00:00
Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
EP03
00:00 - 00:00

Eposters affichés thèmes C
02 - Neurogénétique - 03- Maladies osseuses et de la peau - 04- Maladie des organes sensoriels - 07- Maladies métaboliques et mitochondriales - 09- Maladies neuromusculaires

01 - Pathologies du neurodéveloppement - 10- Syndromes malformatifs - 15- Génétique chromosomique constitutionnelle - 20- Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif - 22 - Troubles de la reproduction
00:00 - 00:00 #37877 - IP102 ETUDE MOLECULAIRE DE LA PYCNODYSOSTOSE.
ETUDE MOLECULAIRE DE LA PYCNODYSOSTOSE.

La pycnodysostose est une maladie lysosomale autosomique récessive, liée à un déficit en cathepsine K, et caractérisée par une ostéosclérose du squelette, une petite taille et une fragilité osseuse. Le diagnostic est clinique et doit être confirmé par un examen radiographique complet du squelette et des radiographies du crâne.

Nous rapportons l’histoire de trois enfants atteints de pycnodysostose et discutons l’intérêt de l’étude moléculaire de cette pathologie et de l’établissement d’un diagnostic précoce pour une meilleure prise en charge.

Il s’agit de trois enfants, deux Tunisiens et un d’origine Libyenne. Le motif de consultation était des fractures à répétition pour les deux enfants Tunisiens (frère (P1) et sœur (P2) âgés respectivement de 13 ans et de 8 ans), et un retard staturopondéral pour la fille Libyenne (P3) âgée de 9 ans. L’examen a objectivé une dysmorphie faciale associée à un nanisme, une mal implantation dentaire, une brachydactylie et des pouces larges dans tous les cas. Le développement psychomoteur est normal pour les trois enfants. Le bilan radiologique des enfants Tunisiens a objectivé une augmentation diffuse de la densité osseuse. Le diagnostic de pycnodysostose a été alors retenu devant ces critères cliniques et radiologiques chez P1 et P2. La pycnodysostose a été évoquée chez P3 devant la dysmorphie faciale. L’étude moléculaire du gène CTSK a montré la présence du variant pathogène c.436G > C (p.Gly146Arg) à l’état homozygote au niveau de l’exon 5 chez P1 et P2, hérité au moins de leur père (analyse génétique non faite chez la mère). Par ailleurs, aucun variant pathogène au niveau du gène CTSK n’a pu être identifié chez la patiente P3 en dépit de la dysmorphie faciale caractéristique qu’elle avait.  Ceci nous a permis d’écarter le diagnostic de pycnodysostose chez cette patiente. Ce résultat souligne l’intérêt de la recherche des signes radiologiques de pycnodysostose chez les patients ayant une dysmorphie faciale évocatrice. En effet, cette dysmorphie faciale peut être associée à d’autres syndromes génétiques selon son association à d’autres signes cliniques.

Le variant pathogène identifié a été déjà décrit dans la littérature, en particulier dans notre population. L’effet délétère sur la protéine a été confirmé par des études fonctionnelles. Bien que le diagnostic positif est clinico-radiologique, l’étude moléculaire reste indispensable pour le conseil génétique mais également pour l’établissement des corrélations génotype-phénotype. L’identification du variant pathogène chez le cas index permettra également de proposer un diagnostic prénatal précoce à ces couples, étant donné le risque élevé de récurrence (25% à chaque grossesse) et le risque de retard des acquisitions psychomotrices estimé à 30%. La prise en charge de la pycnodysostose est symptomatique et multidisciplinaire permettant de limiter les complications soulignant ainsi l’importance de la précocité de l’établissement du diagnostic.


Souhir GUIDARA, Manel GUIRAT, Yosra LAJMI, Fatma MAAZOUN (Paris), Ikhlas BEN AYED, Hassen KAMOUN, Fatma ABDELHÈDI
00:00 - 00:00 #37881 - IP105 Les mutations activatrices dans le gène FGFR2 sont à l’origine d’anomalies de formation et de réparation osseuse.
Les mutations activatrices dans le gène FGFR2 sont à l’origine d’anomalies de formation et de réparation osseuse.

Des mutations activatrices localisées dans le gène FGFR2 (Fibroblast Growth Factor Receptor 2) sont responsables de craniosynostoses syndromiques. Pour exemple, les patients atteints du syndrome de Crouzon, présentent des craniosynostoses coronales, une hypoplasie de l’étage moyen de la face et un proptosis. A ce jour, l’impact des mutations activatrices FGFR2 au cours de la réparation osseuse de type endochondrale reste à préciser. Pour répondre à ces questions, nous avons mené des études expérimentales à partir du modèle murin de Crouzon Fgfr2C342Y/+ mimant la pathologie humaine.

Les analyses morphométriques des cals de réparation après fracture mandibulaire non stabilisée ont montré une augmentation significative du Bone Volume / Tissue Volume (BV/TV) à J21 (+10.6%, p < 0.01) et J28 après fracture (+7.15 % ; p < 0.01) chez les souris Fgfr2C342Y/+ par rapport aux contrôles, en rapport avec une formation osseuse augmentée.

Nos analyses histomorphométriques n'ont montré aucun impact significatif de la mutation Fgfr2C342Y/+ sur la prolifération et la différenciation chondrocytaire, montrant ainsi que la mutation Fgfr2C342Y/+ perturbe préférentiellement la lignée ostéoblastique. En effet, à la fin de la période de consolidation osseuse (J28), nous avons montré une réduction majeure et significative du nombre d’ostéoclastes situés en périphérie du cal de réparation chez les souris mutantes Fgfr2C342Y/+ comparé aux souris contrôles (-90%, p < 10-4), ceci confirmant l’augmentation de la formation et du remodelage osseux.

En conclusion, nos résultats montrent que dans un modèle de fracture non stabilisé, la mutation activatrice Fgfr2C342Y/+ de type Crouzon syndrome modifie le processus de réparation osseuse et de remodelage, en fin de période de consolidation. À l'avenir, cette meilleure compréhension de l'impact des mutations activatrices FGFR2 au cours de la réparation osseuse permettra une meilleure prise en charge médico-chirurgicale de ces patients.


Amélie DE LA SEIGLIÈRE (Paris), Anne MORICE, Alexia KANY, Laurence LEGEAI-MALLET
00:00 - 00:00 #37883 - IP107 Les GAA dans tous leurs états ! Deux patients SCA27B hétérozygotes composites avec expansion et contraction des allèles parentaux au locus FGF14.
Les GAA dans tous leurs états ! Deux patients SCA27B hétérozygotes composites avec expansion et contraction des allèles parentaux au locus FGF14.

L’expansion pathologique, supérieure à 300 triplets GAA, dans l’intron 1 du gène FGF14 est responsable de l’ataxie spino-cérébelleuse 27B (SCA27B) de transmission autosomique dominante. Il s’agit d’une pathologie d’apparition tardive avec un âge moyen pour l’ataxie permanente d’environ 60 ans, les crises épisodiques commençant plus tôt (55 ans en moyenne).

Nous décrivons ici un frère et une sœur. Le frère présentant un syndrome cérébello-spastique avec dysarthrie cérébelleuse associé à des éléments choréo-dystoniques axiaux depuis l’âge de 30 ans. La sœur présentant elle un tableau d’ataxie cérébelleuse et phénomènes paroxystiques depuis l’âge de 27 ans Les analyses suivantes étaient négatives : DM1, ataxie Friedreich, DRLPA, ACPA, ADN mitrochondrial, SCA-AD, HTT, C9orf72, panel ataxie épisodique, exome en duo ainsi que le génome en quatuor avec les deux parents. La recherche d’une expansion GAA dans l’intron 1 du gène FGF14 met en évidence la présence de deux amplifications pathologiques à l’état hétérozygote composite chez les deux patients (483 / 534 GAA chez le frère ; 473 / 510 GAA chez la sœur).

La recherche d’expansion chez les parents (présentant un tableau clinique moins sévère que celui de leurs enfants) a montré que chacun est porteur d’une expansion pathologique à l’état hétérozygote (433 GAA chez la mère et 579 GAA chez le père).

Cette étude de ségrégation permet ainsi d’observer conjointement une contraction de l’allèle d’origine paternelle ainsi qu’une expansion de l’allèle maternelle chez les deux enfants.

De plus, la présence de deux amplifications pathologiques à l’état hétérozygote composite au locus FGF14 semble donc associée à un tableau clinique plus sévère et à une apparition plus précoce des symptômes dans cette famille.


Virginie ROTH, Virginie PICHON, Marie-Anne GUERID, Stéphanie CACCIATORE, Florent GIRADIER, Clément ROBIN, Frédéric WEBER, David PELLERIN, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Christophe VERNY, Bernard BRAIS, Céline BONNET, Mathilde RENAUD, Marion WANDZEL (Nancy)
00:00 - 00:00 #37886 - IP110 Apports de l’approche long-reads sur séquenceur MinION pour le diagnostic moléculaire des surdités neurosensorielles : étude de cas.
Apports de l’approche long-reads sur séquenceur MinION pour le diagnostic moléculaire des surdités neurosensorielles : étude de cas.

Dans la majorité des laboratoires de référence hospitaliers, la recherche du génotype morbide des surdités neurosensorielles est classiquement réalisée par un séquençage à haut débit de seconde génération ciblé sur un panel de gènes. Néanmoins, confrontés aux limites du séquençage short-reads, de plus en plus de laboratoires s’équipent de séquenceurs de troisième génération qui permettent des lectures dites long-reads. Cette implantation est notamment favorisée par la possibilité d’acquérir un séquenceur à coût réduit, le MinION développé par Oxford Nanopore Technologies, qui permet d’obtenir des résultats concluants en offrant une grande souplesse dans les volumes à traiter.

En 2020, cette approche long-reads nous avait permis de mettre en évidence une grande inversion dans le gène PCDH15 responsable du syndrome de Usher diagnostiqué chez une patiente. Depuis lors, l’utilisation de cette technologie est progressivement devenue incontournable dans notre stratégie de diagnostic moléculaire.

Les exemples que nous avons choisis de rapporter ici illustrent les apports de cette approche  pour le diagnostic moléculaire des surdités neurosensorielles.

 

Les résultats présentés ont été obtenus en amplifiant les régions d’intérêt par PCR-Long Range et en séquençant les produits d’amplification à l’aide de cassettes de séquençage MinION ou Flongle R9. Les données ont été traitées avec un pipeline développé au laboratoire et les fichiers VCF résultants ont été importés et analysés avec le logiciel SEAL. Une analyse manuelle a également été effectuée en utilisant le logiciel Integrative Genomics Viewer.

 

Les deux premiers exemples traités ici concernent la caractérisation de deux grands remaniements, une grande délétion dans le gène LOXHD1 localisée entre deux éléments transposables introniques et une conversion entre le gène OTOA et son pseudogène.

Les autres exemples concernent le gène TRIOBP et plus particulièrement les 3 kb de son exon 7 qui se caractérisent par une séquence nucléotidique délicate à séquencer en approche short-reads. Le séquençage par MinION  a permis ainsi de valider la présence de variants détectés par séquençage short-reads, préciser le statut homo/hémizygote ou hétérozygote de variants ponctuels ainsi qu’établir la configuration cis ou trans de deux variations.

 

Au niveau de notre stratégie de diagnostic, ce séquençage de troisième génération se révèle donc être un complément essentiel à notre approche short-reads et nous permet d’offrir une analyse moléculaire la plus exhaustive possible aux patients.


Julie BIANCHI (Montpellier), Christel VACHÉ, Valérie FAUGÈRE, Corinne BAUDOIN, David BAUX, Luke MANSARD, Charles VAN GOETHEM, Renaud TOURAINE, Laetitia LAMBERT, Marie VINCENT, Emmanuelle GINGLINGER-FABRE, Mathilde NIZON, Mireille COSSÉE, Anne BERGOUGNOUX, Vasiliki KALATZIS, Anne-Françoise ROUX
00:00 - 00:00 #37888 - IP111 La Protéine FMRP : un nouvel acteur clé des Dégénérescences Rétiniennes.
La Protéine FMRP : un nouvel acteur clé des Dégénérescences Rétiniennes.

Les dégénérescences rétiniennes (DR) telles que la dégénérescence maculaire liée à l'âge ou la rétinopathie pigmentaire sont des causes importantes de déficiences visuelles et de cécité avec plus de 200 millions de personnes atteintes dans le monde. Quelle que soit l’étiologie de la DR, les dommages oxydatifs cumulatifs et prolongés entraînent le même mécanisme de mort des neurones rétiniens par apoptose. Les traitements actuels se limitent à retarder ou à ralentir la progression de la déficience visuelle, mais présentent un faible taux de réussite. L'identification de nouvelles cibles moléculaires impliquées dans les premiers stades du processus dégénératif, quelle que soit l'origine de la DR, est la clé d'un futur traitement réussi.
Ces dernières années, notre équipe a montré chez le modèle animal comme chez l’homme que la protéine FMRP (Fragile X messenger ribonucleoprotein) présente un rôle clé dans la vision et plus particulièrement dans la rétine, de la régulation de l’homéostasie des neurotransmetteurs, à la genèse de la fonction rétinienne en passant par la structuration synaptique (Rossignol et al., 2014, Felgerolle et al., 2019, Perche et al., 2018,2021, Ardourel et al., 2022a,b). Parallèlement, des faisceaux de preuves de l’implication de FMRP dans les mécanismes de stress oxydatif et d’apoptose ont été documentés dans la littérature. Ainsi, sur ces bases, nous avons choisi d’étudier le rôle de FMRP dans les DR.
Nous avons induit une DR par injection unique de N-Méthyl-N-nitrosourée (i.p, 60mg/kg) (Chen et al., 2014) chez des animaux exprimant (sauvage, WT) ou non FMRP (KO Fmr1) dans leurs rétines. Chez les WT, la fonction (évaluée par électrorétinographie - ERG) et la structure (évaluée par histologie) rétiniennes ne sont pas atteintes 24h post-injection (PI) malgré un grand nombre de noyaux en apoptose (TUNEL). À 48h PI, nous observons une diminution significative de 57.7 % de la fonction (p<0.0001), et de 10,2 % du nombre de photorécepteurs en histologie. Ces résultats corroborent la littérature. Chez les animaux KO Fmr1, la cinétique de la DR est beaucoup plus rapide avec une diminution significative de la fonction rétinienne dès 24h PI (-44.9%, p<0.0001) mais surtout 48h PI avec une perte totale de fonction (p<0.0001). A ce stade, le nombre de photorécepteurs est inférieur de 42,2% (p<0.0001) à celui des WT traités. Ces données suggèrent une DR deux fois plus rapide chez les KO Fmr1 que chez les WT. Des analyses transcriptomiques sur rétine entière réalisées à 48h PI montrent que 9083 gènes sont dérégulés (3592 Down, 5491 Up) par la DR chez le WT contre 11582 gènes (4496 Down, 7086 Up) chez le KO Fmr1. Par ailleurs, seuls 57.8% des gènes dérégulés sont en communs suggérant des mécanistiques spécifiques sous dépendance de FMRP.
L’ensemble de nos résultats préliminaires montrent que les rétines ne présentant pas d’expression de FMRP sont plus sensibles aux DR, suggérant un rôle clé de FMRP dans les processus moléculaires des DR.


Amir ATTALLAH (Orléans), Fabien LESNE, Anthony DE OLIVEIRA, Sylvain BRIAULT, Maryvonne ARDOUREL, Olivier PERCHE
00:00 - 00:00 #37890 - IP112 Le séquençage de 3ème génération a eu raison de l’ORF15 du gène RPGR.
Le séquençage de 3ème génération a eu raison de l’ORF15 du gène RPGR.

 

Le gène RPGR est responsable de rétinopathies pigmentaires (RP) liées à l’X. Un des transcrits de ce gène possède un exon d’une taille de 1,7kb, dont les variants sont responsables de 60% des RP liées à l’X (ORF15, exon 15 du transcrit NM_001034853.2). Cet exon est caractérisé par la présence d’une région d’1,7kb, riche en purine, particulièrement délicate à séquencer par les méthodes traditionnelles, Sanger ou Illumina.

Cette difficulté peut être contournée par le séquençage de 3ème génération ONT (Oxford Nanopore Technology, lecture longues). Après amplification par PCR de l’ORF15 et des régions introniques adjacentes, celle-ci est séquencée en lectures longues sur MinIon. Douze patients ont été analysés en simultané.

La faisabilité a été évaluée sur une cohorte de 60 patients, 38 hommes hémizygotes et 22 femmes conductrices, préalablement difficilement génotypés par Sanger et/ou illumina. Dix-neuf patients, préalablement analysés par 2 laboratoires extérieurs, ont été analysés en aveugle, les autres provenant de notre laboratoire. Trente-deux mutations différentes ont été testées, la majorité ayant pu être observées à l’état hémizygote et à l’état hétérozygote. Vingt d’entre elles sont situées dans la partie mal couverte en séquençage Illumina.

            En parallèle, nous avons mis au point un pipeline d’analyse qui permet, à partir des fichiers fastq, l’alignement basé sur minimap2 et l’appel de variants en utilisant CLAIR3. Les VCFs résultant sont ensuite annotés et visualisés dans le système de base de données interfacée SEAL. De plus, tous les échantillons ont été examinés visuellement dans un navigateur de génome.

Les données obtenues présentent une uniformité de couverture bien supérieure à celles obtenues en lecture courtes (Illumina), et une profondeur comprise entre 1000 et 3000X. La visualisation dans le navigateur de génome a permis l’identification des variants d’intérêt (pathogènes ou non) préalablement identifiés chez les patients connus du laboratoire, mais également chez les patients tests lus en aveugle. La majorité de ces variants ont été également détectés à l’aide du pipeline bioinformatique testé en parallèle.

Le séquençage de 3eme génération permet l’analyse de régions génomiques réfractaires aux méthodes traditionnelles. Notre cohorte, d’une taille significative, montre la faisabilité en diagnostic de ce type d’analyse.


Valérie FAUGÈRE, Christel VACHÉ (MONTPELLIER), David BAUX, Charles VAN GOETHEM, Isabelle AUDO, Christina ZEITZ, Claire-Marie DHAENENS, Olivier GRUNEVALD, Isabelle MEUNIER, Béatrice BOCQUET, Vasiliki KALATZIS, Michel KOENIG, Anne-Françoise ROUX
00:00 - 00:00 #37893 - IP113 Anomalies du squelette crâniofacial dans le XLH: étude d'un nouveau modèle de poisson zèbre phex perte de fonction.
Anomalies du squelette crâniofacial dans le XLH: étude d'un nouveau modèle de poisson zèbre phex perte de fonction.

L'hypophosphatémie liée à l'X (XLH) est la forme la plus fréquente d'hypophosphatémie héréditaire résultant de mutations perte de fonction de l'endopeptidase PHEX associées à une augmentation de l’expression de l’hormone phosphaturiante FGF23. La surexpression de FGF23 est responsable de nombreuses manifestations de l’XLH telles que le rachitisme et les déformations osseuses. 60% des patients XLH présentent une fusion des sutures crâniennes dont l'origine reste à définir. Le poisson zèbre est un modèle pertinent pour l’étude du développement du squelette crâniofacial. Afin de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques responsables des anomalies crâniofaciales observées dans l’XLH nous avons étudié 1) l’expression des gènes phex et fgf23 au cours de développement du squelette crâniofacial chez le poisson zèbre et 2) le développement du squelette crâniofacial chez un nouveau modèle de poisson zèbre phex perte de fonction (phex lof). 

L’étude de l’expression de phex et de fgf23 a été réalisée par RNAscope du stade embryonnaire 24 heure post fécondation (hpf) au stade adulte (3 mois). phex est exprimé dans les ostéoblastes du squelette crâniofaciale dès (72hpf) jusqu’au stade adulte. fgf23 est exprimé principalement dans le corpuscule de Stannius intervenant dans l’homéostasie phospho/calcique et uniquement de 72hpf à 3 spf dans quelques ostéoblastes du squelette crâniofacial.

L’établissement du modèle poisson zèbre phex lof a été réalisé par CrispR/Cas9. Les poissons phexlof sont viables et présentent une croissance normale. En revanche, à 1spf les poissons phexlof présentent 1) une diminution significative de la surface des tissus minéralisés (phex+ : 5,2 104 ; phexlof : 2,3 104 μm²), 2) une augmentation de fgf23 au niveau du squelette crâniofacial (phex+ : 1,0 ; phexlof : 1,7) et une modification de l’expression de différents gènes impliqués dans l’homéostasie du phosphate npt2a, entpd5 et spp1 mise en évidence par RT-PCR. Concernant l’ostéogénèse, grâce à l’utilisation d’une lignée transgénique exprimant la mCherry dans les ostéoblastes immatures, nous avons observé une diminution du nombre d’ostéoblastes immatures. Cette diminution est associée à une diminution de l'expression de gènes clés impliqués dans l'ostéogenèse tels que alpl ( phex+ : 1,0 phex lof : 0,8 ) ou bglap ( phex+ : 1,1 phexlof : 0,3) chez les poissons phexlof à 3spf . 

Ces résultats indiquent que les poissons phexlof au stade larvaire présentent des caractéristiques clés de l’XLH, avec un défaut de minéralisation, une augmentation de l’expression de fgf23 et une modification du métabolisme du phosphate. Nous mettons également en évidence un défaut de l’ostéogénèse chez les poissons phexlof. Ce nouveau modèle poisson zebre phexlof offre de nouvelles perspectives pour comprendre la physiopathologie de l’XLH et pourrait constituer un nouvel outil pour le criblage de molécules thérapeutiques pour cette pathologie. 


Yvan MARC (Paris), Rachel PEREUR, Lotfi SLIMANI, Emmanuelle CEDDAHA, Laurence LEGEAI-MALLET, Emilie DAMBROISE
00:00 - 00:00 #37921 - IP119 Neurofibromatose de type 1 atypique : mutation intronique profonde identifiée grâce au génome et à la discussion clinico-biologique.
Neurofibromatose de type 1 atypique : mutation intronique profonde identifiée grâce au génome et à la discussion clinico-biologique.

Introduction :

La neurofibromatose de type 1 (NF1) est une affection de transmission autosomique dominante dont la prévalence est d’environ 1/3000 à 1/6000 [PNDS]. Il s’agit d’une génodermatose pour laquelle les critères diagnostiques et radiologiques sont établis depuis 1988, et ont été révisés en 2021 par l’ajout d’un critère génétique [Legius et al, 2021]. L’expression cutanée habituelle est la présence d’au moins 6 tâches café au lait (TCAL) de plus de 5mm chez les enfants, de plus de 15mm chez les adultes, et des lentigines axillaire ou inguinales. Les patients présentent également des neurofibromes cutanés et sous-cutanés, des anomalies osseuses, et un risque accru de cancers, nécessitant un suivi régulier pluridisciplinaire. Le diagnostic est retenu en présence d’au moins 2 critères.

 

Cas clinique :

Une patiente de 33 ans est adressée en consultation de conseil génétique pré-conceptionnel. Le diagnostic clinique de NF1 est suspecté chez elle devant des signes cutanés évocateurs.

Dès l’adolescence, la patiente a présenté des douleurs prédominant dans le membre inférieur gauche, motivant des imageries successives, dont une IRM du bassin mettant en évidence des lésions évoquant des neurofibromes sous-cutanés multiples. Une étude des gènes NF1 et SPRED1 retrouve la variation c.1845+17A>G à l’état hétérozygote dans l’intron 16 du gène NF1, considérée de signification inconnue puis variant bénin après étude de transcrit.

Elle présente alors un seul des critères diagnostiques de manière certaine: la présence d’une douzaine de TCAL, l’histologie des lésions de l’IRM n’ayant pas été vérifiée.

 

Suite à cela, une biopsie d’une lésion du nerf sural gauche est analysée, et confirme qu’il s’agit d’un neurofibrome. Il semble donc pertinent pour la biologiste experte de poursuivre les études ciblées sur le gène NF1, dans l’hypothèse d’une mosaïque ou d’une mutation non détectable par les techniques conventionnelles.

Après des études tumorales et fonctionnelles non concluantes, mais en faveur d’une mutation du promoteur du gène NF1, l’indication à un génome sur la plateforme Auragen est retenue.

 

L’analyse a permis la mise en évidence du variant de novo c.-272G>T (classe 4) à l’état hétérozygote au niveau du gène NF1. Localisé en région intronique, il est à l’origine d’un défaut de transcription du gène NF1.

 

La RCP d’aval de génome a permis la mise en commun des résultats somatiques, fonctionnels et cliniques, entre cliniciens et biologistes experts, affirmant l’imputabilité du variant intronique au phénotype de la patiente.

 

Discussion et conclusion

Les échanges entre les différents spécialistes experts, tant dans les services cliniques que dans les laboratoires, ont permis l’identification de la mutation en cause de NF1 clinique atypique chez cette patiente, et ont pu permettre de lui fournir un conseil génétique fiable.


Mélanie BERARD (NANTES), Natalie JONES, Dominique VIDAUD, Léa ABED, Anne-Claire BURSZTEJN, Céline BONNET, Gabriel DE MIJOLLA, Guillaume GAUCHOTTE, Mathilde RENAUD, Eulalie LASSEAUX, Laëtitia LAMBERT
00:00 - 00:00 #37580 - IP12 Le dispositif Duodopa® semble être une option thérapeutique sûre et efficace pour le traitement du syndrome extrapyramidal et fluctuant chez les patients avec délétions 22q11 avec comorbidités psychiatriques.
Le dispositif Duodopa® semble être une option thérapeutique sûre et efficace pour le traitement du syndrome extrapyramidal et fluctuant chez les patients avec délétions 22q11 avec comorbidités psychiatriques.

La délétion 22q11 représenterait 0,5% des syndromes parkinsoniens juvéniles. 71,4% des porteurs de microdélétion 22q11 développent un syndrome extrapyramidal (1). Nous rapportons les cas de 2 patients avec délétion 22q11, atteinte psychiatrique et extra pyramidale sévère, traités par diffusion continue de dopamine par sonde gastro-jejunale sous forme de gel (système Duodopa®). Traitement continu actuellement validé que pour les maladies de Parkinson idiopathiques.

Cas 1 : Patient avec Déficience Intellectuelle (DI) légère, scolarité en IME poursuivie jusqu’à un niveau CAP. Présentant un syndrome extrapyramidal de forme akinéto-rigide et trémulant droit apparu à l’âge de 32 ans. Apparition des fluctuations motrices à l’âge de 34 ans. Symptomatologie délirante, hallucinations et agitation psychomotrice lors d’une modification thérapeutique nécessitant la mise sous neuroleptique à 34 ans. ACPA (analyse chromosomique sur puce à ADN) devant l’associant DI, troubles psychiatriques et syndrome parkinsonien : arr[GRCh37]22q11.21(18651614_21464119)x1 dn, délétion interstitielle hétérozygote en 22q11.21 d'une taille minimale de 2,8 Mb. Pose de dispositif Duodopa® à 37 ans après un fractionnement dopaminergique en 8 prises per os et persistance de fluctuations majeures. La mise sous Duodopa® a permis une amélioration des symptômes parkinsoniens fluctuants, baisse du nombre de prise médicamenteuse dopaminergique per os à 2, sans nouvel épisode psychiatrique.


Cas 2 
: Patient avec difficultés d’apprentissage dans l’enfance et apparition d’un trouble anxieux à l’adolescence. Scolarité stoppée à l’âge de 14 ans. Le patient développe une symptomatologie psychotique et hallucinante au contact d’une surconsommation d’alcool à 30 ans. Diagnostic de schizophrénie porté avec introduction de neuroleptique. Apparition dans les suites d’un syndrome akinéto-rigide et trémulant hémicorporel droit dopa sensible. Les fluctuations motrices apparaissent à l’âge de 33ans, nécessitant un fractionnement progressif de la thérapeutique jusqu’à 8 prises par jour. Nouvel épisode psychotique aigue à 36 ans. Le diagnostic est porté à 39 ans sur l’ACPA : arr[GRCh37]22q11.21(18651614_21464119)x1, Délétion interstitielle hétérozygote en 22q11.21 d’une taille minimale de 2,8Mb. Pose de dispositif Duodopa® à 38 ans avec nette amélioration de la symptomatologie extrapyramidale fluctuante et une seule prise de dopamine per os résiduelle. Pas de récidive psychiatrique aiguë.

Conclusion :  
La microdélétion 22q11 doit être évoquée devant l’association de troubles psychiatriques et syndrome parkinsonien du sujet jeune. Le dispositif Duodopa® apparaît comme une option envisageable pour le contrôle de la symptomatologie parkinsonienne avec fluctuations motrices chez les patients atteints de 22q11, même en cas de comorbidités psychiatriques.

(1) Typical features of Parkinson disease and diagnostic challenges with microdeletion 22q11.2. Neurology, (2018)


Amory JARDEL, Salomé PUISIEUX, Lucie HOPES, Guillemette CLEMENT, Laetitia LAMBERT LAETITIA, Aurélie BECKER, Mylène DEXHEIMER, Céline BONNET, Solène FRISMAND, Justine WOURMS, Mathilde RENAUD (NANCY)
00:00 - 00:00 #37925 - IP120 Les patients porteurs d’un variant hétérozygote dans le gène OCA2 présentent un albinisme modéré.
Les patients porteurs d’un variant hétérozygote dans le gène OCA2 présentent un albinisme modéré.

Introduction : L’albinisme est une pathologie génétique autosomique récessive hétérogène causée par une altération de la mélanogenèse. Le séquençage haut débit d’un panel de 19 gènes d’albinisme permet de confirmer le diagnostic, bien que 30% des patients restent non résolus. Ce travail vise à apporter des arguments en faveur de l’existence d’une forme dominante d’albinisme liée au gène OCA2, et de la possible participation des variants OCA2 c.1256G > A, p.Arg419Gln et HERC2 rs12913832-C au phénotype des patients.

Méthode : Nous avons rétrospectivement comparé le phénotype de 115 patients porteurs d’un variant hétérozygote du gène OCA2 à celui de 273 patients avec un diagnostic d’OCA 2 confirmé et à celui de 151 patients sans variant dans aucun des 19 gènes d’albinisme.

Résultats : Les patients atteints d’OCA 2 avaient un phénotype statistiquement plus clair et des signes oculaires plus sévères que les porteurs hétérozygotes. Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les porteurs hétérozygotes de variant d’OCA2 par rapport aux patients sans aucun variant. Le variant OCA2 c.1256G > A semblait avoir un effet modéré sur le phénotype, contrairement au variant HERC2 rs12913832-C.

Conclusion : Des variants hétérozygotes dans le gène OCA2 sont associés à des signes modérés d’albinisme, dont l’expression phénotypique serait moins sévère que la forme classique d’OCA 2. Ce travail renforce l’hypothèse d’une possible forme dominante d’OCA 2.


Cécile COURDIER (Bordeaux), Fanny MORICE-PICARD, Xavier ZANLONGHI, Isabelle MEUNIER, Thomas DUFOUR, Dominique BONNEAU, Clara HOUDAYER, Paul-Henri SEGUY, Sabine DERRIEN, Vasily SMIRNOV, Manon PHILIBERT, Sylvie ODENT, Nolwenn JEAN-MARCAIS, Fabienne PRIEUR, Audrey PUTOUX, Aude TALEB, Klaus DIETERICH, Laurence FAIVRE, Lucie SIGRONDE, Florence JOBIC, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Kilian TRIN, Laetitia GASTON, Elodie PHILIPPE, Isabelle HELOT, Modibo DIALLO, Claudio PLAISANT, Eulalie LASSEAUX, Vincent MICHAUD, Benoît ARVEILER
00:00 - 00:00 #37938 - IP126 Identification and characterization of deleterious variations in the large mitochondrial ribosomal proteins (MRPL) 3 and 12 genes.
Identification and characterization of deleterious variations in the large mitochondrial ribosomal proteins (MRPL) 3 and 12 genes.

Mitoribosome complexes, composed of a small (28S) and a large (39S) subunit, are essential for the mitochondrial synthesis of 13 respiratory chain proteins. The 28S subunit contains mtDNA-encoded 12S ribosomal rRNA and 30 nuclear DNA-encoded mitochondrial ribosomal proteins (MRPs), whereas the 39S subunit contains mtDNA-encoded 16S rRNA and 52 nuclear DNA-encoded MRPs. While mitoribosomes are rich in proteins, there is few data reporting mutations in MRPS and MRPL genes. Here, we present two patients with variants, one in the MRPL3 gene and the other in the MRPL12 gene.

The first patient, aged 39 and harboring the homozygous c.542C>T mutation in the MRPL12 gene (p.(A181V)), has extensive medical history since childhood: bilateral optic neuropathy with atrophy, deafness, hypothyroidism, ovarian failure, hypertrophic cardiomyopathy, and diabetes mellitus. Analysis of respiratory chain enzyme activities in fibroblasts indicated a deficiency in both complex I and IV.

The second patient (actually 35 years-old) is compound heterozygous for the novel c.271-1G>C and c.689C>T variations in the MRPL3 gene. A generalized epilepsy developed at the age of 20 and he complained of muscle pain in both upper and lower limbs since the age of 33. A muscle biopsy was performed and showed decrease of cytochrome c oxidase staining, as well as a partial reduction in complex IV activity.

We performed complementary analyses (blue native-PAGE, western-blot, mRNA sequencing, oxygraphy) to demonstrate the deleterious effects of those variations.


Fanny FONTAINE, Anaël DUMONT (Caen), Sacha WEBER, Maxime FOURNIER, Alexandre NGUYEN, Stéphane ALLOUCHE
00:00 - 00:00 #37943 - IP128 Mutations dominantes dans UCHL1 : variabilité phénotypique intrafamiliale dans deux familles avec atrophie optique et ataxie.
Mutations dominantes dans UCHL1 : variabilité phénotypique intrafamiliale dans deux familles avec atrophie optique et ataxie.

Introduction : L’ubiquitine C-terminale hydrolase L1 (UCHL1) a été associée à une paraplégie spastique autosomique récessive (AR) sévère (HSP79) avec ataxie cérébelleuse précoce, déficience intellectuelle, dysmorphie et atrophie optique (quatre familles décrites). Plus récemment, des variantes UCHL1 hétérozygotes entrainant une perte de fonction (LoF) ont été associées à une ataxie spastique tardive autosomique dominante (AD), avec neuropathie et atrophie optique (Park et al.2022).

Méthodes : Séquençage clinique du génome (GS) et de l'exome (ES).

Résultats: Famille 1 : le cas index (71 ans) est atteint d'ataxie cérébelleuse tardive (60 ans) (SARA : 13/40) et d'une neuropathie sensitive. L’acuité visuelle est normale mais l'examen ophtalmologique (OE) montre une pâleur papillaire temporale, une diminution de l'épaisseur des fibres nerveuses et une altération centrale du champ visuel, bilatérale. L’IRM cérébrale montre une atrophie cérébelleuse. Son frère est décédé à 68 ans d'une maladie neurodégénérative avec ataxie et atrophie optique. Son fils a présenté à 15 ans une atrophie optique sévère, avec acuité visuelle à 1/10 et atrophie du nerf optique à l'IRM cérébrale. Un examen neurologique à 36 ans a montré une légère ataxie cérébelleuse (SARA=4/40). L’analyse par GS a trouvé une variante hétérozygote (NM_004181.5:c.345del) dans UCHL1 chez le père et son fils, probablement pathogène (PVS1, PM2).Famille 2: le cas index (52 ans) présente une atrophie optique depuis la deuxième décennie de vie, suivie d'une ataxie mixte sensitive et cérébelleuse. L'OE montre une acuité visuelle réduite (1,6/10), une atrophie optique et une épaisseur réduite des fibres nerveuses. L’IRM cérébrale montre des hypersignaux et une atrophie des nerfs optiques. Son frère souffre d'une atrophie optique avec acuité visuelle préservée. Sa mère souffre d'une ataxie cérébelleuse et d'une atrophie optique d'apparition tardive (environ 60 ans). L’analyse par ES a trouvé un variant hétérozygote (NM_004181.5:c.171_174+7del) dans UCHL1 chez le patient et sa mère, probablement pathogène (PVS1, PM2). Discussion: Nous présentons deux familles (4 sujets) avec deux nouvelles variantes hétérozygotes, prédites LoF, dans UCHL1. Cela confirme la pathogénicité des variants AD et montre une grande variabilité phénotypique intrafamiliale : d’une atrophie optique juvénile sévère (suivie d’une légère ataxie cérébelleuse plus de 15 ans après le début de la maladie) jusqu’à une ataxie tardive avec une atrophie optique asymptomatique. L'atrophie optique est constamment présente, à différents degrés de gravité ; la spasticité est minime ou absente. Contrairement à la forme AR, le retard psychomoteur et la dysmorphie ne font partie du phénotype AD. Des variants hétérozygotes dans UCHL1 doivent donc être recherchés en cas d’atrophie optique précoce ou de syndromes ataxiques complexes d’apparition tardive avec atrophie optique asymptomatique. 

Recherche possible grâce au Plan France Médecine Génomique 2025


Cecilia MARELLI (Montpellier), Catherine VIGNAL, Catherine BLANCHET, Nicolas LEBOUCQ, Guillaume TAIEB, Mehdi BENKIRANE, Clement HERSENT, Francis RAMOND, Michel KOENIG, Isabelle MEUNIER
00:00 - 00:00 #37944 - IP129 Les consultations RED-Var associés à la clinique virtuelle de l’ERN-EYE sont un outil efficace pour résoudre les diagnostics génétiques dans les maladies ophtalmiques complexes et rares en Europe.
Les consultations RED-Var associés à la clinique virtuelle de l’ERN-EYE sont un outil efficace pour résoudre les diagnostics génétiques dans les maladies ophtalmiques complexes et rares en Europe.

Contexte: Les réseaux européens de référence (ERN) sont des réseaux virtuels impliquant des professionnels de santé et visant à améliorer la prise en charge des maladies rares. L’ERN-EYE est consacré aux maladies rares de l'œil et couvre 24 pays de l'UE, afin de garantir la meilleure prise en charge pour 900 maladies rares de l'œil. L'une des activités les plus importantes est la mise en place de cliniques virtuelles, utilisant la plateforme informatique. Afin d'augmenter le taux de résolution des diagnostics, l'ERN-EYE a lancé des réunions multidisciplinaires impliquant des ophtalmologues, des généticiens moléculaires cliniques et des chercheurs, les RED-Var, qui fournissent des recommandations sur les variants génétiques incertains. Dans le domaine des maladies rares de l’œil, de nombreuses thérapies géniques ont été étudiées. Une thérapie génique, le Luxturna, a été approuvée par l’EMA en 2018 et est réservée à la rétinopathie associée au gène RPE65. Afin de remplir les critères d'éligibilité au traitement, un diagnostic moléculaire précis est nécessaire. Un clinicien référent télécharge les données des patients dans la clinique virtuelle, pour en discutent ensuite lors des réunions. Les activités des consultations RED-Var sont présentées. Méthodes: L'outil RED-Var, associé à la clinique virtuelle de l’ERN-EYE est décrit pour résoudre les cas complexes de maladies rares de l’œil qui seraient potentiellement éligibles à une thérapie génique, ainsi que pour permettre l’éducation à plus grande échelle. Le nombre de cas résolus est présenté, illustré par des exemples. Résultats: Six réunions RED-Var ont eu lieu en 2022-2023, au cours desquelles 15 patients ont été discutés. Treize cas ont été référés par des institutions du réseau ERN-EYE, les 2 cas restant provenant d'un hôpital australien.  Parmi les cas présentés, 14 étaient initialement présumés atteints de rétinopathie liée à RPE65, et un était présumé atteint d'amaurose congénitale de Leber liée à CEP290. La principale demande de consultation concernait les corrélations génotype-phénotype, en particulier en présence d'un ou deux variants de signification inconnue (VUS). Tous les cas (n=15) ont été résolus au cours des réunions : 1) les VUS ont été reclassés en classe 4 (probablement pathogènes), 2) des recommandations avec les étapes requises pour la reclassification ont été fournies à l'institution référente. Conclusion: Les consultations multidisciplinaires RED-Var associées à la clinique virtuelle de l’ERN-EYE sont un outil efficace pour les cliniciens qui rencontrent des cas complexes, présentant une corrélation génotype-phénotype incertaine ou des difficultés avec la validation de variants génétiques. Cette étape est importante pour permettre la prise de décisions sur l'éligibilité aux thérapies géniques disponibles. Il s'agit également d'un outil clinique sécurisé qui facilite le partage d'informations et l'éducation dans le cadre des maladies rares de l’œil dans l'UE et au-delà.


Monika GRUDZINSKA PECHHACKER (Strasbourg), Bart LEROY, Elfride DEBAERE, Francesco ROTOLO, Amélie GAVARD, Dorothée LEROUX, Hélène DOLLFUS
00:00 - 00:00 #37945 - IP130 Constitution d’une cohorte française multicentrique des BPAN masculins.
Constitution d’une cohorte française multicentrique des BPAN masculins.

La neurodégénérescence associée à la protéine en hélice Bêta (BPAN) est une forme ultra-rare de neurodégénérescence avec accumulation intracérébrale de fer (NBIA). Cette forme dominante liée à l’X est secondaire à des variants pathogènes dans WDR45, codant pour le domaine répété WD45 ou WIPI4 impliqué dans l'autophagie cellulaire. La BPAN est principalement décrite chez les femmes, et seulement 17 cas masculins sont rapportés à ce jour. Les variants pathogènes dans WDR45 chez les patients masculins surviennent typiquement de novo ou à partir de mutations germinales héritées d'une mère indemne. Plus rarement, des cas de mosaïcisme somatique postzygotique sont rapportés mais demeurent mal compris à ce jour. Les manifestations de la maladie ont tendance à être plus sévères chez les hommes. Son évolution est généralement biphasique: développementale dans l'enfance, marquée par un retard du développement et un trouble moteur, suivie d'une aggravation progressive avec une dystonie et un parkinsonisme à l'adolescence/âge adulte. L’épilepsie est fréquente (66%) et l'imagerie de susceptibilité magnétique (SWI MRI) peut mettre en évidence, de façon inconstante, un dépôt de fer dans les ganglions de la base.

 

 

En collaboration avec les centres de référence de neurogénétique en France, nous menons une étude de cohorte multicentrique rétrospective en utilisant une approche multimodale: nous recueillons des évaluations cliniques détaillées, des électroencéphalogrammes (EEG), des IRM cérébrales et les données génétiques. Ceci afin d’élargir notre compréhension des formes masculines de BPAN.

 

Nous présentons ici nos résultats préliminaires à propos de quatre cas masculins. Dans la première famille, deux jumeaux monozygotes de 40 ans (T1 et T2) portent une variation postzygotique en mosaïque au site d'épissage c.519+1_519+3del. De manière intéressante, bien qu'ils aient tous deux un degré de mosaïcisme apparent presque identique (70-80%), T1 est sévèrement affecté et souffre d'une déficience intellectuelle avec déclin cognitif et parkinsonisme depuis l'âge de 32 ans, tandis que T2 demeure parfaitement indemne. Dans la deuxième famille, un patient masculin de 7 ans porteur d'une variation non-sens de novo c.400C>T ou p.(Arg134*), présente une encéphalopathie épileptique avec spasticité et dystonie. Enfin, dans la troisième famille, un patient masculin de 10 ans porteur d'une variation non-sens de novo c.19C>T ou p.(Arg7*), présente une encéphalopathie épileptique stabilisée avec hypertonie pyramidale et extrapyramidale avec des phénomènes dystoniques des membres. Les données longitudinales d'imagerie de ce patient illustrent l'accumulation progressive du fer dans les ganglions de la base, comme en témoignent les trois IRM cérébrales réalisées respectivement aux âges de 18 mois, 5 et 8 ans.

 

Nous faisons un appel à collaboration pour constituer la plus grande cohorte de BPAN masculins, afin de préciser le spectre phénotypique et génotypique de cette maladie.


Abdelhakim BOUAZZAOUI (Rennes), Chloé ANGELINI, Claire BAR, Patricia FERGELOT, Gaëtan LESCA, Vincent DESPORTES, Anne-Lise POULAT, Laurent PASQUIER, Cyril GOIZET
00:00 - 00:00 #37946 - IP131 L’épilepsie dans le syndrome de Pitt-Hopkins : Le premier cas rapporté au Maroc.
L’épilepsie dans le syndrome de Pitt-Hopkins : Le premier cas rapporté au Maroc.

Le syndrome de Pitt-Hopkins (PTHS) est un trouble neurodéveloppemental rare caractérisé par des traits faciaux distinctifs (yeux enfoncés, nez proéminent, bouche large avec des dents très espacées), un retard du développement associé à une déficience intellectuelle, et un dysfonctionnement marqué du système nerveux autonome (des épisodes d'hyperventilation intermittente et de motilité intestinale associés à des crises épileptiques). Le PTHS est généralement causé par l'haploinsuffisance du gène TCF4, résultant soit d'un variant pathogène au niveau du gène TCF4 soit d'une délétion de la région chromosomique 18q21.2 comportant le gène TCF4.

Nous rapportons le premier cas de PTHS au Maroc. Il s’agit d’un enfant âgé de 3ans, issu d’un mariage consanguin, ayant comme antécédents une hypotonie axiale néonatale associée à une dépression des ROT. L’examen clinique a révélé un retard global du développement, une absence de langage, une microcéphalie ainsi qu’une dysmorphie faciale typique. L’examen ophtalmologique a montré un nystagmus, une estropie, une rétine plate avec ACR diffuse et une papille optique de grande taille. Les résultats de l'électrorétinogramme aux deux yeux étaient altérés au niveau du système scotopique. En plus des caractéristiques typiques du PTHS, le jeune garçon présentait des épisodes de respiration rapide suivis de cyanose et une épilepsie récurrente. L’électroencéphalogramme a montré un tracé mal organisé sur le plan spatial avec une activité pauvre et asymétrique, une absence de signes électriques de comitialité et une mauvaise modulation entre les états de vigilance. Les images par résonance magnétique ont mis en évidence une malformation de la FCP type Dandy Walker associée à une agénésie totale du corps calleux. Le caryotype standard et l’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) ont montré une délétion terminale de novo de 27.894Kb du bras long du chromosome 18 :

46,XY,del(18)(q21         qter).arr(GRCh)18q21.2q23(50120023_78014123)x1 dn.

Un séquençage à haut débit est en cours d’exécution pour confirmer le diagnostic.

Le risque pour les frères et les sœurs d'une personne atteinte est légèrement plus élevé que celui de la population générale en raison de la possibilité de mosaïcisme germinal. Dans de tels cas, il est pertinent d'envisager des options telles que le dépistage prénatal ou pré-implantatoire.


Fatima MAAROUF, Amal TAZZITE, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #37951 - IP134 ACTC1, gène-candidat d’arthrogrypose distale : description d’un cas fœtal et analyse in silico du variant.
ACTC1, gène-candidat d’arthrogrypose distale : description d’un cas fœtal et analyse in silico du variant.

Les protéines sarcomériques sont le produit de gènes fortement conservés et homologues. Des gènes codent pour des isoformes distinctes dans les muscles cardiaque et squelettique, et les pathologies résultant de l'apparition de variants pathogènes dans ces gènes affectent spécifiquement le muscle où ils sont exprimés. Cependant, il est important de noter que cette distinction n'est pas toujours absolue. Ainsi des individus avec une myopathie associée à ACTA1, gène codant pour l’isoforme squelettique de l’alpha-actine, ont été rapportés comme présentant également des anomalies cardiaques. Inversement, l'isoforme cardiaque de l'alpha-actine, ACTC1, est associée à des cardiomyopathies et des malformations cardiaques congénitales or une étude a rapporté des cas d’arthrogrypose distale (AD) avec atteinte cardiaque chez 5 familles porteuses de variants faux sens hétérozygotes (Chong et al. HGG advances 2023).

 

Nous avons récemment identifié un cas d’AD chez un fœtus présentant un variant identique à un des variants rapportés dans l’étude de Chong et al. Les premiers signes sont apparus à 21 semaines d'aménorrhée (SA) + 6 jours, avec la détection à l’échographie de diminution des mouvements fœtaux et des contractures des quatre membres ainsi qu’une angulation importante du rachis. Ces anomalies furent ensuite confirmées par une seconde échographie à 22 SA + 3. Compte tenu du mauvais pronostic associé à ces résultats échographiques, le couple a opté pour une interruption de grossesse à 23 SA + 6. Une autopsie du fœtus a confirmé le diagnostic d'AD.

 

Ce cas renforce l’hypothèse selon laquelle les variants monoalléliques du gène ACTC1 peuvent être responsables d’AD. Il est d’autant plus remarquable qu’il existe des similarités entre notre cas et le cas de l’étude en particulier l’apparition des premiers signes en anténatal et l’absence de manifestations cardiaques.

 

Ces ressemblances pourraient être attribuées à un rôle spécifique de l'acide aminé affecté par le variant en question. Par conséquent, nous avons effectué une modélisation structurale qui suggère que le variant pourrait perturber les liaisons non covalentes à l'interface actine/profiline. La liaison de l'actine globulaire inactive à la profiline étant cruciale pour sa réactivation, nous émettons l'hypothèse que l'altération de ce processus peut conduire à une diminution du recyclage et de la polymérisation en filaments. Ce mécanisme se distinguerait ainsi des hypothèses mécanistiques avancées dans les atteintes cardiaques associées au gène ACTC1, à savoir l'haploinsuffisance dans les communications interauriculaires et dans les cas de cardiomyopathie hypertrophiques ou dilatée, une sensibilité au calcium et donc une activité contractile augmentée ou diminuée, respectivement.


Brian SPERELAKIS-BEEDHAM (Paris), Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Nagi DEBBAH, Daphné LEHALLE, Zinara LIDAMAHASOLO, Igor DERYABIN, Boris KEREN, John RENDU
00:00 - 00:00 #37962 - IP138 Spectre génotypique des patients atteints d’albinisme de Bamako (Mali).
Spectre génotypique des patients atteints d’albinisme de Bamako (Mali).

Spectre génotypique des patients atteints d’albinisme de Bamako (Mali).

Modibo Diallo1, Ousmane Sylla2, Mohamed Kole Sidibé2, Aziz Hadid3, Elina Mercier1, Angèle Sequeira1, Sophie Javerzat1, Claudio Plaisant4, Eulalie Lasseaux4, Vincent Michaud4, Benoit Arveiler1,4

1-Laboratoire Maladies Rares, Génétique et Métabolisme INSERM U1211, Bordeaux, France

2-Infirmerie Hôpital Militaire, Bamako, Mali

3-Laboratoire d’Analyses PA&KA, Bamako, Mali

4-Service de Génétique Médicale, CHU Bordeaux, France

 

Au Mali, aucune étude génétique des patients atteints d’albinisme n’a été réalisée jusqu’à présent. En collaboration avec les équipes dermatologique et ophtalmologie de l’Infirmerie Hôpital Militaire de Bamako et l’Association pour la protection des patients avec albinisme de Bamako, nous avons déterminé le spectre génotypique de 18 familles maliennes atteintes d’albinisme. Nous avons réalisé le séquençage des 20 gènes d’albinisme connus. Les cas index présentaient un phénotype  d’albinisme oculo-cutané modéré ou sévère. Une consanguinité était présente dans 8/18 familles. L’OCA2 est la forme la plus fréquente (13/18 familles, 72%), suivi d’OCA1 (3/18 familles, 17%) et OCA4 (2/18 familles, 11%). Un variant d’OCA2 déjà décrit dans la littérature est trouvé de façon récurrente et représente 62% des allèles d’OCA2. 5 nouveaux variants ont été identifiés, dont 2 dans OCA2, 2 dans TYR et 1 dans SLC45A2. L’un des nouveaux variants d’OCA2 est un variant intronique profond, NM_000275.3: c.1951+1215G > T, qui active à la fois un accepteur et un donneur cryptique d’épissage selon les algorithmes de prédiction d’épissage. Une étude de l’ARN (PAXgene) des patients porteurs du variant intronique profond par RT-PCR et une étude par minigène ont permis de mettre évidence l’inclusion d’un pseudoexon de 77 pb avec décalage du cadre de lecture et  apparition d’un codon stop prématuré, rendant ainsi le transcrit aberrant. Ce travail a permis d’établir le diagnostic chez tous les patients et servira de base pour de futures études de patients atteint d’albinisme au Mali et d’autres pays d’Afrique subsaharienne.

Mots clés : Albinisme, Bamako, diagnostic moléculaire.


Modibo DIALLO (Bordeaux), Ousmane SYLLA, Mohamed Kole SIDIBÉ, Elina MERCIER, Claudio PLAISANT, Angèle SEQUEIRA, Sophie JAVERZAT, Eulalie LASSEAUX, Vincent MICHAUD, Aziz HADID, Benoit ARVEILER
00:00 - 00:00 #37968 - IP141 Corrélations génotype-phénotype associées aux variants faux-sens du gène NF1 : description de la cohorte française et identification d’une nouvelle association.
Corrélations génotype-phénotype associées aux variants faux-sens du gène NF1 : description de la cohorte française et identification d’une nouvelle association.

Introduction : La neurofibromatose de type 1 (NF1) est une maladie génétique à transmission autosomique dominante, causée par des variants perte-de-fonction dans le gène NF1. Plus de 2200 variants pathogènes différents ont été décrits (LOVD), répartis sur l’ensemble de la séquence codante du gène NF1. La maladie est très hétérogène sur le plan clinique, y compris au sein d’une même famille. Si le type de variant causal ne permet globalement pas de prédire la sévérité de l’atteinte, des corrélations génotype-phénotype été mises en évidence pour certains variants faux-sens de NF1 dans des cohortes internationales. Nous avons cherché à confirmer ces corrélations dans la cohorte française.

Méthodes : Les patients ont été inclus et décrits phénotypiquement à l’aide d’un questionnaire standardisé entre 2005 et 2020. Les atteintes cliniques ont été comparées à celles d’une population NF1 de référence dite « NF1 classique ».

Résultats : Les données cliniques ont été recueillies pour différents variants faux-sens de la neurofibromine affectant les codons : Met1149 (2 patients),  Arg1809 (21 patients),  Arg1276 (23 patients), Lys1423 (31 patients) et les codons 844 à 848 (25 patients). L’âge médian des patients était de 16,5, 18, 17, 19 et 17 ans respectivement. Comme précédemment décrit, aucun des patients porteurs de variants faux-sens de la Met1149 ou de l’Arg1809 ne présentait de neurofibrome. Les neurofibromes cutanés étaient moins fréquents chez les porteurs de variants faux-sens de l’Arg1276 par comparaison avec la cohorte « NF1 classique » (46% vs 91%), tandis que les neurofibromes spinaux étaient plus fréquents (50% vs 1,7%). Les patients mutés pour l’Arg1276, la Lys1423 ou les codons 844 à 848 avaient développé plus fréquemment des neurofibromes plexiformes (60%, 63% et 43% vs 18,5%, respectivement). Les anomalies osseuses étaient plus fréquemment associées avec les mutations des Lys1423 et des codons 844 à 848 (80 et 61% vs 15,2%). Contrairement à ce qui a pu être précédemment décrit, les neurofibromes cutanés semblaient moins fréquents et les gliomes des voies optiques plus fréquents chez les patients porteurs de variants faux-sens des codons 844 à 848 de le neurofibromine. Par ailleurs, nous décrivons pour la première fois l’association d’une forme modérée de NF1 avec les variants faux-sens modifiant l’Arg1204 de la neurofibromine : aucun des 10 patients porteurs ne présentait de neurofibrome.

Conclusion : La description de la cohorte française est en accord avec les précédentes publications sur des cohortes internationales. Quelques discordances sont observables pour les variants des codons 844 à 848, ce qui suggère que des corrélations individuelles à l’échelle de chaque acide aminé pourraient être plus pertinentes dans cette région de la neurofibromine. Nous identifions une nouvelle corrélation génotype-phénotype, qui ouvre la porte à des études plus larges des variants pathogènes du gène NF1, incluant notamment des approches fonctionnelles.


Laurence PACOT (PARIS), Dominique VIDAUD, Audrey SABBAGH, Ingrid LAURENDEAU, Audrey BRIAND-SULEAU, Audrey COUSTIER, Théodora MAILLARD, Cécile BARBANCE, Salah FERKAL, Béatrice PARFAIT, Pierre WOLKENSTEIN, Eric PASMANT
00:00 - 00:00 #37970 - IP142 Mise en évidence d’altérations de l’épissage non liées à des variants des sites canoniques chez des patients avec albinisme.
Mise en évidence d’altérations de l’épissage non liées à des variants des sites canoniques chez des patients avec albinisme.

Le diagnostic moléculaire de l’albinisme repose sur l’analyse systématique des 20 gènes connus à la recherche de SNV et de CNV. Le rendement diagnostique est d’environ 70%. Afin d’améliorer le taux de diagnostic, nous avons élargi notre panel NGS en incluant la totalité des introns des gènes des 5 formes les plus fréquentes d’albinisme, TYR, OCA2, SLC45A2, GPR143 et HPS1. Nous rapportons ici l’identification chez 6 patients de variants introniques distants des sites canoniques d’épissage et d’un variant synonyme qui provoquent des altérations de l’épissage des gènes OCA2, SLC45A2 et HPS1.

Chaque patient porte un premier variant exonique hétérozygote classé comme probablement pathogène ou pathogène. Les critères suivants ont été utilisés pour rechercher des variants introniques : 1) fréquence dans la population générale (gnomAD3.2) 1%, 2) variant en trans du 1er variant, 3) prédiction d’altération de l’épissage par l’un des logiciels MaxEntScan, SpliceAI, SPiP, RNA Splicer.

Comme nous l'avons récemment publié, les transcrits d'OCA2 et SLC45A2 peuvent être analysés après RT-PCR sur ARN issus d'échantillons sanguins, permettant d’éviter le recours à des biopsies de peau (Michaud et al. 2023). Le gène HPS1 quant à lui est connu pour s’exprimer dans les cellules sanguines. Par cette approche, nous montrons que le variant NM_000275.3 c.2433-22889T>A dans l’Intron 23 du gène OCA2 induit l’inclusion d’un pseudoexon de 159 bp avec décalage du cadre de lecture et apparition d’un codon stop prématuré. Le variant synonyme NM_000275.3 c.1857C>T, p. (ASP619=) situé dans l’exon 18 d’OCA2, et le variant NM_000275.3: c.1951+1215G>T situé dans l‘intron 18 du gène OCA2 ont montré par RT-PCR l’inclusion d’un même pseudoexon de 77 bp avec décalage du cadre de lecture et apparition d’un codon stop prématuré. Ces résultats, confirmés par test minigène pour le variant c.1951+1215G>T, indiquent une possible prédisposition particulière pour le choix sélectif des deux sites accepteur et donneur impliqués au sein de l’intron 18 d’OCA2. Le variant NM_000275.3c.1117-17T>C provoque un saut des exons 10 et 11 d’OCA2 vu par RT-PCR. Le variant NM_016180.5 : c.1157-765C>G, situé dans l’intron 5 du gène SLC45A2, engendre l’inclusion d’un pseudoexon de 130 bp, aboutissant à un codon stop prématuré, confirmé par RT-PCR. Enfin le variant NM_000195.5: c.1599-16T>G du gène HPS1 provoque un saut de l’exon 17 vu par minigène. Ce résultat n’a pu être confirmé par RT-PCR en raison de la dégradation de l’ARN dérivé de l’allèle muté.

Ce travail a permis d’établir le diagnostic chez les 6 patients grâce à l’identification de variants synonyme ou introniques non canoniques qui altèrent l’épissage normal démontrant l’intérêt de l’analyse des séquences non codantes en diagnostic.

Michaud et al. Unsuspected consequences of synonymous and missense variants in OCA2 can be detected in blood cell RNA samples of patients with albinism. Pig Cell Melan Res. 2023 doi: 10.1111/pcmr.13123.


Modibo DIALLO (Bordeaux), Cécile COURDIER, Angèle SEQUEIRA, Elina MERCIER, Claudio PLAISANT, Sophie JAVERZAT, Eulalie LASSEAUX, Vincent MICHAUD, Benoit ARVEILER
00:00 - 00:00 #37993 - IP149 New compound heterozygous variants in HMGCL cause a mild form of 3-hydroxy-3-methylglutaryl-CoA Lyase deficiency.
New compound heterozygous variants in HMGCL cause a mild form of 3-hydroxy-3-methylglutaryl-CoA Lyase deficiency.

3-Hydroxy-3-methylglutaryl-Coenzyme A Lyase deficiency (HMGCLD) is a rare autosomal recessive metabolic disorder caused by homozygous or compound heterozygous variations in the HMGCL gene. This disorder typically manifests early during the neonatal period with life-threatening metabolic intoxication including a profound hypoketotic hypoglycemia, metabolic acidosis, hyperammonemia and lethargy that may progress to coma. In rare cases, symptoms may appear later in childhood or adulthood, or with milder effects.

We present a case study of a 3-year-old girl who experienced a sudden episode of ataxia, which spontaneously and fully resolved. Exome sequencing unveiled two previously unknown missense variations in the HMGCL gene (NM_000191.3). One of the variations (c.605T > C) changes the leucine 202 into proline which is positioned in a deeply conserved region of the protein that would play a crucial role in the proper positioning of the substrate. The second variation, c.349G > T p.(Val117Phe), is predicted to affect the splicing of the gene. Further study of the patient's mRNAs demonstrated that the latter variation led to the exon 5 skipping with a frameshift p.(Ala118Argfs*9) and a nonsense-mediated decay (NMD), as well as a little amount of the p.(Val117Phe) protein. This potentially functional protein might account for the less severe phenotype of the patient and the absence of metabolic crises.

Thus, even if HMGCLD typically presents with a sudden metabolic intoxication, it should also be considered in patients who were previously healthy or displayed minimal symptoms, as soon as they display the characteristic profile of elevated levels of 3-hydroxy-methylglutaric, 3-methylglutaric, 3-methylglutaconic, and 3-hydroxyisovaleric acids in their urine.


Fanny FONTAINE (Caen), Alina ARION, Marie NOWOCZYN, Aline VINCENT, Stéphane ALLOUCHE
00:00 - 00:00 #38000 - IP151 Existe –il une relation entre les polymorphismes I/D du gène de l’ACE et C677T du gène de la MTHFR et la schizophrénie.
Existe –il une relation entre les polymorphismes I/D du gène de l’ACE et C677T du gène de la MTHFR et la schizophrénie.

Introduction

La schizophrénie est un trouble psychotique complexe qui affecte environ 1% de la population générale dans le monde. Les interactions entre les facteurs environnementaux et la vulnérabilité génétique ont été émises comme des facteurs étiologiques de cette maladie. Plusieurs études ont démontré que l'allèle 677T du gène MTHFR était associé à des niveaux élevés d'homocystéine et de faibles taux plasmatiques de folates et de vitamine B12. De même, le polymorphisme Insertion (I) / Délétion (D) du gène codant l'ACE semble impliqué puisque l'activité de l'enzyme de conversion de l'angiotensine dans différentes régions du cerveau de patients atteints de schizophrénie est augmentée.

Nous avons voulu par ce travail, rechercher une éventuelle relation entre le polymorphisme C677T du gène de la MTHFR et le taux plasmatique d’homocystéine d’une part et  polymorphisme Insertion (I) / Délétion (D) du gène codant l'ACE et l'activité de l'enzyme de conversion de l'angiotensine d’autre part dans une population de schizophrène de l’Est algérien.

Patients et méthodes

Notre étude a porté sur 114 témoins et 42 schizophrènes. La recherche du polymorphisme I/D du gène de l’ACE a été réalisé par une simple PCR suivie d’une séparation des produits de PCR par une électrophorèse sur gel d’agarose et La mutation C677T du gène de la MTHFR a été détectée par PCR /RFLP en utilisant l'enzyme de restriction Hinf I.

Résultats et discussion

Nos résultats ont montré une association significative entre le sexe masculin (82.14%), le tabagisme (69.77% vs 46.55%), la prise de cannabis (39.95% vs 00%), la morbidité familiale (56.86% vs7.41%) et les taux plasmatiques de folates. Cependant les taux de Vitamine B12 et d’homocystéine n’ont montré aucune association avec la schizophrénie.

Nous avons également retrouvé une forte association entre le génotype homozygote muté TT du gène de la MTHFR (57.14 % vs 5.36 %) et la schizophrénie avec des odds ratios des génotypes TT vs CC=30.87 IC (7.21-153.23)p < 0.00001 et TT+CT vs CC=9.16IC(3.47-24.78) p < 0.00001.

Les fréquences génotypiques du polymorphisme I/D du gène de l’ACE étaient comme suit : 13.33 % vs 40.35%, sont hétérozygotes ID, 66.66% vs 51.75% sont homozygotes DD et 13.33 % vs 5.26% sont des homozygotes II respectivement chez les malades et les témoins. L’odds ratios I/I vs DD est non significative 1.97 (0.50-7.69) avec une p=0.21, par contre l’odds ratios I/I+ID vs DD est proche de la significativité 0.45 (0.20-1.04) avec une p=0.06.

Conclusion

Nos résultats ont montré que le génotype TT du gène de la MTHFR était un facteur de risque de développement de la maladie, cependant  aucune association entre le polymorphisme I/D de l’ACE et la susceptibilité à la schizophrénie n'a été révélée. D’autres études sur des  échantillons plus larges sont nécessaires pour confirmer cette constatation.


Sabah HANACHI (Constantine, Algérie), Karima SIFI, Fatima Zohra MADOUI, Salima ZEKRI, Karima BENEMBAREK, Noreddine ABADI
00:00 - 00:00 #38009 - IP158 A new intra uterine cytoplasmic body myopathy associated to abnormal THOC2 splicing.
A new intra uterine cytoplasmic body myopathy associated to abnormal THOC2 splicing.

The known disease associated with THOC2 mutations is Intellectual developmental disorder, X-linked 12. A family case of fetal arthrogryposis multiplex congenita associated to a specific mutation in THOC2 gene was recently published. We report here, a second family with the same splice site mutation in THOC2 gene involved in fetal arthrogryposis as well. We described for the first time the muscular phenotype of this new disease unravelling the presence of cytoplasmic bodies. All together these findings expand the clinical phenotype of THOC2 gene related defects and suggest its involvement in a new primary myopathy with cytoplasmic bodies. It highlights the interest of whole genome sequencing combined with complete fetoplacental exam not only to discover new genes in known phenotypes but also new phenotype in known genes.


Maud LANGEOIS (TOULOUSE), Jacqueline AZIZA, Nelly DEWULF, Jessie OUSSELIN, Emmanuelle URO-COSTE, Yvan NIÇAISE, Laurence MICHEL-CALEMARD, Rita MENASSA, John RENDU, Charlotte DUBUCS
00:00 - 00:00 #38014 - IP159 Limites du NGS sur ADN génomique : Intérêt des études fonctionnelles dans le diagnostic d’une dystrophie musculaire congénitale d’Ullrich.
Limites du NGS sur ADN génomique : Intérêt des études fonctionnelles dans le diagnostic d’une dystrophie musculaire congénitale d’Ullrich.

Contexte : Les collagénopathies VI englobent des myopathies allant de formes sévères (dystrophie musculaire congénitale d’Ullrich) jusqu’à des formes plus modérées (myopathie de Bethlem). Elles résultent d’anomalies d’expression et/ou de sécrétion du collagène VI (COLVI), composant de la matrice extracellulaire et formé par l’assemblage de 3 chaines alpha1, aplha2 et alpha 3 codées respectivement par les gènes COL6A1-A2-A3. Leur diagnostic repose sur des critères cliniques, d’IRM musculaire et d’analyses génétiques. Nous présentons le cas d’un patient avec un phénotype typique de collagénopathie mais pour lequel les analyses initiales en panel NGS n’ont pas été concluantes. Des techniques complémentaires d’études protéiques et transcriptionnelles ont permis de confirmer le diagnostic.

Matériel et méthode : Un panel NGS de gènes associés aux myopathies rétractiles incluant COL6A1, COL6A2 et COL6A3 a été séquencé à partir d’ADNg sanguin. L’expression du COLVI a été réalisée par immunomarquage sur fibroblastes obtenus à partir d’une biopsie cutanée. Une étude transcriptomique par RNA-seq sur les ARN issus de fibroblastes a permis d’analyser des anomalies d’épissage des COL6A1-A2-A3.

Résultats : Aucun variant d’intérêt n’ayant été retenu sur le panel NGS, un immunomarquage COLVI sur fibroblastes a été réalisé et a montré une altération de sa sécrétion avec absence de réseau COLVI. Par la suite, une approche transcriptomique par RNA-seq a montré un saut de l’exon 11 à l’état hétérozygote dans COL6A1.

Conclusion : Devant la clinique très évocatrice et grâce aux études fonctionnelles, nous avons identifié le variant génétique causal permettant de confirmer le diagnostic de myopathie d’Ullrich. Cet exemple illustre l’importance du dialogue clinicien-biologiste, de la limite des analyses sur ADN génomique, et de la complémentarité des tests fonctionnels afin de réduire l’errance diagnostique.


Robin GHANEM (Paris), Annick TOUTAIN, Adrien BLOCH, Emilie BLIN, Valérie JOBIC, Tuyet PHAM, Elodie LEJEUNE, Julien BURATTI, Boris KEREN, Flavie ADER, Pascale RICHARD, Corinne METAY
00:00 - 00:00 #38021 - IP161 Une mutation faux-sens du gène EDA dans une famille marocaine avec un syndrome de Christ-Siemens-Touraine.
Une mutation faux-sens du gène EDA dans une famille marocaine avec un syndrome de Christ-Siemens-Touraine.

Les dysplasies ectodermiques (DE) sont des maladies génétiques rares le plus souvent héréditaires, caractérisées par l’absence ou la dysplasie de certains tissus d’origine ectodermique. Bien qu'il existe des formes autosomiques récessives et dominantes, la dysplasie ectodermique hypohidrotique (DEH) liée à l'X est la forme la plus fréquente de la maladie, responsable du syndrome de Christ – Siemens – Touraine. Les variations du gène EDA sont responsables de la DEH. Ce gène, situé sur le chromosome Xq12-13.1, code pour deux protéines, EDA1 (EDAR) et EDA2 (XEDAR), qui activent la voie NF-κB. Cette voie est essentielle pour la transmission du signal de l'ectoderme au mésenchyme, ce qui influence le développement des structures ectodermiques telles que les cheveux, les dents, la peau, les ongles et les glandes sudoripares exocrines. Ce travail met à jour les caractéristiques cliniques de la DEH en prenant en compte les récentes avancées moléculaires concernant l'inactivation du chromosome X (ICX) chez les porteuses hétérozygotes.

Dans une famille marocaine, nous avons pu identifier la présence d’une mutation faux-sens pathogène (NM_001399.5 : c.467G > A ; p.Arg156His) au niveau du gène EDA, à l’état hémizygote chez le garçon et hétérozygote chez sa mère grâce au séquençage haut débit de l’exome entier (WES) dans un premier temps et au séquençage de Sanger pour l’étude de la ségrégation familiale. L’examen clinique de l’enfant âgé de 6 ans a révélé une dysmorphie faciale caractéristique, une hypodentie, une hypotrichose expliquant les épisodes d’hyperthermie récurrente et une peau sèche et écailleuse. La maman, porteuse hétérozygote, présentait une absence de 4 dents, des cheveux fins et cassants et des ongles déformés. Normalement, les porteuses hétérozygotes avec des mutations du gène EDA présentent généralement un phénotype moins sévère par rapport à celui observé dans notre étude, probablement en raison d’une inactivation biaisée du chromosome X avec une surexpression du gène mutant. Ainsi, une étude de l’ICX au locus HUMARA est en cours de réalisation.

L'investigation des caractéristiques cliniques et moléculaires de ce variant élargit notre compréhension sur le gène EDA, ce qui peut contribuer à soutenir le diagnostic clinique, à orienter le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques en orthodontie, à faciliter le conseil génétique et à améliorer le dépistage prénatal de la DEH.


Fatima MAAROUF, Amal TAZZITE, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #38028 - IP163 L’hérédité du glaucome primitif a angle ouvert.
L’hérédité du glaucome primitif a angle ouvert.

L’hérédité du glaucome primitif a angle ouvert (GPAO) a fait l’objet de nombreux travaux ; son étude mérite toutefois d’être reprise.

Le GPAO est une neuropathie optique chronique progressive typiquement bilatérale, qui survient le plus souvent après 40 ans.

Le GPAO représente une des grandes causes de cécité irréversible à travers le monde. En effet, une histoire familiale de GPAO est souvent présente dans ces familles ,qui ont montré une augmentation de 10 % du risque de développer un GPAO pour des apparentés du premier degré d’un individu atteint.

 Seuls 5 %  GPAO sont monogéniques (résultant d’une mutation dans un seul gène) et généralement de transmission autosomique dominante.

En effet, il n’existe que très peu de familles qui correspondent à une transmission mendélienne classique, à savoir qu’une mutation dans un gène donné est suffisante et nécessaire pour que la maladie apparaisse.

Dans le GPAO, il s’agit le plus souvent d’hérédité à transmission autosomique dominante, c’est-à-dire qu’elle touche un seul allèle d’un individu, et un individu atteint (hétérozygote) porteur de la mutation va avoir 50 % de risque de transmission à sa descendance ; l’arbre généalogique sera dit vertical, c’est-à-dire avec des cas présents de génération en génération, touchant aussi bien les hommes que les femmes. Deux gènes sont principalement impliqués dans les formes monogéniques : la myociline et l’optineurine.

 Le gène de la myociline (MYOC) est responsable, d’une manière générale dans le monde, de 3 à 5 % des GPAO. Plus de 70 mutations ont été rapportées, la plus fréquente étant la mutation Q368X, qui a d’ailleurs été plutôt associée à des formes de début très précoce.

Le deuxième gène responsable de forme monogénique de GPAO a été identifié grâce à l’étude d’une très grande famille atteinte de glaucome à pression normale, avec une transmission autosomique dominante et porteuse de la mutation p.Glu50Lys (ou E50K) dans l’optineurine. À l’inverse des mutations dans le gène de la myociline, celles-ci semblent plutôt limitées à certaines populations et la contribution génétique est plus complexe à analyser.

D’autres gènes ont été identifiés par des approches identiques aux deux précédents, mais néanmoins sont sujets à controverse dans la littérature : le gène TANK binding kinase 1 (TBK1), Le gène WD repeat domaine 36 (WDR36) et le gène NFT4 codant pour la neurotrophine 4.

Pour le GPAO, la forme la plus courante, les gènes associés à une pression intraoculaire élevée ou au risque de glaucome sont ABCA1, AFAP1, ARHGEF12, ATXN2, CAV1, CDKN2B-AS1, FOXC1, GAS7, GMDS, SIX1/SIX6, TMCO1 et TXNRD2.

Pour 95 % des GPAO, les facteurs génétiques sont des facteurs de prédisposition qui s’additionnent entre eux et à des facteurs environnementaux.

À l’avenir, l’établissement des facteurs génétiques de prédisposition au GPAO interprétés à travers d’autres éléments, constitueront le socle de la médecine personnalisée et la base de découvertes physio pathogéniques et thérapeutiques.


Salima ZEKRI (Constantine, Algérie), Sabah HANACHI, Karima SIFI, Noureddine ABADI
00:00 - 00:00 #38054 - IP173 L’implication du gène DLX3 dans les amélogenèses imparfaites isolées ou syndromiques.
L’implication du gène DLX3 dans les amélogenèses imparfaites isolées ou syndromiques.

L'amélogenèse imparfaite (AI) regroupe un ensemble hétérogène de maladies génétiques rares affectant le développement de l'émail. Les phénotypes cliniques de l'émail peuvent être décrits comme (1) hypoplasiques avec un défaut quantitatif de l’émail qui apparaît alors plus mince, piqué ou strié, allant jusqu’à l’agénésie de l'émail ; (2) hypominéralisés avec une sous-minéralisation rendant l’émail plus mou, rugueux, et coloré ; ou enfin (3) hypomatures avec un émail relativement dur mais non translucide voire coloré. L’AI peut-être isolée ou bien associée à d’autres symptômes dans le cadre de syndromes. Actuellement, plus de 100 gènes responsables ont été identifiés, dont le gène DLX3.  Celui-ci est impliqué dans deux entités distinctes de transmission autosomique dominante : une AI hypomature avec taurodontisme non syndromique dite de type IV (OMIM # 104510) et le syndrome tricho-dento-osseux (TDO) (OMIM # 190320), une forme de dysplasie ectodermique avec des cheveux frisés et des anomalies osseuses. Cliniquement l’émail est hypoplasique, fin avec parfois la présence de puits ; les molaires présentent une anomalie morphologique radiculaire observée sur les radiographies et appelée le taurodontisme. Le gène DLX3 (17q21.33, trois exons), code pour un facteur de transcription impliqué dans la différenciation ostéogénique, et plus particulièrement dans le développement du prosencéphale et du massif cranio-facial. En 2018, Whitehouse et al., a rapporté des variants pathogènes (délétion, faux-sens, tronquant) dans 3 familles avec des individus présentant une AI avec taurodontisme associée à des signes discrets au niveau des cheveux et osseux témoignant de la variabilité clinique.

Les individus atteints d’AI peuvent bénéficier d’une prise en charge spécifique dans le réseau O-Rares. Un panel NGS GenoDENT avec le séquençage de plus de 500 gènes et le séquençage d’exome ont été développés spécifiquement pour les maladies rares à expressions bucco-dentaires au sein du laboratoire de diagnostic génétique des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. Plus de 500 individus ont ainsi pu être séquencés. Parmi eux, nous avons identifié six variations (faux-sens et petite délétion) dont quatre dans 4 familles avec un phénotype d’AI hypoplasique isolée ainsi que deux dans 2 familles avec un phénotype d’AI syndromique.

En conclusion, l’utilisation des outils de diagnostic en biologie moléculaire tels que le séquençage sur un panel de gènes et l’exome a permis d’identifier des nouveaux variants génétiques impliqués dans ces AI hypoplasiques liées à DLX3 et donc d’améliorer la prise en charge des patients. L’AI avec taurodontisme et le TDO pourraient être deux maladies alléliques. Enfin, si des variants de signification inconnue (VSI) sont identifiés, ils pourraient être étudiés en recherche en culture de cellules et/ou d’organoïdes dans l’optique de déterminer leur impact et éventuellement de les reclasser comme probablement pathogène (classe 4) ou pathogène (classe 5).


Gaétan CARAVELLO (Strasbourg), Marzena KAWCZYNSKI, Tristan REY, Isaac Maximiliano BUGUENO, Virginie LAUGEL-HAUSHALTER, Manuela ANTIN, Serena LOPEZ, Jean-Jacques MORRIER, Laeticia DALLMANN-RAIDOT, Bénédicte GÉRARD, Aurélie GOURONC, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Agnès BLOCH-ZUPAN
00:00 - 00:00 #38104 - IP193 Dysfonctionnement inattendu du système ubiquitine-protéasome (UPS) dans la poïkilodermie fibrosante héréditaire avec myopathie rétractile et fibrose pulmonaire (POIKTMP) causée par des variants du gène FAM111B.
Dysfonctionnement inattendu du système ubiquitine-protéasome (UPS) dans la poïkilodermie fibrosante héréditaire avec myopathie rétractile et fibrose pulmonaire (POIKTMP) causée par des variants du gène FAM111B.

La poïkilodermie fibrosante héréditaire avec myopathie rétractile et fibrose pulmonaire (POIKTMP ; MIM: 615704) est une maladie génétique dominante très rare causée par des variants hétérozygotes du gène FAM111B dont la physiopathologie reste encore mal comprise. En effet, le gène FAM111B code une sérine protéase de type trypsine, principalement étudiée en oncologie. Le fait que des variants dans le gène FAM111B soient responsables d’une atteinte multi-systémique dans la POIKTMP suggère un champ fonctionnel plus large pour cette protéine, qui va au-delà de son rôle dans la prolifération cellulaire décrit jusqu’ici.

Dans cette étude, nous rapportons 4 nouveaux patients POIKTMP issus de 2 familles indépendantes, ainsi qu’une revue des 37 cas déjà publiés, portant à 41 le nombre de patients POIKTMP décrits à ce jour. Nous élargissons (i) le spectre clinique au risque d’insuffisance rénale, de neuropathie périphérique et aux anomalies dentaires à type de racines courtes et de microdontie ; et (ii) le spectre moléculaire à un nouveau variant pathogène, c.1301A > C ; p.(Tyr434Ser), localisé dans la région de hot-spot mutationnel comprenant au total 12 variants pathogènes identifiés dans FAM111B.

Sur le plan fonctionnel, nous avons mené des études multi-omiques sur des fibroblastes de patients POIKTMP porteurs de variants faux-sens dans FAM111B. Nos données ont révélé une étroite interaction entre la protéase FAM111B et les composants du système ubiquitine-protéasome (UPS), une voie hautement conservée impliquée dans le maintien de l'homéostasie des protéines chez les eucaryotes. Le fonctionnement de l’UPS s’avère significativement altéré dans les cellules de patients POIKTMP, entraînant une accumulation incontrôlée d'agrégats de protéines ubiquitinylées. La perturbation de l'homéostasie protéique dans ces cellules s'accompagne d'une augmentation de l'autophagie et d’une signature interféron de type I chez les patients.

Au total, ces résultats mettent en évidence un dysfonctionnement de l'UPS comme un moteur central de la physiopathologie de la POIKTMP, ce qui ouvre des voies nouvelles et prometteuses pour envisager des pistes thérapeutiques pour les patients.

 


Virginie VIGNARD (Nantes), Mike MAILLASSON, Sébastien KÜRY, Thomas BESNARD, Martin BROLY, Emmanuelle COM, Erica DAVIS, Wallid DEB, Laëtitia FLORENCEAU, Betty GARDIE, Alice GOLDENBERG, Aurélie GUÉHO, Grégoire MÉNARD, Mélanie O’LEARY, Joseph PORRMANN, Randal RICHARDSON, Léa RUFFIER, Karen SOBRIEL, Stéphane BÉZIEAU, Sébastien BARBAROT, Frédéric EBSTEIN, Sandra MERCIER
00:00 - 00:00 #38110 - IP197 Etude génétique de la neurodégénérescence par déficit en pantothénate kinase chez une famille marocaine.
Etude génétique de la neurodégénérescence par déficit en pantothénate kinase chez une famille marocaine.

Les neurodégénérescences avec accumulation intracérébrale de fer, ou NBIA (pour Neurodegenerescence with Brain Iron Accumulation) sont un groupe de pathologies le plus souvent héréditaires, ayant pour dénominateur commun une accumulation anormale de fer au niveau de l’encéphale. La prévalence des NBIA est estimée à un peu plus d’un cas/1000000 habitants. La neurodégénérescence associée à un déficit en pantothénate kinase (PKAN) est la forme la plus fréquente des NBIA. Parmi les gènes responsables de cette pathologie, le gène PKAN2. Les objectifs de cette étude sont de décrire les caractéristiques cliniques et génétiques de cette entité pathologique et de souligner l’intérêt du conseil génétique dans sa prise en charge.

Il s’agit d’un patient âgé de 8 ans suivi pour des troubles du neurodéveloppement associés à des signes dystoniques. L’anamnèse retrouve une notion de consanguinité parentale au 1er degré, un cas similaire chez la sœur ainée, ainsi qu’un retard du développement psychomoteur et une dysarthrie. L’examen clinique met en évidence des attitudes dystoniques principalement aux membres inférieurs avec des troubles de la marche associés à des chutes fréquentes nécessitant un déplacement en chaise roulante. Le séquençage haut débit de l’exome réalisé chez le patient a révélé la présence à l’état homozygote d’une mutation pathogène NM_153638.2 : c.1176_1177del ; p.(Val 394fs⃰) au niveau du gène PKAN2, responsable de la neurodégénérescence par déficit en pantothénate kinase.

La PKAN, aussi appelée syndrome d’Hallervorden-Spatz (OMIM : 606157), est une maladie génétique rare, de prévalence inconnue, qui se transmet sur le mode autosomique récessive. Le risque de récurrence est de 25%. Ceci explique l’intérêt du conseil génétique, en vue de proposer un diagnostic prénatal ou pré-implantatoire au couple, et une recherche de la mutation chez les apparentés à risque. Sur le plan thérapeutique, le traitement de cette pathologie neurodégénérative est symptomatique incluant des myorelaxants pour la dystonie et la spasticité. La stimulation cérébrale profonde et la toxine de botulique peuvent soulager certains symptômes. Un chélateur du fer, la défériprone, peut également être étudié comme option thérapeutique.


Fatima Zahra OUTTALEB, Amal TAZZITE, Bouchaïb GAZZAZ, Hind DEHBI, Fatima Zahra OUTTALEB (Casablanca, Maroc)
00:00 - 00:00 #38111 - IP198 L’encéphalopathie par déficit en sulfite oxydase : Description d’une nouvelle mutation pathogène du gène SUOX.
L’encéphalopathie par déficit en sulfite oxydase : Description d’une nouvelle mutation pathogène du gène SUOX.

L’encéphalopathie par déficit en sulfite oxydase, est une maladie génétique rare, secondaire à la mutation du gène SUOX. Ce gène code pour l'enzyme sulfite oxydase qui catalyse l'oxydation de sulfite en sulfate, processus essentiel pour le catabolisme des acides aminés soufrés. Cette maladie rare est caractérisée sur le plan clinique par des convulsions, une encéphalopathie progressive et une luxation du cristallin. Les objectifs de rapporter cette observation sont de décrire les caractéristiques cliniques, paracliniques et évolutives de cette pathologie, ainsi que l’intérêt des diagnostics prénatal et pré-implantatoire dans sa prise en charge.

Il s’agit d’un couple apparenté au 1er degré, adressé au service de génétique médicale, dans le cadre d’une histoire personnelle de 3 décès néonataux dans leur descendance, à j6, j5 et j21 de vie respectivement, dans un tableau d’encéphalopathie épileptique apparaissant 12 heures après la naissance. Les 3 grossesses étaient bien suivies, menés à terme, sans notion de souffrance fœtale aigue, de syndrome infectieux ni de prise toxique. Les nouveau-nés présentaient un poids et un score d’Apgar normaux à la naissance, et n’avaient pas de signes malformatifs ni dysmorphiques. Une IRM cérébrale a pu être réalisée chez le dernier enfant, et a mis en évidence un hypersignal T2 de la substance blanche sus-tentorielle, un kyste arachnoïdien de la fosse cérébrale postérieure, ainsi qu’une hypoplasie du cervelet.

Vu qu’aucune analyse génétique n’a pu être réalisée chez les 3 nouveau-nés, et devant le tableau clinique et paraclinique évoquant un trouble inné du métabolisme et la notion de consanguinité au 1er degré, un séquençage haut débit de l’exome des deux parents a été demandé. Ainsi, une mutation faux-sens NM_000456.2: c.1187A>G p.(Gln396Arg) de signification inconnue (classe 3) du gène SUOX a été retrouvée à l’état hétérozygote chez les deux parents. Par ailleurs, une mutation faux-sens pathogène (classe 1) du gène TTC21B a été découverte de façon fortuite à l’état hétérozygote chez le père. Cette mutation est responsable à l’état homozygote de la néphronophtise héréditaire.

Devant l’histoire familiale et les résultats des tests génétiques, le diagnostic d’encéphalopathie par déficit en sulfite oxydase par mutation homozygote du gène SUOX a été retenu. Cette maladie génétique rare, de prévalence inconnue, se transmet sur le mode autosomique récessive. Ainsi, le risque de récurrence pour ce couple est de 25%. Ceci explique l’intérêt du conseil génétique, en vue de proposer un diagnostic prénatal ou pré-implantatoire au couple, et une recherche de la mutation chez les apparentés à risque.


Fatima Zahra OUTTALEB, Fatima Zahra OUTTALEB (Casablanca, Maroc), Amal TAZZITE, Bouchaïb GAZZAZ, Hind DEHBI
00:00 - 00:00 #38112 - IP199 Vers une meilleure compréhension des bases moléculaires d'un nouveau cas de Chondrodysplasie à luxations multiples.
Vers une meilleure compréhension des bases moléculaires d'un nouveau cas de Chondrodysplasie à luxations multiples.

La 11ème révision de la nosologie des dysplasies squelettiques reconnait 772 entités distinctes avec 552 gènes identifiés à ce jour à leur origine.  Elles sont classées en  41 groupes,  selon leur base moléculaire leur description clinique ou radiologique. Notre laboratoire a identifié une base physiopathologique commune à l’origine du groupe des chondrodysplasies à luxations multiples (CLM), en démontrant un défaut de synthèse des protéoglycanes (PG). Les PG sont des protéines de la matrice extra cellulaires caractérisées par l’ajout de nombreuses chaînes latérales de glycosaminoglycanes (GAG) sur la chaîne protéique principale.

Nous rapportons l’identification d’une mutation homozygote non-sens (exon 13, c.1825C>T)  dans le gène DDR1 (Discoidin Domain Receptor Family, Member 1; MIM #600408). Les deux parents sont hétérozygotes pour cette mutation ponctuelle par substitution, et la ségrégation montre que  les frères et sœurs ne sont pas homozygotes pour ce variant. Ce patient présente des luxations multiples, une hyperlaxité, un retard épiphysaire et des  pieds bots. Via GeneMatcher nous avons pu identifier 2 autres patients mutés dans DDR1.


DDR1 fait partie de la famille des récepteurs à domaine discoïdine, qui comprend également DDR2. Les mutations dans DDR2 sont connues pour être responsables de la dysplasie spondylo-méta-épiphysaire avec mains courtes et calcifications anormales (MIM #271665). Dans la littérature, les modèles de souris Ddr1-/- et Ddr2-/- présentent des anomalies squelettiques, ainsi qu'une anomalie des chondrocytes (cellules cartilagineuses) et des ostéoblastes (cellules osseuses). Dans les fibroblastes de notre patient, nous avons démontré une diminution importante de l’ARNm et une absence de la protéine. Nous avons mis en évidence un défaut de production de GAG. Nous avons également montré une  dérégulation de la voie de signalisation WNT, cohérente avec le modèle murin. Nos résultats suggèrent que DDR1 est nouveau gène candidat pour le groupe des CLM.


Miriam VILLEGAS VILLARROEL (Paris), Céline HUBER, Geneviève BAUJAT, Valérie CORMIER-DAIRE
00:00 - 00:00 #38113 - IP200 Nouvelle mutation du gène RAB3GAP1 chez la première famille tunisienne atteinte du syndrome de Micro-Warburg.
Nouvelle mutation du gène RAB3GAP1 chez la première famille tunisienne atteinte du syndrome de Micro-Warburg.

Introduction :

Le syndrome de Micro-Warburg 1 est un trouble neurodéveloppemental qui se transmet selon le mode autosomal récessif, caractérisé par des anomalies oculaires, neurologiques et endocriniennes. Les mutations du gène RAB3GAP1 sont responsables de ce syndrome.

L’objectif de ce travail est de réaliser une analyse clinique et génétique du syndrome de Micro-Warburg chez une famille tunisienne.

Patients et méthodes :

Étude clinique et génétique, par séquençage d’exome, chez deux frères ayant une déficience intellectuelle, une agénésie du corps calleux et une atteinte oculaire.

Résultats :

Il s’agit de deux frères (V-1 et V-3) issus d’un mariage consanguin de second degré, âgés de 7 et 11 ans et adressés pour cataracte bilatérale congénitale.

Le V-1 avait une déficience intellectuelle isolée, et le V-3 avait, en plus de la déficience intellectuelle, une microcéphalie et des traits autistiques. L’examen ophtalmologique a objectivé une microphtalmie avec une cataracte bilatérale congénitale chez les 2 enfants. L’IRM cérébrale a révélé une hydrocéphalie avec une agénésie partielle du corps calleux chez le V-1 et une agénésie partielle du corps calleux isolée chez le V-3.

Une analyse par séquençage d’exome a permis d’identifier, chez les deux frères, une nouvelle mutation à l’état homozygote de RAB3GAP1 (NM_012233.3:c.297del (p.Gln99fs)) en faveur du diagnostic du syndrome de Micro-Warburg. Cette variation, retrouvée à l’état hétérozygote chez les parents, est classée pathogène selon les recommandations ACMG et produise une protéine tronquée de tout son domaine catalytique, causant ainsi une protéine dépourvue de son activité GAP.

Conclusions :

La découverte d’une nouvelle mutation de RAP3GAP1 permet de confirmer le diagnostic chez notre famille et d’élargir le spectre mutationnel de ce gène.

En absence d’orientation clinique, le séquençage d’exome permet d’établir le diagnostic moléculaire et d’offrir un conseil génétique adapté aux familles concernées.


Nesrine KERKENI, Maher KHARRAT (Tunis, Tunisie), Faouzi MAAZOUL, Hela BOUDABOUS, Ridha M'RAD, Mediha TRABELSI
00:00 - 00:00 #38135 - IP208 Etude de la variabilité génétique dans une série de 29 formes familiales de retard de croissance.
Etude de la variabilité génétique dans une série de 29 formes familiales de retard de croissance.

Introduction :

Le retard statural est la porte d’entrée dans une myriade de pathologies de l’enfant et de l’adolescent. Dans la majorité des cas, malgré un bilan étiologique rigoureux, aucune cause ne peut être identifiée, et le retard de croissance est dit « idiopathique ». Il existe dans la littérature un haut degré d’héritabilité de la taille ( > 80%) ce qui souligne le rôle prédominant des facteurs génétiques. Le diagnostic génétique est important afin de comprendre la cause du retard statural, de pouvoir faire bénéficier d’un traitement mais également proposer un conseil génétique.

 

Objectif : Identifier de nouvelles causes de retard de croissance chez des patients présentant une petite taille familiale idiopathique (cas familiaux de retard de croissance).

 

Méthodes : Exploration génétique d’un panel de 106 gènes impliqués dans la croissance par séquençage haut-débit. L’analyse supervisée des données génétique, avec classification des variants d’intérêts selon ACMG2015, a été complétée par une analyse non supervisée de l’intégralité des données génétiques de la cohorte qui sont comparées aux données de GnomAD (approche dite de “gene burden”).

 

Résultats : Notre étude a permis d’explorer sur le plan génétique une cohorte de 61 patients répartis en 29 familles. Cela a permis de proposer un diagnostic étiologique de la petite taille dans 6 familles (20,7%). Des variants de signification incertaine (classe 3) ont été mis en évidence dans 10 familles (34,5%). Concernant les mutations classe 4 ou 5, on retrouve dans notre cohorte 3 mutations d’ACAN, 2 mutations de NPR2 et une mutation de COL1A1 touchant respectivement 10,3%, 6,9% et 3,4% des familles. Nous mettons en évidence la grande diversité phénotypique entraînée par ces mutations via des comparaisons inter-familiales et intra-familiales. Le seul facteur apparaissant associé à une augmentation du rendement dans notre cohorte est la présence d’anomalies radiographiques. L’approche de “gene burden” a mis en lumière 14 gènes dont la fréquence de variants est significativement augmentée dans notre population de patients comparativement aux données de GnomAD.

 

Perspectives : Ces données préliminaires fournissent une base solide pour des recherches futures, visant à approfondir notre compréhension des mécanismes génétiques influençant la croissance.


Agathe RIO (Caen), Anne Sophie LAMBERT, Lilia LADDADA, Maureen LOPEZ, Alexis PROUST, Barbara GIRERD, Agnès LINGLART, Jérôme BOULIGAND
00:00 - 00:00 #38171 - IP220 Whole exome sequencing of hearing-impaired families from Senegal reveals known and candidate genes.
Whole exome sequencing of hearing-impaired families from Senegal reveals known and candidate genes.

Hearing impairment (HI) remains the most disabling sensory deficit worldwide. Without early diagnosis and treatment, HI impedes language acquisition and cognitive development. 60% of congenital HI have a genetic etiology, of which 70% are non-syndromic. GJB2 is the major cause of non-syndromic HI (NSHI) in Europeans and Asians. However, its contribution to HI in most sub-Saharan African populations is close to zero. This study aimed to investigate the genetic etiology of HI in Senegal.  

157 hearing impaired individuals belonging to 66 families with suspected genetic origin were recruited from 13/14 administrative regions of Senegal. Careful clinical examination was performed, and hearing threshold was assessed by pure tone audiometry or auditory brainstem response. Families segregating autosomal recessive NSHI (ARNSHI) were screened for variants in GJB2 exon2. Furthermore, Whole Exome Sequencing (WES) was used to identify other HI genes involved in GJB2-negative families.

Pedigree analysis suggested autosomal recessive inheritance in 48 families. Consanguinity rate was estimated at 70%. Clinically, 59 families exhibited NSHI and 7 families showed SHI. The majority (151/157 patients) displayed prelingual HI. Of the 44 multiplex families segregating ARNSHI, GJB2 pathogenic variants were identified in 15 families. GJB2: c.94C>T p.(Arg32Cys) was the most frequent variant (11/15 families) and may have a founder effect in Senegal. 51GJB2-negative families underwent WES. We identified variants in 15 known NSHI genes [21/51 families (41.2%)], 5 genes associated with either SHI or NSHI [7/51 families (13.7%)] and 6 SHI genes [6/51 families (11.9%)]. Variants in CLDN14 and CIB2 contributed the most to HI [7/51 families (13.7%)]. CIB2: c.409C>T p.(Arg137Trp) was the most prevalent variant among GJB2 negative families and was identified in 3 unrelated consanguineous families with the same ethnic background (Serer). Post lingual HI associated with type 1 diabetes was linked to a variant in LOXDH1. KCNE1, known to cause Jervell Lange-Nielsen syndrome segregates with profound HI associated with a normal QT interval in a family. Digenic inheritance was suspected for GJB2/USH2A in two unrelated families. We also identified, 3 novel candidate genes associated with NSHI (OPA3, DDX10 and FST). Half of the genetic variants identified in this study have not been previously associated with HI (25/50). Ten families were unsolved by WES and will go for Whole Genome Sequencing.

This study showed that GJB2 is a major cause of NSHI in Senegal. WES data reveals locus heterogeneity despite a high consanguinity rate, and suggests discovery of novel genes which will foster our understanding of HI biopathology.


Rokhaya NDIAYE DIALLO (DAKAR, Sénégal), Yacoub DIA, Bay Karim DIALLO, Ambroise WONKAM
00:00 - 00:00 #37649 - IP25 Intérêt du Séquençage d’Exome pour le diagnostic étiologique de l’AVC du sujet jeune : Étude ES-EASY.
Intérêt du Séquençage d’Exome pour le diagnostic étiologique de l’AVC du sujet jeune : Étude ES-EASY.

Si l’AVC a longtemps été considéré comme une pathologie du sujet âgé, il survient dans 15% des cas chez l’adulte de moins de 50 ans. Parallèlement aux causes usuelles d’AVC du sujet âgé, certaines étiologies sont spécifiques aux populations jeunes, formant un paysage diagnostique large. Cependant, 25 à 50% des AVC du sujet jeune restent inexpliqués malgré un bilan étiologique exhaustif, soulevant la question de l’imputabilité de maladies rares, et en particulier génétiques. Les maladies monogéniques représenteraient près de 5 % des AVC. Parmi elles, certaines peuvent engendrer des atteintes multisystémiques, justifiant d’un traitement et d’un suivi médical spécifiques. A l’inverse, l’usage grandissant du séquençage haut débit dans le domaine neurovasculaire amène à l’identification de formes plus modérées et tardives de maladies génétiques, repoussant le spectre clinique et moléculaire des AVC monogéniques du sujet jeune.

Afin d'évaluer l'intérêt du séquençage d’exome (ES) chez l’adulte jeune ayant présenté un AVC cryptogénique, nous avons collecté les données des patients âgés de moins de 50 ans admis en USINV au CHU de Dijon entre 2019 et 2021. Les patients ayant présenté un AVC de cause indéterminée malgré un bilan considéré exhaustif ou ayant bénéficié d’un diagnostic étiologique pour lequel il existe des formes génétiques (dissection artérielle cervicale sans facteur déclenchant, leucopathie vasculaire sans facteurs de risque de microangiopathie ou syndrome de Moya-Moya sans cause acquise) étaient éligibles à ce travail.

Au total, parmi les 230 patients hospitalisés pour un AVC, 65 répondaient aux critères d’éligibilité. Un ES a été réalisé chez 23 d'entre eux, permettant de trouver des variants d’intérêt chez 6 patients, dont 3 variants classés pathogènes ou probablement pathogènes, soit un rendement diagnostique de 13% : un variant hétérozygote de RNF213 chez une patiente dont l’imagerie cérébrale a révélé une angiopathie de Moya Moya sans cause acquise retrouvée, une délétion homozygote emportant NPHP1 chez une patiente suivie pour une insuffisance rénale chronique greffée à 18 ans, posant le diagnostic de néphronophtise juvénile de type 1 et une variation hétérozygote de ABCC6, responsable d’une forme fruste de pseudoxanthoma elasticum chez un patient ayant une leucopathie vasculaire évoluée. Les 3 autres patients se sont vu découvrir des variants de signification incertaine de ABCC6GSN et RNF213, offrant des pistes moléculaires pertinentes. Des études de rétrophénotypage, de ségrégation familiale et de biologie complémentaires sont en cours pour aider à reclasser ces variants.

Parallèlement aux données issues de l’ES, 5 patients ont obtenu un diagnostic moléculaire avant l’initiation de l’étude ou par une autre technique dans les gènes MTHFRCOL3A1NOTCH3 et TNNI3. Ainsi, un total de 8 patients (3,5%) de l’ensemble des patients hospitalisés en USINV ont reçu un diagnostic de maladie rare génétique sur la période de 3 ans.


Loraine MANIA-PÂRIS (Dijon), Antonio VITOBELLO, Frédéric TRAN MAU-THEM, Hana SAFRAOU, Ange-Line BRUEL, Anne-Sophie DENOMME-PICHON, Yannis DUFFOURD, Sophie NAMBOT, Mathilde GRABER, Gauthier DULOQUIN, Sophie MOHR, Christelle BLANC-LABARRE, Marie HERVIEU-BEGUE, Guy-Victor OSSEBY, Laurence OLIVIER-FAIVRE, Yannick BEJOT, Christel THAUVIN-ROBINET, Quentin THOMAS
00:00 - 00:00 #38227 - IP251 Découverte d'un nouveau variant impliqué dans le syndrome d’ostéolyse carpotarsienne multicentrique et son implication fonctionnelle dans cette pathologie.
Découverte d'un nouveau variant impliqué dans le syndrome d’ostéolyse carpotarsienne multicentrique et son implication fonctionnelle dans cette pathologie.

Introduction: Le syndrome d’ostéolyse carpo-tarsienne multicentrique (MCTO) est une maladie génétique rare, caractérisée par une ostéolyse progressive, généralement du carpe et du tarse, entraînant un handicap. Ce syndrome est fréquemment associé à une néphropathie. Cette maladie est mal diagnostiquée et chevauche dans ses caractéristiques cliniques avec l'arthrite idiopathique. Le syndrome MCTO est causé par des mutations dans le gène MAFB, qui code pour un facteur de transcription et qui régule négativement la différenciation des ostéoclastes médiée par le ligand RANKL.

Objectif: Dans cette étude, nous avons étudié les caractéristiques cliniques et génétiques de ce syndrome chez 3 patients, et investigué l’altération de la voie de signalisation du MAFB.

Méthodes: Nous rapportons 3 patients tunisiens avec une suspension de MCTO ayant des caractéristiques cliniques hétérogènes. L'étude génétique a été réalisée par séquençage Sanger, et une analyse in silico a été menée pour étudier l'effet de ce variant sur la phosphorylation de la protéine MafB. De plus, l’étude de l’expression du gène MAFB et d’autres gènes candidats impliqués dans l’ostéogenèse (RANKL et TNFα) a été réalisée par rt-qPCR.

Résultats: L'investigation clinique a montré une variabilité intra-familiale. En effet, nous avons identifié un nouveau variant au niveau du gène MAFB. L’étude de l’expression de ce gène a montré une surexpression chez les patients avec MCTO présentant un phénotype modéré. Cependant, le MAFB était sous-exprimé chez un patient présentant un phénotype sévère. Dans les deux cas, cette altération est associée à une surexpression du RANKL et du TNFα, ce qui explique l’ostéolyse chez ces patients. De plus, afin d’investiguer l’implication de ce variant dans l’ostéolyse, nous avons montré par les outils de prédiction que ce variant entraine une altération post-traductionnelle de la protéine MafB montrant une perte du site de phosphorylation dans le résidu de thréonine, et la création d'un nouveau site de phosphorylation dans un nouveau résidu. Néanmoins, la différence du niveau d’expression du gène MAFB nous a orienté vers l’investigation du statut rénal de ces patients. Nous avons trouvé que la sous-expression du MAFB est associée à des lésions rénales, ce qui nous a permis de détecter la néphropathie de manière précoce chez un patient avant même l’apparition des signes cliniques.

Conclusion : Notre étude génétique a permis d’élargir le spectre mutationnel de la MCTO. L’étude in silico a révélé que ce variant pourrait affecter la phosphorylation de la protéine MafB. De plus, nous avons montré l’implication des gènes RANKL et TNFα dans le mécanisme physiopathologique. En outre, nous avons mis en évidence que la sous-expression du gène MAFB est associé à l’apparition de la néphropathie, qui pourrait jouer un rôle de biomarqueur moléculaire pour le diagnostic précoce de la maladie.


Dorra NAJJAR, Asma CHIKHAOUI, Rim BOUSSETTA, Sami BOUCHOUCHA, Houda YACOUB-YOUSSEF (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38230 - IP253 Surdité autosomique dominante non-syndromique liée à GJB6 (DFNA3B): étude d’une deuxième famille 24 ans après la description initiale.
Surdité autosomique dominante non-syndromique liée à GJB6 (DFNA3B): étude d’une deuxième famille 24 ans après la description initiale.

La majorité des surdités d’origine génétique sont liées à des variations pathogènes des gènes codant les connexines, notamment le gène GJB2 qui code la connexine 26 et le gène GJB6 qui code la connexine 30. Ces deux gènes se trouvent au locus DFNB1, sur le chromosome 13q11-q12 et sont classiquement associés à une forme autosomique récessive de surdité isolée.

La surdité récessive DFNB1 est le plus souvent liée à des variations pathogènes de GJB2 ou plus rarement à des délétions de grande taille impliquant GJB6. Une délétion récurrente peut être observée à l’état homozygote ou plus fréquemment à l’état hétérozygote en trans d’une variation de GJB2. Par ailleurs, des variations pathogènes dominantes de GJB6 ont été rapportées dans une forme syndromique de dysplasie ectodermique : le syndrome de Clouston.

Jusqu’à présent la surdité autosomique dominante liée à GJB6 a été décrite dans une seule famille en 1999 puis chez un cas sporadique d’une cohorte indépendante en 2007. Il s’agissait des variations faux-sens : NM_001110219.3: c.14 C > A (p.Thr5Met) et NM_001110219.3: c.119C > T, p.(Ala40Val).

Nous rapportons ici une nouvelle famille dans laquelle ségrége en dominance la variation hétérozygote, faux-sens : NM_001110219.3: c.173C > G, p.(Pro58Arg) de GJB6, évaluée comme probablement pathogène. Les 12 individus atteints sur 5 générations présentent une surdité de perception bilatérale non-syndromique d’âge de début et de sévérité variables. Aucun antécédent dermatologique n’a été noté chez les individus sourds de la famille.

Notre observation confirme l’implication du gène GJB6 dans une forme rare de surdité de perception isolée autosomique dominante.


Michaela RENDEK (Besançon), Laurence JONARD, Sandrine MARLIN, Cécile CZAJKA, Elise BRISCHOUX-BOUCHER, Juliette PIARD
00:00 - 00:00 #38243 - IP258 Caractéristiques cliniques et radiologiques de patients atteints d’une dysplasie sponastrime liée à des variations bi-alléliques de TONSL.
Caractéristiques cliniques et radiologiques de patients atteints d’une dysplasie sponastrime liée à des variations bi-alléliques de TONSL.

La dysplasie sponastrime est une dysplasie spondyloépimétaphysaire autosomique récessive rare caractérisée par une petite taille pré et postnatale, une platyspondylie biconcave et une hypoplasie médio-faciale. D'autres caractéristiques telles que la scoliose, la cataracte infantile et l'hypogammaglobulinémie ont également été rapportées. En 2019, elle a été liée à des variations bi-alléliques de TONSL. Depuis, très peu de cas ont été rapportés dans la littérature.

Dans cette étude, nous avons recueilli les caractéristiques cliniques et radiologiques de 4 patients de 4 familles différentes présentants de nouvelles variations pathogènes bi-alléliques dans TONSL identifiées par séquençage de génome entier. Les effets d'épissage des variations de signification inconnues ont été confirmés par des études sur ARN.

Cliniquement, tous les patients présentaient une petite taille à la naissance et un retard de croissance postnatal variable, ainsi qu'une hypoplasie de l’étage moyen et une hyperlaxité articulaire. Ils présentaient également un phénotype dentaire variable avec notamment un encombrement dentaire, des déchaussements et des caries multiples. Aucun patient n’avait d’anomalies hématologiques ou thyroïdiennes ni de cataracte.

Par ailleurs, il est intéressant de noter qu’un patient était traité par hormone de croissance, sans efficacité notée.

Sur le plan radiologique, les patients présentent une platyspondylie typique, biconcave ainsi qu'une scoliose sévère et des stries métaphysaires chez 2 des patients. Il existe également d'autres caractéristiques non spécifiques comme un canal lombaire étroit et de petites épiphyses.

Ces différents résultats contribuent à nos connaissances cliniques et radiologiques sur la dysplasie sponastrime. Nous rapportons également le premier patient traité par hormone de croissance, qui semble inefficace dans ce type de dysplasie osseuse.


Maelle CHARPIE (Paris), Clothilde ORMIÈRES, Mélanie FRADIN, Elise SCHAEFER, Caroline MICHOT, Geneviève BAUJAT, Sophie RONDEAU, Valérie CORMIER-DAIRE
00:00 - 00:00 #38245 - IP259 Inversion intragénique dans le gene ATP7B chez un enfant atteint d’une forme neurologique sévère de maladie de Wilson : un mécanisme inhabituel pour les maladies récessives.
Inversion intragénique dans le gene ATP7B chez un enfant atteint d’une forme neurologique sévère de maladie de Wilson : un mécanisme inhabituel pour les maladies récessives.

Les remaniements géniques équilibrés sont peu habituels dans les maladies monogéniques et constituent un challenge pour le diagnostic génétique dans la mesure où ils ne sont pas détectés par les méthodes conventionnelles de génétique moléculaire. Nous rapportons le cas d’un enfant de 12 ans atteint d’une forme neurologique sévère de maladie de Wilson. Le diagnostic a été posé sur la base de la présentation clinique, des anomalies de l’IRM cérébrale et des perturbations du bilan cuprique, typiques de la maladie de Wilson. Un traitement chélateur du cuivre a été débuté, puis une transplantation hépatique a été proposée devant l’aggravation clinique rapide malgré le traitement.

L’étude par séquençage à haut débit des régions codantes (exons +/- 25nt) du gène ATP7B, impliqué dans la maladie de Wilson, a mis en évidence un seul variant pathogène à l’état hétérozygote. L’identification du second variant a nécessité le séquençage du gène complet, incluant les régions introniques. Il s’agit d’un remaniement intragénique hérité, consistant en une inversion d’une région d’environ 15 kb incluant l’exon 2 et les régions introniques adjacentes (Chr13(GRCh37):  g.52,563,145_52,547,619inv), et deux délétions introniques au niveau des points de cassures dans l’intron 1 (g.52,567,955_52,563,175del) et l’intron 2 (g.52,547,618_52,547,447del). Ce variant est le premier remaniement intragénique équilibré rapporté dans le gène ATP7B.

Ce cas souligne l’importance du diagnostic clinique et phénotypique des maladies héréditaires du métabolisme comme point d’appel pour réaliser des investigations complémentaires en cas d’étude génétique non conclusive en première intention.  


Cécile PAGAN (LYON), Sophie VASSEUR, François PARANT, Laurence LION-FRANÇOIS, Eduardo COUCHONNAL
00:00 - 00:00 #38255 - IP262 Les variants de séquence de l’expansion CAG de la maladie de Huntington.
Les variants de séquence de l’expansion CAG de la maladie de Huntington.

La maladie de Huntington est due à une expansion de CAG > 35 dans le gène HTT. Les expansions proches du seuil de 35 CAG sont traditionnellement associées à une pénétrance incomplète et un âge de début tardif, important pour le conseil génétique. Nous avons montré que le phénotype des patients porteurs d’expansion CAG36-38 comparé aux expansions courantes (CAG40-42) était caractérisé par un âge de début et un profil cognitif similaire, mais une fréquence de chorée plus faible. Des variants de séquence à type d’interruptions dans le stretch de l’expansion peuvent modifier l'âge de début, suggérant qu’ils pourraient augmenter la pénétrance et modifier le phénotype si le stretch CAG est pur. 

Dans notre cohorte, 92 sujets atteints ou présymptomatiques portent une expansion CAG36-39 (n36 CAG=10 , n37 CAG =11, n38 CAG=15, n39 CAG =56). Nous allons amplifier la région d’intérêt par PCR avec les amorces précédemment décrites (Ciosi et al, 2020), puis séquencer les amplicons sur un séquenceur MiSeq Illumina. Nous utiliserons le pipeline DRAGEN pour le contrôle qualité, l’alignement des séquences puis nous analyserons la présence des variants de séquence. Notre hypothèse est d‘identifier un enrichissement d’interruptions chez des porteurs symptomatiques comparé aux présymptomatiques, expliquant des différences du phénotype. Cela pourrait améliorer le conseil génétique chez des sujets porteurs de petites expansions qui est particulièrement difficile.


Anna HEINZMANN (Paris), Claire-Sophie DAVOINE, Sabrina SAYAH, Anne Laure FAURET-AMSELLEM, Jérémie PARIENTE, Alexandra DURR
00:00 - 00:00 #38274 - IP270 L’expansion FGF14/SCA27B est fréquente chez les patients avec ataxie épisodique à début tardif.
L’expansion FGF14/SCA27B est fréquente chez les patients avec ataxie épisodique à début tardif.

Une nouvelle expansion dans FGF14 a récemment été rapportée chez les patients avec une ataxie à début tardif (SCA27B). Elle implique un triplet GAA situé dans l’intron 1 de FGF14 (NM_175929.2). Une amplification >300 GAA est pathogène avec une pénétrance forte alors que les expansions entre 250 et 300 GAA ont une pénétrance réduite compliquant l’attribution de causalité.  

Chez les patients, la maladie se manifeste par une démarche instable associée à des troubles visuels (notamment un downbeat nystagmus), des vertiges, des troubles de la motricité fine, et plus rarement une dysarthrie. Une atrophie cérébelleuse est fréquemment retrouvée. L’âge moyen de début des symptômes est de 60 ans. La maladie peut commencer par des symptômes épisodiques, en particulier une aggravation épisodique des troubles de la marche et des vertiges.

Nous avons testé le locus FGF14/SCA27B pour une cohorte de patients adressés pour bilan d’ataxie épisodique, avec début après 40 ans et sans mutation identifiée dans les gènes connus d’ataxie épisodique, en particulier dans CACNA1A. L’analyse a été faite par Long Range PCR et Repeat Primed PCR suivi d’une électrophorèse sur séquenceur capillaire ABI 3500, complétée au besoin par une migration sur gel d’agarose ou sur TapeStation pour l’identification des expansions de grande taille (>380 GAA).

125 patients non apparentés ont été analysés, 97 ayant débuté leurs manifestations cliniques après 50 ans (61.8 +/- 8.1 ans) et 32 entre 40 et 50 ans ; 83 cas étaient familiaux, 41 cas étaient isolés, l’information n’était pas connue pour les 5 derniers. 

Une expansion > 300 GAA a été détectée chez 51 patients : 41 d’entre eux avaient un début après 50 ans (29 cas familiaux et 12 cas sporadiques) et les 10 autres étaient familiaux avec un début entre 40 et 50 ans. Chez 7 autres patients (5 cas familiaux et 2 cas sporadiques), une expansion intermédiaire entre 250 et 300 GAA a été mise en évidence (6 patients ayant un début après 50 ans et le dernier à 48 ans).

Conclusion : une expansion du locus FGF14/SCA27B est fréquemment retrouvée chez les patients avec ataxie épisodique à début tardif (40.8% > 300 GAA dans notre série), en particulier dans les formes familiales débutant après 50 ans (53.7%).


Nathalie NEMBROT, Jean-Loup MEREAUX, Céline BONNET, Alexandra DURR, David PELLERIN, Bernard BRAIS, Giulia COARELLI, Mathilde RENAUD, Elisabeth TOURNIER-LASSERVE, Florence RIANT (PARIS)
00:00 - 00:00 #38281 - IP273 Nouvelle approche multi-omiques pour l’étude de la physiopathologie de l’ostéogénèse imparfaite de type V liée à des mutation du gène IFITM5.
Nouvelle approche multi-omiques pour l’étude de la physiopathologie de l’ostéogénèse imparfaite de type V liée à des mutation du gène IFITM5.

Osteogenesis imperfecta (OI) is a genetic connective tissue disorder with an estimated incidence of 1 in 20,000. It is clinically characterized by frequent fractures, deformities of the long bones and spine, along with extraskeletal anomalies. OI is classified into five types (OI type I–V) and up to 90% of OI type I–IV are caused by pathogenic variants in the COL1A1/2 genes causing either a structural or quantitative deficiency of type I collagen. An exception is the OI type V, which phenotypically differs from other OI types, due to the presentation of hypertrophic callus formation and calcification of the interosseous membranes in the patients. It is caused by a single recurrent heterozygous c.-14C˃T mutation in the 5′-UTR (untranslated region) of IFITM5 (Interferon-Induced Transmembrane Protein 5) gene, which encodes for osteoblast specific bone-restricted (IFITM)-like protein (BRIL). So far, in vitro studies on mouse models and primary human osteoblast cell cultures have shown this variant results in a gain of function mutation, increased extracellular matrix (ECM) mineralization, responsible for exuberant production of poorly organized ECM, and involved in inflammation response. Further studies to investigate hyperplastic callus formation mechanisms and underlying pathophysiology are necessary.

We designed a multi-omics pipeline, integrating RNAseq data, matrisome (ECM proteomic profile) analysis and secretome profiling of cytokines for a robust study of OI type V pathophysiology.

We identified 6 patients (5-18 years old) showing shorter long bones during prenatal development, multiple fractures, no extraskeletal abnormalities, and most importantly the presence of hyperplastic callus formation post fracture strongly supporting OI type V diagnosis. Molecular analysis by next generation sequencing and/or Sanger sequencing for the probands and parents identified c.−14C > T mutation in the IFITM5 gene in all the probands.

To conduct functional studies, we performed standard Alizarin Red S staining to analyze mineralization in the primary osteoblast cell culture derived from patient bone biopsies. Results showed early onset and increased mineral deposition in the cell culture, compared to controls.

Transcriptomics analysis via RNA sequencing was conducted on the primary osteoblasts from OI type V patients vs controls. Resulted heatmaps have shown a downregulation in ECM mineralization related calcium-calcineurin signaling pathway, inflammation associated IL13 in a STAT6-dependent mechanism, and IGF-1 growth hormone signaling pathway affecting bone growth and metabolism. Additional functional tests to back up the transcriptomics analysis are ongoing. Our multi-omics approach will give new insights into the pathophysiology of OI type V and/or bone biology to ultimately develop new therapeutic strategies for OI.


Neha MOHANPURIA (Paris), Maelle CHARPIE, Sophie MONNOT, Lys BUDIARTHA, Genevieve BAUJAT, Caroline MICHOT, Zagorka PEJIN, Corinne COLLET, Valerie CORMIER-DAIRE
00:00 - 00:00 #38299 - IP285 Nouvelle implication du gène MYBPC1 dans une forme légère de myopathie congénitale autosomique récessive.
Nouvelle implication du gène MYBPC1 dans une forme légère de myopathie congénitale autosomique récessive.

Les protéines C liant la myosine (Myosin binding proteins-C ou MyBP-C) sont des protéines accessoires du sarcomère qui contribuent à l’assemblage et la stabilisation des filaments épais et modulent la contraction musculaire. Cette famille comporte trois isoformes : squelettique lente (s (slow), squelettique rapide (f (fast) et cardiaque (c) codées respectivement par les gènes MYBPC1, MYBPC2 and MYBPC3. Des mutations du gène MYBPC1 ont été récemment associées à des maladies neuromusculaires, avec des modes de transmission autosomique récessif (AR) et autosomique dominant (AD). Les formes AR sont habituellement sévères, responsables du syndrome de contractures congénitales létales de type 4 (MIM #614915). Les formes AD d’arthrogrypose distale de type 1B (MIM #614335) et de myopathie modérée avec tremblements myogéniques (MMMT, MIM #618524) sont en revanche plus modérées.

Nous décrivons la première famille atteinte d'une forme AR modérée de myopathie liée à MYPBC1. Les parents non apparentés étaient tous deux d'origine sépharade (Algérie). Les deux sœurs atteintes présentaient une hypotonie dès la naissance et un retard de développement moteur. Pendant l'enfance, elles ont toutes deux présenté un syndrome pseudomyasthénique (fatigabilité marquée, diplopie, ptosis) et des tremblements des membres. L'une d'entre elles présentait également des tremblements de la langue. L'intelligence et le développement cognitif étaient normaux. Les biopsies musculaires montraient de légères modifications myopathiques non spécifiques. À l'âge adulte, toutes deux se plaignent d'une fatigabilité et de douleurs dorsales. À l'examen, les patientes présentent une légère faiblesse musculaire axiale et proximale. L'une d'elles présente des tremblements posturaux des deux mains et des membres inférieurs. Un séquençage d'exome a permis d’identifier la variation homozygote probablement pathogène MYBPC1 : c.394G>A (p.Gly132Arg) chez les deux sœurs atteintes. Les deux parents et le frère asymptomatique sont porteurs hétérozygotes.

MYBPC1 code une protéine modulaire composée de répétitions d'immunoglobuline et de fibronectine-III (C1 à C10) entrecoupées de séquences uniques. L'extrémité NH2 de la sMyBP-C comprend un motif riche en Pro/Ala et un motif M (domaine de liaison à la myosine, C1 à C2) et favorise la liaison à l'actine et à la myosine. La plupart des mutations sont situées dans la région NH2-terminale. La mutation p.Gly132Arg est située dans le domaine M, et à notre connaissance, elle est la première à être localisée dans le domaine C1 Ig-like.

L’atteinte clinique de nos patientes étaient très similaire à celle des patients atteints de MMMT autosomique dominante. La mutation p.Gly132Arg a probablement un effet moins radical sur la fonction de la protéine sMyBP-C que les mutations situées dans la région « linker » et associées à la MMMT, ce qui expliquerait que seuls les porteurs homozygotes de la mutation développent un phénotype neuromusculaire.


Alix DE BECDELIÈVRE (CRETEIL), Edoardo MALFATTI, Susana QUIJANO-ROY, Jean-Pascal LEFAUCHEUR, Robert CARLIER, Ariane LUNATI-ROZIE, Pascale FANEN, Annie BAROIS, Pascal LAFORÊT, Arnold MUNNICH, Benoit FUNALOT
00:00 - 00:00 #38307 - IP289 Parcours-patient en ophtalmogénétique au sein de la Fédération de Génétique et de Médecine Génomique APHP Centre-Université Paris Cité : Résultats de l’intégration de l’offre de diagnostic moléculaire des maladies rares en ophtalmologie.
Parcours-patient en ophtalmogénétique au sein de la Fédération de Génétique et de Médecine Génomique APHP Centre-Université Paris Cité : Résultats de l’intégration de l’offre de diagnostic moléculaire des maladies rares en ophtalmologie.

Les maladies génétiques ophtalmologiques présentent une grande hétérogénéité phénotypique et génétique, touchant aussi bien les structures antérieures et postérieures de l’œil. Elles peuvent être isolées ou associées à des atteintes extra-oculaires en faisant des formes syndromiques d’approche multidisciplinaire mais dont l’atteinte oculaire est souvent inaugurale.

Pour optimiser l’offre de soin et de diagnostic dans un contexte de développement accéléré des thérapies géniques, nous rapportons ici la méthodologie et les résultats d’un parcours-patient d’ophtalmogénétique pédiatrique et adulte, offrant des histoires naturelles complètes. Ce parcours implique : les centres de référence des maladies rares (CRMR) en ophtalmologie (OPHTARA, affilié à la filière sensorielle SENSGENE), et Anomalies du Développement (Necker), le service de médecine génomique des maladies rares (Necker), le laboratoire du Service de Médecine Génomique des Maladies de Système et d’Organes (Cochin), et le laboratoire de recherche d’ophtalmogénétique (institut Imagine). Ils œuvrent conjointement à l’orientation diagnostique par un phénotypage ophtalmologique spécialisé, une approche de génétique clinique à la recherche d’éléments évocateurs d’une atteinte syndromique, un génotypage adapté discuté en RCP, voire une recherche, en cas de résultats négatifs notamment.

Le bilan d’activité moléculaire des années 2022-2023 montre un taux d’élucidation de 81%, 75%, 51%, 51%, 44% et 42% dans les indications de dystrophies rétiniennes, albinisme oculaire et nystagmus congénital, malformations oculaires, cataractes congénitales et dystrophies cornéennes respectivement, illustrant le succès de l’approche globale utilisée en génétique moléculaire. Cette approche est séquentielle, avec en première intention, un panel NGS unique « oculome » réalisé dans le laboratoire de l’Hôpital Cochin et comprenant 6 sous-panels dédiés aux maladies génétiques ophtalmologiques les plus fréquentes, suivi, en cas de négativité, par une approche Whole Genome Sequencing (WGS) sur la plateforme SeqOIA.

À titre d’exemple, l’apport du WGS a permis d’identifier 6 variants de structures différents chez 4 cas d’aniridie congénitale et 2 cas d’Axenfeld-Rieger, négatifs en NGS. 4 de ces variants impliquaient des régions non-codantes régulatrices à proximité des gènes PAX6 et PITX2. Leurs conséquences fonctionnelles « in vivo » sont en cours d’étude dans le cadre de la recherche translationnelle.

En conclusion, l’étroite collaboration entre ophtalmologistes, généticiens cliniciens, généticiens moléculaires et chercheurs permet de renforcer les compétences dans le domaine de l’ophtalmologie, de réduire l’errance diagnostique, d’adapter la prise en charge des patients et des apparentés, et d’accéder à un conseil génétique adapté. Ce parcours contribue enfin, désormais, au développement des programmes de recherche clinique de thérapie génique dans le cadre notamment des dystrophies rétiniennes héréditaires.


Rabia BENKORTEBI (Paris), Cyril BURIN DES ROZIERS, Alejandra DARUICH, Isabelle PERRAULT, Nathalie DE VERGNES, Josseline KAPLAN, Stanislas LYONNET, Jean-Michel ROZET, Antoine BREZIN, Jean-Louis BOURGES, Pierre-Raphaël ROTHSCHILD, Matthieu ROBERT, Dominique BREMOND-GIGNAC, Sophie VALLEIX
00:00 - 00:00 #38326 - IP292 Quand une ataxie à expansion peut en cacher une autre : à propos de 3 cas avec ataxie cérébelleuse tardive portant des expansions pathologiques dans RFC1 (CANVAS) et FGF14 (SCA27B).
Quand une ataxie à expansion peut en cacher une autre : à propos de 3 cas avec ataxie cérébelleuse tardive portant des expansions pathologiques dans RFC1 (CANVAS) et FGF14 (SCA27B).

Parmi les ataxies cérébelleuses de début tardif (Late Onset Cerebellar Ataxia - LOCA), les expansions de motifs répétés sont une cause héréditaire fréquente. La double expansion d’un pentanucleotide AAGGG dans l’intron 2 du gène RFC1 est impliquée dans le CANVAS (Cerebellar Ataxia, Neuropathy, Vestibular Areflexia Syndrome). Il s’agit de la plus fréquente des ataxies cérébelleuses récessives à début tardif. Les signes évocateurs associés à l’ataxie sont : toux chronique, aréflexie vestibulaire et la ganglionopathie, SCA27B est causée par une expansion de plus de 250 GAA dans l’intron 1 du gène FGF14, responsable d’une ataxie de début épisodique secondairement progressive. Les signes évocateurs sont le Down Beat Nystagmus (DBN), la diplopie transitoire, les oscillopsies et l’absence de dysarthrie. Le mode de transmission est dominant à pénétrance variable.

Nous rapportons 3 cas isolés porteurs d’une double expansion RFC1 associée à une expansion FGF14

Cas 1 : Femme française de 73 ans rapportant à 52 ans des accès de flou visuel et adressée plusieurs fois au SAU pour des vertiges et/ou épisodes d’ataxie paroxystiques étiquetés AIT. Elle évolue vers une ataxie progressive mixte, cérébelleuse et proprioceptive avec dysarthrie et troubles cognitifs. Une expansion 9/255 GAA dans FGF14 est mise en évidence. La découverte d’une ganglionopathie à l’EMG ainsi qu’une toux chronique à l’interrogatoire orientent vers le CANVAS, une double expansion RFC1 est aussi mise en évidence. Elle présente un phénotype sévère associant les caractéristiques des deux LOCA. Les troubles cognitifs ont été explorés par PET scan cérébral et révèlent une probable maladie d’Alzheimer surajoutée.

Cas 2 : Homme français de 73 ans, avec une ataxie épisodique depuis l’âge de 56 ans rapidement suivie d’une évolution chronique avec exacerbations transitoires aiguës évoquant SCA27B. On note aussi des pieds creux, une toux chronique et une ganglionopathie évoquant le CANVAS. Le génotype pour FGF14 est 15/265 GAA et il a également une double expansion AAGGG dans le gène RFC1.

Cas 3 : Femme anglaise avec une ataxie d’emblée progressive, modérée, d’évolution lente, associée à des symptômes vestibulaires, un DBN (Down Beat Nystagmus), une atrophie cérébelleuse modérée et une ganglionopathie. Elle a également la double pathologie CANVAS/SCA27B confirmée sur le plan moléculaire.

Discussion : Ces 3 cas montrent l’association possible de plusieurs expansions pathologiques responsables de LOCA. CANVAS et SCA27B sont parmi les ataxies héréditaires les plus fréquentes en Europe. Le phénotypage détaillé a permis de rechercher l’association des 2 entités. Le diagnostic moléculaire précis est nécessaire du fait des répercussions sur le conseil génétique (modes de transmission différents) et de la prise en charge thérapeutique (4-Aminopyridine dans SCA27B). A l’avenir, le long read sequencing devrait permettre de détecter toutes les expansions pathologiques chez un même patient LOCA avec un seul test.


Armand HOCQUEL (Nancy), Jean-Loup MÉREAUX, David PELLERIN, Vincent HUIN, Marios HADJIVASSILIOU, Guillemette CLÉMENT, Salomé PUISIEUX, Solène FRISMAND, Marion WANDZEL, Virginie ROTH, Anna WISSOCQ, Thomas WIRTH, Matt DANZI, Philippe LATOUR, Isabelle QUADRIO, Stephan ZUCHNER, Laetitia LAMBERT, Fanny MOCHEL, Mathieu ANHEIM, Alexis BRICE, Bernard BRAIS, Céline BONNET, Henry HOULDEN, Alexandra DURR, Mathilde RENAUD
00:00 - 00:00 #38327 - IP293 Nouveau variant dans LRP6 associé à une présentation clinique atypique.
Nouveau variant dans LRP6 associé à une présentation clinique atypique.

Le gène LRP6 code un récepteur membranaire des lipoprotéines qui joue un rôle majeur dans de nombreux processus biologiques durant l’embryogénèse mais également en post-natal. Il participe à l’activation des voies Wnt impliquées dans de nombreux processus physiologiques dont la prolifération et la différentiation des ostéoblastes. Des variants “perte de fonction” de ce gène ont été rapportés dans l’agénésie dentaire de type 7 (OMIM 616724), dans les pathologies coronariennes liées à l’athérosclérose (OMIM 610947) et dans l’ostéoporose d’apparition précoce (PMID: 33118644), toutes ces pathologies sont de transmission autosomique dominante. Plus récemment, et à l’inverse, des variants “gain de fonction” ont été associés au phénotype de densité minérale osseuse élevée/sclérostéose (PMID: 37065631). Par ailleurs, ce gène a été décrit dans le spina bifida avec un mécanisme physiopathologique complexe associant un déséquilibre entre la voie wnt canonique et les voies non canoniques (PMID: 25546815). Nous rapportons ici pour la première fois une famille avec un phénotype de sclérostéose atypique combinant des anomalies squelettiques, oligodontie, anomalies cardiaques (persistance de la veine cave supérieure), cérébrales (anomalie de la fosse postérieure), génitales ainsi que des kystes hépatiques et une hernie inguinale. L’analyse moléculaire a mis en évidence un nouveau variant du gène LRP6, à l’état hétérozygote, NM_002336.2: c.724T > C, p.(Trp242Arg). Ce variant est localisé dans un motif conservé impliqué dans la liaison à la sclérostine (SOST) et à dickopf1 (DKK1), deux inhibiteurs du co-récepteur LRP6. L’analyse 3D ainsi qu’une revue de la littérature suggère très fortement un effet probablement pathogène de ce variant par rupture de la capacité de liaison de SOST et DKK1 à LRP6, aboutissant à la perte de régulation négative sur LPR6 et donc à l’activation anormale de la voie Wnt canonique dans les ostéoblastes. Ce variant conforte le rôle de LRP6 dans les anomalies osseuses et dentaires mais ouvre également la voie à une rôle plus large englobant le développement cardiaque, cérébral et génital. 


Anaïk PREVIDI (Paris), Mélanie FRADIN, Valérie CORMIER-DAIRE, Christèle DUBOURG, Corinne COLLET
00:00 - 00:00 #38329 - IP295 Profil génétique des patients algériens atteints de la glycogénose de type Ia.
Profil génétique des patients algériens atteints de la glycogénose de type Ia.

La glycogénose de type Ia, dite aussi, maladie de Von Gierke, est un désordre métabolique causé par des mutations touchant le gène G6PC affectant ainsi l’activité de l’enzyme la glucose-6-phosphatase responsable de l’ultime étape de la glycogénolyse hépatique, consistant à la libération du glucose.

Notre travail a consisté à réaliser un diagnostic génotypique chez les patients, présentant une clinique évocatrice de de la GSD Ia à savoir : une hypoglycémie, une hépatomégalie, une hypertriglycéridémie, une hyperuricémie, une hyperlactacidémie. Cette étude à été faite en réalisant une PCR- Séquençage directe par la méthode de Sanger.

Selon le Guide ACMG, nous avons retrouvé des mutations classées pathogènes p.R83C et la mutationp.Q347Ter, la mutation p.Y85C, Non décrites auparavant classée comme probablement pathogène a également été retrouvé chez un de nos malades


Asma KASSOUL (Alger, Algérie), Imène FERGANE, Lyèce YARGUI
00:00 - 00:00 #38331 - IP297 Etude génétique des gènes causaux des familles Alzheimer Tunisiennes.
Etude génétique des gènes causaux des familles Alzheimer Tunisiennes.

Après plus d’un siècle de la découverte de la maladie d’Alzheimer par « Alois Alzheimer », l’étiologie et la physiopathologie de cette maladie restent encore mal comprises. Néanmoins, la génétique de la forme familiale de la MA était la clef unique pour approfondir les mécanismes physiopathologiques.

Dans ce travail réalisé sur 14 familles tunisiennes autosomiques dominantes à début précoce, nous avons étudié les variations génétiques au niveau des gènes causaux APP, PSEN1, PSEN2 et l’étude du gène de susceptibilité de l’ApoE.

Malgré, le lien de causalité entre ces 3 gènes et la forme autosomique dominante, on n’a pas trouvé de mutation dans notre étude, par ailleurs, nous avons détecté des sites polymorphes dans les introns ou les exons des gènes objet d’étude (APP rs116650065C> A ; PSEN1 rs3025786 T>C, rs165932 G>T, rs201776669 A>G ; PSEN2 rs11405 C>T, rs6759 C>T, rs61730652T>C, rs1295643 G>A, rs1295644 C>T), ainsi qu’une nouvelle variation génétique au niveau de l’intron 5 de la PSEN2.

Cependant, les familles sans mutations identifiées constituent un champ d’investigation très important. C’est à partir de ces familles qu’on pourra probablement identifier de nouveaux gènes impliqués dans la forme autosomique dominante de la MA en Tunisie.

Finalement, dans un pays ou la prévalence de la consanguinité est élevée, le profil génétique de la MA familiale demeure inconnu. Il convient de rechercher de nouveaux gènes candidats dans les formes autosomiques dominantes notamment par les nouvelles techniques d’investigations génétiques comme le séquençage à haut débit (séquençage d’exome)


Afef ACHOURI-RASSAS (Tunis, Tunisie), Saloua FRAY, Nadia BEN ALI, Hela JAMOUSSI, Taieb MESSAOUD, Mohamed FRADJ
00:00 - 00:00 #38371 - IP316 Apport du séquençage de l’exome dans le diagnostic des myopathies associées au collagène VI: à propos de deux patients Tunisiens.
Apport du séquençage de l’exome dans le diagnostic des myopathies associées au collagène VI: à propos de deux patients Tunisiens.

Introduction:

Le collagène VI est un composant microfibrillaire de la matrice extracellulaire de plusieurs tissus dont le muscle. Il est composé par 3 chaines alpha codées par 3 gènes différents: COL6A1, COL6A2, et COL6A3. Les variants pathogènes au niveau de ces gènes sont associés à un spectre phénotypique très large de myopathies allant de la forme la plus sévère d’Ullrich, à la myopathie de Bethlem représentant la forme la plus modérée.

 Nous rapportons les observations de deux patients adressés pour des phénotypes atypiques de myopathies associées au collagène VI confirmées par WES (Whole Exome Sequencing).

 

Observation 1

La patiente P1 a été adressée à l’âge de 10 ans pour suspicion d’amyotrophie spinale (AMS) type 3. L’enquête génétique était négative. L’enfant a eu un développement psychomoteur normal jusqu’à l’installation d’une marche instable à 6 ans.

A l’examen, elle présentait un déficit proximodistal prédominant en distal et au niveau des membres inférieurs, des réflexes abolis, des fasciculations de la langue, un tremblement des doigts, une scoliose dorsale, et une marche dandinante. Elle n'avait pas de contracture tendineuse ni d’hyperlaxité ligamentaire.

Le tracé EMG était de type myogène avec signes de dénervation. La biopsie musculaire a montré une atteinte neurogène compatible avec une AMS. Les CPK étaient peu élevées.

L’étude moléculaire des gènes SMN n’a pas permis de retenir le diagnostic d’AMS.

L’étude par WES a mis en évidence un nouveau variant frameshift à l’état hétérozygote au niveau du gène COL6A3 (NM_004369.4:c.9479del), classé comme probablement pathogène. La confrontation clinico-moléculaire a retenu le diagnostic de myopathie de Bethlem.

 

Observation 2

Le patient P2, issu d’un mariage consanguin, a été adressé à l’âge d’un mois pour syndrome malformatif. Il a présenté à la naissance une détresse respiratoire et un souffle cardiaque.. L’examen a noté une dysmorphie faciale, une hypotonie axiale et périphérique, une hyperlaxité ligamentaire, et une camptodactylie.

Le bilan malformatif a mis en évidence une cardiopathie complexe.

Le caryotype réalisé de première intention était normal. Le syndrome de microdélétion 22q11, suspecté devant la dysmorphie et la cardiopathie, n’a pas été retenu par la FISH (hybridation in-situ fluorescente). De même, l’ACPA (analyse chromosomique sur puce à ADN) n’a pas mis en évidence de déséquilibre chromosomique. Finalement, le WES a montré la présence d’un variant intronique à l’état homozygote au niveau du gène COL6A2 (NM_001849.4 :c.1970-9G > A). Ce variant qui aurait un haut impact sur l’épissage, a été classé comme pathogène, et serait associé au phénotype sévère de myopathie d’Ullrich.

 

 Conclusion :

Le WES nous a permis de redresser le diagnostic de myopathie associée au collagène VI chez deux enfants ayant des phénotypes peu spécifiques. Cette confirmation moléculaire a permis d’instaurer une prise en charge adaptée et de donner un conseil génétique adéquat aux familles.


Syrine HIZEM, Myriam ESSID, Feriel AGREBI, Sana KAROUI, Houweyda JILANI, Imen REJEB, Asma MARZOUK, Thouraya BEN YOUNES, Ichraf KRAOUA, Ilhem TURKI, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38383 - IP322 Apport de la PCR Multiplex dans le diagnostic des Dystrophinopathies : à propos d’une série de 419 cas.
Apport de la PCR Multiplex dans le diagnostic des Dystrophinopathies : à propos d’une série de 419 cas.

Les dystrophinopathies sont les troubles neuromusculaires génétiques les plus fréquents de l'enfance, avec un mode de transmission récessif lié à l'X. En raison de l'hétérogénéité clinique et génétique des dystrophinopathies, l'analyse moléculaire du gène de la dystrophine localisé en Xp21.2 est en évolution constante parallèlement au développement des techniques de biologie moléculaire. La réaction en chaîne par polymérase multiplex (MPCR) est utilisée en première ligne pour détecter les délétions récurrentes des exons du gène de la dystrophine (représentant 65% des mutations), suivie par la technique d'amplification par sonde multiplex dépendante de la ligature (MLPA) pour identifier les délétions et duplications d'exons plus rares (10 à 15 % de cas positifs supplémentaires au test MPCR). Aujourd’hui, le séquençage de nouvelle génération (NGS) permet de cribler les mutations larges et ponctuelles rares.

Nous rapportons ici les résultats de l'analyse moléculaire du gène de la dystrophine chez une cohorte marocaine de 419 patients par MPCR.

Malgré le développement des nouvelles technologies de biologie moléculaire, la MPCR garde encore une place importante dans la détection des délétions récurrentes chez les patients avec un bon rapport coût-bénéfice, avant de considérer des tests génétiques plus coûteux. La confirmation du diagnostic permet ainsi d’adapter la prise en charge des patients et de prodiguer un conseil génétique à leurs familles.


Yasmina RAHMUNI (Rabat, Maroc), Aziza SBITI, Nada AMLLAL, Ourayna BATTA, Nada BENYAHYA, Amal CHIGUER, Lamia AFIF, Fatima OUBOUKSS, Mohamed EL ALAOUI EL ABDELLAOUI, Hicham BOUCHAHTA, Imane CHERKAOUI JAOUAD, Siham CHAFAI ELALAOUI, Maryem SAHLI, Mouna OUHENACH, Jaber LYAHYAI, Abdelaziz SEFIANI, Ilham RATBI
00:00 - 00:00 #38388 - IP324 Dysplasie gnathodiaphysaire : 2 nouveaux cas fœtaux et revue de la littérature.
Dysplasie gnathodiaphysaire : 2 nouveaux cas fœtaux et revue de la littérature.

Nous rapportons deux cas fœtaux de dysplasie gnathodiaphysaire, affection osseuse de transmission autosomique dominante, et partageons une revue de la littérature. Les deux fœtus présentaient un raccourcissement et une incurvation des os. Les analyses génétiques ont révélé deux mutations hétérozygotes de novo du gène ANO5, confirmant le diagnostic de GDD (Gnatho Diaphyseal Dysplasia). Une revue systématique de la littérature a été réalisée pour explorer la présentation clinique et paraclinique de la GDD, son diagnostic et sa prise en charge.  Il s’agit d’une maladie rare  (seulement 67 cas déjà rapportés), responsable d’une fragilité osseuse et de lésions de la mâchoire, caractérisée par une mutation gain de fonction du gène ANO5. Le spectre des manifestations cliniques est large, s’étendant d’ infections dentaires récurrentes avec lésions modérées de la mâchoire, à une fragilité osseuse sévère avec de nombreuses fractures, associées à d'importantes lésions de la mâchoire nécessitant des chirurgies délabrantes. La stratégie diagnostique dépend du contexte : analyse ciblée du gène ANO5 ou analyse moléculaire non ciblée par séquençage d’exome ou de génome. Ce travail souligne l'importance de reconnaître la GDD comme une nouvelle cause d’incurvation et de fractures des os pendant la grossesse. La description de ces 2 nouveaux cas de révélation fœtale enrichit les données de la littérature, et contribue à l’enrichissement des connaissances des professionnels de santé, pour le diagnostic et la prise en charge des patients atteints de GDD.


Vivien CUVELIER (Lille)
00:00 - 00:00 #38389 - IP325 Profil mutationnel des dystrophies musculaires autosomiques récessives au Maroc : à propos d’une série de 91 patients.
Profil mutationnel des dystrophies musculaires autosomiques récessives au Maroc : à propos d’une série de 91 patients.

Les dystrophies musculaires des ceintures ou Limb Girdle Muscular Dystrophy (LGMD) sont un groupe hétérogène de pathologies génétiques affectant principalement les ceintures pelvienne et/ou scapulaire mais peuvent également toucher d’autres muscles notamment respiratoires et cardiaque. Leur mode de transmission peut être soit autosomique dominant (LGMD1) ou le plus souvent autosomique récessif (LGMD2).

Le diagnostic des LGMD est suspecté devant un tableau clinique de myopathie chez un enfant avec un taux d’enzymes musculaires (créatine phosphokinase) élevé et un électromyogramme myogène. La biopsie musculaire avec analyse immunohistochimique permet d’orienter l’étude génétique en précisant la protéine musculaire déficiente. 

La stratégie de diagnostic génétique des LGMD2 adoptée par  notre laboratoire en l’absence d’analyse immunohistochimique en routine pour les patients, consiste à rechercher en première intention la mutation récurrente c.525delT du gène SGCG chez les filles ou garçons lorsque la généalogie est compatible avec une transmission autosomique récessive. En l’absence de cette mutation, une analyse par séquence Haut débit (panel de gènes de myopathies) est réalisée chez les patients.

Nous rapportons les résultats moléculaires colligés entre 2013 et 2023 de 91 patients non apparentés atteints de LGMD2, répartis comme suit : 79 cas de LGMDR5, 8 cas de LGMDR3, 2 cas atteints de LGMDR9, 1 cas avec LGMDR4 et 1 cas avec LGMDR1.

Parmi les mutations identifiées dans notre cohorte, quatre sont nouvelles et prédites pathogènes in silico.


Yasmina RAHMUNI (Rabat, Maroc), Jaber LYAHYAI, Maryem SAHLI, Mouna OUHENACH, Siham CHAFAI ELALAOUI, Imane CHERKAOUI JAOUAD, Abdelaziz SEFIANI, Ilham RATBI
00:00 - 00:00 #38392 - IP327 Diagnostic moléculaire des Achondroplasies et identification d’une nouvelle mutation du gène FGFR3 : à propos d’une série de 37 patients.
Diagnostic moléculaire des Achondroplasies et identification d’une nouvelle mutation du gène FGFR3 : à propos d’une série de 37 patients.

Les chondrodysplasies non létales associées à des mutations hétérozygotes du gène FGFR3 comprennent l'achondroplasie (OMIM#100800,ACH), l'hypochondroplasie (OMIM#146000,HCH), et l'achondroplasie sévère avec retard de développement et acanthosis nigricans (OMIM#616482,SADDAN). L'analyse moléculaire est capitale pour la confirmation du diagnostic ainsi que le conseil génétique.

Nous rapportons dans ce travail les données épidémiologiques, cliniques, radiologiques et moléculaires de 37 patients atteints d’Achondrodysplasie appartenant à 34 familles marocaines, colligés au sein du Département de Génétique Médicale (DGM) de l'Institut National d'Hygiène (INH) sur une période de 10 ans. Le séquençage Sanger ciblé de l’exon 9 hotspot du gène FGFR3 a révélé la présence des deux mutations récurrentes : c.1138G > A(p.Glv380Arg) chez 33 patients de 30 familles, c. 1138G > C(p.Gly380Arg) chez 2 patients non apparentés. Nous avons également identifié chez un patient une nouvelle mutation NM_ 000142.5(FGFR3) : c.1124G > T(p.Gly375Val), jamais rapporté dans les bases de données et prédite probablement pathogénique selon la classification ACMG.

L'étude génétique est d'une importance majeure pour conforter le diagnostic suspecté d’Achondroplasie, adapter la prise en charge des patients et prodiguer un conseil génétique approprié aux familles.


Yasmina RAHMUNI (Rabat, Maroc), Jaber LYAHYAI, Siham CHAFAI ELALAOUI, Imane CHERKAOUI JAOUAD, Ourayna BATTA, Nada AMLLAL, Nada BENYAHYA, Lamia AFIF, Amal CHIGUER, Fatima OUBOUKSS, Mohamed EL ALAOUI EL ABDELLAOUI, Abdelaziz SEFIANI, Ilham RATBI
00:00 - 00:00 #38398 - IP331 Mesurer la taille de l’expansion chez les patients atteints de dystrophie myotonique de type 1 a-t-il un intérêt pour leur prise en charge ? Résultats d’une enquête menée auprès des cliniciens.
Mesurer la taille de l’expansion chez les patients atteints de dystrophie myotonique de type 1 a-t-il un intérêt pour leur prise en charge ? Résultats d’une enquête menée auprès des cliniciens.

La dystrophie myotonique de type 1 (DM1 ou maladie de Steinert) est une maladie multi-systémique autosomique dominante liée à l’expansion anormale d’un triplet CTG localisé dans le gène DMPK (Dystrophy Myotonica Protein Kinase). Elle représente la dystrophie musculaire la plus fréquente de l’adulte avec une prévalence de 1/8000 en France.

Son expression clinique et son évolution sont très variables, fonction notamment de la taille de l’expansion et de l’instabilité somatique.

La taille de l’expansion est corrélée positivement avec la sévérité de la maladie et inversement avec l’âge de début des symptômes. Les patients peu ou moyennement affectés ont généralement entre 51 et 100 répétitions, ceux atteints de forme classique entre 100 et 1000 répétitions et ceux atteints de forme congénitale plus de 1000 répétitions. Cependant, le nombre de répétitions ne constitue en aucun cas un facteur pronostic individuel de la pathologie.

 

Le diagnostic moléculaire repose sur la mise en évidence de l’expansion pathogène (supérieure ou égale à 51 répétitions CTG) par des techniques simples basées sur la PCR et l’analyse de fragments. Ces techniques permettent une évaluation de la taille des expansions de moins de 200 répétitions environ. Au-delà, l’estimation de la taille nécessite d’avoir recours au Southern blot sur ADN génomique ou sur produit de long-range PCR.

Il s’agit d’une technique manuelle longue (4 jours), délicate, peu robuste et qui nécessite de fortes concentrations en ADN (15-20µg). Ces inconvénients ont conduit plusieurs laboratoires français à arrêter la réalisation de cet examen.

 

Afin d’appréhender l’impact de la taille de l’expansion sur la prise en charge des patients dans différents contextes cliniques (adulte, pédiatrique, anténatal), nous allons réaliser de mi-octobre à fin novembre 2023 une enquête nationale sous forme d’un questionnaire auprès des médecins prenant en charge des patients atteins de maladie de Steinert. Le public visé sera multiple : neurologues, neuropédiatres, généticiens et gynécologues, contactés notamment via les centres de références des maladies neuromusculaires, la filière Filnemus et les centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal. Les pratiques seront questionnées sur la base de cas cliniques fictifs.

Les résultats de cette enquête permettront d’évaluer la nécessité de poursuivre ou non l’évaluation de la taille des expansions. En effet, selon les pays, celle-ci n’est plus systématiquement réalisée. Si le maintien de cette évaluation est plébiscité par les cliniciens, le recours aux nouvelles techniques de séquençage haut débit de lectures longues sera envisagé comme technique de remplacement du Southern blot.


Clotilde CAEL, Nadège CALMELS (Strasbourg)
00:00 - 00:00 #38415 - IP342 Nouvelle approche thérapeutique pour les maladies du motoneurone : identification d’une drogue capable de restaurer l’ultrastructure des crêtes mitochondriales.
Nouvelle approche thérapeutique pour les maladies du motoneurone : identification d’une drogue capable de restaurer l’ultrastructure des crêtes mitochondriales.

Dans une famille avec myopathie mitochondriale et maladie du motoneurone, nous avons identifié par séquençage d’exome un variant pathogène hétérozygote (c.176C>T, p.Ser59Leu) dans le gène CHCHD10 qui code pour une protéine mitochondriale (S. Bannwarth et al., Brain 2014). L'identification de ce gène nous a permis d’apporter la première preuve génétique qu'un dysfonctionnement mitochondrial peut déclencher une maladie du motoneurone. Nous avons montré que ce variant pathogène entraîne la désorganisation du complexe MICOS (MItochondrial contact site and Cristae Organizing System), un complexe multi-protéique majeur responsable du maintien de la structure des crêtes mitochondriales. Nous avons généré des souches de levure mutantes mimant l'instabilité de MICOS et nous les avons utilisées pour tester la capacité de plus de 1600 composés, issus de 2 bibliothèques de drogues repositionnables, à restaurer le défaut de croissance de ces cellules. Parmi les composés identifiés, nous avons sélectionné le nifuroxazide, une molécule antibactérienne à large spectre. Nous montrons que le nifuroxazide restaure la fragmentation du réseau mitochondrial et les anomalies des crêtes observées dans les fibroblastes des patients CHCHD10S59L/+. Cette molécule diminue également la mort dépendante de la caspase des motoneurones humains dérivés d'iPSCs porteurs de la variante p.Ser59Leu. Les effets positifs du nifuroxazide sur les paramètres mitochondriaux dans les cellules CHCHD10S59L/+ dépendent de KIF5B, une protéine impliquée dans le transport mitochondrial. 

 

Nos résultats montrent que le nifuroxazide et certains de ses analogues structuraux sont des molécules thérapeutiques potentielles pour les troubles associés au désassemblage du MICOS, y compris les maladies du motoneurone de type sclérose latérale amyotrophique.


Sylvie BANNWARTH (NICE), Baptiste ROPERT, Emmanuelle GENIN, Sandra LACAS-GERVAIS, Blandine MADJI HOUNOUM, Nhu Khanh DINH, Alessandra MAURI-CROUZET, Marc-Alexandre D'ELIA, Gaëlle AUGE, Françoise LESPINASSE, Audrey DI GIORGIO, Nathalie BONNEFOY, Laurent MONASSIER, Manuel SCHIFF, Laila SAGO, Virginie REDEKER, Déborah TRIBOUILLARD-TANVIER, Vincent PROCACCIO, Stéphane AZOULAY, Jean-Ehrland RICCI, Agnès DELAHODDE, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER
00:00 - 00:00 #38423 - IP345 Syndrome de leigh : à propos d’un cas.
Syndrome de leigh : à propos d’un cas.

Le Syndrome de Leigh est une maladie neurodégénérative progressive qui se manifeste par une symptomatologie variable caractérisée le plus souvent par une encéphalopathie, une acidose lactique, une régression psychomotrice, une hypotonie, une dystonie, des convulsions, des mouvements oculaires, une insuffisance respiratoire, des anomalies cardiaques et des vomissements. Les causes génétiques de ce syndrome sont hétérogènes mais le déficit isolé en complexe I de la chaîne respiratoire reste l’anomalie la plus fréquente. Nous rapportons le cas d’un enfant marocain atteint du syndrome de Leigh suivi en consultation de génétique médicale au CHU Ibn Rochd de Casablanca.

Il s’agit d’un garçon âgé de 1 an et 6 mois, issu d’un mariage non consanguin, sans antécédents familiaux. Il présentait une hypotonie avec ataxie et dyskinésie, une ophtalmoplégie ainsi qu’un retard psychomoteur. Le bilan biologique a révélé une hyperlactatémie, une acidurie dicarboxylique et une hyperglycémie. La chromatographie des acides aminés était normale. L’IRM cérébrale a mis en évidence une encéphalopathie anoxo-ischemique profonde bilatérale et symétrique respectant les noyaux gris centraux, une atteinte cérébelleuse et des strokes-like sous corticaux. L’échocardiographie n’a pas montré d’anomalie. Par ailleurs, le séquençage de l’exome entier (WES) a montré la présence d’un variant faux-sens (NM_002495.2 : c.355G > C ; p.Asp119His) au niveau du gène NDUFS4 à l’état homozygote. Il s’agit d’un variant qui a été rapporté auparavant dans la littérature et qui est classé comme un variant de signification indéterminée. L’étude in-silico quant à elle prédit qu'il a un effet délétère sur la fonction de la protéine. Les deux parents sont porteurs du même variant à l’état hétérozygote.

Le gène NDUFS4 ou NADH-UBIQUINONE OXIDOREDUCTASE Fe-S PROTEIN 4 (OMIM 602694) code pour la sous-unité NDUFS4 composée de 175 acides aminés. Elle joue un rôle critique dans la régulation de l'activité catalytique et dans les dernières étapes du processus d'assemblage du complexe I. Le complexe I est le plus grand des cinq complexes du système de phosphorylation oxydative (OXPHOS) qui produit l'énergie cellulaire. Ainsi, un défaut dans l'assemblage ou l'activité du complexe I entraîne une insuffisance du processus global de phosphorylation oxydative ce qui est délétère pour les cellules des organes à forte demande énergétique, tels que le cerveau et les muscles.

Le présent cas confirme l’hétérogénéité clinique du syndrome de Leigh par l’absence des crises convulsives et de l’atteinte cardiaque. D’où le recours à l’analyse de l’exome entier pour confirmer le diagnostic et mener un conseil génétique adéquat.


Wafaa BOUZROUD, Amal TAZZITE, Yousra IBENBRAHIM, Bouchaïb GAZZAZ, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #38428 - IP349 Diagnostic moléculaire de l’amyotrophie spinale proximale: A propos d’une série de 569 patients.
Diagnostic moléculaire de l’amyotrophie spinale proximale: A propos d’une série de 569 patients.

L’amyotrophie spinale (SMA) est une maladie neuromusculaire autosomique récessive dont l’incidence varie de 1/10 000 à 1/25 000 naissances. Elle se caractérise par une faiblesse musculaire et une atrophie des muscles de la racine des membres secondaires à une  dégénérescence  primaire et sélective des motoneurones alpha de la corne antérieure de la moelle épinière.

La SMA est liée dans 95% des cas à une délétion homozygote  de l’exon 7 du gène SMN1 en 5q. Cette délétion peut être mise en évidence par une PCR-Digestion avec création artificielle d’un site de restriction qui permet de distinguer le gène SMN1 de son pseudogène SMN2.

Au Maroc la prévalence estimée de la SMA en tenant compte de l’effet de la consanguinité serait de   1/1800 naissances (Lyahyai et al)  , ce qui laisse prédire que c’est l’une des maladies autosomiques récessives les plus répandues dans la population marocaine.

Nous rapportons les résultats de l’analyse moléculaire par PCR-digestion du gène SMN1 chez une cohorte de 569 patients marocains sur une période de 26 ans.

A travers ce travail, nous mettons l’accent sur  l’intérêt de l’étude génétique dans notre pays pour confirmer le diagnostic d’SMA, adapter la prise en charge des patients et prodiguer un conseil génétique adéquat à leurs familles.


Nada BENYAHYA, Aziza SBITI, Ilham RATBI, Jaber LYAHYAI, Maryem SAHLI (Rabat, Maroc), Hicham BOUCHAHTA, Amal CHIGUER, Lamia AFIF, Fatima OUBOUKSS, Mohamed ELALAOUI ABDELAOUI, Yasmina RAHMUNI, Ourayna BATTA, Nada AMLLAL, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38430 - IP351 Mutation du gène EDA, récessif lié à l’X, chez une fille avec Dysplasie Ectodermique Anhidrotique.
Mutation du gène EDA, récessif lié à l’X, chez une fille avec Dysplasie Ectodermique Anhidrotique.

La dysplasie ectodermique anhidrotique (DEA) est une maladie génétique rare caractérisée par un défaut de développement des tissus ectodermiques à l’origine de plusieurs symptômes tels que des anomalies capillaires et dentaires, troubles de régulation de la température corporelle et dans certains cas absence des glandes sudoripares. Plusieurs modes de transmission sont possibles à savoir AD, AR et RLX, ce dernier touche exclusivement les garçons sauf dans certains cas pathologiques exceptionnels où les filles peuvent être touchées.  

Nous rapportons ici les données cliniques et moléculaires d'une fille marocaine de 3 ans qui  présentait des caractéristiques clinique de DEA. Le NGS a détecté  au niveau de l’exon 2 du gène EDA (Xq12-q13.1) une mutation de novo  monoallélique NM_001005609.2(EDA): c.457C>T(p.Arg153Cys). Cette mutation a été déjà rapporté et  classée comme pathogène selon le Collège Américain de Génétique Médicale. Un caryotype a été réalisé chez la petite ce qui a permis  d’éliminer un Turner, une translocation (X,autosome) et une femme XY , et puisque cette mutation est monoallélique il s’agit très probablement d’une inactivation préférentielle de l’X normal qui est à l’origine du phénotype DEA chez notre patiente .

A travers ce travail, nous soulignons l'intérêt du NGS pour confirmer le diagnostic génétique exact de la DEA, et de diagnostiquer les cas exceptionnels d’expression de maladie récessive liée à l’X chez une fille. Ce diagnostic a permis d’adapter la prise en charge de la patiente et prodiguer un conseil génétique adéquat à  sa famille.


Nada BENYAHYA, Siham CHAFAI ELALAOUI, Jaber LYAHYAI, Mouna OUHENACH, Ilham RATBI, Lamia AFIF (RABAT, Maroc), Amal CHIGUER, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38431 - IP352 Mutations du gène NTRK1 chez deux patients marocains avec neuropathie héréditaire sensitive et autonomique Type IV.
Mutations du gène NTRK1 chez deux patients marocains avec neuropathie héréditaire sensitive et autonomique Type IV.

La neuropathie héréditaire sensitive et autonomique (HSAN), est une affection rare d’origine génétique caractérisée par une absence congénitale de la perception de la douleur. Il existe 8 types de HSAN de I à VIII qui diffèrent par leurs signes cliniques et leur mode de transmission.

 La HSAN type IV est caractérisée par l'absence de réaction à la douleur, une anhidrose avec présence d'automutilations et des épisodes de fièvre associés à un retard psychomoteur.

        Nous présentons ici les observations de 2 enfants de familles différentes âgés de 6 ans et de 10 ans, consanguins, adressé en consultation de génétique médicale pour insensibilité congénitale à la douleur. Ces patients présentaient des signes d’insensibilité à la douleur. Cliniquement,  ils avaient plusieurs signes d’automutilation : absence de plusieurs phalanges et orteils, un mal perforant plantaire et des lésions de morsures au niveau de la langue et une anhidrose. Par ailleurs les 2 patients présentaient un retard mental avec retard de langage.

        Devant la suspicion clinique de HSAN type IV un exome clinique a été réalisé et a objectivé la présence de la mutation c.1994T>C (p.Met665Thr) à l’état homozygote au niveau du gène NTRK1 pour le 1er patient, c’est une nouvelle mutation jamais décrite mais prédite pathogène. Concernant le deuxième patient, le séquençage de l’exome a montré la présence de la mutation c.1877dup (p.Leu627fs) à l’état homozygote au niveau du même gène. Le diagnostic de HSAN Type IV a été confirmé.

 A travers ces 2 observations nous présentons l’intérêt du diagnostic moléculaire qui permet non seulement de faire le diagnostic étiologique, une prise en charge adaptée, mais aussi d’établir un conseil génétique adéquat et d’envisager notamment un diagnostic prénatal ou préimplantatoire pour les grossesses à venir.

 


Amal CHIGUER (Rabat, Maroc), Siham CHAFAI ELALAOUI, Jaber LYAHYAI, Lamiae AFIF, Nada AMLLAL, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38432 - IP353 Première application de la MLPA dans l’exploration moléculaire des dystrophies musculaires de Duchenne et de Becker au Maroc.
Première application de la MLPA dans l’exploration moléculaire des dystrophies musculaires de Duchenne et de Becker au Maroc.

Les dystrophies musculaires de Duchenne et de Becker sont des maladies neuromusculaires d’origine génétiques les plus fréquents de l'enfance, avec un mode de transmission récessif lié à l'X. Les mutations du gène DMD sont très hétérogènes, les grands réarrangements génomiques à type de délétions ou duplications sont majoritaires. La réaction en chaîne par polymérase multiplex (MPCR), n’explore que 18 exons du gène DMD et permet de détecter les délétions récurrentes représentant 65% des mutations. La technique d'amplification par sonde multiplex dépendante de la ligature (MLPA) permet d’identifier les délétions et duplications d'exons et d’ajouter 10 à 15 % de cas positifs supplémentaires au test MPCR.

Dans ce travail, nous avons exploré 8 patients de sexe masculin suspects de dystrophinopathies avec un phénotype Duchenne ou Becker par la technique de MLPA, et qui sont négatifs pour la technique MPCR, permettant de mettre en évidence aussi bien les délétions que les duplications.

Nous rapportons ici les premiers résultats de l'analyse moléculaire du gène de la dystrophine par la technique de MLPA dans une cohorte marocaine de 8 patients. Nous avons identifié la délétion causale chez 3 par les 8 patients analysés (37%).

La confirmation du diagnostic par la technique de MLPA est rapide et fiable, elle permet de résoudre la majorité des anomalies du gène DMD, de prodiguer un conseil génétique aux familles, d’établir des corrélations phénotype-génotype et d’inclure les patients éligibles dans les essais cliniques.


Maryem SAHLI, Maryem SAHLI (Rabat, Maroc), Nada BENYAHYA, Youssef EL KADIRI, Mouna OUHENACH, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38440 - IP359 Myopathie myotubulaire liée à l'X à propos d’un cas.
Myopathie myotubulaire liée à l'X à propos d’un cas.

La myopathie centronucléaire (CNM) est une maladie neuromusculaire héréditaire caractérisée par les caractéristiques cliniques d'une myopathie congénitale et des noyaux placés au centre sur la biopsie musculaire causée par une mutation du gène MTM1. Le gène MTM1 encode myotubularine (MTM1), une phosphatase endosomale qui agit pour déphosphoryler les lipides clés du second messager PI3P et PI3,5P2.

L'incidence de la myopathie myotubulaire liée à l'X est estimée à 2/100 000.

La forme liée à l'X donne généralement lieu à un phénotype sévère chez les garçons présentant à la naissance une faiblesse et une hypotonie marquées, une ophtalmoplégie externe et une insuffisance respiratoire. La prise en charge du CNM est principalement symptomatique, basée sur une approche multidisciplinaire. Alors que la forme liée à l'X due aux mutations MTM1 est souvent mortelle dans la petite enfance.

Nous présentons l’observation d’un patient dont l’issue a été malheureusement fatale a été en période néonatale.

Il s’agit d’un bébé de sexe masculin qui présentait une hypotonie congénitale sévère avec détresse respiratoire.

Un séquençage exome en trio a montré chez le bébé une variation pathogène hémizygote dans le gène MTM1 hérité de la mère porteuse hétérozygote


Mody DIOP (CAYENNE), Clémence BONNEFOY, Narcisse ELENGA
00:00 - 00:00 #37680 - IP36 Intérêt de l’extension de l'analyse du gène FGFR3 dans l’ostéochondrodysplasie aux séquences non codantes : à propos d’un cas.
Intérêt de l’extension de l'analyse du gène FGFR3 dans l’ostéochondrodysplasie aux séquences non codantes : à propos d’un cas.

Nous rapportons le cas d'un homme de 42 ans adressé en génétique pour dysplasie squelettique. Il présentait un corps trapu, une petite taille (131 cm) avec un tour de tête moyen (57 cm) et pesait 47 kg. Le segment du haut de son corps mesurait 84 cm et l'envergure de ses bras 124 cm. Il avait un front bombant. L’examen physique retrouvait un palais ogival, un raccourcissement des segments (proximaux et moyens) des membres, des mains et des pieds de petite taille, un genu varum bilatéral et une scoliose lombaire.

Les premières analyses génétiques (ACPA, analyse ciblée des deux variations de séquence pathogènes fréquentes de l’achondroplasie et une analyse NGS basée sur un panel « ostéochondrodysplasie ») n’ont identifié aucune anomalie causale.

Nous avons réalisé un séquençage de l'exome en trio mettant en évidence la substitution FGFR3(NM_000142.4):c.1075+95C > G à l’état hétérozygote de novo chez le proposant. Cette transversion a été prédite par SpliceAI (entre autres) comme susceptible de modifier l'épissage du transcrit primaire FGFR3 en activant un site donneur d'épissage cryptique à 5 bases en amont de la variation de séquence. Le variant n’a pas été retrouvé dans gnomAD malgré une bonne couverture moyenne. Un test minigène a été réalisé pour documenter l'effet fonctionnel de ce variant sur l'épissage du transcrit primaire FGFR3. Les résultats obtenus avec la construction portant le variant c.1075+95C > G de FGFR3 ont montré un effet complet sur l'épissage. Il entraîne la synthèse d’un produit majoritaire de 482 pb correspondant à une exonisation des 90 nucléotides suivants de l'extrémité 5' de l'intron 8. Cette exonisation n'induit aucun codon stop.

En résumé, nous avons détecté le variant pathogène FGFR3(NM_000142.4):c.1075+95C > G à l'état hétérozygote chez un patient adulte caucasien atteint d'achondroplasie. Nous avons fourni une description du phénotype qui peut aider à approfondir la corrélation génotype/phénotype ou l'évaluation du pronostic chez les enfants porteurs ou dans les cas prénataux. De façon concordante avec le permier article rapportant cette variation de séquence, nous suggérons d’étendre la recherche des mutations causales à l'ensemble du gène FGFR3 en cas de forte suspicion diagnostique si les investigations initiales demeurent négatives. En effet, le diagnostic moléculaire aura un impact sur la conception et les essais de nouvelles thérapies basées sur FGFR.


Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO (Clermont-Ferrand), Caroline JANEL, Alexandre JANIN, Gilles MILLAT, Sarah LANGLAIS, Bénédicte PONTIER, Marie BIARD, Mathis LEPAGE, Christine FRANCANNET, Fanny LAFFARGUE, Isabelle CREVEAUX
00:00 - 00:00 #38443 - IP361 L’encéphalopathie développementale avec épilepsie de type 9 associée aux mutations du gène PCDH19 : une forme rare d’épilepsie liée à l’X limitée au sexe féminin.
L’encéphalopathie développementale avec épilepsie de type 9 associée aux mutations du gène PCDH19 : une forme rare d’épilepsie liée à l’X limitée au sexe féminin.

Introduction :  

L’encéphalopathie développementale avec épilepsie de type 9, aussi appelée l’épilepsie de la femme avec déficience intellectuelle, est un syndrome rare, caractérisé par des crises convulsives au cours des premières années de vie, associées à un retard du développement et une déficience intellectuelle de sévérité variables. Elle est causée par des mutations délétères du gène PCDH19 localisé sur le chromosome X en Xq22. Elle présente un mode de transmission dominant inhabituel, ne s’exprime que chez les femmes hétérozygotes, les hommes hémizygotes étant indemnes de la maladie.  

Objectif :  

L’objectif de ce travail était de souligner l’apport du séquençage à haut débit dans le diagnostic génétique d’une forme rare de l’épilepsie liée au gène PCDH19 et de décrire la particularité clinique de cette pathologie.  

Patients et méthodes :  

Nous rapportons ici les observations de deux patientes issues de deux familles non apparentées, adressées pour exploration génétique d’une encéphalopathie épileptique. L’étude moléculaire a été réalisée par les techniques du séquençage à haut débit (étude de l’exome entier ou panel de gènes d’épilepsie) 

Résultats :  

Il s’agissait de deux patientes P1 (3 ans et 1 mois) et P2 (3 ans et demi) ayant une encéphalopathie épileptique évoluant depuis l’âge de 7 mois et 6 mois, respectivement. L’anamnèse a retrouvé la notion de convulsions, pendant l’enfance, chez la mère et la grand-mère maternelle de P1. Les deux patientes avaient un retard du langage sans retard du développement moteur. A l’examen, P1 et P2 étaient eutrophiques. Une dysmorphie faciale a été notée chez P2 à type de : teint clair, rétraction bitemporale, sourcils arqués, ébauche de synophris, cils longs, strabisme convergent de l’œil droit, une racine du nez bas implantée, une pointe du nez bulbeuse, une lèvre inférieure charnue et un léger rétrognathisme. L’étude moléculaire a identifié deux mutations à l’état hétérozygote au niveau du gène PCDH19 : la mutation probablement pathogène (NM_001184880:c.690C>A (p.Asp230Glu))  chez P1 et la mutation pathogène (NM_001184880:c.1682C>G (p.Pro561Arg)) chez P2. La mutation était héritée de la mère chez P1 et de novo chez P2. Ces résultats ont permis de poser le diagnostic d’épilepsie liée au gène PCDH19 chez ces deux patientes et de prodiguer un conseil génétique adéquat. Un diagnostic prénatal a ainsi été réalisé chez les parents de P2 et a montré un fœtus sain de sexe masculin 

Conclusion :  

Devant le nombre croissant de gènes liés à l’épilepsie associés aux thérapies de médecine de précision, un diagnostic moléculaire précoce et rapide est essentiel pour permettre aux patients d’en bénéficier. Dans cette étude, la confirmation diagnostique de l’épilepsie liée au gène PCDH19 a permis d’adapter la prise en charge chez les patientes et de prodiguer un conseil génétique familial. 


Salwa BEN YAHIA, Yasmina ELARIBI, Sana KAROUI, Houweyda JILANI, Ichraf KRAOUA, Ilhem TURKI, Lionel ARNAUD, Eric LEGUERN, Abir JEBALI, Boutheina BOURAOUI, Manel LAAJIMI, Syrine HIZEM, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38460 - IP366 Étude clinique de la dysplasie ectodermique hypo/anhidrotique en Tunisie.
Étude clinique de la dysplasie ectodermique hypo/anhidrotique en Tunisie.

La dysplasie ectodermique hypo/anhidrotique (DEH) est une génodermatose rare définie par une atteinte des dérivés ectodermiques incluant les cheveux, les dents et les glandes sudoripares. Son incidence est estimée entre 1/5000 et 1/10000 naissances vivantes. La maladie demeure très peu étudiée en Tunisie. Les objectifs de notre travail étaient de décrire les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de la DEH chez des patients tunisiens et de déterminer, en vue d’une étude moléculaire, les gènes cibles en corrélation avec les profils épidémio-cliniques de ces patients.

 

Nous avons mené une étude rétrospective et descriptive portant sur 28 patients, issus de 20 familles non apparentées, suivis pour DEH au Service des Maladies Congénitales et Héréditaires de l’Hôpital Charles Nicolle de Tunis, colligés sur une période de 36 ans (de 1985 à 2021). Nous avons inclus les patients présentant deux signes ou plus parmi l’oligo-hypo-anodontie, l’hypotrichose et l’hypo-anhidrose.

 

L’âge moyen à la première consultation était de 6 ans. Une prédominance masculine a été notée avec un Sex-Ratio de 3,7. Les parents étaient apparentés dans 61% des cas et des antécédents familiaux de DEH ont été notés dans 9/20 familles. L’atteinte dentaire était présente chez tous les patients. Elle était à type d’oligodontie (62%), d’anodontie (21%) et d’hypodontie (17%). L’hypotrichose a été notée chez tous les patients. Elle touchait les cils et les sourcils (100%), les cheveux (89%) et la pilosité corporelle (92%). Une hypo-anhidrose était présente chez 86% des patients. Une dysmorphie faciale évocatrice de DEH a été retrouvée chez tous les patients, associant un front haut et large (93%), des sourcils raréfiés ou absents (100%), une hyperpigmentation périorbitaire (64%), une arête nasale déprimée (79%), une ensellure nasale (68%), un philtrum court (54%) et des lèvres éversées (82%). Les principales atteintes associées étaient l’atteinte cutanée (96%), les anomalies ORL (57%), les anomalies oculaires (50%), les infections à répétition (39%), les anomalies digestives (36%) et les anomalies mammaires (25%). Parmi les patients étudiés, 64% étaient évocateurs de DEH récessive liée au chromosome X, 29% étaient évocateurs de DEH autosomique récessive et 7% étaient évocateurs de DEH autosomique dominante.

 

Les profils épidémio-cliniques de nos patients illustrent l’hétérogénéité génétique et phénotypique de la DEH. La prise en charge de cette maladie rare est multidisciplinaire et l’étude moléculaire reste indispensable pour un conseil génétique adéquat. 


Dhekra ISMAIL (Paris), Ines OUERTANI, Lilia KRAOUA, Faouzi MAAZOUL, Ahlem ACHOUR, Rym MEDDEB, Anissa ZAOUAK, Meriem JONES, Houda HAMMAMI, Madiha TRABELSI, Ridha MRAD
00:00 - 00:00 #38462 - IP368 Intérêt du séquençage de l’exome entier dans le diagnostic étiologique des maladies ophtalmologiques.
Intérêt du séquençage de l’exome entier dans le diagnostic étiologique des maladies ophtalmologiques.

Introduction :

Les maladies ophtalmologiques, congénitales ou acquises, englobent un large spectre de symptôme, tels que le glaucome, la cataracte et la rétinite pigmentaire. Sur le plan génétique, elles peuvent être mono- ou polygéniques, avec des modes de transmission différents, parfois une pénétrance incomplète et une expressivité variable. Cette hétérogénéité clinique et génétique représente un défi pour le diagnostic et la prise en charge de ces affections.

Objectif :

Intérêt du séquençage à haut débit dans le diagnostic étiologique des maladies ophtalmologiques d’origine génétique.

Matériel et Méthodes :

Nous présentons trois patients ayant des manifestations ophtalmologiques congénitales variées, adressés au service de génétique de l’hôpital Mongi Slim. Ils ont bénéficié d’une consultation spécialisée en génétique et d’un séquençage de l’exome entier (WES).

Résultats:

Cas 1 : Un nourrisson âgé de 7 mois, issu d’union entre apparentés, a présenté un glaucome et une cataracte bilatéraux. Le développement psychomoteur était retardé. A l’examen clinique, une dysmorphie faciale, une hypotonie axiale importante et une abolition des réflexes ostéo-tendineux ont été notées. Le WES a objectivé un variant à l’état hémizygote au niveau du gène OCRL(NM_000276.4):c.2470-2A>G classé comme pathogène (classe 5) selon les critères de l’ACMG (The American College of Medical Genetics and Genomics). Le syndrome de Lowe a été retenu chez ce patient.

Cas 2 : Un garçon âgé de 7 ans avait une rétinite pigmentaire isolée. Le WES a objectivé un variant de type frameshift à l’état hémizygote au niveau du gène CHM(NM_000390.4):c.729_732del classé comme probablement pathogène (classe 4) selon les critères de l’ACMG. Le diagnostic de choroidérémie a été confirmé chez cet enfant.

Cas 3 : Une fille âgée de 3 mois a été adressée pour microphtalmie bilatérale et cataracte unilatérale. Elle avait un aspect aphaque unilatéral et un retard staturo-pondéral. Les explorations ont mis en évidence une chambre antérieure occluse à l’échographie oculaire, et une dysplasie rénale multi-kystique unilatérale. Le WES a objectivé un variant de signification inconnue de type faux sens à l’état homozygote au niveau du gène FOXE3(NM_012186.3):c.263C>G. Les variants de ce gène sont impliqués dans l’aphakie primaire congénitale.

Conclusion:

Devant la grande l'hétérogénéité clinique et génétique des maladies ophtalmologiques congénitales, le WES demeure un outil puissant qui permet de poser un diagnostic précis afin d’adapter la prise en charge médicale et de fournir un conseil génétique aux familles.


Feriel AGREBI, Houweyda JILANI, Imen REJEB, Syrine HIZEM, Sana KAROUI, M MERIDA, R KCHAOU, Mkadmini M, S JEBNOUN, Marrakchi S, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38467 - IP370 Les maladies mitochondriales en tunisie : de nouvelles mutations identifiées par séquençage de l'exome.
Les maladies mitochondriales en tunisie : de nouvelles mutations identifiées par séquençage de l'exome.

Introduction :

Les maladies mitochondriales sont des troubles neurométaboliques complexes caractérisées principalement par un défaut de la phosphorylation oxydative. Elles constituent la forme la plus fréquente des maladies métaboliques héréditaires et peuvent se manifester à tout âge.

Compte tenu de l'ubiquité des mitochondries et de leur rôle crucial dans la production d'énergie, tout dysfonctionnement mitochondrial peut engendrer un large éventail de manifestations phénotypiques. Ces manifestations touchent souvent les organes à forte demande énergétique, engendrant ainsi des tableaux cliniques multisystémiques : neurologiques, musculaires, hépatiques et rénaux. D'un point de vue génétique, ces maladies peuvent être causées par des mutations touchant l'ADN mitochondrial ou l'ADN nucléaire. Cette dualité s'explique par le fait que le protéome mitochondrial est contrôlé conjointement par ces deux génomes, ce qui leur confère tous les modes de transmission.

Notre étude a pour objectif d'établir de nouvelles corrélations entre les phénotypes et les génotypes, ainsi que de décrypter le spectre génétique de ces maladies au sein de la population tunisienne.

Matériels et méthodes :

Nous avons recruté cinq patients tunisiens issus de cinq familles présentant un tableau radioclinique évoquant une maladie mitochondriale. Par la suite, nous avons procédé à un séquençage de l'exome entier (WES) pour identifier les mutations causales, suivi d’un séquençage Sanger afin de confirmer la présence des mutations et vérifier leurs ségrégations familiales. De plus, une étude structurale a été réalisée pour évaluer l’impact des variants identifiés sur la stabilité des protéines et les interactions intra-atomiques.

Résultats :

L'analyse bioinformatique des données brutes générées par le WES a révélé cinq variants homozygotes, dont quatre variants faux sens et une délétion de type frameshift. Nous avons identifié deux nouvelles mutations au niveau des gènes NDUFAF5 et FASTKD2, associées à une présentation sévère du syndrome de Leigh et à un syndrome de type Leigh-like. Les analyses structurales, ainsi que les outils bioinformatiques, ont corroboré leurs caractères pathogènes. De plus, notre étude a mis en évidence deux variants localisés au niveau des gènes FOXRED1 et GFM2. Ces variants non jamais été rapportés auparavant chez la population nord-africaine. En outre, nous avons décrit le premier cas d'acidurie fumarique en Tunisie, chez un patient porteur d'un variant au niveau du gène FH, suggérant un effet fondateur au sein de la population nord-africaine.

Conclusion :
Notre étude a souligné l'importance de l'investigation génétique pour confirmer le diagnostic des maladies mitochondriales, et elle a mis en évidence un spectre hétérogène de ces maladies. En perspective, une étude à grande échelle sera nécessaire pour définir les mutations fréquemment observées chez la population tunisienne et estimer la prévalence de ces maladies.


Ismail GOUIZA (Tunis, Tunisie), Meriem HECHMI, Abir ZIOUDI, Hamza DALLALI, Nadia KHERIJI, Majida CHARIF, Morgane LE MAO, Said GALAI, Lilia KRAOUA, Ilhem BEN YOUSSEF TURKI, Ichraf KRAOUA, Guy LENAERS, Rym KEFI
00:00 - 00:00 #38481 - IP376 L’Observatoire national français de la DMFSH, un hub de projets collaboratifs.
L’Observatoire national français de la DMFSH, un hub de projets collaboratifs.

La dystrophie musculaire facioscapulohumérale (DMFSH) est l’une des myopathies les plus fréquentes. Aucun traitement n’existe, et le mécanisme physiopathologique n’est pas pleinement élucidé. Des registres nationaux ont été établis pour compléter les connaissances sur la pathologie et en améliorer la prise en charge. Avec ~1200 malades inclus et 39 sites participants, l’Observatoire français figure parmi les registres neuromusculaires les plus riches.

Notre registre est conçu pour faciliter et accélérer la mise en place de projets variés. Avec l’arrivée des essais thérapeutiques, c’est un outil de choix pour le développement et la validation de tests et indicateurs pertinents, affiner les protocoles et rassembler rapidement les cohortes adéquates.

Une palette de projets satellites y sont progressivement connectés sous forme d’un réseau en étoile (hub). L’essai Clinical Trial Readiness Network FSHD France (NCT04038138), visant à valider des indicateurs de mesure chez des patients FSH type 1 ambulatoires, a été conçu comme un premier module. Un essai spécifique a été mis en place pour les patients non-ambulatoires. De futurs essais cibleront les populations pédiatriques, et celles de type 2. Une étude ancillaire vise à valider de nouveaux biomarqueurs et à préparer la collecte de données de vie réelle.

La stratégie de collecte double, auprès des malades et des médecins, a été validée par une analyse statistique publiée. La qualité des données ainsi mise en évidence permet d’envisager l’utilisation d’algorithmes de machine learning, pour développer, notamment, des modèles prédictifs de l’évolution de la DMFSH.

Enfin, le développement d’une application mobile contribuera à stimuler la participation, mais aussi à rendre possible la collecte de données d’un nouveau type, augmentant les chances de succès de la mise en œuvre de l’IA sur nos données, et renforçant le rôle du registre comme lien éducatif entre les patients et les médecins.

Ce projet est financé par l’AFM-Téléthon.


Benoît SANSON, Céline GUIEN, Hadrien DELATTRE, Sitraka RABARIMERIARIJAONA, Rafaëlle BERNARD (Marseille), Christophe BÉROUD, Sabrina SACCONI
00:00 - 00:00 #38484 - IP378 DIAPH3 : description clinique et résultats de l'implantation cochléaire.
DIAPH3 : description clinique et résultats de l'implantation cochléaire.

But de la présentation

La réhabilitation de l'audition en cas de neuropathie auditive de l'adulte est particulièrement complexe, et le résultat post-opératoire de l'implantation cochléaire difficile à prévoir, dépendant entre autre de la localisation de l'atteinte sur le plan physiopathologique. Les mutations hétérozygotes du gène DIAPH3, responsables de la surdité AUNA1, sont la première cause de neuropathie auditive d'origine génétique de l'adulte. L'objectif de cette étude est d'analyser le phénotype auditif et les résultats de l'implantation cochléaire en cas de surdité AUNA1.

Matériels et Méthodes

Cette étude rétrospective monocentrique a inclu 8 patients issus de 4 familles différentes, tous présentant une surdité AUNA1 prouvé sur le plan génétique par séquençage du gène DIAPH3. L'histoire de la surdité, les données audiométriques en audiométrie tonale et vocale, les potentiels évoqués auditifs (PEA) et les oto-émissions acoustiques (OEA) ont été analysés. Pour les patients implantés cochléaire, les scores d'inteligibilité dans le silence et dans le bruit ainsir que les scores de qualité de vie ont été étudié avant implantation, puis à 3, 6, et 12 mois après implantation, puis tous les ans.
 

Résultats

La surdité a débuté en moyenne à 34±5.8 ans [27-40 ans]. Il s'agissait dans tous les cas d'une surdité de perception symétrique, évolutive progressivement, prédominant sur les fréquences aigues, avec une discordance tonale / vocale. Dans un cas, l'audition était fluctuante. L'ensemble des patients sauf un rapportait un bénéfice limité de l’appareillage conventionnel. Dans tous les cas, y compris pour un patient dont le diagnostic a été fait en présymptomatique et qui présentait une audition normale, les PEA étaient désynchronisés et les OEA présentes.

Quatre patients ont bénéficié d'une implantation cochléaire à un âge moyen de 64±5.2 ans [56 – 67]. Une amélioration des scores d'intelligibilité pour les mots dissyllabiques a été observé à 1 an post-implantation, passant de 25±20,8 à 83±12,6 % (p=0.02) dans le silence, et de 0±1 à 47±21,6 % (p=0.01) dans le bruit. Une amélioration a également été observé pour l'intelligibilité pour les phrases.


Conclusion

La surdté AUNA1 est responsable d'un phénotype de neuropathie auditive apparaissant au cours de la trentaire, avec aggravation progressive et bénéfice limité de l'appareillage auditif conventionnel. L'implantation cochléaire semble apporter un bénéfice satisfaisant au patients. La caractérisation exacte de la pathologie notamment sur le plan génétique est nécessaire en cas de neuropathie auditive, car elle permet de conseiller au mieux le patient sur le type de réhabilitation possible.


Ghizlene LAHLOU, Isabelle MOSNIER (Paris), Sophie ACHARD, Laurence JONARD, Sandrine MARLIN
00:00 - 00:00 #38485 - IP379 Troubles oculomoteurs observés dans l'ataxie cérébelleuse SCA27B (ataxie GAA-FGF14): une série de 5 cas.
Troubles oculomoteurs observés dans l'ataxie cérébelleuse SCA27B (ataxie GAA-FGF14): une série de 5 cas.

L'ataxie spino-cérébelleuse 27B (SCA27B) ou ataxie GAA-FGF14 est une nouvelle cause d'ataxie cérébelleuse d'apparition tardive. La transmission est autosomique dominante à pénétrance variable. Elle se caractérise par une ataxie cérébelleuse pure à début épisodique dans 2/3 des cas. La symptomatologie est lentement progressive. Dans 60% des cas, un nystagmus est présent, préférentiellement battant vers le bas. Nous décrivons ici les anomalies oculomotrices à l’examen neurologique de 5 patients SCA27B.

Les 5 patients inclus dans cette série avaient un âge médian de 78 ans (de 61 à 86 ans), quatre de France et un du Québec, Canada. Le début de la maladie se situait entre 40 et 76 ans, avec une durée moyenne d’évolution de 11 ans. Tous avaient des antécédents familiaux d'ataxie cérébelleuse à transmission autosomique dominante. La taille médiane de l'expansion de répétitions GAA dans l’intron 1 du gène FGF14 était de 485 répétitions (de 334 à 550 répétitions). Quatre patients présentaient une ataxie cérébelleuse progressive, tandis qu'un patient était encore au stade d’ataxie épisodique. Le score SARA (Scale for the Assessment and Rating of Ataxia) allait de 2/40 chez ce dernier patient à 23/40. Les 5 patients présentaient une aggravation de leur symptôme avec la consommation d'alcool et/ou l'exercice physique, comme décrit habituellement dans SCA27B. L’examen oculomoteur a été filmé chez les 5 patients et revu par 2 neurologues spécialisés dans les mouvements anormaux de manière indépendante.

Les symptômes visuels présentés par les patients sont principalement la diplopie épisodique : 4/5, le flou visuel épisodique : 3/5 et les oscillopsies (battements de l’image) : 3/5. Les anomalies retrouvées à l’examen oculomoteur standardisé sont les suivantes : (a) anomalies de la fixation primaire (intrusions saccadiques) : 1/5, (b) anomalies de la poursuite oculaire (ralentie et/ou saccadique) : 5/5, (c) présence d'un nystagmus : 5/5, avec plusieurs particularités possibles pour le nystagmus: battant vers le bas (downbeat nystagmus) : 2/5, battant vers le haut (upbeat nystagmus) : 2/5, des regards excentrés (gaze-evoked nystagmus) : 5/5, de rebond (rebound nystagmus) : 1/5  ; (d) anomalies des saccades oculaires (dysmétrie saccadique, ralentissement des saccades verticales et/ou horizontales, augmentation de la latence des saccades, trajectoire incurvée dans les saccades verticales) : 4/5.

L'évaluation oculomotrice est importante dans SCA27B et montre la présence de nombreuses anomalies oculomotrices possibles, au-delà du nystagmus. Par ailleurs, ces dernières peuvent être présentes dès le stade épisodique, guidant ainsi le clinicien vers ce diagnostic. Un examen oculomoteur complet est donc conseillé en pratique clinique pour orienter l’analyse moléculaire de SCA27B. Des études complémentaires par vidéonystagmographie devraient être réalisées pour documenter plus précisément et à plus grande échelle ces résultats dans cette nouvelle forme d’ataxie.


Guillemette CLEMENT, Salomé PUISIEUX (Nancy), Catherine ASHTON, David PELLERIN, Matt DANZI, Céline BONNET, Armand HOCQUEL, Virginie ROTH, Marion WANDZEL, Laetitia LAMBERT, Henry HOULDEN, Stephan ZUCHNER, Bernard BRAIS, Solène FRISMAND, Mathilde RENAUD
00:00 - 00:00 #38487 - IP380 La séverité des limitations articulaires congénitales multiples/arthrogryposis multiplex congenita chez les patients porteurs de variants de ZC4H2 dépend de l’atteinte du système nerveux périphérique.
La séverité des limitations articulaires congénitales multiples/arthrogryposis multiplex congenita chez les patients porteurs de variants de ZC4H2 dépend de l’atteinte du système nerveux périphérique.

Contexte

L'arthrogrypose multiple congénitale (AMC) est caractérisée par la réduction des amplitudes articulaires à au moins deux niveaux articulaires à la naissance. Des variants nucléotidiques, des remaniements chromosomiques équilibrés et des variations du nombre de copies impliquant ZC4H2 situé sur le locus Xq11.2 ont été identifiés chez les patients présentant une AMC, un retard psychomoteur sévère et une faiblesse musculaire distale. Le spectre clinique s’est récemment étendu aux formes de paraparésies spastiques isolées ou avec un léger déficit cognitif. L’ensemble du spectre est actuellement désigné ZC4H2-associated rare diseases (ZARD).

Objectifs

Nous avons constitué une cohorte francophone de vingt-cinq patients dont trois foetus diagnostiqués avec ZARD. Nous souhaitons approfondir la caractérisation des phénotypes cliniques neurologiques centraux et périphériques incluant notamment des données psychométriques et de l'IRM musculaire.

Résultats

Tous les patients présentaient une AMC à la naissance, ainsi qu'un trouble du développement de sévérité variable, pour ceux nés vivants. Les limitations articulaires disparaissaient dans les formes avec une atteinte musculaire en IRMm la plus modérée, mais persistaient au moins sous forme de camptodactylie dans les autres. Les bilans neuropsychologiques réalisés chez quatre patients mettaient en évidence des indices de vitesse de traitement en dessous de la normale, mais avec efficience cognitive dans des valeurs normales, ainsi que des déficits attentionnel. Dans plus de la moitié des patients, des signes d’atteinte motrice du premier motoneurone étaient présents à l’examen clinique, a minima par un signe de Hoffmann ou Babinski, sinon par un syndrome pyramidal avéré. L'imagerie musculaire réalisée chez huit patientes a montré une atrophie musculaire sévère prédominante au niveau des membres inférieurs (cuisse, mollet), mais une préservation des muscles adducteurs longus et brevis, soulignant davantage une implication du système nerveux périphérique. Une atteinte uni ou bilatérale spécifique du tenseur du fascia lata a également été identifiée chez sept patientes et pourraient constituer un biomarqueur diagnostique en imagerie.

Conclusions

Nous mettons en évidence des caractéristiques cliniques, radiologiques et psychométriques spécifiques du ZARD. Nos résultats confortent une implication du système nerveux central et périphérique chez les patientes porteuses de variants du gène ZC4H2. Des données supplémentaires sont nécessaires pour préciser s’il existe une corrélation entre les atteintes centrales et périphériques.


Xenia LATYPOVA (Paris), Maryia RAIKOVA, Hoai Thu NGUYEN, Charlotte DUBUCS, Delphine HERON, Sébastien LEBON, Florence DEMURGER, Magali GORCE, Mélanie FRADIN, David GENEVIÈVE, Nicole REVENCU, Yves SZANJER, Frédérique NUGUES, Julien FAURÉ, Thomas BESNARD, Bertrand ISIDOR, Judith MELKI, Yline CAPRI, John RENDU, Alain VERLOES, Sandra WHALEN, Klaus DIETERICH
00:00 - 00:00 #38496 - IP386 Inflammasomopathies monogéniques à expression cutanéo-muqueuse dûes à de nouveaux variants du gène NLRP1 dans 3 familles.
Inflammasomopathies monogéniques à expression cutanéo-muqueuse dûes à de nouveaux variants du gène NLRP1 dans 3 familles.

L’inflammasome est une plateforme multiprotéique formée suite à la détection de motifs microbiens ou de signaux de danger par les récepteurs PRR (pattern recognition receptors) conduisant à l’activation de la caspase-1. Celle-ci a un double rôle : l’activation de cytokines pro-inflammatoires, IL-1β et IL-18 et le déclenchement d’une mort cellulaire inflammatoire, la pyroptose. Il existe plusieurs catégories de PRR récepteurs, avec des spécificités distinctes. NLRP1 fait partie de la famille NLR (NOD like receptors) et est activé par les signaux de nature microbienne (PAMPs). Les mutations gain de fonction de ce gène entrainent l’activation constitutive de l’inflammasome et sont responsables de maladies auto-inflammatoires. Nous rapportons 3 familles atteintes d’inflammasomopaties à expression cutanéo-muqueuse polymorphe sans atteinte systémique,  présentant des variants prédits pathogènes du gène NLRP1

Famille1: femme de 37 ans présente une kératodermie palmoplantaire (KPP) sporadique focale hyperalgique associée à une hidradénite suppurée (HS) et une sclérose en plaque. Famille 2: femme de 36 ans et son frère présentent une KPP focale hyperalgique dyskératosique avec dyskératose laryngée et une HS. Famille 3: femme de 35 ans, son père et son frère atteints de KPP focale hyperalgique familiale avec dyskératose buccale.

L’analyse génétique par séquençage d’exome et séquençage ciblé du panel des gènes à façon développé dans le laboratoire, a mis en évidence des variants hétérozygotes faux-sens du gène NLRP1 prédits pathogènes par les logiciels in silico dans les 3 familles. Ces variants ségrégent avec le phénotype atteint dans les familles. Le dosage de l’IL-1β sérique était normal chez le cas index des 3 familles. Le dosage de l’IL-1β et de l’IL-18 dans le surnageant des kératinocytes non stimulés du cas index de la famille 1 était très significativement élevé indiquant une hyperactivation de l’inflammasome.

Les mutations identifiées dans cette étude sont localisées dans les domaines PYD (pyrin) et FIIND de NLRP1, qui en absence des stimuli maintient cette protéine à l’état inactif de monomère prévenant son oligomérisation et l’activation ultérieure de l’inflammasome. Les mutations précédemment rapportées dans ces domaines sont associées à des tableaux cliniques hétérogènes comprenant des kératoacanthomes palmoplantaires multiples, une fièvre récurrente, une kératodermie palmoplantaire avec dyskératose histologique, souvent focale et hyperalgique, une dyskératose muqueuse cornéenne, buccale et  laryngée et une HS.

Nos résultats élargissent le spectre des mutations de NLRP1 et indiquent que la recherche des mutations de ce gène doit être considérée chez les patients atteints de KPP syndromiques sans mutations dans les gènes connus des KPP.


Snaigune MISKINYTE, Snaigune MISKINYTE (Paris), Aude NASSIF, Emmanuelle BOURRAT, Alain HOVNANIAN
00:00 - 00:00 #38502 - IP387 Surdi-cécité chez un triathlète avec un syndrome PHARC : effet addictif ou protecteur ?
Surdi-cécité chez un triathlète avec un syndrome PHARC : effet addictif ou protecteur ?

Introduction : Le syndrome PHARC est une maladie neurodégénérative progressive rare, associant polyneuropathie, surdité, ataxie cérébelleuse, rétinite pigmentaire et cataracte. Cette pathologie autosomique récessive est due aux mutations du gène ABDH12. L’expressivité est variable ; sur les 64 patients décrits dans la littérature, seuls 14 présentent les cinq signes cardinaux. L’atteinte neurologique est plus pénétrante, 71% des patients présentant une polyneuropathie et/ou une ataxie.

Le système endocannabinoïde cérébral (SEC) a une influence majeure sur les schémas de motivation et de récompense. Sa dérégulation participe au développement d’addictions. Le SEC a principalement été étudié pour son rôle dans les addictions aux drogues, mais quelques études pointent vers un rôle additionnel dans le sport. L’enzyme codée par ABDH12 est impliquée dans le métabolisme endocannabinoïde ; elle hydrolyse le 2-arachidonyl glycerol (2-AG), un des deux agonistes endocannabinoïdes. Elle a également une activité lysophosphatidylserine lipase.

Cas clinique : Nous présentons un patient avec un variant stop homozygote de ABDH12. Il présente une surdité progressive, une dystrophie rétinienne bâtonnets-cônes et une cataracte. Ce patient a une longue histoire de pratique sportive intensive et ne présente aucun signe d’ataxie ni de polyneuropathie à l’âge de 45 ans.

Discussion : Un taux cérébral élevé de 2-AG augmente les pics de concentration de dopamine et la recherche de récompense. Un déficit en ABDH12 pourrait stimuler la recherche de pratique sportive intensive. Des taux élevés de 2-AG pourraient également augmenter l’hypoalgésie non-opioïde induite par le sport. Cette hypoalgésie pourrait inciter les personnes à pratiquer un entraînement sportif intense.

La pratique d’un sport d’endurance est une thérapie non médicale utilisée pour prévenir la neuro-inflammation dans plusieurs maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson ou les douleurs neuropathiques. Nous émettons l’hypothèse que la pratique sportive intensive chez notre patient pourrait prévenir la neuroinflammation résultant de l’accumulation de lipides proinflammatoires dans son système nerveux central du fait de son déficit en ABDH12. La discussion est de savoir si les mutations ABDH12 peuvent être un facteur de risque d’addiction au sport ou si la pratique sportive intensive pourrait prévenir ou retarder l’atteinte neurologique du syndrome PHARC.

La génétique dans le sport s’est principalement focalisée sur les facteurs génétiques capables de modifier les performances physiques, peu sur des facteurs génétiques capables de modifier la motivation ou l’attraction pour le sport. A l’aube d’une nouvelle édition des Jeux Olympiques et Paralympiques, il serait intéressant de rechercher des polymorphismes d’ABDH12 dans une cohorte d’athlètes de haut niveau pour confirmer le lien entre une dérégulation du SEC et l’entraînement sportif.


Margaux SEREY-GAUT (Paris), Alban ZIEGLER, Crystel BONNET, Isabelle AUDO, Laurence JONARD, Sandrine MARLIN
00:00 - 00:00 #38503 - IP388 Un réarrangement chromosomique complexe en Xp11.3 à l'origine d'une maladie de Norrie chez un jeune garçon : à propos d'un cas :.
Un réarrangement chromosomique complexe en Xp11.3 à l'origine d'une maladie de Norrie chez un jeune garçon : à propos d'un cas :.

Un réarrangement chromosomique complexe en Xp11.3 à l'origine d'une maladie de Norrie chez un jeune garçon : à propos d'un cas :

La maladie de Norrie (ND) est un trouble récessif rare lié à l'X, caractérisé par l’association variable d’une cécité congénitale due à une dysplasie vitréorétinienne, une surdité neurosensorielle et une déficience intellectuelle. NDP (Norrie pseudoglioma), gène responsable de la ND, est situé en Xp11.3 et comprend trois exons, le premier étant non codant. Il code pour la protéine Norrin, un facteur de croissance essentiel à l'angiogenèse et au développement rétinien.

Composé de 133 acides aminés, il possède un « cystine knot » et est connu pour activer la voie de signalisation Wnt/bêta-caténine, jouant un rôle central dans le développement vasculaire de la rétine.

Dans notre cas, un jeune patient masculin a présenté les symptômes classiques de la ND, incluant la cécité congénitale, la perte auditive progressive et les troubles cognitifs. L’analyse pangénomique par puce SNP n’avait pas retrouvé de déséquilibre chromosomique considéré comme délétère. Le séquençage du génome en trio a révélé une inversion paracentrique du chromosome Xp11, survenue de novo, d’environ 4 Mb qui interrompt le gène NDP entre les exons 2 et 3. La plupart des variants de structure (SV) rapportés sont des délétions, plus rarement des translocations et exceptionnellement un cas d’inversion paracentrique familiale Xp11.4q22. Aucune inversion paracentrique interrompant ce gène n’a été décrite jusqu’à présent. De par sa taille et sa structure, elle n’est pas détectable par les techniques de cytogénétique et de séquençage classiques. Elle représente un véritable défi diagnostique.

Ce cas souligne l'importance de l’analyse du génome dans la détection des SV rares, en particulier dans le diagnostic des maladies rares.


Jean-Samuel LOGER (Cayenne), Laurence PERRIN, Jonathan LEVY
00:00 - 00:00 #38504 - IP389 AMMECR1, une cause rare de surdité syndromique liée à l’X : un cas intéressant et revue de la littérature.
AMMECR1, une cause rare de surdité syndromique liée à l’X : un cas intéressant et revue de la littérature.

Le Syndrome AMME (Alport Syndrome, Mental retardation, Midface hypoplasia and Elliptocytosis) est un syndrome de gènes contigus associé aux délétions de la région Xq22.3q23. L’imputabilité des signes cliniques aux différents gènes de la région a été partiellement établie. Des anomalies du gène COL4A5 sont responsable du syndrome d’Alport lié à l’X. Les délétions et mutations ponctuelles du gène AMMECR1 (AMME Chromosomal Region 1) sont associées à une surdité syndromique liée à l’X, avec principalement une déficience intellectuelle, un retard global des acquisitions, une surdité de perception ou mixte, une elliptocytose, une fente sous muqueuse et une hypoplasie de l’étage moyen et de manière moins constante un retard de croissance staturopondéral, des malformations cardiaques et des anomalies squelettiques. Les mères conductrices présentent une surdité de perception postlinguale évolutive, avec parfois une dysplasie de hanche et une fente sous muqueuse.

Nous rapportons le cas d’un patient présentant une surdité mixte bilatérale moyenne, un retard des acquisitions, des stéréotypies motrices, un strabisme avec dysfonction des cônes bâtonnets et des particularités morphologiques. Le scanner et l’IRM des rochers montrent un diastasis uncudostapédien bilatéral, une malformation bilatérale des cochlées avec un deuxième tour de spire hypoplasique ainsi qu’une hypoplasie des nerfs cochléaires et des bulbes olfactifs. Le séquençage du génome en duo a montré la présence d’un variant frameshift dans l’exon 2 du gène AMMECR1, hérité de sa mère qui présente une surdité de perception bilatérale évolutive.

Ce résultat génétique vient éclairer l’histoire familiale.


Margaux SEREY-GAUT (Paris), Ralyath BALOGOUN, Elisa RUBINATO, Laurence JONARD, Laure BOURASSEAU, Antoine PAUL, Pierre BLANC, Sandrine MARLIN
00:00 - 00:00 #38508 - IP393 Validation fonctionnelle de variants de signification incertaine dans le gène LDHD.
Validation fonctionnelle de variants de signification incertaine dans le gène LDHD.

Contexte et objectifs de l'étude : La goutte est une maladie rhumatismale commune causée par un dépôt de cristaux d’urate de sodium dans les articulations lorsque le taux d’acide urique dans le plasma est chroniquement supérieur au seuil de saturation d’acide urique. Cette élévation du taux d’acide urique est le plus souvent due à une consommation excessive d’aliments riches en purines ou à un défaut d’élimination rénale. Plus rarement, ces crises de goutte peuvent avoir une origine génétique. Récemment des variants pathogènes dans le site actif de la D-Lactate deshydrogenase (D-LDH), enzyme responsable de l’oxydation du D-lactate en pyruvate, ont été rapportés dans la littérature dans un syndrome associant hyperlactaturie et susceptibilité aux crises de goutte (OMIM#245450) de transmission autosomique récessive. L'objectif de ce travail était, chez un patient suivi depuis l’âge de 19 ans pour des crises de goutte à répétition, de vérifier la pathogénicité de deux variants faux-sens hétérozygotes composites de signification incertaine (NM_194436.2:c 1310G > C et c.317G > A) dans le gène LDHD.

Matériels et méthodes : Le dosage enzymatique spécifique du D-lactate (Megazyme D-lactic acid) a été réalisé sur le plasma et les urines du patient, ainsi que chez des contrôles présentant ou non une prolifération bactérienne.

Résultats : Le cas index présentait une concentration anormalement élevée de D-Lactatedans les urines par rapport à des urines aux individus présentant une infection urinaire ou celles d’un individu sain. De même, la concentration plasmatique en D-lactate était anormalement élevée comparée aux données de littérature chez un individu sain. Les concentrations retrouvées étaients concordantes avec celles préalablement publiées dans la littérature chez les  patients présentant des variants faux-sens pathogènes dans le gène codant LDHD.

Conclusion et perspective :

La présence anormalement élevée de D-lactate dans le sang et les urines chez le cas index nous a permis de confirmer le dysfonctionnement de l’enzyme D-LDH. Cet élément de validation fonctionnelle nous a permis de reclasser les variants identifiés dans le gène LDHD, selon les critères de l’ACMG, en « probablement pathogène » (classe 4) et ainsi confirmer la responsabilité du gène LDHD dans la survenue des crises de goutte chez le patient.


Noémie PEIGNE, Magalie BARTH, Naïg GUEGUEN, Dominique BONNEAU, Flavien DELAPORTE, Vincent PROCACCIO, Valérie DESQUIRET-DUMAS, Céline BRIS (Angers)
00:00 - 00:00 #37697 - IP40 Envelopathies nucléaires associées à TOR1AIP1 : à propos d’un cas.
Envelopathies nucléaires associées à TOR1AIP1 : à propos d’un cas.

Nous rapportons le cas d’un enfant présentant en anténatal des os long sur limite basse des courbes de croissance et un aspect inhabituel des mains. L’ACPA effectuée à l’époque avait mis en évidence une duplication 8q23.3 d’environ 1,55 Mb d’origine paternelle et considérée comme de signification incertaine. Sans signe d’appel échographique supplémentaire, la grossesse s’est poursuivie. 

A 1 an, l’enfant présentait une surdité neurosensorielle profonde, une cataracte congénitale et un retard de développement moteur. On retrouvait aussi une hexadactylie, d’importants troubles de l'oralité, une hypotrophie harmonieuse avec microcéphalie, un hirsutisme, une mélanodermie, une hypothyroidie et une scoliose. Le dossier a été accepté en RCP d’inclusion pour analyse de génome. 

Deux variations de séquence tronquantes ont été trouvées à l’état hétérozygote dans le gène TOR1AIP1, chacune héritée d’un des parents : c.768T > G [p.(Tyr256*)] et c.1499del [p.(Asn500Thrfs*7)].

Ces variations de séquence sont absentes des bases de données populationnelles et cliniques. A noter que la variation de séquence c.1499del, localisée dans le dernier exon codant du gène TOR1AIP1, prédit un échappement au système NMD.

Le gène TOR1AIP1 code 2 isoformes du polypeptide associé à la lamine de type 1 (LAP1B et LAP1C), protéine membranaire localisée dans la membrane nucléaire interne. Elles se lient aux lamines de type A et B et sont impliquées dans la régulation de la torsine-A ATPase. Les variations de séquence pathogènes de ce gène sont responsables d'une forme de dystrophie musculaire à transmission autosomique récessive avec colonne vertébrale rigide et contractures articulaires distales (MRRSDC ; OMIM#617072). Plus récemment, une forme plus sévère a été rapportée, de présentation néonatale, avec déficit neurologique progressif, cataracte bilatérale et retard de croissance (Fichtman B. et al., Nature Communications, 2019). Ce phénotype est lié à des variants tronquants localisés dans une région affectant l'expression des 2 isoformes LAP1B et LAP1C de la protéine, comme c’est le cas pour les 2 variations de séquences retrouvées chez ce patient. 

Les éléments cliniques rapportés pour cet enfant sont compatibles avec la forme néonatale de la pathologie. Les variations de séquence c.768T > G [p.(Tyr256*)] et c.1499del [p.(Asn500Thrfs*7)] dans le gène TOR1AIP1 sont considérées comme probablement pathogènes (classe 4, ACMG) et leur présence à l'état hétérozygote composite comme probablement responsable du phénotype.

A 3 ans, on retrouve les éléments cliniques cités précédemment avec un retard majeur de développement moteur GMFCS V, une absence totale de langage et de communication et une déficience intellectuelle probable.

Ce cas vient confirmer et compléter la description phénotypique de cette forme sévère de myopathie à transmission autosomique récessive avec colonne vertébrale rigide et contractures articulaires distales pour laquelle très peu de cas sont rapportés à ce jour.


Caroline JANEL (Clermont-Ferrand), Céline PEBREL-RICHARD, Ganaëlle REMERAND, Zangbéwendé Guy OUEDRAOGO, Adrien COUTU, Sarah LANGLAIS, Isabelle CREVEAUX, Christine FRANCANNET
00:00 - 00:00 #38520 - IP402 Quand le génome trie les signes cliniques : deux cas de surdité syndromique liée à BCAP31.
Quand le génome trie les signes cliniques : deux cas de surdité syndromique liée à BCAP31.

Lors de l’évaluation des patients en consultation de génétique, il est parfois difficile de trancher entre une forme isolée ou syndromique de surdité précoce. Cette situation peut être rencontrée lorsqu’un patient présente des signes extra-auditifs pouvant être expliqués par sa pathologie cochléo-vestibulaire, ou des signes extra auditifs mal caractérisés ou rarement associés à une surdité. Nous présentons le cas de deux patients avec une cause rare de surdité syndromique liée à l’X, due au gène BCAP31.

Le premier patient est un homme de 28 ans, suivi dans le Centre de Référence depuis l’âge de 3 ans, qui présente une surdité de perception profonde bilatérale congénitale, avec pose d’implant cochléaire tardive à l’âge de 5 ans. Il garde des troubles de l’articulation malgré un résultat satisfaisant de son implant. Quinze ans plus tard, l’apparition de troubles de l’équilibre ont fait découvrir une areflexie vestibulaire, dans un contexte de sérologie CMV positive. Devant l’association d'une surdité de perception bilatérale profonde et d'une aréflexie vestibulaire, plusieurs tests rétiniens ont été réalisés, tous subnormaux. Dernièrement, ses troubles de l’équilibre se sont intensifiés, l'imagerie a montré une légère hypoplasie cérébelleuse et les tests électrophysiologiques, un déficit proprioceptif. A ce stade, le bilan génétique était négatif, il était difficile de déterminer quels symptômes étaient liés à son trouble cochléo-vestibulaire et lesquels étaient des symptômes associés. Le séquençage du génome a identifié le variant hémizygote de novo probablement pathogène c.212G > C p.(Arg71Pro) de BCAP31.

Le second patient est un garçon de 6 ans qui présente un retard de langage dû à une surdité de perception moyenne bilatérale diagnostiquée à 4 ans. A partir de l’âge de 2 ans, il a présenté des malaises à type de cyanose buccale, pâleur et hypothermie avec élévation des transaminases. La cytolyse est stable dans le temps, avec une stéatose et une fibrose débutantes. Il est décrit comme étant très agité et brouillon dans ses mouvements, présente des troubles de coordination et d’équilibre. L’association d’une surdité de perception à des troubles hépatiques est extrêmement rare. Il était difficile de savoir si ces deux symptômes étaient liés ou s’il s’agissait d’une association fortuite. Le séquençage du génome en trio a montré la présence du variant hémizygote de novo probablement pathogène c.703-2A > G de BCAP31, qui explique l’association de ces signes. Ce variant abolit le site accepteur du dernier intron du gène, avec émergence d’un site accepteur distant de 5 nucléotides dans l’exon suivant, entraînant un décalage de lecture dans le dernier exon.

Ces deux tableaux cliniques correspondent à la forme modérée du syndrome DDCH (Deafness, Dystonia and Cerebral Hypomyelination) due aux variations faux-sens de BCAP31. Seul le séquençage du génome a permis de comprendre l’origine des différents signes cliniques présentés par ces deux patients.


Margaux SEREY-GAUT (Paris), Pierre BLANC, Laurence JONARD, Ralyath BALOGOUN, Claire MAYER, Muriel GIRARD, Marine PARODI, Isabelle MOSNIER, Sandrine MARLIN
00:00 - 00:00 #38527 - IP406 Premier cas d’arthrogrypose sévère prénatale de type syndrome des ptérygia multiples expliquée par une délétion homozygote de COL25A1 détectée en SNP-array et séquençage de génome.
Premier cas d’arthrogrypose sévère prénatale de type syndrome des ptérygia multiples expliquée par une délétion homozygote de COL25A1 détectée en SNP-array et séquençage de génome.

Les variants bialléliques pathogènes de COL25A1 sont décrits en pathologie constitutionnelle humaine en 2015 avec un trouble congénital du développement des nerfs crâniens avec désinnervation, puis en 2022 par Natero-de Benito et al., chez 5 patients présentant une arthrogrypose multiple congénitale. Le signe clinique décrit en anténatal est une réduction des mouvements fœtaux. Les principaux signes cliniques décrits en postnatal rassemblent anomalie de développement des nerfs crâniens avec désinnervation, contractures, atrophie musculaire généralisée, défaillance respiratoire, paralysie des cordes vocales et ptosis. Cependant une variabilité d’expression sans corrélation génotype-phénotype semble présente.

Nous rapportons le cas d’un fœtus présentant au 1er trimestre un hygroma kystique avec une clarté nucale augmentée à 15.6mm ainsi qu’un immobilisme fœtal. A 22SA, l’hygroma kystique persiste, une anasarque est mise en évidence associée à des pieds varus équins fixés. Une interruption médicale de grossesse (IMG) est réalisée à 25SA, permettant une analyse fœtopathologique qui confirme les signes échographiques et y ajoute des ptérygia multiples de toutes les articulations, un petit thorax et une hypoplasie musculaire généralisée.

L’analyse en SNP-array réalisée en anténatale sur biopsie de trophoblaste décèle une délétion homozygote d’environ 130 kilobases de la région 4q25(108696045_108830747) (GRCh38) emportant les exons 33 à 38 de COL25A1 héritée des deux parents hétérozygotes. Au moment de ce résultat, la littérature ne fait aucun lien avec l'arthrogrypose ; la délétion est donc étiquetée « variation de signification inconnue ». Dans les suites de l’IMG, un séquençage complet du génome est réalisé. La délétion des exons 33 à 38 de COL25A1 est à nouveau rapportée, cette fois considérée probablement pathogène du fait des patients récemment publiés présentant un phénotype similaire. D’autre part, aucune autre anomalie causale n’est décelée.

Il est à noter que parmi les 2700 SNP-array réalisées au sein du laboratoire de génétique du CHU de La Réunion, cette délétion précise est retrouvée à l’état hétérozygote chez 7 patients en plus de cette famille. Face à son absence des bases de données DGV et Decipher, cette proportion soulève la question d’un effet fondateur au sein de la population Réunionnaise comme cela est décrit dans d’autres pathologies de fréquence élevée sur l’île.

Nous rapportons ici le premier cas de délétion homozygote de COL25A1 chez un patient présentant un tableau d’arthrogrypose congénitale avec ptérygia multiples. Cela fait état d’une nouvelle variation causale et étend le spectre phénotypique. Cette observation démontre l’importance de COL25A1 dans l’innervation musculaire précoce au cours du développement. Ce travail met également en perspective l’adaptation du conseil génétique dans la population réunionnaise dont le peuplement a entrainé la présence d’effets fondateurs.


Tiphany LAURENS, Marta SPODENKIEWICZ, Klaus DIETERICH, Marie-Line JACQUEMONT, Marine LEBRUN, Consortium AURAGEN, Tristan CELSE (Réunion, Réunion)
00:00 - 00:00 #38536 - IP410 Hétérogénéité clinique, y compris la variabilité du pronostic des patients présentant des variants pathogènes de BMPER (ou du spectre de BMPER).
Hétérogénéité clinique, y compris la variabilité du pronostic des patients présentant des variants pathogènes de BMPER (ou du spectre de BMPER).

Hétérogénéité clinique et la variabilité du pronostic des patients présentant des variants pathogènes de BMPER (ou du spectre de BMPER). 

Introduction :

BMPER est un gène crucial impliqué dans la formation osseuse et la différenciation des cellules chondrogéniques. Les mutations de ce gène sont connues pour causer la dysostose diaphanospondylique (DSD), un trouble génétique rare caractérisé par des anomalies squelettiques et des kystes rénaux. Cependant, la dysplasie ischio-vertébrale   (IVD) est un phénotype moins connu associé aux mutations de BMPER, qui a été rarement rapporté dans la littérature, peut-être en raison d'un chevauchement avec d'autres dysostoses vertébrales.

Objectif :

Cette étude vise à décrire la présentation clinique et le pronostic des patients atteints d'IVD secondaire à des mutations de BMPER.

 

 

Méthodes :

Nous présentons trois patients et un fœtus avec des mutations confirmées de BMPER. L'analyse moléculaire a révélé des mutations héréditaires homozygotes chez trois patients et une mutation dé novo hétérozygote composée chez un patient. Les manifestations prénatales comprenaient une agénésie sacrée, une cyphose thoracique et des anomalies de la cage thoracique. Des anomalies squelettiques telles que la cyphoscoliose, des ailes iliaques larges et des anomalies de l'ossification ont été observées. De plus, un patient présentait une hypoplasie des 4e et 5e doigts, une découverte précédemment non rapportée. Les manifestations extra-squelettiques comprenaient une glande pituitaire postérieure ectopique, des niveaux d'hormone IGF bas, une hypoplasie rénale et une capacité respiratoire réduite. Les caractéristiques dysmorphiques comprenaient une grande fontanelle antérieure, des membres d'apparence longue et une poitrine bombée. Un retard de croissance a été observé chez tous les patients, tandis qu'une intelligence normale a été notée avec un retard du développement moteur (degré variable de troubles d'apprentissage).

 

 

Conclusion :

Cette étude élargit la compréhension des mutations du gène BMPER en mettant en évidence la présentation clinique et le pronostic des patients atteints d'IVD plutôt que de DSD. Nos résultats soulignent l'importance des examens pelviens et des radiographies dans l'interprétation des variants de ce gène. Le phénotype et le pronostic des patients atteints de mutations du gène BMPER peuvent être influencés par divers facteurs, notamment la mutation spécifique et la rééducation reçue.

 


Bashair MAGADMI (Paris), Yline CAPRI, Valérie CORMIER-DAIRE, Geneviève BAUJAT, Sophie MONNOT, Céline DUPONT
00:00 - 00:00 #38554 - IP415 Searching the genetic bases of neuropathies in several dog breeds as models for human HSAN: identification of a RETREG1 variant in purebred German spitz.
Searching the genetic bases of neuropathies in several dog breeds as models for human HSAN: identification of a RETREG1 variant in purebred German spitz.

HSAN, Hereditary Sensory Autonomic Neuropathies, in humans are characterized by insensitivity to pain, sometimes combined with self-mutilation, with more than 20 genes identified to date (Lischka et al., 2023). Such peripheral nerves neuropathies are also reported in dogs, as “auto-mutilation syndromes” in various dog breeds (Granger et al., 2011). Causal variants were identified in only 2 dog breeds suggesting a large genetic heterogeneity between breeds. We thus anticipate that identifying HSAN breed specific genetic variants will either serve as natural models of the involvement of such genes in HSAN or will provide relevant candidate genes.

Indeed, in hunting dog breeds, we previously identified a regulatory variant upstream the GDNF gene (Plassais et al., 2016), a good candidate under investigation in human HSAN patients. Our aim is to explore the genetic etiology of HSAN in other affected dog breeds.

For 3 breeds German spitz, Pinschers & Fox terriers, affected dogs showed loss of pain sensation in the distal extremities, leading to intense licking, biting, and self-mutilation of digits, claws, and paw pads, resulting in severe lesions, progressing to amputation. For each breed, affected dogs and their family have been sampled through our Cani-DNA BRC and 3 to 4 dogs per family have been sequenced by Whole Genome Sequence (WGS), with a high coverage (30 X).

For the Fox terrier breed, electron microscopy analyses were previously performed and showed identical features than in HSAN (Correard et al., 2019). For the German spitz dogs, WGS of 4 dogs (one affected, its dam and two unaffected) was carried out, using the most recent dog reference genome assembly UU_Cfam_GSD_1.0. The list of variants, private to the case, was filtered based on autosomal recessive (AR) inheritance and allele frequency of the variants was again filtered in a cohort of 961 publicly available WGS of dogs. A single candidate causal variant was discovered on dog chromosome 4 in the RETREG1 gene (c.656C>T, p.Pro219Leu). Through the genotyping of 80 German spitz samples (Cani-DNA BRC), we confirmed the AR segregation in this breed. This variant was previously pointed in one mixed-breed dog family with similar clinical signs (Gutierrez-Quintana R et al., 2021) and most interestingly, this RETREG1 gene is already known to harbor different variants causing HSAN in humans (Kurth I et al., 2001 ; Lischka et al., 2023), through inhibition of endoplasmic reticulum turnover, leading to neuron degeneration.

Our findings allow to develop a genetic test, for this recessive form of HSAN in German spitz, to help breeders and vets to diagnose and predict this disease. In addition, in a comparative genetic approach, affected dogs can provide natural models of this corresponding Human HSAN 2B. Other breeds, Pinschers & Fox terriers, were similarly analyzed and to date, the identified variants do not hit already HSAN known genes, thus providing potential new candidates for human HSANs.

 


Catherine ANDRE (Rennes), Anna LETKO, Maeva QUILLÉRÉ, Richard GUYON, Pascale QUIGNON, Jocelyn PLASSAIS
00:00 - 00:00 #38556 - IP417 Insuffisance respiratoire au premier plan chez plusieurs individus d’une grande famille avec variation de MAPT.
Insuffisance respiratoire au premier plan chez plusieurs individus d’une grande famille avec variation de MAPT.

Le gène MAPT code pour la protéine Tau essentielle à l'assemblage des microtubules et fortement exprimée dans le système nerveux central. Les variations pathogènes de MAPT sont impliquées dans un spectre de maladies neurodégénératives nommées taupathies et comprenant la démence frontotemporale avec parkinsonisme, la maladie de Pick, la maladie d'Alzheimer, la paralysie supranucléaire progressive et la dégénérescence corticobasale. Elles sont caractérisées par une agrégation intra-neuronale aberrante de protéines tau hyperphosphorylées à l'origine d'atrophie puis de perte neuronale provoquant une dégénérescence généralisée du système nerveux central.

Nous rapportons les données cliniques de 7 sujets apparentés présentant un tableau neurologique progressif avec une atteinte atypique du motoneurone et une insuffisance respiratoire au premier plan. Six sont décédés. Ils ont tous présenté une dyspnée-orthopnée d'aggravation progressive ponctuée d'épisodes de décompensation respiratoire aigüe allant jusqu'au coma hypercapnique. Les autres manifestations cliniques comprenaient des troubles de la marche, des réflexes vifs et polycinétiques, un signe de Babinski et un signe de Hoffman positifs, une hypertonie des membres inférieurs, une trépidation épileptoïde non épuisable, des troubles de déglutition et d'élocution. 

Une analyse moléculaire a été réalisée chez 2 d’entre eux et a retrouvé la variation faux-sens hétérozygote c.2041C > T ; p. Pro681Ser de MAPT. Cinq patients de la littérature avec une variation pathogène de MAPT ont également présenté une insuffisance respiratoire rapidement évolutive. 

Ces observations permettent d’étendre le spectre phénotypique associé aux variations de MAPT en décrivant une insuffisance respiratoire atypique, d'évolution rapide, avec épisodes d'exacerbation et décès prématuré, au premier plan du tableau neurodégénératif.


Maud FAVIER (BESANCON), Matthieu BEREAU, Anne COSSON, Frédéric CLAUDÉ, Anne-Laure FAURET-AMSELLEM, Favier CLOT, Juliette PIARD
00:00 - 00:00 #38559 - IP419 Oligodontie et oligogénisme: questionner les variants de signification inconnue.
Oligodontie et oligogénisme: questionner les variants de signification inconnue.

 Les agénésies dentaires font partie des anomalies dentaires héréditaires les plus couramment observées dans les différentes populations mondiales. Elles sont regroupées sous le terme d’oligodontie lorsque plus de six dents permanentes sont absentes  (hors dents de sagesse) et peuvent être héritées soit en tant que trait non syndromique, soit en tant que phénotype faisant partie d'un syndrome plus large (trait par exemple retrouvé dans le large spectre des dysplasies ectodermiques).  L'étiologie génétique des oligodonties non syndromiques est hétérogène et une sévérité phénotypique variable et une pénétrance incomplète sont décrites. De nombreux gènes ont été associés aux oligodonties syndromiques ou non syndromiques parmi lesquels ceux des voies WNT/β-caténine, TGF-β/BMP et EDA/EDAR/NF-κB jouent un rôle majeur. Initialement décrite comme une maladie/un trait monogénique, de nouvelles hypothèses d'hérédité digénique voire oligogénique ont été récemment formulées.

L’objectif de cette analyse rétrospective a été la recherche systématique et l’appariement des variants nucléiques rares (SNVs) de signification inconnue du panel « oligodontie » développé au sein de la  Fédération de Génétique et Médecine Génomique d’APHP centre Université de Paris.

Les analyses ont été menées sur les données issues de NGS ciblé sur le panel « oligodontie» de 76 cas index présentant des oligodonties, adressés dans le Service de Médecine Génomique des Maladies de Système et d’Organe entre 2018 et 2022 par les Centre de Référence et Compétences  Maladies Rares O-Rares et CaPi de la fédération hospitalo universitaire DDSParis-Net, et pour lesquels un  variants pathogène, probablement pathogène ou de signification inconnue avait été rendu au titre du diagnostic. Les associations avec d’autres SNVs ont été systématiquement recherchées en filtrant uniquement sur les SNVs altérant la séquence codante ou les sites d’épissages ,  avec une fréquence d'allèle mineur (MAF) < 0,01 dans la population européenne (gnomAD V2) et avec un Score CADD  >  30.

Une association de SNVs a été identifiée dans 86% des cas, avec majoritairement des digénismes (45%) mais également des tri ou quadri-génisme. Les gènes des voies canoniques WNT/β-caténine, TGF-β/BMP et EDA/EDAR/NF-κB sont sur-représentés, tout particulièrement WNT10A, en association avec lui-même ou d’autres gènes de ces voies dans 66% des cas. L’addition des variants peut se traduire par un phénotype plus sévère chez le porteur, mais la pénétrance incomplète de WNT10A rend très difficile les analyses de corrélation génotype/phénotype.

Ce travail confirme donc les publications récentes dans le domaine des maladies dentaires rares ouvrant la question d’une hérédité oligogénique et nécessite d’être poursuivi en terme de suivi des ségrégations des SNVs et de corrélation génotype/phénotype.


Alexis DELAMARRE, Céline GAUCHER (PARIS), Aurélie TOUSSAINT, Muriel MOLLA DE LA DURE, Laurence PACOT, Samia SEFIR KRIBEL, Claire BARDET, Catherine CHAUSSAIN, Thierry BIENVENU
00:00 - 00:00 #37701 - IP42 Spinal involvement in a pediatric and adult cohort of patients with Arthrogryposis multiplex Congenita: the SPARTACus epidemiological single center study.
Spinal involvement in a pediatric and adult cohort of patients with Arthrogryposis multiplex Congenita: the SPARTACus epidemiological single center study.

Background context: Arthrogryposis multiplex congenita (AMC) is classified into 3 subgroups (Amyoplasia, distal arthrogryposis (DA), other causes) according to their phenotype and underlying aetiologies.

Purpose: Our main objective was to analyse the type of spinal involvement within each subgroup of AMC. We hypothesized that there was a difference in the prevalence of scoliosis between subgroups.

Design: This is a single centre retrospective observational study with national recruitment at the AMC clinic at University Hospital Grenoble Alpes (CHUGA) from October 2007 to March 2022.

Patient sample: People underwent a clinical spinal assessment and spine X-rays.

Outcome measures: We looked for the presence of scoliosis, Cobb angles, and underlying spinal abnormalities.

Methods: We carried out comparative statistical analyses between subgroups of AMC within two separate series: adults and children.

Results: We included 203 people. We performed statistical analysis on 148 people (102 children, 46 adults). We found an overall prevalence of scoliosis of 46% in children and 78% in adults and an overall prevalence of underlying spinal anomalies of 41% in children and 53% in adults. There was a difference in the prevalence of scoliosis between the three subgroups of AMC in children (X²=6.8, p=0.033, v=0.18). The prevalence of scoliosis was higher in the DA group (47% in children and 78% in adults) and in the group “other causes” (65% in children) compared to the Amyoplasia group (33% in children and 75% in adults). Cobb angles were greater and spinal abnormalities more prevalent in the DA group than in Amyoplasia and “other causes” groups.

Conclusion: Our data confirm the hypothesis of a difference in the prevalence of scoliosis between AMC subgroups in children. The high prevalences of scoliosis and spinal abnormalities in all AMC subgroups justify screening in childhood by combined clinical examination of systematic AP and lateral spine X-rays.


Alicia MOM, Véronique BOURG, Shenhao DAI, Dominic PERENNOU, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
00:00 - 00:00 #38571 - IP425 Syndrome de Leigh lié au gène SURF1 identifié par exome clinique : à propos d’un patient marocain.
Syndrome de Leigh lié au gène SURF1 identifié par exome clinique : à propos d’un patient marocain.

Le Syndrome de Leigh ou encéphalomyopathie nécrosante subaiguë est une maladie mitochondriale de l’enfant caractérisée par une variabilité clinique et une hétérogénéité génétique pouvant impliqué des gènes mitochondrial ou nucléaires. Elle est secondaire à un dysfonctionnement de la chaîne respiratoire mitochondriale.

Nous rapportant l’observation d’un enfant de sexe féminin âgée de 4 ans issue d’un mariage consanguin adressé à notre centre consultation de génétique médicale pour suspicion du syndrome de Leigh ; l’enfant présentait à partir de l’âge de 3 ans un tableau d’atteinte cérébelleuse avec dysmétrie et tremblement associé à un nystagmus horizontal sans régression psychomotrice en plus l’enfant avait un retard staturo-pondérale. Sur le plan biologique l’enfant avait une hyper-lactatémie isolée et l’imagerie par résonnance magnétique cérébral avait objectivé des lésions évocatrices d’un syndrome de Leigh. Vue l’hétérogénéité génétique de ce syndrome nous avons choisis de réaliser un exome clinique comportant l’analyse des gènes nucléaire et mitochondriaux impliqués dans cette cytopathie mitochondriale, ce qui nous a permis de confirmer le diagnostic et a révélé la présence de la mutation c.703A>G (p.Met235Val) du gène SURF1 à l’état homozygote.

Il s’agit d’un tableau clinique moins sévère du syndrome de Leigh avec un début tardif sans dystonie, ni hypotonie et ni régression motrice ; l’enfant a été mise sous coenzyme Q10 et complexe vitaminique avec notion d’une légère amélioration de ces symptômes neurologiques. Cette étude souligne la variabilité clinique du syndrome de Leigh et démontre que le séquençage clinique de l’exome est un outil de diagnostic efficace pour étudier cette pathologie caractérisée par une grande diversité clinique et génétique et défend son utilisation en routine clinique.


Mouna OUHENACH, Yasmina RAHMUNI (Rabat, Maroc), Ilham RATBI, Jaber LYAHYAI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38575 - IP427 Acidurie glutarique type 1 identifié par exome clinique : à propos d’un patient marocain.
Acidurie glutarique type 1 identifié par exome clinique : à propos d’un patient marocain.

L’acidurie glutarique de type I est une pathologie métabolique due à un déficit héréditaire autosomique dominant en glutaryl-CoA déshydrogénase, qui donne naissance à l'acide glutarique et l'acidase 3-hydroxyglotorique ainsi que la gluturyl carnitine dans les fluides corporels. Elle se manifeste typiquement par une crise neurologique sous forme de « pseudo encéphalitique » avec atteinte striatale bilatérale aigue qui survient le plus souvent dans la petite enfance avec une macrocéphalie, irritabilité, trouble de la conscience, dystonie et une dysarthrie. Généralement le diagnostic est poser par le dosage des AG et du 3-OH-GA dans les urines ou le sang (par chromatographie gazeuse / spectrométrie de masse (GC/MS)) et  le
dosage de la glutarylcarnitine.

Nous rapportant dans ce travail le cas d’un patient marocain de sexe féminin issue d’un mariage consanguin adressée pour une installation progressive d’une hypotonie à partir de l’âge de 6 mois. La chromatographie des acides organique à objectivée une légère diminution de l’acylcarnitine et l’imagerie par résonnance magnétique cérébral a objectivé des anomalies de la substance grise et des faisceaux cortico-spinaux. Devant ce tableau clinique non typique nous avons réalisé un exome clinique pour suspucion de pathologie métabolique, ce qui nous a permis de poser le diagnostic de l’acidurie glutarique de type I en objectivant la présence de la mutation c.1213A>G (p.Met405Val) du gène GCDH à l’état homozygote. Il s’agit d’une muation liée à un phénotype low excretoire et qui peut passer inaperçus au début de la maladie.

Nous rapportant par cette observation les particularitées clinique et radiologiques de la forme insidieuse de l’acidurie glutarique type I ainsi que le caractère faible excretoire de certains génotypes rendant le diagnostic difficile à la période néonatale et nous soulignant l’intérêt de l’exome clinique dans le diagnostic des pathologies métabolique.


Mouna OUHENACH, Yasmina RAHMUNI (Rabat, Maroc), Jaber LYAHYAI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #37704 - IP43 Récurrence de mutation de novo du gène IKBKG au sein d'une même famille.
Récurrence de mutation de novo du gène IKBKG au sein d'une même famille.

 

L'Incontinentia Pigmenti (IP, syndrome de Bloch-Sulzberger) est une maladie multisystémique qui associe des lésions cutanées spécifiques évoluant en quatre stades, et parfois une atteinte du système nerveux central, des yeux, des cheveux, des dents, des atteintes musculo-squelettiques. Les cas familiaux (2/3) et sporadiques (1/3) sont causés par des variants pathogènes du gène IKBKG. Nous rapportons ici une famille inhabituelle où deux demi-soeurs sont atteintes d'Incontinentia Pigmenti suite à des mutations survenues de novo à 2 reprises sur leur chromosome X d'origine paternelle. Cette observation souligne l’ importance d’un diagnostic clinique solide à l’ère des études pangénomiques.


Julie STEFFANN (Paris), Judite DE OLIVEIRA SANTOS, Anne-Laure ZELBIN, Smail HADJ-RABIA, Fabienne CHARBIT-HENRION, Florence PETIT
00:00 - 00:00 #38606 - IP440 Les mutations gain de fonction de KDF1 sont une cause de maladie de Verneuil associée à une dysplasie ectodermique via une stabilisation de IKKα.
Les mutations gain de fonction de KDF1 sont une cause de maladie de Verneuil associée à une dysplasie ectodermique via une stabilisation de IKKα.

Introduction

Une histoire familiale est identifiée chez un tiers des patients souffrant de maladie de Verneuil (hidrosadénite suppurée, HS) mais des anomalies génétiques ne sont identifiées que chez moins de 10% d’entre eux. La HS peut être une des manifestations de pathologies génétiques complexes, telles que la trisomie 21, ou être monogénique. Ainsi, un article de 2017 a identifié KDF1 comme un gène causal de dysplasie ectodermique (DE) associée à une HS de sévérité variable dans une grande famille Saoudienne. L’association de KDF1 avec la DE n’a été répliquée qu’une seule fois sans que le patient rapporté dans l’étude n’ait de signes en faveur d’une HS. En raison de la dysplasie ectodermique présentée par les souris Kdf1 ko, il a été fait l’hypothèse que les mutations chez l’homme induisent une perte de fonction.

Patient et Méthodes

Nous rapportons l’observation d’un adolescent porteur suivi pour une HS sévère et réfractaire aux traitements associée à une dysplasie ectodermique hypohidrotique.

Nous avons quantifié la réponse Interféron sanguine du patient ainsi que celle d’un des individus de la famille Saoudienne mentionnée plus haut. De plus, nous avons étudié par co-immunoprécipitation l’impact des mutations de KDF1 sur son interaction avec IKKα à la fois sur un modèle in vitro et dans des cultures de fibroblastes des deux patients.

Résultats

Une mutation de novo de KDF1 a été mise en évidence chez le patient français. Une signature interféron de type 1 a été identifiée dans les prélèvements sanguins des deux patients testés. Une augmentation de l’affinité des mutants KDF1 pour IKKα a été démontrée. Cet accroissement aboutissait à une stabilisation d’IKKα et donc à une augmentation de son expression.

Discussion

Nos données confirment l’implication de KDF1 dans une forme syndromique rare de HS soulignant l’importance de rechercher des signes, même mineurs, de DE chez les personnes présentant une HS. De plus, nos données sont en faveur d’un effet gain de fonction des mutations de KDF1 entrainant une activation d’IKKα et une réponse Interféron de type 1 systémique. Ces résultats incitent à étudier le rôle de KDF1 et d’IKKα dans les formes non-syndromiques de maladie de Verneuil et pourraient aboutir à l’identification de nouvelles pistes thérapeutiques.


Alban ZIEGLER (Angers), Frédéric EBSTEIN, Hanan SHAMSELDIN, Yousef BINAMER, Clément PROUTEAU, Elke KRUEGER, Dominique BONNEAU, Fowzan S. ALKURAYA, Ludovic MARTIN
00:00 - 00:00 #38607 - IP441 Maladie des noyaux gris centraux sensible à la biotine et à la thiamine : un diagnostic différentiel traitable du syndrome de Leigh.
Maladie des noyaux gris centraux sensible à la biotine et à la thiamine : un diagnostic différentiel traitable du syndrome de Leigh.

Introduction

La maladie des noyaux gris centraux sensible à la biotine et à la thiamine (MNGCBT) est une maladie autosomique récessive, causée par des mutations bialléliques du gène SLC19A3. Elle est caractérisée par une encéphalopathie subaiguë récurrente avec une détérioration neurologique ultérieure. Sans traitement, l'évolution clinique pourrait être fatale.

Observation

Nous rapportons le cas d’un garçon MA âgé de 2 ans et 1 mois, issu de parents consanguins, suivi pour encéphalopathie infantile. Il présentait une régression motrice associée à des mouvements anormaux depuis l’âge de 7 mois. Sa sœur, suivie pour une épilepsie réfractaire depuis l’âge de 6 mois,  est décédée à l’âge de 18 mois dans un état de mal épileptique.

L’examen chez MA a objectivé une hypertonie axiale et périphérique avec des réflexes ostéotendineux présents et symétriques sans signes dysmorphiques. Les enzymes musculaires et les bilans métaboliques étaient sans anomalies. L’électroencéphalogramme était normal. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale a montré un hypersignal bilatéral et symétrique des thalami, des putamens et de la substance blanche sous corticale, plus marqué en pariétal avec un pic de lactate à la spectroscopie, évoquant un syndrome de Leigh. L’évolution était marquée par une perte de la marche à 2 ans avec vomissements et une aggravation rapidement fatale. La recherche ciblée des mutations de l’ADN mitochondrial (m.8993T > G et m.8993T > C), responsables du syndrome de Leigh, était négative. Cependant, un séquençage de l’exome entier a objectivé la présence d’un variant pathogène c.1264A > G (p.Thr422Ala) au niveau du gène SLC19A3 à l’état homozygote, responsable de la MNGCBT. 

Conclusion

 La MNGCBT constitue un diagnostic différentiel crucial du syndrome de Leigh. Par conséquent, un traitement précoce par supplémentation en biotine et thiamine est recommandé pour tout patient présentant des lésions des noyaux gris centraux et symptômes neurologiques jusqu'à ce que la MNGCBT soit exclue.


Maha CHAABENE, Manel GUIRAT, Souhir GUIDARA, Fatma MAAZOUN (Paris), Med Ali KESENTINI, Wafa BOUCHAALA, Chahinez TRIKI, Hassen KAMOUN, Ikhlas BEN AYED
00:00 - 00:00 #38611 - IP444 Encéphalopathie développementale et épileptique néonatale due à un variant homozygote perte de fonction du gène DENND5A.
Encéphalopathie développementale et épileptique néonatale due à un variant homozygote perte de fonction du gène DENND5A.

Les variants homozygotes au niveau du gène DENND5A sont associés à une encéphalopathie développementale et épileptique sévère caractérisée par une épilepsie néonatale, un retard de développement global, une hypotonie, une spasticité et des traits du visage grossiers. Certains patients peuvent présenter des calcifications cérébrales à l’imagerie.

Nous rapportons l’observation d’une fille, âgée de 02 ans, adressée au service de génétique médicale à l’hôpital Hédi Chaker Sfax pour une épilepsie néonatale, un retard du développement psychomoteur, une microcéphalie et une surdité. Elle est issue d’un mariage consanguin. Elle avait un frère ainé avec une surdité isolée et un autre frère cadet décédé, ayant une acidurie glutarique type 2, retenue sur le profil de la chromatographie d’acides organiques urinaires. L’examen physique à l’âge de 09 mois a objectivé une microcéphalie (-5.9DS) sans traits grossiers du visage. Le fond d’œil a révélé une pâleur papillaire bilatérale. Le scanner cérébral a mis en évidence des calcifications sus et sous tentorielles sous corticales des lobes frontaux et occipitaux et des noyaux gris centraux. La chromatographie des acides organiques urinaires était normale. Le séquençage de l’exome entier chez la patiente a identifié un nouveau variant frameshift probablement pathogène à l’état homozygote dans le gène DENND5A, considéré comme étant la cause probable du tableau clinique de notre patiente. La ségrégation familiale de ce variant est en cours.

Ainsi, le séquençage haut débit a bien contribué à surmonter le problème de la grande hétérogénéité génétique des encéphalopathies développementales et épileptiques. Cette confirmation moléculaire a permis de donner un conseil génétique adéquat pour cette famille consanguine.


Maha CHAABENE, Manel GUIRAT, Imene BOUJELBENE, Fatma MAAZOUN (Paris), Med Ali KESENTINI, Hedia KLAA, Ilhem TURKI, Sonia NEJI, Moncef FEKI, Hassen KAMOUN, Ikhlas BEN AYED
00:00 - 00:00 #38616 - IP446 Recherche des causes génétiques des épilepsies canines comme modèle des épilepsies humaines.
Recherche des causes génétiques des épilepsies canines comme modèle des épilepsies humaines.

Chez l’homme, l’épilepsie est la maladie neurologique la plus invalidante, avec un grand nombre de formes, chacune étant considérée comme une maladie rare. Il est intéressant de noter que l'épilepsie est également répandue dans l’espèce canine, avec 5% de chiens atteints, chaque race ou groupe de races présentant une forme clinique spécifique avec une prévalence élevée sous-jacente à une origine génétique spécifique à chaque race. Cependant, à ce jour, malgré les nombreuses races canines touchées, les études en cours concluent plutôt à des formes multigéniques et peu de gènes impliqués ont été découverts. Ainsi, nous proposons une approche originale en étudiant et comparant quatre races de chiens particulièrement prédisposées à l’épilepsie généralisée et présentant des crises tonico-cloniques : grand bouvier Suisse, bouvier bernois, cane corso et dogue de Bordeaux pour lesquels nous avons collecté des échantillons d'ADN et les données cliniques de chiens atteints et de chiens indemnes. L’hypothèse étant que chez les bouviers bernois et les grands bouviers suisses, qui présentent les mêmes origines géographiques et génétiques, l’épilepsie serait due à des mutations communes ; et nous faisons la même hypothèse pour les cane-corso et les dogue de Bordeaux, qui appartiennent au même groupe de races des molossoïdes.

Ainsi, pour rechercher les gènes et les mutations impliqués, nous avons déjà séquencé le génome complet de 2 chiens atteints et 3 chiens sains dans chacune des 4 races d’intérêt. Les séquences ont été alignées sur le génome de référence CanFam4, en utilisant le pipeline GATK. Les séquences ensuite été comparées aux séquences génomiques de plus 300 chiens sains d’épilepsie, afin d'identifier les altérations génétiques des 4 races et de trouver les variations communes aux différentes races, 2 à 2 (bouvier bernois / grand bouvier Suisse et cane corso / Dogue de Bordeaux). L’effet des variants ainsi identifiés a été prédit en utilisant l’outil snpEFF.

Les analyses préliminaires de ces données sont encourageantes, des variants communs étant annotés dans des gènes candidats fonctionnellement pertinents. Ces variants doivent maintenant être validés sur un plus grand nombre de chiens des races d’intérêt ainsi que dans d’autres races ne présentant pas d’épilepsie génétique. Nous espérons vivement que cette approche nous permettra d’identifier les bases génétiques des épilepsies dans ces races canines et apportera de nouveaux gènes candidats aux épilepsies humaines correspondantes, présentant ainsi un intérêt diagnostic et thérapeutique en médecine humaine et vétérinaire.


Pascale QUIGNON, Escriou CATHERINE, Stéphanie MOTTIER, Anna LETKO, Catherine ANDRE (Rennes)
00:00 - 00:00 #38617 - IP447 Glycogénose type III : Particularités génétiques dans le sud tunisien.
Glycogénose type III : Particularités génétiques dans le sud tunisien.

Introduction

La glycogénose de type III ou maladie de Forbes, est une erreur innée du métabolisme du glycogène, entrainant un déficit en enzyme débranchante du glycogène, l’amylo-1, 6-glucosidase, caractérisée par une hépatopathie sévère et/ou une atteinte musculaire. Elle est due à des mutations homozygotes au niveau du gène AGL (1p21.2). Plus de 300 mutations ont été identifiées à ce jour, et le variant c.3980G > A (p.W1327X) est la mutation avec effet fondateur en Tunisie et précisément à Mahdia.

Patients et méthodes

Etude rétrospective de patients Tunisiens suspects de glycogénose type III adressés au service de Génétique Médicale du CHU Hedi Chaker de Sfax, durant l’année 2022. Un séquençage ciblé de l’exon 31 du gène AGL (NM_000642.3) a été réalisé à la recherche de la mutation fondatrice de Mahdia c.3980G > A (p.W1327X).

Résultats

Il s’agissait de 6 cas appartenant à 6 familles non apparentées. Un mariage consanguin était noté dans 4 familles. Les patients étaient originaires de : la région d’El Hencha (2 patients), Sidi Bouzid (2 patients), Sfax (1 patient) et Gafsa (1 patient). L’âge moyen des premiers signes était de 3 ans et l’âge moyen du diagnostic était de 8 ans.

Le diagnostic de glycogénose type III était confirmé en objectivant la présence de la mutation fondatrice c.3980G > A (p.W1327X) à l’état homozygote chez 3 patients présentant un tableau compatible comportant essentiellement une hypoglycémie, une hépatomégalie et une cytolyse hépatique. Deux patients ont bénéficié de ponction biopsie du foie montrant la présence de filaments de glycogène. Par ailleurs, les 3 patients étaient issus de mariages consanguins et originaire d’El Hencha (2 cas) et de Gafsa (1 cas). Pour les autres patients, un séquençage de tout le gène AGL est envisagé.

Conclusion

L’identification d’une mutation avec effet fondateur en Tunisie présente un grand intérêt pour Le diagnostic moléculaire de la glycogénose type III dont le pronostic reste réservé.


Maha CHAABENE, Manel GUIRAT, Manel HSAIRI, Souhir GUIDARA, Fatma MAAZOUN (Paris), Hassen KAMOUN, Lamia GARGOURI, Ikhlas BEN AYED
00:00 - 00:00 #38618 - IP448 Etude du polymorphisme C677T du gène MTHFR chez une population épileptique Marocaine.
Etude du polymorphisme C677T du gène MTHFR chez une population épileptique Marocaine.

L’épilepsie est une maladie neurologique chronique qui se caractérise par des crises alternées. Les crises épileptiques sont des manifestations d’une activité électrique anormale dans le cerveau, et peuvent s’exprimer de différentes manières : des mouvements involontaires, des absences, des pertes de conscience… Il existe plusieurs facteurs à l’origine de la survenue de cette pathologie y compris les facteurs génétiques et environnementaux. Le polymorphisme C677T du gène MTHFR est une mutation génétique affectant l’activité de l’enzyme MTHFR. Cette modification a un impact sur plusieurs métabolismes physiologiques chez l’homme et peut entrainer plusieurs troubles neurologiques et cardiaques. La prévalence du polymorphisme C677T chez les patients épileptiques a fait l’objet de nombreuses recherches. Notre étude a été menée sur des patients marocains épileptiques recrutés au Centre Hospitalier Universitaire IBN ROCHD dans l’objectif de déterminer la distribution du polymorphisme C677T du gène MTHFR dans cette population en utilisant la technique moléculaire de PCR-RFLP. Les patients étaient répartis selon un sexe ratio à prédominance masculine avec une moyenne d'âge de 12,9 ans. Les crises d’épilepsie étaient généralisées (100%). De plus, 20% des patients présentaient une épilepsie pharmaco-résistante. Sur le plan moléculaire, l’analyse du polymorphisme C677T du gène MTHFR a montré que 30 % des patients ne portaient pas la mutation et 70% présentaient le génotype hétérozygote CT. Les fréquences des allèles C et T étaient de 65% et 35% respectivement. Notre étude a été menée sur des patients marocains épileptiques recrutés au Centre Hospitalier Universitaire IBN ROCHD dans l’objectif de déterminer la distribution du polymorphisme C677T du gène MTHFR dans cette population en utilisant la technique moléculaire de PCR-RFLP. Les patients étaient répartis selon un sexe ratio H/F à prédominance masculine avec une moyenne d'âge de 12,9 ans. Les crises d´épilepsie étaient généralisées (100%). De plus, 20% des patients présentaient une épilepsie pharmaco-résistante. Sur le plan moléculaire, l’analyse du polymorphisme C677T du gène MTHFR a montré que 30 % des patients ne portaient pas la mutation et 70% présentaient le génotype hétérozygote CT. Les fréquences des allèles C et T étaient de 65% et 35% respectivement. A la lumière de ces données moléculaires, d’autres études sont nécessaires afin d’analyser la corrélation génotype-phénotype entre le polymorphisme C677T du gène MTHFR et l’épilepsie afin de mieux comprendre l’implication de ce polymorphisme dans l’épilepsie. 


Amal TAZZITE (Casablanca, Maroc), Wafaa BOUZROUD, Fatima MAAROUF, Sarah BERRADA, Yousra IBENBRAHIM, Hind DEHBI
00:00 - 00:00 #38620 - IP449 Complexité d’interprétation des résultats de séquençage de l’ADN mitochondrial : discussion de l’association d’une myopathie à un variant du gène MT-TL1.
Complexité d’interprétation des résultats de séquençage de l’ADN mitochondrial : discussion de l’association d’une myopathie à un variant du gène MT-TL1.

Introduction

Les cytopathies mitochondriales sont des pathologies complexes associées à une grande hétérogénéité clinique et génétique. En effet, ces pathologies sont en rapport avec des variants dans différents gènes soit nucléaires soit mitochondriaux. Par ailleurs, le taux d’hétéroplasmie des variants de l’ADN mitochondrial (ADNmt) dans différents tissus représente l’un des facteurs les plus important de cette variabilité clinique inter et intra familiale.

Dans ce travail, nous présentons le cas d’un frère et d’une sœur présentant une myopathie et chez lesquels on a trouvé un variant du gène MT-TL1 codant pour l’ARN de transfert mitochondrial de la leucine 1.

Patients et méthodes

Il s’agit de deux patients suivis pour une suspicion de cytopathie mitochondriale et chez lesquels un variant du gène MT-TL1 a été mis en évidence par séquençage NGS de la totalité l’ADNmt.

Observations

L’enfant TS a été adressé à l’âge de 7 ans pour exploration d’une cardiomyopathie associée à une myopathie.  Sa Sœur TJ a consulté à l’âge de 6 ans pour une fatigabilité musculaire. L’enquête familiale avait révélé des atteintes cardiaques et musculaires isolées ou associées chez plusieurs membres de la famille maternelle.

L’examen neurologique des deux enfants a retrouvé une fatigabilité, une faiblesse musculaire et une amyotrophie. TS présentait en plus un ptosis bilatéral et sa sœur avait des réflexes rotuliens faibles. Les CPK et la LDH étaient élevés chez les deux enfants. L’éléctromyogramme était sans anomalies chez le garçon et il était compatible avec une atteinte myogène modérée chez sa sœur.

Une biopsie musculaire a révélé chez le patient une discrète inégalité de la taille des fibres avec un aspect compatible avec une cytopathie mitochondriale sur les colorations oxydatives. Il présentait, par ailleurs, une cardiomyopathie évolutive, initialement hypertrophique puis mixte puis dilatée.

Une acidose lactique et une élévation du rapport lactates/pyruvate ont permis de suspecter une cytopathie mitochondriale chez les deux enfants.

Le séquençage de la totalité de l’ADNmt sur sang périphérique chez TS et TJ avait montré le variant m.3251A > G du gène MT-TL1(NC_012920.1) à des taux d’hétéroplasmie respectifs de 57 et 63%. Leur mère asymptomatique présentait ce variant à un taux d’hétéroplasmie de 26% sur le même tissu. Par ailleurs, l’analyse par PCR longue de l’ADNmt chez les patients et leur mère n’a montré pas de grandes délétions.

Ce variant a été rapporté antérieurement et il a été classé pathogène chez des patients présentant une fatigabilité musculaire. Néanmoins, sa présence chez la mère remet en question son implication dans le phénotype de nos patients.

Conclusion

Cette observation souligne la complexité de l’interprétation de variants de l’ADNmt dans certains cas. Un séquençage du génome nucléaire de ces patients et des autres membres atteints de leur famille est nécessaire pour rechercher d’autres variants pouvant expliquer leur phénotype.


Sana SKOURI (Tunis), Amel BEN CHEHIDA, Hatem AZZOUZ, Pauline GAIGNARD, Rafik BOUSSAADA, Sameh HAJ TAIEB, Moncef FEKI, Mediha TRABELSI, Ridha M'RAD, Neji TEBIB, Mohamed Slim ABDELMOULA
00:00 - 00:00 #38631 - IP454 Diagnostic par séquençage d’exome d’un cas d’hyperméthioninémie par déficit en adénosine kinase chez une patiente marocaine.
Diagnostic par séquençage d’exome d’un cas d’hyperméthioninémie par déficit en adénosine kinase chez une patiente marocaine.

L’hyperméthioninémie par déficit en adénosine kinase est une erreur innée   du métabolisme, impliquant la méthionine et le métabolisme des purines, caractérisée par une hyperméthioninémie persistante avec des taux élevés de S-adénosylméthionine et de S-adénosylhomocystéine. Il s’agit d’une maladie génétique rare de transmission autosomique récessive, en rapport avec des mutations du gène ADK. Elle se manifeste par une encéphalopathie, un retard global et sévère du développement, une atteinte hépatique légère à sévère, une hypotonie et une dysmorphie faciale notamment une bosse frontale, une macrocéphalie et un hypertélorisme). Des crises d'épilepsie, une hypoglycémie et des malformations cardiaques peuvent être associées. Le tableau clinique est très variable et peut se limiter à une atteinte neurologique isolée.

Nous rapportons le cas d’une patiente marocaine âgée de 4 ans, consanguine,  qui présente un tableau clinique fait de retard psychomoteur, hypotonie, dysmorphie faciale avec front bombé, hypoglycémies à répétition, défaillance hépatique et anomalies de la substance blanche à l’IRM cérébrale.

Un séquençage d’exome complet a été réalisé et a mis en évidence un variant pathogène à l’état homozygote du gène ADK , jamais rapporté dans la littérature, il s’agit d’une délétion de 5pb : c.647_651del avec décalage du cadre de lecture et codon stop prématuré.

Le conseil génétique est celui d’une maladie autosomique avec risque de récurrence de 25% à chaque grossesse chez les parents du propositus.

La prise en charge fait surtout appel à un régime alimentaire pauvre en méthionine.  

Cette observation montre encore une fois l’intérêt du séquençage d’exome dans le diagnostic des maladies génétiques rares en général et les maladies métaboliques en particulier, ce qui permet d’adapter la prise en charge thérapeutique du patient, prodiguer un conseil génétique adéquat à la famille et mettre fin à l’errance diagnostique.


Wafaa JDIOUI (Rabat, Maroc), Maria ZERKAOUI, Hajar BERRANI, Asmae MDAGHRI ALAOUI, Amal THIMOU IZGUA, Song YONGJUN, Kim JIHYE, Ryu SEUNGWOO, Ilham RATBI
00:00 - 00:00 #38639 - IP457 Complications ophtalmologiques dans le syndrome H. Chevauchement phénotypique avec la maladie d’Erdheim-Chester et la maladie de Rosai-Dorfman.
Complications ophtalmologiques dans le syndrome H. Chevauchement phénotypique avec la maladie d’Erdheim-Chester et la maladie de Rosai-Dorfman.

Introduction

Le syndrome H ou syndrome histiocytose-lymphadénopathies plus ou maladie de Rosai-Dorfman (RDD) familiale (OMIM#602782) est une maladie génétique autosomique récessive liée à des variants bialléliques du gène SLC29A3. Cliniquement il associe une hyperpigmentation progressive du bas de l’abdomen et des cuisses, une hépatosplénomégalie, une petite taille, des anomalies cardiaques, une surdité neurosensorielle, un diabète sucré, une exophtalmie, des télangiectasies du visage, une déficience intellectuelle modérée et des camptodactylies.

La maladie d’Erdheim-Chester (ECD) est une forme rare et récurrente d’histiocytose donnant un diabète insipide, une péricardite restrictive, une fibrose péri-rénale et des lésions de sclérose osseuses. Elle est considérée comme une pathologie néoplasique en raison de la découverte de variants somatiques de la voie RAS-MAPK.

Cas clinique

Une femme de 25 ans présente une importante baisse de l’acuité visuelle. Son examen ophtalmologique met en évidence une atteinte choroidienne bilatérale avec néovascularisation choroidienne de l’œil gauche. Ces constatations sont en faveur d’une forme frontière d’histiocytose de type ECD. Cette patiente est suivie depuis l’enfance pour un syndrome H documenté sur le plan génétique (variant homozygote p.Y77Z de SLC29A3). Sa présentation clinique associe une surdité bilatérale de perception appareillée, un diabète insulino-dépendant, une péricardite chronique dans l’enfance, une petite taille (137,4 cm), des poussées inflammatoires récurrentes et inexpliquées, des lésions cutanées pigmentées caractéristiques, des arthralgies et des épisodes pseudo-thrombotiques des orteils.

Discussion

Plusieurs publications soulignent le chevauchement phénotypique entre le syndrome H, l’ECD et la RDD. Cette observation témoigne des ressemblances phénotypiques de ces trois entités à l’occasion d’une complication ophtalmologique inhabituelle. Elle ouvre la porte à des approches thérapeutiques, notamment par le tocilizumab, anticorps monoclonal humanisé qui bloque l’action des récepteurs de l’interleukine 6, associé ou non à une corticothérapie et le cobimetinib, inhibiteur allostérique sélectif et réversible bloquant la voie des MAPK.


Gilles MORIN, Clément FRANÇOIS (Amiens), Florence JOBIC, Alexis BILLES, Luana GIOVANNANGELI, Emma LACHAIER, Santhi SAMY MODELIAR-REMOND, Karine BRAUN, Guillaume JEDRASZAK, Chau TRAN
00:00 - 00:00 #38642 - IP459 Fractures and bone mineral density in adults with arthrogryposis multiplex congenita: a retrospective cohort analysis.
Fractures and bone mineral density in adults with arthrogryposis multiplex congenita: a retrospective cohort analysis.

Arthrogryposis multiplex congenita (AMC) is a heterogeneous group of rare diseases characterized by multiple joint contractures. Low bone mineral density (BMD) of the lumbar spine is reported in children and adolescents with AMC. No studies have evaluated the prevalence of low BMD in adults with AMC. The objective of this study was to evaluate the prevalence of low BMD with dual-energy X-ray absorptiometry (DXA) and prevalence of 25-hydroxy-vitamin D (25OHD) deficiency in adults with AMC.

We performed a retrospective cohort analysis of adult patients with AMC who were enrollees in the French Reference Center for AMC from 2010 to 2020. Fifty-one patients (mean age 32.9±12.6 years) were included and 42 performed DXA.  Thirty-two (62.7%) had Amyoplasia and 19 (37.3%) had other types of AMC (18 distal arthrogryposis, 1 Larsen). Six patients (14.3%) had a lumbar BMD Z-score below -2. The mean of lumbar spine BMD Z-score (-0.03±1.6)) was not significantly lower than BMD expected in the general population.  Six (15.0%) and nine (22.5%) patients had, respectively, a femoral neck and a total hip Z-score below -2. The mean femoral neck (-0.82±1.05) and total hip (-0.93±1.25) BMD Z-score in our patients with AMC were statistically significantly lower than BMD expected in the general population (p<0.001). Femoral neck BMD correlated with calcium levels (rs=0.53, p=0.006), and Six-Minute Walk Test (rs=0.340, p=0.032). Twenty-five individuals with AMC (49.0%) reported 38 fractures. Thirty-one (86.1 %) patients had 25OHD insufficiency.  

In conclusion, adults with AMC have lower hip bone density than expected for the age and more frequently vitamin D insufficiency. Longitudinal studies are necessary to confirm the interest of DXA analysis to predict the risk of future fractures in AMC.


Xavier ROMAND, Romain GASTALDI, Dominic PERENNOU, Athan BAILLET, Klaus DIETERICH (GRENOBLE)
00:00 - 00:00 #37710 - IP46 Pathologies du spectre Zellweger en prénatal : d’un cas à une revue du phénotype.
Pathologies du spectre Zellweger en prénatal : d’un cas à une revue du phénotype.

Les pathologies du spectre Zellweger sont un ensemble de maladies métaboliques rares, touchant environ 1 naissance sur 50 000 à 500 000, et résultant d'une perturbation dans la synthèse des peroxysomes en raison de mutations bialléliques dans un des gènes PEX. La gravité de ces affections est corrélée à la précocité des symptômes, les formes les plus sévères présentant des signes dès la période anténatale. Ceci rend nécessaire la réalisation d’un diagnostic précoce en cas de syndrome malformatif, afin de présenter un pronostic précis pour les parents au cours de la grossesse.

Nous rapportons le cas d’une grossesse interrompue à 29 semaines d'aménorrhée en raison d'anomalies de gyration cérébrale, de malpositions des pieds et d'une hyperéchogénicité rénale chez le fœtus. L'examen fœtopathologique confirme ces malformations et identifie un retard de migration neuronale, des microkystes rénaux, une surcharge en fer hépatocytaire et des calcifications au niveau des patellas. L’ensemble des éléments, en particulier les calcifications des patellas et l’atteinte neurologique, a permis d’évoquer une forme sévère du spectre Zellweger qui a été confirmée par la mise en évidence d’une mutation hétérozygote composite dans le gène PEX6.

Nous avons réalisé une revue des cas 34 publiés dans 24 articles, dont 7 cas familiaux dépistés au premier trimestre. Ils présentaient un phénotype anténatal qui se caractérise principalement par une augmentation de la clarté nucale repérée au premier trimestre, des reins hyperéchogènes et des malformations du système nerveux central comme une ventriculomégalie, des malformations corticales, des malformations de la fosse postérieure et des anomalies de la substance blanche.

Bien que le phénotype postnatal soit relativement bien connu, les connaissances sur le phénotype prénatal restent limitées. Par conséquent, il est essentiel de documenter les éléments du phénotype prénatal afin d’évoquer plus facilement ce diagnostic devant un syndrome polymalformatif, particulièrement à une époque où les exomes en période prénatale sont de plus en plus accessibles.


Loïc COULOIGNER (Brest), Marc PLANES, Anne-Hélène SALIOU, Pascale MARCORELLES
00:00 - 00:00 #38645 - IP461 Etude clinique et génétique de deux formes de dystrophie musculaire congénitale dans le sud tunisien.
Etude clinique et génétique de deux formes de dystrophie musculaire congénitale dans le sud tunisien.

Introduction

Les dystrophies musculaires congénitales (DMC) représentent un groupe hétérogène de maladies génétiques. Plusieurs gènes ont été identifiés, dont le gène LAMA2, impliqué dans la DMC de type 1A (MDC1A, OMIM #607855) ; et le gène FKRP impliqué dans la dystrophie musculaire-dystroglycanopathie de type B5 (MDDGB5, OMIM #606612). Ces deux formes sont de transmission autosomique récessive et se caractérisent chacune par la présence d’une mutation avec un effet fondateur en Tunisie. 

Objectif

Souligner l'intérêt du diagnostic moléculaire de ces deux formes de DMC afin d'établir le conseil génétique approprié.

Patients et méthodes

Etude moléculaire par séquençage ciblé pour rechercher soit la mutation c.8007delT(p.Gln2670AsnfsTer58) dans le gène LAMA2(NM_000426.4), soit la mutation c.1364C>A(p.Ala455Asp) dans le gène FKRP(NM_024301.5), devant un phénotype compatible avec MDC1A ou MDDGB5, respectivement.

Résultats

Le diagnostic d’une DMC de type 1A a été évoqué chez 6 enfants présentant un phénotype compatible : hypotonie néonatale globale, retard des acquisitions motrices, amyotrophie, déformations osseuses, déficit en mérosine à la biopsie musculaire et/ou antécédents familiaux de cas similaires. Ces enfants appartiennent à trois familles non apparentées de la même origine géographique. L’étude moléculaire ciblée a objectivé la présence de la mutation c.8007delT dans le gène LAMA2 à l'état homozygote.

Pour la MDDGB5, le diagnostic a été retenu chez 6 enfants appartenant à quatre familles non apparentées dont 3 ont la même origine géographique. Le diagnostic a été évoqué devant un phénotype compatible: hypotonie globale, augmentation des enzymes musculaires, atteinte myogène à l’EMG et/ou anomalies de la substance blanche à l’IRM cérébrale.

L’étude de la ségrégation a permis de confirmer que chacun des parents est porteur hétérozygote de la mutation avec ainsi un risque de récurrence de 25 %. Deux familles ont opté pour un diagnostic prénatal, ce qui a permis de prédire un fœtus atteint de MDDGB5, justifiant une interruption médicale de la grossesse.

Conclusion

La présence de mutation fondatrice pour deux formes de DMC en Tunisie facilite le diagnostic de ces maladies hétérogènes sur le plan génétique. La confirmation moléculaire permet de prodiguer un conseil génétique adéquat et d'éviter la récidive et la survenue de ces maladies de prise en charge lourde.


Imene BOUJELBENE, Maha CHAABENE, Fatma ABDELHEDI, Fatma MAAZOUN (Paris), Souhir GUIDARA, Nadia KOLSI, Asma BEN HALIMA, Wafa BOUCHAALA, Lamia SFAIHI, Nedia HMIDA, Mediha TRABELSI, Hassen KAMOUN, Ikhlas BEN AYED
00:00 - 00:00 #38650 - IP465 Forte prévalence en Afrique du Nord de la mutation c.875-1G>A du gène APTX dans les ataxies avec apraxie oculomotrice type 1 (AOA1).
Forte prévalence en Afrique du Nord de la mutation c.875-1G>A du gène APTX dans les ataxies avec apraxie oculomotrice type 1 (AOA1).

 L'ataxie avec apraxie oculomotrice de type 1 est une maladie neurologique qui appartient au groupe des ataxies cérébelleuses autosomiques récessives. Elle est due à des mutations bialléliques du gène APTX. 

Elle associe une ataxie, une apraxie oculomotrice (AOM), des polyneuropathies, une hypoalbuminémie et une hypercholestérolémie.

   Nous présentons dans ce travail les observations de deux patients adressés pour diagnostic génétique d'une ataxie avec apraxie oculomotrice. Le premier patient, d’origine marocaine, est consanguin et sporadique. Le deuxième patient, d’origine libyenne, est également consanguin et appartient à une fratrie de 11 dont quatre individus sont atteints. Devant l'hétérogénéité clinique et génétique des ataxies, une analyse par séquençage haut débit (NGS) a été réalisée.  Elle a permis de mettre en évidence chez les deux patients la présence de la mutation c.875-1G>A à l’état homozygote au niveau  du gène APTX qui code pour la protéine Aprataxin. Ce résultat est compatible avec le diagnostic d'ataxie avec apraxie oculomotrice de type 1. Cette mutation a déjà été  rapportée, dans la littérature, chez d'autres patients nord-africains atteints d'AOA 1, et à notre connaissance n’a jamais été retrouvée à ce jour chez des patients d’une autre origine ethnique. 

    A travers ce travail, nous mettons l’accent sur l’utilité du NGS dans le diagnostic précis des pathologies hétérogènes comme les ataxies. Nous discutons également l'intérêt de l'épidémiologie moléculaire pour identifier les mutations ethniques pertinentes à rechercher en première intention chez les patients d’origine marocaine et maghrébine, avant de recourir au NGS qui reste encore coûteux et non disponible en routine dans notre contexte. 

 


Lamiae AFIF (RABAT, Maroc), Ilham RATBI, Amal CHIGUER, Jaber LYAHYAI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38653 - IP468 Spliceosomopathie par mutation dans le gène CWC27 : A propos d’un cas.
Spliceosomopathie par mutation dans le gène CWC27 : A propos d’un cas.

Le recours aux techniques de séquençage de génome (GS) dans un cadre diagnostique grâce au plan PFMG permet de résoudre certaines impasses diagnostiques chez des patients chez lesquels les panels réalisés en 1ère intention sont négatifs. Nous présentons le cas d’une jeune fille adressée dans la préindication "génodermatoses" pour hypotrichose, xérose cutanée, leucodermie punctiforme des membres inférieurs, parodentopathie, associés à un retard staturo-pondéral, une déficience intellectuelle (DI), cataracte, des anomalies rénales et squelettiques. Les analyses antérieures de différents panels étaient négatives.

L’analyse de génome a mis en évidence une variation de séquence à l’état homozygote dans le gène CWC27 :

CWC27:c.599+1G>A  (classe 5, NGS-Diag).

Ce variant, absent des bases de données populationnelles, avait précédemment été décrit dans une autre famille (PMID: 28285769) . Il entraine une altération de l’épissage du pré-messager avec création d’un site cryptique d’épissage dans l’exon 6, décalage du cadre de lecture et apparition de codons stop prématurés.

Le gène CWC27 code une cyclophiline, protéine associée au complexe de jonction des exons (EJC) qui interagit avec le spliceosome lors de l’épissage. Les variations pathogènes tronquantes ou altérant l’épissage sont responsables d’un syndrome très rare de transmission autosomique récessive (Retinitis pigmentosa with or without skeletal anomalies ou RPSKA) (OMIM#250410), primitivement décrit comme associant rétinite pigmentaire avec ou sans anomalies squelettiques, brachydactylie, petite taille, dysmorphie faciale et troubles neurologiques. Le phénotype s’est par la suite affiné avec notamment la présence d’anomalies de l’ectoderme.

Nous lançons un appel à collaboration pour des patients porteurs de variants dans CWC27 afin de compléter la description phénotypique du syndrome et de caractériser d’éventuelles corrélations génotype-phénotype.

Ce diagnostic a été permis grâce à l'accès aux données de GS générées par le GCS AURAGEN dans le cadre du PFMG ainsi qu'à une collaboration entre interpréteurs et prescripteur. La description clinique du phénotype des patients est un prérequis fondamental pour permettre une analyse de GS exhaustive et pertinente.

 


Louis LEBRETON (Bordeaux), Isabelle CREVEAUX, Victor MARIN, Khaoula ZAAFRANE KHACHNAOUI
00:00 - 00:00 #38660 - IP472 Etude moléculaire du premier gène candidat MECP2 responsable du syndrome de Rett et investigation bio-informatique des changements nucléotidiques identifiés.
Etude moléculaire du premier gène candidat MECP2 responsable du syndrome de Rett et investigation bio-informatique des changements nucléotidiques identifiés.

Le syndrome de Rett est une atteinte neurologique. Elle affecte presque exclusivement les filles avec une prévalence d’environ 1/10 000 à 1/15 000. Cette maladie apparaît entre l’âge de 6 à 18 mois de la fille. Le signe le plus distinctif est l’apparition des mouvements stéréotypés des mains. Cette maladie génétique est causée par des anomalies dans le gène MECP2 (Methyl-CpG-Binding Protein 2) codant pour la protéine MeCP2 ayant un rôle dans la méthylation.

L’objectif de cette investigation est l’étude moléculaire du gène MECP2, le premier gène responsable de cette anomalie génétique chez des patientes atteintes du syndrome de Rett dans la population tunisienne.

Le séquençage automatique du gène MECP2 a révélé la présence de la délétion (c.378_17delT) chez deux patientes tunisiennes et de la mutation ponctuelle (c.861C>T) pour la première fois en Tunisie.

En effet, la délétion (c.378_17delT) élimine la Thymine (T) localisée dans l’intron 3 en amont de 17 pb de la position c.378 (c.378_17delT) de l’exon 4 du gène MECP2.

La mutation (c.861C>T) représente une transition de C en T à la position 861 de l’ADN codant du gène MECP2. Cette mutation est silencieuse ; elle n’entraine pas la substitution du résidu Alanine à la position 287 de la protéine MeCP2, qui reste conservé.

Une exploration bioinformatique a été réalisée sur ces changements nucléotidiques identifiés afin de prédire leurs impacts sur les processus moléculaires dont l’expression du gène  MECP2 est impliquée.

En conclusion, cette étude a permis de révéler deux changements nucléotidiques identifiés au niveau du gène MECP2 et de prédire leurs conséquences génétiques et moléculaires via une investigation bioinformatique.


Rania GHORBEL (Sfax, Tunisie), Raouia GHORBEL, Neila BELGUITH, Leila AMMAR-KESKES, Faiza FAKHFAKH
00:00 - 00:00 #38668 - IP477 Description de 2 nouveaux cas en faveur de l’implication de variants bialléliques du gène CRIPT dans une forme syndromique reconnaissable de poikilodermie.
Description de 2 nouveaux cas en faveur de l’implication de variants bialléliques du gène CRIPT dans une forme syndromique reconnaissable de poikilodermie.

La poikilodermie est caractérisée par une atrophie cutanée, des telangiectasies et des modifications maculaires de la pigmentation entrainant un aspect cutané irregulier. Elle est soit acquise ( principalement infectieuse, auto-immune ou néoplasique) soit d’origine génétique. Peu de forms syndromiques sont décrites, incluant les syndromes de Bloom et de Rothmund-Thomson, causés par des mutations bi-alléliques des gènes  RECQL3 et ANAPC1/RECQL4 respectivement.

CRIPT est une petite protéine de 101 acides aminés, riche en cysteine, très conservée, capable de se lier au domaine PDZ, et exprimée dans un large nombre de tissues. Au niveau cérébral, elle régule l’interaction entre la protéine PSD95 - post synaptic density-95 - via sa liaison au domaine PDZ, essentielle à l’induction de la croissance dendritique par CRIPT. Hors du cerveau, le role fonctionnel de CRIPT demeure inconnu.

 

Des variants bialléliques au sein du gene CRIPT ont initialement été rapportés chez 2 individus présentant un nanisme primordial et une dysmorphie faciale caractéristique en 2014. Un examen dermatologique détaillé n’avait alors pas été réalisé. Suite à la publication d’un cas supplémentaire présentant un phenotype similaire, une entité OMIM a été créée, définie par “ petite taille, microcéphalie et dysmorphie faciale reconnaissable” (SSMCF, MIM #615789).  Nous rapportons 2 individus, porteurs d’une même  mutation homozygote faux-sens au sein du gène CRIPT, et présentant un phenotype élargi ainsi que leur suivi longitudinal. Ils présentent une poikilodermie, une microcéphalie, un retard de croissance, des anomalies squelettiques, et un deficit intélectuel. En complément des signes décrits précédemment, ces descriptions permettent un élargissement du spectre clinique par une myopie sévère et des anomalies des extrémités. Ces 2 descriptions additionnelles sont en faveur de l’association  de variants bialléliques du gene CRIPT à une entité clinique reconnaissable  appartenant au spectre des poikilodermies syndromiques. Les 2 familles rapportées, non apparentées sont d’origine marrocaine, suggérant un éffet foundateur dans cette region géographique.

Nous résumerons les spectres génotypique et phénotypique associés au syndrome SSMCF lié à CRIPT, en incluant 2 nouveaux individus


Bénédicte DEMEER (Amiens)
00:00 - 00:00 #38695 - IP484 Prise en charge des taches café-au-lait de l’enfant prépubère : étude de pratiques médicales.
Prise en charge des taches café-au-lait de l’enfant prépubère : étude de pratiques médicales.

Les taches café-au-lait (TCL) sont fréquentes chez l'enfant. Dans la majorité des cas, elles sont sans signification médicale. Elles sont parfois le signe précoce d’une génodermatose et font partie des critères diagnostic de la Neurofibromatose de type 1 (NF1). Il n’existe aucune recommandation ou consensus d’experts sur la prise en charge des enfants avec TCL multiples isolées. Nous avons réalisé une étude de pratiques médicales face aux TCL de l’enfant prépubère.

 

Nous avons mené une étude descriptive et transversale via une enquête de type connaissances, attitudes, pratiques (CAP). Le questionnaire a été envoyé par mail aux pédiatres et médecins généralistes de Lorraine et aux dermatologues de France. Il comportait 26 items incluant 3 situations cliniques décrivant un risque prédictif différent de développer une NF1. L’objectif principal était de décrire les pratiques médicales en région Lorraine quelle que soit la spécialité. Les objectifs secondaires étaient de les décrire en fonction de la spécialité et du type d'exercice. Pour les dermatologues, les pratiques médicales ont été analysées selon la région d'exercice en France.

Nous avons obtenu 190 réponses en Lorraine ; 39 des 103 dermatologues en exercice (37,8%), 71 des 252 pédiatres (28,2%) et 80 des 3266 généralistes (2,5%). Le besoin d’avoir des recommandations a été exprimé par 94,2% des médecins. Les critères NF1 étaient connus par 74,7% des médecins, 91,5% et 100% des pédiatres et dermatologues contre 47,5% des généralistes (p < 0,0001). La majorité des médecins se sont trompés dans l’évaluation du risque intermédiaire et élevé de développer une NF1 (66,5% et 58,5% respectivement), sans différence entre les spécialistes. Le risque élevé était significativement mieux évalué par les dermatologues hospitaliers que libéraux (76,9% contre 35,3%, p = 0,02). Le faible risque était bien évalué dans 53% des cas. En présence de 3 à 5 TCL, 20,5% des médecins ont prescrit un bilan et 76,5% à partir de 6 TCL. Dans ce dernier cas, 44% des généralistes ont prescrit un fond d'œil, contre 76,7 % et 83,3 % des pédiatres et dermatologues (p < 0,0001). Une IRM cérébrale a été prescrite par 70% des pédiatres contre 43,6% et 40% des généralistes et dermatologues (p = 0,004). Les connaissances et attitudes des dermatologues étaient homogènes sur le territoire français.

 

En Lorraine, les taux de participation ont été particulièrement élevés pour une étude basée sur un questionnaire en ligne. Cela peut refléter l’intérêt que les médecins portent à ce sujet et le besoin ressenti d’établir des recommandations sur la prise en charge des enfants avec TCL multiples isolées. Bien que les connaissances sur la NF1 soient correctes en Lorraine, l’évaluation du risque en fonction de l’âge de l'enfant et du nombre de TCL est mauvaise. L’établissement de recommandations permettrait une meilleure prise en charge des patients avec un dépistage précoce des maladies génétiques avant l'apparition de tout autre signe.


Julie BOULANGER (NANCY), Laurie MONITOR, Anne-Claire BURSZTEJN
00:00 - 00:00 #37727 - IP49 Recurrent Benign Paroxysmal Positional Vertigo in DFNB16 Patients with Biallelic STRC Gene Deletions.
Recurrent Benign Paroxysmal Positional Vertigo in DFNB16 Patients with Biallelic STRC Gene Deletions.

Objective: Deletions of STRC gene (DFNB16) account for 12%

of isolated congenital mild to moderate hearing loss (HL). In

mice, the stereocilin protein, encoded by STRC, is present in the

vestibular kinocilium embedded in the otoconial membrane of

the utricular macula. Despite this, effects on vestibular function

have not been widely investigated. The aimof this study was to investigate

the prevalence of benign paroxysmal positional vertigo

(BPPV) in a cohort of DFNB16 patients.

Study Design: Observational descriptive epidemiological study.

Setting: Single-center study, in a tertiary referral center.

Patients: Older than 5 years, with a genetic diagnosis of HL related

to biallelic STRC gene deletions, diagnosed between 2015

and 2021

Intervention: Patients or their parents were interviewed to determine

whether they had experienced vertigo or episodes of

BPPV.

Main Outcome Measure: Criteria were at least five acute episodes

of rotatory vertigo, each lasting less than 1 minute, episodes

triggered by changes in specific head position, and an absence of

neurological symptoms.

Results: Sixty-four patients having mild (33%) tomoderate (66%)

HL were included. Median age was 15 years (range, 648 yr).

Prevalence of BPPV was 39%(25 of 64).Median age of first onset

was 13 years (range, 318 yr).

Conclusions: This study showed recurrent BPPVand early age of

onset in patientswith biallelic STRC gene deletions. BPPV may be

associated with the HL phenotype in patients with STRC gene deletions.

It is important to inform patients and families of this potential

risk such that appropriate management can be proposed.


Sophie ACHARD (Paris), Sandrine MARLIN
00:00 - 00:00 #37728 - IP50 Intérêt de l’ADN libre circulant comme biomarqueur dans les troubles du comportement alimentaire, une étude préliminaire.
Intérêt de l’ADN libre circulant comme biomarqueur dans les troubles du comportement alimentaire, une étude préliminaire.

Objectif :

La libération de l’ADNlibre circulant (cfDNA) dans la circulation sanguine fait intervenir différents mécanismes. Cette libération est en effet physiologique dépendant du mode de vie (Yuwono et al., 2021). Elle est aussi influencée par des contextes pathologiques tels que l'inflammation, le stress oxydatif, l'auto-immunité, la mort cellulaire et les prises médicamenteuses (Kustanovich et al., 2019). Toutes ces situations pouvant être retrouvées chez les individus atteints de troubles psychiatriques, l'analyse du cfDNA semble prometteuse en tant que biomarqueur diagnostique, pronostique ou de réponse au traitement, mais aussi comme support de la recherche thérapeutique par l’apport de connaissances des mécanismes physiopathologiques impliqués. Pour explorer le potentiel biomarqueur du cfDNA et, celui-ci ayant montré son intérêt dans d’autres pathologies psychiatriques (Verebi et al., 2023), nous avons quantifié le cfDNA plasmatique chez des patientes atteintes de différents Troubles du Comportement Alimentaire (TCA).

Méthodes :

Dans cette étude, 110 participantes (98 patientes atteintes de TCA répartis en 30 patientes atteintes de boulimia nervosa, 33 patientes atteintes d'anorexia nervosa (AN) de type restrictif, 35 patientes atteintes d'AN de type hyperphagique/purgative et 12 contrôles) ont été inclues. Le cfDNA d’origine nucléaire (cf-nDNA) et d’origine mitochondriale (cf-mtDNA) ont été quantifiés dans le plasma par deux tests spécifiques Evagreen en PCR digitale, se référant à deux tailles différentes d’amplicons.

Résultats :

Les niveaux plasmatiques de cf-nDNA et de cf-mtDNA ne diffèrent pas significativement entre les contrôles et les patientes atteintes de TCA. Cependant, nous avons observé une proportion significativement plus élevée de fragments longs de cf-nDNA chez les patientes atteintes de TCA, montrant ainsi son intérêt potentiel en tant que biomarqueur pour les TCA.

Conclusion :

Il s'agit de la première étude quantifiant le cfDNA chez des patientes atteintes de TCA. Cette étude met en lumière le potentiel de l'exploration qualitative du cfDNA dans le contexte métabolo-psychiatrique de cette affection. La caractérisation complète du cfDNA pourrait jouer un rôle en tant que biomarqueurs dans les TCA, en fournissant des aperçus des mécanismes ignorés impliqués dans la mise en place chronique de la maladie, telles que l’immunité et l’inflammation.


Camille VEREBI (Paris), Juliette NECTOUX, Philibert DURIEZ, Philip GORWOOD, Nicolas RAMOZ, Thierry BIENVENU
00:00 - 00:00 #37742 - IP54 Études fonctionnelles de deux microARNs surexprimés dans la Progeria de Hutchinson-Gilford et les syndromes apparentés.
Études fonctionnelles de deux microARNs surexprimés dans la Progeria de Hutchinson-Gilford et les syndromes apparentés.

La progéria de Hutchinson-Gilford (HGPS) est une maladie génétique très rare dans laquelle une protéine anormale, appelée progérine, s'accumule dans le noyau avec une toxicité dose-dépendante. La progéria se caractérise par un vieillissement accéléré et prématuré aboutissant à la mort vers l'âge de 14 ans. Les patients présentent de nombreuses anomalies osseuses. Nous avons identifié par NGS la surexpression de deux miARNs issus du même précurseur dans les fibroblastes dermiques des patients. Le premier est connu pour cibler les transcrits de molécules clés impliquées dans la différenciation des chondrocytes et dans la régulation du stress oxydatif. Ces deux miARNs régulent la différenciation ostéoblastique.
Pour élucider le rôle de ces deux miARNs dans la maladie de HGPS, nous avons utilisé des modèles humains et murins : Modulation in vitro des deux miARNs par transfection dans des fibroblastes de patients HGPS et de témoins ; différenciation de cellules souches mésenchymateuses humaines (MSC) HGPS et témoins dérivées d'iPSCs en ostéoblastes et chondrocytes ; ostéoblastes et chondrocytes prélevés sur des souris nouveau-nées WT (wild type) et HGPS (KI LmnaG609G/G609G) ; tissus prélevés sur les souris HGPS et WT à des âges différents. Ces travaux ont révélé une diminution de l'expression de ces deux miARNs dans l'aorte, la crosse aortique, le tissu adipeux et l'os de souris HGPS âgées (4 mois), alors que leur expression a été augmentée dans les VSMC isolées de l'aorte de souris HGPS jeunes (1 mois). L'identification des mécanismes dans lesquels ces deux miARNs sont impliqués, pourrait améliorer la compréhension de la physiopathologie de la progéria et ouvrir la voie à de nouvelles thérapies.


Léa TOURY (Marseille), Diane FRANKEL, Coraline AIRAULT, Catherine BARTOLI, Anaïs BAUDOT, Frédérique MAGDINIER, Elise KASPI, Patrice ROLL
00:00 - 00:00 #37765 - IP65 Mise en place d’une étude fonctionnelle in vivo innovante pour le diagnostic moléculaire des surdités neurosensorielles : étude d’un VSI HOMER2.
Mise en place d’une étude fonctionnelle in vivo innovante pour le diagnostic moléculaire des surdités neurosensorielles : étude d’un VSI HOMER2.

Le recours au séquençage haut débit dans les laboratoires hospitaliers de génétique et sur les plateformes de séquençage génomique a multiplié le nombre de variants de signification incertaine (VSI) identifiés. Afin de répondre aux besoins grandissants de reclassement de ces variants il apparaît crucial de pouvoir mettre en place des tests fonctionnels pouvant répondre spécifiquement à chaque problématique posée. L’étude présentée ici est un exemple de ce travail de développement de nouvelles approches pour l’interprétation des variants.

Lors de l’analyse moléculaire effectuée pour une famille qui présentait une surdité non syndromique dominante, nous avions identifié une nouvelle variation dans le gène HOMER2. Celle-ci était une substitution non-stop (NM_199330.2 c.1064A > G) qui, en convertissant le codon de terminaison du gène en un codon tryptophane pouvait allonger la protéine HOMER2 de 10 acides aminés. Conformément aux directives de l'ACMG/AMP cette substitution était classée comme VSI, entrainant ainsi un rendu de diagnostic moléculaire non-conclusif. Afin de pouvoir reclasser ce variant nous avons alors mis en place un test fonctionnel innovant basé sur l’étude comportementale de poissons zèbre.

Dans un premier temps, nous nous sommes tout d’abord assurés que les transcrits HOMER2 portant le variant échappaient à la voie de dégradation NSD en analysant l’ARN d’un patient. Cette vérification effectuée, nous avons ensuite réalisé des tests in vivo en utilisant des larves de poisson zèbre qui exprimaient la protéine HOMER2 humaine après micro-injection, au stade une cellule, d’ARN HOMER2 sauvage ou muté. Les résultats des tests de motricité des larves à des stimuli acoustiques et visuels (Zebrabox-ViewPoint), ont clairement établi son effet délétère sur l'audition. L’ensemble de ce travail nous a ainsi permis de reclasser cette substitution en variant pathogène.

Cette étude souligne toute l'importance de développer de nouveaux tests fonctionnels pour caractériser sans ambiguïté la pathogénicité des VSI et ainsi répondre aux impasses diagnostiques des patients.


Christel VACHÉ (MONTPELLIER), Nicolas CUBEDO, Luke MANSARD, Jérôme SARNIGUET, David BAUX, Valérie FAUGÈRE, Corinne BAUDOIN, Melody MOCLYN, Renaud TOURAINE, Geneviève LINA-GRANADE, Mireille COSSÉE, Anne BERGOUGNOUX, Vasiliki KALATZIS, Mireille ROSSSEL, Anne-Françoise ROUX
00:00 - 00:00 #37766 - IP66 Diagnostic moléculaire par analyses fonctionnelles post génome au CHU de Montpellier.
Diagnostic moléculaire par analyses fonctionnelles post génome au CHU de Montpellier.

Les ataxies cérébelleuses sont un groupe hétérogène de maladies neurodégénératives rares pour lesquelles le diagnostic génétique n’est pas établi dans près d’un cas sur deux en raison du chevauchement phénotypique des très nombreuses formes d’ataxies. Depuis plusieurs années, l’analyse de l’exome par les laboratoires de référence puis du génome par les plateformes mises en place par le plan France Médecine Génomique 2025  permet d’identifier de nombreuses mutations responsables d’ataxies. Cette analyse exhaustive du génome a également mis en évidence des variants de signification inconnue (VSI) qui sont parfois des variants d’épissage.

Les analyses in silico sur les logiciels de prédiction NN splice et Splice AI prédisent un effet de ces VSI sur l’épissage. Dans cette étude, nous présentons plusieurs cas de patients atteints d’ataxie pour lesquels une mutation d’épissage potentielle a été identifiée. Des prélèvements complémentaires de sang sur tubes Paxgene ont été réalisés et les prélèvements envoyés à notre laboratoire pour une analyse approfondie des transcrits des patients.

Après extraction des ARNs et RT-PCR, nous avons vérifié l’expression de ces transcrits chez les patients et démontré la pathogénicité de ces variants de signification inconnue.  Nous avons ainsi pu démontrer l’altération de site donneur d’épissage, des altérations d’épissage intronique profond, l’utilisation de sites cryptiques d’épissage et l’insertion de pseudo-exons.

Les laboratoires experts  de référence dans les maladies génétiques rares ont donc un rôle important à jouer dans le plan France Médecine Génomique en aidant à l’interprétation des VSI identifiés par les plateformes.

Mots clés : Diagnostic, Génétique moléculaire, Ataxie cérébelleuse, génome, VSI, analyse de transcrits, épissage


Lise LARRIEU, Clément HERSENT, Morgane POINTAUX, Christel VACHÉ, Mehdi BENKIRANE, Cecilia MARELLI, François RIVIER, Christel THAUVIN, Michel KOENIG (Montpellier)
00:00 - 00:00 #37791 - IP74 Identification de la première variation faux-sens homozygote du gène ASCC1 responsable d’un diagnostic anténatal d’amyotrophie spinale avec fractures osseuses congénitales de type 2.
Identification de la première variation faux-sens homozygote du gène ASCC1 responsable d’un diagnostic anténatal d’amyotrophie spinale avec fractures osseuses congénitales de type 2.

L’amyotrophie spinale prénatale avec fractures osseuses de type 2 ou SMABF2 (OMIM #616867) est un syndrome rare de transmission autosomique récessive causé par des variations pathogènes bialléliques du gène ASCC1. Ce syndrome est caractérisé par une hypotonie néonatale sévère le plus souvent précédée d’une hypokinésie fœtale et de contractures articulaires congénitales entraînant un tableau d’arthrogrypose multiple congénitale et associé à un risque de fractures prénatales des os longs. Les nouveaux-nés atteints ont une espérance de vie très limitée et décèdent le plus souvent dans les premiers mois de vie. Le diagnostic de cette pathologie est transversal et fait appel à plusieurs spécialités dont la génétique clinique et biologique, l’imagerie médicale et l’anatomopathologie.

Le gène ASSC1 localisé en 10q22.1 a un transcrit canonique de 2,479 kb (NM_001198800.3) comprenant 10 exons et codant une protéine de 357 acides aminés. Cette protéine est membre d’un complexe appelé ASC-1 incluant également trois autres protéines, ASCC2, ASCC3 et TRIP4 et jouant un rôle essentiel dans le développement en régulant la transcription de gènes impliqués dans la neurogénèse et l’ostéogenèse.

A ce jour, 13 variations distinctes comprenant cinq variations nonsens, quatre variations d’épissage, deux délétions hors phase et deux délétions en phase ont été rapportées chez 25 patients issus de 16 familles non apparentées. Dans la majorité des cas, ces variations entraînent la formation d’un codon stop prématuré et sont susceptibles d’induire une perte de fonction d’ASCC1 du fait de la dégradation des transcrits par Nonsense Mediated Decay. A notre connaissance, aucune variation faux-sens pathogène à l’état hétérozygote ou homozygote n’a jamais été décrite dans le gène ASCC1. Nous élargissons, ici, le spectre mutationnel associé à ASCC1 en rapportant, pour la première fois, une variation faux-sens homozygote identifiée par séquençage d’exome en trio chez deux fœtus apparentés présentant des caractéristiques cliniques concordantes avec le phénotype d’amyotrophie spinale prénatale avec fractures osseuses de type 2. Cette variation héritée de chacun des parents, NM_001198800.3 :c.473T > C, p.(Leu158Pro) est absente de la base de données de populations contrôles GnomAD v2.1.1 et prédite pathogène par les logiciels de prédiction in silico. Elle affecte un acide aminé très conservé entre les espèces et est localisée dans le domaine RNA-ligase-like de la protéine, un domaine essentiel pour la liaison de la protéine aux ARN ou aux nucléotides. Bien que la nature de cette variation soit différente des variations précédemment décrites, elle entraîne un phénotype aussi sévère que celui qui est causé par des variations perte de fonction. Des études fonctionnelles et la description d’autres variations faux-sens dans ce gène seront nécessaires pour préciser les mécanismes physiopathologiques associés aux mutations faux-sens ASCC1.


Antoine CIVIT, Lara KERBELLEC, Marie-Pierre MOIZARD, Nathalie RONCE, David LAURENCEAU, Paul GUEGUEN, Annie LAQUERRIÈRE, Sophie BLESSON, Médéric JEANNE, Marie-Laure VUILLAUME (Tours)
00:00 - 00:00 #37800 - IP78 Développement du RNA-Seq ciblé pour le diagnostic de la Sclérose Latérale Amyotrophique.
Développement du RNA-Seq ciblé pour le diagnostic de la Sclérose Latérale Amyotrophique.

La Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénérative rare qui affecte les neurones moteurs du cerveau et de la moelle épinière, contrôlant le mouvement des muscles volontaires. En général, les personnes atteintes de SLA décèdent dans les trois à cinq ans qui suivent l’apparition des premiers symptômes. Afin d’éviter le développement chronophage des RT-PCR mutation/gène/patient dépendant lors de la vérification de l’impact des variants d’épissage détectés, nous avons mis au point une approche de RNA-seq par capture ciblée de 49 gènes impliqués dans la SLA, à l’aide du kit Agilent Sureselect sur un MiSeq Illumina. Les données brutes ont été traitées sur le logiciel STAR, après le « trimming » des adaptateurs, puis ont été découpées en k-mers et alignées sur le génome de référence. Les fichiers BAM générés ont été visualisés sur le logiciel IGV à l’aide de l’outil Sashimi plot. Grâce à cette méthode, nous avons pu caractériser l’impact sur les transcrits et confirmer le caractère pathogène de 4 variants identifiés chez des patients atteints de SLA, dont l’effet sur l’épissage n’avait jamais été décrit dans la littérature : OPTN (NM_001008211) : c.1613-7T > G, SPG11 (NM_025137) : c.3039-5T > G, OPTN (NM_001008211) : c.1242+1G > A et SPG11 (NM_025137) : c.6754+2_6754+3dupTG. A l’opposé, l’approche nous a également permis de reclasser le variant SPG11 (NM_025137) : c.4744-42T > G de signification incertaine en probablement bénin. Dans le cadre du projet ROSA financé par ARSLA et NIMAO, nous allons maintenant séquencer selon cette méthode 156 patients atteints de SLA et 30 contrôles négatifs en focalisant nos efforts sur la mise en évidence en aveugle des anomalies d’épissage. Le but de l’utilisation de cette approche en routine diagnostique est de réduire le temps de mise à disposition des résultats et potentiellement de rendre possible l’inclusion de patients dans les protocoles d’essai thérapeutique de thérapie ciblée en fonction du gène incriminé.


Lucie JUNILHON (Nimes), Sandrine FELINES, Virgil PERILLEUX, Jean-Charles DELMAS, Thérèse COMMES, Anthony BOUREUX, Serge LUMBROSO, Claire GUISSART
00:00 - 00:00 #37440 - IP8 Les mutations bialléliques des gènes TMIE et PDE6B imitent le syndrome d’Usher.
Les mutations bialléliques des gènes TMIE et PDE6B imitent le syndrome d’Usher.

Introduction :

Le syndrome de Usher est une maladie autosomique récessive qui associe une double atteinte neurosensorielle affectant l'audition et la vision. Il est la première cause de surdité-cécité héréditaire         Ce syndrome est caractérisé par une grande hétérogénéité clinique et génétique. Trois formes cliniques et 10 gènes ont été décrits comme responsables de ce syndrome.                                               

Matériel et méthodes :                                                                                                                                                                                                                                                                              Parmi les patients recrutés pour cette étude dans le service ORL du CHU de Blida en Algérie, un enfant de 11 ans présentant une déficience auditive congénitale profonde et un défaut visuel progressif a été suspecté d'être atteint du syndrome de Usher. Pour étayer le diagnostic, l'enfant a subi des examens complémentaires tels que l'audiogramme, l'imagerie par autofluorescence du fond d'œil et l'électrorétinogramme, qui ont confirmé le double déficit neurosensoriel.L'analyse moléculaire a été réalisée à l'Institut de la Vision à Paris sur de l'ADN extrait par la méthode du "salting out" au laboratoire central de biologie du CHU de Blida.

Résultats et discussion : Nous avons recherché des mutations dans les gènes du syndrome d'Usher, mais nous n'en avons détecté aucune.                                                                                         Nous avons alors effectué un séquençage de l'exome entier afin d'identifier la causalité des mutations dans les gènes du syndrome d'Usher.                                                                                            Nous avons trouvé deux mutations homozygotes faux-sens, p.(Arg84Trp) dans TMIE, responsable de la surdité et p.(His337Arg) dans PDE6B, responsable de la rétinite pigmentaire.                                               La combinaison des deux mutations imite le syndrome d'Usher.

Conclusion : La possibilité d'une combinaison de mutations dans deux gènes, l'un responsable de la surdité et l'autre de la rétinite pigmentaire, ne peut être exclue chez les patients présentant le phénotype du syndrome d'Usher, en particulier dans les familles à fort taux de consanguinité.

 


Samia ABDI, Mohamed MAKRELOUF (Alger, Algérie), Salem BENNOUAR, Akila ZENATI, Crystel BONNET, Christine PETIT
00:00 - 00:00 #37825 - IP83 Présentation pédiatrique de l’ataxie cérébelleuse dominante de type 2 (SCA2) : phénotypes, corrélation génotype/phénotype, hérédité.
Présentation pédiatrique de l’ataxie cérébelleuse dominante de type 2 (SCA2) : phénotypes, corrélation génotype/phénotype, hérédité.

L’ataxie spinocérébelleuse de type 2 (SCA2) est une pathologie autosomique dominante largement décrite chez l’adulte. Bien qu’elle débute entre 30 et 40 ans, elle a été rapportée chez des enfants de tous âges avec un phénomène d’anticipation lié à la l’instabilité des expansions de triplets CAG du gène ATXN2. L’histoire naturelle de SCA2 chez l’enfant reste cependant mal connue puisqu’elle n’est décrite que chez une vingtaine de patients.

Nous avons entrepris de rassembler une série d’enfants avec un SCA2 grâce aux appels à collaboration dans les réseaux maladies rares Pour décrire en détails le phénotype. Nous y associons une revue de la littérature à la recherche d’une éventuelle corrélation génotype/phénotype.

Nous avons colligé les données de 20 patients. La comparaison des données de ces patients avec 20 patients de la littérature nous a permis 1) de discerner l’existence de deux formes pédiatriques de SCA2, 2) de montrer que le nombre de CAG est corrélé à l’âge de début de la maladie, à l’âge du décès, ainsi qu’à la sévérité du phénotype 3) que les caractéristiques de SCA2 chez l’enfant sont différentes de celles de SCA7, autre dégénérescence cérébelleuse à polyglutamine avec anticipation.

Ce travail, la première étude portant sur une large série de patients SCA2 pédiatrique, aidera les cliniciens 1) à évoquer SCA2 chez l’enfant, 2) à orienter l’étude moléculaire de façon ciblée car le diagnostic moléculaire n’est pas réalisé par les études pangénomiques, 3) à établir un pronostic en rapport avec la découverte d’une expansion de CAG dans ATXN2.


Nicolas RIVE LE GOUARD (Paris), Maissa BAH, Giulia COARELLI, Anne-Laure FAURET, Domitille GRAS, Yline CAPRI, Mathilde RENAUD, Bernard BRAIS, Cecile GRENENKO, Florence JOBIC, Kumaran DEIVA, Fargeot GUILLAUME, Alexandra AFENJAR, Victor GRAVRAND, Annie LANNUZEL, Mathieu ANHEIM, Tobias GEIS, Ute HEHR, Jennifer MADAN COHEN, Béatrice DESNOUS, Brigitte CHABROL, J.a. (Anneke) KIEVIT, Diana RODRIGUEZ, Claude CANCES, David DEVOS, Nadia BAHI-BUISSON, Chloé ANGELINI, Cyril GOIZET, Claire EWENSCIK, Alexandra DURR, Cyril MIGNOT
00:00 - 00:00 #37837 - IP90 Déficience intellectuelle et obésité chez un enfant atteint d'épilepsie myoclono-astatique : une présentation rare.
Déficience intellectuelle et obésité chez un enfant atteint d'épilepsie myoclono-astatique : une présentation rare.

Introduction :

L'épilepsie myoclono-astatique (EMA), également connue sous le nom de syndrome de Doose, représente 1 à 2,2 % des cas d'épilepsie chez l'enfant. Les patients présentent généralement des crises myocloniques, myocloniques-atoniques et tonico-cloniques généralisées. Environ 10 à 20 % d'entre eux présentent une déficience intellectuelle.

Méthodes :

Nous rapportons le cas d'un garçon de 8 ans adressé à notre service pour une déficience intellectuelle, une obésité et une épilepsie. Une évaluation clinique, un caryotype en bande R des lymphocytes périphériques, une étude de la méthylation de l'ADN de la région 15q11-q13 et un séquençage de l'exome entier (WES) ont été réalisés chez ce patient.

Résultats :

Le patient présentait des difficultés d'apprentissage sévères avec un retard du langage sans retard du développement moteur. Les crises d'épilepsie ont commencé à l'âge de deux ans et ont été contrôlées par le levetiracetam et la carbamazépine. Il a commencé à prendre du poids à l'âge de trois ans. L'IRM cérébrale réalisée à l'âge de cinq ans était normale. L'examen clinique a révélé une discrète dysmorphie faciale à type d’oreilles mal ourlées et des yeux en amande, un micropénis, de petits testicules et un chevauchement des orteils avec une clinodactylie bilatérale du deuxième orteil. Le poids était à +4 DS tandis que la taille et le périmètre crânien étaient normaux pour l'âge. Le caryotype était normal et le syndrome de Prader-Willi a été exclu. Le WES a identifié une variation hétérozygote de novo du gène CHD2 (p.Arg900Gln) déjà rapportée chez des patients atteints de syndrome de Doose.

Conclusion : 

Ce rare cas met en évidence la présentation inhabituelle d'une déficience intellectuelle comme manifestation principale du syndrome de Doose. Cependant, dans notre cas, l'obésité ne fait probablement pas partie du phénotype mais une association fortuite.


Yasmina ELARIBI, Dhekra ISMAIL (Paris), Houweyda JILANI, Wissal TERGUI, Sana KAROUI, Imen REJEB, Sami JABNOUN, Manel LAJIMI, Bouthaina BOURAOUI, Syrine HIZEM, Lamia BEN JEMAA
00:00 - 00:00 #37839 - IP91 Le séquençage de l'exome identifie une nouvelle variation synonyme du gène COL5A1 causant le syndrome d'Ehlers-Danlos de type I.
Le séquençage de l'exome identifie une nouvelle variation synonyme du gène COL5A1 causant le syndrome d'Ehlers-Danlos de type I.

Introduction :

Le syndrome d'Ehlers-Danlos de type I est une maladie rare caractérisée par une peau hyperextensible, des cicatrices atrophiques et une hypermobilité articulaire généralisée. Il s'agit d'une maladie autosomique dominante causée par des variations hétérozygotes du gène COL5A1.

Méthodes :

Nous avons étudié le cas d'un patient âgé de 6 ans, né de parents sains non apparentés, et qui présentait un retard de croissance et une fragilité du tissu conjonctif. Nous avons effectué un séquençage de l'exome entier du patient en utilisant la plateforme NovaSeq 6000 (Illumina).

Résultats :

Nous avons identifié une nouvelle variation synonyme dans l'exon 46 de COL5A1, NM_000093:c.3690G>A (p.(Gln1230=)). Une étude complémentaire de l'ARNm sur des cultures de fibroblastes a été réalisée afin de vérifier sa pathogénicité. Cette analyse a montré qu’un seul allèle COL5A1 a été détecté, impliquant une haploinsuffisance pour COL5A1. La variation a été classée comme probablement pathogène.

Conclusion :

Notre étude souligne l'importance d'évaluer l'effet d'une variation synonyme au niveau de l'ARNm dans le syndrome d'Ehlers-Danlos classique.


Yasmina ELARIBI, Walid BEN YEDDER (Villejuif), Syrine HIZEM, Salwa BEN YAHIA, Imen REJEB, Sana KAROUI, Karen WETTINCK, Fransiska MALFAIT, Hager BARAKIZOU, Bouthaina BOURAOUI, Manel LAJIMI, Houweyda JILANI, Lamia BEN JEMAA
Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
EP01
00:00 - 00:00

Eposters affichés thèmes A
01 - Pathologies du neurodéveloppement - 10- Syndromes malformatifs - 15- Génétique chromosomique constitutionnelle - 20- Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif - 22 - Troubles de la reproduction

01 - Pathologies du neurodéveloppement - 10- Syndromes malformatifs - 15- Génétique chromosomique constitutionnelle - 20- Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif - 22 - Troubles de la reproduction
00:00 - 00:00 #37561 - IP10 Description de deux individus présentant une même variation faux-sens de novo dans le gène ASCL1 : p.(Glu127Lys).
Description de deux individus présentant une même variation faux-sens de novo dans le gène ASCL1 : p.(Glu127Lys).

Le facteur de transcription 1 de la famille Achaete-Scute (ASCL1) avec motif basique hélice-boucle-hélice (bHLH) est un facteur de transcription impliqué dans le développement neuronal dans le système nerveux central et périphérique. Des variations du gène ASCL1 ont été initialement rapportées chez trois individus atteints d’une forme de syndrome d’hypoventilation congénitale centrale 1 (CCHS), associée ou non à une maladie d’Hirschsprung (HSCR). Son implication a été secondairement écartée par la mise en évidence chez l’un de ces individus d’une expansion pathologique de polyalanine dans le gène PHOX2B à l’état hétérozygote, classiquement connue comme responsable de CCHS.

Nous décrivons ici deux nouveaux individus non apparentés partageant une même variation faux-sens à l’état hétérozygote, de novo, dans le gène ASCL1 : p.(Glu127Lys), localisée dans le domaine bHLH, ainsi qu’un phénotype commun avec HSCR de forme courte, signes de dysautonomie et retard de développement. Un des individus présente également un CCHS de forme légère, en l’absence d’expansion de polyalanine de PHOX2B, phénotype qui est compatible avec le diagnostic de syndrome d’Haddad.

A notre connaissance, il s’agit de la deuxième description de patients présentant un phénotype chevauchant CCHS et HSCR associé à une variation dans ASCL1. De plus, des variations faux-sens, avec une position homologue dans le même domaine bHLH, dans d’autres gènes sont connues comme induisant des pathologies humaines. La description de cas supplémentaires serait intéressante afin de poursuivre l’évaluation du rôle d’ASCL1 dans les neurocristopathies.


Marlène MALBOS (Dijon), Emma WAKELING, Odile BOESPFLUG-TANGUY, Louise BUSBY, Tashunka TAYLOR-MILLER, Benjamin DUDOIGNON, Plamen BOKOV, Ha TRANG, Margot GRISVAL, Adélaïde REGA, Marie-Gabrielle MOUROT DE ROUGEMONT, Véronique DARMENCY, Candace BEN SIGNOR, Anne HOUZEL, Frédéric HUET, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON, Julian DELANNE, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Ange-Line BRUEL, Antonio VITOBELLO, Hana SAFRAOU, Sophie NAMBOT, Aurore GARDE, Christophe PHILIPPE, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET
00:00 - 00:00 #37880 - IP104 Les e-Rendez-vous (e-Rdv) des Associations de la filière : Une action d’information pour les patients et leurs proches.
Les e-Rendez-vous (e-Rdv) des Associations de la filière : Une action d’information pour les patients et leurs proches.

Les actions de la filière AnDDI-Rares ont pour objectifs d'être centrées sur le patient et ses proches touchés par des anomalies du développement avec ou sans syndrome malformatif et déficit intellectuel associé. Une implication de toutes les parties prenantes est fondamentale : les patients, les proches, les associations, les professionnels de santé et les paramédicaux. 

Afin de mener à bien ses missions, la filière organise différentes actions pour améliorer le parcours de soin du patient et de sa famille, comme les e-Rendez-vous (e-Rdv) des Associations de la filière. 

Ces webinaires permettent :

  • La diffusion des connaissances :

Informer les associations sur les différentes ressources disponibles et partager l’information au plus grand nombre.

  • Des échanges riches et variés :

Permettre aux associations et leurs membres de se sentir moins isolées et échanger sur des problématiques communes.

  • Un accompagnement de proximité avec les associations :

Soutenir les associations dans leur vie associative et leur développement.

 

Les e-Rdv s’appuient sur les besoins remontés par les associations et permettent d’échanger sur des thématiques communes avec des experts du sujet tels que : 

  • Les dispositifs et recours MDPH : Présentation des dispositifs ; Aides et prestations ; Le RAPO ; Partage de bonnes pratiques ; 
  • Communication et Déficience Intellectuelle : Particularités cognitives ; Comportement adaptatif ; Ajuster sa communication ;  

 

  • Le bilan neuro psy : Les indications, Les prises en charge et les recommandations ; 

 

  • Vie affective et sexuelle avec son enfant : Posture des parents Bons réflexes Outils et médiations ;

 

  • Transition : Les enjeux ; Les démarches administratives et sociales ; Faciliter le transfert du dossier ;

 

  • Concilier vie personnelle et vie professionnelle : Les facteurs impactant la vie professionnelle ; Les dispositifs existants ; Trouver les bonnes informations ;

 

  • L’annonce diagnostique : Particularités des maladies rares ; Les répercussions ; Dimension familiale - Comment informer sa famille? Aspects juridiques et éthiques ;

 

  • Les comportements défis : Comportements auto-agressifs ; L’avancée de la recherche ; Répercussions psychosociales; Stress parental ; Ressources 

 

Ces ateliers sont gratuits et ont lieu sur le temps du midi, entre 12h30 et 14h et en visioconférence. Dans un premier temps, l’intervenant développe sa présentation pendant environ une vingtaine de minutes puis le reste du temps est consacré aux échanges avec les participants. Ce rendez-vous peut être animé en binôme. Il est très apprécié par les associations et leurs adhérents. Depuis le 24/03/2022, date de leur mise en place, 10 e-Rdv ont été réalisés par 8 professionnels de santé et 7 par des spécialistes de la thématique ou des représentants associatifs. Une quarantaine de personnes sont connectées en moyenne. Lorsque le sujet s’y prête, les eRDV peuvent être proposés en interfilière.

Les replays sont visionnables sur la chaîne You Tube de la Filière AnDDI-Rares.


Juliette LACRONIQUE, Gwendoline GIOT (Angers), Sandrine DAUGY, Isabelle MAQUETTI-WATTERNAUX, Françoise NEUHAUS, Laurence FAIVRE, Pierre FENAUX
00:00 - 00:00 #37884 - IP108 La Formation « Patient Partenaire Formateur » : pour une meilleure prise en charge des patients et leurs aidants.
La Formation « Patient Partenaire Formateur » : pour une meilleure prise en charge des patients et leurs aidants.

Sous l’impulsion de la filière de santé AnDDI-Rares et de l’unité mixte de développement professionnel continu santé (UMDPCS), l’université de Bourgogne, dispense une formation « Patient Partenaire Formateur » (PPF). Unique en France, cette formation de 23 heures (2 heures de e-learning et 21 heures de présentiel) destinée aux patients ou aux aidants a été conçue par des professionnels de santé, des représentants des patients et des formateurs professionnels pour améliorer la prise en charge dans le parcours des soins. 

 

Objectifs pédagogiques : 

       Informer sur son savoir expérientiel et son vécu de la maladie

       Animer des ateliers en utilisant les différentes techniques pédagogiques à disposition,

       Co-construire des programmes de formation et ateliers avec les professionnels de santé-enseignants

       Co-animer une séance pédagogique auprès du grand public, des étudiants et des professionnels de santé 

A l’issue de la formation, il est demandé aux participants de préparer et co-animer un cours de 2 heures pour les étudiants de 3ème année de médecine au CHU de Dijon sur le parcours de soins du point de vue du patient. 

 

Fort de son succès, la filière a pu dispenser cette formation pour la 3ème année consécutive. La filière prend en charge les frais de formation/déplacement pour ses associations membres. Ainsi, ce sont 24 personnes réparties sur tout le territoire national qui ont pu être formées, et une dizaine en cours de formation. Une mise en relation est possible entre professionnels et PPF. 

 

Le partenariat permet d’associer les savoirs expérientiels des patients et des proches aidants avec les savoirs académiques et cliniques des professionnels de santé. Consciente des enjeux que cela représente, la filière, au-delà d’encadrer cette pratique par de la formation, a constitué un groupe de travail (GT), composé de PPF et de médecins, pour établir un document définissant la vision de la filière du PP. Ce GT collabore en adéquation avec les recommandations de la DGOS

 

Dans ses réflexions, le GT s’appuie sur le mémoire de recherche de Lola Brot, Master 1 Psychopathologie Clinique, Psychologie Médicale et Psychothérapies, [U1] portant sur « Devenir Patient-Partenaire-Formateur comme Tentative d’Elaboration de Traumatismes en Lien avec le Corps Médical chez les Parents d’Enfant Atteint de Pathologie d’Origine Génétique ? ». Cette étude permet d’approfondir les connaissances sur la notion de PPF, et de dégager les motivations, ambitions, et freins des personnes formées. 

 

La relation soignant-soigné est en pleine évolution, impliquant plus le patient dans le parcours de soin. Bien que le partenariat offre de nombreux avantages, il existe également plusieurs défis qui doivent être relevés (statut, confiance, confidentialité, responsabilité, dynamique de pouvoir, rémunération…). La filière se doit d’accompagner cette évolution pour améliorer le parcours médical et le parcours de vie de la personne malade, des familles, et de l’entourage.


Juliette LACRONIQUE, Gwendoline GIOT, Caroline GRIMAUD PESCHER, Dominique JEANNELLE BABIC, Pablo ORTEGA DEBALLON, Hannah PATCHING, Stéphanie VACHEROT, Delphine VISSAC, Laurence FAIVRE (DIJON)
00:00 - 00:00 #37571 - IP11 Les marqueurs chromosomiques surnuméraires : A propos 12 cas.
Les marqueurs chromosomiques surnuméraires : A propos 12 cas.

Problématiques : Un marqueur chromosomique surnuméraire (sSMC) est un chromosome additionnel de structure anormale dont l'origine et la composition ne peuvent être détectées par les techniques de cytogénétique conventionnelle et dont la taille est inférieure ou égale à un chromosome 20 dans la même métaphase. Les sSMC peuvent être associés à des tableaux cliniques très variables et hétérogènes. En Tunisie, peu d’études ont été réalisés sur les sSMC, d’où l’intérêt de notre travail qui rapporte une série de patients ayant des phénotypes variés associés à des sSMC et caractérisés par ACPA.

But : Le but de ce travail est de déterminer l’origine chromosomique des sSMC et de les caractériser par les techniques de cytogénétiques moléculaires (FISH et ACPA) afin d’établir des corrélations génotype-phénotype et de délivrer un conseil génétique adéquat.

Méthodes : Notre étude a porté sur une cohorte de 12 patients présentant un sSMC au caryotype, colligés au sein du service de Génétique Médicale de Sfax, sur une période de 9 ans, allant de janvier 2014 à décembre 2022 et explorés par FISH et ACPA.

Résultats : Parmi les patients explorés, huit avaient un phénotype clinique variable, et quatre avaient des problèmes de procréation isolées. La majorité des sSMC (10/12) ont pu être caractérisés par FISH et ACPA. Il s’agit de quatre cas d’inversion duplication du 15, dont l’un chez un enfant avec déficience intellectuelle et trois chez des hommes avec des troubles de la procréation, deux cas de sSMC associés à un syndrome particulier (un cas de syndrome de Pallister Killian avec tétrasomie 12p et un cas de syndrome d’Emanuel résultant d’un défaut de ségrégation d’une translocation 11;22 maternelle),  un cas de sSMC dérivant du chromosome X, 1 cas de sSMC complexe dérivé d’une malségrégation d’une translocation réciproque maternelle t(3;13) et un sSMC dérivé du chromosome 3. Dans deux cas uniquement l’origine chromosomique du sSMC n’a pu être identifiée en dépit de l’analyse par FISH et par ACPA. Ceci serait dû principalement aux limites de l’ACPA dans la caractérisation des marqueurs contenant uniquement de l’hétérochromatine ou présents en faible mosaïcisme.

Conclusion : L’apport de la FISH et l’ACPA est certes considérable pour la caractérisation du sSMC. Elles permettent une identification précise du sSMC pour un diagnostic plus précis et une prise en charge plus adaptée.


Fatma MAAZOUN (Paris), Yosra LAJMI, Ikhlas BEN AYED, Imene BOUJELBENE, Nourhène GHARBI, Malek BOUASSIDA, Aziza LEBBAR, Jean-Michel DUPONT, Hassen KAMOUN, Fatma ABDELHEDI
00:00 - 00:00 #37955 - IP135 Caractérisation du phénotype neurocomportemental de deux syndromes avec déficience intellectuelle : le syndrome DYRK1A et le syndrome de Wiedemann–Steiner.
Caractérisation du phénotype neurocomportemental de deux syndromes avec déficience intellectuelle : le syndrome DYRK1A et le syndrome de Wiedemann–Steiner.

Les syndromes de DYRK1A et de Wiedemann-Steiner (WSS) sont deux syndromes génétiques responsables de troubles du neurodéveloppement. Bien que leur phénotype clinique ait été largement décrit, le phénotype neurocomportemental des patients n'a jamais été étudié de manière systématique et à l'aide d'outils d'évaluation standardisés.

Afin de mieux caractériser ce phénotype, nous avons mené une étude rétrospective, en recueillant les données sur l'histoire développementale, le diagnostic de trouble du spectre de l’autisme (TSA), les comportements adaptatifs, les troubles du comportement (troubles anxieux, trouble de déficit de l'attention / hyperactivité (TDAH)), et le profil sensoriel d‘individus avec un syndrome DYRK1A (n=14) et d’individus avec un syndrome de Wiedemann-Steiner (n= 21). En parallèle, nous avons analysé les données renseignées par les parents de patients (n=20 pour le syndrome DYRK1A; n=20 pour le syndrome de Wiedemann-Steiner), dans le site collaboratif GenIDA, qui est une base de données participative internationale dont le but est de mieux caractériser les manifestations cliniques et les histoires naturelles de formes génétiques de déficience intellectuelle et/ou de TSA.

Au total, notre étude montre que les individus atteints du syndrome de DYRK1A ont des scores de comportements adaptatifs à l’échelle Vineland II plus faibles que ceux atteints du syndrome de Wiedemann-Steiner, dont les scores étaient plus hétérogènes. Un diagnostic de TSA a été établi pour 57 % (n=8/14) des patients avec syndrome de DYRK1A et 24 % (5/21) des patients avec un syndrome de Wiedemann-Steiner. Le langage et la communication étaient plus altérés chez les individus atteints du syndrome de DYRK1A, ce que l’on retrouve également dans les données de GenIDA. L'étude des troubles du comportement dans le groupe de patients avec un syndrome de Wiedemann-Steiner a révélé l'importance de la symptomatologie anxieuse et des signes de TDAH chez ces patients, ce qui est également signalés par les familles dans la base de données GenIDA. Une proportion significative de patients présentant des troubles sensoriels est rapportée dans les deux syndromes.

Cette étude décrivant les phénotypes comportementaux des individus atteints des syndromes de DYRK1A et de Wiedemann-Steiner a permis de mettre en évidence certaines spécificités importantes à prendre en compte de ces patients.


Benjamin DURAND (Strasbourg), Elise SCHAEFER, Pauline BURGER, Sarah BAER, Jean-Louis MANDEL, Amélie PITON, Romain COUTELLE
00:00 - 00:00 #37958 - IP136 Evolution des situations d’errance et d’impasse diagnostique au regard de l’intégration des nouvelles technologies dans le soin entre 2012 et 2022 : une étude de la filière AnDDI-Rares dans le cadre l’observatoire du diagnostic.
Evolution des situations d’errance et d’impasse diagnostique au regard de l’intégration des nouvelles technologies dans le soin entre 2012 et 2022 : une étude de la filière AnDDI-Rares dans le cadre l’observatoire du diagnostic.

Introduction : Le premier axe du 3ème Plan National Maladies Rares porte sur la réduction de l’errance et de l’impasse diagnostique. Afin d’y répondre, les filières de santé maladies rares (FSMR) ont été missionné de mettre en place un observatoire du diagnostic. La filière AnDDI-Rares a ainsi proposé un projet divisé en trois work-packages (WP) visant à réduire les situations d’impasse diagnostique dont le WP1 : « Etude de l’évolution entre 2012 et 2022 des situations d’impasse diagnostique dans le contexte de la diffusion des techniques de séquençage haut débit. »

Méthodes : L’objectif principal de cette étude est de mesurer l’apport des nouvelles technologies dans le diagnostic au sein des centres de Référence et de Compétence Maladies Rares « Anomalies du Développement et syndromes Malformatifs ». Le critère de jugement principal est évalué par comparaison du pourcentage de consultations aboutissants à un diagnostic principal entre une semaine tirée au sort de 2012 et une semaine tirée au sort de 2022. Les objectifs secondaires comprennent l’évaluation de l’attente des patients vis-à-vis d’un diagnostic, les délais, la technique permettant le diagnostic … Un eCRF a été conçu à cet effet. L’attente des patients vis-à-vis du séquençage haut débit a été évalué par questionnaire, élaboré avec une équipe d’économie de la santé.

Résultats : En 2012, sur 301 consultations de patients sans diagnostic, 47 ont pu bénéficier d’un diagnostic à l’issue de la consultation de 2012 (15.6%) et 36 à l’issue d’une consultation entre 2013 et 2022 (11%). Les 198 patients restant sans diagnostic ont été recontactés, certains sont perdus de vue, d’autres n’ont pas d’indication à poursuivre ou n’ont pas souhaité reprendre les investigations, et enfin d’autres sont en attente de rendez-vous. A ce jour, 43 patients ont souhaité poursuivre les investigations avec une demande de diagnostic persistante, un séquençage du génome a été prescrit pour 27, avec des résultats progressivement disponibles. En 2022, 293 patients sans diagnostic ont été identifiés, certains ayant déjà bénéficié d’investigations au préalable et d’autres en demande d’un premier bilan diagnostic. Les résultats progressivement disponibles montrent déjà un taux diagnostic de la consultation de 2022 supérieur à celui de 2012. Au total, 136 parents ont rempli le questionnaire sur leurs attentes vis-à-vis d’un diagnostic. 23 questionnaires pour 2012 et 113 pour 2022 ont été reçus.

Conclusion : Ces éléments démontrent l’évolution des pratiques diagnostiques, et l’apport des nouvelles technologies de séquençage en France, notamment via le Plan France Médecine Génomique 2025, pour lutter contre l’errance et l’impasse diagnostique. La difficulté de recontacter des patients après 10 ans est manifeste. Les questionnaires et le souhait de ne pas poursuivre les investigations à distance de certaines familles permettront de mieux évaluer la demande des familles avec le temps.


Julien MARAVAL (Dijon), Céline DAMPFHOFFER, Christine BINQUET, Marie-Laure HUMBERT ASENSIO, Niki SABOUR, Anne-Sophie BRIFFAUT, Antoine JOURNÉ, Didier LACOMBE, Ndeye Fatou NGOM, David GENEVIEVE, Gwenaël LE GUYADER, Olivier PATAT, Philippe KHAU VAN KIEN, Marta SPODENKIEWICZ, Julie SERVEL, Laëtitia LAMBERT, Céline POIRSIER, Elise SCHAEFER, Juliette PIARD, Thi Thu CREUSVAUX, Jeanne AMIEL, Rodolphe DARD, Sandra WHALEN, Judith MELKI, Dominique GERMAIN, Andrée DELAHAYE-DURIEZ, Marilyn LACKMY-PORT-LIS, Yline CAPRI, Sofiane KORCHI, Annick TOUTAIN, Bertrand ISIDOR, Dominique BONNEAU, Séverine AUDEBERT-BELLANGER, Radka STOEVA, Florence DEMURGER, Sylvie ODENT, Mathilde LAUBERT, Odile BOUTE, Pierre LECOMTE, Laurence BELLENGIER, Florence JOBIC, Anne-Marie GUERROT, Aline VINCENT-DEVULDER, Pauline MONIN, Khouloud DOUZI, Sabine SIGAUDY, Isabelle MAREY, Christine FRANCANNET, Renaud TOURAINE, Maude GRELET, Christel THAUVIN-ROBINET, Aurore PELISSIER, Laurent DEMOUGEOT, Estelle COLIN, Laurence FAIVRE
00:00 - 00:00 #37959 - IP137 Diagnostic prénatal de syndrome de Protée : à propos d’un cas.
Diagnostic prénatal de syndrome de Protée : à propos d’un cas.

Introduction

Le syndrome de Protée est un trouble de croissance excessive progressive du squelette, de la peau, du tissu adipeux et du système nerveux central. Sa prévalence est < 1/106. Sa sévérité est variable ; 25% des patients meurent avant 22 ans. Il est dû à une variation pathogène en mosaïque du gène AKT1 dont la plus fréquente est c.49G > A p.(E17K).

Cas clinique

Une patiente de 34 ans est adressée au CPDPN à 22+2SA pour cerveau complexe antérieur non visualisé et doute sur un micro-pénis.

L’échographie de référence à 23SA montre un septum lucidum absent, un corps calleux épais, un 3e ventricule légèrement dilaté sans dilatation des ventricules latéraux, un kyste du cordon et une macrosomie > 99ep. L’ACPA sur PLA montre un fœtus de sexe féminin, sans déséquilibre pathogène.

Au contrôle à 27SA il est détecté une macrocéphalie avec dilatation modérée du ventricule latéral postérieur gauche et retard de gyration.

A 29SA l’IRM montre une mégalencéphalie, des anomalies calleuses (épais en postérieur, absent en antérieur), une pachygyrie, des anomalies de signal et une hypertrophie de l’œil droit. Un syndrome d’hypercroissance est évoqué. Devant la gravité du tableau clinique, une interruption médicale de grossesse est réalisée à 32+1SA.

Concomitamment, l’exome en trio retrouve la variation pathogène c.49G > A du gène AKT1 en mosaïque (FA : 25%).

L’examen du fœtus révèle une discrète asymétrie corporelle, une hypertrophie des 2 premiers orteils gauches et une jambe gauche plus longue, une hypertrophie des grandes lèvres et du clitoris, ainsi qu’une discrète asymétrie des globes oculaires. Le thorax est étroit avec une distension abdominale compatible avec une organomégalie.

Discussion et conclusion

Les cas de syndrome de Protée diagnostiqués en prénatal sont rares. Deux cas ont été rapportés dans la littérature avec la même variation c.49G > A du gène AKT1 en mosaïque.

Le 1er cas (Fogarty et al.2018) était un fœtus avec macrocéphalie, hypoplasie de l’étage moyen de la face, hypertélorisme, thorax en tonneau, hypoplasie pulmonaire et nuque épaisse à l’échographie. En fœtopathologie, il existait une mégalencéphalie, des malformations vasculaires et une syndactylie cutanée bilatérale des pieds. Le diagnostic a été réalisé en post-natal par panel de gènes impliqués dans les syndromes d’hypercroissance.

Le 2nd cas (Abell et Al.2020), diagnostiqué par exome anténatal présentait une mégalencéphalie, des malformations cérébrales et oculaires, des hypertrophies des tissus mous et une ambiguïté sexuelle en échographie. L’examen foetopathologique montrait une taille et un périmètre crânien > 97e p.

Deux cas antérieurs rapportaient des fœtus avec signes cliniques compatibles sans confirmation moléculaire.

Le cas rapporté ici est concordant avec les observations précédentes, tant au niveau clinique que moléculaire. Il illustre l’intérêt de l’exome en anténatal, y compris pour des pathologies en mosaïque.


Luana GIOVANNANGELI (Amiens), Virginie MAGRY, Florence JOBIC, Ségolène DELMAS-LANTA, Alice MASUREL, Kahia MESSAOUDI, Walaa DARWICHE, Marianne PERRIERE, Guillaume JEDRASZAK, Loïc GARÇON, Gilles MORIN
00:00 - 00:00 #37963 - IP139 Une variation perte de fonction homozygote probablement pathogène de la lamine B2 est responsable d’anomalies majeures du développement cortical.
Une variation perte de fonction homozygote probablement pathogène de la lamine B2 est responsable d’anomalies majeures du développement cortical.

Les lamines jouent un rôle majeur dans la stabilité mécanique des noyaux, l'organisation de la chromatine et sont impliquées dans la réplication, la transcription et la réparation de l'ADN. Ces protéines sont impliquées dans plusieurs processus cellulaires tels que la régulation du cycle cellulaire et la sénescence. Les profils d'expression des lamines de type A et de type B varient en fonction des stades de développement, des types de cellules et des tissus. Les lamines de type B (B1 et B2) sont exprimées très tôt au cours de l'embryogenèse, en particulier dans le système nerveux central, et jouent un rôle crucial dans le développement. La lamine B2 joue un rôle particulièrement important dans la migration neuronale et le développement cérébral. Des variants faux sens pathogènes de la lamine B2 ont été associés à des tableaux de lipodystrophies, des épilepsies myocloniques progressives et des microcéphalies primaires.

Nous rapportons le cas de 2 nouveau-nés de la même fratrie, porteurs d’un variant perte de fonction du gène LMNB2 (codant pour la lamine B2) : NM_032737.4: c.578_579del p.(Val193GlyfsTer101) , à l’état homozygote. Ces 2 nouveau-nés présentaient à la naissance le même tableau avec des anomalies majeures du développement cortical (lissencéphalie, dysgénésie calleuse, atteinte du cervelet) conduisant à un décès en période périnatale. Les 2 parents sont apparentés, asymptomatiques et porteurs de la mutation du gène LMNB2 à l’état hétérozygote, ce qui suggère un mode de transmission autosomique récessif. Le variant que nous décrivons dans cette étude n’a jamais été rapporté auparavant dans les bases de données de fréquence telles que GnomAD. Le gène LMNB2 est intolérant aux variants entrainant une perte de fonction et les variants non-sens sont considérés comme extrêmement délétères.

Un western-blot ainsi qu’un marquage cellulaire en immunofluorescence ont été effectués sur les fibroblastes du patient prélevés à la naissance afin de vérifier la perte de fonction. Ces études fonctionnelles ont confirmé l’absence totale de lamine B2 et ont montré une augmentation de lamine B1. Dans les modèles murins KO pour la lamine B2 décrits dans la littérature, on retrouve le même tableau d’anomalies du développement cortical et l’absence de compensation de la perte de lamine B2 par la surexpression de la lamine B1. Par ailleurs, comme dans les modèles murins, on ne retrouve pas d’anomalies nucléaires dans les fibroblastes du patient, contrairement à ce qui est observé pour les souris KO LMNB1 et pour les cellules de patients porteurs d’anomalies des lamines de type A.

Nous rapportons dans cette étude une nouvelle forme clinique de laminopathie liée à la lamine B2 et étendons les causes moléculaires des anomalies du développement cortical aux variations du gène LMNB2. De plus, les explorations réalisées permettent de classer le variant en probablement pathogène et ainsi de rendre possible une indication de diagnostic prénatal.


Camille DESGROUAS (MARSEILLE), Jérémie MORTREUX, Bénédicte GERARD, François VIALARD, Clémence DUVILLIER, Thibaud QUIBEL, Rodolphe DARD, Catherine BADENS
00:00 - 00:00 #37966 - IP140 Prendre en charge les troubles du comportement d'origine génétique : le réseau national GénoPsy.
Prendre en charge les troubles du comportement d'origine génétique : le réseau national GénoPsy.

Prendre en charge les troubles du comportement d’origine génétique : le réseau national GénoPsy

Marie-Noëlle BABINET1, Pauline BOIROUX1, Redhouane ABDI1, Laura TESTONI1, Isabelle AMADO2, Anne Cécile PETIT2, Pauline CHASTE3, Olivier GUILLIN4, Nemat JAAFARI5, Pierre Michel LLORCA6, Tom MOTILLON7, Sylvie ODENT7, Irène NKAM8, Clélia QUILES9, Anne SAUVAGET10, Sandrine DAUGY11, Françoise NEUHAUS11, Laurence FAIVRE12 & Caroline DEMILY1

Affiliations :

  1. Centre de Référence Coordonnateur Maladies Rares : Troubles du Comportement d'Origine Génétique

GénoPsy Lyon

  1. CRMR GénoPsy Paris St Anne

  2. CCMR GénoPsy Paris Necker

  3. CRMR GénoPsy Rouen

  4. CCMR GénoPsy Poitiers

  5. CRMR GénoPsy Clermont Ferrand

  6. CCMR GénoPsy Rennes

  7. CCMR GénoPsy Paris Créteil

  8. CCMR GenoPsy Bordeaux

  9. CCMR GenoPsy Nantes

  10. Association Génération22

  11. CRMR GénoPsy Dijon

A l’aube du 4ème Plan National Maladies Rares (PNMR), un nouveau réseau va voir le jour afin de permettre aux personnes présentant une maladie rare d’origine génétique, associée à des troubles du comportement, voire à des « comportements défis », d’être accompagnées de manière personnalisée.

Pour cela, un maillage territorial a été créé afin que ce réseau, nommé GénoPsy, soit implanté sur l’ensemble du territoire français. Il sera ainsi constitué de 5 Centres de Références Maladies Rares (Dijon, Clermont-Ferrand, Paris Sainte Anne, Rouen et Lyon) et 6 Centres de Compétences Maladies Rares (Rennes, Nantes, Poitiers, Bordeaux, Paris Créteil et Paris Necker).

Les missions du réseau GénoPsy sont triples : (i) proposer un avis spécialisé dans les troubles du comportement pour garantir une médecine personnalisée, (ii) décliner une offre de formations « maladies rares & psychiatrie » pour l’ensemble des professionnels du territoire et (iii) être acteur dans le domaine de la recherche pour faire avancer les connaissances sur les maladies rares dans le champ de la psychiatrie. Chaque CRMR et chaque CCMR va développer sa thématique propre : immuno-inflammation, réhabilitation psycho-sociale, psychopharmacologie, neuro-modulation, génétique moléculaire et prescriptions « orphelines ».

Enfin, la force du réseau GénoPsy repose sur la transdisciplinarité et sur la collaboration étroite avec les familles, les aidants et les personnes concernées, dans un objectif de réseau participatif et transversal.

Mots-clés : GénoPsy, réseau, maladies rares, génétique, psychiatrie, pluridisciplinaire, participatif, comportements défis, , syndromes génétiques


Marie-Noëlle BABINET, Pauline BOIROUX, Redhouane ABDI, Laura TESTONI, Isabelle AMADO, Anne Cécile PETIT, Pauline CHASTE, Olivier GUILLIN, Nemat JAAFARI, Pierre Michel LLORCA, Tom MOTILLON, Sylvie ODENT, Irène NKAM, Clélia QUILES, Anne SAUVAGET, Sandrine DAUGY, Françoise NEUHAUS, Laurence FAIVRE, Caroline DEMILY (LYON)
00:00 - 00:00 #37973 - IP144 La description clinique d’une famille porteuse d’un variant hétérozgote dans le gène KCND3 met en lumière l’expressivité variable des troubles neurologiques liés à ce gène.
La description clinique d’une famille porteuse d’un variant hétérozgote dans le gène KCND3 met en lumière l’expressivité variable des troubles neurologiques liés à ce gène.

Le gène KCND3 code pour un canal potassique voltage-dépendant. Les premières descriptions de son rôle dans les troubles neurologiques l’impliquent dans l’ataxie cérébelleuse de transmission autosomique dominante (ataxie spinocérébelleuse 19, OMIM #607346). Le spectre phénotypique des atteintes liées à son dysfonctionnement s’est depuis étendu. De récents travaux ont notamment permis de classer les troubles neurologiques présentés par les patients en fonction de leur ordre d’apparition. Ces troubles sont, dans un cas, précoces d’origine neuro-développementale et incluent une déficience intellectuelle, une épilepsie possiblement accompagnée de mouvements anormaux (dystonie, myoclonie et tremblements) avec ataxie.  Dans l’autre cas, l’apparition des symptômes est tardive et se caractérise par un syndrome ataxique important avec un possible déclin cognitif, des mouvements anormaux et une neuropathie périphérique.

 

Nous rapportons ici le cas de deux frères et de leur mère porteurs hétérozygotes d’un variant dans le gène KCND3 [c.1150G > A (p.Gly384Ser)]. Ils présentent tous trois des phénotypes distincts. L’ainé est atteint de déficience intellectuelle, de troubles de l’équilibre avec un tremblement et d’épilepsie. Le fils cadet est, lui, suivi depuis sa petite enfance pour une psychose infantile et une déficience intellectuelle dans un contexte de retard psychomoteur et de trouble du comportement. Leur mère, quant à elle, présente une déficience intellectuelle légère, une dyspraxie, un trouble de l’équilibre avec une démarche ataxique. Ce même variant a été identifié précédemment chez un patient atteint de déficience intellectuelle, ataxie cérébelleuse, myoclonie et dystonie.

L’ensemble de ces observations montre la variabilité d’expressivité liée à ce variant et met en lumière la difficulté d’établir une corrélation génotype-phénotype solide dans les troubles neurologiques liés à KCND3.

 

 


Véronique DUBOC (Nice), Stéphanie MANCEAU, Morgane PLUTINO, Houda KARMOUS-BENAILLY, Khaoula ZAAFRANE KHACHNAOUI, Véronique PAQUIS-FLUCKINGER
00:00 - 00:00 #37979 - IP145 Syndrome d’Au-Kline chez deux adultes, plus de 20 ans d’errance diagnostique résolus à l’aide du Génome.
Syndrome d’Au-Kline chez deux adultes, plus de 20 ans d’errance diagnostique résolus à l’aide du Génome.

Le syndrome Au-Kline est un trouble du neurodéveloppement, associant hypotonie, déficience intellectuelle modérée à sévère et syndrome polymalformatif, notamment sur les plans cardiaque, cérébral et osseux. Ce syndrome, de transmission autosomique dominante, est en lien avec une perte de fonction du gène HNRNPK. Ce gène est impliqué dans la régulation de l’état de condensation de la chromatine, physiopathologie partagée avec le syndrome Kabuki, l’un de ses principaux diagnostics différentiels. Ces syndromes partagent en effet certaines similitudes phénotypiques, notamment dans les caractéristiques du visage décrites comme des fentes palpébrales effilées ou un ptosis. La présence de certains traits comme une métopique saillante ou une craniosténose permet néanmoins de les distinguer cliniquement. Moins de 50 patients avec un variant pathogène de HNRNPK sont aujourd’hui rapportés dans la littérature, avec une seule cohorte publiée à ce jour par Choufani et al. AJHG 2022.

 

Notre équipe a suivi cliniquement pendant plus de 20 ans deux patients avant de pouvoir identifier des variants pathogènes de novo de HNRNPK. Le premier patient âgé de 20 ans, présente un variant intronique profond (c.214-77G > A). L’étude de la signature épigénétique spécifique de ce variant est en faveur du diagnostic. Notre seconde patiente âgée de 33 ans a une délétion de 3pb en phase dans le gène HNRNPK. Ce variant codant avait été anormalement filtré lors de l’analyse bioinformatique de l’exome pour cette patiente. Ces deux variants sont rapportés chez d’autres patients atteints du syndrome Au-Kline.

 

Nos patients, adultes, présentent les caractéristiques cliniques et moléculaires typiques du syndrome décrit, notamment la dysmorphie faciale et l’atteinte cardiaque sévère. Un de nos patients présente des hétérotopies nodulaires périventriculaires, retrouvées chez un seul autre patient publié. Ce patient présente également un colobome bilatéral. Les manifestations auto-immunes ne sont pas mentionnées dans la littérature, en dehors de l’hypothyroïdie, alors qu’un de nos deux patients a été suivi pour un purpura thrombopénique chronique.

 

Il est intéressant de noter que ces manifestations auto-immunes sont déjà connues et suivies dans le syndrome Kabuki et il conviendra d’évaluer leur fréquence chez les patients Au-Kline afin de voir s’il est nécessaire d’élargir les recommandations de prise en charge pour ce syndrome.

 

Ces diagnostics mettent fin à plus de 20 ans d'errance diagnostique et soulignent toute la pertinence du plan France médecine génomique 2025, permettant une meilleure sensibilité d’analyse et notamment l’étude des variants introniques profonds. Ces variants peuvent avoir un impact significatif sur la régulation de l'expression génique, et méritent une attention particulière dans la recherche de maladie rare. En parallèle l’élargissement des spectres phénotypiques associés à ces diagnostics permettent de mieux penser le dépistage et la surveillance des patients.


Henri MARGOT (BORDEAUX), Audrey MONNIER, Chloé ANGELINI, Aurélien TRIMOUILLE, Didier LACOMBE, Cyril GOIZET, Caroline ROORYCK-THAMBO
00:00 - 00:00 #37980 - IP146 Apport de la technique MLPA dans la stratégie de diagnostic génétique des syndromes microdélétionnels : première expérience tunisienne.
Apport de la technique MLPA dans la stratégie de diagnostic génétique des syndromes microdélétionnels : première expérience tunisienne.

Introduction :

Les syndromes microdélétionnels constituent des entités cliniques associant, à des degrés variables, une déficience intellectuelle (DI), une dysmorphie faciale (DF), des malformations d’organes et des troubles du comportement. Ils résultent de microremaniements cryptiques, infra-microscopiques, non visibles sur un caryotype standard. La FISH a longtemps constitué le Gold Standard pour leur diagnostic génétique mais depuis l’avènement des nouvelles technologies de cytogénétique et de génétique moléculaire ; nous assistons à la découverte et au diagnostic d’un nombre important et croissant de nouveaux syndromes microdélétionnels et les capacités diagnostiques de la FISH s’avèrent limitées dans de nombreux cas. La Multiplex Ligation-dependent Probe Amplification (MLPA) est une technique qui vient pallier à ces limites grâce à une étude simultanée de plusieurs syndromes microdélétionnels chez le même patient.

Notre présent travail vise à évaluer l’apport de la MLPA dans le diagnostic génétique de ces pathologies et à établir une corrélation génotype phénotype pour les syndromes diagnostiqués.

Patients et méthodes :

Notre étude a porté sur une cohorte de 32 patients porteurs de syndromes polymalformatifs et chez qui l’analyse MLPA a révélé au moins un microremaniement chromosomique. Nos patients ont été colligés et explorés au Service de Génétique du CHU Farhat Hached de Sousse entre Septembre 2011 et Juin 2022.

Résultats :

Nous avons pu identifier, moyennant la technique MLPA, 9 différents syndromes microdélétionnels reppprésentés par : le syndrome de DiGeorge, le syndrome de duplication 22q11.2, le syndrome demicroduplication 1p36, le syndrome de Williams-Beuren, le syndrome de Sotos, le syndrome deKleefstra, le syndrome de duplication 7q11.23, , le syndrome de Wolf-Hirschhorn, le syndrome de duplication 7p21.1, en plus de deux cas d’association de deux syndromes microdélétionnels chez le même patient à savoir ; le syndrome de Smith-Magenis associé au syndrome de duplication 7q11.23 ainsi que le syndrome de duplication 3q29 associé ausyndrome de DiGeorge 2 par délétion 10p13.

Au sein de notre cohorte, le syndrome microdélétionnel a été hérité chez 3 patients dont 2 porteurs du syndrome de DiGeorge et un porteur du syndrome de microduplication 7q11.2. Un conseil génétique adapté a pu être fourni dans les 3 cas et un diagnostic prénatal a pu être fait pour une famille dont la mère est porteuse du syndrome de DiGeorge. Une corrélation génotype-phénotype a été établie en fonction des gènes ciblés par latechnique MLPA.

Conclusion :

L'apport de la technique MLPA est considérable dans le diagnostic des microremaniements chromosomiques. Elle offre la possibilité de précision diagnostique via un large panel de syndromes, souvent insoupçonnés en raison d’une présentation clinique complexe. Elle permet de plus, d'identifier la présence, de plus d'un syndrome microdélétionnel chez un même patient adaptant ainsi sa prise en charge.


Melek TRIGUI (Montpellier), Sarra DIMASSI, Sonia NOURI, Yesmin ELABED, Moez GRIBAA, Nabiha MAHDHAOUI, Ali SAAD, Dorra HMIDA
00:00 - 00:00 #38041 - IP168 L’activation ectopique d’un enhancer de SHH est responsable de polydactylie pré-axiale autosomique dominante.
L’activation ectopique d’un enhancer de SHH est responsable de polydactylie pré-axiale autosomique dominante.

Le morphogène SHH est impliqué dans de nombreux processus développementaux, notamment via sa régulation par une dizaine d’enhancers identifiés à ce jour. Parmi ces processus, la polarisation antéro-postérieure des membres, établissant le nombre et l’identité des doigts, est physiologiquement sous le contrôle d’un seul enhancer spécifique du membre, la ZRS. Les variants de type gain de fonction de la ZRS sont responsables de polydactylie pré-axiale (PPD) isolée en lien avec la sécrétion antérieure ectopique de SHH dans le bourgeon de membre. Un nombre limité d’autres étiologies de PPD isolées ont été rapportées, et l’existence de patients en impasse diagnostique suggère l’existence d’autres mécanismes étiologiques inconnus.

Nous avons réalisé un séquençage du génome en trio dans une forme familiale de PPD avec expressivité variable et pénétrance incomplète, dont les investigations génétiques de routine s’avéraient négatives. L’analyse des variations nucléotidiques, de structure et du nombre de copie (CNV) a été réalisée prioritairement dans la région du TAD SHH-ZRS et des gènes de PPD.

Le cas index est porteuse d’une PPD aux quatre extrémités. L’enquête familiale rapporte des antécédents de malformations du premier rayon d’expressivité variable dans la branche maternelle. Nous avons retenu un variant hétérozygote non rapporté dans les bases de données, ségrégant chez les apparentés atteints de la famille, et touchant une région conservée entre espèces. Il s’agit d’une duplication de 8 pb localisée dans un enhancer murin de SHH, physiologiquement actif dans les tissus pulmonaire, digestif et uro-génital. De façon intéressante, cette duplication pourrait modifier le nombre de sites de fixation de facteurs de transcription, appartenant particulièrement aux familles ETV et GATA, impliquées dans la régulation de l’activité de la ZRS. Notamment, Lettice LA et al. (2012) ont montré que l’ajout d’un site de fixation ETS1/GABPα (famille ETV) dans la ZRS était suffisant pour générer une expression antérieure ectopique du gène cible dans le bourgeon de membre. Ainsi, cette duplication pourrait engendrer l’activation anormale de l’enhancer dans le bourgeon de membre, à l’origine de l’expression ectopique de SHH. La réalisation de tests rapporteurs in vitro et in vivo est en cours afin de confirmer notre hypothèse.


Fiona LEDUC (Lille), Anne-Sophie JOURDAIN, Emilie AIT YAHYA, Luc THOMES, Fabienne ESCANDE, Jamal GHOUMID, Perrine BRUNELLE, Florence PETIT
00:00 - 00:00 #38065 - IP178 Étude de la longueur des télomères au cours du développement embryonnaire et fœtal normal et pathologique.
Étude de la longueur des télomères au cours du développement embryonnaire et fœtal normal et pathologique.

Introduction : Les télomères protègent les extrémités des chromosomes, contrôlent les divisions cellulaires et la sénescence. Peu d’études se sont intéressées à la relation entre la longueur des télomères (LT) et le développement embryonnaire et fœtal. Chez l’homme, seules deux études ont suggéré l’hypothèse d’un lien entre des télomères courts et la survenue de malformations congénitales (Mazumdar et al, 2017 ; Aoulad Fares et al, 2022). Dans une première étude nous avons montré qu’il existait un raccourcissement significatif de la LT dans le liquide amniotique en cas de malformation fœtale mise en évidence à l’échographie prénatale (Goumy et al, 2022).

Méthode : Dans cette nouvelle étude nous avons mesuré la LT dans 225 biopsies de cordon ombilical par PCR en temps réel. Les prélèvements provenaient de fœtus morts in utero (MFIU, n=105), de fausses couches spontanées (FCS, n=41), d’interruptions médicales de grossesse (IMG, n=59) et de fœtus témoins provenant de césariennes programmées (n = 20). Parmi les fœtus, 151 ne présentaient pas d’anomalies du développement, 62 présentaient une ou plusieurs malformations congénitales et 12 présentaient un retard de croissance intra-utérin sévère (RCIU <1er percentile).

Résultats : Dans le cordon ombilical la LT est significativement diminuée en cas de malformation (p<0.001) ou de RCIU (p=0.03). La LT apparait corrélée à la sévérité des malformations. Le terme de la grossesse et l’âge maternel ne semblent pas influencer la LT. Le sexe fœtal semble jouer un rôle dans la survenue des malformations. Nous observons en effet une LT plus élevée chez les fœtus de sexe féminin sans anomalie du développement (p=0.023). Cette LT élevée pourrait les protéger de la survenue de malformations. Nous observons en effet une prévalence des malformations supérieure chez les fœtus de sexe masculin (+30%, données du Registre CEMC Auvergne). A l'inverse, chez les fœtus de sexe féminin malformés, la LT est plus basse (p=0.003), ce qui suggère que la LT doit être très basse chez les fœtus de sexe féminin pour que surviennent des malformations. Nous n’observons pas de différence significative entre les différents types d’issues de grossesse.

Conclusions : Ces résultats renforcent l’hypothèse d’un lien entre raccourcissement des télomères et anomalies du développement. Notre hypothèse est qu’une LT basse lors des premières semaines du développement, héritée ou secondaire à un stress oxydatif, serait à l’origine d’une altération de la prolifération cellulaire ou d’une instabilité chromosomique perturbant l’organogenèse et/ ou la croissance fœtale. Nous étudions actuellement la LT dans les leucocytes maternels au cours de la grossesse en cas de malformation fœtale. Par ailleurs, nous n’avons pas retrouvé de différence significative de la LT en cas de FCS ou de MFIU contrairement à ce qui a été décrit dans les villosités choriales (Ferrari et al, 2015 ; Huleyuk et al, 2018).


Thérèse SUDY, Nicolas MURER, Delphine VOISIN, Océane COUDRIEU (Clermont-Ferrand), Camille DARCHA, Andrei TCHIROV, Carole GOUMY
00:00 - 00:00 #38074 - IP183 Parcours de soins dans les troubles du neurodéveloppement de l’enfant : vers une meilleure sensibilisation des pédiatres face au syndrome KBG.
Parcours de soins dans les troubles du neurodéveloppement de l’enfant : vers une meilleure sensibilisation des pédiatres face au syndrome KBG.

Introduction : Le syndrome de KBG est un syndrome génétique autosomique dominant, polymalformatif qui associe principalement des troubles du neurodéveloppement et des apprentissages, une déficience intellectuelle, des troubles du comportement, ainsi que de l’épilepsie, une dysmorphie caractéristique, une petite taille, et des anomalies ORL. Cependant, le parcours diagnostique de ces patients reste un élément qui a été peu évalué. L’objectif principal de cette étude était donc de caractériser le parcours diagnostique de ces patients, en évaluant les différents professionnels de santé impliqués et les principaux éléments d’orientation.

Méthode : Il s’agissait d’une étude multicentrique, rétrospective et descriptive. Le recrutement était réalisé à partir d’une cohorte de 30 patients présentant un syndrome KBG suivis au CHU de Poitiers et au CHU de Bordeaux.

Résultats : Les principaux professionnels de santé ayant adressé les patients en consultation de génétique ont été les pédiatres, et le principal motif d’adressage était un bilan de retard des apprentissages ou de déficience intellectuelle, plus ou moins associé à d’autres anomalies.

Conclusion : Les pédiatres jouent un rôle crucial dans l’orientation diagnostique des patients présentant un syndrome de KBG, et le principal motif d’adressage reste un bilan de retard des apprentissages ou de déficience intellectuelle. Les professionnels de santé doivent donc rester attentifs au développement de l’enfant ainsi qu’aux différentes anomalies associées, en particulier la dysmorphie caractéristique, les troubles du comportement ainsi que la croissance staturale.


Marie ADAMO CRUX, Claire BAR, Adriane AUGER-GILLI, Gwenaël LE GUYADER, Juliette AUBIN COURGEAULT, Marine LEGENDRE, Henri MARGOT, Julien VAN GIL, Didier LACOMBE, Aurelien BINET, Xavier LE GUILLOU HORN (Poitiers)
00:00 - 00:00 #38076 - IP184 Descriptions phénotypiques d’individus porteurs de variations pathogènes du gène PPP1R12A.
Descriptions phénotypiques d’individus porteurs de variations pathogènes du gène PPP1R12A.

Les variations pathogènes du gène PPP1R12A sont très peu décrites dans la littérature. A notre connaissance, seuls 13 patients porteurs de variations perte de fonction ont été rapportés. Le phénotype décrit comporte des anomalies cérébrales (8/10), des malformations uro-génitales (7/10), une atrésie intestinale (1/12), des troubles du neurodéveloppement (7/12), une dysmorphie cranio-faciale (7/7). Nous rapportons ici les observations de 5 nouveaux patients.

Le 1er individu est un garçon de 8 ans, 1er enfant d’une fratrie de 2, issu de l’union d’un couple non apparenté. Il présentait une dysmorphie faciale, un syndrome d’Apple peel, un retard staturo-pondéral, une microcéphalie (-4DS) et une verge coudée. Une atrophie corticale postérieure d’allure séquellaire ainsi que la présence d’un nodule péri-ventriculaire de la corne temporale gauche ont été décrit sur l’IRM. Malgré un retard du développement psychomoteur initial, ce jeune garçon a aujourd’hui une bonne évolution et poursuit une scolarité normale aidé et un suivi SESSAD.

Les 4 autres patients sont issus de la même famille. La 1ère enfant est née à 30 SA. Elle a présenté une atrésie duodénale, une atrésie jéjunale, une hernie ovarienne bilatérale, une hypoplasie rénale bilatérale, un bourgeon malformatif de la fesse droite, et une dysmorphie faciale. Elle a eu des hyperglycémies néonatales puis un diabète atypique à 13 ans et une HTA concomitante. Elle a une croissance à -2DS.  Au plan neurodéveloppemental, elle a présenté un retard léger du langage et des troubles de l’attention, d’évolution favorable. Le 2ème enfant, né à 34SA, présentait une imperforation anale et un kyste de l’ouraque, une dysmorphie faciale, ainsi qu’un strabisme et une amblyopie. Il a présenté un retard du langage et des troubles de l’attention, d’évolution favorable. Il a une croissance à -1,5DS. La 3ème enfant, née à 34SA, présentait un canal atrio-ventriculaire complet, une atrésie jéjunale avec syndrome d’Apple peel, une imperforation anale avec fistule et une dysmorphie faciale similaire. Elle présente de lourdes séquelles neurologiques du fait de complications vasculaires cérébrales durant la chirurgie cardiaque. Le père de ces trois enfants présente une dysmorphie faciale semblable, sans autre antécédent.

Un séquençage du génome a mis en évidence, chez le 1er patient, une variation c.2530C > T [p(R844*)] du gène PPP1R12A, de classe 4 à l’état hétérozygote de novo. Dans la deuxième famille la variation c.2405_2408dupGTCT [p(V804Sfs*17)] du gène PPP1R12A, à l'état hétérozygote, est identifiée chez les 3 enfants et leur père. 

En raison de la variabilité d’expression importante qui est associée aux variations de ce gène, il serait important de pouvoir décrire un plus grand nombre d’individus afin d’affiner notre connaissance du phénotype et éventuellement de préciser la relation génotype-phénotype. Dans ce but, un appel à collaboration AnDDi-Rares et ERN-Ithaca est en cours.


Océane COUDRIEU, Alice GOLDENBERG, Christine FRANCANNET, Fanny LAFFARGUE, Laïla EL KHATTABI, Céline PEBREL-RICHARD, Isabelle CREVEAUX, Catherine SARRET, Aurélien JUVEN (Clermont-Ferrand)
00:00 - 00:00 #38078 - IP185 Syndrome pseudo-VATER lié à WBP11 chez 2 générations avec infarctus cérébelleux : occurrence fortuite d'une expansion phénotypique.
Syndrome pseudo-VATER lié à WBP11 chez 2 générations avec infarctus cérébelleux : occurrence fortuite d'une expansion phénotypique.

WBP11 (WW domain binding protein 11) est une protéine nucléaire faisant partie du spliceosome, un complexe essentiel au traitement de l'ARN pré-messager en molécules d'ARN messager matures. WBP11 est impliqué dans la voie de signalisation Notch, qui est cruciale pour la régulation de la somitogenèse, le processus par lequel le mésoderme pré-somatique est segmenté en somites. Une série de 14 patients a été rapportée dans un seul article avec un syndrome de type VATER (sans affecter la région anale) et des variants perte de fonction dans WBP11. Nous rapportons une nouvelle famille présentant un syndrome lié à WBP11 de transmission dominante (c.358C > T p.Gln120*) diagnostiqué en génome trio. La mère présentait des anomalies complexes de la segmentation, notamment le syndrome de Klippel‑Feil et une anomalie de Sprengel bilatérale. Son fils présentait une hypoplasie rénale et a eu un accident vasculaire cérébelleux prénatal unilatéral. Des similitudes avec l'association sporadique VATER et la causalité entre le variant WPB11 et l'accident vasculaire cérébral ischémique seront discutées.


Xenia LATYPOVA (Paris), Agnes GUET, Rania BEN MEFTEH, Magalie LODIN, Laurence PERRIN, Yline CAPRI, Jonathan LEVY, Corinne COLLET, Alain VERLOES
00:00 - 00:00 #38086 - IP187 Duplication Xq25 d’une taille de 4.2 Mb chez un fœtus de sexe masculin en prénatal: un CNV bénin sans conséquence phénotypique.
Duplication Xq25 d’une taille de 4.2 Mb chez un fœtus de sexe masculin en prénatal: un CNV bénin sans conséquence phénotypique.

Les duplications du bras long du chromosome X résultent soit de réarrangements intrachromosomiques soit de translocations déséquilibrées avec un autosome ou avec un chromosome Y. Les duplications Xq visibles sur le caryotype sont rares et impliquent souvent la région distale Xq27qter. L’implémentation de l’ACPA a considérablement augmenté la détection de déséquilibres de l’X pathogènes. En effet, des microduplications sont détectées chez environ 7 % des patients de sexe masculin avec une déficience intellectuelle liée à l'X. Ces duplications entrainent chez le garçon une disomie fonctionnelle (une surexpression des gènes). Chez les filles, le chromosome X remanié est inactivé et la duplication n’a pas le plus souvent de conséquence clinique. Très peu de CNV de grande taille impliquant le chromosome X et sans conséquence phénotypique chez le garçon ont été rapportés dans la littérature. Nous présentons ici le cas d’une patiente âgée de 30 ans adressée dans notre centre pour son échographie fœtale du 1er trimestre en raison d’une séroconversion CMV. Cet examen a montré un fœtus avec une hyperclarté nucale mesurée à 4.3 mm et une vessie augmentée de volume. Une ACPA réalisée à partir d’un prélèvement de villosités choriales a révélé la présence d’un gain de la région Xq25 d’une taille de 4.2 Mb chez un fœtus de sexe masculin. La FISH a montré la présence d’une duplication « au locus ». Une échographie fœtale effectuée à 14 SA a révélé une régression de l’hyperclarté nucale et une vessie normale sans autre anomalie morphologique, ce qui a été confirmé par un nouvel examen à 17 SA. Afin de pouvoir donner un conseil génétique plus précis, une étude de ségrégation familiale a été réalisée. La duplication Xq25 a été retrouvée chez la mère ainsi que chez le grand-père maternel. Ce dernier est en bonne santé, sans aucune déficience intellectuelle. La région dupliquée comprend six gènes codant des protéines dont deux gènes OMIM (ACTRT1, TENM1) non connus en pathologie. Le gène TENM1 jouerait un rôle dans le développement embryonnaire et plus particulièrement dans celui du système nerveux.  En 2016, des variants dans le gène TENM1 ont été rapportés chez 3 membres d’une même famille atteints d’anosmie congénitale. Concernant le gène ACTRT1, il serait impliqué dans la fertilité masculine. La régression des signes d’appel échographiques, la faible densité en gènes non connus en pathologie ainsi que l’absence de signes cliniques particuliers chez le grand-père ont conduit à considérer ce CNV comme probablement bénin. Dans ce contexte, la patiente a poursuivi sa grossesse avec un suivi échographique de référence. En conclusion, cette observation souligne le fait que des duplications de l’X de grande taille peuvent être associées à un phénotype normal chez les sujets de sexe masculin. En présence d’une dup(X) de grande taille et non connue pour être associée à un syndrome, l’enquête familiale peut s’avérer déterminante pour le conseil génétique.


Tânia Cristina GONCALVES (Paris), Marie-Paule BEAUJARD, Delphine HIVERNAUD, Sylvie NUSBAUM, Karl LHUISSIER, Sophie ARNETON, Julien STIRNEMANN, Valérie MALAN
00:00 - 00:00 #38097 - IP189 Identification de nouveaux inhibiteurs pharmacologiques de CBS, une enzyme dont la surexpression participe à la DI dans la trisomie 21.
Identification de nouveaux inhibiteurs pharmacologiques de CBS, une enzyme dont la surexpression participe à la DI dans la trisomie 21.

CBS (Cystathionine Beta Synthase) encodes a pyridoxal 5’-phosphate-dependent enzyme that catalyses the condensation of homocysteine and serine to form cystathionine. In mammals, this pathway plays important roles in clearing homocysteine (which is toxic at high levels), in methionine homeostasis, and in providing cysteine, the precursor of the major cellular antioxidant, glutathione. Increased CBS activity, as observed in Down syndrome (DS) patients, results in decreased plasma levels of homocysteine, methionine, S-adenosylmethionine (SAM) and S-adenosylhomocysteine (SAH) whereas plasma levels of cystathionine and cysteine are significantly increased. In DS, the cognitive phenotype has been suggested to relate to abnormal levels of hydrogen sulphide (H2S), a major gasotransmitter that is involved in synaptic transmission and which is mainly produced by CBS in the brain. Due to its implication in several cancers, such as colon and ovary cancer, and in the cognitive pathophysiology of Down syndrome, several groups have tried to identify pharmacological inhibitors of CBS. However, so far, the attempts to identify such molecules have only led to the identification of compounds with low potency and limited selectivity, leading to the hypothesis that CBS could be undruggable. Thanks to a yeast-based original screening method that we developed to identify molecules able to interfere with the phenotypical consequences of CBS overexpression, we recently identified several metal-binding molecules, such as disulfiram, clioquinol, chloroxine and nitroxoline (Conan et al., 2022; 2023). Based on these results, we tested several other compounds with similar chemico-physical properties and identified a new family of molecules able to decrease CBS activity in a dose-dependent manner in hepatic HepG2 cells, in which CBS is highly expressed. In addition, they efficiently decrease cell proliferation of human colon cancer cells HCT116. Finally, we showed that these inhibitors were also active in fibroblasts isolated from DS patients, where they could correct some defects commonly observed in these cells, in particular in mitochondrial function. We are now in the process of validating these new CBS inhibitors in neuronal progenitors and astrocytes derived from iPSC of DS patients. These molecules will then be tested in mouse models for DS.


Pierre CONAN, Mathilde GOURDEL, Noéline CAROFF, Olivier MIGNEN, Mikael CROYAL, Cécile VOISSET, Gaëlle FRIOCOURT (BREST)
00:00 - 00:00 #38099 - IP190 Développement de tests fonctionnels pour caractériser les conséquences fonctionnelles de nouveaux variants du gène ARX.
Développement de tests fonctionnels pour caractériser les conséquences fonctionnelles de nouveaux variants du gène ARX.

ARX (Aristaless-related homeobox gene) encodes a transcription factor which mutations have been associated with a variety of syndromes ranging from severe neuronal migration defects resulting in severe cerebral malformations such as lissencephaly, to moderate forms of X-linked intellectual deficiency (XLID) without apparent brain abnormalities. In the human and rodent developing brain, Arx is strongly expressed in telencephalic structures, particularly in populations of GABA-containing neurons (basal ganglia, cerebral cortex, hippocampus…). This pattern of expression has led to suggest that the phenotype in patients with ARX mutations probably results from an absence and/or dysfunction of GABAergic interneurons. This hypothesis has been later validated in several mouse models expressing different ARX mutations.

With the now widely use of exon or genome sequencing to elucidate causes of various human genetic diseases, several new variants in ARX sequence have recently been identified but their impact on ARX function is not well understood. Here we report some new variants with atypical clinical presentations, including a case of sudden infant death. Although these variants affect conserved residues of the proteins, their pathogenic effect was not obvious. We here describe functional tests that confirm their likely involvement in the pathogenesis. Our final aim is to provide clinicians with one or several functional tests for each new variant in ARX identified. This should help to improve diagnosis for the patients and to better understand the pathophysiological mechanisms involved in ARX-related phenotypes.


Rasha FARAJ, Audrey FARRUGIA, Aline DUBOS, Audrey SCHALK, Aurore CURIE, Cécile VOISSET, Gaëlle FRIOCOURT (BREST)
00:00 - 00:00 #38106 - IP195 Une nouvelle mutation du gène ATAD3A dans le Syndrome de Harel-Yoon.
Une nouvelle mutation du gène ATAD3A dans le Syndrome de Harel-Yoon.

Le syndrome de Harel-Yoon (HAYOS) est un trouble neurodéveloppemental caractérisé par un retard psychomoteur, une hypotonie du tronc, une spasticité des membres et une neuropathie périphérique. Il peut résulter de mutations bi alléliques dans le cluster de gènes ATAD3 (contenant ATAD3A, ATAD3B et ATAD3C) situé sur le chromosome 1p.36.33, codant pour la protéine ATAD3A (ATPase de la famille AAA-domain contenant 3A), une protéine membranaire mitochondriale codée par le noyau cellulaire, impliquée dans le fonctionnement mitochondrial, l'organisation des nucléoïdes, la traduction des protéines, la croissance cellulaire et le métabolisme du cholestérol.

Nous présentons ici le cas d'un patient âgé de 14 ans, issu de parents marocains consanguins de 1er degré, qui présente un phénotype comprenant un retard du développement global, une cataracte congénitale, des crises d'épilepsie, des déformations rachidiennes et des pneumothorax récidivants.

Le séquençage exomique complet a révélé une nouvelle mutation homozygote dans le gène ATAD3A c.1446C > A (p. Asn482Lys), confirmant ainsi le diagnostic de syndrome de Harel-Yoon (HAYOS). Le jeune homme de 14 ans présentait les caractéristiques classiques de ce syndrome, notamment un retard neurodéveloppemental, une hypotonie et une neuropathie périphérique. De plus, nous avons identifié des caractéristiques nouvelles telles qu'une cataracte congénitale, des déformations rachidiennes et des épisodes récurrents de pneumothorax.

Cette étude contribue à l'expansion de notre compréhension du syndrome de Harel-Yoon en identifiant une nouvelle mutation dans le gène ATAD3A et en élargissant ainsi le spectre clinique de ce syndrome. Des recherches futures visant à mieux comprendre la fonction du gène pourraient permettre une corrélation plus précise entre le génotype et le phénotype, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles options de traitement.


Ghizlane JABRANE (Casablanca, Maroc), Nadia SERBATI, Hind DEHBI
00:00 - 00:00 #38116 - IP202 Exome en diagnostic prénatal : expérience du CPDPN de Robert Debré.
Exome en diagnostic prénatal : expérience du CPDPN de Robert Debré.

Sur un grand nombre de grossesses à haut risque, nous avons acquis une solide expérience en diagnostic prénatal cytogénétique, y compris une meilleure compréhension des anomalies chromosomiques suspectées pour chaque type de signe échographique. De nos jours, le NGS est devenu essentiel dans le diagnostic des anomalies génétiques chez les patients présentant des signes évocateurs de maladie monogénique. Dans l'unité de Cytogénétique, nous avons mis en place cette technologie dans notre stratégie de diagnostic prénatal. Après décision du centre de diagnostic prénatal et accord des couples, le séquençage de l'exome entier (WES) a été effectué pour certains fœtus porteurs d’anomalie(s) échographique(s), lorsque l’analyse par puce à ADN (ACPA) était normale.

Nous rapportons les résultats de 62 WES analysés en trio ou en quatuor en diagnostic prénatal. Un diagnostic a été posé dans 13 cas (20.9%), grâce à la détection de variants pathogènes (7) ou probablement pathogènes (6) dans les gènes NRAS, NEU1, TNNI2, FGFR3, CPLANE1, PIEZO1, NOTCH2, POGZ, BRAF, PTPN11, SOS1 et CHD7 (2 variants). Nous décrirons ces variants, dont environ la moitié n'ont pas été rapportés précédemment. Ces variants ont été confirmés par séquençage Sanger. Dans la plupart des cas, nous avons pu fournir les résultats aux patientes avant la fin de la grossesse. Le séquençage a cependant échoué dans quatre cas (6.4%).

Il est déjà établi que le rendement diagnostique du WES en prénatal varie considérablement en fonction de l'indication, mais nos premiers résultats sont prometteurs. Le WES fait désormais partie de nos outils diagnostiques et de notre stratégie pour les grossesses à risque. Cette technologie performante nous a déjà permis d'adapter notre conseil génétique à certains types de malformations, parfois même de rassurer les couples.


Céline DUPONT (PARIS), Jonathan ROSENBLATT, Myriam RACHID, Sixtine PARENT, Brian SPERELAKIS BEEDHAM, Olivier SIBONY, Cécile LE LONG, Elka KURTOVA, Sabatini JEYARAJAH, Aurélie ESPINETA, Edwina THIMODENT, Laurence PERRIN, Yline CAPRI, Ilyas CHALLET, Emilie SERRANO, Marjorie DELEPINE, Claire LORASCHI, Séverine DRUNAT, Cedric VIGNAL, Jonathan LEVY, Anne-Claude TABET
00:00 - 00:00 #38119 - IP203 Diagnostic Prénatal Non Invasif (DPNNI) d’exclusion des maladies monogéniques pour les variants survenus de novo : un TOP mais aussi quelques FLOPS.
Diagnostic Prénatal Non Invasif (DPNNI) d’exclusion des maladies monogéniques pour les variants survenus de novo : un TOP mais aussi quelques FLOPS.

Contexte _ Le Diagnostic Prénatal Non Invasif des Maladies Monogéniques (DPNNI_MM) est offert depuis quelques années en France mais reste limité à l’exclusion d’un variant paternel ou de novo par détection qualitative de variants absents/différents du génome maternel. Cette approche non invasive, c’est à dire un prélèvement sanguin maternel au cours de la grossesse, est préférée par les patientes et les prescripteurs. Elle est particulièrement plébiscitée pour les variants de novo en raison du faible risque de récurrence (1 à 2%) lié à la possibilité d’une mosaïque germinale. Les DPNNI_MM d’exclusion imposent la conception et validation d’essais personnalisés. Bien que ces développements aient un taux relativement faible d’échec, il est important de connaître les principales causes de non faisabilité d’un DPNNI_MM.

Méthodes _ Le Gold standard pour le DPNNI_MM d’exclusion est la technique de digital PCR, outil suffisamment sensible, spécifique et précis pour l’étude de l’ADN libre circulant (cfDNA). Contrairement à l’ADN nucléaire, le cfDNA est très fragmenté (cfDNA maternel 166 pb, cfDNA fœtal 143 bp). Ce caractère fragmenté impose des contraintes techniques, en particulier celle de concevoir des amorces pour l’amplification d’un fragment de petite taille en PCR. Le laboratoire assure la conception (couple d’amorces et sondes spécifiques du variant) et la validation des performances analytiques de chaque essai selon le process publié (Gruber et al 2018).

Résultats _ Les causes d’échec rencontrées lors de nos développements d’un DPNI_MM d’exclusion peuvent se classer en 2 grands groupes

1) l’environnement nucléotidique du variant recherché :

-       présence d’homopolymère(s) ou répétitions nucléotidiques à proximité du variant cible (+/- 80 bp) qui rend impossible la conception d’amorces pour un amplicon de petite taille

-       fort taux de CG, créant de nombreuses boucles secondaires, qui ne permet pas la validation des performances optimales de l’essai

-       présence d’un pseudogène (de très forte d’homologie au gène cible) qui rend la sensibilité/spécificité de l’essai insuffisante pour l’analyse du cffDNA…

2) la nature, la quantité et la qualité des ADN contrôles des parents et proposant :

-       indisponibilité d’un contrôle positif pour le variant cible (plus d’ADN du proposant, en particulier ADN fœtal, lors d’identification du variant pathogène cible en contexte prénatal)

-       découverte fortuite d’une mosaïque maternelle en ddPCR, non identifiée lors de l’analyse NGS en trio car éliminée par les filtres d’analyse

Conclusions _ Devant l’engouement croissant des patientes pour l’option DPNI d’exclusion, il est important que les prescripteurs informent des avantages, mais aussi des limites de cette approche, en particulier une possible non faisabilité du DPNNI_MM. Certaines limitent sont communes à l’ensemble des indications (variant paternel et de novo), d’autres sont spécifiques du variant de novo (découverte d’une mosaïque maternelle).


Marina LAMAIRIA (montpellier), Morgane POINTAUX, Michel KOENIG, Marie Claire VINCENT
00:00 - 00:00 #38130 - IP205 Identification d’un nouveau variant d’épissage du gène ROGDI responsable du syndrome de Kohlschütter-Tönz : à propos d’un cas.
Identification d’un nouveau variant d’épissage du gène ROGDI responsable du syndrome de Kohlschütter-Tönz : à propos d’un cas.

Introduction:

Le syndrome de Kohlschütter-Tönz (SKT) est une maladie autosomique récessive ultra-rare caractérisée par une triade clinique associant une épilepsie, une amélogenèse imparfaite et un retard sévère du développement psychomoteur. A ce jour, une quarantaine de patients atteints du SKT ont été rapportés dans la littérature.

Le SKT est causé par des variations bi-alléliques induisant une perte de fonction du gène ROGDI, fortement exprimé au niveau cérébral. Il code pour une protéine leucine-zipper dont le rôle demeure incomplètement élucidé.

Objectif: Nous décrivons le premier cas Tunisien de SKT confirmé génétiquement

Observation :

Nous rapportons l’observation d’une patiente âgée de 10 ans, issue d’un mariage entre cousins germains, adressée pour exploration d’un retard global du développement, d’une épilepsie pharmaco-résistante et d’une dysmorphie faciale.

L’enquête génétique a retrouvé des antécédents de tableau clinique similaire avec des anomalies de l’émail dentaire chez deux sœurs décédées à l’âge de neuf et cinq ans.

La patiente avait un retard psychomoteur sévère. Elle a acquis une marche pathologique à quatre ans qu’elle a perdue à huit ans avec absence du langage. Sa première crise épileptique est survenue à l’âge de 6mois, avec des récidives malgré un traitement anti-épileptique bien conduit.

L’examen physique, à l’âge de 10ans, a mis en évidence une microcéphalie acquise à -3,5DS, un poids à -4,5DS et une dysmorphie faciale comportant une ébauche de synophris, des sourcils fournis, une racine du nez haute, une columelle saillante, des joues pleines, une amélogenèse imparfaite et un cou court. Elle avait des troubles de la mastication et de la déglutition et des accès d’hyperventilation.  L’examen neurologique a objectivé un contact social moyen avec une poursuite oculaire présente, une tétraparésie spastique et un syndrome quadripyramidal.

Son bilan biologique a révélé une hypophosphatémie, une hypouricémie, une hypokaliémie avec hypokaliurie et une hypochlorurie, une hypertriglycéridémie et une hyperlactacidémie.

Son scanner cérébral a montré une hydrocéphalie tri ventriculaire et une méga-grande citerne.

L’étude moléculaire par séquençage de l’Exome a identifié un variant d’épissage au niveau du gène ROGDI:NM_024589.3:c.646-2A > G à l’état homozygote, classé en probablement pathogène, selon les critères de l’ACMG. Ce variant n’a été rapporté ni dans la littérature ni dans les bases de données. L’étude de la ségrégation familiale a montré que le variant était hérité de parents hétérozygotes.

Le diagnostic de SKT a été retenu chez notre patiente. Toutefois, les anomalies biologiques constatées n’ont pas été décrites chez des patients porteurs du SKT et aucune autre variation causale n'a été identifiée.

Conclusion:

Notre observation a contribué à élargir le spectre phénotypique et génétique du SKT. Notre travail souligne l’apport du séquençage de l’exome entier dans le diagnostic étiologique génétique des pathologies ultra-rares.


Miriam ESSID (La Marsa, Tunisie), Sana KAROUI, Imen REJEB, Syrine HIZEM, Abir JEBALI, Mayssa IDOUDI, Thouraya BEN YOUNES, Ichraf KRAOUA, Lamia BEN JEMAA
00:00 - 00:00 #38131 - IP206 Etude clinique et génétique du syndrome de Koolen de Vries chez une patiente Tunisienne.
Etude clinique et génétique du syndrome de Koolen de Vries chez une patiente Tunisienne.

Introduction :

Le syndrome de Koolen-de Vries (KdVS) (OMIM #610443) est une maladie génétique rare de transmission autosomique dominante. Il est caractérisé par un retard global du développement, une déficience intellectuelle, une hypotonie néonatale, une épilepsie, des traits dysmorphiques distinctifs et une atteinte multisystémique.

Les mécanismes impliqués dans le KdVS sont la microdéletion de la région 17q21.31 et l’haplo-insuffisance du gène KANSL1.

Objectif :

L’objectif de notre travail était de rapporter les données cliniques et génétiques d’une patiente Tunisienne atteinte du KdVS confirmé génétiquement.

Observation :

Il s’agit d’une fille âgée de 8 ans, issue d’union entre non apparentés, adressée en génétique pour difficultés scolaires et dysmorphie faciale. L’enquête génétique était négative.

La patiente était née à terme, sans incidents. Elle avait avec une hypotonie néonatale importante et des infections à répétition de la sphère ORL. Elle présentait un retard du développement psychomoteur avec acquisition de la marche à 20 mois et de la parole à 3 ans. Elle avait un faible rendement scolaire en rapport avec une dyslexie et une dysgraphie.

L’examen physique a révélé une enfant timide et a montré des mensurations normales ainsi qu’une dysmorphie faciale évocatrice de KdVS avec un visage triangulaire et allongé, un front étroit, des sourcils arqués, des fentes palpébrales orientées en haut et en dehors, une base du nez large avec des ailes développées (nez en poire), un philtrum marqué, des oreilles bas implantées et mal ourlées et des dents espacées. Par ailleurs, une laxité ligamentaire et un chevauchement des orteils ont été notés.

L’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) a mis en évidence une délétion homogène, hétérozygote et interstitielle de 537 Kb en 17q21.31 (43675459_44212416). Cette microdélétion, classée en pathogène, avait emporté 12 des 16 exons du gène KANSL1 et quatre autres gènes OMIM.

Conclusion :

Notre observation a permis d’élargir le spectre phénotypique du KdVS et a souligné l’intérêt de l’ACPA dans l’exploration de la déficience intellectuelle syndromique. Nous avons, ainsi, proposé une prise en charge pluridisciplinaire à la patiente et un conseil génétique adéquat à la famille.


Emna CHÉRIF, Miriam ESSID (La Marsa, Tunisie), Imen REJEB, Houweyda JILANI, Syrine HIZEM, Sana KAROUI, Manel AJIMI, Bouthaina BOURAOUI, Amel ZERZERI, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA
00:00 - 00:00 #37624 - IP21 Phénotypage des patientes porteuses d’un syndrome de Rokitanski-Mayer-Kauster-Hauser.
Phénotypage des patientes porteuses d’un syndrome de Rokitanski-Mayer-Kauster-Hauser.

Le syndrome MRKH (Mayer-Rokitanski-Kuster-Hauser) ou aplasie utéro-vaginale est une malformation congénitale définie par l’absence d’utérus et d’au moins les 2/3 supérieurs du vagin avec des caractères sexuels secondaires normaux. Elle concerne 1 sur 4500 naissances féminine, les femmes atteintes ont une formule chromosomique 46,XX et dans une très grande majorité de cas une fonction ovarienne normale

Le MRKH est actuellement classé en forme typique « type I » (aplasie utéro vaginale isolée) ou forme atypique « type II » lorsque l’aplasie est associée à des manifestations extra génitales. Il peut s’agir d’une anomalie rénale (les plus fréquentes) et/ou squelettique voire gonadique (rare). La forme la plus sévère constitue le syndrome MURCS ((MU)llerian, (R)enal, (C)ervicothoracic (S)omite) associant une aplasie utéro vaginale avec des malformations rénales, squelettiques, auditives ou cardiaques.

Principalement sporadique, l’existence d’environ 15 % de cas familiaux suggèrent des causes génétiques possibles avec un mode de transmission autosomique dominant, une pénétrance incomplète et une expressivité variable de la maladie sans éliminer pour autant des facteurs environnementaux.

La prise en charge de ces patientes doit être pluridisciplinaire par une équipe expérimentée et a pour objectifs d’accompagner ces jeunes femmes dans la compréhension du diagnostic, l’accès à une sexualité satisfaisante et en son temps l’élaboration d’un éventuel projet parental.

Cependant, de nombreux écueils demeurent : les malformations associées ne sont pas toujours recherchées, et les apparentées explorés sur le plan phénotypique. De plus, les bases moléculaires et les mécanismes physiopathologiques restent à ce jours non élucidés, malgré la publication de plusieurs articles tentant de démontrer les implications de divers loci génétiques, ceci probablement en raison d’un modèle complexe d’hérédité génétique, de l’hétérogénéité clinique et de la pénétrance incomplète au sain des familles.

Nous les équipes du centre de référence des pathologies gynécologiques rares, proposons d’établir des critères diagnostiques pour le cas index et ses apparentés afin d’homogénéiser les pratiques au niveau national : Protocole National de Diagnostic et de soin : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2021-11/pnds_mrkh_texte_2021-11-14_final.pdf

La constitution de ces cohortes pourrait permettre d’élucider les bases moléculaires à l’origine des formes familiales, un enjeu crucial pour orienter le conseil génétique, notamment dans le contexte actuel des greffes utérines pratiquées chez les patientes mais aussi dans le cas des GPA à l’étranger.


Anna PELET (PARIS), Magali VIAUD, Alaa CHEIKHELARD, Lucile BOUTAUD DE LA COMBE, Hamza HADJ HABDALLAH, Serge ROMANA, Sabrina DA COSTA, Stanislas LYONNET, Michel POLAK
00:00 - 00:00 #38145 - IP211 Délétion du gène MBD5 et Troubles du Neurodéveloppement : étude de cas d’une mosaïque germinale.
Délétion du gène MBD5 et Troubles du Neurodéveloppement : étude de cas d’une mosaïque germinale.

MBD5 (methyl-CpG-binding domain protein 5 ; OMIM #611472), situé sur le chromosome 2q23.1, appartient à une famille de gènes impliqués dans la méthylation de l'ADN, le remodelage de la chromatine et l’épissage alternatif (Talkowski et al., 2011 ; Tao et al. 2014 ; Mullegama et Elsea, 2016 ; Mullegama et al., 2021). La perturbation de ce gène par délétion hétérozygote ou mutation ponctuelle est à l’origine d’un trouble neurodéveloppemental connu sous le nom de MBD5-Associated Neurodevelopmental Disorder (MAND) ou syndrome microdélétionnel en 2q23.1. Sur le plan clinique, ce syndrome est caractérisé par un retard de développement, un déficit intellectuel (DI), un retard de langage sévère, ainsi que dans une moindre mesure de l’épilepsie, des troubles du sommeil et des troubles du comportement (Mullegama et al., 2022). Des troubles du spectre autistique (TSA) peuvent être associés de manière plus variable (Ohori et al., 2021), approximativement présents chez 80% des patients porteurs d’une haploinsuffisance du gène MBD5 (Mullegama et al., 2022). Les points de cassure des délétions du gène MBD5 rapportées dans la littérature sont variables (Bonnet et al., 2013 ; Myers et al., 2021 ; Ohori et al., 2021), laissant néanmoins supposer l’existence d’une zone minimale critique (ZMC) comme étant à l’origine du phénotype clinique.

Notre équipe rapporte ici le cas d’une jeune fille de 11 ans (E1) et de son demi-frère (même père) de 6 ans (E2) présentant un phénotype commun de DI, un retard global du développement, un retard de langage et une forte anxiété. Leur phénotype diffère par la survenue de convulsions et le diagnostic de TSA chez E1, et de troubles du sommeil chez E2. Après avoir constaté une absence de mutation FMR1 et d’anomalie au caryotype conventionnel, la SNP-array met en évidence une délétion hétérozygote à l’état homogène de 51 kb du chromomère 2 (2q23.1) [arr2q23.1(148775577_148826698)x1] chez E1 et E2, absente chez leur père et leurs mères respectives. Cette observation est en faveur d’une transmission par le père, via une mosaïque germinale, type de transmission déjà rapporté dans la littérature (Van Bon et al., 2011 ; Bhatia et al., 2023). Cette délétion comprend une partie du gène ORC4 et MBD5, et plus particulièrement les exons 1 et 2 de MBD5 Des investigations sont en cours (Exome Sequencing), afin de déterminer les points de cassure exacts.

Cette observation, ainsi que les données de la littérature, confirment l’existence d’une ZMC comme étant à l’origine du MAND et renforce l’implication essentielle des exons 1 et 2 du gène MBD5 dans le phénotype clinique associé. L’identification des mécanismes moléculaires et les voies métaboliques impliqués par l’haploinsuffisance de MBD5 permettra de comprendre l’impact sur le développement neurologique, en vue de développer des stratégies de diagnostic et de prise en charge plus efficaces.


Sandra PAJON, Estelle LUCAS, Lekbir BAALA, Elsa BASTOS, Alicia BROUTIN, Juliette CRONFALT, Anthony DE OLIVEIRA, Annie DION, Rachel GARNIER (Orléans), Isabelle LEDUC, Fabien LESNE, Mélanie MARCOS, Eliz PEKER, Gilles POTIER, Julien SALGUEIRO, Isabelle VÉZIAT, Aurore VIDAL, Thomas GUERY-HEMSEN, Olivier PERCHE, Sylvain BRIAULT
00:00 - 00:00 #38160 - IP218 Le syndrome de Yunis-Varon, un syndrome malformatif très rare associé au gène FIG4 : apport de séquençage d’exome dans la description de 2 fœtus.
Le syndrome de Yunis-Varon, un syndrome malformatif très rare associé au gène FIG4 : apport de séquençage d’exome dans la description de 2 fœtus.

Introduction: Le syndrome de Yunis-Varon (YVS; NIM 216340) est un syndrome polymalformatif rare de transmission autosomique récessive (AR) qui associe une dysplasie cleïdocranienne, des anomalies des extrémités, une dysmorphie et une atteinte neurologique rare. Sont également rapportées des anomalies squelettiques majeures et des atteintes cardiaques. Le pronostic est sévère avec un décès précoce. Le YVS est lié à des variants pathogènes dans FIG4. Une vingtaine de descriptions ont été rapportées dans la littérature, certaines sans confirmation moléculaire.

Matériel et méthodes: Nous avons identifié par séquençage d’exome des variants délétères au niveau du gène FIG4 chez 2 fœtus présentant un YVS.

Résultats: Les deux fœtus sont issus de grossesses interrompues respectivement à 14SA (F1) et 33SA+4j (F2) en raison d’un syndrome polymalformatif. Ils présentaient tous deux à l’examen fœtopathologie une dysmorphie faciale, une dysplasie cleïdocranienne et une brachytéléphalangie sévère des 4 extrémités. Le fœtus F1 présentait un phénotype sévère avec un retard de croissance, des anomalies osseuses, une séquence de Pierre Robin, des anomalies ophtalmologiques, de l’arbre génito-urinaire ainsi que des calcifications cutanées et sous-cutanées aberrantes non encore rapportées dans le YVS. Le fœtus F2 présentait des anomalies des extrémités caractéristiques de ce syndrome avec une hypoplasie des premiers rayons, une hypoplasie des phalanges distales et médianes des doigts ainsi que des anomalies neurologiques sévères notamment une hydrocéphalie, une dysplasie calleuse et une dysgyrie.

Nous avons identifié chez le fœtus F1 un variant homozygote pathogène tronquant NM_014845.6 : c.2317del ; p.(Gln774Alafs*9) et chez le fœtus F2 deux variants faux-sens hétérozygotes composites c.122T > C ; p.(Ile41Thr) et c.1474C > T ; p.(Arg492Cys).

Discussion: Des mutations de FIG4 ont été associées à 4 troubles neurologiques différents : la polymicrogyrie temporo-occipitale bilatérale AR, la sclérose latérale amyotrophique autosomique dominante 11, la maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) AR de type 4J et le YVS AR. Le YVS est le phénotype humain connu le plus sévère, résultant d’un métabolisme défectueux des phosphoinositides. Dans la CMT de type 4J, l'un des allèles du gène FIG4 est hypomorphe, limitant ainsi l’atteinte au système nerveux périphérique. En revanche, dans le YVS causé par deux variants de pathogénicité sévère, l'absence d'activité de FIG4 entraîne un dysfonctionnement du système nerveux central et d'importantes anomalies squelettiques.

Conclusion : Nous présentons 2 fœtus porteurs de variants dans le gène FIG4 et étendons le phénotype de ce syndrome polymalformatif très rare. Nous soulignons que les anomalies caractéristiques des extrémités dans un contexte de malformations fœtales peuvent orienter le clinicien et le biologiste en anténatal pour l’interprétation des variants.


Sophie MARTIN-BERENGUER, Pascaline LETARD, Marine LEGENDRE, Virginie RACLET, Manon DEGOUTIN, Claudio PLAISANT, Laetitia GASTON, Frédéric COATLEVEN, Benoit ARVEILER, Frédéric BILAN, Claire BENETEAU (BORDEAUX CEDEX)
00:00 - 00:00 #38165 - IP219 Le diagnostic pré-implantatoire réalisé sur des embryons au stade blastocyste facilite la prise en charge de certains couples.
Le diagnostic pré-implantatoire réalisé sur des embryons au stade blastocyste facilite la prise en charge de certains couples.

Le diagnostic pré-implantatoire (DPI) est destiné aux couples présentant un risque élevé de transmettre une maladie d’une particulière gravité à leur descendance. En France, il est généralement réalisé sur une ou deux cellule(s) prélevée(s) sur des embryons de trois jours. Depuis deux ans, le centre de Montpellier a développé les techniques de biopsie embryonnaire au stade blastocyste (embryons de cinq à six jours) afin de faciliter les mises au point de certains DPI complexes (tels que les doubles indications liées à des variants identifiés dans deux gènes différents) et de diminuer ainsi les délais de prise en charge des couples. Cette stratégie présente plusieurs avantages :

Ces biopsies permettent en effet le recueil de 5 à 10 cellules embryonnaires, augmentant de fait la quantité d’ADN disponible pour l’analyse. Par conséquent, le taux d’allele drop out (ADO), pouvant être une source de difficultés à rendre un diagnostic, est largement réduit.

D’autre part, les embryons de trois jours présentant un fort taux de mosaïcisme, il est fréquent de visualiser un seul ou trois haplotypes pour la région génique étudiée, ne permettant pas le transfert de ces embryons. Ces « anomalies » ne sont quasiment plus détectées au stade blastocyste.

Enfin, les techniques d’amplification totale du génome appliquées à ce type de prélèvement permettent de mettre en œuvre des protocoles de PCR distincts, ce qui, dans le cas de doubles indications, évite le long travail de mise au point d’un protocole de PCR multiplex fiable à l’échelle unicellulaire (étude des variants de chaque gène ainsi que des séquences informatives de part et d’autre), diminuant ainsi le délai d’attente pour les couples.

Bien que le nombre d’embryons pouvant être biopsiés au stade blastocyste est généralement plus faible qu’au troisième jour de développement, le potentiel implantatoire de ces embryons est plus élevé, augmentant ainsi les chances de grossesse après transfert.

Dans le centre de Montpellier, la biopsie embryonnaire au stade blastocyste est désormais systématiquement réalisée pour :

-       Toutes les demandes de DPI pour des doubles indications,

-       Les indications de DPI pour lesquelles la mise au point d’un protocole de PCR multiplex n’est pas optimale pour étudier simultanément toutes les séquences nécessaires au diagnostic (par exemple variant et marqueurs polymorphes),

-       Les couples pour lesquels un/des cycle(s) antérieur(s) de DPI a/ont conduit à l’identification d’un grand nombre d’embryons non transférables en raison d’une anomalie du nombre d’haplotypes.


Victoria AYRAULT, Garance VERRIERE (Montpellier), Stéphanie PLAZA, Sandie MEREUZE, Florielle SAGUET, Michel KOENIG, Marjolaine WILLEMS, Claire CHAUVEAU, Emmanuelle HAQUET, Tal ANAHORY, Sophie BROUILLET, Aliya ISHMUKHAMETOVA, Anne GIRARDET
00:00 - 00:00 #37631 - IP22 Syndromic developmental delay associated with a heterozygous RARA variant: a new Noonan-like syndrome?
Syndromic developmental delay associated with a heterozygous RARA variant: a new Noonan-like syndrome?

Retinoic acid receptors (RAR) are transcription factors playing a key role in retinoic acid (RA) pathway. They have to bind with RA to initiate the transcription of many different genes. Defects in RAR had already been described, particularly in the RARB gene, in patients presenting with ophthalmological defects. One patient with a RARA constitutional variant had been reported in the literature. Indeed, Jakubiuk & al. reported a RARA constitutional variant in a 7-year-old girl presenting with growth retardation, chorioretinal coloboma and developmental delay. We describe herein an additional case with the same variant (NM_000964, c.826C > T, p.Arg276Trp), presenting with similar features including growth retardation, developmental delay, renal and ophthalmological defects but also new particularities as genital malformation and several features that may evoke Noonan syndrome.  To the best of our knowledge, our work is the first to describe new symptoms associated with a RARA constitutional variant. As this variant seems to be recurrent, other patients would be required to describe more precisely this new clinical entity. Moreover, the work of Ueki & al describing the role of RA in human eosinophil survival helped us to explain the hypereosinophilia of our patient.


Lucile RIERA-NAVARRO (NICE), Khaoula ZAAFRANE KHACHNAOUI, Anne BERGOUGNOUX, Jean BREAUD, Rohrlich PIERRE SIMON, Véronique PAQUIS FLUCKLINGLER
00:00 - 00:00 #38178 - IP222 An unusual presentation of de novo RAC3 variation in prenatal diagnosis.
An unusual presentation of de novo RAC3 variation in prenatal diagnosis.

De novo pathogenic variants in RAC3 cause neurodevelopmental disorder with structural brain anomalies and dysmorphic facies (NEDBAF), mostly described in the pediatric population. 

RAC3, like RAC1 and RAC2, belongs to the Rho family guanosine triphosphatase (GTPase), a key regulator of cytoskeletal dynamics and intracellular signaling. These proteins share a highly conserved G domain which mediates GDP/GTP binding and GTP hydrolysis, and includes five G motifs with a conserved sequence and two particular regions named Switch-I and Switch-II, where most of the RAC1 and RAC3 pathogenic variants are located. RAC3 is involved in corticogenesis and neuronal migration.

Here we report on a fetus from an unrelated and healthy Caucasian couple. Sonographic and MRI exams performed respectively at 28 and 31 weeks of gestation (WG) demonstrated expanded subarachnoid spaces, frontal lobes hypoplasia, triventricular dilatation with square frontal horns, temporal and perisylvian polymicrogyria and bilateral clubfeet. There was no cerebellar, brainstem or major callosal anomaly. Post mortem external examination showed craniofacial dysmorphism. DNA was extracted from amniotic cells and blood samples from the parents. After a normal molecular karyotype, trio whole exome sequencing (WES) identified a de novo heterozygous variant c.276T > A p.(Asn92Lys) in RAC3 (NM_005052.3, GRCh38), absent from control databases (gnomAD 3.1) and involving a highly conserved residue across species. It is predicted to be deleterious by most in silico tools. The variant is located outside Switch-I and Switch-II domains but in silico protein modeling suggests that it could interfere with the RAC3 dimer formation. It was classified as probably pathogenic (class 4).

We report here the second prenatal case with RAC3 probably pathogenic variant. The first one presented complex brain malformations mainly consisting in midline and posterior fossa anomalies while we identified mostly cortical malformations.

All the 18 previously reported patients with NEDBAF presented CC malformations. Here we report the first case without callosal abnormalities, suggesting that an apparently normal CC does not exclude the involvement of RAC3 gene. Gyration disorders are the second most common reported neuroimaging characteristic. Ventriculomegaly is present in above half of the cases. Structural defects of brainstem and cerebellum are also part of NEDBAF features with midbrain hypoplasia, elongated, flattened and/or bifid pons, abnormal cerebellar foliation and vermis defect. Midline malformations, gray matter heterotopia, Arnold-Chiari malformation type I and absence of cavum septum pellucidum have also been described but not found here.

In this study, we report the second prenatal case of NEDBAF presenting an undescribed pattern of cerebral anomalies including square-shaped anterior horns, VM, cerebral parenchymal thinning, expanded subarachnoid spaces, and temporal and perisylvian polymicrogyria. 


Colombine MEUNIER (Gosselies, Belgique), Marie CASSART, Karole KOSTYLA, Valérie BENOIT, Nicolas SIMONIS, Florence ARTS, Olivier MONESTIER, Aude TESSIER
00:00 - 00:00 #38185 - IP224 Une tumeur germinale fait découvrir une chimère 47,XXX/69,XXY chez une jeune fille en aménorrhée primaire.
Une tumeur germinale fait découvrir une chimère 47,XXX/69,XXY chez une jeune fille en aménorrhée primaire.

Une volumineuse masse pelvienne a été découverte à l’échographie chez une patiente de 18 ans lors d’un bilan d’aménorrhée primaire. L’imagerie montre de volumineuses masses nécrotiques pelviennes de type ovariennes avec ossifications à gauche, une carcinose péritonéale, une ascite, un épanchement pleural droit abondant, une lame pleurale gauche et la présence de ganglions sus claviculaires gauches…L’histologie est en faveur d’une tumeur germinale de type vitelline.

Un caryotype constitutionnel sur sang périphérique est demandé à la recherche d’un clone XY pour expliquer la survenue de cette tumeur germinale. La FISH avec des sondes des centromères des chromosomes X et Y est également faite. Son résultat est 47,XXX[37]/69,XXY[4].ish(DXZ1x3)[18]/(DXZ1x2)[2].nuc ish(DXZ1x3)[213]/(DXZ1x2)[35]/ (DXZ1x2,DYZ3x1 )[49].

De la FISH avec cette sonde est faite sur une biopsie tumorale et retrouve les deux clones XXX et XXY au niveau de la tumeur alors qu’au niveau du tissu de soutient, seul un clone XX a été vu. En utilisant des sondes sur d’autres chromosomes (JAZF, , CCND1, IGH) on retrouve bien trois spots de chaque sonde dans 9 des 23 cellules analysables.

D’un point de vue cytogénétique on ne peut expliquer ce caryotype que par la présence d’un individu chimérique.

-soit entre un zygote 47,XXX et un zygote triploïde. Le clone 69,XXY résulte d’une diandrie par non disjonction à la méïose 1, c’est-à-dire par une fécondation par un spermatozoïde à 46,XY. On retrouve des clones à 69 chromosomes dans les moles hydatiformes qui sont léthales.

-soit une fécondation d'un globule polaire qui n'a pas terminé sa méiose et qui s'est fusionné avec l'embryon issu de l'ovocyte

La partie 47,XXX peut alors perdre un X lors d'une division mitotique et donner le clone 46,XX.

Pour le clone triploX, la fréquence des femmes porteuses d’une trisomie X est estimée a 1/1000 mais certaines femmes ne sont pas dépistées. Les signes physiques les plus fréquents sont une grande taille, des plis épicanthiques, une hypotonie et une clinodactylie. Une épilepsie, des anomalies rénales et génito-urinaires, et une insuffisance ovarienne primaire peuvent être associées. La trisomie X résulte le plus souvent d'une non-disjonction méiotique, mais 20% des cas environ sont dus à une non-disjonction post-zygotique.

Dans le cas de cette patiente, l’insuffisance ovarienne semblerait liée au clone triploïde.


Nathalie AUGER (Villejuif), Marion GAUTHIER VILLARS, Alexander VALENT, Etienne ROULEAU
00:00 - 00:00 #38193 - IP229 Etat des lieux en France des différentes stratégies de dépistage des anomalies du gène CFTR chez les candidats au don de gamètes dans les centres CECOS.
Etat des lieux en France des différentes stratégies de dépistage des anomalies du gène CFTR chez les candidats au don de gamètes dans les centres CECOS.

Alors que l’activité de don augmente sans cesse, notre étude a permis de faire un état des lieux des différentes pratiques concernant la recherche des anomalies du gène CFTR réalisée chez les candidats au don de gamètes reçus dans les centres CECOS français.

 

Le don de gamètes comprend le don de spermatozoïdes, d’ovocytes, d’embryons et le double don. Il s’adresse aux couples hétérosexuels infertiles et également aux couples de femmes et aux femmes non mariées depuis la loi de bioéthique du 2 août 2021. Il est également proposé lorsque le Diagnostic Pré-Implantatoire n’est pas réalisable ni souhaité.

Les candidats au don de gamètes sont reçus en consultations médicales dans les 33 centres CECOS autorisés répartis sur le territoire national. Ils réalisent un certain nombre d’examens réglementaires obligatoires à savoir des sérologies virales, la détermination du groupe sanguin-rhésus et un caryotype, seul examen génétique réalisé systématiquement. La législation française, le guide de recommandations de bonnes pratiques, ainsi que les sociétés savantes de biologie de la reproduction et de génétique médicale recommandent la prescription d’examens génétiques supplémentaires en fonction de l’interrogatoire et de l’établissement de l’arbre généalogique du candidat, dès lors qu’il y a mise en évidence d’un risque de transmission d’une maladie héréditaire. Parmi elles, la mucoviscidose reste l’une des plus fréquentes maladies monogéniques graves de l’enfance en France.

 

Notre étude porte sur l’analyse de données recueillies à l’aide d’un questionnaire établi par nos soins et qui a été diffusé à l’ensemble des CECOS. Le taux de participation est de 75,8% avec l’obtention de 26 réponses sur les 33 CECOS interrogés.

Notre travail met en évidence que seuls 3 centres réalisent le dépistage systématique des anomalies du gène CFTR chez tous leurs candidats au don de gamètes. Les 26 autres centres CECOS ont adopté la stratégie du dépistage ciblé, face à 2 situations précises : en cas de doute ou de forte suspicion clinique selon les antécédents personnels ou familiaux du candidat ; et lorsqu’il faut apparier un couple receveur dont l’un des deux membres, ou bien une femme non mariée, est porteur d’un variant CFTR connu. En fonction de la situation une analyse plus ou moins exhaustive du gène CFTR sera faite.

 

De l’autre côté de l’Atlantique, les législateurs exigent quant à eux de connaitre le statut des candidats au don de gamètes concernant la plupart des maladies monogéniques graves (mucoviscidose, amyotrophie spinale, hémoglobinomatoses …).

 

A l’heure actuelle et à l’échelle nationale, il parait difficilement envisageable de pratiquer le dépistage systématique des anomalies du gène CFTR chez les candidats au don de gamètes pour des raisons éthiques, financières et organisationnelles.


Julie BACUS (Bordeaux), Lucie CHANSEL-DEBORDEAUX, Marie-Pierre REBOUL, Aline PAPAXANTHOS-ROCHE
00:00 - 00:00 #38195 - IP230 Les voies de l’ovogénèse : quels groupes de gènes candidats dans l’insuffisance ovarienne prématurée ?
Les voies de l’ovogénèse : quels groupes de gènes candidats dans l’insuffisance ovarienne prématurée ?

L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) peut être due à l’altération de différentes voies biologiques nécessaires à la mise en place de la fonction ovarienne. Plusieurs classifications des gènes responsables d’IOP en sous-catégories fonctionnelles ont été proposées, avec des groupes plus ou moins détaillés. Afin de proposer une catégorisation adaptée à l’application clinique, nous avons repris les données génomiques d’une cohorte de plus de 150 patientes avec IOP analysées par séquençage haut débit. Trois catégories de gènes ont particulièrement retenu notre attention : les gènes méiotiques ou de réparation de l’ADN, les gènes mitochondriaux et les gènes codant pour les protéines se liant à l’ARNm (RNA binding proteins ou RBPs). Le rôle des gènes méiotiques est connu depuis longtemps dans l’IOP et nous confirmons l’implication majoritaire de ces gènes. Nous rapportons par ailleurs la description d’un nouveau gène, SWSAP1, formant avec ZSWIM7 le complexe Shu intervenant lors de la recombinaison homologue. Nous avons également mis en évidence des variants dans des gènes de prédisposition à certaines formes de cancers tels que RAD51D, NBN ou BRIP1 chez des patientes sans histoire familiale ou personnelle de cancer. Les variations identifiées semblent provoquer des effets fonctionnels partiels. Ceci suggère une fragilité chromosomique suffisante pour altérer la méiose mais peut être insuffisante par rapport au seuil nécessaire à l’oncogenèse. Nous identifions également des variants dans des gènes de pathologies mitochondriales comme TUFM, MIGA2 ou encore MFN1 pour lesquels le phénotype d’IOP n’est que peu ou pas rapporté. Si l’IOP fait partie du phénotype syndromique généralement associé aux gènes mitochondriaux, on note récemment l’identification de variants dans certains de ces gènes comme MRPS22, dans des IOP isolées. Pour nos gènes candidats, des études fonctionnelles (modèles animaux, analyses omiques) sont menées pour étudier l’impact des variants identifiés. Nous avons enfin mis en évidence des variants d’intérêt dans des gènes responsables de défauts de maturation ovocytaire (PANX1) ou de fausses couches à répétition (SYCP3), chez des patientes avec IOP. Les RBPs sont également des candidats intéressants pour ces différents troubles de la reproduction. En effet, les processus de maturation de l’ovocyte sont tributaires du contrôle des taux d’ARNm dès le stade de follicule primordial jusqu’aux premiers stades de l’embryogénèse. Nous avons identifié deux candidats majeurs : ELALV2 interrompu au niveau d’un point de cassure de remaniement chromosomique, caractérisé par séquençage de génome short-read et long-read, et LSM14B. Ce travail permet de mieux caractériser les groupes de gènes impliqués dans l’IOP et pourra être complété par le développement d’un outil de priorisation grâce aux outils de machine- learning.


Anna LOKCHINE (Rennes), Sophie CHRISTIN-MAITRE, Linda AKLOUL, Laurence CLUZEAU, Lorrie LE PAGE, Laura MARY, Erika LAUNAY, Marc PLANES, Christèle DUBOURG, Mathilde DOMIN-BERNHARD, Bénédicte NOUYOU, Solène DUROS, Wilfrid CARRE, Lénaick DETIVAUD, Laure METAYER-AMELOT, Sophie KRIEGER, Nicolas GOARDON, Brianna KLINE, Pierre MARIJON, Pierre BLANC, Frederic CHALMEL, Sylvie ODENT, Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Charles COUTTON, François VIALARD, Elena TUCKER, Sylvie JAILLARD
00:00 - 00:00 #37641 - IP24 Etude de la ségrégation méiotique par FISH chez un homme infertile présentant une forme partielle du syndrome des spermatozoïdes macrocéphales.
Etude de la ségrégation méiotique par FISH chez un homme infertile présentant une forme partielle du syndrome des spermatozoïdes macrocéphales.

Le syndrome des spermatozoïdes macrocéphales est caractérisé par la présence de spermatozoïdes à grosse tête avec généralement plusieurs flagelles. Il existe des formes homogènes et partielles de ce syndrome. Dans les formes partielles, les pourcentages de spermatozoïdes macrocéphales et/ou multiflagellés sont très variables ainsi que le pourcentage de spermatozoïdes chromosomiquement déséquilibrés.

Le but de ce travail est d'étudier la ségrégation méiotique chez un homme infertile présentant une forme partielle de ce syndrome par FISH multi couleurs.

 

Le couple est venu consulter au service de médecine et biologie de la reproduction du CHU de Tours. Dans le cadre de leur parcours de PMA, trois FIV-ICSI ont été réalisées sans succès. Un bilan d’échec d’implantation a été effectué. Les caryotypes sanguins sont normaux. Le bilan est sans particularité chez la femme alors que l’homme présente une tératozoospermie totale avec 25% de spermatozoïdes macrocéphales (mais aucun multiflagellé). Une triple FISH X-Y-18, avec des sondes centromériques, et une triple FISH 8-13-21, avec une sonde centromérique du chromosome 8 et des sondes ciblant les régions 13q14.2 et 21q22.13, ont été effectuées sur spermatozoïdes. Des FISH complémentaires ont été réalisées en utilisant des sondes centromériques des chromosomes 6, 7, 10, 12, 15 et des sondes spécifiques localisées en 2q37.3, 6q21, 7q22, 11q23, 15q26.3 et 22q11.23.

 

En triple-FISH 8-13-21 et en triple-FISH X-Y-18, 2074 et 2057 spermatozoïdes ont été, respectivement, analysés. Plus de 90% des spermatozoïdes ont un équipement chromosomique anormal pour les chromosomes étudiés. Les gamètes analysés présentent quasiment tous une disomie  13 et une disomie 21. A noter également une augmentation significative des disomies XY, XX, YY et 18 par rapport au groupe témoin (respectivement 6,61% versus 0,08%, 0,39% versus 0,09%, 0,29% versus 0,07% et 1,31% versus 0,06%).

Les investigations complémentaires en FISH montrent que toutes les sondes centromériques sont en un seul exemplaire contrairement aux sondes localisées sur les bras chromosomiques qui sont en deux exemplaires dans quasiment tous les spermatozoïdes.

 

L’ensemble des investigations démontre que tous les spermatozoïdes de ce patient sont diploïdes induisant un risque de triploïdie fœtale. Ces résultats indiquent que même les spermatozoïdes de taille normale, qui pourraient être utilisés en ICSI, sont chromosomiquement anormaux. Un recours au don de sperme ou à l'adoption est à discuter. Par ailleurs, pour la première fois, à notre connaissance, nous démontrons par FISH que le mécanisme produisant ces spermatozoïdes diploïdes est du à une non-disjonction des chromosomes fils lors de la deuxième division méiotique. L’analyse de l’exome de ce patient, afin de tenter d'identifier la (ou les) cause(s) génique(s) engendrant ce problème méiotique, est en cours.


Frédéric MOREL, Cynthia FRAPSAUCE, Guillaume MARTINEZ, Nadia GUEGANIC, Corinne TOUS, Séverine COMMET, Audrey BASINKO, Mélanie CATHERINE, Laura DIJOLS, Nathalie DOUET-GUILBERT (Brest), Aurore PERRIN
00:00 - 00:00 #38219 - IP246 Utilisation de cellules souches pluripotentes induites combiné à une approche transcriptomique pour améliorer le diagnostic moléculaire des troubles du neurodéveloppement chez l’Homme.
Utilisation de cellules souches pluripotentes induites combiné à une approche transcriptomique pour améliorer le diagnostic moléculaire des troubles du neurodéveloppement chez l’Homme.

L'holoprosencéphalie (HPE) - est une pathologie rare du développement cérébral précoce, principalement provoquée par un dysfonctionnement de la voie de signalisation Sonic Hedgehog (SHH). La composante génétique joue un rôle essentiel mais l'évaluation des conséquences biologiques des variants des patients est complexe en raison de l'indisponibilité du tissu primaire affecté - le neuroépithélium antérieur embryonnaire.  Bien que plus de 18 gènes soient impliqués dans l’HPE, tous réduisant l'activité de la voie SHH, seulement 30% des patients bénéficient d’un diagnostic moléculaire précis. Cet “odyssée diagnostique" que traversent les patients souligne la nécessité de développer des méthodes de diagnostic innovantes pour mieux comprendre la physiopathologie de l’HPE.  

 

Pour relever ce défi, nous avons utilisé la technologie des cellules souches pluripotentes induites (iPSCs) pour créer un modèle in vitro récapitulant le développement du tissu neurectodermique humain. Après 12 jours de culture, ces cellules acquièrent une identité ventrale antérieure (NKX2.1+), similaire à celle du tissu primaire touché par HPE.  

 

Cette approche nous a permis de produire une grande quantité d'échantillons que nous avons ensuite séquencés selon une méthode 3'RNA-Seq, ce qui nous a permis de mettre en place plusieurs pipelines d'analyse d'expression différentielle. Nous avons ainsi établi une collection de signatures transcriptomiques liées aux variations de l'activité SHH qui peuvent être corrélées à la sévérité du phénotype HPE. En outre, en utilisant des méthodes statistiques avancées, notamment l'analyse du réseau de co-expression pondérée des gènes (WGCNA), nous avons pu identifier de nouveaux gènes coexprimés avec SHH susceptibles d’être régulés par cette voie. Ces gènes montrent un fort potentiel en tant que biomarqueurs de l'HPE. Nos résultats mettent en évidence la contribution de la technologie iPSC à l’amélioration du diagnostic moléculaire de l'holoprosencéphalie. Notre approche représente une avancée innovante dans la résolution des défis associés au diagnostic des maladies rares. 


Veranika PANASENKAVA, Ariane MAHIEUX (BREST), Farah DIAB, Yann VERRES, Helene GUYODO, Wilfrid CARRÉ, Ophélie BOUTFOL, Agnès MAYOL, Alinoe LAVILLAUREIX, Emmanuelle JULLION, Jules GARREAU, Christèle DUBOURG, Sylvie ODENT, Marie DE TAYRAC, Valérie DUPÉ
00:00 - 00:00 #38220 - IP247 Etude rétrospective des analyses cytogénétiques réalisées en Alsace entre 2016 et 2022 devant un retard de croissance intra-utérin en prénatal.
Etude rétrospective des analyses cytogénétiques réalisées en Alsace entre 2016 et 2022 devant un retard de croissance intra-utérin en prénatal.

Introduction et objectif

Un retard de croissance intra-utérin (RCIU) est défini par un petit poids pour l’âge gestationnel ( < 10e percentile) associé à un arrêt ou un infléchissement de la croissance sur au moins deux mesures à trois semaines d’intervalle. Un bilan génétique est recommandé en cas de début précoce et/ou sévère, de quantité de liquide amniotique augmentée et d’anomalies morphologiques, sans autre cause évidente et dont les résultats sont susceptibles de modifier la prise en charge. L’objectif de cette étude est de faire le bilan des analyses cytogénétiques effectuées en Alsace entre 2016 et 2022 devant un RCIU qu’il soit isolé ou syndromique.

 

Matériels et méthodes

Nous avons analysé de manière rétrospective l’ensemble des données cliniques et des analyses cytogénétiques (caryotype, FISH, PCR aneuploïdies, CGH array) réalisées en anténatal chez des fœtus présentant un RCIU en Alsace entre 2016 et 2022.

 

Résultats

Durant cette période, 2335 prélèvements fœtaux ont été réalisés devant une anomalie fœtale. Parmi eux, 387 fœtus présentaient un RCIU, qu’il soit isolé (n=265) ou syndromique (n=122). Une anomalie chromosomique a été identifiée dans 9 % (n=23/265) des RCIU isolés et dans 30 % (n=37/122) des RCIU syndromiques. Les anomalies chromosomiques, notamment les triploïdies et les trisomies 13, 18 et 21, identifiées par les analyses de première intention (FISH et PCR des aneuploïdies) représentent environ 35 % (n=8/23) et 57 % (n=21/37) des diagnostics génétiques de RCIU isolés et syndromiques respectivement. L’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) a donc mis en évidence une variation du nombre de copie pathogène dans 5,6 % (n=15/265) des RCIU isolés et 13 % (n=16/122) des RCIU syndromiques.

 

Discussion et conclusion

Le retard de croissance intra-utérin, qu’il soit isolé ou syndromique, est un signe d’appel échographique fréquent en dépistage prénatal. L’étude de cette cohorte alsacienne nous permet de confirmer l’intérêt d’une analyse chromosomique devant un RCIU associé ou non sans cause évidente identifiée. De plus, l’ACPA permet d’augmenter de 4 à 6 % % le rendement diagnostique dans cette indication après une première analyse par FISH ou PCR aneuploïdies à la recherche des principales aneuploïdies.


Aurélie GOURONC, Dragomira SAVOVA, Amandine ZAMPA, Romain DIOT, Sylvie FRIEDMANN, Odile NULLANS, Sylvie RAO, Valérie REICHERT, Alexandra SAUVIGNON, Bénédicte GÉRARD, Nadège CALMELS, Audrey SCHALK, Nicolas SANANES, Anne-Sophie WEINGERTNER, Martine WAGNER, Nadège WILHELM, Eric JEANDIDIER, Emmanuelle GINGLINGER, Marguerite MIGUET, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Sophie SCHEIDECKER (STRASBOURG)
00:00 - 00:00 #38231 - IP254 Variation du gène EPHB4 dans une famille associant un phénotype de malformation lymphatique et des malformations artérioveineuses.
Variation du gène EPHB4 dans une famille associant un phénotype de malformation lymphatique et des malformations artérioveineuses.

Le gène EPHB4 est impliqué dans deux entités cliniques distinctes : malformation capillaire - malformation artérioveineuse (CMAVM2) (OMIM 618196) et malformation lymphatique (LMPHM7) (OMIM 617300). Nous rapportons l’association de malformation lymphatique et malformation artérioveineuse au sein d’une même famille.

Le patient 1 a présenté en anténatal une anasarque à 29 SA, spontanément régressive, avec persistance d’un épanchement pleural unilatéral. Il a été hospitalisé de manière prolongée en réanimation néonatale pour la prise en charge de ce chylothorax. La lympho-IRM a montré un lymphœdème diffus. Il est décédé à 52 jours d’une hémorragie cérébrale massive dans un contexte de septicémie (saignement sur un abcès mycotique). Il n’a pas été mis en évidence d’anomalie morphologique associée, pas d’anomalie chromosomique ni métabolique. Le patient 2 (frère du patient 1) a présenté à 28 SA un épanchement pleural initialement unilatéral puis bilatéral et compressif avec anasarque ayant nécessité plusieurs drainages pleuro-amniotiques puis une césarienne à 35 SA devant l’inefficacité des drainages. Il a été pris en charge en réanimation avec pose de drains bilatéraux et ventilation mécanique prolongée. Une malformation artérioveineuse hépatique, puis cérébrale ont été mises en évidence. Il est décédé à 67 jours dans un contexte de choc septique.

Une analyse d'exome en quatuor, réalisée au cours de la grossesse du patient 2, a mis en évidence le variant c.2354G > A, p.(Arg785Gln) du gène EPHB4 à l'état hétérozygote chez le patient 2, le patient 1 et leur mère, qui a elle-même un antécédent de varices. Ce variant a été rapporté auparavant chez un patient avec un phénotype de LMPHM7, avec anasarque d’évolution favorable après chirurgie thoracoscopique. La LMPHM7 est caractérisée par un phénotype très variable avec anasarque, chylothorax, œdèmes périphériques, varices, communication interauriculaire. Le variant c.2354G > A a été retenu comme responsable du phénotype de malformation lymphatique dans la famille. La mise en évidence de malformations artérioveineuses chez le patient 2 suggère un overlap avec le phénotype de CMAVM2, caractérisé par des malformations capillaires multifocales, télangiectasies et malformations artérioveineuses intra et extra crâniennes.

Le gène EPHB4 code un récepteur tyrosine kinase impliqué dans le contrôle du destin cellulaire au cours de l’angiogenèse embryonnaire et dans la régulation du développement lymphatique précoce. La physiopathologie conduisant à LMPHM7 ou CMAVM2 n’est pas élucidée. Des études ont suggéré des mécanismes différents. Il a été récemment rapporté l’observation de télangiectasies chez deux patients d’une famille avec phénotype de LMPHM7 lié à un variant du gène EPHB4. Notre observation renforce l’hypothèse d’un possible overlap entre les deux pathologies alléliques liées au gène EPHB4, ce qui suggère d’élargir la surveillance des patients suivis pour LMPHM7 à la recherche de malformations artérioveineuses.


Sarah GROTTO (Paris), Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Boris KEREN, Jade DUCOURNEAU, Cécile PRUDHOMME, Emilie WARGNY, Julia GUILBERT, Paul MAURICE, Delphine HERON, Florence COULET
00:00 - 00:00 #38249 - IP261 Un nouveau variant du gène THOC6 chez les deux premiers cas Tunisiens de syndrome de Beaulieu-Boycott-Innes.
Un nouveau variant du gène THOC6 chez les deux premiers cas Tunisiens de syndrome de Beaulieu-Boycott-Innes.

Introduction :

Le syndrome de Beaulieu-Boycott-Innes (BBIS) (OMIM #613680) est un trouble neurodéveloppemental (TND) ultra-rare d’origine génétique et de transmission autosomique récessive. Il est caractérisé par un retard global du développement, une déficience intellectuelle, une microcéphalie, une dysmorphie faciale (DF) et des anomalies cardiaques et génito-urinaires. Le BBIS est dû à des variations bi-alléliques induisant une perte de fonction du gène THOC6, fortement exprimé au niveau cérébral.

A ce jour, une vingtaine de cas uniquement a été rapportée, depuis l’implémentation du séquençage de l’exome entier (WES) dans l’exploration des TND.

Objectif :

Nous rapportons l’observation des deux premiers cas Tunisiens de BBIS confirmé génétiquement par WES

Observation:

Il s’agit d’un garçon (P1) et sa sœur (P2) âgés respectivement de 4 ans et de 9 mois, adressés pour exploration d’un retard psychomoteur (RPM) et d’un retard de croissance. L’enquête génétique était négative. Le tableau clinique était similaire chez P1 et P2 dès la naissance, associant un faible poids de naissance, une hypotonie néonatale, une diarrhée chronique et un RPM. P2 avait en plus des troubles de la déglutition nécessitant une sonde nasogastrique.

L’examen physique a mis en évidence une microcéphalie (-7 DS chez P1 et -5 DS chez P2) et un retard pondéral (-5 DS chez P2 et -4 DS chez P1). Un retard statural à -4DS a été constaté chez P1.

Les deux patients partageaient la même DF (front bombé, implantation haute des cheveux sur le front, hypotélorisme, yeux enfoncés, columelle saillante et oreilles décollées). Ils avaient également une clinodactylie du 5ème doigt, un chevauchement des orteils et une déformation thoracique.

Le bilan malformatif a montré chez P1 des anomalies génito-urinaires (cryptorchidie bilatérale, rein sigmoïde et duplication du système excréteur). P2 présentait une hypoplasie du corps calleux et des anomalies cardiaques (communications interauriculaire et interventriculaire).

Sur le plan génétique, un caryotype sanguin, réalisé de première intention chez la fratrie, était sans anomalie. Le syndrome de Silver Russell, initialement suspecté devant le retard staturo-pondéral a été infirmé par MS-MLPA des centres d’empreinte du chromosome 11 et des loci MEST et GRB10 sur le chromosome 7.

Un WES réalisé chez P2, a identifié un nouveau variant faux-sens à l’état homozygote au niveau du gène THOC6 (NM_024339.5 :c.859G > T). Il a été classé en variant de signification incertaine selon les critères de l’ACMG. L’étude de la ségrégation familiale a montré la présence du variant à l’état homozygote chez P1 et à l’état hétérozygote chez les parents. En prenant en considération la ségrégation du variant et le phénotype des patients, nous avons reclassé cette variation en probablement pathogène

Conclusion :

Nos résultats ont contribué à élargir le spectre mutationnel du BBIS. Notre travail souligne l’apport du WES dans le diagnostic étiologique des TND.


Miriam ESSID (La Marsa, Tunisie), Syrine HIZEM, Sana KAROUI, Imen REJEB, Houweyda JILANI, Abir JEBALI, Mayssa IDOUDI, Saida BEN BECHER, Karin BUITING, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA
00:00 - 00:00 #38264 - IP263 A propos de deux cas de syndrome de Waardenburg : discordance entre le mode de transmission anticipé et les résultats moléculaires.
A propos de deux cas de syndrome de Waardenburg : discordance entre le mode de transmission anticipé et les résultats moléculaires.

Le syndrome de Waardenburg (WS) est une maladie génétique caractérisée par une surdité neurosensorielle associée à des anomalies de pigmentation, incluant des taches dépigmentées de la peau et des cheveux, des yeux bleu saphir ou une hétérochromie irienne. Des signes cliniques additionnels sont utilisés pour classer le WS en 4 types. Parmi ceux-ci, le WS de type 2 (WS2) est le seul qui ne présente pas un signe clinique supplémentaire remarquable. De par la variabilité d’expression, la pénétrance incomplète de chacun des signes et l’absence d’un signe spécifique hautement pénétrant, le diagnostic est quelquefois incertain et les antécédents familiaux peuvent être difficiles à interpréter. Quatre gènes sont impliqués dans le WS2 : MITF (melanocyte inducing transcription factor), SOX10 (SRY-box transcription factor 10), EDNRB (endothelin receptor type B) et KITLG (KIT ligand). Malgré cela, tous les cas ne trouvent pas d’explication moléculaire à ce jour. Nous présentons ici deux cas où l’identification d’un réarrangement génique a permis de clarifier l’histoire familiale en démontrant une transmission différente de celle qui était anticipée sur la base des arguments cliniques.

 

Le premier patient présente un WS2 typique avec des difficultés neurodéveloppementales, sans malformation de l’oreille interne. L’existence chez un des parents d’une dépigmentation compatible avec un WS, bien que non spécifique, avait fait considérer une possible transmission dominante. Un séquençage de génome en trio a montré chez le patient la présence d’une duplication de 446 kb de novo en 22q13.1, incluant SOX10, et présente à l’état de mosaïque. Ce résultat a été confirmé par CGH-array. De par la petite taille de la duplication et l’absence d’autre gène de pathologie dominante dans l’intervalle, ce résultat permet de mieux comprendre et décrire la symptomatologie des duplications de SOX10.

 

Le second patient présente une surdité unilatérale isolée, tandis que son grand-père présente un WS2 typique. De par le faible nombre de gènes responsables de surdités unilatérales, une cause commune à ces deux phénotypes était pressentie dans cette famille, avec transmission dominante à pénétrance incomplète. L’analyse d’un panel de gènes de surdités syndromiques et isolées a détecté chez le patient une délétion complète du gène KITLG, dont les mutations hétérozygotes sont associées à des surdités isolées unilatérales ou asymétriques, tandis que des mutations homozygotes sont associées au WS2. Les études de CGH-array et de FISH ont montré que la délétion est limitée au gène KITLG et hérité d’un parent asymptomatique. De façon inattendue, ni cette délétion, ni aucune autre mutation du gène KITLG ne sont retrouvées chez le grand-père, chez qui aucune mutation dans les gène connus de WS2 n’a par ailleurs été identifiée.

 

Ces deux descriptions illustrent la difficulté du diagnostic dans le WS2 et l’intérêt de l’analyse moléculaire pour la prise en charge du patient et le conseil génétique.


William BERTANI TORRES (Paris), Margaux SEREY-GAUT, Laurence JONARD, Ralyath BALOGOUN, Judite DE OLIVEIRA, Fatma CELIK, Luis CHAN, Christine BOLE, Mélanie PARISOT, Serge ROMANA, Patrick NISTSCHKÉ, Marie-Laure MAURIN, Jean-Michel LAPIERRE, Natalie LOUNDON, Kahina BELHOUS, Nadège BONDURAND, Sandrine MARLIN, Véronique PINGAULT
00:00 - 00:00 #38267 - IP265 Corrélations clinico-radiologiques dans les mutations du gène SHANK3.
Corrélations clinico-radiologiques dans les mutations du gène SHANK3.

Contexte : Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) sont des troubles neurodéveloppementaux caractérisés par un déficit persistant de la communication et des interactions sociale, et la présence d’intérêts restreints et répétitifs. Environ 30 à 35% des personnes atteintes d’un TSA présentent une mutation génétique identifiée. Dans la cohorte de 884 patients avec TSA suivis dans la Consultation Mobile Régionale de Génétique (CMRG), plusieurs gènes causaux reviennent avec une fréquence plus élevée. Parmi eux, les mutations du gène SHANK3(22q13) touchent 2 à 3% des patients avec autisme et déficience intellectuelle, entrainant un retard de développement global, un retard ou une absence de parole, une dysmorphie faciale et/ou corporelle et une épilepsie. Ce gène code une protéine de la région dense post synaptique glutamatergique qui joue un rôle dans la fonction synaptique. Les anomalies cérébrales des patients présentant une mutation du gène SHANK3 ont encore été peu explorées.

Objectif : Le but de cette étude est de rechercher d’éventuelles anomalies anatomiques de l’IRM cérébrale dans un groupe de patients porteurs d’une mutation SHANK3.

Méthodes : Dans cette étude rétrospective, nous avons relu les imageries cérébrales anatomiques (séquences 3DT1, T2 et FLAIR) de 46 patients SHANK3 (âge= 6,60 ± 6,11 ans, de 1 à 34 ans), ayant eu une IRM dans le service de Radiologie Pédiatrique de l’Hôpital Necker. Ces IRMs ont été relues par une neuroradiologue experte.

Résultats : Nous avons mis en évidence trois ordres d’anomalies: 1) une gliose temporale et/ou une dédifférenciation des pôles temporaux (n=13/46 soit 28,2 %,) 2) une dysmorphie du corps calleux (n=20/46 soit 43,4%,) et 3) une atrophie corticale modérée à sévère (n=15/46 soit 32,6%).

Perspectives : Ces anomalies sont comparables à celles des pôles temporaux avec une gliose et/ou dédifférenciation polaire observées chez 69 patients TSA sans anomalie génétique identifiée (Boddaert et al., 2009). Une étude prospective portant sur les anomalies anatomo-fonctionnelles du débit sanguin cérébral au repos est actuellement en cours et pourrait permettre d’objectiver d’éventuelles corrélations entre le type de mutation du gène SHANK3 et la sévérité de l’atrophie corticale.


Khawla ALJABALI (PARIS), Ana SAITOVITCH, Arnold MUNNICH, Jennifer BOISGONTIER, Aurelie FABRE, Ludovic FILLON, Karine POIRIER, Nathalie BODDAERT, Monica ZILBOVICIUS
00:00 - 00:00 #38273 - IP269 Les pièges du gène TUBB2A : et si ce n’était pas si malformatif ? et si mon variant était un faux positif ?
Les pièges du gène TUBB2A : et si ce n’était pas si malformatif ? et si mon variant était un faux positif ?

Les tubulinopathies regroupent un spectre de malformation rare du système nerveux central, associant classiquement mais de façon variable microlissencéphalie, lissencéphalie, pachygyrie, polymicrogyrie, dysplasie corticale à des anomalies caractéristiques des ganglions de la base, des thalami, du corps calleux, du cervelet et du tronc cérébral. Les patients présentent en général un trouble du neurodéveloppement de sévérité variable, ainsi qu’une épilepsie, une hypotonie et des traits associés aux troubles du spectre autistique (TSA).

Plusieurs gènes codant pour différentes alpha ou beta tubulines sont impliqués dans ces pathologies. Le gène TUBB2A a été décrit pour la première fois en 2014 chez un patient avec trouble du neurodéveloppement et anomalies cérébrales typiques de tubulinopathies. Douze patients ont été décrits depuis, certains avec anomalies cérébrales typiques, d’autres avec des anomalies plus légères et moins typiques et un patient sans anomalie cérébrale. Nous rapportons ici une nouvelle série de patients porteurs de variants faux sens dans le gène TUBB2A et présentant un trouble du neurodéveloppement léger à sévère avec épilepsie et traits autistiques mais sans ou avec très peu d’anomalies typiques de tubulinopathies. Ces patients sont entrés dans le parcours génomique par une porte d’entrée qui n’était pas la malformation corticale. Comme le suggère la littérature récente sur ce gène, nous faisons l’hypothèse que le spectre phénotypique associé aux variations dans le gène TUBB2A peut être élargi à des patients présentant un trouble du neurodéveloppement, épilepsie et TSA mais sans les anomalies cérébrales classiquement décrites dans les tubulinopathies. Une collaboration avec une équipe Munichoise (Pr Keays) est en cours pour augmenter le nombre de patients porteurs de variations dans le gène TUBB2A sans anomalie cérébrale typique des tubulinopathies. Des travaux fonctionnels sont en projet dans cette équipe mais ceci reste une perspective lointaine, qui n’intègre pas notre projet actuel de cohorte clinique.

Nous présentons également les difficultés d’interprétation des variations au sein du gène TUBB2A, du fait d’une homologie de séquence avec plusieurs gènes homologues et pseudogènes et proposons un pipeline technologique de confirmation de variant visant à s’extraire de ces difficultés. Nous investiguons également la pathogénicité des variations faux sens retrouvés en étudiant in silico l’impact de ces changements d’acide aminé sur la structure protéique en 3D.

Nous espérons apporter avec cette nouvelle cohorte plus d’éléments pour comprendre la corrélation génotype phénotype dans ce gène et surtout étendre le spectre phénotypique associé aux variations délétères dans le gène TUBB2A.


Louis JANUEL (Lyon), Nicolas CHATRON, Massimiliano ROSSI, Pauline MONIN, Audrey LABALME, Sara CABET, Claire BARDEL, Julie CHAVANY, Florence RICCARDI, Marine LEBRUN, Henri MARGOT, Thomas D CUSHION, David A KEAYS, Gaetan LESCA
00:00 - 00:00 #38277 - IP271 Double-hits par séquençage Whole Exome: à propos d'un cas.
Double-hits par séquençage Whole Exome: à propos d'un cas.

Le recours aux techniques de séquençage d’exome ou de génome peut permettre des diagnostics multiples identifiant des variations pathogènes dans plusieurs gènes. De plus en plus de patients avec double hits sont rapportés dans la littérature. Nous présentons le cas d’une jeune femme de 23 ans avec déficience intellectuelle (DI) légère, anorexie restrictive, phénotype marfanoïde, microcéphalie, brachymesophalangie des 5èmes doigts et pieds pseudo creux.

L’analyse d’exome a mis en évidence deux variations de séquence hétérozygotes de novo dans 2 gènes impliqués dans des pathologies aux phénotypes chevauchants :

SPEN :c.60_61dup [p.(Lys21Argfs*78)]  (classe 4, NGS-Diag).

Le gène SPEN code une protéine de régulation de la transcription. Les variations pathogènes responsables d’haploinsuffisance sont responsables du syndrome de Radio-Tartaglia (OMIM#619312), à transmission autosomique dominante, caractérisé par un retard global de développement, une DI, des troubles du comportement et/ou psychiatriques, +/- une hypotonie, des difficultés motrices et des particularités faciales, plus rarement des anomalies cardiaques, une puberté précoce.

SIN3A :c.3195_3195+1delinsTT [p.(?)] (classe 4, NGS-Diag).

Le gène SIN3A code une protéine impliquée dans la régulation de la transcription via sa participation à un complexe corépresseur SIN3/HDAC. Des variations de type "perte de fonction", ont été rapportées comme responsables du syndrome de Witteveen-Kolk (WITKOS ; OMIM#613406), à transmission autosomique dominante, caractérisé par un retard global de développement avec DI modérée, dysmorphie, difficultés d'alimentation, +/- troubles du comportement, hypotonie, microcéphalie avec retard de croissance, hyperlaxité articulaire et anomalies des mains. L’analyse en minigène de la variation a montré un effet total sur l'épissage avec utilisation de différents sites donneurs cryptiques provoquant, dans la majorité des cas, un décalage du cadre de lecture avec apparition d'un codon STOP prématuré. Ce résultat, ainsi que l’analyse de la signature épigénétique, a permis de classer cette variation comme probablement pathogène.

Ces deux syndromes sont associés à des manifestations cliniques chevauchantes. La part de chaque variation dans le phénotype de la patiente est difficile à déterminer. 

Le recours aux techniques de séquençage d’exome ou de génome permet de plus en plus souvent l’identification de pathologies multiples aux phénotypes distincts ou chevauchants. Un diagnostic « exhaustif » de ces pathologies, permet une meilleure prise en charge et un conseil génétique plus précis notamment pour les demandes de diagnostic prénatal.

A l’heure de la génomique, cette constatation interpelle le clinicien: chez les patients qui n’ont jamais bénéficié de séquençage d’exome ou de génome, ne faut-il pas envisager de rechercher systématiquement un double-hit pour expliquer les signes atypiques d’un syndrome ?


Fanny LAFFARGUE (CLERMONT FERRAND), Caroline JANEL, Sarah LANGLAIS, Binnaz YALCIN, Hana SAFRAOU, Christel THAUVIN-ROBINET, Bekim SADIKOVIC, Alexandre JANIN, Gilles MILLAT, Isabelle CREVEAUX
00:00 - 00:00 #38282 - IP274 Caractérisation immuno-histochimique dans les arrêts de la maturation de la spermatogenèse chez l’humain : définition d’un panel d’anticorps et corrélation génotype-phénotype.
Caractérisation immuno-histochimique dans les arrêts de la maturation de la spermatogenèse chez l’humain : définition d’un panel d’anticorps et corrélation génotype-phénotype.

L’azoospermie non obstructive (ANO) est caractérisée par l’absence de spermatozoïdes dans l’éjaculat résultant d’une altération de la spermatogenèse. L’ANO est une cause fréquente d’infertilité masculine dont les causes peuvent être variées, incluant des facteurs génétiques, environnementaux, des dérégulations hormonales ou des pathologies inflammatoires. Trois phénotypes histologiques peuvent être rencontrées dans l’ANO : le syndrome de cellules de Sertoli seules, l’hypospermatogenèse et l’arrêt de maturation. Les arrêts de maturation (AM) représentent le phénotype le plus rare, caractérisé par la présence de cellules germinales en grand nombre mais s’arrêtant à un stade de développement donné (pré-méiotique ou post-méiotique) parfois difficile à identifier sur des coupes histologiques.

Malgré des avancées significatives en recherche dans ce domaine, les mécanismes physiopathologiques sous-tendant l’ANO et en particulier les arrêts de maturation restent encore largement inconnus. Ceci est d’autant plus important lorsqu’il est nécessaire de faire une corrélation génotype-phénotype suite à l’identification de variants probablement pathogènes de gènes connus à l’origine d’AM chez la souris mais jamais décrits chez l’humain.

L’objectif de cette étude est de caractériser sur le plan immunohistochimique les AM et en particulier de mieux définir le stade précis du blocage de la spermatogenèse, parfois souvent difficile à établir. Ceci se fait par l’utilisation d’un panel de marqueurs d’expression protéiques spécifiques de différentes étapes de la spermatogenèse. Pour cela, nous avons examiné des biopsies testiculaires de patients atteints d’ANO en appliquant un panel d’anticorps. En parallèle, pour les cas où une altération génétique a été identifiée, une étude spécifique de la protéine en cause est réalisée.

Nous avons ainsi validé une série d’anticorps permettant de réaliser une caractérisation immunohistochimique des AM dans l’ANO, pour des patients avec (i) des variants connus à l’origine d’infertilité masculine, (ii) des variants sur des gènes non rapportés à l’origine d’AM chez l’homme, (iii) des AM idiopathiques. Cette étape complémentaire à l’analyse histologique est essentielle afin de mieux comprendre l’ANO et d’optimiser à l’avenir la prise en charge de ces patients et de pouvoir corréler ces résultats à l’analyse du génome lorsque celle-ci a montré l’identification d’un variant pathogène d’intérêt. De plus, ceci permet de corréler les phénotypes murins et humains, pour des gènes connus impactant la méiose ou la spermiogenèse. Enfin, la définition d’un panel d’anticorps devrait permettre une uniformisation de la caractérisation des AM au niveau national et international.


Aissatu BALDE-CAMARA, Morgane LE BEULZE (Montigny le bretonneux), Laura MARY, Joanne FORTEMPS, Céline CIERNIEWSKI, Angèle BOURSIER, Linda AKLOUL, Lucas FRETON, Nelly SWIERKOWSKY-BLANCHARD, Céline PIMENTEL, Gabriel LIVERA, Nathalie RIOUX-LECLERCQ, Sophie FERLICOT, Anne-Laure BARBOTIN, Sylvie JAILLARD, François VIALARD
00:00 - 00:00 #38284 - IP275 GRM7: sept patients supplémentaires issus de quatre familles indépendantes et revue de la littérature.
GRM7: sept patients supplémentaires issus de quatre familles indépendantes et revue de la littérature.

Les encéphalopathies développementales et épileptiques (DEE) font référence à un groupe de syndromes épileptiques sévères caractérisés à la fois par des crises et un retard du développement, où ce dernier peut être défini à la fois comme une conséquence de l'étiologie sous-jacente et/ou de l'encéphalopathie épileptique. Les gènes responsables des DEE sont nombreux et leur nombre augmente sans cesse depuis la disponibilité à grande échelle du séquençage nouvelle génération. Des variants pathogènes dans le gène GRM7, qui code pour un récepteur métabotrope du glutamate, ont récemment été identifiés comme cause d'une DEE sévère de transmission autosomique récessive. Jusqu'à présent, seuls dix patients ont été rapportés dans la littérature, généralement avec des phénotypes sévères incluant une épilepsie à début précoce, une microcéphalie, des anomalies cérébrales et une spasticité. Nous rapportons ici sept patients issus de quatre familles indépendantes présentant des variants bialléliques dans le gène GRM7. Nous rapportons notamment pour la première fois une délétion en trans d’un variant faux sens dans ce gène. Nous rapportons également une fratrie avec un phénotype plus léger que celui décrit dans la littérature, ce qui est un élément important à connaitre pour les généticiens et les familles. Nous passons en revue la littérature et étudions in silico l’impact des variations faux sens rapportés chez certaines des familles, afin d’avancer dans la compréhension de la corrélation génotype-phénotype de ce syndrome rare.


Louis JANUEL (Lyon), Nicolas CHATRON, Audrey LABALME, Damien SANLAVILLE, Sara CABET, Clotidle RIVIER RINGENBACH, Sahin YAVUZ, Darvish HOSSEIN, Michael KRUER, Somayeh BAKHTIARI, Fatma KAMOUN, Abir BEN ISSA, Olfa JALLOULI, Chahnez CHARFI TRIKI, Jean Madeleine DE SAINTE AGATHE, Gaetan LESCA
00:00 - 00:00 #38285 - IP276 Réinterprétation d’exome prénatal après examen fœtopathologique : intérêt du travail multidisciplinaire.
Réinterprétation d’exome prénatal après examen fœtopathologique : intérêt du travail multidisciplinaire.

L’analyse d’exome constitue une pratique courante à des fins diagnostiques en prénatal. Afin de réaliser une analyse correcte, une collaboration étroite entre cliniciens et scientifiques est primordiale, ce cas clinique en est l’illustration. Un couple est adressé en consultation pour suspicion de maladie métabolique chez leur fœtus. A l’échographie, celui-ci présente un hydramnios, un œdème préfrontal, une ascite modérée, une hépatomégalie et une cardiomégalie. Devant ce phénotype, une analyse d’exome trio est réalisée mais ne permet pas d’expliquer le phénotype. Néanmoins un variant de novo probablement pathogène au sein du gène SPTA1 (NM_003126.4) : c.802C>T p.(Arg268*) a été observé. Les variants pathogènes de ce gène sont associés notamment une elliptocytose de transmission autosomique dominante, trouble caractérisé par des érythrocytes de forme elliptique et un degré variable d'anémie hémolytique d’évolution généralement favorable. Des formes plus sévères sont rapportées chez des patients homozygotes ou hétérozygotes composites. Il n’y avait cependant aucune notion d’anémie chez ce fœtus qui avait des dopplers cérébraux normaux, ne permettant pas de retenir ce diagnostic. Devant la majoration des symptômes présentés, une interruption de la grossesse est réalisée à 28 semaines + 5 jours et un examen fœtopathologique est pratiqué. Celui-ci confirme l’hydrops foetoplacentaire avec hépatosplénomégalie et cardiomégalie majeure. D’autres anomalies ont pu être objectivées : une dégénérescence graisseuse des surrénales, une hypoplasie thymique, un excès d’hématopoïèse hépatique, la présence de foyers d’hématopoïèse extra-hépatiques et une importante erythroblastocytose. L’ensemble du phénotype a donc pu être attribué à une anémie majeure compliquée d’une hypoxo-ischémie subaiguë à chronique. Devant ce diagnostic d’anémie, les données du séquençage d’exome ont été réinterprétées. En effet, la littérature indique qu’en association avec certains polymorphismes introniques fréquents, les variants pathogènes du gène SPTA1 conduisent à une forme sévère d’elliptocytose de transmission autosomique récessive. Une relecture approfondie a permis d’identifier le polymorphisme AlphaLELY (c.6531-12C>T), d’origine paternelle, qui avait été éliminé par les filtres bioinformatiques en raison de sa fréquence. Des analyses complémentaires sont en cours afin de confirmer que les deux variants sont bien en trans mais la corrélation au phénotype permet d’avoir une bonne confiance dans ce diagnostic.

Dans le cas présent, l’analyse fœtopathologique a été cruciale et a permis de compléter le phénotype. Sans cette analyse, la piste SPTA1 aurait été abandonnée et le diagnostic n’aurait pas été posé. Ceci illustre l’importance d’une excellente collaboration entre les différents intervenants d’équipes pluridisciplinaires.


Valérie BENOIT, Sandrine MARY, Lucie EVENEPOEL, David TEMPESTA, Caroline DELFORGE, Aude TESSIER (GOSSELIES, Belgique)
00:00 - 00:00 #38291 - IP279 Arthrogrypose syndromique chez un fœtus avec un variant de novo dans HECW2.
Arthrogrypose syndromique chez un fœtus avec un variant de novo dans HECW2.

Introduction :

Les variations pathogènes dans HECW2 (HECT, C2, and WW domains-containing E3 ubiquitin-protein ligase-2) sont responsables de déficience intellectuelle syndromique (MIM617268, Neurodevelopmental disorder with hypotonia, seizures and absent language ; NDHSAL). Les symptômes associés sont une hypotonie, une spasticité, un langage pauvre ou absent, des troubles du comportement, une épilepsie, une dysmorphie faciale variable et des troubles visuels corticaux.

Patient et Méthodes :

Ce fœtus de sexe masculin est issu d’une première grossesse d’un couple non apparenté, en bonne santé, sans antécédent familial. A l’échographie à 23SA+1 étaient retrouvés une absence d’ouverture des mains associée à une pyélectasie. A 25SA+5 s’y associait des pieds bots. Une interruption médicale de grossesse a été réalisée. A l’examen fœtopathologique est retrouvé une arthrogrypose proximale et distale, une dysmorphie, une pyélectasie bilatérale. L’examen neuropathologique retrouvait une des biométries sus-tentorielles <5e p. avec une légère dilatation ventriculaire gauche et de petites cavités de porencéphalie.

Un exome trio sur ADN extrait de liquide amniotique a été réalisé utilisant une capture et enrichissement « SureSelect Human All Exon V7 » (Agilent) suivi d’un séquençage pair-end (2x75bp) sur une plateforme Illumina HiSeq1500.

Résultats

Le séquençage de l’exome en trio a retrouvé un variant faux-sens hétérozygote, survenu de novo dans le gène HECW2 (NM_001348768.2) : c.3829T>A(p.Tyr1277Asn). Ce variant est considéré comme probablement pathogène (PM1-M, PM5-M, PP3-M, PM2-S) selon les critères de l’American College of Medical Genetics and Genomics (ACMG). Ce variant est absent des bases de données. Une variation sur le même acide aminé a été rapportée dans la base ClinVar (VCV000807429.2). Ce variant faux-sens n’a pas été rapporté dans la littérature. Aucun variant n’a été retrouvé dans les gènes responsables d’arthrogrypose.

Discussion / Conclusion

L’arthrogrypose distale a été décrite une seule fois chez un individu de la base Decipher (261514). Pour d’autres patients, seule la limitation d’une ou deux articulations est décrite. La variation p.Tyr1277Asn affecte le domaine HECT (ubiquitine transférase) où plusieurs variants faux-sens ont déjà été décrits dont un des hotspot mutationnel (p.Arg1330Trp). HECW2 est une protéine permettant notamment la stabilisation de p73 ayant un rôle dans la neurogenèse.

Ce cas souligne l’importance des études pangénomiques chez les individus avec une arthrogrypose, permettant d’étendre le phénotype des gènes pour lesquels l’arthrogrypose n’a pas encore été décrite.


Constance WELLS (Montpellier), Caroline DEILLER, Philippe KHAU VAN KIEN, Detlef TROST, Aicha BOUGHALEM, Audrey LAMOUROUX
00:00 - 00:00 #38296 - IP282 Diagnostic Postnatal Nécessaire Involontaire, DPNI.
Diagnostic Postnatal Nécessaire Involontaire, DPNI.

Le dépistage prénatal non invasif (DPNI) est basé sur l’étude de l’ADN circulant, il permet de déterminer si le fœtus est porteur d’une trisomie 13, 18 ou 21. L’ADN libre circulant est un mélange d’ADN provenant de cellules maternelles et d’ADN issu du cytotrophoblaste. Ce savant mélange peut tendre des pièges aux plus performantes des techniques de DPNI. Bien que les faux positifs pour les trisomies 13, 18 et 21 sont décrits exceptionnels dans la littérature (0,04 %) nous rapportons ici le cas d’une patiente avec des résultats de DPNI positifs pour la trisomie 18 aux décours de ses deux grossesses singletons successives. Les amniocentèses qui s’en suivent révèlent un caryotype fœtal normal à chaque fois. Cette récurrence de faux positifs a motivé la réalisation d’un caryotype chez elle. Ce dernier montre la présence d’un chromosome marqueur surnuméraire (SMC) contenant le bras court d’un chromosome 18 (18p) chez cette patiente à priori asymptomatique. La revue de la littérature décrit un phénotype très variable pour les porteurs de trisomie 18p mais les cas sont rares et sont de l’ère où le DPNI n’existait pas. Ce SMC est-il sans incidence clinique ou est-il en mosaïque sur d’autres tissus ? Même si l’on considère que ce marqueur est inoffensif pour la mère, il aura été à l’origine de deux gestes invasifs. Ce diagnostic postnatal permettra d’affiner le conseil génétique pour les futures grossesses. Ce SMC a probablement tendu le piège au DPNI.


Anna SUCHET DECHAUD (Saint Etienne), Agathe PAUBEL, Ines HARZALLAH, Fabienne PRIEUR, Renaud TOURAINE
00:00 - 00:00 #38309 - IP290 Identification et caractérisation d’un variant d’épissage dans GAS8 responsable d’une désorganisation structurelle de l’axonème dans les flagelles spermatiques et conduisant à une infertilité masculine isolée.
Identification et caractérisation d’un variant d’épissage dans GAS8 responsable d’une désorganisation structurelle de l’axonème dans les flagelles spermatiques et conduisant à une infertilité masculine isolée.

Les flagelles et les cils mobiles sont des organites très apparentés, structurés autour d'un axonème hautement conservé dont la formation et le maintien impliquent des protéines provenant de centaines de gènes. Des défauts dans bon nombre de ces gènes ont été décrits pour induire une dyskinésie ciliaire primitive (DCP), une affection caractérisée principalement par des infections respiratoires chroniques, un situs inversus et/ou une infertilité. Chez l'homme, l'infertilité qui accompagne les DCP est généralement causée par une asthénozoospermie liée à des anomalies morphologiques multiples des flagelles spermatiques (AMMF). Ici, nous avons étudié un homme infertile présentant un phénotype AMMF typique et non associé à des symptômes de DCP. L'analyse des données de séquençage exomique a permis d’identifier un variant homozygote affectant un site consensus d’épissage dans GAS8, NM_001481.3:c.1011+2T>C. Ce gène, également connu sous le nom de DRC4, code pour une sous-unité du complexe régulateur Nexin-Dynein (N-DRC). DRC4 interagit directement avec les autres sous-unités majeures du complexe, DRC1 et DRC2, qui ont été déjà associés à l’infertilité masculine diagnostiqué dans un contexte de DCP. Nous avons confirmé l’impact délétère du variant GAS8 identifié chez ce patient par une analyse d’immunofluorescence réalisée sur ses spermatozoïdes éjaculés. Nous avons montré par cette analyse une absence de marquage de la protéine GAS8 dans les spermatozoïdes de ce patient alors qu’un signal fort était présent sur toute la longueur des flagelles dans les spermatozoïdes provenant de sujets fertiles. Conformément à son rôle dans le N-RDC, la microscopie électronique à transmission a mis en évidence un désalignement des doublets de microtubules périphériques dans l’axoneme des flagelles spermatiques de ce patient. Nous confirmons ici l'importance de GAS8 dans le maintien de l’intégrité du N-RDC et l’architecture des flagelles et l’implication de son déficit dans l’infertilité masculine. Nous avons également montré que les mutations de ce gène sont parfois responsables d’altérations structurales et fonctionnelles plus importantes dans les flagelles que dans les cils et conduire à un phénotype spermatique AMMF isolé.


Zine-Eddine KHERRAF (Grenoble), Anne-Laure BARBOTIN, Guillaume MARTINEZ, Charles COUTTON, Nathalie RIVES, Aurélie RIVES-FERAILLE, Pierre RAY
00:00 - 00:00 #38328 - IP294 Stratification du risque de dysfonctionnement ovarien par l'étude du score de complexité allélique du gène FMR1.
Stratification du risque de dysfonctionnement ovarien par l'étude du score de complexité allélique du gène FMR1.

Les femmes porteuses d’une prémutation du gène FMR1 risquent de développer une insuffisance ovarienne prématurée (IOP) avec une pénétrance incomplète.

Dans cette étude, nous avons déterminé le nombre de répétitions CGG chez 1 095 femmes présentant une diminution de la réserve ovarienne (DRO) ou une IOP et caractérisé la sous-structure CGG/AGG chez 44 femmes porteuses d'une expansion anormale de la répétition de triplets CGG, par rapport à un groupe de 25 femmes enceintes également porteuses d’une expansion anormale de triplets CGG. Les scores de complexité allélique du gène FMR1 ont été calculés et comparés entre les deux groupes.

Dans la cohorte DRO/IOP, 2,1 % des femmes présentaient un allèle dans la zone intermédiaire ou zone grise (45-54 répétitions CGG) et 1,9 % une prémutation (≥ 55 - 200 répétitions CGG). Nos résultats suggèrent que le risque d’IOP est le plus élevé chez les femmes porteuses d’une amplification de taille moyenne, comprise entre 80-100 répétitions CGG. Nous avons observé que le score allélique est significativement plus élevé chez les femmes IOP comparé aux femmes enceintes (valeur p = 0,02). Nous suggérons qu'un score allélique élevé dû à plus de deux interruptions AGG dans un contexte de zone grise pourrait favoriser l’IOP. Des études plus larges sont encore nécessaires pour évaluer la pertinence de ce nouvel outil pour la détermination du risque individuel de développer une IOP chez les femmes présentant une expansion de triplets CGG.


Juliette QUILICHINI (Paris), Sandrine PEROL, Laurence CUISSET, Sarah GROTTO, Corinne FOUVEAUT, Jean Claude BARBOT, Camille VEREBI, Pénélope JORDAN, Delphine HÉRON, Denise MOLINA GOMES, Eva PIPIRAS, Michael GRYNBERG, Sophie CATTEAU-JONARD, Philippe TOURAINE, Sophie CHRISTIN-MAÎTRE, Geneviève PLU-BUREAU, Laila EL KHATTABI, Thierry BIENVENU
00:00 - 00:00 #38330 - IP296 Impacts et intérêts du Séquençage à haut débit chez les patients déficients intellectuels adultes.
Impacts et intérêts du Séquençage à haut débit chez les patients déficients intellectuels adultes.

Le trouble du développement intellectuel est une pathologie fréquente (environ 2% de la population générale), constituée d’un ensemble d’étiologies extrêmement hétérogènes et rares. Dans le cadre du centre de référence « déficiences intellectuelles de causes rares », une consultation multidisciplinaire dédiée aux adultes atteints de déficience intellectuelle a été mise en place depuis novembre 2005,

La prise en charge, sans diagnostic étiologique établi, est parfois complexe et incertaine : pour les patients en l’absence de données sur l’évolution et pour les apparentés faute de conseil génétique fiable.

L’arrivée des techniques de séquençage à haut débit a permis d’augmenter le rendement diagnostique de façon très importante dans la déficience intellectuelle avec la description de nombreux nouveaux gènes causaux. Depuis 2016, nous avons reçu en consultation pour phénotypage et génotypage une cohorte constituée de près de 1000 patients adultes, âgés de plus de 15 ans 3 mois, présentant une déficience intellectuelle, sans diagnostic étiologique. Ils sont adressés de différents services : de pédiatrie (neuro pédiatrie ou génétique pédiatrique), de services d’adultes (neurologie, nutrition, médecine physique et psychiatrie en particulier), par leur médecin traitant, un établissement médicosocial ou à la demande des familles ou des associations de patients.

Ces patients ont bénéficié d’une étude en séquençage à haut débit en trio par séquençage d’exome à partir de 2016 ou par séquençage du génome à partir de 2021.

Les résultats obtenus sont comparables à la littérature avec un diagnostic chez 50 % des patients comprenant quelques gènes récurrents. La majorité des causes identifiées étaient des variants survenus de novo, permettant de rassurer la fratrie quant au risque de récurrence pour leur descendance. Quelques gènes candidats sont en cours de validation et des variants de significations inconnues ou expliquant seulement une partie du phénotype ont également été identifiés.

Dans tous les cas où un diagnostic étiologique a pu être établi, celui-ci a permis d’apporter un soulagement pour le patient et ses parents après des années d’errance diagnostique, mais également d’affiner le conseil génétique, le suivi, et la prise en charge. De plus, la caractérisation phénotypique des patients adultes et le profil évolutif de ces affections est nécessaire à la meilleure connaissance de ces maladies rares et l’établissement à terme d’essais thérapeutiques.


Solveig HEIDE (PARIS), Jean Madeleine DE SAINTE AGATHE, Daphné LEHALLE, Caroline NAVA, Cyril MIGNOT, Anna GERASIMENKO, Romain DUQUET, Julien BURATTI, Valérie OLIN, Elodie LEJEUNE, Corinne MACH, Aurélie LAFITTE, Claude ESTRADE, Alice PAGE, Delphine HERON, Boris KEREN, Perrine CHARLES
00:00 - 00:00 #38332 - IP298 Déficience intellectuelle syndromique associée à deux variant de signification incertaine au niveau des gènes ATRX et MED13L.
Déficience intellectuelle syndromique associée à deux variant de signification incertaine au niveau des gènes ATRX et MED13L.

La déficience intellectuelle est un motif fréquent de consultation en génétique médicale et en pédiatrie. Sa prévalence est estimée à environ 1 à 3 % de la population. De plus, 30% à 50% des cas de retard mental sont d’origine génétique. Nous rapportons le profil clinique et génétique d’un patient avec un double variant de signification incertaine au niveau des gènes ATRX et MED13L.

Il s’agit d’un garçon de 7 ans présentant une forme syndromique de déficience intellectuelle associant une déficience intellectuelle profonde, des caractéristiques autistiques, un retard de langage sévère, une dysmorphie faciale et une malformation squelettique.

Le séquençage de l’exome entier (WES) a montré la présence de deux nouveaux variants de signification incertaine au niveau du gène ATRX à l’état hémizygote (NM_000489.3 : c.745G > A ; p.Gly249Ser) et du gène MED13L à l’état hétérozygote (NM_015335.4 : c.137T > C ; p.lle46Thr).

L’étude in-silico prédit que le variant du gène ATRX serait probablement pathogène. De plus, des variants au niveau du gène ATRX ont été lié au syndrome ATRX caractérisé par un retard du développement profond et une dysmorphie faciale. Tandis que le deuxième variant situé au niveau du gène MED13L a été prédit bénin par les logiciels Polyphen-2 et SIFT et délétère par Mutation Taster. Le réseau d'interactions généré par STRING entre les deux gènes n’objective aucune interaction entre les deux. Par ailleurs, une étude de ségrégation chez les parents est en cours.

Ce travail met en évidence la complexité du diagnostic génétique de la déficience intellectuelle et l’intérêt de pousser le diagnostic via des analyses plus approfondies.


Sarah BERRADA, Amal TAZZITE, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #38333 - IP299 Identification d'un nouveau variant au niveau du gène CHKA chez un patient polymalformé.
Identification d'un nouveau variant au niveau du gène CHKA chez un patient polymalformé.

Le gène CHKA (choline kinase alpha), est un gène codant pour la choline kinase alpha, une enzyme qui catalyse la première étape de la synthèse des phospholipides dans la voie Kennedy. Une déficience de ce gène est associée au trouble du neurodéveloppement, une microcéphalie, un mouvement anormal, et une épilepsie. Nous rapportons le profil clinique et génétique d’un nourrisson avec un variant de signification incertaine du gène CHKA.

Il s’agit d’un nourrisson de 4 mois de sexe féminin, issu d’un mariage non consanguin, avec un poids de naissance à 3 percentiles. A l’examen clinique, on note une microcéphalie à -3DS, une taille à 15 percentiles, une dysmorphie faciale non spécifique (visage rond, telecanthus, palais ogival), un stridor continue, une absence de reflexe et des mouvements répétitifs des mains et des pieds. L'histoire familiale est marquée par la survenue d’une épilepsie tonico-clonique à révélation tardive chez un cousin paternel âgé de 6 ans. Le bilan malformatif a objectivé une cécité bilatérale, une atrophie cérébrale à prédominance frontale avec asymétrie du corps calleux et une sténose ventriculaire droite légère. Le séquençage de l’exome entier (WES) a mis en évidence un variant de classe 3 (NM_001277.3 : c.611G > T ; p.Arg204Leu) au niveau du gène CHKA à l’état homozygote. Ce variant est probablement pathogène selon l’analyse in silico réalisée par les programmes SIFT, PolyPhen2 et Mutation Taster. 

Il s’agit d’un nouveau variant dont l’étude de ségrégation est en cours pour étudier la transmission et rechercher une possibilité de disomie uniparentale paternelle qui complète le tableau clinique. De plus, des investigations plus approfondies devront être poursuivies afin de confirmer la corrélation génotype-phénotype.  


Sarah BERRADA, Amal TAZZITE, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #38342 - IP300 Diagnostic clinique et moléculaire du syndrome de Noonan: à propos d’une série de 60 patients.
Diagnostic clinique et moléculaire du syndrome de Noonan: à propos d’une série de 60 patients.

Le syndrome de Noonan (NS ; OMIM 163950) est une rasopathie autosomique dominante avec une expression clinique variable et une hétérogénéité génétique. Les manifestations cliniques comprennent des traits faciaux caractéristiques, une petite taille et des anomalies cardiaques. Plusieurs gènes sont responsables du SN (SOS1, RAF1, RIT1, KRAS, NRAS, BRAF et MAP2K1). Toutefois, le gène PTPN11 est en cause chez environ la moitié des patients par des mutations au niveau des exons hotspot 3, 8 et 13.

 

Nous présentons dans ce travail une cohorte de 60 patients marocains issus de 58 familles, ayant tous un phénotype compatible avec un SN. La recherche ciblée de mutations au niveau des exons hotspot 3, 8 et 13 du gène PTPN11 par séquençage de Sanger a révélé la présence d'une mutation hétérozygote chez 25 patients de 23 familles (38,4%). Cinq autres patients parmi les non mutés ont bénéficié, dans un 2ème temps, d’une analyse par séquençage nouvelle génération (NGS), ce qui a permis d’identifier chez eux des mutations plus rares au niveau des gènes PTPN11, KRAS et SHOC2.

 

Nos résultats mettent l’accent sur l'intérêt, dans notre pays, de cibler en premier lieu les hotspot devant un phénotype typique de SN avant d'élargir l’analyse à tous les gènes en cause par NGS, qui reste encore non disponible en routine et coûteux. Cette approche nous permet, lorsque le diagnostic est confirmé, d’adapter la prise en charge des patients et de prodiguer un conseil génétique aux familles.


Fatima OUBOUKSS, Adadi NAJLAE, Saadia AMASDL, Fatima Zahra LAARABI, Ourayna BATTA, Yasmina RAHMUNI (Rabat, Maroc), Nada AMLLAL, Abdelaziz SEFIANI, Ilham RATBI
00:00 - 00:00 #38343 - IP301 Un nouveau variant du gène ASXL3 associé au syndrome de Bainbridge-Ropers.
Un nouveau variant du gène ASXL3 associé au syndrome de Bainbridge-Ropers.

Introduction :

Le syndrome de Bainbridge-Ropers (BRPS, OMIM #615485) est un trouble neurodéveloppemental (TND) associant un retard global du développement (RGD), un retard de croissance, des difficultés alimentaires et une dysmorphie faciale (DF) caractéristique. Il est dû à des variations pathogènes au niveau du gène ASXL3. Le BRPS est un syndrome émergent ultra-rare avec moins de 100 cas rapportés dans la littérature depuis l’implémentation du séquençage de l’exome entier (WES) dans l’exploration des TND.

Notre objectif était de souligner l’apport du WES dans le diagnostic étiologique des TND chez une enfant présentant un BRPS.

Patients et Méthodes :

Nous rapportons l’observation d’une patiente adressée pour RGD avec DF et retard de croissance. L’exploration génétique du cas index a été menée de façon séquentielle, comportant un caryotype standard en première intention, suivi par une analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) puis par un panel de 21 gènes impliqués dans le syndrome de Cornelia de Lange (CDL) et ses diagnostics différentiels. Un WES a été réalisé en dernier recours.

Résultats :

Il s’agit d’une fille âgée de 2 ans aux antécédents de retard de croissance intra-utérin, d’hypotonie axiale néonatale et de luxation de la hanche. La patiente présentait un RGD avec absence d’acquisition de la position debout à l’âge de 2 ans et langage monosyllabique. L’examen a objectivé un retard staturo-pondéral avec une microcéphalie et une DF (faciès allongé, front bombé, rétraction bitemporale, sourcils arqués, synophris, fentes palpébrales dirigées en bas et en dehors, strabisme divergent, pointe du nez bulbeuse, philtrum peu marqué, bouche entrouverte avec coins tombants et palais ogival). La patiente avait également un hirsutisme de la face, une arachnodacylie, un chevauchement des 1er et 2ème orteils et des stéréotypies gestuelles et vocales.

Le caryotype sanguin était normal. Le syndrome de CDL, initialement suspecté devant le retard de croissance, la DF, l’hirsutisme et le RGD, n’a pas été retenu à l’étude par panel de gènes. De même, l’ACPA n’a pas mis en évidence de variation pathogène de nombre de copies.

La patiente revue à l’âge de 6 ans, présentait des mensurations inférieures à -3DS, un langage très pauvre, une absence d’acquisition de la marche et une déficience intellectuelle sévère.

Le WES réalisé chez le cas index a identifié un nouveau variant frameshift (c.1628_1629delTT p.(Leu543fs)) à l’état hétérozygote au niveau du gène ASXL3 (NM_030632.3). Ce variant, de novo, classé comme pathogène, serait responsable de BRPS dont la présentation clinique est compatible avec celle de notre patiente.

Conclusion :

Devant l’hétérogénéité clinique et génétique des TND, le diagnostic de certitude arrive souvent après une longue période d’errance diagnostique. De ce fait, le WES s’avère indispensable pour un diagnostic de certitude permettant une prise en charge adaptée et un conseil génétique approprié au patient et à sa famille. 

 

 

 


Wissal TERGUI, Syrine HIZEM, Imen CHELLY, Yasmina ELARIBI, Houweyda JILANI, Sana KAROUI, Rahma KCHAOU, Meriam MKADMINI, Nicolas GAEL, Juliette COURSIMAULT, Imen REJEB, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38350 - IP303 Mutation du gène HENMT1 : quand un phénotype peut en cacher un autre.
Mutation du gène HENMT1 : quand un phénotype peut en cacher un autre.

Les petits ARN interagissant avec PIWI (piRNA) jouent un rôle important dans la régulation des éléments transposables par un mécanisme analogue à l'interférence par ARN. Ils sont essentiels à différentes étapes du développement des cellules germinales mâles, ce qui rend leur fonction critique pour la spermatogénèse. Les altérations de la voie piRNA entrainent irrémédiablement de défauts sévères de la spermatogénèse et peuvent être ainsi responsables d’infertilité masculine. Nous avons précédemment rapporté deux patients infertiles présentant une azoospermie en lien avec des mutations du gène HENMT1. HENMT1 est responsable de la stabilisation des piRNA en ajoutant un groupe 2'-O-méthyl à leur extrémité 3'. Cette modification permet aux piRNA méthylés d’être chargés sur les protéines PIWI pour reconnaître leurs cibles, initiant ainsi une série d'événements conduisant à l’inactivation des transposons.

Dans ce travail, nous rapportons une nouvelle mutation du gène HENMT1 qui entraîne la perte complète de la protéine. De façon surprenante, des spermatozoïdes ont pu être retrouvés dans l’éjaculat du patient avec un spectre phénotypique allant de l'oligoasthénozoospermie, la nécrospermie à la globozoospermie. Malgré plusieurs tentatives par injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI), aucune naissance n’a pu être obtenue en lien avec une absence totale de développement embryonnaire après l'implantation. Une mobilité et une morphologie altérées des spermatozoïdes ont respectivement été observées par CASA (Computer-Assisted Sperm Analysis) et microscopie électronique. Nos investigations par plusieurs techniques d’immunofluorescence et de coloration ont également révélées des défauts majeurs de compaction de l’ADN nucléaire, une absence de transition des histones vers les protamines et des anomalies d’apposition des marques épigénétiques.

Au final, nos résultats confirment le rôle crucial de HENMT1 dans la voie piRNA et son rôle critique sur la bonne conformation de la chromatine dans les cellules germinales masculines. Surtout, nous avons pu mettre un évidence un continuum phénotypique allant de l’azoospermie à la tératozoospermie en lien avec les mutations HENMT1. Cependant, la présence de spermatozoïdes n’est pas suffisante pour entrevoir des chances de grossesses par ICSI en raison des défauts majeurs de l’ADN nucléaire.


Zeina WEHBE (SAINT-MARTIN-D'HÈRES), Anne-Laure BARBOTIN, Angèle BOURSIER, Marie BIDART, Véronique SATRE, Christophe ARNOULT, Pierre F. RAY, Zine Eddine KHERRAF, Guillaume MARTINEZ, Charles COUTTON
00:00 - 00:00 #38351 - IP304 Apport du séquençage de génome post exome dans la déficience intellectuelle.
Apport du séquençage de génome post exome dans la déficience intellectuelle.

La déficience intellectuelle (DI), affection cliniquement et génétiquement hétérogène concerne 1 à 3 % de la population mondiale. Les avancées technologiques de ces dernières années apportées par le séquençage de nouvelle génération (NGS) ont radicalement modifié la prise en charge diagnostique de cette pathologie. À l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, nous effectuons depuis 2016 un ES (Exome Sequencing) pour les patients présentant cette affection. En 2020, la mise en place du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG 2025) a permis de réaliser pour ceux-ci du GS (Genome Sequencing).

Quel a été l’apport du GS pour nos patients ayant déjà eu un ES ?

 

Notre étude rétrospective porte sur une cohorte de 129 patients ayant bénéficié d’un ES entre 2016 à 2020. Lors d’un résultat non conclusif ou de diagnostic partiel, un GS a secondairement été effectué.

Pour 109 patients de notre cohorte, aucun nouveau diagnostic n’a pu être établi.

Les 20 autres patients ont obtenu un résultat conclusif par GS.

 

L’étude plus précise de ces 20 résultats conclusifs de GS au regard des résultats d’ES, nous a permis de définir trois groupes :

·         GS / ES conclusifs identiques pour 5 patients (4 %)  présentant des diagnostics initiaux partiels ou des variants de signification inconnue (VSI)

·         GS / ES conclusifs identiques pour 9 patients (7 %) après relecture des fichiers annotés VCF et CNV d’Exome au regard essentiellement des évolutions des données médicales

·         GS  conclusifs seuls pour 6 patients (5 %) mettant en évidence des variants structuraux (SV), un variant intronique profond et une meilleure couverture de certains exons

 

Non loin d’être dépassée, cette étude souligne les performances analytiques toujours importantes de l’Exome dans le diagnostic étiologique de la DI. Cela a nécessité néanmoins la réanalyse des données de séquençage par rapport aux données récentes de la littérature.

Le Génome post Exome permet quant à lui, d’établir dans 5% des cas des diagnostics supplémentaires. Il présente des avantages techniques de meilleure détection de variants structuraux, de variations causales dans les régions non codantes ou régulatrices et de couverture de certaines régions codantes qui ont déjà révélés leur lien de causalité avec la maladie.


Valérie OLIN (Paris), Euphrasie SERVANT, Julien BURATTI, Boris KEREN, Delphine HERON, Perrine CHARLES, Solveig HEIDE, Cyril MIGNOT, Alban LERMINE, Pierre BLANC
00:00 - 00:00 #38357 - IP307 Clinical and cytogenetic study of 17 patients with Cri du Chat Syndrome.
Clinical and cytogenetic study of 17 patients with Cri du Chat Syndrome.

Background: Cri du Chat syndrome (CdCS) is a rare genetic disease resulting from a deletion of variable size occurring on the short arm of chromosome 5. The incidence ranges from 1:15000 to 1:50000 live-born infants. The main clinical features are a high-pitched cat-like cry, distinct facial dysmorphism, microcephaly and severe psychomotor and mental retardation.

Methods: It is a retrospective study in which we report the clinical and cytogenetic findings in patients diagnosed with CdCS, collected at the Department of Congenital and Hereditary Diseases of Charles Nicolle Hospital in Tunis (Tunisia) over a period of 28 years from December 1993 to July 2021. R-banded chromosome analysis on cultured peripheral blood lymphocytes was performed in all patients completed by Fluorescence in situ hybridization (FISH) in some.

Results: The study included 17 patients who were referred mainly for facial dysmorphism (12/17) and neurodevelopmental delay (6/17). The mean age at first examination was 19.94 months. Neonatal history revealed growth retardation in 6 patients and cyanosis in 7.

The most common clinical findings were neonatal hypotonia (13/17), cat-like cry (11/17), microcephaly (13/17), facial dysmorphism including elongated face (6/17), downward slanting palpebral fissures (6/17), hypertelorism (11/17), epicanthal folds (15/17), large nasal bridge (9/17), short philtrum (8/17), microretrognathia (12/17) and preauricular tags (6/17), hand and feet abnormalities (9/17) and abnormal dermatoglyphics (5/17).

All patients had neurodevelopmental delay and severe abnormalities in speech abilities.

4 out of 10 evaluated patients were found to have behavioral problems such as aggressive and self-mutilation, frustration intolerance, hyperactivity, uncontrolled laughs and stereotypies.

Cardiac ultrasound performed on 7 patients revealed a ventricular septal defect in one of them. Renal ultrasound performed on 10 patients revealed a left pyelectasis in one of them. Brain MRI performed on 5 patients revealed mild vermian and subcortical atrophy (1/5), periventricular leukomalacia (1/5), agenesis of the corpus callosum (2/5), ventricular dilatation (1/5), pontine hypoplasia and quadri-ventricular hydrocephalus (1/5).

Karyotyping by R-banding showed a 5p deletion in all patients. The breakpoints ranged from 5p15.2 to 5p12. FISH was performed on 5 patients and confirmed deletion of the CTNND2 locus.

Parent’s cytogenetic analysis carried out in 12/17 families showed that the 5p deletions were de novo in 10 cases and resulted from a balanced familial translocation in 2 cases.

Conclusion: Although CdCS is a well-defined clinical entity, individuals with 5p deletion show phenotypic and cytogenetic variability. Conventional and molecular cytogenetic studies are used to confirm the diagnosis and provide appropriate genetic counseling. However, more resolutive molecular techniques like array-CGH are needed to establish an accurate genotype-phenotype correlation.

 


Wissal TERGUI, Lilia KRAOUA, Imen CHELLY, Rym MEDDEB, Mediha TRABELSI, Sana SKOURI, Faouzi MAAZOUL, Ines OUERTANI, Ridha MRAD (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #37665 - IP31 Trisomie 14q32-qter pure : Description d’un cas clinique et revue de la littérature.
Trisomie 14q32-qter pure : Description d’un cas clinique et revue de la littérature.

La duplication partielle du bras long du chromosome 14 est caractérisée par des signes cliniques variables en fonction du segment chromosomique impliqué. Les trisomies segmentaires 14q32-qter pures sont très rares et sont souvent associées à une monosomie d’un autre segment chromosomique, rendant ainsi la corrélation génotype-phénotype compliquée.

Nous rapportons le cas d’une patiente dont l’histoire commence en anténatal. L’échographie du 2eme trimestre avait identifié des anomalies cardiaques et cérébrales, ainsi qu’un retard de croissance. Devant l’association de ces signes, une Analyse Chromosomique sur Puces à ADN (ACPA) avait été réalisée et avait identifié une duplication d’environ 14.9Mb en 14q. Un conseil génétique avait été réalisé afin d’expliquer ce résultat. Le couple avait souhaité poursuivre la grossesse et être accompagné pour l’accueil de leur enfant.

A la naissance, l’échographie cardiaque montre la présence d’une CIA et d’une CIV musculaire. L’échographie trans-fontanellaire a mis en évidence des kystes sous-épendymaires. La patiente présente également une antéposition anale, un kyste de l’ouraque et une anomalie des organes génitaux externes.  L'IRM cérébrale réalisée à 13 mois est en faveur d’une leucomalacie périventriculaire.

A l’âge de 4 ans, la patiente présente un  retard de croissance, une déficience intellectuelle (DI) sévère et d’importants troubles du comportement. Une hypothyroïdie a été mise en évidence. Par la suite, elle a présenté une épilepsie, stabilisée sous valproate de sodium.

Actuellement, à l’âge de 5 ans, elle présente un polyhandicap avec DI sévère, hypotonie, absence de marche, troubles du comportement avec agitation motrice permanente et recherche de vibrations. 

Au total, nous rapportons la présentation et l’évolution clinique d’une patiente porteuse d’une trisomie 14q32-qter pure. Nous avons réalisé une étude de la littérature afin de faire une synthèse qui permettra d’aider le clinicien pour le conseil génétique. Et enfin, nous souhaitions également souligner le risque d’hypothyroïdie dans la trisomie 14q32-qter, qui est un élément potentiellement aggravant pour la DI


Houda KARMOUS-BENAILLY (nice), Christophe MASSOL, Morgane PLUTINO, Véronique DUBOC, Véronique PAQUIS, Nathalie RABASSE
00:00 - 00:00 #38365 - IP311 Nouvelle mutation du gène MED12 associée au syndrome d’Ohdo.
Nouvelle mutation du gène MED12 associée au syndrome d’Ohdo.

Le syndrome d'Ohdo (OMIM ≠ 603736) est une affection génétique rare et complexe. Son tableau clinique est classiquement caractérisé par une dysmorphie faciale particulière, un retard psychomoteur et intellectuel, des anomalies congénitales cardiaques, squelettiques et oculaires ainsi qu’un retard de croissance.

Le syndrome d’Ohdo est caractérisé par une hétérogénéité génétique. Des mutations hétérozygotes de novo du gène KAT6B (lysine acetyltransferase 6B) localisé en 10q22.2 sont le plus fréquemment en cause. 

Des mutations hétérozygotes de novo au niveau du gène MED12 (Mediator Complex Subunit 12) localisé en Xq13.1 ont été également associées à certains cas de syndrome d'Ohdo. Ce gène code pour une protéine qui fait partie d’un complexe engagé dans la régulation de l'expression des gènes ARN polymérase II-dépendants et est lié à plusieurs conditions génétiques autres que le syndrome d’Ohdo (Le syndrome FG type 1, le syndrome Lujan-Fryns, syndrome de Hardikar, et une forme de retard intellectuel non spécifique).

Dans ce travail, nous rapportons les données clinique et moléculaire d’une patiente marocaine âgée de cinq ans, chez laquelle nous avons identifié un nouveau variant pathogène au niveau du gène MED12 par séquençage à haut débit.  Cette patiente a la particularité de présenter un tableau clinique complet de syndrome d’Ohdo. Elle serait ainsi le 6ème cas dans la littérature de fille porteuse d’une mutation du gène MED12 avec un phénotype pathologique complet et le 3ème cas avec une tableau clinique patent de syndrome d’Ohdo.  Le diagnostic génétique précis chez la patiente nous a permis d’adapter sa prise en charge clinique et de prodiguer un conseil génétique à sa famille.


Nada AMLLAL (RABAT, Maroc), Jaber LYAHYAI, Siham CHAFAI ELALAOUI, Imane CHERKAOUI JAOUAD, El Alaoui El Abdallaouii MOHAMMED, Ourayna BATTA, Abdelaziz SEFIANI, Ilham RATBI
00:00 - 00:00 #38367 - IP313 Nouvelle mutation du gène STXBP1 associée au spectre du trouble autistique, déficience intellectuelle et épilepsie chez un enfant marocain.
Nouvelle mutation du gène STXBP1 associée au spectre du trouble autistique, déficience intellectuelle et épilepsie chez un enfant marocain.

Le gène STXBP1 (Syntaxin-binding protein 1) code pour la protéine MUNC18-1 principalement exprimée dans le cerveau. Elle appartient à la famille SEC-1 de protéines de transport membranaire qui module la fusion vésiculaire présynaptique.

Les variants au niveau du gène STXBP1 perturbent la fonction synaptique. Ils sont associés à un large éventail d'encéphalopathies épileptiques précoces sévères (OMIM #612164). Leur spectre clinique est très large, mais tous les patients semblent présenter une déficience intellectuelle ou un retard de développement, et la majorité présente une épilepsie à début précoce.

Il n'y a pas de corrélations génotype- phénotype claires, mais certaines différences cliniques ont été observées entre les groupes de variants. Les variants faux-sens entrainent des tableaux cliniques plus diversifiés que les variants tronquants de protéine.  

Dans ce travail, nous rapportons l'identification d'un nouveau variant pathogène au niveau du gène STXBP1 par Clinical Exome Sequencing. Le séquençage du cDNA a mis en évidence la modification du site accepteur d’épissage au niveau de l’exon 2, ce qui entraine une délétion de deux bases avec décalage du cadre de lecture et création d’un codon stop prématuré.

Ce variant pathogène a été identifié chez un enfant de huit ans atteint de trouble du spectre autistique, de déficience intellectuelle et de crises épileptiques précoces. Ceci nous a permis de lui offrir une prise en charge adaptée, et de prodiguer un conseil génétique adéquat à sa famille.

Mots clefs : Nouvelle mutation, Gène STXBP1, Spectre du trouble autistique, Déficience intellectuelle, Epilepsie, Séquençage haut débit.


Nada AMLLAL (RABAT, Maroc), Siham CHAFAI ELALAOUI, Jaber LYAHYAI, Amal CHIGUER, Fatima OUBOUKSS, Youssef ELKADIRI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38368 - IP314 Diagnostic moléculaire du syndrome de Sotos : à propos d’une série de quatre cas.
Diagnostic moléculaire du syndrome de Sotos : à propos d’une série de quatre cas.

Le syndrome de Sotos (OMIM # 117550) est une maladie génétique rare qui se caractérise par une croissance excessive associée à une macrocéphalie, une déficience intellectuelle de degré variable, des anomalies crânio-faciales et des retards moteurs y compris des problèmes de coordination et d’équilibre. En plus, les enfants atteints de cette maladie peuvent présenter un risque accru de certains problèmes médicaux tels que l’épilepsie, et les malformations cardiaques.

Ce syndrome est causé par des mutations hétérozygotes dans le gène NSD1, impliqué dans la régulation de la croissance cellulaire et du développement.  Son diagnostic repose alors sur les caractéristiques cliniques du patient et un test génétique visant à identifier une mutation du gène NSD1.

Dans ce travail, nous rapportons les données cliniques et moléculaires d’une série de quatre patients adressés pour avance staturale et dysmorphie faciale. Ils présentaient un phénotype typique du syndrome de Sotos.

Le diagnostic de la maladie a été confirmé par l’identification de 4 nouvelles mutations hétérozygotes de novo au niveau du gène NSD1 chez les quatre patients via Séquençage de Nouvelle Génération. Ceci nous a permis d’offrir aux patients une prise en charge et un suivi précoce et adapté, et de leur prodiguer un conseil génétique adéquat. En plus, nous avons enrichi le spectre mutationnel et clinique du syndrome Sotos.

Mots clefs : Nouvelle mutation, Syndrome de Sotos, Gène NSD1, Séquençage haut débit.


Nada AMLLAL (RABAT, Maroc), Maria ZERKAOUI, Wafaa JDIOUI, Siham CHAFAI ELALAOUI, Yasmina RAHMUNI, Lamia AFIF, Nada BENYAHYA, Abdelaziz SEFIANI, Jaber LYAHYAI
00:00 - 00:00 #38372 - IP317 Mutations de RASA1 : un nouveau syndrome Noonan-like?
Mutations de RASA1 : un nouveau syndrome Noonan-like?

Introduction : Les RASopathies sont un groupe de syndromes cliniquement apparentés causés par l’activation constitutionnelle anormale de la voie de signalisation Ras/MAPK. Le plus fréquent de ces syndromes est le syndrome de Noonan (SN), souvent évoqué dès la grossesse devant des épanchements ou des œdèmes fœtaux. Les RASopathies sont dues à des mutations dans des composants ou des régulateurs de la voie RAS/MAPK.  Bien que codant pour un régulateur négatif de RAS (p120RasGAP), RASA1 est associé à une affection distincte, caractérisé par des malformations capillaires cutanées et artério-veineuses, le syndrome CM-AVM. Nous avons souhaité vérifier si des variants de RASA1 pouvaient être impliqués dans les RASopathies.

Méthodes : Les variants de RASA1 ont été recherchés par NGS chez 3313 cas index référés pour suspicion de RASopathie. Ont été exclus les variants fréquents ( > 10-4 dans GnomADV2.1), introniques profonds, synonymes ou faux sens sans altération de l’épissage prédite (SPIPscore < 50%, spliceAI scores < 0.2). Les conséquences sur l’épissage ont été vérifiées par analyse du transcrit RASA1 par RT-PCR. Les données cliniques ont été recueilles à partir d’un formulaire dédié et des compte rendus médicaux.

Résultats : Un variant pathogène de RASA1 a été identifié chez 6/3313 (0.2%) patients, dont aucun ne présentait de mutation impliquée dans les RASopathies. Les variants étaient compatibles avec une perte de fonction de RASA1. Le diagnostic de SN avait été évoqué à l’âge adulte chez 1 patiente associant dysmorphie, pectus excavatum, cardiopathie et reflux vesico-urétéral, et chez les 5 autres patients, dès la période anténatale, devant un hydramnios (N=4/5) ou une anasarque +/- chylothorax (N=4/5). Ces 5 enfants sont tous nés prématurés et 2 sont décédés avant 2 mois de vie. Ils présentaient d’autres signes évocateurs de SN tels que : dysmorphie évocatrice (N=2), cardiopathie (N=2) et leucémie myélomonocytaire juvénile (N=1). Un seul des 6 patient présentait des signes de CM-AVM à la naissance. Ces signes sont apparus à 2 mois de vie (N=1), à l'âge adulte (N=1), ou étaient absents au moment du décès précoce (N=2). Ces variants étaient survenus de novo (N=1), hérités maternel (N=3) ou paternel (N=1), une ségrégation était manquante. Une mère était suspecte de SN (dysmorphie, petite taille), un père de CM-AVM (malformations capillaires cutanées).  

Conclusion : Cette étude montre que l’inactivation de RASA1 est associée à un spectre clinique plus étendu qu’initialement suspecté et pourrait constituer une nouvelle RASopathie. Ce diagnostic doit être évoqué devant une présentation néonatale sévère et de façon générale lors d’une suspicion de SN, les signes faisant suspecter le diagnostic de syndrome CM-AVM pouvant être d’apparition retardée. On observe un contraste important dans la sévérité des cas transmis par un parent paucisymptomatique, et il sera important de déterminer le rôle éventuel du parent transmetteur.


Adeline BONNARD (PARIS), Yoann VIAL, Lyse RUAUD, Sylvie ODENT, Boris KEREN, Solveig HEIDE, Marie VINCENT, Gilles MORIN, Yline CAPRI, Hélène CAVÉ
00:00 - 00:00 #38373 - IP318 Anneau du chromosome 9 en mosaïque : à propos d'un cas.
Anneau du chromosome 9 en mosaïque : à propos d'un cas.

Introduction

Le syndrome du chromosome 9 en anneau est une anomalie chromosomique constitutionnelle rare. Les signes cliniques des patients sont ceux des patients avec des délétions distales 9p et 9q, mais le plus souvent il s’agit d’une pathologie plus complexe en raison de l’instabilité de l'anneau et du mosaïcisme associé. Nous avons examiné un nourrisson présentant une hypotonie généralisée avec une dysmorphie faciale par un caryotype constitutionnelle et nous avons diagnostiqué un anneau du chromosome 9 en mosaïque. Nous comparons les résultats cliniques de notre cas avec des patients précédemment rapportés dans la littérature.

Patients et méthodes

Il s’agit d’un nourrisson de 12 mois, adressée à notre consultation de génétique médicale pour hypotonie généralisée et dysmorphie faciale faite d’une trigonocéphalie, un synophris, un hypertélorisme, des sourcils arqués, une base du nez aplatie, un philtrum long et des lèvres épaisses. L´analyse du caryotype constitutionnel en bandes Reverse a été réalisée sur les lymphocytes d´un prélèvement de sang veineux périphérique, après consentement éclairé des parents.

L´étude cytogénétique réalisée a permis la mise en évidence d’un anneau du chromosome 9 sur 77% des mitoses analysées et une monosomie du chromosome 9 sur 23% des mitoses. La formule chromosomique du patiente a été établie comme suit : Mos45,XX,9[5]/46,XX,r(9). Par ailleurs les deux parents ne sont pas porteurs de l’anomalie retrouvée chez leur fille.

Discussion

L’anneau du chromosome 9 est une aberration chromosomique constitutionnelle rare, seulement 26 cas sont rapportés dans la littérature. L’anneau du chromosome 9 résulte d’une cassure le plus souvent au niveau des bandes 9p24-9p22 et 9q33-9q34 suivie d'une fusion des extrémités cassées et d'une perte de segments distaux. Par conséquent les patients avec un anneau du chromosome 9 partagent les mêmes signes cliniques que les patients avec des délétions distales 9p et 9q, mais il faut cependant tenir compte que les patients avec un syndrome du chromosome 9 en anneau sont susceptibles d'avoir un phénotype plus complexe par rapport aux délétions terminales pures en fonction de la stabilité de l'anneau et du mosaïcisme associé.

Nous rapportons dans ce travail un nourrisson de sexe féminin présentant une hypotonie généralisée avec une dysmorphie faciale. L'analyse cytogénétique a révélé un chromosome 9 en anneau en mosaïque. La patiente présente à la fois les signes cliniques de la monosomie 9p et de la monosomie 9q, notamment le retard de développement moteur, la trigonocéphalie, l'hypertélorisme, synophris, philtrum long. Le tableau clinique de notre patiente rejoint les signes cliniques avec les autres cas rapportés dans la littérature. L’identification de cette anomalie chromosomique nous a permis d’adopter une prise en charge adéquate, de prodiguer un conseil génétique adéquat à la famille et d’enrichir les données génétiques de cette aberration chromosomique rare.


Maryem SAHLI, Maryem SAHLI (Rabat, Maroc), Nada BENYAHYA, Mouna OUHENACH, Aziza SBITI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38374 - IP319 Les anomalies de la voie du plasminogène sont associées à des troubles du neurodéveloppement avec hydrocéphalie.
Les anomalies de la voie du plasminogène sont associées à des troubles du neurodéveloppement avec hydrocéphalie.

L’hydrocéphalie congénitale (HC) est une pathologie rare caractérisée par une dilatation des ventricules cérébraux chez un fœtus ou un nouveau-né. Les présentations cliniques sont très variées, et peuvent s’associer à d’autres anomalies cérébrales, comme la malformation de Dandy-Walker (mDW). Malgré la description d’une agrégation familiale des cas d’HC, à ce jour peu d’étiologies génétiques sont identifiées.  

Nous présentons ici trois cas, issus de deux familles consanguines, atteints d’HC. Deux patients présentent une mDW, tandis que le troisième présente une hydrocéphalie obstructive causée par une pseudomembrane du plancher du quatrième ventricule. Les deux cas plus âgés présentent aussi une déficience intellectuelle. Dans chaque famille, une variation homozygote perte de fonction a été identifiée dans le gène PLAT, par séquençage d’exome. Aucune autre cause génétique n’a été identifiée chez ces patients.  

La principale fonction de la protéine codée par PLAT est de cliver le plasminogène pour produire la plasmine, une protéase ayant un grand nombre de substrats incluant la fibrine, la composante principale des thrombi. Comme la perte de PLAT, le déficit en plasminogène, lié à des variations bi-alléliques du gène PLG, est associé à l’hydrocéphalie obstructive et à la mDW. Des études  pathologiques chez les patients et des modèles animaux suggèrent que l’hydrocéphalie associée à la déficience de PLG est causée par un dépôt de fibrine qui conduit à une obstruction du système ventriculaire. Nous postulons qu’un dépôt de fibrine est aussi la cause de l’hydrocéphalie d’un de nos patients avec une variation de PLAT. La pathogenèse de la mDW pourrait mettre en jeu un autre mécanisme. Des données récentes suggèrent que des anomalies de vascularisation pourraient contribuer au développement de la mDW. Or, PLAT et PLG jouent un rôle important dans l’angiogenèse, soulevant la possibilité qu’une perturbation de ce processus explique la mDW chez les patients présentant une perte de la fonction de ces gènes. 

Nous décrivons donc ici une nouvelle voie physiopathologique à l’origine d’une HC, où le déficit en plasminogène ou son activateur sont à l’origine d’anomalies similaires du système ventriculaire cérébral. 


Kévin UGUEN (Brest), Katharina STEINDL, Tanja FREY, Jean-Claude DECARIE, Jacques L MICHAUD
00:00 - 00:00 #37668 - IP32 Un nouveau cas pour étendre le spectre phénotypique du syndrome d’Okur-Chung.
Un nouveau cas pour étendre le spectre phénotypique du syndrome d’Okur-Chung.

Introduction :

Le syndrome d'Okur-Chung (OCNDS) (OMIM #617062) est un trouble du neurodéveloppement (TND) rare décrit pour la première fois en 2016.

L'OCNDS est lié à des mutations de novo du gène CSNK2A1 (caséine kinase 2 alpha 1), localisé en 20p13, entrainant une perte de fonction de la protéine CK2α kinase.

Observation :

Nous décrivons ici un nouveau cas d'OCNDS par mutation hétérozygote de novo de CSNK2A1 : NM_177559.3(CSNK2A1) c.140G > A (p. Arg47Gln).

Les caractéristiques cliniques de l’OCNDS comprennent un TND, avec déficience intellectuelle (DI), et un retard de langage. Les patients atteints présentent fréquemment des troubles du comportement : mouvements stéréotypés, troubles du spectre autistique, agressivité, ainsi qu'un trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité. Les troubles du sommeil, l’épilepsie et troubles de la marche font partie du spectre phénotypique. Des particularités morphologiques non spécifiques sont décrites : une micrognathie, des oreilles basses implantées et mal ourlées, un hypertélorisme, un épicanthus, des sourcils arqués, un synophris, un ptosis, une racine nasale large, un nez retroussé, un palais ogival, une lèvre supérieure fine et un visage rond.

 L’anamnèse révèle souvent une hypotonie généralisée au cours de l'enfance. Le retard staturo-pondéral est très fréquent. L’IRM cérébrale peut montrer un retard de myélinisation, une hypophyse antérieure hypoplasique ou un corps calleux mince.

Notre patient atteint d'OCNDS présenta en période néonatale, une hypotonie généralisée et des pieds bots varus équin bilatéraux.

Plus tard ont été diagnostiqués, un retard de développement, une DI, un trouble de l’élocution, une petite taille, une microcéphalie avec des caractéristiques dysmorphiques non spécifiques telles que des oreilles basses implantées, un hypertélorisme, une exotropie, une lèvre supérieure fine, des incisives latérales en forme de tournevis et un visage rond.

L'IRM cérébrale réalisée a montré une ventriculomégalie et un retard de myélinisation.

Discussion :

Ce patient présente plusieurs signes non décrits pouvant étendre le spectre phénotypique de de l’OCNDS, incluant des pieds bots varus équins bilatéraux congénitaux, un strabisme divergent et des incisives latérales en forme de cheville.

Cependant, contrairement à la majorité des patients, notre cas ne présente pas de troubles du sommeil, d’épilepsie ou de troubles de la marche.

 Ce variant pathogène a déjà été décrit cinq fois dans la littérature, la corrélation génotype phénotype n’est pas plus équivoque.

Conclusion 

À ce jour, plus de 160 patients dans le monde ont reçu un diagnostic d’OCNDS. Ce nombre devrait augmenter grâce à l’utilisation croissante du séquençage de l’exome ou du génome.

Les données de la littérature montrent une grande hétérogénéité phénotypique et une corrélation génotype phénotype pauvre pour l’OCNDS, ce qui souligne la nécessité de mieux phénotyper ce syndrome afin d’améliorer sa prise en charge.


Albin BLANC (Nancy), Céline BONNET, Virginie ROTH, Yannis DUFFOURD, Hanna SAFRAOU, Christophe NEMOS, Bruno LEHEUP, Mathilde RENAUD, Florence MULLER, Julie D COLNE, François FEILLET, Matheus CASTRO, Juliann SAVATTE, Justine WOURMS, Christophe PHILIPPE, Laëtitia LAMBERT
00:00 - 00:00 #38378 - IP321 Syndrome de Currarino chez deux frères marocains avec une délétion héréditaire 7q36 due à une translocation maternel t(7;21)(q36;p11)mat.
Syndrome de Currarino chez deux frères marocains avec une délétion héréditaire 7q36 due à une translocation maternel t(7;21)(q36;p11)mat.

Introduction

Le syndrome de Currarino (SC) est une malformation rare d'origine génétique défini comme l'association d'une agénésie partielle du sacrum, une masse présacrée et une malformation ano-rectale. Cependant, il existe également des formes incomplètes avec des phénotypes variables ce qui rend difficile de distinguer les formes incomplètes des autres diagnostics. Le SC est attribué à des mutations hétérozygotes du gène HLXB9 (ou MNX1) situé en 7q36, avec un mode de transmission autosomique dominant. Cependant des délétions sub-télomériques dans la région 7q36.3 contenant le gène causal MNX1 ont également été identifiés chez les patients présentant des formes incomplètes avec une agénésie sacrée partielle et d’autres signes additionnels tels que la microcéphalie, une dysmorphie faciale et un retard mental.

Patients et méthodes

Nous rapportons le cas de deux frères présentant une agénésie sacrée partielle associée à une microcéphalie, une dysmorphie faciale, une avance staturale et un retard mental. Devant le tableau clinique des deux patients nous avons suspecté le diagnostic du syndrome de currarino avec une délétion sub-télomerique de la région 7q36.3 contenant le gène MNX1. Pour confirmer cette hypothèse, on a utilisé les techniques de cytogénétique moléculaire chez les deux enfants malades et leurs parents. Les résultats ont montré effectivement la présence d’une délétion de la région 7q36 chez les deux enfants héritée de la maman qui est porteuse d’une translocation impliquant la région critique, sa formule chromosomique est comme suivante t(7;21)(q36.2;p11.3)mat

Conclusion :

A travers ce cas nous soulignons l'importance de la cytogénétique moléculaire dans le diagnostic de syndromes génétiques rares, de prodiguer un conseil génétique adéquat évitant la naissance d’autres enfants malades en proposant à ce couple un diagnostic prénatal ou préimplantatoire.


Maryem SAHLI, Maryem SAHLI (Rabat, Maroc), Zhour EL AMRANI, Abdelhafid NATIQ, Ilham RATBI, Thomas LIEHR, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38386 - IP323 De RASores (projet ANR français) à ILIAD (projet ERN européen) : convergence et synergie et co-développement de 2 bases de données sur les RASopathies syndromiques.
De RASores (projet ANR français) à ILIAD (projet ERN européen) : convergence et synergie et co-développement de 2 bases de données sur les RASopathies syndromiques.

Les RASopathies syndromiques sont des maladies constitutionnelles rares (MR) à transmission AD (syndromes de Noonan, Costello, CFC, Mazzanti, CBL…) Elles ont une expression pléiotropique : cognition, croissance, cœur… et prédisposent à des tumeurs bénignes et malignes. Leur prévalence combinée est 1/2000. De nombreux aspects de l’histoire naturelle restent à préciser. La constitution de cohortes nationales et d’une méta-cohorte européenne bien phénotypée est cruciale alors qu’apparaissent des propositions thérapeutiques ciblées (anti-MEK,…). Nous développons de façon concertée 2 projets complémentaires : le registre ILIAD (EU) et l’entrepôt de données (EdD) RASores (France Cohorte)

Les European Reference Networks (ERN) ont été chargé par la Commission Européenne de développer des registres/bases de données (BdD) Maladies Rares (MR) pseudanonymisés (application SPIDER),  répondant aux critères d’interopérabilité FAIR. L’ERN ITHACA (70 CHU dans 25 pays de l’UE) met en place le registre ILIAD, dédié aux anomalies monogéniques du neurodéveloppement. Le registre, développé dans l’applicatif open source Molgenis, est conçu sur un modèle de registre fédératif mixte (nœud central à Groningen, NL.) Un sous-registre spécifique dédié aux RASopathies syndromiques est en construction, né de la réunion des registres de Rome, Magdebourg et Paris-RDB. L’ouverture effective du registre ILIAD est en attente des étapes réglementaires (RGPD, CNIL…). ILIAD est intégré dans l’écosystème ERDRI.

Le projet RASores a été financé dans le cadre de l’AàP ANR « accélérer la recherche et l’innovation sur les MR grâce aux bases de données ». RASORES a 3 axes 1) EdD unique sur les données cliniques, biologiques, d’imagerie, d’histologie… statiques et longitudinales des patients français, adossé à une biobanque virtuelle . lEdD repose sur la BdD locale de RDB, qui compte plus de 2500 malades mutés analysés à RDB, et qui devra bénéficier d’une mise à jour et d’une curation. Cet EdD permettra 2) une étude de cohorte sur l'histoire naturelle, les conséquences neuropsychologiques et sociales et la qualité de vie, en particulier chez les adultes peu symptomatiques, qui seront spécifiquement ciblés dans un projet prospectif  ; 3) Au niveau national, RASORES servira de ressource partagée pour plusieurs projets financés dans un cadre d’investigations physiopathologiques précliniques. Le contenu de RASORES est plus vaste que celui d’ILIAD, mais les champs communs entre les 2 registres seront synchronisés, facilitant des collaborations internationales et évidant redondance et double saisie.


Alain VERLOES (Paris), Hélène CAVE, Claudine CHARLES, Yline CAPRI, Fabien GUIMIOT, Rodrigue ROSSIGNOL, Didier LACOMBE, Armelle YART, Thomas EDOUARD, Frédéric RIEUX-LAUCAT, Eric VICAUT
00:00 - 00:00 #38400 - IP333 Polydactylie postaxiale syndromique en rapport avec un nouveau variant du gène LMBR1.
Polydactylie postaxiale syndromique en rapport avec un nouveau variant du gène LMBR1.

La polydactylie est la malformation congénitale des membres la plus fréquente avec une incidence d'environ 1 pour 1 000 naissances. Elle correspond à la présence de doigts ou orteils surnuméraires et peut être préaxiale, axiale et postaxiale ; cette dernière étant la plus fréquente. Cette affection est caractérisée par une grande hétérogénéité génétique et phénotypique.

Nous rapportons l’étude clinique et génétique d’une patiente qui présente une polydactylie syndromique.

Il s’agit d'une patiente âgée de 26 ans, issue d'un mariage non consanguin, qui présente une polydactylie postaxiale bilatérale des orteils associée à une fente labio-palatine bilatérale sans anomalies neurodéveloppementales. L'enquête génétique a révélé des antécédents de scoliose et d’inégalité de longueur des membres inférieurs avec genu varum chez la fratrie.

 

Un caryotype et une recherche de la microdélétion 22q11.2 par hybridation in situ fluorescente (FISH) ont été réalisés chez la patiente. Un séquençage de l'exome entier (whole exome sequencing, WES) chez le cas index et ses parents a été réalisé en utilisant la plateforme Illumina. La prédiction de la pathogénicité a été établie à l'aide des outils bio-informatiques CADD, PolyPhen2, SIFT et MutationTaster.  Une étude de la co-ségrégation n'a pas pu être réalisée en raison du refus de la famille.

 

Le caryotype n’a pas montré d’anomalie. La FISH a confirmé l’absence de microdélétion 22q11.2. Le WES a révélé la présence d’un nouveau variant faux-sens au niveau de l’exon 16 du gène LMBR1 hérité de la mère asymptomatique. Ce variant n’est pas rapporté dans la base de données de population gnomAD (PM2), touche un site fonctionnel de la protéine (PM1) et est prédit comme délétère par les quatre outils de prédiction de la pathogénicité (PP3). Ce variant est donc classé comme Variant de Signification Inconnue (VSI) selon la classification de l'American College of Medical Genetics.

Le gène LMBR1 est impliqué dans la syndactylie de type IV (MIM:186200), maladie  autosomique dominante caractérisée par une hexadactylie, une polydactylie pré ou postaxiale et une syndactylie complète. Notre patiente présente une polydactylie postaxiale sans syndactylie ainsi qu’une fente labio-palatine rarement rapportée. Les variants généralement décrits sont des duplications localisées dans l'élément de régulation (ZRS) de la voie de signalisation SHH, situé dans l'intron 5. Cependant, dans le cas de notre patiente, le variant identifié est de type faux-sens et est localisé dans l'exon 16. Ce variant a été hérité de sa mère, qui est asymptomatique, ce qui pourrait suggérer une pénétrance incomplète. Une étude fonctionnelle reste nécessaire pour confirmer la pathogénicité de ce nouveau variant et ainsi son implication dans le phénotype de notre patiente.


Rasene GEREISHA, Lilia KRAOUA, Ahlem ACHOUR, Melek TRIGUI (Montpellier), Faouzi MAAZOUL, E. NIBBELING, C. RUIVENKAMP, Ridha MRAD
00:00 - 00:00 #38404 - IP335 Anomalies chromosomiques liées aux troubles du développement reproductif et sexuel de la reproduction et du développement sexuel: Une étude rétrospective sur 5 ans.
Anomalies chromosomiques liées aux troubles du développement reproductif et sexuel de la reproduction et du développement sexuel: Une étude rétrospective sur 5 ans.

Les anomalies chromosomiques constituent le principal facteur de risque génétique associé aux troubles de la reproduction et du développement sexuel (DDS). Le but de cette étude est d'évaluer la fréquence des aberrations chromosomiques chez des sujets marocains ayant des problèmes de procréation ou d'ambiguïté sexuelle. A cet effet, nous avons mené une étude rétrospective, s'étalant sur cinq ans (janvier 2014 à décembre 2018) sur 1005 patients au niveau du laboratoire de cytogénétique à l'Institut Pasteur du Maroc. Des échantillons de sang périphérique ont été prélevés sur des patients, dont 170 couples infertiles, présentant divers problèmes cliniques. Les cultures de lymphocytes ont fait l'objet d'une analyse cytogénétique à l'aide de techniques de caryotypage standard. L'analyse statistique a utilisé le test du chi-carré avec SPSS version 22.0, avec un intervalle de confiance de 95 % et un niveau de signification fixé à p < 0,05. Parmi les 1 005 patients, 18,5 % présentaient des anomalies chromosomiques, avec une incidence légèrement plus élevée chez les femmes (52 %) que chez les hommes (48 %). La plupart des anomalies (83 %) étaient des anomalies chromosomiques sexuelles, le syndrome de Turner et de Klinefelter étant fréquents. Les aberrations autosomiques représentaient 17 %, avec notamment des inv(9)(p12;q13). Parmi 170 couples, 10,6 % présentaient des anomalies chromosomiques  associées à des fausses couches récurrentes.

L'analyse cytogénétique est essentielle pour diagnostiquer et comprendre les anomalies chromosomiques dans les troubles de la reproduction et les DDS. Cependant, la mise en évidence des relations génotype-phénotype nécessite une approche moléculaire associée. Dans l’ensemble, cette étude souligne l'importance de la détection précoce et du conseil génétique.


Sara BENCHIKH (Casablanca, Maroc)
00:00 - 00:00 #38419 - IP343 La microduplication 2q13 associée à une isodisomie maternelle 14q32 chez un patient marocain présentant un trouble du neurodéveloppement.
La microduplication 2q13 associée à une isodisomie maternelle 14q32 chez un patient marocain présentant un trouble du neurodéveloppement.

La microduplication 2q13 est une maladie génétique rare caractérisée par une faible pénétrance et une expressivité clinique variable. Elle serait responsable d’un retard global de développement avec notamment une déficience intellectuelle et une dysmorphie. La région critique 2q13 comporte plusieurs gènes dont les gènes MALLNPHP1RGPD6, et BUB1 qui semblent être associés aux phénotypes décrits. Par ailleurs, l’isodisomie maternelle 14q32 est une anomalie chromosomique caractérisée par une déméthylation du centre d’empreinte. Elle est responsable du syndrome de temple. De phénotype variable, ce syndrome associe un faible poids à la naissance, une hypotonie, un retard psychomoteur, une puberté précoce, une obésité, une stature courte, une déficience intellectuelle légère et un trouble du spectre autistique.

Nous rapportons ici le cas d'un garçon de 3 ans présentant une déficience intellectuelle, un trouble du spectre autistique, un retard psychomoteur, un retard de langage et une surdité sans dysmorphie ni malformation organique. Le caryotype constitutionnel standard était normal (46,XY). Cependant, l'analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) a révélé un gain de 482 kb dans la région 2q13 de signification incertaine : arr[GRCh37] 2q13(110498141_110980108)x3 ; ainsi qu’une isodisomie d’origine maternelle de la région 14q32.2q32.33 (98992514_107043718). La duplication du gène NPHP1 a été confirmée par l’analyse MLPA (Multiplex Ligation-dependent Probe Amplification).

Le chevauchement de ces deux altérations génomiques pourrait davantage aggraver le phénotype et rendre difficile le conseil génétique. En effet, la duplication du gène NPHP1 (NEPHROCYSTIN 1, OMIM : 607100) est connue être responsable de troubles neurodéveloppementaux (trouble de spectre autistique, retard du langage, et de déficience intellectuelle). De plus, le chromosome 14q32.2 comporte de nombreux gènes soumis à l’empreinte parentale. Une inactivation/perte de certains gènes d’expression paternelle, notamment les gènes DLK1 et RTL1, engendre l’apparition du syndrome de temple. Cela peut être du aux diffèrent mécanismes affectant la région 14q32 comme l’isodisomie uniparentale maternelle, la délétion paternelle, etc. Le tableau clinique de notre patient peut être expliqué par l’isodisomie maternelle 14q32.2.  Cependant, les symptômes typiques du syndrome de temple comme l’obésité et la puberté précoce peuvent se manifester ultérieurement. En ce qui concerne la surdité, elle a été associée une fois à la microduplication 2q13 sans qu’une corrélation génotype-phénotype ne soit établie. En revanche, elle n’a jamais été décrite dans le syndrome de temple.

Ainsi, afin de mieux corréler le phénotype au génotype, un suivi de l’évolution de la maladie ainsi que des études plus approfondies seront toutefois nécessaires.


Wafaa BOUZROUD, Amal TAZZITE, Yousra IBENBRAHIM, Bouchaïb GAZZAZ, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #38422 - IP344 Déficience intellectuelle liée au gène OPHN1: Deux nouveaux variants et deux phénotypes différents.
Déficience intellectuelle liée au gène OPHN1: Deux nouveaux variants et deux phénotypes différents.

Introduction :

La déficience intellectuelle liée à X (XLID) est un groupe de maladies hétérogènes sur le plan clinique et génétique, avec plus de 100 gènes identifiés à ce jour. Parmi ces derniers, le gène OPHN1(OMIM #300127) est responsable d’une forme syndromique rare de XLID, associée à une épilepsie, une dysmorphie faciale (DF) caractéristique et des anomalies cérébrales.

Nous décrivons cinq patients appartenant à deux familles non apparentées présentant une XLID liée au gène OPHN1.

Patients et méthodes:

Dans la première famille (F1), deux garçons ont été adressés pour l’exploration d’une DI associée à une DF et une épilepsie. Une étude par panel de gènes impliqués dans les troubles du neurodéveloppement (TND) a été réalisée.

Dans la deuxième famille (F2), trois garçons ont été adressés pour l’exploration d’une hydrocéphalie congénitale. Un panel de trois gènes impliqués dans l’hydrocéphalie (L1CAM,MPDZ,CCDC88C) suivi par un séquençage de l’exome entier (WES) ont été réalisés.

Résultats:

Dans F1, deux jumeaux (P1,P2) âgés de 10 ans avaient des antécédents de retard psychomoteur sévère et d’épilepsie. L’examen des deux enfants a objectivé une DI sévère, une agitation, une marche ataxique avec un flessum de la hanche et des genoux et des pieds en varus équin. Ils présentaient la même DF (front étroit, retrait de l’étage moyen, enophtalmie, grande bouche, lèvre supérieure éversée, philtrum court, oreilles grandes et décollées et prognathisme). P1 avait en plus un strabisme divergent. L’IRM cérébrale a montré une malformation de Dandy Walker (DW) avec une hydrocéphalie chez P1 et une dilatation quadriventriculaire modérée chez P2.

Le panel de gènes des TND a identifié chez les deux garçons le même nouveau variant faux-sens c.1586G > A à l’état hémizygote au niveau du gène OPHN1. Ce variant classé comme probablement pathogène, était hérité de la mère phénotypiquement saine. Il serait associé au syndrome de XLID type Billuart, et pourrait expliquer le phénotype des patients.

Dans F2, les trois frères P3, P4 et P5 étaient âgés respectivement de 4 ans, 3 ans et 18 mois. Ils présentaient un retard global du développement et une hydrocéphalie congénitale avec malformation de DW. P3 et P4 présentaient également une épilepsie et des traits autistiques. L’examen a révélé une macrocéphalie et un strabisme convergent chez P3 et P5, et un hypogénitalisme chez P3 et P4.

Le panel de gènes des hydrocéphalies n’a pas objectivé de variation potentiellement pathogène. Le WES a identifié chez P3 un variant non-sens c.313_326del à l’état hémizygote au niveau du gène OPHN1. Ce variant retrouvé à l’état hétérozygote chez la mère phénotypiquement saine n’a pas été rapporté auparavant, et a été classé comme probablement pathogène.

Conclusion:

Notre travail souligne l’existence d’une variabilité phénotypique interfamiliale chez des patients présentant des variants parhogènes au niveau du gène OPHN1, et met l’accent sur l’importance du WES dans le diagnostic étiologique des XLID.


Wissal TERGUI, Syrine HIZEM, Sana KAROUI, Yasmina ELARIBI, Houweyda JILANI, Meyssa MERIDA, Meriam HAMZA, Fatma CHARFI, Kaouther DIMASSI, Amel TRIKI, Thomas SMOL, Imen REJEB, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38424 - IP346 Apport de la FISH dans le diagnostic du syndrome de Di George : A propos d’une série de 70 patients marocains.
Apport de la FISH dans le diagnostic du syndrome de Di George : A propos d’une série de 70 patients marocains.

Le syndrome de Di George également connu sous le nom de délétion 22q11.2 ou syndrome vélocardiofacial, est  une maladie génétique rare caractérisée par une symptomatologie clinique variée comprenant une dysmorphie faciale (Fentes palpébrales étroites, pointe du nez bulbeuse, petite bouche, petites oreilles, hypoplasie malaire), une cardiopathie, une endocrinopathie avec hypoparathyroidie et hypocalcémie. Chez certains un déficit immunitaire secondaire à une hypoplasie du thymus peut être observé. Plusieurs méthodes de diagnostic génétique peuvent être utilisées pour détecter  cette délétion (FISH, Mlpa, CGHarray …). 

Nous rapportons ici les résultats de l’analyse par FISH  ainsi qu’une description clinique d’une cohorte marocaine de 70 patients sur une période de 12 ans (2011-2023).  

A travers ce travail nous soulignons la contribution de la FISH dans le diagnostic du syndrome de Di George. Cette technique offre une détection précise des délétions chromosomiques sous-jacentes, permettant une confirmation rapide et fiable du diagnostic afin de proposer une prise en charge optimale et prodiguer un conseil génétique adéquat.


Nada BENYAHYA, Zhour ELAMRANI, Siham CHAFAI ELALAOUI, Aziza SBITI, Yahya BENBOUCHTA, Hicham BOUCHAHTA, Amal CHIGUER, Lamia AFIF, Fatima OUBOUKSS, Mohamed ELALAOUI ABDELAOUI, Maryem SAHLI (Rabat, Maroc), Mouna OUHENACH, Ilham RATBI, Jaber LYAHYAI, Abdelaziz SEFIANI, Abdelhafid NATIQ
00:00 - 00:00 #38425 - IP347 Phénotype associé à la perte de fonction du gène ACTB : étude collaborative portant sur 17 cas.
Phénotype associé à la perte de fonction du gène ACTB : étude collaborative portant sur 17 cas.

Les variations pathogènes gain de fonction du gène ACTB sont connues pour être responsables d’un syndrome neuro-développemental rare comprenant une déficience intellectuelle, une épilepsie, des anomalies cérébrales, une atteinte rénale et oculaire ainsi que d’une dysmorphie faciale caractéristique (syndrome de Baraitser-Winter, OMIM#243310). Ce gène code une forme d’actine, protéine hautement conservée, impliquée dans la motilité, la structure et l'intégrité des cellules. La perte de fonction de ce gène a été récemment associée à un phénotype distinct incluant un retard de développement, une déficience intellectuelle, un retard de croissance, des anomalies cardiaques et rénales ainsi qu’une dysmorphie faciale reconnaissable. Il est à noter que seulement 9 patients porteurs d’un variant ponctuel tronquant du gène ont été rapportés dans la littérature. L’objectif principal de notre étude consiste à préciser le phénotype des patients porteurs d’un variant perte de fonction du gène ACTB (variant ponctuel ou délétion de petite taille incluant ce gène). Par l’intermédiaire du réseau AchroPuce, du réseau AnDDI-Rares et de la base de données GeneMatcher, un patient porteur d’un variant nucléotidique tronquant dans ACTB, deux sœurs porteuses d’une délétion intragénique des exons 1 à 5, 13 patients porteurs d’une délétion de petite taille comprenant ACTB ainsi qu’un fœtus porteur d’une délétion de plus grande taille ont été inclus. Les données génétiques et phénotypiques de nos patients ont été analysées et comparées à celles de la littérature. Neuf anomalies sont survenues de novo, une est héritée de la mère, et sept sont d’origine inconnue. Les délétions détectées sont de taille variable allant de 125 kb à 1,6 Mb (4,3 Mb chez le fœtus). Une déficience intellectuelle légère à modérée est observée chez 12/16 patients et des troubles des apprentissages chez 2/16 patients. Le retard dans l’acquisition du langage et les troubles du comportement sont fréquents et sont présents respectivement chez 14/16 et 11/16 patients. Un retard de croissance est observé dans 10/17 cas. Celui-ci était présent en anténatal chez 7 d’entre eux. La plupart des individus (13/17) présentent des particularités morphologiques faciales communes, les plus fréquentes étant des sourcils interrompus, des cils épais, un nez large, une bouche de grande taille, un menton et des joues proéminents, ainsi que des lèvres fines et un visage triangulaire. Occasionnellement, des anomalies cardiaques et rénales sont observées. Nous rapportons ici trois patients porteurs d’un variant tronquant dans le gène ACTB, ainsi que treize patients et un fœtus porteurs d’une délétion incluant le gène. Cette étude permet de mieux préciser le phénotype associé à la perte de fonction du gène ACTB. Ce travail souligne la fréquence des troubles du neuro-développement et du retard de croissance dans ce syndrome cliniquement reconnaissable.


Marion LESIEUR-SEBELLIN (Paris), Kristen WIGBY, Elise SCHAEFER, Aurélie GOURONC, Nicolas CHATRON, Anne-Lise POULAT, Audrey PUTOUX, Alice GOLDENBERG, Mathilde QUIBOEUF, Pascal CHAMBON, Sophie RONDEAU, Giulia BARCIA, Jonathan LEVY, Juliette PIARD, Paul KUENTZ, Martine DOCO, Nathalie BEDNARECK, Roseline CAUMES, Sonia BOUQUILLON, Cédric LE CAIGNEC, Olivier PATAT, Philippe KHAU VAN KIEN, Jean CHIESA, Geoffroy DELPLANCQ, Sophie BRISSET, Vincent CANTAGREL, Jerica LENBERG, Jennifer FRIEDMAN, Marlène RIO, Sophie SCHEIDECKER, Valérie MALAN
00:00 - 00:00 #38426 - IP348 Syndrome CLOVES : Etude de cas de syndrome de surcroissance avec mutation du gène PIK3CA.
Syndrome CLOVES : Etude de cas de syndrome de surcroissance avec mutation du gène PIK3CA.

Les syndromes de surcroissance sont un groupe de pathologies caractérisées par une croissance excessive généralisée ou segmentaire associée à d'autres anomalies, notamment des malformations vasculaires et des troubles neurologiques et/ou viscéraux. Le syndrome CLOVES (Congenital Lipomatous asymmetric Overgrowth, Vascular malformations, Epidermal naevi, Scoliosis and spinal anomalies) est un syndrome de surcroissance segmentaire causé par une mutation dans le gène PIK3CA qui apparaît durant l'embryogenèse et aboutit à un mosaïcisme, entraînant ainsi une activation anormale de la voie PI3K-AKT-mTOR. Nous rapportons le cas d'un garçon de 6 ans, né de parents marocains non consanguins, qui présentait à sa naissance des lésions angiomateuses planes aux membres inférieurs et au niveau lombaire, avec une augmentation de volume du membre inférieur droit. À l'âge de 4 mois, des lésions angiomateuses ulcérées sont apparues au niveau périanal, et par la suite, une hypertrophie du membre inférieur droit associée à une malformation capillaire et un écartement des orteils (sandal gap) ont été observés. Une biopsie cutanée destinée à une analyse génétique par Séquençage de nouvelle génération (NGS) d'un panel de gènes associés aux syndromes d'hypercroissance dysharmonieuse a révélé la présence d'un variant somatique pathogène du gène PIK3CA, situé à l'exon 2 de la région 3q26.32 : c.317G>T (p.G106V) avec une fréquence allélique de 23%. L'identification des caractéristiques cliniques et génétiques du syndrome CLOVES est cruciale pour le diagnostic différentiel avec d'autres syndromes de croissance excessive, tels que le syndrome de Proteus ou le syndrome de Klippel-Trenaunay (K-T), ainsi que pour la prise en charge thérapeutique des différentes anomalies. Dans ce contexte, le repositionnement de molécules, initialement développées en oncologie, se révèle très prometteur pour les patients atteints de certains de ces syndromes rares. Utilisées à faible dose, certaines de ces molécules montrent des effets thérapeutiques émergents.


Ghizlane JABRANE (Casablanca, Maroc), Guillaume CANAUD, Nadia SERBATI, Hind DEHBI
00:00 - 00:00 #38429 - IP350 KCNT1 : une cible thérapeutique potentielle pour l’épilepsie focale migrante.
KCNT1 : une cible thérapeutique potentielle pour l’épilepsie focale migrante.

Introduction :

L’épilepsie focale migrante (EFM) est une encéphalopathie développementale et épileptique (EDE) très rare. Elle est caractérisée par l’apparition précoce de crises épileptiques multifocales pharmaco-résistantes et un retard psychomoteur sévère. L’EFM est de transmission autosomique dominante, causée par des variants au niveau du gène KCNT1.

Objectif :

Notre objectif est de souligner l’apport du séquençage de l’exome entier dans le diagnostic de l’EFM et l’instauration d’une prise en charge thérapeutique adaptée et précoce.

Matériel et Méthodes :

Nous rapportons le cas d’un nourrisson adressé à notre consultation pour une épilepsie à début néonatal avec un retard psychomoteur. Une évaluation clinique, un caryotype standard ainsi qu’un séquençage de l’exome ont été réalisés chez ce patient.

Résultats :

Il s’agit d’un nourrisson âgé de dix mois issu d’un mariage entre non apparentés et d’une grossesse menée à terme sans incidents. L’anamnèse a objectivé un retard psychomoteur avec l’absence d’acquisition de la position assise. Le patient a été hospitalisé à plusieurs reprises pour une épilepsie pharmaco-résistante qui a débuté à la première semaine de vie à type de myoclonies avec fixité du regard. L’examen clinique a révélé une microcéphalie entre -2 et -3 DS, une hypotonie axiale et périphérique avec une perte de contact visuel et un strabisme. L’IRM cérébrale et le caryotype étaient sans anomalies. Le séquençage de l’exome a identifié un variant probablement pathogène (NM_020822.3:c.1439A > G (p.Asp480Gly)) à l’état hétérozygote au niveau du gène KCNT1. Ce résultat a permis de confirmer le diagnostic de l’EFM chez le cas index, d’adapter son traitement et de donner un conseil génétique aux parents. La mère du patient est actuellement enceinte de 25 SA. Une étude moléculaire ciblée après la naissance du fœtus a été proposée au couple.

Conclusion :

Devant l’hétérogénéité génétique et la sévérité clinique des EDE à début précoce, le séquençage de l’exome prend une place de plus en plus importante dans la démarche étiologique et dans le choix du traitement anti épileptique. Il permet également de prodiguer un conseil génétique adéquat pour les familles.

 


Wissal TERGUI, Yasmina ELARIBI, Imen REJEB, Syrine HIZEM, Sana KAROUI, Manel LAJIMI, Bouthaina BOURAOUI, Ichraf KRAOUA, Houweyda JILANI, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38433 - IP354 Anomalies chromosomiques chez les couples avec fausses couches à répétition : A propos de 11 observations.
Anomalies chromosomiques chez les couples avec fausses couches à répétition : A propos de 11 observations.

Une fausse couche à répétition est définie par au moins 2 fausses couches précoces et spontanées avant 14 semaines d’aménorrhée et avec le même partenaire. Il a été estimé que 15% des grossesses aboutissent à des fausses couches. Les causes à l’origine des fausses couches à répétition sont multiples. On cite les causes anatomiques, auto-immunes, infectieuses, endocriniennes, ainsi que les désordres génétiques qui représentent approximativement 25% des causes connues.

Le caryotype du couple est un élément fondamental du bilan des fausses couches à répétition et doit être proposé à partir de deux fausses couches consécutives avec le même partenaire. Cet examen peut permettre de découvrir chez les couples des anomalies chromosomiques constitutionnelles équilibrées (translocations, inversions), ou la présence d’aneuploïdies sexuelles.

Nous avons réalisé le caryotype constitutionnel chez 11 couples marocains avec fausses couches à répétition, les différentes anomalies chromosomiques qui ont été retrouvées dans notre série sont : les translocations robertsoniennes entre chromosomes acrocentriques : t(14 ;21) , t(13 ;22) , t(13 ;14), t(13 ;21), les translocations réciproques équilibrées entre 2 autosomes : t(3 ;15), t(8 ;15), t(8 ;18), t(12 ;13),  ainsi qu’une inversion paracentrique inv(5)(p13q15). Par ailleurs un seul cas de monosomie X en mosaïque et un cas de triple X en mosaïque ont été rapportés dans notre série chez 2 femmes.

Les couples chez qui une translocation réciproque a été retrouvé ont bénéficié d’une analyse complémentaire par cytogénétique moléculaire type hybridation in situ fluorescente afin de caractériser les chromosomes impliqués dans le réarrangement.

Le caryotype du couple est un élément primordial dans les fausses couches à répétition, il permet de mettre en évidence les différents réarrangements chromosomiques qui seront responsable de gamètes déséquilibrés et donc de fausses couches. Ce diagnostic etiologique génétique précis permet également d’orienter le couple vers un éventuel diagnostic prénatal ou diagnostic pré-implantatoire


Amal CHIGUER (Rabat, Maroc), Siham CHAFAI ELALAOUI, Abdelhafid NATIQ, Yahya BENBOUCHTA, Zhour EL AMRANI, Fatima OUBOUKSS, Lamiae AFIF, Nada BENYAHYA, Mohamed EL ALAOUI EL ABDELLAOUI, Hicham BOUCHAHTA, Mouna OUHENACH, Maryem SAHLI, Imane CHERKAOUI JAOUAD, Yassamine DOUBAJ, Ilham RATBI, Abdelaziz SEFIANI, Aziza SBITI
00:00 - 00:00 #38434 - IP355 Profil clinique et génétique des enfants avec trouble du spectre de l’autisme : à propos de 49 cas.
Profil clinique et génétique des enfants avec trouble du spectre de l’autisme : à propos de 49 cas.

Introduction :

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est considéré comme une pathologie multifactorielle où les bases génétiques sont établies. Afin d'être en mesure d'établir une stratégie de prise en charge, le diagnostic étiologique demeure essentiel.

Objectif :

L’objectif de ce travail est de dresser le profil clinique et génétique de patients ayant un TSA.

Matériels et méthodes :

Il s’agit d’une étude rétrospective de type descriptif, réalisée auprès de patients ayant un TSA, adressés au service des Maladies Congénitales et Héréditaires de l’hôpital Mongi Slim pour une évaluation génétique durant la période allant de janvier à décembre 2022. Les données ont été recueillies par une fiche préétablie comportant les données sociodémographiques, cliniques et les méthodes diagnostiques.

Résultats :

Notre étude a colligé 49 cas de TSA dont la majorité (73,5%) était de sexe masculin. L’âge moyen était de 6 ans 07 mois avec des extrêmes allant de 1 à 13 ans. La majorité des patients (87,7%) était adressée par un pédopsychiatre. Nous avons noté une consanguinité dans 18% des cas. L’enquête génétique était positive dans 61,2 % des cas. Il s’agissait d’un TSA syndromique dans 79,6 % des cas.

Dans notre échantillon, 97,9 % des patients ont bénéficié d’un caryotype sanguin. D’autres techniques ont été réalisées selon l’orientation clinique : 20,4% des enfants ont bénéficié d’une technique de biologie moléculaire (suspicion de syndrome d’Angelman chez deux enfants et suspicion d’un syndrome de l’X fragile chez huit patients), 4,1% ont bénéficiés d’une étude par FISH (FISH 22q13 et FISH ch 21).

Un diagnostic génétique a pu être établi chez un seul patient (2%). Il était porteur d’une anomalie chromosomique (47,XYY).

Conclusions :

Le diagnostic étiologique du TSA en génétique est nécessaire pour un conseil génétique adéquat et un éventuel diagnostic prénatal. Toutefois, la situation demeure difficile étant donné le coût élevé et l'indisponibilité des technologies de séquençage de nouvelle génération dans notre pays.


Emna CHÉRIF, Houweyda JILANI, Imen REJEB, Miriam ESSID (La Marsa, Tunisie), Sana KAROUI, Abir JEBALI, Mayssa IDOUDI, Meyssa MÉRIDA, Syrine HIZEM, Fatma CHARFI, Khaoula BEN SALEM, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA
00:00 - 00:00 #38435 - IP356 Peut-on devenir autiste à un âge avancé quand on a le syndrome de Down ?
Peut-on devenir autiste à un âge avancé quand on a le syndrome de Down ?

Introduction :

Le trouble désintégratif du syndrome de Down (TDSD) est une maladie rarement rapportée dans la littérature, caractérisée par une régression des fonctions adaptatives, cognitives et sociales acquises, avec une symptomatologie de type autistique.

Objectif :

L’objectif de ce travail est de décrire le TDSD chez les enfants atteints de trisomie 21.

Méthodologie :

Nous avons étudié le cas d’une enfant âgée de 9 ans ayant une trisomie 21, suivie au service des Maladies Congénitales et Héréditaires de l’hôpital Mongi Slim.

Observation :

Patiente âgée de 9 ans et 6 mois, diagnostiquée d’une trisomie 21 et suivie depuis la naissance. Elle avait un retard psychomoteur avec des interactions sociales de bonne qualité. Elle a développé à l’âge de 9 ans et 3 mois une régression du langage et de l’autonomie, une apraxie, un retrait social, une angoisse, un trouble du comportement à type d’hétéro-agressivité et des symptômes autistiques à typede stéréotypies motrices et un mauvais contact visuel.Une cause organique a été éliminée par l’examenclinique, l’imagerie cérébrale normale et les résultats normaux des examens biologiques. Le diagnosticde TDSD a été retenu.

Conclusion :

Le trouble désintégratif du syndrome de Down est une association de symptômes qui peut définitivementaltérer les fonctions adaptatives et sociales des personnes atteintes de trisomie 21. Des recherches additionnelles sont nécessaires, particulièrement pour déterminer les thérapies efficaces.


Emna CHÉRIF, Houweyda JILANI, Imen REJEB, Syrine HIZEM, Miriam ESSID (La Marsa, Tunisie), Rahma KCHAOU, Mariem MKADMINI, Meyssa MÉRIDA, Sana KAROUI, Ons AZZABI, Nadia SIALA, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA
00:00 - 00:00 #38436 - IP357 Le spectre génétique du Syndrome de Dravet : au-delà de SCN1A.
Le spectre génétique du Syndrome de Dravet : au-delà de SCN1A.

Introduction :

Le syndrome de Dravet (DS) est une encéphalopathie développementale et épileptique sévère qui se manifeste au cours de la première année de vie par des crises convulsives généralisées, cloniques ou hémicloniques prolongées, survenant dans un contexte fébrile et afébrile, après une période de développement psychomoteur normal. Le gène SCN1A représente le principal gène impliqué dans le DS mais les variations pathogènes identifiées au niveau de ce gène n’ont été retrouvés que dans 80% des cas rapportés. Avec l’avènement des techniques de séquençage à haut débit, d’autres gènes impliqués dans le phénotype Dravet et Dravet-like ont été décrits.

Objectif :

Le but de ce travail est de souligner l’apport du séquençage à haut débit dans le diagnostic moléculaire du DS.

Matériel et Méthodes :

Nous rapportons l’étude clinique et génétique de cinq patients adressés pour suspicion du DS. Une évaluation clinique et une étude moléculaire ont été réalisées chez tous les patients.

Résultats :

Il s’agit de trois filles et deux garçons. L’âge moyen à la première consultation était de 31,2 mois. Les patients nous ont été adressés pour étude étiologique génétique devant une épilepsie pharmaco-résistante à début précoce, avec une moyenne d’âge d’apparition de la première crise à 4,6 mois. Tous les patients avaient des crises polymorphes : tonico-cloniques généralisées, myocloniques, cloniques, absences, hemicorporelles à bascule. Quatre parmi les cinq patients ont développés des crises sensibles à l’hyperthermie. Une régression psychomotrice a été notée uniquement chez deux patients.

L’examen neurologique a révélé une hypotonie avec une marche instable chez un seul patient. Deux patients parmi cinq ont présenté des traits autistiques et un patient a présenté une instabilité psychomotrice.

Parmi les patients étudiés, trois avaient des anomalies à l’EEG initial et l’IRM cérébrale, réalisée chez les cinq patients, a objectivé une malrotation hippocampique bilatérale chez un seul patient.

L’étude moléculaire a été réalisée par séquençage Sanger chez un patient, par panel de gènes impliqués dans les épilepsies héréditaires chez trois patients et par séquençage de l’Exome chez un patient.

Des variations pathogènes au niveau du gène SCN1A (Classe 5) ont été identifiées chez trois patients, tandis que deux variations délétères (Classe 4 ou 5) au niveau du gène PCDH19 ont été retrouvées chez les deux autres patientes, permettant ainsi de retenir le diagnostic du DS.

L’étude de la ségrégation parentale a montré que les variations étaient de novo chez quatre patients et héritée d’une mère ayant un phénotype atténué chez une patiente.

Conclusion :

Bien que la plupart des cas de DS soient dûs à des variations délétères du gène SCN1A, de nombreux autres gènes ont été décrits pouvant être responsables d’un phénotype similaire, ce qui souligne la place de séquençage à haut débit dans l’étude étiologique du DS considéré auparavant associé au gène SCN1A.


Wissal TERGUI, Sana KAROUI, Syrine HIZEM, Imen REJEB, Maissa IDOUDI, Abir JEBALI, Ichraf KRAOUA, Aida ROUISSI, Haifa OUARDA, Lionel ARNAUD, Eric LEGUERN, Samir HADDAD, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38437 - IP358 Anneau du chromosome 21 diagnostiqué chez une jeune fille marocaine: Cas et revue de la littérature.
Anneau du chromosome 21 diagnostiqué chez une jeune fille marocaine: Cas et revue de la littérature.

Le chromosome en anneau est une anomalie cytogénétique rare qui peut survenir pour tous les chromosomes. L’anneau du chromosome 21, r(21), a été décrit chez des patients présentant un phénotype clinique variable, pouvant aller d’un phénotype normal à découverte fortuite pendant le bilan d’une infertilité ou de fausses couches à répétition, à la déficience intellectuelle associée à une dysmorphie faciale, une épilepsie et des malformations congénitales.

Une jeune fille de 28 ans, issue de mariage consanguin de second degré, a été adressée à notre consultation pour syndrome malformatif et retard psychomoteur. L’examen clinique a révélé une microcéphalie, dysmorphie faciale, une petite taille et des anomalies des extrémités ( syndactylies, clinodactylies, brachydactylie, implantation basse du pouce). Par ailleurs, la patiente présente une déficience intellectuelle, un ectropion et une fistule ano-périnéale. L’étude cytogénétique a montré la présence sur toutes les mitoses examinées d’un chromosome 21 en anneau et sur 11% des cellules examinées d’un chromosome marqueur ; 47, XX, der(21)r(21)(p21q21)+mar[4]/46, XXder(21)r(21)(p21q21)[32]. Devant ce résultat, un conseil génétique est nécessaire et l’étude des caryotypes des parents est obligatoire pour identifiée l’origine sporadique ou héritée de cette anomalie chromosomique avec éventuelle caractérisation moléculaire par CGH-Array .


Nadia SERBATI (CASABLANCA, Maroc), Sanaa NASSEREDDINE, Ghizlane JABRANE, Hind DEHBI
00:00 - 00:00 #38468 - IP371 Le syndrome de Temtamy : à propos du premier cas Tunisien.
Le syndrome de Temtamy : à propos du premier cas Tunisien.

Introduction :

L’implémentation du séquençage de l’exome entier (WES) dans l’exploration des troubles du neurodéveloppement permet d’identifier des étiologies parmi les syndromes génétiques longtemps décrits comme rares. Le syndrome de Temtamy est un trouble neurologique congénital rare d’origine génétique, décrit jusque là chez uniquement sept familles arabes et chez un patient Indien. Cette maladie est autosomique récessive et caractérisée par une hypoplasie ou agénésie du corps calleux associée à des anomalies oculaires, crâniofaciales et squelettiques.

Objectif :

L’objectif de ce travail était de rapporter le premier cas de syndrome de Temtamy diagnostiqué par WES chez une patiente Tunisienne avec une présentation clinique atypique.

Patients et méthodes :

Nous rapportons l’observation d’une patiente adressée au service des Maladies Congénitales et Héréditaires de l’hôpital Mongi Slim à Tunis pour exploration d’un retard psychomoteur associé à une malformation cérébrale. L’exploration génétique a été réalisée par WES.

Résultats :

Il s’agit d’un nourrisson âgé de 14 mois issu d’un mariage entre cousins germains. L’enquête génétique était négative. Au cours de la grossesse, un caryotype fœtal a été réalisé devant un risque accru de trisomie 21, montrant une formule chromosomique normale. Le  développement psychomoteur de la patiente était retardé (position assise non acquise).

Al’examen physique, elle présentait une hypotonie axiale, une macrocéphalie (+2.5DS), une dysmorphie faciale (front haut bombé, fentes palpébrales orientées en haut et en dehors, épicanthus bilatéral, strabisme, racine du nez déprimée, philtrum court, micrognathisme, grande bouche, lèvres éversées et joues bouffies). L’IRM cérébrale a mis en évidence une hypoplasie du tronc cérébral et un élargissement passif des ventricules latéraux.

L’étude par WES a identifié un variant pathogène à l’état homozygote au niveau du gène C12orf57: C12orf57(NM_138425.4) : c.1A > G (p.Met1Val) responsable du syndrome de Temtamy (#218340). Il s’agit du variant fondateur en Arabie Saoudite, rapporté également en Palestine et en Libye. Un bilan malformatif (échographie cardiaque et examen ophtalmologique) a été demandé pour la patiente, et un conseil génétique adéquat a été donné à la famille.

Conclusion :

L’étude par WES nous a permis de confirmer l’étiologie génétique à l’origine du troubleneurodéveloppemental de la patiente ce qui nous a permis d’adapter son suivi médical et de fournir un conseil génétique adéquat à la famille. Un diagnostic prénatal a été proposé pour les grossesses ultérieures. Cette confirmation moléculaire a permis également d’enrichir le spectre phénotypique du syndrome de Temtamy par une nouvelle anomalie à l’imagerie cérébrale.


Emna CHERIF, Syrine HIZEM, Imen REJEB, Sana KAROUI, Yasmina ELARIBI, Amel ZERZERI, Houweyda JILANI, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38474 - IP373 Syndrome d‘Angelman : place de la clinique à l’ère du séquençage à haut débit.
Syndrome d‘Angelman : place de la clinique à l’ère du séquençage à haut débit.

Introduction :  

Les troubles du neurodéveloppement (TND) sont un ensemble de maladies affectant le développement et le fonctionnement du cerveau, caractérisées par une  grande variabilité génétique et clinique. Cette hétérogénéité  a fait des techniques pangénomiques telles que le séquençage de l’exome entier (WES), un outil important de l’arsenal diagnostique de ces pathologies. En revanche, certains TND, tels que le syndrome d’Angelman (SA) , sont associés à un tableau clinique  caractéristique permettant d’orienter la confirmation moléculaire par des techniques simples, ciblées et peu coûteuses. 

Objectif :  

L’objectif de ce travail était de souligner l’intérêt de la clinique dans le redressement du diagnostic du SA chez des patients ayant un TND exploré par WES 

Patients et méthodes :  

Nous rapportons les observations de trois patients (P1, P2 et P3), adressés pour exploration génétique d’un TND, chez lesquels l’étude moléculaire a été réalisée par WES dans un premier temps. La confirmation du diagnostic de SA a été réalisée par étude de la méthylation du chromosome 15. Le mécanisme en cause a été déterminé par hybridation in situ fluorescente ou génotypage. 

Résultats :  

P1 a été adressé à l’âge de 1 an pour retard psychomoteur sévère associé à une épilepsie, une hypothyroïdie et une respiration ronflante. Une mucopolysaccharidose de type 1 était suspectée. A l’examen, il avait une dysmorphie faciale (DF)  et une hernie ombilicale.  L’EEG a montré une activité paroxystique, et l’IRMc a révélé une ventriculomégalie avec discrète atrophie du corps calleux.   

 

P2 a été adressé à l’âge de 7 ans pour épilepsie pharmaco-résistante, trouble du spectre autistique (TSA), marche ataxique (MA) et retard sévère du langage. A l’examen, il avait une DF  et une ataxie. L’EEG a montré des absences atypiques.  

P3 a été adressé à l’âge de 9 ans pour retard de la marche, ataxie et retard sévère du langage. A l’examen, il avait une DF, une MA, et des stéréotypies gestuelles.   

Le WES réalisé chez P1 a montré une microdélétion de 4,75 Mb en 15q11.3. L’étude de la méthylation du chromosome 15 a confirmé le diagnostic de SA. 

Le résultat du WES était négatif chez P2 et P3.  Après réévaluation clinique, le SA a été suspecté devant l’épilepsie pharmacorésistante, la MA, le retard sévère du langage et le TSA. Le diagnostic a été confirmé par étude de la méthylation du chromosome 15. Le mécanisme du SA a été identifié chez les trois patients : délétion de la région 15q11-q13 chez P1 et disomie uniparentale paternelle chez P2 et P3. Ceci nous a permis de prodiguer un conseil génétique précis aux familles de ces patients.   

Conclusion :  

Bien que le WES soit aujourd’hui un pilier du diagnostic des TND, certaines pathologies tels que le SA présentent des signes cliniques caractéristiques qu’il faut rechercher à l’anamnèse et à l’examen afin d’orienter et de limiter les coûts du diagnostic moléculaire, et d’adapter la prise en charge des patients et le conseil génétique.  


Salwa BEN YAHIA, Syrine HIZEM, Imen REJEB, Houweyda JILANI, Sana KAROUI, Amel ZERZERI, Abir JEBALI, Rahma KCHAOU, Meriem MKADMINI, Lamia GHARSALLAH, Ilhem TURKI, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #37689 - IP38 PCR long range appliquée au DPI pour Hémophilie A sévère.
PCR long range appliquée au DPI pour Hémophilie A sévère.

Une inversion d’une région du chromosome X, emportant une partie du gène F8, est responsable de 45 % des hémophilies A sévères. Cette inversion se produit lorsqu’un segment de 9,5 kb (int22h-1) localisé dans l'intron 22 du gène F8 recombine avec une copie de la même séquence située à plusieurs centaines de kilobases.

Le DPI pour hémophilie A repose habituellement sur une technique indirecte associée à un sexage. Pour un couple adressé à notre centre de DPI, l'analyse des marqueurs STR proches du gène F8 a révélé que la patiente était peu informative, risquant de rendre l’interprétation des résultats difficile, voire impossible. Afin d’augmenter la fiabilité du diagnostic, nous avons développé un test direct pour la détection de l'inversion de type I de l'intron 22 du gène F8 sur des échantillons embryonnaires.

Nous avons adapté la technique publiée par Bagnall et al. (2006) aux échantillons paucicellulaires (5-10 cellules) obtenus lors d’une biopsie embryonnaire au stade blastocyste. Sur ce type d’échantillon, une étape préliminaire d'amplification du génome entier par Multiple Displacement Amplification (MDA) est indispensable. Une PCR long range à 3 amorces permet ensuite l'amplification d’un fragment de 10kb (allèle normal) ou de 11,5kb (inversion de type I). Les produits PCR sont visualisés après électrophorèse sur gel d'agarose.

La PCR long range sur des lymphoblastes hémi- ou homozygotes de patients a montré le génotype correct dans 11/14 échantillons (3 échecs d'amplification). La moitié des 10 échantillons de lymphoblastes hétérozygotes testés a montré un Allele Drop Out (ADO). La méthode a été validée sur les aspects de reproductibilité et sur la robustesse des températures d'hybridation et d'élongation. Huit échantillons embryonnaires issus de DPI pour hémophilie A ont montré une concordance de 100% avec le diagnostic obtenu lors du DPI.

Lors de deux cycles de DPI, le test direct a été utilisé en complément de l’analyse indirecte et du sexage et a confirmé le diagnostic pour 3 embryons féminins (2 non porteurs et 1 porteur de l'inversion) et 3 embryons masculins atteints. Trois transferts d’embryons congelés n’ont pas permis d’aboutir à une grossesse.

Nous avons montré que la PCR long range sur des échantillons de MDA est possible pour la détection de l'inversion de type I de l'intron 22 de F8 sur des embryons de DPI. Les limites de la technique comprennent a) un taux élevé d'ADO pour les échantillons féminins (dans notre cohorte de lymphoblastes uniquement), sans impact sur le diagnostic puisque tous les embryons féminins sont transférables et b) l'échec de l'amplification de certains échantillons pour lesquels nous pouvons émettre l'hypothèse que l'ADN ≥10kb disponible n'était pas suffisant ou était de mauvaise qualité.

Cette technique est cependant utile comme outil complémentaire à la méthode d'analyse indirecte pour le DPI des patients porteurs d'une hémophilie A sévère liée à une inversion de type I.


Emmanuelle KIEFFER (Strasbourg Cedex), Nadia BIHEMI, Sarah DONAT, Nathalie GARDES, Jean-Christophe NICOD, Julia LAUER ZILLHARDT, Céline MOUTOU
00:00 - 00:00 #38489 - IP382 Môle hydatiforme récurrente à propos d’une patiente Tunisienne.
Môle hydatiforme récurrente à propos d’une patiente Tunisienne.

La môle hydatiforme est une affection gestationnelle rare caractérisée par une croissance anormale du placenta entraînant une prolifération excessive du trophoblaste vésiculaire et un développement fœtal défectueux. On distingue les môles sporadiques, plus courantes, qu'elles soient complètes ou partielles, et les môles biparentales récurrentes, moins fréquentes. Les môles complètes se caractérisent par l’origine exclusivement paternelle du matériel génétique, tandis que les môles partielles possèdent un génome triploïde diandrique avec une contribution paternelle prédominante. En revanche, les môles hydatiformes récurrentes, bien qu'elles présentent des similitudes morpho-pathologiques avec les môles complètes et partielles, se distinguent par une contribution biparentale diploïde normale. Ces môles récurrentes résultent généralement d'anomalies épigénétiques affectant l'empreinte génomique, souvent associées à des variations dans les gènes NLRP7 et KHDC3L dans une proportion significative de cas.

Dans ce contexte, nous rapportons le cas d'une patiente âgée de 33 ans, issue de parents consanguins, qui présente des grossesses molaires récurrentes. Mariée depuis 10 ans et sans enfants vivants, elle a connu 9 grossesses, dont une première fausse couche non documentée, ainsi que 8 grossesses molaires confirmées par l'examen anatomopathologique. La distinction entre môle complète et partielle à l'aide de l'anticorps anti-p57 ou le caryotype n'a pas été réalisée. Le caryotype du couple n'a pas révélé d’anomalies.

Nous avons complété par un séquençage de l'exome chez la patiente, qui a révélé un gain de 4,2 kb au niveau de la région chromosomique 19q13.42, entraînant une duplication des exons 4, 5 et 6 du gène NLRP7, avec un nombre de copies estimé à 5. Les points de cassure de la duplication se situent en intra-génique et semblent probablement entraîner un décalage de cadre de lecture avec une dégradation médiée par le NMD (mécanisme de dégradation des ARNm non-sens). Le phénotype de la patiente est hautement spécifique du gène NLRP7, et des cas similaires de duplications intra-génique NLRP7 associées à des môles hydatiformes récurrentes ont été signalés dans la littérature. Par conséquent, ce variant est classé comme probablement pathogène selon la classification ACMG/CLINGEN 2020. Le nombre estimé de copies à 5 (soit 3 copies en excès) et la transmission autosomique récessive des môles récurrentes avec des variations dans NLRP7 suggèrent que la patiente a probablement hérité au moins une duplication de chaque parent et ne dispose donc pas d'un allèle normal. Une confirmation de la présence de ce variant par une autre technique est en cours.

En conclusion, l'étude génétique nous a permis de mettre un terme aux grossesses molaires récurrentes chez notre patiente en recommandant une contraception efficace en raison du risque très élevé de récurrence et du développement de choriocarcinome. Cette démarche a finalement orienté la patiente vers l'adoption.


Yosra LAJMI (Sfax, Tunisie), Mohamed Ali KSENTINI, Aida KHLIF SALLEMI, Souhir GUIDARA, Abdelmajid KHABIR, Saloua KRICHEN MAKNI, Asma NASFI MEFTEH, Ikhlas BEN AYED, Fatma ABDELHEDI, Hassen KAMOUN
00:00 - 00:00 #37691 - IP39 Le mosaïcisme confiné au placenta, un piège dans le diagnostic prénatal des dystrophinopathies : à propos d’un cas.
Le mosaïcisme confiné au placenta, un piège dans le diagnostic prénatal des dystrophinopathies : à propos d’un cas.

Dans un contexte de diagnostic prénatal réalisé pour une hyperclarté nucale, nous rapportons un cas de mosaïcisme confiné au placenta, évènement mutationnel rapporté dans les aneuploïdies mais rarement dans les maladies monogéniques.

Après réception d’un prélèvement de villosités choriales au laboratoire de cytogénétique, pour hyperclarté nucale pouvant être associée à un risque accru d’aneuploïdie, une Analyse Chromosomique sur Puces à ADN (ACPA) a révélé une délétion d’environ 47kb emportant les exons 56 à 57 du gène DMD en mosaïque, évaluée à environ 23%, sans lien avec le phénotype fœtal. Aucune contamination maternelle n’a été détectée. Cette délétion a été confirmée au laboratoire de génétique moléculaire par Multiplex Ligation-dependent Probe Amplification (MLPA), avec un taux de cellules porteuses de la délétion estimé à 30%. Le gène DMD, porté par le chromosome X et codant pour la dystrophine, est impliqué dans les dystrophies musculaires de Duchenne et Becker. L’ADN maternel ne portant pas la délétion, nous avons conclu à un événement sporadique chez le fœtus. Afin de tester l’hypothèse d’une délétion du gène DMD en mosaïque confinée au placenta, comme décrite par Winerdal et al., 2020, la délétion a été recherchée ultérieurement sur les cellules d’un prélèvement de liquide amniotique (LA). Les nouvelles analyses par MLPA-DMD et ACPA n’ont pas retrouvé la délétion des exons 56 à 57 du gène DMD sur le LA.

Ce résultat en faveur de l’hypothèse d’une délétion en mosaïque confinée au placenta, nous a ainsi permis d’être rassurant quant au risque de dystrophinopathie chez le fœtus.


Corinne THEZE (Montpellier), Marion LARRIEUX, Quentin SABBAGH, Marie-Claire VINCENT, Vincent GATINOIS, Christine COUBES, Jacques PUECHBERTY, Franck PELLESTOR, Michel KOENIG, Sylvie TUFFERY-GIRAUD, Anouck SCHNEIDER, Mireille COSSÉE
00:00 - 00:00 #38506 - IP391 Découverte d’une anémie de Fanconi devant un retard de croissance intra-utérin sévère et isolé.
Découverte d’une anémie de Fanconi devant un retard de croissance intra-utérin sévère et isolé.

Introduction :

L’anémie de Fanconi est une pathologie rare caractérisée par l’association de diverses malformations congénitales, une aplasie médullaire progressive et une forte prédisposition aux cancers.

Sur le plan moléculaire, cette pathologie se caractérise par une grande hétérogénéité avec l’implication d’au moins 15 gènes de réparation de lésions de l’ADN et une transmission majoritairement autosomique récessive.

Dans la majorité des cas, les signes d’appel échographiques ayant conduit à une découverte prénatale d’anémie de Fanconi sont des malformations sévères.  

 

Observation :

Nous rapportons le cas de la découverte d’une anémie de Fanconi avec pour seule manifestation prénatale un retard de croissance intra-utérin isolé.

Une patiente primipare de 29 ans a été adressée à notre centre de Diagnostic Prénatal au terme de 22SA suite à la mise en évidence d’un retard de croissance intra-utérin à l’échographie du deuxième trimestre.

L’échographie de référence a confirmé un retard de croissance sévère (avec un poids fœtal estimé inférieur au 1er percentile) et isolé, sans autre anomalie décelée. Une amniocentèse a été pratiquée pour bilan étiologique. La surveillance échographique de la grossesse s’est poursuivie et devant l’absence d’argument vasculaire, chromosomique ou infectieux permettant d’expliquer ce retard de croissance précoce et sévère, une poursuite d’analyse par séquençage d’exome en trio a été proposée au couple.

Cette analyse a mis en évidence chez le fœtus, à l’état hétérozygote composite, deux variants pathogènes du gène BRCA2, chacun hérité de l’un de ses parents. Les atteintes bi-alléliques de BRCA2 sont responsables d’une anémie de Fanconi. Après explications sur le pronostic de cette pathologie, la patiente a formulé une demande d’interruption médicale de grossesse, qui a été acceptée par le CPDPN et a eu lieu au terme de 34SA.

Dans ce travail nous passerons également en revue les cas d’anémie de Fanconi rapportés chez des fœtus jusqu’à ce jour ainsi que leurs phénotypes, soulignant le caractère inhabituel de notre diagnostic.

 

Discussion :

Ce cas constitue un argument fort en faveur du séquençage d’exome chez tous les fœtus présentant un retard de croissance isolé.

La démocratisation de l’accès au WES en prénatal, et l’élargissement des indications retenues, entrainera de plus en plus de découvertes prénatales de pathologies qui étaient jusqu’ici principalement diagnostiquées en post-natal.


Rania BEN MEFTEH, Milena DIDIER DEFRASNE (Pontoise), Laurence LOHMANN, Ines FARZA, Hélène DEVLAMYNCK, Caroline GENONI, Emmanuelle HOUOT, Frédérique MOREAU, Daniela BUZAS, Cergika VELUPPILLAI
00:00 - 00:00 #38511 - IP395 Description phénotypique de 6 patients tunisiens portants un variant pathogène dans le gène PTPN11.
Description phénotypique de 6 patients tunisiens portants un variant pathogène dans le gène PTPN11.

Introduction : Les RASopathies sont des affections génétiques causées par une dysfonction de protéines importantes tel que la protéine clé RAS qui contrôlent le développement embryonnaire, la transmission synaptique entre les neurones et la réponse cellulaire à l’hormone de croissance. Le syndrome de Noonan, pathologie la plus commune est due dans 50% des cas à des variants pathogènes dans le gène PTPN11 avec quelques particularités cliniques.

Objectif : Connaitre les caractéristiques cliniques du syndrome du Noonan par mutation du gène PTPN11 pour une meilleure orientation diagnostique.

Méthodes : Le travail s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche. Le recueil de données cliniques avait été réalisé à partir des dossiers cliniques de patients d’âge compris entre 1an et 3mois et 11ans et 6mois suivis dans les services de génétique à l’hôpital Hédi Chaker à Sfax et des maladies congénitales et héréditaires à l’hôpital Charles Nicolle à Tunis. La confirmation diagnostique avait été accomplie par séquençage haut débit au centre biotechnologique de Sfax.

Résultats : Les 6 variants étaient des mutations ponctuelles type faux-sens classées pathogènes selon la classification ACMG. Des narines antéversées était le seul signe présent chez les 6 patients (100%). Un hypertélorisme et/ou des fentes palpébrales inclinées en bas et en dehors (FPIBD) étaient présents chez 5 patients (83%) chacun. Des oreilles en rotation postérieure, un front large et/ou un retard de langage avaient été constatés à 4 reprises (67%) chacun, de même qu’une cardiopathie (67%) avec 2 cas de rétrécissement mitral et 2 cas de sténose de l’artère pulmonaire. Une cryptorchidie avait été noté chez 3 sur 5 garçons examinés (60%). Un épicanthus, une raréfaction ou l’absence de sourcils, une micrognathie, des taches café au lait, un retard moteur et/ou un retard statural avaient été trouvé chez 3 patients (50%) chacun. Des traits faciaux grossiers, des oreilles bas implantées, des lèvres épaisses, une large bouche et/ou un cou court avaient été constaté à 2 reprises chacun. D’autres signes tels qu’une microcéphalie, un visage triangulaire, une rétraction bitemporale, une peau lâche, un excès de peau au niveau des extrémités, des nævi, des angiomes et/ou des malformations thoraciques n’avaient été présent qu’une seule fois.

Conclusion : Le gène PTPN11 est le gène majeur du syndrome de Noonan. Des signes cliniques comme l’hypertélorisme, les FPIBD, la sténose pulmonaire, la cryptorchidie, la petite taille et la déformation thoracique sont assez fréquents en cas de variant pathogène dans le PTPN11 ainsi leur présence permet souvent d’orienter le diagnostic.


Alaa ZIADI, Fatma MAAZOUN (Paris), Ikhlas BEN AYED, Amal SOUISSI, Agrebi FERYEL, Ahlem ACHOUR, Masmoudi SABER, Mediha TRABELSI, Hassen KAMOUN, Ridha MRAD
00:00 - 00:00 #38512 - IP396 Identification de variations bialléliques dans le gène SENP8, impliqué dans le processus de déNEDDylation, chez deux frères présentant une encéphalopathie épileptique.
Identification de variations bialléliques dans le gène SENP8, impliqué dans le processus de déNEDDylation, chez deux frères présentant une encéphalopathie épileptique.

Les séquençages d'exome et de génome ont démontré leur intérêt majeur dans le diagnostic moléculaire des déficiences intellectuelles avec un rendement de 30 à 45%. Ils permettent d'identifier régulièrement de nouveaux gènes impliqués dans ces pathologies caractérisées par une extrême hétérogénéité génétique. Des regroupements nosologiques de gènes impliqués dans une même voie biologique permettent de définir des classes de maladies comme les cohésinopathies, les rasopathies ou les ubiquitinopathies.

Nous avons identifié, par séquençage d'exome, un variant tronquant homozygote de SENP8 chez deux frères, issus d'une union consanguine, qui présentent une encéphalopathie épileptique associée à des anomalies cérébrales, une dysmorphie, un retard de croissance, des anomalies des extrémités, des testicules ectopiques et quelques éléments malformatifs non partagés. Les parents, asymptomatiques, sont porteurs du variant à l'état hétérozygote.

Le gène SENP8 code une protéase impliquée dans la déNEDDylation par une activité endopeptidase sur son substrat spécifique, NEDD8 (neural precursor cell expressed, developmentally downregulated protein 8), une petite protéine similaire à l'ubiquitine. La NEDDylation est une modification post-traductionnelle proche de l'ubiquination qui lie NEDD8 à ses protéines cibles, dont les protéines neuronales parkine, PINK1 et PSD-95. Comme l'ubiquitination, la NEDDylation est impliquée dans des fonctions cellulaires clefs (progression du cycle cellulaire, réparation de l'ADN, apoptose).

Nedd8 est largement exprimé dans les cerveaux embryonnaire et adulte chez la souris. Il s'agit du transcrit codant une protéine ubiquitin-like le plus abondant dans les neurones embryonnaires de souris en culture, et la NEDDylation augmente au cours du développement cérébral postnatal chez la souris.

Il a été montré que cette modification post-traductionnelle jouait un rôle dans des processus fondamentaux du fonctionnement synaptique, notamment la maturation et la stabilisation des épines dendritiques. Une implication des anomalies de NEDDylation de la parkine dans la pathogenèse de la maladie de Parkinson a été suggérée.

Si SENP8 n'est pas impliqué en pathologie humaine à ce jour, de façon intéressante, l'inactivation biallélique de NAE1, codant la sous-unité 1 de l'enzyme activatrice de NEDD8, est responsable d'une anomalie du neurodéveloppement sévère (OMIM#620210), de même que l'haploinsuffisance de CUL3 (OMIM#619239), gène codant une sous-unité du complexe E3 ubiquitine ligase dont l'activation dépendrait de NEDD8.

Notre observation, bien que très préliminaire, nous conduit à considérer SENP8 comme un très bon candidat pour une implication dans une encéphalopathie syndromique, dont la description phénotypique nécessite d’être précisée par d’autres observations, et à proposer la dérégulation de la NEDDylation comme nouveau mécanisme pathologique définissant un groupe de maladies neurodéveloppementales sévères, les NEDDylopathies.


Oriane MERCATI (Rouen), Anne-Marie GUERROT, Pascale SAUGIER-VEBER, Catherine VANHULLE, Anne DREANO, Gael NICOLAS, François LECOQUIERRE
00:00 - 00:00 #38514 - IP397 Nouveaux variants dans le gène KMT2D chez 6 patients tunisiens suspects du syndrome de kabuki.
Nouveaux variants dans le gène KMT2D chez 6 patients tunisiens suspects du syndrome de kabuki.

Introduction : Le syndrome de Kabuki (KS, OMIM ID : 147920) appelé aussi Niikawa-Kuroki, est une maladie malformative et neurodéveloppementale congénitale rare causé essentiellement par des mutations dans 2 gènes principaux contrôlant la modification de l’histone : KMT2D et KDM6A. Le tableau clinique se caractérise par des traits faciaux particuliers, des anomalies squelettiques, la persistance des coussinets fœtaux au niveau des bouts des doigts, une DI modérée et un retard de croissance postnatal. Une prise en charge multidisciplinaire et un suivi régulier sont nécessaires.

Méthodes : Notre travail s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche. L’étude clinique et les prélèvements avaient été réalisés aux consultations des services de génétique au CHU Hédi Chaker à Sfax et Charles Nicolle à Tunis, l’extraction d’ADN avait été réalisés au niveau du département du biologie moléculaire à Sfax et enfin le séquençage haut débit avait été réalisé au Centre Biotechnologique à Sfax.

Résultats : Nous avions décelé 6 nouveaux variants à l’état hétérozygote au niveau du gène KMT2D chez 6 patients non apparentés. Le premier variant KMT2D (NM_003482.4) : c.15184T>G (p.Cys5062Gly) est un variant faux-sens probablement pathogène selon la classification ACMG qui était découvert chez un patient suivi pour un retard de croissance (RC), un retard psychomoteur (RPM) et un retard de langage (RL). Le 2ème variant KMT2D (NM_003482.4) : c.11782C>T (p.Gln3928Ter) est un variant non-sens probablement pathogène découvert chez un patient qui présentait une dysmorphie faciale (DF) moyennement évocatrice et un retard staturopondéral (RSP). La 3ème mutation KMT2D (NM_003482.4) : c.9265dupG (p.Val3089Glyfs*9) est une mutation frameshift pathogène découverte chez un patient suivi pour un syndrome malformatif associant une DF moyennement évocatrice, une clinodactylie, une luxation congénitale des hanches (LCH) ainsi qu’un retard statural. Le 4ème variant KMT2D (NM_003482.4) : c.11038C>T (p.Gln3680Ter) est un variant non-sens probablement pathogène trouvé chez un patient présentant une DF faiblement évocatrice, un RPM, une hypotonie néonatale, un LCH avec persistance des empreintes fœtales. La 5ème mutation KMT2D (NM_003482.4) : c.10546delC (p.His3516Ilefs*10) est un variant frameshift probablement pathogène présent chez un patient suivi pour une DF moyennement évocatrice, un RSP, un RPM, un RL et une fente palatine (FP). Le dernier variant KMT2D (NM_003482.4) : c.14941A>T (p.Lys4981Ter) est un variant non-sens probablement pathogène décelé chez un patient qui présente une DF moyennement évocatrice, un RC, une surdité avec une légère hypotonie.

Conclusion : Le gène KMT2D qui code pour une méthyltransférase spécifique de la lysine est le gène principal du syndrome de Kabuki auquel on attribue environ 75% des cas confirmées. La connaissance du spectre phénotypique de ce gène permet de mieux orienter le diagnostic.


Alaa ZIADI, Fatma MAAZOUN (Paris), Ikhlas BEN AYED, Amal SOUISSI, Agrebi FERYEL, Ahlem ACHOUR, Masmoudi SABER, Mediha TRABELSI, Hassen KAMOUN, Ridha MRAD
00:00 - 00:00 #38515 - IP398 Syndrome de Noonan et apparentés : signes cutanés chez 12 patients tunisiens confirmés.
Syndrome de Noonan et apparentés : signes cutanés chez 12 patients tunisiens confirmés.

Introduction : Les RASopathies sont un groupe de pathologies causés par une mutation dans l’un des gènes codant pour les différentes composantes de la voie RAS/MAPK à l’origine d’une hypersignalisation. Ces syndromes partagent un ensemble de signes cliniques tels que la petite taille, la cardiopathie, le handicap intellectuel, le risque accru de cancers mais aussi divers signes cutanés.

Objectifs :

-          Reconnaitre les signes cutanés chez les patients atteints d’un syndrome parmi les RASopathies.

-          Promouvoir une prise en charge adéquate et un suivi régulier des patients atteints de signes cutanés.  

Méthodes : Le travail s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche. Le recueil de données cliniques avait été réalisé à partir des dossiers cliniques de patients suivis dans les services de génétique à l’hôpital Hédi Chaker à Sfax et des maladies congénitales et héréditaires à l’hôpital Charles Nicolle à Tunis. Une confirmation diagnostique avait été accomplie par séquençage haut débit au centre biotechnologique de Sfax.

Résultats : Parmi les 12 patients, nous avions 7 cas cadrant avec le syndrome de Noonan, 1 cas de syndrome de Noonan avec multiples lentigines, 1 cas de syndrome de Legius, 1 cas de syndrome cardiofaciocutané, 1 cas de syndrome de Noonan-like avec perte de cheveux anagènes et 1 seul cas dont la mutation n’était pas décrite auparavant. L’hyperpigmentation cutanée est le signe le plus courant décrit 10 fois parmi lesquels les taches café au lait étaient les plus décrites avec 5 cas (41.6%), les angiomes et/ou les hémangiome était décelés à 2 reprises (16.6%), les nævi multiples, les lentigines et l’hyperpigmentation diffuse était décrit chacun chez un seul cas (8.3%). Parmi les autres signes, l’excès de peau au niveau des extrémités était décrit à 2 reprises (16.6%) alors qu’une peau lâche avait été constatée une seule fois (8.3%). Aucun cas de sécheresse cutanée n’avait été trouvé.

Conclusion : Les signes cutanés sont fréquemment décrits dans les RASopathies. Un retentissement fonctionnel ou esthétique nécessite une prise en charge adaptée par un dermatologue. Un suivi spécialisé et régulier est recommandé surtout en présence de nævi mélanocytaires devant le risque de cancérisation.


Alaa ZIADI, Fatma MAAZOUN (Paris), Ikhlas BEN AYED, Amal SOUISSI, Agrebi FERYEL, Ahlem ACHOUR, Masmoudi SABER, Mediha TRABELSI, Hassen KAMOUN, Ridha MRAD
00:00 - 00:00 #38516 - IP399 Diagnostics génétiques multiples : un patient présentant un syndrome de Prader-Willi et une maladie de Tay-Sachs par disomie uniparentale maternelle du chromosome 15.
Diagnostics génétiques multiples : un patient présentant un syndrome de Prader-Willi et une maladie de Tay-Sachs par disomie uniparentale maternelle du chromosome 15.

Nous rapportons le cas d'un nourrisson né à terme, de parents non consanguins, présentant une hypotonie néonatale et des difficultés d'alimentation. Dans ce contexte, des analyses génétiques ont été réalisées et ont montré une absence d'expression de la région 15q11q13 d'origine paternelle responsable d'un syndrome de Prader-Willi (PWS). Ce syndrome se caractérise par une hypotonie néonatale avec difficultés alimentaires, un retard de développement, des troubles du comportement, une hyperphagie avec une prise de poids pendant l’enfance et un hypogonadisme. Dans le contexte de l'hypotonie, une IRM cérébrale a également été réalisée dans les premiers jours de vie, révélant un retard de myélinisation, ce qui n'était pas attendu dans le cadre du syndrome de Prader-Willi. Le dosage d’activité de l'hexosaminidase A, effectué dans le cadre d’un bilan métabolique de leucodystrophie, a révélé un déficit, sur deux prélèvements indépendants. Ce résultat biochimique est en accord avec la maladie de Tay-Sachs (MTS), qui a été confirmée au niveau moléculaire par la mise en évidence d’un variant pathogène à l’état homozygote du gène HEXA, gène situé sur le chromosome 15. La maladie de Tay-Sachs est une pathologie autosomique récessive rare qui entraîne une neurodégénérescence des différentes fonctions neurologiques, des crises d’épilepsie et un déclin cognitif.

L’association de ces deux pathologies impliquant le bras long du chromosome 15 nous a conduit à suspecter une isodisomie uniparentale maternelle qui a pu être confirmée par une analyse SNP array. À ce jour, un seul autre cas a été rapporté dans la littérature : celui d’une enfant présentant à la fois un syndrome de Prader-Willi et une maladie de Tay-Sachs dans sa forme infantile, par disomie uniparentale maternelle et qui est décédée à l’âge de 25 mois de complications neurologiques.

Cette observation nous rappelle qu’il est toujours nécessaire de se méfier des patients présentant des associations cliniques atypiques qui peuvent révéler une combinaison de pathologies rares et modifier la prise en charge voir aggraver le pronostic vital. Dans la littérature, les diagnostics moléculaires multiples étant retrouvés chez 3.5% à 4.9% des patients selon les études.


Benjamin DURAND (Strasbourg), Solène DOPPLER, Audrey SCHALK, Pascale SAUGIER-VEBER, François LECOQIERRE, Roseline FROISSART, Marie-Thérèse ABI WARDE, Sophie SCHEIDECKER, Sarah BAER
00:00 - 00:00 #38518 - IP401 Analyse systématique des variants ponctuels de novo chez des patients avec troubles du neurodéveloppement sporadiques.
Analyse systématique des variants ponctuels de novo chez des patients avec troubles du neurodéveloppement sporadiques.

Les troubles du neurodéveloppement (TND) avec déficience intellectuelle (DI) affectent 2% de la population, principalement d’origine génétique. Les différentes techniques de diagnostic actuelles permettent un diagnostic dans environ 50% des cas. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette limite : i) l’implication de gènes non encore connus en pathologie humaine, ii) l’implication de variants localisés en dehors des régions codantes avec des conséquences fonctionnelles (effet sur l’épissage, l’expression) iii) l’implication de variants structuraux ou de mécanismes mutationnels non classiques (expansions, éléments mobiles, mosaïque) dont l’identification et l’interprétation reste difficile.

 

Nous avons réalisé un séquençage de génome en solo chez 30 patients avec TND et DI avec des analyses génétiques (CGHarray, panel de gènes ou exome) négatives. 6 diagnostics génétiques ont été réalisés : 5 variants ponctuels dans des gènes identifiés récemment et une délétion homozygote dans un gène de DI autosomique récessive. Pour 17 d’entre eux restés négatifs, nous avons poursuivis par un séquençage en trio, de manière à pouvoir analyser l’ensemble des mutations de novo. 2 programmes d’identification des variations de novo ont été utilisés : denovoCNN (Khazeeva 2022) et Strelka (Kim 2018). Après filtration sur des critères de qualité et de fréquence, une moyenne de 114 variants ont pu être identifiés par denovoCNN, 128 par Strelka, dont 97 par les 2 programmes. Après vérification par visualisation sur IGV, 83% et 74% des variants détectés respectivement par denovoCNN et Strelka semblaient être vraiment de novo, et 89% des variants détectés simultanément par les 2 programmes. Nous avons analysé ces variants et pu identifier entre 73 et 130 variants non-synonymes par patients. Certains de ces variants faux-sens sont prédits délétères et sont survenus dans gènes intolérants à la perte de fonction (DOP1A, PNMA5, TM9SF3), des cohortes sont en cours de constitution pour valider leur implication dans les TND. Les autres variant de novo se répartissent comme suit : 1% de variants dans les régions non traduites (UTR), 2% dans les exons, 44% dans les introns, 4% en amont ou en aval des gènes et 49% sont intergéniques. Parmi les variants introniques, entre 6 et 13 par patients sont prédits pour avoir un effet potentiel sur l’épissage par exemple en faisant apparaitre un site accepteur potentiel, des analyses d’ARNm sont en cours pour confirmer leur impact sur l’épissage.

 

Ce projet a permis d’établir une stratégie d’identification des variations de novo sur des génomes en trio réalisées chez des patients avec TND sporadiques, identifiant de nouveaux gènes candidats et de nouveaux variants candidats en dehors des régions codantes. Des analyses complémentaires, notamment pour améliorer l’interprétation de l’effet des variants localisés dans les régions non-codantes, seront nécessaires pour continuer l’investigations chez les patients qui restent sans diagnostic.


Sarah BAER (Strasbourg), Jean-Baptiste LAMOUCHE, Tarek ALOUANE, Jeanne MEROL, Véronique GEOFFROY, Salima EL CHEHADEH, Valérie SKORY, Sophie SCHEIDECKER, Benjamin DURAND, Jean MULLER, Elise SCHAEFER, Amélie PITON
00:00 - 00:00 #38523 - IP404 Caractéristiques clinico-biologiques des patients avec une dysgonosomie en mosaïque 47,XXY/46,XX versus syndrome de Klinefelter homogène (47,XXY) : étude comparative monocentrique.
Caractéristiques clinico-biologiques des patients avec une dysgonosomie en mosaïque 47,XXY/46,XX versus syndrome de Klinefelter homogène (47,XXY) : étude comparative monocentrique.

Contexte. La dysgonosomie en mosaïque 47,XXY/46,XX (MK-XX) est un variant très rare du syndrome de Klinefelter (SK), avec seulement 20 cas décrits dans la littérature. A ce jour, aucune étude comparative entre MK-XX et SK n’a été publiée dans la littérature médicale.

Objectif. Comparaison des caractéristiques clinico-biologiques d’une série originale de patients MK-XX à celle d’une cohorte homogène de SK, afin d’établir des facteurs prédictifs de MK-XX.

Patients et Méthodes. Analyse rétrospective monocentrique des patients ayant une MK-XX et un SK. Comparaison des paramètres cliniques et biologiques.

Résultats. Six patients avec MK-XX (âge 25±12 ans) ont été identifiés et comparés à 89 patients SK bien phénotypés. Le pourcentage du contingent XX variait de 57% à 82%. La prévalence des variations du développement génital (VDG) était supérieure chez les patients MK-XX (40% versus 1.1%, p=0.0067). 20% des gonades MK-XX avaient une composante ovarienne, contrairement à 0% des SK. La taille définitive des patients MK-XX était inférieure à celle des SK (168.9±5.1 versus 180.9±7.8 cm, p=0.003). Le volume testiculaire n’était pas différent entre MK-XX et SK (2.4±0.7 vs 3.0±1.8 mL), ainsi que les concentrations de LH, FSH, testostérone totale, œstradiol et peptides testiculaires (p=NS pour toutes les comparaisons). Nous n’avons pas trouvé de corrélation entre quantité du contingent XX et proportion de VDG.

Conclusion. Nous décrivons la plus large série de patients ayant une mosaïque 47,XXY/46,XX. La proportion du contingent XX ne corrèle pas avec la sévérité du phénotype. En dehors d’une VDG, le seul critère prédictif de mosaïque 47,XXY/46,XX versus 47,XXY homogène demeure une taille définitive non augmentée, les paramètres biologiques étant similaires entre ces deux formes.


Nadia ZAEGEL, Emmanuelle BENALOUN, Claire BOUVATTIER, Fanny CHASSELOUP, Dima JOUNI, Lucie TOSCA (Clamart), Laurence GUIGNAT, Peter KAMENICKY, Sylvie SALENAVE, Jacques YOUNG, Luigi MAIONE
00:00 - 00:00 #38526 - IP405 Troubles du neurodéveloppement : à propos de deux cas de gain du nombre de copie du gène TCF20.
Troubles du neurodéveloppement : à propos de deux cas de gain du nombre de copie du gène TCF20.

Objectif : Dans la littérature médicale, une seule étude décrit trois cas non apparentés de troubles du neurodéveloppement associés à une duplication 22q13.2 avec une taille variant de 447Kb à 2,3 Mb, et dont la région minimale critique comprend le gène TCF20 (Lévy et al. Clinical Genetics 2022). Le gène TCF20 code pour un facteur de transcription essentiel à la neurogenèse. Les mutations et les délétions de ce gène sont bien caractérisées. Nous rapportons deux nouveaux cas de gain du gène TCF20.

Méthodes : Exploration par CGH-array 180K (résolution moyenne de 39 Kb) de deux familles non apparentées. Le premier cas index (patient 1) présente un trouble du langage et une acquisition tardive de la marche associés à des dystonies récidivantes de la tête et des membres supérieurs et un microkyste inter-hémisphérique postérieur. Le deuxième cas index (patient 2) présente une hypertonie périphérique, une hypotonie axiale, une agitation chronique et une dysmorphie faciale.

Résultats : Le patient 1 est porteur d’une duplication de 134 Kb du gène TCF20. L’étude familiale a montré que la mère, présentant un retard des apprentissages, est transmettrice et que le frère, atteint de dyspraxie et de dysgraphie a également hérité de la duplication maternelle. Chez le patient 2, nous avons identifié une triplication du gène TCF20 de 440Kb, confirmée par qPCR, de survenue de novo, les parents sont asymptomatiques.

Perspectives : Nous confirmons les données de la littérature sur l’impact d’un gain du nombre de copie de l’ADN du gène TCF20 sur le neurodéveloppement. L’étude de la co-ségrégation des CNV de nos deux patients avec la symptomatologie confirme l’expressivité variable et la pénétrance complète des gains, au même titre que les mutations et les délétions. A ce jour, la duplication du patient 1 est la plus petite décrite. Et le patient 2 constitue le premier cas de triplication.

Nous aborderons la corrélation génotype-phénotype en comparaison avec les données de la littérature. Les hypothèses à l’origine d’une altération de la fonction du gène TCF20 seront également abordées. Nous lançons un appel à collaboration des CNV en gain de ce gène, à partir des différents outils d’analyse couvrant la cytogénétique moléculaire et la génétique moléculaire.


Dima JOUNI, Etienne BIZOT, Claire BONVIN, Julia METREAU, Laurence FRANÇOISE, Emmanuelle BENALOUN, Jérôme BOULIGAND, Gérard TACHDJIAN, Philippe LABRUNE, Lucie TOSCA (Clamart)
00:00 - 00:00 #38533 - IP409 Premier cas fœtal du syndrome de Schwachman-Diamond mimant un retard de croissance d’origine vasculaire.
Premier cas fœtal du syndrome de Schwachman-Diamond mimant un retard de croissance d’origine vasculaire.

Le syndrome de Shwachman-Diamond (SDS) est une maladie génétique autosomique récessive rare dont 90 % des cas sont associés à des variants pathogènes bi-alléliques du gène SBDS sur le chromosome 7q.11.21.  Le SDS fait partie des ribosomopathies, sa  protéine étant principalement impliquée dans la maturation  ribosomales. Les principaux signes cliniques postnataux sont un retard de croissance, une insuffisance de la moëlle osseuse, une insuffisance pancréatique exocrine et des anomalies squelettiques.

Nous rapportons le premier cas fœtal du syndrome de Shwachman- Diamond permettant d'étendre son spectre phénotypique avant la naissance. Les signes cliniques mimaient  un retard de croissance d’origine vasculaire avec des os longs courts sans anomalies de modelage associés à des dopplers pathologiques. L'autopsie fœtale non restreinte post- IMG a permis un phénotypage fin. Le séquençage d’exome en trio après l’examen fœtopathologique a démontré des variants pathogènes bi-alléliques du gène SBDS. Les corrélations génotype-phénotype étaient nécessaires pour confirmer ce diagnostic et offrir un conseil génétique précis aux parents. 

Notre cas est un autre exemple de l'impact de l'autopsie fœtale et des études génomiques post-examen foetopathologique, même dans les cas classés auparavant comme anomalies vasculaires.


Nicoleta-Andreea BOBRIC, Julie GREVOUL-FESQUET, Luc RIGONNOT, Detlef TROST, Aïcha BOUGHALEM, Jelena MARTINOVIC (Paris)
00:00 - 00:00 #38545 - IP413 Apport diagnostique du séquençage de l’Exome dans les troubles neuro-développementaux au sein d’une population fortement consanguine : l’exemple de la Tunisie.
Apport diagnostique du séquençage de l’Exome dans les troubles neuro-développementaux au sein d’une population fortement consanguine : l’exemple de la Tunisie.

INTRODUCTION

Les troubles neuro-développementaux (TND) sont caractérisés par une grande hétérogénéité clinique et génétique. Le taux de diagnostic positif est en constante augmentation grâce aux technologies de séquençage haut débit. Cependant, les chiffres restent variables entre les cohortes. Ceci pourrait être expliqué en partie par la différence des caractéristiques épidémiologiques entre les populations étudiées.

Nous présentons l’apport du séquençage de l’Exome (WES) dans le diagnostic étiologique des TND à travers une cohorte de patients Tunisiens.

METHODES

Nous avons inclus 100 patients présentant un retard global du développement/déficience intellectuelle syndromique ou isolé(e) d’origine génétique probable et sans diagnostic étiologique, colligés sur une période de 8 ans (Janvier 2016-Juin 2023).

Un WES en solo avec analyse des variations de nombre de copies (CNV) a été réalisé dans le cadre d’un projet collaboratif international. Une analyse de données secondaires (DS) a été menée chez 97 familles consentantes.

RESULTATS

Les patients étaient issus de familles non apparentées. Nous avons retrouvé un taux de consanguinité ou d’endogamie de 50% et une forme familiale dans 36% des cas.

Parmi nos patients, 41 étaient porteurs d’un variant causal, 35 avaient un WES négatif et 21 présentaient un résultat non concluant. Un diagnostic moléculaire multiple a été objectivé chez 3 patients dont 2 incluant des variations de signification incertaine (VSI). Des DS étaient identifiées chez 2% des patients en rapports avec les gènes TTR et TTN.

Les variants retenus étaient impliqués dans des pathologies de transmission autosomique récessive dans 35% des cas, autosomique dominante dans 51% des cas et liées à l’X dans 14% des cas. Ces variants étaient nucléotidiques (SNV) dans 88% des cas et des CNV dans 12% des cas.

Concernant les résultats positifs, 10 patients étaient porteurs de syndromes récurrents avec une présentation clinique atypique (syndrome de Di George, Cornelia de Lange, Noonan...). Des maladies ultra-rares et/ou en rapport avec des gènes récemment associés aux TND ont été identifiées chez 13 patients (ROGDI, DHX30, IL11RA, THOC6, TBCK, AP4M1...).

Un résultat non concluant était retenu devant l’identification d’un VSI potentiellement reclassable (18/21) ou devant la présence d’un SNV hétérozygote dans un gène responsable d’une maladie autosomique récessive cadrant avec le phénotype du patient (3/21).

CONCLUSION

Notre travail représente la plus large cohorte Tunisienne de patients présentant des TND soulignant l’intérêt du WES, en première intention, dans les pathologies neuro-développementales.

Nous avons pu définir les spectres phénotypiques associés aux gènes impliqués, établir des corrélations génotype-phénotypes et analyser la ségrégation familiale. Nous avons, ainsi, pu reclasser certains VSI. Le rendement diagnostique sera, certainement, revu à la hausse après réalisation d’études complémentaires pour tous les résultats non concluants.


Sana KAROUI (Tunisie, Tunisie), Miriam ESSID, Syrine HIZEM, Yasmina ELARIBI, Imen REJEB, Abir JEBALI, Mayssa IDOUDI, Amel ZERZERI, Sami JABNOUN, Thouraya BEN YOUNES, Ichraf KRAOUA, Haifa OUARDA, Nadia SIALA, Yosra BEN REJEB, Hager BARAKIZOU, Sonia BLIBECH, Fatma CHARFI, Houweyda JILANI, Lamia BEN JEMAA
00:00 - 00:00 #38548 - IP414 Nouveau cas d’une délétion homozygote intra génique du gène ATAD3A responsable d’un syndrome PHRINL.
Nouveau cas d’une délétion homozygote intra génique du gène ATAD3A responsable d’un syndrome PHRINL.

Contexte : La protéine ATAD3A (ATPase family AAA-domain containing protein 3A) est une protéine de la membrane mitochondriale codée par l’ADN nucléaire, essentielle à l'interaction entre les mitochondries et le réticulum endoplasmique et joue un rôle important dans la biosynthèse mitochondriale. Les altérations bi alléliques du gène ATAD3A sont impliquées dans un syndrome léthal en période néonatale associant une hypoplasie ponto cérébelleuse, une hypotonie et une insuffisance respiratoire (PHRINL : pontocerebellar hypoplasia, hypotonia, and respiratory insufficiency syndrome, neonatal lethal – MIM # 618810). Jusqu’alors seulement. 12 cas ont été décrits dans la littérature. Matériel et méthodes : Nous rapportons le cas d’un nouveau-né, décédé à 7 jours de vie, dont les échographies anténatales mettaient en évidence un tableau d’anasarque fœtale, avec une diminution des mouvements actifs fœtaux, et une hypoplasie ponto-cérébelleuse. En période postnatale, une détresse respiratoire néonatale, des opacités cornéennes, et une cardiomyopathie ont été mis en évidence faisant évoquer le syndrome PHRINL. Résultats : L’ACPA, par technique de SNP-Array, a mis en évidence une région de perte d’hétérozygotie en 1p36.33, contenant le gène ATAD3A. Un seul SNP du gène ATAD3A est délété. Seul le séquençage de génome en trio a permis de mettre en évidence la délétion homozygote, du fait de la présence de paralogues ATAD3B, et ATAD3C positionnés en tandem sur le chromosome 1p36.33. Conclusion : Nous décrivons un nouveau cas d’altération bi-allélique du gène ATAD3A, et nous rapportons certains défis que représentent la détection et l'interprétation des réarrangements rares à partir des données de séquençage de nouvelle génération.

 


Clarisse BATTAULT, Magalie BARTH, Marine TESSARECH, Agnès GUICHET, Maud BLANLUET, Florence BIQUARD, Françoise BOUSSION, Benoit DELORME, Clara HOUDAYER, Vincent MILON, Pierre BLANC, Alban LERMINE, Dominique BONNEAU, Vincent PROCACCIO, Céline BRIS, Estelle COLIN (ANGERS)
00:00 - 00:00 #38555 - IP416 Faisabilité et rendement diagnostique du séquençage d’exome en anténatal : cohorte rétrospective sur la région grand ouest.
Faisabilité et rendement diagnostique du séquençage d’exome en anténatal : cohorte rétrospective sur la région grand ouest.

Nous présentons une étude rétrospective sur la mise en place de l’examen de séquençage d’exome réalisé de manière rapide dans un contexte prénatal au sein des centres de la FHU GenOMedS, qui regroupe les centres hospitalo-universitaires du Grand Ouest de la France. L’objectif est de faire un premier bilan de l’introduction de cet examen en routine obstétricale environ un an et demi après que les premières patientes aient pu en bénéficier. Cette étude s’appuie sur une cohorte constituée de 69 examens soit la totalité des patientes s’étant vue prescrire un tel examen depuis sa mise en place dans les différents centres de la FHU. Notre étude est centrée principalement sur deux axes :

- Un premier axe revenant sur la mise en place de cet examen dans les différents centres et sa faisabilité :  cela implique la dynamique de son intégration au sein des différents laboratoires et services de soins, ainsi qu’à ses performances techniques et temporelles.

- Un second axe, plus clinique s’intéresse au rendement diagnostique de cet examen. Nous nous sommes intéressés aux performances diagnostiques de cette analyse dans toutes les circonstances cliniques ayant pu être rencontrées (suite à l’identification de signes d’appel à l’échographie), ainsi qu’à l’implication du résultat dans les suites de grossesse. 

Cette étude nous a permis de montrer que les centres du réseau HUGO sont désormais autonomes dans la prise en charge de cet examen et qu’il est maintenant parfaitement intégrée dans la routine des différents services impliqués. Avec une durée moyenne de 17 jours, les délais analytiques restent compatibles avec le contexte évolutif de la grossesse, bien que le délai médian de près d’un mois entre le prélèvement et l’enregistrement de l’examen puisse probablement être raccourci. Avec un rendement global d’environ 25%, soit un total de 17 diagnostics réalisés sur 69 fœtus testés, l’apport diagnostique de cet examen est conséquent. Toutes les maladies identifiées étaient fortement invalidantes pour l’individu à naître. Il s’agissait principalement de déficiences intellectuelles syndromiques, mais aussi de maladies métaboliques et osseuses. Les anomalies de la face et du crâne, les œdème et hydrops, ainsi que les syndrome polymalformatifs ont été associé à un rendement diagnostique important bien que cet examen garde une grande pertinence dans certaines atteintes à plus faible rendement comme les malformations isolées du système nerveux centrale. Un diagnostic positif a permis d’orienter les couples vers une IMG dans la plupart des cas.

En conclusion l’examen d’exome prénatal a parfaitement su trouver sa place dans l’arsenal diagnostique des centres du groupement HUGO. Cette technique robuste est actuellement la seule alternative permettant le diagnostic de maladies géniques en période anténatale disponible dans nos laboratoires. Nous espérons que cette étude contribuera à rendre nos pratiques plus efficientes.


Maxime AGRANIER (Rennes), Erika LAUNAY, Christèle DUBOURG, Laurent PASQUIER, Sylvie JAILLARD, Marie FAOUCHER, Abdelhakim BOUAZZAOUI, Cédric LE MARECHAL, Sylvia REDON, Séverine AUDEBERT, Paul GUEGUEN, Agnès GUICHET, Marine TESSARECH, Paul ROLLIER
00:00 - 00:00 #38558 - IP418 Étude des Malformations du Corps Calleux dans la Population Tunisienne : Caractérisation Clinique et Génétique.
Étude des Malformations du Corps Calleux dans la Population Tunisienne : Caractérisation Clinique et Génétique.

Les malformations du corps calleux (MCC) représentent la malformation neurologique la plus fréquente avec une prévalence autour d’un pour 4000 naissances.

Cette étude porte sur une large cohorte de 96 patients entre 2010 et 2023 référés pour une investigation génétique. Ces malformations se subdivisent en agénésie totale dans 66%, agénésie partielle dans 12,2% et hypoplasie dans 36,6% des cas de cette série. Elles sont isolées dans 4,44% des cas, alors que dans 95,56% des cas, elles sont associées à d'autres malformations cérébrales ou extra-cérébrales et à des troubles du développement neurologique.

Les patients ont été examinés par des approches cytogénétiques et génétiques moléculaires : caryotype pour tous les patients, FISH, MLPA, CGH array et séquençage de l'exome pour des indications particulières.  17anomalies chromosomiques, c'est-à-dire 18% de tous les patients diagnostiqués : délétion 14q12, délétion 4p, deux délétions 1q43q44, délétion 1p32, délétion 5p14.3, délétion 5q35, délétion 9p21, duplication 15q13.1, deux duplications 15q11. 2, une duplication 4q, un isochromosome 18p et quatre petites duplications de type CNV : trois considérées comme des VUS en 1q31.1, 20q11.22 et 12q12 et une comme une CNV pathogène en 2p23.2.

En outre, deux mutations génétiques ont été identifiées, l'une homozygote dans le gène PEX1 c.G2528A : p.G843D et l'autre homozygote dans le gène HHAT p.R312S. Ces gènes ont déjà été associés au syndrome de Zellweger et à un large spectre de phénotypes neurodéveloppementaux.

L'établissement de corrélations génotype-phénotype à travers les anomalies génétiques détectées dans la CCM, nous a permis de mettre en évidence les gènes impliqués connus ZNF238, HNRNPU, FOXG1, NFIA... et de nouveaux gènes candidats tels que BRINP3, PLD5, FMN2, PRKD1, PEX1, HHAT, CLIP4, PPP1CB....

Ces gènes ont été classés en fonction du type de CCM : gènes impliqués dans la migration neuronale ou le maintien de l'axone calleux (SPOCK3, CTNND2, SEMA5, LAMA1...), gènes impliqués dans la formation de la ligne médiane embryonnaire et des structures gliales (FOXG1, NFIA...), et ceux impliqués dans la formation du cortex cérébral induisant le développement de l'axone calleux (PRKD1, FMN2, et ZNF238...). De plus, en raison du large spectre qui peut en résulter, les gènes HHAT et PEX1 peuvent agir très tôt dans différents processus au cours du développement embryonnaire du cerveau.

Ces résultats soulignent la grande hétérogénéité génétique de la CCM. La confirmation des fonctions des gènes candidats serait nécessaire pour identifier la pathogénicité, ce qui sera utile pour le conseil génétique, en particulier pendant la période prénatale.

 


Bochra KHADIJA, Najla SOYAH, Khouloud RJIBA, Hamza HADJ ABDALLAH, Wafa SLIMANI, Ichrak KRAOUA, Ayda BENNOUR, Molka KAMMOUN, Wafa DAHLEB, Saoussen ABROUG, Amira BENZARTI, Neziha GOUIDER-KHOUJA, Hanen HANNECHI, Essia SBOUI, Lamia BOUGHAMMOURA, Ali SAAD, Soumaya MOUGOU-ZERRELI (Sousse)
00:00 - 00:00 #38562 - IP420 Malformations congénitales de la ligne médiane : Un éventail de causes génétiques.
Malformations congénitales de la ligne médiane : Un éventail de causes génétiques.

Les malformations congénitales de la ligne médiane trouvent leur origine soit dans la ligne médiane, soit dans des structures bilatérales et symétriques. Les anomalies de la ligne médiane les plus répandues(anomalies du tube neural, fentes faciales orales, anomalies urogénitales, anomalies œsophagiennes et anomalies cardiaques)coïncident plus souvent que ne le voudrait le hasard.

Nous présentons six patients atteints de malformations de la ligne médiane et examinons leurs résultats cliniques et génétiques, y compris les malformations du corps calleux(MCC), les anomalies génitales et les fentes faciales orales. Les technologies cytogénétiques et NGS ont été utilisées pour dévoiler les causes génétiques associées. 

Une étiologie génétique a été identifiée chez 4 patients : le premier présente une pachygyrie localisée, une ACC partielle, une dysmorphie faciale, un déficit intellectuel, une agitation psychomotrice, une hyperacousie bilatérale et un micropénis, ainsi que des testicules oscillants. Une délétion1p32 de8,67Mb couvrant le gèneNFIA a été identifiée. Le produit est une protéine qui régule le croisement et l'extension des axones calleux de la ligne médiane, ce qui entraîne une expression ectopique et une perturbation du système de développement cérébral. Ce serait également l'origine de la perturbation endocrinienne du cerveau entraînant des troubles du développement sexuel.

3patients atteints de MCC, d'anophtalmie/énophtalmie bilatérale, de malformations squelettiques, d'anomalies génitales(dysgénésie gonadique, ectopie testiculaire et micropénis), et de diabète pour le troisième patient, présentaient différentes mutations de gènes impliquées dans le développement et/ou la régulation de la structure de la ligne médiane. Le premier présentait une mutation homozygote pathogène du gène PEX1, connu associé au syndrome Zellweger. Le second présentait une mutation homozygote pathogène du gèneHHAT. Les anomalies de ce gène sont associées à un large éventail de phénotypes neurodéveloppementaux, notamment la microcéphalie, l'hypoplasie du vermis cérébelleux, la dysgénésie gonadique, les crises d'épilepsie et les MCC.

Le troisième patient présentait un variant pathogène du gèneIER3IP1. Des variants de ce gène ont été signalées comme étant à l'origine de la microcéphalie, de l'épilepsie et du syndrome du diabète(MEDS). Nos résultats suggèrent que les malformations de la ligne médiane pourraient être dues à différentes insultes conduisant à des éléments de mouvement d'une voie pathologique commune impliquant des facteurs génétiques et épigénétiques ou des interactions gène-environnement.

Nos résultats soulignent les lacunes importantes dans les connaissances actuelles sur les malformations de la ligne médiane. Les malformations de la ligne médiane ne semblent pas résulter d'une cause commune survenant au cours de la période de blastogenèse, mais plutôt d'étiologies spécifiques concernant une fenêtre critique de l'expression des gènes et/ou de chaque organe.


Bochra KHADIJA, Khouloud RJIBA, Hamza HADJ ABDALLAH, Najla SOYAH, Wafa SLIMANI, Hayet BEN HAMIDA, Molka KAMMOUN, Amira BENZARTI, Adnen MLIKA, Amel TEJ, Ali SAAD, Soumaya MOUGOU-ZERRELI (Sousse)
00:00 - 00:00 #38564 - IP421 Une étude de suivi de patients ARFGEF1 élargit le phénotype clinique, radiologique et moléculaire.
Une étude de suivi de patients ARFGEF1 élargit le phénotype clinique, radiologique et moléculaire.

Introduction : ARFGEF1 (ADP ribosylation factor guanine nucleotide exchange factor 1) est une protéine impliquée dans le trafic cellulaire entre l’appareil de Golgi et la membrane plasmique par son implication dans la formation vésiculaire. Cette fonction fait d’elle un élément clef de multiples processus fondamentaux au bon développement du système nerveux central, en particulier le guidage axonal, le développement des neurites et les processus de polarisation.

En 2021 nous avons décrit la première cohorte de patients porteurs de variations hétérozygotes pathogènes du gène ARFGEF1. Ces patients présentaient classiquement un retard de développement léger à modéré, prédominant sur le langage, possiblement associé à une épilepsie (allant de la simple épilepsie absence à un syndrome Lennox-Gastaut like) et à des particularités morphologiques légères. De façon intéressante, la variation était souvent héritée d’un parent modérément atteint, et parfois supposé asymptomatique avant la démarche de rétrophénotypage. Les études moléculaires et fonctionnelles plaidaient en faveur d’un mécanisme d’haploinsuffisance.

Méthode :  depuis notre premier travail de 2021 nous avons continué de rassembler des patients porteurs de variations hétérozygotes ARFGEF1 par le biais d’appels à collaboration et par les contacts de différentes équipes à travers le monde. Nous avons recueillis les caractéristiques cliniques, radiologiques et moléculaires de ces patients pour essayer de mieux préciser le spectre associé à ce gène.

Résultats : sur le plan clinique, l’identification de nouveaux patients permet un élargissement du spectre clinique avec à la fois des formes bien plus sévères, et à la fois des patients avec uniquement une épilepsie et des difficultés scolaires, mais sans retard de développement, trait observé chez 100% des 13 premiers patients. Sur le plan moléculaire, notre étude retrouve un taux plus fréquent de variations faux-sens et d’épissage. De plus, les variations héritées d’un parent le sont le plus souvent par le père. Cette information, combinée aux données de la littérature, plaide en faveur d’une baisse de fertilité chez les patientes porteuses de variations ARFGEF1. Sur le plan radiologique, en plus des anomalies déjà observées dans notre premier travail, l’identification de nouveaux patients soulève la question de malformations cérébrales plus complexes et sévères telles que des polymicrogyrie.

Discussion et conclusion : Ce travail de suivi depuis 3 ans enrichit les connaissances cliniques, radiologiques et moléculaires des patients porteurs de variations hétérozygotes ARFGEF1.


Quentin THOMAS, Anne-Sophie DENOMME-PICHON (Dijon), Aurore GARDE, Maria NABAIS, Linda ROSSETTI, Platzer KONRAD, Katrine JOHANNESEN, Katrin OUNAP, Ellis COLIN, Christel THAUVIN-ROBINET, Antonio VITOBELLO, Laurence FAIVRE
00:00 - 00:00 #38595 - IP434 Polymorphismes génétiques, perturbations métaboliques et anomalies de fermeture du tube neural.
Polymorphismes génétiques, perturbations métaboliques et anomalies de fermeture du tube neural.

Objectifs : Notre étude vise à rechercher certains facteurs de risque en lien avec un des problèmes de santé publique, à savoir les anomalies de fermeture du tube neural (AFTNs). Elle a été menée sur une population de mères d’enfants atteints d’AFTNs, pour l’importance du génotype maternel. Ce dernier détermine l’environnement auquel l’embryon est exposé dans les premiers stades du développement. 

Les polymorphismes génétiques dans le métabolisme des folates et de l’homocystéine ont des phénotypes beaucoup plus subtils que les mutations rares causant des erreurs innées et peuvent avoir un impact  important sur la santé de la population. Très peu d’études ont été réalisées en Afrique malgré le taux de mortalité lié à ces malformations et leur fréquence élevée.

Sujets/ Matériels et méthodes : Nous avons analysé, pour la première fois en Algérie, l’effet de six polymorphismes dans cinq gènes impliqués dans le métabolisme des folates et de l’homocystéine : C677T et A1298C du gène de la méthylène tétrahydrofolate réductase (MTHFR), A2756G du gène de la méthionine synthase (MTR) , A66G du gène de la méthionine synthase réductase (MTRR), G80A du gène Reduced Folate Carrier (RFC) et CBS 844ins68 du gène de la cystathionine β synthase . L’étude considère une cohorte de 38 mères ayant un enfant avec une AFTN. Les mutations ont été déterminées par la méthode PCR/RFLP et les concentrations des métabolites ont été mesurées via le test en chimiluminescence.

Résultats principaux: Les deux polymorphismes, C677T et A1298C  au niveau du gène MTHFR, affectent le métabolisme de l'homocystéine chez les mères des enfants atteints. En effet, l'homocystéine présente la valeur la plus élevée chez les mères homozygotes TT (28,36 ± 17,57µmol/l), comparé aux mères hétérozygotes CT avec un taux de (14,89 ± 9.03µmol /l) et les mères homozygotes CC pour qui le taux est de (10,68 ± 8,79 µmol/l) (p < 0,01). La mutation A1298C  a été associée à des concentrations de l’homocystéine plus élevées chez les mères de génotype AA (17,67±13,17 µmol/l)  par rapport aux mères de génotype AC/CC (8,71±4,5 µmol / l) (p < 0,05).

 Quant au polymorphisme A2756G du gène de la MTR,  nous avons pu constater qu’il réduisait le taux de folate érythrocytaire (403,78 ± 213,18 ng/ml chez les mères de génotype AA vs 148,25 ± 47,55 ng/ml chez les mères de génotype AG) (p < 0,05), ce qui appuie sa contribution dans l'apparition des AFTNs dans notre population.

Nos données sur l'association entre les polymorphismes A66G du gène de la MTRR, G80A du gène RFC et 844ins68 dans le gène de la CBS et les concentrations des folates et d'homocystéine plasmatique semblent être négatives.

Conclusion : Notre étude montre une perturbation du métabolisme intracellulaire chez les mères, et supporte l'hypothèse selon laquelle les AFTNs représentent un état multifactoriel complexe dans lequel des facteurs génétiques et nutritionnels sont impliqués.


Amel ABBAS, Amel ABBAS (Ouargla, Algérie), Karima SIFI, Karima BENMEBAREK, Nourredine ABADI
00:00 - 00:00 #38610 - IP443 Détection par séquençage haut débit du génome d’une translocation réciproque équilibrée de novo interrompant le gène RFX4 chez un patient atteint de déficience intellectuelle syndromique.
Détection par séquençage haut débit du génome d’une translocation réciproque équilibrée de novo interrompant le gène RFX4 chez un patient atteint de déficience intellectuelle syndromique.

Depuis l’établissement du caryotype, les nouvelles technologies d’analyse pangénomique ont conduit à des avancées majeures dans le diagnostic étiologique des troubles du neurodéveloppement et plus particulièrement dans la déficience intellectuelle (DI). On considère actuellement que plus de la moitié des DI sévères sont en lien avec une cause génétique. Actuellement, le Séquençage Haut Débit (SHD) de génome est proposé aux patients atteints de DI lorsque l’ACPA et la recherche de l’X fragile sont non conclusifs. Cet examen met en évidence les variants nucléotidiques ainsi que les variants de structure (VS) déséquilibrés et équilibrés qui ne sont pas détectés par l’ACPA. Bien que ces remaniements équilibrés n'aient habituellement pas de conséquence phénotypique chez le sujet porteur, une interruption d’un gène ou de ses régions régulatrices peut être à l’origine d’une pathologie. Nous rapportons ici un patient atteint d’une déficience intellectuelle syndromique ayant bénéficié d’un SHD de génome dans le cadre de l’étude pilote DEFIDIAG. L’analyse des VS par le pipeline bio-informatique Polyviewer© a permis d’identifier une translocation réciproque équilibrée t(11;12)(q13.4;q23.3) survenue de novo chez le patient, qui a été confirmée par le caryotype standard. Cette translocation interrompt le gène RFX4 (pLI à 1) qui code un membre de la famille des facteurs de transcription RFX. Récemment, Harris et al. (2022) ont rapporté 2 patients porteurs de variants faux-sens dans RFX4 à l’état hétérozygote et un patient porteur d’une délétion hétérozygote du gène sans décalage du cadre de lecture. Notre patient présente un retard sévère du langage, un retard moteur, une déficience intellectuelle modérée, des troubles du sommeil, des particularités morphologiques et des troubles de la pigmentation cutanée. L’imagerie cérébrale a montré une atrophie cérébelleuse et un tronc cérébral fin. Le tableau clinique de notre patient est compatible avec celui des trois patients décrits dans la littérature. L’impact fonctionnel des mutations chez ces patients n’a pas été élucidé. Notre patient correspond au premier cas ayant un variant type perte de fonction dans ce gène. Cette observation montre que les variants entrainant une haploinsuffisance du gène RFX4 sont délétères chez les individus porteurs et sont à l’origine d’un syndrome avec des troubles du neuro-développement.


Hamza HADJ ABDALLAH, Clothilde ORMIÈRES, Giulia BARCIA, Lyonnet STANISLAS, Christine BINQUET, Alban SIMON, Robert OLASO, Thierry FRÉBOURG⟊, Jean-François DELEUZE (Evry), Bénédicte GÉRARD, Christelle DELMAS, Vincent CANTAGREL, Patrick NISTSCHKE, Emmanuelle OLLIVIER, Valérie MALAN
00:00 - 00:00 #38614 - IP445 Manifestations néonatales exceptionnelles évocatrices de NF1.
Manifestations néonatales exceptionnelles évocatrices de NF1.

  • NF1 est une affection de transmission autosomique dominante, avec pénétrance complète et expressivité variable, touchant en moyenne une naissance sur 3000. Il s’agit d’une prédisposition tumorale causée par une mutation pathogène du gène NF1 qui est situé en 17q11.2. Le gène NF1 est exprimé dans de nombreux types cellulaires. Le phénotype habituel de la NF1 comprend de nombreuses tâches café au lait, des lentigines, des neuro-fibromes cutanés ou sous cutanés, des nodules oculaires de Lisch, des atteintes osseuses avec scoliose ou pseudarthrose tibiale. Le gliome des voies optiques est une des complications sévères. Les critères de diagnostic clinique de NF1 (table 1) ont été déterminés par la NIH (National Institues of Health). Le diagnostic et la caractérisation moléculaire permettent un conseil génétique adapté, une prise en charge et un suivi : personnalisé : dépistage précoce du gliome des voies optiques, de leucémie, cancer du sein, neurofibrome malin.Nous rapportons les observations de trois cas avec des manifestations cliniques rares de NF1, et ne répondant pas aux critères diagnostiques selon la NIH : agénésie ulnaire découverte à la naissance. La pseudarthrose des os longs est une atteinte connue au cours de la NF 1, plus fréquemment décrite sur le tibia. Quelques cas de pseudarthroses ulnaires, parfois associés à une hypotrophie ou dysplasie ulnaire, ont été rapportées chez des patients présentant une NF1. Cette anomalie est décrite à la naissance ou dans les premiers mois de vie, souvent avant l’apparition de manifestations cutanées évocatrices de NF1. Les analyses moléculaires ont permis de mettre en évidence l’existence d’un second hit au niveau osseux, avec une double inactivation génique de NF1.Buphtalmie congénitale observée à la naissance, secondaire à une dysplasie sphéno-orbitaireLa dysplasie sphéno-orbitaire, est dans 50% des liée à une NF1, et observée chez 3-11% des patients présentant une NF1 1. Le diagnostic se fait grâce à l’imagerie (TDM). L’atteinte est progressive et peut causer une exophtalmie par interruption de l’orbite, voire une déformation faciale. Neurofibrome plexiforme de la face et glaucome congénital à la naissance  Le neurofibrome plexiforme est une lésion tumorale développée aux dépens de la gaine nerveuse, qui peut être soit interne (diagnostiquée exclusivement en IRM) ou superficielle. Celles qui sont externes et visibles ont une prévalence de 25 à 30% chez les enfants atteints de NF1. Des phénotypes exceptionnels en période néonatale et méconnus des cliniciens peuvent être associés à la NF1.Ces derniers sont des exemples d’atteintes précoces au cours de la NF1, rarement décrites et de diagnostic difficile en l’absence d’histoire familiale ou d’autres manifestations classiques


Anais CALAYA (La Réunion)
00:00 - 00:00 #38622 - IP450 Formes cytogénétiques du syndrome de Down et leurs manifestations cliniques à Cotonou-Bénin.
Formes cytogénétiques du syndrome de Down et leurs manifestations cliniques à Cotonou-Bénin.

La trisomie 21 est l’anomalie chromosomique la plus fréquente dans l’espèce humaine. Malgré qu’elle soit bien connue, ses caractéristiques cliniques et cytogénétiques dans certains pays restent peu étudiées. Nous nous sommes intéressés aux formes cytogénétiques et les manifestations cliniques de la trisomie 21 à Cotonou dans une série de laboratoire. 83 caryotypes ont été réalisés avec une confirmation pour 45 enfants (54,2%). Une prédominance féminine a été retrouvée avec l’âge des enfants variant entre 3 à 60 mois. L’âge moyen des mères à la conception était de 33 ans. L’âge moyen des pères à la conception 40,25 ans. Le principal facteur de risque était l’âge maternel supérieur à 35ans (54,17%).

Par rapport aux signes cliniques on avait noté : Hypotonie 83,33%, Hypertélorisme 100,00%, fentes palpébrales obliques en haut et vers l’extérieur 87,50%, Protrusion linguale 79,17%, Philtrum long 79,17%, Epicanthus 91,67%, micrognathie 83,33%, Cou court 95,83%, Anomalies dentaires 20,83%, Pli palmaire transverse unique 66,67%, Mains petites et trapues, avec des doigts courts 91,67%, Ecart entre le 1er et le 2e orteil 37,50%, pied bot 8,33%, Pied plat 25%, Strabisme 20,83%, Oreilles basses insérées ou mal ourlées 95,83%, Hernie ombilicale 58,33%, Cardiopathie congénitale 29,17%, Ectopie testiculaire 20,83%, Langage correct pour l’âge 38%, retard staturo-pondéral 54,17%.  Pour ce qui concerne l’aspect génotypique, on a retrouvé : forme libre homogène (91,7%), forme associée à une inversion du chromosome 9 (n=1), formes en mosaïque(n=1) et par translocation(n=1).  Seulement la moitié des enfants était suivi régulièrement en pédiatrie. Il est donc nécessaire d’améliorer le dépistage des enfants porteurs de trisomie 21 et de mettre en place un programme de suivi adapté.


Simon AZONBAKIN (COTONOU, Bénin), Marzouk OLATOUNDE, Marius ADJAGBA, Jules Maroufou ALAO, Anatole LALEYE, Annatou YACOUBOU
00:00 - 00:00 #38628 - IP452 Les scores pro-inflammatoires systémiques sont associés au dysfonctionnement hépatique dans le Syndrome de Turner.
Les scores pro-inflammatoires systémiques sont associés au dysfonctionnement hépatique dans le Syndrome de Turner.

Introduction

Les mécanismes physiopathologiques du dysfonctionnement hépatique dans le syndrome de Turner (ST) ne sont pas complètement élucidés. Le rôle de l’inflammation systémique est admis dans l’apparition de certaines endocrinopathies et syndrome métabolique.

Objectifs

Etudier les scores pro-inflammatoires biologiques (rapport neutrophiles/lymphocytes, NLR; rapport plaquettes/lymphocytes, PLR; rapport AST/plaquettes, APRI; rapport AST/lymphocytes, ALRI; GGT/plaquettes, GPR) chez des patientes ayant un ST et leurs implications potentielles dans la fonction endocrinienne et l'état de santé de ces patientes.

Méthodes

Analyse rétrospective monocentrique, par appariement selon l'âge et l'IMC, de 66 patientes ST (25,6 ± 7,3 ans ; IMC 25,9 ± 6,3 kg/m2) avec 66 témoins sains, (24,7 ± 6,8 ans ; IMC 26,0 ± 6,7 kg/m2).

Résultats

Des anomalies hépatiques étaient présentes chez 54 % des sujets ST, versus 13% pour les témoins sains (p < 0.0001). Les scores pro-inflammatoires APRI (ST: 0.11 ± 0.05, Sains: 0.07 ± 0.03, p < 0.0001), ALRI (ST: 16.4 ± 9.79, Sains: 10.05 ± 7.71, p < 0.0001), GPR (ST: 0.23 ± 0.27, Sains: 0.08 ± 0.07, p=0.0002), étaient significativement associés au ST, par rapport au groupe sain. Pas de différence pour les autres scores.

Conclusion

Ces observations suggèrent la présence d'un état pro-inflammatoire chez les patientes ST et présentant des anomalies hépatiques. Les atteintes hépatiques sont principalement en lien avec une stéatose hépatique et un syndrome métabolique. Des études prospectives de plus grande envergure sont nécessaires pour confirmer nos résultats et explorer la valeur pronostique des indices inflammatoires et leur utilité potentielle pour la pratique clinique.


Rigleta BRAHIMAJ (Nancy), Nadia ZAEGEL, Zohra LAMIRAL, Sf BATTAGLIA-HSU, Eva FEIGERLOVA
00:00 - 00:00 #38630 - IP453 Expérience du laboratoire de cytogénétique de l’EHS Pierre et Marie Curie d’Alger dans le diagnostic du syndrome de Turner.
Expérience du laboratoire de cytogénétique de l’EHS Pierre et Marie Curie d’Alger dans le diagnostic du syndrome de Turner.

INTRODUCTION 

Le syndrome de Turner (ST) est une affection génétique rare liée à l’absence totale ou partielle d’un chromosome X, affectant 1/2 500 nouveau-nés de sexe fémin

OBJECTIFS

Démontrer la place de la cytogénétique dans le diagnostic du ST.
•Souligner l’intérêt de l’hybridation in situ par fluorescence (FISH)dans le diagnostic des formes de mosaique et de la deletion du gene  SHOX.

•Etablir le profil épidémiologique et clinique du ST.

MATERIELS ET METHODES

486 patientes ont été adressées au laboratoire de cytogénétique de l’EHS Pierre et Marie Curie d’Alger de Décembre 2008 à Décembre 2022.

Un caryotype standard est effectué pour confirmer le diagnostic, ce dernier est réalisé sur lymphocytes périphériques par des techniques en R Banding (dénaturation thermique).

Le caryotype standard est parfois complété par la technique d’hybridation in situ par fluorescence (FISH) afin de rechercher la délétion du gène SHOX (short stature homeobox-containing gene) situé dans la région pseudo-autosomale de l’X (Xp22) responsable du RSP et de quantifier de façon proche le pourcentage de la mosaïque.

RESULTATS ET DISCUSSION

Le pourcentage des monosomies retrouvé dans notre population est de 55%.

Les techniques de cytogénétique moléculaire (FISH) permettent d’augmenter le nombre des cellules analysées (200), par conséquent le pourcentage de mosaïque est mieux identifie est très proche de la réalité soit 40%.

Les patientes ayant une mosaïque comportant un chromosome Y (5 dans notre étude et 6,9 a 19,% dans la littérature)

70,04% des patientes ont é diagnostiquées  après 10 ans.

Dans notre étude , le RSP est la principale  cause (82%) motivant la demande d’un caryotype  suivis de l’aménorrhée ( 07%), Dysmorphie  (1%).

L’absence du corpuscule de Barr est en faveur d’un ST.

Dans notre étude le test de Barr a été fait dans 65% des cas, il a été en faveur d’un ST dans 92 %  des cas.

Nous avons étudié la corrélation entre le test de Barr et le caryotypes, les résultats ont montré  que seul 35% des caryotypes réalisés confirmaient les résultats prédits par le test de Bar, d’où le manque de sensibilité diagnostic de ce test .

conclusion

- Devant et l’hétérogénéité clinique et biologique du ST le diagnostic de certitude est établi par les techniques de cytogénétique classique(caryotype) et moléculaire (FISH).

-Des études nationales prospectives larges seraient utiles afin de déterminer le profil épidémiologique de ces patientes dans notre pays et d’assurer leur suivi à long terme.

 


Belaid AIT ABDELKADER (ALGER, Algérie), Amine KEMACHE, O FADEL, T SIDI SAID, K ABERRANE, K AMAROUCHE, K MERSSELAB
00:00 - 00:00 #38636 - IP456 Le diagnostic prénatal d’une translocation X-autosome responsable d’un syndrome polymalformatif et implication des phénomènes d’inactivation du chromosome X.
Le diagnostic prénatal d’une translocation X-autosome responsable d’un syndrome polymalformatif et implication des phénomènes d’inactivation du chromosome X.

Les personnes présentant des translocations réciproques équilibrées X-autosome ne présentent souvent aucun signe clinique. Ce type des translocations présentent généralement un schéma d'inactivation du chromosome X asymétrique, ce phénomène est la réponse trouvée par l’évolution pour pallier à la divergence gonosomique entre mâle (XY) et femelle (XX) afin de mettre les deux sexes sur un pied d’égalité génique.

Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 32 ans, G4P1A2, à 26 semaines d’aménorrhée. L’échographie a montré un syndrome polymalformatif faite d’un pied bot droit, une arthrogrypose, un hydramnios et une hypoplasie du cervelet confirmé par l’IRM fœtale. Le caryotype prénatal sur liquide amniotique a montré la présence d’une rare translocation réciproque X-autosomes apparemment équilibrée impliquant le bras court du chromosome X (p11) avec le bras court du chromosome 16 (p11) dans toutes les cellules : 46,XX,t(X:16)(p11;p11). Cette translocation est apparue de novo et n’a pas été retrouvé chez les parents.

Le rôle de l'inactivation du chromosome X est souvent négligé en tant que principale cause des différences entre les sexes en matière de maladies. Les femmes sont moins susceptibles aux variantes pathogènes dans les gènes de son chromosome X actif car la variante n'est pas exprimée dans toutes ses cellules. Néanmoins, certaines femmes peuvent présenter des anomalies dues à des facteurs mal définis, potentiellement liés à des variantes sur l'un des deux chromosomes X, qui peuvent perturber le processus d'inactivation des chromosomes X, entraînant un biais forcé de l’inactivation de l’X, C’est biais d’inactivation peuvent se voir dans le cas des translocation X-autosome entrainant potentiellement   des disomies fonctionnelles. Ce phénomène se traduit alors par une surexpression des gènes situés sur le segment du chromosome X transloqué sur l’autosome pouvant être responsable d’un phénotype pathologique. Cela pourrait expliquer les malformations observées chez notre fœtus. De plus une translocation réciproque peut entrainer au niveau des points de cassures des anomalies de fonctionnement de gènes pouvant être responsables du phénotype. Ces phénomènes peuvent expliquer le tableau clinique décrit chez le fœtus. D’autres moyens d’exploration du profil d’inactivation du chromosome X chez la patiente mais également de l’étude des points de cassure de la translocation par le séquençage haut débit restent nécessaires pour expliquer le phénotype. Tout cela renforce notre hypothèse clinique.
Il est recommandé de combiner d'autres méthodes cytogénétiques et moléculaires afin d’étudier le profil de méthylation du chromosome X.


Fatima MAAROUF, Salma CHACHIA, Saad ALI, Hedi KHAIRI, Soumaya MOUGOU, Sarra DIMASSI (Sousse, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38641 - IP458 Malformations du système nerveux central dans le syndrome de Noonan : étude rétrospective et review de la littérature.
Malformations du système nerveux central dans le syndrome de Noonan : étude rétrospective et review de la littérature.

Le syndrome de Noonan (SN) est une maladie multisystémique cliniquement et génétiquement hétérogène causée par des mutations germinales dans des gènes codant pour des protéines de la voie de signalisation cellulaire RAS-MAPKinase. Cliniquement le SN peut se manifester par une atteinte cardiaque, un retard de croissance staturale, un trouble du neuro-développement associés à des éléments morphologiques reconnaissables. De nombreuses autres anomalies moins fréquentes sont également rapportées telles que des malformations rénales, génito-urinaires, squelettiques, lymphatiques, des anomalies de la coagulation et dans certains cas un risque accru de tumeurs malignes.

Au niveau cérébral, un large spectre de malformations structurelles et vasculaires ainsi que des tumeurs intracrâniennes ont été décrites dans le SN. Une ectopie amygdalienne avec une malformation de Chiari de type 1, des anomalies du corps calleux (corps calleux minces, hypoplasique et/ou dysplasique), des anomalies des ventricules cérébraux et des hétérotopies nodulaires périventriculaires ont déjà été rapportées. En outre, plusieurs cas d'anomalies vasculaires cérébrales ont été identifiés, notamment la maladie de Moyamoya. Plus récemment des anomalies de la fosse postérieure ont été décrites, telles qu'une petite fosse postérieure avec une verticalisation de la tente du cervelet et une hypoplasie du vermis. Enfin, différents types de néoplasies intracrâniennes peuvent être associés au SN, notamment des gliomes de bas et haut grade, des astrocytomes pilocytiques ou des tumeurs neuroépithéliales dysembryoplasiques (DNET).

Au travers d’une étude rétrospective monocentrique nous avons pris pour objectif d’analyser les anomalies du système nerveux central de patients atteints de SN suivis à l’Hôpital Universitaire Robert Debré- APHP. Parmi les 275 patients du centre, 40 patients avaient bénéficié d’une IRM cérébrale avec des séquences analysables. Une étude qualitative des anomalies du système nerveux central retrouvées a été réalisée. Les données démographiques, cliniques et moléculaires des patients ont été également collectées.

De nombreuses variations anatomiques et/ou anomalies ont été retrouvées, certaines déjà associées au SN, comme la malformation de Chiari de type 1 ou la maladie de Moyamoya, d’autres plus récemment identifiés comme l’hypoplasie cérébelleuse ou les anomalies du corps calleux. La cohorte comprend également 3 patients présentant des tumeurs cérébrales. Enfin, d’autres anomalies plus rares ont été retrouvées comme des anomalies des nerfs crâniens, notamment des nerfs optiques, une agénésie des bulbes olfactifs et des anomalies de l’oreille interne.

Une étude quantitative avec des mensurations standardisées des structures cérébrales sur une cohorte plus large serait nécessaire pour une caractérisation plus fine des anomalies cérébrales dans le SN.


Viviana LUPO, Alexandra NTORKOU, David GERMANAUD, Monique ELMALEH, Adeline BONNARD, Hélène CAVE, Alain VERLOES, Yline CAPRI (Paris)
00:00 - 00:00 #38643 - IP460 Remaniement complexe en mosaïque du chromosome 18 : à propos d’un cas de diagnostic prénatal.
Remaniement complexe en mosaïque du chromosome 18 : à propos d’un cas de diagnostic prénatal.

Nous rapportons le cas d’un fœtus présentant un remaniement complexe en mosaïque du chromosome 18 caractérisée par analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) et caryotype.

Observation

Une patiente de 19 ans primigeste sans antécédents médicaux notables a été adressée au centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal devant un retard de croissance intrautérin (RCIU) à 26 SA.  L’échographie de référence a retrouvé un RCIU disharmonieux (périmètres céphalique et abdominal < 1erp, longueur fémorale au 32èmep) ainsi qu’une artère ombilicale unique gauche et une lame d’épanchement péricardique droite.

Résultats

L’analyse par hybridation in situ fluorescente (FISH) interphasique effectuée sur le prélèvement de liquide amniotique (LA) natif était sans anomalie, retrouvant notamment deux signaux centromériques du chromosome 18. L’ACPA du même prélèvement a mis en évidence plusieurs déséquilibres du chromosome 18, nommé profil A, avec une trisomie partielle en mosaïque à 50% touchant l’ensemble du bras p et 37Mb de la région proximale du bras q, une région 18q21.31q23 équilibrée et une délétion homogène de 3,1Mb de la région terminale du bras q. Le caryotype fœtal et l’ACPA sur amniocytes cultivés ont cependant retrouvé un profil B avec une délétion terminale de 23Mb en 18q21.32qter homogène et ce sans gain de copie associé. 

Devant cette différence de résultats entre le prélèvement natif et post-culture, nous avons réalisé des analyses cytogénétiques complémentaires sur les prélèvements issus de l’interruption médicale de grossesse (IMG). L’ACPA sur prélèvement de cordon ombilical a retrouvé le profil B homogène. L’ACPA sur prélèvement placentaire a trouvé un remaniement différent (profil C) avec un gain en mosaïque à 50% de la quasi-totalité du chromosome 18 (18p11.32q23) associé à la délétion terminale précédemment retrouvée en A.  Le LA prélevé au moment de l’IMG a retrouvé un profil C en mosaïque à 70%, avec un segment 18q21.31q23 en mosaïque à 40%.

Discussion et conclusion

Nous émettons l’hypothèse que le LA natif était composé de deux populations cellulaires : une porteuse d’un chromosome 18 dicentrique (profil C) et une autre avec un chromosome 18 partiellement délété issu de la cassure du dicentrique (profil B). La somme de ces deux populations induisant un résultat intermédiaire (profil A), avec un segment 18q21.31q23 paraissant équilibré car présent en gain et en perte.

Ce cas illustre l’importance de réaliser les analyses sur prélèvement natif afin de limiter les biais de sélection de populations cellulaires par la culture et souligne l’apport des analyses cytogénétiques complémentaires réalisées sur les prélèvements annexes lors de l’IMG. Cette étude pourra être complétée par l’analyse des prélèvements parentaux, qui ont souhaité une période de réflexion avant de poursuivre.


Laura B. FEYEREISEN (Reims), Tony YAMMINE, Leila SAHMOUNE, Jean-Paul BORY, Hervé BART, Victor DUPONT-GAUDIN, Jean-Marc DOSSOT, Véronique DALSTEIN, Céline POIRSIER, Emilie LANDAIS
00:00 - 00:00 #38649 - IP464 Aux frontières de la déficience intellectuelle : étude phénotypique de l'effet monoallélique des variants dans le gène KDM5B.
Aux frontières de la déficience intellectuelle : étude phénotypique de l'effet monoallélique des variants dans le gène KDM5B.

Diagnostiquer la déficience intellectuelle (DI) impose la définition d'une frontière à l'intelligence normale qui peut devenir perméable pour des troubles du neurodéveloppement de sévérité variable. Le gène KDM5B code pour une déméthylase H3K4 qui régule l'expression de nombreux gènes et dont l'activité cérébrale est maximale au cours du développement foetal. Les premières mutations monoalléliques délétères de ce gène ont été reliées à une DI de sévérité variable. Cependant, la fréquence de ces mutations au sein de la population générale a fait remettre en cause leur signification diagnostique et le trouble associé à KDM5B n'est aujourd'hui fermement établi que dans les formes récessives (OMIM 618109).

Nous décrivons ici une cohorte de 44 porteurs d'un variant tronquant ou de novo KDM5B monoallélique issus de 23021 individus séquencés en génome entier. Quinze d'entre eux présentent un trouble du neurodéveloppement sans diagnostic moléculaire et ont été phénotypés de façon détaillée. La comparaison avec les 35 cas monoalléliques et 7 cas bialléliques de la littérature vient réaffirmer l'existence d'une forme dominante de syndrome associé à KDM5B, distinct de la forme récessive. Une recherche d'allèle modificateur a été faite sur les données génomiques pour expliquer la pénétrance incomplète de la maladie et n'a pas été conclusive. La valeur diagnostique de ces variants reste difficile à établir. Les récentes études génotype-phénotype en population générale suggèrent l'implication des variants perte de fonction KDM5B dans la cognition et l'existence d'un continuum dépassant le cadre de la DI. Des études supplémentaires sont nécessaires afin de comprendre ce qui module l'expression de ces variants.


Jean-Serene LALOY (Caen), Euphrasie SERVANT, Sacha SCHUTZ, Boris KEREN, Juliette COURSIMAULT, Cindy COLSON, Jean-Baptiste NOURY, Marlène RIO, Cyril MIGNOT, Claudia RAVELLI, Alice GOLDENBERG, Anne-Marie GUERROT, Diane DOUMMAR, Mélanie FRADIN, Stéphanie ARPIN, Blandine DOZIERES, Perrine CHARLES, François LECOQUIERRE, Marion LESIEUR, Lydie BURGLEN, Paul GUEGUEN, Thomas SMOL, Laetitia NGUYEN, Sophie RONDEAU, Hamza HADJ ABDALLAH, Christèle DUBOURG, Pénélope JORDAN, Sylvie ODENT, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE
00:00 - 00:00 #38654 - IP469 A novel mutation in the arginase-1 gene identified in a moroccan patient with argininemia.
A novel mutation in the arginase-1 gene identified in a moroccan patient with argininemia.

Background and aims: Argininemia, also known as Arginase deficiency (OMIM, 207800) is a rare autosomal recessive metabolic disease. The estimated prevalence of argininemia is 1 in

1,100,000. The diagnosis sometimes may be delayed due to atypical clinical manifestations. It is characterized clinically by variable degrees of hyperammonemia, developing from about 3 years of

age, and leading to progressive loss of developmental milestones and spasticity in the absence of treatment.

Patient and methods: In this study, we report the case of a 10-year-old moroccan consanguineous female child presenting with hyperargininemia and progressive spastic diplegia. A clinical exome sequencing (CES) was performed in the proband.

Results: Clinical exome sequencing identified a novel homozygous mutation : NM_000045 (ARG1): c.512dup p.(Lys172Glnfs*25) in the arginase-1 gene.

This mutation is predicted as likely pathogenic on American College of Medical Genetics and Genomics (ACMG).

Conclusion: Argininemia is a potentially treatable disease of urea cycle disorders, especially in its early stages. Our findings add a novel mutation to the list of argininemia causing mutations.

Molecular analysis by Next Generation Sequencing enabled us to confirm the clinically suspected diagnosis in the patient, in order to adapt her multidisciplinary care and to formulate adequate

genetic counseling to her family.


Lamiae AFIF (RABAT, Maroc), Siham CHAFAI ELALAOUI, Amal CHIGUER, Jaber LYAHYAI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38662 - IP473 Nouveau variant ATOH1 chez un patient atteint d’une hypoplasie ponto-cérébelleuse associée à un retard de développement et une surdité.
Nouveau variant ATOH1 chez un patient atteint d’une hypoplasie ponto-cérébelleuse associée à un retard de développement et une surdité.

ATOH1 code pour le facteur de transcription basic helix-loop-helix (bHLH) (bHLH). ATOH1 est impliqué dans la régulation de la neurogenèse dans le cervelet, le tronc cérébral et la moelle épinière dorsale et dans la différenciation des cellules ciliées auditives. Récemment Tanja et al, 2022 ont rapporté des variants bialléliques dans ATOH1 chez une famille présentant une hypoplasie pontocérébelleuse, un retard de développement et une perte auditive.

Nous rapportons ici le cas d'un autre patient présentant une mutation du gène ATOH1. Il s’agit d’une fille âgée de 24 ans issue d’une famille non consanguine du cap vert. Elle est née à terme après une grossesse normale. Dès le premier mois de vie elle a présenté un retard du développement et un nystagmus. Son tableau clinique est caractérisée par une absence de la marche, une surdité et des troubles du comportement. Son IRM montre une agénésie olivopontocerebelleuse.

Le séquençage du génome entier en trio a permis de mettre en évidence la présence d’un variant homozygote dans le gène ATOH1 (NM_005172.2) : c.102dupG p.(Pro35fs )entrainant un décalage du cadre de lecture et l’apparition d’un codon stop. Ce variant est absent des bases de données de populations contrôles (gnomAD)

Ce nouveau cas apporte des données supplémentaires de l’implication des variants bialléliques pathogènes du gène ATOH1 dans cette nouvelle entité d’hypoplasie ponto-cérébelleuse avec retard de développement et surdité


Imen DORBOZ (Paris), Séverine DRUNAT, Monique ELMALEH, Fanny MOCHEL, Odile BOESPFLUG-TANGUY
00:00 - 00:00 #38667 - IP476 Translocation entre chromosome X et autosome et insuffisance ovarienne précoce : intérêt des tests génétiques et du conseil génétique.
Translocation entre chromosome X et autosome et insuffisance ovarienne précoce : intérêt des tests génétiques et du conseil génétique.

L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) se définit par une aménorrhée de plus de quatre mois avant l’âge de 40 ans avec un taux élevé de gonadotrophines (FSH supérieure à 25 UI/l) sur au moins deux prélèvements distincts, réalisés à quelques semaines d’intervalle. Sa prévalence est de 1/10 000 chez les femmes de moins de 20 ans, de 1/1 000 chez les femmes de moins de 30 ans et de 1-2% chez les femmes de moins de 40 ans. Elle se manifeste cliniquement par un impubérisme et/ou une aménorrhée primaire ou secondaire. Sur le plan génétique, différentes étiologies sont impliquées dont la principale est le syndrome de Turner ; d’autres anomalies cytogénétiques du chromosome  X sont citées : délétions du bras long, - triplications –Translocations équilibrées entre chromosome X et chromosome autosome.

Nous présentant comme cas clinique une jeune fille de 18 ans adressée à notre consultation pour aménorrhée primaire et impubérisme. L’IRM pelvienne a montré une hypoplasie utéro-annexielle. Le bilan biologique a montré des taux élevés de FSH et AMH. Sur le caryotype, nous avons trouvé sur toutes les mitoses d’un transcrit réciproque entre le bras long d’un chromosome 4 et le le bras long d’un  chromosome X au niveau des régions q21 et q21. La région Xq21 est parmi les régions critiques impliquées dans le développement ovarien. A travers ce cas clinique, nous espérant expliquer l’intérêt et la chronologie des tests génétiques afin d’orienter la prise en charge des patientes et permettre un conseil génétique adéquat.


Nadia SERBATI (CASABLANCA, Maroc), Ghizlane JABRANE, Sanaa NASSEREDDINE, Hind DEHBI
00:00 - 00:00 #38673 - IP478 Le syndrome d’ICF type 1 : Caractérisation Cytogénétique et Moléculaire à propos d’un cas.
Le syndrome d’ICF type 1 : Caractérisation Cytogénétique et Moléculaire à propos d’un cas.

Introduction

Le syndrome d’ICF est une maladie autosomique rare caractérisée par une immunodéficience variable, une instabilité de l’hétérochromatine centromérique et une dysmorphie faciale. Il est causé dans plus de 50% des cas par des variants pathogènes du gène DNMT3b définissant le sous type ICF1.

L’objectif de ce travail était de rapporter les résultats de l’étude cytogénétique et moléculaire chez un enfant ayant le syndrome d’ICF1.

Méthodes

Nous rapportons le cas d’un patient adressé en consultation au service de Génétique de l’hôpital Hédi Chaker Sfax pour exploration d’une hypotrophie majeure avec une dysmorphie faciale. Un caryotype ainsi qu’un séquençage complet de l’exome (WES) ont été faits.

Résultats et discussion

Le nourrisson était âgé de 2 mois. Il était issu d’un mariage entre apparentés. L’enquête génétique a révélé la notion d’handicap moteur chez deux tantes paternelles. La grossesse a été compliquée par une souffrance fœtale aigue. L’accouchement était par césarienne avec notion de détresse respiratoire. L’évolution a été marquée par l’installation d’une diarrhée chronique et des bronchiolites à répétition. L’enfant a été décédé à 4 mois de vie par choc septique. Le caryotype a montré des images radiales du chromosome 1. Le WES a identifié un variant c.2476C > T au niveau du gène DNMT3B (NM_006892.4) à l’état homozygote. Ce variant est localisé dans un site mutationnel hotspot qui code pour le domaine catalytique de la protéine BNMT3, une région très conservée entre les espèces. Il a été rapporté deux fois dans la littérature comme variant pathogène responsable de syndrome d’ICF1. Ce variant a été classé comme probablement pathogène selon les critères de l’ACMG (PP3,PP5,PM1,PM2).

A travers ce travail, nous élargissons le spectre mutationnel des déficits immunitaires congénitaux en Tunisie en rapportons le premier cas d’ICF type 1 décrit en Tunisie. 


Fatma MAAZOUN (Paris), Amal SOUISSI, Fatma MAJDOUB, Souhir GUIDARA, Nadia HENTATI HMIDA, Saber MASMOUDI, Abdelaziz TLILI, Hassen KAMOUN, Ikhlas BEN AYED
00:00 - 00:00 #38684 - IP479 Description phénotypique et génétique d’une série de 18 patients suspects de syndrome de Noonan.
Description phénotypique et génétique d’une série de 18 patients suspects de syndrome de Noonan.

:  Le syndrome de Noonan (SN) présente la forme la plus fréquente de Rasopathies. Le diagnostic du SN peut être aider par des scores cliniques. Toutefois, seule la confirmation moléculaire permet de poser un diagnostic certain. Le séquençage haut débit (SHD) a permis d’améliorer le rendement de leur diagnostic moléculaire et d’établir une corrélation génotype-phénotype.

Objectif : Ce travail dresse le bilan d’une étude clinique et génétique de patients Tunisiens suspects de SN.  

Méthodes : La cohorte se compose de 18 patients adressés pour suspicion de SN. La présence d’un variant pathogène ou probablement pathogène a été recherchée par SHD par un panel de gènes ,incluant 22 gènes de Rasopathies (PTPN11,  SOS1, RAF1, KRAS, NRAS ,  CBL, BRAF, HRAS, MAP2K1LZTR1, RIT1, MAP2K2, SHOC2, ,SOS2 , RASA1, RRAS , MRAS , SPRED1 , RASA2, PPP1CB, RREB1, A2ML1, RRAS2, RELN) (Haloplex HS-Agilent). Les variants ont été classés selon les recommandations de l’ACMG (1).

Résultats : Concernant notre cohorte, les antécédents familiaux ont été notés chez deux cas. Les signes anténataux, à type d’hydramnios (n=4), RCIU (n=1) et macrocéphalie (n=1), ont été décelés chez 7 cas. La dysmorphie faciale fortement évocatrice d’une RASopathie avec présence de 8 signes ou plus parmi les signes faciaux cardinaux était trouvée dans 6 cas. Sur le plan cardiaque, les malformations du tronc pulmonaire ont été notées chez 11 cas avec un rétrécissement pulmonaire isolé chez 6 cas, une communication intraauriculaire (3 cas), un rétrécissement aortique (1 cas), et l’insuffisance mitrale (IM) minime (1 cas). Le SHD nous a permis de confirmer le diagnostic de SN chez 12/18 cas avec 6/12 des variants étaient retrouvés au niveau du gène majeur PTPN11. Le gène SOS1 a été impliqué chez deux patients dont un nouveau variant faux sens SOS1(NM_005633.4):c.2894C > G (p.Ala965Gly). Deux variants probablement pathogène ont été identifié au niveau du gène KRAS(NM_033360.4):c.458A > T (p.Glu153Val) et un au niveau du gène MAP2K2 (NM_030662.4):c.335G > T (p.Arg112Leu) .Deux variants classés comme pathogènes au niveau des gènes SPRED1(NM_152594.3):c.1149_1152del (p.Gly385IlefsTer20) et un variant récurent du gène SHOC2(NM_007373.4):c.4A > G (p.Ser2Gly) associés aux syndrome de Leigus et syndrome de Noonan-like. Deux variants hétérozygotes de signification inconnue ont été identifiés au niveau du gène LZTR1(NM_006767.4): p.Gly286Arg et p.Arg118His. La confirmation diagnostique chez 12 patients nous a permis de proposer une prise en charge adaptée selon le gène muté et de délivrer un conseil génétique adéquat aux parents. Pour les cas négatifs, nous envisageons un séquençage de l’exome.

Conclusion :

La grande hétérogénéité phénotypique et génétique du syndrome de Noonan illustre l’intérêt majeur de l’implémentation du SHD dans le routine diagnostique permettant ainsi à faire face à la grande errance diagnostique et à diminuer les retombés socio-économique qui en découlent.   


Ala ZAIDI, Lilia KAROUA, Amal SOUISSI, Manel GUIRAT, Fatma MAAZOUN (Paris), Fatma MAJDOUB, Ines ELLOUMI, Hassen KAMOUN, Saber MASMOUDI, Ridha MRAD, Ikhlas BEN AYED
00:00 - 00:00 #38690 - IP481 Elliptocytose syndromique : et si c’était un variant dans AMMERC1 ?
Elliptocytose syndromique : et si c’était un variant dans AMMERC1 ?

Le gène AMMECR1 (MIM*300195) situé sur le bras long du chromosome X en Xq22.3 codant pour une protéine dont la fonction n'est complètement établie a été initialement identifié dans un syndrome des gènes contigus : syndrome d'Alport avec déficience intellectuelle (ATS-ID, complexe AMME ; OMIM#300194). Ce syndrome est caractérisé par l'association d’une déficience intellectuelle, d’une hématurie, d’une insuffisance rénale, d’une surdité neurosensorielle, d’une hypoplasie médio-faciale et d' une elliptocytose.

Dans la littérature seuls six patients de sexe masculin présentant des variants ponctuels hémizygotes d'AMMECR1 ont été décrits avec une symptomatologie clinique hétérogène proche des patients avec ATS-ID. Cette entité clinique, récessive liée à l'X a été définie comme MFHIEN (hypoplasie médiane de la face, déficience auditive, elliptocytose et néphrocalcinose, OMIM#300990) mais très peu de données ont été rapportées à l’heure actuelle. De plus, seules 3 femmes porteuses ont été rapportées. Ces dernières étaient pauci symptomatiques ou asymptomatiques.

Nous décrivons ici sur le plan clinique et hématologique une cohorte de 3 patients de sexe masculin et une mère porteuse chez qui ont été identifiés trois nouveaux variants hémizygotes du gène AMMECR1. Les garçons présentent une hypotonie congénitale, un retard staturo-ponderal et de développement neurologique, une surdité, un strabisme, des malformations cardiaques, squelettiques et génito-urinaires. De manière intéressante, deux de nos patients présentent une malformation cochléaire, élément jamais rapporté auparavant. De plus, nous décrivons une femme porteuse avec une symptomatologie modérée comprenant une surdité bilatérale, une hyperlaxité articulaire. Sur le plan hématologique, tous nos patients présentent une elliptocytose que nous avons caractérisée et qui n’avait jamais été rapportée chez les femmes.

Avec ce travail, nous avons contribué à élargir le phénotype clinique associé aux variants du gène AMMECR1, en décrivant pour la première fois la malformation cochléaire de Mondini et en fournissant une caractérisation détaillée des anomalies hématologiques associées.


Viviana LUPO (Paris), Lyse RUAUD, Jonathan LEVY, Lydie DA COSTA, Agnes GUET, Roseline CAUMES, Boris KEREN, Agnès GUICHET, Estelle COLIN, Clara HOUDAYER, Alain VERLOES
00:00 - 00:00 #37756 - IP59 Exome prénatale sans indication médicale : histoire d’un cas clinique.
Exome prénatale sans indication médicale : histoire d’un cas clinique.

Les pratiques de diagnostic prénatale DPN diffèrent d’un pays et l’autre

Il est bien établi qu’il persiste un risque résiduel d’anomalie chromosomique malgré un suivi de grossesse sans anomalie, ce risque est estimé à environ 1% à l’ACPA. D’après le peu de littérature médicale, le risque de mettre en évidence une mutation pathogénique à l’exome est également de l’ordre de 1%

Pour ces raisons, en Israël toute femme enceinte peut demander à réaliser une amniocentèse jusqu’à 22SA+6 pour raison personnelle. De la même façon il est possible de réaliser différents examens génétiques en diagnostic prénatale. Ainsi, depuis plusieurs années l’exome prénatale fait partie de la pratique clinique courante et notamment sans indication médicale

Nous rapportons ici le cas d’un exome prénatale réalisé sans indication médicale. La patiente se présente en consultation de DPN à 17SA. L’ensemble du suivi de grossesse est sans anomalie (clarté nucale 1,4 mm à 12 SA, échographie morphologique précoce a 16 SA sans anomalies, par la suite échographie morphologique de 22 SA sans anomalies). Une amniocentèse est réalisée à 17 SA pour effectuer une ACPA et un exome en parallèle. Les résultats de l’ACPA ne détectent pas d’anomalie, fœtus de sexe féminin

L’analyse d’exome a mis en évidence une mutation dans le gène PHEX situé sur le chromosome X en position chrX:22208575 c.1601C > T p.Pro534Leu rs886041363. Le gène PHEX (OMIM 300550) est associé au rachitisme hypophosphatémique. L’hypophosphatémie liée à l’X due à une mutation du gène PHEX est la forme la plus fréquente de rachitisme et ostéomalacie génétiques. Bien que situé sur le chromosome X, la maladie se transmet sur le mode dominant. Certaines patientes peuvent être pauci voir a-symptomatiques,ou présenter un tableau clinique classique en diagnostic prénatal il nous est impossible de prédire l’évolution des symptômes après la naissance

Chez l’enfant, elle se manifeste par des signes de rachitisme, des déformations osseuses des membres inférieurs, des douleurs osseuses, un retard de croissance, et autres. Chez l’adulte, le diagnostic peut être fait devant des douleurs osseuses persistantes, un diagnostic d’arthrose précoce etc

Le diagnostic précoce et la prise en charge optimisée des patients, notamment chez le nourrisson, sont des éléments indispensables au traitement des manifestations cliniques, à la prévention des complications et à l’amélioration de la qualité de vie des patients. Il existe différents traitements médicamenteux

Dès le diagnostic prénatal le couple a vu un endocrinologue pédiatrique pour recevoir des informations complémentaires sur la maladie et surtout sur la prise en charge de l’enfant après la naissance. La petite fille est revenue en consultation de génétique à l’âge de 9 mois, la patiente est suivie par un endocrinologue pédiatrique depuis sa naissance, elle a pu commencer un traitement médicamenteux avant l’apparition de signes cliniques dès l’âge de 8 mois. Son développement psychomoteur est normal


Tania DERY (Kfar Saba, Israël)
00:00 - 00:00 #37785 - IP72 Pré-mutations de triplets CGG au locus FMR1 à l’état hétérozygote composite chez une femme de 27 ans.
Pré-mutations de triplets CGG au locus FMR1 à l’état hétérozygote composite chez une femme de 27 ans.

Le syndrome de l’X fragile est majoritairement symptomatique chez les garçons, il est dû à une amplification pathologique supérieure à 200 triplets CGG sur le gène FMR1 sur le chromosome X. Les mères vectrices sont porteuses d’un allèle hétérozygote muté ou prémuté de FMR1.

Nous avons reçu en consultation de génétique deux frères de 7 et 5 ans, adressés par le centre médico-psychologique (CMP) devant un trouble du spectre autistique (TSA) associé à une déficience intellectuelle (DI).

Parmi les antécédents familiaux, on note que la mère de 27 ans n’a pas d’antécédent médical, elle est issue d’une union consanguine (cousins germains), ce qui n’est pas le cas du père. Il n’y a pas de lien de parenté connu entre les parents. Le père n’a pas d’antécédent médical non plus. Il n’y a pas d’antécédent de DI ou de TSA dans leur famille.

Concernant le frère de 7 ans : Au niveau du développement psychomoteur il a acquis la marche à 2 ans, pas d’acquisition actuelle de la continence, il présente un retard du langage avec l’acquisition transitoire de quelques mots, et par la suite une régression totale. Il présente un TSA. Il a une fente palatine. Sa croissance est normale. Au niveau morphologique, on retrouve de grandes oreilles avec une simplification de l’hélix droit.

Concernant le frère de 5 ans : Au niveau du développement psychomoteur il a acquis la marche à 18 mois, pas d’acquisition de la continence et du langage. Il est scolarisé en petite section de maternelle, où il bénéficie d’une aide humaine 2 jours par semaine, il y sera maintenu l’année suivante. Il présente un TSA. Il a une fente palatine. Sa croissance est normale. Au niveau morphologique, on retrouve une hypotonie faciale inférieure.

 

La clinique oriente vers un syndrome de l’X fragile, à l’exception de la fente palatine présente chez les deux frères. Dans ce contexte nous prescrivons en premier lieu l’analyse ciblée de FMR1 et DM1.

Les résultats des deux frères mettent en évidence une amplification pathologique, mutation complète > 200 CG du gène FMR1, le syndrome de l’X fragile est donc confirmé. Il est mis en évidence chez leur mère la présence de deux prémutations de triplets CGG pathologiques : 86 +/-  3 CGG et 100 CGG environ, absence de mosaïque prémutation/mutation complète dans la population leucocytaire testée.

La prémutation FMR1 à l’état hétérozygote composite chez la femme est rare. Nous ne connaissons pas l’impact sur le phénotype, notamment si ces femmes sont plus à risque de développer des symptômes neurologiques d’un syndrome de tremblement-ataxie lié à une prémutation de l'X fragile (FXTAS), ou une ménopause précoce liée à FMR1 (FXPOI). Concernant les parents des patients, un conseil génétique est primordial, car la mère transmettra forcément une prémutation ou mutation complète de FMR1.


Jessie BOUARD, Laetitia LAMBERT (NANCY), Florine ANCONA, Celine BONNET, Mathilde RENAUD, Virginie ROTH, Richard BELMONTE, Marion WANDZEL, Justine WOURMS
00:00 - 00:00 #37863 - IP96 Etude génétique et moléculaire du syndrome de Turner chez des patientes tunisiennes : une hétérogénéité génétique gouvernée par un aspect épigénétique.
Etude génétique et moléculaire du syndrome de Turner chez des patientes tunisiennes : une hétérogénéité génétique gouvernée par un aspect épigénétique.

Le syndrome de Turner (ST) est une pathologie chromosomique sexuelle rare avec une prévalence de 1/2500 naissances de sexe féminin. Caractérisé par un large spectre clinique, le retard statural, les signes dysmorphiques et l’insuffisance ovarienne constituent le trio des signes majeurs de diagnostic. Le ST est une entité d’aberration du chromosome X touchant le nombre et/ou la structure de celui-ci. Bien que la majorité des femmes atteintes ont un caryotype 45,X homogène, les résultats ont montré une hétérogénéité cytogénétique avec plusieurs variantes caryotypiques; ce qui explique la présence de plus que 60 traits phénotypiques associés rendant difficiles le diagnostic et le suivi. Dans ce travail, nous réalisons chez 26 patientes tunisiennes avec suspicion de ST des explorations cliniques suivies d’une analyse cytogénétique par caryotype et d’une étude moléculaire par FISH et PCR pour cribler le gène SRY dans le but de poser un diagnostic et d’établir une corrélation génotype/phénotype qui serait d’une grande aide pour la prise en charge des patients. Les résultats numériques et structuraux du chromosome sexuel ont montré une prévalence du caryotype 45,X chez 46% des patientes, les autres présentent différentes formules chromosomiques comme l'isochromosome X, le X en anneau et les formes en mosaïque 45,X 46,XX ou celles avec la présence de Y . La comparaison des approches moléculaires utilisées pour le criblage du gène SRY a montré l’incapacité de la FISH pour détecter de faible taux de mosaicisme 45,X/46,XY et que c’est la PCR qui est plus sensible et fiable dans de tels cas. Par ailleurs, les études de corrélation génotype/phénotype a révélé par rapport aux données de la littérature des discordances concernant les signes majeurs et l’âge du diagnostic. En effet, chez les patientes mosaïques (45,X/46,XX), l’âge du diagnostic
est inférieur à 20 ans chez celles avec des populations cellulaires 45,X majoritaires alors qu’il est supérieur à 20 ans pour celles ayant des cellules 46,XX majoritaires. De plus, les explorations cliniques ont montré d’une part que le retard pubertaire et l’aménorrhée primaire sont présents chez toutes les patientes, ce qui rend utile leur considération comme signe de diagnostic du ST. D’autre part, l’absence du retard statural observée chez quelques cas suscite que l’absence du retard de croissance ne doit pas écarter le diagnostic.

Par ailleurs, il s’avère que la grande hétérogénéité qui règne le ST est liée à un aspect épigénétique notamment les gènes soumis à l’haploinsuffisance qui devraient dans le cas normal échapper à l’inactivation de X comme les gènes SHOX et TIMP1 et la méthylation différentielle avec certains gènes hypométhylés qui seraient surexprimés comme les gènes KDM6A, IL3RA et CSF2RA. L’inclusion des tests épigénétiques dans le diagnostic du ST pourrait être d’un grand apport pour la prise en charge des anomalies associées aux signes majeurs de la maladie.


Olfa SIALA-SAHNOUN (Sfax, Tunisie), Fatma LAADHAR, Mouna MNIF, Mohamed ABID, Mohamed Ali KESSENTINI, Faiza FAKHFAKH
00:00 - 00:00 #37870 - IP99 Place de l’exome prénatal dans les maladies osseuses constitutionnelles.
Place de l’exome prénatal dans les maladies osseuses constitutionnelles.

Au cours de la grossesse, des anomalies du développement fœtal sont identifiées à l’échographie dans 3 à 5 % des cas. Parmi celles-ci, 0,5 % sont des maladies osseuses constitutionnelles (MOC). L’enjeu des discussions en CPDPN est d’établir le pronostic de la pathologie. Dans le cas particulier des maladies osseuses, le handicap fonctionnel est au cœur des débats puisque le pronostic neurodéveloppemental de l’enfant à naitre est le plus souvent bon. Pour les MOC sévères détectées dès le premier trimestre  l’imagerie permet d’évaluer le pronostic ; pour d’autres MOC au diagnostic plus tardif pendant la grossesse et sans signe d’appel spécifique, les études génétiques peuvent permettre d’affirmer un diagnostic avant la réalisation  du scanner osseux  programmé à partir de 28SA . L’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA), est systématique et depuis 2020 notre centre propose un séquençage d’exome prénatal (SEp). 

Nous avons réalisé 27 SEp sur signe d’appel échographique osseux, permettant un diagnostic moléculaire dans 41% des cas (n=11).  Des variants pathogènes ont été identifiés dans les gènes suivants : DYNC2H1 (n=2), COL1A1 (n=2), EBP, PAPSS2, EVC2, ARSL, COL2A1, SOX9, GLI3. De façon intéressante la majorité des patientes (n=9) ont poursuivi la grossesse.  Les couples pour lesquels le SEp était négatif ont tous poursuivi la grossesse.

Ces résultats montrent que le SE en situation prénatale pour les MOC est utile puisqu’il a permis de poser un diagnostic et donc de préciser le pronostic dans 41% des cas. Cette analyse doit s’intégrer dans une prise en charge globale par des experts cliniciens (CRMR MOC) et biologistes afin de communiquer une information précise au couple l’aidant dans sa prise de décision. 


Roxana BORGHESE (paris), Lucile BOUTAUD, Sophie RONDEAU, Caroline MICHOT, Joana BENGOA, Pauline MARZIN, Sophie MONNOT, Marine RAJAOBA, Emmanuel SPAGGIARI, Julien STIRNEMANN, Nicolas BOURGON, David GREVENT, Geneviève BAUJAT, Tania ATTIE-BITACH, Valérie CORMIER-DAIRE
Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
EP02
00:00 - 00:00

Eposters affichés thèmes B
05- Maladies des organes internes et du système endocrine - 08- Maladies immunologiques et hématopoïétiques - 11- Oncogénétique - 12- Génétique tumorale

01 - Pathologies du neurodéveloppement - 10- Syndromes malformatifs - 15- Génétique chromosomique constitutionnelle - 20- Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif - 22 - Troubles de la reproduction
00:00 - 00:00 #37337 - IP1 Cas clinique : Potentiel nouveau mécanisme de résistance par mutation secondaire du gène BRCA2 dans un cancer de l’ovaire résistant à un inhibiteur de PARP.
Cas clinique : Potentiel nouveau mécanisme de résistance par mutation secondaire du gène BRCA2 dans un cancer de l’ovaire résistant à un inhibiteur de PARP.

Il s’agit du cas d’un femme de 62 ans, nullipare, chez qui un d’un adénocarcinome de haut grade de l’ovaire T1a N0 M0 fut initialement diagnostiqué en 2017, BRCA 2 muté, et opéré. Après une première récidive, plusieurs cycles de chimiothérapie suivis par un traitement par olaparib ont été réalisés. La patiente a été incluse dans un essai thérapeutique incluant un inhibiteur de PARP en combinaison avec un Wee1 inhibiteur, sans efficacité clinique ou radiologique. Elle est actuellement sous paclitaxel hebdomadaire, et présente une réponse favorable au traitement.

Un panel moléculaire large de 324 gènes (Foundation-One CDX) sur biopsie liquide a été réalisé (Foundation One® liquid CDx - panel de 324 gènes) dans le cadre d’une récidive sous traitement, et a permis de déceler deux variants pathogènes sur le gène BRCA ((NM_000059.3). À une fréquence allélique (VAF) de 50.3%, suggérant une origine germinale, un variant décalant le cadre de lecture dans l’exon 11 : c.4712_4713del, p.(Glu1571Glyfs*3). Un deuxième variant (VAF 0.22%) aussi au niveau de l’exon 11 : c.6107_6841+107del, p.(Pro2036_Gly2281delinsArg). Cette délétion de 841 nucléotides à la terminaison 5’ de l’exon 11 et incluant une partie de l’intron 11, implique la perte du domaine répété BRC 8, sans modification du cadre de lecture.

La perte d’un ou plusieurs de ces « BRC repeats » de BRCA2 a été décrite comme facteur de résistance. Dans le cas de cette patiente, le mécanisme de résistance n’est pas complétement élucidé, mais la découverte de cette deuxième mutation éliminant un des domaines d’interaction avec RAD51C, nous fait émettre deux hypothèses concernant la résistance acquise de cette tumeur, et qui dépendent de la localisation relative des deux variants (en cis ou en trans), et des conséquences fonctionnelles prévisibles sur BRCA2 et les principales protéines d’interaction.

Ce cas est un exemple du rôle primordial des explorations moléculaires complémentaires en cas de récidive ou résistance aux traitements, notamment l’analyse de cfDNA par biopsie liquide. Une augmentation du recours à des examens de biologie moléculaire après récidive pourrait permettre d’élucider les causes derrière l’apparition de résistances, mieux les connaître, et apporter un bénéfice au patient dans la démarche à suivre.


Ana Maria NAVARRO (Montpellier), Isabelle RAY-COQUARD, Myriam HIRAUT, Pierre-Jean LAMY
00:00 - 00:00 #37872 - IP100 Inserted BCR-ABL1 fusion in Philadelphia-negative chronic myeloid leukemia: A case report.
Inserted BCR-ABL1 fusion in Philadelphia-negative chronic myeloid leukemia: A case report.

Chronic myeloid leukemia (CML) is a myeloproliferative disorder characterized by overproduction of immature and matured myeloid cells in the peripheral blood, bone marrow and spleen. A hallmark of CML is the presence of (9;22) (q34;q11) reciprocal translocation, which is cytogenetically visible as Philadelphia chromosome (Ph) and results in the formation of BCR-ABL1 fusion protein. The Philadelphia chromosome occurs in 95% of CML. About 5-10% of CML patients lack a Ph by karyotype analysis, but are shown to carry BCR-ABL1 fusion as detected by either fluorescence in situ hybridization (FISH) or reverse transcription polymerase chain reaction (RT-PCR) designating a “Masked Ph” or “Cryptic Ph”. The two mechanisms explaining this rearrangement is a chromosomal insertion-derived BCR-ABL1 fusion gene or multi steps rearrangements conferring normal appearance of chromosome 9 en 22.

In this study, we present a case of 37-year-old man whom the blood morrow aspirate revealed myeloid dysplasia, suggestive of CML and was refereed to our laboratory for cytogenetic study. The R Banding Karyotype presented complex abnormalities with “normal” chromosomes 9 and 22: 45,XY,der(6),del(7)(q11q36),-10,der(20)t(1;20)(q12-21;p13)[24]/46,XY[1]. Real time polymerase chain reaction revealed the presence of the atypical e13a3 (b2a3) fusion transcript. Fluorescence in situ hybridization (FISH) analysis using dual colors dual fusion probes for BCR/ ABL1 showed only 1 BCR/ABL1 fusion present on cytogenetically normal chromosome 9. BCR signal was reduced on 1 chromosome 22.  A second FISH test using LSI TUPLE1 (22q11.2) / LSI ARSA (22q13.3) revealed a loss of the proximal signal TUPLE1. The probable rearrangement mechanism thus involves the insertion of BCR into chromosome 9. The resultant karyotype is 45,XY,der(6),del(7)(q11q36),der(9) ins(9;22)(q34;q11.2-q11.2),-10,der(20)t(1;20)(q12-21;p13).isht(9;22)(ABL+,BCR+;BCR-,ABL-)[150],22q11.2 (TUPLE1x1),22q1.3 (ARSAx2)[150]. This is a rare case of CML harboring the BCR/ABL1 fusion in the absence of a Philadelphia chromosome. It highlights the importance of FISH as an initial tool in the elucidation of complex rearrangements allowing targeted confirmation by molecular diagnostic techniques.


Wiem AYED (Tunis, Tunisie), Afef JELLOUL, Raoudha MANSOURI, Manel GHARBI, Rayhene BEN LAKHAL, Ahlem AMOURI
00:00 - 00:00 #37882 - IP106 Evaluation de l’implication du gène BARD1 dans la prédisposition au cancer du sein.
Evaluation de l’implication du gène BARD1 dans la prédisposition au cancer du sein.

Introduction : Les variants pathogènes (VP) constitutionnels du gène BARD1 ont été associés à un risque faible à modéré de cancer du sein mais leur rareté ne permet pas d’estimer précisément le niveau de risque et donc de définir des recommandations de suivi spécifiques. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’association de ces variants avec le cancer du sein dans une étude cas-témoins, et de rechercher des arguments tumoraux en faveur de l’implication du gène dans l’oncogenèse mammaire.

Matériel et méthodes : A partir de la base de données du service de Génétique de l’Institut Curie, nous avons inclus des patientes atteintes d’un cancer du sein sans VP identifié sur les gènes étudiés dans le cadre diagnostique (panel HBOC), mais porteuses d’un VP ou probablement pathogène (VPP) du gène BARD1. Le recrutement des témoins a été réalisé à partir de la base de données gnomAD. Sur le plan tumoral, nous avons recherché une inactivation bi-allélique au locus BARD1 ainsi qu’un déficit de la recombinaison homologue (HRD). 

Résultats : Sur 7309 patientes ayant bénéficié d’une analyse constitutionnelle, 25 étaient porteuses d’un VP ou d’un VPP (variant non-sens, insertion/délétion frameshift ou variant d’épissage) du gène BARD1 (0,34%). Parmi elles, 45% ont été atteintes d’un cancer du sein de type triple-négatif. Sur 57,681 femmes de la population de gnomAD, 38 étaient porteuses d’un VP ou d’un VPP du gène BARD1 (0,066%). L’analyse retrouve une association entre les variants de BARD1 et le cancer du sein avec un odds ratio = 5,2, IC95% [3 ; 8,9] ; p = 5,9.10-9. Les analyses moléculaires, réalisées sur 9 tumeurs disponibles pour ces 25 patientes, ont montré une perte d’hétérozygotie (LOH) au locus BARD1 dans 3 tumeurs, toutes de phénotype triple négatif. Parmi ces 3 tumeurs, 2 étaient associées à une signature HRD, la troisième étant ininterprétable. Les 6 autres tumeurs sans « second hit BARD1 » ne présentaient pas de signature HRD.

Conclusion : Notre étude suggère que les VP constitutionnels du gène BARD1 sont associés à une augmentation du risque de cancer du sein, en particulier de phénotype triple-négatif. Au niveau tumoral, seule une minorité de tumeurs présentait un second hit au locus BARD1 associé à une HRD. Des études complémentaires restent nécessaires pour préciser le niveau de risque de cancer du sein en présence d’un VP constitutionnel de BARD1, ce qui permettrait de discuter d’une éventuelle une prise en charge spécifique des femmes porteuses et pour savoir si le gène BARD1 pourrait participer à l’oncogenèse mammaire via d’autres voies que celle de la Recombinaison Homologue.


Marie-Florence REVENEAU (Paris), Antoine DE PAUW, Julien MASLIAH-PLANCHON, Antoine DECEES, Salma LAKHLIFI, Justine PASANISI, Jessica LE GALL, Mathias SCHWARTZ, Mélanie PAGÈS, Elise PIERRE-NOEL, Molka SEBAI, Sandrine CAPUTO, Henrique TENREIRO, Christelle BERTHEMIN, Jennifer CARRIÈRE, Catherine DUBOIS D'ENGHIEN, Khadija ABIDALLAH, Christophe GUY, Nicolas FORT, Narjes ZAGUIA, Camille BENOIST, Eléonore FROUIN, Kévin MERCHADOU, Fabien QUINQUIS, Mathilde FILSER, Hélène DELHOMELLE, Marine LE MENTEC, Mathilde WARCOIN, Ophélie BERTRAND, Marie-Charlotte VILLY, Claire SAULE, Emmanuelle FOURME, Marion GAUTHIER-VILLARS, Bruno BUECHER, Tatiana POPOVA, Marc-Henri STERN, Victor RENAULT, Dominique STOPPA-LYONNET, Chrystelle COLAS, Lisa GOLMARD
00:00 - 00:00 #37900 - IP114 Apport de l’analyse constitutionnelle et tumorale du gène VHL chez les patients avec hémangioblastomes du système nerveux central.
Apport de l’analyse constitutionnelle et tumorale du gène VHL chez les patients avec hémangioblastomes du système nerveux central.

Les hémangioblastomes (HB) du système nerveux central (SNC) sont des tumeurs rares qui surviennent généralement dans le cervelet, le tronc cérébral et la moelle épinière. Ces tumeurs peuvent s’intégrer dans le cadre de la maladie de von Hippel-Lindau (VHL). Ainsi, il a été recommandé de proposer une analyse moléculaire constitutionnelle du gène VHL et un bilan clinique et radiologique des atteintes classiques de la maladie VHL à tous patients avec un HB du SNC. Toutefois dans les cohortes anciennes dont l’analyse du gène VHL a été faite par séquençage Sanger, seulement 4% des patients avec HB du SNC étaient porteurs d’une variation pathogène (VP) dans le gène VHL.

L’objectif de ce travail est d’évaluer le rendement diagnostique de l’analyse constitutionnelle et tumorale du gène VHL chez des patients avec HB du SNC à l’ère du NGS.

Nous avons réalisé une étude rétrospective (2006-2023) de 80 patients ayant bénéficié d’une analyse moléculaire du gène VHL au sein du laboratoire de génétique de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (AP-HP), tous adressés pour un HB du SNC. Ceux-ci se répartissaient en 3 groupes : 58 patients avec un HB du SNC isolé (72% des cas), 15 patients avec des HB du SNC multiples (9%) et 7 patients avec une présentation syndromique, c’est à dire atteints d’autres lésions du spectre VHL découvertes lors du bilan de l’HB (19%). L’âge moyen de découverte du 1er HB était de 41 ans [9 - 81]. 36% ont eu une analyse du gène VHL par Sanger/MLPA et 64% ont bénéficié d’une analyse NGS. Un séquençage de l’ADN extrait d’un HB a été réalisé en complément chez 9 patients.

Nous avons identifié 13 VP constitutionnels chez les 80 patients (16,25%). Tous ont moins de 40 ans au moment du diagnostic et la moyenne d’âge de ces patients est de 25 ans [13 - 37]. Une VP a été identifiée chez 67% des patients avec une présentation syndromique (10/15), 14% des patients avec des HB multiples (1/7) et 3,5% des patients avec un HB du SNC isolé (2/58). Ces deux patients avaient moins de 20 ans au diagnostic et l’un d’entre eux s’inscrit dans le cadre d’un VHL familial.

Par ailleurs nous retrouvons des VP dans 8 des 9 tumeurs analysées. Parmi elles, 3 sont également présentes en constitutionnel et 5 ne sont retrouvées qu’en somatique et permettent d’expliquer la survenue de l’HB. 

Ce travail confirme le bon rendement diagnostique de l’analyse moléculaire du gène VHL dans les formes syndromique ou multiples d’HB du SNC, illustrant l’importance du bilan phénotypique complet à la recherche d’une maladie de VHL chez les patients avec HB du SNC. Par contre, ce rendement est particulièrement faible dans le cadre des HB du SNC isolés, posant la question du bénéficie du test génétique chez ces patients en dehors des formes précoces. Enfin, l’analyse tumorale semble avoir sa place chez ces patients pour expliquer les formes sans VP constitutionnelle du gène VHL.


Cécile GRAVEN (Paris), Patrick BENUSIGLIO, Edouard COTTEREAU, Isabelle COUPIER, Philippe DENIZEAU, Pierre LABAUGE, Anne DURLACH, Peggy RENOULT-PIERRE, Stéphane RICHARD, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, Nelly BURNICHON, Alexandre BUFFET
00:00 - 00:00 #37904 - IP115 Syndromes rares de prédispositions aux cancers : la prévention versus le traitement de la maladie (Projet européen H2022_2025 : PREVENTABLE).
Syndromes rares de prédispositions aux cancers : la prévention versus le traitement de la maladie (Projet européen H2022_2025 : PREVENTABLE).

A l’échelle européenne, il n’existe pas d’étude médico-économique, mettant en avant le bénéfice de la pratique de mesures préventives (enquête génétique, surveillance médicale régulière, intervention précoce) versus une pratique dite « curative », débutant à l’apparition de la 1ère tumeur.

En France, depuis 2012, des programmes de suivi individualisé des personnes porteuses d’une altération d’un gène de prédisposition ont été mis en place par l’Institut National du Cancer (INCa). En revanche, la plupart des systèmes de santé européens continuent d’opter pour le traitement des cancers cliniquement exprimés plutôt que pour la prévention.

C’est donc dans l’optique d’évaluer l’impact clinique, social et financier de l’application de soins multidisciplinaires et spécialisées pour prévenir la maladie que le projet PREVENTABLE a vu le jour.    

Ce consortium, piloté par l’équipe de Carla Oliveira à l’Institut de Recherche et d’Innovation en Santé de Porto, regroupe 9 centres de 6 pays européens (Portugal, Espagne, France, Pays-Bas, Norvège et Allemagne) experts dans 8 syndromes rares à risque tumoral. Parmi ces syndromes, le syndrome de Li-Fraumeni (LFS), résulte de variations génétiques constitutionnelles du gène TP53, qui est l’une des prédispositions héréditaires aux cancers les plus sévères, en raison de l’étendue du spectre tumoral associé, de la précocité de survenue des tumeurs et du risque de développer plusieurs cancers. Les tumeurs associées au LFS sont principalement des sarcomes des tissus mous, des ostéosarcomes, des cancers du sein de la femme jeune, des tumeurs cérébrales, des corticosurrénalomes. L’expression clinique du LFS est très variable, avec des cancers multiples pédiatriques et des cancers plus tardifs chez l’adulte.

L’expertise du service de génétique de Rouen sur le LFS, tant au niveau de la prise en charge que de la recherche, déjà reconnue par la labellisation européenne Centre de Référence de l’ERN GENTURIS (European Reference Network on GENetic TUmour RIsk Syndromes), lui a permis d’intégrer le consortium européen PREVENTABLE (https://preventable.eu).

Les objectifs du projet sont :

-          i) modéliser une matrice à double entrée (les différents parcours de soins du patient et les différentes procédures cliniques) qui sera utilisée pour ;

-          ii) comparer la prévention versus le traitement en termes médico-économiques, cela grâce à l’affectation de tarifs (GHS) aux procédures cliniques ;

-          iii) étudier l’évolution de la maladie chez les patients bénéficiant de mesures préventives et/ou d’un traitement ;

-          iv) identifier les facteurs influençant les choix des professionnels de santé et des patients en matière de parcours de soins ;

-          v) accroitre la visibilité des syndromes rares à risque tumoral et diffuser les résultats obtenus auprès des différents acteurs : institutions, autorités de santé, praticiens, associations de patients, laboratoires de génétique


Marion ROLAIN (Rouen), Patricia FAURE, Margaux CLEMENT LE CHOISMIER, Maud BRANCHAUD, Nathalie PARODI, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Edwige KASPER-LE GUENNEC, Gaëlle BOUGEARD, Mariette RENAUX-PETEL, Thomas VERMEULIN, Jean-Christophe THERY, Claude HOUDAYER
00:00 - 00:00 #37917 - IP118 Détection et caractérisation des réarrangements de grande taille par technique NGS dans le cadre du diagnostic moléculaire en oncogénétique.
Détection et caractérisation des réarrangements de grande taille par technique NGS dans le cadre du diagnostic moléculaire en oncogénétique.

Les réarrangements de grande taille (RGT) inactivant des gènes impliqués dans les prédispositions héréditaires au cancer représentent jusqu’à 15% des variants pathogènes constitutionnels identifiés en diagnostic moléculaire. Ce type de variant est souvent identifié et rapporté au niveau exonique, par les techniques tel que la MLPA (Multiplex Ligation-dependent Probe Amplification), mais rarement caractérisé précisément afin de déterminer les points de cassure. Cependant, cette caractérisation permet de mieux comprendre le variant, son retentissement et sa pathogénicité.

Les techniques antérieures au NGS permettant l’identification des points de cassure telles que la CGH-array suivie d’une design d’amorces de PCR à façon étaient chronophages alors qu’à l’âge du NGS, la détection et définition d’un réarrangement de grande taille est réalisable simultanément.

Une banque de capture couvrant 18 loci de gènes impliqués dans la prédisposition héréditaire aux cancers a été construite avec une extension de la couverture de 8Mb en amont et en aval du gène. Dans une phase de validation de cette méthode, 45 échantillons avec un réarrangement de grande taille déjà identifié (avec ou sans points de cassure précisés) ont été séquencés. L’analyse de CNV à partir de fichiers .fastq a été effectuée avec le logiciel Alissa Reporter (Agilent) et les fichiers. bam ont été générés avec le logiciel STARK.

 

Grâce à cette technique, des points de cassure intragéniques ont pu être mis en évidence directement par NGS, permettant leur caractérisation précise, notamment l’insertion d’un ou plusieurs nucléotides au niveau de la cassure génomique. Dans le cadre des duplications, il est essentiel de savoir si l’événement est en tandem ou inversé afin de prédire son retentissement et donc sa pathogénicité. Les techniques de criblage de RGT actuellement utilisées en diagnostic ne permettent pas une telle précision, même par NGS, car les loci des gènes ne sont pas couverts en entier et les régions génomiques autour ne sont pas ciblées. Notre approche associe à la fois la détection et la précision des RGT, afin de pouvoir placer des amorces de PCR et confirmer les points de cassure par séquençage Sanger. Ceci facilite ultérieurement les tests génétiques ciblés dans la famille car les criblages peuvent se faire en PCR, donc rapidement et à moindre coût que d’autres techniques actuellement utilisées en diagnostic.


Natalie JONES (BORDEAUX), Mélanie BATTISTUZZI, Laurène DUFIN, Jennifer CHIRON, Julie BLASQUIZ, Nicolas SEVENET
00:00 - 00:00 #37933 - IP123 Syndrome d’insensibilité aux androgènes et ambiguïté sexuelle.
Syndrome d’insensibilité aux androgènes et ambiguïté sexuelle.

Contexte

Le syndrome d’insensibilité aux androgènes (SIA) est un désordre du développement sexuel (DSD) d’origine génétique transmis selon le mode récessif lié à l’X, responsable de 30 à 70 % des cas de DSD 46,XY. Il est caractérisé typiquement par un hypospadias, une gynécomastie, des signes d’eunuchoidisme plus ou moins marqués et une azoospermie. L’insensibilité aux androgènes peut être complète (SIAC), partielle (SIAP) ou légère selon le degré de sensibilité des récepteurs à la stimulation androgénique.

L’objectif de notre étude est de rapporter les caractéristiques cliniques, biochimiques, génétiques et radiologiques de 6 patients présentant un SIA.

Patients et méthodes

Analyse rétrospective de 6 cas de DSD 46,XY en évaluant la présentation phénotypique, le profil hormonal , la recherche du gène SRY et la prise en charge thérapeutique.

Résultats

L’âge moyen des 6 patientes est de 20,83 3,97 ans, elles forment 4 cas de SIAC de phénotype féminin découverts lors de l'exploration d'une aménorrhée primaire et 2 cas de SIAP découverts lors de l'exploration d'un DSD avec ambiguïté des organes génitaux.

La cryptorchidie est quasi constante, confirmée cliniquement et à l'échographie (intra-abdominale chez les patientes SIAC et inguinale pour les cas de SIAP). Il n'y a pas d'ovaires ni d'utérus.

Le bilan hormonal a montré des taux élevés de LH pour toutes les patientes et de FSH pour 3 d’entre elles dont 2 cas de SIAP, des taux de testostérone à des niveaux d’adultes masculins et des taux de 17 bêta-œstradiol élevés par rapport aux normes masculines.

Toutes les patientes ont présenté un caryotype 46, XY, avec un gène SRY (+).

L’orientation sexuelle est féminine chez les 4 patientes SIAC et une patiente SIAP, elles ont subi une castration chirurgicale avec traitement substitutif œstroprogestatif. La 2ème patiente SIAP a revendiqué un sexe masculin et a été opérée dans ce sens à 28 ans avec changement de l’état civil.

Conclusion Le diagnostic du SIA est un véritable challenge pour les médecins, sa prise en charge est complexe et nécessite une approche multidisciplinaire.la recherche de mutations dans le gène du récepteur aux androgènes est en cours de réalisation.

Mots clés 

Syndrome d’Insensibilité aux Androgènes (SIA), Désordre du Développement Sexuel (DSD), Caryotype 46,XY,  Gène SRY, Récepteur aux androgènes, Gène AR.  


Karima SIFI (Constantine, Algérie), Khalida BOUDAOUD, Sabah HANACHI, Salima ZEKRI, Nassim NOURI, Karima BENEMBAREK, Noredine ABADI
00:00 - 00:00 #37942 - IP127 Variants constitutionnels détectés dans deux essais d'oncologie de précision : une étude évaluant leur niveau d'actionnabilité et la fréquence des variants incidents et de signification inconnue.
Variants constitutionnels détectés dans deux essais d'oncologie de précision : une étude évaluant leur niveau d'actionnabilité et la fréquence des variants incidents et de signification inconnue.

Contexte/Objectifs : Une approche courante chez les patients atteints d'un cancer avancé (PCA) consiste à utiliser une analyse couplée de l'ADN germinal et de l'ADN tumoral afin d'augmenter la probabilité d'identifier des altérations de l'ADN exploitables. Cependant, tous les variants pathogènes (VP) de l'ADN germinal n'ont pas le même niveau d'actionnabilité, ce qui s'ajoute au fait que des variants de signification inconnue (VSI) peuvent également être détectés. Une autre limite est la détection involontaire de résultats germinaux incidents/imprévus. Nous avons cherché à évaluer la fréquence des variants constitutionnels affectant les gènes de prédisposition au cancer chez PCA issus de deux essais d'oncologie de précision : MOSCATO-NCT01566019 et MATCHR-NCT02517892 en nous concentrant sur 3 questions principales : le niveau d'actionnabilité des VP détectés, la fréquence des variants incidents et des VSI. Méthodes : Des analyses génomiques ont été réalisées à l'aide d'un panel de 250 gènes associés au cancer. Tous les résultats ont été discutés au cours d'un conseil moléculaire des tumeurs et les VP ont été définis selon la classification ESCAT. Résultats : 288 patients ont été inclus, les cancers du poumon, de la prostate et du sein étant les primitifs les plus fréquents.  Dans l'ensemble, 43 patients (14,9 %) avaient des VP classés comme suit : ESCAT X (55,9%), ESCAT III-A (27,9%), ESCAT I-A (14%), ESCAT II-A (2,3%). Six des 7 VP ESCAT I-A/II-A ont été signalés dans les voies de recombinaison homologue, donnant accès aux inhibiteurs de PARP. Par ailleurs, 9,7 % des patients présentaient des VP affectant des gènes de prédisposition au cancer, la plupart d'entre eux ayant été découverts fortuitement. En outre, 24,7 % avaient au moins un variant interprété comme VSI. Conclusion : Notre étude a montré que l'ajout d'un test germinal est une stratégie importante dans la recherche d'altérations exploitables chez des PCA, en insistant sur le fait que les investigateurs devraient inclure des experts en interprétation des variants et en conseil génétique pendant la phase de développement des essais cliniques.


Maria BAZ IBRAHIM, Yahia ADNANI, Gérôme Jules CLÉMENT, Ludovic LACROIX, Yohann LORIOT, Benjamin BESSE, Christophe MASSARD, Etienne ROULEAU (VILLEJUIF)
00:00 - 00:00 #37948 - IP132 La néoplasie endocrinienne multiple de type 2A : à propos d’un cas.
La néoplasie endocrinienne multiple de type 2A : à propos d’un cas.

Introduction:

La NEM2A ou syndrome de Sipple représente le type le plus fréquent des néoplasies endocriniennes multiples de type 2 associant en général un carcinome médullaire de la thyroïde,un phéochromocytome et une hyperparathyroïdie primaire (1).

Observation et Discussion:

Nous rapportons le cas d’une patiente tunisienne âgée de 46 ans, aux antécédents familiaux d’un cancer du larynx chez le père, ayant un carcinome médullaire de la thyroïde, une hyperparathyroïdie et un phéochromocytome bilatéral.

Devant cette association syndromique, le séquençage du gène RET a été indiqué en première intention. Par ailleurs, les caractéristiques du PHEO ont été concordantes avec celles rapportées dans ce syndrome notamment: la forme bilatérale, l’absence de métastase et le profil sécrétoire prédominant sur les métanéphrine (11 x normale) (1). Le séquençage a été réalisé par NGS devant la grande taille de ce gène et la difficulté de son séquençage par la méthode de Sanger, dévoilant la présence de la mutation c.1900T > C p.(Cys634Arg).

Selon la littérature, il s’agit du variant pathogène le plus fréquent au niveau du gène RET et constitue une indication à une surveillance à vie de notre patiente et au test génétique ciblé chez les apparentés pour chercher la prédisposition familiale au NEM2A.

Références:

1.Brandi ML et al. Guidelines for diagnosis and therapy of MEN type 1 and type 2. J Clin,Endocrinol Metab. déc 2001;86(12):5658‑71.


Souhir GUIDARA, Nourhene GHARBI, Wiem ESSALAH, Yosra LAJMI, Fatma MAAZOUN (Paris), Alaa ZIADI, Neila BELGHITH, Sophie GIRAUD, Nebila MEJDOUB, Lilia AFFES, Hassen KAMMOUN
00:00 - 00:00 #37949 - IP133 Phéochromocytome par mutation du gène MAX: a propos d’un cas.
Phéochromocytome par mutation du gène MAX: a propos d’un cas.

Introduction:

 

Les phéochromocytomes (PHEO) sont des tumeurs neuroendocrines rares qui se développent aux dépens des cellules chromaffines de la médullosurrénale. Des gènes de prédisposition ont été identifiés dans plus de 10% des cas, définissant ainsi des PHEO familiaux même si la présentation est apparemment sporadique.



Observation et discussion:

 

Nous rapportons le cas d’un patient tunisien âgé de 33 ans, aux antécédents familiaux d’un neuroblastome chez son fils, qui a consulté pour une HTA mal équilibrée. Le diagnostic de  PHEO a été retenu et le patient a eu une tumorectomie. L’ évolution a été marquée par une récidive tumorale bilatérale mais le patient a refusé la chirurgie. Devant l'hétérogénéité génétique de cette pathologie, un séquençage d’un panel de gènes a été réalisé révélant une mutation non-sens au niveau du gène MAX (c.22G > T, p.(Glu8*)). Chez notre patient, l’âge de diagnostic (33 ans), la forme bilatérale, le profil sécrétoire prédominant sur les Normétanéphrine et l’antécédent de neuroblastome chez son fils  sont concordants avec les données de la littérature. Cependant, la mutation sus décrite n’a été rapportée que récemment chez un cas index porteur d’un PHEO malin et d’autres types de tumeurs (1). Ce résultat constitue une indication à une surveillance à vie de notre patient et au test génétique ciblé chez les apparentés pour chercher la prédisposition familiale au PHEO.



Références:

 

1. Seabrook AJ  et all. Multiple Endocrine Tumors Associated with Germline MAX Mutations: Multiple Endocrine Neoplasia Type 5? J Clin Endocrinol Metab. 25 mars 2021 ;106(4):1163-1182.

 


Souhir GUIDARA, Nourhene GHARBI, Wiem ESSALAH, Fatma MAAZOUN (Paris), Alaa ZIADI, Neila BELGHITH, Sophie GIRAUD, Nebila MEJDOUB, Lilia AFFES, Hassen KAMMOUN
00:00 - 00:00 #37971 - IP143 Cancer du sein en contexte de syndrome de Li-Fraumeni : Description clinico-biologique.
Cancer du sein en contexte de syndrome de Li-Fraumeni : Description clinico-biologique.

Les femmes porteuses de variations germinales délétères (VGD) de TP53 sont à haut risque de cancer du sein (CS). Les caractéristiques des CS survenant dans ce contexte n’ont été rapportées que sur des cohortes restreintes. Nous rapportons la description clinique et génomique des CS associés à des VGD de TP53 dans une cohorte multicentrique rétrospective, établie à partir de patientes traitées dans 4 centres, de 1992 à 2022. Une analyse par Whole exome sequencing (WES) sur tumeurs fixées en paraffine a été réalisée. Un total de 101 femmes (pts) ont été incluses dont 4 dans un contexte de mosaïque TP53. 61 (60 %) ont été identifiées comme porteuses d’un VGD de TP53 au décours du diagnostic de leur cancer du sein. L’âge médian au diagnostic du CS était de 33 ans [17-65]. Pour 58 pts (57%), le CS était le premier cancer diagnostiqué. Le CS avait été précédé pour 23 pts par un autre primitif, et 20 avaient présenté antérieurement plus de 2 primitifs dont 33% un sarcome des tissus mous, 12% un corticosurrénalome, 7% un sarcome osseux et 7% une tumeur cérébrale. 61 (60%) pts avaient des antécédents familiaux de CS et les critères de Chompret pour le Li-Fraumeni étaient respectés pour 71 (70%). 14 (14%) pts présentaient un CS bilatéral, 14 (14%) une atteinte multifocale, 12 (12%) un carcinome in situ (CIS) pur, 89 (88%) un cancer invasif (CI) dont 84 (83%) à un stade localisé et 5 (5%) étaient métastatiques de novo. Le taux de positivité parmi les CI de RE/RP/HER2 étaient les suivants (amplifié/négatif/inconnu) : RE(71%/29%/ND = 30), RP(63%/37%/ND = 25), HER2 (53%/47%/ND = 40). 21 (21%) patientes ont été traitées par tumorectomie, 49 (49%) par mastectomie, 24 (24%) par mastectomie bilatérale dont 12 (12%) du fait d’une atteinte bilatérale. Une mastectomie de réduction de risque a été réalisée chez 39 (39%) pts au total. Une irradiation adjuvante a été faite chez 40 (40%) pts. Avec un suivi médian de 91 mois, 38 (38%) rechutes (12 locales et 26 métastatiques), ont été observées. Les échantillons de 69 tumeurs (63 pts), ont été analysés par WES. Il s’agissait de 29 CIS, 32 CI primitifs. Pour 15 pts un couple CI et CIS controlatéral ont été analysé Les gènes les plus fréquemment mutés dans les CI étaient KMT2D (32%), GNAS (24%), FGFR3 (20%), TP53 (20%) (seconde mutation), RET (20%), NOTCH1 (20%), TET2 (16%). Une analyse comparative des CI vs CIS de mêmes pts (N=15) retrouve un enrichissement en mutations de CBL, FGFR3, PIK3R1, PP2R1A, HNF1A, JAK1, MEN1, KDM6A, TDC1, DAXX, DNMT3A, NF2, TET2, KDM5C, WT1 et AKT1, dans les cancers invasifs. La charge mutationnelle moyenne est de 10,9 mutations/megabase (2.12-34.9) dans les CI, 7,6 (1.57-28.1) dans les CIS. Dans cette série, le phénotype des CS était conforme aux séries plus restreintes déjà décrites. Les données génomiques apportent une connaissance nouvelle sur la carcinogenèse particulière des CS dans le cadre des altérations germinales de TP53. Des études sont en cours pour préciser la transition Cis/CI.


Michele BOTTOSSO (Villejuif), Alicia TRAN-DIEN, Diep T.n. TRAN, Marion IMBERT-BOUTEILLE, Pauline ROCHEFORT, Catherine NOGUES, Veronica GOLDBARG, Ingrid GARBERIS, Laetitia BORDELET, Fabrice ANDRE, Suzette DELALOGE, Olivier CARON, Benjamin VERRET
00:00 - 00:00 #37585 - IP15 Étude ESALIT (Efficacy-Safety-Lithium-TBR1) : Une étude pilote, multicentrique, contrôlée et ouverte évaluant l’efficacité et la sécurité du carbonate de lithium à 24 mois de traitement chez des patients souffrant de troubles neurocognitifs liés à la TBR1.
Étude ESALIT (Efficacy-Safety-Lithium-TBR1) : Une étude pilote, multicentrique, contrôlée et ouverte évaluant l’efficacité et la sécurité du carbonate de lithium à 24 mois de traitement chez des patients souffrant de troubles neurocognitifs liés à la TBR1.

Le syndrome lié au gène TBR1 est un trouble neurocognitif incluant une déficience intellectuelle (DI) et/ou des troubles du spectre autistique. Il est lié à une réduction de l'expression corticale de la protéine Wnt7b et du fonctionnement synaptique. Le lithium, agoniste de la signalisation Wnt, permet de rétablir la fonction synaptique chez des souris mutées Tbr1+/- et une amélioration du comportement social. L’étude ESALIT est un essai thérapeutique national multicentrique, qui vise à évaluer la sécurité et l'efficacité d’un traitement pendant 24 mois par carbonate de lithium (CL) sur la communication sociale chez les patients porteurs d’une variation délétère du gène TBR1. La réponse clinique (critère de jugement principal) est définie comme une augmentation ≥3 points (enfants/adultes avec DI) ou ≥4 points (adultes sans DI) des scores standards de la Vineland Adaptive Behaviour Scale (VABS).

Les objectifs secondaires évaluent la sécurité du traitement ainsi que son efficacité: (1) à 6 mois de traitement comparé au groupe non traité, (2) à 12 et 18 mois de traitement, (3) sur la qualité de vie à 12 et 24 mois de traitement, (4) sur les crises convulsives (nombre d’épisode/mois, et tracé EEG) si présentes.

Les effets sur le comportement, le quotient intellectuel, et les troubles du spectre autistique sont également explorés.

L’essai ESALIT comprend: une période observationnelle de 6 mois pour tous les patients, puis une période randomisée (1:1) traitement par CL versus observation pendant 6 mois, et enfin une période en ouvert de traitement par CL, pour atteindre une durée de traitement de 24 mois pour tous les patients.

Dix patients ≥6 ans présentant une variation pathogène/probablement pathogène du gène TBR1 seront inclus. Le traitement sera introduit progressivement pour atteindre une lithémie cible de 0,8-1,2 mEq/L. Les patients seront évalués tous les 6 mois au CHU de Dijon, et auront un suivi de sécurité mensuel dans leur centre local.

Les résultats permettront une première évaluation de la balance bénéfice-risque du CL chez les patients présentant des variations du gène TBR1. L’essai clinique devrait débuter courant 2024 après obtention des autorisations règlementaires.

Cet essai, conjointement avec l’essai Lipshem ciblé sur les patients porteurs d’un syndrome de Phelan Mc Dermid, seront deux exemples d’initiative de repositionnement d’une molécule connue dans de nouvelles indications.

La conception et la mise en place d’essais thérapeutiques dans les maladies ultra-rares reste complexe, mais possible en s’appuyant sur les réseaux familles-cliniciens-chercheurs et en dialoguant avec les autorités réglementaires. Nous avons en effet obtenu la désignation de médicament orphelin pour le CL dans cette indication de l’Agence Européenne du médicament (EU/3/22/2632), qui facilite le processus du développement du médicament en vue d’une obtention d’autorisation de mise sur le marché.


Sophie NAMBOT (DIJON), Marc BARDOU, Agnes MAURER, Laurence FAIVRE, Maud CARPENTIER, Amelie CRANSAC, Thomas STORME, Anne ROUAULT, Richard DELORME, John RUBENSTEIN, Siavash FAZEL DARBANDI, Camille FLECK, Aurelie ESPITALIER, Anna MARUANI, Maxime LUU
00:00 - 00:00 #37995 - IP150 Fréquence des variants fondateurs pathogènes dans les gènes de prédiposition au cancer colorectal et aux polyposes chez les Juifs ashkénazes.
Fréquence des variants fondateurs pathogènes dans les gènes de prédiposition au cancer colorectal et aux polyposes chez les Juifs ashkénazes.

Le cancer colorectal (CRC) est l'une des tumeurs les plus courantes affectant les populations occidentales. Les Juifs ashkénazes (AJ) sont un sous-groupe de population chez lesquels des variants constitutionnels pathogènes VCP fondateurs ont été identifiés comme prédisposant à plusieurs maladies, dont le cancer colorectal et les polypes. Un des premiers variant fondateur détecté comme étant impliqué dans la prédisposition aux polypes dans cette population était le variant d’APC c.3920T>A. Dans cette étude, nous avons cherché à évaluer la prévalence des VCP fondateurs connus chez les AJ comme étant associés aux polypes colorectaux/CRC ainsi que d’étudier l’implication des autres gènes de susceptibilité aux polyposes, de découverte plus récente. Pour ce faire nous avons utilisé la technique Fluidigm et un pipeline bio-informatique maison afin d’étudier l'ADN constitutionnel de deux séries de cas différentes d'individus AJ ayant réalisé une coloscopie (n = 765) à la recherche de VPC fondateurs dans les gènes MMR, POLE, POLD1, GREM1, BLMash et NTHL1. Les patients de la première série présentaient tous des adénomes colorectaux et/ou des carcinomes confirmés pathologiquement. La deuxième série était composée de patients ayant eu une coloscopie adressé par un médecin dans les cinq années précédant la détermination, indépendamment de l’indication. Quatre-vingt-onze pour cent de tous les patients étaient asymptomatiques au moment de la coloscopie. Dans le premier groupe (n = 438), nous avons identifié 65 variants constitutionnel pathogène fondateurs (56 dans APC, 0 dans MSH6, 2 dans GREM1, 3 dans MSH2 et 4 dans BLM). Dans le deuxième groupe (n = 327), les résultats étaient respectivement de 30, 2, 0, 1 et 1. Pour conclure, nous avons mis en évidence qu’environs 20% des personnes AJ ayant réalisé une coloscopie se révélaient être porteurs de variants d'intérêt, y compris des variants pathogènes dans un gène MMR comme MSH6. Sans surprise nous n'avons identifié aucun nouveau variant fondateur dans les gènes POLE, POLD1 ou NTHL1. Les VPC dans ces gènes étant déjà extrêmement rare dans les autres populations.


Thibaut MATIS (Bordeaux), Céline DOMECQ, Nancy HAMEL, Ester CASTELLSAGUÉ, Adriana LOPEZ-DORIGA, Stephen MAROTTA, Peter ZAUBER, William D FOULKES
00:00 - 00:00 #38027 - IP162 Polymorphisme C677T de la méthylène-tétrahydrofolate réductase et susceptibilité au cancer colorectal.
Polymorphisme C677T de la méthylène-tétrahydrofolate réductase et susceptibilité au cancer colorectal.

Introduction

La 5,10 La 5,10- Méthylène tétrahydrofolate réductase, MTHFR est une enzyme importante qui catalyse, de façon irréversible la conversion de 5,10-méthylène tétrahydrofolate en 5- méthylène tétrahydrofolate, un substrat clé donneur de folate et de carbone pour la reméthylation de l’homocystéine. Cette enzyme est codée par le gène MTHFR localisé sur le bras court du chromosome 1 en 1p36.3. Cette activité varie selon les polymorphismes  de l’enzyme et l’apport alimentaire en folates.

Le  polymorphisme C677T  du gène MTHFR qui conduit à la formation d’un variant enzymatique à activité réduite (variant thermolabile), est celui qui a fait l’objet du grand nombre d’étude dans le cadre  du cancer du colon.

Les objectifs du travail

Dans le présent travail, nous nous fixé l’objectif  de déterminer les fréquences alléliques et génotypiques du polymorphisme C677T de la MTHFR dans une population de patients présentant un cancer colorectal (CCR) et chez des témoins, tous de l’est Algérien.

Patients et méthodes

Ont participé à cette étude 32 patients présentant un CCR et 62 cas témoins. Ce polymorphisme a été recherché par PCR/digestion par l’enzyme de restriction HinfI.

Résultats

La comparaison des fréquences alléliques chez les témoins et les patients présentant un CCR a montré que 43% de nos patients ont présenté le génotype C/C, 25% le génotype TT et 31 % le génotype C/T. Les fréquences des allèles C et T sont respectivement de 56.25 % et 43.75 %.Des odds ratio avec un intervalle de confiance  ont été calculés à fin de déterminer un lien possible entre le polymorphisme C677T de la MTHFR et le cancer colorectal.

Discussion

Un odds ratio de (0,91 < OR < 19,54) avec un (p < 0.05) a été retrouvé chez nos patients présentant un CCR montrant que les porteurs du Génotype  T/T 677 présentent une association significative (p < 0.05) avec le CCR suggérant que les sujets ayants un génotype T/T vs C/C sont prédisposés à développer un CCR par rapport aux sujet porteurs du génotype C/C et que l’odds ratio des patients présentant un génotype C/T vs CC est de 0.37,et donc est non significatif.

Conclusion

Nos résultats sont en accord avec de nombreuses études et sont en désaccord avec d’autres qui disent que le génotype T/T est protecteur vis-à-vis du CCR.


Salima ZEKRI (Constantine, Algérie), Karima SIFI, Sabah HANACHI, Chafika AMRANE, Noureddine ABADI
00:00 - 00:00 #38048 - IP170 Bilan de 2 ans de diagnostic moléculaire de prédisposition au néphroblastome.
Bilan de 2 ans de diagnostic moléculaire de prédisposition au néphroblastome.

Le néphroblastome, également appelé tumeur de Wilms, est le cancer du rein le plus fréquent chez l’enfant (100 nouveaux cas annuels en France). Les formes familiales concernent 2% des cas. Les formes bilatérales ou plurifocales concernent 5-10% des patients.

Une prédisposition au néphroblastome est rapportée dans 10% des cas. Parfois, il peut s’inscrire dans un syndrome clinique plus large (Syndrome de Beckwith-Wiedemann, Syndrome de Denys-Drash, Syndrome de Perlman…).

Depuis juillet 2021, un panel de 11 gènes de prédisposition au néphroblastome a été analysé de façon prospective, dans le cadre diagnostique, au laboratoire de génétique de l’Institut Curie. Nous avons sélectionné des gènes non syndromiques, c’est-à-dire prédisposant au néphroblastome sans autre signe associé, et des gènes syndromiques pour lesquels le néphroblastome peut être le signe clinique inaugural. Ce panel, analysé par séquençage haut débit, est composé des gènes WT1, REST, TRIM28, CTR9, DICER1, FBXW7, NYNRIN, KDM3B, DIS3L2, TRIP13 et POU6F2.

Nous présentons le bilan de ces analyses deux ans après leur mise en place. Au total, 85 panels ont été réalisés, et un variant pathogène ou probablement pathogène a été détecté chez 11 patients (13%) : cinq variants pathogènes ou probablement pathogènes sur le gène WT1 dont un en mosaïque, un variant pathogène sur les gènes REST, TRIM28, DICER1, DIS3L2, FBXW7 et NYNRIN. Ces variants sont présents à l’état hétérozygote excepté le variant du gène NYNRIN, homozygote, prédisposant au néphroblastome avec une transmission autosomique récessive. Nous avions l’information du caractère uni/bilatéral de la tumeur et sporadique/familial pour 81 patients. Les variants pathogènes ont été identifiés chez 4/17 patients (24%) ayant présenté un néphroblastome bilatéral ou plurifocal, et 7/64 patients (11%) ayant présenté un néphroblastome unilatéral. Les variants pathogènes ont été détectés chez 3/5 patients (60%) avec antécédent familial de néphroblastome et 7/76 cas sporadiques (9%). Enfin, 3 variants pathogènes ont été détectés parmi 59 cas de néphroblastome sporadique unilatéral (5%).

Nos résultats sont en accord avec les données de la littérature (détection de variants pathogènes dans environ 10% des cas). Des recommandations de prise en charge sont établies uniquement pour les gènes WT1 et DICER1. La principale difficulté rencontrée est le manque d’information disponible pour les autres gènes inclus sur ce panel, décrits plus récemment, et dont la pénétrance est inconnue à ce jour. Les résultats positifs sont donc discutés en réunion de concertation pluridisciplinaire afin de guider la prise en charge du patient et le conseil génétique familial. Il est nécessaire d’améliorer encore les connaissances sur les gènes de prédisposition au néphroblastome en poursuivant les analyses chez les patients atteints de néphroblastome et en recueillant le maximum d’information personnelle et familiale des patients porteurs d’un variant pathogène.


Jessica LE GALL (Paris), Valérie BONADONA, Frédéric BRIOUDE, Aurore COULOMB-L’HERMINE, Philippe DENIZEAU, Brigitte GILBERT-DUSSARDIER, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Bertrand ISIDOR, Sophie JULIA, Sophie LEJEUNE, Isabelle MORTEMOUSQUE, Sophie NAMBOT, Fatoumata SIMAGA, Marjolaine WILLEMS, Dominique STOPPA-LYONNET, Marion GAUTHIER-VILLARS, Lisa GOLMARD
00:00 - 00:00 #38052 - IP172 Corrélations phénotype-génotype dans le rétinoblastome.
Corrélations phénotype-génotype dans le rétinoblastome.

Introduction. Le rétinoblastome est une tumeur maligne pédiatrique de la rétine, principalement causée par l'inactivation du gène RB1. Un variant pathogène RB1 constitutionnel est détecté dans 45% des cas, responsable des formes héréditaires. Récemment, des sous-types de rétinoblastome ont été décrits : le sous-type 1, avec peu d'altérations génétiques tumorales autres que l'inactivation initiale du gène RB1, et le sous-type 2, plus agressif, avec des altérations génétiques récurrentes fréquentes. D'autres facteurs génétiques ont également été décrits comme biomarqueurs du rétinoblastome, tels que l'amplification de MYCN. L'objectif de cette étude est d'étudier les associations entre les facteurs génétiques tumoraux et les critères de risque histologiques ou les caractéristiques cliniques du rétinoblastome.

Méthodes. Une cohorte de 90 patients atteints de rétinoblastome sporadique unilatéral traité par énucléation primaire a été sélectionnée. L'ADN tumoral a été analysé avec un panel de gènes par enrichissement SureSelect XT-HS2 (Agilent) et séquençage sur NextSeq 500 (Illumina). Les sous-types ont été déterminés en fonction des altérations génomiques détectées (amplification de MYCN, variant pathogène BCOR et ARID1A, gain du 1q, 2p, 6p, perte du 13q et du 16q). Les associations des altérations génétiques avec les caractéristiques histologiques et cliniques ont été testées pour les biomarqueurs génétiques séparément et pour les deux sous-types.

Résultats. La croissance exophytique était associée au sous-type 1 (13 [65 %] vs 5 [29,4 %] dans le sous-type 1 ou 2, respectivement ; p=0,031), et l'invasion vitréenne au sous-type 2 (23 [50 %] vs 34 [77,2 %] dans le sous-type 1 ou 2, respectivement ; p=0,008). L'amplification de MYCN était associée à un âge plus précoce au diagnostic (médiane [Q1-Q3] = 9,5[6,2-14,0] vs 29,7[17,6-47,9] mois, pour MYCN amplifié [n=6] ou non amplifié [n=84], respectivement ; p=0,009).

Conclusion. Cette étude confirme sur une cohorte indépendante l'association du sous-type 2 avec un phénotype plus invasif et de l'amplification de MYCN avec un âge plus précoce au moment du diagnostic. Des études prospectives sont nécessaires pour évaluer ces biomarqueurs en tant que prédicteurs de réponse aux traitements.

Subvention : Ligue contre le cancer


Jessica LE GALL (Paris), Meriam MAHMOUDI, Sarah MEZGHANI, Yassine BOUCHOUCHA, Alexandre MATET, Liesbeth CARDOEN, Hrant GHAZELIAN, Jennifer CARRIÈRE, Nicolas FORT, Marion GAUTHIER-VILLARS, Dominique STOPPA-LYONNET, Clément HUA, François RADVANYI, Paul FRÉNEAUX, Hervé BRISSE, Nathalie CASSOUX, François DOZ, Lisa GOLMARD
00:00 - 00:00 #38056 - IP174 Une étude prospective identifie des gènes candidats de prédisposition dans le mélanome uvéal, incluant les gènes du système de réparation des mésappariements de l’ADN (MMR).
Une étude prospective identifie des gènes candidats de prédisposition dans le mélanome uvéal, incluant les gènes du système de réparation des mésappariements de l’ADN (MMR).

Contexte : Le mélanome uvéal (MU) est la tumeur maligne intraoculaire la plus fréquente chez l’adulte. Les altérations constitutionnelles de deux gènes prédisposent au MU : BAP1 dont les altérations sont responsables du “syndrome de prédisposition aux tumeurs lié à BAP1” (1,2,3) et MBD4, qui code une glycosylase du système de réparation par excision des bases de l'ADN (BER). Ses altérations sont associées à une signature mutationnelle tumorale spécifique, une charge mutationnelle élevée et une bonne réponse à l’immunothérapie (4,5). Seule une fraction des formes familiales et bilatérales/multifocales de MU sont expliquées par ces altérations génétiques, ce qui suggère l'existence d’autres gènes de prédisposition.

Méthodes : Nous avons analysé un panel de 122 gènes par séquençage ciblé sur une cohorte prospective de 381 patients atteints de MU à l'Institut Curie depuis juillet 2021.

Résultats : Nous avons identifié des variants pathogènes (VPs) dans quinze gènes de prédisposition héréditaire au cancer (ATM, BAP1, BRCA2, ERCC2, FAN1, FANCD2, FANCL, FANCM, MBD4, MLH1, MSH2, MSH6, MUTYH, NBN, PMS2). Sept VPs dans un des gènes du système MMR ont été identifiés chez 7 des 381 patients (1,8%) : deux patients sont porteurs d’un VP dans MSH6, trois dans PMS2, un dans MLH1 et un dans MSH2. La prévalence des VPs dans MSH2 et MSH6 est significativement plus élevée que dans la base de données gnomAD, utilisée comme sous-cohorte de contrôles appariés (p=0.047, OR : 22.04 [0.52-143.71] ; p=0.03, OR : 7.6 [0.9-28.5], respectivement), et d’autant plus significative en regroupant les 3 gènes MLH1, MSH2 et MSH6 (p=0.00073, OR : 10.4 [2.8-27.5]). Nous avons exclu PMS2 de cette analyse statistique en raison de l’existence d’un pseudogène, ce qui en complique l’interprétation dans les bases de données publiques. Une seule tumeur était disponible pour ces patients. L’étude de l’ADN tumoral a permis d’identifier le VP constitutionnel de MLH1 associé à un évènement inactivant le second allèle, et un phénotype dMMR-MSI.

Conclusion : Cette étude montre que les gènes du système MMR, impliqués dans le syndrome de Lynch, sont de potentiels facteurs de prédisposition au MU, comme suggéré par une précédente étude ayant identifié un VP constitutionnel de MLH1 et une inactivation bi-allélique dans la tumeur chez un patient atteint de MU (6). D’autres analyses sont nécessaires pour déterminer pénétrance du MU chez les patients atteints d’un syndrome de Lynch.

1.       Testa et al, Nat Genet, 2011

2.       Wiesner et al, Genet, 2011

3.       Popova et al, Am J Hum Genet, 2013

4.       Rodrigues et al, Nat Commun 2018

5.       Derrien et al, J Natl Cancer Inst, 2021

6.       Abdel-Rahman et al, Ophthalmology, 2020


Anaïs LE VEN (PARIS), Marie-Charlotte VILLY, Marine LE MENTEC, Mathilde WARCOIN, Fatoumata SIMAGA, Antoine DE PAUW, Bruno BUECHER, Marion GAUTHIER-VILLARS, Julien MASLIAH-PLANCHON, Kevin MERCHADOU, Victor RENAULT, Anne VINCENT-SALOMON, Catherine DUBOIS D'ENGHIEN, Sophie PIPERNO-NEUMANN, Alexandre MATET, Denis MALAISE, Nathalie CASSOUX, Dominique STOPPA-LYONNET, Marc-Henri STERN, Manuel RODRIGUES, Lisa GOLMARD, Chrystelle COLAS
00:00 - 00:00 #38058 - IP175 Une signature pronostique basée sur les polymorphismes communs et des variables cliniques pour les patients atteints de mélanome uvéal.
Une signature pronostique basée sur les polymorphismes communs et des variables cliniques pour les patients atteints de mélanome uvéal.

Contexte : Le mélanome uvéal (MU) est la tumeur maligne intraoculaire la plus fréquente chez l’adulte. Deux sous-types existent :  associés à une monosomie ou une disomie du chromosome 3 (M3 ou D3) et respectivement un haut ou bas risque métastatique. Les signatures pronostiques de actuellement utilisées sont basées sur l’analyse d’expression ou sur le profil génomique, mais ne sont disponibles que pour une fraction des patients (~1/3) bénéficiant d’une biopsie ou traités par énucléation. Par ailleurs, notre équipe a identifié des polymorphismes communs (SNP) de risque au MU, dont rs12203592 (dans le locus IRF4) et rs12913832 (dans le locus HERC2), associés respectivement aux sous-types D3 et M3 (1). Ceci suggère que le génome constitutionnel pourrait prédire partiellement le type de MU et donc son risque métastatique.

Méthodes : Nous avons utilisé notre étude d’association pangénomique (GWAS) de 1476 patients MU génotypés sur GSA ou Omni5. Les SNPs de risque couplés à différentes variables cliniques ont été utilisés sur une cohorte de 374 patients UM (144 D3, 230 M3) dans un processus d’apprentissage statistique (machine learning) pour définir une signature prédictive du sous-type de MU.

Résultats : Le modèle statistique a retenu six SNPs dont rs12203592 et rs12913832, le diamètre de la tumeur, l’âge de diagnostic et le sexe. Une cohorte de 852 patients MU a été utilisée pour validation. Le groupe prédit à haut risque montrait une diminution du temps à rechute (TR) (HR : 2.86 [2.04 – 4.01], p-value = 7.8x10-11) et de la survie globale (OS) (HR : 2.87 [2.13 – 3.8], p-value = 2x10-14), par rapport au groupe prédit à bas risque.

Conclusion : Des polymorphismes communs germinaux contribuent fortement à la prédiction du risque métastatique chez les patients porteurs d’un mélanome uvéal. Cette information pourrait être fortement utile dans un cancer où l’accès à la tumeur n’est possible que pour une minorité des patients.

 

1.     1.  Mobuchon et al, J Natl Cancer Inst, 114, 2, (2022)


Thibault VERRIER (Paris), Anaïs LE VEN, Alexandre HOUY, Agathe GARCIA, Gaelle PIERRON, Nathalie CASSOUX, Chrystelle COLAS, Manuel RODRIGUES, Josselin NOIREL, Marc-Henri STERN
00:00 - 00:00 #38059 - IP176 Remise en cause de la pathogénicité de BRCA1 c.[594-2A>C;641A>G] : quid des autres variations situées au niveau des exons 9 et 10 de BRCA1 ?
Remise en cause de la pathogénicité de BRCA1 c.[594-2A>C;641A>G] : quid des autres variations situées au niveau des exons 9 et 10 de BRCA1 ?

BRCA1 est un gène majeur impliqué dans la prédisposition héréditaire aux cancers du sein, de l’ovaire, de la prostate et du pancréas (syndrome sein-ovaire). L’identification d’une variation pathogène de BRCA1 permet de poser le diagnostic moléculaire du syndrome et d’optimiser la prise en charge médicale des patient(e)s ainsi que celle de leurs familles. Toutefois, la pathogénicité de certaines variations est parfois remise en question. C’est le cas de la variation BRCA1 c.[594-2A>C;641A>G], initialement jugée pathogène du fait de son impact drastique sur l’épissage de l’ARN (saut de l’exon 10, Δ10, hors phase), ayant comme conséquence une perte, apparemment totale, des transcrits pleine-longueur de BRCA1. De façon inattendue, des données additionnelles (notamment de co-ségrégation et comparaisons cas/témoin) ont démontré que cette variation n’est pas associée à une augmentation du risque de développer un cancer. Ceci a conduit à sa reclassification en bénin en 2016. Afin de concilier ces informations a priori contradictoires, une hypothèse a été proposée : l’expression physiologique des transcrits BRCA1 alternatifs présentant l’exclusion en phase des exons 9 et 10 (Δ9-10) pourrait préserver l’activité suppresseur de tumeurs de BRCA1. Si l’hypothèse de ce mécanisme de sauvetage se confirme, cela aura des implications importantes pour la reclassification de la majorité des variations identifiées au niveau de ces exons, la plupart classées aujourd’hui comme des variations de signification incertaine.

Ici, nous avons caractérisé l’impact sur l’épissage de 24 variations de ces exons à partir d’échantillons d’ARN de patients (lignées lymphoblastoïdes et/ou PAXgene) en utilisant deux approches complémentaires : (i) RT-PCR fluorescente semi-quantitative, et (ii) RT-ddPCR. Tous les échantillons des patientes ont été analysés en parallèle de plusieurs échantillons témoins du même type. Nous avons aussi évalué l’expression allélique-spécifique pour les cas porteurs de variations exoniques.

Les résultats obtenus indiquent que 9 des 24 variations analysées sont associées à des défauts d’épissage avec différentes sévérités, certaines avec une intensité similaire à c.[594-2A>C;641A>G]. Ces données sont en accord avec celles dérivées d’un test fonctionnel basé sur l’utilisation de minigènes ce qui : (i) confirme le caractère spliceogénique ou non des variations étudiées et (ii) participe à la validation de notre test-minigène pour le dépistage de variations d’épissage au niveau des exons 9 et 10 de BRCA1. Enfin, nos résultats contribuent d’ores et déjà à l’interprétation clinique de certaines des variations étudiées, notamment celles qui sont introniques et sans effet sur l’épissage qui peuvent maintenant être considérées comme neutres/probablement neutres. Nous menons des études additionnelles pour mieux comprendre le mécanisme sous-tendant la neutralité de c.[594-2A>C;641A>G], et pour évaluer la pathogénicité des autres variations détectées dans cette région.


Mélanie GIRARDI (ROUEN), Aurélie DROUET, Manon QUILAN, Laëtitia MEULEMANS, Hélène TUBEUF, Sophie KRIEGER, Virginie MONCOUTIER, Nadia BOUTRY-KRYZA, Odile CABARET, Sandrine CAPUTO, Pascaline GAILDRAT, Alexandra MARTINS
00:00 - 00:00 #38062 - IP177 Développement et performance d'un une méthode SNG simplifié (le séquençage de nouvelle génération) pour le dépistage génétique du syndrome de Lynch et les particularités du gène PMS2.
Développement et performance d'un une méthode SNG simplifié (le séquençage de nouvelle génération) pour le dépistage génétique du syndrome de Lynch et les particularités du gène PMS2.

Les individus atteints du syndrome de Lynch sont prédisposés à une incidence plus élevée de cancers colorectaux, endométriaux, ovariens et gastriques en raison de mutations dans l'un des gènes de la voie de réparation des mésappariements. Le test génétique correct de la séquence du gène PMS2 est une étape importante dans l'analyse des variants des gènes humains impliqués dans le syndrome de Lynch. Cependant, l'analyse de la séquence de PMS2 est entravée par l'existence de plusieurs pseudogènes ayant une forte similarité de séquence. De plus, les événements de conversion génique conduisant à la présence de variants de séquence spécifiques de PMS2CL dans le gène actif PMS2 entravent également l'analyse de cette région. La structure génétique complexe de PMS2 est un défi connu dans le domaine clinique, et il est crucial d'identifier correctement si une variante génétique associée au risque se trouve dans le gène actif PMS2 ou non.

Notre poster présente les performances d'une méthode NGS spécifique au gène PMS2, comprenant une PCR à longue portée (LR-PCR), en ce qui concerne l'identification de la conversion génique dans le gène PMS2 à l'aide d'un logiciel dédié.

Le poster en Anglais sera traduit si selectone


Steffen HEIM, Gino THIBAUT (Neuilly-sur-Seine)
00:00 - 00:00 #38068 - IP180 Architecture génétique des néphropathies: vers une médecine de précision en néphrologie tunisienne.
Architecture génétique des néphropathies: vers une médecine de précision en néphrologie tunisienne.

L’Insuffisance rénale terminale (IRT) est un problème de santé publique. Pour réussir une action de prévention, on doit avoir les données épidémiologiques des principales étiologies actionnables,  génétiques et non génétiques d’évolution vers l’IRT.

Le but de ce travail est de caractériser sur le plan génomique des patients ayant une néphropathie héréditaire évoluant vers l’IRT.

Ce travail rétrospectif (1990-2022), a porté sur 562 familles, colligées au service de génétique médicale de l’Hôpital Charles Nicolle de Tunis. Les renseignements cliniques et paracliniques recueillis à partir des dossiers cliniques des patients ont permis de les classer en 5 groupes de néphropathies : glomérulaires (NG), tubulo-interstitielles (NTI), kystiques (NK), lithiasiques (NL/NC) et métaboliques . Les ADN génomiques des cas index ont été séquencés soit par méthode Sanger, WES  ou par analyse de  panel.

Notre stratégie était basée sur un phénotypage précis des patients et une analyse ciblée des gènes les plus fréquemment mutés pour ce phénotype. Ainsi un diagnostic précis a été déterminé dans 35% des cas dont 13% étaient des NG, 11% des NK, 44% des cas de NC/NL, 4.5% des cas de cystinose néphropathique et 27% de néphropathies tubulo-interstitielles (NTI).

Dans le groupe des néphropathies glomérulaires, parmi les 11 familles de syndrome d’Alport étudiées, 6 étaient autosomiques récessives par mutation homozygote du gène Col4A3 (54%), 4 dominantes liées à l’X par mutation du gène Col4A5 et une autosomique dominante par mutation hétérozygote de Col4A3.  Parmi les 102 familles de syndrome néphrotique cortico résistant, 5 avaient une mutation de NPHS2 et 8 des mutations du gène NPHS1. Dans le groupe des maladies kystiques du rein, 16 parmi les 22 familles analysées par panel de gènes, étaient des formes de polykystose rénale autosomique récessive par mutation du gène PKHD1. L’approche par Sanger des 178 familles ayant une néphrolithiase ou néphrocalcinose a permis de retrouver une étiologie dans 87/178 (48.8%)  dont 54 cas   (30%)  d’ hyperoxalurie primitive par mutation du gène AGXT, 27 cas (15%) d’acidose tubulaire distale et 6 cas de FHHNC (3.3%) par mutation du gène CLDN16 . Dans le groupe des 215 cas de néphropathies tubulo-interstitielles, 25 étaient des néphronophtise de type 1 (11.6%)   par délétion du gène NPHP1, et 10 cas de NPHP12 par mutation du gène TTC21B. Les 9 cas de cystinose ont été confirmés après analyse du gène CTNS. Un cas de néphropathie caryomégalique (NCar) par mutation du  gène FAN1 a été retrouvé.

L’orientation de l’analyse moléculaire en se basant sur un phénotypage précis du patient a été une approche efficace. En perspective, nous envisageons de compléter l’étude génétique pour les familles où l’étiologie moléculaire n’a pas été́ identifiée en appliquant systématiquement l’approche par panel de gène ou Whole Exome Sequencing. Ceci nous permettra de préparer le terrain pour l’implémentation en néphrologie, d’une médecine de précision.

 

 


Mariem EL YOUNSI (Tunis, Tunisie), Ahlem ACHOUR, Amira ZANATI, Razene GEREICHA, Hend BRAHEM, Faouzi MAAZOUL, Ezzedine ABDERRAHIM, Maher KHARRAT, Sonia ABDELHAK, Jannet LABIDI, Rim GOUCHA, Tahar GARGAH, Médiha TRABELSI, Ridha M’RAD
00:00 - 00:00 #38071 - IP181 Prédominance des formes autosomiques récessives du Syndrome d'Alport dans la Population Tunisienne.
Prédominance des formes autosomiques récessives du Syndrome d'Alport dans la Population Tunisienne.

Contexte :

Le syndrome d'Alport se caractérise par la cooccurrence d'hématurie, d'insuffisance rénale et d'antécédents familiaux d'insuffisance rénale ou d'hématurie. Il est du a la présence de  variants pathogènes dans les gènes COL4A5, COL4A3 et COL4A4 qui  codent pour les chaînes α3, α4 et α5 du collagène 4. Leur présence  dans les reins, les yeux et la cochlée expliquent l’association fréquente de signes extrarénaux tels que la surdité sensorielle bilatérale et les anomalies oculaires. Le syndrome d'Alport est génétiquement hétérogène. La transmission liée à l'X est attribuée au variant pathogène de COL4A5, tandis que les variants pathogènes homozygotes de COL4A3 ou COL4A4 entraînent une transmission autosomique récessive. La forme digénique se produit lorsque deux variations pathologiques coexistent à la fois dans COL4A3 et COL4A4. De plus, l'hérédité autosomique dominante peut survenir en raison de variants pathogènes hétérozygotes dans COL4A3 ou COL4A4.

Dans cette étude, nous avons examiné 31 patients atteints du syndrome d'Alport issus de 11 familles tunisiennes afin d'analyser leurs caractéristiques cliniques et génétiques.

Méthodes :

Les données cliniques ont été collectées rétrospectivement, et l'analyse moléculaire de COL4A3-A5 a été réalisée à l'aide du séquençage du génome entier (WES). Toutes les variations pathogènes candidates ont été validées par séquençage de Sanger. Le dépistage en cascade dans la famille de chaque proband nous a permis d'étendre le nombre d'individus testés à 51  pour vérifier la présence de la variation pathogène trouvée dans leur famille.

Résultats :

Notre étude a décrit six nouvelles variations pathogènes  et trois autres déjà  connues. Parmi celles-ci, cinq sur neuf (55,5 %) se trouvaient dans le gène COL4A3, tandis que quatre sur neuf (44,4 %) étaient présentes dans le gène COL4A5. Ces variations étaient de type décalage du cadre de lecture,  ,  non sens, missense . Certaines étaient responsables  d'épissage alternatif.  La plupart de ces variations ont touché le codon Gly-XY. La découverte de ces nouvelles variations  élargit le spectre génotypique du syndrome d'Alport.

Conclusions :

Cette étude représente le premier dépistage tunisien du spectre mutationnel du syndrome d'Alport. Elle apporte de nouvelles variantes à la littérature et démontre la forme  autosomique récessive du syndrome d'Alport est plus fréquente dans la population tunisienne que la forme dominante liée à l’X.


Mariem EL YOUNSI (Tunis, Tunisie), Alaa ZIADI, Ahlem ACHOUR, Amira ZANATI, Fériel AGRÉBI, Rahma MKAOUAR, Sonia ABDELHAK, Rim GOUCHA, Jannet LABIDI, Ezzedine ABDERRAHIM, Tahar GARGAH, Médiha TRABELSI, Ridha M’RAD
00:00 - 00:00 #38087 - IP188 Retour d’expérience sur l’implémentation et l’utilisation du kit EasyPGX ready BCR-ABL Fusion pour la recherche qualitative des transcrits de fusion BCR::ABL1.
Retour d’expérience sur l’implémentation et l’utilisation du kit EasyPGX ready BCR-ABL Fusion pour la recherche qualitative des transcrits de fusion BCR::ABL1.

La recherche qualitative de transcrits de fusion BCR::ABL1 est effectuée dans le cadre d’une suspicion de NMP (néoplasie myéloproliférative). Notre laboratoire réalise depuis 2011 la recherche qualitative de détection des transcrits de fusion BCR::ABL1 avec une technique manuelle maison, basée sur la publication Burchmeister and al, Leukemia research 32(2008)579-585. En mars 2023, le choix a été fait de basculer cette analyse sur la technique CE-IVD EasyPGXÒ readyBCR-ABL Fusion.

Cette nouvelle méthode permet un gain de temps technique, l’optimisation de la taille des séries (jusqu’à 22 patients) ainsi que la sécurisation du processus puisque le nombre de pipetage est diminué. Une comparaison de méthode, réalisée sur 30 échantillons a montré la conformité des résultats entre les deux techniques (14 échantillons positifs pour la détection du transcrit e14a2 et 5 échantillons positifs pour la détection du transcrit e13a2). La limite de détection annoncée par le fournisseur à 1% a pu être évaluée pour le transcrit p190 e1a2 autour de 0.28%.

Depuis la mise en routine, la technique été réalisée sur plus de 300 échantillons. Quatre échantillons montrant un signal ambigu ont été investigués.  Pour trois échantillons, ce signal était dû à une inhibition de la PCR et les repasses après dilution ont abouti à un résultat valide. Pour un échantillon, une analyse quantitative a été réalisée montrant un résultat à 0.47% pour le transcrit b2a2.

Le flux avec le kit EasyPGXÒ readyBCR-ABL Fusion est plus court et plus sécurisé qu’avec la technique manuelle. Pour les transcrits e1a2 et b2a2, nous avons pu constater que la limite de détection annoncée par le fournisseur à 1% était respectée.


Fabienne BARBET (Lyon), Chloé CUNIN, Clarisse OSTERERO, Marie-Helène PANELLA, Isabelle REBEYRAT PICHON, Delphine FAUVERT, Enrico CINGOLANI, Alexandra PETIT, Laure RAYMOND, Benoit QUILICHINI
00:00 - 00:00 #38101 - IP192 Routine molecular screening of circulating cell-free DNA in advanced non-small cell lung cancer: a paired comparison between a custom-validated NGS assay and targeted NGS using Sophia Genetics liquid biopsy solution and Plasma-SeqSensei™ NSCLC kit.
Routine molecular screening of circulating cell-free DNA in advanced non-small cell lung cancer: a paired comparison between a custom-validated NGS assay and targeted NGS using Sophia Genetics liquid biopsy solution and Plasma-SeqSensei™ NSCLC kit.

Background: Noninvasive genotyping using plasma cell-free DNA (cfDNA) has the potential to obviate the need for some invasive biopsies in cancer patients. We sought to validate an ultra-deep plasma Next-Generation Sequencing (NGS) assay for patients with Non-Small-Cell Lung Cancers (NSCLC) for detecting Minimal Residual Disease (MRD) following curative-intent NSCLC treatment or EGFR detection at an early stage.

Patients and Methods: Plasma was prospectively collected from patients with advanced, progressive NSCLC. We carried out targeted NGS using a prototype version of the SOPHiA GENETICS Molecular Identifier (CUMINTM) based liquid biopsy solution on cfDNA extracted from plasma. The gene panel covered SNV/Indels in TP53, KRAS, NRAS, EGFR, MET, ALK, ERBB2 and BRAF. Variant calling was performed using a proprietary duplex-aware approach by SOPHiA GENETICS.  Raw variant calls were filtered for exonic, nonsynonymous mutations and duplex-molecule support for ALT variants were provided. Sensitivity and specificity for plasma detection of known oncogenic drivers were calculated. In a subset of cases, validation was carried out using an orthogonal Plasma-SeqSensei™ NSCLC IVDR assay, as well as with a custom-validated NGS assay.

Results: In 31 plasma samples, using the targeted next‐generation sequencing SOPHiA GENETICS LBx Solution, we detected 71 somatic alterations, with variant allele fractions (VAF) ranging from 0.01% to 37%. It revealed high sensitivity levels nearly identical to those obtained with the Plasma-SeqSensei™ NSCLC RUO kit Plasma, with an 85% concordance status (n=2 discordances /14, VAF range between 0.12% 23%) and with high MAF correlation. Benefitting from the higher coverage from targetable TP53 somatic exploration, the targeted next‐generation sequencing SOPHiA GENETICS LBx Solution showed 39% additional discordances (9 discordances /23) with the Plasma-SeqSensei™ NSCLC IVDR kit Plasma kit. The custom-validated NGS assay sensitivity is determined for VAF at 1%, leading to a 66% concordance (n=34/51) with the targeted next‐generation sequencing SOPHiA GENETICS LBx Solution. The KRAS alteration (c.180_181delinsAA, p.(Gln61Lys) at VAF 3,60%) was observed in the alignment BAM file but not detected by the prototype version of the pipeline, and will be fixed in the final product release. For some cases, the VAF% value is highly different across the investigated solutions suggesting an impact of the technique onto the VAF% determination.

Conclusions: The targeted next‐generation sequencing SOPHiA GENETICS LBx Solution resulted in de novo detection of targetable oncogenic drivers and resistance mechanisms in patients with NSCLC, including when tissue biopsies were inadequate for genotyping with a high sensitivity and accuracy for low and high cfDNA inputs.


Gaëlle LESCUYER (LYON), David BARTHELEMY, Marie PIECYK, Sebastien COURAUD, Lea PAYEN
00:00 - 00:00 #37370 - IP2 Détection d’une translocation cryptique rare chez un patient porteur d’une LAM avec une mutation FLT3-ITD isolée par « cartographie optique du génome ».
Détection d’une translocation cryptique rare chez un patient porteur d’une LAM avec une mutation FLT3-ITD isolée par « cartographie optique du génome ».

FLT3-ITD seul étant considéré comme insuffisant pour entrainer une leucémie aigue, nous avons décidé chez un patient présentant une leucémie avec maturation sans anomalie cytogénétique détectée de réaliser une technique de « cartographie optique du génome » (ou Optical Génome Mapping - OGM).

Un patient de 48 ans a eu un diagnostic de LAM devant des douleurs thoraciques et une asthénie.

La cytologie et la cytométrie de flux étaient en faveur d’une LAM avec maturation.

Le caryotype standard et la FISH avec des sondes commerciales de fusion RUNX1T1-RUNX1 et DEK-NUP et de dissociation de KMT2A n’ont pas montré d’anomalie.

Un panel de 77 gènes sur Haloplex n’a mis en évidence qu’une mutation FLT3/ITD.

Le patient a été traité par induction puis allogreffé.

La technique d’OGM a mis en évidence une translocation t(5;11)(q35;p15.5) impliquant NSD1 et NUP98.

Ce résultat a été vérifié en FISH avec une sonde de dissociation de NUP98.

Cette translocation rare, de  pronostic péjoratif, est associée chez l’adulte à une mutation FLT3-ITD dans 70% des cas. Cette association a déjà été décrite dans des LAM. Ces patients semblent très sensibles aux inhibiteurs de FLT3.

La détection de cette anomalie est importante pour la stratification et la prise en charge de ce patient en cas de rechute.


Nathalie AUGER (Villejuif), Véronique VERGÉ, Christophe MARZAC, Etienne ROULEAU
00:00 - 00:00 #37606 - IP20 Mosaïque germinale maternelle de STAT3 : Un piège pour le diagnostic, le conseil génétique et la thérapie du syndrome hyper-IgE.
Mosaïque germinale maternelle de STAT3 : Un piège pour le diagnostic, le conseil génétique et la thérapie du syndrome hyper-IgE.

Le syndrome d'hyper-immunoglobuline E (HIES, 5 maladies monogéniques différentes) est une maladie congénitale immunologique rare. La forme autosomique dominante majeure du HIES est causée par des variations perte de fonction dans le gène du transducteur de signal et activateur de la transcription 3 (STAT3 OMIM : 102582, numéro Orphanet : 2314). Les principales caractéristiques cliniques sont des abcès cutanés récurrents à Staphylococcus aureus, une dermatite atopique sévère, des infections sino-pulmonaires récurrentes et, moins fréquemment, une arthrite et des taux d’IgE très élevés dont le début est dans la petite enfance et à partir de la 2eme décennie des manifestations auto-immunes. Nous rapportons pour la première fois une mosaïque germinale dans STAT3 responsable de l'HIES chez deux demi-sœurs maternelles avec une présentation clinique variable, en particulier modérée chez une des demi-sœur. Cette présentation nous rappelle qu'il faut tenir compte du fait que même les parents sains d'individus atteints d'une maladie génétique "de novo" peuvent être porteurs d'une mosaïque germinale, mais aussi que deux patients ayant une expression phénotypique variable peuvent présenter une la maladie héréditaire. Enfin, il a été possible de proposer une immunothérapie ciblée (Dupilumab, inhibiteur de la signalisation de l'interleukine-4 et l'interleukine-13) qui a permis une résolution des symptômes infectieux et cutanés mais pas de l’arthrite chez les 2 personnes malades. Il a récemment été démontré qu’il existait deux mécanismes cellulaires différents secondaires aux variants perte de fonction de STAT3. Il est possible que le traitement par Dupilumab n’ait contrôlé que le dysfonctionnement cellulaire responsable des symptômes cutanés et infectieux mais pas ceux responsables des symptômes articulaires. Une bi-immuno-thérapie pourrait être la clé de la guérison de cette pathologie.


Quentin SABBAGH, Jean David COHEN, Jérémie MORTREUX, Laure RAYMOND, Vanna GEROMEL, Guilaine BOURSIER, Eric JEZIORSKI, Vincent LE MOING, Didier BESSIS, David GENEVIÈVE (Montpellier)
00:00 - 00:00 #38120 - IP204 Bilan de l’étude COVAR dans la prise en charge des patients à l’Institut Paoli-Calmettes.
Bilan de l’étude COVAR dans la prise en charge des patients à l’Institut Paoli-Calmettes.

Le syndrome de prédisposition au cancer du sein et/ou de l’ovaire entraine un risque plus élevé et plus précoce de développer un cancer du spectre comparé à la population générale. Des recommandations ont été émises afin de mettre en place une prise en charge adaptée à ces risques, comprenant des stratégies de dépistage et de réduction des risques spécifiques. Ces dernières sont proposées aux patients dès lors qu’un variant pathogène a été détecté dans un gène de prédisposition. Cependant, il n’est pas rare de mettre en évidence un variant de signification inconnue (VSI) ; dans ce cas, les recommandations ne peuvent être appliquées.

 

Le protocole de recherche COVAR a pour objectif de classer ces VSI en apportant des données de co-ségrégation familiale de plusieurs familles porteuses d’un même VSI, ce qui permet d’en augmenter l’informativité. L’enjeu étant de reclasser ces variants et de permettre une prise en charge adaptée de ces familles en cas de pathogénicité ou de pouvoir être rassurant envers le patient quant au variant identifié si celui-ci est reclassé avec un effet biologique neutre.

 

L’Institut Paoli-Calmettes (IPC) à Marseille et les centres investigateurs du réseau ONCOPACA participent à l’étude COVAR depuis 2011 en proposant l’inclusion aux familles et en assurant leur suivi. Le nombre de reclassement a été comptabilisé et l’application des recommandations dans les familles, évaluée.

 

Depuis le début de l’étude, 134 cas index porteurs d’un VSI dans les gènes BRCA1 ou BRCA2 ont été inclus. L’étude COVAR a permis le reclassement du VSI dont ils sont porteurs pour 56 d’entre eux. Vingt-huit variants ont été reclassés en neutres ou probablement neutres. Les 28 autres ont été reclassés en variants pathogènes (C5) ou probablement pathogènes (C4). Pour les patients suivis au sein de l’IPC, l’impact de ce reclassement sur leur prise en charge a pu être analysé. Pour les variants C4 et C5, 89% des cas index ont vu leur prise en charge modifiée grâce au reclassement et pour 100% des familles, des apparentés ont pu bénéficier d’un test pré-symptomatique afin d’adapter leur prise en charge.

 

L’étude COVAR a permis d’avancer dans la classification des VSI retrouvés dans les gènes de prédisposition au cancer du sein et/ou de l’ovaire. Les bénéfices de ce reclassement pour les patients et leurs familles ont pu être vérifiés dans la population de l’IPC. Le circuit interne a permis de déclencher systématiquement une prise en charge des cas index selon les référentiels établis et l’ouverture du test pré-symptomatique aux apparentés.


Maylis ADI WIJAYANTO (Marseille), Doriane LIVON, Fanny COLONNA, Violaine BOURDON, Tetsuro NOGUCHI, Cornel POPOVICI, Anne-Sophie ALARY, Jessica MORETTA, Catherine NOGUÈS, Hagay SOBOL, Sandrine CAPUTO, Audrey REMENIERAS
00:00 - 00:00 #38156 - IP216 Acides aminés multi-variables de CFTR : prédictions in silico et caractérisation fonctionnelle in vitro.
Acides aminés multi-variables de CFTR : prédictions in silico et caractérisation fonctionnelle in vitro.

Parmi les 2100 variants rapportés sur le gène CFTR, des substitutions nucléotidiques touchant le même codon entrainent le remplacement du même acide aminé par d’autres acides aminés pouvant présenter des propriétés physico-chimiques différentes (ex : Arginine remplacée par Cystéine, Histidine, Proline ou Leucine en position 347), plus ou moins tolérées. Les variants affectant ces positions « hots-spots » peuvent être associés à des phénotypes différents : de mucoviscidose classique aux affections liées à CFTR (AL-CFTR), ou à une absence de symptôme chez certains individus. Toutefois, la majorité d’entre eux, très rares, restent à ce jour de signification clinique incertaine (VUS).

Cette étude propose une caractérisation fonctionnelle de variants affectant des positions « multi-variables » pour lesquelles au moins un VUS est rapporté, selon une approche systématique :

1- Analyse de la littérature liée aux variants d’intérêt via la base de données CFTR-France

2- Prédictions de l’impact sur l’épissage (SpliceAI, MaxEntScan, SPiP, Alamut)

3- Prédictions de l’impact du variant sur la protéine CFTR (CYSMA, Mobidetails)

4- Recueil des données clinico-biologiques des individus porteurs via la base de données CFTR-France

5- Évaluation de l’impact sur l’épissage : expériences minigène (exons de CFTR WT et mutés dans le vecteur pSPL3)

6- Évaluation de l’impact sur la maturation de la protéine CFTR : expériences Western Blot (mutations introduites dans le vecteur pTracer-CFTR)

Grâce à la base de données CFTR-France, 20 positions multi-variables de la protéine CFTR ont été sélectionnées. Pour les études fonctionnelles, nous avons à ce stade priorisé 13 variants sur 5 positions localisées en N-ter de la protéine CFTR : Ser 13 (Pro/Phe/Cys), Leu 227 (Pro/Arg), Gln 237 (Glu/Leu), Arg 347 (Cys/His/Pro/Leu) et Ala 455 (Glu/Val).

 

L’analyse systématique de ces variants permettra de mieux comprendre les défauts moléculaires liés aux différents mutants, de proposer une classification fonctionnelle permettant d’évaluer l’éligibilité des patients à une thérapeutique personnalisée, et de proposer un conseil génétique adapté à ces patients et à leurs familles.


Souphatta SASORITH (Montpellier), Fanny VERNEAU, Corinne BAREIL, Jean-Pierre ALTIERI, Karine DELETANG, Magali TAULAN-CADARS, Anne BERGOUGNOUX, Caroline RAYNAL
00:00 - 00:00 #38189 - IP225 Etude du rôle du gène VHL dans les étapes initiatrices de l'oncogenèse rénale.
Etude du rôle du gène VHL dans les étapes initiatrices de l'oncogenèse rénale.

La maladie de von Hippel-Lindau (VHL) est une maladie autosomique dominante qui prédispose au développement entre autres de cancers du rein en deux étapes : 1) le premier événement constitutionnel est une mutation ponctuelle dans le gène VHL (VHLwt/mut, statut hétérozygote VHL), et 2) le second événement somatique entraîne la perte de l’allèle sauvage (perte d'hétérozygotie, LOH). À ce jour, on ne sait pas pourquoi ni comment ce deuxième événement se produit dans certaines cellules rénales et pas dans d'autres.

Le fait de n'avoir qu'un seul allèle sauvage (VHLwt/mut) pourrait créer un terrain favorisant pour la LOH et représenterait la base moléculaire de la prédisposition.

À ce jour, une seule étude a examiné les caractéristiques moléculaires des cellules hétérozygotes de patients VHL par microarray, montrant des changements détectables dans l'expression des gènes dans les cultures de cellules primaires provenant de reins de patients VHL. Cependant cette comparaison a été faite avec des cellules de patients contrôles, les contextes génétiques étant différents, et s’est concentrée sur la réponse cellulaire à l'hypoxie. D’autres voies de signalisation sont-elles altérées dans les cellules VHLwt/mut, conduisant à une instabilité génétique responsable de la LOH ? Notre étude vise à mettre en évidence les conséquences phénotypiques de l'hétérozygotie VHL qui pourraient expliquer le développement de cancers rénaux.

Pour étudier l'impact fin de la coexistence d'allèles mutés et de type sauvage, nous avons utilisé la technologie CRISPR-Cas9 pour développer des modèles cellulaires isogéniques avec perte d'un ou deux allèles du gène VHL. Nous savons grâce à une étude du profil d'expression par RNA-seq de ces lignées cellulaires que les cellules VHLwt/mut, qui sont par ailleurs histologiquement normales, sont moléculairement différentes des cellules VHLwt/wt (3710 gènes différemment exprimés).

 

Ces lignées cellulaires nous permettent aujourd’hui :

1. d’identifier des gènes qui contribuent à l'initiation des tumeurs :

Une analyse d'enrichissement de l'ensemble des gènes (GSEA) des données RNA-seq est en cours. Cette comparaison pourrait conduire à l'identification de nouveaux marqueurs des étapes précoces de la progression tumorale.

2. d’explorer le lien entre l'hypoxie, le métabolisme énergétique et la réparation de l'ADN dans les premiers stades de l'oncogenèse rénale :

Bien que l'instabilité génomique soit un processus fondamental de presque tous les cancers humains, le rôle exact de ces processus globaux à chaque étape de la tumorigenèse n'est pas encore clair. Nous avons évalué la réponse cellulaire à l’hypoxie et l'impact du génotype sur la réponse aux dommages de l'ADN en mesurant la survie cellulaire après un stress génotoxique.

L’observation d’un phénotype particulier de la lignée cellulaire VHLwt/mut nous permettra de déterminer comment contrer les conséquences phénotypiques de l'hétérozygotie VHL pour prévenir l'apparition de cancers rénaux.


Victoria POILLERAT, Pauline UNG, Yannick ARLOT-BONNEMAINS, Kévin BOQUET, Franck CHESNEL, Charlie BORIES, Thomas LEJOUR, Betty GARDIE, Stéphane RICHARD, Flore RENAUD, Sophie GAD, Sophie COUVÉ (Villejuif)
00:00 - 00:00 #38191 - IP227 Detection of BRCA1/2 and HRR variants in Circulating cell-Free DNA of prostate cancer patients using targeted next‐generation sequencing Sophia Genetics liquid biopsy solutions and a custom-validated NGS assay.
Detection of BRCA1/2 and HRR variants in Circulating cell-Free DNA of prostate cancer patients using targeted next‐generation sequencing Sophia Genetics liquid biopsy solutions and a custom-validated NGS assay.

Background: Approximately 20% of metastatic castration-resistant prostate cancer (mCRPC) have alterations in genes associated with homologous recombination repair (HRR) deficiency and are responsive to PARP inhibitors (PARPi). NGS testing is performed to identify patients potentially benefiting from these drugs in prostate cancer. However, genetic testing is primarily done on tissue, with the caveat of possible sampling biases derived from genetic heterogeneity. Furthermore, limited availability of tissue of sufficient quality often impairs the success rate of such sampling procedures, especially when dealing with prostate tissue. Noninvasive genotyping using plasma cell-free DNA (cfDNA) is a promising approach that has the potential to circumvent such limitations. 

Patients and Methods: Plasma was prospectively collected from patients with prostate cancer and characterized with a custom validated NGS assay. In parallel, several novel targeted custom gene panels using a prototype version of the SOPHiA GENETICS Molecular Identifier (CUMINTM) based liquid biopsy solution (LBx) on cfDNA extracted from plasma were carried out on these same samples. The different panels tested, comprised either HRR genes or prostate cancer relevant targets in which confirmed variants were previously detected in this cohort. Somatic alterations (SNV/Indels) are detected for all exonic regions whereas intragenic variations are only assessed in BRCA1, BRCA2 and PTEN. Variant detection was performed using a proprietary duplex-aware approach by SOPHiA GENETICS. Sensitivity and specificity for plasma detection of confirmed variants were reported. 

Results: Preliminary results assessing BRCA1, BRCA2 and TP53 using 29 plasma samples and 3 reference samples with a targeted next‐generation sequencing SOPHiA GENETICS LBx solution found 18 somatic alterations, with variant allele fractions (VAF) ranging from 0.17% to 53%. It revealed high sensitivity levels identical to those obtained with the custom-validated NGS assay, with a 100% concordance status. Furthermore, the SOPHiA GENETICS LBx solution enabled the detection of 9 additional mutations not detected previously. Investigation on intragenic alterations, additional HRR genes and prostate cancer related targets are still ongoing.

Conclusion: SOPHiA GENETICS Liquid Biopsy showed utility in detecting HRR relevant gene mutations in circulating cell free DNA. 


Fabio DEMARTINO, Marie PIECYK (Lyon), Gaëlle LESCUYER, Klemm FLORIAN, Fuad MOHAMMAD, Lea PAYEN
00:00 - 00:00 #38192 - IP228 Evaluation de l’efficacité d’un outil de prédiction de pathogénicité (REVEL) utilisé seul comparés à CADD et SIFT ou une combinaison de prédicteurs pour la classification des variants faux-sens de signification incertaine en Oncogénétique.
Evaluation de l’efficacité d’un outil de prédiction de pathogénicité (REVEL) utilisé seul comparés à CADD et SIFT ou une combinaison de prédicteurs pour la classification des variants faux-sens de signification incertaine en Oncogénétique.

De nombreux outils de prédiction in silico permettent de prédire l’impact d’un variant faux-sens sur la structure tridimensionnelle d’une protéine, voire sur sa fonction. Les recommandations de l’ACMG ne précisent pas le nombre ou le type d’outils à utiliser pour optimiser la classification des variants faux-sens. Les dernières recommandations ClinGen (Pejaver et al. 2022), préconisent l’utilisation d’un seul outil, tout en accordant un poids modulable selon l’intervalle dans lequel se situe le score de l’outil (Strong, Moderate ou Supporting). Selon l’article, cette nouvelle pratique permettrait d’augmenter le poids argumentaire du critère PP3 (variant prédit délétère)/BP4 (variant prédit bénin), tout en minimisant le nombre de faux-positifs. Nous avons voulu tester différents outils de prédiction utilisés seuls (REVEL v3, CADD v1.4 et SIFT v5.2.2) au sein de notre laboratoire d’oncogénétique et évaluer leur intégration dans notre pratique de routine et dans le reclassement des variants de signification incertaine (VUS).

Dans un premier temps, nous avons cherché à évaluer l’efficacité et le rendement diagnostique de REVEL seul, comparé à CADD et SIFT seuls (outils de prédiction utilisés dans la base FrOG) puis en comparant à 4 outils de prédiction combinés utilisés en routine au sein de l’Institut Bergonié : REVEL, BayesDel, SIFT et Polyphen2. Pour ce faire, nous les avons testés sur 409 variants faux-sens bénins ou pathogènes des gènes BRCA1, BRCA2 et PALB2 répertoriés dans la base de données française FrOG (accès dans le cadre du diagnostic) et la base locale du laboratoire d’oncogénétique de l’Institut Bergonié. Nous nous sommes particulièrement intéressés à l’outil REVEL, car il semble se démarquer des autres outils de prédiction in silico au niveau protéique grâce à sa plus forte valeur prédictive positive (VPP) et négative (VPN) dans la littérature.

CADD s’est révélé être l’outil ayant le meilleur rendement de classification, toutes classes confondues, (308 variants classés bénins ou pathogènes sur 409 variants - 75%) devant SIFT (234/409 - 57%), REVEL (214/409 – 52%) et l’utilisation combinée des 4 outils (79/409 – 19%). REVEL présente les meilleures VPP et VPN de détection de variants réellement pathogènes (0.66 et 0.93) par rapport aux autres outils (CADD : VPP = 0.65, VPN = 0.93 / SIFT : VPP = 0.54, VPN = 0.94 / 4 outils : VPP = 0.58, VPN = 0.79). Pour la détection des variants bénins, les 4 stratégies présentaient toutes de très bonnes VPP (REVEL = 0.96, CADD = 0.97, SIFT = 0.96 et 4 outils = 1).

Dans un second temps, nous évaluerons l’impact de REVEL seul sur la reclassification de plus de 250 VUS grâce aux différents poids donnés selon les intervalles du score de REVEL d’après ClinGen. CADD et SIFT ne permettant pas d’utiliser des poids différents. Les données de notre étude permettront de mettre en exergue les avantages et les limitations de la mise en application de cette nouvelle recommandation dans un laboratoire d’oncogénétique.


Nishta THACOOR, Eulalie LASSEAUX, Nicolas SÉVENET, Thibaut MATIS (Bordeaux)
00:00 - 00:00 #37636 - IP23 Identification d’un nouveau variant constitutionnel probablement pathogène du gène POLD1 dans un contexte de polypose, cancers du côlon et de l’endomètre.
Identification d’un nouveau variant constitutionnel probablement pathogène du gène POLD1 dans un contexte de polypose, cancers du côlon et de l’endomètre.

Le gène POLD1 code pour la sous-unité catalytique de l’ADN polymerase δ, essentiel à la fidélité de la réplication de l’ADN (fonction « proofrading »). Les variants constitutionnels pathogènes de POLD1, tous localisés dans le domaine exonucléasique du gène, sont associés à une prédisposition héréditaire au cancer du côlon et de polypose. L’interprétation des variants du gène POLD1 est complexe, puisque les variants pathogènes conservent une activité résiduelle tandis que les variants perte de fonction (stop ou avec décalage du cadre de lecture) ne sont pas associés à un surrisque avéré de cancer. Actuellement moins de 10 variants constitutionnels pathogènes ou probablement pathogènes sont décrits pour ce gène dans un contexte de polypose ou de cancer du côlon.

Nous avons un identifié un nouveau variant constitutionnel c.1481T > G ; p.(Ile494Ser) à l’état hétérozygote dans une grande famille dont plusieurs apparentés présentaient une polypose (dont une atteinte précoce à 24 ans), des cancers du côlon et de l’endomètre. Ce variant n’avait pas été identifié auparavant dans les bases de données qu’elles soient constitutionnelles ou tumorales. A partir des données de ségrégation et d'une analyse fonctionnelle (tumeur présentant un phénotype tumoral ultramuté), ce variant a été classé comme probablement pathogène (classe 4) par le groupe de travail expert français du panel tube digestif (Groupe Génétique et Cancer).

Nous rapportons donc un nouveau variant probablement pathogène de POLD1, dont le classement a été validé par le groupe expert français, dans un gène où l’interprétation des variants est difficile. Par ailleurs, le spectre tumoral associé à POLD1 est encore mal détermine (incertitude quant au sur-risque de cancer de l’endomètre et absence de prise en charge gynécologique consensuelle) et il est donc nécessaire de présenter les familles identifiées.


Mathis LEPAGE, Mathilde GAY-BELLILE, Maud PRIVAT (CLERMONT FERRAND), Nancy UHRHAMMER, Yannick BIDET, Flora PONELLE, Mathias CAVAILLÉ
00:00 - 00:00 #38199 - IP233 Une myopathie viscérale correspondant à une forme tardive du syndrome mégavessie-microcolon- hypopéristaltisme liée au gène MYH11 identifiée par Séquençage du Génome entier.
Une myopathie viscérale correspondant à une forme tardive du syndrome mégavessie-microcolon- hypopéristaltisme liée au gène MYH11 identifiée par Séquençage du Génome entier.

Le syndrome Megavéssie-microcolon-Hypoperistaltisme (MMIHS) est une maladie congénitale rare et précoce caractérisée par une distension abdominale massive due à une megavessie non obstructive, un micro-côlon et une diminution ou un absence de péristaltisme intestinal. Le plus souvent, le MMIHS est de transmission autosomique dominante, lié à des variations hétérozygotes du gène ACTG2. Une transmission autosomique récessive a également été décrite, liée à des variations pathogènes bialélliques perte-de-fonction dans le gène MYH11. Nous rapportons ici une nouvelle famille présentant une myopathie viscérale liée au gène MYH11, correspondant à une forme tardive et intermédiaire de MMIHS identifiée par séquençage du génome entier (WGS).L’analyse WGS a été réalisée chez deux patients, un frère et une sœur présentant un phénotype inhabituel de MMIHS et leurs deux parents en bonne santé. Le frère âgé de 38 ans souffrait d'un dysfonctionnement vésical sévère compliqué d’insuffisance rénale et d'une obstruction intestinale chronique, tandis que la sœur âgée de 30 ans souffrait d’insuffisance rénale terminale avec vessie neurogène et épisodes répétés de volvulus du sigmoïde. Le WGS a été complété par des analyses pathologiques rétrospectives du côlon réséqué et de biopsies rectales.Des variations hétérozygotes composites dans le gène MYH11 ont été identifiées, associant une délétion de 1,2 Mo englobant MYH11 héritée du père et une variation en phase c.2578_2580del, p.Glu860del héritée de la mère. Les analyses anatomopathologiques ont mis en évidence des cellules musculaires lisses intestinales désorganisées chez les deux patients. L'évaluation cardiaque et vasculaire de la mère était normale. Il s'agit du deuxième cas décrit de myopathie viscérale correspondant à une forme tardive de MMIHS liée à une hétérozygotie composite dans le gène MYH11; associant une délétion complète du gène et un allèle hypomorphe en trans. L'allèle hypomorphe hétérozygote porté par la mère interrogeait sur le risque de maladie aortique chez l'adulte, connu chez les porteurs hétérozygotes de variations pathogènes MYH11. Ce cas montre l’intérêt du WGS pour le diagnostic de phénotypes complexes, permettant un diagnostic et un conseil génétique adaptés.


Marguerite HUREAUX (paris), Giorgina Barbara PICCOLI, Radka STOEVA, Nicolas DERIVE, Laurence HEIDET, Jean Madeleine DE SAINT AGATHE, Pactrick BRUNEVAL, Xavier JEUNEMAITRE, Clarisse BILLON
00:00 - 00:00 #38200 - IP234 Evaluation du gène RECQL dans la prédisposition au cancer du sein.
Evaluation du gène RECQL dans la prédisposition au cancer du sein.

Introduction

Environ 10% des cancers du sein sont associés à une prédisposition génétique. Les gènes BRCA1 et BRCA2 sont les principaux gènes impliqués, à l’origine de 25% des prédispositions. De nombreux autres gènes sont actuellement étudiés mais il persiste une héritabilité manquante d’environ 50%. Le gène RECQL a été décrit comme gène candidat à la prédisposition au cancer du sein. Il code une hélicase et intervient dans la réparation des cassures double-brin de l’ADN et donc dans le maintien de la stabilité génomique. Nous avons évalué la contribution des altérations constitutionnelles du gène RECQL à la prédisposition au cancer du sein.

Patients et méthodes 

L’étude a porté sur 7177 patientes ayant bénéficié d’une exploration par un panel de gènes de prédisposition au cancer du sein à l’Institut Curie entre 2018 et 2021. Les patientes sélectionnées pour ce travail étaient celles porteuses d’un variant constitutionnel de type perte de fonction, pathogène ou probablement pathogène, du gène RECQL, sans variant causal identifié sur le panel de gènes diagnostique. La présence des variants RECQL a été confirmée par séquençage Sanger. La recherche d’une perte d’hétérozygotie (LOH) du chromosome 12 et d’une signature HRD a été réalisée sur l’ADN tumoral par un panel DRAGON et un shallow WGS, respectivement, pour deux tumeurs. Une étude d’association cas-témoins a été faite en comparant l’analyse des cas aux données de la base gnomAD pour la population contrôle de femmes Européennes sans cancer.

Résultats

Un variant pathogène ou probablement pathogène du gène RECQL a été mis en évidence chez 11 patientes, soit 0,15% de l’effectif. Ce taux était significativement supérieur à la fréquence décrite chez les témoins (8/21,954 ; 0,036%), avec un odds ratio à 4,2 [IC 95% : 1,5 ; 12,1], p < 0,0021. L’âge moyen au diagnostic était de 48,5 ans (de 28 à 73 ans). Le phénotype tumoral était variable : RH+ HER2- (n=5) ; triple négatif (n=4) et RH- HER2+ (n=1). L’étude tumorale réalisée sur deux tumeurs n’a pas retrouvé de LOH et a identifié une signature HRD positive pour un cancer du sein triple négatif diagnostiqué à 33 ans.

Conclusion

Nous avons observé une association significative entre les variants pathogènes et probablement pathogènes du gène RECQL et le cancer du sein. Ces résultats sont en faveur de son implication dans la prédisposition au cancer du sein. Un séquençage du gène RECQL au niveau tumoral permettrait de rechercher un éventuel second hit ponctuel. Des études complémentaires sont nécessaires afin de préciser le niveau de risque de cancer du sein associé, pour déterminer si une prise en charge mammaire spécifique serait à recommander chez les femmes porteuses de variant pathogène constitutionnel du gène RECQL.


Molka SEBAI (Paris), Coline GUYON, Roseline VIBERT, Jennifer CARRIÈRE, Julien MASLIAH-PLANCHON, Jessica LE GALL, Mathias SCHWARTZ, Mélanie PAGÈS, Elise PIERRE-NOËL, Sandrine M. CAPUTO, Virginie MONCOUTIER, Henrique TENREIRO, Christelle BERTHEMIN, Antoine DECEES, Khadija ABIDALLAH, Christophe GUY, Nicolas FORT, Narjes ZAGUIA, Camille BENOIST, Eleonore FROUIN, Kévin MERCHADOU, Fabien QUINQUIS, Hélène DELHOMELLE, Antoine DE PAUW, Marine LE MENTEC, Mathilde WARCOIN, Ophélie BERTRAND, Marie-Charlotte VILLY, Claire SAULE, Emmanuelle MOURET-FOURME, Marion GAUTHIER-VILLARS, Bruno BUECHER, Victor RENAULT, Dominique STOPPA-LYONNET, Chrystelle COLAS, Lisa GOLMARD
00:00 - 00:00 #38209 - IP237 Caractérisation d’une nouvelle duplication constitutionnelle du gène PALB2 par séquençage long-read.
Caractérisation d’une nouvelle duplication constitutionnelle du gène PALB2 par séquençage long-read.

INTRODUCTION. PALB2 (partner and localizer of BRCA2) est un gène suppresseur de tumeur jouant un rôle clé dans le système de réparation des cassures double-brin de l’ADN par recombinaison homologue. Depuis 2017, le Groupe Génétique et Cancer recommande l’inclusion de PALB2 dans l’analyse en panel de gènes de recherche de prédispositions héréditaires au cancer du sein et/ou de l’ovaire estimant le risque de cancer du sein très élevé chez les patient porteur d’une anomalie constitutionnelle de ce gène. Cette étude a permis de caractériser une nouvelle duplication de PALB2 (duplications des exons 5 et 6).

RESULTATS. Le criblage constitutionnel d’un cas index de 52ans présentant un carcinome canalaire infiltrant triple négatif du sein a mis en évidence une large duplication des exons 5 et 6 de PALB2 (NM_024675.3) à l’état hétérozygote (enrichissement par capture Agilent Sure SelectXTHS – Illumina). Cette anomalie a été confirmée par amplification multiplex de sondes dépendant d'une ligation (SALSA MLPA Probemix P260 PALB2-RAD50-RAD51C-RAD51D - MRC Holland) puis caractérisée par séquençage long read. L’amplification d’un fragment d’ADN de plus de 8000pb compris entre les exons 4 et 7 de PALB2 a été realisée par long-Range PCR puis ces fragments ont été séquencés sur une flow Cell MinION d’oxford Nanopore. Le séquençage long read de ces fragments a confirmé le caractère intragénique de cette duplication. En effet, il nous a permis de mettre en évidence une insertion de plus de 4800bp qui après alignement sur le génome de référence (GRCh37) présentait 96% d’homologie avec la séquence du chromosome 16 :23,63,9693-23,64,4426 (c.1684+1757 et c.2586+832). Le séquençage Sanger (Applied 3500xL) de deux amplicons incluant ces positions génomiques a permis la description précise de cette duplication (c.1684+1969_2586+1180dup). Deux séquences Alu ont été identifié dans les régions flanquantes des points de cassure, l’une AluSg2 dans l'intron 4 et l’autre AluSz6 dans l’intron 6. L’alignement de ces deux éléments Alu montre une forte homologie entre ces deux séquences impliquant la recombinaison homologue médiée par Alu comme mécanisme moléculaire à l’origine de cette duplication.

CONCLUSION. Le séquencage long read par Nanopore a permis de caractériser un nouveau réarrangement génomique de PALB2. La duplication mise en évidence chez cette patiente entraine l’apparition d’un codon non-sens prématurée en p.(Asn863Glyfs*37) aboutissant à la synthèse d’une protéine tronquée très probablement non fonctionnelle. La prise en charge thérapeutique de cette patiente a pu être adaptée et personnalisée précocement et la recherche de ce réarrangement a été proposée comme test prédictif à ses apparentés.


Alice CHABERT (Villejuif), Iulian BAN, Pascal PUJOL, Cecile EL KAIM, Jean CHAPELLE, Vincent DUCROS, Thomas GUIGNARD, Jacques PUECHBERTY, Jérôme SOLASSOL
00:00 - 00:00 #38211 - IP239 Dysplasie acineuse associée à un variant de NKX2.1 chez un nouveau-né à terme.
Dysplasie acineuse associée à un variant de NKX2.1 chez un nouveau-né à terme.

Introduction

La dysplasie acineuse est une anomalie diffuse du développement pulmonaire à un stade embryonnaire très précoce. Le facteur de transcription NK2 homeobox 1(NKX2.1) contrôle en partie la synthèse des protéines du surfactant par les cellules épithéliales alvéolaires de type II (AECII). Les variants pathogènes de NKX2.1 sont responsables du syndrome cerveau-poumon-thyroïde associant une hypotonie et une chorée bénigne, une pneumopathie interstitielle de sévérité variable, et une hypothyroïdie périphérique.

Cas clinique

Nous rapportons ici le cas d’un nouveau-né né à terme avec une insuffisance respiratoire néonatale compliquée d’hypoxie réfractaire et hypertension artérielle pulmonaire persistante réfractaires aux thérapies conventionnelles, ayant nécessité la mise sous oxygénation par membrane extracorporelle.

Résultats

La patiente a bénéficié d’une biopsie pulmonaire dont l’analyse histologique retrouvait un diagnostic de dysplasie acineuse. Une hypothyroïdie périphérique a par ailleurs été mise en évidence. Les analyses moléculaires ont permis l’identification d’un variant faux sens hétérozygote probablement pathogène du gène NKX2.1 (NM_001079668) c.731A > G p.(Tyr244Cys).

Discussion et conclusion

La dysplasie acineuse est caractérisée par une absence d’alvéoles, empêchant la réalisation des échanges gazeux. Dans sa forme complète, elle est donc létale en l’absence de transplantation pulmonaire. Après 5 semaines de vie, devant une l’absence de l’amélioration de l’état de cette patiente, les traitements ont été retirés après une discussion de collégialité pluridisciplinaire. La patiente est décédée quelques heures après. Ce cas décrit pour la première fois l’association d’un variant probablement pathogène de NKX2.1 avec une forme fatale de dysplasie acineuse.


Yohan SOREZE (Paris), Nadia NATHAN, Julien JEGARD, Erik HERVIEUX, Pauline CLERMIDI, Chiara SILEO, Camille LOUVRIER, Marie LEGENDRE, Aurore COULOMB-L'HERMINÉ
00:00 - 00:00 #38215 - IP242 Syndrome de Cowden : vers une extension phénotypique aux tumeurs phyllodes ?
Syndrome de Cowden : vers une extension phénotypique aux tumeurs phyllodes ?

La maladie de Cowden est un syndrome tumoral hamartomateux de transmission autosomique dominante due aux variations constitutionnelles pathogènes (VP) de PTEN. Il existe un risque tumoral augmenté de cancer du sein, de la thyroïde, du rein, colorectal, de mélanome et de l’endomètre. Ce spectre clinique peut s’inscrire dans un cadre syndromique avec une macrocéphalie, des troubles du développement, une dysmorphie faciale et des anomalies cutanéo-muqueuses caractéristiques.

A l’occasion du bilan étiologique d'une macrocéphalie associée à un trouble du spectre autistique, chez son enfant, la mutation, à l’état hétérozygote, NM_000314.6 (PTEN) : c.202T > C, p. p.(Tyr68His) a été initialement identifiée, puis recherchée de manière ciblée chez la patiente.

Cette patiente a présenté dans l’enfance deux mélanomes. A 43 ans, elle est prise en charge pour un adénocarcinome pulmonaire du lobe inférieur gauche, métastatique sur le plan pleural, TTF1 positif, PDL1 25% avec translocation ALK, traité par Alectinib. Elle présente un oncocytome du rein gauche suivi depuis l’âge de 45 ans et présente depuis plusieurs mois un nodule bénin du lobe droit de la thyroïde, Bethesda II. La patiente a présenté à 46 ans un nodule vulvaire d’évolution lente de la grande lèvre gauche. L’analyse anatomo-pathologique de la pièce de vulvectomie partielle a permis de diagnostiquer une tumeur phyllode bénigne de localisation dermohypodermique. La tumeur ne présentait pas de mutation du gène MED12. Les tumeurs phyllodes sont des tumeurs mammaires ultra-rares (2/million) ( < 1% des tumeurs mammaires). Elles sont classées en 3 catégories : bénigne, borderline et maligne. Leur localisation vulvaire est exceptionnelle (quelques cases reports rapportés). Dans ce cadre, nous avons souhaité vérifier si la survenue de cette tumeur rare était liée à la présence de la variation pathogène du gène PTEN.

Le séquençage réalisé à partir de l’ADN extrait du tissu tumoral vulvaire a révélé la présence d’une autre mutation de PTEN : c.968del.p.(Asn323Metfs*21), non retrouvée dans l’ADN extrait de tissu sain adjacent. Il s’agit ainsi d’un évènement exclusivement tumoral conduisant à l’inactivation probable du second allèle PTEN. Ainsi la variation hétérozygote du gène PTEN aurait contribué à la genèse de la tumeur phyllode vulvaire chez cette patiente.

Le plan personnalisé de suivi est organisé selon les recommandations incluant : une échographie thyroïdienne annuelle à partir de 10 ans, une IRM mammaire annuelle à partir de 30 ans avec mammographie et une échographie rénale à partir de 40 ans tous les 2 ans.

Au total, un seul autre cas de tumeur phyllode vulvaire a été associé au syndrome de Cowden dans la littérature par l’équipe de Somasegar en 2021. Nous émettons ainsi l’hypothèse d’un élargissement phénotypique aux tumeurs phyllodes dans le syndrome de Cowden.


Margaux CLEMENT LE CHOISMIER (Rouen), Maud BRANCHAUD, Nathalie PARODI, Pascaline BERTHET, Florian GUISIER, Emmanuel DE GOURNAY, Elena ILYES, Edwige KASPER, Claude HOUDAYER, Jean-Christophe THERY, Stéphanie BAERT DESURMONT, Alice GOLDENBERG, Marick LAE
00:00 - 00:00 #38217 - IP244 Place du RNAseq dans l’exploration des fortes suspicions cliniques de prédisposition héréditaire au cancer du sein et de l’ovaire : à propos de cinq familles tunisiennes.
Place du RNAseq dans l’exploration des fortes suspicions cliniques de prédisposition héréditaire au cancer du sein et de l’ovaire : à propos de cinq familles tunisiennes.

Introduction

Le Groupe Génétique et Cancer (GGC) recommande l’exploration des familles suspectes de prédisposition aux cancers du sein/ovaire par un panel de 13 gènes, comprenant BRCA1 et BRCA2, principaux gènes impliqués. Malgré cette large étude, de nombreuses familles fortement évocatrices d’une prédisposition demeurent sans explication génétique. Nous nous proposons dans ce travail d’étudier l’apport du RNAseq dans l’exploration de ces familles. 

Patientes et méthodes

Les familles ont été colligées au service des maladies congénitales et héréditaires de l’Hôpital Mongi Slim, La Marsa à Tunis. Une forte suspicion clinique de prédisposition au cancer du sein/ovaire a été retenue sur la présence d’au moins deux cancers de l’ovaire au 1er degré ; au moins un cancer de l’ovaire avant 40 ans ou au moins deux cas de cancer du sein chez des apparentés au 1er degré ou 2ème degré dont un avant 40 ans et une étude sans anomalies par un large panel de gènes sur l’ADN des cas index. Un RNAseq (panel XTHS-capture d’Agilent- séquençage NextSeq500, Illumina) a été fait sur l’ARN extrait des lignées lymphoblastoïdes traitées à la puromycine des cas index. Une recherche d’anomalies d’épissage a été réalisée pour les 13 gènes recommandés par le GGC (BRCA1, BRCA2, RAD51C, RAD51D, CDH1, PALB2, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2, PTEN, TP53, EPCAM).

Résultats

Cinq familles ont été retenues. Le cas index de la 1ère famille a présenté un cancer de l’ovaire à 57 ans avec un cancer de l’ovaire chez sa mère et un cancer du sein à 35 ans chez sa sœur. L’étude RNAseq a retrouvé un saut de l’exon 19 hors phase du gène BRCA1. Il entraîne un décalage du cadre de lecture et une protéine tronquée (BRCA1 p.(Trp1718Cysfs*34)). L’étude en RNAseq de la région intronique entourant l’exon 19 nous a permis de repérer un variant de l’intron 18 (BRCA1c.5153-26A > G) à 26%, prédit comme responsable de la perte du site de branchement du spliceosome et donc à l’origine du saut de l’exon 19. Ceci classe le variant BRCA1 c.5153-26A > G en pathogène. Le variant était constitutionnel mais dans une région intronique non explorée initialement en panel. Il explique la présentation familiale. Le 2ème cas index a présenté un cancer de l’ovaire sporadique à 40 ans. Nous avons noté en RNAseq le renforcement du transcrit physiologique entrainant la perte en phase des exons 9 et 10 du gène BRCA1 à 80%. Cette anomalie reste de signification incertaine. Aucune anomalie d’épissage n’a été retrouvée pour les trois autres familles.

Conclusion 

Une étude par RNAseq permet certes de compléter l’exploration génomique en cas de suspicion d’une prédisposition mais l’absence d’une forte corrélation génotype-phénotype dans les cancers du sein et de l’ovaire nous pousse à devoir bien cibler ses indications, en définissant des critères cliniques de sélection des familles considérées cliniquement comme fortement évocatrices d’une prédisposition.


Molka SEBAI (Paris), Roseline TANG, Ghazi JERBI, Henintsoa RATSIMIALA, Clémentine GABILLAUD, Najat AHMED-ECHRIF, Marie Aude ROBERT-DE-RANCHER, Amel TRIKI, Houweyda JILANI, Walid BEN YEDDER, Lamia BEN JEMAA, Etienne ROULEAU
00:00 - 00:00 #38221 - IP248 Etude de coségrégation de variants de gènes de prédisposition aux cancers : un outil de classification des variants de signification incertaine.
Etude de coségrégation de variants de gènes de prédisposition aux cancers : un outil de classification des variants de signification incertaine.

Les tests de prédisposition aux cancers sont maintenant entrés dans la pratique médicale. Si l’identification d’un Variant pathogène (VP) permet de faire des recommandations de suivi et de prévention ou de retenir un traitement par PARP inhibiteur (pour BRCA1 ou BRCA2), l’identification d’un Variant de Signification incertaine (VSI) ne le permet pas. Tout autant de VSI que de VP sont quotidiennement identifiés (6,704 VSI différents contre 4,890 VP pour BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C/D, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2, CDH1, APC et TP53, données de la base de données nationale FrOG, voir communication). L’interprétation des VSI est donc devenue un enjeu médical majeur.

Que ce soit pour un modèle multifactoriel bayésien ou en s’appuyant sur les critères ACMG, un élément essentiel et quantifiable pour la classification des VSI est la coségrégation d’un variant avec la maladie dans les familles, présentant le même variant. Le modèle multifactoriel met à profit, notamment pour les syndromes de prédisposition les plus fréquents, le fait qu’un VSI ségrége dans plusieurs familles à priori non apparentées.

L’étude COVAR (COsegregation VARiant) a donc pour objectif la prise en compte des données de co-ségrégation. Elle repose sur le réseau de consultations et de laboratoires du groupe génétique et cancer d’UNICANCER et sur la nouvelle base de données nationale de variants FrOG (voir communication). A l’origine, seuls les VSI issus des deux gènes majeurs mis en évidence dans les cancers héréditaires du sein et/ou de l’ovaire, BRCA1 et BRCA2, permettaient de proposer l’étude au cas index d’une famille ayant pour rôle d’inviter ses apparenté. Nous avons montré la pertinence de l’utilisation de la coségrégation avec la classification de 101 VSI de BRCA1 et BRCA2 en VP, VLP ou VB, VLB retrouvés chez 1,624 familles (Caputo et al, Am J Hum Genet, 2021).

COVAR est aujourd’hui possible pour les VSI des autres gènes diagnostic de prédisposition aux cancers. La sélection des variants éligibles COVAR est réalisée par les différents groupes de classement/curation du Groupe Génétique et Cancer. Les VSI sont sélectionnés selon plusieurs critères (nombre de familles, impact sur l’ARN, impact prédit au niveau protéique, test fonctionnel, …) pour mener les études de co-ségrégation. Les résultats seront utilisés dans des modèles adaptés à la classification des variants.

En septembre 2023, nous avons inclus 4465 patients dans 1700 familles pour les gènes BRCA1, BRCA2, PALB2, RAD51C et RAD51D, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2, APC. Les résultats des modèles de classification utilisés sont directement renseignés dans la base FrOG.


Sandrine CAPUTO (PARIS), Lisa GOLMARD, Carolina PIERRARD, Severine ADAMS, Noémie BASSET, Nadia BOUTRY-KRYZA, Laurent CASTERA, Céline GARREC, Mathilde GAY-BELLILE, Stéphanie BAERT-DESURMONT, Marie-Pierre BUISINE, Mélanie LEONE, Thibaut MATIS, Elise PIERRE-NOEL, Maud PRIVAT, Sabine RAAD, Audrey REMENIERAS, Marie-Aude ROBERT-DE-RANCHER, Etienne ROULEAU, Mathias SCHWARTZ, Unicancer Genetic Group COVAR, Dominique STOPPA-LYONNET
00:00 - 00:00 #38238 - IP256 Titre : L’hypermethylation tumorale du promoteur du gène MLH1 ne doit pas écarter un syndrome de Lynch si une épimutation constitutionnelle n’a pas été recherchée.
Titre : L’hypermethylation tumorale du promoteur du gène MLH1 ne doit pas écarter un syndrome de Lynch si une épimutation constitutionnelle n’a pas été recherchée.

La plupart des cancers présentant une perte d’expression de la protéine MLH1 apparaissent de façon sporadique, en lien avec le vieillissement cellulaire, et sont liés à une hyperméthylation tumorale du promoteur du gène MLH1. En présence de cette hyperméthylation tumorale, le patient est rarement adressé en consultation d’oncogénétique. Pourtant des cas d’hyperméthylation constitutionnelle ont été décrits. (M Hitchins et al., Genet Med 2013 ; J Leclerc et al., Genetics in Medecine 2018), et sont une cause alternative de syndrome de Lynch, prédisposition génétique aux cancers. Il est donc indispensable d’identifier ces patients porteurs d’épimutations constitutionnelles afin d’adapter leur suivi et celui de leurs apparentés. Nous avons évalué l’incidence de ces épimutations dans 2 centres référents (SAT et PSL).

Depuis 2021, les patients développant un cancer dMMR avec hypermethylation tumorale de MLH1 de 61 ans ou moins nous ont été référés systématiquement. Le seuil d’âge à 61 ans a été fixé en raison de cas identifiés dans nos centres entre 50 et 60 ans et de la quasi inexistence de cas décrits après 61 ans ( P Hitchins et al., J Natl Compr Cancer Ntw 2023 ; P Hitchins et al .,Gynecologic Oncology 2023). Les prélèvements de ces patients ont été adressés au laboratoire d’Oncogénétique Moléculaire du CHU de Lille pour recherche d’hyperméthylation constitutionnelle. Trente patients de moins de 61 ans ont ainsi été reçus en consultation avec les critères suivants : tumeur dMMR perdant MLH1/PMS2  ET  hyper méthylation tumorale du promoteur MLH1 ou analyse tumorale non réalisable.  Les localisations étaient réparties comme suit : Colorectal n= 25, Duodenum n= 2, Œsophage n=1, Estomac n= 1. L’age médian était de 47 ans (30-61). Quatre patients porteurs d’une hypermethylation constitutionnelle ont été identifiés, soit un taux de 16%. Bien que l’hypermethylation tumorale puisse être le second évènement allélique, aucun variant pathogène sur le gène MLH1 ni sur le reste du panel tube GGC n’a été identifié dans cette série. Les âges au diagnostic de cancer étaient respectivement de 36, 40, 42 49 ans. Aucun antécédent familial de cancer du spectre du syndrome de Lynch au premier degré n’était retrouvé dans les familles.

Nous avons ensuite comparé ce taux de détection à celui observé pour les patients issus de la consultation d’oncogénétique du CHU de Lille. Seul un patient porteur d’une épimutation a été identifié sur la même période. Afin de comprendre la cause de cette différence de taux de détection, nous avons repris l’ensemble des patients de moins de 61 ans avec hyperméthylation tumorale (depuis 2021) et déterminé le pourcentage de patients ayant ensuite bénéficié d’une consultation d’Oncogénétique.

En conclusion une consultation d’Oncogénétique doit être proposée à tous les patients avec cancer du spectre Lynch de moins de 61 ans et hyperméthylation tumorale de MLH1.


Antoine DARDENNE (Paris), Cervera PASCALE, Patrick BENUSIGLIO, Sophie LEJEUNE, Veronica CUSIN, Romain COHEN, Yann PARC, Julie METRAS, Florence COULET, Noemie BASSET, Julie LECLERC
00:00 - 00:00 #38270 - IP268 Rappel de la nécessité de rester vigilant : les cas de deux nouveau-nés faux-négatifs pour le dépistage de la mucoviscidose.
Rappel de la nécessité de rester vigilant : les cas de deux nouveau-nés faux-négatifs pour le dépistage de la mucoviscidose.

La stratégie de dépistage néonatal de la mucoviscidose choisie en France combine le dosage de la trypsine immunoréactive (TIR) chez tous les nouveau-nés avec une recherche de 29 variants fréquents chez une sélection d’entre eux, avant de poser éventuellement le diagnostic par dosage du chlorure sudoral. Les seuils de TIR ont été choisis pour avoir un pourcentage de faux-négatifs inférieur 5 %. Du fait de l’existence de ces faux-négatifs les pédiatres de premier recours ne doivent pas considérer le dépistage néonatal comme un outil de diagnostic mais comme un outil de dépistage.

Nous présentons ici l’observation de deux nourrissons avec un résultat faussement négatif du dépistage dans un contexte de symptômes cliniques suggestifs, d’un test de la sueur positif et d’un génotype contributif.

Le premier nourrisson né après une grossesse sans complication, avec des résultats négatifs pour tous les dépistages a été hospitalisé à 3 semaines de vie en raison d’une stagnation pondérale. Le nourrisson n’avait pas d’antécédents d’ileus méconial. Une supplémentation en lait lui a permis de reprendre du poids de manière satisfaisante. Par la suite il a été à plusieurs reprises admis aux urgences dans un contexte de détresse respiratoire. Les résultats des nombreux examens de laboratoire et radiologiques pour éliminer les étiologies potentielles telles que l’immunodéficience, les erreurs innées du métabolisme, les maladies hématologiques se sont révélées négatifs. La croissance staturo-pondérale s’est normalisée sur la moyenne à 1 an. Mais, la description par la maman de selles huileuses a tout de même conduit à la réalisation d’une élastase fécale qui était effondrée. Ce résultat a conduit à la réalisation de tests de la sueur revenus positifs, et au screening complet du gène montrant une homozygotie pour un variant très rare. La mucoviscidose n’avait pas été évoquée au départ devant un dépistage néonatal normal, une croissance staturo-pondérale normalisée et l’origine Guinéenne des deux parents, par ailleurs consanguins.

Le deuxième nourrisson né après une grossesse sans complication a présenté au dépistage une TIR supérieure au seuil d’action mais la recherche des 29 variants fréquents est revenue négative. A 16 semaines de vie il a été hospitalisé dans un contexte de toux et d’altération de l’état général. Devant les antécédents familiaux de mucoviscidose, le diagnostic a été évoqué, avec un test de la sueur contributif. L’élastase fécale effondrée a confirmée également l’insuffisance pancréatique pédiatrique. L’analyse génétique a mis en évidence un variant très rare à l’état homozygote. Les parents de cet enfant sont d’origine turque et consanguins.

 

Ces deux observations illustrent l’importance d’évoquer la mucoviscidose dans l’évaluation d’un nourrisson présentant des signes évocateurs quels que soient les résultats du dépistage néonatal en particulier dans des familles consanguines non européennes, dont les variants ne font pas partie du kit de dépistage.


Marie-Pierre REBOUL, Joris MENARD, Perrine PENNAMEN (Bordeaux), Nathalie ALADJIDI, Stéphanie BUI
00:00 - 00:00 #37653 - IP27 Délétions intra-géniques de SPTB et sphérocytose héréditaire.
Délétions intra-géniques de SPTB et sphérocytose héréditaire.

Introduction : Le gène SPTB (14q23.3) joue un rôle dans l’organisation et la stabilité de la membrane des érythrocytes. Des variations délétères de ce gène sont responsables de la survenue de sphérocytose héréditaire (HS) ; pathologie d’expression variable. Ses principaux signes cliniques sont la présence d’une anémie hémolytique chronique avec ictère et splénomégalie, allant jusqu’à une dépendance transfusionnelle chez certains individus. La présence de sphérocytes peut être observé sur les frottis de sang périphérique des patients atteints. Actuellement, seul deux cas indépendants de patients avec sphérocytose héréditaire et délétion intra-génique de grandes tailles de SPTB ont été rapporté. 

Matériel et méthodes : séquençage nouvelle génération, séquençage sanger, Q-PCR

Résultats : Les cas index sont deux patientes âgées de 18 ans. La première (A) a été diagnostiquée d'une HS à l’âge de 6 ans, au décours d’une infection à parvovirus B19. Elle a été transfusée une seule fois. Elle n’a pas d’antécédent familiaux de HS. La deuxième (B) a été diagnostiquée également à l’âge de 6 ans, au décours d’un épisode aiguë d’anémie hémolytique. Elle a une histoire familiale de HS, sa mère a présenté une érythroblastopénie au décours d’une infection à parvovirus B19 et a été splénectomisé. Sa grand-mère maternelle a été splénectomisé et cholecystectomisé et sa tante maternelle a été splénectomisé.

Par approche de panel NGS étudiant les gènes de la membrane des globules rouges, deux délétions intra-géniques distinctes de SPTB ont été mise en évidence. Nous avons ensuite confirmé et borné ces délétions. Le cas A présente une délétion des exons 2 et 3 de SPTB et le cas B une délétion d'une partie de l'exon 13, des exons 14, 15, 16 et 17 de SPTB

Discussion : Les délétions identifiées concernent plusieurs exons consécutifs et sont prédites pour conduire à un décalage du cadre de lecture. L'impact fonctionnel de ces délétions et le phénotype clinique des patientes sont en faveur du caractère pathogène de ces délétions.

La confirmation moléculaire d'une HS est importante pour le suivie clinique et le conseil génétique. Les variants pathogènes commun de SPTB incluent classiquement des variants ponctuels de type non-sens, des faux-sens et des variants d'épissage. Ces deux cas soulèvent l'importance de la recherche des variations du nombre de copie au sein des données de séquençage nouvelle génération dans cette pathologie.

Conclusion : Nous décrisons deux cas de sphérocytose héréditaire lié à deux délétions intra-géniques distinctes de SPTB. Cette description soulève l'importance de rechercher systématiquement une variation du nombre de copie dans les données de séquençage nouvelle génération lors d'une sphérocytose héréditaire non expliquée par un variant pathogène ponctuel de SPTB


Ophélie EVRARD (Amiens), Alexis BILLES, Kahia MESSAOUDI, Valérie LI THIAO TE, Estelle CADET, Loïc GARÇON
00:00 - 00:00 #38278 - IP272 Traitement par Manganèse et Galactose dans le syndrome CDG de type IIe (COG7-CDG) : rapport d’un cas dijonnais.
Traitement par Manganèse et Galactose dans le syndrome CDG de type IIe (COG7-CDG) : rapport d’un cas dijonnais.

Introduction: Le Congenital Disorders of Glycosylation (CDG) syndrome est un groupe de maladies héréditaires rares du métabolisme perturbant la biosynthèse des glycoprotéines. La prise en charge des CDG syndromes repose sur la supplémentation en monosaccharides. Dans différents types de CDG syndromes, il a été expérimenté des traitements par D-galactose (D-Gal) et manganèse (Mn2+), substrat et cofacteur des glycosyltransférases. Une amélioration clinique et biochimique est observée chez ces patients.

Le CDG de type IIe résulte de mutations bi-alléliques de COG7, sous-unité du complexe COG essentiel dans le maintien de la structure et des mécanismes de transport au sein de l'appareil de Golgi. Peu de patients ont été rapportés dans la littérature avec une espérance de vie diminuée.

Nous décrivons le cas d’un enfant atteint de ce syndrome et pour laquelle un traitement par D-galactose et Manganèse a été initié.

Méthodes: Il s’agit d’une patiente de 2 ans présentant un CDG syndrome de type IIe, diagnostiqué par séquençage d’exome devant un retard de développement syndromique. Après discussion en RCP Thérapeutique et Maladies rare avec la présence du CRMR Maladies métaboliques, un protocole thérapeutique est validé avec du D-Galactose et du manganèse (MnSO4).

Un monitorage est proposé avec surveillance clinico-biologique, échelle de développement et imagerie.

Résultats: La patiente bénéficie de ces traitements depuis l’âge de 14 mois. Après 10 mois de traitement, l’examen neurologique retrouve la persistance d’une hypotonie axiale majeure avec un une tenue de tête possible pendant quelques secondes. Elle joint ses mains sur la ligne médiane,les porte à la bouche. Une ébauche de préhension est retrouvée. L’échelle de Brunet-Lezine, réalisé avant et à 10 mois de traitement, retrouve une persistance d’un retard de développement sévère. Il persiste un nystagmus vertico-rotatoire avec spasmes de l’accommodation. La croissance pondérale s’infléchit, est inférieure à -3DS sans retentissement sur la croissance staturale stable à -3DS. Une symptomatologie évocatrice de gastroparésie y est associée. Le traitement par MnSOet D-Gal est bien toléré sur le plan clinique. La patiente a bénéficié d’un bilan pré-thérapeutique retrouvant un taux de plaquettes normal, un déficit en protéine C et S sans évènement hémorragique ni thrombogène associé. Un contrôle biologique et une IRM cérébrale sont prévus prochainement.

Discussion: Le monitorage n’a pas pu être optimal devant des difficultés de prélèvements de la patiente. A près d’un an de traitement, le traitement par MnSOet D-Gal est bien toléré sans toxicité rapportée. Ces traitements semblent peu efficaces avec une amélioration du développement peu significative par rapport à l’âge et un infléchissement de la croissance pondérale.

Ces données doivent être complétées par d’autres rapports de cas pour conclure à la présence ou l’absence d’efficacité de ces traitements chez les patients atteints de CDG de type IIe.


Anna ZERVOS, Aurore GARDE (Dijon), Clémence FAUCONNIER-FATUS, Jean-Baptiste ICHTERTZ, Pascale DE LONLAY, Arnaud BRUNEEL, Frederic HUET, Angélique HAMAMIE-CHAAR, Lucie SIGRONDE, Anne GALLO, Christine JUIF, Frederic TRAN MAU-THEM, Antonio VITOBELLO, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE, Maxime GONNOT
00:00 - 00:00 #38289 - IP277 Médecine de précision dans le Carcinome Gastrique en Tunisie : Avancées, défis et perspectives.
Médecine de précision dans le Carcinome Gastrique en Tunisie : Avancées, défis et perspectives.

La médecine de précision (MP) a émergé comme une approche prometteuse dans le traitement du cancer, visant à adapter les thérapies aux patients individuels en fonction de leurs caractéristiques génétiques et moléculaires uniques. Le carcinome gastrique diffus (CGD) est une forme particulièrement agressive du cancer de l’estomac qui pose d'importants défis en Tunisie, un pays d'Afrique du Nord où l'incidence est de 4 % (637 nouveaux cas par an), ce qui représente une population peu étudiée.

Dans l'étude actuelle, nous présentons un aperçu complet des progrès, des défis et des orientations futures de la MP dans le carcinome gastrique. Nous discutons de l'impact transformateur des technologies de séquençage de nouvelle génération (NGS), qui permettent l'identification de variants génomiques exploitables et le développement de thérapies ciblées.

Nous avons identifié de nouveaux variants après séquençage de toutes les régions codantes du gène CDH1 (codant pour l'E-cadhérine) chez 34 patients tunisiens atteints de CGD. Ensuite, nous avons sélectionné des patients pour le séquençage de gènes cibles, incluant plus de 400 gènes tels que ATM, APC, BRCA1,2, ALK, CTNNB1, IL7R, POLE, STK11, TP53...

En conséquence, nous avons identifié des variants VUS affectant les gènes IL7R, POLE et ATM chez des cas jeunes et/ou âgés dont l'étiologie était inexpliquée.

Nous avons ensuite sélectionné des patients ayant un antécédent de consanguinité pour réaliser une analyse de puce SNP afin d’identifier des variations du nombre de copies chromosomiques qui pourraient causer ou augmenter les risques de diverses maladies héréditaires, étant donné que notre population présente des taux relativement élevés de consanguinité.

Cependant, malgré les avantages potentiels, la Tunisie fait face à certains défis pour la mise en œuvre de la MP chez les patients atteints de CGD. Tout d'abord, il existe un manque d'installations et d'expertise complètes pour l'analyse génomique, ce qui limite l'accès aux outils de diagnostic moléculaire de pointe. De plus, le coût de ces technologies avancées peut être prohibitif, les rendant inaccessibles à une grande partie de la population, en particulier à ceux ayant des ressources limitées.

À la lumière de ces défis, nous mettrons également en évidence les orientations futures de la MP, en discutant des avancées de l'intelligence artificielle dans l'amélioration de l'exactitude et de l'efficacité des traitements et des services de soins médicaux plus personnalisés.

Mots-clés : médecine de précision, carcinome gastrique diffus, Tunisie, séquençage de nouvelle génération, protéomique, variants génétiques, consanguinité, diagnostic moléculaire, intelligence artificielle, traitements personnalisés, soins médicaux, oncologie.


Jihenne BEN AISSA-HAJ (Tunisie, Tunisie), Maria KABBAGE, Roseline TANG, Noemie PATA-MERCI, Haifa TOUNSI, Mouna MEDHIOUB, Amel KHSIBA, Sonia ABDELHAK, M. Mousaddak AZZOUZ, Mohamed Samir BOUBAKER, Etienne ROULEAU
00:00 - 00:00 #38290 - IP278 Organisation et outils bio-informatiques d’un laboratoire d’oncogénétique.
Organisation et outils bio-informatiques d’un laboratoire d’oncogénétique.

Le laboratoire d’oncogénétique de l’Institut Paoli-Calmettes a une activité de génétique somatique (hématologie et tumeurs solides) et de génétique constitutionnelle. Le séquençage massif en parallèle (NGS) est devenu la technique principale avec 2585 échantillons séquencés par an en génétique constitutionnelle.

Les volumes de données générés par le NGS nous ont conduit à maximiser l’automatisation de leur traitement, que ce soit en sortie des instruments ou pour l’interaction avec l’ensemble des bases de données métier de l’hôpital, avec des ressources limitées en temps de bio-informaticien.

Nous présentons notre expérience de développement et de mise en place de nouveaux outils dans l’écosystème préexistant des logiciels du laboratoire et de l’institut, permettant d’assurer la compliance avec la norme ISO-15189 et ses corollaires dans l'accréditation : standardisation, fiabilité, sécurisation, traçabilité et amélioration continue.

Pour la mise en place de la standardisation des traitements de données, nous les avons modélisés lors du développement de la base de données SeqQual (Sequencing Quality). Ces traitements sont de 3 sortes i) Les contrôles qualité autour des données brutes issues des séquenceurs, ii) les pipelines de traitement des données DNA-seq et de détection de variants et iii) le traitement de ces variants (filtrage, intégration de la sortie de plusieurs pipelines, annotation et stockage en base de données).

Ces traitements permettent de faire converger les flux de données et de les concentrer en une ressource unique. En effet, la base de données SeQual permet la traçabilité, le stockage et la consultation de l’ensemble des données liées au NGS. Cela a permis d’améliorer considérablement la fiabilité des traitements en limitant les interventions manuelles entre les sorties de séquenceur et les pipelines bio-informatiques. La base SeQual contient actuellement environ 20000 échantillons et 700000 variants sur une dizaine de panels aussi bien constitutionnels que tumoraux.

L’amélioration continue fait également partie de nos priorités. La base SeQual est développée selon les standards industriels permettant de rendre rapidement opérationnels de nouveaux bio-informaticiens sur le développement de ce projet. Nous avons une réflexion permanente sur les évolutions futures et envisageons d’optimiser le logiciel avec de nouvelles fonctionnalités et de monter à la fois en puissance de traitement et en échelle. Le logiciel SeQual a fait l’objet d’un dépôt auprès de la SATT Sud-est.

L’exemple de notre laboratoire montre bien l’importance de la base SeQual, permettant de créer des interactions cohérentes et efficaces des différents éléments dans un environnement logiciel hétérogène et complexe.


Ghislain BIDAUT (Marseille), Quentin DA COSTA, Benoit GOUTORBE, Anne-Sophie ALARY, Audrey REMENIERAS, Samira FEKAIRI, Maylis ADI WIJAYANTO, Anes HADJADJ AOUL, Elsa LAFITTE, Laetitia RABAYROL, Violaine BOURDON/HUGUENIN VIRCHAUX, Cornel POPOVICI, Tetsuro NOGUCHI, Hagay SOBOL
00:00 - 00:00 #38294 - IP281 Faut t’il tester tous les patients atteint d’un cancer colorectal avant 40 ans ?
Faut t’il tester tous les patients atteint d’un cancer colorectal avant 40 ans ?

L’incidence mondiale des cancers colorectaux (CCR) du sujet jeune est en pleine expansion.

Actuellement en consultation d’oncogénétique les pratiques divergent vis-à-vis de la pertinence d’une analyse constitutionnelle ou non, face à un patient atteint d’un CCR avant 41 ans, n’ayant aucun argument évocateur d’une prédisposition génétique.

Les données des patients atteints d’un CCR avant 41 ans de l’hôpital St Antoine (AP-HP) ayant eu une consultation d’oncogénétique ont été recueillies dans le cadre du soin courant. Retrospectivement 293 patients ont été reçus en consultation, 27 non testés. 265 résultats constitutionnels sont disponibles.

82 porteurs d’un variant pathogène constitutionnel (VP) ont été identifiés. Soit un taux de détection de 30%.

242 ont eu un Panel tube digestif : Gènes reconnus d’utilité clinique dans le contexte «génétique du tube digestif» selon le Groupe Génétique et Cancer(Unicancer)(recommandations Mars 2018) : APC, BMPR1A, CDH1, EPCAM, MLH1, MSH2, MSH6, MUTYH, POLE, POLD1, PTEN, PMS2* (limites technologiques pseudogène), SMAD4, STK11

 

118 patients présentant une tumeur colique ou du rectum unique, sans polypose et de statut pMMR ont été analysés en panel. Soit 48 % de la population analysé en panel. L’âge médian était de 35 ans (Extrême 17-40).

 1 seul VP, de POLE a été identifié soit un taux de 0.7 %. Le patient avait des antécédents familiaux réunissant les critères d’Amsterdam. 

La vigilance doit porter sur les porteurs d’un VP POLE. Dans notre série, les 2 patients porteurs d’un VP POLE n’avaient pas de polypose adénomateuse associée au diagnostic.

Le premier présentait une tumeur unifocal du colon droit à 33 ans pMMR sans polypose adénomateuse avec antécédents familiaux de cancer colorectaux. Le second un cancer du rectum et du colon droit synchrone pMMR sans polypose ni antécédent familiaux à 31 ans.

En conclusion, le taux de détection de porteur de VP est élevé dans cette population de moins de 40 ans. Cependant ce taux s’effondre lorsque 3 données cliniques simples sont présentes : tumeur unifocale, statut pMMR sur les 4 protéines, absence de polype sur une coloscopie complète.

L’adressage en consultation reste essentiel pour retracer l’ensemble des antécédents familiaux. Ces résultats peuvent s’averer utile lors du conseil génétique chez les apparentés d’un cas index décédé jeune et pour lequel il n’y a pas d’analyse génétique disponible.


Antoine DARDENNE (Paris), Cervera PASCALE, Patrick BENUSIGLIO, Yann PARC, Julie METRAS, Florence COULET, Noemie BASSET
00:00 - 00:00 #38301 - IP286 Evaluation dans un dataset de 4337 exomes diagnostiques des prévalences relatives des variants codants pathogènes dans des gènes de prédisposition héréditaires au cancer du sein récemment identifiés ou confirmés.
Evaluation dans un dataset de 4337 exomes diagnostiques des prévalences relatives des variants codants pathogènes dans des gènes de prédisposition héréditaires au cancer du sein récemment identifiés ou confirmés.

Dans le cadre de la recherche d’une prédisposition héréditaire au cancer du sein (PHCS), l’analyse moléculaire comprenant en France un panel de 13 gènes (BRCA1, BRCA2, PALB2, TP53, CDH1, PTEN, RAD51C, RAD51D, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2, EPCAM) permet un rendement diagnostique de 5 à 10% environ. La contribution de variants codants rares dans d’autres gènes est un champ actif de la recherche.

Dans une récente étude, Wilcox et al, établissent ou confirment, via une approche exomique dans de larges cohortes, le lien d’association entre certains gènes et la PHCS. Ils évaluent par ailleurs la contribution des variants codants à cette prédisposition. La taille des cohortes, la disponibilité de l’information codantes des gènes et la méthodologie statistique ont permis ce travail.

Cette étude se distingue des études de liaison (typiquement des études GWAS) qui établissent un lien entre une région génomique (fréquemment un gène) et un caractère phénotypique (par exemple une pathologie) sans que ne soit étudié la contribution des variants codants de ces régions au phénotype.

Notre intérêt s’est porté sur plusieurs types de gènes identifiés dans l’étude mentionnée : les gènes dont les variants sont associés à la PHCS et qui atteignent la significativité exomique (SE), les gènes dont les variants sont de type VTP (variants tronquants la protéine) et sont associés de manière statistiquement significative à la PHCS (mais sans que ne soit nécessairement atteinte la SE) : ATR, BARD1, CDKN2A, CHEK2, LZTR1, MAP3K1 et MGAT5.

Le dataset de notre étude se compose de 4337 exomes diagnostiques prescrits dans un vaste spectre d’indications médicales : néphrologiques, pédiatriques, cardiologiques, d’auto-immunité, oncogénétiques, etc. Parmi tous ces exomes, ceux réalisés dans le contexte d’une indication d’oncogénétique étaient au nombre de 286 dont 182 indications à la PHCS.

Pour chacun des gènes retenus, nous avons extrait du dataset l’ensemble des variants d’intérêts respectant nos critères de qualités. Ces variants ont été classés en 2 groupes : 1/ indication PHCS, 2/ autres indications.

Pour chacun des gènes retenus, l’analyse des variants considérés pathogènes a été effectuée dans nos deux groupes pour calculer les prévalences respectives : CHEK2 1.65% dans le groupe 1 vs 0.29% dans le groupe 2 (OR 5.79), LZTR1 0.55% vs 0.12% (OR 4.59). Pour les autres gènes, aucun variant n’a été détecté dans le groupe 1. A titre de comparaison, nous avons fait de même pour les gènes BRCA1 et BRCA2.

En conclusion, nos données convergent vers les résultats obtenus par Wilcox et al. pour 2 gènes (CHEK2 et LZTR1) mais ne permettent pas de statuer pour les autres, probablement en raison de la taille insuffisante de notre dataset. Ces données réaffirment la nécessité de disposer de larges données pour pouvoir établir des liens de corrélation et valident les stratégies d’exomes diagnostiques qui permettent à la faveur de nouvelles connaissances de réanalyser les données accumulées.


Vanna GEROMEL, Rizk BENNANI (Lyon), Jeremie MORTREUX, Benedicte GERARD, Marine DANCER, Thibaut BENQUEY, Radoslava SARAEVA-LAMRI, Melanie EYRIES, Boris LIPINSKI, Vincent GASSEND, Fanny PONCE, Edouard HENRION, Laure RAYMOND
00:00 - 00:00 #37659 - IP30 Variant délétère du gène MSH6 et discordance du statut MMR tumoral. Regard sur la pratique de conseil génétique à partir de deux exemples.
Variant délétère du gène MSH6 et discordance du statut MMR tumoral. Regard sur la pratique de conseil génétique à partir de deux exemples.

La détermination du statut « MMR tumoral » évalue la fonctionnalité du système de réparation des mésappariements post-réplicatifs de l’ADN (MisMatch Repair). Outre les enjeux thérapeutiques récents en lien avec l’émergence des immunothérapies, la détermination du statut tumoral est un outil précieux pour identifier les tumeurs associées à un éventuel syndrome de Lynch. Ce statut peut être évalué par deux techniques : l’analyse immunohistochimique utilisant des anticorps dirigés contre les 4protéines MMR : MLH1, PMS2, MSH2, MSH6, et la recherche d’instabilité de marqueurs microsatellites via le phénotypage avec le pentaplex (5 marqueurs sur les 7 suivants : BAT25, BAT26, BAT40, NR21, NR22, NR24 ou NR27). L’existence de discordances entre le marquage immunohistochimique et le phénotype microsatellitaire a cependant déjà été reporté dans la littérature.

En France, l’évaluation du statut MMR tumoral est le plus souvent réalisée en première intention par immunohistochimie. Dans le cadre des consultations de génétique oncologique strasbourgeoise, nous avons été amenés à rencontrer récemment deux patients. Le premier diagnostiqué à 50 ans avec un adénocarcinome colique, présentait une expression de MHS6 dont le résultat était douteux en IHC. La seconde avait été diagnostiquée à 50 ans avec un carcinome endométrioïde de l’endomètre sans perte d’expression des protéines MMR. Dans les deux cas, une analyse constitutionnelle avec un panel TUBE a permis de révéler la présence d’un variant délétère du gène MSH6, respectivement variant faux-sens aboutissant à une protéine tronquée et variant intronique affectant le site consensus d’épissage. Une relecture de l’IHC a été réalisée pour chacune des pièces tumorales des deux patients, infirmant la perte d’expression de MSH6 pour le premier dossier et révélant une perte d’expression des protéines MSH2 et MSH6 pour le second. Le phénotype était stable (MSS) dans le premier cas (12 microsatellites sur 12). Pour l’endomètre, 4 marqueurs microsatellites sur 12 étaient instables dont 1 seulement pour les marqueurs du pentaplex.

Ces deux exemples tirés de notre activité soulignent la nécessité de considérer le statut MMR tumoral avec précaution quant à la décision de ne pas poursuivre vers une analyse constitutionnelle. D’une part, le phénotypage microsatellitaire et l’IHC sont complémentaires, d’autre part l’analyse avec le pentaplex peut s’avérer insuffisante lorsque l’analyse concerne une tumeur autre qu’un cancer colique. Ainsi, même si le phénotypage microsatellitaire est considéré comme MSS et/ou si les résultats en IHC n’identifient pas de perte d’expression des protéines MMR, l’indication de consultation en génétique oncologique doit être maintenue et la réalisation d’un analyse moléculaire constitutionnelle doit être envisagée, dès lors qu’il existe une histoire familiale évocatrice de syndrome de Lynch ou un cancer du spectre Lynch de diagnostic précoce.


Nicolas TARIS (Strasbourg), Cynthia DENIS, Salomon JOREL, Laurène REBATTU, Morgane BOËDEC, Amélie BOICHARD, Eric GUÉRIN, Christine MAUGARD
00:00 - 00:00 #38360 - IP309 Essai de phase II multicentrique, en double aveugle contrôlé versus placebo évaluant l’efficacité et la sécurité de l’alpelisib (BYL179) chez les enfants et adultes avec syndrome MCAP (Megalencephaly-Capillary malformation-Polymicrogyria) : l'essai SESAM.
Essai de phase II multicentrique, en double aveugle contrôlé versus placebo évaluant l’efficacité et la sécurité de l’alpelisib (BYL179) chez les enfants et adultes avec syndrome MCAP (Megalencephaly-Capillary malformation-Polymicrogyria) : l'essai SESAM.

Le syndrome MCAP appartient aux syndromes hypertrophiques liés à PIK3CA (PROS). Il se caractérise par une mégalencéphalie, parfois associée à des malformations capillaires cutanées, des anomalies des extrémités et des malformations cérébrales. L’alpelisib (NOVARTIS), un inhibiteur PI3K alpha-spécifique utilisé en oncologie, a été autorisé en 2022 par la FDA (Vijoice®) chez les patients ≥ 2 ans avec des manifestations sévères de PROS, sur la base d’améliorations observées en compassionnel chez 37 patients atteints de PROS, mais principalement sans atteinte cérébrale, et pas d’évaluation de l’efficacité sur le plan neurocognitif. Son évaluation se poursuit dans le programme EPIK (NOVARTIS). L’essai SESAM (NCT05577754) vise à évaluer son efficacité et sa sécurité spécifiquement chez les patients MCAP.

 

Vingt patients de 2 à 40 ans, avec un variant post-zygotique ou constitutionnel de PIK3CA et un diagnostic de MCAP avec un trouble neurocognitif de sévérité variable sont prévus dans cet essai comprenant (1) une période initiale de 6 mois, randomisée en double aveugle, alpelisib vs. placebo, puis (2) un traitement par alpelisib en ouvert, pour atteindre 24 mois d’alpelisib au total. Le critère de jugement principal est le score obtenu sur l’échelle de Vineland-2nde édition à 24 mois de traitement par alpelisib vs. baseline. Un gain ≥4 points constituera un succès. L’essai évalue également la sécurité de l’alpelisib, son efficacité à 6 mois vs. placebo, puis à 12 et 18 mois de traitement, ainsi que l’impact sur le volume cérébral, l’épilepsie, l’hypotonie, la qualité de vie et les lésions non cérébrales. Une ponction lombaire quantifiera le passage hémato-encéphalique de l’alpelisib.

 

Fin Septembre 2023, 12 enfants et un adulte (âge moyen±écart type : 11,1±6,6ans) ont été inclus, majoritairement des formes cliniques légères ou modérées (69% avec un score ≥3 sur la Clinical Global Impression Scale – Gravity /7pts), et avec une atteinte extra cérébrale dans 77% des cas. Onze patients ont été randomisés, et 5 ont terminé la phase initiale (3 ont eu le placebo). La durée moyenne de traitement est de 5.5±2.8 mois. Dix patients ont déclaré 55 événements indésirables : 41 non liés au traitement (39 grade 1-2 ; 2 grade 3) et 14 reliés au traitement dont 6 troubles digestifs (43%), 4 anomalies biologiques (29%) et 2 infections (14%).

 

L’essai SESAM est le seul essai thérapeutique existant à l’international dédié aux patients MCAP, ciblant spécifiquement les troubles neurocognitifs. Il répondra à un besoin thérapeutique non couvert, en cas de résultats positifs. La fin des inclusions est attendue pour début 2024, et la fin du suivi des patients début 2026. Cet essai prouve qu’un design rigoureux est utilisable dans les maladies rares, tout en préservant l’acceptabilité pour les patients. Au vu des similitudes entre les maladies génétiques du neurodéveloppement, notre travail peut servir de base à de futures stratégies thérapeutiques transversales dans ces maladies.


Maxime LUU (Dijon), Agnès MAURER, Guillaume CANAUD, Nathalie BODDAERT, Adelaide REGA, Laurent GUIBAUD, Philippe KHAU VAN KIEN, Florence PETIT, Estelle COLIN, Bénédicte DEMEER, Christine FRANCANNET, Olivia BOCCARA, Alinoe LAVILLAUREIX, Annabel MARUANI, Aurélie ESPITALIER, Camille FLECK, Amélie CRANSAC, Maud CARPENTIER, Julie CHARLIGNY, Nadia BAHI-BUISSON, Marc BARDOU, Laurence FAIVRE
00:00 - 00:00 #38390 - IP326 Intérêt du séquençage à haut débit dans le diagnostic et la prise en charge de l’hypercholestérolémie familiale.
Intérêt du séquençage à haut débit dans le diagnostic et la prise en charge de l’hypercholestérolémie familiale.

Introduction :  

L’hypercholestérolémie familiale (HF) (OMIM 143890) est une maladie génétique secondaire à une élévation du cholestérol à lipoprotéine de basse densité (LDLc). Elle est caractérisée par une xanthomatose et des dépôts lipidiques au niveau des arcs cornéens et des paupières. C’est une maladie hétérogène sur le plan génétique, due à la présence de variants hétérozygotes ou bialléliques au niveau de l’un des gènes LDLR, APOB, APOE ou PCSK9, ou plus rarement à des variants bialléliques du gène LDLRAP1. La forme biallélique, plus sévère et rare, induit une incapacité totale à fixer le LDLc, alors que la forme hétérozygote, plus répandue, induit une incapacité partielle à fixer le LDLc.  

La confirmation moléculaire de l’HF a une valeur diagnostique, pronostique et théranostique importante pour les patients et leurs familles. 

Objectif :  

Notre objectif était de rapporter l’intérêt du séquençage à haut débit dans le diagnostic et la prise en charge d’une famille présentant une HF.  

Patients et méthodes :  

Nous rapportons l’observation d’une patiente adressée pour suspicion d’HF devant des taux élevés de cholestérol total. L’étude moléculaire a été réalisée chez le cas index et ses parents par séquençage à haut débit d’un panel de gènes d’HF (APOB, APOE, LDLR, PCSK9). Une évaluation du risque de maladies coronariennes et de l’intolérance aux statines  a également été réalisée chez cette famille par l’étude de 50 Single Nucleotide Polymorphisms (SNPs) et de 3 SNPs respectivement. 

Résultats:  

 Le cas index, âgée de 13 ans, présentait à l’examen une xanthomatose tendineuse des coudes et en regard des articulations métacarpo-phalangiennes. A la biologie, elle avait une cholestérolémie totale à 12mmol/l. L’enquête génétique a révélé plusieurs cas d’hypercholestérolémie dans la famille, dont les parents qui étaient cousins germains, et deux sœurs, dont l’une est décédée à l’âge de 18 ans. Un traitement par statines était instauré chez la patiente, ses parents et ses sœurs devant les taux élevés de cholestérol total.  

L’étude moléculaire a permis d’identifier chez le cas index un variant à l’état homozygote au niveau du gène LDLR (NM_000527.5) : c.443G > C (p.Cys148Ser). Ce variant est pathogène et récurent dans la population Tunisienne. Ce même variant a été retrouvé à l’état hétérozygote chez les parents.  Ces résultats nous ont permis de confirmer le diagnostic de la forme sévère de HF chez le cas index et de la forme hétérozygote chez ses parents. Ils avaient tous les trois un haut risque de maladies coronarienne et un génotype à risque modéré d’intolérance aux statines.  

Conclusion : 

La confirmation de HF nous a permis d’indiquer une prise en charge précoce vu le risque accru de complications athérosclérotiques prématurées, et de prodiguer un conseil génétique adéquat en proposant un dépistage en cascade aux membres de cette famille. 


Salwa BEN YAHIA, Syrine HIZEM, Yasmina ELARIBI, Sana KAROUI, Imen REJEB, Manel LAAJIMI, Boutheina BOURAOUI, Chaima JEMAI, Pascale BENLIAN, Faika BEN MAMI, Houweyda JILANI, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38396 - IP329 Syndrome de Lynch par mutation germinale en mosaïque du gène MSH2.
Syndrome de Lynch par mutation germinale en mosaïque du gène MSH2.

Introduction 

Le syndrome de Lynch est un syndrome rare de prédisposition aux cancers caractérisé par un large spectre de cancers, notamment : colorectaux (CCR), de l’endomètre, du tractus digestif, du cerveau ainsi que les tumeurs sébacées de la peau. Ce syndrome a un mode de transmission autosomique dominant et il est dû au dysfonctionnement du système de réparation de l’ADN MMR (MisMatchRepair)  par la présence d'un variant pathogène germinal au niveau des gènes MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2, principalement. Les variant en mosaïque des gènes MMR ont rarement été décrits dans la littérature. 

Objectif :  

Notre objectif était de souligner l’intérêt du séquençage à haut débit dans le diagnostic du syndrome de lynch en rapportant le cas d’une patiente présentant un variant pathogène en mosaïque au niveau du gène MSH2 

Patients et méthodes :  

Nous rapportons l’observation d’une patiente adressée pour suspicion d’un syndrome de prédisposition aux cancers. L’étude moléculaire a été réalisée par séquençage à haut débit d’un panel de gènes incluant les gènes MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2 

Résultats :  

La patiente avait des antécédents familiaux de cancers chargés. Son père a développé un cancer d’origine indéterminée avec des localisations secondaires au niveau du foie à l’âge de 76 ans. Elle avait une tante paternelle décédée d’un cancer gastrique apparu à l’âge 70 ans. Sa fille est décédée à l’âge de 26 ans d’un adénocarcinome du colon droit avec localisation duodénale et métastases hépatiques et pulmonaire. Notre patiente présentait un adénocarcinome à triple localisation (transverse, sigmoïde et rectale) apparu à l’âge de 45 ans.  

Un syndrome de Lynch a été suspecté, selon les critères d’Amsterdam, devant la présence de trois CCR synchrones chez une patiente d’âge inférieur à 50 ans avec un antécédent de CCR chez un apparenté au premier degré à un âge inferieur à 50 ans et au moins deux autres cas de cancers familiaux du spectre du syndrome de Lynch.  

Un panel des gènes MMR a été réalisé et a identifié le variant au niveau du gène MSH2 (NM_000251.3):c.607G>T (p.Gly203Ter). Ce variant a été retrouvé en mosaïque sur 10% des reads (150/1461). L’identification de ce variant non-sens classé comme probablement pathogène, selon les critères de l’American College of MedicalGenetics, nous a permis de retenir le diagnostic de syndrome de Lynch. Un conseil génétique a été prodigué à la patiente et un dépistage en cascade est en cours pour les membres de cette famille.  

Conclusion 

L’identification d’une faible mosaïque germinale sur sang total est difficile par séquençage Sanger et entraine des diagnostics tardifs ou des faux négatifs. Or le diagnostic moléculaire d’un syndrome de prédisposition aux cancers présente un intérêt diagnostique, thérapeutique et pronostique permettant une prise en charge appropriée des sujets à risque. D’où l’intérêt du séquençage à haut débit pour le diagnostic du syndrome de Lynch devant une famille fortement évocatrice. 


Salwa BEN YAHIA, Houweyda JILANI, Imen REJEB, Sana KAROUI, Abir JEBALI, Maissa IDOUDI, Mayssa MERIDA, Syrine HIZEM, Yosra YAHYAOUI, Henda BELHAJ ALI RAIES, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38405 - IP336 Diagnostic moléculaire de l’acidose tubulaire rénale distale primaire : A propos de 17 cas.
Diagnostic moléculaire de l’acidose tubulaire rénale distale primaire : A propos de 17 cas.

L'acidose tubulaire rénale distale primaire (ATRd) est une maladie génétique rare caractérisée par une défaillance du processus d'acidification de l'urine conduisant à une sévère acidose hyperchlorémique. Les formes récessives de cette maladie sont causées par des mutations dans deux gènes principaux : ATP6V1B1 et ATP6V0A4. Le tableau clinique est souvent associé à une surdité neurosensorielle précoce.  

L’objectif de ce travail est de confirmer le diagnostic de cette maladie en recherchant la mutation récurrente du gène ATP6V1B1 chez les patients marocains.

Les dix-sept patients recrutés avec un diagnostic clinique d’ATRd ont présenté généralement une forme classique de la maladie définie par une acidose métabolique sévère, une hypokaliémie, un pH urinaire alcalin, avec ou sans surdité neurosensorielle. 

L’analyse moléculaire par PCR suivie d’un séquençage Sanger de l’exon 12 du gène ATP6V1B1, a révélé deux mutations différentes : la mutation c.1169dupC (p.Ser391Phefs*51) chez une seule famille; et la mutation  nord-africaine c.1155dupC (p.Ile386Hisfs*56) à l’état homozygote chez 9 familles et à l’état hétérozygote composite chez une autre famille associée à une autre mutation déjà décrite c.232G>A (p.Gly78Arg), au niveau de l’exon 3. 

En plus de ces résultats, la mutation c.232G>A(p.Gly78Arg) a été également retrouvée à l’état homozygote chez un de nos patients grâce au séquençage Haut Débit.  

Ces résultats nous ont permis d’élaborer une stratégie diagnostique adéquate basée sur le séquençage de l’exon 12 du gène ATP6V1B1 en premier lieu, suivi d’un séquençage de l’exon 3 en cas d’absence de mutation au niveau de l’exon 12. 

Ainsi, le diagnostic moléculaire de l'ATRd permet d’instaurer un traitement adapté, de prévenir l'insuffisance rénale chez les sujets atteints et de fournir un conseil génétique aux familles à risque.


Ourayna BATTA (Rabat, Maroc), Jaber LYAHYAI, Yasmina RAHMUNI, Ilham RATBI, Siham CHAFAI ELALAOUI, Kenza SOULAMI, Abdelaziz SEFIANI, Imane CHERKAOUI JAOUAD
00:00 - 00:00 #38407 - IP337 Profil cytogénétique de la leucémie myéloïde chronique au Maroc.
Profil cytogénétique de la leucémie myéloïde chronique au Maroc.

La leucémie myéloïde chronique (LMC) est un néoplasme hématologique caractérisé par une prolifération clonale des cellules souches hématopoïétiques (CSH) et est principalement associée à la translocation t(9;22)(q34;q11). Notre étude, examine les caractéristiques cytogénétiques de 774 patients atteints de LMC à l'Institut Pasteur du Maroc sur 30 ans.

Les échantillons de moelle osseuse ont fait l'objet d'une analyse cytogénétique sur des chromosomes à bandes R et les caryotypes ont été interprétés selon les lignes directrices de l'ISCN. Les patients ont été stratifiés en fonction de l'âge, du sexe, des données cliniques et des résultats cytogénétiques.

L'âge moyen au moment du diagnostic ou traitement était de 45 ans, sans différence significative de taux de maladie selon le sexe (p=0,66). La LMC était plus fréquente (47,5 %) chez les patients âgés de 30 à 50 ans. Les résultats cytogénétiques ont révélé 21 variantes de translocations du chromosome Philadelphie, y compris des translocations récurrentes telles que t(1;9;22)(q41;q34;q11), t(9;10;22)(q34;q24;q11), et t(9;17;22)(q34;q24;q11).  Autres tels que la translocation t(9;21)(q34;q21) n’ont jamais été rapporté dans la littérature.

Outre les translocations, l'étude a identifié une série d'autres anomalies chromosomiques additionnelles (ACA) en phase chronique et en phase de crise blastique chez environ 9% des patients atteints de LMC, notamment des anomalies numériques telles que la monosomie et la trisomie, et des anomalies structurelles telles que des délétions, des dérivés chromosomiques, des isochromosomes et des insertions. Certains de ces ACA étaient associés à un risque élevé (+8, +der(22)t(9;22), iso(17q)/+17, -) suggérant une progression clonale pendant le traitement, ou à un risque faible ou à des caryotypes complexes.

En conclusion, cette étude met en lumière la cytogénétique de la leucémie myéloïde chronique au Maroc. Elle révèle de nouvelles informations sur la complexité génétique de la maladie et introduit des translocations qui n'avaient jamais été signalées auparavant. Ces résultats ont des implications importantes pour le diagnostic et le traitement de la LMC.


Sara BENCHIKH (Casablanca, Maroc)
00:00 - 00:00 #38411 - IP339 Quatre nouvelles mutations identifiées dans les gènes COL4A3, COL4A4 et COL4A5 chez des familles marocaines avec syndrome d’Alport.
Quatre nouvelles mutations identifiées dans les gènes COL4A3, COL4A4 et COL4A5 chez des familles marocaines avec syndrome d’Alport.

Le syndrome d'Alport est une maladie rénale héréditaire caractérisée par une néphropathie glomérulaire hématurique, évoluant progressivement vers une insuffisance rénale terminale et il peut être éventuellement associé à une surdité de perception et des lésions oculaires.

Le syndrome d'Alport est hétérogène d'un point de vue clinique et génétique. Il implique des anomalies de structure du collagène IV, principal constituant de la membrane basale glomérulaire, liées à des mutations dans les gènes COL4A3, COL4A4 et COL4A5 codant respectivement l'une des trois chaînes, α3, α4 et α5(IV). 

Face à cette hétérogénéité, l’utilisation des techniques de séquençage haut débit permettent un diagnostic précis de ce type de néphropathies. 

Nous rapportons ici, les caractéristiques cliniques et les résultats moléculaires, chez quatre patients marocains non apparentés. Le premier patient présentait des multiples épisodes d’hématurie macroscopique sans lésions anatomopathologiques. Le deuxième patient souffrait d’une insuffisance rénale chronique terminale associée à une surdité de perception. Les deux autres patients présentaient des lésions de Hyalinose  Segmentaire et Focale à la ponction biopsie rénale.

Nous avons réalisé un exome clinique chez nos patients avec analyse d’un panel virtuel de 6 gènes impliqués dans le syndrome d’Alport.  

Quatre nouvelles mutations ont été détectées dans trois gènes différents : COL4A3 ; COL4A4 et COL4A5. Ces résultats ont été confirmés par séquençage Sanger (ADN et/ou cDNA). 

Ces résultats illustrent clairement l’intérêt du séquençage de l'exome clinique dans le diagnostic moléculaire précis du syndrome d’Alport ; permettant de prodiguer un conseil génétique adéquat et une prise en charge appropriée des patients.


Ourayna BATTA (Rabat, Maroc), Imane CHERKAOUI JAOUAD, Nada AMLLAL, Amal CHIGUER, Fatima OUBOUKSS, Mohamed EL ADBELLAOUI EL ALAOUI, Kenza SOULAMI, Abdelaziz SEFIANI, Jaber LYAHYAI
00:00 - 00:00 #37676 - IP34 Identification par cartographie optique du génome d’une translocation t(12;15)(p13;q25) induisant la fusion ETV6::NTRK3 dans une Leucémie Aiguë Lymphoblastique T de l’enfant.
Identification par cartographie optique du génome d’une translocation t(12;15)(p13;q25) induisant la fusion ETV6::NTRK3 dans une Leucémie Aiguë Lymphoblastique T de l’enfant.

Les translocations réciproques t(12;15)(p13;q25) induisant la fusion ETV6::NTRK3 sont décrites dans des tumeurs solides et rarement rapportées  dans les hémopathies malignes. Nous décrivons le 1er cas de t(12;15) induisant une fusion des gènes ETV6 et NTRK3 identifié par cartographie optique du génome (OGM) dans une Leucémie Aiguë Lymphoblastique T (LAL-T) au diagnostic.

La jeune patiente âgée de 14 ans est admise aux urgences pour malaise avec essoufflement, douleurs épigastriques et des membres inférieurs. Elle présente depuis plusieurs semaines une asthénie, une diminution de l’appétit et des sueurs nocturnes. La numération formule sanguine réalisée à son admission révèle une thrombopénie et une hyperleucocytose avec une blastose circulante à 74%. Le bilan médullaire met en évidence une infiltration par 67% de blastes indifférenciés avec un phénotype T. Une infiltration méningée est également rapportée. La patiente est traitée selon le protocole CAALL-F01-THR.

L’étude en cytogénétique conventionnelle sur un prélèvement de moelle osseuse est réalisée au moment du diagnostic et à la rechute.  Une vérification de points de cassure par une étude en hybridation in situ fluorescente (FISH) avec les sondes séquence unique de séparation TCRA/D (Cytocell, Oxford Gene Technology, Cambridge, UK) et ETV6 (Metasystems, Altussheim, Germany) a également été réalisée. En complément du bilan chromosomique au diagnostic, une analyse par cartographie optique du génome est faite avec l’appareil Saphyr (Bionano Genomics, San Diego, USA) et l’analyse rare variant (RVA) selon les recommandations, les paramètres qualités du fournisseur (Bionano Acces 1.7 and Bionano Solve 3.7) et la comparaison au génome de référence (GRCh38).

Au diagnostic, l’étude chromosomique standard trouve un clone anormal présentant une inversion paracentrique d’un chromosome 14 avec réarrangement du gène TCRA/D. Une étude de transcrits par biologie moléculaire met en évidence une fusion SIL::TAL1. L’analyse par OGM révèle la présence d'une translocation t(12;15) avec fusion ETV6::NTRK3 confirmée en FISH. A la rechute, une évolution clonale est identifiée au caryotype.

            Nous rapportons le premier cas ou ce réarrangement est rapporté au diagnostic. Identifiée grâce à la technique de cartographie optique du génome, ce cas démontre également l’intérêt de l’utilisation de cette nouvelle technologie dans les LAL pédiatriques. La translocation t(12;15) non visible au caryotype est associée à d’autres anomalies chromosomiques spécifiques de la LAL-T. La question se pose alors de la signification du réarrangement ETV6::NTRK3 dans ce contexte de LAL-T où deux anomalies récurrentes ont également été mises en évidence. Etant donné la rareté de cette anomalie dans les LAL-T, le pronostic défini comme défavorable du fait de la chimiorésistance et du taux élevé de rechute reste cependant difficile à établir. Une étude sur l’effet des inhibiteurs de NTRK sur les cellules du patient est en cours.


Nathalie DOUET-GUILBERT, Auriane MAHIEUX (BREST), Steven RICHEBOURG, Corinne TOUS, Séverine COMMET, Nadia GUEGANIC, Audrey BASINKO, Frédéric MOREL, Marie-Bérengère TROADEC
00:00 - 00:00 #38413 - IP341 Deux nouvelles mutations du gène SPTB chez deux patients marocains avec sphérocytose héréditaire.
Deux nouvelles mutations du gène SPTB chez deux patients marocains avec sphérocytose héréditaire.

 Introduction : L’anémie hémolytique est une destruction excessive et prématurée des hématies. Parmi les étiologies les plus fréquentes on trouve la sphérocytose héréditaire qui est une maladie génétiquement hétérogène avec 5 gènes mis en cause (SPTA, SPTB, ANK1, EPB42, SLC4A1) codant pour les protéines membranaires des globules rouges.  

Patients et Méthodes : Nous rapportons dans ce travail les observations de deux patients marocains âgés respectivement de 8 ans et 24 ans, présentant une anémie hémolytique d’origine inconnue. Devant l’hétérogénéité génétique de cette pathologie, un séquençage de l’exome clinique a été réalisé.

 Résultats : Le séquençage de nouvelle génération (NGS) a confirmé le diagnostic de la sphérocytose héréditaire chez les 2 patients en objectivant 2 variants à l’état hétérozygote du gène SPTB.

Les deux mutations identifiées décalent le cadre de lecture : c.5059dupG p.(Glu1687Glyfs*37), et la c.2083C > T p.(Gln695*). Ces deux mutations n’ont jamais étaient décrites, et sont prédites pathogènes par les différents logiciels de prédiction de pathogénicité.

 Conclusion : Nous soulignons à travers ce travail l’importance du diagnostic moléculaire précis grâce au NGS, permettant un diagnostic étiologique précis, une prise en charge adaptée et adéquate, et un conseil génétique aux membres de la famille.


Amal CHIGUER (Rabat, Maroc), Yassamine DOUBAJ, Jaber LYAHYAI, Siham CHAFAI ELALAOUI, Lamiae AFIF, Imane CHERKAOUI JAOUAD, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38442 - IP360 Mise au point de nouveaux outils diagnostiques adaptés à l'épidémiologie moléculaire dans la population marocaine.
Mise au point de nouveaux outils diagnostiques adaptés à l'épidémiologie moléculaire dans la population marocaine.

Les progrès réalisés ces dernières années en génomique humaine ont enrichi considérablement
nos connaissances scientifiques sur les cancers, les leucémies et les maladies héréditaires. Ces
avancés ont permis la mise au point de nombreux tests génétiques qui permettent aujourd’hui
l’identification de biomarqueurs utiles pour le dépistage, le diagnostic et pour le choix du
traitement le plus adaptés aux patients. En oncologie, la prescription des thérapies ciblées dans
les tumeurs solides et les leucémies est guidée par les caractéristiques moléculaires de la
tumeur. Ces biomarqueurs sont devenus nécessaires pour établir un diagnostic précis du cancer
ou de la leucémie. Les maladies héréditaires, y compris les cancers avec prédisposition
génétique, sont rares lorsqu’elles sont prises individuellement, mais pris ensemble, elles
constituent un vrai problème de santé publique qui touchent plus de 6 % de la population
mondiale. Les maladies génétiques sont en général génératrices de handicaps sévères dont la
prise en charge est lourde et onéreuse pour la famille, la société et le système de santé. La
consanguinité, encore fréquente Maroc, ainsi que le manque d'information sur l'aspect
héréditaire et le risque de récurrence de ces pathologies, sont des facteurs qui favorisent la
survenue de ces maladies génétiques. La prise en charge des maladies génétiques demeure
compliquée, en raison de l’errance diagnostique et l’absence, le plus souvent, de thérapies
curatrices. Les tests génomiques ont révolutionné les démarches diagnostiques pour un grand
nombre de maladies héréditaires, permettant ainsi une meilleure prise en charge des patients,
un conseil génétique adéquat des familles et le développement d’une médecine prédictive pour
les personnes à risque. Le séquençage du génome humain et l’émergence des nouvelles
générations de séquençage de l’ADN ont grandement facilité le diagnostic des maladies
génétiques en recherchant les mutations dans le gène causale. L’introduction de ces
technologies en santé publique reste cependant limitée, en raison du coût qui reste inaccessible
à la plupart des patients des pays en voie de développement. L’alternative est le développement
d’outils diagnostiques peu couteux, basés sur l’épidémiologie moléculaire dans les populations
cibles de certains cancers et de certaines maladies héréditaires relativement fréquentes dans ces.
Afin d’élaborer des stratégies diagnostiques adaptées à la population marocaine, nous
proposons dans le cadre de ce travail de réaliser des études d’épidémiologie moléculaire pour
certaines maladies cibles afin d’identifier les mutations récurrentes et les régions hot spots qui
pourraient être ciblées par de nouveaux kits diagnostiques.


Lamiae BOUALLA, Imane CHERKAOUI JAOUAD, Lyahyai JABER, Ratbi ILHAM, Zineb RCHIAD (Benguerir, Maroc), Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38452 - IP365 Mise en évidence dans le cadre de recherche de prédisposition aux cancers d’une délétion complète d’APC probablement acquise dans les cellules hématopoïétiques.
Mise en évidence dans le cadre de recherche de prédisposition aux cancers d’une délétion complète d’APC probablement acquise dans les cellules hématopoïétiques.

INTRODUCTION. Le gène suppresseur de tumeur APC (adenomatous polyposis coli) joue un rôle clé dans la carcinogénèse et en particulier dans la carcinogénèse du cancer colique. La perte de fonction d’APC entraine l’activation incontrôlée de la voie de signalisation WNT/β-caténine. Les anomalies moléculaires à l’origine de l’inactivation d’APC peuvent être constitutionnelles responsables de la polypose adénomateuse familiale (PAF) ou acquises. La PAF est une maladie autosomique dominante caractérisée par le développement de nombreux (>100) adénomes rectocoliques nécessitant une colectomie prophylactique avant 40 ans dans la majorité des cas. Nous présentons ici le cas d’une délétion complète d’APC identifiée dans l’ADN leucocytaire dans le cadre d’une recherche de prédisposition aux cancers qui semble être très probablement acquise et non constitutionnelle.

RESULTATS. Le criblage constitutionnel (Agilent Sure SelectXTHS – Illumina) d’un patient de 75 ans présentant un adénocarcinome de la prostate métastatique ainsi que deux polypes hyperplasiques a mis en évidence une délétion en mosaïque de la totalité d‘APC (fréquence allélique de 40%). Afin de caractériser l’étendue de cette délétion, une analyse chromosomique par puce à ADN (ACPA - Agilent Genetisure Cyto CGH Microarray custom 8x60K) a été réalisée sur ADN leucocytaire. Elle a mis en évidence une délétion d'environ 45,1 Mb de la région chromosomique 5q14.3q31.1 en mosaïque estimée à 45%. Cette délétion emporte 343 gènes et pseudogènes comprenant APC et plusieurs gènes Omim Morbides dont MEF2C (Myocyte Enhancer Factor 2C). La perte de ce dernier serait à l’origine du syndrome microdélétionnel 5q14.3 associant un déficit intellectuel sévère avec absence de langage, des mouvements stéréotypiques et une épilepsie. Le caryotype sanguin retrouve une population cellulaire présentant la délétion 5q14.3q31.1 associée à une translocation t(5:17) et révèle la présence de plusieurs autres anomalies chromosomiques qui n'entrent pas dans la définition de la clonalité. Le caractère complexe de ce caryotype sanguin n’étant pas en faveur d’un mécanisme constitutionnel, un caryotype de cellules issues d’une biopsie de peau a été réalisé. Il ne retrouve aucune des anomalies détectées dans le sang. En parallèle, les ACPA d’un polype et de la muqueuse colique saine fixés au formol et inclus en paraffine n’ont retrouvé aucune anomalie chromosomique.

CONCLUSION. Le caractère complexe du caryotype sanguin pourrait s’expliquer par la délétion acquise en 5q14.3q31.1 emportant APC, induisant une instabilité chromosomique importante. L’ensemble de ces données constitutionnelles et somatiques, moléculaires et cytogénétiques ne sont pas en faveur d’un mécanisme constitutionnel. Dans ce contexte, un bilan cytologique et cytogénétique de la moelle osseuse a été conseillé. La recherche de cette délétion ne doit pas être proposée comme test prédictif de PAF aux autres membres de la famille.


Alice CHABERT (Villejuif), Carole CORSINI, Catherine GOZE, Iulian BAN, Marianne DURAND, Jean-Baptiste GAILLARD, Anouck SCHNEIDER, Jérôme SOLASSOL
00:00 - 00:00 #38461 - IP367 Néphropathies liées au gène TTC21B : Récurrence du variant c.626C>T du gène TTC21B chez 4 familles marocaines.
Néphropathies liées au gène TTC21B : Récurrence du variant c.626C>T du gène TTC21B chez 4 familles marocaines.

Le gène TTC21B (Tetratricopeptide repeat containing Hedgehog Modulator 1, MIM 612014), qui code pour une protéine du transport intraflagellaire rétrograde: IFT139, a été initialement décrit à l'origine de la néphronophtise. Récemment, la mutation homozygote c.626C>T (p.P209L) du gène TTC21B a été identifiée chez des familles présentant une glomérulosclérose segmentaire et focale ainsi que des lésions tubulointerstitielles.

Nous rapportons ici le cas de quatre familles marocaines: trois familles avec plusieurs sujets atteints d’hypertension artérielle précoce et une insuffisance rénale terminale, une atteinte glomérulaire segmentaire et focale à la ponction biopsie rénale. Chez la 4ème famille, nous notons 2 frères atteints de néphronophtise infantile.

Le séquençage de l'exome clinique a montré une homozygotie pour le variant pathogène c.626C>T (p.Pro209Leu) dans le gène TTC21B chez 2 familles avec insuffisance rénale terminale et hypertension artérielle précoce. Par ailleurs, cette mutation a été identifiée à l’état hétérozygote composite en trans avec une autre mutation d’épissage chez une famille avec néphronophtise infantile. Par ailleurs, nous avons identifié cette mutation homozygote chez une autre famille par la recherche ciblée de ce variant par séquençage classique.

Cette mutation c.626C>T du gène TTC21B a été décrite, à l’état homozygote, chez 3 familles marocaines avec insuffisance rénale terminale. Elle a été aussi rapportée chez des familles de l’Afrique du nord et du portour méditerrannéen; ce qui confirme l’effet fondateur de ce variant pathogènr dans les populations méditerranéennes.

Nos résultats confirment le rôle causal du variant pathogène c.626C>T du gène TTC21B chez trois nouvelles familles marocaines avec atteinte glomérulaire et tubulo-interstitielle.

Nous proposons de rechercher cette mutation fondatrice, en premier lieu, chez les familles avec insuffisance rénale d’origine indeterminée, une atteinte rénale tubuloglomérulaire, avec ou sans manifestations extra rénales de type atteinte hépatique et squelettique, forte myopie et hypertension artérielle à un âge précoce. En l’absence de cette mutation, l’approche par les techniques de séquençage haut débit est essentielle, ce qui permettra d’éviter l’errance diagnotique, d’instaurer un traitement spécifique et de prodiguer un conseil génétique adéquat.


Imane CHERKAOUI JAOUAD, Ourayna BATTA (Rabat, Maroc), Siham CHAFAI ELALAOUI, Jaber LYAHYAI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38475 - IP374 Activité d’oncogénétique dans les hôpitaux et instituts de cancérologie Ramsay Santé.
Activité d’oncogénétique dans les hôpitaux et instituts de cancérologie Ramsay Santé.

Face aux besoins croissants des patients atteints de cancer en regard de l’offre proposée, le Docteur Sylviane Olschwang a créé la première consultation d’oncogénétique en 2013 à l’Hôpital Privé Clairval à Marseille. Aujourd’hui, 10 ans plus tard, les consultations d’oncogénétique sont implantées dans 18 hôpitaux et instituts de cancérologie du groupe Ramsay Santé.

Grâce à l’activité de 8 praticiens, oncogénéticiens et oncologues avec des compétences en oncogénétique, le maillage de consultations proposé permet d’offrir aux patients une consultation d’oncogénétique de proximité dans les meilleurs délais. En 2022, plus de 2 500 patients (index et apparentés) ont été pris en charge.

Sur chaque site, les oncologues ont dans leur équipe un référent en génétique qui assure la veille et la mise à jour des recommandations de suivi des patients à haut risque, l’interprétation des données moléculaires et un soutien dans les prescriptions théranostiques.

L’accès aux tests génétiques grâce au partenariat avec le laboratoire CERBA permet d’avoir à disposition un éventail complet de panel de gènes de prédisposition, avec des délais d’obtention de résultats en 2 mois, une discussion clinico-biologique, ainsi qu’une uniformité des pratiques. De la même manière, le partenariat de Ramsay Santé avec le consortium d’anatomopathologistes EPATH permet la réalisation d’analyses tumorales sur tous les prélèvements stockés dans les hôpitaux et les cabinets d’anatomopathologie de ville, avec des délais inférieurs à 8 jours, pour les analyses NGS notamment.

Une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) clinique et une RCP moléculaire bimensuelles, réunissant oncogénéticiens, laboratoires d’analyse constitutionnelle et tumorale, permettent aux praticiens une discussion des cas cliniques avec définition du plan personnalisé de surveillance, ainsi que des résultats moléculaires constitutionnels et somatiques avec proposition de thérapeutiques ciblées.

Une consultation et un suivi psychologue sont proposés à tous les patients à risque, tout comme l’intégration aux réseaux régionaux.

Nous présentons pour la première fois l’activité du réseau.


Veronica CUSIN (Paris), Simonet EMMANUELLE, Claude ADENIS, Tanguy MARTIN-DENAVIT, Hakima LALLAOUI, Sihem SEBBAG, Adil CHAFAI EL ALAOUI, Sylviane OLSCHWANG
00:00 - 00:00 #38483 - IP377 Variant pathogène PBMR1 et cancer du rein de survenue très précoce : un case report.
Variant pathogène PBMR1 et cancer du rein de survenue très précoce : un case report.

Introduction. Le cancer du rein (prévalence estimée à 14000 cas par an) est rare en population générale. Une prédominance masculine est décrite avec un risque cumulé à l’âge de 75 ans d’environ 1,5% chez l’homme et 0,6% chez la femme pour un âge médian au diagnostic de 66 ans et de 69 ans respectivement. Les principaux facteurs de risques connus sont le tabagisme, le surpoids et l’hypertension artérielle. Une prédisposition héréditaire est retrouvée dans 2 à 6% des cas, la situation la plus fréquente étant la maladie de von Hippel-Lindau en lien avec la présence d’un variant pathogène du gène VHL, responsable d’un excès de risque de cancer du rein à cellules claires (CRcc) associé à d’autres manifestations tumorales. Les analyses génétiques sont réalisées en panel de gènes, récemment défini par le Groupe Génétique et Cancer et le réseau national de référence pour cancers rares de l’Adulte PREDIR. Outre les gènes majeurs de prédisposition, d’autres gènes sont analysés à titre exploratoire. 

Patient et Méthode. Nous rapportons un cas de CRcc de survenue précoce chez un homme de 26 ans, traité par néphrectomie élargie gauche (tumeur kystique de 75 mm, stade pT2a N0 M0, grade 2 de Fuhrman). Ses parents n’ont pas développé de cancer du rein, il n’y a aucune information familiale au-delà. Cette situation reste évocatrice de l’existence d’une prédisposition au cancer du rein devant l’âge précoce au diagnostic malgré l’existence d’un surpoids et d’un tabagisme équivalent à 40 paquets/années chez ce jeune homme. Les analyses moléculaires constitutionnelles ont été réalisées en 2017, en panel de gènes (VHL, FLCN, MET, FH, SDHB). 

Résultats. Les analyses génétiques n’ont pas caractérisé de variation sur les gènes analysés. Dans ce contexte, les données additionnelles ont été étudiées et ont montré un variant pathogène du gène PBRM1 : c.1815_1816delins, p.(Gln606Argfs*36). Ce variant est hérité de la mère chez laquelle l'imagerie n'a mis en évidence aucune lésion rénale. Une analyse tumorale a ensuite été réalisée et a montré une perte d’hétérozygotie, ce qui est un élément en faveur du caractère pathogène de ce variant. Des analyses complémentaires sont en cours pour essayer d’en préciser l'impact.

Discussion. Le gène PBRM1 est un gène suppresseur de tumeur localisé en 3p à proximité du gène VHL. Des variations pathogènes somatiques de ce gène, encodant BAF180, une sous-unité ATP dépendante du complexe de remodelage de la chromatine, sont retrouvées dans 30 à 45% des CRcc. La caractérisation d'un variant pathogène constitutionnel de ce gène est cependant une situation extrêmement rare malgré le criblage de grandes cohortes. La première famille a été rapportée en 2015 par le Réseau PREDIR et il n'y a aucune estimation de risque disponible. De fait, le gène PBRM1 ne fait pas partie du panel de gènes. Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer l’implication et la pénétrance des variants de ce gène pour le conseil génétique.


Louise May THIBAUT, Stéphane RICHARD, Zoé NEVIERE, Joris SALOMON, Elodie COSSET, Sophie GIRAUD, Catherine NOGUES, Nelly BURNICHON, Pierre DEVULDER, Pascaline BERTHET (CAEN)
00:00 - 00:00 #38488 - IP381 Syndrome de Lynch associé à des cancers jeunes : recherche de facteurs génétiques modificateurs.
Syndrome de Lynch associé à des cancers jeunes : recherche de facteurs génétiques modificateurs.

Introduction. Certains patients atteints du syndrome de Lynch (SL), prédisposition liée à un dysfonctionnement du système de réparation des mésappariements de l’ADN (MMR), manifestent des phénotypes « extrêmes » caractérisés par le diagnostic d’un cancer du spectre à un âge particulièrement jeune et/ou concernant des localisations inhabituelles, vis-à-vis desquelles il n’existe pas de protocole de dépistage établi. Dans cette étude, l’objectif était d’explorer ces situations cliniques en émettant l’hypothèse que des variants constitutionnels, additionnels au variant pathogène responsable du SL, de gènes de prédisposition au cancer colorectal (CCR) et aux polyposes, pourraient rendre compte de certains de ces phénotypes.

Patients et Méthode. Nous avons comparé la prévalence de variants additionnels constitutionnels  au sein d’un panel de gènes impliqués dans les prédisposition au CCR et aux polyposes (MLH1MSH2MSH6PMS2, EPCAM, APCMUTYH, POLE, POLD1STK11, BMPR1A, PTEN, MBD4MSH3 et NTHL1) dans une cohorte de 21 patients atteints de SL avec un phénotype tumoral inhabituellement jeune (âge au diagnostic d’un premier cancer, quel que soit sa localisation, inférieur à 30 ans) à celle d’une population de 159 témoins atteints de SL avec un premier cancer survenant après 30 ans. 

Résultats. Nous avons observé une prévalence de variants additionnels supérieure dans la cohorte de patients avec une atteinte jeune (6/21) par rapport à l’ensemble des témoins (7/159) (OR 0,12 ; p = 0,001). La prévalence des variants additionnels dans la cohorte des cas était également significativement supérieure à celle des sous-groupes de témoins ayant été diagnostiqués entre les âges de 40 à 60 ans (4/103) (OR 0,10 ; p = 0,002) et après l’âge de 60 ans (2/27) (OR 0,09 ; p = 0,03). Elle était en revanche comparable à celle des témoins dont la première tumeur était diagnostiquée entre 30 et 40 ans (1/29) (OR 0,21 ; p = 0,11). Nous retrouvons un excès de variants additionnels dans les gènes MMR mais également dans d’autres gènes de prédisposition au CCR (POLD1MBD4NTHL1).

Conclusion. Ces résultats, associés à d’autres séries récentes (Vibert et al, 2023 ; Berino et al, 2022) suggèrent que la co-occurrence d’un variant pathogène d’un gène du système MMR et d’un autre variant dans un gène de prédisposition est susceptible d’expliquer des phénotypes inhabituels en terme d’âge et de localisation tumorale. Le continuum clinique observé est cohérent avec nos données moléculaires. Les interactions connues entre le système de réparation des mésappariements de l’ADN et les autres systèmes de réparation (Système BER, système des polymérases) pourraient expliquer l’impact de ces variants additionels dont certains pourraient être hypomorphes. Sur le plan moléculaire, d’autres études sont nécessaires pour confirmer cette hypothèse. Ces éléments pourraient être pris en compte pour le conseil génétique, comme illustré par différentes familles issues de notre série de patients.


Louise May THIBAUT, Mathilde WARCOIN (PARIS), Marie-Charlotte VILLY, Marion GAUTHIER-VILLARS, Mélanie PAGES, Dominique STOPPA-LYONNET, Bruno BUECHER, Lisa GOLMARD, Chrystelle COLAS
00:00 - 00:00 #38509 - IP394 Etude du profil moléculaire de 40 cas marocains de syndrome myélofrolifératif-Philadelphie négatifs.
Etude du profil moléculaire de 40 cas marocains de syndrome myélofrolifératif-Philadelphie négatifs.

Résumé:

Introduction : Depuis 1951, le terme de "syndrome myéloprolifératif" énoncé par William Dameschek regroupe quatre maladies ayant des caractéristiques cliniques et biologiques communes. Les syndromes myéloprolifératifs chroniques classiques–Philadelphie négatifs (SMP Ph-) comprennent la Polycythémie Vera (PV), la Thrombocytémie Essentielle (TE) et la Myélofibrose Primitive (MFP). Les SMP Ph- sont des tumeurs malignes acquises de la lignée myéloïde avec des anomalies de la cellule souche hématopoïétique pouvant évoluer en thrombose, fibrose ou en leucémie aiguë. Les critères diagnostics de l’OMS définissent trois gènes majeurs associés aux SMP-Philadelphie négatifs : JAK2 (exon 14 ou exon 12), CALR (exon 9) et MPL (exon 10).

Objectifs : Notre étude a pour objectif d'analyser les mutations des gènes JAK2, CALR et MPL chez 40 patients marocains atteints de SMP-Philadelphie négatifs.

Patients et Méthodes : Une cohorte recrutées au sein du laboratoire de Cytogénétique de l’Institut Pasteur du Maroc entre 2018 et 2022 et composée de 40 patients avec une suspicion de SMP-Philadelphie négatifs répartie comme suit : 23 PV, 9 TE, 5 MFP et 3 cas de SMP- Philadelphie négatifs inclassables a été incluse dans notre étude. L’ADN génomique extrait à partir du sang total a été soumis en première intention à une recherche par PCR en temps réel (qPCR) de la mutation ponctuelle JAK2V617F et rétrospectivement à un séquençage Sanger pour analyse des gènes CALR, JAK2 et MPL. Les données hématologiques des patients ont été comparées en fonction de la pathologie et du statut mutationnel à l’aide du logiciel IBM SPSS Statistics 23.

Résultats : LA mutation ponctuelle JAK2V617F était présente chez 27 patients (19 PV, 4 TE, 2 MFP et 2 SMP- Philadelphie négatifs inclassables) soit dans 67.5% des cas étudiés. La fréquence globale des mutations CALR était de 10 % (mutation de type 1 chez 2 patients ; mutation de type 2 chez 2 patients) : principalement dans la TE (3 cas), suivie par la MFP (1 cas). Aucun patient atteint de PV ne présentait de mutation CALR frameshift. Aucune mutation de l'exon 12 du gène JAK2 ou de l'exon 10 du gène MPL n'a été retrouvée, et les mutations CALR, JAK2 et MPL étaient mutuellement exclusives. Dans la MFP, les mutations CALR étaient associées à des taux plus faibles de leucocytes, à une plus faible cellularité globale et à un taux plus élevé de mégacaryocytes. Aucune différence significative n’a été observée entre les sous-groupes TE mutée CALR et TE mutés JAK2V617F. Seul 15% de notre cohorte présentent un profil triple négatif avec respectivement 4 PV, 2 TE, 3 MFP et 1 SMP- Philadelphie négatifs inclassables.

Conclusion : Nos résultats mettent en évidence l'importance de l'analyse moléculaire dans la compréhension des SMP-Philadelphie négatifs, en particulier en ce qui concerne les mutations CALR, dont l'impact pronostique varie en fonction du type de mutation.


Somda Georgina Charlene SORO, Ghita AMALOU, Sara BENCHICK, Nadia SERBATI (CASABLANCA, Maroc), Adil EL HAMOUCHI, Hicham CHAROUTE, Rachid SAILE, Halima LEBRAZI, Sanaa NASSEREDDINE
00:00 - 00:00 #37376 - IP4 Caractéristiques cliniques des porteurs de variants sur les gènes POMC, PCSK1, LEPR, NCOA1 et SH2B1.
Caractéristiques cliniques des porteurs de variants sur les gènes POMC, PCSK1, LEPR, NCOA1 et SH2B1.

Objectif : Plusieurs gènes clés sont associés à la voie du récepteur de type 4 aux mélanocortines (MC4R) qui régule l’équilibre énergétique et le poids corporel, notamment les gènes POMC, PCSK1, LEPR, NCOA1 et SH2B1. Ces gènes fonctionnent de concert au sein de l’hypothalamus pour réguler la signalisation de la leptine et l’activation du MC4R.

Matériel/Patients et Méthodes : Une recherche bibliographique a été conduite dans PubMed, visant à identifier les publications traitant de l'étiologie et des caractéristiques cliniques des patients porteurs de variants bialléliques ou hétérozygotes dans POMC, PCSK1, LEPR, NCOA1 et SH2B1.

Résultats : Les variants hétérozygotes dans POMC, PCSK1 et LEPR et les déficits de NCOA1 et SH2B1 sont tous associés à une faim insatiable pathologique (ou hyperphagie) et à une obésité sévère d’apparition précoce. Les patients partagent également hypogonadisme et résistance à la leptine et à l’insuline. Dans des  essais cliniques de Phase 2, l'administration de setmélanotide a conduit à une réduction des scores de faim et du poids chez les patients porteurs de ces variants.

Discussion : Cette analyse est en faveur d’un phénotype commun associé au variants hétérozygotes ou homozygotes dans la voie du MC4R caractérisé par une obésité d'apparition précoce avec des comorbidités associées et une hyperphagie.

 

 


Jesús ARGENTE, Sadaf FAROOQI, Erica VAN DEN AKKER, Sonali MALHOTRA, Peter KÜHNEN, Karine CLÉMENT (Paris), Martin WABITSCH
00:00 - 00:00 #38517 - IP400 Etude moléculaire des gènes BRCA1 et BRCA2 dans un contexte théranostique : du tumoral au germinal, le retour d’un laboratoire de diagnostic.
Etude moléculaire des gènes BRCA1 et BRCA2 dans un contexte théranostique : du tumoral au germinal, le retour d’un laboratoire de diagnostic.

Les inhibiteurs de poly(ADP-ribose) polymérase (iPARP) représentent une arme majeure de thérapie ciblée dans les cancers de l’ovaire, du sein, du pancréas et de la prostate. En France, l’AMM est conditionnée par la présence de variants pathogènes (VP) sur les gènes BRCA1&2, au niveau germinal et/ou tumoral en fonction des localisations. Dans le cancer de l’ovaire, l’AMM s’est étendue également à la mise en évidence de la conséquence du déficit de la voie de réparation de l’ADN par Recombinaison Homologue (HRR), la cicatrice génomique HRD. L’identification de VP dans les gènes BRCA1&2 au niveau tumoral nécessitent, après consultation d’oncogénétique, d’étudier si le VP est d’origine germinale, puisque ceci impactera la prise en charge du patient et de sa famille en cas de positivité.

Notre laboratoire réalise les analyses tumorales et germinales sur un même site, ainsi nous avons repris l’ensemble des résultats des patients pour lesquels une anomalie moléculaire tumorale avait été identifiée (n=136) et nous avons étudié dans quel pourcentage de cas, l’anomalie avait été confirmée au niveau germinal et cela en fonction des différentes localisations, du gène muté, et de la fraction allélique du VP (VAF) en tumoral. Lorsque l’analyse germinale en séquençage Sanger était négative, nous avons complété l’analyse par un panel de gènes HBOC afin de s’assurer de la négativité de façon plus exhaustive. Pour le cancer de l’ovaire, nous avons confronté la présence ou non du VP au score HRD (déterminé par Myriad My Choice et/ou GIScar).

Du fait de l’historique des iPARP dans le cancer de l’ovaire, notre cohorte est majoritairement constituée de VP tumoraux identifiés dans ce contexte, même si les cancers du sein, du pancréas et de la prostate sont également représentés. Parmi les 136 VP tumoraux identifiés (avec des VAF comprises entre 9% et 93%), 54% concernent le gène BRCA1 et 46% le gène BRCA2. Toutes localisations confondues, le VP a été confirmé en germinal dans 67% des cas (n=91), correspondant respectivement à 71% et 62% en fonction du gène impliqué BRCA1 ou BRCA2. L’analyse exhaustive par panel de gènes HBOC chez les cas négatifs en séquençage Sanger n’a pas permis d’identifier d’anomalie complémentaire dans les gènes BRCA1&2, mais a permis la détection de VP sur d’autres gènes HRR.

Nos résultats sont concordants avec les données de la littérature pour la majorité des localisations, ils illustrent toute l’importance de poursuivre la recherche au niveau germinal de VP détecté en tumoral, puisque les VP germinaux représentent plus de 2/3 des cas toutes localisations confondues. Ainsi la séquentialité de la recherche tumorale/germinale doit être adaptée en fonction du label des AMM selon les localisations, et de l’organisation des laboratoires. Enfin, l’interprétation des VAF observées au niveau tumoral doit être faite avec prudence, même si celles-ci peuvent orienter dans la majorité des cas vers une présence germinale lorsqu'elle est élevée.


Dan PHUNG (Paris), Noémie BASSET, Lou PESENTI, Erell GUILLERM, Alexandre PERRIER, Florence COULET
00:00 - 00:00 #38528 - IP407 Les indices de prolifération comme marqueurs prédictifs de la réponse à la chimiothérapie dans le cancer colorectal : résultats d’une étude pilote.
Les indices de prolifération comme marqueurs prédictifs de la réponse à la chimiothérapie dans le cancer colorectal : résultats d’une étude pilote.

Le cancer colorectal (CCR) est le troisième cancer le plus meurtrier dans le monde. Malgré l’avènement de nouvelles thérapies, la chimiothérapie reste celle la plus prescrite pour les patients ayant un CCR au stade avancé. Etant donné que le taux de réponse à la chimiothérapie est faible, l’étude d’évaluation de biomarqueurs de prédiction à la réponse est devenue nécessaire pour adapter le traitement aux patients. Bien que les agents anticancéreux prescrits bloquent la prolifération cellulaire, les marqueurs de prolifération tels que l’index mitotique et l’indice Ki-67 demeurent mal étudiés pou le CCR. Le Ki-67 est un gène codant pour une protéine nucléaire non-histone de 395 KD. L’expression du Ki-67, variable en fonction des différentes phases du cycle cellulaire, est nulle en G0, faible lors des phases S, G1 et G2 et plus élevée en avec un pic en M. L’indice mitotique reflète le nombre de mitoses par 10 champs au fort grossissement (10CFG).

Les objectifs de cette étude sont d’étudier les indices de prolifération comme des marqueurs de prédiction de réponse à la chimiothérapie et d’évaluer l’indice Ki-67 en fonction des facteurs clinicopathologiques et génétiques (Statut mutationnel KRAS).

52 tumeurs colorectales fixées au formol et incluses en paraffine, ainsi que leurs rapports correspondants ont été collectées. Les données cliniques, histologiques et les suivis des patients ont été recueillis. L’étude immunohistochimique a été réalisée sur 52 tumeurs colorectales en utilisant l’anticorps anti-Ki-67 alors que l’évaluation de l’indice mitotique a été effectuée seulement sur 26 coupes histologiques colorées à l’éosine-hématoxyline. Le statut KRAS a été identifié à l’aide de l’automate IdyllaTM. Pour les analyses statistiques, la valeur seuil a été fixé à 25% comme suit : Ki67 faible (0 % à 25 %) et Ki-67 élevé  (>25 %) et à 30 mitoses/10CFG pour l’index mitotique.

L'indice Ki67 a été considéré comme faible dans 48% et élevé dans 52% des 52 cas de CCR interprétables. En utilisant le test ANOVA, l’expression de Ki-67 a été associée au nombre de ganglions envahis (p=0,007) et au statut KRAS muté (p=0,029), mais il n’était pas associé au grade tumoral, au type histologique ou à la localisation tumorale. L’analyse multivariée par régression de Cox a montré que l’expression élevée de Ki67 avec le grade histologique, le stade tumoral et le nombre de lignes de chimiothérapie était un marqueur de pronostic indépendant CCR (p = 0,05), et que le nombre élevé de mitose avait une association significative (p=0.028) avec la survie globale. 

Ces résultats montre que les indices de prolifération, notamment l’indice Ki-67, pourraient être des marqueurs prédictifs de réponse aux traitements médicaux adjuvants et néoadjuvants utiles lors de la prise en charge des patients ayant un CCR.


Dorra WIDER (Tunis, Tunisie), Monia ARDHAOUI, Ines BEN AYED, Hamza YAICHE, Amira JABALLAH, Nadia BEN JEMII, Emna FEHRI, Essia HABBACHI, Sonia BEN NASR, Sonia ABDELHAK, Samir BOUBAKER, Haifa GUETTITI TOUNSI
00:00 - 00:00 #38529 - IP408 The challenge of expanding the phenotype of a rare Disease: HDR syndrome.
The challenge of expanding the phenotype of a rare Disease: HDR syndrome.

Objective:

Heterozygous variants in GATA3, a member of the GATA-binding family of transcription factors, are associated with Hypoparathyroidism, sensorineural Deafness and Renal anomalies (HDR) syndrome, also termed Barakat syndrome (OMIM, 146255).

Similarly, to many rare diseases, the limited information regarding the clinical symptoms of the disease makes it challenging to include or not symptoms not yet reported.  We aimed to report on the clinical characteristics of HDR syndrome in a large family illustrating clinical age-dependent variability, as well as novel manifestations which special note of the patient involvement who reported on digital platforms research. We will discuss the issue of expanding a rare phenotype or consider an additional disorder.

Methods:

The proband, a 19-year-old female, was referred for clinical evaluation of severe intestinal disease resistant to classical IBD therapy along with congenital bilateral hearing loss. Maternal family history significant for hearing loss, and kidney disease of unknown etiology. Trio exome sequencing (ES) was pursued.  

Results

Trio ES revealed a maternally-inherited GATA3 pathogenic variant (c.647_681Dup; p.Glu228ThrfsX50, NM_001002295.2) which segregated with the disorder in the family, establishing the diagnosis of Barakat Syndrome. Rare disease platforms such as Tik Tok, Facebook, and Twitter were used by the patient to collect additional data regarding symptoms revealing additional symptoms including joint hyperlaxity, autonomic dysfunction, postural tachycardia ,neuropathic pain and intestinal disorder.

Conclusion

Accurate diagnosis of rare diseases such as HDR syndrome is key, not only for early detection and prevention, but also for family planning. Digital platforms, which boasted ~290 million views of videos with #rare diseases can be used to enhance rare disease data search. Combining patients obtained data from digital platforms along with medical literature search, are tools that could add to the decision to expand or not the phenotypic spectrum of rare diseases such as the HDR Syndrome.  

 

 

 


Shelly LEV-HOCHBERG, Annick RAAS-ROTHSCHILD (Tel Hashomer, Israël), Ben PODE-SHAKKED, Odelia CHORIN, Sarah FUNTOWIEZ
00:00 - 00:00 #38567 - IP423 Étude génétique du syndrome de Muir-Torre chez un patient tunisien.
Étude génétique du syndrome de Muir-Torre chez un patient tunisien.

Introduction et objectif :

Le syndrome de Muir-Torre (SMT) est une affection génétique rare à transmission autosomique dominante. Elle résulte de mutations dans les gènes responsables de la réparation des mésappariements de l'ADN (gènes MMR), ce qui provoque une instabilité des microsatellites. Il représente une manifestation phénotypique particulière du cancer colorectal héréditaire sans polypose (HNPCC), connu sous le nom du syndrome de Lynch. Le SMT se caractérise par l'apparition de néoplasmes sébacés de la peau ainsi que des tumeurs malignes viscérales, le cancer colorectal étant le plus courant parmi elles.

Cette étude avait pour but d'identifier la mutation de l'un des gènes MMR responsable du STM chez notre patient tunisien.

Matériels and méthodes:

Nous décrivons le cas d'un homme de 58 ans ayant des antécédents d'adénocarcinome rectal depuis 5 ans et une masse exophytique de 2 cm sur la joue droite depuis 3 ans, associée à de multiples adénomes sébacés éruptifs sur le visage. Le séquençage Sanger a permis d'identifier un variant dans l'un des gènes MMR.

Résultats:

L'analyse des mutations germinales par séquençage Sanger a révélé un variant pathogène hétérozygote; p.T788NfsX11 (c.2362_2363insA) dans l'exon 14 du gène MSH2, confirmant le diagnostic du syndrome de Muir-Torre.

Discussion et conclusion:

Le nouveau variant détecté est classé comme pathogène (classe 5) en appliquant les critères fournis par le comité d'interprétation des variants (VIC) de la Société internationale pour les tumeurs gastro-intestinales héréditaires (InSiGHT) (https://www.insight-group.org/criteria/). Il s'agit d'une mutation de type frameshift (avec décalage du cadre de lecture).

Nous avons identifié une nouvelle mutation qui n'a jamais été décrite dans le gène MSH2 confirmant le SMT chez notre patient. Ce diagnostic a permit de lui proposer un conseil génétique et une prise en charge de ses apparentés.


Marwa MAHDOUANI, Dorra H'MIDA, Badreddine SRIHA, Mohamed DENGUEZLI, Moez GRIBAA (Sousse, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38574 - IP426 Le variant MITFE318K serait associé à un risque modéré de cancer du rein.
Le variant MITFE318K serait associé à un risque modéré de cancer du rein.

Il a été documenté une association bidirectionnelle entre la survenue d’un mélanome cutané et d’un cancer du rein (CR), avec l’obésité comme seul facteur de risque non-génétique, commun. Deux gènes semblent augmenter le risque de survenue de ces deux cancers, BAP1 et MITF. Ces gènes agissent dans la voie de HIF1A, ciblée par l’ensemble des gènes de prédisposition au CR. Le variant constitutionnel MITFE318K supprime un site de SUMOylation de la protéine, augmente l’affinité de ce facteur de transcription pour le promoteur de HIF1A ainsi que les capacités de migration, d’invasion et de clonogénicité de lignées de mélanome et de CR. Chez un patient atteint de CR papillaire de type I bilatéral et multifocal portant le variant MITFE318K, l’étude de 4 tumeurs rénales a montré la conservation de l’allèle muté localisé en 3p13, la dérégulation d’expression de gènes cibles de MITF, documentant in vivo un rôle de MITFE318K dans la carcinogénèse rénale. Dans une série publiée de 125 patients atteints d’un mélanome et d’un CR, le variant MITFE318K est présent chez 9 d’entre eux (7%), fréquence bien supérieure à celle retrouvée dans la population européenne « non-cancer » de GnomAD (0.47 %). Cependant le rôle de ce variant dans la survenue d’un CR (de tous types histologiques) reste controversé, faute d’études d’association réalisées sur de grandes séries. De manière anonyme, nous avons évalué la fréquence du variant MITFE318K dans notre base de données de panel de gènes de prédisposition aux cancers. Nous avons pris pour groupe contrôle, les patients adressés pour une prédisposition «Sein-Ovaire», population dans laquelle le variant MITFE318K a été retrouvé à une fréquence de 0.41 % (35 sur 8477), comparable à celle de GnomAD. Comme attendu, une fréquence de 2.77 % (98 sur 3539 cas index –CI) a été observée dans le groupe « Mélanome » (p value = 4.1x10-26 ; test exact de Fisher). La fréquence de MITFE318K était de 0.71 % (14 sur 1957 CI)(p value = 0.096) et 0.72 % (8 sur 1112 CI)(p value = 0.15) dans les groupes «CR» et «cancer du pancréas», respectivement. De manière intéressante, nos résultats concordent avec ceux publiés par B. Yngvadottir et al., Hum. Mol. Genet., 2022, travail dans lequel une fréquence du variant MITFE318K de 0.75 % a été observée dans le groupe « CR » (10 sur 1336) (p value = 0.016) ; à noter que la fréquence dans leur population contrôle est de 0.26 % (15 sur 5834), plus faible que dans la nôtre. Ces résultats préliminaires justifient la mise en place d’une étude prospective visant à évaluer le risque de survenue de cancers, y compris du rein, dans les familles des porteurs du variant MITFE318K. Afin de maximiser le nombre de participants et d’optimiser la puissance de l’étude, il semble judicieux de maintenir MITF dans le panel des gènes de prédisposition au cancer du rein. Ces travaux permettraient à terme, de définir des mesures de prévention et de dépistage précoce des cancers associés, en plus du mélanome cutané.


Walid BEN YEDDER (Villejuif), Alice FIÉVET, Victor GONDRAN-TELLIER, Victor EUZEN, Odile CABARET, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Etienne ROULEAU, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS
00:00 - 00:00 #38585 - IP429 Les complications tumorales dans la maladie de Von Recklinghausen.
Les complications tumorales dans la maladie de Von Recklinghausen.

Introduction

La maladie de Von Recklinghausen ou neurofibromatose de type 1 (NF1) est une génodermatose à expression multisystémique. Son incidence est estimée à 1/2500 à 1/3000 individus. Elle prédispose au développement de tumeurs bénignes et malignes. Un patient atteint de NF1 a un risque 4 fois plus élevé de développer un cancer au cours de sa vie, ce qui diminue son  espérance de vie d’environ 15 ans par rapport à la population générale, d'où la nécessité d'un suivi régulier et multidisciplinaire.

L’objectif de notre travail était d’établir le profil des tumeurs observées dans une série de patients tunisiens atteints d'une NF1 et d’en déduire les particularités.

Méthodes

Nous avons réalisé une étude descriptive, rétrospective, transversale et multicentrique portant sur 52 patients. Les critères d’inclusions des patients étaient la présence d'au moins deux critères cliniques parmi ceux décrit par la « National institues of Health ». Ces patients ont bénéficié d'une étude cytogénétique dans 27 cas et d'une étude moléculaire par NGS dans six cas.

Résultats

Nos patients avaient un âge moyen de 13 ans lors du diagnostic, avec un sexe ratio de 0,73. Les cas familiaux étaient observés dans 58% des cas soit 38 patients. Les critères diagnostiques de la "NIH" étaient retrouvés avec une fréquence de 100% pour les tâches café au lait, de 56% pour les lentigines, de 42% pour les neurofibromes cutanés et sous cutanés, de 21% pour les neurofibromes plexiformes, de 37% pour les nodules de Lisch, de 2% pour le gliome du nerf optique et de 46% pour les lésions osseuses caractéristiques. Au cours de l'évolution, les complications tumorales ont été observées chez 21% des patients (soit 11 cas). Les tumeurs cérébrales étaient retrouvées chez 7 patients avec une moyenne d’âge d’apparition de 17 ans; à type d'astrocytome, glioblastome et gliome du tronc cérébral; un patient avait un gliome de la voie optique droite diagnostiqué à l'âge de 11 ans.  Les tumeurs abdomino-pelviennes étaient observées dans trois cas à type de phéochromocytome, neuroblastome surrénalien et ganglioneuroblastome. Un patient avait développé des multiples angiomes du membre supérieur gauche. Parmi ces patients, cinq avaient subi un traitement chirurgical, parmi eux un avait bénéficié d'une chimiothérapie adjuvante et un autred' une radiothérapie. Le patient qui avait un gangioneuroblastome avec métastases multiples avait bénéficié d'une chimiothérapie palliative.

 L’exploration génétique avait mis en évidence deux mutations non-sens, deux mutations frameshift, deux mutations splicing et une microdélétion du locus NF1 parmi nos 52 patients.

Conclusion

Les complications tumorales dans la NF1 constituent un tournant évolutif dans la maladie, représentées essentiellement par les tumeurs des gaines de nerfs périphériques, les gliomes, les phéochromocytomes et les leucémies. Un suivi au long cours, multidisciplinaire serait nécessaire pour détecter ces complications et optimiser la prise en charge.


Imen CHELLY, Melek TRIGUI (Montpellier), Amal GUERRIOUI, Wiem BARBARIA, Ridha M'RAD, Lilia KRAOUA, Ichrak KHAMASSI
00:00 - 00:00 #38586 - IP430 Coopération Gustave Roussy – Institut du cancer de Polynésie française - Centre Hospitalier de Polynésie française depuis 2010 – bilan des analyses d’oncogénétique constitutionnelle.
Coopération Gustave Roussy – Institut du cancer de Polynésie française - Centre Hospitalier de Polynésie française depuis 2010 – bilan des analyses d’oncogénétique constitutionnelle.

L’oncogénétique est une discipline indispensable à l’identification d’individus à risque élevé de cancer et à la recherche d’indications à des thérapies ciblées. Celles-ci étant de plus en plus nombreuses et occupant une place grandissante dans la prise en charge oncologique, le recours à des plateformes de biologie moléculaire de diagnostic est nécessaire. L’implémentation d’une consultation d’oncogénétique en Polynésie française a permis de faciliter à ses habitants l’accès aux lignes actuelles de prise en charge en oncologie et favorise ainsi l’équité d’accès aux soins dans les outres-mers, alors même que la Polynésie-française est isolée au milieu du Pacifique sud. L’Institut Gustave Roussy a œuvré pour la mise en place d’une coopération entre son laboratoire de génétique et la consultation d’oncogénétique du Centre Hospitalier de Polynésie française, opérant sous la délégation de l’Institut du cancer de Polynésie française. De 2010 à ce jour, 597 échantillons polynésiens ont été reçus à notre laboratoire pour analyse génétique constitutionnelle ou somatique. Dans cette étude descriptive, nous nous sommes intéressés aux résultats des panels NGS réalisés en constitutionnel entre 2020 et 2023. Au total, nous avons recensé 231 analyses. Les indications étaient réparties comme suit : 78 % de panels Sein-Ovaire (180/231), 8 % de panels Côlon-Polyposes (19/231), 4 % de panels Endomètre (9/231), 3 % de panels Pancréas (3/231), 2 % de panels Estomac (4/231), 1 % de panels Prostate (3/231) et 4 % de panels Cancers multiples (9/231).  Le criblage a identifié des variants dans 26 % (59/231) des panels prescrits. 8 % (18/231) des patients analysés étaient porteurs de variants délétères, et 18 % (41/231) avaient des variants de signification inconnue (VSI). Parmi les variants pathogènes identifiés, nous avons retrouvé 2 variants BRCA1, 7 variants BRCA2, 1 variant MLH1, 1 variant MSH2 et 3 variants PALB2. Certains de ces variants étaient récurrents : une délétion des exons 1 à 24 de BRCA1 (3 occurrences),[DL1]  le variant BRCA2 :c.2588dup (2 occurrences) et le variant MLH1 :c.842C>T (2 occurrences). Ils étaient déjà connus et rapportés dans d’autres populations. 5 des VSI identifiés intéressaient les gènes APC, MLH1, MSH6, PALB2 et RAD51D et étaient récurrents. Cependant les données relatives étaient insuffisantes pour les classer. Ce travail souligne l’importance d’une étude épidémiologique moléculaire sur la région et la population polynésiennes mettant en évidence des variants et des risques spécifiques à la région. La caractérisation du génotype de la population sera un outil pour la classification des variants et facilitera donc l’orientation des patients vers un circuit de prise en charge adapté.


Walid BEN YEDDER (Villejuif), Florence COCHETEUX, Marie-Aude ROBERT DE RANCHER, Alice FIÉVET, Odile CABARET, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS, Delphine MAGNIN-LUTRINGER, Etienne ROULEAU
00:00 - 00:00 #38593 - IP433 Prédisposition génétique CDH1 et cancer du sein. Expérience de l’Institut Curie.
Prédisposition génétique CDH1 et cancer du sein. Expérience de l’Institut Curie.

L’identification de variant pathogène constitutionnel (VP) du gène CDH1 augmente le risque de cancer gastrique de type diffus et le risque de cancer du sein de type lobulaire. Des recommandations internationales d’analyse du gène CDH1 ont été revues en 2020 (HDGC  genetic testing criteria) et sont basées sur une histoire personnelle évocatrice  ou une présentation familiale associant des cancers gastriques de type diffus et/ou des cancers du sein lobulaires. En ce qui concerne les cancers du sein lobulaires, les critères d’analyse constitutionnelle correspondent soit à la présence de 2 (ou plus) cancers du sein de type lobulaire chez des apparentées  ou un cancer du  cancer du sein  lobulaire bilatéral synchrone ou asynchrone avant l’âge de 70 ans en critère individuel.

Dans le contexte sporadique, le cancer lobulaire invasif correspond à environ 20% des cancers du sein. Ils sont très majoritairement de grade modéré et surexpriment les récepteurs aux estrogènes.

Entre 2008 et juillet 2023, nous avons identifié 17 patientes ayant présenté un cancer du sein et porteuses d’un VP (ou VPP) du gène CDH1 pour lesquelles nous avons des données histologiques, de traitement et de suivi.

Ces patientes ont présenté des adénocarcinomes invasifs, pour 13 d’entre elles de type lobulaire, 1 mixte (canalaire et lobulaire), 1 de type canalaire. L’âge moyen au diagnostic était de 49.7 ans (de 27 à 76 ans). Les caractéristiques clinicopathologiques, grade et expression des récepteurs hormonaux semblent cohérents avec les cancers lobulaires sporadiques (majorité de grade 2 et majorité d'expression de récepteurs oestrogèniques). Une patiente (identifiée par l’intermédiaire d’un panel HBOC) est porteuse d’un VPP du gène CDH1, elle a présenté à 27 ans, un adénocarcinome canalaire de phénotype triple négatif, sans antécédent de cancer gastrique dans sa famille. Des analyses complémentaires sont en cours pour préciser l’impact du statut constitutionnel dans la carcinogénèse mammaire.    

Le risque de développer un cancer du sein de type lobulaire pour les femmes porteuses d’un VP (VPP) de CDH1 est estimé entre 39 et 42% sur la vie. Ce risque élevé conduit à recommander une surveillance mammaire renforcée par IRM mammaire à partir de l’âge de 30 ans et à discuter au cas par cas de chirurgie mammaire préventive (en complément de la prise en charge gastrique).

L’implémentation des panels de gènes NGS conduit à l’identification de familles ne correspondant pas complétement aux critères classiques d’indication d’analyse CDH1. L estimation des risques tumoraux et une amélioration de la compréhension de la tumorigénèse mammaire restent un challenge dans ce contexte de predisposition génétique rare afin d’optimiser le suivi et la prise en charge des patientes et de leurs apparentées porteuses.


Emmanuelle MOURET-FOURME, Victoire MONTECALVO (paris), Lisa GOLMARD, Claire SAULE, Bruno BUECHER, Helene DELHOMELLE, Jessica LE GALL, Mathilde WARCOIN, Melanie PAGES, Lounes DJERROUDI, Anne VINCENT-SALOMON, Dominique STOPPA-LYONNET, Chrystelle COLAS
00:00 - 00:00 #38599 - IP436 Nouveau cas de dysplasie alvéolocapillaire avec séquençage normal du gène FOXF1.
Nouveau cas de dysplasie alvéolocapillaire avec séquençage normal du gène FOXF1.

La dysplasie alvéolocapillaire avec mésalignement des veines pulmonaires (ACDMPV, MIM#265380) est une cause de détresse respiratoire néonatale réfractaire avec HTAP sévère classiquement liée à des variants perte de fonction hétérozygotes dans le gène FOXF1 (MIM*601089). Dans de rares cas familiaux, le variant pathogène peut être hérité d’une mère asymptomatique, probablement du fait d'une empreinte paternelle de FOXF1 dans le développement pulmonaire.

Nous rapportons le cas d’une patiente décédée en période néonatale dans le cadre d’une détresse respiratoire survenue après un intervalle libre, accompagnée d’une HTAP suprasystémique. Le diagnostic d’ACDMPV a été évoqué cliniquement. L’autopsie a montré des poumons non lobés, et des anomalies vasculaires pulmonaires fortement évocatrices d’une dysplasie alvéolo-capillaire. Le séquençage d’un panel de gènes incluant FOXF1 n’a pas permis l’identification du variant causal. L’ACPA a mis en évidence une délétion en amont du gène FOXF1 n'incluant pas le gène.

Des délétions similaires ont été décrites, avec des points de cassure récurrents. La région délétée a un effet régulateur de l'expression du gène FOXF1 à travers différents mécanismes dont des lncARN, démontré par des études fonctionnelles.

Nous décrivons un exemple d’implication de variations dans des régions non codantes dans une pathologie humaine dont le phénotype est très spécifique, et pour laquelle la description de délétions de régions régulatrices non codantes doit faire penser à prescrire une ACPA.


Sarra BOURI (TOULOUSE), Olivier PATAT, Sonia PELLUAU, Jacqueline AZIZA, Pascale FANEN, Nora CHELLOUG
00:00 - 00:00 #38626 - IP451 Modalité de surveillance en cas de délétion du gène CDKN2A.
Modalité de surveillance en cas de délétion du gène CDKN2A.

En cas de mutation ponctuelle ou de réarrangement de grande taille ne touchant qu’une seule des isoformes du gène CDKN2A, il a été démontré un risque accru de mélanomes et, dans une moindre mesure, des risques de cancer du pancréas. De façon récente il a été décrit en cas de délétion altérants les isoformes P16 et P14 des risques de sarcomes, de schwanomes, de lymphomes et de tumeurs cérébrale. Il n’existe pas jusqu’à présent de recommandation de surveillance pour les patients porteurs d’une délétion du gène CDKN2A. Nous rapportons une histoire familiale soulignant la nécessité et les modalités de surveillance à proposer aux patients porteurs de ces mutations rares. Initialement, il a été mis en évidence une délétion complète du gène CDKN2A chez un homme de 43 ayant déclaré 4 mélanomes en zone photo-exposée. Un de ses cousins paternel avait déclaré un gliome de la ligne médiane à l’âge 15 ans. Malgré l’absence d’indication, au vu de l’âge de diagnostic une analyse TP53 avait été réalisée chez ce dernier et n’avait pas mis en évidence de particularité. Suite au descriptions bibliographiques, une procédure de dépistage ciblée de cette altération a été réalisée chez lui à l’âge de 17 ans, montrant qu’il était porteur de cette altération. En l’absence de recommandation écrite de prise en charge, une discussion en RCP d’oncogénétique pédiatrique nationale (RCPOP) a abouti à une préconisation de surveillance par IRM corps entier et IRM cérébral annuel. Il a été retenu l’indication de dépistage des mineurs de la famille. Un dépistage pré-symptomatique a donc été réalisé chez son frère cadet âgé de 15 ans, sa mère (porteuse obligatoire) et sa sœur de 21 ans. Etant tous les 3 porteurs, une IRM corps entier a été prescrite immédiatement. Chez la mère, il a été diagnostiqué une lésion humérale droite. La biopsie a montré une atteinte sarcomateuse localisée dont la prise en charge vient de débuter. Le détail des caractérisations histologique de cette atteinte n’est pas encore connu. Chez la sœur, il a été mis en évidence un nodule thyroïdien de 3 cm actuellement sous étroite surveillance chirurgicale. Chez le frère, asymptomatique au moment de la première IRM, a été diagnostiqué une lésion tumorale cérébrale hémisphérique montrant des signes de déviation et un engagement potentiel imminent. Il a donc été opéré en urgence mais est malheureusement décédé quelques semaines plus tard en raison d’une évolution rapide d’une méningite carcinomateuse avant la possibilité de mise en place de traitement complémentaire. Il s’agissait d’un gliome de haut grade supra-tentoriel BRAF muté. Cette histoire familiale montre l’importance de la surveillance des patients porteurs d’une délétion CDKN2A par IRM corps entier et cérébral ainsi que le dépistage des enfants dans ces familles.


Philippe DENIZEAU (Rennes), Nadège CORRADINI, Olivier INGSTER, Franck BOURDEAUT, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Chloe PUISEUX, Laurent RIFFAUD, Brigitte BRESSAC DE PAILLERET
00:00 - 00:00 #38632 - IP455 Le syndrome néphrotique congénital de type finlandais : Un variant rare dans NPHS1 avec un probable effet fondateur en Tunisie.
Le syndrome néphrotique congénital de type finlandais : Un variant rare dans NPHS1 avec un probable effet fondateur en Tunisie.

La perte de fonction du gène NPHS1 est la principale cause du syndrome néphrotique congénital de type finlandais (SNF, OMIM# 256300). NPHS1 code pour la néphrine, une protéine barrière clé de la filtration glomérulaire rénale au niveau du diaphragme de fente podocytaire. Hormis deux variations majoritaires en Finlande qui sont impliquées dans 94% des cas du SNF, plus de 400 variations du gène NPHS1 ont été identifiées.

Nous rapportons une variation rare identifiée dans une famille tunisienne.

Il s’agit de deux frères (F1 et F2) issus de parents consanguins. Ils ont été nés prématurément au terme de 33 semaine d’aménorrhée. Des œdèmes généralisés étaient constatés au cours des 10 premiers jours de vie et un syndrome néphrotique biologique était objectivé chez les deux frères. Le traitement par perfusions journalières d’albumine chez F1, associées à des antiagrégants plaquettaires et des inhibiteurs de l’enzyme de conversion chez F2 était inefficace. F1 et F2 sont décédés dans un tableau de détresse respiratoire respectivement aux âges de 3 mois et 6 jours et 2 mois et 5 jours. La biopsie rénale réalisée en post mortem chez F2 a montré une hyperplasie mésangiale de glomérules avec dilatation tubulaire micro-kystique en faveur d’un SNF.

Le séquençage Sanger de la région codante et des jonctions exon-intron du gène NPHS1(NM_004646.4) a permis d’identifier une variation pathogène à l’état homozygote dans l’exon 19 qui entraine l’apparition d’un décalage de la phase de lecture en position 878, d’une protéine qui en compte 1241 et l’apparition d’un codon stop prématuré : c.2633dup(p.Asn878LysfsTer65). Cette variation a été rapportée à l’état homozygote chez un patient tunisien présentant un SNF. Cette variation n’a jamais été rapportée, à l’état hétérozygote, dans les bases de données de la population générale où les originaires de l’Afrique du Nord ne sont pas bien représentés. On suggère ainsi l’hypothèse d’un probable effet fondateur en Tunisie.  Nous envisageons d’une part, de déterminer la fréquence allélique de cette variation en Tunisie, et d’autre part de la rechercher chez une série de patient présentant un phénotype compatible avec un SNF avec étude des marqueurs microsatellites.

Les parents étant hétérozygotes pour cette variation, un diagnostic prénatal a été proposé pour les grossesses ultérieures ce qui permettra d’éviter la récidive de cette affection fatale incurable.


Imene BOUJELBENE, Maha CHAABENE, Sawssan AMMAR, Amina ABDENNADHER, Ikhlas BEN AYED, Houda KANOUN, Fatma MAAZOUN (Paris), Amal ELLEUCH, Hassen KAMOUN, Bayen MAALEJ, Fatma ABDELHEDI
00:00 - 00:00 #38648 - IP463 Modification de la longueur des télomères des lymphocytes du sang périphérique en relation avec la mortalité et la morbidité chez les patients atteints de lymphome de Hodgkin.
Modification de la longueur des télomères des lymphocytes du sang périphérique en relation avec la mortalité et la morbidité chez les patients atteints de lymphome de Hodgkin.

Les télomères sont des structures nucléoprotéiniques dynamiques qui protègent les extrémités des chromosomes de la dégradation et de l’activation de la réponse aux dommages de l’ADN. Nous avons montré précédemment une corrélation significative entre le dysfonctionnement des télomères dans les lymphocytes de cohortes rétrospectives de patients atteints de lymphome de Hodgkin (LH) et le risque élevé de complications tardives (cancers secondaires, maladies cardiovasculaires). Dans cette étude, une analyse séquentielle des télomères a été effectuée sur une cohorte prospective de patients atteints de LH avec un suivi médian de 15 ans.

Patients et Méthodes : les analyses des télomères ont été réalisées durant le traitement et aussi au cours de suivi d’une cohorte prospective de 220 patients LH (95,9% stade I et II ; suivi médian 15ans). La dynamique de variation de la taille des télomères par rapport à la mortalité et aux morbidités a été évaluée à l'aide du modèle de Cox.

Résultats : Cinquante-sept patients ont développé une maladie cardiovasculaire, 19 un cancer secondaire et 10 sont décédés. La longueur des télomères avant traitement et sa variation pendant le suivi sont associées à la mortalité (p = 0,02 et p = 0,008, respectivement). La stabilité de la taille des télomères est associée à l'absence de complication tardive. Les variations importantes de la taille des télomères sont associées à la survenue d'une complication tardive (cardiovasculaire, cancer secondaire) (p < 10-3). Une forte variation de la taille des télomères et la présence d'une sous-population de cellules comportant un raccourcissement drastique des télomères est détectable juste avant la détection du cancer secondaire (p < 10-3).

Conclusion : Le raccourcissement de la taille des télomères avant tout traitement est associé à un risque accru de survenue de cancer secondaire et de mortalité, toutes causes confondues. La variation de taille des télomères des patients représente un biomarqueur pronostic d’alerte. L’analyse des télomères devrait être introduite dans la prise en charge clinique de ces patients et explorée dans d’autres pathologies.


Radhia M'KACHER (Évry-Courcouronnes), Theodore GIRINSKY, Bruno COLICCHIO, Steffen JUNKER, Dominique VIOLOT, Wala NAJAR, Andreas PLESCH, Leonhard HEIDINGSFELDER, Alain DIETERLEN, Philippe VOISIN, Eric JEANDIDIER, Patrice CARDE
00:00 - 00:00 #38652 - IP467 Diagnostic moléculaire de la polypose adénomateuse familiale, à propos d’une série de 4 patients.
Diagnostic moléculaire de la polypose adénomateuse familiale, à propos d’une série de 4 patients.

   La polypose adénomateuse familiale est un syndrome de prédisposition héréditaire de transmission autosomique dominante liée à une variation génétique constitutionnelle du gène APC. La pénétrance de cette pathologie au cours de la vie est complète (à la quarantaine) avec un risque de cancer colorectal de 100 %, soulignant l’importance de la détection précoce des individus à risque, de leur surveillance et du conseil génétique.

      Nous rapportons dans ce travail, l’observation de quatre patients marocains qui ont été reçus en consultation d’oncogénétique dans le cadre d’une suspicion de polypose adénomateuse familiale. Ces patients ont bénéficié du séquençage NGS d’un panel de gènes.

      Cette caractérisation moléculaire a révélé la présence de quatres variants au niveau du gène APC. Parmi ces quatres, une mutation était nouvelle jamais décrite dans la littérature, tandis que les trois autres ont déjà été décrits comme délétères.

      A travers ce travail, nous montrons l’intérêt de l’étude moléculaire pour la confirmation du diagnostic de la polypose adénomateuse familiale et une meilleure prise en charge des patients. Par ailleurs, ce diagnostic a permis de prodiguer un conseil génétique adéquat au patient et à sa famille, et de proposer un diagnostic moléculaire pré-symptomatique aux membres de la famille à risque.


Lamiae AFIF (RABAT, Maroc), Amal CHIGUER, Ilham RATBI, Jaber LYAHYAI, Abdelaziz SEFIANI, Siham CHAFAI ELALAOUI
00:00 - 00:00 #38658 - IP470 Etat des lieux des pratiques de prise en charge des femmes à risque de cancer du sein par les sages-femmes dans la Somme, l’Oise et l’Aisne.
Etat des lieux des pratiques de prise en charge des femmes à risque de cancer du sein par les sages-femmes dans la Somme, l’Oise et l’Aisne.

Introduction : La place des sages-femmes (SF) dans le suivi gynécologique et obstétrical des femmes est de plus en plus important. En effet, la démographie médicale fait que les SF sont souvent les seules à suivre une partie des femmes en France. Or, le cancer du sein a une prévalence très importante. Elles sont donc amenées à dépister, orienter et suivre davantage de femmes à haut risque ou très haut risque de cancer du sein comme les femmes porteuses d’une prédisposition génétique (sur les gènes BRCA1/2 notamment). Néanmoins, aucune recommandation n’existe sur la place des SF dans le parcours de soins de ces femmes. De plus, leur statut, limité aux situations non pathologiques, fait discuter leur place dans la prise en charge de ces femmes à haut risque voire à très haut risque. Il semblait donc nécessaire de décrire les pratiques actuelles des SF pour évaluer les besoins, les interactions et collaborations avec les centres d’oncogénétique.

Méthode : Une étude des pratiques des SF a été réalisée en 2022 dans la Somme, l’Oise et l’Aisne grâce à un questionnaire visant à décrire leurs pratiques de prise en charge des femmes indemnes de cancer à risque élevé et très élevé de cancer du sein. Ce questionnaire mis en ligne a été réalisé à partir de Microsoft Forms®. Il est divisé en cinq parties (profil, dépistage des facteurs de risque de cancer du sein, suivi des femmes à haut risque, des femmes à très haut risque, ressenti des SF) et comporte une majorité de questions fermées à plusieurs modalités de réponses.

Résultats : 110 sages-femmes ont rempli le questionnaire. La majorité des SF connaissait et recherchait les éléments indiquant un sur-risque de cancer du sein. 33 SF suivaient des femmes à risque élevé et 8 à risque très élevé. Un tiers des SF réalisait seule le suivi gynécologique des patientes à risque élevé et aucune à risque très élevé. Un avis auprès d’un gynécologue pour le suivi obstétrical était préconisé par 43% des SF suivant des femmes à risque élevé et par 50% de celles suivant des femmes à risque très élevé de cancer du sein. 72% des SF n’ont jamais orienté de patientes en oncogénétique.

Discussion : Le dépistage d’un sur-risque de cancer du sein est majoritairement réalisé mais l’orientation en oncogénétique reste faible. Lorsque ce risque était défini, la majorité des SF impliquait un médecin dans la prise en charge.

Conclusion : Les SF possèdent une place de choix dans le dépistage et l’orientation de ces femmes à risque élevé ou à haut-risque de cancer du sein. Il semble donc important de les former à l’orientation et à la prise en charge de ces femmes, dans la limite du cadre légal. Les SF pourraient avoir un rôle dans le suivi des femmes à risque de cancer du sein indemnes de pathologie dans la surveillance clinique, étant souvent en première ligne. Ainsi une collaboration entre les SF, gynécologues et centres d’oncogénétique est un point central pour garantir un parcours adapté pour ces femmes.


Anaëlle DUCROTOY, Emilie LACOT-LERICHE, Pascale DAUNE, Odile GAGNEUR, Gilles MORIN, Florence JOBIC, Emma LACHAIER (amiens)
00:00 - 00:00 #38664 - IP474 Résultats cliniques, cytogénétiques et moléculaires chez neuf patients marocains atteints d'anémie de Fanconi.
Résultats cliniques, cytogénétiques et moléculaires chez neuf patients marocains atteints d'anémie de Fanconi.

L'anémie de Fanconi (AF) est une maladie hématologique rare cliniquement et génétiquement hétérogène appartenant aux syndromes héréditaires d'insuffisance médullaire. Elle est due à un défaut de la voie de réparation de l'ADN entraînant des anomalies congénitales et une forte susceptibilité à développer des cancers.

Par la présente étude, nous rapportons le résultat de l’étude cytogénétique et moléculaire réalisée chez neuf patients marocains référés à notre Département de génétique médicale pour suspicion d'AF.

L’analyse moléculaire, par séquençage à haut débit des trois gènes les plus fréquemment mutés FANCA, FANCC, et FANCG et qui représentent 84% de tous les gènes impliqués dans l’AF, effectuée chez neuf patients atteints d’AF et présentant tous une grande instabilité chromosomique sous mitomycine, a confirmé le diagnostic dans 88.8% des cas avec trois nouvelles mutations prédites comme pathogènes. Des variations du gène FANCA et du gène FANCG ont été retrouvées respectivement dans 62.5% et 37.5% des cas.

Nos résultats confirment que l'approche NGS est une méthode efficace pour la détection de la mutation causale dans les gènes FA. Le présent travail ayant été réalisé sur une cohorte restreinte ; d'autres études incluant une plus grande cohorte de patients sont nécessaires pour mieux caractériser le profil mutationnel des patients marocains et pour établir des corrélations génotype-phénotype.

 


Lamiae AFIF (RABAT, Maroc), Yassamine DOUBAJ, Siham CHAFAI ELALAOUI, Jaber LYAHYAI, Aziza SBITI, Maria EL KABABRI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38666 - IP475 Identification du cancer héréditaire du sein auprès de six familles Congolaises.
Identification du cancer héréditaire du sein auprès de six familles Congolaises.

Identification du cancer héréditaire du sein auprès de six familles Congolaises

Auteurs :

Henriette Poaty1,2*, Céleste C. Ibara Nyanga1

Affiliation:

1Faculté des Sciences de la Santé, Brazzaville, Congo.

2Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSSA), Brazzaville, Congo.

Auteur correspondant : Poaty Henriette, henriettepoaty@gmail.com, Tél : +242 06 686 57 61

Introduction : Le cancer du sein compte parmi les cancers les plus courants chez les femmes dans le monde, avec un taux de morbidité et de mortalité élevé. Ce cancer est répertorié comme étant le premier chez les femmes congolaises. Actuellement, 5 à 10 % des CS dans le monde sont d’origine héréditaire et impliquent de nombreux gènes.

La présente étude visait à rechercher, au sein d’un panel de gènes (connus dans les cancers héréditaires), quels variants prédisposeraient les femmes congolaises à un haut risque de cancer du sein.

Matériel et Méthodes : Au total, 18 cas index atteints de cancer du sein et ayant des antécédents familiaux de cancers récurrents ont été explorés. La méthodologie a reposé sur : l'analyse histologique, les arbres généalogiques, les critères des lignes directrices NCCN 2021 pour le cancer du sein. La PCR et le séquençage nouvelle génération ont été utilisés pour identifier les mutations germinales.

Résultats : Des mutations germinales hétérozygotes présentes chez six cas index ont été identifiées dans quatre gènes : BRCA1, PMS2, RAD51C et RAD51D. Deux d'entre eux (BRCA1, PMS2) sont des variants pathogènes connus et deux autres variants (RAD51C/D) sont considérés comme ayant une signification clinique inconnue.

Conclusion : Le présent travail nous a permis de confirmer la présence de cancers héréditaires du sein chez les patientes congolaises et montre l’intérêt d’une implantation d’une unité d’oncogénétique au CHU de Brazzaville. Il enrichit également les données africaines sur le cancer héréditaire du sein.


Henriette POATY, Henriette POATY (Brazzaville, Congo)
00:00 - 00:00 #37716 - IP48 Faire part de naissance de l’association française du syndrome de Li-Fraumeni.
Faire part de naissance de l’association française du syndrome de Li-Fraumeni.

Madame Emilie Leheux, présidente, et madame Isabelle Tripoteau, secrétaire, ont le plaisir de vous annoncer la création de l’association française du syndrome de Li-Fraumeni (LFS France) qui a vu le jour au journal officiel le 8 août 2023.

Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) est une prédisposition au cancer qui résulte de l’altération hétérozygote du gène suppresseur de tumeurs TP53. Le LFS se caractérise par le développement d’un ou plusieurs cancers, de différents types, à un âge variable, aussi bien chez l’enfant, l’adolescent, l’adulte jeune ou l’adulte, ce qui rend complexe sa prise en charge.

La nécessité de cette association a été mise en avant lors du 1er symposium français dédié au LFS en septembre 2018 organisé à Rouen par le Pr Thierry FRÉBOURG et son équipe. Depuis, les membres du service de Génétique de Rouen ont soutenu les étapes de la création de cette nouvelle association.

L’association française du syndrome de Li-Fraumeni a pour but de soutenir les patients et leurs familles, notamment dans les dimensions familiale, médicale, sociale et professionnelle. Elle a pour objectif de diffuser l’état des connaissances sur le LFS et les risques tumoraux associés aux variations constitutionnelles de TP53 auprès des patients, des familles, des professionnels de santé, des professionnels de la recherche et des responsables institutionnels. Elle souhaite contribuer au développement de l’innovation médicale et de la recherche sur le LFS et les variations constitutionnelles de TP53 afin d’améliorer la détection précoce des tumeurs, la prévention des tumeurs, de permettre le développement de nouveaux protocoles thérapeutiques adaptés à la présence d’une variation constitutionnelle de TP53 et de caractériser des biomarqueurs permettant la personnalisation du suivi médical. L’association travaillera en interaction avec les différentes associations sur le syndrome Li-Fraumeni au niveau international.


Emilie LEHEUX, Isabelle TRIPOTEAU, Gaëlle BOUGEARD (ROUEN)
00:00 - 00:00 #38687 - IP480 Mutation Analysis of TP53 gene in Cancer Patients in Pakistan.
Mutation Analysis of TP53 gene in Cancer Patients in Pakistan.

Background: TP53 gene is often referred as “guardian of the genome” due to its crucial role in DNA damage repair, suppression of tumor development and overall maintenance of genetic stability. This gene is mutated in almost 50% of all human cancers, making it a hotspot for cancer genetics. Cancer patients with TP53 mutations show a poorer prognosis and response to therapies. Effective cancer diagnosis and management seeks for a thorough knowledge of underlying genetic reasons including the cancer susceptibility gene mutated, type of mutation and effect of that pathogenic variant. This study aimed to investigate the prevalence and nature of germline mutations of TP53 gene in cancer patients of Pakistani origin.

Methods: A cohort of 28 cancer patients was recruited from Pakistan. This group included a diverse spectrum of cancer types, representing the heterogeneity of cancer in the Pakistani population. We employed organic method for DNA extraction, followed by Polymerase Chain Reaction (PCR) with carefully designed DNA primers for TP53 exon amplification. Amplified DNA was sequenced through Sanger sequencing method and chromatograms were analyzed.

Results: A pathogenic variant, Y220C, in exon 6 of the TP53 gene was found in two unrelated colorectal and breast cancer patients. This is a missense mutation causing an amino acid change from Tyrosine to Cysteine at position 220 due to which structural changes are induced in DNA Binding Domain of the p53 protein. Three unrelated patients (10.3%) carried g.12212G > A polymorphism in intron 4 of TP53 gene that has been associated with increased cancer susceptibility.

Conclusion: This research endeavor represents a significant step in understanding the genetic landscape of cancer in Pakistan. Such data when extracted from bigger samples can have profound and long-term implications for cancer risk assessment, prevention, diagnosis and choice of treatment strategies.


Asma Ali KHAN (Lahore, Pakistan), Amira Saleem SINDHU, Iqra MUNIR
00:00 - 00:00 #38693 - IP482 Novel and recurrent BRCA1/BRCA2 germline mutations in patients with breast/ovarian cancer: a series from the south of Tunisia.
Novel and recurrent BRCA1/BRCA2 germline mutations in patients with breast/ovarian cancer: a series from the south of Tunisia.

The incidence of breast cancer (BC) and/or ovarian cancer (OC) is increasing in Tunisia especially in young women and mostly those with family history. However, the spectrum of BRCA mutations remains little explored in Tunisian patients in particular in the southern region.We sequenced the entire coding regions of BRCA1and BRCA2 genes using next generation sequencing (NGS) in 134 selected patients with BC and/or OC.

 Among the 134 patients, 19 (14.17%) carried pathogenic mutations (10 are BRCA1 mutation carriers and 9 are BRCA2 mutation carriers) that are mainly frameshift index (76.9%). Interestingly, 5 out of the 13 variants (38.46%) were found at least twice in unrelated patients, as the c.1310-1313 delAAGA in BRCA2 and the c.5030_5033 delCTAA that has been identified in 4/98 BC patients and in 3/15 OC patients from unrelated families with strong history of cancer. Besides recurrent mutations, 6 variant (4 in BRCA1 and 2 in BRCA2) were not reported previously. Furthermore, 3 unrelated patients carried the VUS c.9976A > T, (K3326*) in BRCA2 exon 27. BRCA carriers correlated significantly with tumor site (p = 0.029) and TNBC cases (p = 0.008). In the groups of patients aged between 31 and 40, and 41-50 years, BRCA1 mutations occurred more frequently in patients with OC than those with BC, and conversely BRCA2 carriers are mostly affected with BC (p = 0.001, and p = 0.044 respectively).

In conclusion  The overall frequency of the BRCA germline mutations was 14.17% in patients with high risk of breast/ovarian cancer. We identified recurrent mutations as the c.1310_1313 delAAGA in BRCA2 gene and the c.5030_5033 delCTAA in BRCA1 gene that were found in 4% and 20% of familial BC and OC respectively. Our data will contribute in the implementation of genetic counseling and testing for families with high-risk of BC and/or OC.


Nihel AMMOUS (Sfax, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38694 - IP483 Etude comparative entre les patientes atteintes d’un cancer du sein et ou de l’ovaire BRCA1 2 mutés et les BRCA1 2 non mutés.
Etude comparative entre les patientes atteintes d’un cancer du sein et ou de l’ovaire BRCA1 2 mutés et les BRCA1 2 non mutés.

Introduction

5 à 10% des cancers se développent dans un contexte de prédisposition génétique. L’évolution des connaissances permet désormais l’identification moléculaire des anomalies génétiques constitutionnelles responsables des prédispositions aux cancers (cancer du sein et / ou de l’ovaire, cancer du colon et de l’endomètre) et offre aux familles à risque un suivi adapté.  

Le but de notre travail est la recherche des mutations germinales au niveau des gènes de prédispositions BRCA1 et BRCA2 chez des familles algériennes présentant une susceptibilité particulière à développer des cancers du sein et / ou de l’ovaire et de comparer les patientes BRCA muté et celles BRCA non muté.

 

Matériels et méthodes :

Notre cohorte comporte 230 patients (cas index) provenant de tout le territoire national. La recherche des mutations BRCA1et BRCA2 est réalisée dans notre laboratoire par séquençage direct. L’analyse complète des gènes BRCA1/2 a été réalisée pour 88 patients.

 

Résultats

Nous avons identifiés 27 mutations différentes dans BRCA1 et 7 mutations différentes dans BRCA2. Le taux de mutation retrouvé dans notre série est de 38.6 %. Ce taux est de 79.41 ٪ dans BRCA1 (27cas)  et de 20.59% dans BRCA2 (7 cas).

Nos résultats de l’étude comparative réalisée entre le groupe des 34 cas index BRCA1/2 mutés et les 54 cas index BRCA1/2 non mutés, ne retrouvent aucune différence significative dans les critères démographiques, phénotypiques et l’histoire familiale. Tableau 1.

L’absence de mutations chez les 54 cas index n’exclue pas la possibilité qu’ils soient porteurs de mutations type réarrangement de grande taille sur BRCA1/2, ou de mutations sur d’autres gènes de prédisposition comme ATM, BARD1, CHEK2, , PALB2 ou PTEN ….

Keeney et al en 2017, a souligné dans une méta-analyse qui englobe de 14 études, que les éventuelles différences phénotypiques et génotypiques entre les familles avec histoire familiale de cancer du sein BRCA1/2 mutés et les familles BRCA1/2 non mutés sont très difficiles à établir, à cause de la présence de plusieurs biais dans les différentes publications

Conclusion

54 parmi les 88 cas index de notre série ne présentent aucune mutation délétère sur BRCA1/2. Ces résultats négatifs ne permettent pas d’exclure l’existence d’une prédisposition au cancer du sein/ovaire, qui peut être due aux limites de la technique utilisée dans notre étude, Sanger ne détecte que les mutations ponctuelles, il faudra poursuivre l’analyse à la recherche des réarrangements de grandes tailles

 


Nawal HABAK (ALGER, Algérie), Malika AIT ABDELLAH, Belaid AIT ABDELKADER, Ammar CHIKOUHE, Lakhder GRIENE
00:00 - 00:00 #37377 - IP5 EMANATE : Design de l’étude de Phase 3 contrôlée par placebo évaluant l’efficacité et la sécurité de setmélanotide chez les patients souffrant d’obésité génétique liée à un déficit hétérozygote en POMC, LEPR, SRC1 ou SH2B1.
EMANATE : Design de l’étude de Phase 3 contrôlée par placebo évaluant l’efficacité et la sécurité de setmélanotide chez les patients souffrant d’obésité génétique liée à un déficit hétérozygote en POMC, LEPR, SRC1 ou SH2B1.

Objectif : Le récepteur de type 4 aux mélanocortines (MC4R) joue un rôle essentiel dans la régulation de l’équilibre énergétique au niveau hypothalamique. Certains variants des gènes situés en amont du MC4R (notamment LEPR, POMC, NCOA1 et SH2B1), entraînent une altération de la signalisation de la voie leptine-mélanocortines.

Sujet / matériels et méthodes  : EMANATE est une étude de phase 3 internationale, randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo (NCT05093634) comprenant quatre sous-études indépendantes classées selon la variation génétique. Les patients âgés de 6 à 65 ans, présentant une obésité définie par un IMC ≥ 30 kg/m2 (chez les ≥ 18 ans) et un IMC ≥ 95e percentile (chez les 6-17 ans) sont éligibles. Ils doivent également être porteurs d’un variant génétique hétérozygote de POMC ou de PCSK1, ou de LEPR, et/ou un variant homozygote, hétérozygote ou hétérozygote composite de NCOA1 ou de SH2B1. Les patients seront randomisés pour recevoir des injections sous-cutanées quotidiennes de setmélanotide ou de placebo pendant 52 semaines. Le critère d’évaluation principal est la variation moyenne de la masse corporelle des patients recevant setmélanotide par rapport à celle des patients recevant le placebo. La sécurité d’emploi sera évaluée.

Conclusion : L’étude EMANATE est en cours de recrutement au niveau international.


Sadaf FAROOQI, Jesús ARGENTE, Erica VAN DEN AKKER, Guojun YUAN, Olga OHAYON, Cecilia SCIMIA (Boston, MA, Etats-Unis), Martin WABITSCH
00:00 - 00:00 #37731 - IP51 Formation des oncologues à la prescription d’analyse génétique constitutionnelle à Dijon.
Formation des oncologues à la prescription d’analyse génétique constitutionnelle à Dijon.

Objectif :

Depuis l’autorisation de mise sur le marché du LYNPARZA (Olaparib) dans le traitement du cancer du sein précoce à haut risque paru en août 2022, les services d’oncogénétique font face à une augmentation importante des demandes de consultations.
En effet, la présence d’une variation délétère ou probablement délétère à l’état constitutionnel dans l’un des gènes BRCA conditionne l’éligibilité à ce traitement.
Cette nouvelle indication d’analyse, dite théranostique, impose aux services d’oncogénétique de mettre en place une nouvelle organisation afin de répondre à cette demande dans un délai compatible avec la mise en place de l’Olaparib.

Méthodes :

A Dijon, l’équipe d’oncogénétique a décidé de former les oncologues du CLCC Georges François Leclerc (CGFL) à la prescription d’analyse constitutionnelle pour les patients éligibles à l’Olaparib ne relevant pas d’une consultation d’oncogénétique classique.
Cette formation sera basée sur la visualisation d'une vidéo courte créée par l'équipe d'oncogénétique. Elle abordera les informations essentielles à transmettre au patient, ainsi que les modalités de prescription d’une analyse constitutionnelle. Les oncologues devront signer une charte d’engagement de bonnes pratiques et s’enregistrer en tant que prescripteurs agréés au laboratoire de biologie moléculaire du CGFL.
Ils pourront alors prescrire l’analyse du panel de gènes de prédisposition au cancer du sein.
Le résultat leur sera envoyé ainsi qu’à l’oncogénéticien en cas d’identification d’un variant pathogène ou probablement pathogène dans l’un des gènes du panel. L'oncologue rendra le résultat au patient puis l'adressera en consultation d’oncogénétique. Il en sera de même en cas d’identification d’une variation de signification inconnue.

Résultats et conclusion :

Ce circuit sera mis en place prochainement. Un retour d'expérience pourra être partagé dans quelques mois. Il nous parait essentiel de renforcer cette collaboration avec les oncologues par anticipation de l'élargissement des indications des inhibiteurs de PARP dans le traitement d'autres cancers.


Amandine BEAUDOUIN (Dijon), Sophie NAMBOT, Allan LANÇON, Caroline SAWKA, Léa PATAY, Amandine BAURAND, Juliette SANTENARD, Manon REDA, Léa GAUDILLAT, Charles COUTANT, Sylvain LADOIRE, Isabelle DESMOULINS, Vincent GOUSSOT, Juliette ALBUISSON, Valentin DERANGÈRE, Anthony COMTE, Marlène MALBOS, Laurence FAIVRE
00:00 - 00:00 #37755 - IP58 Génétique constitutionnelle de pénétrance faible à modérée : l’implication de PRAME dans une situation exemplaire de carcinogénèse multiple.
Génétique constitutionnelle de pénétrance faible à modérée : l’implication de PRAME dans une situation exemplaire de carcinogénèse multiple.

La génétique constitutionnelle de faible pénétrance demeure un vaste champ à défricher, en raison de la valeur fonctionnelle inconnue de la majorité des variants identifiés. C’est pourtant la combinaison de mutations constitutionnelles de faible pénétrance et de mutations acquises dues à des facteurs exogènes qui explique la plupart des carcinogénèses.

Notre équipe ayant déjà fait la preuve de concept d’une approche individuelle1, nous l’avons cette fois appliquée à une situation exemplaire de carcinogénèse multiple chez une même patiente (6 cancers sur 30 ans), sans contexte syndromique évident.

Deux types d’analyses génomiques complémentaires, OncoScanTM et « whole exome » NGS, ont été réalisées sur les échantillons tumoraux et l’ADN constitutionnel. L’OncoScanTM a identifié 2 LOH communes aux tumeurs dans les cytobandes 4p21.3 - q22.1 et 22q11.1 - q11.23, incluant la région du syndrome de délétion 22q11.2 sans que la patiente n’ait de syndrome de Di-Georges clinique.

En NGS, sur l’ADN constitutionnel, nous avons identifié 2 variants d’intérêt dans cette région du chromosome 22 avec une fréquence < 1% dans les bases de données 1000 Genomes, GenomeAD et Kaviar : l’un intronique (NM_001122731.2 : c.1450-22T > G) dans MICAL3, et le second exonique (NM_006115.4: c.70C > G) dans PRAME, classée ACMG/AMP classe 3.

Dans le contexte de cette carcinogénèse multiple, nous avons fait l’hypothèse d’un variant constitutionnel pathogène de PRAME avec perte du second allèle, conforté par le changement d’acide aminé. Au niveau tissulaire, nous avons objectivé une perte d’expression de PRAME sur les tissus tumoraux, suggérant une mutation « perte de fonction ». Nous avons ensuite établi des clones KO de PRAME de la lignée 1-7 HB2 épithéliale mammaire normale, et démontré une augmentation significative de la prolifération, invasion et migration par rapport à la lignée native, en lien avec un phénotype de transition épithélio-mésenchymateuse (diminution de CDH1 et augmentation de ZEB1 et VMN). Nous n’avons pas pu démontrer le potentiel tumorigénique de ces clones KO.

Nous faisons l’hypothèse de l’inactivation complète de PRAME comme facteur déclenchant la carcinogénèse. Dans d’autres carcinogénèses que celle de notre patiente, l’inactivation de PRAME pourrait être épigénétique, suivie d’une « réactivation » ou surexpression de PRAME souvent associée à un potentiel métastatique dans différents types tumoraux. Dans le cas de notre patiente, l’inactivation constitutionnelle et définitive pourrait expliquer le pronostic favorable des six cancers successifs sur une très longue période2.

 

1 El Bouchtaoui M, et al. A Constitutional Activating MET Mutation Makes the Genetic Link between Malignancies and Chronic Inflammatory Diseases. Clinical Cancer Res 2019. Jul 15;25(14):4504-4515. doi: 10.1158/1078-0432.CCR-18-3261

2 Hamdan D, et al. The germline genetics of mild-to-moderate penetrance: an intriguing role of PRAME in multiple carcinogenesis. Genes & Diseases 2023 (in press)


Diaddin HAMDAN, Van Tai NGUYEN (Ha Noi , Vietnam), Justine PARIS, Géraldine FALGARONE, Guilhem BOUSQUET
00:00 - 00:00 #37759 - IP62 Mutation somatique du gène NFKBIA et infection à EBV : à propos d'un cas de carcinome nasopharyngé.
Mutation somatique du gène NFKBIA et infection à EBV : à propos d'un cas de carcinome nasopharyngé.

Il s’agit du cas d’un homme de 31 ans présentant une diplopie, un regard dévié à gauche et des signes de lésion du nerf optique gauche. Une masse nasopharyngée avec envahissement du sphénoïde a été détectée et biopsiée, identifiant une infiltration carcinomateuse indifférenciée et non kératinisante. Le profil immunohistochimique a montré des cellules tumorales positives pour les anticorps anti-AE1-AE3, cytokératine 5/6 et négatives pour anti-CD45 et anti-P16. Une technique de FISH avec une sonde EBER confirme un statut EBV positif sur la tumeur. 

Un panel moléculaire large de 324 gènes (Foundation-One CDX) sur tissu tumoral a été réalisé. Il met en évidence une mutation rare dans le gène NFKBIA (NM_020529.3), c.443dup, p.(His149Thrfs*5), avec une fréquence allélique de 52.6%. Cette mutation induit un décalage du cadre de lecture au niveau de l’exon 3, et une protéine tronquée inactivée. Il mentionne aussi une amplification (x6) du gène LYN codant pour une tyrosine kinase de la famille SRC. 

Ce patient présentait une forme récidivante après radio-chimiothérapie (RTCT), seule stratégie possible pour les tumeurs du nasopharynx. La poursuite du traitement est soit un nouveau cycle de gemcitabine-cisplatine si sensible aux sels de platine, soit une chimiothérapie à base de taxanes.

Des études fonctionnelles ont montré l’effet significatif de l’inhibition de NFKBIA sur l’activité de la voie NF-κB et sur la croissance cellulaire des carcinomes nasopharyngés. Quelques pistes sont actuellement étudiées, notamment dans des stratégies combinées avec RTCT, telles les anticorps anti-TNFα, les inhibiteurs du protéasome, ou les inhibiteurs synthétiques de NF-κB. Ces stratégies ciblées permettraient une sensibilité accrue aux chimiothérapies pour les cancers avec une suractivation de la voie NF-κB.

Au regard de l’amplification de LYN identifiée, des études ont démontré son rôle essentiel dans la régulation de l’immunité cellulaire B, ainsi que dans l’activation des cellules dendritiques et NK. Il a été montré que la surexpression de LYN était un marqueur prédictif de réponse au dasatinib. Une recherche par IHC pourrait être effectuée pour valider son utilisation dans ce cas.

La mutation de NFKBIA détectée sur un panel de 324 gènes, associée à une infection par EBV semble être l’événement oncogénique du carcinome nasopharyngé favorisant son développement par un mécanisme de suppression immunitaire que peut augmenter l’amplification du gène LYN. Des analyses fonctionnelles pourraient aider à la prescription d’une thérapie ciblée adaptée. 


Ana Maria NAVARRO (Montpellier), Clémence TOULLEC, Myriam HIRAUT, Pierre-Jean LAMY
00:00 - 00:00 #37762 - IP63 Caractérisation génomique des cavernomes sporadiques intracrâniens.
Caractérisation génomique des cavernomes sporadiques intracrâniens.

Abstract :

Introduction : Les cavernomes intracrâniens sont des malformations vasculaires à bas débit rare, touchant 0,16 à 0,5% de la population. Les formes familiales de cavernomes ou cavernomatoses, sont causées par des variants pathogènes affectant 3 gènes suppresseurs de tumeur : KRIT1 (CCM1), CCM2 (MGC4607) et PDCD10 (CCM3). Dans les formes sporadiques, il a récemment été découvert au niveau somatique des mutations oncogéniques activatrices de PIK3CA et MAP3K3, accompagnées d’une dysrégulation des voies MAPK-ERK et PI3K-AKT-mTOR. Les mutations de PIK3CA sont retrouvées chez environ la moitié des cas, tandis que les mutations de MAP3K3I441M sont présentes chez un tiers des cavernomes sporadiques. Nous avons donc réalisé un profil mutationnel des cavernomes sporadiques opérés dans notre centre.

Matériel et Méthodes : Nous avons réalisé un screening moléculaire par une approche de séquençage haut débit par capture ciblée en utilisant un panel de gènes dédié à l’analyse des malformations vasculaires comprenant en particulier des gènes candidats connus pour être impliqués dans les cavernomes. Tous les patients opérés entre janvier 2009 et décembre 2022 pour lesquels du matériel étaient disponibles ont été inclus. Les données ont été analysées par un pipeline bio-informatique développé par GenoDiag. Afin d’exclure d’éventuels faux positifs et de contrôler la fraction allélique à l’aide d’une technique plus sensible, nous avons confirmé l’ensemble des mutations par ddPCR (mutations PIK3CAH1047R, PIK3CAE545K, PIK3CAE542K, et MAP3K3I441M).

Résultats : Sur la période d’inclusion, 70 échantillons ont été analysés, nous avons retrouvé 49% de mutations de PIK3CA, 30% de MAP3K3I441M, 17% de co-mutation PIK3CA/MAP3K3 et 5,7% de co-mutation de PIK3CA et de l’un des gènes CCM. Parmi les gènes analysés par notre panel aucun autre variant ayant une significativité pathogénique n’a été retrouvé. Toutes les mutations de MAP3K3 et de PIK3CA ont été confirmé par ddPCR. Nos résultats confirment les données publiées, qui retrouvent 60% de mutations de PIK3CA et entre 25 et 50% de mutations de MAP3K3 selon les études. Dans la majorité́ des cas de co-mutations les fractions alléliques des PIK3CA et MAP3K3 ou de PIK3CA et le gène CCM étaient proches, à l’exception de 2 cas où la fraction allélique de MAP3K3 ou du gène CCM était largement supérieures à la fraction allélique de PIK3CA.

Conclusion : Notre cohorte de 70 patients a permis d’analyser le profil mutationnel des cavernomes sporadiques opérés dans notre centre. Nos résultats confirment les données publiées par les équipes étrangères (Huo et al. Angiogenesis 2023, Ren J et al. Brain 2023). La connaissance du profil moléculaire des cavernomes permettrait de prédire l’évolution des lésions, en particulier d’identifier les lésions à haut risque hémorragique. En cas de mutation de MAP3K3, l’utilisation d’inhibiteur de la voie mTOR représente un espoir dans la prise en charge des cavernomes sporadiques.


Yohan DUCOS (Paris), Florence COULET, Mélanie EYRIES, Anne LEROY, Michel KALAMARIDES, Matthieu PEYRE
00:00 - 00:00 #37782 - IP70 Tests fonctionnels pour aider à la classification de variants de signification clinique inconnue du gène ATM.
Tests fonctionnels pour aider à la classification de variants de signification clinique inconnue du gène ATM.

La protéine-kinase ATM intervient dans plusieurs processus cellulaires, dont la détection des cassures double-brin de l’ADN, la stabilité génomique, la régulation du cycle cellulaire et l’apoptose. L’inactivation constitutionnelle biallélique d’ATM est responsable de l’Ataxie-Télangiectasie (A-T), une maladie récessive rare de l’enfant caractérisée par un syndrome neurodégénératif, un déficit immunitaire et des télangiectasies oculo-cutanées. Les patients A-T ont aussi une radiosensibilité accrue et un risque élevé de développer des cancers. Dans les familles A-T, les porteuses hétérozygotes d’un variant pathogène d’ATM ont un risque 2 à 4 fois plus élevé de cancer du sein que les femmes de la population générale. De tels variants sont également identifiés chez des cas index de familles prédisposées au cancer du sein, mais dans ces familles, l’estimation des risques est encore imprécise, ce qui empêche d’établir des recommandations claires concernant leur suivi et celui de leur famille. De plus, l’identification de nombreux variants faux-sens d’ATM, non décrits dans les familles A-T, complique les analyses.

Nous proposons ici des tests in vitro pour mesurer l’impact des variants de signification clinique incertaine (VSI) sur les fonctions d’ATM et ainsi aider à leur classification.

Les tests sont réalisés sur les lignées lymphoblastoïdes de patients A-T, de porteurs d’un VSI et de non porteurs (lignées WT) traitées à la camptothécine pour induire les cassures double-brin de l’ADN, comme décrits par Fievet et coll. (2019). Le niveau d’expression d’ATM et des formes phosphorylées de ses substrats Chek2 (pChek2) et KAP1 (pKAP1) est mesuré par Western blot. La sensibilité des cellules aux dommages à l’ADN est déterminée en évaluant l’arrêt des cellules en phase G2/M du cycle cellulaire par cytométrie de flux.

Les premiers VSI testés correspondent au VSI c.7915A > C (p.Lys2639Gln) identifié chez un patient A-T  portant en trans le variant pathogène c.5644C > T (p.Arg1882*) (lignée AT01), et aux VSI c.14T > G (p.Leu5Arg) et c.4709T > C (p.Val1570Ala) présents à l’état hétérozygote chez deux patientes atteintes de cancer du sein de l’étude GENESIS (GE4733 et GE2880). Comme dans les lignées contrôle A-T, une diminution de l’expression d’ATM est observée dans les trois lignées étudiées par rapport aux lignées WT.  AT01 montre une diminution de pKAP1 mais une expression normale de pChek2, tandis que GE4733 et GE2880 montrent une diminution de pChek2 mais une expression normale de pKAP1. La capacité de ces trois lignées à induire un arrêt en phase G2/M du cycle cellulaire suite à un traitement à la camptothécine est en cours d’évaluation.

 Les deux protocoles sont optimisés et les conditions de traitement des cellules à la camptothécine sont définies pour chaque expérience. Ces résultats doivent être répliqués en incluant les lignées d’autres patients A-T et de leur parents pour mieux calibrer les tests. D’autres VSI identifiés dans GENESIS sont à l’étude.


Christine KARAGOZ (Paris), Marine ANGELIER, Catherine DUBOIS D'ENGHIEN, Paraskevi APOSTOLOU, Sandrine M CAPUTO, Francois LALLEMAND, Eve CAVACIUTI, Dorothée LE GAL, Juana BEAUVALLET, Séverine EON-MARCHAIS, Nadine ANDRIEU, Lisa GOLMARD, Jessica LE GALL, Dominique STOPPA-LYONNET, Fabienne LESUEUR
00:00 - 00:00 #37795 - IP75 Contribution des altérations mosaïques constitutionnelles de SMARCB1 dans le syndrome de prédisposition aux tumeurs rhabdoïdes.
Contribution des altérations mosaïques constitutionnelles de SMARCB1 dans le syndrome de prédisposition aux tumeurs rhabdoïdes.

Les tumeurs rhabdoïdes (TR) sont des tumeurs rares et agressives qui apparaissent généralement chez les très jeunes enfants. Elles sont caractérisées par une inactivation bi-allélique du gène SMARCB1. Bien que la majorité des altérations du gène SMARCB1 soient acquises dans les tumeurs, une altération constitutionnelle hétérozygote est observée chez un tiers des patients et définit le syndrome de prédisposition aux tumeurs rhabdoïdes. La pénétrance est presque totale et la grande majorité des altérations constitutionnelles de SMARCB1 sont des néomutations, mais de rares cas familiaux avec un porteur sain ont également été décrits. Depuis l'avènement des séquençages de nouvelle génération (NGS), le nombre de variants en mosaïque de gènes impliqués dans des maladies génétiques découverts à partir d'échantillons sanguins a significativement augmenté. Le but de notre étude était d'explorer les variants de SMARCB1 en mosaïque dans le sang 1/ d'enfants atteints de tumeurs rhabdoïdes avec au moins une altération de SMARCB1 précédemment identifiée dans la tumeur mais non retrouvée dans le sang avec des technologies anciennes de faible sensibilité et 2/ de parents d'enfants avec une altération constitutionnelle hétérozygote de SMARCB1. Nous avons utilisé un panel NGS personnalisé qui couvre le gène SMARCB1 avec une profondeur moyenne de 1.500X sur des échantillons de sang de 111 enfants atteints de tumeurs rhabdoïdes parmi une cohorte de 277 patients ayant eu une analyse constitutionnelle. 9 mosaïques non détectées auparavant ont été trouvées chez des patients qui n'avaient pas fait l'objet d'une analyse NGS lors du diagnostic de routine, portant à 16 (5,77%) le nombre de patients porteurs d'un variant en mosaïque dans notre cohorte de 277 patients, avec une fréquence allélique variant entre 0,9% et 33%. 32 parents de patients porteurs d'une mutation constitutionnelle furent également analysés avec le panel SMARCB1 et 1 /32 (3,1%) était porteur d'un variant en mosaïque, mais sans suivi disponible. Les données de suivi étaient disponibles pour 15/16 patients porteurs d'un variant de SMARCB1 en mosaïque et ont montré que 3/6 patients ayant survécu à leur TR ont développé une nouvelle tumeur distincte, dont 2 se sont avérées partager une des deux altérations de SMARCB1 retrouvées dans la première tumeur, confirmant le rôle du variant en mosaïque dans la tumorigénèse. Ce taux de mosaïcisme pour des variants de SMARCB1 jusqu'à présent sous-estimé et les données de suivi devraient suggérer une optimisation du conseil génétique ainsi que de la vigilance clinique pour tout symptôme suspect de révéler une tumeur chez ces enfants


Grégory THOMSON (PARIS), Marion GAUTHIER-VILLARS, Fatoumata SIMAGA, Christine BOURNEIX, Mathilde FILSER, Hélène ZATTARA-CANNONI, Nicolas ANDRE, Laurence BRUGIERES, Léa GUERRINI-ROUSSEAU, Ludovic MANSUY, Philippe DENIZEAU, Sophie JULIA, Olivier INGSTER, Sophie LEJEUNE, Isabelle COUPIER, Afane BRAHIMI, Valérie BONADONA, Julien MASLIAH-PLANCHON, Franck BOURDEAUT
00:00 - 00:00 #37806 - IP81 Analyse rétrospective unicentrique de patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire séreux de haut grade avec diagnostic tumoral HRD : utilisation du résultat comme critère de reclassement des VSI de la voie HRD.
Analyse rétrospective unicentrique de patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire séreux de haut grade avec diagnostic tumoral HRD : utilisation du résultat comme critère de reclassement des VSI de la voie HRD.

Introduction et objectif

Le cancer de l’ovaire est, en France, la 9ème cause de cancer chez la femme. L’un des principaux facteurs de risque est la présence d’un variant pathogène (VP ; classes 4 ou 5) au niveau constitutionnel dans l’un des gènes majeurs de la voie de réparation de l’ADN par recombinaison homologue (HR). Cependant, la majorité des variants caractérisés sont de signification incertaine (Variant of uncertain significance, VUS ; classe 3). L’objectif principal du projet est de reclasser ces variants en utilisant une approche de comparaison Normal/Tumeur avec et des critères comme le score HRD (Homologous Recombination Deficiency) et le statut LOH (Loss of heterozygosity) du VUS au niveau tumoral.

 

Matériel et méthodes

La cohorte est constituée de 338 patientes atteintes de cancer de l’ovaire séreux de haut grade suivies à l’Institut Bergonié entre 2017 et 2022 et dont le score tumoral HRD a été réalisé par l’entreprise Myriad®. La recherche de variants ponctuels et de réarrangements de grande taille a été réalisée par séquençage de nouvelle génération au niveau de l’ADN tumoral, voire constitutionnel pour certaines patientes. Les outils de prédiction de pathogénicité utilisés dans ce projet comportaient SIFT, Polyphen2, REVEL et Mistic.

 

Résultats

La proportion de tumeurs avec un score HRD positif (N=132 ; 39%) était en accord avec les données de la littérature. Sur les 113 variants identifiés (60 VP et 53 VUS), nous avons retrouvé 68 variants (42 VP ;26 VUS) associés à un score HRD positif, et 45 (18 VP;27 VUS) associés à un score HRD négatif. Sur l’ensemble de la cohorte, 39 (12%; 39/338) VP d’un « core set » de gènes de la voie HR (BRCA1, BRCA2, BRIP1, PALB2, RAD51C et RAD51D), étaient associés à un score HRD positif. De manière étonnante, 7 VP du core set étaient associés à un score HRD négatif. Nous avons également réévalué 22 VUS présentant un score HRD+ en utilisant les critères de l’ACMG (American College of Medical Genetics) en y ajoutant la combinaison des statuts LOH et HRD comme critère moléculaire supplémentaire. En sélectionnant uniquement REVEL comme prédicteur de pathogénicité et les statuts LOH et HRD, il est possible de reclasser en VP 2 des 22 VUS, et 3 en likely benign (classe2).

 

Discussion

La concordance du paysage mutationnel de cette cohorte avec ceux publiés dans la littérature permet de valider l’approche de séquençage et d’appariement Normal/Tumeur. C’est la présence de VUS dans les gènes majeurs de la voie HR avec un score HRD positif qui a justifié leur reclassification. L’utilisation de REVEL seul, en accord avec les récentes recommandations du groupe ClinGen, en association avec l’analyse du statut LOH et HRD, s’est révélé être une option intéressante pour reclassifier les VUS, avec un bon rendement diagnostic. La démarche analytique et l’ensemble des résultats seront présentés.


Justine ARNAUD (Bordeaux), Delfine LAFON, Nicolas SÉVENET, Thibaut MATIS
00:00 - 00:00 #37823 - IP82 La stratégie d’analyse moléculaire tumour-first permet d’identifier les mosaïques SMAD4.
La stratégie d’analyse moléculaire tumour-first permet d’identifier les mosaïques SMAD4.

La polypose juvénile (PJ) est une affection rare caractérisée par de multiples polypes hamartomateux dans le tractus gastro-intestinal. Il s’agit d’un diagnostic clinique, évoqué lorsqu’un patient présente plus de 5 polypes juvéniles dans le colon ou le rectum, ou des polypes juvéniles dans l’ensemble du tractus gastro-intestinal ou au moins un polype juvénile avec une histoire familiale de polypose juvénile. Cette affection est associée à un risque accru de cancer gastro-intestinal, en particulier de cancer colorectal pour lequel le risque relatif des patients atteints de polypose juvénile est estimé à 34%. Dans la moitié des cas, un diagnostic moléculaire confirme le diagnostic clinique par l’identification de variants pathogènes constitutionnels des gènes BMPR1A ou SMAD4. Le syndrome de télangiectasie hémorragique héréditaire est également associé aux variants du gène SMAD4. L’implication de variants à l’état de mosaïque concernant les gènes de prédisposition au cancer colorectal (CRC) et aux polyposes est bien connue, en particulier pour le gène APC où les cas de mosaïques représenteraient 20 % environ des patients atteints de polypose adénomateuse sporadique. En revanche, la situation semble anecdotique pour le gène SMAD4 pour lequel un seul cas de variant en mosaïque associé à une polypose juvénile a été mentionné à notre connaissance dans la littérature.
Nous rapportons la première description clinicobiologique d'une mosaïque SMAD4 chez un homme de 30 ans qui présente un adénocarcinome du cæcum, 11 polypes juvéniles du côlon et des épistaxis depuis l'enfance. Aucune histoire familiale de polypose juvénile n’a été relevée.
Une première analyse NGS d’un panel de gènes impliqués dans les polyposes et le cancer colorectal a été réalisée sur l’ADN extrait de sang mais s’est révélée négative. Devant la forte suspicion d’un variant de novo du gène SMAD4, les ADN extraits de deux polypes différents et de tissu colique sain ont ensuite été analysés avec le même panel, révélant pour les deux polypes le même variant probablement pathogène du gène SMAD4 (NM_005359.5) : c. 1600C > T, p.(Gln534*). Ce variant a ensuite été identifié à une très faible fraction allélique (1% des lectures) dans l’ADN extrait de sang et de tissu colique sain, par une relecture ciblée des données initiales de NGS. Ces résultats ont confirmé la présence d'un variant de SMAD4 en mosaïque, établissant les bases moléculaires de la polypose juvénile chez ce patient.
Ce cas met en évidence le défi diagnostique que représente la détection d’une mosaïque et souligne l'importance d'initier le diagnostic moléculaire de la polypose juvénile par l'analyse des polypes, ou de combiner analyses constitutionnelle et somatique. Étant donné la fréquence relativement élevée des mutations de novo du gène SMAD4, estimée à plus de 50% des patients, les mosaïques pourraient expliquer une part importante des cas typiques de polypose juvénile sporadique sans diagnostic moléculaire à ce jour.


Sabine VAUTIER (ROUEN), Jacques MAUILLON, Jacqueline BOU, Edwige KASPER, Sandrine MANASE, Nathalie PARODI, Stéphanie BAERT-DESURMONT
00:00 - 00:00 #37827 - IP85 Hyalinose segmentaire et focale au cours de Nail Patella Syndrome A propos d’un cas.
Hyalinose segmentaire et focale au cours de Nail Patella Syndrome A propos d’un cas.

Le syndrome Nail-Patella est une onycho-ostéo-dysplasie héréditaire transmis sur le mode autosomique dominant lié à des variations du gène LMX1B. Ce gène est un facteur de transcription à homéodomaine LIM impliqué dans le développement des membres, des reins et des yeux. L’incidence à la naissance est estimée à 1 pour 45 000 et la prévalence est de 1 sur 50 000. Il se caractérise par une dysplasie des ongles avec lunule triangulaire, des rotules hypoplasiques ou absentes, des exostoses des ailes iliaques, une dysplasie des coudes. Une atteinte oculaire (glaucome, hypertension oculaire...) est observée chez environ un tiers des patients et une surdité neurosensorielle peut être présente. Une néphropathie est observée dans 1/3 à la moitié des cas et se traduit par une protéinurie, parfois accompagnée d'un syndrome néphrotique, d'une hématurie et d'une hypertension artérielle. Des modifications caractéristiques des membranes basales glomérulaires sont observées en microscopie électronique. Le traitement est symptomatique ; en cas de néphropathie, il vise notamment la réduction de la protéinurie afin de ralentir l'évolution vers une insuffisance rénale terminale, qui survient dans un tiers des cas aux alentours de l'âge de 30 ans.

Nous rapportons le cas d’une jeune femme de 29 ans d’origine haïtienne connue pour syndrome néphrotique (SN) pur depuis 2018. Avec des antécédents familiaux : ongles dysplasiques chez son père. - coudes bloqués chez son frère. Le diagnostique a été confirmé par la mis en évidence d’un variant hétérozygote du gène LMX1B, dans l'homéodomaine situé sur l'exon 4.

 


Mody DIOP (CAYENNE), Malika BELGRINE, Ronan HOUITTE, Mohamed SIDIBE, Samira TAPSOBA, Timote DAVODUM
00:00 - 00:00 #37834 - IP87 Nouvelle observation de variation KRAS en mosaïque associée à une phacomatose pigmento-kératosique atypique, une hypotrophie segmentaire et des cancers solides dont un rabdomyosarcome.
Nouvelle observation de variation KRAS en mosaïque associée à une phacomatose pigmento-kératosique atypique, une hypotrophie segmentaire et des cancers solides dont un rabdomyosarcome.

Les variations KRAS en mosaïque sont associées à des anomalies cutanées variées, des hypertrophies segmentaires, ou des malformations vasculaires. Le surrisque de tumeurs solides est discuté

Nous rapportons ici le cas d’une patiente porteuse d’une variation post-zygotique du gène KRAS présentant une phacomatose pigmento-kératosique (PPK) atypique associée à une hypotrophie segmentaire et 3 cancers. La patiente a été opérée à 18 mois de lipomes dorsaux extra et intra-rachidiens avec moelle attachée. Elle a présenté un rhabdomyosarcome (RMS) embryonnaire du coude droit, métastatique à 8 ans, un carcinome épidermoïde du bord latéral droit de la langue à 29 ans, et un adénome tubuleux colique en dysplasie sévère avec des foyers d'adénocarcinome intra-muqueux à 33 ans. Une tachycardie jonctionnelle paroxystique avec faisceau accessoire latéral gauche a été détectée, possiblement responsable d'un accident vasculaire cérébral ischémique à 32 ans.

L’examen clinique mettait en évidence une large macule pigmentée hémithoracique droite en nappe se poursuivant sur les membres inférieurs à bordure nette ou en éclaboussure, décrite depuis la petite enfance, sur laquelle étaient progressivement apparus des naevus agminés, évoquant un naevus spilus. L’examen retrouvait une lésion linéaire papillomateuse hyperkératosique face interne de la joue droite, une scoliose dorso-lombaire droite et une hypotrophie du membre inférieur homolatéral congénitale.

L’analyse de l’ADN extrait à partir du naevus spilus a mis en évidence une variation du gène KRAS (c.35G > A ; p.Gly12Asp) à une fréquence allélique de 1.4 %. Cette même variation a été détectée dans le RMS, à une fréquence allélique de 15.4%. L’analyse du carcinome epidermoide et de l'adénocarcinome colique est en cours.

L’originalité de cette observation repose d’abord sur l’association d’un naevus spilus à un hamartome épidermique kératinocytaire muqueux sans différenciation sébacée, classiquement retrouvée dans la PPK. Elle repose aussi sur la présence d’une hypotrophie segmentaire, et non une hypertrophie comme habituellement décrit dans les variations KRAS en mosaique. De façon intéressante, cinq patients porteurs de variation KRAS en mosaique avec rhabdomyosarcome ont été décrits dans la littérature, dont 4 porteurs de la même variation que notre patiente. Une association fortuite parait maintenant improbable. Aucun cas de carcinome épidermoïde n’a été rapporté. 

Au total, les cliniciens doivent avoir en tête le risque de cancers solides, en particulier de RMS, dans le suivi d’un patient avec variation KRAS en mosaique, en particulier en association avec le variant  p.Gly12Asp . 


Bertille BONNIAUD, Alice HERVIEU, Claire BRIANDET, Vanessa LEGUY, Jean-Damien METAIZEAU, Fromont AGNÈS, Françoise BELTJENS, Céline CHARON-BARRA, Paul KUENTZ, Pierre VABRES, Laurence FAIVRE, Sophie NAMBOT (DIJON)
00:00 - 00:00 #37835 - IP88 Néoplasie endocrinienne multiple de type2B : A propos d’un cas et revue de littérature.
Néoplasie endocrinienne multiple de type2B : A propos d’un cas et revue de littérature.

La néoplasie endocrinienne multiple de type 2B (NEM2B)  est une affection héréditaire multiglandulaire de transmission autosomique dominante, à pénétrance presque complète avec une prévalence d’environ 0,2/100 000 habitants.

Cette association multiglandulaire s’explique par une origine embryologique commune de ces tissus endocriniens, qui dérivent tous des cellules de la crête neurale.

La NEM2B est liée dans 99 % des cas à la mutation M918T du proto-oncogène RET.

L’objectif de ce travail est la décrire une NEM2B chez une patiente de 12 ans.

Résumé d’observation

Nous présentons le cas d'une fille de 12 ans issue de parents non consanguins hospitalisée pour une suspicion de NEM2B. Dans ses antécédants on note une hypothyroïdie diagnostiquée à l’âge de 4 ans ,un dolichocôlon du sigmoïde à l’âge de 5 ans, un syndrome de Charcot Marie touth  à l’âge de 9 ans.

L’examen clinique révèle une  polyadénopathie  cervicale, un morphotype Marfanoide et une ganglioneuromatose diffuse .L’échographie révèle une thyroïde de taille diminuée le siège de deux nodules thyroïdiens. Un dosage de la calcitonine revenue élevée. La recherche de mutations dans le proto-oncogène RET à montré la présence de la mutation M918T. Le dosage des métanephrines urinaires a été réalisé.

L’enfant a subi une chirurgie adéquate suivie d’un conseil génétique.

Conclusion

Le pronostic  de la  NEM2B est essentiellement lié à celui du CMT et en particulier à son stade anatomo-clinique au moment du diagnostic.

Si la chirurgie est une alternative de traitement pour les formes localisées, les formes localement avancées ou métastatiques, de pronostic plus péjoratif étaient avant le développement des thérapies moléculaires ciblées, dans une impasse thérapeutique.


Karima SIFI (Constantine, Algérie), Sabah HANACHI, Khalida BOUDAOUD, Salima ZEKRI, Nassim NOURI, Karima BENMEBAREK, Noredine ABADI
Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
EP04
00:00 - 00:00

Eposters affichés thèmes D
06- Maladies cardiovasculaires - 13- Médecine personnalisée - 14- Bioinfo - 16- Épidémio Génétique, maladies complexes - 17- Epigénétique, gènes environnement - 18- Conseil génétique, psy - 21- Pédagogie - 23 - Génétique formelle et population

01 - Pathologies du neurodéveloppement - 10- Syndromes malformatifs - 15- Génétique chromosomique constitutionnelle - 20- Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif - 22 - Troubles de la reproduction
00:00 - 00:00 #37876 - IP101 Rôle de la corpulence et des SNPs associés à la corpulence ou au métabolisme de l’IGF-1 dans le risque de cancer du sein chez les femmes de l’étude GENESIS.
Rôle de la corpulence et des SNPs associés à la corpulence ou au métabolisme de l’IGF-1 dans le risque de cancer du sein chez les femmes de l’étude GENESIS.

Des études de cohorte en population générale montrent une association entre l’indice de masse corporelle (IMC) et le risque de développer un cancer du sein (CS) hormono-dépendant avant et après la ménopause. Avant la ménopause, un IMC élevé est protecteur (HR=0,65, IC95% 0,51-0,81). Après la ménopause, la tendance s’inverse, un IMC élevé devient alors un facteur de risque (HR=1,14, IC95% 1,06-1,23). Chez les femmes ménopausées portant une mutation de BRCA1, un IMC élevé est aussi associé à une augmentation du risque de CS par rapport aux femmes ayant un IMC « normal » (18,5-25kg/m2)(HR=1,20 pour 5kg/m2 IC95% 1,02-1,42).

Nous avons étudié le rôle de la corpulence et des SNPs associés à la corpulence ou impliqués dans le métabolisme d’IGF-1 dans le développement du CS chez les femmes présentant une prédisposition familiale non expliquée par une mutation de BRCA1 ou BRCA2.

Nous avons analysé les données de l’étude GENESIS qui inclut 1556 femmes atteintes d’un CS, sans mutation BRCA1/2 et ayant au moins une sœur atteinte de CS et 1546 amies ou collègues des cas index indemnes de cancer. Toutes les femmes ont été génotypées avec la puce iCOGs ciblant plus de 200 000 SNPs. Les SNPs du gène FTO, associé à l’obésité, et les SNPs des gènes impliqués dans les voies IGF-1 décrits dans la base KEGG ont été retenus pour les analyses. Un IMC « normal » correspond à la classe de référence et un IMC supérieur à 25 kg/m2 à une personne en surpoids ou obèse. L’association entre IMC et CS est estimée par régression logistique en ajustant sur l’âge à la censure, l’année de naissance, le statut ménopausique, l’âge aux premières règles, l’âge à la première grossesse, le nombre de grossesses, la durée totale d’allaitement, l’usage de pilule contraceptive, la prise d’un traitement hormonal de substitution et le niveau d’éducation. L’association entre les SNPs et le CS est estimée en ajustant sur l’âge à la censure et l’IMC.

Un IMC inférieur à 18,5 kg/m2 ou supérieur à 25 kg/m2 n’est pas associé au risque de CS dans GENESIS (OR=1,4, IC95% 0,8-2,4 et OR=0,9, IC95% 0,8-1,2, respectivement). Cependant, un IMC supérieur à 25 kg/m2 diminue le risque de CS exprimant le récepteur à l’estradiol (RE+) chez les femmes non ménopausées (OR=0,5, IC95% 0,3-0,8 ; p=0,02).

Après contrôle qualité du génotypage, 14816 des SNPs analysés sont localisés sur 1518 gènes impliqués dans les 31 voies IGF-1. Parmi eux, 786 SNPs sont associés au risque de CS au seuil de 5%. Aucun des 5 SNPs de FTO et des 40 SNPs d’IGF1 testés n’est associé. Après correction pour tests multiples, 10 SNPs non corrélés de FGFR2 sont associés. Des analyses sont en cours pour évaluer l’effet des SNPs sur le risque de CS avant et après la ménopause et sur le risque de CS RE+.

Comme dans la population générale, l’effet de l’IMC sur le risque de CS est différent avant et après la ménopause chez les femmes de GENESIS. Des analyses multi-marqueurs par gène ou « pathways » seront réalisées pour augmenter la puissance des analyses.


Barbara FRITSCH--HUMBLET (Paris), Yue JIAO, Séverine EON-MARCHAIS, Marie-Gabrielle DONDON, Dorothée LE GAL, Juana BEAUVALLET, Groupe GENESIS, Dominique STOPPA-LYONNET, Nadine ANDRIEU, Fabienne LESUEUR
00:00 - 00:00 #37878 - IP103 Intérêt des prélèvements salivaires pour le génotypage/séquençage à grande échelle dans de larges cohortes : expérience du CEPH/CNRGH.
Intérêt des prélèvements salivaires pour le génotypage/séquençage à grande échelle dans de larges cohortes : expérience du CEPH/CNRGH.

Le prélèvement de salive suscite un intérêt croissant dans le cadre des études épidémiologiques à large échelle qui est lié à son caractère non invasif, la possibilité d’auto-prélèvement des volontaires, sa facilité de transport et sa stabilité dans le temps à température ambiante pendant au moins 5 ans.

Le Centre de Ressources Biologiques (CRB) du CEPH associé au Centre National de Recherche en Génomique Humaine (CNRGH) du CEA ont mené plusieurs projets collaboratifs sur plus de 40000 ADN collectés sur des kits Oragene OG-500 et OG-600 (DNA-Genotek) analysés en génotypage (Genome Wide Association Study) et/ou séquençage (Whole Genome Sequencing). Les salives testées ont été collectées dans le cadre du projet POPGEN (Diversité génomique de la population française) du plan France Médecine Génomique 2025, du projet européen H2020 MyPeBS (My Personal Breast Screening) et de la cohorte E3N (Etude Epidémiologique auprès de femmes de l’Education Nationale).

La collecte de prélèvements sur kits OG-600 pour le projet POPGEN, réalisée par le CRB, a montré une excellente adhésion des volontaires qui participent à la cohorte CONSTANCES avec 68 % de retour ce qui constitue un taux élevé pour des études génétiques menées dans une cohorte épidémiologique reflet de la population générale.

Les échantillons MyPeBS et POPGEN ont été extraits dans les semaines qui suivaient leur collecte tandis que les prélèvements E3N ont été prélevés en 2010 et conservés à température ambiante/4°C/-30°C avant extraction.

Tous les échantillons salivaires ont été extraits au CRB du CEPH sur le Chemagic Prime (Revvity), utilisant des billes magnétiques, quantifiés en fluorimétrie avec le kit Quant-iT (ThermoFisher Scientific). Des rendements moyens entre 70µg-80µg ont été obtenus selon les projets. L’intégrité de l’ADN et sa capacité à amplifier en PCR ont été contrôlées aléatoirement pour 10% des échantillons sur un Fragment Analyzer (Agilent). Parmi l’ensemble des ADN extraits, 95 à 98 % présentant les critères de qualité requis (concentration et intégrité) pour du GWAS ont été génotypés au CNRGH (GSA/GSA-MD/OncoArray-Add-on, Illumina).

Un taux de succès autour de 99% a été obtenu en GWAS à la fois sur les ADN extraits de kits OG-500 et OG-600 et donc quelle que soit la durée et les conditions de stockage des échantillons. Les données de séquençage du génome générées sur près de 4000 ADN POPGEN présentent également un taux élevé de réussite proche de 99%.

En conclusion, il y a un fort taux d’acceptabilité du prélèvement salivaire dans la population parmi les volontaires contactés et le prélèvement réalisé avec les kits OG-500/OG-600 est globalement de qualité. Des données génotypiques de qualité sont générées à partir des ADN extraits sur le Chemagic Prime, y compris en temps contraint comme pour l’étude prospective MyPeBS, et ce malgré la présence d’ADN bactérien. La durée de conservation des salives prélevées sur OG-500/OG-600 impacte peu la qualité des données générées.


Hélène BLANCHÉ (Paris), Jean-Christophe BEAUDOIN, Laetitia GRESSIN, Valérie MOREL, Jean-Marc SEBAOUN, Suzette DELALOGE, Gaëlle LE FOLGOC, Gianluca SEVERI, Marie ZINS, Delphine BACQ, Robert OLASO, Anne BOLAND, Jean-François DELEUZE
00:00 - 00:00 #37885 - IP109 Intérêt de l’exome en prénatal : Gestion d’un résultat inattendu dans le cadre d’un syndrome de Stickler.
Intérêt de l’exome en prénatal : Gestion d’un résultat inattendu dans le cadre d’un syndrome de Stickler.

Le séquençage d’exome prend une place grandissante en prénatal dans le cadre du diagnostic des anomalies du développement, avec des indications de plus en plus larges. Dans ce contexte, le recueil des antécédents familiaux et obstétricaux peut permettre d’orienter le diagnostic du fœtus.

 

A travers ce cas clinique, nous illustrons l’importance de l’information donnée au couple en amont pour la gestion de résultats inattendus.

 

 

Motif de consultation : retard de croissance intra utérin (fémur<1er p, humérus<1er p) à 24 SA.

 

Antécédents familiaux :

-       mère : surdité congénitale, myopie, cataracte bilatérale opérée à 32 ans. Taille 1m55.

-       père : myopie.

Antécédents obstétricaux :

-       Interruption médicale de grossesse (IMG) en 2012 à 24 SA pour séquence de Pierre Robin, os longs courts et thorax étroit, pas d’examen fœtopathologique, caryotype normal.

-       1 fille née en 2015

-       3 fausses couches spontanées.

 

Il est proposé une amniocentèse pour caryotype et ACPA, attitude habituelle dans notre centre devant un RCIU isolé, et séquençage d’exome, dans l’hypothèse d’un syndrome de Stickler de transmission maternelle. Cette suspicion diagnostique est abordée avec le couple.

 

Le caryotype et l’ACPA sont normaux. Le séquençage d’exome identifie deux variants dans le gène COL11A1 : un variant d'épissage (c.4033-1G>T), de classe 5, hérité de la mère, et un variant faux-sens (c.1306C>T), de classe 4, hérité du père.

 

Les variants bialléliques du gène COL11A1 sont responsables de deux tableaux cliniques : la fibrochondrogénèse, qui se manifeste par une atteinte osseuse sévère souvent responsable d'un décès néonatal, et le syndrome de Stickler récessif, qui associe surdité profonde, myopie sévère souvent compliquée de décollement de rétine et fente palatine, et dans lequel l’atteinte osseuse n’est pas habituelle.

 

Les explorations sont complétées par un scanner osseux fœtal, qui retrouve des os longs courts et trapus, sans argument pour une fibrochondrogenèse mais ne permettant pas de l'exclure formellement. Il est donc conclu que le fœtus présente probablement un phénotype de sévérité intermédiaire entre la fibrochondrogénèse et le syndrome de Stickler récessif. Par ailleurs, l’analyse de l’ADN du fœtus de la grossesse de 2012 retrouve les deux variants du gène COL11A1.

 

Le couple formule une demande d’IMG.

 

 

En conclusion, le diagnostic de syndrome de Stickler chez la mère a permis de poser l’indication d’exome et d’aider le couple à anticiper les résultats du fœtus dans ce contexte de retard de croissance d’allure isolée à 24 SA. L’existence d’un deuxième variant d’origine paternelle aurait pu être anticipée davantage à la lumière du phénotype présenté par le fœtus de la précédente grossesse interrompue. Ce résultat, en affinant le pronostic, a aidé le couple dans sa prise de décision concernant l’issue de la grossesse. Il a également permis de confirmer le diagnostic de syndrome de Stickler chez Madame et de mettre en place un suivi adapté.


Cécile PRUD'HOMME, Jean Madeleine DE SAINT AGATHE, Boris KEREN, Sandrine MARLIN, Delphine HERON, Daphné LEHALLE (PARIS)
00:00 - 00:00 #37912 - IP116 Comparaison de deux interventions de prévention familiale du cancer colorectal multifactoriel : appel téléphonique par étudiant versus consultations de génétique.
Comparaison de deux interventions de prévention familiale du cancer colorectal multifactoriel : appel téléphonique par étudiant versus consultations de génétique.

Introduction :

Le cancer colorectal (CCR), avec 47 000 nouveaux cas par an, est la deuxième cause de mortalité par cancer en France avec 17 000 décès par an. Sa forme multifactorielle représente 95% des cas, dont 15% surviennent chez un apparenté au premier degré d’une personne atteinte de CCR au préalable. En effet, la prévention coloscopique de ces apparentés recommandée par la HAS, dès 45 ans, tous les 5 ans au minimum et sans limite d’âge, est mal suivie, comme retrouvé pour chacun des 27 cas que nous avons observé. L’objectif de cette étude est de comparer l'impact de deux interventions de prévention familiale coloscopique du CCR multifactoriel.

Méthodes :

Pour la première intervention, une étudiante en médecine avait appelé des personnes atteintes de CCR multifactoriels non adressées en consultation de génétiques (suspicions de formes monogéniques exclues) pour recenser leurs apparentés du premier degré en âge de bénéficier de la prévention coloscopique et préciser leur statut coloscopique, envoyant des documents informatifs pour ces apparentés.

La seconde intervention était faite à l’occasion de consultations de génétique, au cours desquelles les apparentés du premier degré de personnes atteintes de CCR multifactoriel, en âge de bénéficier de la prévention coloscopique, étaient recensés, leur statut coloscopique précisé et le même document informatif remis à leur intention.

Afin de mesurer les impacts sur la prévention familiale des apparentés sans suivi coloscopique, les mêmes personnes ont été rappelées par une étudiante, dans les deux ans après l’intervention.

Résultats :

 

L’appel téléphonique accompagné d’envoi du document informatif, de 31 personnes atteintes de CCR multifactoriel, ayant 81 apparentés, dont 29% bénéficiaient du dépistage coloscopique et 44% étaient de statut coloscopique inconnu, avait recensé 22 apparentés sans suivi coloscopique. Parmi eux, 7 ont commencé la prévention coloscopique dans l’année suivant l’intervention, soit 32 % (IC : 12% - 51%). En consultation de génétique pour 26 index ayant 84 apparentés, 52 étaient sans suivi coloscopique. Parmi eux, 20 ont commencé leur suivi dans les deux ans suivant la consultation, soit 44 % (IC : 25% - 53%).

 

Discussion :

La comparaison de l'impact de ces deux interventions de prévention familiale coloscopique du CCR multifactoriel, améliorant chacune, à 2 ans, la prévention des apparentés sans suivi, de 32 % (IC : 12% - 51%) pour l’appel estudiantin et 44 % (IC : 25% - 53%) pour la consultation de génétique ; montre l’absence de supériorité significative. Ces deux types d’interventions, complémentaires sont à encourager.


Laury NICOLAS (CLERMONT FERRAND), Anna SEROVA-ERARD, Marine JARY, Simon REY, Elise HIVERT, Mathilde MORIO, Morgane HELYON, Caroline PETORIN, Agnes VIMAL, Julien SCANZI, Armand ABERGEL, Anne-Sophie JARROUSSE, Carole CHEVENET, Camille DARCHA, Claude DARCHA, Jacques-Olivier BAY, Denis PEZET, Johan GAGNIERE, François CORNELIS
00:00 - 00:00 #37915 - IP117 Prévention du Cancer Colorectal Familial : Analyse des Causes d'Échec.
Prévention du Cancer Colorectal Familial : Analyse des Causes d'Échec.

Introduction :

Le cancer colorectal (CCR), avec 47 000 nouveaux cas par an, est la deuxième cause de mortalité par cancer en France avec 17 000 décès par an. Sa forme multifactorielle représente 95% des cas, dont 15% surviennent chez un apparenté au premier degré d’une personne atteinte de CCR au préalable. En effet, la prévention coloscopique de ces apparentés recommandée par la HAS, dès 45 ans, tous les 5 ans au minimum et sans limite d’âge, est mal suivie, comme retrouvé pour chacun des 27 cas que nous avons observé. L’objectif de cette étude est de préciser les causes d’échec de la prévention coloscopique familiale pour ces 27 cas.

Patients et Méthodes :

Les patients ont été recrutés à partir des informations familiales recueillies systématiquement dans l’Unité de Bilan et Oncologie digestive du CHU de Clermont-Ferrand. Le critère d’inclusion était d’avoir un apparenté du premier degré atteint de CCR au moins un an avant le patient. Les critères d’exclusion étaient : patient atteint de forme monogénique, décédé ou en soins palliatifs. Les patients ont été contactés par téléphone avec questionnaire standardisé.

Résultats :

Les causes d'échec de la prévention familiale du CCR multifactoriel chez 27 personnes atteintes après un premier cas préalable au premier degré étaient : dans 5 cas, les patients ignoraient leur antécédent familial (appris à l’occasion de leur propre diagnostic), dans 7 cas, l’ignorance par les médecins traitants de l’antécédent familial de leur patients, dans 7 cas, les patients ignoraient la recommandation de prévention coloscopique les concernant, dans 7 cas, les patients repoussaient les coloscopies par défaut de compliance et dans 1 cas la coloscopie avait été repoussée en raison de la pandémie.

Discussion-Conclusion :

Quatre causes d'échec principales de la prévention familiale du CCR multifactoriel ont été identifiées pour les personnes atteintes après un premier cas préalable au premier degré : ignorance de l’antécédent familial par le patient ou par son médecin traitant ou encore de la recommandation de prévention coloscopique les concernant et enfin le défaut de compliance.

Ce travail met en évidence qu’une meilleure sensibilisation des patients aux antécédents familiaux apparait souhaitable.

L’importance de la communication, intra-familiale et médecin-patient, apparait une fois de plus essentielle.

La non-information de l'antécédent familial de CCR au médecin traitant souligne la nécessité de prendre le temps de recueillir rigoureusement les antécédents familiaux.  L’ignorance de la recommandation coloscopique souligne l’importance de prendre le temps de s’assurer de la compréhension de son patient. La consultation de prévention dédiée, envisagée par le ministère de la santé et de la prévention, représente une solution potentielle.


Laury NICOLAS (CLERMONT FERRAND), Anna SEROVA-ERARD, Marine JARY, Jeanne SOCQUET, Mathilde MORIO, Simon REY, Morgane HELYON, Agnes VIMAL, Caroline PETORIN, Julien SCANZI, Armand ABERGEL, Anne-Sophie JARROUSSE, Carole CHEVENET, Camille DARCHA, Claude DARCHA, Jacques-Olivier BAY, Denis PEZET, Johan GAGNIERE, François CORNELIS
00:00 - 00:00 #37928 - IP121 Genomics Data Analysis Facilities in a Biomedical Research Institute.
Genomics Data Analysis Facilities in a Biomedical Research Institute.

Data Analysis Core facility (DAC)provides the Paris Brain Institute (ICM) with structural support and expertise in processing, integrating, and analyzing fundamental and clinical neuroscience research data. The DAC is organized into four divisions: data governance & open science, statistics & methodology, image analysis & AI, and omics analysis. The facility is available to both internal and external research teams and industry. 

The omics analysis division’s activity assists researchers from the study design to data processing, analysis, and interpretation of mainly Next-Generation Sequencing (NGS) data. Our researcher-centered approach allows ICM to exploit the latest technologies for new scientific questions and discoveries 2-5. Essential for the reproducibility and scalability of increasingly complex omics analysis, specialized automated pipelines are developed (using Snakemake and Conda), and implemented on local Illumina Dragen servers, as well as local HPC CPU nodes depending on NGS technology.

For the purpose of fast and in-depth exploration of the results by researchers, the omics division develops dedicated graphical interfaces (QuBy) to explore transcriptomics data from bulk and single-cell RNA-seq experiments, and variants identified in the frame of ICM studies (DejaVu) within a R/Shiny framework. 

 

References

1.    https://dac.institutducerveau-icm.org/

2.    Salam R, Saliou A, Bielle F, Bertrand M, Antoniewski C, Carpentier C, Alentorn A, Capelle L, Sanson M, Huillard E, Bellenger L, Guégan J, Le Roux I. Cellular senescence in malignant cells promotes tumor progression in mouse and patient Glioblastoma. Nat Commun. 2023 Jan 27;14(1):441. doi: 10.1038/s41467-023-36124-9. PMID: 36707509; PMCID: PMC9883514.

3.     Casse, F., Courtin, T., Tesson, C., Ferrien, M., Noël, S., Fauret-Amsellem, A.-L., Gareau, T., Guegan, J., Anheim, M., Mariani, L.-L., Le Forestier, N., Tranchant, C., Corvol, J.-C., Lesage, S., Brice, A., & group (PDG), for the F. P. disease genetics study. (2023). Detection of Atxn2 Expansions in an Exome Dataset: An Underdiagnosed Cause of Parkinsonism. Movement Disorders Clinical Practice.https://doi.org/10.1002/mdc3.13699

4.     Lei, L., Bruneau, A., El Mourabit, H., Guégan, J., Folseraas, T., Lemoinne, S., Karlsen, T. H., Hoareau, B., Morichon, R., Gonzalez‐Sanchez, E., Goumard, C., Ratziu, V., Charbord, P., Gautheron, J., Tacke, F., Jaffredo, T., Cadoret, A., & Housset, C. (2022). Portal fibroblasts with mesenchymal stem cell features form a reservoir of proliferative myofibroblasts in liver fibrosis. Hepatology, hep.32456. https://doi.org/10.1002/hep.32456

5.     Archontidi, S., Marie, C., Gyorgy, B., Guegan, J., Sanson, M., Parras, C., & Huillard, E. (2021). TCF12 controls oligodendroglial cell proliferation and regulates signaling pathways conserved in gliomas [Preprint]. Neuroscience. https://doi.org/10.1101/2021.07.26.453859


Emeline CHERCHAME (Paris), Beáta  GYÖRGY, Thomas GAREAU, Corentin RAOUX, Simang CHAMPRAMARY, Jovana BROCIC, Meryem MEMMADI, Marie COUTELIER, Stephen WHITMARSH, Violetta ZUJOVIC
00:00 - 00:00 #37934 - IP124 UNESS Formation 3e cycle : une plateforme pédagogique numérique pour la formation des étudiants en DES de Génétique Médicale.
UNESS Formation 3e cycle : une plateforme pédagogique numérique pour la formation des étudiants en DES de Génétique Médicale.

Pour l’enseignement du DES (Diplôme d’Études Spécialisées) de Génétique Médicale, le CNEPGM (Collège National des Enseignants et Praticiens en Génétique Médicale) utilise depuis novembre 2022, la plateforme pédagogique UNESS Formation 3e cycle. Intégrée au sein de l’environnement numérique de l’Université Numérique en Santé et Sport (UNESS), cette plateforme est basée sur l’outil Moodle offrant de nombreux outils pour l’enseignement. Accessible par des universitaires et non universitaires, elle regroupe en 2 espaces : la « bibliothèque de cours » et le « parcours de formation ».

La « bibliothèque de cours » met à disposition en accès libre toutes les ressources rattachées à chacune des formations du 3e cycle des études médicales.

Le « parcours de formation » permet de structurer l’enseignement en fonction de la progression de l’étudiant. Pour le DES de génétique médicale, 7 semaines d’enseignements sont organisées au cours des 3 phases (socle, approfondissement, consolidation) : la plateforme permet de donner l’accès aux ressources spécifiquement aux étudiants concernés : support d’enseignements dont e-learning, auto-évaluation, … Grâce au suivi d’achèvement, l’étudiant qui a terminé toutes les activités de la session reçoit un certificat numérique. Pour les étudiants de phase socle (1ère année), un certificat est également édité après validation de l’évaluation de fin d’année. Cette dernière est organisée tous les ans de mi-septembre à mi-octobre grâce à une session spécifique de tests en QCM. Ces certificats permettent de justifier la formation théorique par semestre ou année. La plateforme permet de réaliser un émargement numérique lors des sessions de cours présentiels grâce à un QR code spécifique de chaque demi-journée d'enseignement.

En complément, une section est dédiée à la présentation du DES de génétique médicale et reprend tous les aspects concernant son organisation (stages, enseignements dont consultations simulées), les différentes phases du 3ème cycle, les formations complémentaires (les FST, DIU, master). Elle est destinée à la fois aux étudiants et aux enseignants. 

Tous les contenus dédiés au DES de génétique médicale sur UNESS Formation 3e cycle sont mis à jour par des référents nationaux numériques et par le groupe de travail outils numériques du CNEPGM en collaboration étroite avec la SIGF (Société des Internes et jeunes Généticiens de France). En fonction des réflexions au sein du CNEPGM et de la SIGF, d’autres outils accessibles via Moodle pourront être exploités à l’avenir. La plateforme représente déjà un élément indispensable pour la formation des étudiants inscrits au DES de Génétique Médicale.


Morgane PLUTINO (Nice), Laurent PASQUIER, Evan GOUY, Kevin YAUY, Camille PORTERET, Fanny FERROUL, Hakim BOUAZZAOUI, Manon DEGOUTIN, Chloé GAZIELLO, . CNEPGM, Caroline SCHLUTH-BOLARD
00:00 - 00:00 #37935 - IP125 Mise en place du référentiel de compétences pour l’évaluation des étudiants du DES de Génétique Médicale.
Mise en place du référentiel de compétences pour l’évaluation des étudiants du DES de Génétique Médicale.

La réforme du 3ème cycle des études médicales (R3C) intègre l'évaluation des étudiants par compétences. Ces compétences peuvent se définir comme « un savoir-agir complexe prenant appui sur la mobilisation et la combinaison efficaces d'une variété de ressources internes et externes à l'intérieur d'une famille de situations » (Jacques Tardif) et font appel au savoir, au savoir-faire et au savoir-être. Nous avons constitué au sein du CNEPGM et en collaboration avec la SIGF un groupe de travail visant à établir le référentiel de compétences pour le DES de Génétique Médicale.

Pour ce travail, nous nous sommes inspirés de la maquette du DES de Génétique Médicale, du livret de stage de l'interne édité par le CNEPGM avant la R3C, du référentiel métier publié par le CNEPGM en 2011 ainsi que de référentiels internationaux déjà publiés pour la discipline.

Après un brainstorming, quatre compétences terminales ont été définies : Relation et communication, Génétique Biologique et Génomique, Prise en soin, Grands cadres nosologiques. Chacune de ces compétences terminales a été travaillée en sous-groupe et déclinée en compétences spécifiques, plus détaillées. De nombreuses compétences ont été complétées par des niveaux d’acquisitions (débutant, intermédiaire, compétent), qui visent à évaluer l’autonomie des étudiants pour la compétence donnée. Pour plus de souplesse, ces niveaux d’autonomie ne sont volontairement pas couplés aux différentes phases de la maquette du 3ème cycle. Le référentiel a été validé dans son ensemble par le groupe de travail, par le conseil d'administration du CNEPGM et puis finalement été diffusé aux différentes sociétés savantes (ACLF, AFGC, ANPGM, GFCO, GGC, SFDPI, SFGH, SIGF, SOFFOET, BioinfoDiag).

Ce référentiel est à présent implémenté dans l'outil UNESS compétences au sein de l’environnement numérique proposé par l’UNESS. Accessible depuis un ordinateur ou depuis une application smartphone, il permet à l'étudiant de s'auto-évaluer tout au long de son stage. L'encadrant peut également consulter et déposer son évaluation en regard de l'étudiant. Cet outil fourni donc un support pour suivre la progression de l'étudiant, permettre de valoriser ses acquis pratiques et d’identifier les points à consolider non seulement au cours d’un stage mais aussi tout au long de son cursus de 3ème cycle. L’outil UNESS compétences comprend également le recueil des actes, où l'étudiant doit renseigner le nombre de consultations, analyses et comptes-rendus réalisés durant le stage conformément aux exigences de la maquette du DES.

La dernière étape de ce travail est de déployer cet outil dans l'ensemble des facultés de médecine. Elle nécessitera la collaboration des scolarités et des coordonnateurs de DES ainsi que la formation des responsables de terrain de stage. Ce nouveau référentiel de compétences participera à renforcer la structuration de l’enseignement du DES de génétique médicale et à guider les étudiants dans leur apprentissage.


Caroline SCHLUTH-BOLARD (STRASBOURG), Marc-Antoine BELAUD-ROTUREAU, Odile BOESPFLUG-TANGUY, Valère CACHEUX, Olivier CARON, Auriane COSPAIN, Bérénice DORAY, Fanny FERROUL, Evan GOUY, Alinoë LAVILLAUREIX, François LECOQUIERRE, James LESPINASSE, Laurent PASQUIER, Alain VERLOES, François VIALARD, Agata URBANCZYK, Kevin YAUY, . CNEPGM
00:00 - 00:00 #37583 - IP13 NEXN gene in cardiomyopathies and sudden cardiac deaths: prevalence, phenotypic expression, and prognosis.
NEXN gene in cardiomyopathies and sudden cardiac deaths: prevalence, phenotypic expression, and prognosis.

Background and Aims: Few clinical data are available on NEXN mutation carriers, and the gene’s involvement in cardiomyopathies or sudden death has not been fully established. Our objectives were to assess the prevalence of putative pathogenic variants in NEXN and to describe the phenotype and prognosis of patients carrying the variants.

Methods: DNA samples from consecutive patients with cardiomyopathy or sudden cardiac death/sudden infant death syndrome (SIDS)/idiopathic ventricular fibrillation (IVF) were sequenced with a custom panel of genes. Index cases carrying at least one putative pathogenic variant in the NEXN gene were selected.

Results: Of the 9516 index patients sequenced, 31 were carriers of a putative pathogenic variant in NEXN only, including two with double variants and 29 with a single variant. Of the 29 unrelated probands with a single variant (16 males, median age at diagnosis = 32.0 [26.0-49.0] years), 21 presented with DCM (prevalence: 0.33%), and three presented with HCM (prevalence: 0.14%). Three patients had IVF, and there were two cases of SIDS (prevalence: 0.46%). For patients with DCM, the median left ventricle ejection fraction was 37.5% [26.25-50.0] at diagnosis and improved with treatment in 13 (61.9%). Over a median follow-up period of 6.0 years, we recorded three severe arrhythmic events and two severe hemodynamic events.

Conclusions: Putative pathogenic NEXN variants were mainly associated with DCM; in these individuals, the prognosis appeared to be relatively good. However, severe and early-onset phenotypes were also observed - especially in patients with double NEXN variants. We also detected NEXN variants in patients with HCM and SIDS/IVF, although a causal link could not be established.


Alexis HERMIDA, Flavie ADER, Gilles MILLAT, Guillaume JEDRASZAK, Philippe CHARRON, Estelle GANDJBAKHCH (Paris)
00:00 - 00:00 #37584 - IP14 Prevalence and significance of rare genetic variants in AKAP9 in inherited cardiac diseases.
Prevalence and significance of rare genetic variants in AKAP9 in inherited cardiac diseases.

Background: The scaffolding protein Yotiao (encoded by AKAP9) belongs to a large family of A-kinase anchoring proteins. Although rare genetic variants in AKAP9 have been identified in individuals with long QT syndrome (LQTS) and Brugada syndrome (BS), the putative causal nature of this association is subject to debate. The objectives of the present study were to assess the prevalence of rare, putative, pathogenic variants in AKAP9 and to describe the associated phenotypes.

Methods: In a retrospective study performed at two university medical centers, we assessed consecutive patients with an inherited cardiomyopathy or cardiac arrhythmia and for whom data for AKAP9 were available after sequencing with a custom gene panel. Index cases carrying a single variant of interest in AKAP9 were identified and evaluated.

Results: Out of a total of 3320 patients, we identified 14 index cases (0.42%) carrying a variant of interest in AKAP9; these included two nonsense variants and an in-frame deletion. With the exception of the two nonsense variants (classified as likely pathogenic), all the variants were classified as being of uncertain significance. The phenotypes were varied and included five cases with arrhythmogenic right ventricular cardiomyopathy, two with LQTS, two with BS, two with dilated cardiomyopathy, two with hypertrophic cardiomyopathy, and one with atrioventricular block. Segregation data suggested an association with LQTS. The allele frequencies of the rare variants of interest were significantly higher in the general population in the gnomAD database than in our study population (0.46% vs. 0.21%, respectively; p=0.002).

Conclusion:

Rare AKAP9 variants had a very low prevalence and were associated with great phenotypic heterogeneity. Our data do not suggest that AKAP9 variants have a causal role in inherited cardiac diseases other than LQTS and indicate that AKAP9 screening is of limited clinical utility.

 


Alexis HERMIDA, Flavie ADER, Guillaume JEDRASZAK, Véronique FRESSART, Philippe CHARRON, Estelle GANDJBAKHCH (Paris)
00:00 - 00:00 #37981 - IP147 Mise en place d’un pipeline pour l’analyse de variations de structure en séquençage long-read Pacific Biosciences.
Mise en place d’un pipeline pour l’analyse de variations de structure en séquençage long-read Pacific Biosciences.

La génétique est un domaine en plein essor, les multiples avancées techniques permettent une meilleure exploration de certains évènements comme les variations structurales. Des méthodes d’analyses, tel que le séquençage long-read, sont en cours de développement.  Afin d’appréhender l’utilité diagnostique du long-read dans le domaine des variations de structure, le laboratoire de génétique de Toulouse a entrepris la mise en place d’une analyse PacBio par Sequel® IIe. Quatre échantillons de quatre patients ont été testés et ont permis l’élaboration du pipeline d’analyse. Les données obtenues après séquençage permettent la détection d’une moyenne de 24 000 variations par échantillon. Le patient 1 présente trois évènements à identifier, le patient 3 en a deux, les patients 2 et 4 en ont un. Parmi ces variations, trois ont été retrouvées de manière exacte et deux semblent être issues d’un unique réarrangement complexe partiellement détecté. Plusieurs paramètres s’avèrent être décisifs à la performance des outils, comme un génome de référence précis qui permet un meilleur alignement. De même, des scores de qualité de séquençage élevés ainsi qu’une profondeur moyenne importante augmentent l’exactitude et la précision de détection. Au total, les outils sont encore en développement et leurs performances varient entre eux. Actuellement, les outils sont efficaces dans l’identification de réarrangements simples. Le traitement des données complexes ou dans les régions répétées reste à améliorer malgré le progrès par rapport au séquençage short-read. Des études de plus grande ampleur sont en cours et permettraient d’uniformiser les méthodes techniques et l’établissement de recommandations d’analyse.


Mathys WEBER (Toulouse), Claire CIOLINO, Laurence BOUNEAU, Christophe HABIB, Cédric LE CAIGNEC
00:00 - 00:00 #38001 - IP152 Epigénétique et tabagisme.
Epigénétique et tabagisme.

       Le tabagisme est  associé à plusieurs altérations épigénétiques, ce qui signifie qu'il peut modifier les marques chimiques sur l'ADN et influencer l'expression des gènes sans changer la séquence d'ADN elle-même. Ces altérations épigénétiques notamment la méthylation de l’ADN ont des effets néfastes sur la santé chez les fumeurs et contribuent au développement et à la progression de diverses maladies, telles que le cancer, les maladies pulmonaires et cardiovasculaires et l'infertilité masculine.

       Ce travail  a pour objectifs  l’analyse des différentes modifications épigénétiques et la recherche d’un lien éventuel entre l'épigénétique et le tabagisme.

       Plusieurs études suggèrent que la fumée de cigarette a un effet sur l’état de méthylation de l’ADN qui  est catalysée par les ADN méthyltransférases (DNMT). certaines montrent que l’expression de DNMT1 est augmentée dans les tissus pulmonaires des fumeurs, ces derniers sont recrutées lorsque la cellule repère des anomalies dans la séquence nucléotidique des gènes, afin d’inactiver le ou les gène(s) concerné(s). Bien que la fumée de cigarette induise une hyperméthylation spécifique de certains gènes, l’exposition à cette dernière induirait une hypométhylation globale de l’ADN, correspondant  alors à une augmentation de la transcription d’un certain nombre d’autres gènes. Des sites CpG de la région promotrice des gènes Aryl Hydrocarbons Receptor Repressor ; CYP1B1 et aldéhyde déshydrogénase 3A1 ont été notamment retrouvés déméthylés chez des fumeurs réguliers. Cette hypométhylation se traduit par une surexpression des gènes concernés et ainsi une hausse de la réponse de l’organisme aux xénobiotiques présents dans la fumée de cigarette. Parmi les sites CpG liés au tabagisme, trois ont été précédemment identifiés comme étant associés au risque de cancer du poumon (AHRR-cg0557921, F2RL3-cg03636183 et ALPPL2-cg01940273) et des travaux récents ont identifié CIRBP comme étant hypométhylé dans des cas de métastases ganglionnaires occultes dans des cas de cancer du poumon non à petites cellules.

Une association entre les variants communs dans le groupe de gènes de la sous-unité nAChRs CHRNA5—CHRNA3CHRNB4 sur le chromosome 15q25 et le risque de cancer du poumon a été rapporté dans trois études d’association pangénomique.  Une étude récente a également constaté que la méthylation de l'ADN dans trois régions associées aux gènes SLC9A1, SLC1A5 et TNRC6C était associée au risque de maladies cardiovasculaires.

    En conclusion, ces études qui explorent  les nouvelles régions de méthylation de l'ADN associées à différentes pathologies auront des implications importantes pour l'amélioration de la prédiction du risque clinique. Par ailleurs, le profil de méthylation de l'ADN et les altérations induites par le tabagisme aident à distinguer les anciens fumeurs des non-fumeurs et peuvent être utilisés pour prédire le risque de développement d'une maladie.


Sabah HANACHI (Constantine, Algérie), Karima SIFI, Manel HIOUR, Ikram KHENNOUF, Manar MEDJDOUB, Salima ZEKRI, Karima BENEMBAREK, Noreddine ABADI
00:00 - 00:00 #38002 - IP153 Communication des résultats des tests génétiques : les patients préfèrent-ils la transmission par téléphone?
Communication des résultats des tests génétiques : les patients préfèrent-ils la transmission par téléphone?

Contexte: Alors que la consultation initiale a toujours lieu en présentiel, la transmission des résultats lors d’un appel téléphonique sans rendez-vous préalable est une pratique courante dans notre centre, et est même majoritaire en contexte prénatal. Ce rendu téléphonique est suivi d’une consultation en présentiel au besoin. Cette pratique repose notamment sur la supposition que les contraintes de distance, de disponibilité et d’organisation personnelle des patients rendent difficile un suivi en présentiel rapidement après l’obtention du résultat. Un contact téléphonique impromptu est aussi plus simple à effectuer pour que le patient obtienne le résultat en temps opportun. Cependant, face à ces arguments « pratiques », nous avons souhaité déterminer si cette option serait celle réellement choisie par les patients, ou s’ils préfèreraient une transmission de résultat lors d’une consultation en présentiel ou en télémédecine avec un rendez-vous fixé à l’avance. La littérature nous apporte très peu d’éléments sur le sujet, les études y ayant trait ont le plus souvent été consacrées aux dépistages en oncogénétique, ou à la télémédecine de façon générale (faisabilité/acceptabilité), et généralement sans l’urgence d’avoir à rendre un résultat comme en contexte prénatal.

Méthodologie: Nous visons à recruter dans un premier temps une cinquantaine de patients ou de parents de patients à qui un résultat génétique a été communiqué dans les 1 à 2 mois précédents. Un questionnaire en ligne sera envoyé aux participants afin d’évaluer leur niveau de satisfaction quant au mode de transmission utilisé pour la communication de leurs résultats, leurs préférences parmi les différents modes de transmission possibles, et les principaux facteurs déterminant ces préférences (distance géographique, contraintes de temps, difficultés à s’absenter de son travail, coûts de transport, contexte de l’annonce, possibilité d’être dans son propre espace lors d’un moment de vulnérabilité etc.). Notre projet est en évaluation au comité d’éthique de la recherche du CHU Ste-Justine. Le recrutement débutera sous peu.

Analyse des résultats: Nous effectuerons une analyse descriptive des résultats du questionnaire, ainsi que des comparaisons entre les préférences des participants selon la nature du résultat (positif, négatif ou incertain) et son contexte (prénatal ou non, dépistage familial) …

Conclusion: Les résultats de cette étude permettront de mieux cerner les attentes des patients et ainsi d’adapter en conséquence nos pratiques. Avec l’avènement de nouvelles technologies de télémédecine, ces résultats pourront éclairer sur l’intégration de ces technologies dans les pratiques d’annonce de résultats en génétique médicale.


Claudia AZUELOS (Sherbrooke, Canada), Marie-Ange DELRUE, Marie-Line JACQUEMONT, Anne-Marie LABERGE
00:00 - 00:00 #38003 - IP154 Du projet BANCCO au projet BANCCO+ : BAnque Nationale des CNVs COnstitutionnels +, où en est-on ?
Du projet BANCCO au projet BANCCO+ : BAnque Nationale des CNVs COnstitutionnels +, où en est-on ?

Contexte, objectifs

Environ 80% des maladies rares sont d’origine génétique. Si la plupart sont dues à des variation nucléotidique (SNV) pathogènes, environ 10% des troubles du neurodéveloppement (TND) sont causés par une Variation du Nombre de Copies (CNV). Depuis 2007, plus de 200 000 Analyses Chromosomiques sur Puce à ADN (ACPA) ont été réalisées en France, essentiellement pour des patients avec un TND isolé ou syndromique.

Le projet BANCCO+ est une extension de la base de données BANCCO, il est financé par l’ANR au titre de France 2030. Trois partenaires (HCL, AMU et UPO), 5 associations et réseaux de professionnels (AChroPuce, ACLF, ANPGM, NGS-Diag, SOFFOET), 2 FSMR (AnDDI-rares, Defiscience), 1 CRMR (CLAD), 1 ERN (ITHACA) et DEFIDIAG (PFMG2025) contribuent à ce projet qui a pour objectifs :

1. Au niveau du soin

• D’augmenter l’inclusion des patients étudiés par ACPA dans BANCCO+, en lien avec les laboratoires de diagnostic du réseau AChroPuce et de l'ACLF, avec l’ambition d’atteindre 100 000 patients en 2028. Par comparaison DECIPHER contient actuellement 38 000 patients et BANCCO+ 29 000.

• D’inclure les CNV identifiés par Séquençage Haut Débit (SHD) d’Exome et de Génome en lien avec les laboratoires affiliés à l’ANPGM et au réseau NGS-Diag

• D’inclure les CNV identifiés dans le projet pilote DEFIDIAG (Génome en trio) du PFMG2025

• De créer un répertoire dédié aux CNV identifiés chez les fœtus atteints de syndromes malformatifs en collaboration avec la SOFFOET

De proposer des outils d'annotation efficaces pour aider à l'interprétation médicale

2. Au niveau scientifique

De décrire l’épidémiologie des CNV identifiés, dans le cadre du diagnostic, dans une large cohorte de patients présentant soit un TND, soit une ou plusieurs malformations fœtales / anomalies du développement, en particulier pour les CNV de très petites tailles

D’identifier les nouveaux syndromes microdélétionnels (ou leur duplication en miroir)

D’identifier de nouveaux gènes impliqués dans les TND

De mieux comprendre l’organisation de notre génome

Résultats, perspectives

La première année du projet BANCCO+ a essentiellement été consacrée aux aspects réglementaires (accord de consortium, élaboration de chartes), à la mise en place du comité scientifique et éthique, et à la constitution d’un groupe « curation ». Le travail de terrain a également repris pour aider les centres qui réalisent des ACPA à incrémenter BANCCO+. En 1 an, 7294 CNV cas issus de 3853 patients ont été adressés par 12 centres à la base de données BANCCO+.  Enfin, des discussions avec les porteurs de DEFIDIAG et du réseau NGS-DI ont débutées.

Les perspectives de BANCCO+ sont d'assister les biologistes médicaux dans l'interprétation des CNV dans le cadre du diagnostic, y compris dans le cadre de l’analyse de données de WGS des laboratoires de biologie médicale FMG SeqOIA et AURAGEN, et de s'interfacer avec le futur Collecteur et Analyseur de Données (CAD).



Christophe BEROUD, Thoueiba SAANDI, Damien SANLAVILLE (LYON), Estelle MENORET, Hanitriniaina RABEONY, Sihem KHEDDOUCI, Frédéric BILAN, Delphine CORTIAL, Sylvie JAILLARD, Amélie PITON, Valérie MALAN, Jean MULLER
00:00 - 00:00 #38005 - IP155 COhorte de Recherche Translationnelle sur le syndrome de Bardet-Biedl (BBS) et le syndrome d’ALström (ALMS) : point d’étape d’un outil de collecte de données d’histoire naturelle de 2 ciliopathies.
COhorte de Recherche Translationnelle sur le syndrome de Bardet-Biedl (BBS) et le syndrome d’ALström (ALMS) : point d’étape d’un outil de collecte de données d’histoire naturelle de 2 ciliopathies.

La cohorte COBBALT est l’acronyme de « COhorte de Recherche Translationnelle sur le syndrome de Bardet-Biedl (BBS) et le syndrome d’ALström (ALMS)». Ces deux syndromes sont des ciliopathies emblématiques caractérisées par des manifestations cliniques qui s’avèrent très variables (en intra ou inter familial) et qui peuvent toucher de nombreux organes. Les 3 manifestations cliniques les plus invalidantes sont une dégénérescence rétinienne précoce, une obésité importante et précoce, et une altération possible de la fonction rénale. L’ALMS se distingue par l’apparition possible : d’une insulino résistance avec un diabète précoce, d’une surdité de perception et d’une cardiomyopathie précoce ou tardive. Le BBS est génétiquement très hétérogène avec au moins 24 gènes (BBS) impliqués alors que l’ALMS est dû à des variations pathogènes dans un seul gène (ALMS1).

COBBALT est une cohorte qui inclura à terme 350 patients (250 BBS/BBS-Like et 100 ALMS) suivis chacun à raison d’une visite médicale annuelle pendant 5 ans avec une période d’inclusion de 10 ans. Tout patient de tout âge atteint de BBS ou ALMS au niveau du territoire national peut être inclus (une visite de consentement obligatoire peut-être suivie d’un recueil des données à distance). Il en découle une durée d’étude de 15 ans avec pour objectifs principaux de décrire l’histoire naturelle clinique et biologique du syndrome, d’étudier la progression et les conséquences de la perte visuelle, de l’obésité, du diabète, de l’altération du rein, de découvrir de nouvelles associations pathologiques notamment liées au vieillissement ou à des systèmes non explorés systématiquement, d’effecteur des corrélations phénotype/génotype et d’analyser la qualité de vie des patients (avec de plus un continuum de la biobanque déjà existante).

A ce jour plus de 127 malades (dont 106 BBS) ont été inclus et sont suivis régulièrement. La structure et méthodologie de recueil (principes FAIR, HPO, codification) sera présentée avec comme objectif une interopérabilité future avec d’autres bases de données.  Les données préliminaires de ce point d’étape viseront à présenter notamment les données épidémiologiques initiales de COBBALT.

COBBALT a également pour but d’aider à développer plus facilement des collaborations Européennes et Internationales dans la perspective de recherche translationnelle et de pouvoir faciliter le recrutement pour les essais cliniques actuels et futurs.


Anaïs PHILIPPE (Strasbourg), Sylvie ROSSIGNOL, Jean MULLER, Nathalie GOETZ, Cathy OBRINGER, Camille MARIN, Hélène DOLLFUS
00:00 - 00:00 #38006 - IP156 Coségrégation d’un syndrome d’Aarskog-Scott et d’un syndrome de Marfan dans une famille. Antagonisme FGD1/FBN1 sur les atteintes squelettiques ?
Coségrégation d’un syndrome d’Aarskog-Scott et d’un syndrome de Marfan dans une famille. Antagonisme FGD1/FBN1 sur les atteintes squelettiques ?

Nous rapportons ici, l’observation d’une famille nucléaire où coségrègent un syndrome d’Aarskog-Scott et un syndrome de Marfan. Notre cas index, un patient de 63 ans est adressé à la consultation de Génétique en raison d’une suspicion de maladie de Marfan devant l’association d’un anévrisme de la racine aortique opéré en 2021, d’une insuffisance mitrale sur rupture de cordage et d’un habitus marfanoïde. Par ailleurs un syndrome d’Aarskog-Scott est évoqué chez lui depuis le diagnostic de l’affection chez un de ses neveux, issu d’une de ses 2 sœurs, conductrice de l’affection et, d’un aspect compatible du visage (hypertélorisme, notamment). L’examen clinique montre une taille de 187cm, un aspect facial compatible avec un syndrome d’Aarskog-Scott, mais l’absence d’anomalies d’extrémités et pour l’évaluation des critères diagnostiques de Marfan, un score systémique de 4/16 critères évalués, en sus du critère majeur aortique. La recherche du variant familial non-sens NM_004463.3(FGD1):c.478C > T ou p.(Gln160*) chez le patient confirme le syndrome d’Aarskog-Scott et l’analyse d’un panel de 50 gènes « Marfan et Apparentés » identifie le variant NM_000138.5(FBN1) :c.3963A > G ou p.(Thr1321=) dont les études fonctionnelles à partir de tubes PAXgene confirment l’impact supposé sur l’épissage (cf. autre communication). Le patient présente donc l’association singulière d’un syndrome de Marfan et d’un syndrome d’Aarskog-Scott. L’enquête familiale est en cours et les résultats seront présentés. Plusieurs constatations peuvent cependant être soulignées : 1- Il a été évoqué dans la littérature la présence possible de dilatation de la racine aortique avec l’âge chez les patients atteints d’Aarskog-Scott. Notre patient présente ici un phénotype aortique plutôt modéré (chirurgie de remplacement aortique à 61ans), sans argument pour un effet cumulatif des deux défauts génétiques sur le phénotype aortique. 2- L’absence d’anomalie des extrémités chez le patient, aussi bien dans le spectre phénotypique « Aarskog-Scott » que « Marfan », évoque un possible antagonisme des deux défauts génétiques sur le phénotype squelettique.


Guillaume ROLLAND, Clément ESCHAPASSE, Caroline BEUGNET, Yuliya PETROV, Camille SOULLIER, Méderic JEANNE, Annick TOUTAIN, Paul GUEGUEN, Camille CENNI, Aurélie PLANCKE, Philippe KHAU VAN KIEN (Nîmes)
00:00 - 00:00 #38008 - IP157 Les marqueurs moléculaires et leur application en science médico-légale: de l’électrophorèse capillaire au séquençage massif en parallèle.
Les marqueurs moléculaires et leur application en science médico-légale: de l’électrophorèse capillaire au séquençage massif en parallèle.

L’analyse de l’ADN constitue un élément fondamental de la science médico-légale moderne depuis plus de trois décennies. Les flux de travail prédominants utilisés dans le profilage médico-légal de l’ADN comprennent la réaction de polymérisation en chaîne (PCR) et l'électrophorèse capillaire (CE). Cependant, les limites de la technologie CE ont incité les scientifiques à explorer des méthodes d’analyse alternatives telles que le séquençage massif en parallèle (MPS). La technologie MPS offre une myriade d’avantages tels qu’un débit d’échantillons amélioré, le multiplexage des loci génétiques et une précision de détection accrue. Dans notre étude, nous avons utilisé le flux de travail MPS adapté à l'analyse médico-légale de l'ADN à l'aide de la technologie MiSeqFGx™ Forensic Genomics System (Verogen) contenant 27 STR autosomiques, 7 X-STR, 24 Y-STR, 94 SNP autosomiques d'identification humaine (iSNP), 56 SNP d'ascendance autosomique et 24 SNP associés à des caractéristiques visibles de l'extérieur (EVC). Un total de 57 échantillons médico-légaux complexes ont été utilisés pour préparer des librairies à l'aide de « The ForenSeq™ DNA Signature Prep Kit » qui cible plus de 200 marqueurs médico-légaux pertinents en une seule réaction. Nous avons comparé les données MPS aux données CE obtenues à l'aide de « The PowerPlex® Fusion 6C (Promega) » parallèlement au kit « Investigator QS 24 Plex (QIAGEN) ». Nos résultats de CE ont présenté de nombreux rapports complexes tels que des échantillons contenant des mélanges d'ADN, des profils invalides, des problèmes d'ADN dégradé et de détermination du sexe. La technologie MPS a permis une analyse plus approfondie de nos données en ajoutant en moyenne 2 à 6 marqueurs dans les mélanges d'ADN, résolvant ainsi les problèmes de bégaiement et d'abandon d'allèles et permettant la détection de 10 fois plus de données que la CE dans le cas d'échantillons dégradés et de profils invalides. Ces avantages rendent le MPS plus efficace dans les études de cas, permettant une meilleure interprétation des profils génétiques, des avantages distincts dans la détection des limites de l'hétérozygotie isoallèle et spécialement une rectification  des interprétations causées par une distribution déséquilibrée du taux de couverture allélique dans l'application de la CE.


Asma ATTAOUI, Ali SAAD (SOUSSE, Tunisie), Amel HAJ KHELIL SAAD
00:00 - 00:00 #37594 - IP16 De FIND à DEFIDIAG-DS : Comment l'étude de l'impact du rendu de données secondaires aux patients/parents vient-elle nous guider dans la gestion des données incidentes ?
De FIND à DEFIDIAG-DS : Comment l'étude de l'impact du rendu de données secondaires aux patients/parents vient-elle nous guider dans la gestion des données incidentes ?

Le développement du SHD a permis une augmentation exponentielle du diagnostic primaire (DP) des maladies rares, mais il expose au risque de mettre en évidence des données additionnelles (DA) (données incidentes (DI) ou données secondaires (DS)). Ces informations, qui ont un intérêt potentiel pour les patients/familles, peuvent aussi être source d’inquiétude. Les conditions de leur rendu sont débattues dans le monde et particulièrement en Europe et en France. L’Agence de la BioMédecine a émis en 2020 des recommandations sur le sujet et la révision de la loi de Bioéthique en 2021, en attente du décret d’application, permet maintenant le rendu des DI en pratique courante, entrainant des modifications dans l’information et le processus de consentement.

En parallèle, la FHU-TRANSLAD a mené depuis 7 ans des études centrées sur la question des DA.  FIND (340 patients, 3 centres, séquençage de l'exome, 3 catégories de DS : groupe 1 maladies « actionnables », groupe 2 conseil génétique, groupe 3 pharmacogénétique) avait pour but d’étudier en situation réelle les préférences des patients et les enjeux médicaux, économiques et psychologiques du rendu des DS. DEFIDIAG-DS (1275 patients, 13 centres, séquençage du génome, 1 catégorie de DS : maladies « actionnables ») a permis d'approfondir l'impact des discours médicaux et le processus de décision et d’appropriation des résultats des parents lorsqu'il s'agit de leur propre santé. Les 2 études ont une méthodologie mixte, quantitative et qualitative, longitudinale (jusqu’à 12 mois post-rendu des résultats) alliant la réalisation d’entretiens à des questionnaires spécifiques et standardisés.

Les résultats soulignent la grande satisfaction et l’absence de regret des patients même s’il peut exister un impact psychologique, en particulier dans les situations de vulnérabilité préexistante. Une majorité de patients décrivent un impact sur leur prise en charge quand une prédisposition à une pathologie à révélation tardive a été mise en évidence. 

D’un point de vue organisationnel, les patients soulignent l’importance d’avoir des temps d’information et de rendu séparé DP/DA au sein d’une même journée, permettant de diminuer la confusion entre DP et DA, et d’une coordination par le généticien de leur parcours de soin avec les spécialistes.

Les résultats des 2 études permettent d'accroître les connaissances sur la perception et l'impact des DA et donnent des pistes en matière d'information, d'annonce et de prise en charge.  Ces études soulignent l'importance d’un accompagnement pluridisciplinaire, notamment psychologique, de ce « diagnostic opportuniste présymptomatique » dont les effets sont difficiles à anticiper pour les patients, d'autant plus que leur motivation principale reste la recherche d'un diagnostic étiologique pour le DP et d'une éventuelle actionnabilité.

Afin de consolider ces résultats, l’étude FIND est poursuivie à 10 ans et nous réalisons actuellement les suivis à 1 an de DEFIDIAG-DS.

 


Eléonore VIORA-DUPONT (Dijon), Françoise ROBERT, Bénédicte GERARD, Marion BOUCTOT, Marie-Laure ASENSIO, Christel THAUVIN, Christophe PHILIPPE, Delphine HÉRON, Damien SANLAVILLE, Sylvie ODENT, Consortium FIND, Consortium DEFIDIAG-DS, Nicolas MEUNIER-BEILLARD, Catherine LEJEUNE, Hélène DOLLFUS, Marcela GARGIULO, Christine BINQUET, Laurence FAIVRE
00:00 - 00:00 #38017 - IP160 EstiAge : Un outil pour estimer l'age d'un variant.
EstiAge : Un outil pour estimer l'age d'un variant.

1.         Introduction

In the last decades, a huge number of genetic variants associated to diseases and phenotypes have been identified. By observing linked genetic markers, it is possible to estimate the number of generations that separate the current carriers from their supposed common ancestor, from whom they inherited this variant. These estimations are particularly relevant to understand disease spread in populations. They confirm that rare variants are often relatively recent.

2.         Implementation

EstiAge [1] relies on linkage disequilibrium (LD) decay to estimate the age (in number of generations) of the most recent common ancestor (MRCA) carrying this variant. The idea is to measure the length of the haplotype containing this variant that is shared by all the current carriers. The shorter the haplotype, the older the variant. To do so, a set of markers (microsatellites) shared by all the carriers is used. The allelic differences at the individual level for these markers serve to establish the limits of the common haplotype.

3.         Improvements

This new version of EstiAge aims to simplify user experience and is available as a webservice on https://lysine.univ-brest.fr/estiage where the user can provide microsatellite data for a set of samples carrying the variant of interest. The service will then construct an EstiAge input file and subsequently estimate the variant's age. EstiAge can also be downloaded as a Java Archive so as to be executed locally in order to preserve data privacy.

As pointed by [2], the main drawback of EstiAge was its restriction to microsatellite data. In this version, we addressed this issue and EstiAge can now also be used on the SNPs/INDELs contained in a VCF file. In this case, as proposed in [3], homozygous variants will serve as markers during the haplotypes reconstruction.

4.         Use Case

EstiAge was successfully used to estimate the age of the Phe508del mutation of the CFTR gene and involved in Cystic Fibrosis [4].

Acknowledgements

We thank Thomas Martiny and Tom Guyader for their contribution to this work.

References

1.            E. Genin, A. Tullio-Pelet, F. Begeot, S. Lyonnet, et L. Abel. Estimating the age of rare disease mutations: the example of Triple-A syndrome. J Med Genet, vol. 41, no 6, p. 445‑449, juin 2004, doi: 10.1136/jmg.2003.017962.

2.            L. C. Gandolfo, M. Bahlo, et T. P. Speed. Dating rare mutations from small samples with dense marker data. Genetics, vol. 197, no 4, p. 1315‑1327, août 2014, doi: 10.1534/genetics.114.164616.

3.            I. Mathieson et G. McVean. Demography and the Age of Rare Variants. PLoS Genet, vol. 10, no 8, p. e1004528, août 2014, doi: 10.1371/journal.pgen.1004528.

4.            P. Farrell et al. Estimating the age of p.(Phe508del) with family studies of geographically distinct European populations and the early spread of cystic fibrosis. Eur J Hum Genet, vol. 26, no 12, p. 1832‑1839, déc. 2018, doi: 10.1038/s41431-018-0234-z.


Thomas E. LUDWIG, Emmanuelle GÉNIN (BREST)
00:00 - 00:00 #38030 - IP164 Évaluation de la prévalence de la maladie de Fabry chez les patients douloureux chroniques : les leçons des études Doufab et Doufabis.
Évaluation de la prévalence de la maladie de Fabry chez les patients douloureux chroniques : les leçons des études Doufab et Doufabis.

La maladie de Fabry (MF) est une maladie lysosomale multisytémique liée au chromosome X, causée par un déficit en alpha-galactosidase. Les signes de la maladie apparaissent plus tôt et sont plus sévères chez les hommes que chez les femmes. La myocardiopathie, l'insuffisance rénale et les signes neurologiques, comprenant les douleurs chroniques et les neuropathies périphériques, sont les signes les plus fréquents. La disponibilité de deux thérapies enzymatiques, ainsi que d'une molécule chaperonne pour certains patients éligibles, permet aujourd'hui d'offrir un traitement spécifique et efficace aux patients. La prévalence de la MF est estimée entre 1/40 000 et 1/117 000. La fréquence de la MF a déjà été estimée dans plusieurs séries de patients présentant un seul signe de MF. Cependant, aucune donnée n'est disponible sur la prévalence de la MF dans les populations de patients souffrant de douleurs chroniques d'origine inconnue. Les acroparesthésies et les crises douloureuses sont rapportées chez la grande majorité des patients au cours de l'évolution de la maladie, et peuvent être des signes inauguraux.

Le but des études présentées ici est de déterminer la prévalence de la MF dans une population de patients souffrant de douleurs chroniques. Deux études ont été menées, la première, Doufab (NCT01178164), de 2010 à 2012, réalisée au centre d’évaluation et de traitement de la douleur (CETD) du CHU de Bordeaux, suivie de l'étude Doufabis (NCT02450604), menée dans 12 CETD français, entre 2015 et 2020. 

Pour les deux études, le diagnostic de la MF a été réalisé par les procédures standards de diagnostic. 

L'étude Doufab a inclus 147 patients. Elle a permis de diagnostiquer la MF chez une patiente, âgée de 63 ans. Elle présentait des acroparesthésies dans les mains et les pieds et des crises de douleurs neuropathiques dans les membres supérieurs, ainsi qu'une fatigue depuis deux ans. Elle a également présenté des crises de douleurs abdominales associées à une constipation de 15 à 35 ans. Elle n'a pas d'antécédents familiaux de MF ou de douleurs. Elle est maintenant traitée par perfusions intraveineuses d'agalsidase bêta. 

Doufabis a impliqué 12 CETD et a recruté 773 patients âgés de 6 à 80 ans. L'étude Doufabis a conduit à l'identification d'un variant de signification indéterminée chez un patient, qui a été reclassé comme probablement bénin grâce à une étude de ségrégation familiale. Les patients inclus dans l'étude Doufabis présentaient des douleurs diffuses (37%), ou une coexistence de douleurs diffuses, d'acroparesthésies et de douleurs des extrémités (31%).

Ces deux études ont permis de diagnostiquer la MF chez un patient. Une des limites de ces études est la large typologie des douleurs présentées par les patients inclus. Il serait intéressant de répéter cette étude en ciblant les patients présentant des acroparesthésies. A la lumière de ces études, il ne semble pas pertinent de rechercher systématiquement la MF chez les patients douloureux chroniques.


Chloé ANGELINI (Bordeaux), Consortium DOUFABIS, Claire BAR, Marie-Pierre BAUDIER, Isabelle COUPRY, Cyril GOIZET
00:00 - 00:00 #38031 - IP165 Implémentation des analyses WES/WGS en trio au Luxembourg.
Implémentation des analyses WES/WGS en trio au Luxembourg.

Les analyses pangénomiques par sequençage d’exome au niveau du pays était jusqu’à récemment sous-traité à un organisme privé à l’étranger. Cependant l’absence de concertation clinico-biologique ne permet pas la determination des variations à renseigner ou non sur le compte-rendu final. Ainsi, dans le but de conserver les données génétiques des patients du pays mais également de maitriser par l’intermédiaire de concertations clinico-biologique les variations à rapporter, il a été décider d’internaliser les analyses pangénomiques. L’acquisition d’un Sequenceur très haut débit (NovaSeq 6000) ainsi que d’outils informatiques puissants (Serveur Dragen sur site), nous a prermis de nous orienter vers le séquençage de génomes complets. Nous avons donc implémenté avec une technique de préparation des librairies sans amplification, le séquençage du génome complet. A l’aide du serveur Dragen, nous avons pu mettre en place l’analyse secondaire des données issues du séquenceur pour la génération de variants par individu. Ces variants sont ensuite mis en commun pour une analyse jointe en cas de trio familiale puis annotées. Nous avons ensuite développé un outils interne pour intégrer les données et permettre une interprétation avec une interface utilisateur dans notre logiciel VELONA. Cette application développée pour nos besoins intègre les bases de données et permet une filtration des variants personnalisable. Nous avons décidé dans un premier temps de réaliser un exome complet in silico. Les données de génome complet sont conservées et utilisables à tout moment ultérieurement.

Ces outils nous permettent des analyses génomiques avec plus de 99% de sensibilité et spécificité. Nous avons validé nos résultats en comparant à l’aveugle avec 50 exomes en trio réalisés en parallèle dans d’autres centres.  Sur ces 50 analyses, 22 ont un résultat positif avec au moins un variant causal classé probablement pathogène ou pathogène (dont l’EIL 2022 Reddi). Nos analyses internes après concertation clinico-biologique aboutissent à un résultat discordant pour lequel un variant n’aurait pas été rendu comme tel. Ensuite 28 analyses n’ont pas permis d’identifier de variant causal dont 12 n’ont identifié aucun variant que ce soit en interne ou pour le centre externe. Enfin 16 résultats sont revenus avec un variant de signification incertaine dont seulement 4 auraient été mentionné sur le rapport interne. Les 12 résultats restant rapportent des variants que nous avons considérés comme inappropriés pour le patient.

Suite à cette validation, les premières analyses sont en cours avec un premier diagnostic identifiant un variant pathogène dans le gène CTCF (NM_006565:c.1130G > A, p.Arg377His) pour un enfant présentant un déficience intellectuelle. Avec ce développement en interne, nous sommes en capacité de développer selon nos besoins notre outils avec lequel nous obtenons des résultats de meilleur qualité à l'aide de la concertation clinico-biologique.


Lucas HERISSANT (Luxembourg, Luxembourg), Christophe OLINGER, Jimena MURGUIA, Arthur SORLIN, Stieber DANIEL, Barbara KLINK
00:00 - 00:00 #38035 - IP166 Étude de la mortalité maternelle dans le syndrome vasculaire d'Ehlers-Danlos (vEDS) dans une cohorte française.
Étude de la mortalité maternelle dans le syndrome vasculaire d'Ehlers-Danlos (vEDS) dans une cohorte française.

Titre : Étude de la mortalité maternelle dans le syndrome vasculaire d'Ehlers-Danlos (vEDS) dans une cohorte française.

Introduction :

Le syndrome vasculaire d'Ehlers-Danlos (vEDS) est une maladie rare due à des variations dans le gène COL3A1, altérant le collagène de type III. Cette pathologie se caractérise par des ruptures artérielles, digestives et utérines potentiellement fatales, survenant de manière imprévisible chez de jeunes adultes. La grossesse et l'accouchement représentent chez ces femmes un risque accru de mortalité maternelle.

Objectif :

Décrire la mortalité féminine et la mortalité maternelle pendant et jusqu’à un an après la grossesse chez des patientes atteintes de vEDS.

Méthodologie : Recueil de données sur les femmes porteuses d’une variation pathogène ou probablement pathogène dans le gène COL3A1, sur les transmettrices obligatoires et probables et à partir de leur arbre généalogique, ainsi que la recherche des dates de décès.

La mortalité maternelle a été étudiée tous types de variations confondus et en ne tenant compte que des variations ayant un effet dominant négatif.

Population :

Parmi la cohorte de 602 patient.es avec vEDS, 388 femmes (308 avec COL3A1 muté, 35 transmettrices obligatoires et 45 probables) ont été identifiées. Dont 380 étaient âgées de plus de 15 ans au 01/09/2023 (301 avec COL3A1 muté, 35 transmettrices obligatoires et 44 probables).

Résultats :

Les 380 femmes se répartissaient en 167 nullipares, 57 primipares et 156 multipares (représentant un total de 464 grossesses). Parmi les femmes non nullipares (n=213), la mortalité maternelle concernait 11 femmes (5,2%), aucune avec haploinsuffisance, 11 avec variation à effet dominant négatif. Le taux de mortalité liée aux grossesses des femmes avec variation à effet dominant négatif (n=315) est de 3,5%, alors qu’il est nul pour celles avec variation d’haploinsuffisance.

Conclusions : La mortalité maternelle est conforme aux données de la littérature, voire légèrement inférieure. On note un pronostic meilleur en cas de variation d’haploinsuffisance. La mortalité liée à la grossesse en cas de variation à effet dominant négatif rend impératif que ces patientes vEDS soient impliquées lors de la préparation de la grossesse dans une prise de décision partagée avec elles et les équipes d’obstétrique et référente.


Mohamed EL HACHMI (Paris), Anais BENSAOU, Nassim MOHAMEDI, Amelia HEUMANN, Clarisse BILLON, Michael FRANK, Xavier JEUNEMAÎTRE, Tristan MIRAULT
00:00 - 00:00 #38037 - IP167 Syndrome d’Ehlers-Danlos Vasculaire et Complications Obstétricales.
Syndrome d’Ehlers-Danlos Vasculaire et Complications Obstétricales.

 

Titre : Syndrome d’Ehlers-Danlos Vasculaire et Complications Obstétricales

 

Introduction : Le syndrome vasculaire d'Ehlers-Danlos (vEDS) est une maladie rare, causée par des variations pathogènes du gène COL3A1, affectant le collagène de type III. Le vEDS se caractérise par des ruptures artérielles, digestives et utérines potentiellement mortelles et imprévisibles. La grossesse et l'accouchement sont une période à risque de ruptures artérielles et de complications obstétricales.

Objectif : Estimation de la morbidité maternelle et fœtale chez les femmes atteintes de SEDv après leur accouchement.

Méthodologie : Etude rétrospective par questionnaire standardisé auprès de patientes vEDS avec au moins 1 grossesse, diagnostic moléculaire prouvé et suivies dans le centre de référence de l'hôpital européen Georges-Pompidou. Nous avons collecté les complications survenues pendant la grossesse, l'accouchement et jusqu'à 12 mois après la naissance.

Résultats : Vingt-huit femmes ont été incluses cumulant 58 grossesses, dont 43 menées à terme, 11 interruptions volontaires de grossesse et 4 fausses couches spontanées. Pendant les grossesses, il y a eu 1 hémothorax, 1 dissection carotidienne et 4 (9%) ruptures prématurées des membranes (RPM) avant terme. Parmi les 43 accouchements, 15 (35% ) accouchements ont eu lieu avant 37 semaines d'aménorrhée (SA), dont 13 étaient induits avant terme, 27 (63 %) ont eu lieu par voie basse (AVB) et 16 (37 %) par césarienne. Parmi les 27 AVB, 10 ont présenté des lésions périnéales graves (grade III ou IV) et 2 une hémorragie nécessitant une transfusion. Parmi les 16 césariennes, 4 hémorragies ont nécessité une transfusion et 7 ont connu des complications peropératoires. Aucune lésion artérielle symptomatique n'a été observée pendant l'accouchement. En post-partum d'AVB, nous avons relevé 8 (30 %) complications cutanées, 3 (11 %) complications artérielles et 1 rupture colique. En post-partum de césarienne, nous avons relevé 9 (56 %) complications cutanées, 3 dissections artérielles et 1 rupture colique. Les 22 patientes avec variations à effet dominant négatif ont eu une fréquence plus élevée de complications en péri-partum que les 6 avec variation d’haploinsuffisance : 82 % vs. 44 % respectivement. Les poids des nouveau-nés étaient conformes au terme et aucun décès fœtal ou néonatal n'a été enregistré. Trois malformations congénitales étaient présentes chez des enfants secondairement diagnostiqués positifs pour la variation maternelle.

Conclusions : Nos résultats confirment que la grossesse chez les patientes vEDS expose à un risque important de prématurité, de déchirure périnéale sévère et d’hémorragie au moment de l’accouchement. Une césarienne prophylactique permet de réduire les déchirures périnéales mais comporte des risques de suture difficile et d’hémorragie. La période du post-partum tardif (jusqu’à 1 an) justifie la poursuite d’une surveillance multidisciplinaire.


Amelia HEUMANN (Jouy aux arches), Mohamed EL HACHMI, Nassim MOHAMEDI, Anais BENSAOU, Clarisse BILLON, Michael FRANK, Xavier JEUNEMAÎTRE, Tristan MIRAULT
00:00 - 00:00 #38046 - IP169 Étude clinique et génétique du syndrome de Werner dans une famille tunisienne.
Étude clinique et génétique du syndrome de Werner dans une famille tunisienne.

Introduction

Le syndrome de Werner (SW) est une maladie autosomique récessive rare dont l’incidence est de 1/200000. Il est caractérisé par un vieillissement précoce qui apparaît au cours de la trentaine. Les principaux signes sont un visage d’oiseau, une petite taille, une cataracte bilatérale, des cheveux prématurément gris et fins et une atteinte cutanée. Le risque de cancers, en particuliers sarcomes mésenchymateux et mélanomes non liés à l’exposition au soleil, est plus important que celui de la population générale. Le décès est généralement dû à un infarctus du myocarde secondaire à l'athérosclérose étendue. Le SW est causé par une mutation du gène WRN codant pour l'une des cinq RecQ de la famille des hélicases humaines.

 

L’objectif de ce travail est de décrire une famille où plusieurs membres sont atteints de syndrome de Werner typique.

Matériel et méthode

Nous avons examiné un patient âgé de 49 ans, suivi en cardiologie pour antécédents personnels et familiaux d’artérite chronique des membres inférieurs.

Résultats

Le patient était issu d’union entre apparentés. Il avait un visage allongé avec un nez en bec d’oiseau, une petite taille, une voix rauque, un diabète, une dyslipidémie et une cataracte bilatérale apparue vers l’âge de 35 ans et qui n’était pas expliquée par le diabète. Il présentait également une artérite chronique des membres inférieurs (ACMI) en rapport avec une atteinte diffuse des axes fémoro-poplitéo-jambiers (traitée par des angioplasties artérielles et des pontages itératifs avec re-thrombose précoce et amputation). Il avait un frère âgé de 47 ans ayant le même tableau clinique. Leur père avait également une petite taille, une voix rauque, une cataracte précoce, une dyslipidémie et une ACMI. Il est décédé d’un infarctus du myocarde à l’âge de 50 ans.

Devant cette présentation clinique, un syndrome de Werner a été évoqué. L’étude moléculaire du gène WRN par séquençage à haut débit a mis en évidence un variant de signification inconnue (VUS) NM_000553.6 :c.3687+3A > G à l’état homozygote chez les deux patients. Leur frère âgé de 36 ans, présentant les mêmes symptômes en dehors de l’ACMI, est également porteur homozygote de ce VUS. Ce génotype est néanmoins compatible avec le syndrome de Werner dans cette famille. L’étude de ségrégation est en cours.

Conclusion

Le SW est une affection génétique grave qui met en jeu le pronostic vital et fonctionnel des patients. La confirmation diagnostique permet d’une part le dépistage des asymptomatiques et une prise en charge précoce avec un traitement à la fois préventif et curatif. D’autre part, elle permet de proposer un diagnostic prénatal qui demeure justifié devant la sévérité du tableau clinique de par l’étendue des lésions et le risque accru de cancers.


Amal ABD MOULEH, Houweyda JILANI, Imen REJEB, Sana KAROUI, Syrine HIZEM, Amel ZERZERI, Maissa IDOUDI, Abir JEBALI, Nicolas POTTIER, Yasmina ELARIBI, Lamia BEN JEMAA (Tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #37597 - IP17 Apport de la soumission dans la base de données ClinVar de variants identifiés dans le gène KCNQ1.
Apport de la soumission dans la base de données ClinVar de variants identifiés dans le gène KCNQ1.

La base de données ClinVar est une base de données internationale hébergée par NCBI (National Center for Biotechnology Informatique) et accessible gratuitement. Elle regroupe des données moléculaires, phénotypiques et biologiques nécessaires à l’interprétation des variants. Le partage de ces informations permet d’affiner la classification des variants selon l’ACMG mais aussi d’établir le lien de causalité entre un variant et une pathologie.

Le centre de référence des troubles du rythme cardiaque héréditaires ou rares de l’Ouest (Nantes) expertise chaque année environ 650 patients (cas index) présentant des troubles du rythme dont environ 100 porteurs du syndrome du QT long. Trois gènes majeurs sont à ce jour responsables de cette pathologie : KCNQ1, KCNH2 et SCN5A. A partir des données colligées depuis 2013 au laboratoire de génétique moléculaire du CHU de Nantes, une extraction a été réalisée afin de répertorier les variants identifiés dans le gène KCNQ1. Les variants sont interprétés et classés selon la classification ACMG, à l’aide des données phénotypiques et de ségrégation familiale.

Cinquante-cinq variants sont soumis dans la base de données avec respectivement 38 variants pathogènes (classe 5), 11 probablement pathogènes (classe 4), 5 de signification incertaine (classe 3). 65% des variants soumis (n=36) sont concordants avec la classification disponible dans ClinVar et 22% des variants soumis (n=12, 10 variants pathogènes/probablement pathogènes et 2 variants de signification incertaine) sont absents de la base. Enfin, 9 variants soumis sont déjà présents dans ClinVar en conflit d’interprétation.  

Cette soumission dans ClinVar permet de consolider des classifications de variants et surtout d’enrichir la base avec de nouveaux variants. En effet, 12 nouveaux variants sont maintenant disponibles pour ce gène et permettent ainsi d’étayer les données disponibles sur KCNQ1. Pour les variants de signification incertaine et les variants en conflit d’interprétation, le partage des études de ségrégations familiales pourrait permettre d’affiner la classification de ces variants et de mettre en évidence une éventuelle causalité avec la pathologie. Enfin, la soumission de ces variants dans cette base de données pourrait in fine permettre d’augmenter le rendement moléculaire et le dépistage familial de cette pathologie.  Une étude similaire sur les variants identifiés dans le gène KCNH2 est en cours en vue d’une prochaine soumission dans ClinVar.


Thibaut MORANTIN, Stéphane BÉZIEAU, Vincent PROBST, Jacques MANSOURATI, Philippe MABO, Frédéric SACHER, Laurence JESEL-MOREL, Sébastien SCHMITT, Adeline GOUDAL (Nantes)
00:00 - 00:00 #38051 - IP171 Etude épidémiologique, phénotypique et génotypique de la mucoviscidose en Libye sur une période de 20 ans.
Etude épidémiologique, phénotypique et génotypique de la mucoviscidose en Libye sur une période de 20 ans.

Introduction : La mucoviscidose est une maladie héréditaire fortement invalidante de prise en charge lourde et couteuse. C’est une pathologie  fréquente en Europe mais sous estimée dans les pays maghrébins notamment en Libye avec l’absence totale  de tests de diagnostic biologique et moléculaire. Notre travail consiste à rapporter les caractéristiques  phénotypiques et génotypiques de la mucoviscidose dans la population libyenne  sur une période de 20 ans.

Patients et Méthodes : Notre étude a porté sur 33 enfants Libyens âgés entre 1 mois et 17 ans avec une médiane de 6 mois, adressés au service de Biochimie de l'Hôpital d'Enfants Bechir Hamza de Tunis   pour suspicion de mucoviscidose entre 2003 et 2023. Les concentrations sudorales en chlorures ont été déterminées par le test de la sueur selon la méthode de l’Exsudose. L’étude moléculaire du gène responsable de la mucoviscidose a été menée par différentes techniques de biologie moléculaire (l’électrophorèse sur gel en gradient dénaturant,  la chromatographie liquide haute performance en conditions dénaturantes et le séquençage direct).

Résultats et Discussion: Nos malades ont été sélectionnés selon des éléments clinique  et biologique (test de la sueur positif) avec en moyenne 1.65 nouveau cas par an. Une augmentation considérable a été notée ces dernières années avec 5 cas en 2023. La concentration sudorale moyenne en chlorures était de 95.04+28.11mmol/L.  L’atteinte digestive prédomine le tableau clinique de nos patients avec 48.48%.  

En ce qui concerne l’étude moléculaire, nous avons pu identifier 8 mutations différentes. Le défaut moléculaire le plus fréquent demeure la mutation non sens E1104X localisée au niveau de l’exon 17b avec une fréquence de 51.51% suivie de la mutation délétionnelle F508del (21.21%).  Par ailleurs, 6  mutations  ont également été identifiées dont trois mutations rapportées pour la première fois en Libye: M1I, Q220X et I1366T. Notre étude offre une meilleure compréhension des bases phénotypiques et moléculaires de la mucoviscidose en Libye en apportant un nouvel éclairage sur les données épidémiologiques.

Conclusion : Les  résultats rapportés dans cette étude attirent l’attention des cliniciens Libyens sur le nombre de patients diagnostiqués et  le spectre de mutations dans la population Libyenne. Il est ainsi indispensable d’instaurer le test de la sueur en Libye  ainsi que l’étude génétique du gène responsable de la mucoviscidose pour une meilleure prise en charge de malades.


Sondess HADJ FREDJ, Chaima SAHLI, Rym OTHMANI, Faida OUALI, Siwar CHELBI, Mariem OTHMANI, Rym DABBOUBI, Taieb MESSAOUD (tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38067 - IP179 Variation homozygote p.P209L du gène TTC21B : une cause sous estimée d'hypertension arterielle précoce et de maladie renale.
Variation homozygote p.P209L du gène TTC21B : une cause sous estimée d'hypertension arterielle précoce et de maladie renale.

Introduction : Les variations pathogènes au niveau du  gène TTC21B ont été rapportées comme étant à l'origine de la nephronophthisis (NPHP12). Récemment, la mutation homozygote TTC21B p.P209L a été identifiée dans des familles atteintes de glomérulosclérose segmentaire focale (FSGS) et de lésions tubulo-interstitielles associées à des signes extrarénaux notamment une HTA, une myopie, une atteinte hépatique. De plus cette variation a été rapportée dans des populations de l’Afrique du nord suggérant l’existence d’un effet fondateur. Des variants hétérozygotes de TTC21B ont été proposés comme modificateurs génétiques dans les ciliopathies. Notre objectif était d'étudier la frequence de la variation pathogène p.P209L du gène TTC21B chez des patients tunisiens ayant consulté pour suspicion de néphronophtise non NPHP1 et ayant une HTA.Méthodes : Nous avons colligés 215 patients non apparents suspects de NPHP. Dont 25 étaient des cas de NPHP1 confirmés sur le plan moléculaire ( délétion large du gène NPHP1).  Parmi les 190 restants, 34 cas avaient une HTA. L'analyse des mutations du gène TTC21B a été réalisée par séquençage Sanger ciblé de la variation p.P209L chez ces 34 cas index. Résultats : La variation pathogène p.P209L a été retrouvée chez 10 des 34 cas index testés soit 29 % des cas avec HTA et 5 % des cas de néphronophtise non NPHP1. Aucun patient n’avait la variation à l’état hétérozygote. Les parents étaient hétérozygotes et phénotypiquement normaux. Conclusions : Nos résultats confirment le rôle causal de la mutation homozygote p.P209L du gène TTC21B dans la maladie tubulo-interstitielle associées à une HTA chez l’adulte jeune.  

 


Fériel AGREBI (Tunis, Tunisie), Ahlem ACHOUR, Hend BRAHEM, Alaa ZIADI, Amira ZANATI, Yousra HAMMI, Chokri ZAROUK, Jannet LABIDI, Tahar GARGAH, Médiha TRABELSI, Ridha M’RAD
00:00 - 00:00 #37598 - IP18 Corrélation génotype-phénotype des patients présentant une hypercholestérolémie familiale au CHU de Nantes.
Corrélation génotype-phénotype des patients présentant une hypercholestérolémie familiale au CHU de Nantes.

L’hypercholestérolémie familiale (HF) est une pathologie génétique fréquente (1/300 naissances), qui se transmet sur un mode autosomique le plus souvent. Depuis la mise en place du séquençage haut-débit par panel de l’HF en 2021, 795 cas index ont été séquencés au laboratoire de génétique moléculaire du CHU de Nantes. Des informations clinico-biologiques, permettant de caractériser le phénotype d’HF, sont recueillies : LDLc à l’analyse, LDLc maximal sans traitement, HDLc, score DLCN (Dutch Lipid Clinic Network), signes cardiovasculaires personnels.

Les données moléculaires (gène impliqué, classe de pathogénicité du variant) ainsi que les données clinico-biologiques ont été corrélées afin de mettre en évidence les critères discriminants pour proposer le diagnostic d’HF aux patients.

Parmi les 795 cas index séquencés sur le panel HF de 8 gènes (LDLR, APOB, APOE, PCSK9, LIPA, LDLRAP1, ABCG5, ABCG8), 260 patients (32,7%) sont porteurs d’un variant pathogène (classe 5 ACMG), d’un variant probablement pathogène (classe 4 ACMG) ou d’un variant de signification incertaine (classe 3 ACMG). 34 patients (13%) sont porteurs de 2 ou 3 variants. Il n’existe pas de différence significative du nombre de patients ayant un LDLc maximal à 2 g/L entre les patients porteurs d’un variant pathogène/probablement pathogène et les patients porteurs d’un variant de signification incertaine. De même, il n’existe pas de différence significative du nombre de patients ayant un symptôme cardiovasculaire entre les patients porteurs d’un variant pathogène/probablement pathogène et les patients porteurs d’un variant de signification incertaine. En revanche, le nombre de patients porteurs d’un variant pathogène/probablement pathogène avec un score DLCN6 est significativement supérieur au nombre de patients porteurs d’un variant de signification incertaine avec un score DLCN6. De plus, la moyenne du taux de LDLc maximal chez les patients porteurs de variants pathogènes/probablement pathogènes est significativement supérieure à celui des patients porteurs de variants de signification incertaine (p-value<0,05).

Nos résultats montrent que, dans notre cohorte, on augmente la probabilité de retrouver des variants pathogènes /probablement pathogènes quand les patients ont un DLCN6.

La présence de signes cardiovasculaires et un LDLc maximal à 2 g/L ne sont pas des critères pertinents pour augmenter la probabilité de trouver des variants pathogènes /probablement pathogènes.


Adeline GOUDAL (Nantes), Mathilde GIRAUD, Salomé AIRAULT, Matthieu WARGNY, Sarra SMATI-GRANGEON, Antoine RIMBERT, Mathilde DI FILIPPO, Delphine QUINQUIS, Ingrid RICORDEAU, Vianney DEMEOCQ, Sandrine LABOUREAU-SOARES, Stéphane BÉZIEAU, Bertrand CARIOU, Pierre BOISSEAU
00:00 - 00:00 #38082 - IP186 PREPAR : un ETP d’Accompagnement au choix de la parentalité des couples en situation de Handicap intellectuel.
PREPAR : un ETP d’Accompagnement au choix de la parentalité des couples en situation de Handicap intellectuel.

Dans le cadre du Centre de Référence Déficiences Intellectuelles de causes rares, une consultation dédiée aux adultes atteints de déficience intellectuelle a été mise en place depuis novembre 2005. Dans le cadre de cette consultation, nous sommes amenés à voir des couples au sein desquels un des deux membres ou les deux sont atteints d’une déficience intellectuelle légère à modérée. Certains couples abordent spontanément leur souhait de projet parental.

Un projet d’éducation thérapeutique patient (ETP) a été mis en place pour accompagner ces couples dans leur choix de la parentalité afin qu’ils puissent acquérir certaines compétences et connaissances visant à renforcer leurs capacités de décision, d’action et de contrôle de leur « parcours et projet de vie », indépendamment du risque génétique de transmission de l’affection de chaque membre du couple ou des deux, problématique personnelle et confidentielle abordée en consultation de génétique.

L’ETP fait partie des missions des centres de références maladies rares. Elle requiert une équipe pluridisciplinaire formée, une autorisation de l’ARS, une auto-évaluation du programme.

L’ETP PREPAR est le fruit d’une réflexion entre le département de génétique, le service de gynécologie obstétrique et le milieu associatif (génération 22). Les couples sont reçus, en amont de l’ETP, par au moins 2 membres de l’équipe coordonnatrice de l’ETP, en consultation, ensembles puis séparément dans le cadre du BEP (bilan éducatif partagé) qui permet de préciser leurs craintes, leurs atouts et leurs attentes pour définir au mieux les ateliers qui leur seront proposés en respectant le secret professionnel, dans un cadre bienveillant et sans jugement.

Les couples (au nombre de 3 ou 4) sont accueillis à la maison des femmes de la Salpêtrière (CASAVIA). Les ateliers proposés se déroulent sur 3 demi-journées comprenant chacune 2 à 3 ateliers dont les objectifs sont :

-          Se connaitre et connaitre les autres / projet de vie et désir d’enfant,

-          Besoins du nouveau-né / besoins de l’enfant qui grandit,

-          Ressources / projet de vie / vie affective et sexuelle.

Les techniques d’animations utilisées ont été adaptées aux personnes accueillies (questions ouvertes et reformulation si besoin, utilisation du FALC, ateliers entrecoupés de pauses, support avec un carnet de bord…).

L’expérience de la première session de l’ETP PREPAR permettra de présenter les avis et ressentis de l’équipe et d’adapter les ateliers futurs, de solliciter d’éventuels autres intervenants en tenant compte du retour des couples auxquels un questionnaire de satisfaction aura été remis à la fin de l’ETP et lors de leur entretien à distance de l’ETP au moment du BEP final.

 


Perrine CHARLES (Paris), Delphine GIRAUD, Sophie GALLAS LE MONNIER, Sophie SERREAU, Fanny PHELIPPEAU, Anne-Sophie PELLEN, Sabrina SAYAH, Nathalie TRYLESINSKI, Laurine KOBLY, Sandrine DAUGY, Daphné LEHALLE, Anne FAUDET, Solveig HEIDE, Delphine HERON, Marc DOMMERGUES
00:00 - 00:00 #37605 - IP19 Cardiogénétique et incertitude de la donnée génétique : notion de vulnérabilité des professionnels.
Cardiogénétique et incertitude de la donnée génétique : notion de vulnérabilité des professionnels.

Les progrès scientifiques en génomique sont en train de transformer le soin et la prévention. Ils font néanmoins augmenter les situations d’incertitude, pouvant augmenter la vulnérabilité. Le projet Blessgene, porté par la FHU TRANSLAD, vise à thématiser les formes de vulnérabilité que peut susciter la génomique et à internaliser les possibles conséquences de vulnérabilisation dès le début de l’accompagnement médical.

Un groupe de la FHU s’est intéressé à la notion de vulnérabilité des soignants dans le cadre des incertitudes induites par la génomique dans le domaine de la cardiogénétique. Cette discipline, importante dans la prévention de la mort subite du sujet jeune, peut effectivement entrainer des situations particulièrement complexes à gérer pour les équipes. Une enquête nationale visant à étudier la vision des professionnels concernant cette vulnérabilité, conçue par une équipe pluridisciplinaire en partenariat avec la filière CARDIOGEN, a ainsi été déployée.

Sur 84 répondants, la majorité, 64%, se sont déjà sentis en situation de vulnérabilité dans un contexte de cardiogénétique, sans que leur profession, leur expérience ni l’organisation mise en place au sein de leur service n’influence ce résultat. Les vulnérabilités reconnues sont liées aux particularités génétiques et cliniques de cette spécialité. La forme principale de vulnérabilité retrouvée est celle liée à l’incertitude : l’incertitude du pronostic due à la pénétrance incomplète, l'expression variable et les disparités génotype-phénotype ; et l’incertitude de la donnée génétique due aux difficultés d’interprétation ainsi qu’à l’évolution des connaissances.

Finalement, les professionnels reconnaissent plusieurs formes de vulnérabilité particulière en lien avec l’activité de cardiogénétique. L’arrivée de la génomique augmente ces situations de vulnérabilité puisqu’elle augmente l’incertitude en génétique. Intensifier l’étroite collaboration entre professionnels et s’appuyer davantage sur les réseaux cliniques et biologiques experts de la filière CARDIOGEN sont deux paramètres qui peuvent permettre d’atténuer ce sentiment de vulnérabilité.

 


Léa GAUDILLAT (Dijon), Léa PATAY, Caroline SAWKA, Amandine BAURAND, Sophie NAMBOT, Camille LEVEL, Gabriel LAURENT, Jean Christophe EICHER, Géraldine BERTAUX, Sylvie FALCON-EICHER, Charlotte DENIS, Sarah CARVALLO, Philippe CHARRON, Laurence FAIVRE
00:00 - 00:00 #38100 - IP191 Genotype-Mitral Valve Phenotype Correlations in Marfan Syndrome With FBN1 Pathogenic Variants.
Genotype-Mitral Valve Phenotype Correlations in Marfan Syndrome With FBN1 Pathogenic Variants.

Genotype-phenotype correlations in the Marfan syndrome (MFS) population with FBN1 pathogenic variants have been reported. Premature termination codon (PTC) variants, responsible for haploinsufficiency and, therefore, a decreased amount of fibrillin-1 production within the cells, were associated with a higher frequency of aortic events. Moreover, among patients with in-frame variants (IFVs) responsible for an alteration in the amino acid content of fibrillin-1, aortic events and survival depended on the effect of the pathogenic variant on the cysteine content of fibrillin-1. Variants responsible for a loss of cysteine in the fibrillin-1 molecule were associated with more aortic events, whereas variants responsible for an increase in the cysteine content were associated with fewer aortic events, while variants with no effect on the cysteine content were associated with intermediate risk. Mitral valve prolapse (MVP) has a great prevalence in the MFS population, as high as 40% in some series. Recently, Demolder et al reported an association among mitral annular disjunction (MAD), arrhythmic events, and mitral valve surgery in 142 MFS patients, underlining the importance of MVP in this population. Arrhythmic events have been recognized as possible causes of sudden death in the MFS population. However, no genotype-phenotype correlation regarding mitral valve features has been reported in the literature. From 2015 to 2017, we included 250 MFS patients with a FBN1 pathogenic gene variant, older than 14 years, without a thoracic surgery, and seen in the French reference center. Mitral valve was studied precisely by using a standardized transthoracic echocardiographic protocol. MVP was defined by a mitral leaflet displacement of $2 mm in systole into the left atrium, beyond the mitral annular plane, according to Levine definition. MAD was measured in the parasternal long-axis view at end-systole, as thedistance between the mitral annulus and the basal portion of the left ventricular inferolateral wall. We sought the associations between genotype and mitral valve features, according to the presence of PTC variants or IFVs. Our cohort study is the first study reporting a genotype-phenotype correlation for MVP and MAD, in the MFS population. The higher prevalence of MVP and MAD was observed in the [1]Cys variants subgroup, a group also associated with more aortic events. However, PTC variants were not associated with a higher prevalence of MAD and MVP, while the incidence of aortic events is maximal in this subgroup. Lastly, we observed a lower prevalence of MVP and MAD in the þCys variants subgroup, a group also associated with a lower prevalence of aortic events. These observations may suggest different pathophysiologic mechanisms, with different arrhythmic and aortic risks according to defined genetic subgroups, which could allow for individualized risk evaluation and therapy.


Clemence DELHOMME, Sabrine JADOUI (PARIS)
00:00 - 00:00 #38105 - IP194 Découverte d'un variant pathogène TBX1 chez un enfant issu d’un don de sperme : illustration des difficultés rencontrées par les équipes de génétique médicale et du CECOS pour permettre l'information à la parentèle dans le contexte du don de gamètes.
Découverte d'un variant pathogène TBX1 chez un enfant issu d’un don de sperme : illustration des difficultés rencontrées par les équipes de génétique médicale et du CECOS pour permettre l'information à la parentèle dans le contexte du don de gamètes.

La problématique de l’information à la parentèle n’est pas nouvelle pour les Centres d’Etude et de Conservation des Œufs et du Sperme (CECOS). Cependant, l’accélération des diagnostics génétiques par les nouvelles technologies et la promulgation d’une loi spécifique encadrant l’information à la parentèle (n° 2011-814) ont considérablement augmenté le nombre de situations où les CECOS se voient confier la dure mission de recontacter des parents d’enfants issus d’un don, des couples avec embryons congelés ou d’anciens donneurs pour discuter d’un risque de maladie génétique.

 

Pour illustrer notre propos, nous rapportons ici la gestion de la découverte d’un variant pathogène tronquant hétérozygote dans le gène TBX1 (c.343G > T ; p.Glu115Ter) chez un enfant issu d’un don de sperme. Les mutations tronquantes TBX1 donnent un spectre phénotypique s’apparentant au syndrome de Di George et ont déjà été rapportées chez des individus a- ou paucisymptomatiques. L’enfant concerné a présenté à la naissance une crosse aortique droite avec anomalie encerclante, un corps calleux court et un retard de croissance intra-utérin. Le retard de croissance a persisté en postnatal et des particularités neuro-développementales sont apparues. Une ACPA anténatale n’avait pas retenu d’anomalie. Ce variant n’est pas hérité de la mère, il est donc soit de novo, soit en mosaïque germinale maternelle ou bien provient du donneur qui serait hétérozygote asymptomatique ou présenterait une mosaïque constitutionnelle ou germinale.

 

La consultation des registres du CECOS pour ce donneur indiquait que quatre enfants de quatre couples différents étaient nés en bonne santé, qu’un autre couple avait quatre embryons congelés et qu’une grossesse gémellaire était en cours chez un sixième couple. Pour cette grossesse, l’un des jumeaux présentait une crosse aortique droite avec anomalie encerclante. La récurrence de l’anomalie cardiaque fait suspecter une mosaïque germinale dans le sperme voire un statut d’asymptomatique du donneur. Outre la décision d’arrêter la distribution du sperme de ce donneur, nous avons entrepris de prévenir les six couples concernés. Les modalités de contact ont été discutées de façon pluridisciplinaire. Elles ont été réfléchies en terme de bénéfice pour les couples et leurs enfants tout en prenant en compte le stress qu’engendre une telle annonce.

 

Cette situation, certes complexe du fait de la probable récurrence et du nombre de couples à recontacter (6), illustre la nécessité d’une discussion pluridisciplinaire permettant de croiser les compétentes des spécialités de chacun (génétique, reproduction, psychologie…). En fonction du besoin, les consultations ont été faites en binômes entre les deux services et des entretiens avec un psychologue ont été proposés. Pour autant, l’expérience locale montre que chaque situation doit être abordée au cas par cas tant les paramètres différent d’une situation à l’autre (type de pathologie, âge des enfants…).


Emmanuelle HAQUET (Montpellier), Jacques PUECHBERTY, Christine COUBES, Samir HAMAMAH, Vanessa LOUP, Sophie BROUILLET, Marjolaine WILLEMS
00:00 - 00:00 #38109 - IP196 Quelle conduite à tenir lors de la découverte d’une trisomie 16 en prénatal ?
Quelle conduite à tenir lors de la découverte d’une trisomie 16 en prénatal ?

La trisomie 16 fœtale (T16) est une anomalie chromosomique relativement fréquente, associée à environ 16 % des fausses couches précoces (FCS) et à 1,5 % des grossesses cliniquement diagnostiquées. Elle résulte d'une non-disjonction méiotique 1 maternelle et n'est pas viable si homogène, mais peut entraîner des anomalies du développement si la T16 fœtale est en mosaïque.

La T16 peut également être uniquement confinée au placenta mais peut avoir des conséquences graves sur le déroulement de la grossesse, entraînant des complications telles que la pré-éclampsie, le retard de croissance intra-utérin (RCIU), la mort fœtale in utero et la prématurité.  

La prise en charge des patientes et le conseil génétique diffèrent donc si la T16 est fœtale ou uniquement confinée au placenta.

Les signes d’appels échographiques tels que le RCIU ne permettent pas d’orienter le diagnostic à savoir T16 confinée au placenta ou T16 fœtale.

Les recommandations sur la conduite à tenir devant l’identification d’anomalies chromosomiques fœtales autres que les trisomies 13, 18, 21 par l’étude de l’ADN libre circulant (2022) de l’Association des Cytogénéticiens de Langue Française suggèrent de rendre les T16 identifiées sur le Dépistage Prénatal Non Invasif (DPNI) et suggèrent de réaliser une amniocentèse. Ceci, pourra non seulement aider à la prise en charge de ces patientes en portant une attention particulière au suivi obstétrical adapté lié au haut risque vasculaire, mais également pourra aider à mieux évaluer cette pathologie jusqu’alors sous-estimée.

Toutefois, il n’est pas rare de retrouver une T16 dans le liquide amniotique (LA), compliquant le conseil génétique.

Suite à la découverte d’une T16 dans le LA lors d’une grossesse avec RCIU sans autre anomalie échographique, nous avons sollicité l’avis des participants du réseau Achropuce, ce qui nous a permis d'obtenir des informations précieuses basées sur des retours d'expérience.

Nous proposons, avec les données de la littérature enrichies des données collectées, une approche pour guider la prise en charge de ces patientes afin de garantir un suivi optimal. Nous remercions tous les membres du réseau Achropuce ayant répondu à cet appel.


Morgane PLUTINO (Nice), Amandine BOUREAU-WIRTH, Houda KARMOUS-BENAILLY, Alice VIEIRA, Cynthia TRASTOUR, Véronique PAQUIS-FLUCKLINGER
00:00 - 00:00 #38114 - IP201 Séquençage d’exome en prénatal : multiples questionnements éthiques à partir d’une observation.
Séquençage d’exome en prénatal : multiples questionnements éthiques à partir d’une observation.

Introduction: Le séquençage d’exome (SE) a permis d’améliorer le diagnostic étiologique des anomalies du développement. Il est proposé en prénatal, en cas de malformations fœtales. A l’heure actuelle, le rendu de résultat est encadré, en particulier pour les variants de signification inconnue (VSI) et les données secondaires, qui ne sont pas rendus.

Nous rapportons l’histoire d’un couple, pour qui la réalisation d’un SE a généré de multiples questions éthiques.

Histoire prénatale: 1ère grossesse d’un couple non apparenté.

Nuque épaisse au 1er trimestre. Le caryotype et l’ACPA sont sans anomalie.

Le couple est revu à 24+5 SA pour agénésie partielle du corps calleux (ACC). Un SE en trio est proposé.

Résultats: Identification chez ce fœtus masculin d’un variant du gène ABCD1, à l’état hémizygote, hérité de la mère. Ce gène est impliqué dans l'adrénoleucodystrophie liée à l'X (ALD).

Discussion: L’identification de ce variant a entrainé une cascade de questionnements.

- Le variant est-il pathogène ?

Il est prédit pathogène dans Clinvar en raison d’un autre variant touchant le même résidu, décrit une fois dans la littérature chez un nouveau-né avec élévation sanguine des acides gras à très longues chaines (AGTLC) détectée par dépistage néonatal aux Etats-Unis. En réalité, ces 2 variants n’ont jamais été rapportés comme associés au phénotype d’ALD. La pathogénicité n’est donc pas prouvée.

- Existe-t-il un lien entre le variant identifié et l’agénésie partielle du corps calleux du fœtus ?

Les atteintes du corps calleux décrites dans l’ALD sont dégénératives, en lien avec une atteinte démyélinisante, et non développementales. Une seule publication fait état d’une ACC qui ségrège avec la maladie chez 3 patients.

- Faut-il rendre ce résultat au couple ?

L’ALD est une maladie neurodégénérative à expression variable, dont il existe une forme pédiatrique sévère avec un possible traitement.

Le variant étant hérité, la question du conseil génétique ultérieur, étendu à l’ensemble de la famille, est soulevée.

Il est finalement décidé de rendre ce résultat au couple, et de tenter de reclasser le variant par une étude de ségrégation familiale et des tests biochimiques.

L’analyse ciblée du gène ABCD1 est proposée aux parents, au frère et à l’oncle maternel de la patiente, découlant sur un potentiel diagnostic présymptomatique. Le variant est mis en évidence chez la mère et l’oncle.

Les dosages de la C26:0-lysophosphatidylcholine (nouveau biomarqueur de l’ALD) retrouvent chez les porteurs des taux légèrement supérieurs aux témoins mais inférieurs aux hommes et femmes ALD. L’hypothèse la plus probable est celle d’un variant hypomorphe. Une étude fonctionnelle d’oxydation des AGTLC dans les fibroblastes de l’oncle est en cours.

Conclusion: Le SE en prénatal est susceptible de conduire à de nombreuses questions éthiques. L’interprétation des variants est particulièrement difficile en raison de l’imprécision du phénotype fœtal et des conséquences potentielles sur l’issue de la grossesse.


Jade DUCOURNEAU, Solveig HEIDE, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Eléonore BLONDIAUX, Ferdinand DHOMBRES, Catherine GAREL, Jean-Marie JOUANNIC, Walid KHROUF, Foudil LAMARI, Elodie LEJEUNE, Geneviève QUENUM MIRAILLET, Isabelle REGNIER, Caroline SEVIN, Fanny MOCHEL, Boris KEREN, Delphine HERON (Paris)
00:00 - 00:00 #38132 - IP207 Enjeux multiples liés à l’utilisation de la génomique en première intention dans le dépistage néonatal.
Enjeux multiples liés à l’utilisation de la génomique en première intention dans le dépistage néonatal.

Les progrès thérapeutiques, le développement massif des nouvelles technologies de génétique (NGS) avec une baisse rapide des couts, et les récentes modifications de la loi de bioéthique impliquent de s'interroger sur une extension du dépistage néonatal (DNN) à de nouvelles pathologies actionnables et les méthodes acceptables et pertinentes pour son éventuelle extension. Des études à l’international débutent pour déterminer la place potentielle du NGS dans le DNN.

Une première famille d’enjeux identifiés traite des spécificités liées à l’évaluation du DNN de plusieurs centaines de maladies rares que ce soit concernant leur faible effectif individuel, leur pénétrance variable ou encore le peu de thérapies actuelles. Une seconde catégorie traite des enjeux sociétaux, accentué par les possibilités ouvertes par la génétique, notamment quant à la définition du bénéficiaire et du périmètre des bénéfices à retenir, les impacts psychosociaux sur la relation parent-enfant ou encore le coût important d’un programme basé sur de nouvelles technologies. L’utilisation de la génomique en première intention dans le DNN pose également des défis en termes d’information et de consentement libre et éclairé des parents et sera discuté dans une troisième partie. La conservation des buvards ou des données pour réanalyse ou pour la recherche prend également une dimension différente dans le cadre de discussion autour de la génétique, à laquelle s’ajoute des réflexions autour des questions de stockage et de sécurité. Enfin, la dernière catégorie identifiée traite des enjeux organisationnels dans un système de santé déjà en manque de ressources humaines et financières.

La Fédération Hospitalo-Universitaire TRANSLAD finalise actuellement le projet SeDeN visant à évaluer l’acceptabilité sociale de l’extension du DNN et les spécificités liées à la question de la génétique. Elle lance également le projet PERIGENOMED visant à questionner la pertinence d’un dépistage néonatal génomique (gDNN) qui comprendra à l’avenir un essai clinique (PERIGENOMED-CLINICS) visant à étudier la faisabilité d’un DNN basé sur un panel in-silico, son acceptabilité réelle et les circuits d’information des parents en amont et en aval ainsi que les circuits analytiques mobilisés.

L’essentiel de ces enjeux sont traités dans les groupes de travail montés dans PERIGENOMED et impliquant près d’une centaine de personnes (professionnels de santé de diverses spécialités, filières de santé maladies rares, représentants de patients, méthodologistes, sociétés savantes dont la Société Française de Dépistage Néonatal) de façon à prendre en compte l’avis des parties prenantes avant le lancement de PERIGENOMED-CLINICS. Ces questionnements sont également abordés avec les autres porteurs de projets pilotes à l’international au sein du consortium international ICoNS sur le gDNN.


Camille LEVEL (DIJON), Frédéric HUET, Laurent PASQUIER, Christine BINQUET, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE
00:00 - 00:00 #38137 - IP209 Pour une meilleure accessibilité aux tests diagnostiques et aux laboratoires médicaux dans Orphanet.
Pour une meilleure accessibilité aux tests diagnostiques et aux laboratoires médicaux dans Orphanet.

La base de données Orphanet rassemble et améliore la connaissance sur les maladies rares afin de faciliter le diagnostic, le soin et le traitement des patients atteints de maladies rares (MR). Les pays du réseau Orphanet collectent les informations sur les services spécifiques aux MR dans chaque pays. Parmi eux, la base de données des tests diagnostiques permet de fournir des informations sur des tests capables d’établir un diagnostic pour une maladie rare et nécessitant une compétence technique rare ou étant le meilleur standard dans un pays donné. La base compte à l’heure actuelle 41427 tests diagnostiques provenant de 32 pays. Avec l’évolution des techniques pour l’identification des causes génétiques des MR, notamment avec le développement du Next Generation Sequencing (NGS), il était nécessaire de réviser la représentation des test diagnostiques dans la base de données Orphanet.

Orphanet a mis en place un groupe de travail composé des membres du réseau Orphanet afin de réfléchir à une amélioration du service rendu. Ce groupe de travail a permis le développement d’un nouveau modèle simplifié permettant de rendre la page des tests diagnostiques plus accessible aux utilisateurs. Sous peu, il sera donc possible de rechercher un test diagnostique et d’afficher trois blocs de résultats distincts (contre une liste à l’heure actuelle). Le premier bloc contiendra les tests diagnostiques spécifiques de la maladie recherchée. Le deuxième remontera les tests en lien avec des sous-types de la maladie recherchée et le troisième remontera les tests en lien avec des maladies ou des groupes de maladies englobant la maladie initialement recherchée ; ce nouvel affichage étant rendu possible par le parcours des classifications Orphanet. En parallèle, et pour faciliter l’enregistrement des tests diagnostiques par les professionnels, une simplification des descriptifs des tests (spécialités, objectifs et techniques) a été réalisée. Le site Orphanet mettra également à disposition des pages dédiées recensant les laboratoires réalisant le Whole Exome Sequencing (WES) et les laboratoires réalisant le Whole Genome Sequencing (WGS). 

L’impact de ces mesures sur les statistiques de consultation et la satisfaction des utilisateurs sera évaluée. Nous espérons améliorer l'accessibilité et l'utilité de la base de données Orphanet des tests diagnostiques en facilitant la navigation et la recherche sur le site Orphanet.


Gersende GENDRE, Valérie SERRIERE-LANNEAU, Florence SAUVAGE (Paris), Marc HANAUER, Ana RATH
00:00 - 00:00 #38141 - IP210 De nouvelles bases de données EAHAD centrées sur les déficits en facteur (F) FV, FX et FXI de la coagulation.
De nouvelles bases de données EAHAD centrées sur les déficits en facteur (F) FV, FX et FXI de la coagulation.

Les déficits constitutionnels en facteurs de la coagulation sont des maladies héréditaires hémorragiques pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Ils regroupent les hémophilies A et B, la maladie de Willebrand, ainsi que d’autres déficits plus rares tels que les déficits en FII, FV, FVII, FX, FXI, FXIII en fibrinogène ou les déficits combinés (FV+FVIII et facteurs vitamine-K-dépendants). Ces maladies rares sont caractérisées par une très forte hétérogénéité génotypique et phénotypique. Il n’est souvent retrouvé chez les patients atteints qu’une faible corrélation entre (i) le génotype, (ii) le taux de facteur déficitaire mesuré, et surtout (iii) le degré de sévérité du syndrome hémorragique observé. Ainsi, des patients avec un génotype identique peuvent présenter des tableaux cliniques différents rendant difficile la mise en place de prise en charge thérapeutique consensuelle. Afin d’améliorer les connaissances sur ces pathologies, des bases de données ont été créées avec le soutien de l’Association européenne pour l’hémophilie et autres déficits rares à risque hémorragique (ou EAHAD pour European Association for Haemophilia and Allied Disorders). Il ne s’agit pas de répertoire des différents variants identifiés mais de bases dites locus-spécifiques recensant tous les patients atteints permettant d'apprécier la fréquence d’un variant, sa répartition géographique ainsi que les différents tableaux cliniques qui lui sont associés. Le recoupement des patients ayant un même génotype peut à terme permettre d’établir des relations entre les génotypes et les phénotypes.

Historiquement, les bases de données EAHAD concernaient les hémophilies A (déficit en FVIII) et B (déficit en FIX). Elles se sont ensuite enrichies de la base F7 et ces deux dernières années des bases F5, F10 et F11. En projet, sont les bases sur le facteur Willebrand, le fibrinogène et les deux gènes codant le FXIII. Ces bases de données sont en libre accès sur internet et sont consultables aussi bien par des professionnels de santé, des scientifiques que par des patients ou des membres du grand public (https://dbs.eahad.org/). Les données sont intégrées après une étape de « curation » par un expert de la pathologie. Celles-ci peuvent être issues de la littérature ou de cas non publiés soumises directement par les centres (généticiens moléculaires, cliniciens) dans le respect de la réglementation.

 Les 3 dernières bases récemment mises en ligne regroupent 443 cas (209 variants) pour la base F5, 631 cas (181 variants) pour la base F10 et 1275 cas (403 variants) pour la base F11. Pour chacune de ces bases il s’agit d’un recrutement rétrospectif de cas publiés dans la littérature. Pour enrichir ces bases, nous avons le projet de soumettre les données issues de nos centres français dans le respect du cadre réglementaire en vigueur.


Mathilde FRETIGNY, Muriel GIANSILY-BLAIZOT (Montpellier), Alexandre AUBERT, John MAC-VEY, Geoffrey KEMBALL-COOK, Daniel HAMPSHIRE, Keith GOMEZ, Michel HANS, Christopher LUDLAM
00:00 - 00:00 #38146 - IP212 Amélioration des compétences sociales d’adolescents et d’adultes jeunes suivis pour un trouble du neurodéveloppement d’origine génétique : une recherche action sur 8 patients.
Amélioration des compétences sociales d’adolescents et d’adultes jeunes suivis pour un trouble du neurodéveloppement d’origine génétique : une recherche action sur 8 patients.

L’amélioration des compétences sociales est un défi thérapeutique pour les patients atteints d’une maladie génétique rare et ayant un profil relevant d’un trouble du spectre autistique (TSA). En effet, les déficits sociaux sont un facteur connu d’isolement et ont des répercussions sur la santé mentale, avec le risque notamment de développer un trouble internalisé comme la dépression ou des troubles anxieux. De plus, le stress psychosocial à l’adolescence pourrait représenter un facteur de risque environnemental de développer un trouble psychiatrique, en particulier chez les patients présentant déjà une prédisposition génétique. Alors que les consensus internationaux s’accordent sur le recours à des interventions psychoéducatives structurées reposant sur des techniques cognitivo-comportementales pour développer les compétences sociales des personnes présentant un TSA, les prises en charges proposées en France restent très variable, tant sur leurs objectifs, les contenus et leur durée.

Le programme PEERS® (Program for the Education and Enrichment of Relationship Skills), est un programme Evidence Based Pratice à destination de jeunes ayant des difficultés de compétences sociales et de leurs parents. Ce programme développé à UCLA par Dr Elizabeth Laugeson, et Dr Fred Frankel en 2005 a été mis en place dans de nombreux pays à l’exception de la France.

Notre projet consistait à développer une version francophone de programme PEERS, à la mettre en place et à l’adapter à nos spécificités culturelles puis à l’évaluer dans une population d’adolescents et d’adultes jeunes souffrant de difficultés sociales s’intégrant dans un trouble du neurodéveloppement d’origine génétique.

Un premier groupe de 8 patients a pu bénéficier de ce programme, en parallèle de leurs parents. Les témoignages recueillis à l’issu de ce programme évoquent un véritable changement dans la vie quotidienne des jeunes et de leurs familles. Concernant les jeunes, il ressort une sensation de confiance et de sécurité au sein du groupe. Ils parviennent à mieux comprendre les autres et à maintenir le contact avec eux. Concernant les parents, ils ont observé un réel changement de comportement chez leurs enfants, qui manifestent désormais un intérêt pour les autres, se font des amis et invitent leurs camarades à la maison. Les parents eux-mêmes ont augmenté la confiance avec leur enfant et perçoivent une amélioration dans la communication au sein de leur famille.

Le programme PEERS semble améliorer sensiblement et de façon concrète les habiletés sociales des adolescents et jeunes adultes ayant un trouble neurodéveloppemental en lien avec une maladie génétique. Ces premiers résultats encourageants devront être confirmés sur un plus grand nombre de patients et évalués par des analyses quantitatives.

 

 


Kelly GOUVENOT (PARIS), Evandelia VALLADIER, Charlotte DANSET, Thomas COURTIN, Cecile LOUVEAU, Boris CHAUMETTE, Marlene RIO
00:00 - 00:00 #38147 - IP213 HCC1395, matériel de référence pour le WGS en médecine de précision.
HCC1395, matériel de référence pour le WGS en médecine de précision.

L'importance du séquençage de nouvelle génération (NGS) pour établir des diagnostics en oncologie n’est plus à démontrer. Pour le soin, il est toutefois primordial que ces technologies de NGS soient suffisamment précises pour différencier les mutations, spécifiques des tumeurs, des artefacts techniques causés par des erreurs accumulées au long du processus de séquençage. L’appréciation de cette justesse de résultat requiert l’emploi de matériaux de référence (MR) pour calibrer le workflow du NGS (extraction ADN, préparation des librairies, séquenceurs, etc.).

L’analyse des données de séquençage de génomes entiers (WGS) dans le cas du cancer nécessite de séquencer le tissu tumoral cible mais également un échantillon normal (sain) apparié pour servir de référence. Un bon MR pour le WGS devrait inclure ces deux types d'échantillons. Les MR les plus connus pour le WGS proviennent du consortium Genome In a Bottle, comme les trios du CEPH (NA12878), qui sont utilisés pour les workflows dédiés aux maladies rares. Il n'existe pas de MR spécifiquement adapté aux workflows pour du WGS de cancer somatique.

Le CRefIX est le centre de R&D pour le plan France Médecine Génomique 2025, qui apporte le WGS directement dans le parcours de soins. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire d'étudier des MR pour toutes les applications, y compris l'oncologie, afin de garantir la précision et la spécificité des résultats de WGS pour une utilisation dans un contexte clinique.

Une paire de lignées cellulaires, HCC1395 et la lignée lymphoblastoïde associée, provenant de l’ATCC a été identifiée comme une bonne candidate pour devenir un MR pour les workflows de WGS somatique. Cette paire est dérivée d'une patiente atteinte d'un cancer du sein triple négatif, dont la tumeur, très hétérogène avec un génome aneuploïde, et le tissu normal apparié sont disponibles (sang pbmc). HCC1395 a été sélectionnée par le consortium étasunien Sequencing quality control phase II (SEQC2), composé de plus de de 200 scientifiques de 60 instituts, pour réaliser une étude orthogonale. Le SEQC2 a établi des ensembles de données de référence (« truth set ») basés sur de multiples réplicats WGS obtenus avec différentes technologies de séquençage. Ces truth set sont accessibles et comprennent l’ensemble des hotspots somatiques et germlines, avec leur fréquence, déterminé lors de l’étude de SEQC2 : environ 40 000 SNV, 2 000 petites insertions et délétions (indels), des CNA sur environ 56 % du génome et plus de 256 réarrangements génomiques complexes.

Le CRefIX et le consortium européen GenomeMET ont entamé une étude sur les MR pour l’oncologie et la médecine de précision, tels que le candidat HC1395, et compatibles avec la technologie NGS, y compris le WGS. Des cultures cellulaires en internes ont permis d’obtenir de l’ADNg, ARN, des échantillons de type fresh frozen et permettraient de réaliser des FFPE voire des ctDNA pour obtenir un matériel de référence somatique complet et nécessaire.


Margaux GRAS, Marine ROUILLON (Evry), Mélanie LETEXIER, Alain VIARI, Violette TURON, Jean-François DELEUZE
00:00 - 00:00 #38153 - IP214 Stratégies d'interprétation de génomes complets à SeqOIA: de l'analyse temps réel à la ré-analyse périodique semi-automatisée.
Stratégies d'interprétation de génomes complets à SeqOIA: de l'analyse temps réel à la ré-analyse périodique semi-automatisée.

SeqOIA est un laboratoire de biologie médicale sélectionné dans le cadre du plan France Médecine Génomique 2025. Depuis 2019, SeqOIA a séquencé et analysé plus de 30 000 génomes humains.

L'exploitation des résultats des pipelines d'analyse bioinformatique par les biologistes est cruciale pour le diagnostic. A SeqOIA, cette exploitation repose en première intention sur une interface web, gLeaves, permettant l'exploration de l'ensemble des variants détectés pour chaque prescription et en seconde intention sur un lac de données, SaKe, permettant des analyses rétrospectives transversales sur l'ensemble des patients. Ces 2 solutions sont intégralement développées et maintenues en interne par les équipes de SeqOIA-IT.

gLeaves est un logiciel web d'aide à l'interprétation des données, permettant le diagnostic d'anomalies génétiques constitutionnelles et somatiques.

Les technologies sur lesquelles gLeaves repose permettent un filtrage en temps réel des variants (SNV, Delins, SV, STR, Fusions) d'une prescription en fonction de leur transmission, d'algorithmes de scoring, de leur présence ou absence dans des bases de données et de leur fréquence dans des bases de population ainsi que dans la base interne de SeqOIA.

gLeaves dispose de deux fonctionnalités particulièrement innovantes:
* Un système d'annotations dynamiques pour les gènes et les variants.
* Une base interne de variants classés associée à l'origine de la classification (rendu en diagnostic ou commentaire libre)

SaKe pour Seqoia dAta laKE est une collection de données génomiques et cliniques de l'ensemble des prescriptions analysées au sein de SeqOIA. SaKe permet de retrouver efficacement des patients porteurs de certains variants.

Les bases d'annotations évoluant constamment, un variant considéré comme bénin (ou VSI) ou un gène non publié aujourd'hui pourra être reconnu pathogène ou lié a une pathologie dans le futur. La capacité de SaKe a retrouver les patients porteurs de certains variants (dont la classification dans les bases de données a évolué à la hausse ou situé dans un gène nouvellement publié) très rapidement (moins de 5 minutes pour les 10 000 prescriptions actuelles de SeqOIA) permet d'efficacement lister les patients qui sont concernées par ces évolutions de connaissance.

Cette liste permet ensuite a SeqOIA de contacter les biologistes responsables de chaque dossier (via l'interface web de gLeaves) pour leur signaler ce changement de statut dans les bases de connaissances, leur permettre d'en évaluer la pertinence et d'ainsi produire un nouveau compte-rendu le cas échéant.


gLeaves et SaKe sont deux outils complémentaires pour le diagnostic génétique. gLeaves permet une vision dynamique et efficace en temps réel de chaque cas. SaKe permet quant à lui une veille régulière sur l'ensemble des prescriptions de SeqOIA en faisant remonter des variants non considérés en première intention via gLeaves.


Pierre MARIJON, Nicolas DERIVE (PARIS), Laurent FROBERT, Sacha SCHUTZ, Virginie SAILLOUR, Anais L'HARIDON, Thomas RAMBAUD, Zinara LIDAMAHASOLO, Mouhamadou NIANG, Sami MAHMOUDI, Camille BARETTE, Aurelien DE REYNIES, Antonio RAUSELL, Génétique Somatique GROUPE BIONFO, Génétique Constitutionnelle GROUPE BIONFO, Pierre BLANC, Alban LERMINE
00:00 - 00:00 #38155 - IP215 Développement de modèles précliniques et de nouveaux inhibiteurs de la farnesyltransferase pour le ciblage thérapeutique de HRAS dans les tumeurs solides.
Développement de modèles précliniques et de nouveaux inhibiteurs de la farnesyltransferase pour le ciblage thérapeutique de HRAS dans les tumeurs solides.

La famille RAS est une famille de proto-oncogènes incluant les 3 gènes KRAS, NRAS et HRAS. Ces 3 gènes codent pour des protéines du même nom qui interviennent dans la cascade de signalisation cellulaire et qui sont sous le contrôle de récepteurs à activité tyrosine kinase dont le récepteur à l’EGF (Epidermal Growth Factor). Pour que les protéines RAS soient actives, elles nécessitent une première modification post-traductionnelle qui est la prénylation qui fait partie de la voie des mévalonates. Cette prénylation peut être soit une farnésylation ou une géranylgéranylation.

La protéine HRAS est le seul membre de la famille RAS dont la maturation dépend uniquement de la farnésylation, tandis que l'activation de KRAS et NRAS est également obtenue par géranylgéranylation.

La dérégulation des protéines KRAS, NRAS et HRAS joue un rôle déterminant dans la genèse, l’agressivité et la résistance aux traitements conventionnels d’un grand nombre de tumeurs malignes. Le ciblage de ces protéines est donc un enjeu dans la recherche de traitements efficaces et ciblés contre le cancer. Cet objectif a été difficile à atteindre et a nécessité des décennies de travaux de plusieurs équipes scientifiques pour aboutir à la validation des premiers inhibiteurs de KRAS en thérapeutique clinique. Récemment, le Sotorasib a été approuvé pour son utilisation dans le cancer bronchique non à petites cellules métastatique porteur de la variation activatrice G12C dans le gène KRAS. Contrairement à KRAS, il n’existe pas de traitement ciblant spécifiquement des anomalies génétiques touchant le gène HRAS. La stratégie retenue pour inhiber l’activation de la protéine HRAS consiste non pas à cibler une anomalie génétique mais à bloquer la protéine hors de son site actif en inhibant la farnésylation.

A ce jour, le Tipifarnib est le seul inhibiteur de farnésyltransférase ayant eu un accès compassionnel pour une utilisation thérapeutique dans les carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou porteurs de variations activatrices dans le gène HRAS. Si plus de 50 % des patients ont présenté une réponse objective mesurable, une majorité des patients a cependant dû interrompre temporairement et/ou diminuer les doses de Tipifarnib à cause des cytopénies induites. Cet essai thérapeutique s’est poursuivi par un accès compassionnel qui est actuellement suspendu en France du fait de l’absence de comparaison directe aux traitements standards mais aussi d’un index thérapeutique étroit.

L’objectif de notre projet est de synthétiser des dérivées du Tipifarnib grâce à la collaboration avec le « Laboratoire des molécules Bioactives » de l’Institut de Chimie de Nice et de tester ces molécules sur des modèles 2D et 3D, plus précisément des sphéroïdes, générés à partir de lignées commerciales mais aussi à partir de lignées issues de tumeurs fraîches sélectionnées par la Réunion Transversale de Biologie Moléculaire du Centre Antoine Lacassagne.


Hédi BEN YAHIA (Nice), Jade DUSSART-GAUTHERET, Rachid BENHIDA, Francois PETIT, Esma SAADA-BOUZID
00:00 - 00:00 #38159 - IP217 La BD sur le BHD : le syndrome de Birt-Hogg-Dubé enfin expliqué à tous.
La BD sur le BHD : le syndrome de Birt-Hogg-Dubé enfin expliqué à tous.

Le syndrome de Birt-Hogg-Dubé (BHD) correspond à une prédisposition génétique aux tumeurs du rein bénignes et malignes liée à une altération du gène FLCN, se transmettant sur le mode autosomique dominant. Cette affection se caractérise par la présence de lésions cutanées typiques bénignes appelées fibrofolliculomes et de kystes pulmonaires favorisant la survenue de pneumothorax. En France, le dépistage pré-symptomatique de cette prédisposition est proposé à partir de l’âge de 18 ans. Une surveillance spécifique, coordonnée dans le cadre du réseau national de référence pour les cancers rares de l’adulte PREDIR (PREDIspositions aux tumeurs du Rein), est recommandée pour les personnes porteuses afin de permettre notamment un dépistage précoce des tumeurs rénales. L’éducation du patient est primordiale dans ce contexte génétique d’expressivité variable impliquant 3 organes distincts. Afin d’aider à la connaissances des manifestations cliniques du syndrome BHD et de favoriser l’accès au dépistage pré-symptomatique, nous avons réalisé un livre illustré sous forme de BD avec la collaboration d’une illustratrice et graphiste.  Nous présentons notre projet finalisé intitulé « La BD sur le BHD : le syndrome de Birt-Hogg-Dubé enfin expliqué à tous », alliant à la fois pédagogie et humour. Nous espérons que ce support illustré sera un outil d’aide à la démarche du test pré-symptomatique chez les jeunes adultes.


Caroline ABADIE (NANTES), Anne-Charlotte JOUVE, Jenny MARLÉ-BALLANGÉ, Isabelle COUPIER, Stéphane RICHARD
00:00 - 00:00 #38175 - IP221 Abécédaire du DPI : Le diagnostic préimplantatoire en 25 notions clefs.
Abécédaire du DPI : Le diagnostic préimplantatoire en 25 notions clefs.

« Le diagnostic préimplantatoire c’est long. » Ce constat est prononcé par la grande majorité des couples qui sont pris en charge en diagnostic préimplantatoire, naviguent entre les différentes équipes pluridisciplinaires, avec parfois une incompréhension dans la coordination de leur parcours de soin, et témoignent d’une lassitude face aux délais annoncés.

A travers ce travail graphique nous souhaitons mettre en avant les notions essentielles du diagnostic préimplantatoire via 25 vignettes illustrées reprenant les aspects juridiques, pratiques et techniques de cette activité pluridisciplinaire. Une bonne compréhension des différentes étapes par lesquelles passe une demande de diagnostic préimplantatoire permet de devancer les exigences des différents services hospitaliers impliqués dans ce processus (Médecine de la Reproduction, Biologie de la Reproduction, Génétique Médicale, Laboratoire de Génétique Médicale / Cytogénétique…) et éventuellement de gagner quelques mois sur la prise en charge des couples demandeurs d’un DPI. Cette longueur de la prise en charge est souvent mal vécue par les couples, il est donc dommage et dommageable pour eux qu’il puisse survenir parfois un allongement évitable des délais. Nous proposons un guide du DPI sous la forme d’un abécédaire, balayant d’Apparentés à Zygote, les spécificités de cette prise en charge, agrémenté d’astuces permettant de déposer une demande de DPI sur le CHU de Montpellier le plus efficacement possible, optimiser la prise en charge des patients et répondre à leurs questions concernant les délais et leur parcours à venir.


Claire CHAUVEAU (Montpellier), Aliya ISHMUKHAMETOVA, Sophie BROUILLET, Marie DUPORT-PERCIER, Anne GIRARDET, Tal ANAHORY, Marjolaine WILLEMS
00:00 - 00:00 #38180 - IP223 Formation hybride à la prescription et au rendu des tests génétiques en néphrologie adulte.
Formation hybride à la prescription et au rendu des tests génétiques en néphrologie adulte.

Dans le cadre des « 1ers ateliers nationaux de prescription et de rendu des tests génétiques en néphrologie adulte », nous avons utilisé un format hybride pour dispenser une journée de formation continue aux néphrologues adultes. L'enseignement hybride combine des activités d'apprentissage en présentiel et à distance, de façon synchrone et/ou asynchrone. Il est approprié pour répondre aux besoins évoqués lors d’enquêtes auprès des néphrologues adultes (PMID 35664266 et 36789889).
L’objectif est de proposer une vision globale de la prescription et du rendu des tests génétiques. Compte tenu de leur importance en néphrologie adulte, l’accent est mis sur les tests pangénomiques (séquençage d’exome et de génome). Nous avons ainsi élaboré un parcours modulaire composé de 2 modules.

Le 1er module est un module théorique de cours magistraux (CM) de 3 heures divisé en 5 séquences d'apprentissage. Les apprenants reçoivent un rappel théorique afin de les aider à mettre en place la néphrogénomique en pratique clinique dans leur centre ou savoir se tourner vers le bon acteur de la filière de soins. Pour les CM, nous avons choisi une approche distancielle synchrone, avec un replay offrant la possibilité de revoir les contenus sur une plateforme digitale dépendant du SINRA. Parallèlement, un espace d'échange synchrone avec les étudiants a été créé via un forum de discussion afin de pouvoir répondre à leurs questions.

Le 2e module est un module pratique d’ateliers et mise en situation de type Examen Clinique à Objectif Standardisé (ECOS) d’une durée de 3 heures également divisé en 3 séquences d'apprentissage. Les séquences sont consacrées 1) à l’apprentissage de la prescription d’un test génétique et l’orientation vers le généticien si besoin, 2) le rendu de résultat d’un test génétique au patient, 3) la co-interprétation un résultat de NGS avec un biologiste. Les ateliers ECOS ont lieu le même jour en présentiel synchrone, favorisant ainsi l'interaction directe entre enseignants et apprenants. Afin de vérifier la maîtrise des contenus par les étudiants, des évaluations courtes sont planifiées après chaque atelier en présentiel. En complément, une enquête d'évaluation de l'enseignement est réalisée en fin du parcours, permettant de recueillir les retours des étudiants en vue d'améliorer nos pratiques.

La mise en place de ce parcours hybride a nécessité une articulation cohérente entre les CM et les ECOS. Cela a conduit à la production de supports pédagogiques concis et complémentaires, apportant les points de vue de chacun des intervenants, néphrologues, généticiens, biologistes et conseillers en génétique. L'introduction de l'enseignement hybride en néphrologie est une démarche innovante qui semble donner satisfaction, tant du point de vue des enseignants que des apprenants. La collaboration entre néphrologues, généticiens, biologistes et conseillers en génétique a été une réelle valeur ajoutée. Ces ateliers sont prévus pour se dérouler chaque année.


Anne-Sophie LEBRE, Marine DANCER, Solveig HEIDE, Nadia OULD OUALI, Laure RAYMOND, Thomas ROBERT, Laurent MESNARD (Paris)
00:00 - 00:00 #38190 - IP226 Imputation dans l'analyse génétique de la dysplasie de la hanche : une approche One Health chez le chien et l’Homme.
Imputation dans l'analyse génétique de la dysplasie de la hanche : une approche One Health chez le chien et l’Homme.

L'étude des bases génétiques des Maladies Luxantes de la Hanche (MLH) chez l'Homme, est encore aujourd’hui un défi en raison de l'implication de nombreux facteurs génétiques et environnementaux. Différentes races de chiens, dont celles utilisées par les écoles de chien-guides avec qui nous collaborons, sont elles aussi affectées par une anomalie du développement articulaire similaire, avec des prévalences parfois très importantes. Cette maladie, appelée dysplasie coxo-fémorale (DCF) possède des similitudes remarquables avec les MLH humaines, aussi bien sur les plans cliniques qu’orthopédiques. De plus, le modèle canin est particulièrement intéressant pour l'étude des maladies multigéniques complexes du fait de l’homogénéité génétique intra-race et de l’hétérogénéité génétique inter-race, faisant de la DCF canine un modèle précieux pour l’étude des MLH humaines.

Nous explorons ici l'utilisation novatrice de l'imputation génétique et de l’utilisation du modèle spontané canin pour mieux comprendre la génétique de ces affections dans un contexte One Health.

Notre méthodologie repose sur la comparaison de l'ADN constitutionnel de 100 chiens atteints de DCF et de 100 chiens indemnes par race, appartenant à cinq races particulièrement prédisposées. Les données sont obtenues via du séquençage à faible couverture (1X) et du génotypage. Afin d’analyser ces données parcellaires, nous avons développé un pipeline d'imputation génétique adhérant aux principes FAIR (Findable, Accessible, Interoperable, Reusable) afin de compléter les informations génétiques manquantes. Ce pipeline, développé au sein de la communauté NF-Core, permet une analyse efficiente et transparente d’un grand nombre d’individus. Il offre une grande flexibilité des outils utilisés et joue un rôle crucial dans l’harmonisation des données et la validation des génotypes observés. En partageant ce pipeline dédié à l'imputation génétique en Open Science, nous visons à encourager la collaboration dans ce domaine en pleine expansion.

L’ADN de 388 chiens a été séquencé en « low-pass » (couverture de 1X), aligné sur le génome canin CanFam3 et les contrôles qualité préliminaires ont été fait. Nous disposons actuellement de 388 chiens de 4 races (Golden, Labrador, Bouviers bernois et Dogue de Bordeaux) avec du séquençage (1,48 ± 0,59 X) et 374 autres en génotypage.

Nous anticipons que cette approche innovante fournira des listes de variants génétiques pertinents, chez le chien et par comparaison chez l’Homme, facilitant la détection de variants associés à l’apparition et au développement de la dysplasie de la hanche. Notre objectif est de développer un test génétique de risque afin d’aider la sélection des chien-guides pour réduire la prévalence de la maladie dans les races étudiées. L’étude conjointe de la DCF canine et des MLH humaines avec un même pipeline d’imputation permettra une meilleure compréhension des dysplasies de la hanche canines et humaines, dans une approche One Health.


Louis LE NÉZET (Rennes), Anthony F. HERZIG, Lauranne MACHOU, Richard GUYON, Virginie SCOTET, Karen ROUAULT, Pascale QUIGNON, Claude FEREC, Catherine ANDRÉ
00:00 - 00:00 #38196 - IP231 Recherche participative sur l’expérience des parcours de santé et de vie avec une maladie génétique rare : le projet ExPaParM (Expérience Patient des Parcours Mucoviscidose).
Recherche participative sur l’expérience des parcours de santé et de vie avec une maladie génétique rare : le projet ExPaParM (Expérience Patient des Parcours Mucoviscidose).

Introduction La généralisation du dépistage néonatal de la mucoviscidose et la création de Centres de Ressources et de Compétences (CRCM) en 2002 en France ont permis des améliorations remarquables de la prise en charge clinique, du suivi épidémiologique et de la recherche clinique dans cette maladie génétique rare. La recherche en Sciences Humaines et Sociales, quant à elle, reste limitée malgré les incitations des associations de patients. La recherche ExPaParM déployée depuis 2019 développe une approche participative multi-niveaux pour l’implémentation d’un outil de recueil de l’expérience patient (EP) des parcours de santé et de vie avec la maladie pour améliorer à terme ces parcours.

 

Méthode Un premier volet conceptuel de l’étude (IReSP 2019) a été porté par un groupe de recherche comprenant des patients/parents co-chercheurs formés à la recherche en vue de participer à toutes les étapes, des cliniciens et des chercheurs académiques. Une recherche-action participative (RAP; ANR-SAPS RA-RP1 2022) accompagne le second volet d’implémentation des questionnaires en vue de préparer leur diffusion à l’échelle de la Filière Muco-CFTR.

 

Résultats Le processus d’intégration de patients/parents dans le groupe de recherche, mené par l’association de patients Vaincre la Mucoviscidose (VLM) et le partenaire universitaire, leur a permis de contribuer à l’élaboration du protocole, la réalisation d’entretiens, aux analyses et à la construction des questionnaires d’EP. La RAP associe VLM, partenaire de recherche issu de la société civile, les co-chercheurs dans la continuité du 1er volet, et la participation de patients/parents partenaires dans les différents terrains d’étude pour identifier des actions d’amélioration des parcours de santé et de vie des patients. Cette participation est accompagnée par un tiers-veilleur dont le rôle est adapté à la recherche en santé et évolutif au long de la recherche.

 

Discussion Les parcours des patients atteints de mucoviscidose sont complexes et variés depuis le diagnostic jusqu’au post-transplantation pulmonaire en passant par les conditions socioéconomiques. De nouvelles thérapies efficaces modifient la physiopathologie des patients traités et leurs perceptions vers un allègement du suivi et les perspectives d’une vie d’adulte normale. Dans ce contexte, la recherche sur l’EP avec la participation de personnes concernées doit permettre de mieux appréhender les représentations et préférences, et de faire évoluer le modèle de soins en collaboration pour maintenir une relation adaptée avec les équipes soignantes. Cette participation s’articule aux niveaux national avec la création d’un groupe de patients/parents co-chercheurs, et local dans les CRCM avec la mise en place de patients/parents partenaires des équipes soignantes. Le projet ExPaParM expérimente ainsi les conditions d’une participation maximale des personnes concernées par une maladie à la recherche sur leurs conditions de santé et de vie.


Dominique POUGHEON BERTRAND, Paola DE CARLI, Pierre LOMBRAIL, Christine HEYMES, Nicolas LE BRETON, Cécile FRENOD, Magali CONESA, Marion MATHIEU (Marseille)
00:00 - 00:00 #38197 - IP232 La micro-fluidique digitale appliquée à la capture d’exomes et de panels pour la recherche et le diagnostic des maladies génétiques.
La micro-fluidique digitale appliquée à la capture d’exomes et de panels pour la recherche et le diagnostic des maladies génétiques.

Par rapport aux méthodes manuelles ou à celles utilisant des robots de pipetage classiques pour la fabrication des banques d’exome et de panels de capture par hybridation, les nouveaux automates de micro-fluidique qui commencent à apparaître semblent très prometteurs. En effet, ils devraient réduire considérablement les coûts globaux de fabrication des banques en réduisant les volumes de réactifs, les quantités d'acides nucléiques nécessaires, les temps de manipulation, les biais de manipulateur et la quantité de déchets produits en laboratoire et se rapprocher du lit du patient. Mais qu’en est-il actuellement dans la pratique?

Nous avons testé le MiroCanvas développé par la start-up Miroculus de San Diego rachetée dernièrement par la société suisse Integra. Il s’agit du premier appareil de micro-fluidique digitale capable de fabriquer des banques d'exome. Il est portable, et fonctionne avec des cartouches à usage unique. Pour le moment, cet appareil ne permet pas encore de réaliser la fabrication complète des banques d’exome et de panels. Il ne fait que la capture par hybridation à partir d’un pool de banques de NGS code-barrées. Les étapes en amont doivent être faites à la main.

Avec le MiroCanvas, nous avons réalisé différentes captures par hybridation en utilisant les réactifs du Twist Bioscience Target Enrichment Fast Hybridization Protocol : 2 captures d’exome et une capture d’un panel de gènes d’intérêt (286 gènes). Pour chaque capture un pool équimolaire de 8 banques ‘pré-capture’ indexées a été utilisé (Protocole Fragmentation enzymatique, Exome 2.0 et panel à la carte, Twist Bioscience). La capture par hybridation avait été précédemment réalisée manuellement sur les mêmes pools indexés avec le protocole d’hybridation standard Twist (de 16 heures). Les différentes banques finales ont été séquencées soit sur NextSeq500 ou sur NovaSeq6000 (Illumina) en 2x150bp. L’analyse primaire des données a été conduite avec Dragen (Illumina) et les analyses secondaire et tertiaire à l’aide d’un pipeline d’analyse issu de l’Institut Imagine (PolyWeb–PolyDiag).

Les 3 captures ont bien fonctionné. Entre la méthode manuelle et le MiroCanvas les rendements des banques produites sont similaires, de même que la profondeur moyenne de lecture obtenue pour toutes les banques. En revanche, certains exons sont mieux couverts avec le long protocole manuel et d’autres sont mieux couverts avec le protocole rapide sur le MiroCanvas. Les différences de couverture observées semblent plutôt être dues au mode d’hybridation Fast vs. standard qu’au procédé d’hybridation lui-même.

Le MiroCanvas est prometteur pour le séquençage de l’exome Twist dans un contexte de diagnostic rapide même s’il nécessite de faire les banques pré-capture à la main. En revanche il est moins adapté pour une utilisation avec des panels Twist à façon optimisés pour une hybridation de longue durée. Nous détaillerons ses points forts et ses points faibles actuels dans la pratique.


Lilian GRÉAU (Paris), Yohann SCHMITT, Cécile ROUILLON, Mélanie PARISOT, Fatou CAMARA, Mohammed ZARHRATE, Vincent MORINIÈRE, Cécile MASSON, Lucile BOUTAUD, Annarita MICCIO, Christine BÔLE-FEYSOT, Guillaume CANAUD
00:00 - 00:00 #38205 - IP235 L’expérience des parents de jeunes enfants des conditions du diagnostic de la mucoviscidose, 20 ans après la mise en place du dépistage néonatal : un enseignement du projet ExPaParM.
L’expérience des parents de jeunes enfants des conditions du diagnostic de la mucoviscidose, 20 ans après la mise en place du dépistage néonatal : un enseignement du projet ExPaParM.

Introduction La généralisation du dépistage néonatal de la mucoviscidose et la création de Centres de Ressources et de Compétences (CRCM) en 2002 en France ont permis des améliorations de la prise en charge clinique et de la recherche clinique dans cette maladie génétique rare.  La recherche ExPaParM (Expérience Patient des Parcours Mucoviscidose) a développé une approche participative pour construire un outil de recueil de l’expérience patient (EP) des parcours de soins, de santé et de vie avec cette maladie. Elle a souligné l’importance encore actuelle d’explorer les conditions du diagnostic de la maladie et son vécu par les parents de jeunes enfants, et d’identifier des points d’amélioration de cette période de transition.

 

Méthode : 5 patients et 2 parents ont intégré le groupe de recherche, aux côtés de cliniciens et de chercheurs. Ils ont été formés à la recherche qualitative. Leur intégration en tant que co-chercheurs dans le groupe de recherche leur a permis de contribuer à l’élaboration du protocole, la réalisation et les analyses des entretiens et la construction des questionnaires d’EP.

 

Résultats Un échantillon de 67 patients ou parents, de profils variés, a été recruté par 11 CRCM en France métropolitaine et à La Réunion. Des entretiens approfondis - 85h - ont été menés et analysés de façon inductive en utilisant NVIVO®. Notre recherche a notamment éclairé le vécu par les parents de jeunes enfants de la période pré-diagnostic suite au dépistage néonatal ou aux symptômes néonataux, de l’annonce de la maladie faite, selon le protocole actuel après 6-8 semaines de vie, et de la mise en place des traitements et mesures de précaution suite à la prise en charge au CRCM. Les parents rapportent l’apparition de symptômes caractéristiques de la maladie dans la période pré-diagnostic et leur désarroi, les amenant à interroger diverses sources à propos des maladies recherchées par le test de Guthrie. Plusieurs nouveau-nés hospitalisés en néonatalogie ont quitté l’hôpital sans que le diagnostic de mucoviscidose n’ait été posé et rappelés après 6-8 semaines pour l’annonce. La prise en charge nutritionnelle dès le diagnostic qui permet d’améliorer la situation gastrointestinale du bébé est vécue positivement, tandis que les recommandations d’hygiène au domicile dès les premières consultations au CRCM ont initié certains comportements compulsifs de nettoyage.

 

Discussion : Notre étude interroge des points d’amélioration du processus du diagnostic à la naissance de cette maladie. Le raccourcissement du délai de diagnostic est une suggestion des parents de l’échantillon en vue d’optimiser le plus tôt possible la prise en charge des nouveau-nés présentant des symptômes. La délivrance graduée des recommandations d’hygiène aux parents est suggérée. L’implémentation des questionnaires d’EP dans la Filière engagée dans le cadre d’une recherche-action participative permettra d’évaluer à plus grande échelle le vécu de cette étape d’entrée dans la maladie.


Dominique POUGHEON BERTRAND (Villetaneuse), Cécile FRENOD, Christine HEYMES, Nicolas LE BRETON, Pierre LOMBRAIL
00:00 - 00:00 #38206 - IP236 Étude des CNVs/petits réarrangements par CGH-array sur puce oligonucléotidique dédiée dans le cadre du diagnostic moléculaire du syndrome de Marfan, des syndromes apparentés et des Anévrismes de l’Aorte Thoracique et/ou Dissections Aortiques héréditaires.
Étude des CNVs/petits réarrangements par CGH-array sur puce oligonucléotidique dédiée dans le cadre du diagnostic moléculaire du syndrome de Marfan, des syndromes apparentés et des Anévrismes de l’Aorte Thoracique et/ou Dissections Aortiques héréditaires.

Depuis 2011, notre laboratoire réalise en routine des analyses de Génétique Moléculaire pour le diagnostic du syndrome de Marfan, des syndromes apparentés et des Anévrismes de l’Aorte Thoracique et/ou Dissections aortiques héréditaires (AAT/DAh). Nous avons développé une stratégie basée sur l'analyse NGS d'un panel de 50 gènes impliqués dans ce groupe de maladies, avec des pipelines bioinformatiques permettant la détection de variants ponctuels ou de petite taille ainsi que de CNVs. Nous avons également complété cette approche par une analyse CGH-array sur des puces oligonucléotidiques pangénomiques hautement enrichies pour les gènes analysés. Cette méthode est particulièrement utile pour valider de manière indépendante les anomalies détectées par l'analyse NGS (correspondant parfois à des artefacts) ou pour confirmer l'absence d'anomalies moléculaires chez un patient présentant de forts arguments cliniques et/ou familiaux en faveur de la maladie. Nous présentons ici nos résultats impliquant, en plus de l'identification des réarrangements et de leur délimitation (syndrome intragénique, gène entier, gènes contigus) parmi les 50 gènes, l'identification de CNVs récurrents tels que dup7q11.23 (ELN) et dup16p13.11 (MYH11). Ces deux CNV ont été récemment associés à un risque accru d’AAT/DA. De plus, et de manière surprenante, cette stratégie a également permis le diagnostic différentiel entre le syndrome de Marfan et le syndrome de Klinefelter chez 4 patients.

Globalement, cette stratégie combinée associant les analyses cytogénomiques et NGS permet d'augmenter notre rendement diagnostique, la fiabilité des analyses et de donner des résultats pertinents et complets à nos patients et correspondants.


Caroline BEUGNET, Aurélie PLANCKE, Guillaume ROLLAND, Camille CENNI, Maud LANGEOIS, Sophie JULIA, Christine COUBES, Pierrick HENNETON, Yves DULAC, Thomas EDOUARD, Philippe KHAU VAN KIEN (Nîmes)
00:00 - 00:00 #38210 - IP238 Le séquençage Nanopore comme outil de diagnostic d’urgence pour les pathologies cardiaques héréditaires ?
Le séquençage Nanopore comme outil de diagnostic d’urgence pour les pathologies cardiaques héréditaires ?

Les pathologies cardiaques héréditaires à risque de mort subite sont classées en deux sous-groupes : les cardiomyopathies et les arythmies cardiaques. Ces pathologies se caractérisent par une forte hétérogénéité clinique et génétique. Leur diagnostic génétique est actuellement réalisé en routine via une stratégie basée sur le séquençage NGS short-reads d’un large panel de gènes. Bien que performante (taux de positivité » 30%), cette stratégie présente plusieurs limites telles que, par exemple, la non-détection de variants de structure, l’impossibilité d’envisager des études de méthylation mais également la nécessité d’attendre un nombre suffisant de patients pour lancer une nouvelle série d’analyses.

 

Le but de ce projet était d’évaluer la faisabilité d’une nouvelle approche de diagnostic moléculaire rapide basée sur du séquençage NGS long-reads. La méthodologie testée était une approche de séquençage ciblé («adaptive sampling») effectuée sur une flow cell MinION avec un séquenceur GridION (Oxford Nanopore Technologies). Le panel de gènes choisi ciblait 435 gènes (environ 1,5% du génome humain) incluant ceux explorés dans le diagnostic de routine. Le patient analysé était un patient précédemment génotypé en diagnostic de routine.

 

Le meilleur résultat a été obtenu en combinant la chimie v14 pour la préparation de la librairie et une flow cell MinION R10.4.1. Les données générées, après un séquençage de 72h, ont permis d’obtenir une couverture moyenne de 20x sur les régions ciblées. Parmi les 522 variants (SNVs, petits indels) détectés initialement en séquençage short-reads Illumina, 420 ont pu être détectés à nouveau (80,5%). Le remaniement FLNC présent chez ce patient a également pu être visualisé. La fréquence allélique des variants hétérozygotes était en moyenne de 36% et celles des variants hémizygotes ou homozygotes était de 84%. Quarante-quatre variants faux positifs ont également été mis en évidence.

 

En résumé, cette méthodologie est simple à mettre en place au laboratoire et permet d’obtenir un résultat 72h après réception de l’échantillon. La stratégie «adaptive sampling» a été efficace comme le montre l’enrichissement significatif des reads sur les régions ciblées. Toutefois, en raison d’une faible couverture et d’une moindre qualité des reads (comparativement aux reads Illumina), un nombre non négligeable de faux positifs et de faux négatifs ont pu être constatés. Les fréquences alléliques observées des variations sont également significativement différentes de celles théoriquement attendues. Ces premiers essais montrent que cette stratégie «adaptative sampling» permettra à terme d’effectuer un diagnostic moléculaire d’urgence malgré les limites rencontrées dans notre preuve de concept. D’autres optimisations (utilisation flowCell PromethION, stratégie High Duplex…) sont en cours pour obtenir un résultat final compatible avec une activité diagnostique.


Valérie CHANAVAT, Raphaëlle LAMY, Carine MOUSTAUD, Cécile CAZENEUVE, Alexandre JANIN, Claire BARDEL, Gilles MILLAT (Lyon)
00:00 - 00:00 #38213 - IP240 Vect’UB : Vectorology expertise at the service of research.
Vect’UB : Vectorology expertise at the service of research.

The vectorology platform is an academic structure for the production of viral particles for gene transfer. The main activities are the production of viral vectors such as lentivirus, AAV and Adenovirus for over-expression of gene or knock-down of gene expression. Lentiviral vectors are tools of choice for gene transfer. They have the qualities of efficiently transducing a large panel of cells including primary stem cells (neurons, retina, HSC). They allow stable and efficient integration of DNA sequences into the cell genome. Adeno-associated virus (AAV) is a versatile viral vector technology that can be used in a wide range of clinical applications in multiple diseases due its unique biological and biophysical properties. The most important step in viral vector production is the proper design of vector. We will help you to find the best construction that will fit to your future experiments. Our platform can assist you in choosing the best viral vectors for your specific application and target cells. Once the choice of viral vector is done, our platform can also help you to design, construct and product the viral vector containing your gene of interest (or shRNA or CRISPR). This service includes viral vector production, concentration, clarification and titration. We have also different ready-to-use viral vector systems (with different pseudotype/serotype and promoters) carrying fluorescent or resistant proteins. The platform offers a large choice of vectors for constitutive or inducible expression and continues to develop new vectors to propose innovative tools. Vect’UB provides also, stable cell line generation and cell immortalization service, manipulations that require a biosafety level # 3. Vect’UB is a powerful platform that produces more than 400 lots of viruses a year. The power of these tools in gene transfer and its plasticity explain the success of this platform. Do you need to express a specific protein in your cells of interest? Do you need to inhibit or KO specific protein expression in your target cells? The Vect’UB platform can help you!


Veronique GUYONNET-DUPERAT (Bordeaux)
00:00 - 00:00 #38214 - IP241 Un patient peut en cacher un autre.
Un patient peut en cacher un autre.

Les analyses en génétique constitutionnelle sont majoritairement réalisées sur l’ADN issue des leucocytes du sang périphérique. Pour contrôler le bon déroulement de l’analyse, des tests d’identito-vigilance incluant le sexe sont souvent utilisés. Des discordances entre le sexe biologique et les résultats de l’analyse génétique peuvent être rencontrées pour diverses raisons, la plus fréquente étant l’erreur d'échantillonnage. Plus rarement les antécédents d'allogreffe de moelle osseuse chez le patient, non signalés, peuvent être à l’origine d’une telle discordance.

En France, bien que l'allogreffe demeure une procédure relativement rare (environ 1500 cas par an), les biologistes peuvent être confrontés à des prélèvements de patients ayant subi cette intervention, sans en être alertés. L'ignorance de cette situation peut entraîner des erreurs de diagnostic génétique, avec la prescription de prise en charge médicale inappropriée, ainsi que des répercussions psychosociales significatives pour les patients du fait de l’analyse génétique du donneur et non du receveur.

Les prescriptions d’analyses génétiques peuvent être réalisées par des généticiens, des conseillers en génétiques, mais aussi par des médecins spécialistes, voire des médecins généralistes. Notre étude se concentre sur la problématique des prescriptions des analyses génétiques sur l'ADN issu du sang chez les patients ayant subi une allogreffe de moelle. En effet, suite à l’observation répétée de ce type d’évènement au laboratoire, nous avons proposé à différents professionnels de répondre à un questionnaire, dans le but de recueillir leurs pratiques ainsi que d’évaluer leur niveau de vigilance lors des prescription d’analyses génétiques, ainsi que le type de prélèvement alternatif utilisé.

En conclusion, cette étude nous permettra de faire un état des lieux sur les pratiques des professionnels de santé en charge des patients lors de prescription des analyses génétiques sur l’ADN issue du sang.  Les résultats de cette étude permettront ensuite de mieux informer et les prescripteurs d'analyses génétiques des situations où les analyses ne doivent pas être réalisées à partir de l'ADN extrait du sang du patient. 


Marina KONYUKH (Créteil), Bérénice HÉBRARD, Nolwen LUCAS, Antoine NUNES ADAO, Benoît FUNALOT, Pascale FANEN
00:00 - 00:00 #38216 - IP243 Une nouvelle plateforme pour le dépistage néonatal dans Orphanet .
Une nouvelle plateforme pour le dépistage néonatal dans Orphanet .

Le dépistage néonatal est une démarche de santé publique qui vise à rechercher chez l'ensemble des nouveau-nés certaines maladies rares souvent graves, et d'origine génétique pour la plupart. L'objectif est de mettre en œuvre le plus tôt possible des mesures appropriées afin d'éviter ou de limiter les conséquences négatives de ces maladies sur la santé des enfants. Le projet Rare 2030, mandaté par le Parlement européen, a émis en 2021 un nombre de recommandations qui visent à améliorer le diagnostic des maladies rares, y compris le dépistage néonatal. Il est recommandé que les autorités européennes et nationales mettent en place des politiques afin de réduire des inégalités résultant de l’hétérogénéité des approches nationales en matière de dépistage néonatal, et qu’elles collaborent afin de permettre une prise de décision informée et transparente. Une piste évoquée est le partage des données d’évaluation de la technologie de la santé et le partage de bonnes pratiques dans le domaine, car pour l’instant l’évidence scientifique sur le dépistage néonatal n’est pas encore mise en commun, ni structurée. Dans le but de donner à tous accès à l’évidence scientifique, politique et règlementaire disponible, Orphanet a créé une nouvelle plateforme disponible en anglais et en français (https://nbs.orphanet.app/?lang=fr.php?lng=FR). Cette nouvelle plateforme répertorie les articles scientifiques, épidémiologiques, sociaux, économiques et réglementaires sur le dépistage néonatal dans le monde entier. Elle permet par exemple de sélectionner les articles portant sur une maladie en particulier, traitant d’une région du monde ou encore un type d’article en particulier.  Les données sont actualisées mensuellement grâce à l’association de la veille permanente réalisées par Orphanet et celle de la Haute Autorité de Santé. Au 1er octobre 2023, 675 articles ont déjà été répertoriés depuis l’année 2008. Cette plateforme vise à mettre à disposition des autorités nationales les éléments nécessaires pour faciliter la prise de décision sur l’élargissement de leur offre de dépistage néonatal, et donc améliorer le diagnostic précoce de ces maladies.   


Hélène JAGLINE, Caterina LUCANO (), Valérie LANNEAU, Nicolas CHEVROLLIER, Charlotte RODWELL, Marc HANAUER, Ana RATH
00:00 - 00:00 #38218 - IP245 L’information non codante raconte l’histoire du génome.
L’information non codante raconte l’histoire du génome.

          Dans un contexte médical, la sélection négative des mutations délétères explique leur rareté. Cependant, l’essentiel des variations génomiques n’est pas directement sélectionnée, et ne disparait pas rapidement par une sélection négative. La sélection est indirecte et les recombinaisons jouent un rôle essentiel dans l’optimisation de la qualité du génome non codant. Le lien entre recombinaison et qualité des séquences est connu depuis longtemps, mais est bien mieux documenté depuis que l’on dispose des séquences de génomes de l’ensemble du monde vivant, c'est un mécanisme universel. D’où l’intérêt des haplotypes pour comprendre la structure de l’information non codante.

         Les mutations pathologiques sont récentes parce que négativement sélectionnées, d’où la tentation d’utiliser les haplotypes comme une horloge génétique. L’âge d’un variant est un paramètre concret et le principe de la mesure est simple, la taille des séquences entourant un point d’intérêt diminuant avec l’accumulation de générations. Cependant, les obstacles expérimentaux et théoriques sont sérieux, et la superposition d’une infinité de recombinaisons aléatoires dans le temps pourraient faire douter de la possibilité d’obtenir des données solides ayant un sens dans un contexte médical. Ces difficultés ne sont pas imaginaires, mais ne doivent pas faire oublier l’intérêt de l’information non codante vue par l’histoire des séquences. C’est un moyen d’ajuster l’évaluation de la pathogénicité, parce que transversal et indépendant des critères existants portant sur la conservation et la structure des peptides.

          Avoir la possibilité de reconstituer l’histoire des recombinaisons concernant une région du génome segment du génome est intéressante, parce que l’on peut obtenir à la fois de la série temporelle, donc l’antériorité des évènements et leurs conséquences sur la transmission d’une séquence. Pouvoir associer recombinaisons et structures généalogiques permet de poser le problème et terme de causalité. Un algorithme pouvant reconstituer la hiérarchie des recombinaisons dans ce but a été développé. Dans ce contexte, les haplotypes permettent d’étudier les propriétés d'ensemble de variations localement proches, et d'avoir une information supérieure à celle obtenue par l'analyse point par point d'un variant à la fois. Cela a un intérêt particulier pour les séquences que l’on cherche à montrer comme non pathogènes, et dont la fréquence a un rôle prépondérant comme argument de non pathogénicité.


Marc JEANPIERRE (Paris)
00:00 - 00:00 #38223 - IP249 Identifying genomic regions for targeted sequencing gene panel construction in the genetic analysis of medulloblastoma treatment outcomes using an in-house script.
Identifying genomic regions for targeted sequencing gene panel construction in the genetic analysis of medulloblastoma treatment outcomes using an in-house script.

Context: High-throughput sequencing is a powerful tool for the interrogation of genetic associations in disease and treatment. However, prior knowledge of which genomic regions are associated with a disease and/or treatment of interest is required either to interpret whole-genome sequencing data or to construct targeted gene panels. As the rate of published research grows, the time needed to extract relevant data does as well. Text-mining tools can extract this data and help annotate literature databases with these important associations, including associated genes and genetic variation. Our goal was to use existing tools to extract relevant genetic data related to publications investigating genetic associations in the treatment of childhood medulloblastomas from literature and biological databases to aid in the identification of pertinent genes for targeted sequencing.

 

Methods: A PubMed search query was created using terms related to medulloblastomas, treatments, treatment-related side effects, and genetic variation to retrieve relevant PubMed-Indexed for MEDLINE (PMID) identifiers. Using R (v4.1.3), gene and genetic variant annotations for each PMID were extracted from PubTator using the pubmed.mineR package. For each identified genetic variant, we used the rentrez package to extract associated genes and PMIDs from NCBI; associated PMIDs were used to recursively query PubTator for additional gene annotations. Recursive findings were limited to PMIDs annotated with cancer treatments (e.g., ciplastin). Bioconductor org.db packages were used to consolidate gene aliases and associated species. For each gene, counts from (1) PubTator gene annotations, (2) NCBI genetic variant gene associations, and (3) recursive PubTator queries were obtained.

 

Results: The PubMed query included 3 terms related to medulloblastoma, 20 related to treatments, 36 related to treatment-related side effects, and 10 related to genetic variation. A total of 163 publications were retrieved. From these, 158 and 26 unique PubTator gene and genetic variant annotations were identified, respectively. On NCBI, these 26 genetic variants were associated with 18 genes and 1,213 PMIDs, from which 113 unique PubTator gene annotations including terms for medulloblastoma treatments were identified. In total, 243 unique genes were identified, of which 224 (92%) were specific to humans. Among these, 13 (6%) were present in all 3 counts. Between all 3 counts, MTHFR (n=81), GSTP1 (n=41), TPMT (n=31), COMT (n=29), and SOD2 (n=22) had the highest counts. We compared our method with evolving AI tools.
 

Conclusion: Our results demonstrate the utility of extracting annotative data from literature and biological databases to curate relevant genes for targeted high-throughput sequencing or WGS data interpretation in the genetic analysis of disease and/or treatment.


Kenneth CHAPPELL (Le Kremlin-Bicêtre), Abd-El-Kader AIT-TAYEB, Jean-Marie VITAL, Maxence GUICHARD, Guillaume DELAISEMENT, Arnaud BOYER-VIDAL, Alexis PROUST, Céline VERSTUYFT, Vianney POINSIGNON, Jacques GRILL, Christelle DUFOUR, Jérôme BOULIGAND
00:00 - 00:00 #38226 - IP250 Projet parental : Diagnostic Préimplantatoire (DPI), what else ?
Projet parental : Diagnostic Préimplantatoire (DPI), what else ?

Le DPI est proposé en France depuis 1999 et le centre de Strasbourg en a été un des précurseurs. Nous avons reçu plus de 3000 demandes pour plus de 500 indications. Ces demandes émanent de toute la France et évoluent avec les nouvelles technologies (exome, génome…). Depuis 2021, le DPI est également ouvert aux couples de femmes et aux femmes seules mais la concrétisation dépend des recommandations nationales à venir.

Il n’existe pas de liste définie pour les pathologies éligibles au DPI. Chaque demande doit être évaluée conformément à la législation française. Le DPI n’est autorisé que s’il y a une forte probabilité de donner naissance à un enfant atteint d’une maladie génétique d’une particulière gravité et reconnue comme incurable au moment du diagnostic, sous réserve que l’origine génétique soit préalablement identifiée chez un des deux membres du couple ou chez l’un de ses ascendants immédiats (article L2131-4 du CSP).

Une évaluation clinique est nécessaire pour s’assurer que la fécondation in vitro donnera suffisamment d’embryons.

Un test fiable sur cellules embryonnaires doit également être applicable.

Nous constatons que l’information donnée aux couples préalablement à leur arrivée dans notre centre est parfois incomplète en ce qui concerne les différentes possibilités pour leur projet parental. Or, une bonne information leur permet de mieux s’investir dans leur parcours et de pouvoir se réorienter en cas d’échec, de refus du DPI.

L’accompagnement du projet parental doit s’appuyer sur la situation particulière des couples :

·         Le couple accepte de prendre le risque de transmettre la pathologie : il peut opter pour une grossesse naturelle ou avec assistance médicale à la procréation (AMP) si nécessaire.

·         Le couple ne veut pas transmettre la pathologie :

o   Si la pathologie a été identifiée chez un des membres du couple et remplit les critères de particulières gravité et d’incurabilité, le couple peut demander :

§  un diagnostic prénatal lors d’une grossesse spontanée ou avec AMP (Article L2213-1 du CSP)

§  l’avis d’un centre de DPI

o   Quelle que soit la pathologie génétique, avec ou sans notion d’incurabilité et sans tenir compte de la fertilité du couple, il peut demander :

§  un don de gamètes ou un accueil d’embryon auprès d’un Centre d’Etude et de Conservation des Œufs et du Sperme (CECOS)

§  à adopter un enfant (si l’adoptant a plus de vingt-six ans, article 343-1 du code civil).

L’accompagnement des couples en consultation de génétique dans leur projet parental est variable et les différentes options doivent leur être présentées. Chacune a ses limites, ses avantages et ses inconvénients. L’information donnée doit être spécifique à chaque situation et permettre aux couples de choisir.

Nous soumettons à votre réflexion quelques exemples qui nous ont interpellés.


Julie ROOS (Strasbourg), Philippe GOSSET, Julia LAUER ZILLHARDT, Céline MOUTOU
00:00 - 00:00 #38229 - IP252 Protocoles pour le séquençage de génome entier long-fragment.
Protocoles pour le séquençage de génome entier long-fragment.

Le séquençage de génome entier en long-fragment a été élu méthode de l’année 2023 par le journal Nature Methods. Alors que le séquençage d’exome ou de génome classique nécessite une fragmentation de l’ADN de 50 à 300 paires de base, le séquençage en long-fragment permet d’obtenir des fragments de plusieurs dizaines de kilobases. Cette nouvelle méthode permet, outre la détection des variants ponctuels (SNVs), la détection des variants structuraux (SVs) et des répétitions courtes en tandem (STRs) de manière bien plus exhaustive et précise que les séquençages classiques. À titre d’exemple, un séquençage de génome classique identifie 6000 SVs avec un grand nombre de faux positifs contre 27000 en moyenne pour le séquençage en long-fragment. Le séquençage en long-fragment bénéficie ainsi d’un intérêt croissant en recherche : l’année 2017 enregistrait 200 publications portant sur le séquençage en long-fragment ; l’année 2022 964 (+ 382%). De nombreux gènes à l’origine de pathologies humaines ont ainsi été identifiés, notamment dans les maladies neuro-évolutives comme les gènes NOTCH2NLC et RFC1, responsable de la maladie des inclusions intranucléaire neurale et le syndrome de CANVAS (cerebellar ataxia with neuropathy and bilateral vestibular areflexia syndrome), respectivement. 

Le laboratoire CARD (Center for Alzheimer’s disease and related dementia) des instituts nationaux de santé (NIH) américain est le plus gros centre américain de séquençage en long-fragment, 2ème mondial après les Émirats-arabes Unis. Les membres de l’équipe « long-fragment » de CARD ont donc une expertise précieuse pour cette technique nouvelle et complexe qui ne dispose pas encore d’un protocole consensuel. Récemment, cette équipe a partagé en open source ses protocoles de séquençage en long-fragment à partir de tissu cérébral congelé, de culot cellulaire et de sang congelé. Brièvement, après l’extraction d’ADN à partir du KingFisher, nous obtenons des fragments d’environ 100 kb. La seconde étape consiste à éliminer les fragments courts à l’aide du kit SRE (short read elimination) ou du blue pippin. Avant la préparation de la librairie pré-séquençage, une étape de cisaillement grâce au mégaraptor 3 est nécessaire, avec pour objectif une taille de fragment de 20 à 30 kb en fonction du projet. Finalement, les échantillons sont chargés sur un promethion 24 ou 48 grâce à des flow cells R10 pendant 72 heures. Deux étapes accessoires de nettoyage et de rechargement des flow cells sont également réalisables. 

Nous profitons d’un stage réalisé à CARD pour partager ces protocoles auprès des laboratoires de génétique français qui souhaitent mettre en place un séquençage de génome entier en long-fragment en recherche. Le séquençage de génome entier en long-fragment pouvant, à terme, remplacer l’ACPA et le séquençage d’exome dans les stratégies diagnostiques selon différents auteurs, il nous semble important de pouvoir diffuser le plus largement possible ces protocoles en France.


Guillaume COGAN (Paris), Pilar ALVAREZ-JEREZ, Laksh MALIK, Breeana BEKER, Abigail MIANO, Blauwendraat CORNELIS, Kimberley BILLINGSLEY
00:00 - 00:00 #38232 - IP255 Préparation automatisée de librairies de mRNA-Seq à l’aide d’un automate flexible, la MAGIC-Prep (Tecan).
Préparation automatisée de librairies de mRNA-Seq à l’aide d’un automate flexible, la MAGIC-Prep (Tecan).

Le séquençage de l'ARN est devenu une technique complémentaire au séquençage de l’ADN pour le diagnostic et l’étude des maladies génétiques rares. L'analyse par mRNA-Seq permet de comparer l’expression des gènes codants entre groupes d’échantillons pour faire ressortir des signatures moléculaires et aussi repérer des formes d’épissages alternatifs nouvelles ou aberrantes dans les tissus de patients par rapport à des témoins.

La préparation manuelle des banques de mRNAseq est souvent longue et fastidieuse. Par ailleurs elle est sujette à des biais de séries de banques et des biais de manipulateur qui peuvent impacter négativement la qualité des données. Jusqu’à récemment seuls des automates de grand format étaient disponibles pour standardiser la préparation des banques de mRNAseq ce qui n’est pas bien adapté aux petits et moyens laboratoires et plateformes ayant besoin de réaliser leurs propres banques de mRNAseq en interne. Des petits automates flexibles tels que la MAGIC-Prep NGS System de TECAN peuvent répondre à ce besoin.

Nous avons testé ce robot qui permet de fabriquer de façon entièrement automatisée des séries de 8 banques de mRNAseq en 7 heures en comparant les données de mRNAseq obtenues avec la MAGIC-Prep et celles du même projet réalisé avec les mêmes ARN dont les banques avaient été précédemment faites à la main.

Les ARN utilisés ont été obtenus à partir de 3 cultures primaire de fibroblastes de 2 génotypes différents (6 échantillons – 2 groupes). Les banques de mRNA ont été fabriquées à partir d’1 µg d’ARN total et de bonne qualité (RIN=10), soit à la main avec le kit Universal Plus mRNA-Seq kit (TECAN) ou à l’aide de l’automate MAGIC-Prep en utilisant le kit Revelo mRNA-Seq for MagicPrep NGS kit (TECAN). Les banques ont été séquencées sur NovaSeq 6000 (Illumina) en 2x100bp puis l’analyse primaire a été conduite sur DRAGEN (Illumina). Les analyses secondaires et tertiaires ont été réalisées par la Plateforme Bioinformatique de l’Institut Imagine.

Les deux types de librairies produites en mode manuel et en mode automatisé avec la MAGIC-Prep étaient similaires au niveau de leur rendement ( > 100 nM par librairie) et de leur distribution de taille. La classification hiérarchique non-supervisée de l’ensemble des données a permis de mettre en évidence que les échantillons se classent par réplicats biologiques et non pas par méthode de préparation de librairie. De plus, pour chaque échantillon le nombre de gènes totaux détectés était semblables avec les deux méthodes. Ce résultat combiné aux tests de répétabilité fait par le constructeur et d’autres plateformes ayant précédemment testé ce système, conforte dans l’idée qu’une préparation automatisée des libraires de mRNA-Seq avec la MAGIC-Prep permettra de fabriquer de manière flexible des banques de mRNAseq de qualité plus homogène tout en libérant du temps aux expérimentateurs.


Lilian GRÉAU (Paris), Mohammed ZARHRATE, Nicolas CAGNARD, Cécile MASSON, Mélanie PARISOT, Cécile ROUILLON, Fatou CAMARA, Rubina CASSACA, Yohann SCHMITT, Annarita MICCIO, Christine BÔLE-FEYSOT, Guillaume CANAUD
00:00 - 00:00 #38240 - IP257 Développement de nouveaux circuits pour la consultation d’oncogénétique : quelles indications ? quels délais ? quelles analyses ?
Développement de nouveaux circuits pour la consultation d’oncogénétique : quelles indications ? quels délais ? quelles analyses ?

En 2014, un premier inhibiteur de PARP (PARPi) a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne dans le cadre du traitement de certains cancers de l’ovaire pour des patientes porteuses d’un variant pathogène du gène BRCA1 ou BRCA2 constitutionnel et/ou tumoral. Depuis cette date, les PARPi ont également obtenu des AMM pour le traitement d’autres cancers : sein, prostate et pancréas.

 

L’analyse des gènes BRCA1 et BRCA2 se faisant donc parfois à partir d’ADN tumoral, le circuit des prescriptions d’analyse de ces gènes ne passe plus systématiquement par une consultation d’oncogénétique et ne se limite plus aux patients présentant des critères personnels ou familiaux pouvant faire évoquer une prédisposition génétique aux cancers

Ces nouveaux enjeux théranostiques ont nécessité une adaptation du circuit d’adressage à la consultation d’oncogénétique. À l’Institut Curie, les demandes de consultations ou d’avis génétiques sont envoyées directement aux conseillers en génétique par les équipes de soins. Ce sont eux qui étudient les dossiers des patients et orientent ensuite les patients vers un circuit urgent ou non.

 

Afin d’homogénéiser les pratiques pour l’ensemble des conseillers, des arbres décisionnels ont été développés. Ils permettent de savoir si une consultation de génétique est indiquée, si elle doit être réalisée rapidement, en téléconsultation ou non, si l’analyse génétique est à prescrire à partir d’ADN tumoral ou constitutionnel et dans quels délais. Ces arbres décisionnels concernent les patients atteints d’un cancer de l’ovaire, du sein, de la prostate ou du pancréas. Ils prennent en compte les résultats des analyses tumorales déjà effectuées, les antécédents personnels et familiaux de cancers et la prise en charge thérapeutique du patient. Ces arbres décisionnels ont permis de fluidifier le circuit des demandes d’avis internes et d’optimiser les délais ainsi que le type d’analyses génétiques pour chaque patient.

 

Cette réflexion a aussi conduit à nous interroger sur la nécessité de prescrire une analyse constitutionnelle chez les patientes prises en charges pour un cancer du sein ou de l’ovaire qui ont déjà bénéficié d’une analyse tumorale des gènes BRCA1 et BRCA2 à l’Institut Curie. Compte-tenu du fait que ces analyses sont réalisées en NGS avec séquençage d’un grand nombre de gènes, une analyse fine des gènes du panel HBOC, qui comprend la recherche de variant ponctuels ou de réarrangements de grande taille, est demandée aux biologistes. En cas d’analyse de qualité satisfaisante et négative, l’analyse constitutionnelle n’est plus systématique mais la patiente est revue en (télé)consultation pour lui communiquer ces résultats et l’informer des recommandations de surveillance pour elle-même et ses apparentés.


Mathilde WARCOIN (PARIS), Bruno BUECHER, Sophie FRANK, Marie-Charlotte VILLY, Marion GAUTHIER-VILLARS, Lisa GOLMARD, Ivan BIECHE, Fatoumata SIMAGA, Marine LE MENTEC, Victoire MONTECALVO, Dominique STOPPA-LYONNET, Chrystelle COLAS
00:00 - 00:00 #37651 - IP26 Integration multi-modale et modele prédictifs, de la biologie du développement à l'étude des maladies rares.
Integration multi-modale et modele prédictifs, de la biologie du développement à l'étude des maladies rares.

Les récents développements des méthodes multi-omiques et les progrès des techniques d'imagerie ouvrent de nouvelles voies de recherche en biologie. Cependant, la taille et la complexité toujours croissantes de ces ensembles de données biomédicales les rendent difficiles à explorer manuellement. Pour tirer parti de cette richesse de données, nous avons mis au point diverses méthodes d'intégration visant à faire le lien entre l'étude de la morphogenèse et les modèles d'expression génique à l'échelle du génome. Nous avons utilisé ces méthodes pour développer des modèles prédictifs reliant les caractéristiques morphologiques des cellules individuelles dans les tissus en développement aux modèles spatio-temporels d'expression génique dans divers organismes modèles. Nous illustrerons les résultats de nos méthodes sur des systèmes de développement de complexité variable, allant du nématode C. elegans à la souris. Nous proposerons ensuite quelques perspectives de recherche sur la manière d'étendre ces approches à l'étude des maladies génétiques rares.


Paul VILLOUTREIX (Marselle)
00:00 - 00:00 #38248 - IP260 Implémentation du séquençage à faible couverture : retour d’expérience du CNRGH.
Implémentation du séquençage à faible couverture : retour d’expérience du CNRGH.

Le Low-Coverage sequencing est une approche de séquençage à faible couverture (de 0,4× à 8×) du génome entier, combiné à l'imputation des génotypes. Il a été proposé comme une alternative aux puces de génotypage pour identifier des variants génétiques. La plupart des puces de génotypage capturent préférentiellement les variants courants dans les populations d'ascendance européenne. Le séquençage à faible couverture atténue ce biais de détermination et peut donc être appliqué dans des populations sous-représentées. De plus, contrairement aux puces de génotypage, il permet une identification de nouveaux variants [1].

Des librairies de séquençage ont été préparées à partir de plusieurs ADN de référence incluant le trio ashkénaze (HG-002, HG-003, HG-004), en utilisant différents kits commerciaux qui ont été optimisés dans notre laboratoire. Les librairies générées ont été séquencées sur NovaSeq 6000 (Illumina) avec une cible de couverture à 4×. Les métriques de séquençage ont été évaluées à l'aide du pipeline bio-informatique du CNRGH.

Nous avons obtenu des résultats homogènes pour toutes les librairies avec une profondeur moyenne de 4,5× (IQR= 0,5×). Nous avons démontré que le protocole Illumina DNA Prep présentait les meilleures performances avec notamment une amélioration sensible de l'homogénéité de couverture sur l'ensemble des chromosomes. Nous avons aussi examiné les tailles et la répartition des trous de couverture sur le génome, car ils peuvent potentiellement avoir un impact sur la précision des imputations. Le processus Illumina DNA prep est désormais entièrement automatisé dans notre laboratoire, avec des volumes réactionnels divisés par sept.

Nous avons également séquencé à faible couverture plus de 1000 individus issus de 52 populations du monde entier à partir du panel HGDP [2], afin d'évaluer les performances par rapport au séquençage du génome entier standard à une profondeur de 30×. Deux projets d’envergure ont aussi été réalisés avec succès sur des populations du Sénégal et de Madagascar avec des taux de réalisations supérieurs à 99,5%.


Christian DAVIAUD (EVRY), Zuzana GERBER, Stéphane MESLAGE, Mourad SAHBATOU, Jeanne-Antide PERRIER, Johann TASSIN, Florian SANDRON, Vincent MEYER, Delphine BACQ-DAIAN, Anne BOLAND, Robert OLASO, Jean-François DELEUZE
00:00 - 00:00 #38265 - IP264 Description inédite de 3 cas de cardiomyopathie hypertrophique néonatale régressive avec mutation d’un gène du sarcomère.
Description inédite de 3 cas de cardiomyopathie hypertrophique néonatale régressive avec mutation d’un gène du sarcomère.

La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) est définie par un épaississement anormal de la paroi du ventricule gauche dans des conditions de charge normales. Cette maladie cardiaque non rare est majoritairement d’origine génétique, le plus souvent d’origine sarcomérique. Les formes néonatales de CMH sont plus rares, de causes plus hétérogènes que les formes adultes avec une origine sarcomérique rare. Des formes régressives de CMH ont été décrites uniquement dans un contexte acquis : diabète maternel, injection de corticoïdes pré ou post-natale et hyperthyroïdie maternelle.

Nous décrivons ici 3 cas de CMH néonatale régressive.

Il s’agit de trois garçons non apparentés, âgés de 2 ans, 3 ans et 9 ans ½, nés à terme d’une grossesse sans particularité (sans diabète maternel notamment). La CMH a été découverte dans les premiers jours ou premières semaines de vie (pour souffle cardiaque, dépistage précoce car antécédent familial de CMH et troubles de la succion). L’examen clinique néonatal était parfaitement normal pour les patients 1 et 2. Le patient 3 présentait aussi une arthrogrypose, une camptodactylie bilatérale, des pieds en varus équin, une macroglossie, des troubles de l’oralité et d’un syndrome d’apnée du sommeil. Il existait initialement un contexte de CMH familiale de l’adulte pour les patients 2 et 3.

Le suivi cardiologique a permis de mettre en évidence entre 6 mois et 1 an une régression complète de la CMH pour les 3 enfants et qui reste stable dans le temps (1 an ½, 2 an ½ et 8 ans ½ de recul).

Les analyses génétiques (panel de gènes de cardiomyopathie hypertrophique) ont permis de mettre en évidence chez chaque enfant une variation pathogène distincte, à l’état hétérozygote, dans un gène du sarcomère (p.(Arg502Trp) et p.(Ser871Alafs*8) dans le gène MYBPC3 et p.(Val606Met) dans MYH7), héritées à chaque fois d’un parent. Deux des trois parents présentent un phénotype confirmé de CMH et le troisième un phénotype douteux (HVG électrique uniquement à ce jour). Des explorations génétiques complémentaires ont été réalisées chez le patient 3 du fait des différentes atteintes, sans autre anomalie identifiée.

Au total, nous décrivons ici les 3 premiers cas de CMH néonatale régressive avec variant pathogène dans un gène du sarcomère et sans autre cause acquise retrouvée.

Les variants hétérozygotes dans un gène du sarcomère sont uniquement connus à ce jour pour prédisposer à la CMH de l’adulte (et éventuellement de l’adolescent). Aux vues de ces résultats, nous supposons que ces anomalies génétiques peuvent également être à l’origine de CMH néonatale régressive. Ces formes de CMH sont peut-être non rares dans les familles de CMH sarcomérique.  La présence d’une CMH néonatale régressive pourrait-elle être prédictive du développement de cette maladie à l’adolescence ou l’âge adulte ?

Ainsi nous proposons d’élargir les analyses génétiques aux formes régressives de CMH néonatales. Un bilan cardiologique des apparentés au 1er degré semble par ailleurs recommandé.


Yann TROADEC (Caen), Aline VINCENT, Pascale MARAGNES, Fabien LABOMBARDA, Peggy DUPONT-CHAUVET, Flavie ADER, Pascale RICHARD, Philippe CHARRON, Lucie THEUDE, Nicolas GRUCHY
00:00 - 00:00 #38268 - IP266 Retour d’expérience des familles qui ont eu une analyse du séquençage du génome entier en trio dans le cadre d’un bilan pour déficience intellectuelle rare et/ou d’un syndrome malformatif chez leur enfant.
Retour d’expérience des familles qui ont eu une analyse du séquençage du génome entier en trio dans le cadre d’un bilan pour déficience intellectuelle rare et/ou d’un syndrome malformatif chez leur enfant.

Introduction :

Les déficiences intellectuelles et les syndromes malformatifs rares couvrent le champ très vaste des anomalies du développement. Elles touchent plus de 3% de la population soit environ 1,8 million de personnes en France. La France s’est dotée depuis 2016 d’un plan national de médecine génomique pour intégrer le séquençage du génome complet dans le parcours de soins des patients. Ce plan s’inscrit dans le souhait de lutter contre l’errance diagnostic de ces patients. Une enquête sur les 59 premiers génomes prescrits et rendus dans le département de Seine-Saint-Denis (93) a été réalisée dans le but d’évaluer, du point de vue des parents d’enfant porteur d’une maladie rare, la satisfaction de la prise en charge sur le parcours, son intérêt et des conséquences du séquençage du génome.

Résultats :

Nous avons obtenu 38 réponses (64%). La population de patients suivis à Bondy est cosmopolite. Pour 30% de ces familles, le français n’était la langue maternelle pour aucun des deux parents. 97% des personnes ayant répondues se rappellent avoir signé un consentement pour autoriser cette analyse et 92% estiment qu’ils ont reçu une information suffisante sur l’utilisation anonyme des données pour la recherche. Plus de 2/3 des patients estiment que le délai pour obtenir les résultats a été long. Le délai moyen de rendu étant de 7 mois. Parmi les 18 patients (soit 46% des réponses obtenues) chez qui le séquençage du génome entier a permis d’établir un diagnostic génétique, 30% estiment que ce résultat a eu un impact conséquent sur la prise en charge et le suivi de leur enfant. Le génome a malheureusement été non conclusif pour les autres (54%). 89,5% sont au courant de la possibilité de recevoir de nouveaux résultats avec l’évolution des connaissances et la ré-analyse de leurs données. Près de 90%recommanderaient à des familles ayant un enfant avec une situation similaire, de réaliser le séquençage du génome entier. Concernant la possibilité d’identifier une prédisposition à une maladie sans rapport avec l’indication et pour laquelle un suivi préventif est possible, 73% des familles ont répondu qu’elles aimeraient en être informée.

Conclusion :

Le retour d’expérience des premiers patients est positif et montre l’investissement en temps des médecins prescripteurs à expliquer cette analyse. Dans une démarche d’amélioration de l’organisation, une consultation avec une conseillère en génétique a été ajouté pour chaque prescription. Cela a permis d’élargir le nombre de patients bénéficiant de cette analyse ainsi que de mettre en place la prescription du génome en première intention. Le délai de rendu des résultats est l’axe principal d’amélioration aux yeux des patients. En prévision de l’application de la nouvelle loi de bioéthique sur la possibilité de résultats incidents, une étude à plus grande échelle serait nécessaire ainsi que des recommandations nationales.


Mathilde ENTRESANGLE, Mathilde HEULIN, Marine HOULIER, Neli LEMORVAN, Claire ROUMEGOUX, Eva PIPIRAS PERENY, Jonathan LEVY, Loic DE PONTUAL, Andrée DELAHAYE-DURIEZ (Paris)
00:00 - 00:00 #38269 - IP267 Nouvelle approche de séquençage haut débit analysant en une étape SNV, CNV et remaniements complexes (délétions et inversions) pour le diagnostic moléculaire des hémophilies.
Nouvelle approche de séquençage haut débit analysant en une étape SNV, CNV et remaniements complexes (délétions et inversions) pour le diagnostic moléculaire des hémophilies.

Le diagnostic moléculaire des hémophilies fait historiquement appel à différentes techniques au sein de notre laboratoire. En effet, l'exploration de l'hémophilie A sévère (HAS) ou des femmes à taux de FVIII:C bas nécessite en priorité la recherche d'une inversion de l'intron 22 du gène F8 par PCR long-range car ce remaniement explique environ 45% des cas d'HAS. Si ce test est négatif, une exploration des exons codants et des régions introniques flanquantes du gène F8 est réalisée en deuxième intention par séquençage haut-débit (SHD) pour identifier les variants de type SNV et CNV. En troisième intention, la recherche d'une inversion de l'intron 1 du gène F8 (responsable d'environ 1% des hémophilies A sévères) par PCR multiplex clôture la stratégie analytique. Pour les autres types d'hémophilie, la recherche du variant causal (SNV/CNV) est explorée par SHD à l'exception d'une délétion de 7 à 14 bases localisée dans un homopolymère de l'intron 13 du gène F8 qui est un variant fréquent en France responsable d'hémophilie A mineure (prévalence estimée à 10%). Nous proposons ici une approche globale de détection des différents types de variants responsables d'Hémophilie en utilisant une technique unique.

Les inversions explorées dans le cadre des hémophilies A sévères résultent de recombinaisons entre plusieurs régions homologues de plus de 1kb localisées sur le bras long du chromosome X. Il n'est donc pas possible de déterminer un point de cassure pour ce type de remaniements. Le principe de notre approche consiste dans un premier temps à prétraiter de l'ADN génomique par une enzyme de restriction (BclI) qui coupe de part et d'autre des régions homologues pour ensuite ligaturer les extrémités des fragments obtenus de manière à circulariser les ADNs en un point de jonction spécifique. S'ensuit le protocole de SHD avec une capture réalisée à partir d'un mélange ADN circularisé(1/5) /ADN génomique (4/5) grâce à des sondes designées de manière à cibler aussi bien les points de jonction de ligation des ADNs circularisés (spécifiques des remaniements étudiés) que la séquence des exons, des régions introniques flanquantes et des promoteurs des gènes F8 et F9. Pour l'analyse des remaniements, un pipeline a été développé par l'équipe de la plateforme MOABI afin de comptabiliser les différents fragments capturés et ainsi définir pour chaque profil la survenue ou non d'un remaniement.

Les résultats obtenus à partir d'une cohorte de 124 patients montrent une sensibilité et une spécificité du test respectivement de 99% et 97%. Un échec de détection des remaniements complexes est observé plus fréquemment lorsque l'ADN est de mauvaise qualité ou bien lorsqu'un patient porte un remaniement plus complexe.

Ces résultats offres des perspectives prometteuses dans l'optimisation du diagnostic moléculaire des Hémophilies en proposant un panel unique permettant de détecter différents types de variants délétères avec une bonne sensibilité et une bonne spécificité.


Minh Toan DUONG, Mathieu GEORGET, Albain CHANSAVANG, Amélie LAUNOIS, Sylvia LETOURNEAU, Nathalie CARION, Aurélie TOUSSAINT, Ismaël PADIOLEAU, Romain DAVEAU, Jocelyn BRAYET, Aminata NDIAYE, Guillaume MEURICE, Alban LERMINE, Audrey BRIAND, Juliette NECTOUX, France LETURCQ, Cyril BURIN DES ROZIERS (Paris)
00:00 - 00:00 #37654 - IP28 Création du parcours de Master ‘Conseil Génétique et Médecine Prédictive’ (CGMP) Auvergne Rhône Alpes : description de la formation et retour d’expérience sur 2 années.
Création du parcours de Master ‘Conseil Génétique et Médecine Prédictive’ (CGMP) Auvergne Rhône Alpes : description de la formation et retour d’expérience sur 2 années.

Le métier de conseiller en génétique a pris une importance majeure depuis plus de 20 ans dans les services de génétique pour la prise en charge des patient(e) et familles atteints de pathologies héréditaires, tous domaines de spécialité médicale confondus. La fonction de ces professionnel(les) paramédicaux est primordiale en amont de la consultation médicale spécialisée et se substitue même souvent à celle-ci, sous la responsabilité du médecin généticien. De surcroît, le récent décret n°2022-1488 du 29 novembre autorise les conseiller(es) en génétique à prescrire certains actes de biologie (tests moléculaires) et à rendre des résultats. Cette nouvelle disposition renforce la responsabilité des conseiller(es) et impose une formation de haut niveau, tant sur le plan de la génétique moléculaire que clinique. Depuis 2002, le seul site de formation était situé à l’Université d’Aix Marseille (AMU). Sur sollicitation ministérielle, nous avons développé, en partenariat étroit avec le pôle pionnier AMU, un second parcours de formation professionnelle des futur(e)s conseiller(es) en région Auvergne Rhône Alpes (CGMP-AuRA), sous la coordination de l’UFR BIOSCIENCES (Master Biologie Moléculaire et Cellulaire) et le Master Santé Publique de l’Université Lyon 1. Sur la base d’un programme solide de deux années (M1 et M2), impliquant près de 100 enseignant(e)s, deux promotions sont actuellement en cours de formation avec 25 modules d’enseignement théorique et pratique (3 ECTS par module) et 5 stages de 2 mois (9 ECTS) dans des services de génétique sur toute la France et au-delà. Nous décrivons ici les caractéristiques et le programme de cette nouvelle formation, ses partenariats et un retour des expériences vécues. Les promotions ont été stabilisées à 15 étudiant(e)s. Le niveau d’entrée est L3, avec le recrutement possible en reconversion professionnelle. La présélection se fait sur dossier, puis par audition en présentiel pour les 50 candidat(e)s retenus. Les sites d’enseignement sont basés à Lyon et la région. Les enseignements incluent un tour d’horizon complet des pathologies médicales, les bases de la génétique moléculaire, 2 modules d’éthique et psychologie orientés vers le contact soignant-patient. Un module de mise en situation est programmé avec l’intervention d’une troupe théâtrale. Le M2 est caractérisé par 3 stages, dont deux professionnalisant afin de créer un pont avec de potentielles embauches. Un projet de partenariat fort est en cours de finalisation avec l’Université d’Aix Marseille afin de créer un pôle unique de formation à ce nouveau métier dans les proches années à venir. Le parcours CGMP-AuRA est accrédité par le Ministère (Arrêté du 23 février 2023) et autorise l’exercice de la profession de conseiller en génétique. La liste de tous les membres contribuant à la coordination régionale sera présentée lors du Congrès.


Alain CALENDER (BRON), Damien SANLAVILLE, Audrey PUTOUX, Nicolas CHATRON, Charles Patrick EDERY, Massimiliano ROSSI, Gaetan LESCA, Thomas SEYTIER, Mathias CAVAILLE, François CORNELIS, Francis RAMOND, Pascal DESSENNE, Isabelle CREVEAUX, Charles COUTTON, Jérôme LAMARTINE, Cgmp-Aura ET L'ÉQUIPE PÉDAGOGIQUE
00:00 - 00:00 #38293 - IP280 Explorer l'utilisation des LLM pour l'extraction automatisée de termes HPO depuis les comptes rendus de consultation.
Explorer l'utilisation des LLM pour l'extraction automatisée de termes HPO depuis les comptes rendus de consultation.

Le diagnostic des maladies rares repose sur l’analyse de données d’exomes ou de génomes. Face à la masse de variants à interpréter, il est possible de prioriser les variations en fonction du phénotype observé. L'utilisation de termes d’ontologie phénotypiques standardisés (codes HPO) est cruciale pour identifier les variants diagnostiques. Cependant, la collecte des termes HPO en amont de l'interprétation reste aujourd’hui complexe ce qui limite leur utilisation en pratique clinique.

 

Pour extraire automatiquement des termes HPO, nous avons développé l’outil d’intelligence artificielle PhenX à partir des technologies “Large Language Model” (LLM). L’extraction des termes HPO utilise soit le compte-rendu automatique fait par le logiciel de référence Nabla à partir de l'enregistrement audio de la consultation soit un compte-rendu rédigé par le clinicien.

 

L'évaluation de l'extraction automatique des termes HPO repose sur une étude rétrospective de 26 patients admis en néphrologie (12 patients uniquement quand l’extraction HPO est faite à partir des compte-rendu des cliniciens). Les termes HPO avaient été récoltés par les cliniciens via un formulaire dédié aux consultations de néphrologie (RedCap). Nous avons comparé les performances de PhenX à celles effectuées par PhenoBERT, qui est l’état de l’art pour l’extraction de phénotypes. La qualité des extractions des termes HPO est mesurée en quantifiant la proportion d'HPOs déjà présents dans les formulaires RedCap.

 

Lorsque le texte de départ est le compte-rendu du clinicien, PhenX extrait en moyenne 39% plus de termes HPOs que PhenoBERT pour chaque patient (6.17 termes en moyenne pour PhenX contre 4.41 termes pour PhenoBERT). Dans ce cas, PhenX retrouve 17.5% des HPO renseignés dans RedCap tandis que cette proportion est de 9% avec PhenoBERT.

 

Lorsque le texte de départ est le compte-rendu Nabla, PhenX extrait en moyenne 20% plus de termes HPOs que PhenoBERT pour chaque patient (9.29 termes en moyenne au lieu de 7.73 termes). PhenX retrouve 17.7% des HPO renseignés par les cliniciens dans RedCap tandis que cette proportion est de 15.8% avec PhenoBERT.

 

PhenX fonctionne indépendamment de la langue et ses performances vont augmenter au fur et à mesure de l’amélioration des technologies LLM. Le fait que les termes HPO extraits ne soient pas les mêmes que ceux renseignés par le clinicien est attendu du fait de la présence d’un grand nombre de termes HPO synonymes. A l’avenir, lorsque l’usage des LLM sera moins limité, PhenX pourra extraire les termes HPO directement de l’enregistrement audio de la consultation.


Laurent MESNARD (Paris), Nicolas DUFORET-FREBOURG, Alexandre BOULAT, Jérôme AUDOUX, Nicolas PHILIPPE, Michael BLUM, Nadia OULD OUALI
00:00 - 00:00 #38298 - IP284 Chargée de parcours génomique :un nouveau métier au service de la génomique médicale ,Retour d’expérience à APHP Sorbonne Université.
Chargée de parcours génomique :un nouveau métier au service de la génomique médicale ,Retour d’expérience à APHP Sorbonne Université.

 Les « chargé(es) de parcours génomique(CPG) », initialement nommées « assistant(es)  de prescriptions », ont été recruté(e)s  dans le cadre du Plan France Médecine Génomique (PFMG) 2025 pour former et accompagner les prescripteurs sur les logiciels de e-prescription,suivre des RCP-FMG et, de façon opérationnelle, faciliter les prescriptions (information au patient et à sa famille, logistique d’envoi des prélèvements et signature du consentement pour les conseillers en génétique).

Nous présentons ici l’expérience des 2 CPG recrutées au sein du département de génétique de APHP Sorbonne Université qui ont accompagné la prescription de plus de 1000 génomes sur une période de 2 ans.

Les CPG ont permis d'augmenter de façon exceptionnelle le nombre de familles incluses dans l'exploration du génome.

Cependant, les défis quotidiens qui se présentent aux CPG sont multiples:

- parvenir à répondre à la demande de nombreux CRMR du Groupe Hospitalier et s’adapter à leurs fonctionnements respectifs.

- Coordonner l’ensemble des acteurs impliqués aux différentes phases de la procédure: consultation et signatures des consentements, prélèvements, acheminement des prélèvements sur les laboratoires FMG2025 dans un délai de 3 jours.

- Organiser les prélèvements des apparentés sur tout le territoire et parfois à l’étranger.

- Gérer les nombreux cas particuliers : par exemple demande de transfert de l'ADN ou de tissu congelé pour les fœtus et des mineurs décédés.

- Résoudre les nombreuses non-conformités des e-prescriptions .

- Veiller à l’exhaustivité des informations cliniques sur l’outil de prescription.

Mais il apparait également qu’au-delà de leurs missions standard, les CPG ont un rôle de soutien voire d’accompagnement non négligeable. Elles sont amenées à reprendre avec les familles les informations sur la prescription du génome discutée en consultation avec le médecin en s’assurant de la bonne compréhension, et à entendre l’inquiétude, parfois la culpabilité, qui se traduit par de nombreuses questions. Les interrogations sont pour la plupart autour des implications médicales et familiales en cas de confirmation d’une maladie génétique, du risque de transmission, de découverte fortuite de maladie grave et parfois de fausse paternité.

L'activité du CPG est donc une activité complexe en raison des problématiques liées à la gestion des données et des échantillons, des interrogations et des angoisses des patients, à la coordination interdisciplinaire, à la réglementation et l’éthique, et à la nécessité de rester constamment à jour dans un domaine en permanente évolution.

Le travail des chargés de parcours génomique implique de la rigueur, de l'organisation et une grande autonomie. De plus, ils doivent faire preuve de sens des responsabilités et posséder d'excellentes compétences relationnelles et diplomatiques pour collaborer efficacement avec les prescripteurs et les laboratoires FMG2025, ainsi qu'avec les patients et leurs familles.


Fouzia BENKERDOU, Laetitia NGUYEN (PARIS), Alexandra DURR, Fanny MOCHEL, Tanya STOJKOVIC, Marie VIDAILHET, Laurent MESNARD, Lydie BURGLEN, Diana RODRIGUEZ, Philippe CHARRON, Sophie CHRISTIN-MAITRE, Sophie GEORGIN-LAVIALLE, Eric LEGUERN, Pierre BLANC, Chargées De Parcours Génomique TECHNICIENS DU LABORATOIRE SEQOIA, Nadia NATHAN, Sarah GROTTO, Alexandra AFENJAR, Solveig HEIDE, Perrine CHARLES, Daphne LEHALLE, Cyril MIGNOT, Delphine HERON, Anne FAUDET
00:00 - 00:00 #38303 - IP287 TNBC4, un outil pour le sous-typage automatique des cancers du sein triple négatif (TNBC).
TNBC4, un outil pour le sous-typage automatique des cancers du sein triple négatif (TNBC).

Introduction : Les cancers du sein triple négatif (TNBC) sont un sous-type de cancer du sein qui n’expriment pas les récepteurs à l’œstrogène (ER), à la progestérone (PR) et le récepteur au facteur de croissance de l’épiderme 2 (HER2). Ces cancers peuvent être classés en quatre sous-types différents (IM, BLIS, LAR, MES) selon la classification officielle du Fudan University Shanghai Center (FUSCC). A ce jour, aucun outil ne permet de manière automatique d’obtenir cette classification sur des données de cancer du sein triple négatif. L’objectif de notre outil est d’assigner à partir de données de puces microarray ou de RNA-Seq, un sous-type à chaque individu d’une cohorte. 

Matériel et méthodes : Différentes listes de gènes spécifiques à chaque sous-type ont été publiés (Burstein et al. 2015). Un clustering à partir de ces listes fusionnées en utilisant la méthode du kmeans, en forçant quatre groupes, permet de séparer les individus en quatre clusters. Par la suite, la comparaison de l’expression génique de ces gènes spécifiques entre chaque cluster permet l'attribution à chaque cluster d’un sous-type. Une analyse d’enrichissement de réseaux métaboliques est également réalisée pour chaque cluster permettant de valider manuellement l’attribution automatique des clusters en sous-types FUSCC. Pour tester notre méthode, nous avons utilisé 220 échantillons de puces microarray provenant de 6 datasets différents ainsi que 360 échantillons de RNA-Seq pour lesquels le sous-type FUSCC était déjà connu nous permettant ainsi de calculer la sensibilité et la spécificité de TNBC4. 

 

Résultats : Nous avons obtenu des résultats concordants indépendamment du type des données en entrée de l’outil. Les sous-types LAR et MES étaient de manière générale les mieux classés (97% de spécificité en moyenne et une sensibilité de 88%). Les groupes IM et BLIS se sont révélés plus complexes à départager avec respectivement 91% de spécificité et 73% de sensibilité pour IM et 92% de spécificité et 86% de sensibilité pour BLIS. Les scores plus faibles pour ces 2 sous-types peuvent s’expliquer par le fait qu’ils sont tous les 2 liés à la réponse immunitaire (activation pour IM, suppression pour BLIS). 

 

Conclusion : Notre outil a montré que la classification des TNBC en sous-groupes FUSCC, à partir de listes de gènes obtenus en RNA-Seq, est fiable indépendamment du type de plateforme utilisé pour quantifier l’expression génique. Nos scores de classification tendent également à montrer la robustesse de notre outil. Certaines améliorations doivent néanmoins être apportées dans le but de limiter les erreurs de classification majoritairement présentes entre le sous-type IM et BLIS. 


Victor RENAULT, Anne VINCENT-SALOMON, Camille BROCHARD, Kévin MERCHADOU (Paris)
00:00 - 00:00 #38305 - IP288 Rétrospective de la prescription de génome dans le domaine des maladies rares au CHU de Montpellier, De 2020 à juillet 2023.
Rétrospective de la prescription de génome dans le domaine des maladies rares au CHU de Montpellier, De 2020 à juillet 2023.

Le Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025) a été développé par Alliance Aviesan (Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé) afin d’assurer une nouvelle prise en charge des patients et leur faire bénéficier des nouvelles technologies de diagnostic moléculaire de manière équitable sur le territoire français.

Les pré-indications (PI) d’accès à l’analyse du génome ont débuté en décembre 2019. Depuis, on comptabilise 71 PI dont 60 dans le domaine des maladies rares.

Le CHU de Montpellier a vu depuis début 2020 une augmentation croissante du nombre de prescriptions :  228 en 2020, 417 en 2021, 700 en 2022 et 362 au premier semestre 2023 soit 1707 propositus inclus. Cette augmentation peut être expliquée par :

-       - L’augmentation continue du volume de prescription pour les PI majoritaires (Anomalies du développement, syndromes malformatifs et syndromes dysmorphiques sans déficience intellectuelle (AnDDi), Déficience intellectuelle (DI) et Dystrophie rétinienne héréditaire (DRH))

-        - La diversification des prescriptions : 9 PI en 2020, contre 41 en 2023, facilité par la levée de certaines restrictions et l’ouverture de nouvelles PI par le plan.

-        - Un accès facilité aux RCP par les RCP spécifiques (73.92%) ou les RCP FMG MR Génomique (26.08%)

-        - L’accroissement du nombre de prescripteurs : de 11 en 2020 11 à 35 prescripteurs pour 2023. 

Cependant, au niveau local, il existe une grande disparité entre les PI peu ou non prescrites du fait de critères d’inclusion trop limitatifs ou de circuits parallèles mis en place par les filières de santé maladies rares, et un « encombrement » de certaines PI pour lesquelles le nombre d’interprétateurs est limité voire encore inexistant. Seulement 6 PI des 41 actives ont un nombre de prescriptions supérieur ou égal à 50 propositus dont 3 ont plus de 300 propositus inclus (AnDDI, DI et DRH). Ce taux important de prescriptions associé à un nombre faible d’interprétateurs augmente fortement les délais de rendu de résultat, inégal entre les pré-indications. Ainsi, actuellement, les délais sont de 4 à 6 mois pour la PI leucodystrophie, la PI syndrome de Marfan ou syndromes apparentés ou encore la PI Pathologies rares du métabolisme phospho-calcique contre 24 mois pour la PI AnDDI ou la PI DI… et amènent à un ralentissement réel de prescription visible au CHU de Montpellier.

Néanmoins, nous sommes persuadés que l’analyse du génome est un atout majeur pour la prise en charge du patient, un outil efficace pour le diagnostic au vu du taux de positivité de l’ensemble de dossiers, proche de 19% (variants de classe IV et V), et un moteur pour la recherche clinique (taux de positivité proche de 38% en incluant les variants de classe III).

La mise en place des RCP génomique et l’accélération du rendu des résultats semblent les clés de la réussite du passage à la médecine génomique au CHU de Montpellier.


Clothilde VIGOUROUX (Montpellier), Marjolaine WILLEMS, Isabelle MEUNIER, Christine COUBES, Valentin RUAULT, Cécilia MARELLI TOSI, Constance WELLS, Caroline DEILLER, Agathe ROUBERTIE, Aurdey LAMOUROUX, Jacques PUECHBERTY, Christel THAUVIN, Fréderique NOWAK, Christine VINCIGUERRA, David GENEVIÈVE
00:00 - 00:00 #37657 - IP29 Le design objet au service de la compréhension des mécanismes génétiques à l’origine des maladies rares : résultats du partenariat entre l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris et la Filière de Santé Maladies Rares du neurodéveloppement DéfiScience.
Le design objet au service de la compréhension des mécanismes génétiques à l’origine des maladies rares : résultats du partenariat entre l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris et la Filière de Santé Maladies Rares du neurodéveloppement DéfiScience.

Dans le cadre de consultations, d’ateliers d’éducation thérapeutique portants sur les maladies rares du neurodéveloppement, les équipes soignantes des centres de référence de la Filière DéfiScience sont amenées à expliquer les bases de la génétique aux patients et à leurs proches. Cette démarche a pour but d’éclairer, pour les patients eux-mêmes ou leur apparentés, des notions plus complexes qui y sont liées.

Jusqu’ici ces équipes utilisent des dessins ou des objets simples maquettés par leurs soins. Le partenariat entre l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris et DéfiScience a eu pour objectif de faire travailler les étudiants de 4ème année de la section « design objet » sur un équipement pédagogique pérenne et reproductible Leur regard « neuf» sur la spécialité, comparable aux patients consultant en génétique, a permis la création d’outils concrets, accessibles et apportant une expérience sensorielle par la manipulation.

ETAPE 1 :  Période d’immersion autour des usages et besoins de différents services, de soignants et représentants d’associations de familles. Chacun des étudiants a isolé une problématique et fait une proposition de concept : objet, kit ou installation spatiale à but didactique.

ETAPE 2 : Prototypage des dispositifs, en tenant compte des contraintes de reproductibilité, de maintenance, d'usage, d'esthétique et de coût.

ETAPE 3 : Restitution au groupe de personnes engagées.

A l’issue de cette procédure créative, 5 des 13 projets ont été jugés totalement en adéquation avec les attentes des participants :

·        Chromakit : Kit de chromosomes 3D aimantés et modulables pour expliquer les différents modes de transmission des maladies génétiques.

·        IPHIGénie : Plateau de bois mettant en scène le patrimoine génétique d’un couple et sa future famille à l’aide de tiges de bois aimantées et modulables pour illustrer le mode de transmission de la maladie  

·        GénéKIT : Coffret refermant des approches plurielles sur la génétique à l’aide d’une série d’objets : cartes relatives aux étapes de soin, chromosomes 3D aimantés et personnage modulable

·        La fabrique du vivant  : Planche d’activités ludique à destination des salles d’attentes. Enfants et parents ont un aperçu bref des principes de la génétique par le biais d’un mécanisme attractif. 

·        Vos examens génétiques : Pochette carton regroupant des illustrations de différents examens génétiques, une fiche sur les bases de la biologie et l’évolution du parcours du patient

Ils ont ainsi été produits afin d’être testés dans les conditions réelles d’utilisation pendant 6 mois. A la suite de cette ultime phase, les ajustements jugés nécessaires seront pris en compte pour engager une dotation des centres de références de la Filière DéfiScience qui en feront la demande. Et pourquoi pas envisager pas une diffusion plus large.

Les créations non retenues n’en sont pas moins d’excellente qualité et méritent de trouver des équipes prêtes à les expérimenter puis les diffuser.


Caroline IMMESOETE (Lyon), Sophie GALLAS -LEMONNIER,, Cyril AFSA, Laurent GODART
00:00 - 00:00 #38322 - IP291 Diversité génétique des variants impliqués dans la réponse aux médicaments chez les populations tunisiennes et italiennes : implications pour la médecine personnalisée.
Diversité génétique des variants impliqués dans la réponse aux médicaments chez les populations tunisiennes et italiennes : implications pour la médecine personnalisée.

Introduction

Les réactions indésirables aux médicaments sont une cause de morbidité et de mortalité importantes pour les patients et une source de charge financière pour le système de santé. Plusieurs études ont montré que l'ethnicité est l'un des principaux facteurs qui influence les profils génétiques individuels dans la réponse aux médicaments. L'objectif de cette étude est de caractériser la variabilité génétique de certains pharmacogenes impliqués dans la biotransformation des médicaments et les réactions indésirables aux médicaments chez la population tunisienne et italienne et de comparer nos résultats aux populations du monde entier.

Matériel et méthodes

Un ensemble de 135 tunisiens et 690 italiens en bonne santé ont été génotypés à l'aide de puces à ADN. Les variants localisés au niveau de 25 pharmacogenes très importants (VIP), impliqués dans les effets indésirables des médicaments ont été extraits des données de génotypage. L'analyse de la distribution des variants chez les populations tunisiennes et italiennes par rapport à 24 populations mondiales publiquement accessibles a été réalisée à l'aide des logiciels plink et R.

Résultats

Les variants communs entre les tunisiens, les italiens et les 24 populations étudiées ont été extraits des données de génotypage. Les résultats de l'indice de fixation (Fst), de l'analyse en composantes principales et de l'analyse ADMIXTURE ont montré qu'il existe une grande similitude entre les populations méditerranéennes qui se distinguent des populations sud-africaines. En outre, l'analyse comparative Fst a mis en évidence 27 variants présentant un niveau élevé de différenciation entre les populations tunisienne, italienne et les autres populations étudiées. Parmi ces variants, quatre SNP : rs622342, rs3846662, rs7294 et rs5215 localisés respectivement au niveau des pharmacogenes SLC22A1, HMGCR, VKORC1, et KCNJ11, ont montré des différences significatives en terme  de fréquence génotypique. Ces variants sont impliqués dans les mécanismes associés aux effets indésirables des médicaments.

Conclusion : Notre étude a montré que les populations tunisiennes et italiennes sont génétiquement homogènes en ce qui concerne les pharmacogenes étudiés. La corrélation entre le génotype et les fréquences alléliques des variantes à risque et les effets indésirables des médicaments qui leur sont associés permettrait d'améliorer les résultats thérapeutiques et aurait un impact important sur la mise en œuvre d'une médecine personnalisée.  Des études similaires doivent être reproduites afin d'identifier les populations qui doivent faire l'objet d'une attention particulière lors de la prise d'un médicament donné.


Haifa JMEL (Tunis, Tunisie), Stefania SARNO, Cristina Giuliani GIULIANI, Wided BOUKHALFA, Sonia ABDELHAK,, Donata LUISELLI, Rym KEFI
00:00 - 00:00 #37372 - IP3 Suivi des personnes à haut risque de cancer l’Institut Paoli-Calmettes recueille les besoins des patients pour mettre en place un programme d’éducation thérapeutique (ETP).
Suivi des personnes à haut risque de cancer l’Institut Paoli-Calmettes recueille les besoins des patients pour mettre en place un programme d’éducation thérapeutique (ETP).

Depuis 2013, l’INCa soutient des programmes régionaux de suivi en oncogénétique, dont le réseau HerMION pour la région PACA Corse, pour favoriser une prise en charge personnalisée et multidisciplinaire des personnes à risque très élevé de cancer. Cependant, la taille des files actives et leur augmentation continue rendent difficile  la bonne organisation de ce suivi. Les besoins des personnes concernées paraissent assez hétérogènes. L’IPC au sein du réseau HerMION confronté à cette problématique, souhaite y palier en s’appuyant sur les possibilités de mise en place de dispositif d’ETP.

L’ETP permet d’apporter aux personnes les connaissances et l’autonomie nécessaires pour qu’elles puissent se prendre en charge selon leurs besoins, tout en maintenant un lien avec l’équipe médicale.

Pour recueillir les besoins des personnes, un questionnaire préliminaire sous la forme d'un Google form a été finalisé, en abordant plusieurs thématiques : la consultation d’annonce avec la compréhension des informations et son vécu, la transmission de l’information aux apparentés, les examens de surveillance conseillés (la compréhension des résultats, l’intérêt et l’organisation), les chirurgies de réduction des risques, l’hygiène de vie (alcool, tabac, alimentation et sport) et la facilité d’usage du numérique. Ce questionnaire a été adressé à 135 personnes prédisposées identifiées dans notre service. Une relance des questionnaires est prévue. Des groupes de personnes ont été définis selon leur sexe, leur atteinte de cancer ou pas et le délai écoulé depuis l’annonce de la prédisposition. 35,5% des personnes ont répondu à ce questionnaire (37,5% d’hommes et 62,5% de femmes) ; 58,3% des répondants étaient indemnes de cancer. La répartition des réponses entre les personnes ayant eu une annonce récente et ceux ayant eu une annonce de plus de 5 ans et de plus de 10 ans est homogène.

Les principaux résultats de ce questionnaire seront présentés et il sera montré en quoi ils démontrent l’intérêt de mettre en place plusieurs ateliers socles à destination des personnes après l’annonce d’une prédisposition : reprise d’explications sur les risques de cancers et les examens de surveillance préconisés, échanges quant au vécu de cette prédisposition et à la transmission de l’information familiale, intervention d’associations de patients. Des ateliers « optionnels » pourraient être pensés pour les questions autour des chirurgies de réduction de risque, de la prévention (alimentation, sport, tabac, alcool). Des hommes ont également témoigné dans ce questionnaire de difficultés, aussi il semblerait utile de leur proposer un atelier spécifique.

Notre expérience montre l’intérêt pour les équipes d’oncogénétique de procéder à un recueil préalable de ce type afin de mettre en place un programme d’ETP pertinent adapté aux besoin de nos patient(e)s avec l’objectif d’une nouvelle organisation du suivi des personnes à haut risque génétique plus en phase avec les besoins exprimés.


Geoffrey BERTOLONE (Marseille), Rémi MOUNIER, Doriane LIVON, Julie ROBBE, Cornel POPOVICI, Nadia DJELLALI, Michèle GUERINI, Laetitia RABAYROL, Catherine NOGUES, Jessica MORETTA
00:00 - 00:00 #38346 - IP302 Approche multi-omique pour caractériser des variations de structure avec points de cassure en dehors de FOXL2 portées par deux individus atteints du syndrome de blépharophimosis-ptosis-épicanthus inversus.
Approche multi-omique pour caractériser des variations de structure avec points de cassure en dehors de FOXL2 portées par deux individus atteints du syndrome de blépharophimosis-ptosis-épicanthus inversus.

Le syndrome BPES (Blépharophimosis-Ptosis-Epicanthus inversus Syndrome ; OMIM #110100) est une maladie rare, soit isolée (type II), soit associée à une insuffisance ovarienne prématurée (type I) affectant moins d’une personne sur 50 000. Elle est causée par une haploinsuffisance du gène forkhead box L2 (FOXL2) localisé sur le chromosome 3 (3q22.3) et codant un facteur de transcription exprimé de façon prédominante dans les tissus mésenchymateux des paupières et des ovaires. Pour plus de 80% des individus atteints, des variations hétérozygotes sont détectées au sein de FOXL2, les autres variations décrites étant des délétions complètes du gène ou de régions génomiques régulatrices englobant ses gènes voisins ou encore des translocations. Nous avons identifié deux patients avec un phénotype compatible avec celui du BPES, présentant des variations de structure équilibrées complexes avec des points de cassure proches du locus FOXL2 et identifiées par séquençage de génome en lectures courtes. Afin de reconstituer la région génomique remaniée, une approche par cartographie optique (Bionano) a été effectuée à partir d’échantillons sanguins issus des deux individus atteints. De cette façon, les chromosomes remaniés ont été reconstitués, révélant possiblement un nouveau point chaud de recombinaison dans une région intergénique proche de FOXL2. Nous avons émis l’hypothèse que les remaniements observés bouleversent l’organisation des domaines génomiques concernés, résultant en une altération de l’expression des gènes compris dans le locus. Des investigations complémentaires transcriptomiques par séquençage des ARNs et épigénomiques par capture de conformation de chromosomes (Hi-C) et analyse de méthylation de l’ADN sont en cours de réalisation au laboratoire pour mettre en évidence des altérations d’expression génique, de méthylation ou de topologie de chromatine au locus en question par comparaison avec des données contrôles. Enfin, des variations non exoniques et/ou anomalies complexes dans la région de FOXL2 seront recherchées par séquençage de génome en lectures courtes à partir d’une cohorte de 20 patients suspectés d’être atteints du syndrome BPES et négatifs après analyse ciblée de FOXL2. Alors qu’une technique unique comme le séquençage de génome n’est pas suffisante pour caractériser de façon fine et encore moins conclure sur la pathogénicité d’une variation génomique, une approche multi-omique intégrant de nouvelles technologies se révèle nécessaire pour non seulement caractériser ces variations plus ou moins complexes mais également aider à leur interprétation clinico-biologique.


Aymeric MASSON (DIJON), Hamza HADJ ABDALLAH, Julien MARAVAL, Julian DELANNE, Marlène RIO, Marion LESIEUR, Valérie MALAN, Martin CHEVARIN, Fatima EL IT, Yannis DUFFOURD, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN-ROBINET, Antonio VITOBELLO
00:00 - 00:00 #38352 - IP305 Variabilité génétique et phénotypique des cytochromes P450 2C19 et 2D6 et fréquence d'actionnabilité des psychotropes : quelle utilité de l’analyse pharmacogénétique ?
Variabilité génétique et phénotypique des cytochromes P450 2C19 et 2D6 et fréquence d'actionnabilité des psychotropes : quelle utilité de l’analyse pharmacogénétique ?

Contexte : Le pourcentage de réponse à une 1ère ligne de traitement antipsychotique ou antidépresseur n'est que de 30% à 40% [1, 2] ce qui s’explique en partie par des facteurs génétiques. Ils concernent notamment les 2 enzymes les plus souvent impliquées dans le métabolisme des psychotropes : cytochromes P450 (CYP) 2D6 et 2C19. Leur analyse génétique permet de prédire des phénotypes métaboliques utiles au choix du médicament ou de sa posologie.

Objectif : Décrire la prévalence des génotypes et phénotypes des CYP2C19 et 2D6 obtenus par séquençage de 2nde génération dans une population générale pour évaluer la fréquence théorique d’actionnabilité des traitements antidépresseurs ou antipsychotiques.

Méthode : Nous avons étudiés 180 échantillons du centre de ressources biologiques CRBioLim (AC 2016-2758) adressés au CHU de Limoges entre avril 2022 et août 2023 pour analyse pharmacogénétique (toutes indications, hors psychiatrie). L’analyse reposait sur un séquençage des régions d’intérêt de 41 gènes + 1 pseudogène (CYP2D7) capturées par le kit pharmacogenomics community panel (SophiaGenetics®) sur un Illumina® MiSeq. Les régions séquencées avaient été sélectionnées sous l’égide du RNPGx.

Résultats : Cinq des 39 allèles CYP2C19 repertoriés ont été retrouvés (*1, *2, *3, *17 et *35). Le CYP2C19*1 était le plus fréquent (61,4%) suivi des allèles *17 (20%) et *2 (18%). Les CYP2C19*3 et *35 n'ont été vu qu'une seule fois chacun. Les métaboliseurs normaux CYP2C19 représentaient 41% des individus (n=73), les intermédiaires 27% (n=49) et les rapides 23 % (n=41). Il y avait 9% de métaboliseurs extrêmes (n=9 lents et n=8 ultra-rapides). La variabilité du CYP2D6 était supérieure : 20 allèles différents retrouvés. Des remaniements chromosomiques étaient présents pour 23% des individus (n=41) avec soit une variation du nombre de copies CYP2D6 (n=20), soit une hybridation entre CYP2D6 et CYP2D7 (n=21). Sur le plan phénotypique, ≈ 1 individu sur deux (n=88) était métaboliseur normal CYP2D6 et 36 % (n=64) intermédiaires. Le nombre de métaboliseurs extrêmes du CYP2D6 était identique à celui du CYP2C19 (n=17 : 9 lents et 8 ultra-rapides). Pour cette enzyme, le phénotype était incertain pour 11 individus du fait de la présence d’allèles à fonction indeterminée. Au final 30 individus avaient un phénotype extrême pour les CYP2C19 et/ou 2D6 soit une actionnabilité clinique théorique minimal de 17% (sans compter les phénotypes intermédiaires ou ceux d'autres pharmacogènes) .

Conclusion : Le séquençage de 2nde génération présente un intérêt supérieur pour le CYP2D6 que pour le CYP2C19. La traduction phénotypique des génotypes retrouvés est possible sans ambiguïté dans 100% des cas pour le CYP2C19 et dans 94% des cas pour le CYP2D6. En population générale, l'analyse pharmacogénétique de ces 2 gènes permettrait de personnaliser des traitements psychotropes a minima pour 1 individu sur 6.

[1]Rush et al. Am J Psychiatry 2006 ; [2] Matrisciano et al. Pharmacol Biochem Behav 2023.


Ludivine BOCCELARI, Hugo ALARCAN, Benjamin LAPLACE, Rémi VAN WETTEREN, Nicolas PICARD (Limoges)
00:00 - 00:00 #38353 - IP306 Etude des variants ENaC chez les nourrissons prématurés et à terme ayant présenté un Syndrome de Détresse Respiratoire Néonatale.
Etude des variants ENaC chez les nourrissons prématurés et à terme ayant présenté un Syndrome de Détresse Respiratoire Néonatale.

Introduction : Le syndrome de détresse respiratoire néonatale (SDR-N) est une pathologie pulmonaire affectant principalement les nourrissons prématurés avec une importante mortalité néonatale. Différents facteurs sont impliqués, parmi lesquels l'immaturité du poumon fœtal et la synthèse insuffisante de surfactant. À la naissance, les voies respiratoires des nouveau-nés subissent une transition cruciale passant de l’environnement liquide de l’utérus à un environnement aérien. Cette transition implique l’absorption du liquide amniotique, la sécrétion du surfactant et l’expansion des alvéoles, ce qui est facilité par des canaux ioniques, notamment les canaux sodiques épithéliaux (ENaC). Notre étude vise à étudier la fréquence des variants génétiques ENaC chez les nourrissons prématurés et à terme présentant un SDR-N.

Méthodes : Une analyse rétrospective a été réalisée sur 118 nouveau-nés avec un SDR-N (69 prématurés et 49 enfants nés à terme). Les nourrissons présentant des mutations dans des gènes connus pour entrainer des anomalies du surfactant et des pneumopathies interstitielles (ABCA3, NKX2.1, COPA, CSF2RA, CSF2RB, FOXF1, GATA2, MARS1, PARN, RTEL1, SFTPA1, SFTPA2, SFTPB, SFTPC, TBX4, TERC, TERT, TMEM173) ont été exclus. Les variants génétiques dans les trois gènes SCNN1A, SCNN1B et SCNN1G codant les sous-unités du canal ENaC ont été recherchés par séquençage haut débit (panel ciblé). Les fréquences des variants ont été comparées entre nos deux sous-groupes et avec la population gnomAD.

Résultats-discussion : Aucune différence significative n'a été observée entre le groupe de prématuré et le groupe né à terme. Quelques variants exoniques ont une fréquence différente dans notre cohorte par rapport à la population générale. Nous avons identifié le nouveau variant SCNN1B p.Ile471Thr chez un nourrisson à terme. Nos résultats indiquent que les variants des gènes ENaC pourraient être des facteurs de risque de développement du SDR-N chez les nourrissons prématurés et à terme. Une étude sur des effectifs plus larges ainsi que des recherches complémentaires seraient nécessaires pour étudier les implications fonctionnelles et les mécanismes sous-jacents de ces variants dans la pathogenèse du syndrome de détresse respiratoire néonatale.


Alyaa KHODAWRDI (creteil), Charles MONOD-BROCA, Abdel AISSAT, Nathalie LE METAYER, Rachel MEDINA, Rakia BHOURI, Annick LE FLOCH, Benoit FUNALOT, Pascale FANEN, Alix DE BECDELIÈVRE
00:00 - 00:00 #38359 - IP308 Vingt-cinq ans de consultations de génétique clinique sur site dans les hôpitaux de jour et instituts médicoéducatifs de la région parisienne auprès des enfants et jeunes adultes atteints de troubles du spectre autistique.
Vingt-cinq ans de consultations de génétique clinique sur site dans les hôpitaux de jour et instituts médicoéducatifs de la région parisienne auprès des enfants et jeunes adultes atteints de troubles du spectre autistique.

Malgré les avancées de la recherche, un grand nombre de patients atteints de troubles du spectre autistique (TSA) n’ont pas accès aux explorations aujourd’hui disponibles du fait de l’insuffisance des structures, de l’inadaptation des consultations hospitalières à leurs troubles du comportement et d’idées reçues par les soignants ou les familles. Pour améliorer l’accès aux soins et au progrès des connaissances, nous avons inversé le paradigme et offrons depuis 25 ans des consultations de génétique clinique sur site dans les hôpitaux de jour et les institutions spécialisées de région parisienne.

 

Depuis 1998, une équipe mobile de génétique médicale propose aux patients et à leurs familles des consultations dans leur environnement habituel, en présence des soignants qui les suivent chaque jour. L’équipe pluridisciplinaire est constituée non seulement d’un médecin généticien mais aussi d’un médecin pédiatre afin de permettre un suivi médical global, d’une conseillère en génétique, d’une neuropsychologue ainsi que d’une coordinatrice qui veille à l’entente privilégiée avec les centres. Ce nouveau mode d’exercice permet de renforcer le lien entre l’hôpital et les structures médicalisées de proximité accueillant les patients. L’unité opère sous l’égide de l’hôpital universitaire Necker Enfants-Malades, qui donne un accès aux services de biochimie, de neuroradiologie, de cytogénétique moléculaire et de séquençage de nouvelle génération (NGS).

 

En vingt-cinq ans, 884 patients présentant un TSA appartenant à 38 institutions ont bénéficié de ces consultations sur site. Des affections génétiques ont été identifiées chez les patients : anomalies cytogénétiques causales (58/705 : 8,2% dont 25 de novo), X Fragile (7/653 : 1%) et mutations monogéniques reconnues responsables de TSA (122/391 : 31,2% dont 91 de novo soit 75% et 31 héritées : 10 liées à l’X et 21 autosomiques récessives). L’IRM cérébrale a été possible chez 688 patients et considérée comme anormale chez 205 soit 30 % d’entre eux. Tous les patients diagnostiqués présentaient un TSA atypique ou syndromique, avec déficience intellectuelle modérée à sévère.

 

Grâce à ce mode d’intervention, de nombreuses consultations manquantes ont été rattrapées. Le diagnostic d’une anomalie génétique connue associée au TSA permet une meilleure orientation dans la prise en charge. Le suivi médical des atteintes organiques et l’accompagnement quotidien peuvent être mieux appréhendés à la lumière d’un diagnostic génétique précis qui éclaire sur l’origine du trouble du neurodéveloppement.

 

Eu égard aux contraintes imposées par les troubles du comportement dans les TSA, les consultations sur site constituent, pour les patients et leurs apparentés, un moyen d’améliorer l’accès aux soins et de réduire le risque de méconnaissance d’une pathologie organique à présentation psychiatrique.


Sylvia ROSE (Paris), Anthony DRECOURT, Anne-Sophie ALAIX, Aurélie FABRE, Khawla ALJABALI, Marine DELVIGNE, Karine POIRIER, Claude BESMOND, Moïse ASSOULINE, Arnold MUNNICH
00:00 - 00:00 #38364 - IP310 Caractérisation moléculaire d’un variant rare de proalbumine : proalbumin“christchurch”.
Caractérisation moléculaire d’un variant rare de proalbumine : proalbumin“christchurch”.

INTRODUCTION 

Les proalbumines sont des variants génétiques rares de la proalbumine humaine. Elles diffèrent de l'albumine par un hexapeptide N-terminal supplémentaire. Ces variants sont des allotypes caractérisés par une mobilité électrophorétique anormale qui peut être plus rapide ou plus lente que celle de l'albumine normale. Le but de la présente étude était d’identifier l'anomalie moléculaire du gène d’albumine responsable d’une bisalbuminémie héréditaire découverte chez un garçon tunisien lors d’une exploration hépatique.

PATIENT ET METHODES 

Nous décrivons dans le présent travail, un cas d’une bisalbuminémie héréditaire  découverte chez un enfant lors de l’exploration d’une hépatopathie d’origine inconnue. L’électrophorèse capillaire des protéines sériques (EPP) a été réalisée sur  l’automate Capillarys (Sebia). L’analyse moléculaire, par le séquençage direct des 17 exons et des jonctions introns exons du gène ALB, a été  réalisée sur ABI prism310.

RESULTATS 

Nous rapportons le cas d'un patient âgé de 3 ans, sans antécédents familiaux notables. Le patient est  admis pour un ictère cutanéomuqueux évoluant depuis 10 jours, associé à une coloration foncée des urines et décoloration partielle des selles. Le  bilan biologique a révélé une cholestase et une cytolyse hépatique sévère avec une albuminémie normale. Une EPP a été demandée qui a révélé une bisalbuminémie héréditaire confirmée par la présence du même aspect électrophorétique  chez le père. La migration du variant d’albumine est plus lente que l’albumine normale: il s’agit d’un variant lent ou encore un variant « Slow ». L’analyse moléculaire, par le séquençage direct a montré la présence de la mutation: -1 Arg →Gln. Nous avons pu également identifier un polymorphisme au niveau de l’intron 12 décrit dans des travaux antérieurs.

CONCLUSION

L'étude des variants de l'albumine/proalbumine peut être d'un grand intérêt pour identifier les défauts génétiques causaux sur le gène de l'albumine et une éventuelle corrélation génotype-phénotype.


Meriem ATALLAH, Salem YAHYAOUI, Manel KAIDI, Jawaher CHAABEN, Siwar CHELBI, Mariem OTHMANI, Sondes HADJ FREJ, Taieb MESSAOUD (tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38366 - IP312 Variations alléliques de la région promotrice du gène GH1 chez les déficitaires en GH en Tunisie.
Variations alléliques de la région promotrice du gène GH1 chez les déficitaires en GH en Tunisie.

Introduction

La région promotrice du gène hGH-1 est caractérisée par un profil polymorphe qui a un très grand nombre de polymorphismes nucléotidique simple (SNPs) qui peuvent se regrouper dans différentes combinaisons haplotypiques. Plusieurs études ont établi un lien entre les variations de ces SNPs avec divers défauts de développement chez l'homme.

Le but de cette étude est d'analyser les variations alléliques au niveau de la région promotrice du gène hGH-1 chez des patients tunisiens déficitaires en hormone de croissance (GH).

Matériels and méthodes

Il s’agit d’une étude cas témoins bi-centrique menée à l’hôpital d’enfants de Tunis en collaboration avec l’hôpital Farhat Hached de Sousse, ayant inclut 27 sujets déficitaires en GH et 15 sujets sains. L’étude moléculaire a été menée par la technique de séquençage direct sur ABI prism310 (Applied Biosystems).  L’analyse des données a été réalisée en utilisant le logiciel SPSS et le logiciel Haploview .

Résultats

L’étude de la région promotrice du gène hGH-1 nous a permis d’identifier 22 variations de séquences dont 8 SNPs non décrites dans la littérature localisées au niveau du 5’UTR.  95.4% des SNPs sont situés entre 550bp et la région TSS (translational start site) alors qu’un seul SNP : rs201344 (4.5%) est situé au niveau de l’intron 1.

Une différence significative a été notée dans la distribution génotypique et allélique de la variation rs6171 entre les malades et les témoins évoquant son implication dans l’expression du déficit en GH. L’analyse des associations des SNPs a montré 25 haplotypes différents chez les deux groupes étudiés Un seul haplotype GAATAGTT avait une différence statistiquement significative entre les patients et les témoins (p = 0,01).

Conclusion

Notre étude est le premier rapport identifiant les SNPs de la région promotrice du gène hGH-1 chez une population Tunisienne. Les résultats de ce travail nous a permis de rapporter 8 SNPs non décrites dans la littérature. Des études plus poussées seront entreprises pour évaluer l’implication de l’haplotype GAATAGTT dans le diagnostic du déficit en GH.


Hayfa GUERBOUJ, Yassine AMRI, Rym DABBOUBI, Leila ESSADEM, Yasmine SALEM, Yosr HASNI, Salima FERCHICHI, Sondes HADJ FREJ, Taieb MESSAOUD (tunis, Tunisie)
00:00 - 00:00 #38369 - IP315 swingbamcov et compagnie: une suite d'outils intégrés pour la validation visuelle de CNVs.
swingbamcov et compagnie: une suite d'outils intégrés pour la validation visuelle de CNVs.

Les "Copy Number Variations" (CNVs) sont des variations du nombre de copies de séquences d'ADN qui jouent un rôle essentiel dans certaines maladies génétiques. De nombreux outils de détéction des CNVs existent mais ils générent tous des faux positifs. Ainsi, nous présentons  ici une suite d'outils intégrés visant à valider visuellement un grand nombre de CNVs.

Nous avons développé un ensemble d'outils facilitant la validation visuelle des CNVs. Tout d'abord, un pipeline Nextflow permet des générer des profils de couverture en PDF pour un grand nombre déchantillons. Nous avons également écrit un client lourd ('swingbamcov') ainsi qu'un serveur ('coverageserver') permettant une visualisation interactive de nombreux profils de couverture sur le même écran. Nous avons également écrit un outil intéractif ('swingindexcov') qui intégre les résultats du programme "goleft indexcov". 'Coverageplotter' est lui un outil traçant les couvertures des fichiers BAM  sous forme de fichiers SVG pour une série de cas et de contrôles. Ces fichiers SVG contiennent la position génomique des CNVs dans leurs métadonnées sous forme de code RDF+XML et peuvent être hébergés et visualisés sur un serveur git. Les utilisateurs peuvent alors utiliser un serveur dédié pour visualiser rapidement les profils en SVG et mettre à jour leurs annotations en quelques secondes. Enfin, un script utilisant XSLT parcourt les fichiers SVG générant un fichier VCF contenant tous les variants ainsi que les informations de validation.

Cette suite d'outils a été intégrée dans la suite logicielle "jvarkit". Elle offre une solution complète pour la validation visuelle des CNVs. Notre poster présente ces outils ainsi que des copies d'écrans illustrant leurs fonctionnalités.


Pierre LINDENBAUM (Nantes), Julien BARC, Jean-Jacques SCHOTT, Richard REDON
00:00 - 00:00 #38375 - IP320 Apport du séquençage de nouvelle génération dans le diagnostic post-mortem des maladies génétiques : exemple d’un cas du syndrome de Hallervorden-Spatz.
Apport du séquençage de nouvelle génération dans le diagnostic post-mortem des maladies génétiques : exemple d’un cas du syndrome de Hallervorden-Spatz.

Introduction

Les maladies génétiques rares et non diagnostiquées ont des conséquences importantes sur les personnes touchées et leurs familles. A ce jour l’utilisation généralisée du séquençage de nouvelle génération (NGS), le diagnostic des maladies rares est en train de révolutionner. Dans ce travail, nous montrons l’apport du NGS dans le diagnostic post-mortem de maladies génétiques rares en rapportant un cas d’un patient marocain décédé en bas âge avec suspicion d’une maladie autosomique récessive rare : le syndrome de Hallervorden-Spatz associé à des mutations du gène PANK2.

Patients et méthodes

Il s’agit d’un enfant issu des parents consanguins, décédé à l’âge de 5 ans dans un tableau de détérioration neurologique. Sur le plan clinique il présentait une dystonie avec un syndrome extrapyramidal. Le bilan paraclinique a montré une rétinite pigmentaire et des hypointensités des noyaux gris centraux sur l'IRM réalisant le signe dit de « l’oeil du tigre ». Comme nous manquons d’ADN du propositus, nous avons réalisé dans un premier temps un séquençage de l’exome clinique chez le père puis en fonction des résultats un panel de gènes personnalisé chez la mère.

Résultats

Nous avons identifié une mutation monoallélique c.1176_1177del (p.Val394fs*) chez le père du propositus qui a été confirmée par la suite par un séquençage Sanger. En gardant à l’esprit les différents mécanismes de transmission autosomique récessive, nous avons commencé par rechercher cette mutation chez la mère par un séquençage sanger ciblé, qui a révélé que cette dernière est de type sauvage pour cette mutation. Ces résultats ont mené à réaliser un panel de gènes personnalisés sur la mère afin de cribler l'ensemble du gène PANK2, qui a identifié une nouvelle mutation monoallélique classée comme probablement pathogène selon la classification ACMG. Ces résultats confirment que le patient décédé été fort probablement porteur d’une mutation a l’état hétérozygote composite du gène PANK2. Par conséquent, le diagnostic suspecté chez l’enfant a été confirmé par des tests génétiques post-mortem.

Discussion

Grâce au séquençage de nouvelle génération, le diagnostic suspecté chez l’enfant décédé a été confirmé par des tests génétiques post-mortem. Nos résultats illustrent la puissance du séquençage de nouvelle génération dans le diagnostic post-mortem des maladies génétiques rares. Il s’agit d’un outil puissant qui montre le défi de la variabilité clinique et de l’hétérogénéité moléculaire des maladies génétiques. Il permet ainsi de réaliser un conseil génétique adapté aux familles des personnes décédés atteintes de maladies génétiques rares et de proposer par la suite un diagnostic prénatal ou préimplantatoire pour leurs futures grossesses évitant la naissance d’autres enfants malades.


Maryem SAHLI, Maryem SAHLI (Rabat, Maroc), Amllal NADA, Abdelali ZRHIDRI, Siham CHAFAI ELALAOUI, Jaber LYAHYAI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38393 - IP328 Primedesignd : mise au point d'un outil pour la conception automatique des amorces pour la polymerase chain reaction.
Primedesignd : mise au point d'un outil pour la conception automatique des amorces pour la polymerase chain reaction.

INTRODUCTION : 

La PCR est une méthode largement utilisée pour amplifier l’ADN d’intérêt dans de nombreux domaines, mais la qualité de la séquence des amorces est cruciale pour son succès. La conception de l’amorce vise à obtenir un équilibre entre la spécificité et l’efficacité de l’amplification. Plusieurs critères doivent être considérés, notamment le taux de GC et la température d’hybridation, la longueur de l'amorce, la présence de SNP et de séquences répétées, la dimérisation et la distance entre les amorces et la région cible. Développer un outil capable de créer des amorces et adapté aux besoins des biologistes est nécessaire.

MATÉRIEL ET MÉTHODES :

Nous avons développé PrimeDesignD, un outil pour la conception automatisée d'amorces optimisées, destinées à la PCR. Trois types d'applications sont prises en compte : PCR long-range, qPCR et séquençage Sanger. L'outil fonctionne sous Linux. Il s'appuie sur le logiciel PrimerServer2 et sur des scripts en R et en bash pour la sélection et le tri des amorces.  Les paramètres et les bases de données utilisées sont définis dans des fichiers de configuration afin de permettre une personnalisation et une flexibilité de l’outil.  

RÉSULTATS ET DISCUSSIONS :

PrimeDesignD permet de concevoir automatiquement des paires d'amorces à partir d’un fichier texte, contenant une position génomique. Les amorces sont sélectionnées en fonction d'un score, calculé en attribuant des points à chaque critère respecté ou non respecté. Les 10 meilleurs résultats sont affichés dans un fichier Excel. La manière d’afficher les résultats dans le fichier Excel permet de repérer rapidement les paires d’amorces qui respectent tous les critères. Pour chaque critère non respecté, un message est affiché sur la ligne de la paire, informant l’utilisateur sur le filtre échoué. L’outil génère et affiche dans le fichier Excel un lien direct vers le site de l’UCSC pour chaque couple d’amorces. Cela permet de visualiser directement l’amplicon dans le génome de référence. Les régions complémentaires entre les deux séquences d’un couple d’amorces sont aussi présentées dans le fichier de résultats.

L'outil a été testé dans le laboratoire de Cytogénétique aux HCL, pour créer des amorces destinées au séquençage Sanger, en utilisant 33 positions génomiques d’intérêt. Au moins une paire d’amorces qui respecte tous les critères a été trouvé pour 29 positions génomiques.  Ces paires ont conduit à 26 bons résultats en séquençage Sanger.

PrimeDesignD représente donc une solution prometteuse pour automatiser la conception d'amorces en biologie moléculaire, réduisant le temps nécessaire pour cette tâche et minimisant les erreurs humaines. Il est flexible et peut être adapté à différents génomes de référence et à diverses applications de la PCR.


Daria ONITIU (Saint-Etienne), Sylvain MARESCHAL, Anissa DAHMANI, Eudeline ALIX, Louis JANUEL, Claire BARDEL
00:00 - 00:00 #37670 - IP33 N’ayez plus peur de permuter vos patients !
N’ayez plus peur de permuter vos patients !

De nos jours le séquençage haut débit est une technique de routine des laboratoires d’analyse. Le séquençage simultané de plusieurs patients soulève un risque d’inversion au cours de la technique. Il est donc primordial de mettre en place une procédure permettant d’assurer la concordance entre l’échantillon et les données obtenues. Pour cela deux étapes se distinguent: le choix du kit d’identitovigilance et l’utilisation d’un pipeline bioinformatique.

                Le kit commercial utilisé permet d’amplifier pour chaque échantillon 34 SNP et 2 marqueurs de sexe pour obtenir des amplicons indexés compatibles avec la technologie Illumina. Ces derniers sont ensuite séquencés en copuçage lors du run de séquençage des régions d’intérêt.

                A la fin du séquençage, le pipeline va d’abord démultiplexer les données des échantillons séquencés pour l’analyse et ceux de l’identitovigilance grâce aux informations contenues dans un formulaire de paramétrage du run au format texte. Une fois l’alignement réalisé, le pipeline cible les positions des marqueurs d’identitovigilance et identifie le génotype de chaque échantillon en tenant compte des paramètres spécifiés dans le fichier de configuration (profondeur, pourcentage d’hétérozygotie…). Les génotypes sont alors confrontés et si le nombre de marqueurs concordants est supérieur au seuil défini, le séquençage de l’échantillon est considéré concordant. En cas de non concordance des marqueurs d’un patient, ses données sont comparées à celles de tous les autres patients du run afin d’identifier une possible inversion.

Un compte-rendu d’analyse est alors généré, précisant les différents paramètres de l’analyse et leurs valeurs. Il se compose d’un rappel du kit d’identitovigilance utilisé, du nom du run, d’une table répertoriant les résultats d’identitovigilance des patients, d’une conclusion, d’un encart de signature pour le biologiste et d’un commentaire optionnel indiquant si des patients non séquencés ou sans kit d’identitovigilance sont présents dans le run. La table de résultats comporte 6 colonnes :

- ID : identifiant de l’échantillon

- sexe : sexe reporté dans le formulaire de paramétrage du run

- positions concordantes : nombre de positions autosomales concordantes et nombre de marqueurs autosomaux du kit

- sexe concordance : nombre de marqueurs sexuels concordants, nombre de marqueurs sexuels du kit et sexe chromosomique

- commentaire : liste des marqueurs non concordants et raison ou origine de la non concordance. En cas de détection d’une inversion indique l’ID du patient correspondant.

- conclusion : validation ou non du patient.

                Ce pipeline a été développé pour le séquençage Illumina et s’appuie sur son arborescence de fichiers. En production, il a permis dès les premiers runs d’identifier des non conformités d’attribution de sexe mais aussi des inversions de patients, ce qui a mené à des améliorations de la partie technique du séquençage.


Laetitia BOURGEADE (Bordeaux), Claudio PLAISANT
00:00 - 00:00 #38397 - IP330 Diagnostic clinique et moléculaire du syndrome Cardio-Facio-Cutané : A propos de deux cas.
Diagnostic clinique et moléculaire du syndrome Cardio-Facio-Cutané : A propos de deux cas.

Le syndrome cardio-facio-cutané (CFC) est un syndrome génétique très rare dont la prévalence est inconnue, appartenant au groupe des rasopathies . Il se caractérise cliniquement par une dysmorphie faciale, des anomalies congénitales cardiaques et  ectodermiques, un retard de croissance et un retard intellectuel. Ce syndrome est transmis selon un mode autosomique dominant, mais la plupart des cas résultent de mutations de novo. Les quatre gènes connus pour être associés au syndrome CFC sont : BRAF, MAP2K1, MAP2K2 et KRAS.

   Nous décrivons deux  patients marocains non apparentés âgés de 15 ans et 4 ans ayant une dysmorphie faciale et d’autres anomalies compatibles avec un CFC.  Une analyse moléculaire de l'exome réalisée chez les deux patients  a révélé la présence respectivement d'une nouvelle mutation hétérozygote prédite pathogène (c.400T > C ; p.Tyr134His) au niveau de l’exon 3 du gène MAP2K2 et la mutation connue (c.389A > G;p.Tyr130Cys) à l’état hétérozygote, au niveau de  l'exon 3 du gène MAP2K1.

    L'analyse moléculaire par séquençage à haut débit nous a ainsi permis de confirmer le diagnostic  suspecté cliniquement chez les deux patients, d'adapter leur prise en charge clinique et de prodiguer un conseil génétique adéquat à leurs familles.


Fatima OUBOUKSS, Ilham RATBI, Nada AMLLAL (RABAT, Maroc), Jaber LYAHYAI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38399 - IP332 Enquête nationale sur les différents polymorphismes identifiés du CYP2D6 selon les méthodes utilisées : Quel apport du séquençage à haut-débit ?
Enquête nationale sur les différents polymorphismes identifiés du CYP2D6 selon les méthodes utilisées : Quel apport du séquençage à haut-débit ?

Introduction: CYP2D6 is a highly polymorphic gene and is one of the most important pharmacogenes involved in drug metabolism. Among factors influencing the activity of CYP2D6, there are genetic variants, which several of them are currently explored in clinical practice to manage drug prescriptions. However, only common variants are tested, and it remains unclear whether it would be useful to identify uncommon and rare CYP2D6 variants in daily practice. The aim was to compare CYP2D6 haplotypes frequencies depending on the analytic method used to perform the analyses (TaqMan allelic discrimination genotyping (GT) or high-throughput sequencing (NGS)).

Methods: A national survey was conducted among laboratory members of the French-speaking Network of Pharmacogenetics (RNPGx). Two methods were identified: targeted GT exploring CYP2D6*1,*3,*4,*5,*6, duplications and ± *10, and NGS either by a complete sequencing of CYP2D6 coding plus exon-flanking intronic sequences and CNV analysis, or by genotyping-by-sequencing (GBS) of specific regions of interest (with identification of CYP2D6*1 to *10, *17,*35,*41 and CNV). Data regarding the French population obtained by whole exome sequencing were also provided by Eurofins Biomnis laboratory (n=6322 individuals).

Results: Data from 2208 patients were available: 639 were tested by GT (including 318 with *10 GT) and 1569 by NGS (including 1416 by CYP2D6 exome sequencing). The frequencies (without CYP2D6*10 analysis) were 79.6% for *1; 1.2% for *3; 15.1% for *4; 3.1% for *5 and 0.9% for *6. Duplications were found in 8.1% of patients. When GT analysis includes CYP2D6*10, the frequencies were 76.3% for *1; 1.9% for *3; 13.5% for *4; 2.5% for *5; 1.4% for *6; 4.4% for *10. The frequency of duplication was similar (8.2%). Using the GBS procedure, the frequencies were 34.6% for *1; 19.0% for *2; 1.3% for *3; 21.2% for *4: 3.9% for *5; 1.0% for *9; 2.9% for *10; 0.3% for *17; 3.3% for *35; 9.8% for *41. Duplications were less frequent (5.9%). Finally, with exome sequencing, the frequencies were 32.1% for *1; 20.4% for *2; 1.8% for *3; 16.6% for *4; 3.1% for *5; 2.3% for *9; 5.2% for *10; 1.7% for *17; 3.2% for *35; 8.6% for *41. Duplications were found in 9.2% of patients. Other variants identified had frequencies lower than 1%. No differences were found between patients according to the clinical indication (psychotropic drugs vs. other drugs) and between patients analyzed through NGS in RNPGx departments compared to the French population sample.

Discussion/Conclusion: Our data provide an overview of the frequency of CYP2D6 haplotypes in the clinical setting. CYP2D6*10 should be considered when GT CYP2D6 as it is found in nearly 5% of patients. NGS allowed to identify two apparently frequent haplotypes (*17 and *41) which have clinical implications by being associated with reduced CYP2D6 activity. For the less frequent variants, clinical interpretation remains challenging at present and will need further explorations.


Abd El Kader AIT TAYEB (Le Kremlin Bicetre), Nicolas PICARD, Céline NARJOZ, Marie-Anne LORIOT, Léa PAYEN-GAY, Nicolas PALLET, Sylvie QUARANTA, Laure RAYMOND, Céline VERSTUYFT
00:00 - 00:00 #38402 - IP334 Le SDM-G : un recueil de données génomiques de patients atteints de Maladies Rares.
Le SDM-G : un recueil de données génomiques de patients atteints de Maladies Rares.

Contexte : La Banque Nationale de Données Maladies Rares (BNDMR) est composé d’un système d’information qui permet notamment de collecter le Set de Données Minimum Maladies Rares (SDM-MR) dans l’ensemble des centres maladies rares labellisés, adossé à un entrepôt de données de santé qui permet de réutiliser ces données notamment pour la recherche. Le SDM-MR contient 3 items relatifs à la génétique : la technique utilisée, le gène (référentiel HGNC) et la variation pathogène identifiée (texte libre). En plus du SDM-MR, un cartouche optionnel avait été mis en oeuvre en 2015 avec la filière de santé maladies rares AnDDi-Rares, permettant de décrire les anomalies chromosomiques (nombre de chromosomes, type d’anomalie, localisation, etc.). Nous décrivons ici l’évolution de ce cartouche en set de données minimum génomique (SDM-G), qui est toujours accessible pour l’ensemble des centres labellisés.

Méthode : Le SDM-G est le fruit d’un groupe de travail réunissant la cellule opérationnelle de la BNDMR, les 23 filières de santé maladies rares, et les laboratoires de Biologie Médicale (plateformes de séquençage) agrées dans le cadre du PFMG 2025 (Plan France Médecine Génomique).

Résultats : Le SDM-G est composé des investigations génétiques réalisées, ainsi que des variants des gènes et des anomalies chromosomiques détectées chez les patients. La liste des investigations génétiques réalisées prend en compte les nouvelles techniques, comme la signature épigénétique et la stratégie d’analyse (solo, duo...). Le(s) variant(s) pour un ou plusieurs gène(s) peu(ven)t être caractérisé(s) avec par exemple le génome et la séquence nucléotidique de référence. Le descripteur d’anomalie(s) chromosomique(s) a été enrichi avec par exemple l’origine de l’anomalie, ou encore la causalité entre l’anomalie et le phénotype.

Le SDM-MR a par ailleurs été étoffé avec une distinction entre diagnostic clinique et génétique à travers des items dédiés (un champ « caractérisation génétique du diagnostic » et deux champs distincts pour l’âge au diagnostic clinique et génétique).

Les différentes parties du SDM-G ont été mises en ligne progressivement entre novembre 2022 et juillet 2023. Considéré comme un pilote (afin d’en vérifier son bon usage), ces données ne figurent pas encore dans les dossiers patients informatisés qui alimentent l’application web BaMaRa mais uniquement dans cette dernière.

Discussion et perspectives : La complétion du SDM-G présente un vrai challenge compte-tenu des nombreux dossiers concernés par ces informations. Ainsi, au 1er octobre 2023, sur 1 229 873 dossiers de personnes malades et 1 344 497 diagnostics associés, 847 391 diagnostics étaient de statut ”confirmé” (63,0%) dont 73 935 avec le champ « gène » renseigné (5,5%) et 49 311 avec le nouveau champ « caractérisation génétique du diagnostic » renseigné (3,7%). Une interopérabilité avec les outils des plateformes du PFMG 2025 est à venir afin de limiter les multiples saisies.


Sarah OTMANI, Céline ANGIN, Claude MESSIAEN, Nicolas CHATRON, Céline DAMPFHOFFER, Laurent DEMOUGEOT, Laurence FAIVRE, Mélanie FRADIN, David GENEVIÈVE, Sylvie ODENT, Caroline RACINE, Alain VERLOES, Anne-Sophie JANNOT (Paris)
00:00 - 00:00 #38410 - IP338 Le spectre génétique du diabète monogénique en Tunisie : situation actuelle et défis du futur.
Le spectre génétique du diabète monogénique en Tunisie : situation actuelle et défis du futur.

Introduction : Le diabète monogénique (DM) est une forme atypique de diabète qui représente 3 à 6 % de l'ensemble des cas de diabète. Cette prévalence est sous-estimée en raison d’un diagnostic erroné puisqu’il est classé à tort comme diabète de type 1 ou 2. Actuellement, il existe plus que 40 sous types de DM. Chaque type est caractérisé par son phénotype, son gène causal et son mode de transmission. Le test génétique est donc l'outil le plus approprié pour un diagnostic précis. Les études moléculaires de DM sont rares en Tunisie. L'objectif de cette étude est d'identifier les locus génétiques et les mutations causales chez des diabétiques tunisiens avec suspicion de DM en utilisant le séquençage de l'exome entier (Whole Exome Sequencing "WES").

Matériels et méthodes : Le WES a été réalisée chez 24 patients diabétiques recrutés à partir des centres médicaux collaborateurs. Les critères d'inclusion étaient les suivants : jeune âge d'apparition du diabète ≤ 40 ans, antécédents familiaux de diabète sur au moins deux générations et absence ou présence à titres faibles d'auto-anticorps pancréatiques. La pathogénicité des variations génétiques identifiés a été évaluée à l’aide des outils bio-informatique de filtration et de priorisation. L'outil ORVAL a été utilisé pour prédire les combinaisons possibles de variants potentiellement pathogènes. Ensuite, le séquençage Sanger a été effectué pour confirmer les mutations pathogènes prédites chez les patients et vérifier la ségrégation familiale. Enfin, pour certains nouveau variants, une analyse structurale a été réalisé afin d'étudier leur impact sur la fonction des protéines.

Résultats : Nos résultats mettent en évidence la grande hétérogénéité clinique et génétique des formes monogéniques du diabète chez les Tunisiens. Parmi les 24 patients étudiés, cinq (20%) ont été diagnostiqués avec le diabète de type MODY (ABCC8, HNF1A, GCKR et PDX1), 45% avaient des formes syndromiques de diabète à savoir le BBS (BBS, TTC8), le syndrome d’Alström (ALMS1), le syndrome de Wolfram (WFS1), le diabète lipodystrophique (TCF7L2) et 33% ont été diagnostiqués avec des formes non classées de DM (KANK1, GIPR, GRB10, CEP290…). Ces résultats montrent que le spectre mutationnel de DM est très large et spécifique de la population tunisienne.

Conclusion : Notre étude a montré l'importance du dépistage génétique de DM chez les patients avec diabète déséquilibré au sein des populations sous-représentées. Cette étude aidera à la mise en place d’une puce d’ADN spécifique au DM et qui permettra un diagnostic génétique rapide et plus économique. Grâce à cette étude, nous espérons aider les cliniciens à faire le choix thérapeutique pour une meilleure prise en charge des patients et de leurs familles. En perspective, des recherches supplémentaires dans les pays à revenus faibles et moyens sont nécessaires pour améliorer les soins de santé publique.


Nadia KHERIJI (Tunis, Tunisie), Hamza DALLALI, Ismail GOUIZA, Meriem HECHMI, Faten MAHJOUB, Mehdi MRAD, Asma KRIR, Afef BAHLOUS, Melika BEN AHMED, Henda JAMOUSSI, Rym KEFI
00:00 - 00:00 #38412 - IP340 Prédiction informatique de l’intolérance à l’inactivation hétérozygote simultanée de deux gènes distincts, pour toutes les paires de gènes possibles, dans une hypothèse digénique pour les patients atteints de maladies rares en impasse diagnostique.
Prédiction informatique de l’intolérance à l’inactivation hétérozygote simultanée de deux gènes distincts, pour toutes les paires de gènes possibles, dans une hypothèse digénique pour les patients atteints de maladies rares en impasse diagnostique.

Plus de 6000 gènes sont associés à des maladies monogéniques, dont ~400 considérés sensibles à l’haploinsuffisance (ou haplosensibles). Malgré les nombreux gènes connus à ce jour, environ 40-60% des patients présentant une déficience intellectuelle n’ont pas de diagnostic moléculaire. De récentes études ont décrit une 50aine de paires de gènes où le phénotype était la conséquence de l’effet conjoint de deux variants dans des gènes différents. En nous inspirant de ces travaux, nous faisons l’hypothèse que la notion d’haplosensibilité pourrait être généralisée à des paires de gènes où la survenue conjointe de deux variants perte de fonction hétérozygotes entrainerait une pathologie. La réduction simultanée de la quantité de deux protéines pourrait inactiver des mécanismes de compensation cellulaire utilisant des voies moléculaires complémentaires. Nous supposons que de telles paires de gènes présenteraient des caractéristiques similaires à celles des gènes haplosensibles dans le contexte de réseaux biologiques divers. Pour identifier ces paires nous avons construit un réseau de relations en agrégeant des informations biologiques structurées de différentes natures comme les interactions protéiques, les voies de signalisation etc. ainsi que des caractéristiques spécifiques des gènes comme la conservation inter-espèces ou les métriques de contraintes géniques. Nous avons d’abord entraîné un modèle de machine learning utilisant ce réseau de relations pour prédire les gènes haplosensibles, estimés à ~3000 d’après les projets de séquençage de population générale. En utilisant un modèle de machine learning supervisé appelé « réseau de neurones à convolutions de graphes », nous avons obtenu de bonnes performances pour la prédiction des gènes haplosensibles considérés individuellement (AUC = 0.90 et AUPR =0.5). Ce modèle nous permet d’obtenir une prédiction de l’intolérance à l’inactivation d’une seule copie d’une paire de gènes (i.e. 2 allèles sur 4). Pour ce faire, une paire de gènes est représentée comme une nouvelle entité dans le réseau possédant toutes les connexions de chacun des deux gènes la composant. A noter que notre modèle réalise ses prédictions en analysant uniquement les informations relationnelles et les caractéristiques propres des gènes voisins, mais pas celles du gène ou de la paire considérée. Pour valider nos prédictions, nous sommes actuellement en train de rechercher la présence simultanée de variants tronquant hétérozygotes parmi les paires que nous prédisons à haut risque d’ « haploinsuffisance » dans les données de la cohorte de déficience intellectuelle DefiDiag où l’analyse primaire n’a pas permis d’identifier une cause moléculaire monogénique. Globalement, notre travail prouve que les propriétés des réseaux biologiques auxquels un gène appartient peuvent servir à estimer son intolérance à l’inactivation hétérozygote et permettent de générer des hypothèses digéniques pour les cas de maladies rares actuellement non élucidés.


Romain NICOLLE (Paris), Barthélémy CARON, Farah ELLOUZE, Valérie MALAN, Antonio RAUSELL
00:00 - 00:00 #37677 - IP35 Amyotrophie spinale et maternité : Étude qualitative du vécu des femmes atteintes d’amyotrophie spinale durant leur projet parental ou leur parcours de maternité.
Amyotrophie spinale et maternité : Étude qualitative du vécu des femmes atteintes d’amyotrophie spinale durant leur projet parental ou leur parcours de maternité.

La maternité, peut prendre une signification encore plus profonde pour les femmes en situation de handicap moteur. L’amyotrophie spinale (SMA) a longtemps été considérée comme une contre-indication à la grossesse. Aujourd’hui, la littérature rapporte une augmentation des grossesses avec des issues favorables tant pour la mère que pour l'enfant.

L’objectif principal de cette étude était d’identifier les différents vécus des femmes atteintes de SMA depuis leur désir de grossesse jusqu’à la période post-natale. L’objectif secondaire était d’identifier leurs attentes et besoins concernant leur prise en charge afin de proposer des pistes d’amélioration de leur accompagnement.

 

Une étude qualitative exploratoire avec analyse thématique de contenu a été menée par le biais d’entretiens semi-directifs auprès de femmes atteintes d’une amyotrophie spinale de type II ou III, en projet parental, enceintes ou ayant déjà̀ accouché au moins une fois. Les participantes ont été recrutées via un réseau social, par l’effet boule-de-neige et par l’intermédiaire d’un neurologue expert de la pathologie. La collecte des données s'est déroulée de janvier à octobre 2022.

 

Dix entretiens ont été menés faisant ressortir les mêmes désirs de maternité et problématiques que toute autre femme. Des craintes spécifiques liées à leur handicap, telles que la transmission génétique, l’évolution de la pathologie avec la grossesse et leurs capacités physiques ont cependant été évoquées. Durant leur parcours, les femmes mentionnent divers obstacles, notamment le manque de connaissances de la part du corps médical, le regard parfois perplexe de la société et le manque d’accessibilité́ des établissements de santé. Pour surmonter ces difficultés, elles disent avoir trouvé des ressources auprès de leurs proches, des réseaux sociaux, d’associations, de professionnels de santé bienveillants, mais surtout en elles-mêmes, par leur détermination. Dans leurs attentes, ces femmes souhaitent être considérées comme toute autre femme ayant toutefois des besoins spécifiques liés à leur handicap. Ce vécu est similaire à celui décrit pour des femmes atteintes d'autres handicaps moteurs.

 

L’étude a permis de proposer des pistes d’amélioration de leur accompagnement dont une formation des professionnels de santé, un accompagnement sans distinction, une participation active des femmes dans leur prise en charge et l’instauration de parcours dédiés au handicap au sein des maternités. Malgré les obstacles auxquels elles font face, les femmes atteintes de SMA ont partagé une expérience positive de leur maternité. Elles souhaitent vivre une grossesse aussi normale que possible sans que leur handicap soit un frein.

Toutefois, la prise en charge pourrait encore être améliorée. La sage-femme, sensibilisée au handicap et travaillant en collaboration avec le gynécologue-obstétricien, occupe un rôle essentiel en offrant une écoute active et un soutien à toutes les étapes de la grossesse.


Camille HERZOG-HESS, Sandrine VOILLEQUIN, Céline MOUTOU (STRASBOURG)
00:00 - 00:00 #38444 - IP362 Intérêt du séquençage long-read pour la détection de variants de structure complexes : un exemple de translocation non détectable en NGS short-read.
Intérêt du séquençage long-read pour la détection de variants de structure complexes : un exemple de translocation non détectable en NGS short-read.

Le séquençage nouvelle génération (NGS) a révolutionné la génomique en permettant une analyse rapide et à grande échelle de l'ADN, ouvrant ainsi la voie à des avancées significatives dans la compréhension du génome humain et des maladies génétiques. Le séquençage short-read, utilisant une lecture d'ADN courte, généralement inférieure à 300 bases, est, actuellement, de loin, la méthode de NGS la plus couramment utilisée et possède un large éventail d’applications en diagnostic. Récemment, une avancée technologique majeure dans le domaine du séquençage a été développée, à savoir le séquençage long-read, également connu sous le nom de séquençage de troisième génération. Comme son nom l’indique, cette technique permet d’analyser des fragments d'ADN considérablement plus longs qu’avec le séquençage short-read, de plusieurs kilobases (kb) ou dizaines de kb. Cette approche offre par conséquent une meilleure résolution des régions génomiques répétées et complexes ainsi qu’une détection précise des variants de structure, tels que les inversions, les translocations ou les duplications, ce qui reste une des limitations majeures du séquençage short-read traditionnel.

Nous présentons ici un cas illustrant parfaitement l’intérêt du séquençage long-read pour caractériser un variant de structure complexe, à savoir une translocation équilibrée identifiée en caryotype cassant dans une région complexe difficile à analyser : 46,XX,t(8;11)(q24.1;q23.1). L’analyse en séquençage short-read (NovaSeq 6000®, Illumina®) n’a pas été concluante, n’identifiant aucun des points de cassure, malgré l’utilisation d’outils bioinformatiques adaptés comme Lumpy. Devant cet échec, un séquençage long-read (Promethion® Nanopore®) a été réalisé. Cette méthode a quant à elle permis d’identifier de façon précise les points de cassure de la translocation grâce à l’outil Sniffles2 adapté à ce type de séquençage et de comprendre l’échec de cette détection en short-read. En effet, l’alignement des soft-clips, au niveau des points de cassures identifiés en long-reads, a permis de démontrer que ces séquences étaient situées au niveau d’un patch du chromosome 8, absent de la version GRCh38 du génome de référence. La séquence de ce patch présente un très fort degré d’homologie avec d’autres séquences situées ailleurs sur le génome, ce qui entraîne des erreurs de mapping des reads lorsqu’ils sont courts. Une longueur suffisante des reads (supérieure à celle de ce patch), permet de retrouver des séquences spécifiques des chromosomes 8 et 11 en GRCh38 et de les aligner correctement.

La présence de régions de forte homologie favorise la survenue de variants de structure mais les rend également difficile à identifier. Ce cas témoigne de l’apport crucial des technologies long-read pour leur détection et ouvre de nombreuses perspectives quant à la détection d’altérations, non identifiées jusqu’alors avec les méthodes de séquençage conventionnelles, qui pourront expliquer des phénotypes cliniques. 


Alexandre PERRIER (PARIS), Aurélie WAERNESSYCKLE, Nicolas RIVE LE GOUARD, Jean-Madeleine DE SAINTE-AGATHE, Julien BURATTI, Julie BOGOIN, Badreddine MOHAND OUMOUSSA, Eric LE GUERN, Florence COULET, Boris KEREN, Euphrasie SERVANT
00:00 - 00:00 #38446 - IP363 Évaluation rétrospective sur 3640 prescriptions consécutives d’une approche de tri et priorisation automatique de variations génomiques pour le diagnostic des maladies rares mendéliennes.
Évaluation rétrospective sur 3640 prescriptions consécutives d’une approche de tri et priorisation automatique de variations génomiques pour le diagnostic des maladies rares mendéliennes.

Le projet AURAGEN propose depuis le premier dossier un système de priorisation automatique des variations en lien avec la prescription. Pour un trio, en moyenne, 33 variations sont priorisées comme étant en lien avec la question clinique posée. La mise en avant des diagnostics évidents en lien avec la clinique pour une partie des dossiers permet une interprétation plus rapide. Cela libère du temps pour les dossiers complexes qui requièrent une fouille approfondie des variants dans des outils dédiés. Cette approche a démontré son efficacité, elle participe à la faisabilité du rendu de séquençage de génomes à large échelle via la stratification de l’interprétation. 

 

Nous suivons les performances de cette approche automatisée dans la routine de travail d’AURAGEN. Depuis les premiers dossiers analysés jusqu’au 18/09/2023, 3640 dossiers ont été rendus au prescripteur. En collaboration avec les biologistes, au fil de l’eau, nous avons amélioré le paramétrage de notre système, complété les analyses, et identifié des limites, qui représentent la feuille de route des développements à venir. Parmi les 3640 dossiers rendus aux prescripteurs, 1457 compte rendus mentionnent au moins une variation (40%). Parmi eux, 349 rapportent uniquement des variations de signification inconnue. Parmi les 1108 dossiers mentionnant 1324 variations classées pathogènes ou probablement pathogènes (P/LP), 1226/1324 variations étaient présentes dans le rapport de synthèse alors en production. 

 

Avec notre approche actuelle, 1288/1324 variations classées P/LP rendus aux prescripteurs étaient priorisées. Au total, seulement 36 variations classées P/LP concernant 36 dossiers parmi les 3640 seraient encore repêchées dans l’interface de fouille de variants, soit 0.9% des dossiers. Les limites actuelles se concentrent dans le diagnostic de maladies à pénétrance incomplète, les variations post-zygotiques, certaines structures familiales et priorisation à mieux paramétrer (duos en particulier). Nous n’avons pas noté de différence significative à travers les pré-indications, ou dans les cas de dossiers recevant au final des diagnostics multiples. 

 

Au total, nous proposons un tri automatique de variations pour l’interprétation diagnostique de maladies rares mendéliennes. Ses performances intéressantes permettent une stratification de l’interprétation et un gain de temps d’interprétation pour le biologiste. L’objectif de cette stratification est de libérer du temps de biologiste pour le consacrer à l’interprétation de dossiers complexes tout en assumant la montée en charge du nombre de prescriptions.


Virginie BERNARD (Grenoble), Quentin CHARRET, Clément LIONNET, Maëlle MARTINET-GERPHAGNON, Valentin KLEIN, Laura FANCELLO, Anthony FERRARI, Anne-Sophie SERTIER, Elise DUGAS, Auragen CONSORTIUM, Jean-François SCARIOT, Alain VIARI, Julien THEVENON
00:00 - 00:00 #38447 - IP364 Cartographie des variations du nombre de copie du génome de 1860 individus indemnes de maladies rares pour aider à l’interprétation.
Cartographie des variations du nombre de copie du génome de 1860 individus indemnes de maladies rares pour aider à l’interprétation.

Le séquençage de génome permet la détection fine de variations du nombre de copies et variations de structure individuelles. Cette approche permet la découverte d’une grande variété et complexité de variations, non accessibles aux précédentes techniques investigations. Les limites de la détection des CNV et SV sur des données du séquençage de lectures courtes sont connues dans la littérature. Le contexte local de mise en œuvre ajoute une part de variabilité importante à maîtriser. Une bonne visualisation de ces variations est également importante pour une interprétation en confiance et jusqu’à l’identification robuste de facteurs prédictifs différenciant vrais et faux positifs.

 

Afin de progresser dans le confort d’interprétation des variations du nombre de copies, nous avons mis en place une cohorte de 1860 séquençages de génomes d’individus asymptomatiques représentant la routine AURAGEN en séquençage 2 x 150 bp. Une cartographie des CNV et SV du génome de ces 1860 individus, couplés à une représentation de la base de données internationale dbVAR est accessible (version de juillet 2023). Ainsi, pour chaque patient il est possible de disposer d’une représentation pan-génomique dynamique des variations du nombre de copie, et des pertes d’hétérozygotie à travers une interface dynamique comparant aux données de fréquence populationnelle de dbVar et la cohorte de production local de 1860 individus.

 

Globalement, les régions variables observées dans plus de 1% de cette population, comprennent 1 637 Mb, dont 1 030 Mb de pertes et 1 131 Mb de gains. A cela, nous ajoutons 377 Mb de pertes et 380 Mb de gains qui sont propres à la routine AURAGEN, pour un total de 178 Mb d’intervalles non renseignés dans dbVar. Ces régions ajoutées sont essentiellement des intervalles mal couverts par notre routine de 40x de profondeur moyenne ou ayant une forte variabilité. Cette information est importante à considérer lors de l’interprétation d’un dossier.

Parmi les régions autosomiques mappables du génome, cette cartographie identifie 943 Mb de régions non variables, sans gain ni perte dans dbVar ni dans la cohorte, possiblement sous pression de sélection. Un travail spécifique des 1 103 Mb de régions sans perte dans dbVar ou la cohorte a été réalisé. Elles concentrent 9339 gènes pour lesquels aucune base de la séquence codante +/- 50 bases n’est délétée. Parmi eux, 1576 gènes ont une pLI supérieure à 0.9 et 1510 gènes n’ont strictement aucun perte dans l’ensemble de la cohorte. 

 

En conclusion, nous proposons d’exploiter cette cartographie des variations du nombre de copies et des pertes d’hétérozygotie lors de l’interprétation de génomes à visée de diagnostic comme de recherche.


Virginie BERNARD (Grenoble), Quentin CHARRET, Clément LIONNET, Maëlle MARTINET-GERPHAGNON, Valentin KLEIN, Laura FANCELLO, Anthony FERRARI, Anne-Sophie SERTIER, Elise DUGAS, Auragen CONSORTIUM, Jean-François SCARIOT, Alain VIARI, Julien THEVENON
00:00 - 00:00 #38463 - IP369 Évaluation de l’approche panel NGS pour la détection des grands réarrangements dans les tubulopathies rénales héréditaires.
Évaluation de l’approche panel NGS pour la détection des grands réarrangements dans les tubulopathies rénales héréditaires.

Les tubulopathies héréditaires sont des maladies affectant les transporteurs du tubule rénal et impliquant environ 70 gènes. Les anomalies causales sont dans 10% des cas de grands réarrangements pouvant impliquer plusieurs exons ou la totalité d’un gène. L’analyse de ces variations du nombre de copies (CNV) se fait par des techniques semi-quantitatives comme la MLPA (multiplex ligation-dependent probe amplification) mais ces techniques sont laborieuses et non disponibles pour certains gènes. Dans ce contexte, des outils bio-informatiques permettant l’analyse des données du séquençage de nouvelle génération (NGS) peuvent être utilisés pour la détection des CNV. L'objectif de ce travail est d’évaluer l’analyse des CNV à partir des données de séquençage du panel NGS « Tubulopathies rénales héréditaires ». Nous avons étudié les résultats de 130 échantillons analysés entre 2015 et 2022 par panel et par une 2ème technique semi-quantitative. Neuf gènes ont été concernés par la recherche de CNV avec les deux types de techniques. Les stratégies d’enrichissement utilisées pour cibler les régions d’intérêt dans le panel étaient l’amplicon dans 78% des échantillons et la capture par hybridation dans 22%. Nos résultats ont montré que les deux technologies d’enrichissement offrent une sensibilité de 100% dans la détection des CNV avec une spécificité de 46% de l’amplicon contre une spécificité de 100% de la capture. Ce déclin de la spécificité avec le panel par amplicon est expliqué par l’uniformité de séquençage faible de cette technologie par et le bruit de fond élevé qu’elle génère, engendrant un nombre important de faux positifs comparée à la capture. Ainsi, le choix du protocole d’enrichissement s’avère très important pour une détection efficace des CNV. Une étude avec un échantillon plus large de CNV analysés par capture et confirmés par MLPA est en cours afin de valider cette méthode pour la détection des CNV en NGS ciblé. 


Dhekra ISMAIL (Paris), Marguerite HUREAUX, Rosa VARGAS-POUSSOU
00:00 - 00:00 #37682 - IP37 Chargé de Parcours Génomique, une nouvelle fonction dédiée à la médecine génomique en France : état des lieux et retours d’expérience.
Chargé de Parcours Génomique, une nouvelle fonction dédiée à la médecine génomique en France : état des lieux et retours d’expérience.

Le Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025) a pour but de rendre accessible les nouvelles technologies de séquençage à très haut débit (STHD) à tous, de façon équitable sur l’ensemble du territoire français, métropolitain et outremarin. Devant une telle ambition, une structuration et une organisation solide ont été mises en place, avec la création de deux premiers laboratoires de STHD, la priorisation de 70 préindications validées par l’HAS couvrant les différents domaines des maladies rares, de l'oncogénétique et de la cancérologie, et le déploiement de parcours de soins spécifiques pour chacune des préindications. Ces parcours de soins se décomposent en plusieurs étapes : consultation médicale, réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) afin d’évaluer la pertinence d’une analyse STHD (RCP d’amont), prescription connectée par des outils dédiés, STHD, réunion d’interprétation clinico-biologique, RCP d’aval et compte-rendu transmis au prescripteur.

La mise en place de ces nouveaux parcours de soins dédiés au PFMG2025 a bousculé les organisations préexistantes, rendant nécessaires l’apprentissage de l’utilisation de nouveaux outils et l’accompagnement des cliniciens tout au long du parcours de soins. Ainsi, en 2020, le Plan National Maladies Rares 3 (PNMR3) a financé 24 postes de Chargé de Parcours Génomique (CPG) sur l’ensemble du territoire, afin d’assister les cliniciens dans la prescription des analyses de STHD pour les préindications maladies rares et dans la gestion de RCP dédiées. En 2022, cette mesure a été renouvelée et étendue à 51 postes de CPG pour les maladies rares, l’oncogénétique et les cancers, financée par le PFMG2025.  

Le projet ChaPaGen s’intéresse à cette nouvelle fonction de CPG. Il a pour objectif de mieux la comprendre, d’évaluer son apport et ses besoins. A l’aide d’un questionnaire dédié, une étude quantitative a été menée auprès des 40 CPG recrutés au 10 mai 2023 les interrogeant sur leur profil professionnel, leurs activités, l’organisation mise en place autour de la prescription de la médecine génomique au sein de leur établissement et de leur territoire, et leur appréciation du poste. Parmi les 40 CPG, 36 (90%) ont répondu au questionnaire, montrant notamment l’hétérogénéité des profils recrutés, des pratiques et de leurs d’activités. 

Nous présenterons l’ensemble des résultats de cette enquête et les retours d’expérience de ces 36 CPG. Décrire cette nouvelle fonction et dresser ce premier bilan s’avère essentiel pour adapter les pratiques, optimiser la fonction de CPG et envisager sa pérennité au sein du PFMG2025.


Léa GAUDILLAT (Dijon), Léa PATAY, Amandine BAURAND, Juliette SANTENARD, Caroline RACINE, Aurore GARDE, Julian DELANNE, Sophie NAMBOT, Camille LEVEL, Laurence FAIVRE, Christine PEYRON, Christel THAUVIN-ROBINET
00:00 - 00:00 #38469 - IP372 L'évaluation de la pathogénicité des variations génétiques par l’apprentissage fédéré entre institutions indépendantes atteint des performances comparables ou supérieures à celles des modèles à données centralisées.
L'évaluation de la pathogénicité des variations génétiques par l’apprentissage fédéré entre institutions indépendantes atteint des performances comparables ou supérieures à celles des modèles à données centralisées.

L'évaluation clinique de la pathogénicité des variations génétiques nécessite souvent l'utilisation de scores bioinformatiques de prédiction. Les modèles d'apprentissage automatique (Machine Learning) supervisé, qui sont entrainés sur des ensembles de variations génétiques pathogènes et bénignes publiquement accessibles, se sont révélés très utiles pour la priorisation et l’interprétation des variations génétiques. Cependant, de nombreux jeux de données de variations génétiques générés dans des hôpitaux et des instituts de recherche restent inaccessibles en raison de contraintes juridiques et de protection de la vie privée et ne peuvent donc pas être utilisées à des fins d'apprentissage automatique.

Des algorithmes d'apprentissage fédéré (AF, ou Federated Learning - FL) ont récemment été développés pour permettre à plusieurs institutions de former des modèles prédictifs plus complexes en collaboration sans partager directement leurs données brutes mais uniquement les poids et les paramètres de leurs modèles entraînés localement.

 

Nous avons évalué ici la performance des stratégies d'apprentissage fédéré pour la classification des variations génétiques pathogènes et bénignes par rapport aux modèles entraînés uniquement sur des données locales. Différents scénarios d’AF dans des institutions réelles ont été simulés en tirant parti des informations sur les institutions des auteurs ayant soumis des variations génétiques dans la base de données ClinVar. Des modèles spécifiques pour les CNV (Copy Number Variants) de type délétion ainsi que pour les SNV (Single Nucleotide Variant) codant et non codant ont été étudiés. Les différents jeux de données n’étaient pas exactement comparables d’une institution à l’autre et présentaient quelques différences dans la distribution de leurs paramètres pouvant limiter la généralisation des modèles entraînés sur ces seules données.

Nos résultats montrent que les modèles d’AF ont atteint des performances équivalentes ou supérieures à celles des modèles générés localement. Nous avons testé différents hyperparamètres et la stratégie d'optimisation FedProx ainsi que l'absence de normalisation des batchs conduisent généralement aux meilleurs résultats. Notre étude met en évidence les avantages des stratégies collaboratives d'apprentissage automatique pour l'évaluation clinique des variations génétiques.


Nigreisy MONTALVO, Francisco REQUENA, Antonio RAUSELL (Paris)
00:00 - 00:00 #38480 - IP375 Profil mutationnel des β-thalassémies et syndromes drépanocytaires chez la population marocaine : à propos d’une cohorte de 80 cas.
Profil mutationnel des β-thalassémies et syndromes drépanocytaires chez la population marocaine : à propos d’une cohorte de 80 cas.

Introduction : Le gène HBB, situé dans le locus β du chromosome 11 en position p15.4, code pour la protéine β-globine. Les anomalies de ce gène sont à l’origine de nombreuses hémoglobinopathies (β-thalassémies et syndromes drépanocytaires). 

Patients et méthodes : Sur une période de 7 ans (d’Avril 2015 à Septembre 2023), 80 patients ont été investigués pour rechercher des mutations du gène HBB par PCR-séquençage, au sein du Département de Génétique Médicale à l’Institut National d’Hygiène. 

Résultats : Dans la cohorte analysée ,le pourcentage de consanguinité était de 36.7%. La médiane d’âge du début des symptômes était de 16 mois. L’âge médian au diagnostic biochimique était de 18 mois tandis que l’âge médian au diagnostic moléculaire était de 72 mois, avec un délai médian calculé de 4.5 ans entre les deux.

L’étude moléculaire a permis de confirmer le diagnostic chez 64 cas, un redressement diagnostic dans 12 cas et a permis de poser un diagnostic de certitude devant l’aspect non concluant de l’électrophorèse ou l’impossibilité de sa réalisation chez 4 patients polytransfusés.

Parmi 20 différentes mutations retrouvées, 18 étaient en rapport avec une β-thalassémie, dont 6 mutations décrites pour la première fois dans une série marocaine (c.323dupG, c.92G>C, c.92+2T>C, c.-31C>T, c.108C>A, c.316-2A>C).

La mutation à l’origine de l’HbS (c.20A>T) était la plus fréquente dans notre série (15 patients non apparentés, soit 20.3% des allèles mutés). L’HbD-Punjab (c.364G>C), comptait parmi les moins fréquentes, et a été retrouvée uniquement chez 4 patients non apparentés (1.8%).

Conclusion : L’analyse moléculaire du gène HBB détient une place majeure dans le diagnostic des hémoglobinopathies. Son intérêt réside dans l’identification de la mutation causale permettant ainsi de poser un diagnostic de certitude même avant l’âge de 6 mois et chez les patients polytransfusés, de corréler le phénotype à un génotype précis, et de prodiguer un conseil génétique adéquat.


Amal CHIGUER (Rabat, Maroc), Ilham RATBI, Maryem SAHLI, Lamiae AFIF, Fatima OUBOUKSS, Nada BENYAHYA, Ourayna BATTA, Yasmina RAHMUNI, Nada AMLLAL, Siham CHAFAI ELALAOUI, Yassamine DOUBAJ, Imane CHERKAOUI JAOUAD, Jaber LYAHYAI, Abdelaziz SEFIANI
00:00 - 00:00 #38490 - IP383 Evaluation du séquençage à longues lectures synthétiques.
Evaluation du séquençage à longues lectures synthétiques.

Le séquençage du génome entier (WGS) humain est devenu un outil courant et indispensable dans le diagnostic et le traitement de certains cancers ou maladies rares. Malheureusement, certains cas ne peuvent pas être résolus par le séquençage à courte lecture. Par contre, le séquençage à longue lecture peut permettre de résoudre certains de ces cas. Néanmoins les approches longues lectures présentent certaines contraintes, que ce soit le coût élevé de l’acquisition de nouveaux séquenceurs, le coût du séquençage très supérieur à celui des courtes lectures pour un WGS humain, ou enfin le taux d’erreur important de certaines technologies. Une autre approche permet de reconstruire in silico une information de type longue lecture à partir de données de courte lecture. Cette approche de “longue lecture synthétique” a-t-elle la capacité à remplacer le séquençage longue lecture dans les cas difficiles? 

Le CNRGH a testé l'approche de séquençage à longue lecture synthétique "Illumina Complete Long Reads" des génomes de référence du trio Ashkenaze (Coriell Institute, ref. NA24385, NA24149 et NA24143), comprenant le génome HG002 bien caractérisé par le consortium GIAB au niveau des SNVs, indels, et variants structuraux. Le protocole, facile d’utilisation, peut s’intégrer facilement dans les routines d'un laboratoire de séquençage haut débit. La performance sur des petits variants est comparable aux performances des approches à vraie longue lecture mais semble moins efficace pour des variants structuraux, y compris les variants structuraux dans des gènes impliqués dans des maladies génétiques, par exemple CBS ou SMN1. Des analyses complémentaires sont en cours au CNRGH afin de déterminer si l’approche ICLR représente une alternative au séquençage longue lecture.


Zuzana GERBER (Evry), Florian SANDRON, Christian DAVIAUD, Naell LENOIR, Margaux GRAS, Vincent MEYER, Robert OLASO, Jean-François DELEUZE
00:00 - 00:00 #38492 - IP384 L’identitovigilance moléculaire accessible pour tous.
L’identitovigilance moléculaire accessible pour tous.

La montée en puissance des analyses génétiques et l’augmentation du nombre de prélèvements à traiter, engendre un besoin croissant en matière d'identitovigilance. Actuellement les recommandations de bonnes pratiques en génétique constitutionnelle imposent de vérifier les résultats positifs, et de réaliser les analyses sur 2 prélèvements indépendants chez les apparentés. Il n’y a en revanche pas de recommandations de confirmer un panel négatif ou les analyses somatiques pour des raisons de coûts et/ou de disponibilité de matériel de comparaison. Afin de palier à cette carence, nous avons développé en collaboration avec Stilla Technologies, une technique simple et rapide à mettre en œuvre permettant de génotyper simultanément 5 SNPs trialléliques et un marqueur du chromosome Y. La probabilité d’avoir 2 individus avec le même génotype, avec ce test, est de 1,4/10000. Ces SNPs sont inclus dans nos panels NGS constitutionnels et somatiques afin de pouvoir comparer les résultats. Ce test est réalisé sur le système Naica® qui permet le multiplexage des 16 cibles au sein d’une seule réaction de PCR digitale. Cette technique a été testée sur 202 échantillons d’ADN ou d’acides nucléiques totaux de 123 patients : sang total (62), salive (15), lignée lymphoblastoïde traitée ou non à la puromycine (12), bloc FFPE (57), tissu congelé (7), ADN circulant tumoral extrait de plasma ou d’ascite (42), ADN extérieur (7). Un contrôle de qualité interne FFPE (CQI) a été utilisé pour chaque série (Horizon HD200). Le résultat obtenu en dPCR a été comparé aux données NGS de l’échantillon (71), ou aux données NGS ou dPCR d’un autre échantillon du même individu (104 et 24 respectivement). L’hétérozygotie était définie par un ratio allélique de 0,04 à 0,96. Le sexe masculin était défini par une concentration du marqueur Y >5% de la concentration moyenne (CM) des 5 SNPs (cp/µl). Trois ADNs sont en échec à cause d’une trop faible concentration. Le génotype et le sexe ont été correctement identifiés dans 195 cas en plus des CQI. Deux prélèvements avaient des allèles surnuméraires témoignant d’une contamination inter-échantillons, 1 prélèvement avait 1 allèle sous le seuil d’hétérozygotie à cause d’une LOH ; leurs génotypes ont toutefois pu être correctement déduits. La détermination du sexe a été ambiguë pour 1 prélèvement tumoral masculin qui avait une concentration du Y de 3,1% à 8% lors des 3 tests réalisés. Une quantification rétrospective de la concentration en ADN (ng/µl) a été possible à partir de la CM, en particulier pour les échantillons constitutionnels (sang/salive) R²=0,93.

Ainsi, nous avons mis en place un test d'identitovigilance moléculaire applicable en routine par tout laboratoire de génétique constitutionnel ou somatique, compatible avec les analyses NGS. Ce test ouvre sur d’autres applications essentielles comme la détection de contaminations et la quantification de l’ADN, le plaçant comme une technique idéale pour la qualification pré-analytique de tout ADN.


Alice FIÉVET (Villejuif), Sylvain URSUEGUI, Enora COURTOT, Cécile JOVELET, Irene BARRIOPEDRO, Etienne FRADET, Roseline TANG, Clémentine GABILLAUD, Victor GONDRAN-TELLIER, Yahia ADNANI, Ludovic LACROIX, Rémi DANGLA, Etienne ROULEAU
00:00 - 00:00 #38493 - IP385 Identifier les types cellulaires associés aux maladies complexes et à leurs variants génétiques.
Identifier les types cellulaires associés aux maladies complexes et à leurs variants génétiques.

Les études d'association pangénomique (GWAS) ont identifié des milliers de variants génétiques contribuant aux maladies humaines. Comprendre comment ces variants agissent collectivement et individuellement au niveau cellulaire est essentiel pour améliorer notre compréhension des maladies, mais demeure difficile car ils se trouvent principalement dans des régions régulatrices dont la fonction est inconnue. Des méthodes statistiques permettent d’identifier les types cellulaires impliqués dans les maladies en intégrant les résultats des GWAS avec des annotations épigénomiques spécifiques à chaque type cellulaire (cell-type-specific, CTS). Cependant, ces méthodes sont limitées par leur capacité à 1) distinguer les types cellulaires causaux parmi les nombreuses annotations CTS significativement associées à la maladie (certaines régions régulatrices ont tendance à être partagés entre types cellulaires causaux et non-causaux), et 2) identifier les types cellulaires ciblés par un variant génétique particulier.

Dans cette étude, nous proposons CT-FM (Cell-Type Fine-Mapping) et CT-FM-SNP - deux méthodes permettant l’identification des types cellulaires causaux pour une maladie et ses variants causaux candidats, respectivement. Nos modèles estiment les probabilités pour chaque type cellulaire d’agir sur la maladie et peuvent produire des ensembles crédibles (Credible Sets, CS), chaque CS correspondant à un type cellulaire causal indépendant.

Dans un premier temps, nous avons validé CT-FM et CT-FM-SNP par simulations et en les appliquant aux résultats de GWAS de mesures sanguines correspondant à des types cellulaires connus (e.g. taux de lymphocytes et monocytes dans le sang).

Dans un second temps, nous avons appliqué CT-FM avec > 1,000 annotations CTS aux résultats de 77 études GWAS. Nous avons identifié, en moyenne, 1.35 CS par trait et 11 annotations par CS. CT-FM a détecté au moins 2 CS pour 21/77 traits (27 %). CT-FM a notamment identifié 2 CS pour les Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin (MICI) - monocytes et lymphocytes T. En appliquant CT-FM sur les deux formes principales de MICI, maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, CT-FM a répliqué un unique CS pour chaque forme. Ce résultat suggère que la présence de plusieurs types cellulaires causaux pour une maladie reflète une hétérogénéité phénotypique.

Enfin, nous avons appliqué CT-FM-SNP à 8,897 variants candidats de 41 traits de UK BioBank et avons identifié un type cellulaire causal pour 5,627 (63 %) variants. Pour 25 traits avec au moins 2 CS identifiés par CT-FM, CT-FM-SNP a estimé qu'environ 3/4 des SNP ont un impact sur le risque de maladie à travers un seul CS, ce qui suggère que les variants régulateurs impliqués dans les maladies impactent leur risque principalement via un seul type cellulaire.

En conclusion, nos méthodes permettent d’identifier précisément les types cellulaires impliqués dans les maladies humaines, et améliorent notre compression de leurs architectures fonctionnelles.


Artem KIM (Rennes, Etats-Unis), Come LEGROS, Zixuan ZHANG, Zeyun LU, Adam DE SMITH, Nicholas MANCUSO, Steven GAZAL
00:00 - 00:00 #38505 - IP390 Un nouvel outil pour les maladies rares : une base de données répertoriant les tests génétiques réalisés en Belgique.
Un nouvel outil pour les maladies rares : une base de données répertoriant les tests génétiques réalisés en Belgique.

Cinq cent mille patients en Belgique sont concernés par une maladie rare. Beaucoup d’entre eux se heurtent aux mêmes difficultés à savoir un diagnostic exact de la pathologie, l’accès à des experts et un traitement efficace. Pour pallier ces carences, la Belgique met progressivement en place des mesures concrètes pour améliorer la gestion et la qualité des soins associés aux maladies rares.

 

Inscrit dans le Plan belge pour les maladies rares et se référant à la gestion de la qualité dans les Centres belges de génétique médicale (CGM) officiellement désignés, la base de données des tests génétiques belges (BGTD) vise à être un point d’entrée unique pour l’enregistrement centralisé des tests génétiques contenant des informations pertinentes, uniformes, détaillées, en rapport avec la qualité tout en permettant leur traçage. Sa mise en œuvre doit permettre aux prestataires de soins de santé d'orienter au mieux les patients vers des tests génétiques adéquats, d'optimiser l'échange de données avec des ressources externes comme Orphanet, de promouvoir une notification uniforme aux organisations gouvernementales de soins de santé et d’accroître la visibilité de l'expertise de la génétique clinique belge.

 

La BGTD est une application Web basée sur un logiciel open source (https://gentest.healthdata.be/).

En accord avec les différentes parties prenantes, tables, variables et relations entre tables/variables ont été définies et mises en place ainsi qu’un moteur de recherche de mots clés, une gestion des identités et des accès, une gestion des flux, une validation des données et des modules/données sujette à l’export/impression. Les données en relation maladies-gènes ont été importées dans la BGTD grâce à Orphadata, le service de téléchargement des données d’Orphanet. Dans un premier temps, les informations liées aux tests génétiques ont été récupérées à partir de différentes ressources telles que les sites Web de laboratoires, organisations gouvernementales et autres. La validité des données est assurée au minimum une fois par an par les CGMs et en continu par Sciensano qui assure également l’hébergement et la maintenance de la base de données.

 

Actuellement, la BGTD contient 856 tests génétiques moléculaires liés à des informations générales et annexes. En continu, les demandes de nouveaux développements par les parties prenantes sont collectées et intégrées progressivement dans la BGTD. Dans un futur proche, les tests somatiques et non ADN/biochimiques y seront inclus.

 

En conclusion, l’implantation d’une base de données répertoriant les tests génétiques est essentielle pour une prise de décision éclairée par les prestataires de soins de santé, les organisations gouvernementales et les patients en Belgique qui ont tous besoin d'un accès facile à des informations validées sur les tests génétiques.


Nathalie LANNOY (Bruxelles, Belgique), Katrien VAN DER KELEN
00:00 - 00:00 #38507 - IP392 A la recherche de signature de l'expression génique en lien avec le remodelage artériel en l’absence d’athérome impliqué dans le risque génétique de la FMD et de la SCAD.
A la recherche de signature de l'expression génique en lien avec le remodelage artériel en l’absence d’athérome impliqué dans le risque génétique de la FMD et de la SCAD.

La dysplasie fibromusculaire (FMD) est un groupe de lésions artérielles, principalement des sténoses et des anévrismes, qui se manifestent dans le contexte de l'hypertension et des accidents vasculaires cérébraux. La FMD est également retrouvée chez ~50 % des patients atteints de dissection coronarienne spontanée (SCAD), une forme de cardiopathie ischémique due à la formation d'un hématome intramural dans les artères coronaires. La FMD et la SCAD partagent plusieurs caractéristiques cliniques, notamment une proportion élevée de femmes ( > 90%) et l'absence d'athérosclérose. Nos récentes études d'association génétique ont révélé 20 gènes de prédispositions à la FMD et/ou à la SCAD. Nous avons cherché à explorer le profil d'expression de certains de ces gènes afin de mieux évaluer les mécanismes biologiques à l'origine de l'étiologie des lésions artérielles. 

 

Nous avons utilisé la coloration à l'hématoxyline et à l'éosine pour identifier les structures à partir de coupes de tissus artériels fixés au formol et inclus dans de la paraffine, obtenues dans les archives du service de pathologie. Nous avons effectué des immunohistochimies pour explorer l'optimisation de plusieurs anticorps capables de distinguer différents types de cellules dans les lésions artérielles. Nous avons ensuite délimité les coupes de tissus les plus pertinentes d'un point de vue biologique en utilisant les anticorps optimisés. L'intégrité de l'ARN des échantillons a été évaluée à l'aide d'un bio-analyseur. 

 

Nous avons identifié 12 patients atteints de FMD (5 femmes, 5 hommes et 2 de sexe inconnu) présentant plusieurs caractéristiques typiques comme l’anévrisme, la sténose et la fibrose, et 8 échantillons témoins. Nous avons confirmé que 3 anticorps (MYH11, SMTN, TAGLN) pouvaient distinguer efficacement les cellules musculaires lisses des autres cellules et délimiter les sections artérielles où les lésions de la FMD sont détectées. Nous avons constaté que plusieurs gènes associés au risque génétique étaient fortement exprimés dans la tunique moyenne des artères atteintes de FMD, notamment CD31, FBN1, COL4A1. Nous avons sélectionné 5 échantillons présentant au moins une caractéristique de la FMD et 2 sections présentant une structure artérielle normale. La viscosité numérique 200 (DV200) de chaque échantillon candidat était supérieure à 30 pour tous les échantillons, ce qui correspond à l'exigence minimale de qualité de l'ARN pour la transcriptomique spatiale actuellement en cours. 

 

Nous avons confirmé plusieurs attributs structurels des lésions artérielles dans la FMD. Nous avons constaté que les échantillons artériels présentaient le plus souvent plus d'une lésion chez chaque patient, ce qui justifie la réalisation d'analyses histologiques et d'expression génique comparatives dans le cadre de la transcriptomique spatiale à venir. 


Yilong LIN (Paris), Patrick BRUNEVAL, Margaux-Alison FUSTIER, Adrien GEORGES, Nabila BOUATIA-NAJI
00:00 - 00:00 #38521 - IP403 PROJET EXORARE-2 : Quel est l’impact du séquençage très haut débit pour la prise en charge des cancers rares ?
PROJET EXORARE-2 : Quel est l’impact du séquençage très haut débit pour la prise en charge des cancers rares ?

Le projet EXORARE-2, piloté par le groupe de travail ‘Cancer Rares’ du Cancéropôle d’Ile de France a pour objectif d’évaluer l’apport du séquençage à très haut débit dans la prise en charge des patient·es atteint·es d’un cancer rare. Dans ce but, un electronic-Case Report Form (eCRF), intitulé SeqOIA_APHP_Cancers, a été développé sous REDCap, afin de recueillir et d’analyser les données (à l’inclusion et durant le suivi) des patient·es inclus·es par la RCP moléculaire de l’APHP dans la préindication ‘Cancer Rares’ du Plan France Médecine Génomique 2025, puis a été étendu aux patient·es inclus·es dans la préindication ‘Cancers avancés en Échec Thérapeutique’.

 

Entre octobre 2020 et septembre 2022, la RCP moléculaire de l’APHP a restitué 309 comptes rendus d’analyses génomiques tumorales réalisées par le laboratoire SeqOIA aux prescripteurs, dont 6% étaient non contributives. Quinze structures hospitalières ont inclus des patient·es. L’hôpital Cochin, l’hôpital Européen Georges Pompidou et l’hôpital de la Pitié Salpêtrière ont inclus respectivement 37%, 28% et 14% des patient·es. Les données de 291 patient·es ont été enregistré·es dans l’eCRF REDCap SeqOIA_APHP_Cancers ; 101 (35%) avaient été inclus·es dans la pré-indication ‘Cancers rares’ et 190 (65%) dans la pré-indication ‘Cancers en échec thérapeutique’ dont 62 étaient atteint·es d’un cancer rare avancé en échec thérapeutique. L’âge médian à l’inclusion patient·es était de 47 ans pour les cancers rares versus 58 ans pour les cancers avancés en échec thérapeutique.

 

Différents types de cancers ont été analysés : un tiers étaient des sarcomes dont 43% d’ostéosarcomes, 20% des cancers du système digestif dont 34% de cancers colorectaux, 34% des cancers hépatiques ou des voies biliaires, 15% des cancers gastriques et 12% des cancers pancréatiques. 

 

Toutes pré-indications confondues, une ou plusieurs cibles thérapeutiques ont été mises en évidence chez 209 patient·es soit chez 72% des cas. Dans la pré-indication ‘cancers rares’, 71 cibles ont été identifiées. Dans la pré-indication ‘cancers avancés en échec thérapeutique’, 138 cibles ont été identifiées. A la date de la dernière visite enregistrée, le traitement ciblé préconisé par la RCP avait été mis en place chez 29% des patient·es chez qui une nouvelle cible thérapeutique avait été identifiée.

 

La poursuite de ce projet devrait permettre de déterminer le(s) type(s) de cancer(s) rare(s) mais aussi fréquent(s) où l’on identifie le plus de cibles thérapeutiques, le nombre de patient·es ayant finalement bénéficié·es du traitement ciblé préconisé par la RCP, le(s) type de cancer(s) et de thérapeutique(s) ciblé(es) associés à une meilleure réponse.


Marie-Clémence GORENSTEIN (Paris), Robert NTIHINYUZWA, Marie ADOU, Laetitia MARISA, Virginie VERKARRE, Timgad LOUNIS, Manjula DEVILLE, Camille TLEMSANI, Mehdi TOUAT, Karen LEROY, Hélène BLONS, Nelly BURNICHON, Alexandre BUFFET, Éric PASMANT, Albain CHANSAVANG, Erell GUILLERM, Alexandre PERRIER, Nathalie THEOU-ANTON, Jérôme LAMORIL, Jacqueline LEHMANN-CHE, Guilhem BOUSQUET, Franck BIELLE, Patrick BENUSIGLIO, Antoine DARDENNE, Jean-Charles NAULT, Jean-Pierre LOTZ, Camille DESSEIGNES, Arunya SRIKARAN, Jeanne NETTER-COTI, Jacques CADRANEL, Pierre LAURENT-PUIG, Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO
00:00 - 00:00 #37698 - IP41 Nouveau variant identifié dans le gène TECRL associé à une forme frontière de tachycardie ventriculaire catécholergique et de syndrome du QT Long.
Nouveau variant identifié dans le gène TECRL associé à une forme frontière de tachycardie ventriculaire catécholergique et de syndrome du QT Long.

Introduction

La tachycardie ventriculaire catécholergique (TVC) et le syndrome du QT Long (QTL) sont des troubles du rythme cardiaque d’origine génétique associés à un risque de syncope et de mort subite (MS). Récemment, des variants bi-alléliques dans le gène TECRL ont été décrits chez des patients avec un phénotype frontière de QTL et TVC. Ici, nous rapportons le cas d’une femme de 21 ans porteuse d’un variant pathogène dans le gène TECRL à l’état homozygote.

Cas clinique

Notre patiente a présenté une MS récupérée à 16 ans dans un contexte de forte émotion et de stress. La coronarographie, l’échocardiographie et l’imagerie par résonance magnétique cardiaque étaient normales. Les électrocardiogrammes réalisés en réanimation montraient un intervalle QTc allongé (QTc à 580 ms), qui est revenu à la limite supérieure de la normale (QTc à 450 ms). Les tests pharmacologiques ont montré un aspect de TVC avec cependant plusieurs atypies : un intervalle QTc allongé (460 ms à 480 ms), une alternance de l’onde T sous Isuprel et des tachycardies ventriculaires (TV) monomorphes soutenues. L’exploration électro physiologique était normale en dehors de périodes réfractaires effectives du ventricule droit allongées. Un traitement par Flécaïnide LP 150 mg/j et Nadolol 80 mg /j a été introduit. La patiente a présenté une nouvelle syncope à 20 ans dans un contexte de forte émotion et de mauvaise observance du traitement. L’indication à la pose d’un enregistreur d’événement a été retenue.

Aucun variant causal n’a été mis en évidence dans les 18 gènes classiquement analysés (CASQ2, RYR2, TRDN, ANK2/ANKB, CALM1, CALM2, KCNJ2, KCNE1, KCNE2, KCNQ1, KCNH2, SCN5A, AKAP9, CACNA1C, CAV3, KCNJ5, SCN4B, SNTA1). Le gène TECRL a été analysé dans un second temps mettant en évidence le variant pathogène c.586C > T, p.Arg196* à l’état homozygote. Les parents sont cousins germains. Ce variant a été retrouvé à l’état hétérozygote chez sa mère qui a un bilan cardiologique normal. Le père n’était pas disponible pour l’analyse.

Discussion   

A ce jour seules 15 familles ont été décrites dans la littérature. Nous rapportons pour la première fois le variant c.586C > T, p.Arg196*. D’après les premières investigations, TECRL semble jouer un rôle dans l’homéostasie calcique intracellulaire. Le mode de transmission est autosomique récessif. Le phénotype se présente comme une forme chevauchante de TVC et de QTL, caractérisé par des TV adrénergiques avec un risque élevé de MS, des tachycardies atriales récurrentes et un QTc normal ou légèrement prolongé avec un allongement lors du test à l’adrénaline. Les quelques patients décrits présentent une bonne réponse au Nadolol/Propranolol et à la Flécaïnide.

Conclusion 

Le gène TECRL est un nouveau gène candidat dans les morts subites du sujet jeune et chez les patients avec un phénotype de TVC, de QTL ou de forme frontière. Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour mieux en comprendre la physiopathologie et l’impact à l’état hétérozygote.


Cecile GUERIN (Paris), Nathalie ROUX-BUISSON, Véronique FRESSART, Adrien BLOCH, Anne MESSALI, Charles MORGAT, Elodie SURGET, Alessandra PIA-PORETTA, Houria NAIT KADI, Jean-François PRUNY, Antoine LEENHARDT, Fabrice EXTRAMIANA, Isabelle DENJOY
00:00 - 00:00 #38537 - IP411 Comment le sexe favorise-t-il le système de réparation : une réflexion sur le système immunitaire.
Comment le sexe favorise-t-il le système de réparation : une réflexion sur le système immunitaire.

Cette étude se penche sur les défis que les cellules rencontrent pour maintenir l'intégrité du génome face aux dommages à l'ADN, causés par des facteurs génotoxiques. Bien que les cellules disposent de mécanismes de réparation pour prévenir les anomalies chromosomiques et les mutations, ces systèmes ne sont pas parfaitement efficaces. L'objectif principal de cette recherche est d'explorer l'influence du sexe sur la réparation de l'ADN, en se concentrant spécifiquement sur les dommages causés par une substance potentiellement génotoxique, les microplastiques (MPs).

Pour ce faire, neuf sujets en bonne santé de sexes différents, âgés de 21 à 34 ans, ont été recrutés, et leur génotoxicité a été évaluée en exposant leurs lymphocytes sanguins périphériques à diverses concentrations de MPs.

Les résultats révèlent que la réponse génotoxique se manifeste par des dysfonctionnements au niveau cellulaire, entraînant la perte de chromosomes entiers ou des cassures double-brin de l'ADN, formant des micronoyaux. Ces dommages sont maximisés à une concentration de 56,25 µg/ml de microplastiques, suivie d'une diminution à 225 µg/mL, présentant une courbe de réponse non linéaire due à l'induction du système de réparation de l'ADN. Chez les femmes, en revanche, la courbe de réponse est linéaire, suggérant une saturation des enzymes de réparation ou un déclenchement différé du mécanisme de réparation. L'étude met en évidence l'inactivation du deuxième chromosome X chez les femmes, résultant d'un processus de remodelage épigénétique spécifique au sexe. De plus, elle indique que les changements hormonaux, tels que ceux survenant pendant la grossesse, la puberté, la ménopause et la thérapie hormonale substitutive, peuvent influencer la méthylation de l'ADN au fil du temps.

En conclusion, les résultats suggèrent que les hormones féminines peuvent perturber le système de réparation de l'ADN, et que la différence de fréquence des micronoyaux entre les sexes est principalement attribuable au chromosome X.


Najla ZYDANY, Soumaya MOUGOU (Sousse), Rim KOOLI, Myriam Beya BENKHEDHER, Jemila ROMDHAN, Nebila GAALOUL, Mohamed BANNI
00:00 - 00:00 #38543 - IP412 Le « passeport » pharmacogénétique en pratique clinique : à propos d’un cas.
Le « passeport » pharmacogénétique en pratique clinique : à propos d’un cas.

Contexte : En 2017-18, le réseau francophone de pharmacogénétique (RNPGx) a établi une liste de 41 gènes + 1 pseudogène (et de leurs régions d’intérêt) permettant la personnalisation des traitements médicamenteux dans 6 domaines thérapeutiques (neuropsychiatrie, oncologie, immunosuppression, infectiologie, cardiologie, algologie). En 2019-20, un kit de séquençage de 2nde génération ciblant ces gènes a été développé sous l’égide du RNPGx puis validé et déployé en routine hospitalière en France et en Belgique. En 2023, une étude européenne randomisée et contrôlée évaluant l’intérêt de la mise à disposition d’un « passeport pharmacogénétique » contenant les génotypes de 12 gènes rattachés à 42 médicaments a été publiée [1]. Le passeport remis à la suite d’une 1ère prescription d’un médicament du panel, permettait sur un an de suivi ambulatoire ou hospitalier une réduction relative de ~30% de l’incidence d’effets indésirables médicalement significatifs.

Objectif : Illustrer, à propos d’un cas, l’intérêt de la mise à disposition d’un passeport pharmacogénétique reposant sur le panel du RNPGx.

Méthode :  Le cas concerne une patiente de 63 ans souffrant d’une dépression résistante et ayant bénéficié d’une analyse pharmacogénétique à la suite d'un surdosage en vortioxétine (Brintellix®) sans étiologie environnementale retrouvée. Les concentrations plasmatiques de vortioxétine aux posologies initiale et maximale recommandées (10 et 20 mg/j) étaient respectivement de 89,1 et de 198,2 ng/mL pour un intervalle thérapeutique compris entre 10 et 40 ng/mL (seuil d’alerte : 80 ng/mL) [2]. L’analyse a été réalisée sur un Illumina® MiSeq avec le kit pharmacogenomics community panel (SophiaGenetics®) du RNPGx.

Résultats :  L’analyse du gène du cytochrome P450 (CYP) 2D6 (enzyme du métabolisme de la vortioxétine) retrouvait une délétion hétérozygote (CYP2D6*5) ainsi que 4 substitutions nucléotidiques (rs3892097, rs28371704, rs28371703, rs1065852) permettant d’identifier l’allèle résiduel comme le CYP2D6*4. Le génotype *4/*5 prédisait une absence complète d’activité 2D6 expliquant le surdosage survenu. Le retraitement des données des 41 autres gènes du panel permettait également de conclure à un déficit partiel du CYP2B6 (génotype *1/*6) et complet du CYP2C19 (génotype *2/*2). La connaissance des 3 génotypes permet d’agir sur 11 autres antidépresseurs et 20 médicaments d’autres classes. L'analyse permet aussi de conclure à l’absence de génotypes contre-indiquants la prescription de plusieurs médicaments (codéine, azathioprine, capécitabine, 5-fluorouracile).

Conclusion : Les protéines intervenant dans la pharmacocinétique et la pharmacodynamie des médicaments sont codées par un nombre limité de gènes très polymorphes. Les relations génotypes-phénotypes sont robustes. Ce cas illustre l’intérêt de l’analyse en panel de ces gènes pour optimiser et sécuriser la prise en charge médicamenteuse.

[1] Swen et col. Lancet 2023

[2] Hiemke et col. Pharmacopsychiatry 2018


Dorian CHASTAGNER (Limoges), Vincent HAUFROID, Nicolas PICARD
00:00 - 00:00 #38565 - IP422 Single-cell pathway analysis is an efficient way to study disease: an example with covid-19 and innate immunity.
Single-cell pathway analysis is an efficient way to study disease: an example with covid-19 and innate immunity.

Background: Over the past years, the involvement of the immune system in covid-19 severity has been widely studied. However, most of the projects focused on genes. We hypothesize that the interpretation of transcriptomics data using a pathway knowledge-based approach might improve our understanding of the causes of the severity of common diseases such as covid-19.

Methods: We adopted a pathway-based approach rather than focusing on individual gene analysis using an R version of ROMA algorithm (https://github.com/sysbio-curie/rROMA) to explore the activity of molecular pathways across a cohort of patients with different disease severity. The data consisted of publicly available single-cell data. 

 

Results: This approach revealed several deregulated signaling pathways in macrophages, neutrophils and squamous cells. In particular, we highlight the role of angiogenesis in macrophage-related inflammation. We highlighted the role of several genes such as SPP1, CCL20, MT2A, CXCL1, SERPINB2, TNFAIP6, and GPNMB. Some were already associated with covid-19 severity, validating our approach, and others were new candidates. We also provide a pipeline in order to use these candidates to build a fast and biologically valid influence network for further interpretation of their biological function.


Discussion: This work highlights the value of using systems biology combined with scRNAseq data analysis in common pathologies to identify new mechanisms and biomarkers of severity.


Jean-Marie RAVEL (Nancy), Loredana MARTIGNETTI, Inna KUPERSTEIN, Céline BONNET, Emmanuel BARILLOT, Laurence CALZONE
00:00 - 00:00 #38568 - IP424 PHARMACOGENETIQUE ET TOXICITE INDUITE PAR LE SUNITINIB.
PHARMACOGENETIQUE ET TOXICITE INDUITE PAR LE SUNITINIB.

Introduction : L’essor des thérapies orales ciblées a révolutionné la prise en charge des patients en oncologie. Le Sunitinib fait partie de ces médicaments dont l’indication ne cesse de s’élargir. Cependant, la gestion des effets indésirables reste l’une des principales problématiques de ces thérapies. Différentes méthodes en pharmacogénétique permettent actuellement de déterminer ou de prédire la susceptibilité d’un patient à une toxicité vis-à-vis de certains médicaments. Ces méthodes demeurent néanmoins sous-exploitées en pratique courante. Ce travail vise à évaluer l’apport de la pharmacogénétique dans la prédiction des effets indésirables du Sunitinib. Matériel et méthodes : Analyse descriptive rétrospective des cas d’effets indésirables suspectés d’être dus au Sunitinib dans la base nationale de Pharmacovigilance et la base de données de l’ANSM, ainsi qu’une revue bibliographique pour recenser les différents gènes et variants génétiques liés à la toxicité du Sunitinib, avec une analyse comparative entre les résultats des bases de données et les résultats de la littérature. Résultats et discussion : Les effets indésirables déclarés pour le Sunitinib en pharmacovigilance sont principalement graves à 81% selon la base nationale de pharmacovigilance. Les données bibliographiques par l’utilisation de l’approche du gène candidat ont exploré l’association de polymorphismes de11 gènes à la toxicité du Sunitinib. Ces gènes sont impliqués dans la voie de régulation des propriétés pharmacocinétiques ou pharmacodynamiques du médicament. Les variants retrouvés seraient prédictifs de différents types de toxicités. Conclusion et perspectives : Cette revue est une évaluation initiale de l’intérêt de la pharmacogénétique dans la prédiction de la toxicité des thérapies orale ciblées qui sont en perpétuel développement, à travers l’exemple du Sunitinib. Cette approche suggère d’étudier la faisabilité d’adopter cette stratégie dans le cadre d’un plan de gestion de risque médicamenteux et d’élargir cette proposition à d’autres thérapies ciblées orales.


Wiam SMAILI (PARIS), Christine LE BELLER, Agnès LILLO-LE LOUET
00:00 - 00:00 #38583 - IP428 Evaluation de la qualité de vie chez les sujets porteurs de Trisomie 21: à propos de 100 cas.
Evaluation de la qualité de vie chez les sujets porteurs de Trisomie 21: à propos de 100 cas.

Introduction :

La trisomie 21 est la première cause de déficience intellectuelle d’origine génétique. L'évaluation de la qualité de vie (QDV) chez ces individus trouve toute son importance surtout que peu d'études ont été réalisées sur ce sujet. Les objectifs de notre travail étaient d’évaluer la qualité de vie des enfants porteurs de trisomie 21 et de leurs parents et d’identifier les facteurs qui peuvent l’influencer.

Méthodes :

Etude transversale, descriptive et multicentrique faite entre le 01 juin et le 31 octobre 2020. Nous avons élaboré deux questionnaires en dialecte tunisien: un pour hétéro-évaluer la QDV de nos patients par leurs parents avec 73 items et un score théorique qui variait entre -16 et 32. Un deuxième questionnaire pour auto-évaluer la QDV des parents avec 26 item et un score théorique variant de -22 à 11.

Résultats :

Cent patients avaient participé à notre étude. Le score global moyen de la QDV des enfants était de +12,8 ± 5,4; le domaine « santé » était le mieux côté et le domaine « loisirs » était le moins coté. Les facteurs liés aux patients qui étaient associés statistiquement à une mauvaise QDV étaient le sexe masculin, l’âge jeune, l’atteinte ophtalmologique, rénale, la non pratique d’orthophonie et la construction des phrases courtes. Les facteurs associés aux parents étaient : être sans emploi fixe (pour les pères), leur santé mentale, leur santé physique, leur situation financière et professionnelle altérée. Le score moyen de la QDV parentale était de -4 ± 3,1, les scores les plus élevés était obtenus dans « la projection parentale dans l’avenir », « l’impact sur la relation avec les voisins » et « l’impact sur la relation familiale ». Le score le plus bas concernait l’impact sur « les loisirs » et « la santé physique » des parents. La trisomie 21 impactait négativement plus la QDV des mères que celle des pères.

Conclusion :

Notre travail a montré que les personnes trisomiques 21 avaient une QDV satisfaisante. Il est souhaitable de réaliser d'autres études à plus grande échelle après validation des questionnaires. Nous recommandons une prise en charge globale de l’enfant et de son environnement familial, en élaborant une stratégie de soutien financier, social et psychologique des parents.


Imen CHELLY, Melek TRIGUI (Montpellier), Fatma AYADI, Wiem BARBARIA, Ridha M'RAD, Lilia KRAOUA
00:00 - 00:00 #38589 - IP431 Insights on genome organizational plasticity through genome-wide analysis of copy number polymorphisms of the Tunisian population.
Insights on genome organizational plasticity through genome-wide analysis of copy number polymorphisms of the Tunisian population.

Admixture mapping has been useful in identifying genetic variations linked to phenotypes, adaptation and diseases. Copy number variations (CNVs) are genomic structural variants spanning large regions of chromosomes reaching several megabases. In this study, we applied the “Canary” algorithm to 102 Tunisian samples and 991 individuals from eleven HapMap III populations to genotype 1316 copy number polymorphisms (CNPs). Population structure was studied. The African populations showed the highest amount of diversity with the highest proportions of allelic CNPs, Tunisia showed the least diversity. Individual ancestry proportions computed using STRUCTURE revealed a major European component among Tunisians with less from Africa and Asia. Population structure analysis showed the genetic proximity with Europeans and being distant from the African and Asian clusters. Seven genes harbouring Tunisian-specific CNPs are known to cause 9 Mendelian diseases and/or phenotypes. Functional annotation of genes under selection led us to observe significant enrichment of biological processes to receptor pathway and activity and glutathione metabolism in addition to pathways of potential concern for health such as drug metabolism, infectious diseases and cancers. The distinctive genetic makeup of the Tunisians might have been influenced by different factors such as natural selection and genetic drift, resulting in the development of distinct genetic variations playing roles in specific biological processes. Our research provides a justification for focusing on the genome organization exclusive to this population and uncovers previously overlooked elements of the genome.


Lilia ROMDHANE, Sameh KEFI, Nessrine MEZZI, Najla ABASSI, Olfa MESSAOUD (Tunis, Tunisie), Safa ROMDHANE, Lotfi CHOUCHANE, Sonia ABDELHAK
00:00 - 00:00 #38592 - IP432 Cohorte nationale française rétrospective de 22 patients atteints du syndrome d'Ehlers-Danlos de type cyphoscoliotique: mise en exergue de l'atteinte vasculaire.
Cohorte nationale française rétrospective de 22 patients atteints du syndrome d'Ehlers-Danlos de type cyphoscoliotique: mise en exergue de l'atteinte vasculaire.

Contexte : Le syndrome d'Ehlers-Danlos de type cyphoscoliotique (SEDk, MIM 225400 et 614557) est causé par des variations bialléliques de PLOD1 (procollagen-lysine, 2-oxoglutarate 5-dioxygenase) ou de FKBP14 (FK506-binding protein 14). Le SEDk associe une hypotonie musculaire, une hypermobilité articulaire, une cyphoscoliose et une fragilité tissulaire, ainsi qu'une surdité pour FKBP14. Notre étude a analysé les données cliniques et moléculaires d'une cohorte de patients atteints de SEDk afin d'établir des recommandations de suivi, notamment pour la prise en charge cardiovasculaire.

Méthodes : notre cohorte a été recrutée via le réseau français des centres de compétences maladies rares pour les syndromes d'Ehlers-Danlos non vasculaires. Le critère d’inclusion était un diagnostic de SEDk confirmé sur le plan moléculaire. Les données ont été collectées grâce à un questionnaire dédié, rempli par chaque médecin référent. Cette étude a été approuvée par le comité d'éthique local de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.

Résultats: nous avons recruté 22 patients (10 hommes; 12 femmes), âgés de 3 à 64 ans. Des variants pathogènes bialléliques ont été identifiés dans le gène PLOD1 dans 15 cas et dans FKBP14 dans 7 cas. L'hyperlaxité articulaire était systématiquement retrouvée chez tous les patients. 17 patients présentaient une hypotonie congénitale ; 16 patients ont développé une cyphoscoliose et 9 ont eu une arthrodèse entre l’âge de 8 et 15 ans. 3 adultes ont présenté une ostéoporose, mais aucun patient n'a eu de fracture avant l'adolescence. 1 patient a eu une rupture spontanée du globe oculaire. 3 patients ont présenté des hémorragies cérébrales intraventriculaires néonatales. Seuls 2 patients présentaient des varices précoces et 1 seulement une légère valvulopathie mitrale et aortique. Cependant 7 patients ont eu des complications artérielles : 2 patients présentaient des dysplasies artérielles (artères hépatique et vertébrale) et 5 ont souffert de dissections artérielles spontanées (aorte abdominale sous-rénale et artères mésentérique, vertébrale, iliaque externe) avec des âges de survenue entre 16 à 60 ans.

Conclusion: notre étude confirme l'existence d'une fragilité vasculaire, notamment au niveau des artères de moyen calibre, dans le SEDk, et ce dès l'adolescence. Ce risque est important, ayant touché 23% des patients de notre cohorte (5/22 cas).  Une exploration vasculaire non invasive régulière doit donc être réalisée, probablement dès le plus jeune âge, soit par échographie, soit par angioIRM. Nous soulignons également l’importance d’évaluations spécifiques, notamment concernant les complications musculo-squelettiques, le risque d’ostéoporose et la fragilité du globe oculaire


Anne-Laurence GOIFFON, Fabrice GILLAS, Christine BARNÉRIAS, Clarisse BILLON, Tiffany BUSA, Claude CANCES, Valérie CORMIER-DAIRE, Sophie DUPUIS-GIROD, Yasmina ELARIBI, Laurence FAIVRE, Christine FRANCANNET, Michael FRANK, Xavier JEUNEMAITRE, Vincent LAUGEL, Tristan MIRAULT, Bénédicte PONTIER, Francis RAMOND, Elise SCHAEFER, Annick TOUTAIN, Marjolaine WILLEMS, Karelle BENISTAN, Caroline MICHOT (Paris)
00:00 - 00:00 #38597 - IP435 Séquençage short-reads et utilisation des « k-mers » : développement d’une approche bio-informatique innovante pour le séquençage des VNTR appliquée au gène MUC1.
Séquençage short-reads et utilisation des « k-mers » : développement d’une approche bio-informatique innovante pour le séquençage des VNTR appliquée au gène MUC1.

Les régions répétées en tandem (Variable Number of Tandem Repeat ou VNTR) sont parfois dans des pathologies humaines. C’est le cas de la néphropathie tubulo-interstitielle chronique autosomique dominante associée au gène MUC1. Chez la plupart des patients, l’anomalie moléculaire en cause est une duplication d’une cytosine dans un stretch de 7 cytosines, localisé dans un VNTR, (répétition de 20 à 125 copies quasiment identiques d’une région de 60 paires de bases). Ceci rend l’accès au diagnostic par NGS « short reads » totalement impossible. Les techniques de séquençage « long-reads » sont insuffisamment précises et trop coûteuses pour être réalisées en routine. L’utilisation d’une technique d’extension d’amorces par utilisation de ddNTP (SNAPshot), visant à identifier par PCR l’insertion d’une 8ème cytosine, couplée aux analyses de liaison dans des grandes familles, a permis d’élaborer une liste de patients avec un diagnostic de certitude. Cependant, cette méthode est longue, ciblée sur une seule mutation, et extrêmement sensible aux contaminations L’objectif était de développer une approche bio-informatique spécifique permettant d’utiliser et d’interpréter les données issues du NGS « short-reads ».

Nous d’abord développé puis validé notre approche dans une cohorte « contrôle » de 108 familles (237 individus) dont le génotype vis-à-vis du gène MUC1 était connu (SNAPshot). Nous avons ensuite appliqué notre programme à une cohorte de réplication composée de 2 910 patients qui avaient été réalisé une étude du panel de gènes impliqués dans les maladies rénales monogéniques (impliquant la capture du gène MUC1, jusqu’alors non interprété).

Nous avons développé une approche bio-informatique basée sur les « k-mers », et qui consiste à reconstruire l’haplotype le plus probable à partir de la fréquence des k-mers dans une région d’intérêt (séquençage short-reads de longueur prédéterminée, dans notre cas 20pb). Nous avons ensuite comparé cet haplotype à une bibliothèque de 120mers (soit deux motifs répétés) contenant tous les assemblages possibles des VNTR connus à partir des données de la littérature. Cette méthode ne nécessite donc pas d’alignement sur la séquence du gène (inconnue). Elle a permis de confirmer les variants identifiés chez tous les patients de la cohorte contrôle, et surtout d’identifier 45 nouveaux patients à partir de notre cohorte de 3000 patients présentant possiblement une néphropathie héréditaire. En établissant un score de confiance, nous avons obtenu une sensibilité de 100 % et une spécificité de 94,40 % dans les tests de ce pipeline.

C’est la première fois qu’un outil bio-informatique permet de rechercher de tels variants avec une sensibilité et une spécificité proches de 100%. La caractérisation phénotypique de ces patients fait l’objet d’un second travail. L’intégration de ce pipeline à nos analyses bio-informatiques régulières permet le diagnostic de nouveaux patients en routine. 


Hassan SAEI, Vincent MORINIÈRE, Laurence HEIDET, Olivier GRIBOUVAL, Frederic TORRES, Manon MAUTRET-GODEFROY, Stéphane BURTEY, Bertrand KNEBELMANN, Corinne ANTIGNAC, Nitschké PATRICK, Guillaume DORVAL (Paris)
00:00 - 00:00 #38601 - IP437 La plateforme « Treatabolome » améliore la visibilité des gènes actionnables et réduit l’errance d’accès aux traitements des maladies rares.
La plateforme « Treatabolome » améliore la visibilité des gènes actionnables et réduit l’errance d’accès aux traitements des maladies rares.

Les maladies rares bien qu’individuellement rares, affectent globalement 3,5 à 5,9% de la population, soit 263 à 446 millions de personnes dans le monde. Des estimations récentes font état de plus de 10000 maladies rares, dont 6172 sont répertoriées par Orphanet, environ 70% d'entre elles étant génétiques et environ 70% ayant un début pédiatrique.

La rareté de la maladie se traduit par un retard de diagnostic, 25 % des patients devant attendre de 5 à 30 ans pour en avoir un. Il est donc essentiel de pouvoir transmettre aux patients, en même temps que le résultat du diagnostic moléculaire, les informations des traitements existants spécifiques pour les variants géniques en cause.

Au sein du projet Européen Solve-RD, le Treatabolome a été conçu pour améliorer la visibilité des traitements existants pour les non-spécialistes et éviter les retards dans l'initiation des traitements. Pour cela, une base de données interopérable en libre accès a été établie (www.treatabolome.org). Des revues systématiques de la littérature conduites par les experts de groupes de maladies rares spécifiques, permettent de nourrir cette base de données en suivant un protocole que nous avons établi afin de collecter des données FAIR (Atalaia et al, 2020 PMID : 32787960). Actuellement, le Treatabolome contient des jeux de données relatives à 77 gènes, la plupart associés à des maladies rares neuromusculaires.

Des interactions avec d'autres projets sont en cours, comme l’initiative MaXO (https://github.com/monarch-initiative/MAxO) pour l'amélioration des ontologies liées aux traitements, ainsi qu'avec la filière en santé maladies rares neuromusculaires FILNEMUS qui a identifié une liste de 63 gènes actionnables pour les myopathies selon les critères de ClinGen.

L’objectif du Treatabolome à terme est i) de disposer des informations des traitements existants spécifiques pour chaque gène et pour leur différents variants et ii) rendre le Treatabolome interopérable avec les outils d'aide à la décision clinique et au diagnostic comme c’est déjà le cas avec la plateforme GPAP RD-Connect (https://rd-connect.eu/what-we-do/omics/gpap/). La connexion du Treatabolome aux outils d’analyse de variants des laboratoires de diagnostiques génétiques et des plateformes SEQOIA et AURAGEN du PFMG2025, permettra de fournir les informations relatives aux traitements existants en même temps que le diagnostic moléculaire.


Antonio ATALAIA, Rachel THOMPSON, Leslie MATALONGA, Carles HERNANDEZ-FERRER, Alberto CORVO, Leigh CARMODY, Birte ZUREK, Rabah BEN YAOU, Rita HORVATH, Holm GRAESSNER, Olaf RIESS, Peter ROBINSON, Hanns LOCHMULLER, Sergi BELTRAN, Gisèle BONNE (Paris), Project Group TREATABOLOME
00:00 - 00:00 #38602 - IP438 Variabilité phénotypique de l’angiopathie cérébrale CADASIL en présence de la mutation NOTCH3 p.R1231C fréquemment observée au sein de la population européenne.
Variabilité phénotypique de l’angiopathie cérébrale CADASIL en présence de la mutation NOTCH3 p.R1231C fréquemment observée au sein de la population européenne.

Introduction : CADASIL (Cerebral Autosomal Dominant Arteriopathy with Subcortical Infarcts and Leukoencephalopathy, OMIM 125310) est la maladie des petits vaisseaux cérébraux héréditaire la plus fréquente. Les manifestations cliniques de la maladie incluent crises de migraine avec aura, accidents ischémiques cérébraux, troubles neuropsychiatriques, handicap moteur et démence. La maladie est due à des mutations du gène NOTCH3 qui code pour un récepteur transmembranaire de 2 321 acides aminés comprenant 34 répétitions de type EGFr, chacune contenant 6 résidus cystéine. Les mutations typiques de CADASIL conduisent à un nombre impair de résidus cystéine dans l'une de ces répétitions. Malgré ce caractère stéréotypé, la sévérité clinique de la maladie est extrêmement variable au niveau individuel. Des résultats récents suggèrent que les mutations dans les 6 premières répétitions EGFr provoqueraient un phénotype sévère "classique" de CADASIL à l’inverse de celles retrouvées dans les répétitions EGFr 7 à 34 qui conduiraient à un phénotype moins sévère. La mutation p.R1231C, la plus fréquente en Europe, est localisée dans le domaine EGFr 31. La variabilité phénotypique de la maladie en présence de cette mutation n’est pas connue. Cette étude a pour objectif d’explorer de façon extensive ce phénotype.

Méthode : Nous avons recueilli les données cliniques et d’imagerie cérébrale à partir de deux sources distinctes : une cohorte de patients suivis au centre de référence des maladies rares CERVCO à l'hôpital Lariboisière (EGFr1-6, N=309 ; p.R1231C, N=15, LRB) et une étude ciblée d’une population isolée du Sud de l'Italie au sein de laquelle, cette mutation est apparue fréquente (N=23, ITA). Les résultats des examens neurologiques comprenant une évaluation cognitive et des examens IRM ont été collectés selon un protocole prédéfini.

Résultats : 1) Dans la cohorte hospitalière LRB, après ajustement pour l'âge, le sexe et les facteurs de risque vasculaires (notamment l’hypertension), aucune différence n’est observée entre les patients EGFr1-6 et p.R1231C.  2) En revanche, les données cliniques et d’imagerie montrent un phénotype clinique et IRM beaucoup plus sévère, au sein de la cohorte LRB p.R1231C comparativement à celui détecté en population ITA en présence de facteurs de risque vasculaires comparables.

Conclusion :  Cette même mutation p.R1231C est associée à grande variabilité phénotypique dépendant du mode de recrutement des patients et de la présence de risque vasculaire.  Nous recherchons maintenant des facteurs de risque génétiques associés à cette variabilité.


Veronica SANDRONI, Jessica LEBENBERG, Teresa NUTILE, Daniela RUGGIERO, Dominique HERVÉ, Hervé PERDRY, Elisabeth TOURNIER-LASSERVE, Hugues CHABRIAT, Marina CIULLO, Anne-Louise LEUTENEGGER (Paris)
00:00 - 00:00 #38603 - IP439 L’ETUDE SPORA (Score de risque POlygénique Rétrospectif dans les lésions Atypiques et cancers du sein) : INTERET D’UN SCORE DE RISQUE POLYGENIQUE CHEZ LES PATIENTES PRESENTANT UNE LESION ATYPIQUE DU SEIN.
L’ETUDE SPORA (Score de risque POlygénique Rétrospectif dans les lésions Atypiques et cancers du sein) : INTERET D’UN SCORE DE RISQUE POLYGENIQUE CHEZ LES PATIENTES PRESENTANT UNE LESION ATYPIQUE DU SEIN.

Introduction

L’étude des facteurs de risques génétiques du cancer du sein a permis la mise en évidence de gènes de susceptibilité conférant un risque modéré ou élevé de présenter un cancer, mais également une hérédité polygénique partiellement estimée par les études GWAS et les scores de risque polygénique, dont le PRS313 (313 SNPs, Mavaddat et al, 2019). La contribution du PRS313 ou de PRS antérieurs à l’estimation du risque de cancer du sein a été démontrée en population générale caucasienne ainsi que chez les patientes à risque élevé du fait d’une prédisposition génétique. Elle n’a jamais été étudiée chez les patientes à risque intermédiaire (13-20%), notamment celles présentant une lésion mammaire atypique (LA).

Objectifs

L’objectif de SPORA est d’évaluer rétrospectivement les performances du PRS313 pour l’identification de patientes à haut risque, dans ce groupe à risque intermédiaire.

Matériels et Méthodes

SPORA est une étude monocentrique rétrospective comparant le PRS313 entre patientes avec LA qui présentent un cancer du sein dans les 5 années suivantes (les cas, n=73) et patientes avec LA sans cancer du sein dans les 5 ans (les témoins, n=154). Le PRS313 est basé sur le résultat du génotypage microfluidique des SNPs à partir de tissu sain fixé ou congelé.

Résultats

Le PRS313 a pu être calculé avec une moyenne de 271 SNPs par patiente, notamment du fait d’échecs de design ou de génotypage. Les scores médians des cas et témoins sont respectivement de 0.046 et -0.1. En sélectionnant le « meilleur seuil » de PRS (-0.05) sur la base des meilleures sensibilité et spécificité, nous obtenons une AUC de 0.73 [0,66 – 0,8], une sensibilité de 70%, une spécificité de 63% et un odds-ratio de 3.94 [2.171 - 7.170] (p < .0001).

L’analyse des scores au seuil de 20% de cancer du sein (haut risque) est de -0.125, avec une AUC de 0.6, une sensibilité de 83%, spécificité de 38%, une valeur prédictive négative de 82%, et un odds-ratio de 3 [1,526 - 6,182]. Ce seuil est part

Conclusion et perspectives

Le PRS313 constitue un outil intéressant dans cette population avec LA pour détecter les patientes à haut risque de cancer du sein. Nous nous proposons de consolider ces résultats par une étude multicentrique. Le PRS313 pourrait également être utilisé en combinaison du modèle NOMAT (modèle prédictif basé sur une combinaison de critères radiologiques et de l’âge ; Uzan et al, 2021) dans cette population pour appuyer une démarche de désescalade chirurgicale.


Manon REDA, Anes HADJADJ, Juliette SAUGE, Guillaume CONSTANTIN, Laurent ARNOULD, Juliette ALBUISSON (DIJON)
00:00 - 00:00 #37705 - IP44 Un variant du gène DSP responsable du syndrome de Carvajal chez une famille marocaine.
Un variant du gène DSP responsable du syndrome de Carvajal chez une famille marocaine.

Le syndrome de Carvajal (SCj) est une variante rare du syndrome de Naxos (SNx). Il est caractérisé par la présence de cheveux laineux, de kératodermie palmoplantaire (KPP) épidermolytique striée et de cardiomyopathie dilatée avec principalement une atteinte du ventricule gauche (CDVG). Il est causé par une mutation homozygote au niveau du gène DSP codant pour la desmoplakine une protéine de la plaque desmosomale impliquée dans les jonctions intercellulaires.

Nous rapportons ici le cas d'une fillette âgée d’un an et demi, née de parents cousins germains, ayant comme antécédents familiaux deux tantes paternelles jumelles présentant une symptomatologie similaire. À l'examen dermatologique, elle présente des plaques hyperkératosiques focales et des papules sur les paumes et les plantes des pieds. L'examen du visage a révélé la présence de squames fines et une desquamation sur les lèvres. Les cheveux sont très courts, ternes et claires de type laineux. Les autres examens systémiques sont normaux. L’électrocardiographie et l'échocardiographie bidimensionnelle sont normaux. Devant ce tableau clinique, un séquençage de l’exome entier (WES) a été réalisé et a révélé la présence d’un variant pathogène (NM_ 004415.4: c.7097G > A ; p.Arg2366His*) à l’état homozygote au niveau du gène DSP. Il est fortement recommandé de rechercher le variant chez les parents, car il est très probable qu’ils soient porteurs hétérozygotes.

Des mutations du gène DSP ont été associées à plusieurs affections dominantes ou récessives. Dans le SCj, la KPP est de type strié contrairement à la kératodermie diffuse observée dans le SNx. De plus, l'atteinte du ventricule gauche est prédominante dans le SCj avec des modifications fibrotiques mais sans atteinte graisseuse. En revanche, le SNX se caractérise par une cardyomyopathie ventriculaire droite arythmogène (CAVD) associée à une perte myocardique. Les cliniciens doivent être conscients que tout enfant présentant une kératodermie des paumes et des plantes des pieds avec des cheveux laineux depuis la naissance doit être évalué pour une cardiomyopathie. En effet  la détection précoce de cette affection grâce aux signes cutanés peut permettre une intervention précoce, réduisant ainsi la morbidité et la mortalité. Cependant, des tests génétiques devraient être effectués pour confirmer le diagnostic et, le cas échéant, fournir un conseil génétique approprié.


Fatima MAAROUF, Amal TAZZITE, Hind DEHBI (Maroc, Maroc)
00:00 - 00:00 #38608 - IP442 Préparation et déroulement d’une consultation de génétique.
Préparation et déroulement d’une consultation de génétique.

La première consultation de génétique peut être une source d’anxiété importante pour les patients qui ne savent pas comment le rendez-vous va se dérouler. Lors de cette consultation, le médecin va recueillir les informations nécessaires sur les différents membres de la famille, consulter le carnet de santé, les comptes-rendus de consultations, les résultats d’examens biologiques et génétiques précédemment effectués, et réaliser un examen clinique si nécessaire. Tous ces éléments vont permettre au praticien de mener de façon optimale la consultation et orienter la prescription des examens génétiques. Il est important également d’informer en amont que des analyses génétiques ne seront réalisées seulement après la signature des consentements, et qu’une prise de photos du patient sera proposée (photos conservées dans une base de données sécurisée de service de génomique des maladies rares).

Une vidéo d’animation de moins de 4 minutes, destinée aux familles, parents et enfants, a été créée expliquant tout le processus de la consultation de génétique afin d’aider les personnes à mieux appréhender ce rendez-vous.

Cette vidéo a été réalisée par la filière OSCAR en collaboration avec la filière AnDDi-Rares et les plateformes d'expertise MR Paris Centre et Paris Saclay. Elle est accessible sur les chaînes Youtube des Filières Oscar et AnDDI-Rares.


Barbara GIRERD (Kremlin Bicêtre), Angélique GABA, Nathalie GOURMELON, Elisabeth CELESTIN
00:00 - 00:00 #37708 - IP45 Easy-PSAP : un workflow complet de priorisation des variants pour aider au diagnostic des maladies monogéniques hétérogènes.
Easy-PSAP : un workflow complet de priorisation des variants pour aider au diagnostic des maladies monogéniques hétérogènes.

Le séquençage nouvelle génération apporte aujourd’hui une aide au diagnostic en identifiant tous les variants génétiques présents dans le génome du patient. Ces variants sont très nombreux, de l’ordre de 3 millions par génome et se pose donc la question de la priorisation des variants candidats. Différents filtres sont utilisés et reposent sur des critères comme la fréquence en population générale, la clinique, les voies métaboliques ou la récurrence. Cependant lorsque la maladie est très rare et hétérogène, il arrive qu'un seul individu porte un même variant. La méthode PSAP (Population Sampling Probability, Wilfert et al. 2016) a été développée pour répondre à ce challenge et calcule la probabilité, pour chaque gène, d’observer en population générale un variant au moins aussi délétère (sur la base du score CADD) que le variant le plus délétère vu chez le patient dans ce gène.

Nous présentons ici Easy-PSAP, une nouvelle implémentation basée sur la méthode PSAP et composée de deux pipelines intuitifs et adaptables aux besoins de l’utilisateur. Easy-PSAP évalue les variants génétiques à l'échelle du génome en utilisant les informations des dernières bases de données dans la version du génome hg19 et hg38, incluant les fréquences alléliques de la base de données gnomAD V3 (Chen et al. 2022) et le score de pathogénicité CADD v1.6 (Rentzsch et al. 2021). Pour tester ses performances, nous avons simulé des exomes et des génomes « malades » synthétiques en insérant des variants pathogènes connus de la base de données ClinVar (Landrum et al. 2018) dans des données de séquençage d’individus de la population générale, puis nous avons évalué comment ces variants seraient priorisés sur la base de la probabilité renvoyée par Easy-PSAP.

Easy-PSAP a détecté plus de 50 % des variants pathogènes codants de ClinVar parmi le top 10 des variants pour un modèle de transmission autosomal dominant et parmi le top 1 pour un modèle autosomal récessif, sans aucune autre étape de filtrage. Easy-PSAP analyse également les variants dans le génome non codant en utilisant des régions fonctionnelles prédéfinies : le classement de variants non codants cliniquement pertinents tels que les variants d'épissage est similaire à celui des variants codants, montrant la versatilité de la méthode. Sur des données réelles de 6 patients avec des variants dominants distincts causant la maladie des petites artères cérébrales, Easy-PSAP a classé les variants causaux dans le top 100, et un variant dans le top 10. Ce rang était amélioré par l’utilisation de filtres subséquents, comme ne garder que les variants absents de la base de données gnomAD.

Ces résultats, ainsi que l'accessibilité du workflow autant pour les chercheurs que les cliniciens, font d'Easy-PSAP un outil innovant pour l'analyse des données de séquençage nouvelle génération. De plus, Easy-PSAP est conçu pour évoluer avec l'apparition de nouvelles annotations des variants plus performantes et de bases de données plus exhaustives.


Marie-Sophie OGLOBLINSKY (Brest), Ozvan BOCHER, Helen CASTILLO-MADEEN, Daniel P. LEWINSOHN, Donald F. CONRAD, Emmanuelle GÉNIN, Gaëlle MARENNE
00:00 - 00:00 #38646 - IP462 Cani-DNA, a Biological Resource Centre (BRC) and veterinary network dedicated to dog samples for human and dog biomedical research.
Cani-DNA, a Biological Resource Centre (BRC) and veterinary network dedicated to dog samples for human and dog biomedical research.

The BRC (Biological Resource Centre) Cani-DNA collects samples from dogs, as spontaneous genetic and preclinical models of rare and/or complex human genetic diseases (https://igdr.univ-rennes.fr/crb-cani-dna). Since 10 years, a partnership has been established by our team (CNRS-Univ Rennes1) with the four National Veterinary Schools of Alfort, Nantes, Lyon & Toulouse and the animal genetics company Antagene (Lyon). The collection of samples is open to society, with the voluntary participation of dog breeders or breed clubs and is based on a national veterinary network including practitioners, veterinary laboratories, specialized hospitals and the French Association for Companion Animals Veterinaries (AFVAC). Samples (blood, tissues, biological fluids …) accompanied by their genealogical, phenotypic and clinical data are collected by qualified veterinarians (DVM), with the dog owner consent, entered in the centralized Cani-DNA database (LIMS Modul-Bio) and the DNA and RNA extractions are performed. The BRC performs quality controls and stores the remaining blood & tissue samples and the corresponding DNA/RNA samples in temperature controlled -20°C freezers.  Cani-DNA contains 33,000 DNA samples extracted from blood, including 18,500 DNA stored at the Rennes site, 10,000 in the four ENVs and 4,500 in Antagene. In addition, 6,200 tissue samples are available in RNAlater (for 2,000 dogs), more specifically for comparative oncology projects. These resources relate to approximately 300 breeds of dogs and more than 100 canine genetic diseases, homologous to human genetic diseases (André et al., Nov’ae 2022). After dedicated training and implementation of specific procedures, Cani-DNA has been certified as a BRC in 2022, for the ISO 9001 & NF S96-900 quality standards, is referenced on the IBiSA BRC catalogue (https://www.ibisa.net/annuaire-crb/cani-dna) and has wrote an ethic charter for the collection, use and distribution of samples. Cani-DNA is open to sample distribution (https://igdr.univ-rennes.fr/crb-cani-dna) for mutual beneficial veterinary and human biomedical research, in the frame of a One heath medicine.


Catherine ANDRE (Rennes), Benoit HÉDAN, Nadine BOTHEREL, Edouard CADIEU, Jérome ABADIE, Laurent TIRET, Marie ABITBOL, Rachel LAVOUÉ, Guillaume QUENEY, Gilles CHAUDIEU, Richard GUYON
00:00 - 00:00 #38651 - IP466 Evaluation du rôle des variants du gène ctnna3 en tant que donnée incidente et chez les patients avec cardiomyopathies.
Evaluation du rôle des variants du gène ctnna3 en tant que donnée incidente et chez les patients avec cardiomyopathies.

Introduction

Il a été décrit des mutations du gène CTNNA3 (faux-sens et microdélétions) responsables de cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit (CVDA). Néanmoins les variants de CTNNA3 sont controversés dans la CVDA alors même que régulièrement retrouvés comme données incidentes de WES/WGS/CGH-array. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’implication de ce gène dans les cardiomyopathies.

Méthodes

Nous avons repris notre cohorte monocentrique de découverte fortuite (données incidentes) de CNV de CTNNA3, et analysé les arguments pour une CVDA. Nous avons également analysé une seconde cohorte de patients atteints de diverses cardiomyopathies et étudié les résultats de panels incluant ce gène et les patients chez qui des variants rares ont été mis en évidence. Enfin un burden test a été réalisé comparant les variants supposés pathogènes (fréquence allélique et score CADD) de la cohorte de GnomAD et celle des patients analysés au laboratoire de cardiogénétique de la Pitié Salpêtrière. Enfin une étude des effets des variants nuls homozygotes a été réalisés en comparant la proportion des variants nuls dans les exons constitutifs de la cohorte GnomAD et celle de patients avec cardiomyopathies de la Pitié Salpetrière (SpliceAI, Gtex)

Résultats

Sur les 8 patients de la cohorte rétrospective de données incidentes aucun diagnostic de CVDA n’a été mis en évidence après bilan cardiologique.

Parmi les patients atteints de cardiomyopathies de la Pitié Salpêtrière (n > 20 000), 7 étaient porteurs de variants rares de CTNNA3. Aucun n’était atteint de CVDA, mais d’autres type de cardiomyopathie. Deux patients étaient porteurs d’une mutation dans un autre gène et expliquant leur phénotype.

Le burden test n’a pas montré de différence entre notre population témoin GnomAD et la population de patients avec cardiomyopathies du laboratoire : odds ratio de 1.1 IC95% [0.6415 ; 2.0555], p =0.9. Ceci est en défaveur de l’implication de CTNNA3 dans les CVDA et les cardiomyopathies.

Concernant les variants nuls homozygotes, 2 variants nuls hétéroalléliques ont été retrouvés chez 2 patients atteints de forme pédiatrique de cardiomyopathie. Les parents sont sains. Dans la cohorte issue de GnomAD, aucun variant nul à l’état homozygote n’a été retenu : 3 variants d’épissage sont présents à l’état homozygotes : 2 variants (synonyme et d’épissage en -8) sans effet sur les sites de prédictions, 1 variant créant un codon stop prématuré sur la dernière codon du dernier exon constitutif cardiaque, sans preuve de pathogénicité.

Conclusion

L’implication de CTNNA3 à l’état hétérozygote dans les cardiomyopathies ne semble pas robuste. Nos résultats suggèrent d’être rassurants auprès des familles chez qui des variants de ce gène sont mis en évidence en tant que données incidente.  Son implication dans les formes pédiatriques,pour les variants nuls hétéroalléliques, semble justifier son étude dans les formes pédiatriques de cardiomyopathies.


Julie PROUKHNITZKY (Paris), Hussein KHADRA, Adrien BLOCH, Estelle GANDJBAKHCH, Veronique FRESSART, Pascale RICHARD, Flavie ADER, Philippe CHARRON
00:00 - 00:00 #37715 - IP47 AnDDI-Clic: une application de soutien à la consultation de génétique.
AnDDI-Clic: une application de soutien à la consultation de génétique.

Dans les cadre de ses actions de formation et d’information, la filière de santé maladies rares AnDDI-Rares, en partenariat avec l’European Reference Network ITHACA, a développé une application web dédiée à la consultation de génétique.

Durant une consultation de génétique, les généticiens et conseillers en génétique sont amenés à utiliser divers supports pédagogiques afin d’illustrer leurs explications parfois complexes à comprendre par les patients et familles en un temps limité. Ces contenus sont présentés sur des supports très variés (site web, vidéo, pdf, livre, notice d’information, flyer,…) ne facilitant pas la transmission d’information et le déroulé de la consultation. De plus, les versions papier peuvent vite être obsolètes étant donné les avancées scientifiques rapides dans ce domaine.

Face à ce constat, AnDDI-Clic, a été développé afin de colliger sur un même outil, homogénéiser et mettre à disposition des professionnels de santé les supports d’information classiquement utilisés lors des consultations de génétique afin d’accompagner et illustrer les explications relatives à la génétique par les professionnels de santé pour les patients.

En quelques clics, le professionnel de santé peut sélectionner des images pour illustrer ses propos et les afficher grâce à une visionneuse d’images. Les images utilisées régulièrement peuvent être classées en favori afin de faciliter la recherche de visuels. Ces derniers sont organisés selon 10 grandes catégories :
  -    Généralités,
  -    Modes d’hérédité,
  -    Prélèvements,
  -    Diagnostic prénatal et implantatoire,
  -    Techniques de diagnostic génétique,
  -    Variations génétiques,
  -    Stratégie de recherche génomique
  -    Anomalie du développement
  -    Médecine personnalisée et thérapeutique
  -    Organisation maladies rares en France
  -    Divers

Les visuels pourront être facilement mis à jour, supprimés ou réorganisés.

Cette collection d’images pourra également être utile pour les enseignants, les étudiants ou toute autres personnes intéressées ou concernées par le sujet de la génétique.

Dans une future étape de développement, une traduction l’outil en différentes langues sera réalisée afin de valoriser l’outil au-delà des frontières francophones.


Laurent DEMOUGEOT (DIJON), Amandine BAURAND, Julian DELANNE, Elodie GAUTIER, Sophie NAMBOT, Marion ROBERT, Anne HUGON, Alain VERLOES, Christel THAUVIN-ROBINET, Laurence FAIVRE
00:00 - 00:00 #38659 - IP471 Investigation moléculaire de la cutis laxa par séquençage d’exome dans la population tunisienne.
Investigation moléculaire de la cutis laxa par séquençage d’exome dans la population tunisienne.

La cutis laxa (CL) représente un groupe de maladies rares caractérisées par des plis cutanés lâches et redondants. L'abondance de ces plis résulte de la fragmentation des fibres élastiques dermiques, qui constitue la composante histopathologique de l’hyperlaxité cutanée. La cutis laxa congénitale est le résultat de mutations géniques qui empêchent l'assemblage des fibres élastiques, tandis que la cutis laxa acquise est due à une prédisposition à la dégradation des fibres élastiques.

L'étude moléculaire de la CL est particulièrement difficile car le diagnostic différentiel doit inclure plusieurs entités qui se chevauchent cliniquement et qui sont causées par des mutations dans au moins 168 gènes. En Tunisie, la CL semble être sous-diagnostiquée. En effet, deux patients tunisiens uniquement sont rapportés parmi les 500 patients décrits dans le monde.

Notre objectif était d'étudier la Cutis laxa par séquençage de l'exome entier chez deux patients tunisiens consanguins originaires du sud de la Tunisie dont une avait une présentation atypique de la CL qui était marquée par une atteinte cardiaque et rénale et suggérant une comorbidité avec une autre pathologie.

L'analyse in silico des données brutes de séquençage a retenu les variants nucléotidiques simples (SNV) rares passant des filtres basés essentiellement sur leurs fréquences et sur leurs effets probables sur les structures et les fonctions des protéines. Les variations du nombre de copies (CNV) ont été analysées pour mieux expliquer le spectre clinique de la patiente avec une forme atypique.

Par analyse bioinformatique des données WES, un variant de site d'épissage dans le gène ATP6V0A2 a été détecté à l'état homozygote chez les patients, confirmant ainsi le type 2A de la CL, qui est une forme ultra rare de la CL. Le séquençage Sanger a confirmé la ségrégation familiale. Cette mutation a probablement un effet fondateur spécifique en Tunisie. L'analyse des CNV nous a permis de détecter une duplication du gène COL5A1 chez la patient présentant des symptômes atypiques de la CL. Cette duplication serait associée à certains signes cliniques d'une autre maladie génétique rare confirmant ainsi l'hypothèse de comorbidité. Le conseil génétique a été proposé à une famille. Le dépistage de la mutation fondatrice ATP6V0A2 est en cours de réalisation chez d'autres patients tunisiens atteints de CL qui sont déjà recrutés.

 La stratégie WES serait efficace pour un diagnostic précis, en particulier chez les patients présentant un phénotype atypique de maladies génétiques ultra rares en Tunisie en particulier et en Afrique du Nord en général étant donné que nous partageons des ancêtres en commun


Nessrine MEZZI (Tunis, Tunisie), Elyes BOUTERAA, Cyrine ADHOUM, Faouazi MAAZOUL, Rahma MKAOUAR, Mediha TRABELSI, Ahlem ACHOUR, Olfa MESSAOUD, Neila BELGUITH, Ridha MRAD, Sonia ABDELHAK, Lilia ROMDHANE
00:00 - 00:00 #38696 - IP485 Dysplasie ectodermique avec déficit immunitaire sévère chez un nourrisson de sexe masculin transmis par une mère atteinte d’incontinentia pigmenti.
Dysplasie ectodermique avec déficit immunitaire sévère chez un nourrisson de sexe masculin transmis par une mère atteinte d’incontinentia pigmenti.

Introduction

Les génodermatoses sont des maladies rares engageant parfois le pronostic vital, nécessitant un diagnostic précoce et un conseil génétique adapté. Nous rapportons un cas de dysplasie ectodermique avec déficit immunitaire (DI) sévère chez un nourrisson de sexe masculin éclairant a posteriori l’histoire familiale.

Observation

Un nourrisson âgé de 10 semaines était admis en réanimation pour convulsions fébriles et état de choc septique. L’examen clinique mettait en évidence une érythrodermie desquamative d’aspect ichtyosiforme (fig.1), associée à une hypernatrémie sévère. Il était né à 38 SA avec un retard de croissance intra-utérin sans étiologie connue. Il avait présenté une arthrite septique à l’âge de 4 semaines et un retard de chute du cordon. Il avait également des lésions cutanées depuis l’âge de 2 mois associées à des troubles digestifs et un retard de croissance qui avaient fait discuter une dermatite atopique (fig.2). Les lésions s’étendaient sous dermocorticoïdes et hydrolysat de protéines de lait de vache. Il décéda quelques heures après son admission d’une méningite à Escherichia Coli. Un syndrome de Netherton était infirmé en histologie cutanée. La couche cornée était épaisse et parakératosique en microscopie optique avec de nombreuses vacuoles lipidiques en microscopie électronique. C’était évocateur d’un trouble de kératinisation sans argument pour un DI. Une étude moléculaire pour suspicion de DI trouvait un variant c.1184dup de l’exon 10 du gène IKBKG chez le nourrisson, comme chez la mère et la sœur. L’enquête familiale révélait une suspicion d’incontinentia pigmenti (IP), en raison de macules pigmentées blaschkolinéaires chez la sœur, et l’association de macules leucodermiques blaschkolinéaires et d'agénésie de 3 dents chez la mère. Le diagnostic de dysplasie ectodermique avec DI sévère était retenu chez le nourrisson et d’IP chez la mère et la sœur.

Discussion

Ce cas illustre la nécessité d’explorer une dermatite atopique atypique d’expression précoce pour ne pas méconnaitre un DI associé. La présence de diarrhées, d’un retard de croissance, d’un retard de la chute du cordon ou d’une infection sévère et précoce sont autant de signes qui orientent vers un DI. La délétion des exons 4 à 10 du gène IKBKG, classiquement responsable d’IP, est létale chez le fœtus masculin. Des cas de fœtus masculins atteints d’IP ont été décrits du fait d’un mosaïcisme fonctionnel (47, XXY) ou somatique du chromosome X. Des mutations hypomorphes du gène IKBKG, entrainent une réduction de l’activité de la voie NF-kB sans l’abolir, d’où la survie de certains garçons alors atteints d’une dysplasie ectodermique avec DI sévère. Ces deux génodermatoses sont étroitement liées. En cas de futur projet parental, ces familles doivent bénéficier d’un conseil génétique approprié d’où l’intérêt du diagnostic moléculaire d’IP chez une femme.


Julie BOULANGER (NANCY), Marion MARIANO-BOURIN, Stéphanie LECLERC-MERCIER, Fanny FOYSSAC, Claire-Marie BARBIER, Anne-Claire BURSZTEJN
00:00 - 00:00 #37734 - IP52 Effet fondateur et datation des mutations dans les maladies mendéliennes : Vieilles questions et nouvelles méthodes.
Effet fondateur et datation des mutations dans les maladies mendéliennes : Vieilles questions et nouvelles méthodes.

L’identification d’un « effet fondateur », au sens d`un événement mutationnel unique et récent, est une problématique classique en génétique médicale. Sa démonstration s`est longtemps appuyée sur la mise en évidence d'un haplotype partagé au locus muté à l'aide de marqueurs microsatellites hautement polymorphes. Ceci n'est pourtant pas sans difficulté ; en particulier lorsqu'il est compliqué de reconstruire les phases haplotypiques ou d’avoir suffisamment de marqueurs informatifs au locus. L'accès à une haute densité de marqueurs SNP par SNP-array ou Whole Genome Sequencing combiné au développement d`algorithmes d`identification de fragments chromosomiques partagés (IBD) permet de proposer une nouvelle approche. Notre équipe a montré récemment dans une forme sévère de leucoencéphalopathie vasculaire l’implication d’une insertion Alu dans un gène déjà associé à cet type d’affection (Aloui et al,soumission en cours). Sur les 10 familles sans lien connu et  ségrégeant cette anomalie moléculaire , 9 étaient originaires d’une même région géographique suggérant l’existence  d'un ancêtre commun relativement récent. Notre objectif était d’établir l’existence d’un effet fondateur. 

 

Nous avons pu montrer à l’aide de données de puces SNP haute densité (Illumina 712k HumanOmniExpressv24) et de l’algorithme hap-IBD (Zhou et al.,2020) que les patients de ces 10 familles partagaient tous un même fragment chromosomique ancestral de 4.18 cM (1.54 Mb). De façon inattendue, les données génotypiques ont également révélé un lien généalogique au 5eme degré (cousins issus de germains) entre deux familles alors même que leurs arbres respectifs ne montraient pas d’ancêtre partagé. La taille du fragment ancestral a permis enfin de proposer une estimation précise de l'âge de l'ancêtre commun en adaptant la méthode GAMMA proposée par Gandolfo et collaborateurs ( Gandolfo et al., 2014). En utilisant une série de SNP au locus muté hautement différenciés entre les différentes populations humaines nous avons pu faire la démonstration que l’insertion Alu s’est faite sur un chromosome d’origine européenne au cours du 18ème siècle.

 

L’accès aisé au génotypage d’une forte densité de SNP associé aux progrès bio-informatiques dans le traitement de ces données permettent de proposer une démarche méthodologique alternative rigoureuse aux problèmes classiques de mise en évidence et de datation d`une mutation fondatrice.


Arnaud MAILLARD (Paris), Eva PIPIRAS, Thibault COSTE, Chaker ALOUI, Helene MOREL, Michaelle CORPECHOT, Elisabeth TOURNIER LASSERVE
00:00 - 00:00 #37737 - IP53 Recherche d'une insertion pathogène d'un élément génétique mobile sur données de NGS en contexte diagnostique : exemple des leucoencéphalopathies vasculaires.
Recherche d'une insertion pathogène d'un élément génétique mobile sur données de NGS en contexte diagnostique : exemple des leucoencéphalopathies vasculaires.

Les insertions délétères d’un élément génétique mobile représentent en fonction des séries de 0.03% à 0.3% des patients adressés en génétique médicale et une proportion plus importante encore des résultats positifs (Torenne et al, 2020 , Gardner et al, 2020) . Ce taux est pourtant lui-même probablement sous-estimé au regard de la difficulté des techniques actuelles à identifier une insertion sur des données de séquençage short reads. Les raisons en sont multiples (Goerner,2018). En particulier, les éléments transposables représentent 42 % du génome de référence (Kazazian, 2017). Les séquences correspondantes sont donc souvent éliminées par les logiciels de mapping. Une fois identifiée, la recherche d'une insertion dans un cadre diagnostique repose donc souvent sur la réalisation d'une PCR avec un couple d`amorces encadrant le site de l`insertion. Cette approche est coûteuse en temps et ne peut détecter que des variations déjà connues. Plusieurs outils bio-informatiques ont récemment été proposés dans la littérature pour identifier, sur des données de NGS short reads, les insertions de rétrotransposons absentes du génome de référence. Notre objectif a été de tester plusieurs de ces outils pour identifier une insertion connue et établir sa prévalence en contexte diagnostique dans une large série de patients atteints de leucoencephalopathie vasculaire.

 

Notre équipe a récemment montré que l’insertion d’une séquence Alu dans un gène déjà associé sur des mutations ponctuelles aux maladies cérébro-vasculaires était responsable d'une forme sévère de leucoencéphalopathie dans une dizaine de familles (Aloui et al, en cours de soumission). Nous avons choisi et testé différents outils bio-informatiques présents dans la littérature (MELT, SCRAMBLE, GREP) permettant la recherche de rétro transposons sur les données issues du séquençage NGS. Les deux premiers détectent toute insertion absente du génome de référence tandis que le dernier ne recherche qu’une insertion spécifique et déjà connue.  En les évaluant sur 6 patients et 47 témoins validés par PCR, les 3 logiciels avaient des performances diagnostiques équivalentes avec une sensibilité de 1 (6/6, IC 95% =0.61-1) et une spécificité de 1 (47/47, IC 95% = 0.92-1). Le plus faible cout computationnel et les moindres exigences en terme de couverture nous ont conduit privilégier l’algorithme GREP (Bujakowska et al, 2015). L’analyse systématique d’une cohorte de 756 patients consécutifs a mis en évidence trois patients porteurs de cette insertion Alu. L’insertion de cet élément génétique mobile représente donc environ 4% des mutations pathogènes (3/77, IC 95% =0.013- 0.11) identifiée chez les patients adressés pour diagnostic moléculaire dans le contexte d’une maladie des petites artères cérébrales.

Nous avons donc mis en place un pipeline bio-informatique permettant la recherche d’une insertion d’une séquence Alu pathogène chez l’ensemble des patients explorés par le panel leucopathie vasculaire de l’adulte.


Arnaud MAILLARD (Paris), Chaker ALOUI, Michaelle CORPECHOT, Thibault COSTE, Helene MOREL, Elisabeth TOURNIER LASSERVE
00:00 - 00:00 #37745 - IP55 Cis-régulation et cas non résolus de pathologies liées au gène CFTR.
Cis-régulation et cas non résolus de pathologies liées au gène CFTR.

L’identification du gène CFTR en 1989 a déclenché de nombreuses avancées dans le diagnostic de patients atteint de mucoviscidose mais également d’autres pathologies que l’on nomme formes frontières de la mucoviscidose, comme l’agénésie bilatérale des canaux déférents (ABCD) ou la pancréatite. En effet, plus de 2000 mutations ont été retrouvées dans le gène CFTR permettant d’établir une corrélation entre phénotype et génotype. 

Malgré ces avancées, des progrès sur la compréhension de la pathogenèse sont encore nécessaires. D’une part, afin de comprendre la distinction entre mucoviscidose, notamment les phénotypes extrêmes, et les formes frontières et d’autre part, pour définir des génotypes incomplets (1% des patients).

Afin d’expliquer ces cas complexes, ce projet a pour but d’identifier des potentiels dérégulation de l’expression du gène CFTR dû à des altérations d’éléments cis-régulateurs (CREs).

Dans le but d'explorer la régulation du gène CFTR de façon cellules-spécifique, des techniques d'étude de la chromatine sont mises en place dans trois modèles cellulaires, les cellules intestinales, pancréatiques et épididymaires. Ce sont les principaux organes impliqués dans les maladies impliquant le gène CFTR, après les poumons mais qui ont déjà été bien documentés. 

La technique de 4C (Circular Chromosome Conformation Capture) est utilisée pour obtenir des profils d'interaction et définir des candidats CREs qui sont ensuite validés par des tests de gènes rapporteurs. Pour confirmer ces données, la méthode de CUT &RUN (Cleavage Under Targets And Release Using Nuclease) permet de définir les marques épigénétiques H3K27ac (enhancer) et H3K27me3 (silencer) ainsi que les marques CTCF (CCCTC-binding factor). Une seconde partie est consacrée à la détection de variants au sein des CREs par séquençage NGS du locus CFTR chez des patients atteints de formes frontières.

Les analyses de 4C fournissent des profils d'interactions chromatiniennes spécifiques des tissus et montrent ainsi de nombreuses similarités entre les cellules mais aussi des interactions spécifiques aux types cellulaires. En plus de l'identification de multiples régions interagissant avec le promoteur CFTR, nous avons réalisé des tests gènes rapporteurs qui ont permis d’identifier des enhancers mais aussi un silencer.

Par le séquençage de patients ABCD, huit variants régulateurs potentiels ont été mis en évidence par rapport à la fréquence de la population européenne. Afin de valider leur impact sur la régulation tridimensionnelle du locus CFTR, des tests fonctionnels sont réalisés.

Pour aller plus loin, nous voulons définir les facteurs de transcription impliquées dans la régulation du gène CFTR. De plus, nous devons utiliser la technologie CRISPR pour disposer d'un outil endogène qui pourra nous conduire à décrire la régulation au sein de ces trois modèles.

Ainsi, ce travail permet de mieux comprendre l'organisation tridimensionnelle du locus CFTR afin d'améliorer la prise en charge des patients.


Clara BLOTAS (Brest), Mégane COLLOBERT, Anaïs LE NABEC, Claude FÉREC, Stéphanie MOISAN
00:00 - 00:00 #37749 - IP56 Méthode de séquençage à haut débit ciblé sur pool combinatoire d’ADNs, très efficace et économique pour détecter des variants rares – Application au diagnostic génétique des cardiomyopathies dilatées.
Méthode de séquençage à haut débit ciblé sur pool combinatoire d’ADNs, très efficace et économique pour détecter des variants rares – Application au diagnostic génétique des cardiomyopathies dilatées.

Introduction : La CardioMyopathie Dilatée (CMD) est une cause majeure d’insuffisance cardiaque. Elle est d’origine génétique dans 30% des cas avec une très grande hétérogénéité génétique puisque des variants pathogènes, en grande majorité privés, ont été identifiés dans plus de 50 gènes. Le séquençage à haut débit (NGS) sur un large panel de gènes est donc la méthode la plus appropriée pour  son diagnostic génétique, ce qui représente un coût élevé à grande échelle.

Objectif : L’objectif de notre travail a été de développer une méthode de diagnostic génétique à coût réduit par NGS ciblé sur pool combinatoire d’ADNs et de montrer son efficacité pour détecter des variants uniques.  Nous l’avons appliquée pour le diagnostic génétique de 384 patients CMD.

Méthode : Des pools de 8 ADNs ont été constitués, chaque ADN étant inclus dans une paire unique de pools. Une librairie et une capture ciblée sur les parties exoniques de 109 gènes ont été préparées à partir de ces pools puis séquencées par la technologie NGS Illumina avec une couverture moyenne de 500X. Le nombre de librairies et de captures réalisées ainsi que la profondeur de séquençage ont donc été diminuées par 4, comparé à la méthode classique en simplex. Pour l’analyse, nous nous sommes intéressés à la détection des variants uniques ayant une fréquence allélique attendue de 1/16 dans les pools. Pour cela, nous avons utilisé Freebayes et développé une méthode de détermination de seuils de qualité permettant d’optimiser la sélection des vrais positifs dans les pools. Elle est basée sur la comparaison de paramètres de qualité entre des variants uniques trouvés dans 2 paires concordantes et dans 2 paires non concordantes (faux positifs). Pour mesurer l’efficacité des seuils définis, 50 ADNs séquencés en pool combinatoire ont également été séquencés en simplex avec la même profondeur et les variants identifiés par chaque méthode ont été comparés.

Cette méthode d’analyse a été appliquée pour déterminer les variants uniques chez 384 patients CMD, parmi lesquels une sélection des variants pathogènes a été réalisée selon les critères ACMG.

Résultats : Les paramètres QUAL=12 et DPAlt > 1, dans au moins 1 des 2 pools, ont été déterminés pour discriminer les vrais variants des faux-positifs. Avec ces paramètres, 96.2% des variants identifiés en simplex ont été retrouvés dans les pools dans le même ADN porteur, ce qui valide notre méthode d’analyse. Appliqués aux 384 patients CMD, 100 variants pathogènes de classe 4 et 5 ont été identifiés dont 46 nouveaux, dans les gènes majeurs impliqués dans la CMD.

Conclusion : Nous avons décrit une méthode de NGS ciblé sur pool combinatoire d’ADNs et montré sa très grande efficacité pour déterminer des variants uniques et identifier l’ADN porteur dans les pools concordants. Cette méthode innovante permet de diminuer par 4 le coût du NGS. Nos résultats montrent que le séquençage en pool peut être utilisé pour le diagnostic génétique de maladie rare à faible coût.


Claire PERRET (Paris), Carole PROUST, Ulrike ESSLINGER, Flavie ADER, Jan HAAS, Jean-François PRUNY, Richard ISNARD, Pascale RICHARD, David-Alexandre TRÉGOUËT, Philippe CHARRON, François CAMBIEN, Eric VILLARD
00:00 - 00:00 #37751 - IP57 GUIDELINES4RARE : un projet Européen de l’ERN ITHACA pour améliorer les soins aux personnes atteintes de maladies génétiques rares et de déficience intellectuelle.
GUIDELINES4RARE : un projet Européen de l’ERN ITHACA pour améliorer les soins aux personnes atteintes de maladies génétiques rares et de déficience intellectuelle.

Contexte: Le Programme GUIDELINE4RARE a été intégré dans l’ERN ITHACA pour répondre à une nécessité de produire des Guides Pratiques (CPGs) de diagnostics et de soins à l’échelle européenne. Le groupe de travail sur les « Guidelines » identifie et cible un certain nombre de domaines dans lesquels l'élaboration et la mise en œuvre de Guides de consensus normalisés répondant à une méthodologie précise soient les plus bénéfiques pour la communauté médicale et les patients touchés par des troubles du développement avec ou sans déficience intellectuelle.

Les maladies génétiques rares associées à une déficience intellectuelle (DI rare) ont un impact important sur le fonctionnement physique et psychosocial et nécessitent des soins multidisciplinaires tout au long de la vie. Pour optimiser les soins aux personnes atteintes de DI rares, il est indispensable de partager et d'appliquer efficacement les connaissances au niveau international. Les guides de pratique clinique comblent le fossé entre les preuves scientifiques et la pratique clinique ; cependant, l'élaboration de guides pour cette population reste un défi.

Méthode : Au sein du réseau européen de référence ITHACA, nous élaborons ces guides de pratique clinique pour divers syndromes génétiques ainsi que pour des comorbidités partagées. Parallèlement, nous menons des recherches afin d'améliorer la méthodologie des Guidelines pour les troubles rares, en accordant une attention particulière au savoir expérientiel des experts cliniques et des personnes et familles vivant avec une déficience intellectuelle rare.

Résultat : Les Guidelines (CPG) pour les syndromes de Phelan-McDermid et de Rubinstein-Taybi sont publiés en 2023 ; des travaux sont en cours sur une série de syndromes spécifiques et de thématiques transversales, pour la transition des soins, le polyhandicap et les comportements difficiles. Grâce à une évaluation critique de l’écriture des Guidelines et des orientations méthodologiques basées sur les méthodologies AGREEII et Grade. Ainsi qu'à une recherche qualitative auprès d'experts cliniques et de personnes et familles vivant avec une DI rare. Nous visons à optimiser notre approche méthodologique pour les futurs Guides Pratiques cliniques.

Conclusion : L'élaboration de Guides Pratiques méthodologiquement solides est nécessaire pour fournir une médecine fondée sur des données probantes et améliorer les résultats pour les personnes atteintes d'une DI rare. En fournissant un modèle de soins de qualité, les lignes directrices peuvent contribuer à l'équité en matière de santé dans toute l'Europe. D’ici la fin 2023 notre méthodologie sera disponible sur notre site

WG Guidelines, Members of ERN ITHACA consortium, European Reference Network on Rare Congenital Malformations and Rare Intellectual Disability (ERN-ITHACA), Robert Debré University Hospital, Paris, France. Pr Alain Verloes, Coordination Team

Grant References: EU4Health Grant Agreement nr. 101085231


Anne HUGON (Paris), Mirthe KLEIN HANEVELD, Charlotte GAASTERLAND, Katalin SZAKSZON, Agnies VAN EEGHEN, K VYSHKA, Alain VERLOES
00:00 - 00:00 #37430 - IP6 « Les Enfants de la Génétique », une collection de livres pour enfants dédiée aux maladies rares.
« Les Enfants de la Génétique », une collection de livres pour enfants dédiée aux maladies rares.

Cette collection de livres, créée par Sonia Goerger, secrétaire médicale au sein du service de génétique du CHU de Dijon, existe depuis 2014. Les livres étaient jusque-là imprimés sous la forme de livrets souples par le biais de l’association ARGAD, puis ont été réédités en 2020 sous la forme de livres avec couverture dure et illustrations réalisées par une dessinatrice professionnelle par la Fondation Ipsen Booklab.  6 livres ont d’ores et déjà été édités, abordant chacun une maladie rare différente. 3 autres livres sont actuellement en cours d’édition. 

Chaque livre est imprimé à minima en 2000 exemplaires. La moitié des exemplaires est envoyée au service de génétique qui se charge de les distribuer gratuitement aux patients du service, et à divers Centres de Référence Maladies Rares en France. La Fondation Ipsen les distribue gratuitement au niveau national et adapte les livres en E-Book qui sont mis à disposition en téléchargement gratuit sur plusieurs grand sites internet comme Amazon ou La Fnac. Les livres sont également traduits en plusieurs langues (anglais, espagnol, chinois et ukrainien) afin de toucher un public international.

Plusieurs milliers de livres (environ 10 000) ont déjà été distribués au niveau national et international, à des patients comme à des professionnels, dans 8 pays: la Belgique, le Canada, la France, l’Allemagne, le Niger, la Pologne, les Etats-Unis et le Royaume Uni. Concernant les livres numériques, ils ont été téléchargés plus de 6000 fois dans au moins une quarantaine de pays. Par ailleurs, l’un des livres de la collection a été utilisé par EURORDIS dans le cadre des « Lesson Plans » pour les enseignants. 

Ainsi, la collection « Les Enfants de la Génétique » permet d’aborder les maladies rares, et de mettre en lumière les difficultés liées au handicap et à la différence, à une échelle internationale.  


Sonia GOERGER, Elodie GARCIA, Céline COLOMBIER-MAFFRE, Elodie GAUTIER, Christine JUIF, Clémence FAUCONNIER-FATUS, Clément SIMAO DE SOUZA, Lorraine JOLY, Aurore PELISSIER, Christel THAUVIN, Laurence FAIVRE (DIJON)
00:00 - 00:00 #37757 - IP60 Rôle du conseiller en génétique dans le suivi des patients présentant une maladie de von Hippel-Lindau.
Rôle du conseiller en génétique dans le suivi des patients présentant une maladie de von Hippel-Lindau.

Dans la dynamique insufflée par l’Institut National du Cancer (INCa), le suivi des patients à haut risque de cancer présente un intérêt majeur dans la prévention des cancers. Nous montrons aujourd’hui une organisation locale où le conseiller en génétique (CG) a un rôle essentiel dans l’organisation des circuits pour les patients présentant une maladie de von Hippel-Lindau (VHL). Pour rappel, cette pathologie génétique, de transmission autosomique dominante, est liée à des variations pathogènes du gène VHL conférant un risque d’hémangioblastome du système nerveux central (SNC) et de la rétine. Les patients sont à risque de développer des lésions kystiques rénales, mais aussi des cancers du rein à cellules claires. Des kystes pancréatiques sont observés avec un risque de tumeur neuroendocrine du pancréas. Un risque faible de phéochromocytome est présent. Plus rarement, des tumeurs du sac endolymphatique sont décrites. Devant la pénétrance et l’expressivité variables, le suivi précoce dicté par le réseau PREDIR se complexifie avec l’âge pour finalement compter, annuellement, une surveillance abdominale, un fond d’œil et un dosage des métanéphrines ; tous les deux ans, une IRM cérébrale et médullaire et un audiogramme. L’équipe rouennaise est reconnue comme centre de compétence du réseau PREDIR et la cohorte rouennaise compte 41 patients issus de 11 familles, dont 7 patients mineurs, qui bénéficient d’un suivi. Dès lors que le diagnostic de maladie de VHL est posé, un plan personnalisé de suivi (PPS) est mis en place et coordonné par le CG. En étroite collaboration avec un médecin généticien, le CG suit ces patients de manière régulière afin d’apprécier leur suivi et de programmer, le cas échéant, leurs examens radiologiques et/ou biologiques. Le suivi du PPS est facilité par l’usage du logiciel MédiFirst-GENETICS qui permet de créer des relances en amont, de la date de l’examen afin de fixer les rendez-vous et en aval, afin de récupérer les comptes rendus d’examens. Depuis 2019, une RCP locale VHL a été créée pour discuter des dossiers de patients nécessitant une prise en charge spécialisée compte tenu d’examens de suivi anormaux. A ce jour, treize RCP VHL locales ont été réalisées, avec 56 dossiers discutés, et réunissent un radiologue, au moins un neurochirurgien, un chirurgien urologue, un ophtalmologue, un généticien et au moins deux conseillers en génétiques. Le CG prépare les dossiers et lors de la RCP, il communique le ressenti éventuel du patient, assure l’information du suivi global à l’ensemble des praticiens et gère les consignes post-RCP (nouvel examen à programmer, informer le patient des décisions…). Cette organisation garanti une expertise médicale multidisciplinaire et une grande réactivité, tout cela dans l’intérêt du patient. A l’instar, du suivi des patients présentant une maladie de VHL, les CG Rouennais jouent un rôle majeur de coordination pour le suivi des patients présentant une maladie de Cowden ou syndrome de Li-Fraumeni.


Maud BRANCHAUD (Rouen), Nathalie PARODI, Emilie PUJOL, Pascaline BERTHET, Margaux CLEMENT LE CHOISMIER, Patricia FAURE, Stéphane DERREY, Olivier LANGLOIS, Alice GOIA, Louis SURLEMONT, William SIDE, Stéphane RICHARD, Claude HOUDAYER
00:00 - 00:00 #37758 - IP61 L’apport du RNAseq au diagnostic des maladies rares : exemple d’une cohorte de 47 patients suspectés de titinopathies.
L’apport du RNAseq au diagnostic des maladies rares : exemple d’une cohorte de 47 patients suspectés de titinopathies.

Le séquençage de l'ARN (RNAseq) est un outil essentiel pour améliorer le diagnostic des maladies rares, en permettant de mettre en évidence de nouveaux variants (notamment des variants introniques profonds affectant l’épissage) et d’évaluer les conséquences sur l’épissage des transcrits des variants identifiés par séquençage génomique.

Des outils spécialisés d’analyses de séquences de transcrits tels qu'IRFinder, Splice Launcher ou FRASER permettent d'identifier des aberrations d'épissage. Toutefois, ces analyses nécessitent d’avoir des données issues de tissus biologiques d’intérêt pour la pathologie et de de données provenant de nombreux échantillons contrôles. Obtenir ces données s’avère particulièrement contraignant et limitant dans les maladies rares pour lesquelles des prélèvements tissulaires invasifs chez les patients sont nécessaires. Ainsi, les stratégies d’analyses de données de RNAseq ne sont pas encore standardisées en pratique diagnostique.

FRASER et IRFinder sont des outils bioinformatiques qui se concentrent sur la détection des événements d'épissage alternatif sur les données de RNASeq pour identifier les régions d'inclusion d'exons et d'exclusion anormaux par rapport aux échantillons contrôles, et pour quantifier ces événements d'épissage de manière précise. Nous avons utilisé le logiciels FRASER sur une série de données de RNAseq de transcrits musculaires, issues de l’analyse de échantillons de biopsies musculaires de patients suspects de titinopathies (47 échantillons), et de 4 contrôles sans pathologie neuromusculaire.

Notre étude a permis 1) de valider l’outil FRASER sur nos échantillons contrôles en identifiant les transcrits aberrants précédemment caractérisés 2) d’identifier des anomalies d’épissage dues à des variants introniques non détectés au préalable par analyse NGS sur les panels de gènes 3) de reclassifier en pathogènes ou probablement pathogènes des variants de pathogénicité incertaine (VSI) 4)  d’identifier des rétentions d’intron, conséquences jamais décrites auparavant  de variants dans les séquences régulatrices d’épissage de la titine.

Ces outils, en permettant de repérer de façon automatisée et systématique des transcrits anormaux à partir des données de RNAseq, améliorent la capacité de détection des altérations d'épissage, contribuant ainsi à un diagnostic plus précis et à une meilleure compréhension des mécanismes génétiques en cause dans les maladies rares, notamment pour les gènes complexes comme la titine. Des analyses complémentaires s’avèrent toutefois encore nécessaires pour standardiser l’utilisation de ces outils bioinformatiques en pratique diagnostique.

 


Aurélien PERRIN (MONTPELLIER), Charles VAN GOETHEM, Marion LARRIEUX, Corinne THÈZE, Wilfrid CARRÉ, Amyra ALIOUAT, Ariane MAHIEUX, Michel KOENIG, Marie DE TAYRAC, Mireille COSSÉE
00:00 - 00:00 #37763 - IP64 Récidive post-greffe rénale de syndrome néphrotique cortico-résistant chez des patients porteurs de variants dans le gène NPHS2 : étude d’une cohorte européenne.
Récidive post-greffe rénale de syndrome néphrotique cortico-résistant chez des patients porteurs de variants dans le gène NPHS2 : étude d’une cohorte européenne.

Contrairement au syndrome néphrotique (SN) idiopathique, les podocytopathies héréditaires ne devraient pas récidiver après la greffe rénale. Toutefois, quelques cas de récidive post-greffe ont été décrit chez des patients ayant des variants dans le gène NPHS2, notamment avec le variant p.Arg138Gln qui est le plus prévalent en Europe. L’objectif de cette étude était d’évaluer ce risque de récidive dans une large cohorte de patients porteurs de variants dans le gène NPHS2.

 

Depuis janvier 2010, on a identifié 117 patients porteurs de variants bialléliques dans le gène NPHS2 qui ont été greffés, dont 61 à l’hôpital Necker-Enfants Malades et 56 dans le registre PodoNet. Ils ont été comparés à 44 patients greffés ayant un SN cortico-résistant sans variant pathogène identifié.

 

Des 117 patients, 23 étaient porteurs du variant p.Arg138Gln à l’état homozygote et 16 à l’état hétérozygote composite. Les 78 patients additionnels avaient d’autres variants dans le gène NPHS2 à l’état homozygote (n=44) ou hétérozygote composite. Les formes familiales étaient plus représentées chez les patients ayant des variants dans le gène NPHS2 comparé aux patients sans variant (30% versus 11%, p=0.005). De plus, les patients étaient plus jeunes au diagnostic lorsqu’ils étaient porteurs de variants NPHS2, atteignaient une insuffisance rénale terminale plus précocement et recevaient une greffe rénale à un âge plus jeune. À l’histologie, il y avait majoritairement des lésions d’hyalinose segmentaire et focale (HSF) chez les patients ayant des variants dans le gène NPHS2 alors que des lésions de changements minimes prédominaient chez les patients sans variant identifié. Seule une patiente avec un SN dû au variant p.Leu347* à l’état homozygote a eu une récidive 7 jours après la greffe rénale. Toutefois, son SN post-greffe a répondu à l’immunosuppression, ce qui suggère un processus immun concomitant, non relié à la podocytopathie héréditaire. Les autres 116 patients ayant des variants dans le gène NPHS2 n’ont pas eu de récidive de SN, que soit sur le court ou long terme (suivi moyen 9.9 +/- 8.8 ans). Treize patients ont eu une réapparition de protéinurie post-greffe mais une cause fut identifiée chez tous (thrombose veineuse du greffon, rejet, syndrome lymphoprolifératif post-greffe). Par ailleurs, 7/44 patients sans variant identifié ont présenté une récidive dans les 7 jours post-greffe (suivi moyen 9.4+/-9.2 ans).

 

En conclusion, dans notre cohorte, lorsque des variants pathogènes sont identifiés dans le gène NPHS2, le risque de récidive post-greffe du SN est extrêmement faible, que ce soit avec le variant p.Arg138Gln ou d’autres variants. Ceci est consistant avec la pathophysiologie de cette maladie héréditaire qui affecte le diaphragme de fente des podocytes. Ces données sont rassurantes et devraient être prises en compte lors du conseil génétique de ces patients pour lesquels les dons vivants seraient sécuritaires. 


Jessica KACHMAR (Paris), Olivia BOYER, Beata LIPSKA-ZIETKIEWICZ, Vincent MORINIÈRE, Olivier GRIBOUVAL, Laurence HEIDET, Irena BALASZ-CHMIELEWSKA, Elisa BENETTI, Sylvie CLOAREC, Dagmar CSAICSICH, Stéphane DECRAMER, Jutta GELLERMANN, Vincent GUIGONIS, Julien HOGAN, Aysun Karabay BAYAZIT, Anette MELK, Nazym NIGMATULLINA, Jun OH, Fatih OZALTIN, Bruno RANCHIN, Michel TSIMARATOS, Agnes TRAUTMANN, Corinne ANTIGNAC, Franz SCHAEFER, Guillaume DORVAL
00:00 - 00:00 #37769 - IP67 Réduire l’impasse diagnostique dans la Cardiomyopathie dilatée par la recherche systématique de variations du nombre de copies géniques (CNV).
Réduire l’impasse diagnostique dans la Cardiomyopathie dilatée par la recherche systématique de variations du nombre de copies géniques (CNV).

Les cardiomyopathies dilatées, CMD, sont caractérisées par une dilatation du ventricule gauche, ou des deux ventricules, associée à une diminution de la force de contraction et une évolution vers l’insuffisance cardiaque. Sa prévalence est estimée à une personne sur 2500. L’étiologie de cette pathologie n’est pas totalement connue mais au moins 30% des cas sont d’origine génétique. Les formes génétiques peuvent se présenter sous une forme familiale ou sporadique. Dans les formes monogéniques, plusieurs gènes responsables ont été identifiés, notamment le gène de la titine, des gènes du sarcomère, ou de la jonction intercellulaire. Dans les formes sporadiques, plusieurs loci de susceptibilité ont été identifiées, dont plusieurs l’ont été par notre équipe par de précédentes études d’associations en génome entier (dont des variants des gènes HSPB7 ou BAG3). Globalement beaucoup de facteurs génétiques restent à identifier et plus de 50% des patients sont en impasse diagnostique sans variant pathogène identifié. 

Les études de génotypages réalisées sur des puces à ADN dans le cadre de ces études d’association ont fourni beaucoup d’informations génétiques qui n’ont pas encore été exploitée et qui nous offre l’opportunité d’étudier d’autres mécanismes potentiellement impliqués dans la maladie tels que les polymorphismes du nombre de copies, Copy Number Variant ou CNV, qui peuvent altérer le niveau d’expression des gènes impliqués. De nombreux outils ont été développés pour identifier ces CNVs à partir des données de puce à ADN mais leur taux de faux positifs nous à incité à travailler avec plusieurs outils, PennCNV, iPattern, quantiSNP et ensembleCNV afin de recouper les informations. Ces outils ont été employés sur une cohorte de 3000 patients avec CMD et des régions ont été identifiées comme possiblement associées. Ces régions ont ensuite été évaluées à l’aide de l’outil AnnotSV  selon les critères de l’American College of Medical Genetics and Genomics (ACMV) et de ClinGen. 

Nous avons retrouvé la présence de CNVs dans des gènes déjà impliqués dans les CMD  tels que DSP ou SLC6A6, identifiés dans un GWAS précédent. Une liste de cibles potentielles, observés uniquement dans les cas de notre cohorte a donc été constituée et l’étape suivante sera une validation des CNVs en qPCR.

En conclusion, cette étude offre de nouvelles pistes pour identifier des variants structuraux impliqués dans l’étiologie génétique de la CMD.


Lieng TAING (), Claire PERRET, Eric VILLARD, Antonio RAUSELL, Sophie GARNIER, Philippe CHARRON
00:00 - 00:00 #37771 - IP68 Caractérisation des éléments cis-régulateurs du gène GJB2 impliqué dans les surdités non-syndromiques DFNB1.
Caractérisation des éléments cis-régulateurs du gène GJB2 impliqué dans les surdités non-syndromiques DFNB1.

L’information génétique est portée par l’acide désoxyribonucléique (ADN) compacté sous forme de chromatine qui va avoir différentes échelles d’organisation.  La plus petite échelle d’organisation de la chromatine consiste en un enroulement de celle-ci autour des nucléosomes. Ensuite à une échelle supérieure la chromatine formera des boucles entre des régions éloignées. Ces boucles chromatiniennes permettent de rapprocher des élément cis-régulateurs (CRE) d’un promoteur pour influencer la régulation de gènes de façon spécifique dans le temps, l’espace et en fonction du type cellulaire. Le contrôle de l’expression des gènes est essentiel dans la mise en place des différents mécanismes tels que le développement, la différenciation ou le métabolisme cellulaire. Ainsi, une dérégulation de l’expression des gènes peut conduire à des pathologies.

Dans le cas présent, nous nous intéressons aux surdités récessives non-syndromiques DFNB1, représentant 1/3 des surdités congénitales. Ces surdités sont associées à des variations du gène GJB2 et à de grandes délétions du locus DFNB1. Des cas de surdité DFNB1 restant inexpliqués, les grandes délétions du locus DFNB1 pourraient entrainer la perte d’éléments cis-régulateurs de GJB2. Afin de vérifier ceci, des recherches se sont portées sur l’identification des régions cis-régulatrices de GJB2.

De précédentes études ont permis de proposer un modèle tridimensionnel de régulation et de mettre en évidence un enhancer important en condition endogène de GJB2. D’autres régions potentiellement impliquées dans la régulation restent à étudier. Pour cela, la technique de circular chromosome conformation capture (4C) est utilisée afin de mettre en évidence les interactions entre les différentes régions. Des tests d’activité sont effectués afin d’établir l’effet de celles-ci sur l’expression de GJB2. De plus, les précédentes études ayant été menées sur des cellules des voies aériennes, les interactions seront confirmées avec des études de 4C sur des cultures primaires de cellules issues de l’oreille obtenues avec un protocole de recherche non-interventionnelle.


Valentine HOYAU (Brest), Clara BLOTAS, Anaïs LE NABEC, Claude FEREC, Stéphanie MOISAN
00:00 - 00:00 #37776 - IP69 Le point sur les variants du gène SCN10A.
Le point sur les variants du gène SCN10A.

Les pathologies rythmiques les plus fréquentes reçues au laboratoire sont les suivantes : syndrome du QT long congénital (QTL), syndrome de Brugada, cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit (CVDA), troubles de la conduction, tachycardies ventriculaires catécholaminergiques (TVC), syndrome du QT court (SQT) et pathologies atriales.

Des variants dans le gène SCN10A ont été rapportés comme étant impliqués dans le syndrome de Brugada (1), le syndrome de QTL(2), et la mort subite (3). Le gène SCN10A code pour le canal sodique Nav1,8. Ce canal est présent dans le cœur. Cependant plusieurs publications ont remis en question son implication du fait du manque d’éléments convaincants.

 

Ce poster a pour objet de faire le point sur les variants SCN10A identifiés au laboratoire et de statuer sur l’intérêt de l’analyse de ce gène en pratique clinique.

 

Nous avons étudié la prévalence des variants SCN10A dans notre cohorte et recherché un enrichissement en variants SCN10A par rapport à la population témoins (GnomAD). Nous avons aussi étudié la nature de ces variants, leur localisation dans le gène et la protéine, ainsi que les pathologies dans lesquelles ils ont été rapportés.

 

L’analyse par séquençage haut débit a été réalisée chez tous les patients atteints de pathologies rythmiques. Les variants d’intérêt du gène SCN10A ont été retenus sur les critères suivants: fréquence dans les populations témoins inférieure à 1.7.10-5 (4 hétérozygotes dans GnomAD), et pour les variants faux-sens, des scores de prédiction en faveur d’un effet pathogène (score CADD > 23, MPA > 8, revel ≥ 0.49).

 

20 patients (probands) présentent un unique variant d’intérêt dans le gène SCN10A, sans autre variant associé. Parmi ces 20 variants, une grande majorité sont des variants faux sens : 16, soit 80%. 30% d’entre eux sont identifiés chez des patients présentant un syndrome de Brugada, 25% chez des patients présentant un QTL et 35% chez des patients présentant une DVDA. On ne constate pas de surreprésentation des variants SCN10A dans une pathologie particulière, en effet au laboratoire, nous recevons (3266 patients) respectivement 28% de Brugada, 29% de QTL et 29% de DVDA. Ces variants sont localisés tout au long du gène et de la protéine, sans localisation préférentielle (Odds-Ratio : 2.06, p-value = 0.18). En revanche, nous observons un enrichissement statistiquement significatif des variants d’intérêt du gène SCN10A dans notre cohorte par rapport à la population GnomAD (Odds-Ratio : 35.4, p-value = 5.10-21).

 

SCN10A fait partie des gènes remis en cause par un collège d’expert qui réévalue les publications impliquant les gènes dans les différentes pathologies. Les résultats préliminaires de notre travail vont plutôt dans le sens de l’absence d’implication clinique des variants de ce gène dans les pathologies rythmiques étudiées.


Adrien BLOCH, Felipe PIRES (PARIS), Isabelle DENJOY, Emilie BLIN, Pascale RICHARD, Alexis HERMIDA, Jean Francois PRUNY, Cécile GUERIN, Estelle GANDJBAKHCH, Véronique FRESSART
00:00 - 00:00 #37431 - IP7 L’Abécédaire des maladies rares.
L’Abécédaire des maladies rares.

Né d’une collaboration entre la Plateforme d’Expertise Maladies Rares Bourgogne France Comté et la Fondation Ipsen Booklab, l’Abécédaire des maladies rares, qui est sorti à l’occasion de la Journée Internationale des Maladies Rares 2023, est un support atypique pour les professionnels et les familles afin d’initier le dialogue autour des maladies rares. Chaque lettre de l’alphabet est accompagnée d’un texte présentant une maladie rare et d’une œuvre originale qui interpelle le lecteur.

Véritable expérience sensorielle, cet ouvrage invite à appréhender toute la diversité et la variabilité des maladies rares. Mélanges de différentes techniques picturales, les compositions de Lucie Albon en évoquent toute la complexité. Et, comme chaque maladie impacte de manière singulière chaque patient ou patiente, les illustrations imaginées par l’artiste portent le spectateur d’une manière qui lui est propre. Pourtant, à l’instar des 26 lettres qui, ensemble, composent l’alphabet à l’origine de chaque mot, les maladies rares forment une communauté afin qu’aucun individu ne se sache plus jamais seul.

Concernant certaines pathologies du livre, lorsqu’ils sont disponibles, des liens renvoient à des témoignages vidéos sur le site EwenLife Rare Diseases et/ou des témoignages écrits de la rubrique internet « Raconte-moi ta maladie rare » sur le site de la Plateforme d’Expertise Maladies Rares BFC. Ces liens permettent aux lecteurs d’aller encore plus loin dans la découverte de la maladie rare en découvrant l’histoire et le vécu des patients qui en sont atteints. 

Cet ouvrage est disponible gratuitement en e-book sur le site internet de la Fondation Ipsen Booklab. Il a été vu jusque-là 215 fois.  Il peut également être imprimé sur demande en version papier avec couverture souple. 135 exemplaires ont d’ores et déjà été distribués. Le livre possède un compte Instagram avec 72 followers, et a été mis en avant dans diverses expositions à Paris et à Dijon.


Sonia GOERGER, Lucie ALBON, Elodie GAUTIER, Laurence FAIVRE (DIJON), Céline COLOMBIER-MAFFRE
00:00 - 00:00 #37784 - IP71 Aide à l’interprétation des variants de signification incertaine du gène HNF1B : caractérisation fonctionnelle par test luciférase.
Aide à l’interprétation des variants de signification incertaine du gène HNF1B : caractérisation fonctionnelle par test luciférase.

Contexte. Le diabète lié à HNF1B est une cause rare de diabète monogénique (moins de 10% des cas) associé de façon constante à des anomalies rénales et de façon plus variable à d’autres atteintes (notamment neurologiques). Ce diabète est dû à des variants hétérozygotes du gène HNF1B codant pour un facteur de transcription exprimé très précocement dans la vie embryonnaire et jouant un rôle crucial dans le développement et la différenciation de nombreux tissus, traduisant un spectre clinique très large. A l’exception du CNV récurrent en 17q12 délétant la totalité du gène HNF1B, la majorité des variants identifiés sont des variants faux-sens, le plus souvent privés, dont une proportion significative est considérée de signification incertaine (VSI). L’un des leviers pour aider à l’interprétation de ces variants est le développement de tests fonctionnels.

Objectif. HNF1B étant un facteur de transcription, nous avons développé un test fonctionnel basé sur l’activité d’un gène rapporteur luciférase et évalué l’apport de ce test dans la reclassification de variants faux-sens de HNF1B.

Méthodes. 31 variants faux-sens du gène HNF1B identifiés dans le cadre du diagnostic entre 2000 et 2023 ont été sélectionnés pour cette étude. Des plasmides codant pour les formes mutées HNF1B ont été cotransfectés dans des cellules HeLa avec le plasmide rapporteur pGL3-RA contenant le promoteur de l’albumine de rat. L’activité transcriptionnelle du promoteur a été estimée 24h après transfection par mesure de l’activité luciférase.

Résultats. Nous avons évalué la capacité transcriptionnelle de 31 variants faux sens, 2 localisés dans le domaine de dimérisation (DD), 13 dans le domaine de liaison à l’ADN (DBD), 12 dans le domaine de transactivation et 4 identifiés dans la région de liaison entre les domaines DD et DBD. Nous avons tout d’abord analysé 6 variants faux-sens pathogènes de HNF1B pour déterminer un seuil significativement anormal de transactivation ( < 50% comparé au plasmide normal). Le test fonctionnel a montré une activité réduite < 50% pour 8 variants sur 31 (25%), tous localisés dans le domaine de dimérisation (1/2) ou de liaison à l’ADN (7/13). Le test luciférase a ainsi permis d’attribuer à ces variants le critère de pathogénicité PS3 (ACMG). En revanche, tous les variants rares localisés dans le domaine de transactivation ont une activité transcriptionnelle quasi-normale en comparaison au plasmide sauvage et aux variants neutres analysés comme contrôles.

Conclusion. Notre étude montre l’intérêt du test d’activité transcriptionnelle utilisant un gène rapporteur luciférase dans l’interprétation de la pathogénicité des variants faux-sens d’un facteur de transcription. Le défi des laboratoires est d’intégrer ce test à la stratégie diagnostique.


Delphine BOUVET (Paris), Aishwarya PAVITHRAM, Cécile SAINT-MARTIN, Pål R. NJØLSTAD, Janne MOLNES, Bente B. JOHANSSON, Christine BELLANNE-CHANTELOT
00:00 - 00:00 #37798 - IP76 MORFAL (Molecular Open Reading Frame AnaLyzer) : pipeline d’identification et d’analyse des variants affectant les cadres de lecture ouverts en amont (uORF, upstream Open Reading Frame).
MORFAL (Molecular Open Reading Frame AnaLyzer) : pipeline d’identification et d’analyse des variants affectant les cadres de lecture ouverts en amont (uORF, upstream Open Reading Frame).

Cinq à dix pourcents des cancers du sein et de l’ovaire sont liés à une prédisposition héréditaire. Cependant, une anomalie moléculaire inactivatrice des gènes connus pour être impliqués dans cette prédisposition est retrouvée dans seulement 10% des cas. Les régions non traduites en 5’ (5’UTR) jouent un rôle important dans la régulation de l’expression et de l’initiation de la traduction des gènes. Ces régions comprennent notamment le site d’initiation de la traduction et des éléments régulateurs nommés uORF (upstream open reading frame). En l’absence d’outils bio-informatiques d’annotation dédiés et adaptés à des analyses à haut débit, ces régions sont peu étudiées en diagnostic moléculaire alors même qu’une partie de l’hérédité manquante pourrait être résolue par la détection de variants délétères dans ces régions. Nous avons développé le pipeline bio-informatique MORFAL (Molecular Open Reading Frame AnaLyzer), intégrant une adaptation de l’outil de prédiction des sites d’initiation Netstart, et de l’outil d’annotation des modifications affectant des uORF UTRannotator. A partir d’un VCF, MORFAL produit un fichier facilement manipulable où chaque variant analysé est annoté avec, i) un score de prédiction pour les sites d’initiation physiologiques ainsi que pour les autres ATG détectés, ii) un delta score basé sur Netstart permettant d’observer les variations des scores prédits des ATG entre les séquences mutés et non mutés, iii) une annotation des variations affectant les uORF et iv) la fréquence en population des variants. A l’aide d’un jeu de variants contrôles ayant un impact sur ces ATG et d’un jeu de variants contrôles considérés comme sans impact (SNP), nous avons pu établir des règles de priorisation des variants d’intérêt trouvés dans une grande série de patients.

Neuf cent soixante-dix variants ont été identifiés dans la région 5’UTR après séquençage d’un panel de 58 gènes dans 7 350 échantillons de patients prédisposés à ces cancers. MORFAL a pu fournir l’annotation pour l’ensemble de ces variants. A partir des règles d’interprétation des résultats déterminées par l’analyse du jeu de variants contrôles, 60 variants ont été identifiés comme pouvant être responsables de la modification de la traduction de gènes : 15 variants détruisant l’ATG physiologique, 19 abolissant l’ATG d’un uORF, 1 création d’ATG créant un uORF entrant en compétition avec le site d’initiation physiologique, 9 création d’ATG modifiant le score de l’ATG physiologique et 16 variants modifiant le score de l’ATG physiologique.

Ce premier travail nous a démontré la capacité de MORFAL à analyser un grand nombre de variants et donc d’être applicable pour le diagnostic moléculaire. En effet, le pipeline est capable d’analyser plus de 2000 variants en moins de 5 minutes. De plus nous disposons de règles simples pour l’interprétation de ces résultats. Une exploration de 60 variants par des tests fonctionnels sera réalisée pour préciser les performances de MORFAL.


Crystal RENAUD (Caen), Alexandre ATKINSON, Agathe RICOU, Flavie BOULOUARD, Laurent CASTERA, Camille AUCOUTURIER, Dominique VAUR, Raphael LEMAN, Sophie KRIEGER
00:00 - 00:00 #37799 - IP77 Les initiatives innovantes de formations et de communication de la Plateforme d'Expertise Maladies Rares (PEMR) Bourgogne Franche-Comté (BFC), au service des patients atteints de maladies rares de la région.
Les initiatives innovantes de formations et de communication de la Plateforme d'Expertise Maladies Rares (PEMR) Bourgogne Franche-Comté (BFC), au service des patients atteints de maladies rares de la région.

La PEMR BFC fédère 11 Centres de Référence Maladies Rares (MR) et Centre de Référence/Compétences (8 à Dijon et 3 à Besançon) et 101 Centres de Compétences MR (46 à Dijon et 55 à Besançon), appartenant à 22 filières de santé MR. Ce projet fait suite à une Fédération MR mise en place en 2009 au CHU de Dijon-Bourgogne. Elle est organisée autour de 4 axes : Information et Communication/Soin/Formation/Recherche. Les associations de patients sont impliquées directement dans les prises de décision de la PEMR BFC, via le comité de pilotage et participent ainsi à répondre aux besoins des patients.

Des initiatives de formations et de communications particulièrement innovantes dans le cadre des MR sont proposées :

- Des webinaires patients-familles-soignants trimestriels en ligne autour de thématiques variées et transversales choisies par les associations de patients rencontrent un vif succès auprès des participants. Ces réunions en ligne sont visionnables à distance via le site internet de la PEMR.

- Pour renforcer les liens entre les patients et les équipes de recherche locales, des rencontres "Raremène ta science" ont été imaginées. Les chercheurs concernés présentent leurs travaux de façon accessible en lien avec un groupe de pathologies et échangent avec les participants. Comprendre ce qui se passe au sein d'un laboratoire de recherche est très attendu des patients.

- La PEMR est associée depuis 2020 à un staff médical en ligne, « Tout sauf la Covid », à destination des médecins hospitaliers au sein du CHU de Dijon, pour proposer des focus « spécial MR » chaque trimestre.

- La PEMR travaille à l'élaboration de capsules vidéos pour promouvoir les offres de soins intéressantes pour les patients de la région, par exemple a été réalisé une vidéo pour présenter le métier d'enseignant en Activité Physique Adaptée intégrée dans l'offre de soins pluridisciplinaire pour la prise en charge des patients dans le cadre des MR, et le parcours d'une analyse génomique.

- La PEMR soutient et co-construit des séminaires à destination des étudiants en santé, comme le séminaire de sensibilisation au handicap intégré dans le service sanitaire, et le séminaire autour de l’annonce diagnostique pour les étudiants en 6ème année de médecine.

- La PEMR soutient et accompagne des initiatives dans le but de mieux faire connaitre les MR au public, tels que « le passage des Solidad’s à Dijon », l’exposition « L’odyssée artistique des enfants » dans le cadre de la JIMR 2023, « La diagonale des CHU » … 

La PEMR BFC, de par son dynamisme organisationnel, la cohérence de ses projets, la cohésion de l’ensemble de son équipe poursuit ses initiatives de formation et d’information au service des patients et leurs familles. Plus d’informations : http://www.pemr-bfc.fr


Marie-Myriam ARNOULT, Elodie GAUTIER, Sonia GOERGER, Frédéric HUET, Marie BOURNEZ, Théo GAUMET, Clément SIMAO DE SOUZA, Philippe BONNIAUD, Christel THAUVIN, Jean-Christophe EICHER, Fabienne GENRE-VOLOT, Vanessa LEGUY-SEGUIN, Agnès JACQUIN-PIQUES, Christophe BEDANE, Quentin THOMAS, Guillaume BELTRAMO, Anne GALLO, Annlyse FANTON, Christophe DEVAUX, Delphine BREST, Philippe RAULT, Maryvonne DELÉTANG, Christelle PATIN, Elisabeth CUDRY, Stéphanie VACHEROT, Jean-Michel FOURRIER, Mélanie GALLANT, Hugues MISSEREY, Laurence OLIVIER-FAIVRE (DIJON)
00:00 - 00:00 #37801 - IP79 Détecter la méthylation de l'ADN par la technologie Oxford Nanopore : Avancées, Applications et Perspectives.
Détecter la méthylation de l'ADN par la technologie Oxford Nanopore : Avancées, Applications et Perspectives.

La méthylation de l'ADN est une modification épigénétique essentielle qui influence notamment la régulation de l'expression des gènes. La détection précise de la méthylation est cruciale pour une compréhension approfondie de certains mécanismes moléculaires et des pathologies associées. La technologie Oxford Nanopore offre une approche novatrice grâce au séquençage de longs fragments d'ADN en temps réel tout en permettant sans surcoût supplémentaire de détecter certaines modifications de l'ADN telles que la méthylation.

Le service de génétique des HCL a séquencé, sur des flowcells PromethION R9.4.1, 15 échantillons, dont 13 porteurs de translocations et 2 porteurs de STR connus. Nous présenterons le retour d’expérience des analyses effectuées par la Cellule de Bioinformatique des HCL sur ces échantillons et, en particulier, des niveaux de méthylation au niveau de gènes connus et au niveau des points de cassure identifiés chez les patients. En associant le pipeline wf-human-variation publié par EPI2ME, division Bioinformatique de l’entreprise Oxford Nanopore Technologies et les outils WhatsHap pour le phasing et MethylArtist pour la représentation graphique, nous avons été capables de représenter le niveau de méthylation par haplotype à des loci d’intérêt.

À la suite de ces analyses, la technologie Oxford Nanopore est apparue comme prometteuse pour l'étude et la détection de la méthylation de l'ADN, offrant une nouvelle dimension dans la compréhension des mécanismes épigénétiques et leur lien avec diverses pathologies encore mal connu.


Genna BEN-HASSEN, Quentin TESTARD, Benjamin DORNAT, Audrey LABALME, Damien SANLAVILLE, Caroline SCHLUTH-BOLARD, Nicolas CHATRON, Claire BARDEL (Lyon)
00:00 - 00:00 #37804 - IP80 Homogénéiser les pratiques bioinformatiques du RNA-seq en France : initiative de BioInfoDiag.
Homogénéiser les pratiques bioinformatiques du RNA-seq en France : initiative de BioInfoDiag.

Le séquençage à haut débit de l’ADN est désormais bien implanté dans les laboratoires de diagnostic dans les domaines du cancer et des maladies rares et représente l’outil de référence pour l’identification des variants. L’analyse bioinformatique incluant les algorithmes d’alignement sur le génome de référence et l’appel de variants est performante et éprouvée, déplaçant les problématiques actuelles sur l’interprétation des variations. En particulier, il est suspecté que 50 % des variants ont un effet lié à une altération du mécanisme d’épissage, entraînant par exemple la formation de transcrits aberrants ou bien l’absence de totale de transcrits. Certains remaniements peuvent entraîner l’apparition de transcrits issus de fusion de gènes, dont la détection est un enjeu thérapeutique majeur en oncologie.

Dès lors, les analyses par séquençage haut débit de l’ARN (RNA-seq) permettent de progresser dans la compréhension et l’interprétation des variations d’épissage dans un contexte diagnostique, en permettant de visualiser les effets du mécanisme pathogène au niveau d’un ou plusieurs transcrits. Cependant, face à la diversité des types d’analyses à effectuer (étude de l’épissage, de l’expression, des transcrits de fusion), il est actuellement difficile pour chaque centre de mettre en place une stratégie globale fiable et éprouvée en termes de traitement bioinformatique des données.

Le réseau français de bioinformatique pour le diagnostic (BioInfoDiag) rassemble des utilisateurs et développeurs d’outils bioinformatiques pour le diagnostic et la prise en charge des pathologies humaines. Dans ce cadre, 3 groupes de travail ont été mis en place pour couvrir les axes suivants :

      Le design des analyses à effectuer, qui diffère selon la question biologique à résoudre et la disponibilité des échantillons

      Les méthodes à utiliser pour analyser les données

      La représentation des résultats

Les conclusions issues de ces groupes de travail constitueront des bonnes pratiques de déploiement des analyses RNA-seq dans les laboratoires et pourront servir de feuilles de route pour de futurs développements. Au-delà de la mise à disposition de pipelines, il est envisagé de partager des méthodes ainsi que des paramètres adaptés au contexte diagnostique ainsi que des benchmarks et jeux de données de référence.


Association BIOINFODIAG (Rennes)
00:00 - 00:00 #37826 - IP84 Création d’un atelier de génétique dans un programme d’Éducation Thérapeutique au sein d’un service de neurologie.
Création d’un atelier de génétique dans un programme d’Éducation Thérapeutique au sein d’un service de neurologie.

HuMaNe* est un programme d’Education Thérapeutique (ETP) développé au CHU de Toulouse qui s’adresse aux patients et/ou leurs aidants concernés par une maladie neuroévolutive telle que la maladie de Huntington, la Dégénérescence lobaire Fronto Temporale, ou encore l’Aphasie Primaire Progressive.

L’atelier de génétique a été créé pour cet ETP et plus spécifiquement pour un groupe concerné par la maladie de Huntington constitué de binômes patients/aidants.

Notre atelier s’appuie sur un déroulé précis (conducteur) présenté au groupe et comporte trois parties nécessitant la participation active du groupe :

·         Une première activité consiste, pour chaque binôme, à effectuer 4 tirages au sort parmi 2 cartes représentant respectivement un enfant atteint et un enfant non atteint. Chaque binôme note les 4 résultats et en informe le groupe. L’objectif est d’illustrer l’hérédité autosomique dominante et le risque de 50% à chaque grossesse sur un petit effectif conduisant à une disparité entre les binômes afin de bien intégrer le risque aléatoire dans une fratrie de 4.

 

·         Une deuxième activité va traiter de l’information à la parentèle à travers un échange autour de l’information familiale, son obligation mais aussi les éventuels obstacles en évoquant les enjeux éthiques et psychologiques. Pour cela chaque binôme a construit une partie de son arbre généalogique avec des cartes de personnages puis a pu identifier les apparentés informés, à informer ou perdus de vue.

 

·         Une troisième activité consiste à présenter au groupe trois cas cliniques fictifs avec une situation de diagnostic prénatal, de diagnostic prédictif et de demande de test génétique chez un individu mineur. Les échanges avec le groupe permettent de présenter l’équipe du service de génétique médicale de Toulouse et de rappeler dans quelles situations nous pouvons être interpellés.

En conclusion, chaque binôme a répondu à un questionnaire visant à évaluer les connaissances acquises ou renforcées au cours de l’atelier et a reçu un livret récapitulatif.

Le questionnaire de satisfaction des participants à notre atelier est très favorable et nous encourage à le proposer de nouveau dans la prochaine session du programme thérapeutique HuMaNe.

Nous pensons qu’il s’adaptera facilement à toute autre pathologie génétique AD

 

 

 

*HuMaNe = Huntington Maladie Neuro Evolutive Education : programme d’éducation thérapeutique pour les maladies neuro évolutives dont la maladie de Huntington


Laetitia MONTEIL (Toulouse), Christelle GARNIER
00:00 - 00:00 #37830 - IP86 Analyse des résultats répétés d’uracilémie plasmatique pour établir le phénotype DPD avant administration d’une fluoropyrimidine.
Analyse des résultats répétés d’uracilémie plasmatique pour établir le phénotype DPD avant administration d’une fluoropyrimidine.

Les médicaments de chimiothérapie contenant une fluoropyrimidine (5-FU ou capécitabine) sont métabolisés par la dihydropyrimidine deshydrogénase (DPD), enzyme principalement localisée dans les lymphocytes. Un déficit d’activité DPD, mis en évidence chez 3 à 5% des sujets caucasiens, expose au risque d’accumulation de ces médicaments non métabolisés et d’effets indésirables graves (10 à 30%). Rechercher ce déficit, principalement sous contrôle « pharmacogénétique » est donc nécessaire avant toute administration de fluoropyrimidine. La mesure de l’uracilémie plasmatique (base pyrimidique de l’ARN) avant tout traitement est à l’heure actuelle, la méthode recommandée pour déterminer le phénotype DPD, un phénotype déficitaire étant défini par une uracilémie ³16 ng/mL. Cependant, la variabilité de cette mesure est connue, la validité du résultat phénotypique étant principalement liée au strict respect des conditions du prélèvement.

L’étude de notre cohorte de patients phénotypés pour la DPD a été réalisée pour analyser la variabilité de l’uracilémie chez des patients phénotypés à deux ou plusieurs reprises, soit à la demande des biologistes soit par décision des cliniciens. La mesure de l’uracilémie a été réalisée par chromatographie liquide – spectrométrie de masse. Notre cohorte compte 1973 patients, 175 (9%) ayant été phénotypés à plusieurs reprises. Le phénotype initial correspond à 112 (64%) patients « actifs » (uracilémie < 16 ng/mL) et 63 (36%) patients « déficitaires partiels » (16 ³ uracilémie ≤150 ng/mL). Le phénotype non déficitaire, établi lors du premier prélèvement, a été confirmé pour tous les patients, alors que 48 (77%) patients avec un phénotype déficitaire partiel initial ont été définis en « patients non déficitaires » lors du contrôle de l’uracilémie.

L’analyse du rapport UH2/U associé à l’uracilémie est en cours. En l’absence de valeur seuil validée de ce rapport, la vérification systématique d’un déficit phénotypique avec uracilémie ³16 ng/mL peut être discutée, de même que la réalisation du génotype systématique, pour éviter une réduction non adaptée de la dose de fluoropyrimidine.

Remerciements aux patients et cliniciens ayant contribués à cette étude.

HAS : Recommandations et référentiels. Déficit en dihydropirimidine deshydrogenase. 2018

Maillard M. BJClinPharmacol. 2023


Paul VILQUIN (Paris), Lauriane GOLDWIRT, Yves MÉDARD, Annie YOKA, Daolun ZHANG, Samia MOURAH, Evelyne JACQZ-AIGRAIN
00:00 - 00:00 #37836 - IP89 Le métier de bioinformaticien par BioInfoDiag, le réseau français de bioinformatique pour le diagnostic.
Le métier de bioinformaticien par BioInfoDiag, le réseau français de bioinformatique pour le diagnostic.

Dès les années 2010, les établissements de santé ont vu apparaître la bioinformatique comme une nouvelle discipline essentielle à la bonne réalisation des examens de biologie médicale au sein des laboratoires de diagnostic dans de nombreux domaines (biologie moléculaire, génétique, oncologie, virologie…).

Sous l'égide de l’INCa, le réseau français de bioinformatique pour le diagnostic (BioInfoDiag) a été créé afin de représenter, soutenir et rassembler les personnes impliquées dans la bioinformatique diagnostique. Ce réseau de plus de 120 membres facilite la collaboration interdisciplinaire entre bioinformaticiens, biologistes, chercheurs, médecins, autres professionnels de santé et informaticiens des DSI. Il favorise le lien entre les bioinformaticiens sur le territoire et leur intégration au sein des autres réseaux français (e.g. ANPGM, NGS-Diag).

BioInfoDiag a travaillé sur la définition du nouveau métier de bioinformaticien dans le paysage médical sur la base de sondages, de cartographies et d’échanges structurés au sein d’un groupe de travail national dédié.

L’étude réalisée montre l’existence non pas d’un seul métier, mais de plusieurs métiers autour de la bioinformatique médicale (développeur, biostatisticien, bioanalyste, data scientist…). Ces métiers requièrent de hautes compétences techniques, en particulier selon les spécialisations, en développement informatique, gestion de bases de données, maîtrise des systèmes d’information, statistiques, ainsi qu’une expertise poussée en génomique et en santé. Ces métiers reposent sur des savoir-faire pluridisciplinaires et constituent un maillon essentiel de l’activité diagnostique de la biologie médicale.

Les bioinformaticiens travaillent en étroite collaboration avec les biologistes, les techniciens, les ingénieurs de laboratoire et les informaticiens des établissements de santé. Leur mission est d’assurer les activités de diagnostic en routine par la gestion et le traitement des données produites en vue de leur interprétation. Ils participent aux activités de recherche et de développement pour soutenir l’évolution des besoins des laboratoires notamment par la recherche translationnelle. Ils sont directement impliqués dans l’accréditation des laboratoires de biologie médicale (norme ISO 15189), travaillent pour améliorer et faciliter l’interprétation des données, apportent un support aux utilisateurs et encadrent des étudiants.

Le caractère indispensable du bioinformaticien au sein des structures de santé n’est plus à démontrer. Cependant, le métier se heurte, comme pour de nombreuses nouvelles disciplines, à un fort manque de visibilité et de reconnaissance statutaire, en particulier au niveau des ressources humaines, se traduisant par une hétérogénéité des modes et des modalités de recrutement et une concurrence forte avec le domaine informatique.

Il apparaît donc essentiel et urgent de reconnaître et valoriser justement ce nouveau métier au sein des institutions médicales.

https://bioinfo-diag.fr/


Association BIOINFODIAG, Anne-Sophie DENOMMÉ-PICHON (Dijon), Antony LEBECHEC, Aurélien PERRIN, Claire BARDEL, Charles VAN GOETHEM, Christophe HABIB, Florent DENOUAL, Félix VANDERMEEREN, Jean MULLER, Laurent CASTERA, Pierre MARIJON, Olivier ARDOUIN, Olivier QUENEZ, Mathieu CHOPELET, Marie DE TAYRAC
00:00 - 00:00 #37558 - IP9 Pré-screening sur ADN tumoral de pharmacogènes au sein d’un panel pan-cancers : un pas vers une pharmacogénétique préemptive en oncologie ?
Pré-screening sur ADN tumoral de pharmacogènes au sein d’un panel pan-cancers : un pas vers une pharmacogénétique préemptive en oncologie ?

Introduction

Depuis l’avènement de la médecine personnalisée, l’ADN tumoral a été largement exploité pour déterminer la meilleure cible pharmacodynamique. Si l’efficacité thérapeutique est aussi importante que la tolérance, l’exploitation de la pharmacogénétique en vue d’une adaptation posologique reste encore rare.  L’objectif de cette étude est de déterminer si un pré-screening de pharmacogènes au sein d’un panel pan-cancer permettrait un dépistage efficient de polymorphismes potentiellement actionnables.

Matériel et méthode

Cinq pharmacogènes -DPYD, UGT1A1, CYP2D6, TPMT, NUDT15- ont été ajoutés à un panel pancancer, composé de 41473 sondes ciblant 108 gènes, couvre une région de 365752 kb dont toutes les régions exoniques (-/+40) des pharmacogènes cités. Les ADN tumoraux ont été extrait sur le kit Qiasym DSP DNA Mini du Qiasymphony (Qiagen) et séquencés par NGS (Illumina, NextSeq) après enrichissement de la librarie (SureSelectXT HS Target Enrichment System). L’analyse bioinformatique a été réalisée en interne [GATK Haplotype v-3.4-46;MutaCaller-1.7; SnpEff v5.3.0]. Les données ont été anonymisées et obtenues uniquement sur l’analyse tumorale.

Résultats

Entre mai 2022 et juin 2023, 610 échantillons provenant de 580 patients ont été séquencés. Les types de cancers les plus fréquemment étudiés - cancers de l’ovaire (n=119), de l’endomètre (n=102), du sein (n=94), du pancréas (n=44) et du côlon (n=39) – étaient également les plus susceptibles d’être traités par une chimiothérapie pouvant bénéficier d’un conseil pharmacogénétique. 

Parmi les 144 (23,6%) patients ayant au moins un polymorphisme à risque, 62 (10,7%) présentaient plus d’un variant actionnable au regard de leur pathologie. Un polymorphisme en faveur déficit en DPD a été retrouvé chez 19 (3.3%) patients et semblerait actionnable pour 14 (2,4%) d’entre eux.  Un diplotype en faveur d’une activité UGT1A1 réduite a été retrouvé chez 81 (14,0%) patients et semblerait actionnable pour 13 (2,2%) d’entre eux. Un diplotype CYP2D6 actionnable a été détecté chez 35 (6.0%) patients : 6 métaboliseurs ultra-rapides et 29 métaboliseurs lents. Il a également été retrouvé 47 (7,7%) métaboliseurs intermédiaires en TPMT et 12 (2,0%) porteur hétérozygotes d’un variant NUDT15 à risque, considérés comme non actionnables pour les tumeurs solides (application uniquement dans le traitement des leucémies aigues). 

Conclusion

Au final, 1 patient sur 10 pourrait bénéficier d’une orientation vers une consultation de pharmacogénétique pour une prise en charge d’un génotype actionable. Au regard de la plus-value apportée par cette information supplémentaire au séquençage tumoral, sans aucun coût supplémentaire de génotypage, il semblerait pertinent d’intégrer un pré-screening pharmacogénétique. L’efficacité médicale de ce préscreening pour l’utilisation de l’information de pharmacogénétique devrait être évaluée dans le cadre d’une étude clinique prospective


Vinh-Hoang-Lan Julie TRAN (Villejuif), Roseline TANG, Victor GONDRAN-TELLIER, Cassandre FRANCOIS, Sengül KARA, Yahia ADNANI, Angelo PACI, Etienne ROULEAU
00:00 - 00:00 #37846 - IP92 Anomalies chromosomiques fœtales autres que les trisomies 13, 18 et 21 rapportées lors du dépistage sur l’ADN libre circulant (ADNlc); mise en évidence d’une duplication 10p15.2p12.3.
Anomalies chromosomiques fœtales autres que les trisomies 13, 18 et 21 rapportées lors du dépistage sur l’ADN libre circulant (ADNlc); mise en évidence d’une duplication 10p15.2p12.3.

Nous rapportons un cas anténatal de duplication 10p15.2p12.3 mise en évidence lors d’une étude de l’ADN libre circulant (ADNlc) avec dépistage des anomalies supérieures ou égales à 7 Mb.

Il s’agit d’une patiente âgée de 32 ans, G2P0. Le dépistage de la trisomie 21 du 1er trimestre a estimé un risque de 1/252 (clarté nucale fine), avec un profil atypique des marqueurs sériques (PAPP-A : 0.55 MoM et B-HCG : 3.15MoM).  Le test ADNlc a donc été proposé, et après information, la patiente a souhaité que l’on dépiste également les anomalies supérieures ou égales à 7 Mb.

Le résultat a mis en évidence une duplication 10p15.2p12.3, de découverte fortuite. En effet, au terme de 17 SA, il n’a pas été mis en évidence d’élément morphologique inhabituel à l’échographie de référence. Une consultation de conseil génétique a été réalisée, et la patiente a souhaité faire un prélèvement invasif par amniocentèse, qui a confirmé le remaniement chromosomique dépisté par le test ADNlc. Ces résultats pathogènes ont permis à la patiente de formuler une demande d’interruption médicale de grossesse (IMG) au terme de 19 SA+5 jours, acceptée par le CPDPN (Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal).

L'enquête familiale ensuite effectuée a permis la mise en évidence chez le conjoint de la patiente d'une insertion interchromosomique d'un segment d'un chromosome 10 au niveau des bras courts d'un chromosome 11. Ce cas clinique nous permet de nous interroger sur l’évolution de l’information orale et écrite donnée en amont du test lors de la prescription d’un test ADNlc, en particulier concernant le dépistage des anomalies supérieures ou égales à 7 Mb.            

De plus, nous nous interrogerons sur la détection de cette anomalie chromosomique en l’absence du test ADNlc réalisé. Y-aurait-il eu des signes d’appels échographiques nous permettant de ne pas passer à côté du diagnostic ? 

Enfin, nous discuterons d’un mécanisme chromosomique particulier, ayant permis un conseil génétique adapté au couple, avec la possibilité pour une prochaine grossesse de réaliser un diagnostic prénatal (DPN) ou un diagnostic préimplantatoire (DPI).


Amandine BOUREAU-WIRTH (NICE), Célia VERLEY, Houda KARMOUS-BENAILLY, Morgane PLUTINO, Véronique DUBOC, Céline AIME, Khaoula ZAAFRANE-KHACHNAOUI, Gwendoline LEVY, Cynthia TRASTOUR, Véronique PAQUIS
00:00 - 00:00 #37847 - IP93 La FHU GenOMedS : des projets innovants pour faire progresser les connaissances et optimiser le diagnostic et le parcours de soins dans les maladies rares.
La FHU GenOMedS : des projets innovants pour faire progresser les connaissances et optimiser le diagnostic et le parcours de soins dans les maladies rares.

Les maladies rares constituent un problème de santé publique en France. Bien que touchant un nombre limité de patients, leur prévalence cumulée est de plus de 3 millions, soit 4,5% de la population française. Elles sont responsables de 10% des décès entre 1 et 5 ans. La plupart des maladies rares sont d’origine génétique (80%).

La FHU (Fédération Hospitalo-Universitaire) GenOMedS (Génétique Omiques Médecine et Société) a été labélisée en Janvier 2022 dans la région Grand Ouest avec pour but de faire reculer l’errance et l’impasse diagnostique chez les patients atteints de maladies rares. Ce projet multidisciplinaire étudie l’impact des technologies –omiques pour les personnes atteintes de maladies rares (hors cancers) en incluant les enjeux sociétaux. A cette fin, la FHU GenOMedS regroupe les 5 CHU du Grand Ouest et les CH du Mans et de Vannes, ainsi que 14 équipes de recherche, 2 associations de patients et un partenaire industriel.

Plaçant le patient au centre de ses actions, cette initiative s’articule autour de 4 axes et d’un axe transversal : Diagnostic, Parcours de soins, Formation et information, Recherche, et l’Axe transversal Sciences Humaines et Sociales.

En 2 ans d’existence, la FHU GenOMedS a permis de positionner la région Grand Ouest comme un acteur majeur sur l’utilisation des technologies -omiques dans les maladies rares, et d’élaborer de nombreux projets de recherche visant à faire progresser les connaissances au bénéfice du patient.

Les Assises de Génétique Humaine vont permettre d’informer sur ces projets structurants dans le champ des maladies rares, comme l’utilisation de la transcriptomique pour améliorer le diagnostic, le type de séquençage à privilégier pour optimiser le diagnostic, y compris en contexte urgent prénatal ou neonatal, et le développement et la mutualisation de solutions bioinformatiques pour interpréter les données. L’axe transversal Sciences Humaines et Sociales permet également de traiter de questions de santé publique et d’éthique telles que les conditions de mise en œuvre de mise en œuvre de tests génétiques en population générale.


Emmanuelle LECOMMANDEUR (Rennes), Amandine CHARRETON, Benjamin COGNÉ, Cédric LE MARÉCHAL, Christèle DUBOURG, Dominique BONNEAU, Frédéric LAUMONNIER, Laurent PASQUIER, Nolwenn JEAN-MARÇAIS, Sandra MERCIER, Sébastien KÜRY, Stéphane TIRARD, Arnaud CAUPENNE, Clément PIMOUGUET, Stéphane BÉZIEAU, Sylvie ODENT
00:00 - 00:00 #37852 - IP94 Première description de variations pathogènes du gene ACTA2 à l’état homozygote et hétérozygote composite associées à des formes précoces de dissection aortique.
Première description de variations pathogènes du gene ACTA2 à l’état homozygote et hétérozygote composite associées à des formes précoces de dissection aortique.

Introduction

Les variations pathogènes du gene ACTA2 sont habituellement associées à des formes héréditaires à transmission autosomique dominante de dilatation et dissection de l’aorte thoracique (TAAD). De façon surprenante, nous avons identifié au laboratoire chez trois cas index présentant un TAAD des variations homozygotes ou hétérozygotes composites du gene ACTA2.

 

Matériels et méthodes

Plus de 5000 cas index ont été adressés au laboratoire de Génétique de l’hôpital Bichat depuis 2016 pour une suspicion de forme génétique de TAAD. Un panel de capture a été mis au point pour réaliser un séquençage NGS ciblé sur une trentaine de gènes connus pour être associés aux TAAD, incluant le gene ACTA2.

 

Résultats

Parmi les 70 cas index porteurs de variations pathogènes dans le gène ACTA2, deux étaient porteurs d’une variation à l’état homozygote [p.(Glu59Lys), p.(Glu318Lys)] et un était porteur de deux variations à l’état hétérozygote composite: p.[(Asp83Asn)];[(Ala140Glu)].

Ces patients avaient tous les trois présenté une dissection aortique avant l’âge de 30 ans. Les porteurs hétérozygotes testés dans leurs familles n’avaient pas présenté de dissection aortique mais des TAAD ou accidents ischémiques étaient rapportés dans les familles. Seuls les deux variants identifiés à l’état hétérozygote composite avaient précédemment été identifiés dans notre laboratoire ou décrits dans la littérature, et chacun était associé à l’état heterozygote à un phenotype de TAAD. Ces observations ont été étendues à un patient américain présentant une dissection aortique précoce porteur d’une autre variation homozygote du gene ACTA2 [p.(Trp88Arg)].

 

Conclusion

Dans le cadre du diagnostic moléculaire de TAAD, nous décrivons ici l’observation originale de porteurs homozygotes/hétérozygotes composites de variations pathogènes du gene ACTA2. Les données cliniques de ces cas index ainsi que de leurs apparentés confirment que la pénétrance incomplète est fréquente chez les porteurs hétérozygotes de variations pathogènes ACTA2. Les variations pathogènes à l’état homozygote ou hétérozygote composite semblent quant à elles associées à un phenotype plus sévère.


Pauline ARNAUD, Olivier MILLERON, Laurence BAL, Dianna MILEWICZ, Clémence VANLERBERGHE, Alexandre GUILHEM, Guillaume JONDEAU, Catherine BOILEAU, Nadine HANNA (PARIS)
00:00 - 00:00 #37860 - IP95 Gem-excell, le réseau d’excellence des généticiens des hôpitaux universitaires du grand Ouest : une structuration de la génétique exemplaire en France.
Gem-excell, le réseau d’excellence des généticiens des hôpitaux universitaires du grand Ouest : une structuration de la génétique exemplaire en France.

En 2019, le Groupement de Coopération Sanitaire des Hôpitaux Universitaires du Grand Ouest (GCS HUGO) a structuré et labellisé un réseau d’excellence dans les domaines de la génétique et de la génomique : GEM-EXCELL (https://www.gem-excell.fr/). Ce réseau interrégional a pour ambition de fédérer et mutualiser les moyens et les expertises de l’inter-région grand Ouest afin de développer les activités dans tous les domaines de la génétique et de la génomique au service de toutes les disciplines médicales. GEM-EXCELL fait suite à deux réseaux d’investigateurs pré-existants qui ont été regroupés :  GEM-HUGO et le réseau d’épidémiologie génétique.

Coordonné par les CHU de Nantes et Rennes, GEM-EXCELL rassemble des experts répartis sur l’ensemble du territoire HUGO (Angers, Brest, Nantes, Rennes, Tours) reconnus pour leurs compétences à l’échelle nationale et internationale dans de nombreuses spécialités de la génétique et génomique. Il s’appuie sur l’expertise médico-scientifique des équipes de recherche des cinq universités, sur une organisation très structurée (centres de référence maladies rares, groupe Phare Grand Ouest en oncogénétique, entrepôt de données eHOP…) et de plateformes technologiques de pointe dédiées au soin et à la recherche. Il s’interface également étroitement avec les acteurs académiques, privés et associatifs, nationaux et internationaux du monde de la génétique.

Les généticiens du réseau coordonnent leurs actions de soins, d’enseignement et de recherche. Ils ont contribué de manière significative à l’avancée des connaissances scientifiques dans les domaines des maladies rares et de l’oncogénétique. Au cours des cinq dernières années, au sein du réseau, plus d’une quarantaine de nouveaux gènes dans des pathologies mendéliennes ont été identifiés. Le réseau permet également le développement d’outils à l’usage des professionnels répondant aux besoins des utilisateurs, tel qu’un outil commun d’interprétation des données génétiques (DIAGHO). Le réseau est investi dans les actions de formation : il développe des enseignements destinés aux lycéens, aux étudiants et aux professionnels de santé généticiens ou non ; organise un Séminaire de Génétique de l’Ouest annuel qui rassemble pendant 2 jours tous les acteurs de la génétique du grand Ouest. Enfin, depuis 2022, GEM-EXCELL porte le projet structurant de Fédération Hospitalo-Universitaire GenOMedS (Génétique Omiques Médecine et Société) dont l’objectif est d’étudier l’impact des technologies omiques pour les personnes atteintes de maladies rares d’origine génétique et leurs implications sur le plan sociétal.

La labélisation du réseau GEM-EXCELL rend plus visible l’expertise du Grand Ouest dans les maladies génétiques et marque la reconnaissance de la qualité des soins et du niveau de recherche des professionnels qui s’investissent dans cette équipe « multi sites ».


Amandine CHARRETON (RENNES), Emmanuelle LECOMMANDEUR, Dominique BONNEAU, Olivier INGSTER, Guy LENAERS, Vincent PROCACCIO, Séverine AUDEBERT BELLANGER, Cédric LE MARECHAL, Emmanuelle GENIN, Bertrand ISIDOR, Sandra MERCIER, Estelle COLIN, Richard REDON, Philippe DENIZEAU, Marie-Dominique GALIBERT, Laurent PASQUIER, Marie DE TAYRAC, Frédéric LAUMONNIER, Annick TOUTAIN, Marie-Laure VUILLAUME WINTER, Stéphane BEZIEAU, Sylvie ODENT
00:00 - 00:00 #37864 - IP97 SEAL : optimiser l'interprétation des données NGS grâce à une interface conviviale et intuitive.
SEAL : optimiser l'interprétation des données NGS grâce à une interface conviviale et intuitive.

Le séquençage haut-débit, ou NGS (Next-Generation Sequencing), est une pratique courante dans les laboratoires de génétique depuis plusieurs années. L'analyse des données produites reste un défi complexe en raison de la quantité massive d'informations et de la diversité des sources d'annotations disponibles. Face à cette complexité, il est essentiel de structurer ces données pour faciliter et accélérer le processus de diagnostic. Pour répondre à ces besoins, nous présentons SEAL, un outil développé en open source et déployable facilement (https://github.com/mobidic/SEAL).

SEAL centralise les variants obtenus à partir du séquençage dans une base de données, tout en incluant des métadonnées importantes telles que le numéro d'échantillon, la famille, ou encore le run au sein duquel l'échantillon a été séquencé. De plus, SEAL va au-delà de la simple agrégation des variants en les annotant automatiquement à l'aide de VEP (Variant Effect Predictor). Cette annotation automatisée permet une meilleure compréhension des variants en identifiant leurs effets potentiels sur les gènes ou les protéines, ce qui est crucial pour l'activité de diagnostic.

Pour améliorer davantage l'interprétation, SEAL établit des connexions vers des outils d’aide l'interprétation externes telles que MobiDetails, ClinVar ou encore OMIM. Cette fonctionnalité offre un accès instantané à des informations complémentaires cruciales sur les variants, renforçant ainsi la fiabilité des prédicitions de pathogénicité.

L'interface utilisateur conviviale de SEAL est spécialement conçue pour simplifier l'accès aux données. En quelques clics, les utilisateurs peuvent naviguer intuitivement à travers une table complète répertoriant les informations concernant l’ensemble des variants. Cette table, hautement interrogeable, permet l'application de filtres complexes, offrant ainsi une flexibilité pour analyser les données génétiques en détail.

Cette approche, combinant une base de données dédiée et une interface de visualisation, offre de nombreux avantages, notamment la possibilité de confronter les données génétiques d'un patient à celles d'une cohorte complète, permettant ainsi de déterminer les fréquences d'occurrence d'un variant d'intérêt au sein de cette population. Un autre avantage de cette méthode, primordial pour garantir la qualité et la cohérence des résultats, est la traçabilité des analyses. L'intégration d'un système complet, couplant base de données et interface de visualisation, offre aux biologistes impliqués dans l'interprétation un outil puissant pour explorer, interpréter et exploiter les données de séquençage efficacement, contribuant ainsi à accélérer le diagnostic. En conclusion, SEAL représente une solution intégrée, alliant efficacement la puissance d'une base de données robuste à la facilité d'utilisation d'une interface conviviale.


Charles VAN GOETHEM (Montpellier), David BAUX, Thomas GUIGNARD, Kevin YAUY, Marion LARRIEUX, Corinne THÈZE, Michel KOENIG, Olivier ARDOUIN, Mireille COSSEE
00:00 - 00:00 #37869 - IP98 Méthode bioinformatique pour accélérer le traitement de données génomiques dans le cadre du diagnostic de maladies génétiques rares du développement.
Méthode bioinformatique pour accélérer le traitement de données génomiques dans le cadre du diagnostic de maladies génétiques rares du développement.

L’accroissement du besoin en matière d’analyses bioinformatiques en génétique médicale implique la nécessité de rendre celles-ci moins coûteuses en temps. A titre d’exemple, notre pipeline d’analyse rapide de données issues de séquençage de génomes (GS) réalise cette analyse en 20h. Or, au sein d’un pipeline d’analyse, la durée de chaque étape de l’analyse est hétérogène. Ainsi, pour une analyse de données GS avec un pipeline bioinformatique classique (bwa, GATK) , la durée de l’étape de variant calling compte pour 20 % du temps total. Nous avons donc travaillé sur des méthodes visant à réduire le temps d’analyse global de l’analyse bioinformatique et en particulier du variant calling.

Afin de parvenir à cet objectif, nous avons élaboré différentes stratégies, incluant parmi elles : le test de différents outils, sous différentes versions, ainsi que de stratégies de division des données sources. Tout d’abord, des données issues de GS (trio ou solo) ont été sélectionnées afin de réaliser nos tests. Nous avons par la suite utilisé le pipeline classique d’analyse de données de GS utilisant bwa mem (Li, 2013) afin d’obtenir des fichiers d’alignement contre un génome de référence, le grch38. Ces fichiers ont servi de socle commun pour les différents tests de la mise en œuvre de l’étape de détection des variations ponctuelles (SNV). Les différents outils testés sont HaplotypeCaller sous GATK3 et GATK4, ainsi que DeepVariant. Les stratégies testées utilisent soit le fichier bam d’origine soit le fichier bam divisé par chromosome, et effectuent le variant calling avec GATK3 ou GATK4, par chromosome ou sur le génome entier. Le variant calling a aussi été réalisé sur des intervalles du grch38, (chunks), de 10Mb. Une attention a été portée concernant les problèmes que peuvent engendrer le découpage par chunks. Enfin, un comptage des variations a permis de s’assurer des performances comparables du variant calling.

A matériel d’analyse constant, la stratégie originale réalise le variant calling à partir d’un fichier bam non divisé avec la version GATK3 de HaplotypeCaller en 55h. Sous GATK4, l’analyse est effectuée en 12h. L’analyse par chromosome réduit ce temps à 5h sous GATK3 et à 4h avec GATK4. Diviser les fichiers bam par chromosome permet de porter le temps d’analyse à 12h sous GATK3 sur génome entier contre 4h par chromosome sous GATK4. Le variant calling à partir d’un fichier bam entier avec GATK4 sur des intervalles de 10Mb est accompli en 1h. Le comptage des variations n’a révélé que peu de variabilité selon les stratégies.Les résultats de ces expérimentations sur le variant calling indiquent que la stratégie la plus rapide utilise le fichier bam entier et HaplotypeCaller sous GATK4 en considérant des chunks de 10Mb. Ainsi, le temps d’analyse est d’environ 1h contre 55h pour la stratégie originale. Il faut de plus noter la corrélation entre taille des chunks et temps d’analyse qui implique la recherche d’une taille de chunk optimale.


Anthony AUCLAIR (Dijon), Valentin VAUTROT, Théo SERRALTA, Simon VERDEZ, Frédéric TRAN-MAU-THEM, Antonio VITOBELLO, Hana SAFRAOU, Anne-Sophie DENOMME-PICHON, Ange-Line BRUEL, Laurence FAIVRE, Christel THAUVIN, Yannis DUFFOURD
Ajout à votre liste de favoris
Suppression de votre liste de favoris
EP05
00:00 - 00:00

Eposters affichés thèmes E
23 - Transcription, épissage et diagnostic

01 - Pathologies du neurodéveloppement - 10- Syndromes malformatifs - 15- Génétique chromosomique constitutionnelle - 20- Diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, dépistage prénatal non invasif - 22 - Troubles de la reproduction
00:00 - 00:00 #37930 - IP122 Recherche d’altération de transcription d’ATM et BRCA2 en l’absence de variants pathogènes détectables.
Recherche d’altération de transcription d’ATM et BRCA2 en l’absence de variants pathogènes détectables.

Introduction

L'adénocarcinome pancréatique (AP), avec une prévalence de 1 %, est la 3ème cause de mortalité par cancer en France. Des variants pathogènes (VP) sont retrouvés dans 96 % des AP, particulièrement ATM (5%) et BRCA2 (5%), qui sont également impliqués en génétique constitutionnelle. Les altérations génétiques, notamment d’ATM et de BRCA2, dont les altérations d’épissages, jouent un rôle crucial dans le développement de l’AP, son pronostic et sa thérapeutique. L’objectif de cette étude est de rechercher dans l’AP des cas de non-transcription d’ATM ou de BRCA2, en l’absence de VP détectés, suggérant des VP qui restent à identifier.

Matériels et Méthodes

 

Nous disposions de 73 échantillons d’AP de Gustave Roussy et des Centres Hospitalo-Universitaires de Guadeloupe et de Clermont-Ferrand. Nous avons analysé les Whole Genome Sequencing (WGS) tumoraux et constitutionnels, à la recherche de VP d’ATM, de BRCA2 et des gènes « co-occurrents » (connus pour leur tendance à la co-occurrence de leur VP avec ceux d’ATM ou de BRCA2), de Loss of Heterozygoty (Loh) et du phénotype moléculaire HRD. Nous avons produit et analysé les données de RNA-Seq.

 

Résultats

Sur les 73 échantillons, nous en avons observé 5% de VP ATM et 1% de VP BRCA2. Sur les échantillons sans VP détectés, nous en avons retenus 16 sur les critères suivants : score HRD élevé (3), ou double Loh des chromosomes 11 et 13 (portant respectivement les gènes ATM et BRCA2) (7), ou un VP d’un gène co-occurrent avec ATM (GNAS, MSH2) (3) ou BRCA2 (APC, PALB2) (5). L’analyse RNA-Seq n’a détecté aucun cas de non-transcription d’ATM ou de BRCA2 sur ces 16 échantillons.

 

Conclusion

 

Bien qu’ayant sélectionné 16 cas d’AP avec probabilité accrue de variants d’épissages d’ATM ou de BRCA2 (HRD, double Loh, VP d’un gène co-occurrent), aucun cas de non-transcription d’ATM ou de BRCA2 n’a été observé. Ces cas sont ainsi probablement, au mieux, rares. Il reste possible qu’il existe des altérations d’épissage d’autre nature. Il s’agit ici, d’une étude pilote qui est à poursuivre sur un plus grand échantillon, avec des analyses quantitatives et qualitatives affinées des données transcriptionnelles.


Laury NICOLAS (CLERMONT FERRAND), Roseline TANG, Voreak SUYBENG, Damien VASSEUR, Yahia ADNANI, Carole CHEVENET, Anne-Sophie JARROUSSE, Camille DARCHA, Claude DARCHA, Vincent LETHONGSAVARN, Abdoulaye DIEDHIOU, Webert LAFRANCE, Marine JARY, Denis PEZET, Johan GAGNIERE, Jacqueline DELOUMEAUX, François CORNELIS, Antoine HOLLEBECQUE, Michel DUCREUX, Fabrice ANDRE, Etienne ROULEAU
00:00 - 00:00 #37982 - IP148 Mise en place du RNAseq dans un laboratoire de diagnostic.
Mise en place du RNAseq dans un laboratoire de diagnostic.

Avec le développement des nouvelles techniques de séquençage comme l’exome ou le génome, les laboratoires de génétiques sont confrontés à des variants de signification inconnue affectant possiblement l’épissage. Afin d'avancer dans la validation de ces variants, notre laboratoire a mis en place le RNAseq sur mRNA.

Les ARNs sont extraits à partir de sang prélevé sur tube PAXgene® et de fibroblastes. Le kit d’extraction utilisé est Maxwell® RSC simplyRNA Tissue Kit. La construction de banque est effectuée avec le kit « Illumina Stranded mRNA Prep » auquel nous avons ajouté RiBo-Zero Plus rRNA depletion afin d’éliminer les rRNA ainsi que les transcrits de la bétaglobine. Le séquençage a été effectué sur NextSeq 500 avec une flow cell high output 2x75cycles.

 A ce jour, 17 variants ont été analysés : 7 variants classe 3 affectant l’épissage ont pu être validés en classe 4, 7 n’ont pas montré d’effet sur l’épissage dont 1 avec une faible couverture et 3 étaient déjà classés en classe 4. En plus de ces 17 variants, 5 variants n’étaient pas interprétables par manque de couverture. Des ajustements de séquençage vont être entrepris avec le passage au nextseq 2000 avec une flow cell P3. 

A terme, l'objectif est d'incorporer le RNA-Seq en tant qu'outil essentiel dans l'exploration de l'expression génique au sein du laboratoire. Toutefois, l'étape critique qui subsiste consiste à entreprendre l'analyse bioinformatique des données massives générées par le RNA-Seq. Cette phase nécessitera des efforts substantiels pour élaborer des pipelines d'analyse robustes, intégrant des méthodes de quantification de l'expression, de détection de variants d'épissage, et de caractérisation fonctionnelle des gènes. En ce qui concerne la vision à long terme, l'objectif ultime de l'équipe est d'établir des corrélations significatives entre les résultats obtenus à partir des données génomiques (à la fois exome et génome) et ceux issus du RNA-Seq. Cette intégration des données multi-omiques permettra de déceler des relations complexes entre les variants de classe 3 et l'expression génique.


Elodie LEJEUNE (Paris), Julien BURATTI, Julie BOGOIN, Jean-Madeleine DE SAINTE AGATHE, Eric LEGUERN, Boris KEREN
00:00 - 00:00 #38072 - IP182 L’exploration transcriptomique d’un variant d’épissage dans le gène DDX3X chez un garçon confirme son caractère hypomorphe.
L’exploration transcriptomique d’un variant d’épissage dans le gène DDX3X chez un garçon confirme son caractère hypomorphe.

Introduction

Le gène DDX3X situé sur le chromosome X est un gène bien connu responsable de déficience intellectuelle modérée à sévère chez les filles. Les variants sont le plus souvent de novo et un mécanisme d’haploinsuffisance explique le phénotype. A ce jour, seulement 17 garçons ont été rapportés dans la littérature et seul un variant a été montré hypomorphe par étude fonctionnelle sur des embryons de zebrafish.

 

Patient

Nous rapportons le cas d’un garçon de 4 ans né d’un couple non consanguin. Sa mère a présenté des troubles des apprentissages durant l’enfance. Cliniquement, le patient présente un retard du développement psychomoteur marqué, une hypertonie périphérique, des pouces adductus bilatéraux, un syndrome d’apnée du sommeil et un trouble du spectre autistique. L’IRM cérébrale montre un corps calleux dysplasique ainsi que des cornes latérales hypertrophiques. Ces signes sont concordants avec le phénotype associé au gène DDX3X.

 

Résultats

Le séquençage du génome en trio chez ce patient a permis de mettre en évidence un variant hémizygote intronique hérité de la mère : NM_001356.5(DDX3X):c.1316-15A>G. Ce variant concerne un nucléotide très conservé au sein des espèces, est absent des bases de données de population générale gnomAD et DeCAF. Les prédictions d’effet sur l’épissage (MaxENT et SpliceAI) sont en faveur d’une altération de l’épissage. Une analyse ciblée de transcrit montre la présence de 2 transcrits minoritaires absents des contrôles avec un transcrit présentant une rétention complète de l’intron 12 responsable d’un décalage du cadre de lecture et un second transcrit présentant une délétion de 78 paires de bases entraînant la perte en phase de 26 acides aminés.  Une analyse par séquençage de l’ARN total montre une altération de l’épissage bien plus complexe qu’attendue avec une diminution significative de plusieurs jonctions normales et la présence significative de plus de 5 jonctions anormales dont certaines aboutissent à des décalages du cadre de lecture.

 

Conclusion

Nous rapportons ici le deuxième patient avec une preuve fonctionnelle du caractère hypomorphe d’un variant dans le gène DDX3X grâce au séquençage de l’ARN. La transcriptomique est un outil qui va devenir indispensable pour l’exploration des variants d’épissage supposés hypomorphes particulièrement lorsque que les effets sont multiples et complexes et qu’ils touchent des gènes du chromosome X. Dans cette famille, la mère présente des troubles des apprentissages contrairement aux autres mères porteuses d’un variant hypomorphe dans la littérature. Une attention particulière sur le neurodéveloppement chez les filles est donc également nécessaire même en présence de variant hypomorphe. Le conseil génétique dans ce genre de situation reste compliqué.


Abdelhakim BOUAZZAOUI (Rennes), Christèle DUBOURG, Carré WILFRID, Lénaïck DETIVAUD, Régis BOUVET, Florence DEMURGER, Marie FAOUCHER
00:00 - 00:00 #38297 - IP283 "e;Veux-tu m'épisser?"e; Illustrations avec les gènes TSC1 et TSC2.
"e;Veux-tu m'épisser?"e; Illustrations avec les gènes TSC1 et TSC2.

Les outils de prédiction in silico n’ont pas encore résolu tous les mystères de l’épissage. Malgré des prédictions fortes en faveur de la modification de l’épissage, le véritable effet sur le transcrit ne peut être affirmé qu’après étude de l’ARN.  Même à l’ère de l’intelligence artificielle avec SpliceAI, nous sommes forcés d’admettre qu’il n’est pas possible de remplacer l’iconique RT-PCR. Qu’elle soit suive d’une simple migration de fragments, d’un séquençage Sanger ou d’un séquençage haut débit, elle reste quasiment l’unique témoin de l’effet réel des variations d’ADN sur le transcrit. Dans le cas de la Sclérose Tubéreuse de Bourneville, les variations tronquantes des gènes TSC1 et TSC2 sont toutes reconnues pathogènes (sauf exception). En routine, les variations d’épissage en dehors du site canonique restent des variations de signification incertaine jusqu’à ce qu’elles passent l’épreuve ultime de séquençage d’ARN. Dans ce travail, nous présentons des patients ayant des variations non publiées précédemment, prédites affectant l’épissage des gènes TSC1 ou TSC2 dont nous étudions les transcrits. Les différentes illustrations colligent les différents effets plus ou moins surprenants qu’un petit changement intronique peut avoir et qui n’est pas forcément celui prédit par les outils in silico. Chez ces patients, l’étude de l’ARN aura permis la classification correcte des variations et un conseil génétique adéquat des patients (notamment la prise en charge en vue d’un diagnostic prénatal).


Ines HARZALLAH (Saint Etienne), Anna SUCHET-DECHAUD, Renaud TOURAINE
00:00 - 00:00 #37790 - IP73 Les rétentions introniques sont fréquentes dans les ARNs issus de sang total sur tubes PAXgene et peuvent nuire à l’interprétation des variants d’épissage.
Les rétentions introniques sont fréquentes dans les ARNs issus de sang total sur tubes PAXgene et peuvent nuire à l’interprétation des variants d’épissage.

Depuis leur commercialisation au milieu des années 2000, les tubes PAXgene RNA blood sont devenus une des références des laboratoires étudiant les conséquences des variants sur l’épissage. Ces tubes ont la particularité de stabiliser les ARNs et ainsi leur permettre un transport à température ambiante et une conservation longue durée après congélation. Grâce à leur utilisation, de nombreuses études ont permis de démontrer ou non l’effet délétère de variants dans un cadre diagnostic. Depuis quelques années, les études de RNA-Seq se développent et les tubes PAXgene ont régulièrement été utilisés pour étudier le transcriptome sur sang total. L’usage du RNA-Seq permet d’avoir une vision plus représentative que la RT-PCR, qui peut parfois provoquer un biais notamment par l’amplification préférentielle des plus petits fragments.

 

Une alternative à l’utilisation des tubes PAXgene peut consister à réaliser une étape de culture cellulaire. C’est le cas de la culture des fibroblastes issus de biopsies cutanées ou de la culture lymphocytaire de courte durée à partir de prélèvement sanguin. Cette étape de mise en culture permet notamment l’usage de puromycine permettant d’inhiber le NMD (Nonsense-mediated mRNA decay) et ainsi de mettre en évidence plus finement l’effet partiel ou total des variants étudiés. Nous proposons de faire un retour d’expérience sur l’usage du RNA-Seq (poly-A et capture d’exome) réalisés à partir d’ARN extraits de tubes PAXgene ou de cultures cellulaires.

 

Après l’étude de plusieurs variants affectant l’épissage dans de nombreux gènes différents, nous constatons que l’inconvénient majeur de l’ARN issu des PAXgene est la présence fréquente de rétentions introniques. Ce bruit de fond intronique empêche dans un certain nombre de cas de conclure quant à l’effet délétère d’un variant sur l’épissage. Nous illustrerons par plusieurs cas pratiques ce phénomène, qui était précédemment sous-estimé car les grands fragments incluant les rétentions introniques ne sont pas (ou minoritairement) amplifiés par RT-PCR. De façon notable, nous avons observé que ces rétentions introniques ne sont pas ou peu présentes dans les ARNs issus de culture cellulaire.

 

Notre laboratoire a ainsi fait le choix de privilégier les études d’ARN à partir de cultures lymphocytaires à court terme. Nous détaillerons la technique mise en œuvre et nous montrerons que les analyses fonctionnelles sur ces ARNs semblent plus fiables.


Thomas BESNARD (Nantes), Virginie VIGNARD, Fabrice AIRAUD, Patricia TALARMAIN, Gaëlle LANDEAU-TROTTIER, Eva TROCHU, Delphine QUINQUIS, Jérôme BUSCAIL, Wallid DEB, Stéphane BÉZIEAU, Benjamin COGNÉ