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#27423 - Adaptation d’un protocole de mesure de l’inhibition sémantique destiné à compléter le diagnostic différentiel entre la maladie d'Alzheimer à son stade débutant et la dépression chez la personne de plus de 65 ans.
Adaptation d’un protocole de mesure de l’inhibition sémantique destiné à compléter le diagnostic différentiel entre la maladie d'Alzheimer à son stade débutant et la dépression chez la personne de plus de 65 ans.
Notre objectif est de distinguer l’atteinte du stock sémantique central (activation) du processus de traitement sémantique périphérique (inhibition) afin de renforcer le diagnostic différentiel entre la maladie d’Alzheimer (MA) à son stade débutant et la dépression rencontrée dans le vieillissement. Le protocole d’amorçage sémantique avec une condition de mot homonyme (e.g. accès) permet une mesure de l’inhibition via l’amplitude des temps de réaction (TR) lors d’une décision lexicale sur des paires amorce-cible qui soient homonyme-sens dominant (H/SD, e.g. « accès - entrée ») et homonyme-sens subordonné (H/SS, e.g. « accès - douleur »). La réponse en H/SS nécessite l’inhibition du SD qui se traduit par un temps de latence supplémentaire. Sur base du protocole de Labalestra (2018) pour des adultes jeunes, nous avons testé un corpus d’items aux variables psycholinguistiques et forces d’association adaptées aux plus de 65 ans afin d’être utilisé comme matériel expérimental différentiel entre les deux pathologies.
Méthode : (1) Sur base de normes d’associations verbales, les forces d’association de 63 paires H/SD et H/SS ont été jugées afin de vérifier leur polarité (force d’association H/SD > H/SS). Quarante-quatre paires (Therouanne et al., 2004) ont été jugées par 22 participants (M= 72,73 ; σ = 5,28) et 19 (Taraggo et al., 2005) par 28 participants (M = 72.39 ; σ = 5). (2) Les 32 paires démontrant une polarité significative ont été ensuite intégrées selon un algorithme d’amorçage [point de fixation (500ms) – blanc (200ms) – amorce (500ms) – blanc (500ms) – cible (pas de limite)] dans une tâche de décision lexicale (est-ce un mot ?) réalisée ensuite par 16 participants (M = 70.38 ; σ = 4.51).
Résultats : (1) Le test de Wilcoxon montre que pour les participants, 32 paires (sur les 63 testés) présentent une force d’association entre H et SD significativement plus importante qu’entre H et SS et permettent donc d’affirmer l’existence d’une polarité. (2) L’ANOVA à MR (correction de Greenhouse-Geisser) montre un effet significatif de la condition d’association (F = 2.687 ; p = .02), en particulier entre les conditions homonymes SD et SS (t(13) = -4.02 ; p = .001).
Conclusion : Le matériel linguistique d’une tâche de mesure d’inhibition sémantique a été adapté à une population âgée saine. Une prochaine étude sera réalisée avec ce protocole pour identifier l’atteinte de ce processus en comparant des patients atteints soit de MA (stade débutant) soit de dépression dans le contexte du vieillissement.
Sandra INVERNIZZI (Braine-le-Comte, Belgique), Florian DEHAEN, Mélanie LABALESTRA, Laurent LEFEBVRE, Isabelle SIMOES LOUREIRO
13:00 - 13:00
#24190 - Association entre une conscience réduite du déclin cognitif et une charge amyloïde plus élevée chez des individus âgés asymptomatiques à risque de MA.
Association entre une conscience réduite du déclin cognitif et une charge amyloïde plus élevée chez des individus âgés asymptomatiques à risque de MA.
Contexte : Il a été récemment proposé qu’une perception altérée de ses changements cognitifs (« awareness of cognitive decline » ou ACD) pourrait représenter un marqueur de la maladie d'Alzheimer (MA) préclinique, en présence de changements cognitifs subtils. La présente étude décrit la trajectoire longitudinale d'un indice d'ACD (ACDI) sur 3 ans dans une cohorte de personnes âgées cognitivement normales, son association aux biomarqueurs de la MA, ainsi que son impact sur l'évolution des scores cognitifs.
Méthode : 314 individus âgés présentant une plainte mnésique ont été suivis pendant 3 ans. Pour chaque sujet, un membre de son entourage proche a participé en tant que partenaire d’étude. Le métabolisme cérébral et la charge amyloïde ont été évalués à M0, des tests cognitifs de dépistage ont été réalisés tous les 6 mois et un bilan neuropsychologique complet tous les 12 mois. L'ACDI était basé sur l’écart entre le sujet et son proche à un questionnaire évaluant le déclin cognitif du sujet (le HABC-Monitoring). Nous avons effectué un modèle linéaire mixte à classes latentes (LCLMM) pour identifier les différentes évolutions de l'ACDI au fil du temps, et des modèles linéaires généralisés mixtes (GLMM) pour analyser l'impact de l'ACDI à M0 sur l'évolution des scores cognitifs jusqu’à M36.
Résultats : Le LCLMM a identifié trois classes de sujets partageant des trajectoires longitudinales de l'ACDI similaires. La plupart des sujets (76,8%) signalait spontanément des difficultés cognitives comparables à celles signalées par leurs proches (groupe de référence). 18,95% des sujets se plaignaient plus que leurs proches tout au long des 3 années de suivi. Ces derniers étaient comparables au groupe de référence en termes de biomarqueurs de la MA. 4,25% de l'échantillon présentant une faible conscience de leurs changements cognitifs (plainte du sujet < plainte de l’informant) avaient une charge amyloïde plus élevée que le groupe de référence. Le GLMM n'a trouvé aucun effet de l'ACDI à M0 sur l'évolution des scores cognitifs.
Conclusion : L'étude de la perception des changements cognitifs dans la MA, son évolution et ses corrélats est un sujet d'intérêt croissant. Cela peut être utile pour un diagnostic plus précoce de la MA et pour la sélection des populations à inclure dans les essais cliniques.
Federica CACCIAMANI (Paris), Luisa SAMBATI, Marion HOUOT, Marie-Odile HABERT, Bruno DUBOIS, Stéphane EPELBAUM
13:00 - 13:00
#24097 - Caractéristiques cognitives, langagières et anatomiques des aphasies primaires progressives associées aux mutations des gènes de la démence frontotemporale.
Caractéristiques cognitives, langagières et anatomiques des aphasies primaires progressives associées aux mutations des gènes de la démence frontotemporale.
Introduction
Les aphasies primaires progressives (APP) associées à des mutations des gènes de la démence frontotemporale (DFT) sont extrêmement rares. Les caractéristiques cliniques et langagières spécifiques des APP génétiques n’ont donc pas été caractérisées de manière approfondie dans de grandes cohortes. Étudier les APP génétiques permet de caractériser des groupes de patients avec une pathologie homogène, et potentiellement de relier des dysfonctionnements moléculaires spécifiques à des phénotypes cliniques. Nous avons cherché à caractériser les aspects démographiques, linguistiques et neuroanatomiques spécifiques aux formes génétiques d’APP.
Patients et méthodes
Nous avons étudié 43 patients atteints d’APP et porteurs d’une mutation des gènes C9orf72, GRN ou de gènes plus rares responsables de DFT. Ils ont été recrutés depuis 1996 à travers le réseau national de recherche clinique et génétique sur les DFT/SLA Leurs données cliniques, neuropsychologiques et linguistiques ont été analysés. Une analyse de l’épaisseur corticale a été faite avec le logiciel FreeSurfer 6.0.
Résultats
Les mutations de GRN représentaient la cause la plus fréquente d’APP génétique (32/43, 75%), avant C9orf72 (16%) et trois autres gènes (9%), TARDBP, TBK1 et MAPT. Parmi les 43 patients atteints d’APP génétique, 14 présentaient une variante logopénique (APP-vl), 11 une variante non fluente/agrammatique (APP-vnf), 10 une forme mixte et huit une variante sémantique (APP-vs). Le phénotype le plus fréquent chez les porteurs de mutations GRN était une APP-vl (13/32), qui était associée avec un pic d’atrophie dans le cortex temporal postérieur gauche et la jonction temporo-pariétale. Les biomarqueurs du LCR de ces patients n’étaient pas en faveur d’une maladie d’Alzheimer. À l’inverse, l’APP-vs était principalement associée aux mutations de C9orf72 et des autres gènes.
Discussion
Cette étude est la première caractérisation approfondie d’une large cohorte de patients atteints d’une forme génétique d’APP. Elle fournit des recommandations pour les tests génétiques dans la pratique clinique. Nous soulignons l’importance de mesurer la progranuline plasmatique ou d’effectuer le séquençage du gène GRN chez les patients logopéniques amyloïdes négatifs. Au-delà de GRN, d’autres gènes peuvent jouer un rôle causal, bien que moins fréquemment, et surtout dans les formes sémantiques. Les panels génétiques récemment développés devraient faciliter un diagnostic génétique plus large dans la pratique clinique courante, incluant aussi les patients atteints d'APP, en particulier en vue des thérapies prometteuses ciblant des formes génétiques spécifiques.
Dario SARACINO (Paris), Sophie FERRIEUX, Marie NOGUES-LASSIAILLE, Marion HOUOT, Aurélie FUNKIEWIEZ, Leila SELLAMI, Vincent DERAMECOURT, Florence PASQUIER, Philippe COURATIER, Jérémie PARIENTE, Amandine GERAUDIE, Stéphane EPELBAUM, David WALLON, Didier HANNEQUIN, Olivier MARTINAUD, Fabienne CLOT, Agnès CAMUZAT, Simona BOTTANI, Daisy RINALDI, Sophie AURIACOMBE, Marie SARAZIN, Mira DIDIC, Claire BOUTOLEAU-BRETONNIERE, Christel THAUVIN-ROBINET, François SELLAL, Audrey GABELLE, Frédérique ETCHARRY-BOUYX, Cinzia COPPOLA, Richard LEVY, Bruno DUBOIS, Olivier COLLIOT, Maria Luisa GORNO-TEMPINI, Marc TEICHMANN, Raffaella MIGLIACCIO, Isabelle LE BER
13:00 - 13:00
#25991 - Diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer : recommandations du Groupe de Travail International (IWG).
Diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer : recommandations du Groupe de Travail International (IWG).
En 2018, le National Institute of Aging et l'Association Alzheimer ont proposé une définition purement biologique de la maladie d'Alzheimer (MA) reposant sur les biomarqueurs. Alors que l'utilisation prévue de ce cadre était à des fins de recherche, il a engendré des débats et des défis concernant son application dans la pratique clinique quotidienne. Par exemple, des personnes sans troubles cognitifs peuvent présenter des biomarqueurs de la pathologie amyloïde et tau, mais ne jamais développer de manifestations cliniques au cours de leur vie. En outre, des biomarqueurs positifs de MA peuvent être observés dans d'autres maladies neurologiques où la pathologie Alzheimer est présente comme une simple comorbidité. Des problèmes de seuils des méthodes biologiques, d’accessibilité, de coût et de bénéfice pour les patients ainsi que d’éthique concernant les sujets asymptomatiques ont aussi été soulignés. Le groupe de travail international (IWG) fait ainsi la revue de la littérature sur ces points précis et présente dans ce travail ce que nous considérons comme les limites actuelles des biomarqueurs dans le diagnostic de la MA. Sur la base de ces données, nous proposons des recommandations sur la manière dont les biomarqueurs devraient et ne devraient pas être utilisés pour le diagnostic de la MA dans un contexte clinique. Nous émettons ainsi 13 recommandations et recommandons notamment que le diagnostic de la MA soit limité à la présence de biomarqueurs positifs associés à des phénotypes spécifiques de la MA, tandis que les personnes présentant des biomarqueurs positifs sans trouble cognitifs ne devraient être considérées que comme à risque d'évolution vers la MA.
Bruno DUBOIS, Nicolas VILLAIN (PARIS Cedex 13), Giovanni FRISONI, Gil D RABINOVICI, Marwan SABBAGH, Stefano CAPPA, Alexandre BEJANIN, Stéphanie BOMBOIS, Stéphane EPELBAUM, Marc TEICHMANN, Marie-Odile HABERT, Agneta NORDBERG, Kaj BLENNOW, Douglas GALASKO, Yaakov STERN, Christopher C ROWE, Stephen SALLOWAY, Lon S SCHNEIDER, Jeffrey L CUMMINGS, Howard H FELDMAN
13:00 - 13:00
#27317 - Évaluation des pratiques professionnelles : durée de suivi des patients en consultation mémoire.
Évaluation des pratiques professionnelles : durée de suivi des patients en consultation mémoire.
La Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées (MAMA) sont fréquentes chez les sujets âgés. La HAS recommande un suivi par un spécialiste pour une prise en charge globale médico-sociale. Le but de cette étude était d’évaluer la qualité des informations tracées dans le courrier de consultation, du suivi et ses déterminants chez les patients atteints de MAMA.
Méthodes : Etude observationnelle, monocentrique et rétrospective. Ont été inclus les patients consultant pour la première fois dans le secteur ambulatoire de gériatrie du CHU de Dijon et chez qui le diagnostic de trouble neurocognitif majeur ou mineur a été porté. Les critères diagnostiques ont été évalués selon la classification DSM-5 et les recommandations de la BNA (diagnostics syndromique, symptomatique et étiologique).
Résultats : 101 patients inclus (âge moyen 84.7±5.8 ans, 68.3% de femmes, 80.2% à domicile et 48.5% veufs/ves). Diagnostic syndromique cité conformément au DSM dans 26.7% des cas, avec étiologie précisée dans 69.3%. A la première consultation (101 courriers) et la dernière consultation (67 courriers), les informations les moins retranscrites et manquantes sont la présence d’un accompagnant (respectivement 53.5 et 43.3%), le niveau de dépendance (ADL et IADL 68.3 et 83.2%). Les troubles psycho-comportementaux n’étaient décrit qu’en cas de présence.
27 patients n’ont été vu qu’une fois et 44 ont eu un suivi supérieur à un an (consultation tous les 7.1±7.7 mois). Le suivi a été effectué par plusieurs médecins pour un même patient dans 21.8% des cas. A la dernière consultation, 47 patients ne se sont pas vu proposer de prochain rendez-vous. Les autres motifs d’arrêt du suivi sont : hospitalisation concommitente (n=10), institutionnalisation (n=6) et pas de motif tracé (n=31). Au moment de la réalisation de l’étude, 5 suivis étaient toujours en cours. Le seul déterminant pour un suivi était un âge plus faible (83.7±5.6 vs 87.2±5.6 ans; p=0.0077). La durée du suivi dépendait de la qualité du diagnostic (syndromique 30.3±22.2 vs 19.8±18.0; p=0.0308 et étiologique 26.8±20.7 vs 13.6±14.6; p=0.0143), le décès du patient (12.5±10.0 vs 26.4±21.1; p=0.0157), l’âge (r= -0.283; p=0.0143), l’albuminémie (r=0.245; p=0.0434) voire la présence d’un traitement spécifique (31.3±23.1 vs 21.9±16.9; p=0.0606).
Conclusion : Les déterminants du suivi des patients consultants pour MAMA sont liés à l’absence de fragilité, âge plus faible et absence de dénutrition, mais aussi la qualité de rédaction des courriers et notamment la précision du diagnostic. Un courrier type pourrait améliorer la traçabilité des données ainsi qu’une formation sur les critères du DSM-5.
Julien GAUTHIER, Sophia DA SILVA, Emmanuel MAZEN, Sophie MARILIER, Hélène GUEPET, Valérie QUIPOURT, Patrick MANCKOUNDIA, Pierre JOUANNY (Dijon)
13:00 - 13:00
#24105 - Facteurs de progression de sujets asymptomatiques vers la maladie d’Alzheimer prodromale à 5 ans de suivi dans INSIGHT-preAD.
Facteurs de progression de sujets asymptomatiques vers la maladie d’Alzheimer prodromale à 5 ans de suivi dans INSIGHT-preAD.
Introduction Tous les sujets Alzheimer asymptomatiques ne vont pas déclarer de symptomes cliniques de la maladie. Cibler les personnes à haut risque de progression vers un stade prodromal semble pertinent.
Objectif Déterminer chez des sujets asymptomatiques les facteurs de risque de progression vers un stade prodromal de la maladie d’Alzheimer (MA).
Méthodes L'étude INSIGHT-preAD est une cohorte de 318 individus de plus de 70 ans cognitivement normaux, suivis pendant 5 ans. Les sujets ont été stratifiés selon leur statut amyloïde cérébral en TEP-amyloide (A(+) ou A(-)). Les données démographiques, cognitives, ApoE et d'imagerie (IRM et TEP-FDG et -amyloide) ont été recueillies à l’inclusion. Les évaluations cliniques et cognitives ont été répétées tous les 6 mois, les examens d’imagerie (IRM, TEP –FDG et –amyloïde) tous les 2 ans.
Définition des progresseurs: Des scores aux MMSE et RL/RI 16-items inférieurs à ceux d'inclusion indiquaient une progression cognitive. Un comité indépendant, en aveugle des résultats des biomarqueurs, validait les diagnostics de MA prodromale, selon les critères de l’IWG-2.
Analyses statistiques: Progresseurs et non-progresseurs ont été comparés avec le test de Wilcoxon pour les variables continues et le test exact de Fisher pour les variables qualitatives.
Résultats Après 5 ans, 16 sujets ont évolué vers un trouble cognitif léger: 15 MA prodromales, 1 maladie à corps de Lewy. Tous les progresseurs étaient A(+) (total A(+) = 88). A l’inclusion : les progresseurs comparativement aux A(-) étaient significativement plus souvent ApoE4 (60% vs 12.6%, p<0.001), avaient une charge amyloïde cérébrale plus importante (SUVr moyen : 1.21±0.21 vs 0.69±0.05, p>0.001), un volume hippocampique plus petit (2.48±0.27 vs 2.74±0.31, p=0.03), et des scores plus faibles en mémoire épisodique. Par rapport aux non progresseurs A(+), les progresseurs avaient significativement une charge amyloïde cérébrale plus élevée (SUVr moyen : 1.2±0.21 vs 0.98±0.17, p<0.001) et des scores plus faibles en mémoire épisodique. Les participants A(+) stables comparativement aux A(-) stables étaient significativement plus souvent ApoE4 (32.88% vs 12.61%, p=0.001) et avaient une charge amyloïde cérébrale plus élevée (SUVr moyen : 0.98±0.17 vs 0.69 ± 0.05, p<0.001).
Conclusion Seuls 15 des 88 sujets A(+) ont progressés vers une MA prodromale. Les facteurs de risque de progression identifiés pourront permettre de mieux cibler les sujets en pratique clinique et au cours des essais thérapeutiques. Une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques incluant de potentiels mécanismes de protection et de compensation est indispensable pour envisager des traitements innovants.
Stephanie BOMBOIS (Paris), Nicolas VILLAIN, Remy GENTHON, Nadjia YOUNSI, Marcel LEVY, Marion HOUOT, Olivier COLLIOT, Foudil LAMARI, Stephane EPELBAUM, Marie-Odile HABERT, Bruno DUBOIS
13:00 - 13:00
#27312 - Faible cohérence de l’Abeta42 et du ratio Abeta42/40 dans le système de classification AT(N) : une étude rétrospective du CM2R de neurologie au CHU de Toulouse.
Faible cohérence de l’Abeta42 et du ratio Abeta42/40 dans le système de classification AT(N) : une étude rétrospective du CM2R de neurologie au CHU de Toulouse.
Objectif : Le manque d’interchangeabilité des biomarqueurs est une limite inhérente du système de classification AT(N). Bien que le ratio Abeta42/40 soit un meilleur biomarqueur de la pathologie amyloïde que l’Abeta42 dans le liquide cérébrospinal (LCS), la cohérence de ces biomarqueurs n’a pas été étudiée dans le système de classification AT(N).
Méthode : Nous avons mené une étude rétrospective au CM2R de Neurologie du CHU de Toulouse. Nous avons inclus les patients chez qui une ponction lombaire a été réalisée entre janvier 2015 et août 2019 pour l’exploration d’une plainte cognitive. Entre janvier 2015 et décembre 2018, le dosage de l’Abeta40 était effectué seulement pour les patients ayant un statut amyloïde et tau-phosphorylé discordant (A+T- ou A-T+), alors que le dosage de l’Abeta40 était systématique en 2019. Les patients ont été répartis en deux groupes correspondant à ces périodes, sans prendre en compte le diagnostic posé pour obtenir une population reflétant la pratique clinique courante. La cohérence de la classification basée sur l’Abeta42 a été étudiée par rapport à celle du ratio Abeta42/40 dans ces groupes par le test du Kappa de Cohen (K) pour évaluer l’accord des classifications, et par le test de McNemar pour évaluer l’importance des proportions de classifications discordantes.
Résultats : Nous avons inclus 363 patients, dont 242 ayant reçus une évaluation sélective du ratio Abeta42/40, et 121 ayant reçus une évaluation systématique du ratio Abeta42/40. Dans la première cohorte, des changements de classifications ont été observé pour 149/202 patients A+T-, et 13/40 patients A-T+, associées à une absence de cohérence entre les classifications (K =-0,03, test de McNemar p<0,01, valeur prédictive positive =26%, valeur prédictive négative =68%). Dans la seconde cohorte, nous avons observé des changements de classification pour 1/43 patients A-T-, 40/44 patients A+T-, 7/22 patients A+T+ et 3/12 patients A-T+. Ces proportions étaient associées à une faible cohérence des classifications (K =0,2, test de McNemar p<0,01, valeur prédictive positive =29%, valeur prédictive négative =93%). Ces taux de reclassification étaient associés à des profils cliniques distincts. Ces proportions de classifications discordantes sont restées significatives après avoir exclu les patients ayant des taux proches des cut-offs de l’Abeta42 et du ratio Abeta42/40 à un seuil de 10%, ainsi qu’après avoir utilisé des cut-offs différents pour ces biomarqueurs.
Discussion : Nos résultats montrent que l’interchangeabilité de l’Ab42 et du ratio Abeta42/40 est limitée en pratique clinique courante et dans la classification AT(N).
Dominique GOUILLY (Toulouse), Camille TISSERAND, Leonor NOGUEIRA, Laura SAINT-LARY, Vanessa ROUSSEAU, Marie BENAITEAU, Marie RAFIQ, Jasmine CARLIER, Emilie MILONGO-RIGAL, Jean-Christophe PAGÈS, Jérémie PARIENTE
13:00 - 13:00
#27325 - Hydrocéphalie chronique de l’adulte (HCA) et variant comportemental de dégénérescence lobaire fronto-temporale (DLFT-vc) : une association non fortuite ?
Hydrocéphalie chronique de l’adulte (HCA) et variant comportemental de dégénérescence lobaire fronto-temporale (DLFT-vc) : une association non fortuite ?
Introduction
La physiopathologie de l’hydrocéphalie chronique de l’adulte (HCA) est multifactorielle et implique probablement des phénomènes neurodégénératifs.
L’objectif de cette étude était de comparer la prévalence de l’HCA dans la dégénérescence lobaire fronto-temporale comportementale (DLFTc) et dans la maladie d’Alzheimer (MA), puis de décrire l’association HCA-DLFTc, en analysant ses caractéristiques cliniques, radiologiques, et biologiques.
Patients et méthodes
Nous avons inclus les patients vus au CMRR de Nantes en 2019 pour une DLFTc ou pour une MA. Tous ont eu une évaluation clinique et neuropsychologique standardisée, et une IRM. Les critères de DLFTc probable et possible de Rascovsky et les critères de MA probable selon McKhann ont été utilisés. Le diagnostic d’HCA a été posé selon les critères de Relkins 2005 (excepté le critère de pression d’ouverture du LCS).
Puis nous avons comparé les caractéristiques cliniques, d’imagerie (IRM et imageries fonctionnelles relues par un radiologue et un médecin nucléaire, en aveugle du diagnostic), et biologiques de 11 patients HCA-DLFTc, 10 patients DLFTc et 6 patients HCA (appariés selon l’âge et le MMS).
Résultats
Le diagnostic d’HCA a été posé chez 7 (9,9%) des 71 patients DLFTc et 2 (1,1%) des 179 patients MA (p = 0,003).
Les patients HCA-DLFTc combinaient les caractéristiques cliniques et IRM des groupes DLFTc et HCA. Un patient HCA-DLFTc présentait une sclérose latérale amyotrophique (SLA).
En imagerie fonctionnelle, un hypométabolisme des ganglions de la base était observé chez tous les patients du groupe HCA-DLFTc, alors qu’il n’était retrouvé que chez 5/9 patients du groupe DLFTc (p = 0,03). Cette moindre fixation des ganglions de la base a été confirmée par une analyse quantitative.
Les biomarqueurs du LCS (Abeta42, T-Tau et P-Tau) étaient tous significativement abaissés dans le groupe HCA-DLFTc comparé au groupe DLFTc (p = 0,0002, 0,03 et 0,007 respectivement).
Conclusion
Nous rapportons pour la première fois à notre connaissance une prévalence de l’HCA plus élevée parmi une population de DLFTc (9,9%) que de MA (1,1%).
Les patients HCA-DLFTc combinent les caractéristiques de l’HCA : triade de Hakim, élargissement disproportionné des sillons et hydrocéphalie sur l’IRM, biomarqueurs du LCS abaissés, amélioration de la marche après dérivation, hypofixation des ganglions de la base, et de la DLFTc : troubles du comportement frontaux, atrophie frontale et/ou temporale, et pour un patient une SLA.
Il est surprenant que l’association de l’HCA et de la DLFTc n’ait pas encore été rapportée. D’autres investigations notamment neuropathologiques sont nécessaires pour confirmer cette association.
Hélène POUCLET-COURTEMANCHE (Nantes), Adrien DE GUILHEM DE LATAILLADE, Claire BOUTOLEAU-BRETONNIÈRE, Jesus AGUILAR-GARCIA, Edith BIGOT-CORBEL, Amandine PALLARDY, Vincent ROUALDES, Philippe DAMIER
13:00 - 13:00
#24103 - Influence de la taille de l’expansion de la répétition GGGGCC du gène C9orf72 sur différents aspects cliniques des formes familiales de dégénérescences lobaires fronto-temporales.
Influence de la taille de l’expansion de la répétition GGGGCC du gène C9orf72 sur différents aspects cliniques des formes familiales de dégénérescences lobaires fronto-temporales.
Introduction
L’expansion d’une répétition hexanucléotidique GGGGCC dans le gène C9orf72 est la principale cause génétique des Dégénérescences Lobaires Fronto-temporales (DLFT) et de la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA). Actuellement, les liens entre la taille de cette expansion dans les lymphocytes ou dans d’autres tissus et les paramètres cliniques et les phénotypes ainsi que la dynamique de l’expansion au cours du temps et des générations ne sont pas établis. Notre étude a porté sur la relation entre le nombre de répétitions et plusieurs facteurs cliniques (âge de début de la maladie, âge au prélèvement), le phénotype (DLFT versus SLA) et le stade de la maladie (porteurs de l’expansion au stade présymptomatique ou symptomatique).
Matériels et méthodes
La taille de l’expansion a été déterminée par Southern-Blot à partir de l’ADN extrait des lymphocytes de 125 porteurs, et de différentes régions du cerveau de 48 patients. Nous avons aussi examiné la dynamique des longues expansions ( > 1000 répétitions) au cours des générations en étudiant 16 transmissions parents-enfants. Nous avons réalisé la même étude dans de rares familles présentant de petites expansions (30 à 50 répétitions).
Résultats
Nous avons montré que le nombre de répétitions dans le sang ne prédit ni l’âge de début de la maladie, ni le phénotype clinique. Les différences de la taille de l’expansion parmi les porteurs sont principalement dues à l’âge au prélèvement. Une réduction du nombre de répétitions lors de la transmission parents-enfants est observée dans 11/16 cas, une augmentation de la taille de l’expansion est notée dans 4/16 cas. Ces observations ne dépendent ni du sexe, ni de l’âge de début du parent transmetteur. Les études dans le cerveau ont révélé un taux élevé de mosaïcisme somatique avec un nombre de répétitions plus élevé dans le cortex occipital que dans le cortex frontal et dans le cortex moteur primaire. Il n’y a pas de corrélation de la taille de l’expansion dans les cortex frontal et moteur avec les phénotypes DLFT ou SLA. Par ailleurs, le nombre de répétitions dans le cortex frontal est corrélé positivement avec l’âge de début, indépendamment du phénotype.
Discussion
Ces résultats montrent que les grandes expansions sont extrêmement variables mais n’augmentent pas systématiquement, arguant contre un phénomène d’anticipation dans les familles C9orf72, résultats identiques pour les petites expansions. Rechercher les acteurs moléculaires contribuant à cette variabilité peut être critique pour comprendre les divers mécanismes dynamiques conduisant à l’instabilité des expansions.
Agnès CAMUZAT, Mathieu BARBIER, Dario SARACINO, Marion HOUOT, Fabienne CLOT, Daisy RINALDI, Raquel SANCHEZ-VALLE, Anna ANTONELL, Richard LEVY, Philippe COURATIER, Vincent DERAMECOURT, Florence PASQUIER, Didier HANNEQUIN, Bruno DUBOIS, Charles DUYCKAERTS, Ellen GELPI, Alexis BRICE, Isabelle LE BER (Paris)
13:00 - 13:00
#27468 - La bcnv : présentation d’une batterie cognitive non verbale pour l’évaluation des capacités cognitives lors d’une atteinte langagière.
La bcnv : présentation d’une batterie cognitive non verbale pour l’évaluation des capacités cognitives lors d’une atteinte langagière.
Introduction. Le bilan cognitif à réaliser lorsqu’une atteinte langagière est rencontrée dans un contexte de trouble neurocognitif, et en particulier d’aphasie, est complexe à mettre en place. En effet, les tests cognitifs couramment utilisés dans la clinique sollicitent souvent la modalité verbale. Or, la qualité de la prise en charge est inhérente à une évaluation cognitive précise en complément d’un bilan langagier approfondi puisque des troubles cognitifs sont régulièrement rencontrés dans ce type de pathologies et peuvent eux-mêmes impacter les capacités langagières. Pour permettre la réalisation d’un bilan cognitif complet lors d’une atteinte langagière, la présente recherche conceptualise une batterie évaluant différentes fonctions cognitives en évitant les biais langagiers.
Matériel et méthode. La BCNV propose 9 épreuves évaluant différentes fonctions cognitives en privilégiant la modalité non verbale : praxies visuo-constructives, mémoire épisodique, mémoire de travail, fonctions visuo-spatiales, inhibition, flexibilité, raisonnement, attention sélective et orientation spatio-temporelle. Au cours de trois études, ces tâches seront testées auprès de plusieurs populations, toutes francophones et âgées de 50 à 80 ans. Les participants seront répartis en quatre groupes afin de contrôler l’effet de l’âge et du niveau socioculturel (50-65 ans, < 12 ans d’études ; 66-80 ans, < 12 ans d’études ; 50-65 ans, ≥ 12 ans d’études ; 66-80 ans, ≥ 12 ans d’études). La première étude portera sur la normalisation de la batterie auprès de participants sans atteinte cognitive (MOCA ≥ 26). La deuxième étude portera sur la validation de l’outil auprès de patients aphasiques en phase post-aiguë d’AVC sans trouble majeur de la compréhension orale. Une troisième étude investiguera l’utilité de cette batterie dans le cadre de pathologies neurodégénératives avec atteinte langagière, plus précisément auprès de patients APP ou MA (stade débutant/modéré). Pour ce faire, les sujets expérimentaux devront également réaliser un ensemble de tests de référence correspondant aux domaines cognitifs visés par les 9 épreuves.
Résultats attendus. Il est attendu que les populations expérimentales présentent des scores inférieurs à la population saine et que les résultats aux épreuves de la BCNV soient significativement corrélés aux résultats des épreuves de référence.
Conclusion. La normalisation des épreuves de la BCNV auprès d’une population saine et leur validation auprès de patients aphasiques, MA et APP permettra la composition d’un outil permettant d’évaluer précisément les capacités cognitives selon une modalité essentiellement non verbale. L’utilisation de cette batterie sera dès lors envisageable dans plusieurs situations combinant atteinte langagière et troubles neurocognitifs.
Laura BOUSARD (Mons, Belgique), Sandra INVERNIZZI, Laurent LEFEBVRE
13:00 - 13:00
#27329 - La douleur chronique prédit-elle l’évolution du déclin cognitif et le risque de démence dans une population de sujets âgés ? Analyses de l’étude PAQUID.
La douleur chronique prédit-elle l’évolution du déclin cognitif et le risque de démence dans une population de sujets âgés ? Analyses de l’étude PAQUID.
Introduction
Une douleur chronique (DC) est présente chez 40% des personnes de 65 ans et plus. Elle est associée à une altération des performances cognitives dans plusieurs études transversales. Les études longitudinales s’intéressant au lien entre DC, fonctionnement cognitif et risque de démence sont en revanche peu nombreuses et leurs résultats restent controversés.
Objectif : Evaluer le lien prospectif entre DC, évolution de différentes fonctions cognitives et risque de démence dans une population de sujets âgés.
Méthode
Population : issue de l’étude PAQUID, cohorte de sujets de 65 et plus en population générale; 713 sujets ayant bénéficié d’une évaluation de la douleur ont été inclus.
Variables étudiées :
- un questionnaire de douleur au suivi à 3 ans (ancienneté, fréquence et intensité).
- l’évaluation neuropsychologique réalisée tous les 2 à 3 ans sur 15 ans comprenant le MMSE, le test de barrage de Zazzo, le set test d’Isaacs, le test de rétention visuelle de Benton et les codes de Wechsler.
- La démence évaluée cliniquement tous les 2 à 3 ans pendant 24 ans.
- Analyses statistiques : Le lien entre la présence de DC à 3 ans et l’évolution globale des performances cognitives à 15 ans a été étudié avec des modèles mixtes à processus latent. Chaque score cognitif a ensuite été considéré séparément.
L’association entre DC et risque de démence sur 24 ans a été évaluée avec des modèles Illness-Death.
Les analyses ont été contrôlées pour l'âge, le sexe, le niveau d'éducation, les comorbidités, la dépression, les antidépresseurs et les analgésiques.
Résultats : Un lien significatif a été observé entre la présence d’une DC modérée à intense et un déclin cognitif plus important qui se limitait au test des codes de Wechsler (p=0,02). Aucune relation n'a été observée entre la DC et le risque la démence incidente (p = 0,78) ou son délai de survenue (p=0,22).
Conclusion : la présence d’une DC modérée ou sévère ne semble pas associée à un déclin cognitif accéléré touchant toutes les fonctions cognitives. De même, elle n’est pas associée au risque de démence à long terme. Le sur-risque de déclin cognitif se limiterait donc à la vitesse de traitement. Les mécanismes sous-jacents sont probablement multiples : attention captée par la DC au détriment des activités cognitives, contrôle de la DC engageant des structures frontales impliquées également dans la cognition, effets négatifs sur la cognition des neuromédiateurs sollicités par la DC.
Isabelle ROUCH (Saint-Etienne), Arlette EDJOLO, Bernard LAURENT, Elodie PONGAN, Jean-François DARTIGUES, Hélène AMIEVA
13:00 - 13:00
#27476 - La Force Perceptuelle Des Concepts Impacte t’elle Le Traitement Sémantique : Investigation De l’Age Adulte Au Vieillissement Sain et Dans La Maladie d’Alzheimer.
La Force Perceptuelle Des Concepts Impacte t’elle Le Traitement Sémantique : Investigation De l’Age Adulte Au Vieillissement Sain et Dans La Maladie d’Alzheimer.
Introduction. Les théories de la cognition incarnée suggèrent l’intervention des processus sensorimoteurs dans le traitement et la représentation sémantique (Barsalou, 2008). Cette hypothèse n’est toutefois que très peu investiguée dans le vieillissement. Pourtant, l’étude de l’ancrage des connaissances constitue un point de départ intéressant pour explorer les changements de la cognition liés à l’âge, avec ou sans trouble cognitif (Vallet, 2015). Alors que l’accumulation d’expériences chez les personnes âgées saines contribue à façonner le contenu de leur lexique et de leurs représentations sémantiques (Johns et al., 2019) et pourrait renforcer l’ancrage sensorimoteur des concepts, les perturbations neurophysiologiques présentes dans la maladie d’Alzheimer peuvent altérer négativement cet ancrage conceptuel (Vallet et al., 2013). L’objectif de cette étude sera d’investiguer les relations existantes entre le système perceptuel et conceptuel chez l’adulte jeune et leurs évolutions dans le vieillissement sain et pathologique (MA). Plus particulièrement, nous étudierons l’impact de la force perceptuelle (FP) sur le traitement sémantique ainsi que sa pertinence par rapport aux variables psycholinguistiques classiques (imageabilité, concrétude, familiarité, âge d’acquisition).
Méthodologie. Trois groupes de participants appariés en genre et niveau socio-culturel seront recrutés : jeunes adultes (18-35 ans ; N=30), personnes âgées saines (65-85 ans ; N=30 ; MMSE ≥28), patients présentant la MA au stade débutant (65-85 ans ; N=30 ; MMSE ≥20). Ils participeront à une tâche de catégorisation sémantique dans laquelle sont contrastés 56 mots présentant une FP forte (i.e. expérience sensorielle associée au concept élevée) et une FP faible (i.e. expérience sensorielle associée au concept pauvre), le contrôle de la FP étant issu d’une précédente étude (Miceli et al., 2021). Nous analyserons les temps de réponses et la précision des réponses. L’effet de la FP par rapport aux autres variables psycholinguistiques sera investigué à partir d’analyses de régression dans les trois groupes séparément. Nous étudierons ensuite l’effet de FP des mots (forte vs faible), l’effet de groupe et l’effet d’interaction entre les groupes et la FP des mots. Nous supposons que la force perceptuelle prédira la performance des sujets jeunes et que cet effet sera renforcé chez les sujets âgés ayant accumulé davantage d’expérience au cours de leur vie alors que ce ne sera pas le cas des patients chez qui des déficits des représentations sensorielles requises pour traiter un concept ont été mis en évidence (Vallet et al., 2013).
Aurélie MICELI, Erika WAUTHIA (Mons, Belgique), Laurent LEFEBVRE, Laurence RIS, Isabelle SIMOES LOUREIRO
13:00 - 13:00
#27480 - La lecture de mots à voix haute dans la maladie d’Alzheimer et l’aphasie primaire progressive variant sémantique : comparaison de deux populations.
La lecture de mots à voix haute dans la maladie d’Alzheimer et l’aphasie primaire progressive variant sémantique : comparaison de deux populations.
L’aphasie primaire progressive variant sémantique (APPvS) est une maladie neurodégénérative caractérisée par une atteinte prédominante de la mémoire sémantique. En lecture, les patients APPvS produisent des erreurs de régularisation sur les mots irréguliers. Ces erreurs ainsi que des erreurs visuelles, sont également observées dans la maladie d’Alzheimer (MA), où l’atteinte sémantique est précoce mais moins sévère. La lecture de mots restant peu étudiée dans la MA, notre étude vise à caractériser les habiletés de lecture à voix haute de mots isolés dans ces deux populations. 31 participants (âge = 79.8 +/- 6.4) répartis selon le diagnostic et le score au MMSE : 14 contrôles (29.1 +/- 0,9), 6 MA légers (23.2 +/- 2.2), 5 MA modérés (17.8 +/- 1.3) et 6 APPvS (24 +/- 4,1) ont réalisé une tâche de lecture de mots à voix haute. Celle-ci se compose de quatre groupes de 32 mots (N=128) (réguliers fréquents, réguliers peu fréquents, irréguliers fréquents, irréguliers peu fréquents), appariés sur la fréquence livres (23,2 +/- 25,4), le nombre de syllabes (1,78 +/- 0,6) et le nombre de voisins orthographiques (1,94 +/- 3,1) (Lexique 3.83) ainsi que sur l’âge d’acquisition (8,52 +/- 2,38), la concrétude (5,29 +/-1,39) et la valeur d’imagerie (5,89 +/- 0,8). L’analyse des taux de réponses correctes montre des performances similaires dans les quatre groupes de participants sur les mots réguliers fréquents (p=.73). Sur les mots réguliers peu fréquents, seul le groupe APPvS performe moins bien que les contrôles (p < .05). A la lecture des mots irréguliers fréquents et peu fréquents, les MA légers performent de manière similaire aux contrôles (p > .05), tandis que les MA modérés et les APPvS obtiennent des scores inférieurs à ces derniers (p < .05). Les APPvS réalisent davantage d’erreurs que les MA modérés sur ce type de mots (p < .05). Les erreurs les plus fréquentes sont de régularisation (67%) et visuelles (28%) chez les MA modérés, quant aux APPvS ils commettent 92% d’erreurs de régularisation et 3% d’erreurs visuelles. Les résultats montrent une préservation de la lecture au stade débutant de la MA et une altération des mots irréguliers au stade modéré, marquée majoritairement par des erreurs de régularisation et visuelles. Dans l’APPvS, les difficultés sont plus importantes que dans la MA et se manifestent sur les mots irréguliers et réguliers peu fréquents. Ces résultats peuvent constituer une piste pour l’adaptation du matériel d’activités de lecture auprès de ces populations.
Aurelia RENDÓN DE LA CRUZ (Mons (Belgique), Belgique), Sandrine BASAGLIA-PAPPAS, Chloé VICO, Eléonore ABRAHAM, Mandy ROSSIGNOL, Isabelle SIMOES LOUREIRO, Laurent LEFEBVRE
13:00 - 13:00
#24202 - La neurosarcoïdose : une vulnérabilité cérébrale se révélant par un ictus amnésique récurrent.
La neurosarcoïdose : une vulnérabilité cérébrale se révélant par un ictus amnésique récurrent.
Introduction : L’ictus amnésique touche dans 75% des cas des patients âgés de 50 à 70 ans. Il se manifeste par une amnésie antérograde aiguë, résolutive en quelques heures, sans autre signe neurologique associé, et peut s’accompagner d’une amnésie rétrograde. Il est souvent déclenché par une activité physique, ou bien par un stress émotionnel. L’IRM peut montrer un hypersignal de 1 à 3 mm de la partie latérale (CA1) de la corne d’Ammon, uni ou bilatéral, alors que l’EEG est normal. Différents mécanismes ont été décrits : atteinte hypoxique, aura migraineuse, hyperpression veineuse, … La répétition est rare, entre 2,9% et 23,8% en fonction des séries et des durées de suivi. Le principal facteur de risque de récurrences est la migraine. Nous décrivons un patient ayant fait 3 épisodes d’ictus amnésique en lien avec une neuro-sarcoïdose.
Cas clinique : Un homme agé de 31 ans se présente aux urgences pour la répétition en quatre mois d’un troisième épisode d’ictus amnésique répondant aux critères de Hodges et Warlow de 1990, durant plusieurs heures. L’examen clinique trouve un lupus pernio de l’aile du nez et des adénopathies axillaires. Une IRM cérébrale trouve un hypersignal méningé, des nodules méningés, un hypersignal de la queue de l’hippocampe gauche, une lésion amygdalienne droite sans prise de contraste et un nodule cortico-pial frontal droit se réhaussant après injection de gadolinium, avec œdème péri-lésionnel. Une ponction lombaire trouve une méningite lymphocytaire, un scanner thoraco-abdomino-pelvien des adénopathies diffuses. Une ponction d’une adénopathie montre une sarcoïdose. Des EEG standards successifs et une échographie cardiaque transthoracique sont normaux. Un traitement par corticothérapie associé à du Methotrexate ont permis une absence de récidive neurologique et un bon contrôle de la maladie sur le plan systémique après 4 mois d’évolution.
Discussion : Ce cas clinique souligne l’importance de réaliser une imagerie cérébrale en cas d’ictus amnésique, et encore plus en cas de récurrence, à la recherche d’un diagnostic différentiel (notamment ischémique) ou d’ictus amnésique lésionnel. Ils peuvent représenter jusqu’à 10% des patients, témoignant d’une vulnérabilité cérébrale sous-jacent à l’événement clinique. Chez notre patient, la physiopathologie de l’épisode est inconnue. Devant l’absence de terrain migraineux, ni d’argument pour une épilepsie, la vulnérabilité cérébrale sous jacente chez notre patient est la neurosarcoïdose.
Conclusion : Nous rapportons un premier cas d’ictus amnésique récurrent, probablement lésionnel, secondaire à une sarcoïdose avec atteinte neuro-méningée, soulignant l’importance de rechercher un facteur de vulnérabilité cérébrale devant un ictus amnésique.
Abdou TRAORÉ, Geoffroy HAUTECLOQUE-RAYSZ (Colmar), Camelia STAN, Marie Helene ARENTZ DUGAY, Monica-Aurelia GROZA, Claude GAULTIER, Francois SELLAL, Benjamin CRETIN
13:00 - 13:00
#24098 - Le dosage de la progranuline plasmatique dans le diagnostic génétique de démence frontotemporale.
Le dosage de la progranuline plasmatique dans le diagnostic génétique de démence frontotemporale.
Introduction
Les mutations ‘perte de fonction’ du gène GRN, codant pour la proteine progranuline, sont une cause génétique fréquente de démence frontotemporale (DFT). Une diminution de la progranuline dans le plasma est utilisée comme biomarqueur pour prédire la présence d’une mutation ou délétion de GRN. Il existe une remarquable hétérogénéité clinique dans les DFT associées aux mutations de GRN, dont les bases biologiques ne sont pas complètement expliquées. Dans ce travail, nous avons étudié l’expression de la progranuline plasmatique en tant que potentiel biomarqueur pour prédire l’âge au début, le phénotype clinique et l’évolution de la maladie. Nous avons évalué la trajectoire longitudinale des taux plasmatiques de progranuline dans une grande population de porteurs de mutations de GRN, ainsi que chez des témoins non porteurs, et nous avons déterminé les performances analytiques du test.
Matériels et méthodes
La population étudiée a été recrutée entre 2009 et 2019 par le réseau national français sur la DFT et les groupes d’étude PREVDEMALS et Predict-PGRN. Elle était composée de 160 porteurs d’une mutation GRN (129 patients et 31 présymptomatiques) et 133 témoins non mutés. Les dosages plasmatiques de la progranuline ont été réalisés avec la méthode ELISA. Pour 112 sujets (73 porteurs et 39 non porteurs) un à trois dosages supplémentaires ont été faits au cours du suivi clinique. Les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel SPSS25.
Résultats
L’analyse des témoins a montré que les niveaux plasmatiques de progranuline étaient plus faibles chez les hommes, et qu’il n’y avait pas de corrélation avec l’âge au prélèvement.
Nous avons confirmé qu’un taux abaissé est associé aux mutations de GRN, même chez les porteurs présymptomatiques quatre décennies avant l’apparition des symptômes de la maladie. Nous avons établi un seuil à 71 ng/mL pour les hommes (sensibilité 100%; spécificité 98,5%) et 77 ng/ml pour les femmes (96,4%; 98,5%). Il n’y avait aucune corrélation avec l’âge de début, le type de mutation, ni le phénotype clinique. Nous avons également fourni les premières preuves de la stabilité des niveaux de progranuline chez les porteurs tout au long de leur trajectoire longitudinale, sur une période de 4 ans.
Discussion
Nous avons confirmé que le dosage de la progranuline représente un marqueur stable, fiable et efficace pour le dépistage chez les patients atteints de DFT familiale, et plus largement chez les patients sans antécédents familiaux ou avec des présentations atypiques, moins susceptibles d’être référés pour un diagnostic moléculaire.
Dario SARACINO (Paris), Leila SELLAMI, Benoît RUCHETON, Imen BEN YOUNES, Agnès CAMUZAT, Daisy RINALDI, Stéphane EPELBAUM, Carole AZUAR, Richard LEVY, Sophie AURIACOMBE, Didier HANNEQUIN, Jérémie PARIENTE, Claire BOUTOLEAU-BRETONNIERE, Philippe COURATIER, Florence PASQUIER, Vincent DERAMECOURT, Mathilde SAUVEE, Marie SARAZIN, Julien LAGARDE, Carole ROUE-JAGOT, Isabelle DAVID, Eric LEGUERN, Bruno DUBOIS, Alexis BRICE, Fabienne CLOT, Foudil LAMARI, Isabelle LE BER
13:00 - 13:00
#27311 - Le pattern d’atrophie ou de connectivité fonctionnelle au sein du réseau du langage permet de distinguer le vieillissement typique de la maladie d’Alzheimer à un stade prodromal.
Le pattern d’atrophie ou de connectivité fonctionnelle au sein du réseau du langage permet de distinguer le vieillissement typique de la maladie d’Alzheimer à un stade prodromal.
Introduction : La maladie d'Alzheimer (MA) se caractérise par une atteinte langagière précoce (Taler, 2008). Cependant, peu d’études ont analysé la connectivité fonctionnelle du réseau du langage dans la Maladie d’Alzheimer (Mascali et al., 2018), et aucune, à notre connaissance, à un stade prodromal. La présente étude vise donc à mesurer l'étendue de l’atteinte langagière à un stade prodromal, et le pouvoir discriminant de marqueurs neuraux du langage à ce stade.
Matériels et méthodes : Vingt-quatre patients et 24 participants contrôles se sont soumis à une évaluation neuropsychologique et orthophonique complète, une IRM T1-3D et une IRMf au repos. Afin d’étudier les réseaux du langage au repos, des analyses seed-based ont été effectuées, en utilisant le gyrus frontal inférieur gauche et le gyrus temporal postérieur gauche comme régions-seed (atlas de Shirer, 2012). Ensuite, des analyses multivariées (Multivariate Pattern Analyses ; Haynes (2006)) ont été utilisée afin de déterminer si les deux groupes de participants pouvaient être distingués d’après le pattern d'atrophie des aires appartenant au réseau du langage, ou le pattern de connectivité fonctionnelle au sein de ce réseau.
Résultats : Le groupe MA présentait des troubles lexicaux lors du bilan orthophonique et lors de la production d’un discours narratif. En ce qui concerne la connectivité fonctionnelle, les analyses univariées n'ont pas été en mesure de discriminer les deux groupes. En revanche, les analyses multivariées pouvaient prédire au-dessus du niveau de la chance le groupe d’appartenance de chaque participant d’après le pattern atrophie au sein réseau du langage (95,8% ; p<0,0001) et de connectivité fonctionnelle au sein de ce réseau (64,5% ; p<0,05). Plus particulièrement, ces analyses ont révélé une hausse de la connectivité fonctionnelle au stade prodromal de la MA, positivement corrélée aux capacités langagières des patients.
Conclusions : Les analyses multivariées constituent un outil sensible pour l’étude de la (ré)organisation fonctionnelle et structurelle du réseau du langage.
Taler V, Phillips NA (2008) Language performance in Alzheimer’s disease and mild cognitive impairment: a comparative review. J Clin Exp Neuropsychol 30, 501–556.
Mascali D, et al. (2018) Disruption of Semantic Network in Mild Alzheimer’s Disease Revealed by Resting-State fMRI. Neuroscience 371, 38–48
Shirer WR, Ryali S, Rykhlevskaia E, Menon V, Greicius MD (2012) Decoding subject-driven cognitive states with whole-brain connectivity patterns. Cereb Cortex 22, 158–165
Haynes J-D, Rees G (2006) Decoding mental states from brain activity in humans. Nat Rev Neurosci 7, 523–534.
Aurélie PISTONO (GENT, Belgique), Mehdi SENOUSSI, Laura GUERRIER, Marie RAFIQ, Patrice PÉRAN, Mélanie JUCLA, Jérémie PARIENTE
13:00 - 13:00
#24110 - Le système A/T/(N) dans la maladie de Alzheimer du sujet jeune.
Le système A/T/(N) dans la maladie de Alzheimer du sujet jeune.
Objective. Based on the A/T/N (A= amyloid, T= tau, and N= neurodegeneration) model, we apply this classification to unravel the clinical diversity of early-onset Alzheimer’s disease (AD) patients (EOAD).
Methods. Two-hundred forty EOAD patients were selected has having disease onset before age of 65, clinical and imaging data (prominent amnestic, and non-amnestic as visual, language, frontal and motor presentations), and CSF exploration with at least pathological Ab1-42 levels. Patients were classified according to the A/T/N model on CSF AD biomarkers (A/T) and imaging characteristics (N) and compared. Voxel-based morphometry (VBM) study was performed on a subset of 86 patients to assess grey matter (GM) atrophy in each biologically defined group, and to correlate CSF-biomarkers with GM.
Results. Based on imaging, all patients were N+. A+T+ (typical profile) was found in 103 (43%) amnestic patients, 59 (25%) patients were A+T+ and non-amnestic, 29 (12%) were A+T- (atypical profile) and amnestic, and finally 49 (20%) were A+T- and non-amnestic. A higher proportion of A+T+ patients (64%) was classified as amnestic, whereas 63% of A+T- were classified as non-amnestic. The A+T+ group displayed a higher number of women, along with a wider and more marked GM atrophy; conversely, A+T- had less severe GM atrophy and longer disease duration. CSF Ab1-42 and P-tau were correlated with GM atrophy, respectively in posterior parietal and medial temporal regions.
Conclusions. EOAD patients with an atypical CSF profile (A+T-) have a longer disease duration and a less severe GM atrophy suggesting in turn a less aggressive AD “biotype”.
Marion HOUOT, Juliette HOFFSTETTER, Ines BEN ABDALLAH, Celine CHAMAYOU, Sophie FERRIEUX, Valentina LA CORTE, Foudil LAMARI, Stéphanie BOMBOIS, Elsa MHANNA, Olivier COLLIOT, Isabelle LE BER, Richard LEVY, Bruno DUBOIS, Stéphane EPELBAUM, Agnès MICHON, Raffaella Lara MIGLIACCIO (Paris)
13:00 - 13:00
#27382 - Le TCD-MA et le mini-QCS : présentation de deux outils complémentaires pour le dépistage rapide de l’altération lexicale et sémantique dans la maladie d’Alzheimer débutante.
Le TCD-MA et le mini-QCS : présentation de deux outils complémentaires pour le dépistage rapide de l’altération lexicale et sémantique dans la maladie d’Alzheimer débutante.
Introduction. L’altération lexicale et sémantique constitue une des premières manifestations de la maladie d’Alzheimer (MA). Les paraphasies sémantiques et les manques du mot traduisent le déficit lexical tandis que la perte des connaissances générales, notamment celles liées au sens des mots et des objets témoigne de l’altération sémantique. Dans le cadre de cette étude, nous proposons de présenter deux outils originaux de dépistage rapide de l’atteinte lexicale (avec le Test Court de Dénomination dans la Maladie d’Alzheimer : TCD-MA) et sémantique (avec le mini Questionnaire de Connaissances Sémantiques : mini-QCS) dans la MA débutante.
Matériel et méthode. Le mini-QCS comprend 12 questions à choix multiples interrogeant les propriétés sémantiques d’objets, d’animaux, de fruits et de légumes. Le TCD-MA est composé de 10 images en noir et blanc à dénommer spécifiquement sélectionnées pour leur capacité discriminative. Deux études distinctes ont été menées. La première étude visait à administrer le TCD-MA à 55 participants répartis en 2 groupes appariés sur les variables âge, sexe et niveau socio-culturel : 1) 26 personnes atteintes de MA au stade débutant (MMSE entre 20 et 25, 16 femmes, âge=76.77+/-6.2) et 2) 29 personnes âgées sans trouble cognitif (MMSE supérieur à 28, 14 femmes, âge=77.03+/-6.7). La seconde étude concernait le mini-QCS, administré à 77 participants répartis en 2 groupes appariés sur les variables âge, sexe et niveau socio-culturel : 39 personnes atteintes de MA au stade débutant (MMSE entre 20 et 25, 30 femmes, âge=77.69+/-1.06) et 28 personnes âgées sans trouble cognitif (MMSE supérieur à 28, 19 femmes, âge=76.24+/-0.97).
Résultats. Etude 1. Le groupe de personnes atteintes de MA présente des scores significativement inférieurs au TCD-MA comparativement aux scores des personnes du groupe contrôle, p < .001. Une courbe ROC montre que le seuil de 3 erreurs au test est évocateur d’un trouble de la dénomination. Etude 2. Les deux groupes obtiennent des performances statistiquement distinctes au mini-QCS en défaveur des patients MA, p < .001. Une courbe ROC montre que 3 erreurs est évocateur d’une altération sémantique.
Conclusion. Le mini-QCS et le TCD-MA sont deux outils originaux qui évaluent respectivement l’atteinte sémantique et lexicale dans la MA. Leur administration rapide (moins de 5 minutes) en fait deux instruments à privilégier dans le cadre du dépistage de la maladie. Des résultats inférieurs aux seuils proposés amèneront les praticiens à diriger leurs patients vers les neuropsychologues afin de réaliser un bilan neurocognitif complet.
Isabelle SIMOES LOUREIRO (Mons, Belgique), Sandra INVERNIZZI, Valentine MALOU, Mathilda TAVERNE, Sandrine BASAGLIA-PAPPAS, Laurent LEFEBVRE
13:00 - 13:00
#27301 - Les hypersignaux de la substance blanche du splenium du corps calleux prédisent le déclin cognitif chez des patients suivis en consultation mémoire.
Les hypersignaux de la substance blanche du splenium du corps calleux prédisent le déclin cognitif chez des patients suivis en consultation mémoire.
Introduction :
Les hypersignaux de la substance blanche (HSB) sont très fréquemment rencontrés au cours du vieillissement et sont associés à de moins bonnes performances cognitives. Des études récentes suggèrent que les HSB situés dans la région du corps calleux (CC) sont particulièrement pertinents dans le contexte des troubles neurocognitifs, car fortement associés aux déficits cognitifs, ainsi qu’aux biomarqueurs amyloïdes et de neurodégénérescence. Cette étude cherche à préciser si les HSB dans les sous-régions du CC (genou, corps, splenium) affectent les performances cognitives chez des patients recrutés en consultation mémoire.
Méthodes :
Les patients inclus dans cette étude étaient recrutés en consultation mémoire (cohorte MEMORA) et devaient avoir réalisé une évaluation clinique et une IRM encéphalique (T1 et FLAIR) dans les 6 mois autour de la visite initiale. Le logiciel QyScore® a été utilisé pour la segmentation automatique des HSB dans le CC, ainsi que des volumes hippocampiques. Les associations (transversales et longitudinales) entre HSB du CC et performances cognitives, évaluées par le Mini-Mental State Examination (MMSE), ont été évaluées à l'aide de régressions linéaires multivariées et de modèles mixtes.
Résultats :
Parmi les 236 patients inclus (âge moyen 76,2 ± 8,8 ans ; MMSE moyen 23,6 ± 4,9), 111 avaient une maladie d'Alzheimer clinique probable (AD), 20 avaient un trouble cognitif vasculaire (TCV), 22 avaient un trouble cognitif mixte (MA-TCV), 18 avaient un autre diagnostic de TNC et 65 avaient une plainte cognitive subjective.
Les analyses transversales retrouvaient les HSB du splenium du CC significativement associés au MMSE (p=0,03, n=199) après ajustement pour le diagnostic et le niveau d’éducation, mais pas après ajustement pour les volumes hippocampique et d’HSB totaux.
Les analyses longitudinales, avec un suivi jusqu'à 5 ans, ont montré que les HSB du splenium du CC étaient associés à un déclin plus rapide du MMSE (p < 0,001, n=143) après ajustement pour le niveau d'éducation, le diagnostic, les volumes hippocampique et d’HSB totaux. Les HSB du genou et du corps du CC n'étaient pas associés au déclin cognitif (respectivement p=0,92 et p=0,23, n=124).
Discussion :
Les HSB dans la région du splenium du CC sont fortement associés au déclin cognitif, alors que les HSB dans le genou et le corps du CC ne le sont pas. Cette étude souligne la pertinence clinique des HSB du CC postérieur dans une population issue de consultation mémoire et ouvre de nouvelles perspectives pour mieux comprendre la physiopathologie de ces lésions.
Antoine GARNIER-CRUSSARD (Lyon), Virginie DAUPHINOT, François COTTON, Achille TEILLAC, Enrica CAVEDO, Philippe TRAN, Gaël CHETELAT, Pierre KROLAK-SALMON
13:00 - 13:00
#25995 - Les indicateurs neuropsychologiques d'évolution des plaintes cognitives subjectives.
Les indicateurs neuropsychologiques d'évolution des plaintes cognitives subjectives.
Introduction : Certains patients présentent une plainte cognitive subjective (PCS) qui évolue vers un trouble neurocognitif (TNC), tandis que d'autres restent stables, cependant les déterminants neuropsychologiques de cette évolution n'ont pas été identifiés. Objectif : Notre objectif était d’analyser les indicateurs neuropsychologiques du bilan neuropsychologique initial qui permettraient de discriminer les patients avec PCS évoluant vers un TNC de ceux qui restent stables.
Matériels et méthodes : Nous avons inclus de façon rétrospective des patients de la consultation mémoire du Centre Hospitalier Universitaire d’Amiens avec PCS et ayant bénéficié d’au moins 3 bilans neuropsychologiques espacés d’au moins 6 mois. Les relations entre les changements des scores des domaines spécifiques (fonctions exécutives, mémoire, fonctions visuoconstructives, langage et vitesse de traitement), et du score cognitif global (SCG) selon le statut final ont été analysées à l’aide d’un modèle linéaire mixte généralisé. Dans un second temps, une analyse canonique discriminante linéaire avec sélection pas-à-pas a été utilisée afin d’identifier les facteurs associés à un risque d’évolution des PCS.
Résultats : Parmi les 80 PCS, 11 ont évoluées vers un TNC. Considérant le SCG, l’effet du statut final (« PCS stable » versus « PCS évolutive ») était significatif avec des scores plus faibles au bilan initial chez les PCS ayant évoluées vers un TNC. L’interaction « statut final x domaine cognitif » était également significative (lambda de Wilks=0,800 ; p=0,017), en raison des scores initiaux plus faibles en vitesse et mémoire (respectivement p=0,005 et p=0,05) dans le groupe « PCS évolutives ». Au bilan initial, la combinaison associant l’âge, les scores de mémoire (somme du rappel total) et de vitesse de traitement prédisait le risque d’évolution d’une PCS avec une sensibilité de 91%, une spécificité de 78%, une valeur prédictive négative de 98% et une valeur prédictive positive de 40%.
Conclusion : Ces résultats constituent une première étape (en attendant des études prospectives) afin d’aider les cliniciens à identifier les cas de PCS à risque de progression et, en particulier, à identifier les patients avec PCS qui ne progresseront pas, en examinant les indicateurs neuropsychologiques du bilan initial.
Alexandre PERRON (Amiens), Martine ROUSSEL, Sandrine WANNEPAIN-DESPRETZ, Mélanie BARBAY, Agnès DEVENDEVILLE, Olivier GODEFROY, Daniela ANDRIUTA
13:00 - 13:00
#24094 - L’Education Thérapeutique : un outil remarquable dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer.
L’Education Thérapeutique : un outil remarquable dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer.
Introduction
Nous avons répondu à un appel d’offre de l’ARS Rhône Alpes pour mettre en place un programme d’Education Thérapeutique Alzheimer pour le patient et son aidant en 2018. Nous avons été retenus pour être formé et nous avons pu mettre en place ce programme dès le mois de décembre.
Matériels et Méthodes
Notre programme comporte 5 ateliers, répartis, sur 5 semaines consécutives où sont accueillis simultanément le patient et son aidant. Il est précédé d’un rendez-vous pour faire le bilan d’éducation personnalisé et il est suivi un mois plus tard d’une consultation. Il fait suite à la consultation d’annonce au cours de laquelle il peut être proposé.
Nous avons réalisé une session par trimestre depuis, regroupant 4 à 6 couples patient-aidant. Notre programme a un peu évolué au fil des sessions et de notre expérience. Des éléments qui nous paraissaient intéressant se sont révélés peu productifs. L’importance de ce programme repose sur l’échange que l’on arrive à mettre en place entre les participants, multipliant ainsi les propositions en fonction des expériences
L’intérêt de prendre en charge le couple patient-aidant est évident, cela permet de compléter l’évaluation du patient et de mettre en valeur les facultés préservées aux yeux de l’aidant, et pour celui-ci de pouvoir rencontrer d’autres aidants et pouvoir exprimer sans crainte ses doutes, ses angoisses.
Résultats
Nous avons réalisé à ce jour 6 sessions avec un seul abandon, et trois absences en lien avec des problèmes de santé des aidants et parfois à la non acceptation de la maladie de son parent.
Les échanges ont été très constructifs conduisant à l’acceptation d’être aidé grâce à la rencontre avec l’Equipe Spécialisée Alzheimer.
Conclusion
La mise en place de ce programme a permis de fédérer l’ensemble de l’équipe autour de la prise en charge de cette maladie, chacun comprenant ainsi l’importance de son rôle, il nous a permis d’adapter notre discours.
Pour une bonne réussite, il faut absolument que l’aidant accepte la maladie de son parent, pour cela la consultation d’annonce doit être faite sereinement et de manière éclairée.
Ce programme permet de mettre en place des aides beaucoup plus rapidement qu’avec une simple consultation pour pouvoir maintenir le patient à domicile. Le discours répété de différentes façons, les échanges entre participants sont un formidable moteur pour cette prise de conscience de la maladie.
Danielle TAVERNIER (THONON)
13:00 - 13:00
#23950 - Maladie à corps de Lewy : caractère pronostique du syndrome clinique initial.
Maladie à corps de Lewy : caractère pronostique du syndrome clinique initial.
Contexte : La maladie à corps de Lewy (MCL) est une maladie neurodégénérative associant classiquement un trouble neurocognitif, un syndrome extrapyramidal et des hallucinations visuelles. Ces symptômes peuvent fluctuer pour un même individu au cours de l’évolution, voire quotidiennement. En outre, la part de chaque symptôme peut différer entre les patients avec un syndrome clinique initial prédominant moteur (SCIp M) ou neurocognitif (SCIp NC). L’influence de ce syndrome initial sur le pronostic et l’évolution de la maladie reste insuffisamment étudiée. L’objectif de l’étude était de déterminer quelle peut être la valeur prédictive du SCIp vis-à-vis de l’évolution de la MCL.
Méthode : L’étude a rétrospectivement recensé tous les patients avec diagnostic de MCL dans le service de Neurologie du CHU de Rouen entre janvier 2008 et décembre 2018. Les patients inclus dans l’analyse répondaient aux critères du 4ème Consensus pour le diagnostic de la MCL avec un suivi de plus d’un an. Les 86 patients inclus ont été différentiés en un groupe SCIp M (n=37) et un groupe SCIp NC (n=49). Le critère primaire d’évaluation était la durée avant la survenue du premier évènement signant une évolution défavorable : décès, institutionnalisation ou score Mini Mental State Examination (MMSE) < 10. Les courbes de survie avant la survenue du critère d’évolution défavorable ont été comparées par un test du Log-Rank. Les données de biomarqueurs Alzheimer après ponction lombaire ont été relevées lorsqu’elles étaient disponibles.
Résultats : La survie avant survenue du critère d’évolution défavorable était significativement plus importante dans le groupe SCIp M (p<0,0018). A 5 ans du début des symptômes, cette survie était de 79% dans le groupe SCIp M contre 46% dans le groupe SCIp NC. Dans le groupe SCIp NC avec biomarqueurs (n=22), 5 patients avaient un profil compatible avec une maladie d’Alzheimer (22,7%). Dans le groupe SCIp M avec biomarqueurs (n=21), aucun patient n’avait de profil compatible (p=0,04).
Discussion : Notre étude a montré que les patients au syndrome clinique initial prédominant neurocognitif présentaient une évolution plus sévère que les patients dont le syndrome clinique initial prédominant était moteur. Une hypothèse pour l’expliquer serait une plus forte proportion de lésions de maladie d’Alzheimer associée par comorbidité dans le groupe SCIp NC. C’est ce que peut suggérer la part plus importante de biomarqueurs compatibles avec un profil Alzheimer dans ce groupe. Néanmoins, d’autres hypothèses comme la répartition des lésions cérébrales ou leur profil dynamique pourraient également participer.
Melina SLAMA (Dieppe), David WALLON, David MALTÊTE, Romain LEFAUCHEUR
13:00 - 13:00
#25921 - Maladies d’Alzheimer, à Corps de Lewy et de Creutzfeldt-Jakob: distribution des valeurs de l’alpha-synucléine et des chaines légères de neurofilaments dans le liquide cérébrospinal.
Maladies d’Alzheimer, à Corps de Lewy et de Creutzfeldt-Jakob: distribution des valeurs de l’alpha-synucléine et des chaines légères de neurofilaments dans le liquide cérébrospinal.
1) Introduction
Les diagnostics de Maladie d’Alzheimer (MA) et de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) bénéficient de l’utilisation de biomarqueurs reflétant respectivement la physiopathologie Tau, amyloïde, et la lyse neuronale intense. En revanche, pour les démences à corps de Lewy (DCL), la mesure quantitative de l’alpha synucléine totale (a-Syn) n’est pas encore validée. D’autre part, les concentrations d’a-Syn comme des Neurofilaments à chaine légère (NFl) dans le liquide cérébrospinal (LCS) ont été décrites comme très augmentées dans la MCJ. Notre objectif est de faire le point sur l’apport des marqueurs NFl et l’a-Syn dans le LCS pour le diagnostic différentiel de pathologies neurodégénératives, qui est parfois peu aisé.
2) Patients et Méthodes
Les 112 patients ont été sélectionnés après discussion lors de réunions pluridisciplinaires selon les critères diagnostiques internationaux en fonction des examens cliniques, radiologiques et biologiques disponibles. Ils ont été répartis en 4 groupes : démence à Corps de Lewy (n=21), maladie de Creutzfeldt-Jakob (n=42), maladie d’Alzheimer (n=24) et maladie psychiatrique primaire (PSY, n=25). Les dosages de l’a-Syn totale et des NFl dans le LCS ont été réalisés avec deux trousses commerciales ELISA (hSYN total ELISA; AJ Roboscreen GmbH ; NF-Light® ELISA, Uman Diagnostics®).
3) Résultats
Dans le groupe de patients MCJ, les concentrations d’a-Syn et de NFl sont significativement plus élevées que pour les groupes MA, DCL et PSY (p < 0,0001). Les concentrations de NFl sont également augmentées chez les MA et les DCL par rapport à la population PSY. Les concentrations d’a-Syn sont augmentées chez les MA par rapport aux DCL et aux PSY. Pour une valeur < 426ng/L, l’a-Syn totale permet de discriminer les DCL par rapport aux MA avec une sensibilité / spécificité respectives de 85% et 83 %.
4) Discussion - Conclusion
La population MCJ présente des profils biologiques bien distincts des autres groupes, avec les plus fortes concentrations pour les deux marqueurs étudiés. Les NFl sont augmentés dans les populations MA comme DCL, ce qui n’en fait pas un bon marqueur discriminant entre ces deux pathologies. Les NFl permettent néanmoins de bien discriminer la population PSY. L’augmentation d’a-Syn totale dans la MA par rapport au groupe DCL permet de différencier les populations, avec des recoupements importants ne permettant pas d’envisager une utilisation en routine clinique. Il pourrait cependant être intéressant d’évaluer ce dosage dans une cohorte de patients présentant une pathologie mixte associant une MA avec Corps de Lewy.
Flora KACZOROWSKI (Lyon HCL), Mathieu VERDURAND, Maité FORMAGLIO, Hélène MOLLION, Ingolf LACHMANN, Anthony FOURIER, Armand PERRET-LIAUDET, Isabelle QUADRIO
13:00 - 13:00
#27475 - Marqueurs cholinergiques comme outils prédictifs de la réponse thérapeutique dans la maladie d’Alzheimer / Cholinergic markers as a predictive tool of the therapeutic response in Alzheimer’s disease / Marcadores colinérgicos como herramienta predictiva de.
Marqueurs cholinergiques comme outils prédictifs de la réponse thérapeutique dans la maladie d’Alzheimer / Cholinergic markers as a predictive tool of the therapeutic response in Alzheimer’s disease / Marcadores colinérgicos como herramienta predictiva de.
Introduction
L’efficacité des inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (AChE) n’a jamais été évalué dans la maladie d’Alzheimer (MA) selon les nouveaux critères de même que l’existence de la cible thérapeutique (déficit en acétylcholine [ACh]).
L’objectif est d’évaluer si le taux d’ACh et l’activité de l’AChE du liquide cérébro-spinal (LCS) prédisent la réponse thérapeutique dans une population de patients souffrants de MA selon les nouveaux critères.
Méthodes
Etude prospective monocentrique non randomisée incluant des patients souffrant d’une MA selon les nouveaux critères (Clinical trial : NCT03090854). Dosage de l’activité de l’AChE par ELISA, et de l’ACh par spectrométrie de masse. Evaluation de la réponse thérapeutique à 6 mois par l’échelle cognitive ADAS-Cog (Alzheimer’s Disease Assesment Scale [cognitive part]).
Nous évaluerons la différence de la valeur moyenne du taux d’ACh et de l’activité de l’AChE dans le LCS entre les groupes répondeurs et non répondeurs des patients.
Résultats
Inclusion de 100 patients entre novembre 2017 et juin 2020, dont 64 femmes et 36 hommes. Âge moyen de 72,9 ans (SD 7,9). MMSE moyen à l’inclusion de 21,6/30 (SD 4,9). ADAS-Cog moyen à l’inclusion de 18,8/70 (SD 9,8) et de 18,7/70 à 6 mois (SD 11,2).
Sur les résultats préliminaires, on ne retrouve pas de différence significative entre les patients répondeurs et non répondeurs pour la moyenne du taux d’ACh ou d’activité de l’AChE.
Il est observé une différence significative de moyenne du score ADAS-Cog à l’inclusion entre patients répondeurs et non répondeurs (p = 0.003), et une corrélation positive entre le taux de choline et la variation du score ADAS-Cog sous traitement (p = 0.04).
Discussion et conclusion
Nos résultats préliminaires ne retrouvent pas de valeur prédictive à l’ACh ou l’activité de l’AChE sur la réponse au traitement mais suggèrent une meilleure réponse au traitement lorsque les troubles cognitifs sont avancés (échelle ADAS-Cog) ou lorsque le taux de choline dans le LCS est bas.
L’approche clinico-biologique de notre étude est d’un intérêt tout particulier pour la mise en place d’une médecine personnalisée, et pourrait être appliquée à d’autres traitements ciblant les neurotransmetteurs.
Clément AVENEAU (Paris), Elodie BOUAZIZ-AMAR, Julien DUMURGIER, Marta SANCHEZ-ORTIZ, Emmanuel COGNAT, Claire HOURREGUE, Claire PAQUET
13:00 - 13:00
#25920 - Particularités des marqueurs dans le liquide cérébrospinal pour les patients atteints d’un trouble neurocognitif vasculaire ou mixte.
Particularités des marqueurs dans le liquide cérébrospinal pour les patients atteints d’un trouble neurocognitif vasculaire ou mixte.
Introduction
Les troubles neurocognitifs (TNC) vasculaires représentent la deuxième étiologie des TNC après la maladie d’Alzheimer (MA). Ils peuvent être secondaires à différentes étiologies parmi lesquelles des lésions de la substance blanche (microangiopathie). Les lésions vasculaires sont fréquemment associées à un processus neurodégénératif, on parle alors de TNC d’origine mixte. L’objectif du poster est de décrire les concentrations des différents marqueurs mesurés dans le liquide cérébrospinal (LCS) pour les patients atteints de MA, de TNC vasculaire pur et de TNC mixte (MA + vasculaire).
Patients et méthodes
Les trois cohortes ont été constituées en incluant 81 patients pour lesquels un diagnostic de TNC avait été proposé lors de réunions de concertation pluridisciplinaire, en regard de l’ensemble des résultats des examens cliniques, radiologiques et biologiques disponibles. Seule la microangiopathie a été prise en compte pour les TNC vasculaires ou mixtes. Les cohortes étaient toutes appariées en âge et en sexe.
- 34 patients constituaient la cohorte MA probable : marqueurs MA positifs / Fazekas ≤ 1
- 25 patients constituaient la cohorte TNC mixte : marqueurs MA positifs / Fazekas ≥ 2
- 22 patients constituaient la cohorte TNC vasculaire possible : marqueurs MA négatifs / Fazekas ≥ 2.
Les dosages dans le LCS pour la protéine Tau totale, la Tau phosphorylée en position 181, le peptide amyloïde Abêta 1-42, le peptide amyloïde Abêta 1-40 et les neurofilaments ont été réalisés par technique ELISA (Innotest® et Uman Diagnostic®).
Résultats
Les patients atteints d’un TNC vasculaire présentaient des concentrations normales de Tau totale et Tau phosphorylée en position 181 en comparaison de l’augmentation des cohortes MA et TNC mixte. Le peptide amyloïde Abêta 1-42 était abaissé de manière identique entre les 3 cohortes. Le ratio amyloïde Abêta 1-42 / Abêta 1-40 était diminué dans les groupes MA et TNC mixte mais restait normal pour le groupe TNC vasculaire. Les neurofilaments étaient augmentés pour les TNC vasculaire et mixte en comparaison du groupe MA.
Conclusion
Dans les TNC vasculaires, les marqueurs MA montrent une diminution isolée du peptide Abêta 1-42, corrigée par l’analyse du ratio Abêta 1-42 / Abêta 1-40. Les neurofilaments sont par contre augmentés dans cette étiologie, à la différence de la Tau totale. Finalement, l’augmentation plus importante des neurofilaments pour le TNC mixte par rapport à la MA seule semble témoigner d’un processus additif des effets de lyse neuronale de ces deux étiologies.
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Anthony FOURIER (LYON), Maïté FORMAGLIO, Flora KACZOROWSKI, Hélène MOLLION, Isabelle QUADRIO
13:00 - 13:00
#24039 - Prescription des psychotropes en unités de soins de longue durée.
Prescription des psychotropes en unités de soins de longue durée.
INTRODUCTION : Les sujets âgés hospitalisés sont particulièrement vulnérables aux problèmes de iatrogénie médicamenteuse en lien avec l’usage des psychotropes. Nous voulions évaluer la fréquence et la pertinence de leur prescription. Les patients hospitalisés en Unités de Soins de Longue Durée (USLD), qui présentent de lourdes pathologies, nous semblaient être une population de choix pour étudier cette problématique.
MÉTHODES : Évaluation des Pratiques Professionnelles sous la forme d’une étude observationnelle suivie d’un plan d’action. Nous avons inclus les patients hospitalisés en USLD dans le Centre Hospitalier Princesse Grace (Monaco). Une fiche de recueil était remplie pour chaque patient. Après analyse, un plan d’action a été effectué, avec présentations de diaporamas et discussions avec les médecins prescripteurs. Chacune des prescriptions était débattue afin de savoir si elle devait être modifiée.
RÉSULTATS : 135 patients ont été inclus (âge moyen de 87.4 ans). 77 patients (57%) avaient une prescription de benzodiazépine anxiolytique, dont une majorité de formes à demi-vie courte (Oxazépam et Alprazolam). Les molécules à demi-vie longue, peu nombreuses, doivent être réservées à des indications spécialisées. Au total, 10 traitements benzodiazépines ont été arrêtés. 12 patients avaient une prescription d’Hydroxyzine, dont 7 ont pu être suspendues. L’usage de cette molécule aux propriétés anticholinergiques devrait être évité en gériatrie. 27 patients (20%) prenaient des hypnotiques, avec 25 prescriptions de Zopiclone, dont 5 ont pu être arrêtées. 1 seule prescription de Mélatonine était notée : son usage serait à développer. Seuls 13 patients (9.6%) prenaient des antipsychotiques. 2 prescriptions d’antipsychotiques de 1ère génération ont été arrêtées. L’objectif « zéro antipsychotique » doit être recherché. Aucun allongement de l’intervalle QT n’était remarqué avec ces traitements, mais un rappel sur les modalités de la surveillance ECG a été effectué. 61 patients étaient traités par antidépresseurs (45.2%) avec une majorité d’Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine (39 prescriptions). Les 2 prescriptions d’antidépresseurs tricycliques ont été arrêtées, et leur usage doit être limité. 7 autres antidépresseurs, dont l’utilité n’était plus certaine, ont été suspendus. Un patient avait un allongement de l’espace QT sous Citalopram. Plusieurs antidépresseurs stimulants (Venlafaxine, Sertraline) ont été décalés du soir au matin. Seuls 6 patients prenaient des thymorégulateurs, leur utilisation pourrait être plus fréquemment évoquée.
CONCLUSION : Si les prescriptions de psychotropes suivent globalement les recommandations, cette EPP a permis de nombreuses modifications tout en rappelant les bonnes pratiques gériatriques. Nous recommandons cette démarche afin d’améliorer la qualité de nos prescriptions.
Benjamin JACQUET, Sandrine LOUCHART DE LA CHAPELLE (Monaco, Monaco), Déborah COHEN, Véronique OBRECHT, Marie-Pierre PUTETTO, Corinne FURDERER, Alain PESCE, Solange HESSE, Kévin POLET
13:00 - 13:00
#27473 - Progression vers le développement clinique du RG6102, un traitement ciblant l’amyloïde, avec des propriétés de pénétration cérébrale supérieures.
Progression vers le développement clinique du RG6102, un traitement ciblant l’amyloïde, avec des propriétés de pénétration cérébrale supérieures.
OBJECTIFS : Nous décrivons ici le développement du RG6102, une combinaison d’un anticorps monoclonal bispécifique (mAb) combinant l'anticorps gantenerumab, anti-β-amyloïde, avec un module « Brain Shuttle » (transporteur cérébral) qui se lie spécifiquement au récepteur de la transferrine 1 (TfR1). La transcytose active médiée par TfR1 à travers la barrière hémato-encéphalique peut permettre un plus important engagement de la cible et de la clairance du peptide β-amyloïde grâce à une pénétration cérébrale plus rapide et plus étendue.
MÉTHODES : RG6102 a été caractérisé in vitro et in vivo, y compris par une étude pharmacocinétique (PK) à dose unique chez des primates non humains (PNH). Un modèle de pharmacocinétique/pharmacodynamie (PK/PD) a été développé en combinant les données de cette étude PK avec des informations du profil PK/PD du gantenerumab établi cliniquement sur l'élimination de la plaque β-amyloïde, et utilisé pour établir la sélection de la dose pour la première étude de dose unique ascendante (SAD) chez l’homme, du RG6102 (NCT04023994).
RÉSULTATS : Lors de l'administration intraveineuse du RG6102 chez le PNH, une augmentation de 6 à 17 fois de l'aire sous la courbe à la concentration d'équilibre dans le cerveau, ou supérieure à 30 fois la concentration maximale (Cmax), comparativement au gantenerumab, a été observée dans différents tissus cérébraux. Les données préliminaires de l’étude SAD incorporées dans le modèle translationnel PK/PD prédisaient une clairance systémique plus rapide que la projection allométrique. Un rapport liquide céphalo-rachidien (LCR)/plasma humain de ~0,8% a été mesuré.
CONCLUSION : Dans les études précliniques sur les PNHs, le RG6102 (Brain Shuttle - gantenerumab) a montré une augmentation de l’exposition et une distribution étendue dans le cerveau, par rapport au gantenerumab. Les premières données chez l'homme ont révélé un rapport LCR/plasma nettement augmenté pour le RG6102 par rapport aux mAb typiques (~0,8% contre 0,1–0,2%). Des études sont en cours chez des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer pour tester si ces résultats se traduisent par un effet pharmacodynamique amélioré (réduction de l’amyloïde mesurée par imagerie PET) dans le but ultime d'améliorer les résultats cliniques.
Luka KULIC (Basel, Suisse), Carsten HOFMANN, Niels JANSSEN, Hans Pete GRIMM, João ABRANTES, Vanessa SCHUMACHER, Maddalena MARCHESI, Jens NIEWÖHNER, Svoboda HANNO
13:00 - 13:00
#24096 - Pronostic des patients MCI-AD par Machine Learning basé sur des données multiomiques plasmatiques.
Pronostic des patients MCI-AD par Machine Learning basé sur des données multiomiques plasmatiques.
Introduction : Le déficit cognitif léger dû à Alzheimer (Mild Cognitive Impairment due to AD, noté MCI-AD) est un stade cognitif intermédiaire entre un état cognitif normal et la démence de type maladie d’Alzheimer (MA). Bien qu'il soit possible de diagnostiquer certains patients atteints de MCI-AD, il est toujours impossible d’identifier ceux qui convertiront rapidement vers la démence. Un test sanguin capable de pronostiquer une démence prochaine serait important pour le recrutement et l’inclusion de participants lors d’essais cliniques. Lors de notre preuve de concept clinique sur 232 échantillons de plasma, nous avons identifié une combinaison de 25 biomarqueurs plasmatiques spécifiques à la MA. L’objectif de cette analyse complémentaire était d’évaluer la pertinence de ces biomarqueurs pour distinguer parmi les patients MCI-AD ceux qui convertissent vers la démence Alzheimer en 2 ans ou moins.
Méthodes : 35 patients MCI-AD ont été prélevés en plasma et en LCR, puis suivis cliniquement jusqu’à l’apparition de leur démence Alzheimer. Les échantillons de LCR ont été analysés par dosage ELISA et les plasmas par spectrométrie de masse globale. La cohorte a été subdivisée en deux groupes en fonction du temps de conversion vers la démence Alzheimer. Les biomarqueurs plasmatiques de conversion ont été identifiés par élimination récursive (Recursive Feature Elimination) parmi les 25 biomarqueurs pré-identifiés. Une classification binaire a ensuite développée et sa performance déterminée par validations croisées.
Résultats : 14 patients MCI-AD ont converti en démence en moins de 2 ans alors que 21 ont converti entre 3 et 13 ans. Le dosage des biomarqueurs Aβ42 et PTau181 dans le liquide céphalo-rachidien n’a pas permis de pronostiquer l’apparition de la démence dans les deux ans. Parmi le panel de 25 biomarqueurs initial, 18 (10 protéines, 8 métabolites) ont été identifiés comme étant nécessaires pour déterminer la durée de de conversion. Une régression logistique basée sur ces 18 biomarqueurs a permis d’obtenir une sensibilité de 85,7 % et une spécificité de 100 % (résultats obtenus après 5 validations croisées).
Conclusion : Dans cette étude rétrospective et monocentrique, nous avons obtenu une spécificité élevée (100%) permettant d’identifier les participants atteints de MCI-AD convertissant en une démence Alzheimer dans les deux ans. Ces données restent à confirmer avec un nombre d’échantillons plus important et auprès de centres d’investigations supplémentaires. Néanmoins, cela suggère une pré-identification possible des patients convertissant rapidement en démence Alzheimer et qui pourrait être utilisable pour l’inclusion des patients lors d’essais cliniques.
Benoît SOUCHET (Paris), Alkeos MICHAÏL, Baptiste BILLOIR, Francois MOUTON-LIGER, Claire PAQUET, Jérôme BRAUDEAU
13:00 - 13:00
#26292 - Quelles connaissances sur la maladie à corps de Lewy comparativement à la maladie d'Alzheimer ?
Quelles connaissances sur la maladie à corps de Lewy comparativement à la maladie d'Alzheimer ?
Introduction. La maladie à corps de Lewy (MCL) est une maladie neurodégénérative fréquente justifiant une[ad1] prise en soin spécifique, mais qui reste très largement sous diagnostiquée. Notre objectif était de faire un état des lieux précis des connaissances de la MCL par les professionnels de santé en comparaison avec la Maladie d’Alzheimer (MA), pour mieux comprendre les raisons de ce sous-diagnostic.
Méthodes. Nous avons mené une étude descriptive et analytique traitant les résultats d’un questionnaire en ligne déployé vers des professionnels de santé français entre le 1er décembre 2020 et le 1er mars 2021.
Résultats. Au total, 490 professionnels de santé ont répondu au questionnaire. On observe une moins bonne connaissance de la MCL par rapport à la MA, 1) subjective et mise en évidence sur les questionnaires d’autoévaluation et 2) objective puisque les critères diagnostiques et les spécificités thérapeutiques étaient significativement moins bien connus pour la MCL par rapport à la MA.
Conclusion. La MCL apparaît comme une maladie encore trop méconnue par les professionnels de santé. Une meilleure formation représente donc un objectif décisif en vue d’améliorer la prise en soin thérapeutique et l’accompagnement des patients souffrant de MCL et de leur proche.
Nathalie JOMARD (LYON), Antoine BRANGIER, Alice DUVIVIER
13:00 - 13:00
#23863 - Réhabilitation de la reconnaissance des émotions faciales dans la Maladie d’Alzheimer et conséquences sur l’aidant familial.
Réhabilitation de la reconnaissance des émotions faciales dans la Maladie d’Alzheimer et conséquences sur l’aidant familial.
INTRODUCTION & OBJECTIFS :
La reconnaissance des émotions faciales est déficitaire dans la Maladie d’Alzheimer (MA) et entraine des troubles du comportement, principaux facteurs d’épuisement de l’aidant.
Nos objectifs étaient de montrer que cette capacité pouvait être améliorée dans la MA en modifiant les stratégies de regard, et d’étudier les conséquences de cette réhabilitation sur les troubles psychocomportementaux et sur le fardeau de l’aidant.
METHODES :
Deux groupes de 4 participants MA ont bénéficié d’une prise en charge de 12 séances :
Les performances de reconnaissance des émotions faciales et des stratégies de regard ont été comparées avant, à la fin et 1 mois après la prise en charge, à l’aide de la tache des visages d’Ekman couplée à l’utilisation d’un Mobile EyeBrain Tracker®.
Les échelles Neuropsychiatric Inventory (comportement) et Zarit (fardeau) ont également été complétées par les aidants familiaux avant, à la fin et 1 mois après la prise en charge.
RESULTATS :
Les performances de reconnaissance des émotions faciales ont significativement été améliorées dans le groupe TAR-MA, avec maintien des performances à +1 mois. Cette amélioration était conjointe à une modification des stratégies de regard et à une diminution des troubles du comportement et du fardeau de l’aidant. Les performances du groupe contrôle sont quant à elles restées stables.
DISCUSSION & CONCLUSION :
La reconnaissance des émotions peut être améliorée dans la MA. Initialement développé pour la schizophrénie, le TAR semble également adapté pour la MA. Ce programme permet de réorienter l’attention visuelle sur des zones clés du visage afin de reconnaitre l’émotion, contribuant à diminuer les troubles du comportement et par conséquent le fardeau de l’aidant. Ces résultats restent à confirmer avec une population de patients plus importante.
CONCLUSION :
La réhabilitation de la reconnaissance des émotions faciales dans la MA semble être une piste de thérapie non médicamenteuse prometteuse avec des effets bénéfiques pour le patient et son aidant.
Kévin POLET (MONACO, Monaco), Naz MIRZAI, Solange HESSE, Adeline MORISOT, Galina IAKIMOVA, Sandrine LOUCHART DE LA CHAPELLE, Alain PESCE
13:00 - 13:00
#25922 - Spécificités des biomarqueurs des pathologies neurodégénératives dans le liquide cérébrospinal des patients présentant une hydrocéphalie chronique de l’adulte : intérêt pour leur prise en charge.
Spécificités des biomarqueurs des pathologies neurodégénératives dans le liquide cérébrospinal des patients présentant une hydrocéphalie chronique de l’adulte : intérêt pour leur prise en charge.
Introduction:
L’hydrocéphalie chronique de l’adulte (HCA) est une pathologie neurologique fréquente sous diagnostiquée, associant des troubles cognitifs de type sous-corticaux-frontaux, des troubles de la marche, des troubles urinaires et une dilatation ventriculaire à l’imagerie. Possiblement associée à une comorbidité neurodégénérative comme la maladie d’Alzheimer (MA), son diagnostic est fréquemment difficile à établir. La réalisation d’un test de perfusion intrathécale (TPI) permet d’objectiver des anomalies de l’hydrodynamique du liquide cérébrospinal (LCS), puis de réaliser une déplétion de LCS permettant de conforter ou infirmer le diagnostic d’HCA. Les biomarqueurs de pathologies neurodégénératives peuvent être dosés dans le LCS prélevé au cours du TPI afin de diagnostiquer une co-pathologie neurodégénérative. L’objectif de notre travail était d’étudier le profil de biomarqueurs dans le LCS dans une cohorte de patients présentant une HCA confirmée par un TPI.
Patients et méthodes :
Les patients ont été inclus après discussion pluridisciplinaire selon les résultats des examens cliniques, radiologiques et biologiques disponibles. Cinquante-quatre patients présentant une suspicion clinico-radiologique d’HCA avec TPI confirmant une perturbation de l’hydrodynamique du LCS ont été inclus rétrospectivement. Trente-quatre patients atteints de MA et 15 patients atteints de pathologies non neurodégénératives (PSY) ont été inclus comme contrôles. Les dosages dans le LCS pour la protéine Tau totale (Tau), la Tau phosphorylée en position 181 (pTau181), le peptide amyloïde Abêta 1-42 (Ab1-42), le peptide amyloïde Abêta 1-40 (Ab1-40) et les neurofilaments (NfL) ont été réalisés par technique ELISA (Innotest® et Uman Diagnostic®).
Résultats :
5/54 (9.2%) patients HCA présentaient des concentrations de biomarqueurs caractéristique d’une MA biologique, 24/54 (44.4%) une diminution isolée d’Ab1-42 corrigée par le rapport Ab1-42/Ab1-40 avec des concentrations de Tau et pTau181 comparables aux PSY et 15/54 (27.7%) des concentrations comparables aux PSY pour les quatre marqueurs. Concernant les NfL, les patients HCA présentent des concentrations comparables aux MA et significativement supérieures aux PSY.
Discussion - Conclusion :
Dans notre cohorte monocentrique d’HCA confirmées sur un TPI, une MA biologique est retrouvée dans 9% des cas. Le profil biologique le plus fréquent est une concentration normale en Tau et pTau181 associées à un rapport Ab1-42/Ab1-40 normal, quelle que soit la concentration d’Ab1-42. L’augmentation des NfL permet d’objectiver une atteinte neuronale chez ces patients et de les différencier des patients atteints de pathologies non neurologiques avec biomarqueurs normaux. Ainsi, devant ce profil de biomarqueurs dans le contexte clinique et radiologique approprié, une prise en charge neurochirurgicale avec réalisation d’un TPI peut être proposée.
Romain MANET (Lyon), Anthony FOURIER, Pierre KROLAK-SALMON, Maité FORMAGLIO, Hélène MOLLION, Virginie DESESTRET, Isabelle QUADRIO
13:00 - 13:00
#27316 - Syndrome confusionnel atypique : ne pas s’arrêter à la première explication retrouvée !
Syndrome confusionnel atypique : ne pas s’arrêter à la première explication retrouvée !
La survenue d’un syndrome confusionnel (SC) est fréquente en gériatrie, souvent déclenché par une infection. Il faut être prudent avant de rattacher celui-ci à un épisode infectieux respiratoire dans le contexte de l’épidémie de Covid 19.
Un homme de 76 ans est adressé au SAU du CHU de Dijon pour fièvre à 38.4°C et altération de l’état général. Il sortait d’une hospitalisation pour chute avec traumatisme crânien avec troubles de la marche récents et douleurs de cheville droite. 1er avis neurologique : prescription d’un EMG (en attente) et TDM/IRM cérébrale considérées comme normaux. Le patient a fait une fausse route la veille.
Au SAU : TA 120/80, pouls à 83, saturation 92%. Râles bronchiques en base droite. Déficit du membre supérieur droit.
Biologie : syndrome inflammatoire discret (CRP 13.5 mg), hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles (11400 et 8690/mm3) ; déshydratation globale (hypernatrémie à 150 mEq/l et insuffisance rénale fonctionnelle (urée 11 mmol/l, créatinine 115 μmol/l).
Rx pulmonaire : pas de foyer de pneumopathie. PCR Covid 19 prélevée. Patient transféré en gériatrie aiguë pour infection respiratoire avec SC ce d’autant qu’un fécalome a été retrouvé.
Plusieurs éléments apparaissaient discordants : déficit moteur mais IRM/TDM cérébrales normales ; infection pulmonaire pas évidente à la clinique comme à l’imagerie sans syndrome infectieux majeur ; troubles de la vigilance avec somnolence et des réponses inadaptées avec dysarthrie ; hypertonie extrapyramidale avec myoclonies du membre inférieur sans déficit moteur évident et signe de Babinski droit.
Devant ce tableau de SC fébrile sans infection patente et signes neurologiques, une PL est réalisée : éléments < 1/mm3, glycorachie 4.8 mmol/l et protéinorachie 0.30 g/l ; recherche d’infection virale (FilmArray®) est négative. PCR Covid 19 négative mais dosage de la protéine 14.3.3 est positif avec néoptérine normale (3.7 nmol/l). Relecture de l’IRM : hypersignal cortical en ruban en séquence de diffusion. EEG : activités périodiques à type d'ondes lentes di et triphasiques de périodicité courte. Le diagnostic de maladie de Creutzfeld-Jacob sporadique est retenu. Evolution rapidement défavorable et décès 3 semaines plus tard.
Le clinicien ne doit pas s’arrêter aux premières causes fréquentes de SC comme une infection qui n’était pas évidente dans l’observation. Il faut reprendre l’interrogatoire et l’ensemble des éléments du dossier pour faire une synthèse globale. Tout SC atypique et surtout fébrile justifie la réalisation d’une PL. L’existence de troubles neurologiques atypiques et rapidement progressifs doit faire réaliser le dosage spécifique de la protéine 14.3.3.
Valentine NUSS, Sophie PUTOT, Fabrice LAROSA, Benoit DELPONT, Alain PUTOT, Patrick MANCKOUNDIA, Pierre JOUANNY (Dijon)
13:00 - 13:00
#27326 - Traduction française et validation de l’échelle « apraxia of apeech rating scale – 3 » (ASRS-3).
Traduction française et validation de l’échelle « apraxia of apeech rating scale – 3 » (ASRS-3).
Les dernières décennies ont vu d'importantes évolutions concernant les classifications de troubles du langage et de la parole d'origine dégénérative, notamment dans le domaine des aphasies primaires progressives. Ce n'est que plus récemment que l'anarthrie primaire progressive a été reconnue comme entité clinique distincte. Ce syndrome neurodégénératif se caractérise au premier plan par une apraxie de la parole, symptôme qui peut se manifester sous deux formes : prosodique ou phonétique. La complexité diagnostique de ce syndrome met l'accent sur l'importance d'une évaluation spécifique fine de cette symptomatologie mal connue. L’évaluation actuelle de l’apraxie de la parole repose sur une évaluation perceptive globale. L’équipe de la Mayo Clinique a élaboré l’échelle « Apraxia of Speech Rating Scale-3 » permettant d’attribuer un score perceptif et de typer l’apraxie de la parole. Validée en anglais, elle pourrait une fois traduite, être une première étape pour combler le manque d’outil dans ce domaine.
Dans cette étude, une méthodologie par traduction puis rétro-traduction a été entreprise pour valider une version française. Afin de soutenir son utilisation un manuel a été créé. Les critères de validité de l’outil ont ensuite été évalués en proposant dans un premier temps un questionnaire à 11 orthophonistes pour recueillir leur avis sur la version française. Puis, nous avons proposé à 3 autres orthophonistes de coter l’ASRS à partir d’enregistrement de patient avec une apraxie de la parole d’étiologie neurodégénérative ainsi que deux patients témoins. Deux d’entre eux ont réitéré la cotation à 6 semaines d’intervalle.
Les résultats montrent une validité concomitante significative en comparaison à une échelle perceptive globale. Les fidélités intra et inter-juges sont excellentes au niveau des scores totaux et de la plupart des items. Les indices psychométriques de l’ASRS sont ainsi globalement élevés dans l’adaptation française. L’échelle permet également de distinguer les témoins des patients. Enfin, les retours qualitatifs des orthophonistes démontrent que l’échelle et ses annexes pourraient être utiles et pertinentes en pratique clinique.
Cet outil clinique traduit en langue française représente une aide précieuse pour affiner certains diagnostics syndromiques complexes et permettra également de faciliter, d'optimiser et d’orienter le plan de soins en orthophonie.
Emie QUILLÉVÉRÉ* (TOURS), Mélanie IMBERT, Anna-Chloé BALAGEAS**
13:00 - 13:00
#26141 - Traitements anti-herpétiques : un moyen potentiel de prévenir la maladie d’Alzheimer ?
Traitements anti-herpétiques : un moyen potentiel de prévenir la maladie d’Alzheimer ?
Introduction : Différentes études in vitro, chez l’animal et chez l’homme suggèrent une possible implication du virus Herpès simplex de type 1 (HSV-1) dans la maladie d’Alzheimer (MA). Cette éventualité pourrait avoir des répercussions sur les possibilités de prévention de la maladie. En effet, différents traitements antiviraux efficaces contre le virus HSV-1 existent à l’heure actuelle et, s’ils ne permettent pas de guérir l’infection, ils permettent d’éviter les réactivations du virus durant la période de traitement. De plus, quelques études utilisant des bases médico-administratives ont récemment mis en évidence que, parmi les sujets infectés par les virus HSV ou VZV, la prise d’un traitement antiviral était associée à une réduction significative du risque de démence. Dans cette étude, nous avons évalué le potentiel effet protecteur d’un traitement anti-herpétique systémique sur l’incidence de la maladie d’Alzheimer à l’aide des données médico-administratives françaises.
Matériel et méthodes : Grâce aux données de 68 291 sujets de plus de 65 ans issus de l’Echantillon Généraliste des Bénéficiaires et suivis entre 2009 et 2017, nous avons évalué l'association entre la prise d'anti-herpétiques systémiques et l'incidence de i) la démence, ii) la maladie d'Alzheimer et iii) la démence vasculaire. Les cas de démence ont été identifiés grâce aux données d’hospitalisation, de déclaration d’affection longue durée et de prise de traitements anti-démentiels.
Résultats : 9,7% des sujets (n=6642) avaient pris au moins une fois un anti-herpétique à action systémique durant le suivi et 8883 cas incidents de démence ont été identifiés. Après ajustement sur différents facteurs de confusion potentiels, la prise d’au moins un anti-herpétique systémique au cours du suivi était significativement associée à une diminution du risque de développer la maladie d’Alzheimer (HRa= 0,85 [0,75-0,96], p=0,009) et, dans une moindre mesure concernant la p-value, aux démences toutes causes et à la démence vasculaire. Ces associations restaient globalement inchangées dans différentes analyses de sensibilité prenant en compte l’existence de potentiels biais d’indication et de causalité inverse.
Conclusions : Au total, la prise d’au moins un anti-herpétique à action systémique était associée à une diminution de 15% de développer la maladie d’Alzheimer. Ces traitements, à la fois accessibles, peu chers et bien tolérés, pourraient ainsi représenter un moyen de prévention à évaluer. Pourtant, l’hypothèse de l’implication du virus HSV-1 dans la maladie d’Alzheimer restant controversée, seuls deux essais cliniques sont en cours à ce jour pour tester leur efficacité dans le cadre de la maladie d’Alzheimer.
Morgane LINARD (Bordeaux), Julien BEZIN, Emilie HUCTEAU, Pierre JOLY, Isabelle GARRIGUE, Jean-François DARTIGUES, Antoine PARIENTE, Catherine HELMER
13:00 - 13:00
#24168 - Traitements émotionnels dans la démence fronto-temporale et la maladie d’Alzheimer : corrélations entre neuropsychologie et métabolisme cérébral.
Traitements émotionnels dans la démence fronto-temporale et la maladie d’Alzheimer : corrélations entre neuropsychologie et métabolisme cérébral.
Introduction : La maladie d'Alzheimer (MA) et la dégénérescence lobaire fronto temporale (DFT)
sont deux des premières causes de troubles cognitifs acquis chez l’adulte. Des études récentes
montrent qu'en plus de l'atteinte frontale, les sujets atteints de DFT ont un traitement des émotions
ainsi qu'un jugement artistique perturbés, contrairement aux patients MA. Le but de notre étude a
été de déterminer comment ces atteintes émotionnelles cliniques se caractérisaient en imagerie
fonctionnelle.
Méthodes : 41 patients (18 MA et 23 DFT) ont été rétrospectivement inclus entre 2011 et 2014. 37
ont eu une scintigraphie cérébrale et 14 ont eu une TEP au 18FDG. Une analyse visuelle des régions
cérébrales a été faite sur les scintigraphies et une analyse quantitative par volumes d’intérêt a été
réalisée sur TEP par le logiciel DosiSoft®. La recherche d'une différence significative entre les 2
groupes pour chaque région cérébrale, notamment celles impliquées dans le traitement de l'émotion
(insulas, hippocampes, amygdales, régions orbito-frontales et pôles temporaux), a été réalisée. Dans
un second temps, un test de corrélation entre le métabolisme de ces régions et différents tests
neuropsychologiques (MMS, BREF, DAPHNE, reading-mind eyes test, test d’Ekman et test des faux pas)
a été réalisé.
Résultats : Il existe une atteinte plus marquée du métabolisme cingulaire antérieur chez les DFT par
rapport aux MA (p=0,03). Aucune différence significative n’a été mise en évidence dans les autres
régions cérébrales impliquées dans le traitement émotionnel. Il existe une corrélation positive
significative entre le niveau de métabolisme du cortex orbitofrontal gauche (p = 0,05), des pôles
temporaux (p=0,04 à gauche ; p=0,02 à droite), des hippocampes (p=0,01 à gauche ; p=0,02 à droite)
et des amygdales (p=0,03 à gauche ; p=0,02 à droite) et le score au test du reading-mind eyes.
Conclusion : L’altération du traitement des émotions chez les patients DFT peut s’expliquer par une
atteinte plus marquée du cingulum antérieur par rapport aux MA. La corrélation significative chez les
DFT entre le score au reading-mind eyes test et le métabolisme du cortex orbito-frontal gauche, des
pôles temporaux, des hippocampes et des amygdales incite à une analyse plus précise de ces régions
en routine et pourrait constituer un critère diagnostique complémentaire en imagerie métabolique
en faveur de la DFT.
Alexandre DUBOIS (Lille), Claire BOUTOLEAU-BRETONNIERE, Helene COURTEMANCHE, Françoise KRAEBER-BODERE, Amandine PALLARDY
13:00 - 13:00
#27474 - UTILISATION DES SOINS INFIRMIERS À DOMICILE POUR ATTÉNUER L'IMPACT DE LA COVID-19 SUR LA CONDUITE DES ESSAIS CLINIQUES GRADUATE SUR LE GANTENERUMAB.
UTILISATION DES SOINS INFIRMIERS À DOMICILE POUR ATTÉNUER L'IMPACT DE LA COVID-19 SUR LA CONDUITE DES ESSAIS CLINIQUES GRADUATE SUR LE GANTENERUMAB.
OBJECTIFS : La COVID-19 a eu un impact significatif sur la conduite des études cliniques, en particulier dans la maladie d'Alzheimer, qui incluent une population âgée avec des comorbidités accrues. Le risque perçu d'infection en se rendant dans un centre clinique, ainsi que les fermetures généralisées de sites cliniques et les restrictions de déplacement, ont réduit l'adhérence aux médicaments à l'étude. Cette étude a évalué l'utilisation de l'administration à domicile du médicament à l'étude dans les essais de phase III GRADUATE I et II (NCT03444870 ; NCT03443973), destinée à améliorer l'observance du traitement à l'étude et ainsi préserver l'intégrité de l'étude.
MÉTHODES : Les études GRADUATE sont en cours et évalueront le gantenerumab par rapport au placebo administré par voie sous-cutanée. Le protocole permet l'administration à domicile pour les participants ayant donné leur consentement. Depuis le début de l'épidémie de COVID-19, le champ d'application des soins à domicile a été élargi. L'adoption de l'administration des soins infirmiers à domicile avant et pendant les différentes phases de la pandémie a été analysée.
RÉSULTATS : De mars 2019 à février 2020, 94 participants de 11 pays sur 31 ont utilisé les soins infirmiers à domicile, contribuant à une moyenne d'environ 35 visites de soins infirmiers à domicile par mois. Entre mars et août 2020, ce nombre est passé à 234 participants utilisant activement les soins infirmiers à domicile dans 15 pays et une moyenne d'environ 300 visites mensuelles. Le pic d’utilisation le plus élevé a été observé entre mars et avril 2020.
CONCLUSIONS : La possibilité des soins infirmiers à domicile dans le programme GRADUATE, y compris son expansion en réponse à la pandémie de COVID-19, a entraîné une augmentation importante et rapide de leur utilisation - probablement facilitée par la voie d'administration sous-cutanée du gantenerumab. L'extension de l'administration à domicile a réduit le risque de non-observance du médicament à l'étude, contribuant ainsi à préserver l'intégrité de l'étude. De tels avantages de l'administration à domicile pourraient s'étendre au-delà des essais cliniques jusqu'au monde réel, une fois les médicaments approuvés.
Divulgation : AS, NV, JK, MG sont des employés de Roche Products Ltd; AT, MB, RD, GK sont des employés de F. Hoffmann-La Roche Ltd., MB and RD sont également des employés de Genentech Inc. AS, NV, RD, GK sont actionnaires de F. Hoffmann-La Roche Ltd. MB and RD sont actionnaires de Genentech Inc.
Alison SEARLE (Welwyn Garden City, Royaume-Uni), Angeliki THANASOPOULOU, Janis KENTON, Mo GABRIEL, Nicola VOYLE, Monika BAUDLER, Rachelle DOODY, Geoffrey A KERCHNER
13:00 - 13:00
#27324 - Validation du SMART-9, test francophone d’apprentissage et de mémoire auditivo-verbale élaboré selon un paradigme abrégé du CVLT, pour l’aide au diagnostic des troubles neurocognitifs majeurs liés à la maladie d’Alzheimer chez les plus de 65 ans.
Validation du SMART-9, test francophone d’apprentissage et de mémoire auditivo-verbale élaboré selon un paradigme abrégé du CVLT, pour l’aide au diagnostic des troubles neurocognitifs majeurs liés à la maladie d’Alzheimer chez les plus de 65 ans.
Introduction :
La mémoire épisodique verbale est le système mnésique le plus touché au cours de la maladie d’Alzheimer. Or, il manque en français d’épreuves simples et très sensibles permettant de dépister les troubles de cette mémoire chez les sujets âgés. Nous avons fait l’hypothèse que le Short Multicategory Audioverbal Reminding Test 9 Items (SMART-9), que nous avons élaboré d’après des versions courtes anglophones et chinoises du California Verbal Learning Test (CVLT), permettrait d’y pallier.
Patients et Méthodes :
Nous avons procédé à une étude transversale multicentrique en comparant les performances au test d’un groupe contrôle (48 sujets) et d’un échantillon de 48 patients consultant en centre mémoire avec un score au MMS entre 15 et 25, et ayant reçu un diagnostic de forme mnésique de maladie d’Alzheimer (MA) pour ce qui concerne l’objectif principal. Nous avons déterminé les scores permettant d’obtenir le seuil de détection optimal au moyen de courbes ROC. En objectifs secondaires, nous avons comparé les performances obtenues, avec celles de 14 patients souffrant de troubles neuro-cognitifs vasculaires (TNCV). L’étude a été complétée par la recherche de corrélations entre les scores au SMART-9 et les scores obtenus aux tests neuropsychologiques classiques, notamment le test du Rappel libre Rappel Indicé 16 items (RLRI 16).
Résultats :
Les scores au SMART-9 étaient statistiquement inférieurs dans le groupe MA (score moyen pour la somme des apprentissages de 16,6 ± 3,9 sd et score au rappel libre 10 minutes de 0,354 ± 0,635 sd) comparativement au GC (score moyen pour la somme des apprentissages de 25,4 ± 4,1 sd et score moyen au rappel libre à 10 minutes de 5,604 ± 1,732 sd). Le nombre d’erreurs était significativement plus élevé dans le groupe MA (p < .001). Un score inférieur ou égal à 2 au rappel libre à 10 min a permis de classer les MA avec une sensibilité de 100% et une spécificité de 100% par rapport au GC. Un score nul au rappel libre a permis de différencier les MA légers des TNCV avec une AUC de 0,897. Des corrélations pertinentes (R2 > 0,5) ont été retrouvées entre les principaux scores du SMART-9 et du RL/RI 16.
Conclusion :
Le SMART-9 nous parait intéressant pour le diagnostic de la MA et le diagnostic différentiel entre MA et TNCV. Cependant, sa validation doit être poursuivie.
Nathalie WAGEMANN, Maximilien MOULIN (REIMS), Lenaïg MERRIEN, Delphine BORUEL, Claire BOUTOLEAU-BRETONNIERE
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