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08:00 - 18:00 #16896 - Articulation Santé-Justice, dynamique partenariale autour des missions de CSAPA référent.
Articulation Santé-Justice, dynamique partenariale autour des missions de CSAPA référent.

Depuis 2017, l'USMP a contractualisé un partenariat avec un CSAPA hebergement de l'Association AURORE. Le partenariat avec le SPIP s'est trouvé renforcé. Des actions communes mise en place avec un espace de dialogue maintenu par un tiers extérieur, ont permi la refonte complète de la prise en charge des détrenus présentant des conduites addictives. L'article détaille les actions et le rôle du travailleur social, et les amélioration d'articulation interservices et lits d'aval.


Ludovic René Augustin LEVASSEUR, Alexandre BALMAIN (GAGNY)
08:00 - 18:00 #16912 - DISPOSITIF DE REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES DANS LES 13 MAISONS D’ARRET DU GRAND EST.
DISPOSITIF DE REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES DANS LES 13 MAISONS D’ARRET DU GRAND EST.

DISPOSITIF DE REDUCTION DES RISQUES ET DES DOMMAGES

DANS LES 13 MAISONS D’ARRET DU GRAND EST

M. PICARD, M. PARTISANI et A. MISBACH[1]

 

Contexte

En 2013, s’appuyant sur une analyse diagnostique de l’offre et de l’accès aux soins et à la réduction des risques dans cinq établissements pénitentiaires, menée par sa commission prison, le COREVIH Alsace a soutenu en tant que plateforme ressource le développement d’une politique de réduction des risques infectieux dans le cadre du projet du Centre de détention d’Oermingen.

En 2014, des actions de santé et de réduction des risques et des dommages ont été expérimentées auprès des personnels et des détenus par des intervenants externes, dans une démarche de promotion de la santé.

Fort de cette expérience, le COREVIH Grand Est a répondu en 2017 à l’appel à projets « Réduction des Risques et des Dommages en maison d’arrêt » de l’ARS Grand Est. Il s’est vu confié, suite à cet appel à projets, la mise en place d’un Dispositif Régional de RdRD en maisons d’arrêt, financé par l’ARS.

 

Méthode

Après présentation du projet aux chefs d’établissements et aux unités sanitaires, la chargée de mission du COREVIH Grand Est réalisera 13 états des lieux de l’offre et de l’accès au soin et à la RdRD dans les maisons d’arrêt du Grand Est. Ils seront l’occasion pour elle de rencontrer un certain nombre d’acteurs (les chefs d’établissements, les unités sanitaires, le personnel pénitentiaire, le service pénitentiaire d’insertion et de probation, les CSAPA et CAARUD, les associations accueillant les familles, les personnes détenues…). Ces rencontres permettront de déterminer les axes à améliorer autour de la RdRD et de mettre en évidence les besoins des établissements afin d’élaborer un plan pluriannuel d’action pour chacun d’eux.

En parallèle de ces états des lieux, un comité de pilotage (COPIL) a été formé en vue de l’organisation d’un colloque régional « Réduction des Risques et des Dommages en milieu carcéral » au printemps 2019. Lors de cette journée, une restitution de l’ensemble des états des lieux sera faite, en vue de l’élaboration d’un plan pluri annuel d’actions adapté à chacun des établissements. A l’issue de ce colloque, une commission régionale de RdRD en prison sera mise en place.

 

Objectifs

Ce dispositif  a pour objectif de développer une culture commune de la RdRD dans les 13 maisons d’arrêt du Grand Est, notamment par l’amélioration de l’information autour des situations à risques et des outils de RdRD des professionnels, des personnes détenues et des familles ; par le renforcement du dépistage du VIH, des hépatites et des IST lors de la détention ; par la mise en place d’actions de prévention et d’éducation pour la santé en partenariat avec des acteurs extérieurs ; par la mise à disposition d’outils de RdRD au sein des établissements (tels que les préservatifs ou l’eau de javel par exemple) ; ou encore par le renforcement de l’accompagnement dans la préparation à la sortie.

Une enveloppe budgétaire, attribuée par l’ARS Grand Est et consacrée à ce dispositif, permettra la mise en place de ces différentes actions de prévention et d’éducation à la santé en milieu carcéral.


[1] COREVIH Grand Est


Marine PICARD (STRASBOURG)
08:00 - 18:00 #17624 - Étude comparative sur la prise en charge bucco-dentaire dans les 6 établissements pénitentiaires pour mineurs de France.
Étude comparative sur la prise en charge bucco-dentaire dans les 6 établissements pénitentiaires pour mineurs de France.

etude comparative de la pratique des soins buccodentaires dans les 6 etablissements penitentiaires pour mineurs de France

visite des 6 sites

rencontre avec les praticiens

recueil de données sur l'exercice

analyse


Leonard MICHEL (LYON)
08:00 - 18:00 #17527 - La prestation pharmaceutique à l’UHSA (unités hospitalières spécialement aménagées).
La prestation pharmaceutique à l’UHSA (unités hospitalières spécialement aménagées).

INTRODUCTION

Les UHSA prennent en charge des personnes détenues nécessitant des soins psychiatriques en hospitalisation complète avec consentement ou sur décision du représentant de l’Etat. Ainsi, sur la base du schéma national, l’UHSA comprend trois unités de 20 lits chacune pour accueillir hommes et femmes, adultes et/ou mineurs. A ce jour, deux unités sont fonctionnelles.

L’objectif de ce travail est de présenter la prise en charge thérapeutique du patient hospitalisé dans cette nouvelle structure et de dresser un bilan du travail pharmaceutique réalisé depuis l’ouverture (février 2018).    

MATERIEL ET METHODE

Collecte des données (prescriptions, analyse et validation, commandes et consommations de produits pharmaceutiques, …) via Pharma® et Excel®.

RESULTATS ET DISCUSSION

Depuis l’ouverture de l’UHSA, 129 patients (91 % d’hommes, 9 % de femmes) tous majeurs ont séjourné au sein des 2 unités. L’âge moyen des patients est de 34 ans [18 ; 76]. La moyenne des durées de séjour est de 39 jours [3 ; 222]. Le nombre total d’ordonnances est de 3231 dont 234 lignes de prescription ont fait l’objet d’une intervention pharmaceutique. Chaque dotation de médicaments comprend environ 300 références. Un suivi hebdomadaire est assuré par la Pharmacie au regard des dotations et des consommations réelles (2400 lignes de commandes). L’acheminement des commandes est réalisé une fois par semaine, ou plus si urgence (la distance Pharmacie/UHSA  est d’environ 30 km).

Un bilan un jour donné de l’activité pharmaceutique fait apparaître : 31 patients pris en charge et bénéficiant au total de 255 lignes de prescription soit une  moyenne de 8 lignes par patient. L’UHSA étant une structure d’accueil pour des patients nécessitant une prise en charge psychiatrique, la plus grande majorité des lignes prescrites (60 %) sont en relation avec le motif d’hospitalisation : les neuroleptiques représentent la sous-classe thérapeutique la plus prescrite (53 %) dont 30 % sont des molécules à action prolongée utilisées par voie parentérale. Le palmarès décrit au deuxième rang les anxiolytiques (24 %), puis les hypnotiques (18 %) et les antidépresseurs (5 %). Parmi ces patients, 12 % présentent au moins une maladie somatique chronique telle que le diabète, la dyslipidémie, l’épilepsie, voire une maladie asthmatique. Enfin, 65 % de la population traitée bénéficie d’un traitement pour le sevrage tabagique.

CONCLUSION

Dans le cadre de l’ouverture d’une nouvelle structure de soins, l’UHSA, destinée à la prise en charge psychiatrique des personnes détenues, nous avons mené une étude originelle relative à la prestation pharmaceutique. Ces quelques mois de fonctionnement mettent en exergue une très bonne dynamique de l’ensemble des équipes soignantes et de la pharmacie. Ce premier bilan positif va nous permettre de répondre à la montée en charge avec l’ouverture de la troisième unité tout en veillant à assurer une efficience des soins pharmaceutiques pour cette population de patients tant fragilisée


Arnaud BOCQUET (marseille), Susanna DAVOUST, Celia BARBERI, Paul CASABIANCA, Valérie AMIRAT-COMBRALIER
08:00 - 18:00 #17077 - Les extractions médicales du centre pénitentiaire de Vendin le Vieil vers le centre hospitalier de Lens.
Les extractions médicales du centre pénitentiaire de Vendin le Vieil vers le centre hospitalier de Lens.

L’ouverture du centre pénitentiaire de Vendin le Veil, prison dite « très haute sécurité » au sein du bassin lensois a dû changer les habitudes du personnel du centre hospitalier de Lens très peu habitué à prendre en charge des patients détenus. L’hôpital de Lens est devenu l’hôpital de rattachement pour la réalisation des soins aux personnes détenues.

Des articles de presse indiquant le profil des personnes détenues pouvant être incarcérées à Vendin le Vieil et certains évènements parfois dramatiques ont-ils concouru à cette appréhension ?

Des procédures ont été établi afin d’optimiser la prise en charge médicale, tout en respectant le cadre juridique du patient détenu.

Comment le patient détenu a  vécu son extraction médicale vers le CH de Lens ?

Quelles ont été les réactions du praticien ayant pris en charge un patient détenu ?

Une étude descriptive, sous forme de deux questionnaires, du 2 mars 2015 au 30 juin 2017 a eu pour but de décrire les extractions médicales du centre pénitentiaire de Vendin le Vieil vers le CH de Lens.

Les points de vue sont parfois totalement différents notamment concernant le respect secret médical, la présence des contraintes physiques ainsi que les moyens de sécurité humaine mis en place lors des consultations.

Une coordination optimale entre les services assurant la sécurité (pénitentiaire et forces de l’ordre) et les services médicaux ainsi qu’une connaissance des droits et devoirs de chaque intervenant semble nécessaire afin d’améliorer les conditions des extractions médicales notamment.


Angelique GUILLAIN (VENDIN LE VIEIL)
08:00 - 18:00 #16869 - Mise en place d’un projet de téléconsultation pour les personnes détenues dans la région lilloise.
Mise en place d’un projet de téléconsultation pour les personnes détenues dans la région lilloise.

Les unités sanitaires des Centres Pénitentiaires de Lille-Sequedin et de Lille Annoeullin regroupent environ 1700 personnes incarcérées.

Hormis les ophtalmologues et les infectiologues qui consultent ponctuellement au sein de ces unités, une consultation d’une personne détenue avec un médecin spécialisé ne peut se faire que sur le site du CHU de Lille, par l’intermédiaire d’une escorte pénitentiaire.

Dans ce contexte, la télémédecine peut constituer des réponses à ces difficultés d’accès aux soins des personnes détenues. Le projet est donc de réaliser des téléconsultations entre les unités sanitaires des établissements pénitentiaires et le CHU de Lille.

C’est au bout de plusieurs années que ce projet de téléconsultation pour les personnes détenues dans la région lilloise a enfin pu se mettre en place, du moins partiellement.

En effet, seules les téléconsultations de dermatologie ont commencé au début de l’année 2018 ; finalement, il aura fallu presque 5 années pour que la première téléconsultation ait lieu en milieu carcéral.

Il existe probablement de nombreuses raisons à cette lenteur d’exécution. Le nombre important d’acteurs peut y avoir contribué, car le projet initial mobilisait plusieurs corps de métier et plusieurs spécialités médicales différentes. Le projet était-il trop ambitieux ? 

Il y avait également la crainte d’un alourdissement de la charge de travail et de l’absence de valorisation de cette activité, puisqu’il s’agissait là d’une expérimentation financée ponctuellement au moyen d’une subvention provenant de l’Agence Régionale de Santé.

Mais ces craintes ont été levées en septembre 2018 avec le remboursement des actes de télémédecine.

Les applications de la télémédecine pour les personnes détenues pourraient alors devenir encore plus nombreuses. Face à la prévalence importante du tabagisme en milieu carcéral, un dépistage de la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive est particulièrement indiqué et un projet de téléexpertise de spirométrie pourrait se mettre en place entre les pneumologues du CHU et les USMP de Sequedin et Annoeullin. Il en irait de même pour une interprétation par téléexpertise des électrocardiogrammes, réalisés en nombre chez les patients détenus qui présentent de multiples facteurs de risque cardio-vasculaire.


Julien RICHARD, Pierre-Edouard RIDON (LILLE)
08:00 - 18:00 #17572 - mois sans tabac à la maison d'arrêt de Brest en 2018.
mois sans tabac à la maison d'arrêt de Brest en 2018.

le mois sans tabac a été réalisé pour la 3ème année consécutive à la maison d'arrêt de Brest. Cette année, il a été décliné au quartier homme et quartier femmes avec une augmentation du nombre de participants par rapport aux années précédentes.

21 hommes se sont inscrits en 2018 contre 14 en 2016. Le mois a constitué en une prise en charge hebdomadaire individuelle avec test de CO et délivrance de traitement de subsituition nicotinique ainsi qu' un atelier collectif hebdomadaire en lien avec différents partenaires du CHRU (5 au total): 1 séance de psychoéducation autour du tagabisme et ses risques par le service de tabacologie, 1 séance de sport bien-être, 1 séance d'hypnose avec dr le grand médecin généraliste à la MA, 1 séance autour du dépistage de la BPCO et le dépistage du souffle par une IDE de l'US,  1 séance sur les gouts et les saveurs avec le service d'addictologie

Après 1 mois, 2 hommes étaient en arrêt de tabac et 10 hommes avaient réduit de moitié leur consommation.

Cette action a demandé une grande organisation et grande implication de tout le personnel de l'unité sanitaire. 


Elisabeth GRAVRAND, Laurence VAN GOETHEM (brest)
08:00 - 18:00 #16911 - Parcours de soins du patient porteur de caries et diabétique dans les Unités Sanitaires de Lille-Sequedin et Lille-Annœullin, CHRU de Lille.
Parcours de soins du patient porteur de caries et diabétique dans les Unités Sanitaires de Lille-Sequedin et Lille-Annœullin, CHRU de Lille.

En nous appuyant sur les dernières recommandations de la Société Française de Chirurgie Orale (1) et de l’Association Dentaire Française (2), nous avons mis en place un parcours de soins pour les patients porteur de caries et présentant un diabète. Ce parcours de soins a un double objectif : réaliser les soins dentaires d’une part, mais également permettre au patient de prendre conscience des relations qui existent entre la santé bucco-dentaire et le contrôle du diabète (3). De nombreuses études ont démontré l'existence de ce lien, tant au niveau de la santé parodontale que du risque carieux. Le patient diabétique présente une salive plus sucrée, qui associée à la sécheresse buccale, favorise le développement des caries mais aussi de candidoses buccales (4-6). D'autre part, l'affaiblissement des processus de résistance aux infections chez le sujet diabétique le rend plus vulnérable face aux infections bucco-dentaires (4). Ceci explique notamment que le risque de complications infectieuses lors des traitements endodontiques est majoré chez les sujets diabétiques (7). L'affaiblissement des processus de réponse immunitaire est également responsable du développement des maladies parodontales.

Le parcours de soins que nous proposons s’appuie sur un travail pluridisciplinaire débutant dès la réalisation du « bilan médical arrivant » (8-9). Le chirurgien-dentiste travaille en collaboration avec les médecins, les équipes infirmières, le manipulateur en électroradiologie médicale, les assistantes dentaires et les secrétaires médicales assurant l’organisation des soins au sein de l’Unité Sanitaire. De plus, le programme d’éducation thérapeutique « Vivre avec son diabète en prison » existant au sein de nos unités comporte une séance dédiée à la prise en charge bucco-dentaire.

Les équipes du Services Pénitentiaire d’Insertion et de Probation sont intégrées dans ce parcours de soins puisque c’est auprès d’elles que le patient pourra réaliser les formalités nécessaires à l’obtention d’une couverture sociale lui permettant de réaliser, si nécessaire, des prothèses dentaires. Ainsi formalisé, ce parcours permet de délivrer au patient toutes les informations nécessaires afin qu’il s’autonomise dans le suivi bucco-dentaire relatif à son diabète.

  1. Catherine J-H. 2018. Prise en charge des foyers infectieux bucco-dentaires. Société Française de Chirurgie Orale.
  2. Association Dentaire Française. Risque médicaux - Guide de prise en charge par le chirurgien-dentiste. 2013. Cahier de l'ADF.
  3. Soel M. Nov 2017. Diabète et santé bucco-dentaire. Médecine des maladies Métaboliques. Vol. 1 - N°4.
  4. Centre Européen d’Etude du Diabète. 2014. Diabète et santé bucco-dentaire. Lettre n°11.
  5. Cassolato SF. 2003, Xerostomia: clinical aspects and treatment. Gerodontology ;20:64-77
  6. Hill LV. 1989.Association of oral candidiasis with diabetic control. J Clin Pathol;42:502-5
  7. Fouad AF.2003. The effect of diabetes mellitus on endodontic treatment outcome: data from an electronic patient record. J Am Dent Assoc;134:43-51; quiz 117-8.
  8. Bécart A. 2013. Exercice de la chirurgie dentaire en milieu pénitentiaire. EMC- Médecine Buccale.8(5) :1-8[article28-936-C-10]
  9. Ministère de la Justice. 2017. Prise en charge sanitaire des personnes placées sous main de la justice- Guide méthodologique. 


Cyril DEMAN (Lille), Mélanie COUVREUR, Michael COGO, Anne BÉCART
08:00 - 18:00 #17539 - Prise en charge d’une dent incluse chez un patient incarcéré. A propos d’un cas.
Prise en charge d’une dent incluse chez un patient incarcéré. A propos d’un cas.

Nous rencontrons M.X, patient âgé de 17 ans sans antécédents notables, dans le cadre du bilan dentaire suite à son incarcération. Le patient décrit des douleurs au niveau mandibulaire droit depuis plusieurs mois, sous forme d'épisodes d’intensité variable. Le patient n’a pas consulté de chirurgien-dentiste pour ces douleurs. La symptomatologie décrite associée à l’âge du patient nous évoque un cas d’accident d’évolution de la dent de sagesse mandibulaire droite (48).

Observation clinique

L’examen endo-buccal nous permet rapidement d’écarter cette première hypothèse. La 48 est présente sur l’arcade dentaire, elle ne peut donc pas expliquer les symptômes du patient. La deuxième molaire mandibulaire droite (47) est absente et semble avoir été extraite. L’examen clinique révèle un délabrement dentaire important. De nombreuses dents sont à l’état de racines, notamment la première molaire mandibulaire droite (46). Notre diagnostic s’oriente alors vers une lésion inflammatoire périradiculaire d'origine endodontique (LIPOE) sur la 46. Afin de confirmer ce diagnostic, une radiographie panoramique est programmée.

Cliché panoramique

La panoramique confirme la présence d’une LIPOE au niveau de la 46 et révèle également que la 47 n’a pas été extraite mais est incluse en position ectopique, associée à une importante image radioclaire qui nous évoque un kyste dentigère. Il s’agit de lésions bénignes associées à des dents n’ayant pas réussi à faire leur éruption. La pression exercée par la dent incluse leur de sa tentative infructueuse d’éruption obstrue la circulation veineuse autour de la couronne dentaire (1) produisant une lésion ostéolytique (2) bien circonscrite, englobant la couronne dentaire, monogéodique avec un liseré périphérique (3).

Prise en charge

Une consultation avec un stomatologue est organisée afin de programmer l’extraction de la 47 et l’énucléation chirurgicale de la lésion. Un dentascanner est réalisé afin de visualiser la position de la 47 par rapport au nerf alvéolaire inférieur. L’intervention se déroulera sous anesthésie générale. A l’issue de celle-ci, le patient reçoit une antibiothérapie d’Augmentin 3g/j pendant 7 jours et un traitement antalgique.

Examen anatomopathologie et suites

A l’issue de l’intervention, la lésion est envoyée pour un examen anatomopathologique qui révélera la présence de tissu fibro-myxoïde. Une nouvelle radiographie panoramique est programmée 1 mois après l’intervention afin de vérifier la régénération osseuse (3).

Discussion

En raison de leur faible symptomatologie, le diagnostic des kystes dentigères peut être tardif, entrainant l’apparition de lésion de taille importante. Le cas présenté nous confirme l’importance d’une bonne communication entre le chirurgien-dentiste de l'Unité Sanitaire et le chirurgien maxillo-faciale du centre hospitalier. L’utilisation de la télémédecine, notamment lors de la consultation avec l’anesthésiste pour le cas présenté, est un outil judicieux afin de faciliter l’accès aux soins des personnes placées en détention.

cas illustré avec les radiographies du patient

1. TE. Les grands kystes des maxillaires. Thèse n° 3507, 2011.
2. KM. Kystes et tumeurs maxillo-mandibulaire. Act.Odontosto. 2009 ; 252.
3. AB. Kyste dentigère infecté associé à une inclusion de canine.. AOS n° 285, 2017.


Cyril DEMAN (Lille)
08:00 - 18:00 #17593 - Retour sur 3 ans de dépistage organisé du cancer colo rectal à la Maison d'Arrêt de Gradignan.
Retour sur 3 ans de dépistage organisé du cancer colo rectal à la Maison d'Arrêt de Gradignan.

Dépistage organisé du cancer colorectal à la Maison d’Arrêt de Gradignan.

Retour sur 3 ans de mise en place : de l’année 2016 à 2018.

Taux de participation et comparaison avec la population extérieure.

Comparaison avec  les autres sites pratiquant le dépistage.

Pistes d’ améliorations possibles.


Anna-Maud ROUSSEL (BORDEAUX)
08:00 - 18:00 #16929 - Structure d’accompagnement vers la sortie (SAS) pour la personne détenue : Implication du pharmacien hospitalier dans cette nouvelle organisation unique en France.
Structure d’accompagnement vers la sortie (SAS) pour la personne détenue : Implication du pharmacien hospitalier dans cette nouvelle organisation unique en France.

La SAS est une structure innovante dont la finalité est de favoriser l’autonomisation et la responsabilisation des personnes détenues, particulièrement celles en situation de précarité sanitaire et sociale. Elle accueille 100 personnes de sexe masculin en fin de peine, ou condamnés à des peines de moins d'un an.
La prise en charge sanitaire est réalisée par une équipe pluri-professionnelle : médecins généralistes, psychiatres, infirmiers, dentistes, psychologues, et addictologues. L’équipe pharmaceutique assure le suivi des traitements, de la préparation jusqu’au bon usage.

L’objectif de ce travail est de dresser un bilan de cette nouvelle activité pharmaceutique 4 mois après l’ouverture (Juillet 2018).

Utilisation du prologiciel Pharma® permettant l’analyse et la validation des prescriptions et la préparation nominative des traitements.
Utilisation d'outils mis à disposition pour favoriser l'information et le bon usage: Thériaque®, Vidal®, Actumed, ANSM.

Depuis l’ouverture de la SAS début juillet 2018, 107 patients ont bénéficié d’au moins une prise en charge thérapeutique.
Le circuit du médicament totalement informatisé et sécurisé via le prologiciel Pharma® permet l’analyse et la validation quotidienne des prescriptions par le pharmacien. Les traitements complets sont préparés chaque semaine de manière nominative par un binôme interne/pharmacien – préparateur.
Afin de pallier aux besoins urgents ou ponctuels, une dotation de produits pharmaceutiques a été mise en place dans l’unité de soin.
L’analyse de l’activité un jour donné comptabilise 51 patients bénéficiant d’un traitement, soit 61% de la population de cette structure (83 personnes). Vingt-neuf de ces patients (57%) ont un traitement chronique (somatique et/ou psychotrope) correspondant à 76 lignes de traitements (moyenne de 3 lignes par patient). Onze prescriptions (38%) comportent uniquement des traitements psychotropes, 6 (21%) uniquement somatiques et 12 (41%) à la fois des traitements psychotropes et somatiques. 
La prescription de médicaments psychotropes est prépondérante soit 45 lignes (59%) dont les molécules les plus prescrites sont : hydroxyzine, zopiclone, et diazépam. Trente et une lignes de prescription (41%) sont relatives à des traitements somatiques indiqués pour l’hypertension artérielle, l’asthme chronique et l’hypercholestérolémie. Les traitements pour le sevrage tabagique sont également largement prescrits.

La SAS est une structure innovante, dont l’objectif principal est de favoriser la réinsertion des personnes détenues, grâce à une prise en charge renforcée et personnalisée, dont celle relative à la continuité des soins. L’analyse des 4 mois de fonctionnement montre que plus de la moitié des personnes détenues bénéficient d’un traitement et ces résultats traduisent la place à part entière de la pharmacie. Le projet à venir serait d’accompagner la personne détenue vers l’autonomisation complète pour prendre ses médicaments. Ainsi, il a été décidé, en accord avec les acteurs du soin, de mettre en place, des consultations pharmaceutiques, pour aider les personnes détenues à mieux comprendre leur traitement pour une meilleure observance, et ainsi réussir tous ensemble ce challenge. 




Célia BARBERI, Arnaud BOCQUET (marseille), Susanna DAVOUST, Florent LANET, Tania LAMBERT, Olivier BAGNIS, Valérie AMIRAT-COMBRALIER, Pierre BERTAULT-PERES
08:00 - 18:00 #17575 - Violences carcérales et répercussions sanitaires - Unité de Soins Somatiques du Centre Pénitentiaire de Baie Mahault.
Violences carcérales et répercussions sanitaires - Unité de Soins Somatiques du Centre Pénitentiaire de Baie Mahault.

Le CP de Baie-Mahault est le principal établissement carcéral de Guadeloupe. Inauguré en 1996, il comprend une maison d’arrêt, un centre de détention, des quartiers pour mineurs, pour femmes et de semi liberté. Sa capacité d’accueil théorique est de 504 places et jusqu’a 856 PPSMJ y ont été hébergées (170% d’occupation au sol). Surpopulation, intense traffic de stupéfiants, métissage ethnique et emprise des gangs font le terreau des phénomènes de violences qui ont lieu en son sein. Au cours de l’année 2018, l’USS a réalisé 171 consultations médicales suite à des rixes entre PPSMJ (moyenne de 14 par mois), entraînant 32 extractions vers le CHU (18,7%), dont 7 ont conduit à une hospitalisation (4%). Dans 70% des cas, les coups ont été portés à « mains nues », 22% à l’aide d’une arme de confection artisanale (pics), 5% avec usage d’une arme « par destination » (mobilier de cellule, autocuiseur, balai, pierre, béquille, strangulation par vêtement…) et 3% par brulure thermique (projection d’eau ou d’huile). Outre les conséquences en terme de morbi-mortalité de la population carcérale, ces violences physiques en série ont des répercussions non négligeables sur l’USS et l’ensemble des maillons de la chaîne d’extraction. Le plan de lutte contre celles-ci actuellement en cours dans notre CP est d’une importance cruciale et engage la responsabilité de chaque service. CP: Centre Penitentiaire USS: Unité de Soins Somatiques PPSMJ: Personnes Placées Sous Main de Justice


Simon ZWARYCZ (Baie Mahault), Pierrick POLLION
09:30

"Jeudi 28 mars"

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A1
09:30 - 10:30

Actualités

Modérateur : Patrick SERRE (PH) (Coulaines)
09:30 - 10:30 1994 - 2019 : une médecine en milieu pénitentiaire vue par l’APSEP. Damien MAUILLON (MEDECIN) (Conférencier, MARSEILLE)
09:30 - 10:30 La tentation de faire participer le soignant au parcours d’exécution de peine : mise en perspective. Anne LECU (Médecin PH) (Conférencier, Fleury Mérogis)
09:30 - 10:30 Utilisation des données de santé et droits des patients. Béatrice CARTON (Praticien hospitalier) (Conférencier, Bois d'Arcy)
Auditorium
11:00

"Jeudi 28 mars"

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A2
11:00 - 12:30

Aller vers la sortie : autonomisation des personnes détenues

Modérateur : Damien MAUILLON (MEDECIN) (MARSEILLE)
11:00 - 12:30 #17627 - 1. Les permissions de sortie pour raisons médicales.
1. Les permissions de sortie pour raisons médicales.

Jusqu’en 2015, les permissions de sortir pour raisons médicales étaient demandées de façon exceptionnelle.

Médecins du Monde est entré au centre pénitentiaire de Nantes en 2014. Leur programme expérimental en milieu carcéral est axé sur la question de l’accès aux soins et ce dans une démarche communautaire auprès des personnes incarcérées à la maison d’arrêt des femmes et au centre de détention pour hommes. Les premières difficultés rapportées par les personnes détenues et les professionnels de santé exerçant à l’USMP sur l’accès aux soins sont celles des extractions médicales.

De cette difficulté commune rapportée, a émergé la revalorisation des permissions médicales, jusqu’ici mal connues. Il a s’agit de rendre possible, dans le respect de la loi, un rendez-vous médical en dehors de la prison sans escorte pénitentiaire.

Les différents professionnels de santé se sont approprié cette modalité de rendez-vous au CHU pour pouvoir le proposer aux patients cibles. Une coordination USMP-SPIP-Greffe et JAP s'est avéré indispensable pour l’organisation des commissions d’applications des peines à ce sujet.

En 2018, le nombre de permissions médicales demandées et acceptées a explosé : sur 218 demandes de permissions médicales faites au centre pénitentiaire, 165 ont été réalisées (majoritairement au centre de détention). Seulement 29 permissions médicales avaient été demandées en 2014.

Au-delà de permettre le respect de la confidentialité et de la dignité humaine, de permettre au patient d'acquérir (ou de retrouver) une certaine autonomie concernant sa santé, la permission médicale évite bon nombre de refus de prises en charge, dés lors qu’ils nécessitent une prise en charge en dehors de l’établissement. Cela permet aussi de libérer les escortes pour assurer les extractions médicales des patients pour qui la permission médicale n'est pas encore possible. On peut alors espérer une meilleure offre de soins, dans de meilleurs délais et dans de meilleures conditions.


Chloé GOUBIN (Nantes), Irene ABOUDARAM, Marie HORNSPERGER, Pierre-François MARTINOT
11:45 - 12:30 2. Création des structures d'accompagnement vers la sortie (SAS). Olivier BAGNIS (Conférencier, Marseille)
Auditorium
14:00

"Jeudi 28 mars"

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C1
14:00 - 15:30

Session psychologie - psychiatrie

Modérateur : Anne LECU (Médecin PH) (Fleury Mérogis)
14:00 - 15:30 1. Résultats préliminaires de la surveillance des suicides en prison. Christine CHAN CHEE (coordonnateur programme santé mentale) (Orateur, SAINT MAURICE)
14:00 - 15:30 #17554 - 2. Groupe « gestion du sommeil » par les techniques cognitivo comportementales au quartier homme de la maison d’arrêt de Brest.
2. Groupe « gestion du sommeil » par les techniques cognitivo comportementales au quartier homme de la maison d’arrêt de Brest.

Le Docteur Gravrand, médecin généraliste à la maison d'arrêt de Brest, formée aux thérapies cognitivo comportementales a animé en 2018, en binôme avec une infirmière de l'US, deux groupes thérapeutiques autour des troubles du sommeil au niveau du quartier homme. Six personnes détenues ont pu bénéficier de ce groupe (2 groupes de 3 personnes) en juin et septembre 2018. Le cycle  de 6 séances (5 séances hebdomadaires et 1 séance à 1 mois) a été réalisé après recrutement en entretien individuel et passation de tests, en respectant les contre-indications.

Dans chaque groupe, les scores aux tests d'Epworth et de l'Index de Sévérité de l'Insomnie  passés avant et après intervention, se sont améliorés. La satisfaction des personnes incluses était forte. Le cycle en 5 séances a permis : la psychoéducation autour du sommeil normal et pathologique, la compréhension physiologique des conseils d'hygiène du sommeil, l'apprentissage des techniques de contrôle du stimulus et de restriction du sommeil, la gestion des pensées anxieuses par l’approche cognitive et comportementale par les techniques de relaxation et d’hypnose. Une mise en pratique active était demandée entre chaque séance. La séance à un mois permettait de contrôler l'absence de rechute des troubles et la consolidation des connaissances.

Le frein de cette action a été l’horaire proposée car l’action se déroulait le matin.  Sur chaque cycle, seules 3 personnes ont réalisé le cycle complet sur les 8 personnes recrutées au départ après entretien individuel. La même action sera proposée l’après-midi en 2019 pour lever ce frein.


Elisabeth GRAVRAND (BREST)
14:00 - 15:30 #17578 - 3. Guide de bonnes pratiques : mieux prescrire les benzodiazépines et apparentés en prison.
3. Guide de bonnes pratiques : mieux prescrire les benzodiazépines et apparentés en prison.

Introduction

La consommation des benzodiazépines et apparentés (BZD+) en France est un véritable enjeu de santé publique qui fait l’objet d’un plan d’action au niveau national depuis 2014. La surconsommation de BZD+ est plus importante en contexte carcéral, notamment face à une population plus vulnérable – caractère anxiogène de la détention, prévalence des maladies psychiatriques et addictives plus importante.

Une évaluation des bonnes pratiques «EPP BZD+» a pris place au sein de notre établissement pénitentiaire. Suite à un état des lieux des prescriptions et consommations des BZD+, un groupe projet pluridisciplinaire – médecins psychiatres, médecins généralistes, pharmaciens – s’est réuni afin d’élaborer un « Guide des bonnes pratiques : mieux prescrire les BZD+ en prison».

Matériels et Méthodes

Ce travail porte sur l’étude des prescriptions et consommations de 9 BZD+ - alprazolam, bromazépam, diazépam, lorazépam, lormétazepam, oxazépam, prazépam zolpidem et zopiclone- au regard des recommandations du guide qui comportait 5 objectifs : limiter les molécules au livret thérapeutique, proscrire l’association de deux BZD+ de même indication, respecter les durées de prescription et doses recommandées par l’AMM, et proposer des alternatives thérapeutiques hors BZD+.

Les consommations des BZD+ du 1er octobre 2017 au 30 septembre 2018 ont été comparées à celles de l’étude préliminaire de 2014 et à celles de la population générale (ANSM, 2012). Leur rendu a été établi en Defined Daily Doses (DDD).

Durant cette période, les pharmaciens, lors de l’analyse et la validation de la prescription, indiquaient aux prescripteurs par le biais d’interventions pharmaceutiques (IP) toute déviance au guide des bonnes pratiques.

 

Résultats

La consommation globale des BZD+ a diminué de 29,8% entre les deux périodes d’étude [-68,6% à +9,6%]. Celle-ci reste supérieure à celle de la population générale [+1,6 à +55,7]. Pour le bromazépam et le lorazépam les consommations ont été réduites de -36,4% et -49,5% ; le nombre de prescription est passé de 89 à 11. Une association de 2 BZD+ à visée anxiolytique figurait dans 5 prescriptions qui n’ont pas été reconduites. Pour les 41 molécules prescrites à des doses supérieures à celles de l’AMM, la moitié a été réduite en cours d’étude. La consommation d’alternative thérapeutique a augmenté de 29% (hydroxyzine -6,7%, miansérine +71,6%, alimémazine + 236,1%) ainsi que celles des tisanes de +405%. L’objectif de respecter les durées de prescription de l’AMM, a été mis de côté dans un premier temps.

 

Discussion et conclusion

Suite à la mise en place de l’EPP BZD+ et l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques, les consommations ont fortement diminué ; les pratiques de prescriptions ont été rationalisées et harmonisées. Ces résultats probants témoignent d’une prise de conscience par les professionnels de soins de l’importance de mieux et moins prescrire ce type de médicament et d’une bonne coopération entre les prescripteurs et pharmaciens. Les perspectives seront de faire perdurer ces bonnes pratiques et travailler sur le référencement d’alternatives supplémentaires aux BZD+ telles que l’homéopathie, la phytothérapie ainsi qu’une prise en charge non médicamenteuse.


Susanna DAVOUST (Marseille), Olivier BAGNIS, Valérie GHALEB, Celia BARBERI, Florent LANET, Valérie AMIRAT-COMBRALIER
Auditorium

"Jeudi 28 mars"

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C2
14:00 - 15:30

Education et promotion à la santé

Modérateur : Catherine FAC (médecin responsable) (FRESNES)
14:00 - 15:30 #16907 - 1. La démarche communautaire en santé en prison.
1. La démarche communautaire en santé en prison.

Le projet est né de l’ambition croisée de Médecins du Monde et des équipes médicales d’améliorer l’accès à la santé des personnes détenues. Dès le départ, la volonté était de favoriser une implication et une participation de tous les acteurs concernés, d’une manière ou d’une autre, par les enjeux de santé : personnes détenues, personnel pénitentiaire et professionnels de santé.

L’objectif du programme est de promouvoir la santé et d’améliorer l’accès aux soins et aux droits des personnes incarcérées, en favorisant une approche communautaire. Une première phase expérimentale (2015-2018) a permis de co construire avec les personnes détenues des modalités d’intervention sur les questions de santé, renforcer leurs capacités en matière de santé, sensibiliser les surveillants aux enjeux de santé, organiser une prise en charge adaptée et lutter contre la discrimination lors des examens et soins dispensés en externe.

Les actions menées visent à favoriser l’émergence d’une problématique commune, la prise de conscience du caractère collectif de cette problématique, la conscientisation d’appartenance à un groupe et enfin la mobilisation du groupe pour trouver une solution. Il s’agit de s’appuyer sur la réalité de ce que vivent les personnes détenues, les difficultés réelles et ressenties et de les associer comme tout intervenant aux réponses à apporter. 

Les équipes mènent des actions d’aller vers (sur les bâtiments d’hébergement, en promenade et dans les quartiers arrivants), des actions pour renforcer des compétences individuellement (entretien individuel, accompagnements en permissions et extractions médicale) et des actions pour construire et travailler collectivement (ateliers collectifs, groupes restreints thématiques, réalisation d’outils d’auto support, actions communes AP/US).

Pendant la phase expérimentale, l’équipe a souhaité travailler avec un chercheur de l’EHESP en sociologie afin de mesurer l’impact du programme et dégager des pistes en vue d’une modélisation éventuelle. Le rapport de recherche a mis en exergue des effets positifs produits sur les individus (développement d’aptitudes psychosociales, ré acquisition d’un statut digne, relations patient/soignant et personne détenue/surveillants améliorées, …), sur les surveillants (reconnaissance du rôle des surveillant dans les question de santé, travail sur les représentations des personnes détenues, impact sur les pratiques d’escortes, …) et sur l’organisation (prise de conscience des déterminants de santé, reconnaissance des bienfaits d’un travail collectif, …).

Lors de la 3ème année de la phase expérimentale, l’équipe s’est interrogée sur la pertinence de continuer et avec quels objectifs. L’ensemble des acteurs a ainsi évalué collectivement le programme et, sur la base des points forts, effets produits, chantiers en cours et perspectives de développement, les personnes détenues, le personnel pénitentiaire, les professionnels de santé et MdM ont construit la phase 2 du programme, sur 5 ans.

Cette nouvelle phase du programme se décline en 4 axes de travail et consolide une démarche de co construction.


Irène ABOUDARAM (Nantes/Paris), Chloé GOUBIN, Marie HORNSPERGER
14:00 - 15:30 #17548 - 2. Sport et santé en détention.
2. Sport et santé en détention.

Depuis 2015, nous avons organisé un plan "Parcours santé en détention" autour du thème : "Sport et alimentation en détention". Il s'intègre dans le plan régional "Alimentation en détention" piloté par l'ARS.

Le but est d'établir des actions ciblées par populations distinctes autour de ce thème, en intégrant l'ensemble des intervenants exerçant en milieu pénitentiaire.

 

Les moyens et actions mis en œuvre sont les suivants :

- Sport extrème pour les hommes jeunes : les actions portent sur l'utilisation des produits nocifs, les blessures fréquentes, l'hygiène de vie et le sport, et un coaching personnalisé.

- Sport adapté pour les hommes sédentaires : il s'agit d'actions physiques et diététiques destinées à ces patients polypathologiques

- Petits déjeuners thérapeutiques pour les mineurs : l'objectif est de prendre soin de soi, dans le respect des autres et des cultures

- Ateliers socio-esthétiques pour les femmes : ils ont remplacés les ateliers cuisine initialement mis en place. Leur objectif est d'améliorer l'image de soi

 

En termes de résultat, 80% de la population carcérale de la Maison d'Arrêt d'Angoulême a participé à une action spécifique au moins.

Depuis 2016, 10 journées de consultations de médecine du sport sont organisées chaque année, ce qui représente 60 à 80 patients par an.

Ces consultations sont annoncées par affichage une semaine à l'avance : les détenus s'inscrivent auprès des infirmières.

Chaque consultation de médecine du sport permet au patient de bénéficier d'une visite médicale avec remise d'un certificat de sport adapté, de conseils sportifs mais aussi de conseils d'éducation à la santé délivrés par les infirmières ainsi que d'un fruit frais.

Les bénéfices de ces actions se traduisent par :

- la satisfaction de la population carcérale

- le maintien du lien avec les hommes jeunes qui viennent peu à l'unité sanitaire

- la mise en place d'une relation de confiance

- un mieux-être réel, en particulier pour les hommes pratiquant du sport adapté

- un travail de re-socialisation important chez les mineurs qui sont assidus aux petits déjeuners

Pour le quartier femmes, les actions ont été initiées cette année et font l'objet d'un autre communiqué intitulé "Prendre soin de soi : travail sur l’image de soi par l’esthétisme »


Sylvie BETOULLE, Laurence BAILLARD (ANGOULEME)
14:00 - 15:30 #17493 - 3. Octobre rose 2018 en milieu pénitentiaire, un projet innovant à l'échelon régional.
3. Octobre rose 2018 en milieu pénitentiaire, un projet innovant à l'échelon régional.

Depuis 4 ans, la campagne nationale "Octobre rose" est l'occasion pour les unités sanitaires lilloises de promouvoir le dépistage organisé des cancers féminins en milieu pénitentiaire afin d'inciter les femmes à réaliser ces dépistages et à prendre soin d'elles.

Faisant suite au projet de coordination régionale de la promotion de la santé en milieu pénitentiaire mené de 2015 à 2017, il a été proposé d'élargir la démarche aux 2 autres établissements pénitentiaires du Nord et du Pas de Calais.

Un comité de pilotage, incluant une femme détenue, a permis de la finaliser, inscrivant 6 objectifs spécifiques (Sensibiliser les femmes sur les cancers féminins, leur dépistage et les moyens de le faire, les interroger sur leurs attentes et besoins, les impliquer dans la démarche de façon concrète, renforcer l'estime de soi, promouvoir le suivi médical en renforçant le dépistage individuel et l'accès aux soins, placer les femmes détenues dans une démarche de santé publique partagée). 6 actions de terrain ont été élaborées et réparties en fonction des sites d'août à décembre, impliquant 6 partenaires différents (Une action solidaire pour les femmes malades avec l'association Emeraude, des ateliers d'arts plastiques avec le Musée d'art moderne de Villeneuve d'Ascq, un atelier d'écriture avec l'Education Nationale, un défilé de mode avec la fondation KIABI, une représentation théâtrale avec la troupe "La belle histoire", et un jeu de société "Gynoquid" avec la Ligue contre le cancer du Nord).

Le projet a été soutenu financièrement par la Ligue contre le cancer du Nord pour Sequedin et Valenciennes et par la DISP Nord pour Bapaume. Le soutien de la Ligue s'inscrit dans le temps et vient consolider et renforcer la démarche chaque année. La dimension régionale a permis à la DISP d'y prendre part.

Ce projet a permis de toucher plus de 150 femmes, dont une participant à la conception du projet et 60 impliquées dans une production (confection de coussins, dessins, défilé). La mise en avant des femmes détenues et leur capacité à s'engager, ainsi que les échanges avec les professionnels, ont bouleversé complètement le regard habituel et peu engageant des uns et des autres. La démarche de soins et depromotion de la santé en ressortent grandement facilitées.

Ce projet a mobilisé plus de 25 professionnels différents (santé, pénitentiaire, justice, éducation nationale, associations diverses, ...) et 2 bénévoles. Une communication a par ailleurs pu se faire sur le journal régional et le journal interne de l'Administration Pénitentiaire. Il a permis de partager des moments particulièrement forts, de placer la Santé au centre des réflexions et de renforcer une dynamique de terrain partagée. Cette dynamique concerne le dispositif de soins mais aussi la démarche en promotion de la santé.

L'ouverture de cette démarche à 2 autres établissements a apporté un soutien moral et matériel à des unités sanitaires se sentant habituellement plutôt isolées et démunies en matière de promotion de la santé. Elle leur a permis de s'investir pleinement dans cette démparche, de rendre possible leur implication dans ce domaine, de les positionner auprès des partenaires locaux comme acteurs de santé globale, d'apporter au public une offre de santé différente, et d'ouvrir de nouvelles perspectives.


Fabienne ROMBEAUX, Emmanuel LUNEAU (lille), Sandrine BAJEUX, Philippe PEGORIER, Philippe BEGHIN, Pascal LEFAKOUONG
Cassiopée
16:00

"Jeudi 28 mars"

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C3
16:00 - 17:00

Addictologie

Modérateur : Béatrice CARTON (Praticien hospitalier) (Bois d'Arcy)
16:00 - 17:00 1. Repérage des addictions en milieu carcéral. Enquête fédération Addiction / APSEP / ASPMP. Marine GAUBERT (Orateur, Paris), Fadi MEROUEH (chef de service SSMP) (Orateur, Montpellier)
16:00 - 17:00 2. Le médicament dans tous ses états. Christelle RUELLO (Orateur, Nantes), Isabelle COUTEAU (Orateur, Nantes)
Auditorium

"Jeudi 28 mars"

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C4
16:00 - 17:00

Accompagnement thérapeutique

Modérateur : Muriel BOCQUENTIN BAILLY (Pharmacien) (Fresnes)
16:00 - 17:00 #17491 - 1. Quelle place pour l'UHSI dans l'Education Thérapeutique du Patient en milieu pénitentiaire?
1. Quelle place pour l'UHSI dans l'Education Thérapeutique du Patient en milieu pénitentiaire?

Mises en place à partir de 2004, les Unités Hospitalières Sécurisées Interrégionales (UHSI) sont une interface privilégiée entre les Unités Sanitaires (US) des établissements pénitentiaires et l'Hôpital. Elles contribuent à garantir une qualité de soins équivalente à celle dont dispose l'ensemble de la population.

L'Education Thérapeutique du Patient est une technique de soins faisant partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient (HAS, 2007). C'est pourquoi l'ETP est aujourd'hui proposée aux patients détenus hospitalisés à l'UHSI de Lille. Un programme portant sur le diabète est mis en place depuis 2011.

A l'aube de notre seconde évaluation quadriennale, de nombreuses questions restent en suspens quant à la place de l'UHSI dans l'ETP en milieu pénitentiaire :

- L'organisation de l'UHSI d'aujourd'hui permet-elle le développement d'un programme ETP à part entière?

- Comment permettre un accès à l'ETP pour tout patient éligible?

- Dans quelle mesure peut-on assurer une continuité des soins en ETP entre les US et l'UHSI?

Pour tenter d'y répondre, nous avons réalisé un état des lieux auprès de l'ensemble des UHSI portant sur les différentes pratiques et organisations en place. Nous avons croisé ces données avec notre propre expérience lilloise, puis élaborer des propositions que nous souhaitons présenter et soumettre à discussion.


Emmanuel LUNEAU, Sabine LEQUETTE (LILLE), Catherine DEMATTEO, Nathalie VANHEMS, Frédéric GRIMOPONT
16:00 - 17:00 #17626 - 2. Mise en place d’un atelier d’éducation thérapeutique sur les anti-coagulants en milieu pénitentiaire.
2. Mise en place d’un atelier d’éducation thérapeutique sur les anti-coagulants en milieu pénitentiaire.

Objectif:Les problématiques de la santé en prison sont nombreuses: surpopulation carcérale, manque d’effectifs soignants. Dans ce contexte particulier du milieu carcéral, où la réinsertion, l'autonomisation et la responsabilisation sont des objectifs quotidiens, sensibiliser le patient, lui permettre de comprendre et de jouer un rôle dans son traitement sont des enjeux très importants.

 

Matériel et méthodes : L'atelier thérapeutique s'est déroulé au Centre Pénitentiaire d'Orléans Saran. Pour réaliser cet atelier, notre choix s'est porté sur les anticoagulants. Classe thérapeutique très importante, qui fait l'objet de traitements chroniques, et pour lesquels un mésusage peut-être dangereux. Les participants étaient un interne en pharmacie, un préparateur en pharmacie hospitalière, un médecin et un groupe de 5 détenus ayant chacun un traitement différent. L'atelier s'est déroulé sur une heure. Dans la première partie, le but était de transmettre des informations sur la coagulation, connaître les situations qui engendrent une hyper ou hypo-coagulation. Chaque détenu expliquait ce qu'il savait de sa pathologie. Puis nous leur expliquions à l'aide d'images le mécanisme de la coagulation. La seconde partie portait sur le traitement que chacun des détenus avait : le mécanisme d'action, la posologie, l'attitude à avoir lors de l'oubli d'une prise, les effets indésirables et les attitudes à adopter s'ils se présentent. Les détenus sont acteurs de cet atelier. C'est par des questions que l'interne et le préparateur amènent les patients sur chacune des thématiques (par exemple «Quand on vous parle de coagulation, à quoi pensez-vous?», «qu'est ce que sont les plaquettes?», «quand on parle de vitamine K qu'est ce que cela vous évoque?», «que vous a-t-on expliqué sur votre traitement?»). A la fin de l'atelier, une fiche récapitulative reprenant les informations clés est donné à chaque détenu. Pour finir, un questionnaire anonyme est proposé pour nous indiquer si l'atelier a été apprécié et jugé intéressant (les possibilités de réponses étaient :"pas satisfait, moyennement satisfait, satisfait, très satisfait")

 

Résultats : D'après le questionnaire 5 patients(100%) ont jugé très satisfaisant la qualité de l'accueil, la clarté des explications ainsi que les réponses données aux questions posées. 5 patients(100%) ont aussi trouvé très satisfaisant la qualité des supports utilisés et la liberté de parole. 5 patients(100%) ont trouvé que l'atelier avait une utilité et ont apprécié le travail en groupe. 4 personnes(80%) ont montré un intérêt pour participer à un second atelier.

Conclusion : Organiser des ateliers thérapeutiques avec les détenus, a constitué un réel intérêt pour eux. Ils ont été complètements impliqués durant toute l'heure d’atelier proposé. Pour des raisons d'organisation, cet atelier a été proposé aux détenus sur leur horaire de promenade. La présence de la totalité d’entre-eux à cet atelier à démontré leur intérêt pour connaître leur traitement et d'en savoir plus sur leur maladie. Les remarques très positives formulées à la suite de ces pratiques nous encourage donc à pérenniser ces projets. Pour réaliser cet atelier, il est important d'anticiper les difficultés pour s’adapter au public visé (problème d’illettrisme, concentration fluctuante…).


Margaux DELAMOTTE, Nicolas VILLAUME, Marie-Christine BOUTRAIS (ORLEANS), Isabelle HERMELIN
Cassiopée
Vendredi 29 mars
09:00

"Vendredi 29 mars"

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C5
09:00 - 10:30

Divers

Modérateur : Béatrice CARTON (Praticien hospitalier) (Bois d'Arcy)
09:00 - 10:30 #16829 - 1. Évaluation des besoins en soins orthophoniques en milieu pénitentiaire.
1. Évaluation des besoins en soins orthophoniques en milieu pénitentiaire.

La loi du 18 janvier 1994 prévoyait que les détenus aient accès à des soins équivalents à ceux de la population générale. L'orthophonie qui est une profession de santé relevant de la famille des métiers de soins aurait pu être concernée par ces nouvelles dispositions. Pourtant elle ne fait pas partie des soins facilement accessibles en détention.
Un faisceau d'indices permettent cependant de penser qu’il y a là un champ à explorer : prévalence dans la population carcérale supérieure à celle dans la population générale pour de nombreuses pathologies, vieillissement de la population carcérale, taux d'illettrisme dans la population carcérale supérieur à celui de la population générale. Enfin il est parfois fait un constat sévère sur les apports de l'enseignement en prison. On pourrait faire l'hypothèse que ce constat tient au fait que beaucoup de sujets ne relèvent pas de la pédagogie mais plutôt de l'orthophonie et donc du soin.
D’autre part, au Royaume-Uni, des études consacrées aux troubles du langage chez les mineurs incarcérés montrent que la majorité de ces jeunes n'ont pas les compétences langagières pour profiter des actions mises en oeuvre pour lutter contre la récidive. Ces études ont conduit à la mise en place d’une prise en charge orthophonique dans la plupart des centres de détention pour mineurs. Chez les adultes, les études sont plus rares.
Le non investissement de ce champ d'action en France se retrouve au niveau de la recherche. Il semble qu’aucune étude n’ait porté sur l’évaluation des besoins en soins orthophoniques de la population carcérale.


L’objectif de cette étude était d’évaluer les besoins en soins orthophoniques de la population carcérale selon une démarche de santé publique.
Trois méthodes ont été utilisées : une recherche bibliographique de données de prévalence et des recommandations de bonnes pratiques concernant les troubles et pathologies pris en soin en orthophonie, une enquête spécifique menée par les médecins et les enseignants des établissements pénitentiaires de Nantes et la consultation de professionnels intervenant en détention dans les secteurs médical, juridique et de réinsertion. Cette étude s’est déroulée de novembre 2017 à mars 2018.

Bien que très différents, les résultats obtenus selon ces trois méthodes convergent. Ils mettent en évidence l’existence de besoins en soins orthophoniques chez les personnes détenues bien plus élevés que dans la population générale. Les principaux troubles repérés sont les troubles du langage oral, du langage écrit et du déficit de l’attention. Les entretiens apportent également un éclairage sur des conditions favorables à la mise en place de consultations d’orthophonie en détention.
Suite à cette étude, l’USMP de Nantes souhaite demander au CHU la création d’un poste d’orthophoniste. La demande sera déposée en 2019.


Anne HAUVESPRE (Nantes), Frédérique DUFOUR, Hélène VIDAL-GIRAUD
09:00 - 10:30 #17623 - 2. Partenariat entre une US et une unité d'enseignement buccodentaire.
2. Partenariat entre une US et une unité d'enseignement buccodentaire.

Les besoins en soins bucodentaires sont importants chez les personnes détenues. Les recommandations sont d'effectuer un bilan bucodentaire à l'arrivée en détention pour chaque personne arrivante et de proposer les soins necessaires ensuite afin d'éradiquer les foyers infectieux et de restaurer le coefficient masticatoire.

Les difficulté de recrutement en chirurgiens dentistes nous ont  amené à developper un partenariat avec les unités d'enseignement bucodentaire dans l'optique de faire connaitre notre exercice afin de favoriser par la suite le recrutement mais, également de trouver des solutions alternatives pour recentrer le temps des chirurgiens dentistes sur le soin.

Celà c'est décliné en 3 axes : 

L'accueil, depuis 3 ans, d'un étudiant en chirurgie bucodentaire en fin de cursus pour son stage de santé publique  un jour par semaine toute l'année

Des séances collectives d'éducation à la santé animées par des étudiants pour des groupes de personnes détenues,

La mise en place d'un projet de télé expertise pour le bilan buco dentaire des arrivants en partenariat avec le service d'odontologie d'Henri MONDOR

Ce partenariat se developpe chaque année , satisfait les 2 parties, fait connaitre l'activité bucodentaire en US et permet d'espérer à plus long termes des potentiels recrutements de jeunes praticiens.


Catherine FAC (FRESNES)
09:00 - 10:30 #17625 - 3. Procédure étranger malade en détention: nouvelles modalités.
3. Procédure étranger malade en détention: nouvelles modalités.

Le droit au séjour pour raison médicale existe en France depuis 1998. Il permet à une personne de nationalité étrangère résidant en France de manière habituelle porteuse d'une maladie grave qui ne peut pas être prise en charge dans son pays d'origine de bénéficier d'une carte de séjour temporaire pour soins.

Les personnes de nationalité étrangère placées sous main de justice, en situation irrégulière ou dont le titre de séjour doit être renouvelé peuvent faire valoir leur droit au séjour pour soins; il existe certaines spécificités liées à la détention qui seront bientôt détaillées dans la dernière version du guide méthodologique.

La communication a pour but de fournir aux médecins intervenant en unité sanitaire les éléments nécessaires pour entreprendre les démarches pour leur patient (elle a changé depuis le premier janvier 2017), les outils à leur disposition pour les aider ainsi que quelques chiffres nationaux tirés du rapport annuel de l'OFII.


Reem MANSOUR (MARSEILLE)
Auditorium

"Vendredi 29 mars"

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C6
09:00 - 10:30

Pratiques à risques en détention

Modérateur : Pierre GOUBEAU (Médecin Coordonateur des unités sanitaires de l'Aube) (LUSIGNY SUR BARSE)
09:00 - 10:30 #17573 - 1. Pratiques sportives et usage de produits dopants : bilan et propositions d'actions d'éducation en maison d'arrêt.
1. Pratiques sportives et usage de produits dopants : bilan et propositions d'actions d'éducation en maison d'arrêt.

INTRODUCTION

L’utilisation de substances ergogéniques (compléments alimentaires, stéroïdes anabolisants) par les sportifs pratiquant la musculation est courante. En 2017, on comptait environ 300 détenus utilisateurs des salles de sport à la Maison d’Arrêt ou sur liste d’attente soit environ 35% du nombre total de détenus. L'usage de substances ergogéniques est reconnu : effets indésirables observés à la consultation médicale, questions au décours des consultations diététiques et substances non identifiées retrouvées lors des fouilles de cellules.

OBJECTIF

L’objectif de cette étude est d’évaluer l’intérêt de mettre en place une action d’éducation à la santé et de proposer le cas échéant un programme.

PATIENTS/METHODE

Un groupe de travail multidisciplinaire (médecins généralistes, psychiatres, pharmaciens, diététiciennes, moniteur de sport) a été mis en place et une enquête a été menée en juillet 2017 pour établir un état des lieux des pratiques sportives, de l’alimentation et de l’usage de produits ergogéniques. Pour cela, un auto-questionnaire a été distribué aux détenus hommes.

RESULTATS

Le taux de réponse au questionnaire a été de 39,5% (249 exploitables sur 631 distribués). La majorité des détenus interrogés (83%) pratiquent du sport à la Maison d’Arrêt dont 74% la musculation. Les lieux d’entraînements sont multiples : 81% en cours de promenade, 61% en cellule et près d'1 sur 2 en salle de musculation. Près d’un tiers des détenus pratiquant la musculation ont déclaré suivre un régime alimentaire particulier. Parmi les détenus pratiquant la musculation, 17% ont déjà pris des produits ergogéniques et 7% envisagent leur utilisation. Les suppléments protéinés sont les produits les plus consommés (73%). L’usage de produits type stéroïdes anabolisants concerne environ 3 détenus pratiquant la musculation sur 100. Un détenu sur 2 pratiquant la musculation souhaite avoir des informations sur ces produits et leurs risques.

DISCUSSION/CONCLUSION

Il nous a semblé pertinent de proposer une action d’éducation à la santé pour informer les sportifs de la nature des risques que peut engendrer l’utilisation de ces produits afin d’en prévenir leurs mésusages. Le mode d’éducation des pairs par les pairs a été adopté dans le but de former des personnes ressources (6 détenus par séance) afin qu’ils transmettent l’information aux autres détenus. Trois séances d’éducation ont été préparées sur les thèmes de la nutrition du sportif, des compléments alimentaires et des effets indésirables des stéroïdes anabolisants. Différents outils ont été créés comme support d’éducation pour réaliser les séances. Il s’agit notamment de cartes proposant des affirmations vraies ou fausses sur l’alimentation et le sport et sur les compléments alimentaires. Un outil basé sur le « photolangage » représentant des effets recherchés et indésirables potentiels des stéroïdes anabolisants a été également imaginé. Ces différents outils ont pour objectif de faciliter l’échange et la prise de parole des détenus au sein du groupe. A l'issue de chaque séance, un support des informations clés est remis aux participants et un rôle de relais d'information est attendu vers les autres détenus. Une séance d’évaluation est prévue après chaque séance pour consolider et évaluer les connaissances acquises.


Camille PICARD, Maeva JACQUIOT, Constance BRETAGNOLLE, Gisele DEBRAY, Anne BERT, Christophe ICARD, Marie SAUTEREAU, Marc-Arthur SOMBE, Delphine CABELGUENNE (Lyon)
09:00 - 10:30 #16951 - 2. Implants péniens et pratiques sanglantes en prison : un sujet de préoccupation en Guyane.
2. Implants péniens et pratiques sanglantes en prison : un sujet de préoccupation en Guyane.

Introduction : La Guyane est le département français le plus affecté par le VIH et est également largement impacté par le VHB. En prison, les prévalences du VIH et du VHB fluctuaient autour de 4% en 2014. Les pratiques sanglantes, telles que la pose d’implants péniens (« bouglous »), les tatouages et les piercings, sont des pratiques courantes parmi les prisonniers et peuvent accroitre les risques de maladies transmissibles par le sang.

Matériel et Méthodes : En 2015 une étude transversale a été conduite à la prison de Rémire-Montjoly en Guyane. Cette étude avait pour objectif de d’estimer la prévalence des pratiques sanglantes en prison et s’intéressait plus particulièrement aux implants péniens. Les facteurs associés à la pose d’implants péniens ont été recherchés, les méthodes utilisées pour la pose, les raisons invoquées ainsi que les complications rapportées ont été décrites.

Résultats : Parmi les 221 hommes incarcérés interrogés, 19% avaient été tatoués ou avaient fait un piercing en prison, 68% avaient des implants péniens, parmi lesquels 57% avaient été posés en prison. Les comportements addictifs, tels que la consommation de cannabis et la dépendance à l’alcool (score AUDIT-C positif), un âge précoce au premier rapport sexuel et le nombre d’incarcération étaient positivement corrélés au fait d’avoir des implants péniens posés en prison. A l’inverse, avoir été hospitalisé pour troubles psychiatriques et avoir un score élevé de connaissance vis-à-vis des modes de transmission et de prévention du VIH et des IST étaient négativement corrélés au fait d’avoir des implants péniens posés en prison. Les implants péniens étaient souvent posés dans de mauvaises conditions d’hygiène, à l’aide d’un couvercle de boîte de conserve, 18% déclaraient avoir eu des complications au moment de la pose, principalement des hémorragies et des gonflements. Cinquante deux pourcents des hommes interrogés rapportaient des difficultés à utiliser un préservatif suite à la pose de leurs implants péniens.

Conclusion : Nos résultats mettent en lumière une prévalence des pratiques sanglantes et plus particulièrement des implants péniens très élevée ainsi que les risques liés à ces pratiques, qu’il s’agissent de risques à court ou à plus long terme. Ils mettent également en avant « l’imprégnation carcérale » comme facteur déterminant de ces pratiques sanglantes. Il est nécessaire de mettre en place des interventions de prévention ciblées, impliquant les prisonniers, qui viseraient à augmenter le niveau de connaissances mais également de mettre en place des mesures plus globales de réduction des risques liés à ces pratiques sanglantes en prison, en passant en premier lieu par une prise en compte de cette problématique dans les recommandations officielles.


Marie-Claire PARRIAULT (Cayenne), Amandine CHAPONNAY, Claire CROPET, Vincent ABOUT, Agathe PASTRE, Roch PÉRUSSEAU-LAMBERT, Mathieu NACHER, Florence HUBER
09:00 - 10:30 #17564 - 3. Ingestion volontaire de corps étranger chez les détenus hospitalisés à l'unité hospitalière sécurisée interrégionale de Lyon de 1995 à 2017.
3. Ingestion volontaire de corps étranger chez les détenus hospitalisés à l'unité hospitalière sécurisée interrégionale de Lyon de 1995 à 2017.

La population carcérale est très exposée au risque d’ingestion volontaire de corps étrangers. Les objets ingérés sont principalement coupants et pointus, et souvent de grande taille. Les recommandations internationales préconisent une extraction en urgence pour ce type de corps étrangers devant un risque de perforation estimé entre 15% et 35%. Notre hypothèse initiale était que, même dans la population carcérale, la surveillance devait précéder les techniques interventionnelles [fibroscopie œsogastroduodénale (FOGD) ou chirurgie] puisque la grande majorité des corps étrangers ingérés ayant franchi le pylore finissent par être évacués spontanément par voie basse sans dommage digestif.

Notre objectif principal était d’étudier les modalités de prise en charge des ingestions, leurs taux de réussite respectifs et les complications associées. Notre objectif secondaire était d’étudier ces mêmes aspects spécifiquement pour les lames de rasoir et les objets de plus de 6 cm.

Nous définissons la réussite comme soit l’évacuation spontanée par voie basse soit l’extraction (FOGD ou chirurgie). Nos résultats portent sur 41 détenus ayant ingéré un total de 258 corps étrangers au cours de 110 épisodes sur une période de 22 ans. A la prise en charge initiale, 56.5% des épisodes (n=62) ont été surveillés avec un taux de réussite de 90% ; 40% des épisodes (n=44) ont nécessité une FOGD avec 57% de réussite ; 3.5% (n=4) des épisodes ont été solutionnés par une intervention chirurgicale avec 100% de réussite. Au total furent réalisées 74 surveillances, 47 FOGD et 13 interventions chirurgicales.

Nous n’avons relevé aucune complication grave, aucune perforation, tant en phase de surveillance qu’après extraction endoscopique ou chirurgicale.

Nos résultats montrent que dans la population carcérale la surveillance est possible dans la majorité des cas.

Pour les lames de rasoir, la surveillance présente un taux de réussite très élevé (98%); ces objets ne présentent pas de sur-risque de complication dans notre étude. Nous recommandons donc la surveillance pour les lames de rasoir en l’absence de signe clinique de gravité ou de blocage œsophagien.

Les objets de plus de 6 cm ne sont pas associés à un sur-risque de complication dans notre étude ; cependant, le taux d’échec important de l’évacuation spontanée (23%) et le risque de non progression (26%) suggèrent qu’une extraction doit être entreprise dès que possible en commençant par la FOGD.

Notre étude pourrait être poursuivie par la réalisation d’une étude prospective à l’unité sanitaire de Corbas portant sur l’ingestion des lames de rasoir afin de valider nos résultats pour ce type de corps étrangers et ainsi établir un protocole de gestion de ces ingestions.


Jérémie GOMBAULT (Lyon)
Cassiopée
11:00

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C7
11:00 - 12:30

Circuit du médicament

Modérateur : Laura HARCOUET (Pharmacien PH) (PARIS)
11:00 - 12:30 #17619 - 1. Mise en place d’une solution de dispensation médicamenteuse par les infirmières au sein d’une unité sanitaire en l’absence de prescripteurs.
1. Mise en place d’une solution de dispensation médicamenteuse par les infirmières au sein d’une unité sanitaire en l’absence de prescripteurs.

CONTEXTE

L’unité sanitaire (US), située au sein de l’unique centre pénitencier du département, accueille environ 350 détenus. Une à trois infirmières (IDE) sont présentes en journée, avec l’intervention ponctuelle de psychiatre, généraliste, dentiste et pharmacien. La présence limitée du corps médical amène les IDE à prendre en charge des pathologies mineures, en dispensant des médicaments sans prescription ni avis médical préalable. De plus, aucune traçabilité des médicaments délivrés à chaque détenu n’est établie.

OBJECTIFS

Cadrer et sécuriser la dispensation hors prescription et en instaurer une traçabilité.

METHODE

Les pathologies et motifs de plaintes les plus courantes ont été recensées, et complétées d’autres pathologies à la demande des praticiens. Un traitement pertinent, tenant compte des recommandations, et du contexte propre à l’US a été défini pour chaque pathologie. Le document a été organisé en tableau indiquant : motif de plainte / symptômes / contre-indication éventuelle / conduite à tenir (comprenant un traitement médicamenteux adéquat notamment). Cette ébauche a été relue et corrigée par tous les praticiens et infirmières. Les points de discordances ont été dénoués en réunion pluridisciplinaire. La version finale du protocole a été soumise aux chefs de service de pharmacie, de médecine, d’odontologie et à la cadre de santé. 

RESULTATS

Le protocole final recense 21 pathologies, réparties en 7 domaines : pneumologie, ophtalmologie, psychiatrie, douleurs, dermatologie, gastrologie et odontologie. 5 des 13 médicaments y figurant sont listés : Tiorfan 100 mg, Amoxicilline 500 mg, Cetirizine 10 mg, Tropatépine 10 mg et Salbutamol 100 ug en inhalation. La FITRAM sera expliquée et remise à chaque nouveau détenu lors de son entretien d’arrivée, et conservera l’historique de chaque délivrance médicamenteuse (motif+nom+posologie+durée). Afin d’assurer la traçabilité des délivrances, une Fiche Individuelle de Traçabilité des dispensations Médicamenteuses (Fitram) a été créée.

DISCUSSION - CONCLUSION

Cette initiative a été très bien accueillie par les praticiens et IDE de l’US. Les protocoles de délivrance ne se substituent pas au bon sens et aux compétences de ces dernières, mais leur permettent de pallier plus efficacement l’absence de médecin. Pour les cas non prévus ou en cas de persistance des symptômes, un avis médical sera sollicité avant toute administration de médicament par l’IDE. La traçabilité apportée par la FITRAM permet d’assurer la continuité des soins entre les différents professionnels de santé sollicités par le patient, de disposer d’un historique, de sécuriser la délivrance médicamenteuse et de prévenir les demandes abusives. Le patient de son côté est responsabilisé sur le suivi de sa santé. Une réunion biannuelle de mise à jour du protocole est prévue, basée sur le retour d’expérience.


Ehsane PREMDJEE (Mayotte, Mayotte), Nathalie MARCHISET
11:00 - 12:30 #17517 - 2. Comment alerter en consultation ambulatoire en prison ? Le bien fondé de l'intervention pharmaceutique.
2. Comment alerter en consultation ambulatoire en prison ? Le bien fondé de l'intervention pharmaceutique.

Introduction

L’analyse pharmaceutique des prescriptions permet une sécurisation optimale pour la prise en charge thérapeutique du patient. Au cours de cet acte, le pharmacien peut mettre en évidence de potentielles «erreurs médicamenteuses» et émettre une Intervention Pharmaceutique (IP) à l’attention du médecin. L’objectif de ce travail est de décrire dans un premier temps l’organisation mise en place pour prendre en compte l’IP réalisée lors de l’analyse des prescriptions le jour des consultations ambulatoires en prison et, d’autre part, de dresser un bilan des différentes interventions pharmaceutiques sur une période définie.

Matériel et méthodes

Etude observationnelle du 1er janvier au 30 juin 2018 (6 mois) avec suivi des prescriptions et des IP sur le logiciel Pharma©. Etude de la classification des IP en 9 catégories.

Résultats/Discussion

L’analyse de 10441 ordonnances totalise 207 IP, 100% ont été lues et 17% sans réponse en retour. Les 9 catégories d’IP relevées avec leur fréquence sont : problème de posologie (22,3%); interactions médicamenteuses (14,4%); redondance de classe thérapeutique (14,4%); produits non référencés au livret thérapeutique (11,1%); problème d’unité de dose (9,1%); durée de traitement (8,7%); manque d’informations sur l’ordonnance (8,7%); absence de bilan biologique (3,8%) et autre (7,5%). Ce travail nous a permis d’optimiser la sécurisation de la prise en charge thérapeutique en facilitant la communication entre médecin et pharmacien. En effet, dans le cadre d’une hospitalisation classique, le médecin rédige une prescription sur le logiciel « Pharma© », qui est analysée et validée par le pharmacien : la mise en évidence de non-conformité, entraîne l’émission d’une IP à l’attention du médecin, qui répond aux problèmes en direct. En prison, le patient détenu vient en consultation ambulatoire et le traitement est prescrit pour plusieurs jours voir des mois. Dans ce cas, le médecin ne revient pas nécessairement sur ses prescriptions et ne prend pas connaissance des informations émises le jour même. Pour permettre une meilleure diffusion de l’information, il a été admis que systématiquement, le pharmacien envoie en temps réel un e-mail au prescripteur afin de lui faire part de l’IP. Le pharmacien peut ainsi suivre la résolution de chaque IP par les réponses transmises par messagerie et les confronter aux changements des prescriptions.

Conclusion

L’organisation mise en place pour sécuriser les prescriptions en consultation ambulatoire est concluante. En effet, la prise en compte par le prescripteur des IP émises a enregistré un fort taux d’acceptabilité et traduit des liens étroits d’échanges entre pharmacien et prescripteur, et permettant une sécurisation maximal des ordonnances.


Arnaud BOCQUET (marseille), Celia BARBERI, Susanna DAVOUST, Florent LANET, Valérie AMIRAT-COMBRALIER, Pierre BERTAULT-PERES
11:00 - 12:30 #17524 - 3. Gestion du traitement personnel du patient « arrivant » en détention.
3. Gestion du traitement personnel du patient « arrivant » en détention.

Introduction

On entend par traitement personnel les médicaments faisant l’objet d’une prescription ou d’une automédication appartenant à la personne détenue avant incarcération.

Le Guide Méthodologique (cahier 5) cite : « A leur arrivée en détention, les médicaments personnels des détenus leur sont retirés pour être conservés à la fouille jusqu’à leur sortie ».

Ce travail a pour objectif de répondre à la question : « comment assurer en détention la continuité des traitements instaurés antérieurement pour chaque patient « arrivant » ?

 

Matériel et méthode 

Guide méthodologique relatif à la prise en charge sanitaire des personnes détenues 4ème édition du 10 janvier 2018, élaborée conjointement par le ministère de la Justice et le ministère des Solidarités et de la Santé.

Gestion du traitement médicamenteux personnel des patients hospitalisés : arrêté du 6 avril 2011 ; guide de bonnes pratiques de prescription AP-HM 30.05.2014.

 

Discussion/Résultats

Comme à l’hôpital, la consultation médicale « arrivant » permet de recueillir les données relatives au traitement médical du patient. Le médecin doit évaluer ce traitement et juger de l’opportunité de le maintenir, le modifier ou le suspendre. La prescription hospitalière rédigée à l’entrée du patient en détention doit se conformer aux médicaments référencés dans le livret thérapeutique de l’établissement de santé dont dépend la structure pénitentiaire. Le livret thérapeutique ne comporte pas l’ensemble des molécules existantes sur le marché français, le médecin est donc amené à en substituer certaines. Quelques fois, même avec l’aide du pharmacien, le médecin ne peut être en mesure d’assurer la continuité du traitement par absence d’alternatives thérapeutiques.

Pour répondre à cette problématique, un travail collégial unités de soins/pharmacie/administration pénitentiaire a été conduit. Le résultat a permis de construire un arbre décisionnel axé sur trois grands chapitres du statut « arrivant » : patient venant de liberté, patient arrivant de transfert ou patient venant d’une structure hospitalière. Ce schéma organisationnel commun décrit la conduite à tenir pour la gestion du traitement personnel et harmonise ainsi les pratiques professionnelles au sein de notre équipe.

Il s’avère que nous sommes néanmoins confrontés à d’autres écueils :

-          Quid des médicaments «non substituables » (les médicaments antiépileptiques,…)

-          Quid des traitements ciblés pour des pathologies suivies en ambulatoire (des maladies auto-immunes,…)

-          Quid des dispositifs médicaux spécifiques (sondes auto-sondage, pompes insuline….)

-          Quid des traitements «d’automédication» et d’homéopathie.

D’après ce constat, il devient urgent de repenser l’ensemble du système d’approvisionnement en détention. Plusieurs pistes de réflexion sont envisageables telles que la facilitation des achats pour compte directement à un grossiste-répartiteur, la création d’un nouveau circuit réseau pharmaciens ville/hôpital pour les traitements « hors livret ».


Arnaud BOCQUET (marseille), Corinne HUDELLET, Valérie AMIRAT-COMBRALIER, Christophe BARTOLI
Auditorium

"Vendredi 29 mars"

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C8
11:00 - 12:30

Et ailleurs en Europe ?

Modérateur : Fadi MEROUEH (chef de service SSMP) (Montpellier)
11:00 - 12:30 #17495 - 1. Arrêt du tabac en milieu de détention.
1. Arrêt du tabac en milieu de détention.

Contexte :

Bien que le tabagisme reste une cause évitable de mortalité et l’un des principaux facteurs de risque de plusieurs maladies chroniques, notamment cardio-vasculaires et pulmonaires, il reste très répandu dans le monde entier. En milieu carcéral, la prévalence du tabagisme est bien plus élevée que dans la population générale et peut atteindre 90% alors que les actions d’intervention sont beaucoup plus rares contrairement à la prestation de soins pour d’autres dépendances. Nous avons mené une enquête qualitative qui a montré un intérêt pour l’arrêt du tabac mais des méconnaissances des différentes méthodes et traitements pour arrêter. Une recherche de la littérature montre  l’absence d’outil de counseling spécifique pour les personnes détenues fumeuses.

Objectif :

Il s’agit de créer un outil de counseling sur le tabac adapté au milieu carcéral et en tester la faisabilité et l’acceptabilité.

Méthode :

Nous avons créé une première version avec la participation des patients fumeurs et des différents soignants selon un processus itératif d’évaluation et d’amélioration jusqu’à finalisation.

Résultat :

L'outil se compose d'un tableau à feuilles mobiles de format A4 avec des illustrations du côté patient et des informations cliniques et des conseils du côté du soignant. Il peut être utilisé pour l’intervention brève ou soutenue. Les résultats qualitatifs suggèrent que l'outil est facilement compréhensible, facile à utiliser, pertinent et utile pour ce qui est de fournir de l'information d’une façon systématique non seulement sur le tabagisme, mais également sur les maladies et facteurs de risque cardio-vasculaire.

Conclusion :

L’outil est innovant et permet une approche systématique dans la prise en charge au sevrage du tabac que nous aimerions présenter à tous les collègues soignants.


Francesco MEACH (Genève, Suisse), Célestine DUBOST
11:00 - 12:30 #17622 - 2. Programme d'échange de seringues à la prison de Champ-Dollon (Genève, Suisse).
2. Programme d'échange de seringues à la prison de Champ-Dollon (Genève, Suisse).

Introduction 

Les programmes d'échange de seringues (PES) ont pour but de réduire le risque de transmission de maladies infectieuses liées à l’utilisation de drogues auto-administrées par injections intraveineuses (iv). Dans la plus grande prison de Suisse, un PES a progressivement été mis en place depuis 1996, en collaboration avec les autorités pénitentiaires. Un dépistage infirmier systématique, réalisé au début de chaque incarcération, identifie les patients à risque de consommation de drogues par voie iv. Le PES se base sur l’échange de matériel d’injection de la main à la main en veillant à respecter la confidentialité et la sécurité. Depuis le 1er janvier 2016, Loi fédérale sur la lutte contre les maladies transmissibles de l'homme (Loi sur les épidémies, LEp, RS 818.101) fait obligation aux établissements de détention de mettre à disposition des détenus du matériel d’injection stérile, la prison de Genève fait office de référence en la matière et est régulièrement consultée à ce sujet.

Objectif

L'objectif principal du programme d'échange de seringues est de prévenir Ie partage des seringues usagées afin de réduire les risques infectieux. II est une opportunité d'intervention en matière de promotion de la santé.

 

Résultats

Une quarantaine de personnes est aux bénéfices de ce programme chaque année. Le nombre de seringues distribué est en revanche assez fluctuant avec un pic à 869 seringues en 2011, et un taux de retour allant jusqu’à 100 %. Le programme a été bien accepté par le personnel tant soignant que de détention mais ne couvre probablement pas pleinement les besoins quantitatifs des détenus ainsi qu’en termes d’accessibilité. Aucun incident grave impliquant des seringues n’a été signalé durant ces 18 années.

Les agents de détention remarquent d’ailleurs que la sécurité sanitaire a augmenté grâce au PES. Outre le travail de réduction des méfaits lui-même, la mise en place du PES a permis d’intensifier la communication entre tous les partenaires impliqués et de dépasser une éventuelle méfiance. Des actions d’information et formation sont nécessaires afin de pérenniser l’implication de chacun dans le maintien de ce programme.


Conclusions
Dans l'ensemble, le PES est considéré comme satisfaisant et contribue à augmenter la sécurité générale dans notre centre de détention. Notre expérience montre qu’un PES en prison est réalisable, sûr et bien accepté par chacun des partenaires (soignants, agents de détention et usagés).

Un tel programme, dont la valeur ajoutée n’est plus à prouver ne peut se mettre en place qu’en collaboration et surtout doit être adapté aux spécificités des établissements pénitentiaires, sans tabou, dans le respect des attentes de chacun. Son implémentation en milieu pénitentiaire représente une gageure mettant autour de la table des structures (sanitaire et judiciaire) aux cultures diamétralement opposées.


Nicolas PEIGNÉ (Genève, Suisse), Hans WOLFF
11:00 - 12:30 #16853 - 3. Evaluation de la dispensation des médicaments en prison via des casiers individuels.
3. Evaluation de la dispensation des médicaments en prison via des casiers individuels.

Contexte : La Brenaz, prison d'exécution de peine, à Genève, en Suisse, acceuille 168 hommes. Cette population carcérale jeune présente davantage de problèmes de santé que la moyenne de la population. 39%, soit 68 personnes ont un traitement médicamenteux.

Les prisons font partie des institutions totalitaires entrainant une perte d'autonomie significative. Afin d'en réduire l'impact, de rendre les patients davantage acteurs de leur santé (empowerment) et garantir la confidentialité, l'équipe infirmière a mis en place en 2012, en concertation avec la direction de la prison, un système de dispensation de médicaments via des casiers individuels. La distribution des médicaments est principalement hebdomadaire ou bi-hebdomadaire et peut aussi, selon les cas, devenir quotidienne.

Objectifs : Identifier les avantages et inconvénients d'un tel mode de distribution en regard des résultats escomptés.

                Evaluer le degré de satisfaction des différents acteurs (patients, agents de détention, soigants).

Méthode : recherche action participative.

40 patients, interrogés selon un questionnaire pré-établi.

Un focus groupe (10 soignants) interrogés selon un questionnaire pré-établi

Un focus groupe (10 agents de détention) interrogés selon un questionnaire pré-établi.

Les échanges seront enregistrés pour faciliter le dépouillement des données.

résultats attendus

patients : les compétences acquises avant l'incarcération sont valorisées voir augmentées (dignité restaurée).

               la connaissance et la gestion des traitements sont renforcés en vue de la sortie de prison, avec diminution du risque d'interruption du traitement.

               réduction de vol des médicaments entre personnes détenues

               respect accru de la confidentialité

agents de détention : économie de ressources en personnel, tournée de médicaments raccourcies, les agents peuvent faire d'autres tâches dévolues à leur métier.

                                réduction de stock de médicaments en cellule

Soignants : pas d'augmentation d'abus médicamenteux

                 préparation des médicaments simplifiée, distribution raccourcie, d'où un gain de temps pour les soins.

                 meilleure visibilité de l'observance au traitement.

Conclusion : dans un tel contexte, il est essentiel de travailler avec la personne détenue sur la préservation de son autonomie afin qu'elle reste ou devienne davantage responsable de sa santé et de son traitement en prévision de sa sortie de prison.

La distribution des médicaments via des casiers individuels pourrait s'avérer un bon moyen d'automisation et d'implication des patients dans leur traitement et leur santé, et générer, de surcroit, un gain de temps non négligeable pour les soignants et les agents de détention. Il peut aussi indiquer si le patient a pris son traitement.


Dominique PRALONG (Genève, Suisse), Gérard MARY, Elisabeth MOUTON
Cassiopée
14:00

"Vendredi 29 mars"

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C9
14:00 - 16:00

Session médicale

Modérateur : Céline GUILLEMAUD (medecin) (Lavaur)
14:00 - 16:00 #16871 - 1. Evaluation de l’implantation d'un test de dépistage de la tuberculose par PCR dans un établissement pénitentiaire d’Ile de France.
1. Evaluation de l’implantation d'un test de dépistage de la tuberculose par PCR dans un établissement pénitentiaire d’Ile de France.

Le milieu pénitentiaire étant un milieu à haut risque de tuberculose, le test Xpert®MTB/RIF Ultra a été implanté à l’Etablissement Public de Santé National de Fresnes (EPSNF). L’objectif de cette étude est d’évaluer la faisabilité de cette technique en biologie délocalisée et de confirmer l’intérêt d’implanter cet outil de diagnostic rapide.

Méthodes. Après une formation réalisée par la société Cepheid, 3 médecins de l’EPSNF ont effectué pour chaque patient cliniquement suspect de tuberculose un ou plusieurs tests Xpert sur prélèvement natif. Le reste du prélèvement était envoyé au laboratoire de Bactériologie du CHU Antoine Béclère à Clamart pour test Xpert sur prélèvement décontaminé effectué en parallèle, examen microscopique et culture.

Résultats. Sur une période de 6 mois, 95 expectorations de patients détenus ont été adressés en microbiologie à Antoine Béclère correspondant à 35 patients. Seuls 42 tests Xpert ont été réalisés à l’EPSNF (départ d’un des médecins) soit 21 patients.

Une concordance de 96 % a été retrouvée entre le test Xpert natif et décontaminé : 35 couples prélèvement natif/décontaminé Xpert-/-, 3 couples Xpert +/+, 1 couple Xpert +/- et 1 couple Xpert -/+. Pour ces deux derniers couples la charge d’ADN bactérien était au seuil de de détectabilité. Il y a eu un test en erreur et un test invalide.

 

Parmi les 35 couples de tests Xpert négatifs, tous étaient corrélés à un examen microscopique et culture négatifs.

Le couple Xpert négatif sur échantillon natif et positif sur échantillon décontaminé avait un examen microscopique négatif et une culture positive (délai de positivité 17 jours).

Le couple Xpert positif sur échantillon natif et négatif sur échantillon décontaminé avait un examen microscopique négatif et une culture positive (délai de positivité 14 jours).

Parmi les 3 tests Xpert positifs sur prélèvement natif, 2 étaient corrélés à un examen microscopique négatif avec culture positive et un avec un examen microscopique positif.

Par ailleurs, 2 patients ont eu un Xpert positif sur prélèvement contaminés mais n’ont pas eu de test réalisé à l’EPSNF : un avec examen microscopique négatif et un avec examen microscopique positif.

Une concordance de 100% a été retrouvée entre les tests Xpert et l’identification des souches et de la résistance à la rifampicine par culture.

 

Au total, sur cette période 10 patients ont été traités pour une tuberculose maladie :

-       A J5 de l’admission en moyenne pour 5 patients ayant un Xpert positif, à J30 pour un patient correspondant à un prélèvement fait post fibroscopie bronchique.

-       A J11 pour un patient présentant une forte suspicion de tuberculose sans identification bactériologique

-       3 patients bacillifères ont été traités dès leur entrée dans le service

 

Conclusion. L’analyse des résultats des tests Xpert®MTB/RIF Ultra valide la formation des médecins de l’EPSNF à l’utilisation de cette technique. Elle démontre par ailleurs la place de cet outil de diagnostic rapide dans la lutte antituberculeuse en milieu pénitentiaire.  La réalisation de cette technique permet d’accélérer  la prise en charge des patients incarcérés et ainsi de limiter d’éventuelles transmissions parmi les  codétenus et des différents acteurs de l’environnement carcéral.


Loic HERMET (Fresnes), Anne DULIOUST, Christelle GUILLET-CARUBA, Marine EVREVIN, Florence DOUCET-POPULAIRE
14:00 - 16:00 #16870 - 2. Etude de la prévalence de la tuberculose chez le personnel travaillant en milieu carcéral.
2. Etude de la prévalence de la tuberculose chez le personnel travaillant en milieu carcéral.

Le taux de tuberculose en prison en France est environ 10 à 15 fois supérieure à celui observé en population générale (91,3 vs 7,1 cas pour 105 personnes). A l’hôpital pénitentiaire de Fresnes, la prise en charge de la tuberculose a représenté jusqu’à 25% du nombre de journées d’hospitalisation dans le service de médecine. Ainsi en 2016, 70 patients ont été placés en isolement « air » pour radiographie thoracique suspecte. Au total  le diagnostic de tuberculose a été retenu chez 39 patients (22 cas de tuberculose confirmée et 17 cas de tuberculose probable).

En 2016 également 3 membres du personnel (1 soignant et 2 pénitentiaires) ont été traités pour une tuberculose maladie (TM).

L’objectif de ce projet est de décrire la prévalence de l’infection tuberculose du personnel au sein d’un établissement de soins ne recevant que des patients détenus.

Méthodes 

Le dépistage de la tuberculose a été réalisé en 2017 avec le concours du CLAT pour l’ensemble du personnel travaillant en 2016. Tous ont bénéficié d’un dépistage de l’infection tuberculeuse latente (ITL) par IGRA et d’une radiographie thoracique pour éliminer une TM. Ceux pour lequel le statut tuberculose à la dernière visite n'était pas connu ont été exclus de l’analyse statistique. Les analyses ont été réalisées à l’aide du logiciel R3.2.2.

 

Résultats 

274 personnes ont été initialement inclues.  Le personnel administratif ainsi que 15 personnes ayant refusé le dépistage ont été.  L'étude statistique comportait au final 234 personnes.

L’âge médian était de 46 ans, le sex-ratio (F:H) à 0,88. L’origine géographique du personnel  était la métropole pour 147 (63%), les DFA pour 56 (24%), l’Afrique pour 21 personnes (9 %),  l’Europe hors France et Asie) pour 3. L’ancienneté  dans le poste était de plus de 10 ans pour 56% du personnel, entre 5 et 10 ans pour 15% et inférieure à 5 ans pour 27%. Dix-sept personnes présentaient des facteurs de risque d’immunodépression. L’IGRA était positif pour 23 personnes sur 234  (9.8%) et la radiographie anormale pour 3 personnes.

La prévalence de la tuberculose n’est pas statistiquement différente en fonction de l’ancienneté dans le poste, du sexe, de l’immunodépression et du tabac. En revanche, le taux d’infection tuberculeuse est significativement différente entre le personnel soignant et le personnel pénitentiaire : 14.2% vs 5.8% (p=0.046) et en fonction de l’origine géographique : Afrique 28.6%, DFA 8.9%, France 7.5% (p=0.032).

 

Conclusion

La prévalence de la tuberculose élevé dans l’ensemble du personnel semble être liée à l’origine géographique. Elle  est plus élevée chez les soignants en contact répétés avec les patients mais identique chez le personnel pénitentiaire à celle retrouvé dans des études antérieures sur le personnel intégrant l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire. Il est important de maintenir une surveillance médicale renforcé des personnels travaillant en prison.


Loic HERMET (Fresnes), Anne DULIOUST, Francois SAINT MARTIN, Caroline SAINT MARTIN
14:00 - 16:00 #17494 - 3. Bon usage des inhibiteurs de pompe à protons en milieu pénitentiaire : des progrès à faire ?
3. Bon usage des inhibiteurs de pompe à protons en milieu pénitentiaire : des progrès à faire ?

Introduction : Les inhibiteurs de pompe à protons (IPP) sont très largement prescrits, tant en pratique ambulatoire qu’hospitalière. Une réévaluation de leur utilisation en 2009 avait conduit la Haute Autorité de Santé (HAS) à diffuser des recommandations de bon usage. Nous avons réalisé un état des lieux sur les prescriptions des établissements pénitentiaires (EP) rattachés à notre hôpital par rapport à ces recommandations et aux données récentes de la littérature.

Matériels et méthodes : L’étude porte sur l’analyse « un jour donné » des prescriptions d’IPP au sein d’une population carcérale de 980 détenus (deux EP), d’après des critères d’évaluation validés par l’équipe médicale. Le dossier patient et les prescriptions sont informatisés (logiciel Sillage®). Les règles de bon usage des IPP ont été vérifiées : posologie, durée de traitement, indication retrouvée dans le dossier médical, prescriptions associées, notion d’interaction médicamenteuse.

Résultats : Sur les 456 détenus bénéficiant de traitements chroniques au 22/11/18 (46% de la population carcérale), 77 sont sous IPP (17% des patients traités, 68 hommes pour 9 femmes, âge moyen 54 ans). La pleine dose de lansoprazole (30 mg x 1) est majoritaire (45 patients) par rapport à la demi-dose (lansoprazole 15 mg x 1, 31 patients) et la double dose (30 mg x 2, éradication Helicobacter pylori, 1 patient). La durée de traitement n’est précisée qu’une fois sur deux (152 jours en moyenne, de 30 jours à un an) et elle est relativement longue lorsqu’elle n’est pas précisée (174 jours en moyenne). Les traitements corticoïdes et anti-inflammatoires sont présents chez 7 patients (sans facteur de risque hémorragique associé chez 5 patients). Vingt interactions médicamenteuses ont été relevées (26% des prescriptions d’IPP : 17 alginate-bicarbonate, 2 clopidogrel, 1 tacrolimus), sans que des précautions particulières ne semblent prises (adaptations posologiques, espacement des prises avec l'association alginate-bicarbonate).

Discussion : La prévalence du traitement par IPP dans nos EP reflète la pratique ambulatoire et intègre des caractéristiques observées en détention : fréquence des épigastralgies (souvent de type reflux) en rapport avec la consommation alimentaire, cantinée ou reçue, et avec le stress. Toutes les prescriptions sont faites dans le respect du livret thérapeutique de l’établissement (lansoprazole 15 ou 30 mg), rien ne permettant selon la HAS de privilégier un IPP plutôt qu’un autre. L’indication du traitement n’est retrouvé que dans 18% des dossiers ce qui ne facilite pas la réévaluation des prescriptions. Le recours aux IPP semble trop fréquent comparé à l’utilisation des antiacides et antihistaminiques anti-H2 (voire pour le reflux gastro-œsophagien chronique une réduction progressive de la posologie et/ou une alternance avec des antiacides).

Conclusion : La toxicité des IPP au long cours est désormais bien documentée (fractures osseuses, infections digestives et pulmonaires, déficits en magnésium et vitamine B12). Une réévaluation de nos pratiques devrait être faite pour rationaliser leur usage (limiter leur recours et la durée d’exposition, privilégier les règles hygiéno-diététiques, mieux prendre en compte des interactions médicamenteuses).


Mathieu FERRY, Diana STOILOVA (Melun), Eric STOLL, Emmanuel PROTAIS, Sophie WANNEPAIN, Arron DJIOMO, Pascale RACLE, Maryse CAMUS
Auditorium

"Vendredi 29 mars"

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C10
14:00 - 16:00

Estime de soi

Modérateur : Estelle SUDRE (praticien hospitalier) (BORDEAUX)
14:00 - 16:00 #16915 - 1. Programme de guidance parentale à la MAF de Versailles.
1. Programme de guidance parentale à la MAF de Versailles.

                                                                                                              Programme de guidance parentale à la MAF de Versailles

Exemple de mise en place de partenariats au sein d'une détention de femmes dans l'objectif d'améliorer ou de restaurer les liens familiaux entre les mères incarcérées et leurs enfants.

L'accompagnement et le soutien des mères séparées de leurs enfants est au coeur des liens thérapeutiques qui se tissent en détention.

Les mères incarcérées, privées de rôles sociaux, se structurent autour de leur rôle maternel.

Grâce à lui, elles s'animent d'une envie de vivre, de dépasser l'épreuve de la prison et de se projeter dans l'avenir.

Les enfants, quant à eux, destabilisés par la séparation avec leur mère, peuvent être sujets au stress, aux angoisses, à la tristesse, à la peur et être affectés par des modifications de comportements (agitation, agressivité, perte de concentration, fléchissement scolaire...).

Ce pourquoi, l'USMP de la Maison d'Arrêt de Versailles propose un programme de guidance parentale décliné en plusieurs actions.

Objectis du programme présenté:

    • Restauration ou maintien du rôle de mère malgré la séparation

    • Maintien ou appui du rôle de père et/ou du rôle de personnes ressources intra ou extra familiales prenant en charge l’enfant

    • Parler de la situation d’incarcération aux enfants selon leurs âges et leurs niveaux de compréhension

    • Parler de la situation d’incarcération à la famille qui accompagne les enfants à l’extérieur par le biais de la femme détenue

    • Prévenir les troubles du comportement et/ou de l’humeur chez l’enfant

    • Prévenir le risque de récidive chez les parents

    • Renforcer l’estime de soi du parent incarcéré 

      Présentation des actions :

  • Entretiens individuels de soutien à la parentalité par le psychologue

  • Atelier contes avec l’éducation nationale

  • Participation aux évènements avec le relai Parents Enfants

  • Participation aux parloirs à la demande des mères

  • Ateliers d’information collective sur les droits et devoirs des mères

  • Partenariat Santé-justice dans l’optique du maintien des liens familiaux


Laetitia LEGER (Versailles), Beatrice CARTON
14:00 - 16:00 #17557 - 2. Prendre soin de soi : l'esthétisme au service de l'image de soi.
2. Prendre soin de soi : l'esthétisme au service de l'image de soi.

Depuis 2015, nous avons organisé un plan "Parcours santé en détention" autour du thème : "Sport et alimentation en détention". Il s'intègre dans le

plan régional "Alimentation en détention" piloté par l'ARS.

Le but est d'établir des actions ciblées par populations distinctes autour de ce thème, en intégrant l'ensemble des intervenants exerçant en milieu

pénitentiaire.

Dans ce cadre, des ateliers cuisine avaient été initiés en 2016 au quartier femmes, selon les mêmes modalités qu'avec les hommes. Nous avons constaté que ces ateliers ne répondaient finalement pas à un besoin prévalent.

Les femmes étaient essentiellement concernées par des problématiques de perte de l'image de soi et de dégradation de l'image corporelle, en lien avec leur environnement et le changement des habitudes de vie.

D'autre part, elles cantinaient beaucoup de produits d'hygiène et de maquillage.

Nous avons donc souhaité mettre en place de nouveaux ateliers, basés sur le socio-esthétisme, afin de répondre au mieux à leurs besoins.

L'objectif principal était de proposer un temps pour prendre soin de soi et reprendre contact avec son image.

Les objectifs secondaires étaient de :

  • Verbaliser des problématiques, mal-être, par le biais de l’atelier

  • Contribuer à une démarche de réinsertion

  • Amorcer le dialogue et amener à l’échange suivant les besoins

  • Apprendre les gestes de soins de beauté pour les refaire seules

 

Pour mettre en place ces ateliers, nous avons fait appel à plusieurs professionnels :

- une infirmière en psychiatrie

- une infirmière de l'unité sanitaire

- une esthéticienne qui a accepté d'intervenir bénévolement

4 dates ont été retenues pour l'année 2018, une par trimestre.

Les ateliers ont duré entre 1h30 à 3h par séance.

Les thèmes abordés sont le nettoyage et soin de la peau, la manucure et le maquillage.

4 femmes au maximum ont participé à cet atelier à chaque groupe : au total, 23 femmes ont pu en bénéficier.

Même si les retentissements sont difficilement mesurables, les femmes ont verbalisé une réelle plus-value suite à leur participation. Elles ont exprimé leur reconnaissance pour avoir su s'intéresser à elles et à leurs problématiques.

Ces rencontres ont été l'occasion de développer une relation de confiance et de respect entre professionnels et détenues.


Sylvie BETOULLE, Laurence BAILLARD (ANGOULEME)
14:00 - 16:00 #16927 - 3. Retour à la vie affective et sexuelle : NTIC, rapport à l'autre et rapport à soi.
3. Retour à la vie affective et sexuelle : NTIC, rapport à l'autre et rapport à soi.

Comment, après 10 années d’incarcération (ou plus) envisager la rencontre, la relation amoureuse, et la prévention. Comment les envisager lorsque la détention efface les années, que l’on ne se voit pas vieillir[1], ni la société évoluer ? Les codes de la séduction, de la communication changent. Le rapport à l’autre est flouté par la stigmatisation de la détention. Et les relations de couple sont contraintes par l’organisation du système pénitentiaire.

Pour finir, comment penser la rencontre lorsqu’internet relate les causes de son incarcération et dévoile des informations qui peuvent être un frein pour créer des nouvelles relations.

En 2015 au centre de détention de Melun, Santé Info Solidarité Animation Ile de France a débuté un projet intitulé "Vie affective et sexuelle et nouvelles technologies" afin d’interroger tous ces éléments avec des personnes en fin de peine, incarcérées depuis plusieurs années.

De 2015 à 2018, grâce aux échanges avec les participants, le projet s’est étoffé, des outils supplémentaires ont été créés et des questionnements y ont été ajoutés. Néanmoins les objectifs n’ont pas changé.

Notre objectif principal est d’engager une réflexion autour du retour à la vie affective et sexuelle en prenant en compte l’évolution du contexte technologique et social.

En découlent des objectifs secondaires : 

-          Proposer une réflexion sur l’évolution du contexte extérieur (entourage, social, technologique)

-          Echanger et réfléchir autour des modifications qui ont pu avoir lieu pendant l’incarcération pour les personnes détenues

-          Réfléchir et échanger autour de la mise en relation et de la rencontre avec l’autre (apparence, codes, nouveaux modes d’échanges – sms, chat…) 

De 2 rencontres en 2015, nous sommes aujourd’hui passés à 4. Des ateliers d’1h30 chacun, répartis sur 4 semaines. Entre échanges, questionnements et apports d’informations, ces moments permettent aussi la rencontre entre des personnes qui ne se fréquenteraient pas hors contexte ou qui n’aborderaient pas ces sujets de société dans les coursives de la détention.

Des outils sont utilisés afin de libérer la parole et d’aiguiller la réflexion des participants : photolangage, métaplan, brainstorming. Un guide a été crée pour l’occasion, permettant sur le papier, de présenter quelques unes des fonctions des NTIC, ainsi que des sites internet (et applications) omniprésents dans notre société. Une familiarisation par l’image, à des outils non autorisés en détention, qui permet d’acquérir des repères visuels et des connaissances théoriques. Pour finir, comme des questions de droit et de loi sont fréquemment abordées, nos intervenants proposent une réflexion sur : le droit à l’image, le droit à l’oubli, le cybersexisme

[1] Carceropolis – webdocumentaire, http://www.carceropolis.fr/Le-corps-incarcere


Marie SUNER (PARIS)
Cassiopée
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