Mercredi 02 février
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10:30 - 11:30 #27871 - P001 Des variations du gène SLITRK2 identifiées chez huit patients avec une forme rare de trouble du neuro-développement altèrent la transmission synaptique et la cognition chez la souris.
Des variations du gène SLITRK2 identifiées chez huit patients avec une forme rare de trouble du neuro-développement altèrent la transmission synaptique et la cognition chez la souris.

SLITRK2 est une protéine transmembranaire exprimée au niveau des neurones postsynaptiques qui régule la croissance des neurites et le maintien des synapses excitatrices. Dans cette étude, nous rapportons des variations rares de SLITRK2, localisé sur le chromosome X, identifiées en exome chez des patients atteints de troubles du neuro-développement (TND). Ces variants comprenaient un variant non-sens (p.Glu461*) et six variants faux-sens qui n'ont pas été rapportés précédemment à l'état hémizygote dans les populations de la base de données gnomAD. Quatre variants sont apparus de novo chez les patients ou chez la mère de l’un d’entre eux, et trois variants ont été hérités de mères asymptomatiques. Les individus porteurs de ces variants présentaient une déficience intellectuelle de sévérité variable, un retard de langage, une démarche instable pouvant s’associer à une spasticité des membres inférieurs, une épilepsie et des manifestations neuropsychiatriques, notamment une anxiété majeure et un trouble du spectre de l’autisme. Des études fonctionnelles ont montré que les variants Leu74Ser, Pro374Arg, Arg426Cys et Glu461* induisaient, dans des cellules HEK293, une altération de la localisation des protéines SLITRK2 mutantes à la membrane et de leur capacité à interagir avec leur ligand extracellulaire, PTPδ. L’analyse de neurones d’hippocampe issus de souris knock-out conditionnelles (cKO), chez lesquelles Slitrk2 a été inactivé dans le système nerveux central, a révélé une altération de la transmission synaptique. Cette altération, caractérisée par une diminution de l’amplitude des courants synaptiques excitateurs, est reversée par l’expression de la protéine SLITRK2 humaine mais pas par celle des protéines mutantes Leu74Ser, Pro374Arg, Arg426Cys, Thr312Ala et Glu461*. De plus, nous avons pu montrer que les souris Slitrk2 cKO pour Slitrk2 présentaient une altération de la mémoire à long terme et une démarche anormale, récapitulant un sous-ensemble de caractéristiques cliniques des patients porteurs de variations du gène SLITRK2. Collectivement, ces données suggèrent que le gène SLITRK2 est impliqué dans une nouvelle forme de TND lié à l'X causée par la perturbation de diverses facettes de la fonction de SLITRK2.

 

 

 


Salima EL CHEHADEH (Strasbourg), Han KYUNG AH, Kim DONGWOOK, Jang GYUBIN, Lim DONGSEOK, Kim JINHU, Julia WYNN, Kim HYEONHO, Somayeh BAKHTIARI, Wendy K CHUNG, Giuseppina VITIELLO, Ioana CUTCUTACHE, Matthew PAGE, Jozef GECZ, Kelly HARPER, Arjan Pm DE BROUWER, Anneke VULTO-VAN SILFHOUT, Marjolaine WILLEMS, Alberto FERNÁNDEZ JAÉN, Angelo SELICORNI, Silvia MAITZ, Els K VANHOUTTE, Martin ARMSTRONG, Joseph SYMONDS, Sebastien KÜRY, Bertrand ISIDOR, Benjamin COGNÉ, Jean MULLER, Allan BAYAT, Michael C KRUER, Jaewon KO, Jiwon UM, Mathilde NIZON, Amélie PITON
10:30 - 11:30 #27967 - P006 Réanalyse d’exomes : intérêt et outils informatiques automatisés.
Réanalyse d’exomes : intérêt et outils informatiques automatisés.

L’évolution rapide des connaissances scientifiques dans le domaine des maladies rares et en particulier pour les troubles du neurodéveloppement ainsi que l’amélioration continue des outils bioinformatiques  rendent indispensables la réanalyse périodique des études pangénomiques telles que le séquençage d’exome et de génome.

Nous avons réanalysé les données de séquençage d’exome de 49 patients atteints d’une trouble du neurodéveloppement pour lesquels un résultat négatif ou un variant de signification inconnue avait été rendu. Le taux diagnostic initial était de 39% (31/80). La réanalyse a été réalisée entre 18 et 36 mois après la première analyse. Ceci a permis d’identifier 5 nouveaux diagnostics ce qui représente 10% des dossiers réanalysés. Pour 3 d’entre eux, il s’agissait de gènes décrits après la première analyse (FOXP4 : +10 mois, AP2M1 : +13 mois, AGO2 : +22 mois). Les 2 autres ont été identifiés grâce à une amélioration du logiciel utilisé permettant de mettre en évidence une délétion hétérozygote de plusieurs exons dans le gène CNOT2 et un variant hérité d’un parent dans le gène MAGEL2. Cette réanalyse a donc permis de passer d’un rendement diagnostic de 39% à 45%.

La réanalyse régulière pose des problèmes en termes de temps puisque le nombre d’exomes à réanalyser est croissant, notre plateforme de bioinformatique a donc développé un outil (PolyBTF) permettant de rechercher automatiquement tous les 3 mois, les patients porteurs de variants nouvellement décrits dans les bases de données de patients HGMD et ClinVar. Ceci est particulièrement utile pour les variants en dehors des régions codantes des gènes déjà connus et pour les variants récurrents des nouveaux gènes ce qui était le cas pour les variants des gènes FOXP4 et AP2M1. La plateforme a également développé un outil (PolyDejaVu) permettant de rechercher dans un gène donné tous les variants présents dans notre base de données, nous permettant de rechercher des patients éventuellement porteurs de variants dans des gènes nouvellement décrits.

Avec la montée en puissance des études pangénomiques, il devient indispensable de développer des outils informatiques d’aide à la réanalyse afin d’optimiser au maximum les données génomiques de nos patients.


Sophie RONDEAU (Paris), Geoffroy DELPLANCQ, Patrick NITSCHKE, Marc BRAS, Ghislaine ROYER, Mathieu BERNARDELLI, Elodie TRON, Christine BOLE, Jeanne AMIEL, Geneviève BAUJAT, Sandrine MARLIN, Marlène RIO, Julie STEFFANN, Giulia BARCIA
10:30 - 11:30 #28161 - P011 Etude de l’implication de la protéine centrosomale rotatine (RTTN) dans la régulation du cil primaire au cours du neuro-développement.
Etude de l’implication de la protéine centrosomale rotatine (RTTN) dans la régulation du cil primaire au cours du neuro-développement.

Le gène RTTN (OMIM 614833) code pour la protéine rotatine, cruciale pour l’établissement de l’asymétrie droite-gauche et la rotation axiale de l’embryon. Cette protéine est requise lors des premières étapes d’élongation et maturation des centrioles, régule le cycle cellulaire et participe à la formation du cil primaire, organelle à la surface des cellules qui fonctionne comme une antenne relais de nombreux signaux essentiels au développement et à l’homéostasie tissulaire.

Les variants pathogènes de RTTN sont associés à un syndrome autosomique récessif associant une petite taille, un retard de développement, une microcéphalie avec anomalies de gyration et une épilepsie. Ici, nous rapportons deux cas, celui d’un fœtus présentant une micro-lissencéphalie, et celui d’une patiente présentant un phénotype fortement chevauchant avec le syndrome de Taybi-Linder (TALS/MOPD1, OMIM 210710). Dans les traits caractéristiques de la patiente : un retard de croissance sévère, un retard d’ossification, une microcéphalie avec une pachygyrie et un corps calleux fin, une dysmorphie faciale marquée avec des yeux proéminents et un menton fuyant, des cheveux épars et de l’eczéma. Les deux cas portent le même variant pathogène c.2953A > G du gène RTTN, qui affecte un site donneur d’épissage. TALS est une pathologie très rare causée par des mutations récessives dans le gène RNU4ATAC, qui est transcrit en un petit ARN nucléaire non-codant, U4atac, composant du splicéosome mineur impliqué dans l’épissage des 850 introns mineurs du génome humain.

Afin d’élucider les causes physiopathologiques du TALS, restées inconnues à ce jour, nous avons choisi d’étudier la mutation RTTN dans différents modèles. Tout d’abord, nous avons confirmé que le variant entraîne un défaut d’épissage de RTTN comme décrit précédemment, dans les fibroblastes de nos deux patients, et ce sans affecter le niveau d’expression des transcrits. Par la méthode de super-résolution appelée microscopie à expansion, nous avons montré une légère réduction de la localisation de rotatine aux centrioles, accompagnée d’une diminution de leur taille. Enfin, nous avons observé une diminution de la longueur des cils dans les fibroblastes du fœtus seulement, et aucun défaut concernant le désassemblage du cil.

Pour étudier plus spécifiquement les processus de neurogenèse, nous avons introduit par CRISPR-Cas9 la mutation c.2953A > G dans des cellules souches pluripotentes induites (iPSC), et réalisé des différenciations en monocouche de neurones et en organoïdes corticaux. Les données préliminaires montrent de manière surprenante une augmentation de la taille des cils dans les progéniteurs neuronaux mutés pour RTTN, ainsi qu’un défaut de différenciation en organoïdes observable dès J32. Nous poursuivrons notre étude par l’analyse morphologique des organoïdes et des processus de ciliogenèse, prolifération, apoptose et migration, qui seront par la suite appliqués aux modèles iPSC mutés RNU4ATAC que nous avons générés.


Justine GUGUIN (Lyon), Eloïse BERTIAUX, Noémie GILIBERT, Alicia BESSON, Lucile BOUTAUD, Virginie HAMEL, Sophie THOMAS, Patrick EDERY, Sylvie MAZOYER, Audrey PUTOUX, Marion DELOUS
10:30 - 11:30 #28565 - P016 Biallelic variants in TRAPPC10 cause a microcephalic TRAPPopathy disorder in humans and mice.
Biallelic variants in TRAPPC10 cause a microcephalic TRAPPopathy disorder in humans and mice.

The evolutionarily conserved transport protein particle (TRAPP) complexes (TRAPP II and III) perform fundamental roles in subcellular trafficking pathways. Here we identified biallelic sequence alterations in TRAPPC10 , a component of the TRAPP II complex, in individuals with a severe microcephalic neurodevelopmental disorder. Molecular studies revealed a weakened interaction between mutant TRAPPC10 and its putative adaptor protein TRAPPC2L. Studies of patient lymphoblastoid cells revealed an absence of TRAPPC10 alongside a concomitant absence of TRAPPC9, another key TRAPP II complex component associated with a clinically overlapping neurodevelopmental disorder. The TRAPPC9/10 reduction phenotype was recapitulated in TRAPPC10-/- knockout cells, which also displayed a membrane trafficking defect. Notably, both the reduction in TRAPPC9 levels and the trafficking defect in these cells could be rescued by wild type but not mutant TRAPPC10 gene constructs. Moreover, studies of Trappc10-/- knockout mice revealed neuroanatomical brain defects and microcephaly, paralleling findings seen in the human condition as well as in a Trappc9-/- mouse model. Together these studies confirm TRAPPC10 gene mutation as a cause of human disease and define TRAPP-mediated pathomolecular outcomes of importance to TRAPPC9 and TRAPPC10 mediated neurodevelopmental disorders in humans and mice.


Lettie RAWLINS, Binnaz YALCIN (Dijon)
10:30 - 11:30 #27861 - P021 Nouvelles variations structurelles responsables de la maladie de Charcot-Marie-Tooth : Les deux premières grandes délétions de KIF5A détectées par le logiciel CovCopCan.
P021 Nouvelles variations structurelles responsables de la maladie de Charcot-Marie-Tooth : Les deux premières grandes délétions de KIF5A détectées par le logiciel CovCopCan.

La maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) est la neuropathie périphérique héréditaire la plus fréquente résultante de lésions des nerfs moteurs et sensoriels. PMP22 a été le premier gène décrit comme étant impliqué dans la CMT via une variation structurelle (SV ; Structural Variation) de type duplication, expliquant environ 15% des cas globaux de CMT dans notre cohorte. À ce jour, plus de 90 gènes sont connus pour être impliqués dans la CMT, sur lesquels principalement des variants ponctuels (SNV ; Single Nucleotide Variants) et des courts insertions ou délétions ont été décrits, tandis que les SVs sont souvent sous-diagnostiqués. Dans notre étude, nous avons utilisé du NGS ciblé et l'outil bioinformatique CovCopCan pour analyser les données NGS de deux familles non apparentées présentant des symptômes de CMT associés à un syndrome pyramidal. Nous avons alors découvert deux grands SVs dans le gène KIF5A, un gène associé à des formes axonales de CMT (CMT2), dans lequel aucun SV n'a encore été décrit. Dans la première famille, le patient présentait une large délétion de 12 kb dans KIF5A incluant les exons 2-15. Dans la seconde famille, deux cas présentaient une large délétion de 3 kb dans KIF5A incluant les exons 24-28. De plus, l'analyse bioinformatique de la séquence de la région du point de cassure a révélé que le mécanisme de NAHR (Non-Allelic-Homologous-Recombination), similaire à celui impliqué dans la duplication du PMP22, pourrait être responsable de l'un de ces SVs de KIF5A et pourrait potentiellement être présent chez plusieurs autres patients. Cette étude établit un nouveau concept de mécanisme impliqué dans les maladies neurologiques, puisque de grandes délétions de KIF5A peuvent causer le CMT2. En outre, nous soulignons l'importance d'analyser non seulement les SNVs mais aussi les SVs lors du diagnostic des neuropathies, car elles pourraient être impliquées dans les neuropathies périphériques plus fréquemment que suspecté actuellement.


Ioanna PYROMALI (Limoges), Alexandre PERANI, Angélique NIZOU, Nesrine BENSLIMANE, Paco DEROUAULT, Sylvie BOURTHOUMIEU, Mélanie FRADIN, Guilhem SOLE, Fanny DUVAL, Constantin GOMES, Frédéric FAVREAU, Franck STURTZ, Corinne MAGDELAINE, Anne-Sophie LIA
10:30 - 11:30 #28094 - P026 Une forme traitable de paraparésie spastique liée à un variant d’épissage homozygote de COQ9.
P026 Une forme traitable de paraparésie spastique liée à un variant d’épissage homozygote de COQ9.

Nous rapportons le cas d’un patient et de sa sœur présentant tous deux une paraparésie spastique ayant débutée vers l’âge de deux ans avec une atteinte modérée des membres supérieurs sans autre signe associé.

La réalisation d’un exome, dans cette fratrie, issue de parents cousins germains, a mis en évidence un variant d’épissage à l’état homozygote, absent de gnomAD, dans le gène COQ9 : Chr16(GRCh37):g.57481490G > A, NM_020312.3(COQ9):c.73G > A, p.(Val25Met). Les logiciels de prédictions d’effet sur l’épissage montrent que ce variant situé sur la dernière base de l’exon 1 diminue la force du site donneur.

L’analyse des ARNm extraits de différents tissus (lignée lymphoblastoïde, myoblastes, fibroblastes et muscle) montre la présence du transcrit attendu ainsi que la présence de trois transcrits additionnels de taille supérieure à celle de l’amplicon attendu. Ces trois transcrits additionnels sont absents chez des contrôles. Le séquençage du transcrit additionnel majoritaire a montré la rétention de 113 pb de l’intron 1 de COQ9 conduisant à un frameshift. Ce transcrit illégitime représente entre 10 et 60% des transcrits totaux en fonction du tissu. C’est au niveau des lignées lymphoblastoïdes qu’il est le plus retrouvé (60% versus 8-9% du transcrit normal) ; dans les myoblastes et le muscle les rapports s’inversent avec 50 à 60% du transcrit attendu contre 10 à 20 % du transcrit contenant l’insertion de 113 pb. Les deux autres transcrits additionnels n’ont pas été séquencés; ils représentent 5 à 30% du total des transcrits en fonction du tissu.

Bien que sa fonction précise ne soit pas encore complètement élucidée, la protéine mitochondriale COQ9 est impliquée dans la biosynthèse du Coenzyme Q10 (CoQ10) et les variants pathogènes de COQ9 entraînent un déficit de la molécule. L’analyse des complexes de la chaîne respiratoire sur la biopsie musculaire du patient a retrouvé de façon cohérente un déficit partiel des complexes CoQ10-dépendants (complexes I+III et II+III), corrigé par l’ajout de CoQ10. Ces résultats ont été confirmés par la mise en évidence d’un déficit musculaire et plasmatique en CoQ10.

Sept patients ont été décrits dans la littérature, avec un phénotype beaucoup plus sévère que celui de nos deux patients. L’atteinte était caractérisée par une encéphalopathie néonatale associée à une atteinte cardiaque et/ou rénale, conduisant pour 6 à un décès dans les premiers mois ou premières années de vie.

Une supplémentation en Coenzyme Q10 a pu être proposée à cette famille. Nous n’avons que peu de recul pour décrire son effet ; mais aucune aggravation du phénotype n’est constatée.

Nous rapportons donc, un variant d’épissage homozygote du gène COQ9 conduisant à une paraparésie spastique isolée ; élargissant le spectre phénotypique des mutations dans ce gène. La moindre sévérité du phénotype de nos patients par rapport à ceux publiés pourrait s’expliquer par des taux résiduels en CoQ10 plus importants dans cette famille.


Audrey LABALME (LYON), Chloé LAURENCIN, Fanny FONTAINE, Nicolas CHATRON, Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Nathalie STREICHENBERGER, Isabelle ROUVET, Damien SANLAVILLE, Stéphane ALLOUCHE, Gaëtan LESCA
10:30 - 11:30 #28368 - P031 Vers une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques des anomalies cérébrales associées aux ciliopathies : cellules souches et modélisation 2D et 3D du développement néocortical.
P031 Vers une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques des anomalies cérébrales associées aux ciliopathies : cellules souches et modélisation 2D et 3D du développement néocortical.

Les ciliopathies sont des maladies génétiques rares, très hétérogènes génétiquement et à spectre phénotypique très large et chevauchant. Elles résultent d’anomalies ciliaires, secondaires à des mutations de gènes codant des protéines centrosomales ou ciliaires. A l’inverse des cils motiles, le cil primaire (CP) est quasi ubiquitaire expliquant la pléiotropie des atteintes. En particulier, des malformations cérébrales sont fréquemment associées aux ciliopathies, de même que des troubles cognitifs ou comportementaux sans base neuro-anatomique, soulignant l'importance de la fonction ciliaire pour le développement et le fonctionnement du cerveau. Avec l'avènement du séquençage haut débit, les études génomiques ont largement accéléré notre compréhension des bases moléculaires des anomalies neuro-développementales. Cependant, les mécanismes sous-jacents sont restés largement inexplorés en raison de l'absence de modèles récapitulant les processus clés spécifiques au développement du cortex cérébral humain. La possibilité de reprogrammer des cellules somatiques de patients en cellules souches pluripotentes (IPS) capables de s'auto-organiser et de se différencier en ébauches d’organes ou organoïdes a révolutionné la modélisation des maladies humaines. 

Afin d'étudier les mécanismes physiopathologiques qui sous-tendent les anomalies cérébrales chez les patients atteints de ciliopathies, nous avons ainsi tiré profit des avancées technologiques en matière de cellules souches et généré des modèles du développement néocortical en 2D et 3D à partir de cellules IPS, i.e. rosettes neurales et organoïdes cérébraux. Ces deux systèmes de modélisation récapitulent de nombreux aspects du développement néocortical, notamment la génération des divers types de cellules progénitrices neurales ainsi que de neurones néocorticaux. Ces systèmes de modélisation nous permettent d'étudier la biogenèse et la fonction des CP. La transduction de la voie Sonic Hedgehog (SHH) est analysée par quantification de l’expression de gènes cibles de cette voie et par analyse immunochimique de la dynamique de localisation ciliaire des acteurs de la voie SHH. Afin de tirer parti de l'organisation 3D des organoïdes cérébraux, nous avons mis au point une méthode simple permettant d’imager les organoïdes cérébraux entiers après immunomarquage et permettant de détecter, à l’échelle de l’oragnoïde entier, à la fois les centrosomes et les CP des progéniteurs et neurones néocorticaux. 

L’utilisation de ces méthodes de modélisation à partir de cellules IPS humaines générées soit par reprogrammation de cellules de patients atteints de ciliopathies, soit par l'utilisation de la technologie CRISPR/CAS9 pour éditer spécifiquement les gènes ciliaires, devrait permettre des progrès significatifs dans la compréhension de la contribution du CP au cours du développement normal et pathologique du cortex cérébral.


Lucile BOUTAUD (paris), Marie MICHAEL, Céline BANAL, Damélys CALDERON, Sarah FARCY, Julie PERNELLE, Nicolas GOUDIN, Camille MAILLARD, Clémantine DIMARTINO, Cecile DELESCHAUX, Sébastien DUPICHAUD, Corinne LEBRETON, Sophie SAUNIER, Tania ATTIÉ-BITACH, Nadia BAHI-BUISSON, Nathalie LEFORT, Sophie THOMAS
10:30 - 11:30 #28791 - P036 La recherche de syndrome de l’X Fragile a-t-elle toujours sa place en première intention dans les troubles neurodéveloppementaux à l’ère du NGS ?
P036 La recherche de syndrome de l’X Fragile a-t-elle toujours sa place en première intention dans les troubles neurodéveloppementaux à l’ère du NGS ?

Introduction :  Le syndrome de l’X Fragile (FXS), lié à une expansion de plus de 200 triplets CGG du gène FMR1, est la première cause de déficience intellectuelle (DI) héréditaire.  Les Sociétés Savantes de différents pays recommandent sa recherche en première intention avec l’aCGH chez tous les patients présentant un trouble neurodéveloppemental (TND)/DI/trouble du spectre autistique (TSA)/ trouble du déficit de l’attention (TDAH). Dans la littérature, le taux diagnostique de FXS a été évalué à 2,5% chez les patients avec DI et à 1,2% chez les patients avec TSA, ce qui est inférieur à l’aCGH (15-20%) et l’exome (30-40%). De ce fait, la dernière recommandation de l’American College of Medical Genetics soulève la question de la pertinence de la recherche de FXS en première intention.  Nous avons tenté d’évaluer ce point.

Méthodes : 1) Détermination du taux diagnostique de FXS, toute indication confondue, de 2014 à 2020 au sein du laboratoire de génétique moléculaire du CHU Necker. 2) Analyse des dossiers des patients FXS à la recherche de la mention de signes dysmorphiques évocateurs de FXS selon genereview et d’histoire familiale évocatrice (DI lié à l’X, FXS, FXTAS, FOIP). 3) Rétrophénotypage des photos des patients FXS disponibles selon les signes dysmorphiques de genereview. Utilisation et évaluation de l’application Face2Gene (FDNA Inc., Boston, USA) et de son logiciel de reconnaissance faciale DeepGestalt afin d’orienter la prescription.

Résultats : 1) 2324 tests ont été effectués sur 1620 hommes et 704 femmes. Un FXS a été diagnostiqué chez 23 (1,4%) hommes et 12 (1,7%) femmes. L’âge au diagnostic était compris entre 11 mois et 43 ans.  Pour 13/34 (38%) des patients positifs le test avait été prescrit dans un contexte familial de pathologies du spectre FMR1. 21/34 (62%) étaient des cas index présentant un TND/DI ou TSA. 2) 30/34 (88%) des patients avaient des signes dysmorphiques ou une histoire familiale mentionnés dans leur dossier médical. 3) Par rétrophénotypage, 15/16 patients présentaient ≥ 1 signe évocateur. Au total, des signes dysmorphiques évocateurs étaient retrouvés chez 33/34 patients.  L’application Face2Gene a classé le FXS en première position chez 12/16 patients.

Discussion : Le taux diagnostique de notre cohorte (1,5%) est concordant avec ceux de la littérature, ce qui reste bien inférieur à l’exome. Chez la grande majorité des patients (30/34) le FXS pouvait être évoqué devant la présence de signes dysmorphiques (l’application Face2Gene ne semble pas très discriminante chez les patients jeunes) et/ou une histoire familiale évocatrice d’où la justification d’une consultation de génétique avant prescription. La possibilité d’acquérir une présomption diagnostique forte chez les rares patients atteints de FXS semble justifier la relégation du test FXS en seconde intention   sous réserve d’une étude du rapport coût-bénéfice versus l’exome.


Geoffroy DELPLANCQ (Versailles), Leslie LORI, Mathieu BERNARDELLI, Marlène RIO, Julie STEFFANN, Jean-Paul BONNEFONT, Guillaume DORVAL
10:30 - 11:30 #28530 - P041 Syndrome d’Ellis-Van Creveld : analyse phénotypique et génotypique d’une cohorte de 50 individus.
P041 Syndrome d’Ellis-Van Creveld : analyse phénotypique et génotypique d’une cohorte de 50 individus.

Le syndrome d’Ellis-Van Creveld (EVC) fait partie du groupe de ciliopathies squelettiques ou Côtes Courtes-Polydactylie (CCP), et est caractérisé par une dysplasie ectodermique, une chondrodysplasie, une polydactylie et une cardiopathie congénitale, avec une grande variabilité phénotypique allant de formes létales à des formes modérées. Les gènes EVC et EVC2 sont connus pour être les principaux gènes responsables du syndrome EVC. Cependant, un nombre croissant de gènes impliqués dans le fonctionnement du cil - WDR35, GLI1, DYNC2LI1, PRKACA, PRKACB, et SMO - ont été identifiés dans le syndrome EVC, permettant une meilleure compréhension de sa physiopathologie. Ces gènes codent tous pour des protéines du cil primaire, jouant un rôle clé dans la transduction du signal au sein des voies Hedgehog (Hh). L’objectif de cette étude était l’analyse de 50 patients, issus de 45 familles, diagnostiqués EVC, afin de mieux définir les bases phénotypiques et moléculaires du syndrome EVC. Nos critères d’inclusion pour le diagnostic clinique du syndrome EVC étaient la présence d’au moins trois critères parmi : 1) un aspect typique squelettique (brachydactylie, membres courts, thorax étroit) et/ou radiologique (os courts et tubulaires, côtes courtes, ailes iliaques courtes, acetabulum en trident), 2) une polydactylie, 3) la présence d’anomalies unguéales ou de la sphère orofaciale, 4) une cardiopathie congénitale. Notre taux de détection moléculaire au sein de la cohorte des 45 familles a été de 91,11%, avec des variants identifiés dans EVC/EVC2 (77.8%), DYNC2H1 (6.7%), DYNC2LI1 (2.2%), SMO (2.2%), et PRKACB (2.2%). Nous avons identifié une grande proportion de délétions (26.92%, 14/52) dans les gènes EVC et EVC2, dont deux délétions récurrentes retrouvées respectivement six et quatre fois dans le gène EVC. Ces CNVs étaient majoritairement hérités de la mère, et probablement médiés par un mécanisme de recombinaison homologue non allélique impliquant des séquences Alu. Sur le plan clinique, nous avons retrouvé de nombreuses anomalies supplémentaires, dont plusieurs sont décrites ici pour la première fois. La taille finale était rarement impactée dans notre cohorte, même au sein des patients mutés EVC/EVC2. Nous n’avons pas noté de corrélation génotype-phénotype significative, mais quelques éléments sont notables : taille normale chez les individus mutés dans DYNC2LI1, SMO et PRKACB ; et corrélation entre la présence d’une cardiopathie congénitale et le degré d’altération de la fonction protéique pour DYNC2LI1. Notre étude confirme qu’EVC et EVC2 sont les gènes majeurs avec une fréquence importante de CNV non décrite à ce jour.


Marion AUBERT-MUCCA (Toulouse), Celine HUBER, Genevieve BAUJAT, Caroline MICHOT, Mohammed ZARHRATE, Marc BRAS, Valerie MALAN, Tania ATTIE-BITACH, Valerie CORMIER-DAIRE
10:30 - 11:30 #28445 - P046 Spectre phénotypique des patients atteints de DFNX2 dans une série de 33 cas avec une mutation du gène POU3F4.
P046 Spectre phénotypique des patients atteints de DFNX2 dans une série de 33 cas avec une mutation du gène POU3F4.

Les surdités prélinguales ont une transmission liée à l’X dans 1 à 2% des cas et 50% des cas de surdité isolée liée à l'X sont causés par des mutations du gène POU3F4 impliqué dans la surdité héréditaire liée à l'X-2 (DFNX2). DFNX2 est une surdité de transmission et de perception associée à une malformation de l’oreille interne. Des études récentes ont montré une expression de POU3F4 durant le développement cérébral et dans le tube neural. Notre étude visait à constituer une cohorte française de patients présentant une DFNX2, d’établir leur génotype et leur phénotype précis, notamment sur le plan neurodéveloppemental. Notre second objectif était de rechercher une éventuelle corrélation génotype-phénotype.

Les patients ont été identifiés auprès des laboratoires de génétique faisant l’analyse du gène POU3F4. Les données cliniques ont été recueillies auprès des médecins responsables de chacun de ces patients par un questionnaire clinique.

Nous avons constitué une cohorte de 33 patients, âgés de 2 à 52 ans, issus de 25 familles différentes. En étudiant le génotype de ces patients, nous avons observé 5 grands réarrangements, 7 petites délétions intragéniques, 2 petites duplications intragéniques et 12 substitutions nucléotidiques. Nous avons mis en évidence 16 nouvelles mutations. En regardant le phénotype auditif, on voit que la surdité est d’apparition prélinguale chez 70% des patients. 23 patients ont une surdité de perception, 4 ont une surdité mixte et 1 a une surdité de transmission. Cette surdité est sévère ou profonde dès le diagnostic chez 20 patients et modérée chez 9 patients. Le TDM des rochers retrouvait une malformation de l’oreille interne chez 96% (25/26) des patients. Concernant le phénotype neurologique, on observe un trouble de l’équilibre chez 35% (8/23) des patients et des troubles du sommeil chez 40% (10/25) des patients. Concernant le neurodéveloppement 48% (12/25) des patients ont un retard à la marche. Sur 20 patients, 1 a un retard de développement psychomoteur à 3 ans et 9 mois et 6 patients ont une déficience intellectuelle. 43% (7/16) des patients ont un trouble du spectre de l’autisme (TSA) et 41% (9/22) ont déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Depuis sa description en 1971 par Nance et al, DFNX2 est connue comme une surdité isolée de transmission liée à l’X. Notre étude montre que d’autres symptômes peuvent être associés à la surdité. Le retard à la marche et les troubles de l’équilibre s’expliquent par les malformations de l’oreille interne. Cependant, la déficience intellectuelle, le TSA et le TDAH semblent plus fréquents que dans la population générale. Cela pourrait s’expliquer par un rôle de POU3F4 dans le développement cérébral. Au vu de ces résultats, il semble intéressant de suivre le neurodéveloppement de ces patients. Cela permettra d’étendre nos connaissances sur le phénotype des patients atteints de DFNX2, d’améliorer leur prise en charge et de préciser le conseil génétique.


Lara KERBELLEC (TOURS), Marie-Pierre MOIZARD, Soizick PONDAVEN-LETOURMY, Anne-Françoise ROUX, Isabelle FAJARDY, Laurence JONARD, Souad GHERBI-HALEM, Magalie BARTH, Marie VINCENT, Mathilde NIZON, Elise BOUCHER, Renaud TOURAINE, Valérie PELLETIER, Laetitia LAMBERT, Marion GERARD, Juliette PIARD, Laurence OLIVIER-FAIVRE, Linda PONS, Damien HAYE, Catheline VILAIN, Chantal LIGNY, Genevieve LINA-GRANADE, Clémence GUENNE, Emmanuel LESCANNE, Sandrine MARLIN, Annick TOUTAIN
10:30 - 11:30 #27998 - P051 Étude moléculaire par séquençage moyen débit d’un panel de gènes d'une cohorte de cas avec anomalies rénales sévères dépistées en prénatal.
P051 Étude moléculaire par séquençage moyen débit d’un panel de gènes d'une cohorte de cas avec anomalies rénales sévères dépistées en prénatal.

Les maladies rénales dépistées par l’échographie fœtale représentent un groupe hétérogène de pathologies dont certaines ont une cause monogénique. Elles se présentent principalement sous forme d’anomalies de développement des reins et des voies urinaires ou de gros reins hyperéchogènes parfois kystiques. Leur sévérité est extrêmement variable. Elles peuvent être isolées ou syndromiques. L’existence de formes familiales a fait suspecter une composante génétique, hypothèse validée par l’identification de variations pathogènes dans un très grand nombre de gènes. L’identification des variations causales dans les formes monogéniques de ces pathologies est essentielle pour le conseil génétique. L’objectif de cette étude était d’évaluer la fréquence des causes monogéniques au sein d’une cohorte de 100 fœtus présentant des anomalies rénales sévères. Cinq fœtus présentaient une atteinte compatible avec une dysgénésie rénale tubulaire, 79 des anomalies de développement des reins et des voies urinaires (CAKUT) et 16 une atteinte rénale évoquant une ciliopathie (gros reins hyperéchogènes et/ou kystiques). Une analyse moléculaire a été réalisée par une technique de séquençage moyen débit d’un panel de gènes mis en place dans le laboratoire de génétique de l’hôpital Necker-Enfants malades, le panel « Rénome ». Chez les fœtus présentant une atteinte évocatrice de dysgénésie rénale tubulaire, des variations bialléliques de classe 4 des gènes AGT et AGTR1 ont été identifiées chez deux fœtus, et des variations homozygotes de classe 3 des gènes AGT, ACE et AGTR1 chez les trois autres fœtus. Des variations pathogènes responsables du phénotype ont été mises en évidence chez 10 fœtus avec anomalies de développement des reins et des voies urinaires (dans les gènes PAX2, FRAS1, EYA1, MYOCD et BICC1), et des variations de classe 3 dans le gène GREB1L ont également été identifiées chez trois fœtus avec agénésie rénale bilatérale. Une nouvelle variation de splice dans le gène MYOCD, associé chez les fœtus de sexe masculin à une mégavessie congénitale, a été identifiée chez deux jumeaux grâce à une technique de séquençage haut débit de cDNA issus de rein fœtal. Un diagnostic moléculaire a pu être établi chez 75% des fœtus avec un phénotype évocateur de ciliopathie, avec l’identification de variations pathogènes dans 11 familles (gènes PKHD1, PKD1, PKD2, NPHP3, CEP290 et TMEM67). Ce travail a également permis de montrer qu’une variation bi-allélique du gène DNAJB11 était associée au syndrome d’Ivemark II (OMIM #208540), ciliopathie fœtale sévère associant dysplasie rénale, hépatique et pancréatique. Au total, une variation causale ou possiblement causale a été identifiée dans 30% des cas, avec un taux diagnostique variable en fonction du phénotype et bien plus faible pour les CAKUT que pour les ciliopathies ou les dysgénésies rénales tubulaires.


Pénélope JORDAN, Guillaume DORVAL (Paris), Christelle ARRONDEL, Vincent MORINIÈRE, Marie-Pierre AUDREZET, Laurence MICHEL, Audrey PUTOUX, Gaetan LESCA, Audrey LABALME, Mathilde LEFEBVRE, Sandra WHALEN, Laurence LOEUILLET, Jelena MARTINOVIC, Tania ATTIE-BITACH, Elise SCHAEFER, Sophie SCHEIDECKER, Laetitia LAMBERT, Claire BENETEAU, Olivier PATAT, Odile BOUTE BENEJEAN, Arnaud MOLIN, Fabien GUIMIOT, Nicolas FONTANAROSA, Mathilde NIZON, Cécile JEANPIERRE, Sophie SAUNIER, Laurence HEIDET
10:30 - 11:30 #28495 - P056 Etude monocentrique, par exome ciblé chez 112 enfants, de l'architecture génétique des DSD 46,XY.
P056 Etude monocentrique, par exome ciblé chez 112 enfants, de l'architecture génétique des DSD 46,XY.

Etude monocentrique, par exome ciblé chez 112 enfants, de l'architecture génétique des DSD 46,XY. Huby Thomas*, Avril Tristan*, Lambert Anne-Sophie, Proust Alexis, Laddada Lilia, Lucie Tosca, Young Jacques, Guiochon-Mantel Anne, Linglart Agnès, Bouvattier Claire**, Bouligand Jérôme**.  *co-premiers auteurs, **co-derniers auteurs.

 

Contexte : Les DSD pour « Disorders of Sex Development » sont des pathologies regroupant un grand nombre de situations médicales congénitales où le développement du sexe chromosomique, gonadique ou anatomique est atypique. Ce développement est régulé par de nombreux gènes et la recherche étiologique par séquençage nouvelle génération (NGS) est devenue le standard pour le diagnostic moléculaire de ces maladies.

Objectifs : Étudier l’architecture génétique des DSD 46,XY et discuter de l’intérêt de l'exome ciblé par NGS pour certaines catégories de patients.

Patients : 112 patients avec DSD 46,XY ont été inclus dans notre étude monocentrique : 13 patients dans un groupe de DSD 46,XY syndromiques, 44 dans un groupe avec retard de croissance intra-utérin, 21 dans un groupe DSD 46,XY isolé avec dysgénésie gonadique (AMH < 250 pmol/l) et 34 dans un groupe DSD 46,XY isolé sans dysgénésie gonadique (AMH > 250 pmol/l).

Méthodes : Analyse par exome ciblé (EC) d’un panel de 39 gènes. Deux approches : Analyse supervisée (AS), interprétation des variants génétiques selon la classification ACMG 2015 ; Analyse non supervisée (ANS) de l’ensemble des données génotypiques de notre cohorte.

Résultats : Au cours de l'AS, des variants pathogènes ou probablement pathogènes (classe 4 ou 5) ont été identifiés chez 25 patients soit 22,3% (IC95[14,6%-30%]), des variants de signification inconnue (classe 3) chez 42 patients soit 37,5% (IC95[28,5%-46,5%] et des variants probablement bénins ou bénins (classe 2 ou 1) chez 45 patients soit 40,2% (IC95[31,1%-49,3%]). Entre les 4 groupes, il n’a pas été retrouvé de différence significative du nombre de variants de classe 4 ou 5, de classe 3 et de classe 2 ou 1. L'AS confirme que NR5A1/SF1 est le gène principal responsable des DSD 46,XY avec dysgénésie gonadique. Parallèlement, l'ANS a permis d'identifier des variants de classe 3 qui sont candidats prioritaires pour une ré-interprétation ultérieure.

Conclusion/Perspectives : Après EC, plus de 75% des patients DSD 46,XY restent dans l’errance diagnostique. Dans ce contexte, la poursuite de ces analyses par séquençage complet de génome dans le cadre de la préindication France Médecine Génomique « Anomalies sévères de la différenciation sexuelle d’origine gonadique et hypothalamo-hypophysaire » constitue une véritable opportunité. 


Thomas HUBY (SAINT-DENIS), Tristan AVRIL, Anne Sophie LAMBERT, Alexis PROUST, Lilia LADDADA, Lucie TOSCA, Jacques YOUNG, Anne GUIOCHON-MANTEL, Agnès LINGLART, Claire BOUVATTIER, Jérôme BOULIGAND
10:30 - 11:30 #28385 - P061 Caractérisation épigénétique de cellules musculaires lisses différenciées à partir d’iPSC : un modèle cellulaire pour l’étude de diverses maladies artérielles à génétique complexe.
P061 Caractérisation épigénétique de cellules musculaires lisses différenciées à partir d’iPSC : un modèle cellulaire pour l’étude de diverses maladies artérielles à génétique complexe.

Introduction

Smooth muscle cells (SMCs) capacity to switch between proliferative (synthetic) and quiescent (contractile) phenotypes is a widely studied mechanism in cardiovascular disease. Primary SMCs tend to lose many physiological features in culture, which makes the study of their contractile function challenging. Recently, an optimized protocol of induced pluripotent stem cells (iPSCs) differentiation into contractile SMCs was described. Here we aimed at defining the transcriptomic and open chromatin dynamics during the acquisition of SMCs phenotypes.

 

Methods

We differentiated 4 human iPSC lines (2 males, 2 females) towards either contractile (Repsox induced) or synthetic (PDGF-BB/TGF-β induced) SMC phenotypes using a 24-days protocol. We performed RNA-Seq and assay for transposase accessible chromatin (ATAC)-Seq at 6 time points of differentiation. We compared gene expression and open chromatin profiles between them and to existing datasets of primary human SMCs and artery tissues.

 

Results

iPSCs derived SMCs showed expected morphology and positive expression of SMC markers. Synthetic SMCs exhibited greater capacity of proliferation, migration and lower calcium release capacity, compared to contractile SMCs. RNA-Seq results showed that multiple disease-associated genes involved in the contractile function of arteries, including smooth-muscle myosin heavy chain (MYH11), myosin light chain kinase (MYLK) and angiotensin type 1 receptor (AGTR1) genes, were highly expressed in contractile compared to synthetic SMCs. Interestingly, multiple genes coding for extracellular matrix components were also enriched in contractile SMCs.  Analysis of transcriptomic and open chromatin profiles suggests contractile SMCs retained a high level of activity for transcription factors involved in vascular smooth muscle development. Synthetic SMCs however presented open chromatin profiles similar to cultured primary SMCs. Open chromatin regions of contractile SMCs were highly enriched in variants associated to vascular diseases such as hypertension, spontaneous coronary artery dissection and intracranial aneurysm , whereas synthetic SMCs were more enriched for variants associated to peripheral artery disease and aortic aneurysm.

 

Conclusions

Differentiation of SMCs from iPSC using two complementary protocols provides valid cellular models suitable for the study of a variety of vascular diseases. Utilization of these cells in combination with genome-editing tools is a promising approach to the study of complex regulatory mechanisms at genetic risk loci while taking into account phenotypic variability of arterial cellular components.

 


Adrien GEORGES (Paris), Lu LIU, Takiy BERRANDOU, Charlène JOUVE, Jean-Sébastien HULOT, Nabila BOUATIA-NAJI
10:30 - 11:30 #27915 - P066 Aspects cliniques, génétiques et thérapeutiques dans la maladie de Menkes – Étude d’une cohorte française et revue de la littérature.
P066 Aspects cliniques, génétiques et thérapeutiques dans la maladie de Menkes – Étude d’une cohorte française et revue de la littérature.

Introduction

La maladie de Menkes (MNK), maladie récessive liée à l’X (ATP7A), résulte d’un défaut de transport du cuivre, est une maladie multi-organes (atteintes neurologiques, cutanées, urologiques, vasculaires, osseuses) et conduit historiquement au décès avant 3 ans. L’histidinate de cuivre (HisCu) est le seul traitement spécifique proposé, avec des résultats variables en fonction des études. L’objectif était d’étudier les caractéristiques cliniques et génétiques d’une cohorte française pour discuter de la prise en charge thérapeutique.

Méthodes

Une cohorte a été constituée à partir des diagnostics génétiques (gène ATP7A) de MNK en France et comparée à une analyse systématique de la littérature.

Résultats

Un variant pathogène causal a été identifié dans 81% des 88 dossiers analysés. 94% des variants sont privés dont la moitié non-décrite dans les bases de données. 24,6% sont des délétions/duplications intragéniques, 50,8% des variants de type perte de fonction et 24,6% des variants faux-sens. Ces derniers se répartissent exclusivement à partir de l’exon 7, avec pour conséquence d’un certain nombre une anomalie d’épissage avec délétion partielle d’exon.

Sur les 24 individus dont les données cliniques ont pu être étudiées, l’âge moyen au diagnostic est de 4,5 mois (78% entre 3 et 6 mois). Les signes au diagnostic sont : l’hypotonie (96% ; un seul patient non hypotonique diagnostiqué en période néonatale sur antécédents familiaux), l’épilepsie (88% ; souvent le point d’appel à la démarche diagnostique), les anomalies des phanères (83% de pili torti, 44% de pâleur cutanée). Une hypothermie néonatale (35%) et des céphalhématomes (27%), bien que non spécifiques, sont sur-représentés.

55% des individus ont été mis sous HisCu, à un âge moyen de 5,1±2,78 mois. On ne met pas en évidence de différence de survie entre le groupe traité par HisCu et le groupe non traité ni de corrélation génotype-phénotype distinguant les individus ayant le mieux répondu. En comparant ces données à celles issues de la littérature, on ne retrouve une efficacité de l’HisCU sur le plan de la survie et du neurodéveloppement que lorsque le traitement est mis en place chez des nourrissons n’ayant pas encore d’atteinte neurologique soit avant 1 mois de vie. 

L’épilepsie apparait chez tous les individus de la cohorte même quand l’HisCu a été instauré avant les premiers symptômes, bien que, dans la littérature, est décrit une efficacité de l’HisCu sur la fréquence des crises.

L’HisCU pourrait aussi permettre de mieux contrôler l'atteinte urologique mais ne paraît pas avoir d'impact sur les phénotypes vasculaires et osseux.

Conclusion

La MNK reste une maladie non curable avec un éventail thérapeutique limité et un pronostic sombre. L’introduction de l’HisCu ne devrait être basée que sur des critères cliniques et amènent à ne la proposer que chez des patients présymptomatiques. Dans ce cadre, il permettrait d’avoir un effet sur la survie et le développement psychomoteur de certains patients.


Paul ROLLIER (Rennes), Moizard MARIE-PIERRE, Annick TOUTAIN, Sophie BLESSON, Eric BIETH, Chrystèle BONNEMAINS, Aline CANO, Brigitte CHABROL, Annabelle CHAUSSENOT, Léna DAMAJ, François FEILLET, Sylvie JORIOT, Manoëlle KOSSOROTOFF, Christian RICHELME, Dominique BONNEAU, Sylvie ODENT, Magalie BARTH
10:30 - 11:30 #28507 - P071 Amélioration du diagnostic des maladies mitochondriales à l’aide de la variation de l'hétéroplasmie des variants de l'adn mitochondrial dans le sang et les urines.
P071 Amélioration du diagnostic des maladies mitochondriales à l’aide de la variation de l'hétéroplasmie des variants de l'adn mitochondrial dans le sang et les urines.

Actuellement, plus de 250 variants pathogènes ont été identifiés sur le génome mitochondrial (ADNmt), avec un large spectre clinique, notamment en raison du phénomène d'hétéroplasmie. De plus, le séquençage de nouvelle génération a considérablement augmenté l'identification de nouveaux variants de signification inconnue (VSI), augmentant la complexité de l'interprétation de l'ADNmt.

L'objectif de notre étude était de comparer l'hétéroplasmie des variants de l'ADNmt dans le sang et l'urine afin d'améliorer les corrélations génotype-phénotype et prioriser les VSI. Les taux d'hétéroplasmie ont été quantifiés pour 179 variants chez 174 patients, sur des échantillons d'urine et de sang.

Comme précédemment rapporté, la corrélation génotype-phénotype est apparue plus significative dans l'urine que dans le sang pour les patients porteurs du m.3243A > G. Des résultats similaires ont été obtenus pour d'autres variants pathogènes de l'ADNmt, accréditant l'utilité de l'urine pour le diagnostic des maladies mitochondriales. Cependant, la correction de l'hétéroplasmie, en tenant compte de l'âge ou du sexe, n'a pas amélioré ces corrélations.

En raison de la variabilité de la distribution tissulaire des variants hétéroplasmiques de l'ADNmt, l'analyse multivariée a permis de distinguer les polymorphismes des variants pathogènes et de discriminer les porteurs asymptomatiques des patients symptomatiques, suggérant l'intérêt de cette comparaison pour la priorisation des VSI. Cette approche a été appliquée à 10 VSI, dont 9 nouveaux variants, et permet de classer 6 d'entre eux : Cinq comme probablement pathogènes (m.5668G > A, m.7778T > C, m.8186G > A, m.10161A > C, m.15243G > A) et un comme polymorphisme (m.8809A > G). Pour 4 variants (m.5770C > G, m.8816A > C, m.8980C > T, m.13679C > T) cette approche n'a pas permis de conclure.

Notre étude confirme l'utilité des cellules uroépithéliales pour le diagnostic mitochondrial, permettant de meilleures corrélations génotype-phénotype et facilitant la priorisation des nouveaux variants.


Matthieu DENIS (Angers), Valérie DESQUIRET-DUMAS, Naig GUEGUEN, Magalie BARTH, Estelle COLIN, Pascale MARCORELLES, Alice GOLDENBERG, Aleksandra NADAJ-PAKLEZA, Camille GIRON, Chloé QUELIN, Pascal REYNIER, Patrizia AMATI-BONNEAU, Vincent PROCACCIO, Céline BRIS
10:30 - 11:30 #28110 - P081 Characterization of CACNA1S truncating variants in two patients with congenital myopathy.
P081 Characterization of CACNA1S truncating variants in two patients with congenital myopathy.

Muscle contraction is triggered by a massive release of Ca2+ within myofibers in response to nerve excitation. This process, known as excitation contraction coupling (ECC), relies on the interaction of two Ca2+ channels, the dihydropyridine receptor (DHPR) and the type I ryanodine receptor (RYR1). The DHPR is a voltage-gated L-type Ca2+ channel composed of four subunits (α1, α2δ, β, and γ). The α1S subunit of DHPR forms the pore domain which is essential for proper functioning of ECC in skeletal muscle. Variants in the CACNA1S gene, encoding the α1S subunit, have been recently identified in patients with congenital myopathies. We identified compound heterozygosity for nonsense variants of the CACNA1S gene in two unrelated patients presenting with muscle weakness. Here, we characterized the impact of these two CACNA1S truncating variants on transcript and protein expressions in one of them. Whole RNA-sequencing, completed by functional studies, revealed the unexpected consequences of these variants. Our findings could open up new perspectives in the understanding of pathophysiological mechanisms associated with CACNA1S-related diseases.


Mélanie FOURGEAUD (BORDEAUX), Edoardo MALFATTI, Mireille COSSÉE, Dimitri RENARD, Julie BROCARD, Anne-Sophie NICOT, Marion LARRIEUX, Corinne THÈZE, Kamel MAMCHAOUI, Isabelle MARTY, Julien FAURÉ, John RENDU
10:30 - 11:30 #28073 - P086 Syndrome de Townes-Brocks (SALL1) : précision du phénotype notamment auditif dans une cohorte de 42 patients.
P086 Syndrome de Townes-Brocks (SALL1) : précision du phénotype notamment auditif dans une cohorte de 42 patients.

Le syndrome de Townes-Brocks (TBS) est une pathologie génétique autosomique dominante, à pénétrance complète et expressivité variable, liée à des mutations du gèneSal-like 1 (SALL1). Il comprend classiquement une triade clinique : imperforation anale, oreilles dysplasiques (tubercules, fistules, anomalies des hélix) et malformations des pouces (triphalangés, polydactylie pré-axiale), pouvant être associée à d’autres atteintes notamment auditives. Plus de 150 cas ont été rapportés dans la littérature permettant une bonne description du phénotype malformatif associé au TBS. La surdité y est décrite comme fréquente (65%), le plus souvent neurosensorielle et de sévérité variable. Cependant, l’âge d’apparition, le profil évolutif ou la présence de malformations de l’oreille interne sont rarement précisés. Or ces éléments peuvent permettre d’ajuster le suivi et la prise en charge précoce de ces patients.


L’étude du gène SALL1 est réalisée au CHU de Lille depuis 2006. L’objectif de notre étude est de préciser le phénotype, notamment auditif, des patients présentant un TBS confirmé sur le plan moléculaire. Nous disposons d’une cohorte de 42 patients issus de 25 familles. D'après les données présentes au laboratoire, qui sont parcellaires, 15/42 patients (36%) présentaient une surdité au moment du diagnostic. Elle était congénitale (1/4) ou apparue dans l’enfance (3/4), le plus souvent neurosensorielle (6/8), bilatérale (5/6) et légère (3/5). L’imagerie des rochers montrait des malformations des osselets chez un patient sourd et un patient sans donnée quant à son audition (2/3). 14/15 patients sourds avaient des malformations des oreilles externes comparativement à 18/27 patients normo-entendants a priori, ce qui en faisaient le signe clinique le plus fréquent dans notre cohorte.


Par ailleurs, 20/42 présentaient une malformation des membres supérieurs avec une majorité de patients ayant une polydactylie pré-axiale ou un pouce triphalangé et 17/42 présentaient une imperforation anale. Enfin, 18/42 patients présentaient une anomalie réno-urinaire, ayant évolué vers une insuffisance rénale chronique pour 10 d’entre eux.

25 variations pathogènes ou probablement pathogènes de SALL1 ont été identifiées : 8 non-sens, 16 frameshift et 1 large délétion emportant tout le gène. A notre connaissance, 7 étaient survenues de novo et 9 étaient héritées. Il n’y a pas de corrélation génotype-phénotype évidente dans cette cohorte, tout comme dans la littérature.

 

Les données dont nous disposons ayant été recueillies au moment de la prescription de l’analyse moléculaire, la surdité a pu apparaître secondairement chez certains patients. Ces résultats préliminaires vont donc être précisés en recontactant les cliniciens référents des patients, afin de connaître leur évolution et compléter les données manquantes. Nous suggérons d’étendre cette étude aux patients ayant bénéficié de l’analyse du gène SALL1 dans un autre laboratoire, dans le cadre d’un appel à collaboration.


Fiona LEDUC (Lille), Fabienne ESCANDE, Florence PETIT, Laurence BELLENGIER, Catherine VINCENT-DELORME, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Clémence VANLERBERGHE
10:30 - 11:30 #28602 - P091 PHENOTYPE FOETAL DU SYNDROME CARDIO-UROGENITAL DÛ A UNE HAPLOINSUFFISANCE DU GENE MYRF.
P091 PHENOTYPE FOETAL DU SYNDROME CARDIO-UROGENITAL DÛ A UNE HAPLOINSUFFISANCE DU GENE MYRF.

Le gène MYRF code pour un facteur de transcription qui agit comme facteur de régulation de la myéline et qui est fortement exprimé dans le diaphragme, les poumons, le cœur en développement ainsi que dans les tissus oculaires. L'haploinsuffisance de MYRF est impliquée dans le syndrome cardio-urogénital (MIM 618280). Les caractéristiques communes de ce syndrome rare, décrit chez 16 patients dans la littérature (dont 1 cas en prénatal), sont une hernie de coupole diaphragmatique, une cardiopathie congénitale et des anomalies génito-urinaires. Des cas d’encéphalopathie aigüe transitoire avec lésion réversible du splénium du corps calleux (MERS) ainsi que des cas de nanophtalmie ont également été décrits associés aux variations du gène MYRF.

Après avoir fait dans notre service le diagnostic moléculaire de syndrome cardio-urogénital chez un fœtus, nous avons collaboré avec d'autres centres pour constituer une cohorte prénatale internationale de cas similaires. Nous rapportons ici les données échographiques, radiologiques, histologiques, pathologiques et moléculaires de six nouveaux fœtus non apparentés porteurs d'une variation délétère du gène MYRF. Tous présentent une association syndromique polymalformative similaire dont les signes cardinaux sont une hernie de coupole diaphragmatique, des anomalies cardiaques congénitales, une hypoplasie pulmonaire et des anomalies génito-urinaires. Le séquençage de l'exome ou du génome a permis d'identifier chez chacun un variant hétérozygote pathogène ou probablement pathogène de MYRF

A ce jour, les caractéristiques cliniques récurrentes chez les enfants présentant des variants délétères du gène MYRF ont déjà été décrites mais le phénotype fœtal reste encore à définir pour en permettre le diagnostic prénatal. Ce travail confirme également l'intérêt du séquençage de l'exome en prénatal en cas de hernie de coupole diaphragmatique syndromique.


Maud FAVIER (BESANCON), Louise C. PYLE, Eric DAHLEN, Marion AUBER-LENOIR, Julie CATTIN, Nicolas MOTTET, Francine ARBEZ-GINDRE, Christelle CABROL, Odile BOUTE, Louise DEVISME, David CHITAYAT, Lev PRASOV, Odelia CHORIN, Annick RAAS-ROTHSCHILD, Juliette PIARD, Elise BRISCHOUX-BOUCHER
10:30 - 11:30 #27859 - P096 MSH3, un nouveau gène de prédisposition aux polyposes adénomateuses et au-delà….
P096 MSH3, un nouveau gène de prédisposition aux polyposes adénomateuses et au-delà….

Le gène MSH3 appartient au système de réparation des mésappariements de l’ADN. Sa déficience entraîne l’instabilité de certains microsatellites de type tétranucléotides, mais aucun variant du gène MSH3 n’a jamais été mis en cause dans le syndrome de Lynch. Cependant, son implication dans les prédispositions héréditaires au cancer est suspectée depuis 2016, puisqu’Adam et al. ont rapporté quatre patients porteurs de variants constitutionnels bialléliques dans MSH3 appartenant à deux familles différentes. Ces patients présentaient, à l’âge adulte, une polypose adénomateuse colorectale atténuée ainsi que différentes tumeurs extra-digestives. Leurs tumeurs présentaient un phénotype appelé « EMAST » (pour « elevated microsatellite alteration at selected tetranucleotide repeats »), caractéristique de la déficience de MSH3. Depuis cette publication, aucun nouveau patient MSH3 n’a été rapporté.

Nous rapportons quatre nouveaux patients non apparentés porteurs de variants constitutionnels bialléliques dans MSH3, sans variant pathogène retrouvé dans les autres gènes connus de prédisposition. Nous avons recueilli leurs antécédents personnels et familiaux et étudié les caractéristiques moléculaires de divers prélèvements de tissu sain et de tissu tumoral, dont le phénotype EMAST (panel de 8 microsatellites développé dans le laboratoire de génétique de l’Institut Curie).

Les patients, deux hommes et deux femmes, présentent tous une polypose adénomateuse colorectale atténuée. Deux d’entre eux ont eu un cancer colorectal et deux une polypose duodénale. Un des deux hommes a également développé un cancer pulmonaire à 58 ans et les deux femmes un cancer du sein à 46 et 63 ans. Aucun patient n’a d’antécédents familiaux de cancer digestif. Trois patients sont homozygotes pour des variants pathogènes jamais rapportés dans MSH3 (deux de ces patients présentent le même variant). Le dernier patient est hétérozygote composite pour un variant pathogène et un variant de signification inconnue. Le phénotype EMAST a été retrouvé à des degrés différents (instabilité d’un nombre variable de microsatellites parmi les 8 testés) dans tous les prélèvements testés exceptés dans les leucocytes, avec un gradient dans les polypes dépendant de leur degré de dysplasie.

La déficience constitutionnelle de MSH3 est donc responsable d’une polypose adénomateuse colorectale survenant à l’âge adulte contrairement à celle observée dans la déficience constitutionnelle des autres gènes MMR. Ces résultats plaident pour l’ajout de MSH3 aux panels de gènes utilisés dans le cadre des prédispositions aux cancers digestifs. L’identification de nouvelles familles pourrait permettre de préciser le spectre tumoral et le risque de cancer chez les porteurs de variants dans MSH3 à l’état mono et biallélique. La caractérisation du phénotype EMAST dans les tumeurs extra-digestives de ces patients peut également aider à définir le spectre tumoral, ainsi qu’à interpréter la pathogénicité des variants.


Marie-Charlotte VILLY (Paris), Julien MASLIAH-PLANCHON, Sophie VACHER, Hélène DELHOMELLE, Lisa GOLMARD, Samia MELAABI, Anne SCHNITZLER, Maud BLANLUET, Voreak SUYBENG, Marion DHOOGE, Nadim HAMZAOUI, Solenne FARELLY, Amal AIT OMAR, Robert BENAMOUZIG, Vincent CAUMETTE, Michel BAHUAU, Joël CUCHEROUSSET, Yves ALLORY, Dominique STOPPA-LYONNET, Ivan BIÈCHE, Chrystelle COLAS
10:30 - 11:30 #28258 - P101 Apport du séquençage tumoral dans l’interprétation des variants de signification inconnue dans les gènes associés aux formes familiales de cancer de l’ovaire.
P101 Apport du séquençage tumoral dans l’interprétation des variants de signification inconnue dans les gènes associés aux formes familiales de cancer de l’ovaire.

L’implémentation du séquençage de nouvelle génération (NGS) dans les laboratoires de diagnostic moléculaire a permis la recherche simultanée des altérations dans plusieurs gènes, augmentant notre rendement diagnostique dans le cadre du cancer de l’ovaire familial. L’identification de variants de signification inconnue (VSI) dans les gènes associés aux formes familiales de cancer de l’ovaire, BRCA1BRCA2BRIP1PALB2, RAD51C et RAD51D (GACO), ainsi que dans les gènes hors spectre des panels de routine, est en augmentation constante (entre 15% et 40%). Le véritable défi consiste aujourd’hui en l’interprétation de ces VSI afin d’optimiser le conseil génétique et la prise en charge diagnostique et thérapeutique pour ces patientes. Par ailleurs, la moitié des tumeurs de l’ovaire présenteraient un déficit dans la voie de réparation par recombinaison homologue (HRD), dont environ 20% seraient secondaires à des pertes bialléliques dans les gènes BRCA1/2 d’origine constitutionnelle ou somatique. Dans ce contexte, la connaissance du statut HRD ainsi que la recherche d’une rétention allélique par perte d’hétérozygotie (LOH) tumorale pourraient nous apporter un poids supplémentaire pour l’interprétation des VSI. Le but de notre étude était de rechercher des arguments en faveur ou non de la pathogénicité des VSI à l’aide du séquençage constitutionnel et tumoral. Nous avons analysé de manière rétrospective 158 patientes atteintes de cancer de l’ovaire séreux de haut grade en combinant l’étude du statut HRD (MyChoice® - Myriad Genetics), et l’évaluation du statut d’hétérozygotie dans les GACO par comparaison des statuts génétiques constitutionnel et tumoral. Nous avons retrouvé 18 variants tumoraux de classe 4 et 5 dans les GACO ainsi que dans les gènes ARID1A, ATM, et CDK12. Un total de 22 VSI tumoraux a été identifié dans les GACO ainsi que dans les gènes ATM et MSH6. Environ 30% des tumeurs étaient porteuses d’une signature HRD. Parmi ces 22 variants, seuls 19 ont pu faire l’objet d’une interprétation de comparaison entre statut HRD et LOH. Un total de 5 variants VSI avec LOH ont été identifiées dans des tumeurs HRD-positives dans les gènes BRCA1BRCA2 et BRIP1, sans différence observée avec les scores HRD des variants tronquants pathogènes connus (t-test, p = 0,43). A l’inverse, nous avons identifié 8 VSI sans LOH et dans des tumeurs HRD-négatives. Enfin, 6 VSI présentaient une discordance entre le statut LOH et la signature HRD. En accord avec les précédentes études, les variants associés à une LOH étaient significativement associés à un score HRD positif (t-test, p ≤ 0,001). Malgré notre cohorte de faible effectif, et la nécessité de tests fonctionnels afin de statuer définitivement sur la pathogénicité de ces VSI nous avons été en mesure d’identifier des VSI au caractère pathogène probable. Actuellement non reconnue par les critères ACMG, la combinaison de la LOH et du statut HRD pourrait devenir un critère d’interprétation phénotypique modéré (PP4).


Thibaut MATIS (Bordeaux), Sabine RAAD, Delfine LAFON, Laurene DUFIN, Julie BLASQUIZ, Jennifer CHIRON, Françoise BONNET, Isabelle SOUBEYRAN, Nicolas SÉVENET
10:30 - 11:30 #28503 - P106 Quatre nouveaux variants pathogènes et une nouvelle duplication du gène MET identifiés sur une cohorte de 153 patients présentant un carcinome papillaire du rein de type I.
P106 Quatre nouveaux variants pathogènes et une nouvelle duplication du gène MET identifiés sur une cohorte de 153 patients présentant un carcinome papillaire du rein de type I.

Introduction : Les mutations constitutionnelles du gène MET sont impliquées dans la prédisposition aux carcinomes papillaires du rein de type I (KP1). Il s’agit de mutations activatrices de type faux-sens du domaine tyrosine kinase. A ce jour, dix mutations ont été rapportées dans la littérature.

Méthodes : Notre cohorte a porté sur 153 cas index présentant un carcinome papillaire du rein de type I. Une étude génétique à la recherche des mutations constitutionnelles du gène MET (NM_001127500.2) a été réalisée par les méthodes dHPLC ou qPCR-HRM et séquençage Sanger des exons 2 à 21 (98 cas) ou par séquençage de nouvelle génération (55 cas – XT HS Agilent). Tous les variants détectés ont été confirmés par séquençage Sanger ou par MLPA. Une étude fonctionnelle a été réalisée pour les nouveaux variants faux-sens identifiés du domaine tyrosine kinase. Nous avons étudié le taux de phosphorylation de ERK et la capacité de formation de clones après transfection sur des fibroblastes NIH3T3. Trois tumeurs de patients présentant un nouveau variant faux-sens du gène MET ont été relues par un anatomopathologiste expert à la recherche du variant alvéolaire squamoïde biphasique. Les grands réarrangements ont été caractérisés par cartographie optique par le système Bionano (BioNano Genomic, San Diego USA).

Résultats : Nous avons identifié sept variants faux-sens du domaine tyrosine kinase du gène MET chez 19 cas index dont trois variants classés comme pathogènes dans la littérature : MET p.H1112R (5 cas); MET p.V1238I (4 cas); MET p.Y1248C (3 cas). Les nouveaux variants MET p.L1130S (4 cas), MET p.C1125G (1 cas) et MET p.I1102T (1 cas) étaient associés à un KP1 bilatéral (6/6) et multifocal (5/6). Nous ne disposions pas de données concernant la tumeur du patient porteur du quatrième nouveau variant MET p.H1086L. Le variant anatomopathologique alvéolaire squamoïde biphasique a été retrouvé sur trois tumeurs porteuses du variant MET p.L1130S. Ces tumeurs présentaient également une triplication du chromosome 7. L’étude fonctionnelle a conclue au caractère pathogène des quatre nouveaux variants du domaine tyrosine kinase MET p.L1130S;p.C1125G;p.I1102T et p.H1086L. Une duplication des exons 6 à 21 et incluant le domaine tyrosine kinase du gène MET a été identifiée chez trois cas index de la cohorte. Sa caractérisation par cartographie optique par le système Bionano a montré qu’elle se situait en aval de la région 3’ du gène à plus de 70kb laissant supposer qu’elle serait probablement neutre. Cette duplication a été retrouvée chez au moins 25 cas non associés sur plus de 10000 analyses avec un syndrome de prédisposition aux cancers.

Conclusion : Il s’agit de la première étude Française réalisée sur une large cohorte incluant 153 cas index et décrivant les mutations constitutionnelles du gène MET dans le carcinome papillaire du rein de type I. Nous avons pu identifier quatre nouveaux variants pathogènes en s’appuyant sur des arguments cliniques, tumoraux et fonctionnels. 


Molka SEBAI (Paris), David TULASNE, Sandrine CAPUTO, Virginie VERKARRE, Marie Aude ROBERT-DE-RANCHER, Marie FERNANDES, Célia GUERIN, Fanny REINHART, Severine ADAMS, Christine MAUGARD, Olivier CARON, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Pascaline BERTHET, Yves-Jean BIGNON, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Jean CHIESA, Thierry FREBOURG, Sophie GIRAUD, Sophie LEJEUNE, Jean-Marc LIMACHER, Antoine DE PAUW, Dominique STOPPA-LYONNET, Helene CANNONI, Sophie DEVEAUX, Lidereau ROSETTE, Stéphane RICHARD, Etienne ROULEAU
10:30 - 11:30 #28618 - P111 Identification des points de cassure de grandes délétions du gène STK11 par séquençage de longs fragments sur Nanopore avec enrichissement informatique en temps réel ou par CRISPR/Cas9.
P111 Identification des points de cassure de grandes délétions du gène STK11 par séquençage de longs fragments sur Nanopore avec enrichissement informatique en temps réel ou par CRISPR/Cas9.

Le syndrome de Peutz-Jeghers (PJS) (MIM 175200) est une maladie héréditaire causée par des variants hétérozygotes perte-de-fonction du gène STK11. Les délétions de tout ou partie de STK11 sont responsables d’un tiers des cas de PJS. Seuls 22 cas de délétions constitutionnelles ont été décrits dans la littérature. Les 3 principaux mécanismes impliqués sont le non-allelic homologous recombination (NAHR) médié par la présence de séquences Alu (10 cas), le non-homologous end joining (NHEJ) (8 cas) et la micro-homologie de séquence (4 cas).

L’objectif de ce travail a été de caractériser les mécanismes mutationnels par l’identification des points de cassure des délétions de STK11 d’une cohorte de 25 patients. Trois délétions étaient récurrentes : délétion de l’exon 1 (9 cas), délétion complète du gène (7 cas), délétion des exons 2-3 (3 cas). Pour déterminer les points de cassure des délétions de l’exon 1, nous avons réalisé un séquençage long read (Oxford Nanopore Technologies) avec enrichissement dans la région d’intérêt (ROI) : (1) par informatique par échantillonnage adaptatif en temps réel ; (2) par CRISPR/Cas9. Dans le premier cas, les molécules d’ADN étaient éjectées du pore si la séquence déterminée en temps réel ne correspondait pas à la ROI. Dans le second cas, l’intron 1 de STK11a été coupé en 3 sites par CRISPR/Cas9 et les fragments générés à partir des points de coupure ont été séquencés.

Nous avons pu identifier les points de cassure d’une délétion de l’exon 1 de STK11. Les autres délétions sont en cours de séquençage. Cette délétion résultait d’un NAHR : les points de cassure se situaient dans des séquences AluSx en amont du gène (GRCh37(hg19) chr19:1182917-1183237) et AluSp de l’intron 1 (chr19:1211014-1211309).

Les enrichissements en temps réel et CRISPR/Cas9 ont permis d’obtenir des profondeurs respectives de 18X et 42X au point de cassure intronique avec 39% et 45% de lectures du fragment de jonction de la délétion.

Nous avons mis à profit la capacité de l’enrichissement à augmenter la profondeur de séquençage des ROI pour déterminer les mécanismes mutationnels de délétions du gène STK11. L’enrichissement par CRISPR/Cas9 permet d’obtenir une profondeur décroissante de la ROI à partir du site de coupure mais nécessite de cibler une région précise connue comme non délétée ou des analyses quantitatives préliminaires. L’enrichissement en temps réel aboutit à une profondeur plus faible mais relativement homogène de la ROI permettant une analyse sans a priori.

Nous avons montré que le NAHR médié par la présence de séquences Alu est à l’origine de la délétion étudiée mais également des délétions des exons 2-3 que nous avons caractérisées par PCR long range. Les points de cassure se situaient au sein de séquences AluY de l’intron 1 (chr19:1212990-1213294) et AluY de l’intron 3 (chr19:1219530-1219843). Ce mécanisme pourrait expliquer la récurrence de ces délétions et la forte proportion de cas de novo parmi les patients délétés (16 cas sur 25).


Albain CHANSAVANG (PARIS), Abderaouf HAMZA, Sébastien JACQUES, Ingrid LAURENDEAU, Aurélie TOUSSAINT, Véronique DUCHOSSOY, Virginie BENOIT, Patrick NITSCHKE, Frédéric TORES, Pierre LAURENT-PUIG, Solène FARELLY, Camille TLEMSANI, Romain CORIAT, Audrey BRIAND-SULEAU, Nicolas SERVANT, Franck LETOURNEUR, Marion DHOOGE, Ivan BIECHE, Julien MASLIAH PLANCHON, Eric PASMANT, Nadim HAMZAOUI
10:30 - 11:30 #28815 - P116 Une diminution considérable des transcrits pleine-longueur de BRCA2 n’est pas associée à une augmentation du risque de cancer : implications pour l’interprétation de variations génétiques à l’origine de défauts d’épissage partiels.
P116 Une diminution considérable des transcrits pleine-longueur de BRCA2 n’est pas associée à une augmentation du risque de cancer : implications pour l’interprétation de variations génétiques à l’origine de défauts d’épissage partiels.

Le gène BRCA2, impliqué dans la prédisposition au cancer du sein et de l'ovaire, a un très large spectre mutationnel, avec un nombre particulièrement important de variations de signification inconnue (VSI). Parce qu’il s’agit d’un gène cliniquement actionnable, BRCA2 est devenu un emblème du défi actuel d’interprétation des VSI identifiées en Génétique Médicale, et une priorité pour le développement de tests fonctionnels visant aider la classification de ce type de variations. Parmi toutes les VSI de BRCA2, celles qui provoquent des défauts d'épissage partiels sont spécialement difficiles à interpréter car le niveau minimal de transcrits pleine-longueur (PL) requis pour une fonction normale reste à établir.  

 

Ici, nous avons exploré l'exon 3 de BRCA2 (BRCA2e3) pour dépister des variations splicéogéniques avec des effets partiels et effectuer la première estimation des seuils d'haplo-insuffisance de BRCA2, spécifiquement au niveau de l’ARN. Cet exon a été choisi comme modèle parce qu’il est essentiel pour le rôle suppresseur de tumeurs de BRCA2.  Afin de s’affranchir d’effets combinés « ARN-protéine » potentiellement induits par les VSI, nous avons exclusivement étudié des variations introniques ou synonymes. Nos approches ont compris : (i) des analyses in silico (prédictions sur des altérations des sites d’épissage et/ou d’éléments régulateurs d’épissage), (ii) des tests indicateurs d’anomalies d'épissage basés sur l’utilisation de minigènes, (iii) des analyses de l'ARN de patients porteurs hétérozygotes des variations d’intérêt, (iv) des essais de complémentation basés sur l’utilisation de cellules souches embryonnaires de souris (mESCs),  (v) l’étude de données cliniques et génétiques relatives aux patients et leurs familles, et (vi) l’analyse de la fréquence des variations dans la population générale.

 

Parmi les 100 variations de BRCA2e3 analysées dans le test-minigène, 64 se sont révélés être splicéogeniques, provoquant des sauts d’exon plus au moins prononcés selon la variation. Les défauts d'épissage identifiés dans ce test ont été confirmés par analyse de l'ARN de patients lorsque de tels échantillons étaient disponibles, ainsi que dans des mESCs porteuses des variations d’intérêt. De façon importante, l'analyse de la VSI c.231T > G a montré qu'une perte de ~40% des transcrits BRCA2 PL exprimés par l’allèle mutant n'entraîne aucune augmentation du risque de cancer chez les individus porteurs de cette variation, ce qui à permis de la classer comme non-pathogène et d’établir un seuil minimal d’expression de BRCA2 PL. De plus, les variations provoquant une perte de ~70% PL pourraient aussi être non-pathogènes étant donné que, dans ces conditions, les mESCs restent viables et résistantes aux agents endommageant l'ADN. En revanche, les mESCs produisant des quantités plus faibles de BRCA2 PL présentent des phénotypes nuls ou hypomorphes. Nos résultats ont des implications pour l'interprétation de toute variation diminuant l’expression de BRCA2 PL


Hélène TUBEUF, Sandrine M. CAPUTO, Teresa SULLIVAN, Julie RONDEAUX, Sophie KRIEGER, Virgine CAUX-MONCOUTIER, Julie HAUCHARD, Gaia CASTELAIN, Alice FIÉVET, Laëtitia MEULEMANS, Françoise RÉVILLION, Mélanie LÉONÉ, Nadia BOUTRY-KRYZA, Capucine DELNATTE, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Linda CLEVELAND, Susan REID, Eileen SOUTHON, Omar SOUKARIEH, Aurélie DROUET, Daniela DI GIACOMO, Myriam VEZAIN, Françoise BONNET-DORION, Violaine BOURDON, Hélène LARBRE, Danièle MULLER, Pascal PUJOL, Fátima VAZ, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Chrystelle COLAS, Laurence VENAT-BOUVET, Angela R. SOLANO, Dominique STOPPA-LYONNET, Claude HOUDAYER, Thierry FRÉBOURG, Pascaline GAILDRAT, Sharan SHYAM K, Alexandra MARTINS (ROUEN)
10:30 - 11:30 #28779 - P121 Le sarcome histiocytaire: un exemple de l’intérêt du modèle spontané canin pour identifier les bases génétiques d’un cancer humain rare.
P121 Le sarcome histiocytaire: un exemple de l’intérêt du modèle spontané canin pour identifier les bases génétiques d’un cancer humain rare.

Le sarcome histiocytaire (SH) est un cancer rare mais extrêmement agressif. Du fait de sa rareté et de son hétérogénéité, il n’existe pas de consensus pour sa prise en charge ni de facteurs pronostiques. Chez le chien, certaines races sont fortement prédisposées à ce cancer, partageant de nombreuses similitudes cliniques et histologiques avec le SH humain. Notre objectif est d’identifier les bases génétiques, prédisposantes et somatiques de ce cancer agressif grâce au modèle spontané unique qu’est le chien.

Afin d’identifier les facteurs prédisposants, nous avons réalisé des études d’association pan-génome (GWAS) sur 800 chiens appartenant à 4 races prédisposées. Nous avons confirmé le rôle majeur du locus de CDKN2A et identifié de nouveaux loci sur les chromosomes canins 2, 5, 12, 14, 20, 26 et X. Le séquençage NGS de ces régions a permis d’identifier des variants suspectés régulateurs (ilots de méthylation). L’effet additif de ces variants entraine une forte prédisposition au SH (Odd Ratio  5.4 [4.04-7.24]) mais aussi à d’autre cancers hématopoïétiques ( lymphome ou mastocytome ) (Hédan et al., 2021).

Sur le plan des altérations somatiques, à partir de 3 cas de SH chez le Bouvier bernois, nous avons identifié des altérations récurrentes de TP53 et de PTPN11. La validation de ces altérations sur 111 cas de SH a permis d ‘identifier des altérations dans la voie des MAPKinases dans 64% des cas de SH avec des mutations exclusives de PTPN11 (56.75%), KRAS (7.2%) et BRAF (0.9%). Ces mutations sont retrouvées aux mêmes hotposts que dans les cancers humains, reflétant la forte conservation de ces voies oncogéniques. Grace aux présentations cliniques spécifiques observées dans les races canines prédisposées et à l’analyse de 19 cas de SH humain, nous avons montré que les mutations de PTPN11 sont, chez l’homme et  le chien, associées à un sous-type de SH viscéral et disséminé de plus mauvais pronostic (Rault et al., 2020). Très récemment, nous avons réalisé le séquençage des exomes de 39 tumeurs, représentatives de 3 races canines fortement prédisposées et de différentes présentations cliniques.  Les premiers résultats confirment l’implication majeure de la voie MAPKinase et révèle d’autres altérations récurrentes pertinentes

De plus, en testant des drogues ciblant la voie des MAPKinase sur 8 lignées canines de SH, nous avons démontré que les inhibiteurs de MEK avaient une meilleure inhibition de la prolifération cellulaire que les inhibiteurs ciblant en amont, PTPN11.

 

Ces résultats illustrent l’intérêt du modèle canin pour comprendre les bases génétiques de cancers rares chez l’homme, mais fréquent dans certaines races canines prédisposées.  L’identification de sous-types moléculaires et de cibles thérapeutiques partagés entre l’homme et le chien permettra de sélectionner et de tester de nouvelles thérapies avec un bénéfice pour la médecine humaine et vétérinaire.


Benoit HEDAN (Rennes), Mélanie RAULT, Edouard CADIEU, Maud RIMBAULT, Armel HOUEL, Amaury VAYSSE, Stéphanie MOTTIER, Patrick DEVAUCHELLE, Nadine BOTHEREL, Jérôme ABADIE, Thomas DERRIEN, David GILOT, Jean Yves BLAY, Jean DONADIEU, Catherine ANDRE
10:30 - 11:30 #28221 - P126 Utilisation du séquençage d’exome pour la détection de variants pharmacogénétique dans le cadre de l’oncologie.
P126 Utilisation du séquençage d’exome pour la détection de variants pharmacogénétique dans le cadre de l’oncologie.

Introduction : Le séquençage pangénomique joue un rôle de plus en plus important dans la caractérisation des cancers et dans le choix de la thérapeutique antitumorale. En parallèle cette technologie permet aussi de détecter les variants responsables d’effets iatrogènes en relation avec la chimiothérapie, les antiémétiques ou les antalgiques, fréquemment prescrits aux patients atteints de cancer. 

Matériels et Méthodes : Nous avons évalué l’intérêt pharmacogénétique de cette approche en détectant les variants d’intérêts au sein d’une cohorte de 445 patients porteurs d’au moins une tumeur solide et ayant bénéficié d’un séquençage d’exome. Nous avons appliqué un pipeline dédié pour extraire 67 variants contenus dans 8 gènes. Après consultation des dossiers d’hospitalisation, nous avons retenu 2 gènes avec des variations d’intérêts, le gène DPYD (dihydropyrimidine déshydrogénase) et le gène CYP2D6. Pour le gène CYP2D6 nous avons prédit le statut métaboliseur pour chaque patient. Nous avons ensuite rétrospectivement analysé les concentrations plasmatiques et les effets indésirables en lien avec les variants identifiés. 

Résultats : Quatre paires allèles-molécules furent analysées : DPYD/5FU, CYP2D6/Opioïdes, CYP2D6/Tamoxifène et CYP2D6/Ondansétron. Six patients avec au moins un variant sur le gène DPYD montrent une clairance en 5FU diminuée par rapport aux non-porteurs (p=0.01). L’ensemble des patients (n=5) avec un statut métaboliseur lent ou métaboliseur ultra-rapide vis-à-vis du CYP2D6 ont montré un effet indésirable en lien avec leur statut métaboliseur (p=0.02 et p < 0.01). L’analyse de la proportion de métaboliseur lent ayant reçu du tamoxifène et ayant rechuté, n’a pas montré de différence significative avec la population générale. 

Conclusion : Nous avons montré que le séquençage pangénomique peut fournir des informations pharmacogénétiques supplémentaires pour les patients porteurs d’une tumeur solide. Cette information peut être utile dans les choix thérapeutiques auquel sont confrontés les prescripteurs, notamment par la transmission des variants du gène DPYD et du statut métaboliseur du CYP2D6.


Simon VERDEZ (Dijon), Juliette ALBUISSON, Yannis DUFFOURD, Romain BOIDOT, Manon REDA, Christelle THAUVIN-ROBINET, Jean-David FUMET, Sylvain LADOIRE, Sophie NAMBOT, Maxime LUU, Patrick CALLIER, Laurence FAIVRE, Francois GHIRINGHELLI, Nicolas PICARD
10:30 - 11:30 #27921 - P131 Détection de CNV sur données de séquençage d’exome : la fin de l’ACPA ?
P131 Détection de CNV sur données de séquençage d’exome : la fin de l’ACPA ?

Introduction

Actuellement, la technique de première intention pour la détection de Copy Number Variation (CNV) est l’ACPA (analyse chromosomique par puce à ADN). Cette technique a une résolution d’environ de 200kb et a un rendement diagnostique limité (~10% dans la déficience intellectuelle). En conséquence, pour bon nombre de ces patients, la réalisation d’explorations complémentaires est nécessaire, notamment l’analyse des Single Nucleotide Variation (SNV) et indels sur Panel ou Exome. Pourtant, avec un pipeline bioinformatique adéquat, il est possible de réaliser l’identification des CNV à partir des données de séquençage d’exome. Le but de ce travail est d’évaluer si cette approche peut permettre de remplacer l’ACPA, et de quantifier le rendement diagnostique additionnel.

 

Matériel et Méthode

L’ADN de plus de 2000 patients, adressés majoritairement pour déficience intellectuelle ou maladie rénale, a été séquencé sur la Plateforme de séquençage d’Exome Eurofins-Biomnis (Kit Twist Biosciences / Séquençage NextSeq500 Illumina). Nous avons développé un pipeline bioinformatique pour la détection des CNV basé sur le module gCNV de l’outil GATK4.

Afin de valider cette méthode de détection des CNV, nous avons comparé les données issues de ce pipeline aux résultats d’études génétiques préalables permettant la détection de CNV (majoritairement ACPA, mais aussi caryotype, MLPA et CNV sur panel).

 

Résultats

Pour 616 patients ayant bénéficié d’une technique orthogonale de détection de CNV, nous obtenons avec la méthode proposée, après exclusion de 25 échantillons en échec pour le CNV-Exome, 100% de concordance : 528 sans anomalies, détection de 63 anomalies d’intérêt clinique (variants de signification inconnue ou pathogènes : délétion ou duplication allant de 725pb à 156Mb).

De plus, dans la cohorte de 2000 patients, cette méthodologie a permis l’identification de 31 autres CNV responsables de la pathologie du patient (ACPA non réalisé en première intention ou non assez résolutive), allant de 700pb (1 exon de CLDN16) à 80Mb (chromosome 18). Plus précisément, nous avons mis en évidence :

- 20 CNV de taille supérieure à 50kb

- 10 CNV de taille inférieure à 50 kb, classiquement inaccessible aux techniques d’ACPA.

- 1 CNV, associé à un SNV dans un gène entrainant une pathologie de transmission récessive.

 

 

 

 

Conclusion/Discussion

De plus en plus de patients ont bénéficié ou bénéficieront d’un séquençage d’exome. Pourtant, les CNV ne sont pas toujours recherchés sur cette base, malgré leur implication en génétique médicale. Nous proposons un processus qui permet l’obtention de données de CNV non seulement fiables et robustes mais aussi, assez spécifique pour être directement interprétable. Nous proposons donc l’approche Exome first puisqu’elle permet de réaliser une étude pan-exonique complète (SNV et CNV, de la taille d’un exon à un chromosome entier) sur un même prélèvement et dans un même laboratoire. Le parcours diagnostique du patient est simplifié et accéléré.


Xavier VANHOYE (Lyon), Quentin TESTARD, Marie-Émmanuelle NAUD-BARREYRE, Aurore PERDRIAU, Vanna GEROMEL, Pascal MOUTY, David GENEVIEVE, Christine COUBES, Valentine MARQUET, Thomas ROBERT, Renaud TOURRAINE, Inès HARZALLAH, Benjamin COGNÉ, Aude TESSIER, Rodolphe DARD, Bérénice HERVÉ, Laurent MESNARD, Benjamin DAURIAT, Jean-François TALY, Laure RAYMOND, Julien THEVENON
10:30 - 11:30 #28468 - P136 Apport du séquençage de génome entier en trio pour le diagnostic de la déficience intellectuelle chez des patients négatifs en séquençage d’exome
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P136 Apport du séquençage de génome entier en trio pour le diagnostic de la déficience intellectuelle chez des patients négatifs en séquençage d’exome
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La déficience intellectuelle (DI) a une prévalence estimée entre 1% et 3%. Plus de 1400 gènes sont déjà connus pour être impliqués et plus de 1200 sont candidats. Le séquençage de nouvelle génération a considérablement contribué à l’amélioration du rendement diagnostique et à l’identification de nouveaux gènes responsables de DI. Le diagnostic moléculaire repose aujourd’hui essentiellement sur le séquençage d'exome (ES), mais son rendement plafonne à environ 35%, ce qui laisse près de 2/3 des patients sans diagnostic. 

Le séquençage de génome (GS) peut, en théorie, permettre d’améliorer ce rendement. L’accès à des régions peu ou pas couvertes en ES autorise une meilleure couverture de certaines régions exoniques, la détection des variants dans les régions non codantes et la détection des variants structuraux (SV) équilibrés ou non. Afin d’évaluer le potentiel diagnostique du GS, nous avons effectué un séquençage de génome en trio de 33 patients atteints de DI, négatifs en ES. Les SNV/INDELs ont été appelés en suivant les recommandations de GATK et leur annotation/filtration a été réalisée par VEP et un pipeline snakemake maison. Un autre pipeline snakemake combinant les outils CNV de GATK4 et MANTA incluant la filtration et l’annotation des SV a également été développé. Les pipelines sont disponibles sur gitlab. 

Nous avons mis en évidence un variant pathogène ou probablement pathogène chez 24% des patients. Nous avons été identifié 11 SNV (9 par effet de ré-analyse; 2 non détectés en ES) et 9 SV. Parmi ces variants structuraux, 6 étaient de novo, un transmis selon un mode récessif, un lié à l’X et un variant avec point de cassure dans NUS1 transmis par une mère saine. Le taux de faux positifs est relativement faible. En moyenne moins de 10 SV de novo par patient ont été retenus par notre algorithme de détection et de filtration. L’ensemble de ces résultats confirme les bonnes performances de notre pipeline. De plus, notre méthode a montré son efficacité dans l’identification d’évènements complexes et de variants dans des régions non-codantes du génome. Nous avons notamment pu mettre en évidence une délétion du long ARN non-codant CHASERR dont l’implication dans des troubles neurodéveloppementaux est fortement suspectée. 


Nous présenterons ici notre méthode, les résultats obtenus et discuterons des difficultés que posent l’annotation et la filtration.


Kevin RIQUIN (NANTES), Thomas BESNARD, Sébastien KÜRY, Sandra MERCIER, Marie VINCENT, Mathilde NIZON, Bertrand ISIDOR, Jean-François DELEUZE, Stéphane BEZIEAU, Benjamin COGNE
10:30 - 11:30 #28001 - P141 Apport d’un panel de gènes étudié par NGS chez des femmes ayant présenté des môles hydatiformes.
P141 Apport d’un panel de gènes étudié par NGS chez des femmes ayant présenté des môles hydatiformes.

Les môles hydatiformes (MH) sont des grossesses humaines avec un développement embryonnaire anormal et une prolifération trophoblastique excessive. En France, on estime la fréquence des môles à environ 1 pour 1000 grossesses.

Il y a 2 types de môles : môle complète dans laquelle il n’y a jamais d’embryon ou de fœtus identifiable et môle partielle où un embryon peut se développer sans pouvoir survivre longtemps.

La très grande majorité des môles (98%) sont accidentelles. Seulement 2% sont récurrentes lors d’une grossesse suivante. Parmi ces môles récurrentes une fraction est d’origine génétique, le plus souvent il s’agit de môles complètes, biparentales et aucune grossesse n’aboutit à une naissance vivante. Six gènes ont été impliqués dans ces môles récurrentes : NLRP7, KHDC3L, PADI6, TOP6BL/C11orf80, MEI1 et REC114. Les femmes ont des variant bi-alléliques. La transmission est autosomique récessive. Ces femmes ont une diminution importante voire une impossibilité de produire des ovocytes fonctionnels.

Des patientes ayant présenté au moins deux môles ont pu avoir une ou plusieurs grossesses normales, mais ceci reste exceptionnel en cas de mutation bi-allélique. Il est important pour ces couples et ces familles de déterminer si la récurrence de môle est sous la dépendance d’un tel génotype du fait de cet élément malheureusement de mauvais pronostic pour la procréation, faisant orienter le couple vers une AMP avec don d’ovocytes. On peut aussi s’interroger sur le caractère éventuellement plus modéré de certains génotypes qui permettrait de continuer à envisager une grossesse naturelle, même si cela parait peu probable. Enfin d’autres gènes pourraient être impliqués dans ces situations.

C’est pourquoi nous avons développé un panel contenant les 6 gènes connus donnant des môles récurrentes et 68 gènes candidats. Nous avons obtenu une couverture de 100% à une profondeur de 30X, pour tous les exons de ces 6 gènes sur une série de 24 patientes. La couverture était de 99% à une profondeur de 30X sur l’ensemble du panel.

Une patiente a été utilisée comme témoins positif. Les 2 mutations, connues, de cette patiente ont bien été retrouvées.

Sur les 23 patientes testées en prospectif, nous avons identifiés 2 hétérozygotes composites NLRP7, 2 hétérozygotes NLRP7. Les variants bi-alléliques sont considérés comme responsables de la pathologie molaire à répétition des 2 patientes concernées. Les deux patientes ayant une mutation bi-allélique de NLRP7 ont une histoire obstétricale correspondant à ce qui est décrit : MH et absente d’enfant. L’interprétation pour les 2 patientes hétérozygotes est plus délicate puisque seuls les altérations bi-alléliques aboutissent à des môles : le variant en trans n’a pas été identifié ou s’agit-il seulement d’hétérozygote simple ? Des études complémentaires familiales et sur l’ARN sont nécessaires.

Pour certaines patientes sans mutation identifiée, une étude pangénomique serait intéressante afin d’essayer d’identifier d’autres gènes.


Anna BLANC--DECHAUD (Saint Etienne), Inès HARZALLAH, Jérôme MASSARDIER, Fabienne ALLIAS MONTMAYEUR, Lucie GAILLOT DURAND, Pierre Adrien BOLZE, Touria HAJRI, Renaud TOURAINE
10:30 - 11:30 #28489 - P146 Combinaison de l’utilisation du séquençage exomique et de la technologie CRISPR/Cas9 pour étudier l'étiologie de l'azoospermie non-obstructive : Etude de l’implication des gènes C1orf185 et CCT6B.
P146 Combinaison de l’utilisation du séquençage exomique et de la technologie CRISPR/Cas9 pour étudier l'étiologie de l'azoospermie non-obstructive : Etude de l’implication des gènes C1orf185 et CCT6B.

On estime qu'au moins 4000 gènes sont impliqués dans la spermatogenèse humaine qui représentent autant de candidats pour expliquer les anomalies spermatiques responsables de la majorité des infertilités masculines. La composante génétique de l'infertilité masculine est complexe et hétérogène. Dans cette étude, nous avons analysé par séquençage exomique deux patients infertiles non apparentés. Ces deux sujets présentaient une azoospermie non-obstructive (ANO) non syndromique et idiopathique. Comme ces sujets sont issus de parents apparentés, nous avons postulé que l’étiologie de leur affection était très probablement liée à une cause génétique à transmission autosomique récessive. L’analyse bio-informatique a donc été focalisée sur les variants homozygotes. Après une première étape d’analyse des données d’exome basée sur l’investigation des variants localisés dans des gènes candidats dans l’ANO (panel in silico de 151 gènes), nous nous sommes intéressés aux variants localisés dans des gènes à expression testiculaire spécifique ou dominante chez l’homme et la souris, et dont la fonction et/ou l’implication dans l’infertilité masculine ne sont pas connues. Cette dernière analyse nous a permis d’identifier pour chaque sujet testé un variant homozygote perte de fonction dans un gène exprimé spécifiquement dans les cellules germinales testiculaires, C1orf185 (c.250C>T ; p.Gln84Ter) et CCT6B (c.615-2A>G). Ces deux variants sont rares dans la population générale (fréquence allélique <0.005% selon gnomAD) et absents de notre cohorte locale de sujets contrôles (n=445). Pour vérifier l'implication de ces gènes candidats dans l’ANO, nous avons employé la technique CRISPR/Cas9 pour invalider les orthologues murins des gènes candidats identifiés chez nos patients et avons produit deux lignées de souris knockout (KO). Nous avons montré que les mâles KO homozygotes sont fertiles et présentent des paramètres spermatiques et un volume testiculaire comparables aux souris contrôles ainsi qu’une spermatogenèse fonctionnelle. Ces résultats montrent que tous les gènes fortement et spécifiquement exprimés dans les testicules ne sont pas essentiels à la spermatogenèse et en particulier, C1orf185 et CCT6B. 


Caroline CAZIN (Grenoble), Serge NEF, Raoudha ZOUARI, Corinne LOEUILLET, Christophe ARNOULT, Pierre RAY, Zine-Eddine KHERRAF
10:30 - 11:30 #28764 - P151 Le syndrome microdélétionnel 8q12.11 : délimitation du gène HEY1 comme un nouveau gène candidat impliqué dans les signes neurologiques et cardiaques.
P151 Le syndrome microdélétionnel 8q12.11 : délimitation du gène HEY1 comme un nouveau gène candidat impliqué dans les signes neurologiques et cardiaques.

Le syndrome microdéltionnel 8q21.11 (OMIM # 614230) est un syndrome rare caractérisé par une déficience intellectuelle, une dysmorphie faciale, des anomalies des extrémités, associées à d’autres anomalies ophtalmologiques, cérébrales et/ou cardiaques. Les délétions décrites à ce jour sont de tailles variables et le gène ZFHX4 est le seul gène candidat identifié pour expliquer essentiellement les signes oculaires identifiés dans ce syndrome. 

Nous rapportons le cas d’un garçon de six ans présentant un retard psychomoteur syndromique. L’examen clinique a montré une dysmorphie faciale et une hypotonie. Le bilan malformatif a objectivé une atrophie corticale avec une agénésie du corps calleux à l’IRM cérébrale et une communication inter-auriculaire à l’échographie cardiaque.

Le caryotype standard a objectivé la présence d’une translocation t(8;16)(q21;q11.2) de novo et l’analyse par FISH a confirmé qu’il s’agit d’une translocation réciproque n’impliquant que les chromosomes 8 et 16. L ‘analyse chromosomique par puces à ADN (ACPA) (Agilent 4X44K) a révélé une délétion interstitielle de 9.4 Mb de la région 8q21.12-q21.3 n’emportant pas le gène ZFHX4.

L’alignement de cette délétion avec toutes les délétions chevauchantes précédemment rapportées dans la littérature et dans la base de données Decipher nous a permis de délimiter une nouvelle région de chevauchement (SRO) contenant cinq gènes dont HEY1 ( hairy/enhancer of split related to the YRPW motif 1). Ce gène code pour un facteur de transcription impliqué dans la voie de signalisation Notch, dans l’embryogenèse cardiaque et dans la neurogenèse. Compte tenu de son expression et de sa fonction, nous suggérons que HEY1 est un nouveau gène candidat qui serait responsable à la fois des manifestations neurologiques et cardiaques dans le syndrome microdélétionnel 8q21.11. Cette étude permettra d’avancer dans la compréhension bases moléculaires de ce syndrome microdélétionnel encore non expliquées à ce jour.


Fatma MEJDOUB, Imene BOUJELBENE, Amal BOUZID, Fatma ABDELHÉDI, Amal SOUISSI, Olfa JALLOULI, Salma MALLOULI, Chahnez TRIKI, Hassen KAMOUN, Saber MASMOUDI, Ikhlas BEN AYED (Sfax, Tunisie)
10:30 - 11:30 #28263 - P156 RAVAQ, un pipeline complet pour les analyses d’association avec variants rares : du contrôle de qualité aux résultats d’association.
P156 RAVAQ, un pipeline complet pour les analyses d’association avec variants rares : du contrôle de qualité aux résultats d’association.

Les technologies de séquençage nouvelle génération ont ouvert la possibilité de séquencer de grands échantillons de malades et de tester l'association avec des variants rares. Pour ce faire, les données de séquence des malades sont comparées à des données obtenues sur des témoins qui peuvent être séquencés spécifiquement pour l’étude ou, pour limiter les coûts, extraites de panels de témoins partagés comme le panel d’exomes FREX. Les données de séquence de ces panels de témoins peuvent avoir été générées sur des plateformes de séquençage différentes de celles utilisées pour séquencer les malades et se pose alors un problème de comparabilité des données et la possibilité de biais dans les analyses. Pour limiter ces biais et éviter de détecter de faux signaux d’association, des contrôles de qualité rigoureux sont nécessaires.

Nous proposons un pipeline complet en 5 étapes, RAVAQ, qui a) effectue un contrôle de qualité spécifique en 3 étapes tenant compte du statut cas-témoin pour assurer la comparabilité des données, b) sélectionne les variants pour les tests d’association selon la stratégie définie par l'utilisateur, et c) effectue les tests d’association avec variants rares par région génomique. Le pipeline RAVAQ est intégré dans un package R. Il est convivial et flexible dans ses arguments pour s'adapter à la spécificité de chaque projet de recherche. Nous montrons par des exemples sur des données réelles comment RAVAQ améliore les tests d'association avec variants rares. Le contrôle de qualité par défaut de RAVAQ est meilleur que la méthode VQSR (Variant Quality Score Recalibration) largement utilisée pour identifier des données de bonne qualité et aboutit à un test d'association mieux contrôlé, éliminant l'inflation due aux faux signaux d’association. Dans l’étape de contrôle de qualité des échantillons, RAVAQ intègre une méthode de détection des échantillons contaminés. Sur des données réelles, nous montrons que cette méthode est comparable à la méthode standard actuellement utilisée. Le package R RAVAQ est open source et disponible gratuitement sur https://gitlab.com/gmarenne/ravaq. La documentation du package est détaillée avec une vignette-tutoriel et deux scripts R qui peuvent être testés sur un vcf exemple inclus dans RAVAQ.


Gaelle MARENNE (Brest), Thomas E LUDWIG, Ozvan BOCHER, Anthony F HERZIG, Chaker ALOUI, Elisabeth TOURNIER-LASSERVE, Emmanuelle GÉNIN
10:30 - 11:30 #28785 - P161 Fibrose pulmonaire idiopathique : entre instabilité télomérique et déficit de réparation.
P161 Fibrose pulmonaire idiopathique : entre instabilité télomérique et déficit de réparation.

Abstract

Les fibroses pulmonaires idiopathiques (FPI) familiales ont été associées environ 30% des cas à des mutations germinales dans les gènes liés aux télomères (TRG). Dans cette étude, nous avons étudié la taille et la stabilité des télomères, l’intégrité des chromosomes et la réponse à l’exposition à un stress génotoxique tel que l’irradiation dans des fibroblastes pulmonaires primaires de patients atteints de FPI associées (FPI-TRG) ou non à une mutation d’un TRG. 

Matériels et méthodes :

Treize patients atteints de FPI, dont 7 patients porteurs d’un variant pathogène de  TRG (TERT et RTL1), et 7 témoins ont été introduits dans cette étude.  

La quantification de la taille des télomères et les aberrations télomériques ont été analysées par Aging kit. L’instabilité chromosomique a été étudiée après marquage des télomères et des centromères suivi par la technique de M-FISH. L’expression des protéines 53BP1, gH2AX et pATM ont été dénombrée par immunofluorescence avant et après irradiation in vitro.

Résultats :

La détection automatisée à haut débit des signaux télomériques a mis en évidence une intensité de signal plus faible dans les fibroblastes pulmonaires des patients atteints de FPI, suggérant un raccourcissement des télomères dans ces cellules. L’analyse des aberrations télomériques (pertes et délétions) a montré une fréquence significativement plus importante chez les patients FPI par rapport au contrôle et en particulier chez les FPI-TRG montrant une instabilité des télomères chez ces patients. Des chromosomes dicentriques, marqueur d’instabilité chromosomique, ont été trouvés chez tous les patients FPI-TRG.  Une accumulation spontanée des dommages de l'ADN (foyers spontanés de 53BP1 et gH2AX) a été détectée dans la majorité des cellules des FPI. Une sensibilité plus élevée aux rayonnements avec un retard systématique dans l’activation de la protéine ATM, nécessaire à la reconnaissance complète du DSB, était associée à la persistance d'un taux élevé de foyers gH2AX et 53BP1 après irradiation.

Conclusion :

Les fibroblastes issus de FPI présentent une instabilité télomérique et chromosomique avec un déficit de réparation des cassures double brin, instabilité qui pourrait jouer un rôle dans la physiopathologie de la maladie.  


Radhia M'KACHER (Évry-Courcouronnes), Madeleine JAILLET, Eric JEANDIDIER, Eirini VASARMIDI, Arnaud MAILLEUX, Bruno COLICCHIO, Caroline KANNNENGIESSER, Alain DIETERLEN, Philippe VOISIN, Patrice CARDE, Bruno CRESTANI
10:30 - 11:30 #28204 - P166 Diffusion de l’application « SmartGenetCancer » d’orientation rapide en oncogénétique destinée aux professionnels de santé en Normandie.
P166 Diffusion de l’application « SmartGenetCancer » d’orientation rapide en oncogénétique destinée aux professionnels de santé en Normandie.

Lors des dernières assises, nous avions présenté l’élaboration d’un outil digital en étroite collaboration avec l’Union Régionale des Médecins Libéraux et financé par l’ARS Normandie, destiné à faciliter l’accès à la génétique auprès des praticiens non généticiens (sage femmes, médecins généralistes, gynécologues…). Cet outil d’aide à la décision, disponible gratuitement, sur smartphone et ordinateur, vise à faciliter l’orientation des patients dont l’histoire personnelle et/ou familiale relève d’une consultation d’oncogénétique. L’outil s’intègre à la procédure basée sur les Entretiens Téléphoniques de Préparation (ETPs) et de routage implantée en Normandie, permettant d’accélérer la prise en charge des patients. Le but de cet outil n’est pas d’apporter une expertise en oncogénétique mais de déterminer si un(e) patient(e) doit être adressé(e) vers une consultation d’oncogénétique. Cette application repose sur une arborescence constituée d’une succession de questions simples à 2 ou 3 réponses possibles. L’algorithme est construit en commençant par les questions les plus discriminantes (cancer du sein chez un homme, cancer du sein triple négatif...) puis en intégrant les antécédents familiaux afin d’arriver le plus rapidement possible, en moins de 2 minutes, à la conclusion : « indication à un ETP » ou « pas d’indication à un ETP ». Cette application intègre également la possibilité de propositus asymptomatique, considérant que les professionnels de santé sont amenés à prendre en charge des apparentés asymptomatiques dont un proche a présenté un cancer du sein et/ou de l’ovaire. Lorsque l’indication à un ETP est retenue, l’application indique les coordonnées du service de génétique le plus proche, ainsi qu’un code que le patient communique lors de sa prise de rendez-vous. Ce code permet de façon cryptée et anonyme de tracer le parcours sur l’application qui a conduit à cette prise de rendez-vous dans le service de génétique correspondant et justifie l’ETP.  Ce nouvel outil nommé « SmartGenetCancer », associé à la stratégie des ETPs, s’inscrit dans un nouveau parcours en oncogénétique, offrant réactivité. En effet, l’outil a été pensé comme un vecteur simple des connaissances actualisées, auprès des professionnels de santé non formés à la génétique. A terme, compte tenu de l’impact de la consultation d’oncogénétique dans le parcours thérapeutique des patients pris en charge en oncologie (exemple des inhibiteurs de PARP), cette application pourra être un outil évolutif en accord avec les recommandations, s’inscrivant dans une médecine génomique personnalisée, accessible rapidement et au plus grand nombre. Cette application est maintenant diffusée en Normandie et son impact sur le parcours du patient et le retour des professionnels utilisateurs est en cours d’évaluation. A l’occasion de ces assises, « SmartGenetCancer » est mis à disposition afin de permettre son test dans le cadre de la prédisposition héréditaire au cancer du sein et de l’ovaire.


Maud BRANCHAUD (Rouen), Laurent ROUSSEL, Nathalie PARODI, Yann LURTON, Zoe NEVIERE, Pascaline BERTHET, Antoine LEVENEUR, Claude HOUDAYER, Dominique VAUR, Thierry FREBOURG
10:30 - 11:30 #27880 - P171 Correction de mutations de l’exon 49 du gène de la dystrophine par saut d’exon thérapeutique pour la myopathie de Duchenne.
P171 Correction de mutations de l’exon 49 du gène de la dystrophine par saut d’exon thérapeutique pour la myopathie de Duchenne.

Les anomalies du gène DMD sont responsables de la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD). Nous avons identifié pour la première fois une délétion de l’exon 49, respectant le cadre de lecture du gène DMD, et associée à un phénotype musculaire normal. Sur la base de cette observation, et de données préalables d’efficacité thérapeutique du saut d’exon dans la DMD, y compris avec des applications cliniques pour d’autres exons, nous avons débuté un projet dont l’objectif sera d’étendre l’utilisation clinique de cette approche aux patients porteurs de mutations ponctuelles dans l’exon 49. Ainsi, cela permettra d’élargir le nombre de patients pouvant bénéficier de cette approche thérapeutique.  Pour cela, nous avons réussi d’abord à caractériser la taille génomique précise de la délétion. Puis, nous avons transfecté, in vitro, des myotubes différenciés à partir de myoblastes humains sains avec des AON et démontré leur efficacité pour effectuer le saut de l’exon 49. Nous présenterons aussi de futures études fonctionnelles. Notre projet est une preuve de concept pour concevoir des AON thérapeutiques, et initier des essais cliniques dans le but d’élargir l’utilisation du saut d’exon pour la DMD.


Mario ABAJI, Nathalie DA SILVA, Tiffany BUSA, Maude GRELET, Chantal MISSIRIAN, Sabine SIGAUDY, Nicole PHILIP, France LETURCQ, Nicolas LEVY, Martin KRAHN, Marc BARTOLI, Mario ABAJI (Marseille)
10:30 - 11:30 #28188 - P176 Les atteintes fœtales de la voie de réparation de l’ADN (NER) : quand y penser ?
P176 Les atteintes fœtales de la voie de réparation de l’ADN (NER) : quand y penser ?

Les déficits de la voie de réparation de l’ADN par excision de nucléotides (NER) sont à l’origine de plusieurs maladies de transmission autosomique récessive, de sévérité et de pronostic variables. Peu de données existent sur la reconnaissance précoce des premiers symptômes, nécessaires à l’amélioration de la prise en charge, du suivi ainsi que du conseil génétique de ces patients et de leur famille.

 

Nous avons inclus l’ensemble des fœtus avec une variation pathogène dans un des gènes de la voie NER présentant un phénotype clinique détaillé (autre qu’un RCIU isolé). Les données ont été collectées à partir de patients de la littérature ainsi que de patients diagnostiqués au sein de notre laboratoire.

 

13 cas fœtaux issus de 7 familles différentes ont ainsi été rapportés, 11 d’entre eux sont décédés in utero (10 lors d’une interruption médicale de grossesse et 1 mort fœtale in utero), 1 lors de l’accouchement et 1 enfant est décédé à 6 ans. Des mutations d’ERCC5/XPG était retrouvées chez 77% (10/13) d’entre eux. Les 1ers signes cliniques sont retrouvés à l’échographie entre 20 et 32 semaines d’aménorrhées, plutôt aspécifique avec pour la majorité d’entre eux une arthrogrypose (9 cas), une réduction des mouvements fœtaux (8 cas), et/ou une microcéphalie (7 cas). Devant ces anomalies, 3 IRM fœtales in utero ont été réalisées mettant en évidence pour tous une hypoplasie cérebelleuse.10 fœtus ont eu une autopsie post-natale avec analyse microscopique notamment cérébrale et 2 un examen post-natal mini invasif (IRM + examen macroscopique).  A l’examen post-natal on retrouve une microcéphalie pour la totalité des cas (100% ; 12/12), une dysmorphie pour 83% (10/12) d’entre eux (essentiellement une micrognathie et des oreilles basses implantées), un RCIU pour 72% (8/11) et une cataracte uniquement pour 33% (3/9) d’entre eux. Sur le plan cérébral, 70% (7/10) des cas présentaient des anomalies de la fosse postérieure (à type d’hypoplasie ponto-cérebelleuse ou hypoplasie cérébelleuse isolée), 70% (7/10) une dilatation des ventricules latéraux et 50% (6/12) un retard de maturation corticale. Au total 11 présentaient un phénotype correspondant au syndrome cérébro-oculo-facio-squelettique (COFS), 1 avec un phénotype de trichothiodystrophie et une patiente avec un syndrome de Cockayne de type 2.

 

Les anomalies associées aux syndromes de la voie NER en anténatal diffèrent des atteintes retrouvées habituellement en post-natal avec notamment une plus forte prévalence des anomalies cérébrales à type de malformation corticale notamment hypoplasie ponto-cérébelleuse qui pourraient attirer l’attention des cliniciens en l’absence de la totalité des critères cliniques habituellement associés à ces pathologies en post-natal.


Sarah BAER (Strasbourg), Lydie BURGLEN, Sophie JULIA, Cathy OBRINGER, Jamel CHELLY, Yline CAPRI, Bérénice DORAY, Vincent LAUGEL, Nadège CALMELS
10:30 - 11:30 #28781 - P181 Rendement de l’exome en prénatal, avec pipeline de détection des CNV, et contribution au pronostic pour 40 grossesses avec signes d’appel échographiques.
P181 Rendement de l’exome en prénatal, avec pipeline de détection des CNV, et contribution au pronostic pour 40 grossesses avec signes d’appel échographiques.

Introduction

L’analyse d’exome a pris une place prépondérante dans le bilan étiologique des syndromes malformatifs avec un rendement diagnostique pouvant être estimé entre 25 et 40% selon les études, leur ancienneté, le design (solo, trio, autre), le cadre diagnostique ou l’extension en recherche contribuant à identifier de nouveaux gènes et/ou nouveaux mécanismes physiopathologiques. Dans un premier temps, l’exome a été utilisé en période post-natale (patients vivants ou décédés dont post-IMG). Depuis quelques temps, la prescription s’est élargie au contexte prénatal devant des signes d’appel échographiques afin de tenter de préciser le pronostic de grossesses. Ce travail a pour but de contribuer à évaluer l’apport de l’exome, comprenant la détection des CNV, dans ce cadre.

Méthode

Les exomes ont été prescrits par différents médecins intervenant au sein de CPDPN entre juin 2020 et aout 2021 inclus pendant ou après ACPA. Les interprétations ont été réalisées au laboratoire Eurofins Biomnis et au CHU de Saint-Etienne à l’aide de la plateforme bioinformatique SeqOne pour les SNV et un pipeline interne pour les CNV, après séquençage Illumina.

Résultats

Quarante analyses ont été réalisées. Il existait une atteinte de plusieurs organes dans 11 à 13 cas (2 cas diagnostiqués en cours de récupération de données complémentaires). Le motif principal d’atteinte d’organe isolée était une anomalie du corps calleux dans 9 cas (22,5%) sur 13 cas (32,5%) d’anomalies uniquement cérébrales. Dans 22/37 cas, la recevabilité d’une IMG pouvait s’envisager avant la prescription.

Au total, 10/40 diagnostics (25%) ont été posés dont 1 duplication intra-génique. Dans un autre cas, un variant chromosomique (vu en ACPA et sur le pipeline CNV) prédisposant aux troubles neurodéveloppementaux pouvait participer à l’anomalie isolée du corps calleux (sans autre cause identifiée).

Parmi les syndromes polymalformatifs, 4/11 à 6/13 diagnostics ont été posés ; parmi les anomalies du corps calleux isolées, 0/9 diagnostic posé (intérêt pour réduire le risque résiduel dans la majorité).

Concernant l’apport de l’exome pour le pronostic pour les 8 cas diagnostiqués avec données cliniques suffisantes :

- pour 6 cas, l’apport de l’exome a été principalement diagnostique, les signes en imagerie étaient déjà associés à un pronostic réservé ;

- dans 1 cas, le résultat a permis de rassurer le couple (polydactylie isolée des 4 extrémités) ;

- dans 1 cas, le résultat a permis de diriger la surveillance échographique et envisager un pronostic possiblement moins marqué (SLC26A2/DTDST).

Discussion

Il s’agit d’une cohorte hétérogène avec prescription débutante d’exome en prénatal rendant la pertinence des pourcentages limités. Plus les tableaux seront légers, plus le rendement diagnostique attendu diminuera. Des tests supplémentaires en cours vont enrichir la cohorte.

Il existe un intérêt à détecter les CNV pour le diagnostic et à une concertation régulière génétique-imagerie pour préciser le pronostic.


Sébastien MOUTTON (Lyon), Ines HARZALLAH, Laure RAYMOND, Jérémie MORTREUX, Patrice BOUVAGNET, Nada HOUCINAT, Marine DANCER, Vanna GEROMEL, Radoslava SARAEVA-LAMRI, Angeline PRETO, Luc DRUART, Fabienne PRIEUR, Marine LEBRUN, Francis RAMOND, Rodolphe DARD, Aude TESSIER, Benjamin DAURIAT, Valentine MARQUET, Constance WELLS, Audrey LAMOUROUX, Caroline DEILLER, Bruno SCHAUB, Renaud TOURAINE, Marie-Emmanuelle NAUD-BARREYRE
Galerie Sud
15:45

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KF2
15:45 - 16:45

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15:45 - 16:45 #27874 - P002 Leçons de la réanalyse basée sur ClinVar de la cohorte ITHACA du projet européen Solve-RD.
Leçons de la réanalyse basée sur ClinVar de la cohorte ITHACA du projet européen Solve-RD.

Introduction

Le rendement diagnostique de l’exome dans les anomalies du développement est de 35 à 40 %, laissant plus de la moitié des patients sans diagnostic. Solve-RD, un projet européen Horizon 2020, a pour but de résoudre l’impasse diagnostique et d’identifier les causes moléculaires des maladies rares génétiques non connues. Le projet agrège près de 19000 exomes et génomes de patients sans diagnostic partagés par les réseaux européens de référence (ERN) pour réanalyser les données à l’aide de pipelines bioinformatiques automatisés et standardisés. Parmi ceux-ci, celui dédié à la recherche de variations (probablement) pathogènes dans ClinVar dans les données des patients permet d’identifier rapidement les variations présentant un intérêt clinique. Nous présentons les résultats de cette réanalyse, appelée « ClinVar low-hanging fruits », les raisons de l’absence de diagnostic au moment de la première analyse et les leçons à en tirer.

Méthodes

À partir des données brutes des cas non résolus de la cohorte ERN-ITHACA, nous avons retenu les SNV et indels 1) situés dans des gènes associés à la déficience intellectuelle ou aux troubles du neurodéveloppement (1740 gènes) 2) de fréquence allélique dans gnomAD <  1 % et dans la base de données interne RD-Connect <  2 % et 3) rapportés dans ClinVar comme étant pathogènes ou probablement pathogènes. Les résultats ont été retournés aux centres d’inclusion pour une interprétation clinico-biologique.

Résultats

Nous avons réanalysé 1522 cas, priorisé 147 variations et retenu 9 variations permettant 9 nouveaux diagnostics :

- 2 faux-sens de novo dans des gènes non connus en pathologie humaine au moment de la première analyse : 1 dans TRRAP associé à un retard de développement depuis 2018 ; 1 dans NFIA rapporté morbide dans OMIM depuis 2017.

- 3 variations mal interprétées : 1 d’épissage dans SYNGAP1 qui n’avait pas été retenue ; 1 faux-sens dans PTEN qui avait été rendu comme étant de signification incertaine car hérité de la mère paucisymptomatique ; 1 indel homozygote dans ANO10 qui avait été lue comme hétérozygote du fait d’un alignement mal interprété sur IGV.

- 4 variations non détectées ou filtrées par les pipelines locaux : 1 faux-sens dans TUBB3 situé dans une région non ciblée par le kit d’enrichissement ; 1 faux-sens dans TUBB éliminé du fait d’une faible profondeur de couverture ; 1 en mosaïque dans EEF1A2 non identifiée car seuls quelques reads la soutenaient ; 1 frameshift dans FKBP14 filtré car annoté « commun » dans dbSNP (610-4 dans gnomAD), responsable dans 70 % des cas de la pathologie.

Conclusion

La réanalyse « ClinVar low-hanging fruits » des cas négatifs de la cohorte ITHACA, montre l’utilité d’une réanalyse systématique des exomes négatifs, notamment ciblée sur les variations rapportées (probablement) pathogènes dans ClinVar, avec des critères peu stricts. Des outils développés par la communauté comme VariantAlert permettent de réaliser une telle réanalyse à mesure des soumissions dans ClinVar.


Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON (Dijon), Leslie MATALONGA, Elke DE BOER, Adam JACKSON, Elisa BENETTI, Siddharth BANKA, Ange-Line BRUEL, Giogio CASARI, Andrea CIOLFI, Jill CLAYTON-SMITH, Bruno DALLAPICCOLA, Yannis DUFFOURD, Kornelia ELLWANGER, Christian GILISSEN, Holm GRAESSNER, Tobias HAACK, Anna HAMMARSJÖ, Marketa HAVLOVICOVA, Alexander HOISCHEN, Anne HUGON, Nolwenn JEAN, Tjitske KLEEFSTRA, Anna LINDSTRAND, Estrella LÓPEZ-MARTÍN, Milan MACEK JR., Manuela MORLEO, Sébastien MOUTTON, Vincenzo NIGRO, Ann NORDGREN, Maria PETTERSSON, Michele PINELLI, Simone PIZZI, Manuel POSADA, Clementina RADIO, Alessandra RENIERI, Caroline ROORYCK, Lukas RYBA, Hana SAFRAOU, Martin SCHWARZ, Marco TARTAGLIA, Christel THAUVIN-ROBINET, Julien THEVENON, Annalaura TORELLA, Frédéric TRAN MAU-THEM, Aurélien TRIMOUILLE, Pavel VOTYPKA, Klea VYSHKA, Birte ZUREK, Alain VERLOES, Christophe PHILIPPE, Antonio VITOBELLO, Lisenka VISSERS, Laurence FAIVRE, Orphanomix GROUPE DE CLINICIENS
15:45 - 16:45 #27977 - P007 Évaluation de la pathogénicité des variants de DISP1 associés au spectre des anomalies de la ligne médiane craniofaciale.
Évaluation de la pathogénicité des variants de DISP1 associés au spectre des anomalies de la ligne médiane craniofaciale.

L'holoprosencéphalie (HPE ; MIM# 236100) est la malformation cérébrale congénitale la plus fréquente (1 sur 10 000 naissances vivantes, 1 sur 250 conceptions). Elle résulte d'un défaut de clivage médian du prosencéphale, entre le 18e et le 28e jour de gestation, affectant à la fois le cerveau antérieur et le visage.

Le spectre phénotypique est très large, allant de l'HPE alobaire sévère avec ventricule cérébral unique et cyclopie jusqu'aux porteurs asymptomatiques dans le cas des HPE familiales. Trois classes anatomiques classiques ont été décrites, par ordre décroissant de gravité : HPE alobaire, semi-lobaire et lobaire. Le spectre complet du HPE comprend également des microformes caractérisées par des anomalies de la ligne médiane craniofaciale, avec fente labiale/palatine, hypotélorisme, colobome, microcéphalie, sténose des sinus piriformes et/ou incisive médiane maxillaire unique (IMU).

Les bases génétiques de l'HPE ne sont que partiellement comprises car ∼70% des cas familiaux restent sans cause moléculaire établie. Différents modes de transmission ont été décrits, notamment l'hérédité autosomique dominante, récessive, digénique et oligogénique, illustrant l'architecture génétique complexe de ce spectre. La plupart des variants pathogènes rapportés présentant une pénétrance incomplète et une expressivité variable, les modificateurs génétiques apparaissent désormais comme des modulateurs clés du phénotype de cette pathologie.

La plupart des gènes d'HPE connus appartiennent à la voie Sonic Hedgehog (SHH) - une cascade moléculaire complexe qui joue un rôle central dans le développement du cerveau. Le principal effet commun des variants pathogènes identifiés est l'altération de l'activité de la voie SHH, ce qui entraîne une perturbation de la ligne médiane ventrale du cerveau.

DISP1 est un facteur positif nécessaire à la sécrétion efficace du morphogène SHH et à l'établissement de son gradient de concentration le long de la ligne médiane du tube neural. Les souris déficientes (KO) Disp1 présentent une HPE sévère associée à une cyclopie et une signalisation SHH défectueuse. Chez l'homme, des études génétiques supplémentaires sont nécessaires pour élucider le rôle précis de DISP1 dans la pathogénèse de la maladie.

Dans cette étude, nous décrivons la première cohorte de patients atteints d'HPE et présentant des variants de DISP1. Nous élucidons la contribution de DISP1 à l'HPE en effectuant une évaluation de la pathogénicité des variants de DISP1 associés à l'HPE. Nous décrivons une cohorte de 28 individus issus de 23 familles non apparentées, en regroupant les variants de DISP1 retenus lors du diagnostic moléculaire dans notre laboratoire, ainsi que les résultats obtenus en collaboration et ceux publiés précédemment.  Nous analysons plus précisément le spectre clinique de l'HPE associée à DISP1, nous donnons un aperçu du processus pathologique sous-jacent et nous décrivons des facteurs modulant les conséquences phénotypiques des variants de DISP1.


Alinoë LAVILLAUREIX (Rennes), Artem KIM, Paul ROLLIER, Christele DUBOURG, Wilfrid CARRE, Erwan WATRIN, Helene GUYODO, Boris KEREN, Sandra WHALEN, Jessica BOS, Mederic JEANNE, Clemence VANLERBERGHE, Laurence FAIVRE, Marie DE TAYRAC, Chloé QUELIN, Sylvie ODENT, Valérie DUPE
15:45 - 16:45 #28270 - P012 Protocole d’exploration neuroradiologique des patients avec un variant pathogène dans le gène PTEN, basé sur une série de 58 patients.
Protocole d’exploration neuroradiologique des patients avec un variant pathogène dans le gène PTEN, basé sur une série de 58 patients.

Le syndrome hamartomateux lié au gène PTEN, ou PHTS (PTEN-related Hamartoma Tumor Syndrome), est un syndrome de prédisposition au cancer dans lequel on décrit diverses anomalies cérébrales : fistules artério-veineuses durales (FAVD), tumeurs cérébelleuses de Lhermitte-Duclos (TLD), malformations d’Arnold-Chiari (MAC) et des anomalies veineuses du développement (AVD)Les FAVD sont rares, leur développement est lent et pauci-symptômatique mais leurs conséquences parfois fatales. Les TLD, dont la fréquence parmi les patients PHTS varie de 9 à 50%, et les MAC, dont la fréquence est comprise entre 12 et 33%, nécessitent parfois des interventions neurochirurgicales. Malgré cela, il n’existe pas de consensus d’exploration ni de suivi par imagerie cérébrale chez ces patients. 

Le but de notre étude était de quantifier et de décrire les anomalies cérébrales afin de proposer un protocole d’exploration. Elle a porté sur une série de patients diagnostiqués dans le laboratoire de génétique moléculaire de la Pitié-Salpêtrière dont nous avons relu les IRM cérébrales. Nous avons inclus 58 patients. L’âge moyen était de 15.7 ans [0.6 ; 55.9] au moment du diagnostic avec un sex ratio H/F de 1.9. Les portes d’entrée diagnostiques étaient diverses : oncogénétiques, enquête familiale, trouble du neurodéveloppement/macrocéphalie ou malformation vasculaire. Deux patients avaient une FAVD, suggérant un risque supérieur à celui de la population générale (incidence de 0.3/100 000/an). Alors que les FAVD se manifestent généralement après 50 ans, ces deux patients étaient âgés de 21 et 36 ans. Les patients n’ayant pas tous bénéficié des séquences d’IRM dans le but de visualiser les anomalies vasculaires, ce chiffre est possiblement sous-estimé. Par ailleurs, 10,3 % des patients avaient une AVD dont un symptomatique (épilepsie). 63,2% avaient des anomalies non progressives de la substance blanche. La fréquence des TLD était de 12,3 %, celui de MAC de 14,0% et un patient présentait un méningiome, ce qui est en cohérence avec les données de la littérature existante. Il n’y avait ni cavernome ni dysplasie corticale.

Ces observations confirment l’intérêt d’une IRM cérébrale systématique chez les patients porteurs d’un variant pathogène dans le gène PTEN. Nous proposons un protocole de surveillance comprenant : 1) une séquence T1 sans injection et 2) FLAIR pour éliminer une MAC, faire le bilan des anomalies de la substance blanche et vérifier l’intégrité du cortex ; 3) une susceptibilité magnétique SWI ou SWAN, ou à défaut une T2*, afin de visualiser les lésions d’allure vasculaire de type cavernome ou AVD ; enfin, la recherche systématique d’une FAVD implique 4) l’acquisition avec injection en 5) ARM dynamique, ainsi qu’une 6) séquence perfusion ASL à la recherche de shunts vasculaires ou d’AVD puis 7) une séquence d’angio-IRM en temps de vol (grand 3D-TOF). Les FAVD étant des lésions qui se développent, une répétition de cet examen est envisageable tous les 5 à 7 ans.


Anna GERASIMENKO (Paris), Cyril MIGNOT, Florence COULET, Olivier NAGGARA, Delphine HÉRON, Alexis GUÉDON, Emmanuel HOUDART, Mélanie EYRIES, Patrick BENUSIGLIO, Anne Annouk BISDORFF
15:45 - 16:45 #28619 - P017 Identification de biomarqueurs complémentaires des troubles sensoriels visuels des sujets avec syndrome de l'X fragile (FXS).
Identification de biomarqueurs complémentaires des troubles sensoriels visuels des sujets avec syndrome de l'X fragile (FXS).

La vision, considérée comme le sens le plus complexe, le plus développé et le plus important, semble particulièrement affectée chez les patients FXS. Des preuves relient également directement les anomalies sensorielles à l'expression clinique des troubles du comportement chez les personnes atteintes de FXS.

En utilisant l'électrorétinographie (ERG) et la sensibilité au contraste (CS), nous avons précé-demment décrit la présence de déficits sensoriels dans le système visuel du modèle de souris Fmr1-/y (Ros-signol et al, 2014 ; Perche et al, 2018 ; Felgerolle et al, 2019). La présente étude rapporte une approche similaire dans une cohorte de garçons avec FXS (n=20, 18-45 ans) et de témoins appariés en âge (n=20, 18-45 ans). L'enregistrement des données a été réalisé avec succès pour l'ERG et le CS chez la plupart des individus. Des anomalies de l’ERG et CS similaires à celles observées chez le modèle souris Fmr1-/y ont été caractérisées chez les sujets avec FXS.

Notre étude montre la pertinence d'utiliser l’ERG et CS pour évaluer le système visuel dans le FXS. La similitude du phénotype humain et du modèle souris valide l’utilisation de ce modèle animal pour l’étude préclinique du déficit sensoriel visuel chez l’homme.

Enfin, en objectivant un phénotype électrophysiologique (ERG) associé à un phénotype fonction-nel, notre étude suggère la possibilité d’utiliser l'ERG et la CS (ERG-CS) comme biomarqueurs complémen-taires pour caractériser les anomalies sensorielles visuelles observées dans le FXS (Perche et al, in press).

Bibliographie :

Rossignol R et al. Visual sensorial impairments in neurodevelopmental disorders: evidence for a retinal phenotype in Fragile X Syn-drome. PLoS One. 2014;9(8):e105996

Perche O et al. Early Retinal Defects in Fmr1-/y Mice: Toward a Critical Role of Visual Dys-Sensitivity in the Fragile X Syndrome Pheno-type? Front Cell Neurosci. 2018;12:96

Felgerolle C et al. Visual Behavior Impairments as an Aberrant Sensory Processing in the Mouse Model of Fragile X Syndrome. Front Behav Neurosci. 2019;13:228

Perche et al. Electroretinography and contrast sensitivity, complementary translational biomarkers of sensory deficits in the visual system of individuals with Fragile X Syndrome. J Neurodev Disord. 2021; in press.


Fabien LESNE (Orléans), Olivier PERCHE, Dominique BONNEAU, Sylvie ODENT, Alain PATAT, Susanne RAAB, Roy TWYMAN, Robert H RING, Sylvain BRIAULT
15:45 - 16:45 #27889 - P022 CANVAS : retour sur deux années de diagnostic moléculaire du gène RFC1 au CHU de Montpellier.
P022 CANVAS : retour sur deux années de diagnostic moléculaire du gène RFC1 au CHU de Montpellier.

Contexte :

Le syndrome de CANVAS (Cerebellar Ataxia, Neuropathy, Vestibular Areflexia Syndrome) est une maladie autosomique récessive rare d’apparition tardive, caractérisée par une atteinte cérébelleuse lentement progressive (démarche ataxique, nystagmus, dysarthrie), une atteinte vestibulaire bilatérale, une neuropathie sensitive axonale ainsi qu’un syndrome dysautonomique. La présence d’une toux chronique antérieure à l'apparition du tableau neurologique est fréquente. La prévalence de ce syndrome serait de 1 sur 20 000 dans la population caucasienne soit plus fréquent que l’ataxie de Friedreich.

Récemment, une expansion bi-allélique d’un pentanucléotide (AAGGG) dans l’intron 2 du gène RFC1 a été identifiée comme la cause moléculaire de ce syndrome (Cortese et al. Nature Genetics 2019).

 

Méthode :

Nous rapportons le bilan de 2 ans de diagnostic moléculaire du syndrome de CANVAS par analyse des expansions RFC1 par RP-PCR et PCR longue, chez 130 familles (120 cas sporadiques et 10 cas familiaux) présentant une ataxie d’apparition tardive.

 

Résultats :

Au sein de notre cohorte, nous avons pu identifier une expansion pathologique du pentanucléotidique AAGGG dans le gène RFC1 chez 50% des cas index à l’état homozygote et chez 9% à l’état hétérozygote.

Des profils de PCR longue atypiques ont parfois été identifiés chez certains de ces patients. Le séquençage Sanger des allèles a permis de mettre en évidence des expansions complexes non-décrites à ce jour et dont la signification est inconnue.

Nous constatons une forte hétérogénéité clinique chez nos patients présentant l’expansion pathogène à l’état bi-allélique (AAGGG) :

- 25% avec un syndrome de CANVAS (triade : Ataxie, Neuropathie, Vestibulopathie dont 5% présentent un phénotype plus complet : triade + toux chronique + dysautonomie). 

- 48% au moins 2 signes (Ataxie + Neuropathie ou Neuropathie + Areflexie Vestibulaire)

- 27% 1 seul signe (majoritairement la Neuropathie).

Nous notons que la neuropathie sensitive est quasi constante (99%) et que la toux chronique est retrouvée chez 58 % des patients porteurs de l’expansion à l’état homozygote.

Nous ne disposons pas toujours des résultats des investigations cliniques (IRM et EMG) ce qui explique peut-être des phénotypes incomplets.

 

Conclusion :

Notre étude permet de confirmer la forte implication du gène RFC1 dans les ataxies d’apparition tardive associées à une neuropathie sensitive. L’absence de neuropathie sensitive rend le diagnostic de CANVAS peu probable, justifiant la nécessité d’une bonne caractérisation clinique de l’atteinte neurologique afin d’optimiser le criblage génétique. A l’heure du séquençage haut-débit systématisé, il apparait justifié d’exclure une expansion bi-allélique du gène RFC1 avant toute étude génomique (recommandations du PFMG2025), au vue la grande proportion de CANVAS identifiée sur le plan moléculaire au sein de notre cohorte.


Lise LARRIEU, Mehdi BENKIRANE, Morgane POINTAUX, Guillame TAIEB, Cecilia MARELLI, Raul JUNTAS MORALES, Ioana ION, Chloé GREGOIRE, Bertrand ISIDOR, Michel KOENIG, Marie-Claire VINCENT (Montpellier)
15:45 - 16:45 #28252 - P027 Les formes dominantes de MPAN peuvent mimer une démence fronto-temporale.
P027 Les formes dominantes de MPAN peuvent mimer une démence fronto-temporale.

Les neurodégénérescences avec accumulation intracérébrale de fer, ou NBIA (pour Neurodegeneration with Brain Iron Accumulation) constituent un groupe de pathologies héréditaires très rares, ayant pour dénominateur commun une accumulation excessive de fer dans les ganglions de la base du cerveau visible en IRM cérébrale. L’IRM cérébrale est en général l’examen clé révélant la surcharge en fer. Les signes cliniques sont variables, dominés par des mouvements anormaux (dystonie, parkinsonisme, chorée, ataxie, spasticité), des troubles du comportement et des troubles cognitifs. L’âge de début est très variable de même que l’évolution, pouvant conduire en quelques années au décès ou être d’évolution lente avec des périodes de stabilité. Des variants pathogènes de NBIA ont été identifiés dans une quinzaine de gènes différents, la plupart étant soumis à une hérédité autosomique récessive (AR).

Les variants pathogènes de C19ORF12 sont à l’origine de la NBIA type 4 ou Mitochondrial membrane Protein Associated Neurodegeneration (MPAN) dont la présentation classique débute au cours de la première décennie par des troubles de la marche de type cérébellospastique. Les symptômes fréquents sont des difficultés d’apprentissage, des troubles psychiatriques qui peuvent être présents dès la petite enfance, une dysarthrie, une dystonie habituellement limitée aux pieds et aux mains et une atrophie optique quasi constante avec une baisse d’acuité visuelle. La transmission est AR. Récemment quelques familles avec MPAN de transmission autosomique dominante ont été décrites avec des présentations cliniques et des âges de début relativement similaires aux formes classiques ( AR.

Nous décrivons 8 patients supplémentaires de MPAN dominant issus de 5 familles et identifiés par séquençage haut-débit d’un panel de 9 gènes impliqués dans les NBIA. Le tableau clinique et paraclinique des 8 patients est très détaillé, reproduisant en partie les données de la littérature.  Cependant de façon plus originale, un phénotype très fortement évocateur d’une démence fronto-temporale a été relevé chez plusieurs patients, éventuellement associé à une atteinte du motoneurone (suspicion de DFT-SLA). Les variants pathogènes hétérozygotes dans C19ORF12 sont tous de type tronquant (3 non-sens et 1 délétion d’une base), localisés dans le 3ème exon  codant la moitié C-terminale de la protéine. Le cerveau d’un patient décédé a été analysé, révélant des anomalies déjà décrites, incluant des corps de Lewy abondants dans les ganglions de la base. Enfin sur le plan fonctionnel, nous avons obtenu des cultures primaires de fibroblastes de 3 de ces patients permettant d’analyser les fonctions mitochondriales, l’autophagie et le métabolisme du fer. Les données obtenues suggèrent une homéostasie anormale du fer, et des défauts de biogénèse mitochondriale ou de mitophagie chez les patients présentant une forme dominante.


Christelle DURAND, Chloé ANGELINI, Isabelle COUPRY, Anne VITAL, Stéphane MATHIS, Victoria GONZALEZ, Mathilde RENAUD, Solene FRISMAND, Patrice MENEGON, Elisabeth SARRAZIN, Remi BELLANCE, Guilhem SOLE, Patricia FERGELOT, Cyril GOIZET (Bordeaux)
15:45 - 16:45 #28407 - P032 CONTRIBUTION DES VARIATIONS RARES DU NOMBRE DE COPIES DANS LES FORMES COMPLEXES DE LA MALADIE D’ALZHEIMER.
P032 CONTRIBUTION DES VARIATIONS RARES DU NOMBRE DE COPIES DANS LES FORMES COMPLEXES DE LA MALADIE D’ALZHEIMER.

Les variations nucléotidiques rares faux sens et perte de fonction dans les gènes SORL1, TREM2 et ABCA7 sont des facteurs de risque modérés à forts de la maladie d’Alzheimer (MA) identifiés par tests de charge à l’échelle du gène. Récemment, les gènes ATP8B4 et ABCA1 ont aussi été associés à la MA notamment grâce à l’agrégation des données de séquençage d’exomes issues d’un consortium européen (Alzheimer Disease European Sequencing, ADES) et d’un consortium américain (Alzheimer Disease Sequencing Project, ADSP). 

A partir des mêmes données d’exomes, nous avons étudié le rôle des variations rares (fréquence < 1%) du nombre de copies (CNV) sur le risque de développer la MA. Pour détecter les CNVs des individus, nous avons utilisé un pipeline bioinformatique basé sur le logiciel CANOES présentant un haut niveau de sensibilité (87,25%) et une haute valeur prédictive positive (86,4%). Ce pipeline a été appliqué à 20 661 exomes (8941 témoins, 3770 cas présentant une forme précoce de la MA [début avant 65 ans, Early Onset Alzheimer Disease, EOAD] et 7950 cas présentant une forme tardive de la MA [Late Onset Alzheimer Disease, LOAD]).  

Au total, nous avons détecté 49 460 CNVs rares (19 449 duplications, 30 011 délétions). Après un contrôle qualité extensif, nous avons étudié l’effet des CNVs à l’échelle du gène, séparément pour les délétions (partielles et complètes) et les duplications (complètes uniquement). Parmi les gènes précédemment associés avec la MA dans les tests de charge sur variants rares, nous avons identifié 6 délétions d’ABCA7 chez les cas (3 EOAD, 3 LOAD) et 3 délétions chez les témoins, ainsi que 3 délétions d’ABCA1 chez 3 patients (EOAD uniquement) et aucune chez les témoins. Afin de déterminer globalement l’effet des variations perte de fonction d'ABCA1 sur le risque de développer une forme précoce ou tardive de la MA, nous avons agrégé à la fois les données de variations nucléotidiques perte de fonction et les délétions dans ABCA1 dans un modèle de régression ordinale. Alors que l’association précédente des variations faux sens et perte de fonction (OR=1,9 [1,5-2,5]) dissimule un effet hétérogène de ces dernières (OR=1,7 [1,3-2,2] pour les faux sens prédits délétères et OR = 4,7 [2,2-10,3] pour les pertes de fonction), l’analyse conjointe des variations ponctuelles perte de fonction et des délétions rares d’ABCA1 (p= 3,1x10-5) confirme la forte association de ces variations avec le risque de développer une forme précoce de la maladie d’Alzheimer (OR=8,1 [2,9-29,4]). 

Nos données suggèrent que, en plus de rares formes autosomiques dominantes, non incluses dans ce travail, des CNVs ultra-rares peuvent contribuer au risque de MA, certains avec un effet important tel que les délétions d’ABCA1. Des analyses sont actuellement menées à l’échelle de l’exome entier afin de découvrir de potentiels nouveaux gènes d’intérêt, dont les résultats seront présentés.


Olivier QUENEZ (Rouen), Catherine SCHRAMM, Kevin CASSINARI, Marc HULSMAN, Céline BELLENGUEZ, Ades CONSORTIUM, Penny NORSWORTHY, Rebecca SIMS, Jordi CLARIMON, John C. VAN SWIETEN, John J. HARDY, Alfredo RAMIREZ, Simon MEAD, Wiesje M. VAN DER FLIER, Cornelia M. VAN DUJIN, Julie WILLIAMS, Jean-Charles LAMBERT, Henne HOLSTEGE, Camille CHARBONNIER, Gaël NICOLAS
15:45 - 16:45 #28178 - P037 Caractérisation des anomalies de la charnière cranio-vertébrale chez les patients atteints d’achondroplasie suivis au CHU de Lyon.
P037 Caractérisation des anomalies de la charnière cranio-vertébrale chez les patients atteints d’achondroplasie suivis au CHU de Lyon.

L’achondroplasie est une maladie osseuse constitutionnelle autosomique dominante causée par la présence du variant pathogène récurrent p.Gly380Arg du gène FGFR3, responsable d’une anomalie de l’ossification endochondrale et de la fermeture prématurée des synchondroses. Les patients présentent un sur-risque de mort subite dans la première année de vie due à une myélopathie compressive secondaire à un rétrécissement significatif du foramen magnum (FM). Un suivi multidisciplinaire incluant une IRM de la charnière cranio-vertébrale (CCV) et une polysomnographie vers l’âge 6 mois est préconisé afin d’identifier les patients nécessitant une chirurgie de décompression. Cependant, la corrélation entre la dimension du FM et le risque de complications neurologiques n’est pas complétement élucidée et l’évaluation de l’indication neurochirurgicale reste complexe.

Nous avons réalisé une étude rétrospective des patients suivis dans notre centre entre 2008 et 2020 afin de mieux caractériser les modifications anatomiques précoces de la CCV et leur évolution et de proposer des critères anatomiques de sévérité.

Des mesures anatomiques de la CCV ont été réalisées sur l’IRM cervicale des 21 patients et 84 contrôles sains, en aveugle par deux radiologues. L’âge médian à l’IRM était de 1,5 ans pour les filles et de 5,4 ans pour les garçons. Les 21 patients ont bénéficié d’une ou plusieurs IRM avec un temps moyen de suivi de 5,7 ans. Les données cliniques et de polysomnographie disponibles ont également été collectées afin d’évaluer la corrélation entre l’évolution radiologique et clinique.

Une sténose de la CCV a été retenue chez 52,4% des patients, dans tous les cas avant 2 ans. Notre étude confirme la diminution du FM (13,6±6,2mm vs 28,5±4,7mm, p<0,001) en accord avec la littérature. Cependant, nous avons observé chez tous les patients présentant une sténose de la CCV que celle-ci n’est pas liée au diamètre du FM mais plutôt au diamètre antéro-postérieur entre la dent de C2 et l’opisthion (8,7±3,9mm vs 24,6±5,1mm, p<0,001). D’autres modifications anatomiques précoces incluent un antelisthesis de l’opisthion, une bascule postérieure de C1-C2, un épaississement de la dent de C2. Nous avons donc défini 3 formes anatomiques de CCV à l’IRM chez les nourrissons porteurs d’achondroplasie : 1) absence de sténose, 2) compression postérieure, 3) association de compressions postérieure et antérieure (en « Z »). Concernant le pronostic, tous les nourrissons dont le diamètre C2-opisthion était supérieur à 6 mm ont présenté une bonne évolution clinique et radiologique spontanée. L’absence d’apnée centrale ne semble pas être un argument permettant d’écarter une sténose sévère.

Une étude prospective à l’échelle nationale concernant une série plus large de patients serait souhaitable pour confirmer ces résultats préliminaires, dans le but de mieux préciser l’indication de la prise en charge neurochirurgicale des patients achondroplases dans la première année de vie.


Sara CABET, Alexandru SZATHMARI, Carmine MOTTOLESE, Patricia FRANCO, Laurent GUIBAUD, Massimiliano ROSSI (LYON), Federico DI ROCCO
15:45 - 16:45 #28776 - P042 Les deux formes cliniques du syndrome de Netherton partagent une signature IL-17/IL36 et se distinguent par leur réponse IFN-1 et allergique.
P042 Les deux formes cliniques du syndrome de Netherton partagent une signature IL-17/IL36 et se distinguent par leur réponse IFN-1 et allergique.

Le syndrome de Netherton (SN) est une maladie génétique cutanée rare due à des mutations perte de fonction du gène SPINK5 codant l’inhibiteur de protéase LEKTI. Les personnes atteintes du SN présentent une profonde anomalie de la barrière cutanée, des lésions cutanées inflammatoires, une desquamation superficielle de la peau, une anomalies pilaire spécifique (trichorrhexis invaginata) et des manifestations atopiques sévères avec IgE sériques élevées. Les personnes atteintes de SN développent la forme classique d’ichthyose linéaire circonflexe (SN-ILC) ou une érythrodermie desquamative (scaly erythroderma) (SN-SE). Il n’existe actuellement pas de traitement satisfaisant pour cette maladie orpheline.  

L’objectif du notre étude était de combiner des approches de génomique, protéomique et de profilage moléculaire afin de caractériser les anomalies cutanées, immunologiques et allergiques des sujets SN-ILC et SN-SE.

Nous avons étudié une cohorte de 13 sujets SN comprenant 9 SN-ILC et 4 NS-SE. Une approche multi-omique intégrée a révélé des anomalies de la prolifération et de la différenciation épidermique et des signatures moléculaires IL-17/IL-36 dans la peau lésée et le sang des deux phénotypes. Les profils moléculaires de la peau lésée des sujets SN-ILC et SN-SE étaient très comparables, mais la peau non lésée de chaque sous-type de la maladie présentait des signatures moléculaires distinctes.   L’épiderme lésé et non lésé de sujets SN-SE montrait une activation de la voie de signalisation de l’interféron de type 1 (IFN-1), alors que la peau lésée des sujets SN-ILC se distinguait de la peau non lésée SN-ILC par une activation du complément et un infiltrat cutané de polynucléaires neutrophiles. Le profilage moléculaire des cytokines sériques et l’immuno- phénotypage des lymphocytes circulants montraient une activation des réponses allergiques de type Th2 chez les sujets SN-ILC, alors que les patients SN-SE présentaient principalement une réponse allergique de type Th9 avec une augmentation des concentrations sériques de CCL22/MDC et CCL17/TARC.

Notre étude confirme les signatures IL-17/IL-36 prédominantes dans les deux phénotypes SN et révèle des profils moléculaires permettant de distinguer les sujets SN-ILC et SN-SE. Ces résultats ont permis d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et pourraient guider le développement d’une médecine de précision pour traiter le SN. 


Alain HOVNANIAN (Paris)
15:45 - 16:45 #28540 - P047 Cohorte de 140 enfants de moins de 5 ans atteint de retard d’éveil visuel : les étiologies génétiques.
P047 Cohorte de 140 enfants de moins de 5 ans atteint de retard d’éveil visuel : les étiologies génétiques.

ETUDES : Cohorte de 140 enfants de moins de 5 ans atteint de retard d’éveil visuel : les étiologies génétiques

 

METHODES : Il s’agit d’une étude rétrospective portant de 2015 à 2021, dans le centre de compétence de maladie rare neuro-visuelle de Nantes étudiant les retards d’éveil visuel chez l’enfant de moins de 5 ans. Le mode de recrutement, la pyramide des âges, les pathologies prénatale et périnatale, les retard psychomoteurs, l’âge de la marche,  le phénotype ophtalmologique, le retentissement médico-social sont calculés dans l'ensemble de la cohorte, ainsi que les étiologies génétiques.

 

RESULTATS : Nous avons analysé une cohorte de 140 enfants de moins de 5 ans qui présentent tous un retard d’éveil visuel, d’âge moyen lors de la première consultation de 10 mois, avec une nette prédominance de garçons (59%). Les enfants étaient directement adressés pour 45% par des neuropédiatres, pour 32% par des ophtalmologistes, pour 14% par des pédiatres, et pour 5% par des généticiens. Les problèmes périnataux (prématurité, syndrome de west, hypotonie axiale,…) concernent quasiment un enfant sur deux (55%). Pour une moyenne d’âge de la dernière consultation à 5 ans et 4 mois, la marche est non acquise pour 73% d’entre eux. Il a également été constaté un nystagmus associé chez 30 % des enfants. 

Un bilan génétique a été demandé dans 60% des cas. Chez ces enfants, la biologie moléculaire (CGH array, exome, panel, ..), a confirmé l’étiologie génétique dans 41 % des cas,  est revenu négative dans 13% des cas déclenchant une étude du génome entier sur plateforme Seqoia, et en attente de résultat pour 46 % des enfants. Des microdélétions, des trisomies en mosaïque ont été retrouvées. Des variants pathogènes des gènes KAT6B, EPG5 , MYO5A, POGZ, CLCN4, SALSA2, KIF5C, CHD7, YIF1B, ITPR1, PIGA, P1GN, CIP1B1, FOXG1, CDKL5, UBA5 ont été retrouvés De façon beaucoup plus surprenante, nous avons retrouvé des variants pathogènes de gènes donnant classiquement des nystagmus et une amblyopie, mais pas de retard d’éveil visuel comme le PDE6C et le CMGB3 (achromatopsie) et 2 phénotypes d’albinisme oculaire et oculocutané dont nous attendons les résultats.

 

CONCLUSIONS : Notre cohorte montre que devant tout retard d’éveil visuel, un bilan cytogénétique, métabolique et génétique est très souvent nécessaire, et que l’on retrouve une étiologie génétique certaine dans 41% des cas, pourcentage qui devrait augmenter avec les résultats en attente des génomes entiers.


Dr Xavier ZANLONGHI (RENNES), Dr Magalie BARTH, Pr Dominique BONNEAU, Patrick VAN BOGAERT, Sophie GUEDEN, Pr Sylvie ODENT, Mélanie FRADIN, Florence DEMURGER, Marc PLANES, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Aline DELIGNIÈRES, Claire-Marie DHAENENS
15:45 - 16:45 #28019 - P052 Analyse du locus CYP21A2 par séquençage nouvelle génération : vers un nouveau standard pour le diagnostic moléculaire des blocs en 21-hydroxylase ?
P052 Analyse du locus CYP21A2 par séquençage nouvelle génération : vers un nouveau standard pour le diagnostic moléculaire des blocs en 21-hydroxylase ?

Contexte : Le déficit en 21-hydroxylase (D21OH) par mutation de CYP21A2 est une cause très fréquente d’hyperplasie congénitale des surrénales, une des maladies génétiques les plus fréquentes en France. Peu de laboratoires réalisent cette analyse, rendue compliquée par une région génomique très complexe avec un pseudogène (CYP21A1P). Le séquençage par Sanger après amplification spécifique reste la seule méthode communément utilisée et elle doit être combinée à une MLPA afin de rechercher des délétions/réarrangement du locus. L’analyse par diverses méthodes de séquençage nouvelle génération (NGS), théoriquement transposable dans de nombreux laboratoires, n’était à ce jour pas fiable.

Objectif : Développer et valider une méthode fiable, rapide et reproductible d’analyse de CYP21A2 par NGS, facilement utilisable.  

Méthode : L’amplification spécifique du locus CYP21A2 est assurée par une unique PCR longue (4kb). Le locus est ensuite entièrement séquencé par NGS Illumina et analysé par un protocole bioinformatique spécifique.

Résultats : Nous avons analysé 100 patients avec (D21OH) avec cette méthode originale qui a été validée par comparaison à la technique de référence Sanger combinée à la MLPA. Cette comparaison des méthodes initiale (concordance > 90%) a permis d’optimiser le protocole final afin d’améliorer la détection des variants substitutions ou insertions/délétions. La détection des anomalies du nombre de copies est en cours d’optimisation et permettra éventuellement de s’affranchir de la MLPA.

Conclusion : Nous décrivons une méthode rapide et robuste d’analyse de CYP21A2 par NGS. En raison de sa facilité de mise en œuvre, cette méthode serait utilisable dans la plupart des laboratoires de génétique.


Lilia LADDADA (Paris), Fanny CHASSELOUP, Alexis PROUST, Anne GUIOCHON-MANTEL, Peter KAMENICKY, Jacques YOUNG, Claire BOUVATTIER, Jérôme BOULIGAND
15:45 - 16:45 #27895 - P057 Identification par étude d’association génome entier (GWAS) de deux nouveaux loci impliqués dans l’insuffisance cardiaque par cardiomyopathie dilatée en 3p25.1 et 22q11.23.
P057 Identification par étude d’association génome entier (GWAS) de deux nouveaux loci impliqués dans l’insuffisance cardiaque par cardiomyopathie dilatée en 3p25.1 et 22q11.23.

Résumé

Introduction. La cardiomyopathie dilatée (CMD) est l’une des causes principales de l’insuffisance cardiaque systolique et, de ce fait, un problème majeur de santé publique.

Objectif. Le but de cette étude était d’améliorer nos connaissances et notre compréhension des causes génétiques de la cardiomyopathie dilatée.

Méthodes. Nous avons mené une étude d’association pan-génomique, combinée à une imputation sur les données 1000Genome, pour 2719 cas sporadiques de CMD et 4440 contrôles, tous d’origine européenne, sur 9 152 885 SNPs. Cette étude d’association a été complétée par une étape de réplication des signaux significatifs dans deux autres cohortes européennes. Nous avons ensuite recherché, au sein des nouveaux loci identifiés, les meilleurs gènes candidats, en nous basant sur une stratégie de sélection dédiée. Cette stratégie inclue des recherches in silico dans les bases de données publiques (expression tissue spécifique des gènes, loci de caractères quantitatifs, QTL, liés aux niveaux d’expression et/ou de méthylation) ainsi que des analyses fonctionnelles de séquençage 4C sur des cardiomyocytes dérivés de cellules souches pluripotentes induites. Un score de risqué génétique (GRS) a également été construit à partir du nombre d’allèles à risque pour chaque locus impliqué.

Résultats. L’étude d’association génomique suivie de l’étape de réplication ont permis d’identifier deux nouveaux loci pour la CMD, en 3p25.1 (meilleur signal rs62232870 avec une p = 8.7 x 10-11 et 7.7 x10-4 dans les phases exploratoires et de réplication, respectivement) et 22q11.23 (meilleur signal rs7284877, avec une p = 3.3 x10-8 et 1.4 x10-3, dans les phases exploratoires et de réplication, respectivement), tout en confirmant deux loci précédemment identifiés, BAG3 and HSPB7. Le GRS construit à partir de ces 4 loci révèle une augmentation par plus de 3 du risque de CMD pour les individus avec 8 allèles à risque comparés à ceux n’en présentant que 5 (médiane de la population de référence) et une diminution par 5 du risque pour ceux n’en présentant qu’un. Au locus 3p25.1, notre stratégie de sélection pointe SLC6A6 comme le meilleure gène candidat. Ce gène code un transporteur de la taurine, métabolite dont l’implication dans la dysfonction cardiaque et la CMD est soutenue par de nombreuses observations chez l’homme et l’animal. Au locus 22q11.23, cette même stratégie suggère que SMARCB1 est le meilleur candidat.

Conclusion. Cette étude fournit de nouvelles pistes sur l’architecture génétique de la cardiomyopathie dilatée tout en mettant en lumière de nouvelles voies biologique sous-jacente de l’insuffisance cardiaque, avec un potentiel pour des perspectives thérapeutiques en particulier via la modulation de la taurine.


Sophie GARNIER (Paris), Magdalena HARAKALOVA, Stefan WEISS, Michal MOKRY, Richard ISNARD, Laëtitia DUBOSCQ-BIDOT, Michel KOMAJDA, François CAMBIEN, Jean-François DELEUZE, Marcus DÖRR, Folkert ASSELBERGS, Eric VILLARD, David-Alexandre TRÉGOUËT, Philippe CHARRON
15:45 - 16:45 #28630 - P062 Altération de la fonction de pseudo tissus cardiaques générés à partir de cellules iPSC éditées par CRISPR/Cas9 pour une délétion de l’exon 42 du gène FLNC.
P062 Altération de la fonction de pseudo tissus cardiaques générés à partir de cellules iPSC éditées par CRISPR/Cas9 pour une délétion de l’exon 42 du gène FLNC.

Introduction. La cardiomyopathie dilatée (CMD) est caractérisée par une dilatation ventriculaire et un dysfonctionnement systolique débutant chez l’adulte jeune et conduisant à une insuffisance cardiaque avec peu d'options thérapeutiques. Les mutations perte de fonction du gène FLNC, codant la Filamine C, y compris les mutations d'épissage, ont été fortement associées à un phénotype de CMD arrythmogène. Les cardiomyopathies liées au gène FLNC sont transmises sur un mode autosomique dominant et les mécanismes conduisant au phénotype ne sont pas entièrement compris. Des modèles in vitro sont nécessaires pour améliorer les connaissances sur les mécanismes pathogéniques. 

 

Méthode. Une lignée iPSc de contrôle (ICAN-403.3) a été établie à partir de fibroblastes d’un donneur sain et un sous-clone muté FLNC (ICAN-FLNC-42.1) a été dérivé en utilisant la technologie CRISPR/Cas9. Les cellules iPSc ont été ensuite été différenciées en cardiomyocytes et en pseudo-tissus battants afin d’étudier les effets fonctionnels de la mutation 

 

Résultats. Nous avons généré deux clones iPS, l’un dérivé de l’autre après mutation induite par réparation non-homologue de l’ADN CRISPR/Cas9 dépendante. Les clones ont été caractérisés pour leur pluripotence (immunoflurescence et qPCR de gènes exprimés à l’état pluripotent, test à la phosphatase alcaline), leur intégrité génomique (exome, caryotype) et pour leur capacité de différenciation dans les 3 feuillets (ScoreCard). Plus particulièrement, ces cellules peuvent être différenciées en cardiomyocytes battants ( > 85% des cellules expriment la troponine T) et qui présentent une striation sarcomérique par immunomarquage de l’actinine-2. Le séquençage montre que la mutation induite par CRISPR/Cas9 est une délétion de la borne 3’ de l’exon 42 du gène FLNC retrouvée à l’état homozygote (Chr7(GRCh38):g.128854898_128854915del) et sans effet hors cible mesurable après contrôle par séquençage d’exome. L’analyse par RT-PCR et immunoblot montre que la mutation induit un saut de l’exon 42 aboutissant et l’expression réduite d’une protéine de poids moléculaire abaissé. Des pseudos tissus battants enregistrés durant 3 semaines (engineered heart tissue (EHT) issus de cardiomyocytes différenciés des deux clones iPS montrent, pour le mutant, une fréquence de battement abaissée et un index d’arythmie plus élevé.

 

Conclusion. Nous avons développé et caractérisé au niveau moléculaire et fonctionnel un modèle d’étude iPSc-cardiomyocytes-EHTs pour une mutation saut d’exon dans le gène FLNC responsable de cardiomyopathie humaine. Ce modèle permettra d’appréhender le mécanisme patho-physiologique de la CMD due aux mutations FLNC, dans un contexte où le tissu malade est difficilement accessible. Ces modèles sont également utiles pour tester des voies thérapeutiques potentielles. 


Flavie ADER (PARIS), Laetitia DUBOSCQ-BIDOT, Vincent FONTAINE, Sibylle MARTEAU, Jean Pierre SIFFROI, Matthieu HAMMELIN, Pierre BOBIN, Pascale RICHARD, Eric VILLARD
15:45 - 16:45 #27974 - P067 Une variation bi-allélique dans SARS1 identifiée chez des enfants présentant un un retard de développement neurologique, une surdité, une cardiomyopathie, et une décompensation pendant un épisode de fièvre.
P067 Une variation bi-allélique dans SARS1 identifiée chez des enfants présentant un un retard de développement neurologique, une surdité, une cardiomyopathie, et une décompensation pendant un épisode de fièvre.

Aminoacyl-tRNA synthetases (aaRS) are ubiquitously expressed enzymes responsible for ligating amino acids to their cognate tRNA molecules through an aminoacylation reaction. The resulting aminoacyl-tRNA is delivered to ribosome elongation factors to participate in protein synthesis. Seryl-tRNA synthetase (SARS1) is one of the cytosolic aaRSs and catalyzes serine attachment to tRNASer.

SARS1 deficiency has already been associated with moderate intellectual disability, ataxia, muscle weakness, and seizure in one family. We describe here a new clinical presentation including developmental delay, central deafness, cardiomyopathy, and metabolic decompensation during fever leading to death, in a consanguineous Turkish family, with biallelic variants (c.638G > T, p.(Arg213Leu)) in SARS1.

This missense variant was shown to lead to protein instability, resulting in reduced protein level and enzymatic activity.

Our results describe a new clinical entity and expand the clinical and mutational spectrum of seryl- and aminoacyl-tRNA synthetases deficiencies.


Jean-Marie RAVEL (Nancy), Dreumont NATACHA, Mosca PAULINE, Desiree E.c. SMITH, Marisa I. MENDES, Arnaud WIEDEMANN, David COELHO, Emmanuelle SCHMITT, Jean-Baptiste RIVIÈRE, Tran-Mau-Them FRÉDÉRIQUE, Julien THÉVENON, Paul KUENTZ, Marc POLIVKA, Sabine A. FUCHS, Gautam KOK, Christel THAUVIN-ROBINET, Jean-Louis GUÉANT, Gajja S. SALOMONS, Laurence FAIVRE, Feillet FRANCOIS
15:45 - 16:45 #28533 - P072 Nouveau variant intronique affectant l’épissage du gène NARS2 et variablité intrafamiliale.
P072 Nouveau variant intronique affectant l’épissage du gène NARS2 et variablité intrafamiliale.

Le gène NARS2 code pour l’Asparaginyl-tRNA synthétase mitochondriale. Les variants pathogènes dans ce gène sont associés à un large spectre de phénotypes cliniques de transmission autosomique récessive. Les tableaux varient de formes sévères d’encéphalopathies de mauvais pronostic comme les syndromes de Leigh ou d’Alpers, à des tableaux plus modérés comme une myopathie isolée ou une surdité non syndromique. À ce jour, seulement une vingtaine de cas porteurs de variants pathogènes dans NARS2 ont été rapportés et les corrélations génotype-phénotype sont compliquées. Nous rapportons ici une fratrie avec trois patients qui ont tous les mêmes variants NARS2, mais présentent une large variabilité clinique. Nous décrivons particulièrement le phénotype du patient le plus âgé ( > 45 ans) à ce jour et présentant un tableau sévère de début infantile. Ce patient a développé une surdité de perception à l'âge de 2 ans après une période infectieuse. Il a également présenté dans l'enfance des troubles cognitifs et comportementaux évoquant un syndrome frontal. À l'âge adulte, il a développé une épilepsie généralisée, une ataxie, une neuropathie axonale, une myopathie mitochondriale et un déficit de la chaine respiratoire. Il a deux sœurs qui ont également développé pendant leur petite enfance une surdité, mais l’évolution est beaucoup moins sévère que celle de leur frère. Le NGS a permis l'identification d’un variant connu comme pathogène c.822G > C dans NARS2 à l'état hétérozygote. L'analyse de couverture suivie du séquençage Sanger a révélé un nouveau variant intronique c.922-21_922-19delCTT en trans avec le c.822G > C chez les trois patients. Les analyses fonctionnelles de l’ARNm (RT-PCR) à partir des fibroblastes du patient ont montré que cette délétion affecte l'épissage, conduisant à un saut de l'exon 9 du gène NARS2. De plus, nous montrons que le c.822G > C conduit à un saut de l'exon 7, mais n'affecte pas l'exon 8, contrairement à ce qui a été rapporté. Les deux variants auraient comme conséquence un décalage du cadre de lecture et un codon stop prématuré. Tout en confirmant la complexité de la corrélation génotype-phénotype pour le gène NARS2, nos résultats suggèrent qu’il est difficile de prévoir l’évolution des patients porteurs de variants d'épissage. Ceci pourrait être dû au fait que l’épissage peut être complet ou partiel et/ou aux mécanismes de NMD (nonsense-mediated decay) et/ou à d’autres mécanismes moléculaires. La description d’autres patients avec des variants pathogènes dans le gène NARS2, notamment ceux altérant l'épissage du gène, ainsi que des études fonctionnelles complémentaires seraient d’une grande utilité pour mieux comprendre le gène NARS2 et la famille des aminoacyl-tRNA-synthétases mitochondriales et les pathologies associées.


Samira AIT-EL-MKADEM SAADI (Nice), Amaya MORALES JAURRIETA, Elsa KAPHAN, Annabelle CHAUSSENOT, Konstantina FRAGAKI, Sylvie BANNWARTH, Christelle CAMUSO, Charlotte COCHAUD, Gaëlle AUGÉ, Mathieu BERTHET, Bernadette CHAFINO, Sandra FOUSTOUL, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Cécile ROUZIER
15:45 - 16:45 #28220 - P077 Identification et caractérisation fonctionnelle de mutations de LYN dans une urticaire auto-inflammatoire syndromique.
P077 Identification et caractérisation fonctionnelle de mutations de LYN dans une urticaire auto-inflammatoire syndromique.

Introduction. Les maladies auto-inflammatoires (MAI) sont liées à des anomalies génétiques de facteurs impliqués dans le système immunitaire et caractérisées par des accès inflammatoires fébriles récurrents spontanément résolutifs. Les atteintes cutanées ont une place importante dans l’orientation étiologique. Elles sont rencontrées dans les urticaires familiales au froid et les syndromes de Muckle-Wells ou CINCA (chronique infantile neurologique, cutané et articulaire) liés à NLRP3 ou plus rarement à PLCG2. Nous rapportons ici 2 patientes avec une urticaire auto-inflammatoire syndromique liée au gène LYN, un régulateur essentiel de plusieurs récepteurs de l’immunité. Deux autres patients avec des variations de LYN non explorées sur le plan fonctionnel ont été rapportés lors de congrès. Le gène LYN code pour une protéine tyrosine kinase, finement régulée au niveau post-traductionnel par la phosphorylation de deux de ses tyrosines (Y397 et Y508). Dans un modèle murin, le knock-in Y508F conduit à une hyperactivation de Lyn et au développement d’une glomérulonéphrite autoimmune sévère.

Matériel et Méthodes. Etude NGS d’un panel de gènes de MAI chez 2 patients adressés pour séquençage de NLRP3. Etudes fonctionnelles in vitro des variations LYN identifiées : phosphorylation de Lyn par western blot et activation de la voie NF-kB par essai luciférase.

Résultats. Nous avons identifié chez deux patients indépendants présentant une urticaire autoinflammatoire syndromique deux variations hétérozygotes au sein de LYN : c.1522T > C, p.(Tyr508His) de novo chez le patient 1 (P1) et c.1079G > A, p.(Arg360Gln) chez P2. P1, une enfant de 3 ans, présentait une atteinte néonatale sévère caractérisée par un important retard de croissance, une urticaire et une hépatosplénomégalie ainsi qu’une dysmorphie faciale (front bombé, hypertélorisme et exophtalmie). Les épisodes inflammatoires d’une durée d’une semaine étaient caractérisés par une fièvre élevée, des lésions cutanées, des arthrites et des troubles gastro-intestinaux, une CRP élevée et une hypercytokinémie. Un traitement par anti-IL1 a nettement amélioré sa maladie. P2, une femme de 25 ans présentait une MAI modérée ayant débuté à 14 ans avec des épisodes récurrents associant arthralgies, céphalées et atteinte cutanée et oculaire.

L’étude in vitro de la phosphorylation de Lyn portant la variation Tyr508His a montré une absence totale de la protéine sous sa forme phosphorylée inactive. L’étude de la voie de signalisation NF-kB a montré une activation constitutive de cette voie en l’absence de stimulation pour les 2 variations étudiées.

Conclusion. Cette étude permet de mieux définir le cadre nosologique des urticaires autoinflammatoires et d’en élargir le spectre phénotypique avec un régulateur immunitaire Lyn. Ce travail a permis de caractériser pour la première fois les défauts fonctionnels de 2 variations faux-sens de LYN et de démontrer l’effet gain de fonction de ces variations sur l’activation de la voie NF-kB.


Camille LOUVRIER (Paris), Martine GRALL LEROSEY, Gilles KAPLANSKI, Pierre QUARTIER DIT MAIRE, Brigitte BADER-MEUNIER, Julie CHICAN, Malaïka MOHAMMAD, Elma EL KHOURI, Eman ASSRAWI, Angela ARENAS-GARCIA, Bruno COPIN, William PITERBOTH, Florence DASTOT-LE MOAL, Sonia A. KARABINA, Serge AMSELEM, Irina GIURGEA
15:45 - 16:45 #28717 - P082 Apport de l’IRM musculaire dans l’évaluation fonctionnelle d’adultes présentant une Arthrogrypose Multiple Congénitale.
P082 Apport de l’IRM musculaire dans l’évaluation fonctionnelle d’adultes présentant une Arthrogrypose Multiple Congénitale.

Introduction : L’arthrogrypose multiple congénitale (AMC) se définit par des limitations articulaires congénitales touchant au moins deux niveaux articulaires, conduisant à des handicaps multiples. La fonction musculaire est altérée. Le but de notre étude était d’évaluer la corrélation entre l’infiltration graisseuse musculaire avec les déficiences et limitations d’activité chez des adultes présentant une AMC.

Méthode: Cette étude évalue des adultes non sélectionnés adressés au centre de références de l’AMC entre 2010 et 2020. Tous ont bénéficié d’une évaluation pluridisciplinaire, ainsi qu’une IRM musculaire corps entier. Les muscles ont été analysés grâce à l’échelle de Mercuri, quantifiant l’infiltration graisseuse. Deux groupes étiologiques ont été formés selon l’étiologie Amyoplasie et Arthrogryposes Distales (AD), les deux formes les plus communes d’AMC.

Résultats : La moyenne d’âge des 53 adultes (34 femmes) était de 34 ans, 35 avaient une Amyoplasie, et 18 une Arthrogrypose Distale. Dans les deux groupes d’individus avec Amyoplasie et AD, nous avons retrouvé une corrélation significative entre le score Mercuri moyen et l’évaluation manuelle de la faiblesse musculaire aux membres supérieurs et inférieurs. De plus, dans l’Amyoplasie, les scores Mercuri des membres supérieurs et inférieurs étaient corrélés à l’amplitude articulaire passive, le score Mercuri des membres inférieurs était corrélé au test de marche de 6 minutes, et celui des membres supérieurs à la mobilité de la main dans l’espace. Dans l’AD, ces corrélations n’ont pas été retrouvées.

Conclusion : Notre étude est la première à étudier le lien entre imagerie médicale et aspects fonctionnels dans l’AMC. L’IRM musculaire, un puissant outil diagnostic, est aussi hautement adapté pour évaluer le handicap fonctionnel. Des scores Mercuri élevés étaient corrélés à de plus grandes déficiences et une moindre mobilité.


Marion FINZI, Maryia RAIKOVA, Hoai Thu NGUYEN, Shenhao DAI, Chantal DURAND, Dominic PERENNOU, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
15:45 - 16:45 #28236 - P087 Phénotypage standardisé d’une cohorte de 350 patients et analyse combinée de 50 exomes et génomes pour une maladie complexe : le spectre Oculo-Auriculo-Vertebral (OAVS).
P087 Phénotypage standardisé d’une cohorte de 350 patients et analyse combinée de 50 exomes et génomes pour une maladie complexe : le spectre Oculo-Auriculo-Vertebral (OAVS).

Le Spectre Oculo-Auriculo-Vertebral (OAVS) ou Syndrome de Goldenhar est une anomalie du développement embryonnaire des premier et deuxième arcs branchiaux, principalement caractérisée par une microsomie hémifaciale associée à des malformations auriculaires, oculaires et vertébrales. L’hétérogénéité clinique et génétique de ce spectre avec une pénétrance incomplète et une expressivité variable, rendent son diagnostic moléculaire complexe. Des CNV ou SNV pathogènes ont été identifiés chez environ 15 % des patients OAVS, avec peu de loci et gènes récurrents, et environ 10% de cas familiaux. Afin de s’aventurer au-delà du monogénique, nous avons développé une approche clinico-biologique combinée. D’un point de vue clinique, nous avons standardisé les données phénotypiques des 350 patients issus de notre cohorte OAVS via l’ontologie HPO, afin d’établir une heatmap de similarité sémantique, pour rechercher des clusters phénotypiques et établir des endophénotypes au sein de la cohorte. D’autre part, d’un point de vue moléculaire, nous avons analysé conjointement 45 exomes et 5 génomes de patients OAVS en simplex, avec des approches de type test oligogénique et burden-test, incluant une comparaison à une cohorte de témoins. En effet, après la recherche de variants à effet fort, l’analyse a été étendue aux loci de plus faible pénétrance, en identifiant des combinaisons de variants altérant les protéines et raisonnablement fréquents. L’idée est d’identifier des effets combinés de petits facteurs de risque pour atteindre une puissance statistique suffisante pour identifier les gènes candidats. Nous avons confronté ces gènes à nos listes de gènes candidats pour l’OAVS et aux voies de signalisation impliquées dans le développement craniofacial. D’autres analyses multivariées combinant les études omiques mais aussi des études environnementales sont nécessaires pour décrypter les bases étiologiques de cette maladie complexe.


Thomas SAGARDOY (Bordeaux), Angèle TINGAUD-SEQUEIRA, Laetitia GASTON, Sacha SCHUTZ, Aurélien TRIMOUILLE, Caroline ROORYCK
15:45 - 16:45 #28651 - P092 Étude phénotypique du syndrome de Silver-Russell à partir d’une série de 19 patients adolescents et adultes.
P092 Étude phénotypique du syndrome de Silver-Russell à partir d’une série de 19 patients adolescents et adultes.

Le syndrome de Silver-Russell (SSR, OMIM#180860, ORPHA#813) est un syndrome (épi)génétique rare lié à l’empreinte parentale décrit pour la première fois par Silver et Russell en 1953 et 1954 respectivement. Ce syndrome se caractérise par l’association d’un retard de croissance intra-utérin et post-natal sévère, un périmètre crânien relativement préservé à la naissance, une asymétrie corporelle, un front proéminent et des difficultés d’alimentation pendant l’enfance. Le SSR est causé dans 5-10% des cas par une disomie uniparentale maternelle du chromosome 7 et un défaut de méthylation au locus IGF2/H19 dans la région 11p15 dans 40-60% des cas. Dans de nombreux cas, les causes du SSR demeurent inconnues. Les individus atteints du SSR présentent des signes cliniques variables, notamment en fonction de la cause génétique sous-jacente. Si de nombreuses avancées ont été réalisées ces dernières années concernant les connaissances médicales relatives au SSR, certains aspects du phénotype du SSR restent encore peu connus. Les descriptions du phénotype cognitif et psychosocial sont notamment peu nombreuses et reposent parfois sur la description de patients dont le diagnostic n’a pas été confirmé au niveau moléculaire. Cette étude poursuivait ainsi deux objectifs : étudier les caractéristiques cognitives, psychologiques et comportementales des adolescents et adultes porteurs d’un SSR (e.g., efficience intellectuelle, fonctions exécutives, estime de soi, qualité de vie) et d’autre part, d’identifier les facteurs associés à ces différentes caractéristiques (e.g., âge, anomalie moléculaire, traitements). Au total, 19 participants ayant un SSR (8 adolescents et 11 adultes) âgés de 13 à 39 ans, et 19 participants contrôles ont pris part à cette recherche. Nous présenterons les résultats du phénotype clinique, cognitif et psychosocial des participants ayant un SSR. Les résultats de notre étude montrent que les participants ayant un SSR présentent des capacités intellectuelles similaires à celles de la population générale. Des difficultés cognitives et psychologiques ont été retrouvées chez les participants ayant un SSR. Cependant, ces difficultés ne s’expriment pas de la même manière chez les adolescents et les adultes ayant un SSR. Une importante variabilité interindividuelle était observée dans le groupe d’adultes ayant un SSR dû à un défaut de méthylation du locus IGF2/H19 dans la région 11p15. Des liens entre le phénotype et le génotype des participants ont également été observés chez les adolescents : les adolescents ayant une mUPD7 semblaient présenter davantage de difficultés. Ces résultats offrent une meilleure compréhension du SSR et ouvrent des perspectives en matière de prises en charge du SSR.


Mélissa BURGEVIN (Rennes), Agnes LACROIX, Karine BOURDET, Régis COUTANT, Bruno DONADILLE, Laurence FAIVRE, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Florence PETIT, Christel THAUVIN-ROBINET, Annick TOUTAIN, Irène NETCHINE, Sylvie ODENT
15:45 - 16:45 #28087 - P097 Bilan de 2 ans de Réunions de Concertation Pluridisciplinaire nationales «Plan France Médecine Génomique 2025» pour les deux pré-indications oncogénétiques portées par le Groupe Génétique et Cancer-Unicancer.
P097 Bilan de 2 ans de Réunions de Concertation Pluridisciplinaire nationales «Plan France Médecine Génomique 2025» pour les deux pré-indications oncogénétiques portées par le Groupe Génétique et Cancer-Unicancer.

Dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025, les plateformes SeqOIA et AURAGEN proposent des séquençages très haut débit du génome dans la pratique clinique pour des indications médicales sélectionnées. Dans le domaine du cancer, deux préindications, portées par le Groupe Génétique et Cancer-Unicancer (GGC), concernent l’oncogénétique constitutionnelle et s’adressent aux patients atteints de cancer avec des antécédents familiaux très évocateurs de prédisposition et aux patients atteints de cancers isolés sur le plan familial mais de survenue très précoce et/ou multiples.

Nous rapportons ici le bilan de la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire nationale (RCP) GGC PFMG2025 créée en 2019 avec deux objectifs : en amont, sélectionner les patients éligibles à l’analyse ; en aval, discuter des résultats du séquençage du génome et de leurs conséquences en termes de prise en charge ou d’explorations secondaires. C’est aussi une RCP de recours pour d’autres préindications lors de la découverte de données incidentes constitutionnelles sur les gènes de prédisposition aux cancers.

Elle réunit, une fois par mois en visioconférence, un assistant de RCP, les représentants des deux plateformes, les correspondants du GGC, un oncogénéticien de chaque région, les biologistes interprétateurs, et les cliniciens présentant les cas. En 2 ans, 331 familles, présentées par 36 équipes de génétique, ont été discutées en RCP d’amont. Un séquençage de génome a été retenu pour 230 d’entre elles et recusé pour 65. Pour 36 familles, des analyses ou des renseignements complémentaires ont été demandés. A ce jour, 101 dossiers complets ont été reçus sur les plateformes (38 pour AURAGEN et 63 pour SeqOIA). Les résultats de 67 familles (36 cas isolés, 31 cas familiaux) ont été discutés en RCP d’aval. Seul un nouveau variant pathogène a été identifié. Pour 41 dossiers, l’analyse s'est avérée non conclusive. Enfin, pour 25 familles des explorations complémentaires ont été demandées (étude ARN, analyse tumorale...) afin de préciser l’impact des variants identifiés.

En conclusion, avec 21 RCP réalisées depuis Septembre 2019, cette RCP remplit sa mission de sélection et de discussion des dossiers en assurant un accès au séquençage très haut débit sur tout le territoire pour les pré-indications d’oncogénétique. Le faible nombre de résultats concluants peut en partie s’expliquer par notre capacité encore insuffisante à exploiter totalement les données de séquençage du génome. La perspective de progrès dans l’analyse de ces données, en particulier pour les variants structuraux, pourrait permettre de réanalyser certains dossiers. De même, la possibilité de séquencer les tumeurs des patients, en parallèle de l’analyse constitutionnelle, serait une aide indéniable à l’interprétation. Enfin, la structuration des données collectées, à visée de recherche, est un enjeu majeur pour progresser dans le domaine des prédispositions génétiques aux cancers.


Hélène DELHOMELLE (St Cloud), Noémie BASSET, Pascaline BERHET, Marie BIDART, Nadia BOUTRY KRYZA, Nelly BURNICHON, Odile CABARET, Olivier CARON, Mathias CAVAILLE, Marie-Agnès COLLONGE RAME, Carole CORSINI, Edouard COTTEREAU, Florence COULET, Capucine DELNATTE, Philippe DENIZEAU, Antoine DE PAUW, Alice FIEVET, Pascale FLANDRIN, Mathilde GAY BELLILE9, Anne-Paule GIMENEZ ROQUEPLO, Sophie GIRAUD, Lisa GOLMARD, Erell GUILLERM, Nadim HAMZAOUI, Jérôme LAMORIL, Sophie LEJEUNE, Laetitia MARISA, Christine MAUGARD, Jessica MORETTA, Isabelle MORTEMOUSQUE, Pierre NAIBO, Eric PASMANT, Stéphane PINSON, Etienne ROULEAU, Nicolas SEVENET, Fatoumata SIMAGA, Dimitri TCHERNITCHKO, Julie TINAT, Camille TLEMSANI, Nancy UHRHAMMER, Dominique VAUR, Qing WANG, Jennifer WONG, Catherine NOGUES, Chrystelle COLAS
15:45 - 16:45 #28282 - P102 Un nouveau marqueur immunohistochimique comme aide au diagnostic du syndrome de Lynch : détection de cryptes déficientes pour les protéines de la voie de réparation des mésappariements de l’ADN au sein de la muqueuse colique non tumorale.
P102 Un nouveau marqueur immunohistochimique comme aide au diagnostic du syndrome de Lynch : détection de cryptes déficientes pour les protéines de la voie de réparation des mésappariements de l’ADN au sein de la muqueuse colique non tumorale.

Le syndrome de Lynch (SL) est la forme la plus fréquente de cancer colorectal (CCR) héréditaire. Son diagnostic repose sur la détection d’un variant pathogène monoallélique germinal sur un des gènes de la voie de réparation des mésappariements de l’ADN (système MMR, MisMatch Repair). Les cancers de ces patients présentent un phénotype MSI (instabilité des microsatellites) et/ou une perte d’expression des protéines MMR (dMMR) en immunohistochimie (IHC). Quelques études suggèrent l’existence de cryptes coliques morphologiquement normales mais perdant l’expression d’une des protéines MMR chez les patients atteints de SL. Ces cryptes appelées « cryptes coliques MMR déficientes » seraient pathognomoniques du SL. Il y a toutefois peu de données dans la littérature, notamment sur leur fréquence précise et la manière optimale de les détecter. Les objectifs de ce travail ont été de (i) préciser les caractéristiques des cryptes dMMR chez des patients avec SL afin de proposer un protocole de détection optimal; (ii) rechercher si la détection de ces cryptes dMMR pourrait être un outil diagnostique intéressant dans les cas d’interprétation difficile comme les patients avec un syndrome de « Lynch-like » (SLL); ou lorsque le caractère pathogène du variant détecté est impossible à affirmer (variant de signification incertaine ou VSI). Tous les patients ont été sélectionnés rétrospectivement, en fonction du matériel disponible, parmi les patients atteints de CCR dMMR/MSI suivis en oncogénétique dans les hôpitaux APHP. Sorbonne Université. L’étude a porté sur 15 malades atteints d’un SL (5 MLH1 ; 7 MSH2 ; 3 MSH6); 7 malades atteints de SLL et 7 patients avec un VSI dans un gène MMR. Pour chaque patient, dix lames d’IHC ont été techniquées à l’aide de l’anticorps dirigé contre la protéine MMR perdue par la tumeur sur 1 ou 2 blocs de muqueuse colique normale adjacente et à distance du CCR. Pour chaque bloc, le nombre réel de cryptes dMMR a été comptabilisé et un ratio de cryptes (nombre de cryptes dMMR/nombre total de cryptes analysées) a été déterminé. Des cryptes dMMR ont été identifiées chez 80% des patients avec SL. Elles tendaient à être plus fréquentes au sein de la muqueuse à distance, et à augmenter avec l’âge. Des cryptes dMMR ont été identifiées chez 1 patient avec SLL, ainsi candidat pour une exploration moléculaire approfondie à la recherche d’une anomalie complexe. Enfin, des cryptes dMMR ont été identifiées chez 4 patients avec VSI constituant un argument supplémentaire en faveur de la pathogénicité des variants détectés. Notre étude a permis de confirmer la présence de cryptes dMMR chez 80% des patients avec SL et d’établir un protocole immunohistochimique de détection optimale de ces lésions. Par ailleurs, nos données suggèrent que cet outil s’avère pertinent dans les cas d’interprétation difficile comme les SLL ou VSI. La présence de ces lésions pourrait aider au diagnostic d’authentique SL même si elle n’aurait de valeur que positive.


Sarah BRETON (Paris), Isabelle SOURROUILLE, Noémie BASSET, Erell GUILLERM, Isabelle BROCHERIOU, Pierre BOURGOIN, Alex DUVAL, Thierry ANDRE, Martine MULERIS, Magali SVRCEK, Florence COULET
15:45 - 16:45 #28554 - P107 Modèles cellulaires d'épimutation constitutionnelle du gène MLH1 : une utilisation originale des iPSCs.
P107 Modèles cellulaires d'épimutation constitutionnelle du gène MLH1 : une utilisation originale des iPSCs.

Alors que les cellules souches pluripotentes induites (iPSCs) sont largement utilisées pour leur capacité de différenciation en tout type cellulaire, elles ne le sont que rarement pour leur capacité de méthylation de novo. C’est cette caractéristique des iPSCs que nous exploitons pour développer des modèles cellulaires d’épimutation constitutionnelle du gène MLH1 responsable de syndrome de Lynch.

Le syndrome de Lynch est un syndrome de prédisposition héréditaire au cancer, en particulier du côlon, du rectum et de l’endomètre. La plupart des patients présentent un variant génétique constitutionnel d’un gène codant l’une des protéines impliquées dans la réparation des mésappariements de l’ADN (système MisMatch Repair) : MLH1, MSH2, MSH6 ou PMS2. Cependant pour certains patients, c’est une épimutation qui est responsable du phénotype. Il s’agit alors d’une hyperméthylation du promoteur du gène MLH1 ou MSH2, associée à une inactivation transcriptionnelle du gène. Nous nous intéressons plus particulièrement aux épimutations du gène MLH1, dont les mécanismes moléculaires à l’origine de la méthylation sont mal connus. Ces épimutations peuvent être primaires, correspondant à des événements épigénétiques purs labiles dans les lignées germinales, ou secondaires, c’est-à-dire associées à une altération génétique en cis transmise à la descendance sur un mode Mendélien.

La cohorte de patients porteurs d’une épimutation constitutionnelle du gène MLH1 recrutés au CHU de Lille regroupe actuellement une cinquantaine de patients (recrutement national grâce aux généticiens moléculaires et cliniques du GGC, Groupe Génétique et Cancer). Nous avons identifié, au sein de plusieurs familles de cette cohorte, de nouveaux variants génétiques qui ségrègent avec l’hyperméthylation (Leclerc et al., Genetics in Medicine 2018). Afin de démontrer le lien de causalité entre ces variants et l’hyperméthylation, nous développons des modèles cellulaires de ces épimutations à partir d’iPSCs humaines issues de fibroblastes de donneur sain, grâce à la technologie CRISPR-Cas9.

Ces modèles cellulaires permettront également (1) de caractériser les mécanismes moléculaires impliqués dans la méthylation du promoteur du gène MLH1 ; (2) de tester de nouvelles thérapeutiques déméthylantes et des stratégies d’epigenome editing. Ces modèles seront comparés à des iPSCs issues de la reprogrammation de cellules de patients.

 

mail : julie.leclerc@chru-lille.fr ; julie.leclerc@inserm.fr



Camille LORET, Catherine VERMAUT, Lucie DELATTRE, Cathy FLAMENT, Michel CREPIN, Audrey VINCENT, Sonia PAGET, Laurent DAVID, Anne GAIGNERIE, Anne ROVELET-LECRUX, Afane BRAHIMI, Sophie LEJEUNE, Pascal PIGNY, Marie-Pierre BUISINE, Julie LECLERC (LILLE), Et Les Généticiens DU GROUPE GÉNÉTIQUE ET CANCER
15:45 - 16:45 #28674 - P112 Développement du séquençage haut débit d’ARN messagers pour le diagnostic génétique de prédisposition aux cancers.
P112 Développement du séquençage haut débit d’ARN messagers pour le diagnostic génétique de prédisposition aux cancers.

Introduction. Avec l’évolution des technologies de séquençage haut-débit, la détection des variants par analyse de panel de gènes dans le cadre du diagnostic génétique de prédisposition aux cancers est devenue très sensible. Cependant, ces analyses sont généralement effectuées sur la séquence codante et les jonctions intron-exon au niveau de l’ADN. L’étude des ARN messagers (ARNm) peut mettre en évidence une anomalie d’épissage causée par une mutation intronique profonde, ou une quantité d’ARNm diminuée causée par un variant pathogène dans le promoteur ou autre région régulatrice de l’expression d’un gène. Nous avons évalué deux méthodes d’analyse des ARNm par séquençage haut débit, une analyse d’un panel de gènes et une analyse globale du transcriptome, sur des échantillons avec altération d’épissage déjà identifiée par séquençage Sanger.

Matériels et Méthodes. Les ARN ont été extraits de lignées lymphoblastoïdes traitées à la puromycine. L’enrichissement et la préparation des banques ont été réalisés par la méthode SureSelect XT-HS2 RNA (Agilent) sur 16 échantillons pour un panel à façon de 62 gènes, et par le kit TruSeq Stranded mRNA (Illumina) sur 8 échantillons pour le transcriptome. Le séquençage a été effectué en High Output 2x150pb sur NextSeq 500 (Illumina) et l’analyse bioinformatique avec l’outil SpliceLauncher et visualisation sur IGV. Les variants d’épissage connus étaient sur les gènes APC (n=1), ATM (n=1), BRCA1 (n=3), BRCA2 (n=5), DICER1 (n=1), MLH1 (n=2), MSH2 (n=1), PTEN (n=1), RB1 (n=2). Les anomalies étaient variées : sauts d’une partie, d’un ou de plusieurs exons, rétentions de début ou fin d’intron, exon cryptique.

Résultats. Toutes les anomalies d'épissage attendues ont pu être visualisées sur IGV avec les deux méthodes lorsque les données étaient analysables (3 échantillons du panel de gènes n’ont pas été exploitables). Cependant, la profondeur de lecture étant plus faible en analyse de transcriptome, les jonctions anormales attendues étaient supportées par moins de 100 reads pour 3 échantillons sur 8, et elles n’auraient pas été distinguées du bruit de fond sans une recherche ciblée sur ces altérations connues. SpliceLauncher a attribué une statistique significative aux jonctions anormales attendues pour 7 échantillons sur 13 pour l’analyse en panel de gènes, et 3 sur 8 pour l’analyse du transcriptome. Il rapportait avec une statistique significative en moyenne 18 évènements d'épissage anormaux par échantillon pour le panel de gènes, et 2 évènements par échantillon pour le transcriptome.

Conclusion. Une méthode de RNAseq ciblé sur les gènes d’intérêt est aujourd’hui plus adaptée à la mise en place du diagnostic génétique de prédisposition aux cancers par séquençage haut débit d’ARNm, en complément de l’analyse génomique pour les cas fortement évocateurs. L’analyse bioinformatique reste à optimiser pour une utilisation dans un cadre diagnostique.


Virginie CAUX-MONCOUTIER (Paris), Emeline ANDRÉ, Voreak SUYBENG, Camille BENOIST, Khadija ABIDALLAH, Delphine GUILLEMOT, Gaëlle PIERRON, Dominique STOPPA-LYONNET, Victor RENAULT, Lisa GOLMARD
15:45 - 16:45 #27927 - P117 Une cause génétique directe entre la protéine de fusion ETV6-RUNX1 et les mutations additionnelles responsables de l’émergence de leucémie.
P117 Une cause génétique directe entre la protéine de fusion ETV6-RUNX1 et les mutations additionnelles responsables de l’émergence de leucémie.

Background: ETV6-RUNX1 B-cell precursor leukemia (BCP-ALL) is a pediatric leukemia which emerges from a multi-hit leukemogenesis process. Schematically, two sequential genetic events occur. The first one consists in the formation of the ETV6-RUNX1 fusion gene from the t(12;21)(p13;q22) chromosomal translocation. The second event implicates abnormal high incidence of recombination events due to RAG recombinase aberrant activity (a complex composed of RAG1 and RAG2 proteins), resulting in the acquisition of secondary genetic aberrations, which leads to leukemia. Here, we questioned a putative causal and genetic direct link between those 2 events. We focused on the impact of the transcription factors ETV6-RUNX1 and RUNX1 on the upregulation of RAG1.

Methods and Results: By chromatin immunoprecipitation-sequencing, we identified two regulatory regions, a promoter at -80bp from RAG1 gene and an enhancer at -1200bp, bound by ETV6-RUNX1 and RUNX1 in human BCP-ALL patients’ pre-B blasts and pre-B cell lines. Using luciferase assays, we validated the responsiveness of these RAG1 regulatory regions to ETV6-RUNX1 and RUNX1 and determined the DNA-binding sequences of RUNX1. By CRISPR-activation assays, we determined that both chromatin regions are physiologically transcription active sites in pre-B cells and control RAG1 expression. Moreover, ETV6-RUNX1 preferentially binds the enhancer whereas RUNX1 predominantly binds the RAG1 promoter. Finally, we demonstrated that RAG1 mRNA induction caused by ETV6-RUNX1 is associated with an aberrant increase of RAG recombinase activity in pre-B lymphoblasts.

Conclusions: Our finding uncovers a genetic missing step in the multi-hit model of ETV6-RUNX1-related leukemogenesis between the ETV6-RUNX1 fusion protein, the normal RUNX1 transcription factor and RAG recombinase aberrant activity. We propose a multi-step model of ETV6-RUNX1 leukemogenesis: Step 1 consists in the ETV6-RUNX1 translocation that usually occurs in utero. In step 2, ETV6-RUNX1 and RUNX1 directly induce abnormal RAG1 expression. In step 3, a dysregulated immune response occurs during infections or inflammation. Step 4 is the cumulative action of step 2 and step 3 which results in a RAG aberrant increased activity, and generates in step 5 inappropriate genomic rearrangements that will convert the ETV6-RUNX1 preleukemic clone into overt leukemia. This finding is crucial because it genetically, functionally and causatively links two events of the multi-hit BCP-ALL leukemogenesis.


Yan JIANG, Hélène JAKOBCZYK, Lydie DEBAIZE, Benoit SOUBISE, Stéphane AVNER, Aurélien A. SÉRANDOUR, Jérémie ROUGER-GAUDICHON, Anne-Gaëlle RIO, Jason S. CARROLL, Hana RASLOVA, David GILOT, Ziling LIU, Jocelyne DEMENGEOT, Gilles SALBERT, Nathalie DOUET-GUILBERT, Laurent CORCOS, Marie-Dominique GALIBERT, Virginie GANDEMER, Marie-Bérengère TROADEC (BREST)
15:45 - 16:45 #27846 - P122 Les recommandations et actions mises en place en 2020-2021 par le Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025) afin de faciliter le parcours de soin génomique.
P122 Les recommandations et actions mises en place en 2020-2021 par le Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025) afin de faciliter le parcours de soin génomique.

En 2017, suite à un appel à projet national lancé par le Ministère des Solidarités et de la Santé dans le cadre du Plan France Médecine Génomique (PFMG2025), les deux premiers laboratoires LBM-FMG, SeqOIA et AURAGEN, ont été sélectionnés par un jury international. Ils ont démarré leur activité en 2019, couvrant l’ensemble du territoire métropolitain et Outre-Mer, pour 61 préindications validées par la HAS dans le champ des maladies rares (MR), de l’oncogénétique et de la cancérologie. Le déploiement du séquençage à très haut débit (STHD) en diagnostic dans le parcours de soins des patients est un défi de taille à l’échelle nationale, impliquant des changements conséquents dans les pratiques médicales. Après une phase de structuration importante, la quasi-totalité des 61 préindications sont désormais opérationnelles.

Nous présentons les différentes recommandations et actions mises en place par le PFMG2025 au cours de ces deux dernières années pour faciliter le parcours de soin génomique.

Les recommandations concernent notamment les modalités de STHD chez les fœtus décédés, la gestion des données constitutionnelles pour les pré-indications de cancérologie, et l’organisation des circuits postanalytiques, par la mise en place pour les MR des Réunions d’Interprétation Clinico-Biologiques (RICB-FMG).

Les actions majeures sont : 

-          Un accompagnement individuel de chaque porteur de préindications

-          Une aide à la prescription par le financement en 2020 de 24 postes d’assistants de prescription pour 12 mois dans le champ des MR, par la DGOS dans le cadre du PNMR3, pour faciliter les prescriptions. Cette action est renouvelée en 2021 et étendue à la cancérologie.

-          Un projet pilote pour la création de 8 RCP-FMG-MR génomiques d’amont dans les MR. Après une phase d’évaluation, ce dispositif pourra être déployé sur l’ensemble du territoire.

-          Une aide à la constitution d’un réseau d’interprétateurs par la création d’un annuaire de 500 volontaires (exerçant dans 50 structures différentes, dont 44 établissements de santé) pour participer à l’analyse biologique des données de STHD et la mise à disposition d’une convention cadre, qui permet désormais aux LBM-FMG SeqOIA et de solliciter des praticiens extérieurs à leur GCS pour participer à l’activité d’interprétation de leurs données.

Des réflexions sont également actuellement en cours pour disposer d’un set minimum de données cliniques minimal pour assurer la qualité des prescriptions tout en évitant les saisies multiples et de la qualité des données pour leur réutilisation en recherche. Un projet d’interopérabilité entre les outils de e-prescription du PFMG2025 avec l’application BaMaRa de la BNDMR et le Dossier Communicant de Cancérologie (DCC) est ainsi en cours. La mise en place du Collecteur et Analyseur de Données (CAD) va également mener à des réflexions sur les futures modalités de réanalyse de données et de développement de nouveaux outils d’analyse dans le cadre du soins.


Franck LETHIMONNIER, Frédérique NOWAK, Christel THAUVIN (DIJON), Diane GOZLAN
15:45 - 16:45 #28398 - P127 MULTISARC, essai de médecine personnalisée et projet pilote cancer France Médecine Génomique : focus sur le circuit biologique.
P127 MULTISARC, essai de médecine personnalisée et projet pilote cancer France Médecine Génomique : focus sur le circuit biologique.

Les sarcomes des tissus mous (STM) représentent 1% des cancers de l’adulte et 15% des cancers de l’enfant. Malgré un traitement locorégional bien conduit, 40% des patients vont développer une rechute métastatique. Les options de traitement sont alors limitées et la médiane de survie chez ces patients reste faible (entre 12 et 18 mois) sans amélioration depuis les années 1970. Des travaux récents ont mis en évidence que la réalisation d’un séquençage génétique peut permettre d’identifier une altération génomique actionnable chez près de 50% des patients atteints de STM. 

L'essai MULTISARC est un essai clinique multicentrique national randomisé de médecine génomique personnalisée incluant des patients atteints de STM avancés avec deux bras : « avec séquençage » versus « pas de séquençage ». MULTISARC est un des 4 projets pilote du Plan France Médecine Génomique 2025 visant à identifier et lever les verrous technologiques qui pourraient bloquer le déploiement du diagnostic génétique dans le cadre d’un parcours de soin opérationnel et efficace. Pour répondre à l’objectif principal qui est d’évaluer la faisabilité du séquençage de l’exome et du transcriptome avec diffusion de résultats dans un délai de 7 semaines, le circuit biologique suivant a été mis en place. Les échantillons prélevés sur différents centres sont qualifiés et techniqués sur la plateforme de biologie de l’Institut Bergonié (IB) ; l’ADN et l’ARN extraits sont séquencés sur la plateforme de séquençage d’Evry ; les résultats sont traités par la plateforme bio-informatique de l’IB avec des critères précis et présentés de façon structurée aux biologistes via un outil d’aide à l’interprétation, GenVarXplorer développé à l’IB. Ce même outil permet également une présentation des variants génétiques d’intérêt diagnostique ou thérapeutique en réunion de concertation pluridisciplinaire afin de proposer un accès à des molécules ciblées dans chacun des sous-essais de MULTISARC en fonction des altérations mises en évidence.

Cet essai permettra également de déterminer si le choix des traitements guidé par le séquençage génomique est une stratégie qui améliore la survie des patients. Ainsi, grâce à un partenariat public-privé avec 4 industriels, 10 thérapies ciblées sont disponibles en monothérapie ou en combinaison dans le cadre de sous-essais de phase II dont l’objectif est d’évaluer l’efficacité de la thérapie ciblée en évaluant le taux de non-progression à 6 mois.

 

Grâce aux efforts de toutes les équipes impliquées depuis la mise en œuvre de l'étude en octobre 2019, 160 patients ont été randomisés dans les 15 centres ouverts aux inclusions dont 80 patients sont randomisés dans le bras « avec séquençage ». Les échantillons de 83 patients ont été analysés. Parmi eux, 42 ont au moins une altération « ciblable » dans le cadre de l’essai, au sein desquels 12 d’entre eux ont terminé leur première ligne de traitement et ont donc ainsi pu être inclus par la suite dans un des sous-essais de phase II.


Nathalène TRUFFAUX, Damien GENESTE, Anne BOLAND, Emmanuel KHALIFA, Robert OLASO, Aurélien BOURDON, Quentin CAVAILLE, Yec’Han LAIZET, Céline AUZANNEAU, Barbara SQUIBAN, Zuzana GERBER, Derek DINART, Carine BELLERA, Hélène ESPÉROU, Christelle DELMAS, Noémie MERCIER, Sabrina ALBERT, Ludivine POIGNIE, Cédrick WALLET, Antoine BÉNARD, Pierre LAURENT-PUIG, Simone MATHOULIN-PELISSIER, Antoine ITALIANO, Jean-François DELEUZE, Carlo LUCCHESI, Isabelle SOUBEYRAN (Bordeaux)
15:45 - 16:45 #27979 - P132 Evaluation du séquençage ciblé de l’ADN en lectures longues appliqué au diagnostic des prédispositions génétiques au cancer.
P132 Evaluation du séquençage ciblé de l’ADN en lectures longues appliqué au diagnostic des prédispositions génétiques au cancer.

Certaines situations évocatrices d’une prédisposition au cancer restent inexpliquées malgré les diagnostics moléculaires reposant sur le séquençage des régions codantes de panel de gènes. L’exploration du génome indique que persistent des facteurs génétiques fortement pénétrants pouvant expliquer la multiplicité des cancers individuels ou dans une famille. En effet, les variations structurales ou changements de copie de gènes (SV et CNV), ou bien les éléments mobiles, dans des zones régulatrices de l’expression sont autant d’évènements complexes peu accessibles par les techniques conventionnelles de séquençage. Nous avons évalué la capacité du séquençage en lectures longues après enrichissement des locus entiers d’un panel de gènes à détecter ces évènements complexes. L’ADN de témoins sélectionnés sont : 13 CNV (8 délétions, 5 duplications), 8 Indels (dont une sur un pseudogène), 1 insertion de séquence Alu (insAlu) et 2 SV potentiels. Les locus de gènes ont été enrichis deux fois avec des sondes de capture après multiplexage de 4 ou 12 échantillons. Le séquençage a été réalisé sur un Sequel II en HiFi. Les read consensus ont été générés par CCS, puis démultiplexés (Lima). Après alignement (pbmm2), l’appel des variants a été réalisé avec HaplotypeCaller (HC), DeepVariant (DP) et pbSV. Le multiplexage avant capture de 12 échantillons montre les meilleures performances avec en moyenne 15x de couverture pour un on target de 14% et une longueur de lecture de 6 350pb (min=4 250 max=14 350), un échec de séquençage (1 CNV). L’ensemble des indels sont détectées par notre analyse ainsi que l’insAlu. Parmi les CNV intragéniques, six sur sept sont identifiés par notre approche. Les CNV touchant le locus entiers (n = 2) et les CNV dont au moins une extrémité dépasse probablement le locus (n = 3), n’ont pour l’instant pu être confirmés. Sur les 2 SV potentiels, un SV est pleinement caractérisé par notre pipeline, le second présente une séquence sur l’alignement mais n’est pas appelé. Au final notre approche permet de détecter la majorité des évènements complexes et son utilisation en routine diagnostique nécessite une amélioration des performances de capture et une optimisation du pipeline bioinformatique pour intégrer des approches de comptage des lectures. Notre approche autorise l’intégration dans le séquençage des régions de régulation à distance des gènes une fois leurs annotations maitrisées afin d’améliorer encore le rendement diagnostique dans ces situations à risque de cancer.


Alexandre ATKINSON (), Nicolas GOARDON, Agathe RICOU, Sophie KRIEGER, Flavie BOULOUARD, Raphaël LEMAN, Dominique VAUR, Laurent CASTÉRA
15:45 - 16:45 #28611 - P137 Apport du séquençage haut débit de l’ARN combiné au séquençage du génome dans le diagnostic des troubles du neurodéveloppement.
P137 Apport du séquençage haut débit de l’ARN combiné au séquençage du génome dans le diagnostic des troubles du neurodéveloppement.

Introduction : Le séquençage du génome court fragment (GS), notamment en trio (GSt), est en passe de devenir le gold standard du diagnostic moléculaire des maladies mendéliennes associées aux troubles du neurodéveloppement (TND). En effet, le GS apporte actuellement un rendement diagnostique supplémentaire d’environ 10 % par rapport au séquençage d’exome en permettant notamment d’analyser les variations dans les régions non codantes et les variations de structure. Cependant, le défi majeur du GS reste l'interprétation clinico-biologique de ces nombreuses variations. Le RNA-sequencing (RNAseq) peut compléter le GS par une analyse quantitative et qualitative (gène de fusion par exemple) de l’ensemble des ARN, permettant d’explorer les conséquences transcriptionnelles des variations identifiées par GS, en particulier des VSI (variations de signification incertaine), avec un rendement diagnostique supplémentaire d’environ 7.5% à 36% par rapport au GS seul. Ce taux variable dépend des maladies rares explorées et du tissu utilisé.

Notre objectif était d’évaluer l’apport supplémentaire du RNAseq-solo dans le diagnostic moléculaire des TND à partir d’ADN et d’ARN sanguins.

Méthodes : Entre octobre 2018 et octobre 2019, 61 patients atteints de TND sans diagnostic moléculaire après séquençage haut débit (pannels ou exome) ont été inclus. L’analyse des données a suivi 3 stratégies distinctes : GSt, GSt+RNAseq-solo et GS-solo+RNAseq-solo. Pour chaque patient, les stratégies ont été réalisées avec une double lecture et en aveugle. Les résultats ont été discutés et comparées entre eux lors de réunion de levée d’aveugle.

Résultats : les données de RNAseq n’étant pas disponibles pour 8 patients (mauvaise qualité d’ARN ne permettant pas le séquençage), 53/61 patients (87%) ont bénéficié des 3 stratégies d’interprétation. La cause moléculaire a été identifiée chez 6/53 patients (11 %), dont 5/6 retenus par les 3 stratégies. Chez le 6ème patient, seule la stratégie GSt+RNAseq-solo a permis l'identification d'un variant intronique profond causal entrainant l’activation d’un site cryptique d’épissage et la création d’un exon cryptique. Des VSI ont été identifiées chez 21/53 patients (40%). Pour 12 SNV survenus de novo et retenus par la stratégie GSt seule, le RS-solo a exclu un effet sur l'épissage, ne donnant pas d’argument pour leur causalité.

Conclusion : Le GSt est une stratégie efficace pour résoudre les cas négatifs après ES, puisque la cause moléculaire a été identifiées dans 6/53 cas (11%). Bien que l’apport supplémentaire du RNAseq sur sang semble être faible chez les patients atteints de TND (1/53 ; 2%), il semble très utile pour l'interprétation des variations introniques (12/53 ; 23%), qui représenteraient la majorité des variations identifiées par GS.


Hana SAFRAOU (Dijon), Ange-Line BRUEL, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Antonio VITOBELLO, Sophie NAMBOT, Arthur SORLIN, Sébastien MOUTTON, Daphné LEHALLE, Alice GOLDENBERG, Marjolaine WILLEMS, David GENEVIEVE, Verloes ALAIN, Yline CAPRI, Marie-Line JACQUEMONT, Laëtitia LAMBERT, Elodie LACAZE, Julien THEVENON, Varoona BIZAOUI, James LESPINASSE, Sandra MERCIER, Emilie TISSERAND, Laurence FAIVRE, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN, Frédéric TRAN MAU-THEM
15:45 - 16:45 #28088 - P142 Caractérisation phénotypique et génotypique des réarrangements chromosomiques en 1q21.1: description d’une nouvelle cohorte de 34 patients et revue de la littérature.
P142 Caractérisation phénotypique et génotypique des réarrangements chromosomiques en 1q21.1: description d’une nouvelle cohorte de 34 patients et revue de la littérature.

Les réarrangements chromosomiques en 1q21.1 sont associés à un large spectre phénotypique, allant d’un phénotype normal à une déficience intellectuelle légère à modérée avec anomalies congénitales variables et dysmorphie. Ils sont souvent hérités de parents sains et le conseil génétique est difficile.

Nous décrivons les données d’une cohorte de 34 patients avec un Copy Number Variation (CNV) en 1q21.1, comprenant 24 duplications, 8 délétions et 2 triplications et rapportons les données de 208 cas décrits dans la littérature. Les objectifs étaient d’identifier les éléments cliniques les plus souvent associés à ces déséquilibres et déterminer l’expression phénotypique chez les cas, étant donné la difficulté de prédire leur pathogénicité, comprendre leur implication dans le phénotype des patients et apporter une aide au conseil génétique et des recommandations dans le cadre du diagnostic prénatal.

La majorité des patients présentaient un retard de développement ou un retard des apprentissages et des anomalies neuropsychiatriques. Des anomalies cardiaques étaient fréquemment décrites. La dysmorphie commune entre les trois CNV comprenait un hypertélorisme, un nez bulbeux et un front proéminent. Ces CNV étaient principalement hérités de parents apparemment sains et presque la moitié était distaux, chevauchant une région minimale commune de 1,2 Mb. Des anomalies échographiques étaient observées jusque dans 25% des cas.

Nous avons précisé les conséquences de ces CNV et confirmé qu’ils sont pathogènes, malgré l’expressivité variable et la pénétrance incomplète associées. Un suivi à long terme incluant le dépistage des anomalies cardiaques et neuropsychiatriques chez tout patient nouvellement diagnostiqué est recommandé, ces atteintes étant fréquentes. Le conseil génétique dans le cadre du diagnostic prénatal doit être discuté en considérant l’impossibilité de prédire les atteintes que présentera un fœtus ni leur sévérité, mais une interruption médicale de grossesse peut se discuter en présence de facteurs de sévérité ou de mauvais pronostic.


Alexia BOURGOIS (Caen), Marion GERARD, Varoona BIZAOUI, Aline VINCENT, Joris ANDRIEUX, Cindy COLSON, Arnaud MOLIN, Nicolas GRUCHY
15:45 - 16:45 #28601 - P147 Etude des très grands CNVs hérités et de leur impact phénotypique à propos de 90 dossiers.
P147 Etude des très grands CNVs hérités et de leur impact phénotypique à propos de 90 dossiers.

Contexte : L’étude du génome en NGS améliore la connaissance des grands réarrangements génomique et les limites de résolution de l’observation des chromosomes du caryotype : nouvelles clefs pour comprendre les relations génotype phénotype . l’ACPA pour le diagnostic de la déficience intellectuelle et ou des syndromes malformatifs, identifient des variations de nombre de copie (CNVs) de taille variable : taille d’un exon à celle d’un chromosome. L’interprétation de la pathogénicité des CNVs repose sur plusieurs critères (taille, composition en gène, transmission etc) cf guides de bonne pratique en ACPA. Cependant il persiste des interrogations sur la pathogénicité de grand CNVs, type CNVs de plus de 3 Mb hérités de parents normaux. Ces doutes peuvent survenir dans un contexte d’urgence notamment le diagnostic prénatal. Il existe très peu de données dans la littérature sur des cohorte de sujets Européens proche de nos patients.

Méthode : En l’absence d’une base de données de CNVs de sujets normaux pour notre population, nous avons lancé un projet collaboratif au sein de l‘ACLF et du réseau Achropuces afin d’initier le bilan de la distribution des CNVs par taille et par chromosome observés dans les analyses réalisées depuis 2007. La 1ére étape a permis de recueillir dans nos différents centres les données des CNVs de 71357 dossiers afin d’en évaluer la distribution des taille. et la proportion globale de grand CNVs à propos et 207000 CNVs. Nous avons ensuite collecté les observation des grands CNVs Hérités.

Résultats : Durant la 1ere  phase 207000 CNVs ont été détectés. Parmis ces CNVS plus de 12 % ont une taille supérieure à 1 Mb, dont environ 56 % ont une taille entre 1 et 2 Mb, 22 % entre 2 et 3 Mb, 18,5 % plus de 3 Mb, 13 % plus de 5 Mb et 7 % ont plus de 10 Mb de taille. Durant la 2ème étape nous avons pu collecter les données des observations de 86 patients porteurs de grands CNVs de plus de 3 Mb avec 40 délétions et 44 gain respectivement, hérités d’un parent dont le phénotype est dit sain. Le mode de transmission est plus fréquemment d’origine maternel en cas de duplication. Nous allons détailler le phénotype des parents et enfants et discuter les discordances des phénotypes afin d’en trouver les causes. Une première étude a été basée sur 26 dossiers de patients avec des CNVs supérieurs à 5 Mb. Les tailles moyennes des CNVs de plus de 5 Mb sont globalement de 10,21 Mb pour les duplications et de 8,9 Mb pour les délétions. Une étude clinique et biologique des 86 familles est maintenant proposée avec de nouveaux cas associés. Toutes les paires chromosomiques sont représentées excepté les chromosomes 17 dans cette cohorte de grands CNVs. Les résultats de cette étude collaborative au sein du réseau de nos laboratoires  et de nos cliniciens sont discutés à travers les données de la littérature. 


Martine DOCO-FENZY (NANTES), Jean-Michel DUPONT, Patrick CALLIER, Chantal MISSIRIAN, Pascal CHAMBON, Nathalie DOUET-GILBERT, Paul KUENTZ, Charles COUTTON, Sylvie JAILLARD, Nicolas GRUCHY, Sylvia REDON, Olivier PICHON, Céline RICHARD, Gael VIEVILLE, Jeanne-Avril AVRIL, Lucas HÉRISSANT, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Anne-Claude TABET, Emilie LANDAIS, Jonathan LEVY, Boris KEREN, Eva PIPIRAS, Mathide PUJALTE, Marie FAOUCHER, Kamran MORADKHANI, Christele DUBOURG, Nicolas CHATRON, Caroline ROORYCK-THAMBO, Dorothée REBOUL, Matthieu HUSSENET, Guillaume JEDRASZAK, Vincent GATINOIS, Cedric LECAIGNEC, Pascale KLEINFINGER, François VIALARD, Valérie MALAN, Damien SANLAVILLE
15:45 - 16:45 #27686 - P152 Expositions aux radiations ionisantes au thorax et risque de cancer du sein chez les femmes ayant une prédisposition héréditaire au cancer du sein inexpliquée par une mutation sur BRCA1 ou BRCA2.
P152 Expositions aux radiations ionisantes au thorax et risque de cancer du sein chez les femmes ayant une prédisposition héréditaire au cancer du sein inexpliquée par une mutation sur BRCA1 ou BRCA2.

L’exposition aux radiations ionisantes reçues au cours d’examens diagnostiques est un facteur de risque de cancer du sein. Ce risque augmente avec l'augmentation des doses reçues à la poitrine et diminue quand l'âge aux expositions augmente. Cette association entre exposition aux radiations ionisantes et cancer du sein semble également varier en fonction de la présence ou non d’une prédisposition familiale au cancer du sein. En effet, une augmentation du risque associée aux radiographies pulmonaires a été montrée chez des femmes ayant une mutation sur les gènes BRCA1 ou BRCA2 (BRCA1/2) comparé aux non-porteuses. Très peu d’études sur l’effet de ces expositions chez les femmes ayant une prédisposition au cancer du sein et avec un test BRCA1/2 négatif existent.  L'effet des expositions aux radiations ionisantes dans un tel contexte est donc inconnu et son évaluation pourrait avoir un intérêt clinique.

Par conséquent, nous avons évalué l'effet de l'exposition aux radiations à faible dose chez des femmes non porteuses d’une mutation BRCA1/2 de l’étude GENESIS. Nous avons également évalué si le fait de porter un variant rare, vraisemblablement délétère, dans un gène de la réparation de l'ADN autre que BRCA1/2 modifiait l'effet de l'exposition aux radiations. Les femmes de GENESIS atteintes d’un cancer du sein ont été identifiées par les consultations d’oncogénétiques du Groupe Génétique et Cancer (Unicancer). Les témoins sont des amies ou des collègues des cas appariées sur l’année de naissance des cas à +/- 3 ans.

Nous avons comparé les radiations reçues à la poitrine de 1 552 cas de cancer du sein et 1 363 témoins. Les participantes à l’étude ont renseigné leurs antécédents d'expositions aux radiations dans un questionnaire détaillé standardisé. 74% d’entre elles ont été séquencées pour 113 gènes de la réparation de l'ADN. Des modèles de régression logistique et multinomiale ont été utilisés pour évaluer les associations avec le cancer du sein.

Avoir été exposée aux radiations ionisantes au thorax multiplie par deux le risque de cancer du sein (odds ratios (OR):2,05; 95%IC:1,55-2,73), avec une augmentation du risque de 3% par exposition (OR:1,03; 95%IC:1,01-1,04). Avoir 20 ans ou moins lors de la première exposition ou avoir été exposée avant la première grossesse menée à terme ne semble pas modifier ce risque. Etre née après 1960 (OR:2,54; 95%IC:1,63-3,98) ou être porteuse d’un variant rare dans un des gènes de la réparation de l'ADN (OR:3,31; 95%IC:2,14-5,12) modifie l'effet de l'exposition aux radiations (Phétérogénéité=0,024 et 0,0038 respectivement). Le risque associé à ces expositions est multiplié par environ 5 chez les femmes porteuses de 3 variants ou plus (OR:4,61; 95%IC:2,34-9,08) comparé aux non porteuses.

Ces résultats suggèrent que les techniques d'imagerie par rayonnements ionisants devraient être évitées autant que possible chez les femmes à haut risque de cancer du sein testées négatives pour une mutation BRCA1/2.


Maximiliano GUERRA, Juliette COIGNARD, Séverine EON-MARCHAIS, Marie-Gabrielle DONDON, Dorothée LE GAL, Juana BEAUVALLET, Noura MEBIROUK, Muriel BELOTTI, Olivier CARON, Marion GAUTHIER-VILLARS, Isabelle COUPIER, Bruno BUECHER, Alain LORTHOLARY, Jean-Pierre FRICKER, Paul GESTA, Catherine NOGUÈS, Laurence FAIVRE, Pascaline BERTHET, Elisabeth LUPORSI, Capucine DELNATTE, Valérie BONADONA, Christine MAUGARD, Pascal PUJOL, Christine LASSET, Michel LONGY, Yves-Jean BIGNON, Claude ADENIS-LAVIGNASSE, Laurence VENAT-BOUVET, Hélène DREYFUS, Laurence GLADIEFF, Isabelle MORTEMOUSQUE, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Florent SOUBRIER, Sophie GIRAUD, Sophie LEJEUNE-DUMOULIN, Jean-Marc LIMACHER, Jean CHIESA, Anne FAJAC, Anne FLOQUET, François EISINGER, Julie TINAT, Sandra FERT-FERRER, Chrystelle COLAS, Thierry FREBOURG, Francesca DAMIOLA, Laure BARJHOUX, Eve CAVACIUTI, Sylvie MAZOYER, Anne TARDIVON, Fabienne LESUEUR, Dominique STOPPA-LYONNET, Nadine ANDRIEU (PARIS)
15:45 - 16:45 #27922 - P162 « Indétermination de sexe à la naissance : enjeux psychologique et éthiques ».
P162 « Indétermination de sexe à la naissance : enjeux psychologique et éthiques ».

Nous aborderons dans cette présentation, les enjeux psychologiques et éthiques de l’indétermination de sexe à la naissance.

L’essentiel de notre réflexion sera autour de l’identité : Comment (ade)venir  au monde quand on ne peut pas être pensé, nommé, prénommer ? Qu’est-ce qui détermine notre identité ? ou l’identité est-elle possible sans être sexuée ? cela nous amenera a discuter de la normalité, de l’anormalité et du pathologique. Nous aborderons enfin la notion d’autonomie avec la question du consentement libre et éclairé. Quel consentement est-il possible d’obtenir ? Celui des parents pris dans la déflagration de la découverte et l’annonce de l’intersexualité à la naissance ? Celle du bébé, futur enfant, adolescent, adulte ?  


Eva TOUSSAINT (BORDEAUX)
15:45 - 16:45 #28212 - P167 Étude sur la prise de décision en oncogénétique.
P167 Étude sur la prise de décision en oncogénétique.

Introduction: La “Shared Decision Making” (SDM) est un modèle de prise de décision partagée utilisé dans le contexte clinique, selon lequel le professionel de santé et le patient échangent activement des informations et examinent ensemble les différentes options de traitement et/ou de prévention dans le but de prendre ensuite une décision en partenariat (Gerber, et al 2014). Pour que cette démarche ait du succès, il faut que le professionel de santé crée un climat de confiance permettant au patient de s’exprimer librement. Lorsque le professionel de santé utilise des outils décisionnels, la démarche “SDM” permet au patient d’en apprendre davantage sur sa maladie, l’encourage à collaborer et l’aide à formuler ses préférences, notamment celle de s’orienter sur la réalisation d’un test génétique. Objectif: Nous avons décidé d’évaluer la “prise de décision” en oncogénétique par les patients suite à leur entrevue avec un conseiller en génétique. Nous nous proposons de comprendre quelles stratégies sont disponibles pour optimiser et améliorer la prise de décision dans les consultations en oncogénétique. Méthodologie: Nous avons réalisé un questionnaire anonymisé comprenant 17 questions sur la prise de décision, que nous avons soumis à nos patients sur une période de 2 mois. Les patients pouvaient répondre au questionnaire soit directement à l’issue de la consultation, soit le retourner par email. Résultats: 50 patients ont accepté de participer à cette étude qui a eu lieu en Suisse. Il ressort que de manière générale, la prise de décision est un acte devant être réfléchi, mais qui n’est pas forcément aisé du point de vue du patient. Nous préciserons la satisfaction du patient vis-à-vis de l’aide reçue et partagée avec le professionel de santé, les motivations qui influencent la prise de décision (composante familale, agressivité de la tumeur), et de l’impact de la culture et de la religion du patient pour la réalisation de tests génétiques. Conclusions: Bien que la démarche sur la prise de décision soit appropriée sur le plan éthique, les patients sont rarement associés à la “prise de décision” comme ils le souhaiteraient. Son application dépend avant tout de l’attitude et des compétences du professionel de santé, et des facteurs familiaux et culturels. Il est important que la démarche en “prise de décision” soit mise en œuvre avec souplesse, car les besoins des patients peuvent changer avec le temps et ils sont différents d’un patient à l’autre. 


Mohamed EL HACHMI (Paris), Francesca CATAPANO, Natacha KETTERER-HENG, Francesca MARI, Alessandra RENIERI, Michael MORRIS, Christophe CORDIER
15:45 - 16:45 #27972 - P172 Développement d’une thérapie génique par édition du génome pour un enfant porteur d’une gangliosidose à GM1 de type II.
P172 Développement d’une thérapie génique par édition du génome pour un enfant porteur d’une gangliosidose à GM1 de type II.

La gangliosidose à GM1 est une maladie de surcharge lysosomale, due à des mutations bi-alléliques inactivatrices au sein du gène GLB1, qui code pour la beta-galactosidase. Cette enzyme lysosomale permet de cliver les résidus beta-galactosyl des gangliosides à GM1 et de certains glycoconjugués. Le déficit en beta-galactosidase entraîne une accumulation intra-cellulaire de gangliosides, notamment au niveau cérébral, responsable d’une neuro-dégénérescence.  A ce jour, aucun traitement curatif ayant prouvé son efficacité n’a été approuvé dans le cadre de cette maladie. Le développement de nouvelles pistes thérapeutiques pour le traitement de cette pathologie représente donc un véritable enjeu. Quelques essais thérapeutiques sont en cours, dont un essai de thérapie génique actuellement en phase d’évaluation clinique en Europe et aux Etats-Unis, basé sur l’apport d’une copie saine exogène du gène GLB1 par vecteur AAV (FR0013233475 – LYS).

Nous rapportons ici le cas d’un enfant porteur d’une gangliosidose à GM1 de forme infantile tardive (type II), hétérozygote composite pour le gène GLB1 (GLB1/NM_000404 c.75+2dup, c.907G > A), pour lequel nous avons étudié le développement d’une toute nouvelle stratégie de thérapie génique. Cette thérapie repose sur l’édition du génome dans le but de corriger directement dans l’ADN endogène du patient les mutations génétiques responsables de la pathologie. Nous utilisons deux outils d’édition du génome de dernière génération, le « base editing » et le « prime editing », respectivement surnommés « CRISPR 2.0 » et « CRISPR 3.0 ».  En effet, le 26 juin 2021, il a été démontré qu’une autre pathologie héréditaire, l’amyloïdose à transthyrétine, pouvait être prise en charge avec succès in vivo par la technologie CRISPR (en injection intra-veineuse chez les patients), ouvrant la voie à des perspectives thérapeutiques inespérées pour les patients souffrant de maladies génétiques rares ou orphelines.

 


Delphine LECLERC, Louise GOUJON (PARIS), Léna DAMAJ, Christèle DUBOURG, Thierry LEVADE, Roseline FROISSART, Sylvie JAILLARD, Erika LAUNAY, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Sylvie ODENT, David GILOT
15:45 - 16:45 #28459 - P177 Diagnostic prénatal non invasif des maladies monogéniques par exclusion de variants paternels : trois ans d'expérience clinique.
P177 Diagnostic prénatal non invasif des maladies monogéniques par exclusion de variants paternels : trois ans d'expérience clinique.

L’analyse de l’ADN fœtal libre circulant (cffDNA) est réalisée dans les laboratoires de diagnostic pour les suspicions d’aneuploïdies, de génotypage RhD et de détermination du sexe fœtal. L’application de l’étude du cffDNA au diagnostic non invasif (DPNI) des maladies monogéniques reste une exception et la plupart de ces applications se concentrent sur l’exclusion des maladies à risque de transmission paternelle. Seuls quelques laboratoires proposent le DPNI d’exclusion dans un cadre de diagnostic de routine à ce jour, mais aucun en France. Dans nos précédentes publications (1,2), nous avons décrit un protocole expérimental standardisé pour la détection qualitative non invasive de variants pathogènes paternels ou de novo par droplet digital PCR.

Depuis janvier 2017, 198 demandes de DPNI concernant 175 familles nous ont été adressées pour lesquelles 202 tests ont été réalisés. Les indications incluaient les grossesses présentant un risque de 25 ou 50 % de maladie monogénique à risque de transmission paternelle ainsi que les grossesses associées à un risque accru de maladie monogénique dû à un variant de novo, soit en raison de signes d'appel échographiques soit d'un éventuel mosaïcisme germinal parental dans le contexte d'un enfant précédemment atteint. Le temps moyen de développement de nouveaux tests était de 14 jours [7-43] entre la commande du test et la validation des contrôles qualité. Les tests ont été conçus et validés pour 57 variants dans 16 gènes différents, en plus des 24 tests développés pendant l'étude de validation (1,2). Deux demandes ont été spontanément annulées et dans un seul cas, le test ciblant le variant c.2033dup dans le gène NF1 n'a pas pu être conçu en raison d'un motif de répétition polyC. Au total, 193 résultats (98,5 % des DPNI) ont été rendu en une moyenne de 6 jours et un prélèvement invasif a pu être évité pour 119 familles. Aucun faux positif ni faux négatif n’a été rapporté.

Nous avons mis en œuvre avec succès une méthode de DPNI d'exclusion efficace, robuste, rapide et abordable de variants paternels ou de novo et proposons ce test dans notre arsenal diagnostique. Le court délai d'exécution n'a eu aucun impact sur la prise en charge conventionnelle des patients en cas de besoin. Elle a été largement adoptée par les couples et les cliniciens, l'éligibilité pouvant être étendue théoriquement à toute maladie monogénique.

(1) Gruber A, Pacault M, El Khattabi LA, Vaucouleur N, Orhant L, Bienvenu T, et al. Non-invasive prenatal diagnosis of paternally inherited disorders from maternal plasma: detection of NF1 and CFTR mutations using droplet digital PCR. Clin Chem Lab Med. 25 avril 2018 ;56(5):728–38.

(2) Orhant L, Anselem O, Fradin M, Becker PH, Beugnet C, Deburgrave N, et al. Droplet digital PCR combined with minisequencing, a new approach to analyze fetal DNA from maternal blood: application to the non-invasive prenatal diagnosis of achondroplasia. Prenat Diagn. mai 2016;36(5):397–406.


Mathilde PACAULT, Camille VEREBI (Paris), Maureen LOPEZ, Nicolas VAUCOULEUR, Lucie ORHANT, Nathalie DEBURGRAVE, France LETURCQ, Dominique VIDAUD, Emmanuelle GIRODON, Thierry BIENVENU, Juliette NECTOUX
15:45 - 16:45 #28577 - P182 CLIN-NGS et BIO-NGS, deux formations académiques de l’ANPGM répondant à l’enjeu fort de la prescription, et de l’analyse de variants issus de NGS d’exome ou de génome.
P182 CLIN-NGS et BIO-NGS, deux formations académiques de l’ANPGM répondant à l’enjeu fort de la prescription, et de l’analyse de variants issus de NGS d’exome ou de génome.

Introduction

Le séquençage à haut débit (NGS) en panels larges, exomes ou génomes entraîne la caractérisation d’un nombre croissant de variants dont il convient d’interpréter la pathogénicité en vue d’établir leur utilité clinique. L’enjeu actuel n’est plus la génération des données mais bien leur analyse, leur filtration et l’interprétation de variants sélectionnés. L’ANPGM a construit deux parcours de formation académique, CLIN-NGS à destination des cliniciens prescripteurs, et BIO-NGS, formation technique et scientifique sur l’analyse de variants issus de NGS d’exome ou de génome, à destination des biologistes et généticiens médicaux.

Méthodologie

Chaque parcours de formation est spécifique : CLIN-NGS, en e-learning, comprend 3 séquences dédiées à la juste prescription, la présentation technique et l’analyse des résultats. La formation BIO-NGS fait, elle, intervenir 30 oratrices et orateurs, impliquant 8 sociétés savantes ou groupes professionnels dont l’ANPGM mais également l’association BioInfoDiag, le réseau AchroPuce, le réseau NGS-Diag, l’ACLF (Association des Cytogénéticiens de Langue Française), le GGC (Groupe Génétique et Cancer), les filières de santé Maladies Rares et le GFCO (Groupe Francophone de Cytogénomique Oncologique). Ces deux formations sont organisées sous l’égide de la FFGH (Fédération Française de Génétique Humaine), et agréées pour le DPC (Développement Professionnel Continu) sur la base des orientations nationales prioritaires. La formation CLIN-NGS est disponible par périodes de 3 mois plusieurs fois dans l’année, tandis que pour BIO-NGS, deux sessions sont organisées chaque année (printemps-automne).

Progression pédagogique

Si CLIN-NGS, condensée en 3 heures, aborde les notions essentielles du séquençage haut débit, la formation BIO-NGS permet quant à elle sur 14h de formation de s’approprier en profondeur les subtilités du séquençage haut débit, parmi lesquelles un état des lieux des technologies, des stratégies d’analyse des données et pipelines bioinformatiques, les recommandations d’interprétation des variants, ainsi que les notions de pénétrance incomplète et de facteur de risque. La formation comprend également des ateliers pratiques simultanés d’analyse de données (exomes/génomes/RNA-Seq) illustrés par des cas cliniques, organisés par filières de maladies rares ou de dispositifs nationaux (oncogénétique, génétique tumorale).

 

Résultats

Concernant CLIN-NGS, plus de 60 cliniciens se sont formés sur 18 mois, tandis que pour BIO-NGS, en deux sessions de formation, plus de 140 professionnels ont suivi l’entièreté de la formation. Ils proviennent de l’ensemble des filières maladies rares ou cancer, et présentent l’ensemble des statuts (PUPH, MCUPH, Assistant et CCA, internes et ingénieurs). Les objectifs des formations, le profil des apprenants, les résultats des évaluations pré- et post-formation ainsi que ceux des questionnaires de satisfaction seront présentés.


Cécile ROUZIER, Marie-Pierre BUISINE, Nadège CALMELS, Morgane PLUTINO, Leclerc JULIE, Martin FIGEAC, Emilie AIT YAHYA, Jean MULLER, Olivier QUENEZ, Antony LE BECHEC, Frédéric TRAN MAU-THEM, Amélie PITON, François LECOQUIERRE, Gael NICOLAS, Eulalie LASSEAUX, Pierre BLANC, Samira SAADI, Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Jean-François BENOIST, Pascale RICHARD, Juliette NECTOUX, Guillaume SARRABAY, Jérôme BOULIGAND, Lisa GOLMARD, Edwige KASPER, Ludovic LACROIX, Emmanuel KHALIFA, Etienne ROULEAU, Damien VASSEUR, Nicolas SALLÉ, Jennifer CHATILLON, Claude HOUDAYER, Christophe PHILIPPE, Pascale SAUGIER-VEBER, Nicolas SEVENET (Bordeaux)
Galerie Sud
Jeudi 03 février
10:00

"Jeudi 03 f\u00e9vrier"

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KF3
10:00 - 11:00

Session 3 - Posters affichés en présence des auteurs

10:00 - 11:00 #27891 - P003 BAP1 : un gène de prédisposition aux cancers impliqué dans un trouble du neurodéveloppement.
BAP1 : un gène de prédisposition aux cancers impliqué dans un trouble du neurodéveloppement.

Contexte : BAP1 (BRCA1-Associated Protein 1) est un gène suppresseur de tumeur. A l’état constitutionnel, des variants avec perte de fonction prédisposent à un syndrome tumoral (mélanome et cancer du rein).

Méthodes : Grâce à une collaboration internationale, nous avons recruté 11 individus atteints d’un trouble du neurodéveloppement, porteurs d’un variant hétérozygote faux-sens de novo de BAP1, probablement pathogène et affectant le domaine catalytique de la protéine dans 10/11 cas. A partir de lymphocytes T d’individus atteints, nous avons évalué l'impact des variants sur la stabilité et l'activité déubiquitinase de BAP1, en testant la restauration par transfection de constructions ADNc sauvages et mutantes de BAP1. Des analyses par CHiP-Seq des cellules mononucléées sanguines ont permis de déterminer l’impact épigénétique des variants.

Résultats : L'analyse fonctionnelle a révélé que les variants faux-sens de BAP1 localisés dans le domaine catalytique altèrent la déubiquitination de l’histone H2A dans le modèle cellulaire et dans les cellules T isolées des enfants atteints, suggérant ainsi une perte de fonction de BAP1. L’analyse par ChIP-seq de l'acétylation de l'histone H3 K27 a indiqué que les variants de BAP1 induisent des modifications de l'état de la chromatine à l'échelle du génome, avec un enrichissement en gènes appartenant au système ubiquitine-protéasome.

Conclusions : Ces résultats permettent de définir un nouveau syndrome en lien avec des variants faux-sens de BAP1. Ces variants modifient le remodelage de la chromatine par une ubiquitination anormale des histones et entraînent une probable dérégulation transcriptionnelle de nombreux gènes du développement. BAP1 fait désormais partie des rares exemples de gènes dont différents variants peuvent entraîner à l’état constitutionnel soit un trouble du développement, soit une prédisposition tumorale.


Sébastien KÜRY (NANTES), Frédéric EBSTEIN, Alice MOLLE, Thomas BESNARD, Ming-Kang LEE, Virginie VIGNARD, Tiphaine HERY, Mathilde NIZON, Grazia M.s. MANCINI, Jacques C. GILTAY, Benjamin COGNE, Kirsty MC WALTER, Wallid DEB, Hagar MOR SHAKED, Hong LI, Cathy STEVENS, Jonathan A. BERNSTEIN, Eliana KOVITCH, Vandana SHASHI, Kelly SCHOCH, Diseases Network UNDIAGNOSED, Richard H. VAN JAARSVELD, Anna C.e. HURST, Emílie VYHNALKOVA, Lukas RYBA, Capucine DELNATTE, Dominique BONNEAU, Annick TOUTAIN, Jill A. ROSENFELD, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Sylve ODENT, Frédéric LAUMONNIER, Seth I. BERGER, Ann C.m. SMITH, Marc-Henri STERN, Consortium BAP1, Richard REDON, Elke KRÜGER, Raphaël MARGUERON, Stéphane BEZIEAU, Jeremie POSCHMANN, Bertrand ISIDOR
10:00 - 11:00 #27988 - P008 Intérêt du séquençage d’exome dans les troubles spécifiques du langage et des apprentissages non syndromique : Une Etude Pilote.
Intérêt du séquençage d’exome dans les troubles spécifiques du langage et des apprentissages non syndromique : Une Etude Pilote.

Introduction

Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA) touchent environ 5 à 10 % des enfants en âge scolaire, soit un à 2 enfant par classe (source : site du ministère de la santé et des solidarités). Ils correspondent à une atteinte d’une fonction cognitive spécifiques et sont divisés en 5 catégories : la dyslexie, la dysphasie, la dyspraxie, la dyscalculie et le TDAH (DSM-5). De réelles avancées de diagnostics cliniques et de prise en charge ont eu lieu ces dernières années grâce à une meilleure description de ces troubles dans le DSM-5 et l’avènement des prises en charge rééducationnelles (neuropsychologie, orthophonie, ergothérapie, orthoptie, etc).

En France, en l’absence de diagnostic syndromique évident, une Analyse Chromosomique sur Puce à ADN (ACPA) peut être proposée, plus ou moins associé chez les filles à la recherche d’un syndrome de l’X fragile. Néanmoins, les exemples de gènes décrits dans la DI et également décrits chez des patients avec TSLA se multiplient. Quelques équipes internationales ont proposé une analyse d’exome chez les enfants ou adultes présentant des TSLA sévères, et identifient un certain pourcentage de patients avec une maladie monogénique, dans des formes familiales ou sporadique.

Matériel et Méthodes

Dans ce contexte, nous avons initié un projet pilote dans le cadre du soin, visant à proposer une analyse d’exome chez les enfants ou adultes adressés en consultation de génétique pour bilan de TSLA sévères bien documentés. Une approche en trio est proposée pour les cas sporadiques et une approche d’apparentés distants pour les cas familiaux.

Résultats

A ce jour, 40 patients ont été inclus, 26 cas sporadiques, 14 formes familiales. Tous les patients présentent une atteinte multidys, à l’exception de 4, qui présentent un TSLA simple. 20 patients présentent également un trouble déficit de l’attention avec hyperactivité. Parmi les 25 patients analysés, des variations probablement pathogènes ont été identifiées chez 2 patients (gène CDK13 et SMARCC2) et des variations de signification inconnue dans des gènes d’intérêt ont été identifiés chez 9 patients (CACNA1E, SCN8A, SMC3, HCN1, CREBBP, HIVEP2, MED12, JMJD1C, CLIC2, TRAPP et GRIN2B).  Un bilan neuropsychologique est proposé au parent porteur de la variation candidate le cas échéant en l’absence de phénotype de TSLA sévère à l’interrogatoire, pour aider à la classification des variations.

Discussion

Les gènes identifiés sont des gènes d’expression cérébrale mais impliqués dans des phénotypes habituellement plus sévères, en faveur d’un élargissement du spectre phénotypique, ou des gènes non OMIM morbide. Ces résultats préliminaires suggèrent également un taux diagnostic supérieur chez les patients multidys ou présentant des troubles du comportement associés. L’augmentation du nombre de patients étudiés pourra permettre d’affiner ces résultats, et de déterminer la place à donner au séquençage de l’exome dans les TSLA.


Eléonore VIORA-DUPONT (Dijon), Julian DELANNE, Aurore GARDE, Sophie NAMBOT, Estelle COLIN, Marie BOURNEZ, Céline BERNARD, Marie-Laure HUMBERT, Anne-Sophie BRIFFAUT, Patrick CALLIER, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Nathalie MARLE, Fréderic TRAN-MAU-THEM  , Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Hana SAFRAOU, Antonio VITOBELLO, Ange-Line BRUEL, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE
10:00 - 11:00 #28364 - P013 Des mutations de PQBP1 dérégulent l'expression d'un autre gène de déficience intellectuelle liée à l'X, UPF3B.
Des mutations de PQBP1 dérégulent l'expression d'un autre gène de déficience intellectuelle liée à l'X, UPF3B.

Des mutations du gène PQBP1 (Polyglutamine-binding protein 1) sont responsables d’une forme de déficience intellectuelle (DI) liée à l'X, le syndrome de Renpenning. PQBP1 code une protéine impliquée dans la régulation de l’expression des gènes au niveau transcriptionnel et post-transcriptionnel. Pour étudier les conséquences des mutations dans PQBP1, nous avons réalisé des études transcriptomiques dans 1) des lignées cellulaires lymphoblastoïdes (LCL) de patients portant des variants pathogènes de PQBP1 et 2) dans des cellules souches neurales humaines (hNSC) où PQBP1 a été inactivé (knock-down, KD) avec un siRNA. Ceci a conduit à l'identification d'une centaine de gènes dont l'expression est dérégulée. En particulier, nous avons identifié une augmentation de l'expression d'une isoforme non canonique d'un autre gène de DI lié à l'X, UPF3B_S. 

UPF3B joue un rôle crucial au cours du développement du cerveau et est un acteur important du système NMD (Nonsense mRNA Mediated Decay). Afin d'étudier le rôle de l’isoforme UPF3B_S, actuellement inconnu, nous avons comparé son interactome protéique et celui de l’isoforme UPF3B_S. Nous avons confirmé que, si UPF3B_S interagit toujours avec les complexes exon-jonction (EJC), elle n'interagit pas avec les autres protéines du NMD (UPF2 et UPF1), ce qui pourrait suggérer en effet dominant négatif de cette isoforme. Cependant, aucune diminution notable du système NMD n'a été observée dans les LCL du patient ou dans les cellules KD pour PQBP1. Le rôle d’UPF3B_S reste inconnu mais nous avons identifié plusieurs interacteurs protéiques spécifiques à cette isoforme, dont certains impliqués dans la réponse immunitaire.

En parallèle, nous avons utilisé l'augmentation de l'ARNm d’UPF3B_S comme marqueur moléculaire pour tester la pathogénicité des variants de signification inconnue identifiés dans PQBP1 chez des individus avec DI. Nous avons pu confirmer cette augmentation d’expression dans les LCL d’autres patients porteurs de variants pathogènes et mis au point des études de complémentation dans des cellules HeLa en surexprimant l'ADNc de PQBP1 sauvage ou muté. Ces approches nous ont permis d’étudier l’effet d’une dizaine de variants faux-sens de signification inconnue. Enfin, nous avons validé que cette augmentation pouvait être mise en évidence directement sur un prélèvement sanguin (Paxgene). Nous avons montré que ces trois approches étaient efficaces pour tester l'effet des variants, du moins pour les variants situés sur le côté C-terminal de la protéine, la dernière étant plus compatible avec une pratique diagnostique en milieu hospitalier.

 

En conclusion, nos travaux, étudiant comment une perte de fonction de PQBP1 peut affecter l'expression des gènes, et en particulier l'isoforme UPF3B_S, nous renseigne sur les mécanismes pathologiques impliqués dans le syndrome de Renpenning mais permet également de proposer un test fonctionnel pour les variants de signification inconnue identifiés dans PQBP1.


Jeremie COURRAUD, Camille ENGEL, Nathalie DROUOT, Angélique QUARTIER, Ursula HOUESSOU, Arthur SORLIN, Elise BOUCHER, Lionel VAN MALDERGEM, Patrick EDERY, Massimiliano ROSSI, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Vera KALSCHEUER, Jean-Louis MANDEL, Amélie PITON (Strasbourg)
10:00 - 11:00 #28713 - P018 Huit nouveaux cas de patientes présentant un variant pathogène de novo dans le gène ARX et revue de la littérature du phénotype des femmes hétérozygotes.
Huit nouveaux cas de patientes présentant un variant pathogène de novo dans le gène ARX et revue de la littérature du phénotype des femmes hétérozygotes.

Le facteur de transcription ARX (Aristaless-Related Homeobox) joue un rôle fondamental dans le développement cérébral. Le phénotype des hommes hémizygotes porteurs de variants pathogènes dans ce gène est bien connu : tous présentent une déficience intellectuelle (DI) et/ou une encéphalopathie épileptique, associée ou non à des malformations cérébrales (anomalies du corps calleux, troubles de la gyration). Les femmes hétérozygotes sont asymptomatiques dans la grande majorité des cas. Cependant, dans les formes familiales, certaines femmes conductrices ont été rapportées avec une DI et/ou une agénésie du corps calleux (ACC). De plus, 7 cas sporadiques de patientes avec des troubles du neuro-développement ont été rapportés dans la littérature avec un variant pathogène de novo du gène ARX.

Afin de préciser le phénotype des femmes présentant une mutation pathogène du gène ARX (à l’exclusion des expansions des chaînes polyA), nous avons collecté les données cliniques et génétiques de 8 nouvelles patientes dont le variant ARX est survenu de novo, et avons fait une revue de la littérature des 63 cas féminins déjà rapportés (56 cas familiaux et 7 cas de novo). 

Parmi ces 8 patientes, 5/8 (62,5%) présentaient une encéphalopathie épileptique, tandis que les 3 autres avaient une déficience intellectuelle et/ou une épilepsie. Toutes présentaient une ACC. 

Ces résultats sont comparables aux 7 patientes de la littérature porteuses de variants ARX de survenue de novo, dont 6/7 présentent une encéphalopathie épileptique. Une seule a simplement des difficultés d’apprentissage. Une imagerie est disponible pour 6 des 7 patientes et  4/6 présentent une ACC. 

Concernant les cas familiaux rapportés dans la littérature, 41/56 (73%) femmes sont asymptomatiques, parmi lesquelles 33% ont une ACC isolée. 12/56 (21%) présentent une déficience intellectuelle, associée à une épilepsie dans 54,5 % des cas et /ou une ACC dans 80% des cas. 3 cas sur les 56 (5,4%) présentent une encéphalopathie épileptique sévère. 

Les variants pathogènes des cas survenus de novo sont des faux-sens localisés dans l'homéodomaine, ou des variants tronquants, ce qui est également le cas pour les cas familiaux les plus sévères.

 

Cette étude permet (i) de confirmer l'existence d'un phénotype sévère d'encéphalopathie épileptique chez les femmes porteuses d’un variant pathogène du gène ARX, (ii) de préciser la fréquence de la DI chez les femmes conductrices (iii)  et de souligner l’importance de l’étude de ce gène devant une ACC, associée ou non à des troubles du neuro-développement.


Mathilde GRAS (Paris), Solveig HEIDE, Cyril MIGNOT, Sandra WHALEN, Boris KEREN, Anna JANSEN, Kathelijn KEYMOLEN, Katrien STOUFFS, Mélanie JENNESSON, Céline POIRSIER, Gaetan LESCA, Mathieu MILH, Perrine CHARLES, Delphine HERON
10:00 - 11:00 #27937 - P023 Délimitation du phénotype épileptique et neurodéveloppemental des patients porteurs de variants constitutionnels pathogènes du gène RORB.
P023 Délimitation du phénotype épileptique et neurodéveloppemental des patients porteurs de variants constitutionnels pathogènes du gène RORB.

Contexte : RORB code pour un facteur de transcription dont le ligand est inconnu. Son expression est limitée au système nerveux central. Des études menées sur des modèles murins ont montré l’importance du gène RORB dans le système nerveux. Les premiers patients décrits présentaient une microdélétion 9q21.13 comprenant RORB avec un tableau clinique associant un retard du développement et une épilepsie fréquente. Deux autres publications ont rapporté des patients porteurs d'autres types de variants pathogènes du gène RORB avec une description du phénotype incluant une déficience intellectuelle et une épilepsie comme trait commun. Notre objectif est de délimiter le type de crises, les syndromes épileptiques et le profil neurocognitif d’une cohorte de patients porteurs de variants de RORB.

Méthodes : Un appel à collaboration internationale nous a permis d’analyser les phénotypes détaillés (description des crises, EEG, IRM) et les génotypes de 30 patients.

Résultats : 30 patients ont été inclus (15 patients masculins, âge médian : 9,5 ans (1an-21 ans)). Les différents variants de RORB comprenaient 4 microdélétions, 9 variants non-sens (frameshift and nonsense), 2 variants d'épissage, 2 variants délétions dans la trame (inframe) et 10 variants faux-sens. Les variants de RORB étaient de novo chez 15 patients (50%) et étaient hérités chez 9 patients (par la mère pour 4 patients et par le père pour 5 patients). Le mode de transmission était inconnu pour 6 patients.

Des crises d’épilepsie ont été rapportées chez 26/30 (87%) patients, avec un âge médian au début de l'épilepsie de 3 ans (4 mois-12 ans). Le syndrome épileptique le plus fréquent était l'épilepsie-absence, incluant l'épilepsie absence de l’enfant (n=6), l'épilepsie absence de l’adolescent (n=1), l'épilepsie absence à début précoce (n=4), l'épilepsie absences avec myoclonies (n=3), les myoclonies palpébrales avec absence (n=4). Un patient présentait une épilepsie myoclonique, deux autres patients avaient une épilepsie focale, et un dernier seulement de rares crises fébriles. Trois individus présentaient une épilepsie généralisée combinant plusieurs types de crises dont des crises toniques, et un patient présentait des pointes-ondes continues du sommeil. Une déficience intellectuelle a été décrite chez 25 des 30 patients (83%), étant légère chez 13 patients, modérée chez 10 patients, et sévère chez 2 patients.

Conclusion : Le phénotype des patients porteurs du variant RORB est caractérisé par des syndromes épileptiques généralisés, avec comme principale type de crises des absences, associé à une déficience intellectuelle légère à modérée. Étant donné le niveau d'expression élevé de RORB dans les réseaux thalamo-corticaux, les variants pathogènes de RORB pourraient altérer les états oscillatoires, favorisant la survenue des absences. Des études fonctionnels sont en cours pour tester les conséquences de certains variants dans des neurones en culture.


Zeynep GOKCE-SAMAR, Annalisa VETRO, Julitta DE BELLESCIZE, Damien SANLAVILLE, Tiziana PISANO, Christian KORFF, Joël FLUSS, Carla MARINI, Blanca MERCEDES ALVAREZ, Nicolas CHATRON, Sanmati CUDDAPAH, François LECOQUIERRE, Anne-Marie GUERROT, Axel LEBAS, Hervé TESTARD, Katherine HELBIG, Alexis ARZIMANOGLOU, Audrey LABALME, Anna RUIZ, Adeline NGOH, Manju KURIAN, Pascal JOSET, Katharina STEINDL, Noemie PENAUD, Georgia RAMANTANI, Martin KRENN, Lucia GERSTL, Silvia VIEKER, Dana CRAIU, Manuela PENDZIWIAT, Chad HALDEMAN-ENGLERT, Ilya KANIVETS, Irina ROMANOVA, Deepa RAJAN, Jill Anne MOKRY, Au MARGARET, Elisabetta CESARONI, Pia ZACHER, Sonja NEUSER, Maximilian RADTKE, Sigrid TINSCHERT, Ines MOHNKE, Tobias BARTOLOMAEUS, Konrad PLATZNER, Chiara KLOECKNER, Rami ABOU JAMRA, Ingo HELBIG, Julien COURCHET, Sébastien KÜRY, Renzo GUERRINI, Gaetan LESCA (Lyon)
10:00 - 11:00 #28267 - P028 Approche intégrative pour la caractérisation de Variants de Signification Inconnue dans le gène DYRK1A et conséquence de son inactivation dans un modèle de précurseurs neuronaux humains.
P028 Approche intégrative pour la caractérisation de Variants de Signification Inconnue dans le gène DYRK1A et conséquence de son inactivation dans un modèle de précurseurs neuronaux humains.

La déficience intellectuelle (DI) est un trouble neurodéveloppemental avec une contribution génétique importante, caractérisé par une grande hétérogénéité génétique. Si l'avènement du séquençage haut-débit a révolutionné l'identification de variants dans la DI, leur interprétation est devenue un enjeu majeur, notamment pour les variants faux-sens qui restent à l’heure actuelle classés comme Variants de Signification Inconnue (VSI). La mise au point de tests fonctionnels visant à tester l’effet des VSI est donc essentiel, et permet d'une part de rendre un diagnostic aux familles concernées mais également de mieux caractériser la fonction des protéines impliquées dans la DI. Nous illustrons cette question en présentant ici une approche intégrative pour reclasser les VSI dans le gène DYRK1A. Le syndrome DYRK1A est une des formes de DI les plus fréquentes (0,5% des patients DI) et inclue entre autres une microcéphalie, un retard de langage ainsi qu’une dysmorphie faciale. DYRK1A code pour une kinase à double spécificité Tyrosine et Serine/Thréonine impliquée dans de nombreux processus cellulaires. Nous avons dans un premier temps mis au point une approche intégrative composée d’un score clinique spécifique du syndrome DYRK1A, d’une signature de méthylation de l’ADN ainsi que de différents tests fonctionnels in vitro permettant d’évaluer l’impact des variants sur la stabilité, la localisation cellulaire ainsi que l’activité kinase de DYRK1A. Cette approche nous a permis de reclasser une douzaine de VSI et de mettre en évidence un potentiel variant gain de fonction dans DYRK1A (la totalité des mutations rapportées jusqu’à présent étant des perte-de-fonction). Pour mieux comprendre les conséquences des mutations perte-de-fonction, nous avons inactivé DYRK1A dans un modèle de précurseurs neuronaux humains (hNSC). Après avoir établi l’interactome de DYRK1A dans ces cellules et identifié de nouveaux partenaires protéiques, nous avons caractérisé les gènes dont l’expression était altérée après une inactivation de DYRK1A. Parmi les gènes cibles identifiés, nous avons pu observer un enrichissement en protéines transmembranaires ou composantes de la matrice extracellulaire, et en protéines impliquées dans la régulation du cycle cellulaire. De plus, nous avons pu mettre en évidence qu’une inactivation de DYRK1A entrainait une diminution de la prolifération des précurseurs neuronaux ainsi qu’une baisse d’expression de la protéine P21, un acteur important du cycle cellulaire, et une diminution de l’activation des protéines de la voie des MAP kinases ERK1/2.

En conclusion, notre étude a permis non seulement de mettre en place un pipeline permettant de caractériser l’effet de n’importe quel VSI identifié dans DYRK1A, mais également de caractériser les conséquences de ces mutations dans un modèle de précurseurs neuronaux en culture, permettant de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques impliqués dans le syndrome DYRK1A.


Jérémie COURRAUD (STRASBOURG), Eric CHATER-DIEHL, Benjamin DURAND, Marie VINCENT, Imène BOUGELBÈNE, Nathalie DROUOT, Maria MUNIZ MORENO, Angélique QUARTIER, Geneticists And Clinicians FRENCH AND DANISH MOLECULAR GENETICISTS AND CLINIC, Alexandra BENCHOUA, Yann HERAULT, Julie THOMPSON, Marjolaine WILLEMS, Rosanna WEKSBERG, Amélie PITON
10:00 - 11:00 #28416 - P033 Première description d’angiopathie amyloïde cérébrale à début précoce et maladie d'Alzheimer liées à une triplication du locus APP.
P033 Première description d’angiopathie amyloïde cérébrale à début précoce et maladie d'Alzheimer liées à une triplication du locus APP.

Le gène APP (Amyloid-β precursor protein, 21q21.3) code pour le précurseur du peptide Amyloide β (Aβ), dont l’agrégation dans le parenchyme cérébral entraine une maladie d’Alzheimer (MA) et l’agrégation dans les vaisseaux corticaux et lepto-méningés entraine une angiopathie amyloïde cérébrale (AAC), à l’origine de saignements intracérébraux. MA et AAC sont souvent associées dans les formes sporadiques comme monogéniques de MA et/ou AAC. Les duplications du locus APP sont responsables d’AAC et/ou MA à début précoce ( < 65 ans). Ces CNV impliquent toujours APP en entier, avec ou sans les gènes voisins, et sont associés à des taux sanguins d'ARN messager d’APP environ 1,5 fois plus élevés que ceux des témoins. Chez les porteurs d’une duplication d’APP, la taille et le contenu génique du CNV n’est pas directement corrélé à la clinique. Cependant, les patients atteints de trisomie 21, qui présentent classiquement une MA précoce, développent moins fréquemment des hématomes cérébraux, suggérant la présence de mécanismes protecteurs. Nous rapportons ici la première triplication du locus APP et discutons de son impact.

Le cas index est un homme de 41 ans adressé pour l'évaluation d'un déclin cognitif progressif (MMSE 18/30). L'IRM cérébrale et les biomarqueurs du liquide cérébro-spinal étaient évocateur d’une MA avec AAC. Son père est décédé à l'âge de 48 ans d’un hématome cérébral dans un contexte de CAA évoluant depuis ses 37 ans et de déclin cognitif progressif évoquant une MA. L’analyse par QMPSF a révélé 4 copies du gène APP chez le cas index. Sa mère, 68 ans, non affectée, était porteuse de 2 copies du gène, suggérant un génotype 3 + 1 chez le patient et son père, génotype confirmé par FISH métaphasique. En aCGH (Agilent 180K), la triplication 21q21.3 de 506 kb (chr21:27,156,233-27,662,338;hg19) était restreinte au gène APP. Les niveaux d'ARNm sanguin d’APP du cas index, évalués par RT-ddPCR, étaient doublés par rapport aux sujets contrôles (N=10) et supérieur à la moyenne des porteurs d’une duplication d’APP (N=9).

Il s'agit du premier cas de triplication du locus APP, provoquant un doublement du niveau d'ARNm d’APP, dans une famille présentant une MA avec AAC autosomique dominante, parmi les plus précoces et sévères comparé aux descriptions des porteurs de duplications. Cette observation suggère que le mécanisme décrit dans les duplications d’APP (augmentation de la production d’APP et, par conséquent, du peptide issu de son clivage, conduisant à des dépôts amyloidies précoces) est encore accentué par la présence d’une quatrième copie du gène. Ce type de sensibilité au dosage génique, illustré par une triplication conduisant à un phénotype proche, mais plus sévère, que de celui de la duplication correspondante, constitue un exemple relativement rare en génétique médicale, à l’instar des duplications/triplications du gène SNCA dans les synucléopathies.  


Kevin CASSINARI (Rouen), Lou GRANGEON, Stéphane ROUSSEAU, Bernard CROISILE, Maïté FORMAGLIO, Olivier MOREAUD, Jean BOUTONNAT, Nathalie LE MEUR, Manuele MINÉ, Thibault COSTE, Eva PIPIRAS, Elisabeth TOURNIER-LASSERVE, Anne ROVELET-LECRUX, Dominique CAMPION, David WALLON, Gaël NICOLAS
10:00 - 11:00 #28210 - P038 Quand une atteinte dominante cache une forme récessive.
P038 Quand une atteinte dominante cache une forme récessive.

Les épidermolyses bulleuses forment un groupe hétérogène de maladies génétiques caractérisées par une importante fragilité cutanéo-muqueuse : bulles, érosions…. La forme dystrophique, caractérisée par une anomalie quantitative ou qualitative du collagène 7, est transmise selon les modes dominant (EBDD) ou récessif (EBDR). Le phénotype est habituellement modéré dans les formes dominantes même si quelques rares cas ont été associés à des manifestations sévères.

Le cas index (CI), une petite fille âgée de 4 ans, née de parents non apparentés originaires de Tunisie, présente une EBD modérée révélée par une aplasie cutanée congénitale des membres inférieurs d’évolution rapidement favorable en quelques mois. Son père mentionne également des bulles des extrémités survenant aux frottements. Il a des ongles dystrophiques. L’ensemble suggère une EBDD. Le couple consulte dans le cadre d’une grossesse en cours.

Chez le cas index, le séquençage haut débit d’un panel de gènes a permis l’identification de deux variants dans le gène COL7A1, à l’état hétérozygote composite : c.6187C>T p.(Arg2063Trp) localisé dans l’exon 74 et hérité de la mère, et c.4011G>A p.(Pro1337Pro) dans l’exon 33 et hérité du père. Les deux variants sont pathogènes et décrits chez des patients atteints d’EBD dans une forme récessive (Hovnanian et al 1997 PMID Varki et al 2007 PMID 16971478). Ce résultat nous a conduit à reconsidérer le diagnostic d’EBD dominante dans cette famille.

Puisque la forme clinique d’EBD modérée du père du CI ne semblait en effet pas imputable au seul variant c.4011G>A, les explorations génétiques de cette famille ont été complétées par un séquençage haut débit de l’ensemble des exons du gène COL7A1 chez le père révélant  un second variant hétérozygote localisé en trans, c.87del p.(Thr30Profs*74), dans l’exon 2.  Ce variant n’est ni publié ni rapporté dans les bases de données de polymorphismes.  Selon la classification ACMG, le variant c.87del peut être considéré comme pathogène (PVS1 + PM2 + PM3 + PM4).

Ainsi, les résultats inattendus de l’analyse moléculaire ont conduit 1) à reconsidérer le mode de transmission de cette EBD modérée. Initialement autosomique dominante, la transmission est finalement autosomique récessive ; 2) à préciser le conseil génétique pour le couple : risque de 50% d’avoir un enfant atteint d’EBDR, la transmission du variant maternel c.6187C>T et du variant paternel c.87del étant associée à un risque de forme sévère.

Le diagnostic prénatal a permis d’identifier les variants c.6187C>T et c.4011G>A à l’état hétérozygote composite chez le fœtus suggérant une EBD modérée. La grossesse a été poursuivie et l’enfant, de sexe masculin, a présenté une forme d’EBDR plus modérée que celle du CI.

Cette observation montre l’intérêt majeur du séquençage haut débit en trio en cas de mode de transmission alternatif pour un même gène et souligne l’importance de la concertation clinico-biologique dans certaines situations.


Fabienne CHARBIT-HENRION (Paris), Adrienne ELMORJANI, Emilie AZOUGUENE, Alain HOVNANIAN, Christine BODEMER-SKANDALIS, Nathalia BELLON, Tania ATTIE-BITACH, Joana BENGOA, Smail HADJ-RABIA, Julie STEFFANN
10:00 - 11:00 #28799 - P043 Hétérogénéité clinique et moléculaire d’une cohorte française de sujets ayant un syndrome GACI (Generalized Arterial Calcification of Infancy).
P043 Hétérogénéité clinique et moléculaire d’une cohorte française de sujets ayant un syndrome GACI (Generalized Arterial Calcification of Infancy).

Le syndrome GACI (Generalized arterial calcification of infancy) est une maladie autosomique récessive rare caractérisée par l’association variable de calcifications artérielles et péri-articulaires et d’un rachitisme hypophosphatémique (RHP). S’il est généralement diagnostiqué en prénatal ou dans la première année de vie, il peut également être découvert plus tard voire à l’âge adulte. La majorité des nouveau-nés avec syndrome GACI décèdent précocement de complications cardiovasculaires. Les formes avec survie > à 6 mois voire révélées tardivement sont aujourd’hui mieux reconnues, et identifiées sur le plan moléculaire par une variation pathogène de ENPP1 (ecto-nucléotide pyrophosphatase/phosphodiesterase 1) ou ABCC6 (multidrug resistance-associated protein 6). Il existe en effet un chevauchement avec le pseudo-xanthome élastique (PXE associé à ABCC6) ayant élargi le spectre clinico-moléculaire de ce cadre syndromique. Nous rapportons 8 patients avec GACI associés à un variant pathogène de ENPP1, suivis actuellement dans notre filière de santé maladies rares OSCAR. Nous avons exclu de cette cohorte descriptive les patients décédés dans la première année de vie.

Le diagnostic a été porté entre l’âge de 3 semaines et 61 ans. Nous analysons les profils cardio-vasculaires, squelettiques, ORL, cutanés et leur retentissement fonctionnel. Les formes précoces (n=4) se manifestent initialement par des complications cardiovasculaires (n=3) liées aux calcifications étendues des artères de moyen et de gros calibre (n=4). Les formes tardives (n=4) sont révélées par un RHP résistant au traitement médical (avec des déformations sévères récidivantes malgré la chirurgie chez 2 d’entre eux). Tous ces patients « GACI survivants » présentent un RHP dans leur évolution(n=8), auquel s’associent de façon variable :  surdité (n= 5), HTA (n=6), néphrocalcinose (n=2), calcifications vasculaires (n=6), articulaire (n=4) ou viscérales (n=4), retard des acquisitions (n=2), stries angioïdes (n=2) et des anomalies dentaires (n=2). Les patients ont été traités par biphosphonates (n=6), anti hypertenseur (n=6 ), phosphore oral (n=7 ), un-alpha (n= 5), vitamine D (n=8), traitement anti-épileptique (n=1). De nombreuses calcifications vasculaires et viscérales ont régressé après un an, avec ou sans traitement par biphosphonates, ce qui suggère une évolution propre de la maladie après 1 an.

L’hétérogénéité des présentations appelle à évoquer précocément ce diagnostic devant des signes atypiques comme des calcifications articulaires ou viscérales, des stries angioïdes, ou un rachitisme hypophosphatémique non classique.

Seul un suivi prospectif longitudinal permettrait de mieux caractériser la correspondance génotype/phénotype/pronostic et d’évaluer le bénéfice des traitements conventionnels, pour optimiser la prise en charge au long cours et préparer l’avènement de thérapeutiques ciblées.


Alix BESANÇON (Paris), Fanny BAJOLLE, Alexandra DESDOITS, Marina CHARBIT, Mathilde CAILLIEZ, Myriam DAO, Claire GAY, Matthieu ROBERT, Stéphanie PANNIER, Valérie CORMIER-DAIRE, Dominique PRIÉ, Agnès LINGLART, Geneviève BAUJAT
10:00 - 11:00 #28657 - P048 Spectre mutationnel des gènes MYO7A et USH2A enrichi par l’analyse d’une cohorte de 235 patients atteints d’un syndrome de Usher.
P048 Spectre mutationnel des gènes MYO7A et USH2A enrichi par l’analyse d’une cohorte de 235 patients atteints d’un syndrome de Usher.

Le syndrome de Usher est un syndrome oculo-auditif rare de transmission autosomique récessive affectant environ 1 individu sur 30,000. Trois types sont décrits en fonction de la sévérité de l’atteinte auditive et de la rétinite pigmentaire, ainsi que de la présence ou non d’une aréflexie vestibulaire.

MYO7A et USH2A sont les 2 gènes les plus fréquemment impliqués respectivement dans le syndrome de Usher de type I (le plus sévère) et de type II (le plus fréquent).

 

Nous analysons l’ADN de patients référés au laboratoire, par séquençage Illumina via un panel « Neurosensoriel » qui inclut les 10 gènes responsables du syndrome de Usher. Notre approche détecte les SNVs (Single Nucleotide Variation), indels ainsi que les CNVs (Copy Number Variation). Des analyses complémentaires telle la QMPSF (Quantitative Multiplex PCR of Short Fluorescent fragments) sont utilisées pour valider la présence des CNVs. Si nécessaire, des analyses fonctionnelles de type minigène sont effectuées pour évaluer l’impact des variants sur l’épissage.

Nous présentons ici l’analyse d’une cohorte de 235 cas index atteints du syndrome d’Usher dont 74 présentent un génotype pathogène MYO7A et 161 présentent un génotype pathogène USH2A.

 

Sur les 470 allèles identifiés, 56 % sont uniques (85 MYO7A et 179 USH2A), ce qui souligne un nouvelle fois la forte hétérogénéité liée à ce syndrome. Parmi ces 470 allèles, 22 allèles MYO7A et 49 USH2A n’ont jamais été rapportés dans la littérature. Tous les types de variants (tronquants, faux-sens, altérant l’épissage, grands réarrangements) et toutes les combinaisons d’allèles sont retrouvés.

Par ailleurs, il est important de noter que les altérations de type faux sens représentent un fort pourcentage : 31,1% (46/148) pour MYO7A et 25,4% (82/322) pour USH2A.

Si le diagnostic moléculaire du syndrome de Usher est aujourd’hui facilement effectué par MPS (Massively Parallel Sequencing), il n’en reste pas moins délicat du fait de l’identification constante de nouveaux variants (dont la plupart resteront privés) et de la forte proportion de faux sens. Ces derniers nécessitent systématiquement des analyses in silico plus poussées rendant le diagnostic, le pronostic ainsi que le conseil génétique compliqués.

 

Notre cohorte illustre la grande variabilité des génotypes MYO7A et USH2A dans le syndrome de Usher, et souligne à la fois l’importance de poursuivre les investigations pour caractériser les nouveaux variants pathogènes ainsi que l’intérêt de décrire et de partager les nouveaux allèles, via, les bases de données Locus-spécifiques telles LOVD ou spécialisées comme ClinVar.

Enfin, nous discutons également une corrélation génotype-phénotype liée à ces gènes. Le partage et l’accessibilité aux différents génotypes pathogènes est indispensable pour appréhender les mécanismes de l’hétérogénéité phénotypique liée aux variants de ces gènes.


Luke MANSARD (Montpellier), David BAUX, Christel VACHÉ, Valérie FAUGÈRE, Corinne BAUDOIN, Julie BIANCHI, Catherine BLANCHET, Marjolaine WILLEMS, Isabelle MEUNIER, Vasiliki KALATZIS, Michel KOENIG, Anne-Françoise ROUX
10:00 - 11:00 #28082 - P058 Atteinte du tissu conjonctif et anomalies cardiovasculaires chez les patients atteints d’hétérotopie nodulaire périventriculaire liée au gène FLNA.
P058 Atteinte du tissu conjonctif et anomalies cardiovasculaires chez les patients atteints d’hétérotopie nodulaire périventriculaire liée au gène FLNA.

L’hétérotopie nodulaire périventriculaire de type 1 (PVNH1) est une maladie rare dominante liée à l’X, due à une perte de fonction du gène FLNA et l’épilepsie en est sa manifestation principale. Des atteintes cardiovasculaires (CV) et des anomalies du tissu conjonctif (CTD) peuvent s’y associer mais leurs fréquences et distributions sont mal connues.

L’objectif est d’évaluer les caractéristiques CV et CTD chez les patients présentant une perte de fonction confirmée du gène FLNA.

Une approche rétrospective systématisée portant sur 32 critères cliniques et paracliniques a été utilisée pour définir leur fréquence et leur distribution, au-delà du tableau neurologique. Nous avons évalué les présentations cliniques des patients présentant au moins un signe CV ou CTD, à partir de trois cohortes indépendantes : 10 patients du Centre de Référence des Maladies Vasculaires Rares, 23 patients du laboratoire national de diagnostic de référence pour les filaminopathies-A, et 59 patients issus de notre revue de la littérature.

La présence d’une hétérotopie nodulaire périventriculaire était confirmée chez 95% (n= 87/92) et n’a pas pu être recherchée chez 4 patients.  La moitié des patients ne présentaient pas de symptôme neurologique. 3/4 avaient une présentation syndromique (CV et/ou CTD). Les anomalies CV se distribuaient, en anévrismes ou dilation aortiques pour ¾ des patients, persistance du canal artériel pour 1/3 et communications interventriculaire et interauriculaire pour 1/3. Les anomalies CTD touchaient 3/4 des patients dont 67% d’hyperlaxité articulaire et 40% d’hyperélasticité cutanée.

Aucune relation génotype/phénotype n’a pu être mise en évidence, mais un enrichissement de variations faux-sens dans le domaine CH1 de la protéine a été identifié.

Notre étude confirme que les anomalies CV et CTD sont fréquentes et associées chez les patients PVNH1 et que l’atteinte neurologique n’est pas systématiquement présente. Ces atteintes CTD et/ou CV devraient être recherchées devant toute PVNH1, en raison de la prévalence et de la gravité de la maladie aortique dans cette affection. Par ailleurs, devant un tableau clinique d’aortopathie syndromique nous proposons que l'analyse moléculaire du FLNA soit réalisée même en l'absence d’épilepsie ou autre signe neurologique. Une IRM cérébrale pourrait être réalisée pour étayer l’hypothèse de PVNH1 notamment en cas de variant de signification incertaine dans FLNA. Enfin, malgré l'hérédité dominante liée à l'X, nos données suggèrent qu’un phénotype évocateur chez un patient masculin ne devrait pas exclure cette hypothèse diagnostique.


Clarisse BILLON (Paris), Salma ADHAM, Natalia HERNANDEZ POBLETE, Anne LEGRAND, Michael FRANK, Laurent CHICHE, Stéphane ZUILY, Karelle BENISTAN, Laurent SAVALE, Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOUI, Anne-Claire BREHIN, Laurence BAL, Tiffany BUSA, Mélanie FRADIN, Chloé QUELIN, Bertrand CHESNEAU, Denis WAHL, Patricia FERGELOT, Cyril GOIZET, Tristan MIRAULT, Xavier JEUNEMAITRE, Juliette ALBUISSON
10:00 - 11:00 #28659 - P063 Rôle majeur de la testostérone dans la survenue de rupture aortique spontanée dans un modèle souris de syndrome d’Ehlers-Danlos vasculaire.
P063 Rôle majeur de la testostérone dans la survenue de rupture aortique spontanée dans un modèle souris de syndrome d’Ehlers-Danlos vasculaire.

Rationale: Vascular Ehlers-Danlos syndrome (vEDS) is a rare autosomal dominant inherited connective tissue disorder characterized by spontaneous arterial ruptures, usually occurring in young adulthood. A phenotypic heterogeneity has been described, partly explained by the type of variant in the causal COL3A1 gene. Notably, a higher mortality rate is suspected in young affected men, suggesting the influence of sex hormones. Several Col3a1 knock-in mouse models have shown a lower survival rate in males caused by aortic rupture.

Objectives: Investigation of the effect of castration or the addition of testosterone on the occurrence of aortic rupture in our Col3a1+/G182R mouse model.

Methods: The survival and the aortic structure in Col3a1+/G182R knock-in male or female mice with or without castration ± hormone substitution were assessed. Transcriptomic analyses of aortic tissue were performed in Col3a1+/G182R and wild type (WT) males or females using Gene set enrichment analysis (GSEA).

Results: Early orchidectomy (orx) at 5 weeks of age in Col3a1+/G182R male mice improved the survival rate at 16 weeks compared to sham-operated controls (89% vs 67%, p=0.08) whereas ovariectomy (ovx) in Col3a1+/G182R female did not modify it (96% vs 89%, ns). Subcutaneous administration of angiotensin II (Ang II) (0.5 mg/kg/min) considerably worsened the survival rate in Col3a1+/G182R sham-operated male (0% survival rate at 10 days) but mortality was delayed and less severe in orx male mice (27% at 14 days). Ovx did not influence the Ang II – induced mortality rate, suggesting a specific effect of testosterone. Indeed, subcutaneous administration of testosterone in Col3a1+/G182R ovx female mice significantly worsened the survival at 16 weeks (52% vs 96%, p=0.0006). Aortic diameter of Col3a1+/G182R female mice was smaller than that of Col3a1+/G182R male mice, but the collagen content was similar in both sexes and not influenced by castration on this short-term period. Aortic transcriptomic analysis showed 131 differentially-expressed genes (DEG) between Col3a1+/G182R and WT male mice, among them 17 genes expressed in the endothelium and 7 related to the endothelin-1 and nitric oxide pathway. The same comparison in female mice retrieved the upregulation of 21 DEG belonging to the extracellular matrix (ECM) network, among them Fbn1 encoding fibrillin, Col1a1 and Col1a2 encoding the most abundant fibrillar collagen in the arterial wall. GSEA analyses confirmed the upregulation of the endothelin-1 and nitric oxide pathway in males and the remodeling of ECM in females.

Conclusion: This study confirms the implication of testosterone in causing arterial fragility in this vEDS mouse model with a complex mechanism of DEG suggesting an important role of the endothelium in the pathophysiology of the disease.


Anne LEGRAND (PARIS), Charline GUERY, Irmine LOISEL-FERREIRA, Coralie FONTAINE, Frank GITON, Salma ADHAM, Tristan MIRAULT, Eric CLAUSER, Xavier JEUNEMAITRE
10:00 - 11:00 #28000 - P068 Troubles des fonctions exécutives et symptomatologie anxio-dépressive chez les enfants et adolescents atteints de cytopathies mitochondriales.
P068 Troubles des fonctions exécutives et symptomatologie anxio-dépressive chez les enfants et adolescents atteints de cytopathies mitochondriales.

Les cytopathies mitochondriales regroupent une grande variété de pathologies dont le dénominateur commun est un déficit de la chaîne respiratoire mitochondriale. Les troubles neurologiques entrainés par ces déficits énergétiques sont bien connus mais il existe peu de description des troubles psychiatriques qu’ils entraînent.

Les troubles les plus fréquemment rapportés dans les cytopathies mitochondriales sont des troubles dépressifs, anxieux, bipolaires et psychotiques. Ces symptômes psychiatriques précèdent parfois de plus de 10 ans le diagnostic de la pathologie mitochondriale suggérant que les symptômes psychiatriques pourraient apparaitre précocement. Les objectifs de l’étude étaient de décrire les troubles psychiatriques et neuropsychologiques ainsi que la qualité de vie d’enfants atteints de cytopathies mitochondriales.

Matériel et méthodes : une cohorte de 12 enfants a été recrutée prospectivement entre février 2019 et février 2020 dans le Centre de Références des Pathologies Mitochondriales d’Angers (France). Les participants ont bénéficié d’une évaluation psychiatrique, avec entretien semi-structuré et passation d’échelles psychiatriques d’évaluation globale (BPRS : Brief Psychiatric Rating Scale et EGF : Evaluation Globale du Fonctionnement), de dépression (CDI : Children Depression Inventory), de troubles anxieux (RCMAS : Revised Children's Manifest Anxiety Scale), d’hyperactivité/inattention (échelle de Conners parents et enseignants) et de qualité de vie (PedsQL adapté à l’âge). Une évaluation neuropsychologique a également été réalisée avec test d’efficience intellectuelle (WISC-V) et un Inventaire comportemental des fonctions exécutives (BRIEF).

Résultats : Quatre enfants (33,3 %) avaient des symptômes dépressifs. Six enfants (50 %) ont signalé des symptômes d'anxiété lors de l'entretien psychiatrique et 3 enfants (25 %) souffraient effectivement d'anxiété selon l'échelle RCMAS. Par rapport aux autres enfants atteints de maladies chroniques, les individus de cette cohorte ont rapporté un score global de qualité de vie inférieur et des scores inférieurs dans les sous-échelles physiques et sociales. Concernant le profil neuropsychologique des enfants, le score moyen à la WISC-V dans notre cohorte était de 87,3± sd=25,3 [52 ;120]. Deux enfants, soit 20% des 10 enfants évalués avec cette échelle, avait un score de QI total situé dans la zone de déficience (QIT < 70).

Conclusion : Cette étude montre que les cytopathies mitochondriales peuvent entraîner des troubles psychiatriques ainsi que des dysfonctionnements neuropsychologiques chez les enfants et les adolescents dont le cerveau est en développement. Elle met en évidence la nécessité de réaliser des évaluations psychiatriques régulières dans cette population.


Elise RIQUIN, Thomas LE NERZÉ, Natwin PASQUINI, Magalie BARTH, Clément PROUTEAU, Estelle COLIN, Patrizia AMATI-BONNEAU, Vincent PROCACCIO, Patrick VAN BOGAERT, Philippe DUVERGER, Arnaud ROY, Dominique BONNEAU (Angers)
10:00 - 11:00 #28649 - P073 Forme précoce de déficit en MTHFR : une maladie traitable ? Influence du dépistage et du traitement précoce sur le devenir à long terme.
P073 Forme précoce de déficit en MTHFR : une maladie traitable ? Influence du dépistage et du traitement précoce sur le devenir à long terme.

MTHFR deficiency is a severe autosomal recessive inborn error of folate metabolism leading to hyperhomocysteinemia and low methionine due to the dysfunction of the remethylation pathway of homocysteine to methionine.

MTHFR deficiency can present at any age. The clinical course varies according to the age of onset: the early-onset presentations (neonatal period and early infancy [≤ 3 months]) and the non-early-onset presentations (late infancy or early childhood [from 3 months to 10 years] and adolescence or adulthood [ > 10 years]). Early-onset patients typically exhibit a life-threatening acute neurologic deterioration. However, data on these patients especially long-term outcomes are scarce. The aims of this study were 1) to study and describe the clinical and laboratory parameters of early-onset MTHFR-deficient patients (i.e. ≤ 3 months of age) and 2) to identify predictive factors of severe neurodevelopmental outcomes.

To this end, we conducted a retrospective multicentric international cohort study on patients with MTHFR deficiency. Characteristics of patients with early-onset MTHFR deficiency were described at time of diagnosis and at the last follow-up visit. Logistic regression analysis was used to identify predictive factors of severe neurodevelopmental outcome in a broader subset of patients with early and non-early-onset MTHFR deficiency.

The study cohort, recruited from 32 international metabolic centres, consisted of 64 patients including 32 with early-onset presentation. More than 70% of the early-onset MTHFR-deficient patients exhibited neurologic symptoms (including hypotonia, microcephaly, seizures) and feeding difficulties at time of diagnosis. Eyes issues (i.e. poor or absent eye contact) and respiratory failure were reported in 38% and 30% of patients respectively. Initial brain MRI abnormalities  included ventricle dilatation (67%), cortex atrophy (56%), external CSF spaces dilatation (56%) and myelination delay (44%). At the last follow-up visit (median follow-up time of 8.1 years), 76% of treated patients exhibited a severe neurodevelopmental outcome. Among the whole study population, pre-symptomatic diagnosis was independently associated with a significantly better neurodevelopmental outcome (adjusted OR 0.004, [0.002-0.232]). The analytic neurologic examination was normal for all of them at the last follow-up visit.

Paediatricians and geneticists need to be aware of this rare and severe but potentially treatable inborn error of metabolism. Treatment should be initiated as early as possible, before irreversible brain damage. This study provides a clear evidence for benefits of pre-symptomatic diagnosis and subsequent appropriate therapeutic management, highlighting the need for systematic newborn screening and family screening in high-risk families for MTHFR deficiency.


Mathilde YVERNEAU (Rennes), Stéphanie LEROUX, Apolline IMBARD, Florian GLEICH, Jean-François BENOIST, Léna DAMAJ, Manuel SCHIFF
10:00 - 11:00 #28543 - P078 Autoinflammation liée à l’haploinsuffisance A20 : identification et caractérisation fonctionnelle de nouveaux variants A20.
P078 Autoinflammation liée à l’haploinsuffisance A20 : identification et caractérisation fonctionnelle de nouveaux variants A20.

A20 est une enzyme d'édition de l'ubiquitine codée par le gène A20 (ou TNFAIP3, tumor necrosis factor a-induced portien 3). A travers son activité E3 ligase et déubiquitinase, A20 régule plusieurs substrats de la voie NF-kappaB, tels que RIP1, NEMO et TRAF6. La protéine A20 joue un rôle central dans la régulation de l'inflammation et de l'immunité en inhibant cette voie de signalisation. Les premières mutations d’A20 décrites en 2016 conduisaient à une haploinsuffisance, donnant ainsi le nom haploinsuffisance A20 (HA20) à cette maladie auto-inflammatoire (MAI) de transmission autosomique dominante. Le phénotype de HA20 est partiellement chevauchant avec celui de la maladie de Behçet mais se caractérise par un âge de début de maladie précoce ; il associe des accès récurrents de fièvre, des ulcères buccaux et génitaux, une atteinte gastro-intestinale avec diarrhée, des arthralgies ou polyarthrites et des uvéites antérieures bilatérales. Avec plus de 25 mutations tronquantes de A20 rapportées à ce jour, HA20 est une MAI monogénique fréquemment diagnostiquée. Cependant, la signification pathogénique des variations faux-sens de A20 a été peu étudiée est reste difficile à établir.

Dans cette étude, nous avons identifié chez six patients indépendants présentant une MAI, cinq nouvelles variations de A20 dont le retentissement fonctionnel a été évalué par des tests cellulaires in vitro : deux variations responsables d’un décalage de cadre de lecture et trois faux-sens. Les deux variations tronquantes c.716dup (p.Ala240Cysfs*14) et c.1504del (p.Arg502Glyfs*195), entraînent une haploinsuffisance due à une dégradation des transcrits A20 par non-sens mRNA decay. La variation faux-sens c.707T>C (p.Leu236Pro) (de classe 3 selon les recommandations de l’American College of Medical Genetics), est responsable d’une dégradation accrue de la protéine mutée (suivi de la stabilité de la protéine et de la dégradation par le protéasome). La baisse d’expression de la protéine A20-Leu236Pro a été par ailleurs confirmée dans les PBMCs provenant des patients. En plus du défaut d’expression, la protéine A20-Leu236Pro présente un défaut fonctionnel avec une moindre suppression de l'activité NF-kappaB que la protéine A20 normale. Quant aux deux autres variations faux-sens identifiées : c.464C>T (p.Thr155Met) et c.237C>G (p.Ser79Arg), de classe 3, elles n’étaient responsables d’aucune anomalie dans les tests in vitro utilisés (étude de l’expression de la protéine et de l’activité NF-kappaB).

Au total, cette étude souligne l’importance d’évaluer le retentissement fonctionnel des variations faux-sens identifiées dans le gène A20 chez les patients chez qui un diagnostic de HA20 est suspecté : les résultats de ces analyses conditionnent la prise en charge thérapeutique des patients et le conseil génétique.


Elma EL KHOURI (Paris), Camille LOUVRIER, Eman ASSRAWI, Alexandre NGUYEN, William PITERBOTH, Bruno COPIN, Florence DASTOT-LE MOAL, Sophie GEORGIN-LAVIALLE, Vanessa LEGUY-SEGUIN, Isabelle KONÉ-PAUT, Achille AOUBA, Sonia-Athina KARABINA, Serge AMSELEM, Irina GIURGEA
10:00 - 11:00 #27905 - P083 Agénésie du pancréas et holoprosencéphalie : un variant récurrent dans le gène CNOT1, description d’un cas fœtal.
P083 Agénésie du pancréas et holoprosencéphalie : un variant récurrent dans le gène CNOT1, description d’un cas fœtal.

Introduction : L’holoprosencéphalie (HPE) est une malformation cérébrale cliniquement et génétiquement hétérogène. Dans un cadre syndromique, elle peut être associée à diverses malformations fœtales, parfois non détectables lors des échographies de dépistage prénatal.

Méthodes : Nous rapportons le cas d’un fœtus porteur d’une HPE semi-lobaire diagnostiquée à l’échographie, pour lequel un examen fœtopathologique ainsi qu’un séquençage complet de l’exome en trio a été réalisé suite à une interruption médicale de grossesse.

Résultats-Discussion : L’autopsie fœtale a confirmé la malformation cérébrale de type HPE semi-lobaire et a de plus révélé une agénésie complète du pancréas. L’analyse de l’exome a mise en évidence le variant faux-sens c.1603C>T, p.(Arg535Cys) dans le gène CNOT1, apparu de novo chez le fœtus. Dans la littérature 5 enfants porteurs de ce même variant dans CNOT1 ont été décrits. Tous les patients présentaient une HPE et 4 sur les 5 patients décrits avaient une insuffisance pancréatique endo- et exocrine ou une agénésie du pancréas. Le gène CNOT1 code pour une sous-unité du complexe CCRN4-NOT, impliqué dans la dégradation post-transcriptionnelles des ARNm, et est exprimé au stade précoce du développement embryonnaire. En 2019, De Franco et al., suggèrent un effet précoce de ce variant sur la voie Sonic Hedgehog à l’origine d’une inhibition de la répression de SHH et d’un blocage de la différenciation des cellules pluripotentes en cellules pancréatiques.

Conclusion : Cette observation est la première description fœtale du phénotype associant HPE et anomalie du développement pancréatique lié au variant récurrent c.1603C>T, p.(Arg535Cys) dans CNOT1. L’agénésie pancréatique, difficilement détectable lors des échographies obstétricales, est cependant un élément diagnostique essentiel et conforte l’importance de l’examen fœtopathologique pour orienter les analyses génétiques.


Auriane COSPAIN (Rennes), Marie FAOUCHER, Aurélie CAUCHOIS, Wilfrid CARRE, Marie DE TAYRAC, Sylvie ODENT, Chloé QUELIN, Christèle DUBOURG
10:00 - 11:00 #28301 - P088 Etude épigénétique : une aide dans l’impasse du diagnostic du syndrome Kabuki.
P088 Etude épigénétique : une aide dans l’impasse du diagnostic du syndrome Kabuki.

Le syndrome Kabuki (SK) est une maladie génétique rare avec une prévalence de 1/32000 naissances mais qui est fréquente chez les fœtus avec malformation. Le diagnostic clinique du SK peut être difficile au cours de la première année de vie ou lorsque les caractéristiques dysmorphiques sont atypiques. L’identification de variants pathogènes de novo dans les 2 gènes connus du SK (KMT2D et KDM6A) représente alors une confirmation du diagnostic. Notre laboratoire propose ainsi une analyse moléculaire des gènes responsables du SK ainsi que d’autres gènes régulant la méthylation via une approche haut débit par panel de gènes cibles. Depuis sa mise en place, cette stratégie moléculaire a confirmé le diagnostic clinique du SK dans environ 70.7% des cas (29/41 patients SK), parmi lesquels 96,5% (28/29) présentent un variant de classe 4 ou 5 dans KMT2D et seulement 3,4% (1/29) dans KDM6A. Cependant, l’absence de confirmation moléculaire dans 29.3% des cas (12/41) soulève la question suivante : existe-t-il un variant non détecté par les techniques utilisées ou s’agit-il d’un autre gène ?

Récemment, des profils uniques de méthylation de l'ADN génomique de certains gènes ou épi-signatures ont été établis (Aref-Eshghi E, Am. J. Hum. Genet, 2020). Afin de répondre à la question posée, une étude du profil de méthylation de l’ADN des 11/12 patients « négatifs » pour ces 2 gènes a été réalisée, en collaboration avec le Dr Sadikovik via la plateforme EpiSign-CAN. Au préalable, une reprise minutieuse des données cliniques a permis un classement en 2 groupes : patients «SK typiques» (n=3) et «SK atypiques» (n=8). Les résultats montrent que seuls les patients «SK typiques» présentent une signature épigénétique similaire à celle préalablement établie lors de l’analyse des patients avec un variant KMT2D ou KDM6A, ce qui suggère un diagnostic différent pour les «SK atypiques».

La ré-analyse des données de séquençage des 3 patients «SK typiques» avec épisignature spécifique, à l’aide du pipeline bio-informatique MOBIDL (https://github.com/mobidic/MobiDL) plus performant pour la détection des indels et ensuite l’analyse des variations du nombre de copies, ont permis d’identifier 2 nouveaux variants KMT2D. Un variant tronquant, délétion de 20 nucléotides dans l’exon 34 : c.9962_9993del ; p.(Arg3321Hisfs*91)) et une délétion d’au moins une partie de l’exon 35. Ce résultat permet de confirmer le diagnostic du SK pour 2 patients sur 3. Une analyse moléculaire étendue aux régions introniques profondes et régulatrices pourrait aider à identifier le variant causal chez le troisième.

Compte tenu du faible effectif de notre étude, il serait intéressant de répliquer ce résultat sur un échantillon plus large, afin de pouvoir généraliser l’épisignature dans le SK. Une telle approche apporterait une aide précieuse et complémentaire au NGS, et permettrait la sortie de l’impasse diagnostique pour les patients SK et probablement aussi pour des patients atteints d’autres chromatinopathies.


Nathalie PALLARES-RUIZ (Montpellier), Erfan AREF-ESHGH, Bekim SADIKOVIC, Olivier ARDOUIN, David BAUX, Thomas GUIGNARD, Kevin YAUY, Marine LEGENDRE, Stanislas LYONNET, Jean-Luc ALESSANDRI, Marion GÉRARD, Francis RAMOND, Damien HAYE, Anne-Marie GUERROT, Cyril MIGNOT, Bérénice DORAY, Varoona BIZAOUI, Guilaine BOURSIER, David GENEVIÈVE, Mouna BARAT-HOUARI
10:00 - 11:00 #28756 - P093 Hétérogénéité clinique et génétique dans 13 patients tunisiens atteints du syndrome de paralysie du regard horizontal avec scoliose progressive (HGPPS).
P093 Hétérogénéité clinique et génétique dans 13 patients tunisiens atteints du syndrome de paralysie du regard horizontal avec scoliose progressive (HGPPS).

La paralysie du regard horizontal avec scoliose progressive (HGPPS) est un syndrome extrêmement rare. Il s'agit d'une pathologie autosomique récessive, caractérisée par l'absence de mouvements oculaires horizontaux conjugués et une scoliose débilitante progressive pendant l'enfance et l'adolescence. Le HGPPS est associé à des mutations dans le gène ROBO3. Dans cette étude, l'objectif était d'identifier l'étiologie génétique dans une cohorte de patients tunisiens diagnostiqués cliniquement comme atteints de HGPPS.

Treize patients tunisiens issus de six familles consanguines non apparentées ayant des manifestations cliniques de HGPPS ont fait l'objet d'une étude clinique détaillée sur une période de 10 ans. Nous avons investigué les variants en cause utilisant dans un premier temps, le séquençage Sanger, puis, dans un deuxième temps, le séquençage de l’Exome complet (WES).

Quatre mutations homozygotes distinctes ont été identifiées dans le gène ROBO3. Deux de ces mutations ont été identifiées pour la première fois à savoir le variant c.3412C > T au niveau de l’exon 23 chez deux patients originaires de la même région ainsi que le variant c.2833dupG présent au niveau de l’exon 19 et détecté chez 4 patients. L’utilisation des outils de prédiction et l’analyse clinique ont confirmé leur effet pathogène. Les deux autres variants ont été décrits auparavant chez des patients Tunisiens, dont le variant c.284T > C au niveau de l’exon 4 et le variant c.1450T > C au niveau de l’exon 9. Les variants trouvés par WES ont été validés par séquençage Sanger confirmant leur mode de ségrégation.

Il s'agit de la plus grande cohorte de patients tunisiens avec HGPPS dans laquelle des mutations dans le gène ROBO3 ont été identifiées. Ce travail a permis d’élargir le spectre de mutations pour le syndrome HGPPS en Tunisie et dans le monde, ce qui permettra de mettre en place un diagnostic prénatal et un conseil génétique pour les familles à risques, ainsi qu’une prise en charge précoce des patients.


Sami BOUCHOUCHA, Asma CHIKHAOUI, Dorra NAJJAR, Hamza DALLALI, Nabil NESSIB, Houda YACOUB-YOUSSEF (Tunis, Tunisie)
10:00 - 11:00 #28090 - P098 Oncogenèse des gliomes survenant dans un contexte de CMMRD (Constitutional Mismatch Repair Deficiency).
P098 Oncogenèse des gliomes survenant dans un contexte de CMMRD (Constitutional Mismatch Repair Deficiency).

Objectif. Le syndrome CMMRD (Constitutional Mismatch Repair Deficiency) est un syndrome de prédisposition au cancer lié à la présence d’une mutation bi-allélique (homozygote ou hétérozygote composite) dans l'un des quatre principaux gènes de réparation des mésappariements (gènes MMR) PMS2, MSH2, MSH6 ou MLH1. Il est associé à l'apparition précoce de cancers, en particulier les glioblastomes (GBM) survenant à un âge pédiatrique. Notre objectif était de décrypter les spécificités moléculaires des gliomes apparaissant dans ce contexte.

Méthodes. Une analyse complète des données cliniques, histopathologiques et génomiques (séquençage de l'exome entier) a été réalisée chez 12 enfants atteints d’un CMMRD, pour lesquels nous disposions de matériel tumoral congelé (10 GBM et 2 astrocytomes anaplasiques).

Résultats. Huit patients présentaient un phénotype ultra-muté avec plus de 100 variants somatiques non synonymes (NS) d'un seul nucléotide (SNV) par mégabase (Mb). Aucune corrélation n'a été observée entre le nombre de mutations et le sexe, l'âge, la survie globale ou le gène MMR muté. Des mutations somatiques dans le domaine exonucléase de POLE ou POLD1 ont été identifiées chez respectivement 8 patients et 1 patient. Les 4 tumeurs sans altération somatique de POLE ne présentaient pas un phénotype classique ultra-hypermuté (nombre de NS coding SNV/Mb : 2, 4, 77, 80). Tous les patients porteurs d'une mutation POLE avaient plus de 20 NS SNV/Mb avec une VAF supérieure à celle de la mutation POLE initiatrice (médiane 40 [range 23-96). Ces deux résultats suggèrent que le phénomène d'accélération de la survenue des mutations a commencé avant l'apparition de la mutation somatique de POLE. En effet, l'analyse des différents bursts de mutations montre que les signatures mutationnelles des tumeurs, dominées par les signatures MMR, n’ont été que légèrement modifiées après l'apparition de la mutation POLE. Des altérations somatiques récurrentes précoces (VAF supérieure à celle de la mutation somatique de POLE) et définies comme pathogéniques ont été observées dans SETD2 (9/12), TP53 (9/12), NF1 (9/12), EPHB2 (8/12) et DICER1 (7/12). Seule la moitié des tumeurs surexprimait PDL1 en immunohistochimie et cette surexpression n'était pas associée à une charge de mutation tumorale plus élevée.

Conclusion. Les gliomes associés au CMMRD ont une oncogenèse spécifique avec des voies de signalisation et des mutations différentes de celles habituellement observées dans les GBM pédiatriques ou adultes de survenue sporadique. Les altérations fréquentes dans les voies MAPK ou DNA-PK, par exemple, peuvent suggérer l'utilisation d'autres thérapies ciblées en dehors des inhibiteurs de PD1.


Léa GUERRINI-ROUSSEAU (Villejuif), Jane MERLEVEDE, Philippe DENIZEAU, Felipe ANDREIUOLO, Pascale VARLET, Stéphanie PUGET, Kevin BECCARIA, Thomas BLAUWBLOMME, Odile CABARET, Nadim HAMZAOUI, Franck BOURDEAUT, Cécile FAURE-CONTER, Martine MULERIS, Chrystelle COLAS, Tiphaine ADAM DE BEAUMAIS, David CASTEL, Etienne ROULEAU, Laurence BRUGIERES, Jacques GRILL, Marie Anne DEBILY
10:00 - 11:00 #28293 - P103 Identification des difficultés psychosociales liées au risque génétique de cancer par les cliniciens et effet sur la détresse : étude observationnelle prospective auprès de femmes s’adressant en oncogénétique en Allemagne, Espagne et France.
P103 Identification des difficultés psychosociales liées au risque génétique de cancer par les cliniciens et effet sur la détresse : étude observationnelle prospective auprès de femmes s’adressant en oncogénétique en Allemagne, Espagne et France.

Les tests de panel de gènes estimant le risque de cancer et leurs résultats peuvent être source d’interprétation difficile et de détresse chez les patients. L’objectif de cette étude était d’évaluer dans quelle mesure les cliniciens en oncogénétique repèrent les difficultés psychosociales liées au risque génétique de cancer chez des femmes à haut risque de cancer du sein. Il s’agissait également d’évaluer si un repérage adéquat, une sous- ou surestimation des difficultés pouvaient résulter en une détresse plus importante chez ces femmes, et si le niveau de détresse pouvait être affecté par le type de résultat de test.  

L'étude est prospective observationnelle et menée auprès de dyades patiente-clinicien dans des services d’oncogénétique en Allemagne, Espagne et France, impliquant 709 patientes (taux de participation, 83.4%) et 31 cliniciens (taux de participation, 100%). L’accord patiente-clinicien sur les difficultés psychosociales perçues a été mesuré à l’aide du questionnaire portant sur les "Aspects Psychosociaux liés au Cancer Héréditaire (PAHC)" complété indépendamment par les cliniciens et les patientes après la consultation initiale. Ce questionnaire porte sur différents domaines de difficultés liées à la prédisposition héréditaire, l’impact du test sur le plan pratique, la communication familiale, les enfants et le fait de vivre avec le cancer. Les taux (nombre et pourcentage) et les degrés (coefficients Kappa) d’accord ont été calculés. Les niveaux de détresse ont été mesurés grâce à l’échelle "Anxiété et Dépression (HADS)” après la consultation initiale (T1) et de remise de résultat (T2).

Les degrés d’accord sur la perception des difficultés par les patients et les cliniciens sont apparus très modestes, avec des coefficients Kappa allant de 0.001 à 0.17. Les difficultés ont été généralement sous-estimées, dans la plupart des domaines du PAHC. Les niveaux de détresse des patientes, faibles en moyenne, se sont révélés stables de T1 à T2, quels que soient le jugement adéquat ou inadéquat des cliniciens à propos de la présence ou non de difficultés, ou le type de résultat de test génétique. Néanmoins, des scores au HADS de plus de 12 soulignant la nécessité d’une orientation psychologique ont été observés chez près de 30% des patientes. Ces niveaux de détresse > à 12 ont été observés spécifiquement là où le clinicien sous-estimait ou évaluait correctement la présence de difficultés émotionnelles.

Ces résultats suggèrent la nécessité d’améliorer l’appréciation des besoins d’orientation psychologique des patientes s’adressant en oncogénétique face au risque élevé de cancer du sein. Améliorer l’évaluation des difficultés émotionnelles mais aussi le processus d’orientation vers un accompagnement psychologique lorsque des difficultés ont été correctement repérées permettrait de minimiser la détresse chez les patientes qui en présentent au cours de la démarche en oncogénétique.


Anne BRÉDART (Paris), Jean-Luc KOP, Antoine DE PAUW, Alejandra CANO, Dominique STOPPA-LYONNET, Sylvie DOLBEAULT
10:00 - 11:00 #28582 - P108 Séquençage haut débit avec barcodes moléculaires pour la génétique du rétinoblastome.
P108 Séquençage haut débit avec barcodes moléculaires pour la génétique du rétinoblastome.

Le rétinoblastome est une tumeur maligne pédiatrique de la rétine résultant de l’inactivation biallélique du gène suppresseur de tumeur RB1 dans une cellule rétinienne ou, dans de rares cas, à l’amplification somatique du gène MYCN. Dans près de la moitié des cas, il existe une prédisposition génétique avec la présence au niveau constitutionnel d’un variant pathogène du gène RB1 alors que le rétinoblastome non héréditaire est principalement causé par l'inactivation des deux allèles RB1 au niveau somatique. Plusieurs polymorphismes ont été rapportés comme biomarqueurs du risque de rétinoblastome, de son agressivité ou de son invasion. L’analyse génétique de l’ADN tumoral à la recherche des deux variants pathogènes du gène RB1 est l’examen le plus informatif. A ce jour, cette analyse n’est possible que chez les patients traités par énucléation. Cependant, l’augmentation de l’utilisation de traitements conservateurs a fait chuter le taux d’énucléation. De récentes études ont montré que l'ADN tumoral circulant issu de l’humeur aqueuse peut être analysé chez les patients atteints de rétinoblastome. Nous avons mis au point une nouvelle méthode de séquençage haut débit analysant un panel de gènes avec utilisation de barcodes moléculaires, aussi appelés UMI (Unique molecular identifiers), permettant une détection très sensible de la prédisposition génétique et des biomarqueurs du rétinoblastome en une seule analyse. Il s'agit de la première utilisation des UMI pour la génétique du rétinoblastome. Ce panel de gènes permet de détecter les variants ponctuels de RB1, y compris les variants en mosaïque faible, les réarrangements de grande taille de RB1 dont la perte d’hétérozygotie, les amplifications de MYCN, et des facteurs modificateurs du risque de rétinoblastome ou autres biomarqueurs.  Il a été évalué sur 30 échantillons provenant de 23 patients atteints de rétinoblastome. Cette technique permet d’étudier l’ADN extrait de différents fluides biologiques : de l’ADN génomique extrait de sang total, de l’ADN tumoral extrait de fragment tumoral, d'humeur aqueuse ou de plasma. L'accès à l'ADN tumoral circulant améliore le diagnostic de la prédisposition génétique chez les patients bénéficiant d’un traitement conservateur et donne accès à des biomarqueurs pouvant guider la stratégie thérapeutique.


Jessica LE GALL, Jessica LE GALL (Paris), Catherine DEHAINAULT, Camille BENOIST, Alexandre MATET, Livia LUMBROSO-LE ROUIC, Isabelle AERTS, Irène JIMENEZ, Gudrun SCHLEIERMACHER, Claude HOUDAYER, François RADVANYI, Eléonore FROUIN, Victor RENAULT, François DOZ, Dominique STOPPA-LYONNET, Marion GAUTHIER-VILLARS, Nathalie CASSOUX, Lisa GOLMARD
10:00 - 11:00 #28689 - P113 Intérêt et limites du NGS dans les prédispositions héréditaires au cancer du rein.
P113 Intérêt et limites du NGS dans les prédispositions héréditaires au cancer du rein.

On estime que 2 à 4% des cancers du rein surviennent dans un contexte de prédisposition génétique. Selon les recommandations françaises établies par le réseau PREDIR (PREDispositions aux tumeurs du Rein), en cas de suspicion d’une prédisposition génétique au cancer du rein, les laboratoires effectuent l’analyse d’un panel de gènes incluant à minima les gènes VHL, FLCN, FH, MET et SDHB en raison du risque reconnu de cancer du rein associé à la détection d’un variant pathogène.

Selon l’évolution des connaissances, les laboratoires incluent régulièrement de nouveaux gènes « recherche » à ce panel. Les variants dans ces gènes sont rendus au prescripteur à la discrétion des laboratoires effectuant l’analyse.

Nous avons repris rétrospectivement les analyses des patients analysés en NGS sur 18 gènes : VHL, SDHB, FLCN, MET, FH, BAP1, SDHC, SDHD, SDHA, SDHAF2, TMEM127, MAX, CDC73, PTEN, MITF, HNF1b, CDKN2B, PBRM1, TP53. L’objectif principal de ce travail était d’étudier la fréquence de détection et la répartition des anomalies au sein de notre panel et de discuter l’intérêt d’une analyse systématique de certains gènes.

 

              Au total, 742 patients avec un cancer du rein ont été analysés. L’âge moyen au diagnostic était 45 ans, 117 patients présentaient des tumeurs multiples, 130 une histoire familiale de cancer du rein, 56 des signes associés pouvant faire évoquer une forme syndromique. L'histologie était renseignée pour 834 des 857 tumeurs.

Le séquençage a permis la détection d’un variant pathogène ou probablement pathogène (VP) chez 33 patients (4,5%) et la détection de variants de signification inconnue (VSI) chez 55 (7,4%). Dix-neuf VP ont été détectés dans les principaux gènes de prédisposition ainsi qu’une majorité de VUS (56%).

La détection d'un PV était significativement associée à la présence d'une autre tumeur ou de signes associés chez le cas index, et à des antécédents familiaux. Elle était plus fréquente dans certains types histologiques.

 

L’analyse en NGS nous a permis d’analyser en parallèle plusieurs gènes susceptibles d’être impliqués dans les prédispositions héréditaires au cancer du rein, quels que soient l’histologie et le contexte clinique dans le cadre des indications du réseau PREDIR. Cette approche semble particulièrement efficace dans les formes syndromiques et certains sous types histologiques et a parfois permis de corriger certains diagnostics.  Le nombre important de VSI implique de développer les études tumorales ou d’autres approches pour mieux classer ces variants. Le rendement de détection est meilleur si l’on augmente le nombre de gènes analysés mais reste globalement faible, faisant suspecter une part importante de facteurs génétiques et/ou environnementaux inconnus à ce jour. Un travail national est en cours pour harmoniser les pratiques entre laboratoires, définir le « meilleur » panel à proposer chez les patients susceptibles d’avoir une prédisposition au cancer du rein et leur proposer une surveillance adaptée.


Elise PIERRE-NOEL (Nantes), Pascaline BERTHET, Marc PLANES, Julie TINAT, Patricia FERGELOT, Marie-Agnès COLLONGE-RAME, Carole CORSINI, Sophie NAMBOT, Laurence VENAT, Sandra FERT-FERRER, Bertrand ISIDOR, Clémentine LEGRAND, Fabienne PRIEUR, Sophie DUSSART, Jessica MORETTA, Thomas SIMONET, Béatrice CHAMBE, Caroline ABADIE, Sophie GIRAUD
10:00 - 11:00 #28290 - P118 Profil mutationnel des carcinomes rénaux papillaires métastatiques.
P118 Profil mutationnel des carcinomes rénaux papillaires métastatiques.

Introduction :

Les carcinomes rénaux papillaires (papRCC) sont des tumeurs rares, représentant 15 à 20 % des carcinomes à cellules rénales (RCC). Parmi eux, on distingue classiquement 2 sous-types histologiques, le type 1 (papRCC type 1) et le type 2 (papRCC type 2), pouvant co-exister au sein d’une même tumeur (papRCC mixte). Cliniquement, les papRCC type 2 semblent associés à un moins bon pronostic. Une évolution métastatique survient dans 6-10% des cas, avec un pronostic sombre. Le profil mutationnel des papRCC a été peu exploré mais l’étude menée par The Cancer Genome Atlas en 2015 sur 157 tumeurs a montré que les gènes les plus fréquemment mutés étaient MET, FAT1, SETD2 et NF2.

L'objectif de notre étude était de définir une signature mutationnelle spécifique des papRCC métastatiques en vue d’identifier des facteurs prédictifs et de potentielles cibles thérapeutiques pour ce cancer dont le pronostic reste très péjoratif.

Matériel et méthodes :

A partir d’une cohorte monocentrique rétrospective de 242 patients atteints de papRCC, opérés dans les hôpitaux Necker ou Georges Pompidou (Paris) entre 2010 et 2020, nous avons identifié 24 patients (10%)  ayant développé des métastases synchrones (n=11) ou métachrones (n=13).

Pour chacun, nous avons collecté les données clinicopathologiques et avons étudié les profils génétiques et immunohistochimiques des tumeurs primaires.

Nous avons réalisé l’étude génétique somatique (ADNs tumoraux extraits de fragments congelés ou FFPE) par NGS grâce à un panel maison (Twist Bioscience®) ciblé de 29 gènes impliqués dans la tumorigenèse rénale. Les immunohistochimies ont été réalisées par Tissue MicroArray utilisant 14 anticorps ciblant FH, SMARCB1, SMARCA4, TFE3, MET, BAP1, PBRM1, 4-EBP1-P, S6K-P, PDL1, CD3, CD8, CD163 et CD20.

Résultats :

Parmi les 24 papRCC primaires analysés, deux étaient de type 1, 7 de type 2, deux mixtes, 12 inclassables et un biphasique.

Des variations somatiques pathogènes (VP) ou probablement pathogènes (VPP) ont été identifiées dans 58% des tumeurs primaires analysées (14/24). Le nombre d'anomalies identifiées était multiple dans 8 cas. Des VP/VPP ont été trouvées dans les gènes SMARCB1 (n=4), NF2 (n=4), MET (n=3), BAP1 (n=3), VHL (n=3), SETD2 (n=2), PBRM1 (n=2), FH (n=1), KDM6A (n=1), TP53 (n=1), TSC1 (n=1) et TSC2 (n=1). Les résultats du phénotypage immunohistochimique sont en cours d'analyse.

Conclusion :

Les anomalies des gènes SMARCB1 et NF2 sont les plus fréquemment retrouvées dans notre série de papRCC métastatiques, avec une fréquence de 17% pour chacun d'eux. Dans l'étude du TCGA qui comprenait seulement 5 tumeurs métastatiques sur 157 papRCC étudiés, des mutations de ces gènes avaient également été rapportées mais avec une fréquence moindre (2.5% et 6.4% respectivement). Nos résultats suggèrent donc que des mutations des gènes SMARCB1 et NF2 pourraient être des facteurs prédictifs précoces d'évolution métastatique chez les patients atteints de papRCC.


Léa COLLIGNON, Fanny REINHART, Tom DROSSART, Isabelle RONCELIN, Astrid RAMAHEFASOLO, Claudia SPANGENBERG, Marc-Olivier TIMSIT, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Virginie VERKARRE, Nelly BURNICHON (PARIS)
10:00 - 11:00 #27854 - P123 Réflexions et enjeux stratégiques sur la réanalyse, les bases et partages de données dans les maladies rares dans le cadre du Plan France médecine génomique 2025.
P123 Réflexions et enjeux stratégiques sur la réanalyse, les bases et partages de données dans les maladies rares dans le cadre du Plan France médecine génomique 2025.

Au cours de la dernière décennie, le séquençage haut débit pangénomique (STHD) a révolutionné le diagnostic et la recherche médicale. Son utilisation massive a permis d’identifier de nombreux nouveaux gènes responsables de maladies rares (MR). Par ailleurs, depuis quelques années, le STHD est transféré en diagnostic en France, et depuis 2016 dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025) qui ambitionne de réaliser à terme un séquençage de génome entier chez 17.000 patients atteints de MR par an. La réanalyse des données, la constitution et/ou la participation à des bases de données (de variations génomique gènes d’intérêt) et le partage de données à l’échelle nationale et internationale sont des enjeux médicaux, scientifiques et stratégiques majeurs. C’est dans ce contexte que le CAD (Collecteur Analyseur de Données) a été créé.  Il a pour objectif de rassembler l’ensemble des données génomiques issues du PFMG2025 et proposera des outils d’aide à l’interprétation à la fois dans le cadre du soin et de la recherche.

Dans le cadre du soin, la réanalyse des données peut être réalisée pour chaque patient individuellement à la demande du prescripteur, devant l’apparition de nouveaux signes cliniques ou de nouvelles hypothèses diagnostiques. Une réanalyse systématique et prospective des données de l’ensemble des patients dont les résultats ont été négatifs/non conclusifs s’avère particulièrement efficace. Dans la déficience intellectuelle par exemple, chaque réanalyse annuelle des données d’exome identifie le diagnostic chez environ 5-7% de ces patients.

Dans le cadre de la recherche, l’enjeu est également crucial puisqu’un élément clé pour confirmer un lien de causalité entre une MR et un nouveau gène candidat est d'identifier plusieurs individus non apparentés présentant des phénotypes chevauchants et porteurs de variations génomiques dans le même gène avec le même modèle d'hérédité. La réanalyse ciblée des données à la demande des chercheurs sur une hypothèse donnée ou la mise à disposition de bases de données de variations candidates d’intérêt (telles que de novo-db par exemple) ont déjà fait la preuve de leur intérêt, de même que le partage de ces variations sur des plateformes internationales (telles que Matchmaker Exchange).

A l’échelle du CAD, et dans l’hypothèse d’une réanalyse prospective massive des données pour lutter contre l’impasse diagnostique et favoriser la recherche dans les MR, deux axes majeurs du PNMR3, des réflexions s’imposent pour déterminer la stratégie et les outils à déployer à l’échelle nationale. Un groupe de travail dédié dans le cadre du PFMG2025 a été mis en place à cet effet. Nous proposons de présenter ses réflexions, ses orientations et les stratégies proposées pour optimiser la réanalyse, les bases et le partage des variations génomiques d’intérêt dans le cadre du PFMG2025.


Christel THAUVIN (DIJON), Frédérique NOWAK, Abdelkader AMZERT, Diane GOZLAN, Damien SANLAVILLE, Julien THEVENON, Odile BOESPFLUG-TANGUY, Catherine BOILEAU, Laurence FAIVRE, Patrick NITSCHKÉ, Yannick DUFFOURD, David SALGADO, Alban LERMINE, Alain VIARI, Etienne ROULEAU, Gudrun SCHLEIEIRMACHER, Pierre LAURENT-PUIG, Dominique STOPPA-LYONNET, Yves VANDENBROUCK, Franck LETHIMONNIER, Laurent CASTERA
10:00 - 11:00 #27850 - P128 Veille bibliographique prospective intensive et réanalyse ciblée: la grep analysis, une stratégie efficace pour des diagnostics rapides.
P128 Veille bibliographique prospective intensive et réanalyse ciblée: la grep analysis, une stratégie efficace pour des diagnostics rapides.

Introduction: Le séquençage d’exome/genome (ES/GS) entraine régulièrement d’implications de nouveaux gènes ou l’extension phénotypique de gènes déjà connus en pathologie humaine. La réanalyse prospective complète des données d’ES/GS a démontré son efficacité avec un rendement diagnostique additionnel de 10.5% à 32%, mais se heurte à des difficultés organisationnelles importantes pour les laboratoires de diagnostic. Des alternatives moins chronophages ont été discutées comme des réanalyses complètes à la demande du patient et/ou du clinicien, ou ciblées devant l’apparition de nouveaux signes cliniques ou hypothèses diagnostiques. Il est possible d’interroger une grande quantité de données génomiques de façon ciblée, par une ligne de commande nommée grep. Celle-ci n’a été utilisée à ce jour, qu’en cancérologie afin de rechercher des fusions de gènes ou des insertions Alu. Nous présentons une stratégie de réanalyse innovante basée sur une veille bibliographique prospective intensive associée à une recherche ciblée par ligne de commande grep directement appliquée à notre base de données de plus de 6000 exomes.

Méthodes: Depuis avril 2019, nous soumettons quotidiennement 5 mots-clés d’intérêt sur PubMed : intellectual disability, (neuro)developmental delay, (neuro)developmental disorder. Chaque gène nouvellement identifié en pathologie humaine ou dans un nouveau phénotype a été « greppé » dans les 6000 VCF de notre base de données d’ES, avec une ligne de commande Linux et un script à façon afin de collecter toutes ses variations.

Résultats: En 24 mois, 199 gènes sont « greppés » dans 6000 ES dont 2366 cas index avec anomalies du développement/déficience intellectuelle (1550 avec un résultat négatif ou non concluant) et 656 de leurs apparentés. Parmi ces 199 gènes, au moins 78 étaient nouvellement impliqués en pathologie humaine, ou dans un phénotype différent. 89 variations candidates sont identifiées chez 88 cas index. Après discussion pluridisciplinaire, validation Sanger et ségrégation familiale, un diagnostic causal est confirmé pour 26/199 greps (13%) chez 31/1550 cas index (2%) ; des variations de signification incertaine (VSI) sont identifiées pour 24/199 greps (12%) chez 38/1550 cas index (2,5%), dont 37.5% sont inclues dans des collaborations internationales. Le délai entre la publication et le compte-rendu était en moyenne de 2.1 mois. Les journaux Am J Hum Genet, Brain, J Med Genet et Genet Med étaient les plus contributifs conduisant à 32% des diagnostics.

Conclusion: Cette stratégie de réanalyse s’avère efficace et conduit à des diagnostics rapides. Une veille bibliographique prospective intensive appliquée à une base de données d’ES importante apparait efficace et s’avère moins laborieuse qu’une réanalyse périodique complète pour les laboratoires. L’utilisation d’outils de veille bibliographique automatisés, par intelligence artificielle par exemple, pourrait être une piste intéressante à explorer pour optimiser cette stratégie.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Alexis OVERS, Ange-Line BRUEL, Romain DUQUET, Tharreau MYLENE, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Antonio VITOBELLO, Arthur SORLIN, Hana SAFRAOU, Sophie NAMBOT, Sebastien MOUTTON, Caroline RACINE, Camille ENGEL, Melchior DE GIRAUD D'AGAY, Daphne LEHALLE, Alice GOLDENBERG, Marjolaine WILLEMS, David GENEVIEVE, Alain VERLOES, Yline CAPRI, Laurence PERRIN, Jacquemont MARIE-LINE, Laetitia LAMBERT, Elodie LACAZE, Julien THEVENON, Charlotte DUBUCS, Varoona BIZAOUI, James LESPINASSE, Sandra MERCIER, Emilie TISSERANT, Laurence FAIVRE, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN
10:00 - 11:00 #28076 - P133 Diagnostic clinique typique et résultats moléculaires de première intention négatifs: quand le séquençage du génome et l'intégration de la transcriptomique aident à diagnostiquer les maladies mendéliennes rares et inexpliquées.
P133 Diagnostic clinique typique et résultats moléculaires de première intention négatifs: quand le séquençage du génome et l'intégration de la transcriptomique aident à diagnostiquer les maladies mendéliennes rares et inexpliquées.

Les anomalies du développement sont extrêmement hétérogènes, mais les caractéristiques cliniques typiques associées aux syndromes OMIM, avec gènes bien connus, représentent une aide précieuse dans l'identification des variants génétiques. Cependant, les investigations génétiques de première intention telles que le séquençage ciblé, les panels de gènes ou le séquençage de l'exome peuvent ne pas mener à un diagnostic moléculaire, entraînant une multiplication de tests diagnostiques.

Nous avons recruté 15 personnes avec un diagnostic clinique typique OMIM avec un mode de transmission autosomique récessif et un seul variant hétérozygote identifié par des tests génétiques de première intention (8/15), ou avec une transmission autosomique dominante ou liée à l'X et sans variant causal identifié (7/15). Nous avons appliqué une analyse en deux étapes comprenant le séquençage du génome en solo (GS) complétée par une analyse transcriptomique (ARNm-seq) dans des échantillons sanguins ou de fibroblastes si nécessaire.

Le GS à lui seul a identifié cinq variants (SNVs/indels) causals, tous manqués par les tests ciblés de première intention, et quatre variants structurels (SVs) (dont deux délétions (6,5 kb et 4,2 kb), une translocation équilibrée et un réarrangement complexe). L'analyse de l'ARNm-seq a permis de valider l’effet délétère de deux réarrangements complexes détectés par GS et qui ont pu être résolues par cartographie optique et GS long read. Il a également permis de mettre en évidence un SV et un SNV intronique profond non identifié auparavant par GS seul.

Nous montrons que les pathologies OMIM typiques avec des résultats de première intention négatifs ou non concluants peuvent être résolus par un déploiement séquentiel de GS et ARNm-seq. Ces approches nous ont permis de confirmer un diagnostic moléculaire dans 87% (13/15) de notre cohorte. Dans l'ensemble, GS et ARNm-seq peuvent être intégrés dans la routine de diagnostic, permettant d'établir de nouveaux diagnostics moléculaires non identifiables par des approches standard.


Estelle COLIN (ANGERS), Yannis DUFFOURD, Patrick CALLIER, Emilie TISSERANT, Simon VERDEZ, Thomas BESNARD, Alice GOLDENBERG, Benjamin COGNE, Bertrand ISIDOR, Arthur SORLIN, Sébastien MOUTTON, Julian DELANNE, Ange-Line BRUEL, Frédéric TRAN MAU-THEM, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Mélanie FRADIN, Christele DUBOURG, Magali GORCE, Dominique BONNEAU, Salima ELCHEHADEH, Francois-Guillaume DEBRAY, Martine DOCO FENZY, Kevin UGUEN, Anne BOLAND, Robert OLASO, Jean-François DELEUZE, Damien SANLAVILLE, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE, Antonio VITOBELLO
10:00 - 11:00 #28652 - P138 Utilisation du séquençage par Nanopore en routine diagnostic.
P138 Utilisation du séquençage par Nanopore en routine diagnostic.

L’évolution des techniques de caractérisation génomique et épigénétique a toujours été l'un des fers de lances de la biologie moléculaire moderne et a incontestablement permis des découvertes scientifiques majeurs au cours des dernières décennies. En effet, les technologies de séquençage n'ont cessé d'innover et d'évoluer pour fournir des outils puissants capables d’explorer le génome et l'épigénétique à travers une myriade d’applications qui font dorénavant partie de l’arsenal de dispositifs utilisables aussi bien en recherche que dans les laboratoires d’analyses médicales. Ainsi l’arrivé de nouvelles technologies capables de détecter des altérations indécelables avec les appareils de séquençage déjà en place, avec un coût moindre, un débit plus élevé et/ou une vitesse plus rapide a toujours suscité un grand intérêt pour faire progresser la biologie moléculaire. Ces dernières années, l'intérêt du séquençage par Nanopores s'est progressivement accru dans ce domaine du fait de ces caractéristiques uniques. Techniquement, le séquençage par Nanopore est basé sur la détection en temps réel du changement de courant ionique provoqué par le passage d'un acide nucléique à travers un pore nanométrique intégré dans une membrane électriquement résistante. La technologie de séquençage par Nanopore permet ainsi de distinguer les différents types de nucléotides et donc de séquencer les acides nucléiques sans étapes de synthèses mais aussi de détecter directement les modifications de bases tel que la méthylation des cytosines sans traitement chimique.

Basé sur l’expérience que nous avons acquis de l’utilisation du séquençage par Nanopore depuis 2018 au sein du service d’oncogénétique de l’institut Curie et en particulier sur le méthylome, le low-coverage whole-genome sequencing et la résolution de variants structuraux complexes, nous proposons de faire le point sur ce type de séquençage et sur ses potentielles utilisations applicables en routine diagnostic.

Malgré certaines limitations importantes comme une précision de lecture moindre par rapport aux technologies de séquençage short-read couramment utilisées, le séquençage par Nanopore possède néanmoins des caractéristiques uniques couplées à une simplicité d’utilisation, a un rendu de résultat extrêmement rapide et à son impressionnante possibilité très récemment décrite d’enrichissement contrôlé informatiquement (ou adaptive sampling en anglais). Son utilisation était jusqu’à maintenant plutôt réservé à un usage en recherche mais il y a fort à parier que le séquençage par Nanopore vienne progressivement s’implémenter dans nos laboratoires d’analyses médicales pour des indications précises, seul ou en complément d’autres techniques d’analyse moléculaire déjà en place.


Julien MASLIAH-PLANCHON (Paris), Elodie GIRARD, Abderaouf HAMZA, Christine BOURNEIX, Dominique STOPPA-LYONNET, Victor RENAULT, Nicolas SERVANT, Olivier DELATTRE
10:00 - 11:00 #28215 - P143 L’accumulation de mutations délétères hétérozygotes chez la souris altère la spermatogenèse, indication de l’importance de l’oligogénisme dans l’infertilité masculine.
P143 L’accumulation de mutations délétères hétérozygotes chez la souris altère la spermatogenèse, indication de l’importance de l’oligogénisme dans l’infertilité masculine.

L'infertilité masculine est un problème de santé majeur présentant une importante étiologie génétique. Malgré les apports récents du séquençage haut débit qui a permis l’identification de nombreux facteurs génétiques, l'efficacité diagnostique globale de l’infertilité reste faible. En effet, alors que des défauts génétiques ont été associés à plus de 50 % des anomalies rares et graves du spermogramme, les rendements diagnostiques pour les formes communes et modérées d'infertilité masculine, telles que l'oligozoospermie, demeurent inférieurs à 20 %. Comme seule la transmission mendélienne monogénique est actuellement étudiée, nous avons émis l'hypothèse que la faible efficacité diagnostique pourrait être au moins partiellement due à une étiologie complexe. Ainsi, nous suggérons que de nombreux cas inexpliqués d'infertilité masculine pourraient être liés à des défauts oligogéniques, c'est-à-dire à l'accumulation de plusieurs variants délétères hétérozygotes dans des gènes distincts, mais fonctionnellement connectés. Nous avons testé cette hypothèse en étudiant la fertilité et les paramètres spermatiques chez des souris mâles possédant entre une et quatre mutations tronquantes hétérozygotes, qui, dans leur forme bi-allélique, induisent des syndromes d’anomalies morphologiques multiples du flagelle (MMAF). Nos résultats indiquent une détérioration progressive des paramètres de morphologie et de motilité des spermatozoïdes en corrélation directe avec le nombre de mutations hétérozygotes, chaque nouveau variant diminuant davantage la qualité du spermatocytogramme. Il s'agit du premier rapport d’une hérédité oligogénique de l’infertilité masculine, et les résultats présentés ici suggèrent fortement que l'hétérozygotie oligogénique pourrait expliquer une proportion significative des causes de l'asthénotératozoospermie. Ce projet ouvre la voie à d'autres études, chez la souris - pour confirmer que l'accumulation de défauts génétiques hétérozygotes est associée à d'autres anomalies du sperme comme l'azoo/oligozoospermie et chez l'homme, pour évaluer l'importance des défauts oligogéniques dans l'infertilité masculine idiopathique, afin d'améliorer l’efficacité des diagnostiques génétiques.


Guillaume MARTINEZ, Corinne LOEUILLET, Caroline CAZIN, Magalie BOGUENET, Emeline LAMBERT, Magali DHELLEMMES, Jean-Pascal HOGRAINDLEUR, Charline VILPREUX, Jana MURONOVA, Zine-Eddine KHERRAF, Yasmine NEIRIJNCK, Jessica ESCOFFIER, Serge NEF, Pierre RAY, Christophe ARNOULT, Charles COUTTON (Grenoble)
10:00 - 11:00 #28705 - P148 Apport de l’exome dans le diagnostic étiologique des blocages de la maturation spermatique.
P148 Apport de l’exome dans le diagnostic étiologique des blocages de la maturation spermatique.

Apport de l’exome dans le diagnostic étiologique des blocages de la maturation spermatique.

F Ghieh, AL Barbotin, C Leroy, N Swierkowsky-Blanchard, J Fortemps, C Le Sciellour, C Hue, B Herve, S Jaillard,, M Albert, M Bailly, V Izard, F Marcelli, J Pravisoran, V Serazin, M Delcroix, HJ Garchon, A Louboutin, B Mandon-Pepin, S Ferlicot, F Vialard

Introduction : Les arrêts de maturation testiculaires (AM) sont à l’origine de la forme la plus sévère d’infertilité masculine, « l’azoospermie non-obstructive », avec absence de production de spermatozoïde. L’identification des étiologies de cette pathologie est donc un enjeu dans le cadre de la prise en charge des patients, pour lesquels une biopsie testiculaire (BT) est réalisée. Avec l’émergence des nouvelles technologies d’analyse du génome: analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) et/ou l’analyse de l’exome (WES), différentes anomalies génétiques sont rapportées comme à l’origine des AM chez les patients. En revanche, aucune de ces analyses génomiques n’a été introduite dans la routine clinique de prise en charge des patients.

Matériel et méthodes : 26 patients avec AM homogènes sur l’ensemble des tubes séminifères ont été inclus dans cette étude. Pour chaque patient, une SNP-ACPA et un WES ont été réalisés. Tous les variants considérés comme pathogènes ont été validés par méthode Sanger, et une étude de l’expression de la protéine sur coupe testiculaire des patients et de contrôles a été réalisé.

Résultats : Aucune anomalie du nombre de copies n’a été identifiée en ACPA permettant d’expliquer l’AM, pour l’ensemble des patients. En réalisant le WES, il a été identifié des mutations homozygotes et hétérozygotes composites chez 15 patients.

Discussion et perspectives : Ces résultats ont confirmé l'étiologie génétique de la plupart des patients avec AM, avec une fréquence supérieure à 50 % dans l'ensemble de la cohorte, et 100 % en ne considérant que les patients consanguins. Ils confirment la très grande hétérogénéité génétique des arrêts de maturation testiculaires. Les variants identifiés dans cette étude affectent non seulement des gènes méiotiques déjà associés à l’AM dans la littérature, mais aussi de nouveaux gènes testiculaires décrits seulement chez la souris. Ces résultats plaident pour proposer un WES aux patients atteints d'AM identifié après la BT afin d'éviter une deuxième chirurgie, même si, à l'heure actuelle, il faut prendre en considération la complexité d'une telle procédure. Davantage de données sont encore probablement nécessaires pour proposer un WES avant la chirurgie, même si une telle analyse doit être rapidement mise en place pour les patients consanguins.


Farah GHIEH, François VIALARD (Poissy)
10:00 - 11:00 #28374 - P158 Estimation des matrices d’apparentement et de fraternité sur données de séquençage à faible profondeur.
P158 Estimation des matrices d’apparentement et de fraternité sur données de séquençage à faible profondeur.

Même en l’absence d’informations de nature généalogique, les données génomiques peuvent être utilisées pour estimer les coefficients d’apparentement et de fraternité — la probabilité de partager deux allèles héritées d’un ancêtre commun — de deux individus. Les matrices qui contiennent les valeurs de ces coefficients pour toutes les paires d’individus d’un échantillon sont appelées, respectivement, matrices d’apparentement et de fraternité. Une grande variété de méthodes ont été proposées pour leur estimation ; elles peuvent être calculée également pour des individus considérés comme non apparentés. Elles sont utiles dans un grand éventail de situation, par exemple pour l’estimation de l’héritabilité (additive et de dominance) ou pour la prise en compte d’une structure de population dans les analyses d’association avec le génome entier.

 

La méthode d’estimation la plus simple qui a été proposée pour des données génétiques, dite « méthode des moments », peut-être facilement transposée au cas de données de séquence ; cependant, pour des données de séquences peu profondes (inférieure à 10x) elle produit des estimateurs biaisés. Nous proposons ici une méthode simple et robuste pour estimer et compenser le biais de ces estimateurs.

 

Les propriétés de la méthode sont illustrées sur des données simulées à partir des données généalogiques de la population isolée du Cilento (Italie), ce qui permet d’obtenir un échantillon d’individus avec un large éventail de coefficients d’apparentement et de fraternité connus. Notre méthode est plus rapide que les logiciels existants pour l’estimation de l’apparentement sur des données de séquence peu profondes, et d’une précision comparable. De plus les méthodes existantes nécessitent l’application de logiciels tiers, ou reposent sur des modèles statistiques qui pourraient ne pas toujours être pertinents. En revanche, notre package R LoKi, disponible sur github à l’adresse https://github.com/genostats/LoKi/, est autonome et sa flexibilité lui permet de traiter des données de faible profondeur issues de scénarios divers.


Anthony Francis HERZIG (Brest), Marina CIULLO, Anne-Louise LEUTENEGGER, Hervé PERDRY
10:00 - 11:00 #27935 - P163 Projet IGPrare : Face aux enjeux médicaux et éthiques universels liés à l’information génétique des apparentés dans le cadre des maladies rares, faire émerger des solutions par une stratégie de recherche synergique entre approches nationale et européenne.
P163 Projet IGPrare : Face aux enjeux médicaux et éthiques universels liés à l’information génétique des apparentés dans le cadre des maladies rares, faire émerger des solutions par une stratégie de recherche synergique entre approches nationale et européenne.

L’annonce d’un diagnostic de maladie génétique à un patient implique souvent pour lui la nécessité morale, voire légale, d’en informer sa parentèle à risque. L’objectif de cette Information Génétique de la Parentèle (IGP) est i) de permettre une prise en charge plus précoce des apparentés malades en limitant l’errance diagnostique,  ii) de mettre en place des mesures préventives en informant les futurs parents.

Les enjeux médicaux et éthiques entourant l’IGP en font une problématique universelle, à laquelle les pays ont répondu différemment pour des raisons culturelles, de pratique médicale, d’organisation du système de santé et de cadre légal.

En France la réglementation encadre de manière très stricte l’IGP, qui est légalement obligatoire depuis 2011. A partir d’une situation décrite comme particulièrement difficile par certains patients et associations de malades, est né IGPrare, une recherche collaborative et transversale fondée sur l’expérience de malades ayant dû informer leurs apparentés (soutenue par l'Agence de Biomédecine). L’objectif est de comprendre les mécanismes en jeu lors de l’IGP et de proposer des améliorations concrètes.

En synergie avec cette étude de la situation française, il nous a paru nécessaire de documenter à l’échelle européenne les difficultés rencontrées, mais aussi de mettre en lumière la diversité des solutions médicales, réglementaires ou associatives mises en place pour y répondre.

Favoriser l’échange de solutions originales entre pays européens afin de niveler par le haut les pratiques médicales est d’ailleurs au cœur de l’activité d’Eurordis, la fédération européenne d’associations de maladies rares, dont 80% sont génétiques. Partenaire naturel d’un tel projet, Eurordis y apporte ses compétences, sa légitimité et ses ressources logistiques, depuis l’élaboration et la diffusion du questionnaire au travers de son réseau, jusqu’au partage des résultats européens et français.

Nous focalisons nos recherches sur une dizaine de maladies dans six pays d’Europe, pour lesquels nous documentons le cadre légal, les modalités pratiques de réalisation de l’IGP et les expériences des patients auprès d’une cinquantaine d’associations.

Les volets français et européen ont été élaborés de façon à pouvoir se dérouler en parallèle et alimenter mutuellement leurs réflexions. Ainsi les solutions européennes viendront enrichir les débats autour de l’optimisation de l’IGP en France, réciproquement les associations européennes pourront partager les informations collectivement produites et se saisir des mécanismes déterminants de l’issue du volet français. 

Par son approche multi-maladie et européenne, IGPrare propose une analyse approfondie des mécanismes qui sous-tendent l’efficacité et l’acceptabilité de l’IGP en y intégrant notamment les paramètres culturels et législatifs influençant l’issue de cette démarche. A terme, l’objectif est de favoriser les solutions qui garantissent une meilleure qualité de vie et de prise en charge médicale.


Marion GOTTRAU (Marseille), Virginie BROS-FACER, François FAURISSON, François HOUYEZ, Annagrazia ALTAVILLA, Marion MATHIEU
10:00 - 11:00 #28213 - P168 Le rôle du conseiller en génétique dans l'équipe multidisciplinaire : la perception des généticiens en Europe.
P168 Le rôle du conseiller en génétique dans l'équipe multidisciplinaire : la perception des généticiens en Europe.

Introduction : L'évolution génétique rapide que nous avons eu ces dernières années a permis de mieux comprendre et de mieux gérer les maladies communes et rares et a eu un impact considérable sur le traitement et la réponse à la thérapie.  Ce développement a commencé principalement en raison de l'achèvement du projet du génome humain en 2003, qui a déclenché des avancées biotechnologiques majeures qui n'ont pas encore cessé. Par conséquent, la génétique a commencé à être considérée comme une discipline prédominante, qui peut avoir un impact sur la pratique clinique quotidienne. En effet, en raison des progrès de la génomique, un nombre croissant de directives cliniques suggèrent désormais l'intégration de tests génomiques et/ou thérapeutiques dans les soins systématiques de routine. La génétique devenant de plus en plus fondamentale dans la compréhension et la gestion des pathologies, il est nécessaire de comprendre quelle est la manière la plus efficace de prendre en charge les personnes affectées ou à risque de pathologies génétiques. Dans ce contexte, l'équipe qui s'occupe de ces patients a évolué avec l'émergence de la profession de conseillers en génétique. Cette dernière est apparue en Europe en 1980, mais elle est encore très discutée et n'est pas encore reconnue dans tous les pays européens. Objectif - L'objectif de cette recherche est d'étudier à la fois comment une équipe devrait être composée dans la prise en charge des patients atteints ou à risque de pathologies génétiques et quel devrait être le rôle du conseiller en génétique - son champ d'action et ses compétences – en Europe. Méthodologie : Nous avons réalisé une étude européenne, en soumettant un questionnaire en ligne aux médecins généticiens sur les points forts et les domaines potentiels d'amélioration sur la profession de conseiller en génétique. Après une étude bibliographique, un questionnaire en ligne composé de 15 questions a été élaboré sur la plateforme Qualtrics. Dans la première partie du questionnaire, la démographie a été étudiée, et dans la deuxième partie, la procédure du conseil génétique a été étudiée. La dernière partie concerne la composition de l'équipe et en particulier sur le rôle du conseiller en génétique. Résultats - 123 généticiens ont participé à cette étude. Il en est ressorti l'importance de la présence du conseiller en génétique dans l'équipe multidisciplinaire et ce que devraient être les compétences et les qualifications du conseiller en génétique. Grâce à ces données, il a été possible de mettre en évidence les différentes approches européennes. Bien que cette nouvelle profession ait des difficultés de reconnaissance dans certains pays, il semble clair que ces professionnels hautement compétents sont essentiels dans les soins aux patients et dans l'équipe multidisciplinaire.


Francesca CATAPANO (Sienne, Italie), Mohamed EL HACHMI, Natacha KETTERER-HENG, Francesca MARI, Alessandra RENIERI, Michael MORRIS, Christophe CORDIER
10:00 - 11:00 #28256 - P173 Essai thérapeutique de phase 2 : Essai double aveugle contre placebo du Lithium chez les patients ayant un Trouble du Spectre Autistique et un Syndrome de Phelan-McDermid (LiSPheM).
P173 Essai thérapeutique de phase 2 : Essai double aveugle contre placebo du Lithium chez les patients ayant un Trouble du Spectre Autistique et un Syndrome de Phelan-McDermid (LiSPheM).

Le syndrome de Phelan-McDermid (SPM) est un trouble neurodéveloppemental rare et complexe caractérisé par un retard global de développement, des troubles du langage variant du retard d’apparition à l’absence totale de langage, une déficience intellectuelle, des symptômes autistiques et de nombreuses comorbidités somatiques notamment rénales, ophtalmologiques, gastriques. Le SPM est lié à l‘haplo insuffisance du gène SHANK3 localisé en 22q13.3 du fait d’une délétion hétérozygote de la région ou d’un variant tronquant de SHANK3. SHANK3 code une protéine d’échafaudage de la région dense post-synaptique des neurones glutaminergiques. Une méta-analyse a montré que les mutations SHANK3 concernent 0.69 % des patients atteints de TSA et sont présentes chez 2.12 % des patients présentant une déficience intellectuelle modérée à sévère. 

En vue de proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques aux patients présentant un SPM, une étude de notre groupe a sélectionné 202 composés pharmacologiques, dont certains référencés comme approuvés par la Food and Drug Administration pour leur capacité potentielle à augmenter la transcription de SHANK3 dans les neurones glutamatergiques différenciés à partir de cellules souches humaines. Quatre composés sont apparus comme permettant d’augmenter significativement le niveau d’ARNm SHANK3 et de la protéine et, par conséquent, d’augmenter sa transmission glutamatergique. Nous avons ensuite généré des IPSc à partir de quatre individus atteints d’un TSA, porteurs de variants tronquants de SHANK3. Nous avons ainsi validé l'efficacité de ces composés dans le contexte génétique des patients. Un des composés identifiés est le carbonate de lithium (Li +).

Prescrit chez une jeune fille de 17 ans atteinte d’un TSA portant une mutation frameshift dans SHANK3, nous avons observé une amélioration significative de sa capacité à communiquer, de sa motivation sociale  (diminution du score total à la Social Responsiveness Scale après 3 mois de traitement). D’autres études rapportent une efficacité du lithium sur d’autres symptômes, en particulier les troubles du comportement. Par ailleurs, des modèles cellulaires et animaux porteurs de mutations SHANK3 confirment que le Lithium restaure l’homéostasie des synapses et réduit les comportements répétitifs chez la souris.

Le centre d’excellence autisme et trouble du neurodéveloppement (InoVAND), le laboratoire de cytogénétique de l’hôpital Robert Debré (Paris) - référant pour les TSA et SPM, et les équipes  du Pr T. Bourgeron à l’institut Pasteur vont initier un essai thérapeutique de phase II dont l’objectif principal est d’évaluer l’effet du Li + à 12 semaines sur le déficit de communication sociale chez les patients  ayant un SPM et un TSA.

Nous présenterons ici les conditions de cet essai thérapeutique à savoir ses objectifs, ses critères d’évaluations, et ses critères d’inclusion et d’exclusion. Nous partagerons également les écueils et difficultés rencontrés dans la mise en place du projet.


Anna MARUANI (Paris), Frédérique AMSELLEM, Olivier BOURDON, Myriam RACHID, Aline VITRAC, Alexandre MATHIEU, Freddy CLIQUET, Claire LEBLOND, Johnathan LEVY, Florentia KAGUELIDOU, Alexandra BENCHOUA, Sophie GUILMIN-CRÉPON, Thomas BOURGERON, Anne-Claude TABET, Richard DELORME
10:00 - 11:00 #28467 - P178 Diagnostic prénatal du syndrome de Noonan et autres RASopathies : Expérience d’une équipe française.
P178 Diagnostic prénatal du syndrome de Noonan et autres RASopathies : Expérience d’une équipe française.

Les RASopathies sont un groupe de pathologies de troubles du développement causées par des mutations germinales dans des gènes codant des protéines de la voie RAS-MAPK. Leur dérégulation peut avoir des conséquences majeures sur le développement. L’utilisation de techniques de séquençage haut débit pour le diagnostic prénatal de ces pathologies a permis d’améliorer le rendement de leur diagnostic moléculaire et de préciser les anomalies fœtales associées (1).

Cette étude dresse le bilan de trois années de diagnostic prénatal du syndrome de Noonan et autres RASopathies réalisé en soins courant.

La cohorte se compose de 104 prélèvements fœtaux adressés au laboratoire pour suspicion de syndrome de Noonan et autres RASopathies. La présence d’un variant pathogène ou probablement pathogène a été recherchée par séquençage haut débit d’un panel de 32 gènes (A2ML1, ACTB, ACTG1, BRAF, CBL, CCNK, CDC42, EPHB4, FGD1, HRAS, KAT6B, KRAS, LZTR1, MAP2K1, MAP2K2, MAP3K8, MRAS, NF1, NRAS, NSUN2, PPP1CB, PTPN11, RAF1, RASA1, RASA2, RIT1, RRAS, SASH1, SHOC2, SOS1, SOS2, SPRED1). Les variants sont classés selon les recommandations de l’ACMG (2). Les données échographiques au moment du diagnostic, les issues de grossesses et les éventuelles données cliniques postnatales ont été recueillies pour l’ensemble des échantillons.

Nous avons retenu 17 (16%) variants (probablement) pathogènes au sein des gènes du panel. 47% concernent le gène PTPN11. Deux variants sont identifiés au sein des gènes HRAS, RAF1 et SOS1 et un variant au sein des gènes NRAS, RIT1 et SOS2. L’analyse de la ségrégation familiale montre que la majorité de ces variants sont de novo. Un variant de signification incertaine est identifié au sein du gène RAF1 et est en cours d’exploration. Comme récemment décrit (1)(3), les fœtus atteints de RASopathies présentent le plus souvent de multiples signes d’appel échographique parmi lesquels : une clarté nucale augmentée (≥3,5 mm), la présence de sacs jugulaires persistants, un anasarque foeto-placentaire, des œdèmes sous cutanés, un épanchement pleural uni ou bilateral, une ascite, des malformations cardiaques et/ou rénales, un polyhydramnios. Un seul autre cas de variant SOS2 prénatal a été décrit très récemment (4).

Le spectre mutationnel et d’anomalies fœtales de cette cohorte française est très comparable à ce qui a été précédemment rapporté dans la littérature. Cependant, les anomalies échographiques ne sont pas spécifiques des RASopathies. La question se pose de la réalisation d’emblée d’une analyse d’exome à la recherche d’autres pathologies dont les signes d’appel échographiques pourraient être similaires mais avec le risque de découvertes incidentes (5)(6).

(1) Stuurman et al. J Med Genet. 2019;56:654-661. 

(2) Richards et al. Genet Med. 2015;17:405–424

(3) Sparks et al. N Engl J Med. 2020;383:1746-1756.

(4) Gentile et al. Am J Med Genet A. 2021;185:1897-1902.

(5) Lord et al. Lancet. 2019;393:747-757.

(6) Petrovski et al. Lancet 2019;393:758-67.


Armelle LUSCAN (Saint-Ouen-l'Aumône), Emilie ORAIN, Jean-Marc COSTA, Alexandra BENACHI, Alexandre VIVANTI
10:00 - 11:00 #28584 - P183 Recommandations NGS-DIAG : Compte-rendu d’examens de séquençage pangénomiques.
P183 Recommandations NGS-DIAG : Compte-rendu d’examens de séquençage pangénomiques.

Les présentes recommandations s’inscrivent dans la continuité de celles de l’ANPGM (BP-ANPGM_009 : élaboration d’un compte rendu de résultats obtenus par NGS) qu’elles étendent pour les examens de séquençage haut-débit à caractère pangénomique (exome, génome, transcriptome…).

Elles comportent une notice technique abordant les principales problématiques rencontrées dans cette gamme d’examen ainsi que trois comptes rendus, fournis à titre d’exemples (un pour le séquençage d’exome, deux pour le séquençage de génome).

Le contenu des comptes rendus est soumis aux exigences normatives et réglementaires, en particulier, la Norme NF EN ISO 15189 et le SH-REF02, ainsi que l’arrêté du 27 mai 2013 définissant les règles de bonnes pratiques applicables à l'examen des caractéristiques génétiques d'une personne à des fins médicales.

Ces recommandations décrivent les notions qui doivent figurer sur la première page du compte rendu (identification de l’examen, indication de l’examen,  méthode d’analyse, résultat, interprétation et conclusion) ainsi que les items qui peuvent être ajoutés en annexe du compte rendu (méthode analytique, limites techniques, performances de l’examen, périmètre effectif de l’interprétation des données, qualité, politique analytique et post-analytique du laboratoire).

Ces recommandations abordent également la gestion des variations de signification incertaine (VSI), la gestion des variations secondaires et incidentes ainsi que la gestion de la flexibilité des comptes rendus.

Ces nouvelles recommandations s’inscrivent dans l’évolution continuelle des examens de séquençage, et permettent d’avoir une trame qui respecte les réglementations et qui peut s’adapter à l’organisation de chaque laboratoire.


Eulalie LASSEAUX (Bordeaux), Boris KEREN, Laurent PASQUIER, Jean MULLER, Cécile ROUZIER, Caroline SCHLUTH BOLARD, Nelly BURNICHON, Samira SAADI, Amélie PITON, Laurent CASTERA, Gaël NICOLAS, Pascale SAUGIER-VEBER, Pierre BLANC
Galerie Sud
16:45

"Jeudi 03 f\u00e9vrier"

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KF4
16:45 - 18:15

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16:45 - 18:15 #27910 - P004 Diagnostics moléculaires multiples dans la déficience intellectuelle et les anomalies du développement : 8% des diagnostics positifs.
Diagnostics moléculaires multiples dans la déficience intellectuelle et les anomalies du développement : 8% des diagnostics positifs.

Introduction : Le bilan étiologique des anomalies du développement et de la déficience intellectuelle (AD/DI) a grandement bénéficié des technologies de séquençage d’exome (ES) et de génome (GS). Au cours des dernières années a émergé la question des diagnostics moléculaires multiples (DMM), allant de 1,8% à 7,1% des diagnostics positifs identifiés par ES/GS dans la littérature. Nous présenterons les résultats d’une étude prospective et rétrospective dédiée à l’identification et la caractérisation des diagnostics moléculaires multiples (DMM) au sein d’une cohorte de 2346 patients atteints d’AD/DI.

Méthodes : Entre 03/2014 et 12/2020, notre laboratoire a rendu 730 diagnostics positifs identifiés par ES chez des patients atteints d’AD/DI. A partir de 01/2019, la recherche approfondie de DMM sur les données d’ES a été mise en place, d’une part en prospectif et d’autre part en rétrospectif sur l’ensemble des données d’ES rendues entre 03/2014 et 12/2018.

Résultats : Dans la cohorte prospective (01/2019 à 12/2020), parmi les 421 ES positifs, 18 (4,3%) présentaient un DMM et 17 (4%) incluaient une variation de signification inconnue (VSI) avec une forte probabilité d’être reclassée ; le taux diagnostique global était de 8,3%. Dans la cohorte rétrospective (03/2014 à 12/2018), parmi les 309 ES positifs, la réanalyse de 126 ES est à ce jour disponible (ES rendus avant 2017), incluant 3 DMM (2,4%) et 6 DMM avec une VSI (4,8%) ; le taux diagnostique global était de 7,1%. L’analyse rétrospective est encore en cours pour les résultats rendus en 2017 et 2018, et sera disponible dans les semaines à venir. Les modes de transmission, types de variations, proportion des variations du nombre de copies, le caractère hérité, la contribution des VSI, la temporalité des DMM et les caractéristiques des patients seront discutés.

Discussion : Les taux de DMM, respectivement 4,3% (8,3% en incluant les VSI) et 2,4% (7,1% en incluant les VSI) pour les cohortes prospective et rétrospective, sont en rapport avec la littérature. Deux des 3 DMM retrouvés lors de l’analyse rétrospective n’avaient pas été identifiés lors du rendu diagnostique initial car le gène n’était pas encore impliqué en pathologie humaine. Les taux de DMM s’avèrent variables car ils dépendent de la prise en compte de ce concept par l’équipe d’interprétation, de la mise à jour de données cliniques évolutives, de la connaissance croissante des gènes impliqués en pathologie humaine (gènes non encore connus, VSI non encore reclassées) et de l’amélioration des outils bio-informatiques. Les DMM semblent être sous-estimés dans les AD/DI alors même qu’ils impactent significativement les patients et leurs familles pour le conseil génétique, le dépistage anténatal et un suivi personnalisé. Ils participent également à une meilleure définition des spectres phénotypiques. Les DMM identifiés par réanalyse des données positives interrogent sur la nécessité de réanalyser les ES positifs, à la demande ou systématiquement.


Caroline RACINE (DIJON), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Camille ENGEL, Frédéric TRAN MAU-THEM, Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Arthur SORLIN, Hana SAFRAOU, Sopie NAMBOT, Julian DELANNE, Aurore GARDE, Marie BOURNEZ, Sébastien MOUTTON, Julien THEVENON, Daphné LEHALLE, Nada HOUCINAT, Nolwenn JEAN-MARÇAIS, Marjolaine WILLMEMS, Alain VERLOES, Fanny LAFFARGUE, Lucile PINSON, James LESPINASSE, Elodie LACAZE, David GENEVIEVE, Olivier PATAT, Laetitia LAMBERT, Marion GERARD-BLANLUET, Charlotte BENIGNI, Valentin BOURGEOIS, Philippine GARRET, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
16:45 - 18:15 #28018 - P009 Des variations du gène SEMA6B sont responsables de déficience intellectuelle et altèrent la densité synaptique des neurones primaires d’hippocampes de souris.
Des variations du gène SEMA6B sont responsables de déficience intellectuelle et altèrent la densité synaptique des neurones primaires d’hippocampes de souris.

La déficience intellectuelle (DI) est un trouble neuro-développemental fréquent touchant 1 à 3% de la population et d’origine majoritairement génétique. Par séquençage à haut débit d’exome chez des patients atteints de DI sévère puis après un appel à collaboration internationale sur GeneMatcher, le gène SEMA6B a été identifié comme un bon candidat pour la DI. Quatorze variations dont onze jamais décrites dans la littérature (quatre faux-sens, six frameshift et quatre non-sens dont deux récurrents) ont ainsi été identifiées chez seize patients non apparentés atteints de déficience intellectuelle sévère à modérée sans dysmorphie reconnaissable ni malformation. Les patients avaient un langage limité à quelques mots ou absent, des troubles de motricité globale et de motricité fine, des stéréotypies et une épilepsie pour la majorité d’entre eux. Des données d’imagerie cérébrale étaient disponibles pour 7 patients, mentionnant des anomalies modérées et non spécifiques chez 3 d’entre eux : atrophie corticale, atrophie cérébelleuse, corps calleux fin ou court, syndrome d’interruption de la tige pituitaire. Le gène SEMA6B code la protéine sémaphorine 6B, une protéine chimiorépulsive inhibant la croissance axonale lors du développement du système nerveux central. Afin de démontrer l’implication de ce gène dans un phénotype neurodéveloppemental, nous avons initié des études fonctionnelles en générant des constructions plasmidiques contenant la forme sauvage ou mutée du gène Sema6b (cDNA murin). Ces constructions ont été surexprimées dans des lignées cellulaires (HEK293T) puis dans des cultures primaires de neurones hippocampiques de souris. Dans un premier temps, nous avons évalué l’impact de ces mutations sur la stabilité des protéines par Western Blot dans les cellules HEK293T et sur leur localisation subcellulaire par immunocytochimie dans les cellules HEK293T et les cultures neuronales. Les conséquences induites par les variations du gène Sema6b sur la morphogenèse et la synaptogenèse ont également été évaluées via l’étude de différents paramètres neuronaux tels que la morphologie, l’arborisation dendritique ou encore la densité synaptique dans les cultures de neurones après analyse en microscopie confocale. Les résultats montrent un impact des variations non-sens sur la localisation subcellulaire de la protéine que ce soit dans les lignées cellulaires HEK293T ou dans les neurones. De plus, les variations semblent altérer la densité synaptique des neurones et la maturation des épines dendritiques. Ces résultats suggèrent que l’expression d’un variant protéique de SEMA6B pourrait altérer la morphogenèse neuronale. Cette étude permet donc de valider la pathogénicité de ces variations et plus largement de démontrer le rôle de la sémaphorine 6B dans la physiopathologie de la DI.


Amélie CORDOVADO (Tours), Martina SCHAETTIN, Médéric JEANNE, Veranika PANASENKAVA, Anne Sophie DENOMMÉ-PICHON, Boris KEREN, Cyril MIGNOT, Lance RODAN, Kery RAMSEY, Vinodh NARAYANAN, Julie R. JONES, Eloise J. PRIJOLES, Wendy G. MITCHELL, Jillian R OZMORE, Erin TORTI, Leslie GRANGER, Andrea K. PETERSEN, Paige STURM-MATHENY, Margaret AU, Chanika PHORNPHUTKUL, Mary-Kathryn CHAMBERS, Eduardo LOPEZ-LASO, Joaquin-Alejandro FERNANDEZ-RAMOS, Michael C. KRUER, Marcella ZOLLINO, Guiseppe MARANGI, Manuela MORLEO, Davide MEI, Tiziana PISANO, Renzo GUERRINI, Martine DOCO-FENZY, Raymond J. LOUIE, Anna CHILDERS, David B. EVERMAN, Richard REDON, Stéphane BÉZIEAU, Frédéric LAUMONNIER, Esther STOECKLI, Annick TOUTAIN, Marie-Laure VUILLAUME WINTER
16:45 - 18:15 #28383 - P014 Apport des modèles murins à l’étude des troubles du spectre autistique : l’exemple de la souris Shank3Δ11/Δ11.
Apport des modèles murins à l’étude des troubles du spectre autistique : l’exemple de la souris Shank3Δ11/Δ11.

Les troubles du spectre autistique (TSA) concernent 1 à 2% de la population. Ces troubles neurodéveloppementaux sont caractérisés par des altérations de la communication et des interactions sociales, ainsi que des comportements stéréotypés et des intérêts restreints. Plus de 200 gènes sont associés à l’autisme, mais pour chaque gène le nombre de patients est limité (<1% de toutes les formes d’autisme). 

Les mutations du gène SHANK3, qui code pour une protéine d’échafaudage de la densité post-synaptique des synapses glutamatergiques, concernent 1-2% des patients avec TSA et déficience intellectuelle, notamment les patients atteints du syndrome Phelan-McDermid, généralement porteurs d’une délétion terminale de la région 22q13.3. Les autres symptômes de ce syndrome sont une hypotonie néonatale, une absence ou un retard d’acquisition du langage, une épilepsie dans 60% des cas.

Nous avons entrepris une caractérisation multi-échelle de la souris mutante Shank3Δ11/Δ11 dépourvue des isoformes majeures de SHANK3. Cette caractérisation comprend (i) une étude longitudinale (de 3 à 12 mois) du comportement des animaux, (ii) des analyses moléculaires à grande échelle (transcriptome et protéome de différentes régions du cerveau), (iii) l’étude de l’expression de gènes/protéines d’intérêt par RT-PCR quantitative et immunomarquage sur coupes de cerveau et (iv) de l’imagerie cérébrale fonctionnelle. Durant ce projet, nous avons développé deux outils innovants : le Live Mouse Tracker (LMT) qui permet d’analyser automatiquement le comportement d’un groupe d’animaux et un système automatique d’analyse des vocalisations ultrasoniques (USV) émises par les souris. Pour identifier les anomalies d’activation et de connectivité cérébrale chez la souris Shank3Δ11/Δ11 nous utilisons l’imagerie fonctionnelle par ultrasons (fUS) sur la souris éveillée avec présentation éventuelle de stimuli sociaux.

L’analyse comportementale a mis en évidence une diminution des comportements exploratoires, une augmentation des interactions socio-sexuelles et des comportements stéréotypés (auto-toilettage excessif qui peut induire des blessures graves) chez la souris Shank3Δ11/Δ11. L’analyse transcriptomique, réalisée sur le cortex, l’hippocampe, le striatum et le cervelet, a pointé le striatum comme région particulièrement impactée par le déficit en SHANK3. Le taux d’expression de certains gènes (Gad2, Gnal et Cnr1) exprimés différentiellement dans le striatum des souris Shank3Δ11/Δ11 et Shank3+/+ est corrélé au degré d’auto-toilettage. Enfin, le profil d’expression dans le striatum de la glutamate décarboxylase 65, codée par Gad2, suggère un défaut de compartimentation du striatum chez la souris Shank3Δ11/Δ11.

L’ensemble de ces études devrait nous permettre de mieux comprendre les mécanismes à l’origine des TSA avec altérations du gène SHANK3 et de proposer et tester de nouveaux traitements pharmacologiques.

 


Elisabeth VERPY (PARIS), Benoît FORGET, Fabrice DE CHAUMONT, Allain-Thibeault FERHAT, Anne BITON, Sabrina COQUERAN, Florian LASZLO, Mickael TANTER, Elodie EY, Thomas BOURGERON
16:45 - 18:15 #28754 - P019 La signature épigénétique d’ATRX permet de conclure sur le pathogénicité des variants de signification inconnue et d’élargir le spectre clinique : à propos de 4 familles.
La signature épigénétique d’ATRX permet de conclure sur le pathogénicité des variants de signification inconnue et d’élargir le spectre clinique : à propos de 4 familles.

Le syndrome ATR-X (Alpha-thalassémie-déficience intellectuelle liée à l'X, OMIM #301040) est caractérisé par l’association d’une déficience intellectuelle (DI) sévère, des traits morphologiques reconnaissables, un trait alpha-thalassémique et des anomalies génitales. Par la suite, il a été montré que le trait alpha-thalassémique n’était pas toujours présent et que la DI pouvait être modérée. Ce syndrome est causé par des variants pathogènes dans le gène ATRX, localisé sur le chromosome X et la protéine ATRX est impliquée dans le remodelage chromatinien. Les variants pathogènes d'ATRX provoquent des changements dans la méthylation de l'ADN mais les mécanismes biologiques ne sont complètement élucidés. Récemment, l'équipe du Dr.  Sadikovic a montré que le syndrome ATR-X possède une signature épigénétique. Nous avons utilisé cette nouvelle approche dans 4 familles indépendantes pour lesquelles nous suspections une hérédité liée au chromosome X. 

Nous présentons les données cliniques et moléculaires de 7 patients de sexe masculin, suivis de longue date dans notre centre, pour lesquels 4 variants faux-sens dans le gène ATRX ont été identifiés. Du fait du manque de données moléculaires et de l’absence des caractéristiques typiques du syndrome ATR-X, le diagnostic n'avait initialement pas été retenu par notre équipe clinico-biologique et les variants avaient été classés de signification incertaine (VSI). Récemment, nous avons relancé les analyses dans le but d’obtenir un conseil génétique précis pour les sœurs des patients. 

Nous avons repris l’ensemble des données médicales des patients et de leur famille. Les analyses génétiques ont été complétées par le séquençage à haut débit de panel de gènes impliqués dans la DI ou d’exome. L’analyse de la signature épigénétique d’ATRX a été réalisée. Nous avons ainsi pu poser de façon certaine le diagnostic de syndrome ATR-X dans 3 familles. Pour la quatrième famille, un autre diagnostic a pu être identifié.

Ce travail démontre l’intérêt de l'utilisation de la signature épigénétique en pratique courante et son utilité chez les patients avec un tableau clinique moins évocateur. La description méticuleuse des patients et leur suivi à long terme permet d’élargir le spectre clinique associé au syndrome ATR-X.


Alexandre ASTIER (Marseille), Svetlana GOROKHOVA, Solveig HEIDE, Francisco MARTINEZ, Sabine SIGAUDY, Catherine BADENS, Florence RICCARDI
16:45 - 18:15 #27985 - P024 Expansion phénotypique des variants bialléliques de PRRT2, de l’épilepsie néonatale pharmacorésistante aux mouvements anormaux paroxystiques : une étude de cohorte française.
P024 Expansion phénotypique des variants bialléliques de PRRT2, de l’épilepsie néonatale pharmacorésistante aux mouvements anormaux paroxystiques : une étude de cohorte française.

Introduction: Depuis 2011, de nombreux phénotypes ont été associés aux variations pathogènes hétérozygotes du gène PRRT2. Outre les historiques mouvements anormaux paroxystiques kinésigéniques, des tableaux de convulsions bénignes infantiles, d’ataxie épisodique, de dyskinésies non kinésigéniques, de migraines avec ou sans auras et de migraines hémiplégiantes ont été rapportés. Les phénotypes associés aux variations bi-alléliques de PRRT2 sont en revanche bien moins connus, avec seulement quelques patients décrits dans la littérature, et semblent différer en termes de sévérité et de présentation clinique. Parallèlement aux mouvements anormaux paroxystiques, ces patients peuvent en effet présenter un retard développemental ainsi qu’une maladie épileptique plus fréquente, plus sévère et plus précoce. Dans ce travail nous présentons une cohorte multicentrique française de 10 individus porteurs de variations bialléliques de PRRT2, permettant de confirmer et d’enrichir les connaissances sur les phénotypes associés aux variations bialléliques de ce gène.

Méthodes : Les patients ont été recrutés par le biais d’un appel à collaboration de la filière AnDDI-Rare et de la plateforme GeneMatcher®. Ils ont été phénotypés cliniquement, par imagerie médicale, et ont bénéficié de bilans biologiques exhaustifs pour écarter toute autre cause, acquise ou constitutionnelle. Le diagnostic moléculaire a été obtenu par séquence pangénomique (génome ou exome) ou ciblé selon les patients.

Résultats : Dix patients issus de 9 familles différentes ont été recrutés dans 6 centres français. Parmi ces patients (7 hommes et 3 femmes), 9 ont présenté des manifestations épileptiques dans les premiers mois de leur vie (8 avant 5 mois), dont 4 à type d’état de mal épileptique pharmacorésistant, focal ou généralisé. Cinq individus (50%) ont présenté un retard développemental, le plus souvent léger, associé à des troubles du comportement. Cinq patients ont présenté des manifestations paroxystiques apparues dans un second temps, à type de dyskinésie, d’ataxie épisodique ou de migraines, parfois hémiplégiantes. Les imageries cérébrales étaient normales pour 7 patients, et ont révélé une atrophie cérébelleuse progressive chez les 3 autres. Pour les 10 individus, la ségrégation familiale a révélé que toutes les variations étaient héritées d’un des deux parents dont au moins 70% étaient porteurs asymptomatiques, soulevant la question d’une possible transmission autosomique récessive.

Discussion : Parmi les différents tableaux cliniques observés on retient la forte prévalence d’épilepsie néonatale sévère, volontiers pharmacorésistante, avec un retard de développement chez 50% des patients, et l’association secondaire à des mouvements anormaux paroxystiques chez uniquement 50% des patients. Une possible épilepsie néonatale isolée est donc possible, jusqu’alors inconnue, et semble être transmise selon un mode autosomique récessif.


Quentin THOMAS (Dijon), Agathe ROUBERTIE, Delphine HÉRON, Antonio VITOBELLO, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Florence DUMERGER, Alinoe LAVILLAUREIX, Maryline CARNEIRO, Gaetan LESCA, Ange-Line BRUEL, Anne-Sophie DENOMME-PICHON, Laurence FAIVRE, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN-ROBINET
16:45 - 18:15 #28268 - P029 Criblage du gène de la DOPA décarboxylase dans une cohorte multi-centrique de patients atteints de formes précoces de la maladie de Parkinson.
P029 Criblage du gène de la DOPA décarboxylase dans une cohorte multi-centrique de patients atteints de formes précoces de la maladie de Parkinson.

INTRODUCTION: La décarboxylase des L-acides aminés aromatiques (AADC), responsable de la décarboxylation de la L-DOPA et du 5-hydroxytryptophane est une enzyme clé pour la synthèse de la dopamine et de la sérotonine. La maladie de Parkinson (MP) et le déficit génétique en AADC (dAADC) sont 2 maladies neurologiques invalidantes avec des troubles moteurs dus à des déficits en dopamine. dAADC est une maladie récessive métabolique pédiatrique très rare, caractérisée par une hypotonie musculaire précoce, des troubles du mouvement et un retard de développement. Plus de 60 mutations différentes dans la DOPA décarboxylase (DDC) ont été identifiées. La MP est une maladie fréquente affectant 1% de la population âgée de plus de 60 ans, caractérisée par la triade bradykinésie, rigidité et tremblement de repos, due à une dégénérescence massive des neurones dopaminergiques dans la substance noire. Bien que des mutations dans une vingtaine de gènes aient été rapportés comme associées aux formes héréditaires rares de MP, le gène DDC n’a pas été criblé jusqu’à présent dans la MP.

MATERIEL ET METHODES

- Génération des données de séquençage d’exome de 800 patients avec des formes précoces de MP (âge de début de la maladie < 45 ans) sur la plateforme iGenSeq de l’Institut du Cerveau (ICM) avec les kits de capture Kapa HyperPlus kit (Roche) et Twist Human RefSeq 40 Mb et séquençage à extrémité appariée sur les séquenceurs NovaSeq 6000 (Illumina). Alignement et annotation des séquences avec les outils Dragen et Ensembl Variant Effect Predictor (VEP).

- Prioritisation des variants en fonction:

1) de leur rareté (fréquence de l’allèle mineur –MAF- < 1% dans Genome Aggregation Database –GnomAD-);

2) de leur nature (variants codants ou affectant des sites d’épissage);

3) du caractère pathogénique des variants faux-sens par l’utilisation i) de 16 logiciels de prédiction de pathogénicité dont Sift, Polyphen, Mutation Taster, Combined Dependent Depletion Score –CADD- et ii) des scores de conservation des acides aminés au cours de l’évolution des espèces animales (PhastCons, PhyloP).

RESULTATS: Parmi les 4000 variants dans DDC, nous avons identifié 8 variants rares chez 13 patients avec MP, tous de nature faux-sens, à l’état hétérozygote:

- 3 variants (L41M, M239L et R479G) sont déjà rapportés comme associés à dAADC. Le variant M239L est retrouvé chez 5 patients et 2 autres, L41M and M314I sont prédits pathogéniques avec un CADD score de 22,8 et 30, respectivement. Le variant L41M est hautement conservé au cours de l’évolution des espèces animales jusqu’à la mouche;

- Tous les variants sauf R479G sont localisés dans des domaines catalytiques de AADC.

CONCLUSION : Des altérations moléculaires bi-alléliques dans le gène DDC connues pour être la cause majeure de dAADC semblent être rarement associées à la MP. Cependant, ces variants hétérozygotes identifiés dans cette étude pourraient être des mutations hypomorphes avec des conséquences importantes dans la fonction de cette protéine.


Suzanne LESAGE (Paris), Christelle TESSON, Thomas COURTIN, Mélanie FERRIEN, Jean-Christophe CORVOL, Alexis BRICE
16:45 - 18:15 #28632 - P034 SORD: une nouvelle étiologie avec potentiel espoir thérapeutique dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 2 autosomique récessive.
P034 SORD: une nouvelle étiologie avec potentiel espoir thérapeutique dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 2 autosomique récessive.

Introduction: En 2020 Cortese et al. ont mis en évidence un nouveau gène de transmission autosomique récessive: SORD, codant pour la sorbitol déshydrogénase responsable de la dégradation du sorbitol en fructose. Une mutation de cette enzyme est responsable d’une accumulation de sorbitol chez les patients. Ils ont analysé 1 500 patients CMT dont 45 issus de 38 familles porteurs de la mutation « frameshift » c.757delG (p.Ala253GlnfsX27) à l’état homozygote ou hétérozygote composite. Ils ont montré en parallèle une augmentation du sorbitol jusqu’à 100 fois supérieure aux valeurs normales chez les patients mutés, sans pouvoir expliquer la relation physiopathologique entre cet excès et le développement de la maladie.

 

Objectif: Nous avons recherché des mutations SORD chez des patients provenant de l’hôpital Timone et nous avons mis en place une méthode de dosage du sorbitol afin de vérifier les résultats publiés par Cortese et de mieux comprendre la physiopathologie.

 

Patients et méthodes: 64 patients avec CMT2 sans diagnostic moléculaire établi ont été analysés. Les 9 exons du gène SORD ont été amplifiés par PCR puis séquencés par méthode Sanger. Pour l’exon 7 nous avons mis au point une PCR nichée du fait de l’existence du pseudogène SORD2P porteur de la mutation d’intérêt : c.757delG (p.Ala253GlnfsX27) homozygote. Nous avons comparé nos séquences avec le logiciel SEQUENCHER®(5.4.6).

Pour le dosage du sorbitol sérique, nous avons utilisé une méthode par spectrométrie de masse LC-MS/MS en utilisant du sorbitol exogène et du sorbitol marqué OH*CH2(*CHOH)4*CH2OH en tant qu’étalon interne.

 

Résultats: La mutation c.757delG a été vue chez 4 patients sur 64, 2 à l’état homozygote (P1 et P2), 2 à l’état hétérozygote composite avec les mutations c.553G > A (P3) et c.458C > A (P4), et 1 patient a été trouvé hétérozygote composite avec les mutations c.248 T > C et c.488A > G (P5).

Les mutations c.640A > G et c.952G > T ont été vues chez 2 patients, respectivement P6 et P7, à l’état hétérozygote isolé.

Nous avons identifié 5 nouvelles mutations hétérozygotes : c.248 T > C (p.Val83Ala), c.488A > G (p.His163Arg), c.553G > A (p.Gly185Arg), c.640A > G (p.Lys214Glu) et c.952G > T (p.Val318Leu).

Les résultats du dosage du sorbitol sérique n’ont pas encore été réalisés, la méthode étant en cours de réalisation.

 

Discussion: Cette étude a établi un diagnostic chez 5 patients atteints de CMT2 permettant un conseil génétique adapté et un espoir thérapeutique.

Une normalisation du taux de sorbitol et une amélioration du phénotype avec l’utilisation d’inhibiteurs de l’aldose réductase (epalrestat) dans des modèles in vitro et in vivo (drosophile) ont été montrées par Cortese. Ces médicaments utilisés dans les neuropathies diabétiques sont donc une piste thérapeutique pour les patients mutés SORD. Le dosage du sorbitol pourrait apporter un élément diagnostique supplémentaire et pourrait permettre de suivre l’évolution de la maladie si un traitement est instauré chez ces patients.


Nicolas PONS (Marseille), Nathalie BONELLO-PALOT, Manon DEVEDJIAN, Sharham ATTARIAN, Nicolas LEVY
16:45 - 18:15 #28317 - P039 Étude du rôle de deux microARNs (miARNs) dans la physiopathologie et le phénotype osseux de la Progeria de Hutchinson-Gilford.
P039 Étude du rôle de deux microARNs (miARNs) dans la physiopathologie et le phénotype osseux de la Progeria de Hutchinson-Gilford.

La progeria de Hutchinson-Gilford (HGPS) est une maladie génétique très rare, causée par une mutation ponctuelle de novo dans le gène LMNA (c.1824C > T). Cette mutation isosémantique (p.G608G) aboutit à la délétion de 50 acides aminés dans la prélamine A. La protéine générée, appelée progérine, s’accumule dans le noyau des cellules avec une toxicité dose-dépendante. La progeria est caractérisée par un vieillissement accéléré aboutissant au décès vers 14 ans. Les patients présentent dès l’âge de 1 an un retard de croissance staturo-pondéral, et développent de nombreuses anomalies osseuses (ostéopénie, hypoplasie des clavicules, ostéoporose...). Nous avons identifié par étude miRNome en NGS la surexpression de deux miARNs issus d’un même précurseur dans des fibroblastes dermiques de patients. Le premier est connu pour cibler, entre autres, les transcrits de molécules clés participant à la différenciation ostéoblastique comme Pin1 (Peptidyl-prolyl cis/trans isomerase 1) et BMP2 (Bone Morphogenetic Protein 2). Celui-ci est aussi impliqué dans la régulation de la différenciation chondrocytaire, du stress oxydant et de la sénescence. Le second cible TGβ3 qui régule également la différenciation ostéoblastique.

Dans cette étude, 4 modèles complémentaires, humains et murins, sont utilisés :

L’étude in vitro par RT-qPCR ciblées a validé la surexpression de ces miARNs dans les fibroblastes de différents patients HGPS, à différents passages et à différents niveaux de sénescence. Une modulation par transfection de l’expression de chacun des deux miARNs dans des fibroblastes de patients HGPS (antimiRs) et de témoins (mimics) a permis d’évaluer leurs effets sur la prolifération cellulaire et la sénescence.

Deux outils ont été développés afin d’étudier les deux miARNs d’intérêt au cours des différenciations ostéoblastique et chondrocytaire : 1/ Des cellules souches mésenchymateuses (MSC) humaines HGPS et témoins dérivées d’iPSC ont été différenciées en ostéoblastes et chondrocytes, 2/ des ostéoblastes et des chondrocytes ont été prélevés sur des souris WT (wild type) et HGPS (KI LmnaG609G/G609G) de moins de 5 jours, et cultivés in vitro.

Des tissus prélevés dans le modèle de souris HGPS et WT, à différents âges, ont permis de réaliser une cartographie de l’expression de ces miARNs. Ce travail a notamment mis en évidence une diminution de l’expression de ces deux miARNs dans l’aorte, la crosse aortique, le tissu adipeux et l’os de souris HGPS âgées. Au contraire, une augmentation de leur expression a été retrouvée dans les VSMCs isolées à partir d’aortes de souris HGPS jeunes.

L’identification des mécanismes dans lesquels ces 2 miARNs interviennent pourrait permettre d’améliorer la compréhension de la physiopathologie de la progeria ou des pathologies liées à l’âge au cours du vieillissement normal, et peut-être à terme, d’envisager de nouvelles thérapeutiques dans cette maladie au pronostic très sombre.


Léa TOURY (Marseille), Diane FRANKEL, Coraline AIRAULT, Catherine BARTOLI, Hadrien TROUQUET, Nicolas LÉVY, Elise KASPI, Patrice ROLL
16:45 - 18:15 #27997 - P044 Diagnostic des surdités d'origine génétique au CHU de Lille : caractérisation clinique et moléculaire d'une cohorte de 692 patients.
P044 Diagnostic des surdités d'origine génétique au CHU de Lille : caractérisation clinique et moléculaire d'une cohorte de 692 patients.

La surdité est le handicap sensoriel le plus répandu dans les pays développés. Son incidence est estimée entre 1/1000 et 1/500 naissances. Les surdités congénitales sont d’origine génétique dans 60 à 80% des cas. Ces pathologies sont hétérogènes cliniquement et génétiquement. Le séquençage à haut débit (NGS) a permis de grandes avancées dans leur diagnostic étiologique. Les implications de celui-ci sont nombreuses : conseil génétique, pronostic, optimisation de la prise en charge ORL, dépistage des atteintes associées. L’objectif principal de cette étude rétrospective et multicentrique est l’analyse descriptive clinique et moléculaire des patients ayant bénéficié de l’analyse NGS du panel de gènes associés aux surdités au CHU de Lille de 2018 à 2020. Notre cohorte comprend 692 patients, dont 304 cas de surdité isolée et 388 cas de surdité syndromique. Le taux diagnostique du panel est de 26%. Il est significativement plus élevé dans les formes familiales que pour les cas sporadiques. Les 75 cas positifs de surdité isolée présentent tous une atteinte bilatérale. Les profils sont variables par ailleurs. Les 97 cas positifs de surdité syndromique sont répartis parmi 15 syndromes différents. Les plus fréquents sont les syndromes d’Usher (n=24), Waardenburg (n=11), Stickler (n=11), BOR (n=9) et Pendred (n=7). Certains signes cliniques sont fortement prédictifs d’un diagnostic précis. Nous nuançons le caractère prédictif d’autres signes classiquement associés à un syndrome particulier. Il est difficile de comparer nos résultats avec ceux de la littérature, les stratégies d’analyses variant selon les études. La description de larges cohortes améliore les connaissances cliniques et biologiques des surdités génétiques. Un nombre conséquent de cas négatifs de surdité isolée familiale, non éligibles au plan France Médecine Génomique, incite à proposer localement des analyses plus larges.


Simon BOUSSION (Lille), Isabelle FAJARDY, Claire LECIGNE, Claire-Marie DHAENENS, Nicolas-Xavier BONNE, Sylvie MANOUVRIER, Florence PETIT, Catherine VINCENT-DELORME
16:45 - 18:15 #28743 - P049 L’atrophie progressive de la rétine du border collie comme modèle de rétinite pigmentaire humaine.
P049 L’atrophie progressive de la rétine du border collie comme modèle de rétinite pigmentaire humaine.

Les rétinites pigmentaires (RP) sont un groupe hétérogène de troubles rétiniens héréditaires qui conduisent à la cécité, avec des âges d'apparition, des progressions et des sévérités différents. La RP humaine, initialement caractérisée par la dégénérescence progressive des cellules photoréceptrices à bâtonnets, présente une grande hétérogénéité génétique avec plus de 90 gènes identifiés. Cependant, le diagnostic génétique reste encore inconnu pour environ un tiers des patients. De façon intéressante, les chiens sont également gravement touchés par des maladies rétiniennes, dont l'atrophie progressive de la rétine (APR), homologue de la RP chez l’homme. En effet, les RP et les APR présentent des signes cliniques, une physiopathologie et des résultats comparables, des méthodes de diagnostic similaires et, le plus souvent, des gènes orthologues sont impliqués. Nous avons décrit depuis plusieurs années une APR transmise selon un mode récessif lié au chromosome X dans la race Border collie, avec une prévalence estimée à 8%, et un ratio de chiens atteints  mâles / femelles significativement différent (16% et 2%, respectivement).

L'objectif de cette étude est d'identifier le(s) gène(s) impliqué(s) et leur mutation(s) afin de mieux comprendre les bases moléculaires de l’APR et de fournir de nouveaux gènes candidats aux RP humaines liées à l’X. Plusieurs études génétiques classiques ont été réalisées (études de liaison génétique, GWAS) avec plus de 200 chiens atteints et indemnes (Cani-DNA : http://dog-genetics.genouest.org). Plus récemment, nous avons séquencé les génomes de 5 chiens appartenant à la même famille (trois mâles atteints et deux femelles porteuses). Ces séquences ont déjà été comparées aux génomes de plus de 330 chiens de 87 races ne présentant pas d’APR, grâce au consortium DVBDC. Nous avons ainsi identifié une centaine de variants de type SNV, mais aucun n’est annoté dans une région codante ou proche d’un gène. Ces variants doivent maintenant être validés sur un plus grand nombre de border collie atteints et indemnes. En parallèle, nous allons séquencer le génome de deux chiens atteints et d’un chien indemne âgé avec une technologie de séquençage « longs fragments » (Nanopore) afin d’identifier d’éventuelles altérations chromosomiques, non visisbles par les méthodes de séquençage classiques. 

Notre hypothèse principale reste que cette APR est une maladie récessive monogénique liée à l'X, peut-être le variant causal serait dans un élément régulateur, ce qui pourrait expliquer la variabilité des caractéristiques cliniques, l'âge d'apparition différent en fonction des chiens et l'évolution différentielle des lésions chez les femelles atteintes et entre les mâles et les femelles. Nous espérons que ce travail pourra conduire à la découverte d’un nouveau gène /nouvelle mutation et ainsi contribuer à une meilleure compréhension de cette maladie chez le chien et l'homme.


Pascale QUIGNON (Rennes), Morgane BUNEL, Gilles CHAUDIEU, Stéphanie MOTTIER, Nadine BOTHEREL, Richard GUYON, Catherine ANDRÉ
16:45 - 18:15 #28350 - P054 Néphropathies chroniques syndromiques ou non syndromiques de l’adulte : intérêt du séquençage de génome entier en soin.
P054 Néphropathies chroniques syndromiques ou non syndromiques de l’adulte : intérêt du séquençage de génome entier en soin.

Environ 10 à 20 % des patients adultes souffrant d'insuffisance rénale chronique n'ont pas de diagnostic étiologique précis et sont donc porteurs de maladies rénales d’origine indéterminées (MRI). Même en absence d’histoire familiale, 10 à 30% des MRI sont des maladies rares d’origine génétique.

Au sein d’APHP.Sorbonne Université, le service de néphrologie de l’Hôpital Tenon a mis en place la consultation de néphrogénomique de l’adulte et la réunion de concertation pluridisciplinaire de prescription « RCP G4-Idf » rattachée au laboratoire France médecine génomique SeqOIA. Afin de prendre en charge ces patients, le laboratoire du département de génétique médicale a mis en place une nouvelle activité de génétique moléculaire en 2020.

Vingt patients adultes avec MRI ont été inclus via cette consultation de néphrogénomique et via la RCP G4-Idf /MARHEA dans le cadre de la pré-indication « Néphropathies chroniques » de la Filière de santé maladies rares ORKID dans le cadre du PFMG2025. Un séquençage de génome complet (WGS) a été réalisé pour ces 20 patients [en solo (1), duo (3), trio (11) ou quatuor (5)]. Dix patients (50%) étaient porteurs de néphropathies dites non syndromiques. Quinze patients (75%) avaient eu accès à une ACPA ou à un séquençage de gènes isolés, panels ou exome. Seul cinq patients (25%) n’avaient eu aucun test génétique au préalable. Un résultat concluant a été rendu pour 3 des 20 patients (15%). Deux CNV et un SNV ont été identifiés : une délétion de 1,8Mb emportant le gène PHF21A permettant d’expliquer uniquement la déficience intellectuelle d’un patient avec néphropathie syndromique, une délétion de 4252pb dans le gène INF2 chez un patient permettant d’expliquer sa maladie de Charcot-Marie-Tooth avec glomérulosclérose et un SNV intronique profond classé en « classe 3+ » dans le gène COL4A5 chez un patient avec syndrome d’Alport. Ce variant intronique profond est prédit comme pathogène et la validation sur fibroblastes de peau est en cours dans l’équipe du Pr C. Antignac. Un résultat non conclusif a été rédigé pour 17 des 20 patients. Le délai de rendu de résultat qui a pu être récemment abaissé à 2 mois entre réception du prélèvement et génération du compte-rendu. Une ré-analyse des données de WGS sera faite annuellement pour ces patients en fonction de l’évolution des connaissances et des nouvelles performances du pipeline bio-informatique GLeaves.

L’analyse de WGS a permis de poser de nouveaux diagnostics avec la détection de CNV de taille < 5kb qu’il est possible de borner finement et de SNV intronique profond, variants qui n’étaient pas recherchés par les examens habituels. Nos résultats suggèrent qu’un WGS fait en première intention est une option performante en termes de rendement diagnostique et de délai de génération d’un compte-rendu, puisqu’il permet de détecter tous les types de variants du génome humain détectables à une profondeur de lecture de 40X et peut être relu a posteriori.


Laurent MESNARD (Paris), Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Alice DOREILLE, Emilie CORNEC-LE GALL, Anne-Marie GUERROT, Ivona MILIC, Manon GODIN, Nicolas BÉNICHOU, Sandrine VUILLAUMIER BARROT, Eric LE GUERN, Anne-Sophie LEBRE
16:45 - 18:15 #28092 - P059 Apport du séquençage du génome: Implication du gène FBXO32 dans une Cardiomyopathie Dilatée Récessive.
P059 Apport du séquençage du génome: Implication du gène FBXO32 dans une Cardiomyopathie Dilatée Récessive.

Introduction : La cardiomyopathie Dilatée (CMD) est une cause majeure d’insuffisance cardiaque, avec dysfonction systolique du myocarde et dilatation ventriculaire. Elle est transmise le plus souvent selon un mode autosomique dominant. Les gènes impliqués sont des gènes codant pour les protéines du sarcomère, des protéines membranaires, du cytosquelette ou nucléaires. La moitié des patients reste sans diagnostic moléculaire et dans les formes familiales avérées, l’élargissement du séquençage au génome entier dans le cadre de la préindication « Cardiomyopathies héréditaires » devrait permettre d’associer ces phénotypes à de nouveaux gènes ou bien d’identifier des variants pathogènes dans les régions mal ou non interprétées des gènes déjà reliés à la maladie.

Patients et méthodes : Nous rapportons l’analyse d’une famille originaire de Tunisie dans laquelle les parents asymptomatiques ont 2 enfants, un garçon et une fille qui présentent une CMD biventriculaire d’évolution rapide. L’analyse d’un panel de 71 gènes étant négative, la famille a été adressée pour un séquençage du génome entier au Laboratoire de Médecine génomique SeqOIA dans le cadre du PFMG2025. 

Résultats : Le garçon a été hospitalisé à 28 ans pour insuffisance cardiaque. Le bilan retrouve une dysfonction bi-ventriculaire (FEVG, 17%, FEVD 16%). Quelques semaines plus tard le patient est transplanté dans un contexte de choc cardiogénique. Sa sœur présente à 21 ans une dyspnée d’effort. Le bilan conduit au diagnostic de CMD bi-ventriculaire (FEVG 17%, FEVD 15%). Deux mois après, dégradation hémodynamique et la patiente est transplantée en urgence. Il est noté un myosis congénital chez les deux patients. L’exploration neuromusculaire est en cours suite à une rhabdomyolyse post transplantation chez le garçon.  

L’interprétation du génome dans cette famille identifie pour la première fois un variant nonsense c.904C > T (p.Arg302*) dans le gène FBXO32 (NM_058229.3) à l’état homozygote chez les 2 patients et transmis par chacun des parents hétérozygotes. Ce variant présente les arguments de pathogénicité (PVS1, PS3, PM2, PM3, PP1, PP3, PP4, PHRED : 41) et est absent de GnomAD. Le gène FBXO32, qui code pour la protéine F-box only protein 32 (ATROGIN1), avait été publié dans une seule famille de CMD récessive mais non encore acté par le consortium ClinGen comme causale. Les F-box protéines constituent une des sous unités du complexe “Ubiquitine protein ligase » et cette protéine pourrait être également impliquée dans la régulation d’autres protéines majeures de cardiomyopathies comme c-MyBPC3. 

Discussion : L’identification, par l’analyse du génome, d’un variant nonsense homozygote dans le gène FBXO32 permet d’accroitre le spectre des gènes responsables de formes récessives de CMD d’évolution rapide, et permet ainsi un conseil génétique familial.  La fonction de ce gène au sein du système ubiquitine- protéasome constitue de nouvelles cibles diagnostiques mais aussi thérapeutiques pour la CMD.

 


Pascale RICHARD (PARIS), Flavie ADER, Céline BORDET, Marion MASINGUE, Julie PROUKHNITZKY, Jean Francois PRUNY, Pascal DE GROOTE, Corinne METAY, Teresinha EVANGELISTA, Virginie SAILLOUR, Philippe CHARRON
16:45 - 18:15 #28692 - P064 L’hétérogénéité génétique est à l’origine de la variabilité phénotypique de l’hypertension hyperkaliémique familiale.
P064 L’hétérogénéité génétique est à l’origine de la variabilité phénotypique de l’hypertension hyperkaliémique familiale.

Introduction : L’Hypertension Hyperkaliémique Familiale (FHHt) est une forme rare d’hypertension artérielle (HTA) d’origine génétique, appelée aussi pseudo-hyperaldostéronisme de type 2 ou syndrome de Gordon. Elle est caractérisée par une HTA d’intensité variable avec hyperkaliémie chronique et acidose hyperchlorémique, une rénine basse et une aldostéronémie variable. Elle est due à des variants pathogènes dans les gènes codant pour WNK1, KLHL3, WNK4, ou CUL3, protéines impliquées dans la régulation de la réabsorption du NaCl dans le néphron distal. La transmission génétique est principalement autosomique dominante, sauf dans les formes associées à KLHL3, qui peuvent être de transmission autosomique dominante (AD) ou récessive (AR).

Matériel et Méthodes : Analyse rétrospective de données clinico-biologiques de 153 patients avec FHHt confirmée génétiquement (84 cas-index, 69 apparentés).  Les variants moléculaires ont été identifiés par séquençage (Sanger ou haut débit) ou qPCR et classés selon les recommandations de l'ACMG.  Les relations génotype-phénotype ont été analysées avec le test de Kruskal-Wallis suivi d’un post-test de Dunn’s à l’aide du logiciel Prism-V6.

Résultats : La proportion des gènes responsables de FHHt dans les 84 familles est la suivante : KLHL3 59% (43% AD et 16% AR); CUL3 19% (9/12 de novo); WNK1 17% (13% dans l’exon 7 et 4% délétions de l’intron 1); et WNK4 5% (exon 7). Les cas les plus graves et précoces sont associés soit à CUL3 soit à KLHL3 dans sa forme AR . Un retard de croissance a été observé dans tous les génotypes, mais est plus fréquent en cas de variant CUL3. Les groupes avec variants WNK1, WNK4 et KLHL3-AD ont un phénotype modéré et d’apparition plus tardive. Cette étude montre une différence significative pour l'âge d'apparition, la kaliémie, la chlorémie et le bicarbonate, entre CUL3 et les autres groupes. La fréquence de l’HTA en fonction du gène atteint est la suivante: CUL3 93%, KLHL3-AR et WNK4 66%, KLHL3-AD 53% et WNK1 41%. En comparant les données cliniques de KLHL3-AR et KLHL3-AD, nous observons une sévérité croissante du phénotype suivant l’ordre: KLHL3 AR > , KLHL3 AD  et apparentés hétérozygotes des KLHL3 AR, suggérant un effet de dosage génique. Les variants observés chez les sujets KLHL3 AD  ne différent pas de ceux observés chez les sujets KLHL3 AR. L’HTA et l'hyperkaliémie ont été améliorées par l'administration d'hydrochlorothiazide dans tous les groupes.

Discussion : Cette étude confirme la présence d’une grande variabilité phénotypique de la FHHt et sa corrélation avec le génotype, et souligne l’intérêt du dépistage génétique des apparentés permettant une meilleure prise en charge médicale du patient et de sa famille.


Marguerite HUREAUX (paris), Stephanie MARZUKIEWICZ, Valerie BOCCIO, Xavier JEUNEMAITRE, Rosa VARGAS
16:45 - 18:15 #28322 - P069 Ajustement des critères ACMG de classification de variants : application à GCK, HNF1A et HNF4A dans le diabète monogénique.
P069 Ajustement des critères ACMG de classification de variants : application à GCK, HNF1A et HNF4A dans le diabète monogénique.

Dans un contexte où le résultat moléculaire conduit à une médecine de précision et/ou à une médecine prédictive, la juste détermination de la pathogénicité des variants identifiés est essentielle. Pour faciliter et uniformiser cette interprétation, l’ACMG a proposé des recommandations générales cependant un ajustement s’avère nécessaire en relation avec des spécificités propres à certaines pathologies voire à certains gènes. Ainsi un groupe international d’experts pluridisciplinaires (The ClinGen Monogenic Diabetes Expert Panel, MDEP) a été mis en place afin d’adapter les critères de l’ACMG pour application aux diabètes monogéniques (DM). Le travail s’est d’abord concentré sur les trois gènes les plus fréquemment impliqués dans les DM, GCK, HNF1A et HNF4A.

Les spécialistes endocrinologues du groupe ont précisé la présentation clinique indispensable pour être en mesure d’attribuer un score PP4, voire les éléments qui permettraient de réévaluer ce critère en modéré ou en fort. Les biologistes spécialisés ont borné les domaines fonctionnels méritant un PM1, parfois réduit à un niveau faible, ou encore ont établi la liste des études fonctionnelles et des contrôles qualité à vérifier afin de pouvoir garantir un PS3 plus ou moins modulé selon des seuils déterminés collégialement. Les généticiens ont fixé les fréquences limite d’acceptabilité pour un PM2, un BS1 ou un BA1 ou encore convenu gène par gène de l’attribution ou non d’un PVS1 dans des cas de variant sur le codon d’initiation, de perte du stop ou de délétion d’un ou plusieurs exons. Au total, ce sont 18 critères de l’ACMG dont les règles d’utilisation ont spécifiquement été réévaluées.

Le groupe a examiné plus de 800 variants sur ces trois gènes en rassemblant les cas identifiés dans la littérature ainsi que dans les laboratoires respectifs de chaque membre du panel. Parmi cette liste, 360 avaient préalablement été identifiés au laboratoire. Sur l’ensemble de ces variants, 61 (17%) ont été reclassés suite à ce nouvel examen. Pour 48% de ces réévaluations (29/61), aucun impact n’est à prévoir pour le rendu du diagnostic moléculaire dans le cadre d’un diabète monogénique car ce changement de classe s’est opéré entre pathogène (5) et probablement pathogène (4) ou entre bénin (1) et probablement bénin (2). En revanche 21 variants (34%) qui avaient été rendus (4/5) sont dorénavant considérés de signification incertaine (3) et un variant supplémentaire est passé de classe 4 à 2. Cinq variants précédemment classés 3 ont été réévalués en 4. Enfin 5 variants qui avaient été considérés 3 ont été dévalués en classes 2 ou 1.

L’expérience dans le diabète monogénique prouve la valeur ajoutée d’une expertise collégiale dans l’examen de la pathogénicité des variants moléculaires et démontre l’utilité d’une adaptation des scores d’interprétation gène par gène.


Cécile SAINT-MARTIN (Paris), Delphine BOUVET, Christine BELLANNÉ-CHANTELOT
16:45 - 18:15 #28737 - P074 Cytopathie mitochondriale associée à MSTO1 : élargissement du spectre clinique et remise en cause de l’existence d’une transmission dominante autosomique.
P074 Cytopathie mitochondriale associée à MSTO1 : élargissement du spectre clinique et remise en cause de l’existence d’une transmission dominante autosomique.

MSTO1 est un gène nucléaire codant pour un régulateur de distribution et de morphologie mitochondriale, la protéine misato homolog 1. Son implication en pathologie humaine a été rapportée pour la première fois en 2017, dans une famille présentant un phénotype de cytopathie mitochondriale dominante, avec identification du variant c.22G > A ; p.(Val8Met). À notre connaissance, il s'agit de la seule substitution dominante de MSTO1 décrite. En revanche, des variants pathogènes récessifs ont été rapportés chez 25 patients issus de 21 familles présentant un phénotype associant myopathie précoce avec taux élevé de CK et une constellation variable de symptômes, notamment une atrophie/ataxie cérébelleuse non progressive, une déficience visuelle en lien avec une rétinopathie pigmentaire, un retard de développement moteur, une altération cognitive, une atteinte du tractus cortico-spinal et des anomalies squelettiques. Nous rapportons le cas d’un patient de 63 ans qui présente une myopathie de début précoce avec CK élevés, une atteinte du tractus cortico-spinal, une discrète atrophie cérébelleuse et une neuropathie optique (NO) bilatérale diagnostiquée à l’âge de 30 ans, sans difficultés d'apprentissage. Son frère et sa sœur présentent un tableau similaire. Le séquençage de l'exome entier a permis d'identifier deux nouveaux variants du gène MSTO1 chez le patient et sa sœur symptomatique : un variant faux-sens c.65C > A ; p.(Ala22Glu) prédit comme probablement pathogène et absent des bases de données de sujets contrôles, ainsi qu'un variant d'épissage c.220+5G > C pour lequel l'analyse in silico a prédit une perte de fonction et un saut d'exon que nous avons pu confirmer par séquençage de l'ADNc de MSTO1 dans les fibroblastes du patient. Cette observation élargit le spectre phénotypique associé au gène MSTO1, en particulier concernant l’atteinte ophtalmologique puisqu’il s’agit de la première observation de neuropathie optique. Le patient s'est vu proposer une thérapie combinée (Coenzyme Q10, Levocarnitine, vitamine B2 et vitamine E) et a déclaré un bénéfice clinique subjectif après un traitement de 6 mois. Les mutations hypomorphes des gènes de cytopathies mitochondriales avec NO sont volontiers responsables de NO non-syndromiques. L'analyse de 49 cas de NO isolée n’a identifié aucun variant de MSTO1, à l'exception de la substitution dominante c.22G > A, détectée dans 32,6 % des cas, remettant en question sa pathogénicité. Nous avons montré que le variant est en réalité porté par le pseudogène misato homolog 2 (MSTO2P), et non par MSTO1 avec lequel il partage une homologie de séquence de 99,8%. Il s’agit en fait du variant polymorphe n.83G > A de MSTO2P. Cette confusion est liée à l’usage d’amorces qui ne permettent pas de différencier MSTO1 et MSTO2P. Cette observation questionne l’existence d’une maladie MSTO1 dominante et invite à la plus grande vigilance en ce qui concerne le diagnostic moléculaire de ce gène.


Audrey PUTOUX (LYON), Sylvie GERBER, Lola LESSARD, Cécile ROUZIER, Samira SAADI, Roxana AMELI, Stéphane THOBOIS, Lucie ABOUAF, Françoise BOUHOUR, Josseline KAPLAN, Antoine PEGAT, Jean-Michel ROZET
16:45 - 18:15 #27882 - P079 Amyotrophie spinale avec fractures osseuses congénitales : un cas de diagnostic néonatal précoce.
P079 Amyotrophie spinale avec fractures osseuses congénitales : un cas de diagnostic néonatal précoce.

Introduction :
L’amyotrophie spinale avec fractures osseuses congénitales (SMABF) est une forme extrêmement rare et sévère d’amyotrophie spinale, décrite cliniquement depuis longtemps, mais seulement récemment documentée comme une pathologie autosomique récessive liée aux variants pathogènes des gènes
TRIP4 (Type 1 – OMIM 604501) et ASCC1 (Type 2 – OMIM 616867).

Cas clinique :
Nous rapportons un nouveau-né de sexe masculin, 4
ème enfant de parents cousins germains d’origine algérienne, né prématurément par césarienne dans un contexte d’anamnios et de présentation de siège. A la naissance il présentait une hypotonie généralisée, une arthrogrypose sévère, une détresse respiratoire, une aréflexie des membres inférieurs, une micrognathie, une cryptorchidie et un œdème généralisé. Ses radiographies osseuses montraient des côtes et des os longs fins et la présence d’une fracture diaphysaire humérale gauche. Le diagnostic d’amyotrophie spinale avec fractures osseuses congénitales était confirmé par l’identification rapide du variant récurrent c.157dup (p.Glu53Glyfs*19) de l’exon 3 du gène ASCC1, décalant le cadre de lecture et entraînant l’apparition d’un codon stop prématuré. Le patient décédait à un mois de vie et trois jours, après une décision de limitation des soins.

Discussion :
L'amyotrophie spinale avec fractures osseuses congénitales peut se traduire durant la vie fœtale par des mouvements fœtaux réduits et des anomalies de la quantité de liquide amniotique (hydramnios ou oligoamnios). Durant la période néonatale sont présents chez la plupart des patients une hypotonie sévère, une détresse respiratoire, une dysphagie, une aréflexie ostéotendineuse, des fractures néonatales essentiellement humérales et/ou fémorales. Les radiographies montrent des os longs fins (côtes, fémurs, humérus…) et une ostéopénie. Les biopsies musculaires sont anormales chez tous les patients testés avec une coexistence de fibres musculaires atrophiques et hypertrophiques. Plusieurs patients présentent des anomalies cardiovasculaires ou des troubles de la coagulation. Tous les patients rapportés sont décédés durant les premiers jours ou les premiers mois de vie. Jusqu’à présent, seul 14 patients avec des variants bialléliques du gène
ASCC1 et 5 patients avec des variants bialléliques du gène TRIP4 ont été rapportés. Le variant pathogène de ASCC1 c.157dupG est récurrent et le plus souvent identifié.

Conclusion :
Cette observation montre que malgré sa grande rareté, cette affection est cliniquement reconnaissable. Son diagnostic nécessite un travail conjoint clinico-biologique. Une confirmation diagnostique rapide favorise une prise en charge adaptée.


Alexis BILLÈS (AMIENS), Valérie BIANCALANA, Sara COSTANTINI, Guy KONGOLO, Florence JOBIC, Guillame JEDRASZAK, Gilles MORIN
16:45 - 18:15 #27987 - P084 Génétique de la maladie de Hirschsprung: des nouveaux gènes aux diagnostics moléculaires.
P084 Génétique de la maladie de Hirschsprung: des nouveaux gènes aux diagnostics moléculaires.

La maladie de Hirschsprung (MH) est une neurocristopathie, caractérisée par une absence des neurones entériques dans la partie distale de l’intestin. La majorité des patients est atteinte d’une MH isolée, dans laquelle les rôles du gène majeur RET ainsi que des variants non-codants prédisposants ont été démontrés. La MH syndromique représente 30% des cas, souvent associés à des mutations au sein des gènes impliqués dans le développement de la crête neurale, dont EDNRBEDN3ZEB2PHOX2B, et SOX10. Cependant, des variations géniques n'ont été trouvées que chez 60% de patients. Notre travail a donc visé à identifier de nouveaux gènes candidats, de nouvelles catégories d’altérations génomiques, et des facteurs modificateurs chez des patients dépourvus à ce jour de diagnostic moléculaire.

Afin d’étudier le rôle de variants rares dans la MH isolée, nous avons séquencé un panel de 92 gènes dans une cohorte multinationale de 384 patients caucasiens et asiatiques. Des études d’association des variants rares ont montré une forte association de notre panel de gènes avec la maladie, mais la charge mutationnelle de chaque gène n’atteint pas le seuil de signification statistique. Ces résultats suggèrent qu’une accumulation de variants rares de plusieurs gènes candidats prédispose des individus à la MH. De plus, nos analyses statistiques permettent d’optimiser la valeur prédictive des variations géniques identifiées afin d’établir un modèle de prédiction de risque de MH chez chaque individu.

Concernant les formes syndromiques, notre étude d’exomes et de génomes a permis d’incriminer deux nouvelles voies de signalisation développementale. D’abord, par des variants bialléliques du gène SMO chez des patients atteints de ciliopathies, puis des variants bialléliques des gènes ERBB3 et ERBB2 chez des patients atteints d’une neurocristopathie complexe. De nouveaux patients ont été recrutés grâce à nos collaborations avec les hôpitaux parisiens et le Consortium International de la MH. Dans chaque cas, des analyses fonctionelles ont démontré les conséquences délétères des variants identifiés sur la stabilité des ARN messagers, sur la fonction des protéines, et sur l’activation des voies de signalisation en aval. Ces travaux ont mis en évidence l’importance des voies de signalisation de NRG1-ERBB3-ERBB2 et Sonic Hedgehog dans le développement du système nerveux entérique, ainsi que l’implication des gènes SMO, ERBB3 et ERBB2 dans la MH syndromique.

En conclusion, le présent travail a permis de réévaluer le modèle oligogénique de la MH isolée, de décrire deux nouveaux syndromes prédisposant à la MH, dont des ciliopathies associées à des variants bialléliques de SMO, et une neurocristopathie complexe associée à des variants bilalléliques de ERBB3 et de ERBB2. Il montre enfin, de nouveau, le dialogue mutationnel à un même locus (SMO, ERBB3 et ERBB2), entre des altérations conduisant à une anomalie de développement, et des variants alléliques impliqués dans l’oncogénèse.


Thuy-Linh LE (PARIS), Chris GORDON, Anna PELET, Louise GALMICHE, Fabienne JABOT-HANIN, Anne-Sophie JANNOT, Franck BOISMOREAU, Jean-François BRUNET, Céline HUBER, Geneviève BAUJAT, Valérie CORMIER-DAIRE, Salima EL CHEHADEH, Xiaomin DONG, Tiong TAN, John CHRISTODOULOU, Jonathan LEVY, Yline CAPRI, Severine DRUNAT, Anne-Claude TABET, Fabien GUIMIOT, Jelena MARTINOVIC, Mathilde LEFEBVRE, Antoinette GELOT, Sandra WHALEN, Linda MOUTHON, Boris KEREN, Marie HULLY, Cyril GITIAUX, Olivier GOULET, Christophe CHARDOT, Debby HELLEBREKERS, René DE COO, Alice BROOKS, Robert HOFSTRA, Tania ATTIÉ-BITACH, Consortium International HSCR, Sophie THOMAS, Nadège BONDURAND, Jeanne AMIEL, Stanislas LYONNET
16:45 - 18:15 #28384 - P089 PhenoGenius: un atlas structuré et requêtable des associations génotypes-phénotypes en maladie mendélienne.
P089 PhenoGenius: un atlas structuré et requêtable des associations génotypes-phénotypes en maladie mendélienne.

Introduction: Les connaissances en maladies mendéliennes sont majoritairement disponibles en texte libre dans des bases de données manuellement curées ou dans des articles scientifiques. L’initiative Human Phenotype Ontology porté par le Jackson Laboratory (HPO JAX) vise à standardiser la dénomination de données cliniques et répertorier les associations génotypes-phénotypes connues afin de permettre l’utilisation du phenome humain dans les analyses bioinformatiques. Cependant, ce catalogue est actuellement incomplet ne permettant pas encore une utilisation généralisée, laissant la place à d’autres méthodologies de collecte de connaissances. 

 

Méthodes: Nous avons développé une méthodologie d’extraction des associations génotypes-phénotypes basée sur ElasticSearch des données en texte libre (OMIM, MedGen, HPO JAX, DD2GP, Orphanet et l’ensemble des abstracts de PubMed). L’ensemble des informations est formaté dans une matrice d’association génotype-phenotypes nommée PhenoGenius. Cette matrice est la base de 2 applications : (i) un outil de suggestion de diagnostic génétique basé sur la clinique du patient (ii) un outil de suggestion d'investigations moléculaires, ciblée ou pangénomique, obtenu par détection d’enrichissement statistique de symptômes. Nous avons testé ces deux outils sur une cohorte multicentrique de 760 patients avec un diagnostic génétique atteint d’anomalies du developpement ou d’atteinte rénale.

 

Résultats: En janvier 2021, notre atlas présente plus de 2 millions d’associations gene-HPO, recouvre 4.974 gènes et 9.687 termes HPO, soit une augmentation de 235% du nombre d'associations, 10 % du nombre de gènes et 2 % du nombre de HPO couvert en comparaison avec HPO JAX. 76% des associations sont exclusives à une seule base de données, soulignant la nécessité de diversifier les sources de données. Basé sur cet atlas, la performance de l’outil de priorisation obtient une médiane des rank du gène diagnostique de 66, soit une forte amélioration comparé aux meilleurs outils actuels (médiane des ranks à 144 pour l’outil CADA). L’outil de suggestion des panels propose le bon panel diagnostique dans 43% des cas et presente une aide à la décision sur la prescription d’un test ciblé ou pangénomique.

 

Conclusion: PhenoGenius est à ce jour l’atlas des associations génotypes-phénotypes en maladie mendélienne le plus complet, permettant d’explorer les gènes associés à une liste de symptômes. Cet atlas peut être utile à de nombreuses applications en routine clinique telles que la génération d’un panel in silico personnalisé, la suggestion de symptômes associés en vue d’un diagnostic différentiel et la suggestion de voies métaboliques enrichies en signe clinique.


Kevin YAUY (Montpellier), Nicolas DUFORET, Quentin TESTARD, Sacha BEAUMEUNIER, Yannis DUFFOURD, Jerome AUDOUX, Marie DE TAYRAC, Nicolas CHATRON, Sophie NAMBOT, Cedric LE MARECHAL, Jean-François TALY, Wilfrid CARRE, Gaetan LESCA, Claire BARDEL, Frederic TRAN MAU THEM, Marc PLANES, Marie Pierre AUDREZET, Laure RAYMOND, Bruno BZEZNIK, Charles COUTTON, Veronique SATRE, Pauline LE TANNO, Julien FAURE, Nathalie ROUX-BUISSON, John RENDU, Mouna BARAT-HOUARI, Elodie SANCHEZ, Marjolaine WILLEMS, Thomas GUIGNARD, Dimitri LARUE, Anne-Laure BOUGE, Jean-Marc HOLDER, Denis BERTRAND, Virginie BERNARD, Christophe PHILIPPE, Sylvie ODENT, Damien SANLAVILLE, Laurence FAIVRE, David GENEVIEVE, Laurent MESNARD, Nicolas PHILIPPE, Julien THEVENON
16:45 - 18:15 #28798 - P094 A five-year audit of fetal pathology: Its pertinence and pitfalls.
P094 A five-year audit of fetal pathology: Its pertinence and pitfalls.

To assess efficiency and pertinence of oriented fetopathological examination at tertiary maternity laboratory, we conducted a 5-year retrospective audit including 1710 fetuses and their placentas. All cases referred to the foetopathology laboratory Antoine Bclere, APHP, Paris Saclay University Hospital, between January 2013 and December 2017, including medical terminations (TOPs), stillbirths and miscarriages are reported.

We were particularly interested in the rate of new macroscopic and/or microscopic data brought up by fetal and placental examination (re)orienting the further molecular studies. In 51.8% of the reports the fetopathological examination added an important finding (ie modifying considerably definitive diagnosis), which was missed on the prenatal follow-up. Among those, the highest level of the new data was observed in the deceased newborns: 69.7%, and 48.3% in TOPs.

Additionally, feasibility and interest of genetic post-natal tests performed during  fetopathological examination were a focus of our interest. The non-systematic, hence examination-oriented postnatal karyotypes and aCGH samples requests resulted in 9.2% and 25.9% of pathological results respectively. The highest level of aneuploidies was observed in stillbirths (54.2%), whilst the aCGH was most frequently unbalanced in TOPs (83.3%). The global failure rate of karyotypes and aCGH performed after fetopathological examination was 31.7% and 15.1% respectively. Furthermore, the predictive factors of these failures on fetal /placental tissue in immediate post-natal collection are discussed to enhance the yield of better results in the future.

An accurate diagnosis after fetopathological examination was established in 51.2% of the cases:  69.9% in the cohort of miscarriages, 56.2% among TOPs, ad 42.2% in stillbirths.


Edouard LEYNE, Francesca GUBANA, Aurore BONNIN, Catherine EGOROFF, Ferechte ENCHA-RAZAVI, Aline RECEVEUR, Julien SAADA, Anne BAZIN, Daniella BUZAS, Emanuel JULIEN, Radka STOEVA, Julie GREVOUL-FESQUET, Ellie AZRIA, Marie-Victoire SENAT, Judith MELKI, Alexandre VIVANTI, Alexandra BENACHI, Jelena MARTINOVIC (Paris)
16:45 - 18:15 #28093 - P099 Caractérisation fonctionnelle de variations à l’origine d’anomalies d’épissage en phase : le modèle du gène MSH2 impliqué dans le syndrome de Lynch.
P099 Caractérisation fonctionnelle de variations à l’origine d’anomalies d’épissage en phase : le modèle du gène MSH2 impliqué dans le syndrome de Lynch.

Les variations génétiques localisées au niveau des sites canoniques d’épissage (IVS±1/2) sont généralement considérées comme des allèles nuls, associés à une perte de fonction et, en conséquence, présumées pathogènes. Néanmoins, certaines d’entre elles sont susceptibles d’induire des anomalies d’épissage en phase, potentiellement à l’origine d’une protéine fonctionnelle, au moins en partie. Récemment, nous avons vérifié cette hypothèse dans le contexte d’un gène majeur de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire, BRCA2, en démontrant que certaines variations IVS±1/2 mais également non-sens, sont responsables d’un saut en phase de l’exon 12 permettant la production d’une protéine partiellement fonctionnelle. Ces données sont susceptibles de remettre en question le caractère pathogène de ce type de variations. Afin d’étendre cette question à d’autres gènes de prédisposition au cancer, nous avons entrepris d’identifier et de caractériser des variations à l’origine de défauts d’épissage en phase dans MSH2, un gène impliqué dans le syndrome de Lynch. Dans un premier temps, à l’aide d’un test indicateur d’anomalies d’épissage basé sur l’utilisation de minigènes, nous avons identifié 18 variations splicéogéniques en phase, dont 14 IVS±1/2. Trois biotypes distincts ont été mis en évidence : (i) des sauts d’exon (ΔE3, ΔE4, ΔE5, ΔE12), (ii) des délétions de segments exoniques (ΔE7q48, ΔE15p36) ou (iii) des rétentions de segments introniques (▼E4p24, ▼E7p9, ▼E12q30, ▼E14p9). Les 10 isoformes protéiques issues de ces défauts d’épissage en phase présentent soit des délétions plus ou moins importantes (de 12 à 93 aa), soit de petites insertions (de 3 à 10 aa), au sein de différents domaines fonctionnels. Afin d’évaluer les conséquences de ces modifications sur l’activité de la protéine MSH2, nous avons dans un second temps mis à profit un test basé sur la réponse cellulaire aux agents méthylants médiée par le système MMR (test de tolérance à la méthylation). Dans cet essai, toutes les isoformes protéiques testées présentent un défaut d’activité MSH2.

Cette étude représente la première caractérisation fonctionnelle de variations splicéogéniques en phase dans un gène MMR. Elle démontre que, contrairement à BRCA2, la fonction MSH2 est intolérante à toutes les modifications en phase (insertions/délétions) induites par les variations splicéogéniques testées, confirmant ainsi leur caractère pathogène, en accord avec les données clinico-pathologiques des patients porteurs de ces variations. Ces travaux mettent en exergue l’importance des approches expérimentales combinées, au niveau de l’ARN et de la protéine, pour une interprétation biologique et clinique fiable des variations splicéogéniques à l’origine d’altération en phase.


Laëtitia MEULEMANS, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Marie-Christine WAILL, Gaia CASTELAIN, Audrey KILLIAN, Julie HAUCHARD, Thierry FRÉBOURG, Florence COULET, Alexandra MARTINS, Martine MULERIS, Pascaline GAILDRAT (Rouen)
16:45 - 18:15 #28402 - P104 Mutations constitutionnelles du gène EGFR : quelle prédisposition génétique au cancer pulmonaire ?
P104 Mutations constitutionnelles du gène EGFR : quelle prédisposition génétique au cancer pulmonaire ?

Le cancer du poumon représente la première cause de décès par cancer dans le monde en 2020. Plus de 2 millions de nouveaux cas ont été diagnostiqués.

Bien que la recherche d’altérations génétiques de type mutation ou translocation sur certains gènes soit de nos jours une analyse de routine en tumoral, la prédisposition au cancer pulmonaire reste néanmoins peu étudiée.

Des mutations constitutionnelles R776X, T790M, V843I et P848L sur le gène EGFR; epidermal growth factor receptor; ont été rapportées dans les populations caucasiennes et asiatiques. EGFR est un récepteur à tyrosine kinase, où des mutations activatrices sont retrouvées en tumoral dans 17% des adénocarcinomes bronchiques. La recherche de ces altérations a un intérêt théranostique puisqu’elles peuvent être ciblées par des inhibiteurs de la tyrosine kinase (TKI) EGFR.

Des mutations constitutionnelles dans les 7 gènes mutés en somatique EGFR, KRAS, BRAF, MET, ALK, RET et ROS1 ont été recherchées par Yang chez 36 800 patients atteints d’un cancer pulmonaire. Des mutations pathogènes constitutionnelles ont été identifiées sur le gène EGFR que dans 0.06% des cas. L’institut Dana-Farber Cancer a montré la présence de nodules pulmonaires ou de cancer bronchique chez des apparentés asymptomatiques porteurs de la mutation constitutionnelle T790M.

Dans notre laboratoire 5200 tumeurs pulmonaires ont été analysées depuis novembre 2017. Le variant V843I a été identifié sur la tumeur primitive d’une patiente de 59 ans. La fréquence allélique (FA) à 49% et la coexistence d’une mutation sur le gène KRAS, mutuellement exclusif avec le gène EGFR était en faveur d’une origine constitutionnelle de la mutation EGFR. Ceci a été confirmé lors d’un test constitutionnel proposé dans le cadre d’une consultation d’oncogénétique. Deux apparentés de 1er degré de la patiente, son fils et sa sœur, sont aussi porteurs. Nous avons noté dans les antécédents familiaux un oncle paternel décédé d’un cancer pulmonaire à 60 ans. Les recommandations de surveillance pour les apparentés indemnes et porteurs consistent en un scanner thoracique de référence à basse intensité et une exploration fonctionnelle respiratoire. Il est recommandé un arrêt du tabagisme avec une orientation vers une consultation de sevrage tabagique.

Un autre variant a été identifié, le T790M sur l'exon 20 d'EGFR avec une FA à 60% sur une tumeur primitive pulmonaire jamais traitée par des TKI-EGFR chez une patiente de 63 ans, en co-occurance avec la mutation G719S du gène EGFR. Après progression tumorale le variant T790M a été retrouvé avec la même FA dans un épanchement pleural avec le hot spot L858R d’EGFR. La patiente doit être rencontrée en consultation d’oncogénétique prochainement.

Conclusion : Les mutations constitutionnelles sur le gène EGFR sont très rares, mais elles sont facilement repérées par le biais de l’analyse tumorale. Il est important de rapporter toutes les familles afin d’établir un lien de prédisposition et d’adapter le conseil génétique.


Olfa TRABELSI GRATI (Paris), Nicolas GIRARD, Fatoumata SIMAGA, Céline CALLENS, Samia MELAABI, Marie-Ange MASSIANI, Arnaud GAUTHIER, Anne VINCENT-SALOMON, Dominique STOPPA-LYONNET, Ivan BIECHE, Marion GAUTHIER-VILLARS
16:45 - 18:15 #28604 - P109 Nouvelles variations pathogènes de novo du syndrome de Lynch : le premier recueil français.
P109 Nouvelles variations pathogènes de novo du syndrome de Lynch : le premier recueil français.

Introduction. Le syndrome de Lynch ou HNPCC (Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer) est une prédisposition héréditaire autosomique dominante aux cancers digestifs et gynécologiques liée à un défaut de protéine du système de réparation des mésappariements de l’ADN (MMR) codés par les gènes MLH1, PMS2, MSH2, MSH6. La réalisation des analyses génétiques à la recherche de ce syndrome est codifiée sur la base de critères d’analyse comprenant historiquement les antécédents familiaux et l’âge de survenue des cancers du spectre (critères de Bethesda II et Amsterdam). Des analyses tumorales (perte d’expression des protéines MMR en immunohistochimie (IHC), recherche d’une instabilité des microsatellites en biologie moléculaire) sont désormais utilisées de manière systématique même en l’absence d’histoire familiale et parfois dans un but théranostique. Ces analyses ont permis de caractériser des formes de syndrome de Lynch familiales peu pénétrantes voire des variants pathogènes de novo. Les variants pathogènes de novo sont plus rares que dans d’autres prédispositions aux cancers et sont estimés entre 1 et 5 %.
Méthode. Ce recueil répertorie 8 variants pathogènes de novo rapportés par les laboratoires de Bordeaux, Caen, Nantes et Rouen correspondant à des familles de Bordeaux, Caen, Dijon, Rennes, Rouen et Vannes. L’histoire clinique était le plus souvent en lien avec un adénocarcinome colique précoce et respectait les critères de Bethesda II (âge du diagnostic allant de 29 ans à 39 ans sauf pour une personne à l’âge de 50 ans). L’IHC était concordante avec la biologie moléculaire dans 6 tumeurs sur 8. Le caractère de novo du variant a été confirmée par l’absence du variant pathogène chez les parents et par la confirmation de la paternité/maternité par analyse des microsatellites dans 6 familles sur 8. Résultats. Etaient concernés, 3 variants pathogènes du gène MLH1 : c.790+1G>A, p.(Glu227_Ser295del) ; c.415_418dup, p.(Lys140Thrfs*2) ; c.1771delG, p.(Asp591Ilefs*25) ; 2 variants pathogènes du gène MSH2 : c.2023A>G, p.(Lys675Glu) et une délétion des exons 3 à 16 ; et 2 variants pathogènes du gène MSH6 : c.2194C>T, p.(Arg732*) ; c.652_653del, p.(Lys218Glufs*2) et un variant de signification inconnue c.3656C>T, p.(Thr1219Ile) sur le gène MSH6. Discussion. Les cas de variants pathogènes de novo sont rares dans la littérature, 18 ont été rapportés dont 2 faisant partie de ce recueil.  C’est la recherche d’instabilité des microsatellites couplées à une IHC dans les tumeurs qui ont permis de diagnostiquer le syndrome de Lynch chez ces 8 individus et ce même en l’absence d’antécédents familiaux. Conclusion. Ce premier recueil français confirme une nouvelle fois l’importance et la complémentarité des analyses d’anatomopathologie et de biologie moléculaire dans le diagnostic du syndrome de Lynch qui devraient être réalisées de manière systématique. Les cas de variants de novo sont possiblement sous-estimés et mériterait un travail collaboratif international.


Pierre DEVULDER (Caen), Zoé NEVIÈRE, Edwige KASPER, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Louise THIBAUT, Stéphane BÉZIEAU, Fabrice AIRAUD, Julie TINAT, Sophie NAMBOT, Elodie COSSET, Elise PIERRE-NOEL, Estelle CAUCHIN, Claude HOUDAYER, Manuella VIGOT-GEORGES, Capucine DELNATTE, Caroline ABADIE, Laurence FAIVRE, Nicolas SEVENET, Marie-Pascale BEAUMONT, Philippe DENIZEAU, Florence DEMURGER, Lorrie LE PAGE, Céline HEUDE, Flavie BOULOUARD, Laurent CASTERA, Sophie KRIEGER, Raphael LEMAN, Agathe RICOU, Dominique VAUR, Pascaline BERTHET
16:45 - 18:15 #28716 - P114 Expérience et Satisfaction des patients ayant réalisé une téléconsultation en oncogénétique dans le contexte de l’épidémie de COVID19 en Ile-de-France.
P114 Expérience et Satisfaction des patients ayant réalisé une téléconsultation en oncogénétique dans le contexte de l’épidémie de COVID19 en Ile-de-France.

L’implémentation de projets de téléconsultation/télé-expertise a démarré en 2019 dans les CLCC sous l’impulsion d’UNICANCER. Ce développement s’inscrit totalement dans un des objectifs du projet UNICANCER « cancérologie 2025 : décryptage des changements majeurs et des adaptations de la cancérologie à l’horizon de 2025 » : Développement de la télémédecine en cancérologie (développer la téléconsultation de spécialistes experts à distance).

Des projets pilotes ont ainsi vu le jour dans les services d’oncogénétique de l’Institut Curie et de Gustave Roussy. Les téléconsultations réalisées dans ce cadre étaient ciblées à des situations très particulières. L’épidémie de COVID19 et le premier confinement ont bouleversé l’organisation des consultations et nous ont contraints à très rapidement nous adapter afin de maintenir intact le parcours de soins des patients et faire en sorte que la prise en charge soit le moins impactée possible.

Par conséquent, durant cette période, quel que soit le type de consultation d’oncogénétique prévue (première consultation, consultation de rendu d’analyse génétique sans anomalie identifiée, avec identification d’un variant pathogène, avec identification d’un variant de signification inconnue), nous avons proposé systématiquement que la consultation présentielle soit remplacée par une téléconsultation.

Nous avons évalué l’appréciation et la satisfaction des patients dans le cadre d’une étude dédiée (TELEGENIQUE) menée parallèlement à l’Institut Curie et à Gustave Roussy.

Entre mars 2020 et septembre 2020, 1 010 téléconsultations ont été réalisées, à l’issue de chacune d’elle, un auto-questionnaire anonyme a été envoyé par mail. Ce questionnaire a été établi à partir de questionnaires validés, notamment l’échelle TUQ (Telehealth Usability Questionnaire, utilité, facilité d’utilisation, efficacité, fiabilité, satisfaction), la sous-échelle ‘anxiété’ de l’HADS, un questionnaire standardisé OUTPATSAT35 et enfin des caractéristiques démographiques et personnelles.

346 patients (34%) ont répondu au questionnaire. Pour 31%, il s’agissait d’une première consultation de génétique et pour 65% d’une consultation de rendu de résultat, au cours de laquelle 40 patients ont appris l’identification d’un variant pathogène et 15, l’identification d’un variant de signification inconnue. La satisfaction globale de la téléconsultation était élevée, sur une échelle de Likert en 5 points, 46% et 33% des patients ont rapporté respectivement une satisfaction « excellente » ou « très bonne ». Aucun facteur discriminant le niveau de satisfaction n’a été mis en évidence (âge, sexe, type de consultation, nature du résultat, distance domicile/hôpital, période de confinement ou non).

Cette expérience contrainte par la situation épidémique nous a permis d’accéder à une nouvelle organisation et de cerner des pistes d’amélioration au bénéfice des patients et des consultants.


Emmanuelle MOURET-FOURME (PARIS), Leonor FASSE, Anne BREDART, Helene DELHOMELLE, Marine LE MENTEC, Marina DI MARIA, Fatoumata SIMAGA, Sophie VILLEBASSE, Ophelie BERTRAND, Mathilde WARCOIN, Antoine DE PAUW, Marion GAUTHIER-VILLARS, Veronica GOLDBARG, Bruno BUECHER, Chrystelle COLAS, Claire SAULE, Marie-Charlotte VILLY, Dominique STOPPA-LYONNET, Olivier CARON
16:45 - 18:15 #28700 - P119 Evaluation du statut mutationnel du promoteur de TERT comme marqueur prédictif de réponse aux inhibiteurs de check-point dans le mélanome métastatique.
P119 Evaluation du statut mutationnel du promoteur de TERT comme marqueur prédictif de réponse aux inhibiteurs de check-point dans le mélanome métastatique.

Le mélanome est une tumeur maligne de la peau dont le pronostic devient redoutable lorsque la maladie atteint le stade métastatique. Ces formes graves bénéficient d’une prise en charge standardisée dont la conduite thérapeutique est actuellement dictée par la réalisation d’un génotypage de la tumeur. Celui-ci, centré sur l’étude du gène BRAF, permet en cas de mutation sur la position V600 d’orienter le patient vers une thérapie ciblée reposant sur un double blocage des kinases BRAF et MEK. La seule alternative à cette thérapie ciblée est l’immunothérapie avec l’utilisation d’un inhibiteur de check-point. Les réponses cliniques à l’immunothérapie sont généralement plus longues que celles observées avec la thérapie ciblée (médianes respectives de 24 et 12 mois). Cependant ces réponses restent malheureusement limitées à une faible proportion de patients (34 à 44%) vraisemblablement en raison de l’absence de marqueurs prédictifs. De nombreuses études ont été réalisées afin d’identifier de tels marqueurs et la présence d’une charge mutationnelle élevée (ou TMB) a pu ainsi être corrélée à de meilleures réponses à l’immunothérapie, sans pour autant conditionner la prescription d’inhibiteur d’immune checkpoint. Par ailleurs, la détermination de ce paramètre reste difficile en routine ce qui le rend peu accessible à une utilisation en pratique clinique. L’identification d’un marqueur de sensibilité aux immunothérapies reste donc une question ouverte et d’importance notamment dans le choix de la 1ere ligne de traitement des tumeurs métastatiques BRAF V600.

Dans le mélanome cutané, la charge mutationnelle élevée est associée à l’exposition aux irradiations solaires UV avec des mutations de transition de type C>T. Parmi les altérations fréquemment rencontrées portant les cicatrices de l’irradiation, on retrouve les mutations du promoteur du gène TERT. Nous avons donc fait l’hypothèse que la présence d’une mutation hotspot de pTERT pourrait constituer un marqueur prédictif de réponse à l’immunothérapie. Le statut mutationnel du promoteur de TERT a donc été déterminé sur les tumeurs issues d’une cohorte de 21 patients traités en 1ère ligne par inhibiteurs de checkpoint (nivolumab ou pembrolizumab). Les ADN extraits à partir d’échantillons tumoraux FFPE ont été analysés par PCR digitale (Stilla®) au moyen du kit commercial IDTERT® (ID-Solution®) ciblant spécifiquement les altérations hotspot -124C>T et -146C>T. Le statut pTERT vis-à-vis des deux mutations hotspot a pu ainsi être déterminé de façon certaine dans 19 cas retrouvant une mutation pour 47% des tumeurs associés à une survie sans progression moyenne de 13 mois contre 5,4 mois pour les tumeurs wild-type. Les résultats obtenus ont permis la détermination des caractéristiques d’utilisation de l’approche méthodologique choisie et de préciser l’intérêt théranostique de ce marqueur dans le traitement du mélanome. Ces résultats très encourageants obtenus sur une petite cohorte méritent d’être confirmés.


Lucas PELTIER (Rennes), Alexandra LESPAGNOL, David RUSSO, Florence POIZEAU, Monica DINULESCU, Alain DUPUY, Lise BOUSSEMART, Marie-Dominique GALIBERT
16:45 - 18:15 #27855 - P124 Accès aux données pour la recherche et déploiement du Collecteur Analyseur de Données (CAD) dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025).
P124 Accès aux données pour la recherche et déploiement du Collecteur Analyseur de Données (CAD) dans le cadre du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025).

La France s’est dotée depuis 2016 d’un plan national de mise en œuvre de la médecine génomique pour intégrer le séquençage du génome complet dans le parcours de soins des patients. Il s’appuie sur 3 piliers principaux : un Centre national de collecte et d’analyse des données (CAD), un réseau de laboratoires de séquençage génomique (LBM-FMG), et un Centre de Référence, d’Innovation, d’eXpertise et de transfert (CRefIX). Au-delà de sa vocation sanitaire première, le PFMG2025 s’inscrit dans un continuum soin-recherche. La réutilisation des données issues du soin pour des projets de recherche en constitue un de ses axes majeurs, s’appuyant pour sa mise en œuvre sur l’élaboration de modèles de consentements adaptés et la création d’une infrastructure de collecte des données dédiée et sécurisée, le CAD. La réutilisation des données du PFMG2025 pour la recherche s’inscrit dans une dynamique de science ouverte. Cette ouverture des données a vocation à être la plus large possible, tout en assurant leur sécurité et en respectant un certain nombre de critères scientifiques et éthiques définis par le PFMG2025. Le CAD offrira une capacité de stockage de données et une puissance de calcul intensif inédite à ce jour, un éventail de services informatiques et un accès à des bases de connaissances multiples. Il sera alimenté en continu par les LBM-FMG (AURAGEN et SeqOIA à ce jour) et recevra également les données des 4 projets pilotes du PFMG2025 orientés maladies rares, cancer déficience intellectuelle et population générale.

Les données du CAD seront des données de génomes assemblés, des variants génétiques annotés et/ou interprétés, des données cliniques, un corpus de bases de connaissances et de données. Le CAD offrira un ensemble de services permettant aux chercheurs d’accéder, d’analyser et d’explorer l’ensemble de ces informations à des fins de découvertes ou de développement de nouveaux outils d’analyse. Les chercheurs pourront par exemple tester le lien entre des gènes et certaines manifestations cliniques, mettre en évidence des différences interindividuelles pouvant expliquer les différences de réponse aux traitements ou encore développer des outils d’identification d’anomalies moléculaires non recherchées dans le cadre du soin.

L’accès aux données s’effectuera dans un espace sécurisé au sein duquel les chercheurs auront la possibilité d’apporter leurs propres données et outils d’analyse. Un Comité Scientifique et Ethique (CSE) multidisciplinaire s’assurera que les projets de recherche demandant l’accès aux données du PFMG2025 respectent les critères définis dans une charte dédiée. Un guichet d’accompagnement des projets est d’ores et déjà mis en place en amont du CSE. Le CAD donnera accès aux premiers projets de recherche dans le courant de l’année 2022.

L’accès aux données en recherche au sein du CAD représente une véritable opportunité pour les chercheurs en France de s’inscrire dans des projets de recherche nationaux et internationaux ambitieux.


Diane GOZLAN, Christel THAUVIN (DIJON), Frédérique NOWAK, Franck LETHIMONNIER, Yves VANDENBROUCK, Anne JOUVENCEAU, Abdelkader AMZERT
16:45 - 18:15 #27869 - P129 Utilisation d'un algorithme de reconnaissance faciale basé sur les réseaux neuronaux pour identifier des gestalt distincts de syndrome de Kabuki 1 et 2.
P129 Utilisation d'un algorithme de reconnaissance faciale basé sur les réseaux neuronaux pour identifier des gestalt distincts de syndrome de Kabuki 1 et 2.

Le syndrome de Kabuki est une maladie génétique rare causée par des mutations dans deux gènes principaux, KMT2D et KDM6A, responsables du syndrome de Kabuki de type 1 (KS1, OMIM147920) et 2 (KS2, OMIM300867) respectivement. Nous manquons d'une description clinique permettant de distinguer KS1 et KS2. Nous avons utilisé une analyse de morphologie faciale pour détecter des différences morphologiques entre les deux types de syndrome de Kabuki.

Nous avons utilisé un algorithme de reconnaissance faciale pour explorer les différences morphologiques entre les deux types de syndrome de Kabuki. Nous avons comparé plusieurs séries de photographies d'individus KS1 et KS2, puis nous avons comparé uniquement les photographies d'individus caucasiens (12 individus pour chaque gène) car il s'agissait de l'ethnie majoritaire dans notre série de cas. Nous avons aussi collecté 32 photographies de la littérature pour élargir la série de cas. Nous avons validé les résultats obtenus par l'algorithme en utilisant des évaluations réalisées par des généticiens cliniciens entrainés, en utilisant les mêmes photographies.

L'utilisation de l'algorithme a révélé une différence statistiquement significative entre chaque groupe pour notre série de photographies, ce qui montre bien une différence au niveau du morphotype facial entre les individus KS1 et KS2 (aire sous la courbe = 0.85 [p=0.027] entre KS1 et KS2). L'algorithme était meilleur pour faire une distinction entre KS1 et KS2 avec les photographies de notre série qu'avec celles de la littérature (p=0.0007). Les généticiens cliniciens entrainés à différencier KS1 et KS2 ont reconnu de façon significative un morphotype faical unique, ce qui a validé les découvertes de l'algorithme (p=1.6e-11)

L'algorithme de reconnaissance faciale basé sur les réseaux neuronaux permet de créer des images composites révélant un gestalt spécifique pour les individus KS1 et KS2


Flavien ROUXEL (Montpellier), Yauy KEVIN, Guilaine BOURSIER, Vincent GATINOIS, Mouna BARAT-HOUARI, Elodie SANCHEZ, Didier LACOMBE, Stephanie ARPIN, Fabienne GIULIANO, Damien HAYE, Marlène RIO, Annick TOUTAIN, Klaus DIETERICH, Elise BRISCHOUX-BOUCHER, Sophie JULIA, Mathilde NIZON, Alexandra AFENJAR, Boris KEREN, Aurélia JACQUETTE, Sebastien MOUTTON, Marie-Line JACQUEMONT, Claire DUFLOS, Yline CAPRI, Jeanne AMIEL, Patricia BLANCHET, Stanislas LYONNET, Damien SANLAVILLE, David GENEVIEVE
16:45 - 18:15 #28146 - P134 Base de données innovantes en génétique humaine : SCNVBase.
P134 Base de données innovantes en génétique humaine : SCNVBase.

L’essor du séquençage à haut-débit améliore grandement le taux de diagnostic des maladies rares et la connaissance du génome humain. Mais ces nouvelles technologies génèrent des quantités importantes de données. Le stockage et l’interrogation de ces données hétérogènes par leurs formats reste une difficulté importante pour agréger les variations détectées afin de découvrir de nouveaux gènes impliqués en pathologie humaine. Il est donc nécessaire d’inventer de nouveaux moyens pour améliorer le stockage et l’analyse de ces données.

Pour répondre à ces problématiques, nous avons créé et mis en place une base de données innovante, SCNVBase, permettant le stockage et la recherche efficaces dans ces données volumineuses. Elle est basée sur un système de gestion de base NoSQL, MongoDB, pour accueillir une grande quantité de données orientées documents. Ce système est donc bien adapté au stockage et à l’interrogation de grands volumes de données hétérogènes. Nous avons créé un outil en Java pour insérer les données concernant les variations de type CNV et SNV et les annoter rapidement avec des bases externes telles RefSeq ou OMIM via l’outil SnpEff.

Une architecture 3-tiers a été utilisée. Le web service récupère les données de la base et les envoie à l’interface web. Cette dernière a été faite en HTML, CSS, JavaScript, Bootstrap4 et jQuery. Le web service incluant la base MongoDB a été fait en Python, Flask. Une couche de sécurité est ajoutée par Flask JWT utilisant un système de jeton. L'accès aux données anonymisées est libre et sans authentification, permettant d’utiliser les informations de fréquence populationnelle. Relier les variations aux patients et à leurs phénotypes est possible après authentification de l’utilisateur et l’autorisation préalable par l’administrateur. Ce système permet un accès fiable et sécurisé aux données identifiantes.

Nous pouvons donc interroger les données en les visualisant sous forme de table ou de graphiques comme Lollipop et celles-ci peuvent être exportées dans des formats classiques (TSV, VCF, BED, etc.).. Les champs à visualiser sont sélectionnables selon la volonté de l’utilisateur. La première version de l’application est déployée sur nos serveurs en test interne et sera bientôt mise à disposition des chercheurs. Le modèle de la base de données est libre et accessible sur notre dépôt git.

Le système affiche de très bonnes performances permettant l’interaction en temps réel avec les données. Les tests montrent un temps de réponse constant de quelques millisecondes pour un jeu de données augmentant incrémentalement.

De nouvelles fonctionnalités seront intégrées au fur et à mesure de l’utilisation. Ainsi, de nouveaux types de variation vont être supportés et intégrés à la base (Eléments mobiles, STR, etc.) et de nouvelles solutions d’interrogation seront mises à disposition. La base, ainsi que le modèle de la base restera libre, gratuite et accessible à tous grâce à l’utilisation d’une licence GPLv3.


Kuan-Hua ARTIGNAN (non), Philippine GARRET, Cyril FOURNIER, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Yannis DUFFOURD
16:45 - 18:15 #28670 - P139 Recherche de variants introniques profonds par une approche transcriptomique de première intention : exemple du syndrome d’Alport.
P139 Recherche de variants introniques profonds par une approche transcriptomique de première intention : exemple du syndrome d’Alport.

Le séquençage haut débit permet d’identifier un variant dans une région codante chez 30% des patients atteints de néphropathie glomérulaire. Peu de nouveaux gènes impliqués dans ces maladies sont aujourd’hui découverts, suggérant qu’une partie des patients sans diagnostic moléculaire pourraient être porteurs de variants introniques profonds dans des gènes déjà connus. Le séquençage de génome (WGS) permet de mettre en évidence ces variants. Leur caractérisation nécessite des études fonctionnelles non adaptées à l’étude du nombre de variants identifiés. L’étude du transcriptome entier (RNAseq) est le plus souvent limitée par la profondeur de lecture offerte par cette technologie, en particulier pour les gènes faiblement exprimés.

L’objectif de ce travail était de développer une approche d’identification d’évènements d’épissage potentiellement pathogènes en mettant en place une approche de RNAseq ciblé et en développant un algorithme bioinformatique pour filtrer les évènements d’intérêt en amont ou en parallèle de l’analyse du génome. Pour évaluer la performance de cette approche, nous avons pris l’exemple du syndrome d’Alport lié à l’X (XLAS), en raison de son homogénéité génétique.

L’ARN de fibroblastes de 16 patients atteints de XLAS sans cause moléculaire identifiée dans les régions codantes du gène COL4A5 a été étudié. L’ADNc a été capturé par des sondes dirigées contre les régions codantes d’un panel de 228 gènes, incluant COL4A5, régulièrement utilisé en diagnostic moléculaire des néphropathies héréditaires. Les résultats ont été comparés à ceux obtenus chez 5 contrôles, et à ceux obtenus en RNAseq classique (transcriptome entier). 

Le RNAseq ciblé avait une profondeur de lecture 25 fois supérieure au RNAseq classique. Au total, après les contrôles qualité, nous avons identifié 37 évènements chez 13 patients [26 rétentions d’intron (RI) et 11 sauts d’exon (SE)]. Chez 3 patients, aucun évènement n’a été identifié. L’algorithme développé a permis d’identifier chez 7 patients un unique évènement d’épissage absent chez les contrôles (1 SE et 6 RI), et chez les 6 autres, un enrichissement statistiquement significatif d’un transcrit non canonique trouvé à une fréquence statistiquement plus faible chez les contrôles (2 SE et 4 RI). Dans tous les cas, le séquençage de l’ADN a permis d’isoler le variant responsable de l’épissage alternatif, prouvant la puissance de l’algorithme. Tous ces variants étaient absents dans la population générale, et prédits impliqués dans la modification/création d’un site silencer (n=2), enhancer (n=3), donneur (n=5) ou accepteur (n=2) d’épissage, ou encore dans la modification d’un point de branchement (n=1).

 Au total, nous avons identifié des variants impliqués dans l’épissage chez 81% des patients de cette cohorte grâce aux analyses qualitatives et quantitatives offertes par le RNAseq ciblé. L’intégration des données issues du RNAseq ciblé avec le WGS sera un outil majeur pour la caractérisation rapide de tels variants.


Guillaume DORVAL (Paris), Marie BOISSON, Christelle ARRONDEL, Vincent MORINIÈRE, Nicolas CAGNARD, Zaïna AIT ARKOUB, Lamine COULIBALY, Olivier GRIBOUVAL, Christine BOLE, Nitschké PATRICK, Corinne ANTIGNAC
16:45 - 18:15 #28300 - P144 Analyse des variations du nombre de copies de l’ADN d’une cohorte de 163 patients atteints d’un syndrome de Kallmann.
P144 Analyse des variations du nombre de copies de l’ADN d’une cohorte de 163 patients atteints d’un syndrome de Kallmann.

Le syndrome de Kallmann est une maladie génétique associant un hypogonadisme hypogonadotrope par déficit de GnRH et une anosmie ou une hyposmie. Sa prévalence est estimée à 1/8 000 garçons et 1/40 000 filles. L’origine de ce syndrome est une anomalie du développement neuronal affectant à la fois la migration des terminaisons nerveuses olfactives et celle des neurones à GnRH. La mise en évidence de mutations génétiques causales (gènes KAL1, FGFR1, FGF8, PROKR2, PROK2) a permis l’identification des voies de signalisation impliquées. Cependant, ces mutations identifiées à ce jour n’expliquent que 30% des cas. Notre objectif était de réaliser une approche pangénomique afin d’identifier de nouveaux gènes candidats responsables de ce syndrome.

Les prélèvements sanguins d’une cohorte de 163 patients ont été analysés par CGH-array (Agilent 180K) de résolution moyenne de 17Kb. Ces patients sont suivis par le centre de référence des Maladies Rares du Développement Génital des Hôpitaux Paris Saclay.

Un total de 930 CNV ont été identifiés avec une moyenne de 5,7 CNV par individu. Les variations ont été interprétées comme bénigne, probablement bénigne, de signification inconnue (VOUS), probablement pathogène et pathogène, ou PIEV (CNV de pénétrance incomplète et d’expressivité variable) selon les critères en vigueur. Il en résulte l’identification de 17 CNV d’intérêt (classes VOUS, probablement pathogènes, pathogènes ou PIEV) dont 6 CNVs récurrents. La cartographie des gènes de ces régions nous permet de proposer une corrélation génotype-phénotype précise. Les gènes candidats identifiés dans cette étude sont impliqués notamment dans la régulation du développement embryonnaire et certaines voies de signalisation clés. Cette étude devrait permettre de contribuer à la compréhension des mécanismes génétiques liés au syndrome de Kallmann.


Lucie TOSCA (Clamart), Aurélie MOUKA, Luigi MAIONE, Romain DIOT, Ingrid WIEDER, Jérôme BOULIGAND, Gérard TACHDJIAN, Jacques YOUNG
16:45 - 18:15 #28720 - P149 Anomalie testiculaire du développement sexuel chez les hommes 46,XX SRY+ : rare observation d’un psudic(X;Y)(p22.13;q11.21).
P149 Anomalie testiculaire du développement sexuel chez les hommes 46,XX SRY+ : rare observation d’un psudic(X;Y)(p22.13;q11.21).

Un homme de 28 ans nous a été adressé pour exploration d'une azoospermie. L’échographie testiculaire notait une atrophie bilatérale, confirmée à la biopsie testiculaire qui retrouvait une diminution nette de la spermatogenèse et une sclérose des tubes séminifères.

Le caryotype retrouve deux populations cellulaires  : une population 45,X minoritaire et une population 46,XX très majoritaire avec des chromosomes X de morphologie et taille normales. Une FISH métaphasique a montré la présence du locus SRY à l’extrémité d’un des deux chromosomes X comme attendu pour 85% des hommes XX.

Parallèlement, une Fish interphasique à l’aide des centromères des chromosomes X et Y a été réalisée sur le deuxième tube de sang non utilisé afin d’éliminer une erreur lors de la mise en culture. De manière surprenante, la majorité des noyaux présentait deux signaux du centromère du chromosome X et un signal du centromère Y, évoquant un chromosome dicentrique, ce qui a été confirmé sur les métaphases.

L’analyse chromosomique par puce ADN (Puce Agilent ISCA 60k, Hg19) a ensuite précisé les points de cassure de ce chromosome pseudodicentrique (X;Y).

Nous rapportons donc un très rare cas de caryotype 46,XX SRY+ avec un chromosome pseudodicentrique (X;Y) chez un un homme qui présente une azoospermie. Chez la plupart des patients présentant une anomalie testiculaire du développement sexuel avec un caryotype XX, l’anomalie est causée par la translocation d'un petit fragment du bras court du chromosome Y comprenant le locus SRY, sur le chromosome X, en raison d’un crossing over asymétrique entre PRKX et PRKY.

Devant l’aspect normal des chromosomes X malgré un déséquilibre important chez ce patient, nous avons réanalysé 9 cas d’hommes avec un caryotype 46,XX SRY+ pour mieux caractériser les points de cassure sur les chromosomes X et Y en utilisant une combinaison et de FISH et d’ACPA et rechercher d’autres cas de réarrangements différents du der(X)t(X;Y) classiquement décrit.

Les résultats de ces 10 patients seront présentés dans cette communication.


Théo DOMINOT (Paris), Camille VEREBI, Martine MONTAGNON, Catherine PATRAT, Jean-Michel DUPONT, Aziza LEBBAR
16:45 - 18:15 #28149 - P154 Méthylation de l'ADN dans le syndrome de délétion 22q11.2 et risque de développer une schizophrénie.
P154 Méthylation de l'ADN dans le syndrome de délétion 22q11.2 et risque de développer une schizophrénie.

Le syndrome de délétion 22q11.2 (22q11DS) est une maladie génétique rare associée à une grande variabilité de symptômes. L’apparition d’un trouble du spectre de la schizophrénie à l’adolescence ou chez le jeune adulte est environ 25 fois plus élevée chez les personnes avec 22q11DS par rapport à la population générale. Les causes de l'apparition de ce trouble ne sont pas encore comprises. Des facteurs environnementaux tels que le stress peuvent modifier l'épigénome et pourraient précipiter l’entrée dans la psychose chez les individus à risque. Nous avons donc comparé la méthylation de l'ADN dans des échantillons de sang de 9 patients atteints de 22q11DS et affectés par la schizophrénie, avec celle de 5 patients atteints de 22q11DS sans schizophrénie. Le séquençage de la méthylation de l'ADN par RRBS a couvert six millions de CpGs à travers le génome. Un total de 4 187 CpGs différentiellement méthylées était significatif, correspondant à 3 265 gènes. Ces gènes sont connus pour être fortement exprimés dans le cerveau et une analyse d’enrichissement de leur présence dans les GWAS sur la schizophrénie a montré un enrichissement significatif (p ajusté=9,64e-07). Ces gènes sont notamment impliqués dans les voies de signalisation associées avec l'interaction ligand-récepteur neuroactif, le calcium et l'adhésion focale. Nous avons ensuite analysée la méthylation de l'ADN par RRBS dans le cortex préfrontal de souris afin d’étudier un modèle Gène x Environnement. Quatre groupes ont été constitués : souris de type sauvage (WT), souris portant un facteur de risque génétique homologue à la délétion 22q11.2 de l’homme Df(h22q11)/+ (G), souris WT exposées à un stress aigu (E), et souris G exposées au stress (GxE). Une analyse d’enrichissement des gènes différentiellement méthylés entre ces animaux a montré leur enrichissement significatif dans le GWAS associée à la schizophrénie. Selon la condition, ces gènes étaient également enrichis parmi les gènes impliqués dans le syndrome de délétion 22q11.2, étaient fortement exprimés dans le cerveau et enrichis dans les neurones. Les voies biologiques associées à ces gènes les plus significatives étaient MAPK, le calcium et le guidage axonal. Cette approche translationnelle nous a permis d'identifier des modifications méthylomiques qui pourraient être associées à la pénétrance variable de la schizophrénie chez les patients atteints de 22q11DS. S'ils sont reproduits, ces résultats pourraient permettre le développement de biomarqueurs prédictifs ou d’aide au diagnostic pour une prise en charge précoce. Ils pourraient aussi servir de cibles thérapeutiques médicamenteuses.


Chuan JIAO (Paris 14th arrondissement), Fanny DEMARS, Qin HE, Oussama KEBIR, Anushree TRIPATHI, Hugo TURBÉ, Caroline DEMILY, Marie-Odile KREBS, Thérèse JAY, Boris CHAUMATTE
16:45 - 18:15 #28377 - P159 Estimation non biaisée de l’héritabilité d’un trait binaire à partir d’une étude cas/témoins.
P159 Estimation non biaisée de l’héritabilité d’un trait binaire à partir d’une étude cas/témoins.

L’héritabilité h2 quantifie la proportion de variance d’un phénotype expliquée par les variations génétiques entre les individus. Plusieurs méthodes ont été proposées pour estimer h2 dans le contexte des études d’association pangénomique de type cas/témoins, chacune souffrant de biais potentiels. L'une des méthodes les plus populaires (GCTA, Yang et coll, 2011) est basée sur le modèle linéaire mixte où la contribution des variants communs est estimée à partir de la méthode du maximum de vraisemblance restreint (REML). Développée dans un premier temps pour l’étude des traits phénotypiques quantitatifs, elle a été étendue aux traits binaires grâce au modèle de la liabilité. Cependant, dans le cas d’un trait binaire, il a été montré que la méthode REML fournissait une estimation biaisée de h2 dès lors que la proportion Ke de cas dans l’échantillon était différente de la proportion K de cas dans la population (Golan et coll, 2014). Ces derniers ont suggéré que cette différence induit une corrélation artéfactuelle entre la composante génétique et la composante résiduelle (GxE) du modèle qui engendre alors ledit biais. 

Nous avons étudié ce biais dans une étude de simulation. Nous avons pour cela simulé un échantillon cas-témoins à partir du modèle de la liabilité sous l’hypothèse que chaque variant commun contribue en moyenne de façon équivalente et additive au phénotype binaire et que donc h2 est constante à travers le génome. Nous avons montré qu’à K fixé, la corrélation GxE est une fonction parabolique de Ke qui s’annule en deux points : Ke1 = K et Ke2 = K + (1-K) √(2π) K t exp(t2/2)t est le seuil de la liabilité qui sépare les cas des témoins ; la valeur de t se calcule à partir de K. 

À partir de cette constatation, nous proposons d’associer la méthode REML à un rééchantillonnage bien choisi, consistant à calculer h2 à partir d’un sous-échantillon respectant une proportion de cas, soit égale à Ke1 (sous-échantillonnage des cas), soit égale à Ke2 (sous-échantillonnage des témoins). La répétition de l’étape de sous-échantillonnage permet d’obtenir une estimation non biaisée et précise de h2.  

Nous avons évalué les performances de cette méthode dans une étude de simulation avec et sans structure de population et comparé notre méthode aux méthodes GCTA et PCGC (Golan et coll, 2014). Nous montrons que notre méthode permet d’obtenir un estimateur sans biais de h2 quelle que soit la structure de la population étudiée. Nous appliquons cette méthode à l’estimation de l’héritabilité de la maladie d'Alzheimer, et en particulier de la maladie d'Alzheimer à début précoce, sur des données cas/témoins issues du large consortium européen EADB. 


Catherine SCHRAMM (ROUEN), Simon CHENU, Céline BELLENGUEZ, Benjamin GRENIER-BOLEY, Jean-François DELEUZE, Jean-Charles LAMBERT, Gaël NICOLAS, Hervé PERDRY, Camille CHARBONNIER
16:45 - 18:15 #27960 - P164 Description du phénotype développemental, cognitif et socio-adaptatif des enfants porteurs du Syndrome de Rubinstein-Taybi.
P164 Description du phénotype développemental, cognitif et socio-adaptatif des enfants porteurs du Syndrome de Rubinstein-Taybi.

Le Syndrome de Rubinstein-Taybi (SRT) est une anomalie génétique caractérisée par des particularités physiques, avec un faciès particulier, une microcéphalie, des pouces et orteils larges. Le gène CREBBP est impliqué dans le déterminisme du SRT sur le chromosome 16p13.3 (Lacombe et al. 1992, Roelfsema et al. 2005). Il existe une hétérogénéité génétique avec un deuxième gène impliqué (EP300).

Le phénotype cognitif des enfants SRT se distingue par un handicap intellectuel avec un QI moyen de 51, des limitations du langage expressif, des difficultés de planification des actes moteurs et des anomalies de la mémoire visuo-spatiale.

Alors que les recherches de ces dix dernières années suggèrent un ensemble de particularités comportementales, sociales (Galera et al, 2009) et motrices (Cazalets et al, 2017) caractéristiques du phénotype comportemental des enfants SRT, aucune étude ne s’est vraiment intéressée au profil des développements psychomoteur, cognitif et socio-émotionnel, psychoéducatif et adaptatif.

Tout récemment, nous avons identifié sur un groupe de 23 enfants avec SRT et DI sévère, un profil cognitif et socio-émotionnel caractérisé par des déficits du développement du jeu symbolique, du langage expressif et de l’imitation vocale et de bonnes capacités de communication sociale et émotionnelle (Taupiac et al, 2020), qui, ces dernières les distinguent très clairement des enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme (Adrien et al, 2021)

L’objectif de cette nouvelle étude est d’identifier la spécificité du phénotype développemental d’enfants avec SRT en le comparant à celui d’enfants ayant une Trisomie 21.

Dans cette étude, le développement cognitif, socio-émotionnel et adaptatif de 72 enfants avec SRT et de 68 enfants avec TR21 (âges réels : entre 3 ans et 10 ans) appariés en âge de développement (entre 16 et 30 mois) a été évalué à l’aide, du Brunet-Lézine Révisé (ECPA 2001), de la BECS (Adrien, 2007),  du PEP-3 (Lansing et al, 2010) et de la Vineland II (Sparrow et al, 2015). Les comparaisons intergroupes et intragroupes sont réalisées à l’aide de tests non paramétriques.

Cette étude montre qu’il existe un profil développemental caractéristique des enfants SRT. Les enfants du groupe SRT ont un meilleur développement pour les fonctions « attention conjointe » et « expression émotionnelle » que ceux du groupe de Trisomie 21. Les enfants du groupe TR21 ont un meilleur développement psychoéducatif global que ceux du groupe de SRT, notamment dans le secteur de la cognition préverbale et la motricité fine. Les enfants du groupe TR21 ont un meilleur comportement adaptatif que ceux du groupe SRT, notamment dans les domaines de l’autonomie domestique et les capacités adaptatives.

Ces observations vont permettre aux familles et aux professionnels d’avoir une meilleure connaissance des caractéristiques du développement psychologique et socio-adaptatif des enfants avec SRT pour envisager des modalités d’intervention psycho-éducative plus adaptées.


Emmanuelle TAUPIAC (BORDEAUX), Didier LACOMBE, Eric THIÉBAUT, Grégory MICHEL, Jean-Louis ADRIEN
16:45 - 18:15 #28340 - P169 Etat des lieux du déroulement de la démarche de diagnostic présymptomatique en France dans le domaine de la Neurogénétique, l’Oncogénétique et la Cardiogénétique.
P169 Etat des lieux du déroulement de la démarche de diagnostic présymptomatique en France dans le domaine de la Neurogénétique, l’Oncogénétique et la Cardiogénétique.

Une personne non malade à risque peut décider de connaître son statut génétique vis-à-vis d’une pathologie ou d’une prédisposition génétique existante dans sa famille. Cette démarche de diagnostic présymptomatique (DPS) est encadrée par le décret n°2000-570 du 23 juin 2000, fixant les conditions de prescription des caractéristiques génétiques d’une personne à des fins médicales. Le bénéfice attendu, l’autonomie du patient, le choix éclairé, la confidentialité et le respect de la vie privée, ainsi que le droit de ne pas savoir sont les fondements principaux de cette démarche. Les équipes pratiquant le DPS doivent être déclarées auprès de l’Agence de la Biomédecine ainsi que les protocoles types de prise en charge pluridisciplinaire par pathologies ou groupes de pathologies. Les équipes peuvent regrouper des généticiens, des cliniciens, des conseillers en génétiques, des psychologues, des travailleurs sociaux… Chaque équipe étant indépendante dans son organisation et dans la mise en place des protocoles de prise en charge, nous avons choisi de nous intéresser dans cette étude aux différentes structurations et organisations de cette procédure en France, en diffusant un questionnaire via l’AFCG aux conseillers en génétique exerçant dans le domaine de la Neurogénétique, l’Oncogénétique et la Cardiogénétique. Nos questions portent sur la composition de l’équipe du DPS, sur les différents entretiens proposés, la temporalité, les modalités de consultation et de rendu de résultat. Le but de notre étude est de souligner les similarités et les différences de prise en charge des patients demandeurs d’un DPS, en fonction des centres et de la sous-spécialité, ainsi que leur impact sur la réalisation ou non du test génétique.


Manon LAURENT (BORDEAUX), Virginie DORIAN, Caroline ROORYCK-THAMBO, Julie TINAT, Cyril GOIZET, Cécile ZORDAN
16:45 - 18:15 #27924 - P174 Série de 101 exomes trio en diagnostic prénatal : retour d’expérience du CHU de Montpellier.
P174 Série de 101 exomes trio en diagnostic prénatal : retour d’expérience du CHU de Montpellier.

A l’heure actuelle, le dépistage et le diagnostic des maladies génétiques en France pendant la grossesse, se base sur le dépistage combiné du premier trimestre de la T21 et, en cas de découverte d’anomalies fœtales aux échographies sur l’analyse chromosomique, parfois associée à un panel de gènes. Le séquençage de l’exome reste marginal et il n’existe pas de consensus sur son utilisation pour le diagnostic prénatal en routine. La littérature sur le sujet comporte de nombreux articles discutant des avantages et des inconvénients. Les rendements diagnostics oscillent entre 5,5% et 87% en fonction des indications. Le CAGM a publié en 2020 des recommandations indiquant son utilité dans l’arsenal diagnostique des malformations fœtales. Nous proposons, à Montpellier, cette technologie aux couples dans un contexte de grossesse, après un caryotype et une CGH-array normaux.

Les exomes ont été réalisés en trio par l’entreprise privée CERBA. Les variants rapportés ne concernent que des variants classés « Pathogène » ou « Probablement pathogène » selon la classification ACMG et confirmés par Sanger. Les variants présents dans les gènes classés comme « Données secondaires » selon la liste de l’ACMG ont été volontairement exclus de l’analyse.

Entre mars 2019 et décembre 2020, nous avons réalisé 101 séquençages d’exome trio pour des fœtus présentant un syndrome malformatif. Nous avons obtenu 21 diagnostics permettant une information et un conseil génétiques appropriés (20,8%). Le délai de réponse a été en moyenne de 32,72 jours (12 à 94 jours).

Le diagnostic prénatal génétique sur signes d’appel échographique constitue un challenge et l’étude chromosomique seule s’avère souvent insuffisante pour l’évaluation diagnostique et le conseil génétique. L’exome reste peu utilisé du fait des contraintes techniques et des longs délais et surtout controversée du fait de questions éthiques majeures que pose l’accès à l’ensemble du patrimoine génétique d’un individu en prénatal (données incidentes) et des risques d’eugénisme. Cependant il s’avère augmenter considérablement le taux diagnostic de pathologies monogéniques et donc constitue un apport indéniable pour l’amélioration de la prise en charge des familles.


Camille CENNI (Nimes), Constance WELLS, Emmanuelle HAQUET, Detlef TROST, Aicha BOUGHALEM, Jean-Marc COSTA, Florent FUCHS, David GENEVIEVE, Patricia BLANCHET
16:45 - 18:15 #28552 - P179 Evaluation de la performance du dépistage prénatal par ADNlc dans les grossesses triples.
P179 Evaluation de la performance du dépistage prénatal par ADNlc dans les grossesses triples.

Objectif : Évaluer la performance dans les grossesses triples du dépistage par ADN libre circulant (ADNlc) des trisomies 21, 18 et 13.

Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique incluant les femmes enceintes avec une grossesse triple et ayant bénéficié d’un dépistage par ADNlc entre le 1er Mai 2017 et le 15 Janvier 2020. Ce dépistage a été réalisé par séquençage massif en parallèle (Illumina, VeriSeq, V1). Les issues de grossesses ont été recherchées.

Résultats : Durant la période d’étude, 130 patientes avec une grossesse triple ont bénéficié d’un test par ADNlc. Trois résultats étaient non exploitables soit 2.3% des tests versus 0.22% dans la population de grossesses singletons et doubles (performance 2019, V1 Illumina sur 40273 tests). Trois tests par ADNlc étaient positifs, soit 2.3% (versus 1.3% dans la population de grossesses singletons et doubles) : 2 dépistages positifs pour la trisomie 21 dont un confirmé par le caryotype anténatal, 1 dépistage positif pour la trisomie 18 non confirmé par le caryotype (perdu de vu). Aucun cas de trisomie 13 n’a été rapporté dans la cohorte. Aucun faux négatif n’est à déplorer parmi les 89 grossesses (68%) dont l’issue était disponible.

Conclusion : En absence d’autre test de dépistage possible dans la population des grossesses triples, le dépistage par ADNlc, malgré une probable baisse d’efficience (augmentation du nombre de test non exploitables, plus forte proportion de résultats positifs) est réalisable (absence de faux négatif). Une plus large cohorte est nécessaire afin de confirmer ces résultats.


Hoda ZAKARIA, Pascale KLEINFINGER, Laurence LOHMANN, Armelle LUSCAN, Jean-Marc COSTA, Mylène VALDUGA, Detlef TROST, Aicha BOUGHALEM (Saint-Ouen), Adèle DEMAIN, Alexandre VIVANTI, Alexandra BENACHI
Galerie Sud
Vendredi 04 février
10:30

"Vendredi 04 f\u00e9vrier"

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KF5
10:30 - 11:30

Session 5 - Posters affichés en présence des auteurs

10:30 - 11:30 #27955 - P005 Missense variants in DPYSL5 cause a neurodevelopmental disorder with corpus callosum agenesis and cerebellar abnormalities.
Missense variants in DPYSL5 cause a neurodevelopmental disorder with corpus callosum agenesis and cerebellar abnormalities.

The collapsin response mediator protein (CRMP) family proteins are intracellular mediators of neurotrophic factors regulating neurite structure/spine formation and are essential for dendrite patterning and directional axonal pathfinding during brain developmental processes. Among this family, CRMP5/DPYSL5 plays a significant role in neuronal migration, axonal guidance, dendrite outgrowth, and synapse formation by interacting with microtubules. Here, we report the identification of missense mutations in DPYSL5 in nine individuals with brain malformations, including corpus callosum agenesis and/or posterior fossa abnormalities, associated with variable degrees of intellectual disability. A recurrent de novo p.Glu41Lys variant was found in eight unrelated patients, and a p.Gly47Arg variant was identified in one individual from the first family reported with Ritscher-Schinzel syndrome. Functional analyses of the two missense mutations revealed impaired dendritic outgrowth processes in young developing hippocampal primary neuronal cultures. We further demonstrated that these mutations, both located in the same loop on the surface of DPYSL5 monomers and oligomers, reduced the interaction of DPYSL5 with neuronal cytoskeleton-associated proteins MAP2 and bIII-tubulin. Our findings collectively indicate that the p.Glu41Lys and p.Gly47Arg variants impair DPYSL5 function on dendritic outgrowth regulation by preventing the formation of the ternary complex with MAP2 and bIII-tubulin, ultimately leading to abnormal brain development. This study adds DPYSL5 to the list of genes implicated in brain malformation and in neurodevelopmental disorders.


Médéric JEANNE (TOURS), Hélène DEMORY, Aubin MOUTAL, Marie-Laure VUILLAUME, Sophie BLESSON, Rose Anne THEPAULT, Sylviane MAROUILLAT, Judith HALEWA, Sakia MAAS, Mahdi MOTAZACKER, Grazia MANCINI, Marjon A. VAN SLEGTENHORST, Avgi ANDREOU, Helen COX, Julie VOGT, Jason LAUFMAN, Natella KOSTANDYAN, Davit BABIKYAN, Miroslova HANCAROVA, Sarka BENDOVA, Zdenek SEDLACEK, Kimberly ALDINGER, Elliott SHERR, Emanuela ARGILLI, Eleina M. ENGLAND, Severine AUDEBERT-BELLANGER, Dominique BONNEAU, Estelle COLIN, Anne-Sophie DENOMME PICHON, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Bertrand ISIDOR, Sébastien KURY, Sylvie ODENT, Richard REDON, Rajesh KHANNA, William DOBYNS, Stéphane BEZIEAU, Jerome HONNORAT, Bernhard LOHKAMP, Annick TOUTAIN, Frédéric LAUMONNIER
10:30 - 11:30 #28084 - P010 Genetic correlates of phenotypic heterogeneity in autism.
Genetic correlates of phenotypic heterogeneity in autism.

The substantial phenotypic heterogeneity in autism limits our understanding of its genetic aetiology. To address this gap, we investigated genetic differences between autistic individuals (Nmax = 12,893) based on core (i.e., social communication difficulties, and restricted and repetitive behaviours) and associated features of autism, co-occurring developmental disabilities (e.g. language, motor, and intellectual developmental disabilities and delays), and sex. We conducted a comprehensive factor analysis of core autism features in autistic individuals and identified six factors. Common genetic variants including autism polygenic scores (PGS) were associated with the core factors but de novo variants were not, even though the latent factor structure was similar between carriers and non-carriers of de novo variants. We identify that increasing autism PGS decrease the likelihood of cooccurring developmental disabilities in autistic individuals, which reflects both a true protective effect and additivity between rare and common variants. Furthermore in autistic individuals without co-occurring intellectual disability (ID), autism PGS are overinherited by autistic females compared to males. Finally, we observe higher SNP heritability for males and autistic individuals without ID, but found no robust differences in SNP heritability by the level of core autism features. Deeper phenotypic characterisation will be critical to determining how the complex underlying genetics shapes cognition, behaviour, and cooccurring conditions in autism.


Thomas BOURGERON (PARIS), Claire LEBLOND, Freddy CLIQUET, Thomas ROLLAND
10:30 - 11:30 #28420 - P015 ACPA et épilepsie : où en est-on à l’ère du séquençage à haut-débit ?
ACPA et épilepsie : où en est-on à l’ère du séquençage à haut-débit ?

Le taux de diagnostic génétique dans l’épilepsie est en constante augmentation grâce à l’amélioration des techniques et aux meilleures connaissances des interactions neurobiologiques impliquées. L’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) fait partie des examens réalisés lors du parcours diagnostique d’un nombre important de patients épileptiques avec une rentabilité variable. Nous nous sommes intéressés à la place et aux indications de l’ACPA dans les épilepsies à l’aube des avancées génomiques actuelles.

Cette étude porte sur la cohorte de patients ayant eu une ACPA prescrite avec la notion d’épilepsie. Sur le plan clinique, nous avons considéré comme épileptiques les enfants qui présentaient des crises d’épilepsie avec un traitement antiépileptique quel qu’en soit la durée.

Sur la période de 2015 à 2019, 2325 ACPA ont été réalisées dans notre laboratoire, dont 239 comportaient le terme « épilepsie » dans l’indication. Nous avons exclu 23 patients pour lesquels le diagnostic d’épilepsie n’a pas été confirmé par la suite (pas de traitement antiépileptique) (n=216).

Nous avons détecté chez 26 patients des variations du nombre de copie (CNV) pathogènes: 19 patients porteurs d’un syndrome microdélétionnel ou duplicationnel décrit avec épilepsie mais n’incluant pas tous des gènes connus comme étant impliqués dans l’épilepsie (délétions 1p36, 1q44, 2p11.2p12, 2p22, 5q14.3, 10q, 17q11.2, 20q13.33, 22q13, Xq22, monosomie X et duplications 7q11.23, 9p, 10q, 17p13.3, 19p13.3, Xp11.2, triple X), 3 CNV comportant des gènes responsables de troubles du neurodéveloppement (TND) (TCF4, STXBP1, MEF2C), 4 CNV ne semblent pas expliquer l’épilepsie (2 cas de syndromes de Klinefelter, 1 translocation déséquilibrée entre les chromosomes X et Y et 1 délétion PMP22). De plus, nous avons détectés 6 CNV de pénétrance incomplète et d’expressivité variable (PIEV) aux TND pouvant contribuer à une épilepsie (2,8%). Le rendement diagnostique de l’ACPA pour l’épilepsie est donc de 12,5% dans notre étude.

Au total, parmi les 28 patients porteurs de CNV pathogènes expliquant le phénotype (22 patients) ou PIEV (6 patients), 96% (26/27) présentaient une déficience intellectuelle associée (10 légères, 10 modérées et 6 sévères), 50% (8/15) présentaient une micro ou macrocéphalie, 74% (14/19) avaient une IRM anormale et 57% (16/28) présentaient une dysmorphie. Deux patients présentaient une épilepsie décrite comme « isolée ». Sur le plan des syndromes épileptiques, l’épilepsie semble être plus fréquemment de type focale ou au second plan par rapport à la déficience intellectuelle.

Le rendement de 12,5% de l’ACPA dans l’épilepsie est similaire à celui rapporté dans la littérature, avec une majorité de patients présentant une épilepsie syndromique. Le séquençage du génome en routine permettra vraisemblablement de remplacer l’ACPA dans cette indication, qui garde actuellement toute sa place en complément du séquençage à haut débit (ciblé ou exome).


Sarah BAER, Audrey SCHALK (STRASBOURG), Marguerite MIGUET, Elise SCHAEFER, Salima EL CHEHADEH, Emmanuelle GINGLINGER, Anne DE SAINT MARTIN, Marie-Thérèse ABI WARDÉ, Vincent LAUGEL, Hirsch EDOUARD, Bénédicte GÉRARD, Amélie PITON, Sophie SCHEIDECKER
10:30 - 11:30 #28806 - P020 Troubles du neurodéveloppement et pathologies monogéniques : arguments en faveur d'une pénétrance incomplète.
Troubles du neurodéveloppement et pathologies monogéniques : arguments en faveur d'une pénétrance incomplète.

Hypothèse : La notion de pénétrance incomplète est très classique pour la plupart des pathologies monogéniques. Néanmoins en ce qui concerne les troubles du neurodéveloppement, l'interprétation se fonde le plus souvent sur le paradigme d'une pénétrance complète.

 

Méthode : Nous avons étudié 11 observations de patients atteints de pathologies monogéniques en lien avec un SNV probablement pathogène ou  pathogène (classe 4 ou 5) hérité d'un parent pauci ou asymptomatique.

Quand cela était possible la ségrégation était poursuivie dans la famille chez les grand-parents.

 

Résultat : Nous avons identifié 11 variants dans 10 gènes (CAMTA1, MBD5, NDUFB11, KMT2E, KMT2C, KIF11, ZMIZ1, CUL3, MN1, MED13). Quand cela était possible la ségrégation était poursuivie dans la famille. Les 11 variants sont responsables d'une perte de fonction (1 variant d’épissage, 3 non-sens et 7 variants tronquants). Quatre fois nous avons pu prouver que le variant est survenu de novo chez le parent porteur sain.

 

 

Conclusion: La pénétrance incomplète existe dans les pathologies du neurodéveloppement. Il s’agit d’une problématique assez fréquente. 

Nous évoquons également les problématiques nouvelles qui en découlent dans des domaines tels que l’interprétation des variants, l’enquête familiale nécessaire, le conseil génétique, le diagnostic prénatal. Reste à identifier les mécanismes moléculaires permettant d'expliquer cette pénétrance incomplète.


Servane DE MASFRAND (Nantes), Bertrand ISIDOR, Wallid DEB, Mathilde NIZON, Benjamin COGNE, Stéphane BEZIEAU, Laurent PASQUIER, Christele DUBOURG, François LECOQUIERRE, Alice GOLDENBERG, Gaël NICOLAS, Pascale SAUGIER-VEBER, Amélie PITON, Gwenael LE GUYADER, Laurence FAIVRE, Juliette PIARD, Maud FAVIER
10:30 - 11:30 #28049 - P025 Les mutations conduisant à l’expression de formes tronquées de LAMB1 sont associées à un trouble de la mémoire de type hippocampique et une leucoencéphalopathie diffuse.
P025 Les mutations conduisant à l’expression de formes tronquées de LAMB1 sont associées à un trouble de la mémoire de type hippocampique et une leucoencéphalopathie diffuse.

[Article accepté pour publication dans Annals of Neurology]

Objective: The majority of patients with a familial cerebral small vessel disease (CSVD) referred for molecular screening do not show pathogenic variants in known genes. In this study, we aimed to identify novel CSVD causal genes.

 Methods: We performed a gene-based collapsing test of rare protein truncating variants identified in exome data of 258 unrelated CSVD patients of an ethnically matched control cohort and of two publicly available large-scale databases, gnomAD and TOPMed. Western blotting was used to investigate variants’ functional consequences. Clinical and MRI features of mutated patients were characterized.

Results: We showed that LAMB1 truncating variants escaping nonsense-mediated mRNA decay are strongly overrepresented in CSVD patients, reaching genome-wide significance (p < 5 x10-8). Using two antibodies recognizing the N-and C-terminal parts of LAMB1, we showed that truncated forms of LAMB1 are expressed in patients’ endogenous fibroblasts and are trapped in the cytosol. These variants are associated with a novel phenotype characterized by the association of a hippocampal type episodic memory defect and a diffuse vascular leukoencephalopathy.

Interpretation: These findings are important for diagnosis and clinical care of CSVD, to avoid unnecessary and sometimes invasive investigations, and also from a mechanistic point of view to understand the role of extracellular matrix proteins in neuronal homeostasis.


Chaker ALOUI (PARIS), Dominique HERVE, Gaelle MARENNE, Florian SAVENIER, Kilan LE GUENNEC, Françoise BERGAMETTI, Edgard VERDURA, Thomas E. LUDWIG, Jessica LEBENBERG, Waliyde JABEUR, Hélène MOREL, Thibault COSTE, Geneviève DEMARQUAY, Pangiotis BACHOUMAS, Julien COGEZ, Guillaume MATHEY, Emilien BERNARD, Hugues CHABRIAT, Emmanuelle GENIN, Elisabeth TOURNIER-LASSERVE
10:30 - 11:30 #28325 - P030 STUB1: un gène majeur d’ataxie tardive récessive et/ou dominante : A propos de 11 familles.
P030 STUB1: un gène majeur d’ataxie tardive récessive et/ou dominante : A propos de 11 familles.

Contexte :
STIP1 homology and U
box containing protein 1 (STUB1) code pour la protéine chaperonne CHIP qui interagit avec les protéines HSP70. Initialement décrit comme muté dans l’ataxie spinocérébelleuse récessive de type 16 (SCAR16) (Shi et al. 2013), il a été récemment impliqué dans une forme dominante d’ataxie spinocérébelleuse (SCA48) dans une grande famille avec 9 individus atteints (Genis et al. 2018).

Méthode :
Dans le cadre d’un criblage génétique par exome clinique (Illumina TSOex) couvrant les séquences codantes de 6700 gènes, des variants du gène
STUB1 ont été identifiés chez 11 familles atteintes d'ataxie tardive. L’analyse in silico s'est faite sur un panel de 559 gènes d’ataxies cérébelleuses héréditaires ou maladies apparentées. Les variants à fréquence allélique >1.2% ont été exclus. L’analyse des CNV a été réalisée à l’aide de MobiCNV permettant la comparaison intra-run des ratios de couverture exon par exon.

Résultats :
Nous avons identifié 13 variants dans le gène
STUB1 chez 11 cas index issus de 11 familles distinctes. Quatre variants ont déjà été décrits (classe V), 6 sont probablement pathogènes (classe IV) et 3 restent de signification inconnue (classe III ; VUS). L’examen clinique approfondi des patients chez qui un SCA48 est suspecté a permis de confirmer l’importance de l’atteinte cognitive (Genis et al. 2018).
Des manifestations psychiatriques à type d’agressivité, dépression ou de mutisme ont été notées chez plusieurs patients atteints de SCA48, mais également chez un patient atteint de SCAR16, suggérant un continuum clinique entre les deux entités phénotypiques. La réalisation d’un DAT-scan a permis d’identifier une altération du système dopaminergique chez 2 patients, décrite pour la première fois dans cette étude.

Conclusion :
Nous confirmons la forte implication du gène
STUB1 dans la survenue d’ataxie tardive dominante et/ou récessive. Cette étude permet d’élargir le spectre phénotypique de la forme SCA48 récemment décrite. L’atteinte cognitive de type agressivité et/ou mutisme déjà évoquée était également présente chez la majorité de nos patients atteints de SCA48. Enfin, certaines mutations semblent être impliquées à la fois dans les formes récessive (SCAR16) et dominante (SCA48). C’est le cas du variant p.Cys232Gly, décrit dans cette étude comme mutation dominante et déjà reporté à l’état hétérozygote composite chez un patient taiwanais (Chiu et al. 2020), ou encore le variant p.Asn65Ser déjà rapporté à l’état homozygote chez 3 patients issus d’une union consanguine (Heimdal et al. 2014), et également trouvé à l’état hétérozygote chez 3 atteints d’une même famille (Roux et al. 2021). Il est difficile de prédire l’effet dominant ou récessif d’un variant puisque mutations faux-sens et tronquantes ont été associées à des formes récessives et/ou dominantes, indépendamment du domaine affecté (U-box ou TRP domaine).


Mehdi BENKIRANE (Paris), Jean-Marie RAVEL, Cecilia MARELLI, Lise LARRIEU, Morgane POINTAUX, Annabelle CHAUSSENOT, Adrian DEGARDIN, Yassine BOUKRICH, Christine TRANCHANT, Michel KOENIG, Mathilde RENAUD
10:30 - 11:30 #28747 - P035 Identifications de nouveaux facteurs génétiques modificateurs de la l’âge de début des symptômes chez des patients atteints de maladie de Parkinson : le cas LRRK2.
P035 Identifications de nouveaux facteurs génétiques modificateurs de la l’âge de début des symptômes chez des patients atteints de maladie de Parkinson : le cas LRRK2.

Les variants localisés dans le gène LRRK2 (Leucine-rich repeat kinase 2) sont parmi les causes les plus fréquentes de formes monogéniques de maladie de Parkinson (MP). Parmi ceux-ci, la substitution glycine-sérine (p.Gly2019Ser) est la plus fréquemment rencontrée et compte par exemple pour 30% des diagnostics moléculaires retrouvés en Afrique du Nord chez des patients atteints de MP. Cependant, malgré une grande homogénéité moléculaire, une grande variabilité en termes de pénétrance et d’age de début de la maladie est observée, suggérant l’influence de facteurs génétiques modificateurs additionnels.

Nous avons rassemblé une large cohorte de patients porteurs du variant p.Gly2019Ser avec 1460 participants issus de groupes ethniques différents (Caucase, N = 561, Afrique du Nord N = 424, Juifs Ashkénazes, N = 475). Un génotypage (Infinium OmniExpress, NeuroChip) a été réalisé suivi d’une imputation (TopMed). Une étude d’association (Genome Wide Association Analysis, GWAS) a été réalisée en fonction de l'âge de début afin d’identifier des régions génomiques d’intérêt.

En utilisant l’age de début en trait quantitatif sur la cohorte Nord-Africaine, nous avons identifié deux Single Nucleotide Polymorphism (SNP) (rs1762792, p value = 8.70E-08; rs1360821 p value = 1.00E-07) localisés à proximité de deux gènes, FABP5P4 et GPC6 (chromosome 13q31.3). Ces résultats étaient ensuite confirmés ( rs1762792 - p value = 1.20E-07; rs1360821 - p value = 2.00E-07) en utilisant l’âge comme variable catégorielle par dichotomisation de la cohorte selon l'âge médian de survenue des symptômes (52ans). L’analyse de la survie (Estimateur de Kaplan-Meier), montre que les porteurs homozygote de l’allèle effectuer de rs1762792 débutent leur symptomes 11 ans plus tot (p value = 0,0034) que les porteurs homozygote de l’allèle alternatif suggérant un rôle protecteur de cet allèle. Ces résultats ont été répliqués dans la cohorte de patients caucasiens, confirmant le rôle potentiel de rs1762792 comme facteur génétique modificateur de l’age de début de la MP chez les patients porteurs du variant p.Gly2019Ser dans ces deux populations.

Ces données suggèrent que la variabilité génétique portée par la région 13q31.3 pourrait influencer l’âge de début des symptômes des patients présentant une MP associée à des variants du gène LRRK2. De plus amples analyses sont nécessaire afin de mieux comprendre le rôle de cette région dans la régulation de l’activité de LRRK2.


Thomas COURTIN (Paris), Grazia IANNELLO, Christelle TESSON, Fanny CASSE, Mélanie FERRIEN, Jean-Christophe CORVOL, Suzanne LESAGE, Alexis BRICE
10:30 - 11:30 #28437 - P040 Syndrome de Weill-Marchesani : description phénotypique et génotypique d’une cohorte de 18 patients.
P040 Syndrome de Weill-Marchesani : description phénotypique et génotypique d’une cohorte de 18 patients.

Introduction : Le syndrome de Weill-Marchesani (SWM) appartient au groupe des dysplasies acroméliques, défini par un retard de croissance, des extrémités brèves et un enraidissement articulaire progressif. Il se caractérise par des anomalies ophtalmologiques à type de microsphérophakie, de myopie forte secondaire à une anomalie de forme du cristallin, et d’ectopie du cristallin. Des anomalies cardiovasculaires ont également été rapportées. Des variations monoalléliques dans les gènes FBN1 sont associées à une forme dominante de SWM tandis que des variations bialléliques dans ADAMTS10, ADAMTS17 et LTBP2 sont responsables de formes récessives de SWM. Ces quatre gènes codent pour des composants de la matrice extracellulaire.

Objectif : Description de l’histoire naturelle du SWS afin de mettre en place une prise en charge spécifique et d’établir des corrélations génotype-phénotype.

Matériels et méthodes : Etude rétrospective multicentrique. Critères d’inclusion : diagnostic clinique de SWM confirmé sur le plan moléculaire. Le recueil de données a été fait à partir des dossiers médicaux par un questionnaire systématisé.

Résultats : 18 patients, dont 11 de sexe féminin et 7 masculin, d’une moyenne d’âge de 20 ans (de 1.5 à 59 ans) ont été inclus. Parmi eux, 8 ont une mutation dans FBN1 sans localisation spécifique, 6 dans ADAMTS10, 4 dans ADAMTS17. Aucun patient n’a de variations pathogènes dans LTBP2. Sur le plan ophtalmologique, 10/18 ont une ectopie du cristallin, 9/18 une myopie forte, 8/18 une microsphérophakie, 5/18 un glaucome, et 4/18 une cataracte. Sur le plan morphologique, 10/18 ont un retard statural entre -2 et -4 DS, 12/18 ont une limitation des articulations, 12/18 des extrémités courtes. Sur le plan cardiovasculaire, 7/18 ont une atteinte cardiaque à type de valvulopathie (sténose pulmonaire 2/7, sténose aortique 1/7, insuffisance mitrale 3/7, épaississement valvulaire mitral 1/7). Les autres manifestations comprennent: des laryngites à répétition (1), une hépatomégalie (1), un syndrome du canal carpien détecté à 22 ans (1) et des difficultés d’apprentissage, chez un patient suivi également pour un syndrome de Coffin-Siris lié à une variation du gène ARID1B.

Discussion et conclusion : En dehors des signes ophtalmologiques qui restent constants, le phénotype des patients présentant un SWM semble plus variable qu’initialement décrit dans la littérature avec notamment une petite taille présente uniquement chez la moitié des patients. La fréquence des atteintes cardiovasculaires impose un suivi régulier. Il ne semble pas émerger de corrélation génotype-phénotype au sein de cette cohorte.

 


Pauline MARZIN (Paris), Jean-Luc ALESSANDRI, Klaus DIETERICH, Francannet CHRISTINE, Sandra MERCIER, Caroline MICHOT, Oana MOLDOVAN, Gianmaria MIOLO, Massimiliano ROSSI, Sophie RONDEAU, Valérie CORMIER-DAIRE
10:30 - 11:30 #28444 - P045 Ectopie des cristallins avec ou sans autres critères de syndrome de Marfan : FBN1, ADAMTSL4 ou LTBP2 ?
P045 Ectopie des cristallins avec ou sans autres critères de syndrome de Marfan : FBN1, ADAMTSL4 ou LTBP2 ?

Parmi les différents critères dont la combinaison permet d’évaluer le diagnostic de syndrome de Marfan (selon Loeys et al, 2010), l’ectopie des cristallins (anomalie d’insertion, subluxation, luxation) est sans doutes, le plus spécifique, prédictif d’une variation délétère dans le gène FBN1.

Nous avons réalisé l’analyse rétrospective des 729 familles analysées pour le diagnostic moléculaire du syndrome de Marfan et des syndromes apparentés depuis 2011 sur le CHU de Nîmes. Parmi celles-ci, 74 cas index/familles une ectopie des cristallins était rapportée par le médecin prescripteur. Parmi ces 74 familles, nous avons identifié un variant (probablement) délétère (classe 4 ou 5, selon l’ACMG) pour 64 d’entre elles (86%) avec la répartition suivante : FBN1= 55 (86%, dont faux-sens= 36 ; épissage= 10 ; non-sens ou tronquantes= 5 ; délétions en phase= 3 ; allèles complexes= 2), ADAMTSL4= 7 (11%, homozygote ou hétérozygote composite) et LTBP2= 2 (3%, homozygote ou hétérozygote composite). En présence d’une ectopie isolée des cristallins les gènes FBN1 et ADAMTSL4 peuvent être indifféremment impliqués. Nos données concernant les variants délétères de FBN1 confirme les corrélations génotype/phénotype avec une majorité de variant prédisant un effet dominant négatif. De manière plus surprenante, deux patients fortement suspects de Marfan et présentant en plus du critère majeur oculaire des critères squelettiques et cutanés, sans atteinte aortique (scores systémiques de 6 et 7) ont en fait, un variant délétère homozygote ou hétérozygote composite dans ADAMTSL4. Les deux cas d’ectopie des cristallins en rapport avec LTBP2 sont associés à une microsphérophakie. Enfin, pour 10 patients, la cause moléculaire n’a pu être identifiée par nos analyses (3 ont un variant de signification inconnue dans FBN1), sans toutefois disposer à ce jour de renseignement sur la présence d’une éventuelle homocystinurie, voire d’un déficit en sulfites (diagnostic différentiel).

Cette étude rétrospective, confirme que les bases moléculaires des anomalies d’insertion des cristallins sont hétérogènes, montrant l’intérêt d’une analyse moléculaire la plus complète possible pour permettre le diagnostic différentiel et le diagnostic de précision d’affections parfois peu distinguables cliniquement mais très différentes en terme de complications, de pronostic et de conseil génétique.


Guillaume ROLLAND, Aurélie PLANCKE, Caroline BEUGNET, Bertrand CHESNEAU, Thomas EDOUARD, Yves DULAC, Sophie JULIA, Julie PLAISANCIE, Christine COUBES, Lucile PINSON, Marjorie WILLEMS, Radka STOEVA, Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOUI, Dominique BONNEAU, Alban ZIEGLER, Benjamin DAURIAT, Marc PLANES, Salima EL CHEHADEH, Juliette PIARD, Jocelyne LAURENT, Marine LEBRUN, Damien HAYE, Thierry LAVABRE-BERTRAND, Philippe KHAU VAN KIEN (Nîmes)
10:30 - 11:30 #27870 - P050 Description d’un modèle de prise en charge multidisciplinaire des patients atteints de sclérose tubéreuse de Bourneville.
P050 Description d’un modèle de prise en charge multidisciplinaire des patients atteints de sclérose tubéreuse de Bourneville.

Introduction: La sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) est une maladie génétique autosomique dominante rare. En raison des diverses manifestations de la STB et de leurs complications potentielles, une approche multidisciplinaires est recommandée pour la prise en charge des patients.

 

Objectif: L’objectif de notre étude était de réaliser une description précise de notre cohorte de patients adultes atteints de STB et d’évaluer notre modèle d’évaluation personalisée et de prise en charge pluridisciplinaire.

 

Méthodes: L’ensemble des patients atteint d’une STB étaient inclus, l’ensemble de leurs données cliniques, biologiques et radiologiques étaient collectées. Une prise en charge pluridisciplinaire annuelle était réalisée pour ces patients sous forme d’une hospitalisation de jour (HDJ).

 

Résultats: 90 patients adultes du CHU de Bordeaux présentant une STB ont été inclus entre janvier 2000 et septembre 2018. L'âge médian des patients à l'inclusion était de 37 ans (27-47). 97% des patients présentaient des lésions cutanées, 89% des manifestations neurologiques, 83% des manifestations rénales et 100% des lésions dentaires avec des puits amélaires. Plus de la moitié des patients avaient des lésions osseuses ostéocondensantes (68%),  des troubles neuropsychiatriques associés à la STB (64%) et une lymphangioleiomyomatose (59%). Une approche multidisciplinaire de la STB a été développée, en HDJ avec un suivi personnalisé de l’ensemble des atteintes d’organe permettant un respect des recommandations pour le suivi des patients. L’évaluation de la qualité de vie des patients montre une détérioration de la santé mentale à 47% mais également physique à 43%. Les résultats étaient similaires chez leurs aidants. La satisfaction des patients était de 100%.

 

Conclusion: Nous avons obtenu une description précise d'une cohorte de patients adultes atteints de STB ainsi qu’une évaluation de la qualité de vie des patients et des aidants. Notre modèle d'évaluation permet une approche multidisciplinaire et personnalisée des patients avec un haut niveau de satisfaction.


Pierre PFIRMANN (Bordeaux), Jerome AUPY, Eva JAMBON, Christian COMBE, Claire RIGOTHIER
10:30 - 11:30 #28352 - P055 Déficit thyréotrope isolé : IGSF1 cause génétique principale, 6 nouveaux variants pathogènes.
P055 Déficit thyréotrope isolé : IGSF1 cause génétique principale, 6 nouveaux variants pathogènes.

Introduction

Le déficit hypophysaire thyréotrope (TSHD) est une pathologie rare. Il peut être isolé (ITSHD), secondaire à des anomalies de gènes impliqués dans la biosynthèse de la TSH (TRHR, TSHB), ou associé à d’autres déficits hypophysaires (déficit combiné CPHD). Le gène IGSF1 est devenu la cause génétique identifiée la plus fréquente, mais les phénotypes décrits sont variables : le TSHD constant mais de profondeur variable chez les hémizygotes est fréquemment associé à d’autres déficits hypophysaires et une macrorchidie ; les hétérozygotes présentant des traits biochimiques d’ITSHD dans une minorité des cas. Les mutations de TBL1X peuvent induire un ITSHD associé à une surdité.

Objectifs et méthodes

L’objectif principal était de déterminer dans une large cohorte du réseau Genhypopit (1500 cas index des déficits hypophysaires) la prévalence des causes génétiques d’ITSHD  et de TSHD associés à un déficit somatotrope (TSHDGHD)  par analyse NGS en panel (gènes TSHB, TRHR, IGSF1, TBL1X, ainsi que 12 gènes impliqués dans les CPHD). Les variants retrouvés ont été classés selon la classification ACMG et NGS-Diag. Les variants SNV de classe 3, 4 et 5 ont été contrôlés par séquençage Sanger et les CNV par MLPA. L’objectif secondaire était de déterminer les variations phénotypiques des patients présentant des variants d’IGSF1.

Résultats

Un total de 64 cas index (22 ITSHD et 42 TSHDGHD) ont été inclus dans cette cohorte. Une cause génétique a été identifiée chez 26,5 % des patients dont 36,3 % dans le groupe des ITSHD (TSHβ et IGSF1) et 21,4 % dans les TSHDGHD (IGSF1, TSHβ, TRHR, GH1, POU1F1 et PROP1). Dans 42 % des cas au total (75%  pour ITSHD) des variants pathogènes du gène IGSF1 sont impliqués (6/7 nouveaux). La transmission est récessive liée à l’X. Tous les hommes présentaient un phénotype, les femmes porteuses sont indemnes.

Conclusion

Nous rapportons ici les résultats d’analyse génétique d’une large cohorte d’ITSHD et TSHDGHD non syndromiques. Les mutations d’IGSF1 représentent la cause génétique majoritaire des ITSHD et contribuent de façon significative au TSHDGHD. Si le TSHD est le trait constant, l’âge de diagnostic est variable, notamment avec une présentation néonatale possible, et la macroorchidie est absente chez les patients d’âge pédiatrique. Par ailleurs, un GHD est associé chez des patients présentant des variants pathogènes de  gènes « classiques »  d’ITSHD (TSHB et TRHR), posant la question de l’adaptation du panel des gènes pour les CPHD. Aucun variant n’a été identifié dans le gène TBL1X.


Rachel FOURNEAUX, Morgane PERTUIT, Sarah CASTETS, Rachel REYNAUD, Anne BARLIER, Thierry BRUE, Frederic CASTINETTI, Alexandru SAVEANU (MARSEILLE)
10:30 - 11:30 #28203 - P060 Altérations bi-alléliques du gène PLXND1 dans 4 familles avec cardiopathies complexes.
P060 Altérations bi-alléliques du gène PLXND1 dans 4 familles avec cardiopathies complexes.

Le tronc artériel commun (TAC) est une cardiopathie congénitale rare résultant d’un défaut de septation de la voie d’éjection du cœur et associée à une morbidité et une mortalité importante. Nous rapportons une cohorte de 7 patients issus de 3 familles indépendantes présentant une récidive de TAC, associé à d’autres anomalies cardio-vasculaires : retour veineux pulmonaire anormal, interruption de l’arche aortique ou hypoplasie du ventricule gauche. Des variations faux-sens ou perte de fonction, bi-alléliques, du gène PLXND1 ont été identifiées dans ces 3 familles par séquençage d’exome. De plus, un variant faux-sens homozygote de PLXND1 a été identifié chez 2 fœtus d’une même famille qui présentaient un ventricule unique avec voie d’éjection unique pour l’un et une hypoplasie d’un ventricule pour l’autre fœtus.

PLXND1 est un récepteur transmembranaire des sémaphorines de classe 3 fortement exprimé dans les cellules endothéliales vasculaires et cardiaques. Ainsi, en accord avec la publication de Ta-Shma et al, en 2013, rapportant une famille avec récidive de TAC isolé et mutation faux-sens homozygote de PLXND1, et avec le modèle murin plexinD1-/- qui présente une malformation de la voie d’éjection du cœur avec un TAC et anomalies des arcs aortiques, cette cohorte confirme le rôle causal des altérations bi-alléliques de  PLXND1 dans les cardiopathies congénitales et élargit le spectre de ces malformations du TAC au ventricule unique.

Des variants faux-sens de novo de PLXND1 ont été rapportés par Tomas-Roca et al, en 2015 comme responsables d’un syndrome de Moebius sans malformation cardiaque. Aucun des parents hétérozygotes pour les variants identifiés de notre cohorte ne présente de syndrome de Moebius, remettant en cause l’implication de PLXND1 dans cette pathologie.

Enfin, sur le plan morphogénétique,  le TAC est une cardiopathie conotroncale connue pour résulter d’un défaut de migration, survie et/ou prolifération des cellules de la crête neurale cardiaque. Cependant, le modèle murin knockout (KO) conditionnel de plexinD1 dans les cellules de la crête neurale n’entraine pas de malformation cardiaque, alors que les souris KO conditionnel dans les cellules endothéliales reproduisent  le phénotype du KO complet avec un TAC associé à des anomalies vasculaires et squelettiques (Zhang et al, 2009).

L’ensemble de ces données souligne l’importance de la voie plexin-semaphorine dans le développement cardio-vasculaire chez l’homme et le rôle de l’endothélium dans la morphogénèse de la voie d’éjection du cœur.


Anne GUIMIER (PARIS), Stephen BRADDOCK, Erin TORTI, Luis A. PEREZ-JURADO, Patricia MUNOZ CABELLO, Karen STALS, Sally Ann LYNCH, Sian ELLARD, Cecile MULLER, Christine BOLE-FEYSOT, Patrick NITSCHKE, Myriam OUFADEM, Fanny BAJOLLE, Damien BONNET, Stanislas LYONNET, Loic DE PONTUAL, Jeanne AMIEL, Christopher T. GORDON
10:30 - 11:30 #28698 - P065 Caractérisation phénotypique d’une cohorte de patients porteurs de variants SMAD4 : une association de maladie de Rendu-Osler, de polypose juvénile et d’anomalies du tissu conjonctif.
P065 Caractérisation phénotypique d’une cohorte de patients porteurs de variants SMAD4 : une association de maladie de Rendu-Osler, de polypose juvénile et d’anomalies du tissu conjonctif.

Objectif :

Description de la cohorte du centre de référence pour la maladie de Rendu-Osler (HCL) de patients porteurs de variants dans le gène SMAD4 afin de caractériser le phénotype de ces patients.

 

Méthode : Etude observationnelle à partir de l’extraction des données issues de la base de données CIROCO.

 

Résultats : 

33 patients issus de 15 familles, sur les 1104 patients atteints de la maladie Rendu-Osler suivis dans le centre et porteurs d’une variation génétique identifiée, sont porteurs d’un variant SMAD4 (3,0%). L’âge moyen de ces patients est de 39,6 ans (min = 14, max = 73).

Concernant la maladie de Rendu-Osler, 26 patients sur 33 (78.8%) remplissent les critères cliniques. La fréquence des complications est la suivante : épistaxis n = 29/33 (87.9%), télangiectasies n = 22/33 (66.7%), malformations artério-veineuses pulmonaires n = 17/31 (54,8%), malformations artério-veineuses hépatiques n = 10/26 (38,5%), angiodysplasies digestives n = 8/31 (25,8%), malformations artério-veineuses cérébrales n = 0/12 (0,0%).

Concernant la polypose juvénile, 29 patients sur les 31 évalués (93,5%) par endoscopie digestive remplissent les critères cliniques. n = 6/31 (19,4%) patients ont subi une gastrectomie préventive devant une polypose gastrique étendue rendant la surveillance compliquée. Un patient a subi une gastrectomie suite à la découverte d’un adénocarcinome gastrique. n = 4/31 (12,9%) patients ont développé un cancer digestif, dont un patient 3 tumeurs distinctes. Les tumeurs correspondent à 4 adénocarcinomes coliques, 1 adénocarcinome de l’intestin grêle, 1 adénocarcinome du pancréas, 1 adénocarcinome de l’estomac.

Sur le plan du tissu conjonctif, 4 patients sur les 26 (15,4%) investigués par échographie cardiaque trans-thoracique présentent une dilatation de l’aorte. n = 5/33 (15,2%) patients évalués cliniquement présentent des anomalies morpho-squelettiques (pectus excavatum, scoliose …).

Au niveau moléculaire, 2 délétions complètes du gène ont été retrouvées, dont une associée à d’autres anomalies en ACPA, 4 microdélétions ou duplications entrainant un décalage du cadre de lecture (dont une présente dans 5 familles distinctes), et 3 variants faux-sens (dont un présent dans 3 familles distinctes).

 

Conclusion : 

Il s’agit de la description de la plus grande cohorte de sujets porteurs de variants SMAD4, qui rapporte notamment des anomalies du tissu conjonctif élargissant le spectre phénotypique jusqu’à présent rattaché à ce gène. Un dépistage systématique des dilatations aortiques doit être réalisé afin de prévenir d’éventuelles complications. L’importance du suivi endoscopique digestif haut et bas tous les 2 ans est soulignée par la fréquence des complications digestives et la particularité de l’atteinte gastrique diffuse, précoce et sévère. Concernant le phénotype relatif à la maladie de Rendu-Osler, l’atteinte viscérale pulmonaire et hépatique est fréquente et parfois sévère, et le dépistage doit être réalisé dans tous les cas.


Claire CAILLOT (Lyon), Jean-Christophe SAURIN, Valérie HERVIEU, Marjolaine BEAUDOIN, Marie FAOUCHER, Julie REVERSAT, Evelyne DECULLIER, Gilles PONCET, Sabine BAILLY, Sophie GIRAUD, Sophie DUPUIS-GIROD
10:30 - 11:30 #28474 - P070 Panorama génétique, clinique et biologique de la maladie de Niemann-Pick type C en France : synthèse des 230 familles étudiées au laboratoire de référence de Lyon de 1975 à 2021.
P070 Panorama génétique, clinique et biologique de la maladie de Niemann-Pick type C en France : synthèse des 230 familles étudiées au laboratoire de référence de Lyon de 1975 à 2021.

Parmi les maladies de surcharge lysosomale, la maladie de Niemann-Pick type C (NPC) résulte non d’un déficit enzymatique mais d’une anomalie de protéines (NPC2 ou NPC1), impliquées de façon coordonnée et séquentielle dans le transport endo-lysosomal du cholestérol non estérifié d’origine lipoprotéinique. La transmission est autosomique récessive. Les manifestations cliniques neuro-viscérales sont hétérogènes et le pronostic de cette affection neurodégénérative sévère est principalement corrélé à l’âge de début des signes neurologiques.

 Notre laboratoire a réalisé depuis 1975 le diagnostic biologique de maladie de NPC pour les hôpitaux français, avec un recrutement quasi-exhaustif jusqu’à récemment. La stratégie, d’abord fondée sur des études de biologie cellulaire sur cellules en culture (test à la filipine, …), a évolué.  Grâce à l’avènement des techniques de spectrométrie de masse en tandem, le diagnostic phénotypique d’orientation a été facilité depuis 2015, grâce, à l’étude de biomarqueurs plasmatiques: oxysterols, palmitoyl-phosphocholineserine/lyso-sphingomyéline509, lyso-sphingomyéline. Il est complété par l’étude des gènes NPC1 et NPC2 permettant de confirmer le diagnostic.

Depuis 1975, 269 patients appartenant à 230 familles ont été étudiés, dont 95% ont pu être génotypés. Sur cette cohorte, le gène NPC1 est impliqué dans 94% des familles, avec des variants hétérozygotes composites dans 74% des cas. Le gène NPC2 est impliqué dans 6% des familles, avec un variant homozygote dans 85% des cas.  En prenant en compte les cas où des données suffisantes ont pu être obtenues, la répartition des formes cliniques est actuellement la suivante : 9% de formes néonatales rapidement létales, 17% de formes neurologiques infantiles précoces, 23% de formes neurologiques infantiles tardives, 23% de formes neurologiques juvéniles, 28% de formes neurologiques adultes. Le nombre de cas à début neurologique dans l’adolescence et à l’âge adulte a augmenté notablement à partir de 2009, en lien avec une meilleure reconnaissance de cette forme depuis la disponibilité d’un traitement spécifique (miglustat), et la simplification du diagnostic. Les formes cliniques neurologiques étaient relativement homogènes au sein d’une même fratrie (29 familles multiplex).  Huit variants NPC2 différents ont été identifiés (2 non-sens, 3 faux-sens, dont un affectant le site de liaison du cholesterol, 3 affectant un site d’épissage). Pour NPC1, 204 variants différents ont été identifiés dont 27% de variants non-sens, 61% de variants faux-sens, 9% de variants affectant un l’épissage, 3% de réarragements géniques. Seuls 27% des variants identifiés sont récurrents dans plusieurs familles ; les variants les plus fréquents sont NPC1: p.Ile1061Thr (10% des allèles) et NPC1: p.Pro1007Ala (5% des allèles).

Cette synthèse souligne la variabilité des formes cliniques de la maladie de Niemann-Pick type C et l’importante diversité du spectre mutationnel en France.


Cécile PAGAN (LYON), Philippe LATOUR, Gilles MILLAT, Magali PETTAZZONI, Nathalie GUFFON, Yann NADJAR, Bénédicte HERON, Marie T VANIER
10:30 - 11:30 #27774 - P075 Identification de gènes de prédisposition à la granulomatose éosinophilique avec polyangéite par l'étude pangénomique de formes familiales.
P075 Identification de gènes de prédisposition à la granulomatose éosinophilique avec polyangéite par l'étude pangénomique de formes familiales.

La granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA) est une maladie rare dont l’incidence est évaluée de 2 à 4 par million d’habitant, se caractérisant par un asthme, une hyperéosinophilie sanguine et tissulaire, une vascularite nécrosante des vaisseaux de petit calibre, dont les mécanismes sont mal connus. Elle fait partie des vascularites associées aux anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA), avec la granulomatose avec polyangéite et la polyangéite microscopique. Le présence ou non de ces ANCA dans une étude Européenne d'association génomique (GWAS) portant sur 676 cas sporadiques de GEPA et 6809 témoins a permis de montrer que la GEPA comprenait deux syndromes génétiquement et cliniquement distincts. Dans ce travail collaboratif, nous rapportons pour la première fois l’analyse pangénomique de 5 formes familiales de GEPA avec deux sujets atteints par famille. L’étude de l’exome des 10 sujets (4 femmes et 6 hommes) atteints ainsi que 23 apparentés sains (père, mère, frère, sœur, oncle, tante) a permis d’identifier une douzaine de gènes (4 sur Chr.11, 2 Chr.4, 1 Chr.1, 1 Chr.2, 1 Chr. 5, 1 Chr.7, 1 Chr. 8, 1 Chr.10) porteurs de variants très rares (1 variant non-sens, 2 variants causant un décalage du cadre de lecture, 2 variants affectant l’épissage, et 10 variants faux-sens) potentiellement pathogènes codant pour des protéines impliquées dans le système immunitaire et l’auto-immunité. Un haplotype commun dans la région 11q12.3 incluant 53 gènes a notamment été identifié chez 4 patients appartenant à deux de ces familles indépendantes. Un variant rare prédit comme pathogène a été identifié dans l’un des gènes de cette région. L’étude de cohortes de cas sporadiques devrait permettre de confirmer l’implication de certains de ces gènes dans la survenue de ce syndrome.


Camille VEREBI (Paris), Nicolas LEBRUN, Christine BOLE, Benjamin TERRIER, Thierry BIENVENU
10:30 - 11:30 #27886 - P080 Variation tronquante homozygote du gène TRAPPC11 révélant une disomie uniparentale segmentale du chromosome 4 à l’origine d'une dystrophie musculaire des ceintures.
P080 Variation tronquante homozygote du gène TRAPPC11 révélant une disomie uniparentale segmentale du chromosome 4 à l’origine d'une dystrophie musculaire des ceintures.

Introduction : TRAPP est un complexe protéique impliqué dans le transport du réticulum endoplasmique vers l'appareil de Golgi. À ce jour, seuls 20 patients avec 13 variants génétiques pathogènes différentes du gène TRAPPC11 (5 variants au niveau de sites d'épissage, 1 délétion tronquante de petite taille et 7 faux-sens) ont été rapportées. La variation TRAPPC11 NM_021942.5:c.1287+5G > A présente un effet fondateur dans la communauté huttérite, avec une fréquence de 7 % à l'état hétérozygote dans la population huttérite. Cette variation entraîne une délétion en phase de 58 acides aminés (Ala372_Ser429del) dans le domaine foie gras.

Méthodes : Un jeune garçon de 15 mois, issu d’une famille sans de notion de consanguinité, a été adressé pour bilan étiologique. Il présentait un retard de développement, une faiblesse musculaire des 4 membres et prédominante au niveau de la ceinture pelvienne, une microcéphalie sévère (-5DS) sans dysmorphie faciale, une dysmétrie légère des membres supérieurs, des convulsions contrôlées sous Lévétiracétam, un corps calleux fin et complet à l’IRM cérébrale et une légère augmentation des CPK à 670 UI/L. A l’âge de 4 ans, une aggravation de l’épilepsie a été observée sur EEG de sommeil avec apparition de poly-pointes ondes du sommeil, d’où l’ajout de valproate de sodium et clobazam. Il persistait une faiblesse musculaire avec la même distribution topographique, une microcéphalie sévère ( < -5DS), un retard de développement global et un corps calleux fin persistant mais complet.

Résultats : Le séquençage haut débit d’exome (ES) en trio a identifié une variation pathogène homozygote du site d'épissage (NM_021942.5:c.1287+5G > A) dans l'intron 12 du gène TRAPPC11, hérité uniquement du père. La cartographie sur les données d’ES a identifié une disomie uniparentale segmentale paternelle (DUP) du chromosome 4 incluant le locus TRAPPC11.

Discussion : Cette variation pathogène du gène TRAPPC11 avait été précédemment rapportée à l'état homozygote chez 5 cas avec microcéphalie, retard psychomoteur précoce, mouvements hyperkinétiques, ataxie tronculaire, mais sans faiblesse musculaire dans trois cas sur cinq ou, au plus, une faiblesse musculaire légère pour un cas. Cependant, notre patient présentait une faiblesse des 4 membres et une faiblesse prédominante des muscles de la ceinture pelvienne. Il n’existait pas d'autres gènes candidats ni dans l'intervalle et ni en dehors pouvant expliquer la sévérité phénotypique musculaire plus importante. Ce premier cas de dystrophie musculaire des ceintures récessive de type R18 (OMIM #615356), en lien avec une DUP paternelle segmentale, met également en évidence l'avantage de l’ES en trio pour le diagnostic moléculaire précoce d’enfants présentant un retard de développement sévère, résultant de mécanismes moléculaires inhabituels. Par ailleurs, ces résultats se sont avérés rassurants pour le conseil génétique, au regard le risque de récidive lors de futures grossesses.


Nawale HADOUIRI (Dijon), Quentin THOMAS, Veronique DARMENCY, Veronique DULIEU, Ange-Line BRUEL, Yannis DUFFOURD, François LECOQUIERRE, Benoit COLOMB, Stéphanie PEREZ-MARTIN, Paul ORNETTI, Arthur SORLIN, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Antonio VITOBELLO, Christel THAUVIN-ROBINET
10:30 - 11:30 #28026 - P085 Next Generation Sequencing leads to genotype/phenotype correlations enlightening Amelogenesis Imperfecta classification.
P085 Next Generation Sequencing leads to genotype/phenotype correlations enlightening Amelogenesis Imperfecta classification.

Amelogenesis imperfecta (AI) is a heterogeneous group of genetic rare diseases disrupting enamel development (Smith et al., 2017). The clinical phenotypes can be described as hypoplastic, hypomineralized or hypomature enamel and serve as a basis, together with the mode of inheritance, to Witkop’s classification (Witkop, 1988). AI can be observed in isolation or associated with others symptoms in syndromes. The occurrence of the pathology was estimated to range from 1/700 to 1/14000 (Crawford et al., 2007). More than 44 genes have been currently described as causative.

OBJECTIVES: We analyzed using next generation sequencing (NGS) a heterogeneous cohort of AI patients in order to determine the molecular etiology of the pathology and to improve diagnosis and disease management.

METHODS: Patients presenting with so called isolated or syndromic AI were enrolled and phenotyped at the Reference Centre for Rare Oral and Dental Diseases (O-Rares) using D4/phenodent protocol (www.phenodent.org). Families gave a written informed consent for the molecular analysis and diagnosis using a dedicated NGS panel called GenoDENT containing 516 genes (Prasad et al., 2016; Rey et al., 2019).

RESULTS: 200 AI patients were proposed a diagnostic genetic test using the GenoDENT panel. 74% were diagnosed with non-syndromic amelogenesis imperfecta and 26% with syndromic amelogenesis imperfecta. In 62,5% pathogenic variants were identified. The most frequently discovered modified genotypes concerned FAM83H, MMP20, COL17A1 genes. Patients negative to the panel were resolved with exome sequencing unravelling for example ACPT mutations or digenic inheritance.

CONCLUSION: NGS GenoDENT panel is a validated and cost-efficient technique offering new perspectives to understand underlying molecular mechanisms of AI. Discovering mutations in genes involved in syndromic AI (CNNM4, WDR72, FAM20A…) transformed patient overall care. Unravelling the genetic basis of AI shed light on Witkop’s AI classification.

FUNDING: This work was financed by the project No. 1.7 “RARENET: a trinational network for education, research and management of complex and rare disorders in the Upper Rhine” co-financed by the European Regional Development Fund (ERDF) of the European Union in the framework of the INTERREG V Upper Rhine program as well as to the ERN (European reference network) CRANIO initiative. This work was also supported by grants from the French Ministry of Health (PHRC 2008 N°4266 Amelogenesis imperfecta), the University Hospital of Strasbourg (HUS, API, 2009–2012, ‘Development of the oral cavity: from gene to clinical phenotype in Human’ and the grant ANR-10-LABX-0030-INRT, a French State fund managed by the Agence Nationale de la Recherche under the frame programme Investissements d’Avenir labelled ANR-10-IDEX-0002-02. This work is a part of the Projet E-GENODENT financed by the Fonds d’Intervention Régionale (FIR) of the Agence Régionale de Santé Grand Est (2019-2022).


Agnès BLOCH-ZUPAN, Tristan REY, Alexandra JIMENEZ ARMIJO, Marzena KAWCZYNSKI, Corinne STOETZEL, Hélène DOLLFUS, Bénédicte GÉRARD, Marie-Cécile MANIÈRE, Virginie HAUSHALTER (Strasbourg)
10:30 - 11:30 #28405 - P090 Raccourcissement significatif de la longueur des télomères en période prénatale en cas de malformation congénitale et d'hypotrophie fœtale.
P090 Raccourcissement significatif de la longueur des télomères en période prénatale en cas de malformation congénitale et d'hypotrophie fœtale.

Les télomères coiffent l’extrémité des chromosomes et sont constitués d’une répétition de une à quelques dizaines de kilobase(s) d’une séquence répétée de type TTAGGG. À chaque division cellulaire, les modalités de la réplication de l’ADN rendent inéluctables le raccourcissement des télomères aboutissant à la sénescence cellulaire. Le rôle de la longueur des télomères (LT) a été largement étudié chez l’homme en cancérologie et dans plusieurs pathologies regroupées sous le terme de « téloméropathies » mais reste peu connu en période prénatale. Au cours du développement embryonnaire, les télomères doivent être suffisamment longs pour assurer une croissance cellulaire extrêmement rapide. Les cellules embryonnaires sont capables de limiter le raccourcissement des télomères grâce à l’expression d’une enzyme appelée télomérase. Le maintien d’une LT suffisante étant indispensable à la poursuite des divisions cellulaires, nous émettons l’hypothèse qu’un raccourcissement anormal des télomères pourrait favoriser la survenue d’anomalies du développement.

Dans cette étude nous avons mesuré la longueur des télomères (LT) par PCR quantitative (Light cycler 480, technique SYBR Green I),  à partir d’ADN extrait en direct sur des prélèvements de liquide amniotique (LA, N=220) et de villosités choriales (VC, N=65). Nous avons comparé les LT dans les deux types de prélèvements, en fonction du sexe fœtal, de l’âge gestationnel et de la présence ou non d’anomalie du développement (retard de croissance intra-utérin < 3ème percentile et différents types de malformations). Les analyses statistiques ont été faites avec le logiciel Sem (Kwiatkowski, 2000).

Nos résultats montrent que la LT est beaucoup plus élevée dans le LA que dans les VC. La LT ne semble pas influencée par le terme de la grossesse ni par le sexe fœtal. Nous observons un raccourcissement significatif des télomères dans les amniocytes de fœtus malformés et hypotrophes. Ce raccourcissement est moins net dans les VC. Le LA, plus représentatif de l’embryon, semble être plus approprié que les VC pour étudier la LT en période prénatale. En cas de syndrome polymalformatif, la LT est encore plus basse qu'en cas de malformation unique. Elle semble donc corrélée à la sévérité du phénotype fœtal et pourrait avoir une valeur pronostique.

Plusieurs études ont constaté un raccourcissement des télomères dans les VC en cas de retard de croissance intra-utérin 1–3. Notre étude montre que ce raccourcissement télomérique est également présent dans le LA. Chez l’homme, des malformations des membres et cérébrales ont été retrouvées chez des patients présentant des télomères courts 4,5. Nos résultats viennent renforcer l’hypothèse d’un lien entre raccourcissement télomérique et survenue de malformations congénitales par limitation de la capacité réplicative des cellules, altérant l’organogenèse, principalement pour les organes dont la formation nécessite d’importantes divisions cellulaires.


Carole GOUMY (Clermont-Ferrand), Lauren VÉRONÈSE, Rodrigue STAMM, Kamil HADJAB, Farida GODEAU, Delphine VOISIN, Laetitia GOUAS, Gaëlle SALAUN, Céline PEBREL, Philippe VAGO, Andrei TCHIROV
10:30 - 11:30 #27697 - P095 Données incidentes dans une série de 2500 panels oncogénétiques : Résultats et impact sur les patients.
P095 Données incidentes dans une série de 2500 panels oncogénétiques : Résultats et impact sur les patients.

Avec le développement du séquençage de nouvelle génération, les médecins sont confrontés à des données de plus en plus complexes et incertaines, en particulier les données incidentes. Des directives sur le rendu de ces données ont été publiées par plusieurs sociétés savantes. Cependant, on sait peu de choses sur la façon dont les patients sont affectés par ces résultats dans un contexte de tests oncogénétiques.

Sur une période de 4 ans, 2500 patients ayant une indication pour un test génétique ont bénéficié d’un panel de gènes de prédisposition aux cancers. Si une donnée incidente était détectée, les patients étaient contactés par un médecin/conseiller en génétique et invités à participer à un entretien semi-structuré afin d'évaluer leur compréhension du résultat, le changement de prise en charge médicale, l'impact psychologique, et la transmission du résultat à leurs apparentés.

Quatorze patients (0,56%) ont reçu une donnée incidente dans un gène de prédisposition au cancer (RAD51C, PMS2, SDHC, RET, BRCA2, CHEK2, CDKN2A, CDH1, SUFU). Deux patients n'ont pas récupéré leur résultat et deux sont décédés avant le rendu de résultat. Parmi les 10 patients recontactés, la plupart d'entre eux ont fait part de leur surprise à la remise de la donnée incidente, mais aucun n’a rapporté de l’anxiété. La majorité d'entre eux ont estimé qu'ils avaient choisi d'obtenir ce type de résultat et qu’ils avaient suffisamment d'informations pour le comprendre. Ils ont tous initié le suivi recommandé et n'ont pas regretté leur choix. Les informations concernant la donnée incidente a été transmise à leur descendance, mais la fratrie, mes parents et apparentés au second degré n'ont pas été systématiquement informés. Aucun événement psychologique indésirable majeur n'a été constaté dans notre expérience. La découverte de données incidentes sera inhérente au développement du séquençage génétique, et concerne même les panels de gènes restreints. Il est donc important d'accroître nos connaissances sur l'impact de ces résultats dans différents contextes.


Sophie NAMBOT (DIJON), Caroline SAWKA, Geoffrey BERTOLONE, Elodie COSSET, Vincent GOUSSOT, Valentin DERANGERE, Romain BOIDOT, Amandine BAURAND, Marion ROBERT, Charles COUTANT, Catherine LOUSTALOT, Christel THAUVIN-ROBINET, Francois GHIRINGHELLI, Alan LANCON, Celine POPULAIRE, Alexandre DAMETTE, Marie Agnes COLLONGE-RAME, Nicolas MEUNIER-BEILLARD, Catherine LEJEUNE, Juliette ALBUISSON, Laurence FAIVRE
10:30 - 11:30 #28226 - P100 Etude de COségrégation familiale des VARiants nucléotidiques des gènes issus des panels de gènes de prédisposition aux cancers pour valider leur utilisation en conseil génétique.
P100 Etude de COségrégation familiale des VARiants nucléotidiques des gènes issus des panels de gènes de prédisposition aux cancers pour valider leur utilisation en conseil génétique.

Les tests de prédisposition aux cancers du sein et de l’ovaire sont maintenant entrés dans la pratique médicale. Si l’identification d’un Variant pathogène (VP) BRCA1 ou BRCA2 permet de faire des recommandations de suivi et de prévention ou de retenir un traitement par PARP inhibiteur, l’identification d’un Variant de Signification inconnue (VSI) ne le permet pas. Tout autant, voir plus de VSI que de VP sont quotidiennement identifiés: 1,677 VSI différents contre 1,134 VP pour BRCA1 et 3,039 VSI différents contre 1,392 VP pour BRCA2, données de la base de données nationale FrOG (voir communication). L’interprétation des VSI est donc devenue un enjeu médical majeur.

Les éléments de classification sont l’histoire familiale, les caractéristiques tumorales et la co-occurrence rapportée ou non du VSI avec un variant pathogène sur le même gène. Un élément essentiel et quantifiable pour la classification des VSI est la coségrégation dans les familles présentant le même variant avec l’atteinte mammaire ou ovarienne.

Nous avons montré la pertinence de l’utilisation de la coségrégation avec la classification de 101 VSI de BRCA1 et BRCA2 en VP, VLP ou VB, VLB retrouvés chez 1,624 familles. L’étude a reposé sur le réseau de consultations et de laboratoires du Groupe Génétique et Cancer-UNICANCER (Caputo et al, Am J Hum Genet, 2021)

Nous proposons d’élargir les études de coségrégation aux VSI des autres gènes de prédisposition aux cancers. En septembre 2021, nous avons inclus 2,900 patients dans 1,083 familles pour les gènes BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C et RAD51D.


Sandrine CAPUTO (PARIS), Lisa GOLMARD, Noémie BASSET, Nadia BOUTRY-KRYZA, Laurent CASTERA, Olivier CARON, Céline GARREC, Mathilde GAY-BELLILE, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Christine LASSET, Mélanie LEONE, Maud PRIVAT, Audrey REMENIERAS, Françoise REVILLION, Etienne ROULEAU, Mathias SCHWARTZ, Unicancer Genetic Group COVAR, Dominique STOPPA-LYONNET
10:30 - 11:30 #28426 - P105 Evaluation de la sensibilité de détection des variants pathogènes constitutionnels des gènes HBOC sur tumeurs congelées de l’ovaire et du sein.
P105 Evaluation de la sensibilité de détection des variants pathogènes constitutionnels des gènes HBOC sur tumeurs congelées de l’ovaire et du sein.

Introduction

Les gènes BRCA1/2 sont les deux gènes majeurs de prédisposition aux cancers du sein (CS) et de l’ovaire (CO) lorsque les variants pathogènes (VP) sont constitutionnels, mais environ 1/3 des VP sont somatiques (uniquement au niveau tumoral). Les CS et CO sont sensibles aux inhibiteurs de PARP lorsqu’il existe un VP constitutionnel ou somatique, ce qui peut conduire à des analyses redondantes : (i) BRCA1/2 sur tumeur fixée au formol et incluse en paraffine (FFPE) pour ne pas méconnaitre de VP somatique dans une perspective théranostique, et (ii) lorsqu’il existe une suspicion de prédisposition, panel HBOC (Hereditary Breast and Ovarian Cancer) constitutionnel pour analyser sur de l’ADN leucocytaire, moins dégradé que l’ADN FFPE, les 13 gènes recommandés par le Groupe Génétique et Cancer. Les ADN extraits de tumeurs cryopréservées étant de meilleurs qualité que ceux extrait de tumeurs FFPE, l’objectif de cette étude est d’évaluer si un panel HBOC réalisé sur tumeur congelée est suffisamment sensible pour détecter tout type de VP constitutionnel dans les différents gènes du panel.

Méthodes

Le panel HBOC a été réalisé sur 47 échantillons congelés (25 CO et 22 CS) de patientes porteuses hétérozygotes de VP constitutionnels connus dans différents gènes de prédisposition (21 BRCA1, 8 BRCA2, 4 PALB2, 4 RAD51C, 3 RAD51D, 3 TP53, 3 MSH6, et 1 PTEN) : 22 petites insertions/délétions (1 à 29 paires de bases), 16 substitutions, 4 grandes délétions, 2 grandes duplications, 2 delins, et 1 insertion de séquence Alu.

Résultats

Au total, 46 des 47 VP ont été détectés. Une duplication des exons 3 à 8 de BRCA1 n’a pas été vue dans un CS car les réarrangements de grande taille (RGT) n’étaient pas interprétables. Le ratio allélique des substitutions et petites insertions/délétions était évocateur d’une perte d’hétérozygotie dans 27/40 (67,5%) échantillons. Le ratio allélique d’un variant RAD51C hétérozygote était effondré (14%) dans un CS en raison d’une amplification de l’autre allèle. De plus, 34 variants ponctuels strictement somatiques de classe 4 ou 5 ont été identifiés : 28 dans TP53, 1 dans BRCA1, 1 dans PTEN, 2 dans PALB2 (dont un « second hit » dans un CS), et 2 « seconds hits » dans MSH6 (dans un CO et un CS). De nombreux RGT somatiques ont également été détectés.

Conclusion

La sensibilité de détection de VP constitutionnels sur tumeur congelée semble suffisante pour envisager de la substituer à l’analyse initiale sur ADN leucocytaire. Cependant, les critères de confirmation des variants ponctuels et des RGT par une seconde technique doivent être adaptés. Cette approche ne pourra toutefois pas s’affranchir d’autres études tumorales : recherche de cibles théranostique en dehors du panel HBOC et/ou de signature de déficit en recombinaison homologue (HRD, Homologous Recombination Deficiency) permettant aussi d’orienter le traitement et d’aider à la classification des variants identifiés.


Mathias SCHWARTZ (Paris), Virginie MONCOUTIER, Adrien PEYTRAL, Jessica LE GALL, Voreak SUYBENG, Mélanie PAGÈS, Julien MASLIAH-PLANCHON, Olfa TRABELSI-GRATI, Samia MELAABI, Céline CALLENS, Ivan BIECHE, Hélène DELHOMELLE, Antoine DE PAUW, Claire SAULE, Emmanuelle MOURET-FOURME, Marion GAUTHIER-VILLARS, Bruno BUECHER, Chrystelle COLAS, Dominique STOPPA-LYONNET, Lisa GOLMARD
10:30 - 11:30 #28616 - P110 Recommandations de surveillance dans le syndrome DICER1 par les groupes de travail SIOPE Host Genome et CanGene-CanVar Clinical Guidelines.
P110 Recommandations de surveillance dans le syndrome DICER1 par les groupes de travail SIOPE Host Genome et CanGene-CanVar Clinical Guidelines.

Le syndrome DICER1 est un syndrome rare de prédisposition héréditaire à un large spectre de tumeurs bénignes et malignes incluant le pleuropneumoblastome, le néphrome kystique, les tumeurs ovariennes non-épithéliales, principalement de type Sertoli-Leydig, le goitre multinodulaire et le cancer de la thyroïde, et des tumeurs cérébrales. Cependant, les variants pathogènes constitutionnels de DICER1 sont associés à une pénétrance modérée. Il est difficile d’établir un protocole de surveillance adapté étant donnée l’incertitude sur l’efficacité de la surveillance et sa balance bénéfice/risques. C’est pour prendre en compte cette problématique et harmoniser les programmes de surveillance en Europe que se sont réunis le groupe de travail européen de la Société Internationale d’Oncologie Pédiatrique (SIOPE) et le groupe britannique de guidelines cliniques du projet CanGene-CanVar, en se basant sur une revue des stratégies de surveillance actuelles et des données récentes de la littérature. Le consensus a été atteint pour proposer un nouveau protocole de surveillance des individus porteurs d’un variant pathogène constitutionnel de DICER1 et un livret d’information destiné aux patients pour leur indiquer les symptômes potentiels des tumeurs associées à ce syndrome de prédisposition. Le protocole de surveillance comprend un programme minimum et une version étendue à considérer. Les recommandations principales du programme minimum sont : examen clinique annuel de la naissance à 20 ans, radio thoracique et échographie rénale tous les 6 mois de la naissance à 6 ans, et échographie thyroïdienne tous les 3 ans de 8 à 40 ans. Le programme de surveillance étendu comprend des procédures de surveillance additionnelles, et des recommandations de suivi à des intervalles d’âge plus larges. Le choix du programme de surveillance peut être adapté selon l’histoire personnelle et familiale, l’information des patients sur les bénéfices/risques de ces protocoles, et varier selon les pays. Une évaluation prospective de l’efficacité de la surveillance et du ressenti des patients est nécessaire pour optimiser des protocoles de surveillance. Ces recommandations ont fait l’objet d’une publication (PMID : 34170462).


Lisa GOLMARD (PARIS), Marion GAUTHIER-VILLARS, Franck BOURDEAUT, Philippe DENIZEAU, Léa GUERRINI, Sfce COMITÉ ONCOGÉNÉTIQUE, Host Genome Working Group SIOPE, Clinical Guideline Working Group CANGENE-CANVAR
10:30 - 11:30 #28758 - P115 Recommandations pour la surveillance des syndromes de prédisposition aux tumeurs rhabdoïdes: consensus d'experts du groupe SIOPe Host Genome Group.
P115 Recommandations pour la surveillance des syndromes de prédisposition aux tumeurs rhabdoïdes: consensus d'experts du groupe SIOPe Host Genome Group.

Les syndromes de prédisposition aux tumeurs rhabdoïdes (RTPS1 et 2) sont des maladies rares associés à un risque accru de tumeurs hautement malignes affectant les reins, divers tissus des parties molles, le foie et le système nerveux central (Tumeurs tératoïdes rhabdoïdes atypiques, ATRT). Les RTPS1 et 2 sont dus à des variants pathogènes (PV) dans les gènes codant pour les constituants du complexe de remodelage de la chromatine BAF, à savoir SMARCB1 (RTPS1) et SMARCA4 (RTPS2). Contrairement à d'autres troubles génétiques liés aux PV dans SMARCB1 et SMARCA4 tels que le syndrome de Coffin-Siris, les syndromes RTPS1 & 2 se caractérisent par une prédominance de PV tronquants. La pénétrance du syndrome RTPS1 est élevée et associée à une faible survie en raison d’un diagnostic le plus souvent avant l’âge d’un an de tumeurs peu curables. Cependant, de rares porteurs non affectés peuvent être rencontrés, et des survivants à long terme sont rapportés en cas de diagnostic à un stade opérable. Au-delà des tumeurs rhabdoïdes, le spectre tumoral peut être plus large qu'initialement suspecté, et la surveillance du cancer offerte aux porteurs non affectés (frères et sœurs ou parents) et aux survivants à long terme après tumeurs rhabdoïdes reste mal codifiée. En plus des tumeurs rhabdoïdes précoces mais avec une pénétrante semble-t-il plus faible que le RTPS1, le syndrome RTPS2 expose les femmes porteuses à un risque, de pénétrance mal définie, de carcinome à petites cellules des ovaires, de type hypercalcémique (SCCOHT); ces cancers agressifsi peuvent apparaître chez les individus prépubères dès l’âge de 8 ans voire avant. 

Les protocoles de surveillance du risque de cancer n'ont pas été établis. Pour tenter de combler ce manque et proposer des directives de surveillance appropriées pendant l'enfance, le groupe de travail européen "SIOPe Host Genome working group"  a invité des oncologues pédiatres et des généticiens à participer à une réunion d'experts. Les propositions de surveillance, reprises par le SFCE, portent sur les variants de SMARCB1 et SMARCA4 devant  être considérés comme associés à un sur-risque de développer un cancer, ainsi que des propositions de surveillance. Ces recommandations reposent sur des IRM corps entier rapprochées dans les 3 premières années de vie, compte-tenu du développement rapide des tumeurs rhabdoïdes et de l’impact pronostique d’un diagnostic précoce; une alternative par IRM cerébrale et échographie abdominale est proposée. La surveillance s’espace ensuite avec la diminution importante du risque après 3 ans. La surveillance des ovaires pour le RTPS2 est proposée à partir de 8 ans chez les filles, par échographie tant que la corpulence le permet. Ces recommandations de surveillance mériteront d’être évaluées sur le plan médical et psychologique, tant sur leur faisabilité que sur le bénéfice qu’elles apporteraient; elles tendent au minimum à homogénéiser les pratiques pour des situations rares et particulièrement complexes.


Michael FRUHWALD, Karolina NEMES, Evans GARETH, Julien MASLIAH-PLANCHON, Lea GUERRINI-ROUSSEAU, Philippe DENIZEAU, Marion GAUTHIER-VILLARS, Christian KRATZ, Franck BOURDEAUT (Paris)
10:30 - 11:30 #28723 - P120 Expérience et efforts de l'Institut Gustave Roussy pour explorer la fréquence et l’impact des variants non codants conservés dans les gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C.
P120 Expérience et efforts de l'Institut Gustave Roussy pour explorer la fréquence et l’impact des variants non codants conservés dans les gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C.

Les patients atteints de cancer du sein et de l'ovaire, prostate et pancréas ont de plus en plus d’analyses génétiques à la fois pour la prédisposition et pour la prise en charge thérapeutique. L’identification de variant pathogène est compris entre 10 à 20 %; ces variants se situant dans les régions codantes principalement des gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C. Ces analyses génétiques peuvent aussi générer de nombreuses données dans les régions non codantes d’une part dans les régions d’épissage et d’autre part dans les régions non traduites et introniques profondes. Ces variants de signification inconnue (VSI) pourraient expliquer l’héritabilité manquante dans certaines familles et l’absence de variants actionnables dans certaines tumeurs.

Nous avons réalisé une étude rétrospective entre septembre 2015 et février 2021. Notre cohorte comportait, initialement 2044 tumeurs et 10535 prélèvements constitutionnels, avec des variants en régions non codantes (en amont du codon ATG, les régions introniques et en aval du codon Stop) dans 3 gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C. Différents filtres ont été appliqués à savoir la récurrence intra-run; fréquence allélique; régions conservées et phénotypes spécifiques pour chaque gène. Les prédictions in-silico étaient basées sur (Alamut et SPiP) pour les variants d'épissage et les données ENCODE pour les régions introniques profondes et non traduites. Nous avons sélectionné 50 cas soit 38 variants non codants conservés : 15 variants pathogènes, un variant probablement pathogène et 22 VSI. L'âge moyen était de 57 ans. Le phénotype était : cancer de l'ovaire (CO n=22), cancer du sein (CS n=23), CO+CS (n=2), cancer du pancréas (n=2) et cancer de la prostate (n=1). Pour confirmer l’impact de ces variants, nous avons choisi de travailler sur le matériel tumoral de ces patients.  Nous avons pu rapatrier 9 échantillons tumoraux pour lesquels une stratégie basée sur le RNASeq, la OneStep RT-PCR/Sanger et la ddPCR sera appliquée.

Il s’agit de la première grande étude française rapportant les données moléculaires tumorales et constitutionnelles dans les régions conservées des gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C. Nous soulignons l'intérêt croissant d'étudier les échantillons tumoraux pour valider la pathogénicité des variants. Nos perspectives sont d’étendre cette approche aux autres gènes du panel HBOC, et d’inclure cette étude dans le cadre d’un projet multicentrique sur ces régions non codantes.


Hela SASSI (Villejuif), Odile CABARET, Alice FIÉVET, Sophie COTTERET, Roseline TANG, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Marine GUILLAUD BATAILLE, Johny BOMBLED, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Damien VASSEUR, Aurelie STOURM, Najat AHMED ECHRIF, Celine MONOT, Nolwenn LUCAS, Cassandre FRANÇOIS, Shengul Celine KARA, Yahia ADNANI, Sofiane BENKAFOUF, Victor GONDRAN TELLIER, Mohamed Amine BANI, Catherine GENESTIE, Magali LACROIX-TRIKI, Veronica GOLDBARG, Olivier CARON, Jean-Yves SCOAZEC, Ludovic LACROIX, Etienne ROULEAU
10:30 - 11:30 #27856 - P125 Le bilan d’activité du plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025) dans le cadre du soin.
P125 Le bilan d’activité du plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025) dans le cadre du soin.

La France s’est dotée depuis 2016 d’un plan national de mise en œuvre de la Médecine Génomique pour intégrer le séquençage du génome complet dans le parcours de soins des patients (PFMG2025) qui s’appuie sur 3 piliers principaux : un Centre national de collecte et d’analyse des données (CAD), un réseau de laboratoires de séquençage génomique (LBM-FMG pour Laboratoire de Biologie Médicale France Médecine Génomique), et un Centre de Référence, d’Innovation, d’eXpertise et de transfert (CRefIX). En 2019, les deux premiers LBM-FMG, SeqOIA et AURAGEN, ont démarré leur activité, couvrant l’ensemble du territoire métropolitain et Outre-Mer, pour 61 préindications validées par la HAS dans le champ des maladies rares (MR) de l’oncogénétique et de la cancérologie.

Nous présentons l’organisation mise en place dans le cadre du soin au niveau national et territorial. Le PFMG2025 s’organise autour du patient, depuis la prescription médicale d’un examen de Séquençage à Très Haut Débit (STHD) jusqu’à la restitution des résultats au patient par le médecin prescripteur. Un parcours de soins générique est adapté aux spécificités de chacune des préindications, s’appuyant en particulier sur la mise en place de réunions de concertation pluridisciplinaires du PFMG2025 en amont et en aval du STHD (RCP-FMG d’amont et d’aval) et de Réunions d’Interprétation Clinico-Biologique (RICB-FMG).

Un travail majeur de structuration et d’organisation réalisé puisque près d’une centaine RCP-FMG d’amont locales, (inter)régionales ou nationales ont été créées. Plus de 1600 prescripteurs ont maintenant accès aux logiciels de e-prescription des LBM-FMG, et sont ainsi en mesure de prescrire un examen de STHD dans le cadre du PFMG2025. Plus de 500 biologistes se sont portés volontaires pour interpréter les données génomiques. A ce jour, la quasi-totalité des préindications sont actives, à l’exception de la préindication déficience intellectuelle qui s’ouvre progressivement sur le territoire selon l’avancement des inclusions dans le projet pilote DEFIDIAG.

Depuis une année, l’activité des LBM-FMG est en croissance constante. La montée en charge se poursuit sur une très bonne dynamique en 2021 par rapport à 2020 (+77%)), à la fois pour les maladies rares (+80%) et les cancers (+74%). Alors que 2.855 familles avaient bénéficié d’une prescription de STHD au 31/12/2020, 3603 en ont bénéficié au cours des 8 premiers mois de l’année 2021. Au total, environ 4.000 dossiers complets ont été reçus par les LBM-FMG, dont 83% ont été séquencés.

Nous présentons les chiffres d’activité jusqu’à la fin de l’année 2021 du PFMG 2025, en particulier le nombre total de dossiers séquencés, et le nombre de comptes-rendus remis aux prescripteurs.

LE PFMG va poursuivre sa dynamique par l’organisation d’une troisième vague de validation de préindications en fin d’année 2021, en vue d’une phase de validation par le GT de la HAS début 2022.


Diane GOZLAN, Damien SANLAVILLE (LYON), Michel VIDAUD, Jean-Yves BLAY, Pierre LAURENT-PUIG, Christel THAUVIN, Frédérique NOWAK, Franck LETHIMONNIER
10:30 - 11:30 #27876 - P130 Recherche de nouvelles expansions de séquences répétées dans des données de séquençage de génome au sein d’une cohorte d’invidivus présentant des anomalies du développement et/ou de déficience intellectuelle.
P130 Recherche de nouvelles expansions de séquences répétées dans des données de séquençage de génome au sein d’une cohorte d’invidivus présentant des anomalies du développement et/ou de déficience intellectuelle.

Les microsatellites (STR) constituent une classe d’éléments répétés, représentant l'une des sources les plus abondantes de variations dans le génome humain. Ils sont formés de motifs courts, de 1 à 9 nucléotides, et sont répétés de manière contiguë le long du génome. Les STR impliqués en pathologie humaine possèdent un seuil variable selon le locus au-delà duquel le nombre de répétitions est considéré comme pathologique.

Ces expansions pathologiques sont associées à des troubles neuropathologiques, souvent reliées à des retards de développement et/ou déficience intellectuelle. Un des principaux facteurs de gravité de ces expansions est le nombre de répétitions.

Afin d’améliorer la recherche de marqueurs génétiques associés à des troubles neuropathologiques nous souhaitons inclure la détection de STR rares et pathologiques dans le génome. Grâce à l’essor récent des technologies de séquençage et le développement d’outils bioinformatiques performants de détection de STR, nous pouvons ainsi cibler des expansions de STR rares et encore inconnues.

Pour cela, nous avons testé deux outils bioinformatiques, ExpansionHunter de novo et GangSTR. Ils ont été utilisés sur des données de séquençage de génomes (GS) d’une cohorte de 645 individus présentant tous des anomalies du développement. Les résultats ont ensuite été agrégés par une combinaison du motif répété et de la position génomique de celui-ci. Pour chaque STR identifié, nous avons classé les individus en sous-populations selon leur nombre de répétitions et extrait le sous-groupe avec la valeur la plus élevée.

Les premiers résultats nous ont permis d’identifier une moyenne de 8812 combinaisons au sein des 645 individus. Chaque site candidat a été annoté à l’aide de l’outil SNPEff, utilisant notamment la base de données OMIM afin de faciliter l’identification des STR rattachés à des gènes associés à des pathologies connues. Considérant la forte variabilité des résultats et dans un contexte de maladie rare, un premier filtre basé sur cette annotation nous a permis de retenir une moyenne de 3 combinaisons par individu avec un maximum à 94.

Les résultats seront interprétés par des généticiens selon la pertinence de l’association de la localisation et du phénotype du patient étudié. Les combinaisons retenues devront ensuite être confirmées en laboratoire, par PCR – analyse de fragments par fluorescence pour une taille totale inférieure à 100 répétitions, dans le cas contraire une TP-PCR devra être utilisée.

Les résultats sont encore préliminaires, ainsi nos filtres devront être affinés, et nous souhaiterions inclure de nouveaux individus, dont une centaine de contrôles positifs. A terme ce projet s’inscrivant dans une collaboration avec le consortium européen SolveRD, le pipeline sera utilisé afin de réanalyser les données de séquençage des patients inclus dans ce projet, et pour finalement fournir de nouveaux moyens pour lutter contre l’errance et l’impasse diagnostique.


Marine BERGOT (Dijon), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Philippe CHRISTOPHE, Antonio VITOBELLO, Hana SAFRAOU, Frédéric TRAU-MAU-THEM, Ange-Line BRUEL, Paul KUENTZ, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Yannis DUFFOURD
10:30 - 11:30 #28224 - P135 La classification des tumeurs du cerveau et des sarcomes à partir de données de méthylation d’ADN par séquençage Nanopore.
P135 La classification des tumeurs du cerveau et des sarcomes à partir de données de méthylation d’ADN par séquençage Nanopore.

En raison de la complexité du développement cérébral, les tumeurs du système nerveux central (SNC), présentent des profils très variés. Récemment, le profil de méthylation de l'ADN de ces tumeurs a été utilisé pour les sous-classer de manière robuste en 91 classes sur la base d'un classifieur construit à partir d’une cohorte de référence accessible au public de 2 800 tumeurs cérébrales [1], en utilisant les puces Illumina 450k et EPIC comme référence absolue. Une approche similaire a été réalisée pour sous-classer les tumeurs des tissus mous et des os en 62 classes sur la base d'un classifieur formé sur 1 077 tumeurs [2]. Nous présentons un autre test de méthylation de l'ADN basé sur un séquençage à longue lecture utilisant la technologie Oxford Nanopore (ONT) pour un sous-groupement rapide, moins cher et fiable des tumeurs du SNC et des sarcomes. Le séquençage du génome entier à très faible profondeur (WGS) permet la détection simultanée du profil global du nombre de copies et de l'amplification focale de gènes cliniquement pertinents (tels que MYC et MYCN dans les MB) et l'état de méthylation de suffisamment de CpG à comparer avec le précédent classifieurs décrits.

35 séries de 6 échantillons congelés multiplexés (n = 204) ont été analysés sur un appareil de séquençage portable MinION. Une moyenne de 72 800 lectures en single-end d'environ 5 400 pb ont été générées par échantillon. Le basecalling et le démultiplexage ont été effectués en temps réel à l'aide de guppy [4] et les données brutes ont été alignées sur le génome de référence hg19 à l'aide d'un mappeur dédié à la lecture longue, minimap2 [5]. Malgré un pourcentage élevé de lectures alignées (95 %), la profondeur de couverture moyenne du génome n'était que de 0,16X [0X-0,82X]. En utilisant une approche combinée dédiée à la détection peu profonde du nombre de copies WGS à l'aide du package R ACE [6] et d'une normalisation du signal 1x, tous les réarrangements précédemment validés à l'aide de puces EPIC ou CGH ont été identifiés. Le score de méthylation des CpG calculé à l'aide de nanopolish [7] a été binarisé par échantillon et comparé à l'ensemble de données de référence sur les sondes (n = 44 000) en utilisant l'algorithme de forêt aléatoire (R package ranger [8]) en utilisant 50 000 arbres. Avec une moyenne de respectivement 26% et 9 % de votes (proportion d'arbres votant pour une classe) pour un taux d'erreur de respectivement 5,7% et 2,3 % pour les tumeurs du SNC et pour les sarcomes, nous avons obtenu la classification correcte d'une proportion élevée de nos échantillons, validée par des technologies croisées. En conclusion, nous confirmons la fiabilité totale du séquençage par nanopore en tant que nouveau test rapide et bon marché pour la classification des tumeurs du SNC et des sarcomes basée sur la méthylation et les résultats sont très prometteurs pour une future mise en œuvre dans le diagnostic de routine.


Elodie GIRARD, Elodie GIRARD (Paris), Christine BOURNEIX, Abderaouf HAMZA, Philipp EUSKIRSCHEN, François DOZ, Franck BOURDEAUT, Olivier DELATTRE, Nicolas SERVANT, Julien MASLIAH-PLANCHON
10:30 - 11:30 #27975 - P140 Réinterprétation des CNV de signification inconnue : résultat d'une analyse rétrospective de huit ans portant sur 371 CNV.
P140 Réinterprétation des CNV de signification inconnue : résultat d'une analyse rétrospective de huit ans portant sur 371 CNV.

Purpose: Array-CGH is the first-tier genetic test both in pre- and postnatal disorders worldwide. Variants of uncertain significance (VUS) represent around 10% of detected copy number variants (CNVs). Even though VUS's reanalysis has become usual in practice, to-date no long-term study regarding CNV reinterpretation has been reported.

Methods: We collected and analyzed CNVs of unknown significance identified in all patients (N=1641) addressed by a clinical geneticist in Nancy University Hospital over eight years (2010-2017). Array-CGH was performed for each sample, and relevant CNVs were confirmed either by qPCR or FISH.

Results: We present a retrospective study on 371 CNVs initially reported as CNVs of unknown significance. Using the American College of Medical Genetics (ACMG) criteria and our current knowledge, 12 (3.2%) of these CNVs were reclassified pathogenic or probably pathogenic, 10 (2.7%) of which were considered causative or partially implicated in the phenotype of the patient. Moreover, the classification of 112 (30.2%) CNVs was changed to benign/probably benign.

Conclusions: This study highlights the complexity of the interpretation of CNV and the importance of annually repeated interpretation of the VUS.


Jean-Marie RAVEL (Nancy), Mathilde RENAUD, Jean MULLER, Thomas REMEN, Geneviève LEFORT, Aurélie BECKER, Mylène DEXHEIMER, Philippe JONVEAUX, Bruno LEHEUP, Céline BONNET, Laëtitia LAMBERT
10:30 - 11:30 #28394 - P145 Quand le séquençage d’exome et le partage des données permet d'identifier le gène majeur d’un syndrome microdélétionnel: l’exemple d’HMGB1.
P145 Quand le séquençage d’exome et le partage des données permet d'identifier le gène majeur d’un syndrome microdélétionnel: l’exemple d’HMGB1.

Le syndrome de microdélétion 13q12.3 est une cause rare de déficience intellectuelle syndromique pour lequel deux gènes candidats étaient jusqu’alors proposés pour expliquer le phénotype associé dans une région critique de 300 Kb (KATNAL1 et HMGB1). Cependant, à ce jour aucune mutation ponctuelle ou délétion unique d’un de ces gènes n’avait été décrite chez des patients. Grâce au séquençage d’exome et au partage de données via la plateforme GeneMatcher, nous rapportons ici 6 cas de patients présentant des variations de novo perte de fonction (n=5, délétion ou variation tronquante), ou faux-sens (n=1) dans le gène HMGB1. Les signes cliniques retrouvés chez ces patients sont concordants avec ceux de la microdélétion 13q12.3, à savoir une déficience intellectuelle, un retard de langage, une microcéphalie, une dysmorphie caractéristique, une obésité et une dermatite atopique. Les données in silico en faveur de l’intolérance à la perte de fonction du gène et les études in vitro précédemment réalisées montrant l’importance de ce gène dans le neurodéveloppement sont autant d’arguments en faveur de l’implication de ces variations dans le phénotype neurodéveloppemental des patients. Le rôle du gène HMGB1 dans le processus inflammatoire pourrait quant à lui expliquer les signes cutanés tels que la dermatite atopique. Enfin, l’interaction prédite entre HMGB1 et d’autres gènes impliqués dans des troubles du neurodéveloppement (SMARCA4, SMARCA2, SMARCD1), soulève l’hypothèse d’une signature épigénétique commune1. 

Ainsi, comme pour beaucoup de syndromes microdélétionnels, la recherche des bases génétiques et des gènes responsables de la pathologie a été grandement facilitée grâce au séquençage haut débit d’exome et de génome. En effet, cette cohorte permet de proposer HMGB1 comme gène majeur du syndrome de microdélétion 13q12.3 et comme nouveau gène de déficience intellectuelle. Enfin, cette étude montre une nouvelle fois l’importance du partage de données à l’international dans le contexte des maladies rares2

1.    Aref-Eshghi, E. et al. Evaluation of DNA Methylation Episignatures for Diagnosis and Phenotype Correlations in 42 Mendelian Neurodevelopmental Disorders. Am. J. Hum. Genet. 106, 356–370 (2020).

2.    Uguen, K. et al. Heterozygous HMGB1 loss-of-function variants are associated with developmental delay and microcephaly. Clin Genet 100, 386–395 (2021).


Kévin UGUEN (Brest), Kilannin KRYSIAK, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Sylvia REDON, Caroline BENECH, Eleonore VIORA DUPONT, Frédéric TRAN MAU-THEM, Sophie RONDEAU, Ibrahim ELSHARKAWI, Jorge L GRANADILLO, Julie NEIDICH, Celia AZEVEDO SOARES, Natalia TKACHENKO, Shivarajan M AMUDHAVALLI, Kendra ENGLEMAN, Anne BOLAND, Jean-François DELEUZE, Stéphane BEZIEAU, Sylvie ODENT, Annick TOUTAIN, Dominique BONNEAU, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Laurence FAIVRE, Marlène RIO, Cédric LE MARÉCHAL, Claude FEREC, Elena REPNIKOVA, Yang CAO
10:30 - 11:30 #28755 - P150 Etude rétrospective du diagnostic génétique de l’IOP au CHU Amiens-Picardie.
P150 Etude rétrospective du diagnostic génétique de l’IOP au CHU Amiens-Picardie.

L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) concernerait 1 à 2% des femmes avant l’âge de 40 ans. Une contribution génétique est bien décrite dans la littérature avec, à l’heure actuelle, une étiologie génétique retrouvée dans 20 à 25% des cas d’IOP. Cependant, l’IOP reste idiopathique chez environ 80% des patientes. Les étiologies génétiques fréquemment retrouvées sont notamment des anomalies de nombre ou de structure du chromosome X et la prémutation du gène FMR1. Récemment, l’utilisation du Séquençage Haut Débit (SHD) dans l’IOP a permis la mise en évidence de nombreux gènes candidats. Les étiologies génétiques de l’IOP sont donc nombreuses et hétérogènes et il est probable qu’à l’avenir des IOP considérées aujourd’hui comme idiopathiques puissent être expliquées par une cause génétique. L’enjeu diagnostic d’une IOP d’origine génétique est très important pour permettre un conseil génétique adapté et une prise en charge précoce des apparentés. Afin d’améliorer la prise en charge de nos patientes en IOP, nous avons réalisé une étude rétrospective pour évaluer le diagnostic génétique de l’IOP au laboratoire de Génétique Constitutionnelle du CHU Amiens-Picardie. Les données de 432 patientes adressées pour IOP entre 2013 et 2021 ont été recueillies.

Etiologies chromosomiques : 343 patientes de la cohorte ont été étudiées, une étiologie chromosomique a été identifiée chez 10,5% des patientes.

Prémutation du gène FMR1 : 217 patientes de la cohorte ont été étudiées, une prémutation a été identifiée chez 2,3% des patientes.

ACPA : 39 patientes de la cohorte ont été étudiées, un remaniement pathogène considéré responsable de l’IOP a été retrouvé pour 5,13% des patientes. Au total, l’implication d’un remaniement chromosomique déséquilibré a été évoquée chez 15,39% des patientes.

NGS : 34 patientes de la cohorte ont été étudiées avec un panel de 163 gènes validés ou candidats dans l’IOP. Un variant pathogène ou probablement pathogène considéré responsable de l’IOP a été retrouvé pour 14,71% des patientes. Des variants dont la causalité reste incertaine ont été détectés chez 32,35% des patientes. Au total, l’implication d’un variant génique dans l’IOP a été évoquée chez 47% des patientes. 37,5% des patientes sont porteuses de variants d’intérêt dans des gènes distincts.

Notre étude montre que le rendement diagnostique de l’ACPA et du NGS est non négligeable chez les patientes en IOP. Toutes les patientes devraient pouvoir bénéficier du séquençage des principaux gènes impliqués dans l’IOP, au même titre que le caryotype ou la recherche de prémutation FMR1. Néanmoins, il est probable que l’IOP ne soit pas toujours une pathologie monogénique mais qu’un digénisme ou un oligogénisme contribue à la pathologie avec un phénotype résultant de l’association de plusieurs altérations génétiques. L’interprétation des variants identifiés est donc complexe et des études complémentaires, fonctionnelles et de ségrégation, sont indispensables.


Mathilde PUJALTE (Amiens), Claire COZETTE, Tom MOUTONNET, Moncef BENKHALIFA, Henri COPIN, Rosalie CABRY, Dorian BOSQUET, Elodie LEFRANC, Noémie CELTON, Florence SCHEFFLER, Guillaume JEDRASZAK
10:30 - 11:30 #28208 - P155 De l’intérêt d’un panel de référence de séquences ancré sur le territoire pour imputer les génotypes à partir de données de puces de SNPs.
P155 De l’intérêt d’un panel de référence de séquences ancré sur le territoire pour imputer les génotypes à partir de données de puces de SNPs.

Imputation of missing genotypes is widely performed to enrich datasets of genotyped individuals. For this practice, advances in software capabilities have been rapid, enormous haplotype reference panels have been assembled, and dedicated computation servers have been created. It has been widely shown that the panel of reference haplotypes must be appropriately chosen for the target individuals whose genotypes are to be imputed.

France has a population with extensive internal fine-structure; and while public reference panels contain an abundance of European genomes, few are French. A reference panel of French genomes would intuitively be expected to improve the accuracy of imputation. To demonstrate this, we imputed 550 French individuals who have both array and whole-exome sequencing data from six different regions in France, using either the University of Michigan imputation server with the Haplotype Reference Consortium (HRC) panel, or in-house imputation using a panel of 850 whole-genome sequenced French individuals.

With approximate geo-localization of both our target and reference panel individuals we are able to pinpoint the relevance of the proposed French reference panel for different groups of target individuals. This helped to illustrate the different scenarios where this population-specific imputation would be preferred over server-based imputation or vice-versa. Furthermore, this highlighted the importance of future sequencing projects in France in order to fully capture the entire genetic diversity of the population.

Previous studies have shown the benefits of combining cosmopolitan public reference panels with population specific panels. Getting the best out of both resources is unfortunately impractical. This is because the largest public panels are only accessible through external servers; limiting possibilities for the amalgamation of data. We put forward a pragmatic solution where server-based and population specific (performed in-house) imputation outcomes can be combined based on comparing posterior genotype probabilities. Using this technique to combine the strengths of our whole-genome sequenced French individuals with the resource of the HRC provided a significant improvement in imputation accuracy compared to that which would have otherwise been attainable.


Anthony Francis HERZIG (Brest), Lourdes VELO‐SUÁREZ, Christian DINA, Richard REDON, Jean-François DELEUZE, Consortium FREX, Consortium FRANCEGENREF, Emmanuelle GÉNIN
10:30 - 11:30 #28154 - P160 L'acide ascorbique est un facteur essentiel pour préserver le profil de méthylation des régions soumises à empreinte dans les cellules souches pluripotentes induites humaines.
P160 L'acide ascorbique est un facteur essentiel pour préserver le profil de méthylation des régions soumises à empreinte dans les cellules souches pluripotentes induites humaines.

L'empreinte parentale est un mécanisme épigénétique conduisant à l'expression monoallélique d'un sous-ensemble de gènes en fonction de leur origine parentale. Les pathologies de l'empreinte (ID), causés par des perturbations des gènes soumis à empreinte, sont un ensemble de maladies congénitales rares affectant principalement la croissance et le métabolisme. A ce jour, il n'existe pas de modèle probant pour étudier la physiopathologie des ID ou pour tester des stratégies thérapeutiques. Les cellules souches pluripotentes induites humaines (iPSCs) sont un modèle cellulaire prometteur pour modéliser les maladies humaines et les pathologies génétiques complexes. Cependant, une hypermétyhlation de la région de contrôle de l’empreinte (ICR) peut apparaître au cours du processus de reprogrammation et de la culture ultérieure des iPSC. Par conséquent, nous avons testé différentes conditions de reprogrammation et de culture d'iPSC avec une analyse approfondie de la méthylation au niveau des ICR dans les iPSC afin de développer un modèle cellulaire pouvant être utilisé pour l’étude des ID.

Les niveaux de méthylation ont été déterminés à huit loci soumis à empreinte dans les iPSC à différents passages de la culture cellulaire et au cours de la différenciation chondrogénique. Des niveaux de méthylation anormaux ont été trouvés, avec une hyperméthylation en 11p15 H19/IGF2:IG-DMR (ICR1) et en 14q32 MEG3/DLK1:IG-DMR, indépendamment de la méthode de reprogrammation et des cellules d'origine utilisées. Ces hyperméthylations en 11p15 et en 14q32 ont conduit à une perte de l'empreinte parentale (LOI), avec une expression biallélique des gènes IGF2 et DLK1 soumis à empreinte, respectivement. L'ajout d'acide ascorbique (50 µg/mL) dans le milieu de culture a empêché l'hyperméthylation des loci H19/IGF2:IG-DMR (ICR1) et 14q32 MEG3/DLK1:IG-DMR.

Avec une analyse approfondie et quantitative des niveaux de méthylation des ICR dans les iPSC, nous avons trouvé une hyperméthylation de certains ICR dans les iPSC humains, en particulier les ICR méthylés paternellement, et la LOI subséquente de certains gènes soumis à empreinte. L'ajout d'acide ascorbique dans le milieu de culture a empêché l'hyperméthylation des ICR dans les iPSC. Comme une méthylation équilibrée est maintenue pendant la reprogrammation et la culture des iPSC en présence d'acide ascorbique, les iPSC humaines peuvent être utilisées comme modèle cellulaire pour étudier la physiopathologie des ID et pour tester des thérapies dans les cellules d'intérêt.


Aurélie PHAM, Céline SELENOU (Paris), Vincent FONTAINE, Sybille MARTEAU, Frédéric BRIOUDE, Delphine MITANCHEZ, Eloise GIABICANI, Laurent DAVID, Marie-Laure SOBRIER, Irène NETCHINE
10:30 - 11:30 #28200 - P165 Test génétique prédictif dans les maladies cardiaques héréditaires : étude de l’influence de l’organisation des consultations sur l’impact psycho-social du résultat génétique (Etude PREDICT).
P165 Test génétique prédictif dans les maladies cardiaques héréditaires : étude de l’influence de l’organisation des consultations sur l’impact psycho-social du résultat génétique (Etude PREDICT).

Les maladies cardiaques héréditaires exposent à un risque de mort subite et/ou d’insuffisance cardiaque. Elles ont habituellement une transmission autosomique dominante avec une expression cardiaque retardée à l’âge adulte. L’impact psycho-social du test génétique prédictif (TGP) chez les apparentés est cependant mal connu. L’étude PREDICT vise à étudier cet impact psycho-social et les résultats initiaux ont été rapportés (Bordet et al.2020, PMID: 32384747). L’impact de l’organisation des consultations (constitution des équipes, délai de réflexion avant le prélèvement) n’a pas encore été étudié.

L’objectif de ce travail est de recenser les modalités d’organisation en France des consultations de TGP pour une maladie cardiaque héréditaire, et d’évaluer l’influence de cette organisation sur l’impact psycho-social de la révélation du statut génétique.  

Il s’agit d’une étude multicentrique (20 centres). L’avis et le vécu des consultants ont été recueillis via des auto-questionnaires (échelle d’anxiété STAI, impact d’évènement IES, impact sur le changement de vie). Dans l’étude prospective (PRO), 3 auto-questionnaires ont été remplis à différents moments de la démarche et dans l’étude rétrospective (RETRO) 1 seul à distance du rendu de résultat.

Au total, 517 consultants majeurs (42.3±16.7 ans, 60.6% femmes) ont été inclus (PRO : N=264 ; RETRO : N=253). Les consultants ont bénéficié d’une consultation pluridisciplinaire dans 83.6% (PRO) et 73.0% (RETRO) des cas. Une majorité des consultants a bénéficié d’une consultation avec une psychologue (PRO : 89.6%, RETRO : 68.1%).  La majorité des consultants juge le fait de rencontrer différents intervenants comme « nécessaire » ou « plutôt utile » (PRO : 87.3%, RETRO : 87.8%).  Néanmoins le fait de bénéficier d’une consultation pluridisciplinaire n’est pas associé de façon significative à une diminution de l’anxiété  ni à une différence du score de l’IES ou des changements de vie. Lorsqu’ils en avaient le choix, seul 8.5% des consultants ont pris un délai de réflexion avant le TGP (PRO). Parmi ceux n’ayant pas pris de délai de réflexion, seul 1.7% estiment à posteriori qu’il aurait été utile (PRO). Parmi ceux ayant pris un délai de réflexion, 50.0% estiment que cela a été utile (PRO). Le fait de prendre ou pas un délai de réflexion n’était cependant pas associé statistiquement à une diminution de l’anxiété à la fin de la démarche ni à une différence du score de l’IES ou de changement de vie (PRO & RETRO).

Nos résultats montrent que malgré une organisation hétérogène dans les différents centres, la majorité des consultants bénéficie d’une consultation pluridisciplinaire et notamment d’un entretien avec une psychologue. Si l’organisation ne semble pas significativement modifier l’impact psycho-social du TGP, la grande majorité des consultants trouvent la prise en charge pluridisciplinaire nécessaire ou utile. Le délai de réflexion ne parait pas devoir être imposé mais il semble important de le proposer.


Céline BORDET (Paris), Sophie TEZENAS DU MONTCEL, Estelle GANDJBAKHCH, Carole MAUPAIN, Bertrand ISIDOR, Aurelien PALMYRE, Alexandre MOERMAN, Annick TOUTAIN, Linda AKLOUL, Anne Claire BREHIN, Caroline SAWKA, Caroline ROORYCK THAMBO, Elise SCHAEFER, Karine NGUYEN, Delphine DUPIN DEGUINE, Cecile ROUZIER, Gipsy BILLY, Krystelle SENE, Isabelle DENJOY, Bruno LEHEUP, Marc PLANES, Jean Michael MAZZELLA, Claire Cecile MICHON, Marie Lise BABONNEAU, Angelique CURJOL, Stephanie STARACI, Amine BEKHECHI, Rafik MANSOURI, Jean François PRUNY, Véronique FRESSART, Flavie ADER, Pascale RICHARD, Marcela GARGIULO, Philippe CHARRON
10:30 - 11:30 #28346 - P170 Données additionnelles en diagnostic prénatal ou données primaires à phénotype non détectable en échographie : de nouveaux défis à l’heure des révisions des lois de bioéthique.
P170 Données additionnelles en diagnostic prénatal ou données primaires à phénotype non détectable en échographie : de nouveaux défis à l’heure des révisions des lois de bioéthique.

Dans la mise en place du séquençage haut débit d’exome (ES) et de génome (GS), l’un des défis majeurs est l’interprétation d’un grand nombre de variations génétiques, et en particulier les données additionnelles. Ces données regroupent les données secondaires (recherchées volontairement sur une liste de gènes) et incidentes (non recherchées). Suite à la révision récente des lois de bioéthique, nos pratiques actuelles pourraient évoluer.

Notre équipe coordonne le projet pilote ANDDI-PRENATOME qui réalise une analyse d’ES-trio en urgence en diagnostic prénatal chez des fœtus avec anomalies échographiques. Seules les variations classe 5, 4 et 3+ en lien avec le phénotype échographique sont rendues au clinicien.

A ce jour, 100 grossesses (15 centres) ont été inclues avec un diagnostic étiologique identifié chez 39/100 grossesses. Pour deux d’entre elles avec consanguinité parentale(grossesse 1 à 30SA: rétrognathisme, hypoplasie des organes génitaux externes, cardiopathie complexe et aorte dilatée et tortueuse ; grossesse 2 à 17SA: hygroma isolé persistant), un diagnostic primaire et une donnée additionnelle ont été identifiés. Les deux diagnostics primaires ont conduit à une interruption de grossesse devant la sévérité du pronostic. Les 2 données additionnelles (variants de classe 5) concernaient des pathologies graves en postnatal (un déficit immunitaire (RAG1) et un syndrome de Joubert (CSPP1)), de transmission récessive, avec un risque de récidive pour une nouvelle grossesse de 25%. Ces 2 gènes sont absents de la liste ACMG, habituellement retenue pour retenir le caractère actionnable des pathologies en post-natal. L’absence de description anténatale ou la précocité de la grossesse de ces deux pathologies pouvaient permettre d’expliquer l’absence d’expression échographique spécifique de ces deux pathologies dont la pénétrance est complète en postnatal avec un pronostic sévère attendu. La question de savoir s’il faut les considérer comme des données incidentes ou des données primaires asscoiées à phénotype non détectable en anténatal est à débattre.

Notre pratique en diagnostic prénatal n’était pas en faveur du rendu des variations additionnelles dans le cadre d’une grossesse en cours. Mais est-il éthique de ne pas rendre ces variations dont l’impact sur l’enfant est fort probable, et dont les conséquences pour le conseil génétique sont majeures pour de futures grossesses ? Peut-on les considérer comme des données incidentes à un stade si précoce ? L’objectif de « non malfaisance » est-il respecté ? Faut-il rendre ces données au prescripteur ? Comment ? ...

Toutes ces questions nous amènent à ouvrir des réflexions sur la place de ce type de données en prénatal, ce qui apparait crucial avec l’arrivée de l’ES/GS dans cette pratique. Nous présenterons nos questionnements, éléments de discussion et pistes de réflexion afin d’aider la communauté clinico-biologique à définir ensemble ses pratiques concernant la place de ces données en diagnostic prénatal.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Antonio VITOBELLO, Julian DELANNE, Rodolphe DARD, Hana SAFRAOU, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Ange-Line BRUEL, Mylene THARREAU, Victor COUTURIER, Valentin BOURGEOIS, Martin CHEVARIN, Charlotte POE, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE
10:30 - 11:30 #28024 - P175 Diagnostic préimplantatoire pour la mutation m.8344A>G MERRF de l’ADN mitochondrial : challenge et succès.
P175 Diagnostic préimplantatoire pour la mutation m.8344A>G MERRF de l’ADN mitochondrial : challenge et succès.

Les mutations de l’ADN mitochondrial (ADNmt) sont responsables de nombreuses maladies génétiques sévères, de mode d’hérédité maternelle. L’une des plus fréquentes est la mutation m.8344A > G du gène MT-TK, responsable du syndrome MERRF (Myoclonic Epilepsy with Ragged-Red Fibers). L’hétérogénéité phénotypique de ces affections est liée à la variabilité de distribution tissulaire des copies sauvages et mutées de l’ADNmt (hétéroplasmie), avec l’existence d’un effet seuil, soit un taux en deçà duquel le risque de développer une atteinte sévère parait faible. 

En raison du risque élevé de transmission à la descendance et de l’absence de traitement, de nombreux couples souhaitent bénéficier d’un diagnostic prénatal (DPN) ou préimplantatoire (DPI). Ces procédures sont basées sur la mesure du taux d’hétéroplasmie sur du tissu fœtal (DPN), ou des blastomères (DPI). Cependant les facteurs qui déterminent la ségrégation des molécules mutantes et sauvages d’ADNmt durant le développement embryo-foetal humain sont encore peu connus, et peuvent varier selon les mutations. De plus, la probabilité d’obtenir au moins un embryon transférable porteur d’un taux faible de mutation est inconnue.

Deux patientes, porteuses asymptomatiques de la mutation m.8344A > G du gène MT-TK à un taux de 75% dans le sang, ont bénéficié d’un diagnostic pré-implantatoire (DPI) dans notre centre. Les taux d’hétéroplasmie ont été mesurés sur 56 cellules issues de 30 embryons au 3eme jour du développement (J3). 

Au stade J3 du développement embryonnaire, à l’exception d’un embryon où les taux d’hétéroplasmie semblent variable d’une cellule à l’autre, le taux d’ADN mutant est stable dans les différents blastomères issus d’un même embryon (+/-2%), ce qui valide le recours au DPI pour la prévention des maladies par mutation m.8344A > G. Les embryons sont tous hétéroplasmiques, avec une hétérogénéité importante du pourcentage de mutation allant de 10 à 97%, suggérant une ségrégation aléatoire de l’ADN muté au cours de l’ovogenèse maternelle. Nous montrons cependant qu’une femme porteuse d’un taux élevé de mutation m.8344A > G peut avoir des embryons porteurs de taux faible ( < 30% ; n=3/30) candidats pour un transfert, et des embryons porteurs de taux intermédiaires ( > 30% et < 70% ; n=7/30), pour lesquels 3 transferts embryonnaires ont été réalisés donnant lieu à une grossesse et à la naissance d’un enfant en bonne santé. De plus, 8 embryons surnuméraires ont été congelés en l’attente de transfert utérin ultérieur.

Ces données 1/valident la faisabilité technique du DPI à J3 pour la prévention de la récurrence de la mutation m.8344A > G, technique déjà utilisée dans notre laboratoire pour d’autres mutations de l’ADNmt, et 2/démontrent l’intérêt clinique du recours au DPI y compris pour des patientes porteuses d’un fort taux d’hétéroplasmie. Ces données ont un impact important en terme de conseil génétique pour les patientes porteuses de mutation de l’ADNmt.


Sophie MONNOT (paris), Nadine GIGAREL, Anne MAYEUR, Joana BENGOA, Kalliopi CHATZOVOULOU, Charlotte SONIGO, Benoit FUNALOT, Jean-Paul BONNEFONT, Nelly FRYDMAN, Julie STEFFANN
10:30 - 11:30 #28719 - P180 Rôle du site fragile FRA10B dans l’excès de délétions 10qter identifiées lors du dépistage de la trisomie 21 par test sur ADN libre circulant.
P180 Rôle du site fragile FRA10B dans l’excès de délétions 10qter identifiées lors du dépistage de la trisomie 21 par test sur ADN libre circulant.

L’utilisation de tests pangénomiques sur ADNlc pour le dépistage de la trisomie 21 rend possible la détection d’autres anomalies chromosomiques déséquilibrées. Les connaissances acquises de longue date sur la cytogénétique prénatale et les mosaïques confinées au placenta ont permis à l’ACLF d’établir des premières recommandations. Ainsi est-il recommandé, sous réserve de consentement de la patiente, de rapporter, en plus des trisomies 13,18 et 21, les trisomies 2, 8, 9, 14, 15, 16 et 22. L’ACLF a également proposé de rapporter les remaniements de structure compatibles avec une mécanique chromosomique connue (dérivé de translocation par exemple).

Depuis fin 2019, le CHU de Lyon a réalisé environ 3000 tests ADNlc avec la technologie Illumina VeriSeq v2 en appliquant la stratégie de rendu proposée par l’ACLF s’agissant des aneuploïdies sans rapporter de remaniements de structure. Sur les 18 résultats avec une anomalie de structure, 4 gains complets du bras 11q, une délétion centromérique du 5, deux gains presque complets du chromosome 1 et un profil avec anomalies multiples ont été jugés incompatibles avec une anomalie fœtale.

Sur les 10 profils restants, nous avons été surpris d’identifier une anomalie récurrente : 3 pertes télomériques du bras long du chromosome 10 de tailles comprises entre 12Mb et 25Mb. La délétion 10qter est responsable d’un syndrome associant une déficience intellectuelle habituellement modérée à une dysmorphie faciale, des malformations urogénitales et cardiaques. En anténatal, la présence de valves de l’urètre postérieur chez le garçon est évocatrice. Dans la littérature plus de 10 délétions d’environ 25Mb de cette région ont été identifiées par test ADNlc (Huijsdens-van Amsterdam et al. 2018, Van der Bogaert et al. 2021) sans qu’aucune n’ait pu être confirmée chez le fœtus. Huijsdens-van Amsterdam et al. ont pu démontrer dans leurs 4 observations la présence chez les mères d’une expansion constitutionnelle du site fragile FRA10B en 10q25 probablement responsable d’une perte maternelle en mosaïque faussement attribuée au fœtus lors du test ADNlc. L’expansion de ce site fragile dont la fréquence est estimée à 2,5% dans la population n’a jamais été impliquée en pathologie. Sur nos trois observations, l’une correspond au site FRA10B sans que la résolution de la technologie ne puisse l’exclure dans les deux autres. L’issue de grossesse est connue favorable pour l’une des patientes alors que les deux autres sont toujours en cours.

La décision de ne pas rapporter a priori les pertes à ce locus fait courir le risque de manquer une véritable délétion 10qter fœtale. De nouveaux développements bioinformatiques sont donc nécessaires pour espérer pouvoir distinguer ces deux situations et ainsi améliorer la valeur prédictive positive du test. En attendant pour investiguer l’origine maternelle de remaniement vu sur ADNlc, la question d’une ACPA maternelle reste posé avec le risque d’une mosaïque maternelle trop faible pour être identifiée.


Nicolas CHATRON (Lyon), Marianne TILL, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Damien SANLAVILLE
Galerie Sud