Introduction

La reprise de l’activité touristique des sports d’hiver autour de Grenoble, après la pandémie de COVID-19, a demandé aux professionnels de santé une réorganisation de l’offre de soins d’urgence afin de continuer à faire face aux urgences traumatologiques tout en maintenant l’activité habituelle.

Dans ce contexte, une filière d’orientation et d’avis traumatologiques a été instaurée pendant l’hiver 2021-2022, reposant sur WhatsApp, entre médecins de montagne et spécialistes en traumatologie de l’Hôpital Sud du Centre Hospitalier Grenoble-Alpes.

L’objectif principal était de décrire cette organisation territoriale. Les objectifs secondaires s’intéressaient aux traumatismes les plus fréquents, l’activité d’expertise médicale quotidienne et mensuelle, le délai de réponse et de décision de prise en charge par patient.

Méthode

Cette étude descriptive, rétrospective et monocentrique a été conduite aux urgences traumatologiques de l’Hôpital Sud. Nous avons étudié tout patient ayant bénéficié d’un avis médical, par l’intermédiaire de WhatsApp, pour un traumatisme aigu non grave, survenu dans une des principales stations de ski autour de Grenoble, entre le 6 janvier et le 30 avril 2022. Le critère de jugement principal est le nombre de passages aux urgences évités.

Résultats

Nous avons inclus 232 patients. Les traumatismes du membre inférieur étaient plus fréquents (50,2 %) que ceux des membres supérieurs (45,1 %) ou du rachis, bassin et du thorax (4,7 %). Plus d’un quart des patients n’ont pas nécessité de transfert aux urgences (16,4 % de prise en charge intégrale en station et 11,2 % de rapatriement en région d’origine) et 55% d’entre eux (soit 128) ont été transférés vers un hôpital.

Le nombre d’échange était maximal à 12 heures (16 %) et 16 heures (15 %) et pendant les vacances scolaires avec, en moyenne, 4 conversations quotidiennes (44 % des échanges en février et 28 % en mars).

Le délai médian de réponse était de 4 minutes [2 ; 20] et le délai médian de prise en charge par patient était de 23 minutes [6 ; 62].

Conclusion

Améliorer la coopération et la communication entre médecins de montagne et spécialistes des établissements de santé grenoblois permet de répondre à un double enjeu : cela permet un gain de chance et de temps pour la prise en charge médicale du patient et une meilleure organisation et anticipation des moyens humains et matériels hospitaliers.

Néanmoins, l’usage d’une messagerie sécurisée est une condition indispensable pour pérenniser ce dispositif.

Introduction : Le nombre de consultations dans les services d'accueil d'urgences (SAU) ne cesse d'augmenter. Avec l'augmentation des admissions aux services d'urgences, la durée de prise en charge des patients s'allonge. Cette étude examine donc l'effet de la demande anticipée de radiographie standard par l'IAO pour les traumatismes isolés d'une extrémité dans le service d'urgence d'Orléans sur la durée de prise en charge des patients aux urgences.

Méthode : Il s'agit d'une étude de cohorte prospective monocentrique interventionnelle de type "avant-après" incluant un total de 400 patients (200 patients dans chaque phase). L'étude s'est déroulée du 16/01/2023 au 25/06/2023. Le critère principal d'évaluation est la durée de prise en charge d'un patient aux urgences, exprimée en minutes. Les critères d'évaluation secondaires comprennent la durée de prise en charge médicale d'un patient aux urgences (exprimée en minutes), le nombre de nouvelles radiographies réalisées après évaluation par un médecin, l'appréciation de l'IAO concernant la demande anticipée de radiographie via un questionnaire anonyme, ainsi que l'opinion du manipulateur radio/médecin sur cette demande par l'IAO, évaluée également par un questionnaire anonyme.

Résultat : en cours d’analyse

Conclusion : Nous espérons démontrer que la demande anticipée de radiographie par l'IAO réduit la durée totale de prise en charge des patients. 

Introduction : Le système de santé français fait face aujourd’hui à une crise majeure liée à la désertification médicale de son territoire alors que la demande de soin augmente. Les protocoles de coopération entre professionnels de santé médecins généralistes - kinésithérapeutes sont apparus comme une réponse à ce problème. Leurs objectifs visent à désengorger les services d’urgences et les consultations médicales tout en revalorisant les professionnels les ayant mis en place.

Objectif : Etudier le ressenti des MG qui ont mis en place ces protocoles de coopération, pour comprendre l’impact de ces derniers sur leur pratique.

Méthode : Pour étudier le ressenti, nous avons opté pour une étude qualitative réalisée auprès des MG ayant signé un ou les deux protocoles de coopération MG-MK. Pour recueillir ces données, nous avons mené à bien des entretiens semi directifs individuels mais également des focus group, à l’aide de questionnaires d’entretiens spécifiques. Les enregistrements de ces entretiens, ont été retranscrits en verbatim, pseudonymisés et analysés par une méthode tendant vers la théorisation ancrée. Le codage de ces entretiens a été réalisé avec le logiciel Nvivo et triangulé par un deuxième investigateur pour le vérifier.

Résultats : Il a été mis en évidence que les MG les ayant mis en place étaient impliqués avec une personnalité compatible avec le travail pluridisciplinaire. Ces protocoles n’ont pas changé fondamentalement leur pratique médicale de leur côté. Ils ont permis de renforcer des liens de coopération avec leurs collègues soignants déjà très forts. En revanche ils ne sont pas encore totalement adaptés car trop peu connus des patients, et trop restrictifs. Cependant leur avenir semble incertain tant par leurs bénéfices ayant du mal à transparaitre sur les pratiques médicales, que par le fait qu’ils ne sont pas encore totalement acceptés par la profession médicale.

Conclusion : Ces protocoles de coopération MG-MK apparaissent comme une possible réponse à la crise de l’accessibilité aux soins. Leur accueil reste cependant mitigé au sein de la profession médicale, de nombreuses améliorations sont à apporter pour qu’ils se pérennisent voir qu’ils évoluent vers un accès direct comme cela se fait à l’international. Pour cela ils devront bénéficier d’une simplification dans leur pratique et d’une importante campagne de communication dans le but de les faire connaitre et de faire évoluer les mentalités sur un sujet qui prête à débattre, car il n’est pas limité à la seule délégation MG-MK.

Non disponoble