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08:00 - 18:00 #21519 - Aspects cliniques et thérapeutiques des pathologies bucco-dentaires chez des enfants pris en charge sous anesthésie générale par le service d’odontostomatologie de l’Hôpital Général Idrissa Pouye de Dakar / Sénégal.
Aspects cliniques et thérapeutiques des pathologies bucco-dentaires chez des enfants pris en charge sous anesthésie générale par le service d’odontostomatologie de l’Hôpital Général Idrissa Pouye de Dakar / Sénégal.

Diatta M⁎/⁎⁎, Tamba B⁎/⁎⁎, Faye M⁎⁎⁎, Djiré H⁎⁎⁎, Kane M, Ba A, Gassama CB, Kounta A, Dia Tine S⁎/⁎⁎

Service de Chirurgie Buccale de l’Institut d’Odontologie et de Stomatologie  de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar / Sénégal

⁎⁎ Service d’Odontostomatologie de l’Hôpital Général Idrissa Pouye (HOGIP) de Dakar / Sénégal

⁎⁎⁎ Service Odontologie Pédiatrique de l’Institut d’Odontologie et de Stomatologie  de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar / Sénégal

 

La santé bucco-dentaire fait partie intégrante de la santé globale des enfants. Son altération, par des pathologies, peut avoir des répercussions fonctionnelles, psychologiques et sociales sur le bien-être de l’enfant (Sanabria 2018). La prise en charge de ces pathologies peut se faire sous anesthésie locale ou générale en fonction de la situation clinique et de l’état général du patient.

La présente étude avait pour objectif d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des pathologies bucco-dentaires chez les enfants prises en charge sous anesthésie générale au service d’odontostomatologie de l’Hôpital Général Idrissa Pouye (HOGIP) de Dakar au Sénégal. Il s’agissait d’une étude rétrospective, concernant X dossiers de patients pris en charge au bloc opératoire sous anesthésie générale durant la période de juin 2013 à juillet 2019.

L’âge moyen était de 7,8 ± 3,19  ans avec des extrêmes de 2 et 15 ans. Les garçons représentaient  56% de la population. Les pathologies tumorales représentaient  56% des cas avec une prédominance des kystes mucoïdes du plancher de la bouche  (grenouillettes) représentant   64,29% des cas. Dans la littérature, une prédominance des pathologies tumorales bénignes de la muqueuse buccale a été rapportée chez les enfants (Prosdócimo 2018).

Les pathologies  traumatiques occupaient 37,29% des cas avec une prédominance des fractures bifocales et angulaires de la mandibule constituant  respectivement 37,5 et 25% des cas. Pour les fractures de la mandibule,  celles condyliennes et de l’angle étaient plus rapportées avec  respectivement 38,9%  et 20,6% des cas  (Mukhopadhyay  2018).   

La marsupialisation   était, la technique opératoire la plus réalisée pour les lésions tumorales avec 36% des cas. Par contre, dans les fractures de la mandibule, le cerclage péri-mandibulaire était plus effectué avec  32%  des cas.

Par ailleurs, la prise en charge des fractures de la mandibule chez les enfants se faisait par cerclage péri’mandibulaire pour éviter de léser les germes des dents définitives (Tine 2009).

Cette  étude a permis de faire le point sur les pathologies des enfants pris en charges sous anesthésie générale dans l’un des services de références des pathologies bucco-dentaires de  la région de Dakar.

 

Mukhopadhyay S et al. J Korean Assoc Oral Maxillofac Surg. 2018;44:269-274.

Prosdócimo ML et al. Med Oral Patol Oral Chir Buc. 2018; 23(5):511-517.

Sanabria EAP et al. Universitas Médica. 2018; 59(4):1-14.

Tine SD et al. Med Buc, Chir Buc. 2009;3(15):137.


Mamadou DIATTA (Dakar, Sénégal)
08:00 - 18:00 #21613 - Difficulté diagnostique devant une lésion osseuse mandibulaire d'évolution rapide chez le jeune: à propos d'un cas.
Difficulté diagnostique devant une lésion osseuse mandibulaire d'évolution rapide chez le jeune: à propos d'un cas.

Introduction

Les lésions radio-claires maxillo-mandibulaires sont fréquentes. Le diagnostic différentiel de ces lésions inclue un large spectre de kystes ou tumeurs odontogènes ou non. Face à des résultats histologiques incertains et devant l’aspect radiologique proche de certaines lésions, la confrontation entre l’anamnèse, l’examen clinique, les images radiologiques et les résultats anatomo-pathologiques permettent d’orienter le diagnostic et la conduite à tenir.

Observation

Le cas d’un patient de 17 ans en bonne santé générale est rapporté. Il s’agissait d’un patient adressé en chirurgie orale suite à la découverte fortuite par l’orthodontiste d’une lésion radio-claire au niveau mandibulaire gauche ayant évoluée dans l’année. L’examen clinique mettait en évidence une tuméfaction indurée au niveau de la dent 35, nécrosée mais sans arguments pour une origine endodontique. L’orthopantomogramme révélait la présence d’une lésion radioclaire de 20mm x 15mm x 13mm, uniloculaire, aux bords nets en rapport avec les dents 34, 35 et 36. Sur le CBCT, on notait la résorption radiculaire de 35 et 36 ainsi que la présence d’une effraction de la corticale linguale. Devant la rapidité d’évolution et l’agressivité de la lésion, les diagnostics différentiels évoqués étaient un kyste inflammatoire, un kyste odontogène ou une tumeur odontogène bénigne voir maligne. L’exérèse de la lésion sous anesthésie générale a été réalisée. Les résultats anatomo-pathologiques concluaient à un kyste odontogène sans pouvoir exclure un améloblastome unicystique avec un contingent intramural.

Discussion

Ce cas clinique illustre la difficulté du diagnostic radiologique et anatomo-pathologique de certaines lésions radio-claires maxillo-mandibulaires. L’améloblastome est la plus fréquente des tumeurs épithéliales odontogéniques avec une très nette prédominance mandibulaire et un risque de récidive élevé. On distingue l’améloblastome conventionnel, la forme unikystique et la forme périphérique. Les aspects cliniques, radiologiques et parfois histologiques peuvent être proches de celle d’un kyste odontogène. Radiologiquement, on observe dans la forme unikystique une image radioclaire, uniloculaire, bien délimitée, développée autour d’un apex dentaire et avec souvent une résorption radiculaire des dents en rapport. L’image radiologique est cependant semblable à celle de certains kystes odontogènes, notamment le kératokyste. Cette ressemblance peut également être retrouvée au niveau histologique.

Conclusion

Devant un diagnostic incertain, le diagnostic le plus péjoratif doit être retenu, tout en prenant en compte le contexte clinique. Une surveillance étroite est donc indispensable.

 

Martin-Duverneuil N, Auriol M, Les tumeurs maxillo-faciales ,Sauremps medical, 2004

Wright JM et al. Head Neck Pathol, 2017, 11(1):68-67

Gunawardhana KS et al. J Investig Clin Dent, 2014, 5(3):220-5

 


Samuel HUANG (Paris), Rufino FELIZARDO, Pauline QUILHOT, Gabriel ROBARDEY, Vanessa BAAROUN, Juliette ROCHEFORT, Marine MONDOLONI, Calvo-Lamolla ANNE-SOPHIE, Raphael TOLEDO, Géraldine LESCAILLE
08:00 - 18:00 #25837 - Leucoplasie proliférative verruqueuse gingivale et transformation maligne : à propos d’un cas clinique.
Leucoplasie proliférative verruqueuse gingivale et transformation maligne : à propos d’un cas clinique.

La leucoplasie proliférative verruqueuse (LPV) est une forme de leucoplasie orale retrouvée principalement chez les femmes non fumeuses de plus de 70 ans. Les localisations jugale et gingivale sont les plus fréquentes, le plus souvent combinées avec d’autres localisations. Cette lésion est à considérer comme une lésion à potentiel malin, car évolue de façon quasi-inéluctable vers un carcinome épidermoïde à des délais variables.

Le cas clinique présenté est celui d’une femme de 72 ans, non fumeuse, présentant des antécédents de carcinomes baso-cellulaires. La patiente  a consulté en février 2019 en dermatologie buccale au service d’odontologie de l’hôpital Charles Foix pour des plaques blanches, fines, limitées seulement à la gencive attachée vestibulaire en regard des dents de 42 à 46. L’examen anatomo-pathologique initial décrit une hyperplasie épithéliale papillomateuse avec restructuration fibreuse, orientant le diagnostic vers une leucoplasie idiopathique. Un suivi tous les 6 mois est alors mis en place. Au contrôle à un an, la lésion ayant évolué en épaisseur et en extension sur la gencive vestibulaire et linguale, une nouvelle biopsie est réalisée en lingual de 42, concluant à un papillome avec un aspect lichénoide et verruqueux, sans dysplasie épithéliale. L’aspect clinique oriente vers un diagnostic de LPV, malgré l’orientation diagnostique de la dernière analyse anatomo-pathologique. Un suivi tous les 3 mois est alors mis en place. En juin 2020, la patiente consulte pour une tuméfaction avec suppuration en regard de 46 et 44 nécrosée, orientant vers un diagnostic d’abcès endo-parodontal de 44. Un traitement endodontique de 44, un débridement et une cure d’amoxicilline et métronidazole est réalisée, sans amélioration de l’aspect de la tuméfaction. Une troisième biopsie révèle alors un carcinome in situ sur la LPV. La patiente est orientée en service de cancérologie cervico-faciale pour la prise en charge spécialisée. Le diagnostic de carcinome épidermoïde gingivo-mandibulaire est confirmé, de classification T4N0M0. Après RCP, un traitement par mandibulectomie interruptrice de 33 à l’angle postérieur de la mandibule est décidé, associé à une radiothérapie adjuvante et chimiothérapie.

La LPV est une lésion rare, de diagnostic clinique souvent fortuit et tardif, qui repose principalement sur l’évolution des lésions dans le temps. L’examen anatomopathologique est souvent difficile, car l’aspect épithélial est commun avec les autres leucoplasies, et la présence d’infiltrat inflammatoire au sein du tissu conjonctif peut orienter le diagnostic vers une lésion lichénoïde.
La localisation uniquement gingivale est très rare, dans laquelle la transformation maligne est décrite comme plus fréquente et rapide. La rapidité d’évolution de la lésion vers la cancérisation montre l’importance de dépister ces lésions, de trouver des critères diagnostiques plus fiables et d’instaurer un suivi très rapproché afin de prendre en charge au mieux nos patients.


Valentin VERGIER (PARIS), François LE PELLETIER, Katarzyna CZARNY, Ihsene TAIHI
08:00 - 18:00 #25838 - Manifestations buccales du syndrome PFAPA : à propos d’un cas clinique.
Manifestations buccales du syndrome PFAPA : à propos d’un cas clinique.

Les ulcérations récurrentes chez l’enfant sont rares et peuvent cacher des maladies systémiques importantes à diagnostiquer précocement, afin d’éviter d’autres symptômes plus graves.
Le syndrome PFAPA (Periodious Fever, Aphtous stomatitis, Pharyngitis and cervical Adenitis) est une maladie auto-inflammatoire atteignant en priorité les articulations et se manifestant par des poussées de fièvre avec ulcérations buccales, adénopathies, pharyngite et douleurs articulaires.

Le cas clinique présenté est celui d’une petite fille de 4 ans, qui consulte le département de dermatologie buccale pour des ulcérations récurrentes au niveau de la langue, arrivant tous les 2 mois depuis 6 mois. Ces crises précèdent une période de fièvre et de fatigue intense. Lors de la consultation, la patiente ne présente pas d’ulcération. Il est alors prescrit un bilan biologique et virologique (NFS, CRP, EBV, HSV1 et 2, ) pour déterminer la cause de ces poussées. Le bilan est alors normal à l’exception de la CRP à 11,9. La question se pose d’une maladie inflammatoire, il est prescrit une nouvelle CRP et un dosage des immunoglobulines totales. La patiente commence alors à avoir des douleurs articulaires, diagnostiquées par sa pédiatre comme des douleurs de croissance.
Les résultats confirment une maladie auto-inflammatoire, la patiente est alors adressée vers un rhumatologue pédiatrique pour sa prise en charge.

Les maladies auto-inflammatoires sont peu fréquentes mais ont souvent des manifestations buccales précoces dû à la fragilité de la muqueuse buccale. Lors de manifestations buccales précoces, leur diagnostic est complexe car les aphtoses récurentes chez l'enfant peuvent également être d’origine virales (EBV, HSV…) ou signaler une baisse d’immunité d’origine systémique (neutropénie, VIH, déficit en fer et vitamine B, maladie chronique inflammatoires intestinales…). Ces maladies auto-inflammatoires sont donc importantes à connaitre pour le chirurgien oral afin de les diagnostiquer précocement et orienter au mieux les patients vers des spécialistes pouvant les prendre en charge.


Valentin VERGIER (PARIS), Anne-Laure BONNET, Ihsene TAIHI
08:00 - 18:00 #21398 - Troisièmes molaires mandibulaires ectopiques : choix de la voie d’abord intra ou extra orale par analyse cumulée de l’évaluation des pratiques chirurgicales et méta-analyse de la littérature.
Troisièmes molaires mandibulaires ectopiques : choix de la voie d’abord intra ou extra orale par analyse cumulée de l’évaluation des pratiques chirurgicales et méta-analyse de la littérature.

Les troisièmes molaires mandibulaires en position ectopique (TMME) sont une condition rare dont la prise en charge chirurgicale ne fait pas consensus dans la littérature (Apaydin A et al. 2015). Le but de cette étude était d’identifier la voie d’abord chirurgicale préférentielle (voie d’abord intra ou extra orale) pour avulser une TMME en fonction de sa localisation, de la présence d’un kyste ou d’une fistule cutanée associé(e), par 1/ un questionnaire d’évaluation des pratiques chirurgicales composé de dix cas cliniques distribué à une population de Chirurgiens Oraux et Maxillo-Faciaux membres de la SFCO et/ou de la SFSCMFCO ; 2/  une analyse de la littérature par une revue systématique avec méta-analyse. Une recherche selon les règles PRISMA (Moher D et al. 2009), a été menée dans les bases de données Pubmed, Cochrane, Embase, Sciencedirect et dans la littérature grise, en utilisant les termes Mesh suivants : "Ectopic teeth" AND "Third molar" AND "Mandibular".

Au total, 143 praticiens ont répondu au questionnaire et 66 articles ont contribué à la revue systématique ; tous ces articles ayant été inclus dans la méta-analyse de données individuelles du fait d’une qualité méthodologique jugée adéquate et homogène. 

Les résultats du questionnaire ont montré que la voie d’abord chirurgicale préférentielle était intra orale sauf lorsque la TMME était localisée dans le condyle, auquel cas la voie d’abord était extra orale (69.5%, p < 0.001). 

Les résultats de la méta-analyse sont différents, la voie d’abord chirurgicale extra orale étant seulement indiquée lorsqu’une fistule cutanée était associée (90% vs 35.9% p=0.002), quelle que soit la localisation de la TMME. La présence de kyste associé, que ce soit dans le questionnaire ou dans la méta-analyse, ne modifiait pas le choix de la voie d’abord chirurgicale (p < 0.05).

Cette étude souligne donc que le choix de la voie d’abord chirurgicale extra orale est surtout influencé par la localisation condylienne de la dent ou la présence d’une fistule cutanée, et non par l’association à un kyste. La voie d’abord chirurgicale préférentielle pour l’avulsion d’une troisième molaire mandibulaire ectopique reste néanmoins et de loin le plus souvent intra orale. 

Références :

Apaydin A et al. Int J Oral Dent Health 2015, 1 : 1

Moher D et al. PLoS Med 2009, 6 : 7

 


Julia CAILLET (Clermont ferrand), Arnaud DEPEYRE, Laurent DEVOIZE, Isabelle BARTHÉLÉMY
14:00

"Jeudi 09 septembre"

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CL2
14:00 - 17:30

Communications Libres

14:00 - 17:30 #21574 - Biopsie des lésions suspectées malignes de la muqueuse buccale par le chirurgien-dentiste : proposition d’un guide décisionnel.
Biopsie des lésions suspectées malignes de la muqueuse buccale par le chirurgien-dentiste : proposition d’un guide décisionnel.

Le carcinome épidermoïde (CE) représente 90% des cancers de la cavité buccale. Son diagnostic est orienté par le tableau clinique, mais seul l’examen anatomopathologique à l’issue d’une biopsie ou exérèse en apporte la preuve. L’exécution de ces actes, de par leur place charnière entre plusieurs disciplines et à la frontière diagnostic–thérapeutique, impose une prise de décision réfléchie. Les chirurgiens-dentistes (CD) et oraux (CO) étant en 1e ligne dans le dépistage du CE, leur geste initial devient crucial. Les impératifs oncologiques que sont le respect des marges chirurgicales ou le risque d’interprétation erronée de l’IRM post-biopsie sont autant d’éléments avancés par la littérature en défaveur de leur intervention. A contrario, des arguments tel que le gain de chance généré par l’acquisition rapide du diagnostic (Hadziabdic 2017) viennent nuancer ces propos.

Biopsie, exérèse par le CD/CO ou adressage ? Cette problématique est toujours sujette à débat. Il n’existe à notre connaissance ni consensus scientifique, ni recommandations, ni facteurs décisionnels reconnus. Dans cette perspective, un questionnaire a été communiqué à des confrères chirurgiens maxillo-faciaux et ORL pratiquant la cancérologie cervico-faciale afin de recueillir leur vécu à ce sujet, en vue d’ébaucher un guide décisionnel.

Cette 1e phase a introduit 27 réponses de praticiens. Parmi eux, 84% ont observé des CE adressés avec biopsie/exérèse préalables. Les constats sur ces CE se sont en majorité révélés péjoratifs : dans 57% des cas, ces dernières ont engendré un impact négatif sur la prise en charge future. Toutefois, 80% des praticiens sondés encouragent la biopsie précoce, de par son intérêt certain notamment sur le facteur temps. Leurs recommandations de conduite à tenir sont venues renforcer cette position, l’exérèse de ces lésions par les CD/CO s'étant vue très largement déconseillée tandis que la biopsie est recommandée à hauteur de 3 praticiens sur 4 pour les lésions suspectes et presque 1 sur 2 pour les lésions carcinomateuses avérées. Cependant cette biopsie doit être justifiée et adaptée à la situation clinique, faisant appel à l’analyse des facteurs décisionnels étudiés ; les majeurs s'étant révélés être l’aspect et la taille lésionnelle, la présence d’adénopathies et la compétence en cancérologie buccale de l’opérateur.

Les résultats de cette étude préliminaire ont apporté de précieuses réponses et invitent à approfondir davantage la réflexion face à cette problématique capitale dans la pratique quotidienne des CD/CO. L’objectif est d’assurer une prise en charge optimale à nos patients, en adéquation avec le protocole oncologique. La confrontation des données de la littérature, des recommandations des praticiens sondés et de leur hiérarchisation des facteurs décisionnels ont permis d’élaborer une maquette de guide décisionnel afin d’orienter la prise en charge entre adressage et biopsie.

Hadziabdic N et al. J Oral Maxillofac Surg Med Pathol 2017 ; 29(4): 363-76


Aveline DOURNES (75015), Ihsène TAÏHI
14:00 - 17:30 #21569 - Etude sur la prise en charge bucco-dentaire des enfants sous anesthésie générale au CHMS.
Etude sur la prise en charge bucco-dentaire des enfants sous anesthésie générale au CHMS.

Introduction

La prise en charge bucco-dentaire sous anesthésie générale (AG) implique une coordination avec le médecin anesthésiste.

L’indication de réaliser la prise en charge sous AG est établie en fonction de l’âge de l’enfant et de sa coopération. Une autre indication est le nombre de soins et leur complexité.

Un bilan complet clinique et radiographique est recommandé dans la mesure du possible. La décision thérapeutique doit être expliquée clairement et comprise par les titulaires de l’autorité parentale et par l’enfant.

 

Matériels et méthodes

Cette étude rétrospective a été réalisée pendant la période du 1 janvier au 31 décembre 2019 avec 364 enfants opérés dans le service de Chirurgie orale et d’Odontologie au centre hospitalier métropole Savoie à Chambéry.

L’analyse de la cohorte a été faite en fonction des caractéristiques de l’enfant, du diagnostic posé, de l’indication et du traitement reçu sous AG.

 

Résultats

L’âge des enfants inclus dans l’étude était de 2 à 17 ans avec une répartition de 215 (59.07%)  garçons et 149 (40.93%) filles.

Le diagnostic prédominant était le syndrome polycarieux pour 348 enfants (95.60%), cellulite de la face pour 10 enfants (2.75%) et traumatismes dentaires pour 6 enfants (1.65%).

L’indication de réaliser la prise en charge sous AG pour phobie dentaire ou état anxieux a été posé pour 335 (92.03%) enfants. Pour 29 (7.97%) d’entre eux, l’indication était une situation de handicap avérée.

Pour 267 cas (73.35%), il s’agissait de soins complexes (extractions dentaires, traitements coronaire et pulpaire), des extractions dentaires pour 65 cas (17.86%), des soins dentaires (restaurations coronaires et traitement endodontique) pour 20 autres cas (5.49%) et des soins coronaires conservateurs conventionnels pour 12 cas (3.23%).

 

Discussion

Les résultats de cette étude concordent avec l’étude britannique réalisée sur 2692 patients entre 2007 et 2012. Leurs résultats montrent une répartition de 49.6% garçons et 50.4% filles (Raja 2016).

La revue de la littérature montre que la phobie dentaire est un problème courant chez les enfants ou adolescents à travers le monde (Cianetti 2017).  Ce trouble représente l’indication majeure de prise en charge sous AG.

La phobie dentaire a un impact sur l’enfant et sa famille, mais elle est également associée à une dégradation de la santé bucco-dentaire ayant pour conséquence une dépendance croissante pour les services dentaires spécialisés (Porritt 2012).

 

Conclusion

La prise en charge sous AG reste une solution thérapeutique de dernier recours pour les enfants souffrant de polycaries dans le contexte de phobie dentaire et de situation de handicap.

 

Cianetti S et al. Eur J Paediatr Dent, 2017 ; 18 :121-30.

Raja A et al. Br Dent J, 2016 ; 220 :407-11.

Porritt J et al. Int J Paediatr Dent, 2012 ; 22 :397-405.


Julien REVOL (Chambéry), Cristina Gena DASCALU, Mihaela Anisoara POPESCU, Steven JAUSSAUD
14:00 - 17:30 #21584 - Odontome dilaté : un cas clinique et revue de la littérature.
Odontome dilaté : un cas clinique et revue de la littérature.

La Dens invaginatus (DI) ou dens in dente est une malformation dentaire rare qui résulte de l'invagination de l’émail dans la papille dentaire avant la phase de  minéralisation. L'incidence de la DI se situe entre 0,25 % et 10 % (1). Un «odontome dilaté» (OD) est une des formes d’invaginations les plus sévères qui retrouve une dilatation de la couronne et/ou de la racine de la dent affectée.

Une enfant de 7 ans en bonne santé a été adressée au service de chirurgie orale par son dentiste au sujet d'un retard d’éruption de la dent 42 en rapport avec un odontome inclus découvert à la radiographie panoramique. La patiente était indolore et l'examen endo-buccal a révélé une tuméfaction en lingual de 82 qui était ferme à la palpation. Une tomographie volumique à faisceau conique (CBCT) a été réalisée afin d’identifier la position de l’odontome. Celui-ci a retrouvé une formation circulaire en position de 42 avec un centre hypodense entouré par une masse hyperdense bien définie. Une segmentation 3D des tissus composants la lésion a permis de suspecter un OD en 42. L'exérèse chirurgicale de la lésion a été réalisée sous anesthésie générale. L’analyse histologique a confirmé le diagnostic d’OD.

Oelhers a classé les DI en 3 catégories selon la profondeur de l'invagination. Dans les types I et II, l’invagination s’étend respectivement en-deçà et au-delà de la jonction émail-cément (JEC) tandis que dans le type III, l'invagination perce la surface de la racine pour créer un second foramen latéral ou apical (2). Une revue de la littérature révèle 15 cas de DI de type III qui ont nécessité une extraction dont 7 étaient des OD. Le diagnostic de DI peut être évoqué avec une altération anatomique de la couronne et/ou de la racine (1). Des examens radiologiques complémentaires peuvent mener au diagnostic et le CBCT s’impose comme une aide majeur au diagnostic et à la prise en charge des anomalies de développement dentaire. Dans le cas présenté, le CBCT a permis de réaliser le diagnostic différentiel avec un odontome complexe et de planifier l’extraction. Les traitements sont liés à la sévérité de l’atteinte et au degré de complexité de l’anatomie dentaire. Des traitements conservateurs sont envisagés dans les DI de types I et II tandis qu’une approche chirurgicale comme la chirurgie endodontique est préconisée dans les types III. Dans de très rares situations, comme l’illustre ce cas d’OD, l’anatomie complexe de l’organe dentaire combinée à une morphologie incompatible avec la durabilité de la dent sur l'arcade ne permet pas d’envisager sa conservation et l’extraction de la lésion odontoïde est réalisée.  

1.   Matsusue Y. A Dilated Odontoma in the Second Molar Region of the Mandible. Open Dent J. 2011 Sep 16;5(1):150–3. 

2.   Oehlers FAC. The radicular variety of dens invaginatus. Oral Surg Oral Med Oral Pathol. 1958 Nov 1;11(11):1251–60. 


Paul GALVEZ (Bordeaux), Elsa GAROT, Antoine BRES, Antoine CRELIER, Claire CASTAIN, Sylvain CATROS, Mathilde FENELON
Salle Brasilia 1
16:45

"Jeudi 09 septembre"

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CL
16:45 - 17:30

Communications Libres

16:45 - 17:30 #21567 - A propos d’une complication implantaire rare : la névrite du nerf alvéolaire inférieur secondaire à une ostéite mandibulaire.
A propos d’une complication implantaire rare : la névrite du nerf alvéolaire inférieur secondaire à une ostéite mandibulaire.

Introduction :

Outre les complications précoces et tardives classiques (défaut d’ostéointégration, mucosite péri-implantaire, péri-implantite) la pose d’implants endo-osseux mandibulaires peut s’accompagner de complications neurologiques à type de douleurs neuropathiques post-traumatiques secondaires à une lésion nerveuse directe ou indirecte.

D’autres complications neuropathiques plus rares existent également, telle que la névrite du nerf alvéolaire inférieur (NAI) pouvant donner un tableau de douleur mixte inflammatoire et neuropathique. 2

Observation :

Il est rapporté le cas d’une patiente de 42 ans, en bonne santé générale, adressée en urgence à la consultation douleurs de l’hôpital Bretonneau à Paris pour prise en charge de violentes douleurs hémifaciales apparues suite à la pose d’implants en place de 36 et 37 par son chirurgien-dentiste. Le praticien avait initialement essayé de déposer les implants sans succès.

Au moment de la consultation, les implants, mobiles, étaient à l'origine d'un tableau douloureux à la fois nociceptif (douleurs lancinantes temporales gauche) et neuropathique (violentes décharges électriques [EN 10] et hypoesthésie labio-mentonnière gauche). Le CBCT retrouvait une importante déminéralisation péri-implantaire envahissant la région du canal mandibulaire, suggérant un diagnostic de névrite du NAI gauche secondaire à une ostéite mandibulaire post-implantaire.

L'explantation des implants et le curetage de l'os nécrotique sous-jacent ont été réalisés, suivi d'une prescription de tramadol et de gabapentine à doses croissantes ayant permis la disparition de la composante nociceptive et neuropathique respectivement. Un sevrage progressif de la gabapentine a été instauré et à 6 mois la patiente était asymptomatique, sans traitement. Le site opératoire avait complètement cicatrisé.  

Discussion :

La névrite du NAI est une neuropathie inflammatoire à l’origine de douleurs neuropathiques en l’absence de lésion nerveuse franche (compression, section). Les altérations neuropathiques seraient dues à une infiltration endoneurale d’immunocytes provenant de la région inflammatoire péri-nerveuse. Ainsi, le tableau douloureux qui en résulte présente une double composante nociceptive (liée à l’inflammation) et neuropathique (liée aux modifications endoneurales).

 

Conclusion :

La névrite du NAI secondaire à une ostéite mandibulaire est une complication rare de la chirurgie implantaire dont la douleur sera traitée par une association d’antalgique et de gabapentinoïde.

1 – Sulukdjian A, Nguyen D, Chanlon A, Moreau N. Neuropathies post-implantaires : diagnostic et prise en charge. Implant 2019;25:1-8.

2 – Moreau N, Boucher Y. Douleurs oro-faciales. EMC Médecine Buccale 2019 [Article 28-290-C-10] [In press]

3 – Eliav E, Herzberg U, Ruda MA, Bennett GJ. Neuropathic pain from an experimental neuritis of the rat sciatic nerve. Pain 1999;83(2):169-82.


Lucas T. DUONG (Paris), Audrey CHANLON, Aurélien CREVANT, Arek SULUKDJIAN, Nathan MOREAU
Amphithéâtre Brisbane
Vendredi 10 septembre
16:45

"Vendredi 10 septembre"

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CL3
16:45 - 18:15

Communications Libres

16:45 - 18:15 #21553 - L’autotransplantation : une alternative toujours d’actualité chez les jeunes adultes. A propos d’un cas.
L’autotransplantation : une alternative toujours d’actualité chez les jeunes adultes. A propos d’un cas.

Le délabrement des premières molaires définitives par la pathologie carieuse nécessite souvent l'avulsion de celle-ci chez les adolescents (1). Plusieurs alternatives de remplacement existent : l'orthopedie dento-faciale (ODF), le bridge, l'implant et l'autotranplantation. Non délabrante et de faible coût, cette dernière doit être envisagée si les conditions s'y prêtent. Bien qu'efficace avec succès de 74 à 100% (2), les transplants ont tendance à s'ankyloser et se nécroser (2). Pour contrer ce phénomène, il a été proposé d'utiliser du Platelet-Rich Fibrine (PRF) en fond d'alvéole afin de stimuler la croissance du transplant (3). Cette communication vise à illustrer cette hypothèse par un cas clinique.

Un patient agé de 16 ans a été pris en charge en Chirurgie Orale pour une cellulite génienne haute droite en Decembre 2018, en lien avec la dent 16. Un traitement antibiotique a permis d'éradiquer les signes cliniques de l'infection et l'avulsion de la 16 a été programmée. Une solution de remplacement de cette dent a été discutée. Compte tenu de son âge et des faibles moyens financiers, les traitements ODF et implantaires ont été écartés. L'autotranplantation a été préférée au bridge, trop délabrant. Afin de favoriser la réimplantation, il a été décidé de réaliser un comblement par PRF en fond de cavité alvéolaire (1). L'intervention s'est déroulée de façon atraumatique, avec séparation des racines de 16 et curetage rigoureux du tissu de granulation peri apical. L'avulsion du germe de 18 a été réalisée par préhension coronaire, sans contact avec le sac alvéolaire. Le PRF a été mis en place en fond d'alvéole et le germe placé au-dessus avec son sac alvéolaire (2). Une fois suturé, une contention rigide a été collée en vestibulaire avec appui 17/15 et la dent transplantée a été mise en sous occlusion. Un contrôle à 6 mois, a montré un aspect non inflammatoire du site, mobilité 1 (physiologique) et vitalité positive. La radio rétro-alvéolaire a montré une reprise de l'apexogénèse ainsi que l'apparition d'un ligament parodontal.

Les auteurs sont unanimes sur l'intérêt de l'autotransplantation qui est à privilégier chez les adolescents, ayant une bonne hygiène (2). l'utilisation du PRF fait en revanche débat dans le milieu scientifique. Selon certain auteurs, le PRF permettrait d'apporter des facteurs de croissance qui augmentraient le prolifération cellulaire (1,3). Aucune étude n'a encore été réalisée sur l'utilisation du PRF dans l'autotransplantation. Cette présentation montre que l'association de ces deux techniques est viable et qu'une vitalité pulpaire ainsi qu'une apexogénèse a été retrouvée. Des travaux plus poussés seraient nécessaires afin de valoriser cette technique pour le maintien du transplant dans le temps.

1- Al-Hmed FS et al. J Oral Maxillofac Surg 2017, 75, : 1124-1135

2- Murat A et al. Br J Oral Maxillofac Surg. 2005, 43, :31-35

3- Dohan DM et al. Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endod. 2006, 101, :45-50


Clément PETAGNA (Biarritz), Heloïse HERRY, Sylvie BOISRAME
16:45 - 18:15 #25836 - Manifestations cutanées révélatrices d’une maladie de Crohn.
Manifestations cutanées révélatrices d’une maladie de Crohn.

Un adolescent de 12 ans ayant des antécédents de manifestations atopiques (asthme de l’enfant, allergie aux protéines de lait de vache, dermatite atopique) se présentait en consultation pour des douleurs péribuccales qui évoluaient depuis 3 mois.

L’examen cutané trouvait une perlèche bilatérale et une macrochéilite avec présence de squames dues à un tic de léchage. L’examen endobuccal retrouvait des ulcérations ligneuses bilatérales vestibulaires bordées par des formations polypoïdes ou « oral tags » associées à une hyperplasie gingivale secteur 1. La palpation décelait une adénopathie sous-mandibulaire gauche. Le bilan de carence ne trouvait pas d’anomalie biologique.

La biopsie réalisée au niveau du vestibule mandibulaire montrait un épiderme hyperplasique, un infiltrat polymorphe au niveau  du derme (éosinophiles, plasmocytes et lymphocytes) avec en profondeur des granulomes gigantocellulaires.

Aucune manifestation digestive associée n’était présente et la croissance staturo-pondérale n’était pas perturbée.

Après persistance des lésions buccales à 2 mois malgré un traitement par bains de bouche de corticoïdes et tacrolimus 0,1%, un dosage de la calprotectine fécale a retrouvé une augmentation à 933 mg/kg de selles (normale inférieure à 50 mg/kg). Une exploration endoscopique haute et basse s’était révélée macroscopiquement normale. Les biopsies étagées trouvaient des lésions granulomateuses au niveau du fundus, de l’œsophage, du côlon sigmoïde et de l’anus.

Le diagnostic de maladie de Crohn a été posé et un traitement d’attaque par corticoïdes fortes doses 2 mg/kg/j associé à un traitement de fond par azathioprine 50 mg/j était instauré.

 

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire intestinale chronique pouvant toucher n’importe segment de la bouche à l’anus. Elle peut s’accompagner de manifestations extra-intestinales (dermatologiques, rhumatologiques.. .). En l’absence de symptômes extradigestifs (forme orale isolée) on parle de granulomatose orofaciale [1].

La prévalence des manifestations cutanéomuqueuses est estimée autour de 20 % chez les patients porteurs de la maladie de Crohn, et peuvent parfois les précéder comme nous le rapportons dans notre cas, d’où l’importance de l’identification précoce des lésions orales [2]. Le dosage de la calprotectine fécale, biomarqueur synthétisé en cas d’agression de la muqueuse digestive[3], présente une bonne sensibilité (93 %) pour la détection de lésions muqueuses ainsi qu’une bonne spécificité (96 %) pour la distinction entre maladie fonctionnelle et maladie organique.

 

[1]      Miest R, Bruce A, Rogers RS. Orofacial granulomatosis. Clin Dermatol 2016;34:505—13.

[2]      Levine JS, Burakoff R. Extraintestinal manifestations of inflammatory bowel disease. Gastroenterol Hepatol 2011;7:235—41.

[3]      Harris V, Smith S. A chronic cheilitis conundrum: a case of oral Crohn disease and the role for a fecal calprotectin test. J Am Acad Dermatol 2017;76 [AB10].


Antoine BRES, Paul GALVEZ (Bordeaux), Jean-Christophe FRICAIN
Salle Brasilia 1