimons que seuls les porteurs homozygotes d’APOE-E4 atteignent une pénétrance complète de la MA dès l'âge de 70 ans, tandis que la pénétrance est de respectivement 56% [40%-72%] et 37% [26%-51%] chez les porteurs hétérozygote d’APOE-E4 et chez les non porteurs d’APOE-E4. La pénétrance atteint 100% chez les porteurs hétérozygotes d’APOE-E4 à l’âge de 80 ans, et plus tard pour les non porteurs d’APOE-E4. Nous avons confronté ces estimations à la distribution des âges des porteurs de variants SORL1-LoF détectés par des données de séquençage (exomes/génomes) de 13,007 cas et 10,182 contrôles, en fonction de leur génotype APOE. L’âge de début des cas et l’âge des contrôles étaient pleinement compatibles avec nos estimations.

 

Nous concluons que le conseil génétique des variants SORL1-LoF, qui ont d’abord été décrits dans des familles potentiellement autosomiques dominantes, devrait tenir compte du génotype APOE.  

Notre méthode pourrait être appliquée à d'autres maladies pour lesquelles des estimations de pénétrance sont nécessaires afin d’améliorer le conseil génétique et la prise en charge des porteurs de tels variants.


Catherine SCHRAMM (ROUEN), Camille CHARBONNIER, Aline ZARÉA, Morgane LACOUR, David WALLON, Collaborators CNRMAJ, Anne BOLAND, Jean-François DELEUZE, Robert OLASO, Consortium ADES, Flora ALARCON, Dominique CAMPION, Grégory NUEL, Gaël NICOLAS
15:15 - 15:30 #27708 - SS074 L’impact de la variabilité du nombre de copies sur les traits complexes.
SS074 L’impact de la variabilité du nombre de copies sur les traits complexes.

La variabilité du nombre de copies (CNVs) est associée avec plusieurs syndromes génomiques, mais son impact sur les traits complexes dans la population générale reste peu étudié. Pour estimer cet effet, nous avons déterminé les CNVs dans le génome de 331’522 Britanniques caucasiens non-apparentés et effectué des études GWASs entre le nombre de copies et 57 traits continus. Cette approche a révélé 131 signaux indépendants. Nos résultats non seulement récapitulent des associations connues comme celles entre la région 16p11.2 et le poids, mais ils mettent en lumière l’extrême pléiotropie de certains CNVs récurrents. Par exemple, 26 et 16 traits sont associés avec le nombre de copies en 16p11.2-BP4-BP5 et 22q11.21, respectivement. Quarante associations (31%) corroborent des associations GWAS déjà rapportées. Par exemple, la délétion de PDZK1, un transporteur de l’urate, diminue les niveaux d’urate (bdel = -48.3 µmol/L, p = 5.8e-13), avec un effet 2.6-fois plus fort chez les hommes (pdiff = 2.1e-3). Plusieurs associations sont trouvées dans des régions précédemment associées à des maladies rares, suggérant une expressivité variable, et un large impact de ces loci également sur la population générale. La délétion hétérozygote de la région qui code pour le transporteur hépatique OATP1B1/3 est associé avec un taux augmenté de bilirubine (bdel = 3.1 µmol/L, p = 2.2e-13), alors que les porteurs homozygotes sont malades du syndrome de Rotor caractérisé par une sévère hyperbilirubinémie. Notre approche découvre également de nouvelles fonctions: le nombre de copies de l’intervalle comprenant MARF1, un gène essentiel à l’oogenèse murine, corrèle négativement avec l’âge à la ménarche (bmirror = -0.6 ans, p = 8.5e-15) et à la ménopause (bdup = -1.8 ans, p = 1.7e-6), ce qui suggère un conservation de la fonction de ce gène.

Nous avons également estimé le fardeau génétique que représentent les CNVs. Nous avons trouvé que la somme des CNVs (taille/nombre de gènes) d’un individu impactait négativement 35 des 57 traits mesurés. Elle était associée à une augmentation de l’adiposité et des marqueurs de dommages au foie/reins et à une diminution de l’intelligence et des capacités physiques. Trente traits restaient associés même après correction pour l’impact des CNVs significativement associés, ce qui est compatible avec un modèle polygènique et suggère la présence d’autres associations qui sont pour l’instant au-dessous de notre seuil de détection. Le fardeau génétique en CNVs d’un individu était négativement associé avec la durée de vie (bburden = -0.18 years/Mb, p = 1.1e-7) et l’âge de ses parents (proxy de la capacité de survie; bburden = -0.21 years/Mb, p = 1.4e-5), attestant que l’effet délétère des CNVs diminue la longévité.

Nos résultats et les nombreuses associations que nous avons mises à jour nous persuadent que les CNVs jouent un rôle important dans la modulation du phénotype et que leur étude peut nous révéler de nouvelles fonctions biologiques.


Chiara AUWERX, Marie SADLER, Eleonora PORCU, Zoltan KUTALIK, Alexandre REYMOND (Lausanne, Suisse)
15:30 - 15:45 #28682 - SS075 La structure de la population de la Bretagne fournit de nouvelles informations sur l'introduction de l'ascendance des populations des steppes en Europe occidentale.
SS075 La structure de la population de la Bretagne fournit de nouvelles informations sur l'introduction de l'ascendance des populations des steppes en Europe occidentale.

Present-day France lies at the confluence of the three migration waves that mostly contributed to the genetic ancestry of modern Europeans. However, little is known about the interaction between the edges of those population movements and how it gave rise to modern population structure. 

To address this question, we generated genome-wide data for > 3,000 present-day individuals and ~850 high-coverage full genomes from the northern half of France and incorporated them into a panel containing 100s of publicly available modern and ancient Europe-wide samples. Due to the complete absence of French samples from the two last millenia, we also present, for the first time, ancient DNA from six Medieval individuals (300-1100 CE) from France.

Patterns of haplotype and rare allele sharing revealed extensive fine-scale population structure in Northwestern France. Our analyses show relatively large differentiation of Western Brittany relative to the rest of the country, and an overall increased population differentiation between the northern and southern sides of the river Loire. We observe that both sides of the river are characterized by different proportions of northwestern European- versus Mediterranean-related ancestry, with Western Brittany individuals carrying unique levels (~75%) of Irish-related ancestry.

At a finer level data revealed extensive fine-scale population structure in the regions of Brittany and Pays-de-la-Loire, despite the overall low levels of differentiation (fst = 0.00043). Within Brittany, for intermediate levels of resolution, clustering patterns broadly overlap both with geographical features (e.g., rivers) and/or ancient political divisions (dioceses boundaries before the 18th century). Such divisions are also in agreement with the accruing geolinguistic evidence for a bipartition of Breton varieties into two groups - northwestern and southeastern varieties.

 

Within France, individuals from Northern regions and, in particular, Western Brittany show the largest levels of SP ancestry (~42-46%) but as well consistent levels of EF and WHG ancestry. Alhtough no prehistoric individuals have been analysed in the studied area, these individuals tend to share levels of ancestry with Bell Beakers-associated individuals only comparable with those found in other populations lying on the Northwestern edges of Europe

In sum, we provide evidence that the Pontic steppe gene flow may have reached as far as present-day Brittany during the Bronze Age or later and have significantly reshaped the genetic makeup of Europeans living on the shores of the Channel and the North Sea.

The addition of Medieval ancient individuals helps comparing the scenario in which Medieval population movements along the English Channel like Western Britons in Brittany (4-6th century CE or the Viking incursions ~8-9th century CE) and the scenario of a long-history of shared ancestry between the North-Western fringes of Europe.

 


Isabel ALVES, Joanna GIEMZA, Michael G. BLUM, Carolina BERNHARDSSON, Véronique GALLIEN, Elodie CABOT, Martial MONTEIL, Ashot MARGARYAN, Fernando RACIMO, Eske WILLERSLEV, Yves COATIVY, Hélène BLANCHÉ-KOCH, Daniel LE BRIS, Yvan PAILLER, Mael JÉZÉQUEL, Clément NICOLAS, Robert OLASO, Anne BOLAND, Pierre DARLU, Mattias JAKOBSSON, Emmanuelle GÉNIN, Jean-François DELEUZE, Richard REDON, Christian DINA (Nantes)

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15:45-16:15
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