Mercredi 10 janvier
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10:00 - 11:00 #37573 - P001 Elargissement du phénotype neurodéveloppemental lié aux variants EEF1A2 et corrélation génotype/phénotype.
P001 Elargissement du phénotype neurodéveloppemental lié aux variants EEF1A2 et corrélation génotype/phénotype.

Le gène EEF1A2 code pour la sous-unité alpha du complexe d'élongation-1 responsable de la liaison enzymatique de l'aminoacyl-ARNt au ribosome lors de la synthèse protéique. Depuis 2012, 21 variants faux-sens pathogènes de EEF1A2 ont été décrits chez 42 individus présentant un phénotype neurodéveloppemental sévère incluant une encéphalopathie épileptique et une déficience intellectuelle modérée à profonde. Une régression neurologique a été rapportée dans près de la moitié des cas.

Après avoir identifié un patient avec un phénotype moins sévère que ce qui était connu, nous avons réalisé un appel à collaboration international, et recueilli 26 patients présentant des variants du gène EEF1A2. Nous avons fait la revue de la littérature et comparé les cohortes afin d’améliorer les connaissances sur ce gène et préciser le pronostic neurodéveloppemental de ces patients. De plus, nous avons réalisé la modélisation protéique des variants.

Les patients de notre cohorte présentent un phénotype neurodéveloppemental significativement moins sévère que les patients de la littérature. En effet, 83% des patients ont acquis une marche autonome  contre seulement 29% dans la littérature. De plus, 84% de nos patients ont des capacités langagières contre seulement 15% dans la littérature. De manière intéressante, trois de nos patients n'ont pas de déficience intellectuelle. L'épilepsie est moins fréquente et rapportée dans 63% des cas (vs 93%). L'examen neurologique retrouve significativement moins d'hypotonie (58% vs 96%), et de signes pyramidaux (24% vs 68%). Dans notre cohorte, le taux de régression cognitive est significativement plus faible car présent dans seulement 4% des cas. Sur le plan moléculaire, nous rapportons 10 nouveaux variants faux-sens de EEF1A2.  La modélisation protéique de l’ensemble des variants connus nous a permis de mettre en évidence des corrélations génotype/phénotype. Ainsi, les variants associés à un phénotype sévère, et la majorité de ceux associés à un phénotype modéré, se regroupent dans la région switch II de la protéine et peuvent donc affecter l'échange de GTP. En revanche, les variants associés à des phénotypes plus légers peuvent avoir un impact sur des fonctions plus secondaires telles que la formation de faisceaux d'actine.

Nous rapportons la plus grande cohorte d'individus présentant des variants EEF1A2, élargissant ainsi le spectre phénotypique de cette pathologie afin d'améliorer le conseil génétique des familles. De plus, nous avons mis en évidence de nouvelles corrélations génotype/phénotype améliorant ainsi la compréhension de la variabilité clinique.


Alix PAULET (Paris), Cavan BENNETT-NESS, Faustine AGEORGES, Detlef TROST, Somayeh BAKHTIARI, Charlotte BRASCH-ANDERSEN, Christine COUBES, Anne-Sophie DÉNOMMÉ PICHON, Laurence FAIVRE, Joel FLUSS, Mélanie FRADIN, David GOUDIE, Andrew GREEN, Samuel GROESCHEL, Tobias HAACK, Sophie JULIA, Daniel KOBOLDT, Minna KRAATARI, Michael C KRUER, Wayne LAM, Sally Ann LYNCH, Juliette PIARD, Francis RAMOND, Romano TENCONI, Konstantinos VARVAGIANNIS, Aline VINCENT, Lone WALENTIN LAULUND, Antonio VITOBELLO, Elke DE BOER, Tjitske KLEEFSTRA, Jonathan LÉVY, Alain VERLOES, Catherine ABBOTT M, Lyse RUAUD
10:00 - 11:00 #37974 - P005 Différenciation en neurones et génération d’organoïdes cérébraux à partir d’iPSCs comme stratégie dans la compréhension des pathologies avec anomalies cérébrales.
Différenciation en neurones et génération d’organoïdes cérébraux à partir d’iPSCs comme stratégie dans la compréhension des pathologies avec anomalies cérébrales.

Souvent d’origine génétique, les troubles neurodéveloppementaux (TND) regroupent plusieurs pathologies, comme la déficience intellectuelle, l'autisme et les troubles de l'apprentissage ou du comportement, isolées ou associées à des malformations cérébrales. Les TND découlent d’anomalies survenues pendant le développement embryonnaire. La détermination de la pathogénicité des variations de signification incertaine (VSI) dans de nouveaux gènes candidats ou dans des gènes déjà impliqués en pathologie humaine avec une expression restreinte au système nerveux central représentent un défi majeur. Cette problématique limite la possibilité de poser un diagnostic moléculaire aux patients, alors en impasse diagnostique. Une des stratégies actuellement déployée dans notre équipe est la génération d’organoïdes cérébraux et/ou de neurones à partir de cellules souches pluripotentes induites (iPSCs), obtenues par reprogrammation de cellules des patients (fibroblastes ou sang) ou par modélisation de la mutation par la technologie CRISPR/Cas9 dans des iPSCs contrôles. Les iPSCs sont ensuite différenciées en neurones 2D ou en organoïdes cérébraux 3D, et analysés pour différents critères. Pour les organoïdes, la morphologie et la croissance sont étudiées à différents temps de culture par des coupes/immunomarquages. Entre autres, sont étudiés et comparés à des organoïdes contrôles : la prolifération des progéniteurs (Ki67) et leur axe de division (HTA28, Tpx2), ainsi que la mise en place des différentes structures à identité neuronales spécifiques (PAX6 (progéniteurs), TBR1/TUJ1/SATB2/CTIP2 (neurones), GFAP (astrocytes)… Grâce à la technologie de MicroElectrode Array (MEA), l’activité électrique spontanée et synchronisée peut être mesurée après 3 mois de culture. Des analyses omiques (ex : génomiques, transciptomiques ou épigénomiques) sont aussi conduites à différents temps du développement de l’organoïde ou de la différenciation neuronale 2D pour comprendre l’effet du variant pathogène et les mécanismes physiopathologiques résultant de ces variations génétiques. Plus récemment, des nouvelles technologies à type séquençage d’ARN « single-cell » permettent d’étudier de façon plus fine les effets des variations à l’échelle cellulaire. Ainsi plusieurs projets sont déjà en cours et concernent des variations génétiques dans les gènes codant le facteur d’épissage PTBP1 donnant une déficience intellectuelle variable, le facteur de transcription MEF2C responsable d’encéphalopathie épileptique, le récepteur du glutamate GRIN2A lui aussi responsable d’encéphalopathie épileptique et la protéine associée aux microtubules SOGA1 responsable de lissencéphalie et déficience intellectuelle sévère. Cette approche de culture cellulaire 3D est un complément important dans l’étude des mécanismes cellulaires responsables du TND et peut déboucher sur la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques qui pourront être testées in vitro.


Fatima EL-IT (dijon), Julien PACCAUD, Aymeric MASSON, Hana SAFRAOU, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Antonio VITOBELLO, Laurence DUPLOMB
10:00 - 11:00 #37673 - P009 L’inactivation biallélique du gène FSD1L cause une hydrocéphalie de transmission autosomique récessive mimant le syndrome de Bickers-Adams.
P009 L’inactivation biallélique du gène FSD1L cause une hydrocéphalie de transmission autosomique récessive mimant le syndrome de Bickers-Adams.

L'hydrocéphalie congénitale (HC) est associée à une morbidité et une mortalité infantile élevées. Son incidence est estimée à une naissance sur 1000. L’HC peut être isolée, non syndromique, ou associée à des malformations extra-cérébrales dans un cadre syndromique. Les études épidémiologiques suggèrent une cause génétique dans 40% des HC. Une centaine de gènes ont été impliqués dans les formes tant syndromiques que non syndromiques d’HC. Cependant, le rendement diagnostique des analyses génétiques dans cette indication est faible soulignant l’importance de poursuivre les efforts d’identification de nouveaux gènes impliqués dans la survenue de ces hydrocéphalies. L1CAM est le premier gène identifié dans les HC, responsable de l’hydrocéphalie liée à l’X ou syndrome de Bickers-Adams, caractérisé par une dilatation triventriculaire, une sténose de l’aqueduc de Sylvius, une hypoplasie ou une agénésie du corps calleux, une hypoplasie ou une agénésie des faisceaux pyramidaux et des pouces adductus chez des fœtus de sexe masculin.

L’identification d’une HC mimant la présentation d’un syndrome de Bickers-Adams chez un fœtus de sexe masculin puis deux fœtus de sexe féminin au sein d’une même fratrie, en l’absence de variant pathogène dans le gène L1CAM, nous a conduit à suspecter une forme d’hydrocéphalie de transmission autosomique récessive. Le séquençage d’exome en trio, cas index et parents, a permis d’identifier une variation homozygote non-sens dans le gène FSD1L. La protéine FSD1L est composée d’un domaine coiled-coil, un domaine Fibronectine de type III et un domaine SPRY et sa fonction est inconnue. Cette variation homozygote a également été retrouvée chez les deux autres fœtus atteints de la famille. L’électroporation in utero d'un plasmide CRISPR-FSD1L-KO/GFP dans les ventricules cérébraux d’embryons de souris confirme le rôle de FSD1L dans l’HC : la dilatation ventriculaire était significativement plus importante dans le groupe électroporé avec le plasmide CRISPR-FSD1L-KO/GFP par rapport au groupe électroporé avec GFP seul ou au groupe contrôle sans électroporation. Par ailleurs, nous avons montré par immunohistochimie que les profils d'expression de FSD1L et de L1CAM au cours du développement du cerveau humain normal étaient identiques, avec notamment une forte expression au niveau des commissures cérébrales. Enfin, un double marquage FSD1L/L1CAM ne montre pas de colocalisation, indiquant que ces deux protéines n’interagissent pas physiquement.

L’expression de FSD1L dans les mêmes structures anatomiques que L1CAM et la similitude des présentations cliniques des fœtus atteints de ce syndrome et du syndrome de Bickers-Adams suggèrent que ces molécules contrôlent la guidance axonale, la fasciculation et la compliance cérébrale. Ainsi, les variations du gène FSD1L constituent une cause d’hydrocéphalie de transmission autosomique récessive et FSD1L représente un nouvel acteur impliqué dans la navigation des neurones commissuraux.


Myriam VEZAIN, Maryline LECOINTRE, Valérie LAYET, Florent MARGUET, Pascale MARCORELLES, Nathalie DROUOT, François JANIN, Gaël NICOLAS, Bruno J GONZALEZ, Annie LAQUERRIÈRE, Pascale SAUGIER-VEBER (Rouen)
10:00 - 11:00 #37746 - P013 Dissecting the autism-associated 16p11.2 locus identifies multiple drivers in neuroanatomical phenotypes and unveils a male-specific role for the major vault protein.
Dissecting the autism-associated 16p11.2 locus identifies multiple drivers in neuroanatomical phenotypes and unveils a male-specific role for the major vault protein.

Using mouse genetic studies and systematic assessments of brain neuroanatomical phenotypes, we set out to identify which of the 30 genes causes brain defects at the autism-associated 16p11.2 locus. We show that multiple genes mapping to this region interact to regulate brain anatomy, with female mice exhibiting far fewer brain neuroanatomical phenotypes. In male mice, among the 13 genes associated with neuroanatomical defects, Mvp is the top driver implicated in phenotypes pertaining to brain, cortex, hippocampus, ventricles and corpus callosum sizes. The major vault protein (MVP), the main component of the vault organelle, is a conserved protein found in eukaryotic cells, yet its function is not understood. Here, we find MVP expression highly specific to the limbic system and show that Mvp regulates neuronal morphology, postnatally and specifically in males. We also recapitulate a previously reported genetic interaction and show that Mvp+/-;Mapk3+/- mice exhibit behavioral deficits, notably decreased anxiety-like traits detected in the elevated plus maze and open field paradigms. Our study highlights multiple gene drivers in neuroanatomical phenotypes, interacting with each other through complex relationships. It also provides the first evidence for the involvement of the major vault protein in the regulation of brain size and neuroanatomy, specifically in male mice.


Binnaz YALCIN (Dijon)
10:00 - 11:00 #38018 - P017 "tubulinopathies" : description clinico-radiologique de 23 patients et revue de la littérature.
"tubulinopathies" : description clinico-radiologique de 23 patients et revue de la littérature.

Les tubulinopathies définissent un groupe de malformations cérébrales en lien avec des variants pathogènes dans un des gènes codant pour différents isotypes de tubuline. Cliniquement, la plupart des patients présentent un retard global de développement, une déficience intellectuelle modérée à sévère, une épilepsie et des troubles moteurs. L’IRM cérébrale montre classiquement une anomalie de fragmentation des noyaux gris centraux,  associée fréquemment à des anomalies de la giration (polymicrogyrie, lissencéphalie), du corps calleux ou de la fosse postérieure.

La plupart des mutations sont de novo, mais quelques familles ont été décrites dans la littérature, avec une transmission dominante, avec un phénotype décrit parfois moins sévère. Des cas de formes « mild » radiologiques, c’est à dire sans anomalie de giration ont également été décrits chez des fœtus, hérités pour certains de parents pauci ou asymptomatique. L’objectif principal de cette étude est de décrire un nouveau phénotype clinico-radiologique de patients avec une forme « mild » de tubulinopathie.

Nous avons donc inclus, à partir d’un appel à collaboration européen, les adultes ou enfants de plus de 6 ans, porteurs d'un variant pathogène dans TUBA1A, TUBB2B, TUBB3, TUBB ou TUBB2A avec une cognition normale ou une déficience intellectuelle légère (QIT >70). Les données cliniques, neuropsychologiques et d’IRM cérébrales ont été recueillies.

23 patients issus de 15 familles non apparentées ont été inclus. Le gène majoritairement retrouvé est TUBB3 avec 52% de patients porteurs. 6 variants sont de novo et 8 hérités.

78% ont présenté un retard psychomoteur, seulement 16% ont présenté une épilepsie, et 88% présentent des troubles des apprentissages. Aucun des patients ne présentent d’anomalie de giration à l’IRM cérébrale.

La corrélation génotype – phénotype a permis de mettre en évidence deux variants récurrents (TUBB3 p. Pro357Leu et TUBB p.Asn52Ser), à la fois dans notre étude et dans la littérature, chez des patients présentant le même phénotype. Toutefois, pour 4 variants, il existe une variabilité phénotypique intra et inter familiale.

Notre étude confirme l’existence d’un phénotype « mild » de tubulinopathie, avec, pour certains variants, une corrélation génotype phénotype, importante pour l’information pronostique.


Méghane DURIZOT (Paris), Stéphanie VALENCE, Cyril MIGNOT, Lydie BURGLEN, Alexandra AFENJAR, Audrey RIQUET, Valentine FLORET, Vincent DESPORTES, Maria HAANPAA, Irene VALENZUELA PALAFOLL, Anna Maria PINTO, Michiel VANNESTE, Koen DEVRIENDT, Liesbeth DE WAELE
10:00 - 11:00 #38300 - P021 Phénotype neurodéveloppemental et cérébelleux des patients avec mutation gain de fonction du canal TRPM3.
Phénotype neurodéveloppemental et cérébelleux des patients avec mutation gain de fonction du canal TRPM3.

TRPM3 est un canal cations localisé à la membrane plasmatique, sensible à la température et aux neurostéroïdes, très exprimé dans le cervelet, et important pour l’homéostasie du calcium. Des variants de novo de TRPM3, dont une mutation majoritaire, ont été identifiés chez des patients avec trouble du neurodéveloppement (retard psychomoteur, hypotonie, épilepsie, déficience intellectuelle, diminution de la sensibilité au chaud et à la douleur). Lors de l’exploration génétique des patients du CRMR atteints d’ataxie congénitale, nous avons identifié 4 nouveaux patients présentant un phénotype cérébelleux associé à un variant de novo de TRPM3. Nous décrivons le phénotype de 10 patients (8 filles, 2 garçons; 21 mois-45 ans) recrutés par une collaboration internationale, porteurs de 7 mutations de TRPM3 distinctes. Ces patients présentent un large éventail de symptômes, en terme de retard moteur, déficience intellectuelle (sévère 4/10, légère 3/10), épilepsie (2/10 et crises fébriles 1/10), anomalies squelettiques (7/10: subluxation de hanche, dislocation rotulienne, maladie de Perthes, brachydactylie, pieds valgus, anomalie des côtes). Deux sur 7 ont un retard statural et 3/10 une microcéphalie postnatale modérée. Le phénotype cérébelleux, ataxie ou hypotonie sévère, nystagmus, atrophie cérébelleuse, est objectivé chez 6/10 patients. Une collaboration avec l’équipe de Joris Vriens à Leuven a permis de confirmer le mécanisme gain de fonction pour tous les variants, caractérisé par une activité basale accrue entraînant une surcharge cellulaire en calcium. La primidone, antiépileptique antagoniste connu du TRPM3, réduit l’activité basale accrue de tous les canaux mutants.

Ce travail confirme l’existence d’un spectre de troubles du neurodéveloppement autosomique dominant avec une composante cérébelleuse fréquente, lié à un gain de fonction de TRPM3, et incite à l’évaluation des antagonistes du TRPM3 comme thérapie potentielle.


Alexandra AFENJAR (PARIS), Leila QEBIBO, Evelien VAN HOEYMISSEN, Magalie BARTH, Christel DEPIENNE, Diana RODRIGUEZ, Mailys RUPIN MAS, Stéphanie VALENCE, Joris VRIENS, Lydie BURGLEN
10:00 - 11:00 #38451 - P025 Les variants de perte de fonction de ZEB1 sont responsables d'anomalies dominantes du corps calleux avec pronostic cognitif favorable.
Les variants de perte de fonction de ZEB1 sont responsables d'anomalies dominantes du corps calleux avec pronostic cognitif favorable.

Contexte : Le pronostic neurodéveloppemental des anomalies du corps calleux (AnCC), l'une des malformations cérébrales les plus fréquentes, varie considérablement, allant d'un développement normal à une déficience intellectuelle (DI) profonde. De nombreux gènes sont responsables d’AnCC syndromiques avec DI, tandis que les causes génétique d’AnCC sans DI restent peu connues.

Objectif et Méthode : À travers un travail collaboratif, nous décrivons ici ZEB1, gène précédemment impliqué dans une condition ophtalmologique appelée dystrophie cornéenne polymorphe postérieure de type 3 (PPCD3), en tant que nouveau gène dominant de l'AnCC. Nous rapportons les données cliniques et moléculaire d’une série de neuf individus présentant un AnCC (dont trois fœtus interrompus en raison de l'AnCC) chez qui un variant hétérozygote perte de fonction de ZEB1 a été identifié par séquençage d’exome.

Résultats : Chez cinq patients, le variant était hérité d'un parent avec un corps calleux normal, illustrant la pénétrance incomplète de l'AnCC chez les individus avec perte de fonction ZEB1. Tous les patients ont eu une scolarité normale et aucun d'entre eux n'avait de DI. L'évaluation neuropsychologique chez six patients a montré soit un fonctionnement normal soit une cognition hétérogène. Deux patients avaient un utérus bicorne, trois avaient une anomalie cardiovasculaire et quatre avaient une macrocéphalie à la naissance, suggérant un spectre plus large de malformations liées à ZEB1.

Conclusion : Cette étude montre que les variants de perte de fonction de ZEB1 sont responsables d’AnCC dominante sans DI et élargit le phénotype extra-oculaire lié à ce gène.

 


Solveig HEIDE, Emanuela ARGILI (San Francisco, Etats-Unis), Stéphanie VALENCE, Lucile BOUTAUD, Nathalie ROUX, Cyril MIGNOT, Caroline NAVA, Boris KEREN, Kim GIRAUDAT, Anne FAUDET, Anna GERASIMENKO, Catherine GAREL, Eleonore BLONDIAUX, Agnès RASTETTER, David GREVENT, Carolyn LE, Lisa MACKENZIE, Linda RICHARDS, Tania ATTIE-BITACH, Christel DEPIENNE, Elliott SHERR, Delphine HERON
10:00 - 11:00 #38040 - P029 Signe du pissenlit: un signe neuroradiologique spécifique associé au syndrome HADD?
Signe du pissenlit: un signe neuroradiologique spécifique associé au syndrome HADD?

Des variations pathogènes à l’état hétérozygote de survenue de novo dans le gène EBF3 (Early B-Cell Factor 3, OMIM*607407) ont été identifiées comme cause du syndrome HADD (hypotonia, Ataxia, and delayed development syndrome, OMIM* 617330). Il s’agit d'un trouble neurodéveloppemental rare caractérisé par une déficience intellectuelle, une dysmorphie faciale, une hypotonie et une ataxie. A ce jour, une cinquantaine de patients ont été rapportés dans la littérature. L'IRM cérébrale est rapportée normale chez la plupart des patients, mais certains patients ont été décrits avec une malformation cérébelleuse avec hypoplasie du vermis et une anomalie de foliation décrite comme le « signe du pissenlit ». Nous présentons la caractérisation clinique, radiologique et moléculaire de 8 patients âgés de 26 mois à 16 ans porteurs d’une variation pathogène hétérozygote survenue de novo dans le gène EBF3.  1 patient est porteur d’une délétion chromosomique 10q26 de novo emportant le gène EBF3, 7 patients sont porteur d'une mutation ponctuelle hétérozygote du gène. Les données, obtenues par une analyse rétrospective des dossiers, permettent une description phénotypique fine et l’identification de signes non décrits. Tous les patients ont un trouble du neurodéveloppement : hypotonie, retard global de développement, déficience intellectuelle, ataxie. La sévérité de la déficience intellectuelle est variable. 2 patients présentent une pseudo-hypertrophie musculaire. Les IRM cérébrales, examinées par des neuroradiologues experts, sont anormales chez tous les patients. Sept patients ont été identifiés avec le signe du pissenlit, 1 patient présentait une atrophie cérébelleuse. Nous soulignons la fréquence élevée des malformations cérébelleuses associées aux variations pathogènes du gène EBF3. Le signe du pissenlit est fréquemment retrouvé et reconnaissable. La pseudo-hypertrophie musculaire présente chez deux patients élargit le spectre de cette pathologie récemment décrite.

 

 


Marlene RIO (Paris), Camille GALLUDEC-VAILLANT, Thomas COURTIN, Anne PHILIPPE, Arnold MUNNICH, Melodie AUBART, Caroline MICHOT, Anne GUIMIER, Karine SIQUIER-PERNET, Vincent CANTAGREL, Jeanne AMIEL, Valerie LELUC-MALAN, Nathalie BODDAERT
10:00 - 11:00 #37648 - P033 Implication des gènes MYCN, CCND2 et AKT3 dans les maladies génétiques humaines : SNV, CNV, phénotypes connus et inverses, et mécanismes de gain et perte de fonction.
P033 Implication des gènes MYCN, CCND2 et AKT3 dans les maladies génétiques humaines : SNV, CNV, phénotypes connus et inverses, et mécanismes de gain et perte de fonction.

Introduction : Les gènes MYCN, CCND2 et AKT3 jouent un rôle central dans la régulation cellulaire et la croissance. Les variations nucléotidiques simples (SNV) et les variations du nombre de copies (CNV) dans ces gènes sont associées à des maladies génétiques humaines. Cette revue examine les phénotypes connus et inverses, les mécanismes de gain et perte de fonction et met en lumière les partages internationaux de données qui facilitent la compréhension de ces altérations.

Matériel et méthodes : Une recherche bibliographique approfondie a été effectuée pour recueillir des données sur les altérations génétiques (SNV, CNV) des gènes MYCN, CCND2 et AKT3 et leurs effets sur les phénotypes humains. Des bases de données génétiques internationales, des articles de recherche et des rapports cliniques ont été consultés. L'analyse des mécanismes de gain et perte de fonction a été intégrée à cette revue. De plus, l'apport des partages internationaux de données a été pris en compte pour une vision globale.

Résultats : Les SNV et CNV dans le gène MYCN sont étroitement liés au neuroblastome, un cancer pédiatrique du système nerveux. Les variations induisant un gain de fonction peuvent entraîner une croissance cellulaire incontrôlée, tandis que les pertes de fonction peuvent altérer le développement neuronal normal. Pour CCND2, les SNV conduisant à un gain de fonction sont associées à l'hyperplasie nodulaire focale du foie, alors que les pertes de fonction perturbent le cycle cellulaire. En ce qui concerne AKT3, les altérations activatrices sont corrélées au syndrome de mégencéphalie-cortical dysplasia-polymicrogyrie (MECP), caractérisé par des anomalies cérébrales, tandis que des pertes de fonction peuvent entraver la croissance neuronale normale.

Conclusion : Les gènes MYCN, CCND2 et AKT3 jouent un rôle crucial dans la régulation cellulaire, et leurs altérations (SNV, CNV) sont étroitement associées à diverses maladies génétiques humaines. La compréhension des mécanismes de gain et perte de fonction est essentielle pour cerner l'impact de ces altérations sur les phénotypes humains. L'efficacité des recherches est renforcée par les partages internationaux de données, favorisant une vision globale de ces altérations et ouvrant ainsi la voie à des traitements plus précis et personnalisés. Des efforts continus sont nécessaires pour approfondir notre compréhension des mécanismes moléculaires sous-jacents à ces altérations et pour développer des thérapies plus efficaces dans le contexte des maladies génétiques.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Chloé QUELIN, Yannis DUFFOURD, Ange-Line BRUEL, Hana SAFRAOU, Charlotte POE, Martin CHEVARIN, Valentin BOURGEOIS, Victor COUTURIER, Marine BERGOT, Philippine GARRET, Laurence FAIVRE, Yosuke NISHIO, Kohji KATO, Shinji SAITOH, Christel THAUVIN
10:00 - 11:00 #37720 - P037 Analyse « single-cell » des troubles neurodéveloppementaux chez la souris « knock-in » et chez les organoïdes cérébraux humains de patients ayant une variation « start-loss » dans PTBP1.
Analyse « single-cell » des troubles neurodéveloppementaux chez la souris « knock-in » et chez les organoïdes cérébraux humains de patients ayant une variation « start-loss » dans PTBP1.

La protéine PTBP1 (Polypyrimidine tract-binding protein 1), appartenant à la famille des ribonucléoprotéines nucléaires hétérogènes (hnRNP), joue un rôle de régulateur dans la biogénèse et la stabilité des ARNs en effectuant la navette entre le noyau et le cytoplasme grâce à des signaux de localisation et d'exportation nucléaires partiellement chevauchants. L’étude clinique réalisée a démontré que des variations hétérozygotes dans PTBP1 sont responsables de formes syndromiques de troubles du développement neurologique et squelettique. En parallèle, par une combinaison d’approche de génétique moléculaire et transcriptomique dans des fibroblastes primaires prélevés sur des individus porteurs de la variation, ainsi que des modèles in vitro et in vivo indépendant, nous avons entre autres mis en évidence une distribution anormale de la protéine entre le noyau et le cytoplasme et des défauts transcriptomiques majeurs.  

Bien que des défauts d'ostéochondrogenèse (84%) soient sur le premier plan, le phénotypage des patients a aussi mis en évidence des troubles neurodéveloppementaux variables (36%) comprenant un retard moteur, une déficience intellectuelle et des troubles du comportement, associés à des défauts neuroanatomiques (hypoplasie du corps calleux, du cervelet et retard de myélinisation). Pour surmonter l’inaccessibilité du tissu cérébral, l’une des stratégies actuellement déployée dans l’équipe GAD est la génération d’organoïdes cérébraux et/ou de neurones à partir d’iPSCs (plateforme MasSC Marseille). En parallèle, un financement du projet européen « Rare Disease Models & Mechanisms Europe (RDMM)-(SolveRD) et la collaboration avec la clinique allemande de la souris (GMC) nous ont permis la création d'un modèle de souris portant la variation la plus fréquente dans notre cohorte (C57BL/6N_2T > C). Ces modèles in vitro et in vivo constituent un outil puissant pour caractériser les défauts biologiques et anatomiques, dès les premiers instants du développement cérébral. Étant donné que PTBP1 est exprimé précocement lors du développement embryonnaire, ses défauts d'activité pourraient entraîner des effets moléculaires (dérégulation transcriptionnelle et génique) et cellulaires (prolifération, migration et différentiation neuronale).

Grâce au financement MultiOmixCAre (Programme prioritaire de recherche Maladies rares – Inserm), le développement du cerveau est alors étudié à l'aide de deux approches principales, déployées sur des embryons de souris PTBP1KI/+ à différents stades de développement (E7.5 à E18.5) et sur les organoïdes cérébraux des patients: (i) le "single cell-RNA-seq", pour investiguer les défauts transcriptomiques propres à chaque type cellulaire et (ii) la transcriptomique spatiale par la méthode Merscope (Vizgen), qui permet de marquer de manière précise et spécifique des ARNs, sur des coupes d'embryon et de cerveau. Nous espérons ainsi mettre en évidence les événements moléculaires responsables de ces anomalies neurodéveloppementales.


Julien PACCAUD (Dijon), Aymeric MASSON, Fatima EL-IT, Frédérique MAGDINIER, Valérie GAILUS-DURNER, Quentin THOMAS, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE, Laurence DUPLOMB, Antonio VITOBELLO
10:00 - 11:00 #37730 - P041 Complémentarité des approches de détection des variations du nombre de copies (CNV) en séquençage d’exome dans une cohorte de patients porteurs d’anomalies du neurodéveloppement.
Complémentarité des approches de détection des variations du nombre de copies (CNV) en séquençage d’exome dans une cohorte de patients porteurs d’anomalies du neurodéveloppement.

L’identification des variations du nombre de copies (CNV) est essentielle pour l’interprétation complète des données de séquençage. Cependant leur détection reste un challenge pour les pipelines bioinformatiques. Les variations de structure (SV) peuvent être extrêmement variées, pouvant aller de 50 paires de bases à plusieurs mégabases. Leur détection est un enjeu majeur de la cytogénétique actuelle, permettant une amélioration du taux diagnostique, et donc du circuit de prise en charge des patients. La stratégie diagnostique actuelle priorise les analyses de cytogénétiques classiques et moléculaires ciblées, avant l’accès au génome. De multiples stratégies ont émergé pour améliorer la détection des SV, notamment en séquençage d’exome ou de panels ciblés : utilisation d’algorithmes d’étude des profondeurs de lecture, couplés à l’analyse de la répartition des variations ponctuelles, et des paires chimériques ou splittées.

A partir de données d’exome, nous avons évalué 3 approches bio-informatiques pour la détection de CNV : CNV DRAGEN (read depth), SV DRAGEN (split reads) et ROH DRAGEN (snp distribution). Nous avons mesuré leurs apports diagnostique sur une cohorte de près de 600 patients porteurs de troubles du neurodéveloppement, analysés à l’Institut de Génétique Médicale entre Septembre 2020 et Mars 2022. L’ensemble des patients avait bénéficié d’une CGH-array en première intention avant séquençage d’exome.

Nos résultats mettent en évidence la complémentarité de ces approches et leurs limites. Ainsi, CNV DRAGEN identifie avec une grande efficacité les CNV de plus de 500pb alors que SV DRAGEN est plus pertinent pour les variants à partir de 50pb. Cependant, la couverture fragmentée et partielle de l’exome ne permet pas une utilisation optimale de ces pipelines. L’utilisation de ces approches combinées a permis de faire 8 diagnostics supplémentaires par read depth et 2 par split reads, sur 600 patients, soit un apport diagnostique de 1,7%.


Pauline PLANTE-BORDENEUVE (lille), Mélanie RAMA, Perrine BRUNELLE, Thuillier CAROLINE, Jamal GHOUMID, Emilie AIT YAHYA GRAISON, Thomas SMOL
10:00 - 11:00 #37807 - P045 Role d’Adar1 et de l’editing de l’ARN A-vers-I dans le système nerveux périphérique.
Role d’Adar1 et de l’editing de l’ARN A-vers-I dans le système nerveux périphérique.

Catalysée par les enzymes de la famille ADAR, la déamination A-to-I est une des formes d’editing des ARN les plus fréquentes chez les mammifères et contribue à la diversité transcriptomique et protéomique.

Les données publiées à ce jour suggèrent qu’un dysfonctionnement d’ADAR1 provoque une reconnaissance des ARNs non-edités par des senseurs cytosoliques, Mda5 en particulier, conduisant à une activation de l'expression de centaines de gènes stimulés par l'interféron (ISGs), et une mort cellulaire. En accord avec ces observations, des mutations d’ADAR1 sont responsables du syndrome d'Aicardi-Goutières (AGS : encéphalopathie inflammatoire génétiquement déterminée). Des mutations de ce gène sont aussi responsables de dyschromatose symétrique héréditaire (DSH: macules hyper et hypo-pigmentées). Ces défauts de pigmentation suggéraient un rôle d’ADAR1 au cours du développement des mélanocytes dérivés de la crête neurale, mais le rôle de cette enzyme dans d’autres dérivés de cette structure restait à définir.

Pour avancer dans ce domaine, nous avons généré un modèle murin de délétion conditionnelle d’Adar1 dans la crête neurale. En accord avec le phénotype observé chez l’homme, les mutants présentent une dépigmentation globale due à une apoptose des mélanocytes. Une absence totale de myéline le long des nerfs périphériques, due à un défaut de différenciation des cellules de Schwann, a également été mise en évidence. Comme pour les mélanocytes, ces défauts sont précédés par une augmentation de l’expression d’ISGs. Une analyse transcriptomique combinée à des expériences in vitro et in vivo (doubles mutants murins) nous ont ensuite permis d’identifier les voies de signalisation dont la dérégulation impacte la formation de la myéline périphérique. Comme dans d’autres tissus, nous avons montré le rôle central de l’activation de la voie Mda5/Mavs et la recherche des facteurs de transcription dérégulés suite à cette activation nous a conduit à montrer le rôle central du facteur de transcription EGR1 dans la genèse des anomalies de myélinisation observées chez les mutants. Supportés par une récente description clinique indiquant qu’une neuropathie périphérique peut faire partie du spectre clinique associé à des mutations d’ADAR1 chez l’homme, ces résultats démontrent un rôle essentiel d’ADAR1 et du RNA editing au cours du processus de myélinisation du système nerveux périphérique chez l’homme et la souris.


Lisa ZERAD, Nadjet GACEM, Fanny GAYDA, Lucie DAY, Ketty SINIGAGLIA, Laurence RICHARD, Christine BOLE-FEYSOT, Nicolas CAGNARD, Veronique PINGAULT, Liam KEEGAN, Jean-Michel VALLAT, Nadege BONDURAND (Paris)
10:00 - 11:00 #37988 - P049 Rôle clé du gène Fmr1 dans la photophobie : du patient atteint du syndrome de l’X-Fragile au modèle murin.
Rôle clé du gène Fmr1 dans la photophobie : du patient atteint du syndrome de l’X-Fragile au modèle murin.

Le syndrome de l’X-Fragile (FXS) est la forme la plus courante de déficience intellectuelle et comportementale héréditaire associée à des troubles de la sensibilité aux stimuli sensoriels (Penagarikano et al., 2007 ; Hagerman et Hagerman, 2015). Sur le plan de visuel, l’intégration est perturbée sur la sensibilité aux contrastes, formes, textures et mouvement (Kogan et al., 2008 ; Farzin et al., 2011). Une étude électrophysiologique (électrorétinogramme - ERG) associée à une évaluation de la perception des contrastes (tests comportementaux), menée chez des patients avec FXS (CLIBIOMAR, ID-RCB 2019-A01015-52) et chez le modèle murin du FXS (souris FMR1y/-), nous a permis de mettre en évidence l’existence d’un trouble visuel de la perception rétinienne (Perche et al., 2018 ; Felgerolle et al., 2019 ; Perche et al., 2021). Chez le patient, outre les conséquences comportementales, notre étude semble démontrer que la dys-sensibilité rétinienne semble se manifester par la présence d’une photophobie avec douleur.

La photophobie peut être définie comme une réduction de la sensibilité au contraste provoquée par une lumière éblouissante et une aversion générale pour la lumière (Burstein et al., 2019 ; Chung et al., 2013 ; Noseda et al., 2019). L’existence d’un lien entre les troubles de la discrimination des contrastes et la photophobie suggère qu’elle trouve son origine dans un dysfonctionnement des cellules rétiniennes (Burstein et al., 2019 ; Chung et al., 2013 ; Noseda et al., 2019). L’implication des voies rétiniennes dans la physiopathologie de la photophobie évoquée dans la littérature est confortée par étude de cohorte de patients atteints de FXS (CLIBIOMAR, ID-RCB 2019-A01015-52). En effet, les familles et soignants ont décrit une hypersensibilité avec sensations douloureuses et des comportements d’évitement d’exposition à la lumière dans 55% des cas (11/20) et une « aversion » à la lumière dans 20% des cas (4/20). L’investigation par Short Sensory Profile (SSP) a mis en lumière des comportements significativement altérés sur les paramètres visuels [Sous-score 16.2(6.07) - Probable différence]. Chez le modèle murin, nous avons démontré, en utilisant un Elevated-Plus-Maze modifié, un comportement d’évitement d’exposition à la lumière et de photophobie, à différentes luminances (Delgado de Alba et al., en cours de publication). En effet, l’index d’aversion à la lumière est significativement supérieur chez la souris FMR1y/- comparé au souris sauvage (WT) pour des intensités lumineuses de 120/300 lux [0.155±0.063 versus 0.041±0.070] et 500/1000 lux [0.155±0.051 versus 0.043±0.070].

Ces résultats préliminaires démontrent pour la première fois un phénotype visuel avec nociception dans le FXS. Ce comportement spécifique à des conséquences comportementales majeures pour la vie du patient. Notre objectif est de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques moléculaires et cellulaires impliqués dans cette photophobie à l’aide du modèle murin.


Fabien LESNE (Orléans), Amir ATTALLAH, Anthony DE OLIVEIRA, Maryvonne ARDOUREL, Isabelle RANCHON-COLE, Cristina ALBA DELGADO, Sylvain BRIAULT, Olivier PERCHE
10:00 - 11:00 #38096 - P053 Caractérisation fonctionnelle d'un nouveau variant du gène GFAP, en cause dans une présentation clinique anténatale de la maladie d'Alexander.
Caractérisation fonctionnelle d'un nouveau variant du gène GFAP, en cause dans une présentation clinique anténatale de la maladie d'Alexander.

La maladie d’Alexander est une leucodytrophie démyélinisante de transmission autosomique dominante, causée par des variations pathogènes du gène GFAP (Glial Fibrillary Acidic Protein). Trois formes cliniques principales, toutes postnatales sont décrites : néonatale (/infantile), juvénile et adulte. Au niveau cérébral, elle est caractérisée par une dégénérescence de la substance blanche en lien avec la formation de fibres de Rosenthal le long du système nerveux central. La protéine acide fibrillaire gliale (GFAP) s’associe sous forme de filaments intermédiaires qui sont un des constituants du cytosquelette des astrocytes. La GFAP mutée entraîne l’agglomération des protéines des filaments intermédiaires dans les astrocytes : ce sont les fibres de Rosenthal. Celles-ci sont décelables sur des coupes de cerveau en colorations anatomopathologiques. Les caractéristiques phénotypiques principales sont une déficience intellectuelle (ou une régression), une épilepsie, des difficultés alimentaires, une hydrocéphalie, une ataxie, spasticité et une dégradation pouvant entraîner le décès du patient. Nous présentons le cas d’un couple non apparenté et sans antécédent, menant une 1ère grossesse sans signe d’appel échographique jusqu’au 3ème trimestre. L’échographie de 32 SA (semaines d’aménorrhées), quant à elle, révèle une dilatation triventriculaire avec ventriculomégalie majeure évoquant une sténose de l’aqueduc de Sylvius (atrium gauche 23mm, atrium droit 20mm), évolutive, avec majoration à l’échographie de contrôle. Cette évolution, de mauvais pronostic, conduit le couple à formuler une demande d’IMG (Interruption médicale de grossesse). Les premières investigations génétiques étant négatives (caryotype/ ACPA), une analyse d’exome en trio a été proposée. Celle-ci a révélé l’existence d’un variant faux-sens dans le gène GFAP, apparu de novo : NM_002055.5(GFAP):c.227T > C p.(Leu76Pro). Ce variant, prédit délétère par les outils in silico (SIFT, Provean, FATHMM, REVEL) et absent des bases de données de population, touche le même résidu qu’un variant décrit pathogène. Afin d’étudier l’impact fonctionnel de ce variant, nous avons réalisé des études fonctionnelles sur ce variant ainsi que sur 2 autres variants déjà publiés (c.226C > T (L76F)1, c.739T > C (S247P)2) sur cellules HEK293T. En microscopie confocale, la désorganisation des filaments est clairement établie pour les 4 variants par comparaison au wild-type, confirmant le caractère délétère du variant mis en évidence. Ce travail représente, à notre connaissance, le premier cas de maladie d’Alexander de présentation anténatale. Il illustre également l’intérêt des études fonctionnelles qui permettent de caractériser des variants génétiques identifiés par NGS (Next-Generation Sequencing).

1. Rodriguez D et al. PMID: 11567214

2. Boczek et al.  PMID: 27648269

 


Ariane MAHIEUX, Sylvia REDON (Brest), Antoine CHUBERRE, Jennifer MARTIN, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Anne-Hélène SALIOU, Gaelle JEGOU, Marine PENSEC, Aurore DESPRES, Karen ROUAULT, Kevin UGUEN, Cédric LE MARECHAL, Annie LAQUERRIERE, Pascale MARCORELLES, Gaelle FRIOCOURT MASSE
10:00 - 11:00 #38584 - P057 Etiologies des mégalencéphalies en 2023, intérêt de leur diagnostic est éléments cliniques d'orientation diagnostique.
Etiologies des mégalencéphalies en 2023, intérêt de leur diagnostic est éléments cliniques d'orientation diagnostique.

Contexte: La macrocrânie désigne un périmètre crânien (PC) au-delà de 2 dérivation standard (DS) et concerne 2-3% de la population. Elle est considérée comme «cliniquement pertinente» si supérieure à 3DS. À l’inverse de la microcéphalie qui sous entend toujours un cerveau de petite taille, la macrocrânie et son spectre large d’étiologie n’implique pas systématiquement une mégalencéphalie (MEG) à savoir une croissance excessive du cerveau. Aujourd’hui la démarche étiologique d’une macrocrânie s’appuie sur son caractère évolutif ainsi que sur son association ou non à des signes cliniques neurologiques ou extra-neurologiques. La découverte d’un caractère familial ou d’un développement psychomoteur (DPM) normal peut rassurer à tort le praticien qui ne poursuivra pas l’enquête étiologique afin d’exclure une pathologie génétique.

Méthode: nous avons l’objectif de clarifier la démarche diagnostique et les étiologies génétiques des macrocéphalies avec MEG à l’ère du séquençage pan-génomique. Notre étude est basée sur deux axes : une recherche et un recueil systématique des informations cliniques et génétiques des patients dont le PC se situe à +3DS, suivis dans notre centre entre 1990 à aujourd’hui et une revue exhaustive des étiologies génétiques de MEG connues sur les bases OMIM et Pubmed avec entrée «macrocephaly», «mégalencephaly».

Résultats: Au total 205 patients répondaient à nos critères d’inclusion, les motifs d’adressage majoritaires étaient «déficience intellectuelle» (46%) «retard de développement» (30%), «macrocéphalie» (21%) et «troubles des apprentissages» (11%). Pour 114 soit 55% patients nous avons trouvé une étiologie génétique, avec un variant PTEN dans 17% des cas. Pour 32 patients soit 28% des patients avec diagnostic confirmé, le tableau correspondait à une macrocéphalie isolée ou avec un décalage modéré des acquisitions. 

Discussion: 74 gènes ont été identifiés, avec une surreprésentation de la voie PI3K/AKT/MTOR, de la voie de signalisation Sonic Hedgehog (SHH) et des gênes de régulation d’expression. Si les troubles du neurodéveloppement et la déficience intellectuelle apparaissent comme des traits phénotypiques fréquents, ils ne sont pas systématiques et cela laisse supposer un retard diagnostic lorsque 15% de ces étiologies sont associées à un risque tumoral impliquant un suivi.


Maxime MAZOWIECKI (PARIS), Delphine HERON, Perrine CHARLES, Solveig HEIDE, Thomas COURTIN, Sandra WHALEN, Alexandra AFENJAR, Anna GERASIMENKO, Cyril MIGNOT
10:00 - 11:00 #37635 - P061 Stratégie de diagnostic moléculaire de l'ataxie tardive SCA27B liée aux expansions introniques GAA dans le gène FGF14 : application à une large cohorte nationale.
P061 Stratégie de diagnostic moléculaire de l'ataxie tardive SCA27B liée aux expansions introniques GAA dans le gène FGF14 : application à une large cohorte nationale.

Les expansions GAA dans l'intron 1 du gène FGF14 sont une cause fréquente d'ataxie cérébelleuse héréditaire de transmission autosomique dominante (ataxie GAA-FGF14 ; ataxie spinocérébelleuse 27B, SCA27B), en particulier en cas d’ataxie tardive (Late Onset Cerebellar Ataxia : LOCA). SCA27B se caractérise classiquement par un syndrome cérébelleux lentement progressif à début épisodique dans plus de 2/3 des cas, au-delà de 40 ans. Jusqu’à présent, la confirmation moléculaire des expansions GAA de FGF14 reposait principalement sur le séquençage long-read, technologie non encore disponible en routine dans les laboratoires de génétique.

Nous avons développé et validé une stratégie de diagnostic moléculaire en trois étapes : PCR long-range fluorescente pour déterminer la taille des allèles, triplet-primed PCR (TP-PCR) bidirectionnelle pour vérifier la présence et la nature de l’expansion (profil dentelé si le motif est GAA) et électrophorèse sur gel des produits de PCR long-range et/ou séquençage de Sanger en fonction du profil observé en TP-PCR. Par ailleurs, nous avons mis au point une seconde LR-PCR permettant d’amplifier de façon spécifique les allèles supérieurs à 30 GAA, afin de faciliter la lecture du séquençage Sanger. Enfin, nous avons mis en place l’analyse d’un set de marqueurs microsatellites afin de déterminer les haplotypes des allèles FGF14, afin de préciser la transmission des allèles dans certaines familles.

Nous avons comparé cette stratégie au séquençage long-read Nanopore sur 22 patients canadiens d’origine française SCA27B et l’avons ensuite testée sur une cohorte de 53 patients lorrains atteints de LOCA non résolue. Nous avons identifié 9 patients (9/53 ; 17 %) et 2 apparentés porteurs d'une expansion FGF14 (GAA)≥250

Grâce à un appel à collaboration national, nous avons complété la cohorte par l’étude de 507 patients avec LOCA de cause indéterminée, soit un total de 560 individus. Nous avons identifié au total 107 patients (19,1 %) porteurs d’expansions FGF14 (GAA)≥250 dont 17/560 (3%) avec des expansions entre 250 et 300 GAA (allèle intermédiaire avec pénétrance incomplète). Des études ultérieures regroupant les données moléculaires des cohortes SCA27B sur le plan international sont nécessaires afin d’aider à l’interprétation de ces allèles intermédiaires. Nous avons identifié des expansions non-GAA-pures non pathogènes en l’état actuel des connaissances et des interruptions au sein des répétitions GAA. L’étude des haplotypes a permis d’élucider la transmission des expansions dans deux familles. Une expansion est observée en méiose maternelle et une contraction en méiose paternelle.

Nous confirmons que SCA27B est une cause fréquente de LOCA. Le phénotypage détaillé des patients apparaît indispensable pour l’interprétation des résultats, en particulier en cas d’allèle intermédiaire. Cette nouvelle stratégie moléculaire permet de détecter les expansions GAA-FGF14 et de déterminer leur taille de façon fiable.


Céline BONNET (Nancy), Virginie ROTH, Marion WANDZEL, David PELLERIN, Stéphanie CACCIATORE, Florent GIRARDIER, Clément ROBIN, Frédéric WEBER, Guillemette CLÉMENT, Thomas WIRTH, Cécilia MARELLI, Laëtitia LAMBERT, Salomé PUISIEUX, Natacha DREUMONT, Armand HOCQUEL, Solène FRISMAND, Amory JARDEL, Marian DOUARINOU, Fabienne ORY, Chloé ANGELINI, Manon DEGOUTIN, Virginie PICHON, Marie Anne POIROUX GUERID, Frédérique FLUCHÈRE, Thomas PALPACUER, Elsa BESSE, Sacha WEBER, Quentin THOMAS, Chloé LAURENCIN, Isabelle LAVENU, Mélanie FRADIN, Lauriane LE COLLEN, Anna CASTRIOTO, Moro ELENA, Sophie DUCLOS, Nadège CALMELS, Audrey SCHALK, Jean-Loup MEREAUX, Florence RIANT, Emmanuel FLAMAND ROZE, Gaëtan LESCA, Gaël NICOLAS, Stephan ZUCHNER, Matt DANZI, Elisabeth TOURNIER LASSERVE, Alexandra DURR, Christine TRANCHANT, Christophe VERNY, Cyril GOIZET, Michel KOENIG, Mathieu ANHEIM, Bernard BRAIS, Mathilde RENAUD
10:00 - 11:00 #37996 - P065 Xanthomatose cérébrotendineuse (CTX): une neuropathie métabolique actionnable souvent associée aux variations non codantes du locus CYP27A1; conséquences pour la stratégie diagnostique à propos de 33 cas.
Xanthomatose cérébrotendineuse (CTX): une neuropathie métabolique actionnable souvent associée aux variations non codantes du locus CYP27A1; conséquences pour la stratégie diagnostique à propos de 33 cas.

Contexte. La xanthomatose cérébrotendineuse (OMIM#213700/ORPHA:909) est une maladie récessive rare ( < 1/135 000 en Europe) qui résulte d’un déficit en Stérol 27-hydroxylase, enzyme clé de la biosynthèse des acides biliaires. L’accumulation de stérols anormaux en amont du bloc enzymatique, provoque une maladie de surcharge d’évolution progressive vers un tableau neuropsychiatrique sévère.

L’errance diagnostique résulte de symptômes généraux peu spécifiques ou ignorés dans l’enfance, qui évolueront à l’âge adulte vers une démence, une neuropathie diffuse et polymorphe, associées de manière inconstante à une athérosclérose et une xanthomatose tendineuse et cérébrale. Le diagnostic bioclinique repose sur la spectrométrie de masse, qui révèle des taux sanguins normaux ou bas de cholestérol et massifs de cholestanol. L’acide chénodésoxycholique (CDCA) débuté précocement est le seul traitement efficace sur l’évolution de la CTX, par freinage de la production de stérols anormaux.

La génétique moléculaire outre la confirmation diagnostique (VPP=100% si cholestanol > 1,5X ULN), permet le dépistage et le traitement par CDCA d’apparentés présymptomatiques. Bien que les régions d’intérêt diagnostique de CYP27A1 (NM_000784) soient aisément explorées par Sanger, le séquençage à haut débit (NGS) permet l’identification directe des phases alléliques, la détection de CNV et l’exploration des séquences non codantes.

Objectifs. Réévaluer la stratégie diagnostique par analyse rétrospective des génotypes et variants pathogènes observés chez 33 cas de CTX testés par génétique moléculaire depuis 25 ans. 

Résultats. Le diagnostic était effectué dans 70% des cas (16M/17F), après l’âge de 30 ans (39±16 ans), devant un tableau neuropsychiatrique patent et des taux de cholestanol > 10XULN. Les patients étaient homozygotes (n=14) et hétérozygotes composites (n=19), pour 17 variants pathogènes de CYP27A1 dont 12 sont prévalents en Europe, et 5 non décrits. Les patients étaient porteurs de mutations faux-sens, frameshift, et non-sens en régions codantes respectivement sur: 40, 4 et 3 allèles.

Dans 13 cas (27% des allèles pathogènes) au moins un des allèles pathogènes altérait un site consensus d’épissage. Aucun CNV n’a été détecté. Un seul variant en séquence non codante n’a pas été caractérisé, seule sa phase a été déterminée par analyse haplotypique des variants synonymes observés au locus CYP27A1 sur un trio informatif. L’exploration des séquences introniques profondes et périgéniques de CYP27A1 est en cours.

Conclusion. Sur une série de 33 patients atteints de Xanthomatose Tendineuse, 42% étaient homozygotes. Les variants pathogènes en régions non codantes, voire en régions génomiques profondes, représentaient près du tiers des causes génétiques de CTX. Cela souligne l’intérêt d’un premier criblage du locus CYP27A1 par séquençage exomique élargi, complété du séquençage génomique en cas de tableau clinico-biologique typique, offrant une sensibilité diagnostique de 100%.


Evodie PEPERSTRAETE, Anna Gaelle GIGUET-VALARD, Bénédicte TOUSSAINT, Frédérique DE POOTER, Frédéric ALLEGAERT, Timothee BEKE, Aissatou SIGNATE, Camille PICAVET, Emmanuel VAILLANT, Amélie BONNEFOND, Pascale BENLIAN (LILLE)
10:00 - 11:00 #38143 - P069 Les tests pré-symptomatiques de la Sclérose Latérale Amyotrophique et la Démence Fronto-Temporale en France : demandes, modalités, organisation et limites.
Les tests pré-symptomatiques de la Sclérose Latérale Amyotrophique et la Démence Fronto-Temporale en France : demandes, modalités, organisation et limites.

Contexte : Ces dernières années, la réalisation des tests pré-symptomatiques (TPS) dans la Sclérose Latérale Amyotrophique/Démence Fronto-Temporale (SLA/DFT) a pris de l’ampleur dans l’activité des centres de Neurogénétique, en parallèle de l’essor de la génétique dans ce domaine, de l’augmentation des diagnostics génétiques chez les malades, et de l’arrivée de thérapies innovantes dans ces pathologies. Cette activité relativement récente, s’appuie sur l’expérience des centres de Génétique dans autres maladies neurodégénératives à révélation tardive, en particulier celle de la Maladie de Huntington.

Méthodes : Nous avons fait une cartographie du nombre des demandes et des spécificités des pratiques dans la réalisation des TPS en France. Pour cela, nous avons adressé un questionnaire aux 21 Centres de Référence ou Compétence des Maladies du Neurone Moteur, articulés par la Filière FILSAN (SLA et Maladies du Neurone Moteur).

Résultats : 17/21 des centres ont répondu au questionnaire ; 12/17 avaient reçu, les dernières années, entre 5 et 10 nouvelles demandes de TPS pour une SLA/DFT par an, 2 centres sur 17 ont reçu entre 30 et 45 nouvelles demandes par an. Au total nous avons recensé un nombre total d’entre 230 et 440 demandes par an. Le délai d’attente pour accéder aux consultations est de 1-2 mois pour la moitié des centres et > 4 mois pour un quart des centres. Le parcours des consultants dès la première consultation jusqu’au rendu des résultats est de 2-4 mois pour 50%, et < 4 mois pour 47% des centres, avec seulement un centre déclarant une durée entre 1- 2 mois. Le principal facteur limitant identifié est l’absence de disponibilité des ressources humaines. Le plus souvent, 3 rendez-vous sont proposés avant le rendu du résultat du TPS, faisant intervenir un psychologue, un généticien et/ou neurologue spécialisé et un conseiller en génétique. Dans 30% des centres, le parcours est différent selon la maladie du cas index (SLA ou DFT). Des téléconsultations sont exceptionnellement proposées. Cinq centres ont reçu des couples en demande de DPI/DPN, cette demande concernant jusqu’à 30 couples par an en France, avec < 10 DPN réalisés. Dans 65% des centres, un suivi est systématiquement proposé aux porteurs, le plus souvent avec un neurologue et/ou un psychologue.

Au total, cette activité spécifique répond à une demande croissante, nécessite des intervenants expérimentés et est très consommatrice de ressources humaines. Nous n’avons pas identifié de grandes disparités dans la pratique entre les différents centres. Tous les ans, entre 100 et 200 nouveaux sujets porteurs à risque de SLA/DFT sont identifiés en France. L’arrivée des thérapies génétiques pour certains variants pathogènes nécessite d’être préparée. Une réflexion à l’échelle nationale ou européenne est nécessaire pour définir les modalités de prise en charge et suivi de ces sujets. Des études seront ensuite indispensables pour évaluer l’impact des différentes interventions sur cette population.


Maria Del Mar AMADOR (Paris), Benjamin DAURIAT, Emilien BERNARD, Claire BOUTOLEAU BRETONNIERE, Jean-Philippe CAMDESSANCHE, Julien CASSEREAU, Ariane CHOUMERT, Pascal CINTAS, Véronique DANEL, Elisa DE LA CRUZ, Marie-Céline FLEURY, Steeve GENESTET, Nathalie GUY, Gwendal LE MASSON, Mathilde LEFILLIATRE, Marie-Hélène SORIANI, Annie VERCHUEREN, Ariane HERSON, Stéphanie STARACI, Kevin MOUZAT, Anne-Laure FAURET-AMSELLEM, Philippe COURATIER, Marcela GARGIULO, Patrick VOURC'H, Alexandra DURR
10:00 - 11:00 #38401 - P073 Dégénérescences spino-cérébelleuses causée par des expansions de triplets CAG et atteinte cognitive spécifique.
Dégénérescences spino-cérébelleuses causée par des expansions de triplets CAG et atteinte cognitive spécifique.

Les ataxies spinocérébelleuses (SCA) sont des maladies neurologiques de transmission autosomique dominante. Les SCAs sont soit due aux expansions CAG codantes (SCA polyQ) représentant 60 % des SCA dans le monde, ou des variants pathogènes dans des gènes variés. La présentation clinique prédominante est le syndrome cérébelleux associé à un syndrome pyramidal mais aussi à une atteinte cognitive variable. Le Syndrome Cognitivo-Affectif Cérébelleux (CCAS), a été décrit comme une atteinte cognitive spécifique et secondaire à une lésion cérébelleuse (vasculaire, traumatique, etc.) mais dans les ataxies génétiques la fréquence et la sévérité du CCAS n’est pas connue. L’échelle cognitive spécifique (le CCAS-Scale) évalue 10 domaines cognitifs distincts.

 

Nous avons inclus 63 porteurs (26 patients présymptomatiques, 37 patients ataxiques, avec une durée moyenne de la maladie de 6,59 ans) avec des expansions dans ATXN1, responsable de SCA1 (n=5), ATXN2/SCA2 (n=15), ATXN3/SCA3 (n=25) et ATXN7/SCA7 (n=18). Tous ont eu la CCAS Scale, une évaluation quantitative du syndrome cérébelleux, une analyse de biomarqueur (Nfl dans le plasma) et l’imagerie cérébrale (3T).

 

Dans les SCA polyQ nous avons pu montrer une atteinte de 3 domaines cognitifs ou plus sur 10 chez 51%. Un CCAS probable est retrouvé chez 74%. Selon le génotype la fréquence et sévérité varie : SCA2 avait une atteinte cognitive dans 61%, et SCA3 la plus sévère. L’atteinte cognitive était corrélée à la sévérité du syndrome cérébelleux (p < 0,001) et au taux de Nfl (p=0,02). Les domaines les plus touchés étaient la flexibilité mentale et la mémoire de travail, par contre le domaine visuo-spatial a été conservé.

 

Les résultats obtenus suggèrent la présence d'un profil cognitif spécifique chez les patients SCA polyQ. Les patients présenteraient également une atteinte comportementale, et les fonctions visuo-spatiales semblent préservées (différent du déficit cognitif observé dans d'autres pathologies avec lésions cérébelleuses). Nous allons comparer ce profil cognitif avec des  SCAs non-polyQ et celles en lien avec des variants dans SPG7.


Daniel LOPEZ DOMINGUEZ, Emilien PETIT, Sabrina SAYAH, Giulia COARELLI (Paris), Anna HEINZMANN, Claire EWENCZYK, Alexandra DURR
10:00 - 11:00 #38525 - P077 Diagnostic génétique des encéphalopathies épileptiques : utilisation de la technique Minigène pour caractériser l’effet de variants introniques en dehors des sites consensus d’épissage.
Diagnostic génétique des encéphalopathies épileptiques : utilisation de la technique Minigène pour caractériser l’effet de variants introniques en dehors des sites consensus d’épissage.

Ce projet propose un élément de réponse au défi général du Séquençage Haut Débit en génétique moléculaire, avec le reclassement de variants de signification incertaine (VSI) en variant probablement pathogène ou pathogène. Nous avons étudié 19 VSI dans différents gènes responsables d’encéphalopathies épileptiques, ayant un effet putatif sur l’épissage prédit par les outils bio informatiques incluant SpliceAI. En effet, avec les recommandations actuelles, lorsqu’un variant ne touchant pas les sites consensus d’épissage est prédit par SpliceAI comme affectant l’épissage, il est nécessaire de réaliser un test fonctionnel pour reclasser ce VSI en variant probablement pathogène. Comme la plupart de ces gènes sont peu ou pas exprimés dans les tissus accessibles (sang notamment) nous avons utilisé un test fonctionnel pour confirmer ou infirmer la pathogénicité de ces variants en étudiant leurs effets dans un modèle hétérologue d’épissage, la technique de Minigène. La technique Minigène consiste à déterminer le profil d’épissage d’une construction plasmidique comportant le variant et l’exon correspondant dans des cellules humaines en culture après transfection. Les cellules utilisées pour la transfection étaient les cellules HeLa, et, pour 3 variants, le test Minigène a été réalisé à la fois après transfection dans des cellules HeLa, mais également après transfection dans des lignées à différentiation neuronales SH-SY5Y (plus proches morphologiquement des cellules dans lesquels sont physiologiquement exprimés ces gènes in vivo). La concordance entre la prédiction de SpliceAI et le résultat du test Minigène pour ces variants était totale pour 12 variants, partielle pour 5 variants et absente pour 2 variants. Ce projet a permis de reclasser 12 variants en probablement pathogène, ce qui a une implication directe en conseil génétique. Nous avons optimisé et simplifié le protocole de minigène (8 variants/2 semaines), mais des modifications seront encore nécessaires pour étudier dans un temps plus court un plus grand nombre de variants, et cette stratégie sera prochainement introduite en routine non seulement dans le cadre du diagnostic des encéphalopathies épileptiques mais aussi dans celui d’autres groupes de pathologies prises en charge dans le département de génétique médicale d’AP-HP Sorbonne Université.


Bernard JONDEAU (Paris), Eric LE GUERN, Lionel ARANAUD, Agnès RASTETTER, Gwendoline LEROY, Delphine BOUVET, Marine GUILLAUD BATAILLE
10:00 - 11:00 #37656 - P081 Autosomal Dominant MPAN: Mosaicism Expands the Clinical Spectrum to Atypical Late-Onset Phenotypes.
P081 Autosomal Dominant MPAN: Mosaicism Expands the Clinical Spectrum to Atypical Late-Onset Phenotypes.

Background: Mitochondrial membrane protein-associated neurodegeneration (MPAN) is caused by mutations in the C19orf12 gene. MPAN typically appears in the first two decades of life and presents with progressive dystonia-parkinsonism, lower motor neuron signs, optic atrophy, and abnormal iron deposits pre- dominantly in the basal ganglia. MPAN, initially considered as a strictly autosomal recessive disease (AR), turned out to be also dominantly inherited (AD). Objectives: Our aim was to better characterize the clinical, molecular, and functional spectra associated with such dominant pathogenic heterozygous C19orf12 variants.

 

Methods: We collected clinical, imaging, and molecular information of eight individuals from four AD-MPAN families and obtained brain neuropathology results for one. Functional studies, focused on energy and iron metabolism, were conducted on fibroblasts from AD-MPAN patients, AR-MPAN patients, and controls.

Results: We identified four heterozygous C19orf12 variants in eight AD-MPAN patients. Two of them carrying the familial variant in mosaic displayed an atypical late- onset phenotype. Fibroblasts from AD-MPAN showed more severe alterations of iron storage metabolism and autophagy compared to AR-MPAN cells.

 

Conclusion: Our data add strong evidence of the realness of AD-MPAN with identification of novel monoallelic C19orf12 variants, including at the mosaic state. This has implications in diagnosis procedures. We also expand the phenotypic spectrum of MPAN to late onset atypical presentations. Finally, we demonstrate for the first time more drastic abnormalities of iron metabolism


Christelle DURAND, Patricia FERGELOT, Julie DEFORGES, Anne VITAL, Menegon PATRICE, Elizabeth SARRAZIN, Remi BELLANCE, Stephane MATHIS, Victoria GONZALEZ, Mathilde RENAUD, Solène FRISMAND, Emmanuelle SCHMITT, Marie ROUANET, Lydie BURGLEN, Brigitte CHABROL, Beatrice DESNOUS, Benoit ARVEILER, Giovanni STEVANIN, Isabelle COUPRY, Cyril GOIZET, Chloé ANGELINI (Bordeaux)
10:00 - 11:00 #37874 - P085 Mise en place d’un panel pour étude par RNAseq ciblé des variants d’épissage détectés dans les gènes de prédisposition aux maladies neurologiques.
Mise en place d’un panel pour étude par RNAseq ciblé des variants d’épissage détectés dans les gènes de prédisposition aux maladies neurologiques.

L’utilisation du séquençage de nouvelle génération dans le diagnostic de maladies génétiques entraîne l’augmentation du nombre de variants de signification incertaine (VSI) identifiés. Certains de ces variants entraînent potentiellement une anomalie d’épissage, nécessitant une caractérisation fonctionnelle. Concernant les maladies neurologiques, les études sur ARN sont limitées par la faible expression de la plupart des gènes impliqués dans le sang, et la non disponibilité du tissu concerné.

Nous avons donc développé un panel dédié à l’étude par RNAseq ciblé des gènes prédisposant à l’ensemble des pathologies neurologiques étudiées au laboratoire (n=252) : épilepsies, démences, dystonies, sclérose latérale amyotrophique, paraplégies spastiques, maladie de Charcot-Marie-Tooth, et ataxies dominantes. Pour cela, nous avons éliminé du panel 22 gènes (soit seulement 9%) bien exprimés dans le sang à partir des résultats d’une technique de RNAseq total développé au centre de génétique, pour qu’ils ne rentrent pas en compétition avec ceux présentant un faible niveau d’expression. Le design du panel sur les 230 gènes restants (séquences codantes et régions 5’UTR) a été effectué avec le logiciel SureDesign, les techniques réalisées avec le kit Sureselect XT HS2 (Agilent), et le séquençage de séries de 16 patients réalisé sur Nextseq500 (Illumina).

Le premier objectif était de déterminer le niveau d’expression de chaque gène du panel dans plusieurs types de prélèvements : paxgenes (n=19), lignées lymphoblastoïdes ou lymphocytes (n=5), et fibroblastes (n=6). Une majorité des gènes (n=151, 60%) a une couverture moyenne supérieure à 50x sur l’ensemble des exons sur les paxgene, et peut donc être analysé sur ces prélèvements facilement accessibles. 29 gènes supplémentaires (12%) peuvent être analysés sur fibroblastes. Au total, seulement 50 gènes (19%) ne peuvent pas être analysés par notre technique RNAseq sur des prélèvements issus de sang ou de biopsie de peau, et devront être étudiés par une technique ex vivo comme le minigene. Par ailleurs, la couverture des régions supérieures à 50x était très élevée, avec une moyenne de 1633x sur paxgene et 1998x sur fibroblastes, respectivement.

Le deuxième objectif était de confirmer des anomalies prédites d’épissage. Nous avons pu analyser à ce jour 20 variants sur 12 gènes différents, et détecter différents types d’effet: création d’exon cryptique, saut d’exon, rétention intronique, délétion partielle d’exons. Les couvertures élevées permettent également d’identifier des épissages physiologiques ou pathologiques minoritaires (jusqu’à 5% environ).

En conclusion, le panel pour étude par RNA seq de l’épissage de gènes impliqués dans les maladies neurologiques que nous avons développé permet d’analyser une grande majorité des gènes (80%) à partir de prélèvements facilement accessibles (sang, peau). Les fortes couvertures obtenues permettent de confirmer ou infirmer de manière fiable des effets prédits sur l’épissage.


Marine GUILLAUD-BATAILLE (Paris), Julie BOGOIN, Guillaume COGAN, Sandrine TARDIEU, Anouar NABTI, Kathy LARCHER, Ludmila JORNEA, Elodie LEJEUNE, Julien BURATTI, Delphine BOUVET, Gwendoline LEROY, Fabienne CLOT, Lionel ARNAUD, Sylvie FORLANI, Christine BELLANNÉ-CHANTELOT, Boris KEREN, Eric LEGUERN
10:00 - 11:00 #37779 - P089 Bilan de 4 ans d’activité d’analyses de génomes du laboratoire SeqOIA pour la préindication « Maladies Osseuses Constitutionnelles ».
Bilan de 4 ans d’activité d’analyses de génomes du laboratoire SeqOIA pour la préindication « Maladies Osseuses Constitutionnelles ».

Le Plan France Génomique (PFMG) 2025 a permis l’accès au séquençage de génomes sur tout le territoire. La préindication Maladies Osseuses Constitutionnelles (MOC) concerne toutes les ostéochondrodysplasies : fragilité osseuse, atteinte épi et/ou métaphysaire et/ou vertébrale, atteinte lytique ou condensante, prolifération anarchique du tissu osseux, et dysostoses.  L’inclusion des patients dans la préindication MOC a démarré dès la première vague de pré-indication en octobre 2019, elle est réalisée pour les patients avec panel négatif ou avec des phénotypes atypiques pour lesquels les panels disponibles ne sont pas adaptés. Il y a eu à ce jour plus de 500 prescriptions (CRMR MOC Necker : 412, autres centres : 88). Nous faisons ici le bilan des 400 premiers résultats : 124 génomes ont été rendus positifs (31%), 42 ont retrouvé un variant de signification incertaine (10%), et 234 ont été rendus non conclusifs (59%). 

Les 124 génomes positifs concernent 92 gènes différents avec un maximum de 5 patients mutés pour 3 gènes : COL2A1, FGFR3, RPL13. Huit génomes ont permis d’identifier une anomalie de structure (3 inversions, 3 grandes délétions, 1 duplication,1 translocation), 5 ont mis en évidence un variant intronique profond, et 3 ont retrouvé une disomie uniparentale (DUP).

Les variants de signification incertaine concernent 38 gènes différents. Ils comprennent des variants introniques, des variants dans des gènes non décrits en pathologie humaine retenus suite à une soumission dans Genematcher, ou des variants pour lesquels une étude de ségrégation ou un phénotypage fin des parents est en cours.

L’interprétation des génomes ne peut se faire sans un dialogue entre cliniciens et biologistes au travers de réunions dédiées permettant la confrontation clinico-biologique des résultats.

Douze dossiers n’auraient pu être résolus par une autre technique de séquençage que le génome : translocation, inversion, délétions, variants introniques, cela représente 3% des génomes analysés et 10% des génomes positifs). Le séquençage de génome a permis de faire 4 doubles diagnostics.   

L’arrivée du séquençage de génome a révolutionné le diagnostic moléculaire des MOC et permis des diagnostics n’étant pas accessibles par l’approche de séquençage de panels, d’exome ou d'ACPA.


Sophie RONDEAU (Paris), Pauline MARZIN, Audrey BRIAND-SULEAU, Corinne COLLET, Séverine BACROT, Fabienne ESCANDE, Perrine BRUNELLE, Tania ATTIE-BITACH, Laurence PACOT, Céline GAUCHER, Sophie MONNOT, Lucile BOUTAUD, Virginie SAILLOUR, Marine RAJAOBA, Barbara GIRERD, Caroline MICHOT, Geneviève BAUJAT, Valérie CORMIER-DAIRE
10:00 - 11:00 #37802 - P093 Diagnostic des Epidermolyses Bulleuses Héréditaires et Fragilités Cutanées au CHU de Nice.
Diagnostic des Epidermolyses Bulleuses Héréditaires et Fragilités Cutanées au CHU de Nice.

Les Epidermolyses Bulleuses Héréditaires (EBH) sont un groupe de maladies rares caractérisées par une fragilité de la peau conduisant à la formation de bulles et d’érosions cutanées (parfois muqueuses) par désunion entre l’épiderme et le derme. Elles touchent environ 1 nouveau-né sur 20 000. Leur gravité est très variable, allant d’une gêne mineure à des formes rapidement incompatibles avec la vie en passant par des affections chroniques responsables de handicaps sévères par leurs complications infectieuses, nutritionnelles, cicatricielles, fonctionnelles voire viscérales.

On distingue trois groupes d'EBH selon le niveau de clivage dans la peau. Au sein de chacun de ces trois groupes il existe plusieurs formes cliniques d’EBH distinguées par leur symptomatologie et leur mode de transmission héréditaire.

Méthodes : Des RCP mensuelles du Centre de Référence Maladies Rares (cliniciens et infirmières) permettent l’orientation du diagnostic clinique ainsi que des avis et recommandations pour la prise en charge des patients.

Lorsqu’une biopsie cutanée est possible, la détermination du niveau de clivage par immunofluorescence est la première étape du diagnostic. Le niveau de clivage est apprécié de façon rapide et précise par l’utilisation d’anticorps dirigés contre différents constituants de la jonction dermo-épidermique. Cette étape permet une orientation de l’analyse moléculaire mais également une réponse rapide dans l’urgence de la prise en charge néonatale (pronostic vital, évolution). Des marquages spécifiques permettent parfois la validation fonctionnelle des variants de signification incertaine (VSI) identifiés lors de l’étude génétique.

L’identification des variants pathogènes responsables de la maladie permet un conseil génétique aux familles et la réalisation d’un diagnostic prénatal. Si un sous-type est diagnostiqué cliniquement et/ou histologiquement, un séquençage Sanger est réalisé. En deuxième intention ou en l’absence d’orientation, un panel de 17 gènes impliqués dans les EBH est analysé par séquençage haut débit.

Résultats : Sur la période janvier 2021- août 2023, 67 cas index ont été traités par le centre de référence. L’analyse histologique sur 14 biopsies cutanées reçues en bon état a permis d’établir un diagnostic différent de l’orientation clinique initiale dans 50% des cas, 70% ont été ensuite confirmés lors de l’analyse moléculaire. De son côté, l’analyse moléculaire des 67 cas index a permis un taux d’élucidation de 85%, dont environ 25% de résultats obtenus par NGS. Cette démarche réduit l’errance diagnostique à 3 mois en moyenne. En cas d’impasse diagnostique (15%), une demande d’analyse du génome par les laboratoires du Plan France Médecine Génomique (PFMG) est réalisée dans la préindication Génodermatose.

L’extension des études génétiques aux diagnostics différentiels des EBH et le recours à des méthodes de validations fonctionnelles des VSI permettront de réduire les impasses diagnostiques des fragilités cutanées.


Marjorie HEIM (NICE), Christine CHIAVERINI, Thomas HUBICHE, Jocelyn RAPP, Marion ARNAUD, Mathilde LELOUP, Stéphane KANDEMIR, Ahmad ALMUTAIRI, Bruno FRANCOU
10:00 - 11:00 #38345 - P097 COL1-related overlap disorder (C1ROD) : descriptions cliniques et moléculaires de 4 familles présentant ce rare phénotype chevauchant entre les syndromes d’Ehlers-Danlos et l’ostéogénèse imparfaite.
COL1-related overlap disorder (C1ROD) : descriptions cliniques et moléculaires de 4 familles présentant ce rare phénotype chevauchant entre les syndromes d’Ehlers-Danlos et l’ostéogénèse imparfaite.

Les variations des gènes COL1A1 et COL1A2, codant pour le collagène de type I, sont associées à une grande hétérogénéité phénotypique. Elles sont responsables d’un large éventail de troubles héréditaires du tissu conjonctif incluant l'ostéogenèse imparfaite (OI), quatre types de syndromes d'Ehlers-Danlos (SED arthrochalasique, classique, vasculaire et cardiaque valvulaire) et plus récemment, la notion de « COL1-related overlap disorder (C1ROD) » a émergé. Le C1ROD est une affection très rare et peu décrite, caractérisée par un phénotype chevauchant entre SED et OI. Nous décrivons ici, 16 nouveaux patients issus de 4 familles, présentant les critères diagnostiques de C1ROD. La porte d’entrée des 4 cas index était une hyperlaxité articulaire et une fragilité cutanée, laissant suspecter un SED, avec un morphotype marfanoïde chez l’un d’entre eux. La présence de sclérotiques bleutées, habituellement retrouvées dans l’OI, a conduit à réaliser une analyse génétique qui a mis en évidence 4 variants pathogène (classe 5) dans COL1A1 ou COL1A2, dont: deux jamais décrits*; un intronique dans COL1A1 entrainant un décalage du cadre de lecture précédemment décrit dans un cas d’OI; et une délétion sur COL1A2 décrite chez un cas de C1ROD. (*Le dépistage familial est encore en cours pour 6 individus d’une même famille). Parmi les apparentés, un cas d’OI a été identifié. Les autres individus présentaient un phénotype frontière entre SED et OI à minima. 13/15 individus présentaient une hyperlaxité articulaire généralisée. 14/15 présentaient des manifestations articulaires (luxations/entorses multiples) et 12/15 avaient des signes de fragilité cutanée (7 avec hyperélasticité cutanée, 3 avec cicatrices atrophiques, 11 avec tendance aux ecchymoses spontanées). 11/15 individus avaient les sclérotiques bleutées, 1/15 présentaient une anomalie de l’émail dentaire et 3/15 une hypoacousie. 5/15 individus avaient fait 1 à 3 fractures à l’âge pré-pubère, et 8/15 individus avaient fait des fractures en post-pubère dont 5 avaient une ostéoporose. 8 individus présentaient une atteinte cardiovasculaire (7 des valvulopathies mitrales ou aortiques dont 2 opérées, 4 des dilatations artérielles de l’aorte thoracique et des artères de moyen calibre) et/ou une fragilité tissulaire (hernie abdominale, prolapsus pelvien, éventration, hémorragie de la délivrance…). Cette étude illustre la grande hétérogénéité phénotypique, inter et intrafamiliale, associée aux variants des gènes COL1A1 ou COL1A2 et notamment le chevauchement clinique entre SED et OI. Il est donc important de savoir rechercher des signes d’OI à minima chez des malades se présentant comme des SED et de proposer un test génétique. Les éléments cliniques devant faire évoquer un C1ROD sont : fragilité cutanée, hyperlaxité avec instabilité articulaire, pieds plats valgus, fractures, sclérotiques bleues et hypoacousie. Une surveillance cardiovasculaire chez ces individus est importante pour prévenir d’éventuelles complications.


Malika FOY (Garches), Corinne MÉTAY, Clarisse BILLON, Philippe DE MAZANCOURT, Fabrice GILLAS, Caroline MICHOT, Karelle BENISTAN
10:00 - 11:00 #37674 - P101 Apport de la cartographie optique du génome dans l’exploration des anomalies du développement oculaire.
P101 Apport de la cartographie optique du génome dans l’exploration des anomalies du développement oculaire.

Malgré le nombre élevé de gènes associés aux anomalies du développement de l'œil, plus de 50 % des individus restent sans diagnostic génétique après analyse. Du fait de leurs difficultés de détection, les variants de structure (SVs), en particulier lorsqu’ils sont équilibrés, complexes ou de petite taille, ne sont pas toujours complètement analysés. Néanmoins, ces variants peuvent perturber des gènes ou leur régulation et représentent un mécanisme pathologique important.

Nous avons utilisé la cartographie optique du génome (OGM) pour rechercher des SVs dans 45 familles présentant des anomalies du développement oculaire appartement au spectre microphtalmie, anophtalmie, colobome.

Cette analyse nous a permis d’identifier des SVs affectant différents gènes ou voies de signalisation impliqués dans le développement oculaire. Parmi eux, nous avons ainsi retrouvé deux petites délétions intragénique de 4,5kb, non détectées précédemment par SNP array, en trans d’un variant faux-sens connu dans les gènes ALDH1A3 et STRA6 chez deux individus présentant une anophtalmie bilatérale. Ces deux gènes codent pour des protéines impliquées dans la voie de signalisation de la vitamine A et sont associés a des anomalies du développement oculaire de transmission autosomique récessive. Nous avons également retrouvé un SV rare et complexe en 10q23.33, correspondant à une inversion de 80kb entourée de deux délétions de 15 et 140kb, chez deux individus non apparentés. Ce SV contient notamment les gènes CYP26A1 et CYP26C1, également impliqués dans le métabolisme de la vitamine A. Enfin, l’OGM a permis une meilleure caractérisation de trois SVs de signification inconnue, déjà connus avant l’analyse, chez un individu avec une microphtalmie unilatérale : une translocation déséquilibrée entre 10q26.3 et 13q32, une duplication de 80kb sur le chromosome 11 en 5’ du gène PAX6 contenant l’élément régulateur SIMO et la délétion récurrente 16p11.2.

Cette étude montre l’importance de la recherche des SVs dans l’explorations des individus avec anomalies du développement oculaire. Elle montre aussi l’apport de l’OGM dans la détection de SV d’intérêt dans ce groupe de pathologies, créant un pont entre les techniques de CNV array et le séquençage génome entier.


Bertrand CHESNEAU (Toulouse), Solomon MEREPA, Karthikah JEGANATHAN, Dorine A. BAX, Fiona WATKINS, Lidiya TALBOT, Fabiola CERONI, Richard J. HOLT, Nicola RAGGE
10:00 - 11:00 #37908 - P105 Recherche de marqueurs moléculaires et cellulaires dans les dystrophies rétiniennes liées aux variants du gène MFSD8.
Recherche de marqueurs moléculaires et cellulaires dans les dystrophies rétiniennes liées aux variants du gène MFSD8.

Les dystrophies rétiniennes héréditaires sont la cause la plus fréquente de déficience visuelle et de cécité d’origine génétique. Elles sont liées à des anomalies génétiques affectant la fonction des photorécepteurs cônes et/ou bâtonnets. Ces pathologies sont principalement isolées, avec une atteinte limitée à la rétine, mais des formes syndromiques plus rares et graves sont possibles et sont associée à l'atteinte d'autres organes. Ainsi le gène MFSD8, a été initialement décrit dans la céroïde lipofuscinose neuronale infantile tardive (CLN), maladie neurodégénérative avec perte sévère de la vision centrale, épilepsie, déficits moteurs et cognitifs marqués, entraînant un décès précoce. Cependant, il a été récemment associé à des dystrophies maculaires (DM) non syndromiques de transmission autosomique récessive. Le gène MFSD8 code pour la protéine lysosomale CLN7 dont l’effet est peu connu. Notre équipe a identifié plusieurs patients hétérozygotes composites pour des variants du gène MFSD8. En utilisant des lignées cellulaires lymphoblastoïdes des patients atteints de DM et CLN, nous avons montré que les DM non syndromiques étaient associées à la présence de deux variants à effet modéré ou d'un variant sévère avec un variant modéré en trans, alors que les formes syndromiques étaient dues à la présence de deux variants sévères bi-alléliques. Suite à cette étude, nous avons évalué l’effet des variants sur la protéine CLN7 et ses interactants potentiels ainsi que les conséquences cellulaires des variants de MFSD8 associés aux deux pathologies dans le but d’identifier des marqueurs cellulaires et moléculaires spécifiques à la CLN et à la DM. L’analyse de l’expression et de la localisation cellulaire de la protéine CLN7 ne montre pas de différences significatives chez les patients mais un profil d'isoformes modifié selon la sévérité de la maladie. Nous n'avons pas observé de différences d'expression pour les marqueurs lysosomaux LAMP2 et CTSD chez les patients. Au niveau cellulaire, une augmentation du taux de mortalité des cellules de patients a été constatée. En microscopie électronique, des signes d’autophagie avec la présence de fingerprints, un marqueur spécifique de CLN, sont visibles chez tous les patients. En parallèle, une analyse transcriptomique par RNA-seq sur les cellules de patients a été réalisée. Les premières données obtenues montrent que des transcrits impliqués dans l’autophagie, les voies de signalisation mTor et calciques sont différentiellement exprimées chez les patients comparés aux témoins. Nos résultats suggèrent un effet des variants du gène MFSD8 dans des mécanismes impliquant la formation des vésicules et l’autophagie qui reste à démontrer. Une meilleure connaissance de ces phénomènes permettra de comprendre les mécanismes déterminant soit l'atteinte isolée, soit l'atteinte syndromique, et ainsi d’expliquer comment un même gène peut être à l'origine de phénotypes si différents, en termes de sévérité et de pronostic.


Anaïs PONCET (LILLE), Claire LECIGNE, Lucas AUBOIS, Olivier GRUNEWALD, Vasily SMIRNOV, Claire-Marie DHAENENS
10:00 - 11:00 #37901 - P109 TINF2 : un gène de téloméropathie avec une corrélation phénotype / génotype variable selon l’âge.
TINF2 : un gène de téloméropathie avec une corrélation phénotype / génotype variable selon l’âge.

Les téloméropathies regroupent un ensemble de pathologies d’expression clinique variable ayant en commun une anomalie dans la maintenance des télomères. La protéine TIN2/TINF2 codée par le gène TINF2 appartient au complexe protecteur des extrémités télomériques. Elle interagit avec d’autres protéines du complexe télomérase, dont POT1, afin de stabiliser les extrémités télomériques.

Initialement rapportées dans les formes pédiatriques sévères, notamment dans la dyskératose congénitale (DC) (Savage et al. 2008) avec un taux important de néo-mutations, les variations monoalléliques de TINF2 ont récemment été décrites dans les formes de l’adulte et plus particulièrement dans la fibrose pulmonaire (Alder et al. 2015).

Nous avons identifié dans le LBMR des téloméropathies (Hôpital Bichat) depuis 2015, 15 patients de tout âge porteurs d’une variation (classe 4 ou 5) monoallélique dans le gène TINF2.

Un phénotype pédiatrique de téloméropathie est présent chez 10 patients avec un âge moyen au diagnostic de 5 ans. Le sex-ratio (H/F) est de 1,5. Les phénotypes de ces patients sont : une aplasie médullaire (n=5), une DC (n=4) ou un syndrome de Revesz (n=1). La taille des télomères se situe invariablement en dessous du 1er centile.

Au niveau moléculaire, les variants sont tous localisés au niveau de l’exon 6 dans le domaine « DC ». Dans 80% des cas, la mutation touche l’acide aminé hotspot Arg282 avec 7 faux-sens et 1 frame-shift.

Un phénotype pulmonaire plus ou moins associé à une atteinte neurologique type déficience intellectuelle (n=1) ou hématologique (n=1) a été retrouvé chez les 5 patients les plus âgés, tous ayant plus de 34 ans. Tous les patients sont de sexe masculin. Une mesure des télomères montre également une taille très raccourcie ( < 1er centile) (n=3 patients).

L’étude des variants retrouvés chez ces patients adultes met en évidence des variants de classification difficile en dehors du hotspot caractérisant les patients pédiatriques. En effet, chez les 5 cas index 3 variations faux-sens sont localisées dans l’exon 6 mais 1 seule dans le domaine « DC ». Les 2 autres variants faux-sens sont localisés dans l’exon 3 au niveau du domaine « TRFH – Telomeric Repeat Factor Homology ».

Des données d’autres centres référents de téloméropathies suggèrent que les patients TINF2 présenteraient dans leur sang un mécanisme de sauvetage somatique (ou SGR – somatic genetic rescue) (Revy et al. 2021) entre autre indirect sur le gène POT1 (Gutierrez et al. 2021).  

Finalement, nous mettons en évidence dans une cohorte de patients présentant une variation dans le gène TINF2, un phénotype de téloméropathie variable selon la localisation du variant : comme rapporté dans la littérature, nous confirmons chez les patients pédiatriques le hotspot mutationnel « DC ». Chez les adultes, les variations sont localisées en revanche hors de ce locus. La recherche de SGR chez nos patients adultes permettra de mieux caractériser ces patients et le retentissement clinique.


Ibrahima BA (Paris), Diane BOUVRY, Elodie BLANCHARD, Sylvie AGLAVE, Fabrizio CENZI, Malika CHELBI, Christelle MENARD, Claire OUDIN, Raphael BORIE, Caroline KANNENGIESSER
10:00 - 11:00 #38362 - P113 Étude par whole exome des microangiopathies thrombotiques de l’adulte avec atteintes rénales sévères.
Étude par whole exome des microangiopathies thrombotiques de l’adulte avec atteintes rénales sévères.

Introduction

La maladie rénale chronique (MRC) de l'adulte peut être associée à une microangiopathie thrombotique (MAT). Dans un certain nombre de cas, même au terme d'une enquête étiologique poussée incluant la recherche de variants dans les gènes de régulation de la voie alterne du complément, il n'est pas possible d'aboutir à un diagnostic uniciste. Les MAT complément -dépendantes (variations pathogènes dans CFH, CFI, CD46, C3, CFB, CFHRs) est une maladie rare (syndrome hémolytique et urémique atypique, SHUa, ORPHA :2134), touchant 50 nouveaux patients par an en France. Un traitement par Eculizumab a transformé le pronostic depuis 2013. Une analyse génétique systématique des MAT pourrait mieux préciser la prévalence de la maladie SHUa en particulier chez l’adulte. Le Whole Exome Sequencing (WES), pourrait avoir un intérêt dans ces formes cliniques comparé à l’étude Panel.

Description

Étude de cohorte bicentrique prospective.

Méthodes

Nous avons inclus tous les patients consécutifs ayant eu un WES réalisé dans le cadre du soin courant entre le 10/10/2017 et le 31/12/2022 dans le département de Néphrologie de Sorbonne Université (sites Tenon et Pitié-Salpêtrière) devant une MRC de cause inconnue ou incertaine. Le recueil des caractéristiques cliniques - notamment la présence de MAT histologique et/ou biologique - est fait de manière prospective par le médecin prescripteur au moment de la prescription. Les données sont consolidées lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire analysant les résultats du séquencage.

Résultats obtenus ou attendus

Sur la période d'étude, 1413 patients ont bénéficié d'un WES et 153/1413 (11%) présentaient ou avaient présenté une MAT. Parmi eux, l'analyse par WES a permis d'identifier un variant expliquant le phénotype rénal - selon la classification de l'American College of Medical Genetics and Genomics - dans 20/153 (13%) des cas. 13/20 (65%) des diagnostics portés n'impliquaient pas les gènes de régulation de la voie alterne du complément : néphronophtises, n=5; collagènes de type 4, n=2; MMACHC, UMOD, IFT140, SOX18, TREX1, WT1, n = 1. La plupart était rate par le panel de référence MAT.

Conclusion

Dans cette étude de cohorte prospective, l'analyse par Whole Exome de 153 patients présentant une MRC associée à une MAT sans diagnostic étiologique évident en premier lieu, a permis de poser un diagnostic dans 20/153 (13%) des cas. 13/20 (65%) des diagnostics portés n'impliquaient pas la voie alterne du complément, expliquant pourquoi l’étude panel était négative, chez ces patients adultes avec atteintes rénale sévère.


Yannis LOMBARDI (PARIS), Cédric RAFAT, Alice DOREILLE, Cyril MOUSSEAUX, Yosu LUQUE, Marine DANCER, Véronique FRÉMEAUX-BACCHI, Paul COPPO, Laurent MESNARD
10:00 - 11:00 #37838 - P117 Lysine Demethylase KDM1A and Ectopic Expression of GIP-Receptor in Somatotropinomas of Patients with Paradoxical Response to Oral Glucose.
Lysine Demethylase KDM1A and Ectopic Expression of GIP-Receptor in Somatotropinomas of Patients with Paradoxical Response to Oral Glucose.

Introduction: Paradoxical increase of GH following oral glucose load has been described in ~30% of patients with acromegaly and has been related to the ectopic expression of the glucose-dependent insulinotropic polypeptide (GIP) receptor (GIPR) in somatotropinomas. Recently, we identified germline pathogenic variants and somatic loss of heterozygosity of lysine demethylase 1A (KDM1A) in patients with GIP-dependent primary bilateral macronodular adrenal hyperplasia with Cushing’s syndrome. The ectopic expression of GIPR in both adrenal and pituitary lesions suggests a common molecular mechanism. We, therefore, searched for genetic abnormalities of KDM1A in somatotroph pituitary adenomas.

Methods: We collected somatotropinoma specimens from acromegalic patients followed in two tertiary endocrine centers in France and one in Italy. Somatic DNA was studied by targeted exome sequencing and array-CGH. GIPR and KDM1A expression were quantified in the tumors using digital droplet PCR.

Results: 146 patients were included, and 72.6 % had a classic pathological GH response after oral glucose load, whereas 27.4 % displayed a paradoxical rise in GH concentrations. Amongst the 146 somatotropinomas specimens analyzed, no tumor harbored a KDM1A pathogenic variant. Nonetheless, we identified a recurrent 1p deletion encompassing the KDM1A locus in 29 patients. Paradoxical rise of GH and higher GIPR expression were more prevalent amongst patients displaying KDM1A haploinsufficiency compared to those with 2 copies of KDM1A (p=0.0166 and p < 0.0001, respectively). Further, KDM1A expression was lower and was associated with higher GIPR in somatotropinomas from patients with KDM1A haploinsufficiency than in samples without KDM1A copy number variation (KDM1A expression: 4.47 ± 2.49 vs. 8.56 ± 5.62, p < 0.0001 and GIPR expression: 1.09 ± 0.92 vs.0.43 ± 0.51, p=0.0012).

Discussion: We did not identify KDM1A genetic variants in a large cohort of acromegalic patients independently of their GH response pattern to oral glucose loading. However, we identified a loss of one KDM1A copy due to chromosome 1p deletion in a subset of somatotropinomas harboring higher levels of GIPR transcripts than in adenomas diploid for the KDM1A locus. If KDM1A haploinsufficiency leads to (partial) transcriptional derepression at the GIPR locus and a paradoxical rise of GH after glucose load warrants further investigations.


Fanny CHASSELOUP (Le Kremlin-Bicêtre), Daniela REGAZZO, Lucie TOSCA, Alexis PROUST, Emmanuelle KUHN, Mirella HAGE, Christel JUBLANC, Karima MOKHTARI, Mattia DALLE NOGARE, Serena AVALLONE, Filippo CECCATO, Gerard TACHDJIAN, Sylvie SALENAVE, Jacques YOUNG, Stéphane GAILLARD, Fabrice PARKER, Anne-Laure BOCH, Philippe CHANSON, Jérôme BOULIGAND, Gianluca OCCHI, Peter KAMENICKY
10:00 - 11:00 #38161 - P121 Fonction pancréatique normale et faux négatif du dépistage néonatal de la mucoviscidose chez un enfant né d’une mère prenant des modulateurs du CFTR pendant sa grossesse.
Fonction pancréatique normale et faux négatif du dépistage néonatal de la mucoviscidose chez un enfant né d’une mère prenant des modulateurs du CFTR pendant sa grossesse.

Nous rapportons un des premiers cas de nourrisson atteint de mucoviscidose dont la mère était tout au long de sa grossesse sous KAFTRIO®. Ce traitement est un modulateur de la protéine CFTR associant trois molécules élexacaftor/ivacaftor/tezacaftor et qui restaure partiellement la fonction du CFTR.

La mère de l’enfant, homozygote pour le variant F508del, a commencé à prendre le KAFTRIO® en octobre 2021. Dans le cadre d’un projet parental les parents du bébé ont consulté dans le passé une conseillère en génétique et le père s’est avéré être hétérozygote pour le variant F508del. Sous Kaftrio la mère n’a pas eu de problème de fertilité avec un début de grossesse 3 mois après l’arrêt de la contraception. Le diagnostic prénatal à 13 SA a révélé une homozygotie F508del chez le fœtus. La balance bénéfices/risques pour la mère était en faveur du maintien du Kaftrio pendant la grossesse. Lors du suivi de grossesse aucune anomalie n’a été mise en évidence sur les échographies anténatales hormis une légère hyperéchogénécité intestinale à 18 SA qui a disparu par la suite. La vésicule biliaire notamment a été visualisée.

L’enfant est né à 39 SA. Un dépistage néonatal a été fait à 3 jours de vie et s’est révélé normal avec une trypsine immunoréative à 14,7 ug/L. Une élastase fécale prélevée à la maternité est revenue aussi normale alors que 98 % des patients homozygotes pour la F508del présentent une insuffisance pancréatique à la naissance.

Dans la littérature Il a été rapporté dans des modèles animaux que la trithérapie traversait la barrière placentaire. Aussi l’exposition in-utéro au Kaftrio chez ce bébé expliquerait l’élastase normale à la naissance et par conséquent un retard dans l’apparition d’un dysfonctionnement pancréatique.

Ce bébé a été pris en charge par le CRCM dès la naissance. L’évaluation de l’exposition anténatale au Kaftrio n’a pas révélé d’impact sur la fonction hépatique ni d’opacité au niveau du cristallin. Sa fonction pancréatique s’est rapidement détériorée dès les premiers mois, nécessitant une supplémentation en enzymes pancréatiques dès le premier mois de vie.  Les autres traitements préventifs notamment la kinésithérapie respiratoire la supplémentation en vitamines ont étaient mis en place dès la maternité. Actuellement âgé de 7 mois il a une bonne croissance staturo-pondérale, pas de symptômes pulmonaires. Le dosage de l’élastase fécale est effondré et son test de la sueur positif.

Grace aux améliorations de la fonction pulmonaire, l’observatoire national note une augmentation significative du nombre de grossesses sous trithérapie. Cette dernière passant la barrière placentaire le dépistage néonatal a été dans ce cas décrit faussement négatif. Le risque de retard diagnostic dans les situations ou les couples ne sont pas demandeurs de diagnostic prénatal doit inciter les pédiatres et obstétriciens à rester vigilants sur le suivi des grossesses chez les femmes sous modulateurs. 


Marie-Pierre REBOUL (Bordeaux), Julie MACEY, Virginie DORIAN, Frédéric COATLEVEN, Stéphanie BUI
10:00 - 11:00 #37681 - P125 Haploinsuffisance de RBFOX2 : un nouveau gène impliqué dans l’hypoplasie du cœur gauche.
P125 Haploinsuffisance de RBFOX2 : un nouveau gène impliqué dans l’hypoplasie du cœur gauche.

Le syndrome d’hypoplasie du cœur gauche est un syndrome malformatif caractérisé par un développement incomplet du cœur gauche associé à des anomalies de la valve mitrale, de la valve aortique et/ou de l’aorte ascendante. Son expression est congénitale avec une morbidité et mortalité importantes et il nécessite souvent une prise en charge chirurgicale précoce par procédure de Fontan. Les étiologies moléculaires des hypoplasies du cœur gauche ne sont pas encore élucidées.

 

RBFOX2 est un gène candidat récemment décrit dans les cardiopathies et principalement dans les hypoplasies du cœur gauche. Son implication a été suspectée suite à des modèles murins porteurs de variants perte de fonction de RBFOX2 et présentant un phénotype d’hypoplasie du cœur gauche (McKean et al. 2016). Au niveau moléculaire, son rôle a été décrit dans l’épissage alternatif tissu-spécifique et la polyadénylation alternative notamment vis-à-vis de gènes impliqués dans la régulation et l’adhésion cellulaires. La protéine RBFOX2 est conservée phylogénétiquement et possède plusieurs domaines protéiques déjà identifiés dont un domaine de reconnaissance de l’ARN.

 

Nous rapportons ici une cohorte internationale de 15 patients issus de 8 familles différentes porteurs de variants perte de fonction ou de délétions hétérozygotes du gène RBFOX2 et atteints de cardiopathies congénitales incluant principalement une hypoplasie ou une atteinte du cœur gauche. Parmi ces patients, 3 cas sporadiques avaient été décrits isolément dans la littérature, atteints d’hypoplasie du cœur gauche (Glessner et al. 2014, Homsy et al . 2015, Vermat et al. 2016). Dans notre cohorte, la totalité des patients porteurs de variants dans RBFOX2 présente une cardiopathie congénitale (pénétrance complète) dont 10 patients avec une hypoplasie du ventricule gauche (66%) et 7 avec une coarctation de l’aorte (46%). Les cas familiaux ont une transmission autosomique dominante avec expressivité variable. En effet, au sein d’une même famille, on peut observer un spectre phénotypique allant de l’hypoplasie du ventricule gauche à la coarctation de l’aorte isolée en passant par la non-compaction isolée du ventricule gauche. Durant ce travail, nous avons aussi recueilli toutes les délétions ou les variants perte de fonction décrits dans les différentes bases de données patient et témoin ce qui nous permet de mieux caractériser le mécanisme derrière cette haploinsuffisance et notamment un phénomène de codon initiateur alternatif initialement décrit par Arya et al. 2014 et ayant un impact sur la pathogénicité des délétions.

 

Ce travail a pour but de préciser le phénotype lié à l’haploinsuffisance du gène RBFOX2, d’établir des corrélations génotype/phénotype, de caractériser la pénétrance et l’expressivité des variants identifiés, par l’étude d’une première cohorte internationale de 15 patients.


Clément SAUVESTRE (Bordeaux), Amel BOUCHATAL, Mélanie FRADIN, Vincent MICHAUD, Pierre BLANC, Patrice BOUVAGNET, Wendy CHUNG, Julien MARCADIER, Mary Ann THOMAS, Helena Gásdal KARSTENSEN, Caroline ROORYCK-THAMBO
10:00 - 11:00 #38093 - P129 Plan France Médecine Génomique 2025 : Etat des lieux de la préindication « cardiomyopathies familiales ».
Plan France Médecine Génomique 2025 : Etat des lieux de la préindication « cardiomyopathies familiales ».

Contexte : Les cardiomyopathies héréditaires sont des pathologies du muscle cardiaque, majoritairement monogéniques, de transmission autosomique dominante. Des investigations moléculaires sont proposées aux patients atteints des cardiomyopathies d’allure primitive afin d’identifier le gène causal, permettant de préciser le conseil génétique et la surveillance cardiologique pour les autres membres de leur famille. Près de 50% des familles restent en impasse diagnostique malgré la réalisation d’un panel de gènes dédié. Dans le cadre du PFMG 2025, il a été proposé d’intégrer les analyses génomiques dans la pratique clinique afin de réduire l’errance diagnostique et d’optimiser la prise en charge des patients et de leur famille. Nous dressons ici l’état des lieux de la pré-indication « cardiomyopathie familiale ».

Méthode : Les données ont été obtenues à l’aide des logiciels Spice (laboratoire SEQOIA - recueil au 15/06/23), Hygen (laboratoire AURAGEN - recueil au 15/07/23), et Rofim (RCP cardiomyopathies nationales), en collaboration avec les responsables des laboratoires, les biologistes interprétateurs et les coordinateurs des RCP nationales. 

Résultat : Au total, 168 dossiers ont fait l’objet d’une discussion en RCP nationale, nous notons 13 dossiers supplémentaires probablement présentés en RCP locale. Sur ces 181 dossiers, les CMD (79) et CMH (59) étaient majoritairement concernées puis les NCVG/CMD (21), les CAVD (16), les CMR (1), CMP histiocytoide (1) et 4 données manquantes. A ce jour, 79 résultats de génome sont disponibles avec 7 diagnostics moléculaires établis et a minima 6 autres dossiers en cours d’analyse. Nous relevons 50 dossiers validés en RCP nationale pour lesquels les résultats ne sont pas disponibles, les prélèvements sanguins nécessaires à l’analyse de génome sont pour la plupart en cours d’organisation. Pour finir, 46 dossiers ont fait l’objet d’un refus en RCP nationale, certains pourraient faire l’objet d’une nouvelle discussion si des éléments complémentaires étaient apportés.

L’analyse en génome a permis d’établir un diagnostic moléculaire pour 9% des dossiers analysés, notamment en identifiant des variants dans différents gènes tels que MYBPC3, DSP, FHOD3, TBX20 et dans un nouveau gène d’intérêt avec une transmission autosomique récessive. A noter qu’il a été identifié pour 18 familles des variants de signification incertaine, pour certains nécessitant une étude de ségrégation afin de conclure sur le lien de causalité de ce variant avec la maladie.

Conclusion : Cette étude pilote montre que l’analyse du génome identifie une cause chez 9% des familles avec cardiomyopathies et panel préalablement réalisés et négatifs. Ces résultats permettront notamment de mettre à jour les panels diagnostiques utilisés en pratique clinique.

Remerciements : This research was made possible through access to the data generated by the 2025 French Genomic Medicine Initiative.


Manon LAURENT (BORDEAUX), Caroline ROORYCK-THAMBO, Flavie ADER, Patricia REANT, Consortium AURAGEN, Consortium SEQOIA, Pascal DE GROOTE, Adeline GOUDAL, Alexandre JANIN, Guillaume JEDRASZAK, Luisa MARSILI, Nathalie ROUX-BUISSON, Gilles MILLAT, Pascale RICHARD, Philippe CHARRON
10:00 - 11:00 #37989 - P133 Quand les résultats de NGS d'un panel de gènes ciblés dévoilent une isodisomie uniparentale….
Quand les résultats de NGS d'un panel de gènes ciblés dévoilent une isodisomie uniparentale….

A l'état hétérozygote composite ou homozygote, les variations pathogènes du gène MYL2, situé sur le chromosome 12, constituent une cause rare de myopathie myofibrillaire de début infantile avec cardiomyopathie. Les variations pathogènes du gène MYL2 sont également la cause de moins de 3% des formes dominantes de cardiomyopathie hypertrophique. A ce titre, il fait partie du panel de 16 gènes défini par les laboratoires de la filière Cardiogen (filière nationale de santé maladies cardiaques héréditaires ou rares) pour l'indication "cardiomyopathie hypertrophique " et du panel élargi de 71 gènes "cardiomyopathies".

Le cas index est un nourrisson de 5 mois, troisième enfant d'un couple non apparenté, préalablement suivi pour une hypotonie axiale franche isolée, ayant présenté un tableau de choc cardiogénique avec un diagnostic cardiologique s'orientant initialement plus vers une myocardite qu'une cardiomyopathie. Des prélèvements ont été réalisés pour 1/ étude par NGS du panel élargi cardiomyopathie, 2/ biopsie musculaire (qui a montré un aspect de myopathie congénitale par disproportion des types de fibre), 3/ CGH array (qui n'a pas détecté de déséquilibre chromosomique pathogène connu). Dans notre laboratoire, le wetlab du NGS utilise un panel de 116 gènes incluant les 71 gènes du panel élargi cardiomyopathie. L'analyse bio-informatique permet de restreindre la liste des gènes analysés à ceux de l'indication.

Chez le cas index, l'étude du panel élargi cardiomyopathie a révélé la présence de la variation pathogène du gène MYL2 NM_000432.3:c.45_46delinsT/p.(Asn16Thrfs*34) à l'état homozygote, un génotype compatible avec le phénotype observé. La variation n'étant pas répertoriée dans la base de données GnomAD, sa présence à l'état homozygote chez un cas index issu d'une union non consanguine était surprenante. L'étude des parents a révélé que seul le père était porteur du variant à l'état hétérozygote.

Un ré-examen du fichier .vcf de résultats, incluant tous les gènes du panel (116 gènes) a montré une homozygotie pour tous les SNP des huit gènes situés sur le bras court (gènes CACNA1C, KCNA5, ABCC9 et PKP2) et sur le bras long (TMPO, MYL2, PTPN11 et TBX5) du chromosome 12. Compte-tenu de ce résultat et de ceux obtenus chez les parents, nous avons fait l'hypothèse d'une isodisomie uniparentale d'origine paternelle. Le SNParray réalisé sur l'ADN du cas index a montré en effet une perte d'hétérozygotie sur la totalité du chromosome 12, confirmant l'isodisomie uniparentale d'origine paternelle qui résulte probablement d'une correction de monosomie 12, a priori accidentelle.

Même si le NGS sur panel de gènes ciblés n'est pas l'outil dédié à la détection des isodisomies, un résultat d'homozygotie inattendue doit inciter à un examen attentif des résultats du fichier .vcf.


Cécile CAZENEUVE (LYON), Valérie CHANAVAT, Nathalie STREICHENBERGER, Thibault BLACHE, Nicolas CHATRON, Evan GOUY, Gilles MILLAT
10:00 - 11:00 #37829 - P137 Molecular genetic screening after non-structural sudden cardiac arrest in real life: a major tool for the aetiological diagnostic work-up.
Molecular genetic screening after non-structural sudden cardiac arrest in real life: a major tool for the aetiological diagnostic work-up.

Background: With the development of advanced sequencing techniques, genetic testing has emerged as a valuable tool for the work-up of non-ischemic sudden cardiac arrest (SCA).

Aims: To evaluate the effectiveness of genetic testing in patients with unexplained SCA, according to clinical phenotype.

Methods: All patients who underwent molecular genetic testing for non-ischemic SCA with no left ventricular cardiomyopathy between 2012 and 2021 in two French university hospitals were included.

Results: Of 66 patients (mean age 37±12 years, 54% men), 32% (n=21) carried a genetic variant, 18% (n=12) with a pathogenic or likely pathogenic (P/LP) variant and 14% (n=9) with a variant of uncertain significance (VUS). Among patients with no phenotypic clues (n=37/66, 56.1%), genetic testing identified a P/LP variant in 24.3% (n=9/37) and a VUS in 13.5% (n=5/37), mainly in SCN5A (n=3) and RYR2 (n=3). None of the 9 patients with phenotypic evidence of channelopathies had P/LP variants, but 2 had VUS in RYR2 and NKX2.5. Among the 20 patients with suspected arrhythmogenic cardiomyopathy, 3 P/LP variants (15%) and 2 VUS were found in DSC2, PKP2, SCN5A and DSG2, TRPM4, respectively. Note that genetic testing was performed sooner after cardiac arrest (p < 0.001) and results were obtained more rapidly (p=0.02) after versus before 2016.

Conclusion: This study highlights the utility of molecular genetic testing with a genetic variant of interest identified in one-third of patients with unexplained SCA. Genetic testing was beneficial even in patients without phenotypic clues, with one-fourth of patients carrying a P/LP variant that could have direct implications. 


Orianne WEIZMAN, Estelle GANDJBAKHCH, Isabelle MAGNIN POULL, Julie PROUKHNITZKY, Celine BORDET, Aurélien PALMYRE, Véronique FRESSART (PARIS), Philippe CHARRON
10:00 - 11:00 #37906 - P141 Implication de variants dans les gènes du spliceosome-U2 en tant que nouveaux facteurs génétiques pour l’hypercholestérolémie familiale.
Implication de variants dans les gènes du spliceosome-U2 en tant que nouveaux facteurs génétiques pour l’hypercholestérolémie familiale.

Contexte : L'hypercholestérolémie autosomique dominante (ADH) est une maladie monogénique fréquente (1/313)1 caractérisée par une élévation isolée des taux de LDL-cholestérol en raison d’un défaut de catabolisme. Ainsi, l'ADH est associée à un risque élevé de maladies cardiovasculaires en raison du développement précoce d'athérosclérose. Dans près de 80 % des cas, l'ADH est due à un variant pathogène dans l’un des 4 gènes majeurs (LDLR, APOB, APOE, PCSK9). Les 20 % restants (ADH/M-) n’ont pas de défaut dans ces gènes et ne peuvent bénéficier d’un diagnostic génétique. Précédemment, il a été montré que l'inhibition des gènes codant pour le spliceosome-U2 (S-U2) réduit l'internalisation des LDL dans des lignées cellulaires Huh-7 en raison d’un mécanisme de régulation post-transcriptionnel du récepteur des LDL2. Ces résultats suggèrent que les gènes du S-U2 sont des candidats qui pourraient expliquer une partie des cas ADH/M-.

Objectif : Notre objectif était de séquencer les gènes du S-U2 dans une cohorte française de patients ADH/M-. En parallèle, nous avons étudié l’internalisation des LDL dans les cellules de patients porteurs de variants prédits pathogènes dans ces gènes.

Méthodes : Les 11 gènes du S-U2 ont été explorés par séquençage nouvelle génération chez 476 patients ADH/M- recrutés grâce au Réseau Français ADH selon un bilan lipidique et un score Dutch Lipid Clinic Network > 6 (ADH probable et certaine).  Les variants sont sélectionnés selon (1) une profondeur de lecture > 15, (2) une fréquence < 1 % dans GnomAD3 et (3) un effet prédit délétère selon les outils de prédiction CADD (score > 20)4 et/ou MutationTaster5.
L’étude du phénotype cellulaire par cytométrie en flux a été réalisée sur des lymphocytes-B des patients immortalisés par le virus d’Epstein-Barr.

Résultats : Le séquençage a révélé 24 variants exoniques rares prédits délétères dans 7 gènes du S-U2 chez 35 patients. Ces variants présentent une fréquence plus élevée dans la cohorte ADH/M- que dans la population générale selon gnomAD[MV1] . Par exemple, le variant p.(Arg642Pro) dans SF3A1 est identifié avec une fréquence de 1,05 % dans notre cohorte ADH/M-, soit vingt-et-une fois la fréquence dans la population totale de GnomAD. Pour les variants p.(Ala67Thr) dans RBM25 et p.(Pro675His) dans SF3A1, un élargissement familial a été réalisé et a montré une ségrégation avec le phénotype ADH dans chaque famille. Les cellules des patients porteurs du variant RBM25 ont montré une diminution du nombre de récepteurs aux LDL en surface ainsi que de l’internalisation des LDL.

Conclusion : Ces résultats pourraient révéler les gènes du S-U2 comme de nouveaux facteurs génétiques de l’ADH.

 

References          
1. Beheshti et al. J Am Coll Cardiol.
2020;75(20):2553-2566. 
2. Zanoni et al. Circ Res. 2022;130(1):80-95.              
3. https://gnomad.broadinstitute.org/

4. https://www.mutationtaster.org/

5. https://cadd.gs.washington.edu/snv


Maëlle JAN (Paris), Yara ABOU-KHALIL, Abdoul-Karim DIALLO, Antonio GALLO, Valérie CARREAU, Anne PHILIPPI, Jean-Pierre RABÈS, Catherie BOILEAU, Mathilde VARRET
10:00 - 11:00 #37768 - P145 Neuropathie optique de Leber sans mutations de l’ADN mitochondrial: la fin d’une énigme.
Neuropathie optique de Leber sans mutations de l’ADN mitochondrial: la fin d’une énigme.

La neuropathie optique héréditaire de Leber (NOHL) est une maladie neurodégénérative primaire du nerf optique et l'une des maladies mitochondriales les plus fréquentes. Elle se caractérise par une phase aigüe ou subaiguë de perte d'acuité visuelle, suivie d'une phase chronique de perte de fibres optiques. La maladie a été attribué à des variants du génome mitochondrial, en particulier les mutations m.3460G > A, m.11778G > A et m.14484T > C respectivement localisées dans les gènes ND1, ND4 et ND6. Mais, il existe de nombreux cas de NOHL qui échappent à la détection de mutation dans le génome mitochondrial, même lorsque celui-ci fait l’objet d’analyses de dernière génération. En 2016, nous rapportions l’identification de mutations bialléliques dans le gène  NDUFS2 chez trois frères souffrant d’une authentique NOHL. Pour la première fois, l'implication de l’ADN nucléaire était évoquée dans des cas de NOHL non-résolus par le séquençage du génome mitochondrial. Cette hypothèse a été confirmée de manière retentissante en 2021 et 2022, avec les publications de mutations bialléliques dans les gènes nucléaires DNAJC30, NDUFA12 et MCAT à l’origine de LHON non résolus, en très grande majorité masculins, les femmes apparentées porteuses des mutations étant le plus souvent asymptomatiques.

La découverte de cas de NOHL autosomique récessive (arNOHL) met un terme à l’énigme ayant longtemps intrigué la communauté scientifique des cas de LHON sans mutation du génome mitochondrial et rompt avec le dogme d’une transmission maternelle exclusive. Elle définit un nouveau paradigme ophtalmo-génétique qui doit être considéré chez les individus manifestant un phénotype NOHL, mais dont le diagnostic moléculaire n'est pas concluant. Les DNAJC30, NDUFS2, NDUFA12 et MCAT doivent être étudiés chez ces individus, sachant que d'autres gènes d’arNOHL restent à découvrir.


Jean-Michel ROZET (Paris), Sylvie GERBER, Josseline KAPLAN, Xavier ZANLONGHI, Guy LENAERS
10:00 - 11:00 #37857 - P149 Quantification du taux d’hétéroplasmie par NGS sur fibre musculaire unique pour améliorer l’interprétation des variants de l’ADN mitochondrial.
Quantification du taux d’hétéroplasmie par NGS sur fibre musculaire unique pour améliorer l’interprétation des variants de l’ADN mitochondrial.

Ces dernières années, la génétique moléculaire a été complètement révolutionnée par l'émergence des technologies de séquençage haut débit (NGS, Next Generation Sequencing) qui ont permis d'augmenter rapidement le diagnostic génétique des maladies mitochondriales (MM), de 10% à 20% dans l'ère pré-NGS, à plus de 50 % dans certaines cohortes.

Les MM sont secondaires à des variants pathogènes de l’ADN mitochondrial (ADNmt) ou de gènes nucléaires. Le séquençage haut débit de l'ADNmt est désormais systématiquement utilisé dans les laboratoires de diagnostic, cependant, le NGS a également conduit à l'identification d'un nombre exponentiel de variants de signification inconnue (VSI) et leur interprétation reste difficile. Un des critères majeur, permettant de classer les variants de l’ADNmt de bénin à pathogène, est une bonne corrélation du taux d’hétéroplasmie d’un variant avec l’atteinte tissulaire ou cellulaire. En effet, les mutations de l’ADNmt sont en général hétéroplasmiques, ce qui correspond à la coexistence de molécules normales et mutées dans une même cellule ou un même tissu, les tissus les plus atteints ayant un fort taux d’hétéroplasmie. De même, la présence d’un fort taux d’hétéroplasmie dans les fibres musculaires présentant un déficit en cytochrome oxydase (COX-négatives), contrairement aux fibres sans déficit, est un argument fort en faveur de la pathogénicité d’un variant.

Nous avons développé une nouvelle technique de quantification d’hétéroplasmie sur fibre musculaire unique, par NGS, afin de faciliter son utilisation en routine. Ainsi nous avons pu reclasser 4 nouveaux variants de signification inconnue affectant des ARNt. De plus, nous avons montré l’utilité de cette technique chez des patients présentant des variants pathogènes à des faibles taux d'hétéroplasmie pour lesquels l’implication de ces variants dans la pathologie du patient peut aussi être interprétée comme une découverte fortuite.

La mise en place de cette nouvelle technique plus rapide et facile d’utilisation a permis d’éviter une impasse diagnostique chez ces patients atteints de maladie mitochondriale et ainsi améliorer leur prise en charge, y compris le traitement et le conseil génétique.


Cécile ROUZIER (NICE), Annabelle CHAUSSENOT, Elamine ZEREG, Benoit RUCHETON, Isabelle MAREY, Marion MASINGUE, Aleksandra NADAJ-PAKLEZA, Elsa KAPHAN, Samira AIT EL MKADEM-SAADI, Konstantina FRAGAKI, Bernadette CHAFINO, Mathieu BERTHET, Sylvie BANNWARTH, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER
10:00 - 11:00 #38539 - P153 Nouveaux cas d’encéphalopathie précoce liée au gène UFM1 et déficit de la chaine respiratoire mitochondriale.
Nouveaux cas d’encéphalopathie précoce liée au gène UFM1 et déficit de la chaine respiratoire mitochondriale.

Les maladies mitochondriales, caractérisées par un dysfonctionnement de la chaine respiratoire, forment un groupe de pathologies très hétérogène cliniquement et génétiquement, et pour lesquels le séquençage de l’exome ou de génome montre un réel intérêt. En effet, pour plus de la moitié des patients avec suspicion de maladie mitochondriale, testés par ces deux stratégies, le gène responsable s’avère codant pour une protéine non mitochondriale ou non inclus dans les panels de diagnostic des mitochondripathies. Nous rapportons ici 8 patients issus d’une grande famille suspectés d’avoir une maladie mitochondriale devant l’atteinte multisystémique. Ils présentaient une encéphalopathie précoce, un retard de croissance, une dystonie et un retard de développement sévère. L'analyse biochimique a révélé une altération de l'activité et de l'assemblage des complexes de la chaîne respiratoire mitochondriale pour les patients testés. Le séquençage de l’exome ou du génome chez 2 patients a permis l’identification du variant pathogène c.-273_-271delTCA (mutation fondatrice, Hamilton et al. 2017) dans le promoteur du gène UFM1 à l’état homozygote. L’analyse familiale par séquençage Sanger des ADN disponibles a montré que tous les patients étaient homozygotes pour ce variant sauf un qui était hétérozygote. L’analyse du génome de ce dernier a révélé de manière surprenante la présence, en trans du variant dans le promoteur, d’une indel affectant la jonction intron-exon5 du gène UFM1. Il s’agit d’un nouveau variant complexe avec une délétion de 22 nucléotides et une insertion de 17 nucléotides. UFM1 (ubiquitin-fold modifier 1) est une protéine de 9,1 kDa qui joue un rôle d’ufmylation (liaison d’UFM1 aux protéines cibles). Le rôle de l’ufmylation dans le neurodéveloppement et la neurodégénérescence n’est pas encore bien connu. L’identification d’un variant pathogène dans UFM1 chez des patients présentant un déficit de la chaine respiratoire est intrigante et soulève la question de la relation entre ce gène et les mitochondries. Très peu de cas sont décrits dans la littérature. Des études explorant le lien entre UFM1 et la fonction mitochondriale pourraient aider à une meilleure compréhension des mécanismes par lesquels les défauts de l'UFMylation conduisent à une encéphalopathie précoce et à d'éventuelles pistes thérapeutiques.


Samira AIT-EL-MKADEM SAADI (Nice), Cécile ROUZIER, Annabelle CHAUSSENOT, Konstantina FRAGAKI, Sylvie BANNWARTH, Julien NEVEU, Aline CANO, Gaëlle HARDY, Bruno FRANCOU, Brigitte CHABROL, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER
10:00 - 11:00 #38553 - P157 Multikystose rénale et collagénopathies rénales liées au collagène IV.
Multikystose rénale et collagénopathies rénales liées au collagène IV.

Contexte : Les collagénopathies rénales liées aux anomalies du collagène IV (COL4R) représentent la seconde cause d’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) d’origine génétique par absence et/ou anomalie d’une des 3 chaînes de la membrane basale glomérulaire (COL4A3, COL4A4, COL4A5). La multikystose rénale (MKR) a été observée dans d'autres collagénopathies (COL4A1). Nous avons étudié la présence de la MKR dans les COL4R.

 

Méthode : Etude de cohorte de COL4R multicentrique, rétrospective incluant des patients avec une variation de classe IV ou V selon les critères de l’ACMG-AMP sur les gènes COL4A3, COL4A4 et COL4A5. La présence d’une MKR a été définie par la présence d’au moins 3 kystes dans chaque rein décrit sur les comptes rendus d’imagerie rénales. Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux et des registres de génétique de chaque centre (CHU de Bordeaux, Lille, Marseille et Paris-Tenon). Un variant été défini à effet « nul » lorsqu’il était responsable d’un décalage du cadre de lecture, atteinte d’un site d’épissage, non-sens, ou délétion de plusieurs exons.

 

Résultats : Parmi les 271 patients inclus, 38 (14%) présentaient une MKR, sans variation détectées dans le panel in silico des gènes associés aux néphropathies kystiques séquencé par Whole Exome Sequencing (WES). Les patients MKR développaient significativement plus d’IRCT (56.76% vs 37.56%, p=0.0276) mais avec un âge de diagnostic plus tardif (64.9 (55.1-73.9) vs 48.2 (42.2-52.8) ans, p<0.0001). Les COL4R autosomiques avaient tendance à être surreprésentées (78.1% vs 67.2, p=0.05) et les variations hétérozygotes à effet « nul » étaient significativement associées à la MKR (31.6 vs 15.6 %, p=0.05).  L’hématurie microscopique était plus rare dans ce groupe (30.6% vs 11.7%, p=0.0035). Il n’y avait pas de différence entre les groupes en termes de protéinurie, d’atteinte ophtalmologique ou auditive. 2/37 patients ont présentaient un anévrisme de l’aorte ou de ses branches chez les MKR versus 3/223 patients. Les facteurs de risques cardiovasculaires classiques – le sexe masculin (p=0.002), le tabagisme (p=0.03), l’obésité (p=0.006), la dyslipidémie (p=0.0001) et l’HTA (p=0.008) étaient plus fréquents dans le groupe MKR. Sur le plan histologique, les patients MKR présentaient une atteinte vasculaire significativement plus importante (40 vs 9.1%, p=0.006) avec notamment plus d’endartérite fibreuse (p=0.0064), plus d’athérosclérose (p=0.01), et plus d’artériolosclérose (p=0.013).

 

Conclusion : Nous rapportons pour la première fois un phénotype multikystique dans 14% des cas de COL4R. Le phenotype de MKR semblait correspondre à une présentation de néphropathie vasculaire tardive dont le pronostic rénal était plus favorable, notamment devant la survenue plus tardive de l’IRCT. La physiopathologie sous-tendant cette association, de même que la nature de ces kystes, mériteraient d’être étudiée de manière plus approfondie au travers de futures études fondamentales.


Marie-Sophie PAGNIEZ (LILLE), Romain LARRUE, Victor FAGES, Clémence GATINOIS, Timothée LABOUX, Emmanuel LETAVERNIER, Claire RIGOTHIER, François GLOWACKI, Laurent MESNARD, Thomas ROBERT
10:00 - 11:00 #38634 - P161 Déficit multiple en acyl coA déshydrogénase dans sa forme modérée : à propos de deux cas familiaux.
Déficit multiple en acyl coA déshydrogénase dans sa forme modérée : à propos de deux cas familiaux.

Introduction

Le déficit multiple en acyl coA déshydrogénase (MADD) ou acidurie glutarique de type 2 constitue une anomalie de l’oxydation des acides gras et des acides aminés de transmission autosomique récessive. Il est en rapport avec une dysfonction deux riboflavines : l'ETF (codée par les gènes ETFA et ETFB) et l'ETF-QO (codé par le gène ETFDH).

La présentation clinique de cette maladie est hétérogène, allant de la forme néonatale sévère à la forme modérée pouvant se révéler à tout âge.

Nous présentons dans ce travail, un frère et une sœur présentant une forme modérée de MADD diagnostiquée à l’âge adulte.

Patients et méthodes

Nous avons inclus deux patients présentant MADD en rapport avec un variant pathogène du gène ETFH à l’état homozygote.

Observations

Il s’agit d’un patient A âgé de 26 ans, issu d’un mariage consanguin, rapportant une fatigabilité à l’effort avec des crampes musculaires depuis un an. Il présentait une discrète faiblesse musculaire au niveau des membres et une discrète amyotrophie des quadriceps. Le bilan avait montré des CPK élevées et une cytolyse hépatique sans cholestase.

Le diagnostic de MADD a été suspecté sur les études biochimiques sur biopsie musculaire et confirmé par l’identification du variant pathogène c.524G > A (p.R175H) du gène ETFDH (NM_004453.3) à l’état homozygote.

Sa sœur B présentait depuis l’adolescence des épisodes récurrents de nausées, vomissements et interruption de l’alimentation pendant plusieurs jours. Elle présenté à 24 ans une obnubilation avec au bilan une acidose métabolique, une rhabdomyolyse sévère et une cytolyse hépatique. Le diagnostic de MADD a été suspectée devant les antécédents du frère. L’étude moléculaire a relevé chez cette patiente le même variant que son frère.

Actuellement A et B âgés respectivement de 37 et 31 ans présentent une bonne évolution sous riboflavine.

Conclusion

La confirmation moléculaire du MADD a permis un diagnostic en cascade et une prise en charge thérapeutique adaptée. La variant identifié dans cette famille a été décrit antérieurement chez des patients présentant une forme néonatale ou une forme à révélation tardive. Cette hétérogénéité appuie l’importance de l’étude génétique.


Sana SKOURI (Tunis), Amel BEN CHEHIDA, Rim BEN ABDELAZIZ, Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Neji TEBIB, Mohamed Slim ABDELMOULA
10:00 - 11:00 #37941 - P165 Humans with inherited pre-TCR-⍺ deficiency and ⍺β T cells.
Humans with inherited pre-TCR-⍺ deficiency and ⍺β T cells.

On behalf of all authors of the PTCRA consortium.

We describe humans with rare biallelic loss-of-function PTCRA variants impairing pre-TCR-⍺ expression. Low blood naive ⍺β T-cell counts at birth persisted over time, with normal memory ⍺β and high γδ T cell counts. Their TCR-⍺ repertoire is biased, suggesting that non-canonical thymic differentiation pathways can rescue ⍺β T cell development. Only a minority of these individuals are sick, with infection, lymphoproliferation, and/or autoimmunity. We also report that ~1/4,000 individuals from the Middle East and South Asia are homozygous for a common hypomorphic PTCRA variant. They have normal naive ⍺β T-cell counts but high γδ T cell blood counts. Residual pre-TCR-⍺ expression drives the differentiation of more ⍺β T cells. However, autoimmune conditions are more frequent in these patients than in the general population.


Marie MATERNA (Paris), Ottavia DELMONTE, Marita BOSTICARDO, Mana MOMENILANDI, Peyton E. CONREY, Consortium PTCRA, Tomohiro MORIO  , Mohammad SHAHROOEI, Rik SCHRIJVERS, Sarah HENRICKSON, Hervé LUCHE, Luigi NOTARANGELO, Jean-Laurent CASANOVA, Vivien BEZIAT
10:00 - 11:00 #37560 - P169 Séquençage NGS ciblé par capture des antigènes plaquettaires.
P169 Séquençage NGS ciblé par capture des antigènes plaquettaires.

Introduction 

Environ 20% des états réfractaires de transfusion plaquettaire sont liés à des allo-anticorps dirigés contre des HPA (Human Platelet Antigen). Ces états nécessitent de sélectionner des donneurs de concentrés plaquettaires compatibles. Les patients qui sont de plus en plus d’origine diverse sont susceptibles d’être de statut HPA rare, ce qui entraine des états réfractaires par allo-immunisation contre des HPA très fréquents dans notre population.

Objectif

Le but de notre travail a été de mettre en place une technique de génotypage des systèmes HPA rares, non explorés par les techniques de routine (HPA-1 à -6, -9 et -15). 

Matériel et méthodes

Nous avons développé un panel de séquençage NGS ciblé par capture afin d’identifier l’ensemble des exons, UTR et promoteur des gènes GP1BA, GP1BB, ITGA2, CD109, ITGB3 et ITGA2B codant pour 34 systèmes HPA. Ce nouveau système de capture (Roche®) présente l’avantage d’utiliser deux jeux de sondes de capture permettant de renforcer la spécificité des fragments séquencés. L’analyse des données a été réalisé en collaboration avec Xegen®.

Résultats

Nous avons validé cette technique par l’analyse de 12 échantillons de référence (CQI et CQE) de génotypage HPA classique connu. Pour les systèmes HPA rares, la validation a été effectuée à partir de l’analyse des données exomiques issus du projet 1000génomes et de certains échantillons issus de ces populations et présentant des antigènes HPA rares. Enfin, l’analyse d’une cohorte de 60 donneurs de phénotype sanguin R0r a permis d’identifier des HPA rares.

Conclusions

Pour conclure, la capacité de cette nouvelle technologie à identifier 34 systèmes HPA en fait une méthode de choix pour l’exploration des patients et des donneurs de cytaphérèse.


Pascal PEDINI (Marseille), Logan BALDINI, Yasmina DENHADJI, Julien PAGANINI, Jacques CHIARONI, Coralie FRASSATI, Christophe PICARD
10:00 - 11:00 #38560 - P173 Les néoplasies myéloprolifératives JAK2 négatives : Résultats de l’analyse moléculaire de l’exon 9 du gène CALR chez des patients marocains.
Les néoplasies myéloprolifératives JAK2 négatives : Résultats de l’analyse moléculaire de l’exon 9 du gène CALR chez des patients marocains.

Introduction : Les néoplasies myéloprolifératives (NMP) BCR-ABL négatifs sont des maladies

hématologiques acquises caractérisées par la prolifération d’une ou plusieurs lignées

sanguines. Elles regroupent la polyglobulie de Vaquez (PV), la thrombocytémie essentielle

(TE) et la myélofibrose primitive (MFP). En 2013, la découverte de mutations somatiques au

niveau du gène codant pour la calréticuline (CALR) a représenté une étape majeure dans le

diagnostic moléculaire des néoplasies myéloprolifératives (NMP). En effet, le séquençage de

nouvelle génération a révélé que la plupart des patients atteints de thrombocytémie

essentielle (TE) ou de myélofibrose primitive (MFP) non mutées pour JAK2 ou MPL,

présentent une mutation au niveau de l'exon 9 du gène CALR.

 

Objectif : Il s’agit de la première étude du profil mutationnel du gène CALR dans la

population marocaine. La recherche de ces mutations est essentielle pour une meilleure

définition de la maladie, pour une précision accrue du diagnostic et du pronostic, ainsi que

pour le choix thérapeutique.

 

Patients et Méthodes : Nous avons réalisé un séquençage Sanger de l'exon 9 du gène

CALR sur des échantillons de sang obtenus auprès de patients marocains, vus en consultation de génétique médicale, atteints de TE ou de MFP non mutés pour JAK2.

 

Résultats : Parmi les 80 patients analysés, 26 patients (32,5%) avaient un variant

pathogène au niveau du gène CALR. Plusieurs types de mutations ont été identifiés,

principalement des délétions et insertions.

 

Conclusion : Il s'agit de la première cohorte sur l’analyse du profil mutationnel du gène

CALR chez les patients marocains. Nos résultats concordent avec ceux de la littérature.

Les récentes avancées moléculaires ont permis une meilleure stratification diagnostic des

NMP, l’identification de facteurs pronostiques, le développement de thérapies ciblées et les

possibilités de suivi moléculaire.


Amal CHIGUER (Rabat, Maroc), Lamiae AFIF, Jaber LYAHYAI, Fatima OUBOUKSS, Nada BENYAHYA, Yasmina RAHMUNI, Ourayna BATTA, Nada AMLLAL, Abdelaziz SEFIANI, Yassamine DOUBAJ
10:00 - 11:00 #38445 - P177 Recherche de potentiels facteurs génétiques modificateurs responsables de la variabilité clinique des laminopathies affectant le muscle strié squelettique.
Recherche de potentiels facteurs génétiques modificateurs responsables de la variabilité clinique des laminopathies affectant le muscle strié squelettique.

Les mutations du gène LMNA sont responsables d'un large spectre de pathologies appelées laminopathies, dont la majorité affecte les muscles striés. Parmi les laminopathies affectant le muscle strié (SML), la dystrophie musculaire d'Emery-Dreifuss (EDMD) et la dystrophie musculaire des ceintures de type 1B (LGMD1B) présentent une atteinte des muscles squelettiques de gravité différente mais partagent la même atteinte cardiaque, à savoir une cardiomyopathie dilatée associée à des troubles de conduction (DCM-CD) qui peut également être présente de manière isolée. L'hétérogénéité clinique est bien connue parmi les porteurs d’une même mutation LMNA et des facteurs génétiques modificateurs seraient responsables de cette variabilité. La mutation LMNA p.Gln6* identifiée dans une grande famille française est associée à une variabilité clinique en lien avec l'âge d'apparition des symptômes myopathiques (AOMS). Trois sous-groupes phénotypiques ont été décrits : AOMS précoce (avant 20 ans), tardif (AOMS après 30 ans) et une atteinte cardiaque isolée sans symptômes musculo-squelettiques. Le séquençage du génome entier des 16 porteurs de la mutation LMNA a identifié deux variants d’épissage fréquents ayant un potentiel effet aggravant dans 2 gènes codant les protéines NUP50, une protéine mobile du pore nucléaire, et FKBP1B, un régulateur des récepteurs ryanodine (RYR). En plus du potentiel effet modificateur, la caractérisation fonctionnelle de ces 2 protéines dans une cohorte de patients porteurs de différentes mutation LMNA, montre que ces 2 protéines semblent participer aux mécanismes physiopathologiques des SML, identifiant ainsi 2 nouveaux acteurs de ces pathologies.

En résumé, nos résultats suggèrent qu'un seul modificateur génétique n'est peut-être pas le seul responsable de la variabilité phénotypique dans cette famille, mais qu'une combinaison de plusieurs facteurs est plus probable.


Louise BENARROCH (PARIS), Anne T. BERTRAND, Maud BEUVIN, Isabelle NELSON, Christophe ANTONIEWSKI, Floriane SIMONET, Christian DINA, Rabah BEN YAOU, Gisèle BONNE
10:00 - 11:00 #37735 - P181 Mosaïques germinales dans les Dystrophies Musculaires de Duchenne et Becker : étude de cohorte, synthèse de la littérature et conseil génétique associé.
Mosaïques germinales dans les Dystrophies Musculaires de Duchenne et Becker : étude de cohorte, synthèse de la littérature et conseil génétique associé.

Introduction :

La Dystrophie Musculaire de Duchenne (DMD) et la Dystrophie Musculaire de Becker (BMD) font partie des maladies génétiques héréditaires les plus courantes. Lors de l'identification d'un variant pathogène dans le gène DMD chez un cas index, la possibilité que les mères transmettent la maladie devient un des enjeux de la prise en charge familiale de la maladie. Même lorsque le variant causal du gène DMD n’est pas détecté dans leur sang, les mères ayant un enfant atteint de DMD ou BMD possèdent un statut de potentielles transmettrices, en raison du risque de mosaïque germinale. Un variant dit en « mosaïque germinale », correspond à un variant génétique qui n’est pas retrouvé dans le sang mais confiné aux gonades et pouvant être transmis. Dans les dystrophinopathies, environ un tiers des cas surviennent suite à l’apparition de variants de novo, et compte tenu du risque important de mosaïque germinale, son intégration dans le conseil génétique est impérative.

Résultats :

Nous présentons les données de la plus large cohorte française de Diagnostics Prénataux (DPN) DMD en vue d’estimer le risque de mosaïque germinale dans les dystrophinopathies. Entre octobre 2006 et mai 2023, 499 diagnostics prénataux ont été analysés, représentant 332 familles. La plupart des événements de novo (66,1%, 41/62) ont été détectés chez la mère non porteuse pour laquelle le DPN a été effectué. Dans les autres cas, l'apparition de la variation causale s'est produite dans la génération précédente. Un mosaïcisme germinal n'a été prouvé que dans 5 familles (8,1%). L'incidence globale du mosaïcisme germinal documenté dans la cohorte est donc de 1,5 %.

Une revue exhaustive de la littérature disponible concernant la mosaïque germinale dans les dystrophinopathies a également été réalisée. Parmi les familles dans lesquelles un variant de novo avait été mis en évidence, 6,6 % à 40 % d’entre elles présentaient une mosaïque germinale documentée, avec une moyenne de 7,6 %. Pour les mères de patients porteurs d'un variant causal de novo confirmé, le risque de récurrence variait de 4,3 % à 11 % pour un fœtus masculin, avec une moyenne de 5,8 %.

Conclusion :

En fournissant l’étude des mosaïques germinales dans la plus large cohorte française de DPN DMD et le premier panorama exhaustif de la littérature sur le sujet, cette étude vise à faire progresser notre compréhension des évènements de mosaïque germinale dans les dystrophinopathies. Ceci permettra l'élaboration de stratégies de conseil génétique basées sur des données fiables et un conseil génétique mieux documenté pour l'évaluation du risque de récurrence pour les familles touchées par des événements de novo du gène DMD. Nos travaux soulignent l'importance de proposer un DPN lors de situation de transmission apparemment de novo du gène DMD si l’indication est posée, en considérant le risque de récurrence dû à une mosaïque germinale.


Camille VEREBI (Paris), Victor GRAVRAND, Thierry BIENVENU, France LETURCQ, Juliette NECTOUX
10:00 - 11:00 #37867 - P185 Confirmation de FOXI3 comme gène récurrent impliqué dans la microsomie craniofaciale.
Confirmation de FOXI3 comme gène récurrent impliqué dans la microsomie craniofaciale.

Les bases moléculaires de la microsomie craniofaciale ou Spectre Oculo-Auriculo-Vertébral (OAVS) ou Syndrome de Goldenhar (MIM:164210) restent largement inconnues. On observe une hétérogénéité clinique et génétique dans ce syndrome malformatif. Le gène FOXI3 a récemment été décrit comme une des causes génétiques les plus récurrentes de microsomie craniofaciale chez des patients associant au minimum une microsomie hémifaciale et des anomalies des oreilles (microtie, tags préauriculaires) (21 patients/670 = 3.1%, Mao et al. Nat Commun. 2023). 

Une famille incluse dans notre cohorte présente 5 cas atteints sur 4 générations montrant une transmission autosomique dominante avec une pénétrance incomplète. Le séquençage des génomes d’un frère et d’une sœur atteints a mis en évidence un variant hétérozygote faux-sens très rare (1/152 182, 0.00000657, GnomADv3.1.2), de classe 4 (critères ACMG : PM1, PM2, PM5, PP1) dans le gène FOXI3, g.2:88448766C > T, NM_001135649.3 c.704G > A, NP_001129121.1 p.(Arg235His). L’étude de ségrégation montre une pénétrance incomplète et une expressivité variable. Nos études fonctionnelles montrent que ce variant, situé dans la séquence de localisation nucléaire de la protéine FOXI3, abolit sa localisation nucléaire ainsi donc que sa fonction de transactivation in vitro

Le criblage par séquençage de notre cohorte de 251 patients OAVS (Berenguer et al, 2017) met en évidence 3 autres variants très rares dans le gène FOXI3. Ainsi, un variant faux-sens dans la partie C-terminale de la protéine Chr2 g.88448350T > C, p.Asn374Asp impacte faiblement la fonction de transactivation de la protéine. Deux variants synonymes ont été testés via un test de minigènes sans qu’aucun effet ne soit mis en évidence. 

En conclusion, cette étude confirme l’implication du gène FOXI3 dans la microsomie craniofaciale avec un hotspot mutationnel dans le signal de localisation nucléaire de la protéine (50% des variants décrits). Des variants très rares sont également identifiés bien que les résultats ne démontrent pas à ce jour d’effets altérant la fonction protéique dans la limite des tests utilisés.


Angèle SEQUEIRA, Thomas SAGARDOY, Didier LACOMBE, Elizabeth SARRAZIN, Annick TOUTAIN, Caroline ROORYCK (Bordeaux)
10:00 - 11:00 #37760 - P189 Enjeux de la création d’une cohorte internationale de patients porteurs d’un syndrome de Smith-Lemli-Opitz.
Enjeux de la création d’une cohorte internationale de patients porteurs d’un syndrome de Smith-Lemli-Opitz.

Le syndrome de Smith-Lemli-Opitz (SLOS) est un syndrome polymalformatif associant un trouble du neurodéveloppement de sévérité variable et une dysmorphie faciale, une microcéphalie, un retard de croissance pré et post-natal, une syndactylie des orteils 2-3 et des anomalies des organes génitaux externes chez les garçons. L’incidence de la maladie est estimée à 1/30000 naissances en Europe. Cette maladie autosomique récessive est due à un déficit en 7-déhydrocholestérol réductase (7DHC), enzyme codée par le gène DHCR7 situé en 11q13.4. Ce déficit entraîne une accumulation de 7DHC et des taux de cholestérol diminués.

L’histoire naturelle de la maladie reste mal connue, avec peu de descriptions longitudinales dans la littérature. Aujourd’hui, il est encore difficile de décrire l’évolution du SLOS et sa prise en charge pour les familles concernées, en raison du manque de connaissances sur l’évolution des symptômes dans le temps. Des associations de patients en Europe se sont constituées afin de palier à cette absence d’informations. Il est donc difficile d’évaluer l’impact de possibles traitements spécifiques du SLOS, tels que la supplémentation en cholestérol, la simvastatine, l’acide cholique, et les supplémentations vitaminiques. En conséquence, il n’existe pas de consensus ni de recommandations nationales ou internationales sur la prise en charge. A l’échelle européenne, il n’existe pas à ce jour d’essais thérapeutiques mais les associations de patients encouragent ces recherches.

Une cohorte française est en cours de création sous l’égide du centre de référence AnDDI-Rares du CHU de Rennes, en partenariat avec une initiative allemande et de l’ERN MetabERN (UIMD) sur la constitution d’une cohorte européenne. Cette étude permettra de préciser l’histoire naturelle de la maladie, d’établir des recommandations de suivi, et de proposer des essais thérapeutiques aux patients européens atteints de SLOS. Parallèlement à la filière AnDDI-Rares, ce travail bénéficie aussi du soutien de la filière G2M et permettra de mettre à jour le PNDS en cours de rédaction.

Nous rapportons, par exemple, dans ce cadre, l’histoire clinique d’une patiente chez qui le diagnostic de SLOS a été porté à 2 mois de vie, puis suivie sur 20 ans. Elle présentait à la naissance une hypotonie, une dysmorphie faciale avec microrétrognathisme et microcéphalie, une syndactylie 2-3 et des difficultés alimentaires importantes ayant nécessité une gastrostomie. L’évolution a été marquée par un retard staturo-pondéral à -3DS puis à -2DS à l’adolescence et une microcéphalie à -4DS. Ses progrès ont été favorisés par le soutien familial et sa prise en charge précoce en IME avec des professionnels adaptés : l’alimentation orale, la propreté et la marche ont été retardées mais acquises. Elle a été réglée à l’âge de 14 ans. Cette patiente est actuellement institutionnalisée dans un SAMSAH. Elle a pris un jaune d’œuf par jour de 6 mois à 17 ans, avant que le bouton de la gastrostomie ne soit retiré.


Ophélie BOUTFOL (Rennes), Paul ROLLIER, Mathilde LAUBERT, Emmanuelle LECOMMANDEUR, Sylvie ODENT
10:00 - 11:00 #38012 - P193 Caractérisation fonctionnelle de variants faux-sens et d’épissage du gène TBX5 dans le syndrome de Holt-Oram.
Caractérisation fonctionnelle de variants faux-sens et d’épissage du gène TBX5 dans le syndrome de Holt-Oram.

Le syndrome de Holt-Oram est une affection rare de transmission autosomique dominante caractérisée par l’association d’une atteinte radiale bilatérale des membres supérieurs et d’une atteinte cardiaque, de sévérité variable. Il est lié à l’altération du gène TBX5, un facteur de transcription exprimé notamment au cours du développement des membres supérieurs et du cœur. Les variants pathogènes de TBX5 sont le plus souvent responsables d’une haploinsuffisance (codon stop prématuré, décalage du cadre de lecture, …) mais la pathogénicité de certains variants plus rares est parfois difficile à prédire, nécessitant le développement de tests fonctionnels in vitro. Nous avons sélectionné, dans la littérature et dans la cohorte de patients étudiés au CHU de LIlle, 21 variants de signification inconnue (VSI) de TBX5 identifiés chez des patients présentant un phénotype évocateur de syndrome de Holt-Oram. Il s’agit de 11 variants faux-sens et 10 variants affectant potentiellement l’épissage. Pour les variants faux-sens, une perte de fonction a pu être démontrée par test rapporteur à la luciférase (activation du promoteur de NPPA, cible de TBX5) pour 9 des 11 variants testés. Un gain de fonction a pu être démontré pour le variant c.713G > C ; p.(Gly238Ala), observé chez un patient présentant un phénotype atypique (dysplasie scapulaire, scoliose, trouble du rythme cardiaque sévère) au même titre que la seule autre famille avec un variant de type gain de fonction de TBX5 décrite dans la littérature. Les 10 variants pouvant affecter l’épissage ainsi que 2 des variants faux-sens localisés à l’avant-dernière position des exons 3 et 4 ont été étudiés par test minigène. Un impact sur l’épissage a pu être montré pour 6 des 10 variants testés : saut d’exon complet, rétention intronique ou délétion d’une partie d’un exon par recrutement d’un site d’épissage exonique. Un saut d’exon partiel était observé pour les 4 autres variants d’épissage. Les 2 variants faux-sens testés n’ont pas montré d’impact sur l’épissage. Nous avons notamment caractérisé un variant intronique profond de TBX5 (c.664-342G > T) identifié dans une forme familiale de syndrome de Holt-Oram, responsable de l’incorporation d’un pseudo-exon dans l’intron 6, avec décalage du cadre de lecture avec apparition d’un codon stop prématuré.  Au total, nos tests fonctionnels permettraient de reclassifier 17/21 VSI en variants de classe 4 ou 5 selon les critères ACMG, confirmant leur implication dans le phénotype. Le développement de tests fonctionnels complémentaires permettrait d’explorer l’impact des 4 variants restants, à ce jour, de signification indéterminée. 


Clémence VANLERBERGHE (Lille), Anne-Sophie JOURDAIN, Fréderic FRENOIS, Emilie AIT-YAHYA, Anne DIEUX, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Jamal GHOUMID, Fabienne ESCANDE, Thomas SMOL, Perrine BRUNELLE, Florence PETIT
10:00 - 11:00 #38075 - P197 La créatinémie est plus élevée chez les enfants porteurs de trisomie 21.
La créatinémie est plus élevée chez les enfants porteurs de trisomie 21.

Introduction : La trisomie 21 (T21) est l’aneuploïdie autosomique viable la plus fréquente. La prise en charge médicale et paramédicale a permis une meilleure qualité de vie et une augmentation très significative de l’espérance de vie passant de 25 ans en 1983 à environ 60 ans actuellement. Les complications néphrologiques sont encore peu décrites et la néphroprotection (alimentation contrôlée en sel et protéines, éviction des AINS en automédication, promotion de l’activité physique, pas de surpoids ni de tabagisme) est devenue un enjeu important, surtout en cas de prématurité, de petit poids de naissance et/ou de cardiopathie.  

Objectif : Décrire la créatininémie en fonction de l’âge dans une cohorte d’enfants porteurs d’une trisomie 21, ayant eu des dosages de créatininémie dans le même laboratoire de biochimie.

Méthodes : L'étude a porté sur 279 enfants âgés de 0 à 10 ans suivis régulièrement entre 2004 et 2021 dans un même service de génétique et ayant eu au moins un dosage de la créatinine. Les valeurs de créatininémie ont été établies en estimant la médiane et les quantiles d'ordre 2,5 et 97,5% en fonction de l'âge. Un modèle GAMLSS (Generalized Additive Models for Location, Scale and Shape) a été utilisé pour modéliser les trois paramètres : de position, d’échelle et d’asymétrie.

Résultats : Les résultats ont révélé des concentrations de créatinine plus élevées chez les enfants atteints de T21 par rapport aux enfants de la population générale. 

Conclusion : Les données de Nishino et al., ayant montré que les enfants japonais T21 ont un débit de filtration glomérulaire 20% plus bas que les enfants japonais sains âgés de 18 mois à 16 ans, sont donc confirmées dans la population pédiatrique française. Nous proposons, si les valeurs dépassent le 95°p des courbes en population générale pédiatrique, de rappeler les mesures de néphroprotection, mesurer annuellement la pression artérielle, rechercher une protéinurie sur miction et faire une échographie rénale si cela n’a pas été fait. Par ailleurs, nous souhaitons réaliser des explorations complémentaires afin de mieux comprendre les raisons de cette augmentation de créatinémie dans cette population et pour optimiser la prise en charge médicale et la détection précoce de maladies rénales chez les enfants porteurs T21.


Joanna PAUTONNIER, Sylvie GOUTTE, Laurence DERAIN DUBOURG, Justine BACHETTA, Bruno RANCHIN, Muriel RABILLOUD, Damien SANLAVILLE (LYON)
10:00 - 11:00 #37729 - P201 Description fœtale d’une nouvelle variation homozygote du gène SMPD4 en association avec une isodisomie maternelle du chromosome 2.
Description fœtale d’une nouvelle variation homozygote du gène SMPD4 en association avec une isodisomie maternelle du chromosome 2.

Introduction: les variations pathogènes bialléliques du gène SMPD4, localisé en 2q21.1, sont responsables d’un trouble du neurodéveloppement avec microcéphalie, arthrogrypose et malformations cérébrales (MIM 618622). La majorité des variations pathogènes décrites dans la littérature sont des variations perte de fonction décrites chez une trentaine d’individus atteints. Quatre cas prénataux ont été rapportés dont l’un d’entre eux avec un examen fœtopathologique. 

Patient: un couple non apparenté, sans antécédent familial, a été adressé en consultation de génétique lors de leur 2egrossesse pour la découverte échographique au terme de 21 semaines d’aménorrhée (SA) d’un retard de croissance intra-utérin (RCIU) précoce et sévère. Un caryotype et une ACPA réalisés sur liquide amniotique se sont avérés sans particularité. Au terme de 25 SA, le suivi échographique a mis en évidence des pieds bots bilatéraux, une microcéphalie et des anomalies de la ligne médiane. Une IRM fœtale réalisée au terme de 29 SA a retrouvé une microcéphalie, une gyration simplifiée, une agénésie/hypoplasie du corps calleux, une agénésie/hypoplasie du chiasma optique et des bulbes olfactifs, et une hypoplasie cérébelleuse. Devant le pronostic fœtal défavorable, une interruption de grossesse a été réalisée au terme de 35 SA. L’examen fœtopathologique a confirmé la présence d’un syndrome polymalformatif avec un RCIU sévère (-3 à -5 DS), une microlissencéphalie, des particularités morphologiques et des anomalies de la ligne médiane (agénésie du corps calleux, hypoplasie du chiasma optique et des bulbes olfactifs, hypoplasie vermienne). 

Résultat : le séquençage d’exome (ES) en trio sur ADN extrait de thymus a mis en évidence la variation faux-sens p.Ala635Val (NM_017951.5:c.1904C > T) à l’état homozygote du gène SMPD4, héritée uniquement de la mère, avec une concordance d’échantillon du trio. Il s’agit d’une variation absente à l’état homozygote dans la base de données gnomAD, dont les scores de prédiction in silico sont en faveur de son caractère pathogène.  Les données de l’ES ont confirmé la présence d’une isodisomie parentale complète du chromosome 2 d’origine maternelle, liée à une probable correction de trisomie 2 précoce. 

Discussion : Nous décrivons un 5e cas fœtal lié à des mutations bialléliques du gène SMPD4. Les signes échographiques similaires aux cas déjà rapportées sont une hypoplasie cérébelleuse (4/5), des pieds bots bilatéraux (4/5), une gyration simplifiée (2/5) et un RCIU (3/5). A l’examen microscopique du fœtus rapporté par Magini et al., il est retrouvé une architecture cérébrale corticale désorganisée avec une disruption de la zone marginale. L’examen neuropathologique de notre fœtus n’a pas retrouvé d’anomalie similaire. En conclusion, nous décrivons une présentation fœtale rare en lien avec une nouvelle variation pathogène homozygote du gène SMPD4 secondaire à un mécanisme moléculaire rare d’isodisomie parentale. 


Aurore GARDE (Dijon), Ange-Line BRUEL, Thierry ROUSSEAU, Fara Tanjona HARIZAY, Laurent MARTIN, Pascale MARCORELLES, Charlotte POE, Guillaume MACE, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
10:00 - 11:00 #37789 - P205 Un variant biallélique au niveau du gène WDR11 associé au syndrome de la délétion 10q26.
Un variant biallélique au niveau du gène WDR11 associé au syndrome de la délétion 10q26.

Le syndrome de la délétion 10q26 est une anomalie chromosomique rare caractérisée par un spectre phénotypique étendu et hétérogène comprenant une dysmorphie faciale, un retard de croissance, des anomalies cardiaques et génitales et un retard du développement. La région critique du syndrome 10q26 n'est pas déterminée et les relations précises entre les gènes responsables et les phénotypes demeurent controversées.

Nous rapportons le cas d’une fillette de trois ans, issue d’un couple apparenté 1er degré, présentant une déficience intellectuelle sévère, une microcéphalie, un retard global du développement, une hypotonie généralisée, un retard de langage avec principalement une uropathie malformative type RVU. Malgré une intervention chirurgicale réalisée à l'âge d'un an, la croissance retardée et les infections urinaires fébriles persistaient de manière constante, ce qui a conduit à la réalisation d'examens complémentaires. Le caryotype était normal (46, XX). De plus, l’EEG, l’imagerie par résonance magnétique cérébrale et le potentiel évoqué visuel sont sans particularité. En revanche, le profil chromatographique des acides aminés, le profil des acylcarnitines et la chromatographie des acides organiques sont perturbés. La cystographie et la scintigraphie rénale statique et dynamique ont montré un aspect en faveur d’une duplicité pyélique droite avec retentissement fonctionnel du reflux vésico-urétéral droit. Le séquençage d’un large panel pour les troubles métaboliques par NGS a montré la présence de deux mutations pathogènes à l’état hétérozygote au niveau des gènes BTD (c.1495C > T ; p.Pro499Ser) et HFE (c.187C > G ; p.His63Asp) responsables d’un déficit en biotinidase et d’une hémochromatose héréditaire respectivement. D'autre part, le séquençage de l’exome entier (WES) a révélé la présence d’un variant de signification incertaine (NM_018117.12 : c.99528C > G ; p. ?) au niveau du gène WDR11 à l’état homozygote. Un bilan hormonal endocrinien a été demandé afin d’exclure une déficience combinée en hormones hypophysaires ou une dysgénésie hypophysaire.

Le gène WDR11 est situé dans la région chromosomique 10q25-26. Il a été impliqué dans l'hypogonadisme hypogonadotrope congénital et le syndrome de Kallmann, des troubles génétiques du développement humain qui se caractérisent par un retard de la puberté et une infertilité. Néanmoins, il n'a pas été rapporté à ce jour que les mutations du gène WDR11 causent une malformation rénale chez l'homme. En effet, l'inactivation des deux allèles du gène WDR11 chez la souris entraîne un phénotype sévère avec un retard de croissance et de développement, des caractéristiques d'holoprosencéphalie, des malformations cardiaques et des troubles de la reproduction. Il a été suggéré que les variants WDR11 chez l'homme entraînent un phénotype similaire mais moins sévère. Le présent cas suggère que les variants du gène WDR11 seraient partiellement responsables des caractéristiques cliniques du syndrome de la délétion 10q26. 


Fatima MAAROUF, Amal TAZZITE, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
10:00 - 11:00 #38187 - P209 Des études fonctionnelles sur des organoïdes spinaux impliquent une héritabilité digénique des gènes PAX3 et SFRP5 chez 2 fœtus atteints de myéloméningocèle syndromique.
Des études fonctionnelles sur des organoïdes spinaux impliquent une héritabilité digénique des gènes PAX3 et SFRP5 chez 2 fœtus atteints de myéloméningocèle syndromique.

Introduction:

Les Anomalies de Fermeture du Tube Neural (AFTN) sont des malformations congénitales affectant environ 1 naissance sur 1000. Elles résultent d’un défaut de fermeture du tube neural durant la 3ème semaine du développement embryonnaire humain. L’étiologie des AFTN repose sur des facteurs génétiques et environnementaux. Près de 100 gènes ont été identifiés comme potentiellement prédisposants et plusieurs variants génétiques présents chez un même patient suggèrent un mode d’héritabilité oligogénique. Cependant, la pathogenicité de la combinaison de ces variants reste inexplorée chez l’homme. Nous rapportons le cas d’une fratrie de 2 fœtus atteints de myélomeningocèle (MM) syndromique présentant une hérédité digénique ainsi que des explorations fonctionnelles des variants à travers un modèle organoïde spinal. 

Méthodes:

Un séquençage de l’exome a permis de mettre en évidence un mode de transmission digénique chez 2 fœtus atteints de MM syndromique. Des études fonctionnelles sur des organoïdes spinaux dérivés à partir de cellules iPS humaines et modifiés grâce à CRISPR-Cas9 ont permis d’explorer les conséquences phénotypiques de la combinaison de ces 2 variants identifés.  

Résultats:

Dans la famille explorée, la mère présente un syndrome de Waardenburg (SW) dû à un variant tronquant dans le gène PAX3: NM_181458:c.181G > T, p.(Glu61*). Elle a eu 2 fœtus présentant un SW associé à un MM. PAX3 est un facteur de transcription ayant un rôle dans la fermeture du tube neural cependant il ne peut expliquer à lui seul la survenue du MM. L’analyse de l’exome a permis de mettre en évidence le variant PAX3 chez les 2 fœtus mais aussi un deuxième variant rare et prédit délétère dans le gène SFRP5: NM_003015: c.307G > A, p.(Asp103Asn) hérité du père asymptomatique. SFRP5 intervient notamment dans la voie de la polarité planaire cellulaire indispensable à la neurulation primaire. Dans le modèle organoïde spinal, la perte de PAX3 modifie la structure épithéliale en provoquant une accumulation réduite de F-actin à la périphérie des organoïdes et une fragmentation du réseau de laminine dans la matrice extracellulaire. Un phénotype similaire mais moins prononcé apparaît dans les organoides présentant la mutation familiale SFRP5. Le phénotype observé s’aggrave en présence des deux variants. 

Conclusion:

Les variants dans les gènes SFRP5 et PAX3 identifiés chez les 2 fœtus provoquent un phénotype similaire responsable d’une désorganisation neuroépithéliale dans le modèle organoïde qui s’aggrave dans un contexte de double mutant. Nos résultats suggèrent que ces variants considérés comme facteurs de risques agissent de façon synergique et perturbent la neurulation bien qu’appartenant à deux voies de signalisation cellulaire différentes mais essentielles. 


Marie FAOUCHER (Rennes), Camil MIRDASS, Wilfrid CARRÉ, Sylvie ODENT, Marie DE TAYRAC, Kamal BOUHALI, Mikaelle BOCEL, Christèle DUBOURG, Vanessa RIBES, Valérie DUPÉ
10:00 - 11:00 #38409 - P213 Risques de cancer associés aux variants pathogènes du gène TP53 : estimations à partir d’une série française de 180 familles.
Risques de cancer associés aux variants pathogènes du gène TP53 : estimations à partir d’une série française de 180 familles.

Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) est une prédisposition héréditaire au cancer rare, due à la transmission autosomique dominante d’une altération du gène TP53. Il se caractérise par un spectre tumoral varié et une diversité de l’âge de développement des tumeurs survenant principalement chez l‘enfant et l’adulte jeune. Il prédispose notamment aux sarcomes des tissus mous, aux ostéosarcomes, aux cancers du sein, aux corticosurrénalomes et aux tumeurs cérébrales mais d’autres localisations, telles que les cancers pulmonaires, les adénocarcinomes gastriques et coliques, certaines hémopathies, sont rapportées comme étant associées au LFS (« spectre large »).

Une connaissance précise des risques cumulés de cancer en fonction de l’âge (pénétrances) pour les différentes localisations chez les sujets porteurs d’un variant pathogène / probablement pathogène (VP/VPL) constitutionnel du gène TP53, est essentielle pour l’élaboration des protocoles de prise en charge. Peu d’études de pénétrance ont été publiées et la plupart ne prennent pas en compte le biais de recrutement des familles, conduisant à une surestimation importante des risques.

Nous avons conduit une étude de pénétrance à partir d’une série de familles recrutées entre 2007 et 2018 par les centres de consultation d’oncogénétique français, pour lesquelles un VP/VPL de TP53 a été identifié ou confirmé par le Laboratoire de génétique moléculaire du CHU de Rouen, Centre de référence national du diagnostic moléculaire du LFS qui collige les données généalogiques, phénotypiques, génotypiques des familles françaises LFS depuis 30 ans.

Les pénétrances ont été estimées par la méthode GRL (Genotype Restricted Likelihood), développée par l’équipe du Dr Bonaïti-Pellié (Bonaïti B 2011), implémentée dans un programme sous R et adaptée au LFS ; elle modélise une vraisemblance conditionnelle à tous les phénotypes des membres d’une famille donnée et au génotype du cas-index permettant de s’affranchir des biais de sélection. Les individus non génotypés contribuent à l’estimation des pénétrances grâce au calcul de leur probabilité d’être porteur selon le génotype connu de leurs apparentés.

Ont été incluses 180 familles informatives pour la GRL (VP/VPL de TP53 identifié chez le cas index et au moins un apparenté génotypé), rassemblant 3447 sujets, dont un tiers génotypé et 492 reconnus porteurs d’un VP/VPL de TP53 ; 618 sujets ont développé une première tumeur appartenant au spectre large à un âge médian de 31 ans. Les risques cumulés à 70 ans de développer un premier cancer du spectre large chez les porteurs de VP/VPL de TP53 sont estimés à 46,2 % [IC 95% : 25,2-76] pour l’homme et 70,8 % [42,7-94] pour la femme. Nous présenterons le détail des pénétrances pour chaque localisation tumorale lors des 12èmes AGHM.

Nous rapportons des estimations non biaisées du risque de premier cancer chez les porteurs de VP/VPL de TP53 et mettons en évidence des pénétrances plus faibles que les estimations publiées jusqu’à présent.


Valerie BONADONA (LYON), Gaëlle BOUGEARD-DENOYELLE, Youenn DROUET, Emilie BOUVIGNIES, Jérémie JACQUEMIN, Olivier CARON, Thierry FREBOURG, POUR LE LFS FRENCH INVESTIGATORS GROUP, Claude HOUDAYER, Christine LASSET, Thierry FREBOURG
10:00 - 11:00 #37707 - P217 ELOC (alias TCEB1), nouveau gène de prédisposition à la maladie de von Hippel- Lindau sans altération de VHL ?
ELOC (alias TCEB1), nouveau gène de prédisposition à la maladie de von Hippel- Lindau sans altération de VHL ?

Le carcinome rénal à cellules claires (ccRCC) est le sous type histologique le plus commun de carcinome à cellules rénales (RCC). Une inactivation somatique biallélique du gène VHL est retrouvée dans 70% des cas. Au niveau constitutionnel, les variations pathogènes (VP) hétérozygotes du gène VHL sont responsables de la maladie de von Hippel-Lindau (VHL), pathologie génétique de transmission autosomique dominante. Elle prédispose au développement de ccRCC, d’hémangioblastomes de la rétine et du SNC, de phéochromocytomes, de tumeurs endocrines du pancréas et de kystes rénaux et pancréatiques. L’incidence de la maladie de VHL est estimée à 1/36000 naissances. Cependant, il existe quelques familles ou individus dont la clinique est évocatrice de maladie de VHL sans qu’un VP du gène VHL (VHLwt/wt) ne soit identifié. Nous présentons deux familles normandes particulièrement évocatrices d’une maladie de VHL dont les explorations génétiques constitutionnelles sur le gène VHL se sont révélées négatives. Famille A : patient avec une atteinte rétinienne gauche à 29 ans qui a été opéré ensuite d’un hémangioblastome cervical avec hémangioblastomes médullaires en place. Il a été traité par néphrectomie bilatérale pour un ccRCC à 34 ans, de même que sa mère à 57 ans. Cette dernière a présenté un phéochromocytome et des hémangioblastomes rétiniens bilatéraux.  Famille B : patiente présentant à 38 ans un ccRCC avec lésions pancréatiques en cours d’exploration.  Une stratégie tumorale, à partir des ccRCC des patients, a montré l’absence de variant du gène VHL, mais a permis la mise en évidence dans les deux familles, de deux variants du gène ELOC, aussi connu sous le nom de TCEB1, respectivement à une fréquence allélique de 71% et 55% suggérant leur caractère constitutionnel. Elément notable, l’Elongine C agit en partenaire avec la protéine VHL dans un complexe E3 ubiquitine ligase modulant l’activité transcriptionnelle de facteur angiogénique, voie impliquée dans l’oncogenèse rénale sporadique. Ainsi, le patient et sa mère sont porteurs à l’état hétérozygote constitutionnel d’un variant de signification inconnue c.275A > G p.(Glu92Gly) du gène ELOC, jamais rapporté (bases gnomAD et COSMIC), situé dans une région conservée d'un domaine fonctionnel de la protéine Elongine C et les prédictions in silico sont en faveur de son impact sur la protéine. Le variant c.236A > G p.(Tyr79Cys) retrouvé chez la famille B, a quant à lui été déjà rapporté dans la littérature chez un patient présentant un phénotype VHL avec VHLwt/wt. Une relecture anatomopathologique des tumeurs rénales des patients sont actuellement en cours afin de rechercher une inactivation biallélique du gène ELOC avec délétion du chromosome 8q, signatures d’une nouvelle entité anatomopathologique rénale récemment décrite. Nous décrivons donc la première transmission d’un variant du gène ELOC et suggérons le gène ELOC comme nouveau gène de prédisposition au cancer du rein et de la maladie de VHL avec VHLwt/wt.


Maud BRANCHAUD (Rouen), Nathalie PARODI, Margaux CLEMENT LE CHOISMIER, Virginie VERKARRE, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Stéphane RICHARD, Gael NICOLAS, Angèle MAY, Arnaud MEJEAN, Valérie KRIVOSIC, Alice GOIA, Olivier LANGLOIS, Stéphane DERREY, Louis SURLEMONT, William SIDE, Caroline ABADIE, Betty GARDIE, Edwige KASPER, Stéphanie BAERT DESURMONT, Nelly BURNICHON, Pascaline BERTHET, Claude HOUDAYER
10:00 - 11:00 #38466 - P221 Premiers résultats du programme INTERCEPTION de prévention personnalisé des cancers pour les femmes à risque augmenté de cancer du sein en raison d’une prédisposition génétique.
Premiers résultats du programme INTERCEPTION de prévention personnalisé des cancers pour les femmes à risque augmenté de cancer du sein en raison d’une prédisposition génétique.

La personnalisation de la prévention des cancers est une voie majeure d’amélioration de la santé. INTERCEPTION est un programme pilote, créé par Gustave Roussy en 2021, en collaboration étroite ville-hôpital. Il est basé sur 4 piliers : 1. L’ identification des personnes à risque augmenté de cancer ; 2. Une journée comprenant des consultations individuelles et des ateliers de groupe, destinée à informer et rendre ces individus pro-actifs de leur santé, ainsi qu’à élaborer, de façon partagée, un plan personnalisé de prévention (PPP) ; 3. La mise en place de ce PPP, en ville principalement, avec un suivi annuel digital; 4. Une prise en charge rapide en cas de suspicion ou diagnostic de cancer. INTERCEPTION comporte un parcours spécifique pour les femmes à risque augmenté de cancer du sein (CS) en raison d’une prédisposition génétique (BRCA1, BRCA2 ou  PALB2). 

Méthodes : Les données des participantes (pts) à ce parcours ont été analysées :  habitudes nutritionnelles (score WCRF), autoévaluation des risque de cancer, de l’impression de connaissances sur les risques personnels, le dépistage et la prévention  (échelle visuelle numérique de 0 à 100, avant la journée Interception et 8 jours après,  à partir de février 2022). Les analyses statistiques ont été faites avec le test de Wilcoxon pour valeurs appariées.

Résultats : Entre 01/21 et 04/23, 136 pts sont venues à une journée INTERCEPTION. La médiane d’âge était de 40 ans [31-45]. La médiane du score WCRF était de 4.0 [3.5-4.7]. Un tiers des pts étaient en surpoids ou obésité. Quarante pour cent ne faisaient pas d’activité physique (AP). Parmi celles qui faisaient de l’AP, 68% n’en faisaient pas assez ( < 2h30 par semaine). Dix pour cent étaient fumeuses actives. L’autoévaluation des risques de cancer au cours de la vie est passé d’un risque de 80% en moyenne à 70% (p=0.003, n=27), avant et après la journée. La perception d’avoir assez de connaissances concernant leur situation, le risque de cancer, le dépistage et la prévention adaptés est passée de 72% à 91% (p < 10-6, n=28), avant et après la journée. La satisfaction globale concernant la journée (questionnaire anonyme) était très bonne. Sur 88 pts venues entre 01/21 et 04/22, 49 ont répondu au questionnaire de suivi (56% de réponses). Parmi elles, 17 (35%) ont eu une mastectomie prophylactique bilatérale (MPB) depuis leur venue, et 6 ont une date opératoire prévue (12%). Parmi les 22 autres femmes, 10 poursuivent la surveillance mais souhaiteraient avoir une MPB dans le futur (45%), et 11 préfèrent poursuivre la surveillance sans souhait de MPB (50%). 

Conclusion : Les premiers résultats de ce programme montrent qu’au-delà de leur risque génétique, ces pts présentent d’important facteurs de risque actionnables. En plus de cette identification de  cibles de prévention, la journée permet d’aider ces pts dans leur choix, en améliorant leurs connaissances et la perception de leurs risques.


Lucie VÉRON, Marion AUPOMEROL, Pamela ABDAYEM, Anna ILENKO, Angelica CONVERSANO, Thomas PUDLARZ, Kaissa OUALI, Léna DEGOUSÉE, Diane HILL, Veronica GOLDBARG, Marina DI MARIA, Sophie VILLEBASSE, Delphine WEHRER, Béatrice CLARET, Helene CARON, Gwen ESRY, Bruno RAYNARD, Suzette DELALOGE, Olivier CARON (VILLEJUIF)
10:00 - 11:00 #38579 - P225 Contribution des analyses somatiques des gènes MMR au diagnostic de syndrome de Lynch ou à son exclusion.
Contribution des analyses somatiques des gènes MMR au diagnostic de syndrome de Lynch ou à son exclusion.

Le syndrome de Lynch est une prédisposition génétique aux cancer colorectal et endométrial de transmission autosomique dominante. Il est lié à une altération constitutionnelle d’un des gènes du système MisMatch Repair (MMR) impliqué dans le système de réparation des mésappariements de l’ADN : MLH1, MSH2, MSH6, PMS2, ou à une délétion de l’extrémité 3′ du gène EPCAM conduisant à l’inactivation de MSH2.

L’analyse constitutionnelle des gènes MMR est prescrite en cas de suspicion de syndrome de Lynch fondée sur une histoire personnelle et familiale évocatrice et/ou sur un test somatique révélant une déficience du système MMR (dMMR) dans les tumeurs du spectre. Les phénotypes tumoraux retenus sont une perte d’expression d’une ou deux protéines MMR en immunohistochimie et /ou d’une instabilité microsatellitaire en biologie moléculaire, sans hyperméthylation somatique du promoteur de MLH1 en cas de perte MLH1/ PMS2.

En France, le taux global de détection d’anomalie génétique en lien avec le syndrome de Lynch chez un cas index était de l’ordre de 19% en 2020. Ce taux de détection atteint 38% chez les patients présentant une tumeur dMMR. Pour 62% des patients, le statut tumoral dMMR est donc inexpliqué sur le plan constitutionnel. En effet, soit un variant a été identifié mais il s’agit d’un variant de signification incertaine (VSI), ne permettant pas de confirmer le diagnostic de syndrome de Lynch. Soit aucun variant pathogène n’a été détecté, posant la question de l’origine sporadique de la tumeur présentée par le patient. Dans ce cas, l’inactivation bi-allélique d’un des gènes MMR est la conséquence d’un double évènement somatique

Au laboratoire de l’institut Bergonié, depuis 2004, nous avons recensé 319 patients avec tumeur dMMR sans variant pathogène constitutionnel identifié. Pour 61 patients, des analyses en tissu tumoral par séquençage NGS ciblé ont été réalisées. Pour 4 patients porteurs de VSI dans un des gènes MMR, un second évènement a été retrouvé dans la tumeur contribuant au reclassement du variant et confirmant le diagnostic de syndrome de Lynch. Pour les patients sans variant pathogène constitutionnel identifié, un double évènement somatique a été détecté dans 60% des tumeurs, faisant évoquer une origine sporadique du cancer. Toutefois, les âges de survenue précoces de certaines tumeurs nécessitent d’écarter l’hypothèse d’un mosaîcisme à explorer par l’étude de tissu sain péri-tumoral. Pour 23 patients (40%), le statut tumoral dMMR reste inexpliqué par l’absence de détection ou la détection d’un seul évènement somatique pathogène, suggérant un défaut de détection mutationnel lié aux limites des techniques utilisées en routine. Les résultats de cette cohorte de patients seront discutés pour proposer une prise en charge plus adaptée au patient et ses apparentés.


Francoise BONNET (Bordeaux), Thibaut MATIS, Benjamin BONHOMME, Anika BENSEN, Eglantine JOLLY, Angela BABIN, Anais DUPRE, Julie TINAT, Sophie GIRAUD, Isabelle SOUBEYRAN, Michel LONGY, Virginie BUBIEN, Nicolas SEVENET
10:00 - 11:00 #37578 - P229 PMS2 ou PMS2CL ? Caractérisation des variants détectés dans la partie 3' du gène PMS2.
P229 PMS2 ou PMS2CL ? Caractérisation des variants détectés dans la partie 3' du gène PMS2.

L’inactivation constitutionnelle du gène PMS2 est l'une des principales causes du syndrome de Lynch et du syndrome de déficience constitutionnelle des gènes MMR (CMMRD). L'identification des variants dans la région 3' de ce gène est compliquée par la présence du pseudogène PMS2CL qui partage une homologie de séquence élevée avec PMS2. Par conséquent, les stratégies de criblage de courts fragments (NGS, Sanger) risquent de ne pas capable de discriminer la localisation du variant. En utilisant une approche combinée de long-range PCR et d’analyse de cDNA, nous avons évalué 42 variants détectés par NGS. Cette étude a pu localiser 32 variants sur PMS2 tandis que 6 sur PMS2CL. Fait intéressant, 4 variants ont été détectés dans l'un ou l'autre chez différents patients. Le phénotype clinique était bien corrélé au génotype, ce qui constitue des éléments importants dans l'évaluation des variants. Nos résultats soulignent la nécessité d'analyses complémentaires plus spécifiques pour confirmer la localisation de chaque variant détecté chez différents individus afin d'éviter une mauvaise interprétation. En outre, nous avons caractérisé deux altérations génomiques délétères de PMS2 impliquant une duplication en tandem des exon 12-14 médiée par Alu et une conversion génique dans l’exon 11. Ces mécanismes semblent être particulièrement favorisés dans PMS2 contribuant aux fréquents réarrangements génomiques dans la région 3' du gène.


Ahmed BOURAS (Lyon), Cedrick LEFOL, Eric RUANO, Chloé GRAND-MASSON, Qing WANG
10:00 - 11:00 #37775 - P233 The French OncoGenetic Database : FrOG.
The French OncoGenetic Database : FrOG.

FrOG est la base de données de référence des variants génétiques identifiés dans les laboratoires d’oncogénétique dont l’interprétation est validée par les différents groupes de curation du Groupe Génétique et Cancer (GGC). La mission de FrOG est de garantir et diffuser une interprétation pertinente cliniquement harmonisée au niveau national pour une meilleure prise en charge des familles. La gouvernance de FrOG est régie par un accord de consortium regroupant  21 établissements de santé CHU et CLCC. Les laboratoires de ces établissements en lien avec le Groupe Génétique et cancer (GGC) disposent d’un outil informatique permettant la collecte des données de patients, la curation et le repartage des informations via une page web sur internet ou via son API. FrOG est conforme aux exigences du Règlement Général sur la Protection des Données  (RGPD) en vigueur et la collecte est réalisée dans le cadre du soin via un traitement à finalité médicale (article 9h du RGPD). FrOG a mis à disposition de chaque établissement membre une analyse socle d’impact sur la protection des données (AIPD) en lien avec les DPO (Délégué à la protection des données) et les RSSI (Responsable de la sécurité des systèmes d’informations) de chaque établissement. Une note d’information aux patients, validée par le bureau du GGC, a été diffusée aux consultations d’oncogénétique afin d’harmoniser les discours concernant l’intérêt voire la nécessité du programme FrOG et permettant d’expliquer les droits des patients. La sécurité informatique de FrOG-db.fr bénéficie d’une remise à niveau constante des outils de développement et des techniques d’intégration continue et de conteneurisation modernes. FrOG bénéficie d’une infrastructure chez un hébergeur de données de santé agréé. Le dépôt de nouveaux variants et les données phénotypiques associées est réalisé par les contributeurs autorisés, sous une forme pseudo-anonymisée, sur un espace de stockage sécurisé (Data Lake). Le pipeline d’annotation est en redéveloppement et se fonde sur l’intégration d’une instance privée de la solution Mobidetails, mettant à profit la richesse des développements académiques. FrOG est consulté plusieurs centaines de fois par jour dans le cadre de la réalisation d’un diagnostic moléculaire et est incontournable pour les activités en oncogénétique. En perspective le consortium FrOG travaille à l’ouverture de la base aux autres laboratoires de biologie médicale publics ou privés hors oncogénétique avec un système de licences. Enfin, l’utilisation de FrOG pour la recherche médicale et scientifique est envisagée avec la création d’un entrepôt de données de santé incluant une demande d’autorisation à la CNIL et une nouvelle AIPD et des espaces de travail dédiés. En conclusion, ce projet académique est aujourd’hui conforme aux différentes exigences règlementaires en vigueur et est devenu un outil indispensable au diagnostic des patients du réseau d’oncogénétique français.



Arthur COSTIL (Caen), Sandrine CAPUTO, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Lamia GHEZALI, Camille BARON, Thibaut LAVOLÉ, Alexandre ATKINSON, Sophie COUTANT, David BAUX, Laurent CASTÉRA, Le Consortium FROG
10:00 - 11:00 #37953 - P237 Mutations non-codantes dans le lymphome B.
Mutations non-codantes dans le lymphome B.

Diffuse large B-cell lymphoma (DLBCL), the most common lymphoid malignancy, remains incurable in ~40% of patients. Coding-genome sequencing efforts identified several genes/pathways altered in this disease, as well as genetic subgroups of potential clinical relevance. However, the large non-coding portion of the genome, including regulatory domains, remained largely unexplored.

We recently identified a pervasive hypermutation mechanism targeting active super-enhancers (SEs) in > 90% of DLBCL and leading to dysregulation of multiple genes. Such aberrant somatic hypermutation involves both intra-genic and inter-genic SEs, displays signatures of Activation Induced Deaminase (AID) activity, and is linked to genes encoding B cell developmental regulators and oncogenes. Of oncogenic relevance, hypermutated SEs linked to several proto-oncogenes, including BCL6, BCL2 and CXCR4, prevent the binding and transcriptional downregulation by their specific transcriptional repressors. Genetic correction of selected mutations restores repressor DNA-binding, downregulates target gene expression, and lead to the counter-selection of cells harboring corrected alleles, indicating oncogenic dependency from the SE mutations and the important and pervasive pathogenetic role of SE hypermutation. We have now extended these studies toward the comprehensive identification of commonly involved SE and the analysis of the most involved pathways.

These data identify a highly pervasive mutational mechanism involving regulatory chromatin domains in DLBCL. These findings:  i) reveal a new major set of genetic lesions deregulating gene expression, including known oncogenes, likely representing an important mechanism in DLBCL pathogenesis; ii) expand the involvement of known oncogenes in DLBCL pathogenesis and identify new deregulated gene targets that may represent candidate therapeutic targets.


Elodie BAL (Paris), Laura PASQUALUCCI, Dalla-Favera RICCARDO
10:00 - 11:00 #38576 - P241 Exploration de la prédisposition génétique aux leucémies aigües lymphoblastiques dans 25 familles françaises fortement évocatrices de prédisposition familiale.
Exploration de la prédisposition génétique aux leucémies aigües lymphoblastiques dans 25 familles françaises fortement évocatrices de prédisposition familiale.

Introduction : Les leucémies aigües lymphoblastiques (LAL) représentent la forme la plus commune de cancer chez l’enfant. Bien que la plupart des cas de LAL soient considérés comme sporadiques, des études récentes suggèrent l’existence de variants constitutionnels associés de manière variable au risque de développer une LAL. Afin de déterminer les situations cliniques dans lesquelles une prédisposition aux LAL doit être suspectée et d'identifier les gènes à séquencer dans ces situations, nous avons réalisé une étude génétique chez 25 familles françaises fortement évocatrices de prédisposition familiale.

Matériel et méthode : Ces familles ont été sélectionnées sur la base de la présence d'un cas index ayant développé une LAL et la confirmation d'au moins un antécédent familial de leucémie aiguë au 4ème degré maximum. Les échantillons (fibroblastes, bulbes capillaires ou échantillons sanguins de rémission complète) ont été séquencés sur un large panel de gènes associés aux prédispositions aux hémopathies malignes, que ce soit dans un contexte syndromique ou non-syndromique et par exome via l’analyse du cas index et d’un apparenté atteint.

Résultats : L’analyse du panel a permis d’identifier un variant pathogène dans deux des principaux gènes de prédisposition aux LAL, IKZF1 et ETV6, expliquant ainsi l’agrégation de LAL-B dans 2 familles. Dans une autre famille, le panel nous a permis d’identifier un variant pathogène dans PTPN11, ce qui a conduit au diagnostic d’un syndrome de Noonan chez un cas index atteint de LAL-B et sa mère indemne de toute hémopathie maligne. De plus, dans 2 familles distinctes, un des cas présentait un syndrome pouvant expliquer la survenue d’une leucémie (i.e.syndrome de Down et Neurofibromatose de type 1). Aucun variant pathogène n'a été identifié par le panel dans les autres familles et l'exome n'a pas permis d'identifier de variant pathogène supplémentaire dans les gènes OMIM morbid ou dans les gènes Cancer Census Tier 1 ou 2.

Discussion : La recherche de prédisposition dans les familles fortement évocatrices d'une prédisposition aux LAL a permis d'identifier la cause sous-jacente dans 8% des familles (2/25). Notamment, ces prédispositions n’ont été mise en évidence que dans des familles de cas d’apparentés au 1er ou 2ème degré atteints chacun de LAL-B. Par ailleurs, au moins trois cas individuels peuvent être attribués à des syndromes associés, à des degrés divers, à la survenue de LAL, justifiant l'utilisation d'un panel étendu pour la recherche d'une prédisposition aux LAL. Par ailleurs, l'exome ne semble pas apporter d'informations supplémentaires par rapport à un panel étendu. Le faible nombre de résultats concluants pourrait en partie s'expliquer par une analyse limitée aux seules régions codantes. L'analyse du génome à la recherche de variants introniques ou structurels dans les principaux gènes de prédisposition aux LAL pourrait apporter une contribution précieuse en complément des analyses déjà réalisées.


Thami BENBOUBKER (paris), Aurélie CAYE, Hélène CAVE, Yoann VIAL
10:00 - 11:00 #38126 - P245 Retour d’expérience des e-consultations d’oncogénétique dans les Hauts-de-France.
Retour d’expérience des e-consultations d’oncogénétique dans les Hauts-de-France.

L’accessibilité aux consultations d’oncogénétique est une problématique importante. Malgré le développement de consultations délocalisées pour permettre aux patients un accès plus simple, il persiste des bassins de population très éloignés des sites de consultations.

Le développement des téléconsultations a permis de rendre plus accessibles les consultations pour certains patients, mais cette solution comporte un grand nombre d’inconvénients. Certains patients ont des difficultés à utiliser les outils informatiques, la qualité du son et de l’image peut rendre difficile la communication, l’échange sécurisé de documents à signer tels que les consentements et les ordonnances est complexe et le prélèvement ne peut pas être réalisé immédiatement à la fin de la consultation.

L’e-consultation hospitalière de génétique permet de palier en partie à ces difficultés. Elle consiste à recevoir le patient en milieu hospitalier à proximité de son domicile. Durant toute la durée de sa prise en charge, celui-ci est accompagné par un psychologue et une infirmières formés aux spécificités de la prise en charge en génétique, au matériel informatique et au logiciel de communication dédié à ces e-consultations qui permet l’échange sécurisé de documents. Ces professionnels assurent ainsi le lien entre le patient et l’oncogénéticien.

Depuis plus d’un an, l’équipe du CHU de Lille propose des e-consultations au Centre Hospitalier de Fourmies, à 120 km du CHU et 70 km du site de consultations délocalisées le plus proche.  Ces consultations ont lieu deux demi-journées par mois. Plus de 120 e-consultations ont été réalisées, dont 60 % consacrés à des cas-index. Elles sont maintenant bien identifiées par les médecins du secteur qui adressent les patients. Ces derniers sont très satisfaits d’avoir accès aux consultations de génétiques dans leur hôpital de proximité.


Afane BRAHIMI (Lille), Sophie LEJEUNE, Chloé BERNARD, Aline CARLIER, Frederic FONTENELLE
10:00 - 11:00 #38403 - P249 Identification des altérations des Copy Number Variation (CNV) chez les patients atteints de cancer colorectal héréditaire sans polypose (HNPCC).
Identification des altérations des Copy Number Variation (CNV) chez les patients atteints de cancer colorectal héréditaire sans polypose (HNPCC).

Identification des altérations des Copy Number Variation (CNV) chez les patients atteints de cancer colorectal héréditaire sans polypose (HNPCC)

 

Introduction: Le syndrome Hereditary non polyposis colorectal cancer (HNPCC) est l'une des formes les plus fréquentes de prédisposition héréditaire au cancer colorectal, caractérisée par des mutations dans les gènes de réparation des mésappariements de l’ADN (MMR).

Cependant, une proportion significative de patients présentant une suspicion d'HNPCC reste sans diagnostic génétique.

 

Objectif : Identifier et analyser les altérations de copy number variation (CNV) chez les patients atteints de HNPCC, qui n'ont pas été diagnostiqués génétiquement.

 

Méthodologie : Une cohorte de 1079 adultes, avec prédisposition familiale au HNPCC a donné leur consentement éclairé à l'utilisation de l’ADN. L'âge moyen au moment du diagnostic, était de 50 ans (18-83), avec une répartition égale entre hommes et femmes. Des échantillons d'ADN ont été prélevés dans le sang périphérique et analysés par le NGS. Des tests de routine ont été effectués pour identifier les mutations dans les gènes de réparation de l’ADN et l'analyse CNV a été réalisée pour tous les patients.

Tous les cas ont subi le test de diagnostic moléculaire SOPHiA-Genetics (panel HCS).

Résultats : Le syndrome HNPCC a été détecté chez 30% des sujets, tandis que 14% présentaient des altérations des gènes de réparation de l'ADN ou des variations du CNV. Quatre-vingt-dix pour cent des patients présentant des modifications génétiques : altérations somatiques des protéines de réparation de l'ADN ou une instabilité des microsatellites. 124 cas, 11.5% de la cohorte, a révélé des altérations dans la séquence des gènes de réparation de l'ADN: MSH2, MSH6, et PMS2 (à l'exception du gène MLH1).

Parmi 22(2,2%) cas présentaient des altérations de CNV (IC 95% ; 0,014-0,033), notamment :

- la perte complète du gène EPCAM et des exons 1-8 du MSH2 (2 cas) ;

- la perte des exons : 8-9 du EPCAM (1 cas) ; 17-20 du MLH1 (1 cas); 14-16 du  MSH2 (11 et 3 cas); 1-7 (2 cas) et 5-6 du MSH6 (2 cas).

La présence de modifications génétiques chez les patients atteints du HNPCC, sous forme de : mutations ponctuelles dans les gènes de réparation de l'ADN et d'altérations dans les CNV, confirme la complexité de la prédisposition héréditaire au cancer colorectal.

Conclusion :

L'étude a révélé des altérations significatives de la variation du CNV chez les patients atteints de HNPCC non diagnostiqué génétiquement. Ces données soulignent l'importance d'une compréhension plus ponctuelle des altérations du CNV, afin de définir la prédisposition génétique au HNPCC. Une étude approfondie de ces aspects serait souhaitable pour améliorer le diagnostic et la prise en charge de cette pathologie héréditaire.


Molica CARMEN, Mohamed EL HACHMI (Paris), Alessio GILI, Bartolomeo SEBASTIANI, Fausto ROILA, Eleonora GARIAZZO, Martina UBALDI, Francesca TOFANETTI, Lorenza PISTOLA, Giulio METRO, Christophe CORDIER, Laura OTTINI, Vienna LUDOVINI
10:00 - 11:00 #37739 - P253 Vers une classification efficace et rapide des médulloblastomes grâce au profil de méthylation par séquençage Nanopore.
Vers une classification efficace et rapide des médulloblastomes grâce au profil de méthylation par séquençage Nanopore.

Dans le domaine de la neuro-oncologie, il existe de nombreuses entités tumorales difficiles mais cruciales à distinguer, particulièrement dans le cas du médulloblastome de l’enfant où il est essentiel de discerner les enfants nécessitant une chimiothérapie ou une irradiation crânio-spinale, afin de limiter les effets indésirables, y compris sur le système nerveux en développement.

Les nouvelles techniques d’analyse moléculaire ont permis d’aider au diagnostic des tumeurs cérébrales notamment via l’analyse de la méthylation de l’ADN.  Le profil de méthylation (méthylome) d’un type tumoral donné est stable et spécifique d’une classe tumorale. En comparant le méthylome de la tumeur d’un patient à une cohorte de données de méthylation de tumeurs caractérisées, on peut précisément établir sa classe tumorale. Pour les tumeurs cérébrales, le méthylome tumoral est comparé aux données de méthylation de la cohorte de référence du DKFZ (Heidelberg, Allemagne) regroupant 82 entités tumorales.

La technique de référence par puces EPIC (Illumina) pour l’analyse de la méthylation requiert un protocole technique chronophage et coûteux, incluant une étape de traitement de l’ADN au bisulfite et une étape d’amplification. Nous avons comparé cette technique à celle innovante de séquençage Nanopore, pour laquelle l’analyse du génome entier permet un séquençage direct de l’ADN sans étape complexe de préparation. La fixation d’adaptateurs sur l’ADN natif va permettre le passage de chaque brin d’ADN au travers d’un nanopore inséré dans une membrane bio-électriquement neutre. Ce passage entraîne un changement de courant ionique spécifique de la base séquencée, dont les cytosines méthylées. La préparation de banque s’effectue aisément (moins de 2h selon notre pratique) sur 400ng d’ADN congelé, puis le séquençage est effectué en 24 à 48h, suivi de l’analyse bio-informatique, permettant un rendu de classification en moins d’une semaine.

Nous présentons les résultats de notre étude comparant les données de méthylation de 40 échantillons de médulloblastomes, obtenues par puces EPIC Illumina et par analyse de génome entier par technique Nanopore. Nous avons également développé une technique ultra-rapide utilisant des flow cells de type Flongle, comprenant un nombre de pores réduit mais permettant l’obtention d’un profil de méthylation fiable à faible coût en moins de 72 heures. Nous avons ensuite validé nos résultats sur une cohorte de validation de 135 échantillons congelés de médulloblastomes. Sur les 40 échantillons de médulloblastomes, la méthylation Nanopore était concordante avec les données EPIC pour 39 échantillons, avec une moyenne de 64 088 CpG communs entre méthylations Nanopore et EPIC. Sur la cohorte de validation, les données de méthylation étaient concordantes pour 130 cas.

Notre étude démontre l’apport indéniable du séquençage Nanopore sur le rendu d’un typage du médulloblastome précis et rapide, ouvrant la voie pour son utilisation sur d’autres entités tumorales.


Mathilde FILSER (Paris), Jacob TORREJON, Flavia BERNARDI, Riwan BRILLET, Kévin MERCHADOU, Eléonore FROUIN, Jennifer WONG, Christine BOURNEIX, Samantha ANTONIO, Elisa LEMAÎTRE, Victor RENAULT, Arnault TAUZIÈDE-ESPARIAT, Christelle DUFOUR, Kévin BECCARIA, François DOZ, Dominique STOPPA-LYONNET, Franck BOURDEAUT, Olivier DELATTRE, Olivier AYRAULT, Julien MASLIAH-PLANCHON
10:00 - 11:00 #38173 - P257 Apport du séquençage à haut débit pour le diagnostic des nodules thyroïdiens cytologiquement indéterminés.
Apport du séquençage à haut débit pour le diagnostic des nodules thyroïdiens cytologiquement indéterminés.

La caractérisation des nodules thyroïdiens, réalisée par évaluation cytologique sur produit de cytoponction à l’aiguille fine, permet d'établir un diagnostic de bénignité ou de malignité dans environ 70% des cas. Les autres nodules entrent dans des catégories cytologiquement indéterminées, Bethesda III, IV et V, associées à un risque de malignité croissant (13-83%). Certains tests moléculaires sur produit de cytoponction ont montré des performances intéressantes pour préciser la nature bénigne ou maligne des nodules cytologiquement indéterminés.

Evaluation des performances d’un panel NGS (AmpliSeq Focus) dans des nodules thyroïdiens cytologiquement indéterminés Bethesda III, IV et V, en le comparant au diagnostic anatomopathologique définitif.

Étude rétrospective monocentrique au CHU La Pitié-Salpêtrière (Paris), portant sur l’étude moléculaire par un panel NGS d’oncologie générale sur produit de cytoponction de 121 nodules thyroïdiens cytologiquement indéterminés (Bethesda III, IV et V), entre décembre 2019 et septembre 2022. Ces nodules ont été opérés et le résultat anatomopathologique définitif correspondait au gold-standard de l’étude.

L’objectif principal était d’estimer la valeur prédictive négative (VPN) de malignité du panel dans les nodules thyroïdiens Bethesda III, IV et V. Le critère de jugement principal était d’estimer la précision diagnostique du test moléculaire par rapport au résultat histologique définitif. Les objectifs secondaires étaient d’estimer la sensibilité, la spécificité et la valeur prédictive positive (VPP).

Parmi les 121 nodules thyroïdiens, 86 (71%) étaient bénins et 35 malins (30 carcinomes, 2 tumeurs vésiculaires non invasives avec atypies nucléaires de type papillaire (NIFTP) et 3 tumeurs à potentiel de malignité incertain (TPMI)). Nous avons identifié 56 (46%) nodules Bethesda III, 42 (35%) nodules Bethesda IV et 23 (19%) nodules Bethesda V. Des évènements moléculaires étaient retrouvés pour 33% des nodules (40/121) : 17 nodules Bethesda III, 12 nodules Bethesda IV et 11 nodules Bethesda V. Les anomalies les plus fréquentes étaient les mutations RAS (21% ; 26/121) et BRAF (6% ; 7/121).

Les performances du panel pour l’ensemble de la cohorte (121 nodules Bethesda III, IV et V) étaient : sensibilité 60,0% (IC95% [42,1;76,1]), spécificité 77,9% (IC95% [67,7;86,1]), VPP 52,5% (IC95% [40,6;64,1]), VPN 82,7% (IC95% [75,9;87,9]), avec une prévalence de malignité de 29.

Les performances du panel NGS utilisé sont encourageantes, mais la VPN reste insuffisante pour affiner le diagnostic des nodules thyroïdiens cytologiquement indéterminés et éviter certaines interventions chirurgicales réalisées pour des nodules bénins. Afin d’améliorer l’apport des études moléculaires sur produit de cytoponctions thyroïdiennes indéterminées, un panel dédié à la tumorigenèse thyroïdienne est en cours d’évaluation.


Wiame POTONNIER, Claude BIGORGNE, Cécile GHANDER, Malanie ROY, Florence COULET, Laurence LEENHARDT, Fabrice MENEGAUX, Isabelle BROCHÉRIOU, Gabrielle DENIZIAUT, Camille BUFFET, Virginie POULOT, Sylvain HUGONIN, Gaëlle LEGRAND, Erell GUILLERM (Paris)
10:00 - 11:00 #38465 - P261 Co-occurrence d’un paragangliome avec mutation IDH2 c.516G>T p.(Arg172Ser) dans un syndrome de Maffucci, : case report.
Co-occurrence d’un paragangliome avec mutation IDH2 c.516G>T p.(Arg172Ser) dans un syndrome de Maffucci, : case report.

 Introduction

Le syndrome de Maffucci est une maladie génétique rare associé à des mutations somatiques en mosaïque des gènes IDH1 et IDH2. Il associe des anomalies ostéo-cartilagineuses (enchondromes) à des anomalies vasculaires veineuses et capillaires (hémangiomes). Nous rapportons le cas d’une patiente présentant un paragangliome (tumeur neuroendocrine rare extra-surrénalienne) dans un contexte de syndrome de Maffucci. Cette association a été décrite exceptionnellement à ce jour.

 

Observation

Nous rapportons le cas d’une patiente de 40 ans suivie depuis son enfance pour un syndrome de Maffucci. Depuis l’enfance, elle a présenté des hémangiomes multiples des doigts dont certains ont fait l’objet d’une exérèse. A l’âge de 33 ans, il est découvert une lésion de l’aile iliaque gauche ayant les aspects d’une tumeur cartilagineuse. Compte-tenu de la taille, de la localisation et des signes d’agressivité de cette lésion, un chondrosarcome était suspecté à l’IRM, sans preuve histologique à notre connaissance. Actuellement, l’apparition à l’IRM de masses pré-sterno-claviculaire gauche et médiastinale (pré-aortique) a conduit à l’exérèse de ces lésions correspondant respectivement à un hémangiome à cellules fusiformes et à un paragangliome. Ces deux tumeurs sont toutes deux porteuses de la même mutation (c.516G > T, p.(Arg172Ser)) au niveau du gène IDH2 .

 

Discussion

Ce cas est une présentation rarissime de syndrome de Maffucci pour lequel de multiples hémangiomes et une tumeur cartilagineuse sont associés au développement d’un paragangliome pré-aortique : à notre connaissance, seules deux observations rapportent ce type de co-occurence. Dans le syndrome de Maffucci, les mutations somatiques en mosaïque au niveau des gènes IDH1 et IDH2 sont associées aux enchondromes et hémangiomes. Ces mutations sont en revanche très rares (0,7%) dans les paragangliomes où elles pourraient être impliquées dans la pathogénèse par activation de la voie pseudo-hypoxique. Dans la présente observation, l’identification au niveau du paragangliome de la même mutation IDH2 que celle mise en évidence au niveau de l’hémangiome sus-claviculaire gauche suggère une causalité de cette mutation dans la survenue du paragangliome.

 

Conclusion

Ce cas clinique rapporte pour la première fois l’association probable entre la présence d’une mutation somatique en mosaïque IDH2 c.516G > T (R172S) dans un contexte de syndrome de Maffucci et la survenue d’un paragangliome pré-aortique.


Aude LAMY (Rouen), Sabine VAUTIER, Emilie ANGOT, Adrien DECEUNINK, Paul MICHELIN, Jean-Marc BASTE, Jean-Christophe SABOURIN, Florence EAS, Florent MARGUET
10:00 - 11:00 #38479 - P265 Fréquence et Gestion des données incidentales en Néphrogénomique adulte : Quelle est la place des données incidentales lors de l’analyse par exome chez des patients adultes atteints de néphropathie.
Fréquence et Gestion des données incidentales en Néphrogénomique adulte : Quelle est la place des données incidentales lors de l’analyse par exome chez des patients adultes atteints de néphropathie.

Introduction :

L’unité de néphrogénomique de Sorbonne Université propose en première attention des analyses par exome chez les patients adultes atteints de néphropathie Il est donc de plus en plus courant de découvrir des variants génétiques de manière incidentale, non liées à la néphropathie sous-jacente.

Nous avons étudié la fréquence des données incidentales retrouvées dans notre cohorte de patients (1906 cas index/exomes) et la prise en charge de ces données par l’équipe soignante et par le patient cas index.

Matériel :

Nous avons examiné un groupe de 1906 patients adultes atteints de néphropathie, tous ayant bénéficié d'une analyse par exome depuis 2019, dans le cadre de leur néphropathie (Taux de diagnostic positifs global en relation avec la maladie rénale : 25%)

La technique d’analyse utilisé est une analyse par exome de séquençage de nouvelle génération (NGS) ou short read sequencing

La lecture et l’interprétation des données génétiques se fait entre biologiste et cliniciens, par le biais de l’outil SeqOne. Seuls les variants génétique de classe IV et V sont répertoriés dans cette étude.

Résultats

Parmi les 1906 patients analysés, une variation incidentale a été retrouvée pour 95 d'entre eux, représentant 5% de la population étudiée. Ces variants secondaires ne sont pas directement liées à la néphropathie diagnostiquée initialement chez ces patients.

25% des 96 patients sont porteurs à l’état hétérozygote d’un variant sur le gène CFTR. Les gènes impliqués dans les maladies hématologiques sont présents chez 16% de notre cohorte, les gènes prédisposant à des cancers sont présents chez 13%, enfin on retrouve des gènes responsables de cardiopathies dans 9% des cas.

Parmi ces 95 patients, 69%, n’ont pas de diagnostique génétique concernant leur néphropathie, l’unique variant retrouvé chez eux n’est donc pas en lien avec leur symptomatologie.

Conclusion :

L'intérêt majeur pour les patients réside dans la capacité à anticiper au mieux les pathologies potentielles associées à ces variants génétiques. En accord avec les patients, en identifiant des facteurs de risque pour des affections diverses, il devient possible d'élaborer des stratégies de prévention et de surveillance adaptées à chaque individu et potentiellement leur famille au delà de leur maladie rénale.


Nadia OULD OUALI (paris), Marine SERVEAUX DANCER, Nicolas BENICHOU, Hugo GARCIA, Cyril MOUSSEAUX, Ilias BENSOUNA, Laurent MESNARD
10:00 - 11:00 #38251 - P269 Genome-to-Phenome Sparse Regression (G2PSR) appliqué à l’analyse pharmacogénétique : étude des pharmacogenes en lien avec la réponse clinique dans la cohorte METADAP.
Genome-to-Phenome Sparse Regression (G2PSR) appliqué à l’analyse pharmacogénétique : étude des pharmacogenes en lien avec la réponse clinique dans la cohorte METADAP.

Contexte Le trouble dépressif majeur (TDM) est actuellement la principale cause d'incapacité dans le monde. La variation génétique peut influencer l’effet de son traitement principal, les antidépresseurs. Les études d'association pangénomique facilitent l'analyse génétique mais souffrent notamment de tests multiples ; l’agrégation des variations génétiques selon leurs contextes de gène peut réduire cette charge statistique. Notre objectif était d'analyser l'association de la variation génétique, contrainte aux gènes, d'un panel ciblé avec les mesures d’amélioration clinique dans METADAP, une cohorte naturalistique de patients atteints de TDM sous traitement antidépresseur suivis pendant 6 mois.

Patients, matériels et méthodes Les évaluations ont été réalisées à l’inclusion (M0) et après 1 (M1), 3 (M3) et 6 (M6) mois de traitement antidépresseur. Les données génétiques ont été obtenues à partir du séquençage à haut débit (HTS) en utilisant un panel ciblé de 72 gènes candidats. Parmi les 624 patients de la cohorte METADAP, 394 patients pour qui les données cliniques et génétiques étaient disponbiles ont été analysés. Genome-to-Phenome Sparse Regression (G2PSR) a été utilisée pour analyser l'association de la variation génétique contrainte aux gènes aux scores de l'échelle de dépression de Hamilton 17-items (HDRS) et le changement de pourcentage de HDRS. Des modèles à effets mixtes ont été utilisés pour évaluer l’association de la variation génétique à ces mesures cliniques ainsi qu’aux taux de réponse (réduction du score HDRS ≥50% par rapport à M0) et de rémission (HDRS ≤7) au cours du temps.

Résultats Parmi les 394 individus, 260 polymorphismes génétiques au sein de 58 gènes ont été analysés. SLC1A1 était le seul gène pertinent associé aux mesures cliniques. Le polymorphisme génétique rs301435(T > C) de SLC1A1 était significativement associé au score de HDRS (P=0.0077), au changement de pourcentage de HDRS (P=0.026), au taux de réponse (P=0.038) et au taux de rémission (P=0.016). Dans chaque cas, l’allèle C était associé à une moins bonne amélioration.

Conclusion Nos résultats démontrent l'utilité du G2PSR dans l'analyse des données pharmacogénétiques ciblées issue de HTS et une association des polymorphismes génétiques de SLC1A1 à l'amélioration clinique après un traitement antidépresseur chez des patients déprimés. Des recherches de SLC1A1 plus approfondies pourraient éclairer son utilité potentielle en tant que biomarqueur dans ce contexte.


Kenneth CHAPPELL (Le Kremlin-Bicêtre), Romain COLLE, Marie DEPREZ, Jérôme BOULIGAND, Marco LORENZI, Bruno FEVE, Laurent BECQUEMONT, Emmanuelle CORRUBLE, Céline VERSTUYFT
10:00 - 11:00 #38163 - P273 Améliorer l’interprétation des variants somatiques des tumeurs solides : expérience du programme national Gen&tiss.
Améliorer l’interprétation des variants somatiques des tumeurs solides : expérience du programme national Gen&tiss.

L’analyse des variants détectés dans les tumeurs solides est réalisée par des biologistes médicaux et des pathologistes ayant des formations et des accès variables aux bases de données spécifiques. Avec l’arrivée de grands panels de gènes et des analyses pangénomiques, ces professionnels sont confrontés à l’analyse d’une grande diversité de gènes, comportant notamment de nombreux gènes suppresseurs de tumeur. 

 

Le programme Gen&Tiss propose depuis 2018 une évaluation de l’interprétation de la pathogénicité et de l’actionabilité des variants pour les tumeurs du côlon, poumon, mélanome et ovaire à l’ensemble des structures du territoire français. Nous rapportons ici les résultats observés entre 2018 et 2022, avec 49 à 52 structures participantes. Au total, 3150 évaluations ont été réalisées sur les gènes couramment mutés dans les cancers hors ovaire et 1120 évaluations pour les gènes BRCA1 et BRCA2 dans le cancer de l’ovaire. Une méthodologie d’évaluation a été mise en place pour prendre en compte l’incertitude et l’accès à l’information sur certains variants. Pour la pathogénicité, la réponse est considérée comme non-acceptable si elle modifie le type de variants (bénin/probablement bénin vs VSI vs pathogène/probablement pathogène). Pour l’actionabilité, la réponse est non-acceptable si elle n’est pas en accord avec les recommandations nationales/internationales.

 

Le taux d’interprétation de pathogénicité non-acceptable est passé de 26% en 2018 à 14% en 2021. A la suite d’une formation organisée en 2022 (webinar), le taux d’interprétation de pathogénicité non-acceptable était de 7%. Il semble que le type de structure (CLCC, CHU, autres structures non académiques), l’accès à une RCP moléculaire et l’accès aux bases de données constitutionnelles (comme Frog) soient des critères significatifs pour expliquer les différences entre les structures. L’accès à une RCP moléculaire a un impact sur la détermination de l’actionabilité (94% de bonnes réponses vs 92%) mais pas sur la détermination de la pathogénicité. L’interprétation des variants est plus difficile pour les gènes suppresseurs (19% de réponses non acceptables vs 12% pour les oncogènes). Pour les gènes BRCA1/2, les variants ayant un impact fonctionnel sont les moins bien classés (16% de réponses non-acceptables vs 8% pour les stops prématurés). Enfin, les tumeurs du côlon et de l’ovaire (BRCA1/2) ont les scores les moins bons par rapport aux autres tumeurs.

 

Ce programme a eu un effet bénéfique sur l’amélioration des compétences pour l’interprétation. Il montre l’importance des actions de formation pour améliorer les performances. Une enquête a été réalisée auprès des laboratoires pour connaître le nombre de professionnels intéressés par une évaluation et une formation individuelle : 110 professionnels issus de 68 structures se sont déclarés intéressés. Gen&Tiss proposera donc un programme pilote sur ce thème en 2024 associé à une formation ciblée en fonction des analyses réalisées.


Etienne ROULEAU (VILLEJUIF), Medina KALIMULAEVA, Isabelle SOUBEYRAN, Alexandre HARLE, Ludovic LACROIX, Jean-Pierre BELLOCQ, Els DEQUEKER, Karen LEROY
10:00 - 11:00 #38302 - P277 Gen&Tiss : dix années d’évaluation nationale de la qualité en génétique somatique des tumeurs sur tissu fixé et inclus en paraffine.
Gen&Tiss : dix années d’évaluation nationale de la qualité en génétique somatique des tumeurs sur tissu fixé et inclus en paraffine.

Situation - Le programme Gen&Tiss d’évaluation nationale de la qualité en génétique somatique des tumeurs solides a été lancé en 2012, conjointement par le GFCO (Groupe Francophone de Cytogénomique Oncologique) et l’AFAQAP (Association Française d’Assurance Qualité en Anatomie Pathologique) avec la collaboration de l’Université de Louvain (Belgique), en réponse à un appel à projet de l’INCa. Nous proposons ici un bilan à 10 ans de son impact.

Méthodologie - Basé sur l’analyse d’échantillons fixés et inclus en paraffine issus de la pratique diagnostique, ce programme annuel s’adresse aux plateformes hospitalières de génétique moléculaire des cancers et aux laboratoires de biologie ou de pathologie réalisant de tels examens. L’évaluation des participants porte sur les résultats des analyses ainsi que sur le contenu des comptes rendus aux cliniciens.

Résultats - Plus de 10 000 échantillons ont été évalués depuis 2012. Le programme initialement centré sur le poumon et le côlon s’est progressivement étendu à de nouvelles évaluations : le mélanome puis l’ovaire et les méthodes ciblées (2016), l’ADN circulant et l’interprétation des variants (2018), les transcrits de fusion (2020), et plus récemment l’HRD (2021) en complément du programme sur l’ovaire.

En 2022, Gen&Tiss a évalué 67 laboratoires contre 54 en 2012 (+ 24%). A partir de 2014, la participation des hôpitaux publics et des laboratoires privés a progressé, ces derniers passant de 0 en 2012 à 13 laboratoires inscrits en 2022.

Les résultats analytiques de génotypage ont été excellents dès le lancement du programme et ceci s’est maintenu dans le temps avec un taux de réussite moyen ³ 98%. Des difficultés ont été identifiées avec des gènes nouvellement ajoutés au programme et plus complexes d’interprétation, comme par ex. TP53 dans les tumeurs de l’ovaire.

Des axes d’amélioration sont à rechercher dans la restitution des comptes rendus. Les résultats de l’évaluation des comptes rendus sont passés de 70% d’items conformes présents en 2012 à près de 85% en 2022. Les évolutions les plus fortes portent sur la mention de la sensibilité de la méthode (passée de 40% en 2018 à plus de 80% en 2022) et, à partir de 2015, celle de la raison de la prescription (passée de 20% à 60%).

Le programme Gen&Tiss a permis de suivre les évolutions des techniques et l’augmentation progressive de l’utilisation des séquenceurs de grande capacité. La mise en place des RIHN a favorisé l’essor des techniques NGS à partir de 2015.

Conclusion - Gen&Tiss a créé un maillage entre les laboratoires pour l’analyse moléculaire des tumeurs solides en France, renforcé par des réunions nationales de restitution des résultats et d’échange. Le programme a contribué au fil des années à l’amélioration des pratiques, malgré la diversification et la complexité croissante des techniques de biologie moléculaire. Concernant les comptes rendus, ils ont gagné significativement en homogénéité, y compris sur la manière de rapporter les variants somatiques.

 

 


Etienne ROULEAU (VILLEJUIF), Caroline EGELE, Sara TAVERNIERS, Medina KALIMULAEVA, Aude LAMY, Alexandre HARLE, Ludovic LACROIX, Simon GARINET, Anne GAIRE, Dominique FETIQUE, Els DEQUEKER, Jean-Pierre BELLOCQ
10:00 - 11:00 #37918 - P285 Détection d’ADN tumoral circulant par NGS dans le cancer de l’ovaire : approches génétique et épigénétique pour la détection de la maladie résiduelle.
Détection d’ADN tumoral circulant par NGS dans le cancer de l’ovaire : approches génétique et épigénétique pour la détection de la maladie résiduelle.

Le cancer de l’ovaire est le 7ème cancer le plus fréquent chez les femmes, touchant plus de 5 000 nouvelles patientes chaque année en France. Malgré une prise en charge, la récidive survient dans environ 70% des cas, et sa détection est souvent tardive, réalisée principalement par le dosage du marqueur CA-125 et l'imagerie médicale. 

La biopsie liquide consiste en l’analyse de marqueurs spécifiques de cancer dans le flux sanguin, dont les ADN circulants relargués par l’ensemble des cellules de l’organisme. L’ADN tumorale circulant (ADNtc), porte les caractéristiques génétiques et épigénétiques de la tumeur. Caractériser la présence d’ADNtc permettrait, de manière non invasive et précoce, de diagnostiquer la récidive de la maladie. Pour se faire, il est nécessaire d’identifier les fragments porteurs des caractéristiques génétiques ou épigénétiques de la tumeur. 

Notre travail consiste à étudier et comparer 2 approches : une première approche génétique, nécessitant la détermination des mutations somatiques de la tumeur afin de rechercher leur présence dans l’ADN circulant au cours du suivi de la patiente. Elle implique un prélèvement de la tumeur suivi de son séquençage, ce qui comporte des limites médicales et économiques. La seconde approche, épigénétique, pourrait quant à elle permettre de s’affranchir d’un prélèvement tumoral. Des altérations du profil de méthylation sont observées en cas de cancer. Cette caractéristique permet d'identifier des marques spécifiques de méthylation retrouvées dans les tumeurs du même type cellulaire, et universelles entre les patients. 

A partir d’une analyse Methyl-seq des tumeurs ovariennes de 15 patientes, nous avons identifié plus de 50 000 sites CpGs comme potentiels biomarqueurs afin de développer une solution unique et universelle de séquençage pour l’ensemble des patientes. Une proportion significative de ces marques se situe dans les régions régulatrices de l’expression des gènes du développement, oncogènes et gènes suppresseurs de tumeur.  

Nous avons également examiné les mutations de ces mêmes tumeurs à l'aide d'un panel exome. Les mutations somatiques identifiées ont été utilisées pour créer des panels personnalisés afin de les détecter dans les biopsies liquides préopératoires des patientes.  

Les ADN circulants plasmatiques préopératoires correspondants ont ensuite été extraits et séquencés selon nos 2 approches afin d’en évaluer la sensibilité et la spécificité. Ainsi, nos échantillons ont été analysés à l’aide des panels personnalisés ciblant les mutations somatiques des tumeurs solides des patientes correspondantes et du panel épigénétique universel développé. La sensibilité supérieure de l’approche épigénétique a été mise en évidence, en raison du nombre plus important de régions étudiées. L’avantage de l’utilisation de marqueurs de méthylation universels pour un type tumoral donné comparée avec les mutations somatiques patient-spécifiques est mis en évidence pour le suivi de la maladie résiduelle.   


Mehdi BEN SASSI (Evry), Charles MARCAILLOU, Emmanuel MARTIN, Sylvain GUIBERT, Henri AZAIS, Valérie TALY, Pierre LAURENT-PUIG
10:00 - 11:00 #38152 - P289 Gollum, a new tool using short read sequencing to detect ring chromosomes in PMS patients.
Gollum, a new tool using short read sequencing to detect ring chromosomes in PMS patients.

Ring chromosomes are rare cytogenetic anomalies due to the circularization of chromosomes mainly formed after breakage of the distal part of both short and long arms of the same chromosome followed by the fusion of the broken ends. Rings of chromosome 22 (r(22)) are observed in individuals with Phelan-McDermid syndrome (PMS) after a terminal deletion of 22q13.3. Individuals with PMS can have different clinical features, but in majority they present with hypotonia, developmental delay, mild to severe intellectual disability (ID) and speech disorder. It is estimated that 10 to 20% of chromosome 22 terminal deletions are ring-related, probably underestimated since CMA is now used as first tier. Identification of r(22) in PMS patients is of clinical importance because they increased risk of developing nervous tumors related to tumor-suppressor genes located on chromosome 22, especially NF2 at 22q12.2. Currently, the identification of r(22) or ring derived from acrocentric chromosome is only based on karyotype or FISH. Indeed, there is no probe targeting short arm of acrocentric chromosomes (SAACs) on chromosomal micro array and most of the time short reads from WGS are aligned to GRCh37 or 38, for which SAACs sequences are still missing. Investing a cohort of individuals with PMS and WGS data, we developed “Gollum” a new tool that analyze the alignment of short paired-end read sequences on the recent Telomere to Telomere (T2T) human genome that robustly detect rings of chromosome 22 and in more generally of all acrocentric chromosomes. This has direct clinical implication on the management of the individuals with PMS with ring chromosome. Gollum is easily added to the pipeline of WGS analyses and could detect r(22) in individuals with PMS for personalized management to reduce the risk for cancer.


Myriam RACHID, Freddy CLIQUET (Paris), Alexandre MATHIEU, Aline VITRAC, Jonathan LÉVY, Sandrine PASSEMARD, Anna MARUANI, Frederique AMSELLEM, Céline DUPONT, Catherine YARDIN, Damien SANLAVILLE, Capri YLINE, Isabelle MAREY, Thomas BOURGERON, Richard DELORME, Claire LEBLOND, Anne-Claude TABET
10:00 - 11:00 #37975 - P293 CnvCompare : un outil performant pour compter avec précision la récurrence des CNV sur de multiples génomes.
CnvCompare : un outil performant pour compter avec précision la récurrence des CNV sur de multiples génomes.

De plus en plus performantes, rapides et économiques, les technologies de séquençage actuelles permettent un essor de la génomique dans le domaine des maladies rares et de l’oncologie. Devant autant de génomes séquencés, il devient indispensable de pouvoir comparer de manière efficace les résultats issus de ces expériences. En ce qui concerne les variations du nombre de copies (CNV) détectées, peu d’outils bioinformatiques sont capables de comparer efficacement des CNV sur la base de leurs bornes, niveau de copie et fréquence.

Nous proposons donc un nouvel outil de comparaison de CNV permettant d’analyser ces évènements sur des milliers d’échantillons de manière efficace et ultra-rapide : cnvCompare.

M&M

Ce nouvel outil permet une comparaison très rapide des bornes des CNVs fournis au format VCF ou BED. Plusieurs méthodes de comparaison sont utilisables, la principale étant la création d’une carte des points de cassures et du nombre d’échantillons associés à ce point. Chaque niveau de copie des CNV analysés se voit attribuer une carte des points de cassure rencontrés à travers tous les échantillons.
La récurrence est calculée simplement en moyennant le nombre d’échantillons concernés sur la longueur d’un évènement. Cette fréquence est calculée dans le batch d’analyse, mais aussi séparemment sur un ensemble d’échantillons de contrôle optionnel, permettant de mettre en évidences de possibles biais récurrents.

Par défaut, cnvCompare fonctionne avec le génome de référence humain GRCh38, mais un fichier dictionnaire peut-être fourni afin de le faire fonctionner sur d’autres génomes de référence. Il nécessite différents tags du format VCF en version 4.1 ou plus pour fonctionner.

Résultats

Les tests effectués montrent des performances d’éxécution de la comparaison de l’ordre de quelques dizaines de secondes pour comparer les CNV de 3000 génomes, incluant plus de 843551
évènements. Les performances sont dépendantes de facteurs issus du choix des matériels utilisés lors de son exécution mais sa faible empreinte mémoire de quelques mégaoctets, et sa faible consommation de puissance de calcul permet donc de le faire fonctionner efficacement sur tout type de machine.

Conclusion

Versatile et performant, CnvCompare est donc un outil de comparaison de CNV avec de nombreuses possibilités d’adaptation selon les données utilisées. Il est très adapté aux problèmatiques modernes de gestion et de comparaison de données à des échelles nationales et internationales. Actuellement ce logiciel ne fonctionne que sur les CNV (DEL, DUP, INS), mais nous travaillons actuellement pour prendre en charge d’autres types de variations sutrcturales (INV, TRN).

Un article décrivant dans le détail son fonctionnement a été soumis à Bioinformatics. CnvCompare est écrit en C++, est open-source et accessible sur un dépôt github à l’adresse suivante : https://github.com/Gad-Bioinfo-Lab/cnvCompare


Yannis DUFFOURD (Dijon), Emilie TISSERANT, Anne-Sophie BRIFFAUT, Anthony AUCLAIR, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Simon VERDEZ, Valentin VAUTROT, Antonio VITOBELLO, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
10:00 - 11:00 #37987 - P297 AnnotSV and knotAnnotSV: a webserver for human structural variations annotations and analysis.
AnnotSV and knotAnnotSV: a webserver for human structural variations annotations and analysis.

Thanks to the large interest in human medical genomics and the facilitated access to pangenomic analysis, Human geneticists have generated large amount of genomic data. Indeed, millions of small variants (SNV/Indel) and thousands of structural variations (SV) are identified from next-generation sequencing, array-based techniques but also now optical genome mapping. To help analysing human pathogenic SV, we present the new version of our webserver dedicated to their annotation, ranking and visualization available at the following address: https://www.lbgi.fr/AnnotSV/.

Since the first AnnotSV version [1] and the webserver publication [2], we have continuously provided updated annotations, updated methods and visualizations. Novel annotations include miRNA data annotations, cytoband definitions, consistent terminology from GenCC, Benign SV from Children’s Mercy Research Institute WGS. The phenotype driven module has been updated considering the latest Exomiser version available. The automatic ranking based on the ACMG/ClinGen recommendations [3] has been updated to add 8 supplementary subsections and enhance the ranking precision. In parallel, the ranking description has been improved.

Finally, the webserver allows the visualization of SV using 3 different methods: An interactive web page, an interactive circos view and a handy spreadsheet mode. Input files include either standard bed or vcf files. Output can be either visualized in a web browser directly or downloaded as separated files including the newly proposed vcf output file..

We are convinced that this comprehensive online SV annotation and interpretation tool is of great interest for the biologists interested in human genomics.

This website is free and open to all users and there is no login requirement.

 

References

1. Geoffroy Véronique. AnnotSV: An integrated tool for Structural Variations annotation. Bioinformatics, 2018. doi: 10.1093/bioinformatics/bty304

2. Geoffroy Véronique and Guignard Thomas. AnnotSV and knotAnnotSV: a webserver for human structural variations annotations and analysis. Nucleic Acid Research., 2021. doi:10.1093/nar/gkab402

3. Erin Rooney Riggs. Technical Standards for the Interpretation and Reporting of Constitutional Copy-Number Variants: A Joint Consensus Recommendation of the American College of Medical Genetics and Genomics (ACMG) and the Clinical Genome Resource (ClinGen). Genetics in Medicine, 2020. doi : 10.1038/s41436-019-0686-8


Véronique GEOFFROY (Brest), Jean-Baptiste LAMOUCHE, Thomas GUIGNARD, Samuel NICAISE, Arnaud KRESS, Sophie SCHEIDECKER, Antony LE BÉCHEC, Jean MULLER
10:00 - 11:00 #37743 - P301 Interprétation de variants : retour sur deux années d’utilisation de MobiDetails et updates.
Interprétation de variants : retour sur deux années d’utilisation de MobiDetails et updates.

MobiDetails est un outil en ligne d’annotation des variations d’ADN (substitutions géniques et petites insertions/délétions ( < 50pb)), libre d’accès pour les utilisateurs académiques. Avec une interface intuitive et conviviale, MobiDetails apporte une aide à la phase d’interprétation des variants et d’évaluation de leur effet pathogène en proposant une agrégation d’outils et de données pertinentes. Chaque jour, en moyenne 700 nouveaux variants sont ajoutés, et 1000 à 1500 variants sont consultés par 300-400 visiteurs, pour un total d'environ 7000 pages web servies. On dénombre actuellement près de 800 utilisateurs enregistrés.

Depuis la publication de l’outil début 2021 et une première présentation aux assises de génétique humaine et médicale début 2022, de nombreuses mises à jour ont été réalisées. Deux mises à jour successives ont permis l’inclusion d’environ 65000 transcrits supplémentaires pour l’annotation, dont ceux issus du projet MANE, et de transcrits difficilement alignables sur la version 37 du génome humain, portant le total disponible à plus de 110000.

Plusieurs outils ayant démontré leur intérêt dans la littérature ont été ajoutés, tels AbSplice, qui intègre la dimension de tissu-spécificité aux prédictions d’épissage issues de SpliceAI et MMSplice, ou plus récemment AlphaMissense, un algorithme d’apprentissage profond basé sur AlphaFold, et donc sur l’exploitation des données structurales. Ces nouveaux algorithmes ouvrent la voie à une interprétation toujours plus fine des variants.

MobiDetails propose aussi des outils développés en interne, tels que SpliceAI-visual, dérivé du logiciel de prédiction d’atteinte de l’épissage SpliceAI, qui actionne 2 leviers : l’utilisation des scores bruts et le traitement graphique des résultats. SpliceAI-visual a fait l’objet d’une publication dédiée.

Les experts de différents gènes et pathologies travaillant sous l’égide de ClinGen délivrent maintenant des recommandations « gène-dépendant » d’interprétation des variants basées sur les recommandations ACMG/AMP, mais aussi proposent des classifications de variants amenées à faire autorité. Ces informations sont disponibles dans MobiDetails et mises à jour automatiquement sur une base hebdomadaire.

L’évaluation de l’effet pathogène d’un variant est également grandement améliorée par le regroupement des avis experts, retrouvé dans la base de données ClinVar. MobiDetails propose de tracer l’évolution des opinions concernant des variants d’intérêt et leur classification dans ClinVar. Ainsi pour chaque variant tagué, un email d’alerte est envoyé en cas de modification significative de sa classification dans ClinVar (ex. passage d’une classe 3 à 4), à nouveau sur la base d’une mise à jour automatique hebdomadaire.

Ces nouveautés contribuent à faire de MobiDetails, logiciel libre issu d’un développement académique, un outil performant et indispensable pour l’interprétation des variants.


David BAUX (MONTPELLIER), Charles VAN GOETHEM, Olivier ARDOUIN, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Michel KOENIG, Anne-Françoise ROUX
10:00 - 11:00 #38181 - P305 Modèles à chaînes de Markov cachées en génétique : algorithme de Baum-Welch vs. maximisation directe de la vraisemblance.
Modèles à chaînes de Markov cachées en génétique : algorithme de Baum-Welch vs. maximisation directe de la vraisemblance.

Les modèles à chaînes de Markov cachées (Hidden Markov Models ; HMM) permettent de reconstruire les états d’une chaîne de Markov, en se basant sur des observations dont la distribution dépend d’états cachés. Ces modèles sont souvent utilisés pour l’annotation du génome (ex. gènes, introns/exons, îlot CpG, …). Une méthode naturelle pour estimer les paramètres d’un HMM est l’algorithme de Baum-Welch, un algorithme espérance-maximisation (EM). Mais d’autres méthodes existent, en particulier la maximisation directe de la vraisemblance avec une méthode de quasi-Newton. Nous comparons ici les deux méthodes dans un exemple spécifique, dans lequel nous reconstruisons des régions du génome caractéristiques des individus consanguins, appelées segments homozygotes par descendance (Homozygous by decent ; HBD). 

 

Les segments HBD sont modélisés par un HMM à deux paramètres : le coefficient de consanguinité f et un paramètre a lié à la longueur moyenne d’un segment HBD. Nous estimons ces paramètres avec les deux méthodes d’estimation. 

 

L’algorithme de Baum-Welch présente l’avantage que les premières itérations se rapprochent de la solution, mais il prend ensuite du temps pour converger. Au contraire, la méthode de quasi-Newton converge rapidement mais peut être entravée par une initialisation inappropriée. Toutefois, l’algorithme de Baum-Welch est facilement applicable seulement si les loci sont uniformément espacés. Comme ce n’est pas le cas en pratique, la meilleure méthode pour gérer la variabilité des distances inter-loci s’avère être la maximisation directe de la vraisemblance par la méthode de quasi-Newton. 

 

Actuellement, nous utilisons la méthode de quasi-Newton pour estimer les paramètres de notre modèle. Mais l’algorithme de Baum-Welch présente des avantages non-négligeables que nous pouvons exploiter en combinant les deux méthodes d’estimation des paramètres dans un cadre où les distances inter-loci sont homogènes.


Sidonie FOULON (Villejuif), Hervé PERDRY, Thérèse TRUONG, Anne-Louise LEUTENEGGER
10:00 - 11:00 #38494 - P309 Séquençage long-reads pour un gène unique, un complément efficient au séquençage short-reads !
Séquençage long-reads pour un gène unique, un complément efficient au séquençage short-reads !

Introduction : Les analyses moléculaires de première intention reposent majoritairement sur l’utilisation du séquençage exonique short reads. Dans plus de 50% des cas, les limites de cette technologie ne permettent pas de poser un diagnostic de certitude. Pourtant dans certains cas, l’implication d’un seul gène est fortement suspectée, via la clinique ou via les résultats d’un examen de première intention. Pour ces patients, une analyse complète et exhaustive de la région candidate pourrait être cruciale pour éclairer le diagnostic.

Méthodes : Nous avons sélectionné des patients pour lesquels une région candidate a été identifiée. Cette région d'intérêt a été amplifiée par long range PCR. Les fragments résultants ont ensuite été séquencés en long read sur une plateforme GridION (Oxford Nanopore). Les données ont été analysées à l'aide d'un pipeline bioinformatique maison : Targeted-Nanopore (alignement avec Minimap2 et appel des variants avec Clair3).

Résultats :

Ø  Cas 1 = phasing : patient présentant un trouble neuro-developpemental sévère. Un exome short-reads a identifié 2 variants de signification indeterminée dans le gène HERC1 : un variant hérité de la mère et un variant de novo, distants de 32 kb. L’ étude ciblée en long reads a permis de déterminer la phase de ces variants : en trans, ce qui a conduit à reclasser les variants en « probablement pathogène ».

Ø  Cas 2 = phasing et variant de structure : patient présentant une insuffisance rénale, avec présence de cristaux de DHA urinaire et une activité enzymatique de l'Aprt nulle. Une analyse des régions exoniques d’APRT a été réalisé en exome short reads, et s’est révélé non contributive. Une analyse complète du gène par séquençage long reads a permis de mettre en évidence 2 variants (probablement) pathogènes, en trans : un variant intronique (NM_000485.3:c.322-36G>A) et une délétion de la moitié de l’exon 3 (NM_000485.3:c.188-140_296del).

Ø  Cas 3 = recombinaison entre gènes homologues : patiente présentant une insuffisance ovarienne primitive avec anomalie de la zone pellucide. Une délétion intragénique de ZP3 est supectée par le pipeline CNV-Exome. Une étude ciblée en long reads a permis de mettre en évidence un gène hybride ZP3-POMZP3, créant un allèle nul (frameshift physiologique dans la séquence de POMZP3).

Conclusion : le séquençage long reads permet de mettre en évidence des variants non détectables en short reads sequencing, ou de mieux les caractériser. Cette approche s'avère particulièrement utile pour déterminer la phase de plusieurs variants ou pour explorer les gènes présentant des homologies importantes. Compte tenu des performances techniques et des coûts réduits, c’est un excellent complément d’analyse à l’exome ou au génome short-reads.


Xavier VANHOYE (Lyon), Pascal MOUTY, Boris LIPINSKI, Thibaut BENQUEY, Jérémie MORTREUX, Vanna GEROMEL, Marine DANCER, Laure RAYMOND
10:00 - 11:00 #38016 - P313 Les défis de l'analyse du WES: A propos d'une famille tunisienne.
Les défis de l'analyse du WES: A propos d'une famille tunisienne.

Introduction:

Au cours des dernières années, le domaine de la génétique a nettement évolué grâce à l’avènement des nouvelles techniques de séquençage à haut débit. Parmi ces techniques, nous nous sommes intéressés au séquençage de l’exome entier (WES) permettant l’analyse simultanée de toutes les régions codantes et des bornes introniques flanquantes du génome. L’objectif de ce travail était d’analyser l’apport du WES chez une famille suivie pour encéphalopathie infantile familiale.

Méthodes:

Etude descriptive, rétrospective à propos d’une fratrie suivie au service des maladies congénitales et héréditaires de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis pour encéphalopathie infantile familiale. Un WES en trio avec recherche de variations du nombre de copies a été réalisé en collaboration avec le centre médical universitaire de Leiden.

Résultats:

Il s’agit d’une fille (III2) et d’un garçon (III3), âgés de 15 et 9 ans respectivement. Ils étaient issus de parents apparentés avec un coefficient de consanguinité de 1/16. L’enquête génétique était négative. Les deux présentaient un retard global du développement, une déficience intellectuelle, des troubles du comportement, une microcéphalie, une dysmorphie faciale et des anomalies des extrémités. III2 avait en plus un retard staturo-pondéral, une ataxie et un tremblement cinétique alors que III3 était suivi pour épilepsie associée à une hypotonie axiale, des réflexes ostéotendineux vifs et des anomalies des organes génitaux externes. Le WES en trio, réalisé chez III2, a révélé deux variants homozygotes dans deux gènes impliqués dans la déficience intellectuelle: NM_212533.3 (ABCA2): c.3535G > A, p.(Glu1179Lys) et NM_030653.3 (DDX11): c.2624C > T, p.(Pro875Leu). En effet, le gène ABCA2 joue un rôle essentiel dans le transport lipidique neuronal et le gène DDX11 intervient dans la cohésion des chromatides sœurs et dans la stabilité chromosomique. Nous avons ainsi sélectionné ces deux variations et les avons classées comme variants de signification incertaine (VUS) en nous basant sur les critères de l’ACMG suivants: PM2 et PP3 pour le variant du gène DDX11 et PM1, PM2, PP3 et BP1 pour celui du gène ABCA2.  

Conclusion:

Notre étude souligne les défis de l’interprétation du WES lors de la révélation d’un VUS surtout en présence de plus d’un variant dans des gènes pouvant être impliqués dans le phénotype. Il est souvent nécessaire de compléter par une étude fonctionnelle pour valider l’un de ces variants.


Cyrine ADHOUM, Ahlem ACHOUR, Claudia RUIVENKAMP, Amira ZANATI, Esther NIBBELING, Faouzi MAAZOUL, Ilhem TURKI, Ridha M'RAD (Tunis, Tunisie), Mediha TRABELSI
10:00 - 11:00 #38624 - P321 Les CNVs 3p26 sont-ils des VOUS, des PIEVs ou simplement bénins ?
Les CNVs 3p26 sont-ils des VOUS, des PIEVs ou simplement bénins ?

Les copy number variants (CNVs) de la région 3p26, située à l’extrémité du bras court du chromosome 3 sont difficiles d’interprétation.  Cette région chromosomique, d’environ 8,5Mb, est relativement pauvre en gènes : elle contient une quinzaine de gènes OMIM. Cependant, des variants de cette région ont été associés à des pathologies, notamment de la déficience intellectuelle.

Afin d’aider à l’interprétation de ces CNVs, nous avons étudié rétrospectivement l’ensemble des variants 3p26 identifiés au sein du laboratoire de Cytogénétique du Centre Hospitalier Intercommunal de Poissy – Saint-Germain-En-Laye. Pour chaque variant, nous avons recueilli l’indication initiale de l’ACPA, les données cliniques du cas index, et le caractère hérité ou de novo lorsque l’étude familiale avait été réalisée.

 

Résultats :

5 cas de CNVs en 3p26 ont été identifiés, dont la taille varie entre 227kb à 2,9Mb. Trois duplications ont été retrouvées. La première, en diagnostic prénatal, mise en évidence sur un risque combiné du 1e trimestre supérieur à 1/50, et héritée du père. La deuxième, toujours en diagnostic prénatal, devant une hyperéchogénicité intestinale et une dilatation d’un bassinet pour lequel aucune étude parentale n’a pu être réalisée. La 3ème a été identifiée dans un contexte de retard des acquisitions. Celle-ci été héritée également du père. Enfin, 2 cas de délétions ont été retrouvées dans le cadre d’étude de troubles de la reproduction ou d’anomalies du développement. Ces délétions étaient héritées dans les 2 cas et issus d’un dérivé d’une translocation réciproque impliquant le chromosome 3. L’ensemble des CNVs 3p26 identifiés ont été considérés comme des variants de signification inconnue, selon les recommandations du réseau AchroPuce.

Discussion :

Dans la littérature, des délétions et des duplications de la région 3p26 ont été rapportées chez des patients avec une déficience intellectuelle avec l’identification de gènes candidats (CHL1CRBN). Hors, des CNVs de cette région ont également été recensés chez des populations témoin, notamment dans la base de données DGV. De plus, les individus de notre cohorte porteurs de CNVs 3p26 présentent des phénotypes aspécifiques, et sont dans la très grande majorité hérités de parents à priori sains. Ces premiers résultats semblent indiquer que les CNVs de la région 3p26 seraient des variants probablement bénins ou pénétrance incomplète et d’expressivité variable. Le recueil et l’étude d’autres cas sont nécessaires dans afin d’affiner la corrélation génotype-phénotype voire caractériser la pathogénicité ou l’inocuité de ces variants. 


Samira AHMED-ELIE (Paris), Denise MOLINA GOMES, Bérénice HERVÉ, Fairouz KORAICHI, Rodolphe DARD, Elisa MORALES, Patrice CLÉMENT, Géraldine VIOT, François VIALARD
10:00 - 11:00 #37922 - P325 Duplication familiale 14q32 avec variation de la méthylation. Tentative de corrélation génotype /phénotype.
Duplication familiale 14q32 avec variation de la méthylation. Tentative de corrélation génotype /phénotype.

La région 14q32.2 est une région soumise à empreinte contenant des gènes à expression paternelle (DLK1 et RTL1) et des ARNs longs non codants à expression maternelle (MEG3, RTL1as et MEG8). Des microdélétions et des disomies uniparentales de cette région sont responsables de deux tableaux cliniques distincts (Syndrome de Kagami-Ogata et Syndrome de Temple), en fonction de l'origine paternelle ou maternelle de l'anomalie. A ce jour, il n’y a pas de phénotype associé à la microduplication de cette région.

Nous rapportons un cas familial de microduplication 14q32, découverte lors d’un diagnostic prénatal pour un retard de croissance intra-utérin inférieur au premier percentile. L’analyse chromosomique sur puce à ADN réalisée sur un prélèvement de liquide amniotique vers 28 semaines d’aménorrhée a montré la présence d’une duplication de 390 Kb en 14q32.2q32.31, héritée de la mère, comportant les gènes DLK1, MEG3, RTL1 et MEG8.  L’étude de la méthylation par MS-MLPA chez le fœtus a montré que l'allèle maternel porteur de la duplication était non-méthylé, pouvant faire supposer une expression en double exemplaire des gènes MEG3, MEG8 et RTL1as.

L’étude familiale a montré que cette duplication était présente chez d’autres membres de la famille, mais avec un statut de la méthylation variable en fonction de la transmission d’origine maternelle ou paternelle. Plusieurs individus porteurs de la duplication non-méthylée ont présenté des difficultés d’apprentissage dans l’enfance et une taille en dessous de la moyenne. Ces signes cliniques pourraient être compatibles avec une forme modérée de syndrome de Temple. Le syndrome de Temple est causé généralement par une disomie maternelle de la région 14q32, sans contribution paternelle. Dans notre cas il s’agit d’une disomie fonctionnelle maternelle par duplication 14q32, en présence d’un chromosome 14 d’origine paternelle sans anomalie. L’enfant est né à 41 semaines d’aménorrhée et un jour avec un poids de naissance au 8ème percentile, une taille au 10ème percentile et un périmètre crânien au 2ème percentile. L’effet et le retentissement clinique de cette duplication reste difficile à prédire à ce stade rendant le conseil génétique délicat. L’évolution clinique et des investigations complémentaires seront nécessaires pour mieux caractériser le phénotype associé à cette duplication.


Radu HARBUZ (Grenoble), Françoise DEVILLARD, Florence AMBLARD, Gaelle VIEVILLE, Klaus DIETERICH, Véronique SATRE, Charles COUTTON
10:00 - 11:00 #38262 - P329 De la difficulté d’interprétation de la pathogénicité des duplications identifiées sur ACPA et séquençage du génome : Exemple d’une duplication complexe coupant le gène GRIA3 en Xq25.
De la difficulté d’interprétation de la pathogénicité des duplications identifiées sur ACPA et séquençage du génome : Exemple d’une duplication complexe coupant le gène GRIA3 en Xq25.

La mise en place de nouvelles techniques d’analyse pangénomique du génome, comme l’ACPA et récemment le séquençage du génome, ont permis d’augmenter le rendement diagnostique des laboratoires de génétique. Pour les analyses du nombre de copies, l’interprétation des délétions est relativement facile la plupart du temps, notamment pour les gènes déjà impliqués dans des pathologies (OMIM morbide, PUBMED). Par contre, l’interprétation des duplications est plus difficile et leur pathogénicité reste souvent inconnue.

 

Nous discutons le cas d’un garçon âgé de 14 ans présentant un syndrome de Klippel-Feil (malformation vertébrale cervicale, anomalie de la charnière crânio-cervicale, torticolis, plagiocéphalie occipitale droite secondaire) associé à une anomalie de l’organisation corticale temporo-occipitale gauche à l’IRM, des difficultés d’apprentissage, une dyslexie, une dyscalculie, une difficulté de concentration, des épisodes d’angoisse, une épilepsie temporale, une surdité de transmission et un hypospadias.

 

L’ACPA a montré deux duplications héritées de la mère respectivement de taille 447 et 441 kb, situées dans les régions chromosomiques Xq24 et Xq25 et espacées de 4,5 Mb. La première comprend les gènes WDR44 et DOCK11, elle coupe le gène IL13RA1, elle a été classée non pathogène. La seconde coupe les gènes GRIA3 en amont et THOC2 en aval, elle a été classée de signification inconnue. Le séquençage du génome a retenu une variation du gène GDF6, héritée du père, impliqué dans le syndrome de Klippel-Feil et classée de signification inconnue et a retrouvé les duplications de l’ACPA mais dédoublée pour celle située en Xq25, réalisant au total 3 duplications en continuité entre elles sous forme d’un remaniement chromosomique complexe situé en Xq25. La localisation a été déterminée par FISH et cartographie optique (impossible par ACPA et génome).

 

Les variations pathogènes perte de fonction et surtout faux-sens du gène GRIA3 sont associées cliniquement à une déficience intellectuelle syndromique modérée à sévère liée à l'X associée à une épilepsie, des troubles du comportement, des variations morphologiques faciales (brachycéphalie, arcades sourcilières proéminentes, yeux profondément enfoncés). Le gène est essentiellement exprimé au niveau cérébral.

 

Le remaniement laisserait une copie du gène GRIA3 et deux copies du gène THOC2 intactes et une copie du gène GRIA3 tronquée. L’effet sur la fonction de GRIA3 est inconnu. Nous avons retrouvé une publication rapportant une duplication avec un point de cassure intragénique dans GRIA3 chez un garçon ayant une déficience intellectuelle attribuée à cette disruption génique (PMID: 17568425). Il n’existe cependant pas assez d’éléments permettant de reclasser cette duplication en probablement pathogène. Il importe néanmoins d’explorer plus avant ce remaniement du fait de son importance pour le conseil génétique aux deux sœurs mineures du patient.


Emmanuelle HAQUET (Montpellier), David GENEVIEVE, Vincent GATINOIS, Valentin RUAULT, Christine COUBES, Anouck SCHNEIDER, Marjolaine WILLEMS, Caroline DEILLER, Constance WELLS, Kévin YAUY, Claire CHAUVEAU, Clothilde VIGOUROUX, Nicolas CHATRON, Patrick CALLIER, Franck PELLESTOR, Jacques PUECHBERTY
10:00 - 11:00 #38587 - P333 Contribution des anomalies chromosomiques dans les malformations cardiaques congénitales : A propos de 250 cas Tunisiens.
Contribution des anomalies chromosomiques dans les malformations cardiaques congénitales : A propos de 250 cas Tunisiens.

Les malformations cardiaques congénitales (CHD) figurent parmi les malformations congénitales les plus courants, touchant 4 à 8 naissances vivantes pour 1000. Seulement 20 % des causes génétiques sont connues et mal comprises jusqu’à ce jour. L'analyse üar caryotype identifie des anomalies chromosomiques comme la cause sous-jacente chez 3 à 18 % des patients atteints de CHD, et la prévalence signalée est plus élevée lors de l'utilisation des techniques FISH et CGH-array.

 

Dans notre travail, nous avons établi une étude cytogénétique sur 250 patients tunisiens atteints de CHD collectés sur une période s'étalant du 01/01/2014 à aujourd'hui.

Dans cette étude, les CHD les plus courantes identifiées étaient les communications interventriculaires (30 %), les communications interauriculaires (25 %) et la tétralogie de Fallot (20 %), dans 90 % des cas associés à d'autres signes cliniques. Les anomalies chromosomiques identifiées étaient la trisomie 21 dans 31 cas, un cas de trisomie 18 et un cas de monosomie X. De plus, une duplication du 8q22, quatre délétions du 22q11.1, une duplication du 22q11.2, et une délétion du 17q12.23 ont été observées. Trois délétions, chacune associée à une duplication résultant d'une translocation parentale (t(9;20), t(2,15)), ont été identifiées. L'établissement de corrélations génotype-phénotype nous a permis de mettre en évidence des gènes connus tels que TBX1, ELN et NR2F2. Le gène ELN code pour la protéine élastine connue pour être exprimée dans les plus grands vaisseaux du cœur. De plus, TBX1 montre une expression précoce en tant que facteur de transcription régulant le développement cardiaque. Plusieurs études ont montré l'association entre une variation du gène NR2F2 et des CHDs isolées et syndromiques.

Des gènes candidats tels que TRPS1, HTR2B, DOCK8 et KANSL1, respectivement situés en 8q23.2, 2q37.1, 9p24.3 et 17q21.3, ont été mis en évidence. Une forte association entre les altérations de ces gènes et les CHDs a été décrite, mais les mécanismes exacts impliqués dans la pathologie restent mal compris.

En conséquence, seuls 20 % des cas présentaient des anomalies chromosomiques. Cependant, environ 75 % des cas restent inexpliqués. Nous pouvons souligner la valeur ajoutée des investigations cytogénétiques dans les CHDs syndromiques, mais une meilleure caractérisation par d'autres techniques à haut débit reste utile dans ces cas.


Rim KHELIFI, Leila DARDOUR, Wafa SLIMANI, Houda AJMI, Najla SOYEH, Khouloud RJIBA, Amira BENZARTI, Hamza HADJ ABDALLAH, Ahmed RASSAS, Rim KOOLI, Oussama MGHIRBI, Molka KAMMOUN, Hela BEN KHELIFA, Farouk BAHRI, Hayet MKADDEM, Ammar AOUINA, Sahbi GHANMI, Jihene MATHLOUTHI, Hayet BEN HAMIDA, Zakia HABBOUL, Tarek KEMIS, Habib KHARRAT, Manel BELLALAH, Fatma CHOUIKH, Hassine MEJAOUEL, Ali SAAD, Soumaya MOUGOU-ZERELLI (Sousse)
10:00 - 11:00 #37868 - P337 Absence d’association HLA avec l’infection asymptomatique par le SARS-CoV2.
Absence d’association HLA avec l’infection asymptomatique par le SARS-CoV2.

Primary infection with SARS-CoV-2 underlies a broad spectrum of clinical manifestations in unvaccinated individuals, ranging from asymptomatic infection to lethal COVID-19 pneumonia. There have been major findings in the genetic and immunological basis of the development of COVID-19 related disease phenotypes. Common and rare genetic variants have been identified to be associated with hypoxemic COVID-19 pneumonia. Moreover, autoantibodies neutralizing type I interferon (IFN) underlie at least 15% of cases of critical COVID-19 pneumonia, highlighting a key role of type I IFNs in protective immunity to SARS-CoV-2 infection. No HLA class I locus had been reported with any COVID-19 phenotype yet, and only one HLA class II locus, HLA-DRB1*04:01, had been found to confer a small decrease in risk of critical COVID-19. In July 2023, an association was reported between the HLA-B*15:01 allele and asymptomatic SARS-CoV-2 infection. This was the first genetic study focusing on asymptomatic infection. This study further showed that T cells from individuals with HLA-B*15:01, who had not been infected by SARS-CoV-2, did recognize a SARS-CoV-2 T-cell epitope by cross-reactivity due to prior exposure to one of two common cold coronaviruses OC43-CoV or HKU1-CoV. In this context, we tested the hypothesis that this or other HLA alleles may be associated with asymptomatic SARS-CoV-2 infection in two large independent cohorts: a prospective population-based study in the US (191 asymptomatic and 945 cases with symptomatic COVID-19) and a European subsample of the COVID Human Genetic Effort cohort (206 asymptomatic and 2199 cases with symptomatic COVID-19). We report a lack of association of classic HLA loci alleles with asymptomatic SARS-CoV-2 infection for either cohort individually or for the two cohorts meta-analyzed. In the meta-analysis, the strongest signal of association was observed for the HLA-B*40:02 allele (Zscore for asymptomatic COVID-19 = 3.2, Pmeta-analysis = 0.0013), which was not significant after correction for multiple testing. Despite power greater than 90% in both cohorts individually, we did not replicate the HLA-B*15:01 association (Zscore for asymptomatic COVID-19 = -0.67, Pmeta-analysis = 0.51). A probable explanation is that population structure was not considered in the original study, contrary to our study, while the distribution of HLA-B*15:01 varies across populations within the US and between European countries. Overall, our results are consistent with previous results showing an absence of strong association between HLA alleles and immune responses during the acute phase of viral infections.


Astrid MARCHAL (Paris), Elizabeth T. CIRULLI, Iva NEVEUX, Evangelos BELLOS, Kelly M. SCHIABOR BARRETT, Yu ZHANG, Andras N. SPAAN, Helen C. SU, Shen-Ying ZHANG, Qian ZHANG, Jacques FELLAY, Joseph J. GRYZMSKI, Vanessa SANCHO-SHIMIZU, Laurent ABEL, Jean-Laurent CASANOVA, Aurélie COBAT, Alexandre BOLZE
10:00 - 11:00 #38317 - P341 Analyse de profils de méthylation : Evaluation de technologies innovantes au service de la routine clinique.
Analyse de profils de méthylation : Evaluation de technologies innovantes au service de la routine clinique.

La méthylation de l’ADN est une marque épigénétique qui peut notamment participer au développement tumoral par l’inactivation de gènes suppresseurs de tumeurs. Au sein de nos laboratoires d’oncogénétique constitutionnelle et somatique les techniques de référence utilisées en routine consistent en l’analyse de fragment après utilisation d’enzymes spécifiques de la méthylation ou au séquençage après modification des cytosines non méthylées par une réaction au bisulfite. Cependant, le traitement au bisulfite fragmente et dégrade l'ADN et induit un biais de conversion perturbant l'analyse de méthylation ultérieure (Olova et al Genome Biol 2018). De plus, les techniques utilisées en routine ne permettent pas actuellement d'avoir une évaluation de l'ensemble d'un îlot CpG (pouvant contenir plusieurs centaines de groupements CpG), ni une profondeur de séquençage suffisante pour une évaluation fiable du taux de méthylation dans une région donnée.

Ces constats nous ont amenés à évaluer deux technologies émergentes afin d’améliorer puis de développer l’élaboration des profils de méthylation. Comme alternative à la conversion bisulfite nous avons testé la conversion enzymatique proposée par les laboratoires NEB : Enzymatic Methyl-seq (EM-seqTM) suivie d’un séquençage NGS après amplification par PCR de la région d’intérêt. Cette approche présente l'intérêt d'être quantitative et d’utiliser une méthode de conversion qui est censée diminuer la fragmentation de l’ADN et ainsi permettre plus facilement le typage de larges régions d'un gène. L’autre technologie émergente testée est le séquençage long read de type Oxford Nanopore, qui permet d’analyser des ADN natifs après enrichissement CrispR/Cas9, technique dont l’intérêt est de s’affranchir de toute conversion. Ces deux technologies ont été évaluées sur une cohorte de 12 ADN tumoraux porteurs d’une hyperméthylation du promoteur du gène SDHC précédemment caractérisée par pyroséquençage après traitement au bisulfite.

Les résultats obtenus montrent des corrélations entre les profils obtenus par le séquençage Nanopore et par le séquençage NGS après conversion NEB. Ces deux technologies ont permis de retrouver l’hyperméthylation du promoteur de SDHC précédemment mise en évidence dans les ADN tumoraux et une hypométhylation du promoteur de SDHC dans les ADNs contrôles, et donc de visualiser différents profils de méthylation. Ces résultats montrent la faisabilité des différentes techniques, les défis posés par les analyses bioinformatiques nécessaires et ouvrent la discussion sur une possible utilisation en routine hospitalière.


Karine AURIBAULT (PARIS), Mathilde FILSER, Roseline VIBERT, Cécile MASSON, Patrick NITSCHKÉ, Annabelle VENISSE, Hector COUNTOURIS, Anne-Paule GIMENEZ ROQUEPLO, Julien MASLIAH PLANCHON, Nelly BURNICHON, Abderaouf HAMZAH, Alexandre BUFFET
10:00 - 11:00 #38259 - P345 Analyse du processus de décision des couples face à la découverte d’une anomalie du corps calleux isolée chez leur fœtus/bébé (ACCED), un case report.
Analyse du processus de décision des couples face à la découverte d’une anomalie du corps calleux isolée chez leur fœtus/bébé (ACCED), un case report.

Contexte : Lors de la découverte d’une anomalie du corps calleux en prénatal, les couples sont confrontés à la question du pronostic, éminemment variable. Lorsque les examens génétiques ne montrent pas d’anomalie et que l’ACC reste isolée (ACCi) à l’imagerie, le pronostic est favorable dans plus de 80% des cas. Afin de préciser les besoins de ces couples et l’accompagnement nécessaire dans leur processus de décision face à cette incertitude, une recherche en psychologie, ACCED, a été mise en place avec des services hospitaliers de génétique, neuropédiatrie et maternité.

Objectif : i) décrire rétrospectivement le processus de décision des couples, ii) renforcer les connaissances sur les besoins spécifiques des futurs parents au moment de la prise de décision dans un contexte d’incertitude pronostique chez leur fœtus/bébé.

Méthode : une psychologue chercheure rencontre 3 mois à 5 ans après l’accouchement (i) des couples qui ont choisi de poursuivre la grossesse, (ii) des couples qui ont choisi de l’interrompre. L’anxiété, la dépression, l’harmonie et le degré de regret dans le couple sont évalués. Un entretien semi-directif est proposé aux couples. Les entretiens enregistrés sont analysés selon l’analyse phénoménologique interprétative (IPA) qui permet d’avoir accès à leur perception de l’expérience vécue.

Résultats : Nous présentons ici les résultats préliminaires, sous le format d’un case report.

Il s’agit d’un couple confronté lors de sa 1ère grossesse à une IMG tardive pour un syndrome de Williams-Beuren. Il y a 4 ans, leur 4ème grossesse a été marquée par la découverte d’une ACCi (2ème trimestre). Les examens génétiques n’ayant pas identifié d’anomalie, ils ont choisi d’accueillir leur fille qui a aujourd’hui un développement normal.

L’expérience de l’ACCi a réactualisé le précèdent deuil périnatal encore traumatique, entrainant des blessures profondes dans la structure du couple et se manifestant par des éléments de confusion dans leurs perceptions et représentations des différentes grossesses. L’éventualité d’une autre IMG pour cette grossesse a été évoquée de manière distanciée, au même titre que le handicap potentiel de leur enfant. La génétique a été identifiée comme un moyen de réduire l’incertitude et de se sentir acteur dans ce temps d’exploration. Le dialogue possible avec les soignants leur a permis de partager les zones de certitude et d’incertitude et a ainsi constitué un support important à la prise de décision. Du fait de l’incertitude développementale de leur fille, ce couple est pour le moment empêché de raconter à leurs 3 enfants vivants (de moins de 10 ans) l’histoire de cette ACCi et ses implications, qui figure comme un non-dit familial.

Au total, ce case report nous donne des informations importantes et approfondies du vécu d'un couple confronté à une annonce d'ACCi pendant la grossesse et de leur décision, en mettant l'accent sur l'accompagnement attentif des soignants dans le temps de la grossesse et en après-coup.


Marion DROIN-MOLLARD (Paris), Sylvain MISSONNIER, Ariane HERSON, Solveig HEIDE, Stéphanie VALENCE, Anne FAUDET, Marie-Pierre LUTON, Lisa FRUGÈRE, Jade DUCOURNEAU, Jean-Marie JOUANNIC, Anne-Marie DARRAS, Delphine HERON, Marcela GARGIULO
10:00 - 11:00 #38323 - P349 Les enjeux éthiques et psychologiques des parcours génomiques en oncologie pédiatrique, croisement d’analyses qualitatives auprès des enfants, parents, et professionnels : résultats et perspectives du projet GeneInfoKid.
Les enjeux éthiques et psychologiques des parcours génomiques en oncologie pédiatrique, croisement d’analyses qualitatives auprès des enfants, parents, et professionnels : résultats et perspectives du projet GeneInfoKid.

Contexte : Les propositions de séquençage du génome somatique et constitutionnel prennent place dans la diversité des étapes de soins d’un enfant atteint de cancer. Comme pour l’adulte, ces pratiques questionnent les repères que les professionnels avaient établis en oncogénétique. L’analyse des caractéristiques génétiques constitutionnelles requiert un « consentement exprès recueilli par écrit », les analyses somatiques, notamment parce qu’elles peuvent délivrer des données sur l’hérédité, nécessitent, elles aussi, de s’interroger sur les conditions d’entrée dans le parcours en oncogénétique et la préparation des personnes à des potentiels résultats incidents. Ainsi, la question se pose de savoir comment mettre en place une information pertinente et répondre aux exigences de la loi française qui exige que les personnes soient informées en amont de la réalisation de tels tests si ceux-ci peuvent révéler des données constitutionnelles. Ces enjeux sont d’autant plus sensibles que la maladie grave d’un enfant, et le cancer de surcroit, est vécue comme un évènement traumatique par l’enfant lui-même et ses parents.

Objectifs : A partir des propositions de tests génomiques diverses possible au cours des parcours de soin, nous interrogerons leur temporalité, la place des différents acteurs, la représentation et perception de cette expérience génomique, ainsi que le sens du consentement en rendant compte des résultats du projet GeneInfoKid, financé par l’INCa.

Méthodologie : Nous nous appuierons sur les résultats des axes juridique, éthique et psychologique de cette recherche, à partir des matériaux des différentes enquêtes qualitatives (entretiens et focus group) réalisées auprès de professionnels, patients et parents.

Résultats : Les résultats principaux mettent en exergue la juxtaposition des dilemmes éthiques rencontrés par les oncologues tout au long du parcours de soin des enfants intégrant de la génomique, l’assentiment basé sur la confiance et l’attente voire le besoin exprimé d’une information et d’un consentement repris dans le temps. Ceci nous incite à penser la temporalité des propositions mais surtout des choix parfois complexes de savoir ou de ne pas savoir certaines informations. En ce sens, la proposition de consultations à distance de la maladie aigue pourrait permettre la reprise de l’information vis-à-vis des différents membres de la famille.

Au total : Cette recherche souligne la nécessité de poursuivre le travail avec des données quantitatives qui permettraient de mettre en perspective les différents dispositifs de consultations et les besoins des enfants et parents, afin de faire évoluer les dispositifs et d’affiner l’accompagnement des professionnels. De plus, ces nouveaux résultats seraient l’occasion de tester et d’évaluer de nouveaux consentements adaptés au niveau de compréhension des enfants (comme celles du PFMG co-construits avec des associations par le groupe Notice de l’INSERM et testé au sein de GeneInfoKid).


Marion DROIN-MOLLARD (Paris), Lucile HERVOUET, Emmanuelle RIAL-SEBBAG, Sophie JULIA, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Franck BOURDEAUT, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Hélène CAVÉ, Isabelle COUPIER, Khadija LAHLOU-LAFORÊT, Sandrine DE MONTGOLFIER
10:00 - 11:00 #37983 - P353 Chargé de Parcours Génomique, regard du conseiller en génétique sur cette nouvelle fonction à l'ère de la médecine génomique.
Chargé de Parcours Génomique, regard du conseiller en génétique sur cette nouvelle fonction à l'ère de la médecine génomique.

Le Plan France Médecine Génomique 2025 est une initiative française avec pour objectif d’avoir recours au séquençage à très haut débit (STHD), déployé à grande échelle, pour permettre d’une part de rendre accessible cette approche à tous les patients susceptibles d’en retirer un bénéfice et d’autre part d’intégrer en routine l’analyse du génome du patient afin de renforcer la qualité des diagnostics et des orientations thérapeutiques. Afin de répondre à cet enjeu considérable, 2 plateformes de STHD, les laboratoires AURAGEN et SeqOIA, se partagent le séquençage, l’analyse et l’interprétation de plusieurs milliers de génomes déjà prescrits en 2023. Néanmoins, afin de coordonner et structurer ces nouvelles prescriptions, l’HAS a priorisée 70 préindications couvrant les différents domaines des maladies rares, de l'oncogénétique et de la cancérologie avec le déploiement de parcours de soins spécifiques pour chacune des préindications. Ces parcours de soins se décomposent en plusieurs étapes : consultation médicale, réunion de concertation pluridisciplinaire afin d’évaluer la pertinence d’une analyse STHD (RCP d’amont), prescription connectée par des outils dédiés (SPICE et HYGEN), STHD, réunion d’interprétation clinico-biologique, RCP d’aval et compte-rendu transmis au prescripteur. Afin d’aider au fonctionnement de ce parcours de soins, le recrutement de 51 chargés de parcours génomiques (CPG), ex-assistant de prescription, sur l’ensemble du territoire français, métropolitain et d’outre-mer, devra permettre de faciliter la prescription des analyses de STHD pour les pré-indications validées du PFMG2025 et d’assister le clinicien prescripteur dans la gestion de RCP dédiées. 

Notre étude s’est intéressée aux profils et formations de ces nouveaux professionnels de santé avec une attention particulière sur l’apport de la formation initiale de conseiller en génétique, pour quelques-uns d’entre eux, dans leur pratique quotidienne. Sous forme d’un questionnaire adressé à l’ensemble des CPG des 2 laboratoires, nous avons recueilli le témoignage de CPG conseillers en génétique de formation ou non et avons pu comparer leurs réponses, notamment leurs appréciations du poste, ses difficultés et limites, et leurs attentes. 

Grâce à cette étude, nous avons pu mettre en évidence la forte hétérogénéité de leurs parcours de formation corrélée à une importante diversité des tâches confiées en fonction de leurs profils. Il existe un net avantage dans l’exercice des fonctions de CPG ayant reçu une formation de conseiller en génétique. Nous avons pu mettre également mis en avant les limites pressentis et les besoins associés à cette nouvelle fonction de la médecine génomique. Il est important d’adapter et d’optimiser le recrutement, rôles et fonctions des futurs CPG afin d’anticiper les nouveaux besoins que créée la montée en puissance du STHD en France.


Antoine WYREBSKI (GRENOBLE), Nelly DEWULF, Kara RANGUIN, Marcia HENRY, Aurélie BERRARD, Caroline GUINOT-SAUVENT, Clotilde BERTHIER, Clothilde VIGOUROUX, Léa GAUDILLAT, Karen PANTIN, Aldjia ABDERRAHMANE, Violaine ALUNNI, Julien THEVENON
10:00 - 11:00 #37196 - P357 NOTICEInfoBox©: une application pour rendre accessible l’information délivrée sur les tests génétiques dans le cadre du soin ou de la recherche.
P357 NOTICEInfoBox©: une application pour rendre accessible l’information délivrée sur les tests génétiques dans le cadre du soin ou de la recherche.

Introduction : Trop souvent, les notices d'information proposées dans le cadre de recherches cliniques ou du soin se réduisent à des documents réglementaires difficilement compréhensibles. Pourtant, les personnes concernées doivent avoir accès à une information transparente et loyale.

 

Objectifs : Présenter NOTICEInfoBox©, un outil pour les cliniciens et les investigateurs permettant de créer facilement des notices d’information adaptées aux personnes concernées quel que soit leur niveau de compréhension.

 

Méthode : Formation, mise en place de méthodologies, création de groupes de travail collaboratifs et multidisciplinaires.

 

Résultats : Le groupe de travail « GT Notices d’information » piloté par le Collège des relecteurs de l’Inserm a été mis en place à l’automne 2020. Il est constitué de professionnels de santé et de la recherche, représentants d’associations de patients ou de fondations de recherche, juristes, médiateurs scientifiques, communicants et graphistes.

 

 L’application NOTICEInfoBox© est disponible gratuitement. Cet outil innovant, évalué et validé, permet de concevoir des notices d’information adaptées au niveau de compréhension de la personne concernée.  

 

Lors d’une phase pilote menée en collaboration avec le Plan France Médecine Génomique 2025, des notices pour les examens de génétique constitutionnelle ou tumorale ont été créées. Elles sont disponibles sur la page https://pfmg2025.aviesan.fr/professionnels/notices-dinformation.

 

Conclusion : Ces travaux répondent à la demande sociétale d’être acteur de son parcours de soin et favorise l’autonomie dans le choix de participer ou non à une recherche. Mieux informés, les personnes seront davantage en confiance et pourront plus facilement discuter avec l'équipe de recherche ou les cliniciens. Cela contribuera à donner plus de visibilité, de transparence et de confiance dans la recherche et dans le système de soin à l’ensemble de la société civile.


Flavie MATHIEU (PARIS)
10:00 - 11:00 #37699 - P361 Attentes des parents vis-à-vis du séquençage du génome pour leur enfant atteint de déficience intellectuelle : une étude qualitative du projet pilote français DEFIDIAG.
Attentes des parents vis-à-vis du séquençage du génome pour leur enfant atteint de déficience intellectuelle : une étude qualitative du projet pilote français DEFIDIAG.

Contexte : Chez 50 % des patients, la cause de la déficience intellectuelle (DI) reste inexpliquée. L'analyse génomique est présentée par les professionnels du champ comme une innovation susceptible de rendre possible l'obtention d’un diagnostic causal. L'objectif de cette étude était d’analyser la manière dont les parents ayant un enfant présentant une DI se saisissaient de cette opportunité, et de comprendre le sens qu’ils donnaient à cette démarche d’investigation dans l’ensemble de leurs parcours de soins.

Méthode : Des entretiens semi-directifs en face à face, au téléphone et en visio-conférence ont été menés entre juin 2020 et décembre 2021 par une sociologue et deux psychologues cliniciennes auprès de 62 mères et/ou pères, recrutés dans deux centres de soins français, dans le cadre du projet pilote DEFIDIAG (NCT04154891) du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025).

Résultats : Les entretiens ont montré la prégnance de la souffrance parentale depuis la découverte des premiers troubles de leur enfant. Leur réception de la proposition d’analyse génomique est ambivalente : s’ils expriment un grand intérêt pour la démarche scientifique, ils soulignent avant tout leur satisfaction d’être intégrés dans cet espace social où ils pensent que leur parole peut être entendue, et les besoins spécifiques de leur enfant reconnus, après un parcours de soins marqué par l’errance diagnostique et parfois l’isolement social. Être considérés comme acteurs de la démarche renforce leur sentiment que leur demande de reconnaissance sociale est légitime, d’autant plus que les équipes médicales s’efforcent de rendre compréhensibles leurs savoirs. Ils relativisent cependant l’attente des résultats au regard du contexte de carence de prise en charge. Celle-ci représente une charge lourde, aux plans organisationnel, économique et émotionnel pour eux. Le degré de leur engagement dans la démarche diagnostique demeure toutefois socialement situé, les parents disposant de davantage de capitaux scolaires et sociaux étant mieux à même de retraduire les enjeux de la recherche génomique, et les attentes étant exprimées de manière différenciée selon l’appartenance de genre. L’âge de l’enfant, la sévérité des troubles ainsi que le caractère nouveau de la démarche d’investigation, façonnent également les attentes parentales. Ces premiers résultats invitent à penser le degré d’engagement des parents dans l’analyse génomique comme le résultat d’interactions sociales, que l’enquête longitudinale- qui se poursuit actuellement- permettra d’appréhender plus finement.

Conclusion : Dans un contexte international de mise en œuvre de programmes de diagnostic génomique à grande échelle, les attentes des parents apparaissaient nuancées. Ces résultats doivent maintenant être analysés au regard des réactions et du ressenti de ces mêmes parents après le rendu des résultats de l’étude du génome et à distance de ce rendu.


Catherine LEJEUNE, Myriam BOREL (Dijon), Léna GOURVES-NOIZET, Christelle DELMAS, Hélène ESPEROU, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Estelle COLIN, Aurore GARDE, Julian DELANNE, Sophie NAMBOT, Cyril MIGNOT, Perrine CHARLES, Solveig HEIDE, Heron DELPHINE, Christine BINQUET, Defidiag GROUP, Hélène DOLLFUS, Stéphanie STARACI, Nicolas MEUNIER-BEILLARD
10:00 - 11:00 #37952 - P365 Étude PRAGMatIQ - Séquençage rapide du génome chez les enfants en soins aigus dans un système de santé universel : les cliniciens sous-estiment les attentes et préoccupations parentales.
Étude PRAGMatIQ - Séquençage rapide du génome chez les enfants en soins aigus dans un système de santé universel : les cliniciens sous-estiment les attentes et préoccupations parentales.

Objectif : Le séquençage génomique rapide (SGr) pour l’investigation de maladies rares est de plus en plus utilisé comme outil diagnostique de première ligne chez les enfants se présentant dans un contexte de soins aigus avec un tableau fortement suggestif d’une étiologie génétique. Les expériences et perspectives des parents et des médecins dans le cadre du SGr dans un système de santé universel doivent être mieux comprises pour optimiser son usage en pratique. Dans le cadre d’une étude sur les impacts du SGr, nous visons à évaluer les perspectives parentales et celles des cliniciens au sujet du SGr.

 

Méthode : L’étude PRAGMatIQ est une étude prospective multicentrique en cours dans les quatre centres universitaires pédiatriques au Québec, Canada, visant à recruter 750 enfants. Les enfants éligibles doivent être âgés entre 0-18 ans et être hospitalisés pour une condition aiguë pour laquelle une étiologie génétique est fortement suspectée. En plus du SGr, les parents et cliniciens complètent des questionnaires au moment du recrutement et un mois après la transmission des résultats. Les questionnaires des parents portent sur leur compréhension, attentes et préoccupations en lien avec le SGr. Les questionnaires des cliniciens portent sur leur évaluation de la compréhension et des préoccupations parentales, ainsi que leurs propres attentes quant aux résultats du test.

 

Résultats : En date de septembre 2023, 130 enfants ont été recrutés. Pour 65 enfants, les questionnaires au recrutement ont bien été complétés par les parents et par les cliniciens. Les parents et les cliniciens ont évalué de façon similaire la probabilité d’identifier une cause génétique avec le SGr (p=0.0817). Les parents ont bien compris le SGr (score moyen de compréhension 4.51/5). Les attentes parentales en lien avec l’impact du SGr pour leur enfant sont significativement plus élevées que les attentes des cliniciens pour obtenir un pronostic plus clair (3.83 vs 2.74; p<0.0001), guider la prise en charge (4.25 vs 2.26; p<0.0001), influencer le niveau de soins (4.08 vs 1.26; p=0.0150), identifier une trouvaille fortuite actionable (3.16 vs 1.20; p<0.0001) et permettre un conseil génétique (3.39 vs 2.77; p=0.0001). Les cliniciens sous-estiment également le niveau de préoccupation parentale, tant en comparant les moyennes du niveau de préoccupation des parents et de la perception des cliniciens (1.82 vs 2.51; p=0.0072) que par analyse pairée pour chaque enfant (p=0.0150).

 

Conclusion : Les parents comprennent le SGr et ont de hautes attentes quant aux impacts des résultats du test et des préoccupations modérées. Les cliniciens tendent à sous-estimer les attentes et les préoccupations parentales. La collecte de données est toujours en cours et des analyses supplémentaires incluront une comparaison des perspectives des parents et des cliniciens après l’annonce des résultats. Ces résultats seront utiles pour mieux préparer la mise en place du SGr dans les soins cliniques au Québec.


Claudia AZUELOS (Sherbrooke, Canada), Camille VARIN-TREMBLAY, Jacques MICHAUD, Anne-Marie LABERGE
10:00 - 11:00 #38272 - P369 La supervision, ou comment enrichir sa pratique au bénéfice du patient : sensibilisation et initiation des conseillers en génétique.
La supervision, ou comment enrichir sa pratique au bénéfice du patient : sensibilisation et initiation des conseillers en génétique.

En France, le métier de conseiller en génétique (CG) fêtera ses 20 ans en 2024. Depuis sa création jusqu’au récent décret du 29/11/2022 relatif aux conditions de prescription, les missions des CG n’ont cessé de croître. Dans les pays anglo-saxons où les CG existent depuis plus longtemps, ceux-ci bénéficient d’une «supervision», parfois obligatoire, permettant une autorégulation de leur pratique, laquelle pouvant s’avérer complexe et éprouvante. La supervision nécessite l’intervention d’un tiers superviseur soumis au secret professionnel. Elle fournit au CG une aide réelle pour conserver une pratique sécuritaire et éthique, éviter l’épuisement professionnel et enrichir sa pratique au bénéfice du patient et de son équipe.

L’Association Française des Conseillers en Génétique (AFCG), avec le soutien de la SFMPP,  a organisé une journée de sensibilisation et d’initiation à la supervision professionnelle des CG. Celle-ci avait pour objectifs de présenter l’état des lieux de la supervision en Europe et les recommandations de l’European Board of Human Genetic (EBMG), de s’initier aux bonnes pratiques de la supervision auprès de 2 expertes internationales puis de croiser le témoignage de superviseurs et supervisés. La qualité des orateurs a contribué à la bonne formation des CG présents. Des  groupes de travail animés par des psychologues ont permis aux CG d’échanger autour de 3 thèmes en lien avec la supervision : la place du CG, la rencontre et le lien avec le patient, et la mise en place de la supervision dans notre pratique.

38 CG ont assisté à cette journée de formation ayant permis des échanges constructifs entre orateurs et participants. Les CG ont pu découvrir les enjeux de la supervision professionnelle, les règles inhérentes à cette pratique et comprendre les écueils que pose l’absence d’un cadre bien défini de supervision. Ils ont été sensibilisés à différentes pratiques : la supervision d’un CG par un.e psychologue, entre pairs, ou encore individuelle et de groupe.

Une obligation de la supervision professionnelle des CG exerçant en France nous paraît à ce jour prématurée. Néanmoins, celle-ci permet d’assurer une pratique « sécure » grâce notamment à une meilleure conscience de ses réactions et comportements, à l’acquisition de compétences en communication et à l’analyse a posteriori de situations complexes. L’expérience de nos collègues anglo-saxons, rapportant une plus-value non négligeable de cette pratique, nous invite à sensibiliser les CG et à former les étudiants en master à ce sujet.

Des initiatives de supervision se mettent en place en France, sous l’impulsion de CG certifiés par l’EBMG. Un recensement auprès des membres de l’AFCG, bénéficiant ou souhaitant bénéficier de cette pratique, est en cours de réalisation. L’objectif de cet état des lieux étant de rendre la supervision accessible au plus grand nombre par exemple par la formation de certains CG à la fonction de superviseur.


Berenice HEBRARD BOUILLOUX (CRETEIL), Joana BENGOA, Jean-Michael MAZZELLA, Antoine DE PAUW, Doriane LIVON, Audrey MALLET, Emmanuelle HAQUET, Emilie CONSOLINO
10:00 - 11:00 #38566 - P373 Le parcours théranostique en oncogénétique - Vue des différentes organisations au niveau national et place des conseillers en génétique.
Le parcours théranostique en oncogénétique - Vue des différentes organisations au niveau national et place des conseillers en génétique.

Depuis 2014 avec la première AMM pour un inhibiteur de PARP, conditionnée par la présence d’un variant pathogène d’un gène BRCA au niveau tumoral ou constitutionnel, les services d’oncogénétique sont amenés à recevoir des patients dans un but théranostique.

Afin d’organiser le parcours de soins de ces patients et d’effectuer les tests nécessaires dans un délai compatible avec leur traitement en s’assurant qu’ils disposent de toute l’information nécessaire notamment sur la portée familiale de ces tests, l’INCa a publié en 2017 des recommandations mises à jour en 2019 suite à de nouvelles AMM.

L’ensemble des indications représentent plusieurs milliers de patients par an, ce qui pose le problème de la capacité des services d’oncogénétique à absorber l’activité afférente, notamment lorsque l’indication des inhibiteurs de PARP est conditionnée à la présence d’un variant pathogène constitutionnel.

Afin d’avoir une vue sur les différentes organisations du parcours théranostique au niveau national et de déterminer la place des conseillers en génétique (CGs), une enquête a été réalisée durant l’été 2023 auprès de l’ensemble des CGs français via la liste de distribution de l’Association Française des Conseillers en Génétique.

Sur environ 80 sites référencés dans l’annuaire des consultations d’oncogénétique, 27 ont répondu à l’enquête représentant 62 CGs.

Les résultats montrent que dans la moitié des sites, les consultations à visée théranostique sont assurées exclusivement par les CGs. Dans 75% des sites, des créneaux dédiés ont été créés pour assurer ces consultations. Il existe une hétérogénéité des circuits selon les organisations locales et selon les établissements partenaires qui adressent les patients et avec lesquels il semble plus difficile de formaliser un circuit. Tous les sites assurent des consultations individuelles physiques, 15% assurent également des consultations à distance et 11% des consultations en groupe.

Dans la plupart des sites de consultation, les préconisations de l’INCa sont respectées avec une analyse tumorale première prescrite par le clinicien et une orientation en oncogénétique lorsqu’il y a des critères évocateurs d’une prédisposition héréditaire et/ou qu’un variant pathogène d’un gène BRCA est identifié sur la tumeur. Dans les indications où l’anti-PARP ne peut être délivré que si le variant pathogène du gène BRCA est constitutionnel, les patients peuvent être directement orientés en consultation d’oncogénétique. Dans 7% des sites (et bientôt 15%), des consultations « mainstreaming » sont assurées par l’oncologue ou le chirurgien qui prescrit l’analyse constitutionnelle et travaille en partenariat avec un service de génétique.

Ces différentes approches théranostiques présentent chacune des avantages et des inconvénients. Quelle que soit l’organisation, les CGs sont des acteurs majeurs pour la prise en charge des patients dans le circuit théranostique et dans l’interaction entre les équipes clinique, oncogénétique et biologique.


Aurélie FABRE (MARSEILLE)
10:00 - 11:00 #38222 - P377 LA THERAPIE GENIQUE POUR LE TRAITEMENT DES PATIENTS ATTEINT DE DREPANOCYTOSE : RESULTATS DE L’ETUDE DREPAGLOBE.
LA THERAPIE GENIQUE POUR LE TRAITEMENT DES PATIENTS ATTEINT DE DREPANOCYTOSE : RESULTATS DE L’ETUDE DREPAGLOBE.

Introduction  La drépanocytose (SCD) est une maladie génétique du globule rouge (GR) provoquée par une mutation du gène codant pour la β-globine. L'hémoglobine anormale (HbS) polymérise dans des conditions de faible teneur en oxygène et provoque la faucille des GR. Les progrès des connaissances des mécanismes impliqués dans la physiopathologie de la SCD ont conduit au développement de nouvelles thérapies géniques (GT) potentiellement curatives. La transplantation de cellules souches hématopoïétiques (HSPC) autologues et génétiquement modifiées représente une option thérapeutique pour les patients dépourvus de donneur compatible. Nous avons précédemment conçu un vecteur lentiviral (βAS3 LV) exprimant une globine βAS3 anti-falciforme (HbAS3) et démontré son innocuité et son efficacité dans les cellules de patients SCD (Weber 2018). Des études précliniques ont démontré la sécurité et l'efficacité d'un protocole de thérapie génique basé sur la transduction de HSPC SCD mobilisées par le plérixafor par βAS3 LV (Lagresle-Peyrou 2018). Nous avons donc lancé un essai clinique ouvert de phase I/II pour les patients atteints de SCD sévère. Méthodes Nous rapportons ici le suivi de 8 à 33 mois de la perfusion de GT des patients traités dans l'étude ouverte non randomisée de phase I/II DREPAGLOBE (NCT03964792). L’étude a été menée à l’hôpital Necker de Paris et a été initiée en 2019.  Résultats Au total, 6 patients ont été inclus. 4 patients homozygotes SCD (P1, P2, P3 et P4) ont été traités tandis que 2 patients ont étés retirés de l’étude pour causes médicales. De plus, un patient présélectionné, a été exclu après détection d'une hématopoïèse clonale suspectée par l'analyse de séquençage (NGS). Aucun événement indésirable grave lié au médicament a été observé chez les patients traités. Malgré le taux similaire des VCN, le marquage des gènes dans les cellules mononucléées du sang périphérique était variable et, par conséquent, la correction du phénotype clinique. Aucun des 4 patients traités n'a présenté de syndrome thoracique aigu malgré l'absence (pour P1 et P2) ou la réduction importante (pour P3 et P4) des exsanguinotransfusions. P3 et P4 ont continué à connaître de crises veino-occlusives sévères en lien avec la quantité moins importante et le déclin rapide des cellules génétiquement modifiées. Une analyse transcriptomique a été réalisée pour étudier les mécanismes physiopathologiques sous-jacents au dysfonctionnement des HSPC SCD. Cette analyse a révélé une signature inflammatoire exacerbée dans les HSPC les plus immatures chez les 2 patients présentant une faible prise de greffe des cellules corrigées. Conclusion Les résultats ont surligné une efficacité variable du traitement par GT chez les patients SCD, probablement liée aux altérations inflammatoires intrinsèques des HSPC génétiquement modifiées et/ou de l’environnement. Un nouveau traitement combiné pour réduire l’inflammation pourrait améliorer les résultats dans les essais cliniques de GT.


Michaela SEMERARO (PAris), Steicy SOBRINO, Elisa MAGRIN, Nicolas HEBERT, Anne CHALUMEAU, Jimni BAEK, Jouda MAROUENE, Cécile ROUDAUT, Aurélie GABRION, Adeline DENIS, Axelle MAULET, Clotilde AUSSEL, Tristan FELIX, Mégane BRUSSON, Eden TIBBI, Vahid ASNAFI, Alice CORSIA, Sylvain RENOLLEAU, Felipe SUAREZ, Olivier HERMINE, Stéphane BLANCHE, Wassim EL NEMER, Laure JOSEPH, Pablo BARTOLUCCI, Emmanuelle SIX, Annarita MICCIO, Marina CAVAZZANA
10:00 - 11:00 #38441 - P381 LIGHT - Étude observationnelle sur l’utilisation de voretigene neparvovec (VN) chez des patients atteints de dystrophie rétinienne héréditaire liée à RPE65 au CHNO des Quinze-Vingts : un suivi d’un an de l’efficacité et de l’innocuité.
LIGHT - Étude observationnelle sur l’utilisation de voretigene neparvovec (VN) chez des patients atteints de dystrophie rétinienne héréditaire liée à RPE65 au CHNO des Quinze-Vingts : un suivi d’un an de l’efficacité et de l’innocuité.

La dystrophie rétinienne liée à RPE65 (DRG-RPE65) est une maladie rare liée à des mutations bialleliques de RPE65 entrainant une dégénérescence des photorécepteurs, conduisant à la cécité. Le Voretigene Neparvovec (VN) est la première thérapie génique pour le traitement des DRG-RPE65 avec suffisamment de cellules rétiniennes viables. Le but de l’étude LIGHT est de collecter sur un an des éléments de sécurité et d’efficacité des patients traités par VN par l'utilisation secondaire des données.

Méthodes: une inhection sous rétinienne de VN à chaque œil avec au moins 6 jours entre les deux yeux, a été effectuée avec une visite pré-chirurgie puis 1, 3, 6 et 12 mois après chirurgie du deuxième œil. Les données recueillies visaient à évaluer l’efficacité, l’innocuité et à décrire de façon exploratoire l’expérience des patients après la chirurgie entre décembre 2018 et novembre 2019 et avec une période de suivi d’au moins 1 an. L’efficacité a été évaluée par (1) la fonction visuelle (acuité visuelle (AV), seuil de stimulation plein champ (FST) et champ visuel (CV)); (2) la vision fonctionnelle, (test de mobilité sur la plateforme (Streetlab®) avec quatre conditions d’éclairage (2, 7,5, 50 et 500 lux)). La mobilité a été évaluée en fonction du pourcentage de vitesse de marche préférée (PPWS) et du temps de complétion du parcours. Les verbatims des patients ont été recueillis juste après la chirurgie puis à différents moments et classés selon Kay et al.

Résultats: Douze patients de 4 à 35 ans (6 adultes et 6 enfants) traités par VN ont été inclus, 11 avec un diagnostic d’amaurose congénitale de Leber et un de rétinite pigmentaire
À 1 mois, le FST était diminué de -33,2 (-33,7; -19,8) dB, et cette amélioration est restée stable jusqu’à la dernière évaluation. Aucun changement significatif de l'AV et CV n'a été noté. L’évaluation de la vision fonctionnelle a montré à 2 lux et à grande vitesse, 1 mois après la chirurgie, une augmentation de PPWS de 63,9% (47,8%; 88,5%) et une durée du parcours diminuée de -47,23% ( 58,50%; -41,16%) avec une stabilité au cours du temps. Le recueil des verbatims a mis en évidence trois catégories mentionnées par plus de 50 % des patients : « Symptômes de la fonction visuelle », « Impact sur les activités de la vie quotidienne qui dépendent de la vision » et « Mécanismes d’adaptation et aides visuelles ».
Tous les patients ont eu au moins un effet indésirable (EI) lié à la chirurgie dont un sérieux (décollement de la rétine); 7 ont présenté au moins un EI modéré lié à la VN. Une atrophie choriorétinienne a été observée dans les deux yeux de 5 patients, évaluée comme possiblement liée à la chirurgie ou à VN.
Conclusion: Cette étude en vie réelle est la première sur les données d'un large cohorte traitée par VN avec suivi à un an. Elle est en cohérence avec le bénéfice retrouvé dans l'étude de phase III et souligne l'importance du génotypage pour identifier les candidats pour le seul traitement actuellement approuvé dans les DRG.


Camille ANDRIEU (Paris), Pierre-Olivier BARALE, Céline DEVISME, Chloé PAGOT, Perrine CHAPON, José-Alain SAHEL, Isabelle AUDO
10:00 - 11:00 #37589 - P385 Exome en diagnostic prénatal lors de la découverte échographique d’anomalies du développement : retour d’expériences d’une cohorte de plus de 250 grossesses.
P385 Exome en diagnostic prénatal lors de la découverte échographique d’anomalies du développement : retour d’expériences d’une cohorte de plus de 250 grossesses.

Introduction: La découverte fréquente d’anomalies échographiques anténatales (5-10% des grossesses) rend le diagnostic prénatal (DPN) d’anomalies du développement un véritable défi médical. Malgré un engouement croissant pour le séquençage d’exome en DPN (pES), les contraintes de délai et la difficulté d’interprétation de données génomiques avec un phénotype clinique parcellaire réduit à l’imagerie anténatale peuvent rendre l’analyse complexe. Première équipe en France à pratiquer le pES, couplé à une étude SHS auprès des professionnels et patients, nous présentons notre expérience pour aider à l’élaboration de recommandations nationales.

Méthodes: Depuis juin 2019, nous avons réalisé un pES-trio dans 255 grossesses (23 centres d’inclusion), suite à la découverte d’anomalies échographiques pouvant évoquer une cause génétique. Seules les variations classe 5, 4 et 3 dont la probabilité de pathogénicité était jugée élevée sont rendues. Des entretiens de couples et des focus groupes de professionnels ont été organisés pour améliorer les pratiques.

Résultats: Le délai médian de rendu de résultats au prescripteur est de 42j (44j après ACPA, 35j en 1ère intention), à partir de la date du prélèvement fœtal (28j après la réception de l’échantillon fœtal au laboratoire). Le taux diagnostique initial est de 32% (82/255) puis de 35% après reclassification (89/255) dont une majorité de variants de novo (49/89), avec un taux de variants de signification incertaine initial de 9% (24/255) abaissé à 6% (15/255) après reclassification. Le taux diagnostique est de 38% en 1ère intention avec une concordance de 100% avec l’ACPA pour la détection des CNV. Pour les 150 premiers, la grossesse est interrompue dans 11% des cas avant le rendu des résultats. La grossesse est interrompue dans 59% des cas avec diagnostic positif et poursuivie dans 79% des cas sans diagnostic causal. Les études SHS nous ont appris que le rendu des résultats séquentiel était psychologiquement compliqué pour les couples et qu’ils préfèreraient bénéficier d’un examen unique rendu en un seul temps.

Conclusion: L’ES-trio en DPN présente un intérêt indéniable avec la nécessité d’une analyse en trio pour faciliter l’interprétation dans l’urgence, d’autant que la majorité de causes s’avère sporadique.  Les coûts décroissants du séquençage de génome (GS), sa capacité à détecter SNV, CNV et SV et sa plus grande rapidité encouragent maintenant de remplacer l’ES et l’ACPA par le GS en 1ère intention en DPN. Le taux d’interruption de grossesse avant le rendu résultat (11%), malgré un délai médian de 28j, rend également nécessaire un délai de rendu de résultat plus court. Nous allons ainsi débuter fin 2023 une étude de faisabilité pour rendre le résultat de GS-trio en DPN en moins de 8j. L’implémentation du GS en 1ère intention en DPN en France pose par contre la question de son impact médico-économique et organisationnel sur le système de soins dans une future stratégie nationale.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Julian DELANNE, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Hana SAFRAOU, Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Aurore GARDE, Sophie NAMBOT, Caroline RACINE, Nicolas BOURGON, Arthur SORLIN, Sebastien MOUTTON, Thierry ROUSSEAU, Paul SAGOT, Emmanuel SIMON, Valentin BOURGEOIS, Victor COUTURIER, Martin CHEVARIN, Charlotte POE, Catherine VINCENT-DELORME, Odile BOUTE, Cindy COLSON, Florence PETIT, Marine LEGENDRE, Sophie NAUDION, Caroline ROORYCK-THAMBO, Yosra HALLEB, Clara HOUDAYER, Magali GORCE, Agnes GUICHET, Estelle COLIN, Alban ZIEGLER, Dominique BONNEAU, Godelieve MOREL, Melanie FRADIN, Chloé QUELIN, Alinoe LAVILLAUREIX, Laurent PASQUIER, Sylvie ODENT, Juliette COURSIMAULT, Gabriella VERA, Alice GOLDENBERG, Anne-Marie GUERROT, Anne-Claire BREHIN, Audrey PUTOUX, Jocelyne ATTIA, Carine ABEL, Patricia BLANCHET, Constance WELLS, Caroline DEILLER, Solene CONRAD, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Bertrand ISIDOR, Sandra MERCIER, Jeanne AMIEL, Rodolphe DARD, Manon GODIN, Nicolas GRUCHY, Mederic JEANNE, Benjamin DURAND, Elise SCHAEFER, Pierre-Yves MAILLARD, Frederique PAYET, Marie-Line JACQUEMONT, Christine FRANCANNET, Sabine SIGAUDY, Elise BOUCHER BRISCHOUX, Laetitia LAMBERT, Charlotte CAILLE-BENIGNI, Clemence JACQUIN, Elodie LACAZE, Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOU, Marine BERGOT, Philippine GARRET, Emilie TISSERANT, Marie-Laure ASCENCIO, Yannis DUFFOURD, Christine BINQUET, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN
10:00 - 11:00 #37851 - P389 Dépistage par ADNlc des aneuploïdies en cas de jumeaux évanescents.
Dépistage par ADNlc des aneuploïdies en cas de jumeaux évanescents.

Un jumeau évanescent (JE) est défini par la disparition d’un embryon ou d’un sac gestationnel après la mise en évidence d’une activité cardiaque chez chacun des fœtus d’une grossesse multiple. Si la prévalence est mal connue en population générale, elle oscille entre 10 et 39% dans la population ayant bénéficié d’une procréation médicalement assistée.

L’American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG) recommande en cas de JE de ne pas réaliser de dépistage des aneuploïdies et préconise d’emblée un test diagnostic impliquant un prélèvement invasif. En revanche, en France, le dépistage par ADNlc (DPNI) est largement réalisé dans cette population.  

Afin de déterminer si la pratique française est appropriée, nous rapportons ici notre expérience de DPNI sur une cohorte de 847 patientes présentant un JE (population d’étude), sur une période de 3 ans. Nous comparons ces résultats avec ceux retrouvés sur la même période dans une cohorte de 105560 patientes avec grossesses singletons d’une part et ceux retrouvés dans une cohorte de 9691 patientes de grossesses gémellaires évolutives d’autre part (populations de référence).

Le DPNI a été réalisé avec le test VeriSeqTM NIPT Solution v2, avec un dépistage ciblé uniquement sur les trisomies 13 (T13), 18 (T18) et 21 (T21), et en utilisant le mode « Twin ».

La fraction fœtale moyenne (FFM) dans la population d’étude est comprise entre la FFM de la cohorte de grossesses singletons et la FFM de la cohorte de grossesses gémellaires, confirmant ainsi qu’il s’agit bien d’une population singulière, non assimilable à aucune des 2 populations de référence. Aucune patiente n’a eu de résultat non exploitable. Nous n’avons eu connaissance d’aucun faux négatifs (FN). On retrouve 29 tests positifs : 14 T21 (1.6%), 9 T18 (1.1%) et 6 T13 (0.7%), soit au total environ 5 fois plus qu’en absence de JE (3.42% versus 0.69% en cas de grossesses multiples évolutives). Les caryotypes réalisés alors confirment le dépistage pour 7 T21, 1 T18 et aucune T13, soit des valeurs prédictives positives (VPP) de 50%, 11% et 0% respectivement. Sur les 21 cas où l’information sur la date d’arrêt de grossesse est disponible, il n’apparait pas que le délai entre cette dernière et la date de prélèvement modifie la VPP.

En conclusion, il n’y a pas de contre-indication à la pratique d’un DPNI en cas de JE: le taux de non rendus n’est pas augmenté ; aucun argument n’est en faveur d’une augmentation du taux de FN ; un geste invasif est indiqué dans 3.42% soit loin des 100% préconisés par l’ACOG. Le DPNI pour le dépistage de la trisomie 21 reste le test de choix puisque la VPP de 50% en fait le test actuellement le plus performant. En revanche, pour les T13 et T18, l’intérêt du DPNI est discutable puisque les VPPs sont très inférieures à celles de l’échographie et une nouvelle stratégie de surveillance de ces grossesses sera discutée.


Pascale KLEINFINGER (Saint Ouen l'Aumone), Armelle LUSCAN, Léa DESCOURVIERES, Daniela BUZAS, Mylène VALDUGA, Aicha BOUGHALEM, Jean-Marc COSTA, Detlef TROST, Alexandre VIVANTI, Laurence LOHMANN
10:00 - 11:00 #38025 - P393 Diagnostic pré-implantatoire pour syndrome héréditaire de prédisposition au cancer du sein et/ou de l’ovaire : l’expérience parisienne.
Diagnostic pré-implantatoire pour syndrome héréditaire de prédisposition au cancer du sein et/ou de l’ovaire : l’expérience parisienne.

Le diagnostic préimplantatoire (DPI) est autorisé en France depuis 1994. Cinq centres sont actuellement autorisés à le pratiquer (Paris, Strasbourg, Montpellier, Nantes et Grenoble). En France, le DPI est réservé aux couples ayant un risque élevé de donner naissance à un enfant atteint d’une maladie génétique d’une particulière gravité, reconnue comme incurable au moment du diagnostic, le risque étant apprécié par un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN). Le syndrome héréditaire de prédisposition au cancer du sein et/ou de l’ovaire a été classé dans le groupe des maladies à révélation tardive (groupe 3 du rapport INCa-ABM) qui ne présentent pas a priori une gravité et une incurabilité qui pourraient justifier un DPI, mais cette classification est donnée sur une base générique indicative et ne peut résumer chaque situation particulière en raison de l’hétérogénéité familiale des formes héréditaires de cancers. 

Dans le centre de DPI de Paris (Necker-Béclère), depuis 2015, 40 demandes de DPI en raison du risque de prédisposition héréditaire au cancer du sein et de l’ovaire ont été reçues : 31 pour variant pathogénique dans le gène BRCA1, 8 pour BRCA2 et 1 pour PALB2. Sept couples n’ont finalement pas donné suite. Onze demandes ont été refusées, soit pour refus du CPDPN au vu de l’histoire familiale (N=4), soit pour non faisabilité gynécologique (altération de la réserve ovarienne) (N=7). En tout, les demandes de 22 (55%) couples ont été éligibles. Parmi ceux-ci, 15 (68%) ont bénéficié d’un DPI et 7 sont encore en attente. Au total, 28 cycles de stimulation ovarienne pour FIV ont été débutés permettant le recueil de 163 ovocytes matures et l’obtention de 136 embryons. Parmi ceux-ci, 81 ont été biopsiés et 33 étaient sains. Nous avons réalisé au total 18 transferts d’embryons frais ou congelés (21 embryons au total). Sept grossesses ont été obtenues menant à 3 naissances vivantes (20% des couples ayant démarré un cycle de DPI). Jusqu’à présent l’ensemble des couples a demandé de réserver le transfert aux seuls embryons non porteurs du variant, quel que soit leur sexe. Cependant, afin d’augmenter les chances de succès, le transfert des embryons masculins porteurs, qui ont un risque tumoral a priori faible (BRCA1 et PALB2 ou pour BRCA2 lorsque les hommes porteurs de la famille n’ont pas été atteints de cancer à un âge jeune) devrait se discuter. Ce d’autant que parmi les 37 couples qui n’ont pu avoir de naissance par DPI, aucun n’a formulé de demande de diagnostic prénatal en cours de grossesse. Le DPI parait être une alternative pour des couples qui considèrent plus « acceptable » de ne pas transférer un embryon que de réaliser une interruption de grossesse en cas de prédisposition à des cancers à révélation tardive, dont on ne peut prévoir aujourd’hui quelles seront les méthodes de prévention ou de traitement dans le futur.


Roxana BORGHESE (paris), Charlotte SONIGO, Anne MAYEUR, Joana BENGOA, Marine RAJAOBA, Stephanie GOBIN, Philippe BURLET, Nadine GIGAREL GEOFFROY, Nora BRAHIMI, Alexandra BENACHI, Nelly ACHOUR, Michael GRYNBERG, Antoine DE PAUW, Sophie FRANK, Chrystelle COLAS, Sophie MONNOT, Dominique STOPPA-LYONNET, Julie STEFFANN
10:00 - 11:00 #38456 - P397 Retour d’expérience nantaise sur les DPI pour mutation survenue de novo chez une femme.
Retour d’expérience nantaise sur les DPI pour mutation survenue de novo chez une femme.

Le diagnostic préimplantatoire moléculaire repose en grande partie sur une méthode indirecte en analysant les marqueurs microsatellites polymorphes situés à proximité du gène d'intérêt chez différents membres de la famille dont le statut est connu pour la mutation familiale. Cet haplotypage est réalisé en amont de la première tentative lors de la phase de mise au point à partir de l’ADN des deux membres du couple et de celui de leurs parents ou de leur(s) descendant(s).

Lorsque la mutation est survenue de novo chez un individu et qu'il n'a ni enfant testé ni DPN réalisé lors d'une précédente grossesse, il n'est pas possible de savoir si elle a eu lieu sur le chromosome maternel ou paternel. Seule l'analyse de ses gamètes, isolés les uns des autres, peut permettre de le déterminer. Chez un homme, cette analyse est réalisable à partir d'un prélèvement de sperme. On parle de sperm-typing. Par contre, chez une femme, l'accès aux ovocytes est moins aisé et nécessite un traitement hormonal et une ponction ovocytaire rendant la mise au point du DPI plus délicate. Dans ce cas, l'attribution de la mutation peut donc être déterminée, au plus tôt, lors de l'analyse de la ou des première(s) cohorte(s) d'embryons.

Étant données les difficultés inhérentes à l'analyse sur cellule unique, nous avons défini que, pour valider les résultats du DPI avec fiabilité, nous devions réaliser la biopsie à J5 et obtenir au moins deux fois chacun des deux allèles maternels. Afin d'augmenter la probabilité d'atteindre ces critères, nous avons également décidé d'analyser les couples globules polaires / ovocytes non fécondés ainsi que les embryons non biopsiables dépellucidés. Lorsqu'à l'issue de la première tentative, nous n'avons pas rempli les critères de validation, les résultats ne sont pas rendus, les embryons sont congelés et une nouvelle tentative à J5 est programmée. L'analyse de la seconde cohorte est combinée à la première pour permettre la libération des résultats définitifs.

Depuis 2019, nous avons accepté huit demandes de DPI pour mutation survenue de novo chez une femme. Nous vous présentons ici, les résultats des tests de validation des biopsies de globules polaires et ceux des tentatives réalisées pour les sept premiers couples pris en charge à Nantes dans ce contexte.


Sophie PEDRONNO, Sébastien SCHMITT, Brigitte MENANTEAU, Sébastien RICHARD, Florian PECQUET, Florence LEPERLIER, Audrey PERENNEC, Fabienne POHU, Florence PASQUIER, Pierre CHERAUD, Jenna LAMMERS, Sophie MIRALLIE, Sophie LOUBERSAC, Carole SPLINGART, Arnaud REIGNIER, Thomas FREOUR, Gaelle MELAYE (NANTES)
10:00 - 11:00 #38473 - P399 État des lieux de la spécialité de génétique médicale en France 01 : résultats d’une enquête quantitative sur la formation des internes et sur l’impact de la réforme du 3ème cycle.
P399 État des lieux de la spécialité de génétique médicale en France 01 : résultats d’une enquête quantitative sur la formation des internes et sur l’impact de la réforme du 3ème cycle.

Le Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) de génétique médicale (GeM) a été créé il y a bientôt 30 ans, en 1995, dans l’objectif de répondre aux avancées importantes de la GeM et la place croissante qu’elle occupe dans la prise en charge des patients. Il a bénéficié de plusieurs refontes, dont la dernière au sein de la réforme du troisième cycle de 2017 (R3C).

Constatant qu’aucune donnée chiffrée n’existait pour évaluer le DES, la Société des Internes et jeunes Généticiens de France (SIGF) avec l’appui du Collège National des Enseignants et des Praticiens de GM (CNEPGM) a diffusé un questionnaire en ligne en 2017 et en 2021 aux internes et anciens internes du DES de GeM. Les données recueillies concernent principalement la démographie, la formation et les souhaits professionnels. Nous avons obtenu 206 réponses, 146 en 2017 et 60 en 2021 (dont 27 réponses aux 2 enquêtes). À partir de ces données inédites, nous dressons un état des lieux de la formation en GeM mais également de l’impact de la R3C et des défis qui restent à relever.

 

L’un des premiers constats de l’impact de la R3C concerne l’obligation de faire les 2 premiers semestres en GeM. Avant la réforme, seuls 43% des internes débutaient par un stage en GeM. Depuis son application, 76% des étudiants ont commencé par la génétique clinique et 24% par la génétique biologique. Le stage hors-filière en pédiatrie n’est plus obligatoire et 2 stages libres sont désormais possibles, offrant plus de souplesse. Les internes semblent s’être saisis de cette opportunité puisqu’ils ne sont plus que 50% à réaliser au moins un stage hors-filière, préférant effectuer plus de stages en GeM. Le stage de pédiatrie reste majoritaire (41%).

Concernant le temps de travail, environ deux-tiers des internes estiment travailler au-delà des 48h hebdomadaires légales en génétique clinique, et un quart en génétique biologique. Par ailleurs, 89% des internes travaillent les week-ends.

La majorité des internes post-R3C (57%) souhaite pratiquer une activité mixte clinico-biologique, 32% une activité seulement clinique et 5% une activité seulement biologique. En pratique, parmi les praticiens en exercice seuls 21% ont une activité mixte, 51% une activité clinique seule et 22% une activité biologiste seule (+ 6% de non-réponse).

Enfin, si les internes se disent globalement satisfaits de leur formation (85%), ils sont 77% à avoir pensé faire un droit au remords au cours de l’internat. Les données de la SIGF sur la période 2017 – 2020 pointent un taux de 16% de droits au remords par promotion (environ 3 sur un effectif moyen de 20).

 

Ce travail met en lumière les forces du DES de GeM et apporte des informations chiffrées ayant vocation à suivre l’évolution des parcours dans le temps et à permettre d’éventuelles améliorations de la formation des généticiens de demain. Des données plus précises, notamment sur l’implication en recherche et l'attractivité ont également pu être obtenues et seront présentées dans d’autres communications.


Guillaume COGAN (Paris), Camille PORTERET, Sigf (COLLECTIF), Cnepgm (COLLECTIF), Evan GOUY, Florence RICCARDI
10:00 - 11:00 #38476 - P400 État des lieux de la spécialité de génétique médicale en France 02 : attractivité et répartition sur le territoire français.
État des lieux de la spécialité de génétique médicale en France 02 : attractivité et répartition sur le territoire français.

Depuis la création du Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) en Génétique Médicale (GeM) en 1995, la place de la discipline ne cesse de croître. Pour autant, cette spécialité reste relativement méconnue des étudiants et de nos confrères. 

 

La Société des Internes et jeunes Généticiens de France (SIGF) avec l’appui du Collège National des Enseignants et des Praticiens de GeM (CNEPGM) a diffusé un questionnaire en 2017 et en 2021 aux internes et anciens internes du DES de GeM explorant notamment les aspects de découverte de la spécialité et la démographie. La SIGF a également recensé le nombre de postes ouverts depuis 2010 ainsi que les droits au remord.

 

Depuis 2010, 20 postes sont ouverts en moyenne par an à l’issue du 2e cycle, avec une récente augmentation suite aux demandes des coordonnateurs du DES de GeM, du CNEPGM et de la SIGF. Toutefois, le rang moyen des étudiants choisissant ce DES a tendance à reculer (3912 en 2013 et 5435 en 2023), ce qui interpelle sur la visibilité de la spécialité.

 

L’enquête a recueilli les réponses de 179 généticiens médicaux dont 47% (n=85) n’étaient plus internes. Treize pourcent des répondants connaissaient la spécialité avant de débuter leur cursus à travers les connaissances personnelles dont la famille et les médias. La majorité (64%) l’ont découverte pendant le premier et le deuxième cycle des études de médecine (enseignements facultaires (34%), réalisation d’un stage en GeM ou dans un service accueillant un interne en GeM (24%). Cependant, 23% des répondants n’ont découvert la spécialité qu’au moment du choix à l’ECN, ce qui pourrait participer à expliquer le nombre de droits au remord sortants. En effet, entre les promotions 2017 et 2020, environ 3 étudiants par promotion ont quitté le DES (16%), soulignant l’importance de mieux faire connaître la spécialité.

 

Le nombre de postes ouverts étant limité, nous nous sommes interrogés sur la répartition territoriale. Avant 2010, 48% des internes étaient formés dans 3 subdivisions (Paris, Bordeaux, Strasbourg). Depuis 2010, la répartition géographique, qui dépend de l’Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé (ONDPS), s’est harmonisée. Ainsi, 27 des 28 subdivisions ont formé aux moins 2 GeM depuis 2010 (à l’exception des Antilles-Guyane en raison d’un abandon de poste). 72% des étudiants hospitaliers changent de subdivision pour le DES de GeM et 50% sont restés dans leur subdivision d’origine ou à moins de 2 heures de transport de celle-ci. Bien qu’il faille considérer d’autres facteurs tels que l'attractivité des villes, des CHU et des services, il reste cependant intéressant de s’interroger sur une meilleure répartition territoriale des postes à l’occasion du nouveau système de choix apporté par la réforme du 2e cycle.

Ainsi, il est nécessaire d’améliorer la visibilité et l’attractivité de la spécialité de Génétique Médicale auprès des étudiants et la coordination de la répartition des postes accessibles à l’issue du 2e cycle et du 3e cycle.


Camille PORTERET (POITIERS), Guillaume COGAN, Clément SAUVESTRE, Sigf (COLLECTIF), Cnepgm (COLLECTIF), Evan GOUY, Florence RICCARDI
10:00 - 11:00 #38477 - P401 État des lieux de la spécialité de génétique médicale en France 03 : implication en recherche scientifique.
État des lieux de la spécialité de génétique médicale en France 03 : implication en recherche scientifique.

Par son caractère récent et en évolution constante grâce aux nouvelles technologies et découvertes, la spécialité de Génétique Médicale (GeM) a un lien renforcé avec la recherche clinique, translationnelle ou fondamentale. Ce lien a un retentissement sur la formation.

 

La Société des Internes et jeunes Généticiens de France (SIGF) avec l’appui du Collège National des Enseignants et des Praticiens de GeM (CNEPGM) a diffusé un questionnaire en ligne en 2017 et en 2021 aux internes et anciens internes du Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) de GeM explorant entre autres les parcours scientifiques réalisés pendant et après l’internat. 206 réponses ont été récoltées (n=146 en 2017 ; n=60 en 2021), dont 27 professionnels ayant répondu aux deux enquêtes soit 179 répondants.

 

La réalisation d’un Master 2 (M2) reste plébiscitée dans le cursus en GeM, même s’il existe une légère diminution avec 87% des internes sondés issus des promotions 2010 à 2016 contre 98% des internes des promotions antérieures à 2010. Ces M2 sont principalement financés par une année-recherche (44%). La majorité des internes réalisent leur M2 entre la 3e et la 4e année (56%). 7,6% l’ont effectué avant de débuter l’internat.

Soixante et un pourcent ont réalisé le Magistère Européen de Génétique et 30% des M2 dits “locaux”. 47% ont réalisé leur stage de M2 dans leur ville d’origine, 38% à Paris (hors ville d’origine) et 9% à l’étranger.

 

Tous les professionnels ont assisté à au moins un séminaire ou une conférence nationale au cours des 4 années du DES de GeM, 77,6% ont assisté à plus de 5 congrès et 53% ont obtenu une communication orale. On note que 12% ont assisté aux conférences de l'ESHG.

 

Sur les 92 répondants ayant terminé leur internat, 78% ont publié un article en premier ou deuxième auteur au cours du DES.

 

Concernant l’implication dans la recherche après le DES, les proportions d’internes et d’assistants souhaitant y être impliqués sont relativement homogènes (75% et 78% respectivement). Ce lien avec la recherche se fait notamment par les carrières hospitalo-universitaires (HU) : 44% des internes et jeunes généticiens souhaitent s’orienter vers un parcours HU. 

 

En pratique, la majorité des HU (67%) consacrent 25 à 30% de leur temps à la recherche. Par contre, parmi les PH ayant répondu à notre enquête, 20% ont une thèse de sciences et 37% font partie d’une équipe de recherche, mais seule la moitié d’entre eux (n=15/30) peut accorder plus de 10% de son temps à la recherche.

 

Cet état des lieux confirme l’intérêt des futurs généticiens médicaux pour la recherche en mettant en avant leur formation scientifique complémentaire et leur participation dans les congrès et la rédaction d’articles. Il met également en avant le décalage réel entre les souhaits d’implication en recherche chez les internes et assistants et la réalité des pratiques professionnelles qui sont fonction du statut, de l’organisation des équipes et des différentes facettes de l'exercice médical.


Camille PORTERET (POITIERS), Guillaume COGAN, Sigf (COLLECTIF), Cnepgm (COLLECTIF), Florence RICCARDI, Evan GOUY
10:00 - 11:00 #37787 - P405 Mutation du gène HENMT1 : quand un phénotype peut en cacher un autre.
Mutation du gène HENMT1 : quand un phénotype peut en cacher un autre.

Les petits ARN interagissant avec PIWI (piRNA) jouent un rôle important dans la régulation des éléments transposables par un mécanisme analogue à l'interférence par ARN. Ils sont essentiels à différentes étapes du développement des cellules germinales mâles, ce qui rend leur fonction critique pour la spermatogénèse. Les altérations de la voie piRNA entrainent irrémédiablement de défauts sévères de la spermatogénèse et peuvent être ainsi responsables d’infertilité masculine. Nous avons précédemment rapporté deux patients infertiles présentant une azoospermie en lien avec des mutations du gène HENMT1. HENMT1 est responsable de la stabilisation des piRNA en ajoutant un groupe 2'-O-méthyl à leur extrémité 3'. Cette modification permet aux piRNA méthylés d’être chargés sur les protéines PIWI pour reconnaître leurs cibles, initiant ainsi une série d'événements conduisant à l’inactivation des transposons.

Dans ce travail, nous rapportons une nouvelle mutation du gène HENMT1 qui entraîne la perte complète de la protéine. De façon surprenante, des spermatozoïdes ont pu être retrouvés dans l’éjaculat du patient avec un spectre phénotypique allant de l'asthénozoospermie, la nécrospermie à la globozoospermie. Malgré plusieurs tentatives par injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI), aucune naissance n’a pu être obtenue en lien avec une absence totale de développement embryonnaire après l'implantation. Une mobilité et une morphologie altérées des spermatozoïdes ont respectivement été observées par CASA (Computer-Assisted Sperm Analysis) et microscopie électronique. Nos investigations par plusieurs techniques d’immunofluorescence et de coloration ont également révélées des défauts majeurs de compaction de l’ADN nucléaire, une absence de transition des histones vers les protamines et des anomalies d’apposition des marques épigénétiques.

Au final, nos résultats confirment le rôle crucial de HENMT1 dans la voie piRNA et son rôle critique sur la bonne conformation de la chromatine dans les cellules germinales masculines. Surtout, nous avons pu mettre un évidence un continuum phénotypique allant de l’azoospermie à la tératozoospermie en lien avec les mutations HENMT1. Cependant, la présence de spermatozoïdes n’est pas suffisante pour entrevoir des chances de grossesses par ICSI en raison des défauts majeurs de l’ADN nucléaire.


Zeina WEHBE (SAINT-MARTIN-D'HÈRES), Anne-Laure BARBOTIN, Angèle BOURSIER, Marie BIDART, Véronique SATRE, Christophe ARNOULT, Pierre F. RAY, Zine Eddine KHERRAF, Guillaume MARTINEZ, Charles COUTTON
10:00 - 11:00 #37822 - P409 Estimation de l'âge de la mutation fondatrice française p.(Ser127Arg) dans PCSK9.
Estimation de l'âge de la mutation fondatrice française p.(Ser127Arg) dans PCSK9.

Contexte: PCSK9 est le troisième gène impliqué dans l'hypercholestérolémie familiale à transmission autosomique dominante (ADH). PCSK9 code pour la proprotéine convertase subtilisine/kexine de type 9 impliquée dans la régulation (1) du nombre de récepteurs des lipoprotéines de basse densité (LDL) à la surface cellulaire et (2) du taux de cholestérol transporté par les LDL dans la circulation. La première mutation identifiée dans le gène PCSK9 à l'origine de l'ADH, p.(Ser127Arg), est presque exclusivement rapportée chez des patients français et représente 67 % des variants pathogènes dans PCSK9 en France en raison d'un effet fondateur. Quelques porteurs de cette mutation ont été rapportés en Afrique du Sud et en Norvège.

Objectif : Cette étude vise à estimer la date à laquelle a vécu l'ancêtre commun le plus récent porteur de la mutation française p.(Ser127Arg) dans l’exon 2 du gène PCSK9.

Méthodes : Huit familles (7 françaises et une d’Afrique du Sud) et 14 cas index (12 français et 2 Norvégiens) porteurs de la mutation PCSK9-p.(Ser127Arg) ont été sélectionnés pour le génotypage. Les haplotypes ont été construits à l'aide de 11 marqueurs microsatellites (D1S211, D1S451, D1S2720, D1S197, D1S2661, D1S417, D1S200, D1S2742, D1S220, D1S473, D1S390) s'étendant sur 19,6 Mo autour de PCSK9 et de 6 SNP localisés dans l’exon 1: p.(Leu21dup), l’intron 2: c.400-201 A > G, l’intron 3: c.524-90G > C et c.524-68G > C, l’intron 4: c.657+82 A > G, et l’exon 9: p.(Val474Ile).

Résultats : L’haplotype commun à tous les porteurs de la mutation PCSK9-p.(Ser127Arg) de cette étude encadre la mutation sur 6,44 kb. L'haplotype ancestral le plus probable porteur de la mutation p. (Ser127Arg) est : 163-175-237-136-186-188-L9-A-G-G-A-A-169-248-235-240-208. La date à laquelle a vécu l'ancêtre commun le plus récent a été estimée il y a 31 générations [IC 95% : 23-43] à partir de la longueur des haplotypes partagés par les porteurs à l'aide du logiciel Estiage. En supposant qu'une génération équivaut à 20 ans, cet ancêtre commun vivait en France il y a environ 620 ans [IC 95% : 460-860] soit autour de l’an 1 403, entre 1 163 et 1563. L’identification de porteurs de la mutation actuellement en Norvège et en Afrique du Sud pourrait provenir de l’exil des protestants français qui a eut lieu après la révocation de l'édit de Nantes, de 1685 à 1715.

Conclusion : Nous montrons que la mutation PCSK9-p.(Ser127Arg) initiale s'est produite chez l'ancêtre commun des porteurs actuels, qui vivait en France il y a environ 620 ans.


Yara AZAR, Thomas LUDWIG, Hugo LE BON, Thea BISMO STROM, Olivier BLUTEAU, Mathilde DI-FILIPPO, Oriane MARMONTEL, Alain CARRIE, Hedi CHTIOUI, Sophie BELIARD, Emmanuelle GENIN, Dirk BLOM, Catherine BOILEAU, Marianne ABIFADEL, Jean-Pierre RABES, Mathilde VARRET ()
10:00 - 11:00 #38010 - P413 Panel NGS 50 Gènes-Marfan/Apparentés/AATDA héréditaires. Etude de variants de signification inconnue candidats pour une anomalie d’épissage à partir des transcrits illégitimes (leucocytes).
Panel NGS 50 Gènes-Marfan/Apparentés/AATDA héréditaires. Etude de variants de signification inconnue candidats pour une anomalie d’épissage à partir des transcrits illégitimes (leucocytes).

Introduction :

Nous avons identifié au cours des analyses de notre panel NGS 50 Gènes-Marfan/Apparentés/AATDA héréditaires, plusieurs variants de signification inconnue (VSI) mais candidats pour impacter l’épissage : NM_00138.5(FBN1) :c.6164-8T>G et c.3963A>G ; NM_019032.6(ADAMSTL4) :c.434+4A>G ; NM_001365276.2(TNXB) :c.12210+5G>A et NM_002474.3(MYH11) :c.5353_5354del. L’analyse des transcrits de ces gènes peu ou non exprimés dans les leucocytes est généralement réalisée à partir de biopsie cutanée ou de pièce opératoire (chirurgie aortique), lorsque disponible ou envisageable, mais toujours complexe à organiser. Peu de données sont disponibles concernant l’analyse des transcrits illégitimes de ces gènes à partir de prélèvements de sang (Magyar et al., 2009), plus éthiques à proposer aux patients et plus simples à gérer pour le laboratoire. Nous présentons ici les données d’une étude réalisée à partir de prélèvements recueillis dans 8 familles, comportant des témoins positifs ou négatifs pour une anomalie d’épissage connue, en plus des 4 familles avec les VSI précédemment cités.

Méthodes :

Extraction d’ARNs totaux à partir de sang total prélevé sur tube(s) PAXGene (Qiagen), RT-PCR à partir de couples d’amorces spécifique de la région des transcrits où l’anomalie d’épissage est susceptible d’être observée, purification des produits par ExoSap-IT (Thermofisher), électrophorèse capillaire (TapeStation System, Agilent) et analyse de la taille des fragments ; séquençage bidirectionnel SANGER (ABI3500XL (ABI Prism Applied Biosystem).

Résultats :

Un impact sur l’épissage est confirmé pour 3 des 4 VSI étudiés ainsi que chez les témoins positifs présentant un variant délétère connu pour impacter l’épissage. Néanmoins, pour les témoins positifs, les anomalies d’épissage observées à partir de la transcription illégitime, sont parfois différentes de celles documentées à partir de biopsie cutanée ou des données de littérature.

Conclusion :

L’analyse des transcrits illégitimes à partir de prélèvement de sang pour des gènes exprimés dans la matrice extracellulaire peut être utile pour documenter l’éventuel impact d’un VSI sur l’épissage et le classer. Néanmoins, cette analyse ne permet probablement pas de caractériser la nature des anomalies d’épissage au niveau des tissus cibles et de les corréler à la situation clinique (N.B : le Non-sens-Mediated Decay est peu efficace sur la transcription illégitime). Ceci peut être une cause de difficulté d’interprétation, notamment pour le gène MYH11 dont les corrélations génotype/phénotype/mode de transmission sont complexes et où l’analyse de transcrits à partir de tissus cibles se révèle nécessaire.


Aurélie PLANCKE, Clément ESCHAPASSE, Caroline BEUGNET, Guillaume ROLLAND, Camille CENNI, Méderic JEANNE, Radka STOEVA, Marine LEBRUN, Sophie JULIA, Maud LANGEOIS, Yves DULAC, Thomas EDOUARD, Philippe KHAU VAN KIEN (Nîmes)
Hall d'exposition
15:15

"Mercredi 10 janvier"

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KF2
15:15 - 16:15

Session 2 - Posters affichés en présence des auteurs

15:15 - 16:15 #37780 - P002 La caractérisation des souris mutantes Vps13b révèle des phénotypes neuroanatomiques et comportementaux moins prononcés chez les femelles que chez les mâles.
P002 La caractérisation des souris mutantes Vps13b révèle des phénotypes neuroanatomiques et comportementaux moins prononcés chez les femelles que chez les mâles.

La protéine associée au tri des protéines vacuolaires 13B (VPS13B) est une protéine de grande taille et très conservée. La mutation de VPS13B est à l'origine du syndrome de Cohen, une maladie rare, à transmission autosomale récessive, caractérisée par une microcéphalie et une déficience intellectuelle parmi d'autres caractéristiques comme un retard de développement, une hypotonie et une personnalité amicale. Cependant, les mécanismes sous-jacents par lesquels la perturbation de VPS13B entraîne un dysfonctionnement cérébral restent encore inexpliqués.  Pour mieux comprendre la neuropathogenèse du syndrome de Cohen, nous avons caractérisé systématiquement les changements cérébraux chez les souris mutantes Vps13b et comparé les résultats murins à ceux de 235 patients déjà publiés et de 17 nouveaux patients diagnostiqués avec un syndrome de Cohen lié à VPS13B. Nous avons montré que Vps13b est exprimé de manière différentielle dans toutes les régions du cerveau, l'expression la plus élevée étant observée dans le cervelet, l'hippocampe et le cortex avec un pic postnatal. La moitié des souris Vps13b-/- meurent au cours de la première semaine de vie. Les autres souris ont une durée de vie normale et présentent les principaux phénotypes de la maladie humaine, notamment la microcéphalie, le retard de croissance, l'hypotonie, l'altération de la mémoire et une sociabilité accrue. Des analyses histomorphologiques systématiques du cerveau en 2D et 3D révèlent des changements structurels spécifiques dans le cerveau dès la naissance. Le gyrus denté est la région cérébrale dont la taille est la plus réduite, tandis que le cortex moteur est spécifiquement aminci dans la couche VI. Le fornix, le fascicule rétroflexe et le cortex cingulaire ne sont pas affectés. Il est intéressant de noter que ces changements neuroanatomiques impliquent une augmentation de la mort neuronale pendant les stades infantiles, sans progression à l'âge adulte, ce qui suggère que VPS13B favorise la survie neuronale au début de la vie. Il est important de noter que si les deux sexes sont touchés, certains phénotypes neuroanatomiques et comportementaux sont moins prononcés, voire absents chez les femmes. Nous avons évalué les différences entre les sexes chez les patients Cohen et avons conclu que les femelles étaient moins touchées, tant chez les souris que chez les patients. Nos résultats fournissent de nouvelles informations sur la neurobiologie de VPS13B et mettent en évidence des phénotypes cérébraux non signalés auparavant, tout en définissant le syndrome de Cohen comme une nouvelle entité probable de neurodégénérescence infantile non progressive.


Charlotte MONTILLOT (Dijon), Emilia SKUTUNOVA, . AYUSHMA, Morgane DUBIED, Adam LAHMAR, Sylvie NGUYEN, Benazir PEERALLY, Fabrice PRIN, Yannis DUFFOURD, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence DUPLOMB, Heng WANG, Muhammad ANSAR, Laurence FAIVRE, Nicolas NAVARRO, Shilpi MINOCHA, Stephan C COLLINS, Binnaz YALCIN
15:15 - 16:15 #38176 - P006 Avancées diagnostiques pour les patients avec autisme ou trouble du neurodéveloppement précoce sévère sans déficience intellectuelle par séquençage de génome.
P006 Avancées diagnostiques pour les patients avec autisme ou trouble du neurodéveloppement précoce sévère sans déficience intellectuelle par séquençage de génome.

Les troubles du spectre autistique (TSA) comme un certain nombre de troubles spécifiques et précoces des acquisitions (langage, coordination, fonction exécutives…) appartiennent aux troubles du neurodéveloppement (TND) au même titre que la déficience intellectuelle (DI). Marqués par une forte hétérogénéité clinique y compris syndromique, les TND sont fréquemment associés chez un même patient ; comme c’est le cas pour la DI présente chez 30% à 40% des patients avec TSA. Leur architecture génétique est complexe allant de formes monogénique à des formes oligogéniques ou multifactorielles. Les taux de diagnostic moléculaire varient fortement d’une étude à l’autre, toutefois le rendement diagnostique diffère probablement en fonction du phénotype neurodéveloppemental précis, plus faible par exemple dans un TSA isolé que dans un TSA syndromique et/ou associé à une DI.

Les anomalies chromosomiques visibles au caryotype correspondent à environ 5% des diagnostics de TSA. Le taux diagnostique est passé à environ 10-15% pour l’ensemble des TSA depuis l’utilisation en routine des puces à ADN.  Les études d’analyse de séquençage haut débit d’exome ou de génome complet (WGS) suggèrent une étiologie dans environ 15-20% des TSA. Toutefois, les taux diagnostiques des patients avec TSA ou TND précoces sévères sans DI sont mal définis, les cohortes regroupant le plus souvent des sous phénotypes.

Près de 200 patients ont été inclus dans la préindication TSA et TND précoce sévère sans DI dans le cadre du Plan France Médecine Génomique (PFMG) 2020-2025 et 120 dossiers ont été rendus. Le rendement diagnostique est de 9%. Il s’agit de SNV (67%) ou CNV (33%) pathogènes ou facteurs de susceptibilité aux troubles du neurodéveloppement. Environ 5% des patients présentent un Variant de Signification Inconnue (VSI) pouvant correspondre à un variant de novo dans un gène pour lequel une étude collaborative est en cours ou un variant hérité d’un parent légèrement atteint pour lequel une étude de ségrégation est en cours. Ces études complémentaires pourraient augmenter le rendement diagnostique et la compréhension des troubles.

Dans le cadre du PFMG, un travail collaboratif alliant les équipes d’expertises clinique, biologique et l’équipe de recherche du Pr T. Bourgeron experte dans la génétique des TND est initié. Les données brutes des génomes de ces patients seront réinterprétées et confrontées aux cohortes de patients avec TND recrutées dans différents projets Européens tels que AIMS-2Trials (Autism Innovative Medicine Studies-2-Trials), R2D2-MH (Risk and Resilience in Developmental Diversity and Mental Health). Elles serviront également de support pour établir des scores de risque polygéniques pour l’autisme et les TND sans DI.

L’ensemble des résultats permettra de préciser l’architecture génétique des TSA et TND précoces sévères dans toute leur diversité.


Anne-Claude TABET (Paris), Anna MARUANI, David GERMANAUD, Laurence PERRIN, Claire LEBLOND-MANRY, Freddy CLIQUET, Alexandre MATHIEU, Aline VITRAC, Celine DUPONT, Anita BEGGIATO, Elise HUMEAU, Valérie VANTALON, Alain VERLOES, Yline CAPRI, Boris CHAUMETTE, Benjamin COGNE, François LECOQUIERRE, Gael NICOLAS, Alice GOLDENBERG, Anne-Marie GUERROT, Thomas SMOL, Mathilde HEULIN, Andree DELAHAYE-DURIEZ, Cyril MIGNOT, Vincent DES PORTES, Delphine HERON, Marlène RIO, Thomas BOURGERON, Richard DELORME, Jonathan LÉVY
15:15 - 16:15 #37686 - P010 Coût de l'analyse de l'exome chez les patients atteints de déficience intellectuelle : une étude de micro-costing dans un contexte français.
P010 Coût de l'analyse de l'exome chez les patients atteints de déficience intellectuelle : une étude de micro-costing dans un contexte français.

Contexte : Avec le développement des technologies de séquençage de nouvelle génération en France au cours de la dernière décennie, le séquençage de l'exome était apparu comme une opportunité pour améliorer le taux diagnostique des patients atteints de déficience intellectuelle (DI). Afin d'aider les décideurs français à déterminer un tarif adéquat pour le séquençage de l'exome, nous avons estimé le coût unitaire d’une analyse diagnostique de la DI reposant sur le séquençage de l'exome, depuis la préparation de l'étape pré-analytique jusqu'à la rédaction du compte-rendu envoyé au généticien et identifié la part des postes de dépenses dans ce coût unitaire


Méthodes : Une approche en micro-costing a été réalisée pour l'année 2018 dans le cadre de l'étude DISSEQ, une étude coût-efficacité financée par le ministère de la Santé et réalisée en collaboration avec l’équipe de recherche GAD (Génétique des Anomalies du Développement, Inserm UMR 12131, Dijon) et le Centre National de Recherche en Génomique Humaine (CNRGH, Evry). L'analyse a été menée du point de vue de ces deux acteurs. L'ensemble des ressources (main d'œuvre, équipements, matériels jetables et réactifs, matériel réutilisable) nécessaires à l'analyse des échantillons sanguins a été identifié, collecté et valorisé monétairement. Afin de tenir compte de l’évolution de la technologie de séquençage et de la baisse des prix des consommables, plusieurs analyses de sensibilité ont été réalisées.


Résultats : Le coût nominal unitaire par analyse diagnostique reposant sur le séquençage de l'exome a été estimé à 2 019 €. La main d'œuvre représentait 50,7 % du coût total. L'étape analytique (de la préparation des librairies à l'analyse des séquences) représentait 88% du coût total. Des analyses de sensibilité ont montré qu'une baisse simultanée de 20 % du prix du kit de capture et de 50 % du prix des flow-cells permettait d'estimer à 1 769 € le coût d'un test diagnostique pour la DI basé sur le séquençage d’exome.


Conclusion : Il s'agit de la première estimation du coût du séquençage de l’exome dans le contexte français du diagnostic de la DI. L'estimation est particulièrement influencée par le prix des flow-cells et par les coûts de main d’œuvre, mais plus généralement par l'organisation des centres impliqués dans les différentes étapes de l'analyse et la période à laquelle l'étude a été menée. Ces informations peuvent maintenant être utilisées pour définir un tarif adéquat. Ils ont également participé à élaborer la méthodologie de l’analyse médico-économique de l’analyse de génome dans le cadre de l’étude pilote DEFIDIAG (NCT04154891) du Plan France Médecine Génomique  (PFMG) 2025.


Anne-Laure SOILLY, Charley ROBERT-VIARD (Dijon), Céline BESSE, Ange-Line BRUEL, Bénédicte GÉRARD, Anne BOLAND, Amélie PITON, Frédéric TRAN MAU-THEM, Anne-Sophie DÉNOMMÉ-PICHON, Antonio VITOBELLO, Hana SAFRAOU, Yannis DUFFOURD, Jean MULLER, Charlotte POË, Thibaud JOUAN, Samy EL DOUEIRI, Laurence FAIVRE, Delphine BACQ-DAIAN, Bertrand ISIDOR, David GENEVIEVE, Sylvie ODENT, Nicole PHILIP, Martine DOCO-FENZY, Didier LACOMBE, Julian DELANNE, Christophe PHILIPPE, Marie-Laure ASENSIO, Jean-François DELEUZE, Christine BINQUET, Disseq INVESTIGATORS GROUP, Christel THAUVIN-ROBINET, Catherine LEJEUNE
15:15 - 16:15 #37773 - P014 L’innovation par les paramédicaux dans le CRMR Déficiences intellectuelles de causes rares DEFI-Bourgogne.
P014 L’innovation par les paramédicaux dans le CRMR Déficiences intellectuelles de causes rares DEFI-Bourgogne.

Le centre DEFI-Bourgogne, intégré au CRMR Déficiences intellectuelles (DI) de causes rares, a pour but d’apporter une évaluation pluridisciplinaire aux patients suspects de DI ou aux patients porteurs d’une maladie génétique et présentant un trouble du neurodéveloppement (TND). L’équipe est donc composée de plusieurs paramédicaux qui mettent en place des séances de prise en charge innovantes ou participent à des projets de recherche.

 

Parmi celles-ci, on note la mise en place de groupes Barkley (Programme d’Entraînement aux Habiletés Parentales), qui sont des groupes d’habiletés parentales pour des parents d’enfants ayant des troubles des Troubles Oppositionnels avec Provocation (régulièrement associés à un diagnostic de Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité). Le programme consiste en une dizaine de séances qui ont pour but d’amener les parents à une meilleure connaissance du trouble et à leur apporter des outils pour les guider vers une meilleure gestion des comportements difficiles. Le but est aussi de les amener vers un meilleur sentiment de compétences parentales. L’équipe propose également des séances de remédiation cognitive, ayant pour but de réduire l'impact des troubles cognitifs dans la vie quotidienne. Pour cela, les séances visent à promouvoir le développement de nouvelles stratégies de traitement de l'information, spontanément mises en œuvre par le patient et/ou développées avec étayage du thérapeute.  Cette activité a permis de prendre part à deux projets de recherche coordonné par GenoPsy au Vinatier, Cognitus & Moi pour les enfants puis Réhabilitus pour les adultes.

Enfin, d’autres initiatives peuvent être citées, comme des groupes de paroles pour les parents, les hôpitaux de jour de transition enfants-adultes pour les patients avec TDI/TND, le programme ETP « En route vers l’autonomie », la participation aux webinaires Patients Familles Soignants proposés par la plateforme d’expertise maladies rares.

 

Dans le cadre de la recherche, les neuropsychologues peuvent avoir un rôle central notamment pour essayer de mettre évidence des profils cognitifs précis dans certaines pathologies. Après la description du profil cognitif du syndrome de White-Sutton, un travail similaire est mené chez les patients atteints du syndrome de Bosch-Boonstra-Schaaf (NR2F1). L’équipe travaille également sur la description d’un nouveau syndrome de définition « psychométrique et orthophonique », baptisée la dysgnosie des signes conventionnels. Cette symptomatologie touche des patients qui ont une efficience intellectuelle normale mais présentent une impossibilité de reconnaitre des signes et symboles. Les évaluations neuropsychologiques sont également indispensables aux essais thérapeutiques menés au sein du CRMR.

 

En conclusion, l’investissement majeur des paramédicaux du centre a permis de mettre en place des initiatives innovantes qui permettent d’améliorer la prise en charge des patients et font avancer la recherche dans les TND.


Jenny CORNATON, Aurélie ESPITALIER, Noémie RELIN, Chloé SAGNOL, Théo GAUMET, Hélène SFEIR, Marie-Myriam ARNOULT, Camille MARIA, Emilie PONTET, Lou AUGUSTINIAK, Aurore GARDE, Caroline RACINE, Clémence FAUCONNIER-FATUS, Clément SIMAO DE SOUZA, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE, Julian DELANNE (Dijon)
15:15 - 16:15 #38172 - P018 Évaluation neuropsychologique des sujets porteurs du syndrome de Cowden – Analyse à mi-parcours (volet neuropsychologique de l’étude COSEA).
P018 Évaluation neuropsychologique des sujets porteurs du syndrome de Cowden – Analyse à mi-parcours (volet neuropsychologique de l’étude COSEA).

Introduction : Le syndrome de Cowden est une maladie génétique rare associée à des mutations du gène PTEN. Il se caractérise par des manifestations cliniques variées, notamment la présence d'hamartomes multiples, un risque accru de cancer, un excès de croissance cérébrale, ainsi que des troubles du neurodéveloppement. Le volet pédiatrique de l’étude COSEA révèle que 40% des enfants atteints ont une déficience intellectuelle (DI) et/ou un trouble du spectre de l'autisme (TSA). Parmi les 60% restants, au moins 30% présentent un trouble spécifique des apprentissages. Ce volet neuropsychologique de l’étude COSEA se concentre sur l'évaluation neuropsychologique des patients atteints du syndrome de Cowden qui ne présentent ni DI ni TSA, dans le but de mieux comprendre les difficultés auxquelles ils sont confrontés.

Méthodologie : Nous avons recueilli les évaluations neuropsychologiques de 14 enfants atteints du syndrome de Cowden n’ayant ni DI ni TSA. Ces évaluations proviennent des services de génétique de l'APHP Sorbonne Université, de neuropédiatrie de l'Hôpital Femme Mère Enfant de Lyon et de génétique du CHU de Rennes. Huit de ces patients ont été évalués avant le lancement de l'étude COSEA, ce qui a permis d'effectuer des observations préliminaires conduisant à l'établissement d'un protocole spécifique pour les futurs patients. À ce jour, six enfants ont suivi ce protocole, incluant une évaluation standardisée couvrant l'efficience intellectuelle, la perception visuelle, les fonctions exécutives, l'attention, la cognition sociale et les comportements.

Résultats Préliminaires : Tous les enfants avec un syndrome de Cowden sans DI ni TSA ont rencontré des difficultés scolaires nécessitant des adaptations (classes ULIS et SEGPA, AESH) et des interventions spécialisées (orthophonie, psychomotricité, ergothérapie). Les résultats des huit patients évalués avant le lancement de l'étude COSEA ont confirmé les difficultés d'apprentissage et révélé une hétérogénéité des profils neuropsychologiques avec une prédominance des difficultés praxiques et de cognition sociale. L’analyse des six premiers enfants ayant suivi le protocole sont en faveur de ces observations. L'étude est toujours en cours, avec l'inclusion continue de nouveaux patients.

Conclusion : La fréquence des troubles spécifiques apprentissages des enfants atteints du syndrome de Cowden est probablement sous-estimée. Elle justifie la réalisation d’un diagnostic moléculaire précoce, d’un suivi pluridisciplinaire dès l'entrée à l'école, ainsi qu’un bilan neuropsychologique, en prévention de l’échec scolaire. Par ailleurs, l’hétérogénéité des difficultés constatées souligne la complexité de la physiopathologie du dysfonctionnement cérébral dans les excès de croissance encéphalique.


Fanny PHELIPPEAU (Paris), Barbara CHIARONI, Anne-Claire GELINEAU, Emmanuelle LACAZE, Cécilia GALBIATI, Coralie RASTEL, Fanny TESSIER, Laurent PASQUIER, Vincent DES PORTES, Cyril MIGNOT
15:15 - 16:15 #38344 - P022 Les variants de novo du gène RBBP4 décrivent une nouvelle NuRDopathie présentant des signes dysmorphiques communs et associée à un retard de développement affectant principalement le langage.
P022 Les variants de novo du gène RBBP4 décrivent une nouvelle NuRDopathie présentant des signes dysmorphiques communs et associée à un retard de développement affectant principalement le langage.

More than half of patients diagnosed with a neurodevelopmental disorder (NDD) lack a molecular diagnosis.

The nucleosome remodeling and deacetylase (NuRD) complex modulates gene expression important for pluripotency, lineage commitment, and corticogenesis. De novo variants in CHD3 (leading to Snijders Blok-Campeau (SNIBCP) syndrome), CHD4 (Sifrim-Hitz-Weiss (SIHIWE) syndrome), and GATAD2B (GAND syndrome), that encode NuRD complex subunits, are associated with overgrowth and NDD and have been coined the term NuRDopathies.

The RB binding protein 4 (RBBP4) gene codes for a histone-binding protein that plays a role in the NuRD complex, but also CAF-1 and PRC2 complexes. The phenotype associated with pathogenic RBBP4 variants is unknown.

We collected a cohort of 16 patients carrying 14 different mono-allelic RBBP4 variants. One is an inherited splice variant (CADD score 22.9, SpliceAI 0.69), 13 are missense variants (11 de novo and 2 not inherited from the available parent). In silico prediction tools support the pathogenicity of the variants: median (range) CADD and REVEL scores are 26.3 (21.7-32) and 0.56 (0.30-0.94), respectively. All variants are scattered in the functional and highly conserved domains of the protein. Most of the affected amino acid residues (12/14) are conserved down to yeast.

Fifty percent of the reported patients have microcephaly (4/9). Recurrent dysmorphic features can be recognized: tall forehead (5/6), hypertelorism or broad nasal bridge (4/8) and thin upper lip or short philtrum (4/6). All patients have developmental delay and/or intellectual disability (13/13 and 9/9, respectively) and moderate to severe speech delay (9/9). Autistic features are presented by half of the patients (4/8) but only a third have a confirmed autism spectrum disorder (2/6). Seizures are uncommon (3/10) but they are therapy-resistant when present (3/3). Brain magnetic resonance imaging highlights nonspecific white matter hyperintensities or cerebral atrophy (5/7). Cryptorchidism (3/9) and strabismus (2/6) are less frequent.

This cohort shares common features with SNIBCP (autistic features), SIHIWE and GAND syndromes (seizures) or a combination of those (speech delay, high forehead, hypertelorism, cryptorchidism and strabismus). Interestingly, macrocephaly is common in these syndromes (39-85%) but was absent from the RBBP4 cohort. The p.Ser73, p.Tyr181 and p.Asn282 residues have been reported to be critical for RBBP4 interaction with its partners and are affected in 5 patients of this cohort. In vitro and in vivo (fly model) studies are currently underway to further ascertain the phenotype-genotype association.

In summary, we describe a new NuRDopathy with partial clinical overlap of previously reported NuRDopathies, but also significant differences (microcephaly and/or absence of macrocephaly). Exploring the functional consequences of the dysfunction of different complex subunits could help delineate the phenotypic differences between the syndromes.


Tanguy DEMARET (Gosselies, Belgique), Bryce A. MENDELSOHN, Olaf BODAMER, Andrée DELAHAYE-DURIEZ, Jasper VAN DER SMAGT, Julie LAUZON, Marielle ALDERS, Saskia MAAS, Marie FALKENBERG SMELAND, Laura LARRIGAN, Boris KEREN, Perrine CHARLES, Julia RANKIN, Parul JAYAKAR, Amelle SHILLINGTON, Emanuela ARGILLI, Elliott SHERR, Emma BEDOUKIAN, Cara SKRABAN, Julie S. COHEN, Mary Ann THOMAS, Kym BOYCOTT, Douglas ALLAN, Xiang-Jiao YANG, William T. GIBSON, Philippe CAMPEAU
15:15 - 16:15 #38578 - P026 Les variants de novo du gène SP9 sont responsables d’un nouveau type d’interneuronopathie d’expression variable associant une déficience intellectuelle, des troubles du spectre autistique et une épilepsie.
P026 Les variants de novo du gène SP9 sont responsables d’un nouveau type d’interneuronopathie d’expression variable associant une déficience intellectuelle, des troubles du spectre autistique et une épilepsie.

Introduction : Les interneuronopathies sont un trouble du neurodéveloppement caractérisé par une altération de la migration et de la différenciation des interneurones GABAergiques, et dont le très large spectre clinique comporte des troubles du spectre autistique, des encéphalopathies épileptiques à début précoce, une déficience intellectuelle ou des troubles psychiatriques comme la schizophrénie. Une de leurs principales étiologies est la présence de variants pathogènes dans des gènes impliqués dans le développement neuronal. SP9 est un facteur de transcription appartenant à la famille des facteurs KLF/SP, qui possèdent des domaines de liaison à l'ADN très conservés. Ce gène joue un rôle central dans le développement des interneurones et leur migration tangentielle, comme l'ont démontré des modèles murins, mais n'a pas encore été impliqué dans des maladies humaines.

Matériels et méthodes : Grâce à Genematcher, nous avons pu collecter des cas présentant des variants dans le gène SP9. Pour évaluer l’impact de ce gène, nous avons mené des études anatomopathologiques, des analyses in silico (analyses bioinformatiques utilisant des bases de données de séquençage d’ARN dans des structures cérébrales à différents stades de développement)  et in vitro (analyses de Luciférase, construction de plasmide et imagerie confocale de cellules vivantes).

Résultats : Nous montrons ici que les variants hétérozygotes de novo du gène SP9 sont responsables d’une interneuronopathie avec d’une part des variants faux-sens récurrents sur l’acide aminé Glutamate en position 378 entraînant une encéphalopathie épileptique sévère par un effet hypomorphe et néomorphe et d’autre part des variants perte de fonction entraînant un phénotype un peu moins sévère caractérisé par une déficience intellectuelle et des troubles du spectre autistique.

Conclusion : Les variants hétérozygotes de novo du gène SP9 sont responsables d’une interneuronopathie avec deux phénotypes distincts de sévérité variable. Ces résultats confirment également les données de la littérature montrant que certains variants situés dans un domaine de liaison à l'ADN conservé des facteurs de transcription de la famille KLF/SP peuvent conduire à des fonctions néomorphes qui responsable de pathologie de transmission autosomique dominante.


Marine TESSARECH (LILLE), Gaelle FRIOCOURT, Florent MARGUET, Maryline LECOINTRE, Morgane LE MAO, Rodrigo MUÑOZ DÍAZ, Cyril MIGNOT, Boris KEREN, Bénédicte HÉRON, Charlotte DE BIE, Koen VAN GASSEN, Didier LOISEL, Benoît DELORME, Steffen SYRBE, Annick KLABUNDE-CHERWON, Rami ABOU JAMRA, Meret WEGLER, Bert CALLEWAERT, Annelies DHEEDENE, Merzouka Marinnes ZIDANES, Agnès GUICHET, Céline BRIS, Patrick VAN BOGAERT, Florence BIQUARD, Guy LENAERS, Pascale MARCORELLES, Claude FEREC, Bruno GONZALES, Vincent PROCACCIO, Antonio VITOBELLO, Dominique BONNEAU, Annie LAQUERRIERE, Salim KHIATI, Estelle COLIN
15:15 - 16:15 #37596 - P030 Troubles spécifiques du langage et des apprentissages non syndromique et séquençage d’exome : Expérience dijonnaise et revue de la littérature.
P030 Troubles spécifiques du langage et des apprentissages non syndromique et séquençage d’exome : Expérience dijonnaise et revue de la littérature.

Les Troubles du Neurodéveloppement (TND) sont sans aucun doute les affections les plus explorées en génétique médicale, la Déficience Intellectuelle (DI), l’Autisme ou l’Epilepsie étant pourvoyeur d’activités clinique et de recherche. Parmi les TND, les Troubles Spécifiques du Langage et des Apprentissages (TSLA) sont encore peu explorés en pratique courante. Les TSLA ou « dys » (dyslexie/dysorthographie, dysphasie, dyspraxie, dyscalculie et TDAH) touchent environ 5 à 10% des enfants en âge scolaire, représentant ainsi un enjeu de santé publique.

En France, en l'absence de signes syndromiques, la plupart des services de génétique propose la réalisation d’une ACPA, associée chez les filles à la recherche d'un syndrome de l'X-fragile. Néanmoins, les exemples de gènes décrits dans la DI et également décrits chez les patients atteints de TSLA se multiplient, suggérant des chevauchements génotypiques entre les TND. De plus, certaines équipes internationales ont identifié par séquençage de l'exome (ES) des variations d’intérêt dans un ou plusieurs gènes chez des patients atteints de TSLA sévères, suggérant un modèle monogénique ou oligogénique de ces troubles.

Nous avons initié en 2021 un projet pilote visant à proposer l'ES, le plus souvent en trio, chez des patients adressés en consultation de génétique pour un ou des TSLA sévère(s) bien documenté(s).

80 patients, en majorité multidys ont été inclus. 34 avaient déjà précédemment explorés par ACPA et 68% avaient des ATCD familiaux. Des variations probablement pathogènes ont été identifiés chez 6 patients (BRAF, KCNN2, SMARCC2(x2), SET et TRIO) ainsi que des PIEV chez 2 autres patients (dup et del 16p11.2). 28 variations de signification incertaine (VSI) dans les gènes connus dans les TND ont été identifiés chez 22 patients (parfois 2 VSI chez un même patient) et 13 variations dans des gènes de signification inconnue (GUS). Ainsi, un diagnostic génétique a été obtenu chez 10% des patients (38% avec VSI), et ce taux s’élève à 13% chez les non-explorés (contre 8,8% en ACPA). Des ségrégations familiales, des analyses cliniques et fonctionnelles et des études de l’épisignature sont en cours afin d'aider à la classification de certains VSI.

Tous les patients chez qui une variation probablement pathogène ou une variation d'intérêt a été identifié présentent soit des TSLA multiples, soit une association TSLA et troubles du comportement. La mise en évidence de variations dans des gènes connus dans d’autres TND va dans le sens de l’existence d’un chevauchement génotypique entre TND, notamment dû à la diversité des variations possibles au sein d’un même gène.

L'étude sera poursuivie sur 101 patients supplémentaires, atteints de TSLA sévère jamais explorés, dans le cadre d’un PHRC interrégional regroupant 11 centres d’inclusion en France. Nous chercherons ainsi à confirmer ces 1ers résultats qui encouragent la prescription de l’ES chez les patients atteints de TSLA lorsqu’il existe une demande familiale.


Eléonore VIORA-DUPONT (Dijon), Julian DELANNE, Aurore GARDE, Sophie NAMBOT, Estelle COLIN, Marie BOURNEZ, Clémence FAUCONNIER-FATUS, Caroline RACINE, Céline BERNARD, Agnès MAURER, Aurélie ESPITALIER, Christine BINQUET, Marion BOUCTOT, Marie-Laure ASENSIO, Anne-Sophie BRIFFAUT, Véronique DARMENCY, Audrey COTINAUD-RICOU, Patricia PLUMET, Noémie RELIN, Patrick CALLIER, Anne-Laure MOSCA-BOIDRON, Nathalie MARLE, Fréderic TRAN-MAU-THEM  , Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Hana SAFRAOU, Antonio VITOBELLO, Ange-Line BRUEL, Christophe PHILIPPE, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE
15:15 - 16:15 #37685 - P034 Les diagnostics moléculaires multiples dans le domaine de la déficience intellectuelle et des anomalies du développement : 3,5% des cas positifs.
P034 Les diagnostics moléculaires multiples dans le domaine de la déficience intellectuelle et des anomalies du développement : 3,5% des cas positifs.

Introduction : Les diagnostics moléculaires multiples (DMM), bien qu’étant un concept ancien, sont probablement sous-estimés. L’expansion des techniques pangénomiques a permis d’améliorer le rendement diagnostique dans les anomalies du développement et la déficience intellectuelle (AD/DI), ainsi que la détection des DMM. Un DMM correspond à l’association de deux maladies génétiques ou plus, expliquant le phénotype d’un patient. La littérature est pauvre, les cohortes décrites, s’intéressant principalement aux anomalies congénitales et neurologiques, rapportent de 1,8% à 7,1% de DMM au sein des diagnostics positifs par ES.  

Méthodes : De mars 2014 à décembre 2021, notre laboratoire a rendu 880/2658 ES avec un diagnostic positif chez des individus atteints d’AD/DI. Nous avons réanalysé de manière rétrospective les 309 ES positifs rendus entre 03/2014 et 12/2018 et étudié les caractéristiques des DMM rendus prospectivement entre 01/2019 et 12/2021.

Résultats : Nous avons retenu un DMM chez 31/880 individus (3,5%) et un DMM probable chez 39 individus supplémentaires (association d’un diagnostic et d’une variation de signification incertaine avec une forte probabilité d’être reclassée pathogène dans le futur), menant à 8% le taux global de DMM à l’avenir. Ce taux est cohérent avec la littérature, avec un taux moyen de 3,2% (6,6% si l’on considère les DMM probables). Les pathologies AD concernent 2/3 de nos patients, dont au moins l’une des variations est héritée d’un parent peu voire pas symptomatique pour 50% des patients, illustrant la difficulté de la pénétrance incomplète. Au moins un CNV est impliqué chez 12/31 individus, détecté soit par ACPA (4/12) soit par ES (8/12). Les DMM sont cliniquement soit distincts (9/31) soit chevauchants (22/31). Des 24 individus dont l’hérédité est connue, 6 présentent deux pathologies dominantes dont l’une héritée, et 4 une pathologie dominante sporadique associée à une pathologie AR ou XLD/XLR. La temporalité entre les diagnostics diffère, avec 17/31 des DMM détectés d’emblée versus un délai maximal de 8 ans. Le gain diagnostique des réanalyses est de 3,2%.

Conclusion : les DMM méritent une attention particulière des cliniciens mais également des biologistes. Avec un taux entre 3,5 et 8%, ils s’avèrent fréquents dans le domaine des AD/DI. Pour les détecter, il est important de disposer de données cliniques de qualité et à jour, d’une expertise clinique et d’un dialogue entre cliniciens et biologistes, d’avancées bio-informatiques et de l’enrichissement des connaissances scientifiques ; tout cela dans l’unique but d’apporter une prise en charge personnalisée aux patients et leur famille et un conseil génétique adapté, tout en décrivant plus justement les spectres phénotypiques des gènes impliqués en pathologie humaine. Enfin, la réanalyse des ES positifs, bien que présentant un rendement diagnostique moindre que la réanalyse de données négatives, reste une approche intéressante pour limiter l’errance diagnostique.


Caroline RACINE (DIJON), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Camille ENGEL, Frédéric TRAN MAU-THEM, Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Hana SAFRAOU, Arthur SORLIN, Sopie NAMBOT, Julian DELANNE, Aurore GARDE, Estelle COLIN, Sébastien MOUTTON, Julien THEVENON, Nolwenn JEAN-MARÇAIS, Marjolaine WILLMEMS, David GENEVIEVE, Lucile PINSON, Laurence PERRIN, Fanny LAFFARGUE, James LESPINASSE, Elodie LACAZE, Arnaud MOLIN, Marion GERARD-BLANLUET, Laetitia LAMBERT, Charlotte BENIGNI, Olivier PATAT, Valentin BOURGEOIS, Charlotte POE, Philippine GARRET, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
15:15 - 16:15 #37721 - P038 Comment l'identification des anomalies génomiques éclaire les « espèces naturelles » du spectre de l’autisme: illustration de l’approche du phénotypage inverse dans le cas des mutations du gène SHANK3.
P038 Comment l'identification des anomalies génomiques éclaire les « espèces naturelles » du spectre de l’autisme: illustration de l’approche du phénotypage inverse dans le cas des mutations du gène SHANK3.

L’identification d’un nombre croissant de sujets porteurs de mutations dans des gènes responsables de troubles du spectre de l’autisme (TSA) ouvre un nouveau champ de recherche pour caractériser leurs dysfonctionnements psychiques (affects, pensées, psychomotricité).

Jusqu’ici, les TSA sont définis dans les classifications internationales d’un point de vue symptomatique avec une approche polythétique c’est-à-dire basée sur la présence de X symptômes parmi une liste de Y, privilégiant la fiabilité diagnostique (concordance inter-juges) au détriment de la validité clinique.

L’identification d’anomalies génomiques offre une façon originale d’aborder la réalité psychique des sujets partageant un même variant rare, -en validant leur regroupement-, point de départ à un réexamen attentif du phénotype psycho-comportemental parfois énigmatique.

Ce regroupement de sujets nous invite à aller au-delà de la compilation des symptômes, et à explorer différents référentiels pour trouver une cohérence sémiologique à leurs perturbations psycho-comportementales et favoriser la détection de signes ou symptômes discriminants en vue d'une analyse clinique différentielle.

Nous illustrons l’intérêt de cette approche avec les mutations du gène SHANK3, où l’hypothèse d’une défaillance des centres psychomoteurs qui permettent de passer « de la pensée à l’action » s’est avérée être un cadre conceptuel pertinent pour observer des manifestations cliniques souvent négligées par rapport aux symptômes socio-communicatifs dans les TSA, et révéler d’autres signes psychomoteurs en interagissant avec ces sujets. 

Cet angle de vue nous a amené à repérer dès l’enfance des anomalies qualitatives de la psychomotricité, c’est-à-dire des actions motrices involontaires ayant l’allure d'actes intentionnels mais réalisées sans l’influence de la volonté qui affectent la motricité expressive (mimiques faciales, etc.) et réactive (comportement d’utilisation, etc.). Ces repères discriminants nous conduisent à considérer que ces sujets présentent une forme de catatonie chronique à début précoce. 

Au-delà de la caractérisation psychopathologique d’un trouble du développement très rare, ce changement de regard a révélé que parmi les 11 cas rapportés par Léo Kanner dans son article princeps de 1943 décrivant l’autisme, l’un d’entre eux était très probablement un cas de catatonie chronique à début précoce, et montre l’intérêt de prendre en compte les anomalies qualitatives de la psychomotricité dans l’approche du diagnostic différentiel des TSA.

 

 

Philippe A. Alternatives to Gold Standard Diagnostic Tools for Distinguishing "Natural Kinds" on the Autism Spectrum. Front Psychiatry. 2022;13:862410. doi: 10.3389/fpsyt.2022.862410.

 

Dhossche D, de Billy C, Laurent-Levinson C, Lenormand M-T, Recasens C, Robel L, Philippe AEarly-onset catatonia associated with SHANK3 mutations: looking at the autism spectrum through the prism of psychomotor phenomena. Front Psychiatry. 2023;14 doi:10.3389/fpsyt.2023.1186555


Anne PHILIPPE (PARIS)
15:15 - 16:15 #37738 - P042 L’engagement des personnes vivant avec un trouble du neuro-développement et leurs aidants pour une meilleure accessibilité de l’information en santé.
P042 L’engagement des personnes vivant avec un trouble du neuro-développement et leurs aidants pour une meilleure accessibilité de l’information en santé.

Un Trouble du Neuro-Développement (TND), même léger à modéré, peut réduire l’accès aux dispositifs d’éducation en santé ainsi qu’aux informations relatives aux soins ou aux examens proposés.

Comprendre l’information c’est favoriser les conditions de l’adhésion dans le parcours de soins.

Un groupe de travail inter-filières de santé maladies rares a été mis en place par les filières AnDDI-Rares et DefiScience. Composé de professionnels et de représentants de patients formés au Facile à Lire et A Comprendre (FALC) ou de personnes sensibilisées à l’accessibilité de l’information en santé, il conçoit ou transcrit des documents en FALC à l’attention première des personnes touchées par une maladie rare associée à un TND mais plus largement pour tous.

Parmi les productions :

  • Notice d’information aux examens génétiques et le consentement à l’enregistrement des informations de santé
  • Documents en lien avec l’ETP (Education thérapeutique du patient)
  • Convocation à une consultation ou à un hôpital de jour
  • Présentation pour les personnes concernées du syndrome :

-          lié à une mutation du gène MYT1L pour les enfants concernés

-          d’Angelman (ensemble de supports pour soutenir la communication entre les personnes concernées et les aidants)

Chaque document existe dans une version pouvant répondre aux besoins du plus grand nombre de personnes mais également dans une version pouvant être personnalisée si besoin.

La mise à disposition de ces documents :

  • permet un meilleur accès à l’information des personnes vivant avec un TND et donc développe leur autodétermination envers leurs soins.
  • favorise la réflexion des équipes de soins ou d’accompagnement sur les méthodes de communication à mettre en place pour répondre aux besoins de leurs usagers.

Gwendoline GIOT (Angers), Caroline IMMESOETE, Anahita AVALOS, Béatrice BARIL, Céline BENOIT, Sandra CAMPAS, Françoise CARPENTIER, Marie DANIEL, Guénola DENOS, Anne-Cécile GRANGE, Lara HERMANN, Dominique LOIZELET, Françoise NEUHAUS, Jonathan RUMIZ, Valérie SALOMONE
15:15 - 16:15 #37861 - P046 Impact de la perte de fonction de PRDM13 dans le développement du cervelet et du tronc cérébral.
P046 Impact de la perte de fonction de PRDM13 dans le développement du cervelet et du tronc cérébral.

Les pathologies congénitales du cervelet forment un groupe hétérogène de maladies neurodéveloppementales, affectant 1 enfant sur 7000 naissances. Le séquençage à haut débit a permis d’identifier nombre de variants génétiques, mais ~50% des patients restent sans diagnostic concluant. De manière surprenante, peu de mutations ont été caractérisées dans des gènes codant pour des facteurs de transcription clés du développement neural. Récemment, nous avons identifié des mutations bialléliques dans PRDM13 chez des enfants atteints dès la naissance d’hypotonie, de troubles des fonctions autonomes (déglutition, respiration), et d’absence de développement moteur et cognitif. Les examens fœtopathologiques et par neuroimagerie révèlent une hypoplasie sévère et précoce du cervelet, associée à une réduction et une désorganisation de la couche de cellules de Purkinje, ainsi qu’une atteinte des noyaux de l’olive inférieure (NOI). PRDM13 code pour un répresseur transcriptionnel, connu comme un acteur clé dans la spécification neurale dans la rétine et la moelle épinière. Néanmoins, ses fonctions dans le développement du cerveau postérieur et plus spécifiquement du cervelet n’avaient pas encore été décrites. Afin de valider l’implication des mutations de PRDM13 dans la pathologie, et comprendre le mécanisme sous-jacent, nous avons analysé l’expression et le rôle de prdm13 chez le poisson-zèbre. Nous avons ainsi démontré que prdm13 est exprimé dans des progéniteurs spécifiques du cervelet et du cerveau postérieur, de façon similaire aux observations faites sur des échantillons humains embryonnaires. De plus, des expériences de lignage cellulaire montrent que, dans les rhombomères postérieurs, les progéniteurs exprimant prdm13 génèrent de nombreuses populations neuronales, activatrices et inhibitrices, localisées au niveau dorsal, ainsi que les NOI. Dans le cervelet, leur destin est plus restreint ; ils donnent naissance à une sous-population de cellules de Purkinje et à quelques interneurones GABAergiques. Chez les poissons-zèbre mutants pour prdm13, un défaut de spécification dans les rhombomères postérieurs conduit à l’absence totale de NOI ainsi que de certaines populations neuronales de la colonne viscero-sensitive. Dans le cervelet, le phénotype est moins marqué avec une réduction modérée du nombre de certaines cellules de Purkinje. Nos travaux mettent en évidence l’effet pathogénique des variants de PRDM13 et permettent de comprendre les caractéristiques cliniques observées chez les enfants atteints. Nos données révèlent également l’impact différentiel de la perte de fonction de prdm13 entre les différents rhombomères. Pour décrypter les mécanismes sous-jacents, nous étudions actuellement l’impact de la perte de fonction de prdm13 sur le transcriptome des progéniteurs prdm13. En parallèle, nous mettons au point un modèle organoïde humain de cervelet muté pour PRDM13, pour élucider son rôle dans la formation du cervelet.


Benjamin LEPENNETIER (Paris), Eva PEREIRA, Alison BODINEAU, Antoinette GELOT, Lydie BURGLEN, Vincent CANTAGREL, Marion COOLEN
15:15 - 16:15 #38023 - P050 Variabilité phénotypique du syndrome associé aux variants du gène BRPF1 : une série de quatre cas bordelais.
P050 Variabilité phénotypique du syndrome associé aux variants du gène BRPF1 : une série de quatre cas bordelais.

Les variants du gène BRPF1 sont associés au syndrome IDDDFP (Intellectual Developmental Disorder With Dysmorphic Facies And Ptosis) (NIM # 617333). Ce syndrome se caractérise par un retard de développement avec une déficience intellectuelle (DI) de sévérité variable, ainsi qu'une dysmorphie faciale caractérisée par un ptosis et un blépharophimosis. Nous disposons de peu de recul sur la variabilité du spectre phénotypique dans ce syndrome décrit en 2017, à ce jour seuls 45 patients ont été décrits dans la littérature. Nous présentons ici une série de 4 patients issus de 3 familles porteurs de variants dans le gène BRPF1, accompagnée d'une revue de la littérature, dans le but d'élargir le spectre phénotypique du syndrome IDDDFP.

Trois patients ont été adressés au service de génétique médicale du CHU de Bordeaux pour l’exploration d'un retard de développement psychomoteur. Un séquençage d'exome en trio a été réalisé, révélant des variants pathogènes dans le gène BRPF1.

Nous avons identifié trois variants pathogènes chez nos patients compatibles avec leur phénotype. Les deux variants (NM_001003694.2 : c.924dupC, p.Tyr309Leufs4 et c.945G > A, p.Trp315Ter) sont de survenue de novo.  Le variant c.622del, p.(Glu208Serfs*6) est hérité de la mère, qui présente une dysmorphie et une DI limite. Les 4 patients présentent une DI de sévérité variable, légère à modérée, ainsi que des particularités morphologiques, notamment un ptosis et un blépharophimosis. De plus, l'un des patients a été opéré d'une tétralogie de Fallot.

Les symptômes les plus fréquents observés dans notre cohorte sont concordants avec la littérature, à savoir un ptosis avec blépharophimosis quasi constant, une DI légère dans deux tiers des cas. Nous rapportons également une forme héritée d’un parent avec DI limite. Les cardiopathies congénitales sont possiblement sous-estimées dans la littérature (6% des cas versus 1/3 de notre cohorte).

BRPF1 forme un complexe avec KAT6A et KAT6B, participant à la modification post-transcriptionnelle des histones. Ainsi, d’un point de vue phénotypique, on retrouve des similarités avec le syndrome d’Ohdo (variants de KAT6B) et le syndrome d’Arboleda-Tham (variants de KAT6A), à savoir l’association blépharophimosis/ptosis et DI. Des cardiopathies congénitales sont également décrites dans ces deux syndromes. 

Le ptosis et le blépharophimosis représentent des signes cardinaux reconnaissables du syndrome associés à une DI légère avec retard de langage. Il peut exister une variabilité phénotypique intrafamiliale notamment sur le niveau de sévérité de la DI. Nous proposons également une surveillance cardiologique systématique.

Nous présentons une série de 4 patients porteurs de variants dans le gène BRPF1. Nous confirmons la dysmorphie caractéristique des paupières chez ces patients et la présence de formes familiales, permettant d'orienter le clinicien mais également le biologiste pour l’interprétation des variants.


Manon DEGOUTIN (Bordeaux), Claire BENETEAU, Vincent MICHAUD, Didier LACOMBE, Sophie NAUDION, Virginie RACLET, Caroline ROORYCK-THAMBO, Benoit ARVEILER, Henri MARGOT, Julien VAN GILS
15:15 - 16:15 #38140 - P054 Le séquençage du génome complet pour mieux comprendre l’hétérogénéité clinique des patients avec syndrome de Phelan-McDermid.
P054 Le séquençage du génome complet pour mieux comprendre l’hétérogénéité clinique des patients avec syndrome de Phelan-McDermid.

Le syndrome de Phelan McDermid est un trouble du neurodéveloppement causé par une perte de la partie terminale du chromosome 22 en région 22q13 ou par un variant pathogénique dans le gène SHANK3. Les délétions à l’origine du syndrome de Phelan McDermid sont variables en taille allant de 100kb à 9 Mb et incluent donc plus ou moins de gènes dont certains sont associés au neurodéveloppement. Les patients PMS sont caractérisés par un retard global de développement, une déficience intellectuelle, des troubles du langage dont la sévérité varie du retard de langage à l’absence complète de langage, une hypotonie néonatale, des particularités morphologiques mineures mais aussi par d’autres traits cliniques non spécifiques, dont l’épilepsie, qui varient d’un patient à un autre.

De nombreuses études ont porté sur la diversité clinique observée chez les patients PMS ce qui a permis d’identifier des corrélations entre la taille de la délétion et la présence ou sévérité de certains symptômes retrouvés chez les patients PMS. En plus de la taille de la délétion, des variants génétiques additionnelles pourraient aussi contribuer aux différences phénotypiques existant entre chaque patients PMS.

Afin d’identifier ces variants, nous avons sélectionné 90 patients avec PMS portant une délétion 22q13 emportant SHANK3 ou un variant pathogénique dans SHANK3 et nous avons recueilli leur ADN (ainsi que celui de leurs parents lorsqu’il était disponible) afin de réaliser le séquençage complet de leur génome. L’analyse des variants de novo a montré la présence de variations génétiques additionnelles dans des gènes associés au neurodéveloppement et prédits comme délétères. En particulier, pour quelques patients ayant développé une épilepsie, nous avons pu détecter des variations génétiques perte de fonction dans des gènes à risque pour l’épilepsie selon la classification HPO. Nous avons aussi retrouvé des variants prédits délétères dans la région 22q13 du chromosome non délété. Le profil génétique incluant les variants de novo, les variants rares ainsi que les variants communs des patients PMS a été comparé à quatre autres cohortes.

Ce travail confirme l’importance d’explorer l’ensemble du génome même dans les syndromes monogéniques ou causés par un gène majeur.


Aline VITRAC, Aline VITRAC (PARIS), Claire LEBLOND, Myriam RACHID, Freddy CLIQUET, Alexandre MATHIEU, Nathalie LEMIÈRE, Anna MARUANI, Frédérique AMSELLEM, Réseau ACHROPUCE, Jonathan LEVY, Yline CAPRI, Laurence PERRIN, Séverine DRUNAT, David GERMANAUD, Nathalie COUQUE, Céline DUPONT, Lyse RUAUD, Alain VERLOES, Richard DELORME, Anne Claude TABET, Thomas BOURGERON
15:15 - 16:15 #37833 - P058 Le mosaïcisme de la répétition CAG est gène spécifique dans les ataxies spinocérébelleuses.
P058 Le mosaïcisme de la répétition CAG est gène spécifique dans les ataxies spinocérébelleuses.

Introduction : Les répétitions de triplets CAG dans les régions codantes de différents gènes constituent la cause la plus fréquente des ataxies spinocérébelleuses héréditaires à transmission autosomique dominantes (SCA). Ces répétitions CAG sont instables dans la lignée germinale et des répétitions plus grandes entraînent un début plus précoce de la maladie. L’instabilité des répétitions CAG a été décrite dans des cerveaux post-mortem mais le rôle de l'instabilité somatique au cours de la vie mérite d’être investiguée.

 

Méthodes : Nous avons mesuré la taille de l'expansion somatique de la répétition CAG dans des échantillons de sang prélevés auprès de 30 porteurs SCA1, 50 SCA2, 74 SCA3 et 30 SCA7 sur une période moyenne de 8,5 ans. Pour examiner l'expansion somatique à différents stades de la vie, nous avons analysé également des cerveaux post-mortem et des tissus fœtaux provenant de personnes porteurs des mutations causant SCA1, SCA3 et SCA7.

 

Résultats : Nous avons montré que la mosaïque somatique dans le sang augmente avec le temps. Les niveaux d'expansion sont significativement différents entre les SCA et sont corrélés de manière significative avec les longueurs de répétition de CAG pour SCA1, SCA2 et SCA7, mais pas pour SCA3. Chez les patients SCA7, le niveau d'expansion est plus élevé chez les individus ataxiques que chez les individus pré-manifestes. Les tissus cérébraux des patients SCA présentent des expansions plus grandes que dans le sang. Le cervelet présente la mosaïque la plus faible parmi les régions cérébrales étudiées, ainsi qu'une expression élevée des gènes ATXNs et des gènes de réparation de l'ADN. C'était le contraire dans les cortex, avec la mosaïque la plus élevée et une expression moindre des gènes ATXNs et des gènes impliqués dans la réparation de l'ADN. Les cortex fœtaux ne présentaient pas d'instabilité de répétition CAG. De manière intéressante, l'analyse des gènes de réparation de l'ADN a révélé une expression élevée spécifiquement dans le cervelet.

 

Conclusion : Cette étude montre que les répétitions CAG dans les gènes responsables de SCA1, SCA2, SCA3 et SCA7 deviennent de plus en plus instables au cours de la vie dans le sang et le cerveau des patients atteints, avec des caractéristiques spécifiques à chaque gène et aux type de tissus.


Radhia KACHER, Giulia COARELLI (Paris), François-Xavier LEJEUNE, Isabelle DAVID, Susana BOLUDA, Sabrina LECLERE-TURBANT, Anna HEINZMANN, Cecilia MARELLI, Perrine CHARLES, Cyril GOIZET, Nisha KABIR, Rania HILAB, Ludmila JORNEA, Julie SIX, Marc DOMMERGUES, Anne-Laure FAURET, Alexis BRICE, Sandrine HUMBERT, Alexandra DURR
15:15 - 16:15 #37639 - P062 FGF14 : un train peut en cacher un autre.
P062 FGF14 : un train peut en cacher un autre.

Contexte : Une expansion intronique de plus de 250 GAA dans le gène FGF14 a récemment été découverte comme étant responsable de l’ataxie cérébelleuse de transmission autosomique dominante SCA27B, représentant 10% à 60% des formes non résolues. Nous avons étudié cette répétition dans une cohorte française et recherché des corrélations phénotype-génotype.

Méthodes : 1169 individus avec ataxie cérébelleuse identifiée au CRMR Neurogénétique et dans le réseau SPATAX, incluant 845 cas index dont 80% avaient bénéficié d’un exome et 475 témoins ont été génotypés par Long Range et Repeat-Primed PCR pour déterminer la taille et le motif de cette expansion.

Résultats : L’enrichissement significatif des cas avec ataxie par rapport aux témoins n’était présent qu’au-delà de 300 GAA (odds ratio 10,5 ; 95% IC [4.3–33.4] ; p < 0,0001). En effet, 1,7% des cas et des témoins portaient un grand allèle entre 250 et 300 GAA alors que 10,1% (85/845) des cas avaient un allèle de plus de 300 GAA versus 1,1% (5/475) des témoins.

Le tableau clinique confirme la présence d’une triade clé : début des troubles après 45 ans, nystagmus vertical et manifestations épisodiques, chez 40% des cas (34/85) avec une expansion de plus de 300 GAA versus 13% des cas (2/15) avec GAA250-299 et 4% des cas (26/649) avec GAA < 200 (p < 0,0001). De plus, nous avons identifié l’absence de dysarthrie comme signe discriminant par rapport aux autres formes d’ataxie (51% avec GAA≥300 (50/99) versus 25% avec GAA < 200 (169/666) ; p < 0,0001).

Par ailleurs, les cas avec GAA250-299 avaient un autre variant pathogène identifié ou des discordances de ségrégation plus fréquemment que ceux avec GAA≥300 (29% (4/14) vs 5% (4/85) ; p=0,01 et 50% (5/10 familles) vs 8% (2/24 familles) ; p=0,01, respectivement) en défaveur d’une causalité de l’expansion seule.

Les transmissions intergénérationnelles sont instables dès 100 GAA, avec un biais de transmission très préférentiel des allèles pathogènes par les mères en raison d’expansions par rapport à des contractions sur les allèles d’origine paternelle.

Conclusion : L’expansion GAA de FGF14 associée à SCA27B est une cause fréquente d’ataxie cérébelleuse avec un biais fort en faveur de l’expansion maternelle. Cependant, en raison d’une pénétrance incomplète fréquente pour les expansions inférieures à 300 GAA, le diagnostic de SCA27B nécessite des arguments de causalité additionnels (clinique, ségrégation familiale et exome/génome sans autre variant causal) à la taille de 250-300 GAA pour ne pas méconnaître une autre cause de l’ataxie.


Jean-Loup MÉREAUX (Paris), Claire-Sophie DAVOINE, David PELLERIN, Giulia COARELLI, Marie COUTELIER, Claire EWENCZYK, Marie-Lorraine MONIN, Mathieu ANHEIM, Isabelle LE BER, Stéphane THOBOIS, Florent GOBERT, Léna GUILLOT-NOËL, Sylvie FORLANI, Ludmila JORNEA, Anna HEINZMANN, Aude SANGARE, Bertrand GAYMARD, Lucie GUYANT-MARÉCHAL, Perrine CHARLES, Cecilia MARELLI, Jérôme HONNORAT, Bertrand DEGOS, François TISON, Sophie SANGLA, Marion SIMONETTA-MOREAU, François SALACHAS, Maya TCHIKVILADZÉ, Giovanni CASTELNOVO, Fanny MOCHEL, Stephan KLEBE, Anna CASTRIOTO, Silvia FENU, Aurélie MÉNERET, Frédéric BOURDAIN, Marion WANDZEL, Roth VIRGINIE, Céline BONNET, Katja LOHMANN, Florence RIANT, Giovanni STEVANIN, Sandrine NOËL, Anne-Laure FAURET-AMSELLEM, Melanie BAHLO, Lockhart PAUL, Bernard BRAIS, Mathilde RENAUD, Alexis BRICE, Alexandra DURR
15:15 - 16:15 #38083 - P066 SARS2, un modificateur génétique de l’âge de début et de la sévérité de la paraplégie spastique héréditaire SPG4.
P066 SARS2, un modificateur génétique de l’âge de début et de la sévérité de la paraplégie spastique héréditaire SPG4.

Dans les maladies neurologiques d’origine génétique, la variabilité inter-individuelle des manifestations cliniques n’est pas toujours expliquée par une corrélation génotype-phénotype évidente. La paraplégie spastique héréditaire SPG4, causée par des variants pathogènes du gène SPAST, est un exemple parlant : l’âge de début de la maladie varie de la naissance à une pénétrance incomplète chez des sujets âgés. De plus la sévérité, une fois la maladie installée est plus progressive si le début est plus tardif, après 35 ans.

Nous avons identifié un modificateur génétique de l’âge de début de la maladie chez les patients SPG4 par une approche GWAS sur les extrêmes d’âge de début : un allèle conduisant à une forte expression du gène SARS2 (eQTL) est associé à un début plus précoce des symptômes (Parodi et al., 2022). SARS2 code pour une enzyme mitochondriale, suggérant que son action puisse influencer la progression de la pathologie SPG4 en modulant la fonction mitochondriale. 

Notre objectif est de comprendre les mécanismes par lesquels le génotype de cet eQTL de SARS2 module la physiopathologie dans SPG4. De plus, nous cherchons à déterminer si cet eQTL peut être associé non seulement à l'âge d'apparition des symptômes de la pathologie, mais également à leur progression ou à la sévérité. À l'aide d'une large cohorte de patients porteurs de mutations du gène SPAST pour lesquels nous avons obtenu les génotypes SARS2, nous analysons le lien entre le génotype SARS2 et la vitesse de progression d’une part et la sévérité des symptômes (atteinte des membres supérieurs, atteinte cognitive). Afin de comprendre les mécanismes d’action de SARS2, nous générons des lignées de cellules souches pluripotentes induites (iPS) isogéniques contrôles ou porteuses de mutations SPAST, présentant les génotypes de SARS2 associés à un début précoce ou tardif. Ces cellules seront différenciées en neurones corticaux afin d'étudier l'impact du génotype SARS2 sur la fonction mitochondriale des neurones en présence ou absence de mutations SPAST. Ce projet permettra donc de définir les mécanismes d’action d’un modificateur génétique de la paraplégie spastique héréditaire SPG4.

Parodi et al. The mitochondrial seryl-tRNA synthetase SARS2 modifies onset in spastic paraplegia type 4. Genet Med 2022 Nov;24(11):2308-2317. doi: 10.1016/j.gim.2022.07.023.


Léa BERNACHOT (Paris), Léna GUILLOT-NOEL, Mathieu BARBIER, Alexandra DURR, Frédéric DARIOS
15:15 - 16:15 #38164 - P070 Identification of potential new genes involved in autosomal recessive forms of Parkinson’s disease and confirmation of the involvement of DAGLB in the pathology.
P070 Identification of potential new genes involved in autosomal recessive forms of Parkinson’s disease and confirmation of the involvement of DAGLB in the pathology.

Parkinson disease (PD) affects 1% of the population above 65 years. It is characterized by the triad of symptoms: tremor, rigidity, and bradykinesia. To date the identified genes associated with early-onset (EO, > 40 years) autosomal recessive (AR) PD only explain 45%, other genes remain to be discovered. The aim of the work is to identify new genes involved in AR EO PD, using consanguineous PD families and applying genotyping on DNA microarrays and NGS technologies.

Using a series of 99 families with confirmed consanguinity, we looked for homozygous loss of function or missense mutations predicted deleterious in region of loss of homozygosity. Then we first focused on variant shared by at least two families. We identified mutations in PSMF1 an interactor of FBXO7. In one families, it remains only this variant moreover both mutations code for amino acid highly conserved upon evolution.

Most of the candidate’s genes are private genes highlighting genetic heterogeneity of PD. However, we were able to identify a mutation in a non-Chinese patient carrying a mutation in a new gene recently published as being involved in Parkinson's disease, DAGLB. This mutation predicted to be deleterious by 13 out of 18 prediction softwares tested affects a conserved amino acid localized in the catalytic domain of the protein, near the pathological p.Asp363Gly mutation described in the previous paper (1). This allowed us to confirm the involvement of this gene in PD.

We identified a strong candidate gene for AR-PD: PSMF1. Further functional data are needed to strengthen the role of this gene in PD, possibly affecting the proteasome activity and α-synucleine aggregation. In addition, this work has enabled us to confirm the involvement of DAGLB in typical form of PD, like PRKN or PINK1.

1.            Liu Z, Yang N, Dong J, et al. Deficiency in endocannabinoid synthase DAGLB contributes to early onset Parkinsonism and murine nigral dopaminergic neuron dysfunction. Nat Commun. 2022;13:3490. doi:10.1038/s41467-022-31168-9

 


Christelle TESSON (Paris), Mohamed Sofiane BOUCHETARA, Aurélie HONORÉ, Melanie FERRIEN, Chloé LAMARRE, Valérie DROUET, Suzanne LESAGE, Alexis BRICE
15:15 - 16:15 #38438 - P074 Investigation du mosaïcisme génétique cérébrale dans l’hamartome hypothalamique : identification d’un nouveau gène candidat.
P074 Investigation du mosaïcisme génétique cérébrale dans l’hamartome hypothalamique : identification d’un nouveau gène candidat.

L’Hamartome Hypothalamique (HH) est une anomalie rare ( < 1/200.000) de l'hypothalamus qui se présente sous la forme d'une croissance tumorale non cancéreuse. Parmi les symptômes causés par HH, il y a souvent une épilepsie gélastique de l’enfance. Les médicaments antiépileptiques sont souvent inefficaces, et une chirurgie est souvent pratiquée. L'étiologie de l'hamartome hypothalamique n'est pas encore totalement comprise mais des travaux ont rapporté l’existence de mutations cérébrales somatiques dans des gènes de la voie Sonic hedgehog (Shh) (e.g. GLI3, PRKACA, OFD1) et du cil primaire (e.g.DYNC2H1). 

Notre étude porte sur neuf enfants atteints de HH opérés pour contrôler leurs crises d’épilepsie. Nous avons réalisé un exome à haute profondeur sur l’ADN extrait du tissu cérébral (500X) et du sang (100X) afin de rechercher des mutations somatiques.

Nos résultats ont révélé des mutations somatiques dans les gènes GLI3, OFD1 et PRKACA chez 7/9 patients, avec des taux de mosaïcisme de 19% à 57.6%. Chez un cas, nous avons identifié une perte d'hétérozygotie somatique du chromosome 3q, incluant le variant germinale p.Met171Thr dans le gène TNK2, détecté avec une fréquence allélique de 83% dans le tissu cérébral. TNK2 joue un rôle essentiel dans l'activation de la protéine kinase AKT (une cible de Shh) par phosphorylation au site 'Tyr-176'. Une perte de fonction de TNK2 pourrait potentiellement entraîner une diminution de l'activation d'AKT et de la signalisation Shh, ce qui pourrait à son tour provoquer des dysfonctionnements de la ciliogenèse.

Afin de valider notre hypothèse, nous avons entrepris des expériences in vitro pour tester la pathogénicité du variant identifié. Nous avons transfecté des cellules HAP1 TNK2-knockout avec un plasmide exprimant la mutation TNK2 identifiée dans notre cohorte, ainsi qu’une mutation connue gain de fonction p.Glu346Lys, qui entraine une hyperphosphorylation d'AKT.

En conclusion, nos résultats mettent en lumière le rôle important des mutations somatiques de la voie Shh dans le HH et proposent TNK2 comme un nouveau gène candidat. Cette recherche contribue à une meilleure compréhension de la génétique sous-jacente du HH et de son impact sur la signalisation Shh, ouvrant la voie à des avancées dans le traitement de cette maladie.


Lina SAMI (Paris), Sara BALDASSARI, Agnes RASTETTER, Homa ADLE-BIASSETTE, Sarah FERRAND SORBETS, Georg DORFMULLER, Mathilde CHIPAUX, Stéphanie BAULAC
15:15 - 16:15 #38022 - P078 Étude de l’implication du gène PURA dans le phénotype neurodéveloppemental associé aux duplications 5q31.
P078 Étude de l’implication du gène PURA dans le phénotype neurodéveloppemental associé aux duplications 5q31.

Introduction : Le gène PURA code une protéine de liaison à l’ADN et à l’ARN essentielle au développement cérébral normal ainsi qu’à la formation des synapses. L’haploinsuffisance de ce gène est responsable du syndrome PURA caractérisé par un trouble du neurodéveloppement avec une déficience intellectuelle modérée à sévère. Actuellement, seule une duplication de 3,4 Mb comprenant ce gène a été rapportée dans la littérature et est associée à un trouble du neurodéveloppement (Rosenfeld et al., 2011). Dans le cadre d’un appel à collaboration, nous avons rassemblé six patients porteurs d’une duplication 5q31 de taille variable (518 kb à 3,5 Mb) et présentant une déficience intellectuelle.

Objectif : Nous avons évalué le degré d’implication du gène PURA dans le phénotype neurodéveloppemental présenté par les patients porteurs de duplications 5q31 et nous avons caractérisé l’impact d’une surexpression de ce gène sur le développement neuronal in vitro par des analyses fonctionnelles sur cultures primaires neuronales d’embryons de souris.

Matériel et méthodes : Afin de caractériser l’impact physiopathologique des duplications PURA sur le neurodéveloppement, nous avons mesuré l’expression des transcrits et l’expression protéique de PURA dans le sang périphérique chez trois patients porteurs d’une duplication 5q31. En parallèle, nous avons conduit des études fonctionnelles pour analyser l’impact de la surexpression du gène dans des lignées cellulaires HEK 293T et dans le modèle de culture primaire de neurones hippocampiques d’embryons de souris transfectés avec un plasmide d’expression contenant l’ADNc de PURA.

Résultats : Les niveaux d’expression des transcrits PURA et de la protéine ne sont pas significativement différents entre les patients porteurs d’une duplication incluant le gène PURA et les témoins sains dans le sang périphérique. La protéine PURA surexprimée dans les cellules HEK transfectées présente une localisation subcellulaire au niveau cytoplasmique, et l’observation des cultures neuronales indique une localisation dans le soma et les dendrites et une absence d’expression au niveau axonal. L’analyse de la morphologie neuronale sur des cultures cellulaires de cerveaux d’embryons de souris fait apparaitre une modification significative (p < 0,01) de l’arborisation dendritique proximale en défaveur des neurones surexprimant la protéine PURA, suggérant un effet délétère sur la croissance dendritique précoce.

Conclusion : Des analyses plus approfondies sont nécessaires pour conclure quant à l’implication de la duplication du gène PURA dans le phénotype neurodéveloppemental présenté par les patients porteurs de ces duplications mais les premiers résultats issus des études fonctionnelles conduites dans neurones hippocampiques d’embryons de souris apportent certains éléments en faveur de la pathogénicité de ces duplications.


Solène REMIZE (Tours), Noémie CELTON, Lara KERBELLEC, Céline PEBREL-RICHARD, Matthieu EGLOFF, Caroline NAVARRO, Christine FRANCANNET, Tanguy NICLASS, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Sandrine VONWIL, Médéric JEANNE, Marie-Laure WINTER, Frédéric LAUMONNIER
15:15 - 16:15 #37662 - P082 Intérêt du séquençage génomique haut débit « long-read » pour le diagnostic causal des ataxies cérébelleuses.
P082 Intérêt du séquençage génomique haut débit « long-read » pour le diagnostic causal des ataxies cérébelleuses.

Les ataxies cérébelleuses héréditaires (ACH) sont un groupe de pathologies neurodégénératives cliniquement et génétiquement hétérogènes ayant comme caractéristique commune l’altération progressive de la marche et de la coordination des membres. A la fin du XXème siècle, le séquençage Sanger et la Polymerase Chain Reaction (PCR) étaient les premières techniques utilisées dans le diagnostic des ACH. L’ataxie de Friedreich, les ataxies spinocérébelleuses à polyglutamines et quelques rares autres ataxies pouvaient ainsi être diagnostiqués. Cependant ces approches, en plus d’être fastidieuses, longues, et coûteuses, présentaient un rendement très faible. L’apparition des technologies de séquençage haut débit au début des années 2010 a révolutionné le milieu de la génétique moléculaire. Grâce à sa grande capacité à détecter à grande échelle les variations ponctuelles, leurs applications (dont le séquençage d’exome) ont entrainé une évolution formidable des connaissances des bases moléculaires des ACH, avec l’identification de plus de 250 gènes d’ataxies cérébelleuses au fil des ans, regroupant tous les modes d’hérédité. Cependant leur prévalence individuelle reste très faible, avec le plus souvent seulement quelques familles de patients pour chaque ACH. En effet, le SHD en « short read » est performant pour la détection de variations ponctuelles, mais reste peu performant pour repérer les variants de structures (SV) et les « Short Tandem Repeat » (STR). La fin des années 2020 voit donc un plafonnement du taux diagnostique des technologies de SHD aux alentours de 50%.

Le séquençage du génome semblerait pouvoir offrir une solution par sa capacité à explorer les régions non exoniques et sa meilleure détection des SV, mais les limites du « short-read » demeurent. En 2019 et 2022 la découverte de STR des gènes RFC1 et FGF14, et le constat de leur très forte fréquence (près de 15% des ataxies cérébelleuses autosomiques dominantes pour FGF14), confirme les limites du « short-read ». Le séquençage en « long-read » pourrait donc offrir une solution en permettant une meilleure couverture des régions répétées et la production de longues lectures, avec la possibilité de lire et quantifier des expansions de nucléotides entières. Après une décennie d’utilisation des technologies de SHD « short read », et l’identification de dizaines de gènes d’ACH, les 4 dernières années laissent présager une prévalence sous-estimée d’ACH secondaires à des expansions. Le séquençage « long-read » s’annonce donc comme une avancée majeure dans le diagnostic des ACH.

Nous proposons ici une revue traitant de l’évolution parallèle des bases moléculaires des ACH et des technologies de séquençage, allant des techniques historiques aux techniques de séquençage « long-read », en montrant leur intérêt dans l’avenir du diagnostic moléculaire des ACH.


Marie LUCAIN (Dijon), Thomas WIRTH, Mathieu ANHEIM, Alexandra DURR, Christel THAUVIN, Quentin THOMAS
15:15 - 16:15 #37887 - P086 Le gène de la Tubuline Alpha-4A (TUBA4A) responsable d’une nouvelle forme d’ataxie spastique héréditaire à âge de début variable.
P086 Le gène de la Tubuline Alpha-4A (TUBA4A) responsable d’une nouvelle forme d’ataxie spastique héréditaire à âge de début variable.

Des variants hétérozygotes de la Tubuline Alpha-4A (TUBA4A) sont responsables d’une nouvelle forme d’ataxie spastique héréditaire à âge de début variable.

Contexte :

Le gène TUBA4A, qui code pour l’isoforme alpha-tubuline 4A, a été impliqué dans la survenue de SLA et/ou DFT sur la base d’identification de variants mono-alléliques rares chez plusieurs patients, issus de cohortes européennes et américaines de SLA et/ou DFT familiales (Smith et al. 2014 ; Perrone et al. 2017 ; Mol et al. 2021). Cette association reste toutefois controversée selon d’autres études (Li et al. 2018 ; Nguyen et al. 2021). Très récemment, TUBA4A a été impliqué dans un phénotype d’ataxie spastique autosomique dominant, avec seulement deux familles décrites jusqu’au présent (Torrela et al. 2023).

Méthodes :

Des patients atteints d’ataxie héréditaire d’étiologie indéterminée ont bénéficié d’un séquençage de l’exome clinique (TSOexp ; Illumina) et/ou génome complet (plateforme AURAGEN et SEQUOIA). L’analyse in silico a été réalisée selon les bonnes pratiques de la GATK et l’interprétation des variants selon les recommandations de l’ACMG (Richard et al. 2015).

Résultats :

L’analyse génétique en trio a initialement permis l’identification de 3 variants de novo du gène TUBA4A (p.Pro173Arg et p.Pro173Ser, p.Glu415Lys) chez 3 patients présentant une ataxie (3/3) avec spasticité (2/3). Grace à la plateforme « Genematcher », 6 patients supplémentaires porteurs de variants rares de TUBA4A et présentant une ataxie plus ou moins spastique ont été recrutés. L’analyse de variants TUBA4A dans les bases de données du génome anglais (100K GP) a montré un enrichissement de variants rares de TUBA4A dans le groupe « maladies neurodégénératives » comparé au groupe contrôle (OR :6.26 ; p < 0.0001) autorisant l’identification de 5 patients additionnels présentant une ataxie tardive.

Nous décrivons au total 11 variants faux sens de TUBA4A, dont 5 de novo, incluant le variant déjà décrit (p.Glu415Lys ; LOD score 3.6 ; Torrela et al. 2023). Tous les variants identifiés sont absents des bases de données GnomAD et sont prédits pathogéniques par les logiciels SIFT, PolyPhen2 et AlphaMissense. L’étude des microtubules sur fibroblastes cultivés de 3 patients a montré des différences significatives du taux d’incorporation de TUBA4A/Tubuline totale, ainsi qu’un impact sur la stabilité des microtubules suggérant un effet dominant négatif.

Conclusion :

Ces données confirment l’identification d’une nouvelle forme d’ataxie spastique à âge de début variable (de 5 ans à 62 ans, moyenne à 28 ans), causée par des variants hétérozygotes rares du gène TUBA4A. Ce phénotype modéré, distinct de celui des Tubulinopathies habituellement responsables de troubles neurodéveloppementaux sévères causés par d’importantes malformations cérébrales, pourrait être expliqué par une implication moins importante de l’isoforme alpha 4A durant la neurogénèse comme suggéré par de précédentes études (Smith et al. 2014 ; Haustraat et al. 2021).


Mehdi BENKIRANE (Paris), Marion BONHOMME, Heba MORSY, Cecilia MARELLI, Annabelle CHAUSSENOT, Ding CAN, Lise LARRIEU, Stephanie SAFGREN, Jean Madeleine DE SAINTE AGATHE, Henri MARGOT, Wiliam FREEMAN, Gaetan LESCA, Francis RAMOND, Anna CASTRIOTO, David BAUX, Morgane POINTAUX, Tiphaine ROUAUD, Mireille COSSEE, Henry HOULDEN, Anne DEBANT, Michel KOENIG
15:15 - 16:15 #37652 - P090 Dysplasie ectodermique en mosaïque liée à RHOA : étude d’une large cohorte internationale et données d’histoire naturelle.
P090 Dysplasie ectodermique en mosaïque liée à RHOA : étude d’une large cohorte internationale et données d’histoire naturelle.

La dysplasie ectodermique en mosaïque liée à RHOA (OMIM 618727) a été décrite pour la première fois en 2019 à partir de 7 patients âgés de 2 à 25 ans, présentant un mosaïcisme pigmentaire syndromique, conséquence de la survenue d’une variation faux-sens post-zygotique du gène RHOA (Vabres et al., 2019).

Le tableau clinique associe une hypopigmentation linéaire, une hypotrophie hémicorporelle avec asymétrie faciale, une alopécie cicatricielle, des anomalies acrales (brachydactylie, syndactylie), ainsi qu’une atteinte oculaire (atrophie du nerf optique, myopie sévère), dentaire (oligodontie, microdontie), et parfois auditive. À l’imagerie cérébrale, il existe des anomalies morphologiques constantes (leucoencéphalopathie, dilatation ventriculaire, dilatation des espaces de Virchow-Robin), apparemment stables et sans manifestation clinique documentée à ce jour. 

La confirmation diagnostique repose sur l’identification d’une variation pathogène en mosaïque, de faible fréquence allélique, par séquençage à haute profondeur réalisé à partir d’ADN extrait d’une biopsie cutanée en peau atteinte.

Quatre publications sont actuellement disponibles dans la littérature et rapportent le phénotype clinique de 13 patients (Vabres et al., 2019 ; Yigit et al., 2020 ; Cai et al., 2022 ; Saida et al., 2022).

Grâce à des appels à collaboration nationaux et internationaux, nous avons constitué une large cohorte de 20 patients présentant une dysplasie ectodermique en mosaïque liée à RHOA. L’objectif de notre travail est d’approfondir la description clinique de ce syndrome rare et d'élargir le spectre phénotypique en rapportant de nouvelles manifestations. L’étude des patients plus âgés et la révision du phénotype de ceux initialement rapportés nous permettront de décrire l’histoire naturelle de la maladie en recherchant notamment une éventuelle atteinte cognitive progressive et une évolution de l’imagerie cérébrale.

La connaissance approfondie de cette affection rare reconnaissable cliniquement permettra d’orienter rapidement le clinicien vers le prélèvement et l’analyse moléculaire adéquats, et d’optimiser la prise en charge.


Elodie JAVEY (Strasbourg), Bénédicte DEMEER, Evgenia SKLIROU, Seema LALANI, Ian GLASS, Ashley LAHR, Haley STREFF, Aimee ALLWORTH, Jean-Luc ALESSANDRI, Gareth BAYNAM, Didier BESSIS, Bertille BONNIAUD, Odile BOUTE, Tiffany BUSA, Juliette DUPONT, David GENEVIEVE, Erica H. GERKES, Alice GOLDENBERG, Laurence PERRIN, Ineke R.J. LUNSING, Diana RODRIGUEZ, Julie SERVEL, Marta SPODENKIEWICZ, Jéhanne MARTEL, Pierre VABRES, Paul KUENTZ, Juliette PIARD, Arthur SORLIN
15:15 - 16:15 #38125 - P094 Le syndrome 3M, une dysplasie squelettique possible à reconnaître chez le fœtus? Apport du séquençage haut débit dans la description de 18 fœtus.
P094 Le syndrome 3M, une dysplasie squelettique possible à reconnaître chez le fœtus? Apport du séquençage haut débit dans la description de 18 fœtus.

INTRODUCTION: le syndrome 3M est une maladie osseuse constitutionnelle rare qui se caractérise par un retard de croissance pré et postnatal sévère, des traits faciaux caractéristiques et une intelligence normale. La taille finale moyenne est de 120 à 130cm (-5 à -6DS). Des variants pathogènes homozygotes ou hétérozygotes composites dans les gènes CUL7, OBSL1 ou CCDC8 ont été identifiées. La plupart des individus sont diagnostiqués en période postnatale, avec environ 200 descriptions postnatales rapportées, mais très peu de données cliniques sont disponibles en période prénatale.

MATERIEL ET METHODES: A l'issue d'un diagnostic de syndrome 3M réalisé chez un fœtus par analyse d'exome, un appel à collaboration a été lancé afin de collecter les données anténatales et moléculaires de patients avec un diagnostic moléculaire de syndrome 3M.

RESULTATS: Nous présentons ici la première cohorte anténatale et fœtale de syndrome 3M, avec les données de 18 fœtus issus de 14 familles porteurs de variants pathogènes dans les gènes CUL7 et OBSL1.

8 fœtus ont eu une IMG, 1 fœtus est décédé in utéro, pour les 9 autres fœtus la grossesse a été poursuivie.  Les premiers signes ont été vus entre 17 et 28 SA. Presque tous les fœtus présentaient un RCIU le plus souvent sévère (fémur aux environs de -4DS) avec une macrocéphalie relative, des os longs fins, sans fracture ni incurvation, avec une conservation des mouvements actifs fœtaux. A l’autopsie, les fœtus présentaient une dysmorphie évocatrice, des pieds piolets, des os longs fins, pas d’anomalie histologique osseuse. Ont parfois été noté des vertèbres hautes et un retard d’ossification osseuse.

10 familles présentaient des variants dans CUL7 et 4 dans OBSL1. Il s’agissait pour la plupart de variants tronquants non encore rapportés.

DISCUSSION: Les 3 gènes du syndrome 3M forment le complexe 3M E3 ubiquitine ligase. Les variants pathogènes de l'un des gènes du syndrome 3M perturbent la localisation membranaire du complexe 3M, dérèglent la dynamique des microtubules, la migration cellulaire et le développement placentaire. Seuls deux hypoplasies placentaires ont été observées. Les variants dans OBSL1 sont rapportés comme moins sévères que CUL7. Dans notre cohorte, la grossesse a été poursuivie chez tous patients avec des variants dans OBSL1. Il existe environ 450 dysplasies squelettiques. Diagnostiquer le type précis de dysplasie squelettique est un vrai challenge en médecine fœtale. Devant le RCIU sévère sans fracture osseuse ni incurvation, peuvent être évoqués un syndrome 3M mais aussi un syndrome de Silver-Russel, de Dubowitz, de Mulibrey et une alcoolisation fœtale.

CONCLUSION: Nous présentons la première cohorte fœtale de syndrome 3M, en rapportant les éléments cliniques, d’imagerie et moléculaires qui en font un syndrome fœtal reconnaissable. Nous soulignons ici que des os longs fins en dehors du contexte de l'akinésie fœtale peuvent orienter le diagnostic génétique anténatal et fœtal de syndrome 3M.


Claire BENETEAU (BORDEAUX CEDEX), Sabine SIGAUDY, Anne DIEUX, Sophie PATRIER, Alicia CAUDER, Julien THEVENON, Gijs W E SANTEN, Elena MANSILLA, Julie DESIR, Fe Amalia GARCIA-SANTIAGO, Natalija KRASOVSKAJA, Marie DENIS MUSQUER, William DUFOUR, Audrey PUTOUX, Fabienne ALLIAS, Valérie CORMIER-DAIRE, Caroline ROORYCK-THAMBO
15:15 - 16:15 #38615 - P098 Retards staturaux liés au gène SHOX : étude rétrospective multicentrique sur l'implication des CNVs et l'apport du séquençage.
P098 Retards staturaux liés au gène SHOX : étude rétrospective multicentrique sur l'implication des CNVs et l'apport du séquençage.

L’analyse du gène SHOX (Xp22.3 / Yp11.32) est couramment prescrite en cas de retard statural, une anomalie justifiant un traitement par hormone de croissance. L’haploinsuffisance de SHOX aboutit à une petite taille idiopathique (PTI) ou une dyschondrostéose de Léri-Weill (LWD), diagnostiquée à partir du score de Rappold (RS). Notre étude a pour objectifs de mettre à jour les connaissances actuelles concernant les CNVs du gène SHOX et de ses régions régulatrices et de déterminer l’intérêt du séquençage du gène en l’absence de grand réarrangement et en fonction du contexte clinique.

Après appel à collaboration national, nous avons réalisé deux cohortes permettant d’explorer nos objectifs dans le cadre d’une étude rétrospective, multicentrique, sur la période entre janvier 2018 et décembre 2022.

La cohorte A concerne les patients présentant un CNV du gène SHOX et/ou de ses régions régulatrices détecté par MLPA ou ACPA. Ont été inclus 121 patients issus de 5 centres. 78,5% des patients (n= 95/121) sont porteurs d’un CNV pathogène, dont 85 délétions et 10 duplications. 45 patients (36,4 %) sont porteurs d’une délétion récurrente des régions régulatrices en 3’ de 47,5 kb. Cette délétion est plus fréquemment retrouvée chez les patients LWD (10,4%) que chez les patients PTI (1,4%), mais elle est également identifiée chez les contrôles. A l’état homozygote, elle n’est pas responsable de la dysplasie mésomélique de Langer, forme récessive de LWD. Ces résultats associés à la variabilité intra-familiale et inter-familiale observée (LWD, PTI ou taille normale) interroge sur son mécanisme, pouvant être différent de l’haplo-insuffisance habituellement décrite.

Dans la cohorte B évaluant l’intérêt du séquençage en l’absence de CNV pathogène, 1447 cas index issus de 2 centres adressés pour exploration d’une LWD ou PTI ont été inclus, après exclusion des patients adressés pour un autre motif et des syndrome de Turner. Un CNV pathogène a été détecté par MLPA chez 5,8% des patients analysés (n=84/1447). Chez les 1363 patients restants, le séquençage des exons codants de SHOX a identifié un variant nucléotidique pathogène chez 18 d’entre eux (1,3%). Le taux de détection du séquençage en l’absence de CNV est de 15,9% chez les LWD (n=11/69) et de 0,5% chez les patients PTI (n=7/1294). Même si le taux de détection est plus élevé chez les patients LWD que les patients PTI, il reste faible comparativement aux données de la littérature. Ceci pourrait s’expliquer par les critères du RS qui est considéré comme positif (LWD) à partir de 4 à 7 points. Dans ce score, l’IMC supérieur au 50e percentile vaut 4 points alors que la déformation de Madelung n’est pas inclue.  

En conclusion, notre étude précise le phénotype des patients porteurs d’un CNV notamment la délétion récurrente des régions régulatrices en 3’ de SHOX et le taux de détection des variants nucléotidiques de SHOX en cas de retard de croissance, selon le contexte clinique.


Camille PORTERET (POITIERS), Sylvie PATRI, Florence COMPAIN, Abdelhakim BOUAZZAOUI, Elise BOUCHER BRISCHOUX, Jean-Marc COSTA, Mélanie FRADIN, Xavier LE GUILLOU HORN, Pascaline LETARD, Tanguy NICLASS, Sylvia REDON, Sylvie ROULLAUD, Virginie ROZE-GUILLAUMEY, Gwenaël LE GUYADER, Fabienne DUFERNEZ, Matthieu EGLOFF
15:15 - 16:15 #38308 - P102 Case report : vitréo-rétino-choroïdopathie autosomique dominante (ADVIRC) liée à BEST1 de présentation prénatale.
P102 Case report : vitréo-rétino-choroïdopathie autosomique dominante (ADVIRC) liée à BEST1 de présentation prénatale.

Les malformations oculaires ont une grande hétérogénéité clinique qu’elles soient isolées, associées entre elles, ou à des atteintes extra-oculaires dans un contexte syndromique. Certaines peuvent être causées par une altération génétique, héritée ou non, et décelées par imagerie prénatale.

Nous décrivons le cas d’une malformation oculaire de découverte anténatale, secondaire à la présence d’un variant rare du gène BEST1 identifié par exome prénatal en trio.

Notre cas index, âgée de 32 ans, primigeste, nous a été adressée à 26 SA devant la découverte à l’échographie T2 d’une opacité évoquant une cataracte bilatérale associée à une persistance du vitré primitif (PVP). L’échographie et l’IRM à 32 SA ont révélé une buphtalmie bilatérale évoquant un glaucome congénital. La patiente n’est pas apparentée à son conjoint et présente une cécité congénitale bilatérale initialement imputée à une infection congénitale ayant conduit à une énucléation à 15 ans, et liée secondairement à une malformation oculaire sévère et bilatérale associant cataracte, glaucome, décollement de rétine et dystrophie rétinienne.

Devant la malformation fœtale sans déséquilibre génomique identifié par ACPA, un exome en trio a été réalisé, révélant un variant faux-sens du gène BEST1, c.614T > G, p.(Ile205Ser), à l’état hétérozygote, hérité de la mère atteinte. La ségrégation familiale a confirmé que ce variant était de survenue de novo chez la patiente. Ce variant n’est pas rapporté dans la littérature et a pu être classé « probablement pathogène » selon les critères ACMG. Ce résultat a permis de poser le diagnostic de vitréo-rétino-choroïdopathie autosomique dominante (ADVRIC).

La grossesse a été interrompue à 32 SA à la demande du couple en raison du pronostic visuel péjoratif de ces anomalies oculaires multiples. L’examen fœtopathologique de ce fœtus masculin a confirmé la présence d’un glaucome bilatéral avec une dysgénésie bilatérale du segment antérieur, une anomalie de Peters (avec œdème et opacité de la cornée), une PVP, un décollement de rétine avec dystrophie et une hypotrophie du nerf optique droit. Il n’y avait pas d’anomalie extra-oculaire.

Le gène BEST1 est impliqué dans un large spectre de maladies ophtalmologiques héréditaires rares, non syndromiques, dont l’ADVIRC. L’ADVIRC est une forme extrême caractérisée par des anomalies complexes de survenue post-natale, pouvant aboutir à une malvoyance dans l’enfance ou à l’âge adulte, voire une cécité, et de grande variabilité d’expression intra-familiale.

Nous décrivons ici le premier cas d’ADVIRC de survenue et de diagnostic anténataux.
Notre cas clinique illustre l’intérêt de l’imagerie prénatale dans l’évaluation du pronostic visuel fœtal, combiné à l’exome prénatal pour un conseil génétique adapté ; et celui de l’examen fœtopathologique dans la précision du phénotype, la confirmation de la sévérité de l’atteinte, et l’apport d’éléments de corrélation avec l’imagerie prénatale.


Nicolas BOURGON, Rabia BENKORTEBI (Paris), Lucile BOUTAUD, Laurence LOEUILLET, Agnese FERESIN, Wed MAJDALI, Jean-Philippe BAUD, Stanislas LYONNET, David GREVENT, Sophie VALLEIX, Yves VILLE, Dominique BREMOND-GIGNAC, Tania ATTIE-BITACH
15:15 - 16:15 #38151 - P106 Top 10 des gènes impliqués dans les neuropathies optiques héréditaires dans une cohorte de 2186 patients.
P106 Top 10 des gènes impliqués dans les neuropathies optiques héréditaires dans une cohorte de 2186 patients.

Les neuropathies optiques héréditaires (NOH) sont liées à la dégénérescence des cellules ganglionnaires rétiniennes dont les axones forment les nerfs optiques, avec une hétérogénéité génétique majeure. Faisant partie de notre activité diagnostique, nous avons évalué de manière rétrospective la combinaison du dépistage des mutations à l’origine de la neuropathie optique héréditaire de Leber et du séquençage d’exons de 87 gènes nucléaires sur une cohorte de 2186 patients adressés pour suspicion de neuropathie optique héréditaire. Le taux de diagnostic positif chez les patients adressés pour neuropathie optique de Leber était de 18% (199/1126 cas index), avec 92% (184/199) présentant un des 3 principaux variants pathogènes de l’ADN mitochondrial (m.11778G > A, 66.5%; m.3460G > A, 15% et m.14484T > C, 11%). Le taux de diagnostic positif chez les patients adressés pour neuropathie optique autosomique dominante ou récessive était de 27% (451/1680 cas index), avec 10 gènes responsables dans 96% des cas. Ceci représente un taux de diagnostic positif global de 30%. Le top 10 des gènes identifiés comprend OPA1, WFS1, ACO2, SPG7, MFN2, AFG3L2, RTN4IP1, TMEM126A, NR2F1 et FDXR. Onze gènes additionnels, chacun responsable de moins de 1% des cas, étaient mis en évidence chez 17 individus. Nos résultats montrent que 10 gènes principaux sont responsables de plus de 96% des cas diagnostiqués avec notre panel de gènes nucléaires.


Aude ROCATCHER, Valérie DUMAS, Majida CHARIF, Marc FERRÉ, Philippe GOHIER, Delphine PRUNIER, Christophe VERNY, Dan MILEA, Guy LENAERS, Collaborators Group HON, Dominique BONNEAU, Pascal REYNIER, Patrizia AMATI-BONNEAU (ANGERS)
15:15 - 16:15 #38084 - P110 Apport de l’exome dans la démarche diagnostique des dyskinésies ciliaires primitives.
P110 Apport de l’exome dans la démarche diagnostique des dyskinésies ciliaires primitives.

Les dyskinésies ciliaires primitives (DCP) sont des maladies respiratoires rares d'origine génétique, avec une prévalence estimée à 1/16 000. Les anomalies des cils dans l'épithélium des voies aériennes conduisent à l'accumulation de mucus et de bactéries, provoquant un encombrement pulmonaire et ORL chronique.

La DCP est d’abord évoquée devant un faisceau d’arguments cliniques (toux chronique, infections ORL récurrentes, détresse respiratoire néonatale, dilatation des bronches, polypose nasosinusienne, anomalies de situs, infertilité) et spirométriques (No nasal effondré). Le diagnostic de DCP est confirmé par la mise en en évidence d’un syndrome de Kartagener, des anomalies de l’ultrastructure des cils respiratoires et/ou la mise en évidence de variants pathogènes dans un gène de DCP. Les prélèvements de cils sont réalisés au niveau nasal (difficile chez les enfants) ou au niveau bronchique lors d’une endoscopie sous AG. Ces analyses anatomopathologiques (microscopie optique et électronique des cils) ne sont pas toujours contributives rendant parfois le diagnostic difficile.

 

Dans cette étude, nous avons étudié l’intérêt de l’analyse d’exome dans la démarche diagnostique de la DCP, notamment en cas d’échec des microscopies. Une analyse de l'exome en simplex avec panel virtuel de 144 gènes a été effectuée chez 12 patients présentant une suspicion clinique de DCP. Parmi ces 12 patients, des variants pathogènes ont été identifiés chez 3 patients, tandis que des variants de signification inconnue ont été détectés chez 2 patients.

La patiente A présentait une polypose nasosinusienne, un encombrement respiratoire chronique, et une mesure du débit de NO nasal effondrée. Dans ce contexte l’analyse d’exome a été réalisée, retrouvant 2 variants pathogènes dans le gène DNAH11, permettant de nous dispenser de l’examen anatomopathologique. Le patient B présentait un encombrement pulmonaire et ORL depuis la période néonatale, et des dilatations des bronches. Il avait bénéficié d’un prélèvement ciliaire retrouvant une mobilité ciliaire absente ou ralentie sur 60 % des cellules. La microscopie électronique des prélèvements ciliaires n’a pas été contributive a plusieurs reprises. L’analyse de l’exome a mis en évidence un variant hémizygote tronquant dans le gène RPGR. Un diagnostic de syndrome de Kartagener a été posé chez le patient C, le brossage bronchique retrouvait une immobilité ciliaire quasi-totale, mais l’étude ultrastructurale en ME n’avait pas été possible. L’analyse d’exome retrouve deux variants pathogènes dans le gène CCDC40.

En conclusion, l’analyse par exome de manière précoce dans la démarche diagnostique des patients présentant une suspicion de DCP pourrait être une alternative aux prélèvements anatomopathologiques.

Cependant, la réalisation de ces examens reste indispensable dans la caractérisation des variants de signification inconnue, quand bien même celle-ci intervient dans un 2e temps des explorations à visée étiologique. 


Manon DEGOUTIN (Bordeaux), Aurélien TRIMOUILLE, Francois GALODE, Marie-Pierre REBOUL
15:15 - 16:15 #38495 - P114 Fièvre méditerranée familiale : aspects génétiques et corrélations phénotypiques.
P114 Fièvre méditerranée familiale : aspects génétiques et corrélations phénotypiques.

Introduction :

La fièvre méditerranée familiale (FMF, #249100) est une maladie génétique autosomique récessive secondaire à des mutations dans le gène MEFV (OMIM 608107), situé sur le bras court du chromosome 16. Il s’agit d’une pathologie auto-inflammatoire dotée d’un grand polymorphisme clinique. L’objectif de notre étude était de rechercher les corrélations génotypes-phénotypes chez les patients porteurs de cette maladie.

Méthodes :

Il s’agit d’une étude descriptive et rétrospective incluant tous les patients atteints d’une FMF dont le diagnostic génétique a été fait au service des maladies héréditaires et congénitales de l’hôpital Charles Nicolle, sur une période de 12 ans, du 1er janvier 2011 au 30 Juin 2023. Le diagnostic a été fait suite au séquençage direct des exons 2 et 10 du gêne MFEV (NM_000243.2). Une analyse multivariée a été conduite dans l’étude des corrélations phénotypes-génotypes. Une valeur de p inférieure à 0,05 était considérée significative.

Résultats :

Un total de 133 patients a été recensé. Le sexe ratio M/F était de 1,46. Un âge de début inférieur à 18 ans était retrouvé dans 71,4% (n=95) des cas. Sur le plan clinique, la fièvre et les manifestations abdominales étaient les plus retrouvées dans notre série (82% (n=109) et 90,2% (n=102), respectivement) suivies par l’atteinte articulaire (57,9%, n=77), thoracique (40,6%, n=54), rénale (15,8%, n=21), cutanéo-muqueuse (15%, n=20) et ophtalmologique (11,3%, n=15).

L’étude moléculaire a identifié un total de 10 mutations et 23 génotypes avec une fréquence prépondérante du génotype M694V homozygote. A l’étude multivariée, la présence de la mutation M694V sur au moins un allèle était fortement corrélée à une atteinte thoracique (OR :2,56), cutanéomuqueuse (OR :3,67) et aux polyadénopathies (OR :10,4). Les patients de génotype M694V / M694I étaient plus à risque de présenter des arthrites (OR :6,47) et une atteinte cutanéomuqueuse (OR :6,47). En revanche, la présence d’une mutation M694I à l’état homozygote était un facteur prédictif indépendant d’une atteinte rénale (OR :3,73). La présence de la mutation M680I à l’état homozygote était plutôt corrélée au tableau digestif (OR :5,21). En contrepartie, les patients présentant une mutation E148Q sur au moins un allèle avaient plus de risque de présenter un tableau plutôt trompeur sans fièvre (OR :0,29) ni symptomatologie abdominale (OR :0,3).

Conclusion :

 Les corrélations génotypes-phénotypes retrouvées dans notre étude permettraient l’instauration d’un suivi et d’une prise en charge personnalisée chez les patients atteints d’une FMF.


Nesrine ABIDA, Feriel AGREBI, Ahlem ACHOUR, Sameh TROJET, Faouzi MAAZOUL, Imen CHELLY, Saida BEN BECHER, Lamia BEN HASSINE, Tahar GARGAH, Hassen KAMOUN, Ridha MRAD (Tunis, Tunisie), Mediha TRABELSI
15:15 - 16:15 #37977 - P118 Découvertes incidentales chez des patients présentant des mutations PKD1 ou PKD2 impliquées dans la polykystose rénale autosomique dominante.
P118 Découvertes incidentales chez des patients présentant des mutations PKD1 ou PKD2 impliquées dans la polykystose rénale autosomique dominante.

Introduction :

La question de la meilleure analyse moléculaire pour la polykystose rénale autosomique dominante (PKRAD) est débattue. Pour certains, un diagnostic moléculaire n’est que confirmatoire, voire inutile face à une présentation classique de PKRAD. D'autres préconisent une analyse restreinte d'un nombre limité de gènes. Enfin, devant la découverte récente de l’implication de nouveaux gènes dans les néphropathies multikystiques, un séquençage entier de l'exome (WES) pour la PKRAD commence à être proposé par certaines équipes américaines.

Dans le cadre d’un WES, des découvertes incidentales peuvent avoir un impact sur le phénotype rénal ou la prise en charge plus globale de ces patients. Nous rapportons ici une série de patients pour qui un diagnostic des PKRAD a été confirmé par WES, et pour qui un deuxième variant d’intérêt a été retrouvé.

 

Matériel et méthode :

A partir d’une cohorte de 2256 patients adultes ayant fait l'objet d'un WES pour suspicion de néphropathie génétique, principalement d’origine indéterminée, nous avons identifié les patients avec un variant pathogène dans PKD1 ou PKD2. Parmi ces patients, nous avons analysé si un autre variant pathogène dans un second gène était mis en évidence avec un impact clinique.

 

Résultats :

Un variant pathogène du gène PKD1 ou PKD2 pouvant expliquer la néphropathie indéterminée motivant la réalisation d’un WES a été mis en évidence chez 57 patients. Un autre variant pathogène dans un second gène a été trouvé chez 15 patients sur 57 (26,3%), qui sont soit symptomatique (9 patients sur 57 (15,8%)), pré-symptomatique (4 patients sur 57 (7,0%)), ou porteur hétérozygote (2 patients sur 57 (3,5%)).

 

Conclusion :

Le séquençage de l'exome est possible et intéressant pour établir un diagnostic génétique de la PKRAD.  L’exome met en évidence des maladies génétiques concomitantes qui peuvent avoir un impact sur la prise en charge néphrologiques des patients atteints de PKRAD ou de maladies kystiques dans 25% des cas de notre cohorte.


Ilias BENSOUNA (Paris), Marine DANCER, Nadia OULD-OUALI, Laure RAYMOND, Laurent MESNARD
15:15 - 16:15 #38356 - P122 Caractérisation fonctionnelle d’une nouvelle mutation ABCA3.
P122 Caractérisation fonctionnelle d’une nouvelle mutation ABCA3.

Le transporteur lipidique ABCA3 est un acteur clé de la biosynthèse du surfactant pulmonaire au sein des corps lamellaires des cellules alvéolaires de type 2. La perte de fonction de cette protéine entraine des pathologies respiratoires couvrant un large spectre phénotypique, de la détresse respiratoire néonatale d’évolution fatale à la pneumopathie interstitielle de l’adulte.

La sévérité de la maladie est liée à la présence ou à l’absence d’une fonction résiduelle de la protéine ABCA3. Les mutations de type non-sens, mutations d’épissage ou larges délétions sont considérées comme des mutations sans fonction résiduelle et donc de mauvais pronostic. Les mutations faux-sens sont beaucoup plus difficiles à apprécier. Les tests fonctionnels ont donc toute leur place pour aider au diagnostic. Par exemple, la mutation la plus fréquente E292V a une fonction résiduelle et est associée à des phénotypes plutôt modérés, tandis que la mutation L101P entraine une absence de maturation de la protéine et a été associée à un décès néonatal.

Nous présentons ici une famille consanguine avec pneumopathie interstitielle. Nous avons identifié chez deux sœurs une nouvelle mutation à l’état homozygote affectant la position L101. Nous avons développé différents outils pour évaluer la pathogénicité des variants ABCA3 in vitro par expression hétérologue dans des cellules A549 (pneumocyte de type II) et HEK (Onnée et al, Am J Respir Cell Mol Biol. 2022). Afin de mieux comprendre la pathogénicité du nouveau variant, situé dans la première boucle extracellulaire, nous avons donc étudié la maturation, la localisation subcellulaire et la prise en charge de lipides fluorescents par la protéine ABCA3 variante.

Notre étude montre que ce variant est associé non pas à un défaut de maturation, comme pouvait le laisser présager la position du variant, mais à un défaut de fonction d’ABCA3. Ce résultat inattendu permet de mieux comprendre le phénotype chez les patientes et de donner à la parentèle un conseil génétique adapté. Il ouvre également de nouvelles perspectives pour mieux comprendre les mécanismes de maturation d’ABCA3.

Dans un contexte où le NGS génère de nombreuses données génétiques, il devient important de disposer de tests fonctionnels accessibles pour évaluer la pathogénicité des nouveaux variants. Comprendre le mécanisme pathogène des différentes mutations ABCA3 est également un enjeu pour pouvoir dans l’avenir proposer une thérapie ciblée en fonction de l’anomalie, comme cela est fait pour CFTR.


Marion ONNÉE, Bénédicte DURIEZ, Tahar KHELIFI-TOUHAMI, Odile RUCKEBUSCH, Nathalie LE METAYER, Pascale FANEN, Alix DE BECDELIÈVRE (CRETEIL)
15:15 - 16:15 #38257 - P126 ROLE OF ADAMTSL6 IN PROGRESSIVE TAA FORMATION.
P126 ROLE OF ADAMTSL6 IN PROGRESSIVE TAA FORMATION.

A thoracic aortic aneurysm (TAA) is a permanent focal dilatation, mostly due to a weakness of the aortic wall. 20% of TAA cases are due to genetic causes (HTAA).   
We identified pathogenic variants in THSD4 related to a predisposition to HTAA. THSD4 encodes the extracellular matrix ADAMTSL6 protein, which has an important role in promoting the fbn-1 matrix assembly (Ko Tsutsui et al. 2010). This protein was the first ADAMTS(L) associated with HTAA. (Elbitar et al. 2021). Moreover, some GWAS and TWAS studies was shown that a decrease THSD4 expression is associated with an increased risk of TAAD (Pirrucello et al. 2022).

Nevertheless, barely any information is known about the early steps of aneurysm formation/progression in this context and the exact role of ADAMTSL6 in HTAA. To elucidate this role, we are studying Thsd4 +/- mice at different ages (1, 3, 6, 8 months old) male and female.          

To evaluate the aneurysm formation, we studied TAA hallmarks: (i) the elastic fiber breaks, leading to a loss of capacity of responding to mechanical stress or pressure; (ii) the unbalance in collagen content, being critical for vessel wall repair and regeneration; (iii) the proteoglycans accumulation, altering the normal structure and physiological function of the aorta; (iv) the controversial TGFβ signaling dysregulation.        
We performed histological analysis of the thoracic aorta at different ages and compared Thsd4 +/- and Thsd4 +/+ mice. In the preliminary results, we observed a pronounced TAA phenotype in heterozygous mice compared to the WT, which would confirm the role of ADAMTSL6 in TAA. Furthermore, we observed a tendency of aneurysm formation age-depending, presenting the 8 months heterozygous mice with significant TAA hallmarks, such as elastic fiber breaks, collagen dysregulation, and glycosaminoglycans accumulation compared to WT at the same age. Nevertheless, 3-month-old heterozygous mice also present a clear tendency to develop elastic fiber breaks and glycosaminoglycans accumulation, despite the premature age of the mice. Given this fact, 3-month-old mice seem to start presenting an early stage of HTAA.

In addition, our team discovered a new candidate gene for HTAA, ADAMTSX. It encodes for the ADAMTSX protein, which plays an important role in ECM structure and homeostasis. 4 heterozygous pathogenic variants were found in the catalytic and ancillary domain of this protein. The patients are pediatric cases, and they present marfanoid phenotype.

Altogether, this study will give strength to the important role of this ADAMTS family in aneurysms. This study will allow us to develop preventive approaches to stop the disease progression and prevent the life-threatening outcomes of this pathology.

 


Julia HUGUET HERRERO (Paris), Zakaria MOUGIN, Angelique BIBIMBOU, Marie Nathalie LEBEL, Pauline ARNAUD, Nadine HANNA, Guillaume JONDEAU, Catherine BOILEAU, Carine LE GOFF
15:15 - 16:15 #38534 - P130 Exploration des mécanismes de régulation transcriptionnelle au locus ZNF827 identifié par plusieurs GWAS de maladies vasculaires.
P130 Exploration des mécanismes de régulation transcriptionnelle au locus ZNF827 identifié par plusieurs GWAS de maladies vasculaires.

Introduction

La dissection spontanée de l'artère coronaire (SCAD) est une forme d'infarctus du myocarde touchant particulièrement les femmes jeunes. La SCAD est causée par le développement d'une dissection par hématome amenant à l’obstruction de l’artère coronaire. Le locus du gène ZNF827 situé sur le chromosome 4 est l’un des 16 loci de prédisposions à la SCAD que nous avons identifié par GWAS. Plusieurs variants génétiques fréquents dans ZNF827 sont également associés à la maladie coronarienne, à la pression artérielle systolique (PAS) et au diamètre de l’aorte ascendante. Cependant, les mécanismes moléculaires à l’origine de ces associations génétiques ne sont pas connus.

Méthodes

Nous avons effectué des analyses de cartographie fine et de colocalisation génétique entre plusieurs signaux GWAS et traits quantitatifs d’expression (eQTLs, données GTEx) au locus ZNF827. Nous avons étudié la fonction régulatrice des séquences d’intérêt à l’aide d’un système rapporteur luciférase dans des cellules musculaires lisses de rat. L’analyse de la fixation de facteurs de transcription à l’ADN a été effectuée par l’approche CUT&RUN dans des cellules musculaires lisses vasculaires différenciées à partir de cellules pluripotentes induites humaines.

Résultats

Nous avons confirmé que les signaux GWAS de la SCAD, de la maladie coronarienne, de la PAS et du diamètre aortique pouvaient tous être expliqués par un même variant (rs13128814), identifié comme le variant causal le plus probable. Ce variant est situé dans une région génomique associée à des marques épigénétiques de régulation, notamment dans les cellules musculaires lisses vasculaires et les fibroblastes. Une région d’environ 1kb impliquant l’allèle A, à risque pour la SCAD, du variant rs13128814 avait un effet d’activation transcriptionnelle, alors que l’allèle protecteur (G) ne présentait aucune activité. Des prédictions in silico ont permis d’identifier les facteurs de transcription de la famille Nuclear Factor 1 (NF1) comme se liant préférentiellement à l’allèle A de rs13128814. En effet, nous avons démontré une activation transcriptionnelle de cette région en surexprimant NFIA (Nuclear Factor 1 A-Type). Nous avons confirmé aussi la fixation de facteurs NF1 à cette région dans des cellules musculaires lisses vasculaires différenciées in vitro. La colocalisation génétique entre l’association à la SCAD et des eQTLs de ZNF827 dans plusieurs tissus artériels a appuyé ce dernier comme gène cible probable dans ce locus.

Conclusion

Nos résultats soutiennent que le mécanisme moléculaire à l’origine de l’association du locus ZNF827 avec plusieurs maladies cardiovasculaires passe par le variant rs13128814 qui altère la fixation de facteurs de transcription de la famille NF1 et aboutit à une dérégulation de l’expression de ZNF827. L’étude en cours de l’effet de ce gène sur le transcriptome de cellules vasculaires et de fibroblastes permettra de mieux comprendre son rôle dans la fonction artérielle.


Yingwei LIU (Paris), Joséphine HENRY, Alberto TEZZA, Nabila BOUATIA-NAJI, Adrien GEORGES
15:15 - 16:15 #37567 - P134 Syndrome de SHPRINTZEN-GOLDBERG : Suivi à long terme et focus sur les manifestations cardiovasculaires.
P134 Syndrome de SHPRINTZEN-GOLDBERG : Suivi à long terme et focus sur les manifestations cardiovasculaires.

Introduction : Le syndrome de Shprintzen-Goldberg (SGS) partage des signes squelettiques avec les syndromes de Marfan (MFS) et de Loeys-Dietz (LDS). Toutefois, il se distingue par ses particularités crâniofaciales et ses signes neurodéveloppementaux. Le risque d’anévrysme de l’aorte thoracique et de prolapsus valvulaire mitral est considéré plus faible dans le SGS que dans le MFS, mais ces signes n’ont été que peu investigués parmi les patients SGS publiés dans la littérature et souvent à des âges pédiatriques. Estimer leur prévalence est complexe. Nous avons recueilli les données d’une cohorte internationale de 29 patients porteurs de SGS publiés ou non, pour mieux décrire l’atteinte cardiovasculaire de ce syndrome et optimiser leur prise en charge.

 

Matériel et méthodes : Une fiche de recueil de données nous a permis de collecter les symptômes de chaque patient, en particulier cardiovasculaires (anévrysme de l’aorte thoracique (AAT), insuffisance mitrale (IM), insuffisance aortique (IA)). Cette fiche de recueil était organisée en 4 parties (données générales, signes extracardiaques, signes cardiovasculaires, facteurs de risque et traitement cardiovasculaires) à laquelle était jointe une annexe permettant de préciser les données d’échocardiographie. 

 

Résultats : L’âge médian de la cohorte était de 23 ans (DS : +/- 14,3 ans) avec 19 hommes (65.5%) et 10 femmes (34.5%). L’analyse descriptive a montré une IM chez 13 patients (44.8%), un AAT chez 11 patients (37.9%) et une IA chez 8 patients (27.6%). La chirurgie de l’aorte concernait 4 patients (13.8%) dont 1 a bénéficié d’une chirurgie valvulaire aortique (3.5%). La chirurgie mitrale concernait 4 autres patients. Aucun cas de dissection aortique ne fut rapporté. La plupart des patients n’avaient ni symptôme, ni facteur de risque, ni traitement cardiovasculaire. Les analyses de Kaplan Meier ont évalué le risque, à l’âge de 30 ans, de présenter une IM, un AAT et une IA respectivement à 47% (IC 95% : 28-70%), 33% (IC 95% : 16-59%) et 22% (IC 95% : 8-50%). Ces données sont assez similaires à celles publiées pour le MFS : 24% (IC 95% : 21-28%) pour l’IM ; 57% (IC 95% : 52-63%) chez l’homme et 50% (IC 95% : 45-55%) chez la femme pour l’AAT (Détaint et al., 2010). Néanmoins, aucun de nos patients ne bénéficiait d’une prévention primaire par bétabloquants. Sur le plan des corrélations génotype-phénotype, le test du Chi2 a révélé une association statistiquement significative entre la localisation de la mutation dans le domaine DHD et le risque d’un AAT (DHD : 11/20 vs R-SMAD : 0/9, p=0.036). Aucune association n’a été mise en évidence entre le sexe et chacune de ces trois atteintes.

 

Conclusion : L’atteinte cardiovasculaire du SGS semble similaire à celle du MFS, incitant à instaurer un suivi et un traitement préventif identiques. Des études ultérieures avec suivi à plus long terme sont nécessaires afin d’optimiser la prise en charge de ces patients.


Yordi-Michaël BOUHATOUS (Dijon), Pauline ARNAUD, Guillaume JONDEAU, Dominique BONNEAU, Frederic ROULEAU, Ghislaine PLESSIS, Aline VINCENT, Fabien LABOMBARDA, Julian DELANNE, Matthias MULLER, Christine COUBES, Charlene BREDY, Laurent GOUYA, Sylvie ODENT, Adeline BASQUIN, Sophie DUPUIS-GIROD, Martine BARTHELET, Emmanuelle GINGLINGER, Bruno DELOBEL, Guy VAKSMANN, Jean-Luc ALESSANDRI, Louis-André ARSAC, Claude STOLL, Thomas EDOUARD, Sophie JULIA, Bertrand CHESNEAU, Yves DULAC, Bert CALLEWAERT, Bart LOEYS, Maxim VERLEE, Leonie MENKE, Maarten GROENINK, Lesley ADES, Maria Juliana BALLESTA-MARTINEZ, Alan SHANSKE, Sigrid TINSCHERT, Petra GEHLE, Catherine BOILEAU, Nadine HANNA, Laurence FAIVRE
15:15 - 16:15 #37924 - P138 Phénotype vasculaire pulmonaire chez les patients avec variants constitutionnels GDF2 (BMP9) et BMP10 dans l’hypertension artérielle pulmonaire : une étude multicentrique.
P138 Phénotype vasculaire pulmonaire chez les patients avec variants constitutionnels GDF2 (BMP9) et BMP10 dans l’hypertension artérielle pulmonaire : une étude multicentrique.

Contexte : Les protéines morphogénétiques osseuses 9 et 10 (BMP9 et BMP10), codées par les gènes GDF2 et BMP10, jouent un rôle central dans la régulation vasculaire en interagissant avec des récepteurs comme ALK1, BMPRII, ActRIIA et ActRIIB. Les variants pathogènes de GDF2 augmentent le risque d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et ont été associés plus rarement à des cas de télangiectasies hémorragiques héréditaires (Maladie de Rendu Osler Weber, HHT), alors que les caractéristiques des patients ayant des variants pathogéniques dans BMP10 et une HTAP ne sont pas connues.  

Méthodes : Cette étude a examiné les cas d'HTAP héréditaires ayant des variants GDF2 et BMP10 dans les réseaux d’hypertension pulmonaire Français et Néerlandais, associée à une revue de la littérature afin d’explorer la variabilité phénotypique de ces patients.

Résultats : Parmi les 26 patients identifiés, il y avait 20 porteurs hétérozygotes de variants dans le gène GDF2, 1 porteur homozygote d’un variant du gène GDF2, 4 porteurs hétérozygote de variants du gène BMP10 et 1 porteur double hétérozygote des gènes GDF2 et BMP10. Les variants GDF2 et BMP10 étaient présents 1,3 % et 0,4 % des patients testés respectivement. L'âge médian était de 30 ans, avec une majorité de femmes (rapport F/H 1,9), et 15,4 % présentaient des cardiopathies congénitales. Une altération clinique significative a été observée (61,5 % dans les cas en classe fonctionnelle NYHA III/IV), confirmée au cathétérisme cardiaque avec une hypertension pulmonaire pré capillaire (médiane de pressions artérielle pulmonaire moyenne de 55 mmHg) et des résistances vasculaires pulmonaires élevées (médiane de 9 WU). Quatre patients ont présentés des épisodes d’hémoptysie au diagnostic mais aucuns critères d’HHT n’ont été retrouvés. Deux porteurs de variants BMP10 ont subi une transplantation pulmonaire, avec une histopathologie typique de l'HTAP. L'analyse de la littérature a montré que 7,6 % des porteurs de GDF2 développaient une HHT, parallèlement à une HTAP, et a identifié une cardiomyopathie et des troubles du développement chez les porteurs de BMP10.

Conclusion : Les variants pathogènes des gènes GDF2 et BMP10 augmentent principalement le risque d'HTAP. Ces résultats apportent des preuves supplémentaires du modèle d'hérédité semi-dominante avec expression variable et pénétrance incomplète lié aux variants GDF2. Les cas d’HHT parmi les porteurs de GDF2 sont limités. Les ramifications phénotypiques complètes de BMP10 justifient des investigations plus approfondies.


Julien GRYNBLAT (Plessis-Robinson), Harm-Jan BOGAARD, Mélanie EYRIES, Olivier MEYRIGNAC, Florence COULET, Xavier JAIS, Fabrice ANTIGNY, Christophe GUIGNABERT, Lucas CELANT, Maria Rosa GHIGNA, Ari CHAOUAT, Lilian MEIJBOOM, Laurent SAVALE, Arjan HOUWELING, Vincent COTTIN, Olivier SITBON, Damien BONNET, Marc HUMBERT, David MONTANI
15:15 - 16:15 #37927 - P142 Histoire naturelle de l'Amyotrophie Spinale avec Épilepsie Myoclonique Progressive : Description de nouveaux cas et revue de la littérature.
P142 Histoire naturelle de l'Amyotrophie Spinale avec Épilepsie Myoclonique Progressive : Description de nouveaux cas et revue de la littérature.

L’Amyotrophie Spinale avec Épilepsie Myoclonique Progressive (SMA-PME) par déficit en céramidase acide est une pathologie récessive rare, allélique de la maladie de Farber et résultant de variants bialléliques dans le gène ASAH1. Elle se manifeste généralement dès la petite enfance par une faiblesse musculaire associée à une atteinte de la corne antérieure ou par une épilepsie myoclonique rapidement progressive et pharmacorésistante. Le décès survient fréquemment de complications respiratoires ou épileptiques au cours de l'adolescence. Toutefois, une grande variabilité interindividuelle, la rareté de cette pathologie ainsi que son mode insidieux d'évolution compliquent et retardent souvent le diagnostic. Dix ans après la caractérisation moléculaire de cette pathologie, nous présentons ici l’histoire détaillée de 9 patients issus de 5 familles différentes. Basée sur une revue exhaustive de la littérature, nous apportons une description détaillée de l’histoire naturelle de la SMA-PME à partir de l’histoire des 44 patients désormais documentés au plan clinique et moléculaire. Nous espérons que ce travail puisse servir de groupe contrôle rétrospectif pour les essais thérapeutiques à venir.


Silvestre CUINAT (Nantes), Servane DE MASFRAND, Katheryn GRAND, Pedro A. SANCHEZ-LARA, Michelle ALLEN-SHARPLEY, Thierry LEVADE, Marie Thérèse VANIER, Laurence LION-FRANÇOIS, Nicole CHEMALY, Stéphane BÉZIEAU, Sandra MERCIER, Odile BOESPFLUG-TANGUY
15:15 - 16:15 #37875 - P146 Diversité phénotypique et perspectives thérapeutiques chez les porteurs de variants hétérozygotes pathogènes de PDX1.
P146 Diversité phénotypique et perspectives thérapeutiques chez les porteurs de variants hétérozygotes pathogènes de PDX1.

Aim: This study aimed to thoroughly investigate the clinical characteristics and outcomes of individuals carrying heterozygous pathogenic or likely pathogenic (P/LP) PDX1 variants, with a particular emphasis on diabetes onset, obesity, and pancreatic insufficiency. The research sought to explore and identify effective therapeutic interventions for these individuals.

Methods: The study involved a non-consanguineous French family carrying a novel likely pathogenic PDX1 variant. A comprehensive analysis was conducted, drawing upon documented cases involving individuals with heterozygous P/LP PDX1 variants. Data were meticulously extracted from reputable sources, including the Human Gene Mutation Database (HGMD), the RaDiO study (comprising 10,000 individuals), and the Type 2 Diabetes Knowledge Portal (AMP T2D portal). Our investigation specifically emphasized the carriers' phenotype, with a particular focus on diabetes, pancreatic insufficiency, and obesity. We then investigated the broad-scale association between null P/LP PDX1 variants and the risk of type 2 diabetes, utilizing the genetic association interactive tool within the Type 2 Diabetes Knowledge Portal (from both the 52K study and the TOPMed study).

Results: Within the family, a noteworthy diversity was observed in terms of the ages at which diabetes manifested (between 10 to 40 years) and the prevalence of childhood-onset obesity among individuals carrying the PDX1 variant (NM_000209.4: c.694G > A / p.G232S). Notably, a rare instance of complete penetrance of diabetes was identified in this family, an uncommon occurrence for PDX1 variants. The elevated prevalence of obesity among individuals with PDX1 deficiency stands at 19.8% based on data from the HGMD database. Additionally, a substantial proportion of well-documented carriers exhibited symptoms of pancreatic insufficiency, accounting for 64% of cases. Therapeutic strategies, including dipeptidyl peptidase 4 (DPP4) inhibitors and glucagon-like peptide-1 receptor agonists (GLP1-RA), exhibited promising results in terms of glycemic control and weight management. The index patient's diabetes was refractory to all therapies, including insulin, until the introduction of the GLP1-RA. Moreover, the research unveiled a significant association between PDX1 variants and an elevated risk of type 2 diabetes within a larger population cohort sourced from the AMP T2D portal.

Conclusion: This comprehensive study uncovered a wide spectrum of clinical presentations among individuals carrying heterozygous PDX1 variants, encompassing a range of ages for diabetes onset, varying degrees of obesity prevalence, and pancreatic issues. The findings also identified DPP4 inhibitors and GLP1-RAs as potential therapeutic interventions with promise. This research provides valuable insights into the genetic factors influencing diabetes and related conditions in heterozygous individuals, contributing to the enhancement of clinical practice.


Lauriane LE COLLEN (Nancy), Youssef KOUIDRAT, Martine VAXILLAIRE, Aurélie DECHAUME, Mathilde BOISSEL, Mehdi DERHOURHI, Brigitte DELEMER, Mustapha AZAHAF, Philippe FROGUEL, Amélie BONNEFOND
15:15 - 16:15 #38019 - P150 Intérêt des études fonctionnelles de la chaine respiratoire mitochondriale pour le classement de la pathogénicité des variants : cas d’un patient atteint de déficit en MTO1.
P150 Intérêt des études fonctionnelles de la chaine respiratoire mitochondriale pour le classement de la pathogénicité des variants : cas d’un patient atteint de déficit en MTO1.

Les cytopathies mitochondriales sont des pathologies cliniquement polymorphes entrainant principalement des troubles cardiaques, neurologiques et musculaires. Les protéines mitochondriales sont codées par des gènes nucléaires ou par l’ADN mitochondrial (ADNmt). Des protéines d’origine nucléaire participent aux fonctions de synthèse et de réplication de l’ADNmt. Parmi elles, la protéine MTO1 (mitochondrial tRNA translation optimization 1, OMIM#614667) est impliquée dans la maturation de certains ARNt mitochondriaux.

Les premiers cas de déficit en MTO1 ont été décrits en 2012 chez des enfants présentant une cardiomyopathie hypertrophique, une hypotonie et une acidose lactique associées à un déficit multiple des complexes de la chaine respiratoire (complexes I et IV). A ce jour moins de 40 patients atteints de déficit en MTO1 ont été décrits.

Nous rapportons le cas d’un nouveau-né eutrophe, légèrement hypotonique qui a présenté une acidose lactique majeure à J4, évoluant rapidement vers un coma et son décès à J11. L’étude par NGS d’un panel large de 240 gènes impliqués dans les pathologies mitochondriales ainsi que le séquençage de l’ADNmt ont été réalisés. Deux variants à l’état hétérozygote composite ont été identifiés dans le gène MTO1 (NM_012123) : c.595G > C (p.Gly199Arg) et c.943T > C (p.Cys315Arg) respectivement de transmission maternelle et de novo. Les deux variants étant classés 3 ACMG, des études fonctionnelles de la chaine respiratoire ont été débutées sur les fibroblastes du patient conservés en banque.

Les premières études n’ont pas mis en évidence de déficit de complexes de la chaine respiratoire, ce qui remettait en cause la pathogénicité des variants identifiés. Une deuxième étude, dans des conditions de culture différentes (fibroblastes cultivés en l’absence d’antibiotique) a montré un déficit d’activité et de quantité des complexes I et IV ainsi qu’une anomalie d’assemblage du complexe I. La protéine MTO1 était également quantitativement diminuée. Par ailleurs, un séquencage du génome en trio n’a pas mis en évidence de variants en lien avec le phénotype, autres que ceux identifiés dans MTO1. L’ensemble de ces investigations ont permis de reclasser les deux variants en classe 4 et 5 respectivement et de proposer l’accès au diagnostic prénatal pour le couple. 

Cette étude rapporte un nouveau patient atteint de déficit en MTO1, sans atteinte cardiaque, probablement en raison d’un début très précoce et d’évolution rapidement défavorable. Elle a aussi permis d’étayer l’hypothèse que la présence d’antibiotiques dans le milieu de culture des fibroblastes pouvait masquer les défauts de traduction mitochondriale. Enfin, elle souligne la nécessité de prélever des fibroblastes chez les enfants à risque de décès imminent afin de confirmer la pathogénicité d’éventuels variants et d’offrir ainsi l’opportunité d’un diagnostic prénatal au couple endeuillé. 


Elise LEBIGOT (PARIS), Naïg GUEGUEN, Luc MORIN, Pascal REYNIER, Philippe LABRUNE, Pauline GAIGNARD
15:15 - 16:15 #38547 - P154 Diagnostic génétique de la maladie de Wilson dans la population algérienne.
P154 Diagnostic génétique de la maladie de Wilson dans la population algérienne.

La maladie de Wilson est une maladie génétique rare à transmission autosomique récessive, ayant pour conséquence un défaut de transport tissulaire du cuivre, entraînant son accumulation essentiellement dans le foie, le cerveau et l’œil.

Le gène incriminé est localisé sur le chromosome 13 code pour une ATPase du cuivre : L’ATP7B. Les mutations du gène ATP7B sont la seule cause connue de la maladie de Wilson.

Au cours de la maladie de Wilson, le déficit fonctionnel en ATP7B entraine un défaut de transport et d’élimination biliaire du cuivre en excès, qui s’accumule dans le foie, avant d’être libéré dans la circulation sanguine sous forme libre toxique. Ainsi, la maladie de Wilson est initialement une affection hépatique, rarement suspectée et diagnostiquée à ce stade, elle évolue vers une atteinte multi-systémique.

Le diagnostic est porté sur un faisceau d’arguments épidémiologiques, cliniques, biologiques, radiologiques et génétiques. Toutefois, sa confirmation est biologique et repose sur l’exploration du métabolisme du cuivre au niveau sanguin et urinaire (Céruloplasmine, Cuprémie, et Cuprurie), Le diagnostic est évoqué pour des taux effondrés de céruloplasmine, une diminution du cuivre sanguin, avec élévation du cuivre urinaire.

 Ce diagnostic, nécessite parfois une exploration invasive par biopsie hépatique (contre indiquée pour les formes viscérales à stade avancé), de moins en moins pratiquée grâce aux avancées de la génétique moléculaire.

L’étude du gène ATP7B, comprend 21 exons. La génétique de la maladie de Wilson est complexe avec plus de 500 mutations décrites. Il s’agit d’un gène polymorphe, et tous les variants ne sont pas encore connus.

Celle-ci permet de compléter les insuffisances du bilan cuprique, pour des taux de céruloplasmine seuils et ininterprétables, d’établir un conseil génétique fiable et définitif en définissant le statut génétique, qui permet de différencier entre un wilsonien au stade pré-symptomatique et un hétérozygote.

Notre étude a concerné un total de 41 patients retenus pour le diagnostic de la maladie de Wilson, présentant un âge moyen au diagnostic de 18,20 ± 1,44 (valeurs extrêmes entre 3 à 45 ans). L’analyse génétique à porté sur les 21 exons ainsi que les jonctions exons introns par séquençage Sanger.

Nous avons identifié un total de 30 mutations (informativité 73%), il s’agit à 80% de mutations homozygotes. Nous avons pu identifier deux mutations pathogènes non décrites à ce jour dans la littérature, ainsi que deux variations de signification incertaines.

Une enquête familiale a systématiquement été proposé dans le but de proposer un conseil génétique adéquat.


Siham HALLAL (alger, Algérie), Lyèce YARGUI
15:15 - 16:15 #38563 - P158 Présentation atypique liée à VARS2 révélée par un syndrome de Fahr dans une fratrie.
P158 Présentation atypique liée à VARS2 révélée par un syndrome de Fahr dans une fratrie.

Les variants pathogènes dans les gènes codant pour les aminoacyl-ARNt synthétases mitochondriales (ARS2) sont responsables d'environ 10 % des maladies mitochondriales. Ils sont associés à un large éventail de présentations cliniques affectant le système nerveux central. VARS2 est classiquement responsable d'encéphalomyopathies et de cardiomyopathies sévères. Les caractéristiques comprennent une hypotonie, un retard psychomoteur, une épilepsie, des difficultés d'alimentation et une élévation des lactates. L'IRM cérébrale peut être normale ou montrer une leucodystrophie, une atteinte cérébelleuse, du corps calleux ou des noyaux gris centraux. À ce jour, un seul patient a été décrit avec des calcifications des noyaux gris centraux.

Nous décrivons ici une fratrie de 2 adultes présentant un phénotype atypique, notamment par la présence d’un syndrome de Fahr et par une moindre sévérité comparé aux cas rapportés.  La patiente 1 a débuté dans la petite enfance par une légère déficience intellectuelle responsable de difficultés scolaires. Une surdité puis une épilepsie sont apparues à l'adolescence. A l’âge de 27 ans, l'épilepsie s'est brutalement aggravée associée à une régression neurologique, des troubles du comportement avec des hallucinations et une évolution vers un mutisme. L’état de mal épileptique a évolué jusqu'à son décès à 28 ans. Son frère ainé a également eu des troubles cognitifs responsable de difficultés scolaires, mais il a pu obtenir un CAP de maçonnerie. Depuis l'enfance, il présentait, comme sa sœur, des épisodes de vomissements cycliques. A 35 ans, il présente une première crise d'épilepsie tonico-clonique généralisée et développe des troubles psychiatriques mimant un syndrome dépressif. Les deux présentaient d’importantes calcifications des noyaux gris centraux suggérant un syndrome de Fahr. La biopsie musculaire de la patiente 1 a montré uniquement une surcharge lipidique sans déficit de la chaîne respiratoire. Le séquençage d'un panel mitochondrial a identifié chez les deux patients deux variants pathogènes c.1100C > T (p.Thr367Ile) et c.1258G > A (p.Ala420Thr) dans le gène VARS2.

Nous détaillerons le phénotype de ces patients et présenterons une revue de la littérature concernant les patients avec mutations VARS2 et la prévalence des calcifications des noyaux gris centraux chez les patients présentant d'autres variants pathogènes d'ARS2.


Annabelle CHAUSSENOT (Nice), Samira AIT-EL-MKADEM, Konstantina FRAGAKI, Sabrina SACCONI, Véronique BOURG, Sylvie BANNWARTH, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Cécile ROUZIER
15:15 - 16:15 #38256 - P162 Un nouveau variant de SLC11A2 (DMT1) associé à une microcytose marquée et à un phénotype modéré.
P162 Un nouveau variant de SLC11A2 (DMT1) associé à une microcytose marquée et à un phénotype modéré.

Les anémies microcytaires congénitales sont des maladies rares associées à une diminution de la synthèse de l'hémoglobine et à des globules rouges de faible volume corpusculaire. DMT1/NRAMP2 est un transporteur de cations divalents membranaire hautement conservé codé par le gène SLC11A2. Il assure l'absorption du fer ferreux à partir de la membrane apicale des entérocytes, la récupération du fer dans l'urine par les tubules rénaux et l'absorption via l'endosome acidifié après internalisation de la transferrine, ce qui permet l’export du fer à partir du système réticulo-endothelial vers la moelle pour l’hématopoïèse. Différents variants pathogènes de DMT1 ont été décrits chez dix individus à ce jour. Ces variants sont associés à une anémie hypochrome de transmission autosomique récessive et à une surcharge en fer. Nous rapportons ici un nouveau variant du gène SLC11A2 (c.469A>G, p.Ile157Val). Ce variant en trans du variant p.Arg416Cys déjà décrit est associé à une anémie fortement microcytaire avec une surcharge en fer modérée. Le tableau clinique observé chez cette patiente chez qui le diagnostic différentiel de thalassémies ou d’anomalie des gènes de la globine ont été exclus était exceptionnellement modéré, étendant le champ des phénotypes liés au défaut de DMT1 à des tableaux cliniques moins sévères que ceux précédemment décrits.

 


Alexandre RAYNOR, Katell PEOC'H, Camille BOI, Hana MANCEAU, Serge PISSARD, Karim DIALLO, Caroline KANNENGIESSER (PARIS), Pierre Simon RORHLICH
15:15 - 16:15 #38224 - P166 Expression tardive d’une maladie autoinflammatoire : identification et caractérisation fonctionnelle d’une variation de NLRC4 en mosaïque.
P166 Expression tardive d’une maladie autoinflammatoire : identification et caractérisation fonctionnelle d’une variation de NLRC4 en mosaïque.

Introduction. Les maladies autoinflammatoires (MAI) débutent en règle dans l'enfance par des crises fébriles spontanément résolutives, accompagnées d'une inflammation de la peau, des séreuses et des synoviales. Les mécanismes physiopathologiques touchent les facteurs de l'immunité innée, tels que les inflammasomes qui sont des complexes multiprotéiques impliqués dans l'activation des voies de l’inflammation. NLRC4, qui code pour un composant essentiel de l’inflammasome NLRC4, a été impliqué dans des formes très rares et sévères de MAI survenant majoritairement chez l’enfant et caractérisées le plus souvent par une entérocolite et pouvant se compliquer d’un syndrome d’activation macrophagique (SAM). Seules 2 variations en mosaïque ont été rapportées chez des patients adultes. L’objectif de cette étude était d’identifier les bases moléculaires d’une MAI ayant débuté à l’âge adulte par des crises inflammatoires sévères associant une fièvre élevée et des douleurs articulaires et abdominales sans syndrome d’activation macrophagique.

Méthodes. L’ADN génomique leucocytaire du patient a été analysé par le séquençage (NGS) profond (1100 X) d’un panel de gènes de MAI. L’évaluation fonctionnelle de la variation identifiée dans NLRC4 a été réalisée après expression de la protéine recombinante correspondante dans une lignée HEK293T exprimant différent partenaires protéiques (ASC et Caspase1) permettant la détection d’agrégats (« specks ») témoins de l’activation de l’inflammasome NLRC4, et transfectée par un gène rapporteur de la voie NF-kB. Les taux plasmatiques de cytokines pro-inflammatoires ont été déterminés par ELISA.

Résultats. Le patient, un jeune homme de 23 ans, présentait une psychose non étiquetée depuis l’âge de 19 ans. Depuis ses 21 ans, des crises inflammatoires sévères sont rapportées sans qu’un lien direct entre la maladie psychiatrique et les crises inflammatoires n’ait pu être établi. L’étude NGS par séquençage profond a montré l’existence d’une variation en mosaïque de NLRC4, c.398C > T p.(Thr133Ile), l’allèle muté étant représenté à 5% au sein de l’ADN leucocytaire. L’étude de l’impact de la variation p.(Thr133Ile) sur la voie NF-kB a révélé une augmentation significative de l'activité NF-kB dans les cellules exprimant la forme mutée de la protéine par rapport à celles exprimant la forme sauvage. Comparée à l’impact de la version normale de NLRC4 sur la formation de specks, la variation p.(Thre133Ile) induit  une augmentation du nombre de specks. Par ailleurs, la quantification des cytokines pro-inflammatoires a montré des taux plasmatiques élevés de IL18 compatibles avec une activation de l’inflammasome NLRC4.

Conclusion. Cette étude a permis d’identifier une nouvelle variation de NLRC4 en mosaïque s’exprimant à l’âge adulte, sans syndrome d’activation macrophagique, et dont l’effet pathogène gain de fonction a été démontré par des études fonctionnelles sur deux voies de l’inflammation.


Farah DIAB (Paris), Camille LOUVRIER, Marc FABRE, Mira RABBAA, Aphrodite DASKALOPOULOU, Eman ASSRAWI, Rahma MANI, Quentin BRANDAO, Romain LEVERGEOIS, Angela ARENAS GARCIA, Florence DASTOT, Wiliam PITERBOTH, Frédéric LÉZOT, Sonia Athina KARABINA, Serge AMSELEM
15:15 - 16:15 #37713 - P170 Prévalence des grands réarrangements dans une cohorte française de 1120 patients porteurs d’un déficit en facteur VII (FVII) de la coagulation.
P170 Prévalence des grands réarrangements dans une cohorte française de 1120 patients porteurs d’un déficit en facteur VII (FVII) de la coagulation.

Les déficits constitutionnels en FVII sont les plus fréquents des déficits rares en facteur de la coagulation. De transmission autosomique récessive, ils sont très hétérogènes tant sur le plan phénotypique que génotypique avec majoritairement des variations de séquence ponctuelles. Nous proposons de calculer la fréquence des grandes délétions sur une large cohorte de patients déficitaires en FVII issus de plus de 50 centres français et de comparer deux stratégies de détection des grands réarrangements : technique semi-quantitative ciblée (QMSF) ou calculs systématiques des CNVs grâce au NGS.

Une cohorte de 1120 patients déficitaires en FVII (FVII:C < 30%) a été analysée de 1998 à 2022 au CHU de Montpellier. La caractérisation des variants F7 a été faite par séquençage Sanger de 1998 à 2018 (n=639) puis par séquençage haut débit (enrichissement par SureSelectQXT® Agilent et séquençage sur MiSeq® Illumina) à partir de 2018 (n=481). Les grands réarrangements du gène F7 ont été recherchés par QMPSF si les patients étaient homozygotes ou avaient une discordance entre le génotype et le taux de FVII:C. A partir de 2018 ils ont été recherchés systématiquement par calcul des CNVs en utilisant l’application SeqOne® (https://seqone.com/ ).

Entre 1998 et 2022, dix-huit grands réarrangements ont été mis en évidence à l’état hétérozygote (fréquence allélique : 0.008 valeur concordante avec les 0.01 obtenus sur une petite cohorte allemande, Rath et al 2015). Douze sont de larges délétions emportant les 9 exons du gène F7. Etant donné la proximité des gènes F7 et F10 sur le chromosome 13 (q34-qter), ces deux gènes sont fréquemment concernés par un même réarrangement génique. Dans notre série, 3 cas font exception. Un patient porteur d’une large délétion du gène F7 n’a qu’une délétion partielle des 2 premiers exons du gène F10, un patient n’a pas d’extension au gène F10. Un patient porteur d’un déficit combiné en FVII+FX a de façon originale, une délétion emportant tout le gène F7 et un variant ponctuel hétérozygote sur le gène F10. Quatre grands réarrangements sont des délétions partielles simples emportant (i) seulement l’exon 2, (ii) le promoteur, les exons 1 et 2, (iii) les exons 3 à 5 ou (iv) les exons 7 à 9. Deux délétions complexes impliquent partiellement les deux gènes F7 et F10.

Tous les grands réarrangements mis en évidence par l’application SeqOne® entre 2018 et 2022 ont été confirmés par QMPSF. Parmi ceux-ci, un grand réarrangement aurait été omis par notre stratégie QMPSF de pré-sélection des patients (faux négatif). Une délétion d’une partie de l’exon 9 suspectée par QMPSF n’a pas été confirmée par le calcul des CNVs (faux positif secondaire à la non-accroche d’une des amorces en QMPSF).

Les grands réarrangements du gène F7 ne sont pas si rares et impliquent fréquemment le gène F10. Le NGS utilisant les techniques d’enrichissement par capture offre une bonne stratégie pour le dépistage systématique des grands réarrangements géniques.


Corinne FAVIER, Fabienne DANTON, Vanessa DEBANT, Etienne MONDESERT, Muriel GIANSILY-BLAIZOT (Montpellier)
15:15 - 16:15 #37688 - P174 Arthrogryposes Multiples Congénitales à l’âge pédiatrique : Corrélation entre IRM musculaire et l’évaluation fonctionnelle (AMUSE).
P174 Arthrogryposes Multiples Congénitales à l’âge pédiatrique : Corrélation entre IRM musculaire et l’évaluation fonctionnelle (AMUSE).

Introduction : Les arthrogryposes multiples congénitales (AMC) regroupent l’ensemble des pathologies avec des limitations articulaires à au moins deux niveaux articulaires distincts à la naissance. Les limitations articulaires ne sont pas évolutives, mais les conséquences fonctionnelles (fonction motrice, déambulation, autonomie en vie quotidienne et participation à la vie sociale) ont un impact tout au long de la vie des patients. La prise en charge de ces affections est donc exigeante, nécessairement multidisciplinaire et s’inscrit au long cours.

L’objectif de notre étude est d’évaluer la corrélation entre l’infiltration graisseuse musculaire et les déficiences et limitations d’activité chez des enfants présentant une AMC.

Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective observationnelle mono centrique incluant les patients âgés de moins de 18 ans et/ou de plus de 18 ans avec un suivi pédiatrique exclusif évalués au sein du centre de référence (CR) Anomalies du Développement/Arthrogrypose du Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble-Alpes entre 2010 et 2022. Ces enfants ont bénéficié d’un bilan multidisciplinaire comprenant une IRM corps entier. L’infiltration graisseuse musculaire a été quantifiée à l’aide du score de MERCURI.

Résultats : Nous avons inclus 97 patients (57% de filles), dont 50% d’Amyoplasie, 38% d’Arthrogrypose Distale (AD) et 12% du groupe 3 «autre ». L’âge médian à la 1ère évaluation était de 36 mois.  Nous avons montré que le score de Mercuri était significativement corrélé avec l’amplitude articulaire dans les membres supérieurs et inférieurs dans l'Amyoplasie, dans l'AD et pour les membres inférieurs dans le groupe 3 "autres" ainsi qu’avec la faiblesse musculaire dans les membres inférieurs. De plus, dans l'Amyoplasie et dans l'AD, le score de Mercuri était également corrélé à la capacité de mobilité de la main dans l’espace.

Conclusion : Notre étude est une des premières en population pédiatrique à étudier le lien entre l’imagerie musculaire et les aspects fonctionnels de l’AMC. L’IRM musculaire est un outil reconnu et recommandé dans le diagnostic, mais elle est aussi un outil non invasif adapté pour évaluer et aider au pronostic fonctionnel des patients.


Alicia MILOT, Hoai Thu NGUYEN, Claire HUZAR, Véronique THELLIER, Véronique BOURG, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
15:15 - 16:15 #38572 - P178 Perte de function de LOXL4 : une nouvelle cause de maladie neuromusculaire liée au matrisome.
P178 Perte de function de LOXL4 : une nouvelle cause de maladie neuromusculaire liée au matrisome.

Les matrices extracellulaires (MEC) constituent un environnement unique et spécifique des tissus, permettant l’intégrité structurale et la communication vers et à partir des cellules. L’importance fonctionnelle des MECs est illustrée par la pluralité des maladies génétiques dues à des mutations dans des gènes codant des composants du matrisome (c-à-d. les protéines structurales et les enzymes qui les modifient). Dans le muscle squelettique, la MEC entourant les fibres musculaires est composée de différentes couches : la membrane basale en contact et interaction directe avec le sarcolemme, et le stroma interstitiel riche en collagènes. Les composants du matrisome du muscle squelettique impliqués dans des maladies neuromusculaires sont les collagènes de type VI, XII, la chaîne alpha 2 de la laminine et la ténascine X.

Nous présentons le cas d’un patient de présentation clinique atypique : une arthrogrypose congénitale associée à une hyperlaxité distale, un déficit musculaire proximal, une dysphonie, une dysphagie, un ptosis léger, sans atteinte de la capacité respiratoire. Le patient présente aussi un syndrome d’Asperger. A l’adolescence, un diagnostic de maladie liée au collagène de type VI (COLVI) avait été évoqué. L’immunomarquage du COLVI dans les fibroblastes cutanés du patient a révélé une légère réduction de la sécrétion, mais aucune mutation causale n’a pu être détectée dans les gènes COL6A1-3. De plus, l’imagerie musculaire corps-entier par IRM réalisée à 15, 21 et 24 ans infirmait cette hypothèse. Après avoir exclu l’implication de nombreux gènes de myopathies, un séquençage d’exome a permis d’identifier deux variants faux-sens hétérozygotes composites (p.R583C et p.R597C) dans le gène LOXL4, codant la lysyle oxidase-like 4. L’étude de ségrégation familiale et les outils in silico de prédiction de pathogénicité sont en faveur de la causalité de ces variants.

LOXL4, membre de la famille des protéines LOX, est une amine oxidase sécrétée et dépendante du cuivre qui contribue à la synthèse et la maturation de la MEC en catalysant le cross-linking de collagènes fibrillaires et de l’élastine. Les 2 variants identifiés touchent des résidus très conservés du domaine catalytique de LOXL4. Des études in vitro de surexpression de chaque variant ont démontré qu’ils perturbent la sécrétion de LOXL4, suggérant un mécanisme de perte de fonction. Des immunomarquages et analyses biochimiques sur les fibroblastes cutanés du patient ont révélé des défauts de l’élastine et du COLI, deux cibles majeures de LOXL4. Enfin, un test fonctionnel in vitro de contraction de gel de collagène en 3D a mis en évidence une réduction des forces contractiles des fibroblastes du patient, indiquant une altération des interactions mécaniques entre ces cellules et la MEC.

L’ensemble de ces résultats converge pour impliquer pour la première fois LOXL4 dans une maladie génétique humaine, élargissant ainsi le spectre des phénotypes liés à des défauts du matrisome.


Enzo COHEN, Isabelle NELSON, Corine GARTIOUX, Maud BEUVIN, Zaineb MEZDARI, Fanny ROTH, Rabah BEN YAOU, Susana QUIJANO-ROY, Tanya STOJKOVIC, Robert-Yves CARLIER, Gisèle BONNE, Valérie ALLAMAND (Paris)
15:15 - 16:15 #37940 - P182 Décryptage des mécanismes de contraction des répétitions CTG induites par un inhibiteur de l'histone désacétylase 3 dans la dystrophie myotonique de type 1.
P182 Décryptage des mécanismes de contraction des répétitions CTG induites par un inhibiteur de l'histone désacétylase 3 dans la dystrophie myotonique de type 1.

La dystrophie myotonique de type 1 (DM1) est due à l'expansion anormale, dans le gène DMPK, de répétitions CTG instables (>50 CTG) dont le nombre augmente généralement au cours des générations et avec l’âge dans les tissus somatiques chez les patients. Les expansions les plus grandes sont associées à des symptômes plus graves et à une diminution de l'âge d'apparition de la maladie d'une génération à l'autre. Par conséquent, le développement de stratégies thérapeutiques innovantes visant à réduire le nombre de répétitions CTG (contractions), et donc à stopper ou à inverser la progression de la maladie, est essentiel pour améliorer la qualité de vie des patients atteints de DM1.

Récemment, il a été montré qu'un inhibiteur sélectif de l'histone désacétylase 3 (HDAC3), RGFP966, supprimait les expansions des répétitions CAG dans des modèles de la maladie de Huntington, ce qui suggère que cette molécule pourrait protéger contre les expansions des répétitions trinucléotidiques. Nous avons donc étudié le rôle et les mécanismes d'action de RGFP966 sur l'instabilité des répétitions CTG en utilisant des modèles cellulaires de la DM1.

En utilisant la technologie de séquençage à longue lecture en temps réel de molécules uniques, nous avons montré que RGFP966 diminue la fréquence des expansions tout en augmentant la fréquence des contractions des répétitions CTG dans les fibroblastes murins DM1 porteurs d’environ 700 CTG. Afin de mieux comprendre les mécanismes des contractions des répétitions CTG induites par RGFP966, nous avons d'abord réalisé une analyse RNA-seq dans les cellules DM1 traitées avec cette molécule. Nous avons identifié des gènes dérégulés impliqués dans la réparation de l'ADN et dans la réplication, deux processus connus pour modifier la dynamique de l'instabilité des répétitions. Par RT-qPCR, nous avons également montré que la transcription sens et antisens de DMPK est divisée par deux dans les cellules traitées par RGFP966, ce qui pourrait directement affecter l'instabilité des répétitions CTG. En parallèle, des cellules HDAC3 KO contenant des répétitions CTG ont été générées pour confirmer que l'action principale de RGFP966 sur l'instabilité des répétitions est directement liée à son inhibition d’HDAC3.

La perspective directe de ce travail est d'identifier les mécanismes favorisant les contractions des répétitions CTG, offrant ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques pour la DM1 et d'autres maladies liées à une expansion de triplets répétés.


Laure DE PONTUAL (Paris), François-Xavier LEJEUNE, Christopher SMITH, Vincent DION, Geneviève GOURDON, Stéphanie TOMÉ
15:15 - 16:15 #37926 - P186 Nanisme microcéphalique par variations bialléliques dans XRCC4 : Description d'une série de patients et extension du phénotype.
P186 Nanisme microcéphalique par variations bialléliques dans XRCC4 : Description d'une série de patients et extension du phénotype.

Introduction

Le système de réparation non homologue des cassures double brin de l'ADN « NHEJ » (Non-homologous end joining) est essentiel à la stabilité du génome. Des variants pathogènes bialléliques dans les différents gènes constitutifs de ce système ont été rapportés comme associés à des immunodéficiences combinées sévères isolées ou syndromiques (NHEJ1, LIG4, PRKDC, DCLRE1C), et plus récemment à un syndrome avec nanisme microcéphalique, troubles du neurodéveloppement et atteinte endocrinienne (XRCC4). Dans le complexe NHEJ, XRCC4 agit comme stabilisateur de la ligase LIG4, principal effecteur de ce processus de réparation. Actuellement, seulement 15 patients (10 familles) avec variants pathogènes bialléliques dans XRCC4 ont été rapportés et décrits dans la littérature.

Méthode

Un diagnostic de nanisme microcéphalique lié à XRCC4 a été réalisé par analyse de l'exome chez deux enfants d'une même fratrie suivis aux Hospices Civils de Lyon. Un appel à collaboration à l'échelle internationale a été ensuite lancé. L'objectif était de collecter les données cliniques et moléculaires de ces patients, afin de mieux caractériser ce syndrome rare et de faciliter son diagnostic clinique.

Résultat

Nous rapportons ici 5 patients avec nanisme microcéphalique lié à XRCC4 issus de 4 familles différentes, en décrivons le phénotype morphologique et neurodéveloppemental ainsi que les diverses complications de ce syndrome. Ces patients présentent des mensurations similaires à celles rencontrées dans les nanismes microcéphaliques primordiaux, ainsi que des troubles du neurodéveloppement. Nous rapportons de nouveaux éléments dans le phénotype de cette pathologie : le glaucome congénital, l’oligodontie, l’association de macules hyper et hypo-pigmentées, le dermatofibrosarcome et la pancytopénie sont des éléments non décrits jusqu’alors, certains rappelant d’autres pathologies avec anomalies de réparation de l'ADN, et faisant craindre une susceptibilité tumorale élevée chez ces patients.

Des analyses fonctionnelles ont été réalisées chez deux patients : (1) L'étude de survie des PBMC après irradiation montre une forte radiosensibilité chez ces patients. (2) En cytométrie de flux, la quasi absence de lymphocytes T exprimant le gène variable TCR-Va7 évoque un défaut partiel de recombinaison des segments codants V(D)J chez ces patients. (3) Cette hypothèse est confirmée par l’étude du répertoire TCRα des lymphocytes T en RT-PCR multiplexée (PROMIDISα) analysant la diversité des segments codants V(D)J.

Conclusion

Nous présentons ici 5 nouveaux patients avec nanisme microcéphalique lié à XRCC4, élargissant le phénotype connu de ce syndrome. Les études fonctionnelles montrent un défaut de réparation des cassures double brin par le système NHEJ, mais également un défaut partiel de recombinaison des segments codants V(D)J, même en l'absence d'immunodéficience clinique chez ces patients.


Silvestre CUINAT (Nantes), Nicolas CHATRON, Florence PETIT, Marion AUBERT MUCCA, Eric BIETH, Ariane SCHMETZ, Harald RIEDER, Bernd WOLLNIK, Jean-Pierre DE VILLARTAY, Patrick EDERY, Gaetan LESCA, Audrey PUTOUX
15:15 - 16:15 #37812 - P190 Actualisation du spectre phénotypique du Syndrome de Weaver : un syndrome polymalformatif rare aux multiples facettes !
P190 Actualisation du spectre phénotypique du Syndrome de Weaver : un syndrome polymalformatif rare aux multiples facettes !

Introduction :

Le syndrome de Weaver décrit pour la première fois en 1974 par Weaver et al.1, associe une avance de l’âge osseux et pondéral en prénatal ainsi qu’en postnatal, une hypotonie ou hypertonie, un retard du neuro-développement variable avec une déficience intellectuelle modérée à sévère dans la majorité des cas. A ce tableau se rajoute une dysmorphie faciale spécifique qui est décrite chez une grande partie des patients et d’autres particularités morphologiques comme des anomalies des extrémités ou encore des anomalies à l’imagerie cérébrale.

Le gène mis en cause dans cette maladie est le gène EZH2 qui a été identifié en 2011 par deux équipes indépendantes [Tatton-Brown et al.,2011 et Gibson et al., 2011]. Ce gène code pour une histone méthyl-transférase impliquée dans la modification de la chromatine et la répression transcriptionnelle2.

Actuellement, il a été rapporté 48 patients atteints confirmés par diagnostic moléculaire3, dont 31 (64%) ont une dysmorphie faciale caractéristique du syndrome (hypertélorisme, front large, rétrognathie, oreilles larges et épaisses) et 41 (85%) avec une taille supérieure à deux dérivations standards. La majorité des patients ont une déficience intellectuelle (82%), la forme modérée étant la plus fréquente (57%) et des troubles de la coordination ont été reportés dans 80% des cas.   De nombreux autres traits phénotypiques ont été décrits chez plusieurs patients : une hyperlaxité cutanée (49%), une hernie ombilicale (43%), une hypotonie ou hypertonie (44%), une camptodactylie (45%), des anomalies squelettiques (scoliose, clinodactylie, pectus excavatum/carinatum) ainsi que des anomalies cérébrales (ventriculomégalies, leucomalacie périventriculaire, polymicrogyrie) chez 9 patients (19%).3

Méthodes :

Envoi d’un questionnaire détaillé sur le phénotype en prénatal puis post-natal des patients avec une mutation dans le gène EZH2 dans plusieurs services génétiques au niveau national et comparaison avec les données de la littérature.

Résultats :

Nous proposons l’étude de patients atteints d’un Syndrome de Weaver avec des particularités phénotypiques qui n’ont pas encore été décrites : nous rapportons plus particulièrement la présence d’une luxation des cervicales chez deux patients ainsi que la présence d’une organomégalie homogène et d’une hypoplasie du corps calleux chez une nouvelle patiente.

Cette étude permettra une meilleure caractérisation clinique de ces patients et possiblement une amélioration de leur prise en charge.

Références :

1Weaver et al., 1974, J of Pediatrics

2Tatton-Brown et al.,2011 et Gibson et al., 2011, Am J Hum Genet

3Tatton-Brown et al., 2013, AJMG


Thaïs GARIN (CAEN), Nicolas GRUCHY, Alexia BOURGOIS, Sacha WEBER, Manon GODIN, Bertrand ISIDOR, Claire BÉNÉTEAU, Sandra MERCIER, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Stéphane BÉZIEAU, Aline VINCENT-DEVULDER
15:15 - 16:15 #38089 - P194 Présentation anténatale du déficit en pyrophosphatase inorganique mitochondriale (PPA2): à propos de deux cas.
P194 Présentation anténatale du déficit en pyrophosphatase inorganique mitochondriale (PPA2): à propos de deux cas.

PPA2 code pour une pyrophosphatase mitochondriale dont l’activité est essentielle au métabolisme énergétique de la cellule. Les mutations bi alléliques du gène PPA2 sont responsables d’une pathologie mitochondriale se manifestant le plus souvent par une mort subite cardiaque (MSC) dans la petite enfance ou l’adolescence (1; 2). Par la suite, la description d’une cohorte de vingt nouvelles familles (3) a permis d’étendre le spectre clinique et mutationnel lié au déficit en PPA2 allant d’une présentation neurologique de l’adulte avec neuropathie et ataxie progressives à l’association de malformations cérébrales et d’une cardiomyopathie en anténatal.  

Ce fœtus (famille 10, (3)) de sexe masculin présentait un retard de croissance intra-utérin (RCIU) sévère, une malformation cérébrale (ventriculomégalie, agénésie du corps calleux (ACC) et hypoplasie cérébelleuse), une pyélectasie bilatérale et une cardiomyopathie dilatée. Il est né par césarienne à 28 SA et décédé à 2 jours de vie dans un contexte d’hypoxémie réfractaire et d’acidose lactique. L’étude du génome a identifié 2 variants en trans dans PPA2: un faux-sens récurrent (c.514G > A, p .Glu172Lys) et un tronquant (c.938C > A, p.Ser313*). Nous rapportons ici un 2ème cas anténatal non apparenté au précédent, associant RCIU, microcéphalie, ACC, hypoplasie cérébelleuse, et anomalies de gyration ayant motivé une interruption médicale de grossesse à 24 SA et sans atteinte cardiaque à l’examen foetopathologique. L’étude du génome en trio a mis en évidence les 2 mêmes variants  que pour le cas précédent. Aucun autre variant pouvant expliquer le tableau malformatif n’a été identifié.  

La combinaison de 2 mutations prédisant une perte de fonction complète de PPA2 n’a jamais été rapportée à ce jour chez l’Homme et est probablement non viable. Les 2 cas anténataux  combinent un variant tronquant et un variant hypomorphe ayant une activité pyrophosphatase résiduelle faible (évaluée entre 5 et 10%) par rapport à la protéine  sauvage (2), avec pour conséquence une atteinte précoce et sévère du développement.

En conclusion, nous rapportons les 2 premiers cas anténataux de déficit en PPA2 partageant le même génotype et des anomalies de développement anténatal sévères avec RCIU et malformations cérébrales. Ces observations sont à rapprocher des présentations anténatales avec malformations cérébrales (ACC et hypoplasie cérébelleuse) décrites dans  certaines pathologies mitochondriales (4)  et du métabolisme énergétique par déficit en pyruvate déshydrogénase. Les conséquences sur le développement d’un déficit complet en PPA2 restent à décrire.

  (1) Guimier et al, Am J Hum Genet. 2016; (2) Kennedy et al, Am J Hum Genet. 2016; (3) Guimier et al, Genet Med. 2021; (4) Boutaud et al, Brain, 2023


Anne GUIMIER (PARIS), Paul GUEGUEN, Médéric JEANNE, Anna C. E HURST, Lucile BOUTAUD, Nicolas DERIVE, Stanislas LYONNET, Johannes A. MAYR, Kit DOUDNEY, Christopher T. GORDON, Jeanne AMIEL
15:15 - 16:15 #37579 - P198 Diagnostics génétiques dans une série de 150 individus présentant une séquence de Pierre Robin.
Diagnostics génétiques dans une série de 150 individus présentant une séquence de Pierre Robin.

Pierre Robin sequence (PRS) is defined as the association of micrognathia, glossoptosis and cleft palateand is usually classified in two categories: syndromic PRS (sPRS) and non syndromic PRS (nsPRS). To date, numerous genetic disorders have been reported to be associated with PRS. In this submission, we describe the genetic architecture of a large series of previously published cases of PRS diagnosed by paediatric surgeons. We gathered data for individuals who were seen in the reference centre for rare malformative syndromes in Montpellier hospital centre. We compared individuals with sPRS versus nsPRS for growth parameters and other clinical characteristics. Among the 72 individuals seen in clinical genetics, a diagnosis was performed for 23 individuals with sPRS, two individuals with unclassified PRS and one individual with nsPRS. A comparison between sPRS and nsPRS showed a statistically significant difference in growth parameters. This study describes the association of numerous genetic diagnoses to PRS, and adds a contribution to already existing literature on the subject. Growth parameters for sPRS and nsPRS individuals were reported and highlight a significant difference between the two subgroups for growth parameters with an association between height and weight in the lower age and the presence of sPRS.


Flavien ROUXEL (Montpellier), Fabian BLANC, Mouna BARAT-HOUARI, Marjolaine WILLEMS, Christine COUBES, Lucile PINSON, Vincent GATINOIS, Patricia BLANCHET, Jacques PUECHBERTY, Nathalie RUIZ-PALLARES, Catherine BLANCHET, Michel MONDAIN, Guillaume CAPTIER, David GENEVIEVE
15:15 - 16:15 #37732 - P202 Description du phénotype clinique des pertes de fonction du gène NONO, présentation pré et postnatale de 3 nouveaux patients.
P202 Description du phénotype clinique des pertes de fonction du gène NONO, présentation pré et postnatale de 3 nouveaux patients.

La perte de fonction hémizygote de NONO est associée à un phénotype caractérisé par un retard global de développement, une macrocéphalie, des anomalies à l’IRM cérébrale, et des cardiopathies congénitales telles que la non-compaction ventriculaire gauche.

Nous rapportons la description de trois patients étudiés en exome et présentant notamment un retard de développement, une agénésie ou une hypoplasie du corps calleux, une macrocéphalie relative et des cardiopathies congénitales dont une non-compaction ventriculaire gauche.

L’étude de l’exome chez ces 3 garçons a permis de mettre en évidence trois variations de type décalage du cadre de lecture, de novo ou de transmission maternelle : p.(Phe94Argfs*27), p.(Lys68Argfs*24) et p.(Pro237Glnfs*6), localisées dans NONO. La protéine « Non-POU domain-containing octamer-binding protein » (NONO) est associée au composant 1 de Paraspeckle (PSPC1) et au facteur d'épissage riche en proline/glutamine (PSF) dans le complexe d'épissage comportemental/humain de la drosophile (DBHS), et a une fonction dans la régulation transcriptionnelle, la réparation de l'ADN et la synthèse d'ARN.

Nos résultats confirment le phénotype de perte de fonction hémizygote de NONO et élargissent les données cliniques pré et postnatales du syndrome (#MIM 300967).


Pauline PLANTE-BORDENEUVE (lille), Mélanie RAMA, Perrine BRUNELLE, Thuillier CAROLINE, Odile BOUTE, Catherine VINCENT-DELORME, Roseline CAUMES, Bruno DELOBEL, Thomas SMOL
15:15 - 16:15 #37843 - P206 Sortir de l’errance diagnostique : Réévaluation des variations du nombre de copies (CNV) de signification incertaine sporadique de plus de 1 Mb de patients atteints d’anomalies du développement (AD) associées ou non à une déficience intellectuelle (DI).
P206 Sortir de l’errance diagnostique : Réévaluation des variations du nombre de copies (CNV) de signification incertaine sporadique de plus de 1 Mb de patients atteints d’anomalies du développement (AD) associées ou non à une déficience intellectuelle (DI).

La lutte contre l’errance diagnostique est une priorité du PNMR3. Dans ce cadre, la Direction Générale de l’Organisation des Soins (DGOS) et la Banque Nationale de Données Maladies Rares (BNDMR) ont lancé en 2020 un appel à lettre d’engagement pour la mise en place d’un observatoire du diagnostic, soit la constitution d’un registre national dynamique des personnes en impasse diagnostic au sein des 23 filières de santé maladies rares (FSMR), en lien avec la BNDMR.

La filière AnDDI-Rares couvre les anomalies du développement (AD) associées ou non à une déficience intellectuelle (DI). La filière a proposé un vaste projet rétrospectif et prospectif divisé en 3 sous-études (Work Package 1, 2 et 3), visant à réduire les situations d’impasse diagnostique et qui apportera des informations importantes sur l’apport des nouvelles technologies (séquençage du génome notamment) dans la démarche diagnostique des patients atteints d’anomalies du développement.

Ce WP 2 « Réévaluation des variations du nombre de copies (CNV) de signification incertaine sporadique de plus de 1 Mb» est réalisé en partenariat avec le réseau AChroPuce et l’ACLF. Les laboratoires partenaires ont réévalué, chez les patients porteurs d’AD, l’ensemble des CNV de signification incertaine de plus de 1 Mb de novo obtenus depuis le début des analyses en ACPA sur le territoire. Un rendu de résultat est organisé lorsque le CNV a pu être reclassé comme pathogène ou probablement pathogène avec l’évolution des connaissances. Pour les patients restant sans diagnostic suite à cette réanalyse, une consultation pour reprendre les investigations leur est proposée, avec si indiqué, la possibilité de prescrire un séquençage du génome.

A ce jour, sur 254 CNV réanalysés (données toujours en cours d’étude), 78.3 % des CNV initialement classés VSI ne sont pas reclassés (n=199), 4,3 % ont été reclassés en CNV bénin (n=11) et 11,8 % ont été reclassés en CNV pathogène (n=30). Cinquante-sept patients ont été reconvoqués et 7 sont revenus en consultation pour reprendre les investigations.

Les résultats préliminaires du WP2 montrent l’intérêt de la réanalyse des données avec l’augmentation des connaissances. Le séquençage du génome des patients inclus permettra très probablement d’identifier de nouveaux diagnostics, contribuant ainsi à diminuer l’errance et l’impasse diagnostiques.


Céline DAMPFHOFFER (Lyon), Thi Thu CREUSVAUX, Mathilde LAUBERT, Julie SERVEL, Sofiane KORCHI, Khouloud DOUZI, Fatou NGOM, Laurence BELLENGIER, Pierre LECOMTE, Carole LEDUC, Marie-Laure HUMBERT-ASENSIO, Niki SABOUR, Maud CARPENTIER, Christine BINQUET, Laurent DEMOUGEOT, Laurence FAIVRE, Martine DOCO-FENZY, Valérie MALAN, Damien SANLAVILLE
15:15 - 16:15 #38319 - P210 Déficit en glutathion synthétase, élargissement du spectre phénotypique à deux fœtus avec un syndrome polymalformatif.
P210 Déficit en glutathion synthétase, élargissement du spectre phénotypique à deux fœtus avec un syndrome polymalformatif.

La glutathion synthétase est une enzyme permettant la formation du glutathion au sein du cycle gamma-glutamyl, elle est codée par le gène GSS. Le glutathion est un tripeptide ubiquitaire aux propriétés antioxydantes, impliqué dans de nombreuses voies métaboliques fondamentales. Des variants faux-sens hypomorphes bialléliques dans GSS sont connus pour être responsables du déficit en glutathion synthétase, une maladie métabolique de sévérité variable, caractérisée par une anémie hémolytique constante, une acidose métabolique chronique, une excrétion urinaire importante de 5-oxoproline, et dans les cas les plus sévères, une atteinte neurologique progressive avec létalité néonatale. Le diagnostic est en général posé en période néonatale ou dans l’enfance pour les formes sévères et modérées. A notre connaissance, il n’existe pas de cas fœtaux décrits.

Nous rapportons ici les observations de deux fœtus, issus d’une même union, présentant des anomalies sévères des membres inférieurs (phocomélie) et supérieurs (main bote) visibles à l’échographie du 1er trimestre, une fente palatine, un retard de croissance intra-utérin, des malformations génito-urinaires (reins dysplasiques, utérus unicorne, agénésie tubaire) et une dysmorphie faciale. 

Sur le plan moléculaire, un génome en trio (parents et fœtus 2) a retrouvé deux évènements en trans dans GSS : un variant faux-sens précédemment décrit pathogène (NM_000178.4:c.800G > A p.Arg267Gln) et une délétion intra-génique hors phase de 2,4kb emportant l’exon 3 (del(20)(q11.22) NC_000020.11:g.34944530_34946833). L’étude de ségrégation chez le fœtus 1 a montré qu’il était également porteur de ces deux variants. Une étude par RNA-Seq sur du tissu cérébral a montré un saut de l’exon 3 et une expression quasi-monoallélique du faux-sens (88%), pouvant faire évoquer une dégradation de l’allèle portant la délétion intra-génique par le nonsense-mediated mRNA decay (NMD).

Le dosage du pyroglutamate (ou 5-oxoproline) dans le liquide amniotique du fœtus 1 était de 627 µM, pour une norme basse à 50 µM. L’élévation importante du taux de ce métabolite situé en amont de la glutathion synthétase dans le cycle gamma-glutamyl témoigne de l’altération de ce dernier et est en faveur de la pathogénicité des altérations retrouvées dans GSS.

Dans la littérature, un cas néonatal de déficit en glutathion synthétase atteint d’une agénésie fémorale unilatérale a été rapporté. Ce nouveau-né est porteur du même variant c.800G > A (p.Arg267Gln) à l’état homozygote dans GSS, et constitue le seul autre cas décrit porteur de ce variant.

Bien qu’il n’existe, à notre connaissance, pas d’autres descriptions de malformations congénitales associées au déficit en glutathion synthétase, ni aux déficits des autres enzymes du cycle gamma-glutamyl, ces données sont en faveur de l’extension du phénotype de cette maladie et soulèvent la question d’une possible spécificité du variant c.800G > A concernant la survenue de malformations, notamment des membres.


Jeanne JURY (Nantes), Jean-François BENOIST, Thomas BESNARD, Madeleine JOUBERT, Solène CONRAD, Mathilde NIZON, Bertrand ISIDOR, Chloé QUÉLIN, Tania ATTIÉ-BITACH, Benjamin COGNÉ, Marie VINCENT
15:15 - 16:15 #38582 - P214 Méthylation constitutionnelle du promoteur de BRCA1 : un nouveau marqueur épigénétique de prédisposition au cancer de l’ovaire ?
P214 Méthylation constitutionnelle du promoteur de BRCA1 : un nouveau marqueur épigénétique de prédisposition au cancer de l’ovaire ?

L’instabilité génomique liée au déficit en recombinaison homologue (HRD), recherchés dans le cancer séreux de haut grade de l’ovaire (CSHG), constitue un des biomarqueurs prédictifs de la réponse au traitement par inhibiteur de poly(ADP-ribose) polymérase (PARPi). Cette instabilité génomique peut être causée entre autre par une mutation sur les gènes BRCA1 ou BRCA2, mais aussi par la méthylation du promoteur de BRCA1, évènement mutuellement exclusif avec les variants tumoraux BRCA1/2, qui est retrouvé dans 20% des tumeurs de l’ovaire indemnes de variants sur les gènes BRCA1/2 (BRCAwt). Par ailleurs, la méthylation constitutionnelle du promoteur de BRCA1 a été rapportée à une fréquence allélique proche de 50% quand elle est en lien avec un variant agissant en cis, et confère aux porteurs les mêmes risques oncologiques qu’un variant délétère constitutionnel. Parallèlement, il est rapporté que 4 à 10% de femmes et nouveau-nés de sexe féminin indemnes de cancer arborent une méthylation constitutionnelle du promoteur de BRCA1, à des niveaux de mosaïque faible, et en l’absence de variants agissant en cis. Cette méthylation en mosaïque du gène BRCA1 serait associée à un risque plus élevé de développer des cancers du sein « triple négatif » et des CSHG. Dans ce travail, nous avons cherché à évaluer l’état de la méthylation du promoteur de BRCA1 sur le plan constitutionnel par ddPCR méthylation spécifique, dans une série de 32 patientes ayant préalablement bénéficié d’une caractérisation moléculaire somatique de leur cancer de l’ovaire. Notre cohorte comportait 27 CSHG, tous BRCAwt avec instabilité génomiqueHRD, et une méthylation du promoteur du gène BRCA1 avec une fraction allélique méthylé (MAF) de 3 à 70%. Nos résultats retrouvent 11% (3/27) de patients avec une méthylation en constitutionnel (MAF=2.2 à 12%). 18% (5/27) des patients présentaient une MAF faible (0.2 à 0.9 %) mais supérieure au seuil de détection. Cette étude montre une sous population significative porteuse d’une méthylation en mosaïque dans le sang chez les patients ayant une tumeur avec une méthylation tumorale. Il reste à déterminer si cette méthylation est enrichie au niveau du tissu sain ovarien. Ces résultats préliminaires indiquent que la méthylation en mosaïque du promoteur de BRCA1 pourrait préexister au développement tumoral.


Walid BEN YEDDER (Villejuif), Roseline TANG, Félix BLANC-DURAND, Odile CABARET, Alice FIÉVET, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Veronica GOLDBARG, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Olivier CARON, Alexandra LEARY, Etienne ROULEAU
15:15 - 16:15 #37899 - P218 Discrimination fonctionnelle, basée sur la tolérance à la méthylation, des VSI du gène MSH2 : son utilisation en clinique pour le diagnostic du syndrome de Lynch.
P218 Discrimination fonctionnelle, basée sur la tolérance à la méthylation, des VSI du gène MSH2 : son utilisation en clinique pour le diagnostic du syndrome de Lynch.

Aujourd’hui, le défi majeur en génétique médicale réside dans l’interprétation des variants nucléotidiques détectés dans le génome des patients. Cette problématique est particulièrement d’importance dans le contexte d’une forme fréquente de cancer héréditaire, le syndrome de Lynch (SL), dû à un variant pathogène affectant un gène du système MMR (mismatch repair). En effet, plus de 30% des variants détectés chez les patients suspectés d’être atteints de SL sont des variants de signification incertaine (VSI) dont il est impossible d'établir formellement le statut délétère ou bénin. Ces VSI ne sont utilisables, ni pour le diagnostic ni pour le conseil génétique, ce qui laisse les patients et leur famille dans l’errance diagnostique et thérapeutique.

Dans ce contexte, l’obtention de données fonctionnelles validées constitue un argument fort pour la réévaluation de la classification du VSI basée sur les critères NGS Diag. Nous avons donc entrepris de caractériser l’impact fonctionnel sur la protéine, des VSI identifiés dans le gène MSH2, un gène MMR majeur, chez des patients avec une suspicion de SL. Pour ce faire nous avons développé le test de tolérance à la méthylation (MT) (Bouvet et al., Gastroenterology 2019). La stratégie expérimentale repose sur la capacité de variants du gène MSH2 à complémenter la déficience MMR d’une lignée cellulaire. L’étude preuve de concept ayant validé l’approche, l’objectif était ici d’évaluer la mise en œuvre de ce test dans un laboratoire de diagnostic et d'examiner de manière prospective sa pertinence dans une procédure diagnostique globale.

Sur une durée de deux ans, 62 variants MSH2 identifiés au niveau national chez des patients suspectés de présenter un SL ont ainsi été testés dans notre laboratoire, après demande du prescripteur. Le test fonctionnel MT a permis d’apporter un argument fort en faveur de la pathogénicité ou de la bénignité pour 22 et 25 variants, respectivement (l’analyse restant non contributive pour les 15 VSI restants). Avec ces nouvelles données, 51 de ces VSI ont pu être rediscutés à ce jour lors de réunions du groupe de curation national de ce gène (GGC) ce qui a permis d’en reclasser 76% (39/51 soit 23 en classe 4/5 et 16 en classe 1/2). Nous avons montré que ce test, exclusivement indiqué initialement pour l’étude des variants faux-sens, peut contribuer également à l'interprétation clinique des variants de type insertions/délétions en phase, y compris lorsqu’ils sont la résultante d’altérations d'épissage.

Nous avons démontré que le test MT peut contribuer à exclure ou confirmer le diagnostic dans une proportion significative de cas pour lesquels l’analyse génétique constitutionnelle est non contributive en raison de l’identification d’un VSI du gène MSH2. Ce test pourra être également applicable au gène MLH1. Les résultats montrent clairement l’intérêt de ce test en clinique pour évaluer la fonction des VSI du gène MSH2 dans le cadre de la démarche diagnostique du syndrome de Lynch.


Nawel MALOUCHE (PARIS), Noémie BASSET, Marie-Christine WAILL, Brigitte LITRA, Florian BAPTISTE, Laetitia MEULEMANS, Antoine DARDENNE, Patrick BENUSIGLIO, Pascaline GAILDRAT, Alexandra MARTINS, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Martine MULERIS, Florence COULET
15:15 - 16:15 #38491 - P222 Analyse fonctionnelle et in silico des variants de la région non-codante 5’UTR du gène TP53.
P222 Analyse fonctionnelle et in silico des variants de la région non-codante 5’UTR du gène TP53.

Le gène TP53 est un gène clé de l’oncogenèse. Les altérations somatiques de TP53 vont impacter le pronostic et la prise en charge médicale du patient dans un nombre important de localisations tumorales. Lorsqu’elles surviennent au niveau constitutionnel, ces altérations sont associées au Syndrome de Li-Fraumeni, un syndrome de prédisposition génétique au cancer. Il est donc essentiel, pour les patients atteints de cancer ou leurs apparentés, d’être capable de détecter et d’interpréter l’ensemble des variants détectés dans ce gène, y compris les altérations des séquences régulatrices non-codantes comme les régions transcrites mais non traduites en 5’ ou en 3’ (5’UTR, 3’UTR) qui restent très peu exploitées au titre du diagnostic.


Ces altérations peuvent perturber la structure secondaire de l’ARN et impacter la capacité de protéines ou d’ARN régulateurs à se fixer sur ces séquences, influant possiblement ainsi sur la stabilité du transcrit, sur sa localisation subcellulaire ou encore sur l’efficacité de sa traduction en protéine. De plus, elles peuvent créer des cadres de lecture ouverts en amont ou en aval de la séquence codante (upstream Open Reading Frames, uORF ; ou downstream Open Reading Frames, dORF). La traduction active d’un u/dORF, est susceptible de provoquer une baisse drastique de la quantité de protéine produite entrainant ainsi une haploinsuffisance. De tels variants pourraient correspondre à des variants pathogènes, mais aussi se comporter comme des facteurs génétiques modificateurs aggravants ou protecteurs.


Pour explorer cette possibilité, nous avons entrepris une étude fonctionnelle des variants des régions UTR de TP53 ainsi qu’une évaluation des outils de prédiction in silico dédiés aux uORF (MORFEE, UTR.annotation, utr.annotator) ou à la structure secondaire des ARN (mFold, NuPack, MxFold2). Nous avons sélectionné 32 variants du 5’UTR de p53 issus de : - tumeurs solides de patients suivis à l’ICO, - patients avec suspicion de syndrome de Li-Fraumeni (CHU Rouen) ou – répertoriés dans les bases de données CLINVAR ou COSMIC. Nous avons développé un essai fonctionnel permettant d’étudier l’impact du variant isolé sur l’expression protéique. Dans cet essai, sept variants réduisent l’expression de la protéine et trois variants sont associés à une augmentation. Une partie importante des variants réduisent la quantité de protéine via la création d’un uORF, démontrant ainsi la nécessité d’inclure les outils de prédiction d’uORF aux pipelines d’annotation diagnostiques utilisés en génétique somatique ou en génétique constitutionnelle. Nos travaux soulignent également la nécessité d’explorer les régions régulatrices non-codantes des gènes impliqués dans le cancer pour le diagnostique des patients. 

 

*MB, VM et LV : participation égale

 


Marie BEQUIN, Vincent MILON, Luisa VERGORI, Omar SOUKARIEH, Caroline MEGUERDITCHIAN, Fida KHATER, Jonathan DAUVE, Yves DELNESTE, Louise-Marie CHEVALIER, David-Alexandre TREGOUET, Gaëlle BOUGEARD, Alain MOREL, Isabelle TOURNIER (ANGERS)
15:15 - 16:15 #38600 - P226 Étude fonctionnelle de mutants d’Apollo dans la réponse aux dommages de l’ADN dans des cellules épithéliales rénales humaines.
P226 Étude fonctionnelle de mutants d’Apollo dans la réponse aux dommages de l’ADN dans des cellules épithéliales rénales humaines.

Les cancers du rein représentent 3% des cancers de l’adulte et sont responsables de près de 5000 décès par an (15 000 nouveaux cas par an en France). Ils se développent majoritairement de façon sporadique, cependant 3-5% des cancers du rein sont héréditaires. L’étude de ces cancers héréditaires est d’un intérêt capital tant sur le plan clinique que fondamental. En effet, les gènes responsables des cancers du rein héréditaires appartiennent aux mêmes voies biologiques que celles dérégulées dans les cancers du rein sporadiques.

 Ces dernières années, une quinzaine de gènes associés avec le développement du cancer du rein (VHL, PBMR1, …) a été identifiée. Cependant, environ 10% des familles atteintes de cancers du rein héréditaires ne présentent pas de mutations constitutives dans ces gènes. Notre équipe a donc entrepris le séquençage de l’exome de 13 familles (présentant au minimum 2 membres atteints) afin d’identifier de nouveaux gènes de prédisposition au cancer du rein.

Deux variants faux-sens constitutionnels du gène DCLRE1B ont été identifiés chez des patients atteints de cancers du rein dans deux familles non apparentées. Ces variations n’étaient pas répertoriées dans les bases de données (gnomAD, COSMIC) et sont prédites comme étant délétères par les logiciels PolyPhen et SIFT. Le gène DCLRE1B code la protéine SNM1B/Apollo qui est impliquée dans la protection des télomères et la réponse des dommages de l’ADN (DDR). Cependant, les mécanismes impliqués sont loin d’être caractérisés et n’avaient jamais été étudiées dans des cellules épithéliales rénales.

Nous avons entrepris l’étude des activités d’Apollo dans un modèle de cellules rénales épithéliales humaines. Le but de cette étude est d’approfondir la compréhension des mécanismes d’action de cette protéine dans l’oncogenèse rénale ainsi que d’évaluer l’impact potentiel des variations génétiques détectées chez les patients atteints de ccRCC sur ses activités dans des cellules rénales.

Notre étude a permis de montrer que ces variations entraînent une augmentation du pourcentage de dommages télomériques dans les cellules épithéliales rénales. Actuellement, nos projets visent à caractériser les activités d’Apollo dans la DDR.  Pour cette étude, nous avons généré une lignée de cellules rénales DCLRE1B-/-  via CRISPR-Cas9 et surexprimé dans ces cellules les formes sauvage et mutées de DCLRE1B/Apollo.  Les résultats de notre étude permettront de mieux comprendre : (i) les voies de signalisation régulées par Apollo, (ii) l’impact des mutations sur ces voies de signalisation ; et (iii) les liens entre l’oncogenèse rénale et la réparation de l’ADN.


Thomas LEJOUR (Villejuif), Charlie BORIES, Sophie COUVÉ, Kevin BOQUET, Victoria POILLERAT, Florine ADOLPHE, Laëtitia KERMASSON, Sophie FERLICOT, Stéphane RICHARD, Murat SAPARBAEV, Patrick REVY, Sophie GAD, Flore RENAUD
15:15 - 16:15 #37626 - P230 Syndrome de Li-Fraumeni : nouvelle isoforme de TP53 détectée en contexte physiologique et pathologique.
P230 Syndrome de Li-Fraumeni : nouvelle isoforme de TP53 détectée en contexte physiologique et pathologique.

   Le syndrome de Li-Fraumeni prédispose au développement d’un large spectre tumoral dès l’enfance. L’interprétation des variations constitutionnelles de TP53 est indispensable pour la prise en charge optimale des patients aussi bien lors de leur traitement que lors de leur surveillance. Un certain nombre de variations privées ne sont pas classées et n’ont pas bénéficié d’analyses à haut débit dans les études fonctionnelles publiées. En particulier les variations à effet potentiel sur l’épissage, notamment celles touchant le dernier exon, nécessitent le développement de tests dédiés. Nous rapportons à titre d’exemple le cas de la variation NM_000546.6:c.1101-2A>C localisée au niveau du site accepteur d’épissage du dernier intron de TP53 (intron 10), détectée chez une patiente ayant développé un cancer du sein bilatéral à 27 et 30 ans. Nous avons donc couplé plusieurs techniques, à la fois en routine diagnostique et en recherche, et avons développé des analyses spécifiques pour cette patiente.

(i) Nous avons mesuré la réponse transcriptionnelle de p53 après un stress génotoxique par l’essai fonctionnel p53 développé au laboratoire, à la fois sur sang frais et sur lignée lymphoblastoïde de la patiente, puis (ii) nous avons mesuré l’expression globale de TP53 et celle de plusieurs transcrits, en modélisant des RT‑ddPCR (Droplet Digital RT-PCR) dédiées et (iii) nous avons analysé le profil d’épissage global de TP53 par technique SEALigHTS (Splice and Expression Analyses by exon Ligation and High-Throughput Sequencing), puis (iv) nous avons séquencé les amplicons obtenus par RT-PCR ciblée sur les exons alternatifs. (v) Une analyse somatique a été réalisée sur la tumeur mammaire.

Nous avons ainsi pu mettre en évidence une perte d’activité transcriptionnelle de p53, associée à une perte d’expression de l’ARNm de TP53 d’environ 50 %. L’analyse somatique a également révélé plusieurs événements pathogènes sur les 2 allèles de TP53. Nous avons montré que l’allèle muté n’est pas capable de transcrire un ARN avec une jonction canonique e10-e11, mais nous avons mis en évidence l’utilisation d’un exon terminal alternatif (ALE, Alternative Last Exon) en aval de l’exon 11 de TP53. Ce transcrit a aussi été identifié dans la lignée cancéreuse HCT15, porteuse de la même variation de TP53. De manière surprenante, nous avons montré que ce transcrit est détectable chez quasiment tous les individus, à un faible niveau et est très augmenté chez cette patiente.

Grâce à la multiplicité des techniques de routine et de recherche, nous avons ainsi pu reclasser cette variation intronique « de signification incertaine » en variation « pathogène », utilisable dans le cadre du conseil génétique. Nous avons mis en évidence un nouveau transcrit de TP53 résultant de l’utilisation d’un ALE, dans un contexte physiologique et qui est fortement augmenté dans un contexte pathologique. La structure complète du transcrit et l’activité biologique de cette nouvelle isoforme restent à déterminer. 


Jeanne LOUIS (ROUEN), Corentin LEVACHER, Marion ROLAIN, Françoise CHARBONNIER, Jacqueline BOU, Emilie BOUVIGNIES, Gwendoline LIENARD, Stéphanie VASSEUR, Karen BAUDRY, Pascal PUJOL, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Edwige KASPER, Philippe RUMINY, Claude HOUDAYER, Gaëlle BOUGEARD
15:15 - 16:15 #37793 - P234 Déséquilibre du couple ARN messagers / ARN circulaires : un nouveau mécanisme de prédisposition au cancer colorectal ?
P234 Déséquilibre du couple ARN messagers / ARN circulaires : un nouveau mécanisme de prédisposition au cancer colorectal ?

En oncogénétique, en dépit du déploiement de l’analyse en panel de gènes, en exome voire en génome, seuls 20 à 30% des cas de cancers digestifs avec agrégation familiale sont expliqués. Afin de décrypter une partie de cette héritabilité manquante, il est nécessaire d’identifier de nouveaux mécanismes de prédisposition. Nous proposons l’étude conjointe des ARN messagers (ARNm) avec leurs ARN circulaires (ARNcirc) compagnons. En effet, une compétition entre ces deux formes de transcrits existe quant à leur production et un équilibre physiologique du couple ARNm-ARNcirc est nécessaire. Nous faisons l’hypothèse, comme nouveau mécanisme de prédisposition, d’une rupture d’équilibre de ce couple.

Pour étudier cela, nous avons utilisé la collection nationale multicentrique DOCC (Déterminisme Oligogénique du Cancer Colorectal), composée des échantillons d’ADN et d’ARN extraits de sang total pour 716 patients parfaitement phénotypés et 550 témoins appariés. Cette collection représente précisément l’héritabilité manquante puisque les patients sont potentiellement prédisposés à un cancer colorectal (CCR), du fait d’une atteinte à un âge précoce et/ou la présence de tumeurs primitives multiples et/ou d’un apparenté au 1er degré atteint, mais sans altération constitutionnelle connue des gènes MMR.

La caractérisation et la quantification des ARN messagers et des ARN circulaires pour un panel de 23 gènes impliqués dans le cancer colorectal ont été réalisées pour 716 patients et 249 contrôles avec la technique SEALigHTS (Splice and Expression Analyses by exon Ligation and High Throughput Sequencing) [Levacher et al., Cancers, 2023]. Après une rétrotranscription et une hybridation des sondes dessinées aux extrémités des exons sur l’ADN complémentaire, les sondes avoisinantes vont se lier. Les ligations sont alors séquencées et quantifiées, grâce aux UMI (Unique Molecular Identifiers). Ainsi, nous avons identifié 557 jonctions linéaires et 258 jonctions circulaires, dont 24,8% ne sont pas encore répertoriées dans les bases de données d’ARN circulaires.

De façon beaucoup plus intéressante, pour les 93 patients et 244 témoins du centre de Rouen, le ratio entre l’ensemble des ARN circulaires et des ARN messagers (i.e. le comptage des UMI de chaque type de jonction) est 1,4 fois plus élevé pour les patients que pour les témoins (p = 7.5x10-9). Cette augmentation du ratio se vérifie en particulier pour le gène POLD1 qui présente le niveau d’ARN circulaires le plus élevé (1,5 fois plus élevé, p=5,2x10-8). En tenant compte des 791 échantillons de tous les centres, ce déséquilibre entre ARN messagers et ARN circulaires est confirmé (1,5 fois supérieur, p<2x10-16), indépendamment de la qualité de l’ARN, de l’âge d’apparition du cancer ou du sexe.

Nous décrivons un déséquilibre entre ARNm et ARNcirc pour des gènes impliqués dans le CCR, particulièrement POLD1, et proposons ce déséquilibre comme un nouveau mécanisme de prédisposition au cancer colorectal.


Corentin LEVACHER (ROUEN), Camille CHARBONNIER, Joanna DELFOSSE, Françoise CHARBONNIER, Mathieu VIENNOT, Jacques MAUILLON, Nathalie PARODI, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Philippe RUMINY, Claude HOUDAYER
15:15 - 16:15 #37956 - P238 Implémentation de l’outil MELT (Mobile Element Locator Tool) dans le pipeline bio-informatique des panels de séquençage des gènes de prédispositions aux cancers en routine diagnostique : retour de 7 ans d’expérience à l’Institut Curie.
P238 Implémentation de l’outil MELT (Mobile Element Locator Tool) dans le pipeline bio-informatique des panels de séquençage des gènes de prédispositions aux cancers en routine diagnostique : retour de 7 ans d’expérience à l’Institut Curie.

L’analyse en séquençage haut débit (NGS) short-read (lecture courte) de panels de gènes impliqués dans les prédispositions aux cancers est aujourd’hui l’approche standard de routine diagnostique en oncogénétique. Si la détection de variants ponctuels, petites insertions/délétions et variations du nombre de copies est robuste et standardisée, la détection d’autres altérations telles que les insertions d’éléments mobiles peut être complexe et n’est pas systématiquement réalisée par les laboratoires. 

MELT (Mobile Element Locator Tool) est un outil bio-informatique dédié au séquençage short-read Illumina utilisé pour détecter l’insertion d’éléments mobiles (transposons, rétrotransposons et séquence répétées). Cet outil a été incrémenté au pipeline bio-informatique NGS diagnostique du laboratoire de génétique constitutionnelle de l’Institut Curie en janvier 2016 pour l’analyse des panels de gènes de prédisposition à différents cancers (avec panels de lecture bio-informatique selon l’indication de prédisposition). 

Nous avons réalisé une synthèse descriptive des cas prospectivement identifiés sur l’activité diagnostique des 7 années. Entre janvier 2016 et septembre 2023, 23,144 patients ont été prospectivement analysés. Une insertion d’intérêt diagnostique d’un élément mobile a été détectée chez 12 patients dans 7 gènes diagnostiques : BRCA2(panel sein ; n=7), ATM (panel Ataxie-Télangiectasie ; n=2), MLH1 (panel tube digestif ; n=1), MSH2 (panel tube digestif ; n=1), RAD51C (panel sein ; n=1). Parmi les 12 éléments détectés, 10 étaient des séquences type Alu et 2 étaient des éléments L1. Six des 7 séquences Alu détectées dans BRCA2 correspondaient à l’insertion Alu fondatrice portugaise précédemment rapportée. Les 6 autres insertions d’éléments mobiles détectées, non récurrentes, n’ont jamais été décrites dans la littérature. Toutes ces insertions ont été validées par une seconde technique incluant séquençage Sanger, séquençage ARN ou Nanopore, et ont pu être considérées comme pathogènes car situées dans la séquence codante ou dans une région intronique avec un impact sur l’épissage démontré. 

Bien que le nombre d’évènements pathogènes détectés soit faible (<1%), intégrer un outil de détection des éléments mobiles dans le pipeline bio-informatique des panels de gènes diagnostiques des prédispositions aux cancers permet l’identification prospective, dans un temps diagnostique, de patients pour lesquels une prise en charge personnalisée peut être proposée.


Mélanie PAGES (), Kévin MERCHADOU, Elise PIERRE NOEL, Jessica LE GALL, Molka SEBAI, Mathias SCHWARTZ, Sandrine CAPUTO, Virginie MONCOUTIER, Henrique TENREIRO, Christelle BERTHEMIN-CARRIÈRE, Jennifer CARRIÈRE, Antoine DECÉES, Catherine DUBOIS D'ENGHIEN, Khadija ABIDALLAH, Christophe GUY, Nicolas FORT, Narjes ZAGUIA, Camille BENOIST, Eleonore FROUIN, Fabien QUINQUIS, Julien MASLIAH-PLANCHON, Mathilde FILSER, Hélène DELHOMELLE, Antoine DE PAUW, Marine LE MENTEC, Mathilde WARCOIN, Fatoumata SIMAGA, Ophélie BERTRAND, Marie-Charlotte VILLY, Claire SAULE, Emmanuelle MOURET-FOURME, Marion GAUTHIER-VILLARS, Bruno BUECHER, Chrystelle COLAS, Dominique STOPPA-LYONNET, Victor RENAULT, Lisa GOLMARD
15:15 - 16:15 #38698 - P242 Oncogénétique: un levier dans la prise en charge des cancers du sein à La Réunion.
P242 Oncogénétique: un levier dans la prise en charge des cancers du sein à La Réunion.

Au moins 5% des cancers sont associés à des prédispositions familiales. La connaissance de ces anomalies génétiques donne lieu à des mesures de prévention et de dépistages précoces pour les cas index et leurs apparentés.

A la Réunion, une analyse de données dans le cadre d‘un travail de thèse d’exercice sur la période 2004 à 2014, décrivant les individus porteurs de mutation dans les gènes BRCA, a révélé que 37% d’entre eux avaient la même mutation sur BRCA2. Une mutation non encore décrite dans d’autres populations à ce jour.

Cette étude a également permis la mise en évidence d’une répartition inhabituelle des patients porteurs de mutations sur les gènes BRCA. En effet, à La Réunion, 74% des patients étaient porteurs d’une mutation sur BRCA2 contre 26% sur BRCA1, alors que la cohorte GENEPSO (cohorte métropolitaine de patients porteurs de mutations sur des gènes de prédispositions aux cancers du sein et/ou des ovaires) comptait 67% de patients porteurs de mutations sur BRCA1 contre 33% sur BRCA2, tout comme la majorité des cohortes décrites dans les revues de littérature.  

Devant ce constat, la question de la proportion de cette mutation se pose. Sur la période 2000 à 2019, 1053 prélèvements de cas index ont été adressés au laboratoire de l’Institut Paoli Calmette dans le cadre d’une recherche de prédispositions aux cancers familiaux. Parmi les 1053 analyses, 100 patients, étaient porteurs de mutations dans les 13 gènes du panel sein-ovaire, dont la mutation c.2612C > A de BRCA2 qui représente plus de 50% de l’ensemble des anomalies génétiques identifiées. L’élargissement des indications de consultation d’oncogénétique a entraîné une augmentation du nombre de patients prélevés. À ce jour, ce sont plus de 250 patients porteurs de cette mutation que nous rapportons.

Outre l’augmentation du nombre de patients porteurs de cette mutation, nous faisons l’hypothèse de la prévalence élevée de cette mutation chez l’ensemble des individus développant un cancer associé au spectre de prédispositions aux cancers du sein et/ou des ovaires.

Devant le risque élevé de cancers du sein associés aux mutations du gène BRCA2, de la fréquence des cancers du sein à La Réunion, mais également la possibilité d’adapter la prise en charge en cas d’identification de mutation, nous avons mis en place une étude qui permet de rechercher à minima la mutation c.2612C > A sur BRCA2.

L’étude CanSeR-OGen, intitulée, l’apport de l’oncogénétique dans les cancers du sein à La Réunion, est proposé à l’ensemble des individus diagnostiqués d’un cancer du sein du 1er septembre 2023 au 31 mars 2025. Les résultats de ce travail nous permettront d’adapter les indications de consultations d’oncogénétique aux spécificités locales.


Mireille IRABE (TROIS BASSINS, Réunion), Malik BOUKERROU, Cornel POPOVICI, Tiphany LAURENS, Pauline BEUVAIN, Stéphanie BENARD, Emmanuel CHIRPAZ, Audrey REMENIERAS, Hagay SOBOL, Bérénice ROY-DORAY, Mohamed KHETTAB, Phuong TRAN
15:15 - 16:15 #38208 - P246 Présence d’une variation pathogène du gène APC en mosaïque chez deux patients atteints de polypose adénomateuse avec analyse constitutionnelle initiale négative.
P246 Présence d’une variation pathogène du gène APC en mosaïque chez deux patients atteints de polypose adénomateuse avec analyse constitutionnelle initiale négative.

Patient A : coloproctectomie à l'âge de 51 ans, en raison de la découverte d’un adénocarcinome colique associé à une polypose adénomateuse (115 adénomes coliques). Aucun antécédent familial particulier n'a été relevé. L’analyse constitutionnelle (panel de gènes de prédisposition aux cancers digestifs et/ou polypose) réalisée à partir d’un prélèvement sanguin n'a pas identifiée de variation d’intérêt. Au vu de la présentation clinique du patient, il a été décidé en RCP de réaliser des analyses génétiques complémentaires sur deux polypes coliques distants. Ces analyses ont mis en évidence la même variation de classe 5 du gène APC sur les deux polypes testés. Une réanalyse des données du séquençage de l’ADN constitutionnel leucocytaire permet de retrouver cette variation à une fréquence allélique de 2%. Enfin, cette variation a également été retrouvée au niveau du tissu sain péri tumoral colique. En parallèle, une coloscopie réalisée chez sa fille âgée de 22 ans a montré une polypose adénomateuse colique profuse et une analyse génétique constitutionnelle a confirmé la présence de la même variation pathogène. Il s’agit très probablement chez ce patient d’une mutation post-zygotique touchant a minima le tissu colique ainsi que les gamètes.

Patient B : polypose adénomateuse modérée (38 adénomes coliques entre 53 et 56 ans). Aucun antécédent familial particulier n'a été signalé. L’analyse constitutionnelle (panel de gènes de prédisposition aux cancers digestifs et/ou polypose) réalisée à partir d’un prélèvement sanguin n'a pas identifiée de variation d’intérêt. Suivant les mêmes arguments que chez le patient A, des analyses génétiques ont été réalisées sur deux polypes coliques voisins et retrouvent la même variation pathogène du gène APC. Cependant, un troisième polype colique, situé à distance des 2 précédents, ne portait pas cette variation. De même, la réanalyse des données du séquençage de l’ADN constitutionnel leucocytaire confirme l’absence de cette variation. Ceci laisse donc supposer une mosaïque dont l’étendue serait très limitée. Le patient n’ayant pas d’enfant, aucune analyse génétique ciblée n’a été initié dans la famille.

Ces deux cas confirment la pertinence d'effectuer systématiquement une analyse génétique sur différents polypes coliques dans un contexte de polypose adénomateuse avec analyse constitutionnelle négative à partir d’un prélèvement sanguin et de novo. L’intérêt est de pouvoir, d’une part, proposer des tests ciblés chez la descendance afin de préciser leurs risques et leurs besoins de surveillance et, d’autre part, de proposer un suivi plus adapté pour le patient vis-à-vis des autres atteintes potentielles.


Alexandre DAMETTE (BESANCON), Vincent GOUSSOT, Juliette JACQUIN, Juliette ALBUISSON, Anes ADJADJ AOUL, Valentin DERANGERE, Anthony COMTE, Stephane KOCH, Céline POPULAIRE-VENTRON, Marie-Agnès COLLONGE-RAME
15:15 - 16:15 #38580 - P250 Identification des tumeurs du sein moléculaire apocrines par une signature d’expression.
P250 Identification des tumeurs du sein moléculaire apocrines par une signature d’expression.

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme adulte. Depuis les années 2000, les cancers du sein sont classiquement répartis en 4 sous-groupes moléculaires définis par l’étude princeps de transcriptomique de Perou et Sørlie. Cependant, cette classification ne cesse d’évoluer et de nouvelles entités sont décrites notamment les cancers du sein Molecular Apocrines Breast Cancers (MABC). Ces tumeurs n’expriment pas le récepteur aux oestrogènes (ER) mais fortement le récepteur aux androgènes (AR) et sont HER2 amplifié ou non, de pronostic défavorable et peu chimiosensibles. Dans la littérature, les tumeurs ER-/AR+ sont souvent regroupées sous le terme Luminal Androgen Receptor (LAR), introduit en 2011 par Lehmann BD et al. Ces 2 sous-groupes, potentiellement superposables, se caractérisent par une voie de signalisation des androgènes activée et par un enrichissement en altérations activatrices de la voie PIK3/AKT/mTOR. Dans ce contexte, les tumeurs ER-/AR+ sont non éligibles à une hormonothérapie (HT) anti-ER mais pourraient bénéficier d’une HT anti-AR et d’autres thérapies ciblées. Depuis 2013, plusieurs essais cliniques testent des HT anti-AR en monothérapie ou en combinaison (antiPIK3, immunothérapie…) dans ce sous-groupe, mais avec des résultats encore décevants. Les bénéfices modestes de ces thérapies peuvent être en partie liées à une mauvaise identification des tumeurs MABC/LAR à l’inclusion. Leur identification repose essentiellement sur une évaluation de l’expression de ER et AR en immunohistochimie (IHC) ce qui est insuffisant pour apprécier une activation globale de la voie de signalisation d’AR. De plus, la détection d'AR par IHC n’est pas standardisée et les seuils de positivité peuvent varier selon les études. Des outils moléculaires plus performants sont donc nécessaires pour mieux identifier et traiter ces cancers.

Nous avons défini une signature d’expression permettant l’identification des tumeurs MABC/LAR au sein d’une population de tumeurs ER-. Cette signature est adaptée de notre publication initiale et transposée à des tissus fixés et inclus en paraffine (FFPE). Elle consiste en une RT-qPCR de 7 gènes en lien direct avec la voie de signalisation d’AR. Pour cela, nous avons constitué une cohorte de 45 tumeurs ER- pour lesquelles nous disposons des coupes tissulaires congelées et FFPE ainsi que des données de RNAseq.

Nous montrons que la signature, définie en congelé, est transposable sur FFPE, rendant son utilisation compatible avec une analyse de routine. Nous avons également simplifié la signature de 7 à 4 gènes : AR, FOXA1, SPDEF et TFF3.  Enfin, les données de RNAseq, nous ont permis  de corréler la classification  par transcriptomique à celle par RT-qPCR à 4 gènes. Nous validons la performance de notre outil moléculaire à discriminer correctement le sous type MABC/LAR en routine. Il est maintenant nécessaire de répéter cette validation sur une cohorte de patientes dans le cadre d’un essai thérapeutique anti AR.


Adrien BORGEL (Paris), Jaqueline LEHMANN-CHE, Dina OUAHBI, Catherine MIQUEL, Nozha MHAMDI
15:15 - 16:15 #37850 - P254 Comparaison de trois panels de marqueurs pour optimiser la détection d’une instabilité microsatellitaire.
P254 Comparaison de trois panels de marqueurs pour optimiser la détection d’une instabilité microsatellitaire.

 La détermination du statut MMR tumoral occupe une place centrale dans la stratégie diagnostique du syndrome de Lynch (SL) et est un enjeu pour la prise en charge des patients en oncologie en raison de sa valeur pronostique et prédictive de réponse à l’immunothérapie. Il est maintenant bien établi qu’une large variété d’organes peut présenter une instabilité microsatellitaire (statut MSI) ou une déficience du système MMR (MisMatch Repair) (dMMR). Deux techniques standards complémentaires sont recommandées à l’heure actuelle pour la caractérisation du statut MMR tumoral : l’immunohistochimie (IHC) des protéines MMR et la biologie moléculaire avec l’analyse d’un panel de 5 marqueurs mononucléotidiques (panel Pentaplex) par PCR et analyse de fragments. Plus récemment, d’autres marqueurs ont montré un intérêt potentiel comme le marqueur HT17 (ou HSP110) ou les longs homopolymères mononucléotidiques.

Nous avons évalué la sensibilité des techniques standards sur une cohorte de tumeurs correspondant à une large variété d’organes et enrichie en tumeurs pour lesquelles l’interprétation était difficile. Le statut MSI/dMMR était validé par la mise en évidence d’une hyperméthylation somatique du promoteur du gène MLH1, de mutation(s) constitutionnelle(s) d’un gène MMR, ou de 2 mutations somatiques d’un gène MMR.  Puis, nous avons évalué l’apport de 3 panels pour augmenter la détection des tumeurs MSI/dMMR dans les cas discordants ou d’interprétation difficile : un panel hexaplex (= pentaplex + marqueur BAT40), un panel alternatif comprenant 5 marqueurs avec un faible nombre de répétitions et répertoriés dans la littérature comme à haut potentiel diagnostique dans certains organes, et le panel LMR (Long Mononucleotide repeat, Promega) (= 4 marqueurs du panel pentaplex + 4 longs marqueurs mononucléotidiques).

Au total, 94 tumeurs issues de 16 tissus différents ont été testées par IHC et le panel pentaplex. La sensibilité de ces deux techniques s’étendait de 57% à 100% en fonction des organes. L’IHC a montré une meilleure sensibilité que le pentaplex dans des tumeurs hors spectre du SL, comme la prostate. A l’inverse, le statut dMMR des tumeurs colorectales ou urothéliales était mieux détecté par biologie moléculaire. Puis, les tumeurs avec résultat discordant IHC/pentaplex ou d’interprétation difficile ont été analysées avec le panel hexaplex, le panel alternatif et le panel LMR. Pour ces 3 panels, la sensibilité de détection du statut MSI était meilleure que celle du pentaplex. L’ajout de marqueurs à longues répétions, comme le BAT40 ou ceux du panel LMR, améliore la détection des tumeurs MSI/dMMR avec une plus-value significative dans les tumeurs cérébrales, les tumeurs de l’endomètre et les tumeurs hors spectre de SL. En conclusion, ces panels alternatifs ont un intérêt particulier dans les cas d’interprétation difficile.


Catherine VERMAUT (LILLE), Lucie DELATTRE, Sophie LEJEUNE, Afane BRAHIMI, Stephane CATTAN, Xavier LEROY, Agnès WACRENIER, Claude-Alain MAURAGE, Valérie GRÉGOIRE, Elisabeth DELECROIX, Julie LECLERC, Marie-Pierre BUISINE
15:15 - 16:15 #38174 - P258 Mutation EGFR dans l’adénocarcinome du pancréas, une nouvelle cible thérapeutique ?
P258 Mutation EGFR dans l’adénocarcinome du pancréas, une nouvelle cible thérapeutique ?

Le cancer du pancréas, dont l’adénocarcinome représente la majorité, deviendra la seconde cause de décès par cancer d’ici 2030. L’oncogène KRAS est muté dans 93% de cas. Les chimiothérapies par FOLFIRINOX ou Gemcitabine + NabPaclitaxel sont les traitements de référence. Les thérapies de deuxième intention sont peu efficaces et les immunothérapies se sont révélées décevantes en dehors des cancers MSI/dMMR ou de l’Olaparib en cas de mutation germinale de BRCA. Le pronostic reste sombre avec une survie globale à 5 ans d’environ 7% tous stades confondus. 

Nous décrivons pour la première fois la réponse à l’Osimertinib chez 2 patientes atteintes d’adénocarcinome du pancréas, présentant une délétion de l’exon 19 du gène EGFR (Del19). Ces altérations, recherchées chez les patients atteints d’adénocarcinome pulmonaire, constituent une indication à la prescription de TKI ciblant l’EGFR, tels que l’Osimertinib.

Une analyse moléculaire sur tissu et ADN tumoral circulant (ADNtc) a été réalisée avec le panel AmpliSeq™ Focus (Illumina©) et Miniseq (Illumina©).

#1: Patiente atteint d’un adénocarcinome pancréatique non opérable. Chimiothérapie par FOLFIRINOX avec une réponse partielle puis une progression (Août 2021 – Avril 2023). Un panel NGS  réalisé à partir de la biopsie diagnostique et sur ADNtc, a mis en évidence une Del19 (VAF= 72% et 64%). Après discussion en RCP, l’Osimertinib est débuté en Juin 2023. L’efficacité thérapeutique a été évaluée à 3 semaines par un TEP TDM avec une régression quasi-complète de l’hypermétabolisme, une forte diminution de l‘ADNtc (VAF à 0.8%) et du marqueur CA 19-9. Après 2 mois, la maladie était en réponse partielle selon RECIST. La patiente est actuellement toujours sous traitement avec une tolérance médiocre.

 

#2: Patiente atteint d’un adénocarcinome de la tête du pancréas localement avancé. Chimiothérapie par FOLFIRINOX avec une réponse partielle (Juin-Août 21) et duodénopancréatectomie céphalique en Octobre 21. Puis FOLFIRINOX en adjuvant jusqu’en Mars 2022. En Mai 2023, la patiente présente une récidive pulmonaire, hépatique, …. L’analyse moléculaire de la tumeur sur pièce opératoire et  ADNtc retrouve une del19 (VAF = 39% et 2.1%). Après discussion en RCP, l’Osimertinib est débuté en Mai 2023. L’efficacité thérapeutique a été évaluée à 3 semaines par un TEP TDM avec une régression complète des lésions hypermétaboliques, une diminution du CA 19-9 et  une négativation de l’ADNtc. En juillet 23, l’évaluation au scanner montre une réponse partielle selon RECIST et une normalisation du CA 19-9. La patiente est toujours sous traitement et la tolérance est excellente.

 

Le dépistage moléculaire large incluant l’ensemble des altérations moléculaires ciblables dans différentes localisations tumorales est utile notamment pour les adénocarcinomes pancréatiques KRAS non muté. La réponse sous Osimertinib est prometteuse et pourrait constituer une thérapie intéressante pour d’autres, après discussion de ces dossiers en RCP moléculaire.


Alexandre PERRIER, Jeremy REZAI, Loetitia FAVRE, Leo MAS, Eric FERNANDEZ, Jean-Luc GARNIER, Yu TIAN, Florence COULET, Jean-Baptiste BACHET, Erell GUILLERM (Paris)
15:15 - 16:15 #38613 - P262 Ecueils dans le testing du cancer de la prostate métastatique par séquençage NGS : retour d’expérience du laboratoire de biologie moléculaire des tumeurs solides du CHU de Lille.
P262 Ecueils dans le testing du cancer de la prostate métastatique par séquençage NGS : retour d’expérience du laboratoire de biologie moléculaire des tumeurs solides du CHU de Lille.

Introduction : chez les sujets de sexe masculin, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent en termes d’incidence, et représente la troisième cause de mortalité par cancer en France chez ces mêmes sujets. 20% à 30% des patients atteints de cancers de la prostate métastatique présentent des anomalies des gènes de réparation de l’ADN. Dans ce cadre, l’olaparib (inhibiteur de poly-ADP ribose polymérases) a obtenu une autorisation de mise sur le marché en cas de mutation germinale et/ou somatique des gènes BRCA1/BRCA2. Le testing des gènes de la réparation de l’ADN est donc devenu primordial dans ce contexte. Néanmoins, la nature des échantillons testés (pièce opératoires souvent anciennes, biopsies osseuses notamment) mène régulièrement à des résultats de séquençage à haut débit non interprétables.

Matériels et méthodes : nous avons repris les résultats de 140 cancers métastatiques de la prostate testés entre 2022 et 2023 au laboratoire de biologie moléculaire des tumeurs solides du CHU de Lille. L’analyse a été réalisée grâce au kit Oncomine Comprehensive Assay V3 (Thermofisher Scientific). A partir de ces résultats, nous avons calculé la fréquence de résultats non interprétables, ainsi que la prévalence des altérations d’intérêt dans notre cohorte (en particulier sur les gènes BRCA1/BRCA2).

Résultats : la fréquence des résultats non interprétables a représenté 36.4 % des examens réalisés sur notre cohorte (51/140). La prévalence des anomalies sur le gène BRCA2 s’est elle élevée à 5.7 % des cas.

Discussion : la fréquence élevée de résultats non interprétables dans le testing moléculaire des cancers métastatiques de la prostate impacte de façon négative la prise en charge de nombreux patients. Une réflexion concertée entre biologistes moléculaires, anatomo-pathologistes et cliniciens est primordiale afin d’explorer les différentes pistes permettant d’optimiser la proportion de résultats interprétables dans ce cadre.


Olivier FARCHI (Lille), Clotilde DESCARPENTRIES, Fabienne ESCANDE
15:15 - 16:15 #37831 - P266 Pharmacogénétique de la dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) : intérêt et limite du phénotypage et du génotypage.
P266 Pharmacogénétique de la dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) : intérêt et limite du phénotypage et du génotypage.

En France, environ 80 000 patients reçoivent annuellement une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine (FP) dont le chef de file est le 5-fluorouracile (5-FU). Le 5-FU et sa prodrogue oral, la capécitabine, sont des médicaments antimétabolites très utilisés pour le traitement de tumeurs solides en monothérapie ou en association. Une activité réduite de la dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD), enzyme clé du métabolisme du 5-FU, est responsable de toxicités sévères, principalement hématologiques et digestives. La détection pré-thérapeutique du déficit en DPD chez les patients devant recevoir une chimiothérapie à base de 5-FU est une approche pertinente pour limiter le risque d'événement indésirable sévère. La caractérisation phénotypique de la DPD par mesure plasmatique de son substrat, l’uracilémie, est la méthode recommandée en France pour détecter la présence d’un déficit en DPD et effectuer une concession de dose pour des valeurs seuils de 16 et 150 ng/ml respectivement pour le déficit partiel et complet en DPD. Une approche complémentaire présentant une excellente spécificité mais une faible sensibilité consiste à effectuer un génotypage du gène DPYD à la recherche de quatre polymorphismes (*2A, *13, D949V, et HapB3) fréquemment retrouvés dans les populations caucasiennes et associés à une diminution de l’activité DPD. Notre objectif a été d’analyser une cohorte de 1973 patients phénotypés avant traitement par 5-FU : après contrôle des erreurs préanalytiques, 115/1973 (5,8%) patients ont un phénotype DPD déficitaire partiel. Un génotypage a été réalisé chez 449/1973 (22.7%) patients, 15(3.3%)  patients sont porteurs d’un des quatre variants (*2A, *13, D949V, HapB3), l’haplotype B3 étant le plus fréquent (11/15, 73%). Une discordance entre phénotype et génotype est mise en évidence chez 33 (7,3%) patients : 14/449 (3,1%) ont un génotype déficitaire avec phénotype normal, 19/449 (4,2%) ont un génotype normal avec phénotype anormal, lié probablement à la présence de variants rares. Une interaction clinico-biologique est nécessaire pour mieux dépister les rares patients déficitaires complets, chez lesquels une FP est contre-indiquée. Compte-tenu des difficultés pré-analytiques liées à la mesure de l’uracilémie et des discordances phénotype / génotype, la décision de réduction de dose du 5-FU ou de la capécitabine en cas de patient déficitaire partiel doit être évaluée en terme de réponse thérapeutique et de toxicité.

Avec nos remerciements à Dr. F. Thomas et Pr. N. Picard pour le contrôle inter-laboratoire DPYD, aux patients et cliniciens pour leur participation à cette étude.

Recherche de déficit en dihydropyrimidine déshydrogenase en vue de prévenir certaines toxicités sévères survenant sous traitement comportant des fluoropyrimidines (5-fluorouracile), Recommandations et référentiels, INCa, HAS, décembre 2018.

Pallet N, et al. Br J Cancer. 2020, Arrivé C, et al. Br J Clin Pharmacol. 2023


Paul VILQUIN (Paris), Yves MÉDARD, Annie YOKA, Isabelle SARGIS, Lauriane GOLDWIRT, Samia MOURAH, Evelyne JACQZ-AIGRAIN
15:15 - 16:15 #37587 - P270 Séquençage de génome accéléré chez des nouveau-nés et enfants hospitalisés en unité de soins intensifs et réanimation : impact sur la prise en charge immédiate, à court terme et devenir à moyen terme.
P270 Séquençage de génome accéléré chez des nouveau-nés et enfants hospitalisés en unité de soins intensifs et réanimation : impact sur la prise en charge immédiate, à court terme et devenir à moyen terme.

Introduction : Obtenir un diagnostic étiologique rapide chez les nouveau-nés (NN)/enfants atteints de maladies graves précoces reste un défi majeur, les causes génétiques étant très hétérogènes et leur pronostic incertain. Première équipe en France à avoir montré la faisabilité de rendre un résultat de séquençage de génome (GS) accéléré (environ 28 j) en diagnostic chez des NN/enfants hospitalisés en unité de soins intensifs et réanimation (USI/R), nous présentons ici l’impact de ce GS accéléré sur la prise en charge immédiate, à court terme et devenir à moyen terme des NN/enfants.

Méthodes : En 34 mois l’étude multicentrique FASTGEN a inclus 92 NN/enfants hospitalisés en USI/R. Un GS-trio a été réalisé en 1ère intention chez 57/92 (62%), en parallèle d’ACPA (6/57) ou d’analyses ciblées (6/57).

Résultats : Dans un délai de rendu des résultats médian de 35 jours (faisabilité : 40 jours / 37 premiers patients; routine: 29 jours / 55 patients suivants), le GS a posé un diagnostic d’emblée chez 46/92 (49%), dont l’identification d’un 2nd diagnostic chez 3/46 (6%) avec un autre diagnostic identifié par une autre analyse (47,XXY, un CNV et un syndrome de Beckwith-Wiedemann). Le GS a aussi identifié des variations de signification incertaine (VSI) chez 15/92 (18%). Chez 5/15, les VSI ont été reclassés comme diagnostic causal. Au vu du diagnostic suspecté, un NN a même bénéficié d’emblée d'un traitement d’épreuve spécifique efficace. Par ailleurs, chez un NN avec GS négatif, une analyse ciblée a diagnostiqué un syndrome de Prader-Willi (PWS), traité ensuite par hormone de croissance. Au total, un diagnostic étiologique a été posé chez 52/92 (57%) dont un non trouvé par le GS (PWS) et un partiellement trouvé (BWS).

Lors du rendu des résultats aux parents, 11/92 (12%) NN/enfants étaient déjà décédés. Pour les 81 autres, le GS identifia un diagnostic chez 40/81 (49%) et un VSI chez 14/81 (17%). Parmi les 40 avec diagnostic causal identifié, au cours des 15 premiers jours après rendu des résultats, 9 (23%) ont bénéficié d’un traitement spécifique et/ou 14 (35%) un suivi personnalisé en lien avec le diagnostic, et 7/40 (17.5%) d’une limitation des soins. La réanimation active a été intensifiée chez deux NN dont le diagnostic étiologique montrait un pronostic neurodéveloppemental favorable. Dans les 6 mois après rendu des résultats, 13/40 (32.5%) ont bénéficié d'un traitement spécifique, 21/40 (52.5%) d'un suivi personnalisé pour adapter la prise en charge médicale/rééducationnelle et prévenir d'éventuelles complications.

Conclusion : Cette étude montre que le GS accéléré s’avère très utile pour les NN/enfants, à la fois pour leur prise en charge précoce dans un contexte de soins urgents, et pour le conseil génétique des parents. Il reste cependant primordial, dans certaines situations cliniques, même en situation d’urgence, de ne pas omettre la prescription d’analyses génétiques ciblées.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Arthur SORLIN, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Mederic JEANNE, Julian DELANNE, Robert OLASO, Anne BOLAND, Bertrand FIN, Delphine BACQ-DAIAN, Celine BESSE, Sophie NAMBOT, Ange-Line BRUEL, Aurore GARDE, Hana SAFRAOU, Caroline RACINE, Antonio VITOBELLO, Sebastien MOUTTON, Victor COUTURIER, Charlotte POE, Martin CHEVARIN, Valentin BOURGEOIS, Philippine GARRET, Emilie TISSERANT, Magali GORCE, Adeline PROST, Mathilde NIZON, Marie VINCENT, Bertrand ISIDOR, Sandra MERCIER, Melanie FRADIN, Paul ROLLIER, Godelieve MOREL, Alinoe LAVILLAUREIX, Chloé QUELIN, Laurent PASQUIER, Yline CAPRI, Henri MARGOT, Julien VAN GILS, Marine LEGENDRE, Sophie NAUDION, Didier LACOMBE, Tiffany BUSA, Sabine SIGAUDY, Charlotte CAILLE-BENIGNI, Laetitia LAMBERT, Elise SCHAEFER, Marta SPODENKIEWICZ, Patrick CALLIER, Cyril FLAMANT, Alban ZIEGLER, Magalie BARTH, Estelle COLIN, Dominique BONNEAU, Annick TOUTAIN, Juliette PIARD, Corinne CHANTEGRET, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Jean-François DELEUZE, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN
15:15 - 16:15 #38183 - P274 Direct comparative analysis of a pharmacogenomic panel with PacBio Hifi® Long Read and Illumina Short Read Sequencing.
P274 Direct comparative analysis of a pharmacogenomic panel with PacBio Hifi® Long Read and Illumina Short Read Sequencing.

Background. Pharmacogenetics (PGx) aims to determine genetic signatures that can be used in clinical settings to individualize treatment for each patient, includes anti-cancer drugs, anti-psychotics, and painkillers. Taken together, a better understanding of the impacts of genetic variants on the corresponding protein function or expression permits prediction of the pharmacological response: responders, non-responders, and those with Adverse Drug Reactions (ADRs). Objective. This work provides a comparison between innovative Long Read Sequencing (LRS) and Short Read Sequencing (SRS) techniques.

Methods and Materials. The gene panel captured using  PacBio HiFi® Sequencing was tested on thirteen clinical samples on GENTYANE’s platform. SRS, using a comprehensive pharmacogenetics panel, was performed in routine settings at Civil Hospitals of Lyon. We focused on complex regions analysis, including Copy Number Variations (CNVs), structural variants, repeated regions and phasing-haplotyping for three key pharmacogenes: CYP2D6, UGT1A1 and NAT2, respectively.

Results. Variants and the corresponding expected star (*) alleles were reported. Although only 38.4% concordance was found for haplotype determination and 61.5% for diplotype, this did not affect the metabolism scoring. A better accuracy of LRS was obtained for detection of CYP2D6*5 haplotype in presence of duplicated wild-type CYP2D6*2 form. A total concordance was performed for UGT1A1 TA repeat detection. Direct phasing using the LRS approach allowed us to correct certain NAT2 profiles.

Conclusion. Combining an optimized variant-calling pipeline and with direct phasing analysis, LRS is a robust technique for PGx analysis that can minimize the risk of mis-haplotyping.


David BARTHELEMY (LYON), Elodie BELMONTE, Laurie DI PILLA, David STUCKI, Claire BARDEL, Deborah MOINE, Yann MERLET, Eve DUPORT, Benjamin AUBIER, Véronique GAUTIER, Lea PAYEN
15:15 - 16:15 #38306 - P278 Stratégie pour détecter la signature HRD dans le cancer de l’ovaire en associant le panel GIScar et la recherche de méthylation du promoteur de BRCA1.
P278 Stratégie pour détecter la signature HRD dans le cancer de l’ovaire en associant le panel GIScar et la recherche de méthylation du promoteur de BRCA1.

 

Introduction

Cinquante pourcent des cancers séreux de haut grade de l’ovaire (HGSOC) présentent un déficit de recombinaison homologue (HRD) mis en évidence par des signatures d’instabilité génomique (GIS) ou l’identification d’une mutation sur les gènes BRCA1/2 permettant ainsi un traitement par un inhibiteur de PARP (PARPi). Le laboratoire de Biologie et Génétique du Cancer de Caen a développé l’outil académique GIScar (Raphaël Leman et al.) pour identifier ce statut HRD via un score GIScar (GIScar+) et rechercher une mutation sur les gènes HRR grâce à un séquençage NGS par panel de 127 gènes. L’outil rend cependant un résultat non contributif pour les échantillons dont la cellularité tumorale est inférieure à 20%. Nous avons récemment démontré l’intérêt clinique de rechercher également la méthylation du promoteur de BRCA1 comme mécanisme d’inactivation du gène pour prédire le statut HRD (Félix Blanc-Durand et al.). Ainsi, nous avons recherché la méthylation du promoteur de BRCA1 pour les tumeurs avec un score GIScar non contributif ou GIScar-, sans mutation identifiée sur BRCA1/2 et présentant une fraction allélique des mutations du gène TP53 (VAFTP53) inférieure à 20%.

Matériels et méthodes

135 échantillons FFPE de HGSOC ont été séquencés avec le panel GIScar pour identifier une signature HRD et rechercher des altérations sur les gènes HRR et TP53. La recherche de méthylation du promoteur de BRCA1 a été réalisée par conversion au bisulfite (EpiTect Bisulfite Kits, QIAGEN) et PCR digitale (Stilla Technologies) avec des sondes et amorces dessinées à façon.

Résultats

Le taux de tumeur avec un statut HRD était de 34,1% (46/135) grâce à un score GIScar+. Ce résultat est significativement différent de la cible de 50% attendu  (p < 0,01). L’identification d’une mutation pathogène de BRCA1/2 a permis d’identifier 7,4% (10/135) d’échantillons supplémentaires avec ce statut malgré un score GIScar-. 13 échantillons présentaient un score GIScar-, sans mutation identifiée sur les gènes BRCA1/2 et avec une VAFTP53 < 20%. Nous avons mis en évidence une méthylation du promoteur de BRCA1 pour 2 d ‘entre eux. En combinant ces résultats, le taux de tumeur avec un statut HRD est de 43% (58/135) - statistiquement comparable au taux cible.

Conclusion

Pour les échantillons non contributif ou douteux sur le score d'instabilité génomique, la recherche des mutations des gènes BRCA1/2 et la recherche de la méthylation du promoteur de BRCA1 sont des analyses indispensables permettant de rattrapper significativement le taux de tumeur avec un statut HRD. 


Voryak SUYBENG (Villjuif), Roseline TANG, Félix BLANC-DURAND, Cassandre FRANÇOIS, Monali TAYLOR, Etienne HENEMAN, Céline Sengul KARA, Yahia ADNANI, Victor GONDRAN-TEILLER, Sophie COTTERET, Damien VASSEUR, Ludovic LACROIX, Alexandra LEARY, Etienne ROULEAU
15:15 - 16:15 #38535 - P281 Test pharmacogénétique en biologie délocalisée : Exemple du génotypage MT-RNR1 impliqué dans la susceptibilité à l’ototoxicité des aminosides. (Réseau National de Pharmacogénétique, RNPGx).
Test pharmacogénétique en biologie délocalisée : Exemple du génotypage MT-RNR1 impliqué dans la susceptibilité à l’ototoxicité des aminosides. (Réseau National de Pharmacogénétique, RNPGx).

Le gène MT-RNR1 code pour la petite sous-unité du ribosome mitochondrial humain, l’ARNr 12S. Certains variants du gène MT-RNR1 confèrent un sur-risque d’ototoxicité suite à l’administration d’aminosides. Le CPIC (Clinical Pharmacogenetics Implementation Consortium) a émis des recommandations en 2021 afin de proposer la recherche de trois positions situées sur ce gène mitochondrial avant l’administration d’une première dose d’aminoside.

Afin de replacer ces recommandations dans le contexte Français, le réseau de pharmacogénétique Francophone (RNPGx) a effectué un travail de synthèse en 2023 sur l’emploi d’un test pharmacogénétique visant le gène MT-RNR1 avant l’administration d’aminosides. La présentation orale visera à présenter synthétiquement ce travail et à effectuer un focus particulier sur l’existence d’un test rapide visant à rechercher l’un des variants de susceptibilité au lit du patient en quelques minutes.

Les aspects abordés seront les suivants :

Le lien entre les variants MT-RNR1 et le risque d’ototoxicité. Trois variants sont décrits comme conférant un sur-risque significatif : m.1555A > G, m.1494C > T, m.1095T > C. Le variant m.1555A > G est le plus fréquent dans la population générale (1/1000) et comporte le plus de descriptions dans la bibliographie. D’un point de vue physiopathologique, ce variant (et m.1494C > T) augmenteraient l’affinité des aminosides pour l’ARNr12S en accroissant la similitude avec l’ARNr30S bactérien.

Les indications médicales et les techniques d’analyses. La recherche d’un variant MT-RNR1 devrait être recherchée avant toute administration d’aminosides, car l’ototoxicité peut survenir dès la première dose.

Il existe certaines situations pour lesquelles une administration d’aminosides peut être anticipée comme pour les patients atteints de mucoviscidose ou de tuberculose. Ces situations permettent d’envisager une analyse dans un laboratoire de biologie moléculaire, avec l’emploi de techniques courantes (Sanger, PCR allèle spécifique,..) dont le délai de rendu de quelques jours sera acceptable.

Néanmoins, l’administration d’aminosides est le plus souvent réalisée lors d’infections aigues pour lesquelles l’analyse pharmacogénétique nécessiterait un délai très court (minutes/heure). Dans cette optique, le RNPGx a évalué un test rapide commercialisé par la société Genedrive qui propose la recherche du variant principal (m.1555A > G) au lit du patient en 26 minutes. Cette solution de biologie délocalisée est déployée dans quelques centres médicaux en Angleterre, mais son implantation dans le contexte Français nécessite une évaluation particulière. Le RNPGx a étudié les apports potentiels (prise en charge efficiente d’un test pharmacogénétique, bénéfice médico-économique possible), les limites techniques (faux positifs, non exhaustivité des variants testés) et les problématiques liées à l’implantation en France (test de génétique constitutionnel en biologie délocalisée).


Louis LEBRETON (Bordeaux), Benjamin HENNART, Claire-Marie DHAENENS, Aurélien TRIMOUILLE, Jean-Christophe BOYER, Laurent BECQUEMONT, Sarah BAKLOUTI, Nicolas PICARD
15:15 - 16:15 #38552 - P282 SoVad : le temps de la curation de la base de données des variants en génétique somatique.
P282 SoVad : le temps de la curation de la base de données des variants en génétique somatique.

Situation : Sous l’impulsion de l’INCa, nous avons mis en place une base de données de génétique somatique (SoVaD) rassemblant 85 gènes. Nous avons 477 variants pathogènes rapportés et 1739 variants de signification inconnue (1460 variants uniques). Pour avancer le classement des variants de signification inconnue, nous avons réalisé une curation des données avec un groupe d’évaluateur qui s’est réuni de manière trimestriel entre 2021 et 2022.

Méthode : Les variants avec au moins 2 déclarations ont été revus et discutés selon la méthodologie de classement inspiré de l’ACMG (Koeppel et al). Les curateurs avaient à disposition leur base de laboratoire et discutaient aussi des cas en fonction des récurrences dans leur laboratoire. 

Résultats : Au total, 84 variants ont été revus. La discussion a abouti à reclasser 1/3 des variants (28/56) : 8 variants en classe 5; 14 variants en classe 4; 6 variants en classe 1-2. Les principaux gènes étudiés ont été les gènes EGFR, BRAF, KIT, KRAS, PIK3CA, TP53, MET, PTEN, ERBB2, ESR1 et FGFR3. Les principaux critères de l’ACMG utilisés ont été PM2, PP3, PM1, PP4, PS3, BP4, PA1, PM5, BS3, BP10, BS1, PP2 et PS7 (plus de 4 cas utilisant ce critère).  Pour 19 variants, il a été rapporté des articles pouvant soutenir la décision de classement. 28 variants ont été tagués « à suivre » pour une révision de la curation. 23 variants ont été suspectés être des variants artefactuels. Enfin pour 46 variants, la discussion lors de la curation a permis de rapporter des cas non recenser encore dans la base de données. 

Discussion : Ce premier exercice de curation pour une base de variants somatiques a été concluant et a créé une forte émulation. Il montre l’importance de croiser les informations de différents laboratoires, informations souvent non directement accessibles. Il souligne l’intêret d’une base de données pour orienter le travail de classement vers les variants les plus fréquemment rapportés avec des difficultés de classement. A ce jour, il y a encore un nombre limité de laboratoires ayant versé des variants dans la base (n=4). Il est possible que l’augmentation du nombre de participants aide à réduire le nombre de cas non classés (ici 2/3).

 


Anne CAYRE, Olfa TRABELSI GRATI, Gaëlle TACHON, Mélissa ALAME, Céline GUIEN, Lucie KARAYAN-TAPON, Alexandre HARLE, Christophe BEROUD, Etienne ROULEAU (VILLEJUIF), Isabelle SOUBEYRAN
15:15 - 16:15 #37976 - P286 Comparaison des Résultats de Séquençage de Génome chez des Patients Atteints de Maladies Rares Utilisant les Génomes de Référence GRCh38 et T2T.
P286 Comparaison des Résultats de Séquençage de Génome chez des Patients Atteints de Maladies Rares Utilisant les Génomes de Référence GRCh38 et T2T.

Le séquençage du génome humain est devenu une ressource cruciale pour comprendre les bases génétiques des maladies rares. Cependant, la qualité des résultats dépend en grande partie du génome de référence utilisé. Ce projet de recherche a pour objectif de comparer les résultats du séquençage du génome de patients atteints de maladies rares en utilisant deux génomes de référence différents, à savoir GRCh38, la référence actuelle, et le nouveau génome T2T. Nous nous concentrons particulièrement sur l'analyse des variations de nombre de copies (CNV) et des variations de structure.

Matériel et Méthode:

Les échantillons de patients atteints de maladies rares ont été soumis à un séquençage du génome haut débit en utilisant les protocoles standard. Les données brutes ont été générées à partir des plateformes Illumina. Les données ont été alignées sur les génomes de référence GRCh38 et T2T à l'aide de l'outil BWA-MEM. Les appels de CNV ont été réalisés en utilisant des algorithmes couramment utilisés, tels que CNVnator, et les variations de structure ont été identifiées à l'aide d'outils comme Lumpy. Les résultats obtenus en utilisant les deux génomes de référence ont été comparés en termes de spécificité pour les CNV et de taux de faux positifs pour les variations de structure.

Résultats:

Les résultats de notre étude ont montré une nette amélioration de la spécificité des CNV lors de l'utilisation du génome T2T par rapport à GRCh38. Nous avons observé une réduction significative des faux positifs pour les CNV dans les données générées avec le génome T2T, ce qui indique une meilleure précision dans l'identification des variations de nombre de copies.

De plus, en ce qui concerne les variations de structure, nous avons constaté que certains faux positifs présents dans les données basées sur GRCh38 ont disparu lors de l'utilisation du génome T2T. Cela suggère que le génome T2T permet une meilleure résolution des variations de structure et une réduction des erreurs d'annotation.

Conclusion:

Cette étude souligne l'importance du choix du génome de référence dans le séquençage du génome des patients atteints de maladies rares. En utilisant le nouveau génome de référence T2T, nous avons observé une amélioration significative de la spécificité des CNV et la réduction de certains faux positifs dans les variations de structure, par rapport à GRCh38. Ces résultats suggèrent que le génome T2T offre une meilleure précision dans l'analyse des variations du génome, ce qui peut avoir un impact significatif sur la compréhension des bases génétiques des maladies rares et sur les possibilités de diagnostic et de traitement. L'adoption du génome T2T comme référence pourrait ainsi améliorer la qualité des analyses génomiques pour les patients atteints de maladies rares.


Yannis DUFFOURD (Dijon), Emilie TISSERANT, Anthony AUCLAIR, Valentin VAUTROT, Frédéric TRAN MAU-THEM, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
15:15 - 16:15 #37664 - P290 Efficient contraction of CTG trinucleotide repeats in human DM1 cells by TALEN : a possible new gene therapy approach.
P290 Efficient contraction of CTG trinucleotide repeats in human DM1 cells by TALEN : a possible new gene therapy approach.

Trinucleotide repeat expansions are the cause of two dozen neurodegenerative and developmental disorders. One of these, myotonic dystrophy type 1 (Steinert disease, or DM1) is due to the expansion of a CTG triplet in the 3' UTR of the DMPK gene. We are using highly specific DNA endonucleases to induce a double-strand break in the repeat tract to contract it below pathological length. Expression of a TALE Nuclease (TALEN) in DM1 cells induced moderate CTG repeat contractions in only 27% of the clones analyzed. Whole genome PacBio sequencing of these clones showed large internal deletions within the TALEN, probably occurring by homologous recombination, inactivating the nuclease, and explaining its reduced efficacy. Taking advantage of the degeneracy of the genetic code, we recoded the TALEN sequence, to decrease internal redundancy and optimize codon usage. The new recoded TALEN showed increased efficacy in DM1 cells, with 76% of clones exhibiting a moderate to large contraction of the CTG repeat tract. In contract, Streptococcus pyogenes Cas9 (SpCas9) was unable to contract the CTG repeat tract in DM1 cells. When the same nucleases were transduced in mice fibroblasts isolated from a transgenic DM1 mouse model, the TALEN was more efficient than SpCas9 to contract the expanded CTG trinucleotide repeat.

The DM1 genome was completely sequenced to high coverage using long reads (PacBio and ONT). It is the first DM1 genome to be totally sequenced and assembled. Using a dedicated homemade bioinformatics pipeline, long CTG trinucleotide repeats were extracted. In order to assess the specificity of the TALEN, several clones in which the nuclease was induced were also sequenced, and repeat lengths were compared to the reference DM1 genome, to verify the absence of off-target sites.

The use of TALEN to contract expanded CTG repeats in DM1 cells is therefore a new possible gene therapy approach for this uncurable dramatic neurodegenerative disorder, as well as a new avenue to cure other microsatellite expansion disorders.


Laureline BETEMPS, Olivia FRENOY, Lucie POGGI, Valentine MOSBACH, Stéphane DESCORPS-DECLERE, Laurence MA, Thomas COKELAER, Marc MONOT, Arnaud KLEIN, Bruno DUMAS, Geneviève GOURDON, Denis FURLING, Guy-Franck RICHARD (Paris)
15:15 - 16:15 #38236 - P294 Un modèle d'apprentissage automatique pour classer les variants génétiques en fonction des phénotypes et des critères ACMG-AMP.
P294 Un modèle d'apprentissage automatique pour classer les variants génétiques en fonction des phénotypes et des critères ACMG-AMP.

Contexte/Objectifs : Le diagnostic des maladies rares repose sur le séquençage génétique et l'interprétation des variants génomiques. Une partie chronophage du diagnostic concerne la détection du variant diagnostique parmi l’ensemble des variants du patient.

Méthodes : Nous avons développé un modèle d'apprentissage automatique qui permet une priorisation rapide et interprétable des variants. En plus de fournir une liste triée des variants, le modèle fournit une liste restreinte des meilleurs candidats pour les variants diagnostiques. Afin de prédire la classe de pathogénicité des variants, le modèle est entraîné sur l'ensemble de données ClinVar en construisant des prédicteurs reposant sur les critères ACMG-AMP. En plus du contexte moléculaire, le contexte clinique est exploité avec Phenogenius, une solution d'intelligence artificielle pour classer les gènes sur la base des termes HPO (Human Phenotype Ontology) fournis. Nous avons comparé le modèle de ranking à Exomiser 13 et nous avons évalué la sensibilité de la liste restreinte de variants candidats. L’évaluation repose sur une analyse rétrospective de 242 exomes de patients, admis au service de néphrologie, et qui ont reçu un diagnostic moléculaire

Résultats : En priorisant les variants issus du séquençage de l'exome, le modèle d'apprentissage place le variant diagnostique dans les 10 premiers gènes pour 88,9 % (185/208) des patients alors que ce pourcentage est de 79,8 % (166/208) pour Exomiser 13. Pour 96 % des patients, le variant causal a été trouvé dans la liste restreinte de variants dont la taille médiane est de 14 variants (écart-type 5,2 variants). Une approche encore plus restrictive qui ne sélectionne que 0, 1, 2, ou 3 variants pour chaque exome, détecte 50% des variants diagnostiques. Pour pouvoir au mieux interpréter les résultats fournis par le modèle, le modèle renvoie aussi l'importance respective des différents critères ACMG-AMP utilisés pour la classification, ainsi qu'un score de compatibilité génétique basé sur le phénotype du patient.


Conclusion : Le modèle d'apprentissage automatique apporte une aide au diagnostic des maladies rares en classant et en établissant une liste restreinte des variants génomiques et en fournissant des résultats interprétables au niveau du variant et du gène. Cet outil peut aider les biologistes à absorber l’augmentation des prescriptions sans réduire la qualité de leur interprétation.


Jiri RUZICKA (-), Nicolas DUFORET-FREBOURG, Jérôme AUDOUX, Sacha BEAUMEUNIER, Denis BERTRAND, Nicolas PHILIPPE, Michael BLUM, Laure RAYMOND, Julien THEVENON, Kévin YAUY, Laurent MESNARD
15:15 - 16:15 #38184 - P298 Apport de la robotique « évolutive » pour le séquençage d’exome ciblé.
Apport de la robotique « évolutive » pour le séquençage d’exome ciblé.

Contexte : Le séquençage haut débit est devenu un standard pour le diagnostic génétique. Sa mise en œuvre requiert de nombreuses étapes de pipetages, lavages et incubations. De nombreux fournisseurs proposent des stations robotiques fermées adaptées à leurs propres solutions manquant d’évolutivité. Suite à la pandémie Covid, la problématique de ne pas être dépendant d’un seul fournisseur s’est posée. Le processus de préparation de librairies doit donc pouvoir suivre les évolutions technologiques et techniques. Notre laboratoire utilise actuellement des solutions robotiques Beckman (Biomek) et Hamilton (Starlet) pour la préparation des librairies.

Dans cette communication nous décrivons l’intérêt d’avoir recours à des solutions robotiques évolutives adaptées à un protocole générique de séquençage haut débit.

Méthode : La plateforme de génétique moléculaire de Bicêtre utilise plusieurs robots de pipetage pour la réalisation des techniques NGS. Un Starlet Hamilton sert pour la normalisation des ADNs et des Biomek NX Span8 et B4000 (Beckman Coulter) sont utilisés pour la préparation des librairies « whole genome » (WGS) compatible avec la technologie SBS d’Illumina. Les réactifs de préparation des librairies par fragmentation enzymatique actuellement utilisés au laboratoire sont issus des sociétés NEB (NEBNext® Ultra FS DNA Library Prep Kit for Illumina®) et Twist Bioscience (Twist Library Preparation Kit 2). Les Captures d’exome ciblé sont réalisées avec des réactifs Agilent (SureSelect XT). Le séquençage est réalisé sur NextSeq550 et MiSeq (Illumina).

Résultats : La plateforme robotique est utilisée en diagnostic depuis 2016. Le passage à la robotique a permis, en plus d’une amélioration de la qualité de nos librairies, un gain de temps technique associé à une meilleure traçabilité, fiabilité et gestion de l’identitovigilance.

Le format de préparation est de 48 échantillons par série. Nous avons un taux d’échec de librairie < 0.1% depuis 2016. Les tailles d’insert des libraires ciblées obtenues sont de 250 +/- 7 pb.

Le caractère évolutif et flexible du système a permis la robotisation aussi bien des librairies NEB ou Twist et d’envisager d’augmenter le débit jusqu’à 96 échantillons par série de robotique.

Conclusion : L’apport d’une robotisation ouverte permet donc le développement des techniques et répondre aux challenges auxquels le laboratoire doit faire face. Cela nécessite néanmoins un personnel formé à la programmation mais cela permet une adaptation rapide aux évolutions technologiques et techniques qui sont très rapides dans le domaine du séquençage haut débit.


Alexis PROUST (Paris), Chrislaine SAUJOT, Elodie DUPUIS, Odile TINMAR FOFANA, Céline LEROUX, Isabelle CORREIA, Christophe OLIVEIRA, Valérie TAMI, Dorin DAVID-PONN, Lilia LADDADA, Vianney POINSIGNON, Maureen LOPEZ, Céline VERSTUYFT, Véronique PICARD, Elise LEBIGOT, Pauline GAIGNARD, Anne DAVIT-SPRAUL, Jérôme BOULIGAND
15:15 - 16:15 #37862 - P302 GDI-v2: quantifying the mutational burden of genes to discriminate damaged genes from genes of interest.
P302 GDI-v2: quantifying the mutational burden of genes to discriminate damaged genes from genes of interest.

The protein-coding exome of a patient with a monogenic disease contains about 20,000 variants, only one or two of which are disease causing. Gene-level metrics predicting the tolerance of a given gene to loss of function variants have been proposed and can greatly facilitate the interpretation of sequence data. Among them, the gene damage index (GDI) quantifies the mutational damage that has accumulated in the general population and was shown to perform well for the detection of false positives (i.e., removing exome variants in genes irrelevant to disease). The GDI was derived from whole genome sequencing data of the 1000 genomes project (2,500 individuals). Since then, new and more extensive databases have been made available, such as the gnomAD database, which includes 76,156 genomes and 125,748 exomes in v2.1.1. In the present work, we re-estimated the GDI using the GnomAD database and improved it by integrating the length of the canonical coding sequence in the calculation (GDI-v2). We also proposed a population-specific GDI for each of the five major ethnic groups in Gnomad. We found that the new GDI performed better than the previous version for the detection of true positives (i.e., identifying genes likely to be disease causing). Indeed, the GDI-v2 better discriminated genes of interest (essential, inborn error of immunity (IEI), inborn error of neurodevelopment (IEND) or OMIM genes) from the olfactory receptors (GO:0004984) than the previous one (mean AUC: 0.96 VS 0.72). The GDI-v2 also performed better than other gene-level scores like the pLI (AUC: 0.64), LOEUF (AUC: 0.88), RVIS (AUC:0.88) and the CoNeS score (AUC: 0.95). The GDI-v2 was also more efficient to filter out false-positives compared to the previous version. Removing the 5% most damaged genes according to the GDI-v2 led to the removal of 50% of olfactory receptor genes while removing only 3% of essential genes, 3% IEND, 3% autosomal-recessive IEI genes and none of the X-linked or autosomal-dominant IEI genes. The GDI-v2 removes on average 19% of false positive variants in patient with identified causal mutations. In addition, we identified genes with highly variable GDI across ethnicities and showed that they were significantly enriched in genes related to fertilization (GO:0009566), immune response-regulating signaling pathway (GO:0002764) and defense response to other organism (GO:0098542). In conclusion, we offer here an updated gene-level intolerance score which allows to efficiently filter out irrelevant variants from whole exome and genome sequence data


Estelle TALOUARN (Paris), Jean-Laurent CASANOVA, Laurent ABEL, Yuval ITAN, Aurélie COBAT
15:15 - 16:15 #38186 - P306 Le panel ciblé reste un outil de diagnostic génétique rapide, simple et efficace.
P306 Le panel ciblé reste un outil de diagnostic génétique rapide, simple et efficace.

L’avènement du séquençage haut débit a modifié en profondeur les pratiques en diagnostic génétique moléculaire. Petit à petit, de plus en plus de gènes n’ont plus été séquencés isolément mais ont été regroupés sur des panels ciblés, voire des exomes. En parallèle, afin de limiter les coûts liés au séquençage haut débit, les services se sont organisés pour mutualiser toujours plus de patients par run, augmentant de facto le temps de l’analyse et le délai de rendu du résultat au prescripteur. Cela a abouti à une dégradation du service rendu aux patients, avec des délais de rendus importants pour des analyses pourtant parfois très ciblées. Ce constat nous a amené à modifier en profondeur notre organisation. Nous avons mis en place, il y a 3 ans, un panel ciblé de séquençage haut débit transversal sur toutes les 8 thématiques du laboratoire (Mitochondriopathies, Epilepsie, Maladies Métaboliques, Surdité, Maladies osseuses, Déficience Intellectuelle, Génodermatoses et syndromes malformatifs), et qui regroupe des gènes dont le phénotype est bien caractérisé, des gènes qui relèvent de demande de diagnostic urgent, ou des gènes pour lesquels il existe un impact thérapeutique. Il regroupe aujourd’hui 340 gènes, répartis sur 3 kits de capture.

Chaque run de séquençage haut débit « transversal » comprend 48 patients en moyenne, et a lieu toutes les 3 à 4 semaines. Les panels ciblés sont redessinés tous les 6 mois environ, avec une taille totale de séquences générées de 400 à 600kb au fur et à mesure des modifications. Les kits de capture ont été initialement commandés chez Twist, puis chez Agilent. Depuis mars 2023, les librairies du panel transversal sont réalisées grâce à l’automate MagnisDx NGS Prep System© d’Agilent, certifié CE IVDR Class A, afin de permettre une amélioration des contraintes techniques et une diminution de la file active de patients. Certaines thématiques réalisent en parallèle un contrôle de l’identitovigilance, d’autres valident le résultat par séquençage Sanger et étude de ségrégation.

De juin 2020 à septembre 2023, 1773 sujets ont été séquencés sur le panel transversal, avec en moyenne 600 examens par an sur les 2 dernières années. Parmi eux, 1477 concernaient des cas index (83%), avec un taux de positivité (diagnostic conclusif) de 49%. Parmi les 296 apparentés, 51.4% étaient non porteurs du variant familial, 33.4% étaient porteurs d’un variant hétérozygote dans le cadre d’une maladie autosomique récessive et 15.2% étaient atteints. Le délai moyen de rendu est de 109 jours (3 mois), allant de 60 jours dans la thématique Epilepsie à 139 jours dans la thématique Surdité.

Le séquençage ciblé garde aujourd’hui une place entière dans l’arsenal diagnostic des patients atteints de maladies monogéniques en permettant un diagnostic rapide, certain et peu couteux. Les nouvelles possibilités d’automatisation sont d’une grande aide pour mener à bien ces études qui concernent un nombre important de gènes et de patients.


Fabienne CHARBIT-HENRION, Sylvain HANEIN, Joana BENGOA, Roxana BORGHESE, Marine RAJAOBA, Tania ATTIE-BITACH, Ralyath BALOGOUN, Giulia BARCIA, Jean-Paul BONNEFONT, Lucile BOUTAUD DE LA COMBE, Corinne COLLET, Stéphanie GOBIN-LIMBALLE, Laurence JONARD, Sophie MONNOT, Véronique PINGAULT, Sophie RONDEAU, Patrick NITSCHKE, Emilie AZOUGUENE, Fatma CELIK, Luis CHAN, Judite DE OLIVEIRA SANTOS, Coralie DUPRE, Adrienne ELMORJANI, Solenne FISSON, Edwige FRESSE, Isabelle LEMIERRE, Manon MAUTRET-GODEFROY, Vincent MORINIERE, Ghislaine ROYER, Marie SIMON, Anne-Laure TOURRE, Julie STEFFANN (Paris)
15:15 - 16:15 #38497 - P310 Long read Whole Genome Sequencing pour le diagnostic clinique : pourquoi attendre ?
P310 Long read Whole Genome Sequencing pour le diagnostic clinique : pourquoi attendre ?

Introduction : L'analyse de l'exome en short read (srWES) est actuellement considérée comme l’examen de première intention pour de nombreuses indications dans les maladies rares. Dans les cas les plus complexes, il est admis de compléter cette analyse par un séquençage short read du génome (srWGS). Cependant le gain diagnostique reste modeste (+10% avec srWGS vs srWES dans la déficience intellectuelle). Cette limitation peut s'expliquer par l'incapacité du srWGS à analyser les régions répétées, les modifications de méthylation, les expansions et à détecter efficacement les variants structuraux. En 2022, le séquençage long-read a été désigné comme méthode de l'année, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour la génétique constitutionnelle en comblant les lacunes du srWGS.

Problématique : L’utilisation en routine diagnostique des technologies de long reads sequencing n’est pas admise, malgré les avantages médicaux et économiques potentiels.

Méthodes : Dans le cadre de cette étude préliminaire, nous avons sélectionné neuf échantillons de patients atteints de néphropathies avec un diagnostic moléculaire confirmé, ainsi qu'un échantillon de référence (NIST002). Ils ont été soumis à un séquençage de génome en long read (lrWGS) utilisant des flowcells Promethion R.10.4, le kit LSK114 et le séquenceur P48 d’Oxford Nanopore Technologies. L'analyse bioinformatique a été réalisée à l'aide du pipeline EPI2ME wf-human-variation.

Résultats : Nous avons obtenu une couverture moyenne de plus de 40X pour neuf des dix échantillons (32X pour le dernier, probablement en raison d'une quantité insuffisante de matériel). En excluant les régions homopolymériques du génome, la précision et le rappel sont supérieurs à 99 % pour les 3 163 501 SNV et les 186 473 indels du jeu de données de référence du GIAB. Parmi les neuf échantillons de routine avec un diagnostic confirmé, le pipeline a correctement identifié sept cas, incluant une duplication de 800 kb, des variants hétérozygotes composites, des indels et la délétion d'un exon. Les deux cas restants correspondent à une insertion d'un C dans le VNTR de MUC1 et une réorganisation dans les gènes CFH.

Conclusions : Ces résultats préliminaires suggèrent que le séquençage long-read du génome peut être une option viable en diagnostic clinique. Bien que deux variants complexes n'aient pas été identifiés dans l'analyse actuelle, ils ne sont pas non plus accessibles avec le srWES et le srWGS. Des développements bioinformatiques futurs devraient permettre de combler ces lacunes. L'introduction de cette technique en routine diagnostique pourrait potentiellement améliorer les performances diagnostiques tout en réduisant les délais et les coûts , car elle permet la détection de plusieurs types de variants et d’applications (méthylation, expansions, CNV, SV, phasing etc.). Une étude à plus grande échelle sera entreprise pour confirmer non-infériorité du lrWGS par rapport au srWES.


Xavier VANHOYE (Lyon), Marine DANCER, Nadir YOUSFI, Laure RAYMOND, Laurent MESNARD
15:15 - 16:15 #37777 - P314 Intérêt du séquençage de l’ADN et de l’ARN short et long read associé à la cartographie optique du génome dans le diagnostic moléculaire des prédispositions génétiques au cancer.
P314 Intérêt du séquençage de l’ADN et de l’ARN short et long read associé à la cartographie optique du génome dans le diagnostic moléculaire des prédispositions génétiques au cancer.

Les approches actuelles de diagnostic moléculaire du syndrome héréditaire de prédisposition au cancer du sein et de l'ovaire (HBOC) ne permettent pas la détection des événements complexes, ni la caractérisation de leurs points de cassures. Ainsi, les remaniements chromosomiques complexes (RCC), qui pourtant représentent des variants pathogènes dans les gènes responsables d’un sur-risque de cancer, nécessitent la mise en œuvre de techniques complémentaires, variées et hautement spécialisées. Un des rôles de la FHU G4 génomique de la région Nord-Ouest est de permettre la caractérisation des RCC, notamment pour en déterminer la structure complète, la localisation exacte sur le génome ainsi que l’impact fonctionnel sur le(s) gène(s) impacté(s). Ainsi, nous rapportons l’intérêt d’une approche combinée de techniques moléculaires et cytogénétiques mettant à profit le séquençage de nouvelle génération short read et long read, le séquençage de l’ARN, et la cartographie optique du génome pour identifier, caractériser et prouver la causalité de ces évènements.

Nous rapportons le cas d'une patiente atteinte d'un cancer du sein dans un contexte de prédisposition. L’analyse d'un panel de gènes par séquençage short read d'ADN leucocytaire a révélé une altération moléculaire complexe dans le gène BRCA1, suggérant une insertion de grande taille non caractérisable dans l’exon 11 de BRCA1. Un séquençage long read d’ADN, sur la plateforme Pacific Biosciences, a permis d'identifier 2 points de cassure sur le chromosome 16, distants d’environ 600 pb, faisant évoquer une insertion avec inversion d’un fragment du chromosome 16 dans l’exon 11 de BRCA1. L’absence de translocation réciproque entre les chromosomes 16 et 17 a été confirmée par caryotypage et technique de FISH, tandis qu’une analyse par CGH array a montré une triplication 16p12.3 de 212 kb. Une analyse par cartographie optique par la technologie BioNano, a permis de de révéler l’existence d’une insertion d’environ 400 Kb comprenant les 2 copies excédentaires et en miroir de la région 16p12.3, au sein du gène BRCA1, cohérente avec les points de cassures identifiés précédemment. Le séquençage short read au niveau de l'ARN a montré une perte d'expression du gène BRCA1, démontrant ainsi la perte de fonction d’un allèle. Au final, la détermination de la séquence a permis la mise au point d’un test PCR spécifique utilisable pour le conseil génétique de la famille.

Ce cas démontre la pertinence de faire évoluer les pratiques de diagnostic moléculaire. En effet, dans certaines situations fortement évocatrices d’une prédisposition génétique, des analyses complémentaires sont nécessaires pour une meilleure caractérisation de la structure moléculaire des loci des gènes de prédisposition au cancer et une évaluation de leur impact fonctionnel. Ces analyses complexes, réalisées dans le cadre de notre FHU, ont permis de caractériser avec précision les anomalies génétiques impliquées dans le cancer de cette patiente.


Camille AUCOUTURIER (Caen), Pascal CHAMBON, Elodie LACAZE, Alexandre ATKINSON, Nicolas GOARDON, Kévin CASSINARI, Géraldine JOLY HELAS, Agathe RICOU, Flavie BOULOUARD, Sophie KRIEGER, Raphael LEMAN, Dominique VAUR, Claude HOUDAYER, Laurent CASTERA
15:15 - 16:15 #38420 - P318 Association d’un marqueur surnuméraire et d’une isodisomie uniparentale paternelle du chromosome 6 chez un patient présentant un retard de développement syndromique.
P318 Association d’un marqueur surnuméraire et d’une isodisomie uniparentale paternelle du chromosome 6 chez un patient présentant un retard de développement syndromique.

L’association d’une disomie uniparentale et d’un marqueur chromosomique surnuméraire est extrêmement rare. Les conséquences phénotypiques chez l’individu porteur dépendent de la présence de gènes soumis à empreinte et/ou du démasquage d’une mutation récessive du chromosome impliqué dans la disomie ainsi que du contenu génique du marqueur. Nous rapportons ici un patient présentant un retard de croissance intra-utérin, une macroglossie, un retard de développement et un diabète néonatal transitoire suivi d’un hyperinsulinisme. Les analyses par SNP array, caryotype et FISH ont montré que le patient était porteur d’un marqueur surnuméraire du chromosome 6 survenu de novo, à l’origine d’une trisomie 6p partielle associée à une isodisomie uniparentale paternelle du chromosome 6. L’isodisomie paternelle de la région 6q24 soumise à empreinte est à l’origine du diabète néonatal transitoire et du retard de croissance intra-utérin observés chez notre patient. Concernant le retard de développement, il est lié à la trisomie 6p partielle. Cependant, en raison du faible nombre de patients rapportés à ce jour, il est difficile d’établir une corrélation génotype-phénotype précise et de prédire les conséquences sur le plan neuro-développemental. Il est à noter qu’aucune cause génétique n’a pu être identifiée pour  expliquer l’hyperinsulinisme. Nous rapportons ici le second patient porteur d’un marqueur surnuméraire du chromosome 6, à l’origine d’une trisomie 6p partielle associée à une isodisomie uniparentale paternelle du chromosome 6. Il est important de souligner que la recherche d’une disomie uniparentale doit être effectuée lorsqu’un marqueur chromosomique surnuméraire impliquant un chromosome ayant des régions soumises à empreinte est mis en évidence, en particulier dans le cadre du diagnostic prénatal.


Marion LESIEUR-SEBELLIN (Paris), Pauline MARZIN, Jean-Baptiste ARNOUX, Marie-Laure MAURIN, Aline RECEVEUR, Vincent CANTAGREL, Sylvia ROSE, Guillaume DORVAL, Jonathan LEVY, Valérie MALAN
15:15 - 16:15 #38665 - P322 Elargissement du spectre phénotypique de la trisomie 2 en mosaïque : à propos de deux nouveaux cas et revue de la littérature.
P322 Elargissement du spectre phénotypique de la trisomie 2 en mosaïque : à propos de deux nouveaux cas et revue de la littérature.

Introduction

La trisomie 2 en mosaïque est une pathologie rare avec une prévalence de 1/420. Le phénotype associé à cette aneuploïdie était extrêmement variable. Il comprend notamment un retard de croissance intra-utérin, un oligoamnios, une dysmorphie faciale et des anomalies osseuses. Par ailleurs, seuls quelques cas ont été rapportés en post-natal. Ainsi, le pronostic de cette maladie reste difficile à prédire, essentiellement en prénatal.

Nous présentons à travers ce travail deux diagnostic prénataux de trisomie 2 en mosaïque ainsi qu’une revue de la littérature.

Observations

Deux amniocentèses ont été réalisées respectivement à 20 semaines d’amménorhée (SA) et à 19 SA, devant un retard de croissance intra-utérin associé à un fémur court et une élévation du risque de trisomie 21, estimé par les marqueurs sériques du second trimestre.

Le caryotype a révélé une trisomie 2 en mosaïque dans deux cultures indépendantes d’amniocytes. La formule chromosomique était de 46,XY[19]/47,XY,+2[9] pour le premier cas et de 46,XY [21]/47,XY,+2[13] pour le second fœtus.

Une interruption médicale de grossesse a été réalisée à un terme de 25 SA dans les deux cas. L’examen fœto-pathologique a montré chez les deux fœtus un retard de croissance intra-utérin, une dysmorphie faciale variable ainsi que des malformations génitales. Nous avons noté d’autres anomalies non rapportées antérieurement dans cette pathologie, telles qu’une hydrocéphalie associée à une hémorragie intra-ventriculaire, une schizencéphalie et un pouce bifide.

Conclusion

La trisomie 2 en mosaïque est caractérisée par un spectre phénotypique hétérogène. Certes le pourcentage de mosaïsme détecté dans les amniocytes constitue un indicateur du mosaïsme fœtal, cependant il est difficile d’établir un valeur limite pour prédire le pronostic fœtal. L’évaluation échographique et le recours aux techniques de cytogénétique moléculaire permettront d’aider au conseil génétique.


Sana SKOURI (Tunis), Lilia KRAOUA, Héla BELLIL, Nadia BEN JEMAA, Aida MASMOUDI, Ahlem ACHOUR, Neila BELGUITH, Mediha TRABELSI, Ines OUERTANI, Ridha M'RAD
15:15 - 16:15 #38029 - P326 Un syndrome peut en cacher un autre : diagnostic d’un syndrome de déficience intellectuelle lié au gène FBXO11 lors d’une recherche de syndrome de Lynch : un cas clinique.
P326 Un syndrome peut en cacher un autre : diagnostic d’un syndrome de déficience intellectuelle lié au gène FBXO11 lors d’une recherche de syndrome de Lynch : un cas clinique.

Le gène FBXO11 (NM_001190274) code pour une protéine de la famille F-Box et joue un rôle important dans l’ubiquitination protéique entraînant la dégradation par le protéosome.

Plusieurs variants délétères constitutionnels du gène FBXO11 ont été rapportés dans la littérature et ont été associés à une déficience intellectuelle syndromique (syndrome « IDDFBA », MIM618089). Ce syndrome de découverte récente associe entre autres une déficience intellectuelle variable, de légère à sévère, des troubles comportementaux, une hypotonie, une hyperlaxité articulaire, et un faciès particulier avec une lèvre supérieure fine (Sandra Jansen et al., Eur J Hum Genet 2019). A ce jour, plus de 70 patients ont été rapportés dans la littérature comme porteur de ce syndrome, dont au moins 2 présentant une large délétion du gène FBXO11, associant également le gène MSH6 (NM_000179), situé en amont de FBX011 et responsable d’un syndrome de Lynch.

Dans ce cas clinique, nous rapportons le cas d’une patiente référée en consultation d’oncogénétique en raison d’une suspicion de syndrome de Lynch, et pour laquelle l’analyse génétique constitutionnelle réalisée a mis en évidence une telle délétion partielle des gènes FBXO11 et MSH6.

Madame B., 62 ans, a présenté un cancer de l’endomètre à 56 ans, pour lequel l’analyse immunohistochimique tumorale a mis en évidence une perte d’expression isolée de la protéine MSH6. Lors de la consultation, on note également une légère déficience intellectuelle chez la patiente, ainsi qu’une obésité depuis l’âge de 10 ans (IMC à 57.8), une petite taille et des traits du visage particuliers. Il n’existe pas d’antécédents familiaux évocateurs. L’analyse génétique constitutionnelle réalisée chez elle identifie une microdélétion de 45kb, impactant les derniers exons (9 et 10) du gène MSH6 ainsi que les exons 2 à 23 du gène FBXO11.

Avec l’accès simplifié aux analyses génétiques (mainstreaming, Exome, Génome, …), ce genre de situation risque de se reproduire. Il est donc important pour les prescripteurs de test génomique de collecter un maximum d'informations cliniques ayant une pertinence d'un point de vue génétique, d'en informer précisément le laboratoire, ainsi que d’être sensibilisés aux limites et aux possibilités de découvertes fortuites de ces tests. Enfin, il est indispensable dans la prise en soin de ces patients d’assurer une prise en charge pluridisciplinaire de ces deux syndromes, sans négliger l’un par rapport à l’autre.


Julie METRAS (PARIS), Antoine DARDENNE, Noemie BASSET, Veronique BOCLY, Romain COHEN, Florence COULET, Thomas COURTIN, Camille DESSEIGNES, Marjorie JODAR, Boris KEREN
15:15 - 16:15 #38459 - P330 Homozygotie pour une translocation robertsonienne chez une famille consanguine marocaine.
P330 Homozygotie pour une translocation robertsonienne chez une famille consanguine marocaine.

Les translocations robertsoniennes sont des anomalies chromosomiques de structure dues à la fusion de deux chromosomes acrocentriques. Chez les porteurs de telles translocations, différents modes de ségrégation peuvent entraîner la formation de gamètes équilibrés (mode de ségrégation alternée) ou déséquilibrés (modes de ségrégation adjacent 1, adjacent 2 et 3:1). De plus, il existe un risque accru de troubles de l'empreinte parentale chez leur descendance. Bien qu'il ait été estimé que 1 personne saine sur 1000 porte une translocation robertsonienne, l'homozygotie pour ce type d'anomalie chromosomique de structure a été rarement rapportée.

Nous rapportons ici le cas d’un couple marocain apparentés, cousins germains de 1er degré, chez qui nous avons réalisé un caryotype constitutionnel en raison d’antécédents de fausses couches à répétition et la naissance d’un enfant avec dysmorphie faciale porteur d’une translocation entre les deux bras longs des chromosomes 13 et 14 en plus d’une trisomie 21 libre et homogène. Les 2 parents étaient porteurs de la même anomalie de structure que leur enfant ; ce qui nous a poussé, après consentement éclairé du couple, à réaliser le caryotype constitutionnel chez leur fille, âgée de 5 ans et phénotypiquement saine. Celle-ci est porteuse de la translocation entre les deux chromosomes 13 et 14 à l’état homozygote 44,XX,rob(13;14)(q10;q10) x 2. 

Ce cas illustre bien l’effet de la consanguinité au sein de familles porteuses des translocations robertsoniennes familiales donnant naissance à des homozygotes pour ces translocations. Ainsi, ce risque doit être pris en considération et bien expliqué lors des consultations de conseil génétique des couples consanguins, en plus du risque accru de maladies autosomiques récessives. 


Imane CHERKAOUI JAOUAD, Lamia AFIF (RABAT, Maroc), Abdelhafid NATIQ, Aziza SBITI, Ilham RATBI, Abdelaziz SEFIANI
15:15 - 16:15 #38596 - P334 Duplication du gène ZIC1 et craniosténose : à propos d'un cas familial.
P334 Duplication du gène ZIC1 et craniosténose : à propos d'un cas familial.

La craniosténose est une anomalie primaire de la croissance du crâne impliquant une fusion prématurée des sutures crâniennes, de sorte que la vitesse de croissance du crâne ne peut souvent pas correspondre à celle du développement du cerveau.

Cela entraîne une déformation du crâne et, dans certains cas, une augmentation de la pression intracrânienne, qui doit être traitée rapidement pour éviter un handicap neurodéveloppemental permanent.

Nous rapportons le cas d’un enfant, né avec une plagiocéphalie antérieure, chez qui une ACPA a mis en évidence une duplication complète du gène ZIC1, situé dans la région 3q24. Cette anomalie a été détectée sur un prélèvement par amniocentèse, dans le cadre d’une microcéphalie de découverte anténatale.

Les mutations hétérozygotes gain de fonction du gène ZIC1 sont connus pour être impliqués dans des cas de craniosténose syndromique.

L’enquête familiale a permis de montrer le caractère hérité de cette micro duplication, observée chez le père, qui a également présenté un tableau de craniosténose dans l’enfance.

Les variants pathogènes du gène ZIC1 sont exceptionnels et le cas de cette famille de patients, permet de suspecter le rôle activateur de ce gène dans les voies de signalisation de l'ostéogénèse du crâne, comme cela a déjà été suggéré pour un autre facteur de transcription, le gène MSX2.


Maxime BECKER, Svetlana GOROKHOVA, Tiffany BUSA, John BOUDJARANE, Chantal MISSIRIAN, Sabine SIGAUDY, Maxime BECKER (Marseille)
15:15 - 16:15 #38320 - P338 Combinaisons génotypiques du complexe majeur d’histocompatibilité différentiellement associées à la sclérose en plaque : reflet de subtiles différences physiopathogéniques ?
P338 Combinaisons génotypiques du complexe majeur d’histocompatibilité différentiellement associées à la sclérose en plaque : reflet de subtiles différences physiopathogéniques ?

Au sein du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH), 13 allèles de 7 gènes contribuent au risque de sclérose en plaques (SEP) : HLA-A*02 : 01, HLA-B*38:01/*44:02/*55:01, LTA-H51P, HLA-DRB1*03:01/*08:01/*13:03/*15:01, HLA-DQA1*01:01, HLA-DQB1*03:01/*03:02 et HLA-DPB1*03:01 (Moutsianas et al, 2015). Notre objectif était d’étudier les combinaisons de ces gènes associées à la SEP.

Nous avons analysé les données CMH du Wellcome Trust Case Control Consortium GWAS pour 11 376 patients SEP et 18 872 témoins du Royaume-Uni. Nous avons utilisé l'analyse en composantes principales (ACP) pour augmenter l’homogénéité génétique. Les allèles HLA ont été imputés à l'aide du package HIBAG de R ou déduits à l'aide de SNP-proxy (rs2229092, rs9273912 et rs9277565). Nous avons testé toutes les combinaisons possibles de génotypes portant ces allèles versus les combinaisons sans aucun de ces allèles dans un échantillon exploratoire (sous-échantillon de 20% des données sélectionnées au hasard). Les combinaisons potentiellement associées (P non corrigée < 0,05) ont été testées pour réplication dans les 80% de données restantes. Les combinaisons confirmées (P Bonferroni corrigée < 0,05) ont été étudiées sur l'échantillon global (100%), afin de préciser les intervalles de confiance à 95% (IC) des odds ratios (OR).

Après ACP, nous avons retenu 9 024 patients SEP et 13 923 témoins. Dans l’échantillon exploratoire, nous avons observé 776 combinaisons génotypiques, dont 55 étaient potentiellement associées à la SEP (P < 0,05). 35 ont été répliquées (P < 0,0009 (0,05/55)). Sur l'échantillon global, 36,6% des patients SEP étaient porteurs de l'une de ces combinaisons, avec un OR de 2,21 (IC [1,59-3,06], P=8,97x10-7) à 12,67 (IC [4,08-52,46], P=1,37x10-7). Nous avons identifié 26 combinaisons avec au moins une autre combinaison d’IC d’OR non-chevauchants, parmi lesquelles 19 partageant un génotype avec au moins une autre combinaison et 9 différant d’un seul génotype. Les combinaisons les plus robustes (fréquence (F) SEP > 2x F témoins, IC des F SEP et témoins non-chevauchants, effectif SEP > 10), 21 chez les femmes (25% des SEP), 13 chez les hommes (20% des SEP), dans une situation clinique d’éventuelle SEP à un stade précoce, avec probabilité de diagnostic a priori de 50%, montrent une valeur prédictive positive de 67% à 95%, globalement de 75% (probabilité a posteriori accrue de 17% à 45%).

En conclusion, nous avons identifié 35 combinaisons génotypiques du CMH associées à la SEP, présentes chez 36,6% des patients et variant selon le sexe. Parmi celles-ci, 26 sont différentiellement associées, 19 partageant avec une autre un même génotype, dont le risque varie ainsi selon la combinaison qui le porte. Ces combinaisons, suggérant de subtiles différences physio-pathogéniques, sont étudier pour la clinique et la réponse thérapeutique. Chez 25% des femmes et 20% des hommes, ces combinaisons pourraient contribuer au diagnostic et donc au traitement précoce de la SEP.


Anna SEROVA-ERARD (Clermont-Ferrand), Sonia BOURGUIBA-HACHEMI, Pierre-Antoine GOURRAUD, Nicolas VINCE, François CORNELIS
15:15 - 16:15 #38044 - P342 Recherche participative : croiser les regards de l’ensemble des parties prenantes pour mieux décrire et améliorer l’information génétique de la parentèle dans les maladies rares.
P342 Recherche participative : croiser les regards de l’ensemble des parties prenantes pour mieux décrire et améliorer l’information génétique de la parentèle dans les maladies rares.

Dans de nombreuses maladies rares, les tests génétiques facilitent le diagnostic de l’affection dont souffre la personne, mais ils peuvent aussi apporter des informations utiles pour ses apparentés. Bien que possiblement réalisable par le médecin, cette démarche d’information génétique de la parentèle (IGP) repose en France essentiellement sur le patient. Cependant, comme en témoignent les associations de malades, elle génère parfois des difficultés liées à la transmission d’informations complexes, pouvant impacter les relations intrafamiliales. En 2020, nous avons initié la recherche-action IGPrare grâce à un financement de l’Agence de la Biomédecine sur trois ans. Au-delà de la compréhension des mécanismes et du repérage des difficultés lors de la mise en œuvre de l’IGP, cette recherche vise à proposer des améliorations concrètes pour sa réalisation.

IGPrare est une recherche collaborative qui s’est reposée, dès le départ, sur un comité de pilotage multidisciplinaire et trois collèges d’une dizaine de participants chacun (des associations de patients, des professionnels de santé et des chercheurs en SHS). Un questionnaire visant à recueillir les expériences d’IGP réalisées par les patients a été co-construit lors d’échanges et de confrontations entre ces acteurs. Puis il a été largement diffusé par les associations, mais aussi via l’Alliance Maladies Rares et les filières. Sa méthodologie d’analyse a reposé sur une Analyse des Correspondances Multiples suivie d’une classification hiérarchique permettant, sans a priori sur les mécanismes en cause, de mettre en évidence des situations prototypiques d’IGP, chacune susceptible d’être améliorées.

Au total, 685 IGP ont été rapportées, couvrant une cinquantaine de maladies génétiques rares. L’analyse statistique a mis en lumière trois groupes d’IGP, distincts à la fois i) dans les modalités de transmission des informations génétiques, ii) dans la survenue d’effets délétères individuels et relationnels, et iii) dans l’engagement à réaliser cette mission.

Au-delà des résultats riches d’informations, et parfois inattendus, cette recherche illustre l’intérêt d’un tel dispositif : elle a validé une méthodologie participative alternant i) le travail par collège qui favorise l’expression d’opinions variées et originales selon les acteurs impliqués, et ii) les regards croisés entre collèges, indispensables à l’élaboration de propositions et d’outils réalistes et applicables sur le terrain car discutées et acceptées par les différentes parties prenantes du dispositif.

Les discussions des résultats entre l’ensemble des parties prenantes suggèrent déjà diverses pistes d’amélioration concernant l’accompagnement des personnes concernées pour favoriser 1) une motivation plus éclairée des acteurs de l’IGP, 2) la qualité de transmission de l’information et 3) la préservation de relations familiales déjà mises à mal par l’irruption de la maladie.


Marion MATHIEU (Marseille), Bérengère SALIBA-SERRE, François FAURISSON, Sandrine DE MONTGOLFIER, Martine LIBANY, Paola DE CARLI, Annagrazia ALTAVILLA, Pierre LE COZ, Perrine MALZAC
15:15 - 16:15 #38569 - P346 Recommandations sur la divulgation de trouvailles fortuites/données incidentes en génomique : l’approche québécoise en contexte adulte, pédiatrique et prénatal.
P346 Recommandations sur la divulgation de trouvailles fortuites/données incidentes en génomique : l’approche québécoise en contexte adulte, pédiatrique et prénatal.

L’utilisation de séquençage génomique peut mener à l’identification de variants non reliés à l’indication du test, appelés trouvailles fortuites (TF). L’American College of Medical Genetics and Genomics (ACMG) s’est prononcé dès 2013 en faveur de la divulgation systématique de variants pathogéniques dans une liste pré-établie de gènes associés à des conditions “actionables”, i.e. pour lesquelles une prévention et/ou un traitement sont disponibles. À l’opposé, la Société Européenne de Génétique Humaine (ESHG) recommande que l’analyse génomique devrait continuer d’être restreinte à l’indication du test et que tout retour de TF devrait se faire dans le cadre de projets pilotes évaluant les impacts de cette divulgation. Le Collège Canadien des Généticiens Médicaux (CCMG) recommande de ne pas effectuer une analyse intentionnelle de gènes non reliées à l’indication du test et de privilégier une analyse qui minimise les TF. Dans la situation où un laboratoire déciderait de divulguer des TF, le CCMG recommande que les adultes aient le choix de recevoir ou non ces résultats et que les TF chez les enfants soient limitées aux conditions « actionables » dans l’enfance et en contexte prénatal aux TF révélant un risque d’une condition mendélienne significative à début pédiatrique, peu importe si actionable. En 2021, le Réseau Québécois de Diagnostic Moléculaire a formé un groupe de travail (médecins généticiens, conseillères en génétique, professionnels de laboratoire, etc) pour établir des recommandations sur la divulgation de TF. Des principes directeurs ont été établis et incluent : choix libre des patients (opt in), pas de recherche systématique (stumble upon), variants pathogéniques, conditions actionables chez adultes et enfants, chez cas index si trio, absence de divulgation d’états de porteurs, mise à jour périodique, etc. Pour répondre aux besoins pratiques des laboratoires, des listes de gènes soumis à la divulgation ont été établies. À partir de listes existantes (ACMG, eMERGE, SFMPP) et des rapports du ClinGen Actionability Working Group, chaque gène considéré a fait l’objet d’une évaluation par 2 membres du groupe et a été discuté en comité. La liste finale en contexte adulte compte 49 gènes, dont 5 qui ne sont pas sur la liste de l’ACMG. Une version préliminaire de la liste en contexte pédiatrique compte 46 gènes, dont 2 non inclus sur la liste adulte (RB1 et WT1). Une procédure pour l’évaluation de TF en contexte prénatal a été proposée, combinant une liste de gènes à une évaluation par comité selon des critères pré-établis pour les TF dans des gènes associés à des conditions pédiatriques significatives mais non inclus sur la liste. Ces recommandations représentent un consensus d’experts cliniques et de laboratoire et visent une approche standardisée et harmonisée entre les différents laboratoires du Réseau Québécois de Diagnostic Moléculaire. Par ailleurs, cette approche peut s’appliquer dans d’autres réseaux faisant face aux mêmes enjeux.


Anne-Marie LABERGE (Montréal, Canada), Karine BOISVERT, Valérie DÉSILETS, Annabelle PRATTE, Jean-Baptiste RIVIÈRE, Avi SASKIN, Jean-François SOUCY, Rafik TADROS
15:15 - 16:15 #38640 - P350 Pathologies pouvant bénéficier d’un dépistage néonatal : analyse de survie à partir des données de la BNDMR.
P350 Pathologies pouvant bénéficier d’un dépistage néonatal : analyse de survie à partir des données de la BNDMR.

Introduction

La France est l’un des pays européens ayant le moins de pathologies rares inscrites à son programme national de dépistage néonatal (seulement 6 avant la 1er janvier 2023 et 13 au total à ce jour) alors que l’Italie détient le record européen avec plus de 40 pathologies dépistées à la naissance et que les Etats-Unis proposent jusqu’à 64 pathologies dépistées dans certains états. Dans cette étude, nous avons estimé la survie des maladies pour lesquelles un programme de dépistage néonatal existe dans au moins un pays à partir des données de la Banque Nationale de Données Maladies Rares (BNDMR).

Méthodes

Les maladies rares faisant l’objet d’un dépistage néonatal en 2023 dans au moins un pays ont été recensées et classées en 12 groupes de maladies à partir de la classification produite par Orphanet. Les données de la BNDMR pour les patients atteints de ces maladies identifiés par leur code ORPHA ont été chainées avec le fichier national des personnes décédées. La survie des patients de chaque groupe d’étude a été estimée en considérant l’ensemble de la période disponible dans la BNDMR. Deux options ont été considérées pour prendre en compte la collecte récente des données dans la BNDMR (censure à gauche) : soit le patient est inclus dans la cohorte à son inclusion dans la BNDMR, soit il est inclus à partir du déploiement de la BNDMR pour le diagnostic concerné.

 

Résultats

Nous avons pu estimer l’incidence et la survie des maladies à dépistage néonatal réparties dans les 12 groupes de pathologie. Ainsi, pour la drépanocytose, nous avons estimé la survie des patients sur la période 2020-2021 pour laquelle nous avons observé 76 décès sur la cohorte de 8764 patients.  La survie était équivalente à celle de la population générale au cours de l’enfance et l’adolescence avec des résultats similaires quelle que soit la méthode de prise en compte de la censure à gauche.

Discussion

Les courbes de survie obtenues avec les données de la BNDMR permettent de prendre en compte la survie actuelle à chaque âge, contrairement aux études de cohorte classique qui ne peuvent pas prendre en compte une amélioration récente des soins notamment pédiatriques.  Les résultats obtenus sont par ailleurs cohérents avec les données de la littérature scientifique lorsqu’elles existent (mucoviscidose, amyotrophie spinale proximale, drépanocytose...), en faveur d’une bonne qualité du chainage entre la BNDMR et le fichier des personnes décédées.

Conclusion et perspectives

Cette étude a généré une méthode d’analyse standardisée pour l’ensemble des maladies rares. Dans le cas spécifique des maladies avec une possibilité de dépistage néonatal, cette méthode offre la perspective de suivre l’impact des programmes de dépistage sur la mortalité et d’évaluer leurs bénéfices potentiels.


Kevin GATEAU, Nabila ELAROUCI, Ségolène AYMÉ, Laurence FAIVRE, Frederic GALACTEROS, Sylvie ODENT, Anne-Sophie JANNOT (Paris)
15:15 - 16:15 #38128 - P354 Impacts des rendu de données incidentes par analyse de séquençage génomique dans le cadre de la santé.
P354 Impacts des rendu de données incidentes par analyse de séquençage génomique dans le cadre de la santé.

Contexte : Le séquençage pangénomique génère un nombre élevé de découvertes non ciblées sans lien avec le motif initial de l’analyse. Certaines d’entre elles, dites « actionnables » donnent accès à des mesures de prise en charge thérapeutique et/ou de prévention bien identifiées. L’Agence de Biomédecine distingue la recherche active (découvertes secondaires) de la mise en évidence fortuite de découvertes « incidentes ». Si la loi de bioéthique d’août 2021 a ouvert la voie à ces dernières, les décrets d’application de cette loi ne sont pas publiés à ce jour ouvrant à une certaine hétérogénéité des pratiques. Cette notion n’apparaît pas dans le formulaire de consentement PFMG2025. Cela met en tension le droit de savoir du patient et le devoir de ne pas nuire sur un fond législatif mouvant qui a motivé le service de génétique du CHU de Lyon à convenir d’une modalité de gestion de ces données. Seuls les variants de gènes actionnables validés par un expert de la pathologie sont concernés. Pour les analyses déjà en cours, information et consentement sur ce sujet sont faits aux patients concernés lors du rendu de résultat primaire et le résultat incident n’est rendu que dans un deuxième temps après réitération du consentement et ne révèle que le statut du cas index, majeur ou non.

Méthode : L’objectif de ce travail a été de mener une enquête qualitative auprès des professionnels de génétique qui ont rendu ce type de résultats pour évaluer la pertinence du circuit convenu a priori. Les situations étudiées sont des résultats de diagnostic foetopathologique et pédiatrique de génome. Les praticiens ayant réalisé ces consultations ont été interrogés a posteriori.

Résultat : 5 situations distinctes ont pu être analysées. Selon les témoignages des praticiens, les patients qui ont donné leur consentement pour recevoir ces données incidentes ont eu un bénéfice médical direct. Les conséquences médicales ont pu être évitées en réalisant des mesures de prévention. Néanmoins, les praticiens soulignent l'importance de la préparation préalable mais chronophage à l'annonce en trinôme (médecin, conseiller en génétique, psychologue). Cela offre un accompagnement émotionnel aux patients concernant la découverte d’un statut étant « à risque », sur le plan personnel et familial, pour une maladie qui peut ne pas être familière par leur prescripteurLa stratégie de rendu au cas index, souvent mineur asymptomatique pour des pathologies à révélation tardive, paraît en accord avec le caractère fortuit de la découverte mais interroge sur le respect des droits de l’enfant, ainsi que sur le consentement de leurs proches.

Conclusion : L’analyse rétrospective n’a pas identifié d’argument défavorable à la stratégie retenue par l’équipe des HCL. Les questions de rendu de résultat aux mineurs et de la révélation de statut d’hétérozygote ou de conductrice restent à travailler. La clarification législative, outre son caractère indispensable, devient avec l’accumulation des données, urgente.


Mélyna MONICHON (Villeurbanne), Françoise ROBERT, Patrick EDERY, Pauline MONIN, Audrey PUTOUX, Constance WELLS, Marjolaine WILLEMS, Damien SANLAVILLE, Nicolas CHATRON
15:15 - 16:15 #37620 - P358 Quand les avancées en génétique interrogent l’éthique du psychologue.
Quand les avancées en génétique interrogent l’éthique du psychologue.

[Cette présentation est issue d’un mémoire de master en soin, éthique et santé]

Depuis Vingt ans, nous recevons dans le service de génétique de Bordeaux des consultants qui sont à la recherche d’informations, de savoirs et de connaissances. Nous avons vécu pendant cette période, longue et courte à la fois, les évolutions des techniques génétiques apportant de nouvelles possibilités et donc de nouveaux questionnements éthiques.

Nous nous sommes toujours demandée ce que les patients venaient chercher comme savoir en consultation de génétique. C'est d'ailleurs comme cela que nous avons construit nos participations aux consultations conjointes avec les médecins : interroger les demandes non dites, les enjeux individuels, relationnels, identitaires….

Mais face à l'augmentation du nombre de consultations, aux possibilités des nouvelles technologies en génétique, il nous semble que nous prenons de moins en moins le temps de réfléchir à la pertinence ou non d'un test. Pour certains, tout test sera pertinent puisqu'il donnera accès à un "bout" de connaissance. Tant que cela ne nuit pas aux autres, dirait « l'éthique minimale » de Ruwen Ogien. Pour d'autres, le test ne sera pertinent ou éthiquement recevable que s'il a une finalité médicale.

Concrètement le psychologue du service est souvent interrogé. Ce qui forcement m’interroge: quand on me demande mon avis, quand je sais qu’il va être l’élément de décision et d’action, sur quelle éthique, quelle déontologie, quels savoirs psychologiques ou autres, je m’appuie?

Si on laisse la liberté au patient de décider seul de ce qu’il veut savoir de sa génétique est-ce qu’on lui apporter la liberté ou est-ce qu’on ne risque pas de l’enfermer dans un savoir sclérosant ? A l’inverse, on peut se dire qu’il vaut mieux laisser les patients dans une incertitude protectrice qui leur éviterait un savoir encore plus incertain mais en les dépossédant de leur capacité à décider ce qui peut être bon pour eux.

 

Cette banalisation des recherches sur le génome dans des domaines très variés (santé, sécurité, juridique, origine, histoire des populations…) induit une valorisation de l'ADN comme support matériel de l'identité personnelle. À travers une puissance technologique accrue, culturalisme et biologisme se cristallisent autour du génome.

Il nous semble essentiel de continuer à nous interroger avec les équipes et les consultants quant à la pertinence d'un test génétique. (Re)mettre de l'éthique dans nos consultations de génétique c'est s'assurer de garder le sujet au centre de nos préoccupations et de la relation.


Eva TOUSSAINT (BORDEAUX)
15:15 - 16:15 #37718 - P362 Pratiques des médecins non-généticiens autour de la réalisation d’examens génétiques : enquête quantitative pour identifier les besoins et les attentes.
P362 Pratiques des médecins non-généticiens autour de la réalisation d’examens génétiques : enquête quantitative pour identifier les besoins et les attentes.

L’insertion des nouvelles technologies en génétique dans de nombreuses spécialités a bouleversé les activités courantes des médecins hospitaliers non-généticiens. L’objectif du projet PREPS ORGAGENE est d’explorer les pratiques de génétiques dans deux services prescripteurs, ceux de l’endocrinologie et de la neurologie, et ceci dans des contextes distincts. 

Une étude qualitative a permis, en premier lieu, de recueillir des témoignages sur les expériences des endocrinologues et des neurologues exerçant dans différents CHU de l’interrégion Ouest (HUGO) lors d’entretiens réalisés en focus groupes en 2018. Plusieurs difficultés ont été identifiées et analysées avec comme observation majeure, une divergence de pratiques selon l’environnement de prescription. Ces difficultés comprennent par exemple la gestion de résultats génétiques ambivalents ou la transmission de l’information à la famille ou encore dans l’application des exigences réglementaires (Pasquier et al. EJHG, 2021).

Par la suite, une enquête quantitative, réalisée au 1er semestre 2023 au sein de ces mêmes spécialités et basée sur le partage d’un questionnaire en ligne au niveau national, a permis de collecter 213 réponses autour des conditions de mise en œuvre de l’activité de génétique. Trois quarts des praticiens interrogés expriment ainsi le fait de rencontrer diverses difficultés à plusieurs étapes entourant la prescription et la gestion des résultats des tests génétiques. Plusieurs problématiques ont été partagées par ces mêmes professionnels de santé via des questions ouvertes : le manque de connaissance et d’expérience, le manque de temps ou encore la nécessité d’une formation adaptée. Plusieurs points de vigilance identifiés lors de l’étude qualitative ont ainsi pu être confirmés à grande échelle. 

En mixant les résultats de l’enquête qualitative et quantitative, nous avons obtenu une perception plus fine des difficultés et des attentes des médecins non-généticiens dans la gestion d’un test génétique. Ces résultats sont de nature à éclairer les stratégies d’accompagnement et de formation de ces professionnels dans la perspective d’une place croissante de la médecine génomique et du déploiement du Plan France Médecine Génomique 2025.


Mathilde LAUBERT, Philippe DENIZEAU, Emma BAJEUX, Amandine CHARRETON, Guy MINGUET, Sylvie MOISDON-CHATAIGNER, Grégoire MOUTEL, Sylvie ODENT, Laurent PASQUIER (RENNES)
15:15 - 16:15 #37984 - P366 Evaluation des pratiques professionnelles du métier de conseiller en génétique en 2023.
P366 Evaluation des pratiques professionnelles du métier de conseiller en génétique en 2023.

La profession de conseiller en génétique (CG), créée en France par la loi du 9 Août 2004, permet aujourd’hui l’exercice de 222 CG en France. Les CG assurent les consultations de conseil génétique, accompagnent le patient dans son parcours de soins et garantissent la transmission d’une information génétique claire et adaptée au patient et sa famille. Devenu indispensable au fonctionnement de leurs services, en collaboration étroite avec les médecins qualifiés en génétique sous la responsabilité desquels ils travaillent, les CG se sont vu confier de plus en plus de tâches et de responsabilités au cours de ces 20 dernières années en corrélation avec l’augmentation de la demande de consultations liée à l’essor des techniques et connaissances en génétique.

 

En réponse à cette évolution, la loi L-1132-1 du 2 Août 2021 a élargi les compétences des conseillers en génétique, avec l’objectif d’alléger les missions des médecins généticiens, en permettant aux CG de prescrire certains examens de génétique. Le décret du 29 novembre 2022 relatif aux conditions de prescription de certains examens de biologie médicale et de communication de leurs résultats par les CG doit suivre un protocole d'organisation entre le médecin qualifié en génétique et le conseiller en génétique placé sous sa responsabilité.

 

Afin d’aider à la rédaction de ce protocole, L’Association Française des Conseillers en Génétique (AFCG), avec le concours de son comité juridique, a élaboré et diffusé, au sein de la communauté des CG, un questionnaire visant à évaluer leurs pratiques professionnelles en 2023. Ce travail, dont nous présentons ici les résultats, a permis de recueillir 143 réponses soit 64% des CG français. Plus de 85% des CG exerçent sous la responsabilité d’au moins un médecin qualifié en génétique, et assurent leurs consultations seuls au cours desquelles ils sont amenés à prescrire une analyse génétique dont le résultat est adressé au nom du médecin qualifié en génétique. On note qu’un CG sur 10 est amené à travailler avec un médecin non qualifié en génétique. Il existe une forte hétérogénéité en termes de reconnaissance et facturation/cotation de leur activité, le plus souvent non comptabilisés, au sein de leur structure.

Ce questionnaire reflète l’évolution de l’autonomie des CG depuis la création du métier, probablement grâce à la confiance accordée par le médecin qualifié en génétique sous délégation duquel le CG intervient. Il rend compte également des difficultés actuellement rencontrées par les CG. Il est nécessaire que le protocole d’organisation puisse harmoniser et régulariser les pratiques au sein de la profession. La communauté CG espère vivement que ce protocole permettra une meilleure reconnaissance et valorisation de leurs activités au sein de leur établissement.


Antoine WYREBSKI (GRENOBLE), Léa ABED, Emmanuelle HAQUET, Sarah SAUVAL, Yann TROADEC, Léonie VIGNERON, Emilie CONSOLINO
15:15 - 16:15 #38318 - P370 Données incidentes : résultats de l’analyse de 30 génomes.
P370 Données incidentes : résultats de l’analyse de 30 génomes.

          Introduction : Le développement des techniques de séquençage de nouvelle génération à haut débit a techniquement été associé à la possibilité de mettre en évidence des résultats génétiques sans relation directe avec l’indication initiale (donnée additionnelle) qu’ils soient recherchés activement (donnée secondaire) ou de découverte fortuite (donnée incidente). Suite à la révision de la loi de Bioéthique n° 2021-1017 du 2 août 2021, le consentement se doit d’être « recueilli après que la personne a été dûment informée [...] de la possibilité que l'examen révèle incidemment des caractéristiques génétiques sans relation avec son indication initiale ou avec son objectif initial mais dont la connaissance permettrait à la personne ou aux membres de sa famille de bénéficier de mesures de prévention, y compris de conseil en génétique, ou de soins ».

          Méthode : Afin de faire un état des lieux concernant ces données incidentes dans le cadre des analyses pangénomiques, nous avons sélectionné aléatoirement, parmi les examens SeqOIA prescrit au CHU de Nantes, 30 génomes issus de 10 trios. Pour chaque génome nous avons comptabilisé le nombre de variations (SNV, CNV) pathogènes dans des gènes OMIM, quel que soit le mode de transmission, en ne comptabilisant que les variations de fréquence inférieure à 1% dans gnomAD. 

 

           Résultat : 79 données incidentes ont été mises en évidence (dont 52 différentes), concernant 28/30 individus, représentant en moyenne 2,6 (79/30) données incidentes par personne et 5,2 (52/10) par trio. Ces données concernaient majoritairement des variants dans des gènes responsables de pathologies à transmission autosomique récessive : 63 variants (dont 41 différents), concernant 26/30 individus, soit en moyenne 4,1 (41/10) variants par trio ou 2,1 (63/30) variants par personne. En ce qui concerne les pathologies à transmission autosomique dominante, 15 variants (dont 10 différents) ont été retrouvés, concernant 11/30 individus, soit en moyenne 1,0 (10/10) variant par trio ou 0,5 (15/30) variant par personne. 1 seul variant dans un gène responsable d’une pathologie à transmission lié à l’X a été mis en évidence chez 1 individu.

 

          Conclusion : En suivant l’application de la nouvelle loi, nous serions amenés, d’après cet échantillon, à discuter de rendre en moyenne 5,2 données incidentes par trio analysé (ou 2,6 par individu) en ne comptabilisant uniquement les variations avec une fréquence inférieure à 1%.


Benjamin COGNÉ, Jeanne JURY (Nantes), Pierre BLANC, Stéphane BÉZIEAU, Bertrand ISIDOR
15:15 - 16:15 #38482 - P371 SESAME - Perception des généticiens médicaux par médecins en formation et en exercice : résultats d’une étude nationale sur les représentations sociales.
SESAME - Perception des généticiens médicaux par médecins en formation et en exercice : résultats d’une étude nationale sur les représentations sociales.

Si le Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) de génétique médicale (GeM) existe depuis 1995, la spécialité reste méconnue du public et des professionnels de santé. Comme la discipline prend de l’ampleur, il semble pertinent d'évaluer la perception de la GeM par les médecins en formation ou en exercice.

 

Nous avons mené une enquête nationale pour évaluer les représentations sociales (RS) des spécialités auprès des médecins. Par méthode d’évocation hiérarchisée, chaque répondant devait donner 4 termes ou expressions que lui évoquait une spécialité choisie parmi les 44 DES existants. Le corpus de mots a été exploré en 3 étapes : (1) classification hiérarchique descendante (méthode de Reinert) pour identifier les différentes classes de mots, (2) représentation de l’organisation inter-classes par dendrogramme ; chaque terme associé à une classe lui était statistiquement lié (test du Chi2 p < 0.05) et (3) analyse prototypique par fréquence et rang avec un noyau central représentant la vision stéréotypique de la spécialité pour les répondants. Les données ont été traitées via IRaMuTeQ. 

 

Pour la GeM, 325 réponses ont été retenues (1299 termes). Parmi les répondants, 66% sont des femmes, 78% ont entre 23 et 32 ans, 79% sont étudiants (104 - 1er et 2e  cycles, 151 - 3e cycle) et 20% des médecins en exercice. 75% ont suivi des cours de GeM et 13% ont une expérience professionnelle (stage, ...) en GeM.  13.5% envisage(r)aient la GeM comme DES.  

 

Le dendrogramme présente 5 classes qui reflètent (1) les qualificatifs négatifs (“non médecin”, “planqué”, “éloigné des patients”), (2) la complexité  (”hyperspécialisation”, “niche”), (3) le lien fort avec la recherche (“sciences”, “avenir”, "technique”), (4) l’aspect méconnu (“inconnu”, “obscur”) et (5) la pratique quotidienne (“laboratoire”, “consultations”, “diagnostic”).

 

Le généticien médical « type » serait plus biologiste que clinicien, éloigné des patients et du soin ; pratiquerait une discipline hyperspécialisée tantôt intéressante tantôt ennuyeuse voire inutile, souvent éprouvante,  proche de la recherche et de la technique ; une médecine des maladies rares et orphelines, des malformations, des enfants, des familles et de la procréation ; le généticien médical est tantôt sympathique tantôt arrogant, travaille dans un bureau, est planqué voire oisif, parfois peu parfois trop rémunéré. Ces RS varient selon l’avancée dans le cursus.

 

Ainsi, tout en avouant leur méconnaissance de la GeM, les répondants semblent en avoir une image lacunaire, parfois péjorative. Cela renforce l’intérêt d’améliorer la communication sur la discipline en particulier avant le choix de DES en 2e cycle et de stimuler la réalisation de stages en GeM. Le sujet a été peu étudié, nos résultats sont donc difficilement comparables : une étude internationale serait intéressante pour voir si les RS varient d'un pays à l'autre. La communication détaillera l’interprétation du dendrogramme et de l’analyse prototypique pour amorcer la discussion.

 


Evan GOUY (Lyon), Franck ROLLAND, Ariel FRAJERMAN, Linh Nam TRUONG, Florent VINCHON, Nawale HADOUIRI
15:15 - 16:15 #37378 - P374 Résultats sur le poids après 3 ans de traitement par setmélanotide chez des patients atteints du syndrome de Bardet-Biedl et d'obésité.
P374 Résultats sur le poids après 3 ans de traitement par setmélanotide chez des patients atteints du syndrome de Bardet-Biedl et d'obésité.

 

Introduction et but de l’étude : Le syndrome de Bardet-Biedl (BBS) est une maladie génétique rare dans laquelle l'altération de la signalisation de la voie du récepteur de type 4 aux mélanocortines (MC4R) entraîne hyperphagie et obésité. Un essai de phase 3 a permis de montrer un large bénéfice clinique chez des patients atteints de BBS, sur la base d'une amélioration ou d'une stabilisation de ≥1 paramètre de mesure du poids, de la faim ou de la qualité de vie, après un an de traitement par l'agoniste du MC4R, setmélanotide. Nous présentons ici les résultats sur le poids lors de l'étude d’extension à long terme (ELT) après 3 ans de traitement par setmélanotide.

Méthodes : Les patients atteints de BBS ayant obtenu un bénéfice clinique et une bonne tolérance lors d'un essai antérieur avec setmélanotide pouvaient être inclus dans l'ELT (NCT03651765) et poursuivre le traitement pendant ≥5 ans ou être traités par le produit commercial ou être inclus dans d'autres essais cliniques. Cette analyse rapporte les résultats des paramètres liés au poids selon l'âge et les effets indésirables pendant 3 ans de traitement par setmélanotide chez les patients ayant obtenu une réponse cliniquement significative à 1 an dans l'essai index, définie comme une réduction de poids ≥10% (âge ≥18 ans à l'initiation) ou une réduction ≥5 points de pourcentage du 95ème percentile de l'IMC (%IMC95 ; âge < 18 ans à l'initiation).

Résultats et Analyses statistiques : Sur les 32 patients inclus dans l'ELT avec des réponses cliniquement significatives sur les paramètres liés au poids selon l'âge, 11 patients ont été exclus : 1 patient pédiatrique est passé à l'âge adulte, 5 avaient < 3 ans de traitement, 2 sont passés au traitement commercial et 3 ont interrompu le traitement. Ainsi, 21 patients disposant de résultats sur 3 ans ont été inclus dans l'analyse.. Le poids moyen (écart type ET) à l'inclusion dans l'étude index était de 129,8 (21,3) kg chez les patients âgés de ≥18 ans (n=10) et de 148,7 (36,1) % pour le %IMC95 chez les patients âgés de < 18 ans (n=22) ; le changement à 3 ans était respectivement de -22,0 (18,1) kg (n=8) et de -19,4 (19,4) points de pourcentage (n=13). Aucun nouveau signal de sécurité n'a été observé dans l'ELT.

Conclusion : Le maintien d'un bénéfice significatif sur les paramètres liés au poids après 3 ans de traitement et l'absence de nouveaux signaux de sécurité plaident en faveur d'un traitement continu par setmélanotide chez les patients atteints de BBS.


Jack YANOVSKI, Gabriel Ángel MARTOS-MORENO, Sonali MALHOTRA, Guojun YUAN, Chung WENDY, Hélène DOLLFUS (Strasbourg), Karine CLÉMENT
15:15 - 16:15 #38455 - P378 Essai thérapeutique : une protéine de signalisation administrée pendant la période anténatale pour traiter la dysplasie ectodermique hypohidrotique liée au chromosome X.
P378 Essai thérapeutique : une protéine de signalisation administrée pendant la période anténatale pour traiter la dysplasie ectodermique hypohidrotique liée au chromosome X.

Les dysplasies ectodermiques sont des maladies génétiques du développement et/ou de l’homéostasie d’au moins deux dérivés ectodermiques suivants : dents, ongles, pilosité et certaines glandes. La dysplasie ectodermique hypohidrotique (DEH) est surtout caractérisée par l’agénésie de nombreuses dents et une diminution de la capacité sudorale. Les familles soulignent le retentissement de ces anomalies du développement sur le quotidien : alimentation, déglutition, élocution, régulation de la température corporelle fatigue. Dans sa forme la plus fréquente la DEH résulte du dysfonctionnement du ligand ectodysplasine, synthétisée à partir du gène EDA localisé sur le chromosome X (DEHX). L'ectodysplasine normale déclenche une cascade protéique qui participe, entre autres, à la genèse des germes dentaires et des glandes sudorales.

L’injection d’une ectodysplasine recombinante, car associée au fragment Fc de l’IGF1, permet son passage transplacentaire chez la souris gestante et corrige ainsi les anomalies ectodermiques chez des souriceaux naturellement atteints. Des essais de phase 1, chez l’adulte atteint, puis de phase 2, chez les nouveau-nés atteints, a montré l’innocuité mais aussi l’inefficacité de la protéine. L’administration de la protéine dans le liquide amniotique chez des femmes vectrices enceintes de fœtus de sexe masculin atteints. Des fœtus de sexe masculin atteints, traités par injection intra-amniotique de la protéine recombinante, au deuxième et troisième de la grossesse de leur mère vectrice, développent des glandes sudorales durablement fonctionnelles et une capacité à réguler leur température corporelle.

Pour la première fois, un traitement visant à déclencher une étape du développement corrige, au moins partiellement, une maladie génétique du développement.  L’efficacité et la tolérance restent à confirmer dans une étude clinique sur un groupe plus large de patients.

Jusqu’à présent, trois patientes vectrices de DEHX enceintes de garçons atteints ont participé à l’’étude clinique EDELIFE, multicentrique et prospective, en ouvert, contrôlée par correspondance génotypique. Les 3 enfants traités sont nés à terme. Leur capacité sudorale quantitative (critère principal de l’étude) et plusieurs critères secondaires sont actuellement en cours d’évaluation. Le recrutement de l’étude est en cours.


Holm SCHNEIDER, Angus CLARKE, Florian FASCHINGBAUER, Christrine BODEMER, Dorothy K GRANGE, Encarna GUILLÉN-NAVARRO,, Gianluca TADINI, Smail HADJ-RABIA (Paris)
15:15 - 16:15 #38530 - P382 Efficacité et tolérance du trametinib chez deux enfants atteints de syndrome oculo-ectodermique en lien avec une mutation en mosaïque dans le gène KRAS.
P382 Efficacité et tolérance du trametinib chez deux enfants atteints de syndrome oculo-ectodermique en lien avec une mutation en mosaïque dans le gène KRAS.

Le syndrome oculo-ectodermique (SOED) est secondaire à des mutations en mosaïque somatiques du protooncogène KRAS. Les manifestations cliniques sont diverses, dépendant du degré de mosaïcisme. Il existe le plus souvent une atteinte oculaire, dermatologique, cardio-vasculaire et neurologique avec possible retard psychomoteur. L’atteinte osseuse (fibrome non ossifiant des os longs, granulome giganto-cellulaire de la mâchoire) apparait habituellement autour de l’âge de 5 ans.

Nous rapportons les observations de deux enfants, actuellement âgés de 8 ans, présentant un SOED sévère, notamment sur le plan orthopédique, avec fractures récidivantes des os longs à l’origine d’une impotence fonctionnelle majeure.

Les deux enfants sont porteurs respectivement du variant c.38G > A (p.Gly13Asp) et du variant c.436G > A (p. Ala146Thr), sur 25% des fibroblastes issus de biopsies cutanées fraîches.

Pour évaluer l’impact de ces mutations sur la fonction de KRAS, nous avons réalisé des sur-expressions transitoires de KRAS dans les cellules HEK293 et démontré que les versions mutées induisent une hyperphosphorylation de la protéine Erk1/2.

Le trametinib, un inhibiteur de la protéine MEK de la voie RAS, est utilisé en routine en oncologie. Quelques observations de patients porteurs de RASopathie traités par trametinib sont retrouvées dans la littérature, avec une efficacité notable de cette molécule sur les malformations lymphatiques et artério-veineuses, sur l’atteinte cardiaque, et sur les lésions dermatologiques.

Après avis auprès du centre MAGEC de Dijon et MOC de Necker, un bilan pré-thérapeutique de référence, et l’obtention d‘une ATU nominative, nous avons débuté le trametinib à dose de 0,02mg/kg/j chez ces deux patients.

Dès six mois de traitement, nous avons observé une franche amélioration sur le plan clinique, avec une absence de récidive de fractures, un retour à la marche, et, sur le plan osseux, une réminéralisation significative de la trame osseuse au niveau des lésions. Le taux de CTX (marqueur de résorption osseuse) a diminué de moitié après 1 an de traitement.

Les rares effets secondaires observés concernent la peau et les phanères, avec des lésions de type acné, des difficultés à cicatriser, ou une xérose, traités par topiques simples. Sur le plan biologique a été noté une élévation modérée des CPK sans retentissement.

Au total, le trametinib a été bien toléré et efficace sur l’atteinte osseuse chez ces deux enfants atteints de SOED sévère.

Un essai thérapeutique serait souhaitable pour essayer de confirmer ces résultats sur un nombre plus élevé de patients.


Marie VINCENT (Nantes), Soizic TIRIAU, Marine FOUILLET-DESJONQUERES, Cyrille DECANTE, Sébastien BARBAROT, Pierre CORRE, Nadir BENBRIK, Guylène LE MEUR, Bertrand ISIDOR, Solène CONRAD, Geneviève BAUJAT, Bertrand VABRES, Aymeric ROUCHAUD, Alice FASSIER, Wassim OUCHETTO, Alicia BESSON, Marion DELOUS, Massimiliano ROSSI
15:15 - 16:15 #37590 - P386 Comparaison de stratégies d’exome invasifs et non-invasifs en diagnostic prénatal lors de la découverte échographique d’anomalies du développement.
P386 Comparaison de stratégies d’exome invasifs et non-invasifs en diagnostic prénatal lors de la découverte échographique d’anomalies du développement.

Introduction: La découverte fréquente d’anomalies échographiques anténatales (5-10% des grossesses) rend le diagnostic prénatal (DPN) d’anomalies du développement un véritable défi médical. En France, le séquençage de l'exome prénatal (pES) sur prélèvement invasif a progressivement été introduit dans une approche diagnostique pour affiner le pronostic fœtal et aider les couples dans leur décision quant à l’issue de la grossesse. Par ailleurs, afin de limiter le risque de fausse-couches, il est possible de réaliser un dépistage prénatal non invasif (DPNI) sur ADN fœtal libre circulant (cffDNA) mais il reste restreint à certaines indications (sexe, rhésus, rares pathologies mendéliennes). Fort de notre expérience dans le pES, nous menons une étude de comparaison de l’approche non invasive (DPNI-ES) et du pES lors de la découverte d’anomalies échographiques anténatales.

Méthodes: Ce projet prévoit la réalisation d’un pES-trio (profondeur ~70X) sur prélèvement invasif et un ES en profondeur (~300X) sur cffDNA en trio (DPNI-ES) à l’aveugle chez 70 grossesses (9 centres d’inclusion), suite à la découverte d’anomalies échographiques entre 10-34 SA. Seules les variations classe 5, 4 et 3 identifiées en pES et en lien avec le phénotype échographique sont rendues au cours de la grossesse. Les résultats des deux stratégies sont comparés et rendus après l’issue de la grossesse.

Résultats: Les résultats préliminaires sur les 61 premières grossesses montrent que le pES a identifié le diagnostic causal dans les 22/61 grossesses et le DPNI-ES dans 3/16 grossesses. En référence aux résultats de la stratégie pES, le taux de faux positifs (FP) et de faux négatifs (FN) de la stratégie DPNI-ES était respectivement de 13% (3/23) et de 13% (3/23). En excluant les unique molecular identifiers non-trimmés (deux FP), les FP et FN étaient dus aux limites techniques du DPNI sur cffDNA et à la complexité des situations prénatales (clinique partielle, variant de signification certaine). Le DPNI-ES n’as pas révélé de résultats pouvant faire suspecter de FN en pES.

Conclusion: Ces résultats préliminaires démontrent la faisabilité d’une analyse par DPNI-exome. Cependant, le taux de FP (4%) laisse présager que son utilisation en première intention entrainerait la réalisation de gestes invasifs inutiles. Par ailleurs, la limite technique connue de détection des CNV rendrait nécessaire une approche couplée avec ACPA, avec la perte de l’intérêt non-invasif de l’analyse, ou d’une profondeur encore plus importante avec un coût non négligeable. Nous présenterons l’ensemble des données disponibles lors du congrès. Mais il apparait d’ores et déjà indispensable de poursuivre les évaluations d’une stratégie DPNI-ES en terme de délais avec un rendu de résultats en cours de grossesse et de surcoûts liés notamment à la profondeur de séquençage élevée et à la nécessité d’une analyse en trio pour faciliter l’interprétation dans l’urgence, d’autant que la majorité de causes s’avère sporadique.


Frédéric TRAN MAU-THEM (Dijon), Benedicte GERARD, Julian DELANNE, Jean MULLER, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Nadege CALMELS, Hana SAFRAOU, Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Aurore GARDE, Caroline RACINE, Sophie NAMBOT, Nicolas BOURGON, Arthur SORLIN, Sebastien MOUTTON, Marine BERGOT, Philippine GARRET, Valentin BOURGEOIS, Victor COUTURIER, Charlotte POE, Martin CHEVARIN, Thierry ROUSSEAU, Paul SAGOT, Emmanuel SIMON, Sophie NAUDION, Estelle COLIN, Agnes GUICHET, Yosra HALLEB, Clara HOUDAYER, Alice GOLDENBERG, Anne-Marie GUERROT, Juliette COURSIMAULT, Audrey PUTOUX, Mathilde NIZON, Solene CONRAD, Benjamin DURAND, Elise BOUCHER BRISCHOUX, Laetitia LAMBERT, Emilie TISSERANT, Marie-Laure ASCENCIO, Christine BINQUET, Sophie SCHEIDECKER, Virginie HAUSHALTER, Cecile LANG, Audrey SCHALK, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Christel THAUVIN
15:15 - 16:15 #37871 - P390 Introduction du séquençage de l'exome en diagnostic prénatal : étude qualitative exploratoire du rôle, des attentes et de la perception de la médecine génomique auprès des professionnels de santé.
P390 Introduction du séquençage de l'exome en diagnostic prénatal : étude qualitative exploratoire du rôle, des attentes et de la perception de la médecine génomique auprès des professionnels de santé.

CONTEXTE : Il est aujourd’hui possible de recourir au séquençage de l’Exome (ES) lorsque d’autres tests génétiques tels que le caryotype et l’ACPA ne permettent pas de déterminer un diagnostic sur un fœtus présentant des signes polymalformatifs. L’intégration et l’exploration de l’ES pendant la première étude pilote française (AnDDI-Prenatome) menée entre 2016 et 2019, inaugure de nouvelles perspectives en matière de rendement diagnostic ainsi que de nouveaux enjeux éthiques et cliniques autour du parcours de soins des femmes, et plus largement du processus de décision des couples.

METHODES : Cette étude qualitative exploratoire multicentrique a été menée auprès de professionnels impliqués dans la prise en charge des couples (généticiens, biologistes, membres de CPDPN) à l’appui de focus groupes. En parallèle, les parents ayant eu recours à l’ES prénatal dans le cadre de la recherche, ont été entendus lors d’entretiens individuels semi-dirigés. Il s’agit de comprendre d’une part comment l’usage de l’ES est perçu par la communauté médicale, selon la spécialité, la familiarisation à la médecine génomique et le rôle joué dans la prise en charge des couples. D’autre part, de définir les attentes et les perceptions développées chez les couples.

RESULTATS : Nous avons conduit 6 focus groupes (2 FG généticiens, 3 FG membres CPDPN, 1 FG biologistes) auxquels 33 professionnels de santé ont participé, et 15 couples à trois temps (t1, t2, t3) de leur prise en charge DPN (prescription de l’ES, post rendu des résultats, post accouchement/IMG). L’analyse thématique des verbatim des professionnels a permis de faire émerger les thèmes suivants : les indications, les délais, l’interprétation des résultats, les rendus de variations de signification incertaines (VSI) et de données incidentes (DI), la transmission des informations génétiques en nombre souvent complexes pour les couples. Ces résultats soulignent plus largement un besoin des professionnels non-généticiens d’être sensibilisés aux tenants et aux aboutissants de l’ES et à ses conditions de prescription. Les généticiens invitent à réfléchir à un cadre propice qui favorise le consentement et la prise de décision des couples. Les biologistes et les généticiens expriment la volonté d’une coordination pluridisciplinaire efficace du parcours de soins, notamment dans les contextes de résultats incertains.      
D’après les couples interrogés, des difficultés d’appréhension du parcours de prise en charge et de compréhension des enjeux de l’ES sont identifiés à t1, le besoin d’un renforcement de l’accompagnement professionnel lors du rendu des résultats facilitant la compréhension et l’implication clinique des résultats est identifié à t2. À t3, les couples ont été interrogés de manière hypothétique, sur leur souhait d’accéder ou non aux DI (données actionnables, posture préventive) et aux VSI. Les VSI sont considérés comme trop incertaines par les parents, impliquant une prise de décision plus difficile.


Charlène DAVAL (Dijon), Frédéric TRAN MAU-THEM, Nicolas MEUNIER-BEILLARD, Eléonore VIORA-DUPONT, Marie-Line JACQUEMONT, Sylvie ODENT, Christine FRANCANNET, Médéric JEANNE, Aurore GARDE, Anne-Sophie DÉNOMMÉ-PICHON, Christophe PHILIPPE, Ange-Line BRUEL, Hana SAFRAOU, Agnès GUICHET, Chloé QUELIN, Caroline GUÉGAN, Marie VINCENT, Marine LEGENDRE, Sophie NAUDION, Julian DELANNE, Camille SALDANA, Anne-Marie GUERROT, Audrey PUTOUX, Alice GOLDENBERG, Caroline THAMBO, Chloé ARTHUIS, Elodie ALEXANDRE, Thierry ROUSSEAU, Olivia MARTZ, Ornella MAGNIEN, Fanny BOBERT, Sophie BERT, Frédéric COATLEVEN, Marie VIENCIENNE, Fanny REVEYAZ, Alexandra MORIN, Perrine MOULINIÉ, Christine BINQUIET, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE
15:15 - 16:15 #38049 - P394 Tests préimplantatoires non invasifs pour l’étude des aneuploïdies embryonnaires.
P394 Tests préimplantatoires non invasifs pour l’étude des aneuploïdies embryonnaires.

Le diagnostic génétique préimplantatoire (PGT) est une méthode invasive qui permet de

détecter des maladies héréditaires graves ou des anomalies chromosomiques non viables

chez l’embryon issu de FIV avant de l’implanter dans l’utérus. Une biopsie d'une ou plusieurs

cellules embryonnaires est nécessaire pour d'obtenir du matériel génétique à analyser.

Récemment, de nouvelles méthodes non invasives ont émergé et reposent sur l’analyse de

biomarqueurs contenus dans les milieux de culture embryonnaires ou sur l’étude des

paramètres morpho cinétiques du développement embryonnaire fournis par la technologie du

time lapse.

Nous nous proposons de présenter dans ce travail les nouvelles méthodes non invasives de

de détection des aneuploïdies embryonnaires.

Le diagnostic génétique pré implantatoire non invasif (niPGT) a été proposé comme une

alternative à la biopsie embryonnaire évitant l’altération du potentiel de l’implantation et de

développement futurs de l’embryon et réduisant le risque de fausses couches. Le niPGT

consiste à analyser l’ADN acellulaire contenu dans le milieu de culture après amplification

par séquençage de nouvelle génération (NGS) ou par puce d'hybridation génomique

comparative (aCGH). Le niPGT peut désormais être effectué pour le diagnostic définitif de la

trisomie 21, de certaines affections récessives et liées à l'X. Cependant, la principale limite

est le mosaïsme embryonnaire.

D’autre part, une nouvelle approche non invasive consiste à doser certains biomarqueurs

contenus dans les milieux de culture embryonnaire usés tels que certains miRNAs ou

protéines. Une surexpression de miR-191 a été observée dans les milieux de culture

de l'embryons aneuploïdes suggérant leur utilisation comme biomarqueurs d’aneuploïdies

embryonnaires.

L’analyse des niveaux de glutamine dans les milieux de culture a montré une augmentation

significative de la consommation de glutamine chez les embryons aneuploïdes. La glutamine

a été ainsi proposée comme indicateur moléculaire pour l'évaluation de la ploïdie

embryonnaire.

L’analyse du sécrétome protéique des blastocystes dans les milieux de culture usés a

montré des profils différents selon la ploïdie embryonnaire. Une expression accrue et

différentiellement significative de la lipocaline-1 dans le sécrétome des blastocystes

aneuploïdes suggère l’utilisation de cette protéine comme un biomarqueur potentiel

d’aneuploïdie embryonnaire.

D’autres méthodes non invasives se concentrent sur les paramètres morphologiques et

morpho cinétiques de l'embryon issus des systèmes incubateurs Time-Lapse. Les embryons

euploïdes, présentent une cinétique plus rapide de segmentation et d’expansion du

blastocyste…

Les méthodes non invasives, sont certes anodines pour l’embryon et plus efficaces en

termes de temps et de cout que le PGT invasif. Toutefois, des études plus approfondies sont

nécessaires pour valider ces méthodes et déterminer dans quelle mesure elles reflètent le

véritable statut génétique de l'embryon.


Meriam BEN TEKAYA (tunis, Tunisie), Marwa BEN AMOR, Olfa ABDELKAFI, Faradis MOLLA, Tarek REBAI, Afifa SELLAMI, Salima DAOUD
15:15 - 16:15 #38655 - P398 Rendement de l’exome en prénatal, avec pipeline de détection des CNV, et contribution au pronostic pour 64 grossesses avec signes d’appel échographiques.
P398 Rendement de l’exome en prénatal, avec pipeline de détection des CNV, et contribution au pronostic pour 64 grossesses avec signes d’appel échographiques.

Introduction

L’analyse d’exome a pris une place prépondérante dans le bilan étiologique des syndromes malformatifs (rendement estimé à 25-40%). Dans un premier temps, l’exome a été utilisé en période post-natale (patients vivants ou décédés dont post-IMG). Depuis quelques temps, la prescription s’est élargie au contexte prénatal devant des signes d’appel échographiques afin de tenter de préciser le pronostic de ces grossesses. Ce travail a pour but de contribuer à évaluer l’apport diagnostique (comprenant la détection des CNV) et pronostique du résultat d’exome dans ce contexte.

Méthode

Les exomes ont été prescrits par différents médecins intervenant au sein de plusieurs CPDPN entre juin 2020 et janvier 2022 inclus pendant ou après ACPA. Les interprétations ont été réalisées au laboratoire Eurofins Biomnis et au CHU de Saint-Etienne à l’aide de la plateforme bioinformatique SeqOne pour les SNV et un pipeline interne pour les CNV, après séquençage Illumina. L’intérêt du résultat d’exome a été évalué par concertation avec le centre prescripteur.

Résultats

Soixante-quatre analyses ont été réalisées (58 trio, 3 duo, 3 solo). Dans 5 cas, il s’agissait d’une hyperclarté nucale T1 isolée entre 3,8 et 6,7mm : rendement 0/5 (1 VSI LZTR1). Dans 59 cas, il s’agissait de malformations uniques à probabilité significative de maladie génique (rendement 6/36=17%) ou multiples (rendement 9/23=39%) ; 13/53=25% de rendement pour les trios et 2/6 pour les solos/duos. A noter le diagnostic d’une duplication intragénique du gène GPC3 chez un fœtus masculin polymalformé dans un contexte de grossesse gémellaire avec une jumelle sans signe d’appel. L’apport du résultat d’exome positif dans la prise de décision a pu être évalué globalement à 10/15=67% (+/- un cas CHD7 où le résultat a été déterminant pour la mère malgré l’information du diagnostic par l’imagerie seule, soit 73%). Dans les situations unisystémiques vs multisystémiques, l’apport était de 5/6=83% vs 5/9=56% (+/- CHD7 6/9=67%). L’apport du résultat d’exome négatif dans la prise de décision a été globalement de 31/44=70% et similaire dans les situations unisystémiques vs multisystémiques : 21/30=70% vs 10/14=71%.

Discussion

Il s’agit d’une cohorte hétérogène où la prescription était encore débutante d’exome en prénatal rendant la pertinence des pourcentages limitée. Cependant, seuls les cas où il existait une incertitude pronostique ont été inclus dans la cohorte ce qui permet d’avoir une estimation de l’apport d’un résultat d’exome positif ou négatif sans prendre en compte l’apport habituel uniquement sur le diagnostic et le conseil génétique. L’hétérogénéité des différentes cohortes publiées montre des rendements et des apports pour la prise en charge des grossesses variables mais nos données se situent dans les valeurs retrouvées dans d’autres études. La prescription d’un exome prénatal à visée pronostique relève d’une décision pluridisciplinaire et les indications doivent donc être validées en staff CPDPN.


Sébastien MOUTTON (Lyon), Ines HARZALLAH, Rodolphe DARD, Jérémie MORTREUX, Laure RAYMOND, Patrice BOUVAGNET, Nada HOUCINAT, Marine DANCER, Vanna GEROMEL, Radoslava SARAEVA-LAMRI, Luc DRUART, Fabienne PRIEUR, Marine LEBRUN, Francis RAMOND, Aude TESSIER, Benjamin DAURIAT, Valentine MARQUET, Constance WELLS, Caroline DEILLER, Bruno SCHAUB, Marie-Emmanuelle NAUD-BARREYRE, Renaud TOURAINE, Bénédicte GÉRARD
15:15 - 16:15 #37619 - P402 Intérêts de l’hybridation dans l’enseignement de la génétique en médecine.
P402 Intérêts de l’hybridation dans l’enseignement de la génétique en médecine.

L'enseignement hybride est une approche pédagogique qui combine des activités d'apprentissage en présentiel et à distance, de façon synchrone et/ou asynchrone. Dans notre UFR de Médecine, nous l'avons appliquée aux cours de génétique dispensés en L.AS et en DFGSM3. Cependant, cette transition n'a pas été sans défis, notamment en raison du nombre limité d'enseignants spécialisés dans cette discipline et de la charge de travail élevée imposée aux étudiants.

Dans le cadre de la R2C, nous avons décidé de recentrer nos enseignements sur les items du nouveau référentiel, une révision qui a nécessité une refonte complète de nos méthodes d’apprentissage, avec l'appui des ingénieurs pédagogiques de notre université. L’adoption de l'enseignement hybride s'est révélée être la réponse la plus appropriée pour satisfaire les besoins de nos étudiants. Nous avons élaboré un parcours modulaire composé de 7 modules, totalisant 30 séquences d'apprentissage, que nous avons mis à disposition sur la plateforme Moodle de notre université.

Pour les cours magistraux (CM), nous avons choisi une approche distancielle asynchrone, offrant ainsi aux étudiants la flexibilité de décider de leur lieu et de leur horaire de travail, avec la possibilité de revoir les contenus à leur convenance. Les travaux dirigés (TD), en revanche, ont eu lieu en présentiel synchrone, favorisant ainsi l'interaction directe entre enseignant et étudiants.

La mise en place de ce parcours hybride a nécessité une articulation cohérente entre le CM en e-learning et les TD en présentiel, tout en évitant la redondance. Cela a conduit à une refonte des supports pédagogiques, plus concis et variés, incluant texte, schémas, illustrations et capsules vidéo (25 minutes maximum). Nous allons cette année évaluer l'efficacité de cette approche avec l'introduction de 10 podcasts audio, destinés à être partagés entre L.AS et DFGSM3.

Dans le cadre des CM, nous avons veillé à énoncer des objectifs pédagogiques bien définis pour chaque séquence. Afin de vérifier la maîtrise des contenus par les étudiants, des évaluations courtes sous forme de questions à choix multiples (QCM) ont été planifiées après chaque module, à la fois sur Moodle (en distanciel) et sur Wooclap (en présentiel). En complément, nous avons mis en place une enquête d'évaluation de l'enseignement à la fin du parcours, permettant de recueillir les retours des étudiants en vue d'améliorer nos pratiques. Parallèlement, nous avons créé un espace d'échange asynchrone hebdomadaire avec les étudiants via un forum de discussion.

L'introduction de l'enseignement hybride en génétique est une démarche récente qui semble donner d'excellents résultats, tant du point de vue des enseignants que des étudiants. Les notes aux examens facultaires de génétique en témoignent avec très peu d'échecs. La collaboration avec le Service des Usages du Numérique a été une réelle valeur ajoutée : celle-ci continuera à soutenir nos initiatives pédagogiques à l'avenir.


Thomas BOMERSBACH, Angélique BAILLIA, Antoine DUCORNET, Philippe FROSSARD, Charlotte NICOLAS, Anne-Sophie LEBRE (Reims)
15:15 - 16:15 #38591 - P406 Impact des anomalies du gène FMR1 sur le développement morphocinétique et la qualité embryonnaires.
P406 Impact des anomalies du gène FMR1 sur le développement morphocinétique et la qualité embryonnaires.

Introduction : Les anomalies du gène FMR1, sont notamment connues pour être responsables, d’un syndrome dégénératif du système nerveux (FXTAS), d’insuffisance ovarienne précoce ou de déficience intellectuelle (syndrome de l’X fragile) selon le type de mutation. Il a récemment été décrit des effets des prémutations sur les cellules de la granulosa ainsi qu’une diminution de la qualité embryonnaire et un allongement des temps de développement chez les embryons porteurs d’une mutation dans le gène FMR1. L’impact potentiel d’une anomalie du gène FMR1 pourrait alors modifier et orienter le conseil aux patients suivis en diagnostic préimplantatoire dans cette indication.

 

Objectif : Déterminer si la présence d’une prémutation ou mutation complète dans le gène FMR1 affecte les critères morphocinétiques et la qualité embryonnaire lors de tentatives de diagnostic préimplantatoire. 

 

Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective sur la période allant du 1e janvier 2013 au 31 décembre 2022 au sein du service d’assistance médicale à la procréation du centre hospitalier universitaire de Nantes. Ont été inclus 248 embryons issus de couple pris en charge en diagnostic préimplantatoire dans un contexte d’anomalie dans le gène FMR1.

Les paramètres morphologiques (qualité à la 25e heure, au 3e jour et au 5e jour de développement) et morphocinétiques (temps de 1e, 2e, 3e, 4e, 5e division cellulaire et de blastulation) de ces embryons ont été étudiés.  Les embryons ont été mis en culture mis en culture en Embryoscope ce qui a permis un suivi plus précis par time-lapse. Deux groupes ont été comparés : groupe « atteints » (n= 135) incluant les embryons présentant une anomalie du gène FMR1 et un groupe sain (n=113). L’analyse statistique a été réalisée grâce à des test Khi², t-test et Mann-Whitney.

 

Résultat : Aucune différence significative n’a pu être mise en évidence que ce soit sur les critères analysés entre le groupe des embryons sains et « atteints » que ce soit sur les critères de développement morphocinétique ou de qualité embryonnaire. L’analyse de la qualité embryonnaire au 5e jour de développement n’a pas pu être effectuée car peu d’embryons « atteints » avaient été évalués sur ce critère à ce stade de développement.

 

Conclusion : Cette étude n’a pas permis de rapporter de différence significative sur les critères de développement embryonnaire cinétiques et de qualité. Plusieurs articles de la littérature ont cependant retrouvé une diminution de la qualité embryonnaire en cas de mutation dans le gène FMR1. Il semble donc intéressant de continuer d’étudier ce sujet sur de plus grande cohorte afin de pouvoir améliorer la prise en charge des couples dans leur parcours de diagnostic préimplantatoire.


Clément TABOUREUX (Nantes), Gaëlle MELAYE, Thomas FRÉOUR, Pierre BOISSEAU, Arnaud REIGNIER, Sophie PÉDRONNO, Sébastien RICHARD, Brigitte MENANTEAU, Florian PECQIET
15:15 - 16:15 #38347 - P410 Structure génétique fine des Arméniens : une diversité insoupçonnée.
P410 Structure génétique fine des Arméniens : une diversité insoupçonnée.

Introduction : Originaire d’une région située à la croisée des chemins entre l'Europe et l'Asie, le peuple arménien a une origine ancienne qui reste encore débattue. Les études génétiques réalisées à ce jour demeurent limitées par le type de marqueurs génétiques étudiés, ADN mitchondrial ou chromosome X ou, lorsque les études ont porté sur les autosomes, par les petites tailles d’échantillon provenant uniquement de quelques zones géographiques. Pour mieux appréhender la diversité génétique de la population arménienne, nous avons analysé les données génotypiques (574 393 SNP, Illumina) de 320 individus non apparentés dont les grands-parents étaient tous les quatre nés dans un des territoires historiques arméniens (Arménie, Anatolie, Cilicie, Karabagh, Iran).

Méthodes : Nous avons utilisé les approches classiques permettant de détecter de la stratification de population ainsi que des méthodes plus précises provenant des données haplotypiques dans le but de classer les individus (ChromoPainter, FineSTRUCTURE). Afin d'approfondir notre compréhension de l'évolution démographique de la population arménienne, nous avons examiné les régions d'homozygotie (ROH), analysé le partage des segments identiques par descendance entre les individus (segments IBD), évalué les tailles effectives des groupes identifiés et les temps de divergence entre ces groupes.

Résultats : Le dendrogramme FineSTRUCTURE a montré que les individus originaires de la région d'Antioche (Moussa-Dagh et Kessab) se séparaient clairement du reste des individus, suivis d'une deuxième division formée par les individus originaires de la région montagneuse de Sasoun. Tous les groupes (k=6) ont divergé les uns des autres au cours des 150 dernières générations, ce qui est cohérent avec la forte différenciation génétique observée. Les individus de la région d’Antioche présentent un niveau élevé de segments IBD avec un plus grand nombre de segments ROH que dans les autres groupes ainsi qu’une faible taille effective de population, caractéristique des populations isolées.

Conclusions : Nos résultats contribuent à une meilleure compréhension de la structure génétique de la population Arménienne rarement incluse dans les études génétiques et apportent un éclairage nouveau sur son histoire démographique.


Aude SAINT PIERRE (Brest), Georges TASHJIAN, David BABIKYAN, Kristine HOVHANESSYAN, Anthony HERZIG, Maël GUIVARCH, Aram GAZARIAN, Pascal MAGUESYAN, Raymond H. KÉVORKIAN, Anna ISAIAN, Anne BOLLAND, Jean-François DELEUZE, Mark LATHROP, Tamara SARKISIAN, Emmanuelle GÉNIN, Alain HOVNANIAN
15:15 - 16:15 #38379 - P414 L’exonisation d’un rétrotransposon LINE-1 dans le gène RPS6KA3 responsable d’un syndrome de Coffin-Lowry.
P414 L’exonisation d’un rétrotransposon LINE-1 dans le gène RPS6KA3 responsable d’un syndrome de Coffin-Lowry.

Les éléments transposables sont des séquences d’ADN mobiles répétées représentant environ la moitié du génome humain. Parmi eux, les LINE-1 sont des rétrotransposons autonomes actifs, dotés de la machinerie enzymatique nécessaire à leur propre amplification par un mécanisme de « copier/coller » nommé rétrotransposition. S’ils contribuent à l’évolution du génome humain, ils peuvent, selon leur site d’insertion, être à l’origine de pathologies humaines. Les rétrotranspositions de novo sont des événements mutationnels rares, dont la détection complexe s’améliore grâce à l’accès aux données de génome et au développement de nouveaux outils bio-informatiques.

Chez un patient fortement évocateur d’un syndrome de Coffin-Lowry, maladie monogénique liée au gène RPS6KA3, les analyses de séquençage des exons de RPS6KA3 par Sanger, de l’exome et du génome en short read ont échoué dans l’identification d’une variation causale. En adoptant une approche multi-omique, par l’analyse conjointe des données de séquençage d’ADN et d’ARN, nous avons pu identifier l’insertion de novo d’un LINE-1 de 6,081 kb en position intronique profonde dans le gène RPS6KA3. Dans un premier temps, l’analyse du RNAseq ciblé sur le gène RPS6KA3 a permis de détecter la présence d’un site d’épissage anormal en position profonde de l’intron 10. L’analyse du génome en trio à cette position génomique précise associée au séquençage Sanger séquentiel d’un produit de PCR long range ont ensuite permis d’identifier, puis de caractériser l’insertion d’un LINE-1 responsable de cette anomalie d’épissage. Enfin, le séquençage des molécules d’ARNm sanguines par Sanger ont permis d’identifier la rétention partielle de l’intron 10 et du LINE-1, aboutissant probablement à une protéine tronquée. L’absence de molécule d’ARNm normale résiduelle permet d’expliquer le phénotype typique du syndrome de Coffin-Lowry présenté par le patient. Dans ce cas, l’exonisation partielle du LINE-1 a été favorisée par l’environnement moléculaire de son insertion : en s’insérant à proximité d’un site accepteur cryptique d’épissage physiologique, le LINE-1 a permis sa propre transcription par activation de ce site grâce au recrutement de protéines d’épissage via ses séquences régulatrices 5’.

Chez ce patient évocateur d’un syndrome de Coffin-Lowry en impasse diagnostique par approche conventionnelle, l’intégration des données de séquençage ADN/ARN a permis d’identifier l’évènement mutationnel causal : l’insertion et l’exonisation partielle d’un LINE-1 dans le gène RPS6KA3. Du fait des séquences répétées des LINE-1 et de leur grande taille, l’identification des évènements de rétrotransposition de novo par technique short read peut être complexe et nécessite une stratégie adaptée. Des outils bio-informatiques adaptés voire des techniques long read peuvent être nécessaires à leur détection et l’évaluation de leur pathogénicité par analyse de l’ARN est indispensable dans les cas d’insertion de LINE-1 intronique.


Margaux BIEHLER (Mulhouse), Julien TARABEUX, Nadège CALMELS, Claire FEGER, Amélie PITON, Jean MULLER, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Ioana STREATA, Carolina MONTANO, Bénédicte GERARD
Hall d'exposition
Jeudi 11 janvier
10:00

"Jeudi 11 janvier"

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KF3
10:00 - 11:00

Session 3 - Posters affichés en présence des auteurs

10:00 - 11:00 #37909 - P003 Que la force de KOZAK soit avec toi : identification par le génome d’une inversion intragénique d’ADNP manquée par l’exome.
P003 Que la force de KOZAK soit avec toi : identification par le génome d’une inversion intragénique d’ADNP manquée par l’exome.

Le séquençage de l'exome entier a permis d'atteindre un rendement diagnostique d'environ 30% pour les patients présentant des anomalies du neurodéveloppement, telles que la déficience intellectuelle. On s'attend à ce qu'une partie des diagnostics manquants puisse être expliquée par des anomalies génétiques qui n'ont pas pu être détectées par une puce à ADN ou par le séquençage d'exome, telles que de grandes inversions ou des translocations.

Nous rapportons ici la première description d'une patiente présentant une déficience intellectuelle, dont l'analyse du génome en trio a permis d'identifier une inversion intragénique hétérozygote de novo d’ADNP. Ce variant structural englobe les deux premiers exons codants mais épargne le dernier et principal exon, avec des points de cassure situés dans des régions introniques profondes.

ADNP est un gène bien connu impliqué dans la déficience intellectuelle, dont le spectre moléculaire consiste principalement en des variants perte de fonction dans son dernier exon.

Afin de préciser les conséquences de ce réarrangement sur l'expression du gène, une expérience de RNA-seq a été réalisée, dont l'étude a montré un saut des exons situés dans la zone inversée et l'absence de diminution de la transcription d’ADNP par rapport aux témoins. De plus, l'analyse in-silico des potentiels codons d'initiation dans le transcrit muté à l'aide du score contextuel de Kozak a révélé que plusieurs ATGs étaient susceptibles d'être utilisés pour générer des phases de lecture alternatives hors phase toxiques, empêchant une éventuelle traduction de sauvetage en phase. Ce variant structural entraîne donc bien une perte de fonction d’ADNP.

Enfin, l'analyse de la zone inversée et de ses régions flanquantes en utilisant la track Repeat Masker d'UCSC a permis d'identifier deux séquences Alu à chaque point de cassure. Comme leur comparaison a montré qu'elles présentaient une bonne homologie (79%) et une orientation inversée, nous avons émis l'hypothèse qu'une recombinaison homologue non-allélique médiée par ces deux séquences Alu était à l'origine du réarrangement. Par conséquent, ce variant structural pourrait être une mutation récurrente potentiellement sous-diagnostiquée dans les troubles liés à ADNP.

Ainsi, l'analyse du génome en trio a permis de résoudre l'odyssée diagnostique d'une patiente pour laquelle les explorations précédentes (séquençage d'exome et SNP-array) étaient négatives.


Mathieu GEORGET (Paris), Elodie LEJEUNE, Julien BURATTI, Euphrasie SERVANT, Eric LEGUERN, Delphine HERON, Boris KEREN, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE
10:00 - 11:00 #38325 - P007 A glimpse into the genes associated with autism with and without cognitive impairment.
P007 A glimpse into the genes associated with autism with and without cognitive impairment.

Shared genetic etiology among neurodevelopmental and neuropsychiatric conditions questions the existence of genes specific to autism. It also remains unclear which genes are more likely associated with autism with or without cognitive impairment. Using whole-exome sequencing data, we compared the occurrence of variants with predicted functional impact on 688 protein-coding genes previously associated to neurodevelopmental disorders in 17,440 autistic individuals with or without cognitive impairment from the SPARK cohort. We highlighted genes predominant in autism without cognitive impairment (NCIp) and genes predominant in autism with cognitive impairment (CIp). The next steps are to compare the biological functions and expression patterns of these genes and to study the clinical and brain profiles of the carriers of variants within CIp and NCIp including behavioral scales (such as social communication or in adaptive skills) and EEG and brain imaging. Our results suggest that genes associated with cognitive impairments are especially expressed very early during fetal brain development. All our findings will be replicated across multiple cohorts (MSSNG, SSC, AIMS2 & PARIS). We hypothesized that the variability in clinical outcome is influenced by the genetic and environmental context of each individuals and thus could explain phenotypic variability. We are launching CONTEXT a new project to understand genotype-phenotype variation in individuals carrying a large effect genetic variant. CONTEXT will require the collection of genetic data and quantitative phenotypes within-families and in the general population. The objectives are to better estimate the clinical outcome of the carriers and to find new innovative treatments to alleviate the severe symptoms associated with the genetic variants.


Claire LEBLOND (PARIS), Freddy CLIQUET, Thomas ROLLAND, Simon MALESYS, Aline VITRAC, Alexandre MATHIEU, Anna MARUANI, Anne-Claude TABET, Richard DELORME, Thomas BOURGERON
10:00 - 11:00 #37709 - P011 Efficacité de la tDCS chez les patients catatoniques avec un syndrome de Phelan McDermid, une série de cas.
P011 Efficacité de la tDCS chez les patients catatoniques avec un syndrome de Phelan McDermid, une série de cas.

Le syndrome de Phelan-McDermid, caractérisé par une délétion ou une mutation du gène SHANK3, situé dans la région 22q13.33, est associé à la catatonie dans 53% des cas. Dans les troubles neurodéveloppementaux, le sous-diagnostic et l'absence de prise en charge rapide de la catatonie conduisent à des formes chroniques résistantes aux traitements standarts, le lorazépam et électroconvulsivothérapie. De plus, le lorazepam est souvent mal toléré chez les patients avec un syndrome de Phelan-McDermid entrainant une majoration de l'agitation ou de l'insomnie. Il n'existe pas encore de traitement efficace et bien toléré de la catatonie chronique dans ce syndrome. La stimulation transcrânienne à courant direct (tDCS), une technique de stimulation cérébrale non invasive, facile à appliquer, sans anesthésie, s'est avérée efficace et bien tolérée dans les troubles du neurodéveloppement et dans la catatonie. Nous rapportons l'efficacité et l'innocuité de la tDCS dans quatre cas de catatonie survenant chez des patients avec syndrome de Phelan-McDermid.

Les quatre épisodes catatoniques ont été diagnostiqués selon les critères du DSM-5 et la gravité a été évaluée à l'aide de l'échelle d'évaluation de la catatonie de Bush et Francis (BFCRS). Tous les participants ont reçu le même protocole de tDCS, jugé efficace pour les patients atteints de catatonie dans le cadre de trouble de l’humeur ou de trouble psychotique, c'est-à-dire une anode sur le cortex préfrontal dorsolatéral gauche et une cathode sur la jonction temporo-pariétale gauche, à 2 mA pendant 20 minutes, deux fois par jour.  

Les quatre cas se sont améliorés à chaque étape du traitement par tDCS, avec une différence statistique entre les scores de BFCRS avant et après la cure (réduction du score BFCRS = 48%, W = 15, p-value one-side Wilcoxon test= 0.027) et entre les scores de BFCRS avant et après la fin du suivi (réduction du score BFCRS = 66%, W = 12, p-value = 0.029). La tolérance a été optimale à l'exception de sensation de picotements et de fatigue.

L'haploinsuffisance de SHANK 3 conduit à une hypofonctionnalité des récepteurs NMDA et pourrait ainsi jouer un rôle important dans le risque excessif de catatonie ainsi que dans la bonne efficacité de la tDCS chez ces patients. Malgré la nécessité de mener d'autres études pour confirmer les résultats, la tDCS semble être une stratégie thérapeutique efficace et bien tolérée pour la catatonie chronique chez les patientes souffrant du syndrome de Phelan Mc-Dermid. La connaissance des comorbidités psychiatriques dans les troubles génétiques pourrait aider à organiser des soins personnalisés.


Mylène MOYAL (Paris), Marion PLAZE, Ambre BARUCHET, David ATTALI, Cora CRAVERO, Marie RAFFIN, Angèle CONSOLI, David COHEN, Alexandre HAROCHE, Boris CHAUMETTE
10:00 - 11:00 #37813 - P015 Contribution des variants régulateurs à l’autisme.
P015 Contribution des variants régulateurs à l’autisme.

Autism is a neurodevelopmental condition characterized by impairments in social interactions, and repetitive behaviors/interests, with a prevalence of 1-2%. The genetic architecture of autism is complex, and our current knowledge of the biological pathways associated with autism is mostly based on the identification of rare variants impacting protein structure. However, non-coding variants are suspected to play a role in the susceptibility to autism by impacting gene regulation. Here we investigated the regulatory profile of genes and pathways previously associated with autismeffect by cataloguing more than 30,000 small effect regulatory variants detected by recently published eQTL mapping efforts in fetal brain, adult cortex and cerebellum. We observed that genes previously associated with autism through rare variants screening were depleted in regulatory variants, likely due to their sensitivity to gene dosage. In addition, by precisely mapping eQTL SNPs to SNPs previously associated with neurodevelopmental disorders (NDDs), personality and psychiatric traits through genome-wide association studies, we could prioritize thousands of SNPs identified as regulatory variants of NDD-associated genes. These integrative analyses will allow us to test whether regulating variants of specific genes, gene sets or brain pathways are enriched or depleted in traits associated to brain structure and functions. Ultimately, the complete regulatory profile or autistic individuals could be used to decipher the role of regulatory variants in interindividual differences in brain structure/functions and clinical outcomes.


Eli BARTHOME (Paris), Freddy CLIQUET, Aline VITRAC, Thomas ROLLAND, Thomas BOURGERON
10:00 - 11:00 #38198 - P019 Etude HiNDIA (Histoire Naturelle de la Déficience Intellectuelle de l’Adulte - nature et fréquence des anomalies génétiques et phénotypes associés), multicentrique de plus de 1000 adultes. Présentation de l’étude et de la cohorte de la Pitié Salpêtrière.
P019 Etude HiNDIA (Histoire Naturelle de la Déficience Intellectuelle de l’Adulte - nature et fréquence des anomalies génétiques et phénotypes associés), multicentrique de plus de 1000 adultes. Présentation de l’étude et de la cohorte de la Pitié Salpêtrière.

La déficience intellectuelle (DI) est définie par l’association d’un quotient intellectuel (QI) inférieur à 70, et de limitations significatives du fonctionnement adaptatif dans différents domaines, avec un début avant l’âge de 18 ans. Fréquente (2% de la population), la DI est une affection hétérogène en termes de sévérité, de sur-handicaps associés et d’étiologies. Plus de 1400 gènes responsables ont été décrits à ce jour. En pratique clinique habituelle, le bilan étiologique est fait dans l’enfance. Cette démarche est trop rarement réalisée à l’âge adulte, alors même que les techniques le permettant (analyse chromosomique par puce à ADN, séquençage haut débit d’exome puis de génome) ont révolutionné le diagnostic étiologique de la DI, avec un rendement à l’heure actuelle de plus de 50%. Or, le diagnostic étiologique a, chez l’adulte comme chez l’enfant, des implications en termes de conseil génétique pour les apparentés, de suivi, de prise en charge et de traitement. Par ailleurs, le phénotype des syndromes avec DI est surtout décrit en population pédiatrique ; la littérature ne rapporte que de rares cohortes d’adultes. Une meilleure connaissance de l’histoire naturelle des syndromes génétiques connus serait pourtant utile à tous les âges : pour affiner le pronostic, améliorer le diagnostic, enfin pour améliorer la prise en charge médicale, rééducative et socio-éducative des individus porteurs lorsqu’ils avancent en âge.

L’étude HiNDIA comporte deux volets :

-          la partie rétrospective s’appuie sur le recueil des données anamnestiques, cliniques et biologiques des dossiers des patients adultes (plus de 20 ans) porteurs de DI suivis depuis 2016 dans les Centres participant à l’étude (Brest, Dijon, Lille, Paris Necker, Pitié Salpêtrière et Fondation Lejeune, Poitiers, Rennes, Strasbourg), à travers une base de données (RedCap),

-          la partie prospective permettra, jusqu’en 2025, de proposer une nouvelle consultation de génétique avec reprise des investigations étiologiques (notamment un séquençage de génome) pour les patients perdus de vue.

Nous présentons ici les caractéristiques de la cohorte de patients suivis à la Pitié Salpêtrière.

Les données concernant 978 patients sont colligées : 550 (56%) ont entre 20 et 30 ans, 270 (27.6%) entre 31 et 40 ans, 114 (11.7%) entre 41 et 50 ans, 37 (3.7%) entre 51 et 60 ans, 6 (0.6%) entre 61 et 70 ans et 4 (0.4%) ont plus de 70 ans. Le patient le plus âgé a 78 ans.

En conclusion, plus de 83% des patients adultes suivis dans le service pour DI ont moins de 40 ans, et seulement 1% ont plus de 60 ans. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer ce chiffre : une meilleure observance des consultations chez les plus jeunes (parents présents, habitudes prises en pédiatrie…), une demande de conseil génétique forte dans cette tranche d’âge (projets de grossesse chez les frères et sœurs), et enfin une augmentation de la morbi-mortalité des patients avec DI par rapport à la population générale.


Daphné LEHALLE (PARIS), Zohra BENZERGA, Marie-Pierre LUTON, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Thomas COURTIN, Julian DELANNE, Salima EL CHEHADEH, Anna GERASIMENKO, Jamal GHOUMID, Solveig HEIDE, Xavier LE GUILLOU, Isabelle MAREY, Cyril MIGNOT, Linda MOUTHON, Arnold MUNNICH, Laurent PASQUIER, Lucie PIERRON, Marlène RIO, Delphine HERON, Perrine CHARLES
10:00 - 11:00 #38348 - P023 Épilepsies réfractaires avec FCDII liées aux mutations somatiques de la voie mTOR : corrélations entre génotype, neuropathologie et clinique.
P023 Épilepsies réfractaires avec FCDII liées aux mutations somatiques de la voie mTOR : corrélations entre génotype, neuropathologie et clinique.

Les Dysplasies Focales Corticales de type 2 (FCDII) sont des malformations corticales rares caractérisées par des cellules cytomégaliques : neurones dysmorphiques sans (FCDIIa) ou avec (FCDIIb) cellules ballonnisées. La FCDII se manifestent par des crises d’épilepsie pharmacorésistantes de l’enfance et dont le traitement nécessite souvent une résection chirurgicale de la zone épileptogène, donnant accès au tissu cortical à des fins de recherche.  Ces malformations peuvent être étendues et affecter un hémisphère comme dans les hémimégalencéphalies (HME). Les FCDII sont causées par des mutations somatiques cérébrales dans les gènes de la voie de signalisation mTOR, entraînant une hyperactivité de mTOR dans une fraction de cellules corticales. La fréquence allélique du variant causal varie en fonction de la taille de la lésion, et est plus élevée dans la zone épileptogène.  L’objectif de notre étude est de rechercher des corrélations entre la nature du gène muté, et les phénotypes neuropathologiques et cliniques.

Nous avons recueilli les données cliniques à partir des dossiers médicaux de 110 enfants ayant bénéficié d’une chirurgie à la Fondation Rothschild (Paris, France) entre 2015 et 2022 pour une épilepsie focale réfractaire, soumis à un séquençage ciblé de gènes (profondeur de lecture ≥ 2000X) sur des échantillons appariés sang-cerveau pour la recherche de variants dans la voie mTOR. Les critères d'inclusion étaient un diagnostic neuropathologique post-opératoire de FCDII (n=94) ou de HME associé à la présence de ND ou CB (n=12) ou une malformation corticale (HME ou FCD) associée à la présence d’un variant dans un gène de la voie mTOR (n=4).  Nous avons effectué des analyses de corrélations génotype-phénotype.

Nous avons obtenu un taux diagnostique génétique de 63% pour les FCDII et de 78% pour les HME, avec 46% des diagnostics de FCDII associés à des variants dans MTOR et 73% des HME causés par des variants dans PIK3CA. Les gènes du complexe GATOR1 (DEPDC5, NPRL2/3) étaient exclusivement associées à une FCDIIa (33% des diagnostics). Le type d’épilepsie était corrélé au type de malformation, avec une fréquence plus importante de spasmes infantiles dans les HME (43%) par rapport aux FCDIIa (15%) et FCDIIb (26%). Le pronostic neurodéveloppemental était plus favorable pour les patients ayant présenté une FCDIIb (42%) par rapport aux patients avec FCDIIa (31%) ou HME (0%). Celui-ci était aussi meilleur lorsque le gène MTOR était causal (38%) par rapport aux gènes DEPDC5 (33%) ou TSC1/2 (33%).

La corrélation génotype-phénotype pour les épilepsies focales est déterminante en termes de conseil génétique et s’inscrit dans la prise en charge thérapeutique personnalisée. Un diagnostic génétique pré-chirurgical devient possible à partir du tissu cérébral issu des électrodes intracrâniennes d’EEG stéréotaxique ou du liquide céphalorachidien, concrétisant la perspective de traitements ciblés pré-chirurgicaux. 

 


Anna GERASIMENKO (Paris), Sara BALDASSARI, Homa ADLE-BIASSETTE, Georg DORFMÜLLER, Sarah FERRAND-SORBETS, Mathilde CHIPAUX, Stéphanie BAULAC
10:00 - 11:00 #38647 - P027 Le micro-syndrome de Warburg est associé à une altération majeure de l'autophagie dans le cerveau et le cristallin.
Le micro-syndrome de Warburg est associé à une altération majeure de l'autophagie dans le cerveau et le cristallin.

Le micro-syndrome de Warburg (WMS) est une maladie autosomique récessive rare caractérisée par l’association d’une cataracte congénitale associée à une microphtalmie, des altérations du neurodéveloppement conduisant à une microcéphalie postnatale et à une déficience intellectuelle sévère. Les mutations par perte de fonction de RAB3GAP1 ou RAB3GAP2 sont la principale cause de ce syndrome. Des mutations de RAB18 et TBC1D20 ont également été décrites. Les conséquences neuropathologiques et le mécanisme moléculaire du WMS restent largement inconnus. Un défaut de l'autophagie a été proposé à partir de modèles cellulaires, chez la drosophile ou à partir des souris Sterile Blinds (Tbc1d20 mutées) mais n'a jamais été confirmé à partir de tissus humains. Ici, nous rapportons le phénotype d’un nouveau cas familial de WMS. Le propositus est un garçon dont le diagnostic de WMS par 2 mutations bi-alleliques de de RAB3GAP1 a été porté devant une cataracte congénitale. Un fœtus féminin ayant le même génotype a subi une IMG à 23 semaines de développement (SD) pour une cataracte bilatérale avec microphtalmie. L’analyse en western blot a montré l’absence d’expression de RAB3GAP1 dans le cortex et le cervelet. Le cerveau du foetus était de taille normale et de morphologie normale pour le terme. La morphologie des neurones était normale à l'exception des cellules de Purkinje qui étaient plus petites avec une chromatine plus condensée. Nous nous sommes ensuite concentrés sur l'analyse moléculaire de la voie de l'autophagie. Nos résultats révèlent un blocage de l’autophagie à des niveaux différents entre le cerveau et le cervelet par comparaison avec le cristallin. Ce défaut de l’autophagie n’est pas observé dans d’autres tissus dont notamment le rein. Une analyse à partir des fibroblastes du propositus a révélé un défaut d’activation du flux de l’autophagie. Ce travail rapporte la première description neuropathologique dans le WMS. Il révèle une altération majeure de l’autophagie dans le cerveau et le cristallin dés 23 SD. Finalement, ces résultats confirment le rôle majeur de RAB3GAP1 dans le contrôle du flux de l’autophagie.


Fabien GUIMIOT (Paris), Yline CAPRI, Sophie LEBON, Vincent EL GHOUZZI, Adeline ORTS-DEL'IMMAGINE, Nicolas DE ROUX
10:00 - 11:00 #37638 - P031 Bases génétiques des troubles spécifiques du langage oral.
P031 Bases génétiques des troubles spécifiques du langage oral.

L’acquisition du langage, qui correspond à une aptitude à communiquer au moyen des langues chez l’Homme, est une des étapes fondamentales du neuro-développement de l’enfant. Les troubles du langage sont extrêmement fréquents et hétérogènes tant sur le plan clinique qu’étiologique. Un trouble du langage est qualifié de secondaire s’il est la conséquence d’une surdité, d’une paralysie des organes phonatoires, d’une déficience intellectuelle (DI) et/ou d’un trouble du spectre autistique (TSA), d’une atteinte cérébrale, ou de complications en période périnatale. Les troubles spécifiques du langage oral (TSLO) correspondent à une entité clinique très spécifique car ils ne s’associent à aucune autre pathologie (DI, TSA…). Le diagnostic repose sur des performances significativement plus basses que la normale aux tests de langage standardisés en l’absence de déficit significatif aux épreuves d’intelligence non verbale. La prévalence des TSLO est estimée entre 7-8% dont 1% de formes sévères. En ce qui concerne l'étiologie des TSLO, les données sur les jumeaux monozygotes et la présence de cas familiaux suggèrent l’existence de causes génétiques. Jusqu'à récemment, la terminologie était confuse au niveau international, ce qui a entraîné une grande hétérogénéité dans les cohortes cliniques. Les objectifs de notre étude sont de caractériser les bases génétiques des TSLO à partir de patients atteints de formes sévères et très bien caractérisés sur le plan clinique ainsi que de mieux définir les voies moléculaires impliquées dans l'acquisition du langage. Dix-sept familles, comprenant 38 patients diagnostiqués avec un TSLO, ont été inclus : 3 cas sporadiques et 35 cas issus de 14 familles multiplex. Les patients ont bénéficié d’une étude par Séquençage Haut débit (SHD) de Génome ou d’Exome (analyse en trio ou quatuor) et d’une CGH array. Des CNV d'intérêt ont été détectés dans 4 familles. Parmi eux, 3 correspondent à des CNV de susceptibilité aux TSA et à la DI avec une pénétrance incomplète et une expressivité variable (PIEV) (délétion 15q13.3, duplication 16p11.2 proximale et distale). Dans un cas sporadique, un variant de novo perte de fonction dans le gène ZNF292 a été détecté. Dans 4 familles multiplex, des variants d'intérêt dans les gènes PCDH11X, IQSEC2, SETD5, DGK1 et PP2R2C connus pour être associés aux troubles du neuro-développement ont été identifiés. En conclusion, d’après nos résultats préliminaires, les bases génétiques des TSLO plaide en faveur d’un modèle complexe d'hérédité (oligogénique) dans les cas des familles multiplex. Il est intéressant de souligner que pour un cas sporadique, nous avons pu identifier l'un des premiers variants pathogènes chez un patient atteint de TSLO, ce qui a permis de proposer un conseil génétique. Enfin, les CNV PIEV identifiés dans notre cohorte permettent d’élargir le spectre phénotypique associé à ces CNV.


Clothilde ORMIERES (PARIS), Karine SIQUIER PERNET, Marlène RIO, Geoffroy DELPLANCQ, Marion LESIEUR-SEBELLIN, Alison BODINEAU, Lucie NARCY, Emilie SCHLUMBERGER, Vincent CANTAGREL, Valérie MALAN
10:00 - 11:00 #37714 - P035 GenIDA, un registre participatif international visant à mieux caractériser les comorbidités des formes génétiques de déficience intellectuelle : nouvelles perspectives sur les syndromes de Koolen de Vries, de Kleefstra, de KBG, DDX3X, et MED13L.
P035 GenIDA, un registre participatif international visant à mieux caractériser les comorbidités des formes génétiques de déficience intellectuelle : nouvelles perspectives sur les syndromes de Koolen de Vries, de Kleefstra, de KBG, DDX3X, et MED13L.

GenIDA est un registre participatif international (https://genida.unistra.fr/) visant à mieux caractériser les manifestations cliniques et l'histoire naturelle des formes génétiques de déficience intellectuelle (DI) avec ou sans TSA ou épilepsie. Les informations cliniques rapportées par la famille du patient à l'aide d'un questionnaire structuré sont analysées afin d'identifier de nouvelles informations médicalement pertinentes pour les familles et les professionnels concernés par une pathologie donnée. Le questionnaire se compose de 41 questions à choix multiples portant sur les paramètres physiques, les aspects cognitifs et comportementaux, la présence ou l'absence de troubles neurologiques ou de problèmes affectant les principales fonctions physiologiques, etc. Cinq questions ouvertes explorent la perception des familles des événements qui affectent le plus la santé et la qualité de vie de leur proche, les effets secondaires des traitements, etc. [1]. Actuellement, le questionnaire est disponible en 8 langues et a été rempli pour 1860 patients, les principales cohortes étant les syndromes de Koolen-de Vries/KdVS (n=274) et de Kleefstra/KS (n=215). L'analyse des données recueillies pour 237 personnes atteintes de KdVS a été réalisée et n'a pas montré de différence significative entre les patients atteints du syndrome de KdVS causé par une délétion de 17q21.31 et ceux présentant un variant pathogène du gène KANSL1. Les résultats de GenIDA concernant le KdVS sont cohérents avec la littérature existante et ont révélé une susceptibilité jusqu'alors non rapportée de ces patients aux problèmes respiratoires. La fréquence rapportée de l'épilepsie est conforme aux données de la littérature médicale, mais l'analyse des données de GenIDA a fourni des informations supplémentaires sur la nature des crises associées au KdVS, et sur l'efficacité et les éventuels effets indésirables des traitements antiépileptiques utilisés [2]. Parallèlement, une étude incidente a été menée sur la prévalence, les caractéristiques cliniques et radiologiques des troubles musculosquelettiques observés chez ces patients [3].

Les résultats comparatifs des cohortes KS, DDX3X (n=57), KBG (n=57) et MED13L (n=47) concernant notamment les aspects liés au sommeil et à l'épilepsie seront également présentés. Ces résultats valident l'intérêt de notre approche participative : par leur implication directe, les familles peuvent révéler des aspects de la pathologie jusqu'alors sous-estimés, et ainsi conduire à la mise en place d'études incidentes sur des aspects spécifiques des formes rares de DI.

Références

[1] Burger, et al. (2023) Journal of Neural Transmission, https://doi.org/10.1007/s00702-022-02569-3    

[2] Colin*, Burger*, et al. (2023) Genetics in Medicine, https://doi.org/10.1016/j.gimo.2023.100817

[3] Bouman, et al. (2023) American Journal of Medical Genetics, A, https://doi.org/10.1002/ajmg.a.63334


Pauline BURGER (Strasbourg), Florent COLIN, Arianne BOUMAN, Charlotte OCKELOEN, David GENEVIÈVE, Valentin RUAULT, Roseline CAUMES, Thomas SMOL, Jamal GHOUMID, Tjitske KLEEFSTRA, David KOOLEN, Jean-Louis MANDEL
10:00 - 11:00 #37724 - P039 Etude du rôle du gène ACACA dans les malformations cérébrales et la déficience intellectuelle à partir d’un cas.
Etude du rôle du gène ACACA dans les malformations cérébrales et la déficience intellectuelle à partir d’un cas.

CONTEXTE 

Dans la littérature trois articles ont rapporté au total trois patients avec un tableau clinique lié à un déficit en acétyl-CoA carboxylase A, comportant un retard du développement ou une déficience intellectuelle, des anomalies cérébrales avec ou sans épilepsie et des atteintes musculaires. La cause supposée est à ce jour la présence de variants génétiques faux-sens dans le gène ACACA (acétyl-CoA carboxylase alpha) affectant la fonction de l’enzyme. Le nombre de patients et de variants géniques pathogènes rapportés semble insuffisant pour représenter de façon exhaustive l’ensemble des manifestations cliniques et les causes de cette maladie rare décrite comme étant à transmission autosomique récessive.

OBJECTIF 

Ce travail a cherché principalement à identifier des variants pathogènes dans le gène ACACA, et secondairement à établir le spectre des manifestations cliniques du déficit en ACACA.

METHODE 

Nous avons en premier lieu recensé parmi les patients étudiés au laboratoire de Génétique moléculaire du CHU de Clermont-Ferrand et dans la base de données du réseau français AChro-Puce, ceux ayant une variation génétique affectant ACACA de façon ciblée. Ensuite, des analyses supplémentaires ont été conduites afin d’établir les liens de causalité entre le tableau clinique et les altérations géniques. Enfin, l’analyse de cette agrégation de cas permettra d’établir le spectre clinique du déficit en ACACA et probablement une corrélation génotype/phénotype.  

RESULTATS 

Nous avons identifié une patiente, laquelle constituera probablement le quatrième cas au niveau mondial, porteuse de deux variants c.163C > T[p.(Arg55*)] et c.1636C > T[p.(Arg546Trp)] dans le gène ACACA à l’état hétérozygote composite. En plus des manifestations cliniques décrites chez les patients rapportés précédemment, elle présente des atteintes squelettiques dysplasiques, élargissant ainsi l’étendue des systèmes et appareils du corps humain pouvant être affectés par le déficit congénital en ACACA.

CONCLUSION 

Les variants pathogéniques du gène ACACA sont responsables de déficience intellectuelle avec microcéphalie et troubles neuromusculaires associés à d’autres atteintes dont le spectre clinique n’est pas encore complètement défini. Ce trouble développemental reste rare, d’où l’intérêt d’une collaboration la plus étendue possible pour agréger davantage de cas afin d’affiner la nosographie de cette pathologie. Il sera également intéressant de pouvoir procéder à des analyses complémentaires (tests fonctionnels, dosages en acides gras à longue chaîne et à très longue chaîne) afin de préciser le lien entre les altérations génétiques et le phénotype.


Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO (Clermont-Ferrand), Sarah LANGLAIS, Mathis LEPAGE, Bénédicte PONTIER, Marie BIARD, Christine FRANCANNET, Céline PEBREL-RICHARD, Fanny LAFFARGUE, Caroline JANEL, Isabelle CREVEAUX
10:00 - 11:00 #37778 - P043 Phenotypic effects of genetic variants associated with autism.
P043 Phenotypic effects of genetic variants associated with autism.

While over a hundred genes have been associated with autism, little is known about the prevalence of variants affecting them in individuals without a diagnosis of autism. Nor do we fully appreciate the phenotypic diversity beyond the formal autism diagnosis. Based on data from more than 13,000 autistic and 210,000 undiagnosed individuals, we estimated the odds ratio for autism associated to rare loss-of-function (LoF) variants in 185 genes associated with autism, alongside 2,492 genes displaying intolerance to LoF variants. In contrast to autism-centric approaches, we investigated the correlates of these variants in individuals without a diagnosis of autism. We show that these variants are associated with a small but significant decrease in fluid intelligence, qualification level and income, and an increase in metrics related to material deprivation. These effects were larger for autism-associated genes than in other LoF-intolerant genes. Using brain imaging data from 21,040 individuals from the UK-Biobank, we could not detect significant differences in the overall brain anatomy between LoF carriers and non-carriers. Our results highlight the importance of studying the effect of the genetic variants beyond categorical diagnosis, and the need for more research to understand the association between these variants and sociodemographic factors, to best support individuals carrying these variants.


Thomas ROLLAND (PARIS), Freddy CLIQUET, Richard DELORME, Thomas BOURGERON
10:00 - 11:00 #37891 - P047 Raffinement du phenotype clinique, radiologique et moleculaire des patients porteurs de variants pathogenes bialleliques MED23.
P047 Raffinement du phenotype clinique, radiologique et moleculaire des patients porteurs de variants pathogenes bialleliques MED23.

Introduction : Mediator complex subunit 23 (MED23) est une sous-unité du complexe médiateur, qui est un régulateur clé de l'expression de nombreux gènes, en transmettant les informations essentielles des facteurs de transcription à l’ARN polymérase II. La pathogénicité des variants bialléliques MED23 a été démontrée en 2011 par Hashimoto et collaborateurs, dans une famille consanguine algérienne dont plusieurs membres présentaient une déficience intellectuelle non syndromique. Depuis, peu de cas ont été rapportés dans la littérature, offrant des informations limitées sur le spectre phénotypique de ce gène et sur l’histoire naturelle des patients MED23.

Méthodes et résultats : Au travers d’une collaboration internationale menée par notre équipe, nous avons identifié 14 individus de 10 familles distinctes porteurs de variants pathogènes bialléliques de MED23. Ces patients présentaient des caractéristiques cliniques similaires, incluant une déficience intellectuelle sévère, un retard global de développement sans acquisition du langage, une dysmorphie avec notamment une excroissance pré auriculaire, des troubles du sommeil et du comportement, un strabisme, et une épilepsie pour plus de la moitié d’entre eux. Les images de l’IRM cérébrale, qui étaient peu décrites jusqu’alors, révélaient des anomalies telles qu’une atrophie cérébrale diffuse et un retard de myélinisation.

Conclusion : Nous avons étudié une cohorte internationale de 14 individus porteurs de variants bialléliques MED23, présentant un retard de développement global sévère, des caractéristiques dysmorphiques communes et des IRM cérébrales similaires. Ce travail permet d’offrir une connaissance plus précise du phénotype clinique mais également radiologique et moléculaire associé à ce gène. De par la description de patients adultes, il donne également des informations sur l’histoire naturelle de ces patients.  Notre étude montre par exemple qu’il semble pertinent de proposer un bilan cardiologique et ophtalmologique au moment du diagnostic. Ces informations permettront de favoriser le diagnostic moléculaire des patients MED23 et de permettre aux cliniciens de prodiguer un conseil génétique plus précoce et précis


Mathilde LACHAUME (Dijon), Maha ZAKI, Reza MAROOFIAN, Mahta MAZAHERI, Edouard COTTEREAU, Médéric JEANNE, Rauan KAIYRZHANOV, Cyril MIGNOT, Perrine CHARLES, Delphine HÉRON, Maria IASCONE, Luigina SPACCINI, Enrico ALFEI, Bertrand ISIDOR, Benjamin COGNE, Joseph GLEESON, Caroline RACINE, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE, Quentin THOMAS
10:00 - 11:00 #38073 - P051 Élargissement des connaissances associées aux variants d'ADGRL1 : Analyse phénotypique d’une nouvelle cohorte.
P051 Élargissement des connaissances associées aux variants d'ADGRL1 : Analyse phénotypique d’une nouvelle cohorte.

En 2022, des variants d'ADGRL1 (adhesion G protein-coupled receptor L1) ont été pour la première fois associés à un large spectre de troubles neurodéveloppementaux chez l'homme et la souris. Depuis lors, seuls dix patients ont été décrits dans la littérature scientifique, laissant les caractéristiques cliniques de ce syndrome largement méconnues. Notre étude vise à préciser le spectre phénotypique associé aux variants pathogènes d'ADGRL1. Via un partage international de données, nous avons collecté et analysé les caractéristiques cliniques et génétiques ainsi que les résultats de neuroimagerie d'une nouvelle cohorte de patients porteurs de variants pathogènes hétérozygotes du gène ADGRL1. À ce jour, nous avons recueilli les données de six patients précédemment non décrits. Tous présentaient un trouble neurodéveloppemental variable, incluant une déficience intellectuelle, un retard de développement, une épilepsie et/ou des troubles neuropsychiatriques. L'obésité et la présence de traits dysmorphiques non spécifiques étaient fréquemment associées au sein de la cohorte. Nous rapportons ici un variant récurrent et cinq nouveaux variants, répartis tout le long de la protéine. Cette étude étoffe les résultats initiaux de la cohorte de 2022, en apportant de nouvelles informations qui contribuent à élargir notre compréhension des manifestations cliniques associées aux altérations d’ADGRL1. Ces résultats mettent en évidence la complexité et l'hétérogénéité de ce trouble neurodéveloppemental et soulignent la nécessité d'interventions adaptées et de conseils génétiques pour les personnes affectées et leurs familles.  Nous espérons que cette étude apportera une aide aux cliniciens et biologistes pour le diagnostic et la prise en charge de ces patients.


Benoit MAZEL (Dijon), Sophie NAMBOT, Amanda BARONE PRITCHARD, Jessica O’SHEA, Ange-Line BRUEL, Asuman KOPARIR, Aboulfazl RAD, Sandra MERCIER, Benjamin COGNÉ, Katharina STEINDL, Anita RAUCH, Christin KUPPER, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Antonio VITOBELLO
10:00 - 11:00 #38201 - P055 Variants rares hérités de parents asymptomatiques ou paucisymptomatiques dans IGF1R : difficultés d’interprétation par analyse pangénomique.
Variants rares hérités de parents asymptomatiques ou paucisymptomatiques dans IGF1R : difficultés d’interprétation par analyse pangénomique.

Le récepteur Insulin-like Growth Factor – I Receptor (IGF1R) joue un rôle majeur dans la régulation de la croissance pré-et post-natale. La fixation des facteurs IGF-I et IGF-II sur ce récepteur membranaire va activer des voies de signalisation impliquées dans la croissance et la prolifération cellulaire. Depuis les années 1990, une trentaine de variants ont été décrits dans IGF1R chez des patients présentant majoritairement un retard de croissance intra-utérin (RCIU), une microcéphalie, un retard staturopondéral postnatal, des difficultés alimentaires et un trouble du neurodéveloppement. Aujourd’hui, la recherche de ces variants entrainant un déficit en IGF1R s’inscrit dans la démarche diagnostique des retards staturopondéraux majeurs aux côtés du syndrome de Silver-Russell. Les variants pathogènes rapportés dans la littérature sont hérités d’un parent dans la majorité des cas.

Nous avons identifié, par exome solo ou génome trio, 6 enfants, issus de 5 familles, porteurs de variants rares dans IGF1R (NM_000875.5) : 2 variants induisant un codon stop prématuré (c.77G > A:p.Trp26* ; c.3137_3138del:p.Glu1046Valfs*55), une délétion en phase de 3 acides aminés (c.2128_2139del:p.Gln710_Lys713del) et 2 faux-sens (c.3667C > T:p.Arg1223Cys ; c.322G > A:p.Gly108Ser). Les 5 variants ont été systématiquement hérités de parents asymptomatiques (3/5) ou paucisymptomatiques (2/5) : 3 du père et 2 de la mère. L’âge du diagnostic était de 7 mois à 12 ans. Tous les patients présentaient un RCIU ainsi qu’un retard staturopondéral postnatal. Une microcéphalie ( < -2 DS) a été observée dans 5 cas sur 6 ainsi que des difficultés alimentaires chez 5 patients dont 2 ayant nécessité une nutrition entérale. Un léger retard du développement moteur a été observé chez 4 patients. Le diagnostic du syndrome de Silver-Russell avait été écarté pour 2 patients, et aucun des 6 patients n’avait fait l’objet d’une analyse ciblée d’IGF1R.

Nous avons pu conclure à la pathogénicité du variant tronquant et des deux variants non-sens, les variants faux-sens restant de signification incertaine en l’absence de tests fonctionnels complémentaires. Les analyses d’exome ou de génome font souvent appel à des filtres liés à la transmission. Les variants rares, hérités de parents non décrits initialement comme symptomatiques, ne sont que rarement retenus en particulier les variants faux-sens. Il semble donc important devant une indication de retard staturopondéral avec RCIU, microcéphalie et des difficultés alimentaires de porter son attention sur la présence de variants rares, même hérités, dans IGF1R. 


Emma-Naoual BENBAKIR (Nantes), Bertrand ISIDOR, Marie VINCENT, Thomas BESNARD, Wallid DEB, Stéphane BÉZIEAU, Benjamin COGNÉ
10:00 - 11:00 #38177 - P059 Effet d'un traitement de longue durée par la carbamazepine dans un modèle génétique d'encéphalopathie liée au gène KCNQ2.
P059 Effet d'un traitement de longue durée par la carbamazepine dans un modèle génétique d'encéphalopathie liée au gène KCNQ2.

La carbamazepine (CBZ) est le traitement anti-épileptique de première ligne pour les patients touchés par des variants dominants négatifs dans le gène KCNQ2. Cependant, une proportion de patients ne répond pas au traitement et l’effet de la CBZ sur le neurodéveloppement est débattu.  Nous avons utilisé la souris modèle d'encéphalopathie épileptique et développementale liée à KCNQ2 (souris KCNQ2T274M/+ ou KCNQ2-DEE) pour évaluer l’effet d’un traitement de longue durée par la CBZ sur les crises d’épilepsie et les capacités cognitives. Les souris KCNQ2-DEE présentent des crises généralisées spontannées entre P20 et P35 (25% de ces animaux décèdent suite à leur crise). A trois mois, les animaux KCNQ2-DEE ont de mauvaises performances dans plusieurs tests cognitifs.

 

Les souris KCNQ2-DEE ont été traitées par voie orale en ajoutant la CBZ à la nourriture afin d'éviter la douleur et le stress liés aux injections répétées sur le long terme. Nous avons tout d'abord testé plusieurs formulations dans le but d’atteindre la dose circulante optimale de CBZ et d’epoxy-CBZ (E-CBZ, le métabolite actif de la CBZ). Nous avons ensuite traité 3 groupes de souris avec la CBZ pendant 70 jours à partir du sevrage. Nous avons développé en parallèle un système capable d'induire une crise d’épilepsie chez >80% des animaux KCNQ2-DEE  grâce à des ultrasons, utilisable comme readout d'efficacité anti-épileptique. Un prélèvement sanguin a été réalisé chaque semaine et le cerveau a été récupéré à la fin de l’étude pour doser la CBZ et l’E-CBZ par HPLC.

 

Après 70 jours de traitement, nous montrons que la CBZ supprime presque totalement les crises d’épilepsie chez la souris KCNQ2-DEE (crise généralisée chez 1/12 traitées contre 8/13 non traitées). L’efficacité de la molécule est progressive et corrélée avec une augmentation d’E-CBZ dans le sang et le cerveau au cours du traitement. La concentration de CBZ et d’E-CBZ est sept fois plus importante dans le cerveau que dans le sang à l'issue du traitement. De façon très intéressante, le traitement de longue durée par la CBZ restaure des capacités d'apprentissage proches de la normale chez la souris KCNQ2-DEE. Ces résultats permettent de valider ce modèle pour tester d'autres molécules anti-épileptiques, montrent que l'E-CBZ s’accumule dans le cerveau sur le long terme et que ce traitement améliore les capacités cognitives du modèle.


Jordane LOUIS (Marseille), Natalia DOUDKA, Marie-Solenne FELIX, Adeline SPIGA GHATA, Camille ESPANET, Romain GUILHAUMOU, Mathieu MILH, Laurent VILLARD
10:00 - 11:00 #37692 - P063 CELF4 : un nouveau gène impliqué dans un trouble du neurodéveloppement syndromique.
P063 CELF4 : un nouveau gène impliqué dans un trouble du neurodéveloppement syndromique.

Les protéines de liaison à l’ARN sont essentielles à la régulation de l’expression des gènes. On estime à plus de 1500 le nombre de gènes codant pour les protéines de liaison à l’ARN dans le génome humain, majoritairement exprimées de façon ubiquitaire. Elles interviennent dans les évènements co- et post-transcriptionnels dans le noyau cellulaire ainsi que dans le cytoplasme, incluant la traduction, l’épissage, la dégradation, la stabilité et le transport des ARNm. Une dérégulation du métabolisme des ARN et de l’expression des gènes peut avoir des conséquences notables, puisqu’environ 700 maladies mendéliennes sont associées à des variations dans des gènes codant pour des protéines de liaison à l’ARN.

Dans cette étude, nous rapportons 9 patients, 6 femmes et 3 hommes âgés de 1 à 29 ans, présentant une déficience intellectuelle légère à modérée, un retard de langage, des troubles du comportement (principalement agressivité), un retard de la motricité fine et une épilepsie. Ces troubles neurodéveloppementaux sont associés à des éléments morphologiques variables et une obésité qui apparait dans l’enfance. Une variation hétérozygote dans le gène CELF4 a été identifié chez ces patients, de novo ou hérité d’un parent atteint, incluant 4 variations non-sens, 3 variations faux-sens, 1 variation intronique et 1 variation frameshift. Toutes ces variations affectent le domaine fonctionnel RRM ou la région N-terminale, régions de la protéines CELF4 essentielles à sa liaison ARN et à son activité d’épissage. CELF4 code pour une protéine de liaison à l’ARN de la famille CUGBP/ELAVL (mammalian CUG-binding protein/embryonic lethal abnormal vision-like), capable de se lier à 15-20% du transcriptome via la région 3’UTR. La famille CUGBP/ELAVL composée de 6 paralogues (CELF1-6) est particulièrement essentielle durant le développement embryonnaire, en particulier pour le développement cérébral, puis leur taux diminue durant le développement post-natal. Plusieurs études basées sur un modèle murin celf4 démontre l’implication de Celf4 dans le neurodéveloppement. Des études fonctionnelles sont en cours sur des modèles cellulaires afin de mieux caractériser la fonction de la protéine CELF4 et d’analyser l’impact des variations faux-sens du gène CELF4 dans le métabolisme des ARNm.

En conclusion, nous avons identifié CELF4 comme un nouveau gène impliqué dans le métabolisme des ARN, responsable de déficience intellectuelle syndromique associé à une obésité.


Ange-Line BRUEL (DIJON), Julien PACCAUD, Victor COUTURIER, Anneke VULTO-VANSILFHOUT, Frédéric BILAN, Gwenaël LE GUYADER, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Xavier LE GUILLOU, Sophie RONDEAU, Jaclyn S. LEE, Adelyn BEIL, Mohnish SURI, François GUERIN, Christine COUBES, François LECOQUIÈRRE, Alice GOLDENBERG, Nicole BERTSCH, Rhonda ANDERSON, Yannis DUFFOURD, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Antonio VITOBELLO, Christel THAUVIN-ROBINET
10:00 - 11:00 #38123 - P067 Le diagnostic génétique de l’épilepsie durant la première année de vie : retour d’expérience d’un CHU Tunisien.
Le diagnostic génétique de l’épilepsie durant la première année de vie : retour d’expérience d’un CHU Tunisien.

Introduction:

L’épilepsie à début précoce est une pathologie lourde entrainant souvent un handicap cognitif de sévérité variable. Une origine génétique est retrouvée dans environ 40% des cas. Un diagnostic génétique rapide conditionne le suivi des enfants épileptiques, leur prise en charge thérapeutique et multidisciplinaire.

Méthodes:

Nous avons mené une étude rétrospective et descriptive portant sur 36patients atteints d’épilepsie ayant débuté durant la première année de vie et colligés au Service des Maladies Congénitales et Héréditaires du CHU Mongi Slim, sur une période de 12ans. Une origine génétique était établie chez tous les patients.

Résultats:

L’âge médian des patients à la première consultation était de 31,5mois. Le sex-ratio était de 1,1.

Nous avons retrouvé une consanguinité chez 25% des patients et des antécédents familiaux d’épilepsie dans 42% des cas. L’âge médian à la première crise était de 113 jours.  Les crises convulsives étaient polymorphes dans 47% des cas. L’épilepsie était pharmacorésistante dans 61% des cas. L’EEG inter-critique était pathologique chez 48% des patients et des anomalies à l’IRM cérébrale étaient objectivées chez 45% des patients explorés.

L’épilepsie était syndromique dans 97% des cas. Les anomalies associées étaient : un retard des acquisitions psychomotrices (88%), une microcéphalie (37%), une dysmorphie faciale (71%), une hypotonie axiale (67%), une atrophie optique (3/24), une hypoacousie (4/12) et un bilan métabolique perturbé (3/23).

 Le délai moyen entre la première crise et la confirmation étiologique était de 41 mois.

Sur le plan génétique, des variations nucléotidiques (SNV) ont été objectivées dans 64% des cas, des variants structuraux (SV) dans 25% des cas et une maladie liée à une anomalie de l’empreinte dans 11% des cas.

Parmi les 9 patients porteurs de SV, nous avons retrouvé cinq cas de microdélétions (en 1p36, 5p15.1 et 22q11.2), deux cas de microduplication (en 2p11.2 et 22q11.21) et un cas de tétrasomie 12p. Un autre patient était porteur d’un marqueur surnuméraire dont l’origine chromosomique n’a pas été identifiée.

Les SNV étaient localisés dans 19gènes codant pour des protéines ayant des fonctions diverses : des canaux ioniques (SCN1A, KCNT1, KCNT2 et KCNQ2), des facteurs de transcription (EBF3, ARX), des régulateurs de la croissance et de la différenciation cellulaire (CDKL5, PCDH19, PURA, SON et TBCK), ainsi que pour des protéines impliquées dans diverses voies métaboliques (DEGS1, PNPO, PIGM et SLC13A5). Parmi ces 19gènes, six étaient récemment associés aux troubles du neurodéveloppement. Par ailleurs, les gènes les plus impliqués dans notre cohorte étaient SCN1A (5cas) et PCDH19 (2cas).

Un diagnostic prénatal a été réalisé chez quatre familles.

Conclusions:

Nos résultats ont contribué à décrire l’état des lieux de l’épilepsie d’origine génétique débutant avant l’âge d’un an. De futures études multicentriques permettront d’établir une stratégie diagnostique globale des épilepsies en Tunisie.


Miriam ESSID (La Marsa, Tunisie), Sana KAROUI, Syrine HIZEM, Yasmina ELARIBI, Imen REJEB, Abir JEBALI, Mayssa IDOUDI, Manel AJIMI, Bouthaina BOURAOUI, Sami JABNOUN, Thouraya BEN YOUNES, Haifa OUARDA, Yosra BEN REJEB, Lionel ARNAUD, Claire Marie DHAENENS, Nadia SIALA, Hager BARAKIZOU, Sonia BLIBECH, Franck BROLY, Eric LEGUERN, Ichraf KRAOUA, Houweyda JILANI, Lamia BEN JEMAA
10:00 - 11:00 #38167 - P071 Modélisation d’un trouble du neurodéveloppement causé par des mutations de CACNA1G par des approches sur cellules iPS et poisson-zèbre.
Modélisation d’un trouble du neurodéveloppement causé par des mutations de CACNA1G par des approches sur cellules iPS et poisson-zèbre.

Les ataxies cérébelleuses congénitales se caractérisent par une altération de la coordination des mouvements, de l'équilibre et de la parole, associée à des déficits cognitifs et d'apprentissage. Des mutations gain de fonction dans CACNA1G ont été récemment identifiées comme la cause d'une encéphalopathie avec ataxie congénitale, atrophie cérébelleuse précoce, microcéphalie progressive et de graves déficiences motrices et cognitives (SCA42ND). CACNA1G code pour le canal calcique de type T CaV3.1 principalement exprimée dans les cellules de Purkinje du cervelet, mais aussi dans le cortex. Les mutations impliquées (p.A961T et p.M1531V) se situent dans le pore du canal, et provoquent une augmentation de l’influx calcique dans des conditions de surexpression dans des cellules HEK-293. Le calcium est impliqué dans l'excitabilité neuronale et les processus neurodéveloppementaux, mais la contribution exacte de CaV3.1 dans la physiologie neuronale et durant le neurodéveloppement n'est pas clairement défini.

Notre objectif est de générer des modèles in vitro et in vivo pour étudier les conséquences des mutations de CACNA1G

À cette fin, nous avons mis au point le Base Editing sur cellules souches pluripotentes induites humaines (iPSCs). Avec cette approche, il n’y a pas de cassure double brin de l’ADN, cela permet l’édition précise d’une seule base. Des lignées d’iPSCs homozygotes et hétérozygotes pour la mutation p.M1531V ont été obtenues à partir d’une lignée contrôle. Sur ces lignées, l’analyse du génome entier n’a pas mis en évidence d’effet off-target. Pour la mutation p.A961T, des cellules de patients ont été reprogrammées en iPSCs et un contrôle isogénique a été obtenu par Base Editing. Ces iPSCs ont été différenciées en progéniteurs de neurones corticaux glutamatergiques. La mise en évidence de défauts de prolifération et de différenciation neuronale est en cours à l’aide de tests de viabilité cellulaire MTT et d’immunomarquages. L’impact des mutations sur la physiologie neuronale pourra ensuite être étudié en imagerie calcique et en électrophysiologie.

Pour étudier in vivo l’impact des mutations de CACNA1G, nous utilisons le modèle poisson-zèbre. Notre stratégie se base sur la surexpression de cacna1g contrôle et muté dans différentes populations neuronales. Une conservation de la structure et de l’épissage de ce gène a été identifié entre l’Homme et le poisson-zèbre, ainsi qu’une conservation de l’expression de cacna1g dans le cortex. Un transcrit de 7 kb fortement exprimé pendant le développement a ensuite été cloné. Son expression dans des cellules HEK-293 a permis de confirmer que le canal exprimé est complètement fonctionnel et que le courant généré est caractéristique des canaux de type T. 

Ces modèles permettront d’étudier les mécanismes physiopathologiques résultant des mutations de CACNA1G, et de tester des approches thérapeutiques grâce à l’utilisation de bloqueurs des canaux de type T et au développement d’oligonucléotides antisens (ASO).


Mathilde NESSON-DAUPHIN (Paris), Karine SIQUIER-PERNET, Cécile DAUBECH, Amaël DAVAKAN, Philippe LORY, Marion COOLEN, Vincent CANTAGREL
10:00 - 11:00 #38464 - P075 Paraplégie spastique héréditaire liée à ARL6IP1 – première description de signes prénataux, précision anatomopathologique et revue de la littérature.
P075 Paraplégie spastique héréditaire liée à ARL6IP1 – première description de signes prénataux, précision anatomopathologique et revue de la littérature.

Les paraplégies spastiques héréditaires (PSH) sont cliniquement et génétiquement hétérogènes. Cliniquement, on distingue une forme pure (limitée à l’atteinte des faisceaux cortico-spinaux) et une forme compliquée (avec une atteinte plus haute, avec des signes neurologiques ou extra-neurologiques) qui peut associer d'autres signes. Plus de 80 gènes sont impliqués, avec une transmission majoritairement autosomique. 

 

Une forme récessive de PSH compliquée liée au gène ARL6IP1 a été décrite. Ce gène code pour une protéine transmembranaire située dans le réticulum endoplasmique, où elle régule le trafic intracellulaire. Seulement 11 patients et 4 variations sont décrits dans la littérature à ce jour. Le tableau clinique comprend, pour les formes néonatales, une hypotonie généralisée associée à une détresse respiratoire de mauvais pronostic et, pour les formes plus tardives, un décalage des acquisitions motrices et une paraplégie. Pour les formes moins sévères, la déficience intellectuelle est inconstante. 

 

Nous rapportons 2 nouveaux patients, frères, de parents cousins germains avec une forme néonatale compliquée de PSH liée à ARL6IP1.  

 

Le patient 1 a été transféré en réanimation dès la naissance pour détresse respiratoire après une grossesse sans particularité. Il présentait une hypotonie globale sévère, une faible réactivité, une aréflexie ostéotendineuse, des troubles de la déglutition, un aspect gracile des cuisses et des pieds bots varus équins. L'IRM cérébrale montrait une anomalie de gyration sans microcéphalie. Une biopsie musculaire crurale montrait une atrophie musculaire associée à une expression anormale de l'alpha-dystroglycane. Le tableau a évolué vers un retard développemental, un opisthotonos et la nécessité d’une gastrostomie et d’une trachéotomie. Le patient est décédé d'une infection respiratoire à 3 ans.  

 

Le patient 2 a fait l’objet d’une surveillance prénatale qui a révélé une gyration anormale associée à des anomalies de la substance blanche et à un pied bot bilatéral, suggérant une récurrence. A la naissance, il a été également transféré en réanimation néonatale pour hypotonie globale. Peu après, son tableau a évolué vers une absence d'autonomie alimentaire et respiratoire. Il est décédé à 1 mois d'une bradycardie et d'une désaturation. La famille a décliné l'autopsie. 

Réalisé en quatuor via AURAGEN, le séquençage de génome a révélé la variation homozygote chr16(GRCh38):g.18798759G > A, ENST00000304414.12:c.112C > T, p.(Arg38*) chez les deux frères. Déjà signalée chez 3 patients rapportés dans la littérature, cette variation a été interprétée comme pathogène. Elle se trouve à l'état hétérozygote chez chaque parent.  

 

Cette observation précise le spectre phénotypique de la PSH liée à ARL6IP1 en étoffant la description de la forme néonatale et en donnant la première description de signes prénataux et des caractéristiques histologiques musculaires.  Un article est en rédaction et un appel à collaboration pourra être réalisé.


Evan GOUY (Lyon), Nicolas CHATRON, Laurent GUIBAUD, Auragen Consortium (COLLECTIF), Gaétan LESCA, Nathalie STREICHENBERGER, Massimiliano ROSSI
10:00 - 11:00 #38117 - P079 Hétérogénéité clinique intrafamiliale chez une nouvelle forme de syndrome de Joubert.
P079 Hétérogénéité clinique intrafamiliale chez une nouvelle forme de syndrome de Joubert.

Introduction et objectif :

Le syndrome de Joubert (JBTS) est une ciliopathie primaire neurodéveloppementale, qui est phénotypiquement et génétiquement très hétérogène. A ce jour, 40 entités cliniques ont été identifiées causées par des mutations de 40 gènes différents.. Le JBTS est typiquement caractérisé par une malformation cérébrale à type d’hypoplasie vermine donnant le signe radiologique de dent molaire.

L’objectif de cette étude est de souligner l’intérêt de séquençage à haut débit dans le diagnostic étiologie de la déficience intellectuelle syndromique à travers l’étude d’une famille tunisienne.

Patients et Méthodes :

Nous avons établi une étude clinique et génétique, par séquençage de l’exome entier, de deux patients suivis au service des maladies congénitales et héréditaires de l’hôpital Charles Nicolle pour une déficience intellectuelle syndromique.

Résultats et Discussion :

Il s’agit de deux enfants, une fille (V-3) et un garçon (V-2), ayant en commun un retard psychomoteur, une hypotonie et une dysmorphie faciale. Le V-2 avait des malformations des membres ainsi que des troubles du comportement. La V-3 a un tableau clinique plus sévère avec une absence de toute acquisition psychomotrice, une microcéphalie congénitale, une microphtalmie avec une mauvaise poursuite oculaire, un retard de croissance postnatal, ainsi qu’une agénésie complète du corps calleux associée à une brachycéphalie et à une atrophie sus-tentorielle bi fronto temporale et du tronc cérébral.

Une mutation frameshift du KATNIP a été détectée chez nos deux patients, permettant de retenir chez eux le diagnostic de syndrome de Joubert 26. Toutefois, le tableau clinique était plus sévère chez la patiente V-3, ce qui nous a amené à procéder à une relecture des données en adaptant d’autres critères de filtration. Ceci nous a permis de détecter chez elle deux variations hétérozygotes des INPP5E et TOGARAM1 (chacun des parents était hétérozygote pour l’une des deux) dont les mutations homozygotes sont responsables du JBTS. Ces résultats ouvrent la voie à deux hypothèses: celle d’un vrai digénisme ou d’une pseudo-hérédité digénique.

Conclusion :

Ces phénomènes digéniques, déjà décrits dans le JBTS, pourraient bien expliquer l’hétérogénéité phénotypique intra-familiale. Néanmoins, une confirmation par des études fonctionnelles reste toujours nécessaire pour pouvoir confirmer le diagnostic chez cette famille.


Nesrine KERKENI (Tunis, Tunisie), Cyrine ADHOUM, Faouzi MAAZOUL, Maher KHARRAT, Ridha M'RAD, Mediha TRABELSI
10:00 - 11:00 #37702 - P083 De la paraplégie spastique héréditaire à l’encéphalopathie épileptique : la première série de patients porteurs de variants bialléliques élargit le spectre phénotypique associé au gène SPAST.
P083 De la paraplégie spastique héréditaire à l’encéphalopathie épileptique : la première série de patients porteurs de variants bialléliques élargit le spectre phénotypique associé au gène SPAST.

Les variants pathogènes hétérozygotes de SPAST sont connus pour être à l’origine de la paraplégie spastique héréditaire (PSH) de type 4 (SPG4), la forme la plus courante de PSH, caractérisée par une spasticité bilatérale progressive des membres inférieurs, associée fréquemment à des troubles vésico-sphinctériens. Cependant, il existe très peu de descriptions dans la littérature de patients porteurs de variants bialléliques de SPAST.

Dans cette étude, nous présentons la première cohorte constituée de 11 patients porteurs de variants bialléliques dans SPAST. Les variants pathogènes ont été identifiés chez ces patients grâce à des techniques de séquençage ciblé Sanger, de séquençage de panel, ou de séquençage d'exome. Ces patients sont issus de 8 familles différentes, parmi lesquelles 9 sont porteurs de variants homozygotes et 2 de variants hétérozygotes composites, à la fois des variants faux-sens et des variants tronquants.

Le phénotype associé à ces variants bialléliques est variable, avec un spectre phénotypique large.  Nous décrivons 8 patients présentant une PSH pure avec un âge de début variable, majoritairement infantile, et 3 patients présentant une encéphalopathie développementale et épileptique sévère de début précoce avec un syndrome tétrapyramidal d’aggravation progressive. Chez les parents des patients, porteurs hétérozygotes de variants pathogènes de SPAST, on retrouve à la fois des porteurs asymptomatiques et des patients atteints d’une forme classique de SPG4.

Ces différents phénotypes sont concordants avec les très rares descriptions disponibles dans la littérature : une patiente porteuse d’un variant homozygote dans SPAST présentant une encéphalopathie développementale et épileptique avait été rapportée, ainsi que 3 patients avec paraplégie spastique pure, de début infantile ou tardif.

En conclusion, les variants bialléliques de SPAST peuvent expliquer des cas de paraplégie spastique héréditaire de transmission autosomique récessive. De plus, ces variants bialléliques peuvent aussi causer une encéphalopathie épileptique avec un syndrome tétrapyramidal, un nouveau phénotype associé au gène SPAST.


Manon DEGOUTIN (Bordeaux), Chloé ANGELINI, Claire BAR, Christine BARNERIAS, Traki BENHASSINE, Mehrdad A. ESTIAR, Claire EWENCZYK, Ziv GAN-OR, Didier LACOMBE, Claire LEFEUVRE, Purvi MAJETHIA, Mouna MESSAOUD, Guy A. ROULEAU, Oksana SUCHOWERSKY, Anju SHUKLA, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Giovanni STEVANIN, Cyril GOIZET
10:00 - 11:00 #37889 - P087 NAPB et encéphalopathies épileptiques et développementales : description du profil électro-clinique associé à un nouveau variant pathogène.
P087 NAPB et encéphalopathies épileptiques et développementales : description du profil électro-clinique associé à un nouveau variant pathogène.

Les encéphalopathies épileptiques et développementales (DEE) sont un groupe de pathologies rares du neurodéveloppement caractérisées par des crises épileptiques associées à un retard du développement ou une régression. Ce groupe de pathologies est génétiquement hétérogène avec plus de 100 gènes aujourd’hui décrits. Les mutations décrites dans ces gènes peuvent affecter les canaux ioniques, la transmission synaptique, le métabolisme, le développement ou la maturation neuronale, la régulation transcriptionnelle ou le trafic intracellulaire.

Le séquençage de l’exome chez une famille consanguine composée de 5 enfants dont 3 présentent une épilepsie précoce avec des crises multi-focales, mais sans anomalie de fond intercritique à l’électroencéphalogramme (EEG), nous a permis d’identifier un nouveau variant tronquant homozygote dans le gène NAPB (N-ethylmaleimide-sensitive fusion attachment protein beta). Ce gène code pour la protéine bSNAP, un régulateur indispensable de l’ATPase NSF (N-ethylmaleimide-sensitive fusion protein) qui est essentiel pour la transmission synaptique puisqu’elle permet le désassemblage et le recyclage des protéines composant le complexe SNARE (soluble N-ethylmaleimide-sensitive fusion protein attachment protein receptor). Le suivi de ces trois enfants a permis de décrire précisément les trois phases d’évolution de ce syndrome :1) une épilepsie précoce sans anomalie intercritique spécifique à l’EEG ; 2) A la fin de la première année, la durée et la fréquence des crises augmentent, et une régression des acquisitions apparait ; 3) Vers 3 ans, les crises deviennent majoritairement nocturnes avec une fréquence mensuelle. Lors de leur dernière évaluation, tous les enfants présentaient un déficit global du neurodéveloppement avec un retard ou une marche non acquise.

Des variants homozygotes tronquants du gène NAPB ont déjà été décrites chez trois autres familles présentant une encéphalopathie épileptique précoce. Nos résultats ont permis de confirmer l’implication de ce gène dans les épilepsies, d’affiner le phénotype associé et de classer la DEE liée au gène NAPB comme un syndrome spécifique.


Cécile MIGNON-RAVIX, Florence RICCARDI, Géraldine DAQUIN, Pierre CACCIAGLI, Sylvie LAMOUREUX-TOTH, Laurent VILLARD, Nathalie VILLENEUVE, Florence MOLINARI (Marseille)
10:00 - 11:00 #37809 - P091 Fgfr3, un gardien de l'intégrité des sutures crânienne : Etude d’un modèle de poisson zèbre fgfr3 perte de fonction.
P091 Fgfr3, un gardien de l'intégrité des sutures crânienne : Etude d’un modèle de poisson zèbre fgfr3 perte de fonction.

Les craniosynostoses résultent d'un défaut de l’ossification membranaire entrainant une fusion prématurée des sutures crâniennes. Des mutations gain de fonction du Fibroblast Growth Factor Receptor 3 (FGFR3) sont responsables de craniosynostoses syndromiques. Le rôle de FGFR3 au cours de la formation des sutures reste à déterminer et nous proposons de le définir pour la première fois grâce à un modèle de poisson zèbre fgfr3 perte-de-fonction (fgfr3lof).

Les poissons fgfr3lof présentent un phénotype opposé aux craniosynostoses, avec des os frontaux et pariétaux qui ne se chevauchent pas et restent séparés par une épaisse couche de cellules et de collagènes. Nous avons étudié l’ensemble des cellules intervenant lors de l’ossification membranaire. L’analyse de l’expression des gènes prrx1 et gli1 par RNAscope n’a révélé aucun défaut des cellules mésenchymateuses. En revanche, grâce à l’utilisation de lignées transgéniques marquant spécifiquement les ostéoprogéniteurs (OP), les ostéoblastes (OB) immatures ou matures, nous avons mis en évidence le long de la suture 1) une augmentation du nombre d'OP (fgfr3+: 45% ; fgfr3lof: 72% ; p=0.04), 2) une augmentation du nombre d'OB immatures (fgfr3+: 34% ; fgfr3lof: 74% ; p=0.0007) associée à un changement de leur morphologie et 3) une diminution importante du nombre d’OB matures chez les fgfr3lof (fgfr3+: 29% ; fgfr3lof: 2% ; p<0.0001). Ces résultats montrent que dans la suture, Fgfr3 est un inhibiteur de l’expansion et de la différentiation des OP et un activateur de la maturation des OB. A contrario, l’absence de Fgfr3 n’affecte pas les cellules du périoste, où une expression plus élevée des récepteurs fgfr1a et fgfr2 et du ligand fgf8a a été observée par RNAscope. Ces résultats suggèrent une compensation localisée de l’absence de fgfr3 par fgfr1a et fgfr2.

Nos travaux ultérieurs avaient démontré chez les poissons fgfr3lof une augmentation de l'expression des collagènes de type 12 et 6 (Col12 ; Col6), essentiels à la formation des fibres de Col1 et à la communication entre les OB et exprimés fortement dans les sutures. Les analyses par microscopie électronique révèlent une altération de l’organisation des fibres de Col1 et une augmentation de leur diamètre chez les fgfr3lof (fgfr3+ : 794nm² ; fgfr3lof : 945nm² ; p=0.0493). Fgfr3 intervient donc dans la mise en place du réseau de collagène dans les sutures crâniennes.

Enfin, la voie de signalisation Wnt régule à la fois l’ostéogenèse et l’expression des collagènes. L’étude de l’expression de l’axin2 (marqueur de l’activation de Wnt) par RNAscope révèle une augmentation de son expression le long de la suture des fgfr3lof (fgfr3+: 41% ; fgfr3lof: 66% ; p=0.0379) indiquant un potentiel lien entre la voie Wnt et Fgfr3 qui reste à confirmer.

Nos travaux montrent pour la première fois que Fgfr3 est nécessaire au maintien de l’intégrité des sutures, et ouvrent la voie à une meilleure compréhension de la physiopathologie des craniosynostoses liées à FGFR3.


Rachel PEREUR (Paris), Marie-Claire SCHANNE-KLEIN, Florence RUGGIERO, Paolo BONALDO, Laurence LEGEAI-MALLET, Emilie DAMBROISE
10:00 - 11:00 #38254 - P095 Inflammasomes et épidermolyse bulleuse.
Inflammasomes et épidermolyse bulleuse.

L'épidermolyse bulleuse (EB) regroupe un groupe de maladies génétiques rares du tissu conjonctif caractérisées par une fragilité de la peau et la formation de phlyctènes en raison de mutations dans les gènes codant pour des protéines de la membrane basale ou des protéines modulant l'organisation de la membrane basale. Malgré la variabilité phénotypique, toutes les formes d'EB présentent des défauts de réparation et de cicatrisation des tissus à la suite de traumatismes mineurs entraînant une inflammation locale. Le rôle des cytokines dans l'orchestration de la réparation et de l'intégrité des tissus dans l'EB a été peu étudié. Les infammasomes sont des complexes multiprotéiques qui contrôlent l'activation et la libération de cytokines pro-inflammatoires, à savoir l'interleukine-1β (IL-1β) et l'interleukine-18 (IL-18), par l'intermédiaire de la caspase-1. Notre objectif était d'étudier l'expression des composants de l'inflammasome et la sécrétion de cytokines dans les kératinocytes de patients atteints d'EB et de contrôles.

 Des kératinocytes primaires ont été dérivés de biopsies de personnes atteintes de différents types d'EB, dont l'épidermolyse bulleuse jonctionnelle (JEB) (N=4) et l'épidermolyse bulleuse simplex (EBS) (N=4). Les kératinocytes épidermiques humains normaux (NHEK) ont été utilisés comme contrôles. L'expression des principaux capteurs de l'inflammasome (NOD-like Receptors (NLRs)), des membres de la famille des caspases et des cytokines a été déterminée. En parallèle, la sécrétion de cytokines a été mesurée par ELISA.

 Nous avons observé des niveaux élevés d’expression de NLRP1, NLRP3, NLRP6, MEFV, NOD2, NLRC4, NLRP4, NLRP10 et NLRP12 dans les kératinocytes dérivés de patients JEB par rapport aux NHEK. L'expression de NLRP6, MEFV, AIM2 et NLRC4 était plus élevée chez les patients EBS que chez les NHEK. L'expression de CASP1 et CASP4 était plus élevée chez les patients JEB et EBS que chez les NHEK, mais était de niveau comparable chez les patients JEB et EBS. L'expression des gènes IL-1B et IL-18 était significativement plus élevée chez les patients JEB que chez les NHEK. La sécrétion d'IL-1β était significativement plus élevée chez les patients JEB que chez les EBS ou les contrôles. De façon inattendue, la sécrétion d'IL-18 était inférieure à la limite de détection dans tous les groupes.

Nos résultats ont démontré que les kératinocytes dérivés des patients JEB et EBS présentent une expression accrue des composants de l'inflammasome par rapport aux NHEK, ce qui suggère un rôle de l'inflammasome dans l'EB. Le dérèglement des senseurs de l'inflammasome, qui entraîne une production excessive de cytokines pro-inflammatoires, pourrait donc contribuer à l'inflammation chronique observée dans l'EB. Des études complémentaires sur le type d'inflammasome(s) impliqué(s) dans l'EB et l’utilisation ciblée de modulateurs de l’activation des inflammasomes pourraient être prometteuses pour le développement de traitements anti-inflammatoires pour l'EB.


Aphrodite DASKALOPOULOU (Paris), Ioannis ATHANASIOU, Claire JUMEAU, Angela ARENAS GARCIA, Serge AMSELEM, Dimitra KIRITSI, Sonia-Athina KARABINA
10:00 - 11:00 #38280 - P099 Identification de variants du gène MYH10 à l’état hétérozygote responsables d’un phénotype rare associant colobome et ptosis rappelant le spectre du syndrome de Baraitser-Winter.
Identification de variants du gène MYH10 à l’état hétérozygote responsables d’un phénotype rare associant colobome et ptosis rappelant le spectre du syndrome de Baraitser-Winter.

Les syndromes avec anomalies du développement oculaire et de la région périoculaire sont rares et sont décrits dans quelques entités associant principalement un colobome et un ptosis, telles que le syndrome de Noonan ou le syndrome de Baraitser-Winter cérébro-fronto-facial (BWCFF).

Une première famille, une mère et ses deux filles, a été adressée en raison de malformations du globe oculaire incluant un colobome, un ptosis et une dysmorphie cranio-faciale évoquant un syndrome de BWCFF. Les patientes n’ont par ailleurs pas d’atteinte neurologique et les IRM cérébrales réalisées ne révèlent pas de malformation classiquement décrite dans ce syndrome. En l’absence de détection de variant dans les gènes connus dans le syndrome de BWCFF, ACTB et ACTG1, un séquençage d'exome (WES) a été réalisé et a permis d’identifier un nouveau variant faux-sens du gène MYH10, codant pour l’isoforme B de la myosine II non musculaire. Récemment, des variants de MYH10 à l’état hétérozygote ont été rapportés dans les troubles du neurodéveloppement et des anomalies congénitales, mais aucun patient n'a été décrit avec un colobome et un ptosis comme principales manifestations. Deux familles supplémentaires avec des anomalies oculaires similaires sans atteinte neurologique, porteuses de variants de MYH10 détectés par WES et séquençage du génome, ont ensuite pu être identifiées dans d’autres centres. Il s’agit d’une mère et de son fils, tous deux porteurs d’un variant affectant l’épissage, et d’un garçon avec une délétion d'un seul acide aminé de MYH10 de novo. Des études fonctionnelles sur les fibroblastes cutanés de patients et un modèle de poisson zèbre avec un morpholino de myh10 ont été utilisés pour étudier le rôle de MYH10. 

Les 3 variants rapportés se situent dans le domaine queue de MYH10 nécessaire pour l'assemblage du filament de myosine. L’expression de MYH10 est diminuée au niveau protéique et un défaut de localisation de MYH10 ainsi qu'un réseau d'actine anormal sont observés dans les cellules de patients. La diminution de l’expression de myh10 chez le poisson zèbre entraîne des anomalies oculaires et affecte le développement musculaire.

Nous montrons ici la variabilité d’expression liés au gène MYH10 pouvant conduire non seulement à des troubles du neurodéveloppement, mais également à un phénotype oculaire étroitement lié au spectre des actinopathies, avec l'association rarement rapportée d'anomalies du développement du globe oculaire et d’un ptosis congénital. Un défaut de MYH10 est associé à des anomalies de la longueur de l’actine et de polymérisation in vitro ainsi qu'un retard dans le développement oculaire et musculaire dans le modèle du poisson zèbre. Cette description de phénotypes similaires dus à des variants des gènes MYH10 et ACTB ou ACTG1 doit nous sensibiliser à l'analyse des effecteurs du réseau actine-myosine pour l’identification de patients supplémentaires et élargir le spectre clinique et génétique lié au BWCFF.


Sophie SCHEIDECKER (STRASBOURG), Séverine BÄR, Ariane KRÖLL-HERMI, Anita KORPIOJA, Clarisse DELVALLÉE, Samira SECULA, Véronique GEOFFROY, Catherine JAEGER, Elise SCHAEFER, Christelle ETARD, Corinne STOETZEL, Uwe STRAEHLE, Olivier KASSEL, Xavier ZANLONGHI, Jean MULLER, Elisa RAHIKKALA, Sylvie FRIANT, Hélène DOLLFUS
10:00 - 11:00 #37919 - P103 RIPOR2 : un nouveau gène de dysfonctionnement cochléovestibulaire non syndromique, différences entre pathologie humaine et modèles animaux.
P103 RIPOR2 : un nouveau gène de dysfonctionnement cochléovestibulaire non syndromique, différences entre pathologie humaine et modèles animaux.

Les dysfonctionnements cochléovestibulaires sont des affections rares et mal reconnues. Une variation pathogène homozygote c.1561C > T (p.R521*) dans RIPOR2 (régulateur de polarisation cellulaire interagissant avec la famille RHO 2) a été identifiée par séquençage de l'exome entier chez 3 frères et sœur tunisiens présentant une surdité congénitale bilatérale sévère à profonde associée à un dysfonctionnement vestibulaire sévère. En pathologie humaine, RIPOR2 est associé à une très rare forme de surdité congénitale profonde récessive non syndromique (DFNB104) dont l’association à des troubles vestibulaires n’avait pas été évaluée, mais également à un facteur de risque élevé de surdité dominante tardive non syndromique pouvant s’associer à des troubles vestibulaires (DFNA31).Chez la souris, les oligomères Ripor2 forment un anneau circonférentiel à la base des stéréocils des cellules ciliées cochléaires, permettant leur inflexion lors d'une stimulation mécanique. Bien que RIPOR2 soit également fortement exprimé dans les utricules et les ampoules vestibulaires durant le développement, la fonction vestibulaire est décrite comme normale chez la souris Ripor2 KO.La fonction vestibulaire n’ayant pas pu être évaluée chez les morpholinos knockdown antérieurement décrits, nous nous sommes engagés dans la création de lignées mutantes de poisson zèbre portant une mutation non-sens de l'exon 14 de ripor2. Aucune des larves ne présentait un comportement circulaire reflet d’une préservation globale de la fonction vestibulaire chez ces mutants.Nous décrivons finement le phénotype cochléovestibulaire en lien avec la surdité DFNB104 et discutons les différentes hypothèses à l’origine de la différence de phénotype vestibulaire entre l’homme et les modèles animaux.  


Godeleive MOREL, Margaut SEREY GAUT (Paris), Ernest SYLVAIN, Laurence JONARD, Natalie LOUNDON, Marine PARODI, Abeke Ralyath BALOGOUN, Sophie ACHARD, Sandrine MARLIN
10:00 - 11:00 #38385 - P107 Implémentation de la santé auditive de "e;précision"e; en Tunisie : Les leçons apprises de l’investigation clinique et génétique des déficiences auditives héréditaires et les orientations futures.
P107 Implémentation de la santé auditive de "e;précision"e; en Tunisie : Les leçons apprises de l’investigation clinique et génétique des déficiences auditives héréditaires et les orientations futures.

La déficience auditive est l’anomalie neurosensorielle la plus fréquente dans le monde, avec une prévalence estimée à 1 à 2/1000 nouveau-nés. En affectant plus de 5 % de la population mondiale, les déficiences auditives (DA) constituent un enjeu majeur de santé publique et sociétal à l'échelle mondiale. Les complexités étiologiques, cliniques et génétiques des formes héréditaires des (DA) représentent un défi pour établir le diagnostic de précision et la prise en charge thérapeutique adéquate. La mise en œuvre de la médecine de précision (MP) en santé auditive nécessite l'adoption de plusieurs stratégies. Deux modèles doivent être pris en compte parallèlement : (1) le profilage auditif et les évaluations auditives personnalisées pour affiner l’étiologie clinique et par conséquent, améliorer les résultats de la réadaptation auditive, (2) le dépistage génétique systématique et le développement de thérapies ciblées et adaptées au profil génétique.

Au cours de ces trente dernières années, nous avons mené des études multidisciplinaires pour caractériser le spectre clinique et moléculaire des (DA) héréditaires dans la population tunisienne, en utilisant initialement des approches génomiques, puis en introduisant différentes technologies de séquençage de nouvelle génération (NGS). L’objectif ultime est d'améliorer le diagnostic moléculaire des (DA) d’origine génétique. En combinant les résultats publiés de la recherche scientifique sur les investigations cliniques et moléculaires des (DA), la Tunisie compte le plus grand nombre d'études à l’échelle régionale décrivant le plus large spectre des profils génétiques et mutationnels en Afrique du Nord. Le dépistage de la mutation c.35delG du gène GJB2, représentant la mutation la plus prévalente des cas des (DA) non syndromiques récessifs, est indiqué en premier lieu (près de 35 %). Le séquençage de l’exome serait l’approche de diagnostic la plus appropriée pour les formes syndromiques et ultra-rares des (DA) identifiées dans la population tunisienne.

Malgré la pertinence des résultats générés dans le cadre de la recherche biomédicale, leur application dans la pratique clinique, en particulier pour les enfants candidats à l'implant cochléaire (IC), reste un défi. En effet, l'étiologie moléculaire des (DA) profondes est déterminée pour seulement 30 % des enfants candidats à l’IC dans un centre de référence à Tunis. Dans notre présentation, nous décrirons notre expérience et proposerons les démarches entreprises pour surmonter les défis rencontrés. Une approche responsable, transdisciplinaire accompagnée d’un renforcement de l’éducation est un facteur clé pour la mise en œuvre de la santé auditive de précision en Tunisie au profit du patient.


Cherine CHARFEDDINE (Tunis, Tunisie), Rahma MKAOUAR, Zied RIAHI, Jihene MARRAKCHI, Crystel BONNET, Najeh BELTAIEF, Mediha TRABELSI, Christine PETIT, Sonia ABDELHAK
10:00 - 11:00 #38148 - P111 Néphropathie mitochondriale : Le variant MT-TL1 m.3243A>G de l'ADN mitochondrial détecté par séquençage de l'exome entier peut expliquer des cas de néphropathies indéterminées chez l'adulte.
P111 Néphropathie mitochondriale : Le variant MT-TL1 m.3243A>G de l'ADN mitochondrial détecté par séquençage de l'exome entier peut expliquer des cas de néphropathies indéterminées chez l'adulte.

Introduction

Dans une cohorte de 1197 patients avec suspicion de néphropathie génétique pour qui nous avons réalisé un séquençage entier de l’exome (WES), nous avons également étudié l'incidence du variant pathogène de l'ADNmt MT-TL1 m.3243A > G. Sa prévalence est estimée entre 0,08 % et 0,25 %. Il est classiquement associé aux syndromes MIDD (Maternally Inherited Diabetes and Deafness) et MELAS (Mitochondrial Encephalomyopathy, Lactic Acidosis, Stroke-like episodes).

Matériel et méthodes

 

Entre septembre 2018 et février 2023, le WES a été réalisé de manière prospective chez 1197 patients atteints de néphropathie indéterminée. En plus de rechercher un variant pathogène dans des gènes nucléaires, nous avons recherché systématiquement le variant pathogène m.3243A > G de l’ADNmt à partir de l'ADN sanguin et avons ensuite confirmé le pourcentage d’hétéroplasmie de l'ADNmt respectivement à partir d'un échantillon d'urines ou de tissu rénal lorsqu'il était disponible à l’aide d’une méthode orthogonale, afin de comparer le taux d’hétéroplasmie retrouvé à celui de la fraction sanguine.

 

Résultats obtenus ou attendus

Un diagnostic moléculaire avec variant(s) nucléaire(s) a été posé chez 294/1197 patients (24%, âge médian : 43 ans). Le variant pathogène MT-TL1 m.3243A > G a été détecté chez 20/1197 patients (1,7 %). Une méthode orthogonale a été réalisée et a confirmé sa présence chez 6 de ces patients. Ceci suggère la possibilité de poser un diagnostic de variant de l’ADNmt à partir d'ADN sanguin analysé par WES. Ce diagnostic moléculaire a des implications cliniques majeures : contre-indication d’un don vivant de rein pour deux patients, diagnostic moléculaire chez trois patients atteints de néphropathies inconnues et chez trois autres patients étiquetés initialement hyalinose segmentaire et focale. Cette variation pourrait correspondre à un phénotype rénal associé ou non à des manifestations extra-rénales, moins sévère, notamment sur le plan neurologique, que la présentation classique du MELAS.

Conclusion

Cette étude renforce la place du WES en tant qu’exploration de première ligne d’une néphropathie indéterminée chez un patient adulte. Le WES a permis l'analyse du génome mitochondrial en détectant le variant MT-TL1 m.3243A > G, insoupçonné chez 1,7% des patients ayant une néphropathie indéterminée, soulignant un enrichissement par rapport à la prévalence observée dans d'autres populations. Nos données suggèrent que l'entité "néphropathie mitochondriale" peut représenter une part significative des néphropathies inconnues chez l'adulte.


Marine SERVEAUX DANCER (Lyon), Ilias BENSOUNA, Anne Sophie LEBRE, Laure RAYMOND, Alice DOREILLE, Laurent MESNARD
10:00 - 11:00 #37814 - P115 L’expressivité variable d’un variant d’épissage identifié au dépistage néonatal de la mucoviscidose : attention au piège !
P115 L’expressivité variable d’un variant d’épissage identifié au dépistage néonatal de la mucoviscidose : attention au piège !

Le dépistage néonatal de la mucoviscidose comprend le dosage de la trypsine immunoréactive (TIR) à 3 jours de vie, suivi, s’il est élevé, de la recherche de 29 variants pathogènes fréquents du gène CFTR. En cas d’identification d’un seul variant, un test de la sueur (TS) négatif permet généralement d’écarter le diagnostic de mucoviscidose chez l’enfant.

Nous rapportons le cas d’une famille illustrant l’expressivité variable des variants d’épissage du gène CFTR. Le taux de TIR élevé de la première enfant du couple a conduit à l’identification du variant sévère c.254G > A ou p.Gly85Glu à l’état hétérozygote chez cette dernière. Le diagnostic de mucoviscidose a été écarté suite à un TS négatif. L’analyse de ségrégation familiale, réalisée lors de la grossesse suivante, a permis d’identifier le variant p.Gly85Glu chez la mère et le variant c.1392+1del, absent des bases de données, à l’état hétérozygote chez le père. Les prédictions bio-informatiques de pathogénicité de ce variant étaient en faveur d’un impact significatif sur l’épissage de l’exon 10 de CFTR.

L’ainée du couple étant asymptomatique à l’âge de 2 ans, la recherche du variant c.1392+1del a été réalisée chez cette dernière pour adapter la prise en charge de la grossesse en cours. L’enfant s’est révélée hétérozygote composite pour les 2 variants, ce qui n’était pas en faveur de l’implication du variant c.1392+1del dans la mucoviscidose. Après discussion en RCP, ces données familiales ont mené à l’absence de diagnostic prénatal. La grossesse s’est poursuivie à terme sans signe d’appel échographique évocateur de mucoviscidose. Toutefois, le nouveau-né a présenté un taux de TIR élevé et des TS anormaux avec un génotype identique à celui sa sœur ainée. Le diagnostic de mucoviscidose a finalement été posé devant une insuffisance pancréatique exocrine (taux d’élastase fécale effondré) et une colonisation pulmonaire précoce à S. aureus et P. aeruginosa. L’étude minigène menée au laboratoire a confirmé l’impact du variant c.1392+1del sur l’épissage de l’exon 10 du gène CFTR, avec l’utilisation d’un site donneur exonique GC, prédit pour induire un décalage du cadre de lecture et l’apparition d’un codon stop prématuré. Une réévaluation clinique de la sœur ainée à l’âge de 4 ans a mis en évidence des bronchectasies infra-cliniques au scanner thoracique et le TS jusqu’alors négatif s’est positivé. Le diagnostic de mucoviscidose a donc également été posé chez l’enfant. Le variant c.1392+1del est désormais considéré comme pouvant être impliqué dans la mucoviscidose. D’autres investigations sont toutefois nécessaires pour déterminer le spectre phénotypique qui lui est associé.

Ce cas d’expressivité variable d’un variant affectant l’épissage, rappelle la nécessité d’évaluer de manière approfondie le phénotype des individus porteurs et souligne l’apport des analyses fonctionnelles in vitro, pour diagnostiquer les formes atypiques ou à révélation plus tardive de mucoviscidose.


Souphatta SASORITH, Mikeldi MOULIERAS, Fanny VERNEAU, Amandine BOUREAU-WIRTH, Marie GIANNANTONIO, Cécile ROUZIER, Caroline RAYNAL, Anne BERGOUGNOUX (MONTPELLIER)
10:00 - 11:00 #38036 - P119 7 nouveaux cas de patients adultes avec variation pathogène de DKC1 et une présentation pulmonaire.
7 nouveaux cas de patients adultes avec variation pathogène de DKC1 et une présentation pulmonaire.

Introduction

La fibrose pulmonaire (FP) est une pathologie évolutive et mortelle, pour laquelle il n’existe pas de traitement curatif. Les patients avec FP présentent généralement des télomères courts, et environ 30 % d’entre eux sont porteurs de variants constitutionnelles de transmission dominante sur les gènes de la voie des télomères (principalement TERT, TERC, RTEL1 ou encore PARN). Le gène DKC1 (chromosome X) code pour la dyskérine, une protéine qui joue un rôle dans la régulation post-transcriptionnelle, l’assemblage de TERC et la maintenance des télomères. Les variants pathogènes de ce gène sont à l’origine des téloméropathies, maladie d’expression variable. Les mutations de DKC1 sont principalement décrites chez des enfants atteints de dyskératoses congénital (DC), associant aplasie médullaire et triade cutanée. Les formes à révélation pulmonaire de l’adulte sont très peu étudiées, actuellement 7 cas indépendants de fibroses pulmonaires ont été rapportés.

Matériel et méthodes

Séquençage nouvelle génération, RT-PCR

Résultats

Nous décrivons 7 patients adultes porteurs de fibrose pulmonaire et de variants faux-sens hémizygotes dans le gène DKC1, dont un variant conduisant à un épissage aberrant. Il s’agit de 7 hommes, âgés de 47,8 ans en moyenne, et présentant des signes cliniques en faveur d’un trouble de la voie des télomères : fibrose pulmonaire, hyperpigmentation cutanée et dystrophies unguéales. La majorité des patients est fumeur. La pathogénicité du variant avec impact prédit sur l’épissage a été confirmée au niveau de l’ARN. Les conséquences fonctionnelles ont été étudié par RT-PCR à partir du sang périphérique du patient, ce variant affecte le site donneur d’épissage, conduit à un épissage aberrant de l’ARNm et entraîne un décalage du cadre de lecture.

Discussion

Ces 7 cas confirment qu’il est possible d’identifier un variant délétère de DKC1 chez un adulte avec une fibrose pulmonaire comme point d’appel clinique. Les mutations de DKC1 sont identifiées chez des patients aux signes cliniques diverses : DC dans l’enfance avec pronostic sombre et phénotype pulmonaire à l’âge adulte. L’hétérogénéité clinique associée aux variants DKC1 peut potentiellement s’expliquer par l’impact du variant sur la protéine ; absence de la dyskérine ou diminution de son niveau d’expression. La majorité des patients avec variants délétères de DKC1 présente des télomères de tailles raccourcies.

Conclusion

Nous élargissons la description des patients DKC1 adultes de sexe masculin atteints de fibrose pulmonaire et confirmons l’impact sur l’épissage et la pathogénicité d’un variant faux-sens de DKC1. Nous décrivons le premier cas de FP chez l’adulte avec un variant faux-sens d’épissage dans le gène DKC1.


Ophélie EVRARD (Amiens), Ibrahima BA, Raphael BORIE, Emilio ZAHONERO, Hilario NUNES, Armelle SCHULLER, Julien SAUSSEREAU, Aziz CHAIB, Emilie BERTHOUX, Elodie LAINEY, Malika CHELBI VIALLON, Claire OUDIN, Vincent BOURS, Bruno CRESTANI, Caroline KANNENGIESSER
10:00 - 11:00 #38621 - P123 Rentabilité du séquençage ciblé à la recherche d’une variation avec un effet fondateur dans le diagnostic de l’acidose tubulaire rénale distale en Tunisie.
Rentabilité du séquençage ciblé à la recherche d’une variation avec un effet fondateur dans le diagnostic de l’acidose tubulaire rénale distale en Tunisie.

L’acidose tubulaire rénale distale (ATRd) est une néphropathie tubulaire rare liée à un dysfonctionnement du néphron distal. La majorité des cas pédiatriques sont primaires, d’origine génétique, impliquant l’un de ces trois gènes majoritaires : SLC4A1, ATP6V0A4 et ATP6V1B1. Ce dernier est impliqué dans une forme précoce de transmission autosomique récessive souvent associée à une surdité neurosensorielle. La variation c.1155dup est majoritaire en Tunisie avec un effet fondateur.

Le but de notre étude est de déterminer la fréquence de cette variation.

Nous avons mené une étude rétrospective colligeant les cas suspects d’ATRd adressés au service de Génétique Médicale de Sfax durant une période de 7 ans allant de 2017 à 2023.  La recherche de la variation majoritaire a été réalisée par séquençage ciblé de l’exon 12 du gène ATP6V1B1. Un séquençage haut débit du reste d’ATP6V1B1 et des deux autres gènes majoritaires a été réalisé pour des patients revenant négatifs.

Nous avons colligé 19 cas, appartenant à 17 familles non apparentées.

Le séquençage ciblé d’ATP6V1B1 a permis de confirmer le diagnostic d’ATRd dans 37% des cas (7/19). Tous les patients avaient un phénotype compatible : tableau précoce avec un âge moyen de début des symptômes de 3 mois, associé dans tous les cas à une surdité neurosensorielle bilatérale sévère. La mutation majoritaire c.1155dup(p.Ile386HisfsTer56) dans ATP6V1B1 (NM_001692.4) a été identifiée à l’état homozygote chez 6 patients dont 5 issus d’un mariage consanguin, et provenant de différentes régions de la Tunisie. Un deuxième variant c.1243C > T(p.Gln415Ter), jamais rapporté dans les bases de données, a été mis en évidence à l’état homozygote dans l’exon 12 du gène ATP6V1B1 chez le 7ème patient.

Pour les autres patients présentant un tableau clinico-anamnestique évocateur d’ATRd, le séquençage du reste du gène ATP6V1B1, et des autres gènes connus impliqués dans les acidoses tubulaires est indiqué. L’analyse des trois gènes majoritaires par séquençage haut débit a permis de confirmer le diagnostic d’ATRd primaire de transmission autosomique récessive liée au gène ATP6V0A4  (NM_020632.3) pour 2 patients : c.2227C > T(p.Arg743Trp) et c.387C > A(p.Try129Ter), respectivement à l’état homozygote. La recherche de la première variation dans la fratrie du premier patient par séquençage Sanger a permis de confirmer le diagnostic pour ce troisième cas. Pour ces trois patients, l’âge de début des symptômes était précoce (âge moyen de 2 mois) ce qui était plutôt en faveur de l’implication du gène ATP6V1B1, ATP6V0A4 étant associé à des formes avec révélation plus tardive. Par ailleurs, l’absence d’une surdité avec un recul moyen de 6 ans, est plutôt compatible avec l’implication d’ATP6V0A4.

La présence d’une variation avec un effet fondateur en Tunisie a facilité le diagnostic moléculaire de l’ATRd. Ceci permet de prodiguer un conseil génétique adéquat et de proposer une prise en charge précoce améliorant ainsi le pronostic.


Maha CHAABENE, Imene BOUJELBENE, Manel GUIRAT, Fatma MAAZOUN (Paris), Bayen MAALEJ, Hela FRIKHA, Fatma CHARFI, Lamia SFAIHI, Manel HSAIRI, Saalma BEN AMEUR, Imen CHABCHOUB, Lamia GARGOURI, Thourraya KAMOUN, Hassen KAMOUN, Ikhlas BEN AYED
10:00 - 11:00 #38524 - P127 Caractérisation des mécanismes épigénétiques au locus LRP1 dans des cellules musculaires lisses différenciées in vitro.
P127 Caractérisation des mécanismes épigénétiques au locus LRP1 dans des cellules musculaires lisses différenciées in vitro.

Introduction

Le locus du gène LRP1 (low density lipoprotein receptor-related protein 1) a été associé à la migraine, à la dysplasie fibromusculaire et à la dissection spontanée de l’artère coronaire (SCAD), entre autres maladies/traits cardiovasculaires par des GWAS. Les variants associés sont fréquents et ils sont situés dans des régions introniques de LRP1 et dans des régions intergéniques en amont du gène. Les mécanismes par lesquels ces variants pourraient agir sur la régulation des gènes avoisinants et la fonction artérielle altérée dans plusieurs maladies artérielles ne sont pas connus.

 

Méthodes

Nous avons procédé à une cartographie fine du locus LRP1 et à une étude de colocalisation génétique pour identifier le variant causal dans ce locus. Nous avons utilisé le système CRISPR-Cas9 pour supprimer ou modifier la région régulatrice à proximité du variant étudié et pour induire un knock-out cellulaire de LRP1 dans des cellules souches pluripotentes induites humaines (iPSCs). Les iPSC modifiées ont ensuite été différenciées en cellules musculaires lisses vasculaires (CML). L'expression des gènes a été mesurée par PCR quantitative et par RNA-seq et la composition de la matrice extracellulaire par spectrométrie de masse.

 

Résultats

Nous avons confirmé que LRP1 est un locus pléiotrope impliqué dans le risque de plusieurs maladies artérielles, avec un même variant (rs11172113) comme étant le variant causal le plus probable pour les associations avec la SCAD, la dysplasie fibromusculaire et la migraine. À l’aide de la délétion d’une région de 86 paires de bases centrée sur rs11172113, nous avons démontré que ce variant résidait dans une région régulatrice active dans les CML, affectant l'expression des gènes LRP1 et NAB2 (NGFI-A-binding protein 2). Nous avons établi que les répresseurs transcriptionnels MECP2 (Methyl-CpG-binding protein 2) et SNAI1 (Snail Family Transcriptional Repressor 1) réprimaient l'expression de LRP1 en présence de l'allèle C, mais pas de l'allèle T, de rs11172113. L'inactivation de LRP1 dans les CML a entraîné une activation de la signalisation TGF-β canonique, une augmentation de la sécrétion des protéines de la matrice extracellulaire CYR61 et TIMP3 et une réduction de la prolifération et de la migration des CML.

 

Conclusion

Nos résultats soutiennent que l'allèle T du variant fréquent rs11172113 interfère avec la liaison d’au moins deux répresseurs transcriptionnels et entraîne une augmentation de l'expression de LRP1 dans les CML. Ces données confirment que la modification du niveau d’expression de LRP1 a des conséquences majeures sur la physiologie de ce type cellulaire majeur de la paroi artérielle, et représente un mécanisme potentiel de susceptibilité génétique à plusieurs maladies vasculaires majeures.


Lu LIU, Joséphine HENRY, Charlène JOUVE, Yingwei LIU, Adrien GEORGES (Paris), Nabila BOUATIA-NAJI
10:00 - 11:00 #37815 - P131 Identification au sein de familles porteuses d'anévrismes intracrâniens de variants codants rares dans CTSO, un potentiel acteur du remodelage artériel.
P131 Identification au sein de familles porteuses d'anévrismes intracrâniens de variants codants rares dans CTSO, un potentiel acteur du remodelage artériel.

Introduction :

 

Dilatation locale d’une artère cérébrale survenant généralement aux bifurcation des vaisseaux sanguins, les anévrismes intracrâniens (AI) touchent environ 3 % de la population. Dans 1 % des cas, la fragilisation de la parois induite par l’AI donne lieu à une hémorragie sub-arachnoïdienne, un type d’accident vasculaire cérébral sévère. Certains facteurs génétiques ont été associés à la formation des AIs sans pour autant permettre d’en expliquer la physiopathologie. L’ identification de gènes impliqués dans la pathologie ainsi que l’étude des mécanismes moléculaires associés restent des problématiques importantes. L’étude génétique de grandes familles porteuses d’AI est une des pistes permettant d’y répondre.

 

Matériel et Méthodes :

 

Au sein d’une grande famille comptant 6 porteurs d’AIs, 3 atteints ont été séquencés en exome entier afin d’identifier les variants fonctionnels partagés par ces individus. L’identification de régions identiques par descendance (IBD) communes à 5 des atteints à partir de données de génotypage a permis de réduire le nombre de variants d’intérêt. Une cohorte de cas index présentant des formes familiales de la pathologie a également été séquencée en exome entier. Cette cohorte a été analysée à la recherche de variants dans les gènes associés plus haut au phénotype.Les variants ainsi isolés ont été analysés fonctionnellement à partir de cellules musculaires lisses issues de tissus vasculaire cérébral de rats hypertendus (Wistar-Kyoto).

 

Résultats :

 

1 variant fonctionnel dans une région IBD partagée par les atteints de la famille a été identifié dans le gène CTSO (c.946G > A). Une seconde famille porteuse d’un variant CTSO (c.128C > T) a été identifiée à partir de la cohorte de cas index. La présence de chaque variant chez tous les affectés de la famille correspondante a été validée par séquençage capillaire. Parmi les données cliniques disponibles, seule l’hypertension est significativement associée au phénotype. Sur le plan fonctionnel, la déplétion de la cystéine-type papain-like cathepsine CTSO codée par le gène CTSO a été associée à une augmentation des niveaux de fibronectine dans le milieu extra cellulaire ainsi qu’a une rigidité accrue des cellules musculaires lisses. Les mutations identifiées plus haut ont pour effet une sécrétion réduite de la protéine par les cellules.

 

Conclusion :

 

2 variants fonctionnels du gène CTSO ont été identifiés chez tous les atteints de 2 grandes familles porteuses d’anévrismes. CTSO semble par ailleurs jouer un rôle de protéase extra cellulaire et semble affecter les propriétés mécaniques de la parois vasculaire cérébrale, ce qui pourrait expliquer un susceptibilité accrue de développer un AI. De plus, le séquençage récent de 363 patients porteurs d’AI a permis de mettre en évidence la présence de mutations fonctionnelles chez 2 patients souffrant de formes familiales et chez 1 patient porteur de 3 AIs.

 


Raphael BLANCHET (NANTES), Milène FRENEAU, Sandro BENICHI, Mary-Adel MRAD, Surya PRAKASH RAO BATTA, Marc RIO, Stéphanie BONNAUD, Pierre LINDENBAUM, Fabien LAPORTE, Stéphane CUENOT, Jean-François DELEUZE, Christian DINA, Stéphanie CHATEL, Emmanuelle BOURCEREAU, Solène JOUAN, Hubert DESAL, Anne-Clémence VION, Romain BOURCIER, Gervaise LOIRAND, Richard REDON
10:00 - 11:00 #37667 - P135 Performance du séquençage de génome dans la maladie de Rendu-Osler : l’expérience du Plan France Médecine Génomique.
P135 Performance du séquençage de génome dans la maladie de Rendu-Osler : l’expérience du Plan France Médecine Génomique.

La maladie de Rendu-Osler ou télangiectasie hémorragique héréditaire (HHT), est une maladie vasculaire héréditaire transmise de façon autosomique dominante. Le diagnostic clinique repose sur les critères de Curaçao qui incluent la présence d’épistaxis, de télangiectasies, de complications d’organes (pulmonaire, hépatique, digestive ou cérébrale), et enfin la présence d’antécédents familiaux. Le diagnostic est considéré comme certain en présence d’au moins 3 critères, possible lorsque deux critères sont présents et enfin peu probable en présence d’un seul critère. Une cause moléculaire est très fréquemment retrouvée et attribuable à des variants pathogènes dans les principaux gènes ENG et ACVRL1.

Dans cette cohorte, sept familles ont été sélectionnées afin de bénéficier d’un séquençage de génome au sein des laboratoires Auragen ou Seqoia, réalisés selon les recommandations du Plan France Médecine Génomique (PFMG). Les variants de structure mis en évidence ont été confirmés par une analyse cytogénétique.

Dans deux familles présentant un diagnostic clinique certain, le séquençage du génome a révélé deux inversions paracentriques distinctes sur le chromosome 9, interrompant dans les deux cas le gène ENG. Ces inversions ont été identifiées comme responsables du phénotype de maladie de Rendu-Osler. Un variant intronique profond pouvant affecter l’épissage du gène ENG a également été mis en évidence chez un troisième patient au diagnostic clinique certain.

Il s'agit de la première fois que des variations structurelles sont rapportées comme responsables de la maladie de Rendu-Osler, et elles impliquent les gènes déjà décrits dans la maladie. Les résultats de cette cohorte soulignent donc l’homogénéité génétique de cette maladie avec l’implication majeure du gène ENG. Enfin, ce travail met l'accent sur l'importance d’une recherche génétique approfondie au sein des familles ayant un diagnostic clinique certain de HHT.


Maud TUSSEAU (LYON), Mélanie EYRIES, Nicolas CHATRON, Agnès GUICHET, Estelle COLIN, Bénédicte DEMEER, Hélène MAILLARD, Julien THEVENON, Christian LAVIGNE, Virginie SAILLOUR, Clara PARIS, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Mathilde PUJALTE, Alexandre GUILHEM, Sophie DUPUIS-GIROD, Florence COULET
10:00 - 11:00 #37703 - P139 NGS short reads : Quand un variant structural en cache un autre !!
P139 NGS short reads : Quand un variant structural en cache un autre !!

Introduction

La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) est la plus fréquente des maladies cardiaques d’origine génétique et constitue l’une des principales causes de mort subite du sujet jeune de moins de 35 ans. Son diagnostic repose entre autres sur la mesure de l’épaisseur télédiastolique maximale de la paroi du ventricule gauche (VG ≥ 15 mm pour un cas sporadique et VG > 13 mm dans les formes familiales). La forme héréditaire de cette maladie est le plus souvent causée par des mutations des gènes codant les protéines du sarcomère (MYBPC3, MYH7, TNNI3, TNNT2).

Chez une patiente de 33 ans, atteinte d’une CMH, le séquençage en NGS d’un panel ciblé de gènes a mis en évidence un « variant structural » (SV) à l’état hétérozygote consistant en une délétion complète de l’exon 11 du gène MYBPC3. Cependant la confirmation par séquençage Sanger a révélé qu’il s’agissait en réalité d’un remaniement beaucoup plus complexe.

Patients et méthodes :

La patiente est une femme âgée de 33 ans dont la mère est également atteinte. Un panel de 16 gènes d’intérêt a été séquencé en NGS « short-reads » sur ADNg. La vérification par séquençage du gène a été réalisé par la méthode de Sanger de même que l’amplification allèle spécifique et séquençage de l’allèle muté. L’analyse des ARNm extrait à partir de cellules sanguines a été réalisée chez le cas index afin d’étudier les conséquences de l’anomalie au niveau transcriptomique.

Résultats : L’analyse des variants structuraux après NGS « short-reads » montre une délétion hétérozygote de l’exon 11 du gène MYBPC3. Cependant, la ségrégation familiale et le séquençage ciblé de l’ADN montre que l’anomalie ne correspond pas à une délétion de l’exon 11. Cette différence nous amène à réaliser un séquençage Sanger après amplification spécifique de l’allèle muté qui révèle non seulement la délétion de l’exon 11, mais une insertion concomitante d’une partie de l’exon 6 ainsi que des introns 5 et 13. Ce variant structural complexe, initialement non observée sur le séquençage « short-reads » résulte probablement de plusieurs recombinaisons de séquences répétées se trouvant au niveau intronique et exonique du gène MYBPC3. Le séquençage de l’ARNm montre que cette anomalie génère un site cryptique d’épissage avec pour conséquence présumée une rétention de 111 nucléotides et non pas une délétion en phase de 18 nucléotides comme suspecté avec le NGS « short-reads».

Conclusion :

Cet exemple illustre la limite des analyses sur ADN génomique en séquençage « short-reads », en particulier pour la détection des variants structuraux. La vérification systématique de ces variants par séquençage Sanger est nécessaire. Le séquençage « long-reads » en cours de développement constituera une évolution majeure dans la détection de ces anomalies.


Robin GHANEM (Paris), Laëtitia RIALLAND, Emilie BLIN, Flavie ADER, Fabien LABOMBARDA, Yann TROADEC, Aline VINCENT, Pascale RICHARD
10:00 - 11:00 #37998 - P143 Une étude structure-fonction révèle des interactions entre SLC40A1 et des lipides de la membrane plasmique et permet de rendre compte des effets fonctionnels de variants faux-sens rares associés à la maladie de la ferroportine.
Une étude structure-fonction révèle des interactions entre SLC40A1 et des lipides de la membrane plasmique et permet de rendre compte des effets fonctionnels de variants faux-sens rares associés à la maladie de la ferroportine.

L’interprétation clinique et fonctionnelle des variants faux-sens est un des défis de la génétique médicale moderne. Des outils in silico facilitent la hiérarchisation de ces variants souvent très nombreux après des analyses de panels de gènes ou d’exome. Même intégrés à des stratégies combinatoires et/ou basées sur des prédictions de plus en plus sophistiquées, capables de prendre en compte la structure 3D des protéines, ces outils restent toutefois limités et n’évitent pas (en l’absence d’arguments complémentaires suffisants) la réalisation de tests fonctionnels pour le (ou les) variant(s) candidat(s) le(s) plus probant(s). D’un autre côté, la réalisation systématique de tests fonctionnels permet d’obtenir des connaissances nouvelles sur le fonctionnement des protéines, surtout lorsqu’elle est associée à des analyses structurales.

       Nous avons précédemment documenté l’effet de dizaines de variants faux-sens rares du gène SLC40A1 sur la fonction du seul transporteur du fer connu chez les mammifères, la ferroportine 1, et sa régulation par l’hepcidine. Nous avons ainsi contribué à décrire des mécanismes de perte de fonction, associés à la maladie de la ferroportine, et des mécanismes de gain de fonction, associés à l’hémochromatose de type 4.

       Nous apportons ici des éléments nouveaux qui tiennent compte de l’environnement lipidique de SLC40A1. Nous confirmons la localisation préférentielle de SLC40A1 dans des radeaux-lipidiques et démontrons la dépendance de l’exportateur du fer au cholestérol. Par des expériences de criblage mutationnel et d’amarrage moléculaire à partir d’une structure expérimentale en conformation « outward-facing » (conformation basale de la protéine dans la bicouche lipidique), nous suggérons une interaction directe entre SLC40A1 et le cholestérol et identifions des acides aminés critiques dans différents motifs CRAC et CARC (« cholesterol recognition amino acid consensus »). Plusieurs variants sont décrits au sein de ces motifs dans gnomAD et dans ClinVar. Sur la base de simulations de dynamique moléculaire dans un environnement lipidique simplifié de type POPC, nous identifions également l’arginine 179 comme un résidu susceptible d’interagir avec la tête polaire d’un phospholipide. Cela, dans l’environnement immédiat d’un réseau de charges intracellulaire que nous avions initialement décrit comme très important pour la stabilité de la protéine SLC401 en conformation « outward-facing ». Le résidu Arg179, qui est connu comme étant muté en thréonine chez un patient présentant un phénotype caractéristique de perte de fonction, pourrait participer à l’ancrage de SLC40A1 dans la bicouche lipidique et être impliqué dans les changements de conformations dont dépend directement le mécanisme d’export du fer.

       Ces résultats originaux apportent un éclairage nouveau sur les interactions SLC40A1-lipides, en même temps qu’ils témoignent de la complexité à pouvoir interpréter pleinement les effets de variants faux-sens.


Rim DEBBICHE (Brest), Chandran KA, Ahmad ELBAHNSI, Kévin UGUEN, Isabelle CALLEBAUT, Gerald LE GAC
10:00 - 11:00 #38066 - P147 Etude génétique d'une cohorte pédiatrique de néphrocalcinose et néphrolithiase.
Etude génétique d'une cohorte pédiatrique de néphrocalcinose et néphrolithiase.

Introduction :

Les facteurs héréditaires sont la principale cause de néophrolithiase (NL) et de  Néphrocalcinose (NC) en pédiatrie.

Dans ce travail, notre objectif, était de rapporter  la corrélation génotype-phénotype des NL/NC héréditaires répertoriées dans notre service de génétique  afin d'évaluer la place des tests génétiques ciblés dans le diagnostic précoce, la prise en charge adéquate et la prévention de ce groupe de pathologies.

Méthodes :

Les données cliniques et génétiques de 178 cas NL/NC, suspectés d'avoir une base héréditaire, ont été analysées. Le séquençage Sanger a été utilisé comme approche principale pour les tests génétiques. Le choix du gène à analyser a été orienté par l’histoire familiale et les examens cliniques et paracliniques du cas index. Les variants ont été retenus  comme  pathogène en fonction des données de la littérature et des logiciels de prédictions.

Résultats :

Des variations monogéniques pathogènes ont été détectées chez 87 parmis les 178 patients NL/NC. Des signes cliniques extrarénaux étaient présents tels que un retard de croissance, une surdité. Certains patients avaient une fonction rénale anormale. Les pathologies les plus fréquemment identifiées étaient l'hyperoxalurie primitive par mutation du gène AGXT (54 cas), l’acidose tubulaire rénale distale (27 cas) dont 24 par mutation du gène ATP6V1B1 et 3 par mutation du gène ATP6VOA4 et l’hypercalciurie hypomagnésémie familiale héréditaire par mutation du gène CLDN16 (6 cas). Dans un cas une comorbidité hyperoxalurie primitive - syndrome d’Alport par mutation du gène Col4A3 a été notée. Notre stratégie ciblée en fonction du phénotype clinique du patient a été efficace dans plus de 48% des cas testés.

Conclusion :

L'étiologie des NL/NC est hétérogène. Cette étude a exploré la relation entre le phénotype et le génotype chez 178 patients et a confirmé que les tests génétiques ciblés basées sur une évaluation clinique du phénotype aboutissent à un diagnostic rapide dans plus de 48% des cas permettant une prise en charge personnalisée des patients


Fériel AGREBI (Tunis, Tunisie), Mariem EL YOUNSI, Ahlem ACHOUR, Amira ZANATI, Hend BRAHEM, Abir BOUSETTA, Majdi NAGARA, Chokri ZAROUK, Tahar GARGAH, Jannet LABIDI, Hayet KAAROUD, Ezzedine ABDERRAHIM, Sonia ABDELHAK, Médiha TRABELSI, Ridha M’RAD
10:00 - 11:00 #38361 - P151 Spectre mutationnel du syndrome de Leigh en Tunisie: importance du séquençage de l’exome dans le diagnostic.
P151 Spectre mutationnel du syndrome de Leigh en Tunisie: importance du séquençage de l’exome dans le diagnostic.

Introduction: Le syndrome de Leigh, également appelé encéphalomyopathie nécrosante subaiguë, est une maladie neurométabolique héréditaire caractérisée par une régression psychomotrice progressive due à des lésions des noyaux gris centraux et du tronc cérébral. Elle est associée à un large spectre de symptômes affectant plusieurs organes et à un métabolisme énergétique mitochondrial anormal. Le but de cette étude est d'identifier les variants génétiques délétères  chez des patients tunisiens  avec suspicion de syndrome de Leigh. 

Matériels et méthodes :Le séquençage complet de l’exome a été réalisé sur un total de huit patients recrutés à l’Institut national de Neurologie Mongi Ben Hmida à Tunis. Les données brutes ont été analysées par une combinaison d’outils de filtrage et de prédiction bioinformatique pour évaluer le pouvoir délétère des variations génétiques. Un séquençage Sanger a été réalisé pour confirmer la présence de variants délétères chez les patients et vérifier leur ségrégation au sein des familles. 

Résultats : Nous avons identifié quatre variants génétiques au niveau de  trois gènes (ECHS1, SUCLA2, DNAJC30) chez cinq patients confirmant le diagnostic de syndrome de Leigh. Deux autres patients présentaient une étiologie oligogénique associée au syndrome de Leigh. La dernière patiente présentait un variant POLG permettant de réajuster son diagnostic au syndrome Mengie Like. 

Conclusion : Notre étude a mis en évidence un large spectre mutationnel du syndrome de Leigh chez  la population tunisienne. Nous soulignons l'importance du séquençage de l'exome entier pour améliorer le diagnostic des cytopathies mitochondriales notamment chez  les populations  caractérisées par un patrimoine génétique hétérogène et  taux de consanguinité élevés comme c’est le cas de population  tunisienne.


Mariem HACHMI (Tunis, Tunisie), Ismail GOUIZA, Majida CHARIF, Ilhem BEN YOUSSEF-TURKI, Ichraf KRAOUA, Guy LENAERS, Rym KEFI
10:00 - 11:00 #38549 - P155 Expérience du CHU Mustapha d’Alger dans le diagnostic moléculaire de Maladie de Gaucher.
P155 Expérience du CHU Mustapha d’Alger dans le diagnostic moléculaire de Maladie de Gaucher.

Le présent travail a permis la recherche et l’identification des anomalies moléculaires concernant la maladie métabolique la plus fréquente dans notre population, qui bénéficie d’un traitement efficace. Il s’agit de la maladie de Gaucher, qui est une maladie de surcharge lysosomale, due à un déficit en β-glucocérébrosidase acide.

 La confirmation du diagnostic est biochimique par la détermination de l’activité enzymatique déficiente, L’objectif de notre travail est de démontrer l’apport de l’analyse moléculaire dans le diagnostic de ces erreurs innées du métabolisme.

 Nous avons analysé un total de 81 patients, 30 malades Gaucher, ainsi que 51 apparentés. L’identification moléculaire s’est révélée comme un complément indispensable au diagnostic, révélant les principales mutations répertoriées dans notre population, la N370S et la L444P. Elle représente l’unique moyen de réaliser avec précision l’enquête familiale, qui permet l’identification définitive du statut génétique visant à étiqueter les porteurs asymptomatiques, des hétérozygotes. Il s’agit d’un atout majeur dans la prise en charge précoce des asymptomatiques, avec l’instauration d’un traitement avant l’apparitions de séquelles irréversibles. Envisager un conseil génétique limiterait à l’avenir le risque de récurrence fréquemment observé au sein de nos familles.

Mots clés : Maladies métaboliques, génétique, mutation, hérédité.


Siham HALLAL (alger, Algérie), Lyèce YARGUI
10:00 - 11:00 #38590 - P159 Exploration moléculaire de l’implication du polymorphisme délétionnel du GSTM1 dans les maladies mitochondriales.
P159 Exploration moléculaire de l’implication du polymorphisme délétionnel du GSTM1 dans les maladies mitochondriales.

Les mitochondries sont à l’origine de la production d’énergie métabolique nécessaire au fonctionnement cellulaire sous forme d’adénosine triphosphate (ATP) grâce à la phosphorylation oxydative. De ce fait, elles constituent la principale source des espèces réactives de l’oxygène (ROS) qui peuvent provoquer des dommages oxydatifs des complexes de la chaîne respiratoire mitochondriale. C’est pourquoi, les sous-unités de ces complexes affectées entraînent la diminution de la production d'ATP et l’augmentation de la formation des ROS induisant ainsi un déficit de la phosphorylation oxydative et par la suite un dysfonctionnement du métabolisme énergétique mitochondrial.

Ainsi,  dans l’objectif  d’examiner l’implication du polymorphisme de délétion du gène GSTM1 dans le développement des maladies mitochondriales au sein de la population Tunisienne, nous avons conduit une étude cas-témoins du polymorphisme de délétion génétique de GSTM1 sur 109 patients atteints de maladie mitochondriale et 154 témoins en ayant recours à la technique de la PCR multiplex suivie par des analyses statistiques.

L’évaluation de la distribution génotypique du polymorphisme de GSTM1 a montré que la distribution du genotype GSTM1 présent est plus éleveé chez les patients (58,71 %) que chez les témoins (46,10%) avec une valeur de p= 0,043, OR= 0,6. Ainsi, l’analyse statistique a révélé une association significative entre le génotype GSTM1 nul et les maladies mitochondriales avec un effet protecteur.

En conclusion, cette étude suggère que le polymorphisme GSTM1 est associé aux maladies mitochondriales dans la population Tunisienne.


Raouia GHORBEL, Raouia GHORBEL (Sfax, Tunisie), Rania GHORBEL, Chahnez TRIKI, Mongia HACHICHA, Leila AMMAR-KESKES, Faiza FAKHFAKH
10:00 - 11:00 #38060 - P163 Maladies auto-inflammatoires et variations de séquences germinales vs somatiques en mosaïque.
P163 Maladies auto-inflammatoires et variations de séquences germinales vs somatiques en mosaïque.

Introduction

Plus de 50 gènes codant pour des composants clés du système immunitaire inné ont été impliqués dans les maladies auto-inflammatoires (MAI). Les cryopyrinopathies et le syndrome TRAPS sont dues respectivement à des variations (germinales ou en mosaïque) au sein des gènes NLRP3 et TNFRSF1A. L'objectif de cette étude était d'évaluer la contribution des variations pathogènes en mosaïque dans les MAI et le phénotype associé à ces variations.

 

Méthodes

Nous avons inclus dans cette étude 800 patients atteints de MAI recrutés entre 2018 et 2022. L’ADN leucocytaire des patients a été étudié par le séquençage NGS profond (800X) de 50 gènes de MAI. Une revue de la littérature (PubMed - Infevers) des variations en mosaïque des gènes de MAI a été également réalisée.

 

Résultats

Nous avons identifié au sein de NLRP3, 9 variations en mosaïque chez 12 patients indépendants et 10 variations germinales chez 10 patients. A ce jour, 34 variations en mosaïque et 88 variations germinales ont été rapportées dans ce gène. La fréquence allélique des variations en mosaïque peut être < 5 % chez des patients pourtant très symptomatiques. En nous appuyant sur la structure 3D de NLRP3, nous avons identifié pour les variations en mosaïque deux points chauds mutationnels. Les corrélations phénotype/génotype suggèrent que les variations de NLRP3 trouvées uniquement à l'état somatique pourraient être incompatibles avec la vie si elles sont présentes à l'état germinal, alors que les variations trouvées uniquement à l'état germinal pourraient être asymptomatiques à l'état somatique.

Nous avons identifié 2 variations somatiques en mosaïque de TNFRSF1A (p.Cys59Arg, p.Arg97_Leu100del) chez 3 patients. Seulement 3 variations faux-sens en mosaïque de TNFRSF1A ont été rapportées dans la littérature. Parmi ces 5 variations, 4 sont localisées dans une petite région du domaine CRD2 (cysteine-rich domain 2) et une touche une cystéine du domaine CRD1. Les cystéines situées dans CRD1/2 sont cependant également impliquées dans les variations germinales. Aucune différence de sévérité de la maladie n'a été observée entre les variations germinales et somatiques de TNFRSF1A.

Très peu de variations en mosaïque ont été rapportées dans d'autres gènes de MAI : NLRC4 (n=4), STING1 (n=2), NOD2 (n=2) et JAK1 (n=1), la petite taille de ces échantillons empêchant toute étude de corrélation génotype/phénotype. La plupart des variations en mosaïque identifiées dans les gènes de MAI sont décelables dans différents tissus.

 

Conclusion

Cette étude souligne la fréquence élevée des variations somatiques en mosaïque dans les cryopyrinopathies. Le phénotype des patients est dépendant du statut germinal/en mosaïque des variations et de leur localisation au sein de NLRP3. Les variations en mosaïque de NLRP3, TNFRSF1A et NLRC4 sont symptomatiques même lorsqu'elles sont présentes à une très faible fréquence allélique (<5 %) pouvant conduire à un test diagnostique faussement négatif en l’absence de séquençage profond.


Eman ASSRAWI, Camille LOUVRIER, William PITERBOTH, Dastot Le Moal FLORENCE, Farah DIAB, Aphrodite DASKALOPOULOU, Rahma MANI, Quentin BRANDAO, Romain LEVERGEOIS, Angela ARENAS GARCIA, Marie LEGENDRE, Sonia Athina KARABINA, Serge AMSELEM, Irina GIURGEA (PARIS)
10:00 - 11:00 #38522 - P167 Utilité clinique du séquençage de l’exome dans les maladies auto-inflammatoires de l’adulte.
P167 Utilité clinique du séquençage de l’exome dans les maladies auto-inflammatoires de l’adulte.

Introduction : Les maladies auto-inflammatoire (MAI) sont des maladies immunitaires rares d’origine génétique pour un certaines d’entre elles. Elles se caractérisent par des manifestations inflammatoires paroxystiques ou permanentes atteignant divers organes. Actuellement, pour le diagnostic des MAI, le séquençage Sanger est proposé en première intention pour la fièvre méditerranéenne familiale et le syndrome VEXAS, les panels par NGS étant réalisés en absence d'orientation clinique claire vers un gène en particulier et en cas de suspicion de mutation somatique. Leur rentabilité est d'environ 10%. La place du séquençage de l’exome (WES) en routine clinique n’a été que peu évaluée dans les MAI. Notre objectif était d’évaluer l’intérêt du WES en routine clinique dans les MAI.

 

Méthode : Une stratégie de WES a été appliquée sur une période de 16 mois pour le diagnostic génétique des patients adultes répondant aux critères de MAI. Une origine génétique était considérée possible en cas de 1) âge de début dans l'enfance, 2) transmission intra-familiale de la maladie, 3) association à des anomalies extra-immunitaire type dysmorphie, 4) MAI inclassée ou 5) MAI préalablement classée mais d'évolution atypique.

 

Résultats : Quatre-vingt-un patients (51 femmes, 30 hommes) ont été étudiés par WES, dont 19 (23%) avaient déjà eu un panel NGS MAI considéré non conclusif. L’âge médian aux premiers symptômes était de 14 ans (IQR 6.0 ; 24.0). Des cas similaires chez des apparentés aux 1er et 2nd degrés étaient notés chez 24 (30%) d’entre eux et 5 (6%) étaient issus d’une union consanguine. Le WES a permis de porter un diagnostic moléculaire chez 8 (13%) des 62 patients n'ayant jamais eu de large panel NGS et aucun chez ceux avec déjà un panel non conclusif. Les gènes concernés comprenaient NLRP3 (n=2), PSMB9, PSMG2, TNFRSF1A, MVK, PPM1D et RIPK1. Dix-sept patients (21%) supplémentaires ont été identifiés comme porteurs de variants d’intérêt nécessitant des évaluations complémentaires. Ces derniers se retrouvaient aussi bien chez les patients n'ayant jamais eu de large panel NGS (n=12/62, 19%) que chez ceux avec un panel non conclusif (n=5/19, 26%). Le diagnostic moléculaire ou l’identification d’un variant d’intérêt a eu un impact jugé cliniquement significatif sur la prise en charge de 21 des 25 patients concernés (84%).

 

Conclusion : Le WES en première intention dans les MAI a permis un diagnostic moléculaire chez 13% des patients, une valeur similaire aux 10% avec l’approche par panel NGS dédié. Lorsqu’il était réalisé après un panel NGS négatif, le WES n’améliorait pas le rendement diagnostique. Au-delà des diagnostics, le WES a identifié des variants d’intérêt chez 21% des patients, y compris chez ceux avec un panel NGS négatif. Un diagnostic ou l’identification d’un variant d’intérêt avait un impact sur la prise en charge dans plus de 80% des cas. Au total, la réalisation d’un WES chez des adultes suspects de MAI était jugé cliniquement utile dans 31% des cas.


Antoine FAYAND, Marion DELPLANQUE, Léa SAVEY, David BOUTBOUL, Paul LEGENDRE, Vanna GEROMEL (Lyon), Sophie GEORGIN-LAVIALLE, Thibaut BENQUEY, Laure RAYMOND
10:00 - 11:00 #38108 - P171 Deux variants en cis du gène STING1 associés à un effet gain de fonction additif identifiés chez une patiente présentant une aspergillose pulmonaire chronique cavitaire.
Deux variants en cis du gène STING1 associés à un effet gain de fonction additif identifiés chez une patiente présentant une aspergillose pulmonaire chronique cavitaire.

La vasculopathie à début infantile associée à STING (SAVI, STING-associated vasculopathy with onset in infancy) est une forme rare d’anomalie innée de l’immunité de transmission autosomique dominante et appartenant aux interféronopathies de type 1. Le phénotype est caractérisé par une atteinte pulmonaire intersitielle, une vasculopathie, une polyarthrite et une inflammation systémique.

Nous rapportons le cas d’une femme de 41 ans atteinte d'aspergillose pulmonaire chronique cavitaire (CCPA) et de fibrose pulmonaire. Les symptômes ont commencé à l’âge de 14 ans. Ils associaient une pneumonie interstitielle, des rash cutanés, une arthrite, des anticorps anti-nucléaires positifs et l’apparition d’une aspergillose vers l’âge de 30 ans. Le père de la patiente présentait une histoire d’eczéma et de fibrose pulmonaire sans aspergillose.

Le séquençage haut-débit d’un panel de 96 gènes impliqués dans les déficits immunitaires et maladies auto-immunes (DIPAI) a identifié chez la patiente deux variants de signification incertaine (classe 3 ACMG) dans le gène STING1 dans l’exon 6 (c.565C > G; p.Leu189Val) et dans l’exon 7 (c.838A > C; p.Ser280Arg). Ces deux variants étaient hérités de son père, ce qui était en faveur de leur présence en cis, sur le même allèle.

Des études fonctionnelles ont été réalisées afin d’étudier l’impact de ces variants, Les études de profil de phosphorylation de STAT1 et le score IFN sur les monocytes de la patiente étaient en faveur d’un gain de fonction de STING1. Ensuite, les variants ont été transfectés dans des cellules HEK293T soit de façon isolé soit combinée. La surexpression des variants identifiés chez la patiente, tout comme celle de variants gain de fonction déjà connus, ont montré une augmentation du score IFN signficative par rapport au vecteur wild-type. De plus, un effet additif entre les deux variants a été observé.

En conclusion, nous avons identifié un nouvel allèle complexe de STING1 entrainant une augmentation de la réponse à l’INF type 1 et responsable d’une forme familiale de fibrose pulmonaire, compliquée dans un cas d’aspergillose pulmonaire. Seuls deux cas d’aspergillose ont été décrits chez les patients SAVI décrits. L’implication directe des mutations de STING1 dans l’altération de la réponse immunitaire à l’aspergillose reste donc encore à démontrer.


Julien TARABEUX (Strasbourg), Yannick DIEUDONNÉ, Vincent GIES, François DANION, Bénédicte GERARD, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Anne-Sophie KORGANOW, Aurélien GUFFROY
10:00 - 11:00 #37817 - P175 PIEGE DU DIAGNOSTIC PRECONCEPTIONNEL CAS D’UN VARIANT INTRONIQUE D’UN SITE CONSENSUS D’EPISSAGE SUR LE GENE POMT2.
PIEGE DU DIAGNOSTIC PRECONCEPTIONNEL CAS D’UN VARIANT INTRONIQUE D’UN SITE CONSENSUS D’EPISSAGE SUR LE GENE POMT2.

Contexte : Nos laboratoires de génétique de Cochin et de Bichat ont été sollicités pour évaluer la pathogénicité d’un variant d’épissage du gène POMT2.

Au vu du risque de développer une maladie à transmission autosomique récessive, un couple cousin germain a été orienté vers un diagnostic moléculaire pré-conceptionnel en Espagne (panel de 600 gènes). Les deux membres du couple ont été identifiés porteurs hétérozygotes du variant POMT2 (NM_013382.7) c.1184-1G > C, dont le gène est impliqué dans les formes sévères d’alpha-dystroglycanopathies. Ce variant est situé dans un site consensus d’épissage et de ce fait considéré probablement pathogène. Du fait du risque de 25% d’avoir un enfant porteur du variant à l’état homozygote, le couple s’est alors orienté vers un DPI. Dans ce cadre, des études familiales complémentaires ont été réalisées, conduisant à l’identification du variant à l’état homozygote chez deux apparentées asymptomatiques. L’objectif de notre travail était donc de mener des études fonctionnelles permettant d’évaluer la pathogénicité du variant POMT2.

Matériel et méthodes : i/ Etudes in silico des logiciels de prédiction (MaxEnt, NNSplice), ii/ Extraction d’ARN et RT-PCR spécifiques du transcrit anormal chez le couple, iii/ ddPCR chez les apparentées homozygotes.

Résultats : Les logiciels de prédiction annoncent une abolition du site accepteur d’épissage de l’exon 11 du gène POMT2 avec utilisation d’un site situé 9pb plus loin. Ces prédictions sont confirmées par les RT-PCR qui mettent en évidence la présence d’un transcrit anormal avec délétion des 9 premières bases de l’exon 11. La suppression de ce site consensus entraine donc bien une altération de l’ARN mais la phase de lecture est conservée. Enfin, la quantification allélique par ddPCR confirme le caractère homozygote du variant chez les apparentées asymptomatiques, écartant de ce fait l’hypothèse d’un allèle drop-out.

Conclusion : Nos travaux ont permis de montrer que ce variant du site consensus d’épissage entraine une délétion en phase de 3 acides aminés, et qu’il était mis en évidence à l’état homozygote chez 2 apparentées asymptomatiques. Bien qu’ayant un effet certain sur l’épissage, ce variant a finalement pu être reclassifié comme probablement bénin (classe 2), entrainant une correction du conseil génétique initial (contre-indication à une prise en charge en DPN/DPI et orientation vers un suivi échographique précoce).

Ce cas permet de rappeler que certaines dispositions doivent être respectées dans le cadre d’un diagnostic pré-conceptionnel, telles qu’énoncées par la Société Française de Médecine Prédictive et Personnalisée à savoir « une information éclairée du couple, la connaissance sûre du caractère délétère du variant (classe V), un risque fort d’apparition de la maladie, sa gravité et son incurabilité et la poursuite de travaux de recherches sur les pathologies concernées » Pujol et al 2020


Malika CHELBI, Juliette NECTOUX, Sylvie ALGLAVE, Sandrine VUILLAUMIER-BARROT, Clémence MOLAC, Victor GAVRAN, Camille VEREBI, France LETURQ, Géraldine VIOT, Céline BOUCHET SERAPHIN (Paris)
10:00 - 11:00 #37805 - P179 Analyse retrospective clinique et génétique et suivi à long terme de patients atteints de myopathie reliée au collagène VI.
P179 Analyse retrospective clinique et génétique et suivi à long terme de patients atteints de myopathie reliée au collagène VI.

Les myopathies reliées au collagène VI (COL6-RD) sont des maladies rares avec un large spectre phénotypique allant de la dystrophie musculaire congénitale d'Ullrich (UCMD) sévère à la myopathie de Bethlem (BM) beaucoup plus bénigne. Les formes dominantes et récessives des COL6-RD sont causées par des variants pathogènes des trois gènes du collagène VI (COL6A1, COL6A2 et COL6A3). Le pronostic de ces maladies est variable et difficile à prédire aux premiers stades de la maladie, d'autant plus que la corrélation génotype-phénotype n'est pas toujours évidente. C'est pourquoi des études avec un suivi à long terme des patients atteints de COL6-RD confirmée génétiquement sont encore nécessaires. Dans cette étude, nous présentons les données phénotypiques et génétiques de 27 patients (24 familles) diagnostiqués et suivis à l’Hôpital de la Timone-Marseille, dans les services de neurologie pédiatrique et adulte. Nous décrivons trois nouveaux variants pathogènes et identifions COL6A2:c.1970-9G > A comme le variant le plus fréquent dans notre série (29%). Nous observons également une progression accélérée de la maladie dans un sous-groupe de patients. Cette large série fournit des informations essentielles sur la variabilité phénotypique des patients atteints de COL6-RD ainsi que sur la fréquence des variants pathogènes des gènes COL6 dans le sud de la France, contribuant ainsi à la description phénotypique et moléculaire des myopathies reliées au collagène VI.


Victor MOREL (Marseille), Frederique AUDIC, Charlotte TARDY, Annie VERSCHUEREN, Shahram ATTARIAN, Karine NGUYEN, Emmanuelle CAMPANA SALORT, Martin KRAHN, Brigitte CHABROL, Svetlana GOROKHOVA
10:00 - 11:00 #38292 - P183 Glycogénose de type IV : Les formes neuromusculaires sévères périnatales et congénitales sont-elles sous diagnostiquées ? Description d’une série de 10 cas et apport des études moléculaires.
P183 Glycogénose de type IV : Les formes neuromusculaires sévères périnatales et congénitales sont-elles sous diagnostiquées ? Description d’une série de 10 cas et apport des études moléculaires.

La glycogénose de type IV (GSD IV, maladie d'Andersen ou amylopectinose), est une maladie autosomique récessive très rare causée par un déficit en enzyme branchante du glycogène (GBE) due à des variants pathogènes dans le gène GBE1 (3p12.2). L'incidence globale est évaluée entre 1/600 000 et 1/800 000 naissances vivantes. Le tableau clinique est extrêmement hétérogène (formes hépatiques, neuromusculaires, myopathiques ou neurologiques) et il n’existe pas de traitement spécifique. Les formes neuromusculaires sévères (anciennement appelées formes périnatales et congénitales) sont de pronostic désastreux. La présentation est soit anténatale sous la forme d’un anasarque, avec akinésie fœtale et arthrogrypose, responsable de mort fœtale in utero, soit néonatale avec des tableaux d’hypotonie sévère avec amyotrophie conduisant au décès dans les premiers jours ou mois de vie.

Nous décrivons ici les résultats cliniques, histologiques, enzymatiques et moléculaires de la plus grande série de cas rapportée à ce jour (n=10 cas appartenant à 8 familles) de forme neuromusculaire sévère de GSD IV : 5 cas de forme périnatale et 5 cas de forme congénitale. Le plus souvent, le diagnostic a été orienté par les résultats de l’étude histologique du fœtus, du placenta ou de biopsies postanatales qui met en évidence des inclusions caractéristiques PAS positives résistantes à la diastase. Le diagnostic a été ensuite confirmé par la mise en évidence du déficit d'activité GBE dans les cellules cultivées, et/ou l’étude du gène GBE1. L’étude moléculaire a permis de caractériser le génotype dans tous les cas étudiés : une délétion de l'exon 7 dans 2 cas apparentés, et 11 variants différents dont 5 variants non décrits : p.Arg468Leu, p.Thr527Met, p.Trp548Leu, c.691+2T > G, c.993-2A > G.

La généralisation de la réalisation des panels anténataux d’akinésie fœtale, arthrogrypose et d’anasarque (incluant le gène GBE1) et de l’exome prénatal devrait permettre de mieux identifier ces formes très rares, permettant un conseil génétique adapté en cas de grossesses ultérieures.


Magali PETTAZZONI (LYON), Charles LEFEVRE, Nathalie STREICHENBERGER, Sophie BERENGUER MARTIN, Alix CLEMENSON, Jerome MASSARDIER, Fabienne PRIEUR, Helene LAURICHESSE, Fanny LAFFARGUE, Cecile ACQUAVIVA BOURDAIN, Sophie COLLARDEAU FRACHON, Roseline FROISSART
10:00 - 11:00 #37892 - P187 Nouvelles Perspectives sur la Classification des Syndromes Oro-Facio-Digitaux : bases moléculaire, caractéristiques cliniques et corrélations génotype-phénotype.
P187 Nouvelles Perspectives sur la Classification des Syndromes Oro-Facio-Digitaux : bases moléculaire, caractéristiques cliniques et corrélations génotype-phénotype.

La classification des syndromes oro-facio-digitaux (OFD) a récemment connu une révision significative, intégrant de nouvelles avancées dans la compréhension de ces affections rares et complexes. Elle repose sur une analyse approfondie des caractéristiques cliniques, des gènes identifiés et de leur rôle dans le cil primaire.

Les syndromes OFD se caractérisent par des anomalies multiples affectant la région orale, faciale et digitale. Ces troubles génétiques rares présentent une grande hétérogénéité clinique, ce qui a compliqué leur classification précédente. Cependant, grâce aux progrès de la génétique moléculaire, il a été possible d'identifier plusieurs gènes responsables et de comprendre leur implication dans la biologie du cil primaire.

L'un des gènes clés identifiés est le gène OFD1, qui code pour une protéine impliquée dans la formation et la fonction des cils primaires. Les mutations de ce gène sont associées au syndrome OFD1, caractérisé par des anomalies orales, faciales et digitales, ainsi que des problèmes rénaux et du développement du cil primaire. Les cils primaires sont des structures microscopiques présentes à la surface de nombreuses cellules de l'organisme et jouent un rôle essentiel dans la régulation de divers processus cellulaires.

Un autre gène important est le gène IFT88, qui code pour une protéine impliquée dans le transport intraflagellaire, un processus vital pour la formation et la maintenance des cils primaires. Les mutations de ce gène sont associées à des formes graves de syndromes oro-facio-digitaux, caractérisées par des malformations craniofaciales sévères, des anomalies digitales et des problèmes de cil primaire.

En outre, la découverte de gènes tels que C5orf42, TMEM107 et d'autres a élargi notre compréhension des mécanismes moléculaires sous-jacents aux OFD et de leur lien avec le cil primaire. Ces gènes interviennent dans la régulation de la formation et de la fonction des cils primaires, et leurs mutations sont associées à diverses présentations cliniques des OFD.

La nouvelle classification des syndromes OFD tient compte des avancées génétiques et de l'implication du cil primaire dans ces affections. Elle permet une meilleure caractérisation des sous-types d'OFD en fonction des gènes mutés et de leurs effets sur le cil primaire. Cela offre de nouvelles perspectives en matière de diagnostic, de conseil génétique et de développement de thérapies ciblées.

En conclusion, la récente classification des syndromes OFD intègre les avancées génétiques et moléculaires, mettant en évidence le rôle crucial des gènes impliqués dans la biologie du cil primaire. Cette avancée offre de nouvelles opportunités pour comprendre les mécanismes sous-jacents à ces affections complexes et pour explorer les corrélations entre le génotype et le phénotype. Elle ouvre également la voie à des approches thérapeutiques plus précises et à la prise en charge personnalisée des patients atteints de syndromes OFD.


Ange-Line BRUEL (DIJON), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Hana SAFRAOU, Frédéric TRAN MAU-THEM, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
10:00 - 11:00 #37879 - P191 Besoins non couverts des patients atteints de syndromes hypertrophiques : regards croisés des patients, des proches-aidants et des professionnels de santé et médico-sociaux : étude COSY-SHS.
P191 Besoins non couverts des patients atteints de syndromes hypertrophiques : regards croisés des patients, des proches-aidants et des professionnels de santé et médico-sociaux : étude COSY-SHS.

Contexte : Les syndromes hypertrophiques, dénommés PROS (PIK3CA-Related Overgrowth Syndromes) sont des affections caractérisées par une croissance anormale de cellules et de tissus dans certaines régions du corps, le plus souvent asymétrique, apparaissant dès la naissance ou tôt dans l’enfance. La prise en charge repose aujourd’hui sur une approche pluridisciplinaire et un suivi médical comme chirurgical tout au long de la vie. De plus, de nombreux symptômes peuvent être esthétiquement gênants et invalidants. Enfin, des progrès récents dans le domaine thérapeutique ont été réalisés avec un accès à un traitement compassionnel ou à des essais cliniques.

Objectifs : L’objectif principal de ce projet vise à identifier les besoins non couverts des patients présentant un syndrome PROS en termes d’inclusion sociale, d’accès aux soins et de réalisation des activités de la vie quotidienne. Les objectifs secondaires sont : 1/ d’identifier du point de vue des patients et des proches-aidants les déterminants des besoins non couverts des patients, les difficultés des patients rencontrées au quotidien et leurs attentes, 2/de comprendre leur décision de bénéficier ou non des traitements récents du syndrome, 3/ d’identifier les déterminants des besoins non couverts du point de vue des professionnels qui interviennent étroitement dans la prise en charge de ces patients, 4/ de décrire la compréhension du syndrome qu’ont les professionnels de santé et médico-sociaux qui ne sont pas intégrés ou liés à un centre de référence (CRMR) ou centre de compétence maladies rares (CCMR) et d’identifier leurs besoins.

Matériel et méthodes : Etude menée par une équipe pluridisciplinaire comprenant des soignants, des chercheurs en sciences humaines et sociales, et les associations de patients (dont RHU COSY et FHU TRANSLAD). Elle repose sur une approche qualitative avec des focus groups réunissant des patients, des proches-aidants selon le type de syndrome (CLOVES, KTS ou MCAP) et l’âge des patients, et avec des professionnels de santé et médico-sociaux. En parallèle, deux questionnaires à destination des participants seront proposés : le FAD qui porte sur la résolution de problèmes, la communication, la répartition des rôles, la responsivité affective, l’implication affective et le contrôle du comportement et la grille FAST qui permet de décrire les relations au sein du système familial.

Retombées attendues : Il est attendu de pouvoir identifier les domaines d’activité dans lesquels les patients rencontrent des difficultés, d’améliorer l’état des connaissances sur le parcours de soins et de vie des patients, de mieux comprendre les déterminants des besoins non couverts. Le projet permettra de mieux identifier les difficultés rencontrées et les leviers existants afin d’améliorer les suivis, de répondre aux attentes des patients et de leurs aidants et de compléter les protocoles nationaux de diagnostic et de soins (PNDS) existants.


Catherine LEJEUNE, Charlène DAVAL (Dijon), Anne MASSELIN-DUBOIS, Marie-Laure ASENSIO, Pierre ANCET, Nadia BAHI-BUISSON, Muelle HELIAS, Anne-Sophie LEFEUVRE, Laurence FAIVRE, Nicolas MEUNIER-BEILLARD
10:00 - 11:00 #38013 - P195 Variants de RPL26 : une cause rare de syndrome de Blackfan-Diamond avec syndrome malformatif au premier plan.
P195 Variants de RPL26 : une cause rare de syndrome de Blackfan-Diamond avec syndrome malformatif au premier plan.

Le syndrome de Blackfan-Diamond (DBS) est une affection congénitale rare caractérisée par une insuffisance médullaire à l’origine d’une anémie sévère dans la petite enfance, associée à des malformations. Parmi celles-ci, les malformations craniofaciales, des membres supérieurs, du cœur et génito-urinaires sont les plus fréquentes. Il y a une grande hétérogénéité génétique avec plus d’une vingtaine de gènes impliqués, la plupart codant des protéines ribosomales. RPL26, codant la protéine ribosomale L26, a été décrit comme rarement impliqué dans le DBS, avec un seul patient décrit jusqu’à présent (DBA11, MIM#614900). Nous rapportons une cohorte collaborative de 8 patients issus de 4 familles, dont 2 fœtus avec atteinte malformative sévère. Les variants hétérozygotes de RPL26 identifiés sont prédits comme responsables d’haploinsuffisance, mécanisme à l’origine d’une altération de la maturation des deux sous-unités des ribosomes dans un modèle cellulaire. RPL26 semble associé à un syndrome malformatif au premier plan, en particulier à des anomalies du rayon radial d’expressivité variable, alors que l’atteinte hématologique paraît peu fréquente. Une dysostose mandibulofaciale et des anomalies de fermeture du tube neural peuvent également être associées, élargissant le spectre malformatif associé au DBS.


Clémence VANLERBERGHE (Lille), Fréderic FRENOIS, Anne-Sophie JOURDAIN, Fabienne ESCANDE, Emilie AIT-YAHYA, Abdulrahman ALDEERI, Valérie CORMIER-DAIRE, Jamal GHOUMID, Ruth NEWBURY-ECOB, Sylvie MANOUVRIER-HANU, Sebastian SAILER, Perrine BRUNELLE, Thomas SMOL, Florence PETIT
10:00 - 11:00 #37595 - P199 Extension phénotypique du syndrome de Grange : une odyssée diagnostique entre Dijon, Montpellier et Toulouse.
P199 Extension phénotypique du syndrome de Grange : une odyssée diagnostique entre Dijon, Montpellier et Toulouse.

Le syndrome de Grange (GRNG - MIM#135580) est une maladie récessive rare qui associe des signes variables, notamment une sténose vasculaire diffuse, une brachysyndactylie, une ostéopénie avec une fragilité osseuse accrue, des malformations cardiaques et un retard de développement variable. Depuis sa 1ère description en 1998, seuls 15 individus issus de 10 familles ont été rapportés, porteurs de variations homozygotes ou hétérozygotes composites dans le gène YY1AP1. La majorité des variations rapportées sont des SNV, seul un CNV et une variation d’épissage ont été rapportés à l’état hétérozygote composite.

Dans le cadre du programme OrphanOmix, nos confrères de Toulouse nous ont adressé, pour séquençage de l’exome, après ACPA et panel « malformations congénitales des membres » négatifs, un jeune patient chez qui ils suspectaient un syndrome de Grange devant l’association syndactylie cutanée et osseuse et AVC hémorragique à l'âge de 16 mois.

L'analyse des CNV à partir des données de l'exome, grâce au logiciel XHMM, a permis d'identifier une délétion intragénique homozygote de 1,84 Kb englobant les exons 7 et 8 du gène YY1AP1, confirmant ainsi le diagnostic moléculaire du syndrome de Grange. Une réanalyse de notre cohorte de patients avec anomalies du développement a permis l’identification d’un 2e patient avec la même délétion homozygote. Cette jeune fille, issue de la cohorte DISSEQ, présentait une déficience intellectuelle légère, associée à des syndactylies et une atteinte cardiaque.  Une collaboration avec nos confrères de Toulouse et Montpellier a permis d’établir un lien de parenté entre ces 2 individus et de poser le diagnostic de GRNG chez un 3e individu, un jeune homme suivi pour une hypertension maligne et présentant des syndactylies et des sténoses vasculaires multiples. Les parents du cas index ont pu aussi demander un DPN permettant ainsi une prise en charge précoce de leur nouvel enfant atteint, qui présentait des syndactylies et une atteinte cardiaque. L’étude de ses 4 nouveaux cas de GRNG nous a permis d’étendre le phénotype cardiaque et anténatal, en mettant en évidence un RCIU vasculaire d’origine maternelle, probablement lié à une Dysplasie Fibromusculaire chez la mère hétérozygote. En effet, les variations hétérozygotes dans YY1AP1 ont été identifié comme facteur de susceptibilité à la DFM dont les parents du cas index et du 4e cas souffrent probablement.

Notre travail a permis de souligner la variabilité phénotypique associée au syndrome de Grange. Il nous semble essentiel qu’un suivi renforcé notamment anténatal soit réalisé chez les patients et de leurs apparentés puisque la prise en charge du GRNG et de la DFM est encore peu codifiée et les conséquences anténatales peu connues. Il est aussi important de continuer à colliger les cas pour renforcer les observations existantes.

Nous soulignons également l'utilité de la détection de petits CNV pour identifier les causes moléculaires de maladies génétiques malformatives hétérogènes.


Eléonore VIORA-DUPONT (Dijon), Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Martin CHEVARIN, Olivier PATAT, Marjolaine WILLEMS, Nicolas BOURGON, Ange-Line BRUEL, Marion AUBERT-MUCCA, Michel GALINIER, Romain ITIER, Stephane DECRAMER, Amélie PITON, Bénédicte GERARD, Clarisse BILLON, Xavier JEUNEMAITRE, Yannis DUFFOURD, Patrick CALLIER, Christel THAUVIN, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Juliette ALBUISSON, Antonio VITOBELLO
10:00 - 11:00 #37740 - P203 Des rencontres familles, cliniciens et chercheurs dans les maladies ultra-rares du développement.
P203 Des rencontres familles, cliniciens et chercheurs dans les maladies ultra-rares du développement.

Depuis 2021, la filière AnDDI-Rares organise des rencontres Familles, cliniciens, chercheurs. Ces rencontres permettent d’informer les familles sur les connaissances cliniques et biologiques, comme les avancées de la recherche sur un gène identifié récemment et considéré comme ultra-rare, pour lequel il existe ou non une association ou un groupe de familles déjà constitué sur les réseaux sociaux. Ces rencontres permettent de faciliter les échanges, d’augmenter les connaissances et aussi aux familles de se sentir moins isolées. Elles peuvent aussi ainsi identifier des experts sur leur pathologie.

Ces rencontres sont co-construites avec des médecins généticiens, des chercheurs et des représentants des patients. Elles peuvent se dérouler en présentiel ou en distanciel voire même incluant des familles, cliniciens ou chercheurs à l’international pour certaines d’entre-elles.

À ce jour, 7 rencontres ont déjà été organisées :

-          Syndrome de White-Sutton/ gène POGZ (2021 en ligne et 2023 en présentiel)

-          Syndrome de Primrose / gène ZBTB20 (2021, en ligne)

-          Syndrome d'atrophie optique Bosch-Boonstra-Schaaf / gène NR2F1 (2022, en ligne)

-          Gène MYT1L (2022, en présentiel et en ligne, en version anglaise également)

-          Gène TRIO (2023, en ligne)

-          Gène TBR1 (2023, en ligne)

Les replays sont visionnables sur la chaîne You Tube de la Filière AnDDI-Rares.

En fonction des besoins identifiés, ces rencontres peuvent être axées sur les connaissances cliniques, une rencontre avec le médecin ayant décrit la première fois la maladie, les avancées de la recherche, les essais cliniques en cours, la rencontre d’intervenants paramédicaux ou médico-sociaux ou sur l’aide à la fédération des familles désirant constituer une communauté par exemple. L’intérêt du site participatif GenIDA est également présenté pour augmenter les connaissances sur la pathologie.

Les retours des familles sont très positifs. Plusieurs rencontres Familles, cliniciens, chercheurs sont déjà programmées pour la fin d’année 2023 et l’année 2024.


Gwendoline GIOT (Angers), Juliette LACRONIQUE, Juliette COURSIMAULT, Anne DEBANT, Alice GOLDENBERG, Anne-Marie GUERROT, Karine JOBARD-GAROU, Sophie NAMBOT, Valérie SALOMONE, Michèle STUDER, Angélique VERE, Laurence FAIVRE, Amélie PITON
10:00 - 11:00 #37929 - P207 Récurrence d’un syndrome de Borjeson-Forssman-Lehmann mettant en évidence une mosaïque germinale maternelle.
P207 Récurrence d’un syndrome de Borjeson-Forssman-Lehmann mettant en évidence une mosaïque germinale maternelle.

Le syndrome de Borjeson-Forssman-Lehmann est un syndrome génétique rare caractérisé essentiellement par une déficience intellectuelle, une obésité tronculaire, une dysmorphie faciale, un hypogonadisme, des doigts effilés et des orteils courts. Des variations pathogènes entraînant une perte de fonction dans le gène PHF6, situé sur le chromosome X, sont responsables de ce syndrome. Il s’agit d’une pathologie récessive liée à l’X. Généralement, les allèles nuls sont à l’origine de manifestations plus sévère que les hypomorphes. Un biais d’inactivation du chromosome X expliquerait l’expression atténuée chez certaines femmes conductrices. Aucun cas de mosaïque germinale n’a été rapporté dans la littérature. Nous présentons le cas d’un garçon présentant une déficience intellectuelle, une obésité, un hypogénitalisme et une dysmorphie, chez qui une variation tronquante pathogène et d’apparence de novo (non retrouvée dans l’ADN leucocytaire de la mère) dans le gène PHF6 a été identifiée. Par la suite, une récidive a été diagnostiquée par diagnostic prénatal chez un fœtus masculin, pour lequel, les parents ont demandé une interruption de grossesse. Cette récidive met en évidence une mosaïque germinale maternelle. Nous n’avons pas pu évaluer la possibilité d’un mosaïcisme somato-germinal maternel par l’étude d’autres tissus. Classiquement, en l’absence de données, le risque de récurrence par mosaïque germinale parentale est estimé empiriquement, entre 1 et 2%, dans ce type de situation. Aucun cas n’avait pour le moment été rapporté dans la littérature pour ce syndrome. Ceci souligne l’importance de proposer un diagnostic prénatal, en cas de variation d’allure de novo identifiée chez le cas index, d’autant plus lors de pathologies sans signes d’appel échographiques systématiques pendant la grossesse, comme c’est le cas pour le syndrome de Borjeson-Forssman-Lehmann.


Camille CENNI (Nimes), Yuliya PETROV, Nathalie RUIZ-PALLARES, Marie PORTES, Mouna BARAT-HOUARI, Philippe KHAU VAN KIEN
10:00 - 11:00 #38081 - P211 Orientation des patients en consultation d’oncogénétique après la mise en évidence sur un panel tumoral large d’un variant pathogène (VP) pouvant être de nature constitutionnelle: Retour d’expérience de l’Institut Paoli-Calmettes (IPC).
P211 Orientation des patients en consultation d’oncogénétique après la mise en évidence sur un panel tumoral large d’un variant pathogène (VP) pouvant être de nature constitutionnelle: Retour d’expérience de l’Institut Paoli-Calmettes (IPC).

Les avancées des thérapies ciblées pour les cancers ont conduit les plateformes de génétique moléculaire à mettre en place des panels tumoraux (PT) afin d’obtenir une caractérisation moléculaire des tumeurs pour participer aux prises de décisions des équipes oncologiques. L’exemple des inhibiteurs de PARP conditionné par des VP des gènes BRCA1/BRCA2 a souligné l’importance de circuits adaptés entre oncologie/biologie moléculaire/oncogénétique clinique (OG), afin de garantir l’orientation des patients et de leur famille si un VP pouvait être de nature constitutionnelle. La loi de bioéthique de 2021 prévoit une passerelle entre génétique tumorale et constitutionnelle avec information préalable sur l’orientation en OG avant la réalisation du PT. 

L’objectif principal de notre étude est d’évaluer l’orientation des patients en consultation d’OG après un résultat de PT montrant un VP tumoral sur un des gènes retenus.

Nous avons analysé l’ensemble des PT réalisés à l’IPC entre 2021 et 2022 dans un contexte de de recherche de cible spécifique sur une tumeur solide avancée. Les dossiers présentant un VP de classe 5 ou 4 sur 10 gènes d’utilité clinique (BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C, RAD51D, CDH1, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2) ont été retenus. D’autres gènes ont été exclus étant donné la fréquence élevée des altérations de ces gènes dans certaines tumeurs.

Pour chaque dossier, nous avons relevé si une consultation d’OG avait été réalisée, si le patient présentait des critères de prédisposition héréditaire et si le résultat mentionnait la nécessité d’une consultation OG afin de caractériser l’origine du VP.

Sur les 1933 PT, 305 ont révélé au moins un VP de classe 5 ou 4 dans un des 10 gènes. 80% des 305 patients avaient un cancer métastatique et plus de 40% d’entre eux sont décédés en 2023.

Pour 156 patients (51%) la nécessité d’une consultation était mentionnée. Dans les autres cas, cela n’a pas été jugé nécessaire (délétions chromosomiques emportant le gène entier, fréquence allélique faible < 15%, …). Quand il était recommandé une consultation d’OG, elle a été réalisée dans 55% des cas, non retrouvée dans 45% des cas, une est prévue en 2024. 

A l’issue des consultations d’OG, l’origine germinale du VP a été retrouvée dans 37 cas (84% avec critères de prédisposition) et l’origine somatique confirmée pour 40 patients. 70 patients n’ont pas eu de consultation d’OG au décours du PT. Nous avons identifié plusieurs circonstances, certaines en lien avec l’évolution de la maladie (16 patients décédés dans les 6 mois suivant le résultat) ; pour d’autres pas de rendez-vous programmé (24 patients).

Cette analyse met en évidence que l’orientation des patients en consultation d’OG après un résultat de PT montrant un VP n’a été effective que dans 55% des cas. Le partenariat doit être amélioré entre oncologie/biologie moléculaire/onco-généticiens. Le devenir de l’information possiblement d’origine germinale après le décès d’un patient est un axe de progression dans nos circuits.


Dorianne LIVON (Marseille), Laetitia RABAYROL, Jessica MORETTA, Geoffrey BERTOLONE, Rémi MOUNIER, Cornel POPOVICI, Julie ROBBE, Anne-Sophie ALARY, Violaine BOURDON, Tetsuro NOGUCHI, Audrey REMENIERAS, Anthony GONCALVES, Hagay SOBOL, Catherine NOGUES
10:00 - 11:00 #37950 - P215 Classification de variants non tronquants de PTEN à partir d’une série française de patients : proposition d’une révision des critères ACMG modifiés.
P215 Classification de variants non tronquants de PTEN à partir d’une série française de patients : proposition d’une révision des critères ACMG modifiés.

La maladie de Cowden, génodermatose associant anomalies du développement et prédisposition aux cancers notamment du sein, de l'endomètre et de la tyroïde, ne représente qu'une partie du spectre des PHTS (PTEN Hamartoma Tumor Syndrome). Cette entité regroupe différents syndromes distincts, tous liés à des variants pathogènes du gène PTEN, codant une phosphatase impliquée dans la voie de signalisation intracellulaire PI3K/AKT/mTOR. 30% des anomalies identifiées sont des variants faux-sens et bien que PTEN soit extrêmement bien conservé au cours de l'évolution, la classification de ce type de variant reste complexe. L'hétérogénéité clinique et l’expressivité très variable du syndrome, parfois de révélation tardive, compliquent leur interprétation. Certains tests fonctionnels, basés sur l'activité phosphatasique ou la stabilité protéique sont d'une grande aide. Tenant compte des spécificités de ce gène, certaines équipes ont proposé des critères adaptés de la classification ACMG.

 

Dans le laboratoire de référence de l’Institut Bergonié, 76 variants non tronquants différents de PTEN ont été identifiés chez 166 patients appartenant à 106 familles. Nous avons classé ces variants selon les critères ACMG modifiés publiés. Puis, nous avons  développé une nouvelle classification des variants non-tronquants de PTEN, fondée sur 4 critères principaux : l’exploration fonctionnelle, la concordance phénotypique individuelle et familiale, la modélisation in silico et la fréquence allélique. Pour cela, nous avons mis à jour les données cliniques par l'intermédiaire de questionnaires envoyés aux différents centres prescripteurs de l’analyse initiale du gène PTEN chez les patients inclus dans l’étude et documenté les données disponibles pour chaque variant.

 

Au total, cette nouvelle classification, a permis d’identifier : 43 variants pathogènes, 20 probablement pathogènes, 9 de signification inconnue, 3 probablement bénins et 1 bénins. En comparaison avec la classification déjà publiée, nous avons été plus discriminants en reclassant 21 variants dont 6 variants de signification inconnue. Par ailleurs, 17 variants de notre étude n'avaient jamais été publiés. 

 

Ce travail est une proposition de révision des critères actuels de classification des variants PTEN, qui reposent essentiellement sur les tests fonctionnels évaluant l'activité phosphatasique de PTEN (Fitness score), alors que certains variants pathogènes publiés ne l'altèrent pas. L'utilisation complémentaire de scores sur la stabilité protéique nous est apparue essentiel (VAMP score). La prise en compte des données épidémiologiques actuelles (fréquence allélique) et la révision du score, en pondérant mieux les critères cliniques et la ségrégation familiale font apparaître une classification pragmatique plus proche de la pratique clinique. Un suivi coordonné et multidisciplinaire de ces patients reste essentiel, y compris pour la classification moléculaire.


Henri MARGOT (BORDEAUX), Thibaut MATIS, Nathalie JONES, Dominique BONNEAU, Tifanny BUSA, Francoise BONNET, Olivier CARON, Solene CONRAD, Louise CRIVELLI, Charles-Patrick EDERY, Christine FRANCANNET, Christine MAUGARD, Isabelle MORTEMOUSQUE, Sabine RAAD, Laurence VENAT, Didier LACOMBE, Fréderic CAUX, Nicolas SEVENET, Virginie BUBIEN, Michel LONGY
10:00 - 11:00 #37910 - P219 Groupe de classement/ curation au sein du GGC, à quoi ça sert ?
P219 Groupe de classement/ curation au sein du GGC, à quoi ça sert ?

Une base de données de qualité agrégeant la classification des variants identifiés en oncogénétique, pour lesquels une interprétation collégiale a été établie, permet de rendre un résultat fiable pour une prise en charge harmonisée des patients. C’est avec cette finalité qu’interviennent, pour certains depuis plus de 20 ans, nos groupes de travail de curation et/ou classement, formés au sein du groupe génétique et cancer (GGC) d’UNICANCER. Ce travail est bien formalisé pour les formes majeures de prédisposition héréditaire au cancer que sont le syndrome sein/ovaire ou HBOC et les formes familiales de cancer colorectal et de polyposes (syndrome de Lynch et polyposes adénomateuses). Ces 2 groupes, composés de biologistes et ingénieurs issus de la majorité des laboratoires français, classent les variants des gènes BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C, RAD51D, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2, APC, MUTYH. Fort de l’expérience des premiers groupes de curation, quelques membres du GGC-laboratoire ont proposé en 2020 la création d’un groupe de travail sur les variants du gène CDH1 responsable de prédisposition dans le cancer gastrique diffus. Plus récemment, un groupe spécifique pour le gène TP53 a été créé, Des initiatives sont aussi en cours pour les gènes POLE/POLD1 ou encore SMAD4, BMPR1A et PTEN. Un groupe de travail transversal existe aussi, spécifiquement dédié aux variants d’épissage. Ces différents groupes ont des réunions mensuelles, bimensuelles ou trimestrielles. Des critères de classement spécifiques à chaque thématique ont été réfléchis et validés utilisant les critères de l’ACMG ou des modèles bayésiens permettant de calculer des probabilités qu’un variant soit pathogène. Les variants de signification incertaine retrouvés dans les laboratoires du GGC y sont discutés collégialement après synthèse préalable des données par le curateur/coordonnateur du groupe. Une décision collégiale est prise, puis la classification des variants est (i) intégrée dans la base de données FrOG accessible pour tous les membres du consortium, ou (ii) diffusée aux autres laboratoires du GGC par voie électronique si le variant n’est pas encore dans FrOG. Pour certains variants très problématiques ou sans information, le protocole COVAR peut être utilisé afin de rassembler des données de co-ségrégation familiale avec la maladie. En conclusion, ces groupes de classement permettent une interprétation de qualité et homogène sur tout le territoire. A ce jour, plus de 7000 variants ont été revus par ces différents groupes. 


Stéphanie BAERT-DESURMONT, Marie-Pierre BUISINE, Audrey REMENIERAS, Edwige KASPER, Natalie JONES, Albain CHANSAVANG, Nadim HAMZAOUI, Noémie BASSET, Florence COULET, Sophie KRIEGER, Claude HOUDAYER, Laurent CASTERA, Sandrine CAPUTO (PARIS)
10:00 - 11:00 #38588 - P223 Description clinico-moléculaire des 113 patients porteurs de variants RAD51C de classe 3 à 5 identifiés à Gustave Roussy – prévalence des cancers du sein.
Description clinico-moléculaire des 113 patients porteurs de variants RAD51C de classe 3 à 5 identifiés à Gustave Roussy – prévalence des cancers du sein.

Le gène RAD51C est un suppresseur de tumeurs agissant sur la voie de recombinaison homologue pour la réparation des cassures double brin de l’ADN. Selon la littérature, des variants perte de fonction sur RAD51C seraient en cause dans 1,3 % des familles comportant des cas de cancer du sein et de l’ovaire [1]. En raison du risque accru de cancer de l’ovaire associé aux variants délétères, ce gène a été inclus dans le panel recommandés par le Groupe génétique et cancer (GGC) pour la recherche de prédisposition héréditaire aux cancers du sein et de l’ovaire. Malgré son criblage en routine clinique, la rareté des variants du gène RAD51C rendent sa caractérisation difficile en particulier pour son rôle dans le cancer du sein pour lequel le risque associé est actuellement considéré comme modéré, et où il n’y a donc pas de prise en charge spécifique pour la réduction du risque mammaire chez les porteurs connus.

Dans cette étude, nous proposons de décrire l’ensemble des variants de classe 3 à 5 identifiés sur le gène RAD51C, chez les patients ayant bénéficié d’un panel NGS à Gustave Roussy et ayant consenti à l’analyse de ce gène. Nous avons complété l’exploration moléculaire par RNAseq (séquençage NGS de l’ARN) pour l’analyse de l’effet de 11 différents variants d’épissage.

Au total, nous avons identifié 113 cas index porteurs de variants de ce gène dont 65 % de cancers du sein (74/112) et 23 % de cancers de l’ovaire (26/112), et 91 variants différents, dont 75 % (68/91) de variants de signification inconnue (VSI), 24 % (22/91) de variants de classe 5 et un seul variant de classe 4. Les variants délétères ont été identifiés chez 28 patients dont 50 % (14/28) de cancers du sein, 40 % (11/28) de cancers de l’ovaire et 10 % (3/28) de cas index indemnes ayant des antécédents familiaux de cancer de l’ovaire. L’étude par RNAseq a permis de démontrer l’effet majeur du variant RAD51C :c.404+2 T>C sur l’épissage. Les résultats d’analyse par RNAseq des 10 autres variants sont en cours de validation.

Cette étude donne une description des phénotypes cliniques des porteurs de variants de classe 3 à 5 sur le gène RAD51C. Ces données montrent une distribution de variant délétère comparable entre les cancers du sein et les cancers de l’ovaire. Des études complémentaires sont en cours, notamment l’étude des anomalies génétiques somatiques retrouvées dans les tumeurs mammaires des patients porteurs de variants délétères pour mieux comprendre leur implication (signature HRD).

[1] Meindl et al, Germline mutations in breast and ovarian cancer pedigrees establish RAD51C as a human cancer susceptibility gene, 2010


Walid BEN YEDDER (Villejuif), Roseline TANG, Yahia ADNANI, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Alice FIÉVET, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Odile CABARET, Etienne ROULEAU
10:00 - 11:00 #37027 - P227 Aperçu des causes génétiques du syndrome Sein-Ovaire dans une large cohorte de patients français.
P227 Aperçu des causes génétiques du syndrome Sein-Ovaire dans une large cohorte de patients français.

L'utilisation en séquençage haut débit de panel de gènes ciblés représente aujourd'hui le choix préférentiel des laboratoires de diagnostic moléculaires pour la recherche de mutations constitutionnelles chez les personnes prédisposées au syndrome de cancer héréditaire sein-ovaire (HBOC). Nous avons mené une analyse rétrospective chez 4630 patients français suspectés du syndrome HBOC. Les patients ont été étudiés à l'aide d'un panel comprenant les 13 gènes définis par le Groupe Génétique et Cancer (GGC) - Unicancer. Au total, 528 variants pathogènes et probablement pathogènes ont été identifiés dans les 6 gènes suivants : BRCA1 (n = 203, 38%), BRCA2 (n = 198, 37%), PALB2 (n = 46, 9%), RAD51C (n = 36, 7 %), TP53 (n = 16, 3 %) et RAD51D (n = 13, 2 %), gènes MMR (n = 11, 2%), PTEN (n = 4, 1%) et CDH1 (n = 1, < 1 %). Fait intéressant, le fait de retester un sous-ensemble d'individus initialement rendus BRCA1/2 négatifs par technique de séquençage Sanger a produit des résultats cliniquement pertinents dans 5 % des cas et a permis de mettre en évidence des variants complexes non détectables par nos techniques antérieures (insertion Alu, large délétion intronique) au niveau des gènes BRCA1/2. Parmi la cohorte étudiée, on retrouve 5 patients (0.1%) présentant 2 variants pathogènes dans 2 gènes différents permettant un meilleur conseil génétique dans la famille. Enfin, la combinaison d'analyses in silico (outils de prédiction de l'impact sur l'épissage) et in vitro (RT-PCR et séquençage Sanger) a mis en évidence l'impact délétère de quatre variants candidats affectant l'épissage. Nos résultats présentent un aperçu des variations pathogènes des gènes HBOC dans la région AURA, soulignant la pertinence clinique de l'analyse de l'ADNc et l'importance de retester les familles évocatrices par de nouvelles techniques et avec un panel de gènes élargi.


Ahmed BOURAS (Lyon), Souhir GUIDARA, Mélanie LEONE, Adrien BUISSON, Tanguy MARTIN-DENAVIT, Sophie DUSSART, Christine LASSET, Sophie GIRAUD, Marie-Noëlle BONNET-DUPEYRON, Zine-Eddine KHERRAF, Damien SANLAVILLE, Sandra FERT-FERRER, Marine LEBRUN, Valérie BONADONA, Alain CALENDER, Nadia BOUTRY-KRYZA
10:00 - 11:00 #37633 - P231 CDH1 et panel diagnostique NGS : retour d'expérience à partir de 11 familles et prise en charge des familles sans cancer de l'estomac.
CDH1 et panel diagnostique NGS : retour d'expérience à partir de 11 familles et prise en charge des familles sans cancer de l'estomac.

Germline pathogenic variants in E-cadherin (CDH1) confer high risk of developing lobular breast cancer and diffuse gastric cancer (DGC). The cumulative risk of DGC in CDH1 carriers has been recently reassessed (from 40–83% by age 80 to 25–42%) and varies according to the presence and number of gastric cancers in the family. As there is no accurate estimate of the risk of gastric cancer in families without DGC, the International Gastric Cancer Linkage Consortium recommendation is not straightforward: prophylactic gastrectomy or endoscopic surveillance should be proposed for these families.

The inclusion of CDH1 in constitutional gene panels for hereditary breast and ovarian cancer and for gastrointestinal cancers, recommended by the French Genetic and Cancer Consortium in 2018 and 2020, leads to the identification of families with lobular cancer without DGC but also to incidental findings of pathogenic variants. Management of CDH1 carriers in case of incidental findings is complex and causes dilemmas for both patients and providers.

We report eleven families (47 CDH1 carriers) from our oncogenetic department specialized in breast and ovarian cancer, including four incidental findings. We confirmed that six families did not have diffuse gastric cancer in their medical records. We discuss the management of the risk of diffuse gastric cancer in Hereditary Lobular Breast Cancer (HLBC) through a family of 11 CDH1 carriers where foci were identified in endoscopic surveillance. We also report a new colon signet ring cancer case in a CDH1 carrier, a rare aggressive cancer included in CDH1-related malignancies.

Article publié : Lepage M, Uhrhammer N, Privat M, Ponelle-Chachuat F, Kossai M, Scanzi J, Ouedraogo ZG, Gay-Bellile M, Bidet Y, Cavaillé M. Case Series of 11 CDH1 Families (47 Carriers) Including Incidental Findings, Signet Ring Cell Colon Cancer and Review of the Literature. Genes. 2023; 14(9):1677. https://doi.org/10.3390/genes14091677


Mathis LEPAGE (Clermont ferrand), Nancy UHRHAMMER, Maud PRIVAT, Flora PONELLE, Mathilde GAY-BELLILE, Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO, Yannick BIDET, Mathias CAVAILLÉ
10:00 - 11:00 #37913 - P235 Méthylations constitutionnelles du promoteur de BRCA1 en mosaïque : contribution aux cancers du sein familiaux et aux cancers du sein chez l’homme.
P235 Méthylations constitutionnelles du promoteur de BRCA1 en mosaïque : contribution aux cancers du sein familiaux et aux cancers du sein chez l’homme.

Introduction: Les méthylations constitutionnelles du promoteur de BRCA1 augmentent le risque de cancer du sein précoce, de cancer du sein triple-négatif, et de cancer de l’ovaire. Elles sont le plus souvent retrouvées à l’état de mosaïque, et sont donc considérées comme des évènements « de novo ». Cependant, certaines histoires familiales de cancers du sein pourraient être partiellement expliquées par des méthylations de BRCA1. Par ailleurs, le rôle de ces méthylations sur le risque de cancer du sein chez l’homme n’a jamais été évalué.

Méthodes : Dans une première cohorte, nous avons sélectionné 20 cas index féminins atteints de cancer du sein précoce et issus de familles présentant une agrégation de cancer du sein mais sans variants pathogènes sur les gènes majeurs de prédisposition ; ainsi que 20 témoins appariés sur l’âge. La recherche de méthylation de BRCA1 sur ADN leucocytaire a été réalisée par MS-HRM (methylation-sensitive high-resolution melting), et était associé à la recherche de variant pathogène dans 32 gènes additionnels impliqués dans la réparation de l’ADN. Chez les cas présentant une méthylation de BRCA1 et leurs apparentées atteintes disponibles, une analyse en pyroséquençage a été réalisée sur ADN leucocytaire, buccal, et tumoral.  Dans une seconde cohorte, 40 hommes atteints de cancer du sein et sans diagnostic génétique ont été analysés. Dans les deux cohortes, des analyses génomiques tumorales ont été réalisées pour démontrer le rôle de BRCA1 dans l’oncogenèse (recherche de perte d’hétérozygotie [LOH] et signature de défaut de la recombinaison homologue [HRD]).

Résultats : Parmi les 20 cas index de la première cohorte, deux étaient porteurs de variants pathogènes dans des gènes de prédisposition à pénétrance intermédiaire (ATM et BARD1). Parmi les 18 autres, huit (44%) présentaient une méthylation de BRCA1 (versus aucun des 20 témoins). Les taux de méthylation retrouvés dans les prélèvements sanguins et les frottis buccaux n’étaient pas compatibles avec du matériel tumoral circulant. L’implication de BRCA1 dans l’oncogenèse était démontrée dans la plupart des cas évalués (5/6, 83%) par une LOH et une signature HRD. Parmi les 8 cas index méthylés, deux avaient des apparentées atteintes chez qui une méthylation de BRCA1 était également détectée. Parmi les 40 hommes de la seconde cohorte, deux (5%) présentaient une méthylation leucocytaire de BRCA1. Cependant, les analyses tumorales n’étaient pas en faveur de l’implication de BRCA1 dans ces cancers du sein masculins : pas de LOH ni signature HRD.

Conclusion : La prévalence élevée de méthylation du promoteur de BRCA1 en mosaïque chez des cas index de familles de cancers du sein, ainsi que ces premières descriptions d’agrégation familiale de méthylation de BRCA1 en mosaïque, montrent que cet évènement de novo peut contribuer à des cas familiaux de cancers. En revanche, les méthylations constitutionnelles de BRCA1 ne semblent pas être impliquées dans le cancer du sein chez l’homme.


Mathias SCHWARTZ (Paris), Sabrina IBADIOUNE, Albain CHASAVANG, Sophie VACHER, Sandrine CAPUTO, Hélène DELHOMELLE, Mathilde FILSER, Kevin MERCHADOU, Olfa TRABELSI-GRATI, Jennifer WONG, Khadija ABIDALLAH, Virginie MONCOUTIER, Veronique BECETTE, Tatiana POPOVA, Voreak SUYBENG, Nadia BOUTRY-KRYZA, Marie-Charlotte VILLY, Antoine DE PAUW, Marc-Henri STERN, Chrystelle COLAS, Emmanuelle MOURET-FOURME, Dominique STOPPA-LYONNET, Lisa GOLMARD, Ivan BIECHE, Julien MASLIAH-PLANCHON
10:00 - 11:00 #38188 - P239 High-Resolution Melting (HRM), une technique simple pour rechercher un mécanisme rare dans le syndrome de Lynch: l’hyperméthylation constitutionnelle du promoteur du gène MLH1.
P239 High-Resolution Melting (HRM), une technique simple pour rechercher un mécanisme rare dans le syndrome de Lynch: l’hyperméthylation constitutionnelle du promoteur du gène MLH1.

L’HRM (High-Resolution Melting) est une PCR en temps réel semi-quantitative, sensible et peu coûteuse, utilisée en routine dans les laboratoires de diagnostic et de recherche dans le criblage de mutants et la recherche d’hyperméthylation de l’ADN tumoral.

Dans les tumeurs du spectre du syndrome de Lynch (prédisposition aux cancers: côlon-rectum, endomètre, ovaire, estomac..) présentant une instabilité des microsatellites et une perte d’expression de la protéine MLH1 isolée ou en association avec la protéine PMS2 en immunohistochimie, l’identification d‘une hyperméthylation du promoteur du gène MLH1 suggère une origine sporadique, en particulier dans les cancers colorectaux mutés V600E sur le gène BRAF.

Cependant, de rares cas de patients porteurs d’une hyperméthylation constitutionnelle du promoteur de MLH1 (HMCP-MLH1), responsable d’un syndrome de Lynch, ont été décrits. En l’absence de recommandations nationales, nous avons constaté une grande disparité entre cliniciens dans les habitudes de prescription de l’HMCP-MLH1.

Nous proposons donc, à travers cette série de 74 patients avec tumeur hyperméthylée-MLH1 et ayant eu une analyse constitutionnelle des gènes MMR, d’établir des critères cliniques devant faire rechercher une HMCP-MLH1, et nous démontrons l’efficacité de la technique HRM pour réaliser cette analyse à partir d’ADN issu de prélèvements sanguin et salivaire. 

En raison de l’histoire tumorale personnelle et/ou familiale des patients, 28 ADNs ont été testés par la technique de référence, le pyroséquençage au CHU de Lille, dans un cadre diagnostique (1ère série). Les ADNs de 46 patients moins évocateurs d’une prédisposition génétique non testés en routine, l’ont été dans le cadre de ce travail par HRM, à l’Institut Curie (2ème série). Une gamme de dilution avec deux ADN équimolaires non-méthylé et hyperméthylé a été faite pour déterminer le seuil de sensibilité de la technique HRM.

Au total, une HMCP-MLH1 était présente chez 5/74 (6,7 %) de nos patients. Dans la 1ère série, 3/28 patients présentaient une HMCP-MLH1 dont 2 à faible taux. L’un de ces deux patients a développé un second cancer du spectre du syndrome de Lynch MSI avec perte de MLH1 et hyperméthylation tumorale-MLH1. Dans la 2ème série de 46 ADNs testés par HRM, une HMCP-MLH1 a été identifiée chez 2 patients. Pour valider les différents résultats, nous avons passé en HRM dont le seuil est déterminé à 0,4%, les 28 ADN analysés par pyroséquençage (technique de référence) et en pyroséquençage les 2 cas positifs identifiés par HRM. Nos résultats sont concordants à 100% par les 2 techniques.

L’HRM trouve donc toute sa place, avec une grande sensibilité et un faible coût, dans l’identification des patients porteurs de ce type d’altération rare mais avec un impact clinique majeur pour le patient et ses apparentés. Nous proposons des critères cliniques qui pourraient permettre d’harmoniser les pratiques de prescription de cette analyse et d’identifier les patients concernés.


Olfa TRABELSI GRATI (Paris), Hélène DELHOMELLE, Sabrina IBADIOUNE, Frédéric MARAONE, Mathieu SÉNÉ, Virginie MONCOUTIER, Bruno BUECHER, Emmanuelle FOURME, Marion GAUTHIER-VILLARS, Marie-Charlotte VILLY, Mathilde FILSER, Faustine JOHANNES, Julien MASLIAH-PLANCHON, Julie LECLERC, Michel BAHUAU, Lisa GOLMARD, Anne VINCENT-SALOMON, Dominique STOPPA-LYONNET, Ivan BIECHE, Chrystelle COLAS
10:00 - 11:00 #37627 - P243 Détection d’ADN tumoral circulant lors de la prise en charge d’un carcinome épidermoïde de la tête et du cou opérable loco-régionalement avancé (étude PERSO-NECK).
Détection d’ADN tumoral circulant lors de la prise en charge d’un carcinome épidermoïde de la tête et du cou opérable loco-régionalement avancé (étude PERSO-NECK).

Introduction: La moitié des patients atteints d'un carcinome épidermoïde de la tête et du cou (CETEC) loco-régionalement avancé opérable et négatif à l’HPV rechuteront. Notre objectif dans cette étude est d'évaluer le taux de détection de l'ADN tumoral circulant (ADNtc) avant et après la chirurgie et de corréler avec les caractéristiques de base.

 

Méthodes : Cette étude prospective (NCT03896412) a inclus 40 patients CETEC, HPV négatifs, traités à visée curative pour un stade localement avancé (T3/T4 ou ganglion positif (N+)) par chirurgie suivie d'une radio ou radiochimiothérapie. Nous avons recherché une altération des gènes sur le tissu tumoral et l'ADN circulant (ADNc). Un prélèvement sanguin a été réalisé le jour de l’intervention chirurgicale et le lendemain. Nous avons utilisé un panel personnalisé développé à partir de la base TCGA ciblant tous les exons des gènes AJUBA, TP53, CASP8, PIK3CA, NOTCH1, HRAS, CDKN2A, FAT1, NFE2L2, NSD1 et EPHA2. Les analyses bio-informatiques ont été effectuées avec trois pipelines distincts. Un variant est considéré comme pathogène lorsqu’il est répertorié ainsi dans les bases de données et qu’il est détecté par les trois pipelines bio-informatiques. La profondeur de séquençage obtenue est de 2000X pour les tumeurs et de 9000X pour l'ADNc.

 

Résultats : Parmi les 40 patients, 18 (45 %) avaient une maladie de stade T4, 25 (62,5 %) une maladie N+. Concernant les tumeurs, 36/40 (90 %) avaient une quantité et une qualité d’ADN suffisantes pour une analyse par NGS.

Au moins un variant pathogène a été identifié chez 30/36 tumeurs (83,3 %) : TP53 était muté dans la plupart des cas (93,3 %), PIK3CA muté dans 8,3 %, FAT1 muté dans 5,6 % et CASP8 muté chez 2,8 % des patients.

Aucun variant pathogène n'a été trouvé sur les gènes AJUBA, NOTCH1, HRAS, CDKN2A, NFE2L2, NSD1 et EPHA2. L'analyse de l'ADNc avant la chirurgie a révélé au moins un variant pathogène chez 8 patients. Dans tous les cas, le variant détecté dans l’ADNtc était identique à celui détecté dans la tumeur. Toutes les tumeurs mutées présentent une mutation du gène TP53. Pour 3 patients, nous détectons plusieurs variants simultanément. La fréquence allélique dans l'ADNtc variait de 29,95 % à 0,33 %.

 


Le taux d’ADN total circulant (ADNtotc) était significativement augmenté après la chirurgie (11,24 ng/mL contre 14,70 ng/mL, p < 0,0001). Un seul patient présente un variant pathogène circulant (TP53 c. 559+1G > A) en post opératoire et à progression qui n’était pas présent dans son tissu tumoral et dans son prélèvement sanguin pré opératoire.

 

Conclusions : Dans cette cohorte de CETEC négatifs a l’HPV et localement avancés, notre panel NGS personnalisé a identifié des variants pathogènes dans 83,3 % des tumeurs, mais seulement dans 20 % des échantillons d'ADNc préopératoires. Malgré l’augmentation de l’ADNtotc après la chirurgie, qu’un seul variant pathogène a été identifié dans les échantillons sanguins.


Ludivine BEAUSSIRE-TROUVAY (Rouen), Berghian ANCA, Elodie BOHERS, Viennot MATHIEU, Burel LUCIE, Libraire JULIE, Franchel-Raïs OBONGO-ANGA, Sarafan-Vasseur NASRIN, Frédéric DI FIORE, Florian CLATOT
10:00 - 11:00 #38247 - P247 Facteurs influençant l'observance dans un programme de suivi de femmes ayant une prédisposition génétique au cancer du sein : Données en vie réelle du programme Phare Grand Ouest.
P247 Facteurs influençant l'observance dans un programme de suivi de femmes ayant une prédisposition génétique au cancer du sein : Données en vie réelle du programme Phare Grand Ouest.

Contexte : 

Les programmes de suivi ciblant des femmes ayant une prédisposition génétique au cancer du sein supposent une observance optimale pour être efficaces. Néanmoins, à ce jour, il n’existe pas de données à notre connaissance analysant le niveau d’observance dans une population à risque élevé de cancer du sein.

Objectif :

Déterminer les facteurs influençant l'observance à un programme de suivi chez des femmes dans un contexte de prédisposition génétique au cancer du sein.

Méthodes :

Nous avons étudié les données du suivi mammaire du programme Phare Grand Ouest couvrant quatre régions françaises, pour les femmes présentant un niveau de risque de cancer du sein dit « très élevé ». La population étudiée comprenait les femmes porteuses d’un variant pathogène constitutionnel du gène BRCA1 ou du gène BRCA2 ou ayant un risque cumulé sur la vie supérieur à 20-25% selon l’outil BOADICEA en l’absence d’altération BRCA. Les facteurs déterminant l’observance au suivi ont été analysés par un modèle logistique multiniveaux en prenant comme variable dépendante un suivi mammaire effectué à temps ou en retard.

Résultats :

Au total, 778 participantes ont été suivies pendant une période médiane de 4,7 ans (287 BRCA1, 218 BRCA2, 273 haut risque sans altération identifiée). Nous avons analysé 2 796 bilans de suivi mammaire (3,4 par femme) dont 5,4 % de bilans effectués avec 6 à 12 mois de retard. Les femmes ayant un antécédent de cancer du sein et celles porteuses de variants pathogènes BRCA1 ou BRCA2 n'ont pas été plus ponctuelles que les autres pour leur dépistage annuel. Une meilleure observance a été constatée après le deuxième tour de suivi et au-delà de 4 tours de suivi. Le fait d’avoir eu des examens de surveillance supplémentaires en dehors du bilan annuel était significativement associé à une moins bonne observance. Aucun facteur contextuel (tels que le niveau de vie, la densité de médecins généralistes ou d’appareils d’IRM dans la zone de résidence) n'était associé à l'observance. De plus, le nombre de tours de suivi retardés a augmenté entre 2018 et 2020 par rapport à la période 2015-2017.

Conclusion :

Le fait d'être porteur d’un variant pathogène BRCA ne se traduit pas par une meilleure observance du programme de suivi. Toutefois, les facteurs directement liés aux tours de dépistage (tels que rang et nombre total de tours) réduisent les reports. De futures recherches pourraient explorer la plus-value des facteurs liés à l’organisation du programme de suivi contribuant à l'amélioration de l’observance.


Ke ZHOU, Martine BELLANGER, Louise CRIVELLI, Sandy LAHAM, Charlotte HUET (RENNES), Caroline ABADIE, AU NOM DU GROUPE PHARE GRAND OUEST
10:00 - 11:00 #37849 - P251 DrugOrder : une méthode automatisée d’identification de variants cibles thérapeutiques issus du séquençage d’un large panel de gènes.
P251 DrugOrder : une méthode automatisée d’identification de variants cibles thérapeutiques issus du séquençage d’un large panel de gènes.

Le séquençage de larges panels de gènes pour identifier des biomarqueurs tumoraux menant à un traitement optimisé ou à un essai clinique devient une pratique courante dans le parcours de soins des patients atteints de cancer. Une des limites de ces analyses est la difficulté pour les biologistes d'effectuer une hiérarchisation standardisée et actualisée des variants actionnables associés à un médicament pertinent, en tenant compte de l'histologie de la tumeur du patient.
Pour répondre à ce besoin nous avons développé une méthode automatisée nommée DrugOrder, permettant de hiérarchiser les variants associés à un médicament, basée sur 19 critères de classification, qui hiérarchisent les associations en fonction des preuves cliniques, de la maladie du patient, de l'impact du variant et de la similarité du variant avec des variants cités dans les bases de données de référence.
Les performances de DrugOrder ont d'abord été évaluées sur 371 tumeurs simulées pour contenir au moins un variant actionnable. Toutes les associations impliquant une thérapie approuvée par la FDA ont été identifiées et 93 % des variants identifiés ont été classés en première position. DrugOrder a également été évalué en analysant 15 tumeurs préalablement analysées par Foundation Medicine Incorporation (FMI) ® et re-séquencées après la mise au point d’un test à façon comprenant la capture d’un panel 639 gènes de cancer et un panel ciblant 57 gènes impliqués dans des transcrits de fusion. Les analyses au laboratoire avec DrugOrder ont correctement identifié les variants associés à des thérapies précédemment détectées par FMI. Enfin, 63 autres tumeurs ont été séquencées au laboratoire puis analysées par un biologiste sans l’aide de DrugOrder, cette analyse est comparée aux résultats de DrugOrder. DrugOrder a permis d’identifier tous les variants actionnables associés aux médicaments approuvés par la FDA et a classé en première position 86% des variants identifiés par le biologiste. DrugOrder a identifié également des cibles non reportées par le biologiste mais pouvant faire l’objet de discussion clinico-biologique.
DrugOrder présente de bonnes performances et permet d’aider les biologistes à mettre les variants les plus importants cliniquement au premier plan de leur analyse et représenter un gain de temps considérable à l’analyse.


Nicolas SOIRAT (), Sophie KRIEGER, Nicolas HAMADOUCHE, Nicolas GOARDON, Mélanie BROUTIN, Raphaël LANOS, Jiri RUZICKA, Sacha BEAUMEUNIER, Anne-Laure BOUGÉ, Nicolas PHILIPPE, Dominique VAUR, Denis BERTRAND, Laurent CASTÉRA
10:00 - 11:00 #38103 - P255 Mise en place du testing HRD en SNP-array : validation du score nLST développé par les hôpitaux universitaires de Genève.
P255 Mise en place du testing HRD en SNP-array : validation du score nLST développé par les hôpitaux universitaires de Genève.

Contexte : Les patientes atteintes de cancers de l’ovaire de haut grade dont la tumeur présente un déficit de la recombinaison homologue (HRD), peuvent bénéficier depuis 2020 d’une thérapie ciblant les enzymes PARP. En 2020, le projet européen ENGOT a initié le développement de tests moléculaires alternatifs à la solution proposée par la société MYRIAD. Parmi ceux-ci, la solution développée par les hôpitaux universitaires de Genève sur SNP-array (OncoScan CNV Assay, Affymetrix) qui permet de déterminer un score d’instabilité génomique basé sur la normalisation du nombre de points de cassure (nLST, de l’anglais « normalized large scale state transition ») a été validé sur 469 échantillons de la cohorte PAOLA-1/ENGOT-ov25 avec une concordance de 89% et un taux d’échec de 2%. L’algorithme développé est disponible publiquement dans un package R sur GitHub et R/Bioconductor.

Méthode : Nous avons sélectionné 37 cas pour lesquels le statut Myriad était connu dont 19 cas HRD-Myriad positif, 18 cas HRD-Myriad négatif parmi lesquels 4 cas avaient un score HRD autour du seuil de 42, et 5 cas non contributifs (NC) Myriad. Le seuil de positivité du testing HRD à partir de la SNP-array est celui défini par l’équipe de Genève (seuil de positivité du score nLST ³ 15). Nous avons mené une validation de méthode avec tests de répétabilité, reproductibilité, justesse et sensibilité.

Résultats : Sur les 37 cas classés par Myriad, nous avons obtenu 86% de cas concordants (confirmation de 18 cas positifs et 14 cas négatifs). Parmi les cinq cas discordants, on observe trois cas proches du seuil dont deux avec des scores de 38 et 40 Myriad et des scores nLST de 15,5 et 16,5 respectivement, un cas avec un score Myriad de 42 et un score nLST de 8,5, ainsi qu’un cas rendu négatif Myriad avec un score n-LST de 19 associé à la détection d’un grand réarrangement du gène BRCA2. Parmi les 5 cas NC, un cas est resté NC sur des critères qualités non satisfaisants et les 4 autres cas sont classés négatifs par le score nLST. Les tests de répétabilité et reproductibilité menés démontrent la robustesse de la technique et de l’algorithme.

Conclusion : Le test développé par les hôpitaux universitaires de Genève a été implémenté avec succès dans notre laboratoire. Le score nLST montre une bonne concordance avec le score Myriad. Il a permis de rattraper un cas avec un grand réarrangement de BRCA2 initialement rendu négatif par Myriad. L’approche par SNP-array présente pour avantage d’être facilement implémentable pour les laboratoires possédant cette technologie et constitue une alternative aux approches NGS.

 


Mélissa ALAME, Laetitia MAYEUR, Claire LARMONIER, Jennifer CHIRON, Flora REBIER, Yannick LEGER, Julie BLASQUIZ, Isabelle SOUBEYRAN (Bordeaux)
10:00 - 11:00 #38310 - P259 Développement d’un process multiparamétrique automatisé, de l’échantillon (biopsie liquide, tissus inclus en paraffine) au résultat pour le diagnostic des tumeurs par PCR digitale.
P259 Développement d’un process multiparamétrique automatisé, de l’échantillon (biopsie liquide, tissus inclus en paraffine) au résultat pour le diagnostic des tumeurs par PCR digitale.

Contexte : La PCR digitale (dPCR) est une technologie particulièrement adaptée en génétique somatique, c’est une technique sensible et rapide. Son utilisation permet de personnaliser les traitements des patients au diagnostic, d’informer sur les mécanismes de résistance à la progression et de suivre la charge tumorale en monitoring. La place de plus en plus importante de cette technologie, nécessite l’automatisation complète du flux, de l’échantillon à l’interprétation des résultats, afin d’optimiser le délai de rendu et standardiser les étapes.

 

Méthode : La solution automatisée utilise la chimie Maxwell® (Promega) et le système Naica® Digital PCR (Stilla). Différentes étapes ont été inclues : l’extraction, la quantification et la dilution des ADN et ADN libre circulant, la préparation des mix PCR et le chargement des puces Ruby. Toutes ces étapes ont été automatisées sur un robot pipeteur STAR (Hamilton). Le process a été rendu compatible pour pouvoir intégrer différents types de kits commerciaux (ID Solutions, Stilla …) ou des panels à façon afin de pouvoir anticiper l’ajout de futurs biomarqueurs. Pour compléter ce flux, une application web a été développée pour permettre de faciliter l’interprétation biologique des données de dPCR.

 

Résultats : L'automatisation de l’extraction des ADN (Maxwell® HT DNA FFPE Isolation System Promega) permet de traiter jusqu’à 96 échantillons par run en moins de 120 minutes. La qualité et le rendement des extractions sont améliorés. L'automatisation de l’extraction des ADN circulants (Maxwell® HT ccfDNA Kit) permet de gérer jusqu’à 24 échantillons par run en moins de 150 minutes. Le protocole peut gérer différents volumes de plasma : de 2 ml à 8ml. La proportion de cfDNA extrait est de plus de 90% et le rendement est amélioré par rapport à la technique actuellement en routine[MdT1] . L’utilisation du robot pour préparer les plaques PCR et réaliser les dilutions permet un gain de temps (15 minutes par plaque) et évite les erreurs de pipetage. Le chargement des puces Ruby par le robot est standardisé. Les résultats exportés depuis l’outil Crystal Miner (Stilla) sont exportés vers une interface web intégrant les règles de décision des kits, les critères de validation de dPCR et les informations cliniques issues du système de gestion du laboratoire (SGL) pour mettre ces résultats de dPCR dans leur contexte pour aider à la validation biologique. Après interprétation, les résultats sont envoyés dans le SGL (format .xml) pour compléter automatiquement le compte-rendu diagnostic.

 

Conclusion : Cette solution complète multiparamétrique et totalement automatisée permet : le traitement d’un plus grand nombre d’échantillons ; une standardisation des protocoles ; un gain de temps ; la réduction du risque d’erreur ; l’analyse et l’interprétation des résultats et leur intégration dans le système de gestion du laboratoire. Ce process garantit la qualité des résultats et facilite le travail des techniciens et des biologistes.


Florent DENOUAL, Marie-Dominique GALIBERT, Alexandra LESPAGNOL (Rennes), Marie DE TAYRAC, Sahbi BEN KILANI, Remi DANGLA, Etienne FRADET, Nans BODET, Ismail CISSE, Isabelle PROST, Lise GREWIS, Christophe CARPENTIERI
10:00 - 11:00 #37840 - P263 Exploration de BRCA1 et BRCA2 sur ADNct, mise au point technique.
P263 Exploration de BRCA1 et BRCA2 sur ADNct, mise au point technique.

Contexte : Depuis novembre 2022, l’olaparib, un traitement anti-PARP, a obtenu son AMM et remboursement en France pour les cancers de la prostate métastatiques résistants à la castration, avec mutation des gènes BRCA1/2 germinale et/ou somatique.  La recherche de ces altérations sur tissu est problématique car les biopsies primitives sont souvent anciennes, et les métastases sont souvent osseuses. L’association française d’urologie a émis en mars 2022 des recommandations en cas de non contributivité de l’analyse sur tissu : analyser sur ADNcirculant tumoral (ADNct). L’objectif du projet est de mettre en place une technique de détection des altérations de BRCA1/2 sur ADNct, efficace, et à un coût maitrisé.

Méthode : 13 plasmas présentant 21 mutations de BRCA1/2 ou TP53, initialement détectées en germinale ou en somatique, ainsi que 3 contrôles commerciaux (15 mutations), ont été explorés. Les plasmas des patients étaient issus de la cohorte olaparib de l’essai MOST-Plus (NCT02029001). En moyenne, 10ml de plasma étaient extraits avec le kit QIAmp MinElute ccfDNA. Un kit commercial de capture « panel Mini-HRS » de Sophia Genetics, couplé à l’outil bio-informatique « Sophia DDM », a été utilisé pour l’analyse. L’étape de fragmentation a été volontairement omise (ADNct naturellement fragmenté).

Résultats: La quantité d’ADNct extraite était en moyenne de 56.4 ng/ml de plasma. A une limite de détection fixée à 1% de fréquence allélique, 94% des mutations attendues étaient retrouvées (34/36). Cinq mutations étaient uniquement détectées sur ADNct. Au minimum, 20 ng de prise d’essai et 6.5 millions de reads par échantillon étaient suffisants pour détecter les altérations moléculaires d’intérêts.

Conclusion : Le kit de capture « panel Mini-HRS » peut être utilisé pour rechercher les altérations de BRCA1/2 sur ADNct, sous réserve d’une validation de méthode effective. Des tests avec un panel de gènes plus important est en cours (gènes HRR).

L’essai MOST-plus a été financé par the Foundation ARC Association contre le Cancer (Grant PGA120140200809) ; LYRICAN (INCA-DGOS-INSERM 12563). Ce projet de testing moléculaire a été financé en partie par Astrazeneca (le reste sur fond propre).


Gaëlle TACHON (Lyon), Gwenaële GARIN, Séverine TABONE, Marie POLITO, Olivier TREDAN, Adrien BUISSON
10:00 - 11:00 #37894 - P267 Impact du profilage moléculaire et de la classification ESCAT sur la survie des patients : l’expérience de la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire moléculaire de l’Institut Curie.
P267 Impact du profilage moléculaire et de la classification ESCAT sur la survie des patients : l’expérience de la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire moléculaire de l’Institut Curie.

Introduction: The European Society of Medical Oncology Scale of Actionability of molecular Targets (ESCAT) classification system provides a standardized framework for categorizing genomic alterations (GA) of advanced cancer patients. We aimed to analyze the impact of matched therapies administered based on GAs identified through Institut Curie Molecular Tumor Board (MTB) between January 2018 and December 2022, according to ESCAT classification.

Patients and methods: Between 2018 and 2022, 1,445 patients were discussed at Institut Curie MTB. Inclusion criteria were pre-defined as: adult patients ( > 18 years) with advanced or rare cancers. Tumors characteristics, pathological and genomic analyses, MTB conclusions, and follow-up after MTB were collected. Molecular analyses included a custom in-house NGS panel of 571 genes (DRAGON) and targeted RNAseq (ARCHER FusionPlex® CTL panel) or WGS, WES and RNAseq performed on the SEQOIA platform as part of the French Genomic Medecine Plan 2025. Clinical endpoints were Objective Response Rates (ORR), Progression-Free Survival (PFS) and Overall Survival (OS). ORR, PFS and OS of the population of patients receiving matched therapies were analyzed according to ESCAT Tiers.

Results: Median patients age was 59 in the global MTB population (range=18-95; n=1,445) and mostly females (968/1,445; 67%). Most frequent tumors were from breast (20%), head and neck (10%), pancreas (10%), colon/rectum (9%), ovary (7%), lung (7%), soft tissue (7%), uterus (6%) or uveal melanoma (5%). Of the 1,445 patients, 995 had a tumor molecular profiling (69%). Actionable GAs were found in 576/995 (58%) of patients and 211/995 (21%) patients were oriented towards matched therapy. Simultaneously, some patients have also been referred to a genetic consultation when GA may correspond to a known predisposition gene. Among the 211 patients oriented towards matched therapy and after clinical evaluation for each patient, 101/211 (47%) representing 101/995 (10%) of the total patients actually received a matched therapy according to 102 actionable GAs identified through MTB analysis. The main actionable GAs detected were found in PIK3CA (12%), ERBB2 (11%), BRCA2 (6%) and FGFR3 (5%) genes. Among these, 40/102 GAs (40%) were classified as tier I, 4 (4%) as tier II, 35 (35%) as tier III, 18 (18%) as tier IV and 5 (5%) as tier X according to ESCAT. For those patients, PFS and OS were significantly improved when treatment was administered based on ESCAT tiers I/II (p=0.0486 for PFS, and p=0.0224 for OS). Worst clinical outcomes were observed for hypothetical targets classified as Tiers III and IV.

Conclusions: High throughput screening was feasible for a majority of patients enrolled in the MTB. Among the patients screened, actionable GAs are identified in 58% of the patients. Yet 21% were oriented to matched therapy. Finally, 10% of patients were eventually treated with matched therapy, with a favorable outcome observed in patients with ESCAT Tiers I/II.


Julien MASLIAH PLANCHON, Julien MASLIAH PLANCHON (Paris), Samia MELAABI, Olfa TRABELSI-GRATI, Jennifer WONG, Abderaouf HAMZA, Keltouma DRIOUCH, Céline CALLENS, Kimya RAHMANI NARJ ABADI, Raphaël SANCHEZ, Célia DUPAIN, Isabelle GUILLOU, Grégoire MARRET, Zahra CASTEL-AJGAL, Marie-Paule SABLIN, Cindy NEUZILLET, Amani LECERF ASNACIOS, Edith BORCOMAN, Ségolène HESCOT, Florence COUSSY, Manuel RODRIGUES, Nicolas GIRARD, Sarah WATSON, Emmanuelle MOURET-FOURME, Chrystelle COLAS, Samantha ANTONIO, Odette MARIANI, Michèle NIJNIKOFF, Anne VINCENT-SALOMON, Yves ALLORY, Dominique STOPPA-LYONNET, Christophe LE TOURNEAU, Maud KAMAL, Ivan BIÈCHE
10:00 - 11:00 #37559 - P271 Pertinence clinique de l’étude multiparamétrique de l'ADNcf pour le diagnostic des évènements précoces après transplantation pulmonaire.
P271 Pertinence clinique de l’étude multiparamétrique de l'ADNcf pour le diagnostic des évènements précoces après transplantation pulmonaire.

Introduction

Alors que de nombreuses études montrent l’intérêt clinique de l’ADNcf issu du donneur (ADNcf-dd) après transplantation d’organe, ce biomarqueur semble néanmoins manquer de spécificité pour le diagnostic du rejet et notament dans la phase précoce après transplantation pulmonaire (TP).

L’objectif de notre étude est de déterminer la pertinence de différentes caractéristiques de l’ADNcf à J15 et J30 après TP dans les évènements précoces de la TP (les rejets aigu (RA) et les infections (INF)) par l’analyse de la quantification d’ADNcf total, le pourcentage de l’ADNcf-dd (%ADNcf-dd) et de sa cinétique de décroissance entre les deux temps et l’étude du fragmentosome.

Matériels et méthodes

Il s’agit d’une étude prospective, monocentrique incluant 62 patients, transplantés pulmonaires à l’hôpital de Marseille Nord (étude LARA). Les patients sont prélèvés 15, 30, 90, 180 et 365 jours après la transplantation avec des tubes Cell-Free DNA Collection Tube (Roche). L’extraction de l’ADNcf est effectué par le kit commercial IDXtract MAG – cfDNA (ID Solution®). La quantification de l’ADNcf total est effectuée par droplet digital PCR (ddPCR) et la determination de l’ADNcfdd est effectué par NGS (kit AlloSeq cfDNA – CareDX®). Le profil de taille est effectué grâce au système BIABooster (Adelis®). Un suivi clinique et une biopsie à J30 permettent de composer les groupes : stable, non stable : RA , INF et RA + INF.

Résultats 

Alors que la quantification de l’ADNcf total n’est pas corrélée au statut du patient, les patients « stables » ont une cinétique de décroissance rapide du %ADNcf-dd pour atteindre un plateau < 1% à partir de J90. Le ratio de décroissance de l’ADNcf-dd est prédictif (p=0,0001) à J30 du statut « stable » de celui « non stable » (ratio moyen 3.05 (+/-1.80) vs 1.38 (+/-1.00), respectivement). Le %ADNcf-dd est plus élevé pour les patients « non stables » à J30 (p=0,0004) sans pouvoir cependant discriminer le RA de l’INF. Parmi les patients « non stables », l’analyse du pourcentage de petites tailles (80-120 pb) permet d’isoler les INF (VPP = 100%). A partir des analyses de courbes ROC, un algorithme combinant les différents paramètres d’étude de l’ADNcf  déterminant les évènements à J30 de la TP est proposé.

Conclusion

Ces données innovantes plaident en faveur d’une étude multiparamétrique pour augmenter la spécificité de ce biomarqueur non invasif dans la détermination des événements cliniques des patients à J30 après transplantation..

 


Pascal PEDINI (Marseille), Benjamin COIFFARD, Alizée SEBASTIAN, Agnès BASIRE, Coralie FRASSATI, Jacques CHIARONI, Martine REYNAUD-GAUBERT, Christophe PICARD
10:00 - 11:00 #38261 - P275 Est-il possible d’établir le profil pharmacogénétique d’un patient par la simple réexploitation des données d’exome ?
P275 Est-il possible d’établir le profil pharmacogénétique d’un patient par la simple réexploitation des données d’exome ?

Introduction :

La pharmacogénétique est la discipline qui étudie l’impact du profil génétique d’un patient sur l’efficacité et l’innocuité des médicaments. Son application permet une réduction de 30% des effets indésirables, par l’adaptation personnalisée des posologies et du choix des molécules (Lancet, fev 2023).

Depuis 2015, nous proposons le séquençage de l'exome pour diverses pathologies. Ainsi, des données génétiques larges sont disponibles pour de nombreux patients, dont certains sont (ou seront amenés à être) polymédicamentés. Pour ces patients, l’analyse et l’interprétation des données de pharmacogénétique déjà générées, permettrait d'améliorer la prise en charge pharmacologique.

Problématique :

Il existe certaines limites techniques à la réalisation d’analyses pharmacogénétiques à partir de données d'exome short-read (variants introniques, gènes homologues, analyse de répétitions).  Notre travail a consisté à repousser ces limites afin de proposer une analyse pharmacogénétique complète à partir de données de séquençage d’exome.

Matériel et méthodes :

Le séquençage d’exome est effectué en utilisant un kit de capture Twist et est réalisé sur NovaSeq6000. L'analyse bio-informatique est construite conformément aux recommandations du BROAD Institute, et est basée sur les outils GATK4 pour l’appel des variants de séquence (SNV) et de nombre (CNV).

L’analyse pharmacogénétique proposée est basée sur 216 SNV, localisés dans 22 gènes, ainsi que sur les CNV et variants de structure (SV) dans 2 gènes. Ils ont été sélectionnés sur la base du niveau de preuves référencées dans la littérature, et de leurs fréquences en population générale.

Résultats :

La couverture et profondeur de ces variants en séquençage d’exome satisfont les critères qualité pour 210 variants sur 216. Une technique complémentaire de miniséquençage (SNaPshot™) a dû être développée pour les 6 variants restants.

La validation de méthode a été effectuée en utilisant 6 échantillons de référence, ainsi qu'en comparant nos résultats avec des technologies de référence en pharmacogénétique (puces à ADN Illumina SNP-array, 8 patients, et génotypage en MassARRAY Agena Bioscience, 33 patients). Ces comparaisons ont montré une concordance totale par rapport aux données de références, ainsi que pour la comparaison de méthodes, pour tous les variants analysés dont : les SNV et SV dans CYP2D6 (y compris gènes hybrides), le nombre de répétition TA dans le promoteur d’UGT1A1.

Conclusion :

Ces résultats démontrent qu’il est possible d’exploiter les données d’exome pour générer un profil pharmacogénétique pour les patients, y compris pour les anomalies complexes comme les hybrides de CYP2D6 réputés inaccessibles au séquençage short-read. Si le bénéfice clinique de la pharmacogénétique n’est plus à démontrer, il demeure intéressant de faire une évaluation plus fine de l’application à différentes thématiques médicales, comme la néphrologie ou la psychiatrie.


Fanny PONCE, Xavier VANHOYE, Ilias BENSOUNA, Tanja SCHEIKL, Nicolas JAUNIAUX, Karl-Dietrich HATZ, Romuald CONTZLER, Laurent MESNARD, Boris CHAUMETTE, Laure RAYMOND (Lyon)
10:00 - 11:00 #38311 - P279 La plateforme de médecine de précision fonctionnelle en oncologie solide : outils d’évaluation de variants rares.
La plateforme de médecine de précision fonctionnelle en oncologie solide : outils d’évaluation de variants rares.

Les progrès de la recherche translationnelle et clinique en cancérologie ont ouvert la voie à la médecine de précision et l’adaptation du traitement aux spécificités tumorales de chaque patient, rendant désormais les analyses moléculaires indispensables dans la prise en charge diagnostique et théranostique des patients atteints de cancer. Le séquençage de nouvelle génération a pris toute sa place dans cette prise en charge en identifiant des variants diagnostiques et d’orientation thérapeutique mais il révèle également un grand nombre de variants de signification inconnue. La validation de l’impact pathogène de ces variants au niveau fonctionnel et leur intérêt théranostique constitue un enjeu majeur en génétique des cancers, en particulier dans la prise en charge de patients en échec thérapeutique.

Dans ce contexte nous avons développé à l’hôpital Saint Louis, une Plateforme de Médecine de Précision Fonctionnelle dont un des principaux axes est de proposer une approche intégrative d’évaluation de ces variants, reposant sur la combinaison de tests in silico et d’analyses in vitro fonctionnelles et d’évaluation thérapeutique.

Deux transcrits de fusions d’intérêt identifiés dans des lésions de mélanomes à la rechute, ont été retenus pour analyse fonctionnelle au sein de la plateforme, CDK2::RAB5B et KRAS::ATXN2. Le transcrit CDK2::RAB5B a été mis en évidence chez une patiente atteinte de mélanome métastatique BRAF sauvage échappant à un traitement par immunothérapies. Cette altération a été précédemment identifiée dans des mélanomes et implique CDK2 codant pour une kinase régulant le cycle cellulaire. L’analyse in silico de ce transcrit, a révélé un effet potentiellement inducteur de la prolifération cellulaire via une stabilisation de CDK2. Nos analyses de modélisation in vitro et d’évaluations pharmacologiques ont permis de montrer que l’expression de CDK2::RAB5B est associée à une augmentation significative de la croissance cellulaire et à une sensibilité aux inhibiteurs du cycle cellulaire, le palbociclib et le ribociclib (p < 0,01).

Le transcrit KRAS::ATXN2 a été identifié chez une patiente atteinte de mélanome métastatique BRAF sauvage échappant aux immunothérapies. Cette altération implique KRAS, gène codant pour une GTPase régulant la voie MAPK, et ATXN2, suppresseur de tumeur fréquemment muté dans les cancers. Nos analyses de modélisation fonctionnelles et de criblage pharmacologique ont révélé une augmentation significative de la prolifération cellulaire (p < 0,01) et un effet antiprolifératif significatif de l’inhibiteur de MEK, le tramétinib (p < 0,01).

Les données issues de notre plateforme apportent des arguments fonctionnels solides de pathogénicité et de sensibilité thérapeutique pour des variants rares identifiés chez des patients en situation de résistance thérapeutique.

Ces données intégratives démontrent l'apport majeur de cette approche qui répond à un besoin clinique pour la prise en charge des patients atteints d'un cancer solide.


Baptiste LOUVEAU (PARIS), Coralie REGER DE MOURA, Barouyr BAROUDJIAN, Fanélie JOUENNE, Aurélie SADOUX, Paul VILQUIN, Laetitia DA MEDA, Maxime BATTISTELLA, Céleste LEBBE, Samia MOURAH
10:00 - 11:00 #37719 - P283 L’Alpelisib comme traitement des malformations artério-veineuses chez des patients porteurs d’un variant pathogène dans le gène PTEN (syndrome de Cowden) : observation de 2 patients.
P283 L’Alpelisib comme traitement des malformations artério-veineuses chez des patients porteurs d’un variant pathogène dans le gène PTEN (syndrome de Cowden) : observation de 2 patients.

Introduction

Les options thérapeutiques des malformations artério-veineuses (MAVs) décrites dans le syndrome de Cowden sont limitées. Le développement des inhibiteurs de la voie PI3K-AKT-mTOR en oncologie permet d’envisager leur repositionnement chez les patients porteurs de variants pathogènes dans le gène PTEN. Nous présentons ici deux premières observations des réponses à un traitement par Alpelisib (BYL719), un inhibiteur spécifique de la sous unité alpha de la PI3-kinase.

Méthode

Nous avons collecté les données cliniques de deux patients porteurs d’un variant pathogène constitutionnel dans le gène PTEN, présentant des MAVs et traités par Alpelisib depuis plusieurs mois.

Résultat

Le premier patient est un homme de 30 ans avec multiples MAVs, macrocéphalie, pigmentation génitale et un carcinome rénal à cellules claires à 16 ans, ayant mené au diagnostic de syndrome de Cowden (variant pathogène du gène PTEN ; c.808delA). Ces MAVs ont engendré un hyperdébit cardiaque, motivant l’introduction d’un traitement par Sirolimus (inhibiteur m-Tor) à 1mg/jour (pendant 7 mois), puis à 2mg/jour (pendant 4 mois). Le traitement a été interrompu en l’absence d’amélioration du débit cardiaque.

Après l’obtention d’une autorisation pour usage compassionnel, un traitement par Alpelisib a été débuté, à 150mg/jour pendant 6 mois, puis à 250mg/jour depuis mars 2020. Au bout de 47 mois de traitement, nous avons observé une stabilité des MAVs, une régression des douleurs, une amélioration de la qualité de vie (questionnaire SF36) et une légère régression de l’index cardiaque (baseline : 6.6 L/min/m² ; M46 : 5.0 L/min/m²).

Le deuxième patient est un homme de 62 ans présentant 2 MAVs ainsi qu’un hyperdébit cardiaque associé à un syndrome de Cowden (variant pathogène du gène PTEN ; c.697C > T). Un traitement par Sirolimus (1mj/jour) a été mis en place et interrompu après 14 mois en l’absence d’amélioration clinique. Il est actuellement traité par Alpelisib (250mg/jour) depuis 17 mois. On observe pour ce patient une stabilité des MAVs, une amélioration de la qualité de vie (questionnaire SF36), une diminution de la dyspnée, une diminution des œdèmes des pieds et une légère régression de l’index cardiaque (baseline : 6.5 L/min/m² ; M17 : 5.8 L/min/m²). Le traitement est bien toléré par les patients, avec comme seul effet indésirable rapporté, des nausées légères et une diarrhée non compliquée.

Conclusion

L’ensemble de ces observations suggèrent une certaine efficacité du traitement des MAVs par Alpelisib chez ces patients, en particulier en ce qui concerne les résultats rapportés par les patients. Cependant, il est nécessaire de confirmer cette hypothèse sur une plus grande cohorte de patients porteurs de variants pathogènes dans le gène PTEN.

 


Lea PATAY (DIJON), Laurence FAIVRE, Paul KUENTZ, Jehanne MARTEL, Juliette BOUDRAY, Géraldine JEUDY, Vanessa LEGUY, Virginie CARMIGNAC, Béatrice TERRIAT, Frédéric RICOLFI, Eric MOUREY, Jean Christophe EICHER, Amandine NGUYEN, Marc BARDOU, Maxime LUU, Amandine BAURAND, Léa GAUDILLAT, Juliette SANTENARD, Caroline SAWKA, Romaric LOFFROY, Olivier CHEVALLIER, Pierre VABRES, Sophie NAMBOT
10:00 - 11:00 #38203 - P287 Rétrospective du réseau NanoDIAG sur l’utilisation du séquençage par Nanopore en routine diagnostique.
P287 Rétrospective du réseau NanoDIAG sur l’utilisation du séquençage par Nanopore en routine diagnostique.

Depuis l’avènement des premières techniques de séquençage dans les années 70, avec notamment celle développée par Frederick Sanger en 1977, l’évolution des techniques de caractérisation génomique et épigénétique a toujours été un moteur essentiel de la biologie moléculaire et a incontestablement permis des découvertes scientifiques majeures au fil des décennies. Les technologies de séquençage n’ont ainsi cessé d’innover et d’évoluer pour fournir des outils de plus en plus sensibles, rapides et économiques.

Ces dernières années, sont apparues les techniques de séquençage de 3ème génération, dont le séquençage par Nanopore qui a vu son intérêt s’accroitre progressivement. Cette technique repose sur la détection en temps réel des variations de courant ionique provoquées par le passage d'un acide nucléique à travers un pore nanométrique intégré dans une membrane électriquement résistante. Cette technique de séquençage absolument unique permet, entre autres, de séquencer de longs fragments d’acides nucléiques (de quelques Kb à plusieurs Mb) et d’examiner la modification des bases, telle que la méthylation, sans étape d’amplification ou de préparation complexe des acides nucléiques. Ces avantages ouvrent de nouvelles perspectives inaccessibles aux autres méthodes de séquençage. Elle est aussi plus simple et plus rapide faisant du séquençage par nanopore un outil adapté aux contraintes diagnostiques aussi bien en Génétique de tumeur et constitutionnelle.

Le réseau NanoDIAG a été créé en janvier 2023 en France pour regrouper les utilisateurs du séquençage par Nanopore dans un contexte diagnostique. Plusieurs équipes ont déjà exploré l'utilité de cette technologie dans diverses applications, telles que la classification des tumeurs cérébrales par analyse de méthylation de l’ADN, l’utilisation d’un RNAseq ciblé et enrichissement par adaptive sampling d’un panel de gènes de prédisposition aux cancers, l’analyse de l’exon 15 du gène RPGR impliqué dans la rétinite pigmentaire lié à l’X, la caractérisation des grands réarrangements du gène STK11 dans le syndrome de Peutz-Jeghers, le diagnostic de la dystrophie facio-scapulo-humérale par étude du nombre et de l’environnement des motifs répétés D4Z4, l’analyse génomique rapide pour la microangiopathie thrombotique, les premiers essais sur ADN tumoral circulant et la détection des anomalies classantes des LAM.

Malgré certaines limitations importantes comme une précision de lecture fragile, le séquençage par Nanopore possède néanmoins des caractéristiques uniques couplées à une simplicité d’utilisation, à un rendu de résultat rapide et à sa possibilité d’enrichissement contrôlé informatiquement (ou adaptive sampling en anglais). L’implémentation du séquençage par Nanopore dans les laboratoires d’analyse médicale dans un contexte diagnostique est maintenant plus que jamais d’actualité et la mise en place du réseau NanoDIAG permet de partager l’expérience des différents utilisateurs sur le territoire national.


Mathilde FILSER, Kévin MERCHADOU, Riwan BRILLET, Camille AUCOUTURIER, Nicolas GOARDON, Valérie FAUGÈRE, Christel VACHÉ, Albain CHANSAVANG, Victor GRAVRAND, Nadhir YOUSFI, Romain BOIDOT, Sarah HUET, Laurent MESNARD, Juliette NECTOUX, Eric PASMANT, David BAUX, Laurent CASTERA, Dominique VAUR, Dominique STOPPA-LYONNET, Olivier DELATTRE, Julien MASLIAH-PLANCHON (Paris), Nanodiag RÉSEAU
10:00 - 11:00 #38629 - P295 Etude nationale prospective évaluant les performances de la cartographie optique et du séquençage long read dans la détection des variations de structure, CHROMAPS : Mise en place et premiers résultats de la cartographie optique.
P295 Etude nationale prospective évaluant les performances de la cartographie optique et du séquençage long read dans la détection des variations de structure, CHROMAPS : Mise en place et premiers résultats de la cartographie optique.

L’étude CHROMAPS est une étude multicentrique prospective non-interventionnelle qui vise à évaluer les performances de la cartographie optique du génome, Bionano, d’une part et le séquençage long read, Nanopore, d’autre part, dans la détection des anomalies chromosomiques et les comparer aux performances des techniques standards en particulier le caryotype et l’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA).

L’étude est menée dans deux populations : l’une présentant des troubles de la reproduction (insuffisance ovarienne prématurée, azoospermie non-obstructive ou oligoasthénotératozoospermie) chez qui au moins un caryotype est réalisé, et l’autre présentant des pathologies du (neuro)développement (déficience intellectuelle et/ou malformations congénitales multiples) chez qui au moins une ACPA est réalisée. Les calculs de puissance ont montré que 200 patients doivent être inclus dans le premier groupe et 100 dans le deuxième. Chaque patient(e) inclus(e) a un caryotype et/ou ACPA, une analyse Bionano et un séquençage Nanopore. Les inclusions sont réalisées dans 14 centres en France, les analyses Bionano sont réalisées dans trois centres (APHP Centre, APHP Sorbonne U et Rouen) et les analyses Nanopore seront réalisées dans deux centres (APHP Sorbonne U et les HCL).

Depuis le 25 septembre 2022, 204 patients ont pu être inclus, dont 121 dans la catégorie des anomalies du développement, et 83 dans la catégorie troubles de la reproduction. Le taux d’anomalies chromosomiques actuel est de 17% dans le 1er groupe et 10% dans le 2ème. Seules les analyses de cartographie optique par Bionano ont pu être menées pour l’instant (les démarches administratives pour l’un des deux Promethion sont toujours en cours). Les analyses par Bionano sont complètes pour 52 patients et en cours pour 50 autres. Les résultats préliminaires des premiers échantillons révèlent que le taux de détection des anomalies chromosomiques par la cartographie optique est pour l’instant de 100%. Néanmoins, au regard de la population étudiée, il est attendu qu’il y ait des faux négatifs en particulier pour les translocations robertsoniennes. De façon très intéressante, la cartographie a mis en évidence deux variants possiblement pathogènes mais non vus par les techniques conventionnelles ; une étude de ségrégation va être menée pour l’un d’entre eux. Enfin, nous observons que le temps d’analyse reste très raisonnable atteignant 2h au maximum pour les résultats négatifs.

En conclusion, les résultats préliminaires de l’étude CHROMAPS sont prometteurs concernant les performances et les aspects analytiques et post-analytiques de la cartographie optique du génome. Une fois l’étude complétée, l’ensemble des métriques pourront être évalués plus précisément. Nous discuterons également les aspects pratiques en termes de mise en route et de prise en main ainsi que nos premières recommandations de filtre de variants pour une analyse optimale.


Laïla EL KHATTABI (Paris), Mathilde FILSER, Nicolas CHATRON, Vincent GÂTINOIS, Céline PEBREL-RICHARD, Hayat MOKRANI, Faten HSOUMI, Nicolas RIVE LE GOUARD, Kevin CASSINARI, Geraldine JOLY-HELAS, Sandra CHANTOT-BASTARAUD, Eva PIPIRAS, Boris KEREN, Aziza LEBBAR, Laura BROSSEAU, Sylvie JAILLARD, Chantal MISSIRIAN, John BOUDJARANE, Martine DOCO-FENZY, Emilie LANDAIS, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Franck PELLESTOR, Damien SANLAVILLE, Pascal CHAMBON, Jean-Michel DUPONT
10:00 - 11:00 #38233 - P299 Polyweb : Boite à outils pour l'interprétation des données génomiques.
P299 Polyweb : Boite à outils pour l'interprétation des données génomiques.

Le défi actuel des analyses NGS concerne avant tout l'interprétation des données. Le séquençage haut débit (panel, exome, génome) génère en effet un grand nombre de variants dont il faut caractériser la pathogénicité. Pour aider les chercheurs à interpréter leurs données, nous proposons une suite d'outils graphiques (PolyWeb) permettant de visualiser les résultats à différentes étapes de l'analyse et selon différents points de vue. 

 

Polyviewer : recherche du variant causal 

Le parcours d’un patient débute par la recherche d’un variant causal ou la caractérisation de nouveaux gènes d'intérêt. Nous proposons pour cela un outil permettant le filtrage et la priorisation des variants de type SNV/indel en tenant compte des modes de transmissions et du phénotype. 

 

PolyCyto : visualisation des variants structuraux

Pour les génomes, PolyCyto permet de visualiser les variants structuraux, CNV (> à 1kb) et variants équilibrés (translocations/inversions). Une représentation graphique des ratios et de la balance allélique permet l'interprétation des CNV et la visualisation d'événements de type unidisomies et aneuploïdies (homogènes ou en mosaïque). L'interface est également une aide à l'interprétation d'évènements complexes.

 

PolyQuery : (cohortes) première réponse apportée aux patients négatifs

Pour les patients dont les résultats sont négatifs, cette interface permet de faire graphiquement et en temps réel des requêtes complexes pour comparer et croiser les données de familles ou patients partageant le même phénotype. Le biologiste compose lui-même les filtres à appliquer, entre échantillons, basés sur le croisement des phénotypes et des variants (intersection, exclusion).

 

PolyDéjàVu

Enrichie à chaque nouvelle analyse, cette base de données permet de conserver les caractéristiques de chacun des variants détectés et d’informer l’utilisateur sur leur récurrence. 

 

PolyRnaseq/PolySplice : analyse multi-Omics

Polyweb propose, pour les analyses RNA-Seq, deux outils permettant l’étude de l’expression différentielle des gènes et la détection des sites d’épissage. Ces deux interfaces, intégrées à PolyWeb, permettent de croiser les données de génétique et de transcriptomique et de modifier par exemple la priorisation de certains variants introniques.

 

PolyBTF/PolyGeneScout : répondre à la temporalité des annotations

Une dernière problématique concerne la mise à jour des annotations et la possibilité de revenir sur des projets négatifs. PolyBTF permet la recherche dans tout ancien projet des variants nouvellement décrits comme pathogènes, PolyGeneScout permet quant à lui d’aller rechercher dans l’ensemble des projets les variants d’un gène nouvellement associé à une pathologie.

 

Conclusion :

Polyweb est un outil d’aide à l'interprétation de données NGS, proposant une recherche supervisée des variants causals puis, pour les projets négatifs, la possibilité de requêtes complexes (cohortes, analyse multi-omics) et un suivi des connaissances, avec alerte, pour une relecture à postériori.


Patrick NITSCHKE (Soignolles en Brie), Marc BRAS, Nicolas CAGNARD, Sylvain HANEIN, Cecile MASSON, Emmanuelle OLLIVIER, Jean-Marc PLAZA, Jane SCHADTLER-LAW
10:00 - 11:00 #38127 - P303 Disruption du gène TRPS1 par une insertion d’un élément Alu : une nouvelle cause génétique de Syndrome Trichorhinophalangien de type I.
P303 Disruption du gène TRPS1 par une insertion d’un élément Alu : une nouvelle cause génétique de Syndrome Trichorhinophalangien de type I.

Les éléments Alu sont des rétrotransposons d’environ 300 paires de bases (pb), omniprésents dans le génome humain, qui ont contribué à sa robustesse adaptative et sa diversité. Cependant, l’insertion des éléments transposables est potentiellement pathogène. Leur détection en routine diagnostique reste difficile, car ces éléments dépassent généralement les longueurs de lecture des technologies de séquençage en courts fragments et sont donc fréquemment manquées. Le syndrome Trichorhinophalangien de type I (TRPSI) est une maladie autosomique dominante caractérisée par des traits morphologiques spécifiques, des anomalies des phanères, des anomalies squelettiques et une petite taille. TRPSI est causé par des variants perte de fonction du gène TRPS1, le seul gène identifié dans ce syndrome.

Nous avons étudié une famille avec quatre membres présentant un phénotype typique de TRPSI. Le cas index présente des traits morphologiques compatibles, une petite taille, des anomalies de phanères et des déformations des mains. Un séquençage d’exome entier a été réalisé pour le cas index : la préparation de librairies a utilisé le kit HyperExome Roche, le séquençage a été réalisé sur une plateforme Illumina, les séquences ont été alignées au génome de référence GRCh19. L’analyse bioinformatique a été réalisée avec le pipeline GermlineVar (Seqone), qui contient le module AluMEI, un script de détection des insertions des éléments transposables en région codante. Un séquençage Sanger a été réalisé pour confirmer le variant retrouvé.

Le séquençage de l’exome entier a identifié une nouvelle insertion d’une séquence Alu dans l’exon 3 du gène TRPS1, au niveau du codon 65, présente à l’état hétérozygote. Le séquençage Sanger a permis de confirmer sa présence et de la caractériser. Il s’agit d’une insertion de la séquence ALUYb8 de 318 pb, N° DFAM : DF0000055.4, suivie d’une queue polyA de 60pb. Il n’y a pas de délétion au niveau du point de cassure. Cette insertion entraîne probablement la production d’un transcrit aberrant et il en résulte une haploinsuffisance fonctionnelle de TRPS1, expliquant ainsi le phénotype familial.

Nous rapportons pour la première fois à notre connaissance l’insertion d’une séquence Alu dans le gène TRPS1. Cette observation établit un nouveau mécanisme pathogène dans le TRPSI et l’ajoute à la liste croissante dans la littérature des maladies mendéliennes causées par des rétrotranspositions de séquences Alu. Cette étude montre que les technologies génomiques de séquençage en courts fragments permettent de détecter des éléments transposables en utilisant un pipeline bioinformatique adapté pour reconnaitre les motifs récurrents de ces évènements mutationnels atypiques.


Andreea APETREI (CAEN), Mario ABAJI, Sabine SIGAUDY, Jean-Michaël MAZZELLA, Mélanie BOUILLON, Jean-Sérène LALOY, Maryse ARTU, Nicolas GRUCHY, Arnaud MOLIN, Nicolas RICHARD
10:00 - 11:00 #38207 - P307 PubMatcher : un outil pour faciliter la recherche bibliographique de gènes peu connus en lecture de génome.
P307 PubMatcher : un outil pour faciliter la recherche bibliographique de gènes peu connus en lecture de génome.

L'évolution rapide du séquençage génomique a conduit à une explosion des données disponibles. Toutefois, l'interprétation de cette masse de données, en particulier concernant les gènes moins étudiés et aux phénotypes variés, reste un défi. En effet, de nombreuses associations gènes-phénotypes peuvent être peu documentées au sein des bases de données populaires comme OMIM, ce qui peut mettre en défaut l’interprétation basée sur ces annotations. L’interprétation des variants situés sur ces gènes peu connus nécessite une recherche bibliographique au cas par cas. Ce cas de figure représente une grande quantité de variants lors de la lecture de génome, ce qui peut rendre l’interprétation chronophage et diminuer la qualité de la lecture.

Pour répondre à ce défi nous avons élaboré "PubMatcher". Conçu pour offrir aux généticiens et aux biologistes un moyen facile et automatisé d’effectuer des recherches d’associations entre gènes et phénotypes. Son fonctionnement est simple: les utilisateurs introduisent une liste de gènes accompagnée de mots-clés phénotypiques, puis PubMatcher exécute des requêtes automatisées sur PubMed. Les résultats des requêtes sont présentés sous forme de tableau récapitulatif en affichant pour chaque gène le nombre de publication(s) liée au phénotype, le titre du premier résultat et un lien cliquable permettant d’accéder directement au résultat de cette recherche. D’autres informations sont aussi affichées : la fonction protéique (base string-DB) et le phénotype de souris KO (base IMPC). L’outil permet de visualiser l’ensemble de ces informations sur une même page, afin de repérer les gènes les plus pertinents. Une version en ligne de l’outil est disponible et pourra être montrée lors de la présentation.

Le gain de temps obtenu par l’utilisation a été évalué, versus une recherche gène par gène sur des analyses de génomes : le temps de recherche est réduit de 94%.

PubMatcher nous a permis d'identifier plusieurs variants situés sur des gènes d'intérêt peu documentés sur OMIM. Par exemple, il nous a permis d’identifier un variant pathogène de LEF1 chez un patient présentant une dysplasie ectodermique, avec plusieurs publications mettant en évidence l’implication de ce gène dans ce phénotype depuis 2020 bien que la page OMIM de ce gène ne fasse référence qu’a des mutations somatiques associé à des tumeurs sébacées.

En résumé, PubMatcher agrège des informations bibliographiques sur des listes de gènes (Pubmed / fonction protéique / KO souris) en tenant compte du phénotype. L’outil permet de faciliter l’interprétation de longues listes de variants rares en focalisant l’analyse sur les gènes les plus pertinents du phénotype. 


Victor MARIN (Bordeaux), Victor DUMONT, Louis LEBRETON
10:00 - 11:00 #38532 - P311 Evaluation du système AVITI dans le cadre du séquençage de l'exome complet : vers un nouveau standard qualité Q40 ?
P311 Evaluation du système AVITI dans le cadre du séquençage de l'exome complet : vers un nouveau standard qualité Q40 ?

La technologie de séquençage de nouvelle génération (NGS) est devenue au fil des années un outil diagnostic couramment utilisée par les laboratoires de diagnostic clinique pour identifier les variants et les gènes sous-jacents aux maladies avec une contribution génétiques. Le NGS est basé sur une détection stochastique d’évènements moléculaires, contrairement à beaucoup d’autres méhodes d’analyse, ce qui fait de la probabilité d’une mesure précise un élément central. L’enjeu de la qualité, estimée notamment avec le score Phred, est ainsi un indicateur essentiel pour les laboratoires en matière de NGS, notamment en ce qui concerne l’analyse d’exome complet (WES) qui est de plus en plus souvent intégrée dans les stratégies diagnostiques, parfois même en première ligne. Pendant des années, le seuil « mythique » du score Phred 30, (Q30) a fait référence en matière de qualité (probabilité de 99,9 pour cent qu’un appel de base particulier soit correct) mais de nouvelles technologiques de séquençage à haut débit « short reads » offrent un nouveau paradigme de précision de séquençage. Dans ce contexte, nous avons évalué les caractéristiques du system AVITI* (Element Biosciences), séquençage par « avidité », appliqué au séquençage d’exome complet. Dans un premier temps, les données analytiques (Phred score mais pas uniquement) ont été comparées au système habituellement utilisé au laboratoire (Illumina NextSeq2000) à des fins d’optimisation des conditions opératoires. Les librairies obtenues à partir de 32 échantillons d’ADNs (non sélectionnés) ont été testées soit NextSeq2000 (test de référence : Flowcell P3, séquençage paired-end 2x100bp), soit sur le système Aviti (16 échantillons par position, 2x100bp). Les résultats préliminaires confirment le haut niveau de qualité (score Phred > Q40) obtenu par cette nouvelle technologie de séquençage. Dans un second temps, 144 échantillons (incluant des échantillons de référence GIAB) sont testés au travers de 3 expérimentations indépendantes. Les caractéristiques des échantillons testés (SNVs, CNVs, DelIns) ainsi que données obtenues (dont spécificité, sensibilité, scores qualités, fidélité et fidélité intermédiaire) seront détaillées et discutées. Les résultats sont comparés à ceux obtenus par la technique de référence de notre laboratoire (*).

Conclusion

Une plus grande précision, associée à des pipelines bio-informatiques optimisés, aura un impact pour la plupart des applications de séquençage à haut débit en termes d’assemblage de haute qualité (whole genome WGS, génotypage HLA…), de fiabilité dans la détection des évènements rares (oncologie...). Par ailleurs, la réduction des coûts induits sans qu'il soit nécessaire d'augmenter le débit, ainsi que la simplicité et flexibilité du système (dual benchtop system) permettra de « démocratiser » et de rendre plus accessible le NGS aux laboratoires de biologie médicale. (*) Nat Biotechnol (2023). https://doi.org/10.1038/s41587-023-01750-7.


Armelle LUSCAN (Saint-Ouen-l'Aumône), Martine OLIVI, Christophe ROOS, John BAETEN, Legrand ANNE, Jean-Marc COSTA
10:00 - 11:00 #37841 - P315 Intérêt des approches long read pour la caractérisation des duplications partielles de novo des gènes impliqués en pathologie.
P315 Intérêt des approches long read pour la caractérisation des duplications partielles de novo des gènes impliqués en pathologie.

Introduction. En population générale, il a été montré que les gènes les plus intolérants à la perte de fonction (pLi > 0.9) sont également les plus appauvris en duplications partielles / intragéniques (Collins et al. 2020 PMID: 32461652), suggérant un impact de ces CNV sur l'expression génique. Néanmoins, l'interprétation des duplications partielles reste un défi majeur à relever. En effet, selon leur nature, elles peuvent altérer ou non la structure et l’expression du gène. L’interprétation de ces CNV à l'échelle individuelle est donc complexe puisque ni l’ACPA, ni le séquençage d’exome ne permettent d’élucider leur impact. Nous présentons ici la contribution de la cartographie optique du génome (OGM, Bionano), combinée à une analyse transcriptomique, pour caractériser et reclasser une duplication partielle du gène ASH1L survenue de novo.

 

Patient et résultats. Chez un patient de 15 ans, présentant des troubles du spectre autistique, un déficit de l’attention et des troubles du sommeil, l’analyse par CGH-array a mis en évidence une duplication interstitielle hétérozygote 1q22 de 199 kb, survenue de novo et chevauchant les 24 derniers exons (sur 28) du gène ASH1L. L’exome, réalisé secondairement, a également détecté cette duplication, sans retrouver de variation nucléotidique causale. L’analyse par OGM retrouve la présence d’une duplication 1q22 de 135 Kb, en tandem, chevauchant partiellement ASH1L et montre qu’elle préserve la structure du gène. En revanche, l’OGM révèle la présence d’une duplication adjacente, de 47 kb, intragénique, en tandem, et impliquant les exons 4, 5, 6 du gène ASH1L. Les données d’OGM permettent de conclure que cette deuxième duplication entraine un décalage du cadre de lecture, et donc une perte de fonction très probable de l'allèle. Une analyse par RNAseq ne retrouve pas de diminution des niveaux d’ARNm du gène mais détecte une jonction aberrante entre les exons 6 et 4 ainsi que des niveaux d’ARNm augmentés pour ces exons.  

 

Discussion et conclusion. L’analyse par OGM a ainsi permis de mettre en évidence un remaniement plus complexe que celui détecté en ACPA et exome, et donc de caractériser l’impact d’une duplication partielle d’ASH1L chez un sujet présentant un autisme syndromique. Le gène ASH1L est impliqué dans une forme de déficience intellectuelle de sévérité variable, autosomique dominante, avec troubles du spectre autistique et troubles du sommeil fréquents (Shen et al. 2019, PMID: 29753921), correspondant au phénotype du patient. Les données de RNAseq montrent l’expression d’un transcrit aberrant, hors phase, sans activation du système NMD, ce qui a déjà été décrit dans le cadre de duplications partielles délétères. Cette observation souligne l’importance de caractériser finement les remaniements de structure survenus de novo et dont l’impact génique n’est pas démontré. Dans ce contexte, l’OGM est un outil de choix par sa maturité et son accessibilité.

 


Grégoire BLAVIER (Rouen), Kévin CASSINARI, Anne-Marie GUERROT, François LECOQUIERRE, Gaël NICOLAS, Claude HOUDAYER, Géraldine JOLY-HÉLAS, Pascal CHAMBON
10:00 - 11:00 #38541 - P319 Caractérisation d’une mosaïque constitutionnelle d’un remaniement complexe chromosomique par cartographie optique (OGM).
P319 Caractérisation d’une mosaïque constitutionnelle d’un remaniement complexe chromosomique par cartographie optique (OGM).

Nous rapportons le cas d’un patient, âgé de 57 ans, présentant des antécédents de troubles de la reproduction incluant des fausses couches. Un caryotype sanguin conventionnel a révélé la présence en mosaïque d’un remaniement complexe dans un chromosome 2 dans environ 50 % des cellules analysées. Une insertion d’une partie du bras court du chromosome 2 dans le bras long a été suspectée par les techniques de cytogénétique conventionnelle.   Une hybridation in-situ à l'aide d'une sonde de peinture a permis d'exclure l'implication d'autres chromosomes et a détecté une microdélétion 2p24.3p24.2 avec la sonde RP11-744F11. Le résultat provisoire du caryotype conventionnel a été interprété comme suit : 46,XY,der(2) ?(pter- > p25::p13- > q24.2::p25- > p13::q24.2- > qter)[9]/46,XY[8].

La technique OGM a révélé un remaniement chromosomique complexe sur le chromosome 2 détecté dans environ 40% des cellules sanguines. Ce remaniement comprend cinq points de cassure intrachromosomiques, chaque cassure est associée à une perte de chromatine. De plus, nous avons observé cinq fusions impliquant différentes régions chromosomiques.  Plus spécifiquement, une partie du bras court du chromosome 2, située entre les bandes chromosomiques 2p24.3 et 2p13.3 ,a été insérée au niveau de la bande chromosomique 2q24.2..  Cette partie du bras court, insérée dans le bras long, a subi des réarrangements avec fusion des régions 2p24.3 et 2p13.3, 2p24.2 et 2p14, ainsi que des régions 2p23.3 et 2p14. De plus, les segments 2p23.3-p23.2 et 2p14-p14 ont été intégrés en orientation inversée. En outre, l'insertion dans la bande 2q24.2 a créé deux nouvelles fusions entre les régions 2p23.3 et 2q24.2 , ainsi qu'entre les régions 2p14 et 2q24.2.  Nous avons observé cinq délétions de chromatine au niveau de chacun des points de cassure. Ces délétions sont de type hétérozygote interstitielles et sont décrites comme suit avec les gènes associés à des syndromes de transmission autosomique dominante : Une délétion en 2p24.3p24.2 d'une taille d'environ 1.7 Mb, incluant le gène OMIM MYCN (OMIM164840). Une délétion en 2p23.3 d'une taille d'environ 1.3 Mb, incluant les gènes OMIM morbides DNMT3A (*602769) et ASXL2 (*612991). Une délétion en 2p14 d'environ 1.3 Mb, impliquant des gènes OMIM morbides associés à des syndromes transmis sur un mode récessif. Une délétion en 2p14p13.3 d'environ 2 Mb, incluant les gènes OMIM morbides ASPRV1 (*608507) et TIA1 (*600322). Une délétion en 2q24.2 d'une taille de 2.2 Mb, impliquant un gène OMIM ITGB6 (*147558) associé à un syndrome transmis de façon récessive. La cartographie optique a permis une caractérisation approfondie de ce remaniement complexe, présent en mosaïque chez ce patient. Le conseil génétique prenant en compte toute information pertinente devient alors possible.


Detlef TROST (St Ouen L'Aumône), Aline RECEVEUR, Laurence LOHMANN, Stéphane SERRERO, Mylène VALDUGA, Pascale KLEINFINGER, Aïcha BOUGHALEM
10:00 - 11:00 #37678 - P323 Correction post-zygotique en mosaïque d’un déséquilibre de translocation héritée.
Correction post-zygotique en mosaïque d’un déséquilibre de translocation héritée.

Les translocations chromosomiques à l’état équilibré concerneraient environ une personne sur cinq cent. La grande majorité des individus porteurs est asymptomatique, mais il existe pour ces individus un risque de transmettre une anomalie chromosomique déséquilibrée à leur descendance.

Nous rapportons ici le cas d’une patiente dont le diagnostic d’anomalie chromosomique déséquilibrée a été posé in utero devant des signes d’appel échographiques à type de microrétrognatisme avec fente palatine et langue ascensionnée, et anomalies de la morphologie cardiaque. Un diagnostic prénatal, par CGH-array sur ponction de liquide amniotique, a mis en évidence une duplication terminale de 51 Mb du bras long du chromosome 1. Le caryotype et l’analyse par FISH confirment et précisent cette trisomie partielle du chromosome 1, avec la présence d’un dérivé du chromosome 22, porteur du fragment du bras long du chromosome 1 surnuméraire au niveau de son bras court. Cette anomalie est dérivée d’une translocation équilibrée maternelle (1;22)(q31.3;p10). Le caryotype anténatal mettait également en évidence la présence de deux clones sur dix-huit avec un caryotype sans anomalie décelée (46,XX).

A la naissance, la patiente présentait une séquence de Pierre Robin, une communication interventriculaire millimétrique, un retard de croissance, et un syndrome de détresse respiratoire initial.

Etonnamment, le caryotype et l’analyse par FISH, réalisés sur un prélèvement sanguin après la naissance, ont montré une formule chromosomique sans anomalie décelée au niveau de toutes les cellules examinées. L’analyse par FISH réalisée sur frottis de cellules jugales retrouvait quant à elle la présence déséquilibrée du dérivé du chromosome 22 porteur du fragment du bras long du chromosome 1 identifié en mosaïque au niveau des amniocytes et présent au niveau jugal à l’état apparemment homogène. Après exclusion d’un chimérisme par analyse de marqueurs microsatellites sur le prélèvement sanguin, nous avons conclu à une correction mitotique en mosaïque de l’anomalie chromosomique déséquilibrée. Grâce à une étude par SNP-array, nous avons pu exclure une correction de monosomie avec isodisomie du chromosome 22 paternel. Notre principale hypothèse restante est une correction par cassure et exclusion du fragment chromosomique transloqué.

La mise en évidence de ce mosaïcisme nous permet d’identifier un phénomène rare de correction mitotique d’anomalie chromosomique. Ce cas souligne les limites des analyses réalisées sur le tissu sanguin, ne permettant pas toujours d‘identifier la cause génétique de la symptomatologie, qui pourrait parfois être révélée dans d’autres tissus.   


Manon DEGOUTIN (Bordeaux), Chloé ANGELINI, Morgane PLUTINO, Claire BENETEAU, Jérome TOUTAIN, Perrine PENNAMEN
10:00 - 11:00 #38091 - P327 Description de la plus petite microdélétion 7q32.2 emportant MEST mise en évidence dans un contexte de syndrome Silver Russell.
P327 Description de la plus petite microdélétion 7q32.2 emportant MEST mise en évidence dans un contexte de syndrome Silver Russell.

Le syndrome de Silver-Russell (SSR) est une maladie congénitale en rapport avec une anomalie de l’empreinte parentale qui associe, un retard de croissance pré et postnatal, une dysmorphie caractéristique, une asymétrie corporelle, une macrocéphalie relative et des difficultés alimentaires. Le diagnostic clinique repose sur la présence d'au moins 4 signes du score de Netchine-Harbison. Les étiologies moléculaires sont variables mais les plus fréquentes sont l’hypométhylation de la région 11p15 chez plus de 50% des patients et la disomie uniparentale maternelle du chromosome 7 chez 5 à 10% des patients. Plusieurs régions soumises à empreinte sont présentes sur le chromosome 7 dont la région GRB10 en 7p12 sur le bras court et la région MEST en 7q32 sur le bras long. Néanmoins, le(les) gène(s) responsable(s) du phénotype SSR associé au chromosome 7 restent encore inconnus même si le gène MEST est un candidat fort.

Nous rapportons le cas d'un patient présentant un syndrome de Silver-Russell clinique (retard de croissance intra-utérin, relative macrocéphalie à la naissance, front bombant et difficultés alimentaires) chez qui nous avons identifié une hyperméthylation de la région MEST associée à une microdélétion de 50kb emportant le gène MEST. Cette délétion est héritée du père asymptomatique mais l’étude des grands-parents n’a pas encore pu être réalisée pour déterminer l’origine parentale de la délétion chez le père.

Jusqu’ici, la plus petite délétion associée à un syndrome de Silver-Russell rapportée à ce jour était de 79 kb réduisant la liste de gènes candidats à 6 gènes (CEP41, MEST, MESTIT1, MIR335 et COPG2 et COPG2IT1) dont au moins 3 sont d’expression paternelle (MEST, MESTIT1, COPG2IT1). La délétion de notre patient n’emporte pas le gène CEP41, permettant de restreindre encore plus la région minimale critique et de conforter le rôle majeur du gène MEST dans le syndrome de Silver-Russell associé au chromosome 7.


Nicolas RIVE LE GOUARD (Paris), Laila EL KHATTABI, Frédéric BRIOUDE, Thomas COURTIN, Irène NETCHINE, Eloise GIABICANI, Sandra CHANTOT-BASTARAUD
10:00 - 11:00 #38546 - P331 Haploinsuffisance du gène CNOT2, un cas supplémentaire du syndrome microdélétionnel 12q15.
Haploinsuffisance du gène CNOT2, un cas supplémentaire du syndrome microdélétionnel 12q15.

Jusqu'à présent, seuls quelques individus présentant une délétion en 12q15 ont été identifiés. Moins de 20 microdélétions pathogènes en 12q15 englobant le gène CNOT2, ainsi que trois variants tronquants du gène et trois grandes délétions intragéniques, ont été rapportées à ce jour (3). Ces cas se manifestent par des troubles de l'apprentissage, un retard du développement, un langage nasal et une hypothyroïdie. Il a été identifié une région de chevauchement minimale (SRO) où CNOT2 est le seul gène communément délété, comme rapporté dans des études antérieures (Alesi et al., 2017 ; Uehara, Takenouchi, et al., 2019 ; Vergult et al., 2011). Plus récemment, deux délétions intragéniques multi-exon hétérozygotes de CNOT2 ont été décrites (1,3), ce qui renforce l'hypothèse selon laquelle l'haploinsuffisance de ce gène est responsable du phénotype (2).

En raison du peu de cas décrits jusqu'à présent, le profil clinique du syndrome de microdélétion en 12q15 (IDNADFS) n'a pas été complètement défini (3).

Nous présentons ici un cas supplémentaire de microdélétion en 12q15 qui chevauche entièrement la région minimale critique (SRO) précédemment décrite. Cette microdélétion englobe uniquement les gènes KCNMB4, PTPRB, et le gène CNOT2, répertorié comme gène morbide dans OMIM (*604909). La délétion est d’une taille d’environ 668 kb et a été détectée grâce à l'Analyse Chromosomique par Puce à ADN (ACPA). Notre patient, âgé de 3 ans, présente une déficience intellectuelle, des troubles de l'apprentissage, un retard du langage, des troubles psychomoteurs, une dysmorphie faciale, ainsi qu'une dilatation pyélocalicielle unilatérale.

Ce cas supplémentaire de délétion d'une taille inférieure à 1000 kb dans la région chromosomique associée au syndrome de microdélétion en 12q15 renforce l'hypothèse selon laquelle le gène CNOT2 est sensible à la dose et joue probablement un rôle essentiel dans la plupart des caractéristiques cliniques observées chez les patients porteurs de cette délétion. Ainsi, le gène CNOT2 émerge comme un candidat clé pour expliquer les phénotypes du syndrome de délétion en 12q15.

Références :

  1. Alesi et al. 2019, The American Journal of Medical Genetics 2019; 179A: 1615-1621.
  2. Royer-Bertrand et al. 2021, The American Journal of Medical Genetics 2021 Aug;185(8):2602-2606.
  3. Niceta et al. 2022, Clinical Genetics. 2023 ; 103 :156–166
  4. Schluth et al. 2008, Am J Med Genet A. 2008 Jan 1 ;146A (1):93-6


Aïcha BOUGHALEM (Saint-Ouen), Loïc FRITSCH, Laurence LOHMANN, Mylène VALDUGA, Pascale KLEINFINGER, Aline RECEVEUR, Detlef TROST
10:00 - 11:00 #38384 - P335 Méta-analyse d'associations pangénomiques de la dissection spontanée de l'artère coronaire identifie des variants de risque et des gènes liés à l'intégrité artérielle et à la coagulation induite par les tissus.
Méta-analyse d'associations pangénomiques de la dissection spontanée de l'artère coronaire identifie des variants de risque et des gènes liés à l'intégrité artérielle et à la coagulation induite par les tissus.

Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès, mais les formes liées au sexe restent peu étudiées. La dissection spontanée de l'artère coronaire (SCAD), affecte une population jeune, composée en majorité de femmes. Elle résulte de la formation d'un hématome entraînant une dissection de l'artère coronaire, contrairement à la rupture d'une plaque d'athérome dans la maladie coronarienne (CAD).

Grâce à une méta-analyse de huit études d'association pangénomique incluant 1917 cas et 9292 témoins d'ascendance européenne, nous avons identifié 16 loci, dont 11 nouveaux. Les annotations fonctionnelles ont révélé un enrichissement, dans les artères, des régions du génome qui amplifient l'expression des gènes. Notamment dans les cellules musculaires lisses et des gènes clés comme le gène du facteur tissulaire (F3) sur le chromosome 1 près du variant rs1146473. Ce variant est nouveau pour SCAD ou toute maladies cardiovasculaires et présente une probabilité postérieure élevée (PP=94%) de colocalisation comme eQTL pour F3 dans les artères, suggérant que le risque génétique pourrait être lié à une faible expression du gène F3, un mécanisme biologique cohérent avec la formation d'hématomes dans les artères coronaires. Les réseaux bayésiens de régulation génique construits à partir des données d'expression et d’association génétiques, ont indiqué que l'organisation de la matrice extracellulaire dans les artères était la fonction biologique où se regroupaient la plupart des gènes prioritaires.

En somme, nous rapportons des preuves de polygénicité substantielle pour SCAD (h2SNP=0.71±0.11) et une base génétique commune avec diverses maladies neurovasculaires, notamment une corrélation génétique positive avec l'anévrisme intracrânien (RG=0.22, P=2x10-4). Curieusement, pour 6 loci, les analyses de colocalisation indiquent que SCAD et CAD peuvent partager les mêmes variants causaux avec une PP élevé (> 80%) mais impliquant des allèles de risque opposés. De plus, une corrélation génétique négative a été trouvée entre SCAD et CAD (RG=-0.12, P=4x10-3), même après ajustement pour la pression artérielle (RG=-0.19, P=5x10-6).  La randomisation mendélienne, utilisant les déterminants génétiques des facteurs de risque cardiovasculaires, a été mené pour évaluer leurs associations avec SCAD ou CAD. Nous avons trouvé qu’une pression artérielle plus élevée est associée à un risque accru de SCAD (βSBP=0.05, P=8x10-6βDBP=0.10, P=2x10-6) et CAD (βSBP=0.04, P=9x10-49, βDBP=0.06, P=2x10-44). En revanche, aucune association significative n'a été observée entre l'IMC, les lipides, ou le diabète de type 2 et SCAD. Toutefois, nous avons confirmé que ces traits étaient des facteurs de risque génétiques pour CAD.

Nos résultats ouvrent la voie à de futures recherches sur de nouvelles voies biologiques liées à SCAD et à CAD, ainsi qu'à des stratégies thérapeutiques et préventives potentielles ciblant spécifiquement cette maladie ischémique qui touche principalement les femmes.


Takiy BERRANDOU (Paris, Danemark), David ADLAM, Adrien GEORGES, Christopher P. NELSON, Eleni GIANNOULATOU, Joséphine HENRY, Lijiang MA, Montgomery BLENCOWE, Tamiel N. TURLEY, Min-Lee YANG, Lu LIU, Stéphanie DEBETTE, Nicolas COMBARET, Jacqueline SAW, Thomas R. WEBB, Sharonne N. HAYES, Xia YANG, Santhi K. GANESH, Timothy M. OLSON, Jaso C. KOVACIC, Robert M. GRAHAM, Nilesh J SAMANI, Nabila BOUATIA-NAJI
10:00 - 11:00 #38408 - P339 Un pipeline pour harmoniser les données issus de GWAS et identifier les traits indépendants.
Un pipeline pour harmoniser les données issus de GWAS et identifier les traits indépendants.

Les études d'association pangénomique (GWAS) ont révolutionné l'étude des maladies humaines, en identifiant plus d’un demi million de variants associés à des maladies et traits complexes, mais également en mettant à la disposition des chercheurs les résultats de GWAS pour des millions de variants et des centaines de phénotypes. L’analyse conjointe de plusieurs jeux de données de GWAS a notamment permis l’identification de nombreux variants pléiotropiques (i.e., associés à plusieurs traits), mais également d'estimer la corrélation génétique entre des centaines de traits. Néanmoins, le nombre incessant de GWAS publiés pose certains problèmes: 1) le manque de standardisation des formats de fichiers dans lesquels ils sont publiés, et 2) le nombre élevé de GWAS provenant de phénotypes qui sont corrélés les uns aux autres.

 

Pour répondre à ces problématiques, nous avons développé un pipeline d’analyses permettant de simplifier 1) l’intégration de résultats GWAS publiés sous différents formats, et 2) la sélection d’un échantillon de GWAS indépendants pour réaliser des analyses visant à caractériser la structure génétique des traits complexes. Notre pipeline harmonise les résultats GWAS de formats hétérogènes qui comporte différentes informations pour identifier les variants (e.g., chromosome, position en hg19 ou hg38, allèles, identifiant du variant) et différents résultats de tests statistiques, (e.g., coefficients bêta, odd ratio, p-valeur, score Z) en générant un fichier au format standardisé. Notre méthode inclut également une série d'étapes de contrôle qualité, telles qu’une vérification de l'inversion des allèles, contrôle des SNP non-bialléliques et la suppression de données dupliquées. Enfin, en utilisant l’outil LD score regression (Bullik-Sullivan et al. 2015 Nat Genet), notre méthode génère une matrice de corrélation génétique entre les traits et peut ainsi définir un ensemble de traits GWAS indépendants en excluant les traits génétiquement corrélés et/ou comportant les sujets partagés par les échantillons dont les effectifs se chevauchent.

Nous avons appliqué notre pipeline sur des résultats de GWAS de populations d’ascendances Européennes issus d’une centaine de publications, mais également sur des GWAS d’une centaine de phénotypes provenant des cohortes panUK Biobank et Global Biobank Meta-analysis Initiative (GBMI). Nous avons obtenu ainsi un jeu de données de 73 traits GWAS indépendants (effectif moyen de N = 429K), ce qui représente plus du double du plus grand jeu de données de GWAS indépendantes rapporté précédemment. Notre jeu inclut 60 GWAS de maladies dont 16 maladies psychiatriques et 14 traits liés à l’immunité.

En résumé, nous prévoyons que notre pipeline et notre jeu de données de GWAS indépendants soient de grand intérêt pour la communauté scientifique s'intéressant aux GWAS.


Come LEGROS (Paris), Steven GAZAL, Artem KIM
10:00 - 11:00 #38253 - P343 Enjeux éthiques autour du séquençage d’exome en prénatal.
P343 Enjeux éthiques autour du séquençage d’exome en prénatal.

Le séquençage d’exome constitue depuis peu un examen essentiel dans la prise en charge des fœtus présentant des signes d’appel échographiques. Si son apport est indiscutable, sa mise en place fait néanmoins émerger des questionnements qui justifient une réflexion éthique approfondie, précisément en raison des spécificités de ce séquençage en période prénatale (SEp) par rapport à celui réalisé en postnatal. À l’incertitude diagnostique et pronostique attachée à la découverte de signes d’appel échographiques, s’ajoutent d’autres incertitudes : sur le bénéfice clinique direct pour le fœtus, sur l’aide au couple dans sa compréhension du diagnostic et dans sa décision sur la poursuite de la grossesse, sur la connaissance incomplète des phénotypes en période prénatale, sur la variabilité d’expression et la pénétrance incomplète après la naissance, sur la signification incertaine de certains variants, sur l’identification de données sans relation avec l’indication, etc.  Une approche centrée sur le fœtus et le couple est primordiale dans le respect de l’autonomie de décision du couple.


Nous avons stratifié notre réflexion autour des circuits de prise en charge, de la consultation d’amont puis des problèmes relatifs à l’interprétation des variants. Nous avons émis 16 propositions principales concernant ces différentes étapes sans nous substituer au groupe de travail de l’ABM chargé de la rédaction des recommandations professionnelles. 
Nos propositions soulignent l’importance d’harmoniser l’accès au SEp sur le territoire français, d’harmoniser les indications du SEp, de renforcer la formation des prescripteurs, de créer un support écrit listant les points à aborder lors de la consultation d’amont, support qui serait remis au couple en fin de consultation. Il s’agit aussi d’inciter au travail en réseau des biologistes interprétateurs, d’insister sur la nécessaire collégialité de la discussion dès lors que le caractère causal des variants est incertain ou que des données incidentes sont identifiées. Notre groupe émet un avis défavorable au rendu des variants de signification incertaine en période prénatale, au rendu des données incidentes de maladie à révélation tardive ainsi qu’à la recherche active de données secondaires. Pour finir, nous insistons sur l’accompagnement des couples, en particulier sur le plan psychologique, et sur l’importance des études de sciences humaines et sociales pour mieux cerner le vécu des couples et des professionnels, identifier leurs besoins et améliorer les prises en charge.

 

Ces 16 propositions ont pour objectif de stimuler la réflexion sur notre territoire, d’éclairer les professionnels de santé, les politiques et les citoyens soucieux de l’éthique médicale.


Guillaume COGAN (Paris), Marie-Bérengère TROADEC, Françoise DEVILLARD, Marie-Hélène SAINT-FRISON, David GENEVIÈVE, François VIALARD, Tania ATTIE-BITACH, Delphine HERON, Alexandra BENACHI, Pascale SAUGIER-VEBER
10:00 - 11:00 #38043 - P347 Réaffirmer la place de l’incertitude dans nos pratiques de généticiens auprès du grand public, des patients et leurs familles.
P347 Réaffirmer la place de l’incertitude dans nos pratiques de généticiens auprès du grand public, des patients et leurs familles.

        A l’issu des 11eme assises de génétique humaine et médicale qui se sont tenues à Rennes les 1-4 février 2022, des membres représentant l’ensemble des sociétés savantes de la Fédération Française de Génétique Humaine se sont réunis au sein d’un nouveau groupe de travail « éthique » pour appréhender les différentes formes que prend l’incertitude en matière d’interprétation des données génétiques. Frappés par la difficulté à communiquer cette incertitude, le groupe de travail s’est donné comme objectif la production d’un texte collectif grand public et sa publication dans la presse nationale à propos de l’incertitude génétique.

    Le groupe s’est réuni 6 fois en alimentant sa réflexion par des invités extérieurs (Pr P Ducournau, Dr C Bourgain, Journée conjointe FHU GenOMedS et Data-Santé « Incertitude Génétique »), en partageant sa perception dans la diversité des pratiques de la génétique et en élaborant de manière itérative un texte sous la forme d’une tribune pour la presse nationale. La principale difficulté est de tenir dans les attendus d’un texte de tribune pour la presse nationale : 1000 mots, moins de 5000 signes. Nous présentons à la communauté des généticiens la version 15 du texte proposé en tant que résultat de sa dynamique. Les deux premiers paragraphes proposés sont formulés ainsi:

 « La génétique semble imposer son exactitude définitive et irréversible à chacun. Jusque dans le langage courant, on revendique une identité assimilée à « son ADN », une attitude qui serait « dans ses gènes » ou encore, dans certaines situations, un « déterminisme génétique ». Pourtant, l’incertitude en génétique est non seulement omniprésente, mais elle est surtout plurielle. Les professionnels de la génétique le savent bien : nous ne savons pas forcément tout, nous ne savons même pas si nous pourrions tout savoir, et de surcroît, nous ne savons pas toujours si nos savoirs s’appliquent à une situation donnée. 

Grâce au déploiement des nouvelles techniques d’analyse du génome et des meilleures connaissances sur le fonctionnement du génome humain, la génétique médicale a indiscutablement pu apporter une aide à des patients et à leur famille, tant du point de vue du diagnostic d’une pathologie, d’un conseil génétique, d’une prédisposition génétique à une maladie, que pour un choix thérapeutique. »

  La FFGH complète ainsi sa réflexion autour des enjeux de nos pratiques professionnelles en génétique par un engagement en faveur de la culture scientifique et technique mise à la disposition du plus grand nombre de nos concitoyens.


Pierre-Antoine GOURRAUD (Nantes), Billy GIPSY, Marc FELLOUS, Laurent PASQUIER, Marie-Bérangère TROADEC, Elonore VIORA-DUPONT, Catherine NOGUES, Alexandre HARLÉ, Damien SANLAVILLE
10:00 - 11:00 #38228 - P351 Développement d’un outil d’accompagnement en ligne des patients dans leur parcours de diagnostic préimplantatoire (DPI).
P351 Développement d’un outil d’accompagnement en ligne des patients dans leur parcours de diagnostic préimplantatoire (DPI).

Le parcours de DPI est complexe car la prise en charge est pluridisciplinaire. Les patients transmettent de nombreux documents administratifs, médicaux, biologiques, des questionnaires et des consentements. Ils bénéficient d’informations sur le parcours d’assistance médicale à la procréation (AMP) et sur les analyses génétiques qui seront réalisées sur leurs embryons.

Jusqu’en 2021, les documents étaient envoyés par courrier postal ou électronique. Les patients n’envoyaient pas toujours les bons documents et n’avaient pas de moyen simple de vérifier la complétude de leur dossier.

Des informations très générales étaient disponibles sur le site internet des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS). Elles étaient complétées par des présentations orales avec diaporama lors d’une réunion d’information au début de la journée de consultation pluridisciplinaire. Cette accumulation d’informations complexes le même jour était particulièrement lourde, ne laissant pas le temps aux patients de les digérer et de préparer leurs questions. Avec la mise en place de téléconsultations pendant de la crise sanitaire en 2020, des liens vers des diaporamas commentés ont remplacé la réunion d’information, sans possibilité de s’assurer qu’ils avaient été visionnés avant la téléconsultation.

En 2021, le centre AMP des HUS s’est doté un outil d’accompagnement en ligne des patients. Il s’agit d’une plateforme d’information et d’échanges développée par la startup Elixir Health grâce à un partenariat de recherche et développement. Les données sont déposées sur un serveur agréé pour l’hébergement de données de santé. Elle permet d’inviter les patients en consultation, de gérer les documents indispensables ou optionnels (demande, envoi, validation, intégration aux logiciels métiers), de visionner et de tracer le visionnage des vidéos conçues spécifiquement pour expliquer chaque étape du parcours de manière séquentielle et, plus récemment, d’accompagner les patientes au moment des tentatives. L’objectif est de mettre à disposition des patients un outil unique et de les responsabiliser dans leur parcours tout en simplifiant les tâches administratives des équipes et en libérant du temps médical et paramédical.

Nous présentons une version adaptée au diagnostic préimplantatoire qui permet depuis 2022 de préparer l’entretien téléphonique et la consultation pluridisciplinaire : envoi d’invitations, mise à disposition de documents d’information et de questionnaires, dépôt de documents administratifs, médicaux et de résultats d’analyses par les patients, consultation des diaporamas commentés sur le parcours. Des courts films d'animation spécifiques au DPI sont en cours de finalisation et seront bientôt mis en ligne, avec traçabilité du visionnage par les patients.

Dans le futur, l’efficacité du système devra être évaluée et des évolutions sont envisagées, avec notamment l’utilisation de l’intelligence artificielle pour faciliter la gestion des documents déposés sur la plateforme.


Mathieu DELLENBACH, Xavier HURST, Laetitia MOSSER, Elodie KIEFFER, Catherine RONGIERES, Céline MOUTOU (STRASBOURG)
10:00 - 11:00 #38266 - P355 Les enjeux éthiques du dépistage préconceptionnel.
Les enjeux éthiques du dépistage préconceptionnel.

L’autorisation du dépistage préconceptionnel en population générale a été discutée lors des dernières lois de bioéthique. Il permettrait à tout couple ayant un projet de grossesse d’accéder, sur une base volontaire, à son risque de transmettre une maladie génétique autosomique récessiveLes différentes instances éthiques françaises ont été amenées à se positionner sur le sujet : si le conseil d’état et l’OPECST ont émis des avis réservés, le CCNE, l’ABM, le rapporteur de l’Assemblée nationale ainsi que la SFMPP semblent plus favorables à une ouverture des droits. Nous rapportons les résultats de 2 articles publiés dans des revues d’éthique à comité de lecture.

 

Le premier est une réflexion autour des principaux enjeux éthiques évoqués par les différents avis éthiques. Quelle autonomie possible pour les couples, alors qu’une enquête réalisée sur 137 individus français montrait que 48% seraient « en faveur du caractère systématique et obligatoire de ce dépistage » en cas d'autorisation? L’établissement d’une liste de maladies dépistées étant nécessaire d’un point de vue technique, existera-t-il un risque de stigmatisation pour les personnes atteintes de ces pathologies ? L’existence de compagnies privées étrangères proposant ce dépistage nous oblige-elle à autoriser ce dépistage en France ? La non-autorisation du DPC induit-elle « une discrimination entre les familles à risque, bénéficiant de ce dépistage et celles où une première naissance n’a pas révélé d’altération génétique », comme le souligne le CCNE ? 

 

La seconde étude s’appuie sur des entretiens semi-directifs de 4 couples. Il s'agit de la première étude de ce type sur le DPC sur le territoire français à notre connaissance. Nous prenons ainsi comme modèle de référence la littérature existante sur les situations de diagnostic prénatal (DPN) et de diagnostic préimplantatoire (DPI) afin d’identifier les spécificités du processus décisionnel du DPC en cas d'autorisation et de les comparer au DPN et au DPI. Nous constatons que, contrairement aux situations de DPN et de DPI — la perception du handicapla capacité individuelle et familiale à accueillir un enfant en situation de handicapl’hétéronomie représentée par le naturalisme et la religion ne joueraient qu’un rôle mineur dans la décision des couples. En effet la réduction du risque d'avoir un enfant atteint de handicap semble être l'objectif premier des couples. Plus précisément, ce n’est pas la valeur objective du risque (3-5%) mais simplement son existence et la possibilité de le réduire (d'environ 0,5 - 1%) qui justifieraient le recours des couples au DPC, ce que nous qualifions de « logique maximaliste de diminution du risque »

 

Nous finissons par une réflexion critique plus large autour des conséquences cette logique maximaliste, prenant au sérieux la phrase du CCNE selon laquelle « le temps où le génome de chaque individu représentera un standard de son dossier médical, régulièrement réanalysé, n’est peut-être pas si loin ».


Guillaume COGAN (Paris)
10:00 - 11:00 #37655 - P359 L’anamnèse familiale en oncogénétique : to trust or not to trust ?
L’anamnèse familiale en oncogénétique : to trust or not to trust ?

Contexte : L'anamnèse familiale, qui consiste à recueillir les antécédents médicaux des membres de la famille d'un patient, joue un rôle essentiel en oncogénétique. Elle permet d’évaluer la probabilité de prédisposition génétique et constitue ainsi la base du conseil génétique. L'exactitude de l'anamnèse dépend de la connaissance que possède le patient des antécédents médicaux de ses proches et de la qualité des liens qu'il entretient avec eux. Afin que l'anamnèse familiale soit pertinente dans le processus de prise de décision clinique, il est essentiel qu'elle soit précise et fiable.

Méthodologie : Nous avons réalisé une étude évaluant la fiabilité des données d’anamnèse au sein de l’unité d’Oncogénétique de l’Institut de Cancérologie de l’Ouest à Saint-Herblain. Les données étudiées sont issues des dossiers des patients ayant consulté entre août et décembre 2020 (recueil rétrospectif) ainsi qu’entre juin et septembre 2021 (recueil prospectif). Les informations anamnestiques ont été vérifiées après transmission d’une autorisation de demande de renseignements (ADR) puis réception des dossiers médicaux des apparentés concernés. Les données (organe, âge au diagnostic) ont été classées en 3 catégories : concordance totale, partielle (écart d’âge au diagnostic et/ou information supplémentaire apportée par le dossier) ou nulle. Concernant l’écart d’âge au diagnostic, deux groupes ont été définis et analysés ( 2 ans et 5 ans). Enfin, une réanalyse de dossiers a été effectuée afin de préciser l’impact de ces nouvelles données sur la prise en charge familiale.

Résultats : Au total, 467 ADR ont été transmises pour 226 patients. Le taux de retour des ADR était de 67% dans un délai moyen de 44 jours, permettant par la suite la réception de 222 dossiers médicaux d’apparentés dans un délai moyen de 34 jours. Le taux de retour des ADR était de 74% pour les apparentés au 1er degré et de 57% pour les apparentés liés au 2ème degré ou plus.  

Parmi 222 dossiers reçus, 7% des données étaient entièrement erronées (concordance nulle). Tolérant un écart d’âge au diagnostic de 2 ans, 63% des dossiers reçus présentaient une concordance totale et 29% une concordance partielle. En élargissant l’écart d’âge à 5 ans, le taux de concordance totale était de 75% et le taux de concordance partielle de 17%.

Pour les 103 dossiers qui ont pu être expertisés, la vérification des données d’anamnèse a eu un impact sur l’indication d’analyse génétique (soit 15% des dossiers) et sur les conseils de surveillance délivrés à la famille (soit 16% des dossiers).

Conclusion : Ces résultats soulignent l’importance de vérifier les données d’anamnèse afin de fournir le conseil génétique le plus pertinent possible.


Léonie VIGNERON (La Roche sur Yon), Marion BELLEGUIC, Estelle CAUCHIN, Capucine DELNATTE, Audrey GALLARD, Nathalie LOQUET, Lydie RIOLLET, Caroline ABADIE
10:00 - 11:00 #37853 - P363 Dépistage génétique de porteurs dans le parcours d’une procréation médicalement assistée.
P363 Dépistage génétique de porteurs dans le parcours d’une procréation médicalement assistée.

Dépistage génétique de porteurs dans le parcours d’une procréation médicalement assistée

 

À ce jour, dans le contexte des techniques de procréation médicalement assistée, un dépistage des porteurs de maladies à héritage autosomique récessif ou liées au chromosome X est proposé à tous les patients et réalisé chez tous les donneurs de gamètes, dans le but de réduire le risque de naissance d'un enfant atteint de l'une de ces maladies.

Dans notre clinique, un panel de dépistage des porteurs couvrant plus de 300 maladies (qCarrier +, du laboratoire qGenomics) est réalisé avant le début de la technique sélectionnée pour le patient ou pendant le processus d'étude et de sélection des donneurs de gamètes.

La technologie utilisée est le séquençage de nouvelle génération, accompagnée de techniques moléculaires complémentaires, pour couvrir le spectre mutationnel des différents gènes inclus dans le panneau, à partir d'un échantillon de salive ou de sang. Les résultats obtenus par le laboratoire externe de génétique sont examinés et interprétés par notre unité de génétique.

Ensuite, les résultats sont transmis aux patients qui reçoivent conseil génétique et évaluent les options disponibles avec le généticien et leur gynécologue. Les résultats de ce panneau génétique peuvent être variés, et il est très important que le patient ou le couple bénéficie de conseil génétique, car il existe des résultats qui peuvent avoir un impact sur la santé du patient (découverte fortuite), la descendance future ou les membres de la famille.

Par exemple, les femmes porteuses de maladies liées au chromosome X sont exposées au risque d'avoir des garçons atteints, et toutes les femmes de leur branche familiale en âge de procréer pourraient être porteuses. Les couples partageant des variantes pathogènes dans un même gène récessif ont une probabilité de 25 % d'avoir un enfant malade. Certains patients peuvent découvrir qu'ils sont porteurs de variantes liées à un risque accru de certains cancers. Comme nous pouvons le constater, la réalisation de ces études génétiques peut avoir des répercussions sur le patient lui-même, sa famille et sa descendance future.

Cette communication expliquera toutes les étapes du processus de dépistage des porteurs génétiques, notamment la stratégie pour la collecte d'échantillons chez le couple, la technologie utilisée pour l'analyse génétique, l'interprétation des variants et les conseils génétiques, ainsi que les options possibles qui doivent être discutées avec les patients.


Ariadna BELLÉS (Barcelone, Espagne)
10:00 - 11:00 #38129 - P367 Retour sur quatre années de prise en charge présymptomatique conjointe oncogénétique et psychologique chez les adultes de moins de 31 ans.
P367 Retour sur quatre années de prise en charge présymptomatique conjointe oncogénétique et psychologique chez les adultes de moins de 31 ans.

Contexte : L’accompagnement psychologique systématique dans les démarches présymptomatiques chez les jeunes adultes âgés de moins de 31 ans est limité en terme de compliance et de productivité. Afin d’optimiser le parcours de ces proposants, une consultation systématique en binôme avec un psychologue est proposée au centre depuis 2020 avant l’analyse génétique. L’objectif de ce travail est la description de l'accompagnement psychologique chez les proposants de 18 à 30 ans venus en consultation oncogénétique pour un test présymptomatique.

Méthode : Etude monocentrique rétrospective à partir des données de consultation d'oncogénétique selon deux périodes distinctes avant et après proposition de consultation en binômes avec un psychologue (2018-2019 et 2021-2022) au Centre François Baclesse de Caen, l’année 2020 ayant été exclue du fait de la COVID. Analyses statistiques par tests du khi2 et de Fisher.

Résultat : Deux cent cinquante-neuf proposants de moins de 31 ans ont réalisés une consultation d'oncogénétique dans un contexte présymptomatiques avec un analyse génétique durant les 4 années 2018-2019 et 2021-2022.

Sur la première période 2018-2019, 111 proposants ont réalisé une consultation présymptomatique, 33.3 % des proposants ont bénéficié d’une consultation psychologique individuelle durant leur parcours, 3.6% n’ont pas honoré la consultation psychologique.

En 2021-2022, sur les 148 proposants ayant réalisé une consultation présymptomatique, 52 % ont eu une consultation psychologique en binôme (48 %) ou en individuelle (4.1 %).

On note un accompagnement psychologique statistiquement plus fréquent sur la seconde période avec les consultations en binôme (p=0,017).

Parmi les 71 proposants ayant bénéficié d'une consultation en binôme, 20 proposants ont bénéficié d'une seconde consultation en binôme, dans la plupart des cas au moment des résultats, et 6 ont eu un entretien psychologique individuel.

Sur l'ensemble des proposants ayant bénéficié d'un accompagnement psychologique, 3,6% des proposants en 2018-2019 ont poursuivi la prise en charge avec au moins une autre consultation individuelle avec un psychologue contre 6.1 % entre 2021-2022 (p=0.56).

Les proposants ayant eu des entretiens individuels en plus du premier accompagnement psychologique ont été pour 90% porteurs de la prédisposition familiale et 10% non porteurs. A noter que les suivis pouvaient être en lien avec d’autres problématiques.

Conclusion : La mise en place d'une consultation en binôme a permis d'améliorer le nombre de personnes qui ont bénéficié d'un accompagnement psychologique. Malgré cela, l’adhésion à cet accompagnement restent faible, et les causes restent à préciser.

Ces données ne mettent pas en évidence le besoin d'un recours fréquent à une aide psychologique mais cette attitude permet de mieux détecter les situations à risque.

Une évaluation prospective des consultations en binôme avec un psychologue semble intéressante afin de confirmer ces données.


Elodie COSSET (Caen), Joris SALOMON, Marie DESNOYER, Thibault MERCIER, Manuella LEVILLY, Louise-May THIBAUT, Pierre DEVULDER, Pascaline BERTHET, Zoé NEVIERE
10:00 - 11:00 #37456 - P375 Perte de poids chez des patients souffrant d’obésité liée à un déficit biallélique en POMC/PCSK1 ou LEPR et traités par setmélanotide pendant 4 ans.
P375 Perte de poids chez des patients souffrant d’obésité liée à un déficit biallélique en POMC/PCSK1 ou LEPR et traités par setmélanotide pendant 4 ans.

Introduction et but de l’étude : Les patients avec un déficit biallélique dû à des variants sur les gènes POMC / PCSK1 ou LEPR impliqués dans la voie leptine-mélanocortines sont confrontés à une hyperphagie et une obésité sévère et précoce. Le traitement par setmélanotide dans cette population est associé à une réduction du poids, une amélioration des scores de faim, et une bonne tolérance. Nous rapportons ici les résultats à long terme après 4 années de traitement par setmélanotide.

Matériel et méthodes : Les patients avec un déficit en POMC / PCSK1 ou LEPR ayant présenté un bénéfice clinique et une bonne tolérance dans un essai précédant par setmélanotide pouvaient être inclus dans un essai d’extension à long terme (ELT) (NTC03651765) et continuer à être traités par setmélanotide pour une période ≥5 ans ou être traités par le produit commercial ou être inclus dans un autre essai clinique. Cette analyse rapporte les résultats sur la perte de poids et la tolérance après 4 ans de traitement par setmélanotide chez les patients ayant obtenu un bénéfice clinique significatif à 1 an de traitement, défini comme une perte de poids ≥10% (âge ≥18 ans à l’inclusion) ou une réduction ≥5 points de pourcentage du 95ème percentile de l'IMC (%IMC95; âge < 18 ans à l’inclusion).

Résultats et Analyses statistiques : Au total 24 patients sont inclus dans l’ELT avec une réponse pondérale cliniquement significative. Douze patients ont été exclus de l’analyse : 3 patients pédiatriques sont entrés dans l'âge adulte entre l'essai index et cette analyse, 5 ont été traités par le traitement commercial, et 4 ont arrêté le traitement. Ainsi, 12 patients avec des résultats à 4 ans ont été inclus dans cette analyse. Par rapport à l’inclusion dans l’essai index, la variation moyenne (ET) du poids corporel était de −32,6 (36,7) kg pour les patients âgés ≥18 ans (n=8) and −42,7 (22,44) points de pourcentage du %IMC95 chez les patients âgés de < 18 ans (n=4). Aucun nouveau problème de tolérance n’a été identifié pendant l’extension à long terme.

Conclusion : Le traitement à long terme par setmélanotide chez les patients présentant un déficit en POMC / PCSK1 ou LEPR est soutenu par un bénéfice clinique significatif au long cours sur les paramètres liés au poids sans nouveaux effets indésirables à 4 ans de traitement.


Chung WENDY, James SWAIN, Peter KÜHNEN, Martin WABITSCH, Erica VAN DEN AKKER, Jill GARRISON, Guojun YUAN, Jesús ARGENTE, Karine CLÉMENT (Paris), Sadaf FAROOQI
10:00 - 11:00 #38551 - P379 Effet à long terme du traitement par le palovarotène sur l’ossification hétérotopique chez les patients souffrant de FOP : Données de l’étude de phase 3 MOVE.
P379 Effet à long terme du traitement par le palovarotène sur l’ossification hétérotopique chez les patients souffrant de FOP : Données de l’étude de phase 3 MOVE.

La fibrodysplasie ossifiante progressive (FOP) est une pathologie génétique ultra-rare, caractérisée par la survenue d’ossification hétérotopique (OH). Les effets du palovarotène, agoniste sélectif du récepteur à l’acide rétinoïque gamma, sur la FOP ont été évalués lors de l’étude de phase 3 MOVE (NCT03312634). Des analyses intermédiaires à 18 mois ont montré que le palovarotène réduisait les nouvelles OH, comparé à des patients non traités (étude d’histoire naturelle, NHS, NCT02322255) au-delà des soins standard. Le palovarotène a globalement été bien toléré, avec des effets indésirables semblables à ceux d’autres rétinoïdes, avec cependant un risque significatif de fermeture épiphysaire prématurée chez les patients pédiatriques. L’efficacité du palovarotène à long terme (48‑mois) a été évaluée chez les patients ayant interrompu puis repris le traitement dans MOVE, en raison d’une suspension clinique partielle pour les patients de moins de 14 ans ou des interruptions de dose chez les patients de 14 ans ou plus.

Méthodes

Les changements moyens annualisés du volume d’OH calculées par tomodensitométrie du corps entier (TDMCE) à faible dose ont été évalués jusqu’à la fin de l’étude. Les analyses ont été réalisées pendant la période d’intention de traiter (IDT) pour : (i) tous les patients, indépendamment de leur statut de traitement (comparés aux patients non traités issus d’une NHS - FOP), (ii) les patients ayant interrompu puis repris le traitement avec des données pour les périodes de pré-pause, d’interruption et de post-redémarrage (≥2 scanners post-redémarrage) et (iii) les patients ayant interrompu puis arrêté le traitement.

Résultats

Lors de la période d’IDT, les patients ont reçu du palovarotène pendant une moyenne (déviation standard) de 25,4 (12,5) mois et ont interrompu le traitement pendant 13,1 (9,3) mois. Pour tous les patients et pour les patients ayant interrompu puis repris le traitement lors de la période d’IDT, les volumes d’OH étaient inférieurs lorsque les patients recevaient du palovarotène. Quand les patients interrompaient puis arrêtaient le traitement (n=16), le volume moyen annualisé de nouvelle OH était 84,9% plus faible lorsque les patients recevaient du palovarotène (2,3×103 mm3; suivi moyen : 12,6 mois) que lorsqu’ils n’en recevaient pas (15,6×103 mm3; suivi moyen: 15,7 mois). Lorsque les patients arrêtaient le traitement, la nouvelle OH annualisée n’était pas supérieure à celle des patients non traités issus de l’EHN, suggérant l’absence de rebond de traitement.

Conclusion

Les données à long terme de MOVE ont montré un volume d’OH supplémentaire annualisé régulièrement inférieur lorsque les patients été traités par le palovarotène en comparaison avec l’absence de ce traitement. Ces résultats confortent les observations précédentes et vont dans le sens d’une utilisation du palovarotène pour réduire la progression des OH. Le profil risque-bénéfice du palovarotène doit être étudié de manière individuelle.


Genevieve BAUJAT (PARIS), Angela M. CHEUNG, Edward C. HSIAO, Robert J. PIGNOLO, Mona AL MUKADDAM, Staffan K. BERGLUND, Carmen DE CUNTO, Patricia DELAI, Peter KANNU, Richard KEEN, Edna E. MANCILLA, Rose MARINO, Andrew STRAHS, Frederick KAPLAN
10:00 - 11:00 #38275 - P383 Quelle conduite à tenir lors de la découverte fortuite d’anomalies chromosomiques dans le cadre des Diagnostics Préimplantatoires moléculaires en France ?
Quelle conduite à tenir lors de la découverte fortuite d’anomalies chromosomiques dans le cadre des Diagnostics Préimplantatoires moléculaires en France ?

Le Diagnostic Préimplantatoire (DPI) est un diagnostic génétique réalisé sur des embryons obtenus par Fécondation In Vitro chez des couples ayant une forte probabilité de transmettre une maladie génétique grave et incurable. Suite à cette analyse, les embryons sains sont transférés dans l’utérus maternel, permettant au couple d’éviter une Interruption Médicale de Grossesse ou la naissance d’un enfant malade. La loi française précise que le diagnostic préimplantatoire réalisé ne peut porter que sur la pathologie identifiée dans la famille.

Dans notre pratique courante au CHU Grenoble Alpes, le diagnostic génétique des maladies monogéniques est réalisé sur une ou deux cellules embryonnaires obtenues lors d’une biopsie à 3 jours de développement embryonnaire, grâce à l’étude de marqueurs microsatellites. Cette étude indirecte permet de déterminer si l’embryon étudié est porteur ou non de (ou des) allèle(s) à risque mais conduit dans plus de 10% des cas à mettre en évidence des monosomies ou trisomies au locus étudié. Le transfert de ces embryons pose deux questions :

-          Du point de vue de la fiabilité du diagnostic : l’anomalie chromosomique suspectée peut-elle conduire à un risque d’erreur diagnostique concernant la maladie monogénique étudiée ?

-          Du point de vue éthique et légal : faut-il transférer des embryons pour lesquels on a détecté de façon fortuite une anomalie chromosomique ?

 

Pour tenter d’apporter des réponses à ces questions, nous avons ré-analysé une cohorte de 94 embryons avec au moins un blastomère présentant une monosomie ou une trisomie au locus étudié. Cette étude préliminaire nous donne des éléments pour tenter de répondre aux questions suivantes : le résultat obtenu à partir de la biopsie à 3 jours de développement est-il corrélé au statut à 5 jours de développement ? En particulier, comment évoluent les mosaïques et observe-t-on une correction de certaines anomalies chromosomiques ? Le diagnostic de la pathologie étudiée est-il fiable en présence d’une aneuploïdie au locus étudié ? Enfin, peut-on établir des recommandations pour le transfert ou la destruction des embryons présentant ce type d’anomalie ?


Flore MIETTON, Isabelle LORDEY, Valerie KONIK-MATHEVET, Floriane LEFEUVE, Julien BESSONNAT, Pascale HOFFMANN, Sylviane HENNEBICQ, Pierre F RAY, Caroline BOSSON (GRENOBLE)
10:00 - 11:00 #37821 - P387 Nouvelle variation de novo dans la région C-terminale du gène RNF213 chez un fœtus avec cardiomyopathie hypertrophique biventriculaire et hydramnios.
P387 Nouvelle variation de novo dans la région C-terminale du gène RNF213 chez un fœtus avec cardiomyopathie hypertrophique biventriculaire et hydramnios.

La maladie de Moyamoya est une vasculopathie cérébrale chronique caractérisée par la sténose progressive de la partie intracrânienne terminale de l'artère carotide interne et de ses branches proximales et par l’apparition d’un réseau anormal d’artères collatérales. Ces anomalies prédisposent aux accidents vasculaires cérébraux. La fréquence de la maladie est élevée en Asie du fait d’un variant fondateur dans le gène RNF213, p.Arg4810Lys, considéré comme facteur de risque. Récemment, des variants faux-sens rares de novo de RNF213 ont été décrits comme responsables d’une nouvelle maladie de Moyamoya, pédiatrique, sévère et associée à des signes extra-cérébraux : hépatiques, rénaux, cutanés, cardiaques et vasculaires diffus. L’âge au début des symptômes varie entre 3 mois et 9 ans. Aucun cas anténatal n’a été décrit.

Nous rapportons le cas d’un fœtus féminin décédé in utero à 34 semaines d’aménorrhée (SA) dans un contexte d’hydramnios, d’augmentation des vitesses cérébrales sans anémie et de cardiomégalie avec hypertrophie biventriculaire. L’examen anatomopathologique, sous réserve de la lyse tissulaire, confirme la cardiomégalie, aucune anomalie cérébrale supra et infratentorielle, une paroi des vaisseaux cérébraux et des reins normaux. L’examen du placenta met en évidence des thromboses murales des vaisseaux allantochoriaux (vasculopathie thrombotique fœtale). Un séquençage du génome en trio post mortem a permis d’identifier chez le fœtus un variant faux-sens de novo du gène RNF213 : NM_001256071.3:c.14822T > A,p.(Val4941Glu). Cette variation était absente de gnomAD et associée à des prédictions bioinformatiques délétères (CADD 28). La variation est à proximité des variations pathogènes rapportées, dans la région C-terminale de RNF213. Elle a été rapportée comme probablement pathogène dans la base ClinVar chez un patient caucasien de 11 ans qui présente des sténoses vasculaires cérébrales, une hépatopathie et des rashs cutanés. Nous considérons cette variation comme probablement pathogène.

Nous rapportons le premier cas anténatal de vasculopathie systémique associée au gène RNF213. Le mécanisme de l’hypertrophie myocardique chez ce fœtus est encore incertain. Trois patients sont rapportés dans la littérature avec une cardiopathie secondaire à une hypertension habituellement liée à une atteinte rénale, non retrouvée chez ce fœtus. L’identification d’un variant de novo, déjà rapporté chez un patient aux symptômes chevauchants avec ceux de la littérature est un élément de pathogénicité fort permettant d’appuyer l’impact de ce variant chez le fœtus. Ce cas permet de souligner la potentielle précocité et sévérité de cette pathologie et suggère d’ajouter ce gène à la liste des gènes à étudier pour les stratégies de panel in silico en cas d’anomalie fœtale échographique. L’analyse du génome prénatal confronte les biologistes à des difficultés d’interprétation notamment lorsque les signes cliniques connus ne sont pas constatés ou que le terme est précoce.


Juliette COURSIMAULT (ROUEN), Angele MAY, Anne-Claire BREHIN, Sophie PATRIER-SALLEBERT, Florent MARGUET, Isabelle DURAND, Pascale SAUGIER-VEBER, Francois LECOQUIERRE
10:00 - 11:00 #37961 - P391 Apport du phénotypage complémentaire postnatal dans la réanalyse des données d’exome prénataux non conclusifs.
P391 Apport du phénotypage complémentaire postnatal dans la réanalyse des données d’exome prénataux non conclusifs.

Introduction : Devant la découverte d’un signe d’appel échographique, le séquençage d’exome prénatal (pES) identifie un diagnostic dans environ 30 % des cas avec caryotype et analyse chromosomique sur puce à ADN. Cependant l’analyse des données est plus difficile qu’en postnatal car le phénotype se limite aux données d’imagerie. Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’intérêt de réanalyser en postnatal les données de pES chez les cas non conclusifs, quelle que soit l'issue de la grossesse, afin d’identifier le diagnostic causal notamment à la lumière des données cliniques postnatales/postmortem additionnelles.  

 

Méthode : La réanalyse a été proposé à 84 couples de l'étude de l'étude "AnDDI-Prénatome". Les cliniciens référents ont été invités à recueillir toutes les données cliniques, biologiques et d'imagerie postnatales ou postmortem. Les données phénotypiques ont été collectées à l’aide de l'Ontologie du Phénotype Humain (HPO). Les données brutes de pES ont été réanalysées bioinformatiquement et réinterprétées en intégrant les mises à jour des différentes bases de données et scores de prédiction in silico.

 

Résultats : 57/84 couples ont souhaité une réanalyse des données (49 grossesses avec résultats négatifs et 8 grossesses avec une variation de signification incertaine, VSI) ; 10 couples l’ont refusé; 11 couples ont été perdus de vue ou n'ont pas été approchés par les cliniciens référents. Parmi les 57 pES à réanalyser des données cliniques supplémentaires provenant de l'examen post-mortem sont actuellement disponibles pour 9/14 cas après IMG ou MFIU et pour 36/39 enfants nés vivants. Le suivi clinique à au moins 1 an a été accepté pour 33/57 couples. 

 

Parmi 49 grossesses avec résultats négatifs (9 fœtus / 40 enfants nés vivants), l’examen foetopathologique a suggéré une fœtopathie à CMV chez 2/9 fœtus, confirmée par PCR, et la réanalyse d’ES a identifié un nouveau diagnostic lié à une variation bi-allélique de SNAPC4, gène impliqué après l’analyse initiale dans un syndrome neurodévelopmental avec régression motrice, paraplégie spastique progressive et dysfonction oromotrice. L’échographie anténatale avait montré un retard de croissance intra-utérin avec microcéphalie. Des investigations complémentaires sont en cours pour 8/49 cas, notamment un fœtus présentant des pieds bots bilatéraux isolés avec une variation bi-allélique de SYNE1, un fœtus présentant une polydactylie postaxiale bilatérale des membres supérieurs avec une variation de GLI1 héritée d’un parent asymptomatique et un fœtus présentant un isomérisme avec tétralogie de Fallot et sténose duodénale avec un seul évènement dans le gène MMP21. 5/8 VSI ont été confirmé en réanalyse. 

 

Conclusion : Nos données préliminaires confortent l’intérêt d’une réanalyse postnatale des données de pES au regard des données phénotypiques postnatales et de la mise à jour du pipeline informatique, pour améliorer le rendement diagnostique et le conseil génétique pour les futures grossesses.


Christel THAUVIN, Aurore GARDE, Maud FAVIER, Julian DELANNE, Caroline RACINE, Thierry ROUSSEAU, Sophie NAMBOT, Ange-Line BRUEL, Sebastien MOUTTON, Chloé QUELIN, Cindy COLSON, Anne-Claire BREHIN, Anne-Marie GUERROT, Caroline ROORYCK-THAMBO, Audrey PUTOUX, Patricia BLANCHET, Sylvie ODENT, Elise SCHAEFER, Odile BOUTE, Alice GOLDENBERG, Agnes GUICHET, Carine ABEL, Godelieve MOREL, Melanie FRADIN, Bertrand ISIDOR, Marie VINCENT, Christine FRANCANNET, Gabriella VERA, Florence PETIT, Mathilde NIZON, Constance WELLS, Mederic JEANNE, Caroline DEILLER, Alban ZIEGLER, Manon GODIN, Emmanuel SIMON, Christine BINQUET, Yannis DUFFOURD, Hana SAFRAOU, Anne-Sophie DENOMME-PICHON, Antonio VITOBELLO, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Nicolas BOURGON (PARIS)
10:00 - 11:00 #38077 - P395 Etude de la longueur télomérique dans le sang maternel : un nouveau biomarqueur pour évaluer le risque de survenue d’une anomalie du développement fœtal ?
P395 Etude de la longueur télomérique dans le sang maternel : un nouveau biomarqueur pour évaluer le risque de survenue d’une anomalie du développement fœtal ?

Le lien entre la diminution de la longueur des télomères (LT) et l’exposition des femmes enceintes aux facteurs favorisant l’apparition d’anomalies du développement est bien établi dans la littérature. Dans une 1ère étude, nous avons montré  que la longueur des télomères était significativement raccourcie dans le liquide amniotique (LA) lorsque le fœtus présentait une anomalie du développement1

Dans cette nouvelle étude, nous avons mesuré par PCR quantitative la LT des leucocytes maternels au cours de la grossesse en cas de malformation congénitale (MC) (n=50), ou de retard de croissance intra-utérin (RCIU < 1erpercentile) (n=25), ainsi que chez des femmes enceintes témoins (TE+) pour lesquels les fœtus ne présentaient pas d’anomalies du développement (n=50) et des femmes témoins non enceinte (TE-), ayant eu au moins un enfant (n=50). 

Nos premiers résultats ne montrent pas de différence significative de LT chez les femmes témoins  (TE- versus TE+) quel que soit le groupe d’âge. La grossesse ne semble donc pas influencer la LT dans notre étude. Lorsqu’on compare la LT chez les femmes enceintes on voit que la LT est significativement plus courte en cas d’anomalie du développement fœtal que ce soit chez les femmes de moins de 35 ans (p=0,03) ou celles de 35 ans et plus (p=0,0012). Les inclusions sont encore en cours afin d’augmenter la puissance statistique de notre étude. 

Les femmes enceintes avec des télomères courts auraient donc un risque plus important de survenue d’anomalie du développement fœtal. Une étude chez l’homme et une chez la souris ont également montré que la LT maternelle périconceptionnelle pouvait être un biomarqueur de survenue d’anomalies de fermeture du tube neural ou d’anomalie de septation ventriculaire (CIV)2,3. Ce raccourcissement télomérique pourrait être à l’origine d’une sensibilité accrue à divers facteurs d’exposition maternels et d’une altération de l’organogenèse et/ou de la croissance fœtale, secondaires à une prolifération cellulaire insuffisante ou une instabilité génomique. 

1. Goumy C, Veronese L, Stamm R, Domas Q, Hadjab K, Gallot D, Laurichesse H, Delabaere A, Gouas L, Salaun G, Perbel-Richard C, Vago P, Tchirkov A. Reduced telomere length in amniocytes: an early biomarker of abnormal fetal development? Hum Mol Genet. 2022 Aug 23;31(16):2669-2677. doi: 10.1093/hmg/ddac054. 

2. Aoulad Fares D, Schalekamp-Timmermans S, Nawrot TS, Steegers-Theunissen RPM. Preconception telomere length as a novel maternal biomarker to assess the risk of spina bifida in the offspring. Birth Defects Res. 2020 May 15;112(9):645-651. doi: 10.1002/bdr2.1682. Epub 2020 May 2. PMID: 32359029; PMCID: PMC7432172.

3. Aoulad Fares D, Wiegel RE, Eggink AJ, Willemsen SP, van Meurs JBJ, Steegers-Theunissen RPM. Shorter periconception maternal telomere length and the risk of congenital cardiac outflow defects in the offspring. Eur J Clin Invest. 2022 Aug;52(8):e13784. doi: 10.1111/eci.13784. Epub 2022 Apr 11. PMID: 35347712; PMCID: PMC9540113.


Océane COUDRIEU (Clermont-Ferrand), Eléonore EYMARD-PIERRE, Delphine VOISIN, Amélie DELABAERE, Isabelle PERTHUS, Andrei TCHIRKOV, Carole GOUMY
10:00 - 11:00 #37819 - P403 La génétique au cœur, une BD pour mieux comprendre la génétique et ses enjeux sociétaux.
P403 La génétique au cœur, une BD pour mieux comprendre la génétique et ses enjeux sociétaux.

Contrairement à d’autres disciplines scientifiques, la génétique a, jusqu’à présent, très peu fait l’objet d’ouvrages de vulgarisation. Quelques livres, très techniques, expliquent les fondements scientifiques de la génétique, mais à ce jour aucun n’en présente les impacts humains et sociétaux. C’est pourquoi nous avons décidé avec les éditions Dargaud de créer une bande dessinée, sous forme de roman graphique articulé autour d’un scénario permettant de faire entrer le lecteur pleinement dans le récit tout en l’acculturant à la génétique. Au-delà des aspects scientifiques, c’est en particulier l’impact de la génétique sur nos vies et notre société qui est décrit, afin d’amener le lecteur à comprendre les conséquences des résultats de cette science, et à réfléchir à leurs implications.

Une jeune femme annonce à son père généticien qu'elle et sa soeur ont fait un test génétique en ligne alors qu’il avait toujours essayé de les en dissuader. Sentant les hésitations et les inquiétudes de sa fille quant aux résultats reçus, le médecin revient sur ses souvenirs professionnels qui sont pour lui l’occasion d’expliquer l'importance de la génétique dans la recherche d’identité, ses progrès permanents, ses nombreuses applications et ses limites dans un monde globalisé et numérique où les algorithmes et les réseaux sociaux s’immiscent dans notre vie quotidienne. Les éléments scientifiques de base nécessaires à la compréhension du pourquoi de ces implications sont abordés tout au long des différents chapitres : identification de squelette à partir de l’ADN dans une enquête policière, analyse de données généalogiques sur internet, réalisations de tests d’ADN en ligne, estimation et perception du risque de maladie, utilisations médicales de la génétique (cancer et médecine de précision, conseil génétique) et enfin utilisations non médicales comme la préservation de la biodiversité ou la lutte contre la résistance aux antibiotiques.

Cette bande dessinée s’adresse d’abord au grand public. Mais grâce à la maîtrise graphique de l’illustratrice spécialisée dans la vulgarisation scientifique de concepts complexes, cet ouvrage constitue également une base de connaissance utile aux étudiants en santé et aux professions médicales par la précision et la clarté des informations scientifiques apportées. L’ensemble des textes a été écrit et relu par des spécialistes de la génétique, garants de la qualité des informations données. Cette bande dessinée de 174 pages a été publiée en français par les éditions Dargaud (https://www.dargaud.com/bd/la-genetique-au-coeur-bda5392800) et en anglais par Europe Comics (https://www.lebateaulivre.fr/ebook/9791032814215/genetics-at-heart-philippe-amouyel-heloise-chochois-europe-comics).


Philippe AMOUYEL (Lille), Héloïse CHOCHOIS
10:00 - 11:00 #38279 - P407 Méthodes de partitionnements pour détecter des structures fines de population et applications au projet POPGEN.
P407 Méthodes de partitionnements pour détecter des structures fines de population et applications au projet POPGEN.

Corresponding Author: mael.guivarch@univ-brest.fr

 

Introduction: To identify genetic risk factors for multifactorial disease, it is essential to compare the genomes of patients with those of genetically similar healthy individuals. It is therefore crucial to understand the genetic structure of the overall population. One important way of gaining such understanding is by applying clustering methods whose aim is to identify groups of individuals based on their genomes.

Methods: In this context, we present a comparative analysis of various clustering approaches, with a focus on hierarchical methods such as fineSTRUCTURE, model-based clustering approaches such as Mclust, and aggregation-based clustering techniques. We also investigate the impact of different similarity measures obtained through haplotype-sharing methods on clustering outcomes.

Results: We enhance previous comparative studies by evaluating clustering methods in the context of fine-scale population structure by simulating data that aligns with the observed population structure in French populations. This approach enables us to gauge the robustness and accuracy of various methods using simulated datasets. Additionally, we apply these methods to real data from POPGEN, a project encompassing the entire metropolitan territory of France and aggregating precise genetic and geographical information from over 9,772 volunteers. We investigate how the genetic clusters observed in POPGEN correspond to the fine-scale geography within different regions of France.

Conclusion:  Our study serves to demonstrate the performance of different clustering approaches on both simulated and real datasets, offering insights to help choose the most suitable clustering methods for identifying fine-scale population structure.

Funding: This work is funded by the French Ministry of Research for the POPGEN project in the framework of the French initiative for genomic medicine (Plan France Médecine Génomique 2025; PFMG 2025; https://pfmg2025.aviesan.fr). The CONSTANCES cohort benefits from grant ANR-11INBS-0002 from the French National Research Agency.


Mael GUIVARCH (Brest), Aude SAINT PIERRE, Thomas LUDWIG, Gaëlle LE FOLGOC, Gaëlle MARENNE, Jean-Marc SEBAOUN, Laetitia GRESSIN, Jean-Christophe BEAUDOIN, Hélène BLANCHE, Valérie MOREL, Anthony HERZIG, Emmanuelle GENIN, Jean-François DELEUZE, Bertrand FIN, Robert OLASO, Delphine BACQ-DAIAN, Vincent MEYER, Florian SANDRON, Ferrane ASSIA, Anne BOLAND-AUGE, Marie ZINS
10:00 - 11:00 #37632 - P411 Évaluation transcriptionnelle de 25 variants potentiellement splicéogéniques dans les gènes MMR et classification clinique basée sur des critères ACMG affinés.
Évaluation transcriptionnelle de 25 variants potentiellement splicéogéniques dans les gènes MMR et classification clinique basée sur des critères ACMG affinés.

Le syndrome de Lynch (SL) est un syndrome de prédisposition héréditaire au cancer à transmission autosomique dominante, provoqué par des variants pathogènes constitutionnels dans les gènes de réparation des mésappariements de l’ADN (MMR). L’altération d'épissage constitue l'un des mécanismes majeurs d'inactivation des gènes MMR. À l’aide d’une analyse d’ARN basée sur la RT-PCR (complété par RNA-seq pour certains patients), nous avons étudié 25 variants potentiellement spliceogéniques dans les gènes MMR. La pathogénicité a été déterminée sur la base de critères ACMG adaptées avec l'inclusion du phénotype tumoral dans la classification. Des altérations de la transcription ont été confirmées dans 20 variants et 18 ont été classées comme pathogènes, dont 11 situées en dehors des sites canoniques d'épissage. La plupart de ces variants sont absents des bases de données ou ont été déjà rapportés chez des patients suspectés du SL sans évaluation transcriptionnelle. Ainsi, notre étude a fourni des preuves cruciales pour la détermination de leur pathogénicité, permettant un suivi clinique approprié pour les patients et leur apparentés. Nous avons également constaté que les prédictions bioinformatiques étaient globalement bien corrélées à l’analyse de l’ARN et que l’utilisation combinée des logiciels SPiP et SpliceAI semblait plus efficace pour prédire les défauts d’épissage. Enfin, pour le variant c.2635-1G > A touchant le dernier intron du gène MSH2, nous avons pu mettre en évidence par RNA-seq une majoration d’un transcrit alternatif consistant au saut de l’exon 16 et l’inclusion d’un exon alternative (16a) situé en aval de de la partie 3’-UTR, soulignant l’apport de cette technologie dans la détection des événements complexes d'épissage.


Ahmed BOURAS (Lyon), Eric RUANO, Chloé GRAND-MASSON, Cedrick LEFOL, Qing WANG
10:00 - 11:00 #38395 - P415 Simplifier l’étude fonctionnelle des variants d’épissage par la technique de NGS-ligation.
P415 Simplifier l’étude fonctionnelle des variants d’épissage par la technique de NGS-ligation.

L’interprétation de variants situés en dehors des sites canoniques d’épissage est un exercice délicat notamment lorsque ces anomalies engendrent plusieurs transcrits alternatifs, rendant l’analyse par séquençage Sanger laborieuse. Les conséquences peuvent également être un changement de l'abondance relative des transcrits qui ne peut être évaluée par la technique de Sanger, non quantitative. Nous avons mis en place une technique de NGS-ligation afin de faciliter l’étude en routine de jonctions alternatives de l’ARNm.

Notre cohorte d’étude est constituée de n=26 patients porteurs de variants situés sur des sites canoniques d’épissage (n=10) ou de variants introniques profonds ou exoniques, prédits pour altérer l’épissage (SPiP > 15%, SpliceAI > 0.2; n=16) et n=46 témoins négatifs servant à quantifier la proportion relative des transcrits. Les ARN totaux ont été extraits à partir de sang périphérique prélevé sur tube PAXgene. La RT-PCR a été réalisée avec des amorces spécifiques désignées pour analyser la région d’intérêt. La taille des amplicons a été vérifiée sur TapeStation puis les produits de PCR ont été ligués à des adaptateurs universels et multiplexés pour être séquencés sur MiSeq. Les données brutes issues du séquençage (Fastq) ont ensuite été analysées en utilisant trois instances de Galaxy (RNA_Star, MLL_Fusion_Check et Hisat2) à la recherche de transcrits alternatifs et de leur variabilité de niveau d’expression.

Nous avons dans un premier temps validé notre approche sur les patients portant un variant situé sur un site canonique d’épissage en comparaison avec des témoins non mutés. RNA_Star et Hisat2 ont permis de confirmer dans tous les cas la présence de l’anomalie recherchée. La caractérisation précise de la jonction a été confirmée par MLL_Fusion_Check pour chaque cas. Les résultats sont concordants avec le séquençage Sanger réalisé chez 3 d’entre eux. Néanmoins RNA_Star est mis en défaut dans la détection de transcrits minoritaires comportant une exonisation d’intron. Il n'a donc pas été retenu par la suite. Nous avons ensuite testé notre approche chez les patients porteurs de variants exoniques ou introniques profonds, détectant des anomalies chez 11 d’entre eux. À titre d’exemple, nous avons étudié l’effet du variant NM_017934.7(PHIP):c.3853-3A > G. Il est à l’origine d’une abolition du site accepteur d’épissage de l’intron 33 et entraîne une augmentation de l'expression du transcrit délété de l'exon 34 et des deux transcrits alternatifs avec rétention d'introns et décalage du cadre de lecture.

En conclusion, notre approche s’est révélée être une technique simple à mettre en place et dont les résultats permettent une analyse facilitée des jonctions alternatives d’épissage, tout en ayant l’avantage d’être rapide, moins coûteuse qu’une approche RNAseq et plus simple d’interprétation pour l’analyse de transcrits multiples que les techniques de séquençage Sanger ou minigènes.


Magalie LODIN-PASQUIER (Paris), Adeline BONNARD, Séverine DRUNAT, Justine ROUSSELOT, Yoann VIAL, Nathalie COUQUE, Cave HÉLÈNE
Hall d'exposition
16:45

"Jeudi 11 janvier"

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KF4
16:45 - 17:45

Session 4 - Posters affichés en présence des auteurs

16:45 - 17:45 #37957 - P004 Les protéasomopathies neurodéveloppementales : de nouvelles interféronopathies rares et atypiques causées par des variants du protéasome.
P004 Les protéasomopathies neurodéveloppementales : de nouvelles interféronopathies rares et atypiques causées par des variants du protéasome.

Les protéasomopathies neurodéveloppementales sont apparues récemment comme une catégorie distincte de troubles neurodéveloppementaux rares et précoces causés par des variants dominants pathogènes dans des gènes liés à la fonction du protéasome. Le protéasome est un complexe protéique, constitué de multiples sous-unités hautement conservées, qui maintient l'homéostasie protéique dans les cellules eucaryotes en éliminant les protéines endommagées, mal repliées ou excédentaires préalablement modifiées par l'ubiquitine. En plus des troubles cognitifs, ces pathologies ont fréquemment une présentation syndromique, comprenant notamment une dysmorphie faciale, une microcéphalie, un retard statural, une surdité, ainsi que des malformations viscérales cardiaques, urogénitales et squelettiques. Malgré les récents efforts déployés pour comprendre les effets des variants du protéasome sur les fonctions cellulaire et tissulaire, la pathogenèse moléculaire des protéasomopathies neurodéveloppementales demeure méconnue. Des recherches récentes menées dans notre laboratoire ont révélé une signature interféron (IFN) de type I systématique comme caractéristique déterminante de ces troubles, et ceci indépendamment du gène du protéasome affecté. Notamment, deux acteurs clés de l’integrated stress response (ISR), à savoir la protéine kinase R (PKR) et la kinase general control nonderepressible 2 (GCN2), sont apparues comme des contributeurs majeurs à ce phénomène. Dans le contexte des protéasomopathies neurodéveloppementales, il est essentiel pour nous de comprendre si ces réponses constitutives d'IFN de type I exercent des effets délétères sur la neurogenèse ou d'autres processus développementaux. Nos données préliminaires indiquent que les cellules souches pluripotentes induites humaines (iPSCs) ne présentent pas de récepteur de l'IFN de type I, IFNAR2, à leur surface cellulaire. De manière surprenante, malgré cette limitation, les iPSCs semblent capables d’induire des gènes spécifiquement stimulés par l'IFN (Interferon Stilmulated Genes, ISG) en réponse à des agonistes des récepteurs de l’immunité innée. Cette capacité persiste pendant la différenciation au sein des cellules ectodermiques et mésodermiques dérivées des iPSCs, tandis qu'elle est clairement entravée dans les cellules endodermiques. Globalement, nos résultats indiquent l'acquisition d'une signature ISG partielle indépendante de l'IFN de type I dans des populations cellulaires spécifiques porteuses de variants du protéasome au cours du développement. Ces nouvelles données sont importantes et auront des répercussions, notamment dans la recherche de thérapies potentielles contre ces maladies.


Sébastien KÜRY, Wallid DEB, Virginie VIGNARD, Silvestre CUINAT, Thomas BESNARD, Benjamin COGNÉ, Sandra MERCIER, Bertrand ISIDOR, Stéphane BÉZIEAU, Frédéric EBSTEIN (Nantes)
16:45 - 17:45 #37661 - P008 Le syndrome de Coffin-Lowry chez les femmes : phénotype neurodéveloppemental et malformatif.
P008 Le syndrome de Coffin-Lowry chez les femmes : phénotype neurodéveloppemental et malformatif.

Introduction

Le syndrome de Coffin-Lowry (CLS) est une affection rare liée à la perte de fonction du gène RPS6KA3 (OMIM 300075), sur le chromosome X. Le diagnostic est évoqué cliniquement chez les garçons, devant une hypotonie, un retard des acquisitions et une déficience intellectuelle (DI), des particularités morphologiques caractéristiques et des anomalies squelettiques. L’expression chez les femmes est moins connue, avec une atteinte intellectuelle variable. La méconnaissance du phénotype féminin est un frein à la mise en place d’une prise en charge adaptée, à l’information et au conseil génétique de la famille.

Patients et méthodes

Nous rapportons ici le phénotype clinique, morphologique et neurodéveloppemental de neuf femmes issues de 7 familles différentes, présentant un diagnostic moléculaire de CLS, ayant consulté dans le service de Génétique Clinique de l'hôpital La Pitié-Salpêtrière entre mars 2016 et septembre 2023.

Résultats

Toutes les patientes ont eu des difficultés scolaires importantes. Les 5 patientes ayant bénéficié d’une évaluation NP  présentaient un trouble du neurodéveloppement (TND), avec DI légère (n=3) ou modérée (n=1), ou un TND complexe (n=1). Cinq patientes ont nécessité un suivi psychiatrique en raison d’une syndrome anxieux (n=4), ou d’un épisode psychotique (n=1). Une scoliose était présente chez 4/8 patientes examinées. La morphologie faciale et l'aspect des extrémités était caractéristique du CLS chez toutes les patientes. Aucune patiente n’a présenté de drop-attack ou d’antécédent de crise d’épilepsie.

Discussion et conclusion

A ce jour, peu de séries de patientes sont rapportés présentant un CLS. La plus grande série rapportant des femmes CLS comporte 7 patientes, et d’autres cas sont rapportés ponctuellement. Les données de la littérature décrivent des difficultés d'apprentissage, une DI inconstante et des rares troubles psychiatriques. Nos données suggèrent un phénotype neuro-développemental possiblement plus sévère que ce qui est rapporté à ce jour, avec une majorité de femmes présentant une DI, ainsi que des symptômes psychiatriques.

Perspectives

Cette étude souligne l’importance d’un suivi et d’une prise en charge et d’un suivi des femmes chez qui le diagnostic est porté, dont l’intérêt n’est pas limité à celui du conseil génétique. Nous prévoyons une étude plus large et appelons à une collaboration portant sur le phénotype féminin du CLS via les réseaux AnDDI-Rares, Défiscience et ERN-ITHACA. Nous présenterons les résultats de l’ensemble des patientes recrutées.


Anna GERASIMENKO (Paris), Marie-Pierre LUTON, Cyril MIGNOT, Solveig HEIDE, Daphné LEHALLE, Perrine CHARLES, Fanny PHILIPPEAU, Bertrand ISIDOR, Cedric LE CAIGNEC, Bénédicte GERARD, Delphine HÉRON
16:45 - 17:45 #37723 - P012 Homozygous variants in GRID1 gene associated with intellectual disability and spastic paraplegia impair mGlu1/5 receptor signaling and excitatory synapses.
P012 Homozygous variants in GRID1 gene associated with intellectual disability and spastic paraplegia impair mGlu1/5 receptor signaling and excitatory synapses.

The ionotropic glutamate delta receptor GluD1, encoded by the GRID1 gene, is involved in synapse formation, function, and plasticity. GluD1 does not bind glutamate, but instead cerebellin and D-serine, which allow the formation of trans-synaptic bridges, and trigger transmembrane signaling. Despite wide expression in the nervous system, pathogenic GRID1 variants have not been characterized in humans so far.

We report homozygous missense GRID1 variants in five individuals from two unrelated consanguineous families presenting with intellectual disability and spastic paraplegia, without (p.Thr752Met) or with (p.Arg161His) diagnosis of glaucoma, a threefold phenotypic association whose genetic bases had not been elucidated previously.

We aimed at evaluating the pathogenicity level of the GRID1 variants during in vitro neuronal development using primary neuronal cultures (embryonic mouse hippocampus) overexpressing either the GRID1 wildtype protein or each GRID1 variant. Molecular modeling indicated that p.Arg161His and p.Thr752Met mutations alter the hinge between GluD1 cerebellin and D-serine binding domains and the stiffness of this latter domain, respectively. Expression, trafficking, physical interaction with metabotropic glutamate receptor mGlu1, and cerebellin binding of GluD1 mutants were not conspicuously altered. Interestingly, both mutants impaired dendrite morphology and excitatory synapse density in transfected primary neurons. In addition, we found that both GluD1 mutants hampered signaling of metabotropic glutamate receptor mGlu1/5 via the ERK pathway in neurons of primary cortical culture (Ung et al, Molecular psychiatry, in revision; Medxriv 2022.05.16.22274994).

These results indicate that the clinical phenotypes are distinct entities segregating in the families as an autosomal recessive trait, and caused by pathophysiological effects of GluD1 variants involving metabotropic glutamate receptor signaling and neuronal connectivity. Our findings unravel the importance of the GluD1 receptor signaling in sensory, cognitive and motor functions of the human nervous system.

 


Devina UNG (Tours), Ludovic TRICOIRE, Nicolas PIETRANCOSTA, Ben PODE-SHAKKED, Annick RAAS-ROTHSCHILD, Orly ELPELEG, Bassam ABU-LIBDEH, Nasrin HAMED, Marie-Amélie PAPON, Sylviane MAROUILLAT, Rose-Anne THÉPAULT, Giovanni STEVANIN, Bertrand LAMBOLEZ, Annick TOUTAIN, Régine HEPP, Frédéric LAUMONNIER
16:45 - 17:45 #37997 - P016 Hyper débit hippocampique en IRM ASL chez des patients porteurs de mutations ARID1B de novo.
P016 Hyper débit hippocampique en IRM ASL chez des patients porteurs de mutations ARID1B de novo.

Contexte : Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est une anomalie neuro développementale caractérisée notamment par un déficit persistant de la communication et des interactions sociales. Environ 30 % de ces patients présentent une mutation génétique identifiée. Dans la Consultation Mobile régionale de Génétique - Ile de France, sur une cohorte de 884 patients avec TSA, plusieurs gènes causaux reviennent avec une fréquence plus élevée. Parmi eux, le gène ARID1B (6q25.3), gène de remodelage de la chromatine. Une mutation de ce gène entraine un TSA avec déficience intellectuelle, retard ou absence de langage, dysmorphie, hirsutisme et hypertrichose, hypotonie modérée à sévère, difficultés alimentaires ainsi que des infections respiratoires à répétition. Les anomalies anatomo-fonctionnelles cérébrales ont été peu explorées chez les patients présentant une mutation de novo du gène ARID1B.

Objectif : Le but de cette étude est de rechercher l’existence d’éventuelles anomalies à l’IRM anatomique et fonctionnelle dans un groupe de sujets porteurs de variants pathogènes du gène ARID1B, notamment à l’aide de la séquence Arterial Spin Labelling (ASL), qui mesure le débit sanguin cérébral (DSC) au repos sans injection et de manière quantitative.

Méthode : Dans cette étude rétrospective, nous avons inclus 22 patients ARID1B (âge= 5,45 ± 5,97 ans) ayant eu une IRM anatomique et fonctionnelle dans le service de Radiologie Pédiatrique de l’Hôpital Necker. La séquence IRM ASL était disponible pour 14 patients, répartis en deux groupes d’âge pré et périscolaire. Les images anatomiques ont été relues par une neuroradiologue experte pour l’identification de ces anomalies. Les images ASL du sous-groupe de patients d’âge périscolaire et non prémédiqués (âge=9 ± 3,22 ans) ont été traitées à l’aide du logiciel SPM12 par une analyse voxel à voxel sur l’ensemble du cerveau afin de comparer le DSC de ces patients ARID1B à 16 témoins sains de même âge (âge moyen=9,66 ± 2,19 ans).

Résultats : La lecture des IRM anatomiques des 22 patients a permis d’identifier la présence d’un kyste de la fosse postérieure chez 15 d’entre eux et d’un corps calleux dysmorphique dans tous les cas. L’analyse des images ASL a mis en évidence de manière bilatérale une hyper perfusion statistiquement significative, localisée dans l’hippocampe, plus marquée à droite, chez les patients ARID1B comparés aux témoins.

Perspectives : Nous avons retrouvé chez les patients ARID1B des anomalies du corps calleux associées à un kyste de fosse postérieure dans près de 70% des cas. Nos résultats montrent un hyperdébit hippocampique chez ces sujets, qui pourrait être mis en relation avec l’hypermnésie observée cliniquement et étayée par les familles. Une étude prospective, comprenant notamment des tests mnésiques épisodiques est actuellement en cours, qui nous permettra de présenter les corrélations clinico-radiologiques et phénotype-génotype. 


Aurélie FABRE (Paris), Ana SAITOVITCH, Arnold MUNNICH, Khawla ALJABALI, Karine POIRIER, Monica ZILBOVICIUS, Nathalie BODDAERT
16:45 - 17:45 #38252 - P020 Analyse fonctionnelle d'une variation rapportée pathogène de PLK4 : un train peut en cacher un autre !
P020 Analyse fonctionnelle d'une variation rapportée pathogène de PLK4 : un train peut en cacher un autre !

Le gènePLK4  code un régulateur clé de la biogenèse des centrioles qui joue un rôle important dans la division cellulaire. Des variations pathogènes bi-alléliques de PLK4 sont impliquées dans la survenue d’un nanisme primordial avec microcéphalie et giration simplifiée et anomalies oculaires de type microphtalmie, cataracte et microcornée et retard de  développement psychomoteur (OMIM 616171).

Nous rapportons ici un couple apparenté dont 2 grossesses ont été interrompues à la suite de la découverte d’une microcéphalie à giration simplifiée à l’échographie. Le séquençage d’exome en quatuor a révélé la présence d’une variation faux sens homozygote partagée par les 2 fœtus dans le gène PLK4 : NM_014264.5 : c.881T > G, p.(Ile294Ser) et hétérozygote chez deux sœurs saines par Sanger. Cette variation est rapportée pathogène dans la littérature en trans d’une délétion intragénique dans une grande famille, d’une variation perte de fonction (2 fois), et à l’état homozygote une fois. Dans la grande famille, un individu sain est porteur de la variation homozygote.

Afin d’élucider le caractère pathogène ou non de cette variation, nous avons réalisé des études fonctionnelles sur culture d’amniocytes. Elles n’ont révélé aucune anomalie du centrosome ou du fuseau mitotique. L’étude par western blot des protéines extraites de différents tissus du fœtus atteint n’a pas montré de différence quantitative de PLK4 par rapport à des tissus contrôles au même terme.

Devant l’absence d’élément corroborant la pathogénicité de la variation, un séquençage de génome en quatuor a été réalisé révélant une délétion homozygote de 227Kb, non détectable par l’ACPA, emportant deux gènes morbides PMS2 et AIMP2. Les variations pathogènes bialléliques d’AIMP2 sont responsables de leucodystrophie démyélinisante (OMIM 618006), avec retard de croissance, microcéphalie sévère et anomalies cérébrales. La délétion homozygote de ce gène est donc très probablement responsable du phénotype des fœtus.

En outres, les variations pathogènes bi-alléliques de PMS2, également inclus dans la délétion, sont responsables du syndrome de déficit constitutionnel de la réparation de mésappariements (OMIM619101) incluant des anomalies cérébrales sans microcéphalie et un large spectre de tumeurs malignes pendant l’enfance. Les variations monoalléliques sont responsables de syndrome de Lynch nécessitant la mise en place d’un suivi en oncologie chez les parents et les apparentés où de nombreux cancers ségrégent.

Nos résultats démontrent que la variation c.881T > G, p.(Ile294Ser) de PLK4 n’a pas de conséquence fonctionnelle à l’état homozygote. Elle pourrait être une variation hypomorphe, agissant en trans d’un allèle perte de fonction, et on ne peut  exclure son implication dans le phénotype des fœtus.

Cette étude montre l’importance de la validation fonctionnelle des variations faux-sens même quand le phénotype, la ségrégation et la littérature semblent en faveur de leur implication dans le phénotype des patients.


Lucile BOUTAUD (paris), Carole BLANC, Edouard LE GUILLOU, Nathalie ROUX, Marine RAJAOBA, Matthieu DAP, Zahra ASSOULINE, Ghislaine ROYER, Lynda HADDAD, Amale ACHAIAA, Thomas RAMBAUD, Philippe ROTH, Nadia BAHI-BUISSON, Jeanne AMIEL, Serge ROMANA, Sophie THOMAS, Tania ATTIÉ-BITACH
16:45 - 17:45 #38381 - P024 A la recherche de la mutation perdue : Pensez aux insertions d’éléments mobiles !
P024 A la recherche de la mutation perdue : Pensez aux insertions d’éléments mobiles !

Les rétrotransposons sont des segments d’ADN qui se déplacent à travers le génome par un mécanisme de « copier-coller » en utilisant l’ARN comme intermédiaire. Chez l’humain, les rétrotransposons représentent jusqu'à environ la moitié du génome. Certains d’entre eux, les LINE1, Alu et SVA sont toujours actifs et peuvent générer de nouvelles copies connues sous le nom d’insertions d’éléments mobiles (MEIs).  Ils peuvent ainsi être à l’origine de maladies rares, soit en interrompant la séquence codante, soit en altérant l'ARN messager. Nous avons mis en évidence la présence d’un de ces éléments mobiles comme second hit chez trois patients avec un phénotype spécifique d’une pathologie récessive et porteur d’une seule mutation hétérozygote dans le gène d’intérêt.

Le patient 1 présentait un syndrome de Joubert typique clinique et radiologique ; le patient 2, un tableau typique de syndrome de Poretti-Boltshauser avec des kystes cérébelleux caractéristiques, évoquant l’implication du gène LAMA1 ; La patiente 3, une encéphalopathie avec une leucodystrophie à l’IRM, des anomalies de la spectroscopie et un bilan métabolique caractéristiques d’une maladie de Canavan, orientant vers l’étude spécifique du gène ASPA.

Les deux premiers patients ont bénéficié d’une analyse moléculaire par séquençage à haut débit d’un panel de gènes impliqués dans les maladies congénitales ou très précoces du cervelet et du tronc cérébral. Un variant hétérozygote hérité de la mère de type stop dans le gène CC2D2A a été mis en évidence chez le patient 1, et une délétion hétérozygote paternelle de 12 exons a été détectée dans le gène LAMA1 chez le patient 2. Le patient 3 a quant à lui bénéficié d’une analyse ciblée du gène ASPA qui a montré la présence d’un faux-sens hétérozygote, connu pathogène dans la littérature, hérité de la mère. Ces 3 patients ont ensuite eu une analyse de Génome en trio (AURAGEN pour le patient 1 et SeqOIA pour les deux autres) à la recherche d’un second variant éventuellement intronique, mais l’analyse a été non conclusive. Vu la spécificité clinique, une recherche manuelle à partir des données d’alignement a permis la mise en évidence d’une insertion d’élément mobile de type Line1 et Alu chez ces patients respectivement au niveau d’un exon, d’une jonction intron-exon, et d’un intron, héritée du parent ne transmettant pas le variant précédemment identifié.

L’insertion d’élément mobile est un mécanisme responsable de maladies rares certainement sous-estimé et ceci est due à l’absence d’algorithmes bioinformatiques performants capables de détecter ces évènements à partir des données de séquençage à haut débit de court fragment, utilisé à ce jour en routine diagnostique.


Leila QEBIBO (PARIS), Alexandra AFENJAR, Damien SANLAVILLE, Gaetan LESCA, Nicolas CHATRON, Renaud TOURAINE, Virginie SAILLOUR, Florence RENALDO, Stéphanie VALENCE, Gael NICOLAS, Cécile ACQUAVIVA-BOURDAIN, Lydie BURGLEN
16:45 - 17:45 #38656 - P028 Troubles du neurodéveloppement liés à l’X (TND-XL) : Le challenge de l’interprétation des variants et de l’identification de nouveaux gènes.
P028 Troubles du neurodéveloppement liés à l’X (TND-XL) : Le challenge de l’interprétation des variants et de l’identification de nouveaux gènes.

Un dixième des mille gènes impliqués dans les formes monogéniques de troubles du neurodéveloppement (TND) avec déficience intellectuelle (DI) sont situés sur le chromosome X (TND-XL) et plusieurs dizaines d’autres restent à identifier (Leitao et al. 2022). Le diagnostic moléculaire des TND-XL est particulièrement important en raison du risque élevé de récurrence pour l'ensemble de la famille. Cependant, si l’interprétation des variants n’est pas toujours facile, en particulier pour les faux-sens, le mode de transmission des TND-XL posent des problèmes additionnels d’interprétation par rapport aux formes autosomiques : i) le principal critère utilisé pour invoquer la causalité d’un variant, sa survenue de novo, de peut pas toujours être appliqué car beaucoup de variants pathogènes se transmettent de mère à fils, ii) le manque de corrélation (ou de données sur une éventuelle corrélation), pour la plupart des gènes, entre l’expressivité clinique de certaines filles porteuses de variants pathogènes et l’inactivation du chromosome X (XCI) rend difficile l’interprétation d’un variant pathogène chez une fille. Ces mêmes arguments compliquent également l’identification de nouveaux gènes de TND-XL. De manière à améliorer le diagnostic moléculaire des TND-XL, nous avons caractérisé les profils de XCI chez les filles porteuses de variants pathogènes et de signification incertaine sur le X et développé des tests fonctionnels qui ont permis de reclasser des variants faux-sens dans plusieurs gènes de TND-XL comme NLGN3 (Quartier et al 2019) ou PQBP1 (Courraud et al., en révision). Nous avons pu identifier et confirmer l’implication de nouveaux gènes du X, qui conduisent à un TND à la fois chez les garçons mais aussi chez les filles, comme le gène SLITRK2 (El Chehadeh et al. 2022). Nous avons également collecté des données cliniques, moléculaires et fonctionnels qui nous permettent d’impliquer pour la première fois le facteur d’épissage RBMX2 dans les TND-XL. Finalement, d’autres variants prometteurs non-synonymes et introniques ont pu être identifiés sur le X grâce au séquençage de génome réalisé chez une quinzaine de garçons avec TND supposés liés à l’X qui restaient sans diagnostic moléculaire. L’ensemble de ces résultats permet d’améliorer la connaissance des TND-XL et leur diagnostic, même s’il reste beaucoup encore à comprendre, en particulier en ce qui concerne les causes de l’expressivité variable chez les filles.


Clarisse DELVALLEE (strasbourg), Salima EL CHEHADEH, Sarah CLUZEL, Jérémie COURRAUD, Camille ENGEL, Nathalie DROUOT, Valérie SKORY, Maria KYRIACOU, Mohsen KESHAVARZ, Alice GOLDENBERG, Francois LECOQUILLERE, Marie VINCENT, Benjamin COGNE, Nicolas LEMAY, Jean MULLER, Jean-Louis MANDEL, Amélie PITON
16:45 - 17:45 #37642 - P032 Certains variants de FOXG1 peuvent être associés à des phénotypes moins sévères que le syndrome de Rett congénital, avec acquisition de la marche et du langage.
P032 Certains variants de FOXG1 peuvent être associés à des phénotypes moins sévères que le syndrome de Rett congénital, avec acquisition de la marche et du langage.

Depuis 2008, l'haploinsuffisance de FOXG1 a été associée à un phénotype neurodéveloppemental sévère partageant certaines caractéristiques du syndrome de Rett, mais avec un début plus précoce. La plupart des patients n’acquièrent ni la marche, ni la station assise, ni le langage. Pendant des années, le séquençage de FOXG1 était réservé aux cas les plus sévères, limitant ainsi notre compréhension du spectre phénotypique associé à ce gène. Les progrès du séquençage haut débit ont ouvert la voie à un diagnostic plus exhaustif.

Dans le cadre du réseau ERN-ITHACA, nous avons reccuelli les données cliniques et génétiques de patients porteurs de variants hétérozygotes de FOXG1 et présentant un phénotype atténué, défini par l'acquisition du langage oral et de la marche autonome. Nous avons également analysé les données de trois patients précédemment décrits dans la littérature et répondant à nos critères. Cinq nouveaux patients porteurs de variants pathogènes ou probablement pathogènes de FOXG1, principalement localisés dans le domaine forkhead de la protéine, ont été inclus. Tous présentaient des degrés variables de déficience intellectuelle et de retard de développement. Les caractéristiques de ces manifestations étaient cependant très atypiques par rapport à ce qui est habituellement décrit chez les patients atteints d’un syndrome de Rett congénital. Au sein de notre cohorte, microcéphalie et épilepsie étaient peu rapportées.

Nos résultats corroborent l'analyse génotype-phénotype précédemment réalisée par Mitter et al. (2018), proposant de classer les variants de FOXG1 en cinq groupes distincts en fonction de leur impact phénotypique. Les phénotypes les moins sévères étaient généralement associés à des variants faux-sens dans le domaine forkhead. Ces informations contribuent à une meilleure évaluation du pronostic fonctionnel chez les jeunes enfants porteurs de variants pathogènes de FOXG1, ainsi qu’à l'interprétation de nouveaux variants identifiés suite à un séquençage ciblé ou étendu.


Benoit MAZEL (Dijon), Julian DELANNE, Aurore GARDE, Caroline RACINE, Ange-Line BRUEL, Yannis DUFFOURD, Diego LOPERGOLO, Filippo MARIA SANTORELLI, Viviana MARCHI, Anna Maria PINTO, Maria Antonietta MENCARELLI, Roberto CANITANO, Floriana VALENTINO, Filomena PAPA, Chiara FALLERINI, Francesca MARI, Alessandra RENIERI, Arnold MUNNICH, Tanguy NICLASS, Gwenael LE GUYADER, Christel THAUVIN, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE
16:45 - 17:45 #37717 - P036 Une preuve de concept sur l’intérêt des organoïdes cérébraux pour tester des cibles thérapeutiques à partir du syndrome MCAP et les inhibiteurs de la voie PI3K/AKT/mTOR.
P036 Une preuve de concept sur l’intérêt des organoïdes cérébraux pour tester des cibles thérapeutiques à partir du syndrome MCAP et les inhibiteurs de la voie PI3K/AKT/mTOR.

La génération d’organoïdes cérébraux comme modèle cellulaire des maladies génétiques à expression cérébrale pourrait permettre de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques sous-jacents et ainsi identifier de potentielles cibles thérapeutiques, rares pour ces maladies. Acteur majeur dans le diagnostic et la recherche sur la voie de signalisation PI3K/AKT/mTor, notre équipe coordonne des essais cliniques depuis plusieurs années à partir d’inhibiteurs pharmacologiques de cette voie, comme dans l’essai SESAM qui vise à étudier la sécurité et l’efficacité de l’alpelisib dans le syndrome MCAP (Megalencephaly-CApillary malformation-Polymicrogyria syndrome).

Les syndromes avec hypercroissance liés à PIK3CA (PIK3CA-Related Overgrowth Syndromes (PROS)) sont des pathologies rares, ayant diverses présentations cliniques en fonction du type de variation et du taux de mosaïcisme. En cas d’atteinte cérébrale, le terme de syndrome MCAP est utilisé. Ces variations faux sens activatrices entrainent une activation constitutive de la voie PI3K/AKT/mTor. Plus rarement, ces variations peuvent être présentes à l’état constitutionnel.

Comme preuve de concept, un prélèvement sanguin d’une patiente de 2 ans porteuse d’un syndrome MCAP avec variation constitutionnelle faux sens de novo du gène PIK3CA, c.3131A>G, a été recueilli. Une lignée d’iPSCs a été générée par la méthode virus Sendai à partir des cellules mononuclées du sang de la patiente. Toutes les caractéristiques fondamentales des iPSCs ont été validées : morphologie, phénotype, génotype et pluripotence. La présence de la variation PIK3CA c.3131A>G a été confirmée par Sanger. L’activation de la voie PI3K/Akt/mTOR sera étudiée par Western Blot. Ensuite, des organoïdes cérébraux seront générés dans notre laboratoire et leurs morphologies et leurs croissances seront étudiées de façon macro- et microscopique. Ainsi, à différents temps de culture, des coupes/immunomarquages seront réalisés, comparés à des organoïdes contrôles, pour étudier la prolifération des progéniteurs (Ki67), leur axe de division (HTA28, Tpx2), et la mise en place des différentes structures à identité neuronales spécifiques (PAX6 (progéniteurs), TBR1/TUJ1/SATB2/CTIP2 (neurones), GFAP (astrocytes). Une analyse transcriptomique par « single cell » (scRNA-seq) sera aussi réalisée afin d’identifier d’éventuelles anomalies de différenciation cellulaire. Après 3 mois de culture, l’activité électrique spontanée des organoïdes sera mesurée par la technique du MEA. Le résultat attendu est la génération d’organoïdes cérébraux de grosse taille, mimant la megalencéphalie de la patiente. Des inhibiteurs de la voie PI3K/AKT/mTOR, dont l’alpelisib, seront ensuite testés sur ce modèle pour évaluer s’ils peuvent reverser le phénotype in vitro. Enfin, pour renforcer nos résultats, d’autres variations de PIK3CA retrouvées chez des patients avec syndrome MCAP seront modélisées par CRISPR-CAS9.


Fatima EL-IT (dijon), Florence DEMURGER, Romain DESPRAT, Victor COUTURIER, Maxime LUU, Paul KUENTZ, Antonio VITOBELLO, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE, Laurence DUPLOMB
16:45 - 17:45 #37725 - P040 Forme légère de syndrome CEBALID liée aux variants tronquants de la région N-terminale du gène MN1 : description d’un nouveau cas et revue de la littérature.
P040 Forme légère de syndrome CEBALID liée aux variants tronquants de la région N-terminale du gène MN1 : description d’un nouveau cas et revue de la littérature.

Le syndrome CEBALID (Craniofacial defects, dysmorphic Ears, structural Brain Abnormalities, expressive Language delay, and impaired Intellectual Development) ou MCTT (MN1 C-terminal truncation) décrit en 2020 est causé par des variants tronquants situés dans la région C-terminale du gène MN1. Les patients porteurs de ces variants gain de fonction présentent de sévères troubles du développement, des malformations cérébrales et une dysmorphie cranio-faciale distincte. Une forme plus légère du syndrome a été rapportée par différentes équipes chez sept patients porteurs de variants tronquants dans la partie N-terminale de MN1. Nous décrivons ici le huitième cas post-natal porteur d’un variant tronquant N-terminal de MN1

Ce garçon de 14 ans présentait à la naissance des mensurations néonatales et un tonus dans la norme, toutefois une fracture de la clavicule droite et un microrétrognatisme entrainant des difficultés de succion ont été notées. Au cours de l’enfance, il a présenté des pathologies ORL à répétition, une constipation et une surdité gauche appareillée. Au cours de la scolarité, un retard de langage a conduit au diagnostic de dysphasie prise en charge par orthophonie. Des difficultés de motricité fine et d’écriture ont également nécessité une aide spécifique. A 14 ans, il présentait un développement staturo-pondéral satisfaisant et quelques particularités morphologiques non contributives. L’échographie abdominale, les radiographies du crâne et du rachis, le scanner de l’oreille moyenne et l’IRM encéphalique n’ont révélé aucune anomalie. L’échographie cardiaque a montré des valves mitrales et tricuspides légèrement dystrophiques et un septum inter auriculaire anévrismal rappelant les antécédents cardiaques de son père. L’ACPA et l’analyse d’un panel de 46 gènes impliqués dans la déficience intellectuelle se sont révélés négatifs.

Un séquençage à haut-débit d’exome en trio a mis en évidence un variant tronquant de novo de l’exon 1 du gène MN1 (NM_002430.3):c.1030del ; [p.(Ala344Profs*25)]. Cette variation de séquence présente à l’état hétérozygote n’a jamais été décrite à ce jour dans les bases de données ou dans la littérature. Il s’agit d’une variation de séquence tronquante localisée dans la région N-terminale dont les conséquences seraient la synthèse d’un ARNm pris en charge par la voie de dégradation des ARNm contenant des codons stop précoces (NMD) entrainant une haploinsuffisance. Cette variation a été considérée comme pathogène (classe 5).

Une comparaison des signes observés chez notre patient et ceux décrits dans la littérature est présentée. Elle confirme que l’haploinsuffisance du gène MN1 est associé à un tableau clinique modéré comportant des troubles légers du neurodéveloppement, une surdité de conduction, un retard de langage, potentiellement associés à des fentes palatines et des dysmorphies faciales variables. Aucun de ces patients ne présente le phénotype sévère du syndrome MCTT incluant des malformations cérébrales.


Caroline JANEL, Sarah LANGLAIS (Clermont-Ferrand), Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO, Isabelle CREVEAUX, Aurélien JUVEN, Christine FRANCANNET
16:45 - 17:45 #37786 - P044 Une rétention intronique induite par l’abolition d’un point de branchement du gène SMS responsable d’une forme sévère du syndrome de Snyder-Robinson.
P044 Une rétention intronique induite par l’abolition d’un point de branchement du gène SMS responsable d’une forme sévère du syndrome de Snyder-Robinson.

Le syndrome de Snyder-Robinson (OMIM #309583) est un syndrome rare de transmission récessive liée à l’X causé par des mutations perte de fonction dans le gène SMS (Xp22.11). Ce gène localisé en Xp22.11 et comportant 11 exons code la spermine synthase, une enzyme responsable de la synthèse de la spermine, une polyamine indispensable au développement et à la croissance cellulaire dans de nombreux organismes. Les garçons atteints présentent un large spectre de manifestations cliniques incluant notamment une déficience intellectuelle de sévérité légère à profonde, des troubles du langage et de la vision, des anomalies musculosquelettiques, une ostéoporose, une épilepsie, un trouble de la marche et des particularités morphologiques dont une asymétrie faciale. A ce jour, seize variations hémizygotes ont été décrites dans la littérature chez une quarantaine de garçons atteints du syndrome de Snyder-Robinson et issus de 19 familles distinctes. Dans la majorité des cas, les variations sont des faux-sens hypomorphes affectant le repliement de la protéine et sa dimérisation et entraînant une perte de fonction partielle de l’enzyme. Nous décrivons, ici, un nouveau variant pathogène du gène SMS dans une grande famille avec une déficience intellectuelle liée à l’X suivie dans le service de génétique du CHU de Tours depuis 1999. Une étude de liaison avait alors permis d’identifier une région candidate de 11.2 Mb en Xp21-Xp22. En 2016, le séquençage des régions codantes du chromosome X n’avait cependant pas révélé d’anomalies. Dans le cadre du conseil génétique, le cas index de cette famille a récemment fait l’objet d’un séquençage d’exome en trio dans notre laboratoire. Cette analyse a permis l’identification d’un variant hémizygote intronique hérité de la mère 13 nucléotides en amont de l’exon 7 du gène SMS (transcrit NM_004595) dans la région candidate préalablement retenue par l’analyse de liaison. Cette variation, absente des bases de données contrôles, a été retrouvée chez tous les individus atteints de la famille qui présentaient un phénotype du syndrome de Snyder-Robinson. D’après les logiciels de prédiction, cette substitution intronique fait disparaître un site de branchement indispensable à la réaction d’épissage. L’analyse combinée par RT-PCR et RNA-seq des transcrits extraits du sang périphérique à partir de prélèvements Paxgene confirme une anomalie d'épissage avec la présence de plusieurs transcrits anormaux susceptibles d'altérer la fonction de la protéine SMS dont un transcrit aberrant majoritaire correspondant à l’inclusion complète de l’intron 6 dans la séquence codante du gène. Ces analyses ont permis de conclure quant à la pathogénicité de cette variation en validant son impact sur l’épissage. Cette observation soulève l’importance des variations non codantes en diagnostic et illustre l’intérêt du RNA-Seq pour caractériser plus finement des variations d’épissage identifiées par séquençage haut-débit.


Nathalie RONCE, Antoine CIVIT, Benjamin COGNÉ, Thomas BESNARD, David LAURENCEAU, Catherine HUBERT, Marie-Pierre MOIZARD, Paul GUEGUEN, Annick TOUTAIN, Marie-Laure VUILLAUME (Tours)
16:45 - 17:45 #37967 - P048 Vomissements cycliques et symptômes digestifs dans le syndrome de White-Sutton : du point de vue du patient au diagnostic médical.
P048 Vomissements cycliques et symptômes digestifs dans le syndrome de White-Sutton : du point de vue du patient au diagnostic médical.

Introduction: White-Sutton syndrome is a neurodevelopmental disorder characterized by developmental delays, autism spectrum disorders and other behavioral problems. Gastrointestinal disorders have been identified, such as cyclic vomiting syndrome with an incidence ranging from 21% to 37.5%, depending on the study. The purpose of this study was to better characterize these vomiting and other digestive symptoms using validated criteria when available. 

 

Materials and methods: Members of the French White-Sutton Association received a questionnaire to identify and describe the following digestive symptoms in their child: repeated vomiting, constipation, feeding difficulties, gastroesophageal reflux. 

Families and specialist physicians of patients with symptoms of cyclic vomiting and constipation are currently contacted to describe symptoms more precisely. 

 

Results: 32 families out of 43 completed the questionnaire. Preliminary results showed that 59.4% (19/32) of patients presented with digestive symptoms. 31.3% (10/32) reported repeated vomiting: 9.4% (3/32) met the Rome IV criteria for cyclic vomiting syndrome, 2 patients (6.3%) met the ICHD-3 criteria for migraine, 1 patient (3.1%) met the Rome IV criteria for abdominal migraine and 1 patient met the Rome IV criteria for both CVS and abdominal migraine and the ICHD-3 criteria for migraine. Regarding other digestive symptoms, 31.3% (10/32) reported constipation 18.8% (6/32) met Rome IV criteria for constipation, 28.1% (9/32) reported feeding difficulties, 6.3% (2/32) required nutritional support, 28.1% (9/32) reported a history of gastroesophageal reflux disease, complicated in 15.6% (5/32).

 

Discussion: Our patient cohort is one of the largest described targeting the syndrome’s digestive manifestations, its response rate of 69.6% appears satisfactory. Rates of repeated vomiting and constipation were in line with previous studies, but lower than those already described when we used the Rome IV criteria. These differences may be explained by the biases inherent to questionnaires, and more specifically by the parental difficulty to describe the complex symptomatology presented by a child with a neurodevelopmental disorder. The validated criteria appears to be imperfectly adapted to these children. Study’s inclusion is ongoing, we will try to overcome the described difficulties by conducting call interviews with the patient’s families and specialist physicians.


Coline CORMIER (Dijon), Maxime GONNOT, Raphaële MAUDINAS, Augustin LEFEVRE, Aurore GARDE, Karine JOBARD-GAROU, Laurence FAIVRE
16:45 - 17:45 #38079 - P052 Première description de mutations hérités de NFIX impliqué dans le syndrome de Malan: à propos de deux familles et d'une extension phénotypique.
P052 Première description de mutations hérités de NFIX impliqué dans le syndrome de Malan: à propos de deux familles et d'une extension phénotypique.

Introduction :

NFIX est un gène impliqué dans deux maladies autosomiques dominantes : le syndrome de Marshall Smith (OMIM #602535) et le syndrome de Malan (MS) (OMIM #614753). Le syndrome de Malan, également connu sous le nom de syndrome SOTOS type II, est un trouble du neurodeveloppement caractérisé par une croissance excessive, une macrocéphalie et des éléments dysmorphlogique. À notre connaissance, tous les cas publiés étaient sporadiques (mutation de novo), la seule récurence dans une adelphie etait liée à une mosaïque germinale paternelle. Les cas familiaux multigénérationnels n'ont jamais été décrits. 

Nos patients :

Nous rapportons ici deux familles de troubles neurodeveloppement héréditaires liés à NFIX : l'une avec un phénotype classique de MS sur 2 générations (un garçon et sa mère) et une seconde famille avec des troubles neurodéveloppementaux mais sans caractéristiques dysmorphiques de MS, ni d'hypercroissance et de macrocéphalie, sur 3 plus de générations. 

Les variations délétères impliquées sont NFIX((NM_001271043.2) : c.352C > G/p.(Gln118Glu) pour la première famille avec une MS typique et NFIX((NM_001271043.2):c.1278+1G > A pour la seconde avec la forme non syndromique de trouble du neuro-developpement.


Xavier LE GUILLOU HORN (Poitiers), Matthieu EGLOFF, Quentin RICHE PIOTAIX, Gwenaël LE GUYADER, Frédéric BILAN
16:45 - 17:45 #38391 - P056 Le panel a-t-il encore sa place dans l’étude des mouvements anormaux ? Analyse rétrospective des 6 dernières années du panel PMDA (Parkinson- Movement Disorders- Ataxia).
P056 Le panel a-t-il encore sa place dans l’étude des mouvements anormaux ? Analyse rétrospective des 6 dernières années du panel PMDA (Parkinson- Movement Disorders- Ataxia).

Les mouvements anormaux représentent un groupe hétérogène de pathologies neurologiques, d’origines multiples, acquises ou héritées. Une étiologie génétique est suspectée devant les formes familiales et/ou à début précoce. Depuis 2017, nous avons séquencé 720 patients, adultes et enfants, présentant des mouvements anormaux dont le symptôme prédominant était une ataxie (n=221, 31 %), un syndrome parkinsonien (n=195, 27 %), une dystonie (n=166, 23 %), des mouvements anormaux autres (n=55, 7,5 %), une paraplégie spastique (n=44, 6 %), une chorée (n=26, 3,5 %) ou des myoclonies (n=13, 2 %). L’exploration moléculaire a consisté en un séquençage ciblé d’un panel de 312 à 419 gènes impliqués dans les mouvements anormaux, selon les versions successives.

Le rendement diagnostique global est de 15 % (n=108 patients). Le rendement le plus élevé est obtenu chez les patients atteints de paraplégie spastique (25 %) tandis que les rendements les plus faibles sont observés chez les patients dystoniques (9 %) et choréiques (8 %). Ce rendement s’élève à 20 % dans la population des patients avec antécédent familial ou avec un début des symptômes avant l’âge de 40 ans. A l’inverse, chez les patients sans antécédent familial et avec un âge de début après 40 ans, un variant pathogène ou probablement pathogène n’a été identifié que dans 13 cas sur 215 (6 %). 

Les gènes les plus fréquemment en cause sont GBA (n=15), LRRK2 (n=7), SGCE (n=6), SPAST (n=6) et SPG7 (n=6). Par ailleurs, des diagnostics de mouvements anormaux rares ont pu être posés comme celui d’hyperekplexie récessive liée au gène SLC6A5 devant des réflexes de sursaut exagéré ou encore de neurodégénérescence par accumulation intracérébrale de fer (NBIA) chez des patients avec présentation clinique atypique (gènes C19orf12, FTL et WDR45). Ces identifications de la cause moléculaire ont mis fin à l’errance diagnostique et permis un conseil génétique adapté. Dans certains cas, le diagnostic moléculaire valide la prise en charge de la maladie et permet de discuter de son pronostic : cela a été le cas pour un patient de 16 ans souffrant d’une dystonie généralisée bénéficiant d’une stimulation cérébrale profonde pour lequel l’identification d’une mutation dans GNAO1 a conforté sa bonne efficacité et un pronostic plus favorable.

Les dystonies ou mouvements anormaux rares, les ataxies héréditaires, les paraparésies spastiques héréditaires et les NBIA font parties des indications pour le séquençage du génome. Cependant, du fait de son rendement et de son interprétation plus aisée, le panel garde à ce jour son intérêt dans la stratégie diagnostique des patients avec forme familiale et/ou à début précoce. L’accès au séquençage long reads et l’amélioration des outils bio-informatiques permettront à l’avenir de détecter de manière plus fiable les variations de structure et les expansions et reposeront la question de la stratégie diagnostique à adopter.


Audrey SCHALK, Sophie SCHEIDECKER, Mathieu ANHEIM, Sarah BAER, Alexia BENOIT, Margaux BIEHLER, Thomas BOGDAN, Jamel CHELLY, Clarisse DELVALLEE, Benjamin DURAND, Salima EL CHEHADEH, Andra IOSIF, Mathieu LAENG, Vincent LAUGEL, Jean-Marie RAVEL, Gabrielle RUDOLF, Elise SCHAEFER, Marie-Aude SPITZ, Christine TRANCHANT, Thomas WIRTH, Nadège CALMELS (Strasbourg)
16:45 - 17:45 #38212 - P060 Identification de nouvelles voies protéiques de la maladie des petites artères cérébrales : analyse protéogénomique du liquide céphalo-rachidien et du plasma.
P060 Identification de nouvelles voies protéiques de la maladie des petites artères cérébrales : analyse protéogénomique du liquide céphalo-rachidien et du plasma.

La maladie cérébrale des petites artères cérébrales (MPAC) est l'une des principales causes d'accident vasculaire cérébral et de démence. Les lésions du parenchyme associés à cette pathologie sont détectables par imagerie IRM, même en l’absence de complications cliniques, notamment par la présence d’hypersignaux de la substance blanche (WMH) ou d’espaces périvasculaires (PVS). Ces marqueurs IRM ont été largement décrits et leurs déterminants génétiques étudiés par des analyses pangénomiques (GWAS) grâce auxquelles plus de 70 loci à risque ont pu être identifiés. Cependant les mécanismes sous-jacents impliqués dans la MPAC restent majoritairement inconnus. Nous étudions ici la relation entre 2 805 protéines du liquide céphalorachidien (LCR) et 4 614 protéines plasmatiques et les deux marqueurs IRM les plus répandus de la MPAC (WMH et PVS) par l’analyse des plus grandes ressources protéomiques (protein quantitative trait loci ; pQTL) et génétiques disponibles. Nous avons découvert que 51 protéines étaient associées aux WMH et PVS, dont 74 % exclusivement dans le LCR. Parmi les protéines significatives dans le LCR et le plasma, 57,5 % (23) et 86 % (6) respectivement ont été répliquées dans un suivi inter-fluide et inter-plateforme, et 41 % (21) sont associées à l'accident vasculaire cérébral et/ou à la démence, principales complications cliniques de la MPAC. Nous avons mis en évidence des preuves convergentes que les protéines associées aux marqueurs IRM de la MPAC sont enrichies en protéines de la matrice extracellulaire et de la voie de la réponse immunitaire. En outre, en intégrant les données relatives aux voies thérapeutiques, nous apportons un soutien génétique aux possibilités de repositionnement thérapeutique pour la MPAC, en particulier les activateurs de la voie EPO/LTF et de l'EPHB4. L'ensemble de ces résultats fournit une nouvelle signature protéogénomique de la MPAC dont le LCR semble être un reflet intéressant et ouvre la voie à de potentiels biomarqueurs plasmatiques et repositionnement thérapeutique.


Ilana CARO (Bordeaux), Dan WESTERN, Shinichi NAMBA, Marie-Gabrielle DUPERRON, Muralidharan SARGURUPREMRAJ, Maria KNOL, Quentin LE GRAND, Aniket MISHRA, Pouria JANDAGHI, Daniel AULD, Sudha SESHRADI, Myriam FORNAGE, David-Alexandre TRÉGOUËT, Hieab ADAMS, Mark LATHROP, Philip L. DE JAGER, Yukinori OKADA, Carlos CRUCHAGA, Stéphanie DEBETTE
16:45 - 17:45 #37969 - P064 Identification d’un nouveau type de variant de LAMB1 conduisant à une leucoencéphalopathie vasculaire associée à des troubles cognitifs de type hippocampique.
P064 Identification d’un nouveau type de variant de LAMB1 conduisant à une leucoencéphalopathie vasculaire associée à des troubles cognitifs de type hippocampique.

Les leucoencéphalopathies vasculaires (LEV) sont un groupe hétérogène de maladies touchant les petites artères perforantes, les capillaires et les veinules du cerveau. Elles peuvent être cliniquement silencieuses, ou être responsables de la survenue d’accidents vasculaires cérébraux, de troubles cognitifs et de troubles de la marche et de l’équilibre. Le diagnostic des LEV se fait principalement sur l’IRM cérébrale qui met en évidence des hypersignaux de la substance blanche, des lacunes, des microsaignements, et un élargissement des espaces périvasculaires. La grande majorité des LEV sont sporadiques, mais il existe des formes héréditaires monogéniques, la plus fréquente étant la maladie CADASIL (Cerebral Autosomal Dominant Arteriopathy with Subcortical Infarcts and Leukoencephalopathy) impliquant le gène NOTCH3. Une dizaine d’autres gènes ont été impliqués dans les LEV mais le criblage de ces gènes ne permet pas d’identifier l’anomalie causale chez la plupart des patients atteints d’une forme pourtant familiale. Notre objectif était d’identifier la variation causale dans une grande famille atteinte d’une forme autosomique dominante de LEV. 

Quatre frères et sœurs atteints de cette LEV associée à des troubles cognitifs très atypiques de type hippocampique et un frère sain ont été prélevés. Une analyse de liaison a permis d’exclure 91.6% du génome. L’analyse d’exome a permis l’identification de deux variants candidats répondant aux critères : 1) variant partagé par les 4 individus atteints à l’état hétérozygote mais absent chez le sujet sain, 2) variant localisé en dehors des régions exclues par l’analyse de liaison, 3) fréquence allélique inférieure à 0.0001 dans gnomAD v2 et, 4) prédit pathogène par Polyphen-2, SIFT et MutationTaster. Le premier variant candidat : NP_005500.4:p.(R1619G), est situé dans le gène DMXL1 dont la fonction est mal connue à ce jour. Le deuxième variant candidat : NP_002282.2:p.(C851Y) est situé dans le gène LAMB1 ; il entraîne la perte d’une cystéine dans un domaine EGF de la laminine beta 1. De façon très intéressante, notre équipe avait montré récemment que des variants tronquants de LAMB1, non soumis au nonsense-mediated mRNA decay, sont responsables d’une LEV associée elle aussi à des troubles cognitifs de type hippocampique (Aloui et al, Ann Neurol). Les phénotypes des patients de l’ensemble de ces familles, incluant celle rapportée ici, sont donc très similaires, associant des troubles de la mémoire épisodique de début tardif et une leucoencéphalopathie de topographie vasculaire mais avec très peu de stigmates vasculaires de type lacunes et/ou microsaignements. Ces données suggèrent fortement que le spectre mutationnel de LAMB1 est plus large qu’attendu et que par ailleurs le phénotype très particulier de ces patients doit conduire à une analyse de ce gène. 


Stéphanie GUEY (Paris), Hélène MOREL, Chaker ALOUI, Elisabeth TOURNIER-LASSERVE, Dominique HERVE
16:45 - 17:45 #38142 - P068 Génétique des mouvements en miroir congénitaux dans une large cohorte et impact des variants DCC sur la liaison à nétrine-1.
P068 Génétique des mouvements en miroir congénitaux dans une large cohorte et impact des variants DCC sur la liaison à nétrine-1.

Les mouvements en miroir congénitaux (MMC) sont une maladie génétique rare à transmission autosomique dominante et à pénétrance incomplète. Les MMC se caractérisent par des mouvements involontaires d’une main qui reflètent les mouvements intentionnels de la main opposée. Ils apparaissent précocement puis persistent tout au long de la vie. Les patients atteints de MMC présentent une décussation anormale du faisceau corticospinal, principale projection motrice du cortex vers la moelle épinière. 

A ce jour, les gènes rapportés dans la littérature comme responsables de MMC sont DCC, RAD51NTN1 et ARHGEF7. Dans notre large cohorte de 92 cas index atteints de MMC, une cause génétique a pu être mise en évidence dans un tiers des cas. Nous avons identifié 19 variants dans le gène DCC, 9 dans RAD51 et 2 dans NTN1DCC est donc le gène le plus fréquemment impliqué dans les MMC (21%). 

DCC est un récepteur de nétrine-1 (codée par le gène NTN1), une protéine sécrétée jouant un rôle chimio-attractif dans le guidage des axones commissuraux. En 2017, notre équipe a identifié les premiers variants pathogènes NTN1 responsables de MMC, et a montré in vitro que les protéines nétrine-1 mutantes n’étaient pas retrouvées dans le compartiment extracellulaire. Nous émettons donc l’hypothèse que le développement du faisceau corticospinal est particulièrement sensible à la dose extracellulaire de nétrine-1. Des variants DCC monoalléliques ont également été rapportés chez des patients présentant une agénésie du corps calleux (ACC) avec ou sans présence de MMC. Tandis que des variants DCCtronquants et non tronquants sont retrouvés dans les cas de MMC avec ou sans ACC, seuls des variants non tronquants ont été identifié dans des cas d’ACC sans MMC. Ainsi, tous les variants tronquants DCC seraient associés aux MMC suggérant également une dépendance à la dose de DCC. 

La capacité à lier la nétrine-1 des DCC mutants issus de variants non tronquants pourrait aussi être un critère discriminant entre les ACC sans MMC et les MMC avec ou sans ACC. Aucune étude systématique n’a été réalisée sur l’ensemble du spectre des DCC mutants connus. Disposant dans notre cohorte de nombreux cas porteurs de variants DCC, l’étude de l’impact de ces variants sur la liaison à nétrine-1 pourrait nous permettre de mieux appréhender les mécanismes distincts conduisant aux MMC et/ou à l'ACC.


Oriane TROUILLARD (Paris), Coralie FOUQUET, Aurélie MÉNERET, Margaux DUNOYER, Mohamed DOULAZMI, Isabelle DUSART, Caroline DUBACQ, Emmanuel FLAMAND-ROZE
16:45 - 17:45 #38194 - P072 Démence fronto-temporale : un variant d’épissage en + 1 de l'exon 8 du gène GRN avec un taux plasmatique normal de la progranuline.
P072 Démence fronto-temporale : un variant d’épissage en + 1 de l'exon 8 du gène GRN avec un taux plasmatique normal de la progranuline.

Les démences fronto-temporales (DFT) sont la deuxième cause de démence chez le sujet de moins de 65 ans. Elles se manifestent principalement par des troubles du comportement (désinhibition, perte d'empathie, irritabilité) et des troubles phasiques (aphasie primaire progressive verbale non fluente, démence sémantique). Elles s'associent plus rarement à un syndrome parkinsonien, des troubles praxiques ou une atteinte du motoneurone. Les DFT héréditaires avec une transmission autosomique dominante sont principalement causées par des variants non-sens, frameshift ou d’épissage du gène GRN codant la progranuline. Les transcrits anormaux sont dégradés par le nonsense-mediated decay (NMD) à l’origine de l’haplo-insuffisance. Une progranulinémie abaissée (concentration < 50 µg/L) est un biomarqueur prédictif de la présence de variants pathogènes du gène GRN.

Nous rapportons le cas d’une patiente de 74 ans adressée pour un tableau de DFT. Depuis l’âge de 62 ans, elle présentait des troubles cognitifs mnésiques avec atteinte sémantique. Ses antécédents familiaux retrouvaient une probable maladie d’Alzheimer chez sa mère, son oncle maternel et sa grand-mère maternelle. A l’IRM cérébrale, on notait une atrophie temporale avec atteinte de la pointe temporale droite accompagnée d’une atrophie hippocampique. La progranulinémie était normale (93 et 110 µg/L) sur deux prélèvements indépendants.

L’analyse d’un panel de 13 gènes responsables de DFT a mis en évidence le variant d’épissage c.835+1G > A du gène GRN à l’état hétérozygote situé dans l’intron 8. Le logiciel de prédiction SpliceAI sur les variants d’épissage prédisait une diminution du score d’épissage du site donneur consensus de l’intron 8 et une augmentation du score d’épissage d’un site donneur cryptique situé dans l’exon 8 en position c.772. Ce variant a également été décrit chez deux autres patients atteints de DFT, dont l’un avait une progranulinémie dans la norme.

L’étude du transcrit, réalisée à partir de cultures lymphocytaires traitées avec et sans émétine (inhibiteur du NMD) a permis de mettre en évidence une délétion correspondant à 20 acides aminés de la protéine (Lys259 à Val279) et une insertion d’une méthionine en position 259, conduisant à une protéine raccourcie en phase (p.Lys259_Val279delinsMet). La progranulinémie observée chez la patiente étant normale, la protéine est donc secrétée. Sur les 20 acides aminés délétés, 3 appartiennent au domaine granuline B, et surtout le site de clivage entre les granulines B et A par l’élastase est supprimé.

Compte tenu des résultats obtenus et de la présence de 3 patients DFT non apparentés porteurs de ce variant d’épissage, et l’absence de celui-ci dans les bases de données dans la population générale (1 sur 251311 dans gnomADv2), le variant d’épissage c.835+1G > A du gène GRN peut être classé comme probablement pathogène (classe 4) selon les critères de l’ACMG.


Merieme BENSALAH (Paris), Anouar NABTI, Foudil LAMARI, Olivier GODEFROY, Sylvie FORLANI, Ludmila JORNEA, Eric LE GUERN, Fabienne CLOT
16:45 - 17:45 #38486 - P076 Toux chronique réfractaire : est-ce un CANVAS ?
P076 Toux chronique réfractaire : est-ce un CANVAS ?

En 2019, Cortese et al découvrent l’existence d’une expansion intronique biallélique d’un pentanucléotide AAGGG au sein du gène RFC1, permettant ainsi le diagnostic génétique de nombreux patients souffrant du syndrome de CANVAS (Ataxie Cérébelleuse, Neuronopathie et Aréflexie Vestibulaire Syndrome). Dans la population générale, un pentanuclétoide AAAAG répété majoritairement 11 fois est principalement observé. De façon intéressante, l’un des premiers symptômes présents chez les patients est une toux chronique réfractaire. Nous avons analysé 68 individus souffrant de toux chronique réfractaire en collaboration avec nos collègues pneumologues de Limoges et de Toulouse afin d’évaluer la prévalence de la variation génétique intronique AAGGG expansée de RFC1 chez les patients tousseurs. L’ADNg a alors été extrait à partir de sang total, puis deux techniques de biologie moléculaire ont été réalisées afin de caractériser les individus : une Long Range PCR et une Repeat Primed PCR. Il a été mis en évidence chez 16.2% d’entre eux la présence d’une longue expansion AAGGG biallélique identique à celle retrouvé chez les patients présentant un CANVAS établi cliniquement. De façon intriguante, 8.8% des individus présentent à la fois un allèle non pathogène AAAAG de taille normale et un allèle expansé de conformation AAGGG. Une évaluation des caractéristiques de la toux des patients a été réalisée. Il a été retrouvé que la toux apparait plus précocement chez les patients avec une double expansion pathogène en comparaison de ceux ne présentant pas d’expansion pathogène, avec un âge d’apparition des premiers symptômes statistiquement plus jeune (44.6±12.4 ans vs 51.2±10.8 ans, p=0.04). Il est également noté chez les patients avec expansions bialléliques, la présence statistique d’une toux chronique journalière aggravée par la poussière, la cigarette ou la prise de nourriture. En conclusion, la présence de cette expansion intronique pathogène au sein de 16.2% de nos patients tousseurs chroniques réfractaires renforce l’idée d’une origine neurogène de ce symptôme. La part importante d’hétérozygotes au sein de notre cohorte est plus importante que celle dans la population générale. Il est donc nécessaire de réaliser des investigations complémentaires pour expliquer cette sous population.  


Pauline CHAZELAS (Limoges), Laurent GUILLEMINAULT, Boris MELLONI, Corinne MAGDELAINE, Thomas VILLENEUVE, Danièle BROUQUIERES, Laurent MAGY, Anne-Sophie LIA
16:45 - 17:45 #37569 - P080 SPTLC1 p.Leu39del hétérozygote est une cause majeure de sclérose latérale amyotrophique juvénile.
SPTLC1 p.Leu39del hétérozygote est une cause majeure de sclérose latérale amyotrophique juvénile.

La sclérose latérale amyotrophique juvénile (JALS) est une maladie rare et sévère des motoneurones pour laquelle il n'existe actuellement aucun traitement disponible. Seuls quelques gènes ont été décrits responsables de la JALS. Parmi eux : ALS2, FUS, SETX, SPG11, SIGMAR1, et plus récemment SPTLC1. Ce gène code l'une des sous-unités de la sérine palmitoyltransférase (SPT), qui est la première enzyme de la biosynthèse de novo des sphingolipides. Les sphingolipides sont une classe critique de lipides impliquée dans divers processus tels que la signalisation cellulaire et la formation de membranes. Initialement, SPTLC1 était un gène connu pour être impliqué dans la neuropathie héréditaire sensorielle et autonome de type 1A (HSAN1). En 2021, Johnson et al [1] et Mohassel et al [2] ont étendu le phénotype associé à ce gène en signalant plusieurs mutations de SPTLC1 chez des patients atteints de JALS. Ici, nous rapportons 4 autres familles françaises sans lien de parenté, atteintes de JALS causée par le variant p.Leu39del de SPTLC1. Le profil lipidique des patients a été analysé à l'aide de LC-MS/MS et MS/MS. Nous avons étudié la variabilité phénotypique et les signatures lipidiques des patients. Combiné aux données de la littérature, nos découvertes suggèrent que p.Leu39del est une cause majeure de JALS lentement progressive et que SPTLC1 devrait être systématiquement examiné lors du diagnostic génétique des patients atteints de JALS.

 

[1]       Johnson JO, Chia R, Miller DE, et al. Association of Variants in the SPTLC1 Gene with Juvenile Amyotrophic Lateral Sclerosis. JAMA Neurol 2021;78:1236–48.

[2]       Mohassel P, Donkervoort S, Lone MA, et al. Childhood amyotrophic lateral sclerosis caused by excess sphingolipid synthesis. Nat Med 2021;27:1197–204.


Claire GUISSART (NIMES), Elisa DE LA CRUZ, Olivier FLABEAU, Aude-Marie GRAPPERON, Giovanni CORAZZA, Lucie JUNILHON, Jean-Charles DELMAS, Stéphanie MILLECAMPS, Anne POLGE, Maria Del Mar AMADOR, François SALACHAS, Julie ROCHAT, Cyril GOIZET, Kevin MOUZAT, Raul JUNTAS-MORALES, Pascal PHILIBERT, David CHEILLAN, Serge LUMBROSO
16:45 - 17:45 #37858 - P084 Identification des déterminants génétiques à l’origine d’une hémorragie intracrânienne fœtale.
P084 Identification des déterminants génétiques à l’origine d’une hémorragie intracrânienne fœtale.

Une hémorragie intracrânienne (HIC) fœtale est un évènement grave conduisant très souvent à une interruption médicale de grossesse ou à des complications neurologiques sévères après la naissance. Des causes acquises et génétiques ont déjà été documentées. Les variations pathogènes des gènes COL4A1 et COL4A2 sont la cause génétique la plus connue. Cependant pour 80% des fœtus chez lesquels une origine génétique est suspectée, il n’y a pas de variant pathogène causal identifié. Cette négativité ne permet pas un conseil génétique ou une prise en charge thérapeutique appropriés. Notre objectif était d’identifier de nouveaux gènes responsables d’HIC grâce à l’analyse d’une grande cohorte de fœtus.

Nous avons analysé les données d’exome entier de 113 fœtus index dont 35 trios. Ce travail a été effectué dans le cadre d’un projet collaboratif financé par le NIH (R01NS096173) et approuvé par un comité éthique (INSERM IRB00003888). Ces fœtus avaient été initialement référés dans le service de génétique neurovasculaire de l'hôpital Saint-Louis pour une suspicion de collagénopathie COL4A1/A2 dans un contexte d’HIC, de ventriculomégalie, de porencéphalie et/ou de schizencéphalie. Diverses stratégies d’analyse des données d’exome entier avec des critères de filtres stricts ont été conduites, incluant une analyse sans a priori des variants apparus de novo et des variants transmis selon un mode récessif, une analyse basée sur des listes de gènes candidats et enfin une approche par test de charge en variants rares conduite sur l’ensemble de la cohorte.

Plusieurs variants pathogènes bialléliques ont été identifiés impliquant diverses voies biologiques : l’hémostase (PROC), la mégacaryocytopoïèse (MPL, MECOM), les protéines des jonctions serrées (ESAM) et le métabolisme mitochondrial (ATP5PO, COQ2, PDHA1). D’autres gènes candidats forts ont aussi été identifiés et nécessitent maintenant des explorations complémentaires pour confirmer leur causalité.

Notre travail montre la très grande hétérogénéité génétique des fœtus pour lesquels une HIC est suspectée et l’intérêt du criblage pangénomique dans cette indication. Elle révèle également que des variants pathogènes de gènes impliqués dans le métabolisme mitochondrial peuvent entrainer des phénotypes mimant ceux rencontrés chez les fœtus porteurs de variants pathogènes de COL4A1/COL4A2, renforçant encore l’indication d’un séquençage exome/génome entier chez les fœtus avec HIC. Enfin, de nombreux fœtus restent encore sans anomalie identifiée après séquençage de l’exome entier soulevant plusieurs questions qui seront l’objet d’investigations dans un futur proche.


Thibault COSTE (PARIS), Chaker ALOUI, Jelena MARTINOVIC, Tania ATTIE-BITACH, Florence PETIT, Héron DELPHINE, Hélène MOREL, Alexandre DE BREVERN, Ragousandirane RADJASANDIRANE, Rachel PETERMANN, Anne Louise LEUTENEGGER, Elisabeth TOURNIER LASSERVE
16:45 - 17:45 #37897 - P088 L’absence de l’activité N-sulfotransférase de l’enzyme NDST1 est associée à une déficience intellectuelle autosomique récessive.
P088 L’absence de l’activité N-sulfotransférase de l’enzyme NDST1 est associée à une déficience intellectuelle autosomique récessive.

Les troubles du développement intellectuel (TDI) représentent le handicap majeur le plus fréquent chez l’enfant et le jeune adulte et concernent près de 3 % de la population générale. Ils se définissent comme un déficit de l’intelligence accompagné par un déficit du comportement adaptatif, cognitif, social et pratique. Les causes de ces affections sont très diverses et malgré de grands progrès technologiques avec notamment l’essor du séquençage haut débit, plus de 50 % des cas demeurent encore inexpliqués. Récemment, une analyse d’exome nous a permis d’identifier, chez trois patients issus de deux familles indépendantes, le même variant faux sens, p.(Gly611Ser), dans le gène NDST1 (N-deacetylase/N-sulfotransferase member 1). Ces patients présentent un TDI modéré à sévère associé à un retard de développement des fonctions motrices et du langage. Ce variant avait déjà été identifié dans deux autres familles de la littérature mais aucune analyse fonctionnelle n’avait été conduite.

La protéine NDST1 est une enzyme bifonctionnelle qui catalyse la N-déacétylation et la N- sulfatation des résidus N-acetyl-glucosamine au début de la synthèse de l’héparane sulfate. Dans le but de discriminer entre un polymorphisme ou un variant pathogène, nous avons entrepris l’étude des propriétés enzymatiques de la protéine NDST1. Nous avons généré des clones stables de cellules HEK (Human embryonic kidney) exprimant la protéine NDST1 sauvage ou porteuse du variant p.(Gly611Ser) (NDST1G611S) afin d’analyser les activités de N-déacétylation et de N-sulfatation, combinées ou séparément. Nos résultats montrent que les cellules transfectées avec la forme sauvage de NDST1 ou contenant le variant p.(Gly611Ser) présentent un niveau similaire d’activité de N-déacétylation alors que l’activité de N-sulfatation est absente dans les cellules NDST1G611S. En parallèle, nous avons étudié l’expression des membres de la famille NDST dans différentes structures du cerveau humain et avons montré que le gène NDST1 est celui présentant l’expression la plus forte et la plus homogène dans toutes les structures cérébrales testées.

            Des variants dans le gène NDST1 ont été décrits chez 18 patients provenant de 12 familles indépendantes mais aucune analyse de la fonction enzymatique de NDST1 n’avait été réalisée. Nos travaux montrent pour la première fois l’importance de l’activité N-sulfotransférase de l’enzyme NDST1 dans le bon développement des fonctions cognitives. La perte de cette activité pourrait avoir un impact sur le degré de sulfatation de l’héparane sulfate, longue chaîne linéaire attachées aux protéoglycanes qui ont un rôle dans le développement cérébral et la communication neuronale.


Elham KHOSROWABADI, Cécile MIGNON-RAVIX, Florence RICCARDI, Pierre CACCIAGLI, Béatrice DESNOUS, Sabine SIGAUDY, Mathieu MILH, Laurent VILLARD, Lena KJELLÉN, Florence MOLINARI (Marseille)
16:45 - 17:45 #37854 - P092 Plusieurs cas de pénétrance incomplète liés à des variations pathogènes du gène FBN2 dans le syndrome de Beals : un phénomène sous-estimé.
P092 Plusieurs cas de pénétrance incomplète liés à des variations pathogènes du gène FBN2 dans le syndrome de Beals : un phénomène sous-estimé.

Introduction

 

Le syndrome de Beals est une maladie rare du tissu conjonctif caractérisée par des contractures des extrémités, une arachnodactylie, une scoliose et des anomalies morphologiques des oreilles. Les signes cliniques s’expriment souvent tôt dans la petite enfance. Des variations pathogènes hétérozygotes dans le gène FBN2, qui code la fibrilline-2, ont été identifiées chez des patients atteints du syndrome de Beals selon un mode de transmission autosomique dominant. Ces variations se situent majoritairement dans une région du gène située entre les exons 24 et 33. Le syndrome de Beals présente des caractéristiques cliniques communes avec le syndrome de Marfan, associé à des variations pathogènes du gène FBN1, qui code la fibrilline-1. L’expression du gène FBN2 est à son maximum au stade embryonnaire et est globalement plus faible que celle du gène FBN1. La variabilité d’expression phénotypique est un phénomène connu dans le cas des fibrillinopathies. Il n’y a en revanche que peu de cas de pénétrance incomplète à l’âge adulte pour les porteurs de variations pathogènes du gène FBN1.

 

Matériel et méthodes

 

Le gène FBN2 était initialement testé en séquençage Sanger des exons les plus fréquemment impliqués dans le syndrome de Beals (exons 24 à 33). Depuis 2016, l’ensemble des exons codants de ce gène sont inclus dans le panel de gènes associés au syndrome de Marfan et pathologies apparentés testés en NGS au laboratoire de Génétique de l’hôpital Bichat.

 

Résultats

 

A ce jour, 42 cas index présentant un syndrome de Beals et porteurs de variations pathogènes hétérozygotes du gène FBN2 ont été identifiés. Il a été possible d’identifier des sujets apparentés porteurs de la variation pathogène familiale du gène FBN2 dans 20 familles. Dans 6 de ces familles, il apparaît un ou plusieurs cas de pénétrance incomplète. Les variations sont de type « perte de cystéine » dans 4 cas sur 6. De façon intéressante, dans le gène FBN1, ce type de variation a été associé à une certaine gravité du phénotype dans le syndrome de Marfan.

 

Conclusion

 

Le phénomène de pénétrance incomplète pour les variations pathogènes du gène FBN2 est peu décrit dans la littérature. Nous rapportons aujourd’hui plusieurs cas de pénétrance incomplète au sein de 6 familles différentes. Il s’agit donc d’un phénomène sous-estimé qui illustre la grande variabilité d’expression associée aux variations pathogènes du gène FBN2. La régression de certains signes cliniques au cours de la vie participe à cette variabilité d’expression. Ce message est important pour la communauté de généticiens car le conseil génétique doit être adapté dans le cas du syndrome de Beals. Ce phénomène est à prendre en compte lors des études de ségrégation familiale qui peuvent être utilisées comme argument dans la classification des variations selon les recommandations de l’ACMG-AMP. Des études ultérieures pourraient être menées pour expliquer la variabilité d’expression liée à ces variations.


Pauline ARNAUD (PARIS), Odile BOUTE, Anne DIEUX, Laurence FAIVRE, Mélanie FRADIN, Laurent GOUYA, Victor GRAVRAND, Guillaume JONDEAU, Catherine YARDIN, Catherine BOILEAU, Nadine HANNA
16:45 - 17:45 #38288 - P096 Stratégie thérapeutique par saut d’exon utilisant des oligonucléotides antisens ADN-tricycliques palmitoylés pour les epidermolyses bulleuses dystrophiques.
P096 Stratégie thérapeutique par saut d’exon utilisant des oligonucléotides antisens ADN-tricycliques palmitoylés pour les epidermolyses bulleuses dystrophiques.

Les Epidermolyses Bulleuses Dystrophiques (EBD) forment un groupe de génodermatoses héréditaires rares provoquant des décollements bulleux de la peau et des muqueuses ainsi qu’un ensemble varié de complications graves locales et systémiques. L’EBD, héritée de manière dominante (EBDD) ou récessive (EBDR), est causée par des mutations du gène COL7A1 codant le collagène de type VII (C7), le composant majoritaire des fibres d'ancrage essentielles à l'adhésion dermo-épidermique. Plus de 1200 variants pathogènes ont été identifiés sur COL7A1, dont l’ARN pré-messager est composé de 118 petits exons (NM_000094.3), parmi lesquels 82 codant le domaine collagène central sont dans le même cadre de lecture, ce qui en fait une cible attrayante pour la modulation de l’épissage et le saut d'exon en utilisant des oligonucléotides antisens (ASOs). Parmi eux, l'exon 73 porte le plus grand nombre de mutations récessives et dominantes. Nous avons développé un ASO de classe ADN-tricyclique conjugué à un palmitate (Palm-tcADN) ciblant l'exon 73, entrainant son excision lors de l’épissage de l’ARN pré-messager. Les Palm-TcADN présentent une activité accrue dans les tissus extra-hépatiques, une meilleure absorption cellulaire, une affinité plus élevée pour le pré-ARNm et une toxicité réduite par rapport aux ASOs 2'OMePS ou 2’MOEPS, conduisant à une administration systémique plus efficace. La transfection de cet ASO dans les kératinocytes et fibroblastes primaires de patient EBDR induit un saut efficace de l'exon 73 (plus de 70 %) et une réexpression de C7, démontrée par Western Blot et immunohistofluorescence. Nous avons injecté cet ASO par voie sous-cutanée ou intraveineuse chez un modèle murin transgénique (mCol7a1-/- ; TghCOL7A1) portant le locus génomique entier de COL7A1 humain. L’analyse des transcrits par RT-PCR a démontré un saut de l'exon 73 in vivo, en lien avec les résultats de biodistribution de l'ASO dans les tissus concernés (peaux, yeux, œsophage). Nous avons produit des peaux reconstruites à partir de cellules de patient EBDR n’exprimant pas de C7, que nous avons greffé sur un modèle murin immunodéficient (NMRI-Foxn1nu/nu). Afin de démontrer la restauration de l’expression de C7 et la formation de fibres d’ancrage sur peau humaine in vivo, nous analysons actuellement les résultats d’administration de cet ASO localement et par voie systémique chez ces modèles xénogreffés. L’ensemble de nos données montrent que l’utilisation d’ASOs Palm-TcADN pour restaurer l’expression de C7 par saut de l’exon 73 de COL7A1 a un potentiel thérapeutique pour les patients EBD.


Guillaume MONDON (Paris), Daniela VIEIRA-RODRIGUES, Vincent NGUYEN, Luis GARCIA, Alain HOVNANIAN, Matthias TITEUX
16:45 - 17:45 #37848 - P100 Variant non-codant dans le gène FOXE3 responsable d’une microphtalmie complexe par dégénérescence cristallinienne.
P100 Variant non-codant dans le gène FOXE3 responsable d’une microphtalmie complexe par dégénérescence cristallinienne.

Le gène FOXE3 code pour un facteur de transcription (FT) dont l'expression est conservée parmi les espèces qui utilisent la vision. Il joue un rôle dans le développement du cristallin dont l’intégrité est nécessaire à un développement correct de l’œil. Les variants bialléliques tronquants de FOXE3 provoquent des microphtalmies complexes avec des anomalies du segment antérieur et du cristallin.

En étudiant le cas d’un patient atteint de microphtalmie complexe, nous avons pu identifier chez lui un variant non-sens hétérozygote dans FOXE3. Dans l'hypothèse d'une transmission récessive, la recherche d'un 2e évènement en trans a conduit à l'identification d'un variant rare dans une région non codante conservée située 3 kb en amont de FOXE3.

Des expériences in vitro et in vivo ont donc été spécifiquement conçues pour étudier l’effet du variant non codant sur l’expression de FOXE3. Un test à la luciférase a permis de révéler un impact significatif du variant non codant sur l'expression du gène rapporteur par rapport à son homologue sauvage. Ce résultat préliminaire nous a conduit à générer des lignées murines portant le variant non codant (KI) ou un variant frameshift (KO) en homozygotie (KI/KI et KO/KO respectivement) ainsi que des animaux hétérozygotes composites KI/KO mimant le génotype du patient. L'analyse phénotypique de 157 souris (lampe à fente, OCT, mesure du globe oculaire) a montré un spectre d'anomalies de la croissance oculaire, de la cornée, du segment antérieur et du cristallin de gravité croissante dans les lignées KI/KI, KI/KO et KO/KO respectivement. Ces anomalies étaient très évocatrices des phénotypes associés aux mutations de FOXE3 chez l'Homme. Par ailleurs, la caractérisation approfondie des lésions oculaires faite chez les souris mutantes nous a permis de montrer pour la 1ere fois dans cette espèce, un mécanisme de microphtalmie secondaire à la dégénérescence cristallinienne.

Pour disséquer les mécanismes par lesquels le variant non codant contribue au défaut oculaire, nous avons développé une approche combinant DNA pull-down et spectrométrie de masse sur 2 lignées murines et une lignée humaine de cellules cristalliniennes, à la recherche de FT liés de façon différentielle. Trois FT candidats communs aux 3 lignées cellulaires ont pu être sélectionnés et leur expression spatio-temporelle au cours du développement oculaire a été étudiée chez la souris par RNAscope. Une approche par siRNA actuellement en cours devrait nous permettre de déterminer lequel des 3 FT est bien responsable in vivo de la régulation de l’expression de FOXE3.

Ce travail nous a ainsi permis de confirmer l’effet pathogène d’un variant dans un élément non codant, permettant ainsi d’apporter un diagnostic et un conseil génétique à la famille. Il permet également d’illustrer l’importance des phénomènes de cis-régulation dans les malformations oculaires et de servir de modèle plus large dans les pathologies qui affectent le développement embryonnaire en général.


Julie PLAISANCIÉ (Toulouse), Clémentine ANGÉE, Elisa ERJAVEC, Isabelle RAYMOND-LETRON, Jean-Michel ROZET, Yanad ABOU MONSEF, Jean-Yves DOUET, Mathilde GOETZ, Catherine VINCENT-DELORME, Ino KAREMAKER, Faouzi LYAZRHI, Patrick CALVAS, Nicolas CHASSAING, Lucas FARES-TAIE
16:45 - 17:45 #38394 - P104 Le séquençage de génome complet, un outil puissant pour la résolution des cas complexes. A propos de 4 patients atteints de pathologies neurosensorielles.
P104 Le séquençage de génome complet, un outil puissant pour la résolution des cas complexes. A propos de 4 patients atteints de pathologies neurosensorielles.

La surdité et la rétinite pigmentaire constituent des entités cliniques fréquentes, atteignant respectivement 1 individu / 700 et 1/3,000. Les panels de gènes réalisés pour ces deux groupes de pathologies permettent d'identifier une cause génétique dans environ 50% des surdités isolées et jusqu’à 80 % des rétinites pigmentaires. Le séquençage de panel de gènes est complété aujourd’hui par une approche globale de séquençage du génome (WGS), dans le cadre du PFMG, qui permet notamment d’identifier des évènements introniques localisés hors des zones couvertes lors d’un séquençage en panel.

Nous rapportons ici la résolution de 4 dossiers analysés par WGS au LBM AURAGEN, avec une pré-indication de surdité précoce ou de dystrophie rétinienne héréditaire, pour lesquels une analyse préalable en panel était restée non conclusive. 

Chez une patiente de 3 ans atteinte de surdité, cette approche génomique a permis d'identifier deux variations pathogènes dans le gène TECTA responsables de son phénotype. La première rapportée à l’état homozygote par les analyses bio-informatiques était une substitution altérant l’épissage en -23 du dernier exon du gène. Celle-ci n’étant retrouvée que chez son père une lecture manuelle complémentaire des reads sur IGV a été effectuée et a permis d’identifier en trans une délétion emportant les deux derniers exons du gène. 

Chez un patient de 3 ans présentant une surdité, l'analyse WGS a identifié d'une part un faux sens de classe 5 dans le gène CDH23, et en trans deux inversions en tandem intra-géniques, séparées par une délétion intronique d'environ 7kb. Ce remaniement implique 10 exons du gène CDH23. Le gène CDH23 étant impliqué dans les surdités non syndromiques et dans le syndrome de Usher, tous deux de transmission récessive, un suivi clinique adapté a été recommandé.

Chez un patient de 6 ans suspecté d’être atteint d’un syndrome de Usher de type I, une analyse en panel avait identifié une altération délétère hétérozygote dans PCDH15. L’analyse WGS a permis l'identification d’un remaniement complexe en trans impliquant une inversion paracentrique de 4,5Mb interrompant le gène PCDH15 au niveau de l’intron 13. 

Enfin, chez un jeune garçon de 10 ans atteint de rétinite pigmentaire liée à l'X, l'analyse en génome a permis d'identifier une inversion de 11 Mb du chromosome X interrompant un gène majeur de rétinite pigmentaire, RPGR, au sein de l’intron 7.

En conclusion nous rapportons 4 patients porteurs de déficit neurosensoriel pour lesquels le recours au WGS a été déterminant pour la détection de variants pathogènes permettant un rendu d’analyse moléculaire concluant aux patients. A noter que pour 1 des cas, une des altérations n'a pas été détectée par les algorithmes d'appel des CNVs. Nous recommandons donc une lecture manuelle de l'ensemble des séquences du gène d'intérêt en cas de résultat partiel. 

 

 

Cette recherche a été rendue possible grâce à l’accès aux données générées par le Plan France Médecine Génomique 2025.


Luke MANSARD (Montpellier), Christel VACHÉ, Francis RAMOND, Isabelle MEUNIER, Béatrice BOCQUET, Benjamin DAURIAT, Delphine DUPIN-DEGUINE, Annick TOUTAIN, Sabine SIGAUDY, Virginie BERNARD, Renaud TOURAINE, Anne-Françoise ROUX
16:45 - 17:45 #37672 - P108 SP-A restaure l’oligomérisation et la sécrétion de mutants de SFTPA1 et SFTPA2.
P108 SP-A restaure l’oligomérisation et la sécrétion de mutants de SFTPA1 et SFTPA2.

Introduction

La protéine A du surfactant (SP)-A est composée de SP-A1 et SP-A2 (codés respectivement par SFTPA1 et SFTPA2) oligomérisées en hexamères de SP-A1 et SP-A2. Les variants hétérozygotes de SFTPA1 et SFTPA2 sont associés à des fibroses et des adénocarcinomes pulmonaires. Cette étude a pour but d’analyser l’effet des variants de SFTPA1 et SFTPA2 sur la localisation subcellulaire, l’oligomérisation et la sécrétion de SP-A.

 

Méthodes

Des cellules HEK293T ont été co-transfectées de façon transitoire avec des vecteurs d’expression des ADNc de SFTPA1 ou SFTPA2 normaux (wt), mutés (m) ou vecteur vide (vv) selon les combinaisons suivantes : [SFTPA1_wt + vv], [SFTPA2_wt + vv], [SFTPA1_m + vv], [SFTPA2_m + vv], [SFTPA1_wt + SFTPA2_wt], [SFTPA1_wt + SFTPA1_m], [SFTPA1_wt + SFTPA2_m], [SFTPA2_wt + SFTPA2_m] ou [SFTPA2_wt + SFTPA1_m]. Plusieurs variants ont été testés. La localisation subcellulaire des protéines exprimées a été analysée par immunofluorescence (IF) après transfection dans des cellules HEK293. Le profil d’oligomérisation et la sécrétion ont été évalués par western blot (WB) des protéines du lysat cellulaire et du surnageant. La spécificité des interactions entre SP-A1 et SP-A2 a été vérifiée par co-immunoprécipitation (co-IP). Pour chaque expérience, des Tags différents ont été introduits dans les protéines recombinantes pour identifier les isoformes en jeu.

 

Résultats

En IF, les protéines SP-A2_wt sont décelables dans des vésicules de sécrétion alors que le marquage cellulaire associé aux protéines SP-A2_m est diffus dans le cytoplasme sans marquage vésiculaire. Cette observation confirme l’absence de sécrétion de SP-A2_m que nous avions précédemment rapportée.

En WB, le profil d’oligomérisation de SP-A2_m est anormal avec la formation de tétramères sans hexamères décelables, et la sécrétion de SP-A2_m est absente. La co-transfection [SFTPA2_wt + SFTPA2_m] conduit à l'augmentation de l’expression de SP-A2_m, à la restauration des hexamères et d’une sécrétion pour deux des trois variants testés. Les mêmes résultats ont été retrouvés avec la co-transfection [SFTPA2_wt + SFTPA1_m]. La co-transfection [SFTPA1_wt + SFTPA2_m] conduit aussi à l'augmentation de l’expression de SP-A2_m, sans toutefois restaurer la formation des hexamères ni une sécrétion significative de SP-A2_m. Les mêmes résultats ont été retrouvés avec la co-transfection [SFTPA1_wt + SFTPA1_m]. Les expériences de co-IP ont par ailleurs confirmé la spécificité des interactions SP-A1/SP-A2.   

 

Conclusion

Cette étude révèle une interaction spécifique de SP-A1 et SP-A2 associée, lors de la co-expression avec SP-A2_wt, à une augmentation de l’expression de SP-A1_m ou SP-A2_m, mais aussi à la restauration d’un profil d’oligomérisation en hexamères et à une sécrétion de protéines du surfactant. Dans une perspective thérapeutique, ces résultats permettent d’envisager l’adjonction de SP-A2 exogène dans des modèles cellulaires surexprimant SP-A1_m ou SP-A2_m.


Tifenn DESROZIERS (Paris), Yohan SOREZE, Serge AMSELEM, Florence DASTOT LE MOAL, Valérie NAU, Camille LOUVRIER, Marie LEGENDRE, Sonia KARABINA, Nadia NATHAN
16:45 - 17:45 #38154 - P112 Variants tronquant de THRB dans les résistances aux hormones thyroïdiennes : quel impact phénotypique ?
P112 Variants tronquant de THRB dans les résistances aux hormones thyroïdiennes : quel impact phénotypique ?

INTRODUCTION

Les variants génétique pathogènes présent à l’état hétérozygote dans le gène codant pour le récepteur β aux hormones thyroïdiennes (THRB) entrainent un syndrome de résistance aux hormones thyroïdiennes β (RHTβ). Ce syndrome est caractérisé par une augmentation des concentrations d’hormones thyroïdiennes libres sans freiner la TSH qui reste normale ou augmentée. La symptomatologie est très variable et n’a jamais été corrélée avec le génotype. Dans cette étude nous avons étudié si les variants tronquant (non-sens ou décalage du cadre de lecture), entraine une symptomatologie plus sévère que les variants faux sens qui constituent la grande majorité des variants rapportés. 

METHODES

800 patients ont été adressés au centre de référence des maladies rares de la thyroïde et des récepteurs hormonaux pour résistance aux hormones thyroïdiennes depuis 2000. Nous avons séquencé le gène THRB. Les données cliniques et biologiques ont été recueilli (CNIL 900176).

RESULTATS

Une étude de la littérature nous a permis de trouver 16 cas de patients avec variant tronquant de THRB. Ces patients étaient rapportés comme ayant une présentation sévère dans 2/3 des cas avec une forte présence de troubles neuro-psychiatriques (40% des cas). A Angers nous avons identifié un variant pathogène du gène THRB chez 317 patients dont 4 étaient porteurs d’un variant tronquant. Les 20 variations tronquantes étaient toutes situées sur les 30 derniers acides aminés de la protéine (exon 10). Nous avons comparé les données clinico-biologiques de 20 patients avec les données de patients avec variant faux sens retrouvés dans notre centre et situés dans le même hot spot mutationnel soit 40 patients. Nous avons trouvé que les patients avec variant tronquant avaient un âge de découverte plus jeune et des concentrations en hormones thyroïdiennes plus élevées.

DISCUSSION

Les variations entrainant la synthèse d’une protéine tronquée du récepteur β aux hormones thyroïdiennes sont rares et sont toutes situées le dernier exon de THRB. Les données clinico-biologiques sont en faveur d’un phénotype plus sévère chez les patients avec ces variants tronquant la protéine en comparaison aux variants faux-sens. Un plus grand nombre de cas et d’études fonctionnelles sont cependant nécessaires pour préciser les mécanismes en cause.


Xavier DIEU (Angers), Frederic ILLOUZ, Regis COUTANT, Natasha BOUHOURS-NOUET, Nathalie BOUZAMONDO, Floris CHABRUN, Valérie MOAL, Claire BRIET, Patrice RODIEN, Delphine MIREBEAU-PRUNIER
16:45 - 17:45 #37816 - P116 État des lieux sur la prise en charge des femmes et filles porteuses de variation pathogène pour la maladie de Fabry dans les centres hospitalo-universitaires en France.
P116 État des lieux sur la prise en charge des femmes et filles porteuses de variation pathogène pour la maladie de Fabry dans les centres hospitalo-universitaires en France.

La Maladie de Fabry est une maladie génétique rare de transmission liée à l’X secondaire à une perte de fonction du gène GLA entraînant un déficit en alpha-galactosidase. Deux formes cliniques sont observées, une forme classique multisystémique débutant dans l’enfance et une forme tardive touchant principalement le cœur et le rein. Les individus féminins ne sont pas simplement porteuses, elles sont souvent symptomatiques mais l’expression des symptômes est variable et plus tardive, avec des recommandations imprécises quant à l’âge préconisé pour le test génétique présymptomatique. Notre objectif est de recenser les pratiques auprès des professionnels de santé amenés à rencontrer les apparentées de patients avec maladie de Fabry. Nous faisons l’hypothèse que la variabilité d’expression est la source de l’hétérogénéité des pratiques dans le diagnostic présymptomatique, le suivi et le traitement de ces individus féminins. 

Un questionnaire a été diffusé via plusieurs listes de mails, en collaboration avec la Filière Cardiogen, à des professionnels de santé potentiellement amenés à rencontrer des apparentées à risque de maladie de Fabry. Les réponses ont été collectées par un formulaire en ligne. 

Dix-huit participants ont répondu à l’étude dont 8 Cardiologues, 8 Généticiens, 1 conseillère/er en Génétique et 1 Néphrologue. La majorité exerçaient depuis plus de 10 ans et ont vu moins de 5 apparentées. L’analyse génétique et le suivi étaient proposés au titre du diagnostic présymptomatique et étiologique, à un âge qui variait selon la forme présente dans la famille ou selon l’expérience du praticien. Peu de participants avaient déjà prescrit une thérapie spécifique et l’ensemble des participants ont identifiés des facteurs décisifs et des freins à la mise en place de ces thérapies de manière préventive. Ceux-ci sont en rapport avec l’histoire personnelle et familiale des patientes, les bénéfices et inconvénients des thérapies enzymatiques de substitution et les données scientifiques.

Il existe des disparités marquées pour l’âge de dépistage et de prise en charge des individus féminins en lien avec l’expérience individuelle, la spécialité d’exercice des participants, ainsi que la complexité du diagnostic chez ces individus. Il est nécessaire d’étendre l’étude à d’autres participants et spécialités.


Gabriella VERA (Rouen), Julie PROUKHNITZKY, Philippe CHARRON
16:45 - 17:45 #38045 - P120 Apport du séquençage de nouvelle génération dans le diagnostic des cholestases hépatiques : à propos de 64 familles.
P120 Apport du séquençage de nouvelle génération dans le diagnostic des cholestases hépatiques : à propos de 64 familles.

Introduction

La cholestase hépatique (CH) est une pathologie fréquente touchant 1 enfant sur 2500 dans le monde, avec des formes débutant à l’âge adulte. Plus de 100 anomalies peuvent être à l’origine d’une CH. Parmi les plus fréquentes, on retrouve l’atrésie des voies biliaires dans 25 à 55% des cas, les maladies métaboliques constitutionnelles, notamment le déficit en α1-antitrypsine dans 10 à 20% des cas, les cholestases familiales intrahépatiques dans 10 à 15% des cas, le syndrome d’Alagille dans 2 à 14 % des cas, la naissance prématurée et les cholestases néonatales idiopathiques.

L´avènement du séquençage de l´ADN de nouvelle génération (NGS) a permis de découvrir plusieurs gènes responsables des CH, redressant ainsi le diagnostic chez des patients initialement classés comme porteurs de cholestase néonatale idiopathique.

 

L’objectif de notre travail est de démontrer l´apport du NGS dans la détermination du profil clinique et génétique des CH d’origine génétique.

Matériel et méthode

Nous avons colligé 68 sujets, appartenant à 64 familles non apparentées, adressés au Service de Génétique de l’Hôpital Mongi Slim pour CH, sur une période de 10 ans allant de janvier 2013 à décembre 2022. Une étude moléculaire par NGS a été réalisée chez tous nos patients.

Résultats

Tous les patients ont été adressés pour CH, après élimination des étiologies non génétiques. Parmi eux, six présentaient, en plus, une lithiase vésiculaire.
Un panel de plus de 200 gènes impliqués dans les cholestases a été réalisé. Devant un panel négatif, une étude de l’exome entier a été effectuée dans huit cas.
Au total, 66% (45/68) des patients suivis ont eu une confirmation diagnostique sur le plan moléculaire. Cette étude a permis de retrouver un variant d’intérêt, connu pathogène, du gène ABCB11 NM_003742.4:c.1826-1827dup (p.Ile610GlnfsTer45) chez 4 patients non apparentés.
Un autre variant du gène ABCB11 NM_003742.4:c.1062T > A (p.Tyr354*) a été retrouvé chez 6 patients non apparentés. Ce variant n'a jamais été décrit, et classé en probablement pathogène selon les critères de l’ACMG.
Un conseil génétique adéquat a été prodigué à toutes les familles. Quatre diagnostics prénataux ont été réalisés par séquençage Sanger ciblé et ont révélé des fœtus indemnes.

Conclusion

La CH est une pathologie fréquente, pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Le séquençage de nouvelle génération a permis de porter le diagnostic étiologique devant une CH dans 66% des cas, et d’offrir un conseil génétique adéquat aux familles. Devant la gravité potentielle des étiologies des cholestases, un diagnostic prénatal ciblé a été préconisé dans tous ces cas, et réalisé chez quatre familles dans notre série.


Amal ABD MOULEH, Houweyda JILANI, Imen REJEB, Sana KAROUI, Rania BEN RABEH, Samir BOUKTHIR, Haifa OUERDA, Ines SELMI, Nadia SIALA, Amel BEN CHEHIDA, Syrine HIZEM, Amel ZERZERI, Maissa IDOUDI, Abir JEBALI, Nicolas POTTIER, Franck BROLY, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
16:45 - 17:45 #38627 - P124 PTCH1 : Elargissement du spectre phénotypique du gène ?
P124 PTCH1 : Elargissement du spectre phénotypique du gène ?

Le gène PTCH1 code pour une protéine de la famille patched impliquée dans la voie de signalisation sonic hedghog (shh), une voie jouant un rôle déterminant dans le développement embryonnaire et la tumorigenèse. Les dysfonctionnements de la voie shh liés à des variants pathogéniques dans le gène PTCH1 sont responsables de deux syndromes largement étudiés en génétique clinique, le syndrome de Gorlin-Goltz ou carcinome nevoïde basocellulaire (NBCC) et l’holoprosencéphalie secondaires à des effets de perte de fonction et de gain de fonction du gène PTCH1, respectivement.

Nous rapportons à continuation le cas d’un patient âgé de 20 ans adressé au Service de Médecine Génétique du Centre Hospitalo-Universitaire Vaudois de Lausanne adressé pour bilan génétique dans le contexte d’une grande taille avec macrocéphalie, un retard du langage et des troubles des apprentissages, une obésité, un retard pubertaire avec un hypogonadisme hypogonadotrope (en absence d’anosmie) et un volume testiculaire inférieur à la norme.

À l'anamnèse familiale, on note des apparentés de grande taille. Sa sœur cadette mesure 189 cm et est connue pour des troubles "dys". La mère mesure 185 cm et est traitée pour une épilepsie généralisée. 

Un séquençage de l’exome a été réalisé avec analyse d’un panel de 86 gènes impliqués dans les macrocéphalies, les hypogonadismes et les hyperlipidémies. Nous avons mis en évidence la présence d’un variant de signification incertaine, hétérozygote, de type faux sens dans le gène PTCH1 (c.701_702delGCinsTT, p. Cys234Phe) hérité de la mère. Cette substitution affecte un acide aminé conservé et est prédite délétère par tous les algorithmes bio-informatiques usuels (CADD :28.1, Mutsore :0.961, SIFT : délétère, Polyphen : délétère, MutTaster : délétère). Le variant est absent de gnomad et d’HGMD. Un variant similaire a été rapporté sur clinvar comme VUS (c.401G > T, p. Cys234Phe).

Au vu du résultat du bilan génétique, le bilan clinique a été élargi chez le patient et sa mère afin de rechercher des signes en faveur d’un syndrome de Gorlin-Goltz ou d’une holoprocenphalie. L’examen dermatologique chez la mère et le cas index ne retrouve pas de signes de NBCC. Cependant, la relecture d’un précédent CT cérébral réalisé chez la mère retrouve des calcifications méningées, un signe peu spécifique en faveur du syndrome de Gorlin-Goltz

Le gène PTCH1 a été récemment associé au Syndrome de Kallman élargissant ainsi le spectre phénotypique des manifestations liées au PTCH1. En effet, Barraud et al a décrit la présence d’un variant tronquant dans le gène PTCH1 chez un patient associant un syndrome de Kallmann et des NBBC. La mère et l’oncle maternel du patient, également porteurs du variant, étaient connus pour des NBBC et une anosmie (sans hypogonadisme). Toutefois, afin de pouvoir impliquer le gène PTCH1 comme étant responsable du tableau clinique de notre patient, une étude fonctionnelle de l’effet du variant sur la voie SHH serait nécessaire.


Yasmine EL AYEB (Lausanne, Suisse), Ailsa CRAIG, Jean-Marc GOOD, Serban SICHITIU, Andrea SUPERTI-FURGA, Isis ATALLAH
16:45 - 17:45 #38050 - P128 Prévalence et phénotypes associés aux variants nuls du gène ALPK3: Apport d’une collaboration multicentrique Nationale (CARDIOGEN) pour la confirmation de l’implication du gène dans les cardiomyopathies hypertrophiques.
P128 Prévalence et phénotypes associés aux variants nuls du gène ALPK3: Apport d’une collaboration multicentrique Nationale (CARDIOGEN) pour la confirmation de l’implication du gène dans les cardiomyopathies hypertrophiques.

Introduction

Le gène ALPK3 (-protéine kinase 3) a été initialement publié comme impliquée dans le développement de cardiomyopathies (CM) hypertrophiques (CMH) pédiatriques de transmission autosomique récessive. Les variants sont majoritairement des variants nuls (Stop, variants d’épissage, indel décalant le cadre de lecture). Un article décrit une transmission dominante chez 12 patients adultes. Toutefois, peu de données sont disponibles sur les phénotypes et le spectre de variants de ce gène, qui reste difficile à interpréter.

Objectifs

L’objectif de ce travail est d’étudier les variants nuls de ce gène chez des patients d’âge variable atteints de CM, afin d’évaluer les phénotypes cardiaques associés au gène ALPK3 et son mode de transmission.

Matériel et méthode 

Le séquençage d’un panel de 50 gènes de cardiomyopathies incluant ALPK3 a été réalisé dans les laboratoires de la filière Cardiogen, chez des patients atteints de différents types de CM. Les patients présentant un variant nul rare ( < 10 hétérozygotes dans GnomAD 2-v3) et les patients portant des variants homozygotes/hétérozygotes (allele count < 20 (GnomAD v2-v3), sans autre variant pathogène/probablement pathogènes au sein du panel,  ont été phénotypés (ECG, échographie cardiaque, histoire familiale de CMP).

Résultats 

Sur un total de 16183 patients séquencés (7768 CMH , 6797 CM dilatées, et 1618 autres sous-types de CM) , 35 patients sont porteurs d’un variant hétérozygote dans le gène ALPK3 avec un âge moyen de diagnostic de 52.4 (+/-16.3) ans. Vingt-huit patients présentent une CMH, aboutissant à une prévalence du gène à 0,36 % dans les CMH. Trois patients présentent une CM Dilatée, 1 une CM restrictive, 1 une non compaction du ventricule gauche et deux des CM non définies. Le septum interventriculaire moyen chez les patients atteints de CMH était de 19,2 mm (+/-2,6 mm), dont 5 (18%) présentant une CMH apicale ou concentrique. Dans une famille, la ségrégation confirme la transmission dominante chez 5 apparentés atteints porteur du variant.  

Nous présentons également 5 cas de CMH à début pédiatriques chez des patients portant des variants homozygotes/hétérozygotes composites). Parmi les 39 variants identifiés, 3 ont été identifiés chez des cas index indépendants (n=10).

Conclusion 

Ce travail a permis de montrer que les variants nuls du gène ALPK3 peuvent être associés aux différents phénotypes de CM mais essentiellement à celui de CMH avec une prévalence de 0,36%

Ce travail collaboratif a permis d’améliorer les connaissances sur le gène ALPK3 et ainsi d’améliorer le diagnostic moléculaire et le conseil génétique dans les familles. 


Flavie ADER, Guillaume JEDRASZAK, Alexandre JANIN, Clarisse BILLON, Nathalie ROUX BUISSON, Luisa MARSILI, Adrien BLOCH, Meriem BENSALAH, Anachiara DE SANDRE-GIOVANNOLI, Adeline GOUDAL, Cecile CAZENEUVE, Philippe CHARRON, Gilles MILLAT, Pascale RICHARD (PARIS)
16:45 - 17:45 #37954 - P132 Impact des variants créateurs de codons d’initiation canoniques et non-canoniques dans le 5’UTR de l’ENG sur les taux de protéines : contribution au diagnostic moléculaire dans la maladie de Rendu-Osler.
P132 Impact des variants créateurs de codons d’initiation canoniques et non-canoniques dans le 5’UTR de l’ENG sur les taux de protéines : contribution au diagnostic moléculaire dans la maladie de Rendu-Osler.

Les petits cadres de lecture anticipés dans le 5’UTR (upORFs, upstream Open Reading Frames) sont parmi les éléments principaux de régulation de la traduction. L’altération d’upORFs existants ou la création de nouveaux upORFs par des variants non codants situés dans le 5’UTR peuvent être pathogènes.

Ces dernières années, 5 variations créatrices d’AUG dans le 5’UTR de l’ENG ont été identifiées chez des patients atteints de la maladie de Rendu-Osler (MRO). Les AUG créés sont tous en phase avec le même codon stop situé dans la séquence codante, en position c.125, générant ainsi des cadres de lecture chevauchants (uoORFs, overlapping upORFs). Afin d’étudier leur potentiel effet sur l’Endogline, nous avons effectué des analyses fonctionnelles in vitro basées sur l’utilisation de constructions plasmidiques et permettant d’évaluer le taux de protéines et l’impact sur la voie de signalisation BMP dont l’Endogline fait partie. Nos résultats ont montré que la totalité des variants étudiés est associée à une diminution du taux de la protéine ENG (≤ 50%) et de la réponse à BMP9, montrant ainsi leur caractère délétère.

Afin de compléter ces travaux et de mieux comprendre l’effet de variations créatrices d’uoORFs dans l’ENG, nous avons d’abord testé l’effet de 8 variants supplémentaires prédits pour créer des AUG dans le 5’UTR de l’ENG en phase avec le codon stop en position c.125. Nos résultats montrent que 6/8 variants sont associés à une diminution du taux de protéines. Parmi ces variants, le c.-33A > G a été retrouvé chez un patient français atteint de MRO suivi au centre de référence national pour la MRO. Au total, 85% (11/13) des variants créateurs d’AUG à l’origine d’uoORFs se terminant en position c.125 altèrent le taux de protéines in vitro.

De plus, nous avons effectué la saturation mutationnelle in silico du 5’UTR de l’ENG, générant au total 909 substitutions ponctuelles. L’application du logiciel MORFEE, dédié à l’annotation de variants altérant des upORFs, sur ces variants a permis d’identifier 294 variants qui pourraient générer des upORFs dans l’ENG. Parmi ces variants, 115 sont à l’origine d’uoORFs se terminant avec en position c.125  incluant les 13 susmentionnés. MORFEE identifie de plus 102 variants créateurs de codons d’initiation non canoniques parmi lesquels 5 sont présents dans ClinVar dont 3 considérés comme variants de signification inconnue. Nos analyses fonctionnelles montrent que 2 de ces 5 variants (c.-76C > T et c.-70C > T) sont associés à une diminution (~ 25%) du taux de protéines in vitro. De manière intéressante, ces 2 variants sont créateurs de CUG entourés d’une séquence Kozak forte. Par ailleurs, le variant c.-76C > T a été retrouvé également chez 2 patients français indépendants atteints de MRO.

L’ensemble de ces travaux illustrent à nouveau l’importance de ne pas négliger les variants situés dans le 5’UTR à l’origine de codons d’initiation, canoniques ET non canoniques, dans le diagnostic moléculaire des maladies génétiques.


Omar SOUKARIEH (Bordeaux), Clémence DEIBER, Caroline MEGUERDITCHIAN, Carole PROUST, Maud TUSSEAU, Béatrice JASPARD-VINASSA, Sophie DUPUIS-GIROD, David-Alexandre TRÉGOUËT
16:45 - 17:45 #37818 - P136 Corrélations génotype-phénotype dans les cardiomyopathies hypertrophiques: Etude du registre MHyCaRe (Marseille Hypertrophic Cardiomyopathy Registry).
P136 Corrélations génotype-phénotype dans les cardiomyopathies hypertrophiques: Etude du registre MHyCaRe (Marseille Hypertrophic Cardiomyopathy Registry).

La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) est la maladie cardiaque génétique primitive la plus fréquente (1/500). Elle est une cause majeure de morbimortalité. Il s’agit de la première cause de mort subite du sujet jeune par arythmie ventriculaire et 8% des CMH évoluent vers de l’insuffisance cardiaque. Une origine monogénique est retrouvée dans 30 à 40% des cas de CMH.

Notre étude se concentre sur l'analyse des corrélations entre le génotype et le phénotype dans cette pathologie. Cette compréhension est cruciale pour les généticiens cliniciens et biologistes, pour identifier les patients les plus susceptible d’avoir une origine monogénique à leur CMH et pour affiner la classification des variants génétiques (critère PP4 ACMG-AMP). Cette corrélation pourrait également aider à prédire l'évolution de la maladie et à identifier précocement les patients à risque de mort subite. Les objectifs secondaires de notre étude étaient d’évaluer l’évolution clinique de ces patients (survenue d’arythmie ventriculaire ou d’insuffisance cardiaque) et de discuter de l’intérêt d’un panel élargi de 65 gènes en comparaison à un panel 16 gènes.

Nous avons établi rétrospectivement le registre MHyCaRe regroupant 602 patients ayant bénéficié d’un séquençage NGS pour explorer leur CMH entre 2018 et 2022 au sein de notre laboratoire. Différents paramètres cliniques, morphologiques, rythmiques et biologiques ont été recueilli pendant leur suivi. Les patients sont comparés selon leur génotype (GEN+ versus GEN-) et selon le gène causal de leur CMH. 

27% des patients portaient au moins un variant probablement pathogène ou pathogène (GEN+). Les 171 variants causaux étaient répartis dans 19 gènes dont les plus fréquents sont : MYBPC3 (52,0%) et MYH7 (20,5%). Des variants dans des gènes syndromiques ont été identifiés, tels que GLA (maladie de Fabry) (3,0 %) et PTPN11 (Syndrome de Noonan) (2,4 %). Onze patients du groupe GEN+ (6,7%) présentaient plusieurs variants d’intérêts.

Nous identifions des paramètres significativement différents entre les patients GEN+ et GEN-. Un modèle multivarié prédictif de la présence de mutation retrouve comme paramètres indépendants : l’âge au diagnostic, le caractère familial de la CMH, la fibrose estimée à plus de 15% du myocarde, la présence de TVNS et le taux de NT-ProBNP augmenté. A notre connaissance, cette étude est la première qui propose le taux de NT-ProBNP comme associé de manière indépendante à la présence de mutation génétique dans les CMH.

Concernant le suivi, les patients GEN+ présentent plus fréquemment la survenue d'arythmie ventriculaire et d'insuffisance cardiaque que les patients GEN-. Les patients MYBPC3 ont plus de trouble du rythme ventriculaire que les patients MYH7. Les patients porteurs de variation PP/P dans des gènes codant pour le filament fin, semblent également présenter un pronostic rythmique péjoratif.


Victor MOREL (Marseille), Gregoire STOLPE, Emilie CONSOLINO, Patrice BOURGEOIS, Jean-Michaël MAZZELLA, Claire LUCAS, Hélène MARTEL, Gilbert HABIB, Annachiara DE SANDRE-GIOVANNOLI, Karine NGUYEN
16:45 - 17:45 #38122 - P140 Apports du séquençage des longs fragments natifs et de l’analyse de la méthylation de l'ADN mitochondrial dans le diagnostic des pathologies mitochondriales.
P140 Apports du séquençage des longs fragments natifs et de l’analyse de la méthylation de l'ADN mitochondrial dans le diagnostic des pathologies mitochondriales.

Le séquençage haut débit de l’ADN mitochondrial de courts fragments associé à des outils bio-informatiques spécialisés a permis une meilleure détection des variants pathogènes, mais également des délétions simples ou multiples de l’ADN mitochondrial. Cependant, malgré ces avancées, les corrélations entre les génotypes et les phénotypes sont encore imparfaites et laissent supposer d’autres niveaux de régulation. Bien que soumis à controverse, la méthylation de l’ADN mitochondrial pourrait participer au système de contrôle qualité de l’ADN mitochondrial en régulant sa réplication et sa transcription. La technologie nanopore permet le séquençage de longs fragments à partir des molécules d’ADN natives et possède la capacité de distinguer directement les bases méthylées de l’ADN. Cette technologie permet donc à la fois un affranchissement du biais d’amplification préalable au séquençage de la technologie des courts fragments et un meilleur alignement des fragments séquencés. Cette technologie pourrait ainsi conduire à une quantification plus juste du taux d’hétéroplasmie ainsi qu’à une meilleure détection des réarrangements complexes de l’ADN mitochondrial.

Nous avons recherché les délétions simples et multiples de l’ADN mitochondrial chez six patients à la fois par séquençage haut débit à courts fragments d’amplicons sur le séquenceur MiSeq (Illumina), par séquençage de l’ADN mitochondrial natif par la technologie nanopore (Oxford Nanopore Technologies) et par une recherche de délétion par Multiplex Ligation Probe Amplification (MLPA). Une étude du statut de méthylation de l’ADN mitochondrial a également été réalisée sur ces mêmes patients par Enzymatic Methyl-seq (EM-seq) et analyse des séquences nanopore.

La technologie nanopore nous a permis de mettre en évidence la présence de différents réarrangements sur ces copies d’ADN mitochondrial et corréler ces évènements à la présence de bases méthylées sur ces différentes molécules d’ADN. Pour un individu, cette technologie a également permis de confirmer une délétion non détectée en MLPA.

Nos résultats montrent une méthode simple et précise pour étudier le lien entre la présence de réarrangements sur certaines copies de l’ADN mitochondrial ainsi que le taux de méthylation de ces molécules et pourraient permettre de déterminer si ces modifications épigénétiques sont impliquées dans la variabilité phénotypique observée dans les maladies mitochondriales.


Valérie DUMAS (Angers), Patrizia AMATI-BONNEAU, Magalie BOGUENET, Clara RAPENNE, Naïg GUEGUEN, Xavier DIEU, Louis LEGOFF, Vincent PROCACCIO, Pascal REYNIER, Delphine PRUNIER, Marc FERRÉ
16:45 - 17:45 #37663 - P144 Echec du dépistage biochimique d’un CDG atypique lié à COG5 révélé par une maladie osseuse condensante familiale syndromique incluant un cas foetal : Identification par WGS sur la plateforme AURAGEN d’un variant intronique puis confirmation fonctionnelle.
P144 Echec du dépistage biochimique d’un CDG atypique lié à COG5 révélé par une maladie osseuse condensante familiale syndromique incluant un cas foetal : Identification par WGS sur la plateforme AURAGEN d’un variant intronique puis confirmation fonctionnelle.

Cas rapportés

Nous présentons une famille avec deux enfants et un fœtus atteints de maladie ostéocondensante congénitale et évolutive, syndromique, sévère, de transmission autosomique récessive, associée à un retard de croissance avec microcéphalie, une déficience intellectuelle, une fente palatine, une surdité de perception bilatérale profonde, une atrophie cérebelleuse, une atrophie optique, une hépatopathie évoluant vers une cirrhose, avec hypersplenisme et hypertension portale,  une ichtyose, une lymphopénie évoluant vers une pancytopénie sans anomalie au myélogramme. En anténatal, il existait au premier trimestre une PAPP-A effondrée, puis un retard de croissance osseux à partir du 2e trimestre. Une interruption médicale de grossesse a été acceptée à 21SA lors de la 4e grossesse du couple devant une forte suspicion de récidive avec notamment PAPP-A effondrée et aspect osseux dense, éléments confirmés par l’examen foetopathologique.

L’analyse du génome entier sur la plateforme AURAGEN a révélé la présence d’un variant de classe 3, intronique profond, à l’état homozygote, dans COG5 chez les 2 enfants symptomatiques et le fœtus interrompu, et hétérozygote chez les parents et l’enfant asymptomatique chr7:g.107446541A > T(Hg38) NM_006348.3: c.632-33909T > A ; p.?

 Le dépistage d’anomalies de la glycosylation en électrophorèse capillaire de la transferrine (N-glycosylation) et de l’apoC3 (O-glycosylation) a révélé seulement une faible anomalie, non reproduite, chez un des 2 patients : légère augmentation de la fraction 3-sialylée de la transferrine et profil légèrement anormal pour l’ApoC3 pouvant être compatible avec un COG-CDG, le deuxième enfant ayant un profil normal à 2 reprises.

L’analyse en RT-PCR sur lymphocytes a mis en évidence chez les 2 enfants atteints l’existence d’un épissage anormal, avec rétention partielle de l’intron 6, décalage du cadre de lecture et apparition d’un codon stop prématuré NM_006348.3 (COG5) : p.(Asp211Valfs*12) comme prédit in silico. L’analyse en RT-PCR va également être réalisée sur tissus foetaux congelés (os et foie).

Sur fibroblastes est démontré chez les enfants atteints un retard de l'action de la Brefeldin A en faveur d’un défaut de transport rétrograde au niveau du Golgi compatible avec un déficit en COG5.

Discussion.

Il s’agit du premier cas de déficit en COG5 prouvé par mutation intronique profonde, révélé par une pathologie ostéocondensante symptomatique, illustrant l’intérêt de l’analyse complète du génome et l’importance d’une coopération multidisciplinaire pour aboutir à un diagnostic en contexte syndromique atypique. Malgré le caractère exceptionnel de la pathologie, il existe une grande hétérogénéité des manifestations cliniques pré et post-natales du déficit en COG5, plaidant également pour un recours large au  analyses pangénomiques devant ce type d’association syndromique, y compris en cas de suspicion de maladie métabolique où les investigations biochimiques habituelles peuvent être mises en défaut.


Marjolaine WILLEMS (Montpellier), Sandrine VUILLAUMIER BARROT, Constance WELLS, Fanny ALKAR, Marie-Gabrielle VIGUE, Cyril AMOUROUX, Laura KOLLEN, Marie-Catherine RENOUX, David GENEVIÈVE, Marie VINCENTI, Jean-Michel FAURE, Lylou CASTEIL, Dorothée VICOGNE, Malika CHELBI, Sylvie ALGLAVE, Arnaud BRUNEEL, Consortium AURAGEN, Isabelle CREVEAUX, François FOULQUIER, Renaud TOURAINE
16:45 - 17:45 #38363 - P148 Mutations tissu-spécifiques de l’ADN mitochondrial (MT-TF) dans les myopathies mitochondriales.
P148 Mutations tissu-spécifiques de l’ADN mitochondrial (MT-TF) dans les myopathies mitochondriales.

Les myopathies mitochondriales sont des atteintes musculaires progressives causées par une altération de la phosphorylation oxydative (OXPHOS) dans les mitochondries. Ces maladies métaboliques sont liées à des déficits de la chaîne respiratoire qui entraînent un déficit de production d'énergie sous forme d'adénosine triphosphate (ATP). Les muscles squelettiques ayant une forte demande énergétique, leur atteinte est souvent au premier plan. Actuellement, la confirmation diagnostique par des techniques de génétique moléculaire est réalisée à partir d’ADN leucocytaire issu de prélèvement sanguin, considéré moins invasif qu’une biopsie de muscle.

 

Nous rapportons quatre patients issus de trois familles avec une myopathie mitochondriale associée à un ptosis, une surdité neurosensorielle, une épilepsie, une insuffisance rénale tubulo-interstitielle, une cardiomyopathie. La biopsie musculaire retrouve des stigmates d’atteinte mitochondriale avec des fibres rouges déchiquetées et des fibres COX négatives/SDH positives. L’analyse de la chaîne respiratoire mitochondriale retrouve un déficit enzymatique des complexes I, III et IV ou du complexe IV isolé.

 

Trois variants nucléotidiques (m.586G>A, m.601G>A, m.616T>C) ont été retrouvés dans le gène MT-TF avec des taux d’hétéroplasmie extrêmement variables d’un tissu à l’autre : les patients présentent un taux d’hétéroplasmie inférieur à 5% dans les leucocytes du sang circulant contre un taux supérieur à 70% dans le muscle. Dans ces conditions, il semble important d’insister sur la nécessité de ne pas s’arrêter devant un résultat négatif sur l’ADN leucocytaire si la suspicion clinique est forte et de revenir en premier lieu au tissu atteint c’est-à-dire de proposer la biopsie musculaire dont les signes histologiques sont spécifiques, qui permet l’analyse de la chaîne respiratoire et qui reste le tissu préférentiel pour l’étude génétique ; ou bien d’étudier différents tissus d’un même individu.

 

Dans la littérature, certains variants du gène MT-TF ont été recherchés dans plusieurs tissus permettant d’évaluer la variabilité des taux d’hétéroplasmie. Les atteintes du système nerveux central semblent être plus fréquemment liées à des taux élevés dans le sang. Cependant, il n’y pas toujours de corrélation claire entre un taux d’hétéroplasmie élevé et un phénotype clinique sévère. En France, la lecture des variants de l’ADNmt sera prochainement possible lors du séquençage de génomes par le laboratoire national SeqOIA (plan gouvernemental France Médecine Génomique 2025). Il paraît fondamental de continuer l’étude précise, à la fois clinique, biologique, histologique et moléculaire de ces variants, en lien avec les bases de données existantes spécifiques aux maladies mitochondriales, afin de pouvoir affirmer un diagnostic et proposer un conseil génétique aux patients et à leur famille.


Sylvia ROSE (Paris), Aurélien TRIMOUILLE, Didier LACOMBE, Edoardo MALFATTI, Isabelle DESGUERRE, Agnès ROTIG, Giulia BARCIA
16:45 - 17:45 #38418 - P152 Analyse de MitoMatcher, la base de données française pour les maladies mitochondriales.
P152 Analyse de MitoMatcher, la base de données française pour les maladies mitochondriales.

Les maladies mitochondriales sont des maladies génétiques rares, cliniquement et génétiquement extrêmement hétérogènes, causées par un déficit de production énergétique via les mitochondries. La mitochondrie a la particularité d’être sous la dépendance de 2 génomes, mitochondrial (ADNmt) et nucléaire, avec de nombreux variants pathogènes responsables de ces pathologies. Il existe de nombreux mécanismes de communication et de régulation entre ces 2 génomes, encore mal compris, impliqués dans le contrôle et le maintien de la biogénèse mitochondriale. L’ensemble de ces mécanismes joue un rôle important dans l’hétérogénéité clinique et génétique présentée par les patients atteints de maladie mitochondriale. 

Mitomatcher, est la 1ere base de données française pour les maladies mitochondriales, implémentée par l’ensemble des laboratoires du réseau MitoDiag en lien avec les centres de référence nationaux (CARAMMEL et CALISSON) et la filière maladies rares Filnemus. Actuellement, MitoMatcher comporte les données phénotypiques et génétiques de plus de 3000 patients. Le module de requête CafeVariome permet d’interroger et de croiser ces données clinico-biologiques. La compilation de ces données dans Mitomatcher a permis la réanalyse des variants de l’ADNmt que nous avions précédemment rapportés dans une cohorte française (S. Bannwarth et al., J. Med. Genet.2013), certains d’entre eux ont été reclassifiés. D’autre part, nous avons mis en évidence des co-occurrences de variants avec le variant pathogène m.3243A>G responsable du syndrome MELAS mais également avec le variant m.11778G>A responsable d’atrophie optique héréditaire de Leber. 

Le développement de Mitomatcher va également nous permettre de mieux comprendre les mécanismes moléculaires responsables de l’hétérogénéité clinico-génétique des maladies mitochondriales grâce au projet Mitomics qui en émane (ANR - France 2030). En effet, l’intégration des données multi-Omics (transcriptomiques / protéomiques / métabolomiques) combinée aux données cliniques et génomiques (WES, WGS) dans MitoMatcher devrait aider à mieux appréhender la complexité de ces pathologies. L’analyse croisée de ces données phénotypiques, génétiques et multi-Omics se fera grâce à de nouveaux outils in silico et à de nouvelles approches innovantes d’intelligence artificielle.

 

A terme, les résultats obtenus permettront d’identifier de nouvelles corrélations génotype/phénotype, de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques via une approche intégrée multi-OMICs afin de mieux cibler les voies spécifiques et le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les maladies mitochondriales. 


Alexandrina BODRUG, Sylvie BANNWARTH (NICE), Mitodiag RÉSEAU, Stéphane TIRARD, Silvia BOTTINI, Marie DEPREZ, Benjamln NAVET, Céline BRIS, Justine LABORY, Cécile ROUZIER, Annabelle CHAUSSENOT, Samira AIT-EL-MKADEM SAADI, Marco LORENZI, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER, Vincent PROCACCIO
16:45 - 17:45 #38550 - P156 Aspects biochimiques et génétiques de la maladie de Fabry ; analyse de 4 familles algérienne.
P156 Aspects biochimiques et génétiques de la maladie de Fabry ; analyse de 4 familles algérienne.

La maladie de Fabry est une maladie héréditaire du métabolisme des sphingolipides de transmission liée au chromosome X. Elle est due à des mutations du gène GLA codant pour l’alpha-galactosidase A, une enzyme lysosomale responsable de l’hydrolyse de glycosphingolipides.

Le déficit enzymatique entraine l’accumulation de Globotriaosyl céramide, appelé Gb3 dans l’organisme, responsable d’une atteinte progressive multisystémique, avec manifestations dermatologiques, rénales, cardiaques, gastro-intestinales, et neurologiques

Matériel et méthodes

Au total, 4 cas index et 16 apparentés ont fait partie de cette étude. Il s’agit d’adulte jeune de sexe exclusivement masculin, présentant une moyenne d’âge estimée à 41,50 ± 6,95 (Valeurs extrêmes comprises entre 32 à 41). Aucune consanguinité n’a été rapporté au sein des familles.

L’ensemble des patients ont consulté pour exploration d’insuffisance rénale chronique terminale, d’étiologie inconnu, les symptômes associés étaient l'angiokératome, les acroparesthésies, HTA, et AVC

Résultats

L’ensemble des cas index, ont été diagnostiqué sur la base de la mesure de l’activité enzymatique de l’α-galactosidase qui est revenu déficiente, estimée en moyenne à 4,87 ± 1,89 (valeurs extrêmes comprises entre 2.14 et 6.15 nmol/h/mg de protéine).

L’ensemble des cas index avaient une protéinurie positive. Une caractérisation génétique a permis d'identifier les 4 mutations délétère

Discussion

L’ensemble des malades ont été sélectionnés sur la base des résultats de l’activité enzymatique en α-galactosidase déficient, qui est la méthode de référence pour le diagnostic des hommes hémizygotes.

La sous-estimation des signes dermatologiques, et neurologiques survenu une dizaine d’années au préalable, ont conduit au diagnostic retardé de la maladie de Fabry dans sa description classique. L'analyse génétique a permis d'identifier les conductrices

 

Conclusion

La maladie de Fabry est une pathologie complexe qui nécessite d'être diagnostiqué précocement avant la survenue de complications irréversibles, et dont dépend l'efficacité de l'enzymothérapie substitutive.

Son diagnostic repose sur la détermination de l'enzyme déficiente, et l'identification moléculaire. Une enquête familiale est indispensable, pour limiter les complications de l'affection


Siham HALLAL (alger, Algérie), Lyèce YARGUI
16:45 - 17:45 #38594 - P160 Déficit en pyruvate kinase érythrocytaire : importante variabilité phénotypique au sein d’une famille tunisienne.
P160 Déficit en pyruvate kinase érythrocytaire : importante variabilité phénotypique au sein d’une famille tunisienne.

La pyruvate kinase (PK) catalyse la conversion du phosphoénol pyruvate en pyruvate, produisant ainsi de l'ATP dans les globules rouges. Un déficit en PK entraîne une réduction de l’ATP et de la durée de vie des globules rouges. Cette anémie hémolytique congénitale non sphérocytaire rare est causée par des mutations du gène PKLR, codant pour la PK,localisé sur le chromosome 1q21.1. Cette pathologie récessive se caractérise par une hétérogénéité clinique se traduisant par un degré variable d'hémolyse et une morbidité importante.

Nous rapportons ici une famille consanguine avec un enfant atteint de déficit en pyruvate kinase. Tous les membres de la famille ont été soumis à une NFS, dosage de la PK et une analyse moléculaire par séquençage direct.

Le patient est un garçon de 13 ans qui a développé une anémie néonatale et un ictère. Il présente un retard de croissance et il est transfusé toutes les deux semaines. Son hémoglobine est de 7,8 g/dL et le niveau taux de PK est de 2,45 U/gHb (normal : 5-8 U/gHb). Ses parents et son frère sont en parfaite santé. Leurs paramètres hématologiques sont normaux, alors que leurs activités PK sont diminuées (2,5 pour le père, 3,3 pour la mère, et 4,25 pour le frère). L’analyse moléculaire de tout le gène PKLR a montré que le patient est homozygote c.1010delG/c.1010delG, ses parents sont hétérozygotes, et son frère ne porte pas la mutation. Cette délétion entraîne un signal de terminaison prématurée au codon 340 au lieu du codon 574.

Le statut hétérozygote de la mutation qui ségrège au sein de la famille n’explique pas le taux très diminué chez les parents. De plus, malgré ce faible taux de PK, ceux-ci présentent une NFS normale et sont en bonne santé. Cela suggère l’existence d’un mécanisme compensatoire. Cette étude montré la complexité d’établir une corrélation phénotype/génotype dans une maladie héréditaire dite monogénique.


Houyem OURAGINI (Tunis-Belvedere, Tunisie), Faten FATNASSI, Ilhem BEN FRAJ, Dorra CHAOUACHI, Monia OUEDERNI, Samia MENIF
16:45 - 17:45 #38090 - P164 Délétion du bras long du chromosome 5, haploinsuffisance du facteur d’épissage RBM22 et traitement au lénalidomide des syndromes myélodysplasiques à del(5q).
P164 Délétion du bras long du chromosome 5, haploinsuffisance du facteur d’épissage RBM22 et traitement au lénalidomide des syndromes myélodysplasiques à del(5q).

Les syndromes myélodysplasiques (SMD) sont des pathologies myéloïdes clonales et malignes acquises ayant pour origine la moelle osseuse. Elles résultent d’une hématopoïèse inefficace et présentent un risque accru d’évolution en Leucémie Aigüe Myéloïde. La délétion totale du chromosome 5 ou partielle du 5q [del(5q)] est l’anomalie chromosomique la plus fréquente. L’altération du processus d’épissage des pré-ARNm est un événement clé de la pathogenèse des SMD. Le gène RBM22 code un facteur d’épissage localisé sur la région chromosomique 5q et est délété dans la majorité des patients SMD à del(5q). Nos résultats vont dans le sens de l’hypothèse que la délétion uni-allélique de RBM22, due à la perte du 5q, joue un rôle majeur dans la pathogenèse des SMD à del(5q) et dans la réponse au traitement standard de ces SMD, le lénalidomide.

En effet, nous démontrons que la déplétion de RBM22 dans des cellules MDS-L, une lignée de SMD à del(5q), entraîne une altération de la différenciation myéloïde et sa surexpression induit une augmentation de la différenciation mégacaryocytaire. La déplétion de RBM22 perturbe le cycle cellulaire en ralentissant la progression de la phase S et de la mitose, ceci résultant en un ralentissement global de la prolifération cellulaire. La diminution de l’expression de RBM22 augmente la proportion de cellules polyploïdes. Toutes ces altérations miment le phénotype des blastes des SMD à del(5q). Dans des cellules souches hématopoïétiques humaines (HSC) CD34 + de sang de cordon, la déplétion de RBM22 altère la différenciation érythroïde. Enfin, l’haploinsuffisance de ce gène RBM22 dans ces HSC CD34+ dérégule significativement l’expression génique et l’épissage de pré-ARNm, notamment dans des gènes impliqués dans la réponse au traitement de choix des SMD à del(5q) de bas risque : le lénalidomide, suggérant un rôle de RBM22 dans la réponse au lénalidomide. Nous démontrons que l’exposition des cellules MDS-L au lénalidomide accentue le phénotype d’apoptose et de différenciation mégacaryocytaire lorsque RBM22 est déplété.

Nos travaux démontrent que la délétion uniallélique de RBM22 due à la perte du 5q dans les SMD (i) mime des traits phénotypiques cellulaires observés dans les SMD del(5q) et (ii) explique en partie la sensibilité des blastes SMD del(5q) au lénalidomide, traitement de choix des SMD del(5q). L’ensemble de ces résultats suggèrent que l’haploinsuffissance de RBM22, due à la perte du 5q,  joue un rôle dans la bonne sensibilisation au lenalinomide des SMD à del(5q).


Eloïse LE HIR-REYNAUD, Benoit SOUBISE, Séverine COMMET, Nadia GUEGANIC, Corinne TOUS, Abrahan MOLINA-MENDOZA, David ROMBAUT, Laurent CORCOS, Michaela FONTENAY, Nathalie DOUET-GUILBERT, Marie-Bérengère TROADEC (BREST)
16:45 - 17:45 #38604 - P168 Une nouvelle hérédité digénique du PRAAS impliquant la sous-unité constitutive PSMA6 du protéasome.
Une nouvelle hérédité digénique du PRAAS impliquant la sous-unité constitutive PSMA6 du protéasome.

Introduction : Plusieurs gènes codant pour des sous-unités du protéasome, tels que PSMB8, PBMB9, PSMB10, PSMB4, PSMA3, PSMD12, ainsi que les chaperonnes essentielles à l'assemblage du protéasome, comme POMP et PSMG2, ont été identifiés comme les gènes responsables des Syndromes Auto-inflammatoires Associés au Protéasome (PRAAS). Le phénotype regroupant des fièvres récurrentes, de la dermatose neutrophilique, une lipodystrophie et une amyotrophie résulte du dysfonctionnement du protéasome, ce qui entraîne l'accumulation de protéines ubiquitinylées dans les cellules. Un modèle d'hérédité digénique du PRAAS a déjà été décrit chez deux patients porteurs de mutations dans les gènes PSMB8/PSMA3, codant respectivement pour les sous-unités β5i inducible et α7 constitutive.

Objectif : Nous décrivons le cas d'un patient de 30 ans, issu de parents non apparentés. Depuis l'âge d'un mois, il a présenté une fièvre récurrente inexpliquée deux fois par mois, associée à des épisodes d'urticaire et un syndrome inflammatoire biologique. Il a développé une atrophie musculaire sévère associée à un retard staturopondéral (sa taille était de 1,58 m et son poids était de 41 kg à l'âge de 30 ans). Une biopsie cutanée a révélé des infiltrats compatibles avec le diagnostic de PRAAS.

Méthode : Un WGS en trio a été réalisé sur la plateforme AURAGEN. Les variants ont été confirmés dans un laboratoire de référence. L'activité catalytique du protéasome a été évaluée à l'aide d'immunoblots d'ubiquitine et de son activité enzymatique sur des lysats cellulaires issus des PBMC du patient et de contrôles sains.

Résultats : Un variant paternel hétérozygote pathogène p.(Thr75Met) dans le gène PMSB8 et une délétion hétérozygote maternelle de l'exon 3 du gène PSMA6 (NM_002801.3:c.171+64_253+528del) ont été identifiés. Le CNV était absent de gnomAD SVs 2.1 et l'apparition d'une protéine tronquée p.(Asp58Leufs*47) étaient prédite. Les essais fonctionnels ont révélé l'accumulation de protéines ubiquitinylées dans les lysats de PBMC du patient par rapport aux contrôles (2,5 fois plus élevée). De plus, l'activité de type trypsine, caspase et chymotrypsine était plus faible. La signature interféron (IFN) utilisant un score de réponse aux gènes de type I de l'IFN standardisé était élevée (quantification relative : 16,3).

Conclusion : Nous décrivons un rare cas adulte d'un patient présentant un phénotype de PRAAS selon une hérédité digénique associée à des variants des sous-unités du protéasome PSMB8 et PSMA6. Le gène PSMA6, codant la sous-unité constitutive α7, n'a pas été précédemment associé à la maladie. Ces variants pathogènes ont entraîné une dysrégulation de l'IFN de type I, une altération de l'activité catalytique du protéasome caractéristique du PRAAS. Ainsi, le patient pourrait bénéficier d'une thérapie anti-JAK. Ce diagnostic introduit un nouveau gène d'immunoprotéasome associé au PRAAS.

Remerciements : Nous tenons à remercier le patient, ses parents et l'équipe d'AURAGEN.


Déborah MÉCHIN, Maud TUSSEAU, Damien SANLAVILLE, Martin BROLY, Florence APPARAILLY, Alexandre BELOT, Emmanuel FORRESTIER, Rachel COTTET, Guilaine BOURSIER (Montpellier)
16:45 - 17:45 #38354 - P172 Leucémie aiguë myéloïde (LAM) chez 2 frères présentant une translocation réciproque équilibrée familiale non décrite co-ségrégeant avec des malformations des mains : vers un nouveau facteur de prédisposition aux LAM ?
P172 Leucémie aiguë myéloïde (LAM) chez 2 frères présentant une translocation réciproque équilibrée familiale non décrite co-ségrégeant avec des malformations des mains : vers un nouveau facteur de prédisposition aux LAM ?

Nous présentons un cas familial de leucémie aiguë myéloïde (LAM) chez 2 frères âgés de 8 ans et 26 ans, co-ségrégeant avec une translocation chromosomique constitutionnelle t(1;2)(p36q24) et des malformations des mains.

Une LAM2 a été diagnostiquée chez le cas index à l'âge de 8 ans et 9 mois. Le caryotype médullaire retrouve un clone pathologique caractérisé par une perte du chromosome Y associée à une t(8 ;21) RUNX1 ::RUNX1T1 en faveur d’une LAM2, ainsi qu’une t(1;2)(p36;q24). Cette t(1;2)(p36q24) médullaire homogène persistant à l’issue de la rémission, une origine constitutionnelle est évoquée.

La CGH-array effectuée sur fibroblastes confirme l’absence de déséquilibre chromosomique aux points de cassure.

Le patient présente par ailleurs de discrètes malformations des mains caractérisées par une articulation métacarpo-phalangienne des pouces non mobile, une discrète hypoplasie de la phalange distale des index, un écart important entre l'index et le majeur, et une clinodactylie très marquée avec brachymésophalangie des cinquièmes doigts sur les deux mains. Ces anomalies des mains sont présentes chez le père, le frère et la sœur du cas index, qui sont également porteur de cette translocation. Une enquête familiale est initiée.

Quatre ans plus tard, le frère du cas index, porteur de la translocation t(1;2)(p36q24), a développé une LAM3 à l'âge de 26 ans. Il présente des anomalies des mains similaires à celles de son frère (clinodactylies, brachyphalangies, camptodactylies réductibles et brachymétatarsie des 2èmes rayons).

Les LAM se développement à partir d’une cellule souche hématopoïétique ayant acquis des anomalies génétiques la bloquant dans sa différenciation et entrainant une prolifération.

Des mutations constitutionnelles touchant de nombreux gènes (CEBPA, RUNX1, ETV6, GATA2, TGM6…) sont décrites et prédisposent à la survenue d’hémopathies malignes. Ces mutations s’intègrent soit dans des syndromes génétiques soit surviennent de novo. Dans notre observation la co-occurrence de LAM chez 2 frères porteurs d’une t(1;2) constitutionnelle avec  des anomalies atypique des mains soulève l’hypothèse d’une possible corrélation entre la translocation t(1;2)(p36q24) constitutionnelle et une prédisposition aux LAM.

Afin de mieux comprendre cette histoire familiale, une analyse par cartographie optique est réalisée pour préciser les points de cassure de cette translocation et tenter d’identifier les gènes impliqués ainsi qu’un panel de prédisposition aux hémopathies maligne par NGS. Plusieurs hypothèses sont alors possibles, notamment la présence d'un gène de fusion ou l'inactivation/activation d’un ou plusieurs gènes aux points de cassure, ou la présence d’une variation constitutionnelle prédisposant aux LAM sans rapport avec cette translocation.


Angèle MAY (Rouen), Dominique PENTHER, Géraldine JOLY-HELAS, Alani MUSTAFA, Schneider PASCALE, Maud BRANCHAUD, Nathalie PARODI, Claude HOUDAYER, Pascal CHAMBON, Alice GOLDENBERG
16:45 - 17:45 #38314 - P176 Identification d’une mutation complexe du gène COL6A3 : une odyssée internationale.
P176 Identification d’une mutation complexe du gène COL6A3 : une odyssée internationale.

Les dystrophies liées au collagène de type VI (COL6-RDs) regroupent des spectres cliniques hétérogènes. La dystrophie musculaire congénitale d’Ullrich (UCMD) représente la forme la plus précoce et sévère, caractérisée par une faiblesse musculaire, une hypotonie, des rétractions des articulations proximales, une hyperlaxité distale et une insuffisance respiratoire progressive. Les COL6-RDs sont causées par des mutations dans les trois gènes (COL6A1-3) codant les chaines a1-3 qui s’assemblent pour former les hétérotrimères majeurs de collagène VI dans la matrice extracellulaire du tissu musculaire.

Nous présentons le cas d’une patiente âgée de 14 ans, seule enfant atteinte d’une grande famille Argentine. A la naissance, elle présentait des dislocations de hanches et une hyperlaxité distale prononcée. Elle a acquis la marche de façon indépendante à l’âge de 2,5 ans. En raison d’une faiblesse musculaire proximale progressive et de rétractions articulaires, elle a utilisé un fauteuil roulant de façon permanente vers 7-8 ans, et elle a eu besoin d’une ventilation nocturne non invasive. A l’âge de 9 ans, elle a subi une chirurgie pour corriger sa scoliose.

Différents éléments paracliniques étaient en faveur d’une COL6-RD : les anomalies détectées sur la biopsie musculaire réalisée à 9 mois, une réduction marquée de la sécrétion du collagène VI par les fibroblastes cutanés, associée à une rétention intracellulaire. Cependant, l’identification du défaut moléculaire sous-jacent s’est avérée d’une grande complexité. Le séquençage Sanger des séquences codantes des gènes COL6A1-3 réalisé en France n’a pas permis de déterminer le variant causal. Un séquençage d’exome (trio parents/atteint) n’a initialement pas permis d’identifier d’autres variants. Plus récemment, un second séquençage d’exome réalisé aux Etats-Unis (Center for Applied Genomics, Children's Hospital of Philadelphia) a révélé un événement de délétion-insertion hétérozygote de novo dans le gène COL6A3, entraînant la perte des exons 13-16. Ceci conduit à une délétion en phase de 124 acides aminés dans la région N-terminale du domaine triple hélice, comprenant 11 des 15 triplets critiques décrits par Butterfield et coll. (2013). De plus, un fragment inversé de 325 pb (non Alu) issu de l’intron 23 du COL6A3 était inséré dans la partie délétée.

Nous présenterons les résultats de RNAseq, et d’analyses fonctionnelles réalisées sur du matériel biologique issu de la patiente. Il est important de noter que le variant COL6A3 est potentiellement une cible pour des approches thérapeutiques de dégradation, en cours de validation expérimentale.

Pour conclure, ce travail de longue haleine met en exergue, une fois de plus, la complexité du diagnostic moléculaire des COL6-RDs, même dans un cas de présentation clinique classique d’UCMD.


Valérie ALLAMAND (Paris), Soledad MONGES, Corine GARTIOUX, Ana Lia TARATUTO, Alix DE BECDELIÈVRE, Sandra DONKERVOORT, Dong LI, Hakon HAKONARSON, Laetitia RIALLAND, Julien BURATTI, Elodie LEJEUNE, Dimitris KOURTZAS, Boris KEREN, Michael LEESON, A. Reghan FOLEY, Carsten G. BÖNNEMANN, Susana QUIJANO-ROY, Corinne MÉTAY, Deborah J WATSON
16:45 - 17:45 #37572 - P180 Dépistage génétique néonatal : A propos du programme pilote sur l’amyotrophie spinale infantile.
P180 Dépistage génétique néonatal : A propos du programme pilote sur l’amyotrophie spinale infantile.

   Le dépistage néonatal (DNN) en France concerne 13 maladies, essentiellement des maladies métaboliques. L’évolution des techniques de génétique moléculaire fait poser la question du dépistage génétique néonatal.

   L’amyotrophie spinale infantile (SMA) est une maladie génétique neuromusculaire caractérisée par une perte des motoneurones de la corne antérieure de la moelle épinière. La transmission se fait sur un mode autosomique récessif. Le gène impliqué (SMN1) est impliqué dans la survie du motoneurone. Dans 95% des cas, on observe une délétion homozygote de l’exon 7 des 2 gènes SMN1 du patient. Un gène homologue au gène SMN1, le gène SMN2, est peu fonctionnel, en raison d’un épissage de l’exon 7, mais la sévérité de la maladie dépend en partie du nombre variable de copies du gène SMN2. On distingue 4 types cliniques de SMA. 60% des SMA de type 1 décèdent avant l’âge de 18 mois. Récemment, plusieurs médicaments ont vu le jour dans la SMA. Le Nusinersen est un oligonucléotide anti-sens, capable de fonctionnaliser le gène SMN2. Il est administré par injections intra-thécales répétées. Une thérapie génique (Onasemnogene abeparvovec, Zolgensma°) est disponible. Il s’agit d’une injection IV unique. Le Risdiplam, en prise orale quotidienne, est un modificateur d’épissage d’ARN. Ces médicaments ont l’AMM en France pour la prise en charge des types 1, 2 et 3 en France et a une autorisation pour le traitement présymptomatique de la SMA jusqu’à 3 copies SMN2. La SMA remplit les critères de Wilson (test génétique fiable, bonne connaissance de la maladie, possibilités thérapeutiques…). Le bénéfice est meilleur lors d'une administration précoce, d’où l’intérêt d’un dépistage néonatal. En France, un projet pilote est en cours depuis fin 2022 avec l’AFM-Téléthon dans 2 régions (Nouvelle Aquitaine et Grand Est), ce qui représente 2 X 55 000 naissances/an, soit 32 enfants atteints de SMA attendus sur 2 ans. Le test de dépistage repose sur la recherche de la délétion homozygote du gène SMN1 par technique de biologie moléculaire. En cas de positivité, un nouveau prélèvement à visée diagnostique est réalisé pour étudier le nombre de copies SMN2. Le dossier du patient est ensuite passé en RCP, afin de définir les modalités thérapeutiques selon le phénotype et le nombre de copies SMN2. Actuellement, le taux d’exhaustivité de la participation au projet sur les deux régions est de 91,5%. Le rendu du résultat se fait en moyenne à J 7,2. Après 25 659 buvards testés, deux nouveau-nés ont été testé positifs et un a pu être traité à J 27.

   Le DNN n’est malheureusement pas harmonisé en Europe, de nombreux pays européens réalisant davantage de DNN qu’en France. Une réflexion au niveau européen pour un panel uniforme de dépistage serait intéressante à considérer dans les années à venir. L’évolution des techniques de séquençage nouvelle génération à haut débit (NGS), ainsi que les nouveaux enjeux thérapeutiques, doivent être pris en considération dans l’évolution du DNN.


Didier LACOMBE (Bordeaux), Nadège CALMELS, Carole ANDRE, Marie-Pierre REBOUL, Valérie BIANCALANA, Anaïs BITOUN, Christian COTTET, Marie DE CASTELMUR, Virginie HAUSHALTER, Isabelle HELOT, Elsa NOURISSON, Elodie PHILIPPE, Valentine POMMIER, Benoit ARVEILER, Hervé NABARETTE, Virginie RACLET, Carole RAMOUSSET, Hélène RENEAUD, Hugo RICHARD, Sarah ROMAIN, Catherine BOUFFARD-DUBEAU, Christine POMIES, Yvan DE FERAUDY, Sharham ATTARIAN, Caroline STALENS, Amandine VAIDIE, Caroline ESPIL-TARIS, Vincent LAUGEL
16:45 - 17:45 #38638 - P184 Patient acceptability for pharmaceutical treatment in arthrogryposis multiplex congenita – the PERCEPTION study.
P184 Patient acceptability for pharmaceutical treatment in arthrogryposis multiplex congenita – the PERCEPTION study.

Introduction:

Arthrogryposis multiplex congenita (AMC) is defined by the limitation of joint amplitudes present at birth, leading to motor deficits and limitations in terms of autonomy. Existing treatments are essentially symptomatic, including pain management and technical adaptations. To date, there is no drug treatment that directly acts on functional deficits, and studies are very limited. This raises the question of patient acceptance for a drug treatment.

Therefore, the aim of this study was to assess the acceptability of a medical treatment in patients with AMC.

Materials and methods:

This prospective observational study included children and adults referred to the AMC reference center at the Grenoble Alpes University Hospital, who had previously undergone a multidisciplinary assessment and had had a precise diagnosis. They were registered in the PARART database (NCT05673265) and were sent a questionnaire by e-mail.

Results:

Response rate was 33% (62 complete responses/ 189; 32 adult patients, 30 parents of affected children; 44 females, 18 males). Twenty-five responders were confronted with Amyoplasia, 21 with Distal Arthrogryposis (DA), 4 with a diagnosis from the “3rd group”, and 12 did not know the exact diagnosis of AMC. A long-term medication related to AMC was rarely taken (n = 6; 10%). The acceptance rate to take medical treatment for AMC was 78%. Pain and improved autonomy seemed to be important motives for acceptance, with a 75% and 92.5% acceptance respectively. The most important drug characteristics were efficacy (important for 96% of patients), impact on daily life activities (92%), and adverse effects (90%). Among the conventional dosage forms, the oral route in liquid or solid form was the most acceptable (acceptable for 90% of patients). The most acceptable frequency of administration was once a week (89%). The best tolerated duration of treatment was only a few days (87%), and the maximum acceptable delay before noticeable effects was a maximum of 1 month.

Conclusion:
These results have led us to conclude that patients with AMC would be in favor of taking drugs with specific pharmacological properties and for specific motives, as to relieve the pain or improve their autonomy.


Camille BERTHET, Marjolaine GAUTHIER, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
16:45 - 17:45 #37736 - P188 Splicéosomopathies : deux nouveaux syndromes malformatifs par mutation de WBP11 et WBP4.
P188 Splicéosomopathies : deux nouveaux syndromes malformatifs par mutation de WBP11 et WBP4.

 Les splicéosomopathies sont un groupe de plus de vingt pathologies décrites à ce jour, causées par des altérations dans des gènes du spliceosome, un complexe ribonucléoprotéique composé d'environ 200 protéines et ARNs chez les eucaryotes permettant l'épissage des pre-ARNm. Malgré sa fonction ubiquitaire, les altérations de certains composants de ce complexe ont des conséquences qui peuvent être spécifiques d’un tissu comme les variants de SNRNP200 responsables de rétinopathie ou polymalformatives mais cliniquement reconnaissables comme les syndromes de Nager ou Guion-Almeida.

 Les gènes WBP4 et WBP11 codent des protéines du spliceosome recrutées dans les premières étapes de l’épissage. Elles interagissent ensemble et avec les protéines associées à U2 small nuclear ribonucleoprotein subcomplex. Les protéines WBP ont des domaines WW de 40 acides aminés, qui régulent les interactions avec des protéines contenant des motifs riches en proline.

Une cohorte de 13 patients issus de 7 familles, porteurs de variants hétérozygotes tronquants dans WBP11 a été rapportée en 2020. Ces patients présentent un syndrome malformatif de sévérité variable associant des malformations vertébrales, cardiaques, rénales, gastro-intestinales, des membres et ayant pu faire évoquer l’association VACTERL pour certains. Plus récemment une cohorte de 10 patients issus de 8 familles, porteurs de variants homozygotes dans le gène WBP4 a été identifiée. Le phénotype est plus sévère que celui des patients avec mutation de WBP11, ils ont un retard du neurodéveloppement constant, des malformations craniofaciales, cardiaques, cérébrales. Chez certains patients l’association VACTERL a aussi été évoquée. Le mécanisme moléculaire décrit est une perte de fonction de WBP4. Les études fonctionnelles menées sur l’ARN de fibroblastes des patients montrent un impact sur des transcrits cibles comme NFIX, SMARCC2 et TRIO, gènes déjà impliqués dans des syndromes monogéniques autosomiques dominants.

Ces deux nouveaux syndromes enrichissent le cadre des splicéosomopathies et pourraient orienter de futures recherches sur l’association VACTERL.


Pauline PLANTE-BORDENEUVE (lille), Thuy-Linh LE, Pauline MARZIN, Anne GUIMIER, Eden ENGAL, Kaisa TEELE OJA, Reza MAROOFIAN, Katrin OUNAP, Maayan SALTON, Hagar MOR-SHAKED, Daphné LEHALLE, Stanislas LYONNET, Yline CAPRI, Christopher T. GORDON, Jeanne AMIEL
16:45 - 17:45 #38004 - P192 Le séquençage de génome à l’issue des examens foetopathologiques, retour de 30 mois d’expérience Toulousaine.
P192 Le séquençage de génome à l’issue des examens foetopathologiques, retour de 30 mois d’expérience Toulousaine.

Sur la période de janvier 2021 à juin 2023, un total de 51 dossiers de fœtus interrompus pour motif médical ayant bénéficié d’une description phénotypique précise par examen foetopathlogique ont été envoyés sur la plateforme AURAGEN pour le séquençage de génome. Nous avons obtenu un total de 22 résultats, les 29 autres étant toujours en attente. Les dossiers urgents pour lesquels le délai de 3 mois annoncé par la plateforme était respecté pour tous, sauf un dossier pour lequel le délai a été de 10 mois. Pour les autres dossiers, le délai de rendu de résultat variait de 4 mois à plus de 24 mois. Pour ceux qui ont été rendu, le délai moyen était de 6 mois. Sur les 22 résultats obtenus, nous avons eu 10 diagnostics positifs soit un rendement diagnostic de 45.5%. Nous comptons également 3 variants de signification inconnue. La majorité des pré-indications concernait la pré-indication « anomalies du développement, syndromes malformatif et syndromes dysmorphiques sans déficience intellectuelle » (n=41, 80.4%) et était représentées par des fœtus présentant des syndromes polymalformatifs. Les 10 autres dossiers ont été prescrits sur les pré-indications suivantes : les malformations cérébrales (n=2, 3.9%), les maladies osseuses constitutionnelles (n=2, 3.9%), les myopathies congénitales (n=3, 5.9%), les malformations cardiaques congénitales complexes (n=2, 3.9%), et les néphropathies chroniques (n=1, 2%). Parmi les gènes rendus avec variant(s) pathogène(s) nous retrouvons, PIK3C2A, SBDS, RAF1, HRAS, CEP290, GLDN, FANCL, USP14, AGTR1, ainsi qu’une délétion de novo impliquant EP300 et L3MBTL2. Près de 10% (n=5) de nos dossiers ont été envoyé en séquençage de génome comme examen de première intention. 66.7% des dossiers étaient envoyés sur la plateforme pour séquençage de génome en 2e intention après réalisation d’une ACPA négative. Parmi les 12 dossiers restants, 11 (21.6%) étaient envoyés sur la plateforme en 3e intention après un séquençage d’un panel ciblé de gènes (tels que le panel myopathie, anomalie du développement cortical ou encore dysgénésie tubulaire rénale). De manière intéressante, pour un cas, le séquençage de génome avait pour but de retrouver un deuxième variant pathogène dans les régions introniques d’un gène responsable d’une pathologie de transmission autosomique récessive non couvertes par le panel initialement réalisé.

En conclusion, le rendement diagnostic du génome dans le cadre d’une pathologie fœtale après examen foetopathologique est élevé. L’examen foetopathologique couplé avec un séquençage de génome est une bonne méthode diagnostique de première intention des maladies génétiques d’expression fœtale. Il ouvre également des perspectives précieuses comme aide de découverte de nouveaux gènes responsables d’une pathologie fœtale.


Nelly DEWULF (TOULOUSE), Maud LANGEOIS, Laetitia MONTEIL, Jessie OUSSELIN, Olivier PATAT, Delphine DUPIN DEGUINE, Nicolas CHASSAING, Jacqueline AZIZA, Charlotte DUBUCS
16:45 - 17:45 #38038 - P196 Apport du génome dans le diagnostic moléculaire des polydactylies pré-axiales isolées.
P196 Apport du génome dans le diagnostic moléculaire des polydactylies pré-axiales isolées.

La polarisation antéro-postérieure des membres, établissant le nombre et l’identité des doigts, est sous le contrôle du morphogène SHH régulé par un enhancer spécifique du membre, la ZRS, via une boucle chromatinienne. Les variants de type gain de fonction de la ZRS sont responsables de polydactylie pré-axiale (PPD) isolée par sécrétion ectopique de SHH, et en constituent la principale étiologie avec les variants du gène GLI3. Cependant, l’existence de patients en impasse diagnostique suggère l’existence d’autres mécanismes étiologiques inconnus.

Nous avons sélectionné quatre familles présentant une PPD avec atteinte des quatre membres, isolée ou peu syndromique, sporadique ou familiale, dont les investigations génétiques de routine s’avéraient négatives. A partir des données de séquençage du génome, l’analyse des variations nucléotidiques, de structure et du nombre de copie (CNV) a été réalisée prioritairement dans la région du TAD SHH-ZRS et des gènes de PPD.

Le séquençage de génome a mis en évidence un variant de novo intronique profond du gène GLI3 dont les impacts prédits sur l’épissage sont délétères (création d’un pseudo-exon selon SpliceAI), nécessitant des analyses fonctionnelles d’épissage, chez une patiente présentant une forme sporadique. L’analyse des variants de structure et CNV au locus SHH-ZRS, dans l’hypothèse d’une altération de l’architecture chromatinienne, a permis de détecter un remaniement génomique complexe, chez deux apparentés éloignés atteints. Pour cette famille associant PPD et hypertrichose du dos, la réalisation d’un séquençage long reads et d’une capture de conformation chromatinienne pourraient élucider le mécanisme physiopathologique en cause. Enfin, deux variants d’intérêt situés dans des enhancers ont été sélectionnés chez les deux familles restantes : une duplication de 8 pb dans un enhancer murin de SHH actif dans les tissus pulmonaire, digestif et uro-génital, et un SNV situé dans un enhancer du système nerveux du gène SALL1, impliqué dans le syndrome de Townes-Brocks. Dans les deux cas, ces variants rares pourraient engendrer l’expression ectopique des deux gènes cibles dans le bourgeon de membre. La réalisation de tests rapporteurs in vitro et in vivo est en cours pour reclasser ces variants de signification incertaine. Ainsi, dans ce travail, le séquençage de génome a permis d’apporter un diagnostic ou une piste diagnostique chez les quatre familles investiguées, appuyant l’intérêt de cette analyse dans la PPD isolée.


Fiona LEDUC (Lille), Anne-Sophie JOURDAIN, Emilie AIT YAHYA, Luc THOMES, Fabienne ESCANDE, Clémence VANLERBERGHE, Jade FAUQUEUX, Jamal GHOUMID, Perrine BRUNELLE, Florence PETIT
16:45 - 17:45 #37700 - P200 Anomalies associées à l'agénésie radiale.
P200 Anomalies associées à l'agénésie radiale.

Infants with radial ray deficiencies very often have other associated congenital anomalies. The reported frequency and the types of associated anomalies vary between different studies. The purpose of this investigation was to assess the frequency and types of associated anomalies among infants with radial ray deficiencies in a geographically well-defined population from 1979 to 2007 of 387,067 consecutive births. Of the 83 cases with radial ray deficiencies born during this period (prevalence at birth of 2.14 per 10,000), 75.9 % had associated anomalies. Cases with associated anomalies were divided into recognizable conditions (18 (22%) cases with chromosomal and 23 (28%) with non chromosomal conditions), and non recognizable conditions (22 (26%) cases with multiple congenital anomalies, MCA). Trisomies 18 and autosomal deletions were the most frequent chromosomal abnormalities. VACTERL association, thrombocytopenia absent radii syndrome, Fanconi anemia, Roberts syndrome and Holt-Oram syndrome were most often present in recognizable non chromosomal conditions. Anomalies in the musculoskeletal, cardiovascular and urogenital systems were the most common other anomalies in infants with MCA. The frequency of associated anomalies in cases with radial ray deficiencies emphasizes the need for a thorough investigation of these cases. Routine screening for other anomalies especially in the musculoskeletal, cardiac and urogenital systems may need to be considered in cases with radial ray deficiencies, and referral of these cases for genetic evaluation and counseling seems warranted.

 


Claude STOLL, Yves ALEMBIK (STRASBOURG)
16:45 - 17:45 #37741 - P204 Un module en ligne pour sensibiliser au syndrome Kabuki.
P204 Un module en ligne pour sensibiliser au syndrome Kabuki.

L’accompagnement des personnes atteintes de maladies rares du développement peut s’avérer spécifique compte tenu de la multitude d’acteurs susceptibles d’intervenir, de la variation des atteintes engendrées par une même maladie, des difficultés d’accès à l’expertise et aux informations sur la maladie et du faible nombre de personnes atteintes rencontrées au cours d’un parcours professionnel.

Pour améliorer l’information sur les maladies rares du développement, la filière AnDDI-Rares développe des modules de sensibilisation en ligne pour présenter les syndromes les plus fréquents et délivrer des recommandations pour le suivi et l’accompagnement.

Un module de sensibilisation au syndrome Kabuki a été mis en ligne en 2023.

Il se compose de 3 vidéos :

1- Qu’est-ce que le syndrome Kabuki ?

2- Quels parcours de santé pour les personnes avec un syndrome Kabuki ?

3- Quels parcours de vie pour les personnes avec un syndrome Kabuki ?

Pour permettre leur diffusion le plus largement possible, les vidéos sont sous-titrées en français et seront prochainement sous-titrées en anglais par l’ERN Ithaca.

 

 Des documents (PNDS, fiche focus handicap…) et ressources (Centres experts, Association…) sont annexés à chaque vidéo.

Pour faire le point sur les connaissances acquises, un quizz  est proposé à la fin du module.

Ce contenu pédagogique a été défini avec le Pr. David GENEVIEVE, médecin généticien et les parents témoignants de l’Association Syndrome Kabuki, Isabelle et Aurélie. Des professionnels scolaires, sociaux ou paramédicaux ont également été sollicités pour la production des contenus audiovisuels.

Autres modules disponibles : 

ü  Le syndrome de Williams et Beuren

ü  Le syndrome de Noonan 

D’autres syndromes seront abordés dans les mois à venir.


Gwendoline GIOT (Angers), Céline DAMPFHOFFER, Laurent DEMOUGEOT, Aurélie DUSSERT, Laurence FAIVRE, Anne HUGON, Isabelle MARION, Alain VERLOES, David GENEVIEVE
16:45 - 17:45 #37978 - P208 Etude clinique et génétique du syndrome de Waardenburg en Tunisie : A propos de 26 cas.
P208 Etude clinique et génétique du syndrome de Waardenburg en Tunisie : A propos de 26 cas.

Introduction :

Le syndrome de Waardenburg (WS) (#193500) est une maladie génétique autosomique rare. Sa transmission est dominante ou récessive selon le locus impliqué. A ce jour, six gènes sont associés à la maladie. Le WS se caractérise par une surdité neurosensorielle et des anomalies pigmentaires de l'iris, de la peau et des cheveux. Il existe quatre types connus du WS qui se distinguent par leurs caractéristiques cliniques. Les WS 1 et 3 sont causés par des mutations PAX3, tandis que les WS 2 et 4 sont génétiquement hétérogènes.

L’objectif de notre travail est de caractériser cliniquement une série de patients tunisiens ayant un WS et d’établir le diagnostic moléculaire chez ceux porteurs du WS 1.

Patients et méthodes :

Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 26 patients tunisiens présentant au moins deux critères majeurs ou un critère majeur et deux mineurs selon les critères diagnostiques proposés par le Waardenburg Consortium. Le séquençage Sanger du gène PAX3 a été réalisé chez six patients WS1. L'analyse MLPA a été réalisée chez les WS1 dont le séquençage était normal, à l'aide du kit P186 de MRC Holland.

Résultats :

Les diagnostics cliniques du WS 1, 2 et 3 ont été établis chez respectivement 12 (3 familiaux et 6 sporadiques) ; 13 (3 familiaux et 7 sporadiques) ; et un patient(s) (sporadique). Ils présentent une expression clinique variable inter et intrafamiliale. Nous avons constaté une surdité de perception (10/12 WS1, 13/13 WS2 et 0/1 WS3), un synophris (5/12 WS1, 3/13 WS2 et 1/1 WS3), une hétérochromie (4/12 WS1, 9/13 WS2 et 0/1 WS3), une racine nasale haute (10/12 WS1, 5/13 WS2 et 1/1 WS3), une mèche blanche frontale (9/12 WS1, 2/13 WS2 et 0/1 WS3) et une hypopigmentation cutanée (7/12 WS1, 3/13 WS2 et 1/1 WS3) et. Le cas WS 3 présentait, en plus, des anomalies des membres à savoir une arthrogrypose, un chevauchement des orteils et une syndactylie des doigts.

Le séquençage du gène PAX3 a révélé trois nouvelles variations à l’état hétérozygote : [c.164delTCCGCCACA/p.Ile55_His57del] (1/6), [c.942delC/p.Pro314ProfsX67] (2/6) et [c.933_936dupTTAC/p.Gln313LeufsX98] (1/6). Ces variants sont responsables de la modification de deux domaines fonctionnels de la protéine et ils sont prédits pathogènes ou probablement pathogènes selon la classification de l'ACMG.

 La MLPA a identifié une délétion hétérozygote décrite précédemment des exons 5 à 9 chez un patient.

Conclusion :

Le diagnostic du WS repose principalement sur des critères cliniques. L'étude moléculaire permet de confirmer le diagnostic. La variabilité clinique constatée en intra-familial confirme l’absence de corrélation génotype-phénotype dans le WS.

Le séquençage du gène PAX3 a permis de confirmer notre forte suspicion clinique chez 4/6 patients étudiés. Cependant, des études fonctionnelles doivent être réalisées pour confirmer avec certitude la pathogénicité des variants retrouvés. L'absence de variation du gène PAX3 amène à émettre l'hypothèse de l'implication d'autres gènes.


Melek TRIGUI (Montpellier), Malek NOUIRA, Sana SKOURI, Ahlem ACHOUR, Valérie BENOIT, Najeh BELTAIEF, Faouzi MAAZOUL, Ridha MRAD, Mediha TRABELSI
16:45 - 17:45 #38313 - P212 Profil inflammatoire et développement ultérieur d'un cancer chez les porteurs de variant pathogène de TP53 participant à l’étude LIFSCREEN.
P212 Profil inflammatoire et développement ultérieur d'un cancer chez les porteurs de variant pathogène de TP53 participant à l’étude LIFSCREEN.

Contexte

Les personnes porteuses de variant pathogène de TP53 (VPTP53) ont une incidence de cancer près de 24 fois supérieure à celle de la population générale. En dehors de la mastectomie prophylactique, aucune mesure préventive n'est actuellement disponible. Le rôle des facteurs immunitaires et inflammatoires est peu ou pas connu. Nous avons cherché des prédicteurs du développement de nouveaux cancers ultérieurs (NCU) parmi les cytokines inflammatoires et immunitaires, chez les participants (pts) de l'essai prospectif national de dépistage par IRM corps entier LIFSCREEN, qui avait recruté 107 porteurs de VPTP53.

Méthodes 

Tous les pts à LIFSCREEN, inclus entre 11/2011 et 12/2014, et pour lesquels des échantillons de sérum congelés étaient disponibles, étaient éligibles. Nous avons analysé les cytokines et chimiokines inflammatoires sur des échantillons collectés séquentiellement à l’inclusion (M0) et à M12 en utilisant un immunodosage multiplex (Bio-Plex Pro™ 40-plex, Bio-Rad). L'objectif principal était les associations potentielles entre ces biomarqueurs à M0 et M12 et l'incidence de tout NCU, évaluées par test de Wilcoxon-Mann Whitney et de régressions logistiques.

Résultats

Sur 107 pts, 42 avaient du sérum stocké et étaient éligibles : âge médian 35,5 (7-67), 67% de femmes. Le suivi médian était de 100 mois (IC 95 % 83-117). 24 patients (57%) avaient déjà eu un cancer avant d'entrer dans l'étude, dont 7 cancers du sein. 11 NCU ont été diagnostiqués. A M0, un profil « Th1-like » (taux sériques élevés d'IL-2 ( > 2 pg/ml) (p=0,03 ; population globale) et de CXCL9 ( > 50 pg/ml) (p=0,01 ; population sans antécédents de cancers)) était associé à la survenue d’un NCU. Dans la régression logistique, les chimiokines Th1 CXCL9 et CXCL10 étaient associées à une probabilité plus élevée de NCU (p=0,03 et 0,04, respectivement). À M12, des niveaux élevés de la chimiokine CXCL13 des lymphocytes T helper folliculaires (TFH)  ( > 25 pg/ml) protégeaient contre les NCU (p=0,04). Les individus présentant une baisse significative entre M0 et M12 des facteurs d'attraction des neutrophiles et des cellules T (tels que CXCL1 et IFNg/CXCL16 respectivement) n'ont pas développé de cancer.

Conclusion

Cette étude exploratoire identifie une association potentielle entre NCU et des profils chimiokiniques différents. Ces résultats nécessitent d'être validés sur de plus grandes séries, mais pourraient être utiles pour l'interception du cancer dans cette population particulière.

Financement

LIFSCREEN (NCT01464086) a été financé par la Ligue française contre le cancer. T.Ben Ahmed a été financé par la bourse DUERTECC (Diplôme universitaire européen de recherche translationnelle et clinique sur le cancer) et par Odyssea. Les expériences ont été menées dans le cadre du projet du consortium ONCOBIOME, financé par la Commission européenne dans le cadre d'Horizon 2020 (Pr L. Zitvogel, www.oncobiome.eu).


Tarek BEN AHMED (Paris), Marine FIDELLE, Anne-Laure MALLARD DE LA VARENDE, Imran LAHMAR, Eleni KARAMOUZA, Emmanuelle BOURBOULOUX, Valérie BONADONA, Christine LASSET, Véronique MARI, François EISINGER, Christine MAUGARD, Patrick BENUSIGLIO, Emmanuelle BAROUK-SIMONET, Marion GAUTHIER-VILLARS, Dominique STOPPA-LYONNET, Sophie JULIA, Viviane FEILLEL, Nathalie CHABBERT-BUFFET, Hélène DREYFUS, Olivier INGSTER, Sophie LEJEUNE, Catherine NOGUES, Pascal PUJOL, Laurence FAIVRE, Julie TINAT, Caroline ABADIE, Carole COZE, Elizabeth LUPORSI, Yves-Jean BIGNON, Capucine DELNATTE, Pascaline BERTHET, Chrystelle COLAS, Paul GESTA, Bruno BUECHER, Isabelle COUPIER, Katty MALEKZADEH, Stéphanie FOULON, Laurence BRUGIÈRES, Veronica GOLDBARG, Zitvogel LAURENCE, Suzette DELALOGE, Olivier CARON
16:45 - 17:45 #38454 - P216 Évolution de la stratégie diagnostique des épimutations constitutionnelles du gène MLH1 dans le syndrome de Lynch.
P216 Évolution de la stratégie diagnostique des épimutations constitutionnelles du gène MLH1 dans le syndrome de Lynch.

Les hyperméthylations constitutionnelles du promoteur du gène MLH1 sont une cause rare de syndrome de Lynch. Ces épimutations peuvent être de 2 types, primaires ou secondaires. Les épimutations primaires correspondent à des événements épigénétiques purs, labiles dans les lignées germinales, et ne sont donc généralement pas transmises à la descendance. Les épimutations secondaires sont associées à une altération génétique en cis et sont donc transmises à la descendance sur un mode autosomique dominant. La mise en évidence d’une hyperméthylation tumorale considérée comme la marque d’une tumeur sporadique, ainsi que l’absence d’antécédents familiaux pour les patients porteurs d’une épimutation primaire, compliquent l’identification de ces patients.

La recherche d’épimutation constitutionnelle du gène MLH1 a été mise en place dès 2009 au CHU de Lille dans le cadre du diagnostic moléculaire de routine du syndrome de Lynch. Cette analyse est réalisée pour les patients issus des consultations d’Oncogénétique de la région Hauts-de-France, et également pour de nombreux autres patients, sur demande des Oncogénéticiens Cliniques et Moléculaires du Groupe Génétique et Cancer (GGC). Soixante et onze patients porteurs d’une épimutation constitutionnelle de MLH1 ont ainsi été identifiés. Même si cette cohorte française peut être considérée comme de belle taille étant donnée la rareté des épimutations décrites dans la littérature, le nombre de patients identifiés en 14 années reste limité et la question d’un sous-diagnostic se pose.

L’une des causes probables est que de nombreux patients présentant une tumeur avec hyperméthylation de MLH1 ne sont pas adressés en consultation d’Oncogénétique. Mais ce n’est pas la seule. En effet, des taux de méthylation très faibles ont été rapportés chez certains patients porteurs d’épimutation. Nous avons notamment identifié des patients porteurs d’épimutations secondaires (associées aux variants c.27G > A et c.116+106G > A du gène MLH1) avec des taux particulièrement faibles de méthylation. La recherche d’hyperméthylation du promoteur du gène MLH1 est réalisée au laboratoire par pyroséquençage. Cette technique est une technique sensible, permettant de détecter des taux de méthylation faibles (de l’ordre de quelques %). Il existe néanmoins actuellement des techniques quantitatives encore plus sensibles, telle que la PCR digitale. Afin de diminuer le seuil de détection des épimutations, nous avons développé cette analyse de méthylation en PCR digitale. Ceci nous a permis de mettre en évidence une hyperméthylation < 1% chez une patiente porteuse du variant c.27G > A, pour laquelle l’analyse était négative en pyroséquençage.

Les évolutions technologiques nous amènent à réfléchir sur la pertinence clinique des taux de méthylation très faibles qui seront détectés dans le sang, et sur les changements à mettre en place dans la stratégie diagnostique afin d’optimiser le diagnostic des épimutations constitutionnelles.


Cédric FACON, Cathy FLAMENT, Lucie DELATTRE, Sophie LEJEUNE, Afane BRAHIMI, Françoise DESSEIGNE, Antoine DARDENNE, Sandrine HANDALLOU, Ahmed BOURAS, Caroline ABADIE, Philippe DENIZEAU, Louise CRIVELLI, Qing WANG, Catherine VERMAUT, Marie-Pierre BUISINE, Julie LECLERC (LILLE)
16:45 - 17:45 #38417 - P220 Distiguer le syndrome des télomères courts du syndrome des télomères longs : implication pour le conseil génétique.
P220 Distiguer le syndrome des télomères courts du syndrome des télomères longs : implication pour le conseil génétique.

Les gènes de la maintenance des télomères (dont TERTPOT1ACDTINF2) sont associés à 2 groupes de maladies distinctes. Des mutations somatiques et constitutionnelles à l’état mono ou bi-allélique peuvent être identifiées chez les patients. L’analyse attentive de la clinique et de l’exploration moléculaire (gène, fréquence allélique) doit permettre de distinguer les 2 syndromes.

Les syndromes des télomères courts (ou téloméropathies) sont maintenant décrits depuis plusieurs années. Les téloméropathies sont des maladies d’expression clinique variable (moelle, poumon, foie, peau, …) caractérisée par des mutations germinales perte de fonction dans les gènes de la maintenance des télomères. 

Une diminution de la taille des télomères peut être mise en évidence chez un certain nombre de malades. 

Les variations du gène POT1 ont été identifiées d’abord dans une forme autosomique récessive dans une famille de Coats plus associée à des télomères défectueux (Takai, Genes Dev, 2016) puis dans une forme dominante de présentation pulmonaire.

 

            Le syndrome des télomères longs a fait l’objet d’une revue dans le New England Journal of Medicine récemment. Il comporte des entités décrites depuis quelques années. Dès 2012, des articles décrivent des mutations somatiques de POT1 acquises dans les leucémies lymphoïdes chroniques puis dès 2016 dans des formes constitutionnelles dominantes (leucémies lymphoïdes chroniques, mélanome familial, gliome familial, angiosarcome). Un article (Wilson, Familial Cancer, 2017) montrait que le spectre de cancers pouvait être assez large. 

            Des télomères longs sont mis en évidence chez les patients présentant des leucémies lymphocytaires chroniques ainsi que dans un contexte de mélanome familial. 

Les réversions cellulaires ont été rapportées dans les maladies immuno-hématologiques et en particulier dans les téloméropathies (Revue Revy, Kannengiesser et Fischer, Nat Review Genetics, 2019). Un variant somatique contrebalançant le défaut induit par la(les) mutation(s) constitutionnelle(s) est sélectionné et détectable dans le sang en dehors de tout contexte tumoral. Ces sauvetages somatiques (Somatic genetic rescue, SGR) peuvent impliquer directement le gène causal  (Maryoung, et al., 2017 ; Gutierrez-Rodrigues, et al., 2018) ou indirectement comme avec POT1 (Revy, Nat Review Genetics, 2019 ; Schratz, JCI, 2021 ). Ces variants somatiques peuvent êtres des variants décrits dans les cancers.

Il faut donc lors de l’analyse génétique (NGS, WES, WGS) du sang de ces patients être attentifs au type de mutation et à leur fréquence allélique. Un prélèvement non hématopoïétique peut permettre d’affirmer ou non le caractère constitutionnel des variants, ce qui est indispensable pour le conseil génétique. Celui-ci sera alors totalement différent en fonction des situations cliniques (syndrome de vieillissement précoce ou syndrome de prédisposition au cancer).

 


Caroline KANNENGIESSER (PARIS), Ibrahima BA, Patrick REVY
16:45 - 17:45 #38519 - P224 Analyse constitutionnelle des gènes de la réparation de l'adn dans une cohorte de 59 patients atteints d'un cancer de la prostate.
P224 Analyse constitutionnelle des gènes de la réparation de l'adn dans une cohorte de 59 patients atteints d'un cancer de la prostate.

Le Registre Martiniquais du Cancer a rapporté un taux d'incidence du cancer de la prostate (Pca) de 161 pour 100 000 hommes, comparé à 121 en France métropolitaine. Il s'agit de l'un des taux d'incidence les plus élevés au monde, avec plus d'un tiers des cas diagnostiqués avant l'âge de 65 ans. La forte incidence, notamment des formes précoces et familiales, suggère une prédisposition génétique. Nous avons effectué le séquençage de 59 Pca à apparition précoce (formes sporadiques < 51 ans et formes familiales < 56 ans) avec un panel de 175 gènes, principalement des gènes de réparation de l'ADN. Dans notre étude, nous avons trouvé au moins une mutation modifiant le cadre de lecture de la protéine chez 27% des patients. Cinq mutations (11% des patients) pourraient être impliqués, quatre détectées dans les gènes de recombinaison homologue (HR) et une mutation dans HOXB13, la mutation HOXB13 c.853delT,p.X285K qui est une mutation rare détectée uniquement dans la population d'ascendance africaine. Dans notre étude, nous l'avons détectée chez 3 Pca. Des données récentes suggèrent que HOXB13 pourrait être impliqué dans la déficience de la recombinaison homologue (HRD) via la régulation épigénétique des gènes de recombinaison homologue (HR). En effet, HOXB13 est un cofacteur de transcription qui promeut ou supprime la transcription des gènes contrôlés par les récepteurs androgéniques (AR). Dans les cellules normales, le cistrome AR-HOXB13 semble promouvoir l'homéostasie cellulaire. Dans les tumeurs de la prostate, une reprogrammation du cistrome AR-HOXB13 a été décrite. Cette reprogrammation semble être associée à une activité oncogénique avec une altération du HR accompagnée d'une sensibilité aux inhibiteurs de la poly (ADP-ribose) polymérase (PARP) (PARPi).


Régine MARLIN, Jean-Samuel LOGER (Cayenne), Sarah MALSA, Odile BERA
16:45 - 17:45 #37464 - P228 Impact de l’enjeu théranostique sur le conseil génétique : étude rétrospective d’une série de 275 cas de cancers épithélial de l’ovaire à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest.
P228 Impact de l’enjeu théranostique sur le conseil génétique : étude rétrospective d’une série de 275 cas de cancers épithélial de l’ovaire à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest.

Contexte: Le cancer de l’ovaire est un cancer rare, souvent de diagnostic tardif avec un fort taux de récidive. Les inhibiteurs de la poly(ADPribose) polymérase (iPARP) sont une avancée majeure dans le traitement des cancers épithéliaux de haut grade de l’ovaire (CEO). Historiquement, seules les patientes porteuses d’un variant pathogène constitutionnel BRCA1 ou BRCA2 pouvaient bénéficier de ce traitement. Cette indication initiale a inéluctablement modifié les circuits d’adressage en consultation d’oncogénétique. Plus récemment, les iPARP ont montré un bénéfice dans les CEO avec déficit de recombinaison homologue (HRD) défini par un variant pathogène BRCA1 ou BRCA2 et/ou une instabilité génomique. La pertinence à proposer des consultations d’oncogénétique en circuit rapide aux femmes ayant un CEO avec recombinaison homologue proficient (HRP), sans mutation somatique,  n’a pas été évaluée à notre connaissance.

Patients et méthode : Nous avons réalisé une étude rétrospective à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest. Les femmes atteintes d’un CEO avec réalisation d’un test HRD Myriad myChoice® CDx (test HRD) étaient incluses. Les autres éléments recueillis étaient : analyse génétique somatique par séquençage haut débit (ciblée sur les gènes BRCA1/BRCA2 ou en panel de gènes), analyse génétique constitutionnelle, antécédents familiaux.

Résultats : De novembre 2020 à juillet 2022, 275 CEO avec test HRD disponible ont été analysés. Environ la moitié des CEO (51%, n=140) avait un statut HRP, 33% un statut HRD et 16% un test HRD non concluant. A date d’analyse des données, 125 patientes ont bénéficié d’une consultation d’oncogénétique, soit 39% avec statut HRP, 58% avec statut HRD et 40% avec test HRD non concluant. Aucun variant pathogène constitutionnel n’a été identifié pour les patientes avec statut HRP. Tous les variants pathogènes constitutionnels dans les gènes BRCA1 et BRCA2 (n=7) avaient été préalablement identifiés au niveau tumoral. Des antécédents familiaux de cancers du sein, de l’ovaire, de la prostate ou du pancréas au 1er ou 2ème degré étaient présents pour ces sept patientes.

Conclusions : Les résultats préliminaires de notre étude tendent à ne pas proposer de consultation d’oncogénétique en circuit rapide aux patientes prise en charge pour un CEO avec statut HRP sans variant pathogène somatique identifié.


Coralie BICTEL, Caroline ABADIE, Marion BELLEGUIC, Marie COUDERT, Capucine DELNATTE, Marie-Emmanuelle MORIN-MESCHIN, Claire LE HETET, Léonie VIGNERON, Louise Marie CHEVALIER, Clélia CHALUMEAU ()
16:45 - 17:45 #37711 - P232 Test fonctionnel à haut débit appliqué aux variants faux-sens du domaine exonucléase de l’ADN polymérase epsilon.
P232 Test fonctionnel à haut débit appliqué aux variants faux-sens du domaine exonucléase de l’ADN polymérase epsilon.

L’ADN polymérase epsilon (POLE) est une des polymérases de la réplication du génome humain. Elle possède également une activité exonucléasique qui permet la correction des erreurs de polymérisation et augmente d’un facteur 100 de la fidélité de la réplication. Des variants constitutionnels hétérozygotes pathogènes faux-sens du domaine exonucléase de POLE sont responsables d’une prédisposition rare à une polypose intestinale et aux cancers colorectaux. Des variants somatiques de POLE sont également impliqués dans le développement de cancers sporadiques présentant un phénotype ultramuté. Ces tumeurs qui montrent une charge mutationnelle élevée et une expression potentielle de néoantigènes présentent usuellement un infiltrat lymphocytaire. Ces observations suggèrent une sensibilité aux immunothérapies. L’essai clinique de phase II Acsé Nivolumab a montré que la présence d’un variant pathogène de POLE pouvait être considéré comme un biomarqueur de réponse aux IgG anti-PD-1. Il est donc important de discriminer les variants pathogènes des variants bénins de POLE. Nous avons précédemment développé un test fonctionnel dans un modèle levure et montré que 9 variants faux-sens de POLE de familles avec cancers héréditaires étaient associés à une instabilité génétique, par test de fluctuation. Cette approche présente des limites : les tests sont unitaires, réalisés variant par variant a posteriori de leur identification en clinique. Des innovations récentes permettent d’envisager la réalisation d’un test multiplexé. Notre objectif est ainsi de caractériser l’impact de tous les variants faux-sens possibles du domaine exonucléase de Pol2 (orthologue levure de POLE) par un test par édition génomique à saturation. Nous avons mis en œuvre un premier test preuve de concept. Chaque variant faux-sens du domaine exonucléase a été généré par synthèse d’oligonucléotides. L’édition génomique a été réalisée par CRISPR-Cas9, en co-transformant la librairie d’oligonucléotides et un plasmide d’expression de la Cas9. La sélection auxotrophique par Leu2 porté par le plasmide d’expression de la Cas9 permet la croissance de levures transformées et mutées. Les levures sont ensuite sélectionnées par l’acide 5-fluoroorotique transformé par Ura3 en 5-fluorouracile toxique. Seules les levures mutées dans Ura3 peuvent croître ; ces mutations d’Ura3 étant favorisées par un variant Pol2 pathogène. Les ADN extraits des populations de levures transformées par une librairie test de 60 variants ont été séquencés avant et après sélection par NGS ciblé. L’analyse des abondances des différents variants de Pol2 par le pipeline Enrich2 a permis de montrer des enrichissements en variants pathogènes témoins, sans activité exonucléasique.


Albain CHANSAVANG (PARIS), Bertrand DIEBOLD, Ingrid LAURENDEAU, Eric PASMANT, Nadim HAMZAOUI
16:45 - 17:45 #37932 - P236 Description des atteintes digestives associées au syndrome de déficience constitutionnelle du système de réparation des mésappariements (syndrome CMMRD) : à propos d’une cohorte européenne.
P236 Description des atteintes digestives associées au syndrome de déficience constitutionnelle du système de réparation des mésappariements (syndrome CMMRD) : à propos d’une cohorte européenne.

Le syndrome de déficit constitutionnel de réparation des mésappariements (CMMRD) est une prédisposition aux cancers pédiatriques causée par des variants pathogènes bi-alléliques des gènes de réparation des mésappariements. Des lésions gastro-intestinales (GI) malignes et bénignes sont décrites pendant l'enfance, mais les caractéristiques et l’évolution de ces lésions sont encore mal connues. Nous rapportons l’atteinte gastro-intestinale des patients atteints de syndrome CMMRD enregistrés dans la base de données du consortium européen C4CMMRD (Care for CMMRD) de 2013 à 2023.

Cinquante-quatre des 108 patients atteints d’un syndrome CMMRD ont développé des lésions gastro-intestinales : 71 cancers gastro-intestinaux (colorectal, intestin grêle, gastrique et œsophagien) chez 38 patients et des adénomes multiples chez tous les patients. Vingt-et-un patients ont développé des tumeurs digestives multiples. L'âge médian de la première tumeur gastro-intestinale était de 18 ans. La tumeur gastro-intestinale a été la première manifestation tumorale du syndrome chez 8 patients et la cause du décès chez 5 d'entre eux. Nous décrivons les caractéristiques tumorales de ces tumeurs gastro-intestinales, notamment le phénotype MSI, les résultats de l'immunohistochimie des protéines MMR, la charge mutationnelle de la tumeur ainsi que les signatures mutationnelles révélant l'acquisition de variants POLE. Six patients ont reçu une immunothérapie dans un contexte de rechute, de progression ou en première ligne avec une rémission complète pour 3 d'entre eux dont deux avec une maladie métastatique. 

Au total, nous rapportons la plus grande série de lésions digestives chez des patients CMMRD. Les cancers gastro-intestinaux et les adénomes multiples sont fréquents de l'enfance à l'âge adulte. Sur la base de nos observations, nous recommandons de commencer la surveillance endoscopique dès l'âge de 6 ans. L'immunothérapie précoce semble permettre d'obtenir une rémission complète et parfois d'éviter la chirurgie. L'analyse moléculaire systématique des tumeurs gastro-intestinales dans ce syndrome permet d'améliorer le diagnostic, de guider les choix thérapeutiques et d'aider à comprendre les mécanismes moléculaires sous-jacents.


Margot EINFALT (Paris), Julie ROBBE, Bruno BUECHER, Sarah WATSON, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Franck BOURDEAUT, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Christine MAUGARD, Julie TINAT, Laurence FAIVRE, Delphine BONNET, Karin DAHAN, Christine DEVALCK, Laurence DEDEKEN, Laure KORNREICH, Anja WAGNER, Nuria DUENAS, Caroline PIETTE, Valérie BONADONA, Gilles MORIN, Sophie LEJEUNE, Maja BECK-POPOVIC, Maurizio GENUARDI, Faten FEDHILA, Jacques MAUILLON, Edouard COTTEREAU, Hélène DREYFUS, Jeanne NETTER-COTI, Edita KABICKOVA, Alina WIEDERGUT, Amedeo AZIZI, Katharina WIMMER, Zeinab GHORBANOGHLI, Mariette VANKOUWEN, Hans VASEN, Laurence BRUGIÈRES, Julien MASLIAH-PLANCHON, Chrystelle COLAS
16:45 - 17:45 #38478 - P240 Le séquençage d'un panel multigénique identifie un nouveau profil de mutation germinale chez les patients atteints d’un cancer du sein masculin.
P240 Le séquençage d'un panel multigénique identifie un nouveau profil de mutation germinale chez les patients atteints d’un cancer du sein masculin.

Le cancer du sein chez l'homme (MBC, Male Breast Cancer) est une pathologie rare, dont la physiopathologie est mal connue mais dont l’incidence augmente dans le monde entier. Les facteurs de risque de MBC décrits à ce jour peuvent être d’origine génétique et environnementale, mais le principal facteur de risque établi à ce jour est la présence, à l’état germinal, d’un variant pathogène (VP) ou probablement pathogène (VPP) sur les gènes BRCA2, BRCA1 et/ou PALB2. Afin d'identifier de nouveaux gènes pouvant prédisposer au risque de MBC, nous avons séquencé un panel de 585 gènes impliqués dans la carcinogenèse dans une cohorte de 85 patients atteints de MBC non porteurs de VP/VPP sur les gènes BRCA1/BRCA2/PALB2. Au sein de ce panel de gènes, nous avons identifié quatorze gènes porteurs de VP/VPP rares dans la population MBC par rapport à une population contrôle constituée d’hommes européens non finlandais (NFE, non-Finnish Europeans) sans cancer. Ces quatorze gènes codent principalement pour des protéines de réparation de l'ADN (ERCC2, MUTYH, MRE11, XPC, RAD51C et BARD1) et de maintien de la stabilité génomique (RECQL4 et WRN) ainsi que dans des gènes impliqués dans d'autres processus cellulaires (CDKN2A, CYP1B1, HOXA9, PALLD, PRCC, NUTM2A). A notre connaissance, nous sommes les premiers à identifier des VP/VPP sur les gènes PRCC (traitement du pré-ARNm), HOXA9 (régulation de la transcription), RECQL4 et WRN (maintien de la stabilité génomique). Pour étudier la spécificité de ce profil de VP/VPP concernant le MBC, nous avons examiné si des variants dans les mêmes gènes pouvaient être détectés dans une cohorte de femmes atteintes d'un cancer du sein (FBC, Female Breast Cancer) sans VP/VPP sur les gènes BRCA2, BRCA1 et/ou PALB2. Seules 5/109 femmes (4,6 %) étaient porteuses d'un VP/VPP, contre 18/85 hommes (21,2%) pour ces gènes. Les FBC n'étaient pas porteuses de VP/VPP sur 11 de ces gènes. En particulier, nous identifions la présence d’un VP/VPP sur les gènes PALLD et ERCC2 chez 5,9% de la cohorte MBC, mais aucun de ces gènes n'a été identifié comme altéré dans notre cohorte FBC. Nos données suggèrent qu'en plus des gènes BRCA1, BRCA2 et PALB2, d'autres gènes impliqués dans la réparation/maintien de l'ADN ou dans la stabilité génomique ainsi que dans l'adhésion cellulaire peuvent constituer une signature spécifique concernant le risque de MBC. Ces analyses génétiques sur un panel large de 591 gènes permettent d’appréhender plus largement la prédisposition au MBC mais ne présentent pas l’exhaustivité d’une analyse en exomes. Nous nous proposons donc de poursuivre ces analyses en recrutant davantage de patients atteints de MBC sans diagnostic génétique établi et d’élargir les analyses au séquençage en exomes.


Ayman AL SAATI (TOULOUSE), Pierre VANDE PERRE, Julien PLENECASSAGNES, Julia GILHODES, Nils MONSELET, Bastien CABARROU, Norbert LIGNON, Thomas FILLERON, Dominique TELLY, Emilie PERELLO-LESTRADE, Viviane FEILLEL, Anne STAUB, Mathilde MARTINEZ, Edith CHIPOULET, Gaëlle COLLET, Fabienne THOMAS, Laurence GLADIEFF, Christine TOULAS
16:45 - 17:45 #37947 - P244 Dépistage individuel du cancer du sein et adressage en consultation d’oncogénétique. Etude des pratiques des médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
P244 Dépistage individuel du cancer du sein et adressage en consultation d’oncogénétique. Etude des pratiques des médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

INTRODUCTION : le cancer du sein est le premier cancer féminin en termes d’incidence et de mortalité aujourd’hui en France. Son dépistage est organisé ou individuel, selon des critères définis par l’HAS en 2014. En parallèle, l’activité des centres d’oncogénétique est en augmentation quasi constante et la part de patients qui y sont adressés par des généralistes semble faible.

L’objectif de cette thèse est d’évaluer les pratiques des médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes concernant le dépistage individuel du cancer du sein et l’adressage en consultation d’oncogénétique.

METHODE : il s’agit d’une étude observationnelle descriptive utilisant des vignettes cliniques. Le questionnaire a été diffusé aux médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes via l’URPS et le CDOM de Haute-Savoie. Les critères de jugement ont consisté en un score sur le dépistage et un autre sur l’adressage, établis pour chaque participant à partir de ses réponses aux vignettes cliniques. Une analyse descriptive puis univariée concernant le dépistage et l’adressage ont été réalisées.

RESULTATS : 5301 médecins généralistes ont été contactés et 335 réponses analysées. Seulement 1,8% des répondants n’ont jamais prescrit de dépistage individuel. Ce dernier paraît toutefois réalisé de manière peu conforme aux recommandations HAS avec un score moyen obtenu de 1,9/5 pour le dépistage. Les facteurs de risque classant à risque élevé ou très élevé de cancer du sein semblent mal identifiés et la conduite à tenir en présence d’un risque familial est assez partagée. Les scores les plus élevés étaient plus fréquents chez les moins de 35 ans (p = 0,02).

Les résultats sont meilleurs concernant l’adressage en oncogénétique avec un score moyen de 3,1/4. 62% des généralistes déclarent y avoir déjà envoyé un patient, pour un cancer de la famille seins/ovaires dans 93,8% des cas. Nous avons aussi montré un lien statistique entre une note maximale à l’adressage et un score élevé pour le dépistage (p = 0,002).

Enfin, le score d’Eisinger est mieux connu par les médecins ayant obtenu les meilleurs scores concernant le dépistage (p = 0,02). 18,2% des répondants ont déclaré le connaître.

DISCUSSION : biais de sélection possible mais parti pris de diffuser à « grande » échelle notre questionnaire. Validité externe discutable avec échantillon plus féminin, plus jeune et avec un exercice plus urbain que la moyenne régionale. Biais également possible dans la rédaction des vignettes cliniques mais reste la grande force de l’étude car méthode validée et reposant sur la pratique quotidienne des généralistes.

 

CONCLUSION : il ressort de cette étude que les pratiques concernant l’adressage en consultation d’oncogénétique sont plus conformes aux recommandations HAS que la prescription de dépistage individuel. Améliorer l’identification du niveau de risque de cancer du sein de chaque patiente semble donc primordial, surtout dans la perspective d’un dépistage personnalisé.


Bénédicte DAUTRAIX (LYON), Claire JULIEN
16:45 - 17:45 #38144 - P248 Caractérisation du pseudogène SMAD4 en génétique somatique.
P248 Caractérisation du pseudogène SMAD4 en génétique somatique.

Les pseudogènes processés résultent de la rétro-transcription de l’ARNm d’un gène en ADNc et de son insertion, le plus souvent à distance, dans le génome. Les pseudogènes n’ont, le plus souvent, pas d’effet sur le gène parental mais étant intégrés dans le génome, ils peuvent avoir des impacts négatifs selon leur localisation.

Au laboratoire d’Oncopharmacologie du Centre Antoine Lacassagne de Nice, la présence d’un pseudogène SMAD4 a été évoquée sur les données de séquençage à haut débit (NGS Illumina, analyse SOPHiA DDM) chez 4 patients parmi des 1500 tumeurs analysées pour la recherche d’anomalies génétiques dans le cadre de la Réunion Transversale de Biologie Moléculaire (RTBM) entre 2016 et 2023 (2 cancers du sein, 1 tumeur myofibroblastique, 1 cancer du côlon).

Par séquençage Sanger, nous avons pu confirmer la présence du pseudogène SMAD4 en constitutionnel chez les quatre patients et sa localisation dans le gène SCAI (suppressor of cancer cell invasion), comme rapporté précédemment. Par l’analyse de SNP encadrant le pseudogène, nous avons étudié les liens génétiques entre les patients, orientant plutôt vers une origine ancestrale commune. La recherche d’éléments rétrotransposables dans le gène SMAD4 a permis d’identifier 2 séquences LINE et plusieurs séquences SINE, pouvant suggérer une insertion en cis ou en trans. En revanche, il n’a été mis en évidence aucune homologie de séquence entre ces deux gènes, pouvant écarter l’hypothèse d’une recombinaison homologue ou d’une conversion.

Nous avons cherché à évaluer le niveau d’expression du gène SCAI en immunohistochimie pour déterminer un éventuel impact du pseudogène sur l’expression du gène SCAI. Cependant, du fait sans doute d’un manque de spécificité de l’anticorps utilisé, nous n’avons pas pu évaluer correctement cette expression. La détermination de l’expression de l’ARNm de SCAI par RT-qPCR n’a pas été possible par manque de matériel biologique disponible pour ces quatre patients.

Notre étude, réalisée sur une série rétrospective, nous a permis de valider l’hypothèse de la présence du pseudogène SMAD4 chez ces patients et de mettre au point un protocole de confirmation de cette hypothèse. La fréquence notre population semble en adéquation avec les données épidémiologiques estimant la présence du pseudogène à 1/400. Les conséquences de l’insertion de ce pseudogène dans le gène SCAI n’ont pu être déterminées. Bien que s’agissant d’une petite série, il est cependant à noter que dans les 4 cas, il s’agissait de formes agressives de cancer. Ces résultats pourront être complétés par la réalisation de l’ensemble des mesures nécessaires.


Elissa KHACHAN HAJJ, Esma SAADA-BOUZID, Francois PETIT (NICE)
16:45 - 17:45 #38138 - P252 Comparaison de méthodes pour détecter la méthylation du promoteur du gène MGMT dans les tumeurs cérébrales : PCR digitale et Pyroséquençage.
P252 Comparaison de méthodes pour détecter la méthylation du promoteur du gène MGMT dans les tumeurs cérébrales : PCR digitale et Pyroséquençage.

Introduction

La méthylguanine méthyltransférase (MGMT) est une enzyme de réparation de l'ADN. Elle est impliquée dans l'élimination d'une des lésions des bases nucléotidiques, la 6-O-méthylguanine, qui est le produit de l'action d'agents alkylants sur la guanine. La perte d’expression de MGMT par l’hyperméthylation de son promoteur a été montrée comme facteur de bon pronostic et de réponse au témozolomide chez les patients atteints de glioblastome. La méthode de référence pour détecter l’hyperméthylation du promoteur de MGMT est aujourd’hui le pyroséquençage. Notre objectif est de la comparer avec une méthode de détection par PCR digitale (ddPCR).

Matériels et méthodes

La recherche de méthylation du promoteur de MGMT a été réalisée par pyroséquençage et ddPCR sur 44 échantillons FFPE de glioblastome. Les résultats de pyroséquençage ont été fournis par le C.H.U de Poitiers pour 14 échantillons et par le Service Neuropathologie de l’hôpital St Anne pour 30 échantillons : au total, 28 échantillons sont méthylés et 17 sont non méthylés (seuil de positivité de 12%). Le pyroséquençage a été réalisé avec le kit PyroMark Q24 CpG MGMT (Qiagen) qui évalue la méthylation des ilots CpG 74 à 78 du promoteur de MGMT. La ddPCR a été réalisée avec des sondes et amorces dessinées à façon ciblant 8 ilots CpG (72-74; 76-80) avec un seuil de positivité de 5%.

Résultats

Nous avons démontré que la technique de ddPCR avec notre design pour détecter la méthylation du promoteur du gène MGMT a une très bonne répétabilité (moyenne CV=6.25%), reproductivité (CV=6.4%), limite de blanc (LOB ; 4 copies sur la moyenne de 24601 gouttelettes) et limite de détection (LOD ; coefficient = 0.618 cp/µl).

Sur 44 échantillons, le taux de concordance entre les 2 méthodes est de 97,7% (43/44) avec un coefficient de corrélation R² = 0,8991. L’échantillon discordant a un taux de méthylation de 17%+/-10,7% en pyroséquençage et de 1,9% en ddPCR. En outre, les taux moyens de méthylation en ddPCR sont plus faibles qu’en pyroséquençage. Ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’en ddPCR, le pourcentage moyen de méthylation est mesuré simultanément sur 8 ilots CpG, alors qu’en pyroséquençage la mesure est réalisée individuellement sur 5 ilots CpG.

 

Conclusion et Discussion

Nous avons démontré que nous pouvons utiliser la méthode de ddPCR pour la détection de la méthylation du promoteur du gène MGMT dans les tumeurs cérébrales en fixant un seuil de positivité à la méthylation à 5%. Cette approche est sensible, simple, rapide et comparable à la technique utilisant le pyroséquençage. 

 


Roseline TANG (Villejuif), Ulrich CORTES, Oumaima ABOUBAKR, Céline Sengul KARA, Cassandre FRANÇOIS, Monali TAYLOR, Ludovic LACROIX, Voryak SUYBENG, Lucie KARAYAN-TAPON, Pascale VARLET, Jean-Yves SCOAZEC, Etienne ROULEAU
16:45 - 17:45 #38149 - P256 Emploi d’échantillons FFPE pour du WGS PCR free : Impact des kits d’extraction et des kits de préparation de librairies sur l’analyse et l’interprétation des résultats.
P256 Emploi d’échantillons FFPE pour du WGS PCR free : Impact des kits d’extraction et des kits de préparation de librairies sur l’analyse et l’interprétation des résultats.

CONTEXTE : Dans le cadre du plan France Médecine Génomique 2025 (FMG 2025), l’accès à du séquençage de génome entier sans recours à la PCR (WGS PCR free) a été choisi afin d’obtenir des données pour le soin et pour la recherche les plus complètes possibles, tout en minimisant les biais techniques introduits par la PCR. Jusqu’à très récemment, seuls les échantillons de tumeurs frais/congelés (FF) étaient inclus dans le plan. Or, en France, la majorité des biopsies tumorales sont fixées au formol puis inclues en paraffine (FFPE). Afin de permettre à tous les patients de bénéficier des analyses prévues dans le plan FMG 2025, le CRefIX, centre R&D du plan, a mené une étude pour évaluer l’impact des kits de préparation des échantillons FFPE (kits d’extraction d’ADN et kits de préparation de librairies pour du WGS PCR Free) sur la fiabilité des résultats de séquençage et l’analyse des mutations somatiques.

MATERIELS & METHODES : Quatre kits d’extraction (Qiagen, Covaris, deux kits de Promega) ont été testés sur trois des échantillons standards FFPE. Ces ADN extraits ont été traités avec le kit TruSeq DNA PCR free d’Illumina. Quatre kits de préparation de librairie en protocole WGS PCR free (2 kits Illumina et 2 kits NEB) ont été testés sur des ADN (input 100 – 1000 nanogramme) issus de biopsies tumorales de poumons FFPE, obtenues auprès de la Biobanque CRB-Tumorothèque de Nice BB-0033-00025. Pour ces échantillons FFPE, des échantillons FF (bloc miroirs) et des échantillons sains (pbmc) ont également été séquencés pour permettre des analyses complètes avec les pipelines bioinfomatiques usuels. Toutes les librairies ont été déposées Novaseq 6000 et une profondeur de séquençage de 80x a été visée pour les échantillons FFPE et FF, 40 X pour les pbmc. L’analyse des mutations somatiques (SNVs, CNVs, SVs, signatures SBS) a été réalisée. Les F1-score ont été calculés, les échantillons FF servant de référence.

RESULTATS : Les choix de kit d’extraction et de kit de préparation de librairie influent sur les résultats d’analyse des variants somatiques à partir d’échantillons FFPE : certains kits ont causé des artefacts à faible fréquence allélique (VAF) en plus de ceux induits par le FFPE. Un des kits de librairie n’a pas permis d’obtenir une quantité de librairie suffisante pour le dépôt.

CONCLUSION : L’emploi d’échantillons FFPE, en vue de séquençage WGS sans PCR dans un contexte clinique, nécessite l’ajustement de protocoles, en particulier pour les faibles quantité d’ADN pouvant être obtenues à partir de FFPE. Le choix de la combinaison des kits de préparation est crucial, certains kits induisant des erreurs en plus de celles déjà présentes dans les résultats obtenus avec des échantillons FFPE. Avec une combinaison de kits optimisée, les résultats WGS FFPE peuvent être utilisés avec prudence dans le cadre du soin, bien que la qualité des résultats des échantillons FFPE ne sera jamais équivalente à celle de FF.


Alice MOUSSY, Jasmin CEVOST (Evry), Mélanie LETEXIER, Paul HOFMAN, Violette TURON, Alain VIARI, Jean-François DELEUZE
16:45 - 17:45 #38312 - P260 Déficit de la Recombinaison Homologue (HRD) à partir de shallowWGS : comparaison de trois outils sur l’évaluation de la qualité des données de séquençage.
P260 Déficit de la Recombinaison Homologue (HRD) à partir de shallowWGS : comparaison de trois outils sur l’évaluation de la qualité des données de séquençage.

Contexte : Le Déficit de la Recombinaison Homologue (HRD) est un biomarqueur prédictif de la réponse aux inhibiteurs de la poly-ADP ribose polymérase 1 (PARPi). L'objectif de ce projet a été de tester trois outils validés cliniquement sur la cohorte PAOLA pour l’estimation du score GIS (signature d’instabilité génomique) sur les mêmes données de séquençage. La comparaison porte sur l’évaluation de la qualité de ces données.

 

Objectifs :  La qualité des données de séquençage est un critère important en amont de l’estimation du score GIS et a un impact sur le résultat HRD ou HRP. Les trois outils testés reposent sur des méthodes spécifiques à chacun pour évaluer la qualité des données source en préambule de l’estimation du GIS. Certains intègrent un calcul du pourcentage de couverture, une estimation du niveau de bruit de fond, une évaluation de la cellularité tumorale, ou encore indiquent l’amplification de certains gènes.  Les trois outils testés ont déjà été comparés au test de référence MyChoice pour le calcul du GIS, mais aucune comparaison des trois outils sur les mêmes données de séquençage n’a encore été publiée. L’objectif principal de cette étude a été de comparer ces méthodes sur leur capacité à détecter les échantillons de mauvaise qualité pour réduire les erreurs de diagnostic.

 

Méthode : Cette analyse a été réalisée sur 64 échantillons issus de la cohorte GREAT pour lesquels le statut HRD était connu et déterminé par le test MyChoiceÒ CDx Plus (Myriad). Seuls les échantillons avec un pourcentage de cellules tumorales estimé par le pathologiste de [25-50%] ou [50-100%] ont été inclus. Les 64 échantillons ont été classés en quatre catégories selon le résultat Myriad : négatif (n=16) [score 0-35] ; positif (n=15) [score 49-80] ; border (n=12) [score 36-48] et non contributif (n=6). La répétabilité et la reproductibilité ont été évaluées sur 15 échantillons. Les données de séquençage ont été produites selon l’organisation du laboratoire : extraction avec la chimie Maxwell (Promega), préparation des librairies avec la technologie KAPA (Roche) et séquençage sur NextSeq 2000 (Illumina). Les données de séquençage ont été analysées avec les trois outils actuellement disponibles : 1) shallowHRDv2 développé par l'Institut Curie, 2) GIInger Genomic Integrity Solution développé par Sophia Genetics et 3) Shallow WGS Genomic instability développé par SeqOne.

 

Conclusion et Perspectives : Les résultats de la phase pilote seront présentés, ils permettront de déterminer quel outil offre les performances les plus fiables, précises et adaptées à nos contraintes et orientera notre choix. Cette étude nous permettra également d’évaluer la vitesse de traitement des données, la convivialité des outils et l’interopérabilité de ces derniers avec le système de gestion de laboratoire (SCC) pour une intégration complète de la solution


Amyra ALIOUAT, Florence BURTIN, Florent DENOUAL, Marie-Dominique GALIBERT, Sebastien HENNO, Alexandra LESPAGNOL (Rennes), Marie DE TAYRAC, Celine CALLENS, Tatiana POPOVA, Michael BLUM, Morgan THENOZ, Isabelle CUMIN, Laura DEIANA, Valerie DELECROIX, Anne-Claire HARDY-BESSARD, Delphine LEROUX, Thibault DE LA MOTTE ROUGE
16:45 - 17:45 #38370 - P264 Diagnostic génétique rapide de MAT complément-dépendante et intervention précoce dans une unité de soins intensifs de Néphrologie utilisant le séquençage par Nanopore.
P264 Diagnostic génétique rapide de MAT complément-dépendante et intervention précoce dans une unité de soins intensifs de Néphrologie utilisant le séquençage par Nanopore.

La néphrogénomique est un domaine émergent dédié à l'étude des facteurs génétiques influençant la fonction et les maladies rénales. Il a rapidement progressé ces dernières années grâce à l’émergence de technologies de séquençage à haut débit (NGS), basé sur le séquençage de fragments courts. La microangiopathie thrombotique (MAT) englobe diverses maladies d'origine non génétique et génétique, dont certaines pourraient bénéficier d'une intervention ciblée précoce. D’autres variants dits de structure (SV) affectant la région du gène CFH et conduisant à la formation de gènes hybrides constituent aussi un goulot d'étranglement spécifique au diagnostic moléculaire. Ils représentent 5 % des MAT complément-dépendantes (c-TMA) et ont récemment pris de l'importance. Cependant, le caractère hautement répétitif des séquences dans cette région rend difficile la détection de ces SV en NGS, et le délai de rendu du diagnostic est de 3 semaines, une durée trop longue dans certains contextes cliniques, où le choix de la thérapie dépend du variant identifié. Grâce à la technique de séquençage rapide par Nanopore, il est possible maintenant de séquencer de longs fragments d’ADN, ce qui permet en plus de l’identification de variants simples la détection de réarrangements chromosomiques complexes, et ce de façon rapide (quelques jours) améliorant la prise en charge thérapeutique du patient. 

Nous rapportons ici les résultats de séquençage Nanopore avec une technique d’enrichissement des séquences et des gènes d'intérêt dans le cas d’une MAT.  Ainsi, nous avons pu établir un diagnostic moléculaire rapide en trois jours chez une patiente de 37 ans présentant une insuffisance rénale aiguë sévère associée à une MAT et nécessitant une dialyse. Cette approche a permis d'initier la perfusion d'Eculizumab (anticorps anti-C5) dans un délai de trois jours, car un variant pathogène de classe 5 (ACMGG) générant un codon stop au niveau du gène CFH a été identifié, altérant la régulation de la voie du complément. Ce variant a ensuite été confirmé par la technique de référence WES (Whole Exome Sequencing).

Cette méthode a également permis de détecter rétrospectivement un gène hybride chez un autre patient pour lequel un variant du MMACHC a été détecté aussi par séquençage Nanopore, indiquant une MAT avec déficience de Cobalamine C et nécessitant une supplémentation en vitamine B12. Mais quelques mois après le diagnostic, et avec un outil d'analyse plus performant pour la détection de gènes hybrides développé par notre partenaire de diagnostic SeqOne, un gène hybride a été identifié pour le même patient.

Ainsi, la nouvelle technique de séquençage par Nanopore peut devenir un outil de diagnostic clinique rapide, améliorant l’efficacité du traitement, le pronostic, et permettant une intervention thérapeutique optimale et précoce.


Nadhir YOUSFI (Paris), Cyril MOUSSEAUX, Marie MILLE, Cedric RAFAT, Yosu LUQUE, Abderaouf HAMZA, Paula VIEIRA MARTINS, Carine EL SISSY, Sacha BEAUMEUNIER, Denis BERTRAND, Julien DOUDEMENT, Nicolas PHILLIPE, Michael BLUM, Veronique FREMEAUX BACCHI, Laurent MESNARD
16:45 - 17:45 #37992 - P268 Opinions des professionnels de santé sur la réalisation de séquençage de génome ultra-rapide en réanimation néonatale et pédiatrique.
P268 Opinions des professionnels de santé sur la réalisation de séquençage de génome ultra-rapide en réanimation néonatale et pédiatrique.

L’utilité clinique du séquençage de génome ultra-rapide ( < 5 jours) dans des situations de réanimation néonatale et pédiatrique, ainsi que les points limitants pour sa mise en place en pratique clinique, ont fait l'objet de plusieurs publications récentes. Nous avons mené la première étude visant à identifier les attentes des professionnels de santé concernés autour de ce test : parcours de soin, besoin de formation, impact clinique, par le moyen d’un questionnaire diffusé via leurs sociétés savantes. Un total de 116 réponses complètes ont été obtenues, dont 35% de généticiens cliniciens, 19% de généticiens biologistes, 10% de pratique mixte clinique et biologique, et 32% de réanimateurs pédiatriques ou néonataux.

Dans cette étude, 94% des professionnels considèrent utile l’analyse et 97% que le résultat serait susceptible de modifier une décision de limitation des soins et des thérapeutiques actives. Le délai de rendu perçu comme idéal est < 6 heures pour 1%, < 36 heures pour 8%, < 3 jours pour 24%, < 7 jours pour 35%, et < 15 jours pour 21% des répondants.

Les professionnels de santé s’accordent à 97% sur la nécessité de recevoir une formation sur le sujet avant une première prescription.

La nécessité de validation multidisciplinaire de la demande est exprimée par 87% des répondants, avec comme membres “obligatoires” le médecin en charge du patient et un généticien clinicien. La désignation de référents dans chaque service est également retenue comme pertinente par 93% des répondants pour optimiser le circuit de prescription. L’explication de l’analyse et le recueil du consentement par le généticien clinicien est la solution plébiscitée par 78% des répondants.

La gestion des données incidentes est une préoccupation des professionnels de santé dans ce contexte. Une majorité (78%) est en faveur d’un rendu dans un second temps, indépendant du résultat primaire.

Une discussion multidisciplinaire avant utilisation du résultat est soutenue par 84% des répondants. Un binôme réanimateur/généticien clinicien pour un rendu conjoint est choisi par 91% des répondants comme solution idéale.

Malgré le format de questionnaire qui limite l’exploration complète des détails d’une implémentation, cette étude nous permet de faire une proposition d’organisation du séquençage ultra-rapide de génome en réanimation néonatale et pédiatrique. Les principaux points mis en avant par l’étude sont les formations spécifiques ciblées par corps de métier, l’identification de référents dans chaque service, l’organisation de RCP de validation des demandes et avant utilisation des résultats, tout en visant un rendu de résultats < 7 jours (dans un premier temps) par un binôme généticien clinicien/réanimateur. Nous proposons également, dans ce contexte particulier, un rendu dans un second temps d’éventuelles données incidentes. La meilleure façon d’informer les parents sur le possible impact du résultat sur une limitation des soins et des thérapeutiques actives reste à discuter.


Claire CAILLOT, Nicolas CHATRON (Lyon), Stephane HAYS, Pauline MONIN, Evan GOUY, Etienne JAVOUHEY, Damien SANLAVILLE
16:45 - 17:45 #37898 - P272 La mise en place d’une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (CUP) nationale améliore la prise en charge diagnostique et thérapeutique des cancers de primitifs inconnus.
P272 La mise en place d’une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (CUP) nationale améliore la prise en charge diagnostique et thérapeutique des cancers de primitifs inconnus.

Introduction: With the increasing complexity of current diagnostic investigations, the integration of clinical, pathological and genomic characteristics is crucial for the management of patients (pts) with cancers of unknown primary (CUP). A national multidisciplinary tumor board (NatCUPMTB) was created in July 2020 in France to discuss the diagnostic and therapeutic management of CUP pts. The objective of this study was to evaluate the diagnostic, prognostic and therapeutic impact of this NatCUPMTB after 30 months of activity.

Methods: This was a multicenter retrospective study with prospective follow-up. All pts discussed at least once in the NatCUPMTB between July 2020 and January 2023 were included. Pts and tumors characteristics, pathological and genomic analyses including WGS, WES and transcriptome analysis performed on the two PFMG2025 (French Genomic Medecine Plan 2025) national sequencing laboratories, multidisciplinary tumor board (MTB) conclusions, and follow-up after MTB were collected.

Results: 151 pts were included. The median age at diagnosis was 58 yo, 55% were female, and the majority of patients had an OMS status <2. The median number of metastatic sites at diagnosis was 2, with a majority located in the lymph nodes (63%). The median time between diagnosis and first MTB presentation was 4 months (1-20). At the time of analysis, NatCUPMTB conclusions and long-term follow up (30 months) were available for 93 pts alive at the second MTB presentation. MTB investigations enabled to identify a likely primary origin in 62/93 (67%) pts, the most frequent being renal carcinoma (N=10), lung carcinoma (N=9) and breast carcinoma (N=8). The most frequently molecular alterations found were in TP53 (37%), KRAS (19%), CDKN2A (18%), NF2 (12%), KMT2C (10%), CDKN2B (9%), PBRM1 (9%) genes.

MTB diagnoses were based on the combination of clinical, pathological data issued from initial pathological reports and genomic investigations in 34/93 (37%) of pts. The others were based on pathological and genomic investigations in 15/93 pts (16%), genomic in 4/93 pts (4%), clinical and genomic in 3/93 pts (3%), clinical and pathological in 3/93 pts (3%) and pathological in 3/93 pts (3%). After a median follow-up of 11.2 months, the median overall survival (OS) was 11.9 months from the 2nd MTB presentation. Importantly, a personalized therapeutic strategy was recommended by NatCUPMTB in 79/93 (85%) of pts. Among these recommendations, 38/79 (49%) were based on the diagnosis of tissue of origin (TOO), 12/79 (15%) on an actionable molecular alteration, 24/79 (30%) on both the TOO and an actionable molecular alteration, and 5/79 (6%) were based on an unguided clinical trial.

Conclusion : NatCUPMTB provides significant diagnostic and therapeutic benefit in 85% of pts with CUP. A systematic review of pathologic material could improve the diagnosis of these CUP pts. Early presentation of pts to NatCUPMTB as soon as CUP diagnosis is suspected should be recommended.


Ivan BIECHE, Ivan BIÈCHE (PARIS), Hélène BLONS, Etienne ROULEAU, Olivier FARCHI, Adrien BUISSON, Isabelle SOUBEYRAN, Julien MASLIAH PLANCHON, Jennifer WONG, Abderaouf HAMZA, Nicolas JACQUIN, Célia DUPAIN, Isabelle GUILLOU, Christelle DE LA FOUCHARDIÈRE, Camille TLEMSANI, Laetitia MARISA, Anna PATRIKIDOU, Fabienne ESCANDE, Pierre BLANC, Pierre SAINTIGNY, Sandrine BOYAULT, Yves ALLORY, Anne VINCENT-SALOMON, Dominique STOPPA-LYONNET, Vincent COCKENPOT, Janick SELVES, Christophe LE TOURNEAU, Maud KAMAL, Sarah WATSON
16:45 - 17:45 #38263 - P276 L’association du polymorphisme rs979605 de MAOA à l’amélioration clinique diffère selon le sexe chez des patients déprimés traités par antidépresseurs.
P276 L’association du polymorphisme rs979605 de MAOA à l’amélioration clinique diffère selon le sexe chez des patients déprimés traités par antidépresseurs.

Contexte Le trouble dépressif majeur (TDM) est la principale cause mondiale d'incapacité . L’efficacité des antidépresseurs, son traitement principal, reste modeste. Ils ciblent les concentrations de neurotransmetteurs, dont la sérotonine (5-HT), qui est métabolisé par la monoamine oxydase (MAO) en acide 5-hydroxyindoleacétique (5-HIAA). La variation génétique des gènes codant pour MAO, MAOA et MAOB, est associée à l’amélioration clinique après un traitement antidépresseur chez des patients déprimés. Cependant, son analyse est compliquée par les positions de ces gènes sur le chromosome X. Notre objectif était d'analyser l'association des polymorphismes génétiques de MAOA et de MAOB à l'amélioration clinique chez des patients atteints de TDM après un traitement antidépresseur et au ratio plasmatique 5-HIAA/5-HT dans METADAP, une cohorte des patients déprimés sous traitement antidépresseur pendant 6 mois.

Patients, matériels et méthodes Des données cliniques (n=378) et des concentrations de métabolites (n=148) ont été obtenues à l'inclusion (M0) et après 1 (M1), 3 (M3) et 6 mois de traitement. Les données génétiques ont été obtenues du séquençage à haut débit. Des modèles à effets mixtes ont été utilisés pour examiner l’association des polymorphismes génétiques au score de l'échelle de dépression de Hamilton 17-items (HDRS), aux taux de réponse (réduction du score HDRS ≥50%) et de rémission (HDRS ≤7) et au ratio plasmatique 5-HIAA/5-HT. L’interaction polymorphisme × sexe a été inclus pour contrôler les biais liés au chromosome X. Les polymorphismes ont été annotées avec HaploReg (v4.1), RegulomeDB (v2.0.3) et GTEx (V8).

Résultats Sur les 378 patients, 259 (69%) étaient des femmes et 343 (91%) étaient caucasiens. Les polymorphismes rs979605 de MAOA et rs1799836 de MAOB ont été analysés. L'interaction rs979605 × sexe était significativement associée au score HDRS (P=0.012). À M6, les hommes porteurs de l'allèle A (n=24) avaient un score HDRS inférieur (10.9±1.61) au score de femmes AA (n=14, 18.1±1.87 ; P=0.0067). La direction de l'association de l'allèle A de rs979605 dans les sous-populations des sexes était positive chez les femmes (GA-GG=0.11, AA-GG=0.17) et négative chez les hommes (A-G=-1.18). Quarante polymorphismes de MAOA ont été liées à rs979605, dont six annotés comme se liant à une protéine et associés à l'expression de MAOA dans le cerveau. Le polymorphisme rs1799836 de MAOB a été significativement associé au ratio plasmatique 5-HIAA/5-HT (P=0.018). Globalement, les femmes/hommes CC/C présentaient un ratio inférieur (n=44, 2.18±0.28) aux femmes/hommes TT/T (n=60, 2.79±0.27 ; P=0.047).

Conclusions Nos résultats suggèrent une association du polymorphisme rs979605 de MAOA à l’amélioration clinique après un traitement antidépresseur chez des patients déprimés qui diffère selon le sexe. Ce polymorphisme pourrait être un biomarqueur utile pour la réponse au traitement antidépresseur.


Kenneth CHAPPELL (Le Kremlin-Bicêtre), Romain COLLE, Jérôme BOULIGAND, Séverine TRABADO, Bruno FEVE, Laurent BECQUEMONT, Emmanuelle CORRUBLE, Céline VERSTUYFT
16:45 - 17:45 #38358 - P280 Le génome rapide en néonatologie via le laboratoire AURAGEN : challenge technologique et organisationnel et étude d’impact sur la prise en charge clinique et psychologique.
P280 Le génome rapide en néonatologie via le laboratoire AURAGEN : challenge technologique et organisationnel et étude d’impact sur la prise en charge clinique et psychologique.

Le Plan France Médecine Génomique 2025 a proposé, depuis juillet 2023, la mise en place d’une filière rapide de séquençage du génome, pour des indications ciblées et contrôlées en contexte néonatal. Nous faisons état ici de deux patients ayant pu bénéficier de ce séquençage ultra rapide au laboratoire AURAGEN, avec un délai de rendu de 7 et 12 jours après réception des prélèvements. 

Le premier cas était un nouveau-né ayant présenté une mauvaise adaptation à la vie extra-utérine avec ventilation et intubation pour détresse respiratoire initiale et hypotonie globale. L’IRM cérébrale montrait de larges plages de cortex polymicrogyrique réparties de façon bilatérale et symétrique en zone bifrontoinsulo pariétal. La tentative d’extubation a malheureusement entraîné le décès de l’enfant. Le génome réalisé a identifié un variant pathogène homozygote dans le gène HSD17B4 associé à un pronostic sévère qui a été rendu au clinicien 12 jours après réception du prélèvement au laboratoire, 4 jours après le décès de l’enfant. L’identification de la cause de cette progression brutale vers le décès de leur enfant n’a pas pu modifier la course de la maladie mais a été cruciale dans le processus de deuil des parents.

Le deuxième cas est un enfant avec chylothorax récidivant et détresse respiratoire en période néonatale dans un contexte d’anasarque de découverte prénatale. Devant la gravité de la situation et l’absence d’étiologie retrouvée, une discussion sur la poursuite des thérapeutiques actives a eu lieu et un génome rapide a été prescrit. Celui-ci n’a trouvé aucun variant explicatif ce qui a eu un impact sur la suite de la prise en charge en réduisant la probabilité d’une RASopathie chez le patient du fait de l'absence de variant constitutionnel identifié dans les gènes concernés.

Ces observations sont le témoin que l’argument génétique peut de nos jours entrer en compte dans un processus décisionnel rapide qu’impose ces situations graves rencontrées en période néonatales. Nous montrons que l’optimisation de chaque étape du processus permet un rendu rapide compatible avec ce délai. Il n’est pas simple de prioriser de telle façon beaucoup de prélèvements et cette filière reste donc indiquée uniquement pour des cas exceptionnels. Une étude longitudinale est nécessaire pour quantifier l’impact de ces analyses et de juger de l’efficacité de l’impact d’un tel délai de rendu.


Louis JANUEL (Lyon), Nicolas CHATRON, Damien SANLAVILLE, Anne THOMAS, Julien THEVENON, Julien FAURE, Virginie BERNARD, Laure SAPEY-TRIOMPHE, Clementine FAURE, Evan GOUY, Laetitia LAMBERT, Gaetan LESCA, Christine VINCIGUERRA
16:45 - 17:45 #37895 - P284 Nouvelle méthode de Séquençage à longue lecture dans la DM1, vers une caractérisation génotype-phénotype affinée.
P284 Nouvelle méthode de Séquençage à longue lecture dans la DM1, vers une caractérisation génotype-phénotype affinée.

La dystrophie myotonique de type 1 (DM1) est l’une des maladies génétiques les plus complexes présentant des manifestations cliniques très hétérogènes. Elle est causée par une expansion instable de triplets CTG localisée en 3’UTR du gène DMPK sur le chromosome 19. Le nombre de répétitions varie entre 37 et 4000 répétitions chez les patients DM1. La variabilité génétique et clinique observée chez les patients dépend de la taille de l’expansion, des interruptions CNG dans la séquence mais également de la mosaïque somatique des répétitions. Les outils de diagnostic actuels ne permettent pas de déterminer simultanément ces paramètres chez les patients en particulier lorsque ces derniers sont porteurs de grandes répétitions. Ainsi, la corrélation génotype/phénotype reste mal comprise et imparfaite dans la DM1 rendant le conseil génétique difficile.

Nous avons appliqué les méthodes de séquençage de longue lecture développées par Pacific Biosciences (PacBio) et Oxford Nanopore dans la DM1. Nous avons montré que le séquençage PacBio permet de séquencer avec précision plus de 1000 répétitions CTG et d’estimer la mosaïque somatique chez les patients. Pour la première fois, nous avons identifié une famille DM1 avec une expansion composée de plus de 90% de CCG associée à une diminution de la sévérité des symptômes. Nous avons également pu montrer que les séquences environnant l’expansion de triplets répétés et les interruptions CCG sont méthylés en utilisant les deux approches de séquençage à longue lecture (PacBio et Oxford Nanopore).

Les données génétiques apportées par cette nouvelle méthode et une meilleure connaissance clinique de la DM1 permettra d’aller vers une médecine prédictive et personnalisée chez les patients.


Stéphanie TOMÉ (Paris), Yu-Chih TSAI, Laure DE PONTUAL, Eirini Maria LAMPRAKI, Sam HOLT, David STUCKI, Badreddine Mohand OUMOUSSA, Hélène MADRY, Pierre-Yves BOELLE, Karim LABRECHE, Cheryl HEINER, Guillaume BASSEZ, Tanya STOJKOVIC, Denis FURLING, Geneviève GOURDON
16:45 - 17:45 #37916 - P288 Optimisation de la Réanalyse d’Exome pour le Diagnostic des Maladies Rares : du Phénotype au Génotype.
P288 Optimisation de la Réanalyse d’Exome pour le Diagnostic des Maladies Rares : du Phénotype au Génotype.

Contexte : Les maladies rares constituent un défi diagnostique majeur : de nombreux patients n’ont pas toujours de diagnostic après une éprouvante odyssée diagnostique. L’une des stratégies dominantes pour effectuer des nouveaux diagnostics chez ces patients est le séquençage de l’exome (ES). Afin d’augmenter le rendement de cet examen qui reste malgré tout tributaire des connaissances scientifiques de son temps, la réanalyse de l’ES en trio s’avère être efficiente grâce à l’enrichissement de la littérature scientifique disponible et la mise à jour des outils bioinformatiques ; cependant elle reste souvent difficile à réaliser en pratique.

Méthodes : Cette étude rétrospective a examiné une cohorte de 112 trios effectués à Lyon, composé de 27 ES positifs et de 85 ES négatifs, sur une période de 3 ans afin de démontrer l'efficacité de la réanalyse des données d’ES. Un nouveau phénotypage par une méthode semi-automatisée d’extraction des courriers médicaux a été réalisé ainsi qu’une mise à jour du pipeline bioinformatique pour retraiter les données brutes d’ES.

Résultats : La totalité des ES positifs ont été correctement retrouvés par le nouveau pipeline. La réanalyse des ES négatifs met en évidence une augmentation significative du rendement diagnostic : six diagnostics additionnels (7%) ont été permis, dont quatre par la publication de nouveaux gènes, un par la mise à jour de l’annotation et un par une meilleure détection des variations du nombre de copies. Six nouveaux variants de signification inconnue ont également été identifiés et sont en cours d’évaluation supplémentaire.

Conclusion : Cet article met en évidence l'efficacité de la réinterprétation périodique des données génétiques de l’ES et la nécessité d’une importante automatisation pour pouvoir être réalisable en pratique.


Lucas W. GAUTHIER (Lyon), Nicolas CHATRON
16:45 - 17:45 #37733 - P292 Le séquençage Nanopore, technique sur-mesure pour l’élucidation des variants structuraux dans les gènes de prédisposition aux cancers.
P292 Le séquençage Nanopore, technique sur-mesure pour l’élucidation des variants structuraux dans les gènes de prédisposition aux cancers.

La détection des altérations constitutionnelles est une pratique courante en oncogénétique. Depuis l'avènement du séquençage de nouvelle génération, la détection des variants nucléotidiques est rapide et standardisée. Cependant, la détection et la caractérisation des variants structuraux (VS) peut représenter un défi et nécessite des analyses supplémentaires pouvant se révéler chronophages. Nous rapportons notre expérience pour apporter la preuve de concept que le séquençage adaptatif (adaptive sampling en anglais) utilisant la technologie Nanopore est un outil particulièrement pertinent pour explorer les VS avec un impact direct sur la prise en charge clinique.

Chaque librairie d'ADN est préparée en une demi-journée sans étape de préparation complexe, et notamment sans amplification de l’ADN. En détectant les changements de potentiel ionique lorsque la molécule d'ADN passe au travers d’un nanopore biologique, il est possible de réaliser un séquençage de longs fragments en temps réel. Grâce à la technique d’adaptive sampling, la sélection bio-informatique des régions génomiques d'intérêt à l'aide de l'interface MinKnow permet un enrichissement significatif de la lecture sur ces régions ciblées. Les analyses en aval sont réalisées à l'aide du pipeline NanoClid, développé par l'unité de bio-informatique et disponible sur GitHub (https://github.com/InstituteCurieClinicalBioinformatics/NanoCliD). Cette technologie est particulièrement souple d’utilisation et permet d’ajuster les gènes à analyser selon l’altération à caractériser.

A travers la présentation de quelques cas cliniques, nous démontrons que le séquençage Nanopore par adaptive sampling a permis la caractérisation de VS constitutionnels parfois complexes dans des gènes majeurs de prédisposition au cancer, notamment BRCA1, RAD51C, MSH6, DICER1 ou encore SMARCB1. Ces altérations comprenaient entre autres des duplications en tandem, des gains de copies ou encore des insertions de séquences répétées de type Alu. La rapidité de réponse (moins de 15 jours) offerte par la technologie Nanopore démontre un impact majeur sur la prise en charge immédiate du patient.

Les caractéristiques uniques du séquençage Nanopore utilisant l’adaptive sampling apparaissent comme une technique simple et rapide pour résoudre les VS que les techniques conventionnelles de séquençage n'ont pas pu caractériser, dans un délai compatible avec les décisions cliniques. Cette technique s’ajuste sur mesure à chaque nouveau gène d’intérêt à étudier et ne nécessite pas la conception longue et fastidieuse d’un nouveau panel de gènes. Le séquençage Nanopore s’affirme ainsi comme nouvelle technique majeure de séquençage permettant une caractérisation rapide de variants complexes dans les gènes de prédisposition aux cancers.


Mathilde FILSER (Paris), Jessica LE GALL, Mathias SCHWARTZ, Kévin MERCHADOU, Eléonore FROUIN, Jennifer WONG, Abderaouf HAMZA, Justine PASANISI, Christine BOURNEIX, Lisa GOLMARD, Mélanie PAGÈS, Dominique STOPPA-LYONNET, Victor RENAULT, Sandrine M. CAPUTO, Chrystelle COLAS, Olivier DELATTRE, Julien MASLIAH-PLANCHON
16:45 - 17:45 #37783 - P296 Mise en place d’un laboratoire post-génomique de caractérisation fonctionnelle des variants de signification incertaine au Centre de Génétique Moléculaire et Chromosomique de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
P296 Mise en place d’un laboratoire post-génomique de caractérisation fonctionnelle des variants de signification incertaine au Centre de Génétique Moléculaire et Chromosomique de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

L’utilisation du séquençage de nouvelle génération (panels/exome/génome) dans le diagnostic de maladies génétiques constitutionnelles et de prédispositions génétiques au cancer conduit à l’augmentation du nombre de variants de signification incertaine (VSI) identifiés. Le développement de tests fonctionnels est essentiel pour reclasser ces VSI et permettre ainsi une confirmation du diagnostic.

Le Centre de Génétique Moléculaire et Chromosomique (CGMC) est constitué de 9 Unités Fonctionnelles (UF) rattachées à différentes filières de santé. Afin de mettre en place un laboratoire post-génomique commun de validation fonctionnelle, nous avons constitué un groupe de travail « Tests fonctionnels » avec les différents acteurs (techniciens, ingénieurs, bio-informaticiens et biologistes). Cette organisation a permis de mutualiser les savoir-faire spécifiques (notamment en cultures cellulaires), les ressources en personnel et les équipements. Suite à un état des lieux des situations nécessitant des tests fonctionnels, nous avons priorisé le développement de tests fonctionnels dits transversaux, utiles à toutes les UFs quel que soit le gène impliqué, mais également des tests fonctionnels gène-spécifique, ces derniers étant parfois issus d’un transfert de compétence d’Unités de Recherche vers le diagnostic. La mise en œuvre de chaque test a été prise en charge par une UF volontaire pour initier les développements et ensuite en donner l’accès à l’ensemble des UF.

Parmi les tests fonctionnels transversaux, nous avons mis en place (i) le test Minigène qui permet de déterminer l’effet d’un variant sur l’épissage dans un système ex vivo. Le test a été développé et validé sur une cohorte de 52 variants des gènes GCK, HNF1A et HNF4A impliqués dans les diabètes monogéniques. Ce test est aujourd’hui accessible en routine à l’ensemble des UF avec la mise en place de séries trimestrielles d’analyses de variants prédits spliceogéniques ; (ii) le RNAseq total ou ciblé ; (iii) le test d’activité transcriptionnelle utilisant un gène rapporteur luciférase est mis en place dans le cadre de la maladie de Rendu-Osler due à des variants dans les gènes ACVRL1 et ENG, acteurs de la voie BMP. Le test luciférase aura des applications pour d’autres gènes et voies de signalisation analysés dans le contexte diagnostique.

Parmi les tests gène-spécifique, nous avons mis en place les tests de tolérance à la méthylation des variants des gènes MLH1 et MSH2 impliqués dans le syndrome de Lynch et dans le syndrome CMMRD (demandes d’origine nationale). Un test spécifique de marquage par immunofluorescence du collagène VI sur fibroblastes en culture a également été mis en place dans les collagénopathies.

En conclusion, les tests de validation fonctionnelle constituent un enjeu essentiel des laboratoires de diagnostic génétique pour l’interprétation du nombre croissant de VSI identifiés ; leur intégration à la démarche diagnostique nécessite des expertises nouvelles et une structuration mutualisée.


Delphine BOUVET (Paris), Nawel MALOUCHE, Gwendoline LEROY, Florian BAPTISTE, Brigitte LITRA, Martine MULERIS, Marie-Christine WAILL, Lionel ARNAUD, Julie BOGOIN, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Bernard JONDEAU, Julien BURATTI, Elodie LEJEUNE, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Flavie ADER, Corinne METAY, Pascale RICHARD, Isabelle JERU, Cindie SILVA, Leila QEBIBO, Florence COULET, Christine BELLANNE-CHANTELOT
16:45 - 17:45 #37381 - P300 Évaluer la faisabilité et le risque de traduire, anonymiser et résumer des courriers médicaux à l'aide du deep learning.
P300 Évaluer la faisabilité et le risque de traduire, anonymiser et résumer des courriers médicaux à l'aide du deep learning.

Contexte : La médecine de précision nécessite un phénotypage précis ainsi qu’un partage important de données, en particulier pour les maladies rares. Cependant, le partage de courriers médicaux est un défi du fait des barrières linguistiques. De plus, un résumé clinique en utilisant l'Ontologie des Phénotypes Humains (HPO) fourni par les cliniciens peut s’avérer incohérent et incomplet, entraînant une perte d'informations cliniques.

Méthodes : Pour évaluer la faisabilité et les risques de l'utilisation des méthodes de deep-learning pour traduire, anonymiser et résumer des courriers médicaux, nous avons développé un logiciel multilingue en open source utilisant du deep learning, conforme à la protection des données de santé. Cette méthode est libre (https://github.com/kyauy/ClinFly), accessible dans une application web (https://huggingface.co/spaces/kyauy/ClinFly) et pertinente pour une large communauté de médecins et de chercheurs impliqués dans la médecine de précision. Nous avons mené un essai clinique de non-infériorité en utilisant des méthodes de deep learning pour dé-identifier les informations de santé protégées (PHI) en visant une sensibilité minimale de 90 % et une spécificité de 75 %, et résumer des courriers médicaux non-anglais au format HPO, visant une sensibilité de 75 % et une spécificité de 90 %.

Résultats : De mars à avril 2023, nous avons évalué 50 courriers médicaux non-anglais provenant de 8 médecins et couvrant 12 groupes différents de maladies, notamment les troubles du neurodéveloppement, les anomalies du développement, la fœtopathologie et l'oncologie. Les courriers contiennent 15 PHI et 7 termes HPO en médiane. La méthode de deep learning a atteint une sensibilité de 99 % et une spécificité de 87 % dans l’anonymisation, et une sensibilité de 78 % et une spécificité de 92 % dans la récapitulation de courriers médicaux, rapportant en moyenne 6,6 termes HPO par courrier, ce qui équivaut au nombre de termes HPO généralement fournis par les médecins dans les bases de données (6,8 dans PhenoDB).

Conclusions : L’anonymisation et la récapitulation des courriers médicaux non-anglais à l'aide des méthodes de deep learning présentent des performances non-inférieures à celle d’un clinicien, offrant des pistes sur l'utilisation de l'intelligence artificielle pour faciliter la médecine de précision.


Lucas W. GAUTHIER (Lyon), Marjolaine WILLEMS, Nicolas CHATRON, Camille CENNI, Pierre MEYER, Constance WELLS, Valentin RUAULT, Quentin SABBAGH, David GENEVIEVE, Kevin YAUY
16:45 - 17:45 #38150 - P304 Mise au point d’une méthode d’analyse pour la recherche de variations candidates en mosaïque : application à une série de 1490 patients atteints de paraplégie spastique héréditaire.
P304 Mise au point d’une méthode d’analyse pour la recherche de variations candidates en mosaïque : application à une série de 1490 patients atteints de paraplégie spastique héréditaire.

Les paraplégies spastiques héréditaires (PSH) sont un groupe hétérogène de pathologies neurologiques d’origine génétique. Plus de 80 loci ont été impliqués à ce jour, associés à des âges de début variables et des  modes de transmission variés (autosomique dominant, autosomique récessif, lie à l’X, mitochondrial). Récemment, un petit nombre de variants pathogènes en mosaïques ont été publiées dans le gène SPAST . Nous avons cherché à mettre à jour de nouveaux variants candidats en mosaïque dans ce groupe de pathologies. A cette fin, nous avons réanalysé les données de séquençage NGS d'un panel ciblé de 1490 patients atteints de PSH par une stratégie combinant une nouvelle détection de variations par un pipeline maison déjà utilisé pour la détection de mosaïques somatiques (pipeline Oryci), associée à une analyse d'aval destinée à filtrer et prioriser les variations de faible fréquence allélique identifiées. Ce panel PSH ciblait 65 gènes, avec une capture Roche et un séquençage sur séquenceur MiSeq Illumina.

Grâce à ce travail, nous avons pu retenir plusieurs (n=?) variants suspectées d'être en mosaïque, selon des critères qualités prédéfinis, dans plusieurs gènes de PSH différents. La présence de deux variants en mosaïque de faible fréquence ( < 4%) a pu être confirmée par la méthode de digitale PCR, à des taux de mosaïques comparables à ceux mis en évidence par méthode NGS, apportant ainsi la preuve de concept de notre méthode d'analyse.

Ce pipeline d’analyse dédié à la détection de variants de faible fréquence n’étant pas limité à une pathologie particulière, il sera bientôt déployé sur les données de séquençage NGS d’autres panels.


Véronique IVASHCHENKO (TOULOUSE), Christophe HABIB, Frédéric ESCUDIÉ, Bophara KOL, Laurène TISSIER, Samia AIT SAID, Jérôme Alexandre DENIS, Ronan LEGRAND, Marine GUILLAUD-BATAILLE, Eric LEGUERN, Cédric LE CAIGNEC, Guillaume BANNEAU
16:45 - 17:45 #38382 - P308 Investigations moléculaire et épigénétique des régions subtélomériques 4q et 10q impliquées dans la dystrophie facio-scapulo-humérale par séquençage long-read Nanopore.
P308 Investigations moléculaire et épigénétique des régions subtélomériques 4q et 10q impliquées dans la dystrophie facio-scapulo-humérale par séquençage long-read Nanopore.

Introduction :

La dystrophie facio-scapulo-humérale (FSHD) est l’une des myopathies les plus fréquentes, de transmission autosomique dominante, à l’origine d’une atrophie musculaire progressive et asymétrique de certains muscles de la face, des ceintures scapulaire et pelvienne et des jambiers antérieurs. Celle-ci est causée par l’expression aberrante de DUX4, dont la transcription est notamment induite par une contraction < 10 unités de répétition (UR) de la macroarray D4Z4 en 4q35. L’absence de contraction chez les individus sains induit l’inactivation transcriptionnelle par hyperméthylation. Cette contraction n’est cependant :

  • ni suffisante : la présence d’un signal de polyadénylation (polyA) en aval, définissant un haplotype permissif sur le Chr4, est nécessaire pour stabiliser le transcrit

  • ni requise : certaines présentations de la FSHD (FSHD2, 5% des patients) impliquent une hypométhylation malgré un nombre d’UR subnormal ( < 20UR).

Le locus est longtemps resté inaccessible via les techniques classiques de biologie moléculaire en raison de la présence de nombreuses régions d'extrême homologie et la taille des UR (3.3kb/UR). Actuellement, le diagnostic repose sur le Southern Blot. Le développement du séquençage long-read a ouvert une nouvelle voie avec la possibilité technique de collecter simultanément et en phase le nombre d’UR, la permissivité des haplotypes, ainsi que la méthylation.

Matériel et Méthodes :

L’extraction des échantillons, l’enrichissement CRISPR-Cas9 et le séquençage Nanopore ont été effectués au laboratoire. L’analyse des données primaires (mapping, methylation, variant calling & annotation) a été développée en partenariat avec MOABI, tandis que l’analyse secondaire, spécifique à la FSHD (UR calling, multiplex phasing) est assurée au laboratoire. L’évaluation préliminaire des performances diagnostiques de notre pipeline a été réalisée via l’étude d’individus atteints de FSHD1 (n= 3), de FSHD2 (n= 2) et des contrôles (n= 3).

Résultats & Discussion :

Les génotypes de tous les individus ont été correctement déterminés. Notre pipeline identifie correctement la taille des haplotypes observés jusqu’au seuil de 20UR, soit des reads > 60 kb. Nous identifions également systématiquement leur origine chromosomique malgré une forte homologie de séquence avec le Chr10, tout comme la présence du signal polyA sur l’haplotype permissif (signal-to-noise ratio respectifs : < 0.219 & < 0.186 ). Une hypométhylation significative a été mise en évidence sur les haplotypes permissifs de tous les individus atteints de FSHD étudiés. Enfin, notre pipeline permet d’investiguer un champ peu exploré de la FSHD reposant sur la notion combinée de périodicité et de progressivité de la méthylation le long des macroarrays D4Z4.

Nous espérons désormais quantifier les performances de notre test diagnostique en augmentant la taille de notre cohorte et en affinant sa valeur ajoutée par la réalisation de valeurs et de motifs normaux de méthylation.


Victor GRAVRAND (Paris), Camille VEREBI, Lucie TROUBAT, Jocelyn BRAYET, Aminata NDIAYE, Prisca DANAUS, Lucie ORHANT, Guillaume MEURICE, Thierry BIENVENU, France LETURCQ, Juliette NECTOUX
16:45 - 17:45 #38544 - P312 Génotypage en masse à partir de k-mers dans les régions hautement répétitives : diagnostic moléculaire à partir de données d’exome pour le gène MUC1.
P312 Génotypage en masse à partir de k-mers dans les régions hautement répétitives : diagnostic moléculaire à partir de données d’exome pour le gène MUC1.

Introduction :

Le gène MUC1, codant pour la protéine mucine1, a récemment été identifié comme l'un des gènes responsables de la néphropathie tubulo-interstitielle autosomique dominante (NTIAD, une néphropathie chronique affectant les sujets âgés de 30 à 70 ans, évoluant vers une insuffisance rénale chronique terminale). Ce gène n'est pas facilement résolu par les méthodes classiques de NGS en short read, car il comporte un variable number tandem repeat (VNTR), avec un pourcentage de GC supérieur à 80 %. De nouveaux pipelines basés sur l'approche k-mer sont en cours de développement pour identifier les variants de la région VNTR codante de MUC1, et notre objectif ici est d'adapter cette méthode aux données d’exome.

 

Matériel et méthodes :

Nous avons appliqué l’outill VNtyper® développé récemment par Saei et al. sur panel de gènes, aux données d’exome de patients connus pour avoir un variant pathogène dans MUC1 (servant de contrôle positif) ainsi qu’à des patients n’ayant pas de suspicion de NTIAD ou des apparentés de patients n’ayant pas le variant familial dans MUC1 (servant de contrôle négatif) afin d’adapter et valider la méthode à ce type de données. Nous avons utilisé comme méthode orthogonale une Snapshot PCR ciblant spécifiquement la 27dupC, insertion pathogène retrouvée dans plus de 80% des cas. Afin de réduire le temps de traitement inhérent à la région couverte qui est beaucoup plus grande avec un exome, nous avons appliqué Shark® à ces données en amont. Il s’agit d’un outil permettant de cibler uniquement la région d’intérêt. Une fois validé, nous avons appliqué l’outil à l’ensemble des exomes séquencés dans le centre entre avril 2022 et septembre 2023, soit 5199 exomes.

 

Résultats :

Sur les 16 contrôles positifs et 12 contrôles négatifs, la méthode de détection bioinformatique permet de mettre en évidence la présence du variant chez l’ensemble des 16 patients (100%) avec VNtyper seul, et chez 15 patients (93.8%) avec VNtyper + Shark (SharkVNtyper). Cependant, l’application de Shark permet de passer d’un temps de calcul de 10 heures en moyenne par échantillon à moins de 10 minutes par échantillon. Aucun variant n’a été détecté chez les contrôles négatifs, quelle que soit la méthode. L’utilisation de l’outil SharkVNtyper sur l’ensemble des exomes de la cohorte a mis en évidence un variant chez 20 patients pour lesquels nous n’avions pas encore de diagnostic moléculaire. Pour l’instant, la présence de la 27dupC a été confirmée par Snapshot PCR chez 4 de ces patients.

 

Conclusion :

L’utilisation d’outils bioinformatiques fondés sur la méthode de k-mer permet de mettre en évidence la présence de variants pathogènes dans des régions hautement répétées, comme c’est le cas ici dans le VNTR de MUC1. SharkVNtyper est applicable aux données d’exomes et potentiellement génome et permet donc d’explorer facilement des échantillons déjà séquencés, et donc d’orienter l’indication de réaliser une technique spécifique pour confirmer la présence du variant.


Ilias BENSOUNA (Paris), Edouard HENRION, Hugues RICHARD, Pascal MOUTY, Marine DANCER, Laure RAYMOND, Xavier VANHOYE, Laurent MESNARD
16:45 - 17:45 #38061 - P316 Intérêt de l’analyse d’un réarrangement chromosomique complexe dans le déploiement des approches long read : exemple de la cartographie optique du génome.
P316 Intérêt de l’analyse d’un réarrangement chromosomique complexe dans le déploiement des approches long read : exemple de la cartographie optique du génome.

Introduction. La détection de variants de structure par analyses de longues molécules (long-read) est une des clés de la prise en charge des patients en situation d'impasse diagnostique. La grande diversité des types de variants structuraux décrits à ce jour, l’absence ou la faible disponibilité d’échantillons témoins porteurs de variants structuraux d’intérêt clinique, la maturité ou la maîtrise encore imparfaite des outils de détection, de visualisation et d’analyse sont autant de difficultés à lever. Ce travail montre comment l'analyse d'un réarrangement chromosomique complexe, tel qu'un chromoanagenesis, permet d'acquérir les nouveaux repères et nouvelles logiques d'interprétation spécifiques aux différents types d'altérations qui sont désormais détectables par ces techniques, en prenant l’exemple de la Cartographie Optique du Génome.

Résultats. Un chromoanagenesis a été identifié chez une petite fille de 3 mois présentant une dysmorphie légère, des malformations mineures et un retard moteur important. Ce diagnostic est basé sur (i) les résultats de la CGH-array montrant une délétion 6q15q16.3 de 8,3Mb, associée à sept délétions plus petites avec un contenu génique faible voire nul et limitées à un nombre restreint de chromosomes ; (ii) l'analyse du caryotype montrant une translocation réciproque complexe supplémentaire entre les chromosomes 5, 6 et 12. Dans l’objectif de caractériser plus finement ce chromoanagenesis, mais aussi dans un but pédagogique, une cartographie optique du génome (Bionano) a été réalisée. Après avoir recherché et comparé les CNV détectés initialement par CGH-array, puis la translocation complexe identifiée au caryotype, les interprétateurs sont orientés vers l’identification d’une grande variété de variants de structure supplémentaires, tels que des inversions para et péricentriques, des insertions intra ou interchromosomiques et des translocations/insertions complexes. Ce type d’analyse permet enfin de comprendre certaines limites des différents algorithmes employés.

Discussion. Ce travail illustre l'intérêt d'analyser une anomalie chromosomique complexe tel qu'un chromoanagenesis afin d'appréhender rapidement l'ensemble du spectre des anomalies identifiables par les approches long-read. L’analyse d’un tel échantillon par cartographie optique du génome a permis d’aider les nouveaux utilisateurs à prendre en main les différents algorithmes et outils, ainsi qu’à adopter les nouvelles logiques d'interprétation spécifiques aux différents types d'altérations. Le partage de telles données de réarrangements complexes ne peut qu’aider la communauté à améliorer la compréhension et la maîtrise des approches long-read dans la caractérisation des variants de structure.


Mathilde QUIBEUF, Kévin CASSINARI, Oriane MERCATI, Anne-Marie GUERROT, Claude HOUDAYER, Géraldine JOLY-HÉLAS, Pascal CHAMBON (Rouen)
16:45 - 17:45 #38605 - P320 Délétion interstitielle du bras long du chromosome 1 : Présentation d’un nouveau cas et revue de la littérature.
P320 Délétion interstitielle du bras long du chromosome 1 : Présentation d’un nouveau cas et revue de la littérature.

Les délétions du chromosome 1 sont très rares. Elles sont classées en trois catégories selon les bandes concernées : proximale (1q21-22q25), intermédiaire (1q24-25q32) et distale (1q42-43qter). A notre connaissance, seulement 25 cas avec la délétion 1q25-q31 ont été rapportés dans la littérature. Nous décrivons un nouveau cas marocain portant la délétion de la région 1q25.1-1q31.2.

Notre patiente est une fille âgée d’un an, issue d’un mariage non consanguin, sans antécédents familiaux notables. Elle est née par voie basse d’une grossesse suivie avec retard de croissance intra-utérin. A l’examen, l’enfant présente un retard de croissance staturo-pondérale, un retard psychomoteur, une microcéphalie, une dysmorphie faciale (front bombé, racine du nez large, columelle saillante, philtrum court, lèvre supérieure mince, petit menton, oreilles décollées), un cou court et un écartement mamelonnaire. Le caryotype constitutionnel standard a révélé la présence d’une délétion interstitielle au niveau du chromosome 1 : 46,XX,del(1)(q?23q?25). L’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) a mis en évidence une délétion de 16,322 Mb au niveau de la région 1q25.1-1q31.2 : arr 1q25.1q31.2(171566371-187888723)x1. L’analyse par FISH (Hybridation in Situ par Fluorescence) a confirmé le remaniement. L’enquête parentale a permis de confirmer le caractère de novo de ce déséquilibre.

 Le cas décrit présente le tableau classique de la délétion intermédiaire du chromosome 1q. Dans la littérature, les signes cliniques les plus fréquemment associés à cette délétion sont un retard de croissance, un retard psychomoteur, des anomalies des lèvres et du palais, des anomalies génitales, des mains et des pieds de petite taille, une brachydactylie, une clinodactylie du cinquième doigt, des anomalies cardiaques, une microcéphalie et une micrognathie. La région délétée contient plusieurs gènes, notamment LHX4, CENPL et ASTN1. Le gène LHX4 (OMIM : 262700) est associé au syndrome de petite taille-anomalies hypophysaires et cérébelleuses-selle turcique anormale. Il joue un rôle important dans le développement de l'hypophyse responsable de la sécrétion de GH (Growth Hormone). De même, le gène CENPL codant pour la protéine centimétrique L pourrait contribuer au retard de croissance. Par ailleurs, ASTN1 est un gène candidat pour le défaut de migration neuronale chez l’homme. Fortement exprimé dans le cerveau, il peut être responsable de la déficience intellectuelle.

Le cas présent exprime plusieurs arguments d’appoint suggérant une corrélation génotype-phénotype plus concluante de cette rare délétion. Cependant, des études fonctionnelles sont nécessaire pour mieux disséquer et comprendre le rôle de chaque gène dans ce phénotype.


Yousra IBENBRAHIM, Amal TAZZITE, Wafaa BOUZROUD, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
16:45 - 17:45 #37842 - P324 Etude d’une forme familiale d’une délétion de SPEN : expansion du spectre phénotypique.
P324 Etude d’une forme familiale d’une délétion de SPEN : expansion du spectre phénotypique.

Le syndrome del(1p36) affecte 1/5000 nouveau-nés et est la plus fréquente des délétions autosomiques terminales. Il associe un trouble du neurodéveloppement et des malformations (cérébrales, cardiaques, rénales et craniofaciales). Il est classique de décrire deux régions minimales critiques : une distale en 1p36.33, considérée comme un syndrome de gènes contigus et une proximale, localisée en 1p36.23, associée principalement à l’haploinsuffisance du gène RERE. Récemment, une troisième région critique, située en 1p36.13 a été décrite et génère un phénotype chevauchant avec celui des délétions dites distales et proximales. Elle est associée à l’haploinsuffisance de SPEN (Drosophila split ends homolog gene) qui est un répresseur transcriptionnel impliqué dans le développement embryonnaire et les cancers. De façon remarquable, les haploinsuffisances de SPEN sont associées à une épisignature distinctive de méthylation de l'ADN du chromosome X chez les femmes affectées.

Nous décrivons ici le cas d’une forme familiale avec un cas fœtal de délétion 1p36 incluant le gène SPEN. Seulement 5 cas prénataux d’haploinsuffisance de ce gène ont été décrits à ce jour dont un seul cas avec une suspicion de cardiopathie. 

Notre premier cas est celui d’un fœtus féminin chez qui a été identifié à 23SA+4 jours une cardiopathie complexe isolée (atrésie tricuspide et hypoplasie du ventricule droit) qui a conduit à la réalisation d’une amniocentèse pour recherche d’anomalie chromosomique. La CGH array (hybridation génomique comparative) a identifié une perte de matériel chromosomique en 1p36.21p36.13 de 1 Mb confirmée par FISH (hybridation par fluorescence in situ), qui emporte le gène SPEN sans chevaucher avec les deux principales régions minimales critiques. 

Le deuxième cas est celui de la mère du fœtus chez qui nous avons retrouvé la délétion. Elle est âgée de 30 ans et ne signale initialement aucun antécédent médical. Les données rapportées dans la littérature étant en faveur d’un trouble du neurodéveloppement sévère, nous avons été surpris de ce résultat ce qui nous a conduits à réaliser une FISH sur culture de fibroblastes pour éliminer la présence d’une mosaïque chez cette patiente. Par la suite, elle nous a rapporté avoir eu un retard de langage, des difficultés d’apprentissage et un souffle cardiaque dans son enfance. 

Notre présentation montre que l’haploinsuffisance de SPEN peut être évoquée devant une cardiopathie isolée et que cette haploinsuffisance peut être associée à un phénotype neurocognitif moins sévère que le tableau décrit dans la littérature.

Des études de méthylation en cours chez le fœtus et chez la mère devraient nous permettre de comparer les profils de méthylation du chromosome X lié à l’haploinsuffisance de SPEN en prénatal par rapport au postnatal. 


Camille GALLUDEC VAILLANT (Paris), Thomas COURTIN, Nicolas BOURGON, Marie-Paule BEAUJARD, Serge ROMANA
16:45 - 17:45 #38102 - P328 Le caryotype comme test fonctionnel du diagnostic d’aneuploïdies multiples en mosaïque : à propos d’un cas.
Le caryotype comme test fonctionnel du diagnostic d’aneuploïdies multiples en mosaïque : à propos d’un cas.

Le syndrome d’aneuploïdies multiples en mosaïque est une maladie de transmission autosomique récessive responsable d’un retard de croissance syndromique sévère avec dysmorphie faciale, craniosténoses et cardiopathie. Les variations bialléliques des trois gènes (BUB1B, TRIP13 et CEP57) impliqués à ce jour sont responsables d’anomalies de divisions cellulaires.

Nous rapportons ici le cas d’un premier enfant d’un couple de cousins germains sans antécédent familiaux né à 34SA+5 avec une franche hypotonie et des mensurations normales. Un retard de croissance entre -3 et -4DS selon les mensurations s’est rapidement installé avec retard d’âge osseux. A deux ans, le patient est opéré d’une craniosténose. Un traitement par GH mis en place à 4 ans a permis de passer de -4 à -2DS. Il présente une trachéomalacie, une surdité de transmission et quelques particularités morphologiques mais pas de trouble du neurodéveloppement.

Après CGH-array normale, une analyse de génome en trio a été réalisée dans le cadre de la pré-indication « Syndrome malformatif sans déficience intellectuelle ». Celle-ci a mis en évidence une délétion de deux nucléotides à l'état homozygote dans le dernier exon du gène CEP57 entraînant un décalage du cadre de lecture et l'apparition d'un codon stop prématuré (ENST00000325542.10:c.1435_1436del p.(Gln479ValfsTer16)). Cette variation, jamais décrite en population ou chez des patients, a été considéré de signification inconnue avec proposition de caryotype pour recherche d’aneuploïdies multiples en mosaïque. Un premier caryotype, réalisé à la naissance, sur 15 mitoses n’avait pas retrouvé de métaphase aneuploïde. Le nouveau caryotype a identifié 11 mitoses sur 43 aneuploïdes avec un nombre de chromosome oscillant de 38 à 63 confirmant ainsi le diagnostic.

Cette observation souligne la complémentarité entre séquençage de génome et caryotype pour le diagnostic de cette pathologie et l’importance de formuler l’hypothèse diagnostique en amont de l’analyse de caryotype pour ne pas négliger de métaphases aberrantes et/ou répéter l’examen dans le temps.


Mathilde PUJALTE (Lyon), Pauline MONIN, Marianne TILL, Damien SANLAVILLE, Nicolas CHATRON
16:45 - 17:45 #38573 - P332 Le syndrome de DiGeorge et la duplication 22q11.2 chez environ 5 cas : Pourquoi la duplication imite-t-elle les délétions dans le syndrome de DiGeorge ?
P332 Le syndrome de DiGeorge et la duplication 22q11.2 chez environ 5 cas : Pourquoi la duplication imite-t-elle les délétions dans le syndrome de DiGeorge ?

Introduction : Le 22q11.2DS est la microdélétion chromosomique la plus courante. La présentation clinique du syndrome de DiGeorge (DGS) est très hétérogène et inclut généralement des dysmorphies faciales, des malformations cardiaques, des troubles du développement neurologique, une hypocalcémie et une hypoplasie thymique. Cependant, une duplication miroir, DupS, a été observée. Les caractéristiques de cette condition varient largement et peuvent être diagnostiquées lors de l'étude du phénotype du DGS.

Patients et méthodes : Nous rapportons ici quatre micro-délétions et une micro-duplication sur le chromosome 22q11.2. Les patients atteints du 22q11.2DelS présentaient une malformation cardiaque, des caractéristiques dysmorphiques spécifiques, une hypocalcémie et une agénésie thymique. Le patient atteint du 22q11.2DupS présentait les mêmes caractéristiques dysmorphiques, une hypocalcémie et une microgonatisme qui pourraient prédire le DGS.

Résultats : Une analyse FISH a été réalisée, montrant 3 spots du gène Tuple1, et une duplication de 2 Mo a été identifiée et caractérisée par une analyse CGH sur puces à ADN. Le gène TBX1 a été identifié comme le gène majeur de la maladie. Dans des modèles murins, la sur-expression et la sous-expression de TBX1 reproduisent le phénotype DelS/DupS. De plus, les patients non délétés présentant des phénotypes similaires au DGS présentaient de nouvelles mutations de TBX1 qui provoquaient un gain de fonction. Étant donné que TBX1 est un membre de la famille de transcription T-box et est impliqué dans la régulation des processus de développement, une expression altérée en combinaison avec d'autres facteurs génétiques ou non génétiques pourrait expliquer la variabilité du phénotype 22q11.2DupS. Des interactions entre les gènes de la région 22q11.2 et d'autres gènes ont déjà été signalées. Certains de ces gènes pourraient s'intégrer dans la voie de signalisation de TBX1.

Conclusion : Des recherches récentes ont associé des loci génétiques spécifiques à des régions de gènes répétés flanquant à d'autres micro délétions récurrentes. La plupart des microdélétions chromosomiques interstitielles peuvent avoir des microduplications correspondantes qui représentent une recombinaison réciproque, comme le syndrome de Smith-Magenis Sd/dup17p11.2, le syndrome de Williams/dup7q11.2, etc.


Rim KHELIFI, Khouloud RJIBA, Leila DARDOUR, Wafa SLIMANI, Ayda BENNOUR, Rim KOOLI, Oussama MGHIRBI, Ali SAAD, Soumaya MOUGOU-ZERELLI (Sousse)
16:45 - 17:45 #38470 - P336 Modèles de méta-analyse clairsemés pour la mise en évidence de SNPs et gènes pléiotropes à l'aide de données résumées issues de GWAS.
P336 Modèles de méta-analyse clairsemés pour la mise en évidence de SNPs et gènes pléiotropes à l'aide de données résumées issues de GWAS.

Les analyses d’association pangénomiques (GWAS) qui se concentrent sur les associations entre un phénotype et plusieurs millions de marqueurs génétiques (SNPs) testés de manière indépendante ont permis d’identifier des centaines de milliers de SNPs associés à de nombreux phénotypes complexes, comme les cancers ou la maladie de Parkinson, permettant ainsi de mieux comprendre comment les variants génétiques communs peuvent affecter les maladies humaines. L’une des découvertes majeures de l'ère GWAS est que la pléiotropie – le fait qu’un même gène influence plusieurs phénotypes – est très répandue dans les maladies complexes chez l’Homme. Un nombre toujours croissant de statistiques résumées issues de résultats de GWAS sont mis à disposition de la communauté scientifique. Ainsi, combiner les résultats des GWAS sur différents phénotypes pourrait permettre d’identifier de nouvelles associations de phénotypes pléiotropes (1). De plus, l'incorporation d'information biologique connue telle que la structure de groupe (gène ou voie biologique) a montré un certain succès dans les approches classiques de GWAS. Des efforts récents ont été déployés pour développer des méthodes permettant de prendre en compte l’information sur la structure des données génétiques (2, 3). En particulier, Baghfalaki et al. (2) ont développé des approches de méta-analyse bayésienne exploitant des statistiques récapitulatives pour la détection de la pléiotropie au niveau des variables (SNPs) et des groupes (gènes). Cependant, ces méthodes analysent chaque gène un à un. Considérer toute l’information en même temps pourrait permettre d’augmenter la puissance de détection des associations pléiotropes.

Nous proposons une nouvelle méthode de méta-analyse multivariée pénalisée adaptée à l’analyse de la pléiotropie et prenant en compte les structures imbriquées dans les données en considérant tous les groupes en même temps. Un algorithme des directions alternées (ADMM) est exploité pour la sélection des SNPs et des gènes pléiotropes.

Les performances de cette méthode seront comparées aux méthodes GCPBayes et à d'autres approches de méta-analyse de référence sur des ensembles de données simulées. Notre méthode sera également appliquée à l'identification de gènes potentiellement pléiotropes entre la maladie de Parkinson et les cancers, et les résultats préliminaires pourront être présentés.

Références

1.                Hackinger S, Zeggini E. Statistical methods to detect pleiotropy in human complex traits. Open biology 2017;7(11):170125.

2.                Baghfalaki T, Sugier P-E, Truong T, Pettitt A.T, Mengersen K, Liquet B. Bayesian meta‐analysis models for cross cancer genomic investigation of pleiotropic effects using group structure. Statistics in Medicine 2021;40(6):1498-1518.

3.                Sutton M, Sugier PE, Truong T, Liquet B. Leveraging pleiotropic association using sparse group variable selection in genomics data. BMC medical research methodology 2022, 22(1), 1-12.


Pierre-Emmanuel SUGIER (Villejuif), Yazdan ASGARI, Thérèse TRUONG, Benoit LIQUET
16:45 - 17:45 #37750 - P340 Syndrome de Rubinstein-Taybi : Caractérisation des profils épigénétiques pour l’étude des mécanismes moléculaires de la pathologie.
P340 Syndrome de Rubinstein-Taybi : Caractérisation des profils épigénétiques pour l’étude des mécanismes moléculaires de la pathologie.

Le syndrome de Rubinstein-Taybi (SRT) est une anomalie génétique du développement, avec déficience intellectuelle, anomalies typiques de la face et des extrémités et multiples anomalies congénitales. CREBBP et EP300, les deux gènes impliqués dans le déterminisme du SRT, sont des coactivateurs transcriptionnels avec un domaine catalytique lysine acétyl transférase et jouent un rôle majeur dans le remodelage de la chromatine. L’altération de l’acétylation des histones est associée à une modulation inappropriée de l’expression génique, en particulier au cours du développement. Le SRT est un modèle de trouble épigénétique du neurodéveloppement. Chez les patients SRT, le lien fonctionnel entre l'acétylation des histones et les profils transcriptomiques au cours de la différenciation neuronale n’est pas connu. 

Nous avons dérivé des cellules souches pluripotentes induites de patients SRT porteurs d'une mutation CREBBP récurrente, connue pour inactiver le domaine KAT. Après différenciation en neurones corticaux et pyramidaux, nous avons comparé les acétylomes par LS-MS/MS et les transcriptomes par RNA-seq à des cellules dérivées de donneurs sains. 

Aucune différence morphologique n'a été observée au cours de la différenciation neuronale entre les patients SRT et les témoins, mais la maturation neuronale semble être affectée au niveau moléculaire.  Nous avons identifié 25 marques d’acétylation des histones spécifiquement altérées dans le SRT. Les histones H2B et H3 sont les plus impactées. L'altération de l'acétylation se maintient tout au long de la différenciation neuronale pour la majorité de ces 25 marques d'histones. Les analyses transcriptomiques ont montré une étape critique du processus de différenciation entre progéniteurs neuronaux et neurones immatures, avec une nette augmentation des gènes différentiellement exprimés dans le SRT par rapport aux contrôles. Ces analyses ont noté un impact sur les gènes impliqués dans la différenciation neuronale, illustrant un délai de maturation neuronale dans le SRT. L'analyse du transcriptome sur les fibroblastes des mêmes patients a mis en évidence une répression transcriptionnelle au sein des voies liées à la différenciation neuronale et au guidage des axones. Cela nous a permis d'identifier 8 biomarqueurs potentiels qui pourraient définir une signature transcriptomique du SRT dans les fibroblastes.

L'identification des mécanismes physiopathologiques reste un enjeu majeur pour une compréhension des troubles cognitifs chez les patients. Nous avons établi la première cartographie de l'acétylation des histones dépendante de CBP chez l'Homme. L'analyse des fibroblastes reflète les altérations observées au niveau neuronal, en faisant un tissu de choix pour le développement de biomarqueurs pour le diagnostic dans le soin courant. Cette étude ouvre de nouvelles perspectives dans la définition de biomarqueurs épigénétiques pour le SRT, dont la méthodologie pourrait être étendue à toutes les chromatinopathies.


Julien VAN-GILS (BORDEAUX), Slim KARKAR, Aurélien BARRÉ, Sophie NOTHOF, Stéphane CLAVEROL, Caroline TOKARSKI, Jean-Philippe TRANI, Raphael CHEVALIER, Natacha BROUCQSAULT, Céline CARPENTIER, Béatrice CLUZEAU DEMOURES, Isabelle PELLEGRIN, David GENEVIÈVE, Cécile LAROCHE, Sylvie ODENT, Marlene RIO, Ndeye Fatou NGOM, Didier LACOMBE, Patricia FERGELOT, Frédérique MAGDINIER
16:45 - 17:45 #38457 - P344 Protéger et partager les données génétiques et génomiques dans le soin face au RGPD : contribution du Policy and Ethics Committee (PEC) de la Société européenne de génétique humaine.
P344 Protéger et partager les données génétiques et génomiques dans le soin face au RGPD : contribution du Policy and Ethics Committee (PEC) de la Société européenne de génétique humaine.

Contexte. Les données génétiques, sous l’influence des nouvelles technologies, sont produites de plus en plus massivement dans le contexte de la médecine génomique. Le partage de ces données pour le soin est considéré comme un requis entre professionnels de santé dans le cadre de la prise en charge des patients. Toutefois, ce partage se réalise dans des conditions limitées par la garantie du secret professionnel des données nécessaire à la confiance due au patient. De plus, la donnée génétique présente un intérêt allant au-delà de la santé du seul patient index, pour les membres de sa famille. Ces derniers sont généralement considérés comme des tiers à la relation médecin-patient mais la connaissance de cette données pourrait leur permettre une prise en charge précoce. Dans ce contexte de nécessaire circulation des données génétiques au bénéfice du patient et des membres de sa famille, le Règlement Général pour la Protection des données (RGPD, 2016) vient renforcer les droits des patients et les obligations des professionnels de santé, ces derniers pouvant avoir des difficultés à correctement les identifier.

Objectif. Le Policy and Ethics Committee (PEC) de la Société européenne de génétique humaine finalise un document de référence pour aider les professionnels à mieux intégrer les attendus du RGPD en pratique clinique.

Résultat. Nous présentons ce document qui, premièrement, fait le point sur les différents articles du règlement devant s’appliquer à la collecte et à l’usage des données génétiques dans le soin et, deuxièmement, analyse son impact dans la pratique médicale. Il rappelle la nécessaire articulation entre les obligations du RGPD et celles posées par les règles du droit national dans l’échange de données génétiques, analyse les obligations et responsabilités des différents acteurs (institutionnels, professionnels de santé, laboratoires d’analyse), rappelle les droits des patients sur les données génétiques les concernant, présente les différentes procédures et mesures techniques de sauvegarde devant être mises en œuvre quand il s’agit d’opérer un traitement de données génétiques en insistant sur l’impossibilité d’anonymiser les données génétiques et enfin évoque la question de la réutilisation des données génétiques issues du soin en recherche. Le document qui sera mis à disposition se présente comme un guide à l’usage des professionnels, met en évidence certaines contradictions du texte dans son application en clinique et propose une liste de points à considérer afin d’intégrer les obligations du RGPD en pratique tout en conservant une approche humaniste, guide de toute pratique clinique.


Emmanuelle RIAL-SEBBAG (Toulouse), Colin MITCHELL, Deborah MASCALZONI, Francesca FORZANO
16:45 - 17:45 #38085 - P348 Gestion des données génétiques incidentes : la sémantique en France et au Québec.
P348 Gestion des données génétiques incidentes : la sémantique en France et au Québec.

Contexte : L’absence de définition commune sur les données incidentes est source de confusion dans la littérature, rendant difficile la comparaison entre les pays.

La gestion des données incidentes en génétique est différente en France et au Québec. Avec le soutien du service de coopération et d’action culturelle du Consulat général de France à Québec, nous effectuons un projet pour confronter les perspectives Québécoises et Françaises sur cette question et bénéficier des expériences respectives.

Méthode: Ce projet de 2 ans réunit l’expertise de médecins biologistes, généticiens, psychologues, sociologues, éthiciens, philosophes, juristes, représentants de l’Agence de la Biomédecine, et représentants d’associations de patients de la France et du Québec. Nous présentons ici les résultats sur la sémantique.

Résultats: En génétique, la donnée incidente (DIn) ou trouvaille fortuite (TF) (dénominations respectives en France et au Québec), peut être définie comme étant une donnée génomique, sans relation avec l’indication initiale du test, découverte fortuitement, et sans corrélation, à priori, avec la clinique du patient.

La loi Française de bioéthique votée en 2021 permet au patient qui a signé un consentement pour une analyse génétique d’accepter ou de refuser d’être informé de données incidentes issues de cette analyse. Elle ne définit ni le périmètre des DIn à rendre, ni comment les rendre. Au Québec il n’y a pas de législation spécifique sur la TF. La gestion des TF repose sur des recommandations élaborées par des associations professionnelles ou groupes d’experts. Le Réseau Québécois de Diagnostic Moléculaire recommande de transmettre toute TF qui est actionnable (pour laquelle il existe une intervention possible) selon une liste de gènes préétablie, de manière obligatoire chez l’enfant, et selon le choix du patient chez l’adulte.

La confrontation des points de vue sur la sémantique a permis d’apporter un éclairage pluridisciplinaire sur le sens des mots utilisés entre donnée, trouvaille, découverte, secondairefortuiteincidente, et actionnable. Parmi les éléments qui contribuent à la sémantique des données incidentes génétiques, nous avons identifié leur caractère imprévisible, familial, présymptomatique et opportuniste. Les éléments qui contribuent aux décisions de divulguer des données incidentes incluent la sévérité, la pénétrance, l’actionnabilité (disponibilité et efficacité d’une intervention) et la qualité des données probantes sur ces éléments.

Conclusion: Ces résultats illustrent l’importance de définitions claires et communes. Ces questions soulèvent des enjeux légaux, sociaux et éthiques, avec certaines particularités spécifiques à la France et au Québec.  Les prochains thèmes abordés seront les types de données incidentes et leur gestion pratique en période pré et postnatale. Ce projet mènera à l’élaboration de recommandations sur les définitions et la gestion des données incidentes pour guider la pratique en France et au Québec.


Anne-Marie LABERGE, Damien SANLAVILLE (LYON), Xavier BROUTIN, Marie France CALLU, Nicolas CHATRON, Delphine CORTIAL, Marie DARRASON, Catherine DEKEUWER, Charles DUPRAS, Catherine GOUDIE, Sébastien JACQUEMONT, Pascale LEVY, Mélyna MONICHON, Laurent PASQUIER, Fançoise ROBERT, Massimiliano ROSSI, Thoueiba SAANDI, Jean-François SOUCY, Rafik TADROS, Maude VECTEN, Audrey VEZIAN, Ma'n H ZAWATI
16:45 - 17:45 #37600 - P352 Séquençage génomique opportuniste : recommandations de la société européenne de génétique humaine.
P352 Séquençage génomique opportuniste : recommandations de la société européenne de génétique humaine.

Si le séquençage de l’exome est prescrit dans un cadre diagnostique, la possibilité existe en théorie d’analyser les données de séquençage au-delà de l’indication de l’examen, réalisant ainsi un dépistage génomique opportuniste (Opportunistic Genomic Screening OGS). La Société européenne de génétique humaine (ESHG) a recommandé en 2013 que l'analyse du génome reste limitée au problème de santé motivant l’examen. D'autres organisations professionnelles soutiennent que des variants génétiques « actionnables » pourraient voire devraient être rapportés (notamment l'American College of Medical Genetics and Genomics, la Société française de médecine prédictive et personnalisée, Genomics England). Il conviendrait de « profiter » du séquençage pour rechercher régulièrement et systématiquement des résultats secondaires, appelés dépistage opportuniste. D’un point de vue normatif, la caractéristique distinctive d’un tel screening n’est pas tant son contexte (qu’il s’agisse de santé publique ou de soins de santé), mais l'absence d'indication pour réaliser ces tests. Ce dépistage entraîne une balance bénéfices/risques plus précaire qu'il convient de mesurer. La Société européenne de génétique humaine et son "comité éthique et politique" continue de recommander une approche prudente du dépistage opportuniste. La proportionnalité et l’autonomie doivent être garanties et respectées.  Dans les systèmes de santé financés, les avantages potentiels doivent être mis en balance avec les dépenses de santé. En ce qui concerne le séquençage du génome en pédiatrie, l’ESHG estime qu’il est prématuré de rechercher des pathologies d’apparition tardive chez les enfants. L'ESHG souhaite une norme éthique centrale avec des consultations de conseil génétique qui devraient être proposées systématiquement avec signature conjointe d'un consentement libre et éclairé avant la réalisation d'une analyse génétique, et précisant les caractéristiques de l'annonce d'un éventuel résultat secondaire. En fonction de l’évolution des connaissances, des bénéfices attendus et des ressources disponibles, des projets pilotes "OGS" restent nécessaires.


Guido DE WERT, Christophe CORDIER (Lausanne, Suisse), Angus CLARKE, Elisabeth DEQUEKER, Zandra DEANS, Carla VAN EL, Florence FELLMANN, Ros HASTINGS, Sabine HENTZE, Heidi HOWARD, Milan MACEK, Alvaro MENDES, Christine PATCH, Emmanuelle RIAL-SEBBAG, Vigdis STEFANSDOTTIR, Martina CORNEL, Francesca FORZANO
16:45 - 17:45 #38669 - P356 Les approches interdisciplinaires de la médecine génomique par les sciences humaines et sociales : rencontres dans le contexte du Plan France Médecine Génomique 2025.
P356 Les approches interdisciplinaires de la médecine génomique par les sciences humaines et sociales : rencontres dans le contexte du Plan France Médecine Génomique 2025.

Initiées par le groupe de travail « Ethique, réglementation et société » du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025), les Rencontres « SHS/Médecine génomique » s’inscrivent dans les missions de ce groupe :

  • Intégrer les dimensions éthiques et réglementaires au déploiement du séquençage du génome en pratique clinique et à la réutilisation des données pour la recherche,
  • Organiser l’information, la consultation et l’implication des acteurs de la société,
  • Faciliter le développement de recherches interdisciplinaires mobilisant les SHS sur les différents enjeux de la médecine génomique et du plan.

Ces rencontres se déroulent annuellemenr sur 1,5 jour depuis 2022, sur des sites différents et ont pour but de :

  • Fédérer une communauté d’acteurs autour des enjeux SHS de la médecine génomique et du PFMG2025,
  • Encourager les échanges entre les équipes de recherche des disciplines SHS et les différents acteurs impliqués en médecine génomique,
  • Enrichir et faire émerger des réflexions collectives,
  • Articuler les actualités et les perspectives du PFMG2025 avec des travaux de recherche SHS,
  • Impulser des collaborations et les projets de recherche SHS relatifs à la médecine génomique ou au PFMG2025.

Les deux premières éditions, à Paris en juin 2022 et à Dijon en juin 2023 ont été préparées par un Comité interdisciplinaire et ont permis de rassembler chacune une centaine de personnes d’horizons variés (présentiel et distantiel). Outre une approche historique et des actualités sur le PFMG 2025 un tour d’horizon sur des projets impliquant des SHS  sur différentes facettes de la médecine génomique a été réalisé via des posters et/ou des communications orales. Les sessions thématiques ont permis d’aborder les thèmes suivants grâce à des panels interdisciplinaires : en 2022, politiques de santé, régulations juridiques, économiques  et professionnelles ; enjeux spécifiques des données massives et personnelles en médecine génomique ;  parcours et organisation des soins ; le continuum soin/recherche : contextes, usages et conséquences ; en 2023 : Les patients, acteurs de la médecine génomique ?  Les enjeux d’une population de référence pour la médecine génomique ; Le cycle des données et leurs réutilisations.

Ces rencontres permettent des échanges riches et la dynamique interdisciplinaire qui les sous-tend ne masque pas la difficulté de 1) créer une synergie entre préoccupations cliniques et organisationnelles et préoccupations de recherche, 2) s’entendre sur la définition et les contours de ce qu’est la médecine génomique, 3) stimuler une compréhension approfondie du PFMG 2025 et garantir une ouverture au regard critique des SHS , 4) ne pas se limiter au format « colloque » mais stimuler de nouveaux projets de recherche où les SHS trouvent pleinement leur place.

La participation accrue de généticiens est vivement souhaitée car elle conditionne l’ancrage des projets dans les réalités du terrain. La 3ème édition des rencontres SHS/ Médecine génomique aura lieu à Toulouse en juin 2024


Anne CAMBON-THOMSEN, Sarah CARVALLO (Besançon), Marc BILLAUD, Catherine BOURGAIN, Isabelle DURAND-ZALESKI, Christine LEMAITRE, Laurent PASQUIER, Clément PIMOUGUET, Marie PRÉAU, Dominique STOPPA-LYONNET, Emmanuelle RIAL-SEBBAG, Frédérique NOWAK, Lucie MORILLON
16:45 - 17:45 #37666 - P360 Analyses constitutionnelles BRCA1/2 à visée théranostique : succès d’un circuit de mainstreaming à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière – Sorbonne Université, Paris.
P360 Analyses constitutionnelles BRCA1/2 à visée théranostique : succès d’un circuit de mainstreaming à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière – Sorbonne Université, Paris.

Introduction L’olaparib en adjuvant est associé à une augmentation de la survie globale et sans progression chez les patientes avec cancer du sein à haut risque HER2-négatif, et qui sont porteuses d’un variant pathogène (VP) constitutionnel BRCA1/BRCA2. L’indication aux tests constitutionnels est désormais souvent purement théranostique, et non plus basée sur des antécédents évocateurs de prédisposition génétique. Cet élargissement des indications impose le développement de circuits rapides et innovants de prescription impliquant davantage les oncologues et gynécologues, ce d’autant plus que les capacités d’absorption des consultations d’Oncogénétique sont limitées.

Méthodes Nous avons mis en place un circuit de mainstreaming, plus précisément d’intégration des analyses génétiques constitutionnelles à la prise en charge de routine. Le circuit a été conçu à partir de données récentes de la littérature, et en concertation avec les spécialités concernées. Le lancement s’est fait formellement en RCP d’onco-gynécologie. Les oncologues et gynécologues souhaitant participer ont ensuite visionné un module d’enseignement en ligne, et signé une charte de bonnes pratiques. En pratique, ceux-ci prescrivent l’analyse constitutionnelle à visée théranostique, en y associant un conseil génétique simplifié, la remise d’une note d’information et la signature d’un consentement. Le résultat est rendu quelques semaines plus tard par le prescripteur. Toutes les porteuses d’un VP sont adressées en consultation d’Oncogénétique.  Le laboratoire étudie l’ensemble des gènes de prédisposition au cancer du sein d’intérêt clinique, et tout résultat pertinent est rendu.

Résultats D’octobre 2021 à juillet 2023, 7 prescripteurs (4 gynécologues et 3 oncologues) ont prescrit des analyses constitutionnelles à 95 patientes. Le délai moyen de l’analyse était de 35 jours. Dix patientes étaient porteuses d’un VP (10.5%), dans BRCA1 (n=6), BRCA2 (n=3), et PALB2 (n=1). L’âge moyen au diagnostic était de 46 ans. 6 patientes avaient un cancer triple-négatif (60%). 9 avaient au moins un antécédent familial de cancer du sein ou de l’ovaire (90%). 9 ont été reçues en consultation d’oncogénétique (90%), la 10ème ayant changé d’établissement. Des DPS sont déjà en cours chez les apparentés.

Conclusion Le mainstreaming permet un accès aux analyses génétiques constitutionnelles à toute patiente avec cancer du sein pouvant en tirer un bénéfice thérapeutique, de manière encadrée, sans dépendre des consultations d’Oncogénétique déjà surchargées. Des échanges réguliers entre les oncologues-gynécologues, l’Oncogénétique clinique et le laboratoire sont essentiels. Le bon adressage des porteuses de VP en Oncogénétique, ainsi que l’engouement croissant de nos collègues non-oncogénéticiens, en illustrent le bon fonctionnement. Le développement de tels circuits au-delà d’APHP.Sorbonne Université et pour d’autres indications théranostiques (pancréas) est souhaitable.


Camille DESSEIGNES (PARIS), Noémie BASSET, Clémence EVREVIN, Florence COULET, Erell GUILLERM, Alexandre PERRIER, Véronique BOCLY, Marjorie JODAR, Veronica CUSIN, Jean Philippe SPANO, Hervé FOKA TICHOUE, Johanna WASSERMANN, Claire SANSON, Geoffroy CANLORBE, Marianne NIKPAYAM, Catherine UZAN, Patrick BENUSIGLIO
16:45 - 17:45 #37903 - P364 Etude des motivations des couples adressés au centre de Diagnostic Préimplantatoire de Strasbourg de 2006 à 2022.
P364 Etude des motivations des couples adressés au centre de Diagnostic Préimplantatoire de Strasbourg de 2006 à 2022.

Le Diagnostic Préimplantatoire (DPI) permet aux couples à risque d’éviter de transmettre à leur descendance une pathologie génétique grave. La réalisation est limitée par de lourdes contraintes cliniques, techniques et légales.

Demander un DPI est difficile pour certains couples et beaucoup de dossiers seront arrêtés précocement, parfois même dès le début de la prise en charge, ou après une ou plusieurs tentatives.

De 2006 à 2022, nous avons distribué plus de 1800 questionnaires aux couples dans notre centre pour essayer de comprendre leurs motivations dans le but d’améliorer notre prise en charge et d’obtenir une meilleure adhésion à la procédure de DPI. Près de 1400 nous ont été retournés (63% concernant des indications géniques, 37% des indications chromosomiques).

Nous nous sommes intéressés :

1.       1. au parcours des couples à travers plusieurs questions :

·         Qui apporte l’information principale sur la pathologie et le DPI ?

o   Le principal interlocuteur des couples est l’équipe de génétique. Pour les anomalies chromosomiques, les gynécologues sont également très présents ;

·         Les couples ont-ils des réticences pour le DPI ?

o   C’est le cas pour ¼ des couples qui déclarent avoir des réticences éthiques, religieuses ou autres ;

·         Quel est l’objectif principal des couples qui ont recours au DPI ?

o   On retrouve principalement le souhait d’éviter la transmission d’une maladie grave à leurs enfants, puis à la descendance de ceux-ci, puis d’éviter l’IMG (interruption médicale de grossesse) même si les ¾ l’accepteraient pour une grossesse naturelle.

 

2.       2. au profil des couples qui vont jusqu’à la tentative de DPI :

·         Le ressenti par rapport à la pathologie impacte-t-il la motivation du couple à poursuivre la procédure ?

o   Cela ne semble pas avoir d’impact car environ 60% des couples de l’étude sont allés jusqu’à la tentative quel que soit leur ressenti de la gravité de la pathologie.

·         La vision initiale du DPI a-t-elle un impact ?

o   Environ la moitié des couples qui préjugent au début du parcours que la démarche est très difficile, ne vont pas jusqu’à la tentative de DPI. La qualité et l’exhaustivité de l’information qu’ils ont reçue en amont de leur inscription peuvent être améliorées.

Au fil des années, ce questionnaire a permis de mieux comprendre les besoins des couples suivis dans notre centre. Nous avons mis en place un soutien psychologique et avons travaillé la clarification du parcours de l’ouverture du dossier à la tentative de DPI. Ainsi les couples le comprennent plus facilement et adhèrent plus volontiers à la démarche.  


Julie ROOS (Strasbourg), Céline MOUTOU, Philippe GOSSET
16:45 - 17:45 #38134 - P368 Perceptions des parents de jeunes enfants en population générale sur l’extension du dépistage néonatal.
P368 Perceptions des parents de jeunes enfants en population générale sur l’extension du dépistage néonatal.

Les récentes modifications de la loi de bioéthique, les progrès thérapeutiques et le développement massif des nouvelles technologies de génétique (NGS) avec une baisse rapide des couts impliquent de s'interroger sur une extension du dépistage néonatal (DNN) à de nouvelles pathologies actionnables et les méthodes acceptables et pertinentes pour son éventuelle extension. Des études à l’international débutent pour déterminer la place potentielle du NGS dans le DNN. Dans cette perspective, le projet SeDeN a pour objectif d’évaluer pleinement l’acceptabilité sociale de ces questions en mesurant la diversité et la cohérence des attentes des professionnels de santé, parents et décideurs publics. La partie du projet SeDeN présentée ici s’intéresse à l’avis des parents d’un jeune enfant en population générale. Ce volet repose sur les résultats d’un questionnaire rempli par des parents d’un nouveau-né lors de leur séjour en maternité (N=409) et par des parents d’un enfant de moins de 3 ans recruté selon la méthode des quotas par le biais d’un institut de sondage (N=1248), suivi par des entretiens d’approfondissement (n=13).

Dépister plus de maladies à la naissance chez son nouveau-né, avec ou sans test génétique en première intention, est acceptable/complétement acceptable pour 87% de l’échantillon. Les entretiens mettent en avant 2 profils de parents : un premier profil, ayant besoin de savoir les maladies à révélation dans l'enfance, voire l'adolescence avec un traitement ou une prise en charge qui permet d’améliorer la qualité de vie s’il ne permet pas de rallonger l'espérance de vie ; un second profil de parents plutôt en quête d’omniscience, voulant tout savoir, même les pathologies à révélation tardive ou sans traitement, dans des buts d’anticipation, de préparation ou de limitation de l’errance diagnostique. Ces éléments sont confirmés par les questionnaires puisque 83% de l’échantillon se dit favorable au dépistage néonatal de pathologies traitables à révélation tardive et 73% au dépistage de pathologies sans traitement actuellement. Des analyses en fonction des caractéristiques socio-démographiques montrent que ces profils diffèrent en fonction du niveau de diplôme, de la catégorie socio-professionnelle, du futur projet d’enfant, de l’expérience avec un test génétique et/ou les maladies rares, du fait d’exercer un métier dans les sciences ou encore du revenu. De façon générale, que les parents appartiennent au 1e ou au 2e groupe, ils s'accordent à dire que l'utilisation d'un test génétique en première intention ne change pas ce qu'ils veulent savoir. Quelques parents expriment toutefois des inquiétudes à ce sujet vis-à-vis de la nécessité d’un second prélèvement ou de la conservation des données.

Ces résultats, conjointement à l’enquête menée auprès des professionnels, ne montrent pas de frein en termes d’acceptabilité prospective à la mise en place d’un projet pilote de dépistage néonatal génomique en France.


Camille LEVEL (DIJON), Frédéric HUET, Margot LEMAITRE, Dominique SALVI, Emmanuel SIMON, Christine BINQUET, Christel THAUVIN, Christine PEYRON, Laurence FAIVRE
16:45 - 17:45 #37902 - P376 Traitement de la ciliopathie rétinienne associée à CEP290 par un agoniste spécifique du récepteur de prostaglandine E2 (PGE2) : preuves de concept in vitro et in vivo.
P376 Traitement de la ciliopathie rétinienne associée à CEP290 par un agoniste spécifique du récepteur de prostaglandine E2 (PGE2) : preuves de concept in vitro et in vivo.

La détection de la lumière par la rétine et sa transduction en signaux neuronaux à destination du cerveau requièrent l’intégrité du segment externe (SE) des photorécepteurs, un cil primaire spécialisé. Les défauts de formation et/ou de fonctionnement du SE jouent un rôle majeur dans les maladies dégénératives des photorécepteurs: les dystrophies rétiniennes héréditaires (DRHs). Il n’est pas rare que ces maladies, lorsqu’elles impliquent le SE, associent des atteintes systémiques signalant des dysfonctions ciliaires plus globales.

CEP290 code une protéine cruciale dans la formation des cils. Ses mutations sont la principale cause d'amaurose congénitale de Leber (ACL), la forme la plus sévère et précoce de DRH, dont elles expliquent environ 20 % des cas. Elles contribuent aussi de manière significative aux formes syndromiques de cette maladie qui font partie du spectre syndromique Senior-Loken-Joubert-Meckel.

L’ACL se manifeste par une cécité dès, ou peu après la naissance. Cependant, les patients atteints de la forme associée à CEP290 (ACL de type 10) conservent des photorécepteurs dormants pendant 2-3 décennies, encourageant ainsi le développement de thérapies visant à réactiver ces photorécepteurs inactifs. La taille de CEP290 rend incompatible l'utilisation des vecteurs AAV disponibles sur le marché pour la thérapie génique de l’ACL de type 2. Cela nécessite donc l'exploration de nouvelles approches thérapeutiques.

Plusieurs études ont révélé l'importance des voies de signalisation régulées par l'AMPc dans le maintien de l'homéostasie ciliaire. Nous présentons ici des travaux visant à démontrer le concept d'un traitement des défauts de biogenèse ciliaire associés à CEP290 par la stimulation de la synthèse d’AMPc par le Taprenepag, un agoniste spécifique du récepteur de prostaglandine E2 (PGE2).

Nous montrons par l'étude de plusieurs lignées de fibroblastes issues de patients présentant de mutations de CEP290 et des défauts ciliaires de sévérité variable, que l'exposition au Taprenepag (0,2 µM) entraîne une élévation très significative de l’AMPc intracellulaire ainsi que l'augmentation du nombre de cellules ciliées et de la taille axonémale indépendamment des mutations.

Par ailleurs, nous montrons que l'injection intrapéritonéale répétée de Taprenepag (18 mg/kg P6 à P27; 1/3j) dans un modèle murin original de dégénérescence rétinienne associée à Cep290 s'avère dénuée d'effets nocifs et favorise la formation de SE et leur enrichissement en photopigment. Ceci a été démontré de manière directe par immunohistochimie de rétines à P30 et de manière indirecte par la pratique d’ERG révélant une amélioration significative de la réponse des photorécepteurs à la lumière.

Ces résultats apportent la preuve de concept d'un traitement de la dysfonction visuelle associée à CEP290, grâce au Taprenepag. Ils encouragent également à évaluer ce composer pour traiter les autres organes cibles de CEP290, voire d'autres ciliopathies dues à des défauts de biogenèse ciliaire.


France DE MALGLAIVE (Paris), Iris BARNY, Isabelle PERRAULT, Shahd MACHROUB, Ema CANO, Tania ATTIE-BITTACH, Josseline KAPLAN, Luis BRISENO-ROA, Jean-Philippe ANNEREAU, Jean-Michel ROZET
16:45 - 17:45 #38471 - P380 Dysplasies ectodermiques-P63 et épidermolyses bulleuses jonctionnelles : Repositionnement topique d’une molécule anticancéreuse.
P380 Dysplasies ectodermiques-P63 et épidermolyses bulleuses jonctionnelles : Repositionnement topique d’une molécule anticancéreuse.

La protéine P63 participe à la prolifération et à la différentiation épidermique. Des variants hétérozygoytes dans le gène TP63 rendent compte de formes syndromiques de dysplasies ectodermiques : Ankyloblépharon-dysplasie Ectodermique-fente (Cleft) labio-palatine (syndrome AEC, MIM106260) et EEC (Ectrodactylie-dysplasie Ectodermique-fente, MIM604292).  

Outre les manifestations listées dans l’acronyme AEC, certains patients présentent, en période néonatale, des érosions cutanées, chroniques et douloureuses, localisées : scalp, dos, paumes et plantes. En général, la guérison spontanée survient après 2 à 3 ans d’évolution mais certains cas ne cicatrisent jamais. Parce que P63 appartient à la famille des protéines P53, nous avons testé, in vitro puis in vivo, la molécule PRIMA-1MET/APR-246 qui régule l’activité de la protéine P53 se fixant sur la protéine anormale. L’application topique quotidienne de la molécule a conduit à une guérison définitive des érosions bilatérales palmaires et plantaires chez une patiente de 15 ans. Chez la seconde patiente, âgée de 17 ans, l’application de la molécule sur le scalp érosif depuis la naissance a permis une épidermisation des bords et surtout un arrêt de la prise d’antalgiques.

Le mode d’action de PRIMA-1MET/APR-246 sur P63 diffère de celui de P53 puisque la molécule semble ne pas se fixer à P63. Son action pourrait donc se situer en aval de P63, ce qui nous a amené à émettre l’hypothèse de l’efficacité de PRIMA-1MET/APR-246 sur d’autres génodermatoses. Ainsi, nous avons testé, in vitro, l’efficacité de la molécule sur des kératinocytes primaires de patients atteints de formes autosomiques récessives d’épidermolyses bulleuses jonctionnelles (EBJ ; LAMB3 et ITGB4).  Nos résultats montrent que la molécule restaure l’adhésion des kératinocytes EBJ à la membrane basale.

Le repositionnement de la molécule PRIMA-1MET/APR-246 ouvre des perspectives dans le traitement des érosions du syndrome AEC. Le mécanisme d’action reste incompris et il diffère de celui obtenu avec P53. L’importance de P63 dans l’homéostasie épidermique ouvre des perspectives dans l’utilisation de PRIMA-1MET/APR-246 dans d’autres dermatoses avec érosions et/ou ulcères.


Edith ABERDAM, Clément BERTHY, Lauriane N ROUX, Laurent GAGNOUX-PALACIOS, Philippe-Henri SECRETAN, Franck BORALEVI, Joel SCHLATTER, Marine MADRANGE, Fanny MORICIE-PICARD, Stefano SOL, Christrine BODEMER, Caterina MISSERO, Salvatore CISTERNINO, Nicolas CAGNARD, Isabelle PETIT, Daniel ABERDAM, Smail HADJ-RABIA (Paris)
16:45 - 17:45 #38136 - P384 Diagnostic prénatal sur matériel préimplantatoire.
P384 Diagnostic prénatal sur matériel préimplantatoire.

Notre centre de diagnostic préimplantatoire (DPI) a pris en charge un couple pour un syndrome de microdélétion 22q11.2, survenu de novo chez Madame. Une première tentative a conduit au transfert du seul embryon sain, sans grossesse. La seconde tentative a permis d’obtenir 3 embryons sains. Un a été transféré et a donné une grossesse. Un autre a pu être congelé, le dernier n’a pas évolué.

L’échographie du premier trimestre, sans particularité pour le fœtus, a montré un volumineux hématome sous chorial. Le risque combiné était calculé à 1/10 avec une clarté nucale à 1.38 mm, des Béta-HCG à 5.81 MoM et une PAPP-A à 0.28 MoM. Il y avait une indication à réaliser un prélèvement invasif mais il n’a pas pu avoir lieu car l’hématome le rendait compliqué. Le Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal (CPDPN) sollicité proposait un prélèvement fœtal différé plutôt qu’un Dépistage Prénatal non Invasif (DPNI) vu le risque combiné très élevé.

La sage-femme suivant cette grossesse nous a contactés pour savoir si l’on avait conservé les prélèvements du DPI et si l’on pouvait établir le caryotype fœtal afin d’éviter un prélèvement à risque pour cette grossesse précieuse.

Le cadre légal du DPI impose de ne rechercher que l’affection préalablement identifiée chez le couple (Article L2131-4 du CSP). Nous avions donc réalisé une hybridation in situ avec une sonde de la région 22q11.2 et une sonde témoin en 22qter, après biopsie de deux cellules par embryon au 3ème jour de développement. Une seule cellule a pu être analysée pour l’embryon qui a donné la grossesse car la 2ème cellule était anucléée. Techniquement nous pouvions ré-hybrider la cellule du DPI avec de nouvelles sondes mais nous avions des doutes sur la recevabilité sur le plan légal.

L’Agence de la biomédecine, contactée pour ce cas spécifique, a validé une nouvelle analyse sur ce prélèvement dans un objectif de Diagnostic prénatal (DPN) dans la mesure où « la réglementation du DPI s’applique à la situation et non au prélèvement ». Le CPDPN de notre centre s’est également exprimé en faveur de cette analyse et d’un DPNI en parallèle.

Nous avons ré-hybridé la lame de l’embryon transféré avec des sondes des chromosomes 13, 18 et 21.  La lecture et l’interprétation des résultats ont été réalisées au laboratoire de cytogénétique de Mulhouse, autorisé pour le DPN. Aucune aneuploïdie n’a été identifiée. Le DPNI était également normal. La grossesse a été poursuivie.

Un prélèvement invasif a finalement été réalisé à 27SA devant un nouveau signe d’appel échographique (crosse aortique à droite). La CGH-array était sans particularité. En mai 2022, une fille est née à 35SA en bonne santé.

Ainsi, le même prélèvement embryonnaire aura servi au DPI de la microdélétion 22q11.2 ainsi qu’au DPN d’aneuploïdie 13, 18 et 21. Cette approche singulière ouvre la porte à d’autres analyses, en particulier moléculaires, qui pourraient être réalisées en période prénatale, sur du matériel embryonnaire, sans nouveau prélèvement invasif.


Julia LAUER ZILLHARDT (STRASBOURG), Nadia BIHEMI, Sarah DONAT, Karen LEVESQUEAU, Catherine LEWKOWITCH, Viorica CIORNA, Eric JEANDIDIER, Philippe GOSSET
16:45 - 17:45 #37845 - P388 Apport des puces SNP dans la détection et l’interprétation des déséquilibres génomiques en prénatal dans un contexte de contamination par de l’ADN maternel.
P388 Apport des puces SNP dans la détection et l’interprétation des déséquilibres génomiques en prénatal dans un contexte de contamination par de l’ADN maternel.

La contamination de prélèvements fœtaux (liquide amniotique, villosités choriales et produits de fausses couches) par du matériel d’origine maternelle, est un phénomène commun en prénatal et pose des difficultés d’interprétation des résultats. Ceci peut même entrainer un retard de diagnostic voire mener à tort à un diagnostic rassurant dans les cas les plus extrêmes.

Les puces d’hybridation génomique comparative (array CGH), les plus communément utilisées en diagnostic, ne peuvent pas détecter une contamination maternelle. En effet, même en cas d’anomalie fœtale, elles ne peuvent pas distinguer une situation d’anomalie homogène en présence d’une contamination, d’un cas de mosaïcisme fœtal. Par ailleurs, au-delà d’un seuil de contamination autour de 80%, ces puces ne sont pas assez sensibles pour détecter une perte ou un gain de matériel génétique même homogène. Pour ces raisons, il est recommandé de réaliser une recherche de contamination maternelle complémentaire par étude de microsatellites.

   Les puces SNP, par l’analyse conjointe des variations de nombre de copie et du génotype, sont plus informatives dans ces situations de contamination maternelle. Nous avons élaboré un outil de calcul basé sur le profil du ratio allélique pour aider à l’interprétation d’échantillons contaminés en prénatal. Nous avons validé cet outil sur des échantillons de mélanges artificiels d’ADN de mères et leurs enfants porteurs d’anomalies (délétions et duplications segmentaires, d’origines parentales distinctes), à différentes proportions (5%, 10%, 25%, 50%, 75%, 90%, 95%). Ce travail est réalisé en utilisant des puces SNP de type Illumina Human OmniExpress-24v1-3.

Nos résultats montrent qu’avec une analyse en puce SNP il est possible de détecter une contamination, même faible, en l’absence d’étude de microsatellites et d’en estimer le pourcentage à partir des données de ratio allélique. En outre, en cas d’anomalie chromosomique ces puces en simplifient l’interprétation en particulier en cas de log ratio douteux ou de mosaïcisme fœtal vrai, grâce au nombre de courbes de ratio allélique et leur espacement. Enfin, de façon intéressante, ces données apportent également des informations sur la mécanique chromosomique et l’origine parentale de l’anomalie même en l’absence d’analyse des prélèvements parentaux.

En conclusion, ce travail permet de proposer à la communauté un ensemble d’outils d’aide à la détection et l’interprétation de données de puces SNP en cas de contamination maternelle, qui consistent en (i) des abaques pour l’estimation du taux de contamination, (ii) les profils génotypiques attendus pour une anomalie en fonction du taux de contamination, et (iii) des exemples de profils obtenus avec des mélanges à proportions maîtrisées. Ceci se révèle être encore plus utile pour aboutir à un diagnostic lorsqu’un prélèvement de contrôle n’est pas réalisable. Enfin, il est à noter que ces outils pourraient être étendus aux données issues de séquençage du génome.


Uriel BENSABATH (Paris), Nicolas RIVE LE GOUARD, Sandra CHANTOT-BASTARAUD, Laila EL KHATTABI
16:45 - 17:45 #37964 - P392 Séquençage d’exome en diagnostic prénatal : au-delà de l’amélioration du rendement diagnostique, un outil puissant pour améliorer la description des phénotypes prénataux en imagerie.
P392 Séquençage d’exome en diagnostic prénatal : au-delà de l’amélioration du rendement diagnostique, un outil puissant pour améliorer la description des phénotypes prénataux en imagerie.

Objectif : Le séquençage d'exome (ES), le plus souvent en trio, est désormais proposé dans la majorité des centres de génétique en France en pratique clinique en cours de grossesse lors de la découverte d’anomalies échographiques faisant suspecter une maladie rare d’origine génétique. Son rendement diagnostique médian est estimé à environ 30 % après une analyse chromosomique sur puce à ADN. Cependant, l'interprétation des données d’ES peut s’avérer difficile en raison du phénotype fœtal restreint aux données échographiques et du nombre limité de données échographiques prénatales rapportées dans les maladies génétiques.

 

Méthode : Nous avons mené une étude ancillaire de l'étude pilote nationale de la filière de santé AnDDI-rares "AnDDI-Prénatome". Nous avons inclus les cas pour lesquels l’ES trio prénatal avait identifié un diagnostic causal. Pour chaque diagnostic causal identifié, nous avons réalisé une revue de la littérature pour collecter les données prénatales déjà rapportées. Pour cela nous avons interrogé les bases de données publiques (ClinVar, HGMD, OMIM et Decipher) et les publications identifiées dans PubMed.

Les phénotypes prénataux ont été catégorisés en plusieurs groupes : typiques, atypiques ou extrêmes, et rares ou non signalés précédemment.

 

Résultats : Parmi les 56 fœtus, 38 (67,9 %) présentaient un phénotype typique. La corrélation phénotype-génotype était complexe pour 18/56 fœtus (32,1 %). Le phénotype prénatal était considéré comme atypique ou extrême pour 6 fœtus (10,7 %). Pour ces patients, l'identification du diagnostic causal reposait sur un chevauchement partiel avec les données rapportées en postnatal et les prédictions de pathogénicité des variants in silico. Sept fœtus présentaient des phénotypes prénataux très rares avec peu de descriptions disponibles dans la littérature. Enfin, nous rapportons pour la première fois, le phénotype prénatal associé aux variants bi-alléliques pathogènes des gènes LINS1 et PGM1.

 

Conclusion : Il apparait essentiel de rapporter les descriptions en imagerie prénatale des syndromes avec anomalies du développement rares ou ultra-rares, diagnostiquées grâce à l’avènement de l’ES. Une description prénatale standardisée, la collecte et le partage à grande échelle des données prénatales sont en effet essentielles pour faciliter l'interprétation des données de séquençage d’exome prénatal et ainsi le diagnostic prénatal génomique lors de la découverte de signes d’appel échographique.


Christel THAUVIN, Aurore GARDE, Julian DELANNE, Caroline RACINE, Thierry ROUSSEAU, Sophie NAMBOT, Sebastien MOUTTON, Cindy COLSON, Audrey PUTOUX, Carine ABEL, Chloé QUELIN, Anne-Marie GUERROT, Sylvie ODENT, Odile BOUTE, Caroline ROORYCK-THAMBO, Agnes GUICHET, Christine FRANCANNET, Bertrand ISIDOR, Gabriella VERA, Caroline DEILLER, Alice GOLDENBERG, Constance WELLS, Marine LEGENDRE, Godelieve MOREL, Rodolphe DARD, Nicolas GRUCHY, Jeanne AMIEL, Sabine SIGAUDY, Emmanuel SIMON, Christine BINQUET, Hana SAFRAOU, Anne-Sophie DENOMME-PICHON, Yannis DUFFOURD, Antonio VITOBELLO, Christophe PHILIPPE, Laurence FAIVRE, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Nicolas BOURGON (PARIS)
16:45 - 17:45 #38258 - P396 Etude rétrospective des contrôles de dépistages prénataux non-invasifs (DPNI) réalisés en Alsace de janvier 2019 à juin 2023.
P396 Etude rétrospective des contrôles de dépistages prénataux non-invasifs (DPNI) réalisés en Alsace de janvier 2019 à juin 2023.

Le remboursement du DPNI a été mis en place en France en 2019. En cas de positivité, le résultat doit être contrôlé de préférence sur liquide amniotique (LA), notamment en raison de la possibilité d’une mosaïque confinée au placenta (MCP) ou encore de l’existence de faux positifs qui peuvent être liés à l’analyse d’ADN maternel.

Nous avons collecté les données rétrospectives des contrôles de DPNI positifs ou douteux réalisés en Alsace de janvier 2019 à juin 2023 afin de répertorier les différentes anomalies détectées et de déterminer la proportion de cas confirmés sur LA. Dans les cas non confirmés, nous nous sommes intéressés aux prélèvements de placenta à la naissance pour préciser si une MCP avait pu être démontrée.

Au total, nous avons recensé 140 contrôles de DPNI, répartis en 85 cas (61%) pour la trisomie 21 (T21), 17 (12%) pour la trisomie 18 (T18), 15 (11%) pour la trisomie 13 (T13), 14 (10%) pour un autre remaniement chromosomique, 8 (6%) pour un double-échec de DPNI ainsi qu’un cas de DPNI double-positif pour les T13 et T21.

Pour les principales aneuploïdies, les valeurs prédictives positives étaient de 88% pour la T21 (comparable avec les données de la littérature), 41% pour le T18 et 53% pour la T13. Parmi les 27 cas non confirmés sur LA (10 pour la T21, 10 pour la T18 et 7 pour la T13) seuls 5 placentas à la naissance ont été analysés dont 1 cas de T18 ayant permis la confirmation d’une MCP.

Concernant les 14 autres anomalies chromosomiques identifiées, 5 correspondaient à des trisomies autosomiques rares (trisomies 2, 7, 8 et 16), 2 évoquaient un isochromosome 18p et 7 décrivaient des remaniements interstitiels (2 duplications et 5 délétions). Deux cas ont été confirmés sur LA (iso 18p et del 4q). Parmi les 12 cas non confirmés, seuls 2 ont bénéficié d’une analyse placentaire post-natale. Le premier (del 5q) a permis la confirmation d’une MCP écartant l’hypothèse d’une hémopathie maternelle (syndrome myélodysplasique 5q-).

Nous rapportons une synthèse de l’activité des contrôles de DPNI alsaciens en offrant une place privilégiée aux remaniements chromosomiques rares. Ce bilan indique que peu d’analyses placentaires post-natales sont réalisées en cas de DPNI non confirmé sur LA. Pourtant, la confirmation d’une MCP est parfois essentielle à la démarche diagnostique. Dans les cas d’anomalies évocatrices de pathologies maternelles (exemple de la del 5q) elle permet notamment de rassurer la mère. De plus, lorsqu’une trisomie autosomique rare impliquant un chromosome soumis à empreinte est identifiée (exemple de la trisomie 7), la confirmation d’une MCP incite à la recherche d’une disomie uniparentale.

Notre travail cherche à attirer l’attention sur ces prélèvements placentaires postnataux qui sont nécessaires, d’une part, à l’amélioration de nos connaissances sur la technique de DPNI, et, d’autre part, à l’orientation d’éventuelles explorations complémentaires en cas de discordance entre le résultat du DPNI et celui obtenu sur LA.


Solène DOPPLER (Strasbourg), Aurélie GOURONC, Margaux BIEHLER, Audrey SCHALK, Mélanie HILD, Sophie SCHEIDECKER, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Anne-Sophie WEINGERTNER, Nicolas SANANES, Eric JEANDIDIER, Marguerite MIGUET
16:45 - 17:45 #38271 - P404 Infertilité masculine et gènes de prédisposition aux cancers : la piste à suivre ?
P404 Infertilité masculine et gènes de prédisposition aux cancers : la piste à suivre ?

Le séquençage exomique complet s'est avéré être un outil puissant pour la découverte de mutations causales dans les cas familiaux d’azoospermie non-obstructive (ANO), forme la plus sévère d'infertilité masculine. Cette approche a permis de démontrer l’implication de mutations affectant des gènes impliqués dans la réparation et la réponse aux dommages à l’ADN. Ces mutations affectent donc non seulement le processus de spermatogenèse mais aussi potentiellement d'autres processus pathologiques, comme le cancer.

Afin d’investiguer les liens entre génétique de l’infertilité et cancer, nous avons ré-analysé les données d’exome d’une cohorte de patients ANO et sans diagnostic moléculaire évident par le prisme de l’oncogénétique. Nous avons ainsi identifié des variants pathogènes dans des gènes associés à une prédisposition aux cancers chez plus de 3% de nos patients. Afin de valider l’implication de ces variants dans le phénotype d’ANO, nous avons développé des modèles murins pour réaliser un phénotypage exhaustif des paramètres reproductifs.

Le premier gène candidat retenu est RAD50 pour lequel nous avons identifié un variant faux-sens probablement pathogène dans le Hook Domain à l’état hétérozygote (HTZ) chez un patient présentant une oligospermie sécrétoire sévère sans histoire familiale associée. Cette hypothèse a été confortée par la description d’un variant HTZ faux-sens localisé dans le Hook-domain dans la base de données Mouse Genome Informatics dans un modèle infertile. Ce variant a été rapporté deux fois dans la base ClinVar chez des patientes ayant développées des cancers du sein précoce mais est absent de la base de données gnomAD. Enfin, d’après nos données conformationnelles in-silico, ce variant faux-sens modifie l’agencement local des acides aminés et pourrait perturber l’organisation intra et intermoléculaires. Un modèle murin Knock-In (KI) hétérozygote pour ce variant a été produit par CRIPSR/CAS9. Nous avons pu mettre en évidence une oligoasthénozoospermie modérée chez les individus HTZ. Le phénotype tumoral est en cours d’investigation chez les individus HTZ mais les données préliminaires mettent en évidence des anomalies hépatiques. Enfin, des tests fonctionnels (test de résections) sont en cours chez les souris HTZ.

Ainsi ces données semblent confirmer que les mutations à l’état HTZ dans certains gènes de prédispositions aux cancers affectent significativement la fertilité masculine et doivent être recherchées. L’évaluation de ce risque pourrait permettre d'optimiser le conseil génétique et la stratégie de dépistage des cancers chez les patients infertiles. Inversement, la prise en compte de l'infertilité dans le spectre clinique des prédispositions aux cancers pourrait permettre de proposer une préservation de fertilité chez les patients porteurs de mutation mais également d’améliorer le dépistage en prenant en compte les données d’infertilité dans le spectre clinique afin d’évaluer la nécessité de réaliser un test dans la famille.


Guillaume MARTINEZ, Corinne LOEUILLET, Zeina WEHBE, Zuzana MACEK JILKOVA, Emmanuelle MARTINI, Gabriel LIVERA, Nicolas THIERRY-MIEG, Genevive CHEVALIER, Zinedine KHERRAF, Christophe ARNOULT, Pierre RAY, Charles COUTTON, Marie BIDART (Grenoble)
16:45 - 17:45 #38500 - P408 Caractéristiques spatiales de l'endogamie géographique dans la région nord du Maroc.
P408 Caractéristiques spatiales de l'endogamie géographique dans la région nord du Maroc.

L'endogamie désigne la pratique de se marier à l'intérieur d'un groupe social, d'une communauté ou d'une caste spécifique. L'endogamie géographique est un type particulier d'endogamie où les individus choisissent de se marier principalement avec des partenaires provenant de la même région géographique. Cette pratique peut découler de plusieurs facteurs, tels que la proximité géographique facilitant les rencontres, ou encore la préservation des valeurs et des traditions spécifiques locales. Cependant, l'endogamie géographique excessive sur de nombreuses générations peut entraîner des risques génétiques, car elle augmente la probabilité de consanguinité, ce qui peut conduire à des problèmes de santé chez les descendants.

 

Dans cette optique, le présent travail a pour objectif, d’examiner comment certaines caractéristiques spatiales peuvent influencer les mariages au sein de la population de la région de Tanger-Tétouan-Al-Hoceïma.

 

Pour la réalisation de cet objectif, les données relatives à l’endogamie géographique à savoir le lieu de naissance des couples et de leurs parents, leur origine géographique et leur lieu de résidence avant le mariage, ont été recueillies via un questionnaire administré aléatoirement auprès d’un échantillon de 238 couples, représentés soit par le mari, soit par la femme, soit par les deux, appartenant à ladite région pendant la période allant de janvier à mars 2015.

 

Les résultats cette étude ont révélé des taux d’endogamie géographique élevés selon le lieu de naissance et l’origine des couples, avec 89,24% (199 unions) et 93,27% (207 unions) respectivement. En outre, la répartition des couples selon la résidence avant le mariage, a montré que 190 unions sont entre conjoints de la même résidence géographique, soit un taux d’endogamie géographique de 90,52%. Par ailleurs, la comparaison des taux d’endogamie entre la génération des couples étudiés et celles des parents des maris et des parents des femmes a montré que pour l’origine géographie et le lieu de résidence avant le mariage, ce taux a significativement diminué de la génération des parents à celle des couples étudiés. Toutefois aucune différence significative n’a été observée entre les parents du conjoint et ceux de la conjointe. Cependant, l’immigration effective a significativement augmenté en passant de la génération des parents à celle des couples étudiés.

 

En conclusion, au vu des résultats du présent travail, les autorités de santé, dans la région de Tanger-Tétouan-Al-Hoceïma en particulier et au Maroc en général, devraient accorder une plus grande importance à la sensibilisation de la population aux méfaits des unions endogames et de la nécessité de l’ouverture aux autres catégories sociales et géographiques dans le choix du futur conjoint.


Houria HARDOUZ (Rabat, Maroc), Amine ARFAOUI, Ali QUYOU
16:45 - 17:45 #37911 - P412 Apport du RNA-seq dans le diagnostic moléculaire des prédispositions aux cancers : à propos de deux cas.
P412 Apport du RNA-seq dans le diagnostic moléculaire des prédispositions aux cancers : à propos de deux cas.

Introduction. Le séquençage haut débit de l’ADN en panel de gènes est la stratégie de première ligne dans le diagnostic des prédispositions génétiques aux cancers. Cependant, certains cas restent non expliqués malgré une présentation clinique très évocatrice. Au laboratoire de génétique constitutionnelle de l’institut Curie, une analyse RNAseq complémentaire est réalisée pour le diagnostic moléculaire de ces cas particuliers. L’objectif de ce travail est de montrer l’intérêt de cette technique dans l’approche diagnostique des prédispositions aux cancers, par la présentation de deux cas.

Patients et méthodes. La première patiente a présenté une polypose juvénile, la deuxième un adénocarcinome de l’isthme utérin à 58 ans avec instabilité des microsatellites et perte de la protéine MSH2 en immunohistochimie. L’étude génétique sur ADN constitutionnel pour la première et ADN tumoral pour la deuxième n’a pas permis de déterminer un variant causal. Le RNAseq a été réalisé par enrichissement en capture SureSelect XT-HS2 (Agilent) et séquençage sur NextSeq 500 (Illumina) sur un panel de 45 gènes à partir d’ARN extrait d’une lignée lymphoblastoïde traitée à la puromycine pour le premier cas et de l’ARN tumoral pour le second.

Résultats. Cas 1 : l’étude en RNAseq a mis en évidence un saut de l’exon 3 du gène BMPR1A. Ce saut emporte le site ATG initiateur de la traduction. Le variant BMPR1A c.-152-3C > G a été retrouvé en 5’UTR du gène et n’avait pas été identifié lors de l’analyse génétique sur ADN car la région au-delà de 50 nucléotides en amont de l’ATG n’est pas appelée par le pipeline bioinformatique. Localisé dans le site accepteur de l’intron 2, il est à l’origine de cette anomalie d’épissage et explique le tableau clinique. Cas 2 : le RNAseq a mis en évidence une rétention intronique profonde de 75 bases définissant un exon cryptique dans l’intron 1 de MSH2 (MSH2 r.211_212ins[212-553_212-479]). Cette anomalie est en phase mais engendre l’apparition d’un codon stop prématuré. Une visualisation des données de séquençage (.bam) du RNAseq a permis de retrouver sur 3 reads le variant intronique profond MSH2 c.212-478T > G, confirmé par séquençage Sanger. Ce variant entraine la création d’un site donneur d’épissage en position c.212-478 qui, associé au site accepteur cryptique physiologique présent en position c.212-552, explique la création de l’exon cryptique. Le variant MSH2 c.212-478T > G est pathogène et n’est pas dans une région capturée par les sondes lors de l’étude en panel de l’ADN génomique. 

Conclusion. L’utilisation du RNAseq en routine nous a permis d’améliorer notre stratégie d’analyse en cas de contextes cliniques très évocateurs d’une prédisposition aux cancers, mais également de faire évoluer le design de notre panel de gènes et renforcer nos régions d’appels de variants. Une étude rétrospective des sites d’épissage en 5’UTR permettra de rechercher d’éventuels variants pathogènes supplémentaires localisés dans ces régions.


Molka SEBAI, Elise PIERRE-NOEL (Paris), Camille BENOIST, Khadija ABIDALLAH, Virginie MONCOUTIER, Mélanie PAGES, Jessica LE GALL, Mathias SCHWARTZ, Sandrine CAPUTO, Henrique TENREIRO, Christelle BERTHEMIN-CARRIERE, Jennifer CARRIERE, Antoine DECEES, Catherine DUBOIS D'ENGHIEN, Christophe GUY, Nicolas FORT, Narjes ZAGUIA, Eleonore FROUIN, Fabien QUINQUIS, Julien MALIAH-PLANCHON, Mathilde FILSER, Hélène DELHOMELLE, Antoine DE PAUW, Fatoumata SIMAGA, Mathilde WARCOIN, Marine LE MENTEC, Ophélie BERTRAND, Marie-Charlotte VILLY, Claire SAULE, Emmanuelle MOURET-FOURME, Marion GAUTHIER-VILLARS, Bruno BUECHER, Victor RENAULT, Chrystelle COLAS, Dominique STOPPA-LYONNET, Lisa GOLMARD
16:45 - 17:45 #38598 - P416 Etude par RNAseq d’une co-occurrence de deux variants d’épissage pathogènes, un constitutionnel de BRCA2 et un somatique de CDH1 : lequel est à l’origine du cancer du sein?
P416 Etude par RNAseq d’une co-occurrence de deux variants d’épissage pathogènes, un constitutionnel de BRCA2 et un somatique de CDH1 : lequel est à l’origine du cancer du sein?

Introduction

Les gènes BRCA1 et BRCA2 sont associés aux carcinomes canalaires mais également aux carcinomes lobulaires. Le gène CDH1 a un spectre clinique caractéristique, associant cancer diffus de l’estomac et carcinome lobulaire du sein. En cas de cancer lobulaire du sein, l’analyse par un panel de gènes permet d’identifier l’origine constitutionnelle de ces cancers. Ce cas clinique montre l’apport du RNASeq pour comprendre l’étiologie moléculaire d’un cancer lobulaire du sein.

Méthodes

Nous rapportons le cas d’une patiente qui a présenté un carcinome lobulaire pléiomorphe à 24 ans et un cancer diffus de l’estomac à 25 ans. Sur le plan constitutionnel, elle a été explorée par un panel de 13 gènes de prédisposition au cancer du sein sur l’ADN et par RNAseq (Kit XTHS, enrichissement par capture d’Agilent et séquençage sur MiSeq d’Illumina) sur de l’ARN extrait d’une lignée lymphoblastoïde traitée à la puromycine. Sur le plan tumoral, les ADN des tumeurs mammaire et gastrique ont été analysés par un large panel de 109 gènes et un score d’instabilité génomique a été établi. L’ARN tumoral mammaire extrait de blocs FFPE a été étudié en RNAseq.

Résultats

L’étude de l’ADN constitutionnel a révélé sur l’intron 5 de BRCA2 la présence du variant pathogène c.475+3A > G à l’origine du saut de l’exon 5 de BRCA2, retrouvé en RNAseq constitutionnel à un taux supérieur au transcrit sauvage ( > 50%).  Aucun variant n’avait été identifié sur le gène CDH1. L’analyse du RNAseq tumoral n’a pas été contributive pour BRCA2 mais a permis de mettre en évidence un saut de l’exon 9 du gène CDH1, majoritaire par rapport au transcrit sauvage (2238 contre 188 reads). Ce saut était absent sur le RNAseq constitutionnel. L’étude de l’ADN tumoral mammaire et gastrique retrouve sur l’intron 9 de CDH1 le variant pathogène c.1320+1G > C. Ce variant est à l’origine du saut de l’exon 9 objectivé sur l’ARN tumoral. Il est somatique, sa présence en mosaïque sur l’ADN constitutionnel a été exclue. La patiente présente donc une co-occurrence de deux variants d’épissage pathogènes. L’analyse de l’ADN tumoral mammaire montre une perte du variant pathogène constitutionnel de BRCA2 dans la tumeur (fréquence allélique à 28%) et une absence d’instabilité génomique sur la tumeur (test HRD négatif). Ces données moléculaires sont en défaveur de l’implication du variant constitutionnel de BRCA2 dans la cancérogénèse. Ceci, associé à la présentation clinique caractéristique du spectre de CDH1, nous a permis d’incriminer le variant pathogène somatique de CDH1 pour expliquer le phénotype et de relier les deux tumeurs observées.

Conclusion 

Ce travail démontre la possibilité d’une phénocopie chez cette patiente. Les deux tumeurs sont probablement indépendantes du variant constitutionnel de BRCA2. Il montre l’importance de détailler les mécanismes moléculaires associés au développement des tumeurs et surtout la possibilité d’utiliser une combinaison de panels de gènes sur ADN et ARN sur tissu tumoral FFPE.


Molka SEBAI (Paris), Clémentine GABILLAUD, Odile CABARET, Alice FIEVET, Marie Aude ROBERT-DE-RANCHER, Olivier CARON, Najat AHMED-ECHRIF, Henintsoa RATSIMIALA, Aurélie STOURM, Ludovic LACROIX, Roseline TANG, Etienne ROULEAU
Hall d'exposition