Mardi 21 janvier
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C11
09:00 - 12:00

3eme Symposium Anomalies d’Epissage et Diagnostic

Modérateurs : Betty GARDIE (Directrice d'Etude) (NANTES), Claude HOUDAYER (PU PH) (Rouen)
09:00 - 09:05 INTRODUCTION. Claude HOUDAYER (PU PH) (Conférencier, Rouen)
09:05 - 10:05 SESSION : PREDICTIONS IN SILICO, RNASEQ ET BIOINFORMATIQUE.
09:00 - 12:00 #20293 - Evaluation de 4 algorithmes de prédiction d’épissage permettant une annotation automatique dans un contexte NGS diagnostique.
Evaluation de 4 algorithmes de prédiction d’épissage permettant une annotation automatique dans un contexte NGS diagnostique.

L’interprétation des variants est une étape critique dans l’identification d’un diagnostic en génétique moléculaire.
Parmi ces variants, ceux suspectés d’altérer l’épissage, en dehors des sites canoniques, présentent des difficultés spécifiques d’analyse.
Les tests de laboratoire permettant d’étudier l’épissage sur l’ARN sont coûteux et chronophages, il est donc actuellement irréaliste de les pratiquer pour tous les variants identifiés en séquençage haut débit (NGS). L’utilisation d’outils de prédiction in silico est donc nécessaire afin de sélectionner de façon économique et rapide les variants d’épissage les plus convaincants avant de les soumettre à une validation expérimentale.
Ces outils sont très nombreux mais souvent basés sur une interface qui ne permet de faire qu’une seule requête à la fois. Il est donc impossible de les utiliser de façon systématique dans le contexte du NGS où le nombre de variants à analyser est très important.

Par conséquent, nous avons sélectionné 4 algorithmes qui permettent une annotation automatique des variants ainsi qu'une intégration simple dans une chaîne d’analyse bioinformatique : MaxEntScan (2003), dbscsnv_ada (2014), SpliceAI (2019) et SPiP (2019).
Afin de les évaluer, nous avons collecté au sein du Centre de Génétique Moléculaire et Chromosomique de l'hôpital Pitié-Salpêtrière 44 variants suspectés d’altérer l’épissage qui ont été testés expérimentalement.
Pour 30 d’entre eux, l’effet sur l’épissage a été démontré sur l’ARN et pour 14 d’entre eux, aucun effet n’a pu être retrouvé sur l’ARN.
Tous ces variants ont été annotés par au moins un algorithme, mais seuls 23 ont été annotés par les 4.
Le nombre de variants annotés par outil est : MaxEntScan 29, dbscsnv_ada 25, SpliceAI 42, SPiP 43.
Cette différence s’explique en partie par le fait que MaxEntScan et dbscsnv_ada, dans leur mode d’annotation automatique, ne sont pas capables d’analyser les indels.
Pour les variants dont une altération de l’épissage est démontrée expérimentalement, cet effet a été prédit correctement dans les cas suivants : MaxEntScan 21/21, dbscsnv_ada 17/19, SpliceAI 28/29, SPiP 26/29.
Pour les variants dont une altération de l’épissage n’a pas pu être démontrée expérimentalement, aucun effet n’a été prédit dans les cas suivants : MaxEntScan 6/8, dbscsnv_ada 5/6, SpliceAI 12/13, SPiP 9/14.

Pour conclure, nous conseillons l’utilisation des algorithmes les plus récents, SPiP et SpliceAI, car leurs performances semblent équivalentes à MaxEntScan et dbscsnv_ada, mais ils apportent une plus-value non négligeable par l’annotation d’une plus grande proportion de variants. Toutefois, aucun de ces outils n’a permis une annotation correcte de 100% des variants. Leur association dans les pipelines d’analyse peut donc avoir un intérêt.


Elodie LEJEUNE, Pascale RICHARD, Corinne METAY, Flavie ADER, Cécile SAINT-MARTIN, Magalie LODIN, Valérie ALLAMAND, Valérie JOBIC, Boris KEREN, Alix DE BECDELIEVRE, Christine BELLANE-CHANTELOT, Julien BURATTI (Paris)
09:00 - 12:00 #20230 - Écart important entre les effets fonctionnels prévus par SpliceAI et les effets fonctionnels obtenus expérimentalement des variants GT>GC du site 5' d'épissage.
Écart important entre les effets fonctionnels prévus par SpliceAI et les effets fonctionnels obtenus expérimentalement des variants GT>GC du site 5' d'épissage.

Technological advances in DNA sequencing have made whole exome sequencing and even whole genome sequencing increasingly practicable. However, our ability to accurately interpret the clinical relevance of genetic variants has so far been limited. Indeed, even for variants occurring within canonical splice‐site dinucleotides, we may still encounter problems of interpretation. For example, we have recently provided evidence that 5' splice site GT>GC variants in human disease genes may not invariably be pathogenic. Specifically, combining data derived from a meta-analysis of 45 human disease-causing GT>GC variants and a cell culture-based full-length gene splicing assay of 103 GT>GC substitutions, we estimated that ~15-18% of GT>GC variants generate between 1 and 84% normal transcripts. During this analysis, we found that none of the popular splicing prediction tools were capable of reliably distinguishing GT>GC variants that generated wild-type transcripts from those that did not (Lin et al. Hum Mutat 2019). Very recently, SpliceAI, a deep residual neural network, has been developed for splicing prediction (Jaganathan et al. Cell 2019). Distinct from previous methods that either relied on human-engineered features and/or focused on short nucleotide windows adjoining exon-intron boundaries, SpliceAI learns splicing determinants directly from the primary sequence by evaluating 10,000 nucleotides of the flanking context sequence to predict the splice function of each position in the pre-mRNA transcript. Herein, we evaluated the performance of SpliceAI in the context of GT>GC variants. We included three datasets of GT>GC variants, all of which were informative with respect to experimentally shown functional effects on splicing in terms of generation or not of wild-type transcripts, for analysis. The first two datasets refer to the above mentioned “in vivo” dataset of 45 disease-causing GT>GC variants and the “in vitro” dataset of 103 GT>GC substitutions. The third dataset comprised 12 GT>GC variants in the BRCA1 gene, which were newly extracted from a recent study that prospectively analyzed the functional effects of over 4000 BRCA1 variants by means of saturation genome editing (Findlay et al. Nature 2018). Notably, 25% (n=3) of the 12 BRCA1 GT>GC variants generated wild-type transcripts, which is consistent with our estimated 15-18% rate. We processed all GT>GC variants using the default settings of SpliceAI (https://pypi.org/project/spliceai/). We focused our analysis on the Delta score of donor loss although other scores may provide clues to the nature of the resulting aberrantly spliced transcripts of splice-altering variants. Correlation of the SpliceAI-predicted and experimentally obtained functional effects of the GT>GC variants revealed that SpliceAI performed better than other prediction tools but was still far from satisfactory. Our findings illuminate the challenges ahead in accurately identifying splice-altering variants.


Jian-Min CHEN (BREST), Matthew HAYDEN, David COOPER, Claude FÉREC
09:00 - 12:00 Etude par RNASEQ de l'epissage alternatif physiologique de genes impliques dans les cancers digestifs : MLH1, MSH2, MSH6 et CDH1. Molka SEBAI (Medical Doctor) (Orateur, Paris)
Molka SEBAI, Roseline TANG, Yahia ADNANI, Christine BOMBLED, Sengul TOZLU-KARA, Meissa BARBOUCHE, Alice FIEVET, Odile CABARET, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Etienne ROULEAU. Service de génétique des tumeurs, Gustave ROUSSY, Villejuif, France
09:00 - 12:00 SPLICELAUNCHER : un outil bioinformatique et biostatistique d'analyse de l'epissage par RNASEQ. Raphael LEMAN (Doctorant) (Orateur, Caen)
LEMAN R, HARTER V, ATKINSON A, DAVY G, ROUSSELIN A, MULLER E, CASTERA L, LEMOINE F, DE LA GRANGE P, GUILLAUD-BATAILLE M, VAUR D, KRIEGER S .
09:00 - 12:00 Approches bioinformatiques spécifiques pour l’analyse de données RNASeq dans le cadre des maladies génétiques rares. Emilie TISSERANT (Bioinformaticien) (Orateur, DIJON)
EMILIE TISSERANT, YANNIS DUFFOURD, ALEXANDRE PLAGOS, CHRISTEL THAUVIN, LAURENCE FAIVRE, VITOBELLO. DIJON, France
10:05 - 10:25 TABLE RONDE DISCUSSION AVEC LES ORATEURS.
10:25 - 11:40 SESSION TRANSCRIPTOME, MIRNA, STRATEGIES ET PHENOTYPES.
09:00 - 12:00 Approche génomique intégrée en temps réel pour les cancers de l’enfant : apport du WES et RNASEQ en pratique clinique. Stelly BALLET (Ingenieur Biologiste) (Orateur, PARIS)
Stelly BALLET, Mégane BOUVET, Nolwenn METZGER, Camille BENOIST, Eleonore FROUIN, Eve LAPOUBLE, Virginie BERNARD, Gudrun SCHLEIERMACHER, Birgit GEOERGER, Gaëlle PIERRON
09:00 - 12:00 Mise en place d'une approche intégrée génotype-transcrits-protéine-hérédité-phénotype chez des patients myopathes suspects de titinopathie. Mireille COSSÉE (MCU-PH) (Orateur, MONTPELLIER)
Aurelien Perrin, Raul Juntas-Morales, Edoardo Malfatti, Corinne Metay, François Rivier, Claude Cances, Ulrike Walther-Louvier, Emmanuelle Uro-Coste, Nicolas Leboucq, Robert-Yves Carlier, Valerie Rigau, Isabelle Richard, Corinne Theze, Delphine Lacourt, Henri Pegeot, Reda Zenagui, Tanya Stojkovic, Henk Granzier, Michel Koenig, Mireille Cossee.
09:00 - 12:00 Utilisation de la technique minigène pour l’étude de variations d’épissage chez des patients atteints d’anomalies du développement. Anna LOKCHINE (Assistante hospitalo-universitaire) (Orateur, Rennes)
Anna Lokchine, Cyrille Berra, Jerome Le Douce, Paul Rollier, Regis Bouvet, Florence Demurger, Melanie Fradin, Sylvie Odent, Laurent Pasquier, Veronique David, Lenaig Detivaud, Christele Dubourg.
09:00 - 12:00 Variabilité phénotypique des groupes sanguins et altération de l’épissage : exemple du système sanguin érythrocytaire RH. Yann FICHOU (Directeur de Recherche EFS) (Orateur, Brest)
Yann Fichou, Loann Raud, Chandran Ka, Gaëlle Richard, Isabelle Gourlaouen, Isabelle Callebaut, Gerald Le Gac, Claude Ferec
09:00 - 12:00 Fréquence des mutations constitutionnelles de l'exon cryptique de VHL chez les patients avec tumeurs du spectre de von Hippel-Lindau ou paragangliome. Alexandre BUFFET (Médecin) (Orateur, Paris)
Alexandre Buffet, Bruna Calsina, Shahida Flores, Sophie Giraud, Marion Lenglet, Pauline Romanet, Elisa Deflorenne, Javier Aller, Isabelle Bourdeau, Brigitte Bressac- De Paillerets, Maria Calatayud, Caroline Dehais, Erwan De Mones, Atanaska Elenkova, Philippe Herman, Peter Kamenický, Sophie Lejeune, Jean Louis Sadoul, Anne Barlier, Stephane Richard, Judith Favier, Nelly Burnichon, Betty Gardie, Patricia Dahia, Mercedes Robledo, Anne-Paule Gimenez-Roqueplo.
09:00 - 12:00 Dérégulation transcriptionnelle par disruption d’un élément régulateur : caractérisation d’une délétion non codante proche du gène SLC20A2 et proposition d’une stratégie d'étude de ces évènements. Kevin CASSINARI (PHU) (Orateur, Rouen)
Kévin Cassinari, Anne Rovelet-Lecrux, Sandrine Tury, Olivier Quenez, Anne-Claire Richard, Camille Charbonnier, Anne Boland, Jean-François Deleuze, Jean-François Besancenot, Dorothée Pouliquen, François Lecoquierre, Pascal Chambon, Christel Thauvin-Robinet, Dominique Campion, Didier Hannequin, Thierry Frebourg, Jean-Luc Battini, Gaël Nicolas
11:40 - 12:00 TABLE RONDE DISCUSSION AVEC LES ORATEURS.
12:00 - 12:00 CONCLUSION.
Salle Descartes

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D11
09:00 - 12:00

WORKSHOP Déficience Intellectuelle

09:00 - 12:00
Informations diverses
Rubrique nouveaux gènes - Quentin Thomas, Antonio Vitobello, Dijon

Mises au point sur nouveaux outils ; veille bibliographique
1- Analyse de gènes difficiles-Part 2 : SHANK3 (S Lumbroso, Kevin Mouzat (Montpellier/Nîmes)
2- DI liée aux mutations du gène ARX – clinique et fonctionnelle (Aurore Curie, Lyon et Gaëlle Friocourt, Brest)
3- Contrôle inter-laboratoire 2019 : bilan (Thomas Smol, Lille)

Discussion clinico-biologique autour de variations d’interprétation difficile
AVPR2 (Solène Conrad et Benjamin Cogné, Nantes)
MED12 (Mélanie Fradin, Laurent Pasquier, Christèle Dubourg Rennes ; Amélie Piton, Strasbourg)
MN1 (Gwenaël Le Guyader, Frédéric Bilan, Poitiers ; Benjamin Cogné, Nantes)
MAST1 (Laurent Pasquier, Christèle Dubourg Rennes)
SETD5 (Amélie Piton, Yves Alembik, Strasbourg)

Présentation des actualités du réseau
Salle 1

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E11
09:00 - 12:30

AnDDI-Rares Outre-mer

Salle 2
12:30 TEMPS LIBRE POUR DEJEUNER
14:00

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A13
14:00 - 14:15

OUVERTURE DU CONGRES

Auditorium François 1er
14:15

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A14
14:15 - 16:15

CONFERENCE PLENIERE 1
Mécanisme des maladies génétiques

Modérateurs : Stanislas LYONNET (Directeur) (PARIS), Marie-Laure WINTER (MCU-PH) (Tours)
14:15 - 16:15 Relecture de la pénétrance en oncogénétique : le paradigme de TP53. Thierry FREBOURG (Conférencier, ROUEN)
14:15 - 16:15 Potentiel pathogène des éléments mobiles du génome humain. Nicolas CHATRON (MCU-PH) (Conférencier, Lyon)
14:15 - 16:15 ARN non codants et pathologies humaines. Jérôme CAVAILLE (Conférencier, Toulouse)
14:15 - 16:15 Signatures épigénétiques dans les anomalies du développement : des profils de méthylation spécifiques comme aide au diagnostic. Bekim SADIKOVIC (Conférencier, London, Canada)
Auditorium François 1er
16:15 PAUSE CAFE
16:45

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A16
16:45 - 18:15

SESSIONS SIMULTANEES 01
DPN, DPI, DPNI et Reproduction

Modérateurs : Noémie CELTON (biologiste) (tours), Martine DOCO-FENZY (PU-PH) (NANTES)
16:45 - 17:00 #20289 - CS001 Vingt ans de diagnostic préimplantatoire (DPI) à Strasbourg.
CS001 Vingt ans de diagnostic préimplantatoire (DPI) à Strasbourg.

Le diagnostic préimplantatoire a été autorisé par la loi de Bioéthique de 1994. Le centre de DPI de Strasbourg fait partie des cinq centres français autorisés et a débuté son activité dès 1999. Accrédité pour le DPI par PCR et par FISH depuis 2018, il est le seul à prendre en charge les couples en cas de risque viral, hépatites et HIV, et réalise la plupart des DPI pour mutation de novo. Notre expertise permet de prendre en charge la quasi-totalité des pathologies retenues par le centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal local.

Nous présentons ici un bilan de vingt ans d’expérience.

Jusqu’en octobre 2019, 2160 dossiers ont été ouverts à Strasbourg : 1471 pour pathologies monogéniques et 689 pour anomalies du caryotype. 15% des dossiers ont été refusés surtout pour des difficultés de mise en œuvre de la FIV, 18% des couples ont abandonné leur demande. Nous avons développé des tests par PCR pour plus de 120 pathologies monogéniques et mis au point des diagnostics par FISH pour près de 450 couples. Nous recensons 2274 tentatives pour 984 couples, avec une activité annuelle croissante jusqu’en 2016, puis stabilisée autour de 200-230 cycles. Plus de 500 enfants sont nés grâce à notre activité.

Le DPI a bénéficié des évolutions techniques de l’assistance médicale à la procréation. Depuis 2006 la politique de transfert électif d’embryons a permis de limiter le risque de grossesse multiple. Depuis 2012, la vitrification embryonnaire facilite l’organisation du laboratoire et augmente les chances globales de succès puisque le taux moyen de grossesse clinique par transfert est de 31% que les embryons soient frais ou vitrifiés. Le taux de grossesse par transfert reste fortement corrélé à l’âge de la femme au moment de la tentative : 32% avant 38 ans,  25% entre 38 et 40 ans et 10% après 40 ans. La culture embryonnaire prolongée et la biopsie au stade blastocyste permettent désormais de disposer de plus de matériel génétique et de limiter les risques d’erreur de diagnostic.

Les techniques d’analyse à haut débit ont amélioré le diagnostic génétique, ce qui conduit inévitablement à demander un DPI pour certains couples jusqu’alors en errance de diagnostic. Il en résulte une augmentation de demandes pour des pathologies confidentielles nécessitant des mises au point spécifiques et entrainant un allongement des délais de prise en charge. L’amplification préalable du génome entier à partir de plusieurs cellules embryonnaires est alors utile pour simplifier le développement ou pour des DPI complexes.

La communauté internationale migre progressivement vers les techniques d’analyse à haut débit (CGHarray, karyomapping, NGS), difficiles à mettre en œuvre en France du fait du cadre légal, mais qui seraient pourtant incontournables pour assurer une égalité d’accessibilité au DPI dans des délais acceptables, quelle que soit l’indication. Cela nécessiterait au préalable une adaptation de ces techniques ou une modification de la loi, actuellement en cours de révision.


Philippe GOSSET, Claire KASTNER, Emmanuelle KIEFFER, Julia LAUER-ZILLHARDT, Nadia BIHEMI, Sarah DONAT, Nathalie GARDES, Karen LEVESQUEAU, Jean-Christophe NICOD, Laetitia MOSSER, Elodie KIEFFER, Nicolas BECKER, Nathalie RUCH, Isabelle GALLAND, Pascale MIGNOT, Emilie BEAU, Marie-Laure KELLER, Claire Lise MULLER, Olivier PIRRELLO, Catherine RONGIERES, Catherine CELEBI, Isabelle LICHTBLAU, Céline MOUTOU (STRASBOURG)
17:00 - 17:15 #20356 - CS002 Dépistage prénatal non invasif pour les maladies rares : validation d’un test par capture et séquençage haut débit appliqué à la déficience intellectuelle.
CS002 Dépistage prénatal non invasif pour les maladies rares : validation d’un test par capture et séquençage haut débit appliqué à la déficience intellectuelle.

L’accès aux données génétiques fœtales via le plasma maternel permet d’envisager une approche non invasive notamment dans les cas où le risque d’atteinte fœtale est faible. Dans 70 % des cas de déficience intellectuelle, les mutations identifiées sont de novo. Le risque de récurrence est donc faible pour les nouvelles grossesses mais très fréquemment les couples demandent un diagnostic prénatal invasif devant le risque de mosaïque parentale. Pour ces familles, nous avons développé une approche universelle permettant la recherche de la mutation familiale identifiée directement sur le plasma de la mère, en réalisant une approche par capture de notre panel des 500 gènes de déficience intellectuelle suivie de séquençage haut débit. La méthode de capture a été adaptée aux faibles quantités d’ADN plasmatique pour obtenir une profondeur moyenne de 500 X et le pipeline bioinformatique a été adapté à la détection de variation en mosaïque faible, la variation recherchée représentant environ 5 % des reads.

Nous avons réalisé une validation de méthode par l’analyse de 18 trios (mère, fœtus, plasma maternel). Les variations, sans lien avec la DI mais spécifiques du fœtus et non présentes chez sa mère, ont été extraites bioinformatiquement ; ces positions ont ensuite été étudiées en terme de profondeur et de nombre reads mutés. Les analyses ont montré que, suite aux adaptations techniques réalisées, la profondeur moyenne obtenue à partir de notre capture de 500 gènes est de 649X. Nous avons également analysé la sensibilité analytique à partir d’un set de 6089 variations fœtales d’origine paternelle, et donc que l’on devait retrouver à faible fraction allélique dans le plasma maternel. La détection a été considérée comme positive à partir d’un read porteur de la variation attendue. Cette sensibilité de détection est de 98,54%. La spécificité analytique a été approchée en tenant compte du bruit de fond de la méthode et est estimée à 99,75 % dans le système analytique utilisé (Nextseq550 et capture Roche).

L’utilisation d’une approche non invasive par capture et analyse en séquençage haut débit est donc tout à fait envisageable dans le cadre de la déficience intellectuelle, pour les familles où une mutation de novo est identifiée. Cette approche permettra de rendre un diagnostic négatif avec une bonne valeur prédictive négative (98,55%), même si celle-ci restera inférieure à un diagnostic prénatal invasif qui permet un diagnostic de certitude. Cette validation de méthode a permis de définir les modalités d’analyse à envisager en routine (vérification préalable de la bonne couverture de la variation sur le cas index avec la capture, analyse en trio père, mère et plasma maternel au moment du prénatal) les contrôles internes à valider pour un rendu diagnostic (quantité d’ADN plasmatique initiale > 15 ng pour éviter l’allèle drop out, fraction fœtale observée > 5 % au moment de l’analyse et couverture observée à la position  de la variation pathogène > 300 X).


Sacha BODENES, Pauline FRANCOIS, Lydia IKHLEF, Claire MIRY, Cecile MAGER, Anne Sophie WEINGERTNER, Fernando GUERRA, Nicolas SANANES, Samuel NICAISE, Vincent ZILLIOX, Jamel CHELLY, Amelie PITON, Jean MULLER, Nicolas MEYER, Romain FAVRE, Bénédicte GERARD (STRASBOURG)
17:15 - 17:30 #20112 - CS003 Intégration du séquençage d'exome dans le diagnostic prénatal des anomalies fœtales en routine : pièges, succès et discussion des bonnes pratiques.
CS003 Intégration du séquençage d'exome dans le diagnostic prénatal des anomalies fœtales en routine : pièges, succès et discussion des bonnes pratiques.

Introduction : Les anomalies structurelles fœtales concernent 2 à 3% des grossesses et sont associées à une forte mortalité et morbidité périnatale. Leurs étiologies génétiques constituent un enjeu diagnostique tant pour la connaissance du pronostic fœtal que pour le conseil génétique parental. Après exclusion des anomalies cytogénétiques fœtales, l’utilisation du séquençage haut débit d’exome dans le cadre du diagnostic prénatal (DPN) apporte un service médical rendu significatif. Le rendement diagnostic variable des études publiées (6-80%) reflète cependant le manque de consensus sur son usage. Nous évaluons l’efficacité du séquençage d’exome fœtal intégré au DPN de routine et discutons les enjeux diagnostiques et éthiques associés.

Méthode : Les couples ont été recrutés de façon prospective entre novembre 2018 et octobre 2019 (11 mois). Les critères d’inclusion étaient la survenue d’une anomalie fœtale (élévation de la clarté nucale isolée ou associée à d’autres anomalies, existence d’une ou plusieurs malformations) et l’absence de diagnostic cytogénétique (caryotype conventionnel et APCA). Une consultation de génétique pré-test et post-test de rendu de résultat étaient proposées aux couples. L’analyse en trio de l’exome fœtal était conduite de façon indépendante par deux spécialistes en génétique médicale et le résultat était discuté en réunion clinico-biologique avant validation. L’analyse des données secondaires actionnable (liste « ACMG ») et portages hétérozygotes sain (liste « Kingsmore ») était proposée aux couples.

Résultat : L’analyse d’exome fœtal a été proposée dans 95 cas et a été conduite chez 20 « trio », parmi lesquelles 17 ont accepté la consultation prétest. Les analyses étaient conduites entre 15 et 24 SA. La médiane du délai de rendu du résultat (hors données secondaires) était de 16,9 jours [7 – 33] après la consultation pré-test. 4 couples ont accepté la consultation post-test. 11 variants ont été identifiés dans autant de trio (55%), parmi lesquels 6 dans les gènes POMT1, RAPSN, KRAS, ACTG2, COL2A1, COL1A1 et CPLANE1 ont été considérés pathogènes (classe ACMG 4 ou 5) et 4 ont été classé variants de signification indéterminée bien que possiblement pathogènes (FAT4, PRRX1, PHF8, MMP13). 10 couples (50%) ont souhaité l’analyse des données secondaires.

Discussion : Le séquençage d’exome fœtal apporte une aide majeure au DPN de routine lorsqu’il est encadré au sein d’une équipe de génétique médicale. Il contribue via le partage des données secondaires au service médicale globale rendu aux patients. Les principales difficultés d’interprétation étaient liées aux phénotypes fœtaux non spécifiques où l’utilisation des critères de classification de l’ACMG doit être adaptée, ainsi qu’au manque de connaissances sur les phénotypes anténataux précoces des pathologies dont le phénotype post natal est bien décrit. Nous proposons un algorithme décisionnel intégrant le séquençage d’exome en DPN de routine permettant de minimiser ces écueils.


Yvan HERENGER (Zürich), Tobias BETHGE, Fabian CHABLAIS, Kim FRICKER, Demian MAYER, Walter BLUM, Franco BOTTINI, Hubert TRABER, Sharareh MOSHIR, Roland SPIEGEL
17:30 - 17:45 #20370 - CS004 Impact de l’identification des gènes impliqués dans l’insuffisance ovarienne primitive sur le conseil génétique et la prise en charge diagnostique et thérapeutique personnalisée des patientes. A propos d’une série de 200 cas.
CS004 Impact de l’identification des gènes impliqués dans l’insuffisance ovarienne primitive sur le conseil génétique et la prise en charge diagnostique et thérapeutique personnalisée des patientes. A propos d’une série de 200 cas.

Introduction : L'insuffisance ovarienne primitive (IOP) affecte ~1% des femmes avant 40 ans et conduit le plus souvent à une infertilité définitive. La plupart des causes sont inconnues mais des causes génétiques croissantes ont été identifiées grâce au séquençage nouvelle génération (NGS).

Patients et méthodes : 200 patientes avec IOP à caryotype 46, XX sans prémutation de FMR1 ont été étudiées dont 145 formes sporadiques et 55 familiales. Nous avons développé un panel NGS ciblé comprenant 70 gènes impliqués dans les IOP. 30 patientes ont eu un séquençage d’exome (WES).

Résultats et discussion: Le panel NGS a retrouvé des variants pathogènes ou probablement pathogènes chez 30% des patientes. Dans 1/3 des cas, il s’agit de gènes de méiose ou de réparation de l’ADN. Le WES a permis de décrire pour la première fois le rôle de deux gènes impliqués dans la réparation d’ADN et l’anémie de Fanconi dans deux formes familiales et consanguines d’IOP isolée sans aucun antécédent de cancer. Nous avons retrouvé une mutation tronquante de MCM8, gène impliqué dans la recombinaison homologue, dans une forme syndromique d’IOP avec tumeurs cutanées bénignes et instabilité chromosomique. Nous avons aussi répliqué l’implication d’autres gènes de cette famille décrits dans un seul ou de rares cas comme SPIDR, PSMC3IP, POF1B, MCM9, ….

Devant des formes d’IOP apparemment isolées, nous avons identifié des mutations de gènes d’IOP syndromiques comme PMM2 et GALT, impliqués dans des maladies métaboliques à révélation néonatale sévère, ou encore FOXL2, responsable du syndrome BPES, sans aucune anomalie ophtalmique.

Un bilan complet avec recherche de comorbidités associées a permis un conseil génétique et thérapeutique adaptés dans la famille.

L’étude génétique a pu également donner des informations sur la persistance d’une réserve ovarienne lorsqu’un défaut moléculaire d’un gène impliqué dans la croissance folliculaire a été identifié (FSHR, BMP15, GDF9, AMH, ESR2, NOBOX, GJA4…).

Une préservation de la fertilité chez la patiente et les porteuses asymptomatiques de la famille est alors nécessaire pour éviter l’atrésie folliculaire rapide au vu des technologies innovantes de maturation folliculaires in vitro en développement.

Conclusion : Notre stratégie NGS optimise le criblage moléculaire de l’IOP avec un rendement de 30% et confirme la grande hétérogénéité génétique de ce syndrome.  L’étude génétique est essentielle pour 1) identifier la cause de l’IOP 2) permettre une prise en charge personnalisée et un conseil génétique adapté 3) détecter et traiter les comorbidités associées ou préserver la fertilité résiduelle en fonction du défaut génétique observé.

 Le nouveau lien existant entre gènes responsables d’IOP et gènes des tumeurs/cancers rend indispensable le diagnostic génétique de toute IOP sans cause connue et modifie profondément la prise en charge de ces patientes et de leur famille. Un suivi à long terme au sein d’une équipe multidisciplinaire est nécessaire.


Abdelkader HEDDAR, Sylvie HIERONIMUS, Thibaud ARMAND, Charlotte ROUGIER, Dominique BECKERS, Mélanie FRADIN, Isabelle CEDRIN-DURNERIN, Elsa LE BOETTE, Dominique ROLAND, Linda AKLOUL, Mathilde DOMIN-BERNHARD, Claire BENETEAU, Hélène LETUR, Laura GUYON, Aurore BRUN, Axelle CAULIEZ, Sandrine PÉROL, Anne GOMPEL, Claire BASILLE, Marie LAMBERT, Aurélia JACQUETTE, Marion GERARD, Stéphanie LEGRAND, Radka STOEVA, Laura BAUDET, Sylvie ROSSIGNOL, Anais FAUCONNIER, Nathalie GUICHOUX, Anne DRUTEL, Céline DROUMAGUET, Anne-Marie GUEDJ, Bertrand ISIDOR, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Sandrine FRANTZ, Emmanuelle GINGLINGER-FABRE, Aude BRAC, Marie Laure RAFFIN-SANSON, Lionel VAN MALDERGEM, Damien SANLAVILLE, Celia RAVEL, Sylvie ODENT, Jean-Marc AYOUBI, Françoise PARIS, Samir HAMAMAH, Sophie JONARD-CATTEAU, Micheline MISRAHI (LE KREMLIN BICETRE)
17:45 - 18:00 #19859 - CS005 Les mutations de DNAH17 causent une infertilité isolée par asthénospermie par défaut d’une dynéine axonémale spécifique du flagelle des spermatozoïdes.
CS005 Les mutations de DNAH17 causent une infertilité isolée par asthénospermie par défaut d’une dynéine axonémale spécifique du flagelle des spermatozoïdes.

Le cil mobile respiratoire et le flagelle du spermatozoïde partagent une structure axonémale conservée au cours de l’évolution. Des défauts dans leur structure et/ou leur fonction sont associés à la dyskinésie ciliaire primitive (DCP), une maladie génétique caractérisée par des infections chroniques du tractus respiratoire, pour laquelle la plupart des hommes sont infertiles en raison d’une asthénozoospermie.

Parmi les complexes protéiques axonémaux bien décrits, les bras de dynéines externes (BDE), via l’activité ATPasique de leurs chaines lourdes, jouent un rôle majeur dans le battement ciliaire et flagellaire. Cependant, la contribution des différentes chaînes lourdes (type gamma : DNAH5 et DNAH8, et type beta : DNAH9, DNAH11 et DNAH17) est inconnue dans la composition des BDE issus de ces deux organelles.

L’analyse de cinq hommes avec une infertilité isolé, et présentant une perte des BDE dans le flagelle de leurs spermatozoïdes mais pas dans leurs cils respiratoires, nous a permis d’identifier des mutations bi-alléliques pathogènes de DNAH17.

Le phénotype d’infertilité isolé, sans atteinte respiratoire, nous a amené à comparer la composition protéique des BDE dans les axonèmes de cils et de flagelles issus d’individus contrôles. Nous avons montré que DNAH17 et DNAH8, mais pas DNAH5, DNAH9 ou DNAH11, colocalisent avec l’alpha-tubuline le long de l’axonème des spermatozoïdes, tandis que l’image opposée est observée dans les cils respiratoires, expliquant ainsi le phénotype restreint aux spermatozoïdes. Nous avons aussi démontré la perte de fonction associée aux mutations de DNAH17 chez deux sujets sans lien de parenté, par des études d’immunomarquage sur spermatozoïdes (western blot et immunofluorescence). Ces analyses ont montré l’absence de DNAH17 et DNAH8 dans le flagelle des spermatozoides, contrairement à DNAH2 et DNALI1, deux composants des bras internes de dynéines, qui se sont révélés présents.

Pour conclure, cette étude démontre que les mutations de DNAH17 sont responsables d’infertilité masculine isolée, et précise la composition des BDE dans le spermatozoïde humain et le cil respiratoire.


Lucie THOMAS (PARIS), Marjorie WHITFIELD, Emilie BEQUIGNON, Alain SCHMITT, Laurence STOUVENEL, Guy MONTANTIN, Sylvie TISSIER, Philippe DUQUESNOY, Bruno COPIN, Sandra CHANTOT, Florence DASTOT, Catherine FAUCON, Anne Laure BARBOTIN, Anne LOYENS, Jean-Pierre SIFFROI, Jean-François PAPON, Estelle ESCUDIER, Serge AMSELEM, Valérie MITCHELL, Aminata TOURE, Marie LEGENDRE
18:00 - 18:15 #20081 - CS006 Data Outside of Expected Range : Analyse d’une cause spécifique d’échec d’ADNlc et de ses conséquences obstétricales.
CS006 Data Outside of Expected Range : Analyse d’une cause spécifique d’échec d’ADNlc et de ses conséquences obstétricales.

L’analyse du caryotype fœtal est recommandée par amniocentèse en cas de double échec du dépistage de la trisomie 21 basé sur l’ADN foetal dans le sang maternel (ADNlc)(1). Avec la technique VeriSeq d’Illumina, une des causes d’échec est nommée « Data Outside of Expected Range »(DO). Elle correspond à un échec de l’analyse de données dû à une représentation anormale d’une partie du génome sur des chromosomes autres que 21, 18 et 13(2). Le logiciel VeriSeq ne précise pas quelle région chromosomique est concernée. Peu d'anomalies sont mises en évidence par le caryotype foetal et l'issue de la grossesse est le plus souvent normale mais l'identification des anomalies chromosomiques pourrait être utile au suivi obstétrical. Nous avons donc développé un logiciel spécifique à partir de plusieurs publications (3,4) pour préciser, a posteriori, qu’elles étaient les régions chromosomiques concernées. Ce logiciel recherche un déséquilibre du nombre de lectures alignées sur une fenêtre glissante de 50kb par rapport à un jeu de données de référence. Nous présentons 4 cas d’échec DO accompagnés d’anomalies fœtales ou de complications obstétricales pour lesquels des déséquilibres ont été ainsi identifiés. Dans deux cas avec RCIU et prématurité, une trisomie 16 confinée au placenta a été trouvée (5,6). Dans les deux autres cas il existait un syndrome malformatif : une anomalie compatible avec une tétrasomie 9p fœtale correspondant au syndrome polymalformatif constaté (7) et une double trisomie pour les chromosomes 3 et 7 ont été mises en évidence. Si la trisomie 3 est une anomalie rare (8), la trisomie 7 est plus fréquemment découverte en cours de grossesse et parfois associée à une autre trisomie (9). Les deux trisomies peuvent expliquer le signe majeur qui était une microcéphalie. 1. JORF n°0294 du 20 décembre 2018 2.Guide du logiciel VeriSeq NIPT Solution – Illumina. https://support.illumina.com  3. C. Zhao et al., « Detection of Fetal Subchromosomal Abnormalities by Sequencing Circulating Cell-Free DNA from Maternal Plasma », Clin. Chem., vol. 61, no 4, p. 608‑616, avr. 2015.  4. R. Straver, et al, « WISECONDOR: detection of fetal aberrations from shallow sequencing maternal plasma based on a within-sample comparison scheme », Nucleic Acids Res., vol. 42, no 5, p. e31‑e31, mars 2014.  5. Toutain Jet al  (2018) Confined placental mosaicism revisited: Impact on pregnancy characteristics and outcome. PLoS One. 2018; 13(4): e0195905.  6. Grati FR et al. Outcomes in pregnancies with a confined placental mosaicism and implications for prenatal screening using cell-free DNA. Genetics in Medicine (2019) ) 7. S Dhandha,et al. Three Cases of Tetrasomy 9p American Journal of Medical Genetics 2002 113(4):375-80 8. H. Kapaya , et al.  Trisomy 3 confined placental mosaicism: A management dilemma. Journal of Obstetrics and Gynaecology  2012 – 32( 7 ):696-98 9. Y Qi ,et al.The significance of trisomy 7 mosaicism in non invasive prenatal screening. Hum Genemics 201913(1):18


Luc DRUART (PARIS), Laure RAYMOND, Francis ROUSSEAU, Jean François TALY, Sylvie TAPIA, Marc NOUCHY
Auditorium François 1er

"Mardi 21 janvier"

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B16
16:45 - 18:15

SESSIONS SIMULTANEES 02
Oncogénétique

Modérateurs : Olivier CARON (Chef du comité de génétique) (VILLEJUIF), Isabelle MORTEMOUSQUE (Praticien Hospitalier) (TOURS)
16:45 - 17:00 #20389 - CS07 Discrimination fonctionnelle, basée sur la tolérance à la méthylation, des variants de signification inconnue des gènes MLH1 et MSH2 : vers une utilisation en clinique pour le diagnostic du syndrome de Lynch.
CS07 Discrimination fonctionnelle, basée sur la tolérance à la méthylation, des variants de signification inconnue des gènes MLH1 et MSH2 : vers une utilisation en clinique pour le diagnostic du syndrome de Lynch.

Le syndrome de Lynch (LS) est la première cause de forme familiale de cancer colorectal. Il est consécutif à des mutations germinales hétérozygotes affectant les gènes du système MMR (MisMatch Repair), MLH1 et MSH2 en priorité. Le diagnostic de LS repose sur la détection par séquençage de variants des gènes MMR dans l’ADN constitutionnel et l’interprétation du caractère pathogène ou bénin de tels variants. Dans 30% des cas environ, le diagnostic de LS ne peut être posé ou exclu formellement (notion de variants de signification inconnue, ou VSI) laissant ainsi les patients dans l’errance thérapeutique. Pour aider au diagnostic, un test fonctionnel simple permettant de discriminer le caractère pathogène ou non de VSI MLH1 et MSH2 a été récemment mis au point au laboratoire (Bouvet et al., Gastroenterology 2019, 157, 421-431).

 Ce test utilise une propriété fonctionnelle connue des cellules MMR-déficientes, à savoir leur tolérance à certaines drogues (i.e. agents méthylants, tolérance à la méthylation). Notre stratégie expérimentale a reposé sur la capacité de variants MLH1 et MSH2 à complémenter la déficience MMR d’une lignée cellulaire en culture. En bref, une restauration de la sensibilité à la méthylation est attendue si le variant transfecté est non pathogène, alors qu’une conservation de la tolérance à la méthylation indique que le variant est délétère. Les tests réalisés avec une large série de VSI à caractériser, et avec des variants contrôles dont le caractère pathogène ou non est connu, seront présentés. Les résultats acquis indiquent la pertinence d’une telle approche méthodologique à visée diagnostique dans le syndrome de Lynch. Ce test devrait être prochainement disponible à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière afin d’aider au classement des VSI MLH1 et MSH2 discutés au niveau du réseau national.


Delphine BOUVET, Sahra BODO, Annie MUNIER, Erell GUILLERM, Romane BERTRAND, Paris ELODIE, Patrick BENUSIGLIO, Alex DUVAL, Florence COULET, Martine MULERIS (Paris)
17:00 - 17:15 #20528 - CS08 Mutations TP53 de faible fréquence allélique : peut-on s’affranchir de la biopsie pour différencier une mosaïque d’une hématopoïèse clonale ?
CS08 Mutations TP53 de faible fréquence allélique : peut-on s’affranchir de la biopsie pour différencier une mosaïque d’une hématopoïèse clonale ?

Le diagnostic moléculaire des maladies génétiques s’effectue la plupart du temps par l’analyse de l’ADN extrait de sang total. Le séquençage haut-débit d’un panel de gènes prédisposant aux cancers met régulièrement en évidence des variants avec une faible fréquence allélique (FA), en particulier sur le gène TP53. Ces variants peuvent correspondre à une mosaïque constitutionnelle (MC), responsable d’un phénotype atténué ou refléter la présence d’une Hématopoïèse Clonale de Potentiel Indéterminé (CHIP), en particulier si le patient est âgé ou a été traité par radio-chimiothérapie. Ces variants peuvent avoir un rôle direct dans l’émergence du clone ou être simplement des variants passagers acquis sur d’autres gènes.

Afin d’établir l’origine des variants TP53 à faible FA (n=11 ; 10 à 39%), nous avons combiné une stratégie d’analyse de ces variants en NGS dans le tissu tumoral (n=7, Sanger : n=1), le tissu sain adjacent (n=4, Sanger : n=2) et la fraction myéloïde (n=4). Nous avons réalisé un panel de gènes impliqués dans les hémopathies myéloïdes sur l’ADN extrait des cellules sanguines après un tri cellulaire CD3+/CD3-, afin de discerner le génotype de la fraction myéloïde (CD3-) de celui des lymphocytes T (CD3+). Des analyses sont en cours pour 6 patients.

Dans 3 cas, l’analyse tumorale retrouvait le variant recherché, avec une FA augmentée par rapport au sang : nous avons conclu à une MC. L’analyse du tissu sain retrouvait le variant mais sans augmentation de la FA par rapport au sang. Dans 5 cas, l’absence du variant dans la tumeur orientait vers une CHIP. L’étude des fractions CD3+ et CD3- a permis de montrer que la FA des variants des MC était similaire dans les deux fractions, confirmant l’origine embryonnaire précoce de l’apparition du variant. En revanche, dans les CHIP, ces variants étaient présents dans la fraction myéloïde (CD3-), avec une FA similaire au sang total, et quasiment absents des lymphocytes T, confirmant l’apparition tardive du variant, au cours de l’hématopoïèse. L'analyse en panel de la fraction myéloïde permet également l'identification de variants dans d'autres gènes impliqués en hématologie tel que DNMT3A, confortant le diagnostic.

Ainsi nous avons démontré la possibilité de différencier une MC d’une CHIP par une stratégie combinant l’analyse moléculaire de la tumeur et des fractions CD3+ et CD3-. Le tri sélectif des fractions présente de nombreux avantages comme l’absence de prélèvement invasif de tissu sain et l’accès à de l’ADN de bonne qualité contrairement aux tissus tumoraux fixés. Les CHIP sont fréquentes et non détectables par une numération formule sanguine, or il s’agit d’un facteur de risque de myélodysplasie, particulièrement en post radio-chimiothérapie. Il est donc important d’établir un protocole de confirmation afin d’adapter le conseil génétique et la surveillance de ces patients. Ces travaux montrent l’importance de combiner les activités constitutionnelles avec des analyses tumorales et hématologiques.


Alice FIÉVET (Villejuif), Odile CABARET, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Brigitte BRESSAC DE PAILLERETS, Voreak SUYBENG, Christine BOMBLED, Johny BOMBLED, Jean-Marc LIMACHER, Hélène SCHUSTER, Jean CHIESA, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Gaelle BOUGEARD-DENOYELLE, Thierry FREBOURG, Cyril GELLA, Odile LEOPOLD, Sophie COTTERET, Ludovic LACROIX, Olivier CARON, Christophe MARZAC, Etienne ROULEAU
17:15 - 17:30 #20133 - CS09 Challenges, limites et apport du WES en oncogénétique constitutionnelle.
CS09 Challenges, limites et apport du WES en oncogénétique constitutionnelle.

Comme l’illustre le différentiel entre le nombre d’articles rapportant l’identification, par séquençage d’exomes (WES), de gènes impliqués dans les formes héréditaires de cancer et les anomalies du développement, le WES a en oncogénétique constitutionnelle une valeur additionnelle limitée. Nous rapportons ici notre expérience. Nous avons dans un premier temps évalué l’apport du WES dans les cancers de l’adulte jeune, sans altération détectable dans les gènes analysés au titre du diagnostic et avons étudié, comme paradigme, le cancer colorectal (CCR). Le WES a été réalisé chez 93 patients atteints de CCR avant 32 ans, de présentation sporadique pour la plupart. L’analyse a été focalisée sur un panel de 296 gènes impliqués dans l’oncogenèse constitutionnelle ou somatique et/ou dans la réparation de l’ADN. Nous n’avons retenu que les variants rares (fréquence allélique < 1 %), perte de fonction (LOF) ou faux-sens prédits délétères. Parmi les 221 variants identifiés, nous n’avons identifié que 4 variants LOF dans les gènes BRCA2, FANCA et FANCD2 impliqués dans la voie ICL (Interstrand crosslinks). En l’absence de causalité évidente, nous avons analysé pour rechercher un enrichissement par rapport à une population contrôle les 296 gènes chez 567 témoins FREX (French Exome Project). L’analyse statistique, réalisée avec le Burden test (SeqMeta), a mis en évidence pour les variants rares de fréquence allélique < 0.1% de la voie ICL, un odds ratio de 5,9 mais le p (0.01) était bien supérieur au p significatif, après correction de Bonferroni sur l’exome ou les 296 gènes (2,5x10-6 et 1,7x10-4). Chez les patients atteints de CCR avec variations des gènes de la voie ICL, des variations d’autres gènes de réparation ont été identifiées, suggérant un oligogénisme. Nous avons alors opté pour une stratégie rapide de WES plus sélective, en nous focalisant sur des phénotypes extrêmes de cancer sans étiologie génétique établie: (i) forme néonatale ou cancer « de l’adulte » chez l’enfant ; (ii) cancers primitifs multiples avant 31 ans ; (iii) association à des éléments syndromiques ou (iv) tumeurs très rares. Les scripts de filtration incluent la localisation (-20 /+6  par rapport aux exons), un GQ score > 89, une fréquence allélique < 1% et la localisation des variants dans 141 gènes clefs de l’oncogenèse. Leur analyse intègre ClinVar, OMIM, leur type (LOF ou faux-sens prédits délétères) et la confrontation au phénotype après RCP et nouveau bilan clinique et para-clinique, si nécessaire. Cette stratégie a déjà permis d’élargir le phénotype associé à des variants touchant des gènes OMIM et révélé que des phénotypes complexes pouvaient résulter de la combinaison de plusieurs variants délétères. Ces travaux montrent qu’en oncogénétique, le WES constitutionnel a sans doute un intérêt limité chez les patients adultes présentant un cancer précoce, mais qu’il doit être intégré à la pratique diagnostique pour des cas très sélectionnés  sur l’âge et le phénotype associé.


Isabelle TOURNIER (ANGERS), Maud BLANLUET, Edwige KASPER, Françoise CHARBONNIER, Camille LE CLEZIO, Celine DERAMBURE, Sophie COUTANT, Jacqueline BOU, Maud BRANCHAUD, Alice GOLDENBERG, Jean-François DELEUZE, Anne BOLAND, Emmanuelle GENIN, Gaelle BOUGEARD-DENOYELLE, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Claude HOUDAYER, Thierry FREBOURG
17:30 - 17:15 #20283 - CS10 Approche combinatoire pour le classement des variants des gènes BRCA1 et BRCA2.
CS10 Approche combinatoire pour le classement des variants des gènes BRCA1 et BRCA2.

A l’heure du séquençage de masse et de l’abondance de données, se pose encore plus la question de l’interprétation des variants de signification inconnue. Bien que différents outils in silico, basés sur la conservation, les différences physico-chimiques des acides aminés ou bien l’épissage, existent, aujourd’hui, ils ne permettent pas de classer correctement et avec confiance des variants pour une utilisation en diagnostic. Afin de répondre à cette problématique des variants, nous développons différents outils pour essayer d’y répondre. En France, nous avons l’avantage de travailler en réseau notamment pour les cancers héréditaires dans le cadre du Groupe Génétique et Cancer : http://www.unicancer.fr/recherche/les-groupes-recherche/groupe-genetique-et-cancer-ggc, ce qui nous a permis de mettre en place des bases de données, notamment pour les gènes BRCA1/2 depuis 1995 (Caputo et al., 2012) (Présentation de Laurent Castera). L’exploitation de ces bases de données permet d’adopter une stratégie optimisée pour le classement de ces variants de signification inconnue. Aujourd’hui, l’étude des conséquences des variations nucléotidiques nécessite donc la combinaison de différentes approches (co-ségrégation, co-occurrence avec une mutation délétère, histoire familiale, stabilité et qualité de l’ARN messager, conservation des acides aminés, impact structurale de la mutation, études fonctionnelles, perte de l’hétérozygotie dans les tumeurs (LOH)) et l’utilisation des modèles de risque multifactoriels (Rouleau et al., 2010; Houdayer et al., 2012; Dos Santos et al., 2017; Caputo et al., 2018; Leman et al., 2018; Petitalot et al., 2018). Nous avons donc adopté une approche combinatoire pour répondre à la question des variants de signification inconnue des gènes BRCA1 et BRCA2.


Sandrine CAPUTO (PARIS), Nadia BOUTRY-KRYZA, Laurent CASTERA, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Mélanie LEONE, Audrey REMENIERAS, Françoise REVILLION, Etienne ROULEAU, Noémie BASSET, Claude HOUDAYER, Catherine NOGUES, Dominique STOPPA-LYONNET, Genetic Group Splice UNICANCER, Genetic Group UNICANCER, Genetic Group Interpretation UNICANCER
17:45 - 18:00 #19900 - CS11 Évaluation de l’incidence des lésions coliques chez les patients âgés de moins de 50 ans suivis pour un Syndrome de Lynch au sein du réseau PRED-IdF.
CS11 Évaluation de l’incidence des lésions coliques chez les patients âgés de moins de 50 ans suivis pour un Syndrome de Lynch au sein du réseau PRED-IdF.

Introduction :
Le Syndrome de Lynch est responsable d’environ 3% des cancers colorectaux (CCR). Il est lié à la mutation d’un des gènes du système de réparation des mésappariements de l’ADN :MLH1, MSH2, MSH6, PMS2, et EPCAM. Le risque cumulé de CCR diffère selon la mutation, avec un risque moindre chez les patients MSH6. Il existe peu de données concernant la survenue des lésions coliques selon les différentes mutations à un âge jeune. L’objectif de cette étude était de déterminer l’incidence des lésions coliques chez les patients suivis pour syndrome de Lynch âgés de moins de 50 ans.

Patients et Méthode :
Il ‘agit d’une étude rétro-prospective, multicentrique, réalisée au sein du réseau PRED-IdF. Ont été inclus les patients avec une mutation identifiée ayant réalisé au moins une coloscopie avant l’âge de 50 ans. Le critère de jugement principal était l’incidence des lésions coliques : adénomes, adénomes festonnés, et CCR. Les données cliniques, endoscopiques et histologiques ont été collectées.

Résultats :
708 patients (âge médian : 35 [15-50] ans; sexe ratio : 0,7, durée médiane de suivi 55 [0-340] mois) ont été inclus, les données de 2429 coloscopies analysées. La répartition des mutations était la suivante : MLH1 : 237 (33,5%), MSH2 : 323 (45,6%), MSH6 : 108 (15,3%), PMS2 : 30 (4,2%) et EPCAM : 10 (1,4%). 375 (53,0%) patients ont présenté au moins une lésion colique, 268 (37,9%) au moins un adénome, 47 (6,6%) au moins un adénome festonné et 162 (22,9%) au moins un CCR. L’incidence cumulée des lésions coliques était respectivement de 57,0% ; 51,7 % ; 48,1% ; 50,0% ; 60,0% pour les mutations MLH1, MSH2, MSH6, PMS2 et EPCAM. L’âge médian de survenue d’une lésion colique était respectivement de 37 [19-58], 37 [16-60], 40 [27-53], 38 [29-46] et 35 [26-42] ans pour chacune des mutations. Pour les mutations MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2, 58 (43%) %, 73 (44%), 13 (25%), 3 (20%) des lésions coliques ont été détectées avant 35 ans, p=0,184. Chez les patients MSH6, l'âge de survenue de la première lésion colique était significativement plus élevé que pour les autres mutations (p=0,031) (Figure 1). Chez ces patients, la répartition des lésions coliques avant l’âge de 35 ans était la suivante: 7 adénomes dont 1 avancé, 1 adénome festonné et 5 CCR.  L’âge HR : 1,038 [IC 95  : 1,026-1,116], le sexe masculin HR : 1,460 [IC 95 : 1,017-1,061], et le tabac HR : 1,672 [IC 95  : 1,252-2,233] étaient des facteurs de risque indépendants de survenue de lésion colique.

Conclusion :
Dans cette étude réalisée au sein de la plus importante cohorte Française de patients suivis pour syndrome de Lynch, nous avons confirmé que la mutation MSH6 était associée au développement de lésion colique à un âge plus tardif. Cependant, nos résultats vont à l’encontre des recommandations Européennes qui préconisent un dépistage colique à partir de l’âge de 35 ans. Chez ces patients, l’établissement d’un score de survenue de lésion colique pourrait permettre de proposer un dépistage personnalisé.


Elise COFFIN (Paris), Céline LEKAL, Enrique PEREZ, Elia SAMAHA, Jeanne NETTER-COTI, Chrystelle COLAS, Bruno BUECHER, Olivier CARON, Jérome BELLANGER, Veronica CUSIN, David MALKA, Yann PARC, Xavier DRAY, Robert BENAMOUZIG, Gabriel RAHMI, Stanislas CHAUSSADE, Pierre LAURENT PUIG, Guillaume PERROD, Christophe CELLIER
18:00 - 18:15 #19971 - CS12 Performance des scores de risque polygéniques pour le cancer du sein chez les femmes à haut risque porteuses et non porteuses d’une mutation de BRCA1 ou BRCA2.
CS12 Performance des scores de risque polygéniques pour le cancer du sein chez les femmes à haut risque porteuses et non porteuses d’une mutation de BRCA1 ou BRCA2.

Les études pangénomiques menées par le Breast Cancer Association Consortium (BCAC) ont identifié des SNPs situés dans environ 170 régions du génome associés au risque de cancer du sein (CS). L’effet de ces SNPs est faible – au plus associé à des risques relatifs de l’ordre de 1,2 – mais leur effet combiné exprimé en score de risque polygénique (PRS) améliore sensiblement le pouvoir prédictif des modèles développés en population générale. Une partie de ces SNPs modifie aussi le risque de CS des femmes portant une mutation de BRCA1 ou BRCA2 (BRCA1/2). Cependant, le pouvoir prédictif des PRS construits à partir de données internationales hétérogènes, sur des populations à risque élevé de cancer, qu’elles soient porteuses ou non porteuses d’une mutation de BRCA1/2, est à démontrer.

Notre objectif est d’évaluer la performance des PRS publiés (Michailidou et al. 2017, Milne et al. 2017, Mavaddat et al. 2019) dans une population spécifique de femmes vivant en France, ayant eu recours à une consultation d’oncogénétique et ayant bénéficié d’un test génétique BRCA1/2.

Nos travaux s’appuient sur les données de trois études : GEMO, qui inclut des porteuses d’une mutation de BRCA1/2, atteintes et non atteintes de cancer, GENESIS, qui inclut des femmes atteintes de CS, non porteuses d’une mutation BRCA1/2 et ayant une sœur également atteinte de CS ainsi que des témoins de population, et CECILE, une étude cas-témoins menée en population générale. Au total, 6271 femmes ont été génotypées avec la puce iCOGS (Illumina) ciblant plus de 220 000 SNPs (1700 porteuses BRCA1/2 de GEMO, 2553 femmes de GENESIS et 2018 femmes de CECILE). Les SNPs des PRS non génotypés ont été imputés avec le logiciel IMPUTE2 en utilisant le panel de référence de 1000Genomes. La performance de deux PRS publiés, construits respectivement à partir de 179 SNPs et 313 SNPs et des Odds Ratio (OR) estimés à partir des données de BCAC sera évaluée dans GEMO et GENESIS. 

Bien que CECILE ait contribué à la découverte des 170 régions et donc à la construction des PRS publiés, leur performance y sera testée pour vérifier leur pouvoir prédictif sur une population générale plus homogène. Les données de génotypage de CECILE serviront également à ré-estimer les ORs associés aux 179 et 313 SNPs.  Le génotypage de 2500 participantes supplémentaires de GEMO et de la totalité de l’étude CECILE est en cours avec la puce OncoArray (Illumina) ciblant environ 530 000 SNPs. Les nouvelles données génotypiques de CECILE permettront de rechercher de nouveaux SNPs associés au CS et d’évaluer si des PRS spécifiques permettent de mieux discriminer les populations de GEMO et GENESIS.

Ces travaux permettront d’évaluer la pertinence de tester un même PRS ou des PRS spécifiques dans des populations différentes quant à leur risque a priori de développer un CS. Ils permettront d’avoir de meilleures estimations individuelles des risques de cancer et ainsi d’améliorer la prise en charge des femmes à risque.


Yue JIAO, Juliette COIGNARD, Mojgan KARIMI, Christine LONJOU, Séverine EON-MARCHAIS, Marie-Gabrielle DONDON, Noura MEBIROUK, Dorothée LE GAL, Juana BEAUVALLET, Edith LE FLOCH, Claire DANDINE-ROULLAND, Anne BOLAND-AUGE, Jean-François DELEUZE, Pascal GUÉNEL, Dominique STOPPA-LYONNET, Thérèse TRUONG, Nadine ANDRIEU, Fabienne LESUEUR (PARIS)
Auditorium Ronsard

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C16
16:45 - 18:15

SESSIONS SIMULTANEES 03
Organes sensoriels et anomalies de la face

Modérateurs : Nicolas CHASSAING (MCU-PH) (TOULOUSE), Laurence JONARD (PH BIOLOGISTE) (PARIS)
16:45 - 17:00 #19786 - CS13 Mutations de POLR1B et anomalies des cellules de la crête neurale dans le syndrome de Treacher Collins de type 4.
CS13 Mutations de POLR1B et anomalies des cellules de la crête neurale dans le syndrome de Treacher Collins de type 4.

Titre: Mutations de POLR1B et anomalies des cellules de la crête neurale dans le syndrome de Treacher Collins de type 4

Objet : Le syndrome de Treacher Collins (STC) est une dysostose mandibulofaciale autosomique dominante rare, dont la prévalence est de 0,2-1/10 000. Le STC est caractérisé par une hypoplasie malaire et mandibulaire bilatérale et symétrique et des variations morphologiques faciales dues à une migration et à une différenciation anormale des cellules de la crête neurale (CCN). A ce jour, 3 gènes ont été identifiés : TCOF1, POLR1C et POLR1D. Malgré un grand nombre de patients avec un diagnostic moléculaire, certains restent sans anomalie génétique connue.

Méthodes : Nous avons effectué le séquençage de l'exome de 4 individus atteints du STC, négatifs pour des variants pathogènes dans les gènes responsables connus. L'effet des variants pathogènes a été étudié chez le zebrafish.

Résultats : Nous avons identifié 3 nouveaux variants pathogènes dans le gène POLR1B. Le knockdown de polr1b chez le zebrafish induit un phénotype crâniofacial anormal imitant le STC, associé à une altération de l'expression de l’ARN ribosomique, à une apoptose cellulaire massive due à une surexpression de p53 dans le neuro-épithélium et à une réduction du nombre de dérivés des CCN.

Conclusion : Les variants pathogènes de la sous-unité POLR1B de l'ARN polymérase I induit une apoptose massive p53-dépendante dans une zone neuro-épithéliale restreinte, modifiant la migration des CCN et provoquant des malformations cranio-squelettiques. Nous identifions POLR1B comme un nouveau gène causal responsable d'un nouveau type de STC (STC4) et établissons un nouveau modèle expérimental chez le zebrafish pour étudier le STC lié à POLR1B.


Elodie SANCHEZ (MONTPELLIER), Béryl LAPLACE-BUILHÉ, Frédéric TRAN MAU-THEM, Eric RICHARD, Alice GOLDENBERG, Tomi L TOLER, Thomas GUIGNARD, Vincent GATINOIS, Marie VINCENT, Catherine BLANCHET, Anne BOLAND, Marie-Thérèse BIHOREAU, Jean-François DELEUZE, Robert OLASO, Walton NEPHI, Hermann-Josef LÜDECKE, Joke Bgm VERHEIJ, Florence MOREAU-LENOIR, Françoise DENOYELLE, Jean-Baptiste RIVIÈRE, Jean-Louis LAPLANCHE, Marcia WILLING, Guillaume CAPTIER, Florence APPARAILLY, Dagmar WIECZOREK, Corinne COLLET, Farida DJOUAD, David GENEVIÈVE
17:00 - 17:15 #20054 - CS14 Etiologie du spectre Oculo-Auriculo-Vertebral : nouveaux gènes candidats identifiés.
CS14 Etiologie du spectre Oculo-Auriculo-Vertebral : nouveaux gènes candidats identifiés.

Le Spectre Oculo-Auriculo-Vertebral (OAVS) ou Syndrome de Goldenhar est une anomalie du développement embryonnaire caractérisée par une microsomie hémifaciale associée à des malformations auriculaires, oculaires et vertébrales. Depuis 10 ans, grâce à des colaborations nationales et internationales, nous avons constitué la plus grande cohorte d’OAVS décrite à ce jour, avec près de 350 patients. Cependant, l’hétérogénéité clinique et génétique de ce spectre avec une pénétrance incomplète et une expressivité variable, rendent son diagnostic moléculaire complexe. Ainsi, nous avons identifié le premier gène associé à l’OAVS, MYT1, avec des variants chez moins de 2 % de nos patients. L’étude d’autres exomes et génomes nous a permis d’identifier de nouveaux gènes candidats dont le gène ZYG11B, codant pour une protéine associée à l’ubiquitine ligase E2, ayant un rôle dans la dégradation de substrats par le protéasome. Des expériences de knock-down de zyg11 chez le modèle poisson zèbre montrent un effet délétère spécifique sur le développement des cartilages craniofaciaux, ainsi qu’un phénotype d’ondulation de la notochorde proximale pouvant correspondre aux anomalies vertébrales observées dans l’OAVS. Nous avons également mis en évidence une amplification anormale d’alanines dans un autre gène, ZIC3, associée à une microtie unilatérale et microsomie hémifaciale chez 8 garçons d’une grande famille danoise. Ce gène est déjà connu comme étant impliqué dans les hétérotaxies et cardiopathies, et joue un rôle dans la détermination de l’axe gauche-droite. Cette fonction biologique pourrait expliquer le caractère unilatéral des atteintes craniofaciales dans cette famille et dans l’OAVS. Nous avons également identifié un variant faux-sens récurrent dans le gène EYA3 chez deux familles non apparentées. Nous avons aussi induit des anomalies craniofaciales spécifiques chez les embryons de poisson zèbre, après inhibition de l'homologue eya3 par morpholinos, avec un phénotype comparable avec les modèles animaux précédents. Des études protéomiques sur modèles cellulaires mutés sur EYA3 montrent notamment une dérégulation de la voie de réparation à l’ADN, de la voie de phosphorylation oxydative, de la voie de polyubiquitination des protéines ainsi qu’une activation de la voie de l’acide rétinoïque. Une autre approche par des expériences d’exposition toxique in utero d’embryons de souris à l'acide rétinoique, à un stade de développement donné, nous a permis de mettre en évidence d’autres gènes candidats impliqués dans les malformations craniofaciales, dont certains étaient déjà connus comme associés à des phénocopies de l’OAVS. Ces différentes  approches combinant les études multi-omiques et environnementales  sont nécessaires pour décrypter les bases étiologiques de cette maladie complexe.


Caroline ROORYCK, Caroline ROORYCK THAMBO (Bordeaux), Angèle TINGAUD-SEQUEIRA, Aurélien TRIMOUILLE, Marie BERENGUER, Benoit ARVEILER, Sandrine MARLIN, Didier LACOMBE
17:15 - 17:30 #19860 - CS15 Le syndrome TRAF7 à partir d’une série de 41 patients.
CS15 Le syndrome TRAF7 à partir d’une série de 41 patients.

La famille TRAF (Tumor necrosis factor Receptor-Associated Factor) est impliquée dans un large éventail de fonctions biologiques. TRAF7 est le seul de cette famille à posséder des domaines WD40 en C-terminal remplaçant le domaine TRAF. TRAF7 interagit  avec MEKK3 via les domaines WD40, c-Myb et ROBO4, module de nombreuses voies de signalisation dont la voie NF-kB. 

Des mutations faux sens hétérozygotes de novoTRAF7 ont été rapportées chez 7 patients, associant un retard de développement, des malformations congénitales et des particularités morphologiques. Nous avons collecté une série de 41 patients (dont un cas familial) par WES, séquençage direct et une collaboration internationale via GeneMatcher présentant des mutations faux-sens hétérozygotes dans les répétitions WD40. Il s’agit d’un syndrome polymalformatif cliniquement reconnaissable avec déficience intellectuelle de sévérité variable et vieillissement précoce. Le morphotype associe blépharophimosis avec ou sans télécanthus, hypertélorisme et ptosis, dysplasie des oreilles, nez large, microrétrognathie, anomalie de la forme du crâne et du palais, cou court, épaules tombantes, pectus carinatum petite taille et macrocéphalie relative. Les malformations fréquentes sont cardiaques (persistance du canal artériel le plus souvent, malformations septales et valvulaires),  costo-vertébrales (avec risque de scoliose et canal médullaire étroit),  et des extrémités (déviations des doigts et orteils, campto, brachy et syndactylies). Les difficultés alimentaires sont fréquentes ainsi que l’hypoacousie et les anomalies de réfraction. 

 Des mutations somatiques de TRAF7 sont identifiées dans différentes tumeurs en particulier le méningiome. Le regroupement dans le domaine WD40 des mutations germinales et somatiques, exclusivement faux sens et dont certaines sont récurrentes, suggère un gain de fonction ou un effet dominant négatif. L’absence de chevauchement entre les catalogues de mutations germinales et somatiques suggère un effet seuil qui reste à démontrer. Le risque des patients présentant une mutation germinale de développer un méningiome reste à déterminer.  Une étude du transcriptome de fibroblastes de 3 patients et de témoins avec ou sans stimulation par le TNFα a identifié des gènes différentiellement exprimés dans les voies Wnt et Notch, ouvrant des hypothèses physiopathologiques intéressantes. Des modèles animaux sont en cours de développement.


Christopher T GORDON, Jeanne AMIEL (PARIS), Bernardo BLANCO-SANCHEZ, Laura CASTILLA-VALLMANYA, Clémantine DIMARTINO, Christine BOLE-FEYSOT, Patrick NITSCHKÉ, Margo REIJNDERS, Ton VAN ESSEN, Kaja SELMER, Gunnar HOUGE, Helen COX, Helen KINGSTON, Jill CLAYTON-SMITH, Jeffrey INNIS, Wendy CHUNG, Vicki SANDERS, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE, Gaetan LESCA, Damien SANLAVILLE, Katherine CHRISTENSEN, Rachel GANNAWAY, Anna LEHMAN, Luitgard GRAUL-NEUMANN, Christiane ZWEIER, Bernarda LOZIC, Ryan PERETZ, Joanna MEIRA, Anna CEREDA, Thomas SMOL, Anne DIEUX-COËSLIER, Valérie CORMIER-DAIRE, Arnold MUNNICH, Tiong TAN, Stanislas LYONNET, Daniel GRINBERG, Roser URREIZTI
17:30 - 17:45 #19840 - CS16 Les mutations du gène RIMS2 sont responsables d’une maladie de la transmission synaptique rétinienne associée à des troubles autistiques et pancréatiques.
CS16 Les mutations du gène RIMS2 sont responsables d’une maladie de la transmission synaptique rétinienne associée à des troubles autistiques et pancréatiques.

Introduction. La transmission de l’information visuelle des photorécepteurs aux cellules ganglionnaires du nerf optique implique une variété de neurones intermédiaires, parmi lesquels les cellules bipolaires. Les anomalies de transmission pré- et post-synaptique entre photorécepteurs et bipolaires sont à l’origine des cécités nocturnes congénitales stationnaires (CSNB). Cette terminologie est toutefois mieux adaptée aux maladies post-synaptiques, les atteintes pré-synaptiques étant volontiers caractérisées par un nystagmus congénital et une photophobie, sans cécité nocturne. Cette dernière présentation connue sous le nom de cone-rod synaptic disorder (CRSD) rappelle celle de l’amaurose congénitale de Leber (ACL), la dystrophie rétinienne la plus sévère et précoce et une cause majeure de cécité de l’enfant. L'électrorétinographie est déterminante pour l'établissement du diagnostic différentiel mais cet examen peut être difficile à réaliser chez le jeune enfant. Ici, nous rapportons, (i) l’identification de mutations récessives du gène RIMS2 codant une protéine pré-synaptique non encore associée à une maladie humaine dans trois familles adressées initialement pour ACL et (ii) le redressement diagnostic en CSRD avec trouble du spectre autistique et insulinopathie.

Matériel et méthodes. Un WES a été réalisé en trio pour un cas sporadique né de parents non consanguins et deux familles multiplexes et consanguines. Les patients (n = 6; 1 ≤ âge ≤ 32 ans) ont été réexaminés à l’issue de l’étude moléculaire sur le plan  ophtalmologique, neurologique et métabolique.

Résultats: L'analyse des données du WES a permis d'identifier des mutations perte de fonction dans le gène RIMS2 à l’état hétérozygote composite (p.Arg962* et c.4363+1G>A, p?) pour le cas sporadique, et à l’état homozygote (p.Trp1042* et p.Arg1170*) dans les familles consanguines. RIMS2 régule l'exocytose à la membrane synaptique des photorécepteurs et du cortex cérébral ainsi que la sécrétion d'insuline par les cellules béta du pancréas où nous avons détecté la protéine par immuno-marquage. L’examen clinique des patients dirigé par le patron d’expression de RIMS2 a révélé des tracés électrorétinographiques compatibles avec le diagnostic de CRSD (5/5 examinés), des troubles du spectre autistique ou une déficience intellectuelle (4/5 examinés) et une homéostasie du glucose anormale (1/3 examinés, patient le plus âgé de la cohorte : 32 ans).

Discussion: L’identification de mutations du gène RIMS2 a non seulement permis de redresser le diagnostic ophtalmologique mais aussi de décrire une nouvelle entité clinique, distincte des CSNB purement rétiniennes sous-tendues par des mutations affectant  la synapse des photorécepteurs, caractérisée par une atteinte rétinienne invalidante mais non dégénérative avec troubles neuropsychologiques et anomalie de l’homéostasie du glucose.


Sabrina MÉCHAUSSIER, Basamat ALMOALLEM, Kristof VAN SCHIL, Jo VAN DORPE, Michel POLAK, Nathalie BODDAERT, Nadia BAHI-BUISSON, Alexandra MOUALLEM-BEZIERE, Olivier PELLÉ, Christina ZEITZ, Isabelle AUDO, Josseline KAPLAN, Jean-Michel ROZET, Elfride DE BAERE, Isabelle PERRAULT (PARIS)
17:45 - 18:00 #19928 - CS17 Identification de deux nouveaux gènes d’albinisme.
CS17 Identification de deux nouveaux gènes d’albinisme.

L’albinisme est un trouble de pigmentation généralisé caractérisé par une importante hétérogénéité clinique et génétique. Cette affection associe des anomalies ophtalmologiques, véritable source de handicap, à divers degrés d’hypopigmentation cutanéo-phanérienne et parfois des atteintes hématologiques, digestives ou respiratoires dans les formes syndromiques que sont les syndromes d’Hermansky-Pudlak(HPS) et le syndrome de Chediak-Higashi (1).

A ce jour 19 gènes sont connus comme responsables de formes isolées ou syndromiques d’albinisme, dont la plupart sont autosomiques récessives à l’exception de l’albinisme oculaire lié à l’X. Au laboratoire de génétique du CHU de Bordeaux, nous étudions ces 19 gènes ainsi que quelques diagnostics différentiels par un panel de séquençage haut-débit, parfois complété par une recherche de remaniements par CGH Array ciblée. Plus de 1600 patients ont été analysés à ce jour. Après étude complète des 19 gènes connus comme responsables d’albinisme, environ 25% des patients restent sans diagnostic moléculaire (2). Afin de rechercher de nouveaux gènes, nous avons développé et testé un panel de 129 gènes candidats chez 230 patients négatifs.  Ceci a permis de mettre en évidence des variants délétères dans deux gènes. Le premier, DCT ou TYRP2 est suspecté de longue date du fait de sa collaboration à la synthèse de la mélanine avec TYR et TYRP1, gènes connus d’albinisme (OCA1 et 3, respectivement). Nous décrivons 2 patientes présentant un albinisme cutané modéré avec atteinte ophtalmologique caractéristique. Une patiente est homozygote pour un variant faux sens et l’autre hétérozygote composite pour un variant faux sens et une délétion frameshift. Les variants faux sens ont été induits chez la souris par CrispR-Cas9, reproduisant l’hypopigmentation modérée. Un modèle poisson zèbre a aussi été produit. Nous rapportons également une patiente porteuse d’une délétion intragénique homozygote du gène BLOC1S5. Ce gène code une des sous-unités du complexe BLOC-1 qui en compte huit et dont 3 sont déjà associées aux formes d’HPS 7, 8 et 9. Cette patiente présente un phénotype d’albinisme modéré et des signes de diathèse hémorragique, lié à un déficit d’agrégation plaquettaire par défaut en granules denses. Des analyses in vitro sur modèles cellulaires ont confirmé la pathogénicité de cette délétion homozygote de BLOC1S5. Nous avons donc découverts deux nouveaux gènes d’albinisme, pour une forme oculocutanée et pour une forme syndromique (HPS), toutes deux apparemment modérées.

1.Arveiler B, Lasseaux E, Morice-Picard F. Clinical and genetic aspects of albinism. Presse Medicale Paris Fr 2017;46(7-8 Pt 1):648‑54.

2.Lasseaux E, Plaisant C, Michaud V, Pennamen P, Trimouille A, Gaston L, et al. Molecular characterization of a series of 990 index patients with albinism. Pigment Cell Melanoma Res. 2018;31(4):466‑74.


Perrine PENNAMEN (Bordeaux), Angela TINGAUD-SEQUEIRA, Eulalie LASSEAUX, Souad GHERBI HALEM, Josseline KAPLAN, Sandrine MARLIN, Ivet GAZOVA, Margaret KEIGHREN, Mathieu FIORE, Anne BAUTERS, Bruno DELOBEL, Linh LE, Claudio PLAISANT, Vincent MICHAUD, Sophie JAVERZAT, Cedric DELEVOYE, Michael MARKS, Ian JACKSON, Benoit ARVEILER
18:00 - 18:15 #19918 - CS18 Epidémiologie génétique des neuropathies auditives.
CS18 Epidémiologie génétique des neuropathies auditives.

Justification du projet : Les neuropathies auditives (NA) représentent 5 à 10% des déficits auditifs de l’enfant. Elles peuvent être isolées ou syndromiques. Les NA se caractérisent par une série de résultats paradoxaux lors des investigations audiologiques qui la distinguent des atteintes cochléaires habituelles. Les performances en audiométrie vocale sont typiquement moins bonnes que celles attendues. Effectivement, l’audiométrie tonale peut varier d’une audition normale à un déficit profond, alors que la compréhension de la parole est très perturbée. On dit donc qu’il existe une discordance entre l’audiométrie tonale et l’audiométrie vocale. Une dizaine de gènes responsables des NA isolées ou syndromiques ont été identifiés à ce jour. Les patients atteints de neuropathie auditive n’ont que rarement un diagnostic génétique établi, il est donc difficile d’adapter leur prise en charge et de donner un pronostic évolutif de leur maladie.

Objectif : L’objectif de cette étude était de rechercher une cause génétique en séquençant l’ADN d’une série de patients présentant une neuropathie auditive avec un panel de 216 gènes connus de surdité. L’objectif secondaire était d’établir des relations génotypes-phénotypes afin d’améliorer la prise en charge et le suivi des patients.

Matériel et méthodes : Inclusion de patients présentant une neuropathie auditive isolée ou syndromique recrutés au sein du Centre de Référence des Surdités Génétiques coordonné par le Dr S. Marlin (Hôpital Necker, Institut Imagine, INSERM). Tous les patients avaient déjà bénéficié d’une consultation génétique clinique et d’un prélèvement sanguin à visée diagnostique (consentements des parents obtenus selon les règles législatives). Pour tous les patients un panel des 216 gènes impliqués dans les surdités a été séquencé par une méthode NGS Capture (Next Generation Sequencing). Les patients pour lesquels une cause génétique a pu être déterminée, ont été analysés du point de vue clinique afin d’établir une corrélation génotype-phénotype.

Résultats : Trente-sept patients non-apparentés ont été séquencés en NGS Capture. Seize patients ont eu un diagnostic pour leur NA (43%). Pour cinq patients, un gène responsable de surdité (mais non connu pour être impliqué dans les NA) est suspecté et 16 patients n’ont pas été résolus. Le gène OTOF était impliqué dans 27%, les gènes DIAPH3, ATP1A3 et FDXR étaient chacun impliqués dans 5 % de notre cohorte.

Conclusion : Sur les gènes connus de neuropathie auditive, 4 ont été retrouvés mutés dans notre population, avec majoritairement des mutations du gène OTOF. De nombreux gènes impliqués dans les neuropathies auditives sont surement encore à découvrir, et des séquençages d’exome pourront être proposés aux cas non résolus.


Sophie ACHARD, Sandrine MARLIN, Isabelle ROUILLON, Natalie LOUNDON, Elisa RUBINATO, Isabelle MOSNIER, Laurence JONARD (PARIS)
Salle Descartes

"Mardi 21 janvier"

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D16
16:45 - 18:15

SESSIONS SIMULTANEES 04
Malformations & Malformations foetales

Modérateurs : Sophie BLESSON (Praticien Hospitalier) (TOURS), Massimiliano ROSSI (Praticien hospitalier) (LYON)
16:45 - 17:00 #19816 - CS19 Etude de l’hétérogénéité clinique du syndrome MCAP à partir d’une cohorte française de 32 patients.
CS19 Etude de l’hétérogénéité clinique du syndrome MCAP à partir d’une cohorte française de 32 patients.

Introduction : Le syndrome MCAP (Syndrome mégalencéphalie-malformation capillaire-polymicrogyrie) est une maladie génétique qui résulte d’une variation post-zygotique gain de fonction du gène PIK3CA. Ce syndrome appartient au spectre PROS (PIK3CA-related overgrowth spectrum). Dans la littérature, il n’existe que peu de publications rapportant des séries de patients atteints du syndrome MCAP. L’objectif de cette étude est de mieux définir l’étendue du spectre clinique et leur éventuelle corrélation avec les signes radiologiques, à partir d’une cohorte nationale de patients avec un syndrome MCAP.

Patients et Méthodes : Les cliniciens ayant adressé des patients au laboratoire de biologie pour suspicion de syndrome MCAP, et pour lesquels une mutation PIK3CA en mosaïque a été identifiée, ont été contactés pour leur proposer de participer à cette étude de cohorte. Un appel à collaboration a également été lancé au sein de la filière AnDDI-Rares. Nous avons ainsi pu colliger les informations cliniques, biologiques et radiologiques de 32 patients atteints du syndrome MCAP. Les imageries cérébrales ont été revues par un même neuroradiologue.

Résultats : Dans notre cohorte, nous observons 18 variations différentes dans le gène PIK3CA.  Le taux de mosaïcisme se situe entre 0% et 20% dans le sang, entre 1% et 47% dans la peau et entre 4% et 34% dans la salive. La macrocéphalie est observée à la naissance chez 22/29 patients et au moment du diagnostic chez 30/31 patients. Une hémihypertrophie est retrouvée chez 23/32 patients. Une déficience intellectuelle est retrouvée chez 14/32 patients, de légère à sévère. Quatre patients présentent des troubles d’apprentissage nécessitant une aide scolaire ou la scolarisation en classe d’inclusion scolaire. Parmi les patients restants, 10 patients ont une efficience intellectuelle dans la norme et 4 patients sont trop jeunes pour évaluer leur cognition. Six patients souffrent d’épilepsie. Des malformations cérébrales ont été rapportées chez 20/21 patients : une ventriculomégalie chez 10 patients, une anomalie des amygdales cérébelleuses chez 12 patients, des anomalies du corps calleux chez 11 patients et des anomalies de la substance blanche chez 5 patients. Tous les patients présentent des malformations cutanéo-vasculaires : angiomes plans chez 24 patients, et cutis marmorata chez 14 patients. Une dysplasie du tissu conjonctif est retrouvée chez 23/32 patients à type d’hyperélasticité cutanée chez 12 patients, anomalies du tissu sous-cutané chez 13 patients et hyperlaxité ligamentaire chez 14 patients.

Conclusion : Cette étude confirme le large spectre clinique dans le syndrome MCAP, en particulier dans le neurodéveloppement. A l’aube de l’arrivée d’essais thérapeutiques dans les pathologies liées à PIK3CA, ces informations sont importantes pour mieux décrire l’histoire naturelle de la maladie et les éventuelles corrélations entre l’importance de l’atteinte neuroradiologique et les troubles cognitifs.


Aurore GARDE (Dijon), Laurent GUIBAUD, Alice GOLDENBERG, Florence PETIT, Rodolphe DARD, Juliette MAZEREEUW-HAUTIER, Nicolas CHASSAING, Didier LACOMBE, Fanny MORICE-PICARD, Annick TOUTAIN, Stéphanie ARPIN, Olivia BOCCARA, Renaud TOURAINE, Patricia BLANCHET, Christine COUBES, Marjolaine WILLEMS, Lucie PINSON, Philippe KHAU VAN KIEN, Christine CHIAVERINI, Fabienne GIULIANO, Jean-Luc ALESSANDRI, Michèle MATHIEU-DRAMART, Anne-Claire BURSZTEJN, Elodie GAUTIER, Meriem YOUSFI, Maxime LUU, Marc BARDOU, Arthur SORLIN, Christophe PHILIPPE, Patrick EDERY, Massimiliano ROSSI, Virginie CARMIGNAC, Christel THAUVIN-ROBINET, Pierre VABRES, Laurence FAIVRE
17:00 - 17:15 #19667 - CS20 Caractéristiques phénotypiques du modèle murin du syndrome de Cohen.
CS20 Caractéristiques phénotypiques du modèle murin du syndrome de Cohen.

Le syndrome de Cohen (SC) est une maladie rare de transmission autosomique récessive due à des mutations dans le gène VPS13B. Les patients présentent de nombreuses atteintes cliniques dont les principales sont une dysmorphie faciale typique, une microcéphalie associée à une déficience intellectuelle, une répartition anormale des graisses au niveau du tronc avec un risque de diabète de type II et de maladies cardiovasculaires, une rétinopathie pigmentaire et une neutropénie. Nous avons généré un modèle murin du SC à l’Institut Clinique de la Souris à Strasbourg par le système de recombinaison Cre-LoxP (délétion de l’exon 3/décalage du cadre de lecture/codon STOP prématuré dans l’exon 4). Plusieurs études phénotypiques sont réalisées au laboratoire afin de pouvoir valider la pertinence du modèle murin pour l’étude du SC, permettre de mieux comprendre la physiopathologie du SC, d’approfondir les connaissances sur les fonctions de VPS13B et d’améliorer la prise en charge des patients. Dès les premières semaines de vie, les souris mutantes Vps13bEx3/Ex3 sont facilement identifiables car plus petites et de poids nettement inférieurs que les souris sauvages ou hétérozygotes. Le nombre de souriceaux Vps13bEx3/Ex3 vivants est significativement inférieur à celui attendu, provenant d’une mort embryonnaire à différents stades du développement et d’une mort précoce à la naissance. Différents croisements ont permis de mettre en évidence une infertilité (oligo-astheno-teratozoospermie) des mâles Vps13bEx3/Ex3 (voir Da Costa et al.). La croissance des souris Vps13bEx3/Ex3 est retardée mais reste homogène avec une consommation de nourriture normale. Pour l’étude du métabolisme lipidique et glucidique des patients, les souris viennent d’être placées sous régime High Fat. La prise de poids (masse grasse vs masse maigre par EchoMRI), la prise hydrique, la dépense énergétique, le RER (respiratory exhange ratio) (cage CLAMS), l’apparition d’un diabète de type II (intolérance au glucose, résistance à l’insuline) et l’éventualité du développement d’une stéatose hépatique (existante chez un de nos patients) vont être mesurées. Un projet sur l’atteinte ophtalmologique est en cours et démontre que les souris Vps13bEx3/Ex3 peuvent développer une cataracte naturellement mais également de façon exagérée après une exposition à des intensités lumineuses qui se rapprochent des conditions de vie des patients. Enfin une étude neuro-anatomique et comportementale vient de débuter. Les résultats préliminaires montrent (i) une microcéphalie et une diminution de 25% de l’aire du gyrus denté (2 souris étudiées), et (ii) une anxiété des souris Vps13bEx3/Ex3 par rapport aux souris sauvages (test de l’Open Field). En conclusion, notre modèle murin Vps13bEx3/Ex3 reproduit plusieurs caractéristiques du phénotype humain et va nous permettre de mieux comprendre la pathologie du SC. (Permis APAFIS#8142-20 1 612 1210214682).


Vincent LHUSSIEZ (DIJON), Eléonore LIZÉ, Charlotte MONTILLOT, Stephan COLLINS, Binnaz YALCIN, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE, Romain DA COSTA, Laurence DUPLOMB
17:15 - 17:30 #20022 - CS21 Quand rechercher une RASopathie en anténatal ? Proposition après étude systématique de 260 cas.
CS21 Quand rechercher une RASopathie en anténatal ? Proposition après étude systématique de 260 cas.

Les RASopathies constituent un groupe de pathologies fréquentes diagnostiquées en pré ou post-natal, représentant environ 1/1 000-2500 naissances vivantes. Sur les dernières années, des études ont identifié certains signes échographiques évocateurs de ces pathologies : dysplasie lymphatique (clarté nucale (CN) augmentée, pli nucal (PN) augmenté, hygroma kystique (HK), hydrops, épanchements…); cardiopathie congénitale (dysplasie valvulaire, cardiomyopathie hypertrophique principalement), hydramnios, anomalies rénales. L’objectif de cette étude est de déterminer quels signes sont les plus suggestifs afin de clarifier les indications à rechercher une RASopathie en anténatal.

 

Nous avons réalisé une étude rétrospective de 2012-2018. Nos critères d’inclusion étaient : 1)  cas ayant une présentation prénatale avec signes évocateurs de RASopathies (n=206) ou  une présentation pédiatrique avec suspicion de RASopathie pour lesquels les données anténatales étaient disponibles (n=54); 2) CGH-array normale; 3) analyse moléculaire de gènes impliqués dans les RASopathies réalisée. Cela totalise donc 260 cas. La plupart des patients ont été testés pour 11 gènes de RASopathies : BRAF, HRAS, KRAS, MAP2K1, MAP2K2, PTPN11, RAF1, SHOC2, SOS1, RIT1, NRAS. Les données prénatales des cas positifs et négatifs ont été comparées. Une analyse stratifiée de certains signes échographiques a également été réalisée.

 

Un variant pathogène ou probablement pathogène a été identifié chez 21% (55/260) des patients, dont 17/141 (12%) des foetus avec HK et CN augmentée. Le taux de détection de variant pathogène était de 40% pour les épanchements pleuraux, 28% pour les hydrops, 28% pour les cardiopathies, et 27% pour les CN augmentées. Ces taux de détection étaient significativement augmentés dans les cas d’HK persistant (16%), de CN>6 mm (23%), et de valvulopathie associée à une cardiomyopathie hypertrophique (100%). Il était également observé un meilleur taux de détection quand l’anomalie échographique était associée à un hydramnios (49%), une anomalie rénale (36%) ou une macrosomie (54%). 45/151 des cas avec 2 signes échographiques ou plus (30%) avaient un diagnostic de RASopathie vs 9% lors de la présence d’un seul signe échographique.

 

Conclusion : après une CGH-array normale, la recherche de RASopathie devrait être considérée en anténatal lorsqu’un signe de dysplasie lymphatique ou une cardiopathie congénitale suggestive est retrouvée, seule OU associée. Un polyhydramnios, des anomalies rénales, la macrosomie, sont fréquents, significativement associés à des signes évocateurs de RASopathie. Seuls des anomalies échographiques sévères sont associées à un devenir post-natal défavorable de RASopathie.


Alexandra SCOTT, Marie-Ange DELRUE (Montréal, Canada), Anne-Marie LABERGE
17:30 - 17:45 #20195 - CS22 Présentation anténatale du syndrome de Bardet-Biedl: à propos de 47 fœtus.
CS22 Présentation anténatale du syndrome de Bardet-Biedl: à propos de 47 fœtus.

Introduction

Bardet-Biedl syndrome (BBS, MIM# 209900) is an emblematic ciliopathy associating retinal dystrophy, obesity, postaxial polydactyly, learning disabilities and renal dysfunction. Before birth, enlarged/cystic kidneys as well as polydactyly revealed by ultrasound (US) are the usual hints to consider this diagnosis in absence of familial history. However, these symptoms are not specific of BBS, raising the problem of differential diagnoses and prognosis. Molecular diagnosis during pregnancies remains a timely challenge for this heterogeneous disease (24 known BBS genes). We report here a large cohort of BBS fetuses to better characterize antenatal phenotype-genotype correlations and to refine if necessary the molecular diagnostic strategy.

Materials and Methods

Prenatal US and/or autopsic data from 74 interrupted fetuses with putative BBS diagnosis were collected and analyzed.

Results

Using targeted Next Generation Sequencing, we established a molecular diagnostic in 52 cases mainly in BBS genes (47 cases) following the classical gene distribution, but also in other ciliopathy genes (5 cases). Polydactyly (81%, of postaxial localization only) and renal cysts (72%) were the most prevalent symptoms in BBS-mutated fetuses. However, autopsy revealed polydactyly missed by US in 44% of cases. Hydrometrocolpos, evocative of BBS, was found in 3 cases. Ductal plate anomalies, hepatic portal fibrosis, cardiovascular or central nervous system anomalies were rare (6, 4 and 6 cases respectively).

Conclusion

Polydactyly and renal anomalies are confirmed as major prenatal manifestations for BBS. Polydactyly must be carefully controlled in case of apparent isolated renal anomalies. The use of prenatal “fast track” NGS in case of enlarged/cystic kidneys and/or polydactyly has a high utility for diagnosis and prognosis for improved parental information.


Laura MARY, Kirsley CHENNEN, Corinne STOETZEL, Manuela ANTIN, Anne-Sophie LEUVREY, Elsa NOURISSON, Elisabeth ALANIO-DETTON, Maria Cristina ANTAL, Tania ATTIÉ-BITACH, Patrice BOUVAGNET, Raymonde BOUVIER, Annie BUENERD, Alix CLÉMENSON, Louise DEVISME, Bernard GASSER, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Fabien GUIMIOT, Philippe KHAU VAN KIEN, Brigitte LEROY, Philippe LOGET, Jelena MARTINOVIC, Fanny PELLUARD, Marie Josée PEREZ, Florence PETIT, Lucille PINSON, Caroline ROORYCK-THAMBO, Olivier POCH, Hélène DOLLFUS, Elise SCHAEFER, Jean MULLER (Strasbourg)
17:45 - 18:00 #19963 - CS23 Les variants faux-sens localisés dans les domaines de liaison à l’actine de la Plastine 3 sont responsables de hernie diaphragmatique congénitale liée à l’X.
CS23 Les variants faux-sens localisés dans les domaines de liaison à l’actine de la Plastine 3 sont responsables de hernie diaphragmatique congénitale liée à l’X.

La hernie diaphragmatique congénitale (CDH) a une incidence d’environ 1 naissance sur 3000. C’est une anomalie développementale responsable d’une morbi-mortalité élevé et associée à une grande hétérogénéité génétique. Les formes familiales sont rares et seule une fraction des cas sporadiques est expliquée par des anomalies chromosomiques récurrentes ou des variants de novo. Nous rapportons 4 familles où ségrége une CDH liée à l’X sur de multiples générations. Dans ces familles, la CDH est associée de façon variable à des anomalies de la paroi abdominale antérieure et à un hypertélorisme, réalisant une forme syndromique. En combinant analyse de liaison et séquençage de l’exome, nous avons mis en évidence 4 variants faux-sens du gène PLS3. Ce gène code la Plastine 3, une protéine du cytosquelette impliquée dans l’organisation des microfilaments d’actine. Il est exprimé au cours du développement pulmonaire et du diaphragme.

L’haploinsuffisance de PLS3 est responsable d’une forme liée à l’X d’ostéoporose avec fractures (MIM#300910). Nous émettons l’hypothèse que le mécanisme moléculaire impliqué dans la physiopathologie de la CDH est différent. En effet, les variants faux-sens identifiés touchent des résidus conservés au sein des domaines de liaison à l’actine de PLS3. Les prédictions in silico et les tests fonctionnels suggèrent une modification de la liaison à l’actine, responsable d’une désorganisation du cytosquelette. En conclusion, nous décrivons une forme syndromique de hernie diaphragmatique, constituant une nouvelle entité mendélienne liée au gène PLS3.


Florence PETIT (LILLE), Barbara POBER, Robin CLARK, Philip GIAMPIETRO, Hans Hilger ROPERS, Hao HU, Pooja BHAYANI, Matthew DYSART, Maria LOSCERTALES, Anne-Sophie JOURDAIN, Frédéric FRENOIS, Marie-Ange DELRUE, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Louise DEVISME, Boris KEREN, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Patricia DONAHOE, Mauro LONGONI
18:00 - 18:15 #20154 - CS24 Identification d'un nouveau gène (PDCL3) et spectre mutationnel du syndrome mégavessie-microcôlon sur une série fœtale.
CS24 Identification d'un nouveau gène (PDCL3) et spectre mutationnel du syndrome mégavessie-microcôlon sur une série fœtale.

Le syndrome de mégavessie microcôlon hypopéristaltisme intestinal (MMIHS) est la cause la plus sévère de mégavessie par myopathie viscérale. Ce syndrome est caractérisé par une distension abdominale secondaire à la présence d'une vessie géante non obstruée, un microcôlon, et une diminution ou absence du péristaltisme intestinal. Le principal gène en cause identifié à ce jour est le gène ACTG2, à transmission autosomique dominante. Plus récemment, des formes récessives de MMIHS impliquant les gènes MYH11, LMOD1, MYLK et MYL9 ont été décrites. L'identification de variations pathogènes dans ces gènes explique environ 80% des cas de MMIHS, et a permis d'identifier un mécanisme physiopathologique commun par défaut de la contraction des cellules musculaires lisses. Afin de définir le spectre mutationnel en prénatal, nous avons étudié neuf familles indépendantes, avec 14 individus (12 fœtus et 2 nouveau-nés) atteints de mégavessie et fortement suspects de MMIHS.

Le séquençage sanger du gène ACTG2 a permis d'identifier la variation pathogène en cause dans cinq de ces familles. L'analyse des données de séquençage haut débit par exome chez les quatre familles restantes nous a permis de retrouver une cause moléculaire pour trois d'entre elle, dans 3 gènes. Dans une famille, nous avons mis en évidence une nouvelle variation non-sens homozygote chez 3 fœtus atteints issus d'un couple apparenté dans le gène MYH11. Dans une deuxième famille, les deux fœtus atteints issus de parents non apparentés présentent la même délétion homozygote de l'exon 4 du gène MYL9 que la seule observation précédemment publiée. Un effet fondateur est possible. Dans la troisième famille, nous n’avons pas identifié de variations pathogènes dans les gènes connus du MMIHS, mais deux variations hétérozygotes composites dans le gène PDCL3, présentes chez deux fœtus atteints c.[143_144del];[380G > A], p.[(Tyr48Ter)]; [Cys127Tyr)]. L'analyse du transcrit réalisée par RT-PCR nous a permis de démontrer l’absence des deux transcrits mutants, entrainant la perte de fonction totale de la phosducin-like 3, protéine se liant au complexe CCT. Ce complexe est notamment connu pour son rôle dans le repliement de l'actine, étape essentielle pour la conformation de l'actine globulaire précédant l'étape de formation des filaments fins d'actine composant le muscle lisse. Dans une famille, la cause moléculaire n’a pu être identifiée par séquençage d’exome.

Au total, nous avons identifié la cause moléculaire dans huit familles sur neuf, cinq fois dans ACTG2 d’hérédité dominante, et trois fois dans un gène récessif permettant d’affiner le conseil génétique aux couples.  Nous avons identifié un gène fortement candidat par sa fonction conforme au mécanisme myogénique mis en évidence jusqu'à ce jour pour les gènes responsables de MMIHS.


Clarisse BILLON (Paris), Arnaud MOLIN, Céline POIRSIER, Alix CLÉMENSON, Coralie DAUGE, Maude GRELET, Julia TORRENTS, Sabine SIGAUDY, Sophie PATRIER, Alice GOLDENBERG, Valérie LAYET, Julia TANTAU, Lucile BOUTAUD, Aude TESSIER, John RENDU, Clémence FLEURY, Cécile MASSON, Christine BÔLE-FEYSOT, Amale ACHAIAA, Leila HAKKAKIAN, Eglantine MAGNIN, Ferechté RAZAVI, Sophie THOMAS, Yves VILLE, Philippe ROTH, Bettina BESSIERES, Fabienne PRIEUR, Maryse BONNIÈRE, Tania ATTIE-BITACH
Salle 1
18:15

"Mardi 21 janvier"

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OPEN
18:15 - 20:30

COCKTAIL D'OUVERTURE

Auditorium François 1er
Mercredi 22 janvier
08:30

"Mercredi 22 janvier"

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A21
08:30 - 10:30

CONFERENCE PLENIERE 2
Avancées technologiques et méthodologiques

Modérateurs : Frédéric LAUMONNIER (Chercheur) (Tours), Damien SANLAVILLE (PUPH) (LYON)
08:30 - 10:30 Panels de témoins de référence pour l’aide à l’interprétation de la variabilité génomique. Emmanuelle GENIN (Directrice de Recherches) (Conférencier, BREST)
08:30 - 10:30 Hi-C : méthodes d'analyse de l'organisation spatiale de la chromatine et des variants structuraux. Nicolas SERVANT (Conférencier, Paris)
08:30 - 10:30 Principes et applications des organoïdes en pathologie humaine. Nicolas BROGUIÈRE (Conférencier, LAUSANNE, Suisse)
08:30 - 10:30 Thérapies anti-sens. Sonia RELIZANI (Conférencier, Montigny Le Bretonneux)
Auditorium François 1er
10:30 PAUSE - VISITE DES STANDS ET EPOSTERS
11:30

"Mercredi 22 janvier"

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A23
11:30 - 13:00

Communications Orales Sélectionnées 01

Modérateurs : Dominique BONNEAU (PU-PH) (Angers), Hélène DOLLFUS (PU-PH) (Strasbourg)
11:30 - 11:45 #20142 - CO01 Enrichissement de mutations pathogènes du diabète monogénique parmi les patients diabétiques de type 2 commun : vers une médecine personnalisée des diabètes.
CO01 Enrichissement de mutations pathogènes du diabète monogénique parmi les patients diabétiques de type 2 commun : vers une médecine personnalisée des diabètes.

Les études d’association pangénomique ont identifié 250 loci indépendants associés au risque de diabète de type 2 (DT2) qui touche 4 millions de personnes en France. Malgré ce succès, la translation de ces découvertes vers des avancées en médecine de précision a été modeste. A contrario, l’investigation génétique des formes monogéniques de diabète a révélé plusieurs régulateurs clefs de la sécrétion d’insuline, conduisant à des cas d’école en médecine génomique de précision. En effet, les patients diabétiques avec une mutation pathogène dans HNF1A sont traités de manière optimale avec des sulfamides hypoglycémiants oraux et les patients porteurs de mutation pathogène dans GCK ne requièrent aucun traitement médicamenteux malgré leur hyperglycémie chronique. La place de ces formes de diabète monogénique dans le DT2 commun est inconnue. Nous avons mesuré la prévalence de mutations pathogènes parmi 33 gènes impliqués dans le diabète monogénique chez des patients avec une forme commune de DT2, comparée à une population contrôle normogycémique. Via un séquençage de nouvelle génération (NGS), les gènes ont été séquencés dans une étude cas-témoins incluant 6 348 individus. Comme le séquençage NGS ciblé de l’ADN ne conduit pas à une couverture parfaite de tous les gènes, nous avons appliqué des contrôles qualité stricts avant les analyses. La pathogénicité des variants a été mesurée via les critères ACMG. Parmi les 6 348 individus, nous avons identifiés 168 mutations pathogènes ou probablement pathogènes, incluant 35% de mutations tronquantes. En utilisant la méthode MiST ajustée à l’âge, au sexe, à l’indice de masse corporelle et à l’ethnie, nous avons identifié une association significative entre les variants pathogènes ou probablement pathogènes et une augmentation du risque de DT2 (p<0.001; avec 5.6% porteurs parmi les cas vs 2.7% porteurs parmi les contrôles). Nous avons trouvé que cette association significative est surtout expliquée par les mutations identifiées dans GCK (p<0.001) et HNF1A (p<0.001) ; c’est-à-dire les gènes les plus fréquemment mutés dans le diabète monogénique. Parmi les patients avec un DT2, nous avons trouvé que les porteurs de mutation pathogène étaient légèrement plus minces avec un diabète diagnostiqué un peu plus précocement, mais les médications anti-diabètiques et l’histoire familiale n’étaient pas différentes entre les porteurs et les non-porteurs. En conclusion, nous avons trouvé une prévalence élevée de mutations pathogènes parmi les gènes du diabète monogénique chez les patients avec un DT2 commun, qui pourtant ne présentaient pas les caractéristiques cliniques d’un diabète monogénique (comme le MODY) et donc qui ne pouvaient pas être identifiés cliniquement avant le criblage génique. Ces résultats ouvrent des perspectives nouvelles vers une médecine personnalisée du diabète commun, plus économe en coûts de santé grâce au criblage génétique peu onéreux (50€) des patients diabétiques nouvellement diagnostiqués.     


Philippe FROGUEL (Lille), Michel MARRE, Amelie BONNEFOND, Mathisle BOISSEL
11:45 - 12:00 #20277 - CO02 Découverte d’anomalies constitutionnelles lors d’analyse génomique tumorale : Retour d’expérience.
CO02 Découverte d’anomalies constitutionnelles lors d’analyse génomique tumorale : Retour d’expérience.

Le but de la médecine de précision est l’identification dans le génome tumoral de potentielles cibles de traitement. Au cours de cette analyse, des variants pathogènes dans des gènes connus pour leur implication dans des prédispositions au cancer (VP) peuvent être identifiés. Certains de ces VP sont présents constitutionnellement. Dans les 4 dernières années, des VP de gènes de prédisposition ont été identifiés dans les tumeurs de 19 pts inclus dans des programmes de médecine de précision de notre institution (MOSCATO, MATCHR) (âge médian 52ans [21-72ans] ; 5 cancers pulmonaires, 3 cancers de la prostate, 4 cancers du sein, un cancer de la vessie, un cancer du côlon, un corticosurrénalome, un cancer ORL, un cancer de l’ovaire, un phéochromocytome, une double localisation pancréas/poumon). Les VP concernaient BRCA2 (n=10), BRCA1 (n=5), PALB2 (n=1), MSH2 (n=1), TP53 (n=1), VHL (n=1). Suite à la réunion pluridisciplinaire (RCP) moléculaire, ces pts ont été invités à consulter en oncogénétique, malgré l’absence d’histoire familiale évocatrice de prédisposition pour 17 pts d’entre eux. Douze pts ont été reçus en consultation et ont réalisé un test ciblé. Huit n’ont jamais donné suite, bien que 3 d’entre eux aient été adressés vers un centre d’oncogénétique plus proche de leur lieu de résidence. Parmi les 12 pts testés, 9 étaient porteurs constitutionnels du VP, 3 étaient non porteurs (VHL, BRCA1, BRCA2). Des tests ciblés chez des apparentés ont été réalisés secondairement dans 4 familles et la prise en charge usuelle a été appliquée pour les porteurs.

Ces résultats montrent que l’acceptation d’un test constitutionnel après analyse tumorale est grande, la non-réalisation de la consultation de génétique dans notre série étant souvent en lien avec une altération de l’état général. Les VP tumoraux sont le plus fréquemment constitutionnels (9/12), même si le cancer ne fait pas partie du spectre habituel de la prédisposition. La prise en charge des apparentés porteurs est par ailleurs questionnable. Elle est peut-être excessive dans la mesure où les risques réels sont mal connus et possiblement plus faibles qu’en situation évocatrice de prédisposition.

Cette expérience révèle l’importance d’anticiper l’identification de ces VP lors des analyses tumorales. Dans nos protocoles de recherche en médecine personnalisée, tous les pts consentent initialement à une éventuelle exploration constitutionnelle. Dans tous les autres contextes, il est nécessaire d’avoir des dispositifs d’oncogénétique garantissant un minimum d’information préalable et une prise en charge organisée en aval du test tumoral, intégrant une RCP moléculaire et une consultation de génétique. Il est également indispensable d’améliorer l’évaluation des risques de cancer dans ces situations d’histoire familiale peu évocatrice. La multiplication des portraits moléculaires tumoraux sans cet accompagnement soulèverait une question éthique et de responsabilité vis-à-vis des patients et de leur famille.


Benjamin VERRET, Patrick BENUSIGLIO, Veronica GOLDBARG, Christophe MASSARD, Benjamin BESSE, Yohann LORIOT, Claudio NICOTRA, Maud NGO-CAMUS, Marina DI MARIA, Sophie VILLEBASSE, Delphine WEHRER, Brigitte BRESSAC DE PAILLERETS, Alice FIEVET, Odile CABARET, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Ludovic LACROIX, Etienne ROULEAU, Olivier CARON (VILLEJUIF)
12:00 - 12:15 #20300 - CO03 Point sur les épimutations constitutionnelles responsables de syndrome de Lynch.
CO03 Point sur les épimutations constitutionnelles responsables de syndrome de Lynch.

Les épimutations représentent un mécanisme alternatif aux mutations génétiques dans l’étiologie de certaines maladies génétiques. C’est le cas dans le syndrome de Lynch, syndrome de prédisposition héréditaire au cancer (principalement du côlon et de l’endomètre) lié à une altération génétique constitutionnelle d’un des gènes codant les protéines impliquées dans la réparation des mésappariements de l’ADN (système MisMatch Repair). Pour quelques patients, l’altération constitutionnelle responsable de la prédisposition aux cancers est épigénétique et correspond à une hyperméthylation du promoteur des gènes MLH1 ou MSH2.

De manière générale, les épimutations, rares et de description plus récente que les altérations génétiques, restent mal connues et mal caractérisées d’un point de vue fonctionnel. Les épimutations peuvent être primaires, correspondant à des événements épigénétiques purs labiles dans les lignées germinales, ou secondaires, associées à une altération génétique en cis transmise à la descendance sur un mode Mendélien. Les épimutations du gène MSH2 sont secondaires. Le mécanisme moléculaire responsable de l’hyperméthylation du promoteur a été bien caractérisé et correspond à une délétion de taille variable de la région 3’ du gène EPCAM, situé en amont du gène MSH2. Les épimutations du gène MLH1 peuvent être primaires ou secondaires. Bien qu’identifiées dès 2002, ces épimutations restent mal caractérisées et semblent beaucoup plus complexes, notamment en raison de la diversité des mécanismes moléculaires impliqués. Seule une soixantaine de patients porteurs d’une épimutation de MLH1 a priori primaire et quelques rares familles avec épimutation secondaire ont été décrits dans la littérature à ce jour.

La recherche d’hyperméthylation constitutionnelle du promoteur du gène MLH1 est réalisée dans notre laboratoire dans le cadre du diagnostic de syndrome de Lynch depuis 2009. L’implication des généticiens, moléculaires et cliniciens, du Groupe Génétique et Cancer (GGC) a permis un recrutement national de patients. Plus d’une trentaine de cas index porteurs d’une épimutation constitutionnelle ont ainsi pu être identifiés à ce jour. Un diagnostic présymptomatique a pu être proposé aux apparentés, et une transmission de l’épimutation sur au moins 2 générations a été mise en évidence dans quelques familles. Les explorations complémentaires, constitutionnelles et tumorales, réalisées chez ces patients permettent d’éclaircir les mécanismes moléculaires conduisant à l’inactivation du gène MLH1. De nouveaux variants génétiques, ségrégeant avec l’hyperméthylation dans les familles, ont notamment pu être identifiés, montrant la grande diversité des variants génétiques responsables d’épimutations secondaires. La première description de l’insertion d’une séquence Alu dans la séquence codante du gène MLH1 a ainsi été faite.

Une revue de la littérature, ainsi que les différents travaux du laboratoire concernant les épimutations du gène MLH1, seront présentés.


Julie LECLERC (LILLE), Cathy FLAMENT, Tonio LOVECCHIO, Lucie DELATTRE, Emilie AIT YAHYA, Catherine VERMAUT, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Nelly BURNICHON, Myriam BRONNER, Odile CABARET, Sylviane OLSCHWANG, Sophie LEJEUNE, Afane BRAHIMI, Stéphane CATTAN, Nelly PASZ, Rosine GUIMBAUD, Gilles MORIN, Jacques MAUILLON, Philippe JONVEAUX, Paul GESTA, Chrystelle COLAS, Jeanne NETTER, Jessica MORETTA, Philippe DENIZEAU, Pierre LAURENT-PUIG, Thierry FREBOURG, Marie-Pierre BUISINE
12:15 - 12:30 #20101 - CO04 Toutes les variations non-sens ne conduisent pas à une perte totale de fonction : le paradigme de l’exon 12 de BRCA2.
CO04 Toutes les variations non-sens ne conduisent pas à une perte totale de fonction : le paradigme de l’exon 12 de BRCA2.

Les variations non-sens ainsi que celles localisées au niveau des sites canoniques d’épissage (IVS±1,2) sont généralement considérées, sans ambiguïté, comme des variations perte de fonction et, en conséquence, sont classées pathogènes. Toutefois, certaines d’entre elles sont susceptibles d’induire le saut en phase d’un exon non-essentiel, conduisant potentiellement au moins en partie à une protéine fonctionnelle. Afin de tester cette hypothèse dans le contexte d’un gène de prédisposition au cancer, nous avons utilisé comme modèle d'étude l’exon 12 de BRCA2. En effet, il a été précédemment montré que le saut en phase de cet exon n’entraine pas la perte complète de fonction de la protéine. Dans un premier temps, nous avons sélectionné à partir des bases de données mutationnelles toutes les variations supposées pathogènes localisées dans ou autour l’exon 12 (e.g. variations non-sens, frameshift ou IVS±1/2). L’impact sur l’épissage des 15 variations ainsi sélectionnées a ensuite été évalué dans un test basé sur l’utilisation de minigènes et à partir de lignées lymphoblastoïdes de patients, lorsque ce matériel était disponible. De plus, certaines de ces variations ont fait l’objet d’une analyse dans un essai fonctionnel basé sur l’utilisation de cellules souches embryonnaires de souris. Ces différentes approches complémentaires ont permis de montrer qu’une fraction importante de ces variations, y compris des variations non-sens, (i) induisent un saut en phase de l’exon 12 du fait de la modification des sites d’épissage ou d’éléments de régulation, et, en conséquence, (ii) sont responsables de la production d’une protéine avec une délétion interne mais fonctionnelle, au moins en partie. L’ensemble de ces données montre, pour la première fois dans un gène de prédisposition au cancer, que certaines variations non-sens présumées nulles contournent la perte totale de fonction du fait de leur impact sur l’épissage. Des analyses complémentaires des données cliniques et familiales des patients seront nécessaires afin d’estimer le risque de développer un cancer associé à ce type de variations hypomorphes. Ces travaux soulignent l’importance d’être prudent dans l’interprétation des variations supposées nulles localisées dans des exons en phase ne codant pour aucun domaine fonctionnel essentiel.


Laëtitia MEULEMANS (ROUEN), Romy MESMAN, Sandrine M. CAPUTO, Sophie KRIEGER, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Virgine CAUX-MONCOUTIER, Mélanie LÉONE, Nadia BOUTRY-KRYZA, Joanna SOKOLOWSKA, Françoise RÉVILLION, Capucine DELNATTE, Hélène TUBEUF, Omar SOUKARIEH, Françoise BONNET-DORION, Virginie GUIBERT, Sarab LIZARD, Paul VILQUIN, Maud PRIVAT, Aurélie DROUET, Charlotte GROUT, Fabienne CALLÉJA, Lisa GOLMARD, Harry VRIELING, Dominique STOPPA-LYONNET, Claude HOUDAYER, Thierry FREBOURG, Maaike VREESWIJK, Alexandra MARTINS, Pascaline GAILDRAT
12:30 - 12:45 #20175 - CO05 Le déficit en frataxine induit une surcharge en fer due à un défaut de palmitoylation du récepteur à la transferrine qui est rétabli par l’artesunate.
CO05 Le déficit en frataxine induit une surcharge en fer due à un défaut de palmitoylation du récepteur à la transferrine qui est rétabli par l’artesunate.

Friedreich’s ataxia (FRDA) is a frequent autosomal recessive disease caused by a GAA repeat expansion in the FXN gene encoding frataxin, a mitochondrial protein involved in iron-sulfur clusters (ISC) biogenesis. Frataxin deficiency affects ISC containing proteins, namely respiratory chain complexes I-III as well as aconitases, and causes an iron overload in brain and heart of patients. In these tissues mitochondrial iron-loading results in a progressive ataxia and hypertrophic cardiomyopathy. However, the mechanism of iron accumulation due to frataxin deficiency remains unclear. In this way, we studied the regulation of iron homeostasis in primary fibroblasts from FRDA patients.

We report an abnormal cellular iron homeostasis in FRDA fibroblasts, inducing a massive iron accumulation in the cytosol and to a lesser extent in mitochondria where it’s associated with oxidative stress. The cellular iron uptake involves the internalization of transferrin receptor 1 (TfR1) by receptor-mediating endocytosis, which is dependent to palmitoylation statue of TfR1. Despite a normal post-transcriptional regulation of TfR1, we found that FRDA fibroblasts failed to limit iron uptake by accumulating TfR1 at plasma membrane. We were able to demonstrate that this abnormal iron uptake results in an impaired Coenzyme A pool available causing a severe defect of TfR1 palmitoylation. Finally, we showed that artesunate, an anti-malaria drug, limits iron overload by restoring TfR1 palmitoylation, which controls the iron uptake. These data highlight the critical role of frataxin in iron overload and suggest that artesunate could be a potential candidate molecule for therapeutic trials of Friedreich ataxia.


Floriane PETIT (Paris), Anthony DRECOURT, Michael DUSSIOT, Coralie ZANGARELLI, Olivier HERMINE, Arnold MUNNICH, Agnès RÖTIG
12:45 - 13:00 #19764 - CO06 Les variations bi-alléliques pathogènes du gène MYORG causent un syndrome reconnaissable à l’interface entre calcifications primaires cérébrales et ataxies spino-cérébelleuses.
CO06 Les variations bi-alléliques pathogènes du gène MYORG causent un syndrome reconnaissable à l’interface entre calcifications primaires cérébrales et ataxies spino-cérébelleuses.

Les calcifications cérébrales primaires (CCP) sont une entité rare d’expression neuropsychiatrique diverse définie par la présence de calcifications microvasculaires cérébrales. Quatre gènes sont associés à des formes autosomiques dominantes (CCP-AD) : SLC20A2 et XPR1 codent pour des transporteurs de phosphate, PDGFB code pour un facteur de croissance exprimé au niveau de l’unité neurovasculaire et PDGFRB, pour son récepteur principal. Nous avons précédemment montré que les signes cliniques principaux de CCP-AD sont des mouvements anormaux, des troubles cognitifs, et des signes psychiatriques, avec une moindre proportion d’autres anomalies motrices (cérébelleuses, pyramidales). Récemment, des variants du gène MYORG, qui code pour une glycosidase d’expression astrocytaire, ont été rapportés comme causant une forme autosomique récessive de CCP.

Nous avons criblé MYORG par séquençage d’exome chez 29 cas index non apparentés ne présentant pas de variant pathogène de CCP-AD. Nous avons étudié les caractéristiques cliniques et radiologiques des porteurs de variations bi-alléliques pathogènes de MYORG après étude de ségrégation et les avons comparées à celles de 102 patients CCP-AD.

Seize patients de 11 familles présentaient une variation bi-allélique rare ou nouvelle, non synonyme, perte de fonction ou prédite délétère. La pénétrance clinique était élevée (15/16 symptomatiques, âge de la seule porteuse asymptomatique : 28 ans, âge médian de début : 52 ans, intervalle : 21-62 ans) avec une atteinte motrice au premier plan. La dysarthrie était le signe initial chez 11/16 patients. Contrastant avec les patients CCP-AD, 80% des symptomatiques présentaient au moins 4 des 5 symptômes suivants au cours de l’évolution, qui étaient tous significativement enrichis chez les patients MYORG (p < 0.002 chacun) : dysarthrie, syndrome cérébelleux, troubles de l’équilibre, signes pyramidaux, et syndrome akinéto-rigide. Après cotation de chaque scanner par une échelle visuelle validée, le score total de calcifications était le plus élevé chez les patients MYORG (p < 10-3 contre chaque gène sauf XPR1, p=0.089, modèle de régression binomiale prenant en compte l’âge au scanner). Fait frappant, 13/16 présentaient des calcifications du tronc cérébral en plus de calcifications étendues d'autres régions (noyaux gris centraux, cervelet ± cortex). Parmi eux, 9 présentaient des calcifications pontines, qui n'ont jamais été observées dans les CCP-AD. De plus, tous les patients MYORG présentaient une atrophie cérébelleuse après analyse visuelle, confirmée en IRM par morphométrie voxel-à-voxel en comparaison avec un groupe CCP-AD. Dans 3 familles, le père était porteur de petites calcifications pallido-dentelées, suggérant une expression phénotypique marginale chez certains porteurs hétérozygotes.

Nous confirmons que MYORG est un nouveau gène causal de CCP et identifions un phénotype clinico-radiologique reconnaissable à l'interface entre les CCP et les ataxies spinocérébelleuses.


Lou GRANGEON, David WALLON, Camille CHARBONNIER, Olivier QUENEZ, Anne-Claire RICHARD, Stéphane ROUSSEAU, Clara BUDOWSKI, Thibaud LEBOUVIER, Anne-Gaëlle CORBILLE, Marie VIDAILHET, Emmanuel FLAMAND-ROZE, Aurélie MENERET, Mathieu ANHEIM, Christine TRANCHANT, Pascal FAVROLE, Jean-Christophe ANTOINE, Luc DEFEBVRE, Xavier AYRIGNAC, Pierre LABAUGE, Jérémie PARIENTE, Michel CLANET, David MALTÊTE, Anne ROVELET-LECRUX, Anne BOLAND, Jean-François DELEUZE, Thierry FREBOURG, Didier HANNEQUIN, Dominique CAMPION, Gaël NICOLAS (Rouen)
Auditorium François 1er
13:15

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B24
13:15 - 14:15

ATELIER DEJEUNER - EUROFINS BIOMNIS
Applications du séquençage haut débit et du séquençage « long reads » en laboratoire de biologie médicale

13:15 - 13:30 Séquençage haut débit dans les hémopathies myéloïdes : Enjeux scientifiques, médicaux et d’Assurance Qualité. L’expérience du laboratoire Eurofins Biomnis en 2019. Benoit QUILICHINI (Biologiste) (Intervenant, LYON), Vanna GEROMEL (Intervenant, Lyon)
13:30 - 13:45 Le séquençage d’exome en test diagnostique de première intention dans les néphropathies d’origine indéterminée : retour d’expérience sur plus de 100 patients. Laurent MESNARD (PUPH) (Intervenant, Paris)
13:45 - 14:00 Détection de CNV à partir des données de séquençage d’exome : peut-on se passer de l’ACPA ? Nicolas PHILIPPE, Laure RAYMOND (Biologiste) (Intervenant, LYON)
14:00 - 14:15 Retour d’expérience sur l’utilisation de la technologie « long reads » d’Oxford Nanopore pour la détection de variants structuraux. Jean-François TALY (Bioinformaticien) (Intervenant, Lyon), Quentin TESTARD (Doctorant en Bioinformatique) (Intervenant, Lyon)
Auditorium Ronsard

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C24
13:15 - 14:15

ATELIER DEJEUNER - PERKINELMER
Optimisez vos workflows NGS avec les solutions NEXTFLEX de PerkinElmer

13:15 - 13:25 Introduction. Stéphane FENART (Intervenant, PERKINELMER)
13:25 - 14:15 Analysing neuronal gene regulation: from physiology to pathology. Alexandre FAVEREAUX (Chercheur) (Intervenant, Bordeaux Cedex)
Salle Descartes

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E24
13:15 - 14:15

ATELIER DEJEUNER - TWIST BIOSCIENCE
Believe in Better: Leading the Way in Target Enrichment

13:15 - 13:45 Panel à façon Twist: Retour d'expériences. Vincent MORINIÈRE (INGENIEUR) (Intervenant, PARIS)
13:45 - 14:15 Validation du kit Exome Twist Bioscience dans le cadre d’une démarche d’accréditation. Francis ROUSSEAU (Expert Scientifique) (Intervenant, Lyon)
Salle 1

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D24
13:15 - 14:15

ATELIER DEJEUNER - NEW ENGLAND BIOLABS
NEBNext, 10 ans d’Innovation !

13:15 - 13:35 Analyses transcriptomiques de cellules tumorales circulantes (CTC) par séquençage d’ARN de cellules uniques (scRNAseq). Jessica GARCIA (Intervenant, LYON)
13:35 - 13:55 Les cancers du sein lobulaires triple négatifs ont-ils un profil transcriptomique spécifique ? Romain BOIDOT (Intervenant, DIJON)
13:55 - 14:15 Novel technologies in epigenetic and DNA modification detection. Laurence ETTWILLER (Intervenant, Ipswich, Etats-Unis)
Salle 2

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F24
13:15 - 14:15

ATELIER DEJEUNER - AGILENT
Application en oncogénétique et génétique somatique

13:15 - 13:35 Dernières innovations Agilent. Claude REVEL (Intervenant, Vénissieux Cedex)
13:35 - 13:55 Retour de l’expérience rouennaise sur l’automate Magnis en vue de l’implémentation de circuits de séquençage « fast track » de panel et d’exome. François LECOQUIERRE (Assistant) (Intervenant, Rouen)
13:55 - 14:15 Caractérisation moléculaire globale des tumeurs par un panel NGS à façon de 571 gènes. Julien MASLIAH-PLANCHON (Praticien) (Intervenant, Paris)
Salle Courteline

"Mercredi 22 janvier"

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G24
13:15 - 14:15

ATELIER DEJEUNER - SANOFI GENZYME
Apport de la génétique : diagnostic et diversité phénotypique

13:15 - 13:45 Diagnostic étiologique en urgence d'enfants hospitalisés en réanimation néonatale par séquençage de génome : première expérience française. Christel THAUVIN ROBINET (PU-PH) (Intervenant, DIJON), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON (Praticien hospitalier) (Intervenant, Dijon)
13:45 - 14:15 Variant génétiques, dépistage, pedigree, corrélations géno-phéno : un voyage dans la maladie de Fabry. Dominique GERMAIN (PU-PH) (Intervenant, Paris)
Salle Balzac
14:30

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A25
14:30 - 15:30

CONFERENCE INVITE 1

14:30 - 15:30 Crispr-Cas, un outil pour le meilleur et pour le pire. Patrick GAUDRAY (Ancien membre du Comité National d’Ethique) (Conférencier, Berthenay)
Auditorium François 1er
15:30 PAUSE - VISITE DES STANDS ET EPOSTERS

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F26
15:30 - 16:30

ASSEMBLEE GENERALE AFCG

Salle 2
16:30

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A27
16:30 - 18:00

SESSIONS SIMULTANEES 05
Neurogénétique - Neuromusculaire

Modérateurs : Martin KRAHN (PUPH) (Marseille), Emmanuelle LAGRUE (Tours)
16:30 - 16:45 #20306 - CS25 Anomalies du corps calleux anténatales associées à un déficit de la chaîne respiratoire mitochondriale : description neuropathologique et implication d’un nouveau gène.
CS25 Anomalies du corps calleux anténatales associées à un déficit de la chaîne respiratoire mitochondriale : description neuropathologique et implication d’un nouveau gène.

Un déficit primaire de la chaîne respiratoire mitochondriale est difficile à diagnostiquer chez le fœtus. Certains signes non spécifiques sont rapportés en prénatal comme le retard de croissance intra-utérin (22,6% Von Kleist-Retzow et al, 2003) ou une cardiomyopathie (Von Kleist-Retzow et al, 2003, Schiff et al 2011), mais les anomalies cérébrales et particulièrement les anomalies du corps calleux sont plus rarement décrites. 

Nous rapportons ici 4 familles ayant subi une ou plusieurs interruptions médicales de grossesse devant une anomalie du corps calleux associée ou pas à d’autres anomalies cérébrales ou extra -cérébrales.  Dans 2 familles, l’analyse par séquençage haut débit d’un panel de gènes impliqués dans les anomalies du corps calleux (Callosome) a permis l’identification de nouvelles mutations dans 2 gènes récessifs de maladies mitochondriales précédemment associées à des anomalies du corps calleux (MRPS22 et EARS2). MRPS22code une petite sous unité du ribosome mitochondrial et ses mutations sont responsables d’un déficit multiple de la chaîne respiratoire (COXPD5).  EARS2 code l’ARNt-glutamyl synthétase mitochondriale (mtGluR), et ses mutations sont associées à une leucoencéphalopathie et un déficit combiné de phosphorylation oxydative (COXPD12). Ces cas permettent de décrire pour la première fois le phénotype prénatal associé aux mutations de ces gènes. L’analyse par exome de 2 autres familles avec récidive d’agénésie du corps calleux a permis l’identification de la même mutation à l’état homozygote du gène TIMMDC1. Ces 2 familles étant d’origine portugaise ceci évoque un effet fondateur. Le gène TIMMDC1 code une protéine impliquée dans l’assemblage du complexe I de la chaîne respiratoire. Une seule mutation intronique profonde de ce gène a été rapportée chez plusieurs patients atteints de syndrome de Leigh (Kremer et al., 2017) mais jamais associé à des anomalies calleuses. Les analyses fonctionnelles ont montré un déficit isolé du complexe I de la chaine respiratoire sur tissu musculaire comparé aux contrôles d’âge apparié.

Au total, nous rapportons 9 cas fœtaux de mutations des gènes MRPSS22EARS2 ou TIMMDC1 permettant de décrire le phénotype anténatal des cytopathies mitochondriales, et d’améliorer le diagnostic et le conseil génétique des anomalies du corps calleux.


Lucile BOUTAUD (paris), Benedetta RUZZENENTE, Aude TESSIER, Sarah GROTTO, Naïma TALHI, Daniel AMRAM, Marjolaine WILLEMS, Patricia BLANCHET, Yuri MUSIZZANO, Olivia ANSELEM, Clémence MOLAC, Bettina BESSIÈRES, Houria SALHI, Amale ACHAIAA, Férechté RAZAVI, Agnès RÖTIG, Laurence LOEUILLLET, Tania ATTIÉ-BITACH
16:45 - 17:00 #19879 - CS26 Les mutations dominantes dans le gène de maintien de l'ADN mitochondrial SSBP1 causent une atrophie optique et une fovéopathie.
CS26 Les mutations dominantes dans le gène de maintien de l'ADN mitochondrial SSBP1 causent une atrophie optique et une fovéopathie.

Les mutations dans les gènes codant pour les composants de la machinerie de réplication de l'ADN mitochondrial (ADNmt) provoquent des syndromes de déplétion de l'ADNmt (MDS), qui associent des atteintes oculaires à des syndromes neurologiques graves. Nous avons identifié des mutations faux-sens hétérozygotes dans le gène SSBP1, dans cinq familles non apparentées. Elles conduisent aux modifications des acides aminés R38Q et R107Q dans la protéine de liaison à l'ADN simple brin, protéine majeure de la réplication de l'ADNmt. Tous les individus atteints présentent une atrophie optique, associée à une fovéopathie dans la moitié des cas. Pour identifier les caractéristiques structurelles sous-jacentes aux mutations SSBP1, nous avons déterminé une nouvelle structure cristalline révisée de SSBP1. L'analyse structurelle suggère que les deux mutations affectent les interactions des dimères et faussent vraisemblablement la région de liaison à l'ADNmt. En utilisant des fibroblastes de patients, nous avons validé que le variant R38Q déstabilise la formation de dimères / tétramères SSBP1, affecte la réplication de l’ADNmt et induit une déplétion de ce génome. Notre étude montre que les mutations de SSBP1 sont à l’origine d’une nouvelle forme d’atrophie optique dominante fréquemment accompagnée de fovéopathie et apporte de nouvelles informations sur les anomalies du maintien de l’ADNmt.


Emmanuelle SARZI (Lyon), Camille PIRO-MÉGY, Aleix TARRÉS-SOLÉ, Marie PEQUIGNOT, Fenna HENSEN, Mélanie QUILES, Gaël MANES, Arka CHAKRABORTY, Audrey SÉNÉCHAL, Béatrice BOCQUET, Chantal CAZEVIEILLE, Agathe ROUBERTIE, Agnès MÜLLER, Majida SHARIF, David GOUDENEGE, Guy LENAERS, Helmut WILHELM, Ulrich KELLNER, Nicole WEISSCHUH, Bernd WISSINGER, Xavier ZANLONGHUI, Christian HAMEL, Johannes SPELBRINK, Maria SOLA, Cécile DELETTRE
17:00 - 17:10 #20371 - CS27 POIKTMP (Poïkilodermie héréditaire fibrosante avec Myopathie rétractile et Fibrose Pulmonaire) liée à des variations dans le gène FAM111B: un nouvel exemple d'oncogène impliqué dans une maladie constitutionnelle?
CS27 POIKTMP (Poïkilodermie héréditaire fibrosante avec Myopathie rétractile et Fibrose Pulmonaire) liée à des variations dans le gène FAM111B: un nouvel exemple d'oncogène impliqué dans une maladie constitutionnelle?

Le syndrome POIKTMP [MIM 615704] est une entité rare, décrite en 2013 par notre équipe, liée à des variants dans le gène FAM111B (NM_198947.3) de fonction jusqu’alors inconnue. Elle est caractérisée principalement par (i) une atteinte dermatologique : poïkilodermie précoce, hypotrichose et hypohidrose, (ii) une myopathie rétractile, (iii) une atteinte pulmonaire : syndrome restrictif, fibrose pulmonaire, (iv) une atteinte pancréatique : insuffisance exocrine, prédisposition à l’adénocarcinome. L’examen histologique montre une atrophie musculaire avec infiltration graisseuse, sans plage de nécrose et un aspect sclérodermiforme de la peau. A ce jour, les 7 variants faux-sens pathogènes identifiés dans 14 familles (30 cas rapportés dont 10 cas sporadiques) sont localisés dans le domaine trypsine-like cystéine/serine peptidase de la protéine. Un mécanisme de gain de fonction ou de variation dominante négative induisant un changement de l’activité catalytique de FAM111B a été proposé.

Pour explorer l’impact fonctionnel des variants décrits, une analyse transcriptomique par RNA-seq a été réalisée à partir de fibroblastes de deux patients. Du fait d’un chevauchement phénotypique entre le syndrome de Rothmund Thompson (causé par des variations dans le gène RECQL4) et le syndrome POIKTMP, notre attention s’est d’abord portée sur les partenaires protéiques significativement sur- ou sous-régulés (p-value ajustée < 0.05) de FAM111B et RECQL4. Parmi ces partenaires, nous avons identifié un réseau moléculaire de 61 protéines toutes sur-régulées et impliquées dans les voies métaboliques de prolifération cellulaire ou de contrôle du cycle cellulaire, ce qui est concordant avec  (i) la forte expression de FAM111B en phase S du cycle cellulaire, et (ii) le caractère oncogène potentiel de FAM111B, cible directe de P53, qui ont été récemment décrits. Ces voies sont en cours d’étude sur cellules souches de patients de type iPSC (induced Pluripotent Stem Cells) permettant le monitorage in vitro de leur comportement. D’autre part, des analyses protéomiques haut débit sont en cours afin de confirmer les résultats obtenus par l’analyse RNA-seq et déterminer si un marqueur diagnostic de la maladie peut être identifié. En parallèle, des études sur modèle animal ont été menées en injectant le transcrit humain muté de FAM111B dans des embryons de poisson-zèbre et chez des souris Rag2-/- Il2rb-/-. Malgré l’absence d’orthologue dans ces deux espèces, nous avons observé une réduction du calibre de la fibre musculaire chez le poisson-zèbre et des signes majeurs de régénération musculaire à 1 mois et 3 mois post-injection dans le tibial antérieur chez la souris.

Finalement, ces données nous confortent vers un rôle essentiel de FAM111B au cours du cycle cellulaire et d’un gain de fonction dans le syndrome POIKTMP. Des pistes thérapeutiques sont envisagées notamment l’association aspirine-metformine qui pourrait réduire l’expression de FAM111B et améliorer le phénotype des patients.


Martin BROLY, Anne BIGOT, Virginie VIGNARD, Thomas BESNARD, Véronique BLOUIN, Amandine CAILLAUD, Laurent DAVID, Jamila DHIAB, Anne GAIGNERIE, Sébastien KÜRY, Caroline LE GUINER, Marie MOONEY, Negroni ELISA, Linda POIRAUDEAU, Karim SI-TAYEB, Stéphane BÉZIEAU, Vincent MOULY, Erica DAVIS, Sandra MERCIER (NANTES)
17:15 - 17:30 #20067 - CS28 Compound heterozygous mutations in the LOXL4 gene: a novel cause of contractural myopathy.
CS28 Compound heterozygous mutations in the LOXL4 gene: a novel cause of contractural myopathy.

Joint contractures are recurrent and sometimes prominent features in neuromuscular disorder, most notably in extracellular matrix (ECM)-related myopathies, such as COL6-related muscle disorders. Here, we report a patient with an atypical clinical presentation of congenital arthrogryposis, associated with distal hyperlaxity, proximal muscle deficit, lack of facial expression, dysphonia, dysphagia, oculo-motor anomalies, dorsal kyphosis, lordosis and preserved respiratory function. Immunostaining of skin-derived fibroblasts demonstrated a subtle impairment of COLVI secretion, with no mutation in the COL6A1-3 genes identified. Accordingly, whole body MRI was performed at 15, 21 and 24 years of age and remained quite normal without any COL6-RD-compatible pattern. Using whole-exome sequencing analysis, we ruled out the implication of any known myopathy-associated gene. Interestingly, we identified compound heterozygous missense variants (c.1747 C > T; p.Arg583Cys and c.1789 C > T; p.Arg597Cys) in the LOXL4 gene encoding lysyl oxidase-like 4.

LOXL4 is a member of the LOX protein family, which are secreted copper-dependent amine oxidases that catalyse collagen and elastin cross-linking. Together with collagens, LOXs proteins participate in ECM synthesis and maintenance in a tissue-specific manner. Both rare variants identified alter residues of the highly conserved LOX catalytic domain and are predicted as deleterious. Additionally, transient expression of each variant in cell lines and human primary fibroblasts, impeded LOXL4 secretion into the medium. Furthermore, our data suggest that variant-derived protein accumulation in the cytoplasm could trigger the unfolded protein response, likely through IRE1/PERK pathways. Taken together, our results provide reasonable evidence toward the pathogenicity of these variants as a direct cause of genetic connective tissue disorder.


Enzo COHEN (Paris), Isabelle NELSON, Corine GARTIOUX, Maud BEUVIN, Zaineb MEZDARI, Fanny ROTH, Rabah BEN YAOU, Susana QUIJANO-ROY, Tanya STOJKOVIC, Robert-Yves CARLIER, Valérie ALLAMAND, Gisèle BONNE
17:30 - 17:45 #20173 - CS29 Une nouvelle glycogénose musculaire causée par une mutation dominante dans le gène de la myophosphorylase (PYGM).
CS29 Une nouvelle glycogénose musculaire causée par une mutation dominante dans le gène de la myophosphorylase (PYGM).

Glycogen synthesis and breakdown are regulated by a subset of enzymes, and impaired enzymatic reactions in the cytosol or in the lysosomes result in severe disorders referred to as glycogen storage diseases (GSD). All previously described human GSDs segregate as recessive or X-linked traits. Here we describe a GSD family with thirteen affected members and a dominant disease transmission over four generations. The affected individuals presented with adult-onset proximal muscle weakness, and the biopsies showed fiber size variability, vacuoles, and especially glycogen accumulations. Exome sequencing uncovered the heterozygous c.1915G > C (p.Asp639His) mutation in PYGM, encoding myophosphorylase. Recessive PYGM mutations leading to myophosphorylase deficiency cause McArdle disease, the most common GSD. However, western blot revealed comparable myophosphorylase levels in muscles from our patients and from control, demonstrating that the p.Asp639His mutation does not interfere with mRNA or protein stability and consequently involves a different pathomechanism than McArdle disease. Myophosphorylase immunolocalization on muscle sections from our patients uncovered aggregations of myophosphorylase and sequestration of desmin within the myofibers. To investigate the functional impact of the p.Asp639His mutation, we produced recombinant WT and mutant myophosphorylase. Sedimentation velocity experiments demonstrated an increased propensity of mutant myophosphorylase to form higher-order polymers, highlighted a disparity in the tetrameric forms of WT and mutant myophosphorylase, and enzymatic tests revealed an impaired activity of the p.Asp639His myophosphorylase. Overall, the dominant PYGM mutation involves a different pathomechanism than McArdle disease and defines a novel class of GSDs.


Andoni ECHANIZ-LAGUNA, Xavière LORNAGE, Evelina EDELWEISS, Pascal LAFORET (Garches), John VISSING, Jocelyn LAPORTE, Johann BÔHM
17:45 - 18:00 #19901 - CS30 Nouveautés diagnostiques et thérapeutiques dans le déficit en transporteur du glucose GLUT1.
CS30 Nouveautés diagnostiques et thérapeutiques dans le déficit en transporteur du glucose GLUT1.

Le déficit en transporteur du glucose GLUT1 (GLUT1-DS) est responsable d’une carence énergétique cérébrale due à une altération du transport du glucose dans le cerveau. GLUT1-DS se manifeste par un large spectre de symptômes neurologiques dont une déficience intellectuelle, une épilepsie et des troubles moteurs permanents et/ou paroxystiques. Le diagnostic repose sur une ponction lombaire (hypoglycorrachie) et la présence d’un variant (souvent faux-sens de novo) du gène SLC2A1. Le diagnostic est d’autant important que GLUT1-DS est traitable. Classiquement, le régime cétogène permet un bon contrôle des crises d’épilepsie et dans une moindre mesure des mouvements anormaux.

Du fait de nombreuses formes atypiques de la maladie (épilepsie ou déficience ou mouvement anormal isolé), du caractère invasif de la ponction lombaire, et de l’interprétation parfois difficile des variants SLC2A1, nous avons développé un test sanguin (MetaGlut) non invasif, simple et rapide, permettant de détecter la quantité de protéine Glut1 à la surface des érythrocytes. Dans une première étude chez 30 patients GLUT1-DS, nous avons montré que 23 patients (78%) étaient détectés par le test MetaGlut (Gras et al, Ann Neurol 2017). Nous présentons ici les résultats de la performance du test MetaGlut dans une nouvelle cohorte de 48 patients GLUT1-DS : 42 patients (87,5%) sont détectés, dont 4 patients avec une analyse génétique non contributive.

Compte tenu des difficultés d’observance du régime cétogène au long cours, en particulier chez les adolescents et les adultes, nous avons testé l’efficacité d’une intervention thérapeutique par la triheptanoïne. Il s’agit d’un triglycéride à chaine moyenne mais nombre impair de carbones, apportant à la fois de l’acetyl-CoA mais également du propionyl-CoA au cycle de Krebs. Dans une première étude chez des patients GLUT1-DS présentant des mouvements anormaux paroxystiques après échec ou refus du régime cétogène, nous avons observé une diminution de 90% des épisodes paroxystiques après 2 mois de traitement par triheptanoïne (Mochel et al, J Neurol Neurosurg Psychiatry 2016). Nous présentons ici l’évolution à long terme de ces patients traités depuis plus de trois ans par triheptanoïne avec une réponse thérapeutique de 97% sur les épisodes paroxystiques. Nous présentons également une série de 4 patients GLUT1-DS, traités par régime cétogène mais présentant des manifestations paroxystiques résiduelles, chez qui le régime cétogène a été progressivement arrêté et remplacé par le triheptanoïne. Chez 3 patients, la transition a été possible et a permis un meilleur contrôle des mouvements anormaux paroxystiques. 

En conclusion, nous proposons de réaliser un test MetaGlut chez tout patient présentant une déficience intellectuelle, une épilepsie, un syndrome cérébelleux, une dystonie et/ou des mouvements anormaux paroxystiques. La triheptanoïne est par ailleurs une alternative thérapeutique au régime cétogène chez les patients GLUT1-DS.


Camille GIRON, Elodie HAINQUE, Domitille GRAS, Aurélie MENERET, Mathilde LALAUDE, Mariana ATENCIO, Manon NIZOU, Sandrine VUILLAUMIER, Marie-Pierre LUTON, Emmanuel ROZE, Fanny MOCHEL (PARIS)
Auditorium François 1er

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B27
16:30 - 18:00

SESSIONS SIMULTANEES 06
Oncogénétique et génétique tumorale

Modérateurs : Marie-Pierre BUISINE (Biologiste) (LILLE), Etienne ROULEAU (Praticien Spécialiste) (VILLEJUIF)
16:30 - 16:45 #20200 - CS31 Intérêt théranostique de la réalisation d’un exome et du séquençage de l’ARNm à visée pour les patients porteurs de tumeurs solides : expérience de la RCP moléculaire de l’APHP.
CS31 Intérêt théranostique de la réalisation d’un exome et du séquençage de l’ARNm à visée pour les patients porteurs de tumeurs solides : expérience de la RCP moléculaire de l’APHP.

Depuis 2014, les dossiers des patients atteints de tumeurs solides en échec thérapeutique sont présentés à la RCP moléculaire de l’APHP (comité multidisciplinaire multi site) afin de discuter l’indication d’une analyse moléculaire étendue (séquençage de l’exome et de l’ARNm : RNAseq) à visée théranostique. Les analyses sont financées par deux programmes du Cancéropôle Ile-de-France, dont le programme EXORARE pour les tumeurs rares. Lorsque l’indication est posée, les patients sont rapidement vus en consultation d’oncogénétique pour une information, portant notamment sur les données incidentes. L’analyse de l’ADN constitutionnel a été réalisée à partir d’un prélèvement sanguin, de l’ADN tumoral à partir de tumeurs congelées ou incluses en paraffine, de l’ARNm tumoral à partir de tumeurs congelées.

Un total de 328 dossiers a été discuté entre septembre 2014 et septembre 2019. Cent-vingt-cinq dossiers ont été retenus. L’analyse moléculaire a été réalisée chez 109 d’entre eux. Les raisons de l’absence d’analyse étaient une qualité insuffisante du matériel tumoral (9 cas) et une dégradation clinique rapide (3 cas). Quatre résultats sont en attente. 48 tumeurs pulmonaires, 19 tumeurs coliques, 19 tumeurs cérébrales, 12 sarcomes et 11 autres tumeurs rares ont été analysées. 107 tumeurs congelées ont été analysées par exome et RNAseq. 10 tumeurs incluses en paraffine ont été analysées par exome seul. Le délai médian de rendu des résultats est de 21 jours, après réception des acides nucléiques sur la plateforme de séquençage.

Des altérations ciblables ont été identifiées dans 81 tumeurs. Les voies de signalisation impliquées étaient les voies HER/RAS/MAPK ou PTEN/PI3K/AKT/STK1, le remodelage de la chromatine ARID1A/ARID2/EZH2, la réparation de l’ADN ATR/ATRX/ATM/BRCA1/BRCA2. Quatre réarrangements chromosomiques (gènes de fusion) ciblables impliquant RET, ROS1, RAF1 ou NRG1 ont été identifiés. Au total, 16 patients ont pu bénéficier d’une thérapie ciblée dont 8 dans le cadre d’un essai thérapeutique. Deux diagnostics (mélanome, sarcome d’Ewing) ont été précisés par le résultat moléculaire. Une mutation constitutionnelle a été identifiée chez 11 patients.

Le bilan de cette RCP moléculaire montre la faisabilité de cette approche en diagnostic et son intérêt dans des cas sélectionnés pour l’identification de nouvelles options thérapeutiques.


Geraldine PERKINS (Rennes), Gimenez-Roqueplo ANNE-PAULE, Hélène BLONS, Karen LEROY, Vincent FALLET, Valerie GOUNANT, Fabre ELIZABETH, Julien TAIEB, Nadia YOUNAN, Mehdi TOUAT, Marc SANSON, Jerome ALEXANDRE, Pascaline BOUDOU-ROUQUETTE, Guillaume ASSIÉ, Jacques MEDIONI, Martine ANTOINE, Laure GIBAULT, Audrey MANSUET-LUPO, Nelly BURNICHON, Florence COULET, Patrick BENUSIGLIO, Roger LACAVE, Simon GARINET, Delphine LE CORRE, Birot ANNE-MARIE, Lahlou-Laforet KHADIJA, Jacques CADRANEL, Pierre LAURENT-PUIG
16:45 - 17:00 #20310 - CS32 Etude des gènes de réparation de l’ADN par recombinaison homologue dans le cancer de la prostate à des fins d’orientation thérapeutique : retour d’expérience sur 148 Patients.
CS32 Etude des gènes de réparation de l’ADN par recombinaison homologue dans le cancer de la prostate à des fins d’orientation thérapeutique : retour d’expérience sur 148 Patients.

Le cancer de la prostate apparaît comme le cancer le plus fréquent chez l’homme, représentant plus de 23% des cas de cancer. Malgré une baisse globale de son incidence et de la mortalité, son évolution métastatique et résistante à la castration (mCRPC : metastatic castration-resistant prostate cancer) est associée à un taux de survie à 5 ans de l’ordre de 31%. La caractérisation moléculaire des mCRPC a pu montrer que jusqu’à 30% de ces cancers présentent des variants pathogènes dans les gènes de réparation à l’ADN, dont ceux participant à la recombinaison homologue, principalement représentés par les gènes BRCA1 et BRCA2. Ces variants confèrent une sensibilité à une classe récente de thérapies ciblées que sont les inhibiteurs de PARP. Ces molécules, aujourd’hui d’utilisation courante dans le traitement de maintien des cancers de l’ovaire, semblent aussi efficaces dans les mCRPC « BRCA-déficients ». Des études récentes telle que l’essai PROFound dans le mCRPC suggèrent que l’inactivation d’autres gènes participant à la recombinaison homologue peuvent aussi conférer une sensibilité aux inhibiteurs de PARP.

Dans ce contexte, le Laboratoire de Biologie et de Génétique du Cancer du Centre François Baclesse a développé en 2017 une analyse des défauts de réparation à l’ADN par séquençage à haut-débit, sur un panel de 69 gènes participant majoritairement à la recombinaison homologue. A ce jour, 148 patients atteints d’un mCRPC ont bénéficié de cette analyse afin de permettre leur inclusion dans des essais cliniques. Pour 42% des patients analysés, un variant pathogène a pu être identifié. 4% des patients possédaient un variant des gènes BRCA1 et BRCA2, mais aussi 9,5% sur ATM, 5,4% sur CDK12 ou encore 2,7% sur CHEK2 ou PALB2. D’autres voies de signalisation avec un intérêt thérapeutique potentiel ont aussi été explorées. Ainsi, des variants pathogènes de PTEN ont pu être identifiés chez 10% des patients, et chez 6,7% concernant PIK3CA. Enfin, 13% des analyses se sont révélées non interprétables, majoritairement en raison d’une quantité d’ADN trop faible pour pouvoir réaliser une analyse de qualité. En considérant tous les gènes de notre panel impliqués dans la recombinaison homologue, la proportion de patients possédant un variant pathogène atteint 20%, pouvant permettre une orientation thérapeutique vers les inhibiteurs de PARP. D’autre part, 17% des patients possédaient un variant pathogène sur les gènes de la voie PI3K/AKT/mTOR, ouvrant aussi l’accès potentiel à des thérapies ciblées autres.

L’élargissement de l’exploration des cibles moléculaires actionnables dans le mCRPC pourrait ainsi, en concordance avec les résultats des essais cliniques récents, permettre à une proportion importante des patients de bénéficier de possibilités thérapeutiques les plus adaptées.


Etienne MULLER (Caen), Nicolas GOARDON, Angélina LEGROS, Robin FOUILLET, Aude LAMY, Julien LEVILLY, Aurore TRANCHANT, Florian DOMIN, Imene CHENTLI, Elodie COQUAN, Thibaut LAVOLÉ, Alexandre ATKINSON, Agathe RICOU, Sophie KRIEGER, Laurent CASTÉRA, Dominique VAUR
17:00 - 17:15 #20012 - CS33 Profil génétique des carcinomes rénaux à cellules chromophobes et caractérisation immunohistochimique de l'implication de la voie de signalisation mTOR dans leur tumorigenèse.
CS33 Profil génétique des carcinomes rénaux à cellules chromophobes et caractérisation immunohistochimique de l'implication de la voie de signalisation mTOR dans leur tumorigenèse.

Introduction :

Les Carcinomes Rénaux à Cellules Chromophobes (ChRCC) sont des tumeurs rares, représentant 5 à 10 % des tumeurs du rein. Leur profil génétique est peu connu mais l’étude du TCGA de 2014 avait notamment retrouvé des altérations génétiques somatiques au sein de gènes codant pour des protéines impliquées dans la voie de signalisation mTOR. L'objectif de notre étude était d’effectuer une caractérisation génétique précise d’une cohorte de ChRCC, complétée par un phénotypage immunohistochimique, tout en clarifiant le rôle de la voie mTOR.

Matériel et méthodes :

A partir d’une cohorte monocentrique rétrospective de 247 cas ChRCC, opérés dans les hôpitaux Necker et Georges Pompidou (Paris) entre 2001 et 2018, nous avons sélectionné 20 cas représentatifs de ChRCC non métastatiques, pour lesquels leurs profils génétiques et immunohistochimiques ont été étudiés.

Nous avons réalisé l’étude génétique somatique (ADNs tumoraux extraits de fragments congelés) et constitutionnelle (ADNs leucocytaires) par séquençage nouvelle génération. Nous avons utilisé un panel maison (SeqCap EZ HyperCap, Roche®) ciblé de 29 gènes incluant les gènes de prédisposition aux tumeurs du rein et de la tumorigenèse rénale comprenant FLCN, PTEN, TP53, TSC1, TSC2 et MTOR. Un bloc de Tissue MicroArray (TMA) a été construit, regroupant 40 échantillons (fixés en formol et inclus en paraffine) des 20 tumeurs (2 par tumeur) avec leur tissu rénal sain correspondant. Nous avons effectué l’étude immunohistochimique avec des anticorps ciblant les protéines pour lesquelles des altérations génétiques avaient été identifiées ainsi que Akt, Akt-P, p70S6K, p70S6K-P et 4EBP1-P, protéines de la voie de signalisation mTOR. Le marquage a été évalué à l’aide d’un H-score (intensité (de 0 à +3) multipliée par le pourcentage de cellules marquées).

Résultats :

Six variations d'intérêt ont été identifiées au niveau somatique (5 sur le gène TP53 et une sur MTOR) ainsi qu'une variation constitutionnelle du gène TSC2. L’immunomarquage de la protéine TP53 n’a pas permis de discriminer les tumeurs mutées des autres tumeurs. En revanche, les 2 tumeurs porteuses d'une altération génétique dans la voie mTOR, présentaient un marquage fort des protéines ciblant cette voie, comparativement au tissu rénal sain, et aux 18 autres tumeurs, où le marquage était faible ou absent.

Conclusion :

Les mutations du gène TP53 sont les plus fréquemment impliquées dans la tumorigenèse des ChRCC, mais non prédictibles par une étude immunohistochimique. En revanche, il existe une excellente corrélation entre l’expression immunohistochimique des protéines Akt, Akt-P, p70S6K, p70S6K-P et 4EBP1-P, et les altérations génétiques de la voie mTOR. Une étude plus large, portant sur l’ensemble de la cohorte et incluant des formes métastatiques de ChRCC, est en cours, ce qui pourrait permettre de mieux évaluer l’impact d’altérations dans la voie mTOR comme marqueurs pronostics et prédictifs chez les patients atteints de ChRCC.


Aurélien MORINI (Paris), Tom DROSSART, Marc-Olivier TIMSIT, Arnaud MEJEAN, Constance THIBAULT, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Judith FAVIER, Virginie VERKARRE, Nelly BURNICHON
17:15 - 17:30 #20016 - CS34 Evaluation multicentrique en « vraie vie » de l’impact du séquençage haut débit sur la prise en charge des patients atteints d’hémopathie maligne myéloïde.
CS34 Evaluation multicentrique en « vraie vie » de l’impact du séquençage haut débit sur la prise en charge des patients atteints d’hémopathie maligne myéloïde.

Le développement du séquençage haut-débit (next generation sequencing, NGS) a permis d’améliorer la connaissance du paysage génomique des hémopathies malignes. Les nouveaux biomarqueurs que sont les mutations somatiques (MS) n’ont cependant pas encore trouvé leur place dans la stratégie diagnostique et théranostique. Cette étude observationnelle multicentrique a évalué l’impact des MS détectées en NGS sur la prise en charge des hémopathies myéloïdes chroniques (HMC).

Tous les patients ayant bénéficié d’une étude moléculaire, prescrite en réunion de concertation pluridisciplinaire, entre Octobre 2014 et Mars 2019 ont été inclus. Un panel de 34 gènes a été appliqué à l’analyse d’ADN de sang périphérique ou de moelle osseuse selon une méthode Haloplex avec la technologie MiSeq Illumina.

Dans un premier groupe (A, N=94) cette analyse visait à la recherche d’une hématopoïèse clonale (HC) pour confirmer ou infirmer un diagnostic d’ICUS (Idiopathic Cytopenia of Undetermined Significance) ou CCUS (Clonal Cytopenia of Undetermined Significance, N=37) de syndrome myélodysplasique (SMD) de syndrome mixte MDS/NMP(N=16), d’anémie réfractaire (N=16) ou de néoplasie myeloproliférative (NMP, N=25) sur la base des recommandations OMS. Dans un second groupe (B), le but était de mesurer l’impact théranostique des MS en fonction des données de la littérature.

Au sein du groupe A (N=94), les anomalies principales étaient des cytopénies (68%), une thrombocytose (16%) ou une monocytose (13%). Un caryotype normal avait été retrouvé pour 77% des patients et était non informatif pour 5%. Une HC a été observée chez 31 patients, confirmant un diagnostic de HMC. A l’inverse, l’absence d’HC (N=63) a permis d’exclure l’hypothèse diagnostique initiale dans 50% des cas, tandis qu’aucune information décisive n’était apportée pour 16 patients.

Au sein du groupe B (N=95), des MS pronostiques ont été retrouvées pour 33% des patients, de mauvais pronostic pour 24 d’entre eux. Ces observations ont eu un impact thérapeutique pour 18 patients, avec une greffe de cellules souches hématopoïétiques pour 12 et l’initiation d’un traitement par agent déméthylant pour 1. A l’inverse, une désescalade a pu être proposée à 5 patients avec des marqueurs de bon pronostic ou l’absence de marqueurs de mauvais pronostic.

Au total, l’utilisation du NGS, de façon raisonnée après décision collective, a conduit dans cette étude de vie réelle à l’obtention d’un diagnostic intégré formel dans 83% des cas pour le groupe de patients étudiés à visée diagnostique, avec 33% de confirmation et 50% d’exclusion de l’hypothèse initiale. Il est critique de considérer ces analyses en séquençage haut débit dans le contexte des autres explorations. De plus, dans la cohorte à visée théranostique, les résultats du NGS ont conduit à une modification de la prise en charge du patient dans 19% des cas, toujours en prenant en compte l’ensemble des données cliniques et biologiques de chaque patient.


Sophie VANTYGHEM, Pierre PETERLIN, Sylvain THÉPOT, Audrey MÉNARD, Viviane DUBRUILLE, Camille DEBORD, Thierry GUILLAUME, Soraya WUILLEME, Amandine LE BOURGEOIS, Alice GARNIER, Catherine GODON, Olivier THEISEN, Marion EVEILLARD, Jacques DELAUNAY, Hervé MAISONNEUVE, Nadine MORINEAU, Bruno VILLEMAGNE, Stéphane VIGOUROUX, François SUBIGER, Elsa LESTANG, Marion LOIRAT, Anne PARCELIER, Pascal GODMER, Mélanie MERCIER, Adrien TREBOUET, Lenaig LE CLECH, Ronan LE CALLOCH, Céline BOSSARD, Anne MOREAU, Valérie UGO, Mathilde HUNAULT, Philippe MOREAU, Steven LE GOUILL, Patrice CHEVALLIER, Marie C BÉNÉ, Yannick LE BRIS (Nantes)
17:30 - 17:45 #20386 - CS35 Données cliniques et moléculaires issues de la base de données du consortium européen “Care for CMMRD” à propos de 88 patients CMMRD (constitutional mismatch repair deficiency) : discussion des aspects digestifs et du chevauchement phénotypique avec le s.
CS35 Données cliniques et moléculaires issues de la base de données du consortium européen “Care for CMMRD” à propos de 88 patients CMMRD (constitutional mismatch repair deficiency) : discussion des aspects digestifs et du chevauchement phénotypique avec le s.

Le syndrome CMMRD (Constitutional Mismatch Repair Deficiency), dû à des mutations bialléliques constitutionnelles dans un des 4 gènes MMR, est caractérisé par des tumeurs multiples et précoces qui incluent des tumeurs du spectre du syndrome de Lynch. A partir des données de la base européenne du consortium Care For CMMRD (C4CMMRD) nous rapportons la présentation clinique et moléculaire de 88 patients CMMRD avec une description plus particulièrement ciblée sur les aspects digestifs.

Parmi les 156 tumeurs développées par ces patients, on note 39 cancers digestifs, principalement, mais pas exclusivement, au niveau colorectal. Ces cancers sont rapportés chez 28 patients avec un âge médian de 17,5 ans (7-33). Ce type de cancer était la première manifestation de la maladie pour 14 patients et la cause de décès pour 7 patients. Toutes les tumeurs digestives analysées, sauf deux, présentaient une instabilité des microsatellites et toutes, sauf une, une immunohistochimie anormale dans la tumeur. Seulement la moitié d’entre elles présentaient également une perte en tissu sain. Nous disposons des données endoscopiques pour 33 patients. Des adénomes coliques sont rapportés chez tous sauf un, le plus jeune à l’âge de 9 ans. Plus de la moitié de ces patients avait des adénomes multiples ( > 10) et tous au moins un adénome avancé. Enfin certaines situations cliniques illustrent un chevauchement phénotypique entre le syndrome CMMRD et le syndrome de Lynch qui peut compliquer le diagnostic.

En conclusion, les patients CMMRD ont une atteinte sévère y compris au niveau digestif avec de multiples adénomes et des cancers précoces à la fois au niveau colique mais aussi sur le reste du tube digestif. Un dépistage précoce et intensif de ces lésions est nécessaire car leur résection permettrait d’éviter leur dégénérescence. Des recommandations de surveillance ont été publiées par le consortium C4CMMRD en 2014 et sont en cours d’évaluation. Le continuum clinique entre syndrome CMMRD et syndrome de Lynch suggère un continuum moléculaire dont le mécanisme est encore en cours d’exploration.


Chrystelle COLAS (PARIS), Hélène DELHOMELLE, Marine LE MENTEC, Bruno BUECHER, Jérome VIALA, Edouard COTTEREAU, Delphine BONNET, Thierry FRÉBOURG, Laurence FAIVRE, Sophie LEJEUNE, Natacha ENTZ-WERLE, Julie TINAT, Françoise DESSEIGNE, Dominique LEROUX, Arnault VERSCHUUR, Nicolas JANIN, Christine DEVALCK, Sheila UNGER, Amal BENMOUSSA, Edita KABICKOVA, Maurizio GENUARDI, Daniel RUEDA, Yael GOLDBERG, Zohar LEVI, Clara RUIZ PONTE, Danuta JANUSZKIEWICZ-LEWANDOWSKA, Martine MULÉRIS, Katharina WIMMER, Hans VASEN, Laurence BRUGIÈRES
17:45 - 18:00 #20084 - CS36 Apports des Unique Molecular Index pour la détection de mosaïque germinale par NGS : retour d’expérience dans la néoplasie endocrinienne multiple de type 1.
CS36 Apports des Unique Molecular Index pour la détection de mosaïque germinale par NGS : retour d’expérience dans la néoplasie endocrinienne multiple de type 1.

La néoplasie endocrinienne multiple (NEM1) est une maladie héréditaire à transmission autosomique dominante, due à des anomalies du gène MEN1, qui se caractérise par l’association de plusieurs lésions du système endocrines : hyperparathyroïdie (HPT, 90-95%), tumeurs neuroendocrines digestives (TNED, 30–70%), adénomes hypophysaires (HYP, 30–40%),  parfois associées à des lésions dites mineures : adénomes surrénaliens, tumeurs carcinoïdes, thymomes … (1,2). Les analyses constitutionnelles classiques, séquençage et MLPA, sont positives chez plus 90% des patients présentant une NEM1 cliniquement bien authentifiée (1). Quelques cas de mosaïcisme ont été décrits pour le gène MEN1, principalement mis en évidence lors de la transmission de la maladie à la descendance (3–5). L’utilisation d’une librairie ciblée QIAseq Targeted DNA Panels (Qiagen) incluant des UMIs (unique molecular index),  permet de descendre le seuil de détection des mutations de faible fréquence allélique (FA) en éliminant les erreurs de séquençage. Les UMIs sont constitués de séquences uniques aléatoires (412 possibilités) permettant d’identifier les copies générées à partir d’un même fragment d’ADN au cours des étapes de PCR. Un traitement bio-informatique spécifique avec le logiciel CLC Genomics Workbench (Qiagen) permet de dissocier les reads uniques (ou singleton) des duplicats de PCR, en éliminant les discordances au sein des duplicats de PCR.

Au cours de notre activité de diagnostic, nous avons ainsi mis en évidence 3  variants pathogènes en mosaïque chez des patients atteints de NEM1 (séquençage sur MiseqDx (Illumina)) dont l’analyse par séquençage Sanger + MLPA de première intention était négative. La présence de la variation pathogène a été confirmée par une seconde technique ou sur un second prélèvement.

Patient #1 : HPT à 28 ans, tumeur carcinoïde médiastinale  à 35 ans, Hyp à 37 ans

MEN1 NM_130799.2: c.375_376delAT, p.(Ile125fs*54)                 FA= 5.7 % (profondeur 875X)

Patient #2 : HPT, thymome à 44 ans

MEN1 : c.496C>T, p.(Gln166*)                                                    FA= 9.5 % (841X)

Patient #3 : HPT, TNED, thymome, HYP à 60 ans

MEN1 : c.784-9G>A, p.( ?)                                                          FA= 2.4 % (877X)

 

Ces premiers cas identifiés au sein du laboratoire montrent que le mosaïcisme germinal est à prendre plus en considération dans les situations d’explorations négatives pour des profils cliniques clairement associé à une NEM1 ou des cas apparents de NEM1 de novo.

Cette constatation, nous a orienté vers une analyse rétrospective de nos patients présentant cliniquement une NEM1 mais non élucidée sur le plan génétique, après une phase de validation visant à déterminer les critères qualité et le seuil de sensibilité ad hoc permettant de garantir un résultat fiable.

Références:

1.Thakker et al. JCEM 2012

2.Romanet et al JCEM 2019

3.Coppin et al. EJE 2019

4.Farook et al. Endocr. Abstr 2011

5.Klein et al. Genet Med 2005 


Arnaud LAGARDE (Marseille), Amira MOHAMED, Antoine TABARIN, Catherine ROCHE, Brigitte DELEMER, Anne BARLIER, Pauline ROMANET
Auditorium Ronsard

"Mercredi 22 janvier"

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C27
16:30 - 18:00

SESSIONS SIMULTANEES 07
Génétique Chromosomique

Modérateurs : Nora CHELLOUG (Médecin) (TOURS), Caroline SCHLUTH-BOLARD (PU-PH) (STRASBOURG)
16:30 - 16:45 #19869 - CS37 Transmission familiale de chromoanagenesis : à propos de trois familles.
CS37 Transmission familiale de chromoanagenesis : à propos de trois familles.

Les chromoanagenesis regroupent un ensemble de remaniements chromosomiques extrêmement complexes, qui correspondraient à l’éclatement d’un chromosome suivi de sa reconstitution en un évènement catastrophique unique. Les chromoanagenesis constitutionnels sont des évènements rares, encore peu connus, tant dans leur fréquence que dans leurs origines. La très grande majorité est rapportée comme de novo, impliquant préférentiellement la méiose paternelle. Seule une dizaine de cas de transmission familiale a été décrite à ce jour.

Nous rapportons 3 cas de transmission familiale de chromoanagenesis,  tous hérités d’un parent sain. Les remaniements ont été caractérisés par caryotype, FISH, ACPA et WGS (Whole Genome Sequencing). Pour 2 des 3 parents, le diagnostic de chromoanagenesis n’a pu être posé qu’après WGS.

Famille 1 : La mère est porteuse d’un remaniement du chromosome 21 impliquant 11 gains (de 197 à 593kb) et une délétion (301 kb). Durant la première grossesse, l’amniocentèse réalisée pour dépistage combiné à risque a montré chez le fœtus un chromosome 21 remanié avec la délétion maternelle (301 kb), un gain de 315 kb et un gain de la partie terminale du bras long (21q21.3qter, 19Mb) intéressant la région critique du syndrome de Down, motivant une IMG. Lors de la seconde grossesse, le fœtus était porteur de deux chromosomes 21 d’aspect normal avec seulement la délétion d’origine maternelle (301kb). La grossesse s’est arrêtée spontanément. Lors de la troisième grossesse, le chromosome 21 remanié maternel a été transmis à l’identique au fœtus. La grossesse est en cours.

Famille 2 : La mère est porteuse en ACPA d’un gain de deux copies de 514kb sur le chromosome X en Xq27. Le WGS a montré que ce gain correspond à la présence deux blocs remaniés identiques associant un gain de 41kb (aucun gène), un gain de 59kb (5 premiers exons du gène F9) et un gain de 461kb (2 derniers exons du gène F9). Son fils, suivi pour une hémophilie B, a hérité d’un chromosome X recombiné porteur d’un seul bloc de gains et d’une délétion de l’exon 6 du gène F9.

Famille 3 : Le père est porteur d’un remaniement du chromosome 10 évoquant une insertion intrachromosomique péricentrique. Le WGS a montré la présence de 15 délétions (de 1,4 à 566kb). Son fils présente un retard des acquisitions et a hérité d’un chromosome 10 recombiné présentant 9 gains (de 22,7kb à 10Mb) et une perte (11,8Mb).   

En conclusion, les chromoanagenesis constitutionnels peuvent être associés à un phénotype normal. Leur fréquence est donc très probablement sous-estimée dans la population générale. Malgré leur complexité, ces remaniements peuvent être transmis lors de la méiose maternelle aussi bien que paternelle. Leur recombinaison est possible, mais complètement imprévisible, tout comme la pathogénicité des recombinants. Ces observations illustrent la difficulté du conseil génétique dans ce type de remaniement ainsi que la difficulté de choisir la technique la plus adaptée pour le diagnostic prénatal.

 


Julie MASSON (LYON), Marion BEAUMONT, Kevin UGUEN, Céline PEBREL-RICHARD, Mathilde FRÉTIGNY, Flavie DIGUET, Pierre-Antoine ROLLAT-FARNIER, Isabelle PERTHUS, Claire BARDEL, Marianne TILL, Dominique BOGGIO, Nicolas CHATRON, Charline CARTELLIER, Audrey PUTOUX, Fabienne RASKIN-CHAMPION, Jérome MASSARDIER, Christine VINCIGUERRA, Patrick LUTZ, Bérénice DORAY, Damien SANLAVILLE, Caroline SCHLUTH-BOLARD
16:45 - 17:00 #20053 - CS38 Apport de la CGH array en diagnostic prénatal devant la mise en évidence d’une malformation du corps calleux. Etude rétrospective multicentrique d’une série française de 256 fœtus.
CS38 Apport de la CGH array en diagnostic prénatal devant la mise en évidence d’une malformation du corps calleux. Etude rétrospective multicentrique d’une série française de 256 fœtus.

Abstract
Objective.  Callous callosum malformation (CCM) is the most common brain abnormality found in antenatal diagnosis and it is difficult to predict its neurological prognosis. The aim of this study is to evaluate the performance of array comparative genomic hybridization (aCGH) prenatal diagnosis in corpus callosum malformations. 

Methods. In this French multicenter retrospective study, 256 fetuses with corpus callosum malformation were included. All underwent invasive prenatal diagnosis, and the samples were analyzed using aCGH. CCMs were grouped depending on the presence of additional malformations affecting the brain and/or other organs and the CCM subtype. 

Results. Of the 256 fetuses included, 42% had isolated CCM (iCCM). The most frequent CCM was agenesis (N=176, 69%). A total of 56 (24%) chromosomal anomalies were detected prenatally with 38% (N=21) diagnosis by aCGH only. Nine chromosomal anomalies were detected in group of iCCM and 47 of non isolated (niCCM). The risk of chromosomal anomalies is 10% for iCCM, 15% for niCCM associated cerebral malformation, 31% for niCCM associated extracerebral malformation and 54% for niCCM associated cerebral and extracerebral malformation.

Conclusion. CCM is often associated with chromosomal anomalies. This study evaluated the risk of detecting a chromosome anomaly according to whether CCM is isolated or associated with other anomalies. The results of this study are helpful for defining risk during pre-test counselling and during post-test genetic counselling prognosis and management can be more thoroughly apprehended when a specific chromosomal anomaly is detected.


Charlotte CAILLE (NANCY), Jean-Marie RAVEL, Leila GUESH, Françoise DEVILLARD, Claire BENETEAU, Mona MASSOUD, Sylvie ODENT, Estelle PERDRIOLLE, Laurence BOURGUIGNON, Bruno LEHEUP, Andreea APETREI, Guillaume BENOIST, Mathilde RENAUD, Severine AUDEBERT-BELLANGER, Mathilde PACAULT, Nathalie DOUET-GUILBERT, Agnes GUICHET, Clara HOUDAYER, Marie-Thérèse CHEVE, Perrine PENNAMEN, Frederic COATLEVEN, Genevieve LEFORT, Celine BONNET, Claude FEREC, Laetitia LAMBERT
17:00 - 17:15 #19845 - CS39 Détection précise de disomies uniparentales cliniquement pertinentes à partir des données de séquençage de l'exome.
CS39 Détection précise de disomies uniparentales cliniquement pertinentes à partir des données de séquençage de l'exome.

Introduction : La disomie uniparentale (DUP) est la rare occurrence de deux chromosomes homologues provenant du même parent. Elle est habituellement identifiée par l'analyse des microsatellites ou par SNP-array. Les DUP peuvent être pathogène dues à une modification de l’empreinte parentale, des variations pathogènes homozygotes induites ou à des aneuploïdies en mosaïques de faible intensité. Dans cette étude, nous avons tenté de détecter des DUP cliniquement pertinentes à partir des données de séquençage de l’exome (SE) en solo et en trio.

Méthodes : Pour identifier les DUP, nous avons appliqué soit une méthode basée sur les erreurs héréditaires mendéliennes dans une cohorte de 4.912 SE en trio (tous types de DUP), ou soit une méthode basée sur la deviation absolue de la taille médiane des régions d'homozygotie dans une cohorte de 29.723 SE en solo (isodisomie seulement). L’ensemble des codes et scripts sont disponibles en licence libre : https://github.com/kyauy/UPDive.

Résultats : Nous avons réussi à identifier trois DUP mixtes, trois isodisomies et deux DUP segmentaires précédemment détecté par SNP array. De plus, nous avons identifié dans notre cohorte trois nouvelles DUP segmentaires et 11 nouvelles isodisomies. Parmi elles, trois sont impliqué dans un trouble de l'empreinte parentale. Par exemple, une isodisomie maternelle du chromosome 7 (associée au syndrome de Silver-Russell) a été detecté et correspond au phénotype du patient. Deux DUP sont localisées sur une variation pathogène homozygote, ce qui signifie qu’un seul parent serait porteur hétérozygote de la variation respective et change le conseil génétique. Par exemple, une variation non-sens homozygote (NM_000123.3:c.1096C > T (p.(Arg366*))) du gène ERCC5 associé au syndrome cérébrooculofaciosquelettique type-3 a été détectée sur une disomie segmentaire maternelle du chromosome 13. L'identification d’une DUP est de signification inconnue pour les huit autres patients.

Conclusions : La DUP peut être facilement identifiée à partir du SE en solo ou en trio. Cette découverte peut être cliniquement pertinente pour les patients. Nous proposons que l'analyse des DUP soit appliquée en routine diagnostique dans les pipelines de SE cliniques, car elle augmente le rendement diagnostique et peut changer le conseil génétique.


Kevin YAUY (Montpellier), Nicole DE LEEUW, Helger G YNTEMA, Rolph PFUNDT, Christian GILISSEN
17:15 - 17:30 #20465 - CS40 Résultats du séquençage d’exome en prénatal devant une anomalie du corps calleux sur une série de 49 fœtus : faisabilité, intérêt et limites.
CS40 Résultats du séquençage d’exome en prénatal devant une anomalie du corps calleux sur une série de 49 fœtus : faisabilité, intérêt et limites.

Introduction : Le diagnostic d’une anomalie du corps calleux (ACC) est le plus souvent réalisé en prénatal lors de l’échographie du 2ème trimestre. Lorsqu’elle est isolée, le pronostic neuro-développemental est très variable (70 à 80% des enfants ont un développement dans les normes, et 20 à 30% une déficience intellectuelle), et dépend essentiellement de la cause génétique sous-jacente. Actuellement, seules les causes chromosomiques, qui représentent une minorité des causes génétiques d'ACC, sont recherchées en prénatal (caryotype et analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA)).

L’objectif principal de notre étude était d’étudier la faisabilité du séquençage d’exome (WES) en trio dès la découverte de l’ACC en prénatalafin d’augmenter les chances d’en faire le diagnostic étiologique.

Patients et méthodes : Entre septembre 2018 et septembre 2019, 49 trios ont été inclus. Le terme moyen était de 27 SA (21,7 à 34 SA). 36 ACC étaient isolées (ou associées à un signe mineur) et 13 ACC étaient associées à au moins une autre malformation, ou à plus de 2 anomalies mineures. Le WES était réalisé avec le kit MEdExome (ROCHE) sur ADN fœtal extrait du liquide amniotique. Seules les variations pathogènes ou probablement pathogènes (classes 4 et 5) dans les gènes connus d’ACC et/ou de DI étaient rendus. Les données secondaires n’étaient pas recherchées.

Résultats : Le résultat du WES a été rendu dans un délai moyen de 23.6 jours (14j–48j). Dans 2/49 cas, le résultat n’a été disponible qu’en post-natal (accouchement prématuré dans un cas, inclusion à un terme très tardif dans le second cas).

Une variation ponctuelle pathogène ou probablement pathogène a été mise en évidence dans 8/49 cas (16 %) (PPP2R1A, KIF1A, KANSL1, ASXL3, SHROOM4, BRAT1, PTPN11, TUBA1A). De plus, un CNV pathogène a été identifié par WES dans 3/49 cas (6 %) (del 17q21, del 2q22, del 6qter), confirmé par l’ACPA qui était réalisée en parallèle. Parmi ces diagnostics, 3 étaient des ACC apparemment isolées après IRM fœtale (PPP2R1A, KANSL1, PTPN11).

Dans 10/11 cas (91%) où le diagnostic était établi, il s’agissait de syndromes avec handicap intellectuel constant. 7/11 couples (63%) se sont orientés vers une IMG. 3 couples ont souhaité poursuivre la grossesse (KANSL1, BRAT1, del 6qter), parmi lesquels un a choisi un accompagnement palliatif néonatal (BRAT1). Dans un cas, le résultat n’a été disponible qu’après la naissance (PTPN11).

Discussion : Les résultats de cette étude permettent de montrer la faisabilité du séquençage d’exome en prénatal dans cette indication d’ incertitude pronostique. Dans 22% des cas, l’établissement d’un diagnostic étiologique a permis d’aider les couples à prendre une décision plus éclairée concernant l’issue de la grossesse. Cette approche, qui pourrait être étendue à d’autres malformations à pronostic incertain, nécessite néanmoins une réflexion collégiale et une information adaptée en raison des questions éthiques liées au séquençage haut débit en prénatal.


Solveig HEIDE (PARIS), Myrtille SPENTCHIAN, Stéphanie VALENCE, Marie-Laure MOUTARD, Thierry BILLETTE DE VILLEMEUR, Corinne MACH, Elodie LEJEUNE, Valérie OLIN, Claude ESTRADE, Aurélie WAERNESSYCKLE, Sabina KARAGIC, Julien BURATTI, Catherine GAREL, Cyril MIGNOT, Valérie LAYET, Vassilis TSATSARIS, Marie-Amélie ROCCHISANI, Sébastien MOUTTON, Matthieu MILH, Magali GORCE, Marta SPODENKIEWICZ, Geneviève QUENUM MIRAILLET, Sandra CHANTOT BASTARAUD, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Sandra MERCIER, Claire BENETEAU, Vincent DES PORTES, Elise BOUCHER, Agnès GUET, Laurent MANDELBROT, Alexandra BENACHI, Audrey PUTOUX, Jean-Marie JOUANNIC, Boris KEREN, Delphine HERON
17:30 - 17:45 #19810 - CS41 Architecture du génome et pathologies: l’exemple des CNVs en 16p11.2.
CS41 Architecture du génome et pathologies: l’exemple des CNVs en 16p11.2.

Les délétions et les duplications récurrentes en 16p11.2 sont l’une des causes les plus fréquentes de troubles psychiatriques et neuro-développementaux. Ces réarrangements sont présents chez 1% des personnes atteintes d’autisme et de schizophrénie. L’IMC et le périmètre crânien sont tous deux corrélés négativement au nombre de copies 16p11.2.

 

En utilisant des données de biobanques, nous avons découvert que le nombre de copies de 16p11.2 est aussi corrélé avec l'âge de la ménarche (AdlM) et à des troubles de l'appareil reproducteur. À l'appui de ces observations, les modèles murins 16p11.2 présentent des malformations des organes reproducteurs et une apparition de la puberté altérée. Nous avons mis en évidence une corrélation négative entre les copies de 16p11.2 et le volume de l’hypothalamus chez l’homme et la souris. Le knock-out et la surexpression d’ASPHD1, un gène de cette région principalement exprimé dans le cerveau et l'hypophyse, modifient le nombre de neurones libérant de la GnRH. Au total, nos données démontrent le pouvoir d’une approche interdisciplinaire pour élucider l’étiologie de maladies complexes.

 

Les réarrangements pathogènes 16p11.2 sont engendrés par recombinaisons homologues non-alléliques de duplications segmentaires (low-copy repeats ou LCR) spécifiques à l'espèce humaines. Ces dernières sont apparues au début de la lignée humaine moderne et ont augmenté rapidement en fréquence jusqu’à se fixer dans la population. Cela suggère que leur expansion présente un avantage évolutif qui l'emporte sur l'instabilité chromosomique. Ces LCRs sont polymorphes en nombre de copies et incluent 3 à 8 copies de BOLA2, un gène impliqué dans la maturation des protéines cytosoliques Fer-Soufre. Afin d’étudier l’avantage potentiel sur le métabolisme du fer offert par l’expansion rapide de BOLA2, nous avons évalué les traits hématologiques et la prévalence de l’anémie chez 379’385 témoins et des personnes ayant perdu ou gagné des copies de BOLA2 (del et dup 16p11.2). La délétion 16p11.2 est fortement associée à une anémie (p = 4e-7, OR = 5), en particulier l’anémie ferriprive. Si nous stratifions ces résultats par le nombre de copies de BOLA2, nous observons une association entre un faible nombre de copies du gène et l’anémie (P = 2e-3) en particulier chez les individus avec trois copies (6 sur 14 ; 43%). Conformément aux données humaines, le modèle murin de la délétion 16p11.2 et les souris déficientes en Bola2 montrent des signes précoces de carence en fer, une diminution du taux d'hémoglobine, une réduction du nombre de globules rouges et une augmentation de la protoporphyrine-zinc. Nos résultats indiquent que BOLA2 participe à l'homéostasie du fer in vivo. Son expansion rapide pourrait avoir contribué à protéger les hommes d’une carence en fer, notre espèce ayant élargi avec succès son aire écologique au prix d’une prédisposition accrue aux réarrangements associés à l’autisme.


Alexandre REYMOND (Lausanne, Suisse), Giannuzzi GIULIANA, Männik KATRIN
17:45 - 18:00 #20278 - CS42 Analyse par puce à ADN « single nucléotide polymorphism » chez 223 familles d’enfants nés avec un hypospadias distal isolé.
CS42 Analyse par puce à ADN « single nucléotide polymorphism » chez 223 familles d’enfants nés avec un hypospadias distal isolé.

But de l’étude. L’hypospadias est l’anomalie congénitale des organes génitaux externes du garçon la plus fréquente. Son incidence est en constante augmentation bien que les causes restent encore inconnues. Des facteurs endocriniens, vasculaires et environnementaux ont été incriminés et l’origine génétique en cas de forme mineure reste probablement sous-estimée. L’objectif de cette étude était de réaliser une étude pangénomique par puce à ADN « SNP » chez des enfants nés avec un hypospadias distal isolé et leurs parents.

Méthodes. Une cohorte de 284 enfants a été établie depuis 2011 dans laquelle 223 garçons présentent un hypospadias distal isolé sans consanguinité ni origine familiale. L’ADN germinal de ces patients a été extrait des lymphocytes sanguins selon la technique habituelle. Un caryotype standard puis une analyse pangénomique par puce à ADN « SNP 12 chips (Illumina®) » ont été réalisés pour tous les patients.

Résultats. Dans cette cohorte, 41 anomalies (18,4%) pouvant être en lien avec la survenue d’un hypospadias distal isolé ont été identifiées par puces à ADN. L’étude de ségrégation familiale a mis en évidence un caractère héréditaire dans six cas. Une seule translocation 46,XY,t(7;11)(p14;q23) de novo a été visible sur le caryotype. Des variations du nombre de copies susceptibles d’être impliquées dans cette pathologie étaient présentes chez 30 patients : 17 duplications, trois délétions, six double-duplications, trois délétions, deux délétions/duplications et une translocation avec duplication, qui englobent un total de 25 gènes candidats. L’étude pangénomique a retrouvé des régions d’homozygotie > 2 Mb chez cinq patients, qui pourraient abriter des mutations à l’état homozygote dans des gènes candidats. L’étude de ségrégation familiale n’a mis en évidence aucun caractère héréditaire.

Conclusion. L’analyse pangénomique par puces à ADN a trouvé de façon surprenante 15,7% anomalies susceptibles d’être en lien avec la survenue d’un hypospadias distal isolé non héréditaire. L’utilisation de ces nouveaux outils d’analyse génétique semble essentielle à la compréhension des mécanismes de survenue de cette pathologie malgré un conseil génétique potentiellement difficile.


Adrien BLOCH (Paris), Matthieu PEYCELON, Jean-Pierre SIFFROI, Sandra CHANTOT-BASTARAUD, Geneviève QUENUM-MIRAILLET, Fernanda FRADE, Thomas BLANC, Capucine HYON, Muriel HOUANG, Laetitia MARTINIERIE, Annabel JAOUEN-PAYE, Christine GRAPIN, Georges AUDRY, Alaa ELGHONEIMI, Serge AMSELEM, Marie LEGENDRE, Liza ALI
Salle Descartes

"Mercredi 22 janvier"

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D27
16:30 - 18:00

SESSIONS SIMULTANEES 08
Génétique épidémiologique et Bioinformatique

Modérateurs : Christian ANDRES (TOURS), Anne-Louise LEUTENEGGER (Chercheur) (Paris)
16:30 - 16:45 #19791 - CS43 Séquençage de génomes après ACPA et séquençage d'exome trio négatifs : 27% de diagnostic positif avec une interprétation limitée aux régions exoniques et variations de structure.
CS43 Séquençage de génomes après ACPA et séquençage d'exome trio négatifs : 27% de diagnostic positif avec une interprétation limitée aux régions exoniques et variations de structure.

Les anomalies du développement et la déficience intellectuelle (AD/DI) affectent environ 3% de la population. Leur diagnostic repose sur l’expertise clinique, l’analyse chromosomique sur puce à ADN, la recherche du syndrome X-fragile ± l’étude de gènes ciblés orientés par les données cliniques, et plus récemment, le séquençage d’exome (ES). Actuellement, l’ensemble de ces analyses permettent de poser un diagnostic étiologique chez environ 30-50% des patients. Le séquençage de génome (GS) est donc une véritable opportunité pour ces patients car il permet une meilleure couverture exonique, la détection de variations non exoniques et l’analyse de variations de structures (SV) non décelables par d’autres méthodes cytogénétiques.

Chez 51 patients (22 garçons et 29 filles – âge moyen 13.8 ans), un GS (moyenne 30X) en trio a été réalisé. Le pipeline bio-informatique a inclus la détection des variations codantes par Haplotype Caller (GATK), des variations du nombre de copie (CNV) et des SVs par 2 approches complémentaires basées sur l’estimation de la profondeur (Control-FREEC) et les anomalies de paires et de lectures coupées (LUMPY).

Les 51 patients présentaient en moyenne 100 fois plus de variations introniques qu’exoniques et environ 2.500 SVs. En moyenne par individu, 23 variations de novo (3 exoniques et 20 introniques) et plus de 10.000 variations bialléliques (20 exoniques et 10.000 introniques) impliquaient des gènes OMIM morbides. Pour les SVs, en moyenne, 8 étaient rares et impactaient des gènes OMIM morbides.

Un diagnostic positif a été posé chez 14/51 patients (27%), incluant 8 SNVs, 1 CNV et 5 SVs. Les SNVs impliquaient CYFIP2, EIF3F, FOXG1, KMT2D, MAGEL2, PURA, SMARCE1 et ZMIZ1. Lors de l’ES, ces variations n’avaient pas été retenues car non impliquées en pathologie humaine au moment de l’analyse (CYFIP2, EIF3F, ZMIZ1), mal capturée (PURA) ou mal interprétées (FOXG1, KMT2D, MAGEL2, SMARCE1). Le CNV était une délétion partielle de GATAD2B. Les SVs incluaient 2 inversions de novo (BCL11A et MEF2C), 1 translocation (FBN1) et 2 SVs complexes (inversion-délétion de CASK et WWOX). La SV de WWOX était en trans d’1 SNV. La majorité de ces anomalies n’étaient pas décelables par des stratégies de cytogénétiques conventionnelles ou d’ES avec détection de CNVs. Des VSI ont été identifiées chez 19/51 patients (37%) incluant 23 SNVs et 3 SVs. Parmi les SNVs, 2 impactaient des gènes hautement candidats pour une nouvelle implication en pathologie humaine.

En conclusion, le GS présente un intérêt indéniable pour le diagnostic des patients avec AD/DI, même après un ES en trio. Son interprétation, rendue difficile par la quantité importante et la complexité des variations, s’avère actuellement restreinte aux variations exoniques et de structures. Seule une analyse intégrée des données de GS et de RNAseq avec des outils bioinformatiques combinant ces données permettrait d’étendre l’interprétation de ces données aux régions introniques et intergéniques.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Alexandre PLAGOS, Ange-Line BRUEL, Patrick CALLIER, Sebastien MOUTTON, Sophie NAMBOT, Daphne LEHALLE, Nolwenn JEAN, Julian DELANNE, Caroline RACINE, Julien THEVENON, Charlotte POE, Thibaud JOUAN, Martin CHEVARIN, Marjolaine WILLEMS, Christine COUBES, David GENEVIEVE, Nada HOUCINAT, Alice MASUREL, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Emilie TISSERANT, Arthur SORLIN, Bertrand ISIDOR, Solveig HEIDE, Alexandra AFENJAR, Diana RODRIGUEZ, Cyril MIGNOT, Delphine HERON, Marie VINCENT, Perrine CHARLES, Sylvie ODENT, Christel DUBOURG, Anne FAUDET, Boris KEREN, Benjamin COGNE, Anne BOLAND, Robert OLASO, Jean-François DELEUZE, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN, Antonio VITOBELLO
16:45 - 17:00 #20052 - CS44 Conservation in silico des domaines topologiquement associés en population témoin, impact sur l’interprétation des CNV.
CS44 Conservation in silico des domaines topologiquement associés en population témoin, impact sur l’interprétation des CNV.

Introduction. L’implication des ruptures de frontières de domaines topologiquement associés (TAD) est maintenant bien établie comme mécanisme responsable de pathologies humaines. Cependant, hormis un faible nombre de maladies, les ruptures de frontières de TAD ne semblent pas être a priori un mécanisme fréquent de pathologies génétiques. Aussi, nous avons cherché à déterminer en population générale et à l’échelle du génome, quels étaient les TAD dont les frontières n’étaient jamais déletés et leur contenu en gène. Nous nous sommes plus particulièrement intéressés aux TAD impliquant des gènes responsables de déficiences intellectuelles.

Méthode. Nous nous sommes appuyés sur les données publiées de cartographies des TAD dans différents modèles cellulaires et sur les données publiques de variations du nombre de copies de segments génomiques (CNV) en population générale. Les coordonnées génomiques de 307430 microdélétions provenant des bases DGV, GnomAD, des annotations bénignes de ClinVar et DECIPHER, ainsi que des CNV témoins de publication (Coe et al., Nat. Genet, 2014) ont été utilisées. Douze jeux de données de Hi-C ont été croisés avec les coordonnées des CNV. Certains TAD, qualifiés de robustes, ont été identifiés sans aucune frontière touchée par un CNV de la population générale. Les contenus génique entre ces TAD robustes et les TAD non robustes ont été comparés, à la recherche d’un éventuel enrichissement en gènes des bases OMIM et SysID.

Résultats. Les 12 séries de Hi-C comportent une médiane de 2837 TAD d’une taille médiane de 700 kb. Le pourcentage médian de TAD conservés est de 39.1% [38.1% - 40.6%]. Les TAD non robuste présentent un enrichissement plus important en gènes que les TAD robustes : 10.6 gènes/TAD vs 10.0 (p < 8.5e-5). Les TAD robustes comprennent un plus grand nombre de gènes OMIM : 5.5 gènes OMIM/TAD vs 5.2 (p = 0.001) représentant respectivement 59.8% et 23.3% du contenu moyen en gènes de ces 2 groupes (p < 2.2e-16). Le contenu en gènes associés à des pathologies neuro-développementales dominantes de la base SysID est également supérieur : 0.4 gènes/TAD vs 0.3 gènes/TAD (p = 0.04). Ainsi, les TAD robustes regroupent 64.08% des gènes OMIM et 36.70% des gènes de la base SysID.

Conclusion. Ces données suggèrent que l’expression des gènes pourrait être moins sensible aux ruptures de frontières de TAD. L’analyse du contenu en gènes des deux types de TAD suggère que les TAD robustes contiennent moins de gènes, mais plus de gènes responsables de pathologies humaines et en particulier de trouble du neurodéveloppement. Ces gènes semblent sanctuarisés dans les TAD robustes. Il est donc très intriguant de ne pas observer plus fréquemment de réarrangement de frontières de TAD robustes en pathologies humaine.  Est-ce dû à des mécanismes de compensation moléculaire de tels réarrangements ? Ou à une résolution habituelle trop faible pour l’identification de micro-réarrangements à ces loci ?


Thomas SMOL (LILLE), Florence PETIT, Elise BOUDRY-LABIS, Sonia BOUQUILLON, Perrine BRUNELLE, Mélanie RAMA, Catherine ROCHE-LESTIENNE, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Jamal GHOUMID
17:00 - 17:15 #20268 - CS45 Modélisation et quantification de l’impact des CNVs sur l’intelligence générale.
CS45 Modélisation et quantification de l’impact des CNVs sur l’intelligence générale.

Contexte

Des variants du nombre de copie (CNVs) pathogènes sont identifiés chez 10 à 15% des patients référés pour troubles neurodéveloppementaux. Néanmoins, l’impact de ces CNVs sur la cognition reste mal quantifié car la majorité d’entre eux sont trop rares pour être étudiés individuellement. Dans une récente étude, nous avons développé un modèle linéaire, basé sur des scores d’annotations géniques, capable de prédire la taille de l’effet de toute délétion sur le quotient intellectuel (QI). Cependant, l’impact des duplications et des gènes ayant des tailles d’effet extrêmes n’a pu être clairement modélisé.

 

Objectif

L’objectif est d’identifier les caractéristiques du contenu génique des CNVs permettant de prédire leur impact sur les traits cognitifs. 

 

Méthodes

Nous avons analysé un grand jeu de données combinant les mesures d’intelligence générale (QI ou facteur général) et les CNVs de 20,151 individus de la population générale (5 cohortes) et 7,008 individus issus de 4 cohortes autistiques (Simons Simplex Collection, MSSNG, Autism Genome Project, et Simons foundation Powering Autism Research for Knowledge). Le modèle linéaire se base sur les gènes inclus dans les CNVs selon leurs probabilité d’être intolérant à l’haploinsuffisance (pLI), ou selon leurs ratio du nombre de variants perte de fonction (LoF) observés / nombre de LoF attendus (LoF obs/exp). Des méta- et méga-analyses ont été effectuées entre les cohortes. La validation du modèle a été effectuée en comparant sa prédiction aux observations de la littérature pour 26 CNVs psychiatriques récurrents. 

 

Résultats

La méta-analyse n’a pas montré d’hétérogénéité significative entre les différentes cohortes, y compris entre les cohortes autistiques, et nous avons pu répliquer l’estimation de l’impact des délétions sur l’ensemble des cohortes. La méga-analyse a montré que la délétion d’1 unité de pLI entraîne une perte de 2.3 points de QI (0.15 Z-score, SE=0.01, P=4.17-25). L’estimation pour les duplications est 3 fois plus basse avec une perte de 0.75 points de QI (0.05 Z-score, SE=0.01, P=1.40-9) par unité de pLI dupliquée. 

Nous avons également quantifié l’impact des gènes significativement enrichis en variants de novodans les populations neurodéveloppementales: leurs effets sont 6 à 13 fois plus important.

Les résultats observés avec le modèle appliqué sur le ratio LoF obs/exp sont similaires. Les 2 scores d’annotations sont donc aussi performants l’un que l’autre.

La concordance des estimations du modèle avec les données de la littérature s’élève à 75% pour les délétions et 72% pour les duplications.

 

Conclusion

Notre modèle, entrainé sur près de 34,500 CNVs répartis dans l’ensemble du génome, estime avec fiabilité l’impact des délétions et des duplications sur l’intelligence générale. Grâce à ces observations, un outil a été développé et est disponible en ligne pour les cliniciens. Cet outil leur permet d’estimer la contribution des CNVs rares non documentés détectés chez leurs patients.


Pauline MONIN (LYON), Catherine SCHRAMM, Elise DOUARD, Mor Absa LOUM, Maude AUGER, Martineau JEAN-LOUIS, Zohra SACI, Celia GREENWOOD, Guillaume HUGUET, Sébastien JACQUEMONT
17:15 - 17:30 #19989 - CS46 Identification de voies métaboliques associées au risque de cancer différencié de la thyroïde par analyse pangénomique.
CS46 Identification de voies métaboliques associées au risque de cancer différencié de la thyroïde par analyse pangénomique.

Une étude d’association pangénomique réalisée par le consortium EPITHYR a identifié quatre régions du génome associées au risque de développer un cancer différencié de la thyroïde (CDT) : 2q35 incluant les gènes DIRC3 et IGFBP5, 8p12 incluant le gène NRG1, 9q22 incluant le gène FOXE1 et 14q13 proche de NKX2-1. Les analyses effectuées ont considéré un par un chacun des 530 000 polymorphismes nucléotidiques (SNPs) génotypés, comme cela est classiquement utilisé. Cette approche peut néanmoins manquer de puissance pour détecter des SNPs interagissant avec d’autres SNPs. Notre objectif a été d’utiliser une stratégie basée sur les voies biologiques et les interactions protéiques connues afin d’identifier des ensembles de gènes appartenant à une même classe d’ontologie pouvant influencer l’apparition du CDT.

Notre étude a concerné 2089 cas de CDT et 2475 témoins d’origine européenne de sept études cas-témoins rassemblées dans le cadre du consortium EPITHYR et génotypés à l’aide de la puce Illumina OncoArray (environ 530 000 SNPs). Après un contrôle de qualité strict des SNPs génotypés, 460 437 SNPs ont été conservés pour l’analyse et 458 486 SNPs ont été localisés dans ou à proximité de 19 129 gènes. Ces gènes ont été assignés à des fonctions biologiques à l’aide des bases de données KEGG (361 définitions), REACTOME (1698 définitions) et GO (5203 processus biologiques, 1059 fonctions moléculaires et 652 composants cellulaires). L’analyse statistique a consisté à déterminer les voies biologiques ou les classes d’ontologie pouvant contenir un excès de gènes significativement associés au CDT à l’aide du logiciel VEGASPathway.

Notre analyse a mis en évidence 21 voies biologiques décrites dans KEGG et 75 décrites dans REACTOME qui contiennent en excès des gènes associés au CDT au seuil de P < 0.05. Les voies KEGG incluent notamment les fonctions liées au métabolisme du cholestérol, des glucides et des acides aminés tandis que les annotations de REACTOME permettent d’identifier en plus les voies de signalisation en aval du récepteur tyrosine kinase erbB2 (HER2) et régulant l’expression de ce récepteur.

Pour décrire les réseaux de gènes associés au CDT, nous avons ensuite utilisé l’algorithme EW_dmGWAS qui intègre les annotations sur les interactions protéines-protéines de la base HINT et les données du Cancer Genome Atlas de 59 CDT et du tissus normal associé pour prioriser les gènes dont l’expression est altérée dans les tumeurs. Nous avons ainsi identifié 54 modules enrichis avec les définitions de KEGG (2) ou REACTOME (52) au seuil PFDR < 0.05, dont les voies liées au métabolisme de l’amidon et du saccharose, à la glycogénolyse, au métabolisme du glycogène et au métabolisme de l’insuline.

Cette étude montre l’avantage d’utiliser une approche permettant l’analyse de nombreux marqueurs génétiques simultanément. Elle a permis de caractériser de nouvelles voies biologiques impliquant des gènes susceptibles d’augmenter le risque de ce cancer.


Om KULKARNI, Pierre-Emmanuel SUGIER, Julie GUIBON, Christine LONJOU, Jean-François DELEUZE, Anne BOLAND-AUGE, Delphine BACQ-BAIAN, Céline BESSE, Carole RUBINO, Marie-Christine BOUTRON-RUAULT, Evgenia OSTROUMOVA, Ausrele KESMINIENE, Pascal GUÉNEL, Florent DE VATHAIRE, Thérèse TRUONG, Fabienne LESUEUR (PARIS)
17:30 - 17:45 #19763 - CS47 Gestion des données secondaires dans le cadre des analyses pangénomiques par séquençage haut débit (projet FIND) : le point de vue des laboratoires.
CS47 Gestion des données secondaires dans le cadre des analyses pangénomiques par séquençage haut débit (projet FIND) : le point de vue des laboratoires.

Le séquençage à haut débit (SHD) pangénomique offre de nouvelles opportunités de diagnostic dans le contexte des maladies rares. Il permet d’aboutir plus fréquemment à un diagnostic primaire (but de la consultation génétique), il peut aussi conduire à la découverte de variations non en lien avec la pathologie du patient. Ces données secondaires (si recherchées activement), ou incidentes (découvertes fortuites), peuvent donner lieu à des actions préventives ou curatives s’intégrant dans une démarche de médecine personnalisée. Le fait de proposer aux patients d’avoir accès aux données secondaires ou incidentes reste largement débattu en France et à l’étranger. Ce travail s’inscrit dans le cadre du projet de recherche FIND (PREPS 2016) « les données secondaires produites par SHD en diagnostic ; du besoin des patients aux modalités organisationnelles », avec 3 CRMR AnDDI-Rares participants (Dijon, Lyon, Paris Pitié). Selon le protocole, seules les variations pathogènes ou probablement pathogènes pour trois catégories de DS sont transmises au généticien prescripteur si le patient y a consenti. Le groupe 1 comprend les variations dans des gènes responsables d’une prédisposition à une maladie à révélation tardive accessible à une prévention (122 gènes, liste ACMG élargie), le groupe 2 est constitué des 114 gènes ayant des implications pour le conseil génétique (pathologies AR ou RLX). Un 3e groupe plus restreint comprend 2 gènes avec 5 variations pharmacogénétiques ciblées d’intérêt clinique.

Nous présentons les résultats pour 330 patients qui ont bénéficié de la recherche de DS dans les données de SHD de l’exome dans le cadre du projet FIND. À ce stade de l’étude (312 patients analysés), des DS ont été retrouvées chez 48 patients (15,4%) avec une répartition dans les groupes 1 (16 patients - 5%), 2 (21 patients - 6,7%) et 3 (13 - 4%). Deux patients (4%) présentaient deux DS (groupes 2 et 3). La cause de la pathologie n’a pas été élucidée pour la moitié des patients qui recevait une DS. De nombreux laboratoires experts ont été mis à contribution (20 laboratoires différents pour 52 DS candidates) lorsque les données disponibles étaient insuffisantes. Dans tous les cas, les laboratoires ont répondu très rapidement (délai de réponse 1 heure à 1 semaine) et de façon détaillée, permettant ainsi d’orienter les biologistes pour la classification des DS candidates. L’avis d’un laboratoire de référence a été nécessaire pour la moitié des DS rendues. Les gènes ayant nécessité le plus grand nombre de demandes d’avis sont CYP21A2, VWF et BRCA1/2. La recherche de données secondaires issues des données de SHD pangénomiques, leur interprétation et le rendu aux généticiens prescripteurs impactent de façon importante les laboratoires aux niveaux de leur activité (temps technicien/bio-informaticien/biologiste mesurés dans l’étude et coûts des tests génétiques ciblés) et de leur organisation au niveau national (mise à contribution du réseau de laboratoires experts).


Gaetan LESCA, Boris KEREN, Yannis DUFFOURD, Ange-Line BRUEL, Arthur SORLIN, Frédéric TRAN MAU-THEM, Julien BURATTI, Damien SANLAVILLE, Marie FAOUCHER, Claire GOURSAUD, Audrey LABALME, Marianne TILL, Nicolas CHATRON, Pierre-Antoine ROLLAT-FARNIER, Charles-Patrick EDERY, Delphine HERON, Céline VERSTUYFT, Association Nationale Des Praticiens De Génétique ANPGM, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE, Christophe PHILIPPE (DIJON)
17:45 - 18:00 #20106 - CS48 Prise en compte de l’hétérogénéité phénotypique des patients dans les tests d’association avec des variants rares.
CS48 Prise en compte de l’hétérogénéité phénotypique des patients dans les tests d’association avec des variants rares.

Les méthodes de séquençage de nouvelle génération nous permettent aujourd’hui d’explorer le rôle des variants génétiques rares dans les maladies. Pour rechercher des associations avec des variants rares, des méthodes statistiques spécifiques ont été développées. Ces méthodes sont de deux types : (1) les tests de fardeau dans lesquels un score génétique est calculé par individu et par gène, puis comparé entre les individus, et (2) les tests de variance qui s’intéressent à la dispersion des effets génétiques. Ces différents tests ont été développés pour étudier des traits binaires (malade/non malade) ou quantitatifs. Ils ne permettent pas de comparer aux témoins des sous-groupes de malades basés, par exemple, sur la sévérité de la maladie ou son âge d’apparition (précoce/tardif).  Cette hétérogénéité phénotypique peut cependant résulter d’une hétérogénéité génétique et ne pas en tenir compte peut conduire à un manque de puissance des tests. Afin de tenir compte de l’hétérogénéité phénotypique dans les tests d’association avec variants rares, nous avons réalisé des extensions des tests de fardeau et de variance. Nous avons étudié les propriétés statistiques de ces tests à l’aide de simulations et montré les gains de puissance obtenus sous différents modèles génétiques. Nous avons également pu étudier dans quelles situations il était préférable d’utiliser les tests de fardeau ou les tests de variance. Enfin, nous avons confirmé les résultats de ces simulations sur des données réelles de séquençage issues d’une étude sur l’hémochromatose chez des patients non porteurs homozygotes de la mutation HFE p.C282Y. Nous avons pu, à l’aide de nos méthodes, comparer les patients hétérozygotes composites HFE p.C282Y/p.H63D et les autres patients aux données de séquence d’un panel de témoins de référence (projet FranceGenRef du labex GENMED). Nous avons implémenté les tests d’association sur variants rares et leurs extensions dans le package R Ravages (https://github.com/genostats/Ravages). Ce package permet de réaliser ces différents tests et d’évaluer leur puissance par simulations.


Ozvan BOCHER (Brest), Gaëlle MARENNE, Thomas LUDWIG, Kévin UGUEN, Arnaud BOULLING, Virginie SCOTET, Carine L'HOSTIS, Isabelle GOURLAOUEN, Claude FÉREC, Gérald LE GAC, Hervé PERDRY, Emmanuelle GÉNIN
Salle 1
18:00

"Mercredi 22 janvier"

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A28
18:00 - 19:00

ASSEMBLEE GENERALE DE LA FFGH

Auditorium François 1er
Jeudi 23 janvier
08:00

"Jeudi 23 janvier"

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A31
08:00 - 10:00

CONFERENCE PLENIERE 3
Nouveautés en pathologies humaines

Modérateurs : Médéric JEANNE (Chef de Clinique) (TOURS), Nicole PHILIP (PU-PH) (MARSEILLE)
08:00 - 10:00 Le point sur la Génétique de la sclérose latérale amyotrophique en 2020. Patrick VOURC’H (Conférencier, Tours)
08:00 - 10:00 Avancées dans la Génétique des infertilités masculines. Charles COUTTON (PUPH) (Conférencier, Grenoble)
08:00 - 10:00 Actualités sur les thrombopénies héréditaires. Marie-Christine ALESSI (Conférencier, Marseille)
08:00 - 10:00 Place de la génétique dans la physiopathologie de la NASH. Rodolphe ANTY (Conférencier, Nice)
Auditorium François 1er
10:00 PAUSE - VISITE DES STANDS ET EPOSTERS
11:00

"Jeudi 23 janvier"

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A32
11:00 - 12:30

SESSIONS SIMULTANEES 09
Neuro-développement 1

Modérateurs : Delphine HERON (Responsable UF Génétique Médicale) (Paris), Maximilien PERIVIER
11:00 - 11:15 #19747 - CS49 PRME DISSEQ - Evaluation des différentes stratégies de technologies de séquençage par haut débit (panel et exome) dans le diagnostic des patients atteints de déficience intellectuelle : efficacité et discordances.
CS49 PRME DISSEQ - Evaluation des différentes stratégies de technologies de séquençage par haut débit (panel et exome) dans le diagnostic des patients atteints de déficience intellectuelle : efficacité et discordances.

Le diagnostic de la déficience intellectuelle (DI) reposait jusqu’à récemment sur l’expertise clinique, l’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA), la recherche du syndrome X-fragile (FRAXA) et l’étude de gènes ciblés. Si l’expertise clinique ne permet pas de cibler l’étude de gènes en particulier, ces différents outils aboutissent à un diagnostic chez seulement 20% des patients sans diagnostic clinique, au prix parfois de nombreux examens biologiques coûteux. La génétique médicale connaît actuellement un véritable bouleversement technologique par le développement du séquençage haut débit (SHD), permettant l’analyse de panels de gènes ciblés et d’exome (ES).

Le PRME DISSEQ a pour objectif d’évaluer l’efficience de différentes stratégies de SHD dans le diagnostic des patients atteints de DI à partir d’une cohorte de 330 patients (205 hommes/127 femmes) et sans investigation génétique antérieure. Trois stratégies sont été réalisées en parallèle à l’aveugle: stratégie classique (ACPA+FRAXA+séquençage de gènes ciblés), stratégie 1 (ACPA+FRAXA+panel DI459 solo) et stratégie 2 (FRAXA+ES solo).

A ce jour, environ un tiers de la cohorte a été analysée. Parmi les 39 résultats positifs (15 CNV, 25 SNV, 1 FRAXA dont 3 double hits), 16 ont été diagnostiqués par la stratégie classique (41%), 34 par la stratégie 1 (87%) et 35 par la stratégie 2 (90%) ; 35 présentaient une variation sporadique, 3 une variation héritée d’un parent, 3 des variations bialléliques et 1 un FRAXA. Seuls 30/41 variations causales (73%) ont été identifiés par la stratégie 1 (FRAXA+ACPA+panel DI459) et la stratégie 2 (FRAXA+ES), soit un taux de discordance de 27% : 5/11 retenus uniquement par la stratégie 2 car le gène causal est absent du panel, et 6/11 retenus uniquement par la stratégie 1 par discordance d’interprétation. Ces discordances étaient principalement liées à une présentation clinique atypique. Par ailleurs, la stratégie 2 a permis d’identifier des variations dans de nouveaux gènes candidats chez 3 patients.

Ces premiers résultats (ensemble des résultats disponible en fin d’année 2019) montrent que les discordances entre le panel et l’ES sont dues à l’absence des gènes causaux dans le panel et à une discordance d’interprétation dans des phénotypes atypiques pour l’ES, mais non par défaut de couverture de l’ES. Ceci conforte l’importance d’une double interprétation. Le panel ne permet pas d’identifier les variations des gènes récemment associés à la DI et montre également des limites pour identifier les CNVs, devant ainsi être couplé à l’ACPA. A l’inverse, l’ES semble efficace pour identifier SNVs et CNVs y compris dans les gènes récemment associés à la DI et dans des nouveaux gènes candidats. Cependant, le grand nombre de données disponibles pour l’ES peut conduire à un défaut d’interprétation des variations. L’approche de séquençage en trio pourrait limiter la non considération de certaines variations dans des gènes connus, non retenues du fait de phénotypes atypiques.


Ange-Line BRUEL (DIJON), Bénédicte GÉRARD, Amélie PITON, Frédéric TRAN MAU-THEM, Arthur SORLIN, Anne-Laure SORLY, Didier LACOMBE, Sylvie MANOUVRIER, Patrick EDERY, Nicole PHILIP, David GENEVIEVE, Alain VERLOES, Sylvie ODENT, Julien THEVENON, Annick TOUTAIN, Bonneau DOMINIQUE, Salima EL CHEHADEH-DJEBBAR, Martine DOCO-FENZY, Bertrand ISIDOR, Alice GOLDENBERG, Catherine VINCENT-DELORME, Odile BOUTE-BENEJEAN, Laetitia LAMBERT, Marie-Laure ASENSIO, Patrick CALLIER, Yannis DUFFOURD, Catherine LEJEUNE, Christine BINQUET, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
11:15 - 11:30 #19782 - CS50 L’haploinsuffisance du gène SIN3B, membre du complexe co répresseur Sin3/HDAC, est responsable de déficience intellectuelle syndromique et/ou d’autisme.
CS50 L’haploinsuffisance du gène SIN3B, membre du complexe co répresseur Sin3/HDAC, est responsable de déficience intellectuelle syndromique et/ou d’autisme.

Les variants de gènes responsables de régulation transcriptionnelle sont des contributeurs majeurs aux pathologies neurodéveloppementales. Le complexe Sin3 assure un rôle central dans la désacétylation des histones et la répression transcriptionnelle, par modulation de l’activité de l’HDAC 1/2. Parmi les deux paralogues vertébrés du complexe Sin3, SIN3A et SIN3B, le gène SIN3A est connu pour être responsable de déficience intellectuelle syndromique. Les conséquences cliniques de l’haploinsuffisance de SIN3B n’ont pas été caractérisées à ce jour. Nous décrivons une nouvelle entité associant une déficience intellectuelle, des anomalies morphologiques, ainsi que de façon variable des troubles du spectre autistique, malformations congénitales, et anomalies du corps calleux. Un des patients est également atteint d’autisme isolé. En utilisant les techniques d’analyse chromosomique par puce à ADN ou de séquençage d’exome, et à travers la mise en commun de données lors de collaborations internationales, nous avons identifié chez neuf patients des délétions ou variants nucléotidiques hétérozygotes de SIN3B. Cinq patients sont porteurs de délétions hétérozygotes incluant SIN3B, ayant permis de définir une région minimale d’intérêt de 230 kb en 19p13.11, deux individus ont une substitution non synonyme rare et deux individus une délétion d’un nucléotide à l’origine d’un décalage du cadre de lecture et d’un codon stop. Afin de caractériser in vivo les conséquences de l’ablation de SIN3B et confirmer la pathogénicité des variants non synonymes, nous avons inactivé l’orthologue du gène chez le poisson zèbre par édition génomique et suppression transitoire. Nous montrons chez les larves, après inactivation, une perturbation de l’architecture cranio‑faciale et des anomalies des axones commissuraux, soutenant l’hypothèse d’un rôle essentiel de SIN3B dans la croissance et la formation des structures antérieures. L’absence de restauration du phénotype associé à l’inactivation transitoire lors de l’injection d’ARNm variant nous permet de classer les deux variants non synonymes identifiés comme perte de fonction. Enfin, afin de préciser les conséquences moléculaires des variants de SIN3B, nous avons quantifié les activités des éléments cis‑régulateurs par Chip‑seq. Les profils d’acétylation obtenus sont similaires à ceux mis en évidence en cas d’haploinsuffisance de SIN3A : l’inactivation de SIN3B est associée à l’hyperacétylation d’une fraction de régions régulatrices dans les cellules mononuclées sanguines. En conclusion, nos résultats confirment le rôle crucial du complexe Sin3 dans le développement du système nerveux central et définissent le paysage épigénétique associé à la perturbation de son fonctionnement. Nous démontrons ainsi que l’haploinsuffisance de SIN3B est responsable chez l’Homme de déficience intellectuelle syndromique et/ou d’autisme.


Xenia LATYPOVA (Paris), Marie VINCENT, Alice MOLLÉ, Oluwadamilare A. ADEBAMBO, Cynthia FOURGEUX, Tahir N. KHAN, Alfonso CARO, Monica ROSELLO, Dmitriy NIYAZOV, Damien LEDERER, Marie DEPREZ, Yline CAPRI, Peter KANNU, Anne-Claude TABET, Jonathan LEVY, Emmelien ATEN, Nicolette DEN HOLLANDER, Jagdeep WALIA, Ladonna L IMMKEN, Pawel STANKIEWICZ, Kirsty MCWALTER, Sharon SUCHY, Raymond J. LOUIE, Shannon BELL, Roger E. STEVENSON, Justine ROUSSEAU, Catherine WILLEM, Christelle RETIERE, Xiang-Jiao YANG, Philippe M. CAMPEAU, Francisco MARTINEZ, Jill A. ROSENFELD, Cédric LE CAIGNEC, Sébastien KÜRY, Sandra MERCIER, Kamran MORADKHANI, Solène CONRAD, Thomas BESNARD, Benjamin COGNÉ, Nicholas KATSANIS, Stéphane BÉZIEAU, Jeremie POSCHMANN, Erica E. DAVIS, Bertrand ISIDOR
11:30 - 11:45 #20134 - CS51 Protéasomopathies neurodéveloppementales causées par des altérations des gènes de sous-unités de la particule régulatrice 19S.
CS51 Protéasomopathies neurodéveloppementales causées par des altérations des gènes de sous-unités de la particule régulatrice 19S.

Contexte : La dégradation des protéines par le protéasome est essentielle à la protéostase des cellules eucaryotes. La rareté des variants pathogènes présents dans la cinquantaine de gènes directement impliqués dans la fonction protéasomale suggère qu’ils exercent une pression de sélection négative en compromettant la viabilité cellulaire. Par contraste avec les maladies auto-inflammatoires récessives induites par des altérations de la particule catalytique 20S du protéasome 26S, nous avons récemment décrit une pathologie neurodéveloppementale, le syndrome Stankiewicz-Isidor (MIM : 617516), causée par des variants de novo de PSMD12, gène de la sous-unité Rpn5 de la particule régulatrice 19S.

Méthodes : Grâce à une collaboration internationale nous avons recruté 21 individus atteints d’un retard du développement et porteurs de 19 variants probablement pathogènes dans deux autres gènes de la particule régulatrice 19S, PSMC3 et PSMC5. Ces derniers codent pour des ATPases impliquées dans le dépliage et la translocation du substrat à dégrader vers le cœur protéolytique de la particule 20S. A partir de lymphocytes T d’individus atteints, nous avons évalué l'effet fonctionnel des variants sur l'activité du protéasome 26S et examiné leur impact possible sur les principales voies du neurodéveloppement. Nous avons enfin eu recours à des modèles in vivo murins et de drosophiles pour étudier leurs conséquences sur la fonction neuronale et le comportement.

Résultats : Les 19 variants candidats identifiés chez 21 individus non apparentés se distribuent en : 5 variants de novo dans PSMC3 chez 6 individus et 14 variants (13 de novo, un homozygote) dans PSMC5 chez 15 individus. La majorité des variants est localisée dans le domaine ATPase des deux sous-unités. Les individus porteurs d’un variant dans PSMC3 présentent un retard de développement et des anomalies fréquentes à l'IRM cérébrale ?, ainsi que des anomalies cardiaques et/ou squelettiques, alors que les individus porteurs d’un variant dans PSMC5 présentent majoritairement une déficience intellectuelle et des troubles du comportement. Nous avons observé une altération de la fonction du protéasome caractérisée par une diminution significative de son activité de type chymotrypsine, ainsi que par une accumulation de conjugués d'ubiquitine, une activation de la réponse réponse UPR (unfolded protein response) et une altération de l'activité mTOR.

Conclusion : Ces résultats nous permettent d’élargir la liste des gènes codant pour des sous-unités de la particule protéasomique 19S responsables de troubles du neurodéveloppement. Les altérations des gènes PSMC3 et PSMC5 perturbent les systèmes de dégradation des protéines ainsi que la voie mTOR. Des analyses protéomiques et l’examen de modèle animaux sont en cours et devraient nous permettre d'approfondir nos connaissances sur cette catégorie, de description très récente et en plein évolution, de protéasomopathies neurodéveloppementales.


Sébastien KÜRY (NANTES), Frédéric EBSTEIN, Geeske M. VAN WOERDEN, Thomas BESNARD, Cory ROSENFELT, Victoria MOST, Anna HAJDUKOWICZ, Virginie VIGNARD, Wallid DEB, Benjamin COGNE, Dustin BALDRIDGE, Cara FORSTER, Cyril MIGNOT, Boris KEREN, May MALICDAN, Siddharth SRIVASTAVA, Lesley ADES, Jennifer Ann BRAULT, Hind AL SAIF, Damara ORTIZ, Consortium PSMC3/PSMC5, David GENEVIEVE, Richard REDON, Bertrand ISIDOR, Peter W.r. HILDEBRAND, Francois BOLDUC, Ype ELGERSMA, Elke KRÜGER, Stéphane BEZIEAU
11:45 - 12:00 #20568 - CS52 Elargissement du spectre phénotypique et des mécanismes physiopathologiques liés aux mutations dans le gène EIF2S3.
CS52 Elargissement du spectre phénotypique et des mécanismes physiopathologiques liés aux mutations dans le gène EIF2S3.

Le syndrome MEHMO (acronyme pour Mental deficiency with epileptic seizures, hypogonadism and hypogenitalism, microcephaly and obesity) est une forme rare de déficience intellectuelle syndromique liée au chromosome X, causée par des mutations hémizygotes dans le gène EIF2S3. Ce gène code pour la sous-unité γ du complexe trimérique eIF2 qui joue un rôle primordial dans l’initiation de la synthèse protéique. Une mutation récurrente dans le gène EIF2S3 (p.Ile465Serfs*4) entrainant un décalage du cadre de lecture a été identifiée chez des patients sévèrement atteints tandis que les quelques mutations faux-sens rapportées sont plutôt responsables d’un phénotype incomplet de déficience intellectuelle, microcéphalie, retard de croissance et épilepsie. Nous avons identifié une nouvelle mutation faux sens (c.433A > G, p.Met145Val) à l’état hémizygote chez un sujet masculin présentant une déficience intellectuelle légère, microcéphalie et cryptorchidie. Nous avons choisi le poisson-zèbre comme modèle in vivo vertébré pour confirmer la pathogénicité de cette mutation ainsi que de trois autres mutations faux sens décrites dans la littérature. En effet, l’inactivation transitoire du gène eif2s3 orthologue du poisson-zèbre par injection d’oligonucléotides (morpholinos) entrainait un phénotype de microcéphalie partiellement compensé par la co-injection d’ARN humain EIF2S3 sauvage, et non par celle d’ARN muté. La réalisation de différentes lignées mutantes stables par la technique de CRISPR/Cas9 a  complété ces premières expériences et a permis la reproduction de la microcéphalie chez le poisson-zèbre. Des études d’immunofluorescence et d’apoptose au départ de ces différentes lignées ont montré que ce déficit était dû, en partie du moins, à une augmentation de la mort de cellules neuronales à un stade précoce du développement. Au niveau pancréatique, des études d’immunofluorescence et d’hybridation in situ ont révélé une diminution du nombre tant des celles beta sécrétrices d’insuline que des progéniteurs pancréatiques, non liée à de l’apoptose. Enfin, des études complémentaires au départ de cultures fibroblastiques de patients avec mutation faux sens ont montré la présence de la proteine  eIF2γ mais aucune apoptose n’a été mise en évidence, ni en condition de base, ni après utilisation d’inducteurs d’apoptose. En conclusion, nous confirmons l’élargissement du spectre phénotypique chez les patients avec mutation faux sens dans le gène EIF2S3 et nous suggérons que le syndrome MEHMO soit spécifiquement lié à une mutation récurrente (p.Ile465Serfs*4) dans ce gène. Nous décrivons un modèle poisson-zèbre robuste qui récapitule le phénotype humain observé. Outre l’apoptose retrouvée de façon inconstante dans nos expériences, nos études fonctionnelles sur poisson zèbre et sur cultures fibroblastiques amènent de nouvelles perspectives physiopathologiques et suggèrent des défauts précoces de différenciation cellulaire.


Stéphanie MOORTGAT (Gosselies (Charleroi), Belgique), Isabelle MANFROID, Hélène PENDEVILLE, Stephen FREEMAN, Valérie BENOIT, Ahmad MERHI, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Isabelle MAYSTADT
12:00 - 12:15 #20307 - CS53 Integration of polygenic scores, copy-number variants, inbreeding and ancestry increases the yield of genetic diagnostics for neurodevelopmental disorders in a large group of >13,000 individuals.
CS53 Integration of polygenic scores, copy-number variants, inbreeding and ancestry increases the yield of genetic diagnostics for neurodevelopmental disorders in a large group of >13,000 individuals.

Introduction: We analyzed the largest group to date of individuals from France with neurodevelopmental disorders (NDD) coming from four hospitals of AP-HP, France (Robert Debré, Trousseau, La Pitié Salpétrière, Jean Verdier). The data from 8,300 patients, 2,000 relatives and 2,955 controls were collected from two Illumina SNP array platforms over 5 years (2013-2017). Patients were grouped according to the biomedicine agency categories: syndromic intellectual disability (S-ID; N=3047), multiple congenital anomalies (N=1025), isolated ID (N=1058), autism (N= 1864) and other (N=1742). The CNVs were called using QuantiSNP and PennCNV and then compared to CNV partition, the algorithm used for diagnosis. Genotyping data were also used to estimate the ancestry and to compute the inbreeding coefficient as well as the polygenic score for different traits such as autism and intelligence.

Results: The analysis of this large sample of patients with NDD revealed several important results: First, QuantiSNP and PennCNV outperform CNV partition for the detection of CNVs. The new algorithms could increase the yield of genetic diagnosis (e.g. three patients with SHANK3 deletions were identified). Second, patients with S-ID, ID or autism had a higher burden of CNV affecting genes associated with NDD/autism or expressed in the brain or intolerant for deleterious mutation (pLI > 0.9) compared to controls. Interestingly patients with autism had also higher polygenic scores for autism compared to controls (p < 10-22) or other diagnostic categories (p < 10-3), confirming the strong polygenic contribution to autism. Third, we could find that a high level of inbreeding was a risk for S-ID and ID, but not for autism. Finally, the role of several genes will be discussed such as TRPM1, SHANK3, PTGER3, OTUD7A, MTMR10, PTGER3, SDHA, PIGW, HNF1B, GGNBP2, CCDC127, ACACA, KLF13, VPS37D, SPNS1, RIMBP3, BAZ1B and ATXN2L. These genes might be important to understand the shared and specific mechanisms leading to different clinical trajectories.

Conclusion: Our large-scale French study of NDD, combining new genetic approaches, provides a better yield of genetic diagnostic for NDD. It results from the collaboration between clinicians and quantitative geneticists through data sharing, standardization and multi-level analyses. In order to go further, more data such as whole genome sequencing and standardized clinical data from deep phenotyping will be necessary to provide better diagnostic and prognostic insight. We also observed a very high degree of heterogeneity in the ancestry of the population, which will require match ancestry controls in order to provide diagnostic to all individuals attending to the hospital in France, not only those from European descents for which we have control data.


Claire LEBLOND-MANRY, Freddy CLIQUET, Myriam RACHID, Alexandre MATHIEU, Julien FUMEY, Amaury VAYSSE, Thomas ROLLAND, David-Alexandre TREGOUET, Boris KEREN, Julien BURATTI, Sandra CHANTOT-BASTARAUD, Eva PIPIRAS, Jonathan LÉVY, Celine DUPONT, Laurence PERRIN, Alain VERLOES, Anna MARUANI, Delphine HERON, Cyril MIGNOT, Brigitte BENZACKEN, Loïc DE PONTUAL, Sandra WHALEN, Jean-Pierre SIFFROI, David GERMANAUD, Valérie BIRAN, Richard DELORME, Thomas BOURGERON, Anne-Claude TABET (Paris)
12:15 - 12:30 #20002 - CS54 Rendement diagnostique du séquençage d’exome dans le trouble du spectre de l’autisme.
CS54 Rendement diagnostique du séquençage d’exome dans le trouble du spectre de l’autisme.

Le TSA (Trouble du Spectre de l’Autisme) est caractérisé par l’apparition précoce de difficultés persistantes dans les interactions sociales associées à un caractère restreint des activités. Le déterminisme génétique du TSA est complexe, incluant de nombreux facteurs génétiques. Ces dernières années, un très important effort de recherche a permis l’identification de plusieurs centaines de facteurs de risque génétique dans le TSA, répartis en 3 grandes catégories : (1) gènes responsables de troubles neurodéveloppementaux monogéniques dont l’autisme est l’une des manifestations possibles, (2) CNVs récurrents associés à l’autisme dans des études cas/témoins et (3) gènes présentant un excès de mutations tronquantes de novo dans les études de trios. Il importe maintenant de retranscrire ces avancées sur le rôle des variants rares de fort impact en des termes directement utilisables par les cliniciens à l’issue de la consultation de génétique recommandée par la HAS pour tout patient avec TSA.  Pour cela, nous avons établi des critères stricts pour la classification des gènes à risque ainsi que pour l’interprétation des variants et conduit une étude pilote sur 253 patients adressés à notre consultation suite à un diagnostic établi par notre centre de ressources autisme.

Nous avons séquencé l’exome de ces patients, dont 68 présentaient une déficience intellectuelle comorbide et 90 avaient reçu un diagnostic de syndrome d’Asperger. Notre pipeline bio-informatique a permis la détection des variants nucléotidiques et des variations du nombre de copies (copy-number variation, CNV). Nous avons utilisé des critères stringents pour la conception d’une liste de 217 gènes associés au TSA de façon certaine ou probable et classé ces gènes dans l’une au moins des trois catégories précédemment décrites. Pour les variants retenus, la transmission a été obtenue par séquençage Sanger des parents.

Nous avons détecté un variant génétique conférant un risque de TSA chez 19,7% des patients (IC95% : [15%-25,2%]), dont 18 sont des CNVs (7,1% [4,3%-11%]) et 32 des variants nucléotidiques (12,6% [8,8%-17,4%]). Lorsque l’échantillon a été séparé en sous-groupes cliniques, les patients avec déficience intellectuelle présentaient le taux de détection de variants pathogènes le plus élevé (30,1% [20,2%-43,2%]). Le groupe de gènes présentant un excès de variations de novo tronquantes (n= 81) est le plus fort contributeur de variants à risque chez nos patients. Les récentes grandes études de trio ayant permis leur découverte ont donc un impact majeur pour le diagnostic étiologique du TSA.

Dans la mesure où il n’y a pas actuellement de preuve d’une implication nécessaire et suffisante de ces gènes dans le TSA, nous recommandons d’éviter le terme « gènes/variants causaux de TSA » lors du rendu diagnostique et de préférer le terme « facteur de risque génétique de TSA ». Les implications de ces résultats en terme de conseil génétique seront discutées.


Thomas HUSSON (Rouen), Lecoquierre FRANÇOIS, Kevin CASSINARI, Charbonnier CAMILLE, Quenez OLIVIER, Goldenberg ALICE, Guerrot ANNE-MARIE, Richard ANNE-CLAIRE, Anne-Claire BREHIN, Soleimani MARYAM, Taton ROMAIN, Maud ROTHARMEL, Antoine ROSIER, Pascal CHAMBON, Le Meur NATHALIE, Joly-Helas GÉRALDINE, Saugier-Veber PASCALE, Anne BOLAND, Deleuze JEAN-FRANÇOIS, Robert OLASO, Thierry FREBOURG, Gael NICOLAS, Olivier GUILLIN, Dominique CAMPION
Auditorium François 1er

"Jeudi 23 janvier"

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B32
11:00 - 12:30

SESSIONS SIMULTANEES 10
Oncogénétique

Modérateurs : Edouard COTTEREAU (médecin) (Tours), Julie TINAT (Médecin) (Bordeaux)
11:00 - 11:15 #20149 - CS55 Description de la série française des patients porteurs de variations bialléliques pathogènes du gène NTHL1 issue des laboratoires du GGC.
CS55 Description de la série française des patients porteurs de variations bialléliques pathogènes du gène NTHL1 issue des laboratoires du GGC.

Les variations pathogènes bialléliques du gène NTHL1 (Nth Like DNA Glycosylase 1) codant une glycosylase impliquée dans le mécanisme de réparation de l’ADN par excision de base (BER), sont décrites comme responsables d’une prédisposition au cancer colorectal et au développement de polypes adénomateux multiples. Actuellement, seuls 34 patients porteurs de variations pathogènes bialléliques de NTHL1 appartenant à 22 familles ont été rapportés. Le spectre tumoral des porteurs d’une variation biallélique du gène NTHL1 est dominé par les cancers colorectaux mais d’autres tumeurs de localisations variées ont été rapportées : cancers du sein, tumeurs cérébrales, cancers urothéliaux, carcinomes basocellulaires, cancers hématologiques et cancers de l’endomètre. Actuellement, le gène NTHL1 n’est pas analysé au titre du diagnostic en France, même s’il est inclus dans des panels recherche. L’objectif de cette étude nationale consiste à documenter le nombre et le phénotype des patients porteurs d’une variation biallélique du gène NTHL1 identifiée dans les laboratoires du Groupe Génétique et Cancer. Le gène NTHL1 est principalement analysé dans un contexte de polypose ou de cancer colorectal mais aussi dans le cadre d’un panel recherche élargi. Parmi les 10 centres effectuant l’analyse du gène, nous avons recueilli les données de 10 nouveaux patients porteurs de variations bialléliques du gène NTHL1 issus de 9 familles différentes. Il s’agit de 6 variants distincts rapportés à l’état homozygote ou hétérozygote composite. La plupart des patients ayant bénéficié d’une coloscopie (7/8) ont présenté des polypes adénomateux et/ou hyperplasiques avec un âge moyen au diagnostic de 52 ans [24-63]. Nous rapportons dans cette série un cancer du côlon à 58 ans, un cancer duodénal à 52 ans, un cancer de l’endomètre à 51 ans, un sarcome sinonasal à 46 ans, deux cancers du sein à 42 ans et 47 ans, deux carcinomes basocellulaires à 40 ans et 64 ans, un cancer du pancréas à 54 ans, un cancer de la prostate à 47 ans et un ostéosarcome à 54 ans avec l’existence de 3 cas de tumeurs primitives multiples. Il s’agit de la deuxième série en nombre de patients rapportés. Ce travail national, en augmentant les connaissances sur le spectre phénotypique des porteurs d’altérations bialléliques du gène NTHL1, encouragerait l’inclusion de ce gène dans le panel Tube digestif du Groupe Génétique et Cancer avec recommandations de prise en charge digestive adaptées aux patients à haut risque. En revanche, l’établissement de recommandations de surveillance liée au risque des autres cancers nécessite des études épidémiologiques approfondies.


Flavie BOULOUARD (Caen), Edwige KASPER, Marie-Pierre BUISINE, Gwendoline LIENARD, Stéphanie VASSEUR, Sandrine MANASE, Michel BAUAU, Virginie BUBIEN, Florence COULET, Véronica CUSIN, Marion DHOOGE, Lisa GOLMARD, Vincent GOUSSOT, Nadim HAMZAOUI, Elodie LACAZE, Sophie LEJEUNE, Jacques MAUILLON, Stéphane PINSON, Jean-Marc REY, Camille TLEMSANI, Christine TOULAS, Nancy UHRHAMMER, Gaëlle BOUGEARD-DENOYELLE, Thierry FREBOURG, Claude HOUDAYER, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Les Laboratoires Du GROUPE GÉNÉTIQUE ET CANCER (GGC)
11:15 - 11:30 #20108 - CS56 Recommandations nationales du Groupe Génétique et Cancer – Unicancer sur les modalités d’analyses en panels multi-gènes dans les prédispositions héréditaires aux tumeurs du tube digestif.
CS56 Recommandations nationales du Groupe Génétique et Cancer – Unicancer sur les modalités d’analyses en panels multi-gènes dans les prédispositions héréditaires aux tumeurs du tube digestif.

INTRODUCTION

Face à une suspicion de prédisposition héréditaire aux cancers du tube digestif avec ou sans polypose, le séquençage de nouvelle génération (NGS) permet d'analyser simultanément un grand nombre de gènes. Des panels de gènes dits «digestifs», ont été récemment mis en place et sont couramment utilisés dans de nombreux laboratoires de génétique moléculaire français. En l'absence de recommandations nationales, il existe des disparités dans la composition de ces panels et dans la prise en charge des patients porteurs de mutations délétères.

MATERIELS ET METHODES

Afin d’harmoniser ces nouveaux panels, le Groupe Génétique et Cancer (GGC)-Unicancer a constitué un groupe de travail de 19 experts (généticiens cliniciens et moléculaires, conseiller en génétique, gastroentérologues et épidémiologistes français) qui ont procédé à une revue de la littérature pour 31 gènes jugés d’intérêt en cas de suspicion de prédisposition héréditaire aux tumeurs gastro-intestinales.

Le groupe a identifié les articles comportant des estimations de risques tumoraux. Leurs résultats et éventuels biais ont été discutés afin de valider une liste des gènes dont le risque estimé semblait suffisamment fiable et élevé pour une utilisation clinique.

En raison de leur statut bien établi, les gènes MMR et APC n’ont pas été évalués. Pour le gène MUTYH, seuls les risques associés aux mutations délétères mono alléliques ont été étudiés.

Ont été retenus pour constituer le panel, les gènes dont les mutations sont associées à un risque de tumeurs du tube digestif et / ou à un phénotype digestif bien établis, justifiant une prise en charge spécifique.

RESULTATS

Ce travail a permis de définir un panel de 14 gènes d'intérêt clinique confirmé : APC, BMPR1A, CDH1, EPCAM, MLH1, MSH2, MSH6, MUTYH (mutations bi-allélique), PMS2, POLD1, POLE, PTEN, SMAD4 et STK11 que le GGC-Unicancer recommande d'utiliser lors d’une suspicion de prédispositions aux cancers du tube digestif.

Les raisons de l'exclusion des 17 autres gènes ont été argumentées. 

L’insuffisance des estimations des risques tumoraux associés a mené à l’exclusion de gènes, en particulier CTNNA1, MSH3 et NTHL1, malgré des arguments physiopathologiques très évocateurs comme leur implication dans certaines voies moléculaires.

Les recommandations de dépistage, de prévention et le conseil génétique ont été discutés pour tous les gènes évalués.

CONCLUSION

Face à une suspicion de prédisposition héréditaire aux cancers du tube digestif avec ou sans polypose, le groupe GGC-Unicancer recommande d'utiliser ce panel de 14 gènes d'intérêt clinique établi.

En raison de l’évolution rapide des connaissances, une mise à jour annuelle de la littérature est prévue pour améliorer ce panel en cas de données nouvelles sur des gènes candidats.

Des études génétiques et épidémiologiques sont nécessaires pour mieux estimer les risques associés aux gènes non sélectionnés dans le panel actuel.

 


Marion DHOOGE (PARIS), Stéphanie BAERT-DESURMONT, Carole CORSINI, Nadine ANDRIEU, Valérie BONADONA, Pascaline BERTHET, Bruno BUECHER, Olivier CARON, Odile COHEN-HAGUENAUER, Christine LASSET, Capucine DELNATTE, Antoine DE PAUW, Sophie DUSSART, Dominique LEROUX, Christine MAUGARD, Jessica MORETTA-SERRA, Cornel POPOVICI, Chrystelle COLAS, Catherine NOGUES
11:30 - 11:45 #20138 - CS57 Développement et validation d’un essai fonctionnel TP53 rapide sur prélèvement sanguin.
CS57 Développement et validation d’un essai fonctionnel TP53 rapide sur prélèvement sanguin.

Chez un patient atteint d’un cancer, l’identification d’une variation constitutionnelle pathogène de TP53 a un impact médical majeur, à la fois pour la prise en charge thérapeutique (chirurgie élargie plutôt que radiothérapie et chimiothérapie complémentaire pour réduire le risque de tumeurs secondaires) et pour son suivi et celui des apparentés porteurs, suivi incluant IRM corps entier, IRM cérébrale et IRM mammaire. Le défi majeur pour les laboratoires diagnostiques est l’interprétation des variations détectées dans ce gène qui sont majoritairement des variations faux-sens. Le nombre de variants de TP53 à interpréter est en évolution rapide suite à l’intégration récente de ce gène dans les panels élargis tels que ceux dédiés aux prédispositions génétiques aux cancers du sein et de l’ovaire. Notre équipe a développé il y a quelques années un test fonctionnel simple pour évaluer l’impact de variants sur l’activité transcriptionnelle de p53. Ce test réalisé dans le contexte génétique des patients nécessite l’établissement d’une lignée lymphoblastoïde, ce qui n’est pas compatible avec les exigences du diagnostic en termes de délai. Nous avons donc développé un essai fonctionnel réalisé directement sur le sang des patients et permettant d’obtenir rapidement un résultat en 7 jours. Après prélèvement sur tube EDTA, les cellules mononuclées du sang sont isolées et stimulées pendant 48h avec une combinaison de mitogènes, puis exposées pendant 8 heures à la doxorubicine afin d’induire un stress génotoxique. La réponse transcriptionnelle médiée par p53 est évaluée à la fois par RT-QMPSF et RT-MLPA mesurant l’expression de (i) 10 gènes cibles de p53, (ii) de TP53 lui-même, (iii) de 3 gènes contrôles insensibles au stress génotoxique et (iv) d’un gène marqueur du stress génotoxique. Ce test rapide permet également de révéler de façon simultanée l’impact d’altérations sur les niveaux de transcrit du gène TP53. Nous avons à ce jour réalisé cet essai fonctionnel sur près de 80 prélèvements de cas index ou d’apparentés adressés à notre laboratoire pour analyse de TP53 parmi lesquels 18 étaient porteurs d’un variant de TP53. Le test a été réalisé en aveugle en parallèle du criblage mutationnel. Les variants de classe 4 et 5 ont été clairement identifiés dans ce test par un score fonctionnel réduit par rapport aux individus de génotype sauvage. Parmi ces variants, les mutations aboutissant à un codon stop prématuré (mutation frameshift, mutation d’épissage) ont été révélées par une réduction des niveaux de transcrits de p53 par le NMD (nonsense-mediated mRNA decay). A l’aide de ce test, nous avons maintenant entrepris d’analyser des variants de signification biologique inconnue de TP53 et d’évaluer la réponse transcriptionnelle liée à p53 dans les cellules de patients très évocateurs d’un Li-Fraumeni sans mutation détectée des régions codantes de TP53 afin de démasquer d’éventuelles altérations cryptiques. * S.RAAD et M. ROLAIN contribution égale


Sabine RAAD, Marion ROLAIN, Sophie COUTANT, Céline DERAMBURE, Raphaël LANOS, Emilie BOUVIGNIES, Stéphanie VASSEUR, Edwige KASPER, Abdellah TEBANI, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Soumeya BEKRI, Gaëlle BOUGEARD, Thierry FRÉBOURG, Isabelle TOURNIER (ANGERS)
11:45 - 12:00 #19654 - CS58 Ostéosarcome primaire sans rétinoblastome et variant pathogène constitutionnel RB1 à faible pénétrance : une nouvelle entité clinique du syndrome de prédisposition héréditaire lié à RB1?
CS58 Ostéosarcome primaire sans rétinoblastome et variant pathogène constitutionnel RB1 à faible pénétrance : une nouvelle entité clinique du syndrome de prédisposition héréditaire lié à RB1?

Introduction: Le rétinoblastome (Rb) est une tumeur maligne intraoculaire rare de l’enfant dont la survie globale est élevée. La prédisposition au Rb est liée à des mutations constitutionnelles du gène RB1 avec une forte pénétrance dans la majorité des cas, mais des variants rares de RB1 à faible pénétrance sont également connus. Les patients avec un antécédent personnel de rétinoblastome ont un sur-risque de développer une tumeur maligne (primitive) secondaire, principalement un ostéosarcome et/ou un sarcome des tissus mous. Néanmoins, le risque de survenue d'ostéosarcome primaire chez les porteurs de mutation germinale RB1 n’ayant pas développé de rétinoblastome n’a encore jamais été rapporté.
Méthode : Nous décrivons un patient sans Rb qui a développé un ostéosarcome à 17 ans dans un contexte familial de sarcome.
Résultats: De manière inattendue, les analyses génétiques ont identifié une mutation germinale à faible pénétrance du gène RB1 [NM_000321.2: c.45_76dup; p. (Pro26Leufs*50)]. Huit autres patients porteurs de mutations RB1 à faible pénétrance, issus de la littérature et de la cohorte française de l’Institut Curie, ont également développé des ostéosarcomes et sarcomes sans Rb au préalable.

Conclusion : Nous proposons que la survenue initiale d’un sarcome ou d’un ostéosarcome primaire pourrait être une nouvelle présentation clinique de la prédisposition héréditaire lié aux variants pathogènes de RB1 à faible pénétrance. D’une part, une vigilance clinique accrue est nécessaire dans ces familles afin de dépister les tumeurs malignes primaires et secondaires telles que les sarcomes ou les ostéosarcomes. D’autre part, en complément de la surveillance ophtalmologique se discute la réalisation d’une surveillance radiologique par IRM corps entier chez les apparentés asymptomatiques porteurs de la mutation RB1 de faible pénétrance.


Marion IMBERT-BOUTEILLE, Marion GAUTHIER-VILLARS, Dominique LEROUX, Isabelle MEUNIER, Isabelle AERTS, Livia LUMBROSO-LE ROUIC, Sophie LEJEUNE, Capucine DELNATTE, Caroline ABADIE, Pascal PUJOL, Claude HOUDAYER, Carole CORSINI (MONTPELLIER)
12:00 - 12:15 #19885 - CS59 Identification de potentielles séquences régulatrices distantes des gènes de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire.
CS59 Identification de potentielles séquences régulatrices distantes des gènes de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire.

Près de 5 % des cancers du sein et de l’ovaire correspondent à des formes familiales liées à une prédisposition génétique. Depuis ces deux dernières décennies, de nombreuses mutations délétères conférant des niveaux de risques variables en fonction du gène affecté ont été décrites. De même, de nombreuses études pangénomiques ont mis en évidence l’existence de SNPs conférant un risque faible. Ces différentes mutations et SNPs ainsi que leur combinaison ne peuvent néanmoins expliquer l’ensemble des situations cliniques évocatrices d’un risque génétique augmenté. Cette hérédité manquante pourrait ainsi être due à des situations multigéniques ou  oligogéniques mais aussi à des événements présentant un déterminisme monogénique et affectant les séquences non codantes du génome. En effet, plusieurs études génomiques ont démontré que pour de nombreuses pathologies humaines incluant le cancer, les variants rares ne se cantonnent pas au 2% codant du génome mais qu’une grande majorité se situe dans des régions du génome occupées par des protéines liant l’ADN. Ces variants pourraient dès lors altérer des séquences régulatrices proximale ou distante, et ainsi l’expression des gènes associés.  Afin d’identifier les séquences régulatrices à distance des gènes majeurs de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire (BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C et RAD51D) peu caractérisées, nous avons utilisé la méthode de capture de la conformation des chromosomes « capture-C » qui combine la technologie de capture d'oligonucléotides,  la technologie 3C et le séquençage à haut débit permettant ainsi d'interroger à haute résolution dans un seul test les interactions en cis et potentiellement en trans pour des centaines de locus sélectionnés. Dans un premier test, nous avons pu ainsi identifier des régions d’interactions avec les promoteurs de chacun de ces gènes dans des cellules primaires mammaires sauvage ou irradiées afin d’induire des cassures double brin de l’ADN. Ces zones d’interaction se situent entre une dizaine de Kb et jusqu'à 1 Mb en amont ou aval du promoteur des gènes étudiés. De plus, certaines de ces zones d’interaction interagissent de manière différentielle en fonction de l’irradiation ou non des cellules. La comparaison des données de la capture-C avec les données de Hi-C de la littérature montre que certaines interactions ne sont pas comprises dans le domaine d’association topologique (TAD) ou se trouve le gène correspondant et montre ainsi des interactions inter-TADs. Aucune interaction en trans n’a pu être observée dans ces conditions. L’identification des potentielles séquences régulatrices distantes des gènes BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C et RAD51D sera répliquée dans les cellules mammaires puis poursuivie dans des cellules primaires ovariennes et prostatiques afin d’identifier les séquences régulatrices tissu spécifique. L’impact de variants affectant ces séquences sera ensuite étudié dans le cadre de la prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire.


Nicolas GOARDON (Caen), Agathe RICOU, Alexandre ATKINSON, Edwige LEMOISSON, Marilyne GUILLAMIN, Victor BARRAUX, Alain BATALLA, Germain ROUSSELET, Sophie KRIEGER, Laurent CASTERA, Laurent POULAIN, Paul-Henri ROMEO, Thierry FREBOURG, Dominique VAUR
12:15 - 12:30 #20008 - CS60 Caractérisation de 200 variations hétérozygotes du gène PMS2 identifiées chez 195 patients français présentant un syndrome de Lynch.
CS60 Caractérisation de 200 variations hétérozygotes du gène PMS2 identifiées chez 195 patients français présentant un syndrome de Lynch.

Une variation pathogène hétérozygote du gène PMS2 est identifiée chez environ 5 % des patients présentant un syndrome de Lynch. Cependant cette contribution est probablement sous-estimée et la description du phénotype associé limitée, compte-tenu de la complexité des techniques d’analyse requises, liées à l’existence de nombreux pseudogènes très homologues. Nous rapportons 200 variations hétérozygotes du gène PMS2, incluant 112 variations distinctes, identifiées chez 195 patients français, analysés dans les laboratoires de Lille, Lyon et Rouen. Nous avons classé, selon les critères InSiGHT et NGS-Diag adaptés de l’ACMG, 67 % des variations en pathogènes (classe 5), 7 % en probablement pathogènes (classe 4) et 26 % en variations de signification inconnue (classe 3). Les réarrangements génomiques représentaient 18 % des altérations. Nous avons mis en évidence des variations récurrentes, notamment la variation c.137G > T, p.(Ser46Ile) identifiée chez 18 % des patients, et pour laquelle nous avons exploré l’hypothèse d’un effet fondateur. Dans cette série, les 161 patients porteurs d’une variation de classe 4 ou 5 de PMS2, ont présenté leur première tumeur à 49 ans en moyenne. Il s’agissait majoritairement d’un cancer colorectal (80 %) ou d’un cancer de l’endomètre (8 %). De manière remarquable, sept patients ont développé un cancer colorectal avant l’âge de 30 ans, le plus jeune à 21 ans. Seuls 6 % des patients porteurs d’une variation pathogène appartenaient à une famille répondant aux critères d’Amsterdam (II). Les tumeurs des patients porteurs de variations pathogènes de PMS2 présentaient une instabilité microsatellitaire (96 %) et une perte d’expression isolée de la protéine PMS2 en immunohistochimie (76 %), confirmant ainsi la valeur prédictive positive des analyses somatiques. Nous confirmons donc sur cette série de 195 patients français (i) la faible pénétrance globale des variations pathogènes du gène PMS2, en soulignant toutefois que cela n’exclut pas la survenue de cas précoces de cancers (5 % avant 30 ans) et donc l’implication de facteurs modificateurs, et (ii) la  haute valeur prédictive positive de la perte d’expression isolée de la protéine PMS2, vis-à-vis d’une altération constitutionnelle du gène. Le gène PMS2, malgré sa complexité d’analyse spécifique, est désormais inclus dans les panels de gènes de prédisposition au cancer colorectal, mais également au syndrome sein/ovaire, ce qui conduit à l’identification d’un nombre croissant de variations de signification inconnue, dont la présence doit être confirmée par une méthode indépendante du NGS garantissant l’analyse spécifique du gène PMS2. Dans ce contexte, cette série de 200 variations interprétées constitue un atout majeur pour harmoniser l’expertise d’interprétation au niveau national et international.


Qing WANG, Julie LECLERC, Gaëlle BOUGEARD, Sylviane OLSCHWANG, Stéphanie VASSEUR, Kévin CASSINARI, Denis BOIDIN, Cedrick LEFOL, Pierre NAÏBO, Thierry FREBOURG, Marie-Pierre BUISINE, Stéphanie BAERT-DESURMONT (Rouen), (Ggc) LE GROUPE GÉNÉTIQUE ET CANCER
Auditorium Ronsard

"Jeudi 23 janvier"

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C32
11:00 - 12:30

SESSIONS SIMULTANEES 11
Conseil génétique, éthique...

Modérateurs : Viviane HIMILY (conseillère en génétique) (TOURS), Nicolas TARIS (Conseiller en Génétique) (STRASBOURG)
11:00 - 11:15 #19943 - CS61 Impact psychosocial du test génétique prédictif dans les maladies cardiaques héréditaires : étude PREDICT.
CS61 Impact psychosocial du test génétique prédictif dans les maladies cardiaques héréditaires : étude PREDICT.

Les maladies cardiaques héréditaires ont un mode de transmissi(on le plus souvent autosomique dominant. Ces pathologies exposent au risque de troubles du rythme et/ou d’insuffisance cardiaque. L’expression cardiaque est le plus souvent retardée à l’âge adulte et la pénétrance parfois incomplète. Depuis 1999 un test génétique prédictif est disponible pour les apparentés asymptomatiques. Il permet d’identifier ceux qui ne sont pas à risque de développer la maladie et ceux qui nécessitent un suivi médical spécifique. L’impact psycho-social du test génétique prédictif est cependant mal connu dans ces pathologies.

L’objectif est d’évaluer l’impact psychologique et socio-professionnel de la révélation du statut génétique sur des consultants adultes ayant réalisé un test génétique prédictif pour une maladie cardiaque héréditaire.  

Il s’agit d’une étude multicentrique (20 centres en France). L’avis et le vécu des consultants a été recueilli via des auto-questionnaires comprenant : échelle d’anxiété STAI, échelle d’impact de l’évènement (IES), évaluation du protocole de la consultation, de l’impact socio-professionnel, des modifications des relations interfamiliales. Dans l’étude prospective, trois auto-questionnaires ont été remplis à différents moments et dans l’étude rétrospective un seul à distance du rendu de résultat.

Un total de 517 consultants (42.3±16.7 ans, 60.6% femmes) ont été inclus (prospectif N=264 ; rétrospectif N=253). Les principales motivations pour réaliser le test étaient : 65.3% « pour lever le doute », 64.0%, « pour les enfants », 34.9% « pour bénéficier d’une surveillance médicale ». La majorité des consultants n’ont pas exprimé de regret à l’issu du test (2.3% ont regretté). Le résultat n'a pas entraîné de changement socioprofessionnel ni de changement dans les relations familiales dans 60,7% des cas (étude prospective). L’étude rétrospective met en évidence plus de changements dans le statut socioprofessionnel et/ou dans les relations familiales (changements perçus comme favorables ou défavorables) chez les porteurs de mutations (p < 0,0001). Le niveau d'anxiété (STAI) augmente avant le résultat du test et diminue pour revenir au niveau de base. Les sujets initialement anxieux sont plus susceptibles d'être anxieux après le résultat du test (p < 0,0001), quel que soit le résultat du test (étude prospective). Les sujets ayant des antécédents de dépression étaient plus susceptibles de développer de l'anxiété (p=0,004), quel que soit le résultat du test (étude rétrospective).

Nos résultats montrent que contrairement à l’idée reçue, le bénéfice médical n’est pas la motivation première des consultants réalisant un test génétique prédictif en cardiogénétique. La révélation du statut génétique n’entraine pas ou peu d’impact négatif au niveau psychologique et socio-professionnel, lorsque la démarche est réalisée au sein d’une équipe ayant une expertise en médecine prédictive.


Céline BORDET (PARIS), Sandrine BRICE, Carole MAUPAIN, Estelle GANDJBAKHCH, Bertrand ISIDOR, Aurélien PALMYRE, Alexandre MOERMAN, Annick TOUTAIN, Sylvie ODENT, Anne Claire BREHIN, Laurence OLIVIER FAIVRE, Caroline ROORYCK THAMBO, Elise SCHAEFER, Karine NGUYEN, Delphine DUPIN DEGUINE, Cecile ROUZIER, Pierre Simon JOUK, Marylin LACKMY PORT LIS, Isabelle DENJOY, Stephanie STARACI, Rafik MANSOURI, Amine BEKHECHI, Ibticem RAJI, Veronique FRESSART, Flavie ADER, Pascale RICHARD, Sophie TEZENAS DU MONTCEL, Marcela GARGIULO, Philippe CHARRON
11:15 - 11:30 #19832 - CS62 Les attitudes de populations françaises envers l’annonce de la découverte d’anomalies génétiques non sollicitées.
CS62 Les attitudes de populations françaises envers l’annonce de la découverte d’anomalies génétiques non sollicitées.

L’utilisation des techniques de séquençage nouvelle-génération permet de détecter un nombre croissant d’anomalies génétiques non sollicitées. La découverte de ces informations soulève des questions éthiques concernant le retour de ces données au patient. Le but de notre étude était de mettre en évidence les points de vue des personnes issues du grand public, des patients suivis en service de génétique médicale, et des professionnels de santé concernant l’acceptabilité de l’annonce, à un patient, de la découverte d’une anomalie non sollicitée dans diverses situations. Nous avons interrogé 449 participants afin qu’ils évaluent si la décision du médecin concernant l’annonce de résultats non sollicités leur semble appropriée. Pour ce faire, deux jeux de 36 scénarios ont été présentés aux participants. Ces deux jeux diffèrent sur la pénétrance de la maladie (multifactorielle ou monogénique) et ont été créés à l’aide de toutes les combinaisons possibles de trois facteurs (l’information et le consentement du patient sur la découverte d’une anomalie non sollicitée ; la prévention et le traitement de la maladie non sollicitée ; la décision du médecin pour annoncer les résultats non sollicités). Les profils de réponses ont été regroupés en six clusters différents. Les résultats montrent que les patients, les personnes issues du grand public et les professionnels de santé prennent tous en considération les aspects éthiques, mais les professionnels de santé prennent en considération les aspects médicaux dans une plus large mesure que les deux autres populations dans l’acceptabilité de l’annonce des découvertes non sollicitées.


Marion ROSIER (TOULOUSE), Myriam GUEDJ, Patrick CALVAS, Sophie JULIA, Christelle GARNIER, Anne CAMBON-THOMSEN, Maria Teresa MUÑOZ SASTRE
11:30 - 11:45 #19820 - CS63 Les tests génétiques vus par les médecins non généticiens : Une collaboration à amplifier avec les généticiens.
CS63 Les tests génétiques vus par les médecins non généticiens : Une collaboration à amplifier avec les généticiens.

Faisant le constat d’une prescription massive d’un examen des caractéristiques génétiques d’une personne (ECGP) dans toutes les disciplines médicales et à tous les âges de la vie, la génétique est devenue une étape courante et indispensable de la prise en charge des patients. Pourtant, ces pratiques sont caractérisées par une incertitude entre l’essor technologique de la connaissance du génome et les applications pour le diagnostic, les soins, et la prévention. 

Par ailleurs, de par ses spécificités en termes d’interprétations, de risque héréditaire ou de tests présymptomatiques, l’ECGP fait l’objet d’un encadrement juridique contraignant ainsi que de recommandations de bonnes pratiques. Cet essor de données réglementaires autour des droits des personnes (notamment en termes d’information individuelle et à la parentèle, de formalisation du consentement et de protection de la personne) et un décalage avec les pratiques caractérisent également ce domaine médical.

 Il nous est apparu indispensable d’explorer ces pratiques auprès des médecins non généticiens, qui sont et deviendront de plus en plus premiers acteurs de cette prescription. En effet des questions majeures accompagnent la prescription et le retour de résultats dans les années à venir et les équipes n’ont pas à ce jour de réponses ni de référentiels toujours clairs. Ces situations peuvent générer de grandes incertitudes et disparité de pratiques.

 Nous avons donc conçu une étude qualitative selon une méthodologie de nature sociologique avec des entretiens de médecins prescripteurs inclus dans des focus groups. Une grille d’entretiens a été élaborée après une étude exploratoire. Le champ d’études a été restreint à 4 régions administratives (Bretagne, Pays de Loire, Centre et Normandie) et à deux disciplines médicales complémentaires et emblématiques de l’utilisation courante des tests génétiques selon des capacités différentes de traitement et de prévention : l’oncologie et la neurologie. Nous avons ainsi pu mener 6 focus groups réunissant 22 médecins issus des 2 spécialités de neurologie et onco-endocrinologie au cours de l’année 2018 (Angers, Caen, Nantes, Orléans, Rennes et Tours).

 Après accord des participants, ces entretiens ont fait l’objet d’un enregistrement et d’une retranscription pour réaliser une analyse de contenu ayant pour but de documenter les divers registres et critères auxquels se réfèrent spontanément les professionnels pour apprécier les modalités de recours à cet examen, sa justification, son organisation, ses effets voulus et non-voulus.

Les points saillants de ces analyses de contenu seront présentés. En particulier, les tensions générées par cet ECGP et les vacillements professionnels induits conduisent à une demande de renforcements des collaborations entre généticiens et non-généticiens.


Laurent PASQUIER (RENNES), Guy MINGUET, Sylvie MOISDON-CHATAIGNER, Philippe DENIZEAU, Pascal JARNO, Ginette VOLF, Sylvie ODENT, Grégoire MOUTEL
11:45 - 12:00 #19812 - CS64 Tests génétiques préconceptionnels : résultats d’une première enquête française.
CS64 Tests génétiques préconceptionnels : résultats d’une première enquête française.

Introduction 

Les tests génétiques préconceptionnels ont jusqu’à très récemment uniquement concerné certaines communautés, ethnies, ou familles pour lesquelles un surrisque de maladie génétique était identifié. Un nouveau type de test préconceptionnel pourrait maintenant être proposé à la population générale. Ce test permet d’évaluer le risque pour un couple d’avoir un enfant atteint de certaines maladies génétiques rares, autosomiques récessives ou liées à l’X. Accessible à l’étranger, il n’est pas encore autorisé en France. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’opinion de la population française concernant l’utilisation de ce type de tests.

Matériel et méthodes

L’étude repose sur un questionnaire, disponible en version imprimée et sur le logiciel de sondage en ligne Sphinx®, du 10 novembre 2017 au 05 mars 2018.  Il a été proposé à la population générale via des mailing-lists personnelles et d’associations, ainsi que sur des réseaux sociaux et au sein de cabinets médicaux. Une analyse descriptive a été réalisée et complétée par une analyse multivariée, par régression logistique, avec comme variable à expliquer l’opinion favorable à l’accès au test en France.

Résultats 

Mille cinq cent soixante-huit personnes ont participé à l’étude, 91 % sont favorables à l’accès à ce type de test en France et 57 % réaliseraient le test en cas de projet parental. Soixante-treize pour cent sont favorables à un test accessible sous prescription médicale et 78 % sont en faveur d’un remboursement par la sécurité sociale. Dix-neuf pour cent ne souhaiteraient pas recourir à ce test. Les principaux arguments avancés par les opposants au test sont les convictions éthiques et morales, l’inquiétude que ce test pourrait engendrer et la possible remise en question du projet parental. La majorité des participants estime que ce test est une véritable avancée médicale, mais qu’il peut également engendrer un risque de surmédicalisation de la grossesse et une dérive eugéniste.

Discussion 

Notre étude rapporte une opinion largement favorable à l’accès au test en France,  prescrit par un médecin, ainsi qu’à son remboursement. Cependant, chez les sujets ayant un projet parental et bien qu’ils soient directement concernés par cet examen, nous mettons en évidence une tendance moins favorable à l’accès au test en France. Bien que le test soit considéré comme une avancée médicale qui permettrait de diminuer le risque de handicap pour la descendance, les risques de dérive eugéniste et d’inquiétude générée par ces tests sont également évoqués par la majorité des participants. Le parcours de soins des futurs utilisateurs de ce test est un des enjeux de la diffusion du dépistage génétique préconceptionnel, puisque les informations dont ils disposeront et la réalisation éventuelle du test dépendront des ressources des professionnels de santé consultés


Valérie BONNEAU, Mathilde NIZON, Xénia LATYPOVA, Aurélie GAULTIER, Eugénie HOARAU, Stéphane BÉZIEAU, Guy MINGUET, Mauro TURRINI, Maud JOURDAIN, Bertrand ISIDOR (Nantes)
12:00 - 12:15 #20136 - CS65 Tests génétiques par les sociétés « DTC » : mise en garde sur des pratiques dangereuses et rappel des fondamentaux requis avant tout test génétique « prédictif ».
CS65 Tests génétiques par les sociétés « DTC » : mise en garde sur des pratiques dangereuses et rappel des fondamentaux requis avant tout test génétique « prédictif ».

Alors qu’il est aujourd’hui interdit en France de pratiquer des tests génétiques en dehors d’une prescription médicale ou d’une décision de justice, de plus en plus de nos concitoyens peuvent avoir accès à des données concernant leur génome en passant par des sociétés privées étrangères travaillant, via internet, en Direct To Consumer (DTC). Ces sociétés proposent, pour quelques centaines d’euros, un séquençage du génome (WGS : Whole Genome Sequencing) qui leur permet d’estimer les risques de développer un certain nombre de maladies génétiques mendéliennes ou multifactorielles.

Sous couvert d’une meilleure connaissance des risques et de la possibilité d’agir sur son mode de vie, voire de mettre en place une surveillance adaptée, et arguant de l’autonomie de décision de chacun, ces sociétés « DTC » vendent ces tests sans engager leur responsabilité en expliquant qu’elles ne fournissent aucun conseil médical. Par ailleurs, les offres commerciales proposées sont contraires aux principes fondamentaux qui régissent la réalisation des tests génétiques en France : nécessité d’une information claire et loyale avant la réalisation d’un test, nécessité de recueillir le consentement basé sur un choix éclairé de la personne, dispositif permettant des tests de qualité (autorisation des laboratoires, agrément des généticiens moléculaires), et restitution du résultat lors d’une consultation médicale pour transmettre des recommandations de prise en charge pour la personne et ses apparentés.

Les pratiques de ces sociétés « DTC » seront illustrées avec le cas d’un homme asymptomatique de 33 ans qui a sollicité en urgence la consultation de génétique de l’Institut Curie après avoir réalisé un WGS via internet et avoir été informé par e-mail de l’identification de deux variants pathogènes, l’un du gène TP53 responsable du syndrome de Li-Fraumeni et l’autre du gène APC responsable de la polypose adénomateuse familiale. Aucun des principes fondamentaux de la pratique de génétique médicale rappelés plus haut n’a été respecté et la qualité du test génétique s’est avérée désastreuse puisqu’il s’agissait, après vérification, de deux faux positifs. Nous montrerons que ce test, en plus d’avoir généré une anxiété majeure, a conduit à la réalisation d’examens de dépistage invasifs et a généré des dépenses de santé inutiles.

Alors que la révision de la loi de de bioéthique est examinée au Parlement et que certains plaident pour une libéralisation de l’accès des tests via internet, il nous apparait indispensable de défendre les principes d’encadrement des tests génétiques mis en œuvre dès la loi de 1994 et de poursuivre les développements technologiques et de recherche qui permettent d’aller vers des estimations individuelles de risque les plus précises possible. Il nous revient également de communiquer clairement auprès de la population et de nos collègues non généticiens sur le caractère dangereux que peuvent avoir ces tests s’ils ne sont pas réalisés dans un cadre strict.


Antoine DE PAUW (PARIS), Mathias SCHWARTZ, Chrystelle COLAS, Lisa GOLMARD, Dominique STOPPA-LYONNET
12:15 - 12:30 #19788 - CS66 La maladie génétique s’invite dans la famille, conséquences pour la fratrie.
CS66 La maladie génétique s’invite dans la famille, conséquences pour la fratrie.

En systémie on sait bien qu’« il est impossible de ne pas communiquer » , dans ma pratique de psychologue dans un service de génétique médicale, il m’est impossible de ne pas prendre en compte la famille lorsque je rencontre quelqu’un porteur d’une maladie génétique.

Si cela concerne un enfant alors immédiatement la question des parents et de leur souffrance s’impose et souvent on est attentif à la souffrance de la fratrie que dans un second temps.

Il sera question dans cette présentation de voir comment la fratrie vit l'intrusion de la maladie génétique et du handicap qui en découle le plus souvent. Que la fratrie naisse "avec ça" ou que cela vienne faire interruption au cours de la vie. Ce tiers, non invité, va être support de changement, de représentations, de fantasmes. il peut construire ou détruire la fratrie. En tout cas il interroge l'individu sur les liens fraternels.

Notre propos prendra en compte les spécificités liées à la composante génétique de la maldie qui soulèvent de nombreuses questions pour la fratrie:

aQu’est-ce que cela représente pour un enfant d’entendre parler de maladie « génétique » ?

aUne maladie rare est ce que cela veut dire que l’on est exceptionnel ou seul ?

aPeut-on avoir une maladie qui n’a pas de nom ?

aY a-t-il dans le groupe famille des sous-groupes : malade/pas malade ? porteur/pas porteur ?

aA qui ressemble mon frère/ma sœur ? A nous ? A ceux avec la même maladie ?

aPourquoi il n’y a pas de médicament si on connait la maladie ?


Eva TOUSSAINT (BORDEAUX)
Salle Descartes

"Jeudi 23 janvier"

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D32
11:00 - 12:30

SESSIONS SIMULTANEES 12
Séquençage à Haut Débit

Modérateurs : Stéphane BÉZIEAU (PU-PH) (Nantes), Christel THAUVIN ROBINET (PU-PH) (DIJON)
11:00 - 11:15 #20303 - CS67 Analyse par séquençage à haut débit ciblé d’une cohorte de 352 patients porteurs de malformations congénitales des membres.
CS67 Analyse par séquençage à haut débit ciblé d’une cohorte de 352 patients porteurs de malformations congénitales des membres.

Les syndromes malformatifs touchant les membres constituent un groupe de pathologies cliniquement et génétiquement hétérogènes. Plus de 150 gènes et de nombreux remaniements génomiques impliqués dans des formes syndromiques ou non syndromiques d’anomalies des membres ont été décrits en pathologie humaine. En raison de cette importante hétérogénéité génétique, une proportion élevée de patients reste sans diagnostic moléculaire. Depuis 2002, notre équipe s’est impliquée dans le diagnostic génotypique de ces pathologies avec la mise en place progressive de l’analyse de gènes impliqués dans le développement des membres. Au cours de ces dernières années, les avancées en matière de séquençage à haut débit ont permis la mise en place de nouvelles stratégies diagnostiques. Nous rapportons, ici, la première grande série de patients atteints de syndromes malformatifs touchant les membres analysés par séquençage à haut débit ciblé.

Le recrutement a été réalisé sur une période de 3 ans. Trois cent cinquante patients, cas index, ont été inclus et classés en 7 grandes catégories phénotypiques après évaluation clinique centralisée : anomalies radiales, ectrodactylies, autres anomalies réductionnelles, brachydactylies, polydactylies, anomalies de fusion et hypo/aplasies patellaires. Quarante-trois à 52 gènes ou séquences régulatrices ont été étudiés par une technologie à haut débit par capture permettant la détection des variations ponctuelles (SNP) et des variations du nombre de copies (CNV).

Au total, 134 SNP et 26 CNV ont été identifiés chez 152 patients. Soixante-douze de ces variants n’avaient encore jamais été rapportés dans la littérature.  Cent trente variants ont été classés comme pathogènes ou probablement pathogènes permettant une confirmation diagnostique chez 124 patients, soit un rendement diagnostique moyen de 35,2%.  Ce taux est meilleur dans les formes syndromiques (43%) que dans les formes isolées (26%). Une analyse de la cohorte en fonction des différentes catégories phénotypiques montre que le rendement varie de 9,5% dans le groupe des anomalies réductionnelles à 95% dans le groupe des hypo/aplasies patellaires, confirmant qu’une évaluation clinique minutieuse des patients est indispensable.

Les résultats de cette étude montrent également que, pour le diagnostic moléculaire de ces pathologies, l’approche par séquençage à haut débit de cibles bien choisies constitue un outil efficace et rentable en pratique clinique puisqu’il nous a permis d’améliorer notre rendement diagnostique de 7.7%. Sept pour cent des altérations identifiées dans la cohorte correspondant à des CNV, il est aujourd’hui indispensable d’inclure la détection de ce type d’altérations dès les premières investigations moléculaires.


Fabienne ESCANDE (LILLE), Anne-Sophie JOURDAIN, Malika BALDUYCK, Perrine BRUNELLE, William DUFOUR, Elise BRISCHOUX-BOUCHER, Cindy COLSON, Anne DIEUX, Marion GERARD, Jamal GHOUMID, Fabienne GIULIANO, Alice GOLDENBERG, Philippe KHAU VAN KIEN, Daphné LEHALLE, Gilles MORIN, Sébastien MOUTTON, Thomas SMOL, Clémence VANLERBERGHE, Florence PETIT, Sylvie MANOUVRIER-HANU
11:15 - 11:30 #20454 - CS68 Expérience du Fast-Exome en moins de 16 jours en réanimation néonatale : projet REUNIR.
CS68 Expérience du Fast-Exome en moins de 16 jours en réanimation néonatale : projet REUNIR.

L’établissement du diagnostic étiologique d’une pathologie congénitale à révélation néonatale est une étape indispensable pour guider la prise en charge des patients et proposer un conseil génétique adapté. L’apparition des nouveaux outils de génétique pangénomiques a permis de raccourcir drastiquement les délais et d’augmenter considérablement les performances diagnostiques.

Dans le cadre de l’étudemontpellieraine REUNIR (Rapide Exome en Unité de Néonatologie soins Intensifs Réanimation) financée par un appel d’offre interne, nous avons proposé d’évaluer la faisabilité et l’efficacité de la mise en place d’un circuit « d’urgence »,  afin de réduire le temps de production d’un exome-trio avec résultat définitif dans un délai maximum de 16 jours. L’étude a prévu l’inclusion de 10 enfants, âgés de 0 à 12 mois, hospitalisés en réanimation, présentant un syndrome malformatif et/ou une détresse neurologique pour lesquels une origine génétique est suspectée, sans orientation diagnostique certaine.

A l’heure actuelle, nous avons inclus 6 enfants, âgés de 8 à 60 jours,  présentant une hypotonie (5/6), des convulsions (2/6), une malformation cardiaque (2/6), des anomalies cranio-faciales (2/6), une insuffisance rénale (1/6).

Les librairies ont été préparées par SureSelect QXT Human All Exon V7 (Agilent), puis séquencées par NextSeq® 500/550 Mid Output Kit v2, Illumina. L’analyse et l’interprétation de l’exome en RCP post-test  ont pu être réalisées en moyenne en 12 jours  (8-14).

 Le rendu de résultats aux parents a pu être effectué en moins de 16 jours pour tous les patients. Le résultat était positif chez 3 patients avec identification de mutation dans les gènes NSD1 (n=1), MTM1 (n=1), KCNQ2 (n=1). Le résultat a modifié la prise en charge pour ces patients : il a permis de surseoir à la réalisation de biopsie musculaire (n=1), ponction lombaire (n=1), bilan métabolique (n=3), d’adapter le traitement épileptique spécifiquement chez le patient présentant une mutation KCNQ2, d’orienter le patient présentant une mutation MTM1 vers un protocole thérapeutique. Deux patients sont décédés (âges de décès : 6 et 113 jours). L’identification de la mutation MTM1, héritée,  a permis de proposer un conseil génétique adapté pour les apparentés concernés, incluant plusieurs femmes avec projet parental.

Le nombre de patients inclus est faible mais ces résultats préliminaires semblent néanmoins similaires à ceux  rapportés au sein des séries les plus récentes (Wu  et al.2019). Au total, à l’heure actuelle, nous confirmons la faisabilité  au sein d’un CHU français et l’intérêt du fast-exome chez des nourrissons dans des situations d’urgence en réanimation, permettant d’épargner des examens invasifs et/ou coûteux, d’identifier un diagnostic dans la moitié des cas, et d’améliorerspécifiquement la prise en charge. Ce projet nous a amené à réfléchir aux modalités d’organisation des différentes équipes protagonistes afin de réduire les délais de rendu de résultat aux familles.


Marjolaine WILLEMS (Montpellier), Guilaine BOURSIER, Kevin YAUY, Deborah MECHIN, Nathalie RUIZ-PALLARES, Christine COUBES, Lucile PINSON, Constance WELLS, Patricia BLANCHET, Marion IMBERT-BOUTEILLE, Thomas GUIGNARD, Jacques PUECHBERTY, Emmanuelle HAQUET, Odile PIDOUX, Sabine DURAND, Mahlia BADR, Christophe MILESI, Julien BALEINE, Gilles CAMBONIE, Floriane HEMERY, Maelle DEREURE, Olivier ARDOUIN, Marie-Christine PICOT, Renaud MESNAGE, Florence MASSON, Valentin RUAULT, Lucile MAZIERES, Isabelle TOUITOU, David GENEVIÈVE, Mouna BARAT-HOUARI
11:30 - 11:45 #19818 - CS69 Intérêt du séquençage de l’exome en "e;solo"e; dans les néphropathies indéterminées des jeunes adultes dans le contexte du Plan France Médecine Génomique 2025.
CS69 Intérêt du séquençage de l’exome en "e;solo"e; dans les néphropathies indéterminées des jeunes adultes dans le contexte du Plan France Médecine Génomique 2025.

Introduction
En néphrologie adulte, les examens de génétique sont rarement prescrits et le plus souvent dans des cas archétypaux avec histoire familiale. En France, les tests génétiques habituellement réalisés sont des panels de gènes, sélectionnés au mieux selon le phénotype du patient. Depuis un an, nous avons mis en place une approche par séquençage de l’exome en première intention chez les adultes jeunes avec néphropathie d’origine indéterminée. Nous avons évalué le rendement diagnostique et les répercussions cliniques de cette approche, ceci dans le contexte des pré-indications du plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025).


Patients & Méthodes        
Dans le cadre du soin courant, depuis septembre 2018, les patients incidents de moins de 45 ans, avec une néphropathie d’origine indéterminée, ont été prélevés pour un séquençage d'exome. Les patients atteints d’une polykystose dominante étaient exclus de l’étude. L’ADN génomique a été extrait, les régions codantes de l'exome (33 mégabases) ont été enrichies avec le kit Twist Human Core Exome, puis séquencées en paired-end sur NextSeq500 (Illumina). La ségrégation des variants a été étudiée par séquençage Sanger ciblé chez les apparentés, le cas échéant.   


Résultats
Cent patients non apparentés ont été séquencés en 12 mois. Le séquençage de l’exome a permis de poser un diagnostic de certitude chez 33 patients, soit un rendement diagnostique de 33%.

La majorité des patients ont été analysés en exome « solo», les deux parents n’étant disponibles pour un trio que dans 13 cas (dont 3 ayant abouti à un diagnostic de certitude).

Les principaux diagnostics génétiques étaient des basalopathies (n=10, 30 %) et des ciliopathies (n=9, 27%). Ces résultats étaient le plus souvent inattendus, avec des phénotypes relativement pauvres ou peu typiques. Dans tous les cas, après « reverse phenotyping », le diagnostic génétique a eu des conséquences : nouvelle perspective clinique, conseil génétique, aide pour la sélection des donneurs en cas de don vivant apparenté.

Parmi les 100 patients séquencés, seuls 21 patients auraient éligibles pour le PFMG2025, dont 3 ont abouti à un diagnostic.

  
Conclusion
Avec un rendement diagnostique important, des conséquences cliniques et thérapeutiques majeures et un coût mesuré, notre étude montre l'intérêt du séquençage de l’exome « solo» en 1ère intention dans les néphropathies indéterminées des jeunes adultes. Le critère obligatoire de l'étude en « trio » pour l’accès des patients au PFMG2025 est a posteriori restrictif en regard de notre expérience. Les diagnostics posés ont souvent été inattendus, validant l'intérêt d'une approche pangénomique d'emblée. En complément de cette étude, 4 patients avec trio ont été inclus dans le cadre du PFMG2025. L'analyse bioinformatique des séquences des génomes en trio est en cours et nous permettra de comparer les stratégies diagnostiques.


Alice DOREILLE, Laure RAYMOND, Anne-Sophie LEBRE, Laurent MESNARD (Paris)
11:45 - 12:00 #19746 - CS70 5 années d’expérience diagnostique du séquençage haut débit de l’exome : des anomalies du développement à la médecine génomique des maladies rares.
CS70 5 années d’expérience diagnostique du séquençage haut débit de l’exome : des anomalies du développement à la médecine génomique des maladies rares.

Le diagnostic étiologique des patients atteints de maladies rares (MR) est un véritable enjeu de santé publique. En France, elles affectent plus de 6 millions de personnes, dont la moitié demeure actuellement sans cause génétique identifiée. La grande hétérogénéité clinique et génétique des MR est un véritable défi diagnostique pour le généticien. Depuis une dizaine d’années, la génétique médicale connaît un véritable bouleversement technologique avec le développement des techniques de séquençage à haut débit, permettant l’analyse de panels de gènes ciblés, de l’exome (ES) et du génome (GS).

Pionnière dans le domaine en France, notre équipe a réalisé depuis 2014 un ES diagnostique chez 1592 atteints de MR (515 positifs (33%) et 153 non concluants (10%)). Initialement, l’ES (gènes OMIM) était effectué en solo pour des raisons économiques chez les patients atteints d’anomalies du développement et/ou déficience intellectuelle (AD/DI) après ACPA normale, avec un diagnostic positif chez environ 25%. Au fil des années, nous avons développé une stratégie d’optimisation de l’analyse bioinformatique (détection des CNV +2% et des mutations de l’ADN mitochondrial +0,3%) et de l’interprétation des données (augmentation du nombre de bases de données interrogées dans le pipeline bioinformatique, RCP hebdomadaire, double lecture et pools parentaux). Une réanalyse annuelle des données, qui permet en moyenne de conclure chez 7% des patients négatifs, est également disponible à la demande des patients/cliniciens. Actuellement, le rendement diagnostique de l’ES avec pools parentaux chez les patients atteints de AD/DI sans diagnostic clinique évident s’élève à 37%. Fort de cette expérience, l’analyse d’ES a progressivement été étendue à d’autres MR telles que les maladies neurogénétiques/musculaires (77 patients), avec un taux diagnostique de 33% et la nécessité de développer de nouvelles expertises clinico-biologiques et des liens avec les réseaux de laboratoires experts. Nous avons également mis en place un circuit d’urgence pour la réanimation néonatale et le diagnostic prénatal. Par ailleurs, une réanalyse des données en recherche translationnelle (extension aux gènes non-OMIM) s’est avérée très performante avec l’identification d’environ 90 nouveaux gènes causaux, grâce à une interrogation systématique de l’ensemble de nos données et un partage de données des variations candidates sur des plateformes dédiées (GeneMatcher, DECIPHER, PhenomeCentral), qui pourront être complétées par le projet Solve-RD. Une projection de l’analyse systématique des données secondaires (différentes listes de gènes) a permis d’en évaluer les difficultés, les verrous à lever et les conséquences sur l’organisation des soins.

Notre expérience confirme la faisabilité et l’intérêt majeur d’implanter le SHD pangénomique en diagnostic de 1ère intention et de poursuivre l’analyse des données en recherche translationnelle afin de lutter contre l’impasse diagnostique dans les MR.


Christel THAUVIN (DIJON), Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Frédéric TRAN MAU-THEM, Arthur SORLIN, Anne-Sophie DENOMME-PICHON, Sophie NAMBOT, Julien THEVENON, Paul KUENTZ, Virginie QUERE, Julian DELANNE, Sébastien MOUTTON, Daphné LEHALLE, Nolwenn JEAN-MARCAIS, Pierre VABRES, Physician’S Group ORPHANOMIX, Martin CHEVARIN, Charlotte POE, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Patrick CALLIER, Emilie TISSERAND, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE
12:00 - 12:30 Nouvelles indications PFMG 2025.
Salle 1
12:45

"Jeudi 23 janvier"

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B33
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - THERMOFISHER SCIENTIFIC
Nos dernières innovations NGS en pratique clinique

12:45 - 13:10 Le SNPXPlex, une technique de barcoding simple et rapide assurant l’identitovigilance du diagnostic par NGS. Cecile CAZENEUVE (Praticien Hospitalier) (Intervenant, LYON)
13:10 - 13:25 Les challenges du dépistage préconceptionnel, comment consolider différents tests au sein d’une même solution NGS. Christophe DABADIE
13:25 - 13:45 Nouveauté Genexus, premier système NGS intégré pour du séquençage ciblé & catalogue des essais AmpliSeq On Demand. Mathieu BOIMARD
Auditorium Ronsard

"Jeudi 23 janvier"

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C33
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - ILLUMINA
Comprendre les maladies génétiques, de la recherche aux applications cliniques

12:45 - 13:15 Ce que j’ai appris de la validation du séquençage de génome complet. Pierre BLANC (Praticien Hospitalier) (Intervenant, LYON)
13:15 - 13:45 Nouveautés Illumina 2020.
Salle Descartes

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D33
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - SOPHiA GENETICS
NGS au service de la prise en charge du cancer, projets et avenir

12:45 - 13:15 Un panel somatique HR élargi, mise en place dans le cadre de l’étude GREAT. Jacqueline LEHMANN-CHE (MCU-PH, responsable du LOM) (Intervenant, Paris)
13:15 - 13:45 Défis et solutions pour détecter CNV et Amplifications avec précision. Tommaso COLETTA (Intervenant, Suisse)
Salle 1

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E33
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - INTEGRAGEN
Exome et RNA-seq en pratique clinique

12:45 - 13:05 Galileo, une application pour l’analyse dynamique des données d’expression RNA-seq. Céline VALLOT (Intervenant, PARIS)
13:05 - 13:25 Utilisation de Galileo pour la classification génétique des LAL de l'enfant. Aurélie CAYE-EUDE (Intervenant, PARIS)
13:25 - 13:45 Séquençage d’exome en diagnostic prénatal : premiers résultats de l’étude de faisabilité française. Frederic TRAN MAU THEM (PH) (Intervenant, Dijon), Christel THAUVIN ROBINET (PU-PH) (Intervenant, DIJON)
Salle 2

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F33
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - AGILENT
Application en génétique constitutionnelle et cytogénétique

12:45 - 13:05 Dernières innovations Agilent. Roubila MEZIANI
13:05 - 13:25 Détection simultanée de CNVs et SNVs grâce à la technique OneSeq® : une étude rétrospective de 21 cas. Valérie MALAN (PU-PH) (Intervenant, PARIS)
13:25 - 13:45 Analyse des variations du nombre de copies d’ADN au sein d’une cohorte d'hommes azoospermes par CGH-array ciblée infertilité masculine. Aurélie MOUKA (Assistante Hospitalo Universitaire) (Intervenant, Clamart)
Salle Courteline

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G33
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - QIAGEN
Nos innovations en NGS et bioinformatique et leurs applications en génétique humaine

12:45 - 13:05 Innovations technologiques pour le NGS. Hélène BAUBY
13:05 - 13:25 Les solutions QIAGEN Digital Insights. Elodie DUBUS
13:25 - 13:45 Anomalies conventionnelles et non conventionnelles par la librairie Qiaseq, dans l’ADN somatique et constitutionnel. Arnaud LAGARDE (Ingénieur Hospitalier) (Intervenant, Marseille), Catherine ROCHE (ingenieur hospitalier en chef) (Intervenant, MARSEILLE)
Salle Balzac
14:00

"Jeudi 23 janvier"

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A35
14:00 - 15:30

Communications Orales Sélectionnées 02

Modérateurs : Serge AMSELEM (Directeur U.933 Inserm) (PARIS), Sylvie ODENT (PU-PH Chef de service) (RENNES)
14:00 - 14:15 #19977 - CO07 Casser le mystère du chromoanagenesis : étude de 20 nouveaux cas et des données de la littérature.
CO07 Casser le mystère du chromoanagenesis : étude de 20 nouveaux cas et des données de la littérature.

L'essor des analyses pangénomiques a permis de découvrir des réarrangements complexes résultant d'événements catastrophiques appelés chromoanagenesis. Bien que fréquents dans certaines tumeurs, ces remaniements sont encore exceptionnels dans des échantillons constitutionnels. Nous avons regroupé 20 cas de la littérature avec 20 nouveaux cas pour identifier les mécanismes biologiques sous-jacents. Notre analyse confirme le regroupement quasi exclusif des points de cassure sur un seul chromosome dans une majorité de cas. Si nous distinguons 3 types principaux de remaniements proches des définitions existantes de la littérature de chromothripsis, chromoplexie, chromoanasynthesis, ces derniers présentent des caractéristiques encore non décrites. Il existe, par exemple, une forte tendance des gains du nombre de copies apparus à être regroupés et insérés ensemble.

Dans un second temps, nous avons étudié la distribution des 1034 points de cassure de ces 40 remaniements, celle des chromoanagenesis tumoraux (n = 13,310 points de cassure) et celle des remaniements simples (n = 468 points de cassure) et l’avons comparé à une répartition aléatoire (hypothèse nulle). Pour les 3 groupes de points de cassure (chromoanagenesis constitutionnels, tumoraux et remaniements simples), nous observons un enrichissement des points de cassure dans les régions se répliquant tardivement au cours du cycle cellulaire. La distribution des points de cassure des remaniements complexes apparaît proche d’une répartition aléatoire (hypothèse nulle) s’agissant des autres critères analysés (Topologically-Associated Domains (TADs), Lamina-Associated Domains (LADs), éléments répétés, marquage en bandes G, compartiment A/B, distance aux origines de réplication, sites de fragilité chromosomique). En revanche, pour les remaniements simples, il existe une déplétion significative en points de cassure dans les LADs. Ce dernier résultat infirme l’hypothèse d’un continuum entre remaniements simples et complexes.

La probabilité accrue de cassure dans les régions à réplication tardive appuie l’hypothèse d’une condensation prématurée d’un chromosome dans un micronoyau. Cette séquestration explique le regroupement des cassures sur un seul chromosome et est le lieu d’une réplication retardée.  La condensation hâtive entraîne le décrochage des fourches de réplication encore actives dans les régions les plus en retard. Si les fourches raccrochent d’autres fragments d’ADN, le chromosome reconstruit portera des cicatrices de ces mécanismes réplicatifs. Si les fourches se décrochent complètement et font apparaître de véritables cassures double brin, les fragments seront raboutés le mieux possible.

Nos résultats suggèrent une origine commune des remaniements complexes.


Nicolas CHATRON (Lyon), Giuliana GIANNUZZI, Pierre-Antoine ROLLAT-FARNIER, Flavie DIGUET, Eleonora PORCU, Kevin UGUEN, Julia LAUER ZILLHARDT, Arthur SORLIN, Flavie ADER, Alexandra AFENJAR, Joris ANDRIEUX, Sandra CHANTOT-BASTARAUD, Patrick CALLIER, Eduardo CALPENA, Marie-Pierre CORDIER, Sylvie JAILLARD, Nora CHELLOUG, Christèle DUBOURG, Laurence FAIVRE, Françoise GIRARD, Solveig HEIDE, Yvan HERENGER, Boris KEREN, Samantha KNIGHT, James LESPINASSE, Laurence LOHMANN, Nathalie MARLE, Reza MAROOFIAN, Alice MASUREL, Michèle MATHIEU, Corinne METAY, Alistair PAGNAMENTA, Marie-France PORTNOÏ, Fabienne PRIEUR, Marlène RIO, Jean-Pierre SIFFROI, Jenny TAYLOR, Stéphanie VALENCE, Andrew WILKIE, Patrick EDERY, Alexandre REYMOND, Damien SANLAVILLE, Caroline SCHLUTH-BOLARD
14:15 - 14:30 #20085 - CO08 Apport du génome trio pour le diagnostic de la déficience intellectuelle.
CO08 Apport du génome trio pour le diagnostic de la déficience intellectuelle.

Le séquençage de l’exome pour le diagnostic de la déficience intellectuelle (DI) se généralise et le plan « France médecine génomique 2025» promet un accès à court terme au séquençage du génome entier. L’apport du génome reste cependant peu étudié par rapport à l’exome dans cette indication. Dans un cadre de recherche, nous avons obtenu un financement par la Fondation Maladies Rares permettant le séquençage du génome en trio de 20 patients présentant une DI modérée à sévère, souvent syndromique. Ils ont été recrutés après une analyse non concluante par exome trio au sein de l’étude HUGODIMS (recrutement du centre de référence CLAD-Ouest). Les SNVs et INDELs ont été analysés avec GATK, les variants structuraux (SVs) avec MANTA, qui utilise les informations portées par les « split-reads » et « paired-reads » pour la détection de tous les types de SV, et les CNVs avec cn.MOPS (intervalles de 500pb).

L’analyse des variants dans la séquence codante a identifié (1) deux patients avec des variants faux-sens de novo dans le gène H3F3A, un gène en cours de publication, dans un exon non couvert par exome, (2) un variant faux-sens de novo dans le gène TFE3, récemment publié, et (3) un variant stop pathogène dans un gène en cours de publication hérité d’une mère hétérozygote et asymptomatique. L’analyse des SVs par MANTA a montré : (1) une translocation t(1;6)(p21.1;q21) équilibrée de novo avec des points de cassure intergéniques, (2) une inversion de novo de 2,1Mb impliquant le gène FOXP1, (3) une inversion de 65Mb de novo sur le bras long du chromosome 5 avec des points de cassures intergéniques, et (4) une délétion de 1,8kb de novo emportant un exon du gène CXorf56 sur le chromosome X chez une fille. L’analyse complémentaire des CNVs par cn.MOPS a mis en évidence une délétion de 22kb à l’état homozygote dans le gène RSPRY1, qui n’a pas été identifiée par MANTA à cause d’un mauvais alignement au niveau des points de cassures. L’étude des variants dans une hypothèse autosomique récessive a mis en évidence deux variants pathogènes dans le gène HACE1 et trois potentiels nouveaux gènes de DI, dont INTS11 pour lequel une cohorte de patients est en cours de constitution.

Au total, les résultats préliminaires de cette cohorte encore en cours d’analyse montrent qu’un diagnostic probable peut être établi chez 10/20 patients, comprenant 5 SVs dont 2 visibles par une analyse du caryotype. De nouveaux gènes candidats ont pu être identifiés en récessif, un mode de transmission qui est peut-être sous-estimé par les études en trio. A noter que chez un patient sans candidat, un variant pathogène dans NIPBL a été identifié en mosaïque à 11% dans la salive suite à une analyse par panel après réévaluation du phénotype. Bien qu’aucun évènement susceptible d’être pathogène dans les régions non-codantes n’ait été identifié pour le moment, le génome en trio présente un rendement supérieur à l’exome grâce à la détection des SVs et une meilleure couverture des régions codantes.


Benjamin COGNÉ (Nantes), Thomas BESNARD, Sébastien KÜRY, Marie-Laure VUILLAUME, Annick TOUTAIN, Dominique BONNEAU, Estelle COLIN, Laurent PASQUIER, Wilfried CARRÉ, Christèle DUBOURG, Sylvie ODENT, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Sandra MERCIER, Jean-François DELEUZE, Richard REDON, Bertrand ISIDOR, Stéphane BÉZIEAU
14:30 - 14:45 #19890 - CO09 Le syndrome MADaM, une nouvelle dysplasie acromandibulaire due à l’absence de la protéine MTX2, relie le dysfonctionnement mitochondrial au noyau.
CO09 Le syndrome MADaM, une nouvelle dysplasie acromandibulaire due à l’absence de la protéine MTX2, relie le dysfonctionnement mitochondrial au noyau.

Les syndromes « dyplasie acromandibulaire » (MAD) connus sont dus principalement à des mutations récessives des gènes LMNA, ZMPSTE24 ou BANF1 et font partie du spectre phénotypique des laminopathie progéroides. Ils sont caractérisés par des anomalies majeures de la morphologie et des fonctions nucléaires.

Nous rapportons l’identification de quatre mutations nulles homozygotes différentes du gène MTX2, codant pour la METAXINE-2, chez six enfants atteint d’une dysplasie acromandibulaire sévère, appelée MADaM syndrome (Mandibuloacral Dysplasia associated to MTX2).

La METAXINE-2 est une protéine ubiquitaire de la membrane mitochondriale externe (MME) impliquée dans l’import de protéines à topologie complexe dans la MME et dans l’induction de l’apoptose en réponse au TNF-alpha. Ces patients, issus de familles consanguines d’origines géographiques différentes, présentent une atteinte clinique homogène et très proche  des laminopathies progéroides comme les MAD ou la Progeria de Hutchinson-Gilford (HGPS), incluant un retard de croissance post-natal, une lipodystrophie, une dysmorphie faciale typique avec micrognathie, des oreilles larges bas implantées, une accumulation de tissu adipeux au niveau des joues, un nez fin et long, des résorptions osseuses distales, des calcifications artérielles, une hypertension extrêmement sévère et une glomérulosclérose.

Les western blots réalisés sur les fibroblastes de deux patients ont montré l’absence totale de la protéine METAXINE-2, accompagnée par l’absence de son partenaire METAXINE-1, également localisé dans la MME.

Les fibroblastes présentaient par ailleurs une fragmentation majeure du réseau mitochondrial, probablement due à une augmentation des processus de fission mitochondriale, une réduction de composants de la chaine respiratoire similaire à celle observée dans le HGPS et une réduction des capacités de phosphorylation oxydative. De plus, les fibroblastes des patients résistaient à l’induction de l’apoptose par le TNF-alpha ou la staurosporine, conduisant, comme probables voies alternatives visant à « neutraliser » les cellules altérées dans l’organisme, à une augmentation de la senescence, de la mitophagie et des temps de dédoublement cellulaire. De façon intéressante, des anomalies morphologiques nucléaires majeures ont été observées à la fois dans les fibroblastes des patients déplétés en METAXINE-2 et chez C. elegans sous-exprimant l’orthologue mtx-2 par siRNA. Nous rapportons donc l’identification du syndrome MADaM, révélant une relation inattendue entre la composition / fonction mitochondriale et la morphologie nucléaire, établissant un lien physiopathologique avec les laminopathies progéroides connues et sous-tendant probablement les caractéristiques cliniques communes observées. Ces travaux sont en cours de peer-review dans Nature Communications.


Sahar ELOUEJ, Karim HARHOURI, Coraline AIRAULT, Morgane LEMAO, Geneviève BAUJAT, Sheela NAMPOOTHIRI, Hϋlya KAYSERILI, Nihal AL MENABAWY, Laila SELIM, Robert RUBINSZTAJN, Chayki CHARAR, Catherine BARTOLI, Agnès RÖTIG, Jérémie MORTREUX, Peter BAUER, Catarina PEREIRA, Nathalie ESCANDE-BEILLARD, Antoine MUCHIR, Lisa MARTINO, Yosef GRUENBAUM, Songhua LEE, Philippe MANIVET, Guy LENAERS, Bruno REVERSADE, Nicolas LÉVY, Annachiara DE SANDRE-GIOVANNOLI (Marseille)
14:45 - 15:00 #19922 - CO10 Pathologies ultra-rares diagnostiquées par séquençage haut débit d’exome sur une série de 334 patients dans le domaine des anomalies du développement au CHU de Rennes.
CO10 Pathologies ultra-rares diagnostiquées par séquençage haut débit d’exome sur une série de 334 patients dans le domaine des anomalies du développement au CHU de Rennes.

L’avènement des techniques de séquençage haut débit (SHD) a permis d’augmenter rapidement le rendement diagnostique chez les patients porteurs d’anomalies du développement (AD) avec ou sans déficience intellectuelle (DI), de réduire l’errance diagnostique, d’étendre le phénotype de pathologies déjà connues, de rapporter de nombreux nouveaux gènes responsables d’AD avec ou sans DI associée. Parallèlement, le taux diagnostique de pathologies ultra-rares (prévalence: p < 1/50.000) a lui aussi augmenté. Parmi ces dernières, la proportion de pathologies de description récente avec peu de recul sur l’évolution et avec de petites cohortes descriptives apparaît importante. Méthodes: nous avons repris 334 résultats de SHD d’exome réalisés dans le cadre diagnostique chez des patients porteurs d’AD avec ou sans DI sans orientation clinique précise entre 2017 et 2018 par le laboratoire de génétique moléculaire et de génomique du CHU de Rennes et nous avons recherché les diagnostics qui relevaient des pathologies ultra-rares ainsi que les sources d’information disponibles pour ces patients. Les échantillons d’ADN ont été analysés selon les étapes suivantes: enrichissement par capture de séquence SureSelect XT Focused Exome (Agilent Technologies), séquençage haut débit sur plateforme HiSeq ou NextSeq (Illumina), analyse bio-informatique et interprétation réalisées avec les outils développés au laboratoire, incluant les logiciels BWA MEM pour l’alignement (hg19), GATK et FreeBayes pour le «variant calling», ANNOVAR et ALAMUT (Interactive Biosoftware) pour l’annotation. Résultats: 84,4 % des analyses ont été réalisées en trio. Sur les 334 analyses d’exome, la mise en évidence d’un variant de classe 4 ou 5 selon la classification ACMG dans 66 gènes différents a permis de rendre un diagnostic certain pour 88 cas (26.35%). Les bases moléculaires de 37 de ces 66 pathologies (56%) ont été décrites après 2010 dont 7 après 2015 (10,6%).  Nous avons pu retrouver des données de prévalence disponibles pour 44 de ces diagnostics: 88,6% sont classés comme ultra-rares et pour 36,4% moins de 20 cas sont décrits dans la littérature. Nous avons également recherché l’existence d’informations accessibles aux familles concernant la pathologie (association de patients, ressources web) pour chaque diagnostic. Discussion/ conclusion: L’ensemble de ces données souligne l’importance du taux de pathologies ultra-rares diagnostiquées grâce au SHD dans le domaine des AD et le peu d’informations disponibles pour les patients et leurs familles concernant l’évolution et le parcours de soin. Un accompagnement global et un suivi médical régulier de ces patients apparaît important avec une veille bibliographique et une mise à jour régulière des connaissances afin de limiter la sensation d’isolement ressentie par les familles.

 


Paul ROLLIER, Christele DUBOURG, Wilfrid CARRÉ, Véronique DAVID, Chloé QUELIN, Mélanie FRADIN, Laurent PASQUIER, Sylvie ODENT, Nolwenn JEAN-MARÇAIS (RENNES)
15:00 - 15:15 #20201 - CO11 Etude phénotypique du syndrome d'Aarskog lié à des mutations de FGD1, à partir d'une serie de 106 patients : recommandations pour le diagnostic et la prise en charge.
CO11 Etude phénotypique du syndrome d'Aarskog lié à des mutations de FGD1, à partir d'une serie de 106 patients : recommandations pour le diagnostic et la prise en charge.

Le syndrome d’Aarskog (SA), aussi appelé dysplasie facio-génitale, est un syndrome lié à l’X, rapporté pour la première fois par Aarskog en 1970. Il est caractérisé par une dysmorphie faciale reconnaissable, une petite taille modérée, des anomalies des extrémités ainsi que des anomalies génitales, notamment du scrotum. Le SA est causé par des mutations du gène FGD1, situé sur en Xq11.21. Ce gène code une protéine échangeuse de guanine (GEF) qui active spécifiquement la Rho-GTPase CDC42. Cette voie intervient notamment dans le développement osseux. Les connaissances du phénotype du SA sont essentiellement basées sur la description de patients dont le diagnostic n’a pas été confirmé par l’analyse du gène FGD1. Ainsi, certains aspects du phénotype sont encore peu connus. En particulier, la description du phénotype neurodéveloppemental est extrêmement hétérogène dans la littérature médicale.

Afin de redéfinir le spectre phénotypique du SA et afin de proposer des critères diagnostiques, nous avons analysé les caractéristiques cliniques d’une grande série de  patients avec une mutation identifiée dans FGD1. Afin de recueillir ces informations, un questionnaire établi à partir des données de la littérature a été envoyé aux cliniciens référents. Des photos et des radiographies osseuses étaient également demandées. Les éléments morphologiques ont été revus par des dysmorphologistes expérimentés et les radiographies osseuses ont été relues par l’équipe du centre de référence français des maladies osseuses constitutionnelles. Nous présentons les résultats de l’analyse clinique, radiologique et moléculaire de 106 patients garçons. Nos résultats apportent des informations sur l’histoire naturelle du SA et sur la prévalence des signes cliniques. Nous apportons également la description de nouveaux signes cliniques et radiologiques associés au SA.

Enfin, au regard des stratégies actuelles de séquençage à haut débit et l’essor du rétro-phénotypage, nous proposons des critères diagnostiques permettant de justifier l’étude moléculaire de FGD1 devant une suspicion clinique et permettant également l’interprétation des variants de FGD1 issus du séquençage haut débit. Nous proposons également des recommandations pour la prise en charge.


Médéric JEANNE (TOURS), Nathalie RONCE, Geneviève BAUJAT, Sylvain BRETON, Stéphanie ARPIN, Florence PETIT, Clémence VANLERBERGHE, Anne DIEUX, Sylvie MANOUVRIER, Catherine VINCENT DELORME, Philippe KHAU VAN KIEN, Julien VAN GILS, Chloé QUELIN, Laurent PASQUIER, Sylvie ODENT, Florence DEMURGER, Fanny LAFFARGUE, Christine FRANCANNET, Dominique MARTIN, Alexandra AFENJAR, Sandra WHALEN, Alain VERLOES, Yline CAPRI, Andrée DELAHAYE, Julie PLAISANCIE, Philippe LABRUNE, Anne DESTREE, Isabelle MAYSTADT, Viorica CIORNA-MONFERRATO, Bertrand ISIDOR, Marie VINCENT, Albert DAVID, Nolwen JEAN MARCAIS, Sophie NAMBOT, Elise SCHAEFER, Salima EL CHEHADEH, James LESPINASSE, Patrick COLLIGNON, Tiffany BUSA, Nicole PHILIP, Marjolaine WILLEMS, Marc PLANES, Oliver VANAKKER, Laetitia LAMBERT, Bruno LEHEUP, Michèle MATHIEU DRAMARD, Gilles MORIN, Klaus DIETRICH, Emmanuelle GINGLINGER, Allan BAYAT, Meena BALASUBRAMANIAN, Benjamin DAURIAT, Damien HAYE, Jeanne AMIEL, Marlène RIO, Valérie CORMIER-DAIRE, Annick TOUTAIN
15:15 - 15:30 #20542 - CO12 Rapidomique : Séquençage du génome en 1ère intention chez les nouveau-nés hospitalisés aux soins intensifs.
CO12 Rapidomique : Séquençage du génome en 1ère intention chez les nouveau-nés hospitalisés aux soins intensifs.

Introduction: Les maladies génétiques rares représentent une cause fréquente d'admission aux soins intensifs néonataux (SINN). Établir un diagnostic de maladies rares chez les nouveau-nés peut être difficile en raison de leurs présentations souvent atypiques ou peu spécifiques. Or, des études récentes suggèrent qu’un diagnostic étiologique posé rapidement après l'admission aux SINN affecte significativement la prise en charge. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact du séquençage entier du génome en mode rapide sur le rendement diagnostique et la prise en charge des enfants admis aux SINN.

Méthodes: Un séquençage du génome entier en trio a été réalisé chez les nouveau-nés admis aux SINN du CHU Sainte-Justine (entre les mois de mars et septembre 2019) en raison d’une suspicion de maladies rares. Les génomes ont été séquencés sur un système NovaSeq (Illumina) et leur analyses bio-informatiques ont été réalisées sur la pipeline Dragen. L’impact du résultat sur la prise en charge de l’enfant a été évalué pour toute la période de l’hospitalisation. 

Résultats: Dix-huit patients ont été inclus dans l’étude, 2 pour une encéphalopathie épileptique, 5 pour une cardiopathie, 10 pour un syndrome poly-malformatif et 1 pour un syndrome de Cushing congénital. Un résultat préliminaire a été rendu en 1 semaine pour tous les cas où des variations pathogéniques ont été identifiées. La durée médiane entre l’inclusion et le rendu du résultat a été de 19 jours (quartile 1 : 16, quartile 3 : 32). Sept diagnostics ont été posés par le séquençage du génome (38,9%). Parmi ceux-ci, 3 diagnostics étaient inattendus et auraient été manqués par une approche de séquençage de panels de gènes parce que le médecin généticien ne les avaient pas initialement évoqués. Une modification de la prise en charge ou du conseil familial suite au rendu du résultat a été rapportée chez 6 enfants incluant une modification du traitement pharmacologique chez 2 enfants, une orientation vers les soins palliatifs chez 2 patients, un arrêt du suivi en génétique pour 1 enfant (chez qui le séquençage du génome était négatif) et un dépistage des apparentés chez 2 patients. 

Conclusion: Le séquençage du génome a permis de poser un diagnostic chez 7/18 patients en moins d’un mois et a impacté leur prise en charge dans le tiers des cas. Le recrutement de patients additionnels est actuellement toujours en cours, avec un objectif de recruter 100 trios. 


Audrey MÉLEU (Montréal, Canada), Julie GAUTHIER, Fadi HAMDAN, Guylaine D'AMOURS, Catalina MAFTEI, Jean-François SOUCY, Jacques L MICHAUD, Anne-Marie LABERGE
Auditorium François 1er
15:30

"Jeudi 23 janvier"

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A36
15:30 - 16:30

SESSION COMMUNICATIONS FLASH 01

Modérateurs : Alban ZIEGLER (Angers), Marlene RIO (ph) (Paris)
15:30 - 15:38 #19799 - FL01 Identification par séquençage d’exomes des premiers déterminants génétiques de la sirénomélie chez l'homme.
FL01 Identification par séquençage d’exomes des premiers déterminants génétiques de la sirénomélie chez l'homme.

Introduction : La sirénomélie est un syndrome malformatif fœtal rare de cause inconnue, caractérisé par la présence d’un membre inférieur unique associé à des malformations viscérales habituellement incompatibles avec une survie ex-utero. Nous avons fait l’hypothèse que, comme dans une fraction importante des maladies du développement, des variations génétiques rares à effet fort pourraient participer au déterminisme de cette maladie, avec en premier lieu un rôle des mutations de novo. Nous présentons la description clinique et les résultats génomiques d'une série internationale de sept cas de sirénomélies sporadiques et de deux cas d'agrégations familiales autosomiques dominantes de sirénomélies et d’autres malformations caudales.

 

Méthodes : Un séquençage de l’exome en trio a été réalisé dans les sept formes sporadiques, et l’analyse des données a été concentrée sur les mutations de novo. L’analyse dans les deux formes familiales, également basée sur le séquençage de l’exome chez plusieurs individus, a été réalisée en accord avec un modèle autosomique dominant.

 

Résultats : L’analyse des formes familiales a montré la présence d’un variant non synonyme, absent des bases de données contrôles, du même gène A* dans les deux familles, avec une co-ségrégation du variant avec le phénotype. Ce gène est un acteur majeur du développement embryonnaire du pole caudal, et la délétion hétérozygote de ce gène constitue l’un des modèles murins de sirénomélie. Par ailleurs, une des deux mutations identifiées a été associée récemment à un phénotype proche de malformations du pole caudal chez l’homme. L'analyse des sept cas sporadiques n’a pas permis d’identifier de gènes touchés par des mutations de novo de manière récurrente, mais a mis en évidence plusieurs gènes candidats, incluant le gène B*, régulateur de la voie wnt canonique, drastiquement sensible aux variations mutations perte de fonction,  et cible d’une altération tronquante survenue de novo chez l’un des cas sporadiques.

 

Conclusion : Nous apportons les premiers résultats en faveur d'une étiologie génétique de la sirénomélie humaine. Nous identifions le gène A comme étant associé à une prédisposition autosomique dominante à diverses malformations caudales, comprenant sirénomélie, agénésies urinaires partielles ou complètes, anomalies ano-rectales et anomalies des organes génitaux. Par ailleurs, nous proposons l'implication du gène B comme gène candidat dans la sirénomélie. Au total, notre étude met en évidence un degré élevé d'hétérogénéité génétique dans la sirénomélie humaine et souligne le rôle de deux voies de signalisation dans le développement de cette maladie rare.

*Le nom des gènes sera donné lors du congrès


Francois LECOQUIERRE (Rouen), Anne-Claire BREHIN, Sophie COUTANT, Juliette COURSIMAULT, Claire BENETEAU, Mirjam DE JONG, Christine FRANCANNET, Gérard GÉRARD, Hubert JOURNEL, Valérie LAYET, Alain LIQUIER, Florence PETIT, Conny VAN RAVENSWAAIJ-ARTS, Thierry FREBOURG, Pascale SAUGIER-VEBER, Nicolas GRUCHY, Gaël NICOLAS, Marion GERARD
15:38 - 15:46 #19914 - FL02 Phénotype clinique lié aux variations du gène BRWD3 : description de 15 nouveaux patients et revue de la littérature pour faciliter le phénotypage inverse lors d’approches « génotype first ».
FL02 Phénotype clinique lié aux variations du gène BRWD3 : description de 15 nouveaux patients et revue de la littérature pour faciliter le phénotypage inverse lors d’approches « génotype first ».

Introduction : Depuis 2007 et la première description du phénotype lié aux variations du gène BRWD3 localisé en Xq21.1, seulement 9 autres familles ont été décrites. Avec si peu de description et plus 1.000 gènes actuellement impliqués dans des manifestations (souvent rares voire ultra-rares) de déficience intellectuelle, les cliniciens ne peuvent plus, de manière réaliste, reconnaître tous les phénotypes associés à ces gènes. Nous décrivons les particularités cliniques liées à des mutations du gène BRWD3 afin de faciliter le phénotypage inverse lors d’approches axées sur le génotype dites « génotype first ».

Méthodes : Grâce au séquençage d’exome et aux systèmes internationaux de partage de données, nous avons constitué une cohorte de 15 patients porteurs d’une variation pathogène du gène BRWD3 (13 hommes et 2 femmes dont une avec une inactivation biaisée du chromosome X (100%/0%)). Après revue des 14 patients de la littérature, nous décrivons le phénotype de 29 patients (27 hommes et 2 femmes), en lien avec 22 variations différentes du gène BRWD3.

Résultats : Le phénotype des hommes atteints (excepté un patient avec variant en mosaïque) se caractérise par une déficience intellectuelle (24/26), une macrocéphalie (22/26), une dysmorphie faciale (22/26) incluant front bombant (18/26), grandes oreilles (13/26), macrognathie avec menton pointu (12/26) donnant un aspect triangulaire du visage, des doigts et/ou orteils larges (10/26) et des troubles du comportement (16/26). Les deux femmes présentent une macrocéphalie, un retard de langage et une épilepsie qui n’est retrouvée que chez 15% des hommes (4/26). Parmi les 22 différentes variations rapportées, 15 sont héritées d’une mère non atteinte et 6 survenues de novo (dont les 2 femmes et l’homme avec la variation en mosaïque). Pour un homme, la ségrégation reste inconnue.

Discussion : Le retard de langage, la déficience intellectuelle, la macrocéphalie et la dysmorphie faciale incluant front proéminent, faciès allongé, et oreilles larges et décollées apparaissent comme les éléments cliniques principaux permettant de décrire le phénotype lié aux variations du gène BRWD3. Le phénotype aspécifique lié aux variations de ce gène peut donc être difficile à reconnaitre précisément pour les cliniciens. Une approche « génotype-first » paraît donc très adaptée au diagnostic du phénotype lié aux variations de BRWD3. Notre description clinique précise de ce phénotype pourra servir de référence pour le « phénotypage inverse ».


Julian DELANNE (Dijon), Magalie LECAT, Patrick BLACKBURN, Eric KLEE, Constance STUMPEL, Sander STEGMANN, Servi STEVENS, Maureen MULHERN, Natalie LIPPA, Caroline NAVA, Delphine HERON, Boris KEREN, Sonal MAHIDA, Sakkubai NAIDU, Dusica BABOVIC-VUKSANOVIC, Anne HERKERT, Evelise RIBERI, Diana CARLI, Giovanni Battista FERERRO, Pernille TOERRING, Maria KIBAEK, Isabelle DE BIE, Rolph PFUNDT, Yvonne HENDRIKS, Lilian Bomme OUSAGER, Renee BEND, Hannah WARREN, Steve SKINNER, Charlotte POE, Martin CHEVARIN, Thibaud JOUAN, Julien THEVENON, Paul KUENTZ, Emilie TISSERANT, Yanis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
15:46 - 15:54 #19925 - FL03 Les variations hétérozygotes du codon d’initiation du gène codant le facteur de régulation d’épissage PTBP1 sont responsable d’un nouveau syndrome polymalformatif associé à une déficience intellectuelle variable.
FL03 Les variations hétérozygotes du codon d’initiation du gène codant le facteur de régulation d’épissage PTBP1 sont responsable d’un nouveau syndrome polymalformatif associé à une déficience intellectuelle variable.

Introduction : Les mécanismes responsables de la régulation de l’expression des gènes se composent de plusieurs acteurs agissant au niveau pré- et post-transcriptionnel et ayant comme but de réguler, de façon temporelle, quantitative et qualitative l’isoforme de l’ARN nécessaire au bon développement de chaque type cellulaire, tissu et organe.  Les protéines de la famille des « polypirimidine tract binding proteins »  (PTBPs) sont responsables de la régulation post-transcriptionnelle de l’expression de certaines isoformes d’ARNm grâce à leur capacité à reconnaître les pré-ARNm et d’opérer l’épissage alternatif de certains exons de façon spécifique.

Des études précédentes ont montré que le facteur ubiquitaire PTBP1 est responsable de l’épissage de l’exon 18 du gène PSD-95. Il provoque la dégradation de  l’ARNm de PSD-95 pendant la phase de différentiation des progéniteurs neuronaux, empêchant ainsi l’expression prématurée de cette protéine indispensable pour la maturation des éléments synaptiques. 

Méthode et résultats : L’analyse en trio de l’exome d’un premier patient atteint d’un syndrome polymalformatif a permis d’identifier une variation hétérozygote de novo du codon d’initiation (NM_002819.4:c.2T > C ) du gène codant le  facteur de régulation d’épissage PTBP1. Ce patient présentait un syndrome polymalformatif associant des particularités morphologiques, une petite taille disproportionnée, une brachydactylie, une hyperlaxité des extrémités et un déficience intellectuelle modérée. Grâce au partage international des données de séquençage (approche« génotype-first »), nous avons pu identifier 8 patients supplémentaires, tous porteurs d’une variation de novo touchant la première méthionine (2x c.1A > G, 5x c.2T > C et 1x c.3G > A). Les patients (5 femmes et 3 hommes) présentent tous des particularités morphologiques ainsi qu’une petite taille et des anomalies des extrémités. Le profil cognitif s’avère très variable, allant d’un développent normal à une déficience intellectuelle modérée comme notre première patiente. Nos études fonctionnelles montrent que la perte du codon d’initiation de la traduction de PTBP1 entraine la formation d’une protéine plus courte, qui manque du signal d’importation nucléaire, et des anomalies d’épissage identifiés grâce au RNAseq. 

Conclusions et persepctives : Le séquençage d’exome en trio et partage de données à l’international ont permis de mieux définir le phénotype clinique associé à ce hotspot mutationnel. Des études complémentaires impliquant la dérivation de neurones, à partir des cellules « iPSC » des patients, nous permettrons d’élucider les mécanismes moléculaires à l’origine de la variabilité cognitive de ces patients.


Antonio VITOBELLO (Dijon), Julian DELANNE, Emilie TISSERANT, Frédéric TRAN MAU-THEM, Rolph PFUNDT, David KOOLEN, Carlo MARCELIS, Stephen ROBERTSON, Gemma POKE, Hui PENG, Lynne BIRD, Beth HUDSON, Reem SAADEH-HADDAD, Marya W. WESSELS, Aryan BOUMAN, Michelle L. THOMPSON, Anna C.e. HURST, Catherine GOOCH, Laurence DUPLOMB, Sylvie NGUYEN, Thibaud JOUAN, Ange-Line BRUEL, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE
15:54 - 16:04 #19988 - FL04 Une mutation non-sens du gène WDR91 homozygote responsable d’une forme sévère de syndrome 3C.
FL04 Une mutation non-sens du gène WDR91 homozygote responsable d’une forme sévère de syndrome 3C.

Introduction : Le syndrome 3C est un syndrome polymalformatif associant des anomalies craniofaciales (occiput et front proéminent, hypertélorisme, colobome oculaire, fente palatine), cardiaques (tétralogie de Fallot, communication atrioventriculaire) et cérébrales (malformation de Dandy-Walker, hypoplasie cérébrale du vermis). Ce syndrome de transmission récessive autosomique présente une hétérogénéité phénotypique et moléculaire avec des mutations pathogènes rapportées dans les gènes WSHC5 (MIM #220210) et CCDC22 (MIM #300963). Cependant, certains cas de syndrome 3C demeurent actuellement sans base moléculaire identifiée. 

Patients et Méthodes : Nous rapportons 4 fœtus atteints de syndrome 3C issus d’une même union consanguine. Le premier fœtus présente un hygroma colli avec syndrome de Bonnevie-Ullrich et hydrocéphalie. L’autopsie a mis en évidence une hypoplasie cérébelleuse, une hydrocéphalie tétra-ventriculaire sévère avec macrocéphalie, une dysmorphie faciale (front proéminant et hypertélorisme) et une communication inter-ventriculaire. Le séquençage ciblé du gène MID1 s’est avéré normal. Trois cas de récidive ont été suspecté devant la présence d’un syndrome de Bonnevie-Ullrich au premier trimestre associé à des anomalies cérébrales conduisant à des interruptions de grossesse. Le couple a obtenu spontanément trois enfants en bonne santé. Nous avons réalisé un séquençage d’exome (ES) en solo chez le premier foetus  

Résultats : L’ES a identifié une variation non-sens du gène WDR91 (NM_014149.3:c.240C > G, p.Tyr80*) à l’état homozygote. La ségrégation familiale réalisée par séquençage Sanger a confirmé la variation, présente à l’état homozygote chez tous les fœtus atteints et à l’état hétérozygote chez les deux parents, ainsi que deux enfants indemnes et absente chez le  3èmeenfant indemne. Le partage de données international et le séquençage ciblée d’une petite cohorte de patients atteints de syndrome 3C n’a jusqu’à présent pas permis d’identifier d’autres patients porteurs de variations pathogènes du gène WDR91.

Discussion : WDR91 code une protéine impliquée dans la voie endosome-lysosome, s’exprimant notamment dans les neurones du cerveau et du cervelet. Les souris KO Wdr91-/-présentent des anomalies cérébrales (microcéphalie, atrophie corticale, réduction de l'arborisation neuronale, réduction de la longueur dendritique). WDR91 et la voie endosome-lysosome semblent être indispensables, notamment au développement neuronal et à l'établissement de structures cérébrales. 

Conclusion : L’identification d’une variation tronquante homozygote du gène WDR91 chez plusieurs fœtus atteints de syndrome 3C au sein d’une famille consanguine et l’atteinte phénotype semblable du modèle murin KO suggèrent qu’il s’agit d’un nouveau gène responsable de ce syndrome. L’identification de nouveaux cas similaires permettraient de conclure avec certitude sur l’implication du gène WDR91 dans une forme sévère de syndrome 3C.


Nicolas BOURGON (DIJON), Mathilde LEFEBVRE, Ange-Line BRUEL, Julien THEVENON, Jean-Baptiste RIVIERE, Charlotte POE, Martin CHEVARIN, Thibaud JOUAN, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
16:04 - 16:12 #20208 - FL05 IQCE : un gène responsable de polydactylie post axiale isolée chez l’Homme et d’un spectre clinique complet de ciliopathie chez le poisson-zèbre.
FL05 IQCE : un gène responsable de polydactylie post axiale isolée chez l’Homme et d’un spectre clinique complet de ciliopathie chez le poisson-zèbre.

Les ciliopathies sont des maladies causées par des anomalies du cil caractérisées par des signes cliniques parmi lesquels on peut retrouver la rétinopathie pigmentaire (RP), une atteinte rénale, l’obésité, un trouble cognitif comme dans le syndrome de Bardet-Biedl (BBS). La polydactylie, définie comme la présence de doigts surnuméraires aux mains ou aux pieds, complète également ce tableau clinique. Il s’agit de l’anomalie des membres la plus fréquente dans la population et se caractérise par une forte hétérogénéité génétique avec, par exemple, 8 gènes déjà connus pour la catégorie des polydactylies post-axiales (PAP) isolée ou syndromique. Récemment, le gène IQCE a été identifié dans une famille consanguine atteinte de PAP.

L’analyse de l’exome complet d’individus ayant un phénotype similaire au BBS a permis l’identification des variations bialléliques pathogènes dans le gène IQCE dans 3 familles et expliquant leur PAP. De manière intéressante, pour 2 des 3 familles, des variants pathogènes dans d’autres gènes (TUPL1 ou ATP6V1B1) permettent d’expliquer les autres signes cliniques des patients comme la RP ou l’atteinte rénale. Ces 3 familles confirment l’implication d’IQCE dans la polydactylie isolée.

La protéine IQCE, localisée à la base du cil, est impliquée dans les premières étapes de l’activation de la voie Sonic Hedgehog (SHH). Notre objectif était de comprendre l’impact des défauts du gène chez l’Homme et chez le poisson-zèbre. A partir des fibroblastes d’un patient, les analyses transcriptomiques ont confirmé l’impact négatif d’une perte de fonction d’IQCE sur des voies de signalisation impliquées dans la formation des membres, telle que SHH. Nous avons confirmé que la mauvaise localisation des interactants d’IQCE à la base du cil provoque une sous-activation de cette voie. Néanmoins, aucun défaut ni de nombre ni de longueur du cil n’a été mis en évidence. Chez le poisson-zèbre, les anomalies typiquement retrouvées en cas de défaut du cil primaire à savoir la courbure de l’axe antéro-postérieur, la présence de kystes rénaux, un défaut d’asymétrie droite gauche et des anomalies rétiniennes ont pu être observées.

En conclusion, nous avons pu confirmer que des défauts du gène IQCE sont responsables de PAP. La multiplicité des signes cliniques est finalement expliquée par l’addition de variations génétiques dans plusieurs gènes (« second hit »). Ces données montrent l’importance de considérer l’ensemble des variations génétiques d’un patient. Les validations fonctionnelles réalisées sur les fibroblastes et les poissons-zèbres ont confirmés le rôle d’IQCE au niveau du cil primaire et dans l’activation de la voie SHH.


Clarisse DELVALLÉE (strasbourg), Alejandro ESTRADA-CUZCANO, Christelle ETARD, Corinne STOETZEL, Elise SCHAEFER, Sophie SCHEIDECKER, Véronique GEOFFROY, Aline SCHNEIDER, Fouzia STUDER, Francesca MATTIOLI, Kirsley CHENNEN, Sabine SIGAUDY, Damien PLASSARD, Olivier POCH, Amélie PITON, Uwe STRAHLE, Jean MULLER, Hélène DOLLFUS
16:12 - 16:20 #20441 - FL06 Identification d’une mutation du gène PAICS , responsable d’un syndrome polymalformatif néonatal sévère et létal.
FL06 Identification d’une mutation du gène PAICS , responsable d’un syndrome polymalformatif néonatal sévère et létal.

Des malformations congénitales sont observées chez 2 à 4% des naissances. Nous décrivons ici une famille originaire des îles Féroé, isolat géographique du Nord de l’Europe dont  un garçon et une fille porteurs d’un syndrome polymalformatif sont décédés sans diagnostic à moins de 72 heures de vie dans un tableau de détresse respiratoire. Les signes cliniques majeurs sont un polyhydramnios, RCIU, dysmorphie cranio faciale, atrésie des choanes, atrésie de l’œsophage, anomalies costo-vertébrales et pulmonaire. Les syndromes de Williams, SmithMagenis, MillerDieker, 22q11del/CATCH22/DiGeorge, Prader Willi/Angelman et 1p-del syndromes ont été écartés. Notre objectif a été l’identification de l’anomalie génétique responsable de ce phénotype.

Sous l’hypothèse d’une transmission autosomique récessive nous avons dans un premier temps identifié par génotypage Affymetrix (puces 250K NspI) 3 régions d’homozygotie de 2,3 ; 3,4 et 7,5 Mb localisées respectivement sur les chromosomes 3, 8 et 4. Une étude de l’exome mené sur l’ADN des deux parents et des 2 enfants a permis d’identifier une variation homozygote dans la séquence codante du gène PAICS localisé dans la région homozygote du chromosome 4, rs192831239 A > G (p.Lys53Arg). Ce gène code une enzyme bi-fonctionnelle de la cascade de synthèse de novo des bases puriques qui comporte 10 réactions enzymatiques catalysées par 6 enzymes différentes. Une modélisation in silico de la protéine porteuse de la variation 53Arg ,montre une déstabilisation d’une des deux poches catalytiques de l’enzyme. Des études fonctionnelles menées sur les fibroblastes des patients ont montré une activité enzymatique réduite à 10%  ainsi qu’une déstabilisation de l’assemblage du purinosome.

Jusqu’à ce jour, 2 déficits enzymatiques de cette voie sont responsables de 2 pathologies d’origine génétique caractérisées par de graves atteintes neurologiques causées par des mutations autosomiques récessives des gènes ADSL et ATIC (ADSL deficiency - OMIM 103050 et AICA-ribosiduria - OMIM 608688). Nous rapportons une mutation autosomique récessive du gène PAICS responsable d’un nouveau syndrome polymalformatif sévère et rare entraînant une mort précoce et impliquant une 3 ème enzyme de la voie de synthèse de novo des purines.


Marie ZIKANOVA, Vaclava SKOPOVA, Ulrike STEUERWALD, Veronika BARESOVA, Mohammed ZARHRATE, Jean-Marc PLAZA, Ales HNIZDA, Matyas KRIJT, Olga SOUCKOVA, Flemming WIBRAND, Guðrið ANDORSDÓTTIR, Fróði JOENSEN, David SEDLAK, Anthony J BLEYER, Stanislav KMOCH, Stanislas LYONNET, Anna PELET (PARIS)
16:20 - 16:28 #20547 - FL07 Diagnostic clinique évident et séquençage d’exome négatif : quand l’intégration des données à l’échelle génomique est nécessaire.
FL07 Diagnostic clinique évident et séquençage d’exome négatif : quand l’intégration des données à l’échelle génomique est nécessaire.

Introduction : Le séquençage haut-débit d’exome (ES) est un outil de plus en plus utilisé pour le diagnostic des maladies rares, avec un rendement diagnostique de 30-40% pour la déficience intellectuelle et les anomalies du développement. L’ES présente des limites certaines pour l’identification des variations causales localisées en dehors des séquences codantes. Dans ces situations, le séquençage haut-débit du génome (GS) constitue une alternative intéressante puisqu’il permet d’explorer les introns et les régions inter-géniques. Cependant, son interprétation peut être complexe et chronophage, suite à la présence de plusieurs centaines de variations non-codantes de signification clinique inconnue. Dans ce contexte, des études complémentaires nécessitant l’analyse de l’ARN, des protéines ou d’autres méthodes de génétique moléculaire ou de cytogénétique, semblent être nécessaires. Cette approche, peut se montrer particulièrement efficace dans la situation où la présentation clinique est très évocatrice d’une pathologie ou d’un syndrome bien caractérisés, sans que le diagnostic moléculaire n’ait pu être établi par des tests génétiques ciblés ou par l’ES.

Méthode : Nous avons réalisé un GS en solo chez 4 patients sans diagnostic étiologique après ES. Trois des 4 présentaient un phénotype syndromique très évocateur de maladies rares connues ; le syndrome de Simpson-Golabi-Behmel (MIM 312870) de transmission récessive liée à l’X, le syndrome de Marfan (MIM 154700) de transmission dominante autosomique, et le syndrome de Cohen (MIM 216550) de transmission récessive autosomique. Le 4ème présentait une encéphalopathie épileptique pouvant faire suspecter une forme infantile (MIM 616211).

Résultats : Le GS en solo a permis d’identifier des variations introniques affectant les gènes impliqués dans les pathologies fortement suspectées, dont : i) une délétion-insertion dans une région intronique de GPC3 ; ii) une translocation avec fusion intronique du gène FBN1 avec UBE2R2 ; iii) une inversion de 15kb comprenant un exon de WWOX avec délétion intronique des régions flanquantes (en trans d’une variation faux-sens exonique retrouvée en ES) ; iv) ainsi qu’une variation ponctuelle intronique dans VPS13B avec création d’un nouveau site accepteur d’épissage (en trans d’un SNV exonique avec décalage de cadre de lecture) identifiée grâce à l’intégration de données transcriptomiques (RNA-seq). La présence de ces variations pathogènes a été validée par des analyses complémentaires aux niveaux cytogénétique (ACPA, FISH), génomique (qPCR), transcriptomique (RNA-seq, RT-qPCR), et protéique (Western Blot).

Discussion : L’identification de ces variations pathogènes, par l’intégration de données de GS et d’autres approches moléculaires, met en évidence l’intérêt de cette approche et justifie son utilisation devant un phénotype clinique évocateur d’une pathologie génétique sans diagnostic moléculaire après ES, quel que soit le mode d’hérédité mendélien de la pathologie. 


Alexandre PLAGOS, Frédéric TRAN MAU-THEM, Yannis DUFFOURD, Patrick CALLIER, Thibaud JOUAN, Ange-Line BRUEL, Sébastien MOUTTON, Martin CHEVARIN, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Laurence DUPLOMB, Emilie TISSERANT, Anne BOLAND, Robert OLASO, Jean-François DELEUZE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Christophe PHILIPPE, Antonio VITOBELLO (Dijon)
Auditorium François 1er

"Jeudi 23 janvier"

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B36
15:30 - 16:30

SESSION COMMUNICATIONS FLASH 02

Modérateurs : Pascaline BERTHET (Médecin) (CAEN), Boris KEREN (PH) (Paris)
15:30 - 15:38 #19740 - FL08 Diagnostic fortuit d'un variant ATM homozygote lié à un mécanisme moléculaire complexe d'isodisomie uniparentale en mosaïque chez un homme présentant un cancer du sein.
FL08 Diagnostic fortuit d'un variant ATM homozygote lié à un mécanisme moléculaire complexe d'isodisomie uniparentale en mosaïque chez un homme présentant un cancer du sein.

Introduction : L'Ataxie télangiectasie (AT) est une pathologie autosomique récessive rare liée à des variations du gène AT-mutated (ATM). Elle est généralement caractérisée par une ataxie cérébelleuse dans l’enfance, des télangiectasies, une apraxie oculomotrice, une prédisposition au cancer (en particulier des tumeurs lymphoïdes), une immunodéficience et une hyper-radiosensibilité. Les études phénotypiques démontrent un spectre continu allant de formes classiques sévères chez l’enfant à des formes plus modérées débutant à l’âge adulte, dépendantes de l’activité kinase résiduelle. La fréquence des porteurs hétérozygotes est estimée entre 0,5% et 1% de la population générale, et multiplie par 2 à 4 le risque de cancer du sein chez la femme.

Matériel et Méthodes : Nous présentons ici un cas atypique d’un homme de 69 ans atteint d’un cancer du sein diagnostiqué à 65 ans. L’analyse diagnostique par panel de gènes sur ADN sanguin a mis en évidence un variant faux-sens, c.7271T > G, au sein du gène ATM avec une fréquence allélique de 90%, confirmé par séquençage Sanger.

Résultats : Le phénotypage inverse a révélé un phénotype d’AT atténué, comme reporté précédemment dans la littérature avec ce variant, comprenant des tremblements essentiels depuis l'enfance, des signes d'ataxie cérébelleuse et proprioceptive, mais une absence de télangiectasie et d’apraxie oculomotrice. Des tests complémentaires ont révélé une inversion du chromosome 7 sur 4 des 50 métaphases lymphocytaires analysées, compatible avec une AT tardive, une légère augmentation des immunoglobulines sériques et un taux normal d'alpha foeto-protéine. Le séquençage sur tissu tumoral a révélé une fréquence allélique de ce variant à 85% et à 69% dans le tissu péritumoral. La fréquence allélique dans l’ADN salivaire et l’ADN extrait des fibroblastes était de 74%et de 48% respectivement. Il est à noter que la fille du cas index n’est pas porteuse du variant, ce qui confirme l’existence d’un allèle de type sauvage dans certaines cellules germinales. Après avoir exclu les autres causes de mosaïcisme (contamination de l'échantillon, transfusion récente, leucémie, greffe de moelle osseuse), une analyse par SNP-array a été réalisée, révélant une isodisomie du bras long du chromosome 11. Des études fonctionnelles sur fibroblastes du cas index ont montré une forte instabilité génomique spontanée avec activation partielle et retardée de la protéine ATM, en faveur d’une radiosensibilité moindre par rapport aux porteurs de variation homozygote du gène ATM, mais avec un risque de complications radio-induites élevé. Ces résultats ont permis d'adapter son traitement par radiothérapie de ses métastases osseuses, avec un traitement fractionné et étendu.

Conclusion: Le diagnostic d'un cancer du sein sporadique chez un homme de 69 ans nous a conduit à l'identification d'une forme tardive d’AT, soutenue par un mécanisme rare et complexe d’isodisomie uniparentale en mosaïque.


Sophie NAMBOT (DIJON), Vincent GOUSSOT, Alice FIEVET, Frederic TRAN MAU-THEM, Christel THAUVIN-ROBINET, Martin CHEVARIN, Yannis DUFFOURD, Romain BOIDOT, Laurent ARNOULD, Noemie VULQUIN, Roxana ARJMAND, Juliette ALBUISSON, Francois GHIRINGHELLI, Nicolas FORAY, Jean Pierre DE VILLARTAY, Gaelle PIERRON, Amandine BAURAND, Dominique STOPPA-LYONNET, Antonio VITOBELLO, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE
15:38 - 15:46 #19920 - FL09 Intérêt de la recherche de variations mitochondriales à partir de données de séquençage d’exome chez des patients atteints d’anomalies du développement et/ou de déficience intellectuelle.
FL09 Intérêt de la recherche de variations mitochondriales à partir de données de séquençage d’exome chez des patients atteints d’anomalies du développement et/ou de déficience intellectuelle.

    Les variations de l’ADN mitochondrial (ADNmt) sont responsables de pathologies très  hétérogènes. Leur large spectre clinique peut concerner un seul organe (ex: surdité neurosensorielle) ou plusieurs (ex: syndrome de MERRF). Lors d’une suspicion de maladie mitochondriale, le séquençage ciblé d’un panel de gènes nucléaires impliqués dans ces maladies et/ou de l’ADNmt peut être réalisé. Il existe par ailleurs des présentations cliniques qui n’orientent pas vers une maladie mitochondriale et restent inexpliquées après une analyse de l’exome (ES).
    En 2012, Picardi et Pesole ont démontré que la séquence de l’ADNmt peut être reconstituée à partir des données « off-target » de l’ES rendant possible l’étude de l’ADNmt à partir de données préexistantes. Nous avons ainsi développé un pipeline bioinformatique pour identifier les variations de l’ADNmt à partir de données d’ES. Le pipeline testé chez 4 témoins positifs, porteurs de variations mitochondriales connues, a retrouvé toutes ces variations. Cette excellente sensibilité nous a permis de le déployer dans une cohorte de patients atteints d’anomalies du développement (90%) et/ou neurologiques (10%).
Trois variations causales ont ainsi été identifiées chez 4 patients: la variation homoplasmique m.9035T > C chez une femme atteinte d’ataxie et de neuropathie axonale et retrouvée en séquençage ciblé chez sa mère atteinte de neuropathie axonale, la variation homoplasmique m.11778G > A (LHON ou atrophie optique de Leber MIM 535000) chez deux patients atteints respectivement d’une affection oculaire mal étiquetée et d’une atrophie du nerf optique, et la variation hétéroplasmique (50%) m.13094T > C (LHON) chez une patiente atteinte d’une atrophie du nerf optique. Les techniques diagnostiques courantes ont confirmé ces 3 variations avec un taux d’hétéro/homoplasmie dans le sang semblable à celui évalué par notre pipeline.
    L’analyse a également révélé des données incidentes, 4 variations pathogènes, chez 7 patients ne présentant pas de pathologie associée: la variation homoplasmique m.1494C > T (surdité mitochondriale isolée secondaire à une exposition aux aminoglycosides MIM 580000) chez un fœtus masculin polymalformé, la variation homoplasmique ou hétéroplasmique m.1555A > G (MIM 580000) chez deux garçons atteints respectivement d’un syndrome polymalformatif et d’une ataxie, la variation homoplasmique m.14484T > C (LHON) chez un garçon présentant une dystrophie musculaire et la variation homoplasmique m.14502T > C (LHON) chez trois filles présentant un syndrome de Rubinstein-Taybi, un syndrome de déficit en GLUT1 et une déficience intellectuelle syndromique. Ces variations n’ont pas été rendues aux patients en l’absence de bénéfice direct.
    Cette étude montre l’intérêt d’inclure dans le pipeline bioinformatique d’analyse d’ES les outils nécessaires à la détection des variations mitochondriales pour améliorer le diagnostic des patients atteints de maladies rares, en particulier avec atteinte neurologique.


Philippine GARRET (Paris Cochin), Céline BRIS, Vincent PROCACCIO, Patrizia AMATI-BONNEAU, Pierre VABRES, Nada HOUCINAT, Emilie TISSERANT, Ange-Line BRUEL, Virginie QUÉRÉ, Christophe PHILIPPE, Arthur SORLIN, Frédéric TRAN MAU-THEM, Antonio VITOBELLO, Jean-Marc COSTA, Aïcha BOUGHALEM, Detlef TROST, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Yannis DUFFOURD
15:46 - 15:54 #20087 - FL10 Extension du spectre phénotypique de la prédisposition génétique aux hémopathies malignes associées aux mutations RUNX1 à la myélofibrose primitive.
FL10 Extension du spectre phénotypique de la prédisposition génétique aux hémopathies malignes associées aux mutations RUNX1 à la myélofibrose primitive.

Le gène RUNX1 code pour une facteur de transcription ayant un rôle majeur dans l’hématopoïèse primitive. Des remaniements acquis de RUNX1 sous forme de gènes de fusion avec différents gènes partenaires sont décrits dans des leucémies aiguës myéloïdes (LAM) et lymphoblastiques (LAL-B). En 1999, des mutations hétérozygotes germinales de RUNX1 ont été identifiées dans des formes familiales de thrombopénie modérée avec thrombopathie et prédisposition aux syndromes myélodysplasiques (SMD)/LAM et plus rarement aux leucémies aiguës lymphoblastiques T et à certains syndromes mixtes myélodysplasiques / myéloprolifératifs comme la leucémie myélomonocytaire chronique. La transmission est autosomique dominante avec une pénétrance incomplète variant de 20 à 60% des cas environ. L’âge de découverte de l’hémopathie survenue varie également de la petite enfance à un âge avancé.

Nous décrivons une nouvelle famille présentant un phénotype élargi associé à une mutation non-sens dans le domaine de transactivation de RUNX1 (ex7 : c.796T : p.Q266X) retrouvée sur 3 générations :

- Un jeune de 16 ans sans antécédent particulier a développé une leucémie aiguë myéloblastique (LAM2), la mutation de RUNX1 ayant une fréquence allélique proche de 50% dans les cellules leucémiques, l’origine germinale a été confirmée sur une biopsie cutanée ;

- Le jeune frère âgé de 11 ans, asymptomatique, et en particulier sans thrombopénie, HLA compatible, mais une recherche de mutation germinale réalisée sur une culture de fibroblaste s’étant avérée positive, il a été récusé en tant que donneur pour l’allogreffe de son frère ;

- Le père, âgé de 46 ans, présente une thrombopénie légère à 131 G/L sans signes de saignement ni anomalie de la numération ;

- Le grand-père paternel, est décédé à l’âge de 72 ans d’une myélofibrose primitive JAK2-V617F rapidement transformée en leucémie aiguë myéloblastique.

C’est à notre connaissance le premier cas décrit de néoplasme myéloprolifératif JAK2-V617F décrit comme associé à une mutation du gène RUNX1. Cette famille illustre également la grande variabilité de l’expressivité associée aux mutations de ce gène. La majorité des mutations faux-sens surviennent dans le domaine d’homologie Runt (RHD) qui assure la liaison à l’ADN de ce facteur de transcription alors que les mutations non-sens, comme dans la famille décrite, ou entraînant un décalage de lecture sont réparties tout le long de la séquence de RUNX1. Ces mutations auraient un effet dominant négatif et seraient associées à un risque plus élevé de transformation leucémique que les mutations qui entraîneraient une perte de fonction (mutations dans la région de régulation 5’ ou grandes délétions).


Florian CHEVILLON, Emmanuelle CLAPPIER, Hélène LAPILLONNE, Nicolas BOISSEL, Delphine REA, Nathalie DHEDIN, Hélène ANTOINE-POIREL (Paris, Belgique)
15:54 - 16:04 #20103 - FL11 Altération de l’épissage par formation d’une structure secondaire d'ARN provoquée par l’insertion d’une séquence Alu : un nouveau mécanisme à l'origine de maladies génétiques humaines.
FL11 Altération de l’épissage par formation d’une structure secondaire d'ARN provoquée par l’insertion d’une séquence Alu : un nouveau mécanisme à l'origine de maladies génétiques humaines.

Contexte : Il y a plus d'un million d'éléments Alu disséminés dans le génome humain, et de plus en plus d’insertions d’Alu sont rapportées comme étant à l'origine de maladies génétiques humaines. Jusqu'à tout récemment, ces insertions d’Alu étaient invariablement retrouvées dans les régions codantes ou les régions introniques proximales. En 2017, nous avons rapporté l’insertion à l’état homozygote d’une séquence Alu notée Alu-Ins, dans la région 3’-UTR du gène SPINK1, chez une jeune patiente atteinte d’insuffisance pancréatique exocrine sévère. Cette séquence Alu-Ins est à l’origine d’une perte totale d’expression du gène SPINK1, mais le mécanisme sous-jacent restait à élucider.

Résultats : Nous avons d’abord testé l’impact de la séquence Alu-Ins sur la stabilité des transcrits par un essai 3’UTR-Reporter. Une baisse d’expression de la luciférase d’environ 50% est observée, ce qui ne permet pas d’expliquer une absence totale d’expression du gène. Nous avons alors émis l’hypothèse que la séquence Alu-Ins pourrait former une structure secondaire d'ARN avec des séquences Alu inversées naturellement présentes dans le gène SPINK1, et ainsi affecter l'épissage du gène. Nous avons donc étudié la séquence génomique de SPINK1 à l’aide de l’application RepeatMasker et identifié dans le dernier intron du gène deux séquences Alu, toutes deux en orientation inversée par rapport à l’Alu-Ins. La première notée Alu1 est située à environ 2,6 kb du codon stop, et la deuxième notée Alu2 située à environ 1 kb. Pour tester l’hypothèse d’une formation d’une structure secondaire d’ARN entre ces deux éléments Alu préexistants et l’Alu-Ins, nous avons construit plusieurs vecteurs d'expression. Tout d’abord, le gène SPINK1 est cloné en entier avec la séquence Alu-Ins en 3’-UTR. Puis, plusieurs constructions sont réalisées : les séquences Alu1 et Alu2 sont enlevées une par une, et l’orientation de la séquence Alu-Ins est inversée dans le 3’-UTR. Chaque plasmide est transfecté dans deux lignées cellulaires traitées avec un inhibiteur de NMD. Après 48h, les ARN sont extraits et des RT-PCR sont réalisées pour l’ensemble des constructions. Le séquençage des transcrits obtenus a permis de montrer que la séquence Alu-Ins forme une structure secondaire avec la séquence Alu1 au niveau de l’ARN pré-messager, empêchant ainsi un épissage correct des ARN messagers.

Conclusion : Bien que l'on sache depuis longtemps que les répétitions Alu inversées sont capables de former des structures secondaires, c'est la première fois qu’un tel mécanisme est rapporté dans une maladie génétique humaine. Compte tenu de l'abondance des éléments Alu dans le génome humain et de la mobilisation potentielle des rétrotransposons Alu dans toutes les régions des gènes, nos résultats montrent l’importance d’élargir la détection des insertions d’Alu aux régions non-codantes d’un gène et d’interpréter leur impact en fonction du contexte génétique préexistant.


Emmanuelle MASSON (BREST), Sandrine MAESTRI, Claude FEREC, Jian-Min CHEN
16:04 - 16:12 #20355 - FL12 MOOC BiG - bioinformatique pour la génétique médicale : enseignons la génomique en ligne !
FL12 MOOC BiG - bioinformatique pour la génétique médicale : enseignons la génomique en ligne !

Le futur spécialiste en génétique médicale doit comprendre les différentes étapes qui mènent du phénotypage au diagnostic, les limites et les pièges du NGS. Il existe un besoin de formation de la communauté des internes de génétique et des praticiens aux notions d’algorithmique, d’analyse de données séquençage à haut-débit (SHD), de statistiques et de gestion des données massives. Plusieurs initiatives de formation sont proposées par des universités, les filières de santé maladies rares, l’ANPGM, le CNPGEM. Néanmoins, l’offre actuelle d’enseignement est limitée, autant en formation initiale qu’en formation continue. 

Nous proposons la création d’un enseignement introductif à la génomique, impliquant de nombreux acteurs de la génomique en France, s’appuyant sur la communauté de BioInfoDiag pour contribuer à fédérer la communauté nationale de médecine génomique.

Ce MOOC a été réalisé sous l’égide du Collège National des Praticiens et Enseignants de Génétique Médicale (CNEPGM), grâce au soutien de la filière de santé AnDDi-Rares, la Société Française de Médecine Prédictive et Personnalisée, le Réseau Français de Bioinformatique pour le Diagnostic (BioInfoDiag) et le support technique du Centre de Recherche Interdisciplinaire (CRI).

Le processus pédagogique est constitué d’une description des enjeux de la génomique remplaçant la génétique, les défis technologiques et techniques du SHD, l’interprétation des variations,  l’analyse et les méthodes bioinformatiques employées.  

Nous avons donc choisi de suivre par étapes un pipeline bioinformatique d’analyse inversé, c’est à dire partir de l’interprétation du résultat d’une analyse SHD pour remonter aux fichiers bruts. A partir de vidéos, documents, exercices et ressources pour aller plus loin,  seuls ou en groupe : découvrez la bioinformatique appliquée à la génomique, renforcez vos connaissances et créer des liens avec d’autres apprenants.

Ce travail prend la forme d’un cours en ligne ouvert et massif (MOOC), hébergé par la plateforme web France Université Numérique (FUN). Grâce à cette plateforme la plus populaire d’e-learning francophone, ce support est idéal pour un large accès à cet enseignement.  

Nous espérons vous voir nombreux sur la première session du MOOC qui ouvrira  mi-février !


Kevin YAUY (Montpellier), Evan GOUY, Anne Sophie DENOMMÉ-PICHON, Emmanuelle GÉNIN, François LECOQUIERRE, Alban LERMINE, Robert OLASO, Sacha SCHUTZ, Marie DE TAYRAC, Aurélien TRIMOUILLE, Guillaume COLLET, Xavier DESPLAS, Fabien HOBART, Amodsen CHOTIA, Pascal PUJOL, David GENEVIÈVE, Laurence FAIVRE, Damien SANLAVILLE, Yannis DUFFOURD, Julien THEVENON
16:12 - 16:20 #20372 - FL13 Mise en place d’une RCP nationale par le Groupe Génétique et Cancer dans le cadre du plan France Médecine Génomique.
FL13 Mise en place d’une RCP nationale par le Groupe Génétique et Cancer dans le cadre du plan France Médecine Génomique.

Dans le cadre du Plan France Génomique 2025 (FMG2025) deux plateformes AURAGEN ET SEQOIA ont été créées pour offrir, dans un cadre diagnostique, la réalisation d’analyses de séquençage très haut débit, principalement à type d’exomes et de génomes complets pour l’ensemble du territoire. Début 2019, 12 préindications dont trois concernant l’oncogénétique ont été retenues pour le démarrage de ce plan. Les deux préindications proposées par le Groupe Génétique et Cancer-Unicancer pour l’oncogénétique constitutionnelle ont été retenues. Il s’agit, pour la première, de patients atteints de cancers dans un contexte d’antécédents familiaux particulièrement sévères et, pour la seconde, de patients atteints de phénotypes tumoraux « extrêmes » isolés. Ces cancers isolés peuvent être soit de survenue inhabituellement précoce soit multiples. Dans cette pré-indication, l’analyse est proposée en trio.

Pour assurer une accessibilité et une représentativité nationale, le Groupe Génétique et Cancer-Unicancer a décidé de mettre en place une RCP nationale nommée « RCP nationale GGC FMG2025 » pour discuter et sélectionner les dossiers relevant de ce type d’indications. Les participants à cette RCP sont un généticien clinicien par région, deux cliniciens et deux biologistes membres du bureau du GGC, deux représentants désignés par chacune des plateformes, une conseillère en génétique qui assure la logistique. Les RCP, de 3 heures, se font par téléconférence et sont programmées toutes les 3 semaines depuis septembre 2019 puis tous les mois en 2020. Le clinicien et le biologiste référents pour chaque dossier sont invités à participer à la discussion concernant leurs dossiers. En Septembre et Octobre 2019 :  41 dossiers ont été discutés (14 cas familiaux et 27 cas isolés) : 25 indications ont été acceptées (12 pour AURAGEN et 13 pour SEQOIA) ; 5 dossiers ont été refusés et 8 mis en attente d’explorations génétiques ou d’information complémentaires.

Ces premières réunions ont été l’occasion de préciser les situations cliniques relevant de ce type d’analyses ainsi que les âges limites pour les cas isolés à l’aide des données épidémiologiques disponibles. Les premiers dossiers acceptés ont été validés sur les logiciels de e-prescription de chacune des plateformes et les consultations pour les patients et leurs apparentés concernés ont été programmées. La RCP nationale GGC FMG2025 sera également impliquée en aval des analyses après le rendu des résultats pour discuter de la prise en charge des patients et de leur famille et éventuellement de l’orientation vers des projets de recherche. Des interactions avec les RCP d’oncogénétique somatique, en charge de la préindication sur les cancers en échec thérapeutique, doivent être formalisées. L’intégration des analyses tumorales en complément des analyses constitutionnelles est également un objectif à court terme.


Chrystelle COLAS (PARIS), Hélène DELHOMELLE, Pascaline BERTHET, Olivier CARON, Mathias CAVAILLE, Marie-Agnès COLLONGE-RAME, Carole CORSINI, Capucine DELNATTE, Philippe DENIZEAU, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Sophie GIRAUD, Sophie LEJEUNE, Jessica MORETTA, Isabelle MORTEMOUSQUE, Pierre NAIBO, Hélène SCHUSTER, Julie TINAT, Nicolas SEVENET, Dominique VAUR, Catherine NOGUES
Auditorium Ronsard

"Jeudi 23 janvier"

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C36
15:30 - 16:30

SESSION COMMUNICATIONS FLASH 03

Modérateurs : Tania ATTIÉ-BITACH (Médecin) (PARIS), Nicolas GRUCHY (MCU-PH) (CAEN)
15:30 - 15:38 #19855 - FL15 Anomalies d’IGF1R: à propos de 35 nouveaux patients.
FL15 Anomalies d’IGF1R: à propos de 35 nouveaux patients.

Contexte : le récepteur de type 1 des insulin like growth factors (IGFs) (IGF1R) est un acteur majeur de la régulation de la croissance fœtale par son interaction avec IGF-I et IGF-II. Récemment la description clinique d’une grande cohorte néerlandaise de patients porteurs d’anomalies du gène IGF1R a été publiée et un score clinique diagnostic a été proposé. Nous avons caractérisé le phénotype clinique et évalué la sensibilité de ce score dans un groupe de patients pour lesquels une anomalie d’IGF1R avait été identifiée dans le laboratoire.

Méthodes : Nous avons recensé les délétions et variants identifiés au sein du laboratoire entre 2006 et 2018. La variabilité du nombre de copies (copy number variation, CNV) était détectée par multiplex ligation-dependent probe amplification (MLPA) et confirmée par puce d’analyse de single nucleotide polymorphism (SNP), tandis que les variants étaient identifiés en séquençage de type Sanger, sur lymphocytes circulants.

Résultats: Nous avons identifié 21 anomalies d’IGF1R, chez 35 patients et leurs apparentés, dont huit délétions, et 10 variants classés pathogènes ou probablement pathogènes selon la classification internationale ACMG/AMP. Ces anomalies étaient majoritairement présentes à l’état hétérozygote (n=33) mais un patient était hétérozygote composite et un autre homozygote. Les patients étaient nés petits pour l’âge gestationnel (90,9%), avaient une petite taille dans l’enfance (88,2%) et une microcéphalie (74,1%). Il existait également une prévalence importante de difficultés alimentaires et de retard de développement à des degrés variables (54,5%). Enfin, nous avons recensé des malformations cardiaques chez quatre patients dont une insuffisance cardiaque terminale ayant nécessité une transplantation cardiaque. Nous n’avons pas mis en évidence de différence phénotypique significative entre les patients porteurs de délétions ou de variants pathogènes. Nous avons validé la pertinence du score clinique proposé avec une sensibilité de 95,2% dans cette cohorte. Ce score propose la recherche d’anomalie d’IGF1R devant la présence d’au moins trois des caractéristiques suivantes : taille ou poids de naissance inférieur à -1DS, taille dans l’enfance inférieure à -2,5DS, microcéphalie (périmètre crânien inférieur à -2DS) et concentration d’IGF-I au-delà de la moyenne.

Conclusion: Nous avons identifié huit nouveaux variants pathogènes d’IGF1R et un nouveau cas d’atteinte homozygote. Nous recommandons l’utilisation du score clinique récemment publié pour guider le diagnostic moléculaire, bien que sa spécificité reste encore à caractériser. Nous proposons également la réalisation systématique d’une échographie cardiaque chez les patients porteurs d’anomalie d’IGF1R.


Eloise GIABICANI (PARIS), Willems MARJOLAINE, Virginie STEUNOU, Sandra CHANTOT-BASTARAUD, Irène NETCHINE, Frédéric BRIOUDE
15:38 - 15:46 #19984 - FL16 Pathologies secondaires aux mutations de la voie PI3K-AKT-mTOR d’expression anténatale : que peut-on apprendre de ses formes extrêmes de syndromes hypertrophiques segmentaires.
FL16 Pathologies secondaires aux mutations de la voie PI3K-AKT-mTOR d’expression anténatale : que peut-on apprendre de ses formes extrêmes de syndromes hypertrophiques segmentaires.

Intoduction : La voie PI3K-AKT-mTOR est une voie de signalisation impliquée dans la régulation de la croissance et de la prolifération cellulaire ainsi que l’angiogenèse. Les mutations de cette voie sont responsables de syndromes en mosaïques caractérisés par une hypertrophie segmentaire : mégalencéphalies(MEG), hémi-mégalencéphalies (HMEG), hypertrophie adipeuse et malformations vasculaires principalement. Certains de ces syndromes peuvent s'exprimer au cours de la période anténatale : les phénotypes reliés aux mutations post-zygotiques du gène PIK3CA regroupées au sein du spectre PROS (incluant notamment le syndrome CLOVES (MIM#612918) et le syndrome MCAP (MIM#602501)), les syndromes Mégalencéphalie Polymicrogyrie Polydactylie Hydrocéphalie secondaires aux mutations constitutionnelles et post-zygotiques de PIK3R2, CCND2 et AKT3 et le syndrome de Smith-Kingsmore (MIM#616638) secondaires aux mutations de mTOR.

Objectif : Décrire les données phénotypiques, anténatales et postnatales, et moléculaires de fœtus présentant un syndrome hypertrophique segmentaire et secondaire à une mutation activatrice de la voie PI3K-AKT-mTOR.

Patients et méthodes : Chez 15 fœtus présentant un syndrome hypertrophique segmentaire diagnostiqué en anténatal, l’ADN a été extrait à partir de tissus pathologiques. Un séquençage ciblé en profondeur des gènes de la voie PI3K/AKT/mTOR a été réalisé par séquençage haut débit. Nous avons ensuite évalué la possibilité de retrouver les variations pathogènes identifiées dans du liquide amniotique cultivé et non cultivé afin d'évaluer la possibilité de proposer un diagnostic prénatal.

Résultats : 12 fœtus présentaient une hypertrophie cérébrale : 4 MEG et 8 HMEG. Parmi les fœtus présentant une MEG, nous avons identifié une variation pathogène du gène PIK3R2 responsable du syndrome MPPH chez 3 cas sur 4 (2 variations constitutionnelles et 1 post-zygotique), et une variation pathogène du gène mTOR impliquée dans le syndrome de Smith-Kingsmore chez 1 cas sur 4. Parmi les fœtus présentant une HMEG, une variation pathogène post-zygotique du gène PIK3CA a été identifiée chez 2 fœtus présentant une HMEG associée à des signes cliniques extra-cérébraux rapportés dans le syndrome CLOVES et chez 6 cas présentant une HMEG «isolée». Par ailleurs, chez les 3 autres fœtus présentant une hypertrophie segmentaire associée à un(des) lymphangiome(s) étendu(s) et sans hypertrophie cérébrale, une variation pathogène post-zygotique du gène PIK3CA a également été identifiée.

L’analyse rétrospective a porté sur l’ADN de 5 foetus, extrait d’amniocytes en culture. La variation pathogène a pu être identifié chez 3/5 patients, suggérant que le diagnostic prénatal était possible sous réserve qu'un résultat négatif ne peut pas exclure le diagnostic suspecté.

Conclusion : Il s’agit de la première étude portant sur des fœtus présentant une hypertrophique segmentaire, qui fournit des données importantes aux équipes de diagnostic prénatal.


Nicolas BOURGON (DIJON), Virginie CARMIGNAC, Arthur SORLIN, Martin CHEVARIN, Charlotte POE, Thibaud JOUAN, Yannis DUFFOURD, Emilie TISSERANT, Carine ABEL, Daniel AMRAM, Tania ATTIE-BITACH, Nicolas CHASSAING, Bérénice DORAY, Agnès GUICHET, Jelena MARTINOVICH, Marie-Josée PEREZ, Chloé QUELIN, Alexandre VASILJEVIC, Christophe PHILIPPE, Jean-Baptiste RIVIERE, Christel THAUVIN-ROBINET, Pierre VABRES, Laurence FAIVRE, Paul KUENTZ
15:46 - 15:54 #20222 - FL17 Incurvations fémorales isolées en prénatal : revue clinique, radiologique et moléculaire de 103 cas.
FL17 Incurvations fémorales isolées en prénatal : revue clinique, radiologique et moléculaire de 103 cas.

Introduction : l’incurvation fémorale isolée anténatale est un point d’appel rare et aspécifique de maladies osseuses constitutionnelles (MOC) aux pronostics variables et potentiellement sévères. L’étiologie est difficile à établir en anténatal. Le but de cette étude est d’établir le spectre des pathologies associées à ce signe, évaluer leur prévalence, décrire leur prise en charge, leur pronostic, afin d’améliorer le conseil génétique.  

Méthode : nous avons analysé les dossiers adressés à 3 CPDPN d’Ile de France et au centre de référence de MOC de l’hôpital Necker sur 10 ans, pour des grossesses ayant présenté un fémur incurvé isolé à l’échographie anténatale. Les informations concernant les antécédents, les éléments diagnostics et de suivi post nataux ont été colligés.  

Résultats : 103 cas ont été inclus. Onze pathologies ont été mises en évidence chez 90 patients, avec une majorité d’ostéogenèse imparfaite (56%). Chez 53 patients (51%) une confirmation génétique a été possible. Chez 14,6% des patients aucun diagnostic final n’a été posé. L’existence d’un antécédent familial a permis d’orienter le diagnostic dans 23%. L’échographie évoquait un diagnostic dans 75% des cas, mais erroné dans 14% des cas. Sur 78 TDM osseuses réalisées, 69% évoquaient un diagnostic, mais erroné dans 15% des cas. Dans 33% des cas, une interruption médicale de grossesse a été réalisée. Le temps moyen de suivi post natal est de 33 mois, 4 décès sont survenus (5,9%), 20% des phénotypes ont été considérés comme sévères. 

Discussion & Conclusion : les examens réalisés en anténatal ne sont pas toujours discriminants, du fait du chevauchement phénotypique important des différentes pathologies. Les examens génétiques ont permis de confirmer ou de corriger les diagnostics évoqués mais n’ont pas été effectués de manière systématique. La mise en place d’études génétiques par séquençage par panel apparaît nécessaire en anténatal, ainsi qu’un suivi plus organisé. 


Adeline BONNARD (PARIS), Catherine GAREL, Geneviève BAUJAT, Jonathan ROSENBLATT, Alain VERLOES, Jean-Marie JOUANNIC, Laurent SALOMON, Fabien GUIMIOT, Marie GONZALES, Caroline MICHOT, Bettina BESSIERES, Sophie RONDEAU, Sophie MONNOT, Valérie CORMIER-DAIRE
15:54 - 16:04 #20282 - FL18 EEQ en cytogénétique : leçons et enseignement en génétique clinique et biologique.
FL18 EEQ en cytogénétique : leçons et enseignement en génétique clinique et biologique.

L’ACLF a mis à disposition des laboratoires depuis 2005 des évaluations externes de la qualité pour le caryotype (incluant la FISH) et l’ACPA. Plus de 70 laboratoires en cytogénétique constitutionnelle, 40 en Hématologie et 30 pour l’ACPA participent chaque année. Les dossiers sont évalués par les experts issus des laboratoires participants. Les résultats de ces L’évolution de nos pratiques nous impose une adaptation continue mais ces EEQs et de leurs équivalents européens nous ont fait prendre conscience de l’état des connaissances et de certaines limites révèlent les pertes de compétence dans l’analyse cytogénétique classique ainsi que les limite des techniques moléculaires pangénomiques. Le partage de l’information par les participants est très important, nous avons ainsi identifié des lacunes ou des écueils techniques que nous illustrerons par deux exemples. Cytogénétique postnatale : Nous avons proposé l’observation d’une inversion péricentrique du chromosome 5 : inv(5)(p13q13) considérée comme un variant dans la littérature. Des laboratoires ont rapporté ce chromosome comme un variant ou polymorphisme alors que d’autres ont raisonné comme une inversion péricentrique classique similaire à celle du chromosome 4. Ce sont les plus anciens de nos collègues qui ont identifié ce polymorphisme. Les plus « jeunes » cytogénéticiens séniors experts ont perdu cette expérience concernant un variant rare qui n’est plus décrit depuis longtemps dans la littérature. ACPA postnatale : Le cas proposé comportait une pentasomie X validée par le caryotype, ce qui paraissait simple. Mais curieusement certains laboratoires n’ont pas identifié la pentasomie. Ils ont conclu à une trisomie ou une mosaïque avec une tétrasomie. L’explication tient probablement aux limites d’évaluation précis du nombre de copies par les algorithmes utilisés, qui nécessite une méfiance lors de l’analyse en présence de ratios très inhabituels, en particulier au niveau des gonosomes et une connaissance cytogénétique de l’existence de ces polysomies notamment gonosomiques, soit une analyse trop rapide ou parce que la technique ne permettait pas d’évaluer un nombre important de copies de l’X.

Cet exercice nous a permis de constater les limites de certains algorythmes de calcul et rappellent l’importance de maintenir une formation solide en analyse cytogénétique classique pour interpréter au mieux les résultats issus des techniques moléculaires pangénomiques (ACPA, WGS/WES) et de ne pas omettre l’existence de polymorphisme rare au niveau chromosomique


Martine DOCO-FENZY (NANTES), Damien SANLAVILLE, Chantal MISSIRIAN, Marianne TILL, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Marie-Claude MELUN-BLOCQUAUX, Marie-Christine COMBRISSON, Christine TERRE, Isabelle LUQUET, Cyril SARRAUSTE DE MENTHIÈRE, Jean-Michel DUPONT
16:04 - 16:12 #20438 - FL19 Altération de l’organisation spatiale de la chromatine spermatique chez les patients atteints de globozoospermie et déficients en DPY19L2.
FL19 Altération de l’organisation spatiale de la chromatine spermatique chez les patients atteints de globozoospermie et déficients en DPY19L2.

La globozoospermie est une tératozoospermie monomorphe, rare (incidence < 0.1%), secondaire dans 70-75% des cas à une anomalie du gène DPY19L2 qui intervient dans la formation de l’acrosome.  En plus de son rôle capital dans le bon positionnement de l’acrosome, il a été suggéré que la protéine Dpy19l2 aurait aussi un rôle important dans l’organisation du génome nucléaire pendant la vie embryonnaire. Il a été suggéré également que la protéine Dpy19l2 aurait une fonction similaire aux protéines du complexe LINC (Linkers of the Nucleoskeleton to the Cytoskeleton), étant donné que Dpy19l2 est situé au niveau de la membrane nucléaire interne, et que son absence chez des souris mâles Dpy19l2-/-, est associée à un gonflement de l’espace périnucléaire liant les deux enveloppes nucléaires externe et interne.

Sachant que la lamina nucléaire est connectée au cytosquelette et au centrosome (via des protéines à domaine SUN appartenant au Complexe LINC) et à la chromatine (via les protéines à domaine LEM et le récepteur de la lamine B), nous avons émis l’hypothèse que l’absence de Dpy19l2 pourrait être à l’origine d’une perturbation de l’organisation du génome spermatique via son interaction avec la lamina nucléaire. Afin de confirmer ou infirmer cette hypothèse nous avons étudié l'organisation spatiale de la chromatine spermatique chez cinq patients ayant le phénotype de globozoospermie type 1 avec atteinte du gène DPY19L2 et chez cinq donneurs de sperme sains, en utilisant l'hybridation in situ fluorescente tridimensionnelle (FISH-3D). La présente étude est la première à analyser l’organisation chromatinienne du génome spermatique chez les patients atteints de globozoospermie.

Cette étude montre une augmentation du nombre de chromocentres par rapport aux témoins, ainsi qu’une organisation spatiale altérée des régions télomériques et des territoires chromosomiques chez les patients déficients en Dpy19l2. Ces résultats renforcent l'hypothèse que Dpy19l2 pourrait être considérée comme une protéine de type LINC et jouerait un rôle crucial dans l'organisation de la chromatine nucléaire dans le noyau spermatique. Ces altérations architecturales du génome pourraient participer à l’arrêt précoce du développement embryonnaire observé après ICSI chez les patients ayant des anomalies du gène DPY19L2.


Fatma ABDELHEDI (Paris), Emmanuel DULIOUST, Céline CHALAS, Nourhène GHARBI, Nouha ABID, Elyes MOKADEM, Ikhlas BEN AYED, Hassen KAMOUN, Leila KESKES, Jean-Michel DUPONT
16:12 - 16:20 #20530 - FL20 Le dépistage non invasif des trisomies fœtales par analyse de l’ADN libre circulant dans les situations de profil atypique des marqueurs sériques maternels.
FL20 Le dépistage non invasif des trisomies fœtales par analyse de l’ADN libre circulant dans les situations de profil atypique des marqueurs sériques maternels.

Depuis environ un an, le dépistage prénatal non invasif par analyse de l’ADN libre circulant (DPNI ADNlc) fait partie du schéma du dépistage prénatal de la Trisomie 21. Il est indiqué, en dépistage secondaire, dans les grossesses à risque modéré voire élevé (≥ 1/1000 après calcul par les marqueurs sériques maternels (MSM)) et, en dépistage primaire, dans les grossesses multiples et en cas d’antécédent de trisomie ou translocation robertsonienne parentale impliquant le 21. Des valeurs extrêmes de certains MSM (dites atypiques) seraient associées à un risque plus élevé de trisomies quel que soit le résultat du calcul de risque. Or, ces situations ne font pas partie des indications principales retenues pour la prise en charge du DPNI. Nous avons donc voulu évaluer l’apport du DPNI dans cette indication.

Nous avons mené une étude rétrospective incluant les grossesses singletons ayant eu un dépistage par ADNlc réalisé par la plateforme APHP de DPNI depuis son ouverture (en Mai 2017). Un résultat de MSM est considéré comme atypique lorsqu’il présente l’un des résultats suivants : PAPP-A < 0,3MoM, hCGβ < 0,3MoM ou hCG ou hCGβ > 5 MoM.  Le DPNI a été réalisée sur une Plateforme CE-IVD selon le protocole NIPT VeriSeq® (Illumina®). Les données cliniques comprenant les issues de grossesse ont été collectées et confrontées aux résultats du DPNI. Par ailleurs, nous avons analysé spécifiquement les situations d’échec à la recherche de la cause de l’échec.

Entre le 1er Mai 2017 et le 1er Octobre 2019, nous avons réalisé un DPNI pour 13604 patientes dans le cadre de grossesses singletons dont 548 étaient adressées pour un profil atypique de MSM avec un risque calculé < 1/1000 contre 10961 pour risque ≥ 1/1000. Le taux de détection des trois trisomies communes dans ce groupe diffère significativement de celui du groupe des patientes ayant un risque calculé ≥ 1/1000 avec un taux de détection de la Trisomie 21 qui est plus faible dans le groupe des MSM atypiques mais plus de 10 fois plus élevé pour les Trisomies 13 et 18 (0,75 % vs 0,07 % et 0,94 % vs 0,06 %, respectivement). Le taux d’échec était lui trois fois plus élevé dans le groupe des MSM atypiques (0,9 % contre 0,3 %).

Notre étude démontre l’intérêt du DPNI dans l’indication des MSM atypiques quel que soit le résultat du calcul de risque. Ces résultats préliminaires encouragent à poursuivre l’étude pour évaluer plus précisément les performances du DPNI dans cette indication et pouvoir justifier son ajout à la liste des indications prises en charge par l’assurance maladie.


Maureen LOPEZ (Paris), Jean Michel DUPONT, Alexandre VIVANTI, Morgane VALENTIN, Hanane BOUCHGHOUL, Pierre François CECCALDI CARP, Jonathan ROSENBLATT, Marie Isabelle BORNES, Lionel CARBILLON, Jocelyn BRAYET, Jean Louis BENIFLA, Marc DOMMERGUES, Olivier PICONE, Jean Marie JOUANNIC, Vassilis TSATSARIS, Jean GUIBOURDENCHE, Laila EL KHATTABI
16:20 - 16:28 #20591 - FL21 Caractérisation Clinique et Génomique du Syndrome Microdélétionnel 19p13.3.
FL21 Caractérisation Clinique et Génomique du Syndrome Microdélétionnel 19p13.3.

Dans la littérature médicale, les données sur les remaniements de la région 19p13.3 sont rares. Or les délétions et les duplications de la région critique que nous avons précédemment décrite dans cette région semblent responsables d’une symptomatologie en miroir, associant chez des patients atteints de déficience intellectuelle des anomalies de croissance opposées. Tandis que les patients porteurs de duplications présentent un retard de croissance avec microcéphalie, les patients porteurs de délétions semblent présenter une macrocéphalie et pour certains une grande taille. Pour mieux caractériser le syndrome microdélétionnel 19p13.3, nous avons lancé un appel à collaboration via l’Association des Cytogénéticiens de Langue Française, et nous rapportons une cohorte de 11 nouveaux patients. Grace à ce travail, nous avons participé à la meilleure caractérisation clinique et génomique de ce syndrome, et proposons des gènes candidats par intégration bio-informatique des données issues du modèle animal.


Guillaume JOURET (Dudelange, Luxembourg, Luxembourg), M. EGLOFF, E. LANDAIS, O. TASSY, F. GIULIANO, H. KARMOUS-BENAILLY, C. COUTTON, F. DEVILLARD, K. DIETERICH, G. VIEVILLE, P. KUENTZ, C. LE CAIGNEC, C. BENETEAU, B. ISIDOR, M. NIZON, P. CALLIER, V. MARQUET, E. BIETH, J. LÉVY, Ac TABET, A. PHILIPPE-RECASENS, S. LYONNET, G. BAUJAT, M. RIO, F. CARTAULT, S. BERG, S. SCHEIDECKER, A. GOURONC, A. SCHALK, C. JACQUIN, E. GOUY, H. THORN, M. SPODENKIEWICZ, C. POIRSIER, C. ANGÉLINI, P. PENNAMEN, C. ROORYCK, M. DOCO-FENZY
Salle Descartes

"Jeudi 23 janvier"

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D36
15:30 - 16:30

SESSION COMMUNICATIONS FLASH 04

Modérateurs : David GENEVIEVE (Professeur, responsable réseau maladie rare, co-fondateur SFMPP, responsable PEMR et CRMR) (Montpellier), Sandra MERCIER (Généticienne clinicienne) (NANTES)
15:30 - 15:38 #19678 - FL22 Pseudohypoparathyroïdie : Distorsion du ratio de transmission maternelle des mutations perte de fonction de GNAS.
FL22 Pseudohypoparathyroïdie : Distorsion du ratio de transmission maternelle des mutations perte de fonction de GNAS.

La PseudoHypoParathyroïdie de type 1A (PHP1A) et la PseudoPseudoHypoparathyroïdie (PPHP) sont deux maladies rares à transmission autosomique dominante provoquées par des mutations perte de fonction du gène GNAS soumis à empreinte, codant la protéine Gsα. La PHP1A est causée par des mutations sur l’allèle maternel et entraîne une Ostéodystrophie Héréditaire d’Albright (AHO) et une résistance à la PTH, tandis que la PPHP avec AHO et sans résistance hormonale est liée à des mutations de l’allèle paternel. Cette étude visait à étudier la transmission des mutations de GNAS. Nous avons mené une étude rétrospective sur un grand nombre de familles mutées GNAS. Pour éviter un biais de constatation en faveur d’une proportion plus élevée d’enfants affectés du à la manière dont les patients ont été inclus, les cas index faisant partie des fratrie de descendants ont été exclus. Le ratio de distribution des allèles mutés a été calculé à partir des génotypes observés chez des descendants de familles nucléaires et a été comparé au ratio attendu de 50% selon l'héritage mendélien (z-test à un échantillon). La transmission en fonction de la sévérité et du phénotype du parent transmettant de la mutation a également été analysée, ainsi que le sex ratio. L'étude a été réalisée sur 114 familles nucléaires et a inclus 250 descendants. Nous avons montré un excès de transmission maternelle d’allèles mutés (59%, P=0,022), d’autant plus important que les mutations étaient sévères (61,7%, P=0,023) et que l’allèle provenait de la grand-mère (64,7%, P=0,036). Une distribution mendélienne a été observée lorsque les mutations étaient héritées du père. Un déséquilibre du sex ratio en faveur des femmes a été observé parmi les porteurs, avec un sex ratio équilibré chez les descendants sains. La distorsion du ratio de transmission sexe-spécifique observée ici suggère un rôle de Gsα dans la biologie des ovocytes ou dans l'embryogenèse, avec des implications pour le conseil génétique.


Sarah SNANOUDJ-VERBER (Rouen), Arnaud MOLIN, Cindy COLSON, Nadia COUDRAY, Sylvie PAULIEN, Hervé MITTRE, Marion GÉRARD, Elise SCHAEFER, Alice GOLDENBERG, Justine BACCHETTA, Odent SYLVIE, Sophie NAUDION, Bénédicte DEMEER, Laurence FAIVRE, Marie-Laure KOTTLER, Nicolas GRUCHY, Nicolas RICHARD
15:38 - 15:46 #19862 - FL23 L’apport du séquençage d’exome dans la découverte de variations pharmacogénétiques en lien avec les traitements de l’épilepsie.
FL23 L’apport du séquençage d’exome dans la découverte de variations pharmacogénétiques en lien avec les traitements de l’épilepsie.

Introduction : En sus de la recherche de variations pathogènes impliquées dans une pathologie, le séquençage d’exome peut permettre la recherche de variations secondaires ayant un lien avec la pharmacogénétique. Une intervention clinique adaptée pourrait donc améliorer la prise en charge des patients à risque iatrogène par la prévention en amont des troubles du métabolisme ou d’une intolérance médicamenteuse. Cela aurait pour effet l’éviction de nombreuses complications en lien avec des traitements en cours et/ou futurs.

 

Matériel et Méthodes : Afin d’évaluer l’intérêt de la recherche de l’information pharmacogénétique dans les données génomiques issues du séquençage d’exome, nous avons créé un pipeline bioinformatique pour déterminer le statut de 122 variations décrites et classées par PharmGKB ainsi que la présence de variations structurales sur ces gènes d’intérêts. Ce pipeline a été appliqué à une cohorte de 82 patients épileptiques afin de déterminer dans un premier temps la fréquence des variations pharmacogénétiques en lien avec un traitement antiépileptique. Dans un second temps, nous avons extrait l’information médicale pertinente en rapport avec les variations détectées. Nous avons finalement cherché à corréler les réponses aux traitements prescrits à ces patients avec les variations pharmacogénétiques détectées.

 

Résultats : Étant donné leurs fréquences, seules les variations de classe 1 sont compatibles avec une pratique clinique. Dans notre cohorte, une seule variation de classe 1 du gène CYP2C9 et impliquée dans le métabolisme de la phénytoïne a été détectée. Un métaboliseur lent et treize métaboliseurs intermédiaires ont également été identifiés dans notre cohorte concernant cette molécule. Parmi les 82 patients de la cohorte, 19 ont reçu un traitement par phénytoïne intraveineuse. Durant leurs hospitalisations, ces patients ont été traités par un protocole standard (15mg/kg de dose de charge et 5mg/kg pour la dose d’entretien) et tous les patients identifiés comme métaboliseurs intermédiaires ont montré des concentrations plasmatiques supérieures à la concentration toxique (30 mg/L).  

 

Conclusion : Ce travail démontre que la détermination du génotype CYP2C9 est possible à partir des données d’exome. Celle-ci pourrait anticiper le risque de surdosage causé par un métabolisme diminué. Malheureusement, les limites du séquençage d’exome ne permettent pas de mettre en évidence toutes les variations impliquées dans le métabolisme des molécules impliquées dans le traitement de l’épilepsie, une partie de celles-ci étant constituées de variations non-codantes. Le séquençage d’exome permet cependant d’extraire une partie de l’information pharmacogénétique en lien avec l’épilepsie, avec un impact sur la prise en charge du patient. Cette information pourrait être enrichie par l’utilisation d’autres approches génomiques telles que le séquençage de génomes.


Simon VERDEZ (Dijon), Philippine GARRET, Emilie TISSERANT, Antonio VITOBELLO, Frédéric THRAN MAU-THEM, Marc BARDOUX, Juliette ALBUISSON, Céline VERSTUYFT, Patrick CALLIER, Christelle THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE
15:46 - 15:54 #20105 - FL24 Etude de l’ARNm dans les anomalies constitutionnelles des gènes impliqués dans les cardiomyopathies héréditaires.
FL24 Etude de l’ARNm dans les anomalies constitutionnelles des gènes impliqués dans les cardiomyopathies héréditaires.

Introduction : Les cardiomyopathies sont des maladies héréditaires de transmission autosomique dominante. Malgré une hétérogénéité génétique importante, le gène MYBPC3 reste le gène majeur. Dans 2/3 des cas,  le mécanisme mutationnel en cause dans MYBPC3 est l’haploinsuffisance.  Les variants touchant les sites canoniques d’épissage sont classiquement considérés comme pathogènes tandis que les variants affectant les séquences introniques flanquantes à ces sites sont considérés comme des variants de signification inconnue (VSI) en l’absence d’analyses fonctionnelles, telles que l’analyse de l’ARNm par RT PCR ou minigènes. 

L’analyse des ARNm du patient implique l’accès au tissu d’expression, ce qui est rare dans le cadre des cardiomyopathies. Ce travail a pour but d’étudier la faisabilité, et de valider l’analyse des transcrits à partir d’un prélèvement sur tube PAXgene et d’évaluer l’effet de certains variants génomiques sur l’épissage.

Patients : Quinze patients porteurs de variants identifiés par séquençage haut débit de panels de gènes de cardiomyopathies ont été inclus dans cette étude. Les variants sélectionnés sont introniques et exoniques et susceptibles d’induire une anomalie d’épissage : 12 variants dans le gène MYBPC3, 2 variants dans le gène MYH7 et 1 variant dans le gène FLNC. Parmi ces variants, 2 touchent le nucléotide G en +5 du site donneur d’épissage, 4 sont exoniques (synonymes ou faux-sens), 7 sont situés dans une région intronique profonde, un altère possiblement le point de branchement et un pourrait altérer le site accepteur proche (-5).

Méthode : Les ARN totaux sont extraits à partir de lymphocytes issus d’un prélèvement veineux sur tube PAXgene ou d’une lignée lymphoblastoide. Les ARNm issus de la transcription illégitime sont rétro transcrits par RT-PCR puis séquencés par la méthode de Sanger.

Résultats : Après optimisation de la technique, les séquences obtenues pour les variants dont la conséquence sur l’épissage était connue (n= 4) montrent un résultat similaire à celui attendu, validant ainsi la fiabilité de cette approche. Les résultats obtenus sur ARNm issus de Paxgene sont identiques à ceux obtenus avec les ARNm issus des lignées lymphoblastoide, permettant une analyse plus rapide en s’affranchissant de l’étape d’immortalisation d’une lignée et facilitant les modalités préanalytiques en particulier de transport du sang.

Pour les variants (n= 11) dont la conséquence sur l’épissage était inconnue, l’analyse des ARNm a permis d’apporter une conclusion de l’impact des variants  et ainsi de les classer comme probablement pathogènes ou probablement bénins.

Conclusion

L’analyse des ARNm à partir d’un tube PAXgene permet une étude fiable et facilitée des transcrits cardiaques en se soustrayant de la contrainte d’accès au tissu d’expression. Les variants de classification inconnue ont pu être reclassés, améliorant ainsi le diagnostic moléculaire, le conseil génétique et permettant une meilleure prise en charge des familles.


Magalie LODIN (Paris), Flavie ADER, Céline LEDEUIL, Patricia REANT, Delphine DUPIN DEGUINE, Philippe CHARRON, Pascale RICHARD
15:54 - 16:04 #20151 - FL25 La génétique de susceptibilité des maladies communes dans la pratique clinique. La régulation clinique des tests des thrombophilies non-rares (TNR) dans la prédiction/prévention de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV).
FL25 La génétique de susceptibilité des maladies communes dans la pratique clinique. La régulation clinique des tests des thrombophilies non-rares (TNR) dans la prédiction/prévention de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV).

Introduit au lendemain de l’identification des TNR, au milieu des années 90 afin de prédire et de prévenir la maladie thromboembolique veineuse (MTEV), le bilan génétique pour les « thrombophilies non-rares » (TNR) est un exemple assez rare de test génétique de susceptibilité pour une maladie complexe à avoir franchi le pas d’un véritable usage de routine en clinique. Bien que ce test soit le plus répandu des tests de génétique post-natale en France, son usage fait encore l’objet de controverse médicale.

Cet article esquisse la trajectoire de sa régulation clinique et illustre l’importance du contexte spécifique d’usage pour comprendre sa diffusion. Cette analyse vise à nourrir une réflexion plus générale sur les enjeux que pose l’intégration clinique des tests génétiques pour les maladies communes, en considérant notamment les modalités de définition de l’utilité clinique d’un test (statistique vs biologique), des sujets du test (le cas index vs ses apparentés), et des critères en sous-tendant l’accès (modalités des calculs médico-économiques).


Mauro TURRINI (Nantes), Catherine BOURGAIN
16:04 - 16:12 #20172 - FL26 Des mutations rares du gène du Récepteur à la Prostacycline identifiées dans des patients de Dysplasie Fibromusculaire et de Dissection Spontanée de l’Artère Coronaire.
FL26 Des mutations rares du gène du Récepteur à la Prostacycline identifiées dans des patients de Dysplasie Fibromusculaire et de Dissection Spontanée de l’Artère Coronaire.

Background: Fibromuscular Dysplasia (FMD) and Spontaneous Coronary Artery Dissection (SCAD) are non-atherosclerotic arterial diseases predominantly affecting women. Little is known about their physiopathology mechanisms.

Objectives: We aim at identifying genetic causes to elucidate molecular mechanisms impaired in FMD and SCAD.

Methods: We analyzed 30 exome sequencing datasets that include familial and sporadic FMD cases and applied in silico prioritization tools. Follow-up was conducted by targeted or Sanger sequencing (1,071 FMD and 365 SCAD patients) or lookups in exome (264 FMD) or genome sequences (520 SCAD), all independent and unrelated. TRAPD burden test was used to test enrichment in patients compared to gnomAD. The biological effects of rare variants on receptor signaling and protein expression were characterized using transient overexpression in human cells.

Results: We identified a shared rare loss-of-function (LoF) variant (MAFgnomAD=0.000075) by an FMD sibling in the prostaglandin I2 receptor (IP) gene (PTGIR), a key player in vascular remodeling that was ranked as the top candidate from the in silico prioritization.  Screening or lookup in >1,300 FMD patients revealed four additional LoFs alleles carriers and a putative enrichment in FMD (PTRAPD=4×10-6), in addition to several rare missense variants. We confirmed the LoFs (Q163X and P17RfsX6) and 1 missense (L67P) to severely impair IP function in vitro. Genetic analyses of PTGIR in SCAD revealed one patient who carries Q163X, one with L67P and a one carrying a rare and novel splicing variant (c.768+1C>G).

Conclusions: Our study shows that rare genetic defaults in PTGIR are putative causes of FMD and SCAD providing evidence for prostacyclin signaling in non-atherosclerotic stenosis and dissection.


Adrien GEORGES (Paris), Juliette ALBUISSON, Takiy BERRANDOU, Délia DUPRÉ, Valentina D’ESCAMARD, Aurélien LORTHIOIR, Patrick BRUNEVAL, Antonio DI NARZO, Daniella KADIAN-DODOV, Jeffrey OLIN, Ewa WARCHOL, Alksander PREJBISZ, Andrzej JANUSZEWICZ, David ADLAM, Nicolas COMBARET, Pascal MOTREFF, Eleni GIANNOULATOU, Robert GRAHAM, Laurence AMAR, Michel AZIZI, Heather GORNIK, Santi GANESH, Jason KOVACIC, Xavier JEUNEMAITRE, Nabila BOUATIA-NAJI
16:12 - 16:20 #20198 - FL27 Révision des variants identifiés dans le cadre du diagnostic moléculaire dans les cardiomyopathies hypertrophiques : Conséquences dans la prise en charge familiale.
FL27 Révision des variants identifiés dans le cadre du diagnostic moléculaire dans les cardiomyopathies hypertrophiques : Conséquences dans la prise en charge familiale.

Introduction

Les cardiomyoapthies hypertrophiques sont des maladies de transmission majoritairement autosomique dominante. Le premier gène MYH7 impliqué dans cette maladie a été mis en évidence en 1989, depuis le spectre moléculaire s’est étendu à une vingtaine de gènes dont 5 gènes représentent 90% des patients mutés. Lorsqu’un variant causal est identifié chez un cas index, un génotypage est proposé aux apparentés et un suivi cardiologique est alors réalisé chez les porteurs du variant.

Avant l’utilisation du séquençage haut débit seuls les 5 gènes majeurs étaient séquencés. Dans les cardiomyopathies (CM), la fréquence allèlique des variants potentiellement causaux doit être < 0.01% (Walsh, 2017). L’accès aux bases de données de  populations  (GnomAD) nous a amené à reclassifier des variants considérés préalablement pathogènes. Le but de ce travail a été d’évaluer l’intérêt du re-séquençage d'un panel de gènes de CM chez des patients porteurs de variants dont la pathogénicité est remise en cause.

Patients et méthodes

142 familles porteuses d’un des 17 variants initialement interprétés pathogènes ont été sélectionnées. Pour 46 d’entre elles, du diagnostic pré-symtpmatique (DPS) avait été réalisé et elles ont donc bénéficié du séquençage d’un panel de 51 gènes de cardiomyopathies. Les variants pathogènes ou probablement pathogènes ont été retenus pour l’analyse. Les apparentés ont été testés en séquençage Sanger pour ces variants.

Résultats

Une autre cause moléculaire certaine/probable a été retrouvée dans 15 familles (32%). Les nouveaux variants ont été identifié dans 12 gènes non testés au moment du 1er diagnostic. Parmi les patients porteurs de variants récurrents, aucun variants commun n’a été identifié. Ces résultats sont cohérents avec l’hétérogénité génétique et allélique de la maladie. Aucun variant causal n’a été retrouvé chez 31 de ces cas index.

Concernant les apparentés (43 individus), parmi 22 DPS négatifs réalisés, 14 ne sont porteurs d’aucun nouveau variant et le suivi cardiaque n’est pas modifié.  Huit sont porteurs du nouveau variant et une reprise du suivi cardiaque leur est proposée. Pour les 21 patients positifs pour le premier variant incluant 18 DPS, 13 sont porteurs du nouveau variant causal et le suivi cardiologique n’a pas été modifié. Huit DPS sont indemnes du nouveau variant et leur suivi cardiaque a été levé.

Dans les familles dans lesquelles aucun nouveau variant n’a été identifié, un suivi cardiologique a été proposé aux apparentés de premier degré comme dans toute famille non génotypée.

Conclusion :

La réanalyse des cas index porteurs de variants remis en cause par séquençage haut débit a permis d’identifier une nouvelle cause moléculaire dans 1/3 des cas. La prise en charge cardiologique de ces patients et leurs apparentés a été adaptée selon ces nouveaux résultats. Ce travail montre l’intéret de la révision moléculaire dans le cadre des cardiomyopathies afin d’adapter la prise en charge des patients et de leur famille.

 


Flavie ADER (PARIS), Adrien BORGEL, Alexandre MOERMAN, Patricia REANT, Caroline ROORYCK-THAMBO, Philippe CHARRON, Pascale RICHARD
16:20 - 16:28 #20205 - FL28 Spectre génétique de la dyskinésie ciliaire primitive en Tunisie et identification d'un allèle majeur Méditerranéen.
FL28 Spectre génétique de la dyskinésie ciliaire primitive en Tunisie et identification d'un allèle majeur Méditerranéen.

La dyskinésie ciliaire primitive (DCP) est une ciliopathie héréditaire rare (1/20 000 à 1/2 000 naissances selon les populations) et génétiquement hétérogène (plus de 40 gènes impliqués). Cette maladie est due à un défaut de mobilité des cils mobiles (cils de l’épithélium respiratoire, du tractus génital féminin, cil nodal) et du flagelle des spermatozoïdes. Ce défaut entraine une altération de la clairance mucociliaire (infections chroniques des voies respiratoires hautes et basses), un défaut de latéralisation des organes (situs inversus) chez 50% des patients et fréquemment une hypofertilité masculine (asthénospermie) et féminine (défaut de mobilité des cils tubaires).

Le spectre mutationnel actuel de la DCP a principalement été étudié chez des patients d’origine européenne; il existe notamment peu de données concernantles patients Nord-Africains. L’objectif del’étuded’une cohorte de patients tunisiensétait double: i), confirmer par la génétique moléculaire le diagnostic suspecté cliniquement (score PICADAR) et ii) explorer le spectre génétique de la DCP danscette population.

Quarante patients (34 familles) avec forte suspicion clinique de DCP ont été recrutés au sein de 8départements de pédiatrie tunisiens. Pour chaque cas index, les 42 gènes de DCP ont été séquencés par un panel ciblé.

L’étude des 42 gènes a identifié des mutations bi-alléliques dans 82% (28/34) des familles. Les mutations ont été mises en évidence dans huit gènes connus: CCDC39 (44%), DNAH5 (12%), HYDIN (9%), TTC25 (6%), DRC1 (3%), DNAI1 (3%), CCDC151 (3%) et RSPH9 (3%).Le spectre des gènes impliqués chez les patients tunisiens étudiés est très différent de celui décrit dans la littérature. En effet, les 5 gènes décrits comme les plus fréquemment impliqués – au sein de populations majoritairement d’origine européenne – sont: DNAH5 (19%), DNAH11 (9%), CCDC40 (8,5%), CCDC39 (7%) et DNAI1 (6,5%).

Près d’un quart (23,5%) des patients tunisiens indépendants portaient la mutation c.2190del de CCDC39. La cartographie par puce SNP du locus CCDC39 chez 6 patients Nord-Africains (deux Tunisiens, deux Algériens et deux Marocains) non apparentés et porteurs de c.2190del  a révélé un fragment chromosomique ancestral commun (1,9 à 3,7 Mb) confirmant l’effet fondateur. En utilisant la méthode du déséquilibre de liaison «Gamma», nous avons estimé que l’ancêtre commun le plus récent porteur de c.2190del a vécu au moins 1400 à 1750 ans plus tôt.

L'identification de cet allèle majeur nous permet deproposer une stratégie de diagnostic génétique pour les patients Nord-Africainsprésentant des signes cliniques très évocateurs de DCP. Une première étape decriblage de la mutation fondatrice c.2190del par PCR-RFLP (abolition d’un site de restriction MboII) permettrait de confirmer le diagnostic chez un quart des patients. Dans un second temps, l’exploration des 42 gènes de DCP par une approche NGS pourrait élucider jusqu’à 80% des cas avec forte suspicion clinique.


Rahma MANI, Sabrina BELKACEM, Zohra SOUA, Sandra CHANTOT, Guy MONTANTIN, Sylvie TISSIER, Bruno COPIN, Jihen BOUGUILA, Nicolas RIVE LE GOUARD, Lamia BOUGHAMOURA, Salma BEN AMEUR, Mongia HACHICHA, Raoudha BOUSSOFFARA, Khadija BOUSSETTA, Samia HAMOUDA, Abir BEDOUI, Habib BESBES, Seif MEDDEB, Karima CHRAEIT, Monia KHLIFA, Estelle ESCUDIER, Serge AMSELEM, Imed MABROUK, Marie LEGENDRE (Paris)
Salle 1
16:30 PAUSE & VISITE DES STANDS - SESSION POSTERS FLASH

"Jeudi 23 janvier"

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ASSEMBLEE GENERALE DU COLLEGE

Auditorium Ronsard
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16:35 - 17:55

SESSION PRESENTATION FLASH POSTERS - ECRAN 1

Modérateurs : Anne-Sophie LEBRE (PU-PH) (Reims), Julien THEVENON (PUPH) (Grenoble)
16:35 - 16:40 #19675 - EF01 Le partage des données, une étape cruciale dans l’identification de nouveaux gènes impliqués dans les déficiences intellectuelles et/ou anomalies du développement : Retour d’expérience après 5 ans d’utilisation de Genematcher.
EF01 Le partage des données, une étape cruciale dans l’identification de nouveaux gènes impliqués dans les déficiences intellectuelles et/ou anomalies du développement : Retour d’expérience après 5 ans d’utilisation de Genematcher.

Les nouvelles technologies de séquençage haut-débit (SHD) ont largement prouvé leur efficacité pour identifier les bases moléculaires des pathologies avec une grande hétérogénéité clinique et génétique. Cependant, de nombreux résultats demeurent non-concluants car les corrélations génotype-phénotype sont limitées par le caractère ultra-rare des maladies dont les causes demeurent à ce jour encore non élucidées limitant ainsi les chances de récurrence. La mise en place d’un réseau de partage de données international a permis d’augmenter les chances d’identifier d’autres patients avec un phénotype similaire et de caractériser de nouveaux syndromes rares d’origine génétique.

Nous rapportons ici notre expérience dans le partage de données à l’aide du réseau international GeneMatcher. Au cours de ces 5 dernières années, nous avons partagé 224 gènes incluant 215 gènes candidats et 9 gènes précédemment associés à une pathologie humaine.

Dans 80% des cas (179/224 gènes), un match a lieu et les échanges et les corrélations génotype/phénotype qui en ont découlé ont clairement permis de confirmer la pathogénicité du gène candidat dans 91/179 cas (50%). Plus de la moitié d’entre eux sont des variations de novo (73.6%) et/ou des variations à l’origine de l’apparition d’un codon stop prématuré (52.7%), témoignant une plus grande facilité à impliquer des variations sporadiques et pertes de fonction dans les pathologies humaines. La récurrence limitée des autres gènes candidats n’a actuellement pas encore permis de conclure sur leur causalité. 45/224 soumissions n’ont à ce jour pas encore fait l’objet d’un match ; ceci peut s’expliquer par la rareté de l’implication du gène dans une pathologie déjà elle-même rare. Récemment, le partage de gènes morbides connus montre également un intérêt afin de mieux caractériser des pathologies peu décrites, d’élargir le spectre clinique précédemment décrit, voire de mettre en évidence de nouveaux phénotypes/pathologies associés à un même gène. Depuis 2015, le nombre croissant d’utilisateurs de Genematcher et de soumissions a permis d’augmenter significativement le nombre de match et les chances de matcher, ainsi que la rapidité des échanges entre deux équipes et de la mise en place des collaborations internationales qui seront ensuite valorisés par des publications scientifiques.

En conclusion, Genematcher apparait comme un outil rapide et essentiel à l’interprétation des variations de signification inconnues identifiées par SHD dans des gènes candidats ou morbides. Le partage de données constitue désormais une étape incontournable dans le processus d’identification de nouveaux gènes dans les anomalies du développement et/ou déficiences intellectuelle.


Ange-Line BRUEL (DIJON), Antonio VITOBELLO, Frédéric TRAN MAU-THEM, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Sophie NAMBOT, Virginie QUÉRÉ, Julien THEVENON, Patrick CALLIER, Sébastien MOUTTON, Arthur SORLIN, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE
16:40 - 16:45 #19790 - EF02 Optimisation de l’analyse de séquençage d’exome chez les patients avec déficience intellectuelle et anomalies du développement: du trio au pool parental.
EF02 Optimisation de l’analyse de séquençage d’exome chez les patients avec déficience intellectuelle et anomalies du développement: du trio au pool parental.

Les anomalies du développement et la déficience intellectuelle (AD/DI) présentent une large hétérogénéité clinique et génétique. Elles atteignent environ 3% de la population et sont majoritairement d’origine génétique. Le séquençage de nouvelle génération – en particulier le séquençage d’exome (ES) – est devenu une stratégie de premier plan pour identifier les causes moléculaires de ces maladies. L’ES approche un taux diagnostique moyen d’environ 30% en solo (sES) et d’environ 40% en trio (tES) après ACPA normale. Cependant, le tES représente un surcoût important pour un laboratoire souhaitant déployer l’ES en routine diagnostique. Nous avons ainsi évalué de nouvelles approches afin d’optimiser l’ES.

Au cours des 7 dernières années, nous avons réalisé un sES chez 1592 patients atteints d’AD/DI avec un taux diagnostique de 33%. Afin d’améliorer ce taux, nous avons testé l’intérêt de réaliser un tES en seconde intention (avec séquençage des parents sans reséquençage du cas index) chez 70 patients avec sES négatifs. Cette stratégie a posé un diagnostic positif chez 18/70 patients (26%), impliquant 18 gènes (9 gènes OMIM-morbides et 9 gènes candidats dont certains récemment impliqués en pathologie humaine), et identifié des variations de signification inconnue (VSI) dans 11 gènes chez 10/70 patients (14%).

Fort de ce gain conséquent, nous avons alors testé une stratégie de séquençage avec pools parentaux pour diminuer les coûts de séquençage et permettre ainsi une implémentation en première intention du séquençage parental. En preuve de principe, les ADN de 6 couples de patients présentant différentes variations pathogènes connues ont été regroupés en 2 pools : 1 pool maternel et 1 pool paternel. La profondeur moyenne de séquençage était de 103X et 100X pour les pools paternels et maternels. La représentation allélique théorique d’une variation dans le pool était de 8.3% (1/12).

Nous avons appliqué cette stratégie rétrospectivement (57 patients avec sES négatifs) et prospectivement (122 patients). En rétrospectif, cette stratégie a conduit à un taux de diagnostics supplémentaires de 21% - proche de la stratégie d’ES trio avec séquençage parental secondaire - et d’identification de VSI de 28%. En prospectif, le taux de diagnostics positifs était de 33%, avec un taux de VSI de 16%. Nous avons par ailleurs confirmé l’implication de 6 nouveaux gènes en pathologie humaine chez 7/179 patients (4%).

En conclusion, chez les patients avec AD/DI, l’ES en trio de seconde intention présente un intérêt indéniable en diagnostic et en recherche translationnelle (analyse de gènes non OMIM), grâce à la ségrégation parentale rapide des variations génétiques. Une stratégie d’ES avec pools parentaux représente une alternative économique intéressante puisqu’elle combine une amélioration du taux diagnostique par rapport à l’ES solo, une diminution des coûts de séquençage parental par rapport à l’exome trio et une extension plus facile en recherche translationnelle.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Sebastien MOUTTON, Caroline RACINE, Antonio VITOBELLO, Ange-Line BRUEL, Sophie NAMBOT, Daphne LEHALLE, Nolwenn JEAN, François LECOQUIERRE, Julian DELANNE, Julien THEVENON, Charlotte POE, Thibaud JOUAN, Martin CHEVARIN, Marjolaine WILLEMS, Christine COUBES, David GENEVIEVE, Nada HOUCINAT, Alice MASUREL, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Emilie TISSERANT, Patrick CALLIER, Arthur SORLIN, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN
16:45 - 16:50 #19863 - EF03 Utilisation de la technologie de séquençage de troisième génération pour la reconstruction des séquences nucléotidiques issues d’un chromothripsis.
EF03 Utilisation de la technologie de séquençage de troisième génération pour la reconstruction des séquences nucléotidiques issues d’un chromothripsis.

Le chromothripsis est un remaniement chromosomique massif caractérisé par un processus de ré-assemblage brutal et aléatoire. Ce remaniement a pour conséquence la production de plusieurs chromosomes dérivés. Ces nouveaux chromosomes sont constitués de plusieurs blocs issus des chromosomes natifs. Ces remaniements  peuvent être associés à des maladies génétiques rares et restent souvent mal caractérisés. L’apport du séquençage à haut-débit de seconde génération n’est pas suffisant pour résoudre cette problématique: la faible taille des lectures et les besoins d’amplification de la méthode sont des biais qui ne permettent que rarement l’analyse moléculaire de cas de chromothripsis. Ainsi, les technologies de séquençage de troisième génération sont des outils prometteurs pour résoudre ce genre de “casse-tête moléculaire”, qui consistera ici en la reconstitution des blocs consécutifs aux chromothripsis. 

Nous avons séquencé 2 patients atteints de déficience intellectuelle à l’aide de lectures courtes (SR) d’une profondeur moyenne de 30X et par lectures longues (LR) sur un instrument de type Sequel (Pacific Bioscience) à une profondeur moyenne de 20X, afin de reconstruire les séquences ayant subi un remaniement suite au chromothripsis. Nous avons choisi d’utiliser 3 assembleurs (Falcon, Canu et Wtdbg2) afin de reconstruire les chromosomes dérivés issus des chromothripsis. Lors de ces analyses, nous avons également testé différentes méthodes pour améliorer la qualité des données, telles que la correction des LR par les SR.

Nous avons ainsi réussi à isoler 54 blocs consécutifs aux chromothripsis pour le premier patient et 39 pour le second. Les points de cassure les plus prometteurs seront validés par PCR, séquençage Sanger et/ou FISH. Les méthodes permettant d’améliorer les données par correction des LR apportent une réelle amélioration dans la reconstruction du chromothripsis et dans la détection des remaniements génomiques. Les points de cassure détectés présentent une précision plus importante lors de l’utilisation de cette méthode, cette différence de précision est obtenue grâce à un pourcentage d’identité moyen supérieur à 99 % après correction contre 85 % au départ.


Simon VERDEZ (Dijon), Yannis DUFFOURD, Emilie TISSERANT, Alexandre PLAGOS, Frédéric THRAN MAU-THEM, Christophe PHILLIPE, Christelle THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE, Patrick CALLIER, Damien SANLAVILLE, Antonio VITOBELLO
16:55 - 17:00 #19837 - EF05 SANS DIAG : étude sur le parcours médico-social des patients atteints ou suspectés d’une maladie rare avec anomalie du développement.
EF05 SANS DIAG : étude sur le parcours médico-social des patients atteints ou suspectés d’une maladie rare avec anomalie du développement.

Les maladies rares sont des pathologies invalidantes qui nécessitent une prise en charge spécialisée et des soins réguliers et coûteux (DGOS 2016). Un enjeu majeur pour le patient, parallèlement à l’accès au diagnostic, est donc la reconnaissance sociale des incapacités liées à sa pathologie. Le droit à la compensation du handicap (Loi handicap 2005) doit permettre au patient de demander la prise en charge par la collectivité de ses frais de soins, d’accompagnement à la scolarité, etc.

Parcours médical et social du patient sont liés dès lors que le diagnostic est la « clé d’accès » (Eurordis, 2016) à la prise en charge médicale et sociale. Dans ce contexte,  les patients « sans diagnostic » pourraient constituer une population singulière puisque leur entrée dans la prise en charge tant médicale que sociale pourrait être retardée (Eurordis 2016).

L’équipe d’économie de la santé du Laboratoire d’Economie de Dijon et la filière AnDDI-Rares mènent une étude sur le parcours médico-social des familles d’enfants (<10ans) atteints d’une maladie rare du développement afin de connaître les spécificités du parcours des patients « sans diagnostic », leurs besoins et difficultés, particulièrement dans l'accès à la reconnaissance du handicap.

Cette étude vise à répondre à trois types d’interrogations :

-          Sur les parcours médico-sociaux : sont-ils homogènes ? S’ils varient, peut-on distinguer des parcours-types ? Peut-on mettre en évidence des facteurs explicatifs (modalités de prise en charge, maladie, caractéristiques de la famille) ? Peut-on relier parcours médical et social ? Le premier influence-t-il l’accès à la reconnaissance du handicap ?

-          Sur les besoins des familles : identifier les besoins ressentis, exprimés et satisfaits ou non et les difficultés dans les parcours.

-          Sur la possibilité que certaines familles ne recourent pas à la reconnaissance du handicap : identifier, quantifier et caractériser les situations de non recours.

 

L’étude repose sur une enquête par questionnaire en ligne réalisé en conformité avec la MR-004 (CNIL). Les étapes et le calendrier sont : revue bibliographique et construction de l’étude (11/18 – 08/19) ; Diffusion du questionnaire (10/19 à 02/20) ; Analyse et traitement des données (12/19 à 12/20) ; Rapport final (10/19 à 12/20) ; Diffusion de l’étude (communications orales, écrites, publication) (09/19 à 12/21).

Les premiers résultats permettront de caractériser le parcours des patients atteints ou suspectés d’une maladie et de confirmer la pertinence d’analyser au-delà d’une enquête exploratoire les trois champs d’interrogation ci-dessus formulés.

DGOS. 2016. « Plan France médecine génomique 2025 ».

Eurordis. 2009. « The voice of 12,000 patients. Experiences and expectations of rare disease patients on diagnosis and care in Europe ».

———. 2016. « Recommandations conjointes internationales pour répondre aux besoins particuliers des patients atteints de maladies rares non diagnostiquées ».


Laure WALLUT, Christine PEYRON, Gwendoline GIOT, Laëtitia DOMENIGHETTI, Magali PADRE, Sylvie ODENT, Laurence FAIVRE (DIJON), Aurore PÉLISSIER
17:00 - 17:05 #20013 - EF06 Données secondaires et enjeux psychologiques chez les parents d’enfants atteints d’anomalies du développement. Point d’étape de l’étude FIND.
EF06 Données secondaires et enjeux psychologiques chez les parents d’enfants atteints d’anomalies du développement. Point d’étape de l’étude FIND.

Introduction : L’étude FIND vise à analyser les bénéfices médicaux, les enjeux économiques et les effets psychologiques de la recherche et de l’annonce de données secondaires (DS) obtenues par séquençage à haut débit d’exome (SHD-E) chez des patients atteints d’anomalies du développement (AD). Méthode et matériel : Il a été proposé à des parents de patients atteints d’AD qui bénéficiaient pour la première fois d’un SHD-E en contexte diagnostique de rechercher trois groupes de données secondaires. Groupe 1 : 122 gènes causant des maladies à révélation plus ou moins tardive, accessible à une prévention ou à un traitement principalement en oncologie et cardiologie. Groupe 2 : 114 gènes concernant le statut de porteur hétérozygote de maladies récessives fréquentes ou liés à l’X impactant le conseil génétique familial. Groupe 3 : 3 gènes avec des variants pharmacogénomiques connus pouvant conduire à des adaptations médicamenteuses. Des entretiens individuels semi-structurés ont été réalisés auprès de 23 parents de patients avec des DS (dans chacun des 3 groupes) juste après la consultation d’annonce de résultats et à distance de celle-ci. Résultats et discussion : 80% des parents ont accepté la recherche des DS chez leur enfant avec 6% de refus pour au moins 1 groupe. Les résultats préliminaires de 31 entretiens (sur 90 prévus) montrent que dans un contexte d’errance diagnostique les parents sont demandeurs d’informations exhaustives, et qu’ils ne regrettent pas d’avoir accepté la recherche de DS. Pour autant, l’accumulation de résultats (diagnostic primaire + DS, ou plusieurs DS) entraîne un excès d’informations difficile à traiter dans le temps de la consultation de résultat. Le caractère particulièrement anxiogène des DS du groupe 1 s’est surtout exprimé par l’expression du soulagement des parents des enfants non concernés par ce type de résultats. Toutes DS confondues, les émotions et notamment l’anxiété parentale se sont exprimées de manière explicite ou implicite car contrôlée par des mécanismes de défense tels que la banalisation, la rationalisation et la dénégation. Ces réactions dépendent beaucoup du contexte : connaissance familiale et représentations de la pathologie concernée ; projet d’enfant ou grossesse en cours ; traitements médicamenteux en cours. Les mesures de prévention et l’anticipation du suivi médical en cas de DS positive sont aussi clairement apparues comme des éléments contenants de l’anxiété parentale. Elles redonnent du pouvoir d’action et le sentiment d’être utile à des parents qui se sentent souvent impuissants dans un contexte de déficience intellectuelle chez leur enfant. Conclusion : La recherche de DS n’est pas sans effet, comme le met en évidence le registre émotionnel utilisé par de nombreux parents. Pallier l'incertitude, avoir des réponses, atténuer les angoisses, rester dans le combat, sont au cœur des expériences et attentes singulières exprimées au cours des entretiens.


Françoise HOUDAYER, Françoise HOUDAYER, Aline CHASSAGNE, Stéphanie STARACI, Amandine CADENES, Gaetan LESCA, Audrey PUTOUX, Linda PONS, Sophie DUPUIS-GIROD, Marianne TILL, Carine ABEL, Patrick EDERY, Massimiliano ROSSI, Audrey LABALME, Nicolas CHATRON, Alice POISSON, Aurore PELLISSIER, Dominique SALVI, Anne FAUDET, Myrtille SPENTCHIAN, Boris KEREN, Meriem YOUSFI, Julien BURATTI, Cédric MIGNOT, Alexandra AFENJAR, Sandra WHALEN, Perrine CHARLES, Solveig HEIDE, Linda MOUTHON, Elodie GAUTIER, Amandine BAUDRAND, Caroline SAWKA, Geoffrey BERTOLONE, Christel THAUVIN-ROBINET, Antonio VITOBELLO, Anne-Sophie DENOMME PICHON, Christophe PHILIPPE, Frédéric TRAN MAU THEM, Sébastien MOUTTON, Arthur SORLIN, Sophie NAMBOT, Christine BINQUET, Christine PEYRON, Delphine HERON, Damien SANLAVILLE, Laurence FAIVRE (DIJON)
17:05 - 17:10 #20018 - EF07 Une énigme dans la fratrie.
EF07 Une énigme dans la fratrie.

Quand un enfant d’une fratrie est touché par la maladie et le handicap, qu’il soit sensoriel, neurologique ou psychique, le psychisme de chaque membre de la fratrie s’en trouve affecté, et modifié. En effet, ceux considérés comme sans problème, assistent et soutiennent des parents qui affrontent de térébrantes questions : celles du diagnostic, du traitement possible, de l’espérance de vie, de la prise en charge à long terme d’un frère ou d’une soeur atteint d'une maladie génétique grave. Puis ces frères et soeurs là devront plus tard faire face à ces inquiétudes, pour eux-mêmes, et éventuellement pour leur propre descendance. 

Les travaux concernant la fratrie dans notre champ d’études sont d’un intérêt relativement récent. Or on sait depuis longtemps l'acuité de la question fraternelle dans la construction psychique d’un sujet, ce que les notions de complexe familial et de complexe fraternel éclairent d’un jour particulier.

À partir de quelques éléments théoriques et d’exemples cliniques, nous proposons de présenter les principaux points d’impacts que constitue la présence- souvent énigmatique- d’un enfant malade au sein d’une fratrie. Au risque de geler la dynamique psychique de la famille, et d’y confondre destinée(s) individuelle(s) et destin familial, ce sujet parait fondamental dans la clinique qui est la nôtre.

Les mots de la philosophe Elizabeth de Fontenay dans son dernier essai « Autobiographie de mon frère » (2018) illustreront notre conclusion. 


Béatrice CHILDS (PARIS)
17:10 - 17:15 #20214 - EF08 Profil intellectuel d’adultes atteints d’un syndrome de Silver-Russell dû à un défaut de méthylation du locus IGF2/H19 dans la région 11p15.
EF08 Profil intellectuel d’adultes atteints d’un syndrome de Silver-Russell dû à un défaut de méthylation du locus IGF2/H19 dans la région 11p15.

Le syndrome de Silver-Russell (SSR, OMIM#180860, ORPHA#813) est un syndrome génétique rare qui associe un retard de croissance intra-utérin et post-natal sévère, un périmètre crânien relativement préservé à la naissance, une asymétrie corporelle, un front proéminent et des difficultés d’alimentation pendant l’enfance. Les deux principales causes génétiques identifiées à ce jour sont une disomie uniparentale maternelle du chromosome 7 dans 5-10% des cas, et un défaut de méthylation au locus IGF2/H19 dans la région 11p15 dans 40-60% des cas. Les individus atteints du SSR présentent des signes cliniques variables, notamment en fonction de la cause génétique sous-jacente. Jusqu’à présent, peu d’études se sont focalisées sur le profil intellectuel et cognitif des individus atteints du SSR. Pourtant, ce sont des préoccupations importantes pour les familles, associées à des questions sur l’inclusion scolaire/professionnelle, le développement social et l’autonomie. Les quelques études existantes ont porté principalement sur des cohortes pédiatriques et les patients inclus étaient diagnostiqués avec des critères non standardisés. À l’heure actuelle et à notre connaissance, il n’existe pas de recherches publiées concernant le fonctionnement intellectuel des adultes. Notre étude vise à établir le profil intellectuel, les forces et faiblesses, des adultes atteints d’un SSR par rapport à des données normatives. Six hommes et quatre femmes âgés de 18 à 39 ans ont complété l’échelle de Wechsler pour adultes (WAIS-IV). Tous les individus inclus présentaient une anomalie du locus IGF2/H19. Les mesures réalisées comprenaient le quotient intellectuel (QI) des patients et portaient sur quatre domaines cognitifs : la compréhension verbale, le raisonnement perceptif, la mémoire de travail, et la vitesse de traitement. Des statistiques descriptives et des corrélations linéaires ont été utilisées pour étudier les facteurs associés aux résultats du QI. Des informations cliniques et médicales telles que les rééducations passées et en cours, les difficultés quotidiennes perçues, ont également été collectées à partir d’entretiens et de questionnaires. Les résultats ont montré que le QI moyen se situait dans la moyenne (M = 95,40 ; DS = 18,55). Les patients avaient de meilleures performances en compréhension verbale par rapport aux autres domaines, constituant ainsi un véritable point fort dans leur profil cognitif. Les patients et/ou leurs familles ont rapporté des difficultés quotidiennes fréquentes : des difficultés d’apprentissage et une faible estime de soi étaient perçues chez 60% des adultes. Cette première étude documente le fonctionnement intellectuel des adultes ayant un SSR dû à une anomalie du locus IGF2/H19. Elle montre qu’une prise en charge précoce et multidisciplinaire de l’enfance à l’âge adulte semble importante dans ce syndrome pour traiter les problèmes médicaux, cognitifs et psychosociaux potentiels.


Mélissa BURGEVIN (Rennes), Agnes LACROIX, Genavee BROWN, Myriam MIKATY, Virginie COUTINHO, Annick TOUTAIN, Marie VINCENT, Dominique MARTIN-COIGNARD, Florence PETIT, Régis COUTANT, Christel THAUVIN-ROBINET, Bruno DONADILLE, Irène NETCHINE, Sylvie ODENT
17:15 - 17:20 #20247 - EF09 Information sur le risque génétique de la Maladie de Huntington au sein des familles: les changements entre 2000 et 2019.
EF09 Information sur le risque génétique de la Maladie de Huntington au sein des familles: les changements entre 2000 et 2019.

Objectif : Étudier comment circule l’information génétique dans les familles concernées par la Maladie de Huntington (MH) et leurs attitudes sur la réalisation d’un test présymptomatique avant et après l’âge de 18 ans. Nous avons comparé une étude réalisée sur ce sujet par notre équipe en 2000 avec une réalisée en 2019 pour savoir ce qui avait changé pour les personnes concernées et leurs familles pendant deux décades en ce qui concerne l’information du risque et le test présymptomatique.

Méthode : Un questionnaire était distribué en 2000, en format papier par l’association Huntington France, et en 2019, sur le site internet de l’association et en consultation de génétique du Groupe Hospitalier Pitié Salpêtrière sur tablette. Les questions concernaient les attitudes quant aux motivations pour informer les enfants du risque génétique et la réalisation du test présymptomatique avant et après l’âge de 18 ans. 

Population :  La population était constituée des personnes concernées par la MH, incluant des personnes à risque, des porteurs asymptomatiques ou non porteurs de l’expansion CAG pathologique, des personnes atteintes de MH et les conjoints des personnes concernées.

Résultats : Alors qu’en 2000, les répondants (n=148) souhaitaient majoritairement que les cliniciens informent les enfants (2000 : 71/148 (50%) vs 2019 : 93/293 (35%)), en 2019 ils (n=293) souhaitaient majoritairement que les parents informent les enfants (155/ 293 (58%) vs 67/148 (47%), p <0,01). En 2000, 57% des personnes interrogées ne conseillaient pas à leurs enfants de faire le test présymptomatique après 18 ans alors qu’en 2019 seuls 27% ne le conseillent pas (p<0,01).  Le nombre de personnes ne conseillant pas le test présymptomatique avant 18 ans est lui aussi en baisse : en 2000, 61% ne sont pas pour la réalisation d’un test présymptomatique avant 18 ans, alors qu’en 2019 38% sont contre la réalisation avant 18 ans (p<0,01). Néanmoins, l’information à la parentèle reste un sujet tabou : moins de la moitié des participants ont été informés par leurs parents de l’existence de la maladie dans la famille tant en 2000 (30%) qu’en 2019 (45%, p< 0.06). Encore 41% des participants pensent que ce n’est pas aux parents d’informer de l’existence de la maladie familiale. De plus, l’incertitude sur le bienfondé du test présymptomatique avant 18 ans est une réalité incontestable avec 40% en 2019 « je ne sais pas » vs 25% en 2000 (p<0,01).

Conclusion : En 20 ans, bien que les mentalités changent et que davantage de personnes souhaitent que ce soit les parents qui informent les enfants, l’information à la parentèle reste un tabou. La difficulté à informer ses enfants du risque génétique persiste malgré le souhait des personnes concernées d’être informées par leurs ascendants. Le bienfondé du test présymptomatique chez les mineurs suscite des doutes et de l’incertitude.


Juliette HENNESSY, Juliette HENNESSY (PARIS), Sophie TEZENAS DU MONTCEL, Giulia COARELLI, Anna HEINZMANN, Ariane HERSON, Christilla BOUCHER, Sabrina SAYAH, Stepahnie STARACI, Elodie PETIT, Marcela GARGIULO, Alexandra DURR
17:20 - 17:25 #19674 - EF10 Optimisation du rendement diagnostique du séquençage d’exome chez les fœtus avec anomalies congénitales multiples, par une priorisation des variations génétiques basée uniquement sur les scores bio-informatiques.
EF10 Optimisation du rendement diagnostique du séquençage d’exome chez les fœtus avec anomalies congénitales multiples, par une priorisation des variations génétiques basée uniquement sur les scores bio-informatiques.

Au cours des 30 dernières années, les technologies d’échographie obstétricale ont nettement amélioré la détection anténatale des syndromes malformatifs. Leur diagnostic étiologique est un élément clé pour préciser le pronostic fœtal, l’issue de la grossesse et le conseil génétique. En France, le diagnostic génétique étiologique prénatal repose actuellement sur le caryotype, l’Analyse Chromosomique sur Puce à ADN (ACPA) et le séquençage de gènes ciblés. Un grand nombre de fœtus polymalformés restent sans diagnostic, aboutissant souvent à une interruption de grossesse devant le risque élevé de gravité pronostique. Le séquençage d’exome (ES) bouleverse actuellement la génétique médicale, avec un taux diagnostique postnatal en solo d’environ 30% dans les anomalies du développement. Peu d’études ont été réalisées chez des cohortes de fœtus polymalformés, celles-ci  montrent un rendement diagnostique de l’ES solo plus faible (~20%) notamment à cause de la faible connaissance de la corrélation génotype-phénotype à l’état fœtal. Dans ce contexte, le développement de nouvelles stratégies dédiées à la d’identification de variations causales indépendamment des signes cliniques parait indispensable. 

Nous avons réalisé un ES solo chez 95 fœtus polymalformés sans diagnostic évident et ACPA normale. Deux stratégies diagnostiques d’interprétation des données (gènes morbides OMIM) ont été déployées séquentiellement. D’une part, une stratégie « genotype-first » basée sur des scores bio-informatiques et les bases de données d’annotation indépendamment du phénotype fœtal. Sont retenues: (a) les variations annotées (probablement) pathogènes dans la base ClinVAR, compatibles avec le mode de transmission rapporté, (b) les variations à l’origine d’un codon stop prématuré dans les gènes intolérants à la perte-de-fonction, (c) les variations récessives prédites délétères dans les pathologies de transmission récessive. La causalité des variations est confirmée par une analyse de ségrégation par séquençage Sanger et phénotypage inverse. D’autre part, une stratégie classique, basée sur l’interprétation des variations faux-sens non répertoriés dans ClinVar identifiable d’emblée par une corrélation génotype-phénotype. Dans un second temps, nous avons étendu l’analyse aux gènes non morbides. Ainsi, un diagnostic positif a été posé chez 22/95 fœtus (23.1%) dont 3/22 gènes n’ont pas été identifiés par la stratégie classique et 3/22 autres gènes ne l’ont pas été par la stratégie « genotype-first ». Par ailleurs, 11 gènes candidats ont été identifiés (11.5%).

La combinaison séquentielle d’une stratégie « genotype-first » suivie par une stratégie classique basée d’emblée sur les corrélations phénotypes-génotypes permet d’identifier plus rapidement la cause génétique dans les cohortes fœtales et d’identifier des ultérieurs nouveaux gènes candidats pouvant, en principe, combler l’écart entre le taux diagnostic pré- et postnatal.


Ange-Line BRUEL (DIJON), Mathilde LEFEBVRE, Emilie TISSERANT, Nicolas BOURGON, Yannis DUFFOURD, Mirna ASSOUM, Paul KUENTZ, Elise SCHAEFER, Salima EL CHEHADEH-DJEBBAR, Maria-Cristina ANTAL, Valérie KREMER, Françoise GIRARD-LEMAIRE, Jean-Louis MANDEL, Daphné LEHALLE, Sophie NAMBOT, Nolwenn JEAN-MARÇAIS, Nada HOUCINAT, Sébastien MOUTTON, Nathalie MARLE, Laetitia LAMBERT, Philippe JONVEAUX, Bernard FOLIGUET, Jean-Pierre MAZUTTI, Dominique GAILLARD, Elisabeth ALANIO, Céline POIRSIER, Anne-Sophie LEBRE, Marion AUBERT-LENOIR, Francine ARBEZ-GINDRE, Sylvie ODENT, Chloe QUELIN, Philippe LOGET, Mélanie FRADIN, Marjolaine WILLEMS, Nicole BIGI, Marie-Josée PEREZ, Sophie BLESSON, Christine FRANCANNET, Anne-Marie BEAUFRÈRE, Sophie PATRIER, Anne-Marie GUERROT, Alice GOLDENBERG, Nicole LAURENT, Christophe PHILIPPE, Frédéric TRAN MAU-THEM, Julien THEVENON, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Antonio VITOBELLO
17:25 - 17:30 #19803 - EF11 Séquençage haut-débit d'une série de 80 fœtus avec malformation cardiaque complexe et/ou hétérotaxie.
EF11 Séquençage haut-débit d'une série de 80 fœtus avec malformation cardiaque complexe et/ou hétérotaxie.

Introduction : Environ 10 % des cas de malformation cardiaque congénitale ont une cause dépistée par la cytogénétique classique. L’ACPA est capable d’identifier environ 10 % supplémentaire d’anomalie chromosomique. Nous voulions découvrir quel pourcentage de variants nucléotidiques simples pouvait être identifié comme causal dans une série de fœtus avec malformation cardiaque et/ou hétérotaxie.

Méthodes : L’ADN de 80 fœtus diagnostiqués avec une malformation cardiaque sévère et/ou une hétérotaxie et sans anomalie cytogénétique causale ont été séquencés sur un panel de 489 gènes impliqués dans les maladies cardiovasculaires.

Résultats : il y avait 48 fœtus de sexe masculin et 32 de sexe féminin, avec une histoire familiale dans 52 cas (65%) et pas de consanguinité parentale dans 76 cas (95%). Tous les fœtus avaient une malformation cardiaque sévère sauf un qui avait une hétérotaxie et des anomalies de développement de la ligne médiane. Cinquante deux cas (64%) avaient une hétérotaxie en plus des malformations cardiaques. Vingt huit cas (34%) avaient des anomalies extra-cardiaques et extra-hétérotaxie.

Une mutation causale a été identifiée dans 12/80 cas (15%) avec un pourcentage plus élevé dans le groupe avec hétérotaxie (10/52 cas, 19%) comparé au groupe sans hétérotaxie (2/28 cas, 7%) et dans 3 cas avec des anomalies extra-cardiaques et extra-hétérotaxie (3/28, 11%). Le mode d’hérédité était récessif pour 7 gènes et dominant avec expression variable pour 2 gènes. Etonnamment, une mutation homozygote a été trouvée dans 4 cas dont un seulement dont la consanguinité parentale était connue.

Conclusion : le séquençage haut-débit peut découvrir le variant nucléotidique causal dans environ 15 % des cas de malformation cardiaque et/ou hétérotaxie après avoir éliminé une cause cytogéntique. Le conseil génétique pour les grossesses futures des couples concernés a été très amélioré. A notre surprise, une relation parentale distante est impliquée dans environ 4 % des cas.


Patrice BOUVAGNET (FORT DE FRANCE, Martinique), Hui LIU, Anna-Gaëlle GIGUET, Thomas SIMONET, Emmanuellle SZENKER, Laetitia LAMBERT, Catherine VINCENT-DELORME, Sophie SCHEIDECKER, Mélanie FRADIN, Fanny MORICE-PICARD, Ciorna CIORNA-MONFERRATO, Estelle COLIN, Florence FELLMANN, Sophie BLESSON, Pierre-Simon JOUK, Christine FRANCANNET, Florence PETIT, Bruno REVERSADE
17:30 - 17:35 #20098 - EF12 Séquençage haut débit de génome en diagnostic prénatal : quels enjeux ?
EF12 Séquençage haut débit de génome en diagnostic prénatal : quels enjeux ?

Lors de la découverte échographique anténatale de malformations congénitales et/ou d’anomalies morphologiques mineures (5 à 10% des grossesses), le diagnostic étiologique représente un véritable défi médical. En effet, le pronostic s’avère variable selon les étiologies sous-jacentes, allant de fœtopathies acquises à des maladies génétiques rares. En France, le diagnostic étiologique prénatal repose sur l’imagerie ou des investigations biologiques: infectieuses, métaboliques, immunologiques ou génétiques. Plus de la moitié des fœtus porteurs d’anomalie(s) restent sans diagnostic étiologique.

Le séquençage haut débit pangénomique (exome/génome-SHD) bouleverse la génétique médicale, avec un taux diagnostique postnatal de plus de 40% pour les anomalies du développement. Dans le cadre du diagnostic prénatal (DPN), peu de pays se lancent dans le séquençage de génome (GS), en raison de la nécessité de délais courts pour rendre les résultats le plus tôt possible au cours de la grossesse, des difficultés d’interprétation des données génomiques en présence de données cliniques parcellaires, réduites aux données d’imagerie prénatales, et du risque d’identifier des variations de signification inconnue (VSI), indépendamment de la question posée. Pourtant, la confirmation d’un diagnostic génétique peut s’avérer d’une importance majeure pour affiner le pronostic et aider les couples à prendre des décisions par rapport à la grossesse en cours, à un projet parental ultérieur, à l’information familiale ou au parcours de soins de manière plus générale.

Proposer aux couples d’avoir accès au GS dans le cadre du DPN soulève cependant de nombreuses questions et de nouveaux enjeux cliniques, biologiques, éthiques et organisationnels :

- cliniques: pour quelles indications est-il licite de proposer le SHD pangénomique en DPN: devant la découverte de tout syndrome polymalformatif ? De toute malformation isolée ? Quel que soit le pronostic fœtal ? Lorsque le pronostic est incertain et qu’un diagnostic étiologique pourrait modifier l’issue de la grossesse ?

- biologiques : quels résultats rendre ? Faut-il rendre les VSI ? Les données incidentes ? Quelle faisabilité ?

- éthiques : quelles sont les attentes des patients ? Les craintes des professionnels ?

- organisationnels : jusqu’à quel terme maximal le SHD peut-il être proposé ? Comment aider les couples à gérer l’attente de nouveaux résultats et le délai supplémentaire lié à ces résultats par rapport à l’ACPA ? Faut-il leur proposer un accompagnement spécifique pendant cette attente supplémentaire (psychologue, conseiller en génétique) ? Quels écueils organisationnels ?

Notre travail a consisté à mener une étude pilote pour démontrer la faisabilité d’implémenter le SHD en diagnostic prénatal. Il sera nécessaire de la compléter par un projet d’étude de l’organisation des soins, afin d’appréhender les nouvelles coopérations nécessaires entre professionnels de santé et leur acceptabilité pour cette implémentation.


Christel THAUVIN (DIJON), Frédéric TRAN MAU-THEM, Thierry ROUSSEAU, Aline CHASSAGNE, Yannis DUFFOURD, Marie-Laure HUMBERT-ASENCIO, Elodie GAUTIER, Jeanne AMIEL, Dominique BONNEAU, Damien SANLAVILLE, Sabine SIGAUDI, Alain VERLOES, David GENEVIEVE, Caroline ROORYCK-THAMBO, Florence PETIT, Sylvie ODENT, Isidor BERTRAND, Nathalie MARLE, Boris KEREN, Patrick CALLIER, Christophe PHILIPPE, Catherine LEJEUNE, Christine BINQUET, Laurence FAIVRE
17:35 - 17:40 #20381 - EF13 Prévalence des anomalies chromosomiques non dépistées par le test ADNlc dans l’intervalle 1/51-1/250 du calcul du risque de la trisomie 21.
EF13 Prévalence des anomalies chromosomiques non dépistées par le test ADNlc dans l’intervalle 1/51-1/250 du calcul du risque de la trisomie 21.

Objectifs : Connaître la prévalence des anomalies chromosomiques non dépistées par le test ADNlc dans l’intervalle 1/51-1/250 du calcul du risque de la trisomie 21.

Méthodes : Cette étude est une analyse rétrospective d’une population de grossesses singletons ayant eu un dépistage combiné de la trisomie 21 dans lequel la clarté nucale (CN) a été mesurée par un échographiste évalué par le Collège Français d’Echographie Fœtale entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2016.  La base de données BioNuQual a permis d’identifier toutes les patientes dont le risque du dépistage combiné était compris entre 1/51 et 1/250. Parmi les 372162 patientes de la base, 9912 (2,7%) avaient un risque compris entre 1/51 et 1/250. Pour cet intervalle de risque, 2650 analyses du caryotype ont été réalisés. Parmi les anomalies non détectables par l’ADN libre circulant (ADNlc), nous n’avons retenu que celles qui nécessitent un conseil génétique.

Résultats Parmi les anomalies du caryotypes retrouvées, 30 (20%) étaient non dépistables par l’ADNlc et nécessitaient un conseil génétique, soit : 10 pathogènes, 11 dysgonosomies et 9 non pathogènes, principalement des translocations équilibrées. La valeur prédictive positive (VPP) du dépistage combiné au seuil de 1/51-1/250 pour les anomalies chromosomiques non dépistées par le DPNI est de 1,1% (30/2650) et de 0,4% (10/2650) pour les anomalies hautement pathogènes.

Conclusion : : La proposition exclusive de dépistage par un test d’ADNlc dans le groupe à risque 1/51-1/250 ne permet pas de donner à la patiente une information au risque résiduel d’anomalies chromosomiques.


Nicolas FRIES, Sandra LE GARREC, Georges HADDAD (BLOIS), Matthieu EGLOFF, Yves VILLE
17:40 - 17:45 #20599 - EF14 Diagnostic prénatal non invasif de maladies monogéniques par exclusion du variant paternel. De la preuve de principe à l’accréditation, retour sur 3 ans d’expérience….
EF14 Diagnostic prénatal non invasif de maladies monogéniques par exclusion du variant paternel. De la preuve de principe à l’accréditation, retour sur 3 ans d’expérience….

Pour limiter les risques de fausse-couche associés aux procédures invasives du diagnostic prénatal classique, nous avons développé un protocole standardisé et accrédité visant à proposer un diagnostic prénatal non invasif (DPNI) d’exclusion des maladies monogéniques. Son principe repose sur la détection qualitative de variants pathogènes absents du génome maternel, ce qui permet de proposer le DPNI dans de nombreuses situations, telles que certaines pathologies sporadiques, les pathologies dominantes de transmission paternelle et les pathologies récessives, lorsque les deux parents sont porteurs de variants pathogènes différents.


Depuis la mise au point de ces tests au laboratoire en 2017, plus de 120 tests ont été réalisés par PCR digitale en routine diagnostique pour les pathologies suivantes : achondroplasie, dysplasies thanatophores, mucoviscidose, neurofibromatose de type 1 et 2… Le processus de validation de méthode a permis l’identification des points critiques à valider, telles que les performances analytiques inhérentes à chaque essai spécifique de variant pathogène, mais aussi l’établissement des critères d’interprétation des résultats. L’analyse de risques résiduels a permis de mesurer les limites réelles de la méthode, notamment liées à la faible concentration d’ADN dans le plasma et à la nature des variants pathogènes recherchés.


La mise en œuvre de ces tests dans notre laboratoire de génétique moléculaire nous permet de rapporter la plus large cohorte de DPNI d’exclusion des maladies monogéniques jamais décrite. Nos résultats indiquent une grande précision pour la détection précoce des variants pathogènes paternels dans le plasma maternel et ouvrent de nouvelles perspectives pour étendre cette approche à de nombreuses autres maladies monogéniques.


Nicolas VAUCOULEUR, Lucie ORHANT, Nathalie DEBURGRAVE, Camille VEREBI, Alexandre PERRIER, Mathilde PACAULT, Aurélia GRUBER, Thierry BIENVENU, Emmanuelle GIRODON, Dominique VIDAUD, France LETURCQ, Michel VIDAUD, Juliette NECTOUX (paris)
16:45 - 17:50 #20314 - EF15 Syndromes de Silver Russell et de Beckwith-Wiedemann : distribution en mosaïque d’anomalies épigénétiques.
EF15 Syndromes de Silver Russell et de Beckwith-Wiedemann : distribution en mosaïque d’anomalies épigénétiques.

Introduction. L’empreinte parentale est un mécanisme épigénétique à l’origine de l’expression monoallélique de gènes en fonction de leur origine parentale. La région chromosomique humaine 11p15.5 contient deux domaines soumis à empreinte parentale (ICR1 comprenant IGF2 et ICR2 comprenant CDKN1C), jouant un rôle important dans le contrôle de la croissance fœtale et postnatale. Des modifications génétiques (disomie uniparentale ou mutations gain/perte de fonction) ou épigénétiques de la région 11p15.5 sont associés à deux syndromes en miroir : le syndrome de Silver Russell (SRS associant retard de croissance, difficultés alimentaires, anomalies métaboliques et pubertaires) et le syndrome de Beckwith-Wiedemann (BWS associant excès de croissance avec risque tumoral accru durant l’enfance). Les anomalies épigénétiques à l’origine de ces syndromes surviennent le plus souvent à un stade postzygotique. Bien que très peu de données n’aient été rapportées sur le sujet, les récents consensus internationaux portant sur les syndromes SRS et BWS proposent de tester d’autres tissus en cas d’absence d’anomalie moléculaire détectée sur les leucocytes.

Méthodes. L’analyse du niveau de méthylation d’ICR1 et ICR2 a été réalisée par RT qPCR allèle spécifique à partir de l’ADN de fibroblastes de patients répondant aux critères cliniques de SRS ou BWS, chez qui les analyses moléculaires de la région 11p15.5 étaient normales dans les leucocytes.

Résultats. Dix patients (trois SRS et sept BWS) avaient des index de méthylation normaux dans le sang et anormaux dans les fibroblastes. Les trois patients SRS avaient un score de Netchine Harbison ³4/6. Les sept patients BWS avaient une asymétrie corporelle, dont deux présentaient une asymétrie corporelle isolée. Deux patients BWS avaient développé des tumeurs embryonnaires (un nephroblastome bilatéral et un hépatoblastome). Une perte de méthylation en 11p15 a été détectée sur les fibroblastes des trois patients SRS, un gain de méthylation en ICR1 11p15 chez deux patients BWS, une perte de méthylation en ICR2 11p15 chez deux autres patients BWS et une disomie uniparentale paternelle en 11p15 chez les autres trois patients.

Conclusion. Le profil de méthylation en 11p15 peut varier en fonction des tissus étudiées. L’analyse d’un second tissu permet d’identifier un mécanisme moléculaire chez des patients répondant sans anomalie moléculaire dans les leucocytes, avec un intérêt majeur dans la prise en charge des patients. Ceci confirme la  distribution en mosaïque des anomalies épigénétiques, et donc en faveur de leur survenue post-zygotique. Ceci renforce l’intérêt de tester d’autres tissus en cas de suspicion clinique de BWS/SRS sans anomalie moléculaire sur les cellules circulantes. L’analyse du niveau de méthylation d’ICR1 et ICR2 est actuellement en cours au laboratoire chez d’autres patients présentant une asymétrie corporelle et des niveaux de méthylation normaux dans le sang.


Aurélie PHAM (PARIS), Virginie STEUNOU, Nathalie THIBAUD, Eloise GIABICANI, Irène NETCHINE, Frederic BRIOUDE
16:50 - 17:55 #20474 - EF16 Le profilage de méthylation du génome de l’épithélium pigmenté rétinien chez des individus atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge révèle des différences de méthylation et d’expression des gènes SKI, GTF2H4 et TNXB.
EF16 Le profilage de méthylation du génome de l’épithélium pigmenté rétinien chez des individus atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge révèle des différences de méthylation et d’expression des gènes SKI, GTF2H4 et TNXB.

Résumé :

Introduction : La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une maladie dégénérative du centre de la rétine et la cause principale de cécité. L’épithélium pigmenté rétinien (EPR) est un site primaire de pathogénèse. Les antécédents génétiques de la DMLA sont largement décrits. Malheureusement, ces connaissances n’ont pas encore généré de traitements pour les formes de DMLA les plus courantes. Dans ce contexte, les mécanismes épigénétiques de régulation d’expression génique spécifiques au tissu concerné sont d’intérêt considérable. Notre étude s’intéresse à l’identification de gènes différentiellement méthylés dans la DMLA dans l’EPR et à la différenciation des aberrations de méthylations locales de l’ADN des aberrations globales, les aberrations épigénétiques locales étant parfois associées à des épimutations motrices, potentiellement plus sensibles à la modulation thérapeutique. Méthodes : Etude d’association panépigénomique et profilation sélective de l’expression de gènes dans l’EPR provenant de donneurs humains phénotypés pour la DMLA. Profilage de méthylation pangénomique (Illumina 450k BeadChip array) sur 44 échantillons de EPR (25 DMLA et 19 contrôles) et validation des résultats par pyroséquençage de 55 échantillons (30 DMLA et 25 contrôles), incluant un échantillonnage de réplicas techniques (n=38) et biologiques (n=17). L’analyse de Long Interspersed Nucleotide Element 1 (LINE-1) fut appliquée pour estimer le niveau de méthylation globale de l’ADN dans l’EPR. RT-qPCR fut employée sur des échantillons indépendants pour mesurer les changements d’expression des gènes différentiellement méthylés. Résultats : Le profilage de méthylation pangénomique identifia des loci et régions génomiques multiples différentiellement méthylés dans la DMLA, comprenant les gènes SKI (p=1.18x10-9), GTF2H4 (p=7.03x10-7), et TNXB (p=6.30x10-6). Le pyroséquençage valida les loci différentiellement méthylés cg18934822, associé au proto-oncogène SKI, et cg22508626 dans GTF2H4 et exclut un changement global du niveau de méthylation de l’EPR dans la DMLA.  Nous avons également démontré des modifications de l’expression des gènes SKI, GTF2H4, et TNXB dans l’EPR de donneurs indépendants atteints de DMLA. Des études de réplication furent realisées sur sang entier. Conclusions : Ce travail représente, à ce jour,  l’étude plus importante de la méthylation pangénomique de l’EPR dans la DMLA associée à des changements d’expression des gènes différentiellement méthylés, atteignant pour la première fois  un niveau de signification statistique pangénomique et identifiant de nouvelles cibles pour les études translationnelles futures. Auparavant, aucune étude n’a associé SKI et GTF2H4 à la DMLA, ces loci régulant des processus pathophysiologiques impliqués dans la maladie tels que la signalisation par facteur de croissance transformant-beta (TGF beta) (SKI) et les mécanismes de réparation de l’ADN dépendant de la transcription (GTF2H4).

 

 


Louise PORTER (Liverpool, Royaume-Uni), Neil SAPTARSHI, Yongxiang FANG, Sonika RATHI, Anneke DEN HOLLANDER, Simon CLARK, Paul BISHOP, Timothy OLSEN, Triantafillos LILOGLOU, Venkata Rm CHAVALI, Luminita PARAOAN

"Jeudi 23 janvier"

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BRK5S2
16:35 - 17:55

SESSION PRESENTATION FLASH POSTERS - ECRAN 2

Modérateurs : Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER (PU-PH) (Nice), Vincent PROCACCIO (PU-PH) (Angers)
16:35 - 16:40 #19912 - EF17 La base de données CEMARA au sein de la filière AnDDI-Rares : 10 ans d'épidémiologie dans les anomalies du développement en France.
EF17 La base de données CEMARA au sein de la filière AnDDI-Rares : 10 ans d'épidémiologie dans les anomalies du développement en France.

Introduction :

Depuis le PNMR1, la DGOS affiche une orientation forte pour la mise en place d’un vaste programme épidémiologique sur les maladies rares, en parallèle de la mise en place des centres de références maladies rares (CRMR). En 2007, les CRMR ont adopté l’application CEMARA mise en place par la base nationale de données maladies rares (BNDMR), permettant le recueil de données patients vus au sein des CRMR. Après une période de 10 ans, la filière AnDDI-Rares et la BNDMR analysent les données colligées, permettant de montrer les intérêts et les difficultés d’un tel projet national.

Matériel et méthodes :

Un set de données minimal (SDM) a été collecté en prospectif pour tous les patients. Ce SDM comprend des données sur le cas index et apparentés, le diagnostic et les activités médicales. Une analyse rétrospective anonymisée de toutes les visites a été réalisée, dans le but d’en tirer des informations administratives, démographiques, d’organisation des soins, ou plus ciblées.

Résultats :

228.243 patients ont été reçus en 10 ans, 167.361 atteints (âge médian 11 ans, 54% enfants, 46% adultes) et 60.882 apparentés non-atteints (âge médian 37 ans), avec un sex-ratio équilibré. La majorité des patients (87%) n’étaient pas vus plus d’une fois par an. 52% des patients viennent pour une démarche diagnostique, et 85% des demandes sont gérés lors de consultations simples. Parmi les 2872 pathologies retrouvées, 66.5% le sont chez moins de 10 patients, 28% entre 10-100, 5.2% entre 100-1,000, et 0.4% chez plus de 1,000. 45.6% des patients n’ont pas de diagnostic et 6.7% un diagnostic incertain. 71% des diagnostics étaient posés dans la première année. La majorité des enfants sont adressés par leur pédiatre (46%) et des adultes par un médecin spécialiste (34%). Compte tenu de la couverture géographique des centres, les patients ont une distance moyenne à parcourir de 25.1 km.  Des focus peuvent être fait par groupe de pathologies (anomalies chromosomiques par exemple) ou par pathologie, avec comparaison aux données de prévalence de la littérature.

Discussion :

Cet effort épidémiologique permet d’acquérir une meilleure connaissance des activités de la filière AnDDI-Rares sur 10 ans de pratique. Cette base de données est un point fort pour la mise en place d’études de recherche épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques. Les limites identifiées sont la non-exhaustivité des données due à la participation facultative des CCMR, l’hétérogénéité des données implémentées par du personnel administratif/étudiants et la présence de doublons lorsqu’un patient est pris en charge par différents CRMR. L’intégration dans les dossiers patients du SDM grâce à un cadre d’interopérabilité national (ASIP) et la mise en place de la BNDMR permettront une meilleure exhaustivité et renforceront la qualité des données. Cet effort est comparé à des initiatives européennes et internationales, mises en place de façon intégrée aux systèmes de santé ou dans des initiatives de recherche.


Claude MESSIAEN, Caroline RACINE (DIJON), Ahlem KHATIM, Sylvie ODENT, Didier LACOMBE, Sylvie MANOUVRIER, Patrick EDERY, Nicole PHILIP, David GENEVIEVE, Christel THAUVIN-ROBINET, Tania ATTIÉ-BITACH, Pierre-Henri ROUX-LEVY, Laurent DEMOUGEOT, Lilia BEN SLAMA, Christine BINQUET, Arnaud SANDRIN, Alain VERLOES, Laurence FAIVRE
16:40 - 16:45 #20129 - EF18 Cartographie fine des loci 2q35 et 8p12 associés à la prédisposition au cancer différencié de la thyroïde chez les Européens et Océaniens.
EF18 Cartographie fine des loci 2q35 et 8p12 associés à la prédisposition au cancer différencié de la thyroïde chez les Européens et Océaniens.

Les cancers différenciés de la thyroïde (CDT) sont les cancers les plus fréquents des glandes endocrines. L’incidence des CDT se caractérise par de fortes variations ethniques et géographiques avec une incidence élevée observée dans les populations océaniennes. Des études d’association pan-génomiques (ou GWAS) ont identifié dans des populations européennes et asiatiques plusieurs loci de prédisposition au CDT notamment en 2q35, 8p12, 9q22 et 14q13. Alors que les loci 9q22 and 14q13 ont été largement étudiés, les signaux en 2q35 et 8p12 restent à affiner.

Afin d’identifier de potentiels variants causaux, nous avons réalisé une étude de cartographie fine (fine-mapping) en 2q35 et 8p12 à partir des données GWAS du consortium EPITHYR regroupant sept études cas-témoins. Au total 1885 cas et 2321 témoins d’origine européenne, mélanésienne ou polynésienne ont été génotypés à l’aide de la puce Illumina OncoArray. Après imputation, environ 2000 SNPs en 2q35 et 6000 SNPs en 8p12 ont été analysés.

L’association SNP-CDT a été testée avec un modèle de régression logistique mixte. Pour identifier les variants causaux potentiels, nous avons réalisé des analyses conditionnelles permettant de tester l’association résiduelle après ajustement sur le top SNP, et utilisé deux méthodes bayésiennes : PAINTOR et une analyse de colocalisation (R package coloc). PAINTOR permet d’intégrer des données d’annotation fonctionnelle des SNPs et l’analyse de colocalisation permet de calculer des probabilités a posteriori de causalité (PP) sous l’hypothèse que deux phénotypes (risque de CDT et expression des gènes dans les tumeurs thyroïdiennes) partagent un même variant causal. Les données d’expression de gènes proviennent du Cancer Genome Atlas disponibles via l’outil PancanQTL.

Nous avons confirmé dans notre population européenne les associations entre les SNPs aux loci 2q35 et 8p12 identifiés dans les précédentes GWAS et le risque de CDT. Bien que non significatives, les associations sont répliquées pour la majorité des SNPs publiés chez les Polynésiens et les Mélanésiens.

Chez les Européens, rs16857609 en 2q35 a été mis en évidence avec les PP les plus élevées (PPPAINTOR= 0,84, PPcolocalisation = 0,41 ; OR=1,4, p=1,6x10-10). Bien que l’association chez les Mélanésiens et les Polynésiens ne soit pas significative, ce SNP a également la PP la plus élevée chez ces populations. Rs16857609, situé dans l’intron 5 de DIRC3, est fortement associé à l’expression de DIRC3 et d’IGFBP5 dans les carcinomes thyroïdiens. Au locus 8p12, le SNP rs2439304 dans la région promotrice de NRG1 est associé au CDT chez les Européens (OR=1,2, p=1,4x10-3) et est identifié avec la PP la plus élevée dans les trois populations.  Ce SNP est également associé à l’expression de NRG1 dans les carcinomes thyroïdiens.

Ainsi nous avons confirmé dans EPITHYR le rôle des régions 2q35 et 8p12 dans la prédisposition au CDT et nos résultats permettront de prioriser les variants pour de futures études fonctionnelles.


Julie GUIBON (Villejuif), Pierre-Emmanuel SUGIER, Mojgan KARIMI, Om KULKARNI, Jean-François DELEUZE, Anne BOLAND, Delphine BACQ-DAIAN, Céline BESSE, Evgenia OSTROUMOVA, Ausrele KESMINIENE, Marie-Christine BOUTRON-RUAULT, Carole RUBINO, Pascal GUÉNEL, Florent DE-VATHAIRE, Fabienne LESUEUR, Thérèse TRUONG
16:45 - 16:50 #20160 - EF19 Facteurs de risque génétiques des cancers différenciés de la thyroïde : une étude d'association pangénomique dans la population multi-ethnique du consortium EPITHYR.
EF19 Facteurs de risque génétiques des cancers différenciés de la thyroïde : une étude d'association pangénomique dans la population multi-ethnique du consortium EPITHYR.

Le cancer différencié de la thyroïde (CDT) est la tumeur maligne endocrinienne la plus fréquente. Son incidence varie considérablement à travers le monde et une incidence élevée est rapportée dans certaines îles du Pacifique, telles qu’Hawaii, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. Des différences ethniques ont également été observées, avec des taux plus élevés chez les Mélanésiens que chez les autres groupes ethniques de Nouvelle-Calédonie. Les causes sous-jacentes de ces variations géographiques et ethniques sont encore mal connues et un rôle des facteurs environnementaux et génétiques, ainsi que des changements dans les pratiques de dépistage, sont suspectés. Jusqu'à présent, peu de loci de prédisposition génétique ont été identifiés et les études d'association pangénomiques (GWAS) publiées ont été réalisées dans des échantillons de taille limitée.

Afin d'identifier de nouveaux loci de prédisposition au CDT, nous avons mené une étude GWAS à l'aide des données du consortium EPITHYR, qui comprend des sujets de 7 études cas-témoins en population générale conduites en France métropolitaine, en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie, à Cuba et en Biélorussie. Au total, 3527 personnes d'origine européenne (1554 cas / 1973 témoins) et 649 personnes d'origine océanienne (301 cas / 348 témoins) ont été génotypées avec la puce OncoArray (Illumina). Après imputation, les analyses portaient sur environ 9 millions de SNP chez les Européens et 7 millions de SNP chez les Océaniens. Les odds ratios (OR) ont été calculés à l'aide de modèles logistiques mixtes avec la matrice de relation génétique en effet aléatoire, ajustés sur l'âge, le sexe et l'étude. Les analyses ont été stratifiées par sexe, groupe ethnique, groupe d’âge ( < 50 ans et 50 ans), histologie (carcinome papillaire ou folliculaire) et taille du carcinome ( < 10 mm et ≥ 10 mm).

Nos résultats ont confirmé les loci dans les régions 2q35, 8p12, 9q22 et 14q13 rapportés précédemment chez les européens. L’association du CDT à ces loci n’est pas significative dans les populations océaniennes. Chez les Européens, nous avons identifié en plus un nouveau signal en 1p31 (OR = 0,51, p = 3.10-8) et cette association est plus marquée chez les sujets de moins de 50 ans. Nous avons également mis en évidence un signal significatif en 1p32 chez les sujets de plus de 50 ans et chez les sujets dont le carcinome mesurait moins de 10 mm au moment du diagnostic.

De manière intéressante, le SNP en 1p31 est également associé à l'expression du gène NFIA dans les cellules tumorales thyroïdiennes. Ce gène est impliqué dans la régulation de la prolifération cellulaire. Le SNP en 1p32 est corrélé avec un SNP situé dans le gène FAF1, impliqué dans l'apoptose. Ce gène a été associé au risque de CDT dans une précédente étude « gène candidat ». Les analyses de réplication sont en cours et seront présentées.

Ainsi, les données GWAS d’EPITHYR apportent des informations supplémentaires sur la prédisposition génétique au CDT.


Therese TRUONG, Julie GUIBON (Villejuif)
16:50 - 16:55 #20285 - EF20 Prise en compte des antécédents familiaux pour prévenir 10 530 cancers colorectaux par an en France.
EF20 Prise en compte des antécédents familiaux pour prévenir 10 530 cancers colorectaux par an en France.

Le cancer colo-rectal (CCR) atteint 40 500 personnes par an en France, dont 25% avaient des antécédents familiaux de CCR. La recommandation actuelle pour les apparentés au premier degré de patients atteints de CCR avant 65 ans, hors cause monogénique, est le dépistage par coloscopie à partir de 45 ans, tous les 5 ans jusqu’à 75 ans. L’extension de ce dépistage familial quel que soit l’âge de survenue du CCR a été recommandée par les sociétés savantes françaises et américaines de gastro-entérologie.

L’objectif de l’étude est d’évaluer les antécédents familiaux de CCR chez les patients atteints de CCR.

De février à avril 2019, nous avons recueilli l’arbre généalogique et les antécédents familiaux chez les patients atteints de CCR pris en charge consécutivement en Oncologie digestive. Pour chaque cas de CCR survenu avant le diagnostic du patient, nous avons précisé l’âge de diagnostic et le degré de parenté.

Excluant 2 syndromes de Lynch, 70 patients ont été inclus, 40  hommes et 30  femmes, dont le diagnostic de CCR a été porté (diag) entre 33 et 84 ans (moyenne (moy) 60 ans, médiane (med) 61 ans). Des antécédents familiaux de CCR ont été retrouvés pour 18 patients (26%), 8 hommes et 10 femmes (diag 49-75 ans, moy 62 ans, med 63 ans) :

  • 7 patients (10%, diag 50-75 ans, moy 65, med 66) avaient un apparenté au premier degré atteint avant 65 ans (diag 53-65 ans, moy 60, med 61).

  • 4 autres patients (6%, diag 53-66 ans, moy 59, med 59) avaient un apparenté au premier degré atteint après 65 ans (diag 68-87 ans, moy 77, med 77).

  • 7 autres patients (10%, diag 49-67 ans, moy 60, med 63) avaient un apparenté au second degré atteint (diag 46-80 ans, moy 59, med 55).

Dans cette série de 2019 de CCR a priori multifactoriel, 26% des patients avaient des antécédents familiaux de CCR au moment de leur diagnostic. Le potentiel pour la prévention du CCR en suivant parfaitement les recommandations actuelles est de 10%. En étendant ces recommandations jusqu’aux apparentés au second degré quel que soit l’âge de diagnostic, le potentiel est de 26% de CCR prévenus par an. La proportion de cas familiaux étant cohérente avec celle attendue selon les données épidémiologiques, ces observations pourraient être extrapolées à la population générale, pour un potentiel de 10 530 CCR prévenus par an.  La mortalité du CCR à 5 ans étant estimée à 50% et 1/3 des CCR survenant avant 65 ans, 5 265 décès par CCR, dont 1755 prématurés, pourraient être évités chaque année par un dépistage coloscopique optimal des personnes ayant des antécédents familiaux de CCR. Afin de confirmer ces données et de disposer d’un indicateur pour mesurer l’impact des actions de prévention, nous poursuivons le recueil des données.

Le recueil systématique des antécédents familiaux détaillés de CCR, mission qui pourrait être assurée par des Services de Génétique dûment dotés (0,1 ETP secrétaire / 300 CCR), permettrait de développer le dépistage familial pour prévenir jusqu’à 26 % des CCR, évitant 10 530 cas par an.


Simon REY (Clermont Ferrand), Anna SEROVA-ERARD, Caroline PÉTORIN, Agnès VIMAL, Julien SCANZI, Jacques-Olivier BAY, Armand ABERGEL, Denis PEZET, François CORNÉLIS
16:55 - 17:00 #19827 - EF21 Vps13b, l’analogue murin du gène impliqué dans le syndrome de Cohen, est essentiel à la spermiogénèse à travers sa fonction dans le transport endomembranaire.
EF21 Vps13b, l’analogue murin du gène impliqué dans le syndrome de Cohen, est essentiel à la spermiogénèse à travers sa fonction dans le transport endomembranaire.

L’acrosome du spermatozoïde est une structure formée à partir du transport vésiculaire provenant de l’appareil de Golgi et du système endolysosomal. La régulation du transport endomembranaire qui conduit à la formation de l’acrosome n’est actuellement que partiellement élucidée. Le gène VPS13B impliqué dans le syndrome de Cohen (maladie rare de transmission récessive autosomique associant dysmorphie faciale typique, microcéphalie, déficience intellectuelle, répartition tronculaire des graisses avec risque de diabète de type II et de maladies cardiovasculaires, rétinopathie pigmentaire et neutropénie) code pour une protéine impliquée dans le transport endolysosomal, en interagissant notamment avec RAB6.

Nous avons généré le premier modèle murin du syndrome de Cohen par un système de recombinaison Cre-LoxP (délétion de l’exon 3/décalage du cadre de lecture/codon STOP prématuré dans l’exon 4) (Poster Lhussiez et coll.). L’étude de sa reproduction a révélé une infertilité des mâles Vps13b∆Ex3/∆Ex3. Afin d’explorer les causes de cette infertilité, nous avons tout d’abord effectué un spermogramme des souris Vps13b∆Ex3/∆Ex3. Celui-ci a montré que les spermatozoïdes de ces souris sont peu nombreux, non mobiles et présentent des anomalies de morphologie (tête ronde). Les colorations à l’Hematoxylin/Eosin et à l’acide périodique de Schiff (PAS) ont mis en évidence une différentiation incomplète des spermatides en spermatozoïdes. En effet, l’acrosome, structure marquée au PAS, qui permet aux spermatozoïdes de féconder l’ovule, n’est pas développé chez les spermatozoïdes Vps13bEx3/Ex3. Lors de la spermiogénèse, Vps13b et son interacteur Rab6 sont ainsi localisés au niveau de l’acrosome des spermatides issues de souris sauvages. Le marquage des membranes acrosomales par des lectines et des anticorps spécifiques a mis en évidence un transport endomembranaire anormal dans les spermatides Vps13b∆Ex3/∆Ex3. L’ensemble de nos résultats démontre que Vps13b permet l’adressage, le transport ou l’ancrage des vésicules acrosomales sur la membrane nucléaire, site de formation de l’acrosome. En l’absence de Vps13b, la membrane acrosomale et les protéines de l’acrosome sont redirigées vers l’endosome puis le lysosome lors de la différentiation des spermatides. La compréhension des paramètres moléculaires qui font que Vps13b est essentiel au transport des vésicules acrosomales pourrait permettre d’identifier des défauts de transport dans les tissus affectés dans le syndrome de Cohen. Déterminer si les hommes atteints du syndrome de Cohen présentent un spermogramme comparable à celui des souris Vps13bEx3/Ex3 pourrait aussi contribuer à cet objectif.


Romain DA COSTA, Morgane BORDESSOULES, Magali GUILLEMAN, Virginie CARMIGNAC, Vincent LHUSSIEZ (DIJON), Hortense COUROT, Amandine BATAILLE, Chlémaire AMANDINE, Céline BRUNO, Patricia FAUQUE, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE, Laurence DUPLOMB
17:00 - 17:05 #19851 - EF22 Jumping et jumping-like translocations constitutionnelles : des remaniements rares mais peut-être méconnus.
EF22 Jumping et jumping-like translocations constitutionnelles : des remaniements rares mais peut-être méconnus.

Introduction : Les translocations sauteuses (jumping translocations) constituent une classe très particulière de remaniements chromosomiques combinant mosaïcisme et remaniements chromosomiques multiples. Dans chaque lignée cellulaire, un même fragment d’un chromosome donneur est transloqué avec un chromosome receveur différent. Ces phénomènes, bien décrits dans les hémopathies et les tumeurs solides, demeurent très rares en cytogénétique constitutionnelle (Reddy et al., Am J Genet 2010). Les jumping like translocations, de mécanisme similaire mais inversé (un unique chromosome receveur et plusieurs chromosomes donneurs), sont quant à elles, exceptionnelles et jusqu’alors uniquement décrites en cytogénétique somatique (Sarova et al., Cancer Genet 2014). Nous décrivons ici une observation de jumping like translocation, détectée en période anténatale.

Présentation clinique et explorations cytogénétiques : Au décours de l’exploration d’une hyperclarté nucale à 5 mm chez le fœtus d’une femme sans antécédents particuliers, les analyses cytogénétiques (caryotype, FISH et CGH-array) des villosités choriales révèlent la présence de quatre populations cellulaires, dont une normale. Les trois autres populations cellulaires sont porteuses d’une translocation réciproque déséquilibrée responsable d’une délétion 15q26.1-qter de 8,5 Mb associée soit à une duplication 2q31.1-qter de 44,3 Mb, soit à une duplication 3pter-p21.3 de 45 Mb ou bien à une duplication 15q26.1 de 2,5 Mb. La grossesse s’est arrêtée spontanément à 23 semaines d’aménorrhée dans un contexte de syndrome polymalformatif comprenant un retard de croissance intra-utérin sévère, un hygroma kystique, un pied bot gauche et une hernie diaphragmatique gauche.

Discussion : Au-delà de la complexité du diagnostic d’anomalies multiples en mosaïque, cette observation décrit pour la première fois une cartographie de jumping like translocation par CGH-array et démontre la présence d’un point de cassure unique pour le chromosome receveur. Cette observation renforce également l’hypothèse d’un mécanisme de survenue en plusieurs étapes lié à une instabilité chromosomique transitoire s’étendant sur plusieurs cycles cellulaires et reposant probablement sur un raccourcissement de la longueur des télomères et/ou sur l’apparition de néo-télomères.

Références

Berger et al., Genes Chromosomes Cancer. 2007

Sarova et al.  Cancer Genet. 2014

Reddy et al., Am J Genet. 2010

Behrens et al., Genes Chromosomes Cancer. 2019


Kévin CASSINARI, Eric JEANDIDIER, Ferdi KUNDUL, Anne-Clarie BREHIN, Alain DIGUET, Eric VERPSYCK, Radhia M’KACHER, Sophie PATRIER-SALLEBERT, Thierry FREBOURG, Nathalie LE MEUR, Géraldine JOLY-HELAS, Pascal CHAMBON (Rouen)
17:05 - 17:10 #20288 - EF23 Mise en place d’une plateforme de prise en charge clinico-biologique des insuffisances ovariennes prématurées (IOP) au CHU de Rennes.
EF23 Mise en place d’une plateforme de prise en charge clinico-biologique des insuffisances ovariennes prématurées (IOP) au CHU de Rennes.

L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) touche 1% des femmes âgées de moins de 40 ans et représente une cause majeure d’infertilité féminine. Elle est caractérisée par la survenue de troubles du cycle, notamment aménorrhée, associés à une élévation du taux sanguin de la FSH et une baisse du taux sanguin de l’œstradiol. Les mécanismes à l’origine d’une IOP peuvent être un défaut dans la formation des follicules primordiaux, une activation défectueuse de ces derniers, une maturation ovocytaire ou une folliculogenèse défaillantes, ou encore une atrésie folliculaire accélérée. L’IOP a souvent une cause génétique, chromosomique ou génique.  Les gènes identifiés sont notamment  impliqués dans le développement gonadique, la méiose, la réparation de l’ADN, la folliculogenèse, l’apoptose, le métabolisme, le fonctionnement mitochondrial et la stéroïdogenèse. L’utilisation des approches de séquençage massif en parallèle chez des patientes avec IOP a permis ces dernières années d’obtenir de nouvelles données sur la génétique de cette pathologie.  En effet, de nouveaux gènes associés à l’IOP ont pu être rapportés, avec de nouveaux cas régulièrement décrits, l’identification de voies génétiques communes entre différentes situations d’atteinte ovarienne, entre infertilités féminine et masculine ou la mise en évidence de potentiels liens entre IOP et cancer. Par ailleurs, une origine oligo- ou polygénique de l’IOP peut être suspectée, notamment en cas de phénotype variable associé à une anomalie moléculaire d’un même gène.

Nous rapportons les résultats des études moléculaires effectuées par séquençage massif en parallèle chez des patientes présentant une situation de défaillance ovarienne (IOP ou diminution de la réserve ovarienne). Les approches utilisées (séquençage d’exome ou de génome pour l’identification de points de cassure de remaniements chromosomiques) a permis de rapporter de nouveaux variants dans des gènes connus d’IOP ainsi que de nouveaux gènes candidats. Pour certains d’entre eux, des études fonctionnelles valident le caractère délétère du variant observé. Les études moléculaires mises en place au CHU de Rennes s’intègrent dans le cadre du développement d’une plateforme régionale de prise en charge clinico-biologique des IOP, incluant les services de médecine et biologie de la reproduction, génétique clinique et biologique. Le but de cette plateforme sera d’offrir une prise en charge optimale aux patientes et à leurs familles (prise en charge pour don d’ovocyte, préservation de fertilité, lutte contre les comorbidités, soutien psychologique, conseil génétique). Elle permettra également de réaliser une interface avec les plateformes de séquençage dans le cadre du plan France Médecine Génomique 2025, pour l’indication IOP.


Linda AKLOUL, Solène DUROS, Mathilde DOMIN-BERNHARD, Erika LAUNAY, Anne-Sophie NEYROUD, Laura MARY, Bénédicte NOUYOU, Laurent PASQUIER, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Vincent LAVOUÉ, Célia RAVEL, Elena TUCKER, Andrew SINCLAIR, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Sylvie ODENT, Jean LEVEQUE, Sylvie JAILLARD (Rennes)
17:10 - 17:15 #20388 - EF24 Syndrome de persistance des canaux de Müller (PMDS) dû à des microdélétions : un défi diagnostique.
EF24 Syndrome de persistance des canaux de Müller (PMDS) dû à des microdélétions : un défi diagnostique.

Le syndrome de persistance des canaux de Müller (PMDS) est une maladie autosomique récessive caractérisée par la persistance de dérivés Müllériens, utérus et trompes de Fallope, chez des mâles 46,XY dont les organes génitaux sont normalement virilisés. Il est habituellement provoqué par des mutations des gènes codant pour l’hormone anti-Müllérienne (AMH) ou pour son récepteur primaire AMHR2 (Picard et al., 2017). Nous avons découvert dans deux familles non apparentées de grandes microdélétions dans le gène AMHR2. Le gène AMHR2 comporte 11 exons et il est localisé sur le bras long du chromosome 12, bande 12q13.13.

La famille 1 est d’origine roumaine, elle a une consanguinité connue. Le patient a été d’abord exploré par amplification PCR classique et séquençage de Sanger. La PCR n’a pas permis l’amplification des exons 7 à 11. Le séquençage des exons 1 à 6 a montré une séquence normale.

La famille 2 est d’origine flamande, et comporte deux frères atteints, dont un seul a pu être exploré. Une mutation ponctuelle a été détectée, c.532C > T, changeant un codon CGA codant pour une Arginine en un codon Stop TGA, soit p.(Arg178*). Un diagnostic de mutation homozygote a d’abord été retenu, mais l’exploration des parents a donné un résultat inattendu : la mutation ponctuelle est présente chez le père, mais pas chez la mère, faisant suspecter chez elle une délétion touchant tout ou partie du gène AMHR2.

De fait, les deux familles ont été explorées par analyse par puce à ADN de type CGH-array (Agilent Technologies) avec un format haute résolution 1M (format 244K pour les parents). Dans la famille 1, une délétion partielle du gène AMHR2 a été détectée, présente à l’état homozygote chez le patient et à l’état hétérozygote chez chacun de ses deux parents, et touchant la partie aval du gène. Ces résultats corrèlent avec une analyse NGS ciblée sur les gènes impliqués dans la différenciation sexuelle montrant que la microdélétion touche les exons 7 à 11, et se termine dans le grand 6ème intron central du gène AMHR2, qui mesure près de 3 Kpb.

Dans la famille 2, une autre délétion du gène AMHR2 a été détectée, qui recouvre tout le gène, elle est présente à l’état hétérozygote chez le patient et chez sa mère.

Nos résultats constituent la première démonstration de microdélétions responsables du PMDS. Ils montrent le risque de diagnostic incomplet quand le séquençage classique est utilisé sans que les parents soient accessibles à l’étude. Ils montrent aussi l'intérêt des techniques de CGH-array et de NGS ciblé quand des microdélétions sont à l’origine du syndrome. Il faut noter l'absence de malformations et de retard mental, qui sont souvent rapportés pour les délétions de plus grande taille et à l'état hétérozygote chez des patients ne présentant pas de phénotype PMDS.

Picard JY, Cate RL, Racine C, Josso N (2017). The persistent Müllerian duct syndrome: An update based upon a personal experience of 157 cases. Sexual Development 11 109-125


Lucie TOSCA (Clamart), Jérome BOULIGAND, Laure LECERF, Nathalie JOSSO, Gérard TACHDJIAN, Jean-Yves PICARD
17:15 - 17:20 #19817 - EF25 Oligothérapie antisens pour lever l’arrêt prématuré de la traduction du gène CEP290 chez deux individus atteints de dystrophies rétiniennes.
EF25 Oligothérapie antisens pour lever l’arrêt prématuré de la traduction du gène CEP290 chez deux individus atteints de dystrophies rétiniennes.

Introduction : CEP290 code une protéine centrosomale essentielle à la formation et la maintenance des cils primaires et mobiles. Les mutations récessives de ce gène sont responsables d’anomalies de la ciliogénèse et provoquent un large spectre de pathologies allant d’une cécité néonatale rétinienne, l’amaurose congénitale de Leber (ACL) à des ciliopathies multiviscérales. Récemment, nous avons rapporté l’existence d’atteintes rétiniennes inhabituellement modérées chez des individus porteurs de mutations bialléliques tronquantes, compensées par l’exclusion spontanée (basal exon skipping, BES) et/ou induite par la mutation (nonsense-associated altered splicing, NAS) des exons mutants. Cette observation nous a conduits à considérer un saut d’exon ciblé pour rétablir un cadre ouvert de lecture et corriger les anomalies ciliaires associées à une mutation non-sens récurrente du gène CEP290 responsable d’ACL (c.4723A > T, p.Lys1575* ; exon 36).

Matériel et méthodes : Utilisation d’un oligonucléotide antisens (AON) ciblant l’exon 36 du gène CEP290 dans des lignées de fibroblastes de contrôles et de deux patients non-apparentés porteurs à l’état homozygote de la mutation p.Lys1575* (P1 and P2) et atteints respectivement d’une dystrophie rétinienne précoce et sévère (EOSRD) et d’une ACL. L’ARNm et la protéine CEP290 ainsi que l’intégrité du métabolisme ciliaire ont été analysés avant et après traitement.

Résultats : L’analyse de l’ARNm du gène CEP290 d’une rétine humaine et des fibroblastes contrôles a révélé l’existence d’un saut endogène basal de l’exon 36. Dans les fibroblastes des deux patients l’exclusion de l’exon 36 était accrue, suggérant l’implication d’un NAS en plus du BES. De plus, nous avons observé une corrélation entre l’abondance du transcrit délété de l’exon 36 (∆36), le nombre de cellules ciliées et la sévérité de l’atteinte rétinienne des deux patients (abondance ∆36 et pourcentage de cellules ciliées supérieurs chez P1 atteint d’EOSRD par rapport à P2 atteint d’ACL). L’analyse qualitative des cils a par ailleurs révélé un allongement axonemal, suggérant un trafic intraflagellaire anormal. L’utilisation de l’AON ciblant l’exon 36 nous a permis d’augmenter l’abondance du transcrit ∆36 et de la protéine CEP290, de diminuer la taille des cils et d’améliorer la ciliogénèse chez P2 mais pas chez P1 exprimant un niveau d’ARNm délété de l’exon 36 plus important.

Discussion : Cette étude montre qu’une augmentation modérée de la quantité de protéine CEP290 délétée des acides aminés codés par l’exon 36 dans les cellules de patients améliore la formation des cils mais qu’une quantité trop importante compromet la ciliogénèse. L’utilisation d’oligonucléotides antisens visant au saut de l’exon 36 dans des organoïdes rétiniens dérivés d’iPSCs de patients porteurs de la mutation c.4723A > T mérite donc toute considération pour déterminer si la même observation pourrait être faite dans les photorécepteurs.


Iris BARNY (PARIS), Isabelle PERRAULT, Nicolas GOUDIN, Sabine DEFOORT-DHELLEMMES, Imad GHAZI, Josseline KAPLAN, Jean-Michel ROZET, Xavier GÉRARD
17:20 - 17:25 #19835 - EF26 Identification d’un nouveau mécanisme pathogène dans le syndrome de Usher de type 1 par étude des transcrits du gène PCDH15 et séquençage long-reads de l’ADN.
EF26 Identification d’un nouveau mécanisme pathogène dans le syndrome de Usher de type 1 par étude des transcrits du gène PCDH15 et séquençage long-reads de l’ADN.

Le syndrome de Usher de type 1 (USH1) est une maladie autosomique récessive rare caractérisée par la présence d’une surdité neurosensorielle congénitale profonde associée à des troubles vestibulaires et le développement d’une rétinite pigmentaire. Le gène PCDH15, qui code pour la protocadhérine 15, est l’un des cinq gènes impliqués dans cette pathologie. En diagnostic moléculaire son étude est classiquement réalisée lors d’un séquençage NGS de panel de gènes, avec analyse des séquences exoniques et introniques flanquantes, complété par différentes techniques permettant la recherche de grands réarrangements.

Cette approche, utilisée depuis plusieurs années dans notre laboratoire, permet dans la très grande majorité des cas d’identifier les deux variants PCDH15 responsables de la pathologie ; néanmoins, chez une patiente présentant des signes cliniques caractéristiques d’un USH1 seule une variation causale PCDH15 a pu être détectée. Le travail présenté ici décrit les différentes étapes qui ont été alors développées pour identifier et caractériser la seconde altération à l’origine de sa pathologie.

À partir d’analyses RT-PCR, réalisées sur des ARNs issus de cellules nasales en culture, nous avons tout d’abord mis en évidence d’un défaut d’amplification de la jonction des exons 13 à 14. Le séquençage des 30 kb de l’intron 13 par NGS n’ayant pas permis d’identifier une seconde altération pouvant expliquer ce résultat, de nouvelles études ARNs par RACE PCR ont été ensuite menées. Celles-ci ont finalement permis de détecter la présence des transcrits de fusion PCDH15-Linc00844 et BICC1-PCDH15, témoins d’une grande inversion paracentrique du chromosome 10.

Afin de valider et caractériser ce variant de structure, nous avons ensuite cherché à identifier les points de cassure de cet événement mutationnel par séquençages long-reads de l’ADN de la patiente en utilisant la technologie nanopore (MinIon, ONT-Oxford Nanopore Technologies). Les résultats de cette analyse montrent que ces points de cassures sont localisés au sein de séquences rétrovirales endogènes HERVH qui ne sont pas couvertes lors d’une analyse NGS.

L’ensemble de cette étude a permis d’identifier pour la première fois dans le syndrome de Usher l’implication d’une inversion paracentrique de 4,6 Mb du chromosome 10 altérant directement le gène PCDH15. Ces anomalies de structure équilibrées sont difficilement détectables et, bien que rares, certainement sous-estimées. Au niveau des laboratoires de diagnostic moléculaire, l’utilisation du séquençage long-reads reste encore limité mais l’intérêt croissant de ses différentes applications en génétique médicale ainsi que les améliorations constantes de cette technologie devraient permettre son déploiement dans le cadre d’offres de diagnostic exhaustif.

 


Christel VACHÉ (MONTPELLIER), Jacques PUECHBERTY, Valérie FAUGÈRE, Floriane DARMAISIN, Alessandro LIQUORI, David BAUX, Gema GARCIA-GARCIA, Catherine BLANCHET, Christian HAMEL, Isabelle MEUNIER, Michel KOENIG, Franck PELLESTOR, Anne-Françoise ROUX
17:25 - 17:30 #19839 - EF27 Une piste thérapeutique pour une ciliopathie multisystémique associée à une mutation du gène TUBB4B.
EF27 Une piste thérapeutique pour une ciliopathie multisystémique associée à une mutation du gène TUBB4B.

Introduction. Nous avons récemment rapporté l’identification de mutations hétérozygotes affectant le résidu Arg391 de l'isotype 4B de la β-tubuline  (TUBB4B) à l’origine d’une maladie dégénérative très sévère et précoce touchant la rétine et la cochlée dans quatre familles non apparentées. L’étude des microtubules (MT) et de la ciliogénèse dans des fibroblastes de patients et dans un modèle de surexpression des protéines mutantes a révélé des anomalies de la dynamique du réseau de MT sans atteinte ciliaire. Nous rapportons une nouvelle mutation du gène TUBB4B (p.Pro358Ser) survenue de novo chez un individu de petite taille, atteint de cécité associée à une surdité de perception et présentant une insuffisance rénale chronique et des infections ORL récurrentes. Les études fonctionnelles démontrent l’existence d’une double atteinte tubulaire et ciliaire majeure.

Matériel et méthodes. Les cellules ciliées de l’épithélium nasal du patient ont été collectées par brossage et analysées par microscopie électronique à transmission (MET). La dynamique des MT et la ciliation ont été analysés par immunocytochimie dans un modèle cellulaire de surpexpression des protéines TUBB4B p.Pro358Ser ou sauvage marquées par un FLAG en C-ter en présence ou non d’un inhibiteur de la dépolymérisation des MT, le taxol (25 nM).

Résultats. L’étude des cils des cellules de l’épithélium nasal du patient a mis en évidence une raréfaction majeure de cils, de graves anomalies axonémales et des corps basaux très désorganisés. Celle des cellules surexprimant la protéine mutante a montré une absence du réseau de MT et de cil primaire. L'analyse de la structure atomique de la β-tubuline a révélé que le résidu Pro358 était situé dans une région de liaison au taxol qui, ajouté au milieu de culture, a permis de restaurer la ciliation et la formation d’un réseau de MT comprenant la tubuline mutante, dans le modèle de surexpression.

Discussion et conclusion. Les anomalies ciliaires graves observées dans les cellules de l’épithélium nasal du patient et celles induites par la surpexpression de la protéine mutante dans un modèle cellulaire sont en accord avec l'implication de la mutation dans le phénotype ciliaire du patient. La présence de MT et de cils primaires après traitement par le taxol, une drogue largement utilisée dans le traitement des cancers, pose la question de son mode d’action sur la protéine mutante et de son utilisation thérapeutique chez le patient.


Sabrina MÉCHAUSSIER (Paris), Maria DESCARTES, Josseline KAPLAN, Jean-Michel ROZET, Isabelle PERRAULT
17:30 - 17:35 #19878 - EF28 Expression ectopique de Sox21 par adoption d’un enhancer de Dct et surexpression d’un gène du glaucome chez la souris modèle de la microcorie congénitale liée aux délétions du chromosome 13q32.1.
EF28 Expression ectopique de Sox21 par adoption d’un enhancer de Dct et surexpression d’un gène du glaucome chez la souris modèle de la microcorie congénitale liée aux délétions du chromosome 13q32.1.

Introduction. La microcorie congénitale (MCOR) est une maladie rare dominante autosomique du développement irien caractérisée par une absence du muscle dilatateur (MD). C’est aussi un modèle d’étude du glaucome primitif à angle ouvert (GPAO, 4% de la population mondiale) qui survient dans 30% des cas de MCOR et à un âge inhabituellement précoce. En 2015, nous avons montré que la microcorie est due à des délétions submicroscopiques du chromosome 13q32.1 altérant invariablement GPR180 et TGDS. La perte de fonction individuelle de ces gènes à l’état hétérozygote ne peut expliquer à elle seule la maladie, suggérant une modification de l’architecture régulationnelle de la région 13q32.1 où sont localisés trois gènes d’intérêt: DCT, impliqué dans la pigmentation irienne, SOX21, qui régule l’expression de SOX2 et PAX6 impliqués dans le développement irien, et ABCC4 qui joue un rôle dans le maintien de la pression intra-oculaire (PIO), dont l’augmentation est un facteur majeur de GPAO.

Matériel & Méthodes. La région synténique du locus MCOR (35kb) a été délétée chez la souris. Le phénotype clinique et moléculaire des animaux hétérozygotes a été analysé par pupillométrie, RTqPCR, RNAseq, western blot, ChIPseq et 4Cseq.

Résultats. Si la délétion est létale à l’état homozygote, les animaux hétérozygotes sont viables et normaux à l’exception d’un diamètre pupillaire modérément réduit (p < 0.01). Les analyses du transcriptome irien ont révélé la dérégulation d’un gène unique aux alentours de la délétion : Sox21, exprimé de façon ectopique (confirmé par RT-qPCR et analyse western blot) avant la formation du MD et se poursuivant à l’âge adulte. Les analyses des données du 4Cseq ciblant la région entourant Sox21 ont montré la présence d’un TAD couvrant 1Mb, de Dct à Uggt2, incluant le locus MCOR. Sox21 interagit avec tous les gènes présents dans le TAD dont l’organisation semble inchangée chez l’hétérozygote. Les données d’analyse ChIPseq-H3K27Ac irien ont permis d’identifier deux enhancers actifs de Dct et le ChIPseq-Sox21 a pointé les cibles ADN de Sox21 dans l’iris des animaux hétérozygotes. L’une d’entre-elles, impliquée dans le maintien de la PIO, était dérégulée dans les données de RNAseq.

Conclusion. Nous montrons ici que la délétion minimale à l’origine de la MCOR modifie l’architecture régulationnelle de la région 13q32.1 conduisant à l’expression illégitime de Sox21 dans l’iris en développement. Nous suggérons qu’en l’absence de leurs cibles endogènes Tgds et Gpr180, les enhancers de Dct privilégient leur interaction avec le promoteur de Sox21, soit en raison d’une modification de la compétition entre promoteurs ou par réduction de la distance génomique dans le TAD. Enfin, nous suggérons que le GPAO des patients MCOR est secondaire à la dérégulation de Sox21 plutôt qu’à celle d’Abcc4 également localisé dans le TAD.


Clémentine ANGÉE (Paris), Brigitte NEDELEC, Pierre DAVID, Sylvie GERBER, Sylvain CRIPPA, Bruno PASSET, Jean-Luc VILOTTE, Nicolas CHASSAING, Josseline KAPLAN, Dario LUPIANEZ, Corrine KOSTIC, Patrick CALVAS, Jean-Michel ROZET, Lucas FARES-TAIE
17:35 - 17:40 #19986 - EF29 Le séquençage haut-débit couplé à l’analyse protéomique des dépôts amyloïdes: un diagnostic de certitude du type d’amylose pour une nouvelle medicine anti-amyloïde ciblée.
EF29 Le séquençage haut-débit couplé à l’analyse protéomique des dépôts amyloïdes: un diagnostic de certitude du type d’amylose pour une nouvelle medicine anti-amyloïde ciblée.

Introduction : Les amyloses constituent un groupe large et hétérogène de pathologies qui ont toutes en commun la présence de dépôts amyloïdes ayant une morphologie fibrillaire et des caractéristiques de coloration et ultrastructurales  similaires. Les dépôts amyloïdes sont constitués majoritairement par une protéine qui, pour des raisons diverses, subit un changement conformationnel conduisant à une structure en feuillets béta-croisés, hautement pathogénique et toxique pour les tissus entrainant un dysfonctionnement irréversible des organes touchés. Actuellement, plus de 30 protéines différentes sont à l’origine d’une forme d’amylose chez l’Homme. Les amyloses peuvent toucher n’importe quel organe, être systémiques et/ou localisées à un seul organe, acquises ou héréditaires. Le diagnostic clinique est complexe, sans signes spécifiques nécessitant la mise en évidence histologique de dépôts amyloïdes pour affirmer le diagnostic d’une amylose. Ensuite, il faut déterminer avec précision la nature de la protéine en cause, càd « typer » l’amylose chez chaque patient car les options thérapeutiques sont très différentes selon l’amylose. Très récemment, le paysage thérapeutique s’est enrichi de l’utilisation avec succès d’oligonucléotides antisens et siRNA qui permettent de réduire considérablement et de façon spécifique la production de la protéine amyloïde en cause. Par conséquent, face à ces nouveaux espoirs thérapeutiques, un diagnostique de certitude du type d’amylose pour chaque patient devient la base incontournable pour distinguer les formes traitables et non traitables.

Méthodes et résultats: Pour cela, nous avons développé un panel NGS incluant 20 gènes impliqués dans les amyloses héréditaires et nous rapportons les résultats génétiques d’une large série de patients atteints de différentes formes d’amylose systémique ou localisée, héréditaire ou acquise. Dans des cas sélectionnés, l’analyse des dépôts amyloïdes par spectrométrie de masse en tandem, après microdissection au laser, a été réalisée et les données du typage par protéomique ont été corrélées avec les résultats génétiques pour déterminer la pathogénicité d’un nouveau variant ou pour démontrer une nouvelle forme d’amylose héréditaire.

Conclusions : L’analyse NGS couplée à l’analyse des dépôts amyloïdes par spectrométrie de masse est une approche combinée innovante en pratique diagnostique, permettant d’augmenter la fiabilité du diagnostic du type d’amylose. Par conséquent, ce diagnostic de certitude du type d’amylose permet d’améliorer le conseil génétique, le dépistage des patients à risque et la mise en place d’un traitement ciblé.


Caroline BEUGNET, Magali COLOMBAT, Cécile FOURRAGE, Patrick NITSCHKÉ, Christine BOLE, Julie STEFFANN, Bonnefont JEAN-PAUL, Sylvain HANEIN, Sophie VALLEIX (PARIS)
17:40 - 17:45 #20006 - EF30 Mitochondrial defect in muscle precedes neuromuscular junction degeneration and motor neuron death in CHCHD10S59L/+ mouse.
EF30 Mitochondrial defect in muscle precedes neuromuscular junction degeneration and motor neuron death in CHCHD10S59L/+ mouse.

Recently, we provided genetic basis showing that mitochondrial dysfunction can trigger motor neuron disease (MND). We reported patients, carrying the p.Ser59Leu heterozygous mutation in CHCHD10, from a large family with a mitochondrial myopathy associated with MND. Rapidly, our group and others reported CHCHD10 mutations in amyotrophic lateral sclerosis (ALS), frontotemporal dementia (FTD)-ALS and other neurodegenerative diseases. We generated knock-in (KI) mice, carrying the p.Ser59Leu mutation, that mimic the mitochondrial myopathy with mtDNA instability displayed by the patients from our original family. Before 14 months of age, all KI mice developed a fatal mitochondrial cardiomyopathy associated with enhanced mitophagy. CHCHD10S59L/+ mice also displayed neuromuscular junction (NMJ) and motor neuron degeneration with hyper-fragmentation of the motor end plate and moderate but significant motor neuron loss in lumbar spinal cord at the end stage of the disease. At this stage, we observed TDP-43 cytoplasmic aggregates in spinal neurons. We also showed that motor neurons differentiated from human iPSC carrying the p.Ser59Leu mutation were much more sensitive to Staurosporine or glutamate-induced caspase activation than control cells. CHCHD10 is highly expressed in the NMJ post-synaptic part and we observed CHCHD10 abnormal expression in CHCHD10S59L/+ mice. Furthermore, we found OXPHOS deficiency in muscle of CHCHD10S59L/+ mice at 3 months of age in the absence of neuron loss in spinal cord.

Our data confirm that mitochondrial deficiency associated with CHCHD10 mutations can be at the origin of MND. The pathological effects of the p.Ser59Leu mutation target the muscle prior to NMJ and motor neurons and, likely lead to OXPHOS deficiency, loss of cristae junctions and destabilization of internal membrane structure within mitochondria at motor end plate of NMJ, impairing neurotransmission. Our results are in favor with a key role for muscle in MND associated with CHCHD10 mutations.


Sylvie BANNWARTH, Emmanuelle GENIN, Blandine MADJI HOUNOUM, Konstantina FRAGAKI, Sandra LACAS-GERVAIS, Alessandra MAURI-CROUZET, Françoise LESPINASSE, Julien NEVEU, Baptiste ROPERT, Gaelle AUGÉ, Charlotte COCHAUD, Cynthia LEFEBVRE-OMAR, S BIGOU, Aude CHIOT, Fanny MOCHEL, Séverine BOILLÉE, Christian LOBSIGER, Delphine BOHL, Jean-Ehrland RICCI, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER (Nice)
17:45 - 17:50 #20335 - EF31 Un outil d’interprétation des réarrangements du génome mitochondrial couplant eKLIPse à une approche de machine learning.
EF31 Un outil d’interprétation des réarrangements du génome mitochondrial couplant eKLIPse à une approche de machine learning.

INTRODUCTION. Les défauts de maintenance de l’ADN mitochondrial (ADNmt) causés par des gènes nucléaires sont à l’origine d’un grand nombre de maladies mitochondriales se caractérisant par l’accumulation de délétions multiples de l’ADNmt. Cependant, ces délétions s'accumulent également au cours du vieillissement, ce qui rend leur interprétation difficile chez les patients suspectés de maladies mitochondriales. L’objectif de ce travail était d’identifier les critères permettant de discriminer ces deux situations, en utilisant eKLIPse, un outil bioinformatique de détection des grands réarrangements de l’ADNmt.

PATIENTS ET METHODES. Une cohorte de dérivation comportant des données de séquençage de nouvelle génération (NGS) de l’ADNmt a été analysée avec eKLIPse pour des patients (P) présentant des variants pathogènes connus de gènes nucléaires impliqués dans la maintenance de l'ADNmt et des contrôles (C) à partir de biopsies musculaires (32 P et 53 C) et de prélèvements urinaires (10 P et 37 C).

Les profils délétionnels ont été comparés entre les deux groupes par classes d’âge de manière à identifier les critères discriminants et permettre le développement d’un modèle d’analyse par une approche de type réseau neuronal. Celui-ci a ensuite été testé sur une cohorte de validation de 40 patients adressés au laboratoire entre janvier 2018 et juin 2019, pour valider son intérêt en diagnostic.

RESULTATS. L’analyse des données NGS d’ADNmt grâce à eKLIPse a permis d’identifier l’accumulation de délétions de l’ADNmt pour tous les patients dans le tissu musculaire et cellules uroépithéliales, et seulement pour 2/3 des contrôles pour les 2 tissus. Plusieurs paramètres discriminant les patients des contrôles en fonction de leur âge ont été identifiés et intégrés à un modèle d’analyse (nombre de délétions, hétéroplasmie, répétitions aux points de cassure, localisation et pourcentage de délétion cumulée). Pour la cohorte de validation, l’utilisation d’eKLIPse a permis l’identification de délétions de l’ADNmt pour 19 patients (47,5%). Pour 15 de ces patients les délétions observées ont été associées au vieillissement, et pour les 4 autres à une anomalie de maintenance, confirmant notamment la pathogénicité de variants de signification inconnue (VSI) dans les gènes POLG et TWNK.

CONCLUSION. L'analyse des données de NGS de l'ADNmt sur muscle et urine à l’aide d’eKLIPse a permis de différencier des profils délétionnels caractéristiques en fonction de leur origine : défaut de maintenance de l'ADNmt ou processus de vieillissement physiologique. L’utilisation de ce modèle permet d’orienter la stratégie diagnostique vers l’analyse des gènes nucléaires impliqués dans la maintenance de l’ADNmt en cas d’identification de délétions multiples, mais également comme outil de validation fonctionnelle pour faciliter la classification des VSI selon les critères de l’ACMG pour les gènes nucléaires associés à la maintenance de l’ADNmt.


Céline BRIS (Angers), David GOUDENEGE, Valérie DESQUIRET-DUMAS, Sylvie BANNWARTH, Pauline GAIGNARD, Aurélien TRIMOUILLE, Benoit RUCHETON, Stéphane ALLOUCHE, Claude JARDEL, Abdel SLAMA, Magalie BARTH, Marco SPINAZZI, Marie-Laure MARTIN-NEGRIER, Cécile ROUZIER, Yann PÉRÉON, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Christophe VERNY, Dominique BONNEAU, Pascal REYNIER, Patrizia AMATI-BONNEAU, Vincent PROCACCIO
17:50 - 17:55 #20558 - EF32 Dix nouvelles mutations du gène GFM1 chez des enfants avec hypotonie axiale et dystonie.
EF32 Dix nouvelles mutations du gène GFM1 chez des enfants avec hypotonie axiale et dystonie.

Pathogenic GFM1 variants have been linked to neurological phenotypes with or without liver involvement, but only a few cases have been reported in the literature.

Here, we report clinical, biochemical and neuroimaging findings from nine unrelated children carrying  GFM1 variants, 10 of which were not previously reported. All patients presented with neurological involvement—mainly axial hypotonia and dystonia during the neonatal period—with five  diagnosed with West syndrome; two children had liver involvement with cytolysis episodes or hepatic failure. While two patients died in infancy, six exhibited a stable clinical course. Brain MRI showed involvement of basal ganglia, brainstem and periventricular white matter. Mutant EFG1 and OXPHOS proteins were decreased in patient fibroblasts consistent with impaired mitochondrial translation. Thus, we expand the genetic spectrum of GFM1-linked disease and provide detailed clinical profiles of the patients that will improve the diagnostic success for other patients carrying GFM1 mutations.


Benedetta RUZZENENTE (paris), Giulia BARCIA, Marlène RIO, Zahra ASSOULINE, Coralie ZANGARELLI, Naig GUEGUEN, Valerie DESQUIRET DUMAS, Pascale MARCORELLES, Manuel SCHIFF, Abdelhamid SLAMA, Magalie BARTH, Marie HULLY, Pascale DE LONLAY, Arnold MUNNICH, Isabelle DESGUERRE, Jean-Paul BONNEFONT, Julie STEFFANN, Vincent PROCACCIO, Nathalie BODDAERT, Agnès RÖTIG, Metodi D METODIEV

"Jeudi 23 janvier"

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16:35 - 17:55

SESSION PRESENTATION FLASH POSTERS - ECRAN 3

Modérateurs : Cédric LE MARECHAL (Brest), Florence PETIT (PU-PH) (LILLE)
16:35 - 16:40 #19865 - EF33 Pertinence et rendement diagnostique des gènes associés à la cardiomyopathie arythmogène.
EF33 Pertinence et rendement diagnostique des gènes associés à la cardiomyopathie arythmogène.

La cardiomyopathie arythmogène (CAM) est une cardiopathie héréditaire dans laquelle les cardiomyocytes sont progressivement remplacés par du tissu fibro-adipeux. L’arrêt cardiaque peut être la première manifestation de cette pathologie, notamment chez les jeunes sportifs. A ce jour, 16 gènes sont associés à cette pathologie, avec 50% des patients atteints porteurs d’un variant rare pathogène, le plus fréquemment dans les 5 gènes codant pour les protéines desmosomales (PKP2, DSC2, DSG2, DSP et JUP). L’implication des 11 autres gènes (associés à d’autres cardiopathies) reste encore très débattue. Le développement du séquençage haut-débit a permis de mettre en évidence l’existence de nombreux variants rares parmi les individus de la population générale conduisant à ne plus conclure à la pathogénicité d’un variant sur sa rareté. Il convient donc désormais de s’appuyer sur d’autres critères afin de s’assurer de la réelle implication d’un gène ainsi que des variants rares reportés.

Nous proposons dans cette étude de déterminer la pathogénicité des variants selon la classification ACMG puis d’évaluer la pertinence des gènes décrits dans le diagnostic moléculaire de la CAM. Nous mettrons aussi en relation le phénotype des patients selon la pathogénicité des variants.

179 patients atteints de CAM ont été séquencés sur un panel de 71 gènes associés aux cardiopathies héréditaires incluant 11 gènes les plus fréquemment décrits dans la CAM. Les variants sont classés selon les recommandations internationales de l’ACMG grâce à 2 outils bio-informatiques. Nous réalisons des tests de type burden (CAST) et de dispersion (SKAT, SKAT-O) entre notre population de patients et une population contrôle sur les gènes du panel.

34.6% de nos patients (62/179) sont porteurs de variants pathogènes, avec PKP2 en tête chez 42 patients. 17.3% des patients (31/179) sont également porteurs de variants de signification inconnue dans les gènes associés à la CAM. Les tests d’enrichissement ont démontré un enrichissement significatif en variants pathogènes chez PKP2, DSP, DSG2 et DSC2 (p < 0.001) et en variants de signification inconnue dans les gènes PKP2 (p < 0.01), DSG2 (p < 0.01) et DSC2 (p < 0.001). Aucun enrichissement n’a été observé parmi les autres gènes. Les patients porteurs d’un variant dans les gènes associés à la CAM sont diagnostiqués plus précocement que les patients non porteurs (p < 0.001).

Parmi les gènes décrits, seuls les gènes desmosomaux comptent une proportion significative de variants rares pathogènes chez les patients atteints de CAM par rapport à la population contrôle. Les variants de signification inconnue dans les gènes PKP2, DSG2 et DSC2 semblent contribuer à la pathologie et méritent d’être investigués afin de renforcer le rendement diagnostique de la CAM. Enfin, l’âge d’apparition des symptômes est corrélé à la présence d’un variant pathogène justifiant ainsi un dépistage familial précoce pour une meilleure prise en charge clinique.


Adeline GOUDAL (Nantes), Matilde KARAKACHOFF, Pierre LINDENBAUM, Estelle BARON, Stéphanie BONNAUD, Florence KYNDT, Emmanuelle BOURCEREAU, Aurélie THOLLET, Richard REDON, Stéphane BÉZIEAU, Jean-Jacques SCHOTT, Vincent PROBST, Julien BARC
16:40 - 16:45 #20093 - EF34 Atteinte aortique chez les patients suivis pour un syndrome d’Ehlers-Danlos vasculaire.
EF34 Atteinte aortique chez les patients suivis pour un syndrome d’Ehlers-Danlos vasculaire.

Introduction : Le syndrome d’Ehlers-Danlos vasculaire (SEDv) est une maladie génétique rare (fréquence estimée 1/100 000) autosomique dominante liée au gène COL3A1. La principale complication est l’atteinte vasculaire avec des anévrysmes, dissections voire ruptures des artères de moyen calibre chez des adultes jeunes. Il existe une hétérogénéité phénotypique entre les patients porteurs de variants avec haplo-insuffisance et ceux avec variants dominants négatifs (variants faux-sens glycine, variants d’épissage).

Objectif : L’objectif principal de ce travail est de décrire la prévalence de l’atteinte aortique dans les trois sous-groupes de variants. L’objectif secondaire est la description des lésions artérielles non aortiques au sein de ces mêmes sous-groupes.

Matériels et méthodes : Nous avons inclus des patients atteints de SEDv moléculairement confirmé et suivis dans le centre de référence ou l’un des centres de compétence du réseau national (cohorte RaDiCo SEDVASC), quels que soient leur âge, leur statut et leur sexe.

Résultats : Un total de 310 patients a été recensé (175 cas index, 135 apparentés), avec une majorité de femmes (62%) et de patients en vie (85%). L’âge médian des patients à l’inclusion est de 43 ans (IQR 30 – 54).  Les variants se répartissent comme suit : 59% variants faux-sens glycine, 22% variants d'épissage et 19% variants d’haplo-insuffisance. Une complication cardiovasculaire est rapportée chez 68% des sujets, et 26% d’entre eux ont une atteinte aortique. La présence d’un variant glycine ou d’épissage est associée à une complication inaugurale sévère (p 3,448*10-5). La répartition des lésions artérielles (aortiques vs artères viscérales ou périphériques) est associée au génotype, les individus avec variants d’haplo-insuffisance ayant tendance à avoir plus souvent une atteinte aortique (p 0,064, OR : = 1,19 95%CI [-0,43 –  0,76]) et moins souvent une atteinte cervicale (p 0,038), viscérale (p 0,006) ou iliofémorale (p 0,05). Enfin, on retrouve une fréquence moindre de ruptures artérielles chez les patients SEDv avec variant d'haplo-insuffisance (p 1,21*10-5), mais également des fréquences moindres de dissections et d'anévrysmes qui sont majoritairement identifiés chez les patients avec variant glycine (p 1,22*10-8 et 6,81*10-9 respectivement).

Discussion : Ces résultats confirment la fréquence de l'atteinte aortique chez les patients SEDv avec variant d’haplo-insuffisance, ainsi qu'un moindre risque artériel quel que soit le type de lésion chez ces sujets, justifiant une prise en charge différenciée en fonction du type de mutation COL3A1.


Salma ADHAM (Paris), Anne LEGRAND, Jean-Michaël MAZZELLA, Violaine DALENS, Clarisse BILLON, Michael FRANK, Xavier JEUNEMAITRE
16:45 - 16:50 #20250 - EF35 Variants pathogènes EPHB4 : un phénotype chevauchant avec la maladie de Rendu-Osler ?
EF35 Variants pathogènes EPHB4 : un phénotype chevauchant avec la maladie de Rendu-Osler ?

Les variants pathogènes du gène EPHB4 ont été récemment décrits comme associés au syndrome de malformation capillaire-malformation artério-veineuse (CM-AVM) de type 2 (CM-AVM2) caractérisé par la présence de malformations capillaires (MC), de télangiectasies et de malformations artério-veineuses (MAV). Ce syndrome est très proche du syndrome CM-AVM de type 1 (CM-AVM1) associé à des variants pathogènes du gène RASA1 et peut également avoir des signes cliniques chevauchants avec ceux de la maladie de Rendu-Osler (MRO), définis par les critères de curaçao à savoir la présence d’épistaxis, de télangiectasies cutanéo-muqueuses, de MAV pulmonaires, neurologiques ou hépatiques et d’antécédents familiaux. Les variant pathogènes des gènes ACVRL1 et ENG sont responsables de MRO. L’analyse moléculaire de ces pathologies phénotypiquement proches est réalisée par séquençage haut débit (NGS) d’un panel de gènes incluant les gènes MRO (ACVRL1, ENG, SMAD4 et BMP9) et les gènes CM-AVM (RASA1, EPHB4). 318 cas index suspectés de MRO sur la présence d’au moins 2 critères de Curaçao (n=216) ou de CM-AVM (n=102) ont été analysés de façon prospective à l’exception de 8 patients analysés rétrospectivement. Dix-huit variants pathogènes de EPHB4 ont été identifiés : 13 chez des patients avec une suspicion de CM-AVM et 5 chez des patients avec une suspicion clinique de MRO. La transmission a été testée pour 7 patients et tous les variants ont été identifiés chez au moins 1 parent à l’exception d’un variant de novo. De plus, un variant non-sens a été identifié à l’état homozygote chez un patient dans un contexte de consanguinité, sans signe de sévérité accrue du phénotype. La quasi-totalité des cas index porteurs d’un variant pathogène EPHB4 présentent des lésions vasculaires cutanées (17/18) de type télangiectasies, principalement chez les patients suspectés MRO (4/5), et/ou des malformations capillaires multiples. Ces lésions cutanées sont associées à la présence d’une MAV chez 5 patients sur 16 explorés : 3 MAV cérébrales dont une anomalie de la veine de Galien, 1 MAV de la face, et 1 MAV hépatique chez un patient suspecté MRO. Des épistaxis sont présentes chez 3 patients dont 2 patients suspectés MRO. Une patiente présente un phénotype particulier associant une malformation des sinus duraux sans shunt artério-veineux, des anomalies veineuses de développement et un angiome cervical profond.

Dans notre cohorte, le signe clinique majeur est la présence de lésions vasculaires cutanées multiples. Ces lésions de type télangiectasie parfois associées à des épistaxis, ou une MAV de localisation hépatique ont évoqué prioritairement un diagnostic de MRO chez 5 patients mais l’analyse moléculaire a révélé un diagnostic de CM-AVM2. L’hétérogénéité phénotypique associée aux variants pathogènes d’EPHB4 justifie la réalisation d’un panel élargi de gènes permettant le diagnostic de CM-AVM2 au sein des différents syndromes de malformation vasculaire héréditaire.


Mélanie EYRIES (PARIS), Florence PETIT, Aurélien PALMYRE, Olivia BOCCARA, Augustin OZANNE, Tiffany BUSA, Annick TOUTAIN, Christian LAVIGNE, Bertrand ISIDOR, Chloé QUELIN, Marie-Antoinette SEVESTRE-PIETRI, Isabelle BOURGAULT, Philippe CHARRON, Florence RICCARDI, Sebastien BARBAROT, Odile BOUTE, Thierry CHINET, Florence COULET, Florent SOUBRIER
16:50 - 16:55 #20295 - EF36 Mise en place d'un Observatoire du syndrome de Marfan au sein de la Fédération Française de Basket-Ball.
EF36 Mise en place d'un Observatoire du syndrome de Marfan au sein de la Fédération Française de Basket-Ball.

Certaines maladies héréditaires du tissu conjonctif  sont responsables de caractéristiques physiques pouvant apporter un avantage pour la pratique sportive, telles la grande taille, la dolichosténomélie et l’arachnodactylie du syndrome de Marfan pour le basket-ball. De ce fait, la sélection des jeunes basketteurs sur des critères de taille notamment induit un risque de biais de sélection vers ces pathologies.

La pratique sportive en compétition est contre-indiquée dans ces syndromes, du fait d’un risque important de complication cardiovasculaire aigüe (Braverman et al., 2015), rendant complexe la gestion au cas par cas de ces jeunes sportifs après le diagnostic.

La Fédération Française de Basket-Ball a considéré prioritaire le dépistage précoce de la maladie chez le jeune basketteur de haut niveau, afin d’organiser une réorientation dans de bonnes conditions et garantir un suivi médical adapté.

Un Observatoire du syndrome de Marfan a été mis en place en 2018, composé d'un généticien, un conseiller en génétique, et deux médecins fédéraux du sport. Une procédure de dépistage a été instaurée, impliquant tous les sportifs de 14 à 17 ans du Centre Fédéral de Basket-ball. Trente critères cliniques, échographiques et familiaux de maladies du tissu conjonctif ont été évalués. La méthode utilisée n’a pas suivi les seuils du score de Ghent, du fait de son inadéquation au contexte (âge jeune, contexte asymptomatique, exclusion des individus avec dilatation aortique).

Vingt-six sportifs ont été évalués (15 garçon, 11 filles). L'hyperélasticité cutanée est présente chez 2/3 (n=17). L'arachnodactylie et la dolichosténomélie sont présentes chez plus de la moitié (n=14). Les hernies de paroi, les signes du pouce et du poignet ou la tendance scoliotique ne sont présentes que chez un seul cas (4%). 20% présentent des antécédents familiaux contributifs (n=5): pneumothorax, myopie sévère ou atteinte cardiovasculaire. Pour 1/3 (n=9), l'évaluation retrouve au plus 3 critères diagnostiques cliniques positifs. La moitié des cas (n=13) présente 4 ou 5 critères diagnostiques, nécessitant une réévaluation plus complète. 15% (n=4) présentent entre 6 et 9 critères diagnostiques positifs, faisant suspecter chez eux un syndrome de Marfan ou apparenté.

Une proportion importante de jeunes basketteurs du Centre Fédéral présentent plusieurs critères diagnostiques d’atteinte du tissu conjonctif. L'hyperélasticité cutanée, critère fréquent et inattendu, n’est pas typique du syndrome de Marfan. L’excès de critères diagnostiques de maladie du tissu de soutien par rapport à la population générale n’est pas expliqué. Ces données  évoquent  de possibles liens entre grande taille et propriétés du tissu conjonctif dans cette population spécifique.

Nous proposons de réaliser chez tous les jeunes basketteurs de haut niveau un examen clinique adapté. En cas de forte suspicion de syndrome de Marfan, une consultation au CNR pour un bilan médical complet accompagné d'un conseil génétique est proposée.


Jean-Michaël MAZZELLA, François TASSERY, Marianne GROC, Juliette ALBUISSON (DIJON)
16:55 - 17:00 #20593 - EF37 Identification de trois nouveaux gènes de susceptibilité au rétrécissement aortique calcifié : IL6, ALPL et NAV1.
EF37 Identification de trois nouveaux gènes de susceptibilité au rétrécissement aortique calcifié : IL6, ALPL et NAV1.

BACKGROUND: Calcific aortic valve stenosis (CAVS) is a frequent and life-threatening cardiovascular disease for which there is currently no medical treatment available. To date, only 2 genes, LPA and PALMD, have been identified as causal for CAVS. We aimed to identify additional susceptibility genes for CAVS.

METHODS: A GWAS (genome-wide association study) meta-analysis of 4 cohorts, totaling 5115 cases and 354 072 controls of European descent, was performed. A TWAS (transcriptome-wide association study) was completed to integrate transcriptomic data from 233 human aortic valves. A series of post-GWAS analyses were performed, including fine-mapping, colocalization, phenome-wide association studies, pathway, and tissue enrichment as well as genetic correlation with cardiovascular traits.

RESULTS: In the GWAS meta-analysis, 4 loci achieved genome-wide significance, including 2 new loci: IL6 (interleukin 6) on 7p15.3 and ALPL (alkaline phosphatase) on 1p36.12. A TWAS integrating gene expression from 233 human aortic valves identified NAV1 (neuron navigator 1) on 1q32.1 as a new candidate causal gene. The CAVS risk alleles were associated with higher mRNA expression of NAV1 in valve tissues. Fine- mapping identified rs1800795 as the most likely causal variant in the IL6 locus. The signal identified colocalizes with the expression of the IL6 RNA antisense in various tissues. Phenome-wide association analyses in the UK Biobank showed colocalized associations between the risk allele at the IL6 lead variant and higher eosinophil count, pulse pressure, systolic blood pressure, and carotid artery procedures, implicating modulation of the IL6 pathways. The risk allele at the NAV1 lead variant colocalized with higher pulse pressure and higher prevalence of carotid artery stenosis. Association results at the genome-wide scale indicated genetic correlation between CAVS, coronary artery disease, and cardiovascular risk factors.

CONCLUSIONS: Our study implicates 3 new genetic loci in CAVS pathogenesis, which constitute novel targets for the development of therapeutic agents.


Christian DINA (Nantes), Sébastien THERIAULT, David MESSIKA-ZEITOUN, Solena LE SCOUARNEC, Sidwell RIGADE, Romain CAPOULADE, Floriane SIMONET, Benoit ARSENAULT, Simon LECOINTE, Estelle BARON, Christophe BAUFRETON, Vincent PROBST, Richard REDON, Philippe PIBAROT, Patrick MATHIEU, Thierry LE TOURNEAU, Yohan BOSSÉ, Jean-Jacques SCHOTT
17:00 - 17:05 #19797 - EF38 Contribution du gène ABCC2 au syndrome de Dubin-Johnson et aux maladies cholestatiques à composante génétique.
EF38 Contribution du gène ABCC2 au syndrome de Dubin-Johnson et aux maladies cholestatiques à composante génétique.

Introduction. Le gène ABCC2, qui code un transporteur membranaire hépatobiliaire, est impliqué dans le syndrome de Dubin-Johnson (DJS), une maladie hépatique rare autosomique récessive. Le premier objectif de cette étude était de déterminer la valeur diagnostique de l’analyse du gène ABCC2 dans la plus large cohorte de DJS rapportée à ce jour et de réévaluer le spectre clinique associé. Alors que la cholestase est généralement considérée comme un critère clinique d’exclusion du diagnostic, nous avons observé un nombre important de patients avec des manifestations cholestatiques transitoires. Cela nous a amenés secondairement à évaluer la contribution de variants potentiellement pathogènes d’ABCC2 dans des maladies cholestatiques à composante génétique.

Méthodes. Cette étude inclut 32 patients avec un diagnostic clinique de DJS et 372 patients adressés pour des maladies cholestatiques avec un fort déterminisme génétique : lithiase biliaire à faible niveau de phospholipides (syndrome LPAC ; n=192), cholestase gravidique (n=97), et cholestase récurrente bénigne (n=83). Le gène ABCC2 a été analysé par séquençage nouvelle génération.

Résultats. La très grande majorité des patients (94%) avec un diagnostic clinique de DJS ont un diagnostic génétique positif, avec une grande diversité de variants ponctuels et de CNV (copy number variations) dans ABCC2. De manière frappante, 27% des patients ont débuté leur maladie par des manifestations cholestatiques : 4 cholestases néonatales, 2 cholestases gravidiques, une cholestase induite par la prise de contraceptifs oraux, et une cholestase spontanée. Cette implication nouvelle du gène ABCC2 dans l’étiologie des cholestases néonatales nous a amenés à caractériser de manière fine ces cholestases néonatales sur le plan clinique et biologique. Par contre, les variants rares potentiellement pathogènes d’ABCC2 ne semblent pas jouer de rôle dans les maladies cholestatiques à forte composante génétique, avec une fréquence de ces variants équivalente à celle retrouvée dans la population générale.

Conclusions. L’étude de cette large série montre que le syndrome de DJS est une maladie Mendélienne très homogène sur le plan clinique et génétique. Le diagnostic génétique est déterminant pour faire un diagnostic précoce, en particulier dans les formes de cholestases néonatales. ABCC2 n’est pas un gène jouant un rôle majeur dans les formes oligogéniques de maladies cholestatiques.


Christophe CORPECHOT, Véronique BARBU, Olivier CHAZOUILLÈRES, Pierre BROUÉ, Muriel GIRARD, Bertrand ROQUELAURE, Yves CHRÉTIEN, Catherine DONG, Olivier LASCOLS, Chantal HOUSSET, Isabelle JÉRU (Paris)
17:05 - 17:10 #20086 - EF39 Analyse par panel NGS d’une série de 188 patients présentant un déficit hypophysaire multiple (réseau GENHYPOPIT) : GLI2 deuxième cause génétique.
EF39 Analyse par panel NGS d’une série de 188 patients présentant un déficit hypophysaire multiple (réseau GENHYPOPIT) : GLI2 deuxième cause génétique.

Introduction: L’hypopituitarisme congénital se caractérise par un déficit en hormone antéhypophysaire non acquis, allant d’un déficit hormonal unique (déficit isolé en GH (IGHD) le plus fréquent) à un déficit multiple (CPHD). Dans les 2 cas, le phénotype peut être uniquement hypophysaire ou s’associer à des malformations des structures voisines (posthypophyse ectopique (EPP), oculaires ou de la ligne médiane). Dans le cadre du réseau Genhypopit, le séquençage séquentiel en Sanger d’une dizaine de gènes chez 1200 cas index  a retrouvé des mutations dans 8 % des cas, les plus fréquentes dans PROP1 (4%). De nombreux gènes candidats se sont rajoutés ces dernières années.

Objectif, patients et méthodes: Comparer les résultats obtenus chez 188 patients présentant un CPHD (ou IGHD en âge pédiatrique), reçus entre 2014 et 2016, entre un séquençage séquentiel en Sanger d’une dizaine de gènes et le séquençage d’un panel de 25 gènes par NGS (impliqués dans le CPHD, IGHD, ainsi que dans les déficits thyréotropes et corticotropes isolés). La librairie à façon Qiaseq (Qiagen®) a été séquencée sur un séquenceur Nextseq500 (Illumina®). L’analyse bioinformatique a été réalisée par un pipeline BioMedical Genomics Workbench (Qiagen®).

Résultats: Par séquençage Sanger séquentiel nous avons identifié chez 16/188 patients  (8,5%) des variants pathogènes ou probablement pathogènes (classe 4 et 5) affectant les gènes PROP1 (5.9%), POU1F1, LHX4, HESX1, TBX19 et GH1. Le séquençage par panel NGS nous a permis d’identifier des variants pathogènes ou probablement pathogènes chez 24/188 patients (12,8%). Si l’intégralité des variants identifiés par analyse Sanger a pu être confirmée par NGS, 8 nouveaux variants de classe 4 et 5 ont pu être identifiés sur GLI2 (4), IGSF1 (2), GHSR (1) et TSHb (1). Parmi ces 8 nouveaux variants seul le variant pathogène hétérozygote de TSHb n’explique pas le phénotype de CPHD. Des variants de signification inconnu (VASI) selon la classification de Richards ont été retrouvés par NGS dans 20/25 gènes analysés chez 76/188 patients (40,4%).  Un tiers d’entre eux (13,3%) sont des variants très rares (<0.01% ou absents du GnomAd), avec des prédictions in silico pathogènes et /ou avec publication discordante (pathogène ou VASI) dans les bases de données (Clinvar, LOVD, HGMD). L’analyse des familles (variants de novo; co-ségrégation génotype phénotype) est en cours. Aucune grande délétion/insertion  n’a été identifié par le module d’analyse CNV du logiciel d’analyse.

Conclusion: L’analyse par panel NGS a permis d’augmenter de 50 % l’identification de gène responsable de déficit hypophysaire dans la série analysée. Ce nombre reste faible (12,8%), même si probablement parmi le nombreux  VASI très rares identifiés (13,3%) une partie sera réclassifié en probablement pathogène, après d’analyses complémentaires. Dans cette série les mutations de GLI2 représente la 2ème cause de CPHD au global, voir la 1ère dans les cas de CPHD avec EPP.


Morgane PERTUIT, Amira MOHAMED, Svetlana GOROKHOVA, Nicolas LENFANT, Valerie DELAGUE, Pauline ROMANET, Frederic CASTINETTI, Anne BARLIER, Rachel REYNAUD, Thierry BRUE, Alexandru SAVEANU (MARSEILLE)
17:10 - 17:15 #20188 - EF40 Syndrome de Bartter anténatal transitoire lié à l'X : description de nouveaux cas liés à des variations pathogènes dans le gène MAGED2.
EF40 Syndrome de Bartter anténatal transitoire lié à l'X : description de nouveaux cas liés à des variations pathogènes dans le gène MAGED2.

Les bases moléculaires du syndrome de Bartter anténatal transitoire ont été découvertes récemment (Laghmani K. et al NEJM 2016). Elles reposent sur des mutations du gène MAGED2, situé sur le chromosome X (Xq11). Le syndrome de Bartter anténatal transitoire est une des formes de syndrome de Bartter les plus sévères en période périnatale avec un hydramnios majeur au cours du 2ème trimestre de la grossesse et un tableau de polyurie et perte de sel en période néonatale paradoxalement transitoire. Des manifestations extra-rénales ont été décrites chez les patients avec ce syndrome, incluant des malformations cardiaques et neurologiques (Legrand A et al. cJASN 2018). Bien que de transmission récessive liée à l'X, nous avons décrit des manifestations sévères chez des sujets de sexe féminin avec une inactivation différentielle du chromosome X (Legrand A et al. cJASN 2018). Nous rapportons 12 nouveaux cas, dont 1 cas de sexe féminin, issus de 8 familles différentes. Parmi ces familles, 5 sont porteuses de mutations non précédemment décrites (p.(Ala489_Ala491del); c.1166-11_1166-2del;p.?; p.(Glu152*); p.(Arg476*); p.(Arg239Profs*5)). Dans cette nouvelle série, l'allèle muté a été transmis par la mère dans 6 cas, par le père chez un cas et l'ADN parental n'était pas disponible pour une famille. Le terme moyen de découverte de l'hydramnios était de 21.7 semaines d'aménorrhée, l'âge gestationnel moyen à la naissance était  de 26.6 semaines d'aménorrhée et quatre fœtus sont morts nés. Le poids de naissance moyen se situait au 87ème percentile. Chez un patient de sexe masculin, le syndrome de Bartter était accompagné d'une tétralogie de Fallot et d'une fente labio-palatine qui a conduit à une interruption médicale de grossesse. Parmi les patients pour qui nous disposions des données de suivi, 3 patients présentaient un syndrome de perte rénale de sel à la naissance tandis que 2 patients de sexe masculin n'ont pas eu de manifestations en période néonatale. De façon intéressante, chez un de ces deux patients l'hydramnios s'est résolu de façon spontanée à 32 semaines d'aménorrhée. Nous avons observé dans 7 familles des antécédents d'hydramnios avec soit des pertes fœtales: 14 fœtus de sexe masculin (le diagnostic génétique a pu être confirmé sur biopsie fœtale ou sur liquide amniotique chez 4 fœtus); soit de naissances suivi de décès dû à des complications de la prématurité chez 2 petites filles. Ces résultats soulignent (1) l'importance d'évoquer ce syndrome devant une histoire familiale d'hydramnios idiopathique; (2) la variabilité phénotypique de ce syndrome: qui va de la mortalité fœtale à l'absence de symptômes passant par une tubulopathie avec perte de sel en période néonatale qui s'améliore avec à l'âge.


Marguerite HUREAUX (paris), Alexandra BRUEL, Rodolphe DARD, Charlotte DUBUCS, Young-Theresa KWON, Julien THEVENON, Pauline LE TANNO, Isabelle VRILLON, Alban ZIEGLER, Rosa VARGAS-POUSSOU
17:15 - 17:20 #20298 - EF41 Importance des analyses structure-fonction pour l’interprétation clinique des variants faux-sens rares et la mise en évidence de nouveaux mécanismes physiopathologiques : exemple de l’hémochromatose de type 4.
EF41 Importance des analyses structure-fonction pour l’interprétation clinique des variants faux-sens rares et la mise en évidence de nouveaux mécanismes physiopathologiques : exemple de l’hémochromatose de type 4.

L’hémochromatose de type 4 (HC4) est une maladie génétique rare du métabolisme du fer qui ségrége sur le mode autosomique dominant et qui débute généralement à l’âge adulte. Décrite sur plusieurs continents, elle représenterait la seconde forme génétique de surcharge en fer après l’hémochromatose HFE. La maladie est marquée par une forte hétérogénéité phénotypique, en partie expliquée par la présence de variations perte et gain de fonction au locus SLC40A1. L’existence de nombreuses phénocopies complique le diagnostic.

SLC40A1 code la ferroportine 1 (FPN1), seul exportateur de fer connu chez les mammifères. L’expression de FPN1 à la surface de cellules spécialisées du métabolisme du fer est fortement régulée par l’hepcidine, hormone hyposidérémiante synthétisée par le foie. Il faut remarquer qu’en dehors d’une variation d’épissage hypomorphe et de la délétion d’un acide aminé, toutes les variations aujourd’hui associées à la maladie correspondent à des variants faux-sens. Cela peut être expliqué par la fonction unique et essentielle de FPN1 au niveau cellulaire et systémique.

Dans ce contexte, l’interprétation clinique des variants révélés par l’analyse moléculaire du gène SLC40A1 est extrêmement limitée. Au travers d’une analyse exhaustive des données de la littérature et de la mise en place d’une base de données UMD (« Universel Mutation Database »), nous avons ainsi pu constater que la pathogénicité de plusieurs variants décrits dans la littérature était discutable ou infondée (classifications ACMG ou ANPGM). Cette observation est la conséquence de plusieurs facteurs: la publication d’un nombre croissant de cas isolés, des descriptions phénotypiques incomplètes et des données expérimentales hétérogènes. En combinant des analyses structurales (modélisations 3D de la protéine humaine FPN1) et fonctionnelles (mesures d’expression membranaire, d’export du fer et de résistance à l’hepcidine) nous avons classé de manière objective 22 variants faux-sens sur les 55 décrits (Br. J. Haematol. 2009, Hum. Mut. 2013, Hum. Mol. Genet. 2014). Cela nous a permis de mettre en évidence le défaut de spécificité de plusieurs outils de hiérarchisation fonctionnelle (Poly-Phen2, SIFT et Mutation Taster). 

Plus récemment, nous avons démontré l’intérêt des études structure-fonction dans la compréhension des bases physiopathologiques de l’HC4. En nous appuyant sur l’étude fonctionnelle de mutations décrites chez des patients et des analyses de dynamique moléculaire, nous avons établi que des résidus polaires et chargés forment des ponts salins et des liaisons hydrogènes au niveau intracellulaire. Ces liaisons non-covalentes apparaissent relativement flexibles. Elles permettraient ainsi à la protéine FPN1 d’exporter le fer au travers de changements de conformations réversibles. Nous pensons que l’altération de ces liaisons est à la base d’un mécanisme original de perte de fonction qui concernerait, à ce jour, un total de 13 variants (Haematologica 2018, Faseb 2019). 


Kévin UGUEN (Brest), Marlène LE TERTRE, Chandran KA, Ahmad ELBAHNSI, Isabelle GOURLAOUEN, Christophe BEROUD, David SALGADO, Claude FEREC, Isabelle CALLEBAUT, Gérald LE GAC
17:20 - 17:25 #20503 - EF42 Syndrome progéroïde de Werner : aspects génétiques et cliniques de la cohorte française et proposition d'un protocole de suivi.
EF42 Syndrome progéroïde de Werner : aspects génétiques et cliniques de la cohorte française et proposition d'un protocole de suivi.

Le syndrome de Werner appartient aux maladies progéroïdes, entrainant un vieillissement prématuré des tissus mésenchymateux et épithéliaux, et concerne une personne sur un million au niveau mondial. Ses signes cardinaux sont la petite taille, l’atteinte cutanée, la cataracte et la canitie précoces ; il se complique de nombreuses pathologies associées à l’âge telles que l’ostéoporose, les ulcères et le diabète, et le décès survient vers 50 ans de causes cardiovasculaires ou néoplasiques. Le syndrome de Werner est lié à des mutations perte de fonction bialléliques de WRN, codant pour une hélicase impliquée dans de multiples mécanismes régulant et réparant l’ADN. La prise en charge de ces patients n'est pas standardisée, du fait de l'expression variée, aux complications mineures peu décrites. Aucunes données récentes clinique ou moléculaire n’étaient disponibles concernant les patients français atteints de syndrome de Werner.

Cette étude a recensé 34 cas en France, confirmés moléculairement, pour lesquels les données cliniques et génétiques ont été obtenues.

Sur le plan moléculaire, 31 mutations dont 14 inédites ont été identifiées, certaines propres à des régions françaises. Sur le plan clinique, l’âge moyen de diagnostic était de 40,5 (± 9,5) ans, les signes cardinaux étaient identifiés chez 100% des patients. Des atteintes jusqu’alors sous-estimées ou non-associées comme l'hypertension, la surdité, les atteintes hépatique, thyroïdienne, valvulaire ou capillaire étaient fréquentes ; les complications obstétricales paraissaient systématiques. Le décès survenait à 53,6 (± 8,9) ans de cause principalement cancéreuse. Les néoplasies les plus fréquemment rapportées étaient les sarcomes des tissus mous, les hémopathies, les carninomes mammaires et les mélanones, en cohérence avec la littérature du syndrome de Werner, exceptés pour les carcinomes du sein plus nombreux chez nos patients. Malgré l’homogénéité des principaux signes, des formes à évolution moins sévère semblent exister, sans facteur prédictif identifié. Ces données cliniques permettent de proposer un protocole de prise en charge et de surveillance spécifique du syndrome de Werner.


Benjamin DAURIAT (Limoges), Nancy UHRHAMMER, Corinne VIGOUROUX, Philippe LACROIX, Henri ADAMSKI, Cindy COLSON, Florence DEMURGER, Hélène DOLLFUS, Hervé LEVESQUE, Valérie DROUIN-GARRAUD, Christine FRANCANNET, Fabienne GIULIANO, Bertrand ISIDOR, Claude MORAINE, Marc PISTORIUS, Gwenaël LEGUYADER, Isabelle RAINGEARD, Marlène RIO, Yves-Jean BIGNON, Catherine YARDIN
17:25 - 17:30 #19826 - EF43 La sarcoïdose, un modèle de relation gène-environnement - De l'analyse génétique à l'adaptation thérapeutique dans les formes sévères.
EF43 La sarcoïdose, un modèle de relation gène-environnement - De l'analyse génétique à l'adaptation thérapeutique dans les formes sévères.

La sarcoïdose (maladie de BESNIER-BOECK-SCHAUMANN – OMIM 181000) est une maladie inflammatoire systémique caractérisée par la formation de granulomes épithélioïdes et gigantocellulaires dans le poumon. D’autres organes sont plus ou moins fréquemment affectés, œil (uvéite sarcoïdosique) peau, articulations, système nerveux.. . La prévalence est estimée entre 1 sur 5000 et 1 sur 20000 et la maladie se déclare généralement entre 25 et 50 ans. L’augmentation du risque relatif (RR = 3,8) chez les apparentés au premier degré et l’existence de 5 à 10% de formes familiales suggèrent une prédisposition génétique associée à des facteurs toxiques environnementaux. Les locus historiquement impliqués seraient certains génotypes HLA-I (B7/B8) et II (DRB1-03) et des SNP (variants) au sein des gènes associés à la régulation de l’activation des lymphocytes T (BTNL2), de l’apoptose (ANXA11) ou du cytosquelette intracellulaire (CCDC88B). Depuis 2010, nous avons collecté à travers le réseau national GSF près de 200 formes familiales de sarcoïdose à 2, 3 (ou plus) de cas liés au premier degré et des TRIOS pédiatriques (enfant – parents sains)  afin de disposer dans notre cohorte des situations de transmission héréditaire à forte pénétrance, de type autosomique dominant (projet SARCFAM).  Trois années d’analyse génétique en WHOLE EXOME ont permis d’identifier une série de 88 gènes présentant des mutations délétères et dont les fonctions physiologiques sont centrées autour de la régulation de l’autophagie. Trois voies de régulation sont mises en avant, au sein même du processus autophagique, de la Rho GTPase Rac1 et du complexe multifonctionnel mTOR. Plus récemment, nous avons initié une étude de corrélation génotype qui suggère que les formes sévères, multi systémiques et potentiellement létales semblent préférentiellement associées à un petit nombre de gènes, ouvrant la voie à une adaptation thérapeutique pour les patients analysés en génotype. Nos résultats, inédits dans le contexte international, permettent d’envisager l’utilisation plus précoce d’immunosuppresseurs (azathioprine) qui cible Rac1 et les inhibiteurs de mTOR (everolimus et dérivés). Ces données sont été récemment publiées et soumises également à une revue d’opinion dans la revue TRENDS IN IMMUNOLOGY (pré acceptation - 29 juillet 2019).

Calender A, Lim CX, Weichhart T, et al. Exome sequencing and pathogenicity-network analysis of five French families implicate mTOR signalling and autophagy in familial sarcoidosis. Eur Respir J. 2019 Aug 1; 54(2) - PMID: 31023854

Besnard V, Calender A, Bouvry D, et al. G908R NOD2 variant in a family with sarcoidosis. Respir Res. 2018 Mar 20;19(1):44 - PMID: 29554915

Calender A, Rollat Farnier PA, Buisson A, et al. Whole exome sequencing in three families segregating a pediatric case of sarcoidosis. BMC Med Genomics. 2018 Mar 6;11(1): 23 - PMID: 30917882

Nathan N, Sileo C, Calender A, et al. Paediatric sarcoidosis. Paediatr Respir Rev. 2019 Feb;29: 53-59 - PMID: 30917882

 


Alain CALENDER (BRON), Dominique VALEYRE, Dominique ISRAEL BIET, Claire BARDEL, Pierre ROLLAT FARNIER, Vincent COTTIN, Valérie BESNARD, Yves PACHECO, Gsf GROUPE SARCOÏDOSE FRANCE
17:30 - 17:35 #20028 - EF44 Technique innovante de PCR sans extraction préalable de l’ADN pour le diagnostic combiné de la mutation du facteur V Leiden et G20210A du gène de la prothrombine.
EF44 Technique innovante de PCR sans extraction préalable de l’ADN pour le diagnostic combiné de la mutation du facteur V Leiden et G20210A du gène de la prothrombine.

Les mutations du facteur 5 Leiden (F5) et G20210A du gène de la prothrombine (F2 G20210A ) sont des facteurs génétiques prédisposant à la thrombose fréquemment retrouvés dans la population de patients thrombotiques, ayant conduit à recommander leur recherche dans le cadre des bilans de thrombophilie. La PCR par amplification en boucle (LAMP PCR) est une technique récente permettant une amplification isothermique. Le but de cette étude était de valider une méthode qualitative combinée permettant la détection simultanée des mutations du F5 et du F2 G20210A par une technique de LAMP PCR directement sur sang total sans extraction d’ADN.

La validation concernait la trousse LC-FII&FVL-LP-24® (LaCAR MDX Technologies) qui utilise 1µL de sang total ou de l’ADN. La technique comporte cinq phases, respectivement une lyse suivie d’amplification isotherme, de dénaturation, d’hybridation et de fusion avec détection en fluorescence. La PCR utilise 6 primers différents pour chaque cible, permettant l’amplification de F2 et F5 en même temps. La détection se fait par analyse des profils de fusion, dans deux canaux de fluorescence, à l’aide d’une sonde spécifique (mutation pour F2 et site sauvage pour F5) et d’un quencher. L’intégralité des réactions a été effectuée directement sur LC96® (Roche). L’analyse des profils de fusion est réalisable visuellement avec le logiciel Roche ou avec un logiciel automatisé en ligne (Mobiolink).

Deux types d’échantillons ont été utilisés : de l’ADN de 23 patients (conservé à +4°C) et une série prospective de 17 prélèvements de sang total (conservé 15 jours à +4°C puis congelé à -20°C). Les techniques usuelles du laboratoire ont été utilisées comme standard. Une PCR spécifique d’allèle du F2 sauvage, du F2 G20210A et du F9 comme témoin d’amplification a été utilisée avec une détection en SYBR®Green sur LC96®. Une technique de PCR avec sondes d'hybridation à transfert d'énergie par résonance fluorescente (FRET) sur RotorGene® selon Ameziane N et al. (2003) a été utilisée pour la détection des mutations du F5. Tous ces échantillons ont été sélectionnés après avoir été testés avec les deux techniques de PCR standard: statuts sauvage (19 F2 et 21 F5) et mutés homozygote (10 F2 et 7 F5) ou hétérozygote (11 F2 et 12 F5). Dans tous les cas, le statut identifié par les techniques standard a été confirmé avec le nouveau test. Les tests de reproductibilité ont également été concordants à 100%.

Au total, cette technique novatrice d’amplification en boucle permet d’obtenir en 40 minutes les résultats des deux mutations en une étape avec une instrumentation classique de biologie moléculaire. En effet un aliquote de sang lysé est directement mélangé aux réactifs d’amplification et de détection. Les résultats sont ainsi obtenus plus rapidement qu’avec les techniques conventionnelles. La méthode est flexible et permet une détection individuelle ou par séries en fonction de l'organisation du laboratoire qui le réalise.


Desjonqueres ALEXANDRE, Liselot DETEMMERMAN, Catherine TERNISIEN, Marc FOUASSIER, Benjamin GILLET, Marie C BÉNÉ, Yannick LE BRIS (Nantes)
17:35 - 17:40 #20077 - EF45 Exploration génétique d’une cohorte de lupus pédiatrique et familial.
EF45 Exploration génétique d’une cohorte de lupus pédiatrique et familial.

Les progrès récents en génétique appliqués au champ des maladies auto-immunes ont permis de mettre en évidence des susceptibilités génétiques de type mendélienne à certains cas de lupus érythémateux systémique, notamment dans les formes pédiatriques dont la sévérité clinique est particulièrement importante. L’étude de ces anomalies, touchant entre autres aux différentes voies de l’immunité innée, permet une meilleure compréhension de la physiopathologie de la maladie lupique et de son hétérogénéité.

Notre étude visait à mettre en évidence de nouvelles formes du lupus monogénique. 18 patients ont ainsi bénéficiés d’un séquençage de l’exome. Une analyse par CGH-array a également été réalisée pour l’analyse des CNV. Une étude du nombre de copies du gène C4 par ddPCR a complété l’analyse génétique pour mettre en évidence une éventuelle délétion du gène, facteur de risque connu de la maladie.

Nous avons retrouvé des variants délétères dans ADAR et ETV6, deux gènes déjà décrits en pathologie humaine. Un nouveau gène impliqué dans des formes d’auto-immunité familiale a été identifié grâce à deux variants pathogéniques identifiés dans deux familles différentes. La ségrégation familiale est en faveur d’une transmission dominante avec expressivité variable. D’autres gènes candidats (NLRC5, CD22, BANK1) font l’objet d’analyses génétiques et fonctionnelles complémentaires. Nous avons également mis en évidence un déficit complet en C4A.

Notre étude a permis la mise en évidence d’un nouveau gène impliqué dans des formes familiales d’auto-immunité et de lupus. D’autres gènes candidats font l’objet d’explorations génétiques et fonctionnelles. Nous avons démontré l’intérêt et la faisabilité de la recherche des CNV du gène C4 pour la mise en évidence de ce facteur de risque. La description de ces formes monogéniques de la maladie permet une avancée dans la compréhension de la physiopathologie de la maladie, avec la possibilité de voir se développer des traitements personnalisés, plus adaptés au profil de chaque malade. 


Maud TUSSEAU (LYON), Jessica MICHEL, Audrey LABALME, Marine VILLARD, Magali PERRET, Sebastien VIEL, Jean Christophe LEGA, Jean François VIALLARD, Brigitte BADER MEUNIER, Christophe MALCUS, Emilie CHOPIN, Thierry WALZER, Gaetan LESCA, Alexandre BELOT
17:40 - 17:45 #20032 - EF46 Mitodiag, le réseau français des laboratoires de diagnostic des maladies mitochondriales.
EF46 Mitodiag, le réseau français des laboratoires de diagnostic des maladies mitochondriales.

Les maladies mitochondriales constituent un groupe de maladies rares extrêmement hétérogènes tant sur le plan clinique que génétique. Elles sont dues à un déficit énergétique causé par un dysfonctionnement de la chaîne respiratoire mitochondriale. Ces maladies résultent de variants pathogènes touchant l’ADN mitochondrial (ADNmt) ou les gènes nucléaires (ADNn). Leur diagnostic est complexe et repose sur un faisceau d’arguments (cliniques, biochimiques, histologiques…) mais seule l’identification du gène responsable permet d’apporter le diagnostic de certitude. Pour cela, différentes approches par NGS sont utilisées (séquençage complet de l’ADNmt, panels de gènes nucléaires, exome). 

Créé en 2000, le réseau MitoDiag regroupe les 11 laboratoires français impliqués dans le diagnostic des maladies mitochondriales.Ce réseau est adossé aux 2 centres de références maladies rares pour les maladies mitochondriales : CALISSON (CHU de Nice) et CARAMMEL (hôpital Necker) qui font partie de la filière neuromusculaire Filnemus. MitoDiag est composé d’une soixantaine de membres (biologistes médicaux, généticiens moléculaires et cliniciens, chercheurs, biochimistes) qui collaborent activement. Ainsi, en 2013, une cohorte de 734 patients suspects de maladies mitochondriales a été constituée et analysée par l’ensemble des laboratoires de MitoDiag. Cette étude a démontré l’importance de rechercher les variants rares de l’ADNmt avec une identification de variants pathogènes dans 7,4% des cas (J. Med. Genet, 2013). La stratégie d’analyse de ces pathologies et les outils moléculaires et biochimiques sont revus régulièrement et des échanges d’échantillons interlaboratoires sont également organisés annuellement au sein du réseau. Les résultats obtenus par les différentes équipes sont colligés et analysés afin d’harmoniser les bonnes pratiques de laboratoires et établir des recommandations spécifiques pour le diagnostic des maladies mitochondriales. 

Actuellement, le réseau MitoDiag constitue une base de données clinico-biologique nationale spécifique pour les maladies mitochondriales (MitoMatcher).

Les différentes actions de MitoDiag permettent donc d’améliorer le diagnostic et la prise en charge des patients suspects de maladie mitochondriale.

https://www.mitodiag.fr/home.php.


Sylvie BANNWARTH (NICE), Patrizia AMATI-BONNEAU, Céline BRIS, Valérie DESQUIRET-BRIS, Guegen NAIG, David GOUDENEGE, Alice CHOURY, Cécile ROUZIER, Annabelle CHAUSSENOT, Konstantina FRAGAKI, Samira AIT-EL-MKADEM SAADI, Marie-Laure MARTIN-NEGRIER, Aurélien TRIMOUILLE, Stéphane ALLOUCHE, Gaelle HARDY, Claire-Marie DHAENENS, Aurore DEVOS, Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Cécile PAGAN, Sophie VASSEUR, Pauline GAIGNARD, Abdelhamid SLAMA, Claude JARDEL, Benoit RUCHETON, Giulia BARCIA, Jean-Paul BONNEFONT, Julie STEFFAN, Anne-Sophie LEBRE, Pascal REYNIER, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Vincent PROCACCIO
17:45 - 17:50 #20039 - EF47 Un nouveau variant délétère du gène CAPN3 impliqué dans une transmission autosomique dominante de calpaïnopathie.
EF47 Un nouveau variant délétère du gène CAPN3 impliqué dans une transmission autosomique dominante de calpaïnopathie.

Les myopathies des ceintures présentent une grande hétérogénéité génétique avec plus de 25 formes de transmission récessive ou dominante décrites. La myopathie des ceintures associée au gène CAPN3 (Limb-Girdle Muscular Dystrophy Recessive type 1, LGMDR1), première caractérisée génétiquement, représente la plus fréquente des myopathies des ceintures autosomiques récessives.

Ce mode de transmission autosomique récessif exclusif admis pendant des années pour ce gène a récemment été reconsidéré avec la description en 2016 par Vissing et al. du variant récurrent, c.643_663del21 [p.(Ser215_Gly221del)], associé à un mode de transmission autosomique dominant. Cependant, aucun autre variant CAPN3 bien documenté n'a été décrit depuis pour confirmer ce nouveau mode de transmission associé aux calpaïnopathies.

 

En reprenant notre base de données de patients suspectés de LGMDR1 constituée depuis ces 15 dernières années au sein du Département de Génétique Médicale à Marseille, nous avons pu mettre en évidence un second variant, c.1333G>A [p.(Gly445Arg)], du gène CAPN3 associé à ce mode de transmission autosomique dominant. En effet, ce variant déjà décrit comme pathogène pour les LGMDR1 a été retrouvé dans notre base de données à l’état hétérozygote simple dans 3 familles distinctes pour lesquelles les explorations phénotypiques et génotypiques complémentaires orientent vers ce mode de transmission autosomique dominant. De plus, par le biais de la filière de santé des maladies rares neuromusculaires (FILNEMUS) une 4e famille a pu être identifiée présentant le même variant du gène CAPN3 associé à un phénotype similaire sur un mode de transmission autosomique dominant.

 

Ainsi, nous décrivons à ce jour 14 individus atteints au sein de 4 familles indépendantes présentant le même variant, c.1333G>A [p.(Gly445Arg)], du gène CAPN3 associé à une calpaïnopathie de transmission autosomique dominante.

Sur le plan clinique, le phénotype atténué a priori associé à cette transmission autosomique dominante, décrit à la fois par Vissing et al. et retrouvé pour les 4 familles que nous rapportons ici, représente un élargissement du spectre phénotypique des calpaïnopathies à considérer à l’avenir dans la pratique clinique.

Nos résultats soulignent ainsi l’existence de formes autosomiques dominantes de calpaïnopathies, au-delà des cas spécifiques associés au variant décrit par Vissing et al., même si à terme une validation par des tests fonctionnels reste nécessaire pour confirmer les mécanismes physiopathologiques sous-jacents.

Finalement, la description de ce nouveau mode de transmission pour les calpaïnopathies, outre l'impact évident sur le conseil génétique associé, ouvre également la voie à l'éventuelle réévaluation d’autres formes de myopathies pour lesquelles la transmission est aujourd’hui considérée comme strictement autosomique récessive.

 


Martin KRAHN (Marseille), Mathieu CERINO, Emmanuelle CAMPANA-SALORT, Pascal CINTAS, Dimitri RENARD, Alexandra SALVI, Raul JUNTAS MORALES, Céline TARD, France LETURCQ, Tanya STOJKOVIC, Nathalie BONELLO-PALOT, Svetlana GOROKHOVA, Jérémie MORTREUX, Andre MAUES DE PAULA, Nicolas LÉVY, Jean POUGET, Mireille COSSÉE, Marc BARTOLI, Shahram ATTARIAN
17:50 - 17:55 #20347 - EF48 Hearing loss in inherited peripheral neuropathies: Molecular diagnosis by NGS in a French series.
EF48 Hearing loss in inherited peripheral neuropathies: Molecular diagnosis by NGS in a French series.

BACKGROUND:The most common inherited peripheral neuropathy is Charcot-Marie-Tooth disease (CMT), with a prevalence of 1/2500. Other symptoms can be associated to the condition, such as hearing loss. Currently, no global hearing impairment assessment has been determined, and the physiopathology is not well known.

METHODS: The aim of the study was to analyze among a French series of 3,412 patients with inherited peripheral neuropathy (IPN), the ones who also suffer from hearing loss, to establish phenotype-genotype correlations. An NGS strategy for IPN one side and nonsdromic hearing loss (NSHL) on the other side, were performed.

RESULTS: Hearing loss (HL) was present in only 44 patients (1.30%). The clinical data of 27 patients were usable. Demyelinating neuropathy was diagnosed in 15 cases and axonal neuropathy in 12 cases. HL varied from mild to profound. Five cases of auditory neuropathy were noticed. Diagnosis was made for 60% of these patients. Seven novel pathogenic variants were discovered in five different genes: PRPS1; MPZ; SH3TC2; NEFL; and ABHD12. Two patients with PMP22 variant, had also an additional variant in COCH and MYH14 respectively. No pathogenic variant was found at the DFNB1 locus. Genotype-phenotype correlations do exist, especially with SH3TC2, PRPS1, ABHD12, NEFL, and TRPV4.

CONCLUSION: Involvement of PMP22 is not enough to explain hearing loss in patients suffering from IPN. HL can be due to cochlear impairment and/or auditory nerve dysfunction. HL is certainly underdiagnosed, and should be evaluated in every patient suffering from IPN.


Justine LERAT, Corinne MAGDELAINE, Françoise ROUX, Léa DARNAUD, Hélène DZUGAN, Steven NAUD, Laurence RICHARD, Paco DEROUAULT, Karima GHORAB, Laurent MAGY, Jean-Michel VALLAT, Pascal CINTAS, Eric BIETH, Marie-Christine ARNE-BES, Cyril GOIZET, Caroline ESPIL-TARIS, Hubert JOURNEL, Annick TOUTAIN, Andoni URTIZBEREA, Odile BOESPFLUG-TANGUY, Fanny LAFFARGUE, Philippe CORCIA, Laurent PASQUIER, Mélanie FRADIN, Sylvia NAPURI, J. CIRON, Jean-Marc BOULEISTEIX, Franck STURTZ, Anne-Sophie LIA (LIMOGES)

"Jeudi 23 janvier"

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BRK5S4
16:35 - 17:55

SESSION PRESENTATION FLASH POSTERS - ECRAN 4

Modérateurs : Benoit ARVEILER (PU-PH) (BORDEAUX), Jeanne AMIEL (PU-PH) (PARIS)
16:35 - 16:40 #20033 - EF49 Recherche des gènes de modification dans la neurofibromatose de type 1 : résultats de la première étude d’association génome entier sur une cohorte de 1333 patients.
EF49 Recherche des gènes de modification dans la neurofibromatose de type 1 : résultats de la première étude d’association génome entier sur une cohorte de 1333 patients.

La neurofibromatose de type 1 (NF1) est une maladie génétique caractérisée par le développement de tumeurs bénignes des gaines nerveuses appelés neurofibromes (NF), qui peuvent se transformer en cancers appelés MPNST (malignant peripheral nerve sheath tumors). Ces MPNST sont la première cause de mortalité chez les patients atteints de NF1. Transmise sur un mode autosomique dominant, la NF1 est causée par la perte de fonction du gène suppresseur de tumeur NF1. Ce gène code la neurofibromine, régulateur négatif de la voie RAS-MAPK. Malgré une pénétrance complète à l’âge de 8 ans, l’expressivité de la maladie est extrêmement variable, y compris au sein d’une même famille. De rares variants faux-sens du gène NF1 ont pu être corrélés à des formes plus ou moins sévères de NF1, mais la plus grande part de la variabilité phénotypique de cette maladie reste inexpliquée. L’étude de modèles animaux et de corrélations phénotypiques intrafamiliales a suggéré l’existence de gènes modificateurs.

Nous présentons ici les résultats de la première étude d'association génome entier pour la NF1, réalisée en collaboration avec le réseau NF-France. Ce travail a reposé sur l’étude génotypique et phénotypique de plus de 1500 patients atteints de NF1 issus de 3 programmes hospitaliers de recherche clinique entre 2003 et 2013. L’ensemble des patients (pour lesquels des variants pathogènes du gène NF1 ont été identifiés) ont été génotypés avec la puce Illumina OmniExpressExome. Après exclusion des patients porteurs de variants de NF1 connus pour être corrélés à un phénotype particulier et après un contrôle de qualité des données, une cohorte de 1333 patients a été obtenue et subdivisée en 2 échantillons de 918 patients (échantillon de découverte, ED) et 415 (échantillon de réplication, ER). Notre étude s’est focalisée sur 3 phénotypes majeurs dans la NF1 : les neurofibromes cutanés, sous-cutanés et plexiformes.

L’analyse des données montre que le seuil de signification statistique à l'échelle du génome (p<5.10-8) est franchi dans l’ED pour le trait des neurofibromes plexiformes. Bien qu’inférieurs au seuil pangénomique, d’autres signaux significatifs sont observés dans les différents phénotypes étudiés. Ainsi, un total de 10 régions génomiques répliquées (p<10-5) et de 22 régions significatives non répliquées (p<10-6) sont révélées pour l’ensemble des 3 traits étudiés. Ces régions pointent l’implication potentielle respectivement de 83 et 270 gènes, dont 40 et 116 gènes codants. Parmi eux, plusieurs sont impliqués ou en lien avec la voie RAS-MAPK (WDR48, MAP3K7, MMD2, TBK1, RAP2A), le cycle cellulaire (DAPK1, GAS1, FYN, MYCL) ou le processus de myélinisation (FRMD4A, FYN).

Notre étude permet de confirmer l'implication de gènes précédemment identifiés. Des régions génomiques à risque distinctes entre les trois phénotypes étudiés sont mises en évidence, suggérant l’existence de mécanismes physiopathologiques spécifiques à l’origine de chaque type de neurofibromes.


Laurence PACOT (PARIS), Audrey SABBAGH, Béatrice PARFAIT, Anne BOLAND-AUGE, Delphine BACQ-DAIAN, Ingrid LAURENDEAU, Salah FERKAL, Audrey BRIAND, Laurence ALLANORE, Jean-François DELEUZE, Michel VIDAUD, Dominique VIDAUD, Pierre WOLKENSTEIN, Éric PASMANT
16:40 - 16:45 #20331 - EF50 Identification de SREBP1 comme premier gène responsable de la dysplasie muco-épithéliale héréditaire.
EF50 Identification de SREBP1 comme premier gène responsable de la dysplasie muco-épithéliale héréditaire.

La dysplasie muco-épithéliale héréditaire (HMD) est une maladie dermatologique rare de transmission autosomique dominante, caractérisée par des lésions muco-épithéliales chroniques impliquant les cheveux, la peau et les muqueuses. Les patients présentent notamment une kératite, une alopécie non cicatricielle, une kératose pilaire et un intertrigo périnéal. Il existe également une atteinte ophtalmologique avec photophobie sévère et cataracte dans l’enfance, ainsi qu’une atteinte pulmonaire avec pneumopathies récurrentes et fibrose, aboutissant à un décès prématuré.

 

Du fait des caractéristiques histologiques des lésions, il avait été supposé que ces atteintes étaient dues à un défaut de l’adhésion épithéliale ou muqueuse.

 

Grâce à la réalisation de séquençages d’exomes, nous avons mis en évidence chez 4 familles la présence de variants faux-sens à l’état hétérozygote de novo, ou hérités ségrégeant avec la pathologie dans le gène SREBP1. Deux variants faux-sens différents ont été retrouvés, impliquant tous deux l’Arginine 557 : p.Arg557Cys et p.Arg557His. Ces variants sont absents de la base de données GnomAD, et prédits délétères par de multiples logiciels de prédiction.

 

SREBP1 est un facteur de transcription impliqué dans le contrôle de l’homéostasie des lipides en activant la transcription de gènes régulés par le stérol. Il a été récemment montré que SREBP1 est notamment impliqué dans la régulation de l’inflammation en contrôlant la production d’acide gras insaturé anti-inflammatoire par les macrophages. Le domaine N-terminal de SREBP1 est libéré après clivages séquentiels au niveau de deux sites spécifiques. Le résidu Arginine 577 muté correspond au premier site de clivage de la boucle de SREBP1 située dans la lumière du réticulum endoplasmique. Il a été montré par mutagénèse que ce résidu est essentiel pour ce processus, et que sa disparition entraîne l’absence de clivage de SREBP1. MBTPS2, est une protéase clivant spécifiquement SREBP1, au niveau du deuxième site et permet son activation. Des variants perte de fonction du gène MBTPS2  sont responsables de l’association ichtyose folliculaire, atrichie et photophobie (syndrome IFAP), qui partage des similarités avec l’HMD sur le plan clinique.

 

Ces résultats montrent donc qu’un hot-spot mutationnel au résidu Arg557 de SREBP1 est responsable de l’HMD, via une absence de clivage et d’activation de la protéine, et que ce mécanisme physiopathologique permet de relier l’HMD avec le syndrome IFAP avec lequel il partage des caractéristiques cliniques communes.


Fanny MORICE-PICARD, Vincent MICHAUD, Eulalie LASSEAUX, Claudio PLAISANT, Didier BESSIS, Christine LEAUTÉ-LABRÈZE, Benoit ARVEILER, Alain TAIEB, Aurélien TRIMOUILLE (Bordeaux), Franck BORALEVI
16:45 - 16:50 #20459 - EF51 Mosaicisme segmentaire de type 2 : Disomie uniparentale en mosaïque et mutation ponctuelle dans la Porokératose de Mibelli.
EF51 Mosaicisme segmentaire de type 2 : Disomie uniparentale en mosaïque et mutation ponctuelle dans la Porokératose de Mibelli.

Les porokératoses sont un groupe de dermatoses caractérisées par des nappes atrophiques à bordure kératosique figurée, parfois héréditaires, de transmission autosomique dominante, dues à des mutations de divers gènes de la voie des isoprénoïdes. Dans la porokératose de Mibelli, ces nappes peuvent prendre une disposition linéaire ayant fait évoquer un mosaïcisme cutané de type 2.

Nous avons étudié trois patients non apparentés, présentant une forme linéaire ou segmentaire, qui contrastait avec une atteinte plus discrète en petits éléments chez d’autres membres de leur famille. Nous avons effectué un séquençage d’exome en paires (comparaison de l’ADN de la peau atteinte à l’ADN leucocytaire), à la recherche d’un tel mosaïcisme. L’étude des fractions alléliques des SNP couverts par l’exome a révélé une perte d’hétérozygotie par disomie uniparentale (DUP) en mosaïque, pour le bras long du chromosome 1, du chromosome 12 ou du chromosome 16, entraînant une augmentation de la fraction allélique d’une variation ponctuelle pathogène héritée d’un parent, atteint d’une forme mineure non-segmentaire, au sein du gène PMVK (OMIM #607622), MVK (OMIM#175900) ou MVD (OMIM #614714).

Une disomie uniparentale en mosaïque en plus d’une mutation constitutionnelle a été rapportée récemment chez d’autres patients atteints de porokératose segmentaire, et précédemment dans des cas de glomangiomatose segmentaire. Il pourrait donc s’agir d’un type de deuxième événement fréquent dans le mosaïcisme cutané de type 2. Nos résultats soulignent également la pertinence du séquençage d’exome pour la détection en un seul examen des variations nucléotidiques et chromosomiques.


Arthur SORLIN (Luxembourg, Luxembourg), Virginie CARMIGNAC, Émilie TISSERANT, Paul KUENTZ, Martin CHEVARIN, Charlotte POE, Jehanne MARTEL, Smail HADJ RABIA, Nicole KNÖPFEL, Martin THEILER, Lisa WEIBEL, Pierre VABRES
16:50 - 16:55 #19792 - EF52 Identification et caractérisation moléculaire d’une délétion non codante identifiée dans une famille avec calcifications cérébrales primaires et dévoilant un élément régulateur majeur de l’expression du gène SLC20A2.
EF52 Identification et caractérisation moléculaire d’une délétion non codante identifiée dans une famille avec calcifications cérébrales primaires et dévoilant un élément régulateur majeur de l’expression du gène SLC20A2.

Les calcifications cérébrales primaires (CCP) sont une maladie microvasculaire cérébrale rare d’expression neuropsychiatrique. Parmi les 5 gènes connus, les variations pathogènes du gène majeur, SLC20A2, codant pour un importeur de phosphate, causent des CCP de transmission autosomique dominante par haploinsuffisance.

Nous avons recherché, avec l’outil CANOES, des variations du nombre de copies sur les exomes de 71 cas index non apparentés avec CCP sans cause connue et avons identifié une nouvelle délétion localisée en 8p11.21, 150 kb en amont du gène SLC20A2, touchant deux gènes voisins non candidats pour les CCP. Bien que la délétion n’implique ni séquence codante ni promoteur de SLC20A2, sa proximité relative avec le gène et l’implication d’un enhancer présumé d’après la base GeneHancer nous a conduit à la caractériser.

Le séquençage de l’exome du demi-frère atteint et l’étude ciblée de la délétion par digital droplet PCR (ddPCR) chez le cas index, son demi-frère et le fils de ce dernier, également porteur de calcifications, ont montré que tous 3 sont porteurs de ce remaniement dont nous avons pu établir les coordonnées précises, chr8:42,431,767-42,621,181;hg19. L’analyse de l’ARN des 3 patients par RT-ddPCR avec des sondes d’hydrolyse universelles a montré une diminution d’expression de 45,0% par rapport à des contrôles sains (p < 0 ;001), soit du même ordre que celle observée chez 4 individus porteurs de variations nucléotidiques entraînant des codons stop prématurés de SLC20A2 (-39,0%). L’analyse de l’import de phosphate inorganique dans les cellules sanguines du cas index a montré un défaut d’import de -39,3% par rapport aux contrôles (p=0,015). Enfin, nous avons introduit, par CRISPR/Cas9, une délétion de la région de cet enhancer supposé de SLC20A2 dans des cellules HEK293. Après avoir confirmé la bonne introduction de la délétion par ddPCR (nombre de copie moyen dans les culots cellulaires : 1,3), nous avons objectivé une diminution d’expression de l’ARNm de SLC20A2 de l’ordre de 35,6% dans les cellules transfectées par les ARN guides ciblant cette région, par rapport aux contrôles.

En conclusion, nous rapportons la première délétion responsable d’une haploinsuffisance de SLC20A2 sans impacter sa séquence codante ni son promoteur. Cette délétion est associée à une perte d’expression du même ordre que des variations perte de fonction associées à un phénomène de nonsense mediated decay, ainsi qu’à une perte de l’activité protéique, montrant son rôle majeur. L’utilisation de CRISPR/Cas9 a permis de reproduire cette condition sur des cellules HEK293 en ciblant spécifiquement l’élément régulateur concerné. Ces résultats ouvrent la voie à de potentielles cibles thérapeutiques chez les patients avec CPP par haploinsuffisance de SLC20A2. Nous proposons une stratégie simple permettant l’annotation, la mesure de l’effet sur l’ARNm, et la confirmation de l’effet in vitro, permettant de conclure sur l’impact de tels évènements non codants.


Kévin CASSINARI (Rouen), Anne ROVELET-LECRUX, Sandrine TURY, Olivier QUENEZ, Anne-Claire RICHARD, Camille CHARBONNIER, Anne BOLAND, Jean-François DELEUZE, Jean-François BESANCENOT, Dorothée POULIQUEN, François LECOQUIERRE, Pascal CHAMBON, Christel THAUVIN-ROBINET, Dominique CAMPION, Didier HANNEQUIN, Thierry FREBOURG, Jean-Luc BATTINI, Gaël NICOLAS
16:55 - 17:00 #19802 - EF53 La protéine MeCP2 est impliquée dans l'expression aléatoire mono-allélique d'un groupe de gènes autosomiques chez l'homme.
EF53 La protéine MeCP2 est impliquée dans l'expression aléatoire mono-allélique d'un groupe de gènes autosomiques chez l'homme.

L'expression génique monoallélique aléatoire (dénommée RMAE) affecte près de 10% des gènes autosomiques humains. Cependant, les mécanismes par lesquels cette expression monoallélique des gènes autosomiques est établie et ceux par lesquels elle est maintenue restent des questions en suspens. Le choix de l'expression allélique étant effectué de manière aléatoire dans chaque cellule, ce mécanisme de RMAE n'est pas observable dans les populations cellulaires non clonales ni dans les tissus entiers. Plusieurs gènes cibles de MeCP2, la protéine impliquée dans le syndrome de Rett (RTT), ont  été décrits comme sujets à ce phénomène de RMAE, suggérant que MeCP2 pourrait être impliqué dans l'établissement et / ou le maintien de ce mécanisme. Pour améliorer nos connaissances sur ce mécanisme  et étudier le rôle de MeCP2 dans le RMAE, nous avons étudié et comparé les profils d'expression monoallélique des gènes autosomiques dans des cultures de cellules clonales exprimant  l'allèle MECP2 de type sauvage versus des cellules exprimant exclusivement l'allèle MECP2 muté chez une patiente RTT porteuse d'un variant pathogène de MECP2 à l'état hétérozygote. Nos données ont été obtenues par l'analyse simultanée de l'exome et du transcriptome (RNA sequencing). Après avoir vérifié que  le déficit en MeCP2 n’affectait pas de manière significative l’expression monoallélique des gènes situés sur le chromosome X, des gènes soumis à l'empreinte parentale et de la majorité des gènes autosomiques, notre travail a permis 1- d'identifier de nouveaux gènes soumis au mécanisme de RMAE et 2- de montrer que le déficit fonctionnel en MeCP2  perturberait l'expression monoallélique ou biallélique d'un sous-groupe de gènes autosomiques (~49 gènes), permettant de définir une signature spécifique des clones cellulaires mutés MECP2.


Marine BROUSSEAU, Juliette NECTOUX, Benjamin SAINTPIERRE, Nicolas LEBRUN, Nicolas CAGNARD, Brigitte IZAC, Emmanuelle OLIVIER, Franck LETOURNEUR, Thierry BIENVENU (PARIS)
17:00 - 17:05 #19847 - EF54 Apport des modèles murins dans l’identification de nouveaux gènes de la déficience intellectuelle et/ou d’anomalies du développement cérébral : potentiel d’un nouveau concept pour la validation du diagnostic génétique dans les cas ultra-rares.
EF54 Apport des modèles murins dans l’identification de nouveaux gènes de la déficience intellectuelle et/ou d’anomalies du développement cérébral : potentiel d’un nouveau concept pour la validation du diagnostic génétique dans les cas ultra-rares.

La déficience intellectuelle (DI) est un trouble du développement cérébral extrêmement hétérogène sur le plan génétique, à l’origine d’une grande errance diagnostique. En effet, bien que plus de 1.200 gènes soient à ce jour décrits comme impliqués dans des formes syndromiques ou non de la déficience intellectuelle (source SysID https://sysid.cmbi.umcn.nl/), un grand nombre de patients atteints de DI reste actuellement sans diagnostic étiologique, même après un séquençage haut débit d’exome, sans doute en lien avec des causes génétiques ultra-rares. Environ 45% de ces gènes de DI sont également impliqués dans des anomalies du développement du cerveau comme par exemple la microcéphalie, la macrocéphalie ou l’agénésie du corps calleux. Ces phénotypes neuro-anatomiques peuvent ainsi être utilisés comme des endophénotypes fiables et facilement mesurables de la DI, qui peuvent être à leur tour évalués dans des modèles animaux.

En collaboration avec le Consortium International de Phénotypage de le Souris (IMPC), nous avons mesuré 161 paramètres neuro-anatomiques dans 1.566 lignées de souris mutantes (principalement knock-out). Ce travail nous a permis d’identifier 164 gènes nouvellement impliqués dans la morphologie du cerveau mammalien dont : ABHD17A, ADAMTS3, ADGRB1, AKT2, ALDH3B1, AP2A2, ARID4A, ARL4D, ARPC2, ARVCF, BACH2, CAMSAP3, CAND2, CATIP, CBX5, CBX6, CCDC127, CFAP36, CFAP61, CRLF3, CSNK1G3, DAAM2, DBN1, DUSP26, DUSP3, DYNLL1, EIF3H, ENC1, FAM92A, FRRS1, GPR107, GRM8, HMX3, HOMEZ, HPF1, HSP90AA1, KAZN, KIAA1143, KIF18B, KLK6, LDLRAD4, LRMP, LRRC23, LTBP1, METTL24, MIGA2, MKRN2, MTA1, MTA3, MYSM1, NACAD, NSMF, OS9, PABPC4, PFN1, PIAS2, PIK3CB, PTH, RAB15, RAPH1, RHOT1, RNF10, RNF157, ROPN1L, SEC23A, SELENOK, SH3BGRL3, SIK3, SLC44A5, SLITRK4, SPARC, SPNS2, STARD6, SYTL1, TMEM126A, TMEM127, TMEM241, TMOD1, UNK, USP13, VAMP3 et WDR47.

En partageant ces 164 gènes sur la plateforme GeneMatcher (https://genematcher.org/) et en collaboration avec plusieurs équipes françaises et internationales, nous avons identifié une similitude des phénotypes cérébraux entre les deux espèces pour 16 gènes, impliquant la plupart du temps, un ou deux patients. Le recrutement de nouveaux patients avec une atteinte similaire permettrait de conclure avec certitude sur l’implication de ces 16 gènes d’intérêt dans les pathologies du neuro-développement.

Ces résultats préliminaires démontrent l’intérêt de nos analyses neuro-anatomiques à haut-débit et la pertinence du modèle murin pour apporter une solution à l’errance diagnostique, en particulier dans les cas complexes et ultra-rares.


Antonio VITOBELLO, Stephan C COLLINS, Valerie E VANCOLLIE, Ange-Line BRUEL, Charlotte MONTILLOT, Sylvie NGUYEN, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Binnaz YALCIN (Dijon)
17:05 - 17:10 #19973 - EF55 Analyse des variations faux-sens de PANK2 dans un modèle levure cab1 par édition CRISPR-Cas9.
EF55 Analyse des variations faux-sens de PANK2 dans un modèle levure cab1 par édition CRISPR-Cas9.

Les NBIA (neurodegeneration with brain iron accumulation), regroupent des maladies neurodégénératives héréditaires rares, dont la forme la plus fréquente, la neurodégénerescence associée à la pantothénate kinase, est due à la perte de fonction du gène PANK2. Des variations bi-alléliques, en majorité faux-sens, sont responsables d’une forme classique débutant dans l’enfance, et de formes atypiques à révélation plus tardive. Aucun traitement curatif n’est disponible à ce jour.  Le laboratoire du CHU de Bordeaux assure le diagnostic moléculaire de cette NBIA depuis 2012.  Afin de reclasser les variants faux-sens de signification inconnue du gène PANK2 et tester des molécules à visée thérapeutique, nous avons développé un modèle d’analyse de la fonction pantothénate kinase chez la levure S. cerevisiae. PANK2 (NP_705602), d’expression mitochondriale, réalise la première étape, limitante, de la synthèse du CoA qui est une voie métabolique conservée jusqu'à la levure. La première étape est catalysée chez la levure par la pantothénate kinase Cab1p (NP_010820), codée par le gène CAB1 dont la délétion est létale. Nous avons testé 2 stratégies d’analyse de mutants : d’une part le remplacement d’un résidu conservé de l’homme à la levure, en utilisant la stratégie CRISPR-Cas9 d’édition du génome et d’autre part pour tester les variants touchant des résidus non conservés, la transformation d’un exceptionnel variant thermosensible cab1s par un cDNA humain, sauvage ou muté et adapté à la levure. Nous présentons ici la stratégie d’édition du gène CAB1. Pour sa mise au point, nous avons introduit indépendamment et en condition haploïde, la variation faux-sens G311R correspondant à la mutation récurrente p.Gly521Arg entraînant une disparition de l’activité enzymatique, la variation N170I dont l’homologue p.Asn404Ile conduit à une diminution modérée de l’activité enzymatique et Y149H, p.(Tyr383His) pour PANK2, dont l’effet sur l’activité enzymatique n’est pas connu. Par des tests en gouttes, un retard de croissance a été mis en évidence sur milieux respiratoires pour les variations N170I et Y149H et une létalité pour G311R. Nos résultats, confortés par des expériences de sauvetage phénotypique, valident notre modèle comme test fonctionnel biochimique pour l’analyse des variants de PANK2 et montrent une efficacité supérieure de la stratégie CRISPR-Cas9 par rapport à la mutagénèse classique pour le remplacement de gènes chez la levure. Un phénotype respiratoire plus ou moins marqué a été mis en évidence. Nous testons d’autres variants pour établir une comparaison avec les prédictions in silico de pathogénicité. Ces modèles seront utilisés pour le criblage rapide de molécules dans la perspective d’un repositionnement thérapeutique.


Isabelle COUPRY (Bordeaux), Mickaël CHUPIN, Déborah TRIBOUILLARD-TANVIER, Christelle DURAND, Jean-Paul DI RAGO, Cyril GOIZET, Patricia FERGELOT
17:10 - 17:15 #20204 - EF56 Identification par NGS de causes syndromiques non suspectées : exemple du diagnostic des diabètes monogéniques.
EF56 Identification par NGS de causes syndromiques non suspectées : exemple du diagnostic des diabètes monogéniques.

Contexte : Les diabètes monogéniques (DMg) représentent 2-3% des diabètes. Leur reconnaissance et l’identification du gène impliqué ont des conséquences pratiques pour les patients. C’est un exemple de médecine de précision du fait de nombreuses spécificités en termes de pronostic et de prise en charge thérapeutique selon le gène mis en cause. Une trentaine de gènes ont été associés à ces diabètes dont 3 gènes majeurs (GCK, HNF1A et HNF4A) qui rendent compte de la majorité des cas.

Le séquençage NGS offre la possibilité d’inclure dans le panel des gènes considérés comme des causes très rares ou des gènes de causes syndromiques incluant un diabète.

Objectif : Evaluer l’imputabilité de gènes responsables de causes syndromiques rares dans une large population de patients ayant une histoire clinique suggérant un DMg et en l’absence de toute atteinte extra-pancréatique.

Méthodes : 784 cas index ont été inclus. Un DMg était évoqué sur l'absence d'autoanticorps associés au diabète, un âge ≤40 ans et l’absence d’obésité (IMC <30 kg/m²) au diagnostic, et des antécédents de diabète dans ≥2 générations. Ont été exclus de l’analyse tous les cas index dont l’histoire clinique évoquait d’emblée une cause syndromique. Les régions codantes de 19 gènes nucléaires et la mutation m.3243A>G de l’ADN mitochondrial ont été enrichies par capture (Agilent QXT) et séquencées sur MiSeq (Illumina). L’interprétation des variants a été établie selon les recommandations ACMG et du groupe MDEP (monogenic diabetes expert panel, ClinGen). Seuls les variants pathogènes (classes 4 et 5) ont été retenus dans l’analyse des données.

Résultats : Des variants pathogènes de 14 gènes ont été identifiés chez 168 patients (21,4%). Des variants de gènes considérés comme rarement impliqués dans le DMg représentent 35,7% des diagnostics et parmi ceux-ci, 21,4% concernent des gènes responsables de causes syndromiques. Ainsi, la mutation mitochondriale m.3243A>G (10% des cas), des variants du gène HNF1B (6.5%) et du gène WFS1 (3.6%) associés respectivement au diabète mitochondrial avec surdité/syndrome MELAS, au syndrome HNF1B et au syndrome de Wolfram représentent les 4ème, 5ème et 7ème causes les plus fréquentes de DMg dans la population étudiée. Les caractéristiques phénotypiques du diabète (âge de survenue et niveau d’hyperglycémie) ne différencient pas les causes syndromiques des causes les plus fréquentes. La découverte fortuite dans des DMg sans atteintes extra-pancréatiques de gènes considérés comme responsables de formes syndromiques suggèrent une expressivité phénotypique beaucoup plus large qu’actuellement considérée avec l’identification par l’approche NGS de formes modérées de présentation atypique.

Conclusions : Le diagnostic des DMg par NGS montre que 36% des diagnostics sont dues à des causes génétiques rares. Parmi celles-ci, trois gènes considérés comme responsables de formes syndromiques représentent 20% des diagnostics.


Cécile SAINT-MARTIN (Paris), Delphine BOUVET, Florence BELLANGER, Séverine CLAUIN, Céline LEMAÎTRE, Gwendoline LEROY, Philippe PELLET, Christine BELLANNÉ-CHANTELOT
17:15 - 17:20 #20109 - EF57 Test présymptomatique dans la sclérose latérale amyotrophique/démence frontotemporale (SLA/DFT). Différences et similitudes avec la maladie de Huntington (MH).
EF57 Test présymptomatique dans la sclérose latérale amyotrophique/démence frontotemporale (SLA/DFT). Différences et similitudes avec la maladie de Huntington (MH).

Le test présymptomatique (TP) existe depuis 25 ans pour la MH et d’autres maladies neurogénétiques à révélation tardive. Depuis 2008 il est proposé dans les formes familiales de SLA/DFT. Le but de cette étude est d’analyser les 100 premières demandes de TP SLA/DFT (phénotype sévère et rapide) et les comparer à celles de TP dans la MH (phénotype sévère mais lent).

Un gène fréquemment impliqué dans les formes familiales de SLA/DFT est l’expansion GGGGCC dans le gène C9orf72, qui est responsable des deux phénotypes, SLA et DFT, dans une même famille.  L’équipe du conseil génétique est confrontée à l’incertitude quant au(x) phénotype(s) à venir chez les personnes à risque. Il est donc important d’évaluer les motivations et la demande d’un test présymptomatique dans ces maladies génétiquement hétérogènes, en fonction du phénotype familial.

 

De 2008 à 2019, 108 personnes demandent un TP pour SLA/DFT : 11 étaient à risque de SLA  (SOD1 n=8, FUS n=3), 20 étaient à risque de DFT (PGRN n=11, MAPT n=9) et 77 étaient à risque pour les deux maladies (C9ORF72 n=67, UBQLN2 n=5, VCP n=3, TBK1 n=2). Pendant la même période, nous avons reçu 840 demandes de test pour la MH. Presque la moitié des demandes de PT SLA/DFT ont eu lieu entre 2018 et 2019.

Les demandeurs pour la MH sont significativement plus jeunes en moyenne 35,9+/-12,6 ans (18-90) pour la MH vs 42+/-15 ans (18- 78) pour la SLA/DFT, p < 0,01. Le risque à priori des sujets faisant la demande (25% ou 50%), le sexe du parent transmetteur et la proportion de femmes, ainsi que la nature des motivations pour faire le test sont similaires. Par contre, la conscience du à risque d’être porteur est plus récente ( < 1 an) pour la SLA/DFT (44%) comparée à la MH (19,5%), p < 0,01.

Au sein de la population des personnes à risque SLA/DFT, l’âge au moment de la demande d’un TP est significativement plus élevé dans le groupe mixte (phénotype du cas index SLA+DFT : 50,71+/-17,02, p=0,032). L’âge des demandeurs d’un TP est inversement corrélée à la charge familiale globale (définie par le nombre d’apparentés atteints dans la famille), p=0,001. D’une façon étonnante, il n’y a pas de différence significative du taux d’abandon entre les sujets appartenant aux familles SLA et ceux appartenant aux familles ‘DFT+ SLA/DFT’, p=0,826.

En conclusion, les demandes de test présymptomatique pour SLA/DFT sont en hausse depuis 2008, mais restent rares, comme pour la MH. La charge familiale et la conscience du risque ont une influence sur l’âge au moment de la demande de TP.  On observe des demandeurs plus âgés pour SLA/DFT que pour la MH. La notion d’hérédité dans la SLA/DFT est encore méconnue.

Un des faits marquants est la sous-intégration de la perception du risque  du « deuxième phénotype » (DFT versus SLA) pour des gènes tels que C9orf72. Malgré la complexité du conseil génétique dans ces maladies, le conseil génétique répond à une demande croissante des sujets à risque.


Maria Del Mar AMADOR (Paris), Marcela GARGIULO, Christilla BOUCHER, Ariane HERSON, Stéphanie STARACI, François SALACHAS, Fabienne CLOT, Cécile CAZENEUVE, Isabelle LE BER, Alexandra DURR
17:20 - 17:25 #19717 - EF58 Circuit de dépistage et de prise en charge des femmes avec un cancer du sein et un syndrome de Li-Fraumeni à Rennes.
EF58 Circuit de dépistage et de prise en charge des femmes avec un cancer du sein et un syndrome de Li-Fraumeni à Rennes.

L’incidence du syndrome de Li-Fraumeni (LFS) ou "TP53- related inherited cancers" chez les femmes présentant un cancer du sein précoce apparait comme non négligeable aujourd’hui, et ce même en l’absence d’antécédents familiaux évocateurs. Le dépistage rapide d’une mutation constitutionnelle du gène TP53 chez celles-ci semble d’autant plus important qu’il peut permettre non seulement un suivi personnalisé, mais surtout une adaptation de la prise en charge oncologique afin de diminuer le risque de tumeurs secondaires.

Une réflexion multidisciplinaire locale à Rennes a abouti à un circuit de dépistage et de prise en charge adaptée des patientes concernées, tenant compte de l’histologie/du pronostic du cancer du sein présenté, des recommandations actuelles de traitement, et des indications de recherche de prédisposition héréditaire au cancer du sein.Il s'attache à tenir compte des contraintes temporelles, humaines, techniques et économiques locales.

Ce circuit doit permettre une prise en charge améliorée mais aussi plus homogène des patientes dans cette situation qui reste rare. Il sera évidemment amené à évoluer en fonction des possibilités futures de traitements alternatifs moins génotoxiques.


Louise CRIVELLI (RENNES), Vanessa COLOMBERT, Philippe DENIZEAU, Véronique DIERAS, Brivael GERY, Isabelle LECOUILLARD, Samuel LE SOURD
17:25 - 17:30 #19881 - EF59 Etude de COségrégation familiale des VARiants nucléotidiques (COVAR) dans les gènes BRCA1/2 et PALB2 pour valider leur utilisation en conseil génétique.
EF59 Etude de COségrégation familiale des VARiants nucléotidiques (COVAR) dans les gènes BRCA1/2 et PALB2 pour valider leur utilisation en conseil génétique.

Les altérations monoalléliques  des gènes BRCA1 et BRCA2 sont associées à un risque élevé de cancers du sein et de l’ovaire. Plus récemment, les altérations du gène PALB2 ont également été retenues comme facteurs de risque de cancer du sein ; le risque ovarien bien que probable n’est pas avéré. La mise en évidence d’un variant pathogène à partir d’un cas index (personne la plus susceptible d’être porteuse d’un facteur génétique de risque et par là ayant souvent été atteinte d’un cancer du sein ou de l’ovaire et qui fait l’objet d’une analyse complète des deux gènes) permet au généticien de proposer une prise en charge adaptée à tous les membres de la famille selon qu’ils sont porteurs ou non du variant pathogène. En 2015, un variant pathogène, utilisable pour le conseil génétique est mis en évidence dans ~ 11% des cas index testés (chiffres INCa). Des Variants nucléotidiques de Signification Inconnue (VSI) sont aussi mis en évidence chez plus de 10% des patients testés. Pour ces familles, des tests génétiques ne peuvent pas être proposés et la prise en charge est orientée par la seule histoire familiale.

La base de données nationale des variants BRCA1, BRCA2 et PALB2, labellisée par l’INCa, permet le recueil anonyme de l’ensemble des variants détectées lors des tests cas index des 17 laboratoires français réalisant ces tests. En juillet 2019, notre base regroupait ~12000 familles pour BRCA1 et ~17000 familles pour BRCA2 avec 1513 VSI différents pour BRCA1 dans 2786 familles et 2461 VSI différents pour BRCA2 dans 5208 familles. Les éléments de classification sont l’histoire familiale, les caractéristiques tumorales et la co-occurrence rapportée ou non du VSI avec un variant pathogène  du même gène. Néanmoins, un élément essentiel et quantifiable pour le classement des VSI est leur co-ségrégation familiale avec la maladie (apparentés atteints de cancer du sein ou de l’ovaire, porteurs ou non du VSI et apparentés indemnes de cancer porteurs ou non du VSI). Les estimations de probabilité que le VSI soit pathogène sont calculées à partir des données obtenues en utilisant un modèle statistique selon D. Goldgar.

L’étude COVAR (COsegregation VARiant) a pour objectif la prise en compte des données de co-ségrégation. Elle repose sur le réseau de consultation du groupe génétique et cancer et sur la nouvelle base nationale FrOG (voir communication). Les VSI BRCA1, BRCA2 et PALB2 sont sélectionnés selon plusieurs critères (nombre de familles, impact sur l’ARN, impact prédit au niveau protéique, test fonctionnel, …) pour mener les études de co-ségrégation. En octobre 2019, , nous avons inclus plus de 1700 individus appartenant à près de 600 familles à travers la France. A l’aide des informations de co-ségrégation, nous avons pu classer 59 variants. Ainsi, 1100 familles présentant ces VSI ont pu être prises en charge à la suite de ce classement.

 


Sandrine CAPUTO (PARIS), Mélanie LEONE, Laurent CASTERA, Audrey REMENIERAS, Françoise REVILLION, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Etienne ROULEAU, Caroline LECERF, Lisa GOLMARD, Violaine BOURDON, Nadia BOUTRY-KRYZA, Christine LASSET, Olivier CARON, Dominique STOPPA-LYONNET, Genetic Group UNICANCER
17:30 - 17:35 #19898 - EF60 L’apport d’une consultation d’oncogénétique lors de la proposition d’une analyse pangénomique à visée théranostique.
EF60 L’apport d’une consultation d’oncogénétique lors de la proposition d’une analyse pangénomique à visée théranostique.

Introduction :

La prise en charge médicale des patients avec une tumeur maligne solide a évolué. D’une prise en charge globale, nous avons vu émerger des thérapeutiques ciblées nécessitant de connaitre les caractéristiques génétiques des tumeurs. Dans ce contexte, l’étude EXOMA a proposé, entre 2016 et 2019, une analyse de l’exome somatique et constitutionnel chez des patients atteints d’une tumeur maligne solide en échec thérapeutique, dans le but d’évaluer la faisabilité et l’utilité clinique. Compte tenu la possibilité d’identifier des prédispositions génétiques au cancer avec des implications de prise en charge et de conseil génétique, une consultation par un oncogénéticien ou un conseiller en génétique a été mise en place. L’intérêt de cette consultation doit être évalué.

Matériel et méthodes :

Une consultation d’oncogénétique a été réalisée dans les 15 jours suivant l’inclusion dans l’étude EXOMA. Les consultations duraient environ 20 minutes, avec un recueil préalable des antécédents familiaux. Les analyses tumorales et constitutionnelles étaient limitées à une analyse de 317 gènes impliqués dans l’oncogenèse. Rétrospectivement, une analyse a été réalisée afin d’identifier le nombre de patients avec une prédisposition génétique identifiée, et leur corrélation avec les données cliniques et généalogiques.

Résultats :

716 patients ont été vus en consultation de génétique avant l’exome constitutionnel et somatique à visée théranostique. Chez 35/716 patients, un variant pathogène constitutionnel a été identifié dans 13 gènes actionnables (5 BRCA1, 13 BRCA2, 2 PALB2, 1 SDHB, 3 CDKN2A, 1 NF1, 4 TP53, 1 MSH2, 1 RAD51C, 1 MSH6, 1 MLH1, 1 APC, 1 ATM hétérozygote composite). 17/35 étaient déjà identifiées dans le circuit de soin. Parmi 17 cas identifiés par le séquençage de l’exome, 10/17 ne répondaient pas aux critères de recherche de prédisposition génétique, et dans 2/10 cas, la variation peut être considérée comme incidentale car sans lien avec le cancer présenté par le patient. Dans 2/17 cas, une consultation de génétique avait été réalisée antérieurement, mais les analyses limitées aux gènes BRCA. Dans 5/17 cas, les critères de recherche de prédisposition génétique étaient présents mais n’avaient pas été identifiés par l’oncologue. Dans un cas, un variant pathogène BRCA2 non identifié en exome mais dépisté par panel devant des critères d’analyse retenus en consultations. Chez 18 patients, un variant a été identifié dans un gène non actionnable.

Discussion :

Cette étude confirme que les analyses théranostiques peuvent dépister des prédispositions génétiques constitutionnelles en lien ou non avec la présentation clinique, rendant importante l’information du patient au préalable. Cependant, le pourcentage faible (2.5%) doit faire balancer avec la mise en place de circuits urgents. Le développement d’outils d’information papier ou numérique, ou de formation des oncologues est à explorer. L’étude des préférences des patients serait également à envisager.


Geoffrey BERTOLONE (Marseille), Elodie COSSET, Amandine BAURAND, Caroline SAWKA, Marion ROBERT, Allan LANCON, Manon REDA, Corentin RICHARD, Christine BINQUET, Romain BOIDOT, Valentin DERANGERE, Vincent GOUSSOT, Juliette ALBUISSON, Laure FAVIER, François GHIRINGHELLI, Sophie NAMBOT, Laurence FAIVRE
17:35 - 17:40 #20037 - EF61 Mise en évidence d’un variant délétère du gène BRCA1 en mosaïque.
EF61 Mise en évidence d’un variant délétère du gène BRCA1 en mosaïque.

Une étude des gènes BRCA1, BRCA2 et PALB2 a été réalisée chez une jeune femme prise en charge pour un cancer du sein gauche correspondant à un carcinome infiltrant de type non spécifique, SBRIII, triple négatif, diagnostiqué à l’âge de 35 ans. Cette jeune femme ne rapportait pas d’histoire familiale évocatrice d’une prédisposition héréditaire au cancer du sein. L’étude a donc été initiée du fait de l’âge au diagnostic et du type histologique de cancer du sein. L’étude réalisée à partir de l’ADN extrait d’un prélèvement sanguin a identifié un variant délétère du gène BRCA1 nomenclaturé c.4846dupG (p.(Ala1616Glyfs*6)) avec une fraction allélique de 15% (kit HCS_v1_1 ; Sophia Genetics®). Le résultat de la recherche ciblée (Séquençage Sanger) de ce variant sur l’ADN extrait d’un prélèvement salivaire recueilli sur papier FTA était compatible avec le résultat précédent. Nous avons recherché ce même variant sur l’ADN extrait de tissu mammaire sain et l’avons retrouvé à une fraction allélique de 16% ainsi que sur l’ADN extrait de tissu mammaire tumoral, présentant un pourcentage de cellules tumorales estimé à 80%, à une fraction allélique de 41 % (BRCA Master DX Multiplicom®). L’ensemble de ces résultats nous permet de conclure à la présence, chez cette jeune femme, d’un variant délétère du gène BRCA1 à l’état de mosaïque. A notre connaissance, très peu de cas de mosaïcisme ont été rapportés pour ce gène.


Capucine DELNATTE (NANTES), Marion BELLEGUIC, Virginie GUIBERT, Delphine LEROUX, Nadège MARTI, Fabrice AIRAUD, Stephane BEZIEAU, Céline GARREC
17:40 - 17:45 #20051 - EF62 L’interprétation des variants de TP53 identifiés dans des panels de gènes : un challenge pour le biologiste et un véritable enjeu pour le patient.
EF62 L’interprétation des variants de TP53 identifiés dans des panels de gènes : un challenge pour le biologiste et un véritable enjeu pour le patient.

Une des évolutions les plus significatives dans la pratique de l’oncogénétique moléculaire a été le développement de panels élargis de gènes impliqués dans le déterminisme génétique du cancer. Ainsi depuis 2017, le panel des gènes analysés dans le contexte d’une suspicion de prédisposition héréditaire aux cancers du sein et de l’ovaire inclut à titre systématique le gène TP53, de même que d’autres panels constitutionnels ou somatiques. Lorsqu’un variant de TP53 est identifié par un laboratoire français, un prélèvement nous est en règle générale adressé pour confirmation et interprétation. Ainsi, nous avons reçu des prélèvements pour plus de 150 patients pour expertise de variants de TP53. Trois grands messages se dégagent de l’analyse de cette série : (i) La plupart des variants de TP53 détectés à faible fraction allélique dans le sang ne correspondent pas à des mosaïques. Parmi les 24 variants détectés en NGS dans une minorité de lectures à partir d’un prélèvement sanguin, nous n’avons pas retrouvé le variant dans la tumeur ou le tissu sain adjacent dans les cas pour lesquels nous avons pu récupérer un échantillon tumoral, excluant ainsi l’hypothèse d’une mosaïque à l’origine de la tumeur. Ces variants pourraient correspondre à de l’ADN tumoral circulant ou à une hématopoïèse clonale, d’où la nécessité de toujours considérer la présentation clinique du patient et de vérifier la présence du variant dans le tissu d’origine de la tumeur. (ii) Un tiers seulement des patients pour lesquels un variant a été expertisé répond aux critères de Chompret. Les variants détectés sont classés en combinant fréquence allélique (gnomAD), prédictions bioinformatiques de l’impact sur la protéine et l’épissage et analyses fonctionnelles dans la levure et les cellules humaines. Chez ces patients, la majorité des variants détectés (62 %) correspond à des classe 5 (pathogène) ou 4 (probablement pathogène) et les variants de classe 3 font actuellement l’objet d’analyses complémentaires (ARN et activité transcriptionnelle de p53) dans notre laboratoire. (iii) Enfin, chez les patients ne répondant pas aux critères de Chompret, de façon surprenante, plus de 40 % des variants identifiés sont de classe 4 ou 5. L’identification de tels variants chez des patients atteints souvent tardivement (39 à 79 ans) pose la question de leur pénétrance et donc de la présence de facteurs modificateurs, mais aussi de leur implication dans le développement tumoral. Compte-tenu de l’impact majeur de l’identification d’un variant de classe 4 ou 5 de TP53 pour la prise en charge thérapeutique immédiate d’un patient atteint d’un cancer (chirurgie élargie plutôt que radio/chimiothérapie complémentaire), son suivi ultérieur et celui de sa famille, basé en particulier sur l’IRM annuelle dès la première année de vie, l’interprétation des variants de TP53, associée à l’analyse de la présentation clinique, est essentielle pour assurer une prise en charge appropriée et justifiée.


Edwige KASPER (ROUEN), Stéphanie BAERT-DESURMONT, Gwendoline LIENARD, Jacqueline BOU, Stéphanie VASSEUR, Emilie BOUVIGNIES, Sandrine MANASE, Laurent CASTÉRA, Nadia BOUTRY-KRYZA, Lisa GOLMARD, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Claude HOUDAYER, Thierry FREBOURG *, Gaëlle BOUGEARD-DENOYELLE
17:45 - 17:50 #20080 - EF63 LynchRisk: Un modèle mendélien intégrant histoire familiale de cancer et données moléculaires pour le calcul du risque de syndrome de Lynch.
EF63 LynchRisk: Un modèle mendélien intégrant histoire familiale de cancer et données moléculaires pour le calcul du risque de syndrome de Lynch.

Un phénotype d’instabilité des microsatellites (MSI) est observé dans 15% des tumeurs colorectales (CRC), endométriales (EC) et moins souvent dans d’autres localisations. Il est dû à des variants pathogènes dans les gènes du système de réparation des mésappariements de l’ADN (genes MMR) qui peuvent être héritées (Syndrome de Lynch - LS). La détection de ce syndrome est importante pour la prise en charge des patients. Afin d’éviter l’engorgement des services, il est indispensable d’évaluer le risque de LS de façon séquentielle et intégrée en se basant, dans un premier temps, sur l’histoire familiale du patient puis en intégrant, au fur et à mesure de leurs disponibilités, les résultats des différents tests biologiques/génétiques (e.g. instabilité MSI, IHC MMR, mutation BRAF, etc.). Un outil mathématique de calcul du risque de LS objectif et requêtable pour accompagner cliniciens et/ou gestionnaires de bases de données de laboratoire, locales, nationales et internationale s’avère indispensable. 

Les modèles de calcul de risque de LS sont divisés en deux catégories. Les modèles basé sur des régressions logistiques tels que MMRpredict (Barnetson et al., 2006) ou PREMM5 (Kastrinos et al., 2017) et les modèles mendéliens tels que MMRPro (Chen et al., 2006). Seuls les modèles mendéliens sont capables de prendre en compte la totalité de l’histoire familiale de cancer, première source d’information en conseil génétique, à savoir, l’ensemble des individus et liens familiaux et l’ensemble des phénotypes (individus atteints + âge au diagnostic et individus sains + âge à la date de consultation ou aux dernières nouvelles). A notre connaissance, le seul modèle mendélien existant dans le calcul du risque du syndrome de Lynch est MMRPro et comporte des limitations telles que la date de dernière mise à jour de ses paramètres (2006) et plusieurs limitations techniques au regard de l’analyse de survie (étude du temps qui s’écoule avant le diagnostic) et de l’analyse de liaison génétique. 

Nous proposons un nouveau modèle mendélien nommé LynchRisk capable de prendre en compte la totalité de l’histoire familiale des individus grâce à la théorie des modèles graphiques probabilistes d’une part et à des modèles de survie multi-état rigoureux et offrant la possibilité d’y intégrer les données de biologie moléculaires comme covariables. En ce sens, LynchRisk se veut un outil mathématique pour accompagner le clinicien dans son évaluation du risque à chaque étape du parcours du patient. Les paramètres du modèle sont tirés de la littérature récente : Moller et al. (2017), Assisi et al. (2016) référencés par le groupe InSiGHT (www.insight-group.org), Defossez et al. (2019) référencé par l’INCa (www.e-cancer.fr), Sanne et al. (2015). Nous proposons une évaluation des résultats de notre modèle et une comparaison avec les résultats obtenus par MMRPro, MMRPredict et PREMM5 sur des cas cliniques choisis ainsi que des données du groupe hospitalier APHP.Sorbonne Université.


Alexandra LEFEBVRE (Paris), Patrick BENUSIGLIO, Florence COULET, Alex DUVAL, Grégory NUEL
17:50 - 17:55 #20127 - EF64 L’identification d’une nouvelle famille de cancer gastrique héréditaire diffus lié au gène CTNNA1 questionne l’intérêt d’ajouter ce gène aux panels diagnostiques.
EF64 L’identification d’une nouvelle famille de cancer gastrique héréditaire diffus lié au gène CTNNA1 questionne l’intérêt d’ajouter ce gène aux panels diagnostiques.

La prédisposition héréditaire au cancer gastrique héréditaire de type diffus est principalement due aux variants pathogènes constitutionnels du gène CDH1 codant pour l’E-Cadhérine, qui n’expliquent cependant que 14 à 20 % des cas. Depuis 2013, des variants pathogènes constitutionnels du gène CTNNA1, codant pour l’α-caténine, ont été rapportés dans 7 familles atteintes de Cancer Gastrique Diffus (CGD) sans variant pathogène CDH1 identifié. Avec le complexe β-caténine, l’α-caténine participe à l’adhésion du domaine cytoplasmique de l’E-cadhérine au cytosquelette. Une perte d’expression de l’α-caténine a été observée par immunohistochimie (IHC) sur les tumeurs gastriques de plusieurs patients porteurs d’un variant pathogène de CTNNA1 par différentes équipes. Ce type de perte n’a jamais été observé sur des CGD de patients témoins sans variant pathogène CTNNA1 identifié. A ce jour l’absence de données suffisantes concernant le niveau de risque de cancer dans ces familles a conduit à ne pas retenir ce gène dans le panel digestif national recommandé récemment par le Groupe Génétique et Cancer. Nous rapportons ici une nouvelle famille de cancer gastrique diffus lié à un variant pathogène du gène CTNNA1.

 

Le cas index est atteint d’un CGD à 49 ans. Son père est décédé d’un CGD découvert à 55 ans. Son grand-père paternel est décédé vers 70 ans d’un cancer digestif. Sa grand-mère paternelle a présenté un cancer du sein à 77 ans. Une analyse constitutionnelle des gènes CDH1 et CTNNA1 a été effectuée dans notre laboratoire : aucune altération n’a été mise en évidence sur CDH1, mais un variant tronquant a été identifié sur CTNNA1 : c.543del, p.(Lys181Asnfs*7). Cette altération est située dans l’exon 5 de CTNNA1 qui correspond au domaine vinculine/α-caténine, très conservé chez les différentes espèces. Les IHC réalisées sur la tumeur du patient et celle de son père, montrent une perte d’expression de l’α-caténine sur les deux tumeurs alors que le marquage est conservé sur le tissu sain adjacent. Par ailleurs la tumeur du cas index présente un phénotype proficient-MMR et aucun variant pathogène n’a été mis en évidence sur l’ensemble des gènes du panel digestif. Une recherche ciblée du variant pathogène CTNNA1 est en cours sur la tumeur gastrique du père et sur la tumeur mammaire de la grand-mère paternelle. La recherche d’un second évènement tumoral de type LOH est également prévue. La prise en charge à proposer aux apparentés de cette famille sera discutée en RCP.

 

L’identification de cette nouvelle famille avec variant pathogène CTNNA1 questionne de nouveau l’intérêt d’intégrer le gène CTNNA1 dans les panels diagnostiques du moins dans les contextes de formes familiales de cancer de l’estomac de type diffus, au même titre que CDH1. Il s’agit d’une prédisposition rare mais la description de nouvelles familles pourrait permettre une meilleure estimation des risques et l’établissement de recommandations de prise en charge pour les apparentés.


Hélène DELHOMELLE (St Cloud), Adèle DHUYSER, Maud BLANLUET, Jessica LE GALL, Mathias SCHWARTZ, Khadija ABIDALLAH, Magali SVRCEK, Dominique STOPPA LYONNET, Lisa GOLMARD, Chrystelle COLAS

"Jeudi 23 janvier"

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BRK5S5
16:35 - 17:55

SESSION PRESENTATION FLASH POSTERS - ECRAN 5

Modérateurs : Salima EL CHEHADEH (Praticien hospitalier) (Strasbourg), Renaud TOURAINE (Chef de Service) (Saint Etienne)
16:35 - 16:40 #20380 - EF65 Traitement par Trametinib chez des patients avec syndrome de Noonan par mutation du gène RIT1: mise à jour des données de 2 patients traités depuis 2 ans et présentation d’un 3ème cas.
EF65 Traitement par Trametinib chez des patients avec syndrome de Noonan par mutation du gène RIT1: mise à jour des données de 2 patients traités depuis 2 ans et présentation d’un 3ème cas.

Les RASopathies forment un groupe de pathologies liées à des mutations germinales de gènes de la voie de signalisation RAS/MAPK. Parmi ces mutations, celles du gène RIT1 sont associées au syndrome de Noonan, et comportent un risque particulièrement élevé (56%) de cardiomyopathie hypertrophique (CMH) pouvant être fatale dans les premiers mois de vie.

Nous rapportons les données évolutives de 2 patients avec mutation de RIT1 (S35T, F82L) traités favorablement par inhibiteur de MEK (Trametinib) depuis février 2017 (actualisation des données publiées dans : Andelfinger G et al, Hypertrophic cardiomyopathy in Noonan Syndrome treated by MEK-Inhibition. J Am Coll Cardiol.2019;73(17):2237-2239), ainsi que celles d’un 3èmepatient (mutation A94T) traité depuis 5 mois. 

Chez les 2 premiers patients, le traitement a permis une nette amélioration de la fonction cardiaque (l’un des patients avaient déjà présenté un arrêt cardio-respiratoire, le 2ème était en échec thérapeutique avec une CMH rapidement progressive sous traitement médical optimal) avec un retour à une fonction cardiaque normale et une masse cardiaque dans la limite supérieure de la normale. Les patients n’ont pas présenté d’autre problématique médicale spécifique depuis. Le suivi de la masse ventriculaire gauche par IRM a montré un effet bénéfique persistant : les mesures étaient évaluées, respectivement à l’initiation du traitement puis à 4 et 24 mois, à 75 g/m2, 59 g/m2, 52 g/m2 pour l’un et 119 g/m2, 78 g/m2, 68.6 g/m2 pour l’autre. Une tentative de sevrage a échoué pour les deux patients avec ré-ascension des masses et des gradients au-delà de paramètres prédéfinis. 

Le 3ème patient (encore non rapporté), s’est présenté avec une hypertrophie myocardique légère à la naissance, mais d’évolution rapidement sévère (masse ventriculaire indexée passant de 91 mg/m2.7 à 137 mg/m2.7 à l’âge de 3½ mois) et une obstruction bilatérale des voies de chasse. Malgré un traitement optimal par propanolol, l’hypertrophie a continué de progresser (pic à 177g/m2.7 à 5 mois); le nourrisson a également présenté des chylothorax bilatéraux nécessitant un traitement par octréotide et 2 drainages. Un traitement par trametinib a été initié à 4 ½ mois (dose initiale de 0.025 mg/kg/j). Les épanchements pleuraux ont disparu après 11 jours de traitement, et la masse ventriculaire gauche est passée à 116g/ m2.7 après 6 semaines.

Le traitement par inhibiteur de MEK chez ce 3ème patient a donc également eu un effet bénéfique sur la CMH précoce sévère. Les premiers cas traités ont montré que l’effet positif était maintenu pendant un temps prolongé (> 2 ans). Ces patients n’ont par ailleurs pas présenté d’effet secondaire significatif. Les questions encore en suspens restent principalement : la durée pendant laquelle le traitement doit être maintenu, les effets secondaires possibles à long terme si un usage prolongé est nécessaire, et les effets potentiels du traitement sur d’autres traits phénotypiques (croissance notamment).


Gregor ANDELFINGER, Marie-Ange DELRUE (Montréal, Canada), Laurence VAUJOIS, Christopher MARQUIS, Marie-Josée RABOISSON, Yves THÉORET, Stephan WALDMÜLLER, Gesa WIEGAND, Michael HOFBECK
16:40 - 16:45 #20385 - EF66 Administration à faible dose, quotidienne ou intermittente d'infigratinib (BGJ398), inhibiteur sélectif du FGFR dans un modèle de souris : un traitement pour l’achondroplasie.
EF66 Administration à faible dose, quotidienne ou intermittente d'infigratinib (BGJ398), inhibiteur sélectif du FGFR dans un modèle de souris : un traitement pour l’achondroplasie.

Le FGFR3 (Fibroblast Growth Factor Receptor 3) joue un rôle crucial dans le contrôle de la croissance osseuse, les mutations gain de fonction FGFR3 sont responsables d’ostéochondroplasies parmi lesquelles on peut citer le nanisme le plus fréquent l'achondroplasie (ACH) et l'hypochondroplasie. Diverses stratégies thérapeutiques ont été envisagées pour cette famille de nanisme, le FGFR3 soluble, les anticorps anti FGFR3 et enfin le vosoritide, aujourd’hui en phase clinique, un analogue du peptide natriurétique de type C (CNP) qui inhibe la voie des MAP kinase.

Dans cette étude, considérant que FGFR3 active de nombreuses voies de signalisation en aval, nous avons évalué une nouvelle stratégie thérapeutique visant à cibler directement l'activation de FGFR3 et toutes les voies de signalisation en aval et non pas uniquement la voie des MAP kinase. L’infigratinib (BGJ398), un inhibiteur oral de tyrosine kinase (TKI), est un puissant inhibiteur sélectif de FGFR1-3 doté d’une activité bien caractérisée envers FGFR3. Nous avons émis l’hypothèse qu’une très faible dose d’infigratinib pourrait améliorer le défaut de croissance observé dans l’ACH. Pour répondre à cette question, nous avons traité un modèle de souris atteinte de nanisme (Fgfr3Y367C/+) mimant l’ACH, avec des injections sous-cutanées d’infigratinib soit quotidienne (0,2 mg / kg / jour ou 0,5 mg / kg / jour), soit tous les trois jours (1 mg / kg / jour) pour une durée totale de traitement de 15 jours. Les résultats ont été comparés à des souris mutantes traitées avec du véhicule. Nous avons observé une amélioration significative de la taille des membres supérieurs (humérus + 7%, ulna + 11%) et inférieurs (fémur + 11%, tibia + 16%) pour une dose de 0,5 mg / kg, ainsi qu'une amélioration de la taille du foramen magnum. Le gain de croissance a été réduit avec une dose plus faible (0,2 mg / kg), confirmant ainsi une relation dose-réponse. Pour vérifier si un traitement quotidien était nécessaire, nous avons effectué des injections tous les trois jours d’infigratinib (1 mg / kg). Le gain de croissance par rapport aux souris traitées avec le véhicule était significatif pour tous les os longs (+ 7%) ainsi que la taille du foramen magnum. En plus du gain de croissance, nous avons observé une modification de la structure de la plaque de croissance, avec entre autres une meilleure différenciation cellulaire.

En conclusion, ces résultats démontrent qu'une faible dose ainsi qu'une dose intermittente d'infigratinib favorise la croissance dans ce modèle murin d’ACH. Aucune toxicité apparente d'infigratinib n'a été observée, suggérant ainsi que le traitement par un TKI, comme l’infigratinib, pourrait être une option intéressante et pertinente pour les enfants atteints d'achondroplasie.

 


Benoit DEMUYNCK, Nabil KACI, Gary LI, Carl DAMBKOWSKI, Laurence LEGEAI-MALLET (Paris)
16:45 - 16:50 #19905 - EF67 Mise au point d’un test de dépistage des tumeurs séreuses de haut grade chez des femmes à risques (mutées sur un gène de prédisposition : BRCA1, BRCA2, RAD51C ou RAD51D) : Analyse d’aneuploïdies dans l’ADN circulant plasmatique par capture NGS.
EF67 Mise au point d’un test de dépistage des tumeurs séreuses de haut grade chez des femmes à risques (mutées sur un gène de prédisposition : BRCA1, BRCA2, RAD51C ou RAD51D) : Analyse d’aneuploïdies dans l’ADN circulant plasmatique par capture NGS.

  1. Introduction

Malgré leur faible incidence (7,5/ 100 000 en 2018 en France1), les cancers de l’ovaire présentent un taux de mortalité élevé (3,8/100 000 en 2018 en France) et une survie à cinq ans inférieure à 50% 2. Le diagnostic des cancers de l’ovaire étant  effectué à un stade disséminé dans 60 % des cas, l’amélioration du dépistage précoce est un des enjeux pour améliorer la prise en charge. 

Dans le cadre de la prédisposition héréditaire liée aux mutations des gènes BRCA1, BRCA2, RAD51C, RAD51D, les femmes peuvent développer des tumeurs séreuses de haut grade (HGSC) (pénétrances à 80 ans de 44% et 17% pour BRCA1 et BRCA23). Une annexectomie bilatérale prophylactique est proposée aux femmes porteuses d’une mutation délétère, afin de faire diminuer le risque cancéreux qui reste résiduel (4-5%)4.

Il a été montré récemment chez des patientes atteintes de HGSC que l’ADN tumoral plasmatique circulant est détectable non seulement en phase avancé mais également en phase non disséminée 5. Le profil génomique des HGSC se caractérise par de nombreuses aneuploïdies (gains, amplifications, pertes de matériel génétique) et peu de mutations ponctuelles délétères hormis sur le gène TP53, muté dans 98% des cas 6.

Matériel et méthodes

Le projet consiste à mettre au point une technique de dépistage mettant en évidence les aneuploïdies d’origine tumorales dans l’ADN plasmatique circulant (cpADN) des patientes suivies.

La méthode choisie est une technique de séquençage de nouvelle génération (NGS) utilisant une banque de capture « Oneseq » (société Agilent) qui permet de capturer d’une part des régions géniques ciblées dans les HGSC et d’autre part l’entièreté du génome à faible couverture afin de détecter les aneuploïdies.

Nous effectuons actuellement une étude préliminaire de faisabilité en analysant par NGS oneseq l’cpADN d’une série de 16 patientes atteintes d’un HGSC en phase active (diagnostic récent ou rechute) et une série de 16 témoins non malades.

Objectifs

Détecter des profils d’aneuploïdies dans le cpADN des patientes porteuses d’une HGSC, et des profils normaux pour les témoins sains. L’objectif est de valider la faisabilité de l’analyse des aneuploïdies dans l’ADN circulant plasmatique par NGS oneseq pour détecter les HGSC. Ceci permettra d’envisager l’essai de cette technique en condition de dépistage à travers une étude prospective.

Confirmer l’origine tumorale des aneuploïdies observées dans l’cpADN en analysant par NGS oneseq  les échantillons d’ADN issus des tumeurs fixées et inclues en paraffine des  16 patientes atteintes.

Comparer les aneuploïdies observées par NGS oneseq  avec une technique de SNP array (Oncoscan-CNV, effectué sur les 16 ADN tumoraux fixés et sur 4 échantillons d’cpADN).

1.           Defossez, G. et al. 2019

2.           Cowppli-Bony, A. et al. 2016.

3.           Kuchenbaecker, K. B. et al JAMA 2017

4.           Finch, A. et al.  JAMA 2006

5.           Bettegowda, C. et al.  Sci. Transl. Med 2014

6.           Bell, D. et al. Nature 2011


Louis LEBRETON (Bordeaux), Natalie JONES, Delfine LAFON, Françoise DURRIEU, Sabrina CROCE, Pauline ALLARD, Didier GOIDIN, Adrien JEANNIARD, Marteen PIRSON, Flora REBIER, Laetitia MAYEUR, Michel LONGY, Nicolas SEVENET
16:50 - 16:55 #20046 - EF68 Constitutional mismatch repair deficiency (CMMRD)-associated brain tumors: report from the European C4CMMRD consortium.
EF68 Constitutional mismatch repair deficiency (CMMRD)-associated brain tumors: report from the European C4CMMRD consortium.

Contexte: Le syndrome CMMRD (constitutional mismatch repair deficiency) est un syndrome de prédisposition aux cancers pédiatriques dû à une mutation germinale biallélique homozygote ou hétérozygote composite des gènes de réparation de l’ADN ou gènes MMR. Les enfants, adolescent ou adultes jeunes développent des cancers à un âge précoce (hémopathies, tumeurs digestives et cérébrales). Les tumeurs cérébrales (TC) faisant partie des cancers les plus fréquemment associés au CMMRD, cette étude a analysé les informations recueillies dans la base de données européenne «Care for CMMRD» (C4CMMRD) afin de décrire les caractéristiques cliniques des patients atteints d’une TC, les traitements reçus et leurs résultats, pour améliorer le diagnostic et le traitement des TC survenant dans un contexte de CMMRD.

Méthodes: Analyse rétrospective des données des patients atteints de CMMRD ayant présenté au moins une TC, et inclus dans la base de données C4CMMRD jusqu'en juillet 2017.

Résultats: Parmi les 87 patients enregistrés dans ce registre, 49 ont développé 56 TC, toutes malignes: 50 gliomes de haut grade (avec des cellules multinucléées géantes dans 16 tumeurs examinées histologiquement sur 21) et 6 tumeurs embryonnaires (dont 5 médulloblastomes). L'âge médian au diagnostic de la première TC était de 9,2 ans [1,1 à 40,6 ans], avec neuf patients âgés de plus de 18 ans. Vingt-sept patients ont développé des tumeurs malignes multiples (dont 16 avant la TC). La plupart des patients ont reçu un traitement standard combinant chirurgie, radiothérapie +/- chimiothérapie. Huit patients ont reçu une immunothérapie avec un anticorps anti-PD1 pour un gliome de haut grade en rechute. Les taux de survie globale à 3 et 5 ans étaient de 30% (95%CI 19-45) et de 22% (95%CI 12-37) après la première TC, avec un pronostic plus sombre pour les gliomes de haut grade (OS à 3 ans = 20,5%). Aux dernières nouvelles, 6 patients étaient vivants (suivi médian 2,5 ans) et 43 décédés (38 décès (88%) étaient liés à la première ou seconde TC). Les autres caractéristiques spécifiques du CMMRD mises en évidence dans cette étude étaient: les tâches café-au-lait (40/41), la consanguinité (20/38 familles), des cellules géantes sur l'histologie (16/21), et sur l’imagerie des anomalies veineuses cérébrales de développement (11/15) et la présence de TC synchrones multiples (5/15).

Conclusion: Plusieurs caractéristiques peuvent aider à suspecter un CMMRD chez les patients atteints de TC malignes: consanguinité parentale, tâches café-au-lait, TC synchrones multiples ou antécédent tumoral du spectre (hémopathies, tumeurs digestives ou cérébrales), cellules géantes sur l'histologie et anomalies veineuses cérébrales de développement. Le pronostic des TC associées au CMMRD et traitées avec des thérapies standard est médiocre. Identifier les patients porteurs d’un CMMRD est indispensable pour leur proposer de nouvelles approches thérapeutiques, dont l’immunothérapie, dans le but d’améliorer leur pronostic.


Léa GUERRINI-ROUSSEAU (Villejuif), Pascale VARLET, Chrystelle COLAS, Felipe ANDREIUOLO, Franck BOURDEAUT, Karin DAHAN, Christine DEVALCK, Cécile FAURE-CONTER, Maurizio GENUARDI, Yael GOLDBERG, Michaela KUHLEN, Salma MOALLA, Enrico OPOCHER, Vanessa PEREZ-ALONSO, Astrid SEHESTED, Irene SLAVE, Sheila UNGER, Katharina WIMMER, Jacques GRILL, Laurence BRUGIERES
16:55 - 17:00 #20582 - EF69 Une plateforme nationale pour décloisonner l’interprétation des variants somatiques de signification inconue.
EF69 Une plateforme nationale pour décloisonner l’interprétation des variants somatiques de signification inconue.

En cancérologie, l’expansion des analyses génomiques des tumeurs permet de produire régulièrement des données issues du séquençage ciblé. Le biologiste moléculaire est confronté régulièrement à des variants identifiés dans la tumeur, dont la pathogénicité n’est pas établie et dont l’effet théranostique est inconnu. Le classement de ces variants est hétérogène d’un centre à l’autre et l’utilisation clinique variable. Le cloisonnement et l’absence de lien entre les hôpitaux ne permettent pas de partager les retours d’expérience sur ces variants rares. Le décloisonnement des données et leur partage entre les différents centres devrait permettre d’améliorer la prise en charge des patients.

Nous présentons ici la preuve de concept d’une plateforme de variants somatiques rares et de signification inconnue, créée à l’initiative des associations GBMHM et GFCO et bénéficiant d’un soutien de l’INCa. Cette plateforme est adaptée aussi bien aux tumeurs solides qu’aux hémopathies malignes. Elle comporte une base de données, assortie d’un outil d’annotation et accessible via un portail internet. Les variants sont téléchargés par chaque centre participant sous un format standardisé via des fichiers pivots. Des données cliniques non nominatives sont demandées, comme le type de cancer. Ces variants sont ensuite annotés automatiquement par le portail afin d’apporter les éléments et niveaux de preuve disponibles pour participer à son interprétation, tels que la fréquence dans la population générale, la fréquence dans les bases spécifiques du cancer, les résultats des outils de prédiction et des informations structurelles. Un processus de curation des variants sera mis en place par la suite, permettant de classer les variants inconnus au vu des occurrences rapportées dans la base et des éléments à disposition. Dans un premier temps, la plateforme est dédiée aux mutations ponctuelles et aux petites insertions et délétions, et se focalise sur un set de 85 gènes couramment séquencés. Une liste de hotspots a été constituée afin filtrer les variants à l’import, de sorte que seuls les variants inconnus soient importés.

De cette manière, lorsqu’un biologiste moléculaire s’interroge sur la signification d’un variant inconnu, il pourra requêter la base pour savoir en temps réel si ce variant a déjà été rapporté par une autre plateforme, et le cas échéant contacter cette plateforme pour échanger sur l’interprétation du variant. L’accès à la ressource est soumis à la création d’un compte par l’administrateur du site, qui peut être contacté en ligne sur https://somaticdb.geneticsandbioinformatics.eu/.


Florence KOEPPEL, Céline GUIEN, Victor GONDRAN-TEILLIER, Christophe BEROUD, Etienne ROULEAU (VILLEJUIF)
17:00 - 17:05 #20060 - EF70 Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025) : De la mise en place des plateformes AURAGEN et SeqOIA aux premiers résultats.
EF70 Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025) : De la mise en place des plateformes AURAGEN et SeqOIA aux premiers résultats.

Suite à une demande du Premier ministre, l’alliance Aviesan a remis au 1erministre le 22 juin 2016 le Plan France Médecine génomique 2025 (PFMG 2025) visant à l’utilisation du séquençage à très haut débit dans la pratique clinique.

À la suite d’un appel à projet national publié le 28 décembre 2016 par le ministère des affaires sociales et de la santé, les deux premiers projets pilotes de plateforme de séquençage à très haut débit à visée sanitaire pour un grand nombre de patients ont été sélectionnés en juillet 2017 : AURAGEN (Région AURA) et SeqOIA (Région IdF). Ces deux plateformes ont vocation à prendre en charge l’ensemble des patients du territoire national de façon équitable et une couverture territoriale a été proposée par la DGOS en octobre 2018. Fin décembre 2018, un groupe de travail coordonné par la HAS a identifié 12 pré-indications qui ont été validées par le COMOP du PFMG 2025 le 16 janvier 2019 : 9 pour les maladies rares et 3 pour le cancer. Deux pré-indications supplémentaires concernant le cancer ont été validées le 15 mai 2019 par le COMOP du PFMG 2025 portant à 14 le nombre des pré-indications. 

L’appel à projet indiquait que les deux plateformes devaient, dans le respect de la législation en vigueur, être des laboratoires de biologie médicale (LBM) qui respectent, pour la réalisation des examens, toutes les exigences prévues pour chacune des trois phases : pré-analytique, analytique et post-analytique. Les GCS AURAGEN et SeqOIA ont par conséquent créé des LBM qui ont été autorisés en mai 2019 par leurs ARS respectives pour exercer leur activité. Ces structures s’inscrivent également dans la démarche d’accréditation Cofrac selon la norme NF EN ISO 15189. En attendant la création du Collecteur Analyseur de Données, lesplateformes assurent le traitement analytique, le stockage et la sauvegarde des données selon les dispositions légales en vigueur. Elles respectent ainsi d’une part le RGPD et disposent d’infrastructure dédiées agréées à l’hébergement de données de santé (HDS).

Au deuxième semestre 2019, les plateformes AURAGEN et SeqOIA sont entrées dans une phase opérationnelle qui induit des changements importants dans nos pratiques tant au niveau clinique que biologique, bousculant les organisations antérieures et modifiant certains circuits déjà mis en place. En lien avec les FSMRs concernées par les premières pré-indications, le Groupe Génétique et Cancer et les plateformes INCa, les deux plateformes ont contribué à mettre en place le parcours génomique adossé à des RCP d’amont et d’aval. Les plateformes ont développé et mis à disposition des logiciels de e-prescription.

Nous présenterons un premier bilan concernant l’organisation et les prescriptions, le nombre d’échantillons reçus, la gestion des données et les résultats obtenus. Nous soulignerons les difficultés d’un tel projet et de son appropriation par tous les acteurs concernés tout en insistant sur l’intérêt en pratique clinique au service des patients.


Damien SANLAVILLE, Auragen AURAGEN, Michel VIDAUD (Paris), Seqoia SEQOIA
17:05 - 17:10 #20570 - EF71 Des difficultés initiales aux premiers tests réels : Elaboration d’un programme d’ETP pour les patients atteints d’arthrogrypose multiple congénitale.
EF71 Des difficultés initiales aux premiers tests réels : Elaboration d’un programme d’ETP pour les patients atteints d’arthrogrypose multiple congénitale.

Introduction :

Les patients atteints d’arthrogrypose bénéficient d’une prise en charge rééducative et orthopédique dès la naissance, et ce de façon intensive. Les familles sont donc confrontées très tôt et très régulièrement à la prise en charge de leur maladie avec des échanges récurrents avec les professionnels de santé. L’objectif des programmes d’éducation thérapeutique du patient (ETP) est d’aider le patient ainsi que sa famille et ses aidants à comprendre leur maladie, leur prise en charge, collaborer ensemble et assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge dans le but de les aider à maintenir et améliorer leur qualité de vie. Identifier des besoins particuliers en éducation thérapeutique n’était donc pas évident de prime abord dans ce groupe de pathologies.

Méthode :

Nous avons réalisé en octobre 2018 une enquête lors d’une rencontre annuelle de l’association Alliance Arthrogrypose afin de mieux identifier les besoins exprimés des patients adultes, adolescents, des familles et aidants.

Résultats :

L’enquête a pu mettre en évidence les points qui constitueront les futurs modules de l’ETP : Savoir et apprendre à parler de son arthrogrypose ; mieux identifier et gérer sa douleur ; gérer sa fatigue ; anticiper le vieillissement avec l’arthrogrypose ; comprendre la mobilisation et l’entretien articulaire ; gérer ses aides techniques et l’appareillage.

Conclusion :

Les premiers modules de l’ETP « arthrogyposes multiples congénitales » au CHU Grenoble Alpes ont été élaborés avec l’aide de l’UTEP38. Ils sont actuellement testés chez des patients déjà connus des consultations multidisciplinaires arthrogrypose du centre de référence anomalies du développement de Grenoble.


Gipsy BILLY, Marjolaine GAUTHIER, Emmanuelle CLARAC, Sandrine SCHTROCK, Nicolas LEROUX, Elsa LAIDET, Adeline AYRAUD, Véronique THELLIER, Claire HUZAR, Véronique BOURG, Emmanuelle DUPRAZ, Véronique VION, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
17:10 - 17:15 #20030 - EF72 Rôle de ADAR1 et du A-to-I RNA editing au cours du développement de la crête neurale chez la souris.
EF72 Rôle de ADAR1 et du A-to-I RNA editing au cours du développement de la crête neurale chez la souris.

Catalysée par les enzymes de la famille ADAR, la désamination A to I est la modification d’ARN la plus fréquente chez les mammifères. Les inosines étant reconnues comme des guanosines, cela contribue à la diversité transcriptomique et protéique. La plupart des modifications surviennent dans des éléments répétés localisés dans les régions non-codantes du pré-ARNm, entraînant une dérégulation de l’expression, de l’épissage, ou des altérations de la synthèse des miARN.

Les altérations de l’éditing, ou des mutations des enzymes ADAR, ont été associées à des cancers et des troubles neuro-développementaux. Les mutations d’ADAR1 sont responsables de deux pathologies parfois combinées chez l’homme : le syndrome d’Aicardi-Goutières (AGS) et la dyschromatose symétrique héréditaire (DSH). Toutes deux sont liées à une activation de la voie de l’interféron due à une reconnaissance des ARNs non édités par des senseurs cytosoliques. Les défauts de pigmentation suggèrent un rôle d’ADAR1 dans le développement des mélanocytes dérivés de la crête neurale (CN), mais son rôle dans les autres dérivés de la CN (dont les cellules de Schwann responsables de la formation de la gaine de myéline périphérique) était inconnu.

Pour avancer dans ce domaine, nous avons généré un modèle murin dans lequel Adar1 a été spécifiquement invalidé dans les cellules de la CN grâce à l’utilisation du système Cre/loxP. Les mutants issus de ces croisements présentent une quasi-absence de pigmentation ainsi qu’une mortalité post-natale précoce accompagnée d’anomalies de myélinisation majeures du système nerveux périphérique (SNP). L’analyse de ces mutants a montré que ces phénotypes sont dus à une apoptose massive des mélanocytes juste avant la naissance et à une altération du processus de différenciation des cellules de Schwann (blocage au stade pro-myélinisant). Les deux altérations sont précédées par une augmentation de l’expression des gènes stimulés par l’interféron, et corrigées au moins partiellement par invalidation simultanée de Mda5 (le senseur des ARNdb non édités) in vitro, suggérant que la survie des mélanocytes et la différentiation de la glie périphérique sont ADAR1 et ARN éditing-dépendantes. Une analyse RNA-seq a été réalisée dont les données sont en cours d’analyse, afin d’identifier les ARN soumis à cette régulation et les facteurs responsables du phénotype au cours du processus de myélinisation du SNP.

A terme, l’observation des conséquences d’une dérégulation de ce mécanisme aidera à comprendre son rôle au cours du développement des cellules de CN en condition normale et pathologique. Un transfert des résultats à la clinique est aussi attendu.


Nadjet GACEM, Lisa ZERAD, Anthula KAVO, Laurence RICHARD, Melanie PARISOT, Jeanne AMIEL, Sylvie DUFOUR, Pierre DE LA GRANGE, Veronique PINGAULT (Paris), Jean-Michel VALLAT, Nadege BONDURAND
17:15 - 17:20 #20157 - EF73 Description clinique et moléculaire d’une nouvelle forme non spécifique de Déficience Intellectuelle causée par des variations dans le gène AGO1.
EF73 Description clinique et moléculaire d’une nouvelle forme non spécifique de Déficience Intellectuelle causée par des variations dans le gène AGO1.

La déficience intellectuelle (DI) fait partie des troubles du neurodéveloppement et touche environ 2% des enfants. Actuellement plus de 1000 gènes sont impliqués de façon certaine dans la DI et de nombreux autres sont considérés comme candidats (plus de 1000 selon SysID). Ainsi, des variations faux-sens de novo dans le gène AGO1 (ou EIF2C1) ont récemment été identifiées dans plusieurs études de séquençage d’exome réalisées dans de larges cohortes de patients avec troubles du neurodéveloppement. Ce gène code pour la protéine Argonaute 1, impliquée dans la régulation globale des ARNm via de petits ARN (miARN, siARN et piARN) mais dont la fonction précise reste à ce jour mal connue. Nous rapportons ici pour la première fois les données cliniques, moléculaires et fonctionnelles d’une cohorte de 24 patients présentant des variations de novo dans le gène AGO1, confirmant ainsi l’implication de ce gène dans une forme de DI non spécifique assez fréquente.

Au total, 14 variations de novo ont été identifiées chez ces patients (12 faux-sens et 2 délétions en phase), dont certaines de façon récurrente. Ces variations touchent des acides aminés très conservés et sont localisées dans des domaines fonctionnels différents (L1, PAZ, L2 et Piwi). L’ensemble des patients de la cohorte présente une DI variable de légère à sévère ainsi qu’un retard de langage et un retard moteur pour 80% d’entre eux (16/20). Des troubles du spectre autistique sont décrits chez 77% des patients (17/22) et des troubles du comportement (hyperactivité, anxiété et/ou agressivité) chez 71% des patients (10/14). Nous rapportons également de l’épilepsie chez la moitié des patients sans anomalie spécifique à l’imagerie cérébrale. Aucun patient ne présente une dysmorphie faciale évocatrice. Nous n’avons pas mis en évidence de corrélation significative entre la localisation des variations et les phénotypes observés chez les patients.

Nous avons analysé les conséquences moléculaires des cinq variations faux-sens les plus récurrentes. Nous avons montré que ces variations n’affectaient ni l’expression ni la localisation de la protéine AGO1 lors de tests de surexpression dans différents modèles cellulaires. Par immunoprécipitation couplée à de la spectrométrie de masse, nous avons identifié des interacteurs de la protéine AGO1 sauvage. Nous avons entrepris de tester l’effet des variations faux-sens sur ces interactions protéiques. AGO1 étant probablement impliqué, entre-autre, dans la régulation de la dégradation des ARNm, nous avons entrepris d’analyser le transcriptome de fibroblastes de patients porteurs de variations faux-sens dans le gène AGO1. En parallèle, pour mieux comprendre comment une altération d’AGO1 peut conduire à un dysfonctionnement du cerveau, une inactivation d’AGO1 dans des précurseurs neuronaux humains a été réalisée de manière à étudier les conséquences sur l’expression des gènes mais également sur la prolifération cellulaire.


Audrey SCHALK, Sarah BAER (Strasbourg), Jérémie COURRAUD, Yves ALEMBIK, Benjamin DURAND, Florent COLIN, Alice GOLDENBERG, François LECOQUIERRE, Valérie SKORY, Frédéric TRAN MAU-THEM, Gabriella VERA, Aurélien TRIMOUILLE, Eulalie LASSEAUX, Didier LACOMBE, Chloé ANGELINI, Hubert JOURNEL, Boris KEREN, Cyril MIGNOT, Sandrine PASSEMARD, Jean-Louis MANDEL, Jamel CHELLY, Bénédicte GÉRARD, Amélie PITON
17:20 - 17:25 #20344 - EF74 Le séquençage haut-débit sur une cohorte de 56 patients atteints d'anomalies du tube neural renforce l'implication des gènes de la polarité planaire cellulaire et de la voie Sonic Hedgehog.
EF74 Le séquençage haut-débit sur une cohorte de 56 patients atteints d'anomalies du tube neural renforce l'implication des gènes de la polarité planaire cellulaire et de la voie Sonic Hedgehog.

Les anomalies du tube neural (ATN) sont des troubles du développement courants qui affectent environ une naissance vivante sur 3000. Elles proviennent d'un défaut de neurulation pendant l'embryogenèse, entrainant une fermeture incomplète du tube neural. Malgré leur prévalence élevée, l'étiologie des ATN n'est pas encore établie. L’implication de facteurs environnementaux comme le taux d’acide folique maternel et/ou de facteurs génétiques a été proposée, avec un taux d'héritabilité d'environ 60%. Aussi bien les modèles de souris que les études chez des patients suggèrent que le mode de transmission de ces ATN serait plutôt oligogénique. Nous présentons les résultats obtenus à partir de l'analyse de séquençage haut débit (exome médical) d'une cohorte composée de 56 patients ayant ou non une histoire familiale, en se focalisant sur un panel de 250 gènes candidats.

Au total, des variants dans des gènes candidats ont été détectés dans 40% des cas. Il s’agit majoritairement de gènes de la voie de polarité planaire cellulaire (PCP) déjà connus pour leur implication dans les ATN, et notamment CELSR1 (11 cas sur 56), mais avec une prévalence plus élevée que celle rapportée précédemment. Notre étude décrit également des variants dans de nouveaux gènes tels que FREM2 connu jusqu’à présent pour son implication dans les modèles animaux et des gènes de la voie Sonic Hedgehog, comme DISP1. Nous rapportons également plusieurs cas de digénisme, associant principalement des gènes de la polarité planaire à d’autres gènes candidats. Ces résultats confirment l'implication des gènes de la voie PCP et révèlent l’importance de la la voie de signalisation SHH dans l'apparition des ATN. Ils montrent aussi que les variants sont majoritairement identifiés chez des patients ayant une histoire familiale d’ATN, renforçant l’influence des facteurs génétiques dans cette pathologie multifactorielle.


Véronique DAVID, Marie BEAUMONT, Wilfrid CARRE, Marie FAOUCHER (Rennes), Linda AKLOUL, Chloé QUELIN, Andrea MANUNTA, Marie DE TAYRAC, Sylvie ODENT, Christèle DUBOURG
17:25 - 17:30 #20361 - EF75 Identification de variants perte de fonction de novo du gène KCNN2 chez des patients atteints de troubles neuro-développementaux et mouvements anormaux.
EF75 Identification de variants perte de fonction de novo du gène KCNN2 chez des patients atteints de troubles neuro-développementaux et mouvements anormaux.

Le gène KCNN2 code pour un canal potassique appelé « small conductance calcium-activated K+ channel 2 » (ou SK2). Le canal SK2 est activé par l’augmentation de concentration du calcium intracellulaire et régule l’excitabilité neuronale lors de la phase de post-hyperpolarisation des potentiels d’action.

Des modèles de rongeurs avec des mutations spontanées de Kcnn2 présentent une activité locomotrice anormale, des tremblements et des déficits de mémoire, mais jusqu’à présent aucun trouble clinique lié aux variants de KCNN2 n'a été rapporté chez l’homme. En réalisant le séquençage de l'exome chez un patient ayant des troubles des apprentissages, une ataxie cérébelleuse et une leucodystrophie, nous avons identifié une délétion de novo dans KCNN2 entrainant un décalage du cadre de lecture et un codon stop prématuré.

Cette découverte nous a incité à collecter les données de patients porteurs de variants de novo dans KCNN2 via Genematcher. Les données de dix patients ont pu être regroupées dont six porteurs de mutations faux-sens, un porteur d’une délétion d’acide aminé, et trois porteurs de mutations entrainant un codon stop prématuré. Tous les variants, sauf un hérité d'un parent affecté, sont survenus de novo.

Les patients présentaient tous un retard de développement, des troubles des apprentissages ou une déficience intellectuelle légère, associés à des mouvements anormaux –  syndrome cérébelleux, tremblement ou dyskinésies – et des troubles psychotiques.

Nous avons étudié l'impact de six de ces variants sur la fonction du canal SK2 grâce à la technique de patch-clamp, en sur-exprimant la protéine sauvage ou mutée dans des cellules CHO. Ces études fonctionnelles ont montré que tous les variants testés, sauf un reclassé de signification inconnue, entraînaient une perte de fonction des canaux homomériques SK2 avec absence d’ouverture du canal.

En conclusion, ces résultats démontrent que les variants hétérozygotes perte de fonction du gène KCNN2 entrainent un tableau clinique spécifique associant mouvements anormaux, troubles du développement et/ou psychiatriques comparable aux phénotypes décrit précédemment chez les rongeurs avec mutations du gène Kcnn2 orthologue.


Agnès RASTETTER (Paris), Carine DALLE, Fanny MOCHEL, Christel DEPIENNE, Kcnn2 Working Group KCNN2 WORKING GROUP
17:30 - 17:35 #20494 - EF76 La Sclérose Tubéreuse de Bourneville 140 ans après.
EF76 La Sclérose Tubéreuse de Bourneville 140 ans après.

La Sclérose Tubéreuse (STB) est reliée au nom de DM Bourneville qui a publié un des premiers cas en 1880.

Nous proposons une mise au point sur cette pathologie touchant plusieurs organes, autosomique dominante, à l'aune de notre expérience et des données du registre international TOSCA qui a permis d'analyser plus de 2000 patients. L'histoire naturelle de ces patients est maintenant bien précisée. L'atteinte et très variable y compris en intra-famillal, compliquant le conseil génétique, depuis des formes légères, sans trouble du neurodéveloppement jusqu'à des atteintes sévères avec déficience intellectuelle sévère, autisme et épilepsie pharmaco-résistante. En outre, l'atteinte cutané peut être un problème esthétique important, et les atteintes rénales et pulmonaires peuvent être cause de morbidité et mortalité à l'âge adulte. Les atteintes d'autres organes (par exemple cardiaque, occulaire, osseux, hépatique) sont moins souvent problèmatiques. La prise en charge des patients bénéficie d'un surveillance durant toute la vie par l'instauration d'un traitement précoce (éventuellement présymptomatique) des complications, chirurgical, interventionnel ou médicamenteux. Ceci justifiant la proposition d'un diagnostic présymptomatique dès le plus jeune âge. L'utilisation des inhibiteurs de mTOR a fondamentalement amélioré la situation de ces personnes vis-à-vis de certaines complications même si la STB reste une affection sévère dans la moitié des cas.

Dans environ 85 à 90 % des cas une mutation est identifiée dans le gène TSC1 ou le gène TSC2, mutations ponctuelles troncantes, délétions et moins fréquemment mutations faux-sens. Les mosaïques ne sont pas rares et peuvent nécessiter pour leur identification, d'analyser un tissu atteint. Ces mosaïques peuvent être purement somatiques à l'origine par exemple d'une Lymphangioléiomyomatose pulmonaire sporadique, de dysplasie corticale ou d'astrocytome à cellules géantes isolés. L'analyse moléculaire est importante pour discriminer ces formes sans atteinte germinale des formes pauci-symptomatique de STB qui sont transmissibles.


Renaud TOURAINE (Saint Etienne), Francis RAMOND, Inès HARZALLAH, Emilie KALBACHER, Martine FOHLEN-HAAS, Olivier ROUVIÈRE, Vincent COTTIN, Alice PHAN, Guillaume BEAURE D'AUGÈRES, Paolo CURATOLO, Petrus DE VRIES, Christoph HERTZBERG, Anna JANSEN, Sergiusz JOZWIAK, Chris KINGSWOOD, Rima NABBOUT, Laurine PERRIN, Laure MAZZOLA
17:35 - 17:40 #19910 - EF77 Les variations gain de fonction du gène TCF4 sont responsables d’un nouveau syndrome polymalformatif sans déficience intellectuelle.
EF77 Les variations gain de fonction du gène TCF4 sont responsables d’un nouveau syndrome polymalformatif sans déficience intellectuelle.

Introduction : L’haploinsuffisance du facteur de transcription TCF4 entraine un syndrome de Pitt-Hopkins, associant déficience intellectuelle (DI), dysmorphie faciale caractéristique et hyperventilation intermittente suivie d’apnée. Les variations faux sens pathogènes sont principalement regroupés dans le partie C-terminale de la protéine, qui contient le domaine hélice-boucle-hélice (HBH) nécessaire à la dimérisation de la protéine et à sa liaison à l’ADN. Même si des variations localisées hors de ce domaine ont parfois été associées à des DI légères non syndromiques, à ce jour aucune variation n’a été rapportée associée à un syndrome malformatif reconnaissable sans DI.

Patients et Méthodes : Nous rapportons le cas de trois patients présentant des malformations faciales sans DI associées à un variant faux sens hétérozygotes de novo du gène TCF4. Ces variations ont été identifiées par un séquençage de l’exome en trio, et rapprochés par le biais d’une collaboration au sein du réseau AnDDI-Rares et du réseau américain UDN.

Résultats : Le patient 1 (P1) a été adressé durant la période néonatale pour malformation faciale sévère et retard de croissance intra-utérin, les patients 2 (P2) et 3 (P3) pour syndrome malformatif en errance diagnostique. Leurs particularités faciales comprenaient un front large, un ptosis, une racine du nez déprimés avec des narines hypoplasiques, une microstomie, un microrétrognathisme et des oreilles hypoplasiques. Une hypoplasie unguéale de l’auriculaire étaient notées chez P1 ; des syndactylies IV-V associées à des camptodactylies des doigts et à une dysplasie unguéale chez P2. P3 présentait plusieurs anomalies osseuses : une scoliose, une luxation de la tête radiale et un pouce bifide et triphalangé. P1 et P3 présentaient une obstruction du canal lacrymal, une alacrymie était rapportée chez P2. P1 et P2 avaient un retard de croissance staturopondéral avec une taille <-2DS malgré un traitement par hormone de croissance, P3 présentait une macrocéphalie. Aucun ne présentait de DI même si des difficultés scolaires étaient rapportées chez P1 et P2. Les variations (p.Met594Lys) chez P1, (p.Cys636Phe) chez P2 et (p.Cys636Tyr) chez P3, n’ont jamais été rapportées dans GnomAD, et affectent des acides aminés ultra conservés. La première impacte le domaine HBH, les 2 autres impactent un pont bisulfure en aval. Un appel à collaboration international a été lancé. Des études fonctionnels, impliquant l’intégration de données transcriptomiques (RNA-seq) et d’Immunoprecipitation de chromatine (ChIP-seq), sont en cours pour démontrer les effets gain de fonction probables de ces variations.

Discussion : Nous rapportons ici un nouveau phénotype associé aux variations avec un probable effet gain de fonction du gène TCF4. Les analyses fonctionnelles en cours et la description d’autres patients permettront de confirmer l’hypothèse d’un nouveau syndrome lié à TCF4 et d’en affiner la description phénotypique.


Julian DELANNE (Dijon), Frédéric TRAN-MAU-THEM, Sophie NAMBOT, Arthur SORLIN, Sébastien MOUTTON, Anne Sophie DENOMME-PICHON, Angeline BRUEL, Julien THEVENON, Jean-Baptiste RIVIERE, Martin CHEVARIN, Thibaud JOUAN, Yanis DUFFOURD, Emilie TISSERANT, Christophe PHILIPPE, David GENEVIEVE, Kimberly LE BLANC, Daniel WEGNER, Marwan SHINAWI, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE, Antonio VITOBELLO
17:40 - 17:45 #20192 - EF78 Aide à l’interprétation diagnostique des variants du gène non codant RNU4ATAC.
EF78 Aide à l’interprétation diagnostique des variants du gène non codant RNU4ATAC.

Les variants bialleliques du gène non codant RNU4ATAC, transcrit en ARNsn U4atac impliqué dans l’épissage mineur, sont responsables de trois maladies rares autosomiques récessives, à savoir les syndromes Taybi-Linder/MOPDI, Roifman et Lowry-Wood. Ces anomalies du développement associent une microcéphalie et un retard de croissance plus ou moins sévères selon les syndromes, une dysmorphie faciale, et des dysplasies osseuses. Des anomalies cérébrales, sévères, sont retrouvées chez les patients Taybi-Linder uniquement ; ceux-ci décèdent dans la majorité des cas avant l’âge de 3 ans. Actuellement, seuls les patients Roifman ont des déficits immunitaires clairement documentés.

Malgré la rareté de ces syndromes, le séquençage haut débit de panels de gènes, d’exomes ou de génomes entiers de séries d’enfants présentant soit une microcéphalie congénitale, soit moins spécifiquement une suspicion de syndrome génétique, a récemment conduit à l’identification de mutations dans ce gène chez de nouveaux patients. Ceci indique que leur mise en évidence n’est pas limitée à quelques laboratoires de diagnostic spécialisés et qu’on pourrait les retrouver plus fréquemment dans le futur avec la généralisation du séquençage à haut-débit.

Etant donné que RNU4ATAC est un gène non codant ne comportant qu’un seul exon, les algorithmes classiques de prédictions bioinformatiques évaluant l’effet des variants de séquence sur la fonction de la protéine ou sur l’épissage ne sont pas utilisables. La démarche à suivre pour l’interprétation des variants est donc différente de celle suivie classiquement et peut dérouter les laboratoires de diagnostic n’ayant aucune expérience de ce gène. Afin de faciliter et d’améliorer le diagnostic et le conseil génétique, nous avons i) fait le bilan et analysé toutes les mutations RNU4ATAC précédemment rapportées dans la littérature comme étant pathogènes (n=30) ; ii) étendu cette étude à toutes les variations génétiques RNU4ATAC répertoriées dans la base de données Genome Aggregation Database (gnomAD) (n=282) ; iii) utilisé un outil de prédiction de structures secondaires de l’ARN, RNAstructure, pour évaluer les conséquences de tous les variants RNU4ATAC identifiés sur la conformation bi-dimensionnelle de la bimolécule U4atac/U6atac ; iv) mis au point une méthode, basée sur un essai cellulaire, qui permet d’évaluer l’efficacité d’épissage d’un intron mineur test en présence d’ARNsn U4atac porteur de variants. Ces outils et ces informations seront utiles pour prédire la pathogénicité des variants de RNU4ATAC, afin de permettre aux laboratoires d’assurer un diagnostic clinique précis et un conseil génétique adapté..


Clara BENOIT-PILVEN, Alicia BESSON, Audrey PUTOUX, Claire BENETOLLO, Clément SACCARO, Justine GUGUIN, Gabriel SALA, Anne-Louise LEUTENEGGER, Audric COLOGNE, Marion DELOUS, Vincent LACROIX, Richard A. PADGETT, Patrick EDERY, Sylvie MAZOYER (Lyon)
17:45 - 17:50 #20367 - EF79 Du syndrome de Pai aux diagnostics différentiels: étude clinique de 26 patients et résultats moléculaires d’une stratégie de séquençage nouvelle génération.
EF79 Du syndrome de Pai aux diagnostics différentiels: étude clinique de 26 patients et résultats moléculaires d’une stratégie de séquençage nouvelle génération.

Les enchondromes congénitaux médians de la face sont rares et le plus souvent syndromiques. L’entité la plus fréquente est le syndrome de Pai ; les syndromes oculoauriculofrontonasal (OAFN), la lipomatose encéphalocraniocutanée (ECCL), et le syndrome de Sakoda sont plus rares et moins connus.

Dans le cadre d’un projet de recherche visant à identifier les bases moléculaires du syndrome de Pai, nous avons étudié les données cliniques de 26 individus présentant un polype facial syndromique et adressés pour syndrome de Pai. Cette reclassification a permis de confirmer cliniquement un syndrome de Pai typique ou atypique chez respectivement 9 (34%) et 2 individus (8%), un syndrome OAFN chez 10 individus (38%), et un autre syndrome apparenté chez 5 patients (19%). Au vu des chevauchements phénotypiques, nous suggérons que les syndromes OAFN, ECCL et Sakoda soient considérés, ou bien comme des diagnostics différentiels du syndrome de Pai, ou comme faisant partie du même spectre.

Des analyses moléculaires pangénomiques de type séquençage de nouvelle génération ont été réalisées chez 14 patients : séquençage d’exome (n=13) ou de génome (n=4) sur ADN extrait de leucocytes, dans l’hypothèse d’une étiologie monogénique ; séquençage d’exome sur ADN extrait de tissu atteint (n=1) dans l’hypothèse d’un mosaïcisme.

Nous avons identifié quatre variants –trois de novo et un hérité– dans deux gènes de la voie du TGFβ  (TGFBRAP1, PCSK7), chez des patients avec syndrome de Pai (29%), et deux variants dans le gène GLI2 (14%). Ces résultats, insuffisants pour établir des corrélations génotype- phénotype, ont conduit à une stratégie multi-omic dans le projet collaboratif européen Solve-RD.


Daphné LEHALLE (PARIS), Ange-Line BRUEL, Mirna ASSOUM, Yannis DUFFOURD, Jeanne AMIEL, Geneviève BAUJAT, Bettina BESSIERES, Stefania BIGONI, Lydie BURGLEN, Guillaume CAPTIER, Rodolphe DARD, Patrick EDERY, Fernanda FORTUNATO, David GENEVIÈVE, Alice GOLDENBERG, Sarah GROTTO, Laurent GUIBAUD, Delphine HÉRON, Muriel HOLDER ESPINASSE, Damien LEDERER, Fermina LOPEZ GRONDONA, Sandrine MARLIN, Arnaud PICARD, Massimiliano ROSSI, Joëlle ROUME, Pascale SAUGIER-VEBER, Stéphane TRIAU, Irene VALENZUELA, Lionel VAN MALDERGHEM, Clémence VANLERBERGHE, Myriam VEZAIN, Catherine VINCENT-DELORME, Einat ZIVI, Julien THEVENON, Christel THAUVIN, Pierre VABRES, Patrick CALLIER, Laurence FAIVRE
17:50 - 17:55 #20492 - EF80 Le syndrome de Noonan due à des mutations activatrices de RRAS2.
EF80 Le syndrome de Noonan due à des mutations activatrices de RRAS2.

La voie de signalisation cellulaire RAS-MAPKinase régule un grand nombre de réponses aux cytokines, hormones et facteurs de croissance et la dérégulation constitutionnelle de cette voie est impliquée dans un certain nombre de pathologies connues sous le terme de RASopathies. La plus fréquente d’entres elles est le syndrome de Noonan qui se caractérise par l’association d’une dysmorphie caractéristique, de malformations congénitales dont les malformations cardiaques sont les plus fréquentes, d’un retard staturale, de troubles du neuro-développement et d’une prédisposition à certains cancers. Le syndrome de Noonan est très hétérogène sur le plan génétique car des mutations activatrices dans plus de 10 gènes peuvent en être à l’origine, tous ces gènes codent des protéines intervenant dans la voie RAS-MAPK. Il reste cependant près de 20% de patients ayant un phénotype compatible avec un syndrome de Noonan qui restent sans confirmation moléculaire ce qui laisse supposer que d’autres gènes encore inconnus sont à découvrir.

Par le biais de différentes approches, l’implication de mutations du gène RRAS2 a récemment été rapportée chez un petit nombre de patients atteints de syndrome de Noonan. Le rôle de TC21, codé par le gène RRAS2, dans la voie de signalisation RAS-MAPKinase ainsi que son niveau d’homologie avec les autres protéines et gènes RAS laissaient peu de doute sur son implication possible dans les RASopathies en cas de mutation activatrice mais de solides études biochimiques, cellulaires et un modèle animal ont pu le confirmer.

Huit patients et une famille ont été rapportés à ce jour et nous venons d’identifier un dixième cas. Les 6 mutations identifiées, dont 2 sont récurrentes chez des patients non apparentés, sont réparties sur 2 régions du gène. Les phénotypes observés sont variables allant d’une forme peu sévère (le cas familiale et une majorité de cas sporadiques), à une forme létale avec 2 cas de décès périnataux, 1 cas présente un phénotype intermédiaire entre syndrome de Noonan et Cardio-Facio-Cutané et 1 cas est qualifié de non classable.

La découverte de l’implication du gène RRAS2 dans les RASopathies permet d’élargir le panel de gènes connus mais il ne représente qu’une petite proportion des patients atteints de syndrome de Noonan.


Yline CAPRI (Paris), Elisabetta FLEX, Oliver Hf KRUMBACH, Juliette PIARD, Mélanie FRADIN, Elaine SUK-YING GOH, Karen CHONG, Elliot STIEGLITZ, Alma KUECHLER, Goran CUTURILO, Marion STRULLU, Valérie CHUNE, Marco TARTAGLIA, Martin ZENKER, Alain VERLOES, Hélène CAVE
18:00

"Jeudi 23 janvier"

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A39
18:00 - 19:00

CONFERENCE INVITE 02

Conférencier : Pierre-Henri GOUYON (Conférencier, Paris)
Auditorium François 1er
Vendredi 24 janvier
08:30

"Vendredi 24 janvier"

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A41
08:30 - 10:30

CONFERENCE PLENIERE 04
Orientations thérapeutiques dans les pathologies avec déterminisme génétique

Modérateurs : Patrick CALVAS (PU-PH) (TOULOUSE), Annick TOUTAIN (PU-PH) (Tours)
08:30 - 10:30 Nouvelles approches thérapeutiques dans les maladies osseuses constitutionnelles. Valérie CORMIER-DAIRE (Généticien) (Conférencier, Paris)
08:30 - 10:30 Maladie de Menkès, du dépistage néonatal au traitement. Stephen KALER (Conférencier, Bethesda, Etats-Unis)
08:30 - 10:30 Progrès et perspectives dans les thérapies géniques des hémoglobinopathies. Marina CAVAZZANA (Conférencier, Paris)
08:30 - 10:30 Sweating matters: Protein replacement during fetal development to correct anhidrotic ectodermal dysplasia. Holm SCHNEIDER (Conférencier, Erlangen, Allemagne)
(Correction prénatale des dysplasies ectodermiques liées à l’X)
Auditorium François 1er

"Vendredi 24 janvier"

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B41
08:30 - 11:30

CONFERENCE PLENIERE - SESSION DPC
Orientations thérapeutiques dans les pathologies avec déterminisme génétique

> Montrer le lien entre la physiopathologie et le développement thérapeutique
> Montrer que le diagnostic et le traitement précoce améliorent le pronostic de la maladie
> Montrer les progrès et le potentiel de la thérapie génique dans les hémoglobinopathies
> Montrer l’intérêt de la thérapie génique in utéro
> Discuter en quoi les avancées thérapeutiques vont modifier les pratiques des généticiens
aussi bien dans la coordination du parcours de soins du patient que dans le conseil génétique
de la famille dans son ensemble et dans le diagnostic pré-natal.
08:30 - 09:00 Nouvelles approches thérapeutiques dans les maladies osseuses constitutionnelles Pr. Valérie CORMIER-DAIRE Coordinateur du Centre de Référence MOC APHP - Hôpital Necker Enfants Malades Paris, responsable de l’équipe de recherche.
09:00 - 09:30 Maladies de Menkès, du dépistage néonatal au traitement Dr. Stephen KALER Investigateur Principal Translational Neuroscience, Molecular Med. Program National Institute of Health (NIH), Bethesda, USA.
09:30 - 10:00 Progrès et perspectives dans les thérapies géniques des hémoglobinopathies Pr. Marina CAVAZZANA APHP - Hôpital Necker Enfants Malades Paris Unité d'Immunologie, d'Hématologie et de Rhumatologie Pédiatriques, co-directrice du laboratoire de Lymphohématopoïèse humaine Inserm à l’Institut des maladies génétiques Imagine, Paris.
10:00 - 10:30 Correction prénatale des dysplasies ectodermiques liées à l’X Pr. Holm SCHNEIDER Université d'Erlangen-Nuremberg Allemagne.
10:30 - 11:30 Table ronde « Avancées Thérapeutiques » Animateur Pr. Annick TOUTAIN Coordinateur du Centre de Référence Constitutif des Anomalies du Développement et Syndromes Malformatifs de l’Ouest Service de Génétique CHU de Tours.
Auditorium Ronsard
10:30 PAUSE - VISITE DES STANDS ET EPOSTERS
11:30

"Vendredi 24 janvier"

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A43
11:30 - 12:30

CONFERENCE INVITE 03

11:30 - 12:30 L’autisme en 2020 : la dynamique développementale au cœur des concepts et des pratiques. Frédérique BONNET-BRILHAULT (Pédopsychiatre) (Conférencier, Tours)
Auditorium François 1er
12:45

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C44
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - ASTRAZENECA
Oncogénétique et génétique somatique dans le cancer de la prostate

12:45 - 13:05 Organisation des circuits de testing. Pascal PUJOL (PUPH) (Intervenant, Montpellier)
13:05 - 13:25 Aspects pré-analytiques. Yves ALLORY (Intervenant, Paris)
13:25 - 13:45 Séquençage des gènes de la recombinaison homologue. Jacqueline LEHMANN-CHE (MCU-PH, responsable du LOM) (Intervenant, Paris)
Salle Descartes

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D44
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - STILLA TECHNOLOGIES
Le Système Naica : La nouvelle génération de PCR digitale au service de l’oncologie.

12:45 - 13:05 Le Système Naica : workflow et applications. Caroline CHARKY (Intervenant, VILLEJUIF), Romain PARILLAUD (Intervenant, VILLEJUIF)
13:05 - 13:25 Performances de la PCR digitale en oncologie biologique. Frederic FINA (Intervenant, MARSEILLE)
13:25 - 13:45 Apport de la PCR digitale pour l’analyse des échantillons FFPE – Retour d’expérience. Marie Dominique GALIBERT (Intervenant, RENNES)
Salle 1

"Vendredi 24 janvier"

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E44
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - ROCHE DIAGSNOSTICS
La nouvelle technologie innovante de capture de séquences Roche : KAPA Target Enrichment.

12:45 - 13:15 Retour d'expérience sur l'évaluation du nouvel Exome, KAPA HyperExome, et l'implémentation du NGS dans le diagnostic étiologique des troubles du neurodéveloppement. Gaetan LESCA (PU-PH) (Intervenant, Lyon), Audrey LABALME (Ingénieur) (Intervenant, LYON)
13:15 - 13:45 Retour d'expérience sur l'évaluation de KAPA HyperChoice avec un panel de gènes ciblant les maladies cardiaques héréditaire. Pascale RICHARD (Praticien Hospitalier) (Intervenant, PARIS), Flavie ADER (AHU) (Intervenant, PARIS)
Salle 2

"Vendredi 24 janvier"

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F44
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - OXFORD NANOPORE TECHNOLOGIES
Applications cliniques et innovations avec le séquençage Oxford Nanopore

12:45 - 13:00 The latest updates on Nanopore Technology. Leila LUHESHI (Intervenant, Oxford, Royaume-Uni)
13:00 - 13:15 Pharmacogénétique et minIOn : du génotypage par PCR long range à la stratégie CRISPR-Cas9. Xavier FONROSE (Intervenant, Grenoble)
13:15 - 13:30 Détection de répétitions CGG par stratégie CRISPR-Cas9 sur séquenceur nanopore dans le cadre du Syndrome de l’X fragile. Stephan KEMENY (Intervenant, Clermont-Ferrand)
13:30 - 13:45 Retour d’expérience sur l’utilisation du séquençage Nanopore dans un contexte. Jean-François TALY (Bioinformaticien) (Intervenant, Lyon)
Salle Courteline

"Vendredi 24 janvier"

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G44
12:45 - 13:45

ATELIER DEJEUNER - FLUIDIGM
Faire progresser la recherche sur le cancer et les préparations RNA-seq avec une automatisation en nanolitre sur le système Juno

12:45 - 13:15 Présentation de la solution Advanta pour l'oncologie et la préparation de librairie de RNA-seq sur le système Juno. Celeste LETELLIER (Field Applications Specialist Genomics)
13:15 - 13:45 Séquençage NGS ciblé, retour d’expérience sur l’utilisation d’un panneau de 53 gènes. Alexandra LESPAGNOL (Docteur es science (PhD)) (Intervenant, Rennes)
Salle Balzac
14:00

"Vendredi 24 janvier"

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A45
14:00 - 15:30

SESSIONS SIMULTANEES 13
Neuro-développement 2

Modérateurs : Stéphanie ARPIN (PH) (TOURS), Gaetan LESCA (PU-PH) (Lyon)
14:00 - 14:15 #19800 - CS71 Identification et caractérisation de deux nouveaux sites d’expansions TTTTA/TTTCA responsables d’épilepsie myoclonique familiale.
CS71 Identification et caractérisation de deux nouveaux sites d’expansions TTTTA/TTTCA responsables d’épilepsie myoclonique familiale.

L’épilepsie myoclonique adulte familiale (Familial Adult Myoclonic Epilepsy ou FAME) est une maladie autosomique dominante caractérisée par un tremblement cortical ou myoclonique, fréquemment associé à des crises d’épilepsie.  Plusieurs loci sur les chromosomes 8, 2 et 5 avaient été identifiés dans les années 1999-2009 mais la cause de la maladie est restée inconnue pendant près de 20 ans. En 2018, des expansions de pentamères TTTTA/TTTCA ont été identifiées dans un intron du gène SAMD12 sur le chromosome 8 dans des familles d’origine japonaise. En 2017, nous avions séquencé le génome et le transcriptome de 6 membres atteints et deux membres non atteints de deux grandes familles liées respectivement aux chromosomes 2 et 5 sans trouver de variants ponctuels ou variants de structure altérant des régions codantes. La recherche d’expansion dans ces familles a permis d’identifier deux nouveaux sites de l’expansion de TTTTA/TTTCA dans les gènes STARD7 et MARCH6 qui ont été confirmés par RP-PCR (repeat-primed PCR). Nous avons utilisé le séquençage par nanopores et la technique de peignage moléculaire pour caractériser la longueur et la structure des expansions chez plusieurs membres atteints de deux familles françaises avec expansions dans le gène MARCH6. Ces analyses ont montré que les expansions ont une taille moyenne comprise entre 4 et 13 kb, avec un nombre de répétitions total supérieur à 800. Nous avons également observé une variabilité très importante de la taille et de la structure des expansions dans les cellules du sang périphérique. Chez les individus porteurs d’une très grande expansion ( > 10 kb), des microréarrangements complexes au site de l’expansion représentant jusqu’à 20% des allèles pathogènes ont été détectés, suggérant que ces expansions riches en AT sont très instables et que cette instabilité peut s’accompagner de réarrangements génomiques. L’étude de l’expression de MARCH6 et STARD7 dans le sang et les fibroblastes n’a pas permis de montrer d’impact de la présence des expansions sur l’expression des gènes dans lesquelles elles se situent. Ces résultats confirment que l’épilepsie de type FAME est liée à des expansions pentamériques introniques identiques dans gènes distincts localisés sur différents chromosomes. Mis à part leur expression cérébrale, ces gènes ne semblent pas avoir de lien fonctionnel entre eux, suggérant que l’expansion est pathogène indépendamment du gène récipient. Nous apportons pour la première fois la preuve de la grande instabilité de ces expansions et de l’existence de microréarrangements au site de l’expansion.


Christel DEPIENNE (Essen, Allemagne), Rahel T. FLORIAN, Florian KRAFT, Elsa LEITAO, Sabine KAYA, Stephan KLEBE, Eloi MAGNIN, Anne-Fleur VAN ROOTSELAAR, Julien BURATTI, Sebastian GIESSELMANN, Nikolai TSCHERNOSTER, Janine ALTMUELLER, Anaide LAMIRAL, Lionel THIVARD, Felix ROSENOW, Karl Martin KLEIN, Mark BENNETT, Eric LEGUERN, Pierre LABAUGE, Melanie BAHLO, Tijssen MARINA A.J., Van Den Maagdenberg ARN M.J.M., Mark CORBETT, Jozef GECZ, Consortium FAME
14:15 - 14:30 #20480 - CS72 La dérégulation de FOXP1 peut en partie expliquer les caractéristiques cliniques observées chez les patients ARX.
CS72 La dérégulation de FOXP1 peut en partie expliquer les caractéristiques cliniques observées chez les patients ARX.

ARX code pour un facteur de transcription, dont les mutations ont été associées à différents syndromes allant de défauts de migration neuronale sévères (lissencéphalie), à des formes plus modérées de déficience intellectuelle (DI) liée à l’X, apparemment sans anomalie cérébrale associée. La mutation d’ARX la plus fréquente (c.429_452dup24) constitue un syndrome clinique reconnaissable, que nous avons décrit en détail il y a quelques années. Les patients ARX présentent une DI associée à une apraxie cinétique des membres supérieurs, et à une préhension tout à fait caractéristique. Par ailleurs, on observe également une atteinte du langage, ainsi qu’une diminution significative du volume de plusieurs structures cérébrales incluant notamment le striatum (et plus particulièrement le noyau caudé), l’hippocampe, le thalamus, ainsi que l’épaisseur corticale du gyrus précentral. De façon tout à fait intéressante, une corrélation significative a été mise en évidence entre la diminution de volume du noyau caudé et la sévérité de la gêne motrice, quantifiée par l’étude cinématique d’un mouvement de préhension.

Nous avons récemment développé un modèle souris pour la mutation dup24 du gène ARX et avons pu démontrer que les souris avaient un phénotype qui était très similaire aux caractéristiques cliniques des patients présentant la même mutation, incluant des difficultés dans la motricité fine avec altération de la préhension. Nous démontrons ici qu’ARX régule l’expression du gène FOXP1 et que l’expression de foxp1 est diminuée dans le modèle souris de mutation dup24 du gène arx, altérant le développement de certaines sous-populations de neurones striataux.

Le but de notre étude est de comparer les caractéristiques cliniques des patients présentant une mutation dup24 du gène ARX avec celles des patients présentant une mutation du gène FOXP1, incluant profil neuropsychologique, atteinte motrice et langagière, afin de définir combien les caractéristiques cliniques présentées par les patients ARX dup 24 trouvent leur origine dans la dérégulation de FOXP1. De plus, nous avons mis en évidence le fait qu’ARX active au cours du développement l’expression de FOXP1, régulant ainsi la différenciation des neurones GABA du striatum et que la duplication de 24 paires de bases d’ARX diminue l’activation de FOXP1, altérant le développement des neurones Drd1+ et le fonctionnement de la voie dite directe ou striatonigrée du striatum. Ces résultats mettent donc en évidence une voie commune entre les gènes ARX et FOXP1, qui permettrait de mieux comprendre l’origine des défauts de motricité fine et de langage observés chez les patients ARX dup24.


Gaëlle FRIOCOURT (BREST), Marc KÉRUZORÉ, Delphine HÉRON, Sophie BERTRAND, Fanny ROCHEFORT, Anne REBOUL, Tatjana NAZIR, Amandine BRUN, Anne CHEYLUS, Cyril MIGNOT, Boris KEREN, Bénédicte GÉRARD, Gérald BUSSY, Yves PAULIGNAN, Annick TOUTAIN, Isabelle MORTEMOUSQUE, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Fabienne PRIEUR, Renaud TOURAINE, Nouchine HADJIKHANI, Randy GOLLUB, Isabelle BOBILLIER-CHAUMONT, Vincent DES PORTES, Aurore CURIE
14:30 - 14:45 #20493 - CS73 Les mutations du gène SMARCA2 sont responsables d’un nouveau syndrome reconnaissable distinct du syndrome de Nicolaides-Baraitser.
CS73 Les mutations du gène SMARCA2 sont responsables d’un nouveau syndrome reconnaissable distinct du syndrome de Nicolaides-Baraitser.

Le gène SMARCA2 (MIM#600014) code pour l’une des sous-unités catalytiques du complexe de remodelage de la chromatine SWI/SNF. Les variants hétérozygotes non tronquants survenant dans les domaines helicase de la région ATPase de ce gène sont responsables du syndrome de Nicolaides Baraitser (NCBRS) (MIM#601358), un syndrome reconnaissable se caractérisant par une déficience intellectuelle sévère et des malformations congénitales multiples. Dans cette étude nous décrivons un nouveau phénotype reconnaissable en lien avec des mutations de novo de SMARCA2.

Grâce à une collaboration multicentrique internationale, nous avons identifié 17 individus appartenant à 14 familles présentant un trouble du neurodéveloppement syndromique distinct du NCRBS et pour lesquels les études génétiques de séquençage nouvelle génération retrouvaient un variant SMARCA2 comme seul candidat. Afin de progresser dans l’interprétation de ces variants, nous avons répertorié les données cliniques détaillées des patients, collecté leurs échantillons sanguins pour effectuer du RNA-seq et introduit leurs variants dans un modèle levure.

Parmi les 17 individus, dix présentaient un phénotype reconnaissable distinct du NCBRS. Les signes récurrents chez ces patients incluaient un blepharophimosis et un épicanthus, associés à une déficience intellectuelle de degré variable et à des troubles gastro-intestinaux. Les variations étaient toutes situées en dehors des domaines helicases classiquement impliqués dans le NCBRS. Les sept autres individus présentaient des symptômes variables qui ne pouvaient être rapprochés ni du NCBRS ni de ce nouveau phénotype. Nos résultats de RNA-seq ont mis en évidence des signatures transcriptomiques distinctes entre les patients NCBRS, ceux présentant un phénotype commun reconnaissable et les patients aspécifiques. Le profil de croissance des levures était différent entre les souches mutantes NCBRS et les autres souches portant des variants non NCBRS, faisant évoquer l’hypothèse de mécanismes moléculaires distincts.

En conclusion nous avons montré qu’en plus du NCBRS, les variants hétérozygotes de novo non tronquants de SMARCA2 sont associés à un nouveau syndrome reconnaissable que nous avons appelé BISS, pour Blepharophimosis Intellectual disability SMARCA2 Syndrome.


Pauline LE TANNO (GRENOBLE), Gerarda CAPPUCCIO, Camille SAYOU, Emilie TISSERANT, Sergio SOUSA, Marketa HAVLOVICOVA, Evan E EICHLER, Françoise DEVILLARD, Sebastien MOUTTON, Julien VAN-GILS, Christele DUBOURG, Sylvie ODENT, Amélie PITON, Yamamoto TOSHIYUKI, Nobuhiko OKAMOTO, Helen FIRTH, Kay METCALFE, Anna MOH, Kimberly CHAPMAN, Annalaura TORELLA, Vicenzo NIGRO, Laurence PERRIN, Juliette PIARD, Gwenaël LE GUYADER, Thibaud JOUAN, Christel THAUVIN-ROBINET, Jérôme GOVIN, Yannis DUFFOURD, Raoul Cm HENNEKAM, Antonio VITOBELLO, Julien THEVENON, Nicola BRUNETTI PIERRI
14:45 - 15:00 #20375 - CS74 Des variants frameshifts dans le gène codant le facteur d'épissage neuronal NOVA2 conduisent à l’apparition d’une partie C-terminale anormale et provoquent une forme sévère de déficience intellectuelle avec traits autistiques.
CS74 Des variants frameshifts dans le gène codant le facteur d'épissage neuronal NOVA2 conduisent à l’apparition d’une partie C-terminale anormale et provoquent une forme sévère de déficience intellectuelle avec traits autistiques.

Les formes monogéniques de déficience intellectuelle (DI) sont caractérisées par une extrême hétérogénéité, impliquant plus de 1 000 gènes. Environ un quart de ces gènes codent pour des protéines jouant un rôle dans la maturation et la régulation des ARN messagers, épissage, exportation, dégradation, régulation de la traduction, etc. Nous rapportons l'identification de six individus  avec insertions/deletions de novo dans le gène NOVA2, précédemment associé à une autre affection neurologique, l’ataxie paranéoplasique opsoclonus-myoclonus (POMA). Les six variants sont survenus dans une région riche en GC de l’exon 4 du gène, pauvrement couverte par les analyses d’exome. Ils conduisent tous à un même décalage du cadre de lecture, à partir des acides aminés 237 à 261, entrainant l’apparition d’une partie C-terminale commune de 133 acides aminés. Les tests de surexpression dans les cellules HeLa ont montré que la protéine mutante Val261Glyfs* (Mut1), identifié chez le premier patient de la cohorte, est exprimée de manière stable et ne présente pas d’anomalie de localisation cellulaire. NOVA2 code pour une protéine de liaison à l'ARN qui régule les événements d'épissage alternatif au cours du développement du cerveau. Des études antérieures ayant inactivé ce gène chez la souris ont révélé que NOVA2 contrôlait spécifiquement, entre autres, l'expression de transcrits alternatifs dans des gènes impliqués dans la guidance axonale (Saito et al. 2016) et dans la formation des synapses (Saito et al., 2019). Pour identifier les cibles de NOVA2 chez l'homme, nous avons effectué des études transcriptomiques sur les cellules souches neurales humaines (hNSC) où NOVA2 a été inactivé par siRNA. Nous avons identifié quarante gènes dont l’épissage alternatif était altéré après inactivation de NOVA2, codant pour des protéines impliquées dans la transduction du signal, le remodelage du cytosquelette et la projection de neurones / la formation de dendrite. En utilisant des tests de surexpression dans des cellules HeLa, nous avons pu confirmer l’implication de NOVA2 dans la régulation de l’épissage alternative de certains de ces gènes (SGCE, SORBS1, NEO1, etc). La variation Mut1 altère cette fonction de régulation de l’épissage, ainsi que la capacité de NOVA2 à lier l’ARNm.  Enfin, en utilisant un modèle de poisson-zèbre, nous avons montré que l'inactivation de l’orthologue de NOVA2 chez le poisson entraînait une diminution du nombre d’axones reliant les tecta optiques du poisson et que ce phénotype était sauvé par l'expression de l'ARNm humain NOVA2 sauvage mais pas de l’ARNm muté Mut1. Globalement, notre étude montre que des variations frameshift de novo localisées dans l’exon 4 de NOVA2 conduisent à un trouble du neurodéveloppement avec DI sévère, des traits autistiques et autres manifestations cliniques ressemblant au syndrome d’Angelman. Ces résultats soulignent l’importance de la régulation de l’épissage alternatif lors du développement du cerveau.


Francesca MATTIOLI, Gaelle HAYOT, Bertrand ISIDOR, Frederic TRAN MAU THEM, Nathalie DROUOT, Jérémie COURRAUD, Chantal SELLIER, Nolwenn JEAN, Sophie NAMBOT, Sebastien MOUTTON, Jamel CHELLY, Aida TELEGRAFI, Christelle GOLZIO, Nicolas CHARLET-BERGUERAND, Jean-Louis MANDEL, Amélie PITON (Strasbourg)
15:00 - 15:15 #19980 - CS75 Variants synonymes et le biais d’usage de codons : impact sur Sonic Hedgehog dans l’holoprosencéphalie.
CS75 Variants synonymes et le biais d’usage de codons : impact sur Sonic Hedgehog dans l’holoprosencéphalie.

Des variations synonymes du génome sont aujourd’hui connues pour leurs implications dans certaines maladies génétiques du fait de leur impact possible sur l'épissage ou le repliement de l’ARNm, mais également sur la régulation de l’expression des gènes par les micro-ARN. La connaissance de leurs effets sur l’usage des codons synonymes et sur la traduction dans un contexte clinique reste cependant parcellaire.

Dans cette étude, nous explorons l'impact fonctionnel de variants synonymes dans le gène Sonic Hedgehog (SHH), identifiés chez des patients atteints d'holoprosencéphalie, - une anomalie cérébrale congénitale résultant d'un clivage incomplet du cerveau antérieur. 

L’analyse rétrospective de données de séquençage de 931 patients atteints d’holoprosencéphalie a permis d’identifier huit variants synonymes dans le gène SHH chez 21 de ces patients. L’analyse de populations contrôles (gnomAD, FReX, GoNL) a mis en évidence l’existence d’un enrichissement significatif de variants synonymes dans le gène SHH dans notre cohorte de patients atteints d’holoprosencéphalie, suggérant un rôle dans l’étiologie de cette maladie.

Nous avons évalué de façon systématique l’impact de ces variants sur la transcription et la traduction du gène SHH par des approches computationnelles et par des validations in vitro. Ces analyses ont démontré que les variants synonymes identifiés n’entrainaient pas de défaut d’épissage de l’ARNm ou de fixation de micro-ARN, ni même de modification de la structure prédite de l’ARNm. Elles ont cependant indiqué un effet hautement probable de cinq de ces variants sur la dynamique de la traduction du gène SHH.  Introduisant des codons synonymes possédants les propriétés biochimiques différentes, ces variants synonymes modifieraient la vitesse de la traduction et la capacité́ de la protéine à se replier correctement. Les expériences réalisées in vitro ont démontré que ces cinq variants synonymes sont en effet associés à une réduction significative de la quantité de la protéine produite, réduction allant de 5 % à 23 %. En inhibant le protéasome, nous avons pu restaurer les quantités protéiques pour quatre de ces cinq variants synonymes, confirmant ainsi leur impact sur la stabilité et le repliement de la protéine SHH. De plus, nous avons pu montrer une corrélation significative entre les valeurs de réduction protéique évaluées expérimentalement et les mesures computationnelles d’usage de codons (R2=0.83; P=0.0016), soulignant ainsi la pertinence de certains modèles permettant de prédire l’impact des variants synonymes sur la traduction.

Considérant le rôle critique de SHH dans le développement cérébral, nos résultats indiquent l’importance des variants synonymes dans l'holoprosencéphalie et soulignent que les variants synonymes peuvent avoir un rôle majeur dans les pathologies génétiques, indépendamment d’une possible altération de l’épissage des ARNm.


Artem KIM (Rennes, Etats-Unis), Jerome LE DOUCE, Farah DIAB, Christèle DUBOURG, Sylvie ODENT, Valérie DUPÉ, Véronique DAVID, Luis DIAMBRA, Erwan WATRIN, Marie DE TAYRAC
15:15 - 15:30 #20471 - CS76 Differences in the genetic background contribute to risk and resilience to autism.
CS76 Differences in the genetic background contribute to risk and resilience to autism.

Background: In the last 20 years, there was a tremendous progress in identifying genes associated to autism spectrum disorders (ASD). The genetic architecture of ASD is complex, ranging from apparently monogenic forms of the disorder to highly polygenic forms. However, if rare deleterious mutations affecting approximately 100 genes are now well accepted as risk factors for ASD, the role of the genetic background on their variable penetrance remains poorly understood.

 

Objectives: To identify resilient individuals, carrying rare deleterious mutations in ASD susceptibility genes without being diagnosed with the condition, and study the genetic factors influencing their clinical trajectories.

 

Methods: We designed a framework to assess the risk associated to > 11,000 rare deleterious mutations in parents and children of 1,786 quadruplet families with one affected and one unaffected child of the Simons Simplex Collection. We investigated hallmarks of mutation intolerance (haploinsufficiency, probability of loss-of-function mutation intolerance, z-score for missense mutation or deletion intolerance) to discriminate mutations likely to affect gene function. We also used clinical records available for each family to focus on mutations identified in children displaying a clear discordance in ASD phenotype (SRS and VABS-II scores).

 

Results: The fraction of resilient individuals among siblings and parents was surprisingly high, with approximately 7% of individuals carrying rare deleterious mutations in ASD-associated genes without displaying ASD symptoms. By stratifying resilient children from other unaffected children, we confirm a significant role of polygenic risk in ASD etiology. In addition, we observe significant differences in polygenic risk between affected and unaffected children who inherited the same rare deleterious mutations and between affected children with rare inherited deleterious mutations and affected children without.

 

Conclusion: The genetic background significantly influences the clinical trajectory of siblings carrying similar deleterious mutations in ASD-associated genes. Our results highlight the importance of investigating rare deleterious mutations in ASD susceptibility genes in the context of the genetic background, as well as the clinical heterogeneity of both diagnosed and undiagnosed individuals. Understanding the genetic factors contributing to resilience for ASD provides new insights into the molecular mechanisms of ASD, ultimately allowing the development of novel therapeutic strategies.


Thomas ROLLAND (PARIS), Freddy CLIQUET, Alexandre MATHIEU, Amaury VAYSSE, Claire LEBLOND, Frederique AMSELLEM, Anna MARUANI, Richard DELORME, Thomas BOURGERON
Auditorium François 1er

"Vendredi 24 janvier"

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B45
14:00 - 15:30

SESSIONS SIMULTANEES 14
Nouvelles technologies et bioinformatique

Modérateurs : Jean MULLER (MCU-PH) (Strasbourg), Marie DE TAYRAC (PU-PH) (Rennes)
14:00 - 14:15 #19856 - CS77 Outils d’aide à l’interprétation de données issues du séquençage haut débit pangénomique : révolution ou déception ?
CS77 Outils d’aide à l’interprétation de données issues du séquençage haut débit pangénomique : révolution ou déception ?

La démocratisation du séquençage haut débit (SHD) pangénomique met en évidence des besoins importants en terme d’experts biologistes pour interpréter la quantité importante de données génomiques générées par cette technologie. Il est en effet nécessaire d’acquérir une réelle expertise pour interpréter ces données et retenir les variations susceptibles d’expliquer le phénotype du patient qui a bénéficié de cet examen. De nombreuses solutions logicielles commencent ainsi à voir le jour, allant pour certaines jusqu’à affirmer qu’elles peuvent remplacer le biologiste, ou pour d’autres, plus humbles, déclarer être une simple aide à l’interprétation de ces données.

Nous proposons de faire un tour d’horizon non-exhaustif de ces solutions informatiques afin d’évaluer leur apport dans l’interprétation de données de SHD pangénomique. Différents logiciels sont testés, incluant des solutions académiques populaires ou industrielles telles que Exomiser, GADO, Mutation Distiller ou SeqOne. Bien que ces solutions informatiques soient toutes différentes dans leurs conceptions, il s’avère qu’elles nécessitent toutes la même base d’information : les traits phénotypiques du patient codés sous le format d’entrée de la base HPO, ainsi que le VCF résultant de l’analyse bioinformatique des données de l’examen. Les tests sont réalisés sur un nombre important dindividus: 350 patients ayant bénéficié d’un SHD d’exome, répartis en 3 groupes : 154 positifs (confirmés par séquençage Sanger), 100 candidats, 96 négatifs.

Les résultats préliminaires indiquent que ces solutions informatiques sont très loin d’être capables de remplacer des experts biologistes pour interpréter ce type de données. En effet, dans les cas les plus simples comme les positifs de notre cohorte, les logiciels trouvent la même réponse que le biologiste dans les 5 premiers résultats de son analyse dans 75% des cas. Lorsqu’un cas est plus complexe (hétérozygotes composites, présence de CNVs, ségrégation familiale complexe, candidats), les logiciels ne sont pas capables de rapporter prioritairement les variations rapportées par les biologistes. Il faut noter cependant que certains cas négatifs ont été résolus grâce à cette approche (5%). Cela s’explique par l’ancienneté de l’examen réalisé et par l’évolution des connaissances scientifiques, qui à l’époque de l’examen ne permettait pas de mettre en évidence la pathogénicité de variations qui aujourd’hui sont connues comme pathogènes.

Ainsi, la révolution annoncée de ces solutions logicielles n’est pas encore réelle. Cependant, ces approches apparaissent intéressantes pour gagner un temps non négligeable dans l’interprétation de données de SHD. Leur vérification par un expert biologiste semble évidemment encore nécessaire et inconditionnelle. L’évolution des technologies et des algorithmes, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle, permettra probablement d’améliorer ces méthodes et de les rendre de plus en plus pertinentes et performantes.


Yannis DUFFOURD (Dijon), Aurore GARDE, Caroline RACINE, Frédéric TRAN MAU-THEM, Ange-Line BRUEL, Garret PHILIPPINE, Arthur SORLIN, Virginie QUÉRÉ-CARMIGNAC, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Patrick CALLIER, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Laurence FAIVRE, Antonio VITOBELLO, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN-ROBINET
14:15 - 14:30 #19823 - CS78 Estimation des performances diagnostiques d’un workflow d’analyse pour la détection des variations du nombre de copie issues de données de panels NGS et d’exomes.
CS78 Estimation des performances diagnostiques d’un workflow d’analyse pour la détection des variations du nombre de copie issues de données de panels NGS et d’exomes.

La détection de de variations du nombre de copie (CNV) à partir de données de séquençage à haut débit est actuellement sous exploitée malgré la disponibilité de nombreux outils. Les études évaluant les performances de ces outils en conditions réelles sont rares.

Nous avons mis en place un workflow d’analyse basé sur CANOES, un outil bioinformatique exploitant la profondeur de lecture relative. Afin d’estimer les performances de ce workflow, nous l’avons appliqué à des données issues de séquençage de panels de gènes et d’exomes et réalisé des comparaisons en 2 étapes : (1) comparaison à une référence standard, (2) évaluation complémentaire de la valeur prédictive positive (VPP).

Concernant les données de séquençage de panels, nous avons d’abord comparé 465 échantillons avec à la fois des données d’un panel de 4 gènes (60 exons) et de QMPSF (Quantitative Multiplex PCR of Short Fluorescent fragments) exhaustive (un amplicon par exon). Notre workflow a détecté l’ensemble des 14 CNVs identifiés en QMPSF sans faux positifs, obtenant ainsi une sensibilité et une spécificité de 100 %. Nous avons complété cette étude en appliquant notre workflow sur les données issues de 3311 patients supplémentaires (3 panels), puis validé les CNV candidats par QMPSF ou digital droplet PCR (ddPCR). Sur 101 CNV candidats, 87 ont été confirmés (86,13%). Les faux positifs étaient dans des régions de faible complexité ou correspondaient à des pseudogènes.

Concernant les exomes, nous avons analysé 137 individus pour lesquels nous avions des données de CGH array et d’exome. Après avoir limité notre analyse aux CNV potentiellement détectables pour l’une ou l’autre des techniques, nous avons obtenu une sensibilité de 87,25 % (89/102 CNVs) et une VPP de 85,2 % (190/223 CNVs). Nous avons ensuite appliqué notre workflow à 1056 exomes supplémentaires pour lesquels nous n’avions pas de données de CGH array associées. Après avoir sélectionné les événements affectant une liste de gènes d’intérêt, nous avons validé par QMPSF 108 des 122 CNV candidats détectés par notre workflow (VPP=88,52%). L’exome permettait de détecter des événements de toute taille, donc certains sont indétectable par CGH array.

En conclusion, le passage au criblage de CNVs par NGS seul est associé à : (1) une réduction importante des coûts, (2) un taux de faux positifs faible limitant le nombre de confirmations moléculaires par une technique indépendante, et (3) des rendements diagnostiques probablement stables en approche pangénomique, car les exomes permettent de détecter des événements non détectables en CGH array malgré une sensibilité non parfaite de l’exome, confirmant qu’il n’existe pas de réel gold standard, dans l’attente que les performances des outils de détection à partir de génomes entiers soient optimisées.


Olivier QUENEZ (Rouen), Kevin CASSINARI, Sophie COUTANT, François LECOQUIERRE, Kilan LE GUENNEC, Stéphane ROUSSEAU, Anne-Claire RICHARD, Stéphanie VASSEUR, Emilie BOUVIGNIES, Jacqueline BOU, Gwendoline LIENARD, Sandrine MANASE, Steeve FOURNEAUX, Nathalie DROUOT, Virginie NGUYEN-VIET, Myriam VEZAIN, Pascal CHAMBON, Géraldine JOLY-HELAS, Nathalie LE MEUR, Mathieu CASTELAIN, Anne BOLAND, Jean-François DELEUZE, Isabelle TOURNIER, Françoise CHARBONNIER, Edwige KASPER, Thierry FRÉBOURG, Pascale SAUGIER-VEBER, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Dominique CAMPION, Anne ROVELET-LECRUX, Gaël NICOLAS
14:30 - 14:45 #19864 - CS79 Caractérisation des remaniements chromosomiques équilibrés en WGS : comment gérer les échecs de la stratégie short-read ?
CS79 Caractérisation des remaniements chromosomiques équilibrés en WGS : comment gérer les échecs de la stratégie short-read ?

Le séquençage génome entier (ou Whole Genome sequencing, WGS) en short-read a offert la possibilité de caractériser de façon rapide et précise les points de cassure des remaniements de structure chromosomique au niveau moléculaire. Cependant, dans 9 à 11% des cas, il ne permet pas d’identifier le remaniement.

Nous avons recueilli 10 cas non caractérisés après alignement en hg38 parmi 86 remaniements de structure chromosomique étudiés en WGS (11,6%) afin d’identifier les raisons de ces échecs. Parmi ces dix translocations réciproques, 8 impliquaient sur le caryotype des régions chromosomiques hautement répétées telles que l’hétérochromatine constitutive des chromosomes 1,9 ou 16 (5 cas), les bras courts d’acrocentriques (2 cas) ou les régions péricentromériques (1 cas). Neuf de ces cas ont pu bénéficier d’analyses complémentaires, soit de façon isolée, soit combinée, par hybridation in situ en fluorescence (FISH) (7 cas), séquençage linked-reads (10X Genomics) (1 cas), séquençage long-reads (PacBio) (2 cas) ou cartographie optique (Bionano) (5 cas). Les points de cassure ont été identifiés pour 8/9 cas, dont 5 confirmés par séquençage Sanger. Dans tous les cas, au moins un point de cassure impliquait un élément répété (LINE, alpha-satellites), une duplication segmentaire  ou une région de séquençage difficile. Les données de WGS short-reads ont été ré-analysées secondairement de façon ciblée sur les points de cassure à l’aide du logiciel IGV.  Pour 3/8 cas, les points de cassure n’étaient pas visibles à partir des données short-reads. Pour 5/8 cas, les points de cassure étaient visibles a posteriori, mais impliquaient des localisations chromosomiques multiples ou erronées pour un partenaire du remaniement. Enfin, cette étude a permis de poser un diagnostic pour 4/8 patients soit par interruption de gène (NLGN4, DYRK1A, CLCN5) ou par effet de position (BMP2).

En conclusion, les échecs de caractérisation par short-read sont liés à l’implication de régions génomiques hautement répétées, soit absentes du génome de référence, soit ne pouvant pas être attribuées à une position génomique unique lors de l’alignement. L’approche par FISH avec ré-analyse des données de WGS est efficace et facile à mettre en œuvre comparée aux nouvelles technologies de type long-reads, encore difficiles d’accès. La résolution de ces échecs est primordiale pour la prise en charge des patients puisqu’un remaniement pathogène a été identifié pour 40% des patients dans cette étude.


Caroline SCHLUTH-BOLARD (STRASBOURG), Marion BEAUMONT, Laïla EL-KHATTABI, Nicolas REYNAUD, Kevin UGUEN, Flavie DIGUET, Pierre-Antoine ROLLAT-FARNIER, Alexandra AFENJAR, Florence AMBLARD, Jeanne AMIEL, Sophie CHRISTIN-MAÎTRE, Françoise DEVILLARD, Mélanie FRADIN, Bertrand ISIDOR, Dominique MARTIN-COIGNARD, Robert OLASO, Massimiliano ROSSI, Jean-Pierre SIFFROI, Damien SANLAVILLE
14:45 - 15:00 #20104 - CS80 SPiP: a Splicing Prediction Pipeline addressing the diversity of splice alterations, validated on a curated diagnostic set of 2,784 exonic and intronic variants.
CS80 SPiP: a Splicing Prediction Pipeline addressing the diversity of splice alterations, validated on a curated diagnostic set of 2,784 exonic and intronic variants.

Prédire avec un même outil l’effet sur l’épissage d’une variation nucléotidique quelle que soit sa position dans le génome est un véritable défi. En effet, chaque modification nucléotidique peut impacter l’épissage via la destruction/création des sites 5’/3’ d’épissage (5’ss/3’ss), des points de branchement (BPs) ou des ESRs (exonic splicing regulators). Ainsi, nous avons développé l’outil SPiP (Splicing Prediction Pipeline) qui permet la détection de variants splicéogéniques indépendamment de la position et du motif affecté. SPiP est un algorithme décisionnel intégrant des outils sélectionnés pour chaque motif d’épissage ainsi qu’un nouvel outil détectant soit un renforcement d’un site cryptique soit l’apparition d’un site d’épissage de novo AG/GT.

SPiP a été évalué sur 2 784 variants avec études ARN in vitro, obtenues grâce à un recueil de la littérature, au consortium ENIGMA, au réseau épissage du Groupe Génétique et Cancer et aux partenaires de l’ANPGM. Parmi ces variants, 47 % (1 294/2 784) impactent l’épissage. SPiP a atteint une exactitude de 80.76 %, une sensibilité de 90.96 % et une spécificité de 70.87 %. Comparativement, les outils récemment développés SPANR et SpliceAI (récemment publié par Illumina®) présentent, respectivement, une sensibilité de 78.37 % et 70.71 % et une spécificité de 72.37 % et 98.26 % sur le même jeu de données expérimentales.

Pour aider le biologiste à retenir ou non un variant pour étude ARN, SPiP fournit directement la probabilité d’altération de l’épissage pour le variant testé. Ainsi, si SPiP prédit une altération, alors ces probabilités correspondent aux valeurs prédictives positives (VPP) de l’outil. En absence d’altération prédite, une probabilité résiduelle d’altération est fournie par SPiP correspondant à 1-VPN (Valeur Prédictive Négative). Pour estimer ces VPP et VPN, deux étapes ont été nécessaires : (i) estimation de la proportion de variants splicéogéniques dans notre génome par approche bayésienne (2.69 %) ; (ii) création d’un jeu de variants en accord avec cette proportion (47 784 variants). SPiP présente des VPP optimales pour les sites d’épissage 5’et 3’, les points de branchement et les éléments régulateurs, mais plus faible pour les sites de novo en raison du nombre conséquent de variants pouvant créer un nouveau site. Par ailleurs les VPN de SPiP sont toutes supérieures à 90 %.

Utilisable sous Windows (https://sourceforge.net/projects/splicing-prediction-pipeline/) mais également en haut débit sous Linux (https://github.com/raphaelleman/SPiP), SPiP est donc un outil de prédiction adapté à la médecine génomique.


Raphael LEMAN (Caen), Béatrice PARFAIT, Dominique VIDAUD, Emmanuelle GIRODON, Laurence PACOT, Gérald LE GAC, Chandran KA, Claude FEREC, Yann FICHOU, Céline QUESNELLE, Etienne MULLER, Dominique VAUR, Laurent CASTERA, Agathe RICOU, Hélène TUBEUF, Omar SOUKARIEH, Pascaline GAILDRAT, Thierry FREBOURG, Florence RIANT, Marine GUILLAUD BATAILLE, Sandrine CAPUTO, Virginie CAUX MONCOUTIER, Nadia BOUTRY-KRYZA, Françoise BONNET-DORION, Ines SCHULTZ, Maria ROSSING, Michael PARSONS, Amanda SPURDLE, Alexandra MARTINS, Claude HOUDAYER, Sophie KRIEGER
15:00 - 15:15 #20266 - CS81 Evaluation de la détection de variants structuraux par séquençage Nanopore dans un contexte de routine diagnostique.
CS81 Evaluation de la détection de variants structuraux par séquençage Nanopore dans un contexte de routine diagnostique.

Le séquençage dit de seconde génération (NGS) est devenu une pratique courante dans les laboratoires de génétique car la qualité du séquençage permet de détecter avec précision un grand nombre de variations génomiques. Cependant, la petite taille (centaines de bases) des lectures générées par le NGS est un inconvénient lors de la recherche de variants structuraux ou d’expansions de triplets. Les réarrangements structuraux (ou SV pour structural variant), regroupent les anomalies chromosomiques telles que les variations de nombre de copie (ou CNV pour copy-number variants), les insertions, les inversions et les translocations équilibrées. Leur détection par le biais de séquençage reste moins démocratisée que celle des variations d’un seul nucléotide (ou SNV pour single nucleotide variant). L’avènement des technologies dites de troisième génération (TGS) promet à l’aide de ses lectures plus longues (N50 ~ 15-25kb) de détecter l’ensemble de ces anomalies en une seule technique.

Dans le cadre de cette étude, nous avons évalué la capacité du séquençage « long read » de la société Oxford Nanopore Technologies à détecter des SV et expansions de triplets issus de notre routine diagnostique. Nous avons donc sélectionné plusieurs échantillons présentant des anomalies, de taille et de complexité variables, détectées par le biais de techniques diverses (caryotype, ACPA, exome, FISH) et provenant de différentes matrices (Sang EDTA, culture de liquide amniotique, lymphocytes fixés). Pour respecter les contraintes d’une routine optimisée, nous avons réalisé des séquençages de génomes complets à faible profondeur.

Nos expériences ont montré que la préparation des librairies et le séquençage sur l’automate GridION sont relativement aisés. Il est par contre rapidement apparu important d’optimiser les protocoles d’extraction et de purification des ADNs afin d’obtenir un équilibre entre rendement et taille des lectures. Nous avons pu en effet observer que i) la sensibilité des pores aux contaminants chimiques rend certaines méthodes d’extraction incompatibles, ii) il est nécessaire de charger des librairies dont les fragments ont une taille homogène, iii) les long fragments peuvent bloquer les pores et donc réduire le rendement.

Le traitement bioinformatique des données est actuellement un challenge car nous n’avons pas le même recul que pour les technologies short-reads. De plus, beaucoup de connaissances, que ce soit les bases de données ou les génomes de référence, ont été construites sur la base des technologies short-reads et demeurent au mieux incomplètes. Dans cette première approche, nous nous sommes donc limités à déterminer bioinformatiquement les paramètres optimums permettant de reproduire nos diagnostics. Nous présenterons également une analyse détaillée des limites de l’utilisation de cette technologie dans le contexte d’un laboratoire de routine (optimisation de la cible diagnostique, des délais et des coûts).


Quentin TESTARD (Lyon), Luc DRUART, Benoit QUILICHINI, Marie NAUD, Marc NOUCHY, Pascal MOUTY, Laure RAYMOND, Francis ROUSSEAU, Mohamed TAOUDI, Sylvie TAPIA, Julien THÉVENON, Jean-François TALY
15:15 - 15:30 #20229 - CS82 Les variants du site 5' d'épissage GC>GT se comportent différemment des variants GT>GC en termes de leurs effets fonctionnels sur l'épissage.
CS82 Les variants du site 5' d'épissage GC>GT se comportent différemment des variants GT>GC en termes de leurs effets fonctionnels sur l'épissage.

In the human genome, the vast majority ( > 99%) of introns are of the U2 type. The vast majority (~99%) of these employ the canonical 5' splice site (5'SS) GT dinucleotide whilst a minority (~1%) use the non-canonical 5'SS GC. 5'SS GT > GC or +2T > C variants have been frequently described to cause human genetic disease and are routinely scored as splicing mutations. However, we have recently provided evidence that such variants in human disease genes may not invariably be pathogenic. Specifically, combining data derived from a meta-analysis of 45 human disease-causing GT > GC variants and a cell culture-based full-length gene splicing assay of 103 GT > GC substitutions, we estimated that ~15-18% of GT > GC variants generate between 1 and 84% normal transcripts. By contrast, we know very little about the functional effect and pathogenic relevance of 5' splice site GC > GT or +2C > T variants. Herein, we aimed at bridging this gap by performing a meta-analysis of clinically identified GC > GT variants and a functional analysis of engineered GC > GT substitutions. Our meta-analysis revealed that none of the clinically identified GC > GT variants could be confidently interpreted to be pathogenic. We then analyzed the functional effects of engineered GC > GT substitutions in the same manner as we have done for GT > GC substitutions. Thus, we firstly selected 42 genes whose genomic sizes did not exceed 8 kb (from the translation initiation codon to the translation termination codon) and which contained at least one 5'SS GC site, for the construction of full-length gene expression vectors; we then screened those genes, which had yielded the expected transcript size by means of RT-PCR analysis of transfected HEK293T cells, for subsequent mutagenesis of available 5'SS GCs to GTs in the construct. In the end, we succeeded in functionally analyzing 15 GC > GT substitutions from 15 different genes. In sharp contrast with 5'SS GT > GC variants, all the 15 5'SS GC > GT substitutions generated wild-type transcripts; and most of them generated an equal or even higher level of normal transcripts as compared to their corresponding GC wild-type alleles. These findings are largely consistent with the fact that GC > GT will render the 9-bp consensus sequence for the U2-type 5'SS more complementary to the 3'-GUCCAUUCA-5' sequence at the 5' end of U1 snRNA. Nonetheless, some 5'SS GC > GT substitutions generated a much lower level of normal transcripts as compared to the GC wild-type alleles, highlighting the involvement of sequence determinants for splicing beyond the short 9-bp consensus sequence motif. Our findings will not only have immediate implications for interpreting the clinical relevance of 5'SS GC > GT variants but should also help us to understand the switching between 5'SS GT and 5'SS GC sites in the human genome.


Jin-Huan LIN, Emmanuelle MASSON, Matthew HAYDEN, David COOPER, Zhuan LIAO, Claude FÉREC, Jian-Min CHEN (BREST)
Auditorium Ronsard

"Vendredi 24 janvier"

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C45
14:00 - 15:30

SESSIONS SIMULTANEES 15
Pathologies d'organes et Cardiovasculaire

Modérateurs : Bruno LEHEUP (PU-PH) (VANDOEUVRE LES NANCY CEDEX), Caroline ROORYCK THAMBO (PU-PH) (Bordeaux)
14:00 - 14:15 #20165 - CS83 Les gènes BMP10 et KDR : nouveaux venus dans l’architecture génétique de l’hypertension artérielle pulmonaire héréditaire.
CS83 Les gènes BMP10 et KDR : nouveaux venus dans l’architecture génétique de l’hypertension artérielle pulmonaire héréditaire.

Contexte: L'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est une maladie rare et grave, de transmission autosomique dominante, définie par l'augmentation des résistances artérielles pulmonaires, résultant de l’oblitération progressive des artères pulmonaires de petit calibre par une prolifération des cellules vasculaires et évoluant vers l'insuffisance cardiaque droite. Depuis la découverte de mutations dans le gène BMPR2 en 2000, des mutations sur plusieurs autres gènes, liés ou non à la signalisation BMPR2, ont été découvertes, faisant de l’HTAP une maladie génétique hétérogène. La maladie veino-occlusive pulmonaire (MVO) est une forme rare d’hypertension pulmonaire cliniquement proche de l’HTAP, de transmission autosomique récessive, pour laquelle EIF2AK4 a été identifié comme gène causal principal.

Objectifs: Etudier l’architecture génétique de l’hypertension pulmonaire dans une cohorte de patients français grâce à une approche de NGS ciblé en utilisant un panel incluant les gènes validés pour le diagnostic moléculaire ainsi que des gènes de recherche.

Méthodes: Analyse prospective de 506 cas index atteints d’HTAP ou de MVO. Screening moléculaire par un panel de capture ciblé comprenant les gènes (BMPR2, TBX4, EIF2AK4, CAV1, KCNK3, SMAD9, ACVRL1, ENG, BMP9). Le gène BMP10 un paralogue de BMP9 et le gène KDR codant pour le récepteur de type 2 du VEGF sont également inclus dans le design comme gène de recherche. Parmi ces patients 243 ont été testés avec une évolution du panel incluant trois nouveaux gènes validés pour le diagnostic moléculaire (SOX17, ATP13A3 et AQP1)

Résultats: Un variant  pathogène a été identifié chez 91 des 506 patients analysés (18.3 % chez des HTAP sporadiques, 61.1 % chez des HTAP familiales et 13,1% chez des MVO. BMPR2 reste le gène le plus fréquemment muté, suivi de TBX4 et BMP9 (respectivement 62,6%, 7,7% et 6,6% des mutations identifiées). Les mutations dans le gène SOX17 ont été trouvées chez 3 patients parmi les 243 testés. Les mutations bi-allèles EIF2AK4 signent la MVO parfois confondue cliniquement avec une HTAP. Une mutation tronquante et un variant très probablement pathogène ont été identifiés dans le gène BMP10 chez deux patients atteints de formes sévères d’HTAP. Enfin deux mutations tronquantes ont été identifiées dans le gène KDR. L’une dans une forme familiale  et l’autre dans une forme sporadique d’HTAP.

Conclusions : L’approche de NGS ciblé est un outil efficace pour améliorer la connaissance de l’architecture génétique de l’hypertension pulmonaire et confirmer la responsabilité de nouveaux gènes. Dans notre cohorte, le gène majeur reste BMPR2, mais d’autres gènes émergent tels que BMP9 et TBX4. En particulier pour ce dernier des mutations sont identifiées dans les HTAP adultes, alors que ce gène a été initialement décrit comme un gène majeur dans les HTAP pédiatriques Nos résultats révèlent également  BMP10 et KDR  comme nouveaux gènes de l’HTAP.


Mélanie EYRIES (PARIS), David MONTANI, Barbara GIRERD, Sophie NADAUD, Marie-Christine WAILL, Florence COULET, Marc HUMBERT, Florent SOUBRIER
14:15 - 14:30 #20583 - CS84 Délétions intergéniques en 4q25 et perturbation de la structure de la chromatine à l'origine d'une forme familiale de dysfonction sinusale.
CS84 Délétions intergéniques en 4q25 et perturbation de la structure de la chromatine à l'origine d'une forme familiale de dysfonction sinusale.

Sinus node dysfunction (SND) refers to several conditions causing physiologically inappropriate atrial rates. Genetics of human SND remains poorly understood with few genes identified (HCN4, SCN5A, GJA5, KCNQ1, MYH6 and ANK2) and further genetic heterogeneity. Here we report two families with SND segregating with an intergenic deletion associated with long-range cis-regulatory elements (CREs) of PITX2. We first applied exome sequencing to a 4-generation family presenting 16 patients with SND, atrial fibrillation and/or repolarization abnormalities that did not allow to identify the disease-causing gene within a 16.5-cM linkage interval (Zmax=5.9, q=0) on chr.4q25 although immunoblot of a muscle biopsy revealed a striking decrease in ANK-B expression. We then applied 30x whole genome sequencing (WGS) in 2 patients and identified 72 rare ( < 0.1%) SNVs and a 15-Kb deletion using LUMPY in the candidate interval. This intergenic deletion, which was located between PITX2 and ANK2 and contained a CTCF motif, was segregating in all patients and was not found in 855 French control genomes. We also applied WGS on a second family presenting 5 patients with SND and negative for all SND genes and identified a 91-Kb deletion overlapping the initial deletion. CTCF functions as a genome organizer mediating genomic interactions between genes and CREs. To clarify a possible regulatory function of the 1.5-Mb intergenic region containing the deletion, we interrogated 3 epigenetic databases. High-throughput chromosome conformation capture (Hi-C) data (1) revealed that this intergenic region was placed in a topologically associating domain (TAD) containing PITX2. Chromatin interaction analysis by paired-end tag (ChIA-PET) data of CTCF in MCF-7 (2) suggested several possible functional chromatin loops in the TAD. Of them, a CTCF-mediated chromatin loop corresponding to a 300-Kb genomic region was clarified as a possible CRE using histone modification data from Roadmap. The region ranging between the intra-deletion CTCF motif and another distal motif was repressed in H3K27me3 profiles of fetal heart and H1 ESC-derived mesenchymal stem cells, while the region was activated in H3K27ac profiles of H1 ESC-derived mesendoderm cells. Thus, this CRE may regulate expression of PITX2 and/or ANK2 in pacemaker cell differentiation. Ongoing experiments on patient’s iPSC-derived cardiomyocytes will further characterize the disease mechanism.

(1) Leung et al. Nature, 2015; (2) Li et al. Cell, 2011


Jean-Jacques SCHOTT, Julien BARC, Hiroshige MURATA, Estelle BARON, Pierre LINDENBAUM, Manon BAUDIC, Adrien FOUCAL, Karim SI-TAYEB, Le Marec HERVÉ, Vincent PROBST, Jean-François DELEUZE, Claude VIEYRES, Richard REDON (NANTES), Solena LE SCOUARNEC
14:30 - 14:45 #19894 - CS85 The spectrum of Fetal Cardiomyopathies; pathological and genetic analysis allowed identifying the etiology and propose an accurate genetic counseling.
CS85 The spectrum of Fetal Cardiomyopathies; pathological and genetic analysis allowed identifying the etiology and propose an accurate genetic counseling.

Cardiomyopathies are diseases of the heart muscle with variable clinical appearance, onset of symptoms and severity. Most of forms are inherited as dominant trait and may stay asymptomatic and undiagnosed until adulthood. Severe forms of cardiomyopathies may be observed during the antenatal period with a pejorative issue leading to fetal death or therapeutic premature interruption of pregnancy. Variable phenotypes as well as genetic heterogeneity make etiologic identification difficult.

We report the histological and genetic analysis of 16 antenatal forms of cardiomyopathies from 11 families.  14 fetuses underwent an autopsy and 13 a genetic analysis. All of them showed a dilated or hypertrophic cardiomyopathy, complicated by hydrops fetalis in 6 of them. Six of the fetuses died in utero. In the 7 others, a termination of the pregnancy was performed on parental request, between 22 and 26 gestational weeks in 4, at 34 gw in two and 37.5 gw in one. Three children were born and died at first hour, 35 days and 16 months of life respectively.

Methods:

During autopsy, detailed morphological and histological examinations of hearts were implemented then DNAs were sequenced by a targeted NGS panel of 52 cardiomyopathy genes. This strategy allowed the identification of the genetic cause in 9/11 families.

Results:

In this study, despite a variability of histological and pathological findings, a common morphotype could emerged : There was a uni- or biventricular cardiac dilatation (n=12), a ventricular hypertrophy (n=2), three cases of left ventricle non-compaction, a sub-endocardial fibroelastosis (n=8).  Other cardiac malformations (3 valves anomalies, 1 foramen ovale, 1 abnormal coronary implantation, 1 case of Ebstein’s disease and a false tendon between the left ventricle and the septum) could also be observed. Complex forms of cardiomyopathy with coexistence of different major sub-forms were possible with a rapid evolution towards a dilated cardiomyopathy.

As well, a huge variability of genetic situations was observed with two fetuses carrying heterozygous compound mutations in dominant adulthood cardiomyopathy genes, unique de novo mutations in four, a germline mosaicism in one family and codominance/digenism in 2 families. The parents were subsequently genetically tested to diagnose mutation carriers and to drive them to cardiological surveillance and to propose a genetic counseling.

Conclusion:

This study highlights the great diagnostic value of the genetic testing of severe cardiomyopathies for accurate genetic counseling, and follow- up of family members carrying mutations. A molecular prenatal diagnosis can be offered in the recessive forms.


Eva KOHAUT, Flavie ADER, Caroline ROORYCK-THAMBO, Fanny PELLUARD, Maryse BONNIERE, Gwenaelle ANDRE, Fanny SAUVESTRE, Lionel VAN MALDERGEM, Philippe ROTH, Diala KRHAICHE, Bettina BESSIERES, Tania ATTIE-BITACH, Pascale RICHARD (PARIS)
14:45 - 15:00 #19871 - CS86 Les variants du moteur kinésine-2 KIF3B sont responsables d' une ciliopathie autosomique dominante.
CS86 Les variants du moteur kinésine-2 KIF3B sont responsables d' une ciliopathie autosomique dominante.

La kinésine-2, moteur intraflagellaire antérograde, permet l'assemblage et le fonctionnement du cil primaire en transportant des cargos protéiques du corps basal au sommet du cil. L’activité de moteur moléculaire est assurée par un complexe hétérotrimérique composé de KIF3A, KIF3B ou KIF3C, ainsi que d’une sous-unité non motrice, KIFAP3. Suite au séquençage de l’exome nous avons identifié deux variants hétérozygotes de KIF3B dans deux familles non apparentées, ayant des phénotypes caractéristiques de ciliopathie. Dans la première famille, le cas index présentait une fibrose hépatique congénitale, une rétinite pigmentaire et une polydactylie postaxiale. Ce patient est porteur d’un variant 748G > C, p.Glu250Gln, affectant un acide aminé conservé dans le domaine moteur de la kinésine codé par KIF3B. La seconde famille est une large famille avec des sujets atteints de rétinite pigmentaire, une polydactylie postaxiale  ainsi qu’une insuffisance rénale ségrégeant selon un mode de transmission autosomique dominant. Les individus atteints sont porteurs du variant c.1568T > C, p.Leu523Pro hétérozygote de KIF3B. Nous avons mis en évidence une augmentation significative de la longueur des cils primaires dans les fibroblastes primaires chez un patient atteint, suggérant une atteinte de l’activité motrice de la kinésine-2. Enfin, nous avons évalué les effets de la surexpression de l’ARNm variant KIF3B dans la rétine chez la larve de poisson zèbre. Pour les deux variants non synonymes, une séquestration de la rhodopsine possiblement en lien avec un transport défectueux à travers le cil connecteur a été mise en évidence. Indépendamment, lors de l’étude des bases moléculaires d'une dégénérescence rétinienne progressive autosomique récessive chez le chat Bengale, nous avons identifié un variant de Kif3b ségrégeant avec la pathologie, par étude d'association pangénomique et séquençage du génome entier. La localisation anormale de la rhodopsine a également  été mise en évidence dans le contexte de cette rétinopathie. Au total, grâce à ces données génétiques ainsi qu’aux expériences de modélisation in vivo et in vitro, nous décrivons une nouvelle ciliopathie de transmission autosomique dominante en lien avec une altération du transport antérograde ciliaire médié par la kinésine.


Benjamin COGNÉ, Xénia LATYPOVA (Paris), Lokuliyanage Dona Samudita SENARATNE, Ludovic MARTIN, Daniel C. KOBOLDT, Georgios KELLARIS, Guylène LE MEUR, Dominique CALDARI, Dominique DEBRAY, Mathilde NIZON, Eirik FRENGEN, Sara J. BOWNE, 99 Lives CONSORTIUM, Elizabeth L. CADENA, Stephen P. DAIGER, Kinga BUJAKOWSKA, Eric PIERCE, Michael GORIN, Nicholas KATSANIS, Stéphane BÉZIEAU, Simon M. PETERSEN-JONES, Laurence OCCELLI, Leslie LYONS, Laurence LEGEAI-MALLET, Lori S. SULLIVAN, Erica E. DAVIS, Bertrand ISIDOR
15:00 - 15:15 #20180 - CS87 Les pathologies létales du développement pulmonaire impliquant la voie TBX-FGF: un modèle d’hérédité complexe.
CS87 Les pathologies létales du développement pulmonaire impliquant la voie TBX-FGF: un modèle d’hérédité complexe.

Les pathologies du développement pulmonaire sont rares et conduisent à un décès précoce du nouveau-né dans les premières heures ou semaines de vie. Trois entités sont distinguées : la dysplasie alvéolo-capillaire avec défaut d’alignement des veines pulmonaires (ACDMPV, MIM# 265380), la dysplasie acineuse (AcDys) et la dysplasie alvéolaire congénitale (CAD). L’ACDMPV a été caractérisée sur le plan moléculaire avec l’implication du gène FOXF1, mais les causes génétiques de l’AcDys et de la CAD étaient jusqu’alors inconnues, bien qu’une transmission autosomique récessive ait été évoquée.

Grâce à un travail collaboratif international, nous avons rassemblé une cohorte unique de 26 patients atteints de pathologies létales pulmonaires. Cette étude a permis de les caractériser sur le plan clinique, histologique et moléculaire. Les patients nous ont été adressés suite au diagnostic initial d’AcDys. Après relecture par un anatomopathologiste référent, 14 individus ont été classés « AcDys », 2 « CAD » et 10 « hypoplasie pulmonaire létale aspécifique ».

Sur le plan moléculaire, nous avons utilisé les techniques d’analyse chromosomique par puces à ADN (SNP ou CGH array), de whole exome sequencing (WES) et de whole genome sequencing (WGS).

Sept patients sont porteurs d’une délétion récurrente d’environ 2Mb, responsable du syndrome de microdélétion 17q23.1q23.2 (MIM# 613355), emportant le gène TBX4 ; deux ont des variants rares de novo dans le même codon de l’exon 2 de TBX4 ; et au sein d’une fratrie, deux ont une délétion intragénique des exons 3 et 4 retrouvée par WGS. Par ailleurs, deux patients sont porteurs de délétions chevauchantes d’environ 2Mb en 5p12, emportant le gène FGF10 et deux autres ont un variant rare dans FGF10. Certaines de ces variations rares sont héritées d’un parent sain, confortant l’hypothèse initiale d’une pathologie récessive. Néanmoins dans tous les cas, il n’a pas été retrouvé de mutations délétères sur le second allèle. Les analyses de WGS chez les individus porteurs d’un variant dans TBX4 n’ont pas révélé d’haplotype commun au locus 17q23, mais ils étaient tous porteurs d’au moins un variant non codant, non retrouvé chez les individus contrôles, et localisé au niveau des régions activatrices du gène TBX4. Chez la majorité des individus atteints (mutés ou non), nous avons également observé un enrichissement en variants non codants dans ces mêmes régions.

Ce travail collaboratif a permis de confirmer l’implication de la voie de signalisation TBX4-FGF10 dans le développement pulmonaire humain et pour la première fois de mettre en évidence un déterminisme génétique complexe pour ces pathologies rares et létales du développement en lien avec la présence de variants codants et non codants dans les gènes TBX4 et FGF10.


Marie VINCENT (Nantes), Justyna KAROLAK, Gail DEUTSCH, Tomasz GAMBIN, Benjamin COGNÉ, Olivier PICHON, Heather MEFFORD, Megan DISHOP, Thomas BESNARD, Florence PETIT, Marie DENIS-MUSQUER, Madeleine JOUBERT, Jelena MARTINOVIC, Claire BENETEAU, Arnaud MOLIN, Dominique CARLES, Gwenaelle ANDRÉ, Eric BIETH, Nicolas CHASSAING, Louise DEVISME, Lara CHALABREYSSE, Laurent PASQUIER, Véronique SECQ, Chantal MISSIRIAN, Jérémie MORTREUX, Damien SANLAVILLE, Linda PONS, Sébastien KÜRY, Stéphane BÉZIEAU, Jean-Michel LIET, Nicolas JORAM, Tiphaine BIHOUÉE, Edwina POPEK, James LUPSKI, Przemyslaw SZAFRANSKI, Bertrand ISIDOR, Cédric LE CAIGNEC, Pawel STANKIEWICZ
15:15 - 15:30 #20215 - CS88 Modélisation et caractérisation des mutations ABCA3.
CS88 Modélisation et caractérisation des mutations ABCA3.

La protéine ABCA3 est un transporteur de phospholipides indispensable à la biosynthèse du surfactant dans les corps lamellaires des cellules alvéolaires de type 2. Les pathologies liées à ABCA3 sont de transmission récessive, et couvrent un large spectre phénotypique, de la détresse respiratoire néonatale à la pneumopathie interstitielle de l’adulte.

Ce large spectre clinique s’explique en partie par les types de mutations affectant ABCA3, grossièrement classées en mutations de maturation et mutations de fonction. Toutefois, afin de mieux comprendre/prédire le phénotype, une classification plus fine est nécessaire.

Forts de notre expérience dans le domaine d’un autre ABC transporteur, CFTR, nous avons développé différents outils pour évaluer la pathogénicité des variants ABCA3 in vitro par expression hétérologue dans des cellules A549 (pneumocyte de type II) et HEK. Nous étudions la maturation, la localisation subcellulaire, le transport intracellulaire de doxorubicine et l’ultrastructure des corps lamellaires en microscopie électronique. Nous participons également à la modélisation in silico très précise de la protéine ABCA3, par comparaison notamment avec ABCA1 dont la structure a été étudiée en cryo-microscopie électronique, afin de mieux prédire l’effet des variants. Cette stratégie nous permettra de repérer les mutations faux-sens qui pourrait générer une grande variabilité phénotypique par défaut partiel d’activité et les nouveaux-nés dont le pronostic sera plus favorable.

De plus, dans un contexte où des multitudes de données de génétiques sont générées grâce au NGS, il devient important de disposer de tests accessibles, tels que nous les proposons, afin d’étudier la pathogénicité des nouveaux variants. Comprendre le mécanisme pathogène des différentes mutations ABCA3 est également un enjeu, pour pouvoir proposer une thérapie ciblée en fonction de l’anomalie, comme cela est fait pour CFTR.


Alix DE BECDELIÈVRE (CRETEIL), Marion ONNÉE, Stéphanie SIMON, Adeline HENRY, Anne HULIN, Claire SZCZEPANIAK, Xavier DECROUY, Ralph EPAUD, Isabelle CALLEBAUT, Pascale FANEN
Salle Descartes

"Vendredi 24 janvier"

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D45
14:00 - 15:30

SESSIONS SIMULTANEES 16
Malformations - Os et membres

Modérateurs : Bertrand ISIDOR (Praticien hospitalier) (Nantes), Sylvie MANOUVRIER-HANU (PUPH) (LILLE)
14:00 - 14:15 #19944 - CS89 Le phénotype squelettique de l’hypochondroplasie revisité avec le modèle murin.
CS89 Le phénotype squelettique de l’hypochondroplasie revisité avec le modèle murin.

L'hypochondroplasie (HCH) est un nanisme rhizomélique, des mutations localisées dans le gène FGFR3 (fibroblast growth factor receptor 3) sont responsables de l’HCH. La mutation faux sens la plus fréquemment retrouvée (p.Asn540Lys) est localisée dans le domaine tyrosine kinase I. Pour mieux comprendre l’impact de la mutation FGFR3Asn540Lys sur le développement squelettique, nous avons établi le 1er modèle murin Hch (Fgfr3Asn534Lys/+). Les souris Hch expriment de façon ubiquitaire à l’état hétérozygote la mutation Asn534Lys. L’étude du phénotype squelettique de ces souris a montré une inflexion de la courbe de croissance, visible comme chez l’homme après la naissance. La taille naso-anal est réduite à partir de 1 semaine (-2%) et s’accroit dans le temps atteignant -9% à 6 mois. L’inflexion de la courbe de croissance est corrélée avec la diminution de taille des os long (ulna-15%, humerus-15%, radius-15 %, fémur-21%, tibia-25% à 6 mois).

L’analyse du squelette appendiculaire par microtomographie à rayons X (µCT) des souris adultes Hch montre une diminution de la densité osseuse avec une réduction du nombre et de la taille des travées dans l’os trabéculaire des fémurs et tibias. De façon surprenante, la densité osseuse de l’os cortical est augmentée chez le fémur. L’étude de la plaque de croissance des fémurs montre que les chondrocytes sont légèrement désorganisés, la prolifération n’est pas perturbée (BRDU), en revanche, la différenciation (ColX) est altérée. Ce résultat inattendu montre que la mutation Asn540Lys perturbe principalement la différenciation cellulaire.

L’analyse du squelette axial par µCT chez des souris Hch adultes montre une diminution de la taille des travées de l’os trabéculaire et de la densité osseuse des vertèbres. Le disque intervertébral est lui aussi affecté par la mutation Fgfr3, la forme, la taille et la structure sont modifiées

Enfin, nous avons analysé le squelette craniofacial des souris Hch, la largeur du crâne est augmentée alors que de la longueur est diminuée en comparaison avec les contrôles. Nous avons également observé à la base du crâne, une fusion prématurée des synchondroses sphéno-occipitale et inter-sphénoïdienne chez les souris Hch. Ces résultats ont été confirmés en histologie et immunohistologie, nous avons pu noter une diminution significative de la taille des synchondroses et du nombre de chondrocytes hypertrophiques.

L’analyse de ce modèle murin d’hypochondroplasie a permis de révéler certains aspects phénotypiques de la maladie peu ou pas étudiés. La mutation Fgfr3 perturbe la croissance osseuse et la densité osseuse des os longs mais également les synchondroses de la base du crâne. Chez les animaux Hch adultes, la densité osseuse des vertèbres est diminuée et la structure du disque intervertébral est très modifiée. Cette étude montre que l’impact de la mutation gain de fonction fgfr3 ne limitent pas qu’au cartilage de croissance.


Léa LOISAY (Paris), Davide KOMLA EBRI, Nabil KACI, Morad BENSIDHOUM, Graham R WILLIAMS, J.h. Duncan BASSETT, Yann HEUZÉ, Laurence LEGEAI-MALLET
14:15 - 14:30 #19970 - CS90 Syndrome TAR : caractérisation clinique et moléculaire d’une cohorte de 22 patients permettant l’identification de nouveaux variants non codants du gène RBM8A.
CS90 Syndrome TAR : caractérisation clinique et moléculaire d’une cohorte de 22 patients permettant l’identification de nouveaux variants non codants du gène RBM8A.

Le syndrome TAR (Thrombocytopenia Absent Radius, MIM#274000) est une pathologie malformative due à la présence de variants pathogènes bi-alléliques dans le gène RBM8A (MIM#605313), situé en 1q21.1. Sa prévalence est comprise entre 1/10000 et 1/200000. Sur le plan clinique, il est caractérisé principalement par une aplasie radiale bilatérale avec conservation constante des pouces et une thrombocytopénie néonatale. Le gène RBM8A code la protéine Y14, qui appartient à l’Exon Junction Complex, un complexe protéique intervenant dans de nombreuses étapes de la maturation des ARN messagers : régulation de l’épissage, export des transcrits vers le cytoplasme, recrutement du système NMD… L’hérédité du syndrome TAR suit le mode autosomique récessif mais nécessite la présence d’un allèle nul (délétion 1q21.1 dans la très grande majorité des cas ou rares variants tronquants), associé en trans à un allèle hypomorphe. A ce jour, seuls deux allèles hypomorphes, situés dans des régions non-codantes de RBM8A, sont connus.

Nous rapportons ici une cohorte de 22 patients présentant un tableau clinique de syndrome TAR et ayant bénéficié d’une analyse moléculaire du gène RBM8A. Douze de ces patients (55%) sont porteurs de la délétion 1q21.1 associée en trans à l’un ou l’autre des deux variants hypomorphes connus. Quatre variants de signification indéterminée (VSI) situés dans les régions non codantes ont été identifiés chez les 10 autres patients, et ont fait l’objet d’analyses fonctionnelles. Deux variants localisés en 5’UTR et 3’UTR sont responsables in vitro d’une diminution d’expression du gène rapporteur tandis que deux variants introniques sont responsables d’une altération de l’épissage.

En conclusion, nous avons mis au point des modèles expérimentaux permettant de caractériser in vitro des VSI des régions non codantes de RBM8A. A partir d’une série de patients, nous avons identifié et caractérisé fonctionnellement 2 nouveaux allèles nuls et 2 nouveaux allèles hypomorphes responsables de syndrome TAR. Ces résultats apportent de nouvelles connaissances moléculaires dans cette affection rare et permettent de préciser le conseil génétique aux familles.


Simon BOUSSION (Lille), Fabienne ESCANDE, Anne-Sophie JOURDAIN, Thomas SMOL, Yves ALEMBIK, Tania ATTIE-BITACH, Geneviève BAUJAT, Anne BAZIN, Maryse BONNIERE, Philippe CARASSOU, Dominique CARLES, Louise DEVISME, Cyril GOIZET, Alice GOLDENBERG, Sarah GROTTO, Agnès GUICHET, Pierre-Simon JOUK, Laurence LOEUILLET, Charlotte MECHLER, Caroline MICHOT, Fanny PELLUARD, Audrey PUTOUX, Sandra WHALEN, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Florence PETIT
14:30 - 14:45 #20529 - CS91 Caractérisation clinique et moléculaires d’une cohorte de 362 patients présentant un syndrome des mains et pieds fendus.
CS91 Caractérisation clinique et moléculaires d’une cohorte de 362 patients présentant un syndrome des mains et pieds fendus.

Le syndrome des mains et pieds fendus (SHFM, split hand/foot malformation ou ectrodactylie) est une malformation rare touchant les rayons centraux des extrémités. Elle est caractérisée par une grande variabilité clinique (atteinte d’une ou plusieurs extrémités, sévérité variable, depuis la syndactylie des rayons externes jusqu’à la monodactylie, syndromique ou non) et une grande hétérogénéité génétique (plus de 7 loci/gènes décrits, divers mécanismes et modes de transmission). Notamment, les SHFM peuvent être liées à des remaniements génomiques, des variations ponctuelles et des remaniements équilibrés perturbant les interactions entre gènes et éléments régulateurs. Ainsi, malgré les récents progrès techniques, aucune analyse unique ne permet actuellement d’explorer les différentes causes moléculaires de SHFM ; il reste donc important de pouvoir orienter les investigations en fonction d’une hypothèse clinique. L’objectif de ce travail était, à partir de l’analyse de la plus grande cohorte de patients atteints de SHFM jamais décrite à notre connaissance, de préciser les corrélations génotype-phénotype afin d’aboutir à une proposition de chemin diagnostique, orientant les investigations moléculaires. Nous avons étudié rétrospectivement une cohorte de 362 cas de SHFM sur les plans clinique et moléculaire. La cause a pu être identifiée chez 47% d’entre eux. Il s’agissait le plus souvent de duplications 10q24 (17%) ou de variations ponctuelles du gène TP63 (14%), avec, cependant, des différences selon que les SHFM étaient isolées ou s’intégraient dans un cadre syndromique, selon l’association ou non à une atteinte des os longs et selon le nombre d’extrémités affectées. Cette étude confirme aussi certaines associations (monodactylies et duplications 10q24 (p < 0,0001), dysplasies ectodermiques, fentes labio-palatines et anomalies de TP63 (p < 0,0001)). Elle a également permis de pointer certaines associations encore non décrites à notre connaissance, telles que l’atteinte préférentielle des membres inférieurs dans les SHFM de type 1, ou encore de remettre en cause certaines pratiques usuelles diagnostiques, telles que la limitation des analyses à la recherche de la duplication du gène BHLHA9 en cas de SHFM n’affectant qu’une seule extrémité. Nous concluons ce travail par la proposition d’un chemin diagnostique devant une SHFM.


Perrine BRUNELLE (Lille), Anne-Sophie JOURDAIN, Florence PETIT, Muriel HOLDER, Laurence OLIVIER-FAIVRE, Valérie CORMIER-DAIRE, Sylvie ODENT, Alain VERLOES, David GENEVIÈVE, Nicole PHILIP, Charles-Patrick EDERY, Annick TOUTAIN, Tania ATTIE-BITACH, Albert DAVID, Anne-Marie GUERROT, Bertrand ISIDOR, Didier LACOMBE, Pierre-Simon JOUK, Laurent PASQUIER, Fabienne ESCANDE, Sylvie MANOUVRIER-HANU
14:45 - 15:00 #20135 - CS92 Histoire naturelle et corrélation génotype-phénotype des dysplasies acromicrique et géléophysique.
CS92 Histoire naturelle et corrélation génotype-phénotype des dysplasies acromicrique et géléophysique.

Introduction : La dysplasie géléophysique (DG) et la dysplasie acromicrique (DA) font partie des dysplasies acroméliques. Ces entités cliniques partagent des caractéristiques communes dont un retard de croissance sévère, des extrémités brèves et un enraidissement articulaire progressif. La DG se manifeste par des atteintes cardiorespiratoires responsables d’un pronostic défavorable. Des mutations dominantes dans les gènes FBN1 et LTBP3 sont associées à la DA et à la DG tandis que des mutations dans ADAMTSL2 sont responsables d’une forme récessive de DG. Ces trois gènes codent pour des protéines du réseau microfibrillaire, réservoir du facteur de croissance TGF-beta.

Objectif : Description de l’histoire naturelle de la DG et la DA afin de mettre en place une prise en charge spécifique et d’établir des corrélations génotype-phénotype.

Matériels et méthodes : Etude rétrospective monocentrique. Critères d’inclusion : diagnostic moléculaire de DG ou de DA. Le recueil de données a été fait à partir des dossiers médicaux par un questionnaire systématisé. Les patients ont bénéficié d’un bilan systématique avec échocardiographie, explorations fonctionnelles respiratoires, scanner thoracique, consultation ORL, consultation ophtalmologique et IRM cérébrale à l’hôpital Necker-Enfant Malades (Paris) quand cela était possible.

Résultats : 38 patients d’une moyenne d’âge de 17 ans (1 mois à 71 ans) ont été inclus dont 20 DG et 18 DA. Parmi eux, 23 avaient une mutation dans FBN1 (8DG, 15DA), 12 dans ADAMTSL2 (10DG, 2DA) et 3 dans LTPB3 (2DG, 1DA). Neuf patients étaient décédés. 45% des patients présentaient une valvulopathie, évolutive dans la moitié des cas. En cas de valvulopathie mitrale sévère, les patients présentaient un syndrome restrictif avec hypertension pulmonaire. Un tiers des patients avait un syndrome restrictif sans valvulopathie associée. Quatre patients ont présenté des épisodes de décompensations respiratoires mal compris, déclenchés par des évènements infectieux ou un stress mécanique, compliqués d’hypertension pulmonaire et associé à un pronostic défavorable. Par ailleurs, 18% des patients avaient une atteinte des voies respiratoires qui avait la caractéristique rare d’être évolutive. Les patients présentant un phénotype cardiorespiratoire sévère (dysplasie géléophysique) sont porteurs soit de mutations d’ADAMTSL2 soit d’une mutation de FBN1 impliquant un résidu cystéine.

Discussion et conclusion : Les patients géléophysiques (ADAMTSL2 ou FBN1 impliquant un résidu Cysteine) ont une susceptibilité cardiorespiratoire accrue mettant en jeu le pronostic vital. Ces atteintes sont pour la plupart évolutives et semblent déclenchées ou aggravées par des facteurs extérieurs. Le gène muté et/ou le type de mutations permet de prédire l’évolution de ces dysplasies, permettant d’adapter le suivi des patients dans le cadre d’une médecine personnalisée.


Pauline MARZIN (PARIS), Briac THIERRY, Andrea DANCASIUS, Caroline MICHOT, Sophie RONDEAU, Genevieve BAUJAT, Gilles PHAN, Muriel LE BOURGEOIS, Diala KHRAICHE, Damien BONNET, Christophe DELACOURT, Valerie CORMIER-DAIRE
15:00 - 15:15 #20163 - CS93 Inactivation bi allélique du gène NF1 dans la pseudarthrose congénitale de la jambe chez les patients atteints de neurofibromatose de type 1.
CS93 Inactivation bi allélique du gène NF1 dans la pseudarthrose congénitale de la jambe chez les patients atteints de neurofibromatose de type 1.

La NF1 est l’une des maladies génétiques à transmission autosomique dominante les plus fréquentes chez l’homme avec une prévalence estimée à 1/3500 naissances. Elle résulte de la perte de fonction du gène suppresseur de tumeur NF1 codant la neurofibromine, régulateur négatif de la voie RAS-MAPK. La NF1 est caractérisée essentiellement par la présence d’atteintes dermatologiques telles que des taches café au lait et des neurofibromes. En accord avec le modèle de Knudson, les tumeurs observées dans la NF1 se développent quand une mutation somatique inactive l’allèle sauvage du gène NF1 au sein des cellules de Schwann, aboutissant à la perte fonctionnelle totale de la neurofibromine et ainsi à l’hyper-activation des protéines RAS responsables entre autres de la prolifération cellulaire. Des altérations osseuses telles que des scolioses et des dysplasies osseuses sont également observées dans cette maladie sans que les conséquences des mutations du gène NF1 dans ces atteintes ne soient clairement établies. Dans 5% des cas les patients présentent une pseudarthrose, généralement congénitale, des os longs et plus particulièrement du tibia. La pseudarthrose congénitale de la jambe (PCJ) est une condition orthopédique pédiatrique sévère diagnostiquée dans plus de 50% des cas chez des patients NF1. La PCJ est caractérisée par des déformations et des fragilités osseuses conduisant à des fractures spontanées associées à une absence de régénération. Plusieurs interventions sont souvent nécessaires avec un risque d’amputation possible après plusieurs récidives.

Nous avons réalisé l’étude moléculaire du gène NF1 dans le sang, la peau, le muscle et dans différents tissus osseux, normaux et pathologiques de patients atteints ou non de NF1. Les échantillons ont été prélevés au cours des chirurgies réalisées dans l’objectif de corriger la pseudarthrose dans le Service de Chirurgie Orthopédique et Traumatologie Pédiatrique de l’hôpital Necker Enfants Malades. A l’image de l’hypothèse de Knudson dans les cellules tumorales, nous montrons que l’inactivation bi-allélique du gène NF1 est présente dans le tissu pseudarthrosique ainsi que dans le périoste et les cellules dérivées de ce tissu connu pour ses rôles dans l’ostéogénèse au niveau du développement et au niveau post-natal lors de la réparation. Les premiers tests de différenciation in vitro montrent des défauts de minéralisation pour les cellules du périoste du site de pseudarthrose. Ces défauts ne sont pas observés au niveau des cellules souches de la moelle provenant des mêmes patients, suggérant que cette déficience est spécifique des cellules du périoste. La caractérisation fine du lignage cellulaire concerné par l’inactivation biallélique du gène NF1 reste à définir. Complétés par l’étude de la réparation osseuse dans des modèles murins, nos travaux visent à comprendre le rôle du gène NF1 dans la physiopathologie de la PCJ pour envisager de nouvelles approches thérapeutiques pharmacologiques ou cellulaires.


Béatrice PARFAIT (PARIS), Simon PERRIN, Ingrid LAURENDEAU, Oriane DUCHAMP DE LAGENESTE, Laurence PACOT, Stéphanie PANNIER, Philippe WICART, Smail HADJ-RABIA, Michel VIDAUD, Eric PASMANT, Dominique VIDAUD, Céline COLNOT
15:15 - 15:30 #19964 - CS94 Identification de modules d’autorégulation de LMX1B spécifiques du membre dont l’altération est responsable de syndrome Nail-Patella.
CS94 Identification de modules d’autorégulation de LMX1B spécifiques du membre dont l’altération est responsable de syndrome Nail-Patella.

Le syndrome Nail Patella (NPS, MIM 161200) est une affection autosomique dominante caractérisée par une dysplasie unguéale, une hypo/aplasie patellaire, une néphropathie glomérulaire et un glaucome. Une anomalie moléculaire de LMX1B responsable d’haploinsuffisance est identifiée chez près de 90% des patients. Chez la souris, Lmx1b joue un rôle crucial dans le développement du membre, rénal et oculaire. Les modèles murins knock-out pour Lmx1b présentent un phénotype double-ventral des membres, associé à des anomalies rénales, oculaires et du cervelet. Nous décrivons deux éléments non codants conservés constituant des modules d’autorégulation de Lmx1b (Lmx1b-associated cis-regulatory modules, LARM1 et LARM2). Lmx1b se fixe directement sur ces éléments pour amplifier son expression dans le membre, ces modules étant nécessaires à la dorsalisation. Leur invalidation chez la souris est responsable d’anomalies squelettiques isolées. L’étude des LARMs chez 11 familles de syndrome Nail-Patella sans anomalie de LMX1B a permis d’identifier d’une part une délétion hétérozygote, et d’autre part un variant rare homozygote de LARM2. Les anomalies moléculaires identifiées sont responsables d’une perte de l’activité de LARM2. Nous démontrons que dans ces deux familles, la perte de fonction d’un module d’autorégulation de LMX1B est responsable d’un syndrome Nail-Patella avec une atteinte isolée des membres, de transmission autosomique dominante ou récessive. Il s’agit d’un nouvel exemple d’affection malformative liée à l’anomalie d’un élément régulateur, confirmant l’implication particulière de ce mécanisme moléculaire dans les malformations isolées des membres.


Endika HARO, Florence PETIT (LILLE), Charmaine PIRA, Conor SPADY, Lauren IVEY, Austin GRAY, Fabienne ESCANDE, Anne-Sophie JOURDAIN, Andy NGUYEN, Florence FELLMANN, Jean-Marc GOOD, Christine FRANCANNET, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Marian ROS, Kerby OBERG
Salle 1
15:30

"Vendredi 24 janvier"

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A46
15:30 - 16:00

CONFERENCE Fondation Maladies Rares

15:30 - 16:00 Réalisations et perspectives. Daniel SCHERMAN (Directeur) (Conférencier, Paris)
Auditorium François 1er