Mardi 01 février
09:00

"Mardi 01 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
D11
09:00 - 12:00

WORKSHOP DÉFICIENCE INTELLECTUELLE

Modérateurs : Benedicte GERARD (Praticien Hospitalier) (STRASBOURG), Amélie PITON (MCU-PH) (Strasbourg), Pascale SAUGIER-VEBER (MCU-PH) (Rouen)
09:00 - 12:00 Réunion du réseau Diagnostic de la Déficience Intellectuelle.
09:00 - 12:00 Mots d’accueil, actualités du réseau.
09:00 - 12:00 Retour sur l’échange interlaboratoire.
09:00 - 12:00 Nouveaux gènes & Cas cliniques.
09:00 - 12:00 Autour des episignatures.
Nef

"Mardi 01 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
C11
09:00 - 12:00

4EME SYMPOSIUM TRANSCRIPTION, EPISSAGE ET DIAGNOSTIC

Modérateurs : Christèle DUBOURG (MCU-PH) (Rennes), Claude HOUDAYER (PU PH) (Rouen)
09:00 - 09:01 SESSION 1: EPISSAGE, PREDICTIONS IN SILICO.
09:00 - 09:10 #28187 - EP01 Les isoformes de p53 comme facteur modificateur du syndrome de Li-Fraumeni ?
EP01 Les isoformes de p53 comme facteur modificateur du syndrome de Li-Fraumeni ?

Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) résulte d’une altération délétère constitutionnelle du gène TP53 et prédispose à un large spectre tumoral. Le gène TP53 est régulé par plusieurs promoteurs et est soumis à un épissage alternatif complexe à l’origine d’isoformes capables de se réguler entre elles, mais le diagnostic moléculaire repose à ce jour uniquement sur l’interprétation des conséquences des variants sur la forme canonique de p53 (FLp53alpha). Nous souhaitons tester l’hypothèse d’un impact des variations de TP53 sur le taux des différentes isoformes et qu’un déséquilibre de ces isoformes pourrait moduler l’activité de p53 et expliquer une partie de la variabilité phénotypique.

Nous avons mis au point une RT-ddPCR (Droplet Digital RT-PCR) pour évaluer l’expression de l’ensemble des transcrits de TP53 comparée à l’expression d’un gène contrôle, ainsi que 2 longues RT-ddPCR permettant d’analyser en parallèle l’expression de 6 transcrits. À l’aide de cette approche, nous avons analysé l’expression des isoformes de TP53 dans plusieurs lignées lymphoblastoïdes de patients avec variation hétérozygote de TP53. Nous avons pu détecter les isoformes longues (FL) et courtes (DeltaN) en version alpha, beta et gamma, bien que les isoformes alternatives soient très peu représentées dans ce tissu.

Nous avons testé l’impact d’une délétion complète de TP53 et d’une délétion emportant le promoteur P1 et l’exon 1. Ces 2 délétions entraînent une diminution d’expression de TP53 de 50 %, en comparaison au génotype wt.

La délétion P1-ex1 entraîne une diminution de moitié des formes longues et des formes courtes. Ce résultat est similaire à celui observé avec la délétion totale. Le manque de sensibilité ne nous permet néanmoins pas de conclure à l’absence d’utilisation du promoteur P2 en cas de délétion du promoteur P1.

Nous avons ensuite évalué l’impact d’une variation d’épissage c.375G > A, détruisant le site donneur d’épissage, à l’origine d’une délétion de 200 nucléotides sur l’ARNm par utilisation d’un site cryptique dans l’exon 4. Cette variation entraîne également une diminution d’expression de TP53 de 50 % mettant en évidence une dégradation par le système NMD. De façon intéressante, cette variation est localisée dans le promoteur P2 au niveau d’un élément de réponse à p53 et pourrait donc potentiellement affecter la production des isoformes courtes DeltaN. À l’aide de notre essai, nous avons détecté 100 fois plus de ces isoformes que dans les autres lignées. Nous avons alors entrepris de déterminer s’il s’agit réellement de formes courtes ou d’une rétention totale de l’intron 4. Nous avons ainsi mis en évidence un épissage plus complexe avec des transcrits additionnels détectés à faible taux (rétention intronique partielle…).

Ces premiers résultats illustrent la complexité de la régulation des différentes isoformes de p53 et montrent qu’il est possible d’appréhender l’impact des variants sur leur niveau d’expression à l’aide d’un test simple basé sur la ddPCR.


Jeanne LOUIS (ROUEN), Françoise CHARBONNIER, Marion ROLAIN, Céline DERAMBURE, Claude HOUDAYER, Isabelle TOURNIER, Gaëlle BOUGEARD
09:10 - 09:20 #28784 - EP02 Le séquençage du génome : un accès à l’étude du rôle des variants introniques profond dans les maladies rares.
EP02 Le séquençage du génome : un accès à l’étude du rôle des variants introniques profond dans les maladies rares.

Le positionnement du séquençage de génome dans la démarche diagnostique après une étude ciblée des gènes connus pour être impliqués dans la pathologie suspectée pose la question de son apport dans le cadre du diagnostic/soin. Les patients négatifs pour les investigations ciblées peuvent être présentés à une RCP d’amont en vue de la réalisation d’un séquençage de génome par SeqOIA ou AURAGEN. Nous attendons donc que le séquençage de génome détecte des variations inaccessibles aux précédentes techniques, ce résumé se concentre sur les variations introniques profondes.

            Un séquençage de génome identifie en moyenne 5.2 millions de variations ponctuelles et petites insertions-délétions, quasiment toutes introniques ou intergéniques. Les connaissances actuelles se concentrent sur la mesure ou la prédiction d’impact sur l’épissage de variations ponctuelles introniques. Très peu de connaissances sont disponibles sur la qualification ou la quantification de l’impact de variations intergéniques. A partir des variations interprétées de ClinVar, nous avons évalué l’intérêt de deux scores actuels (SpliceAI et CADDv1.6) pour discriminer systématiquement les variations introniques pathogènes ou probablement pathogènes, des variations bénignes ou probablement bénignes.

SpliceAI permet de catégoriser une variation pathogène ou probablemnet pathogène avec une sensibilité de 47% et une spécificité de 98%. En particulier, la prédiction juste de gain de site accepteur ou donneur est plus complexe que les pertes. Nous avons complété ce score par l’usage du CADDv1.6 pour améliorer la sensibilité de prédiction. Après une période d’évaluation par le groupe de praticiens AURAGEN, des seuils ont été proposé pour que les variations figurent dans le rapport de synthèse. En moyenne, 5-10 variations par examen sont rapportées. A l’échelle génomique, les annotations restent disponibles pour chaque variation dans l’interface de tri de variations.

Cette approche a permis dès les premiers mois d’identifier des variations introniques d’intérêt diagnostic.

-       Variation en trans d’une variation codante d’une pathologie récessive probable (PKHD1, c.8643-597A>G ; RTTN, c.1802+47G>A ; SETX, c.5549-107A>G ; VAMP1, c.341-24_341-9delinsAGAAAA ;

-       Variation récurrente pathogène (UFM1, c.-273_-271delTCA) ;

-       Variations profondes dans un gène déjà connu pour être impliqué dans la pathologie suspectée (COL4A5, c.2918-244A>G, et c.3809-1066A>G ; IKBKG, c.519-23A>C).

L’interprétation diagnostique de variations introniques reste difficile mais devient possible. Les cas rapportés ici soulignent l’apport diagnostic de tels variants. Il est important de considérer systématiquement certaines variations, mais aussi de fouiller l’interprétation de variations candidates. Afin de conclure sur la pathogénicité ou non de ces variations introniques profondes des analyses complémentaires réalisées dans les laboratoires experts de diagnostic ou de recherche.


Laurence MICHEL-CALEMARD (LYON), Claire GOURSAUD, Gaetan LESCA, John RENDU, Gaelle HARDY, Quentin CHARRET, Valentin KLEIN, Anne THOMAS, Yasmine ZERDOUMI, Nicolas CHATRON, Charles COUTTON, Isabelle CREVEAUX, Caroline JANEL, Marine LEBRUN, Xénia MARTIN, Céline PEBREL, Harbuz RADU, Gaelle SALAUN, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Renaud TOURAINE, Guilaine BOURSIER, Consortium AURAGEN, Virginie BERNARD, Alain VIARI, Damien SANLAVILLE, Julien THEVENON
09:20 - 09:30 #28136 - EP03 SpliceAI-visual : accédez à la pleine puissance de SpliceAI avec l’analyse graphique des scores absolus.
EP03 SpliceAI-visual : accédez à la pleine puissance de SpliceAI avec l’analyse graphique des scores absolus.

Le logiciel SpliceAI apparait comme l’un des meilleurs prédicteurs d’épissage à ce jour (PMID:30661751;32123317;34289339). Il a rapidement conquis la communauté des généticiens moléculaires et son application à l’échelle génomique implique une utilisation simple et une visualisation intuitive. Cependant, l’interprétation des résultats de SpliceAI présente plusieurs limites. Premièrement, l’annotation standard de SpliceAI pour un variant donné se présente sous la forme peu intuitive de 8 nombres : 4 valeurs indiquant la différence de score (delta score) d’un site d’épissage entre l’allèle de référence (REF) et l’allèle alternatif (ALT), associées aux 4 positions nucléotidiques respectives sur l’ARN prémessager des sites altérés. Deuxièmement, les valeurs obtenues correspondent à des données relatives (delta score), ne permettant pas de connaître les valeurs absolues des prédictions de SpliceAI ; ces valeurs absolues sont nécessaires, par exemple, pour présumer du résultat de la compétition de deux sites proches. Troisièmement, les variants de type delins complexe ne sont pas annotés par la version standard de SpliceAI.

Pour remédier à ces limitations, nous avons développé SpliceAI-visual, un outil qui permet de visualiser les prédictions absolues de SpliceAI dans un navigateur génomique. L’utilisation de cet outil est gratuite et s’effectue en ligne sans aucune installation. Cet outil permet d’obtenir les prédictions de SpliceAI pour chaque nucléotide sur l’ensemble du gène, une fois avec la séquence de référence, une fois avec la séquence alternative, où le variant désiré a été introduit. Deux fichiers sont générés (REF, ALT) qui sont compatibles avec les navigateurs génomiques UCSC Genome Browser et IGV. Outre le remplacement des 8 nombres de la sortie analytique de SpliceAI par une visualisation graphique dynamique, cet outil permet (i) d’accéder aux valeurs absolues des prédictions de SpliceAI, facilitant l’interprétation des variants qui altèrent deux sites compétitifs proches, et (ii) de connaître les prédictions de SpliceAI pour des variants non annotés par la version standard de SpliceAI (e.g. deux substitutions en cis, delins complexes, insertions ou délétions de plusieurs kb).

L’utilisation en routine de SpliceAI-visual a facilité l’interprétation de nombreux variants ; il a notamment permis de classer des variants complexes, de guider la position d’amorces de validation fonctionnelle, de visualiser les altérations d’épissage touchant plusieurs exons à la fois, ou de connaître facilement la phase de sites d’épissages prédits.


Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE (Paris), Boris KEREN, Victoria DE SAINTE AGATHE, Linda MOUTHON, Michel VIDAUD, Éric LE GUERN, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Mathilde FILSER, Fabienne CLOT, Lionel ARNAUD, Pierre BLANC
09:30 - 09:40 #28432 - EP04 uORF-creating-mutations in Van der Woude syndrome: why it is important to study 5’UTRs.
EP04 uORF-creating-mutations in Van der Woude syndrome: why it is important to study 5’UTRs.

The Van der Woude syndrome (VWS, MIM 119300), is an autosomal dominant disorder characterized by cleft lip with or without cleft palate, or isolated cleft palate, due to loss-of-function mutations in IRF6 (Interferon Regulatory Factor-6) or GRHL3 (Grainyhead-Like Transcription Factor 3). Most patients show pits on their lower lips. In VWS, most IRF6 alterations are premature stop codons or missense mutations. Pathogenic upstream open reading frame (uORF) mutations are characterized by an out-of-frame upstream start codon (uAUG) located in the 5’UTR and leading to a premature stop codon. uORFs overlap the usual ATG start codon and have a minimum length of 9 nucleotides. We assessed the main features of six uORF-creating mutations identified in VWS patients (two in the lab and four previously described). We also determined all the theoritical SNVs located in IRF6 5’UTR (NM_006147.4) that could create an uORFs and we assessed their potential pathogenicity based on Kozak site in silico prediction.

Only four uORF-creating mutations in IRF6 have been previously associated with VWS to date. We report here two novel mutations creating out-of-frame uAUGs (c.-141C > T p.? and c.-162C > T p.?) that probably reduce IRF6 expression. In our lab, IRF6 mutations are found in about 80% of families with VWS and uORFs-creating mutations represent of 3.2% of them (2/63). Previous studies identifying uORFs-creating mutations did not provide detailed phenotypic data. In our group, in the 6 heterozygotes for c.-141C > T, three had a cleft lip with or without cleft palate and three had only a bifid uvula. The patient heterozygote for c.-162C > T had a posterior cleft with an ankyloblepharon.

Most genes naturally have uORFs in their 5’UTR region, nonetheless we observed that there were no physiological uORF in IRF6. All 6 uORFs identified in VWS had the same termination codon that occurs in exon 3 (56 nucleotides after the usual ATG). To go further, we searched for all potential uAUG-creating SNV in IRF6 5’UTR. We identified 41 of them, including the 6 identified in patients. Except one, none of them is present in the gnomAD control population.  Using a machine-learning-based tool (TIS Predictor, biorxiv.org/content/10.1101/2021.08.17.456657v1, 0 to 1 score range), we then assessed each Kozak similarity score. All 6 uORFs identified in patients had high scores comprised between 0.71 and 0.83, compared to 0.81 for the usual ATG. Among the 35 theoritical SNVs creating an uAUG, 10 may create a potential but weak Kozak site (score range: 0.50-0.71).

In conclusion, uORF-creating mutations can thus be responsible for typical VWS. As untranslated regions are not included in most captured regions in high throughput sequencing strategies, this category of variants may be underdiagnosed in VWS and in human pathology in general.


Magalie LODIN (Paris), Julie GALIMAND, Florence DASTOT-LE MOAL, Sandra MERCIER, Lucile PINSON, Nathalie COLLOT†, Serge AMSELEM, Marie LEGENDRE
09:40 - 10:00 TABLE RONDE DISCUSSION AVEC LES ORATEURS.
10:00 - 10:01 SESSION 2: MINIGENE.
10:00 - 10:10 #28323 - EP05 Mise en place d’un test fonctionnel d’épissage par minigène : application au diagnostic des diabètes monogéniques.
EP05 Mise en place d’un test fonctionnel d’épissage par minigène : application au diagnostic des diabètes monogéniques.

Contexte. Les diabètes MODY sont des diabètes monogéniques (DM) de transmission autosomique dominante représentant 2 à 3% de tous les diabètes. L’identification du gène impliqué a des conséquences pronostiques et thérapeutiques pour le patient et sa famille. 70% des diabètes MODY sont dus à des variants des gènes GCK, HNF1A et HNF4A, et environ 9% de ces variants sont susceptibles d’altérer l’épissage. Ces gènes étant non exprimés dans le sang et les fibroblastes et le tissu d’intérêt (pancréas) étant difficile d’accès, une analyse par RT-PCR n’est pas envisageable pour déterminer leur impact sur l’épissage. Par ailleurs, les prédictions bioinformatiques d’impact sur l’épissage ne sont pas toujours concordantes et demeurent parfois non conclusives. Par conséquent, les minigènes offrent une approche alternative en permettant d’étudier l’épissage sans recourir au transcrit du patient.

Objectif. Mise en place d’un test minigène pour caractériser l’impact sur l’épissage des variants identifiés au laboratoire dans les 3 principaux gènes du MODY.

Méthodes. 1) Sélection des variants d’intérêt : variants exoniques faux-sens, variants au site consensus d’épissage (site accepteur : -20 à +3 ; site donneur : -3 à +6 ; à l’exclusion des variants aux sites canoniques ± 1 et 2) et variants introniques plus profonds. 2) Analyse bioinformatique basée sur 3 algorithmes de prédiction d’épissage ([MES+SSFL], SPiP et SpliceAI) et priorisation des variants avec un impact sur l’épissage prédit 1 algorithme. 3) Test minigène : clonage de la région d’intérêt (exon ± 150 pb) dans le vecteur d’expression (pCAS2), transfection dans la lignée cellulaire HeLa, RT-PCR des transcrits minigène, analyse du profil d’épissage sur gel d’agarose et séquençage Sanger.

Résultats. Parmi 87 variants d’intérêt identifiés dans les gènes GCK, HNF1A et HNF4A, 48 (29 GCK, 11 HNF1A et 8 HNF4A) ont été prédits avec un potentiel impact sur l’épissage par ≥ 1 algorithme. Les résultats préliminaires pour 25 variants (22 GCK et 3 HNF1A) montrent que 22/25 (88%) conduisent à une anomalie d’épissage. Les 22 variants avec un impact sur l’épissage confirmé ont tous été prédits par SPiP et SpliceAI et seulement 16/22 étaient prédits par [MES+SSFL]. Parmi les 3 variants sans impact révélé par le test minigène, 2 étaient prédits comme impactés par SPiP et 1 par SpliceAI ; aucun ne l’était par [MES+SSFL].

Les 22 altérations identifiées sont des sauts d’exons (3 en phase et 1 hors phase) ; des rétentions introniques (9), des pertes de portions exoniques (6) ou des altérations multiples (3) qui altèrent le cadre de lecture.

Conclusion. Les résultats ont permis de confirmer le diagnostic moléculaire de DM chez 61 patients de 37 familles. L’objectif du projet est d’intégrer le test fonctionnel minigène de façon prospective dans le diagnostic moléculaire des 3 gènes majeurs impliqués dans les DM.


Amélie BLONDEL (PARIS), Delphine BOUVET, Julien BURATTI, Cécile SAINT-MARTIN, Christine BELLANNE-CHANTELOT
10:10 - 10:20 #28265 - EP06 Vous avez dit synonyme ? Exemple du variant c.627C>T du gène TMC1.
EP06 Vous avez dit synonyme ? Exemple du variant c.627C>T du gène TMC1.

L’épissage est un mécanisme dynamique complexe qui implique de multiples signaux d’épissage, introniques ou exoniques, présents au niveau des pré-ARNm ainsi que de nombreux facteurs trans régulateurs. Au niveau exonique, toute variation, quel que soit son effet prédit sur la protéine, peut potentiellement altérer ce mécanisme d’horlogerie. Parmi eux, les variants dits synonymes, localisés à distance des sites d’épissage, non prédits comme créateurs de sites d’épissage AG/GT, mais pouvant modifier des motifs cis régulateurs, ne sont pas encore suffisamment pris en compte dans le diagnostic moléculaire.

Nous présentons ici le variant c.627C > T ; p.(Leu209=) du gène TMC1 en exemple d’une analyse moléculaire exhaustive d’un variant synonyme.

La variation c.627C > T, à l’état homozygote, a déjà été décrite dans la littérature internationale chez deux familles Iraniennes dans lesquelles ségrège une surdité non-syndromique récessive liée au gène TMC1. Dans ces publications, ce variant n’avait pas retenu l’attention des auteurs et la transversion c.-258A > C, en cis de cette altération, avait alors été considérée comme étant probablement pathogène avec effet fondateur. A ce stade d’étude, la substitution c.627C > T pouvait être considérée comme probablement bénigne selon les critères ACMG-AMP : PM2, BP4 et BP7.

Ayant identifié le même allèle complexe chez un de nos patients d’origine turque, présentant le même type de surdité, nous avons décidé d’approfondir l’analyse de ce variant c.627C > T. Des études in silico ont prédit une modification d’éléments régulateurs par le variant induisant un saut d’exon, ce qui a ensuite été validé par une analyse minigène. Nous avons également proposé une explication quant à la présence d’une thymine chez plusieurs orthologues qui semblait, a priori, être en désaccord avec un effet délétère de la variation car non conservé. En prenant en compte l’ensemble des données recueillies nous avons pu reclasser cette substitution comme étant une variation causale (classe V) modifiant des éléments régulateurs d’épissage selon les critères ACMG-AMP :PS3, PM2, PM7, PP3 et PP6.

Ce travail, qui aura inéluctablement un impact sur la prise en charge des patients, souligne l’importance de réaliser des analyses exhaustives pour tout type de variation.


Christel VACHÉ (MONTPELLIER), David BAUX, Julie BIANCHI, Corinne BAUDOIN, Valérie FAUGÈRE, Christine FRANCANNET, Michel KOENIG, Vasiliki KALATZIS, Anne-Françoise ROUX
10:20 - 10:30 #28401 - EP07 Les avantages d’une double approche méthodologique, dans l’étude de variants potentiellement perturbateurs de l’épissage ; exemples d’études sur des variants liés aux pathologies du développement et aux cancers digestifs héréditaires.
EP07 Les avantages d’une double approche méthodologique, dans l’étude de variants potentiellement perturbateurs de l’épissage ; exemples d’études sur des variants liés aux pathologies du développement et aux cancers digestifs héréditaires.

Les techniques de séquençage nouvelle génération, (panels, WES, WGS) permettent d’identifier de nouveaux variants pour de nombreux gènes et dans de nombreuses pathologies.

Certains de ces variants sont difficiles à classer et restent de signification inconnue, classe 3 ou VUS.

Parmi ces variants, certains peuvent générer des perturbations de l’épissage et requièrent des études spécifiques afin de déterminer leur réelle répercussion sur l’épissage des transcrits.

Deux approches sont alors possibles : les études de transcrits réalisées à partir de l’ARN du patient et les tests d’épissage faisant intervenir des constructions appelées minigènes permettent d’étudier in vitro ces variants identifiés in silico comme pouvant impacter l’épissage.

Nous souhaitons attirer l’attention sur l’importance des deux approches simultanées dans l’interprétation de(s) l’effet(s) observé(s).

Pour cette étude nous avons considéré deux variants introniques identifiés dans les gènes EFTUD2 et STXBP1 impliqués dans des pathologies du développement et dans les gènes CDH1 et MLH1 impliqués dans certains cancers digestifs héréditaires.

Pour 3 des 4 variants les premiers tests réalisés sur transcrits sanguins n’avaient pas donné d’informations spécifiques alors que le minigène indiquait un effet partiel ou total sur l’épissage. Un design de primers en fonction des résultats obtenus in vitro avec les constructions minigènes, a ensuite permis de mettre en évidence chez les patients l’existence de transcrits spécifiques aux variants étudiés, dus à l’altération de l’épissage. Pour le variant EFTUD2, au vu des résultats non contributifs obtenus par la technique minigène, l’étude des transcrits a permis d’éclaircir le contexte et d’apporter une réponse.

Cette double approche transcrits sanguins et minigènes avec les avantages et limites de chaque technique, permet d’améliorer la détection de l’impact sur l’épissage de nouveaux variants et ainsi de classer ces variants inconnus permettant d’améliorer la prise en charge du patient et des apparentés.


Lénaick DETIVAUD (Rennes), Regis BOUVET, Estelle COMMUNIER, Solène MORVAN, Olivier CARON, Louise CRIVELLI, David MALKA, Mélamie FRADIN, Alinoe LAVILLAUREIX, Laurent PASQUIER, Marie-Dominique GALIBERT, Marie BEAUMONT, Christèle DUBOURG
10:30 - 10:40 #28354 - EP08 Etude comparative de l’impact des variants GT>GC sur l’épissage : mise en évidence d’une différence significative sur la génération de transcrits de type sauvage entre les analyses minigène et les analyses gène complet.
EP08 Etude comparative de l’impact des variants GT>GC sur l’épissage : mise en évidence d’une différence significative sur la génération de transcrits de type sauvage entre les analyses minigène et les analyses gène complet.

En combinant les données issues d'une méta-analyse des variants d’épissage impliqués dans des maladies génétiques humaines et les résultats d’une analyse fonctionnelle par gène complet (full-length gene splicing assay (FLGSA)), nous avons récemment estimé que 15-18% des variants du site d’épissage 5' GT > GC (c.-à-d. +2T > C) peuvent générer jusqu'à 84% de transcrits de type sauvage (Lin et al. Hum Mutat 2019).

Pour cette étude, nous avons sélectionné 20 variants +2T > C pour lesquels des transcrits de type sauvage ont été observés dans une analyse gène complet, et réalisé pour chacun de ces variants deux analyses minigène en utilisant deux vecteurs différents.

Dans le vecteur pET01, les 20 constructions minigène de type sauvage ont toutes permis de générer les transcrits de type sauvage; En revanche pour les 20 variants +2T > C correspondants, seuls 14 (70%) ont permis de générer des transcrits de type sauvage. Dans le vecteur pSPL3, les transcrits de type sauvage ont été observés pour 18 (90%) des 20 constructions minigène de type sauvage, et pour seulement 8 (44%) des variants +2T > C correspondants.

Ainsi, nous avons mis en évidence une forte discordance en terme de génération de transcrits de type sauvage, non seulement entre les analyses FLGSA et minigène, mais aussi entre les différentes approches minigène.

En conclusion, dans le contexte particulier d’un type de variant (+2T > C), nous avons montré les limites des analyses fonctionnelles par minigène, et soulignons l'importance d’étudier la régulation de l’épissage dans le contexte de la séquence entière. Il reste à déterminer si ces résultats peuvent se transposer à d’autres types de variants altérant l'épissage.


Jin-Huan LIN, Hao WU, Wen-Bin ZOU, Emmanuelle MASSON, Yann FICHOU, Gerald LE GAC, Claude FÉREC, Zhuan LIAO, Jian-Min CHEN (BREST)
10:40 - 11:00 TABLE RONDE DISCUSSION AVEC LES ORATEURS.
11:00 - 11:01 SESSION 3 : RNASEQ ET VARIANTS COMPLEXES.
11:00 - 11:10 #28435 - EP10 Place du séquençage d’ARN (RNAseq) dans un laboratoire de diagnostic.
EP10 Place du séquençage d’ARN (RNAseq) dans un laboratoire de diagnostic.

Les laboratoires de génétique sont régulièrement confrontés à des impasses diagnostiques : variants de signification incertaine (VSI) pouvant impacter l’épissage, variant unique dans un gène impliqué dans une pathologie récessive, forte suspicion clinique sans cause identifiée. L’étude des ARN constitue alors une approche complémentaire au séquençage de l’ADN génomique (DNAseq). L’objectif de ce projet est la réalisation d’un séquençage haut débit (NGS) de l’ARN après capture des régions d’intérêt (RNAseq ciblé) sur une cohorte collaborative regroupant 4 secteurs du laboratoire, afin d’en évaluer la faisabilité et l’utilité en diagnostic, par comparaison au séquençage non ciblé (RNAseq total).

La cohorte est composée de 32 patients préalablement étudiés par NGS dans les secteurs déficience intellectuelle (DI), rétinites pigmentaires, myopathies et maladies de la réparation de l’ADN. Elle regroupe 9 témoins positifs porteurs de variations affectant l’ARN, 15 patients porteurs de VSI et 8 patients sans cause moléculaire identifiée. Les ARN totaux ont été extraits de sangs, de fibroblastes cutanés ou de biopsies musculaires. Les librairies ont été préparées à l’aide du kit Agilent Sureselect XT-HS2 RNA en utilisant les sondes de capture SureSelect utilisées pour le DNAseq (panels de 210 à 550 gènes). Les données de séquençage obtenues sur HiSeq4000 ont été analysées à la recherche de variants, de transcrits anormaux et de modification du niveau d’expression. En parallèle, 8 des 32 patients ont été analysés par RNAseq total.

En moyenne, 95% des 40 millions de reads par échantillon obtenus en RNAseq ciblé sont localisés sur les gènes ciblés, à l’exception des 8 ARN issus de muscle (échec d’extraction). Pour les 24 échantillons restants, 83% des gènes ciblés sont exprimés dans les tissus étudiés (ratio d’expression normalisé RPKM > 5), une valeur similaire à celle obtenue en RNAseq total. Les différentes anomalies présentes chez les témoins positifs (saut d’exon, rétention d’intron, dégradation des ARNm non-sens ou NMD) sont identifiées dans les deux techniques, à l’exception d’une duplication hémizygote de deux exons du gène OPHN1. Les conséquences de plusieurs VSI ont pu être précisées : le variant hétérozygote, NM_001356.4:c.543+3_543+6del du gène DDX3X, apparu de novo chez une patiente atteinte de DI, conduit à un saut hors phase de l’exon 6. Un saut hors phase de l’exon 4 du gène ERCC3 a également été mis en évidence chez une patiente atteinte de Xeroderma pigmentosum et porteuse de la variation silencieuse NM_000122.1:c.483C > T p.(Val161=). Les résultats détaillés pour l’ensemble de la cohorte seront présentés.

En conclusion, la majorité des gènes d’intérêt s’est révélée suffisamment exprimée dans les tissus à notre disposition pour étudier la représentativité des variants, l’analyse du taux d’expression et la recherche d’anomalies d’épissage. Le RNAseq ciblé a montré son intérêt pour l’exploration des VSI, à un cout moindre que le RNAseq total.


Julien TARABEUX, Francesca MATTIOLI, Audrey SCHALK, Damien PLASSARD, Céline KEIME, Camille DOURLENS, Bénédicte GERARD, Valérie BIANCALANA, Jean MULLER, Amélie PITON, Nadège CALMELS (Strasbourg)
11:10 - 11:20 Utilisation du RNAseq pour l’interprétation de variations introniques profondes. Kevin CASSINARI (PHU) (Orateur, Rouen)
(*)Kevin CASSINARI1, Céline DERAMBURE1, Myriam VEZAIN1, Sophie COUTANT1, Juliette COURSIMAULT1, Francois LECOQUIERRE1, Nathalie LE MEUR1, Nathalie DROUOT1, Edwige KASPER1, Stéphanie VASSEUR1, Gwendoline LIENARD1, Thierry FREBOUURG1, Claude HOUDAYER1, , Stéphanie BAERT DESURMONT1, Pascale SAUGIER-VEBER1, Gaël NICOLAS1
1.Department of Genetics, Normandie University, UNIROUEN, Inserm U1245 and CHU Rouen, F-76000 Rouen, France
11:20 - 11:30 #28486 - EP11 Mise au point d’une méthode de séquençage d'ARN longs fragments pour l’étude fonctionnelle de variants pouvant altérer l’épissage de transcrits associés à des phénotypes cliniques hétérogènes : validation par l’étude multi-parallèle de 123 variants.
EP11 Mise au point d’une méthode de séquençage d'ARN longs fragments pour l’étude fonctionnelle de variants pouvant altérer l’épissage de transcrits associés à des phénotypes cliniques hétérogènes : validation par l’étude multi-parallèle de 123 variants.

Près d’un quart des variants introniques et exoniques associés à des phénotypes d’intérêt clinique pourraient conduire à un défaut d’épissage, avec un retentissement plus ou moins important à l’échelle de la protéine et une conséquence plus ou moins marquée au niveau phénotypique. Cette estimation est difficile à vérifier car elle repose sur le croisement de données génétiques et cliniques qui ne sont généralement pas exhaustives. Quoique très importante, elle pourrait en réalité être sous-évaluée. Au-delà de l’exhaustivité de bases de données spécialisées ou de méta-analyses, il faut en effet considérer que les données généralement analysées ne prennent pas en compte l’ensemble des séquences qui participent au processus d’épissage et à sa régulation (sites 5’ et 3’, point de branchement, séquences auxiliaires). L’amélioration très sensible des outils de prédiction in silico ces dernières années ouvre des perspectives intéressantes en terme d’étude systématique de variants susceptibles de modifier l’épissage d’un transcrit d’intérêt. Mais le manque de données expérimentales constitue un frein majeur à la possibilité d’une amélioration plus significative et, surtout, plus globale des prédictions, en particulier pour les variants situés dans des séquences régulatrices. Par ailleurs, les différents algorithmes n’adressent pas la question de la stabilité des différents isoformes, ni celle de l’utilisation possible de sites cryptiques. L’information est qualitative et directement liée à la localisation du variant. Ces différents éléments nous ont conduits à développer une stratégie d’étude multi-parallèle de variants d’épissage basée sur le séquençage d’ARNm pleine longueur.

            Notre stratégie repose sur l’utilisation : i) d’un plasmide optimisé pour le clonage et la transfection de structures géniques (exons codants et intron entiers) allant jusqu’à 8 kb, ii) d’un promoteur non-viral, issu d’un gène d’expression ubiquitaire (POLR2G), iii) de sites de restriction uniques permettant l’insertion modulaire de différentes séquences mutées (produites par synthèse d’ADN) par recombinaison homologue, iv) de code-barres permettant le multiplexage d’une centaine de constructions différentes et l’analyse des transcrits produits dans une phase unique de séquençage, v) de la technologie de séquençage « long-read » PacBio (Sequel) et vi) d’une solution informatique dédiée permettant de caractériser et de quantifier les différents isoformes produits (pipeline snakemake utilisant lima et minimap2).

            Les résultats obtenus au travers de l’étude de quatre gènes modèles (ACKR1, SMIM1, HBB, HFE2) et d’un total de 123 variants, dont une majorité avec un effet connu, permettent de valider l’ensemble de la méthodologie. Ils permettent d’envisager de nouveaux développements tels qu’une analyse fonctionnelle plus approfondie de la variabilité allélique à un locus donné, ou le criblage moléculaire de séquences d’ADN associées au fonctionnement du splicéosome.


Chandran KA (Brest), Sacha SCHUTZ, Jian-Min CHEN, Gaelle RICHARD, Isabelle GOURLAOUEN, Sandrine MAESTRI, Claude FEREC, Yann FICHOU, Gerald LE GAC
11:30 - 11:40 #28496 - EP09 Première duplication multi-exonique du gène CDH1 : A propos d’un cas de cancer du sein lobulaire bilatéral sporadique et d’une caractérisation combinant étude ARN et cartographie optique par le système Bionano.
EP09 Première duplication multi-exonique du gène CDH1 : A propos d’un cas de cancer du sein lobulaire bilatéral sporadique et d’une caractérisation combinant étude ARN et cartographie optique par le système Bionano.

Introduction : Les mutations du gène CDH1 sont associées à la prédisposition héréditaire au carcinome lobulaire du sein et au cancer gastrique diffus. L’approche diagnostique par panel de gènes a permis d’augmenter le diagnostic des mutations du gène CDH1, principalement en l’absence d’une présentation familiale de cancer du sein ou de l’estomac. Les principales mutations sont de type faux-sens. Les grands réarrangements sont rares et ceux décrits sont des délétions. Une unique duplication de l’exon 9 du gène CDH1 a été rapportée par Moridnia et al, en 2018.

Méthodes: Nous rapportons le cas d’une patiente qui a présenté un carcinome lobulaire infiltrant du sein bilatéral diagnostiqué à l’âge de 47 ans. Aucun antécédent de cancer n’a été retrouvé dans la famille. Elle a été explorée par un panel de gènes de prédisposition au cancer du sein. Une duplication des exons 4 à 11 du gène CDH1 a été mise en évidence et confirmée par MLPA. Dans ce travail, nous nous proposons de détailler la stratégie adoptée pour la caractérisation de la duplication et sa classification en variant pathogène. Pour cela, nous avons utilisé une approche combinant l’étude ARN et la cartographie optique par le système Bionano.

Résultats : Une étude ARN a été réalisée par RT-PCR puis séquençage Sanger à partir d’une lignée lymphoblastoïde traitée à la puromycine. Grâce à un premier couple d’amorces spécifique du transcrit pathologique (amorce forward sur l’exon 11 et amorce reverse sur l’exon 5), nous avons pu amplifier une jonction reliant l’exon 11 à l’exon 4, confirmant ainsi qu’il s’agit d’une duplication directe en tandem. Etant donné que le gène CDH1 a une isoforme physiologique avec un saut de l’exon 11 à un taux moyen de 20%, nous avons continué l’étude par un deuxième couple d’amorces ciblant l’exon 9 en forward et l’exon 5 en reverse. Nous avons retrouvé deux jonctions pathologiques : une attendue, reliant l’exon 11 à l’exon 4 et une deuxième reliant l’exon 10 à l’exon 4, témoin du saut physiologique de l’exon 11 au sein de la duplication. Quatre types de transcrits sont possibles : duplication en tandem des exons 4 à 11, duplication en tandem des exons 4 à 10 (absence totale d’exon 11), saut de l’exon 11 au niveau de la première copie de la duplication ou saut de l’exon 11 au niveau de la deuxième copie. Sur le plan protéique, ces schémas donnent deux types de protéines CDH1 tronquées : CDH1 p.Ser572fs ou CDH1 p.Tyr523fs. Ceci conclue au caractère pathogène de la duplication.  L’étude par cartographie optique par le système Bionano a confirmé que la duplication était directe et en tandem et a permis de situer les points de cassures au niveau des régions génomiques Chr16 :68841756 à 688553114 (hg19) sur 15kb.

Conclusion : La duplication des exons 4 à 11 est la première duplication multi-exonique décrite du gène CDH1. Notre stratégie a permis de la classer en variant pathogène. Un conseil génétique et une prise en charge adaptés ont pu être proposés à la patiente.


Molka SEBAI (Paris), Alice FIEVET, Odile CABARET, Céline Sengul KARA, Najat AHMED-ECHRIF, Cassandre FRANCOIS, Clémentine GABILLAUD, Henintsoa RATSIMIALA, Aurélie STOURM, Nathalie AUGER, Roseline TANG, Etienne ROULEAU
11:40 - 12:00 TABLE RONDE DISCUSSION AVEC LES ORATEURS.
Belvédère

"Mardi 01 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
E11
09:00 - 12:00

ANDDI-RARES OUTRE-MER

Modérateurs : Laurent DEMOUGEOT (Chef de Projet AnDDI-Rares) (DIJON), Laurence OLIVIER-FAIVRE (PUPH) (DIJON)
Dortoirs
16:45

"Mardi 01 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
A16
16:45 - 18:15

SESSIONS SIMULTANEES 01
Neurodéveloppement

Modérateurs : Valérie DUPE (Chargé de recherche Inserm) (Rennes), Delphine HERON (Responsable UF Génétique Médicale) (Paris)
16:45 - 17:00 #28735 - SS001 Caractérisation des organoïdes cérébraux KO MED13L.
SS001 Caractérisation des organoïdes cérébraux KO MED13L.

Le Mediator est un grand complexe corégulateur conservé de la levure à l'homme. Il joue un rôle crucial dans l'assemblage du complexe de pré-initiation de la transcription, en prenant part au recrutement de l'ARN polymérase II. Il s'est révélé être l’un des coordinateurs principaux du développement et de la détermination du lignage cellulaire grâce à des interactions avec divers facteurs de transcription et régulateurs épigénétiques.

Le Mediator est organisé en quatre modules, à savoir la queue, le milieu, la tête et le module kinase. Chez les vertébrés, le module kinase comprend quatre protéines : CDK8, CCNC, MED12 et MED13, ou leurs paralogues respectifs : CDK19, MED12L, et MED13L. Le module kinase présente des interactions et des fonctions spécifiques par rapport aux autres composants du complexe Mediator. Des variants rares des gènes codant les sous-unités de ce module ont été associés à des troubles du neurodéveloppement chez l'humain.

Ainsi, des variants de MED13L ont été identifiés chez des patients présentant une déficience intellectuelle modérée à sévère. Nous avons développé un modèle d'organoïdes cérébral MED13L-KO à partir de hIPSc (human Induced Pluripotent cells). Nous avons caractérisé les organoïdes MED13L KO et sauvages par une analyse de l'expression des gènes et de l'accessibilité de la chromatine au niveau de chaque cellule (single-cell RNA-seq et single cell ATAC-seq).

Nous avons identifié des différences dès les premières étapes du développement, notamment le diamètre des organoïdes et l'expansion des bourgeons neuroépithéliaux. L'analyse transcriptomique unicellulaire a montré, dans les organoïdes sauvages, le développement de neurones corticaux matures des couches supérieures et profondes (BCL11B, SATB2), de neurones glutamatergiques et GABAergiques avec des synapses apparemment fonctionnelles (GRIA1, GRIA2, GRIN2B, GABRB3). Dans les organoïdes MED13L KO, l'analyse de l'expression génétique a révélé que l’invalidation de MED13L a conduit à un engagement rétinien, avec une expression de marqueurs rétiniens (RAX, VSX2) et des photorécepteurs (USH2A). La combinaison des données d'accessibilité à la chromatine des cellules uniques a permis d'identifier des loci de co-accessibilité, reliant les éléments régulateurs à leurs gènes cibles putatifs. Comparativement aux sauvages, nous avons trouvé dans les organoïdes MED13L KO un plus grand nombre d'éléments régulateurs accessibles conduisant à une expression élevée de gènes critiques pour le développement de la rétine, y compris PAX6 et OTX2. Sur la base de ces données, MED13L est probablement critique dans le contrôle négatif des gènes précoces induisant une destinée rétinienne. Ce mécanisme est susceptible d'être critique pour permettre un engagement cortical correct des neurones en développement.


Jamal GHOUMID (Lille), Ryan ZIFFRA, Marie BALERDI, Dianne LABOY CINTRON, Jerome SIGE, Nadav AHITUV
17:00 - 17:15 #28139 - SS002 Etude in vitro des bases génétiques des anomalies cérébrales liées à une déficience en Sonic Hedgehog.
SS002 Etude in vitro des bases génétiques des anomalies cérébrales liées à une déficience en Sonic Hedgehog.

L'holoprosencéphalie (HPE) est une pathologie du développement cérébral embryonnaire précoce causée principalement par un dysfonctionnement de la voie de signalisation Sonic Hedgehog (SHH) chez l’Homme. En accord avec le rôle essentiel de la voie SHH dans la formation et la mise en place des tissus de la ligne médiane antérieure, les variants génétiques délétères causatifs de l’HPE affectent des acteurs de la voie de signalisation SHH. Il est à noter que l'accumulation de variants (oligogénisme) à effets hypomorphes sur l'activité de SHH est largement impliquée dans l’étiologie de l’HPE. A ce jour, et malgré l’implication de 16 à 18 gènes, près de 70 % des patients atteints d’HPE demeurent sans diagnostic moléculaire. Notre objectif principal est d'améliorer l’efficacité de ce diagnostic moléculaire ainsi que la compréhension de la physiopathologie de l’HPE.

Afin de modéliser l’HPE et les premières étapes du développement cérébral, nous tirons parti de la capacité des cellules souches pluripotentes induites (iPSCs) humaines à se différentier en tissu neurectodermique, i.e., le tissu primordial du cerveau embryonnaire. Ainsi, nous avons établi au laboratoire la différenciation des iPSCs en neuroectoderme (NE), tissu qui par défaut adopte une identité dorsale (dNE, caractérisé par l’expression des marqueurs dorsaux correspondant). SHH agissant in vivo sur un neurectoderme ventral, nous avons ensuite orienté cette différentiation neurectodermique vers un tissu neurectodermique ventralisé (vNE, caractérisé par l’expression des marqueurs ventraux) en traitant le vNE à l’aide de molécules SHH. Cette approche nous a permis d’établir un modèle in vitro récapitulant les propriétés du tissu embryonnaire affecté dans l’HPE.

Par la suite, et afin de déterminer la sensibilité de ce modèle aux perturbations de la voie SHH, et donc sa pertinence pour nos études, nous avons étudié l'impact de la déficience graduelle en SHH dans le vNE en utilisant la Cyclopamine (inhibiteur de la voie SHH). Nous avons ainsi observé que l’inhibition pharmacologique de la voie SHH entraîne une diminution de la population de cellules présentant l’expression des marqueurs ventraux et l’apparition de cellules exprimant les marqueurs dorsaux, et ce de matière dose-dépendante. Ce résultat indique que la Cyclopamine est un inhibiteur efficace de la différenciation ventrale de neuroectoderme dépendant de la voie SHH, et établit l’intérêt de ce modèle cellulaire pour l’étude des causes et conséquences moléculaires de l’HPE.

Nous utiliserons ce système expérimental pour l’établissement de signatures transcriptomiques caractéristiques de l’HPE afin d’établir une nouvelle méthode de diagnostic moléculaire indépendante du diagnostic génétique. Ce système expérimental sera également utilisé dans des études fonctionnelles afin de disséquer les mécanismes physiopathologiques de l’HPE.


Veranika PANASENKAVA (Rennes), Farah DIAB, Helene GUYODO, Christèle DUBOURG, Sylvie ODENT, Marie DE TAYRAC, Erwan WATRIN, Valérie DUPÉ
17:15 - 17:30 #28172 - SS003 Le diagnostic génétique moléculaire des formes rares d’épilepsie : évaluation du rendement diagnostique du séquençage à haut débit d’un panel de gènes impliqués dans les épilepsies monogéniques, et conséquences pratiques d’un tel diagnostic.
SS003 Le diagnostic génétique moléculaire des formes rares d’épilepsie : évaluation du rendement diagnostique du séquençage à haut débit d’un panel de gènes impliqués dans les épilepsies monogéniques, et conséquences pratiques d’un tel diagnostic.

Introduction : Les épilepsies constituent un groupe de pathologies fréquentes : elles concernent environ 1% de la population, essentiellement pédiatrique. La part génétique des épilepsies s’élève à près de 80%, dont la majorité sont d’origine polygénique. Les évolutions récentes des technologies de séquençage des génomes ont permis d’identifier un grand nombre de gènes impliqués dans les épilepsies monogéniques.

 

Objectif : L’objectif de ce travail était, d’une part, de déterminer l’apport diagnostique du panel PAGEM (PAnel des Gènes d’Epilepsies Monogéniques), chez des patients pour lesquels un diagnostic d’épilepsie mendélienne était suspecté, et, d’autre part, d’étudier les conséquences pratiques d’un tel diagnostic.

 

Matériels et méthodes : Nous avons mené une étude clinique rétrospective, après séquençage à haut débit d’un panel de 115 gènes impliqués dans les épilepsies mendéliennes, chez des patients aux phénotypes électro-cliniques recueillis de façon précise, et recrutés à l’échelle nationale. Il s’agissait de cas familiaux ou sporadiques.

 

Résultats : Dans notre cohorte de 558 patients issus de 50 centres français, le rendement diagnostique global s’élevait à 32,3% (180/558). Nous avons identifié un total de 186 variants diagnostiques, dont 10 CNVs (8 délétions et 2 duplications), et 4 variants en mosaïque, dans 58 gènes différents. Les gènes les plus fréquemment impliqués étaient KCNQ2, GRIN2A, SCN1A, ATP1A3, KCNT1 et PRRT2. La majorité des variants identifiés étaient de novo (72/104). Les épilepsies précoces conduisaient à un taux diagnostique significativement plus élevé, avec un rendement diagnostique atteignant 41,4% chez les patients ayant débuté leurs épilepsies avant l’âge de 3 mois (63/152). Le rendement diagnostique était particulièrement élevé pour les encéphalopathies épileptiques, dont les encéphalopathies avec POCS, et pour les syndromes de Doose et de Dravet. Cinq démarches de diagnostic prénatal ont été menées dans notre centre suite à ces diagnostics moléculaires, et plusieurs patients ont bénéficié d’adaptations thérapeutiques efficaces.

 

Conclusions : L’approche ciblée par panel de gènes constitue un excellent outil diagnostique pour les épileptologues, et la caractérisation génétique des patients épileptiques joue un rôle essentiel pour la formulation d’un conseil génétique et l’adaptation de la prise en charge thérapeutique. A l’ère de cette médecine personnalisée, les techniques d’analyses pangénomiques sont néanmoins en passe de remplacer les approches ciblées par panel de gènes du fait d’un rapport coût/diagnostic qui devient meilleur.


Pauline MONIN (LYON), Audrey LABALME, Nicolas CHATRON, Carole GOUJON, Hélène GUILBERT, Marie LUINO, Pierre-Antoine ROLLAT-FARNIER, Claire BARDEL, Thomas SIMONET, Dorothée VILLE, Eleni PANAGIOTAKAKI, Julitta DE REGNAULD DE BELLESCIZE, Alexis ARZIMANOGLOU, Vincent DES PORTES DE LA FOSSE, Marianne TILL, Damien SANLAVILLE, Gaetan LESCA
17:30 - 17:45 #27720 - SS004 Identification de variations non-codantes du gène NIPBL responsables du syndrome de Cornelia de Lange.
SS004 Identification de variations non-codantes du gène NIPBL responsables du syndrome de Cornelia de Lange.

Le syndrome de Cornelia de Lange (CdLS) associe retard de développement et/ou déficience intellectuelle, retard de croissance, microcéphalie, troubles alimentaires, anomalies des membres et dysmorphie. Cinq gènes principaux sont impliqués, codant pour des protéines du complexe cohésine. Le gène majeur est NIPBL, responsable de 70% des diagnostics et dont les variations pathogènes entrainent une perte de fonction. La stratégie d’exploration des patients avec suspicion de CdLS se fait classiquement par analyse d’un panel de 22 gènes, 40% des cas restant sans diagnostic moléculaire après analyse. Nous avons évalué l'hypothèse de variations non-codantes non détectées par les stratégies de routine chez ces patients non résolus.

Nous avons procédé en 2 étapes : (1) réannotation des variations non codantes de NIPBL capturées en panel chez 99 patients non résolus. Suite à l’identification d’une mutation du 5’UTR, nous avons mis au point une analyse fonctionnelle. (2) Sélection de 5 patients CdLS pour séquençage de génome en trio selon les critères suivants : (i) CdLS classique après évaluation clinique, (ii) séquençage négatif du panel à partir d'ADN sanguin ou salivaire, (iii) ADN disponible des 2 parents sains et (iv) ARN extrait du sang chez le cas index pour analyse transcriptomique par RNA-Seq le cas échéant.

Par réannotation des données de panels, nous avons identifié chez un garçon avec un CdLS classique une variation (NM_133433.3:c.-457_-456delinsAT) de novo dans le 5’UTR de NIPBL, prédite pour créer un cadre de lecture en amont du cadre naturel (uORF). Nous avons mis en place un test rapporteur dans lequel le 5'UTR de NIPBL, WT ou muté, est cloné en amont de la séquence codante de la GFP. Après transfection de cellules HEK293, la condition mutée était associée à une baisse d’expression de 80% de la GFP par western blot (WB) sans modification des quantités d’ARNm (RT-ddPCR). Nous avons confirmé sur une lignée lymphoblastoïde du patient la baisse de NIPBL de 50% par rapport à 4 contrôles par WB, sans modification des niveaux d’ARNm. Cette mutation pourrait donc entrainer une répression de la traduction de NIPBL, menant à une perte de fonction.

L’analyse des 5 génomes nous a permis d’identifier chez 3 patients une variation pathogène de novo, dans la séquence codante de gènes absents du panel : POU3F3, SPEN et TAF1. Chez les 2 patients restants, nous avons identifié chez chacun une variation de novo intronique profonde distincte dans NIPBL, prédite pour créer respectivement un site donneur et accepteur d’épissage. La RT-PCR et l’analyse par RNASeq ont confirmé l’utilisation de ces néo-sites, entrainant respectivement l’inclusion d’un néo-exon dans l’intron 8 et 32 de NIPBL et un décalage du cadre de lecture avec codon stop prématuré.

Ainsi, nous identifions une cause non-codante chez 6 patients avec CdLS qui étaient non résolus. L’accès à des tests fonctionnels simples et à des analyses de transcrits a permis de confirmer l’impact de ces variations.


Juliette COURSIMAULT (ROUEN), Kévin CASSINARI, Alice GOLDENBERG, Pascale SAUGIER-VEBER, Francois LECOQUIERRE, Gabriella VERA, Nathalie DROUOT, Anne-Claire RICHARD, Marion ROLAIN, Myriam VEZAIN, Céline DERAMBURE, Olivier QUENEZ, Sophie COUTANT, Jamal GHOUMID, Mélanie RAMA, Thomas SMOL, Marine LEGENDRE, Patricia FERGELOT, Didier LACOMBE, Anais PHILIPPE, Laëtitia LAMBERT, Elise SCHAEFER, Elise BRISCHOUX-BOUCHER, Lionel VAN MALDERGEM, Myriam BRONNER, Jean-François DELEUZE, Robert OLASO, Anne BOLAND, Anne ROVELET-LECRUX, Magalie LECOURTOIS, Gael NICOLAS
17:45 - 18:00 #28634 - SS005 Faisabilité et efficience du séquençage de génome en trio en 1ère intention pour le diagnostic étiologique des déficiences intellectuelles : l’étude DEFIDIAG.
SS005 Faisabilité et efficience du séquençage de génome en trio en 1ère intention pour le diagnostic étiologique des déficiences intellectuelles : l’étude DEFIDIAG.

Introduction

La Déficience Intellectuelle (DI) atteint 1 à 3% de la population générale. L’identification d’un diagnostic causal est un véritable défi compte-tenu de son extrême hétérogénéité génétique, alors qu’il s’avère la 1ère étape pour adapter au mieux la prise en charge et prodiguer un conseil génétique approprié. De nombreuses études ont montré l’apport du séquençage de l’exome (ES) en 1ère ligne. L'utilisation de séquençage du génome (GS) en 1ère intention devrait atteindre un rendement diagnostique plus élevé compte tenu de sa couverture plus large et plus homogène que l’ES et de sa capacité à identifier des variations de structures ou des événements pathologiques intergéniques ou introniques profonds. Le coût décroissant du séquençage, les progrès rapides de la bioinformatique, et l’intérêt de disposer, en une seule analyse moléculaire, de l’ensemble des données utiles à des réanalyses ultérieures, ont incité le Plan France Médecine Génomique 2025 à déployer le projet pilote DEFIDIAG dans l’objectif d’évaluer l'efficacité du GS en 1ère ligne pour identifier le diagnostic moléculaire chez les patients avec une DI sans étiologie évidente.

 

Méthode : Cette étude diagnostique prospective multicentrique (14 centres d’inclusion) vise à comparer le pourcentage de diagnostic causal identifié par l'analyse du GS en trio par rapport à celui obtenu avec la stratégie française de référence (FRAXA, ACPA et panel DI44). Les deux stratégies sont appliquées en insu, en parallèle, dans la même population de 1275 cas index de DI sans diagnostic évident (dont 50% venant pour une 1ère investigation). L’étude a également pour objectif d’identifier la stratégie la plus adaptée selon la présentation clinique des patients et d’évaluer l’impact du GS sur l’errance diagnostique des familles, la modification de leur prise en charge et de son coût, et d’en identifier les avantages/ difficultés pour les patients et leur famille. Les patients seront suivis 12 mois après le rendu des résultats afin de collecter les données nécessaires (approches mixtes qualitatives et quantitatives).

 

Résultats préliminaires : Nous présenterons l’avancement des différents volets de l’étude et les caractéristiques des patients inclus depuis mars 2020. A ce jour, 1095/1275 patients ont été inclus (47% en 1ère ligne et 32% avec une DI sévère à profonde). Les résultats ont été validés en RCP pour 272 patients (25%). Une variation de classe 4 ou 5 a été retrouvée pour 39% (40/103) des patients en 1ère ligne et pour 46% des patients en impasse diagnostique (77/169). Chez les patients avec une DI sévère à profonde, un diagnostic a été identifié pour  23% des patients en 1ère ligne et pour 45% des patients en impasse diagnostique (43/95).

 

Conclusion

Cette étude permettra d’identifier les difficultés soulevées par la mise en place du GS pour les professionnels, les patients et leur famille, permettant ainsi d’ouvrir des pistes d’action pour optimiser l’utilisation du GS en routine.


Christine BINQUET, Marion BOUCTOT, Marie-Laure ASENSIO, Simon ALBAN, Christelle DELMAS, Anne BOLAND, Anne-Sophie BRIFFAUT, Francis GUILLEMIN, Valerie SEROR, Yannick DUFFOURD, Catherine LEJEUNE, Sylvie ODENT, Laurence FAIVRE, Delphine HERON, Damien SANLAVILLE, Stanislas LYONNET, Patrick NITSCHKE, Jean-François DELEUZE, Hélène ESPEROU, Bénédicte GERARD (STRASBOURG), Thierry FREBOURG, Hélène DOLLFUS, Defidiag GROUPE DES INVESTIGATEURS PFMG 2025
18:00 - 18:15 #28016 - SS006 Dysfonction du système ubiquitine-protéasome dans les pathologies neurodéveloppementales.
SS006 Dysfonction du système ubiquitine-protéasome dans les pathologies neurodéveloppementales.

Contexte : Le système Ubiquitine-Protéasome (UPS) est chez les Eucaryotes un élément majeur de la dégradation intracellulaire, et par là même de la protéostasie. Un nombre croissant des 1200 gènes qui constituent l’UPS est associé à des troubles du neurodéveloppement (TND), au point d’en représenter environ 10 à 15% des causes. Notre équipe a contribué à l’identification d’un certain nombre de ces TND liées à des gènes de l’UPS (UPS-TND) comme PSMD12, PSCM3, PSMC5, ou BAP1. Notre objectif est de mieux comprendre les UPS-TND en identifiant les mécanismes physiopathologiques à l’origine des troubles neurodéveloppementaux chez les patients.

Méthode : En collaboration avec des généticiens cliniciens en France et à l’étranger, nous recrutons des patients avec des variants UPS et collectons des échantillons biologiques à partir desquels nous amplifions les lymphocytes T. Dans ce modèle cellulaire, nous évaluons l’impact de chaque variant sur la protéostasie et le statut inflammatoire par une analyse systématique de la fonction protéasomale, du profil d’ubiquitination et de l’expression de gènes de l’immunité innée. Nous étudions également l’impact sur la régulation des protéines partenaires spécifiques pour chaque gène d’intérêt. Pour certains variants, nous avons lancé la production des modèles neuronaux dérivés d’iPSC dont nous allons analyser les caractéristiques morphologiques et multiomiques.

Résultats : A ce jour, nous avons collecté les prélèvements de 30 patients et apparentés dont les variations touchent aussi bien des gènes codant des sous-unités du protéasome (PSMB5, PSMC1, PSMC3, PSMC5, PSMD11, PSMD12), des ubiquitine-ligases (CUL2, CUL3, CUL4B) et des déubiquitinases (USP7, USP8, BAP1), couvrant ainsi les trois types d’acteurs majeurs de la voie UPS. Les explorations fonctionnelles encore préliminaires que nous avons réalisées ont révélé des mécanismes communs aux UPS-TND : diminution de l’activité enzymatique du protéasome et accumulation de protéines polyubiquitinylées, dysimmunité avec une réponse Interféron de type 1 anormalement élevée, dérégulations épigénétiques en Chip-Seq, montrant des gènes sur-/sous-régulés intéressants des acteurs majeurs connus en déficience intellectuelle.

Discussion : Les données préliminaires indiquent des chevauchements des mécanismes pathogéniques des différentes UPS-TND testées. Nous souhaitons étendre nos investigations à un maximum de pathologies de ce système afin de croiser les données et d’identifier des points moléculaires clés se retrouvant dans la physiopathologie des UPS-TND, tout en développant notre réseau de collaboration. En identifiant ces marqueurs de pathologie, en déterminant précisément les cellules et tissus impactés et en établissant des corrélations génotype-phénotype, nous visons à identifier des leviers permettant une action thérapeutique dans un futur proche.


Wallid DEB (Nantes), Virginie VIGNARD, Thomas BESNARD, Benjamin COGNE, Silvestre CUINAT, Laëtitia FLORENCEAU, Alice MOLLE, Janelle E. STANTON, Sandra MERCIER, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Bertrand ISIDOR, Elke KRÜGER, Richard REDON, Andreas M. GRABRUCKER, Jérémie POSCHMANN, Frédéric LAUMONNIER, Frédéric EBSTEIN, Sébastien KÜRY, Stéphane BÉZIEAU
Grand Auditorium

"Mardi 01 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
D16
16:45 - 18:15

SESSIONS SIMULTANEES 04
Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif

Modérateurs : Sylvie JAILLARD (PU-PH) (Rennes), Sophie MONNOT (praticien hospitalier) (paris)
16:45 - 17:00 #28759 - SS019 Diagnostic prénatal non invasif des maladies monogéniques par dosage relatif d'haplotype.
SS019 Diagnostic prénatal non invasif des maladies monogéniques par dosage relatif d'haplotype.

Contexte. Pour diminuer les risques de perte fœtale liés au prélèvement invasif mis en œuvre lors du diagnostic prénatal des maladies génétiques, des méthodes non invasives de diagnostic prénatal ont été développées, basées sur l’étude de l’ADN fœtal circulant (cffDNA) dans le sang maternel. Le diagnostic prénatal non invasif pour les maladies monogéniques (DPNIgene) a été largement adopté par les patientes. Cependant, ses applications sont limitées à l'exclusion des variants pathogènes paternels ou de novo, l’étude de la transmission des variants maternels restant très complexe du fait de la présence prépondérante de l’ADN maternel environnant.

Objectif. Développer une méthode non invasive de diagnostic prénatal des maladies monogéniques, applicable quel que soit le mode de transmission ou la nature de l’anomalie génétique.

Méthode. Plus de 100 familles à risque de transmettre la mucoviscidose (transmission récessive, gène CFTR), la neurofibromatose de type 1 (transmission dominante, gène NF1), la myopathie de Duchenne (transmission récessive liée à l’X, gène DMD) ou l’hémophilie (transmission récessive liée à l’X, gènes F8 ou F9) ont été incluses dans l’étude DANNI, en parallèle de leur parcours de soin classique de diagnostic prénatal. Plusieurs échantillons ont été recueillis pour chaque famille : l’ADN nucléaire des parents, l’ADN nucléaire d’un cas index (si disponible), l’ADN plasmatique maternel et l’ADN nucléaire du fœtus (obtenu par prélèvement invasif). Ces échantillons ont été séquencés par NGS après enrichissement par capture ciblée des séquences codantes des gènes d’intérêts et de SNP situés à +/- 2Mb. Notre approche méthodologique se déroule en plusieurs étape, permettant 1/ de reconstruire les haplotypes parentaux afin d’identifier le.s haplotype.s à risque, lié.s à la pathologie ; 2/ de déterminer précisément la fraction d’ADN fœtal dans le plasma maternel ; 3/ de détecter qualitativement l’allèle paternel transmis au fœtus ; 4/ de détecter quantitativement l’allèle maternel transmis au fœtus par dosage relatif d’haplotype (RHDO); 5/ de déduire le génotype fœtal, en tenant compte des scores qualité visant à déterminer la fiabilité des résultats obtenus.

Résultats. 78 grossesses issues de 67 familles ont été testées. Le terme de grossesse au moment du prélèvement de plasma maternel variait de 7,6 à 31 SA. La fraction fœtale dans l’ADN plasmatique variait entre 3,1% et 19.7%. Les haplotypes parentaux ont pu être reconstitués dans 100% des cas à partir de la comparaison avec l’ADN d’un cas index ou de l’ADN du fœtus. L’étude de la transmission des haplotypes parentaux a permis d’obtenir un résultat conclusif et concordant avec le statut fœtal attendu dans 62/67 (93 %) des cas de DPNI, non conclusif dans 5/67 (7%) des cas et conclusif discordant dans 0/67 (0%) des cas.

Conclusion. Cette étude montre la faisabilité du dépistage prénatal non invasif des maladies monogéniques.


Mathilde PACAULT, Camille VEREBI, Magali CHAMPION, Lucie ORHANT, Alexandre PERRIER, Claude FEREC, Thierry BIENVENU, Romain DAVEAU, Juliette NECTOUX (paris)
17:00 - 17:15 #28315 - SS020 L’examen foetopathologique a-t-il un intérêt après séquençage d’exome en prénatal ?
SS020 L’examen foetopathologique a-t-il un intérêt après séquençage d’exome en prénatal ?

L’évaluation du pronostic des anomalies détectées en cours de grossesse est  souvent un défi pour les équipes de CPDPN. Il se base sur le type, la sévérité, le nombre de malformations et sur d’éventuelles hypothèses de diagnostic syndromique. Un diagnostic génétique peut aider à déterminer le pronostic et orienter les décisions relatives à la grossesse. Après une ACPA recherchant un déséquilibre génomique, un séquençage d’exome  (SE) est de plus en plus souvent discuté au sein des CPDPN, en particulier lorsque les couples sont confrontés à une incertitude diagnostique et pronostique pour décider de poursuivre ou non la grossesse. 

Notre expérience de SE prénatal sur signe d’appel échographique depuis 20 mois inclut 45 patientes. Un diagnostic moléculaire  a été réalisé dans 15 cas (33%) avec poursuite de la grossesse dans 7 cas (gènes DCC, DYNC2H1, OFD1, SLC26A3, COL1A1, ODAD4), montrant que le SE prénatal s’intègre également dans une politique nataliste en éclairant sur les modalités de prise en charge du nouveau-né. Sur les 8 interruptions médicales de grossesses (IMG), la décision résultait  du SE dans 6 cas.  Parmi les sans diagnostic, 22 grossesses ont été poursuivies et 2 diagnostics ont été guidés par l’examen clinique post-natal et relecture ciblée du SE (GPC3) ou par une autre technique (Silver-Russel); 5 IMG ont été réalisées sur la base de l’imagerie. En cas d’IMG, un examen fœtopathologique (EFP) est systématiquement proposé. Dans la mesure où les analyses génétiques sont conduites en amont de l’IMG, l’examen fœtopathologique  est-il encore indiqué ?

 

Parmi les 13 cas d’IMG, 9 fœtus ont bénéficié d’un EFP. Parmi les cas avec diagnostic, l’EFP a toujours conforté le diagnostic moléculaire, en particulier grâce à l’examen morphologique de la face (KMT2D, FLT4,  SOX9, PUF60, SLC25A24) et a rectifié le cadre nosologique une fois (immobilisme – TTN).   Trois couples n’ont pas souhaité l’EFP après le diagnostic et il persiste une description incomplète (ACC isolée, CDH2), ou au moins un signe non rapporté dans le syndrome retenu  (hydramnios, SKI ; HCN, CREBBP). Pour le cas sans diagnostic et sans EFP, les anomalies  cérébrales n‘ont pu être précisées  et la poursuite des explorations par séquençage de génome PFMG n’a donc pu être réalisée.

 

L’interprétation de certaines variations reste plus difficile en prénatal en raison du phénotype fœtal souvent partiel et de la méconnaissance de certains signes prénataux pour beaucoup de syndromes. Notre expérience  avec un délai de réponse d’un mois montre un taux de diagnostic supérieur à 30% apportant une aide à la décision pour les couples.  L’EFP est d’autant plus important que le phénotype est incomplet ou atypique, mais le reste pour améliorer la description des signes prénataux de syndromes rares.  En l’absence de diagnostic, il représente toujours une étape cruciale pour un phénotypage complet et précis permettant des hypothèses diagnostiques et la poursuite des explorations génétiques.


Roxana BORGHESE (paris), Nathalie ROUX, Giulia PETRILLI, Joana BENGOA, Alissandre LECORDIER, Romain NICOLLE, Amale ACHAIAA, Sophie CHUON, Zaina AIT ARKOUB, Giulia BARCIA, Sophie RONDEAU, Juliette NECTOUX, Clémence MOLAC, Sarah GROTTO, Vassilis TSATSARIS, Emmanuelle PANNIER, Yves VILLE, Emmanuel SPAGGIARI, Valérie MALAN, Marie-Paule BEAUJARD, Aurélie COUSSEMENT, Geneviève BAUJAT, Caroline MICHOT, Valerie CORMIER-DAIRE, Bettina BESSIERES, Laurence LOEUILLET, Julie STEFFANN, Jeanne AMIEL, Tania ATTIE-BITACH
17:15 - 17:30 #28760 - SS021 Quelle est la valeur de la détection d’anomalies chromosomiques autres que les trisomies communes par analyse de l’ADN libre circulant dans le sang maternel ?
SS021 Quelle est la valeur de la détection d’anomalies chromosomiques autres que les trisomies communes par analyse de l’ADN libre circulant dans le sang maternel ?

Le dépistage prénatal non invasif (DPNI) de la trisomie 21 par analyse de l’ADN libre circulant (ADNlc T21) fait aujourd’hui partie intégrante du paysage du dépistage prénatal en France. Dans les grossesses singletons, il est indiqué en 2ème ligne, sauf cas particuliers, devant un risque calculé par les marqueurs sériques maternels supérieur ou égal à 1/1000. Au moins 90% des tests ADNlc T21 réalisés aujourd’hui en France sont basés sur une analyse pangénomique ce qui permet, sous réserve d’une analyse bioinformatique appropriée, de détecter d’autres déséquilibres chromosomiques que les trisomies communes (21, 18 et 13). Or, peu d’études ont évalué ses performances dans ces anomalies en pratique clinique et aucune ne l’a fait à partir du test NIPT VeriSeq v2 utilisé dans plus de 90% des cas en France.

L’objectif principal de cette étude est d’estimer la valeur prédictive positive (VPP) du test ADNlc utilisant la technique NIPT VeriSeq, pour les trisomies rares et les anomalies segmentaires dans les grossesses singletons à risque élevé à modéré. L’objectif secondaire est d’évaluer l’incidence de ces anomalies. Nous avons donc mené une étude rétrospective multicentrique basée sur l’analyse des résultats DPNI de trois centres académiques, la plateforme DPNI de l’APHP à Cochin, la plateforme du CHU de Rennes et celle du CHU de Rouen. Seules les grossesses singletons ont été incluses et seules les trisomies rares, dont le rendu est recommandé par l’association des cytogénéticiens de la langue française (ACLF), ainsi que les anomalies segmentaires de plus de 7 Mb ont été évaluées.

Depuis Mars 2021, date de mise en place dans nos centres de la 2ème version de NIPT VeriSeq permettant la détection d’autres anomalies que les trisomies communes, nous avons détecté 69 anomalies chromosomiques parmi les 5081 DPNI réalisés chez des singletons, dont 21 trisomies rares de la liste de l’ACLF, 37 anomalies segmentaires et 11 situations d’anomalies multiples. Parmi les 69 anomalies détectées, 22 ont été signalées dans le compte-rendu et 13 d’entre elles ont été rendues en échec. La collecte des issues de grossesse est toujours en cours mais d’après nos résultats préliminaires la VPP pour les trisomies rares est inférieure à 10% et celle pour les anomalies segmentaires est d’environ 25%.

Le rendu d’une anomalie chromosomique autre que les trisomies communes détectée au décours d’un dépistage par ADNlc T21 est loin d’être trivial encore aujourd’hui en partie en raison de l’absence de données précises sur la VPP dans notre population. Notre étude sera donc d’une grande utilité pour une information la plus complète possible aux patientes et aux cliniciens.


Camille VEREBI, Erika LAUNAY, Céline DUPONT, Jonathan ROSENBLATT, Morgane VALENTIN, Lionel CARBILLON, Pierre François CECCALDI CARP, Jean Louis BENIFLA, Geneviève QUENUM, Jean-Marie JOUANNIC, Audrey ROSEFORT, Marc DOMMERGUES, Aurélie COUSSEMENT, Vassilis TSATSARIS, Olivier PICONE, Marie-Paule BEAUJARD, Yves VILLE, Aline RECEVEUR, Alexandre VIVANTI, Hanane BOUCHGHOUL, Yosra LAJMI BAHLOUL, Mathilde BARROIS, Jocelyn BRAYET, Pascal CHAMBON, Laïla EL KHATTABI (Paris)
17:30 - 17:45 #28531 - SS022 Détermination prénatale non invasive du génotype fœtal chez des femmes enceintes présentant un diabète monogénique MODY-GCK : étude de faisabilité chez 24 patientes.
SS022 Détermination prénatale non invasive du génotype fœtal chez des femmes enceintes présentant un diabète monogénique MODY-GCK : étude de faisabilité chez 24 patientes.

Contexte. Le diabète MODY-GCK est la conséquence de variants hétérozygotes perte de fonction du gène de la glucokinase (GCK) se traduisant par une diminution de la sécrétion d’insuline. L’hyperglycémie (HG) associée au MODY-GCK étant modérée et stable au cours de la vie, aucun traitement antidiabétique n’est nécessaire en dehors de la grossesse. La particularité du MODY-GCK est que le traitement de l’HG maternelle au cours de la grossesse dépend du génotype GCK du fœtus. Si le fœtus a hérité du variant GCK maternel, sa croissance est normale car le niveau de glycémie auquel son insulinosécrétion est déclenchée est le même que celui de sa mère, le traitement de l’HG maternelle est donc inutile. En revanche, si le fœtus n’a pas hérité du variant GCK maternel, l’insulinosécrétion est augmentée en réponse à l’HG maternelle, ce qui accélère la croissance fœtale et augmente de 50% le risque de macrosomie. A ce jour, le dépistage prénatal non invasif du diabète MODY-GCK n’est pas disponible et la décision de traiter ou pas l’HG maternelle est difficile.

Objectif. Développer une méthode de détermination non-invasive du génotype GCK fœtal basé sur l’analyse de l’ADN fœtal libre circulant.

Méthodes. Etude ancillaire d’un PHRC national sur le diabète MODY-GCK ayant permis de collecter l’ADN plasmatique maternel et les ADN nucléaires des parents et de l’enfant à la naissance. Approche méthodologique basée sur l’analyse des données de séquençage à haut débit d’un panel « in house » de gènes incluant les régions codantes de GCK et des SNP situés à ± 2 Mb du locus d’intérêt, ayant permis (i) la reconstruction des haplotypes parentaux afin d’identifier l’haplotype maternel à risque et (ii) la détermination de l’haplotype maternel transmis au fœtus par dosage relatif d’haplotypes (RHDO) dans le plasma maternel.

Résultats. 24 femmes porteuses de variants distincts de GCK ont été analysées. L’ADN plasmatique a été extrait à 16 SA [12-25]. La fraction fœtale de l’ADN plasmatique a été estimée à partir de l’analyse des allèles paternels plasmatiques et variait entre 4,5% et 19.4%. Le nombre de SNPs informatifs au locus GCK pour la détermination des haplotypes maternels était de 404 [95-715]. Les résultats préliminaires de 12 cas pour lesquels l’ADN nucléaire d’un cas index était disponible montrent que notre approche a été conclusive dans 91.7% (11/12) des cas. Le test a prédit 3 fœtus porteurs de l’haplotype maternel à risque parmi les 11 cas conclusifs. La comparaison de ces résultats avec le génotype de l’enfant à la naissance montre un taux de concordance de 100%.

Conclusion. Cette étude montre la faisabilité du dépistage prénatal non invasif du diabète MODY-GCK. Le bénéfice majeur attendu de la détermination prénatale du génotype fœtal GCK sera d’adapter la prise en charge thérapeutique de la grossesse en connaissance du génotype fœtal et d’éviter ainsi à 50% des femmes avec un diabète MODY-GCK un traitement par insuline non justifié.


Juliette NECTOUX, Camille VEREBI (Paris), Romain DAVEAU, Amélie LAUNOIS, Lucie ORHANT, Gwendoline LEROY, Magali CHAMPION, Delphine BOUVET, Cécile SAINT-MARTIN, Cécile CIANGURA, Christine BELLANNÉ-CHANTELOT
17:45 - 18:00 #27909 - SS023 Etude de faisabilité du Diagnostic Préimplantatoire pour maladies monogéniques par séquençage haut débit.
SS023 Etude de faisabilité du Diagnostic Préimplantatoire pour maladies monogéniques par séquençage haut débit.

En France, le Diagnostic Préimplantatoire (DPI) pour maladies monogéniques repose actuellement sur la technique de PCR multiplex. L’analyse familiale de marqueurs microsatellites, et éventuellement de la mutation, permettent l’haplotypage et le diagnostic sur les embryons lors du DPI. Une mise au point couple-spécifique est souvent nécessaire et pose parfois des difficultés (manque d’informativité des marqueurs de la région, double-indications, mutations de novo …). Afin de répondre au plus grand nombre de demandes de DPI pour une indication donnée, nous proposons une approche par séquençage haut-débit (NGS) ciblé pour le DPI de certaines maladies monogéniques, basée sur l’analyse de Single Nucleotide Polymorphism (SNP, analyse indirecte) et des exons codants de certains gènes (analyse directe).

Cette approche nécessite :

- une quantité d’ADN importante, obtenue après amplification de tout le génome (MDA) rendue possible par la biopsie embryonnaire au stade blastocyste pour récolter des échantillons pluricellulaires (trophectoderme), afin de réduire le risque d’Allele DropOut (ADO) ;

- des outils bioinformatiques permettant une analyse ciblée sur le gène d’intérêt dans le cadre d’un panel multi-gènes puisque la loi française restreint l’analyse sur les embryons à la région concernée par la demande de DPI.

Nous avons développé un panel ciblé de 38 régions incluant des centaines de SNP par région et les exons codant de 24 gènes soit environ 16000 cibles. Le séquençage est réalisé sur la plateforme NextSeq550 (Illumina) et l’analyse est limitée à la région d’intérêt grâce au développement d’une application spécifique au DPI au sein du pipeline bioinformatique STARK.

Une vingtaine de familles pour lesquelles un DPI a déjà eu lieu à Strasbourg a été sélectionnée pour la validation de la technique. La première étape consiste en l’analyse de trios (le couple et un apparenté avec mutation) afin de vérifier la détection des mutations le cas échéant et d’évaluer le niveau d’informativité des SNP situés dans la région d’intérêt. Une partie de l’haplotypage peut ainsi être faite en amont de l’étude sur les embryons. La deuxième étape consiste en la réanalyse d’embryons issus de DPI pour ces couples (une cinquantaine d’embryons non transférables ou d’échantillons ayant subi une amplification génome entier dans le cadre de la tentative de DPI) et permettra de vérifier la concordance des diagnostics obtenus par PCR multiplex et par NGS.

A l’heure actuelle, la concordance du statut de 7 embryons issus de DPI pour 4 familles avec des indications variées (autosomique dominante, récessive ou liée à l’X) a été validée et l’analyse des autres échantillons est en cours.

Si ces résultats sont confirmés, cette nouvelle approche devrait permettre de simplifier la validation technique et de réduire le délai avant tentative pour des couples difficiles à prendre en charge avec la technique traditionnelle.


Emmanuelle KIEFFER (Strasbourg Cedex), Nadia BIHEMI, Sarah DONAT, Julien TARABEUX, Samuel NICAISE, Nicolas BECKER, Catherine CELEBI, Jean MULLER, Antony LE BECHEC, Céline MOUTOU
18:00 - 18:15 #27848 - SS024 Projet pilote national ANDDI-PRENATOME d’exome en diagnostic prénatal : taux diagnostique de 43% en première intention dans un délai médian de 28 jours.
SS024 Projet pilote national ANDDI-PRENATOME d’exome en diagnostic prénatal : taux diagnostique de 43% en première intention dans un délai médian de 28 jours.

Introduction: Le diagnostic prénatal (DPN) de maladies génétiques à expression échographique est un véritable défi médical puisque la découverte d’anomalies échographiques anténatales est fréquente (5 à 10% des grossesses). Actuellement, en France, le DPN repose sur des examens d’imagerie ou des investigations infectieuses, métaboliques, immunologiques et génétiques (caryotype, ACPA et séquençage éventuel de gènes ciblés lorsqu'ils sont disponibles dans un délai compatible avec la grossesse). Le caryotype identifie une anomalie chromosomique causale chez environ 20 à 30% des fœtus avec anomalie du développement (AD) avec une augmentation de 3 à 6.5% par ACPA. Malgré le développement du séquençage haut débit d’exome (ES) et de génome (GS), peu de pays se sont actuellement lancés dans l’ES/GS en DPN, à cause des contraintes de délai court de rendu de résultats et de la difficulté d’interprétation des données génomiques en présence de données cliniques parcellaires, parfois réduites aux données d’imagerie anténatale.

Nous présentons les résultats préliminaires du projet pilote ANDDI-PRENATOME dédié à l’étude de la faisabilité d’une analyse d’ES en DPN chez des fœtus avec anomalies échographiques.

Méthodes: Lors du diagnostic échographique (10-34SA) de 2 anomalies majeures, ou 1 anomalie majeure et 1 anomalie mineure, ou 1 anomalie (majeure ou mineure) avec forte suspicion de cause génétique, un ES en trio est réalisé en urgence sur liquide amniotique, en parallèle ou après ACPA. Le délai de rendu était fixé à un maximum de 42 jours. Seules les variations classe 5, 4 et 3+ en lien avec le phénotype échographique sont rendues au clinicien.

Résultats: En 2 années, 100 grossesses (15 centres) sont inclues. L’ES est réalisé en 1ère intention chez 75/100 et après ACPA normale chez 25/100. Entre la réception de l’échantillon fœtal par notre laboratoire et la date de compte-rendu au clinicien, le délai médian est de 28 jours. Le taux diagnostique de l’ES est de 43% (33/77) en 1ère intention et de 22% (4/18) après ACPA. En 1ère intention, l’ES identifie systématiquement les 6 CNV trouvés par l’ACPA. Au final, un diagnostic causal est identifié chez 39 fœtus (39 SNV et 6 CNV), de même que 5 variations 3+. 23/45 variations de classes 4 et 5 sont survenues de novo. 17/90 grossesses étant interrompues avant le rendu des résultats. Un pronostic vital et/ou neurodéveloppemental défavorable est identifié dans 51% des grossesses avec résultat positif.

Conclusion: L’ES en DPN est réalisable avec des délais de rendus raisonnables et un intérêt certain pour la prise en charge de la grossesse. Dans les AD, le taux diagnostique apparait semblable à celui de la période postnatale. La majorité de causes sporadiques rend indispensable l’analyse en trio. Son application à plus grande échelle avec notamment une étude de son impact sur l’organisation du système de soins et le parcours de soins doit par ailleurs être menée avant d’envisager son implémentation en routine.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Hana SAFRAOU, Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Sophie NAMBOT, Julian DELANNE, Aurore GARDE, Caroline RACINE, Victor COUTURIER, Valentin BOURGEOIS, Arthur SORLIN, Sebastien MOUTTON, Chloé QUELIN, Marine LEGENDRE, Cindy COLSON, Anne-Claire BREHIN, Alban ZIEGLER, Audrey PUTOUX, Alinoe LAVILLAUREIX, Anne-Marie GUERROT, Jeanne AMIEL, Caroline ROORYCK-THAMBO, Carine ABEL, Patricia BLANCHET, Magali GORCE, Godelieve MOREL, Alice GOLDENBERG, Nicolas GRUCHY, Melanie FRADIN, Agnes GUICHET, Odile BOUTE, Elise SCHAEFER, Gabriella VERA, Catherine VINCENT-DELORME, Rodolphe DARD, Christine FRANCANNET, Estelle COLIN, Marie VINCENT, Bertrand ISIDOR, Sylvie ODENT, Emilie TISSERANT, Philippine GARRET, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN
Carré

"Mardi 01 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
C16
16:45 - 18:15

SESSIONS SIMULTANEES 03
Bioinformatique, nouvelles approches technologiques

Modérateurs : Jean MULLER (MCU-PH) (Strasbourg), Marie DE TAYRAC (PU-PH) (Rennes)
16:45 - 17:00 #28005 - SS013 Explorer les données de séquençage de génome short read : le défi des STR impliqués en pathologie humaine.
SS013 Explorer les données de séquençage de génome short read : le défi des STR impliqués en pathologie humaine.

Les short tandem repeats (STR) sont des séquences composées d’unités de 1 à 9 paires de bases répétées en tandem. Des variations de longueur de certains STR sont associées à plus de 50 maladies génétiques. Lorsque le nombre de répétitions excède une valeur seuil donnée, variable selon le locus, la maladie peut se déclarer.

Il est compliqué de mettre en évidence avec précision les variations de longueur des STR à partir de données de séquençage de génomes short read (srGS). Ceci résulte notamment de la difficulté de séquençage de ces régions répétées et du problème d’alignement multiple des séquences. Ces dernières années, plusieurs outils ont été développés par la communauté pour détecter les STR à partir de données de séquençage short read.

L’objectif de notre étude était d’identifier les meilleurs outils et de les tester sur notre cohorte dans le but d’établir de nouveaux diagnostics et de déterminer les paramètres qui font varier la précision des outils.

Nous avons testé les 11 principaux outils de la littérature de détection de STR à partir de données de srGS. Nous avons évalué la facilité d’installation et d’utilisation, la maintenance, le délai d’exécution et les résultats sur 8 contrôles positifs. Nous avons conservé 4 outils, testés sur 23 locus impliqués en pathologie humaine sur notre cohorte de 323 génomes de sujets atteints de troubles du neurodéveloppement. Pour mettre en évidence un nombre de répétitions anormal chez les patients, nous avons identifié les cas avec des valeurs extrêmes (ou outliers) : un nombre de répétitions à un locus donné 1) supérieur à la normale (en zone grise ou en zone pathologique), 2) supérieur au 99e percentile ou 3) supérieur à 4 écarts types au-dessus de la moyenne (Z-score > 4). Les variations candidates, retenues sur la base d’une concordance génotype-phénotype ou lorsque le nombre de répétitions était supérieur au seuil pathologique, ont été vérifiées par des techniques de référence. Nous avons également étudié l’impact de plusieurs paramètres sur les résultats, tels que la longueur de l’expansion, la profondeur de couverture et la longueur des reads.

L’analyse des 323 génomes a mené à l’identification de 299 outliers, dont 25 candidats, parmi lesquels 1 STR pathologique a été confirmé. L’outil avec les meilleurs résultats sur l’ensemble des critères était ExpansionHunter. Les 4 outils testés sous-estimaient largement le nombre de répétitions de grande taille, ce qui souligne l’intérêt de l’identification des valeurs extrêmes plutôt que des valeurs supérieures au seuil pathologique. Plus la profondeur de couverture était élevée, plus les résultats étaient précis, avec une stabilisation des résultats à environ 15X. La précision des résultats était plus importante lorsque la longueur des reads était supérieure à la longueur de la répétition.

Notre étude montre l’efficacité d’une stratégie de détection des expansions de STR impliqués en pathologie humaine, pour améliorer le rendement diagnostique du srGS.


Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON (Dijon), Gaëtan LESCA, Marie-Claire MALINGE, Bénédicte GÉRARD, Philippe LATOUR, Bernard ARAL, Christel DEPIENNE, Marine BERGOT, Antonio VITOBELLO, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Yannis DUFFOURD
17:00 - 17:15 #28639 - SS014 Analyse des données de séquençage haut débit générées par la capture de conformation de chromosomes à l’échelle pangénomique (Hi-C) dans le cadre du diagnostic des maladies rares du développement.
SS014 Analyse des données de séquençage haut débit générées par la capture de conformation de chromosomes à l’échelle pangénomique (Hi-C) dans le cadre du diagnostic des maladies rares du développement.

Les variations structurales du génome sont capables de perturber l'organisation 3D de la chromatine et plus particulièrement les domaines d'association topologique (TAD), centres d'interactions chromatiniennes modulant l'expression des gènes. Un nombre croissant d'études identifient des mécanismes de réorganisation des TADs à l'origine de pathologies humaines. Au sein du laboratoire GAD, nous avons identifié une cohorte de patients présentant des remaniements susceptibles de restructurer les TADs et qui nécessitent d’analyser l’agencement spatial de la chromatine. La capture de conformation de chromosomes à haut débit (Hi-C) permet d'investiguer le paysage chromatinien en visualisant les contacts ADN-ADN à l'échelle pangénomique.

Le protocole de Hi-C ainsi que le processus bioinformatique d’analyse des données de séquençage sont en cours de développement au laboratoire. Des données de Hi-C ont été produites à partir d’une lignée de fibroblastes contrôle et d’une lignée dérivée d’un patient présentant un chromothripsis. Pour cette dernière lignée utilisée comme contrôle positif, nous avons déjà à disposition des données de séquençage de génome en « short read » (Illumina NovaSeq6000), long reads (PacBio Sequel) et des données issues de l'expérience de Hi-C. En recoupant ces informations, nous pourrons valider le protocole et la pertinence des données produites. Le processus d'analyse des données de séquençage requiert de nombreuses étapes pour extraire les informations biologiques à commencer par le pré-traitement des lectures brutes qui génère une liste d'interactions valides jusqu'à la recherche de celles significatives et d'intérêt. Puisque de nombreux outils sont disponibles, nous avons sélectionné un panel de logiciels à tester dont juicer, HiCExplorer, fanc, HOMER, et HiC-Pro, en se basant, d’une part sur la possibilité de les installer sur le serveur de calcul et d’autre part, sur la production des informations dont nous avons besoin en résultats. Les objectifs sont de valider la qualité des librairies produites grâce aux différentes métriques évaluant la complexité de la librairie et de procéder à l’annotation des matrices de contact. Les résultats des différents outils seront confrontés pour sélectionner les méthodes de normalisation, de visualisation ou encore de comparaison des cartes Hi-C obtenues à partir de données contrôles ou de patients.

Le pipeline mis en place, la technique de Hi-C sera appliquée au reste de la cohorte pour aider à la caractérisation des points de cassure et pour fournir des preuves quant aux interactions régulatrices absentes et/ou aberrantes impliquées dans le mécanisme étiologique. A terme, l’analyse des données de Hi-C est destinée à faire partie d’un projet plus vaste d’intégration de données multi-omiques pour caractériser et interpréter les variations de signification inconnue et contribuer à l’effort de lutte contre l’impasse diagnostique dans le cadre des anomalies de développement.


Aymeric MASSON, Marine BERGOT (Dijon), Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Antonio VITOBELLO, Yannis DUFFOURD
17:15 - 17:30 #27934 - SS015 Genome Alert! : une methode automatisé et libre pour la réinterprétation des variations génomiques et la réévaluation des associations génotypes-phénotypes en routine clinique.
SS015 Genome Alert! : une methode automatisé et libre pour la réinterprétation des variations génomiques et la réévaluation des associations génotypes-phénotypes en routine clinique.

Introduction: La mise en place de plans nationaux de séquençage a entraîné une augmentation sans précédent de la quantité de variations à interpréter en maladies mendéliennes. L'interprétation rétrospective de ces données séquencées à la lumière des nouvelles connaissances de la littérature est un des principaux challenges en génétique médicale. Cette réinterprétation est actuellement manuelle, le manque de ressources humaines ainsi que l’absence de méthodes standardisées rendent difficile son application en routine diagnostique.

 

Méthodes: Genome Alert! est une méthode open-source qui détecte automatiquement les changements de classifications de variants ayant un potentiel impact clinique entre deux versions de ClinVar. En analysant chaque soumission de toutes les versions disponibles de ClinVar, cette méthode assigne des critères de validité d’associations génotypes-phénotypes. Genome Alert! a été évalué sur une cohorte multicentrique rétrospective de 29 mois portant sur 5 959 individus consécutifs analysés par séquençage de panel ou exome.

 

Résultats: Entre juillet 2017 et décembre 2019, l'analyse rétrospective des soumissions ClinVar a révélé une médiane mensuelle de 1 247 changements de classification ayant un potentiel impact clinique et 23 nouvelles associations génotypes-phénotypes. Le réinterprétation de 4 929 séquençage panel a mis en évidence 45 changements, dont 89 % des classifications ont été validées par des experts, et a conduit à quatre diagnostics supplémentaires. Le catalogue d'associations génotypes-phénotypes de Genome Alert! a présenté 75 associations de haute confiance non disponibles dans la liste morbide OMIM, dont 20 % sont devenues morbides OMIM 8 mois plus tard. 356 séquençage d'exome négatif ont été réanalysés sur ces 75 gènes. Cette approche restreinte a conduit à un nouveau diagnostic.


Conclusion: Genome Alert! (https://genomealert.univ-grenoble-alpes.fr/) permet la réinterprétation systématique et reproductible des données de séquençage acquises dans une routine clinique avec un impact limité sur les ressources humaines. Un préprint est disponible sur medRxiv (https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.07.13.21260422v1).


Kevin YAUY (Montpellier), François LECOQUIERRE, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Detlef TROST, Aicha BOUGHALEM, Armelle LUSCAN, Jean-Marc COSTA, Vanna GEROMEL, Laure RAYMOND, Pascale RICHARD, Sophie COUTANT, Mélanie BROUTIN, Raphael LANOS, Quentin FORT, Stenzel CACKOWSKI, Quentin TESTARD, Abdoullaye DIALLO, Nicolas SOIRAT, Jean-Marc HOLDER, Nicolas DUFORET, Anne-Laure BOUGE, Sacha BEAUMEUNIER, Denis BERTRAND, Jerome AUDOUX, David GENEVIEVE, Laurent MESNARD, Gael NICOLAS, Julien THEVENON, Nicolas PHILIPPE
17:30 - 17:45 #28572 - SS016 Recommandations pour l'interprétation de variants générés par le séquençage à haut débit : vers une homogénéité d'interprétation.
SS016 Recommandations pour l'interprétation de variants générés par le séquençage à haut débit : vers une homogénéité d'interprétation.

L’arrivée du séquençage à haut débit à visée diagnostique dans les laboratoires de génétique a augmenté drastiquement le nombre de variants génétiques identifiés par chaque analyse. L’interprétation de la signification clinique de ces variants est devenue un véritable défi pour les laboratoires, surtout pour les variants non décrits précédemment ou pour les variants dans des gènes dont les laboratoires n’avaient pas encore d’expertise spécifique. Afin de limiter la variabilité inter- et intra-laboratoire dans l’interprétation des variants en génétique moléculaire et d’aboutir à un consensus national, les recommandations nationales françaises ont été émises par le Groupe de Travail du Réseau NGS-Diag en 2018, en collaboration avec l’ANPGM, l’ACLF, l’AchroPuce et le GGC, ainsi que plusieurs Filières des Maladies Rares. Ces recommandations, basées en partie sur les recommandations ACMG-AMP, ont été adoptées par la grande majorité des laboratoires diagnostiques en France. Depuis la diffusion de ce document, un certain nombre de mises à jours et de précisions ont été publiés par les groupes de travail sur l’interprétation des variants au sein de ClinGen ainsi que par les groupes internationaux d’experts dans différents domaines de la génétique médicale, nécessitant une nouvelle mise à jour des recommandations françaises initiales.

Pour rechercher les récentes mises à jour des recommandations pour l’interprétation des variants issus des tests par séquençage à haut débit, un travail bibliographique extensif a été effectué. Les données de PubMed, ainsi que tous les documents disponibles sur le site de ClinGen ont été étudiés. Au total, dix publications décrivant des recommandations spécifiques à un gène ou un groupe de pathologies ont été identifiées (MYH7, Rasopathies, PAH, Surdités, CDH1, PTEN, MEN1, RUNX1, GAA, TP53). De plus, six nouvelles recommandations et précisions pour les arguments des critères ACMG-AMP ont été étudiées (PVS1, PS2/PM6, PS3/BS3, PM3, PP5/BP6 ou BA1). Tous les 28 arguments des recommandations ACMG-AMP ont été analysés. Les mises à jour ou des précisions ont été proposées pour 11 arguments suivants : PVS1, PS4, PM2/BS1/BA1, PM3, PS2/PM6, PP1, PP5, BP6. Les modifications proposées ont été ensuite discutées et travaillées au sein du groupe NGS-Diag permettant d’élaborer un document avec des modifications importantes par rapport à la première version des Recommandations. Ce nouveau document a été validé par les réseaux NGS-Diag et ANPGM avant d’être publiée et diffusée aux laboratoires de diagnostic génétique en France en mars 2021 (https://anpgm.fr/media/documents/BP-NGSDiag_001_Interpretation_Variants_v2.pdf). Ce travail facilitera l’homogénéisation de l’interprétation de variants de séquence générés par les analyses de séquençage à haut débit et aidera à diminuer l’errance diagnostique pour les patients atteints des maladies rares.


Svetlana GOROKHOVA (MARSEILLE), Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Sandrine CAPUTO, Nicolas CHATRON, Florence COULET, Martine DOCO-FENZY, Boris KEREN, Cédric LE MARECHAL, Jean MULLER, Gael NICOLAS, Vincent PROCACCIO, Pascale RICHARD, Pauline ROMANET, Cécile ROUZIER, Sarah SNANOUDJ, Pascale SAUGIER-VEBER, Martin KRAHN
17:45 - 18:00 #28409 - SS017 L’enrichissement contrôlé informatiquement par échantillonnage adaptatif : une (r)évolution qui ouvre le séquençage en lecture longue par nanopore à la routine clinique.
SS017 L’enrichissement contrôlé informatiquement par échantillonnage adaptatif : une (r)évolution qui ouvre le séquençage en lecture longue par nanopore à la routine clinique.

Le séquençage par nanopores (Oxford Nanopore Technologies) présente un potentiel certain en diagnostic. Cette technologie s’appuie sur les variations séquence-dépendantes d’un courant électrique produites par le passage d’une molécule d’ADN à travers un pore protéique pour en déterminer sa séquence. Elle a pour atouts la simplicité et rapidité de la préparation des échantillons, la détection des bases modifiées, notamment les cytosines méthylées, et surtout la longueur des lectures générées plusieurs dizaines à centaines de milliers de bases  permettant une détection fiable des variants de structure et la détermination de la phase des variants. Son utilisation en clinique est cependant limitée par la faible quantité de donnée produite par réaction comparée aux tailles des régions étudiées en génétique humaine, nécessitant de multiplier les réactions—et donc les coûts et la quantité de matériel nécessaire—pour atteindre des profondeurs de lecture suffisantes. L’enrichissement contrôlé informatiquement par échantillonnage adaptatif permet de s’affranchir de cette limite. Dans ce mode de séquençage novateur, des régions cibles sont spécifiées par leurs coordonnées génomiques sur un génome de référence et, durant la réaction, la séquence de chaque brin d’ADN analysé est déterminée en temps réel. Si celle-ci s’aligne sur les régions cibles, le brin est entièrement séquencé ; dans le cas contraire, il est éjecté du pore par inversion de la polarité de la membrane. Les données produites sont donc enrichies en séquence issues des régions d’intérêt sans préparation spécifique des librairies de type capture ou amplification. Cette méthode permet d’atteindre, en 48h à partir de deux microgrammes d’ADN et une unique cellule de séquençage, des profondeurs de 20X sur une sélection de 570 gènes d’intérêt en oncologie et tout en produisant un profil pangénomique de méthylation et de variations du nombre de copies. La longueur des lectures obtenues, avec une médiane entre 10 et 30kb, permet la détermination à la base près de variants de structure complexes dans des régions difficilement accessibles avec les méthodes en lectures courtes. La flexibilité dans la détermination des régions cibles permet d’adapter celles-ci à chaque cas, d’un panel de gènes jusqu’au chromosome entier dans l’étude d’évènements de grande taille. Dans cette étude pilote, le séquençage par nanopores couplé à l’échantillonnage adaptatif a permis d’identifier les points de cassure à la base près pour tous les cas testés d’une série de quinze tumeurs rhabdoïdes avec perte partielle ou totale du gène SMARCB1. Il a également révélé un réarrangement complexe d’ATRXsur un neuroblastome initialement vu comme simple délétion en NGS classique. Cette méthode d’enrichissement modulable à l’infini permet la détection des variants de structures par séquençage lectures longues en routine clinique, et pourrait compléter les techniques de NGS dans des indications qui doivent être définies.


Abderaouf HAMZA (Paris), Christine BOURNEIX, Elodie GIRARD, Victor RENAULT, Eric PASMANT, Nicolas SERVANT, Olivier DELATTRE, Julien MASLIAH-PLANCHON
18:00 - 18:15 #28550 - SS018 Caractérisation moléculaire de remaniements de structure du génome dans des pathologies constitutionnelles : comparaison entre la cartographie optique du génome et le séquençage génome entier à lectures courtes.
SS018 Caractérisation moléculaire de remaniements de structure du génome dans des pathologies constitutionnelles : comparaison entre la cartographie optique du génome et le séquençage génome entier à lectures courtes.

La caractérisation de remaniements de structures apparemment équilibrés revêt un intérêt certain pour les corrélations génotype-phénotype. La technique de référence pour leur détection reste aujourd’hui le caryotype standard mais qui présente une résolution bien trop faible (7-10Mb) ne permettant pas ce type de corrélation. Le séquençage génome entier à lectures courtes (srWGS) est de plus en plus utilisé en pratique clinique pour détecter les variations de séquence nucléotidiques mais il a également fait ses preuves dans la caractérisation de remaniements équilibrés (1). Or, des publications récentes montrent les limites du srWGS avec ~10% d’échecs d’identification de SVs connus (1,2). Nous avons récemment montré que la cartographie optique du génome (OGM) est très performante dans la détection d’anomalies chromosomiques de divers types (3). La présente étude vise à comparer les capacités de détection et de caractérisation de variations de structure entre l’OGM et le srWGS.

Nous avons réalisé ces deux analyses à partir d’échantillons de 15 patients, adressés pour troubles du développement/déficience intellectuelle, et chez qui une anomalie chromosomique avait été identifiée par caryotype. Le srWGS a été réalisé en paired-end selon un protocole Illumina. Les outils Breakdancer v 1.4.5 et Svagga ont été utilisés pour l’analyse bioinformatique des variations de structure. L’OGM a été réalisée selon le protocole Bionano en utilisant un instrument Saphyr et les logiciels Bionano Solve et Access.

Parmi les 15 patients étudiés, dix avaient des translocations réciproques simples, un avait une inversion, un autre une insertion et trois patients portaient des réarrangements complexes. L’OGM a permis de détecter et caractériser les remaniements dans 13 cas sur 15 contre 10 cas sur 15 pour le srWGS. La résolution était quant à elle de l’ordre de la paire de base pour le srWGS contre 4 Kb en moyenne pour l’OGM, mais les points de cassure étaient concordants entre les deux techniques. Pour les trois cas caractérisés uniquement par OGM, les points de cassure interrompaient des gènes expliquant le phénotype des patients.

Au total, notre étude suggère que l’OGM permet un diagnostic moléculaire dans plus de cas que le srWGS. La résolution est néanmoins moindre comparée à celle du WGS mais elle ne change pas le diagnostic moléculaire et la corrélation génotype-phénotype. Avec la diminution du coût de l’OGM, cette technique pourrait être utilisée en complément du srWGS dans les pathologies du développement afin de permettre une analyse la plus complète possible du génome.


Yosra LAJMI BAHLOUL, Tuomo MANTERE, Faten HSOUMI, Kornelia NEVELING, Céline PEBREL-RICHARD, Flavie DIGUET, Pierre-Antoine ROLLAT-FARNIER, Alexander HOISCHEN, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Laïla EL KHATTABI (Paris)
Nef

"Mardi 01 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
B16
16:45 - 18:15

SESSIONS SIMULTANEES 02
Maladies osseuses et dentaires

Modérateurs : Genevieve BAUJAT (Praticien Hospitalier) (PARIS), Massimiliano ROSSI (Praticien hospitalier) (LYON)
16:45 - 17:00 #27963 - SS007 Caractérisation de l’impact d’un défaut de synthèse des glycosaminoglycanes sur l’ossification enchondrale d’un modèle murin invalidé pour le gène Slc10a7.
SS007 Caractérisation de l’impact d’un défaut de synthèse des glycosaminoglycanes sur l’ossification enchondrale d’un modèle murin invalidé pour le gène Slc10a7.

Les chondrodysplasies associées à des luxations multiples (CLM) forment un groupe de maladies rares principalement caractérisés par un retard de croissance pré- et post-natal sévère, des luxations des grosses articulations, une scoliose et une avance de maturation du carpe. À ce jour, plusieurs formes ont été décrites et la plupart ont été associés à des mutations dans des gènes codant pour des protéines impliquées dans la synthèse des protéoglycanes (PGs).

Les PGs sont des macromolécules composées d'une chaine protéique et d'une ou plusieurs chaînes latérales de glycosaminoglycanes (GAG), constituées de disaccharides sulfatés formant les héparanes sulfates (HS), les chondroïtines sulfates (CS) et les dermatanes sulfates (DS). Les PGs sont fortement exprimés dans la matrice extracellulaire (MEC) des chondrocytes et jouent un rôle important dans la maturation des chondrocytes et le développement du squelette en agissant sur la  diffusion des facteurs de croissance et en assurant des propriétés mécaniques adéquates aux tissus cartilagineux. L'implication du défaut de biosynthèse des PGs dans la physiopathologie des CLM n'est pas encore bien comprise et un certain nombre de patients reste sans base moléculaire identifiée.

Nous avons récemment  identifié des variants homozygotes « perte de fonction » dans le gène SLC10A7 chez des patients CLM et démontré que SLC10A7, transporteur avec une spécificité de substrat inconnu, joue un rôle dans l'homéostasie calcique du Golgi affectant la synthèse des PGs.

Pour étudier le rôle de SLC10A7, nous avons généré un modèle murin invalidé pour le gène Slc10a7 (Slc10a7-/-), qui mime parfaitement le phénotype humain CLM.

Pour mieux caractériser les conséquences spécifiques de l'altération de la synthèse des PGs sur l'ossification endochondrale, nous avons étudié le cartilage du modèle murin Slc10a7-/- à différents temps du développement.

Nous avons montré une altération de la maturation des chondrocytes avec une augmentation de l'apoptose des chondrocytes hypertrophiques dans les plaques de croissance des souris Slc10a7-/-. En isolant les chondrocytes de souris Slc10a7-/-, nous avons identifié un déficit en HS et CS et un défaut de minéralisation de la MEC. L’analyse de l'expression de marqueurs spécifiques pour la différenciation des chondrocytes suggère également une avance de différenciation des chondrocytes chez les souris Slc10a7-/- comparativement aux contrôles. Enfin, nous avons identifié une altération de l’activation de la voie de signalisation FGF dans les chondrocytes Slc10a7-/-. Nos résultats démontrent un rôle de Slc10a7 dans la différentiation des chondrocytes via son implication dans la synthèse de PGs.


Alessandra GUASTO (Paris), Céline HUBER, Valérie CORMIER-DAIRE, Johanne DUBAIL
17:00 - 17:15 #28547 - SS008 Correction ex-vivo du gène COL7A1 par CRISPR/Cas9 et recombinaison homologue pour le traitement des épidermolyses bulleuses dystrophiques récessives.
SS008 Correction ex-vivo du gène COL7A1 par CRISPR/Cas9 et recombinaison homologue pour le traitement des épidermolyses bulleuses dystrophiques récessives.

Les épidermolyses bulleuses dystrophiques (EBD) représentent un groupe de maladies génétiques cutanées rares et sévères, transmises de façon récessive (EBDR) ou dominante (EBDD), responsables de décollements bulleux de la peau et des muqueuses. Les EBDs sont dues à un grand nombre de mutations du gène COL7A1 codant le collagène VII, le composant principal des fibres d’ancrage. Les formes récessives sont parmi les génodermatoses les plus graves de l’enfant et de l’adulte et il n’existe actuellement pas de traitement satisfaisant.

L’objectif de notre travail était de corriger de façon efficace au moyen de CRISPR/Cas9 et recombinaison homologue (RH), une mutation nulle (c.6508C > T ; p.Gln2170*) située dans l’exon 80 du gène COL7A1 dans les kératinocytes et fibroblastes primaires d’un patient EBDR homozygote pour cette mutation.

Nous avons tout d’abord conçu trois ARN guides (ARNg) ciblant la mutation ou les séquences adjacentes. Les ARNg chimiquement modifiés ont été apportés par nucléofection avec la nucléase Cas9 haute-fidélité sous forme de complexe ribonucléoprotéique (RNP). Parmi les ARNg testés, un ARNg intronique a montré une faible toxicité et jusqu'à 73 % d'activité de clivage dans les kératinocytes et les fibroblastes primaires EBDR. Nous avons également évalué leur activité hors cible (off-targets) dans ces cellules et n'avons pas observé d'activité de clivage non spécifique sur les sites prédits in-silico.

Puis nous avons traité les kératinocytes et fibroblastes primaires EBDR avec ce RNP intronique en présence de la matrice d’échange apportée sous forme d’oligonucleotide simple brin (ssODN). Nous avons obtenu jusqu' à 56 % de correction génétique et de restauration de l’expression du collagène 7 (C7) dans les kératinocytes et fibroblastes EBDR après nucléofection, évaluées par les techniques de séquençage Sanger, Droplet PCR allèle spécifique, Western Blot et immunofluorescence.

Enfin, nous avons étudié la fonctionnalité du collagène VII produit par les kératinocytes et fibroblastes primaires EBDR génétiquement corrigées dans un modèle ex-vivo de xénogreffe de peau reconstruite transplantée sur des souris immunodéficientes. Nous avons pu démontrer par immuno-histofluorescence et microscopie électronique respectivement, la réexpression de collagène VII le long de la jonction dermo-épidermique des peaux reconstruites greffées et la présence des fibres d’ancrage cinq et dix semaines après la greffe.

Notre étude a permis de montrer la faisabilité et l'efficacité de l'édition génique par le système CRISPR/Cas9 et RH, applicable à toutes les mutations de l’exon 80 du gène COL7A1 dans les kératinocytes et les fibroblastes primaires des patients EBDR. La grande efficacité de correction génique (56%) des cellules primaires et l’absence d’activité hors cible détectable permettent d’envisager le développement de modèles de peau équivalente génétiquement corrigée pour une application clinique ex-vivo. 


Araksya IZMIRYAN (Paris), Camille BERTHAULT, Olivier GOUIN, Mei CHEN, David WOODLEY, Sonia GAUCHER, Alain HOVNANIAN
17:15 - 17:30 #27875 - SS009 Syndrome d'Ehlers-Danlos parodontal (anciennement de type VIII) : description phénotypique de 13 nouveaux cas et focus sur l'atteinte vasculaire.
SS009 Syndrome d'Ehlers-Danlos parodontal (anciennement de type VIII) : description phénotypique de 13 nouveaux cas et focus sur l'atteinte vasculaire.

Le syndrome d'Ehlers-Danlos parodontal (SEDp) est une maladie rare causée par des variations pathogènes autosomiques dominantes dans les gènes C1R et C1S, qui codent pour les sous-unités C1R et C1S du premier composant de la voie classique du complément. Il se caractérise principalement par une parodontopathie sévère d’apparition très précoce (dès l’enfance) avec perte prématurée des dents, une hyperpigmentation prétibiale et une fragilité cutanée avec cicatrisation anormale. De rares complications artérielles ont été rapportées, mais l'insuffisance veineuse est très rarement décrite. Nous rapportons ici treize nouveaux patients porteurs de variants pathogènes hétérozygotes de novo (4/12) ou hérités (9/12) dans C1R et C1S, afin de caractériser leur phénotype clinique, en mettant l'accent sur les anomalies vasculaires observées. Tous présentaient des signes cliniques typiques du SEDp, notamment une parodontopathie sévère et précoce avec perte complète des dents chez quatre patients avant l'âge de 35 ans. Les patients partageaient certains traits du visage communs, qui comprenaient un visage allongé avec un menton proéminent, une racine du nez étroite, une implantation haute des cheveux, des plis nasogéniens marqués et une lèvre supérieure fine. Ces particularités morphologiques devenaient plus évidentes avec l'avancée en âge. Trois patients et plusieurs membres de leurs familles présentaient également une insuffisance veineuse étendue compliquée d’ulcères de jambe variqueux chroniques ne guérissant pas malgré des tentatives de greffe cutanée. Une patiente a présenté un anévrisme intracrânien avec des complications vasculaires chez trois de ses apparentés, incluant un anévrisme aortique thoracique et abdominal avec dissection et une rupture d'anévrisme intracrânien. Ce travail souligne l'importance d'un diagnostic précoce du SEDp pour débuter très tôt des soins et un suivi dentaires appropriés et préciser le conseil génétique. Il confirme également que des complications vasculaires sont possibles, y compris sévères, bien qu'elles ne soient pas fréquentes, ce qui nous amène à proposer de réaliser une première évaluation vasculaire complète chez ces patients dès la confirmation du diagnostic moléculaire. Des séries de cas plus importantes sont cependant nécessaires pour préciser la fréquence de ces complications vasculaires et améliorer notre compréhension du lien entre l'activation de la voie du complément et les altérations du tissu conjonctif observées chez ces patients.


Salima EL CHEHADEH (Strasbourg), Anne LEGRAND, Corinne STOETZEL, Véronique GEOFFROY, Jean MULLER, Clarisse BILLON, Salma ADHAM, Xavier JEUNEMAITRE, Roland JAUSSAUD, Elise SCHAEFER, Karelle BÉNISTAN, Sébastien GAERTNER, Agnès BLOCH-ZUPAN, Marie-Cécile MANIÈRE, Catherine PETIT, Anne-Claire BURSZTEJN, Laurence BAL, Anthony REYRE, Tiffany BUSA, Hélène DOLLFUS, Dan LISPKER
17:30 - 17:45 #27888 - SS010 Corrélation génotype-phénotype et efficacité des bisphosphonates dans les ostéogénèses imparfaites non liées à des mutations dans le collagène de type 1 : une étude rétrospective.
SS010 Corrélation génotype-phénotype et efficacité des bisphosphonates dans les ostéogénèses imparfaites non liées à des mutations dans le collagène de type 1 : une étude rétrospective.

L'Ostéogenèse Imparfaite (OI) est un groupe hétérogène de maladies caractérisé par une fragilité osseuse à l’origine de fractures pour des traumatismes mineurs. Les mutations des gènes COL1A1 et COL1A2 représentent environ 85 à 90% des cas d’OI. Plus récemment, de nouvelles formes d’OI ont été mises en évidence avec actuellement plus d’une quinzaine de gènes décrits. La prise en charge actuelle de l'OI est essentiellement fonctionnelle. Sur le plan médicamenteux, les bisphosphonates sont largement utilisés. Leur efficacité est bien établie pour l’augmentation de la DMO mais sa traduction clinique sur la réduction du nombre de fractures reste débattue.
 
Nous rapportons les caractéristiques cliniques de 40 patients ayant une OI non liée à des mutations de COL1 dans l’objectif de mettre en évidence des corrélations entre le génotype et le phénotype. Nous avons également évalué chez ces patients l'effet du traitement par bisphosphonates sur la DMO, le taux annuel de fractures, et la taille afin d’évaluer l’efficacité de ce traitement.
 
Nous décrivons deux nouveaux phénotypes. D’une part, les patients porteurs de mutation CRTAP présentent  une incurvation fémorale et un fémur court dès la période anténatale ( < 3e p). D’autre part, les patients ayant une mutation SERPINF1 sont atteints d’une forme progressivement sévère et déformante de la pathologie évoluant vers une perte de la marche.
 
Concernant le traitement par bisphosphonates, tous les patients ont montré une augmentation significative de la DMO sous traitement. Cette augmentation est dépendante de la dose reçue. Parallèlement, le taux de fracture est diminué au cours du traitement. Notre étude montre également que plus le traitement est instauré à un âge précoce plus la réduction des fractures est importante.


Maelle CHARPIE (Paris), Perrine BRUNELLE, Geneviève BAUJAT, Caroline MICHOT, Julien VAN GILS, Bruno LEHEUP, Elise SCHAEFER, Zagorka PEJIN, Graziella PINTO, Sophie MONNOT, Valérie CORMIER-DAIRE
17:45 - 18:00 #28427 - SS011 Rôle crucial du domaine TB5 de la Fibrilline-1 dans l’ossification endochondrale.
SS011 Rôle crucial du domaine TB5 de la Fibrilline-1 dans l’ossification endochondrale.

La dysplasie géléophysique est une maladie génétique rare avec une atteinte multi-systémique touchant, entre autres, le squelette avec un retard statural, la peau avec un épaississement cutané, et cardiopulmonaire qui conditionne l’espérance de vie des patients. L’un des gènes impliqués est le gène FBN1 donnant la forme autosomique dominante de la pathologie. Nous avons mis en évidence que toutes les mutations sont localisées dans le domaine TB5 (TGFβ binding protein-like domain 5) de la protéine Fibrilline-1. Le domaine TB5 semble donc jouer un rôle critique dans l’ossification endochondrale que nous avons essayé d’ élucider par la génération d’un modèle murin Fbn1TB5+/-.

Ce nouveau modèle murin ne présente pas d’atteintes aortiques comme observées chez les modèles murins Fbn1 mimant le syndrome de Marfan, mais présente cependant une augmentation de quantité de collagène dans la peau des souris homozygotes (Fbn1TB5-/-).

Nous avons démontré que les souris hétérozygotes (Fbn1TB5+/-) et Fbn1TB5-/- présentent un retard statural et une diminution de la taille des os longs. La mutation ponctuelle de Fbn1 impacte la formation de la plaque de croissance avec une réduction significative de la zone hypertrophique et conduit à une différenciation anormale des chondrocytes et une surface chondrocytaire plus petite. Utilisant des cultures primaires de chondrocytes murins, les fibres de Fbn1 présentent un aspect plus épais associé à une densité du réseau microfibrillaire moins dense. Par contre, la voie de signalisation de TGFβ n’est pas impactée, ce qui montre que la voie de signalisation ne semble pas être un pivot central dans cette pathologie. 

En conclusion, ce nouveau modèle murin mime un phénotype semblable à la dysplasie géléophysique. Nos résultats suggèrent que les mécanismes physiopathologiques impliquent une dérégulation de la déposition des microfibrilles de FBN1 probablement dû à un défaut d’interaction entre le domaine TB5 et les sulfates d’héparanes. Une déposition microfibrillaire dans la plaque de croissance semble donc indispensable pour la croissance des os longs.


Zakaria MOUGIN (Paris), Laure DELHON, Jérémie JONQUET, Angélique BIBIMBOU, Johanne DUBAIL, Cynthia BOU-CHAAYA, Nicolas GOUDIN, Wilfried LE GOFF, Catherine BOILEAU, Valérie CORMIER-DAIRE, Carine LE GOFF
18:00 - 18:15 #28148 - SS012 Les cellules souches de la pulpe dentaire, un modèle prometteur pour l’étude des maladies d’empreinte.
SS012 Les cellules souches de la pulpe dentaire, un modèle prometteur pour l’étude des maladies d’empreinte.

L'empreinte parentale est un processus épigénétique conduisant à l'expression monoallélique de certains gènes en fonction de leur origine parentale. Les maladies de l'empreinte (ID) sont des maladies rares ayant principalement des retentissements sur la croissance et le métabolisme de la naissance à l’âge adulte. Les syndromes de Silver-Russell et Beckwith-Wiedemann (SRS et BWS) sont principalement dus à des défauts de méthylation survenant dans les centres d’empreinte (ICR) présents dans la région 11p15.5 entraînant une expression biallélique ou une perte d’expression des gènes soumis à empreinte de cette région. Étant donné que les gènes soumis à empreinte sont exprimés de manière différentielle dans les tissus (mosaïcisme) et faiblement exprimés dans les leucocytes ou les fibroblastes, nous manquons de modèle pertinent pour étudier la physiopathologie des ID. Les cellules souches mésenchymateuses telles que celles de la pulpe dentaire (DPSC) pourraient être un modèle alternatif intéressant car elles sont multipotentes et peuvent être différenciées in vitro en différentes lignées cellulaires d'intérêt.

Nous souhaitons caractériser les profils de méthylation et d'expression génique des régions soumises à empreinte dans les DPSC et au cours de leur différenciation ostéogénique, afin d'évaluer la validité de ce modèle cellulaire dans l'étude des ID.

Nous avons collecté les DPSC chez cinq témoins et quatre patients (trois SRS et un BWS). L'analyse de la méthylation des ICR en 11p15 a révélé un profil normal chez les témoins et altéré chez les patients comme celui identifié dans leurs leucocytes. En outre, six autres loci impliqués dans les ID ont été analysés et ont montré une méthylation normale attendue. Ces résultats étaient stables lorsque les DPSC étaient cultivées dans un milieu de différenciation ostéogénique. Nous confirmons l'expression monoallélique de H19 (un gène soumis à empreinte de la région 11p15) chez les témoins et son expression biallélique chez un patient.

Grâce à cette analyse approfondie de la méthylation des ICR, nous montrons l’intérêt majeur des DPSC dans la modélisation des ID puisque les régions soumises à empreinte sont préservées en culture et lors de la différenciation ostéogénique. Ce modèle ouvre un nouveau champ de recherche: la génération d’autres types cellulaires par différenciation des DPSCs qui permettront la réalisation de tests fonctionnels et thérapeutiques in vitro dans les lignées cellulaires générées.


Eloïse GIABICANI, Aurélie PHAM, Céline SELENOU (Paris), Marie-Laure SOBRIER, Anne POLIARD, Catherine CHAUSSAIN, Irène NETCHINE
Belvédère

"Mardi 01 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
F16
16:45 - 18:15

WORKSHOP Interprétation des variants tumoraux

Modérateurs : Marie Dominique GALIBERT (RENNES), Etienne ROULEAU (Praticien Spécialiste) (VILLEJUIF)
Dortoirs
Mercredi 02 février
14:45

"Mercredi 02 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
A25
14:45 - 15:45

CONFERENCE INVITE 1

Modérateur : Sandrine MARLIN (Génétique) (PARIS)
14:45 - 15:45 Bases génétiques des prédispositions aux formes sévères et à la résistance à l'infection par le SRAS-CoV-2. Aurélie COBAT (Chercheur) (Conférencier, paris)
Grand Auditorium
16:45

"Mercredi 02 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
A27
16:45 - 18:15

SESSIONS SIMULTANEES 05
Oncogénétique

Modérateurs : Pascaline BERTHET (Médecin) (CAEN), Philippe DENIZEAU (Oncogénéticien) (Rennes)
16:45 - 17:00 #28446 - SS025 Premières estimations du risque de cancer gastrique diffus chez les porteurs de variants pathogènes constitutionnels du gène CTNNA1.
SS025 Premières estimations du risque de cancer gastrique diffus chez les porteurs de variants pathogènes constitutionnels du gène CTNNA1.

CDH1 est le gène le plus connu impliqué dans la prédisposition au cancer gastrique diffus héréditaire. Des variants pathogènes du gène CTNNA1 ont également été mis en évidence dans des familles répondant aux critères classiques de cette prédisposition. La prise en charge de ces familles est calquée sur celle de CDH1, cependant, jusqu'à présent, aucune estimation des risques tumoraux n'était disponible. 

L'objectif de notre travail était d'évaluer le risque de cancer gastrique diffus associé aux variants pathogènes de CTNNA1 dans un contexte de cancer de l’estomac. Les auteurs de familles publiées ont été contactés pour mettre à jour leurs données et d’autres familles CTNNA1 non publiées ont été identifiées grâce à des collaborations internationales. 

Des analyses de liaison avec la méthode du LOD-score sous différents paramètres ont été utilisées pour évaluer la coségrégation des variants de CTNNA1 avec le cancer gastrique dans 13 familles informatives. Le risque cumulé de cancer gastrique selon l'âge pour les porteurs de variants a été estimé par la méthode de vraisemblance restreinte au génotype (GRL), qui tient compte des individus non génotypés et qui corrige les biais de sélection des familles pour obtenir des estimations non biaisées. Les données d'incidence de CG dans la population générale ont été fournies par le registre épidémiologique FRANCIM. La courbe d'incidence de Kaplan-Meier et les ratios d'incidence standardisés (SIR) ont également été calculés. Une stratégie "leave-one-out" a été utilisée pour mesurer l'incertitude de ces estimations. 

Les risques cumulés de cancer gastrique diffus à 80 ans pour les porteurs de variants pathogènes de CTNNA1 sont respectivement de 49%, 57% et 77% avec les méthodes GRL Weibull, GRL Non Paramétrique et Kaplan Meier. Les risques relatifs par rapport à la population générale atteignent des valeurs particulièrement élevées aux âges précoces et diminuent avec l'âge. A 40 ans, ils sont égaux à 65, 833 et 21574 respectivement avec les méthodes GRL Weibull, GRL NP et SIR. L’estimation de l’incertitude par la méthode "leave-one-out" confirme la cohérence des estimations obtenues par la méthode GRL.

Il s'agit de la plus grande série de familles CTNNA1 qui fournit les premières estimations de risques de cancer gastrique diffus avec une méthodologie s’affranchissant des biais de sélections. Ces données sont en faveur de l'inclusion du gène CTNNA1 dans les panels diagnostiques et permettront d’étayer les discussions concernant la prise en charge des personnes porteuses des variants de ce gène.


Marie COUDERT, Youenn DROUET, Hélène DELHOMELLE, Magali SVRCEK, Patrick BENUSIGLIO, Florence COULET, Dana FARENGO CLARK, Bryson W KATONA, Liselotte P VAN HEST, Lizet VAN DER KOLK, Annemieke CATS, Jolanda M VAN DIEREN, Bita NEHORAY, Thomas THOMAS SLAVIN, Isabel SPIER, Robert HÜNEBURG, Silvana LOBO, Carla OLIVEIRA, Lise BOUSSEMART, Laure MASSON, Jean CHIESA, Mathias SCHWARTZ, Bruno BUECHER, Lisa GOLMARD, Anne Marie BOUVIER, Valérie BONADONNA, Dominique STOPPA-LYONNET, Chrystelle COLAS (PARIS)
17:00 - 17:15 #28085 - SS026 Rapport d’activité de l’Institut national du cancer sur le dispositif national d’oncogénétique : bilan 2019 – 2020 et projet sur l’évaluation du dispositif.
SS026 Rapport d’activité de l’Institut national du cancer sur le dispositif national d’oncogénétique : bilan 2019 – 2020 et projet sur l’évaluation du dispositif.

Près de 5 % des cancers diagnostiqués sont liés à des formes héréditaires de cancer. En France, le diagnostic de ces prédispositions est mis en œuvre dans le cadre du dispositif national d’oncogénétique. En 2019 (recueil de l’activité 2020 en cours), celui-ci s’organisait autour de :

- 145 sites de consultation répartis dans 101 villes sur l’ensemble du territoire (métropole et départements d’outre-mer) ;

- 25 laboratoires historiquement connus de l’Institut, en charge de la réalisation des tests génétiques prescrits au cours des consultations (ne prend pas en compte les laboratoires privés) ;

- 17 centres experts de suivi auxquels sont adressées les personnes à haut risque de cancer.

Au terme du bilan du 3ème Plan Cancer (2014-2019), des améliorations sont évidentes comme le nombre annuel de consultations qui a été multiplié par 1,5 entre 2014 et 2019 (progressant de 56 897 à 87 367), une meilleure structuration en région, la réduction globale du délai d’obtention d’un premier rendez-vous de consultation et du délai de rendu des résultats par les laboratoires, la mise en place des procédures de prise en charge accélérée pour les situations urgentes et une meilleure qualité du suivi.

Les bilans 2019 et 2020 (dont les conséquences de la crise sanitaire liées à la COVID-19) seront présentés plus en détails.

Malgré la forte augmentation de l’activité en 2019, plusieurs coordonnateurs des réseaux d’oncogénétique alertent sur les limites du système et sur le manque de moyens, en particulier humain, pour répondre à la demande croissante, avec le risque d’augmenter à nouveau les délais. En effet, la demande ne peut que continuer à croître, conséquence du développement de la médicine de précision comme par exemple les nouvelles indications pour les inhibiteurs de PARP, et de la mise en place du Plan France Médecine Génomique 2025.

Il est aujourd’hui nécessaire d’adapter le dispositif d'oncogénétique pour être en mesure :

- de maîtriser les délais d’obtention des rendez-vous de consultations et des analyses génétiques ;

- de proposer des traitements innovants aux patients porteurs d'une altération génétique constitutionnelle ;

- d’assurer l’équité d’accès et de recours pour toutes les personnes susceptibles de présenter une prédisposition héréditaire au cancer ;

- d’offrir un suivi personnalisé et approprié au niveau de risque.

Dans le cadre de la stratégie décennale, les consultations d’oncogénétique devraient bénéficier d’un financement supplémentaire. Par ailleurs, et pour répondre aux objectifs définis précédemment, l’Institut national du cancer réalise un état des lieux et une évaluation du dispositif (consultation et suivi). L’Institut souhaite émettre des préconisations pour améliorer le dispositif, tant sur l’organisation que sur un éventuel modèle de financement plus adaptés aux évolutions récentes et attendus du parcours en oncogénétique. Ces recommandations permettront d’appuyer nos échanges ultérieurs avec la DGOS.


Sophie DEVEAUX (Boulogne), Sophie LE RICOUSSE, Alain EYCHENE
17:15 - 17:30 #28125 - SS027 Le Groupe Génétique et Cancer actualise les recommandations françaises concernant les panels de gènes analysés dans les recherches de prédispositions héréditaires au cancer du sein ou de l’ovaire.
SS027 Le Groupe Génétique et Cancer actualise les recommandations françaises concernant les panels de gènes analysés dans les recherches de prédispositions héréditaires au cancer du sein ou de l’ovaire.

Contexte

En 2018, le Groupe Génétique et Cancer GGC (UNICANCER) a publié les recommandations françaises pour l’analyse de 13 gènes identifiés dans le cadre de la prédisposition héréditaire au cancer du sein ou de l’ovaire et reconnus d’utilité clinique : BRCA1, BRCA2, PALB2, TP53, CDH1, PTEN, RAD51C, RAD51D, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2 et EPCAM. Les variants constitutionnels pathogènes (VCP) de ces 13 gènes sont associés à un risque de cancer du sein ou de l’ovaire au moins 4 fois supérieur au risque de la population générale, permettant de proposer une prise en charge clinique spécifique en termes de dépistage et de prévention, ainsi que des tests génétiques pré symptomatiques dans les familles. Il a alors été recommandé de poursuivre des études d’épidémiologie génétique afin d’estimer plus précisément les risques de cancer associés à un ensemble de gènes, retenus ou non dans le panel GGC en 2018, et de réaliser une veille bibliographique compte tenu de la rapidité d'évolution des connaissances.

Méthodologie

En 2021, un groupe de travail composé de membres du GGC a entrepris une analyse critique des articles publiés durant les 5 dernières années et en particulier les publications sur des populations non sélectionnées, c’est-à-dire non enrichies en cancers familiaux ou en cancers de survenue précoce.

Résultats

Il sera présenté l’analyse bibliographique réalisée par ce groupe de travail et l’actualisation des données concernant notamment les risques de cancers du sein associés aux VCP des gènes RAD51C, RAD51D, ATM, ainsi que sur les risques de cancers de l’ovaire associés aux VCP du gène PALB2.

 

Perspectives

Grâce à ce travail qui se poursuit sur d’autres gènes d’intérêt (CHEK2 entre autres), les recommandations du GGC de dépistage, de prévention et de conseil génétique dans les familles seront actualisées. Dans la continuité, compte-tenu de la multiplicité des publications sur les scores de risques polygéniques de ces 5 dernières années, une attention et réflexion particulières seront fournies en 2022 pour évaluer la pertinence clinique d’intégrer ces scores à la pratique en génétique oncologique. Par ailleurs, des groupes de travail vont se poursuivre concernant les panels de gènes de prédispositions à d’autres cancers, tels que les cancers du pancréas et du rein.


Jessica MORETTA (Marseille), Capucine DELNATTE, Valérie BONADONA, Pascaline BERTHET, Virginie BUBIEN, Olivier CARON, Odile COHEN-HAGUENAUER, Chrystelle COLAS, Carole CORSINI, Antoine DE PAUW, Sophie DUSSART, Christine LASSET, Elisabeth LUPORSI, Christine M MAUGARD, Nadine ANDRIEU, Catherine NOGUÈS
17:30 - 17:45 #28438 - SS028 Reclassification de patients avec syndrome Lynch-like grâce à l’étude des ARNm des gènes MLH1, MSH2 et MSH6 par RNAseq ciblé.
SS028 Reclassification de patients avec syndrome Lynch-like grâce à l’étude des ARNm des gènes MLH1, MSH2 et MSH6 par RNAseq ciblé.

Introduction. Le syndrome de Lynch (SL) prédispose principalement au cancer du côlon et de l’endomètre. Il est lié à la présence d’un variant pathogène constitutionnel monoallélique des gènes MLH1, MSH2, MSH6 ou PMS2, impliqués dans la réparation des mésappariements de l’ADN (MMR, MisMatch Repair). Le phénotype tumoral est caractérisé par une instabilité des microsatellites (MSI) et une perte d’expression d’au moins une des quatre protéines MMR. Certains patients présentent ce phénotype mais n’ont pas de variant pathogène constitutionnel identifié, ni d’explication tumorale retrouvée ; on parle alors de syndrome Lynch-like (SLL). L’objectif de cette étude est de rechercher des altérations des gènes MLH1, MSH2 et MSH6 par l’analyse des ARN messagers (ARNm) chez des patients présentant un SLL.

Méthodes. L’étude pilote porte sur 12 échantillons de 8 patients présentant un SLL et au moins un antécédent familial de cancer du spectre du SL. Les ARNm sont extraits de sang total sur tube Paxgene, de lignée lymphoblastoïde traitée à la puromycine (p+) et/ou de tumeur congelée. Les analyses sont réalisées par séquençage haut débit d’un panel de gènes comprenant MLH1, MSH2 et MSH6, avec enrichissement SureSelect XT-HS2 (Agilent), séquençage sur NextSeq 500 (Illumina) et analyse bioinformatique par SpliceLauncher.

Résultats. Des anomalies d’épissage sont détectées chez 3 patients sur 8 : 1) chez un patient atteint à 28 ans d’un cancer colorectal MSI avec perte de MSH2/MSH6, il a été observé un saut hors phase de l’exon 11 de MSH2 sur sang total et lignée p+. L’évènement causal identifié ultérieurement sur ADN constitutionnel est une insertion de séquence Alu dans l’exon 11 de MSH2. Il s’agit donc d’un SL ; 2) chez une patiente atteinte à 64 ans d’un cancer de l’endomètre MSI avec perte de MSH2/MSH6, il a été observé, sur lignée p+ et tumeur, le variant MSH2 c.2635-26T>C, prédit comme abolissant le site de branchement de l’intron 15. Le nombre de lectures supportant la jonction entre les exons 15 et 16 est très réduit mais l’altération de l’ARNm reste à caractériser. Il pourrait s’agir d’un SL si ce variant constitutionnel est classé pathogène. Elle est également porteuse au niveau tumoral du variant MSH2 c.1662-2A>G qui provoque un saut hors phase de l’exon 11 de MSH2 ; 3) chez une patiente atteinte à 39 ans d’un cancer du côlon MSI avec perte de MSH2/MSH6, deux variants ont été identifiés exclusivement sur sa tumeur, signant son caractère sporadique. Il s’agit du variant MSH2 c.641-1G>T qui provoque l’insertion en phase de 24 et 27 nucléotides de l’intron 3, et du variant MSH2 c.792G>C qui provoque l’insertion hors phase de 38 nucléotides de l’intron 4.

Conclusion. Le RNAseq ciblé permet d’améliorer le diagnostic génétique de SL et d’identifier des causes de SLL. La mise en évidence de ces altérations permet de guider la prise en charge des patients et de leurs apparentés. Cette analyse peut facilement être implémentée dans les laboratoires diagnostiques.


Amélie Sirine HALOUI, Voreak SUYBENG (Paris), Virginie MONCOUTIER, Camille BENOIST, Khadija ABIDALLAH, Yoël DAGAN, Noémie BASSET, Florence COULET, Marion DHOOGE, Béatrice PARFAIT, Philippe LAFITTE, Victor RENAULT, Antoine DE PAUW, Dominique STOPPA-LYONNET, Bruno BUECHER, Chrystelle COLAS, Lisa GOLMARD
17:45 - 18:00 #28539 - SS029 Optimisation du diagnostic moléculaire des formes sporadiques de polypose adénomateuse par une stratégie d’analyse simultanée constitutionnelle et somatique.
SS029 Optimisation du diagnostic moléculaire des formes sporadiques de polypose adénomateuse par une stratégie d’analyse simultanée constitutionnelle et somatique.

Les variations constitutionnelles du gène APC sont responsables de la polypose adénomateuse familiale (PAF) de transmission autosomique dominante et de sévérité variable (10 à > 1000 adénomes). Environ 20 % des variations du gène APC surviennent de novo durant l’embryogénèse, correspondant à des mosaïques présentes à des taux variables selon les tissus étudiés posant le problème de leur détection dans le sang. Or, l’identification des patients porteurs de mosaïque APC est cruciale pour adapter leur prise en charge clinique et codifier la surveillance dans leur famille.

Nous avons constitué une série consécutive de 44 patients atteints de PAF sporadique, classique ou atténuée, inexpliquée. Grâce à une étroite collaboration avec le laboratoire d’anatomie pathologique, nous avons collecté des prélèvements coliques (adénome ou tissu sain) que nous avons séquencés en panel NGS. La présence d’une variation en mosaïque a été confirmée lorsqu’elle était retrouvée dans au moins 2 tissus coliques distincts (adénomes distants ou adénome/tissu sain). 

Sur les 44 patients analysés, 11 nécessitent des explorations complémentaires sur un tissu distinct. A ce jour, nous avons pu objectiver la présence d’une variation en mosaïque chez 5 patients sur 33. La fraction allélique observée pour ces variations au niveau somatique est comprise entre 12 et 35 %. La ré-analyse ciblée des données de séquençage NGS du prélèvement sanguin montre la présence de la variation à un très faible taux (1.2% et < 1 %) dans 2 cas seulement, malgré des profondeurs de lectures supérieures à 1300X. Cette fraction allélique est probablement sous le seuil de détection des variations utilisé en routine diagnostique pour la détection des variations constitutionnelles. La sévérité du phénotype de ces 5 patients est variable, avec un nombre d’adénomes compris entre 17 et 100, associés à un adénocarcinome dans 2 cas et un âge au diagnostic allant de 23 à 65 ans.

Notre étude, explorant la plus grande série rapportée de patients analysés au niveau constitutionnel et somatique, permet d’identifier 15 % de variations en mosaïque du gène APC parmi les cas sporadiques de PAF inexpliquée. Ce résultat est en accord avec les données de la littérature indiquant un taux de mosaïques d’environ 20 %. La détection de ces mosaïques permet donc d’adapter la prise en charge clinique des patients, de rassurer la fratrie dont le risque de cancer colorectal rejoint celui de la population générale et d’offrir des tests génétiques limité à la descendance. Enfin, en raison de la faible représentativité des variations en mosaïque d’APC dans le sang, nous proposons désormais, en première intention, cette stratégie d’analyse simultanée constitutionnelle et somatique, afin d’optimiser le diagnostic moléculaire des formes de PAF sporadiques.


Edwige KASPER (ROUEN), Nathalie PARODI, Maud BRANCHAUD, Jacques MAUILLON, Jacqueline BOU, Emilie BOUVIGNIES, Gwendoline LIENARD, Sandrine MANASE, Stéphanie VASSEUR, Tristan VIAL, Sophie COUTANT, Jean-Christophe SABOURIN, Aude LAMY, Claude HOUDAYER, Stéphanie BAERT-DESURMONT
18:00 - 18:15 #28102 - SS030 Performance des scores de risque polygéniques pour prédire le risque de cancer du sein des femmes de la population française d'ascendance européenne présentant une prédisposition familiale.
SS030 Performance des scores de risque polygéniques pour prédire le risque de cancer du sein des femmes de la population française d'ascendance européenne présentant une prédisposition familiale.

Contexte. Trois scores de risque polygéniques (ou « PRS », pour Polygenic Risk Scores), construits à partir des génotypes de 77, 179 et 313 polymorphismes nucléotidiques (SNPs) ont été développés et validés chez les femmes d'ascendance européenne par le consortium « Breast Cancer Association » (BCAC) pour prédire le risque de cancer du sein dans la population générale. Seulement, l’effet de certains SNPs est hétérogène d’une population à l’autre et pourrait générer des différences dans la performance de ces PRS. Nous avons donc estimé le risque associé à ces PRS ainsi que leur performance dans la prédiction du risque de cancer du sein chez les femmes de la population française d’ascendance européenne présentant ou non une prédisposition familiale à la maladie. Ainsi des porteuses d'un variant pathogène (VP) sur BRCA1BRCA2 ou d’un autre gène de prédisposition au cancer du sein et des non-porteuses ont été étudiées.

Méthodes. Les analyses ont porté sur 1015 cas de cancers du sein invasifs et 996 témoins de l'étude en population générale CECILE, 1257 cas de cancers du sein familiaux sans VP connu de BRCA1 ou BRCA2 et 1266 témoins de l'étude GENESIS, ainsi que 1522 porteuses d’un VP de BRCA1 et 1117 porteuses d’un VP de BRCA2 de l'étude GEMO. Toutes les participantes ont été génotypées avec les puces iCOGS ou OncoArray et les génotypes manquants ont été imputés. Les PRS ont été construits en utilisant les log Odds Ratios (ORs) publiés par le BCAC. L’association de ces PRS avec le cancer du sein a été estimée en utilisant des modèles de régression logistique dans CECILE et GENESIS et des modèles de Cox dans GEMO, leurs performances ont été calculées par l’aire sous la courbe de ROC (AUC).

Résultats. Les trois PRS sont associés au cancer du sein dans les trois études, avec des ORs par écart-type variant de 1,7 à 2,0 dans CECILE et GENESIS, et des Hazard Ratios (HRs) par écart-type variant de 1,2 à 1,3 dans GEMO. Alors que les valeurs prédictives des PRS179 et PRS313 sont similaires dans GENESIS et proches de celle du PRS313 estimée dans la population du BCAC (AUC = 0,70), ces PRS sont moins performants pour les porteuses d’un VP de BRCA2 (AUC=0,60 pour PRS313) et non prédictifs chez les porteuses d’un VP de BRCA1 (AUC=0,54 pour PRS313).

De plus, dans GENESIS, parmi les femmes porteuses d’un variant perte de fonction ou d’un variant faux-sens probablement délétère sur les gènes ATMCHEK2 ou PALB2, celles ayant un PRS313 dans le tertile le plus élevé ont un risque 4,6 fois plus élevé (IC 95% : 2,1-10,1) de développer un cancer du sein que celles ayant un PRS313 dans le tertile moyen.

Perspectives. Des analyses sont en cours pour évaluer la performance de PRS specifiques aux tumeurs exprimant ou non les récepteurs d’œstrogènes dans les trois études. Ces travaux permettront de mieux stratifier les risques des femmes de la population française et mieux adapter les recommandations de dépistage et de prévention.


Yue JIAO (Paris), Thérèse TRUONG, Noura MEBIROUK, Sandrine M. CAPUTO, Séverine EON-MARCHAIS, Marie-Gabrielle DONDON, Mojgan KARIMI, Dorothée LE GAL, Juana BEAUVALLET, Juliette COIGNARD, Edith LE FLOCH, Claire DANDINE-ROULLAND, Delphine BACQ-DAIAN, Robert OLASO, Anne BOLAND-AUGÉ, Jean-François DELEUZE, Pascal GUÉNEL, Groupe GEMO, Groupe GENESIS, Dominique STOPPA-LYONNET, Nadine ANDRIEU, Fabienne LESUEUR
Grand Auditorium

"Mercredi 02 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
D27
16:45 - 18:15

SESSIONS SIMULTANEES 08
Neurogénétique

Modérateurs : Alexandra DURR (PUPH) (Paris), Audrey RIOU (Neurologue) (RENNES)
16:45 - 17:00 #28369 - SS043 Le séquençage du génome permet-il de comprendre l’hétérogénéité clinique de patients porteurs de mutations dans le gène SHANK3 ?
SS043 Le séquençage du génome permet-il de comprendre l’hétérogénéité clinique de patients porteurs de mutations dans le gène SHANK3 ?

Les troubles du spectre autistique (TSA) font partie des troubles du neurodéveloppement (TND) et sont caractérisés par une altération des interactions sociales, la présence de comportements répétitifs et d’intérêts restreints. L’origine des TSA est multifactorielle avec une forte composante génétique et plus de 200 gènes ont été significativement associés à l’autisme. 

SHANK3 code une protéine d'échafaudage de la synapse glutamatergique et des mutations de novo affectant SHANK3 sont retrouvées chez environ 0,7% des patients avec TSA et jusqu’à 2% lorsque des déficiences intellectuelles (DI) sont associées. SHANK3 est également fréquemment délété chez les patients avec une délétion terminale du 22q13 et avec syndrome de Phelan-McDermid (PMS). Les patients qui sont haploinsuffisants pour SHANK3 présentent généralement les signes cliniques suivants: un retard développemental, un langage appauvri voire absent, une hypotonie, une déficience intellectuelle ainsi qu’un risque de développer des crises d’épilepsies et/ou un autisme chez respectivement 60% et 80% des patients.

Afin d’identifier les variants génétiques contribuant aux différences phénotypiques des patients SHANK3, nous avons selectionné 65 patients porteurs de SNV, indels ou CNV affectant SHANK3 et effectué un séquençage complet de leur génome (ainsi que celui de leur parents et frères et sœurs lorsque leur ADN était disponible). Nous avons également collecté pour tous ces patients SHANK3 un large set de données cliniques.

Nous vous présenterons le profil clinique et génétique de ces patients. En particulier nous fournirons une description précise des variants de novo et hérités identifiés. Par comparaison avec le profil génétique de patients avec TSA sans mutations SHANK3, nous déterminerons si les patients porteurs de mutations dans SHANK3 accumulent des mutations qui pourraient expliquer les différentes atteintes cliniques. L’analyse des mutations de novo montre d’ores et déjà la présence de variants additionnels dans des gènes associés aux TND et considérés comme délétères. L’ensemble de ces résultats génétiques et l’analyse fine des corrélations phénotypiques/génétiques seront également exposés.


Aline VITRAC, Aline VITRAC (PARIS), Claire LEBLOND, Myriam RACHID, Anna MARUANI, Freddy CLIQUET, Alexandre MATHIEU, Frédérique AMSELLEM, Réseau ACHROPUCE, Jonathan LEVY, Yline CAPRI, Laurence PERRIN, Séverine DRUNAT, David GERMANAUD, Nathalie COUQUE, Céline DUPONT, Lyse RUAUD, Alain VERLOES, Richard DELORME, Anne Claude TABET, Thomas BOURGERON
17:00 - 17:15 #28002 - SS044 L'ataxie spinocérébelleuse de type 25 (SCA25) expliquée par des variants pathogéniques du gène PNPT1 : la fin d’une longue histoire ?
SS044 L'ataxie spinocérébelleuse de type 25 (SCA25) expliquée par des variants pathogéniques du gène PNPT1 : la fin d’une longue histoire ?

Les formes dominantes d’ataxies spinocérébelleuses (ASC) sont caractérisées par une hétérogénéité génétique importante. A ce jour, 48 loci associés au ASC sont décrits, certains sans gène responsable identifié, comme le locus SCA25. Ce locus a été identifié pour la première fois par notre équipe et publié en 2004 suite à une analyse de liaison génétique issue de l’étude d’une grande famille. Les patients de cette famille souffrent principalement d’ataxie et de neuropathie sensitive, avec une sévérité très variable. A l’époque aucun gène candidat n’avait pu être défini.

Plus récemment, des analyses NGS (whole exome, whole genome et RNA-Seq) effectuées au sein de cette famille française ainsi que dans une seconde grande famille australienne dont la maladie était elle aussi liée au même locus, ont permis de mettre en évidence le gène PNPT1 comme gène candidat commun entre les deux familles. Les variants identifiés dans ces deux familles altèrent l’épissage, introduisant un décalage du cadre de lecture débutant au même acide aminé du domaine protéique S1 de liaison aux ARN de la protéine PNPase, codée par le gène PNPT1. Une troisième variation introduisant un codon Stop prématuré dans le même domaine protéique S1 a également pu être détectée chez un patient présentant des signes cliniques similaires. Dans un second temps nous avons montré sur des fibroblastes de patients que ces variants induisaient une baisse nette d’expression protéique, avec la présence de protéines tronquées également produites en très faible quantité.

Un des rôles de la protéine PNPase est notamment de prévenir l’accumulation anormale d’ARN mitochondriaux double-brin dans la mitochondrie, et de limiter ainsi leur fuite dans le cytoplasme. Cette accumulation cytoplasmique est à la base d’une réponse interféron de type 1 exacerbée et délétère dans les formes récessives de mutations PNPT1, comme observée dans d’autres interféronopathies. Une signature transcriptionnelle témoignant d’une réponse interféron de type 1 anormalement élevée chez les hétérozygotes atteints d'ASC a ainsi pu être détectée dans le sang (lymphocytes), contrairement à un porteur sain, et aux individus non porteurs utilisés comme contrôles. Ces résultats suggèrent que l’effet délétère des variants hétérozygotes de PNPT1, via l’accumulation d’ARN mitochondriaux double-brin, va résulter en une réponse interféron de type 1 exacerbée qui pourrait être à la base du développement de la maladie.

La résolution du locus SCA25, presque 20 ans après la description initiale, permet donc d’établir un lien entre la physiologie des ARN mitochondriaux, les interféronopathies de type 1, et certaines formes dominantes d’ataxies spinocérébelleuses.


Mathieu BARBIER (Paris), Melanie BAHLO, Alessandra PENNISI, Maxime JACOUPY, Claire EWENCZYK, Kayli DAVIES, Patricia LINO-COULON, Claire COLACE, Haloom RAFEHI, Nicolas AUGER, Brendan ANSELL, Katherine HOWELL, David AMOR, Emeline MUNDWILLER, Lena GUILLOT-NOËL, Elsdon STOREY, Mckinlay GARDNER, Mathew WALLIS, Alfredo BRUSCO, Olga CORTI, Agnès RÖTIG, Richard LEVENTER, Alexis BRICE, Martin DELATYCKI, Giovanni STEVANIN, Paul LOCKHART, Alexandra DURR
17:15 - 17:30 #28003 - SS045 Spectres cliniques et génétiques d’une série de 1550 patients atteints de paraplégie spastique héréditaire explorés par panel de gènes : description de la plus grande série mondiale.
SS045 Spectres cliniques et génétiques d’une série de 1550 patients atteints de paraplégie spastique héréditaire explorés par panel de gènes : description de la plus grande série mondiale.

Les paraplégies spastiques héréditaires (PSH) sont des maladies neurologiques rares, phénotypiquement et génétiquement hétérogènes, avec une prévalence estimée à 5/100 000 hab. en Europe. Ces pathologies se caractérisent principalement par la présence d’un syndrome pyramidal progressif et d’une spasticité des membres inférieurs dans les formes « pures », les formes « complexes » étant associées à un ou plusieurs signes neurologiques ou extra-neurologiques. En plus d’une grande hétérogénéité clinique, les PSH sont également caractérisées par une diversité des modes de transmission (autosomique dominant ou récessif, lié à l’X, mitochondrial) et des gènes impliqués. A ce jour, des mutations ont été décrites dans plus d’une soixantaine de gènes.

 

Depuis plusieurs années, nous utilisons en routine diagnostique un panel de 65 gènes (puis 72 gènes depuis peu). Plus de 1500 cas index ont pu être explorés dans le cadre d’un diagnostic moléculaire de PSH, ce qui en fait la plus grande série mondiale de patients décrite à ce jour. Pour 30% des patients explorés, il a été possible d’identifier le gène responsable de la pathologie. Les gènes SPAST et SPG7 sont les gènes les plus fréquemment impliqués, touchant respectivement 142 (9.2%) et 75 (4.8%) patients. KIF1A, ATL1, SPG11 et KIF5A représentent chacun plus de 1% des cas. Au total, nous avons identifiés 661 variants (382 variants uniques), 30 d’entre eux s’avérant des variants structuraux (CNV).

 

Cette grande cohorte nous a permis d'obtenir une vue d'ensemble des spectres cliniques et génétiques des paraplégies spastiques héréditaires en pratique clinique. En raison de la grande variabilité phénotypique, il n'existe pas de signe assez spécifique permettant de prédire le gène impliqué, mais certaines associations de symptômes ont été retrouvées liées à des sous-types particuliers. Enfin, nous avons confirmé l'efficacité diagnostique d'un panel de séquençage ciblé comme test génétique de première ligne dans les PSH. Elle apparait ainsi comme une stratégie pertinente pour identifier des variants dans les gènes impliqués les plus rares et pour détecter des CNV via une analyse basée sur la couverture, détection qui s’avère pour l’instant moins efficace dans les données d'exome. Cette détection s’avère cruciale car ces CNV représentent une proportion importante des variants pathogènes dans les paraplégies spastiques héréditaires (jusqu'à 7% des patients), notamment pour SPAST, SPG11 et REEP1. Enfin, dans un sous-ensemble de 45 cas index négatifs avec notre panel, un séquençage de l'exome a permis d'atteindre un rendement diagnostique théorique de 54% en focalisant l’analyse sur les gènes impliqués dans des maladies héréditaires humaines. Nous proposons donc une stratégie diagnostique en deux étapes combinant l'utilisation d'un panel de gènes suivi du séquençage de l'exome ou le génome entier dans les cas négatifs. L’approche exome / génome permet dans un second temps l’identification de nouveaux gènes potentiels.


Guillaume BANNEAU (TOULOUSE), Jean-Loup MÉREAUX, Mélanie PAPIN, Giulia COARELLI, Rémi WALTER, Laure RAYMOND, Bophara KOL, Olivier ARISTE, Livia PARODI, Laurène TISSIER, Mathilde MAIREY, Samia AIT SAID, Célia GAUTIER, Marine GUILLAUD-BATAILLE, THE FRENCH SPATAX CLINICAL NETWORK, Sylvie FORLANI, Pierre DE LA GRANGE, Alexis BRICE, Giovanni VAZZA, Alexandra DURR, Eric LEGUERN, Giovanni STEVANIN
17:30 - 17:45 #28151 - SS046 Conséquences développementales du déficit autophagique par mutations d’ATG7 chez l’homme.
SS046 Conséquences développementales du déficit autophagique par mutations d’ATG7 chez l’homme.

L’autophagie est un mécanisme majeur de dégradation intracellulaire des cellules eucaryotes. Le KO systémique des gènes centraux de l’autophagie (ATG) chez la souris entraine une mortalité embryonnaire ou périnatale, et les modèles conditionnels présentent des signes de neuro-dégénérescence. Une altération de l’autophagie a été associée à un large spectre de maladies multifactorielles chez l’homme, mais les formes héréditaires sont rares. Nous avons identifié 12 patients de 5 familles avec mutations récessives d’ATG7, un gène majeur indispensable pour la voie classique de l’autophagie dégradative, et un tableau complexe d’atteinte neuro-développementale. Les patients présentent une atrophie du cervelet et de la partie postérieure du corps calleux, ainsi que différents degrés de dysmorphie faciale. Les patients survivent jusqu’à l’âge adulte, malgré l’altération du flux autophagique résultant de la diminution ou de l’absence de la protéine ATG7. Bien que la séquestration autophagique était significativement diminuée, une activité basale résiduelle a été clairement identifiée dans les fibroblastes et muscle squelettique déficients en protéine ATG7. En conclusion, cette étude montre que l’absence ou la diminution drastique d’ATG7, une enzyme effectrice essentielle de l’autophagie, est compatible avec la survie dans un contexte d’atteinte neuro-développementale, et ce en l’absence de paralogue fonctionnel connu.


Jack J COLLIER, Claire GUISSART, Monika OLÁHOVÁ, Souphatta SASORITH, Florence PIRON-PRUNIER, Fumi SUOMI, David ZHANG, Nuria MARTINEZ-LOPEZ, Nicolas LEBOUCQ, Angela BAHR, Silvia AZZARELLO-BURRI, Selina REICH, Ludger SCHÖLS, Tuomo M POLVIKOSKI, Pierre MEYER, Lise LARRIEU, Andrew M SCHAEFER, Hessa S ALSAIF, Suad ALYAMANI, Stephan ZUCHNER, Inês A BARBOSA, Charu DESHPANDE, Angela PYLE, Anita RAUCH, Matthis SYNOFZIK, Fowzan S ALKURAYA, François RIVIER, Mina RYTEN, Robert MCFARLAND, Agnès DELAHODDE, Thomas G MCWILLIAMS, Michel KOENIG (Montpellier), Robert W TAYLOR
17:45 - 18:00 #28504 - SS047 Utilisation d’une technologie basée sur les ultrasons pour optimiser le traitement par thérapie génique du cerveau des souris modèles du syndrome de Rett.
SS047 Utilisation d’une technologie basée sur les ultrasons pour optimiser le traitement par thérapie génique du cerveau des souris modèles du syndrome de Rett.

Le syndrome de Rett (RTT) est une pathologie neurologique sévère et progressive touchant les femmes et causée par des mutations du gène MECP2. La preuve de la réversibilité des symptômes chez un modèle murin indique l’importance du développement de stratégies thérapeutiques avec le gène MECP2. En effet, la thérapie génique utilisant un vecteur permettant l’expression de MECP2 pourrait être bénéfique aux patientes RTT.

Ces dernières années, beaucoup de progrès ont été réalisés pour la thérapie génique ciblant le système nerveux central (SNC), en partie grâce à l’utilisation d’AAV9 qui ont la capacité de franchir la BHE et d’infecter les cellules du cerveau après une administration intraveineuse. Notre équipe a précédemment montré que l’administration intraveineuse d’un AAV9-Mecp2 permet des effets thérapeutiques discrets avec cependant une récupération totale des symptômes respiratoires des animaux modèles. La faible transduction de l’AAV dans le cerveau (6 à 20% des cellules en fonction des structures) explique les effets bénéfiques limités. De plus, nous avons observé des effets secondaires importants chez les souris femelles modèles du RTT avec une hépatotoxicité menant parfois au décès de l’animal. La présence de la barrière hémato-encéphalique (BHE), limite la transduction des AAVs dans le cerveau. Cette barrière induit la concentration des vecteurs thérapeutiques en périphérie ce qui mène à une captation massive des vecteurs par le foie et donc des effets secondaires toxiques. Il est donc important de trouver de nouvelles solutions alternatives pour améliorer l’accès au cerveau du matériel thérapeutique. L’utilisation d’ultrasons focalisés (FUS) couplée à l’injection intraveineuse de microbulles (MB) est connue depuis plusieurs années pour permettre l’ouverture temporaire de la BHE. L’apport de cette technologie sur l’optimisation de la thérapie génique visant le cerveau entier n’avait pas encore été étudiée. Nous avons démontré que l’utilisation des FUS couplé à l’injection intraveineuse de MB permet d’augmenter de façon homogène et importante la transduction des AAV9 dans le cerveau des souris injectées par voie intraveineuse. L’absence d’effets secondaires à court et à long-termes rend la technologie sûre et en fait un réel atout. Nos premiers résultats en utilisant cette nouvelle technologie couplée à l’administration intraveineuse d’un AAV9-Mecp2, chez des souris mâles modèles du RTT, nous montrent une amélioration importante de la survie des animaux traités avec un maintien de leur poids. Les évaluations fonctionnelles sont en cours d’analyse. Cette technique représente un espoir important pour le traitement des maladies neurologiques par thérapie génique, comme le RTT, en augmentant la disponibilité du matériel thérapeutique dans l’entièreté du cerveau. Nous espérons que cette technologie permettra aussi la diminution de la circulation des AAVs dans les organes périphériques et donc la limitation des effets secondaires.

 


Marie-Solenne FELIX (), Emilie BORLOZ, Khaled METWALLY, Valerie MATAGNE, Ambre DAUBA, Yann EHINGER, Benoit LARRAT, Laurent VILLARD, Anthony NOVELL, Serge MENSAH, Jean-Christophe ROUX
18:00 - 18:15 #28603 - SS048 10 ans d’ACPA sur indication d’épilepsie aux Hospices Civils de Lyon - Rendement diagnostique, CNV retrouvés et stratégie à l’ère du séquençage du génome.
SS048 10 ans d’ACPA sur indication d’épilepsie aux Hospices Civils de Lyon - Rendement diagnostique, CNV retrouvés et stratégie à l’ère du séquençage du génome.

Les investigations génétiques dans les épilepsies ont connu plusieurs révolutions successives dont du début des années 2010 avec l’avènement de l’ACPA. Le séquençage du génome de plus en plus accessible est certainement la prochaine étape. Dans le cadre du PFMG2025, le séquençage de génome est aujourd’hui réservé aux épilepsies débutant avant 2 ans. La possibilité de détecter les CNV par cette approche nous a poussé à quantifier l’apport diagnostique de l’ACPA dans un contexte d’épilepsie depuis son démarrage dans cette indication aux Hospices Civils de Lyon (HCL) en 2011 pour envisager la future stratégie diagnostique.

 

Dans cette étude rétrospective, nous avons repris l’ensemble des données des ACPA postnatales, réalisées entre 2011 et 2021 aux HCL, chez des patients dont les informations cliniques de la prescription mentionnaient une épilepsie isolée ou syndromique. Sur toute la période considérée une puce 180k (Agilent Technologies, AMADID : 022060) a été utilisée.

Nous avons analysé les CNV identifiés chez ces patients pour calculer le rendement diagnostique (avant et après réinterprétation avec les recommandations actuelles), caractériser les CNV retrouvés (nombre de copie, taille, contenu génique) et le risque de données incidentes. L’évaluation du contenu génique est basée sur les 139 gènes du Panel d’Analyse des Gènes d’Épilepsie Monogénique (PAGEM) v5, utilisé entre autres par notre laboratoire.

 

À date de ce résumé, sur 8786 ACPA réalisées en postnatal aux HCL sur la période de l’étude, 892 l’ont été chez des patients présentant une épilepsie. Parmi ces patients, 12.6 % (112) sont porteurs d’un ou plusieurs des 131 CNV interprétés comme probablement pathogènes ou pathogènes.  Parmi ces CNV, 94 sont des pertes et 37 des gains. Deux tiers (67 %) de ces CNV (probablement) pathogènes dépassent 1 Mb, 16 % sont compris entre 400 kb et 1 Mb et 16.8 % ont une taille < 400 kb. Cinquante-quatre (41%) CNV couvrent au moins partiellement un gène du PAGEM V5. Cela correspond à 46 patients (41%) pour lesquels le PAGEM serait susceptible de réaliser un diagnostic au moins partiel. Sur les 139 gènes du PAGEM v5, 46 (33%) sont représentés ≥ 1 fois dans les CNV retrouvés. Neuf diagnostics « incidentaux » ont été réalisés (8% des patients avec diagnostic). En excluant les données incidentes, le rendement après réinterprétation est de 8,6 % (77 patients).

 

Notre étude met en évidence l’importance de l’implication des CNV dans cette indication très hétérogène. Notre rendement diagnostique est cohérent avec celui décrit dans la littérature (5-13%, (1). Nous présenterons les données complètes des CNV identifiés, notamment leur contenu génique. Ainsi, en attendant que le génome soit aussi accessible en termes de coût et délai de rendu, l’ACPA reste pertinente en cas d’épilepsie syndromique. En ajoutant au PAGEM des captures de régions génomiques au niveau des CNV récurrents, cette nouvelle version du PAGEM sera encore plus efficiente pour les épilepsies isolées.


Evan GOUY (Lyon), Nicolas CHATRON, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Marianne TILL, Damien SANLAVILLE, Gaétan LESCA
Carré

"Mercredi 02 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
B27
16:45 - 18:15

SESSIONS SIMULTANEES 06
Syndromes malformatifs

Modérateurs : Philippe LOGET (fœtopathologie) (Rennes), Aude TESSIER (Médecin génétique) (GOSSELIES, Belgique)
16:45 - 17:00 #27954 - SS031 Apport d'une stratégie par séquençage d'un panel de gènes dans le diagnostic des retards de croissance à début intra utérin et syndromes de croissance excessive.
SS031 Apport d'une stratégie par séquençage d'un panel de gènes dans le diagnostic des retards de croissance à début intra utérin et syndromes de croissance excessive.

Les syndromes de croissance excessive et les syndromes associés aux retards de croissance intra utérins (RCIU) représentent des entités hétérogènes de causes diverses, parmi lesquelles des anomalies génétiques, cytogénétiques ou épigénétiques. Les syndromes de Silver Russell (SRS) et de Beckwith Wiedemann (BWS) sont principalement dus à des anomalies de régions soumises à empreinte dans la région 11p15 (SRS, BWS) ou des chromosomes 7 ou 14 (SRS). L'analyse de la méthylation de ces régions est normale dans environ 40% des cas. Des diagnostics moléculaires alternatifs ont été identifiés plus récemment. De même certains syndromes proches cliniquement peuvent être difficile à distinguer. 

Méthode: nous avons développé un panel de gènes associés aux syndromes avec RCIU (avec ou sans relative macrocéphalie) et proches du SRS (29 gènes) ou associés aux syndromes proches du BWS (11 gènes). Nous présentons les résultats des analyses pour les 189 premiers patients analysés (116 RCIU, 73 croissance excessive, sans anomalie de méthylation de 11p15 (SRS, BWS), ou des chromosomes 7 (SRS) et 14q32 (SRS)). Le plus souvent, il s'agissait de patients adressés pour suspicion clinique de syndrome de Silver Russell ou de Beckwith Wiedemann, et dans des cas plus rares pour RCIU avec suspicion d'anomalie de l'axe GH/IGF1.

Résultats: 22 variants de classe 4 ou 5 et 5 CNV ont été identifiés dans 11 gènes chez les 116 patients RCIU, permettant d'identifier un mécanisme moléculaire pour 25 patients, soit un rendement de 21.6%. Pour les 73 patients avec croissance excessive, 5 variants de classe 4 ou 5 ont été identifiés dans 3 gènes, permettant d'identifier un mécanisme moléculaire pour 4.1% des cas. Pour 15 patients avec RCIU (12.9%) et 4 patients avec croissance excessive (5.5%), l'étude de la ségrégation familiale de variants de classe 3 (le plus souvent un variant à l'état hétérozygote dans un gène associé à une pathologie de transmission autosomique dominante) est en cours afin de préciser le caractère bénin ou possiblement pathogène du variant. 

Conclusion: même si les anomalies épigénétiques ou disomies uniparentales représentent le mécanisme moléculaire le plus fréquent en cas de diagnostic clinique de SRS ou BWS, un grand nombre de patients restent sans diagnostic moléculaire à l'issue des études de méthylation. L'étude par séquençage de nouvelle génération d'un panel de gènes dessiné à façon permet d'augmenter le taux de positivité des tests moléculaires diagnostiques, en particulier pour les patients avec suspicion clinique initiale de SRS. 


Frédéric BRIOUDE (Paris), Aurélie PHAM, Marilyne LE JULE FERNANDES, Irene NETCHINE
17:00 - 17:15 #28600 - SS032 Étude clinique et génétique du syndrome de williams : a propos de 60 patients tunisiens.
SS032 Étude clinique et génétique du syndrome de williams : a propos de 60 patients tunisiens.

introduction

Le syndrome de Williams est une anomalie génétique rare. Son incidence est estimée à 1/20000 naissances vivantes. C’est une maladie multisystémique associant une dysmorphie faciale caractéristique, une déficience intellectuelle et un syndrome polymalformatif.

Méthodes :

Nous avons mené une étude descriptive et rétrospective portant sur 60 patients suivis pour syndrome de Williams au Service des Maladies Congénitales et Héréditaires à l’hôpital Charles Nicolle de Tunis colligés sur une période de 15 ans (allant de janvier 2005 à décembre 2019).

Résultats :

L’âge moyen des patients à la première consultation était de 4,4 ans. Le Sex-ratio était de 1,8. Le délai moyen entre la première consultation en génétique et le diagnostic clinique était de 6 mois. Un retard global des acquisitions psychomotrices et une déficience intellectuelle ont été retrouvés dans 100 % des cas. Les troubles du comportement étaient retrouvés dans 82 % des cas. Une dysmorphie faciale typique a été retrouvée dans 100 % des cas. Le bilan du syndrome polymalformatif a été réalisé chez la majorité de nos patients. Les malformations cardiaques étaient retrouvées dans 70 % des cas avec une prédominance de la sténose pulmonaire (37 %). Les autres atteintes étaient à type d’anomalies orthopédiques (83 %), ORL (67 %), ophtalmologiques (37 %), digestives (37%), endocriniennes (24 %) et rénales (9 %). Une prise en charge orthophonique, motrice et psychologique a été réalisée dans respectivement 63 %, 35 % et 20 % des cas. Seulement 28% des patients avaient un suivi ≥ 3 ans.  Le syndrome de Williams était en rapport avec une microdélétion en 7q11.23 détectée par FISH chez 59 patients et une délétion de la région 7q11.23 visible sur le caryotype chez un patient. La FISH des parents, réalisée chez 53 couples, était normale dans tous les cas. Toutes les familles ont bénéficié d’un conseil génétique. 5/60 couples (8 %) ont eu un diagnostic prénatal (DPN) sans récurrence de la maladie.

Conclusion :

La majorité des données épidémiologiques, cliniques et génétiques de notre population sont similaires aux autres populations. La prise en charge médicale et paramédicale ainsi que le suivi de nos patients étaient insuffisants. La mise en place d’un centre pluridisciplinaire pour les enfants atteints de syndrome de Williams est nécessaire afin de leur faciliter l’accès aux soins et améliorer leur qualité de vie.


Sana GABTENI, Ridha MRAD, Lilia KRAOUA, Ines OUARTENI, Rim MEDDEB, Cyrine ADHOUM, Dhekra ISMAIL (Paris), Faouzi MAAZOUL, Mediha TRABELSI
17:15 - 17:30 #28500 - SS033 Apport de l’examen foetopathologique dans les IMG du 1er trimestre de la grossesse.
SS033 Apport de l’examen foetopathologique dans les IMG du 1er trimestre de la grossesse.

Les progrès de l’échographie au 1er trimestre de la grossesse permettent de mettre en évidence des anomalies fœtales de plus en plus précocement. Lorsqu’une interruption médicale de grossesse (IMG) est demandée à ce terme par le couple, un accouchement par voie basse ou une aspiration sont possibles. En l’absence d’anomalie à l’ACPA (analyse chromosomique par puce à ADN) l’examen foetopathologique (EFP) complet après une voie basse modifie le conseil génétique dans 65 % des cas. Des analyses moléculaires par séquençage à haut débit peuvent être proposées dès lors qu’un EFP est réalisé. L’objectif de notre travail est d’étudier l’apport de l’EFP au premier trimestre et l’apport du séquençage à haut débit au décours de cet examen.

 

Cette étude rétrospective réalisée à l’hôpital Necker Enfants Malades de janvier 2017 à Décembre 2020 inclut 96 fœtus avec au moins une anomalie morphologique décelée au 1er trimestre de la grossesse, dont 9 récidives avec diagnostic moléculaire pour 2 cas index. L’EFP confirme les anomalies échographiques dans 46,5% des cas, révèle au moins une anomalie majeure supplémentaire dans 36,4% des cas, et au moins une anomalie mineure dans 12,5% des cas. Dans 4,6% des cas (n=4) l’EFP n’objective pas l’anomalie échographique initiale.

 

Dans la majorité des cas, les résultats de l’ACPA ne sont pas disponibles au moment de l’autopsie. Ils montrent 10 aneuploïdies, 4 micro-délétions expliquant le phénotype et 5 variations de signification inconnue sans lien avec le phénotype. Ainsi un diagnostic génétique a été apporté par l’ACPA dans 14,5% des cas.

 

Parmi les 73 cas sporadiques avec une ACPA sans déséquilibre génomique, l’EFP a permis de donner un conseil génétique rassurant dans 34 cas (48%, anomalies isolées à faible risque de récidive). L’EFP a permis de conclure à une association malformative fréquente avec un faible risque pour les grossesses ultérieures dans 10 cas (13,5%) et à une cause placentaire dans 9 cas (12%). Un cas de syndrome polymalformatif est imputable à une cause tératogène. Dans 19 cas (25%), il est proposé des investigations génétiques complémentaires par séquençage haut débit. Deux couples n’ont pas souhaité d’explorations. Les résultats des 13 premiers cas explorés sont conclusifs pour 5 (38%) d’entre eux et une variation de signification inconnue a été pointée dans un gène candidat.

 

Parmi les 9 cas de récidives, l’examen fœtopathologie confirme le diagnostic prénatal de 2 cas (FRAS1 et POLR1D). Pour les 7 autres cas sans diagnostic initial, l’EFP précise le phénotype fœtal et l’analyse par séquençage haut débit est conclusive pour 4 d’entre eux (45%). Une variation de signification inconnue dans un gène candidat est identifiée dans deux cas.  

 

L’examen foetopathologique au 1er trimestre permet de rectifier le phénotype dans plus de 50% des cas et est indispensable pour conforter les résultats des analyses génétiques (retrophénotypage).


Nathalie ROUX (Paris), Giulia PETRILLI, Bettina BESSIÈRES, Houria SALHI, Emmanuel SPAGGIARI, Sarah GROTTO, Clemence MOLAC, Aurélie COUSSEMENT, Marie Paule BEAUJARD, Yves VILLE, Philippe ROTH, Olivia ANSELEM, Vassilis TSATSARIS, Virginie SAILLOUR, Tania ATTIE-BITACH, Laurence LOEUILLET
17:30 - 17:45 #28647 - SS034 Phénotype foetal de la dysostose mandibulofaciale de type Guion-Almeida, à propos de 13 cas .
SS034 Phénotype foetal de la dysostose mandibulofaciale de type Guion-Almeida, à propos de 13 cas .

La dysostose mandibulofaciale de Guion-Almeida, aussi connue sous le nom de dysostose mandibulofaciale avec microcéphalie (Mandibulofacial dysostosis, Guion-Almeida type ; MFDGA ; MIM 610536) est un syndrome de transmission autosomique dominante, à forte pénétrance, lié à une haploinsuffisance du gène EFTUD2 (17q21.31). Il code une enzyme GTPase entrant dans la composition d’une ribonucleoprotéine participant au complexe du spliceosome qui a pour rôle de médier l’épissage des introns. Une anomalie dans le gène EFTUD2 entraîne donc indirectement une dysfonction du traitement des ARN messagers. Il s’agit le plus souvent de variations de novo (mutations faux sens ou non sens voire larges délétions).

Ce syndrome a été décrit pour la première fois par Guion-Almeida et al. en 2006. Il associe microcéphalie, dysmorphie faciale et anomalies céphaliques secondaires à un défaut de développement des premier et deuxième arcs branchiaux à type d’hypoplasie malaire et mandibulaire, d’anomalies de l’oreille externe et moyenne, de fente palatine ou encore d’atrésie des choanes.  A ces anomalies du pôle céphalique peuvent s’ajouter des anomalies des extrémités, des cardiopathies ou une atrésie de l’œsophage. 

Sur la soixantaine d’individus atteints décrits dans la littérature, une extrême minorité concerne des cas fœtaux. Nous rapportons dans cette étude 13 foetus atteints de MFDGA confirmé sur le plan moléculaire afin de préciser les malformations fœtales et d’en améliorer le diagnostic lors de l’examen foetopathologique et du dépistage échographique.

Nous confirmons et précisons les anomalies précédemment rapportées en post-natal, notamment la microcéphalie ainsi que la dysmorphie faciale avec, pour notre cohorte, 6 cas (92 %) des malformations du pavillon de l’oreille et 10 (77 %) avec des oreilles bas implantées, 8 (65 %) avec appendices prétragiens, 11 (85 %) avec micrognathie et/ou rétrognathie, 5 (39 %) avec des fentes palatines, 7 (54 %) avec hypoplasie de l’arc zygomatique et autant avec anomalies des yeux (hypertélorisme, obliquité des fentes palpébrales). Nous retrouvons également 6 cas (46%) avec atrésie de l’oesophage et fistule oeso-trachéale ainsi que 4 cas avec anomalies cardiaques.

Nous mettons également l’accent sur certaines malformations à priori moins fréquentes (la présence d’un cou court pour la moitié des cas étudiés, des anomalies au niveau des orteils et des malformations des organes génitaux pour un tiers de nos cas), et enfin nous précisons des anomalies cérébrales observées lors de l’examen neuropathologique, ces données n’étant habituellement pas disponibles.


Adélie PERROT (Rennes), Philippe LOGET, Olivia ANSELEM, Claire BENETEAU, Frédéric BILAN, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Marie GONZALES, Fabien GUIMIOT, Khaoula KHACHNAOUI-ZAAFRANE, Jelena-Hélène MARTINOVIC, Clémence MOLAC, Sophie PATRIER-SALLEBERT, Aude TESSIER, Houria SALHI, Radka STOEVA, Alexandre VASILJEVIC, Géraldine VIOT, Tania ATTIÉ-BITACH, Chloé QUÉLIN
17:45 - 18:00 #27844 - SS035 Understanding the new BRD4-related syndrome: clinical and genomic delineation with an international cohort study.
SS035 Understanding the new BRD4-related syndrome: clinical and genomic delineation with an international cohort study.

INTRODUCTION. To date, only three patients have been described in the literature with BRD4 point variants. They share a characteristic common phenotype suggesting a new syndrome. Recently, the BRD4 protein has been shown to closely interact with NIPBL, well known for its role in loading the cohesin complex onto DNA and required for cohesin-mediated loop extrusion and topologically associating domains (TADs) formation. Pathogenic variants in this complex have been associated with a growing number of syndromes, collectively known as cohesinopathies, the most classic being Cornelia de Lange syndrome. However, no cohort study has been conducted to delineate the clinical and molecular spectrum of the new cohesinopathy associated with BRD4. METHODS. To characterize this novel syndrome, we formed an international collaborative study, and collected fourteen new patients, including two fetuses. Six patients had 19p13.12 deletions encompassing BRD4, and eight patients had BRD4 point variants, including four protein-truncating variants and four missense variants. We performed phenotype and genotype analysis, integrating prenatal findings from fetopathological examinations, phenotypes of pediatric patients and adults. RESULTS. We report the first cohort of patients with BRD4-related disorder, and explore the molecular mechanisms through which BRD4 haploinsufficiency is associated with a Cornelia de Lange-like condition. By integrating prenatal findings from fetopathological examinations, phenotypes of pediatric patients and adults, we describe the specific evolution of dysmorphic features during the different stages of life. This work extends the phenotypic spectrum of cohesinopathies and characterize a new clinically relevant and recognizable pattern, distinguishable from the other cohesinopathies.


Guillaume JOURET (Dudelange, Luxembourg, Luxembourg), Solveig HEIDE, Arthur SORLIN, Laurence FAIVRE, Sandrine CHANTOT-BASTARAUD, Claire BENETEAU, Marie DENIS-MUSQUER, Peter D. TURNPENNY, Charles COUTTON, G. VIEVILLE, Julien THEVENON, Austin LARSON, Florence PETIT, Elise BOUDRY, Thomas SMOL, Chiara FALLERINI, Francesca MARI, Caterina LO RIZZO, Alessandra RENIERI, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Frederic TRAN MAU-THEM, Isabelle MAYSTADT, Thomas COURTIN, Boris KEREN, Linda MOUTHON, Perrine CHARLES, Silvestre CUINAT, Bertrand ISIDOR, Philippe THEIS, Christian MÜLLER, Marizela KULISIC, Emmanuel SCLALAIS, Barbara KLINK
18:00 - 18:15 #28434 - SS036 Les duplications du gène OTX2 : nouvelle cause récurrente du spectre oculo-auriculo-vertébral (OAVS).
SS036 Les duplications du gène OTX2 : nouvelle cause récurrente du spectre oculo-auriculo-vertébral (OAVS).

Le spectre Oculo-Auriculo-Vertebral (OAVS) est la deuxième cause la plus fréquente de malformation de la tête et du cou chez l'enfant après les fentes orofaciales. Il existe une importante variabilité du phénotype décrit dans la littérature et même s'il n'y a pas de consensus à l’heure actuelle, la microtie ou la microsomie hémifaciale associée à de légères malformations de l'oreille telles que les chondromes auriculaires, les sinus et les kystes prétragiens ont été suggérées comme critères minimaux de diagnostic. Diverses anomalies génétiques ont été impliquées dans l'OAVS, impliquant fréquemment des variations du nombre de copies. Des duplications impliquant le gène OTX2 ont été décrites chez quelques patients, mais ces grandes duplications impliquaient de nombreux autres gènes, la cohorte restait limitée et aucune preuve fonctionnelle n'a été apportée. Ainsi, le lien entre la duplication du gène OTX2 et l'OAVS reste à prouver à ce jour.

Dans cette étude, nous décrivons 5 cas index et 3 parents affectés par l'OAVS et porteurs d'une microduplication 14q22.3 identifiée par une analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA). Les caractéristiques cliniques ont été recueillies dans différents centres médicaux européens de France, de Suède et du Royaume-Uni par les cliniciens qui ont reçu les patients. Nous avons également étudié la surexpression du gène dans le modèle poisson zèbre.

Nous avons défini une région commune minimale (RCM) de 406 kb qui emporte uniquement le gène OTX2 dans sa globalité. Des malformations de la tête et du cou avec une prédominance d'anomalies de l'oreille étaient présentes chez 100% des patients. La variabilité de l'expressivité était importante, allant de simples chondromes à une microtie sévère, y compris entre les cas intrafamiliaux. Nos résultats indiquent que la duplication d’OTX2 conduit à une surexpression protéique qui est responsable de malformations des premier et deuxième arcs branchiaux au sein du large spectre oculo-auriculo-vertébral. La surexpression hétérologue de OTX2 dans les embryons de poisson zèbre démontre des effets importants sur le développement précoce avec des altérations du développement cranio-facial. Ce travail permet donc de corréler la duplication du gène OTX2 a une entité phénotypique de l’OAVS décrite par des malformations auriculaires de sévérité variable.


Tristan CELSE (Réunion, Réunion), Angèle TINGAUD-SEQUEIRA, Klaus DIETERICH, Caroline ROORYCK-THAMBO, Charles COUTTON
Nef

"Mercredi 02 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
C27
16:45 - 18:15

SESSIONS SIMULTANEES 07
Génétique chromosomique constitutionnelle, troubles de la reproduction

Modérateurs : Charles COUTTON (PUPH) (Grenoble), Martine DOCO-FENZY (PU-PH) (NANTES), Sylvie JAILLARD (PU-PH) (Rennes)
16:45 - 17:00 #28464 - SS037 Les mutations de ZMYND12 sont responsables d’infertilité masculine et de défauts flagellaires chez le Trypanosome, la souris et l’homme.
SS037 Les mutations de ZMYND12 sont responsables d’infertilité masculine et de défauts flagellaires chez le Trypanosome, la souris et l’homme.

L’infertilité masculine regroupe de nombreux phénotypes en lien avec des défauts quantitatifs ou qualitatifs de la spermatogénèse affectant la production et/ou la fonction normale des spermatozoïdes. Le spermatozoïde est une cellule hautement spécialisée composé d’un flagelle indispensable à sa mobilité dans le tractus génital féminin. La fonction flagellaire est critique pour le spermatozoïde et tout défaut de cette organelle entraine irrémédiablement une infertilité. Le phénotype d’anomalies morphologiques multiples du flagelle (MMAF) est un phénotype spécifique entrainant une infertilité due à une absence de mobilité et des défauts morphologiques sévères (asthéno-tératozoospermie). Bien que plusieurs causes génétiques aient été déjà identifiées, la moitié des cas reste encore inexpliquée.

L’analyse exomique d’une large cohorte de 167 patients MMAF nous a permis d’identifier 3 patients avec des mutations tronquantes (2 stop et 1 délétion exonique) dans le gène ZMYND12 dont la fonction était inconnue. Un patient supplémentaire avec une mutation pathogène de ZMYND12 issu d’une cohorte chinoise indépendante de patients MMAF a aussi été inclus. Les analyses par immunofluorescence (IF) avec un anticorps anti-ZMYND12 ont montré un marquage spécifique au niveau du flagelle sur des spermatozoïdes contrôles et une disparition complète du signal chez les patients mutés. Des IF complémentaires ont révélé la disparition d’autres protéines axonémales et notamment des protéines du complexe calmodulin-associated and spoke-associated complex (CSC) mais aussi de la protéine TTC29 impliquée dans le transport intra-flagellaire (IFT). Pour valider l’implication de ce gène dans le phénotype, des souris inactivées pour le gène Zmynd12 ont été produites par CRISPR/Cas9. Les souris males Zmynd12-/- sont infertiles et présentent des spermatozoïdes avec des anomalies similaires à celles observées chez nos patients MMAF mutés. L’étude de l’orthologue de ZMYND12 chez le Trypanosome (TbTAX1) a confirmé la localisation axonémale de la protéine. De plus, l’inactivation de TbTAX1 par RNAi entraine des défauts majeurs de mobilité flagellaire identiques à ceux observés chez l’homme. Enfin, l’analyse de coupes testiculaires humaines par IF ont mis en évidence un signal de la protéine ZMYND12 dans les cellules de Sertoli suggérant une fonction de la protéine autre que purement flagellaire durant la spermatogénèse.

Au final, nous avons pu mettre en évidence pour la première fois des mutations pathogènes dans le gène ZMYND12 chez 4 patients infertiles avec un phénotype MMAF et confirmer son rôle critique dans la fonction flagellaire chez différentes espèces. La localisation flagellaire et testiculaire ainsi que les potentiels interactions avec des protéines du CSC et de l’IFT ouvrent des hypothèses intéressantes pour élucider la fonction de la protéine ZMYND12 dans la biogénèse du flagelle du spermatozoïde et la spermatogénèse.


Julie BEUROIS (Grenoble), Guillaume MARTINEZ, Caroline CAZIN, Zine-Eddine KHERRAF, Raoudha ZOUARI, Amir AMIRI-YEKTA, Nicolas THIERRY-MIEG, Aminata TOURÉ, Christophe ARNOULT, Mélanie BONHIVERS, Pierre RAY, Charles COUTTON
17:00 - 17:15 #28488 - SS038 Valeur diagnostique et pronostique du séquençage exomique dans la prise en charge de l’azoospermie non-obstructive.
SS038 Valeur diagnostique et pronostique du séquençage exomique dans la prise en charge de l’azoospermie non-obstructive.

L'azoospermie non obstructive (ANO), définie par l’absence totale de spermatozoïdes dans l’éjaculat liée à une altération de la spermatogenèse, est une cause fréquente et sévère d'infertilité masculine. Dans certains cas, l’extraction de spermatozoïdes testiculaires est possible et offre au couple une chance de conception intra-conjugale par fécondation in vitro assistée par micro-injection intra-ovocytaire de ces spermatozoïdes. Cependant, en l’absence de facteurs prédictifs, les chances de succès de la biopsie testiculaire sont imprévisibles et de nombreuses chirurgies sont réalisées inutilement. Comme l’ANO repose sur une base génétique solide et très hétérogène, l’identification de nouvelles causes génétiques et la caractérisation de la physiopathologie associée permettraient d’établir une corrélation génotype-phénotype et de prédire les chances de succès d’extraction de spermatozoïdes testiculaires. Dans cette étude, nous avons recruté une cohorte de 96 sujets infertiles atteints d’ANO idiopathique. Tous les sujets avaient bénéficié d’une biopsie testiculaire à visée thérapeutique et d’une étude histologique pour caractériser l’anomalie spermatogénique responsable du phénotype spermatique (aplasie germinale, blocage de la maturation ou hypospermatogenèse). Un séquençage exomique a été réalisé pour l’ensemble des sujets de la cohorte. L'analyse bioinformatique a été limitée à un panel de 151 gènes sélectionnés comme gènes causaux ou candidats connus pour l’ANO. Seuls les variants homozygotes ou hémizygotes hautement délétères ont été retenus comme candidats. Une cause génétique probable a été identifiée dans 16 gènes chez un total de 22 sujets (23%). Sept gènes n'avaient pas été décrits auparavant chez l'homme (DDX25, HENMT1, HFM1, MCMDC2, MSH5, REC8, TDRKH) et 9 avaient déjà été rapportés dans la littérature (C14orf39, DMC1, FANCM, GCNA, MCM8, MEIOB, PDHA2, TDRD9, TERB1). Il est intéressant de noter que 7 sujets présentaient des défauts dans des gènes codants pour des protéines importantes pour le maintien de la stabilité génomique des cellules germinales, 12 dans des gènes de la méiose et trois dans des gènes impliqués dans la maturation post-méiotique. Comme attendu, tous les sujets présentant des défauts dans des gènes méiotiques ont subi un échec d’extraction de spermatozoïdes testiculaires. Dans cette cohorte, le séquençage exomique a donc permis d’obtenir un diagnostic pour 23% des patients analysés. Dans plus de la moitié des cas, un pronostic défavorable fiable de l’extraction spermatique était obtenu, qui pourrait permettre d’éviter un certain nombre de gestes chirurgicaux.


Zine-Eddine KHERRAF (Grenoble), Caroline CAZIN, Charles COUTTON, Nicolas THIERRY-MIEG, Amine BOUKER, Raoudha ZOUARI, Pierre RAY
17:15 - 17:30 #28484 - SS039 Les variants bi-alleliques de BRME1 sont responsables d’arrêt méiotique complet de la spermatogenèse chez l’homme.
SS039 Les variants bi-alleliques de BRME1 sont responsables d’arrêt méiotique complet de la spermatogenèse chez l’homme.

La protéine BRME1 (break repair meiotic recombinase recruitment factor 1) a été décrite très récemment comme étant un facteur important  dans le processus de recombinaison homologues pendant la méiose des cellules germinales testiculaires. Les souris mâles déficientes en BRME1 sont infertiles et présentent une azoospermie liée à un blocage méiotique de la spermatogenèse. Dans cette étude, nous avons étudié par séquençage exomique une cohorte de patients  infertiles présentant une azoospermie non-obstructive (ANO) idiopathique et non syndromique. L’analyse bio-informatique des données d’exome nous a permis d’identifier un variant homozygote dans l’exon 6/8 du gène BRME1 (c.1498C>T ; p.Gln500Ter) chez un sujet issu de parents consanguins et présentant un arrêt méiotique de la spermatogenèse. Le variant identifié est un variant rare (fréquence allélique <1% dans gnomAD), absent de notre  cohorte locale de sujets contrôles (n=445). Après avoir vérifié la présence de ce variant à l’état homozygote par séquençage Sanger, nous avons utilisé la technique CRISPR/Cas9 pour induire une délétion frameshift dans l’exon 6/8 de l’orthologue murin mimant ainsi le variant identifié chez notre patient. Après avoir produit une lignée stable, nous avons montré par RT-PCR et séquençage Sanger que les souris homozygotes produisent un transcrit unique codant pour une protéine tronquée et dépourvue de son domaine C-terminal. L’analyse phénotypique des souris mâles homozygotes adultes a confirmé que celles-ci étaient infertiles et présentaient une azoospermie liée à un arrêt méiotique. Ces résultats confirment donc le caractère délétère du variant BRME1 identifié par séquençage exomique et l’importance du domaine C-terminal de la protéine. Il s’agit ici du premier rapport montrant l’implication de ce gène dans l’infertilité masculine et l’ANO chez l’homme. Comme le phénotype testiculaire associé est homogène, les chances de récupération des spermatozoïdes par biopsie testiculaire sont quasi-nulles, contre-indiquant ainsi cette procédure chez les futurs patients présentant des variants BRME1 bi-alleliques perte de fonction.


Caroline CAZIN (Grenoble), Raoudha ZOUARI, Corinne LOEUILLET, Christophe ARNOULT, Serge NEF, Pierre RAY, Zine-Eddine KHERRAF
17:30 - 17:45 #28107 - SS040 Implication de voies moléculaires communes dans les insuffisances ovariennes prématurées et les azoospermies non obstructives.
SS040 Implication de voies moléculaires communes dans les insuffisances ovariennes prématurées et les azoospermies non obstructives.

L’infertilité se définit comme l’impossibilité de concevoir une grossesse après 12 mois de rapports sexuels réguliers non protégés. Elle est principalement due à un défaut qualitatif ou quantitatif des gamètes. Chez les femmes, une origine ovarienne est observée dans 35% des cas d’infertilité ; une des causes majeures est l’insuffisance ovarienne prématurée (IOP). Plusieurs mécanismes ont été proposés pour expliquer l’insuffisance ovarienne : une formation anormale du stock folliculaire ou sa déplétion accélérée, une augmentation de l’atrésie folliculaire, un défaut de recrutement folliculaire et un arrêt de maturation folliculaire ou ovocytaire. L’arrêt méiotique, impliqué dans la dernière situation, est aussi observée chez des hommes infertiles présentant une azoospermie non obstructive (ANO). Une collaboration a été mise en place entre le CHU de Rennes ayant développé une plateforme régionale pour la prise en charge des IOP et le CHI de Poissy Saint-Germain-en-Laye impliqué dans la prise en charge des NOA, afin de mettre en évidence des origines génétiques communes aux situations d’arrêt méiotique chez la femme et chez l’homme, à partir de données de séquençage massif en parallèle. Ce travail a permis de mettre en évidence de nouveaux variants dans des gènes récemment associés aux arrêts méiotiques. L’implication d’un même variant homozygote du gène STAG3 dans une fratrie comprenant une sœur avec IOP et un frère avec ANO a été décrite. Il s’agit du premier cas de variant faux-sens homozygote décrit pour ce gène ainsi que du premier cas familial. Chez une patiente avec IOP, l’implication du gène ZSWIM7 est suspectée. Un variant homozygote de ce gène a été observé chez 2 patients avec ANO en 2021 et encore plus récemment chez une patiente avec IOP. De nouveaux variants du gène PSMC3IP ont également été observés en cas d’IOP ou d’ANO. L’implication d’autres gènes comme REC8 qui n’ont pas encore été décrits dans des situations d’arrêt méiotique est en cours d’évaluation. Ces résultats confortent l’implication des gènes « méiotiques »  dans les IOP et ANO et montrent l’existence de voies moléculaires communes à ces situations d’infertilité masculine et féminine. L’ensemble de ces résultats sont en accord avec les données observées chez l’animal et en particulier la souris, où l’inactivation de gènes impliqués dans la méiose est à l’origine d’une infertilité dans les 2 sexes.


Sylvie JAILLARD (Rennes), Farah GHIEH, David GILOT, Denise MOLINA-GOMES, Delphine LECLERC, Camille COHEN, Géraldine JOLY-HELAS, Linda AKLOUL, Fathallah KHADIJA, Erika LAUNAY, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Vialard FRANCOIS
17:45 - 18:00 #27914 - SS041 Translocations équilibrées dans le cadre des insuffisances ovariennes prématurées : apport du whole genome sequencing et implication de nouveau gènes candidats.
SS041 Translocations équilibrées dans le cadre des insuffisances ovariennes prématurées : apport du whole genome sequencing et implication de nouveau gènes candidats.

Bien qu’une majorité des insuffisances ovariennes prématurées (IOP) soient idiopathiques, des causes génétiques telles que les anomalies de structure chromosomiques impliquant notamment le chromosome X ont été mises en évidence. Le mécanisme physiopathologique des anomalies équilibrées est difficile à caractériser et outre la possible perturbation de la méiose, il fait également intervenir l’interruption ou la dérégulation de gènes au niveau ou à proximité du point de cassure. Les techniques actuelles de WGS permettent une analyse fine des variants structuraux (SV), révélant une architecture complexe des points de cassures (BP).

Afin d’essayer caractériser au mieux les réarrangements équilibrés associés à des IOP, nous avons analysé une cohorte de 7 patientes. Pour l’ensemble d’entre elles, un caryotype, une ACPA ainsi qu’une analyse des points de cassure par WGS ont été réalisés. En l’absence d’interruption génique ou en cas d’interruption d’un gène sans lien avec le phénotype, les gènes situés à 1 Mb de chaque côté des points de cassure ont été analysés, en s’appuyant sur les bases de données OMIM (online mendelian inheritance in man), OKdb (ovarian kaleidoscope database) et GeneHancer pour les éléments régulateurs. 6/7 présentaient une translocation impliquant le chromosome X et 1/7 une translocation impliquant des autosomes (préciser laquelle). Un réarrangement complexe comprenant une translocation t(X ;4) ainsi qu’une inversion sur le chromosome X a été mise en évidence. Les points de cassure observés sur le chromosome X étaient concordants avec les données de la littérature : 3/6 étaient retrouvés en Xq21 (région POF2) et 3/6 en Xq26 (région POF1). Les phénotypes associés étaient cohérents avec les données précédemment décrites de la littérature, les patientes porteuses d’un BP en Xq21 ayant un phénotype plus sévère.

Plusieurs gènes candidats ont été retenus. Le gène EIF2AK4 était interrompu chez la patiente porteuse d’une translocation autosomique. La famille des EIF a été décrite comme impliquée dans la maturation de l’ovocyte. EIF2AK4 est fortement exprimé au niveau des ovocytes murins et des variants délétères d’EIF2AK1 ont été décrits dans des cas d’IOP syndromiques. Chez une autre patiente, Genehancer a de mettre en évidence un effet longue distance sur le gène INHBA. Les inhibines et activines sont des hormones sécrétées par les cellules de la granulosa, essentielles pour la sécrétion de FSH. Le dosage de l’inhibine A chez la patiente retrouvait un taux effondré.

Cette analyse a ainsi permis de mettre en évidence de nouveaux gènes candidats à proximité ou au niveau des BP (EIF, RAD, NUP, INHBA), de confirmer les données phénotypiques de la littérature associées aux régions POF1 et POF2, ainsi que de finement caractériser les SV impliqués.


Anna LOKCHINE (Rennes), Caroline SCHLUTH-BOLARD, Erika LAUNAY, Linda AKLOUL, Florence DEMURGER, Solène DUROS, Mathilde DOMIN-BERNHARD, Wilfrid CARRE, Pierre-Antoine ROLLAT-FARNIER, Sylvie ODENT, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Sylvie JAILLARD
18:00 - 18:15 #28254 - SS042 Etude de l’impact des remaniements de structure chromosomique sur l’architecture nucléaire par 3D-FISH.
SS042 Etude de l’impact des remaniements de structure chromosomique sur l’architecture nucléaire par 3D-FISH.

La chromatine est organisée dans le noyau interphasique selon une architecture tridimensionnelle hiérarchique, dont l’organisation de base est le territoire chromosomique. Cette architecture joue un rôle critique dans la régulation transcriptionnelle. La périphérie nucléaire est un environnement particulier, répressif pour la transcription, alors que l’intérieur du noyau est plus favorable à l’activité transcriptionnelle.

Les remaniements de structure chromosomique équilibrés peuvent être associés à un phénotype anormal par interruption de gène ou effet de position. Leur impact sur l’architecture nucléaire a cependant été peu étudié.

Nous avons étudié par 3D-FISH le positionnement nucléaire radial de loci impliqués dans des remaniements chromosomiques équilibrés chez huit patients atteints de déficience intellectuelle et/ou malformations congénitales. Ces remaniements, six translocations réciproques et deux inversions péricentriques, ont été préalablement caractérisés par séquençage génome entier. Suite à l’hybridation de sondes localisées à proximité des points de cassure chez les patients et des contrôles, la reconstruction et l’analyse de 50 à 100 noyaux a été réalisée à l’aide du logiciel Arivis, permettant de calculer le ratio de position radiale. 

Les loci impliqués dans un même remaniement occupent des positions nucléaires radiales proches, ce qui a très probablement favorisé la survenue du réarrangement entre ces loci. Une relocalisation nucléaire radiale significative a été observée pour quatre des huit remaniements, du centre vers la périphérie pour trois d’entre eux et de la périphérie vers le centre pour un autre. Parmi ces remaniements, une translocation X-autosome t(X;1) présente une relocalisation du centre vers la périphérie du noyau pour le locus RP11-958E2 (1p36.31) sur le dérivé X. De façon intéressante, le phénotype de la patiente porteuse de cette translocation est très évocateur d’une monosomie 1p36. L’étude de l’inactivation de l’X a montré un biais en faveur du chromosome X normal. La relocalisation en périphérie du bras court du chromosome 1 pourrait être à l’origine d’un silence transcriptionnel et d’une monosomie 1p36 fonctionnelle, permettant d’expliquer le phénotype malgré le biais d’inactivation favorable.

En conclusion, ce travail montre que les remaniements chromosomiques peuvent être associés à un repositionnement nucléaire de régions chromosomiques qui pourraient ainsi jouer un rôle dans l’apparition d’un phénotype anormal.


Julie MASSON, Sarah PONTHUS, Emilie CHOPIN, Sophie BLESSON, Bénédicte DEMEER, Patrick EDERY, Marine LEBRUN, Gaétan LESCA, Massimiliano ROSSI, Sophie SCHEIDECKER, Alain VERLOES, Damien SANLAVILLE, Julien COURCHET, Caroline SCHLUTH-BOLARD (STRASBOURG)
Belvédère
18:15

"Mercredi 02 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
A28
18:15 - 18:45

CONFERENCE INVITE
Pascal MAYER - Breakthrough Prize Laureate (2022, Life Sciences)

Modérateur : Sylvie ODENT (PU-PH Chef de service) (RENNES)
18:15 - 18:45 Du séquençage d’ADN de nouvelle génération aux traitements médicaux de nouvelle génération. Pascal MAYER (Président Directeur Scientifique) (Conférencier, Riom)
Grand Auditorium
Jeudi 03 février
11:00

"Jeudi 03 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
B33
11:00 - 12:30

SESSIONS SIMULTANEES 10
Conseil génétique, sciences humaines et sociales

Modérateurs : Emmanuelle HAQUET (conseillère en génétique) (Montpellier), Alexia LE ROUSSEAU (Rennes)
11:00 - 11:15 #27928 - SS055 Où l’éthique se situe-t-elle ? Cartographie pluridisciplinaire de la controverse autour des CRISPR-babies.
SS055 Où l’éthique se situe-t-elle ? Cartographie pluridisciplinaire de la controverse autour des CRISPR-babies.

L'édition du génome de l'embryon humain, notamment par modification CRISPR-Cas, fait l'objet d'intenses controverses. Nous avons questionné dans quelle mesure les débats générés par l'édition du génome de l'embryon humain mobilisent des arguments de nature purement éthique. Pour cela, nous avons réalisé une méta-analyse des revues publiées sur l'édition du génome de l'embryon humain afin de classer et d'évaluer le poids des principaux arguments en faveur ou en défaveur de l'édition du génome de l'embryon humain. Notre analyse montre clairement que les points discutés les plus importants sont d'ordre technique. En particulier, ces arguments explorent en profondeur la question de la sécurité d’utilisation de cette technique et de ses avantages. Ils abordent également la question des effets putatifs à long terme sur la génération future et la question subséquente de l'évaluation de cet aspect. Ensuite, les avantages cliniques prévisibles sont nécessairement discutés, ainsi que les alternatives. L'argument sur le nombre de personnes qui bénéficieraient de cette technique est toujours considéré. Enfin, les questions sociales et anthropologiques sont abordées de manière plus disparate et hétérogène. La parentalité et le désir d'enfant sont des questions cruciales dans ce débat mais sont parfois négligées. La justice sociale, la stigmatisation et l'égalité d'accès devraient être des arguments importants dans ce débat, mais peu d'auteurs articulent finalement leur conclusion sur ces notions. La question du consentement et de l'information est plus clairement abordée, et interroge, au-delà, la relation entre les générations. Enfin, les arguments mettant en cause les effets sur la Nature de l'Homme, sur l'espèce humaine sont loin d'être consensuels ; les risques d'amélioration, d'eugénisme et de transhumanisme sont soulevés. Nous concluons que, dans ce débat éthique, les aspects techniques l'emportent sur les questions sociales et anthropologiques, et rappelons que la finalité doit être questionnée avant d'entreprendre des expériences explorant directement ou indirectement l'édition du génome de l'embryon humain.


Richard POUGNET, Benjamin DERBEZ, Marie-Bérengère TROADEC (BREST)
11:15 - 11:30 #28273 - SS056 Séquençage du génome chez l’enfant atteint de cancer : un parcours revisité par les enfants et leurs parents.
SS056 Séquençage du génome chez l’enfant atteint de cancer : un parcours revisité par les enfants et leurs parents.

Contexte

La généralisation des investigations génomiques tant constitutionnelles que somatiques en oncologie pédiatrique pose la question de la définition d’un parcours de soin adapté, qui réponde à la fois :

- au contexte spécifique du cancer chez l’enfant dont le un pronostic vital peut-être engagé au moment de la proposition d’investigation génétique (rechute, urgence de la greffe …);

- aux enjeux des professionnels, qui doivent délivrer une information complexe dans un cadre légal en évolution ;

- aux attentes des patients et de leurs parents vis-à-vis de l’étiologie de la maladie mais confrontés à des questions qu’ils ne se sont pas toujours posées.

Le projet GeneInfoKid vise à recueillir des propositions concrètes émanant des enfants et des parents concernant le parcours de génomique.

Méthode

GeneInfoKid (Projet INCa-SHS N°2018-127) est un projet multidisciplinaire dont l’un des axes prévoyait l’organisation de focus group (groupe de parole) dans l’un des 6 services partenaires avec d’enfants atteints de cancer suivis et de leurs parents.

22 focus group ont été organisés (5 à 8 personnes, 85 participants). Ayant vécu un parcours en génétique ou non, les participants étaient invités :

- à témoigner de leur expérience avec l’information et le consentement dans leur parcours de soin

- à se projeter dans un parcours de génétique à travers l’évaluation de supports d’information existants et d’exercices projectifs (se mettre dans la peau d’Amelia, 10 ans à qui est proposé un examen génétique dans son parcours de soin/ puis réaliser un collage décrivant le scenario d’une information idéale).

Résultats

Les résultats génomiques sont envisagés comme un moyen de répondre à l’origine de la maladie ou d’aider au choix des traitements. Mais ils peuvent susciter des sentiments individuels ambivalents et différents entre enfants et parents (culpabilité, incompréhension) voire inquiéter par la dimension familiale (projet parental, information à délivrer aux proches). Ces différents enjeux se traduisent par des attentes comme par exemple : la transparence sur les incertitudes, le rejet de l’infantilisation, le droit de ne pas savoir, la possibilité de faire un choix différent entre parents et enfant, le respect de leur disponibilité psychique, la valeur symbolique du consentement ….

Nous proposons de nous centrer sur les propositions concrètes formulées par les enfants et les parents pour améliorer les modalités d’information au cours de leur parcours de soin. Ces propositions s’organisent notamment autour de la question de la temporalité de l’information et du consentement : ils proposent par exemple de délivrer des supports qui pourraient être consultés/visionnés à différents moments (en amont pour prévoir des questions ou en aval pour répondre à des préoccupations non formulées a priori) ou d’appréhender l’information et le consentement comme un processus, scindé en plusieurs temps pouvant aller jusqu’à un rappel de ce à quoi ils ont consenti a posteriori.


Sandrine DE MONTGOLFIER (PARIS), Lucile HERVOUET, Isabelle COUPIER, Marion STRULLU, Sophie JULIA, Marlène PASQUET, Marie NOLLA, Laure SAUMET, Arnaud PETIT, Sylvie WASCHEUL, Hélène CAVÉ, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Emmanuelle RIAL-SEBBAG, Khadija LAHLOU-LAFORÊT, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Franck BOURDEAUT
11:30 - 11:45 #28439 - SS057 Perceptions des professionnels de santé français sur l’extension du dépistage néonatal avec ou sans génétique.
SS057 Perceptions des professionnels de santé français sur l’extension du dépistage néonatal avec ou sans génétique.

Contexte : Les récentes modifications de la loi de bioéthique, les progrès thérapeutiques et le développement massif des nouvelles technologies de génétique (NGS) avec une baisse rapide des couts impliquent de s'interroger sur une extension du dépistage néonatal (DNN) à de nouvelles pathologies actionnable et les méthodes acceptables et pertinentes pour son éventuelle extension. Des études à l’international débutent pour déterminer la place potentielle du NGS dans le DNN. Dans cette perspective, le projet SeDeN a pour objectif d’évaluer pleinement l’acceptabilité sociale de ces questions en mesurant la diversité et la cohérence des attentes des professionnels de santé, parents et décideurs publics.

Matériel et méthode : La partie du projet SeDeN présentée ici s’intéresse à l’avis des professionnels. Ce volet est composé d’une phase qualitative exploratoire (12 entretiens), d’une phase quantitative d’investigation basée sur une enquête par questionnaire et d’une phase qualitative d’approfondissement. Le questionnaire en ligne, porté par la FHU TRANSLAD en partenariat avec la SFDN, a été diffusé via les réseaux et sociétés savantes, aux pédiatres, généticiens, conseillers en génétique, sages-femmes, gynécologues et biologistes moléculaires de France Métropolitaine et Outre-Mer. Seuls les résultats de ce questionnaire sont présentés ici, en particulier en mettant l’accent sur les différences de réponses entre les généticiens et autres professionnels.

Résultats préliminaires et discussion : Au 23/09/21 (mi-parcours), 504 professionnels ont rempli tout ou partie du questionnaire et près de 30% sont des généticiens ou conseillers en génétique. Les professionnels émettent des inquiétudes quant à l’utilisation de techniques pangénomiques dans le DNN et préfèrent l’utilisation de panels ciblés. Les inquiétudes vis à vis d’une utilisation plus large des techniques de génétique comprennent des questionnements éthiques, l’anxiété potentielle pour les familles, les difficultés organisationnelles de mise en place, l’insuffisance de professionnels formés. Lorsque l’on interroge les praticiens sur l’ajout de différents groupes de pathologies débutant dans l’enfance non accessible à un traitement, à l’âge adulte, accessible ou non à un traitement, ou pouvant apporter de l’information aux apparentés, ce sont les généticiens et les conseillers en génétique qui sont les plus réticents à l’ajout de ces groupes de pathologies dans le DNN, car particulièrement sensibilisés aux impacts de l’annonce de maladies génétiques. Il en est de même pour la transmission des résultats incertains. Ces données sont importantes pour mieux appréhender l’avis des professionnels de santé dans une logique d’aide à la décision des politiques de santé.


Camille LEVEL (DIJON), Frédéric HUET, Dominique SALVI, Emmanuel SIMON, Christel THAUVIN, Christine BINQUET, Christine PEYRON, Laurence FAIVRE
11:45 - 12:00 #27866 - SS058 Étude qualitative de l’impact psychologique des résultats des données secondaires chez des parents d’enfants avec une anomalie du développement (étude FIND).
SS058 Étude qualitative de l’impact psychologique des résultats des données secondaires chez des parents d’enfants avec une anomalie du développement (étude FIND).

Contexte : L’étude FIND propose à des parents de patients atteints d’anomalies du développement (AD) éligibles à un exome diagnostique de rechercher 3 groupes de données secondaires (DS) chez leur enfant. Groupe 1 : 122 gènes (dont liste de l’ACMG) responsables de maladies à révélation plus ou moins tardives, accessible à une prévention ou à un traitement. Groupe 2 : 114 gènes impliqués dans les maladies récessives fréquentes (statut d’hétérozygote) ou liés à l’X impactant les projets de procréation. Groupe 3 : 2 gènes responsables de variants pharmacogénomiques pouvant conduire à des adaptations médicamenteuses.

Objectif : Étudier l’impact psychologique chez les parents de l’annonce de DS obtenues par séquençage d’exome chez leur enfant atteint d’AD.

Méthode et matériel : Des entretiens semi-structurés ont été proposés aux parents après l’annonce des résultats de DS chez leur enfant (au moment du résultat, puis 6 et 12 mois après). Une analyse du discours a été réalisée avec le logiciel Nvivo, une évaluation de la précarité (EPICES), puis à chaque visite de l’anxiété (STAI-Y), de la dépression (CES-D) et de la qualité de vie (SF 12).

Résultats et discussion : Sur 28 résultats de DS chez des enfants (Groupe 1 : n=12 ; Groupe 2 : n= 9 ; Groupe 3 : n= 7), au total n= 30 parents (21 mères, 9 pères) ont été inclus. Les scores des échelles d’anxiété, de dépression et de qualité de vie n’ont pas révélé de variations significatives en fonction du résultat mais étaient plutôt corrélés à des fragilités préexistantes en lien avec des contextes de vie difficile. L’analyse des entretiens montre que l’annonce des DS du groupe 3 a eu peu d’impact psychologique. Pour les DS du groupe 2 l’inquiétude suscitée par le résultat est à contextualiser chez 2 femmes enceintes et diminue dans le temps. Pour les DS du groupe 1 l’angoisse est davantage constante et pérenne dans le temps. Le statut d’être à risque qui révèle une confusion entre les notions de facteurs de risque et de maladie déclarée diminue dans le groupe 2 alors qu’il augmente dans le groupe 1. L’actionnabilité médicale est une attente forte et unanime des parents qui les motive en amont à accepter de participer à l’étude et justifie en aval leur choix de rechercher les DS. Concernant les DS des groupes 1 et 2, les parents font une autoévaluation ambivalente au fil du temps car ils mesurent progressivement les bénéfices (actionnabilité) mais aussi les risques (peur de l’avenir) associés à la recherche des DS.

Conclusion : Le degré d’inquiétude et d’angoisse est corrélé à la nature du résultat et au contexte de vie des sujets concernés. Cette étude met en évidence l’importance d’une équipe interdisciplinaire pour accompagner ce type de diagnostics présymptomatiques opportunistes dont les effets sont difficilement anticipables par les parents, d’autant plus que leur motivation principale demeure la quête d’un diagnostic étiologique des troubles de leur enfant et l’actionnabilité potentielle.


Françoise ROBERT (LYON), Aline CHASSAGNE, Stéphanie STARACI, Massimiliano ROSSI, Amandine CADENES, Gaétan LESCA, Audrey PUTOUX, Linda PONS, Sophie DUPUIS-GIROD, Marianne TILL, Carine ABEL, Patrick EDERY, Audrey LABALME, Nicolas CHATRON, Aurore PELLISSIER, Dominique SALVI, Anne FAUDET, Boris KEREN, Mustapha YOUSFI, Julien BURATTI, Christophe MIGNOT, Alexandra AFENJAR, Sandra WHALEN, Perrine CHARLES, Solveig HEIDE, Linda MOUTHON, Elodie GAUTIER, Amandine BAUDRAND, Caroline SAWKA, Geoffrey BERTOLONE, Christel THAUVIN-ROBINET, Antoine VITOBELLO, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Christophe PHILIPPE, Frédéric TRAN MAU-THEM, Sébastien MOUTTON, Arthur SORLIN, Sophie NAMBOT, Christine BINQUET, Christine PEYRON, Delphine HÉRON, Damien SANLAVILLE, Myrtille SPENTCHIAN, Laurence OLIVIER-FAIVRE
12:00 - 12:15 #28081 - SS059 Etude de l'impact d'une sensibilisation à l'utilisation des tests génétiques en accès libre (TGAL) à visée médicale sur le processus de décision de la personne.
SS059 Etude de l'impact d'une sensibilisation à l'utilisation des tests génétiques en accès libre (TGAL) à visée médicale sur le processus de décision de la personne.

Introduction : L’avènement du séquençage à très haut débit et la forte réduction de son coût a permis aux entreprises « Direct-to-Consumer » (DTC) de proposer des tests génétiques en libre accès (TGAL) à la population générale. Ces tests sont de plus en plus utilisés et posent des enjeux éthiques majeurs, que la société se doit de penser : protection des données génétiques, discrimination, conséquences psychologiques pour l’individu et sa famille. En France, les TGAL sont interdits et leur utilisation est punie d’une amende de 3750€ (article 226-28-1 de 2011 du code pénal). Cependant, il semble que leur interdiction est mal connue du grand public, ainsi que les conséquences possibles associées. L’objectif de notre recherche est de faire de la prévention sur l’utilisation des TGAL à visée médicale en choisissant principalement une population jeune et étudiante, cible des DTC.

Matériel et méthodes : L’étude en ligne (autorisation n° 31032021, CERNI, université de Nantes) se déroule en deux temps : à T0 avant la sensibilisation, les participants répondent à un premier questionnaire ; ils visionnent ensuite 3 vidéos et lisent 3 courts témoignages, et, à T1, répondent au deuxième questionnaire corrélé au premier. Les résultats ont été analysés à l’aide du logiciel JAMOVI et utilisation d’un test t de Student sur échantillons appariés.

Résultats : Depuis mars 2021, 128 personnes ont participé à cette étude : 65,6% de femmes, 83,6% d’étudiants et 61,7% âgés de 18 à 22 ans. A T0, la moitié des participants (52,3%) n’a pas connaissance de l’existence des TGAL. Une forte majorité (85,9%) n’a jamais fait de recherche sur les TGAL et 72,7% d’entre eux expriment n’avoir jamais eu de discussion sur les TGAL avec leur entourage. Concernant l’interdiction légale en France, seulement 58,6% des participants pensent que les TGAL sont interdits. La moitié des participants (50%) énonce ne pas avoir entendu parler de génétique médicale. A T0, 48% des personnes sont plutôt défavorables à réaliser un TGAL versus 72% à T1 ; 32% sont plutôt favorables versus 21% à T1 ; et 20% sont sans avis sur la question versus 7% à T1. Nous remarquons un effet significatif de la sensibilisation dans notre population en faveur du choix de ne pas réaliser un TGAL (p < 0,001) et une diminution du nombre de personnes sans avis. Chez les personnes favorables à la réalisation d’un TGAL, la curiosité reste la motivation principale après sensibilisation : 75,6 % à T0 vs 70 % à T1. Chez les personnes défavorables à réaliser un TGAL, la raison principale à T0 est le fait de ne pas être intéressé (55,7 % vs 33,6% à T1) alors qu’elle relève surtout d’un manque de confiance dans le test à T1 (42,3% vs 21,3% à T0).

Conclusion : Ces résultats préliminaires montrent un effet significatif quant à l’effet de la sensibilisation sur le processus de prise de décision de la personne. Cette étude se poursuit dans l’objectif d’obtenir un échantillon plus large et des résultats plus représentatifs.


Solène ROTURIER (LA CHAPELLE SUR ERDRE), Laurane BOURGEOIS, Guillaume DURAND, Sandra MERCIER
12:15 - 12:30 #28248 - SS060 L'accès aux DPN/DPI ne motive pas l'information à la parentèle dans les maladies neurogénétiques.
SS060 L'accès aux DPN/DPI ne motive pas l'information à la parentèle dans les maladies neurogénétiques.

Introduction : Le faible recours aux techniques de procréation médicalement assistée dans les familles concernées par des maladies neurogénétiques nous a interrogés sur la façon dont les options en matière de procréation étaient considérées, et s’il existait une relation avec la sévérité estimée de la maladie. Nous avions pour objectifs d’étudier comment les personnes concernées évaluaient la sévérité de leur pathologie, comment les options reproductives étaient envisagées dans les familles, et d’investiguer les motivations pour informer les apparentés en questionnant le recours au diagnostic prénatal et/ou préimplantatoire comme motif d’information à la parentèle. Nous avions pour hypothèses que i) la sévérité estimée par les personnes concernées serait différente entre les pathologies, ii) elle déterminerait les avis quant aux options reproductives, et iii) le recours possible au diagnostic prénatal et/ou préimplantatoire serait une des motivations principales pour informer les apparentés de leur risque génétique.

Méthode : Nous avons proposé à des personnes concernées par une maladie neurogénétique autosomique dominante de compléter un questionnaire à propos des motivations poussant à informer la parentèle et des opinions à l’égard des options reproductives. Nous avons comparé les réponses avec la sévérité estimée de chaque maladie, et entre les pathologies.

Résultats : Nous avons analysé 562 questionnaires. Les participants étaient concernés par la maladie de Huntington (n=307), les ataxies spinocérébelleuses (n=114), la dystrophie myotonique de Steinert (n=82) et la sclérose latérale amyotrophique/démence frontotemporale (n=59). La sévérité estimée de la maladie était différente entre les pathologies (p < 0.0001). Les participants considéraient le diagnostic prénatal (78.0±34.4/100) et le diagnostic préimplantatoire (75.2±36.1/100) plus justifiés que l’interruption médicale de grossesse (68.6±38.5/100). Moins de participants étaient favorables au don de gamètes (48.3±39.8/100) ou au fait de renoncer à un projet de grossesse (43.3±40.3/100). Plus la maladie était estimée sévère, plus les options reproductives étaient considérées comme justifiées (p≤0.04), sauf le don de gamètes (p=0.89). Le recours potentiel au diagnostic prénatal et/ou préimplantatoire était une motivation pour informer les apparentés pour seulement 55.3% des participants (p=0.01).

Conclusion : La sévérité estimée par les participants, qui diffère entre les pathologies, semble être liée à l’atteinte cognitive plutôt qu’à l’âge de début de la maladie. Plus la pathologie est estimée comme sévère, plus les différentes options reproductives sont considérées comme justifiées. Pour autant, le recours aux techniques de procréation médicalement assistée est faible en pratique clinique, et ne motive pas la communication intrafamiliale. 


Lucie PIERRON (Paris), Sophie TEZENAS DU MONTCEL, Marcela GARGIULO, Alexandra DURR
Grand Auditorium

"Jeudi 03 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
A33
11:00 - 12:30

SESSIONS SIMULTANEES 09
Oncogénétique

Modérateurs : Louise CRIVELLI (Médecin Oncogénéticien) (RENNES), Marc PLANES (PH) (Brest)
11:00 - 11:15 #28669 - SS049 Révertants cellulaires dans les maladies mendéliennes : recherche des variants somatiques non tumorigéniques dans les Téloméropathies.
SS049 Révertants cellulaires dans les maladies mendéliennes : recherche des variants somatiques non tumorigéniques dans les Téloméropathies.

Les réversions cellulaires dans les maladies mendéliennes ne sont pas rares, particulièrement dans les maladies immuno-hématologiques (Revue P Revy, C Kannengiesser et Alain Fischer, Nat Genetics, 2019). Un variant somatique contrebalançant le défaut induit par la(les) mutation(s) constitutionnelle(s) est sélectionné et détectable dans le sang. Ces sauvetages somatiques (Somatic genetic rescue, SGR) peuvent impliquer directement le gène ou indirectement (Revy, Nat Genetics, 2019). Dans les téloméropathies, maladie d’expression clinique variable (moelle, poumon, foie, peau, …) caractérisée par des mutations germinales perte de fonction dans les gènes de la maintenance des télomères, certains patients, porteurs de variations pathogènes constitutionnelles de TERTTERC et PARN, acquièrent une mutation somatique activatrice du promoteur du gène TERT codant la télomérase en dehors de tout contexte tumoral (Maryoung, et al., 2017 ; Gutierrez-Rodrigues, et al., 2018). Les 3 variants du promoteur de TERT (-57, -124 et -146 ont été extensivement étudiés dans le domaine des cancers et sont associés à une augmentation de l’expression du gène TERT par une augmentation de l’affinité des facteurs de transcription pour le promoteur de TERT. En PCR digitale, technique ultra-sensible, nous avons recherché les 3 variants récurrents du promoteur de TERT (-57, -124 et -146) sur notre cohorte de téloméropathie (n=500 individus) et 800 contrôles. Nous montrons que le SGR peut être indirect aussi sur les gènes RTEL1, NHP2DKC1 et ACD (données non publiées). La probabilité d’identifier ces clones augmente avec l’âge des patients. Ainsi, ces variants somatiques constituent des marqueurs de téloméropathie et peuvent aussi aider à l’interprétation de variants constitutionnels difficilement classables (classe 3).


Ibrahima BA (Paris), Agathe HERCENT, Cécile MASSON, Patrick REVY, Raphael BORIE, Catherine BOILEAU, Bruno CRESTANI, Caroline KANNENGIESSER
11:30 - 11:45 #28686 - SS051 Mise en place d’une stratégie d’analyse NGS pour détecter les variations pathogéniques de l’épissage dans plusieurs gènes de prédisposition au cancer.
SS051 Mise en place d’une stratégie d’analyse NGS pour détecter les variations pathogéniques de l’épissage dans plusieurs gènes de prédisposition au cancer.

INTRODUCTION : L’impact sur l’épissage des anomalies génétiques peut expliquer une part des prédispositions au cancer. Jusqu’à présent, ces analyses étaient réalisées de manière ciblée en fonction des anomalies identifiées sur l’ADN. Toutefois, les variations physiologiques de l’épissage pouvaient entraîner des faux négatifs ou des faux positifs en fonction du positionnement des amorces PCR et des transcrits alternatifs. Enfin, la technique consiste une extraction d’ARN sur des lignées lymphoblastoides traités à la puromycine. Il était important de voir la possibilité d’utiliser d’autres types de matériel, en particulier le matériel fixé en paraffine ou le prélèvement sanguin sur le tube Paxgen.

MATERIEL : Nous avons mis en place un panel XT HS Agilent de 54 gènes comprenant plusieurs isoformes pour chacun de ces gènes et couvrant tous les gènes étudiés dans le service de génétique des tumeurs de Gustave Roussy.  56 variants ont été étudiés sur 22 gènes. Des stratégies complémentaires ont été appliquées : OneStep PCR sanger pour confirmer les anomalies avec des migrations sur Tapestation (Agilent) et ddPCR avec l’approche Stilla pour confirmer les variations quantitatives de certains transcrits.

RESULTAT : Il y a eu 42 analyses NGS, 21 analyses en OneStep PCR et 1 analyse en ddPCR. Sur les 56 variants étudiés, 22 résultats sont en faveur d’un effet sur l’épissage pour les gènes BAP1, BRCA1, BRCA2, CDKN2A, MET, MLH1, MSH6, NBN, PALB2, POT1 et VHL. 25 résultats sont négatifs et ne sont pas en faveur d’un effet. 9 cas sont encore en cours d’évaluation. 8 cas ont été étudié sur du tissu (congelé ou fixé) dont un cas non contributif. Deux approches quantitatives ont été utilisée :  quantification en ddPCR et RNASeq après avoir normalisé avec une gène de ménage.

DISCUSSION : Notre stratégie permet de faciliter la mise en place en routine d’une paillasse pour étudier l’épissage des gènes de prédisposition. Elle montre l’avantage du panel de gènes. Nous avons pu aussi montrer la pertinence d’une approche OneStep PCR pour confirmer les résultats et travailler sur matériel dégradé comme des tumeurs. Enfin, l’approche quantitative en ddPCR est indispensable pour qualifier l’événement et confirmer l’impact total sur l’épissage de l’événement.

CONCLUSION : Ces résultats permettent d’illustrer l’importance de coordonner plusieurs outils pour valider et comprendre l’impact des variants sur les épissages alternatifs. Les données produites ouvrent aussi une amélioration des connaissances sur l’épissage alternatif de ces gènes.


Alice FIEVET, Odile CABARET, Clémentine GABILLAUD, Molka SEBAI, Céline Sengul KARA, Hela SASSI, Henintsoa RATSIMIALA, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Roseline TANG, Etienne ROULEAU (VILLEJUIF)
11:45 - 12:00 #27840 - SS052 Risque de cancer des patients porteurs d’un variant pathogène de SUFU et recommandations basées sur le génotype (SUFU ou PTCH1) pour la surveillance oncologique des patients porteurs d’un syndrome de Gorlin – rapport du groupe européen “SIOPE Host Genome.
SS052 Risque de cancer des patients porteurs d’un variant pathogène de SUFU et recommandations basées sur le génotype (SUFU ou PTCH1) pour la surveillance oncologique des patients porteurs d’un syndrome de Gorlin – rapport du groupe européen “SIOPE Host Genome.

Les variants pathogènes (VP) des gènes PTCH1 et SUFU sont responsables du syndrome de Gorlin (OMIM109400) dont les risques tumoraux sont différents selon le gène causal. Si les tumeurs associées aux VP de PTCH1 sont bien connues, les données permettant d’évaluer le risque de cancer associé aux VP de SUFU étaient jusqu’à présent limitées. Nous avons réalisé, dans le cadre du groupe SIOPE HGWG, une étude sur 172 patients porteurs d’un VP de SUFU (83 cas index et 89 apparentés) afin de préciser le spectre tumoral et le risque de cancer. Au total 117/172(68%) patients ont développé au moins une tumeur: médulloblastome (86 patients, âge médian au diagnostic 18 mois), carcinome basocellulaire (CBC) (25 patients, âge médian au diagnostic 44 ans), méningiome (20 patients, âge médian au diagnostic 40 ans), tumeurs génitales (11 patients, âge médian 14 ans). L’incidence cumulée de cancers analysée seulement chez les apparentés porteurs d’un variant de SUFU est estimée à 14.4%[CI95%:6.8-21.4], 18.2%[CI95%:9.7-25.9] et 44.1%[CI95%:29.7-55.5] à 5, 20 et 50 ans. Les patients porteurs d’un VP constitutionnel de SUFU ont un risque accru de tumeurs sur l’ensemble de la vie avec un spectre dominé par la survenue de médulloblastome avant l'âge de 5 ans (risque cumulé à 5 ans de 13,3 %[IC95 % :6-20,1], stable ensuite), de tumeurs génitales à l'adolescence, et de CBC et de méningiome à l'âge adulte, justifiant des programmes de surveillance adaptés. Le risque cumulé de tumeur génitale, CBC et méningiome à l'âge de 50 ans était de 4,6 %[IC95 % :0-9,7], 28,5 %[IC95 %:13,4-40,9 ] et 5,2 % [IC95 % : 0-12].

En nous basant sur les données déjà  publiées sur les risques oncologiques associés aux mutations de PTCH1, ces résultats ont conduit le SIOPE HGWG à proposer des recommandations de surveillance basées sur le génotype, pour les patients avec un syndrome de Gorlin :

Dépistage des CBC: Examen dermatologique annuel, à partir de 10ans (PTCH1) et à partir de 20ans (SUFU), plus tôt en cas de radiothérapie antérieure.

Dépistage des kératokystes du maxillaire : Examen odontologique débutant vers l'âge de 2 ans, orthopantogramme annuel à partir de 8 ans (PTCH1).

Dépistage des médulloblastome : Examen neurologique (3 à 4 fois/an de 0 à 3ans, puis 2 fois/an de 4 à 5 ans). IRM cérébrale sans injection sauf le 1er examen seulement en cas de doute clinique (PTCH1), tous les 3-4 mois de 0 à 3ans, puis tous les 6 mois de 3 à 5 ans (SUFU).

Dépistage des méningiomes : IRM cérébrale tous les 3 à 5 ans à partir de 30 ans, et  plus tôt si radiothérapie antérieure (SUFU).

Dépistage des tumeurs de l’ovaire : échographie pelvienne une fois vers 18 ans (PTCH1) ou tous les 3 ans, à partir de 5 ans (SUFU).

Dépistage des fibromes cardiaques: échographie cardiaque dès le diagnostic de Gorlin (PTCH1 et SUFU).

Le suivi des patients traités par radiothérapie doit être prolongé en raison du risque de tumeurs secondaires. Une évaluation prospective de l'efficacité de ces recommandations est requise.



Léa GUERRINI-ROUSSEAU (Villejuif), Smith MIRIAM, Christian KRATZ, Julien MASLIAH-PLANCHON, Sebastian WASZAK, Pia ALHOPURO, Patrick BENUSIGLIO, Franck BOURDEAUT, Inès BRECHT, Giada DEL BALDO, Maria Luisa GARRE, Corrie GIDDING, Steffen HIRSCH, Pauline HOARAU, Mette JORGENSEN, Lucie LAFAY-COUSIN, Angela MASTRONUZZI, Lorenza PASTORINO, Stefan PFISTER, Christopher SCHROEDER, Pia VAHTERISTO, Roseline VIBERT, Catheline VILAIN, Nicolas WAESPE, Ingrid WINSHIP, Beate DOERGELOH, Saskia HOPMAN, Michaela KUHLEN, Orli MICHAELI, Till MILDE, Vita RIDOLA, Alexandra RUSSO, Salvador HECTOR, Gareth EVANS, Laurence BRUGIERES
12:00 - 12:15 #28167 - SS053 Etude moléculaire des gènes LZTR1, SMARCB1 et NF2 chez 254 patients atteints de schwannomatose : identification d’un exceptionnel variant en mosaïque dans SMARCB1.
SS053 Etude moléculaire des gènes LZTR1, SMARCB1 et NF2 chez 254 patients atteints de schwannomatose : identification d’un exceptionnel variant en mosaïque dans SMARCB1.

La schwannomatose est une maladie rare avec une incidence de 1/40000 à 1/70000 caractérisée par la présence de schwannomes multiples se dévelopant au niveau de la gaine des nerfs du système nerveux central et/ou périphérique associés dans de rares cas à la présence de méningiomes. SMARCB1 et LZTR1 sont les deux gènes majeurs responsables de la maladie. Des altérations du gène NF2 sont également responsables du développement de schwannomes multiples associés à d’autres types de tumeurs dans la neurofibromatose de type 2 (NF2) qui présente donc un chevauchement clinique avec la schwannomatose.

Nous avons analysé par NGS ciblé simultanément les gènes NF2, SMARCB1 et LZTR1 dans une cohorte de 254 patients dont la symptomatologie est compatible avec une schwannomatose. Nous confirmons le rôle important des gènes SMARCB1 et LZTR1 dans les quelques formes familiales de la maladie (N=30) avec des variants pathogènes identifiés chez 4 (13%) et 16 (53%) des cas index respectivement. Dans les formes sporadiques (N=224), nous identifions 2 variants pathogènes dans le gène NF2 dont l’un, à l’état de mosaïque. Nous identifions également 44 (20%) variants (27 de classe 4 ou 5 et 17 VSI) dans le gène LZTR1 et 5 (2%) variants de classe 4 ou 5 dans le gène SMARCB1. En accord avec les données de la littérature, l’ensemble des variants identifiés dans LZTR1 et SMARCB1 sont présents à l’état hétérozygote chez les patients. De manière exceptionnelle, nous rapportons une délétion intronique c.94-33_94-22delCCCTTATAATGA dans l'intron 1 du gène SMARCB1 caractérisée à l’état de mosaïque chez une patiente de 53 ans présentant une schwannomatose associée à un méningiome. La fréquence allélique de l’allèle délété a été estimée par NGS et PCR digitale à 25%. Cette délétion touche le site de branchement de l’intron et l’étude du transcrit du gène SMARCB1 confirme que cette délétion est à l’origine de l’épissage complet hors phase de l’exon 2, entraînant un décalage du cadre de lecture conduisant à priori à l’arrêt prématuré de la synthèse protéique.

Notre étude souligne le rôle majeur des gènes LZTRI et SMARCB1 expliquant 66% des formes familiales et de 22% des formes sporadiques de schwannomatose. Nous montrons également l’importance d’étudier le gène NF2 en raison du chevauchement phénotypique de la NF2 et la schwannomatose. Etant donné la variabilité phénotypique dans la NF2 et la fréquence élevée de mosaïque associée à des formes cliniques incomplètes, il est important d’étudier ce gène lorsqu’une schwannomatose est suspectée. Par ailleurs, il convient de prêter une attention particulière aux variants introniques en dehors des sites canoniques d'épissage. Enfin, même si les mosaïques de SMARCB1 et LZTR1 ne sont pas décrites dans la littérature, nous prouvons qu’elles doivent tout de même être recherchées.


Jean-Marie RAVEL, Juliette QUILICHINI, Laurence PACOT, Raphaël LEMAN, Cécile BARBANCE, Marie BLONSKI, Marie MULLER, Nicolas VAUCOULEUR, Juliette NECTOUX, Dominique VIDAUD, Eric PASMANT, Michel KALAMARIDES, Matthieu PEYRE, Bruno LEHEUP, Béatrice PARFAIT (PARIS)
Carré

"Jeudi 03 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
C33
11:00 - 12:30

SESSIONS SIMULTANEES 11
De la pathologie à la thérapie

Modérateurs : Dominique BONNEAU (PU-PH) (Angers), Nolwenn JEAN-MARÇAIS (Praticien Hospitalier) (RENNES)
11:00 - 11:15 #28077 - SS061 Séquençage complet de l’exome dans les néphropathies indéterminées de l’adulte.
SS061 Séquençage complet de l’exome dans les néphropathies indéterminées de l’adulte.

Six cent millions de personnes présentent une insuffisance rénale chronique dans le monde, dont plus de 3 millions en France. Malgré l’importance d’un diagnostic étiologique, 10 à 20% des néphropathies restent d’origine indéterminée. Une plus grande accessibilité des examens pangénomiques, tels que le séquençage complet de l’exome et du génome entier, pourrait permettre de reclasser de nombreux cas de néphropathies indéterminées. L’indication d’analyses pangénomiques en néphrologie est loin d’être formellement définie. Nous souhaitons ici rapporter la plus grande cohorte française de séquençage complet de l’exome en néphrologie adulte, son rendement diagnostique (comprenant une analyse performante des Copy Number Variation (CNV)), ainsi que les conséquences de ces diagnostics.

                Entre septembre 2018 et février 2021, dans le cadre du soin courant, 538 cas-index non apparentés ont été prélevés. Après extraction de l’ADN génomique, les régions codantes de l'exome (37 mégabases) ont été enrichies avec le kit Twist Human Core Exome, puis séquencées en paired-end sur NextSeq500 (Illumina). La ségrégation des variants a été étudiée par technique ciblée chez les apparentés, le cas échéant. La recherche de CNV a été faite à partir de l’exome et est basé sur GATK4.

                Sur 538 cas-index non apparentés, le séquençage de l’exome a permis de poser un diagnostic de certitude chez 135 patients, soit un rendement diagnostique de 25%. L’âge moyen des patients était de 43 ans [± 13]. 80% des patients ont été analysés en exome « solo», Une étude de ségrégation à des fins d’interprétation a été nécessaire chez 22% des patients positifs (n=29) et 9% de l’ensemble des patients testés (n=49).

Les principaux diagnostics génétiques posés appartiennent aux groupes des basalopathies (n=34, 25%) et des ciliopathies (n=37, 27,5%). Les résultats étaient le plus souvent inattendus, avec des phénotypes relativement pauvres ou atypiques. Sept patients ont eu un résultat concluant avec identification d’un CNV pathogène, soit 5,2% des diagnostics positifs.

Le diagnostic génétique a eu diverses conséquences pour les 135 patients avec diagnostics positifs : clarifier le mode de transmission (n=104, 77%), proposer un diagnostic pré-symptomatique ou dépister des apparentés (n=85, 63%), aider à la sélection d’un potentiel donneur vivant apparenté (n=10, 7,5%), ne pas envisager ou arrêter un traitement immunosuppresseur (n=15, 11%), éliminer une potentielle récidive sur le greffon (n=27, 20%), prescrire des examens complémentaires dans le cadre du rétro-phénotypage (n=48, 35,5%). 

Avec un rendement diagnostique important, des conséquences cliniques et thérapeutiques majeures et un coût mesuré, notre étude montre l'intérêt du séquençage de l’exome complet avec analyse intégrant la détection des CNV dans les néphropathies indéterminées de l’adulte. Les diagnostics posés ont souvent été inattendus, validant l'intérêt d'une approche pangénomique en première intention.


Alice DOREILLE, Hugo GARCIA, Xavier VANHOYE, Alexandre CEZ, Radoslavasaraeva LAMRI, Marine DANCER, Anne-Sophie LEBRE, Laure RAYMOND, Laurent MESNARD (Paris)
11:15 - 11:30 #28017 - SS062 L’analyse par Exome Ciblé de 400 patients avec Hypogonadisme Hypogonadotrohique congénital (HHC) révèle des architectures génétiques différentes en fonction de la présence (Syndrome de Kallmann) ou de l’absence d’anosmie (HHC normosmique).
SS062 L’analyse par Exome Ciblé de 400 patients avec Hypogonadisme Hypogonadotrohique congénital (HHC) révèle des architectures génétiques différentes en fonction de la présence (Syndrome de Kallmann) ou de l’absence d’anosmie (HHC normosmique).

Contexte : Les SK et les nHHC sont des maladies rares responsables d’altération du développement pubertaire et d’infertilité. Leurs physiopathologies sont distinctes, liées à des anomalies du développement neuronal ou de l’homéostasie gonadotrope.

But du travail/méthodes : Etude mono-centrique, par exome ciblé (EC) incluant 49 gènes, comparant l’architecture génétique et le « gene-burden » chez 169 KS versus 231 nCHH. Deux approches: 1) analyse supervisée (AS) diagnostique. 2) Analyse non supervisée (ANS) de l’ensemble des données génotypiques de notre cohorte.

Résultats : L’EC a identifié 9769 variants chez les KS et 13390 variants chez les nCHH, dans les régions codantes±2bp. L’AS permet de détecter des variants pathogènes (classes 4, 5) chez 42% des SK contre seulement 21% des nCHH. Chez les SK et les nCHH 2 gènes (FGFR1 et PROKR2) étaient prépondérants (50% des cas élucidés). En revanche ANOS1 était exclusif du SK et GNRHR/GNRH1, KISS1R, TACR3/TAC3 exclusifs des nCHH. L’ANS/gene burden (ensemble des données NGS) a montré qu’un seuil de MAF < 0.5% permettait de discriminer deux architectures génétiques distinctes : Le SK associé significativement aux gènes impliqués dans le développement neuronal (ANOS1, PROKR2, PROK2, FGF8, FGF17, IL17RD, CHD7, SEMA3A) versus le nCHH associé significativement aux gènes de l’homéostasie gonadotrope (GNRHR/GNRH1, KISS1R, TACR3).

Conclusion : Vue la concordance constatée entre les AS et ANS il semble raisonnable de limiter pour le diagnostic de première intention un EC ciblée incluant les 14 gènes prévalents. Dans les cas non élucidés, une analyse par WES ou WGS semble pertinente en deuxième intention.


Jérôme BOULIGAND (LE KREMLIN BICETRE), Thomas HUBY, Kenneth CHAPPELL, Bruno FRANCOU, Alexis PROUST, Claire BOUVATTIER, Luigi MAIONE, Anne GUIOCHON-MANTEL, Jacques YOUNG
11:30 - 11:45 #27841 - SS063 Des variants d'EPHX1 sont responsables de diabète lipoatrophique, consécutif à une altération de l'hydrolyse des époxydes et à une sénescence cellulaire accrue.
SS063 Des variants d'EPHX1 sont responsables de diabète lipoatrophique, consécutif à une altération de l'hydrolyse des époxydes et à une sénescence cellulaire accrue.

Objectifs. La découverte de la première époxyde hydrolase (EH), EPHX1, remonte à plus de 40 ans et on connaît aujourd’hui 5 gènes codant des EHs. Les EHs sont des enzymes régulant l'homéostasie cellulaire par l'hydrolyse de divers substrats époxydes en diols moins réactifs. Les fonctions des EHs restent en partie inconnues et aucun variant pathogène n'a été rapporté à ce jour chez l'homme dans cette classe de gènes.

Patients et méthodes. Deux familles indépendantes ont fait l’objet d’analyses d’exomes en trio. L’effet des variants d’EPHX1 identifiés a été modélisé dans différents systèmes cellulaires : des cellules HEK293 exprimant les formes normales et mutées de la protéine, des cellules pré-adipocytaires murines 3T3-L1 et des cellules souches adipocytaires humaines (ASC) dans lesquelles EPHX1 a été inactivé par un système CRISPR-Cas9, ainsi que des fibroblastes de patients.

Résultats. Nous avons identifié deux variants pathogènes de novo situés dans le site catalytique d'EPHX1 chez des patients atteints d'un diabète lipoatrophique complexe caractérisé par une perte de tissu adipeux, une insulino-résistance, et des atteintes multiples d’autres organes. L’analyse des cellules HEK293 a révélé que ces variants conduisaient à l'agrégation de la protéine dans le réticulum endoplasmique et à une perte de son activité d'hydrolyse des époxydes. Le knockout (KO) d'Ephx1 dans les 3T3-L1 et les ASC abolit la différenciation adipocytaire et inhibe la réponse à l'insuline. L’étude de ces deux types cellulaires révèle également un stress oxydatif majeur et une sénescence cellulaire, des observations confirmées sur les fibroblastes de patients. Enfin, un effet bénéfique du traitement par la metreleptine a été observé chez les patients.

Discussion. Cette étude translationnelle souligne l'importance de la régulation des époxydes dans le fonctionnement adipocytaire et la résistance à l’insuline, et apporte de nouvelles connaissances sur les rôles physiologiques des EHs chez l'homme.


Jérémie GAUTHERON, Christophe MORISSEAU, Chung WENDY, Jamila ZAMOURI, Martine AUCLAIR, Geneviève BAUJAT, Emilie CAPEL, Célia MOULIN, Yuxin WANG, Jun YANG, Bruce HAMMOCK, Barbara CERAME, Franck PHAN, Bruno FEVE, Corinne VIGOUROUX, Fabrizio ANDREELLI, Isabelle JÉRU (Paris)
11:45 - 12:00 #28390 - SS064 Diagnostic à l’âge adulte d’une alpha-mannosidose: quand la détection d’une insertion Alu cache une délétion passée inaperçue.
SS064 Diagnostic à l’âge adulte d’une alpha-mannosidose: quand la détection d’une insertion Alu cache une délétion passée inaperçue.

L’alpha-mannosidose est une pathologie rare, autosomique récessive associant des signes dysmorphiques, une surdité, des anomalies squelettiques, des infections récurrentes et une déficience intellectuelle. Elle est secondaire à des mutations bialléliques faux-sens ou perte de fonction du gène MAN2B1 et plusieurs formes, de sévérité variable, sont décrites. 

Nous rapportons ici le cas d’un patient de 30 ans, suivi pour une déficience intellectuelle, une maladie de Verneuil, une dysmorphie (sourcils épais, macroglossie, arête nasale aplatie, raideur articulaire) et une rétinopathie. L’analyse par séquençage d’exome a mis en évidence une première variation faux-sens rare à l’état hétérozygote dans le gène MAN2B1 (p.Gly726Ser) héritée du père. L’analyse de CNVs sur l’exome n’a pas retrouvé de variation dans ce gène. En revanche, l’algorithme  AluMEI (Seqone) a identifié une insertion Alu à l’extrémité 5’ de l’exon 22 du gène MAN2B1, héritée de la mère. L’analyse approfondie de cette région sur IGV a montré que cette insertion était en réalité une délétion de 1556 paires de bases (pb) emportant la totalité de l’exon 21 et 52 pb de l’exon 22 du gène MAN2B1. Le point de cassure en 5’ intronique de cette délétion étant situé dans une séquence Alu, elle a été identifiée comme une insertion d’élément mobile. Cette délétion a été confirmée par PCR digitale et entraîne donc une perte de fonction sur l’allèle maternel.

Un reverse phenotyping a permis de retrouver des signes évocateurs d’alpha-mannosidose, avec une atteinte rétinienne, peu décrite dans cette pathologie mais évoquant une maladie de surcharge lysosomale, et une dysmorphie concordante. L’analyse biochimique a confirmé le diagnostic chez le patient.

Nous décrivons donc un cas d’alpha-mannosidase de diagnostic tardif, avec une atteinte rétinienne rare mais spécifique, et dont l’une des variations responsables est une délétion de petite taille non identifiée par les algorithmes de recherche de CNVs mais rattrapée grâce à la présence d’une séquence Alu. Cet exemple illustre les difficultés d’identification de petits CNVs par séquençage d’exome et démontre la nécessité d’une lecture attentive des fichiers de séquençage, étape déterminante dans l’interprétation et la validation des variations du génome, et plus particulièrement des variations de structure.


Kévin UGUEN (Brest), Sylvia REDON, Karen ROUAULT, Marine PENSEC, Caroline BENECH, Sacha SCHUTZ, Cédric LE MARÉCHAL, Claude FEREC, Séverine AUDEBERT-BELLANGER
12:00 - 12:15 #28628 - SS065 Le traitement par triheptanoïne permet de stabiliser l’atteinte motrice et de diminuer l'atrophie du noyau caudé dans la maladie de Huntington.
SS065 Le traitement par triheptanoïne permet de stabiliser l’atteinte motrice et de diminuer l'atrophie du noyau caudé dans la maladie de Huntington.

Objectif : Évaluer l'efficacité de la triheptanoïne, un triglycéride à chaîne moyenne avec un nombre impair de carbones qui cible le cycle de Krebs, sur l'imagerie cérébrale et l’atteinte motrice dans la maladie de Huntington (MH).

Contexte : Nous avons précédemment montré que le déficit énergétique dans la MH est associé à des besoins accrus en substrats pour le cycle de Krebs. À l'aide de la spectroscopie IRM cérébrale au phosphore 31, nous avons ensuite démontré que la triheptanoïne peut restaurer un profil énergétique cérébral normal chez les patients MH.

Méthodes : Nous avons mené une étude bicentrique (Paris et Leiden) contrôlée randomisée de 6 mois (NCT02453061) comparant la triheptanoïne 1g/kg/jour versus placebo chez 100 patients (ratio 1/1) à un stade précoce de la MH, suivi d'une phase en ouvert de 6 mois. Après un an, les patients pouvaient choisir une extension d'un an. Le critère de jugement principal était l'atrophie du noyau caudé à 6 mois. Les critères de jugement secondaires étaient l’atrophie caudée à 12 et 24 mois, le score moteur total (TMS) de l'UHDRS (United Huntington Disease rating Scale) et l'imagerie microstructurale par tenseur de diffusion (DTI) et par la méthode FBA (Fixel-Based Analysis, qui permet l'analyse des croisements de fibres) à 6, 12 et 24 mois. Pour effectuer une analyse comparative de la triheptanoïne versus placebo sur un an, nous avons par ailleurs utilisé le bras placebo d'un essai contrôlé randomisé d'un an (NCT02336633), mené en parallèle, et avec des méthodes identiques, chez des patients MH présentant les mêmes caractéristiques (âge, durée de la maladie, TMS, répétitions CAG).

Résultats : 86 patients ont terminé l'étude d'un an et 42 patients l'extension de 12 mois. La triheptanoïne a été bien tolérée. Les effets secondaires étaient principalement des problèmes gastro-intestinaux, résolutifs après intervention diététique. L’atrophie caudée n’était pas différente à 6 mois entre les groupes triheptanoïne et placebo. Cependant, nous avons observé une stabilisation de l’atteinte motrice (TMS) à 12 mois chez les patients traités par triheptanoïne (moyenne 0,6 ± 5,1) par rapport aux patients traités pendant 6 mois seulement (2,5 ± 4,5) (p = 0,072), avec une différence significative entre 6 et 12 mois ( -0,7 ± 3,9 vs 1,9 ± 4,7, p= 0,024). Les analyses DTI ont montré moins d'altérations microstructurales chez les patients traités par triheptanoïne pendant 24 mois, et les analyses FBA ont montré une amélioration de la trophicité de certaines fibres à 24 mois. La comparaison à 12 mois avec le bras placebo externe a confirmé la stabilité motrice des patients traités par triheptanoïne (2,6 ± 4,6 vs 0,6 ± 5,1, p = 0,057) et a révélé une diminution de 50% de l’atrophie caudée sous triheptanoïne (-3 % vs -6,7 %, p < 0,001) (Figure 1).

Conclusions: Ces résultats montrent que le traitement par triheptanoïne permet une stabilité de l'atteinte motrice et une diminution de l'atrophie caudée chez les patients MH.


Fanny MOCHEL (PARIS), Aurélie MENERET, Isaac ADANYEGUH, Camille GIRON, Elodie HAINQUE, Marie-Pierre LUTON, Mariana ATENCIO, Magali BARBIER, Milou JACOBS, Fleur VELDKAMP, Emma COPPEN, Kasper VAN DER ZWAAN, Eric VICAUT, Raymund ROOS, Alexandra DURR
12:15 - 12:30 #28607 - SS066 Efficacité et sécurité de l’alpelisib (BYL719) chez les patients adultes et enfants atteints de syndrome MCAP (Megalencephaly-CApillary malformation Polymicrogyria syndrome) : essai multicentrique de phase II, randomisé en double-aveugle vs. Placebo.
SS066 Efficacité et sécurité de l’alpelisib (BYL719) chez les patients adultes et enfants atteints de syndrome MCAP (Megalencephaly-CApillary malformation Polymicrogyria syndrome) : essai multicentrique de phase II, randomisé en double-aveugle vs. Placebo.

Les syndromes hypertrophiques liés au gène PIK3CA (PROS) regroupent diverses présentations cliniques en fonction de la localisation de l’atteinte principale. Lorsque l’hypertrophie prédomine au niveau cérébral (mégalencéphalie), on parle de syndrome MCAP (Megalencephaly-CApillary malformation Polymicrogyria syndrome). Des malformations vasculaires cutanées, et des anomalies des structures cérébrales, et des troubles cognitifs au cours de la croissance de l’enfant, de type épilepsie ou déficience intellectuelle, peuvent s’associer de façon inconstante au tableau. Il n’existe actuellement aucun médicament autorisé dans cette maladie.

L’alpelisib (BYL719, Novartis®) est un inhibiteur spécifique de la sous-unité α de PIK3CA, autorisé dans le traitement du cancer du sein métastatique, et en cours d’évaluation chez les patients PROS (NCT04589650). Mais les critères de jugement ne sont pas tous adaptés à l’évaluation spécifique des atteintes neuro-cognitives, justifiant la conduite d’un essai dédié au syndrome MCAP.

 

L’essai ESA-MCAP est un essai collaboratif, initié par le CHU Dijon Bourgogne, et co-financé par le laboratoire Novartis. Il s’agit d’un essai national de phase II multicentrique en 2 périodes : i) une période randomisée de 6 mois à dose fixe en double aveugle versus placebo suivie ii) d’une période en ouvert (alpelisib pour tous les patients) avec possibilité d’escalade de dose, pour obtenir une durée totale de traitement par alpelisib de 24 mois.

L’objectif principal sera d’évaluer l’efficacité à 24 mois d’un traitement par alpelisib sur les comportements adaptatifs des patients entre 2 et 40 ans avec syndrome MCAP, mesurée par une amélioration ≥4 points sur l’échelle de comportement adaptatif de Vineland-2nde édition. L’efficacité précoce à 6 mois versus placebo, ainsi que l’efficacité sur les paramètres neuropsychologiques (échelles de performance neuropsychologiques adaptées à l’âge), le volume cérébral (IRM), l’épilepsie (nombre d’épisodes convulsifs), la qualité de vie (questionnaires) et sur les autres atteintes non cérébrales seront secondairement évaluées. Les patients seront suivis au maximum 34 mois, avec au maximum 15 visites, alternées entres le centre coordinateur pour les visites d’évaluation (à l’initiation du traitement, à 6, 12 et 24 mois) et leur centre local pour les visites de suivi de sécurité. Un total de 16 patients est prévu dans l’essai pour une durée d’inclusion d’un an, avec un début prévu au premier trimestre 2022.

 Cette étude s’inscrit dans un programme d’essais thérapeutiques initiés depuis plusieurs années par la FHU TRANSLAD (TRANSLAD-Treat), les centres de référence AnDDI-Rares, Déficience et FIMARAD, dans le but d’identifier des thérapies ciblées dans les pathologies liées à PIK3CA. Ce projet permettra également d’apporter une nouvelle expérience sur la conduite des essais thérapeutiques encore insuffisants dans les troubles du neurodéveloppement.


Maxime LUU (Dijon), Pierre VABRES, Agnès MAURER, Amélie CRANSAC, Maud CARPENTIER, Camille FLECK, Romaric LOFFROY, Aurore GARDE, Jenny CORNATON, Claire NICOLAS, Aurélie ESPITALIER, Noémie RELIN, Clémence FAUCONNIER-FATUS, Laurent GUIBAUD, Aurore CURIE, Nadia BAHI-BUISSON, Marc BARDOU, Laurence FAIVRE
Nef

"Jeudi 03 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
D33
11:00 - 12:30

SESSIONS SIMULTANEES 12
Médecine personnalisée et maladies neuromusculaires

Modérateurs : Godelieve MOREL (CCA) (La Réunion - St Denis), Kévin YAUY (CCA) (Montpellier)
11:00 - 11:15 #27883 - SS067 Implication de GDAP1 dans la fonction mitochondriale et le stress oxydatif, investiguée dans un modèle de motoneurones dérivés d’iPSC pour la maladie de Charcot-Marie-Tooth.
SS067 Implication de GDAP1 dans la fonction mitochondriale et le stress oxydatif, investiguée dans un modèle de motoneurones dérivés d’iPSC pour la maladie de Charcot-Marie-Tooth.

La maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) est la neuropathie héréditaire la plus fréquente avec une prévalence de 1/2500. Connue aussi sous le nom de neuropathie sensitivo-motrice, il existe plusieurs formes de CMT qui se différencient par leur mode de transmission, et leur aspect électrophysiologique (forme démyélinisantes et forme axonales).

Actuellement, plus de 90 gènes, codant différentes protéines, sont impliqués dans les CMT, dont le gène GDAP1, exprimé principalement au niveau des nerfs périphériques.

Afin de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques impliqués dans cette pathologie et de pouvoir développer des stratégies thérapeutiques, des cellules souches induites à la pluripotence (iPSc) ont été créés à partir de fibroblastes humains d’individus sains et d'un patient CMT2H porteur d’une mutation non-sens à l’état homozygote du gène GDAP1 (c.581C>G, p.Ser194*). Les cellules iPS peuvent ensuite être différenciées en motoneurones.

Au niveau moléculaire, l’analyse par RT-PCR a montré que chez les sujets normaux, l’ARNm de GDAP1 est principalement exprimé dans les motoneurones, alors qu'il est drastiquement réduit dans les cellules du patient contenant un codon de terminaison prématurée (PTC). Ce résultat suggère que l’ARNm de GDAP1 est probablement dégradé par le système nonsense-mediated mRNA decay (NMD).

Des analyses morphologiques et fonctionnelles ont révélé, dans les motoneurones du patient CMT, une diminution de la viabilité cellulaire associée à un dysfonctionnement lipidique et au développement du stress oxydatif. La mitochondrie est un organite clé dans la génération du stress oxydatif, mais elle est aussi principalement impliquée dans le métabolisme énergétique. Dans les motoneurones du patient CMT des défauts des crêtes mitochondriales ont été observés, même si aucun déficit de production d'ATP n'est apparu. Ce modèle cellulaire de motoneurones dérivés d’iPSC nous a permis de mettre en évidence le rôle de la mitochondrie et du stress oxydatif dans la maladie CMT, et d’ouvrir la voie à des nouvelles stratégie thérapeutiques.


Nesrine BENSLIMANE (Limoges), Corinne MAGDELAINE, Sylvie BOURTHOUMIEU, Federica MIRESSI, Frédéric FAVREAU1, Marion RASSAT, Laurence RICHARD, Cécile LAROCHE, Laurent MAGY, Franck STURTZ, Anne-Sophie LIA, Pierre-Antoine FAYE
11:15 - 11:30 #28742 - SS068 The diagnostic workup in children with Arthrogryposis: description of practices from a single reference center, comparison with literature and suggestion of recommendations.
SS068 The diagnostic workup in children with Arthrogryposis: description of practices from a single reference center, comparison with literature and suggestion of recommendations.

Introduction: Arthrogryposis multiplex congenita (AMC) refers to a clinical presentation of congenital contractures involving two or more body areas. More than 400 distinct conditions may lead to AMC, making the etiological diagnosis challenging. The objective of this work was to describe and compare the etiological management of a cohort of AMC children with literature data in order to set up recommendations.

Material and methods: We conducted a retrospective single center observational study. Patients had been evaluated at least once at a pediatric age in the AMC clinic of Grenoble University Hospital from 2007 to 2019. After gathering data about their diagnostic procedure, a literature review was performed for each paraclinical investigation to discuss their relevance.

Results: One hundred and twenty five patients were included, 43% had Amyoplasia, 27% had distal arthrogryposis, and 30% had other forms. A definitive etiological diagnosis was available for 66% of cases. We recommend a two-time diagnostic process: first, non-invasive investigations that aim at classifying patients into one of the three groups, and second, selected investigations targeting a subset of patients.

Conclusion: The etiological management for patients with AMC remains arduous. This process will be facilitated by the increasing use of next-generation sequencing combined with detailed phenotyping. Invasive investigations should be avoided because of their limited yield.


Pauline LE TANNO (GRENOBLE), Xenia LATYPOVA, John RENDU, Julien FAURE, Marjolaine GAUTHIER, Gipsy BILLY, Véronique BOURG, Pierre-Simon JOUK, Klaus DIETERICH
11:30 - 11:45 #28664 - SS069 61870 exomes non-diagnostic en population générale pour recherche ET détection préventive de >2700 mutations actionnables: le programme discovEHR – MyCode Geisinger, collaboration entre un système de santé en Pennsylvanie rurale et un labo pharmaceutique.
SS069 61870 exomes non-diagnostic en population générale pour recherche ET détection préventive de >2700 mutations actionnables: le programme discovEHR – MyCode Geisinger, collaboration entre un système de santé en Pennsylvanie rurale et un labo pharmaceutique.

La faisabilité et l’utilité de la détection à grande échelle de variants actionnables (selon définition ACMG) fait débat en France, et malgré des avis divergents des diverses instances consultées (dont CCNE) pour la révision des lois de bioéthique, cette détection n’est pas autorisée hors données incidentes d’exome diagnostic ou risque élevé en fonction des antécédents médicaux ou familiaux. Il m’a semblé intéressant de faire le point sur un programme méconnu en France, celui de la collaboration entre un organisme de santé privé à but non-lucratif, Geisinger (en Pennsylvanie rurale), doté depuis 25 ans d’un système de dossier médical électronique performant, et le labo pharmaceutique Regeneron, spécialisé dans les monoclonaux thérapeutiques. Cette collaboration initiée en 2014, basée sur la participation de clients volontaires de Geisinger ( > 290 000 ont signé le consentement éclairé, sur 2 millions de patients suivis) qui acceptent un prélèvement sanguin pour analyse d’exome par Regeneron et la liaison aux données (anonymisées) de leur Electronic Health Record (EHR) ayant pour but de détecter des variants rares permettant d’identifier des gènes cibles thérapeutiques potentielles (ex variants tronquants qui paraissent associés à la protection contre une pathologie, comme démontré pour PCSK9 et l’hypercholestérolémie et la maladie coronarienne). En échange, pour les volontaires qui le souhaitent, Geisinger recherche les variants actionnables et informe le patient et son médecin traitant, selon un protocole publié, et propose un conseil génétique et médical adapté à la pathologie concernée.
A l’heure actuelle 184 000 exomes ont été réalisés, et pour 61870 éligibles pour la recherche de variants actionnables, des résultats ont été communiqués pour 2733 variants actionnables (4,4% des individus testés). Les pathologies/gènes principalement concernés sont BRCA1/2 634 patients, hypercholestérolémie familiale 277 (APOB et LDLR), syndrome de Lynch 342  (surtout PMS2 et MSH6), cardiomyopathies 230 (en tête MYBPC3 et MYH7), arrythmies 258 (KCNQ1 et SCN5A), hyperthermie maligne/RYR1 156,  hémochromatose C282Y homozygote 356, et MEN1/2 86. Des articles plus détaillés sont parus sur les aspects BRCA1/2 et hypercholestérolémie.
Du point de vue recherche, des résultats impressionnants ont commencé à être publiés en 2016 (deux Science et un NEJM) et ont permis d’identifier ou confirmer en affinant les Odds ratios plusieurs cibles thérapeutiques, dont ANGPTL3 et ANGPTL4 (risque cardiovasculaire, hyperlipidémie, NEJM 2016 et 2017 ) et HSD17B13 (chronic liver disease, NEJM 2018).
La présentation est basée sur une visite initiale chez Geisinger (Danville) fin 2016 et l’analyse des publications parues dans des revues internationales ou sur le site Geisinger/MyCode. Elle pourra servir de base à une discussion sur l’utilité et faisabilité  ou non de proposer en France un dépistage ciblé de telles mutations sur tout ou partie de ces gènes.


Jean Louis MANDEL (ILLKIRCH)
11:45 - 12:00 #28746 - SS070 Données additionnelles en exome, quel impact pour notre pratique d’aujourd’hui et de demain ?
SS070 Données additionnelles en exome, quel impact pour notre pratique d’aujourd’hui et de demain ?

Introduction : Tout examen médical s’accompagne du risque de mettre en évidence des informations médicales sans lien avec le diagnostic recherché. Ces données additionnelles peuvent être recherchées volontairement (données secondaires) ou non (données incidentes). Les analyses pangénomiques que sont l’exome et le génome génèrent un volume sans précédent d’informations génétiques concernant le patient mais également sa famille. Ces examens à visée diagnostique font entrer progressivement dans notre routine les données additionnelles, toujours plus fréquentes. En 2012, l’ACMG s’est prononcée sur une liste restreinte de 59 pathologies présentant un intérêt en tant que données additionnelles. En mai 2021, cette liste a été étendue à 72 gènes. En 2019 l’Agence de la Bio-Médecine a émis ses propres recommandations sur la gestion de ces données additionnelles sans caractère législatif contraignant. Il y a tout à penser que l’intérêt pour les données additionnelles s’accroit, en particulier pour les maladies traitables, la pharmacogénétique et le dépistage d’hétérozygotes.

Matériel et Méthodes : Afin de mieux nous préparer à faire entrer la gestion de ces données dans notre pratique, nous avons cherché à évaluer la fréquence des ces données additionnelles à travers 100 exomes trio, duo ou solo réalisés dans notre centre sur 12 mois de 2020 à 2021. Nous avons pour cela recherché la fréquence des variants pathogènes ou probablement pathogènes chez le cas index dans la dernière liste ACMG, mais également dans 2 listes d’intérêt (maladies traitables et carrier screening) de quelques 138 et 326 gènes.

Résultats : Il en ressort un rendement de 83% données secondaires pour les seuls cas index pour les 3 listes confondues (19% liste ACMG uniquement) alors que le rendement diagnostic est lui de 50%. Si ces variants concernent l’ensemble des groupes de pathologies ciblées dans les recommandations ACMG, de nombreux autres ont été identifiées ciblant des pathologies récessives fréquentes dans la population générale et amenant à discuter l’utilité d’un diagnostic pré conceptionnel.

Discussion et perspectives : Il est donc possible, qu’à l’avenir, notre pratique de l’exome ou du génome, génère avant tout plus de données additionnelles que de diagnostics. Face à ce constat, nous avons commencé une étude prospective, via des consultations dédiées à la prescription d’exome, afin d’exposer aux patients les questions que posent la découverte de données additionnelles et recueillir leur préférence quant à la recherche et la restitution de ces informations. Les premiers résultats de cette étude pourront être exposés.

 


Rodolphe DARD (POISSY), Denise MOLINA-GOMES, Bérénice HERVE, Camille COHEN, Elisa MORALES, Jeremie MORTREUX, Emeline BELLANGER, Aude TESSIER, Laure RAYMOND, François VIALLARD
12:00 - 12:15 #28579 - SS071 Fast-exome chez les nouveaux-nés et nourrissons en réanimation: retour d’expérience et conclusions de l’étude REUNIR.
SS071 Fast-exome chez les nouveaux-nés et nourrissons en réanimation: retour d’expérience et conclusions de l’étude REUNIR.

Le séquençage de l’exome est un outil diagnostic de routine ayant permis de réduire l’errance diagnostique des individus chez qui est suspecté une maladie monogénique. Chez les nourrissons en réanimation, l’établissement d’un diagnostic précis est une étape clé de la prise en charge.

L’objectif de l’étude REUNIR (Rapide Exome en Unité de Néonatologie soins Intensifs Réanimation) était d’évaluer la faisabilité et l’efficacité de l’exome rapide avec des résultats en moins de 16 jours au CHU de Montpellier.

Quinze enfants de moins d'un an ont été inclus avec une moyenne d’âge de 54 jours (4-272 jours). L’ensemble des résultats étaient disponibles en 16 jours ou moins (moyenne de 12,8 jours, médiane 14 jours). L’indication du fast-exome était principalement une détresse neurologique, avec hypotonie pour 11 patients, convulsions pour 3, anomalies rénales pour 5, malformation cardiaque pour 4. Sept patients étaient dépendants d’une ventilation invasive, 4 d’une ventilation non invasive.

Cette étude a permis un diagnostic dans 6 cas sur 15 (40%) et a permis de modifier la prise en charge des enfants dans 9 cas (60%), dont 2 avec un changement thérapeutique radical (changement de traitement anti-épileptique pour l’un, néphrectomie et gonadectomie pour l’autre). Deux patients ont eu un diagnostic par d’autres investigations génétiques. Les difficultés rencontrées sont celles du rendu aux parents lorsque l’enfant est décédé ou sorti d’hospitalisation, de la gestion des données incidentes, des variants de signification inconnue avec nécessité d’enquête familiale étendue en contexte d’urgence, de l’identification d’une pathologie héritée d’un parent asymptomatique. 

En conclusion, la mise en place du fast-exome a été un succès, avec très forte satisfaction parentale et des pédiatres, même en cas de résultat négatif, et a pu être implémentée en routine au CHU de Montpellier, avec une demande d’analyse mensuelle en moyenne.


Constance WELLS, Mylène THARREAU, Guilaine BOURSIER, Kévin YAUY, Déborah MECHIN, Nathalie RUIS-PALLARES, Valentin RUAULT, Christine COUBES, Lucile PINSON, Patricia BLANCHET, Thomas GUIGNARD, Marc FILA, Sabine DURAND, Odile PIDOUX, Maliha BADR, Christophe MILESI, Julien BALEINE, Gilles CAMBONIE, Floriane HEMERY, Renaud MESNAGE, Florence MASSON, Maëlle DEREURE, Marie-Christine PICOT, Olivier ARDOUIN, Isabelle TOUITOU, David GENEVIÈVE, Mouna BARAT, Marjolaine WILLEMS (Montpellier)
12:15 - 12:30 #28623 - SS072 Evaluation formative par la simulation des compétences relationnelles durant l’internat de génétique médicale.
SS072 Evaluation formative par la simulation des compétences relationnelles durant l’internat de génétique médicale.

L’acquisition de compétences relationnelles apparait indispensable au métier de généticien clinicien et il semblerait qu’elles puissent être optimisées par l’apport de la simulation de consultations. Des consultations simulées avec comédiens professionnels ont été mises en place depuis 2018 pour les internes de génétique médicale (DES 48) à l’échelle nationale par le Collège National des Enseignants et des Praticiens de Génétique Médicale, soutenu par la Faculté de médecine de Nantes, la Société des Internes de Génétique de France, l’Alliance Maladies Rares et financièrement par la Fondation MACSF ainsi que la filière AnDDI-Rares.

Un protocole de recherche en pédagogie a été adossé à cette nouvelle formation dont l’objectif principal était d’améliorer les compétences relationnelles des internes du DES de génétique médicale en consultation ; les objectifs secondaires consistaient à évaluer la satisfaction des internes par rapport à cette méthode pédagogique et identifier le profil des internes ayant le plus progressé dans leur relation médecin-patient par cette formation.

Dans le cadre de cette recherche, un numéro d’anonymat a été attribué aux internes avant le début des sessions de simulation. A T0, en amont des consultations simulées, chaque interne a rempli des scores d’empathie (Reading the Mind in the Eyes ; échelle de Jefferson) ; lors de la session de consultations simulées, les internes ont rempli des grilles sur leur relation médecin-patient (Standardized Patient Satisfaction Questionnaire (SPSQ)) au décours de chaque consultation. Les comédiens professionnels ont également rempli cette grille en parallèle. T1 correspond à la participation de l’interne à une 1ère session de consultations simulées, T2 à la 2ème, etc. Le critère de jugement principal utilisé est l’amélioration significative du score moyen de la grille sur la relation médecin-patient par les comédiens (SPSQ) au cours des sessions de consultations simulées.

Au total, 110 internes ont participé aux sessions de consultations simulées, 41 internes à 2 sessions, 24 à au moins 3 sessions, le maximum étant 5 sessions pour un interne. Les résultats aux différentes échelles sont actuellement en cours d’analyse et devraient être prochainement disponibles. Les premières analyses montrent une grande satisfaction des internes sur l’apport de la simulation. Une majorité d’entre eux pensent que leur relation auprès des patients va être profondément changée. Les limites de l’étude sont l’échantillon limité d’internes, inhérent à la spécialité et le biais de l’augmentation des compétences relationnelles du fait de l’expérience clinique, de l’avancée dans l’internat et non du fait de l’impact des consultations simulées.

Une étude complémentaire sur l’impact des consultations simulées sur les compétences techniques (performances cliniques) est en cours selon le même protocole.


Mathilde RENAUD (NANCY), Damien SANLAVILLE, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Pierre POTTIER, Sandra MERCIER
Belvédère
15:35

"Jeudi 03 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
A35b
15:35 - 15:50

COMMUNICATION INVITEE
Loi de Bioéthique: actualités pour la Génétique - Pascale Lévy

Modérateur : Catherine NOGUES (Praticien - Chef de Département) (Marseille)
15:35 - 15:50 Conférence. Pascale LEVY (Généticien) (Conférencier, Agence de la Biomédecine)
Grand Auditorium
18:30

"Jeudi 03 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
A38
18:30 - 19:15

CONFERENCE INVITE 02

Modérateur : Emilie CONSOLINO (conseillère en génétique) (MARSEILLE)
18:30 - 19:15 L’homme et la technique. Pierre LE COZ (ENSEIGNANT CHERCHEUR) (Conférencier, MARSEILLE)
Grand Auditorium
Vendredi 04 février
11:30

"Vendredi 04 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
A43
11:30 - 12:30

CONFERENCE INVITE 03

Modérateur : Sylvie ODENT (PU-PH Chef de service) (RENNES)
11:30 - 12:30 Le travail en réseau à l’échelle européenne (voix des patients, ERN). Virginie BROS-FACER
Grand Auditorium
14:15

"Vendredi 04 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
A45
14:15 - 15:00

Table ronde PFMG2025/ PNMR3 et Plan Cancer
Interface Plan France Médecine Génomique 2025/ Plan Maladies rares 3 et Plan Cancer

Modérateur : Thierry GUERRIER (Paris)
Conférenciers : Philippe BERTA (Conférencier, Nimes), Anne Sophie LAPOINTE (cheffe de projet) (Conférencier, Paris), Frédérique NOWAK (Coordinatrice du PFMG2025) (Conférencier, Paris), Christel THAUVIN ROBINET (PU-PH) (Conférencier, DIJON)
Grand Auditorium
15:00

"Vendredi 04 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
C46
15:00 - 15:45

SESSIONS SIMULTANEES 15
Syndromes malformatifs

Modérateurs : Chloé QUÉLIN (PH Génétique) (Rennes), Aline VINCENT-DEVULDER (PHC) (Caen)
15:00 - 15:15 #28079 - SS079 Les variants de novo du gène TCF4 avec un mécanisme de gain de fonction sont responsables d'un nouveau syndrome malformatif sans déficience intellectuelle.
SS079 Les variants de novo du gène TCF4 avec un mécanisme de gain de fonction sont responsables d'un nouveau syndrome malformatif sans déficience intellectuelle.

Les variants perte de fonction du gene TCF4 sont responsables du syndrome de Pitt-Hopkins (PTHS), associant une déficience intellectuelle (DI), une bouche large, des traits du visage caractéristiques et une hyperventilation intermittente suivie d'apnée. Les variants faux-sens pathogènes sont principalement regroupés dans le domaine HLH C-terminal requis pour la dimérisation et la liaison à l'ADN. Des variants situées ailleurs sur la protéine peuvent être associées à une DI non syndromique légère. En utilisant le séquençage de l'exome, nous avons identifié des variants faux-sens de novo dans le gène TCF4 chez trois individus qui ne présentaient pas les caractéristiques typiques du PTHS. Les variants affectent des acides aminés ultra-conservés dans ou à proximité du domaine HLH C-terminal. Ces individus présentaient des caractéristiques phénotypiques sembables associant une dysmorphie cranio-faciale, des anomalies des membres et un retard de croissance sans DI. Les principales caractéristiques faciales comprennent une forme de crâne anormale, un front large, des sourcils clairsemés, un épicanthus, des narines antéversées, une columelle courte, une micrognathie, des oreilles basses avec une malformation du pavillon de l'oreille. Tous les individus ont une obstruction du canal lacrymal. Les malformations des membres comprennent une camptodactylie des doigts et des orteils, une clinodactylie du 5e doigt, une syndactylie et une hypo/dysplasie unguéale. Chez deux individus, un retard de croissance a nécessité un traitement par hormone de croissance. L'examen neurologique et le bilan psychométrique étaient normaux. Afin d'étudier in vivo le rôle des variants faux-sens de novo de TCF4, nous avons étudiés deux modèles animaux : Xenopus laevis et Danio rerio (poisson zèbre). Nous avons tout d'abord confirmé la conservation du profil d'expression génique de tcf4 dans le développement craniofacial du Xénope et du poisson zèbre. Les résultats préliminaires dans les embryons de Xénope et chez le poisson zèbre de type sauvage et dans les formes mutées de TCF4 indiquent un effet sur le développement du cartilage. En outre, nous avons effectué également des modélisations in silico, une étude de méthylation de l'ADN, des études d'immunoprécipitation de la chromatine ainsi que le séquençage d'ARNm dans des échantillons dérivés de patients.

Nous rapportons une nouvelle entité phénotypique, associée à des variants gain de fonction du gène TCF4, distinct du PTHS, avec dysmorphie faciale et des membres, retard de croissance et absence de DI. La description d'autres individus aidera à délimiter davantage la description phénotypique. La génération de données in silico, in vitro et de modèles in vivo pour les variants de TCF4 nous permettra de définir leur rôle au cours du développement et de générer une nouvelle plateforme pour les approches de criblage de médicaments.


Estelle COLIN (ANGERS), Miriam DE SARLO, Julien PACCAUD, David GENEVIÈVE, Daniel WEGNER, Marwan SHINAWI, Julian DELANNE, Frédéric TRAN MAU-THEM, Mariëlle ALDERS, Leonie MENKE, Sophie NAMBOT, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Ange-Line BRUEL, Julien THEVENON, Jean-Baptiste RIVIÈRE, Aidin FOROUTAN, Haley MCCONKEY, Kerkhof JENNIFER, Martin CHEVARIN, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Kimberly LEBLANC, Christel THAUVIN-ROBINET, Patrick BLACKBURN, The Solve-Rd Consortium THE SOLVE-RD CONSORTIUM, Bekim SADIKOVIC, Laurence FAIVRE, Michela ORI, Antonio VITOBELLO
15:15 - 15:30 #27900 - SS080 Nouveau phénotype cliniquement reconnaissable associé aux variants tronquants du gène FOSL2 : description d'une série internationale de 10 patients.
SS080 Nouveau phénotype cliniquement reconnaissable associé aux variants tronquants du gène FOSL2 : description d'une série internationale de 10 patients.

Nous décrivons une cohorte de 10 patients présentant des variants tronquants dans le dernier exon du gène FOSL2 et un phénotype similaire, grâce à une collaboration européenne.

Les patients rapportés présentent une aplasie du scalp, une dysplasie de l’émail dentaire, un trouble du neuro-développement de sévérité variable et un retard de croissance intra-utérin. Dans certains cas s’y associent une cataracte congénitale, une épilepsie et un trouble du spectre de l’autisme. Certains patients présentent des anomalies du système immunitaire à expression clinique ou biologique, impliquant la voie des lymphocytes B ou T, pour lesquelles des investigations immunitaires sont en cours. Les anomalies immunitaires ont déjà en partie été décrites chez la souris surexprimant le gène FOSL2.

FOSL2 est un gène membre de la famille Fos, et participe à la formation du complexe ubiquitaire AP1 impliqué dans de nombreuses fonctions cellulaires et dans certains processus inflammatoires.

Huit variants de novo, frameshift ou non-sens, tous dans le dernier exon du gène ont été mis en évidence par analyse d’exome. Deux sœurs partagent le même variant, faisant suspecter une mosaïque germinale.

Une analyse de l’ARNm par RT-qPCR a été réalisée afin de confirmer l’hypothèse principale d’un mécanisme d’échappement à la dégradation (NMD, Nonsense Mediated Decay) des ARNm porteurs de variations. Celle-ci met en évidence un taux égal d’ARNm mutés et sauvage chez ces patients, en faveur d’un effet dominant négatif de la protéine mutée sur le complexe AP1.

En conclusion, nous décrivons un syndrome cliniquement reconnaissable associant une aplasie du scalp, une dysplasie de l’émail dentaire et un trouble du neurodéveloppement à des variants non-sens ou frameshift dans le dernier exon du gène FOSL2. Des analyses complémentaires permettront de préciser les désordres immunitaires mis en évidence chez certains patients.


Auriane COSPAIN (Rennes), Guillaume JOURET, Blanca GENER, Bertrand ISIDOR, Carole BREWER, Wim WUYTS, Isabelle MEYTS, Leen MOENS, Selket DELAFONTAINE, Wayne Wing Keung LAM, Kris VAN DEN BOGAERT, Anneleen BOOGAERTS, Emmanuel SCALAIS, Thomas BESNARD, Benjamin COGNE, Wilfrid CARRE, Christèle DUBOURG, Marie FAOUCHER, Régis BOUVET, Erwan DUMONTET, Karin TARTE, Ana RIVERA-BARAHONA, Ricardo GÓMEZ-CARMONA, Víctor L. RUIZ-PÉREZ, Pablo LAPUNZINA, Luis A. PÉREZ JURADO, Sylvie ODENT, Koen DEVRIENDT, Laurent PASQUIER
15:30 - 15:45 #28817 - SS081 Séquençage d’exome en diagnostic prénatal pour syndrome malformatif : performance identique avant et après examen foetopathologique.
SS081 Séquençage d’exome en diagnostic prénatal pour syndrome malformatif : performance identique avant et après examen foetopathologique.

Introduction : Des anomalies congénitales isolées ou multiples surviennent dans 2 à 5 % des grossesses et sont la principale cause de décès périnatal (20 à 25 %). Leur diagnostic étiologique est l'un des plus grands défis en période anténatale. En France, le bilan génétique en routine s’appuie actuellement sur le caryotype standard et l’ACPA (Analyse Chromosomique par Puce à ADN), voire l’analyse de panels de gènes ciblés. Au cours des dernières années, plusieurs études rapportent la contribution du séquençage d’exome (ES) dans le diagnostic fœtal postmortem avec un rendement global d'environ 20-30 %, plus faible que pour d'autres indications postnatales. La réalisation de tests génétiques prénataux permet aux parents d'obtenir des informations supplémentaires sur la maladie et le pronostic, et peut influencer l'issue de la grossesse. Cependant, la mise en œuvre d’ES en pratique clinique au cours de la grossesse pourrait être limitée par plusieurs éléments, notamment l'interprétation des données d’ES basée sur un phénotype fœtal « partiel », en l’absence des données autopsiques. Cette étude a pour objectif de comparer, à partir d’une même cohorte fœtale de syndromes polymalformatifs, les performances de l’ES en cours de grossesse, analysé uniquement sur les données anténatales, et de l’ES analysé avec les informations issues de l’examen foetopathologique.

Méthode : Nous avons conduit une étude rétrospective sur les données de l’étude FOETEX (cohorte de 95 fœtus avec syndrome malformatif et ACPA normale, étudiés par ES après examen foeatopathologique). Nous avons ré-analysé, en aveugle, les données d’ES des 95 fœtus en utilisant uniquement les données phénotypiques prénatales. Nous avons également évalué son utilité clinique et son impact sur la prise en charge périnatale

Résultats : Le diagnostic génétique a été retrouvé chez 24 fœtus, avec une concordance étiologique de 100% entre l’ES analysé en utilisant uniquement les données phénotypiques prénatales et l’ES analysé après examen foeatopathologique, aussi bien en solo qu’en trio. L’intégration des données d’ES aurait modifié certains éléments du pronostic fœtal dans 14/24 cas (58%).  Le lieu de naissance et la prise en charge périnatale elle-même auraient été modifiés chez 4/24 fœtus (16%).

Conclusion : Malgré des données phénotypiques limitées, l’ES s’avère un outil très performant en diagnostic prénatal, qui permet d’améliorer l'évaluation du pronostic fœtal, le conseil génétique et d’aboutir à une médecine fœtale personnalisée. Même si l’examen foetopathologique n’a pas permis de modifier le taux diagnostique, il peut s’avérer utile pour optimiser le phénotypage réverse. 


Nicolas BOURGON (PARIS), Mathilde LEFEBVRE, Ange-Line BRUEL, Fréderic TRAN MAU-THEM, Sébastien MOUTTON, Arthur SORLIN, Aurore GARDE, Julian DELANNE, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Antonio VITOBELLO, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
Grand Auditorium

"Vendredi 04 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
E46
15:00 - 15:45

SESSIONS SIMULTANEES 17
Génétique tumorale

Modérateurs : Alexandre HARLE (Nancy), Alexandra LESPAGNOL (Docteur es science (PhD)) (Rennes)
15:00 - 15:15 #27946 - SS085 Développement d’un score d’instabilité génomique de tumeurs ovariennes à partir d’un panel restreint de gènes.
SS085 Développement d’un score d’instabilité génomique de tumeurs ovariennes à partir d’un panel restreint de gènes.

Les cancers séreux de haut grade de l’ovaire présentant un système de réparation de l’ADN par recombinaison homologue déficient (HRD) sont sensibles à l’association de bévacizumab et olaparib, un inhibiteur de PARP, en traitement de maintenance. Le statut HRD est identifiable grâce aux cicatrices mutationnelles présentes dans le génome tumoral. Cependant, à ce jour, seule la méthode mise au point par la société commerciale Myriad Genetics (MG) a été cliniquement validée pour identifier le statut HRD. Aussi, nous avons développé une méthode compatible avec l’activité de routine d’un laboratoire de biologie moléculaire pour identifier ce statut HRD. Notre méthode repose sur le calcul d’un score basé sur le nombre de ces cicatrices, à savoir les cassures chromosomiques, les duplications et délétions génomiques et le déséquilibre allélique des polymorphismes. Les données de séquençage à haut débit d’un panel restreint de 127 gènes sont utilisées pour le calcul de ce score. Actuellement, nous disposons de 95 tumeurs ovariennes pour lesquelles le statut HRD a préalablement été déterminé par MG. Notre score a obtenu une concordance de 87.37 % par rapport au statut établi par MG avec une sensibilité de 97.56 %, et un seul faux négatif pour 41 tumeurs HRD. Parmi les 95 tumeurs, 16 tumeurs ont été séquencées par un autre laboratoire avec le même panel de gènes et notre score a obtenu une concordance de 93.75 % avec le statut HRD établi par MG. En conclusion notre score a montré une corrélation significative avec les données de MG, confirmée sur des données issues de différentes plateformes. Ainsi, notre méthode est suffisamment robuste pour pouvoir être déployée dans d’autres laboratoires de biologie moléculaire.


Raphaël LEMAN (Caen), Nicolas GOARDON, Etienne MULLER, Imene CHENTLI, Aurore TRANCHANT, Laurent CASTERA, Alain MOREL, Florence COULET, Dominique VAUR
15:15 - 15:30 #28288 - SS086 Projet CHEWIE: Evaluation d'une stratégie d'analyse de biomarqueurs sur biopsies liquides par NGS dans des rhabdomyosarcomes pédiatriques.
SS086 Projet CHEWIE: Evaluation d'une stratégie d'analyse de biomarqueurs sur biopsies liquides par NGS dans des rhabdomyosarcomes pédiatriques.

Au cours des dernières années, la médecine de précision en oncologie pédiatrique n’a eu de cesse de se développer au travers de plusieurs essais cliniques comme MAPPYACTS. Aujourd’hui, les nouvelles technologies de génomique telles que le séquençage haut débit permettent en effet d’établir les profils génomiques et transcriptomiques intégrés de haute résolution de chaque tumeur et ainsi d’identifier des marqueurs moléculaires ciblables permettant d’adapter la stratégie thérapeutique.

Le projet CHEWIE s’intéresse plus particulièrement aux rhabdomyosarcomes (RMS) pédiatriques, sarcomes des tissus mous les plus fréquents chez les enfants et les jeunes adultes. Deux sous types majoritaires se distinguent, le sous type embryonnaire, au pronostic favorable ou intermédiaire, et le sous type alvéolaire dont le pronostic est plus sombre, et se caractérisant entre autres par la présence d’un transcrit de fusion. Le taux de survie de certaines de ces tumeurs réfractaires ou métastatiques est inférieur à 50% après les traitements conventionnels.

Afin de suivre l’évolution du profil moléculaire de ces RMS entre le diagnostic et la rechute, la carte d’identité moléculaire de 28 couples de tumeurs a été réalisée par l’analyse intégrée de leur exome (WES) et transcriptome (RNAseq).  L’ADN circulant (ctDNA) issu de biopsies liquides avant, pendant, et après traitement, a été étudié par shallow sequencing (génome faible couverture) et par séquençage à haute profondeur d’un panel NGS dédié. Ce panel cible la fusion des gènes PAX3 et FOXO1 ainsi que les mutations (SNVs : Single Nucleotide Variant) des gènes les plus souvent impliqués dans le développement de ces tumeurs.

L’analyse globale de la série a permis d’identifier des altérations fréquentes dans les RMS (TP53, BCOR, NF1). Certaines sont spécifiques du sous-groupe alvéolaire comme la fusion PAX3-FOXO1 et l’amplification focale des oncogènes CDK4 et MYCN et d’autres du sous-groupe embryonnaire comme les oncogènes de la voie RAS (NRAS, KRAS, HRAS).

Selon les patients, l’évolution reste très hétérogène entre le diagnostic et la rechute.

 Les ctDNA de 17 patients ont pu être analysés par :

-          Shallow sequencing : établissement des profils CNV (variation du nombre de copie) et la détection de fusion lorsqu‘elle était présente.

-          Panel Chewie :  mise en évidence des SNVs et fusion.

Les résultats sont en cours de traitement afin de mettre en évidence des altérations moléculaires (fusion ou SNVs) qui serviront de biomarqueurs de suivi et/ou prédictif de la rechute.

Les premiers résultats de cette étude preuve de concept associant ces deux techniques sur des biopsies liquides, sont prometteurs. L’utilisation de ces prélèvements sanguins en routine pourrait faire évoluer les pratiques et la prise en charge de nos petits patients, d’autant s’ils permettent l’identification de cibles thérapeutiques.

 


Stelly BALLET (PARIS), Marie-Sophie MERLIN, Victor RENAULT, Camille BENOIST, Eleonore FROUIN, Gudrun SCHLEIERMACHER, Olivier DELATTRE, Daniel ORBACH, Gaelle PIERRON
15:30 - 15:45 #28493 - SS087 Implication de la biopsie liquide dans la découverte incidente d’anomalie constitutionnelle associée à la prédisposition au cancer.
SS087 Implication de la biopsie liquide dans la découverte incidente d’anomalie constitutionnelle associée à la prédisposition au cancer.

INTRODUCTION : Un nombre croissant de biopsies liquides sont réalisées en oncologie car elles se révèlent moins invasives, moins douloureuses et plus facile à mettre en œuvre que les biopsies tissulaires. Elles permettent d’étudier l’ADN tumoral circulant et apportent une aide à la fois diagnostique et thérapeutique en offrant une meilleure vision de l’hétérogénéité tumorale et un suivi de la maladie, notamment la détection précoce des rechutes ou des résistances. Les techniques utilisent de plus en plus des panels de gènes en NGS. Cette extension des analyses NGS entraînent inévitablement la découverte de variants constitutionnels. L’objectif de cette étude est, dans un premier temps, d’évaluer la proportion de mutation potentiellement constitutionnelles identifiées chez 801 patients avec un cancer métastatique avancé ayant bénéficiés d’une biopsie liquide pour analyse tumorale sur le panel FoundationOne Liquid CDx® (Roche) entre mai et aout 2021 dans le cadre des protocoles de médecine personnalisée de Gustave Roussy. Parmi les de 324 gènes analysés par ce panel, nous avons étudiés les mutations potentiellement constitutionnelles dans 26 gènes reconnus d’intérêt clinique majeur (ESMO 2019). Les critères d’inclusions comprenaient les fréquences alléliques des variants identifiés et/ou âge au diagnostic.

RESULTAT : L’ADN circulant a été étudié chez des patients avec 43 types de tumeurs différentes dont le poumon (20,6%), la prostate (14,7%), le sein (10%) et le côlon (7%). Une anomalie potentiellement constitutionnelle, sur les critères définis, a été identifiée chez 45 patients soit 1 cas sur 18. Pour 20 patients, le variant était déjà connu. Les 25 autres patients ont été orientés vers une consultation d’oncogénétique pour confirmer le caractère constitutionnel du variant et déterminer la prise en charge selon son actionnabilité. De plus, pour 12 patients, aucun lien n’est établi à ce jour entre cette découverte et la pathologie prise en charge.

DISCUSSION / CONCLUSION : Cette étude a donc permis de montrer que l’analyse sur ADN circulant en panel élargi entraînaient la détection de variant constitutionnel dans plus de 5% des cas. Nous avons restreint, dans un premier temps, notre analyse aux 26 gènes recommandés par l’ESMO en 2019, à l’exception du gène BRIP1, exclu en raison de l’absence de recommandation du groupe Génétique et Cancer (GGC) actuellement. Cette étude d’impact sera étendue à d’autres gènes actionnables comme CDH1, MEN1, CDKN2A, PTEN ou POLD1. Enfin, la diffusion de l’ADN circulant pose plusieurs questions: comment articuler cette approche avec la démarche habituelle d’évaluation de prédisposition au cancer, quelles sont les contraintes légales en termes d’information et de consentement, quels sont les gènes nécessitant une orientation en consultation de génétique, et quelle est la pertinence d’un criblage négatif sur l’ADN circulant.


Alice CHABERT (Villejuif), Hela SASSI, Damien VASSEUR, Nathalie AUGER, Ludovic LACROIX, Olivier CARON, Veronica GOLDBARG, Antoine ITALIANO, Etienne ROULEAU
Carré

"Vendredi 04 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
D46
15:00 - 15:45

SESSIONS SIMULTANEES 16
Autisme; Maladie des organes sensoriels

Modérateurs : Bertrand CHESNEAU (Assistant Hospitalo-universitaire) (Toulouse), Alinoë LAVILLAUREIX (PHU) (Rennes)
15:00 - 15:15 #27699 - SS082 Les variations dominantes du gènes ITSN1 causent des troubles du neurodéveloppement avec troubles du spectre autistique.
SS082 Les variations dominantes du gènes ITSN1 causent des troubles du neurodéveloppement avec troubles du spectre autistique.

Le gène ITSN1 code pour une protéine impliquées dans le développement cérébral et plus particulièrement dans le développement des dendrites, dans la migration neuronale, la plasticité cérébrale, et le recyclage des vésicules synaptiques. Plus récemment un rôle dans la mémoire et l’apprentissage a été associé au gène ITSN1. Dans cette étude, nous décrivons des variations faux-sens et tronquantes de novo ou hérités du gène ITSN1 impliqués dans les troubles du neurodéveloppement chez 8 patients. Une review de la littérature scientifique identifie également 4 patients additionnels issus de projet de méta-analyses.

Au total, nous avons mis en évidence 3/12 variations faux-sens dans le gène ITSN1 sans effet prédit sur l’épissage. Ces faux-sens sont localisés en C-terminal dans une région particulièrement contrainte aux faux-sens. Les scores de prédiction sont en faveur du caractère pathogène de ces variations et la base de données GnomAD rapporte une faible tolérance aux faux-sens pour ce gène (misZ-score=3.61). D’autre part, 9/12 variations à l’origine de l’apparition d’un codon stop prématuré ont été identifiés. Ces variations tronquantes sont localisées dans la première moitié du gène. Comme pour les faux-sens, ITSN1 semble également intolérant à la perte de fonction avec une pLI (probability of loss-of-function intolerance) égale à 1.

L’ensemble des patients présentent des troubles neurologiques incluant la déficience intellectuelle ou le retard global de développement (8/8) et des troubles du spectre autistique (10/11). Une épilepsie est notée chez 2/8 patients. Tous les patients présentent également un retard de langage et/ou des troubles du langage (8/8), dont 3 ont présenté une régression à des âges différents. La majorité des patients montrent des troubles sévères du comportement ou psychiatriques. Très peu voir pas d’éléments dysmorphiques ont été observés dans la cohorte.

Avec cette étude, nous suggérons que le gène ITSN1 est impliqué dans les troubles du spectre autistique associés à d’autres troubles de neurodéveloppement de sévérité variable, confirmant l’hypothèse que ITS1 joue un rôle important dans le développement cérébral.


Ange-Line BRUEL (DIJON), Antonio VITOBELLO, Thiffault ISABELLE, Linda MANWARING, Marcia WILLING, Pankaj AGRAWAL, Allan BAYAT, Thomas KITZLER, Catherine BROWSTEIN, Casie GENETTI, Joseph GONZALEZ-HEYDRICH, Parul JAYAKAR, Jacob ZYSKIND, Zehua ZHU, Clemence VACHET, Gena WILSON, Brianna PRUNISKI, Anne-Marie GOYETTE, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE
15:15 - 15:30 #28137 - SS083 L'étude PARIS : une ressource pour identifier des sous-groupes de personnes autistes en intégrant des données cliniques, d'imagerie cérébrale/EEG et génétiques.
SS083 L'étude PARIS : une ressource pour identifier des sous-groupes de personnes autistes en intégrant des données cliniques, d'imagerie cérébrale/EEG et génétiques.

  L'autisme se caractérise par des déficits d’interaction sociale, des intérêts restreints et des stéréotypies. L’observation des individus avec autisme montre une grande hétérogénéité clinique et un large spectre de sévérité. Pour mieux appréhender cette hétérogénéité, notre équipe multidisciplinaire composée de cliniciens, de psychologues, de neuroscientifiques et de généticiens a collecté et analysé un vaste ensemble de données cliniques, cérébrales et génétiques sur un large groupe de patients autistes collectés par le biais de la cohorte PARIS. Cette ressource peut être utilisée pour identifier de nouvelles voies et mécanismes génétiques de l'autisme, mais aussi pour développer une nouvelle classification des patients autistes présentant des phénotypes et/ou des mutations causales similaires.

  La cohorte PARIS est constituée d'une sous-cohorte de 1818 individus avec des données phénotypiques fines incluant 370 témoins et 438 familles avec autisme. Un génotypage haut-débit par puce à ADN et un séquençage de génome entier Illumina a été réalisé pour 1367 individus de la cohorte PARIS (177 témoins et 362 familles avec autisme). Au niveau clinique, des échelles et des algorithmes standardisés ont été utilisés pour mesurer l’autisme, le quotient intellectuel, les troubles obsessionnelles compulsifs etc... Au niveau cérébral, nous avons collecté des données d'imagerie par résonance magnétique (IRM) (n=380) et d'électroencéphalographie (EEG) (n=160). Les données d’imagerie comprennent des données d’IRM anatomiques et fonctionnelles. Notre protocole EEG comprend des états de repos et des tâches classiques pour l'activité induite.

 A partir des données de séquençages, nous avons déjà identifié 574 mutations de novo chez 208 familles. Des variations altérant des gènes associés aux troubles du neurodéveloppement seront présentées. Les analyses de variations rares héritées (tests de « burden ») et la contribution des variations communes (notamment le calcul des scores polygéniques) sont en cours d’analyse et complèteront le « profiling » des familles avec autisme. A partir des profils génétiques, EEG et IRM, un « clustering » des patients et des corrélations génotypes phénotypes seront réalisées.

  ll est nécessaire que la recherche sur des traits complexes tels que l'autisme ait accès à un vaste ensemble de données avec des profils cliniques, cérébraux et génétiques approfondis. L’étude PARIS a évolué pour s’aligner sur d'autres projet tels que EU-AIMS/AIMS2-trials, la collection Simons Simplex, les projets SPARK et MSSNG. Ces projets collaboratifs doivent être étendues à des projets supplémentaires axés sur les troubles neurodéveloppementaux (un phénotype plus large) tels que l'épilepsie, la déficience intellectuelle afin d'identifier les facteurs communs et spécifiques associés à ces conditions complexes.


Claire LEBLOND (PARIS), Freddy CLIQUET, Aline VITRAC, Alexandre MATHIEU, Simon MALESYS, Thomas ROLLAND, Aline LEFEBVRE, Guillaume DUMAS, Clara MOREAU, Anita BEGGIATO, Nicolas TRAUT, Roberto TORO, Nathalie LEMIERE, Anna MARUANI, Frederique AMSELLEM, Anne BOLAND, Jean-François DELEUZE, Marion LEBOYER, Richard DELORME, Thomas BOURGERON
15:30 - 15:45 #27884 - SS084 DCT, un nouveau gène d'albinisme permettant d'appréhender la composante développementale de la pathologie rétinienne.
SS084 DCT, un nouveau gène d'albinisme permettant d'appréhender la composante développementale de la pathologie rétinienne.

L’albinisme est la plus fréquente des hypopigmentations généralisées héréditaires, avec une prévalence d'environ 1/17000. Au contraire du phénotype cutanéo-phanérien, l’atteinte ophtalmologique est systématique avec des caractéristiques majeures typiques : hypopigmentation rétinienne et irienne, hypoplasie fovéolaire, décussation des fibres ipsilatérales du nerf optique, nystagmus et strabisme, concourant chez la majorité des patients à un handicap visuel sévère.

Nous avons récemment identifié un nouveau gène d’albinisme oculo-cutané chez deux patients diagnostiqués sur des critères essentiellement ophtalmologiques. Il s’agit du gène DCT/TYRP2. Il définit le 8ème type d’albinisme oculo-cutané que nous avons nommé OCA8 (Pennamen et al. 2021*). DCT/TYRP2 code pour une dopachrome tautomérase homologue de la tyrosinase et agit en aval de cette dernière sur la voie de mélanogenèse.

Nous avons créé des lignées de souris modèles pour OCA8 chez lesquelles nous observons une hypopigmentation significative et spécifique de l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR) au cours de l'embryogenèse et chez l'adulte.

La lignée Dct-/- nous permet d’aborder la question majeure du lien moléculaire entre hypopigmentation de l’EPR et anomalies développementales de la rétine : comment la neurogenèse rétinienne est-elle régulée par l’EPR ? La L-DOPA est-elle le ou l'un des facteurs limitants chez les individus atteints d’albinisme? La réponse à cette question est attendue dans une perspective de traitement. En effet, la L-DOPA est la molécule pressentie à ce jour pour thérapie périnatale des nouveaux-nés atteints d’albinisme quel que soit le type. Or, dans le cas d'OCA8, il est probable que la production de L-DOPA ne soit pas affectée, DCT agissant en aval de la L-DOPA sur la voie de biosynthèse des pigments. Quels sont les régulateurs spécifiquement impliqués dans la distribution des cônes et des bâtonnets, la maturation de la fovéa et la projection des nerfs optiques, qui seraient dès lors responsables des anomalies rétiniennes communes à l'ensemble des patients atteints d’albinisme?

La caractérisation phénotypique de la lignée Dct-/- implique plusieurs approches méthodologiques: dosage des intermédiaires dont la L-DOPA, par HPLC ou par SSNMR (solid-state nuclear magnetic resonance), immunocytochimie sur EPR monté à plat, SBF-SEM (Serial block-face scanning electron microscopy), marquage des trajets des nerfs optiques. L'interprétation des résultats est réalisée en comparaison avec la lignée de référence C57BL/6J ainsi qu'une lignée Tyr-/-. Les premiers résultats mettent en évidence des différences de phénotypes développementaux entre Dct-/- et Tyr-/-. La dissection fine de ces mécanismes doit, d’une part contribuer à la conception de nouvelles stratégies thérapeutiques, et, d’autre part nous permettre de mieux comprendre certains des mécanismes de neurogenèse qui contribuent à la différenciation d'une rétine fonctionnelle.

* https://doi.org/10.1038/s41436-020-00997-8


Sophie JAVERZAT (BORDEAUX), Angèle TINGAUD-SEQUEIRA, Ivet GAZOVA, Vincent MICHAUD, Eulalie LASSEAUX, Perrine PENNAMEN, Matthieu ROBERT, Benoît PINSON, Etienne GONTIER, Antoine LOQUET, Ian J. JACKSON, Benoît ARVEILER
Nef

"Vendredi 04 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
B46
15:00 - 15:45

SESSIONS SIMULTANEES 14
Maladies cardio-vasculaires

Modérateurs : Karine NGUYEN (MCU-PH génétique médicale) (MARSEILLE), Caroline ROORYCK THAMBO (PU-PH) (Bordeaux)
15:00 - 15:15 #28150 - SS076 Genome-wide association analyses identify novel Brugada syndrome risk loci and highlight a new mechanism of sodium channel regulation in disease susceptibility.
SS076 Genome-wide association analyses identify novel Brugada syndrome risk loci and highlight a new mechanism of sodium channel regulation in disease susceptibility.

Brugada syndrome is a cardiac arrhythmia disorder associated with sudden death in young adults. The disorder was initially described as a monogenic primary cardiac electrical disease. However, with the exception of SCN5A, encoding the cardiac sodium channel NaV1.5, susceptibility genes remain largely unknown. Furthermore SCN5A mutations are associated with low penetrance. Based on a previous GWAS conducted on 312 BrS patients and the discovery of the unexpected strong effect of 3 common variants, we proposed that the BrS may comprise a more complex inheritance model. The aim of our study was to uncover additional genetic loci that modulate susceptibility to BrS, to characterize further the BrS genetic architecture and to uncover new molecular mechanisms. Here we performed a genome-wide association meta-analysis comprising 2,820 unrelated cases with Brugada syndrome and 10,001 controls and identified 21 association signals at 12 loci (10 novel). SNP-heritability estimates indicate a strong polygenic influence. Polygenic risk score analyses based on the 21 susceptibility variants demonstrate varying cumulative contribution of common risk alleles among different patient sub-groups, as well as genetic associations with cardiac electrical traits and disorders in the general population. The predominance of cardiac transcription factor loci indicates that transcriptional regulation is a key feature of Brugada syndrome pathogenesis. Furthermore, functional studies conducted on MAPRE2, encoding the microtubule plus-end-binding protein EB2, point to microtubule-related trafficking effects on NaV1.5 expression as a novel underlying molecular mechanism. Taken together, these findings broaden our understanding of the genetic architecture of Brugada syndrome and provide new insights into its molecular underpinnings.


Julien BARC (Nantes), Rafik TADROS, Charlotte GLINGE, David CHIANG, Mariam JOUNI, Floriane SIMONET, Sean JURGENS, Manon BAUDIC, Consortium INTERNATIONAL BRUGADA, Calum MACRAE, Paul BURRIGDE, Christian DINA, Vincent PROBST, Arthur WILDE, Jean-Jacques SCHOTT, Richard REDON, Connie BEZZINA
15:15 - 15:30 #28196 - SS077 Exploration du spectre mutationnel somatique des malformations artérioveineuses superficielles et corrélation génotype-phénotype.
SS077 Exploration du spectre mutationnel somatique des malformations artérioveineuses superficielles et corrélation génotype-phénotype.

Les malformations artério-veineuses (MAV) sont des anomalies vasculaires congénitales rares caractérisées par une communication directe entre les artères et les veines. La plupart des MAV se forment dans le cerveau, mais elles peuvent également être superficielles et se produire n'importe où dans le corps, avec une prédilection pour la tête et le cou. Les manifestations cliniques apparaissent principalement à l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Elles sont variables allant de déformations cutanées, hémorragies, nécrose jusqu’à parfois des atteintes plus graves comme l’insuffisance cardiaque ou le décès. Le traitement est difficile et nécessite une embolisation et/ou une résection chirurgicale et une récidive n’est pas rare. La majorité des MAV superficielles sont sporadiques et des études récentes ont montrées que des variants somatiques dans les gènes de la voie de signalisation RAS/MAPK pouvaient être à l’origine de ces malformations.

Nous avons caractérisé le profil moléculaire génétique somatique d’une cohorte de 23 patients atteints de MAV superficielles dans le but de déterminer les anomalies génétiques présentes et de corréler ces informations avec le phénotype des patients.

Nous avons réalisé une analyse NGS ciblée sur du tissu congelé provenant patients traités chirurgicalement, en utilisant un panel de gènes incluant des gènes connus dans les maladies vasculaires et des gènes connus en oncologie moléculaire. Nous avons identifié un variant somatique pathogène dans 17 des 23 échantillons (73.9%), majoritairement dans les gènes MAP2K1 (n=7) et KRAS (n=6). Des variants pathogènes ont également été identifiés dans les gènes BRAF (n=2) et RASA1 (n=2). Nous avons montré que les variants KRAS sont statistiquement associés à des MAV étendues, localisées au niveau de la face, d’un stade clinique sévère et pour lesquelles une récidive après résection chirurgicale est fréquemment observée alors que les variants MAP2K1 sont associés à des MAV limitée, localisée au niveau de la lèvre, d’un stade clinique moins sévère.

Notre étude met en évidence une prévalence élevée de variants somatiques pathogènes dans les MAV superficielles, principalement dans les gènes MAP2K1 et KRAS. De plus notre étude met en évidence une corrélation statistique entre le genotype et la sévérité clinique des MAV. Les variants identifiés sont connus dans les tumeurs malignes et il existe des molécules ciblant ces voies de signalisation, déjà utilisées dans les traitements anti-cancéreux. L'identification de ces anomalies génétiques conduit donc à envisager de nouvelles options thérapeutiques pour améliorer la prise en charge des patients atteints de MAV superficielles.


Mélanie EYRIES, Franck EL SISSY (Paris), Michel WASSEF, Benoit FAUCON, Didier SALVAN, Sophie NADAUD, Florence COULET, Homa ADLE-BIASSETTE, Anne LEROY, Florent SOUBRIER, Annouck BISDORFF
15:30 - 15:45 #28620 - SS078 Les variants bi-alléliques d’IPO8 entrainent une dysplasie du tissu conjonctif avec anomalies cardiovasculaires, squelettiques et une dérégulation immunitaire.
SS078 Les variants bi-alléliques d’IPO8 entrainent une dysplasie du tissu conjonctif avec anomalies cardiovasculaires, squelettiques et une dérégulation immunitaire.

Les dysplasies du tissu conjonctif, comme le syndrome de Marfan et les syndromes apparentés, forment un groupe de pathologies touchant à des degrés variables les organes majoritairement constitués de tissu conjonctif en particulier les vaisseaux, le squelette et les tendons.

Le syndrome de Marfan est, par exemple, caractérisé par la survenue d’anévrysmes de l’aorte associés à des anomalies sévères de l’œil et du squelette. On retrouve des symptômes similaires dans les syndromes de Loeys-Dietz et de Shprintzen-Goldberg.

Ces maladies génétiques se transmettent sur le mode autosomique dominant et sont toutes associées à une dérégulation de la voie de signalisation du TGF-béta une cytokine contrôlant la prolifération et la différenciation cellulaires et ayant un rôle dans la modulation de la réponse immunitaire.

Nous décrivons ici une dysplasie conjonctive sévère consécutive à des variants bi-alléliques d’IPO8 et montrons grâce à un modèle de poisson zèbre l’implication de ce gène dans la voie du TGF-béta.

Une collaboration internationale regroupant 47 chercheurs de 8 pays  a permis d’identifier 12 individus, issus de 9 familles non-apparentées porteuses de mutations bialléliques (homozygote ou hétérozygote composite) d’IPO8.

Le modèle de poisson zèbre KO pour ipo8 a été établi par CRISPR/Cas9. Son système vasculaire a été évalué macroscopiquement et les gènes de la voie du TGF-béta ont été étudiés par une combinaison de techniques (RNA-seq, immuno-histochimie).

Les patients de la cohorte présentent une atteinte cardiovasculaire (malformation du septum interventriculaire, dilatation de l’aorte et tortuosité artérielle), une hyperlaxité articulaire, une scoliose et une dérégulation du système immunitaire. D’autres signes inhabituels dans les dysplasies du tissu conjonctif, tels que la déficience intellectuelle ou des malformations rénales sont par ailleurs retrouvés dans une fraction des individus atteints.

 

Le modèle de poisson zèbre présente une dérégulation de la voie TGF-béta entraînant des anomalies cardiovasculaires et squelettiques très proches de celles constatés chez l’homme.

Ce gène code pour l’importine 8, principalement connue pour son rôle dans le transport des microARNs du cytoplasme vers le noyau par l’intermédiaire de la protéine Argonaute 2.

Cette étude montre l’implication d’IPO8 dans la régulation de la voie de signalisation du TGF-béta et que les signes présents dans la cohorte chevauchent partiellement ceux décrits dans les autres dysplasies du tissu-conjonctif.


Alban ZIEGLER (Angers), Rémi DUCLAUX-LORAS, Céline REVENU, Dominique BONNEAU, Nadine CERF BENSUSSAN, Marianna PARLATO, Filippo DEL BENE
Belvédère

"Vendredi 04 f\u00e9vrier"

Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
A46
15:00 - 15:45

SESSIONS SIMULTANEES 13
Epidémiologie génétique, génétique des populations, maladies complexes

Modérateurs : Anthony HERZIG (Post-Doctorant) (Brest), Paul ROLLIER (Assistant Hospitalo-Universitaire) (Rennes)
15:00 - 15:15 #28023 - SS073 Estimation à partir de données familiales de la pénétrance de la maladie d'Alzheimer chez les porteurs de variants perte de fonction du gène SORL1, ajustée sur le génotype APOE, suggérant un déterminisme di-génique.
SS073 Estimation à partir de données familiales de la pénétrance de la maladie d'Alzheimer chez les porteurs de variants perte de fonction du gène SORL1, ajustée sur le génotype APOE, suggérant un déterminisme di-génique.

La maladie d’Alzheimer (MA) est une maladie complexe pour laquelle l'allèle E4 du gène APOE est le principal facteur de risque (fréquence allélique ~14%, Odds Ratio (OR)=3,4 et 14, pour les porteurs hétérozygotes et homozygotes, respectivement). Récemment, des variants rares entraînant une perte de fonction du gène SORL1 (SORL1-LoF) ont été associés à un risque élevé de développer la MA (OR > 7), avec un risque fort parmi les malades jeunes (début ≤65 ans). L'estimation de la pénétrance liée à l'âge des variants SORL1-LoF est essentielle afin d’améliorer le conseil génétique et envisager des essais thérapeutiques préventifs. Cependant, la rareté de ces variants et leur co-occurrence avec APOE-E4 rendent difficile l’estimation de la pénétrance.  

 

Nous avons développé une méthode basée sur des données familiales pour estimer la pénétrance de la MA chez les porteurs d’un variant SORL1-LoF ajustée sur APOE-E4. Notre modèle de survie combine : (i) une estimation du risque de base pour les non porteurs de variant SORL1-LoF, stratifié par APOE-E4 et obtenue à partir d’une large cohorte publiée précédemment (Rotterdam study) (ii) un effet additif des variants SORL1-LoF estimé à partir des données familiales incluant 27 familles (334 individus) dont le cas index est porteur d’un variant SORL1-LoF (variant tronquant ou faux sens avec preuve in vitro de perte de fonction) et atteint de MA ≤75 ans. Afin de tenir compte des génotypes manquants, nous avons intégré notre modèle dans un algorithme espérance-maximisation (EM). Pour corriger le biais de sélection, le cas index n’a pas été inclus dans le calcul de la pénétrance. Les intervalles de confiance ont été calculés par bootstrap.  

 

Nous proposons des courbes de pénétrance associées aux variants SORL1-LoF au niveau di-génique. Parmi les porteurs d’un variant SORL1-LoF, nous estimons que seuls les porteurs homozygotes d’APOE-E4 atteignent une pénétrance complète de la MA dès l'âge de 70 ans, tandis que la pénétrance est de respectivement 56% [40%-72%] et 37% [26%-51%] chez les porteurs hétérozygote d’APOE-E4 et chez les non porteurs d’APOE-E4. La pénétrance atteint 100% chez les porteurs hétérozygotes d’APOE-E4 à l’âge de 80 ans, et plus tard pour les non porteurs d’APOE-E4. Nous avons confronté ces estimations à la distribution des âges des porteurs de variants SORL1-LoF détectés par des données de séquençage (exomes/génomes) de 13,007 cas et 10,182 contrôles, en fonction de leur génotype APOE. L’âge de début des cas et l’âge des contrôles étaient pleinement compatibles avec nos estimations.

 

Nous concluons que le conseil génétique des variants SORL1-LoF, qui ont d’abord été décrits dans des familles potentiellement autosomiques dominantes, devrait tenir compte du génotype APOE.  

Notre méthode pourrait être appliquée à d'autres maladies pour lesquelles des estimations de pénétrance sont nécessaires afin d’améliorer le conseil génétique et la prise en charge des porteurs de tels variants.


Catherine SCHRAMM (ROUEN), Camille CHARBONNIER, Aline ZARÉA, Morgane LACOUR, David WALLON, Collaborators CNRMAJ, Anne BOLAND, Jean-François DELEUZE, Robert OLASO, Consortium ADES, Flora ALARCON, Dominique CAMPION, Grégory NUEL, Gaël NICOLAS
15:15 - 15:30 #27708 - SS074 L’impact de la variabilité du nombre de copies sur les traits complexes.
SS074 L’impact de la variabilité du nombre de copies sur les traits complexes.

La variabilité du nombre de copies (CNVs) est associée avec plusieurs syndromes génomiques, mais son impact sur les traits complexes dans la population générale reste peu étudié. Pour estimer cet effet, nous avons déterminé les CNVs dans le génome de 331’522 Britanniques caucasiens non-apparentés et effectué des études GWASs entre le nombre de copies et 57 traits continus. Cette approche a révélé 131 signaux indépendants. Nos résultats non seulement récapitulent des associations connues comme celles entre la région 16p11.2 et le poids, mais ils mettent en lumière l’extrême pléiotropie de certains CNVs récurrents. Par exemple, 26 et 16 traits sont associés avec le nombre de copies en 16p11.2-BP4-BP5 et 22q11.21, respectivement. Quarante associations (31%) corroborent des associations GWAS déjà rapportées. Par exemple, la délétion de PDZK1, un transporteur de l’urate, diminue les niveaux d’urate (bdel = -48.3 µmol/L, p = 5.8e-13), avec un effet 2.6-fois plus fort chez les hommes (pdiff = 2.1e-3). Plusieurs associations sont trouvées dans des régions précédemment associées à des maladies rares, suggérant une expressivité variable, et un large impact de ces loci également sur la population générale. La délétion hétérozygote de la région qui code pour le transporteur hépatique OATP1B1/3 est associé avec un taux augmenté de bilirubine (bdel = 3.1 µmol/L, p = 2.2e-13), alors que les porteurs homozygotes sont malades du syndrome de Rotor caractérisé par une sévère hyperbilirubinémie. Notre approche découvre également de nouvelles fonctions: le nombre de copies de l’intervalle comprenant MARF1, un gène essentiel à l’oogenèse murine, corrèle négativement avec l’âge à la ménarche (bmirror = -0.6 ans, p = 8.5e-15) et à la ménopause (bdup = -1.8 ans, p = 1.7e-6), ce qui suggère un conservation de la fonction de ce gène.

Nous avons également estimé le fardeau génétique que représentent les CNVs. Nous avons trouvé que la somme des CNVs (taille/nombre de gènes) d’un individu impactait négativement 35 des 57 traits mesurés. Elle était associée à une augmentation de l’adiposité et des marqueurs de dommages au foie/reins et à une diminution de l’intelligence et des capacités physiques. Trente traits restaient associés même après correction pour l’impact des CNVs significativement associés, ce qui est compatible avec un modèle polygènique et suggère la présence d’autres associations qui sont pour l’instant au-dessous de notre seuil de détection. Le fardeau génétique en CNVs d’un individu était négativement associé avec la durée de vie (bburden = -0.18 years/Mb, p = 1.1e-7) et l’âge de ses parents (proxy de la capacité de survie; bburden = -0.21 years/Mb, p = 1.4e-5), attestant que l’effet délétère des CNVs diminue la longévité.

Nos résultats et les nombreuses associations que nous avons mises à jour nous persuadent que les CNVs jouent un rôle important dans la modulation du phénotype et que leur étude peut nous révéler de nouvelles fonctions biologiques.


Chiara AUWERX, Marie SADLER, Eleonora PORCU, Zoltan KUTALIK, Alexandre REYMOND (Lausanne, Suisse)
15:30 - 15:45 #28682 - SS075 La structure de la population de la Bretagne fournit de nouvelles informations sur l'introduction de l'ascendance des populations des steppes en Europe occidentale.
SS075 La structure de la population de la Bretagne fournit de nouvelles informations sur l'introduction de l'ascendance des populations des steppes en Europe occidentale.

Present-day France lies at the confluence of the three migration waves that mostly contributed to the genetic ancestry of modern Europeans. However, little is known about the interaction between the edges of those population movements and how it gave rise to modern population structure. 

To address this question, we generated genome-wide data for > 3,000 present-day individuals and ~850 high-coverage full genomes from the northern half of France and incorporated them into a panel containing 100s of publicly available modern and ancient Europe-wide samples. Due to the complete absence of French samples from the two last millenia, we also present, for the first time, ancient DNA from six Medieval individuals (300-1100 CE) from France.

Patterns of haplotype and rare allele sharing revealed extensive fine-scale population structure in Northwestern France. Our analyses show relatively large differentiation of Western Brittany relative to the rest of the country, and an overall increased population differentiation between the northern and southern sides of the river Loire. We observe that both sides of the river are characterized by different proportions of northwestern European- versus Mediterranean-related ancestry, with Western Brittany individuals carrying unique levels (~75%) of Irish-related ancestry.

At a finer level data revealed extensive fine-scale population structure in the regions of Brittany and Pays-de-la-Loire, despite the overall low levels of differentiation (fst = 0.00043). Within Brittany, for intermediate levels of resolution, clustering patterns broadly overlap both with geographical features (e.g., rivers) and/or ancient political divisions (dioceses boundaries before the 18th century). Such divisions are also in agreement with the accruing geolinguistic evidence for a bipartition of Breton varieties into two groups - northwestern and southeastern varieties.

 

Within France, individuals from Northern regions and, in particular, Western Brittany show the largest levels of SP ancestry (~42-46%) but as well consistent levels of EF and WHG ancestry. Alhtough no prehistoric individuals have been analysed in the studied area, these individuals tend to share levels of ancestry with Bell Beakers-associated individuals only comparable with those found in other populations lying on the Northwestern edges of Europe

In sum, we provide evidence that the Pontic steppe gene flow may have reached as far as present-day Brittany during the Bronze Age or later and have significantly reshaped the genetic makeup of Europeans living on the shores of the Channel and the North Sea.

The addition of Medieval ancient individuals helps comparing the scenario in which Medieval population movements along the English Channel like Western Britons in Brittany (4-6th century CE or the Viking incursions ~8-9th century CE) and the scenario of a long-history of shared ancestry between the North-Western fringes of Europe.

 


Isabel ALVES, Joanna GIEMZA, Michael G. BLUM, Carolina BERNHARDSSON, Véronique GALLIEN, Elodie CABOT, Martial MONTEIL, Ashot MARGARYAN, Fernando RACIMO, Eske WILLERSLEV, Yves COATIVY, Hélène BLANCHÉ-KOCH, Daniel LE BRIS, Yvan PAILLER, Mael JÉZÉQUEL, Clément NICOLAS, Robert OLASO, Anne BOLAND, Pierre DARLU, Mattias JAKOBSSON, Emmanuelle GÉNIN, Jean-François DELEUZE, Richard REDON, Christian DINA (Nantes)
Dortoirs