Jeudi 11 mai
Heure Auditorium Salle MOREY ST DENIS Salle GIVRY
09:00
09:00-09:50
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S07

Séance Infectiologie

Modérateur : Pr Pr Anne-Gaëlle CHAUX (Puph) (Nantes)
 Comprendre les pathologies infectieuses, leurs manifestations et
leurs traitements
09:00 - 09:50 Infectiologie : de l’écrit à l’oral. Pr Lionel PIROTH (Conférencier, Dijon)
10:35
10:35-12:30
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S08

Séance Infectiologie -Suite

Modérateurs : Dr Ionel AGA (Praticien Hospitalier - Chef de Service) (Chambéry), Pr Philippe LESCLOUS (PU-PH) (Nantes)
 Comprendre les pathologies infectieuses, leurs manifestations et
leurs traitements
10:35 - 11:20 Manifestations buccales des infections sexuellement transmissibles. Fabrice CAMPANA (mcu/ph) (Conférencier, Marseille), Jean-Christophe FRICAIN (Directeur) (Conférencier, Bordeaux)
11:25 - 11:55 Peut-on prédire la réponse au traitement des ostéomyélites maxillo-mandibulaire à partir des données cliniques, radiologiques et bactériologiques initiales? Une étude rétrospective de 52 patients. Dr Mathilde FENELON (MCU-PH) (Conférencier, bordeaux)
12:00 - 12:30 Lésions orales et oropharyngées induites par les papillomas-virus-humains. Dr Julie GUILLET-THIBAULT (MCU-PH) (Conférencier, Nancy)
10:35-11:40
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S12

Session Infectiologie

Modérateurs : Pr Sylvie BOISRAME (PU-PH) (BREST), Dr Charlène KICHENBRAND (MCU-PH) (Nancy)
 Découvrir les manifestations buccales et les complications de pathologies infectieuses
10:35 - 11:05 Manifestations buccales du covid 19 : qui, que, quoi, dont, où, lesquelles et ses variantes. Dr Emilie HASCOET (AHU) (Conférencier, Nantes)
11:10 - 11:40 Complications infectieuses en chirurgie orale : du cabinet dentaire à la réanimation chirurgicale. Dr Mehdi ISSAD (DOCTEUR JUNIOR) (Conférencier, Dijon)
11:40-12:30
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S14

Communications libres - Infection et cavité orale

Modérateurs : Pr Sylvie BOISRAME (PU-PH) (BREST), Dr Charlène KICHENBRAND (MCU-PH) (Nancy)
 Découvrir les manifestations buccales et les complications de pathologies infectieuses
11:40 - 11:50 #33835 - CO01 Lésions orales révélatrices d’une syphilis secondaire : à propos d’un cas.
Lésions orales révélatrices d’une syphilis secondaire : à propos d’un cas.

Introduction : La syphilis est une infection sexuellement transmissible causée par le spirochète treponema pallidum (OMS 2016). Depuis l’an 2000, une augmentation importante du nombre de cas au sein de la population des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes a été constatée en France comme dans le monde (HAS 2015).

Observation : Le cas clinique rapporté est celui d’un homme de 32 ans allergique à la pénicilline qui consultait pour des lésions érosives buccales évoluant depuis 3 mois et sans tendance à la guérison. L’examen endobuccal révélait des plaques muqueuses sous forme de multiples macules rondes groupées, de couleur rouge-vif, de 0,5 à 1 cm de diamètre, de surface lisse et d’aspect luisant siégeant au niveau de la face interne de la lèvre supérieure, de la face latéro-ventrale de la langue et de la zone rétrocommisurale droite. Des plaques fauchées et dépapillées linguales ont été aussi observées. L’examen locorégional révélait une adénopathie subandibulaire gauche ferme, mobile et douloureuse. L’examen cutané était strictement normal. Une biopsie de la lésion labiale a été réalisée. L’étude immuno-histochimique révélait la présence de multiples tréponèmes dans l’épithélium. Le test tréponèmique (TT) par méthode immunoenzymatique était positif à 47.9 et le test rapide de la réagine plasmatique quantitatif (RPR) était aussi positif. Le diagnostic de syphilis secondaire a éré posé. Les examens neurologiques et ophtalmologiques étaient négatifs. Les sérologies au VIH, hépatite B et C étaient négatives. La recherche de Chlamydiae trachomatis était positive au niveau du prélèvement rectal tandis que le bilan de la gonorrhée était négatif. Un traitement par doxycycline (200 mg par jour en deux prises) a été instauré pendant 28 jours. Un suivi sérologique de guérison après traitement a été réalisé par le test RPR à 3, 6 et 12 mois.  

Discussion : Après une période d’incubation de 10 à 90 jours, la syphilis passe par plusieurs phases (primaires, secondaires, tertiaires) séparées par des phases de latence. Le TT par méthode immunoenzymatique détectant IgG et IgM et le RPR occupent une place centrale dans le diagnostic (HAS 2015). Le traitement consiste dans l’administration de la benzathine benzylpénicilline G par voie injectable. En cas d’allergie à la pénicilline, la molécule prescrite est la doxycycline sauf chez la femme enceinte et le patient séropositif pour le VIH (OMS 2016, Janier 2014)

Conclusion : Les formes orales de syphilis secondaire sont multiples et polymorphes ; leur diagnostic est un véritable challenge, surtout lorsqu’elles sont isolées. Les complications neurologiques et ophtalmologiques peuvent être graves ce qui explique l’intérêt d’une prise en charge précoce.

1- Organisation mondiale de la santé.Geneva:OMS;2016

2- Haute Autorité de Santé.Argumentaire.Saint-Denis La Plaine:HAS;2015.

3- Janier M et al.J Eur Acad Dermatol Venereol.2014;28:1581-93.


Mounir OMAMI (Vichy), Florian KAPPES, Laurent DEVOIZE, Candice DELBET-DUPAS
11:50 - 12:00 #33837 - CO02 Retour sur la prise en charge des cellulites faciales d’origine dentaire au Centre Hospitalier de Mayotte en 2022.
Retour sur la prise en charge des cellulites faciales d’origine dentaire au Centre Hospitalier de Mayotte en 2022.

 

 

La plupart des infections d’origine dentaire peuvent être prise en charge sans entrainer de complication. Certaines évoluent cependant en cellulite cervico faciale compliquée, nécessitant alors une intervention chirurgicale sous anesthésie générale et une hospitalisation en chirurgie ou en réanimation (1). Le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) est le seul établissement de santé de l’île prenant en charge cette pathologie. Le plateau technique du CHM est complet mais très sollicité au vu de sa faible capacité par rapport au bassin de population desservi :(4 salles de bloc pour 300 000 habitants).

 Le service d’odontologie et chirurgie orale est organisé en conséquence et possède une filière dédiée. Une plateforme téléphonique permet un pré tri des urgences dentaires et la priorisation des urgences infectieuses. En 2022 ,7767 appels ont été régulés via cette plateforme .22,3 % des appels concernaient une suspicion de cellulite faciale.1732 patients ont été pris en charge pour cette pathologie en 2022.

La première partie de notre étude porte sur un échantillon de 700 patients pour lesquels les données ont été recueillies par le chirurgien-dentiste d’astreinte sur le logiciel Dx care.

L’échantillon était constitué de 408 femmes (58%) et de 292 hommes (42%).

294 patients étaient âgés de moins de 15 ans (42%) et l’âge moyen était de 24 ans.

145 (20%) patients présentaient au moins un signe de gravité (dysphagie, trismus, fièvre, dyspnée etc…)

Le protocole appliqué privilégie, pour les patients adultes, l’avulsion de la dent causale et le drainage en cas de collection lors de la consultation d’urgence sous anesthésie locale en ambulatoire. Une antibiothérapie per os adaptée est prescrite en complément.

Pour la population pédiatrique, en l’absence de signe de gravité, une antibiothérapie per os est prescrite et l’avulsion est effectuée à 48h sous sédation systématique selon l’évaluation par l’échelle de Vehnam.

Parmi les adultes, l’avulsion de la dent causale lors de cette consultation d’urgence a été possible pour 299 patients soit 73,8 % des cas.

Sur les 1732 patients accueillis au CHM pour cellulite faciale d’origine dentaire en 2022

15 (0,9 %) ont nécessités une prise en charge sous anesthésie générale en collaboration avec l’équipe d’ORL. Parmi ces patients 3 ont pu bénéficier du circuit ambulatoire. 6 ont dû être hospitalisés en chirurgie et 6 en réanimation

Aucun décès n’a été constaté.

Un accès facilité à un service compétent en chirurgie orale permet une prise en charge précoce des cellulites d’origine dentaire par une élimination rapide du foyer infectieux et une antibiothérapie adéquate permettant ainsi une faible morbidité de cette pathologie et une épargne du plateau technique.

 

1.Nicot R, Barry F, Raoul G,et al. J Stomatol Oral Maxillofac Surg. 2022 Nov;123(6):e738-e742


Nolwenn LEPOURIEL (Mamoudzou), Sarah KOUTALA, Nadjaty HAROUNA, Simon DERAEDT, Alain RENAUX
12:00 - 12:10 #33839 - CO03 A propos d’une cellulite temporale d’évolution bénigne secondaire à l’infection d’une molaire mandibulaire ou lorsqu’une cellulite oro-faciale défie la gravité.
A propos d’une cellulite temporale d’évolution bénigne secondaire à l’infection d’une molaire mandibulaire ou lorsqu’une cellulite oro-faciale défie la gravité.

Introduction :

La cellulite temporale est une complication rarissime d’une infection oro-faciale, souvent liée à la troisième molaire maxillaire, atteignant l’ensemble des structures de la fosse infra-temporale. Il est rapporté ici le cas d’un patient atteint d’une cellulite temporale causée par l’infection d’une deuxième molaire mandibulaire étendue à la fosse infra-temporale et aux régions orbitaire et temporale gauches.

Observation clinique :

Un patient de 63 ans, en bonne santé générale, a été reçu aux urgences bucco-dentaires pour des douleurs sévères mandibulaires gauches irradiantes aux régions massétérine et temporale homolatérales.

L’examen extra-oral objectivait une tuméfaction génienne basse gauche, sous-orbitaire et temporale rénitente à la palpation, sans crépitation neigeuse, avec effacement du méplat zygomatique, sans amélioration malgré la prise d’amoxicilline/acide clavulanique depuis trois jours. Un trismus serré était associé, sans occlusion palpébrale pathologique, ni ophtalmoplégie.

A l’examen intra-oral, le patient présentait de nombreux foyers infectieux dentaires, notamment une 37 délabrée, nécrosée et douloureuse à la percussion, sans comblement du vestibule. A la palpation temporale gauche, un drainage spontané était observé au niveau du sulcus de la 37 confirmant la dent causale. Le diagnostic de cellulite temporale et orbitaire diffusée collectée odontogène à point de départ 37 a été posé. Au niveau orbitaire, on retrouve une cellulite préseptale (grade 1 de la classification de Chandler) sans signe de gravité locale et d’extension intracrânienne.

En l’absence de signes d’altération générale et de gravité, il a été décidé de réaliser une désinfection locale et la poursuite de l’antibiothérapie à large spectre, amoxicilline/acide clavulanique/métronidazole, avec suivi étroit du patient, en attendant la levée du trismus pour le traitement de la porte d’entrée infectieuse. Progressivement, la cellulite orbitaire a régressé avec  persistance de l’extension temporale. Compte tenu de sa diffusion au vertex, le patient a été adressé en service de chirurgie maxillo-faciale. Un scanner cervico-facial injecté a révélé une collection hydro-aérique de l’espace masticateur gauche, prenant naissance au niveau de l’angle mandibulaire et s’épuisant sur la voûte crânienne en regard de la suture fronto-pariétale gauche. Un drainage chirurgical sous anesthésie générale a été réalisé au niveau de la fosse infra-temporale selon un double abord, endobuccal et temporal gauche, associé à l’avulsion de la dent causale.

Discussion et conclusion :

La cellulite temporale d’origine dentaire est une infection rare mais dont les complications peuvent être gravissimes comme la thrombophlébite ptérygoïdienne ou extension endocrânienne potentiellement fatale. Dans le cas présenté, l’étiologie, pour le moins atypique, était une molaire mandibulaire, encourageant le praticien à un examen loco-régional exhaustif quelle que soit l’origine de la cellulite.


Amelie ALBISETTI (Strasbourg), David ANTUNES, Pierre KLIENKOFF, Sophie BAHI-GROSS, Florent MEYER
12:10 - 12:20 #33848 - CO04 La thérapie adjuvante pour l’optimisation du traitement chirurgical de l’ostéochimionécrose des maxillaires : séries de cas.
La thérapie adjuvante pour l’optimisation du traitement chirurgical de l’ostéochimionécrose des maxillaires : séries de cas.

Introduction :

L’ostéochimionécrose (OCN) est une atteinte des maxillaires essentiellement causée par l’administration des bisphosphonates surtout par voie intraveineuse.

Son apparition est liée majoritairement à la présence d’un foyer infectieux buccodentaire, à une cause iatrogène (extraction dentaire…) ou rarement d’apparition spontanée.

Actuellement les traitements chirurgicaux décrits sont de plus en plus conservateurs liés au stade d’évolution.

 Afin d’optimiser le résultat du traitement et garantir une bonne cicatrisation à long terme plusieurs traitements adjuvants associés à la chirurgie ont été proposés.

Observation :

A travers une série de cas cliniques présentant des patients avec différents stades d’évolution d’OCN, nous allons présenter un protocole de prise de prise en charge chirurgicale de l’OCN se basant sur une multitude de traitements adjuvants tel que la supplémentation en vitamine D, l’utilisation des dérivés plaquettaires, du corps adipeux de la joue, la biostimulation au laser…etc. utilisés en per ou post opératoire afin d’optimiser le résultat à court et à long terme.

Discussion :

Le but du traitement de l’OCN est d’obtenir une cicatrisation muqueuse et une réossification du site atteint avec résolution des signes cliniques et radiologiques. Plusieurs traitements adjuvants ont été décrits dans la littérature garantissant des résultats satisfaisants . Selon les cas cliniques et se basant sur les facteurs de comorbidités de chaque patient, une combinaison adaptée de ces traitements optimiserai les résultats en post opératoire.

Conclusion :

Même si le protocole de prise en charge de l’OCN n’est toujours pas standardisé, la chirurgie conservatrice minimalement invasive associée à un traitement adjuvant adéquat pourrait nous garantir des résultats satisfaisants à long terme.


Ghada BOUSLAMA (sousse, Tunisie), Nour Sayda BEN MESSAOUD, Souha BEN YOUSSEF
12:20 - 12:30 #33853 - CO05 Cellulite de la face et Streptocoque A : Au sujet d’un cas.
Cellulite de la face et Streptocoque A : Au sujet d’un cas.

Le Streptocoque du Groupe A (SGA) est l’une des principales causes bactériennes d’infection de la peau et des tissus mous. Il est à l’origine de multiple présentation clinique : impétigo, érysipèle, cellulite, fasciite nécrosante, myosite, scarlatine, syndrome de choc toxique. Il est le plus souvent bénin mais peut être mortel. Le cas clinique rapporté est celui d’une femme de 72ans. Elle nous ait adressé pour une cellulite génienne haute gauche d’évolution rapide suite à des soins dentaires. Un traitement par corticothérapie (AIS) avait été mis en place. L’examen clinique retrouvait une cellulite non collectée gauche, sans anomalie endo buccale. Un scanner cervico-facial a été réalisé et retrouvait une cellulite faciale sans collection et sans point d’entrée dentaire. Dans les 24h qui ont suivi son admission et la mise en place de l’antibiothérapie par voie veineuse (Augmentin), la patiente a présenté une extension de la cellulite en péri orbitaire avec une atteinte controlatérale et une médiastinite. Un drainage en urgence a été réalisé associée à une trachéotomie. Pour la première nuit post opératoire une surveillance dans le service de réanimation a été réalisée. Des prélèvements per opératoire ont été réalisés et retrouvaient du SGA. Les jours suivants, une nécrose cutanée péri orbitaire bilatérale est apparue. Le diagnostic de dermohypodermite bactérienne nécrosante (DHBN) à SGA a été retenu. L’hospitalisation a duré 25 jours, la patiente aura nécessité de la mise en place d’une sonde naso-gastrique et de 2 blocs opératoires pour détersion de la nécrose. Le sevrage de la trachéostomie a été réalisé au bout de 20jours. Une greffe cutanée est programmée pour la suite de la prise en charge.

Depuis septembre 2022 il est observé en Europe, une augmentation des cas d’infection au SGA. Cette situation n’est pas liée à l’émergence d’une nouvelle souche mais à l’augmentation de la fréquence du génotype emm1. Un nombre plus important de décès est rapporté en comparaison aux années 2015-2017. La cellulite au SGA est une inflammation aigue de la peau et des tissus sous-cutanés. Cliniquement les signes sont une douleur locale, une sensibilité, un gonflement et un érythème parfois associée à des signes systémiques. Le traitement réside par une antibiothérapie (pénicilline). La DHBN atteint le derme et l’hypoderme. Elle est principalement due au SGA. Elle est fulminante et présente une mortalité entre 20-30 %. Elle est plus fréquente chez l’adulte âgé de plus de 50 ans mais reste rare (2 à 4cas/100 000). L’un des principal facteur de risque est la prise d’AIS. Cliniquement elle se caractérise par une extension rapide des signes locaux et cela malgré l’antibiothérapie. Ce cas a fait suspecter dans un premier temps une cellulite de la face d’origine dentaire. L’examen clinique, radiologique et l’évolution de la patiente, ont permis de retenir le diagnostic de DHBN à SGA dans une période en pleine recrudescence d’infection au SGA en Europe. 


Andréanne PELLAT (Dijon), David HOARAU
12:30
12:30-13:30
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S11

Symposium Zimvie
Chirurgie Guidée : planification et prédictibilité avec RealGUIDETM

Conférencier : Dr Anthony BOHBOT (Conférencier, Paris)
14:00
14:00-15:40
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S15

Séance Imagerie et Infectiologie

Modérateurs : Laurent DEVOIZE (PU-PH) (Clermont-Ferrand), Benoit PHILIPPE (Paris)
 Découvrir l’expression radiographique de différentes pathologies
14:00 - 14:50 Radiogame. Pr Benjamin SALMON (PU-PH) (Conférencier, Paris)
14:55 - 15:40 Les ostéites multifocales récidivantes. Une entité à ne pas méconnaitre en pathologie orale et maxillo-faciale. Joël FERRI (Conférencier, Lille)
16:20-17:30
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S17

Communications libres - Infection et cavité orale

Modérateurs : Dr Sébastien GENEST-BEUCHER (Attaché) (BREST), Dr Julie GUILLET-THIBAULT (MCU-PH) (Nancy)
 Découvrir l’expression radiographique de différentes pathologies
16:20 - 16:30 #33875 - CO06 Localisation maxillaire d’un lymphome T HTLV-1 de l’adulte : à propos d’un cas.
Localisation maxillaire d’un lymphome T HTLV-1 de l’adulte : à propos d’un cas.

Introduction : Les cancers viro-induits représentent environ 10% des cancers dans le monde et correspondent à l’émergence de 1,4 millions de cancers par an (Schiller 2021). Parmi ces cancers viro-induits sont retrouvés les lymphomes T HTLV-1 de l’adulte, liés à une infection chronique au rétrovirus T-lymphotropique humain 1. Les manifestations orales de ce type de lymphome se font très rares et peu de cas sont rapportés dans la littérature. 

Cas clinique : il s’agissait d’un homme de 32 ans ayant consulté pour une masse maxillaire gauche évoluant depuis 1 mois, sans signes généraux. L’examen clinique révélait une asymétrie faciale associée à un nodule bleuté palatin de 6 cm associé à une ulcération, concernant l’ensemble du secteur 2, entrainant mobilités et douleurs dentaires et sinusiennes ainsi qu’épistaxis gauche. L’examen radiographiquue montrait une lyse osseuse secteur 2 ainsi qu’une masse intéressant l’ensemble du sinus et du maxillaire gauche. La biopsie évoquait un lymphome T CD25+ pouvant faire discuter d’un lymphome T de l’adulte HTLV1+. La sérologie HTLV1 était revenue positive. Ces examens ont permis de conclure en un lymphome T type ATL HTLV-1+, stade IV.A (maxillaire, ganglionnaire et médullaire)Un traitement par 4 cycles de Methotrexate-CHOEP, 2 cycles de CHOEP puis 3 cycles de Holoxan/VP16 en attendant l’allogreffe a été mis en place et a permis d’obtenir une réponse métabolique complète. 

Discussion : Les virus peuvent être à l’origine de nombreux néoplasies malignes orales : le virus de l’Epstein Barr (EBV), qui se manifeste principalement chez les patients immunodéprimés ou âgés (lymphomes non hodgkiniens, lymphoprolifération cutanéomuqueuse EBV+), l’Herpès virus 8 (HHV8) à l’origine du sarcome de Kaposi, le papilloma virus (HPV) à l’origine de certains carcinomes épidermoïdes oropharyngés ainsi que le virus T-lymphotrope humain 1 (HTLV-1) responsables de lymphomes (Gobert 2019).

La manifestation orale du lymphome T de l’adulte HTLV1+ est rare et très peu décrite dans la littérature, les manifestations cutanées de cette entité sont retrouvées plus fréquemment (Tokura 2015). Le diagnostic différentiel principal de cette lésion serait le lymphome T de l’adulte sans spécificité, c’est pourquoi la sérologie HTLV1 reste indispensable au diagnostic (Sohail Qayyum 2014). Le pronostic de ces lymphomes est variable en fonction du sous type mais ils peuvent être très agressifs (Ishitsuka 2021) et une prise en charge rapide est indispensable, le diagnostic doit donc être posé rapidement et précisément.

Un contrôle régulier pourrait être instauré chez les patients porteurs connus de ces virus, notamment chez les hommes âgés de plus de 20 ans car la fréquence est plus élevée et un dépistage pourrait être mis en place chez les patients d’ethnie endémiques ou ayant des membres de la famille ou des partenaires atteints de ces virus afin de les diagnostiquer et de pouvoir instaurer un suivi régulier.


Pauline LE GATT (Paris), Pierre REIMBOLD, Géraldine LESCAILLE, Vanessa BAAROUN, Juliette ROCHEFORT
16:30 - 16:40 #33890 - CO07 Manifestations orales de l’infection à SARS-Cov2 : revue de littérature.
Manifestations orales de l’infection à SARS-Cov2 : revue de littérature.

Introduction : A ce jour, si la morbi-mortalité induite par le SARS-Cov-2 tend à diminuer, son incidence reste forte (50 000 nouveaux cas actuellement par jour en France) et semble s’installer dans le temps depuis son apparition en 2019. Au niveau de la sphère oro-faciale, la littérature a montré une forte expression de la porte d’entrée cellulaire du virus via le récepteur ACE2 (1), l’existence d’une cytotoxicité locale, ainsi que le rapport de cas de lésions buccales d’apparition concomitante à cette infection (2). Indépendamment de la forme de gravité de son expression, l’objectif de l’étude a été d’améliorer les connaissances de ses manifestations oro-faciales et ainsi la prise en charge de ces patients et le diagnostic étiologique des lésions dermatologiques buccales.

Matériels et Méthodes : Une revue systématique a été réalisée entre janvier 2020 et avril 2022 sur les bases de données Pubmed et Web of Science avec le mot-clé « Covid 19 » associé à « oral manifestation », « oral mucosal lesion » ou « oral mucosal changes » afin d’inclure toute étude rapportant des manifestations orales chez des patients diagnostiqués Covid 19 par test PCR indépendamment du degré de gravité des symptômes. Ont été exclus les articles sans rapport de cas.

Résultats : Au total 80 articles ont été retenus et analysés. Globalement, les résultats ont montré des manifestations buccales peu spécifiques avec une imputabilité directe difficile à définir, en lien probablement avec l’atteinte systémique inflammatoire du SARS-Cov2. Les lésions dermatologiques les plus fréquentes étaient les ulcérations buccales, les érythèmes et macules prodromiques ou non aux ulcérations.

Dans le syndrome inflammatoire multi-systémique de l’enfant (MIS-C), réaction immunitaire potentiellement mortelle secondaire à une infection par SARS-Cov2, une expression oro-pharyngée était retrouvée avec une topographie buccale de proportion essentiellement et respectivement labiale et linguale (chéilites, érythème diffus lingual, langue framboisée) (3). Discussion : Si les étiologies des lésions retrouvées et concomitantes à une infection au SARS-Cov2 ne sont pas encore clairement définies, la connaissance de leur existence paraît essentielle aussi bien au dépistage précoce de formes graves de la Covid19 tel que le MIS-C, que pour l’inclure à la démarche diagnostique face à de telles lésions. De plus, la topographie des lésions tend à montrer une corrélation avec la densité tissulaire des récepteurs ACE2. Néanmoins, le rapport de cas n’est pas encore suffisant pour affirmer ce lien direct et des études complémentaires en ce sens permettraient ainsi de préciser et distinguer les actions directes et indirectes du SARS-Cov2. 

Conclusion : L’évolution de la pandémie restant incertaine, le chirurgien oral a donc un rôle important à jouer afin de préciser et enrichir les connaissances sur les manifestations oro-faciales de la Covid19 ainsi que ses mécanismes pathologiques.


Chloé GIBEILI (Brest), Louis MARCHESSEAU, Pierre BRELIVET, Jacque CABON, Jean-Michel DESSUS, Coralie BURLE, Sébastien GENEST-BEUCHER, Sylvie BOISRAMÉ
16:40 - 16:50 #33955 - CO09 Les infections sinusiennes en chirurgie implantaire.
Les infections sinusiennes en chirurgie implantaire.

H.SOUALEM¹ , M .BOUHOUTE², S .CHBICHEB³

¹Résidente en chirurgie orale

²Spécialiste en chirurgie orale

³Professeur de l’enseignement supérieur  et chef de service du département de chirurgie orale , CCTD , Rabat, Maroc.

Introduction :

Le sinus maxillaire est une cavité pneumatique creusée dans l’épaisseur du massif facial. Ses parois osseuses sont tapissées d’une muqueuse à épithélium cilié. C’est le   plus large des sinus para nasaux , d’une  forme pyramidale , de 2,5 cm de largeur ,  3,75  cm de hauteur  et d’une profondeur de 3 cm.

Le remodelage osseux physiologique qui succède à la perte de dents  postérieures maxillaires entrainent  deux phénomènes  interdépendants :Une résorption alvéolaire  centripète   et une pneumatisation du sinus au dépend de la crête alvéolaire. Il  en résulte une disponibilité osseux réduite pour la pose d’implant. Pour remédier à ceci la procédure de « sinus lift » , appelée aussi surélévation du sinus , ou greffe sinusienne,  demeure être la technique de choix.[1]

Matériels et méthodes

Le travail est une revue de littérature reposant sur une recherche bibliographique dans les bases de données électroniques  : Pubmed , Cochrane library, Science direct.Les mots clés sont « sinus » , « oral implant » , « infectious » , « Complications », « Sinus lift », « dental implant displaced ».

Les opérateurs booléens utilisés sont « IN » et « AND » .

Une selection manuelle des articles a été faite reposant sur  les critères d’inclusion suivants : Les articles datant de  moins de 10 ans, en langue française ou  anglaise.

Résultats et discussion

Nous distinguons deux variantes de  cette procédure  en fonction de l’abord chirurgical : Sinus lift ouvert par abord latéral,  ou fermé par abord crestal.

Néanmoins, il existe une faible proportion de patients qui ont des complications infectieuses avec une incidence allant de 3,5 % à 10,5 %.  De la sinusite , à expulsion du greffon sinusal   en passant par l’altération du drainage physiologique du sinus . Ces  complications sont  rares mais graves, car elles sont associées à une morbidité importante et à la perte du greffon sinusien et de l’implant.[2]

 

 

Conclusion :

La prévention est le maitre pour éviter un infection .D’abord un entretien dans le cadre du bilan préimplantatoire doit systématiquement dépister la pathologie naso-sinusienne. Pour ce  L'imagerie tridimensionnelle  est recommandée . [3]

L'évaluation préopératoire de l'anatomie du sinus  un respect  en per-opératoire d’un protocole codifié simple réduit considérablement le taux de complications.[3]

 

1.      Jae-Hyung J et al . Oral Surgery, Oral Medicine, Oral Pathology, Oral Radiology, and Endodontology , 2007 ;103(5) ,623-625.

2.      Wataru K et al. Advances in Oral and Maxillofacial Surgery .2021 ; 4 , 100 -157.

3.      De Gabory L et al. European Annals of Otorhinolaryngology, Head and Neck Diseases .2020 ;137(1) ,53-58.


Hajar SOUALEM (Rabat, Maroc)
16:50 - 17:00 #33975 - CO10 Opacité sinusienne unilatérale : un train peut en cacher un autre….
Opacité sinusienne unilatérale : un train peut en cacher un autre….

Le caractère unilatéral est classiquement rattaché à une étiologie dentaire des sinusites maxillaires chroniques (Fokkens WJ, 2020). De découverte fortuite ou symptomatiques, les pathologies sinusiennes doivent faire l’objet d’une approche sémiologique rigoureuse aussi bien au niveau de l’examen clinique que du bilan d’imagerie de sorte à orienter le diagnostic et la prise en charge.

La situation clinique rapportée illustre l’importance de savoir évoquer les diagnostics différentiels devant un tableau de sinusite unilatérale dont l’étiologie infectieuse pourrait paraître évidente. Une patiente âgée de 69 ans, sans antécédent médico-chirurgical, se présente aux urgences du service de médecine bucco-dentaire de l’hôpital Bretonneau pour un œdème palatin douloureux. L’interrogatoire médical note une obstruction nasale droite et une rhinorrhée postérieure associée à une cacosmie sans saignement. La palpation sous-orbitaire droite est discrètement sensible. L’examen endo-buccal retrouve un abcès palatin au niveau de 17 dans le contexte d’une maladie parodontale active et de multiples lésions endo-parodontales. Le bilan CBCT, initialement limité à l’exploration des sinus maxillaires puis secondairement étendu à un champ crânio-facial, met en évidence un comblement unilatéral du sinus maxillaire droit, des cellules ethmoïdales antérieures droites et du sinus frontal homolatéral. Compte-tenu de l’état bucco-dentaire et de la contiguïté entre le sinus maxillaire droit et l’alvéolyse terminale au niveau de 17, le diagnostic d’une sinusite antérieure d’origine dento-parodontale est initialement posé. Cependant, la typologie dite « sinusite plus » avec destruction de la cloison sinuso-nasale et comblement débordant dans les fosses nasales homolatérales, a motivé l’indication d’une IRM. Cette dernière décrira un syndrome de masse hétérogène, polypoïde, centré sur le méat moyen, en hyposignal T2 et isosignal T1 avec rehaussement cérébriforme au gadolinium, correspondant à l’aspect typique d’un papillome inversé, une tumeur bénigne mais récidivante et à potentiel de transformation maligne ou d’association à un carcinome épidermoïde dans 10% des cas (Lisan Q, 2016). La prise en charge consistera en une résection tumorale large par voie endonasale sous guidage endoscopique.

Les pathologies tumorales sinusiennes intègrent fréquemment une composante rétentionnelle, parfois purulente, suite à l’obstruction induite par la prolifération tissulaire. En l’occurrence, pathologies tumorale et infectieuse coexistent. L’unilatéralité n’est pas pathognomonique d’une sinusite d’origine dentaire et l’analyse méthodique et fine de l’imagerie CBCT permet d’identifier des signes d’alerte qui doivent conduire à demander une IRM complémentaire, examen clef pour le diagnostic différentiel.

 

Fokkens WJ et al. Rhinology. 2020 Feb 20;58(Suppl S29):1-464. PMID: 32077450

Lisan Q et al. Eur Ann Otorhinolaryngol Head Neck Dis. 2016 Nov;133(5):337-341. PMID: 27053431


Pr Benjamin SALMON (Paris), André COSTE, Anne-Laure EJEIL
17:00 - 17:10 #33999 - CO11 Leishmanioses cutanéo-muqueuse : A propos de deux cas.
Leishmanioses cutanéo-muqueuse : A propos de deux cas.

Observation :

Cas 1 : un homme de 61ans a été adressé pour un nodule de la face dorsale de la langue. La biopsie a conclu en faveur d’un lymphome B. La persistance du nodule après 4 cures de chimiothérapie a amené à faire une nouvelle biopsie qui a retrouvé des corps de leishman dans les macrophages. Le diagnostic de leishmaniose a été retenu et un traitement par amphotéricine B liposomale par voie IV a permis une régression de la lésion. Nous avons conclu à une co-occurrence de lymphome B et d’une leishmaniose 1.

Cas 2 : un homme de 47 ans présentait une hémi-macro chéilite associée à une perlèche nodulaire chronique évoluant depuis 9 mois sans réponse aux traitements antifongiques et antibiotiques. La biopsie a retrouvé des granulomes épithélioïdes giganto-cellulaires riche en macrophages content des inclusions cytoplasmiques arrondis et irrégulières évoquant des corps de leishman. La coloration Giemsa était positive ainsi que la PCR tissulaire. Le diagnostic de leishmaniose cutanéo-muqueuse a été retenu. Un traitement antimonite de méglumine a été administrée en IM pendant 3 semaines puis en intra-lésionnel sans résultat. Après avis de l’institut Pasteur, il a été proposer en 2ème ligne l’amphotéricine B liposomale par voie IV.

Discussion : la leishmaniose est transmise par la piqûre d’un phlébotome femelle infecté qui infeste l’hôte de parasites Leishmania. Elle peut se présenter sous 3 formes : cutanée, viscérale et cutanéo-muqueuse. C’est une zoonose qui touche à la fois l’homme et 70 autres espèces animales, dont le chien, qui est un réservoir naturel. Les cas sont rares en France métropolitaine avec une prédominance géographique sur le bassin méditérannéen.3. La plupart des cas de leishmanioses sont des cas importés. Entre 1998 et 2020, le centre national de référence des leishmanioses (CNRL) a recensé ainsi 1725 cas importés et 517 cas autochtones dont 15/517 ont été cutanéo-muqueux (3%). Leishmania infantum est la seule espèce impliquée dans les cas de leishmanioses autochtones. L’histoire de la maladie n’a révélé aucun antécédant de voyage, ni de co-infection par le VIH chez ces 2 patients, principaux facteurs de risque de la maladie. Le diagnostic de la maladie est généralement biologique, soit par recherche de l’ADN leishmania par PCR sanguine (quel que soit la forme) ou sur prélèvement lésionnel (forme cutanée ou cutanéo-muqueuse), soit par recherche d’anticorps anti-Leishmania par immunofluorescence indirecte ou ELISA 3. Dans nos deux cas, le diagnostic a été histologique par la mise en évidence de corps de leishman intra-macrophagiques en histologie standard et confirmée par la coloration de Giemsa et par PCR sanguine et ou tissulaire. Le traitement est complexe et dépend de la forme. L’amphotéricine B est utilisée dans les formes viscérales, l’antimoniate de méglumine ou l’iséthionate de pentamide dans les formes cutanées. Elle nécessite une coopération pluridisciplinaire tant pour le diagnostic que pour la prise en charge.


Florent RIEHL (Marseille), Fabrice CAMPANA, Nadim CASSIR, Coralie L'OLLIVIER
17:20 - 17:30 #34003 - CO12 Paralysie faciale : à propos de deux cas cliniques.
Paralysie faciale : à propos de deux cas cliniques.

Introduction

La paralysie périphérique du nerf facial (PFP) se caractérise par l’apparition soudaine d’une faiblesse musculaire unilatérale du visage qui impacte la qualité de vie des patients. L’origine idiopathique est majoritaire mais des causes infectieuses, traumatiques ou tumorales peuvent être retrouvées. La réactivation du virus herpès simplex (VHS) est incriminée dans les PFP idiopathiques, tandis que le virus varicelle-zona (VVZ) est responsable d’une PFP associée à une éruption vésiculeuse et d’une hypoesthésie cutanée de la conque et du conduit auditif externe.

 

Observations

Le premier cas concerne un homme de 52 ans, atteint d’hypertension artérielle et de sarcoïdose, traité par amlodipine, méthotrexate, prednisone. Il avait consulté son dentiste traitant pour une douleur mandibulaire droite irradiant au tragus, attribuée au mauvais état bucco-dentaire. Il était adressé en consultation hospitalière pour des avulsions. Quelques jours plus tard apparaissaient des vésicules cutanées jugales droites. A l’hôpital, plusieurs dents ont été avulsées sans que la présence de vésicules asséchées cutanées soit relevée. Une semaine plus tard, une PFP droite survenait, avec signe de Charles Bell et hypoesthésie dans le territoire du V3. Le patient a reçu un traitement par prednisolone, valaciclovir, larmes artificielles et de la kinésithérapie faciale. Le neurologue a confirmé l’origine zostérienne de la PFP après examen neurologique complet, IRM cérébrale et EMG faciale. 

Le deuxième cas concerne une femme de 55 ans, en bonne santé, qui consultait en urgence pour des douleurs au visage (côté droit), une otalgie et une “sensation différente du côté droit des lèvres” apparues 3 jours auparavant. L’examen clinique concluait à une PFP complète, sans cause décelable, l’examen neurologique, le bilan biologique et l’IRM étant normaux chez cette patiente.

 

Discussion

Chez le premier patient, un syndrome de Ramsay-Hunt avec zona trigéminé compliqué d'une paralysie faciale, sans argument pour une PFP sarcoïdosique, a été retenu. L’immunosuppression a favorisé la réactivation du VZV dans le ganglion géniculé. Les douleurs ont été attribuées à tort à une cause dentaire et les avulsions dentaires ont retardé le traitement anti-zostérien et la rééducation neuromusculaire, garants d’une régression complète de la PFP qui n’a été que partielle chez ce patient. 

Dans le deuxième cas, le diagnostic de PFP idiopathique (a frigore) a été retenu. La patiente présentait une hyperacousie douloureuse qui fait partie du tableau clinique de la PFP en lien avec l’abolition du réflex stapédien. La prise en charge rapide de la patiente (corticothérapie et rééducation faciale) a permis la guérison sans séquelles de la PFP au bout de 2 mois.

 

Conclusion

Devant toute douleur oro-faciale, un examen exo et endobuccal rigoureux permet de poser le diagnostic de PFP, d’évoquer une cause virale potentielle et de prendre en charge rapidement cette maladie afin de réduire le risque de séquelles.

 


Selin GÜNEY (Paris), Bythia LEVY, Loredana RADOÏ
17:10 - 17:20 #33995 - CO33 Apport de l’IRM dans le diagnostic des images radioclaires uniloculaires de la mandibule, une revue de littérature.
Apport de l’IRM dans le diagnostic des images radioclaires uniloculaires de la mandibule, une revue de littérature.

Introduction
L’IRM ou imagerie par résonance magnétique constitue à ce jour l’examen de prédilection pour l’exploration des tissus mous. Peu utilisée en pratique courante en chirurgie orale du fait
de sa méconnaissance, son apport dans le diagnostic des images radioclaires osseuses pourrait permettre de faire évoluer nos pratiques. En effet, depuis plusieurs années, certaines équipes utilisent cette imagerie pour différentier les lésions osseuses. L’objectif de notre revue de littérature est d’évaluer l’apport de l’IRM dans le diagnostic des images radioclaires des maxillaires.

Matériels et Méthodes
Une revue systématique de la littérature a été effectuée sur PubMed et Embase, conformément aux recommandations "Preferred Reporting Item for Systematic Reviews and Meta-Analyses (PRISMA)". L’équation de recherche était la suivante: (Magnetic Resonance Imaging) AND ((odontogenic tumors) OR (ameloblastoma) OR (Cementoma) OR (odontogenic cyst, calcifying) OR (odontogenic tumor, squamous) OR (Odontoma) OR (Odontogenic!cysts) OR (Basal cell nevus syndrome) OR (dentigerous cyst) OR (Odontogenic!cyst, Calcifying) OR (Periodontal cyst)).

Résultats
Sur les 225 articles trouvés, seuls 20 articles répondaient aux critères d’inclusion. Les entités décrits étaient les suivantes : le kyste radiculaire, le kyste dentigère, le kératokyste odontogène, le kyste osseux solitaire, la tumeur odontogène adénomatoide, le kyste naso-palatin, l’améloblastome conventionnel et unikystique et le myxome odontogène.

Selon le type de pondération (T1 et T2), de l’ajout d’un produit de contraste (Gadolinium) et de l’utilisation de séquences de diffusion, certaines spécificités sont retrouvées en fonction du type de lésion. Par exemple, le kératokyste présente un signal hétérogène en pondération T2 contrairement au kyste radiculaire. De même les lésions tumorales comme l’améloblastome conventionnel, sera différencié par leur aspect après injection de gadolinium.

Discussion
Les trois principaux paramètres à étudier sur une IRM sont l’homogénéité du signal en pondération T1 et T2, l’analyse de l’image après injection et l’analyse des séquences de diffusion. Les résultats décrits dans notre étude doivent prendre en compte la faible taille des cohortes étudiées. L’aspect en IRM devant être confronté par la suite aux résultats anatomopathologiques, des lésions relativement rares comme l’améloblastome se retrouvent faiblement représentés dans les cohortes étudiées.

Conclusion
L’IRM de par ses propriétés, permet d’appréhender plus finement le contenu d’une image radioclaire et apporte de ce fait une analyse plus fine qu’un scanner ou un CBCT. Ne remplaçant pas la biopsie, l’IRM offre néanmoins une perspective intéressante dans le diagnostic et la prise en charge des lésions osseuse des maxillaires.

 


Timothe DEBRE (Paris), Lucas DUONG, Adel HAMDANI, Louis MAMAN, Francois FERRE
14:00-17:15
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DPC01

SÉANCE DPC
Le parcours patient dans la prise en charge des lésions orales Session 1, N°14572325001

Conférenciers : Dr Claude FARENC (Conférencier, Toulouse), Dr Gabriel FAUXPOINT (Chirurgien Oral) (Conférencier, Toulouse), Dr Martine NESPOULOUS (Conférencier, Toulouse), Dr Jerôme SARINI (Conférencier, Toulouse)
 Pour satisfaire à son obligation de DPC
15:30-17:30
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S20

Workshop IBS

15:30 - 17:30 Repousser les limites du sinus lift par voie crestale à l'aide de la technique CMC et de l'implant MagiCore. Dr Aurore BARRACO (Interne) (Conférencier, Lyon)
17:30
17:30-18:30
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S18

Communications libre - Thème Libre

Modérateur : Dr Gabriel FAUXPOINT (Chirurgien Oral) (Toulouse)
17:30 - 18:30 #33844 - CO13 Mise au point chez le minipig d’un défaut de taille critique de l’os alvéolaire mandibulaire : rôle du périoste dans la cicatrisation osseuse.
Mise au point chez le minipig d’un défaut de taille critique de l’os alvéolaire mandibulaire : rôle du périoste dans la cicatrisation osseuse.

Objectifs

La gestion des défauts de l'os alvéolaire est un défi quotidien en chirurgie pré-implantaire. De nouvelles stratégies thérapeutiques sont actuellement à l'étude. Afin tester ces nouvelles stratégies, les modèles précliniques sont essentiels. Parmi eux, le minipig est un modèle de choix pour étudier la régénération osseuse parodontale. Cependant, les défauts de taille critique standardisés pour l'os alvéolaire n'ont pas encore été validés.

L'objectif de cette étude est de développer un défaut osseux alvéolaire de taille critique et d'étudier le rôle du périoste dans sa cicatrisation.  

 

Matériels et méthodes

L'étude animale a été approuvée par le Comité d'Éthique Normand en Matière d'Expérimentation Animale (APAFIS 201910111506658_V4 (# 22382)). Trois minipigs femelles, de la race Aachener et âgés de 17 à 84 mois ont été utilisés pour l’étude. Pour chaque minipig, un split-mouth design a été réalisé : suite à l’extraction de 2 prémolaires et la réalisation d’une ostéotomie rectangulaire de chaque côté, le périoste a été préservé du côté gauche et retiré du côté droit. Des analyses macroscopiques, radiologiques (CBCT et µCT) et histologiques ont été réalisées afin d’évaluer la cicatrisation osseuse.

 

Résultats

Les images macroscopiques et les résultats du CBCT ont montré un défaut osseux plus important lorsque le périoste avait été retiré. Les résultats du µCT ont révélé que la bone mineral density (BMD, 1.2 g.cm-3 +/- 0.01 versus 1.3 g.cm-3 +/- 0.12, p < 0,001), le ratio bone volume / tissue volume (BV/TV, 79.7 +/- 7.5% versus 87.9 +/- 5.7%, p < 0,01) et le trabecular thickness (Tb.Th, 0.5 +/- 0.1 mm versus 0.7 +/- 0.1 mm, p < 0,01) étaient significativement plus faibles en l’absence de périoste. En utilisant le coefficient de corrélation de Pearson, la diminution de la BMD, de la BV/TV et de la Tb.Th était corrélée au vieillissement dans les deux conditions (p < 0,01). Les analyses histologiques ont montré : (i) une apposition ostéoïde accrue dans la zone crestale lorsque le périoste avait été retiré, et (ii) une ossification dans le canal mandibulaire en regard du défaut osseux. Cette formation tissulaire était accrue lorsque le périoste était retiré.

 

Discussion

Nous avons établi un modèle standardisé de défaut de taille critique dans l'os alvéolaire de minipig. Celui-ci est comparable à ce qui est retrouvé en clinique chez l’homme. Il met en évidence le rôle prépondérant du périoste au cours de la cicatrisation osseuse.  

 

Conclusion

Ce modèle de défaut osseux doit permettre de tester de nouvelles stratégies thérapeutique en chirurgie pré-implantaire chez l’homme


Lucas T. DUONG (Paris), Stéphane PETIT, Stéphane KERNER, Mélodie M. CLERC, Christophe ARNOULT, Nunthawan NOWWAROTE, Thanaphum OSATHANON, Benjamin P. J. FOURNIER, François C. FERRÉ
17:30 - 18:30 #33851 - CO14 La gouttière d’hydratation : une solution contre l’hyposialie induite par la radiothérapie cervico faciale.
La gouttière d’hydratation : une solution contre l’hyposialie induite par la radiothérapie cervico faciale.

Introduction : Parmi les effets délétères des irradiations cervico-faciales, l’hyposialie demeure l’un des plus néfastes à la qualité de vie des patients. Il est souvent compliqué pour le thérapeute de gérer la demande de ces patients. Un dispositif a été imaginé pour permettre un temps de diffusion long d’un gel hydratant. Le principe est d’utiliser une gouttière en résine dont la conception est déjà connue pour la fluoroprophylaxie. Il a été ajouté un réservoir de gel hydratant. Ce réservoir est muni de plusieurs pores, qui permettent la diffusion du gel sur une durée d’environ 8 heures. La gouttière peut être utilisée en port nocturne ou alors la journée lors d’une activité (sportive, lecture). L’objectif de cette étude est de réaliser une étude sur le ressenti du patient sur l’amélioration, de sa qualité de vie.

Matériel et méthode : Une étude prospective a été réalisée au centre de soin dentaire au CHU de Rennes. L’étude a été approuvée par le comité d’éthique le 02/12/2022. Nous avons recruté 20 patients présentant une hyposialie post-radique. Les patients ont été adressés par le centre Eugène Marquis du CHU de Rennes. Au cours de la consultation, un questionnaire EISBRUCH évaluant le ressenti des patients et un examen clinique complet ont été réalisés à J0 et J15.Des empreintes numériques ont été réalisées le premier jour de la consultation et le traitement des empreintes a été externalisés au laboratoire de prothèse.

Résultat : Les patients ayant pu bénéficier de la gouttière d’hydratation, ont eu une franche atténuation des effets de leur xérostomie, avec une amélioration de leur qualité de vie (avec un meilleur sommeil). Ce résultat est objectivé par un questionnaire différent à J0 à J15. Le port de la prothèse a été le plus souvent nocturne, mais certains patients portent la gouttière la journée aussi.

Discussion : Jusqu’à présent nous avions à notre disposition :

Des substituts salivaires à type de spray qui permettent d’humidifier la cavité buccale, mais pour un temps très court et obligeant le patient à renouveler l’application du spray. Des sialogogues stimulant la production des glandes salivaires, mais malheureusement inefficaces sur un parenchyme devenu non fonctionnel. L’hyposialie entraine en plus un problème de tenue ou d’irritation chez les porteurs de prothèse amovible.

Conclusion : Le port de cette gouttière semble bien avoir un effet significatif sur l’amélioration de la qualité de vie des patients, avec une atténuation des dysgueusies et des sensations de brûlures inhérentes à l’absence de salive.

 

1.     Kielbassa AM et al. Lancet Oncol 2006;7(4):326–35.

2.     Li Y et al. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2007;67(3):660–9.

3.     Nieuw Amerongen AV et al. Support Care Cancer 2003;11:226-231


David HIBELOT (Rennes), Gérard BADER
17:30 - 18:30 #33881 - CO15 Taux de succès de la réparation chirurgicale du nerf lingual après lésion traumatique : revue de la littérature.
Taux de succès de la réparation chirurgicale du nerf lingual après lésion traumatique : revue de la littérature.

 Introcution: Les lésions du nerf lingual restent un événement rare, mais la fréquence des interventions dans cette zone anatomique rend ce nerf vulnérable notament lors de l'avulsion des troisièmes molaires (Kogan M 2021). Cette lésion peut aller de troubles sensitifs à des douleurs neuropathiques et leurs conséquences sur la qualité de vie des patients. L'objectif de cette étude est d'évaluer l'efficacité de la réparation du nerf lingual après lésion traumatique et d'obtenir un arbre décisionnel. 

Matériel et méthode : Une revue de la littérature a été́ réalisée. Les bases de données Cochrane, Pub Med, Web of science et clinicaltrial.gov ont été interrogées entre mars et octobre 2020 sans limitation de date de publication.

Résultats : Au total 12 articles répondant aux critères d’inclusion furent retenus, soit 666 patients et 671 nerfs lésés. L’âge moyen était de 25,8 ans avec 71% de femmes et 29% d’hommes. L’origine de la lésion était dans 90,9% en lien avec l’avulsion des troisièmes molaires. Une neurorraphie étaient réalisées sans greffe dans 88% des cas. Le délai de prise en charge était en moyenne 6,9 mois après la lésion. Une évaluation sensitive était réalisée pour chaque patient en pré et post opératoire avec un suivi en moyenne de 10 mois. Une récupération sensitive fonctionnelle est apparue chez 86 % des patients en moyenne pondérée.

Conclusion: La neurorraphie du nerf lingual associé ou non à une greffe a montré son efficacité (Garconnet J 2015). Une prise en charge précoce (inférieur à 6 mois) semble être un facteur de succès de la réparation chirurgicale du nerf lingual (Suhaym O 2021).

 

1.     Kogan M, Lee KC, Chuang SK, Ziccardi VB. Outcomes of direct Lingual Nerve Repair After an Injury : A systematic review. J Oral Maxillofac Surg. 2021 Mar; 79(3):697- 703.

2.     Garconnet J, Foletti JM, Guyot L, Chossegros C. Suture du nerf lingual: note technique [Suture of lingual nerve: Technical note]. Rev Stomatol Chir Maxillofac Chir Orale. 2015 Jun; 116(3):143-6.

3.     Suhaym O, Miloro M. Does early repair of trigeminal nerve injuries influence neurosensory recovery ? A systematic review and meta-analysis. Int J Oral Maxillofac Surg. 2021 Jun; 50(6):820829.


Nedjma KEFIF (Marseille), Jacinthe LAFONT, Victoire ROCHET, Jean-Hugues CATHERINE
17:30 - 18:30 #33887 - CO16 Biomarqueurs salivaires et Burning Mouth Syndrome : revue systématique et méta-analyse de la littérature.
Biomarqueurs salivaires et Burning Mouth Syndrome : revue systématique et méta-analyse de la littérature.

Introduction : Le Burning Mouth Syndrome (BMS) ou syndrome de la bouche en feu est défini par une sensation de brûlure ou de dysesthésie intra-buccale sans lésion causale évidente (Headache Classification Committee of the International Headache Society, 2013). Malgré le développement de la recherche, les aides au diagnostic de ce syndrome sont inexistantes et les traitements partiellement inefficaces. Certaines études ont mis en évidence des modifications de la composition, de la viscosité ou du débit salivaire chez les patient(e)s atteint(e)s de BMS (Werfalli 2021, Imura 2016). L’évaluation des caractéristiques biochimiques salivaires des patient(e)s atteint(e)s de BMS pourrait alors permettre de mieux comprendre la pathogénèse de cette maladie. L’objectif de cette méta-analyse est de réaliser une synthèse qualitative et quantitative de la littérature concernant les biomarqueurs salivaires présents chez des patient(e)s présentant un BMS en comparaison à des sujets sains.

Matériels et méthodes : Les bases de données Pubmed, Web of Science et Cochrane ont été interrogées pour identifier les articles correspondants aux critères d’inclusion définis. Le logiciel Review Manager 5.4.1 a permis de réaliser l’analyse quantitative.

Résultats : L’analyse quantitative comportait 15 articles et retrouvait une augmentation significative des concentrations salivaires de cortisol et d’immunoglobuline A (IgA) avec une différence moyenne normalisée SMD = 0.53 et un intervalle de confiance à 95% IC [0.33 à 0.74] et SMD = 0.32 à 95% IC [0.10 à 0.55] respectivement. Pour le calcium et le cuivre, l’analyse ne retrouvait pas de différence significative chez les patient(e)s souffrant de BMS avec SMD = 0.06 à 95% IC [-0.19 à 0.32] et SMD = -0.19 à 95% IC [-0.44 à 0.06]. Enfin, pour le magnésium, l’analyse retrouvait une probable diminution avec SMD = -0.29 à 95% IC [-0.52 à -0.06]. Quatre autres biomarqueurs (potassium, alpha amylase, zinc et protéines totales) présentaient des taux d’hétérogénéité trop importants (I² > 44%) pour pouvoir interpréter sereinement les résultats.

Discussion : Cette forte hétérogénéité peut s’expliquer par des méthodes d’échantillonnage de la salive différentes ou bien des techniques de mesure des biomarqueurs non strictement identiques entre les études. De plus, certains échantillons salivaires ont pu subir une contamination sanguine ce qui peut biaiser les résultats.

Conclusion : Cette méta-analyse confirme néanmoins tout l’intérêt de s’intéresser aux biomarqueurs salivaires chez les patient(e)s BMS ; le dosage du cortisol et/ou des IgA salivaires pourrait être une piste de recherche pour l’établissement d’un bilan biologique standardisé. Néanmoins, le nombre d’études disponibles étant faible et d’une qualité méthodologique variable avec un nombre de patients limité, des études complémentaires sont nécessaires pour donner une conclusion ferme et définitive.

 


Florian KAPPES (Clermont-Ferrand), Samy KERRAD, Laurent DEVOIZE
17:30 - 18:30 #33888 - CO17 Xanthome intraosseux primaire des mâchoires : à propos d’un cas.
Xanthome intraosseux primaire des mâchoires : à propos d’un cas.

Introduction : Les xanthomes sont des lésions bénignes rares qui intéressent généralement la peau. Ces tumeurs, ayant pour origine une hyperlipidémie,  peuvent être externes ou sous-cutanées, généralement de couleur jaunâtre : on parle alors de xanthome secondaire. Ces lésions peuvent également se manifester sans être associées à une hyperlipidémie : on parle alors de xanthome primaire. Quelques cas de xanthome touchant le tissu osseux ont été rapportés et sans être associés à une hyperlipidémie : on parle alors de xanthome intraosseux primaire (Whitehouse 2018). Au niveau des mâchoires, le diagnostic de cette dernière entité représente un véritable challenge.  

Observation : Le cas clinique rapporté est celui d’une jeune fille de 15 ans, adressée pour un avis sur une lésion de découverte fortuite lors de la réalisation d’une radiographie panoramique dentaire. Les éléments pertinents  de l’examen étaient les suivants : manifestation extra orale de la lésion avec asymétrie faciale au niveau de la mandibule à gauche; possible envahissement du nerf alvéolaire inférieur (V3) gauche du fait de la présence de quelques épisodes douloureux sporadiques résolutifs spontanément associés à des paresthésies du V3 ; image radioclaire unifocale (de 61 x 26 mm) avec travées osseuses dont les limites étaient bien définies, au niveau du corps de la mandibule à gauche, sans participation dentaire ; Une première biopsie a été réalisée sans pouvoir établir de diagnostic, éliminant seulement le caractère malin de la lésion. Un curetage de la lésion a alors été décidé ; l’analyse extemporanée puis définitive de la pièce opératoire retrouvait une paroi inflammatoire, composée d’un tissu de granulation riche en lipophages, renfermant de nombreux cristaux d’acides gras et de sidérophages. Au vu de la localisation, des cellules exprimées, et des éléments cliniques et radiologiques, le diagnostic de xanthome intraosseux primaire a été établi.

Discussion : Les xanthomes intraosseux primaires se manifestent majoritairement entre 10 et 30 ans ; la répartition homme/femme est équilibrée ; la localisation est très souvent mandibulaire à localisation postérieure. Les diagnostics différentiels principaux incluent l’améloblastome et le myxome odontogène, l’aspect radiologique étant le plus souvent compatible (logettes/bulles formant une pseudo toile d’araignée). L’exérèse/curetage de la lésion est la thérapeutique choisie dans quasiment tous les cas décrits et les lésions ne semblent pas être sujettes à récidive (de Arruda 2019, Wilkinson 2020).

Conclusion : Le diagnostic de xanthome intraosseux, notamment au niveau des mâchoires, est un exercice très difficile, montrant encore une fois la complémentarité des intervenants (radiologue, chirurgien et anatomo-pathologiste). Ce cas permet également de décrire la lésion de xanthome la plus volumineuse jamais décrite dans la littérature.

Whitehouse LL et al. Oral Surgery. 2018;11(3):213-23.

 


Florian KAPPES (Clermont-Ferrand), Chloé VILLENEUVE, Nathalie PHAM DANG, Laurent DEVOIZE
17:30 - 18:30 #33908 - CO18 Des bulles hémorragiques d’apparition brutales.
Des bulles hémorragiques d’apparition brutales.

Le Purpura Thrombopénique Idiopathique (PTI) est une maladie auto-immune rare caractérisée par une thrombopénie profonde isolée et des saignements cutanéomuqueux fréquents. L'incidence est de 100 cas/million de personnes/an.(1)

Nous rapportons le cas d’un patient de 56 ans ayant consulté dans le service d’urgences de Médecine Bucco-Dentaire devant la persistance d’une gingivorragie et de douleurs temporo-mandibulaires suite à une agression avec plusieurs coups directs portés au visage et au thorax la veille.
Il présente comme principaux antécédents un diabète de type 2 équilibré, un ulcère gastroduodénal à H Pylori et une hypertrophie bénigne de prostate.
L’examen clinique objective des pétéchies mentonnières, des bulles hémorragiques sur les muqueuses jugales, une hémorragie spontanée mandibulaires et maxillaire. Devant un tableau clinique de bulles hémorragiques isolées, sans autre anomalie locale notable, il a été émis l’hypothèse d’un trouble de l’hémostase et un bilan sanguin prescrit à ce titre, qui retrouve une thrombopénie isolée profonde à 3000/mm3.
Le patient a été adressé dans un service d’accueil des urgences pour la suite de sa prise en charge. Lors de son admission, l’examen clinique retrouve un purpura pétéchial et ecchymotique au niveau des membres inférieurs, du tronc et des membres supérieurs, des bulles hémorragiques intra-buccales palatine et jugale ainsi qu’une gingivorragie active. Aucune autre anomalie n’a été objectivée hormis une rectorragie apparue la veille sans anomalie au toucher rectal. Devant un examen biologique complémentaire n’ayant pas permis d’objectiver d’autre cytopénie ou de stigmate d’hémolyse, il a été décidé d’adresser le patient en médecine interne pour bilan étiologique de cette thrombopénie isolée profonde. Il a été conclu à un purpura thrombopénique immunologique. Un traitement par corticothérapie orale pendant 3 semaines et immunoglobulines (Ig) IV pendant 2 jours a été instauré avec évolution favorable (disparition du syndrome hémorragique et une thrombopénie à 111000/mm3).
Le tableau clinique du PTI a une expression orale fréquente, qui doit être connue de tous les spécialistes.
Une hémorragie gingivale inexpliquée associées à des bulles hémorragiques intrabuccales doivent faire conduire à réaliser une NFS en urgence, à la recherche d’un trouble de l’hémostase (2).
En cas de thrombopénie supérieur à 50000/mm3, le PTI est généralement de découverte fortuite ; lorsque les plaquettes varient de 30000 à 50000/mm3 les patients peuvent remarquer des ecchymoses excessives avec un traumatisme mineur; des pétéchies ou des ecchymoses se développent spontanément entre 10000 et 30000/mm3 ; et les patients avec une thrombopénie inférieure à 10000/mm3 sont à risque d'hémorragie interne (1).
L'Ig IV est utilisée pour traiter les hémorragies internes, lorsque la thrombopénie est inférieure à 5000/mm3.(1)
(1) Douglas B et al, N Engl J Med 2002; 346:995-1008
(2) Mehmet V Bal et al, Open Dent J. 2014; 8: 164–167


Mita PATEL (Paris), Arek SULUKDJIAN, Anne-Laure EJEIL
17:30-18:30
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