Mercredi 05 juin
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PO01
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Posters : Implantologie

00:00 - 00:00 #39009 - PO72 Chirurgie implantaire, Mise en charge et mise en ésthétique immédiate, A propos d'un cas.
Chirurgie implantaire, Mise en charge et mise en ésthétique immédiate, A propos d'un cas.

L'agénésie des incisives latérales maxillaires est un motif de consultation ésthétique et fonctionel fréquent en odontologie.Cette absence d'éruption représente 25% des agénésies en général. Cet édentement constitue un handicap à la fois ésthétique, fonctionnel et psychologique.L'intégration des réstaurations implanto-portées pour palier à l'absence des incisives latérales maxillaires constitue une solution de choix, mais elle reste un challenge esthétique particulièrement délicat à relever.Cependant, on doit tenir compte de nombreux paramètres tels que la présence ou non de pics osseux inter-proximaux supportant naturellement les papilles, le volume osseux résiduel, le biotype parodontal, les caractéristiques propres des dents à remplacer (forme), la ligne du sourire du patient, et enfin le niveau d'exigence du patient.

Pour le cas clinique, il s'agit d'un patient agé de 24 ans qui vient consulter pour un motif esthétique, il est en fin de traitement orthodontique d'ouverture tardive de l'espace prothétique.

Après examen pré-implantaire clinique et radiologique, le patient présente une crête osseuse favorable à la pose de deux implants oraux.Deux implants de 11mm de longueur et de 2,7 mm de diamètre sont posés par chirurgie en un seul temps par une technique mini- invasive appéllée FLAPLESS, suivie d'une temporisation immédiate avec deux couronnes provisoires.

L'implantologie est une discipline (Davarpanah M.Szmukler S 2012) qui requiert beaucoup de rigueur et de précision. Le positionnement tri-dimentionnel de l'implant en secteur antérieur (Armand.S 2008) revêt une importance capitale pour le résultat final; il obeit à des règles trés précises , très strictes et ne peut se contenter d'un contexte anatomique défavorable sans s'exposer à des risques d'échecs thérapeutiques. ces impératifs justifient souvent la nécessité ( Rouach T 2020) de réaménager fréquemment les tissus mous et durs.

Le secteur antérieur est un secteur à haut risque (Bert M. Missika P 2009), mais nous devons garder à l'esprit que l'esthétique est indissociable de la fonction.Il existe diverses solutions prothétiques pour remplacer les incisives latérales absentes par agénésie. La solution implantaire constitue bien souvent la solution thérapeutique de choix (Martinez H. Reunault P 2021) . Grâce aux implants monoblocs et la technique mini-invasive en un seul tepms, on peut réaliser une implantation et temporisation immédiate le jour même de la pose, assurant ainsi un résultat esthétique et fonctionnel satisfaisant pour le patient.

Bert M.Missika P Les clés du succès en implantologie, Coll JPIO, Edition France 2009;52:452-26

Davarpanah M.Szmukler-Moncler.Rajzbaum Ph, Manuel d'implantologie clinique Edition France 2012;321:987-13

Armand S, La restauration unitaire anterieure en implantologie, Quint Inter 2008;675:766-58

Rouach T, Actualisation du concept d'osteointégration 2020,2:85-92

Martinez H, Renault P, Les implants: chirurgie et prothèse. 2021, Edition.CDP.


Abdelkader BOUKEMOUCHE (DIJON, Algérie)
00:00 - 00:00 #40734 - PO73 La dysplasie orale floride est-elle une contre-indication à la mise en place d’implants dentaires ? Rapport d’un cas.
La dysplasie orale floride est-elle une contre-indication à la mise en place d’implants dentaires ? Rapport d’un cas.

Introduction :

La dysplasie orale floride (DOF) est une pathologie fibro-osseuse bénigne remplaçant le tissu osseux physiologique par du tissus osseux métaplasique fibreux. Elle appartient au groupe des dysplasies cémento-osseuses (DCO). Ce sont des lésions fibro-osseuses non néoplasiques attachées à l'apex des dents. Il existe trois variantes : périapicale, focale et floride (DOF). Les patients atteints de DOF présentent des troubles du remodelage osseux et de l’architecture osseuse pouvant entrainer la survenue de complication infectieuse telle que l’ostéomyélite. Ces troubles du remodelage peuvent également influencer l’ostéo-intégration et la survie implantaire. Objectif : L’objectif de cette étude était d’exposer la prise en charge d’une patiente atteinte de DOF présentant une complication infectieuse mandibulaire de type ostéomyélite ainsi que la réhabilitation implantaire après régénération osseuse guidée (ROG).

Observation :

Nous rapportons le cas d'une patiente mélanoderme âgée de 54 ans présentant une DOF compliquée par une ostéomyélite mandibulaire à la suite de l’avulsion de la dent 36. Deux interventions chirurgicales ont été nécessaires, associé à une antibiothérapie pour traiter l'ostéomyélite. La réhabilitation de cette zone a ensuite reposé sur une régénération osseuse guidée permettant la pose de 3 implants par chirurgie guidée, dont un implant situé dans une zone dysplasique et un implant en site greffé. La bonne ostéointégration des implants a permis une réhabilitation par un bridge supra-implantaire allant de 34 à 37.

Discussion- Conclusion :

À l’heure actuelle, il n’existe pas de consensus sur la prise en charge implantaire des patients atteins de DOF. Seuls quelques rapports de cas existent à ce jour : le taux de survie implantaire chez ces patients semble inférieur à la population générale, suggérant ainsi que le risque d’échec implantaire est plus important chez ces patients. La chirurgie guidée apparaît alors comme un outil intéressant permettant de positionner les implants en dehors des zones dysplasiques lorsque cela est possible.


Thibaut GRAF (BORDEAUX), Florian GROGNIET, Mathieu CONTREPOIS, Jean-Christophe FRICAIN, Sylvain CATROS, Mathilde FENELON
00:00 - 00:00 #40953 - PO87 Gestion de la papille dans le secteur antérieur : Un défi esthétique.
Gestion de la papille dans le secteur antérieur : Un défi esthétique.

Introduction :

La restauration implanto-portée est une méthode bien établie pour remplacer les dents absentes. Cependant, obtenir un résultat esthétique dans le secteur antérieur demeure un défi majeur. Cela nécessite de positionner l'implant de manière optimale, de recréer des volumes esthétiques harmonieux avec les dents voisines, et de garantir la stabilité à long terme du volume reconstruit pour éviter les triangles noirs. 

Objectifs :

Cette étude vise à identifier des techniques reproductibles de pose d'implant et de reconstitution tissulaire permettant d'obtenir des résultats esthétiques satisfaisants et durables. Il s'agit de trouver des approches qui assurent non seulement l'esthétique, mais aussi la santé des tissus mous péri-implantaires pour éviter les complications à long terme.

Materiel et méthode :

Une revue de littérature des techniques de régénération sera réalisée, en examinant leurs avantages et leurs limites pour déterminer les meilleures indications. L'importance de la gestion des tissus mous à toutes les étapes du traitement est également soulignée, en mettant en lumière l'association de différentes méthodes pour atteindre un profil d'émergence esthétique et stable.

Résultats : Lorsque la papille est préservée lors de l'implantation immédiate des techniques de chirurgie très conservatrices sont à préconiser pour préserver le capital des tissus mous et osseux, et celui où elle doit être recréée suite à une extraction antérieure qui nécessite l’augmentation des tissus mou péri-implantaire et osseuse support de la papille ceci nécessite la réalisation de greffe osseuses guidée ou d’expansion de la crête.

Discussion :

Diverses stratégies sont disponibles pour préserver ou reconstruire la papille interdentaire. Deux scénarios se distinguent : celui où la papille est préservée lors de l'implantation immédiate, et celui où elle doit être recréée après une extraction antérieure. Les deux nécessitent des approches chirurgicales spécifiques, allant de la préservation délicate du tissu papillaire à la reconstruction complexe de la crête alvéolaire et de la gencive attachée. En cas d'échec, des alternatives comme la fausse gencive peuvent être envisagées, bien que leur esthétique puisse être moins naturelle. La collaboration entre praticiens, chirurgiens-implantologistes et prothésistes dentaires est cruciale pour assurer le succès à long terme de la gestion des tissus mous et des prothèses implanto-portées, soulignant l'importance d'une évaluation clinique minutieuse et d'une maintenance régulière pour garantir la stabilité et la durabilité des résultats esthétiques.

 Conclusion :

Une planification précise et une exécution minutieuse des phases chirurgicales et prothétiques sont essentielles pour préserver la papille. Enfin, une maintenance professionnelle et l'implication du patient sont nécessaires pour assurer la stabilité à long terme des résultats esthétiques.


Rime CHRAIBI (Rabat, Maroc), Soukaina ABIDI, Hicham SOUALHI
00:00 - 00:00 #40954 - PO75 Implant Trans-corono-radiculaire : Une Approche Innovante pour le Remplacement des Canines Maxillaires Incluses.
Implant Trans-corono-radiculaire : Une Approche Innovante pour le Remplacement des Canines Maxillaires Incluses.

Introduction

Le remplacement d'une canine maxillaire incluse par une technique implantaire présente un défi complexe en pratique clinique, nécessitant une évaluation minutieuse des facteurs anatomiques, prothétiques et chirurgicaux pour décider de conserver la dent incluse ou de procéder à son extraction. L'implant trans-corono-radiculaire se distingue comme une approche novatrice et conservatrice en dentisterie implantaire, offrant une alternative aux méthodes traditionnelles en préservant la dent incluse tout en fournissant une base solide pour l'implant.

 

Méthodes

Une analyse de la littérature et des études cliniques a été entreprise pour examiner l'efficacité de l'implant trans-corono-radiculaire dans les cas de canines maxillaires incluses. Les critères d'inclusion ont été définis pour sélectionner les études pertinentes, notamment les études cliniques et les revues systématiques. Les données ont été extraites et analysées pour évaluer les résultats cliniques, la faisabilité et les complications associées à cette technique.

 

Résultats

L'implant trans-corono-radiculaire s'avère être une option prometteuse pour le remplacement des canines maxillaires incluses, avec des résultats cliniques encourageants. Les études examinées ont mis en évidence la préservation de la structure osseuse adjacente, une diminution des risques de complications chirurgicales et une amélioration notable sur le plan esthétique. Cependant, des limites subsistent, notamment le manque de données à long terme et la complexité technique de la procédure.

 

Discussion

Cette revue souligne l'importance croissante de l'implant trans-corono-radiculaire comme alternative thérapeutique pour les canines maxillaires incluses. Bien que ses avantages soient indéniables à savoir la préservation de la structure osseuse environnante, la réduction des risques de complications chirurgicales et une amélioration esthétique. Une planification préalable minutieuse et une sélection appropriée des cas sont nécessaires pour garantir le succès clinique. De plus, une surveillance à long terme est essentielle pour évaluer la stabilité des résultats et identifier toute complication potentielle.

 

Conclusion

En conclusion, l'implant trans-corono-radiculaire offre une solution prometteuse et conservatrice pour le remplacement des canines maxillaires incluses. Son adoption nécessite une évaluation soigneuse des avantages et des limites, ainsi qu'une planification rigoureuse pour assurer des résultats optimaux.


Rime CHRAIBI (Rabat, Maroc), Soukaina ABIDI, Hicham SOUALHI
00:00 - 00:00 #40971 - PO86 Registre local des implantations de membrane bicouche PLGA : utilisation dans les cas d’augmentation osseuse sous-sinusienne (Registre RESINE).
Registre local des implantations de membrane bicouche PLGA : utilisation dans les cas d’augmentation osseuse sous-sinusienne (Registre RESINE).

Introduction

Les procédures de régénération osseuse guidée (ROG) sont largement utilisées pour favoriser la régénération osseuse et des tissus mous sans invasion du tissu conjonctif et de l'épithélium dans le défaut osseux. Préservant ainsi le site greffé, l’ajout d’une membrane barrière apporte un bénéfice sur le résultat clinique. Une membrane bicouche en poly(acide lactique-co-glycolique) ou PLGA, a été développée pour être utilisé en ROG. Cette série de cas témoigne de l’efficacité et de la sécurité de la membrane en : (a) préservation de l'alvéole après extraction dentaire, (b) ROG et pose immédiate de l'implant, (c) augmentation de la crête horizontale et (d) augmentation sous-sinusienne.

 

Matériels et Méthodes

Quatre patients (de 1 à 4) ont été traités pour l'indication (a), (b), (c) ou (d) respectivement et ont reçu un substitut osseux et une membrane bicouche PLGA (TISSEOS®, Biomedical Tissues, France). La face lisse (dense) est placée contre le tissu gingival et la face mate (matrice) contre la greffe osseuse. La fonction de la membrane est de 4 à 6 semaines. Sa résorption intervient entre 4 et 6 mois. Des photographies, des radiographies (cone beam computed tomography (CBCT) ou rayons X) ont été prises avant et après la cicatrisation entre 1 et 6 mois postopératoires. Des mesures de la hauteur et de la largeur/épaisseur osseuse résiduelle et postopératoires ont été effectuées.

 

Résultats

La cicatrisation des tissus mous et la fermeture primaire ont été obtenues pour tous les patients. Aucune migration de substitut osseux dans la cavité orale ou sinusienne n’a été observée. Le site du patient 1 a maintenu un volume osseux suffisant 1 mois après la procédure de préservation de la crête alvéolaire. Le patient 2 a présenté un gain osseux horizontal et vertical satisfaisant 6 mois après ROG et pose immédiate de l'implant. L’augmentation horizontale de la crête réalisée pour le patient 3 a permis une hausse de l’épaisseur crestale après 6 mois. Six mois après l’augmentation sous-sinusienne du patient 4, un gain de hauteur osseuse était observé. Aucun événement indésirable grave et aucune complication postopératoire ne sont survenus.

 

Discussion

La greffe osseuse était parfaitement maintenue dans les sites traités. Le gain de volume et de hauteur osseuse obtenu après les procédures ROG était satisfaisant. Les résultats suggèrent que la membrane a permis de créer un espace pour favoriser la régénération osseuse, et d’agir en tant que guide pour la réépithélialisation des tissus mous. La bonne tolérance de la membrane et l’absence d’évènement indésirable indiquent que la membrane TISSEOS® a un bon profil de sécurité.

 

Conclusion

Dans cette série de cas, TISSEOS® s'est avéré être une membrane barrière fiable pour les procédures d'augmentation osseuse en ROG. Sa sécurité et sa performance ont été confirmées par observation clinique et radiographique. Cette membrane PLGA représente une alternative pertinente aux membranes de collagène.


Alain HOONAERT (Nantes), Nina NGUON
00:00 - 00:00 #40974 - PO77 Exploration des avancées récentes en implantologie : greffe 3D.
Exploration des avancées récentes en implantologie : greffe 3D.

Introduction :

L'implantologie dentaire évolue sans cesse grâce aux avancées scientifiques et technologiques. Cette étude se focalise sur les récents progrès dans ce domaine, notamment la conception assistée par ordinateur, l'impression 3D, les matériaux biomimétiques et la régénération tissulaire. Ces développements révolutionnaires ouvrent de nouvelles perspectives pour les traitements des édentements partiels ou complets, offrant aux cliniciens la possibilité de fournir des solutions personnalisées.

Objectifs :

Cette revue vise à résumer les avancées récentes en implantologie dentaire en mettant l'accent sur l'impression 3D de greffes osseuses biomimétiques 



Matériels et méthodes :

Nous passons en revue les études et les travaux récents concernant la conception assistée par ordinateur, l'impression 3D et les matériaux biomimétiques utilisés en implantologie. 

 

Résultats :

Les résultats mettent en évidence les progrès significatifs réalisés dans la conception assistée par ordinateur, l'impression 3D et l'utilisation de matériaux biomimétiques pour la fabrication d'implants dentaires. De même, les avancées en régénération tissulaire démontrent des améliorations dans l'intégration osseuse et gingivale autour des implants, offrant ainsi des résultats cliniques plus prévisibles et esthétiques.

 

Discussion :

Cette communication souligne l'importance croissante de l'innovation technologique et des approches biologiques dans l'implantologie dentaire. En intégrant ces avancées, les praticiens peuvent offrir des solutions personnalisées et durables pour restaurer la fonction et l'esthétique chez les patients édentés, tout en améliorant les résultats cliniques à long terme.

 

Conclusion :

Les développements récents en implantologie, de la conception à la régénération tissulaire, ouvrent de nouvelles perspectives pour améliorer les traitements des édentements partiels ou complets. En restant à la pointe de ces avancées, les cliniciens peuvent fournir des soins plus efficaces et personnalisés, répondant ainsi aux besoins croissants des patients.


Rime CHRAIBI (Rabat, Maroc), Soukaina ABIDI, Hicham SOUALHI
00:00 - 00:00 #40975 - PO78 La place de IA en pratique dentaire: nouveautés en implantologie.
La place de IA en pratique dentaire: nouveautés en implantologie.

Introduction : L’intelligence artificielle (IA) est une technologie qui simule l’intelligence humaine et qui peut être utilisée dans de nombreux domaines, dont celui de la santé. En implantologie dentaire, l’IA peut avoir un impact positif sur plusieurs aspects de la pratique, tels que la reconnaissance du type d’implant, la prédiction du pronostic et du taux de succès, l’optimisation de la conception et du design, l’aide à la décision et à la planification, et l’assistance opératoire.

 

Objectifs : de ce travail est de synthétiser les principales applications et les principaux défis de l’IA en implantologie, en se basant sur la littérature récente.

 

Méthodes : Une recherche bibliographique a été effectuée dans les bases de données PubMed, Scopus et Web of Science, en utilisant les mots-clés “artificial intelligence”, “dental implant”, “implantology” et leurs équivalents en français d’articles publiés entre 2013 et 2023

 

Résultats : Les articles analysés ont montré que l’IA peut être utilisée pour reconnaître le type d’implant à partir d’images radiographiques avec une grande précision, elle peut également prédire le pronostic et le taux de succès des implants. L’IA peut enfin aider à la décision et à la planification du traitement, en facilitant la communication avec le patient et la visualisation des résultats attendus, ainsi qu’assister le praticien lors de la pose des implants, en augmentant la précision et la sécurité, en utilisant par exemple la réalité augmentée.

 

Discussion : L’IA présente un potentiel important pour améliorer la qualité et l’efficacité de l’implantologie dentaire. Toutefois, elle comporte également des limites et des risques, tels que le manque de validation clinique, la complexité des algorithmes, la protection des données personnelles, et les questions éthiques et légales.

L’IA n’a pas vocation à remplacer le praticien, mais à le soutenir et à l’accompagner dans sa pratique. Pour cela, il est nécessaire de développer des modèles d’IA adaptés aux besoins et aux spécificités de l’implantologie, de renforcer la collaboration entre les chercheurs, les cliniciens et les industriels, et de former les praticiens à l’utilisation et à l’évaluation critique de l’IA.


Rime CHRAIBI (Rabat, Maroc), Soukaina ABIDI, Hicham SOUALHI
00:00 - 00:00 #40979 - PO79 A propos d’un cas de recours ultime aux implants zygomatiques post-ostéotomie de Le Fort I.
A propos d’un cas de recours ultime aux implants zygomatiques post-ostéotomie de Le Fort I.

Les implants zygomatiques ont été avancés dès 1998 par le Pr Brånemark comme une solution de réhabilitation implanto-prothétique dentaire de dernier recours particulièrement indiquée pour les patients présentant une atrophie sévère du maxillaire. Et à l’extrême, comme dans le cas présent, le juste complément d’une ostéotomie de Le Fort I d’avancée maxillaire non suffisamment consolidée pour supporter les forces masticatrices -malgré l’absence de pathologie connue-, permettant ainsi une ostéointégration trans-zygomatique bi-corticale au-dessus des traits du Le Fort (stade IV à stade VI de la classification de Cawood et Howell).

 

Le cas clinique classique est celui d’une personne d’une soixantaine d’années sans antécédents médicaux présentant un édentement maxillaire total secondaire à une parodontopathie quasi-terminale. Le cas rapporté est celui d’un patient de 62 ans multi opéré, ayant subi plusieurs greffes osseuses au niveau des sinus maxillaires par prélèvements crâniens, complétées de comblements sous-sinusiens de type sinus lifts, ayant autrefois permis la pose de plusieurs implants selon un concept proche du all on six. C’est dans un contexte parodontal résiduel jusque là insuffisamment maitrisable chez ce patient que les tentatives implantaires préalables ont fini par chuter au maxillaire, laissant place à l’actuelle résorption osseuse sévère de l’ensemble du maxillaire, notamment impossible à greffer par apposition dans le secteur antérieur à cause de la proximité des fosses nasales, où il est inconcevable que ressortent les vis d’ostéosynthèse aux dépends de l’ouverture pyriforme.

 

Face à cette atrophie maxillaire terminale de stade VI+, associée à une gêne phonatoire et masticatoire impactant quotidiennement la vie privée et sociale de la personne sexagénaire par ailleurs en bonne santé, mais en recherche d’une solution de réhabilitation dentaire globale alternative depuis plus de dix ans, la pose de quatre implants zygomatiques, nécessairement extra-maxillaires, complétée par deux mini-implants antérieurs pour optimiser la stabilité du palais non synostosé, a pu être proposée en ultime recours de soins.

 

Cette réhabilitation chirurgicale complexe a requis une précision millimétrique, la rigueur absolue du protocole chirurgico-prothétique branemarkien dit quad zygo, s’appuyant sur l’observance obligée des fondamentaux, de l’anatomie à la chirurgie mais surtout l’impérative mentalisation per-opératoire de la projection spatiale de l’émergence occluso-prothétique requise en amont, en passant par la modélisation 3D des images scanner ayant permis de réaliser ce cas complexe, de par la synfibrose palatine post-Le Fort, sur le modèle avant de le réaliser au bloc, la chirurgie guidée étant encore considérée comme insuffisamment précise pour un pareil cas.

 

Brånemark et al, Scand J Plast Reconstr Surg Hand Surg, 2004; 38: 70-85

Cawood et al, J Oral Maxillofac Surg, 1988; 232-236


Carle FAVRE DE THIERRENS, Elisa DONADON (Perpignan), Guillaume DUBARRY, Victoria MARSAULT, Markha ZAIRAKHANOV, Jacques YACHOUH
00:00 - 00:00 #41001 - PO80 Gestion d’une perforation per-opératoire de 2 mm de diamètre de la membrane sinusienne au cours d’un sinus lift.
Gestion d’une perforation per-opératoire de 2 mm de diamètre de la membrane sinusienne au cours d’un sinus lift.

Une résorption osseuse au niveau maxillaire postérieur peut nécessiter une plastie osseuse par addition dite sinus lift ou soulevé de sinus, de manière à retrouver un environnement compatible avec la pose d'implants dentaires. Cette chirurgie consiste à soulever la muqueuse sinusienne sans la rompre, afin d'y glisser un matériau de comblement au niveau du bas-fond sinusien. Elle comporte des risques de complications tels que des perforations de la membrane sinusienne pouvant compromettre l’intervention. Le recours à un adhésif cutané, tel que le 2-octyl cyanoacrylate, est envisagé pour traiter les perforations de petite taille (2-3 mm). Ce cas clinique amène à s’interroger sur l'efficacité du 2-octyl cyanoacrylate dans la gestion des fragilités ou des perforations muqueuses de petite dimension lors des sinus lifts, dans le but d'améliorer les résultats chirurgicaux de cette chirurgie orale.

 

Un homme de 64 ans, non-fumeur et en bonne santé générale, a nécessité la pose d’implants dentaires dans la région maxillaire postérieure gauche. L'orthopantomogramme ainsi que le CBCT ont mis en évidence une réduction significative du volume osseux au niveau maxillaire postérieur. Dans le sens vertical, la hauteur résiduelle entre le plancher sinusien et la crête alvéolaire était de 4,1 mm. La classification de Misch (SA.4), a permis d’indiquer un sinus lift par voie latérale avec pose différée des implants. Lors de la réalisation du volet osseux, une perforation de la muqueuse sinusienne d’environ 2mm est survenue malgré les précautions habituelles. Un adhésif cutané (2-octyl cyanoacrylate) a été appliqué pour sceller la lésion muqueuse et assurer sa stabilité. Par la suite, un biomatériau de comblement a pu être placé entre la muqueuse sinusienne et le plancher du sinus sans risque de fuite antrale.

Le patient a présenté une récupération satisfaisante, sans complication immédiate. À 6 mois, une imagerie 3D a montré une cicatrisation normale, sans aucun signe de complication. Aucune perte du materiau de greffe osseuse n'a été observée, et la membrane sinusienne est restée intacte.

 

Le cas présenté met en lumière l’efficacité d’un adhésif tel que le 2-octyl cyanoacrylate dans le traitement d’une fragilité de la muqueuse sinusienne lors d’une procédure de sinus lift. Sa facilité d'utilisation, sa prise rapide et uniforme, ainsi que la stabilisation immédiate de la membrane le positionnent comme une option prometteuse avec peu d'inconvénients. Cependant, il est important de noter les limites de cette étude, cas clinique ayant géré une perforation de petit diamètre, qui peut ne pas être représentatif de tous les scénarios cliniques, notamment avec des perforations de plus grand diamètre, que l’adhésif disposé dès la détection d’une fragilité muqueuse infra-millimétrique ou d’une perforation millimétrique est à même de limiter, ce qui constitue son plus grand intérêt.

 

Molina et al. Periodontology 2000, 88(1),103–115

Koleilat et al. Dentistry Journal, 2023, 11(3),84


Louis BOUCHET (Montpellier), Carle FAVRE DE THIERRENS
00:00 - 00:00 #41007 - PO81 Exactitude des procédés de superposition des fichiers DICOM et STL pour la planification implantaire.
Exactitude des procédés de superposition des fichiers DICOM et STL pour la planification implantaire.

De nos jours la solution implantaire en prothèse fixe ou amovible, est devenue incontournable et une demande croissante a été constatée. Un tel engouement souligne à quel point l’implantologie relève d’une véritable révolution dans notre arsenal thérapeutique. 
Nous avons d’une part l’évolution de l’imagerie médicale avec l’acquisition des données anatomiques 3D au format DICOM, d’autre part, les avancées du numérique avec l’obtention de fichiers 3D STL issus d’une empreinte optique en bouche ou de la numérisation d’une empreinte conventionnelle ou d’un modèle dans un scanner de table. La superposition de l’ensemble de ces données permet une planification implantaire en 3D aux démarches claires, nous guidant étapes par étapes tout au long de la prise en charge de notre patient.
Le but final de cette démarche numérique est la réalisation d’un guide chirurgical assurant une adéquation entre le positionnement virtuel des implants établi sur ordinateur et celui réalisé en bouche lors de l’acte chirurgical. L’os était et reste l’élément primordial en implantologie, son volume et sa qualité se devant d’être suffisants pour permettre la mise en place de l’implant et son intégrité dans le temps. Une bonne ostéo-intégration est indispensable, mais pas suffisante pour atteindre le succès thérapeutique. Un nouveau concept voit le jour: « Crown-to-bone » (Katsoulis.P et al 2009): c’est dorénavant la future prothèse qui va guider la chirurgie

Pour nous aider dans cette tâche nous pouvons aujourd’hui compter sur l’outil numérique. Sous l’appellation IAO (Implantologie Assistée par Ordinateur) se retrouve l’ensemble des nouveaux moyens à notre disposition.( Diss P. 2009)

La superposition des informations issues du DICOM et celles du STL est une étape indispensable en chirurgie guidée, car elle rend possible le travail sur deux fichiers en même temps. Elle nécessite une grande intention de la part du chirurgien qui doit vérifier la bonne concordance sur son logiciel de planification. Une erreur lors de cette étape entrainerait une déviation finale préjudiciable pour la chirurgie implantaire. Cette superposition nécessite des points en communs facilement objectivables sur les deux fichiers, qui sont généralement les dents. (Flügge.t. 2017)

Dans le cadre de l’édenté complet, du fait de l’absence de structure dentaires, un protocoles de Matching particulier est nécessaire . 

Le but de ce travail est de comparer le degrés de précision de des différents procédés de matching des différents fichiers, d’une part et d’autre part de mettre le point sur les différentes sources d’imprécision lors du procédés de superposition (Matching)

Flügge T et al. Clin Oral Implants Res. Sept 2017 ;28(9) :111,8.

Katsoulis, P et al. Clinical Implant Dentistry and Related Research, 2009. vol. 11, no. 3, pp. 238–245.

Diss P et al. Le fil dentaire 43 (2009): 44–48 

 


Mehdi JOUHADI, Dounia SARFI (casablanca, Maroc), Mohammed BOUZOUBAA, Ihssane BEN YAHYA
00:00 - 00:00 #41010 - PO82 GESTION IMPLANTO-PROTHÉTIQUE D’UN PRÉMAXILLAIRE ATROPHIÉ : LA TECHNIQUE DU NASAL LIFT.
GESTION IMPLANTO-PROTHÉTIQUE D’UN PRÉMAXILLAIRE ATROPHIÉ : LA TECHNIQUE DU NASAL LIFT.

Lorsque le volume osseux résiduel en secteur antérieur s’avère minimal tant verticalement qu’horizontalement, plusieurs techniques d’apport de tissus durs sont disponibles pour y pallier. Bien que la technique d’élévation de la membrane du plancher des fosses nasales ait été décrite depuis plus de quatre décennies, les données de la littérature scientifique concernant la survie ou le succès de ces implants restent rares. Les résultats de cette étude permettent de vous présenter le « nasal lift », qui est une technique opératoire permettant d’améliorer les conditions anatomiques préalables à l’implantation dans un prémaxillaire atrophié.

Le nasal lift est indiqué lorsque lorsqu’il est nécessaire de poser des implants courts (moins de 8 mm) dans des épaisseurs résiduelles d’os de 2 à 7 mm. Cette technique intéresse uniquement les canines et les incisives maxillaires. La muqueuse du plancher des fosses nasales s’avère plus épaisse et plus résistante, ce qui entraîne moins de risque de perforation membranaire durant le protocole opératoire.  De plus, l’os du prémaxillaire étant en majorité cortical, de densité plus élevée, la stabilité primaire implantaire est améliorée. Cependant, dans le protocole interventionnel, l’augmentation de hauteur ne doit pas dépasser 6 mm afin d’éviter des interférences avec le cornet nasal inférieur. 

Le cas clinique illustrant la technique est celui d’un patient édenté complet au maxillaire, avec une atrophie maxillaire sévère, demandant une solution implantaire fixe. Les sites d’implantation du prémaxillaire présentent des hauteurs inférieures à 7 mm. Il est décidé de réaliser des greffes sinusiennes et nasales puis, dans un second temps, d’effectuer la pose de 6 implants en mise en charge immédiate.  Par la suite la technique opératoire d’élévation de la membrane du plancher des fosses nasales par voie latérale est détaillée, avec un prélèvement d’os autogène au SafeScraper (Geistlich) sur les bosses Canines, un mélange d’os autogène, allogénique (BioBank) et xénogénique (Bio-Oss,Geistlich) compacté dans les espaces créés sous la membrane des fosses nasales.

Dans la littérature, on peut observer qu’aucune différence n’a été observée en ce qui concerne la survie implantaire en fonction du biomatériau employé. L’accès latéral et l’approche chirurgicale en un temps sont les plus documentés. Néanmoins, le manque de données concernant l’approche transcrestale ainsi que la procédure en deux temps comme présentée dans le cas clinique illustrant cet article ne permettent pas une comparaison des taux de survie implantaire entre les modalités opératoires.

En conclusion, le nasal lift est indiqué comme alternative ou en complément de greffes d’apposition verticale dans les situations cliniques où le prémaxillaire est fortement résorbé.

Bien que les données soient limitées, sa fiabilité s’avère similaire à celle des sinus lift. Elle est également équivalente aux interventions implantaires dans un prémaxillaire faiblement résorbé.


Patrick LIMBOUR, Julien HAMON, William GOUBIN, Arnaud BARSACQ (rennes)
00:00 - 00:00 #41020 - PO83 Evaluation de la hauteur osseuse obtenue après ostéotomie segmentaire à visée implantaire: étude rétrospective.
Evaluation de la hauteur osseuse obtenue après ostéotomie segmentaire à visée implantaire: étude rétrospective.

Lostéotomie segmentaire à visée pré-implantaire consiste à déplacer chirurgicalement un fragment osseux vasculariséafin de ménager un volume à plusieurs parois qui peut être comblé par un biomatériau. Lobjectif de cette étude était d'évaluer radiologiquement le gain osseux obtenu aprèostéotomie segmentaire chez des patients présentant des atrophies osseuses mandibulaires postérieures. 

Il sagit dune étude rétrospective menée entre Octobre 2022 etFévrier 2024, où les patients inclus avaient bénéficié dune ostéotomie segmentaire mandibulaire postérieure à viséimplantaire. Les interventions ont été réalisées sous anesthésie locale, l’ostéotomie était réalisée au piezzotome (Acteon®), lostéosynthèse était faite avec des plaques droites ou en X (Tekka®et des allogreffes osseuses (Biobank®) sous la forme de particules étaient utilisées pour le comblement. En fin dintervention, une membrane de PRGF était placée sous les suturesréalisées en 2 plans sans tension. Le suivi a été réalisé pendant 4 à 6 mois avant la réalisation dun nouveau bilan radiologique (CBCT). Les images DICOM ont été segmentées sur les CBCT pré-opératoires et post opératoires avec les mêmes seuils de maillage. Nous avons superposé les fichiers .STL issus de ces 2 segmentations ainsi que le projet prothétique. Le gain osseux vertical était mesuré au niveau de chaque dent prothétique sur la planification (CodiagnostiX®).

Nous avons inclus 4 patients pour 6 sites opératoires, le sexe ratio était de 1 homme pour 3 femmes. 2 sites ont présenté des complications infectieuses, ayant nécessité une dépose précoce du matériel dostéosynthèse et dune partie des greffons. Dans les sites nayant pas présenté de complications, nous avons observé un gain osseux vertical moyen de 2.8mm (+/-1mm) versus 1,5mm (+/-0,4mm) dans le groupe des 2 sites avec complications. Les implants poséavaient une longueur de 8mm. Aucun des patients na présenté de complication nerveuse permanente

Les résultats obtenus dans cette étude étaient inférieurs à ceux décrits dans la littérature : ceux-ci ont montré des gains de hauteur osseuse entre 5 et 6 mm. Cette différence peut sexpliquer par des défauts osseux verticaux initiaux plus importants que dans notre étude. Les complications infectieuses ont entraîné une perte au moins partielle des greffons et un gain osseux moins important.

La technique dostéotomie segmentaire permet dobtenir des gains de hauteur osseuse dans le secteur mandibulaire postérieur mais les taux de complications peuvent être importants. Il faut donc bien poser les indications de cette technique et considérer éventuellement les techniques alternatives (ROG avec membrane rigidecoffrage avec lamelles osseuses, implants courts).


Emma FRIBOURG (Bordeaux), Xavier LAGARDE, Sylvain CATROS
00:00 - 00:00 #41033 - PO84 Réhabilitation implantaire en flux numérique avec prothèses provisoires pour double arcade complète en 3 rendez-vous.
Réhabilitation implantaire en flux numérique avec prothèses provisoires pour double arcade complète en 3 rendez-vous.

Dans notre ère digitale, l’utilisation du flux numérique pour le traitement implantaire des édentements partiels est bien établie (Papaspyridakos 2020). Le traitement des édentés complets par flux numérique reste cependant encore débattu malgré le développement de technique l’utilisant à ces fins (Joda 2017, Clozza 2023). L’objectif de ce travail est de proposer un protocole fiable et reproductible, intégralement numérique, pour la réhabilitation implanto-portée de patients dentés dont les dents ne sont pas conservables, avec des prothèses provisoires fixes maxillaire et mandibulaire, en 48 heures.

 

Le bilan pré opératoire consiste en la réalisation d’un examen clinique, de photographies, d’empreintes optiques et d’un CBCT, permettant la création d’un avatar virtuel du patient. Le projet prothétique virtuel monté sur articulateur virtuel est validé par le praticien. La planification implantaire est réalisée à l’aide d’un logiciel de planification.

Le jour de l’intervention, les dents sont extraites et les implants sont posés à l’aide d’une prothèse adjointe complète (PAC) transparente pour le contrôle des axes implantaires.

A l’issu de l’intervention, de nouvelles empreintes optiques sont réalisées, à l’aide de transferts numériques connectés aux implants.

Les bridges provisoires en PMMA sont conçus et produits à partir de ces dernières et du projet prothétique préalablement validé.

La mise en charge est effectuée à 48 heures de l’intervention.

 

Ce protocole permet en seulement 3 rendez-vous avec le patient d’aboutir à une mise en charge immédiate des implants, chez des patients initialement dentés et qui ont donc une attente esthétique importante. Cette technique permet de réaliser la réhabilitation des deux mâchoires dans le même temps, habituellement plutôt effectuée en deux temps chez les patients dentés.

Cette conception numérique de la prothèse donne un rendu esthétique très satisfaisant et peu de rééquilibration occlusale. Grâce aux sauvegardes informatiques, il est facilement possible d’usiner un nouvel exemplaire de la prothèse en cas de casse.

Les limites de ce protocole sont la prise d’empreinte optique sur une mandibule édenté qui peut s’avérer complexe, ainsi que les possibles difficultés à faire correspondre les fichiers des empreintes optiques initiales aux fichiers du CBCT à cause de potentiels artéfacts dus aux multiples restaurations dentaires de ces patients. Il faut également souligner le temps conséquent de préparation et planification informatique.

 

En conclusion, ce protocole présente une technique reproductible de réhabilitation en prothèses complète provisoires sur implant avec mise en charge immédiate par flux numérique total permettant une rapidité dans la prise en charge des patients avec cependant un temps important de préparation digitale.

 

Papaspyridakos P et al. J Prosthodont, 2020;29(8):660-678

Joda T et al. BMC Oral Health. 2017; 17(1):124

Clozza E. Clin Adv Periodontics. 2023


Raphaëlle BERNARD-GARBATI (Paris), Paul WALTER, Benjamin DEMOURY, Marine MONDOLONI, Juliette ROCHEFORT, Géraldine LESCAILLE, Soufiane BOUSSOUNI
00:00 - 00:00 #41045 - PO85 L’apport de la chirurgie guidée chez l’édenté complet : à propos d’un cas clinique.
L’apport de la chirurgie guidée chez l’édenté complet : à propos d’un cas clinique.

Introduction

La chirurgie guidée statique apporte au chirurgien-dentiste un grand nombre d'informations cliniques lors de l'intervention implantaire. Elle permet un gain de précision. (Youness F 2018) Les suites post-opératoires sont souvent mineures pour le patient, respectant ainsi le concept actuel de chirurgie minimalement invasive.(Fortin T 2006)

Observation 

un patient consulte pour une solution implantaire fixe. il souhaite retrouver une mastication efficiente et n'était pas satisfait de sa prothèse amovible complète mandibulaire du fait de son instabilité 

 L'examen clinique révèle un édentement bimaxillaire complet.

La quantité de gencive kératinisée mandibulaire est suffisante pour une réhabilitation implantaire.

Discussion

La chirurgie full guided, ayant un niveau de guidage complet du passage du premier foret implantaire à la pose de l'implant, est considérée comme ayant le moins de déviation.

La réhabilitation de l'édenté complet par la chirurgie guidée comporte certaines spécificités.

Tous d'abord, la méthode d'acquisition est différente :Aucun point commun entre nos deux fichiers( DICOM et STL) n'est identifiable, le matching est alors impossible.

Des points communs doivent être créés entre le DICOM et le STL.

Dans le cadre de l'édenté complet, le matching des données est spécifique.

Le logiciel de planification demande de mettre en évidence les points communs entre les deux fichiers. Cette étape est manuelle.

En effet, la prothèse utilisée lors de l'acquisition des données est témoin du projet prothétique qui a été validé au cours de plusieurs séances Le positionnement implantaire peut ensuite être cohérent avec les éléments validés cliniquement et gagne en précision. Le chirurgien confronte facilement les informations osseuses à celles prothétiques pour un projet implantaire efficace.

Cependant, lors de sa mise en place clinique, un certain nombre de problématiques en ressort: sur le choix du type d'appui du guide chirurgical, sur le niveau de guidage du protocole de chirurgie. Ces problématiques sont notamment amplifiées lors de la réhabilitation d'une arcade complète, réhabilitation qui se veut complexe.

La chirurgie guidée statique est en pleine démocratisation chez les chirurgiens-dentistes, sa mise en place est pertinente cliniquement. Néanmoins, elle requiert une certaine expérience du praticien. (Marei HF 2019) Les grands principes de la pratique implantaire et ses indications doivent être absolument respectés pour une réussite du traitement prothétique implantaire (unitaire ou complet).

Younes F, J Clin Periodontal 2018 ; 45(6) :72132

Fortin T, Int J Oral Maxillofac Implants 2006 ; 21(2) :298 ;304

 Marei HF, Int J Oral Ma xillofac Implants 2019(5) :1177,83


Dounia SARFI (casablanca, Maroc), Mehdi JOUHADI, Jallal ACHIR
Espace Poster

"Mercredi 05 juin"

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PO02
00:00 - 00:00

Posters : Thème Libre

00:00 - 00:00 #38998 - PO01 Les ultrasons dans l'élimination des dépassements canalaires.
Les ultrasons dans l'élimination des dépassements canalaires.

Les ultrasons dans l'élimination des dépassements canalaires

 

Fellahi S*, Gasmi B**, Bouhannache Z***.

* Service d’Odontologie, Hôpital Central de l’Armée,Alger,Algerie

** Service d’Odontologie, Hôpital Central de l’Armée,Alger,Algerie

*** Service d’Odontologie, Hôpital Central de l’Armée,Alger,Algerie

 

La chirurgie endodontique est une procédure chirurgicale qui consiste à traiter les lésions inflammatoires péri-apicales d’origine endodontique (LIPOE) lorsque celles-ci ne cicatrisent pas après un traitement orthograde classique.

La technique traditionnelle était réalisée à l’aide de fraise boule montée sur pièce à main à micro-tête. Cependant cette technique posait de nombreux problème aux praticiens (Un accès limité à l’extrémité de la racine, Un risque de perforation de la paroi linguale/palatine lors de la préparation de la cavité, Une profondeur de préparation insuffisante pour permettre une bonne obturation de l’extrémité canalaire, Une absence des préparations des isthmes).

Pour pallier à l’ensemble de ces problèmes rencontrés lors de la chirurgie endodontique traditionnelle, Richman introduit pour la première fois en 1957 l’utilisation des inserts en chirurgie endodontique, en modifiant des inserts pour débridement parodontaux pour les adapter au débridement du canal radiculaire. Mais ce n’est que dans les années 90 que Gary Carr développe les premiers inserts à visée endodontique ceux-ci étaient en acier et disponibles en plusieurs tailles et angulations. Malgré les bons résultats obtenus avec ce type d’inserts lisses, de nouveaux inserts à état de surface diamanté ont fait leur apparition sur le marché afin d’améliorer l‘effet de coupe. Ces inserts diamantés sont nettement plus efficaces et nécessitent donc un usage délicat pour éviter une sur préparation ou une fausse route.

A travers ce poster, en mettant l’accent sur les avantages des ultrasons nous allons apprécier leur apport et leur bénéfice dans une chirurgie endodontique réalisée afin d’éliminer un dépassement de cône et fracture instrumentale au 1/3 apicale sur successivement la 11 et la 21 porteuses de couronnes en céramique très esthétiques et bien intégrées.

Mots clefs:Gutta percha,lime K,inserts,bistouri,irrigation

Zuolo ML, Kherlakian D, Mello JE de, Coelho de Carvalho MC, Ranazzi Cabral Fagundes MI. Reintervention in endodontics. Sao Paulo ; Barcelon ; Berlin [etc]: Quintessence editora; 2014. 1 p.

HAS. Prévention et traitement de la douleur postopératoire en chirurgie buccale [Internet]. 2005 [cité 16 août 2016]. Disponible sur:http://www.hassante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/douleur_chirurgie_buccale_recos.pdf 


Samir FELLAHI (Alger, Algérie)
00:00 - 00:00 #39607 - PO02 Auto-transplantation immédiate de la troisième molaire mandibulaire immature : Etude prospective à propos de 57 cas.
PO02 Auto-transplantation immédiate de la troisième molaire mandibulaire immature : Etude prospective à propos de 57 cas.

 Introduction : Le but de la présente étude est d'évaluer le taux de succès de l'auto-transplantation immédiate de la troisième molaire mandibulaire immature, après un suivi clinique et radiologique.

Matériel et méthode : Un total de 57 troisièmes molaires mandibulaires immatures ont été immédiatement transplantées pour remplacer la première ou la deuxième molaire homolatérale jugées non restaurables. Le stade de développement des molaires auto-transplantées varie de 3 à 6 selon la classification de Moorrees. Des contrôles cliniques et radiographiques des troisièmes molaires transplantées échelonnés selon un calendrier prédéfini, des statistiques descriptives ainsi que l’analyse du taux de réussite et des facteurs affectant le pronostic ont été réalisées.

Résultats : Le taux de réussite de l’auto-transplantation des troisièmes molaires immatures est de 91,2%. Le temps extra-alvéolaire apparait comme la cause principale des complications. La résorption radiculaire externe reste la manifestation principale suivie de l’ankylose.

Conclusion : L'auto-transplantation immédiate des troisièmes molaires mandibulaires immature est une solution viable et une alternative à la réhabilitation prothétique conventionnelle ou au traitement implantaire.

 

Bauss O, Zonios I, Engelke W. IJOM. 2008;37(8):730-5.

Rohof ECM et al. Clin Oral Invest. 2018;22(4):1613-24.

Tang H et al. BMC oral health. 2017;17(1):163.


Adel AYAT (Alger, Algérie), Zahia BOUDAOUD
00:00 - 00:00 #40332 - PO03 Le rôle de le compréhension de sa pathologie par le patient sur l’amélioration de ses symptômes dans la glossodynie: Une étude de cohorte.
PO03 Le rôle de le compréhension de sa pathologie par le patient sur l’amélioration de ses symptômes dans la glossodynie: Une étude de cohorte.

La glossodynie demeure mal connue malgré sa prévalence, 0,1 à 5% de la population, majoritairement chez les femmes causiennes ménopausée (jusqu’à 18 à 33%). Les symptômes sont bien décrits par les patients : brûlures, douleur/gêne, xérostomie, dysgueusie, irritation, plus ou moins localisés à la cavité orale (langue, gencives, palais, dent, joue ou diffus). Ils apparaissent classiquement au réveil, augmentent au cours de la journée, soulagés lors de l’alimentation, lors du brossage de dent ou lorsque leur attention est détournée. Les symptômes peuvent être présents quotidiennement ou périodiquement, notamment lors des périodes de stress. 

Sa physiopathologie est complexe, on décrit entre autre, une neuropathie périphérique et centrale, une hypodopaminergie, des altérations des substances grises et blanches, une dysfonction trigéminale ainsi que le rôle des comorbidités psychologiques (anxiété, dépression). 

La glossodynie est désormais classée comme une douleur nociplastique (au même titre que la fibromyalgie), récemment individualisée, distincte des douleurs neuropathiques et nociceptives. Il s’agit d’un mécanisme neuropsychologique impliquant une sensibilisation centrale. 

La nociception et la conscience semblent de toute évidence liées et cette étude a été conduite dans ce contexte, afin d’investiguer l’impact de la compréhension du patient de sa douleur nociplastique sur l’évolution de sa pathologie. 

Il s’agit d’une étude rétrospective, observationnelle, mono centrique, basée sur une cohorte de 136 patients ayant eu un diagnostic de glossodynie entre Février 2019 et Septembre 2023 au CHU de Montpellier.

L’objectif, évalué en Octobre 2023, était de montrer si une meilleure compréhension du diagnostic améliorait les symptômes.

Au final, ceux qui avaient compris et qui avaient été soulagés par l’explication d’un phénomène bénin, réussissaient à « refuser » leurs symptômes, comme lorsqu’ils décrivaient qu’ils disparaissaient quand ils détournaient l’attention. 

Sur les 118 patients avec des données disponibles sur la compréhension et l’évolution des symptômes, 83% avaient une bonne compréhension selon le praticien, et 95% d’entre eux étaient dans le groupe avec amélioration des symptômes versus 72% dans le groupe sans amélioration (p < 0.001). 

En accord avec la littérature, les glossodynies les plus anciennes étaient les plus difficiles à soigner d’où l’intérêt d’une bonne connaissance par les praticiens afin d’en réduire le retard diagnostic. Il semble aussi essentiel que le patient comprenne la physiopathologie sous-jacente, que ce n’est donc pas uniquement « dans leur tête ». Ces explications ainsi que les exercices de détournement de l’attention sont la première étape du traitement. Ces clés pourront être utilisées pour toutes pathologies appartenant au même cadre nosologique telle que la fibromyalgie. 

Ainsi, une explication appropriée au patient l’aidant à comprendre et accepter sa pathologie a montré une amélioration des symptômes.

 


Elisa DONADON, Pr Jacques-Henri TORRES (Montpellier)
00:00 - 00:00 #40334 - PO04 LE GRANULOME PYOGÉNIQUE, UNE TUMEUR BÉNIGNE RARE DE LA CAVITÉ BUCCALE : A PROPOS D’UN CAS CLINIQUE.
LE GRANULOME PYOGÉNIQUE, UNE TUMEUR BÉNIGNE RARE DE LA CAVITÉ BUCCALE : A PROPOS D’UN CAS CLINIQUE.

Introduction : Un cas clinique captivant portant sur un granulome pyogénique buccal. Cette présentation offre un regard approfondi sur la manifestation, le diagnostic et la gestion de cette lésion particulière, mettant en lumière son incidence relativement rare dans la cavité buccale.

 

Observation  : Notre patient, un homme de 64  ans, a consulté pour une masse saillante à la gencive supérieure. Initialement attribuée à une irritation locale, la lésion a rapidement évolué en une masse rouge vif, provoquant des inquiétudes esthétiques et fonctionnelles. Son historique médical ne présentait pas d'antécédents significatifs, suscitant des questionnements quant à la nature de cette lésion buccale inhabituelle. Diagnostic : La biopsie de la lésion a confirmé la présence d'un granulome pyogénique. Les caractéristiques histologiques ont révélé une prolifération vasculaire rapide et des signes d'inflammation locale spécifiques à la cavité buccale. Les coupes examinées ont intéressé une muqueuse malpighienne bordée d'un épithélium acanthosique non atypique largement ulceré. Le chorion sous-jacent abrite une prolifération de nature angiomateuse. Cette prolifération est faite de petits capillaires sanguins bordés de cellules endothéliales régulières.

 

Discussion : La discussion mettra en évidence la rareté des granulomes pyogéniques buccaux et leur similitude avec d'autres lésions plus graves, soulignant ainsi l'importance d'une identification précise. Les options de gestion, notamment l'excision chirurgicale et les procédures d'électrocoagulation adaptées à la cavité buccale, seront discutées en détail. Il est crucial de souligner que malgré l'inquiétude que peut susciter cette lésion chez les patients, une intervention appropriée offre généralement une résolution complète sans récidive significative.

 

Conclusion : Ce cas clinique met en évidence la nécessité d'une évaluation attentive des lésions buccales atypiques. Le granulome pyogénique, bien que rare dans la cavité buccale, peut être correctement diagnostiqué grâce à une approche méthodique. La gestion adaptée de ces cas, en mettant l'accent sur l'importance de l'éducation des patients, garantit non seulement une résolution efficace mais contribue également à une meilleure compréhension des manifestations buccales diverses.


Soukaina ABIDI (rabat, Maroc), Youssra AZZOUZ, Saliha CHBICHEB
00:00 - 00:00 #40336 - PO05 Évaluation de l'efficacité du protocole Pentoxifylline-Tocopherol-Clodronate dans le traitement de l'ostéoradionécrose.
Évaluation de l'efficacité du protocole Pentoxifylline-Tocopherol-Clodronate dans le traitement de l'ostéoradionécrose.

Introduction : L'ostéoradionécrose (ORN) est une complication redoutable de la radiothérapie cervico-faciale, caractérisée par la nécrose des tissus osseux irradiés. Les approches thérapeutiques actuelles présentent des limites, motivant la recherche de protocoles novateurs. Cette étude se penche sur l'utilisation du protocole Pentoxifylline-Tocopherol-Clodronate (PTC) pour le traitement de l'ORN.

Méthode : La méthodologie de la recherche réalisée s'appuie sur une exploration approfondie des moteurs de recherche tels que Scopus, Google Scholar et PubMed. Les mots clés spécifiques utilisés pour cibler la littérature pertinente sont "Pentoxifylline", "Tocopherol", "Clodronate", et "ostéoradionécrose". Cette approche méthodique vise à recueillir des informations exhaustives et actualisées sur les interventions pharmacologiques associées à la prévention ou au traitement de l'ostéoradionécrose, en utilisant une combinaison spécifique de composés pharmaceutiques pour orienter la recherche de manière ciblée et pertinente. 

Résultats : Les résultats préliminaires indiquent une amélioration significative chez les patients traités avec le protocole PTC. Les symptômes cliniques, tels que la douleur et la mobilité articulaire restreinte, ont montré une réduction notable. Les images radiologiques ont révélé une diminution de la nécrose osseuse et une meilleure cicatrisation des tissus. Aucun effet indésirable majeur lié au traitement n'a été observé au cours de cette étude. 

Discussion : Le mécanisme d'action combiné de la Pentoxifylline, du Tocopherol et du Clodronate semble synergique dans la gestion de l'ORN. La Pentoxifylline améliore la perfusion sanguine, favorisant la régénération tissulaire, tandis que le Tocopherol agit en tant qu'antioxydant, réduisant les dommages oxydatifs liés à l'inflammation. Le Clodronate contribue à moduler la réponse inflammatoire tout en inhibant la résorption osseuse excessive.

Ces résultats prometteurs suggèrent que le protocole PTC pourrait constituer une alternative efficace dans le traitement de l'ORN, offrant des avantages substantiels par rapport aux approches conventionnelles.

Conclusion. : Cette étude préliminaire souligne l'efficacité potentielle du protocole Pentoxifylline-Tocopherol-Clodronate dans le traitement de l'ostéoradionécrose. Des investigations approfondies, notamment des essais cliniques à plus grande échelle, sont nécessaires pour confirmer ces résultats encourageants. Si ces observations se confirment, le protocole PTC pourrait représenter une avancée significative dans la prise en charge de l'ORN, améliorant la qualité de vie des patients affectés par cette complication débilitante de la radiothérapie cervico-faciale.


Soukaina ABIDI (rabat, Maroc), Youssra AZZOUZ, Saliha CHBICHEB
00:00 - 00:00 #40341 - PO06 Quid de l’exercice de la chirurgie endodontique en algérie?
Quid de l’exercice de la chirurgie endodontique en algérie?

Pas plus tard qu’hier, dans l’un de ses volets les plus importants, la chirurgie endodontique consistait principalement à récliner un lambeau et à énucléer les formations kystiques appendues à l’apex dès que possible, puis à reséquer ce dernier, à le préparer et à l’obturer ensuite avec un biomatériau biocompatible pour espérer mettre fin aux enflements récidivants et aux risques de désaminations bactériennes.

Cette technique fut l’apanage des pathologistes.

Aujourd’hui, nos dogmes sont ne passe de muer.

Désormais, les interventions se font à minima. Ainsi, face à un kyste en rapport avec une racine, même énorme, il est recommandé de commencer le traitement par voie Trans canalaire ; une détersion au Ca (Oh)2, puis sceller hermétiquement le système canalaire avec du cément verre ionomère ou IRM et temporiser, car, il s’avère que dans plus de 93% des cas rapportés par des études récentes, le kyste aura tendance à se résorber et finira par disparaitre. Ce qui rend l’intervention chirurgicale obsolète et la résection apicale inutile voir dangereuse pour le futur de la dent et des maxillaires.

Dans les cas de complications la chirurgie prendra le relais.

Cette intervention chirurgicale peut etre menée par des Odontologistes qui sauraient juger de la nécessité ou non de reséquer l’apex et d’obturer à retro le système canalaire.

Nous ferons étalage dans cette communication orale de quelques cas de chirurgie endodontique (Bridge de longue portée en Céramique bien réalisé avec une formation kystique réfractaire aux thérapeutiques endodontiques, fracture d’instrument au-delà de l’apex, amputation radiculaire) afin d’expliquer à nos consœurs et confrères qu’il faut commencer par les choses les plus simples(Préparer et obturer conventionnellement ) et qu’il convient de mettre le pied à l’étrier quand le cas le nécessite et que l’indication s’impose et ne pas hésiter à faire de la chirurgie endodontique. 

 

Mots clés : Apex, Kyste, Lambeau, Bistouri, fil de suture, Respi, MTA, Biodentine.

 

Khayat B, Michonneau J-C. Economie tissulaire en micro chirurgie endodontique. Rev Odontostomatol (Paris). 2008;Tome 37(N°4):275‑86.

 Arbona L. Le microscope opératoire en endodontie. Inf Dent [Internet]. 9 mars 2016;Vol.98(n°10). Disponible sur: http://www.information-dentaire.fr/011025-23273-Lemicroscope-operatoire-enendodontie.html

 Zuolo ML, Kherlakian D, Mello JE de, Coelho de Carvalho MC, Ranazzi Cabral Fagundes MI. Reintervention in endodontics. Sao Paulo ; Barcelon ; Berlin [etc]: Quintessence editora; 2014. 1 p.

HAS. Prévention et traitement de la douleur postopératoire en chirurgie buccale [Internet]. 2005 [cité 16 août 2016]. Disponible sur:http://www.hassante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/douleur_chirurgie_buccale_recos.pdf


Samir FELLAHI, Samir FELLAHI (Alger, Algérie)
00:00 - 00:00 #40342 - PO07 LA PULPOTOMIE SUR DENTS SYMPTOMATIQUES,MYTHE OU REALITE?
LA PULPOTOMIE SUR DENTS SYMPTOMATIQUES,MYTHE OU REALITE?

La pulpe dentaire est considerée comme le coeur battant de l'organe dentaire.

Elle est dotée d'une circulation terminale pareille à celle des doigts.

toute inflammation pulpaire doit  fairel'objet d'une devitalisation (Biopulpectomie),normalement c'est basique et  c'est ancrée dans nos dogmes.

cependant, avec l'evoultion de nos connaissances en histologie et de nos biomateriaux,beaucoups de principes infrangibles sont demolis,bannis,balayés meme.

Ainsi ,devant une pulpite symptomatique (douleur spontannée,nocturne ,intermittante) le plan de traitement vise actuellement à preserver la vitalité pulpaire en effectuant la section chirurgicale de la partie camerale du paquet vasculo-nerveux et on en conservant un moignon radiculaire sain capable d'entretenir les fonctions essentielles de la pulpe dentaire;

un panel de 08 dents matures (Molaires ) est trié sur le volet et l'intervention est realisée sous digue,delicatement en veillant à ce que l'hemostase soit instantanée .

Un suivi rigoureux clinique et radiologique sur une année est instauré en se reffferant aux etudes ulterieures. 

C'est avec un plaisir inoui que nous vous ferons partager notre modeste experienece en ce domaine.

Les resultats sont edifiants et vous laisseront sans doute perplexe.

Le protocole est simple 


Samir FELLAHI (Alger, Algérie), Badreddine GASMI
00:00 - 00:00 #40743 - PO08 Tumeurs bénignes des glandes salivaires à Abidjan, Côte d’Ivoire: Epidémiologie et aspects anatomocliniques.
Tumeurs bénignes des glandes salivaires à Abidjan, Côte d’Ivoire: Epidémiologie et aspects anatomocliniques.

Introduction : Les tumeurs bénignes des glandes salivaires constituent un groupe hétérogène de néoplasmes pouvant atteindre toutes les glandes salivaires (Ghaderi 2023). Le polymorphisme de ces tumeurs explique la variabilité des sites anatomiques et des signes cliniques (Ehsen 2010). Par ailleurs, peu d’études en Afrique concernent les tumeurs bénignes des glandes salivaires. L’objectif de ce travail était de déterminer les caractéristiques socio-démographiques et anatomocliniques des tumeurs bénignes des glandes salivaires.

Matériels et méthodes : Une étude rétrospective descriptive a été réalisée dans les services de chirurgie orale du CHU de Cocody et de Stomatologie-chirurgie maxillofaciale du CHU de Treichville à Abidjan en Côte d’Ivoire. Les données ont été collectées à partir des dossiers médicaux et des rapports anatomo-pathologiques de janvier 2015 à décembre 2022. Les analyses statistiques ont été effectuées à l’aide du logiciel SAS VERSION 9.4.

Résultats : Les tumeurs bénignes des glandes salivaires prédominaient à 82 % (N=36) par rapport à l’ensemble des tumeurs salivaires. Le sex-ratio était de 0,96, l’âge moyen des patients était de 39 ans (SD : 18.6). Les tumeurs bénignes évoluaient en moyenne depuis plus de 4 mois [IQR : 2-6]. La localisation parotidienne était la plus fréquente soit 50% (N=18). La majorité des tumeurs bénignes se présentait sous la forme de masses unilobulées 36 % (N=13), fermes 83 % (N= 30), mesurant 5cm selon le grand axe (40%), indolores, sans adénopathie associée. Les types histologiques étaient variées avec une prédominance pour l’adénome pléomorphe 64 % (N=23). Il touchait plus les femmes (65,22%, N=15) que les hommes.

Discussion : Les tumeurs bénignes des glandes salivaires sont généralement plus fréquentes que les tumeurs malignes. Elles touchent les sujets jeunes de sexe féminin avec une localisation parotidienne plus marquée pour les adénomes pléomorphes. Les résultats de cette étude diffèrent peu des données au Nigéria qui montrent une fréquence plus élevée de 62% pour les tumeurs malignes et les adénomes pléomorphes palatins chez les mélanodermes africains (Adeyemi 2010). Le profil clinique variable selon les types histologiques, est plus marqué par une masse importante indolore qui pourrait s’expliquer, dans un contexte africain, par un diagnostic tardif lié aux soins des tradipraticiens et un niveau socio-économique faible.

Conclusion : La diversité histologique et le polymorphisme des tumeurs bénignes des glandes salivaires pourraient expliquer les difficultés de diagnostic différentiels dans le contexte africain. Pour pallier ces problèmes, une approche diagnostique immunohistochimique et une collaboration multidisciplinaire des spécialistes des voies aéro-digestives supérieures sont fortement recommandées.

Hamid Ghaderi et al. J Cancer Epidemiol, 2023 Nov 20:2023:8844535

Ehsen Ben Brahim et al. Tunis Med, 2010 Apr;88(4):240-4

Adeyemi BF et al. West Afr J Med, 2010 Mar-Apr;29(2):98-103

 


Jeannette Apoline AKA EPOUSE ADOUKO (Abidjan, Côte d'Ivoire), Stephane WASSE, N'dia Dominique N'GUESSAN, Camille ASSOUAN
00:00 - 00:00 #40827 - PO09 TUMEURS DES GLANDES SALIVAIRES : NOUVEAUX ARGUMENTS DIAGNOSTIQUES. A PROPOS D’UNE OBSERVATION CLINIQUE.
TUMEURS DES GLANDES SALIVAIRES : NOUVEAUX ARGUMENTS DIAGNOSTIQUES. A PROPOS D’UNE OBSERVATION CLINIQUE.

 Introduction : les tumeurs des glandes salivaires sont très polymorphes. La classification anatomopathologique et  notamment  celle de l’OMS de 2017 en est l’illustration. Paradoxalement, la symptomatologie est pauvre et, de surcroît, non spécifique.

Observation clinique : Le cas rapporté est celui d’une femme âgée de 66 ans qui consulte pour des douleurs de la région de l’angle mandibulaire gauche irradiantes vers l’oreille. L’examen ORL ainsi que la TDM cervico-faciale  étaient sans particularités. A la palpation nous retrouvons une formation nodulaire sous angulo-maxillaire pour laquelle une échographie a été demandée ayant confirmé la localisation intra-glandulaire. Une ponction écho-guidée a  été effectuée au niveau du service d’ORL. L’examen anatomopathologique est revenu en faveur d’un adénome pléomorphe (AP). La patiente a bénéficié d’une sous-maxillectomie totale. L’examen histologique final a conclu en faveur d’un carcinome adénoïde kystique (CAK).  La patiente a bénéficiée d’une reprise chirurgicale avec curage ganglionnaire. Discussion : En raison du grand polymorphisme histologique ,  la reconnaissance de l’utilité de la FNAC (Fine needle aspiration cytoponction)  comme outil initial pour l’évaluation des tumeurs des glandes salivaires a permis de mettre  en place le  MSRSGC (The Milan System for Reporting Salivary Gland Cytopathology ). Ce dernier, regroupe les tumeurs  salivaires selon des profiles histologiques  et non pas selon des variétés anatomopathologiques.  Dans le cas présenté, il s’agit du profil basaloide qui regroupe l’AP et le CAK et grâce à cette association l’éventualité d’une tumeur maligne a été posée. Conclusion : Devant la complexité des tumeurs salivaires le recours à la FNAC doit  s’intégrer dans le bilan initial des tumeurs des glandes salivaires  car  elle présente un réel intérêt diagnostique dans l’exploration des tuméfactions des glandes salivaires, au même titre que l’imagerie.


Souad BENAOUF (Oran, Algérie), Cherifa Faiza TABETI BENTAHAR, Khalil BOUTHIBA
00:00 - 00:00 #40843 - PO10 Cellulite cervico faciale d’origine dentaire compliquée d’une médiastinite : A propos d’un cas.
Cellulite cervico faciale d’origine dentaire compliquée d’une médiastinite : A propos d’un cas.

 

Les cellulites cervico faciales sont des infections sévères des parties molles développées à partir d’un foyer infectieux, le plus souvent dentaire. Le risque principal est l'extension médiastinale en l'absence de prise en charge rapide.

Le cas d’un patient de 65 ans est rapporté, comme antécédents on note une insuffisance rénale chronique et un diabète insulino-réquérant non équilibré. Il a consulté son dentiste à Mayotte, il présentait un trismus, une hyperthermie associée à une désaturation en air ambiant. Il est adressé aux urgences du centre hospitalier de Mayotte où il présentait un choc septique. Il est pris en charge pour réaliser un drainage cervical et l’extraction des dents 47-48. Il est adressé en urgence dans le service de réanimation au centre hospitalier universitaire de la Réunion pour prise en charge chirurgicale de la médiastinite (thoracotomie bilatérale et reprise de la cervicotomie). En bactériologie on retrouve du steptoccoque groupe mileri. Scanner à 48h après la chirurgie, collection parapharyngée nécessitant une reprise au bloc opératoire. Au jour 4 suite à un scanner de contrôle : drainage thoracique bilatéral. Au jour 9 évolution défavorable avec dégradation hémodynamique et respiratoire en faveur d’un pneumopéritoine et d’une pneumopathie droite probablement abcédée. Dans ce contexte d’insulinoréquérance en oxygène, la vidéothoracoscopie est contre indiquée, il est choisi un drainage percutané en chambre. Cependant une reprise chirurgicale de la cervicotomie est réalisée, car mise en évidence d’une nécrose des tissus pré trachéaux. De retour en réanimation, la noradrénaline est ascensionnée jusqu’à 44 mg/h, une lactatémie supérieur à 20 mmol/L et une hypoglycémie 0.236 G/L témoin d’une défaillance hépatique s’ajoutant à la défaillance multiviscérale (hémodynamique, respiratoire et septique). Décès du patient au jour 11.

Dans la littérature l’évolution d’une cellulite cervico faciale vers une médiastinite est favorisée par des facteurs concernant le patient comme la présence d’un diabète, d’une prise d’anti-inflammatoire non stéroïdien et/ou de corticoïdes, d’une intoxication alcoolique chronique et une néoplasie active. Par des facteurs liés à la localisation de l’infection initiale : l’origine dentaire est prépondérante. Il s’agit surtout des infections concernant les molaires mandibulaires. La bactériologie retrouve essentiellement des germes commensaux de la cavité buccale comme des streptocoques milleri et pyogènes.

 Les cellulites dentaires sont des affections pouvant évoluer rapidement sur le plan loco-régional. Le délai de prise en charge entre le diagnostic et le traitement étant un facteur pronostique majeur, il est essentiel de savoir en reconnaître les signes et de prescrire sans délai une imagerie adaptée (scanner cervico thoracique injecté).

1-Camino Junior R et al. Braz dent J.2014;25:69-72

2-Leyva P et al. Int J Oral Maxillofac Surg 2013;42:1592-5

3-Suarez A et al Am J Emerg Med 2014;32:1441-56


David HIBELOT (Rennes), Jeanne DUCHENE
00:00 - 00:00 #40874 - PO11 Localisation buccale d’un Lymphome T cutané diffus de haut garde a propos ;d’un cas clinique.
Localisation buccale d’un Lymphome T cutané diffus de haut garde a propos ;d’un cas clinique.

Le lymphome cutané diffus de haut grade est une affection grave de localisation buccale exceptionnelle .   nous  rapportons  le cas d’un patient âgé 48ans  reçu en consultation de médecine et chirurgie orale  du service de stomatologie du centre hospitalier national de Nouakchott (Mauritanie)  pour une tuméfaction obstruant la quasi-totalité de la cavité  buccale causant une importante gène a l’alimentation et à  la phonation. Une exérèse tumorale a été décidée en urgence pour la libération de la cavité buccale.  Le diagnostic a pu être posé après une étude immuno-histochimique de la pièce opératoire . Le patients a bénéficié d'une chimiothérapie type CHOP suivi d'une cure de radiothérapie. Le lymphome T cutané diffus de haut garde  est une forme agressive de lymphome non hodgkinien comportant des caractéristiques clinicopathologiques qui lui sont spécifiques. L'association de la chimiothérapie pour les stades avancés ne semble pas améliorer la survie par rapport à la radiothérapie seule qui reste le traitement de choix surtout pour les stades localisés. La localisation buccale du lymphome T cutané diffus  reste exceptionnelle. Le diagnostic repose sur l'étude immunhistochimiques. Le traitement comprend la chimiothérapie et la radiothérapie. Nous revenons sur cette entité pathologique rare pour étudier ces aspects diagnostiques, thérapeutiques et pronostic .


Seyedna Aly OULD ELY, Mohamed VETEN (nouakchott, Mauritanie)
00:00 - 00:00 #40936 - PO12 Guide chirurgical conçu par CFAO pour repositionnement d’une fenêtre osseuse après exérèse d’une lésion osseuse ou d’une dent profondément incluse : note technique.
Guide chirurgical conçu par CFAO pour repositionnement d’une fenêtre osseuse après exérèse d’une lésion osseuse ou d’une dent profondément incluse : note technique.

 

La chirurgie minimalement invasive vise à respecter au mieux les principes de préservation tissulaire. Elle représente un défi majeur pour le chirurgien oral lors de l’exérèse de lésions osseuses ou d'extractions de dents incluses. L’objectif de cette note technique était de rapporter l’intérêt des guides de coupe confectionnés par impression 3D pour réaliser une fenêtre osseuse pour l’exérèse de lésion osseuse ou de dent profondément incluse avant son repositionnement.

La première patiente consultait pour des douleurs chroniques secteur 3 et présentait une image osseuse d’aspect mixte radiologiquement en regard de 37. Le second patient, un garçon de 11 ans, présentait une molaire mandibulaire profondément incluse, dont l’extraction était préférable vis à vis de son traitement orthodontique. Dans les 2 cas, on observait une proximité au niveau apical du nerf alvéolaire inférieur, un mur de corticale vestibulaire préservé d’au moins 2mm d’épaisseur. Nous avons réalisé une empreinte optique et prescrit un examen radiologique tridimensionnel type CBCT. Nous avons matché les données DICOM et STL puis réaliser notre guide à l’aide du logiciel CodiagnostiX Straumann. Le guide a été imprimé avec de la résine ProGuide et au moyen d’une imprimante 3D P40, de chez RapideShape Straumann. L’intervention s’est déroulée sous anesthésie locale, à deux praticiens. Le guide a permis de réaliser une fenêtre osseuse vestibulaire, qui a pu être repositionnée après exerese au moyen d’une vis d’ostéosynthèse. 

L’exérèse de la lésion ou de la dent présentait un abord particulièrement délabrant si aucun guide de coupe n’avait été envisagé. Pour les lésions accessibles par abord vestibulaire et respectant la corticale, l'utilisation d'un guide de coupe permet de conserver et repositionner la fenêtre osseuse. Bien que l'angulation des instruments ait rendu difficile l'accès au site, l'utilisation du guide a été essentielle pour délimiter les sommets de la fenêtre.  Des études antérieures ont montré une cicatrisation osseuse favorable après l'utilisation d'un guide de coupe et repositionnement de la fenêtre chez 10 patients avec un CBCT post opératoire à 6 mois (Tang 2022). Deux études comparatives, avec un groupe utilisant un guide de coupe et l’autre non, pour l’exérèse d’odontome maxillaire et de dents incluses ont conclu que l'utilisation d'un guide assurait un geste plus précis, rapide et moins invasif (Hu 2017, Liu 2022). 

L'utilisation de guides chirurgicaux de coupe présente un intérêt pour réaliser des interventions plus précises et moins invasives. Cette technique est également utile en cas de proximité de la lésion avec les structures anatomiques telles que le nerf alvéolaire inférieur, le sinus maxillaire et les dents adjacentes. 

Tang X et al. J Craniofac Surg. 2022 Jul-Aug 01;33(5):e476 -e481. 

Hu YK et al. Medicine (Baltimore). 2017 Jun;96(26):e7310. 

Liu J et al. Ann Transl Med. 2022 Mar;10(6):292. 


Emma FRIBOURG (Bordeaux), Dr Mathilde FENELON
00:00 - 00:00 #40940 - PO13 La photocoagulation au laser diode dans le traitement des anomalies vasculaires orales : A propos d’une série de cas cliniques.
La photocoagulation au laser diode dans le traitement des anomalies vasculaires orales : A propos d’une série de cas cliniques.

Introduction :

Les anomalies vasculaires sont un groupe de maladies vasculaires caractérisées par des dilatations vasculaires congénitales, inflammatoires ou néoplasiques mises en évidence cliniquement par des surélévations plus ou moins larges de couleur bleuâtre généralement foncée de la muqueuse orale.

 

Patients et méthodes :

Une série de cas cliniques de patients avec anomalies vasculaires se présentant sous forme de papules ou nodules violacés ont été traités par photocoagulation au laser diode 980 nm. Les protocoles opératoires et les paramètres utilisés seront détaillés.  Aucune douleur, cicatrice, hémorragie ni œdème n’ont été observés chez les patients rapportés et une cicatrisation complète a été observée en 2 à 3 semaines environ.

Discussion :

Bien que de nombreuses modalités de traitement différentes aient été utilisées pour les anomalies vasculaires, l'utilisation de lasers de haute puissance est considérée comme l'une des plus grandes avancées technologiques dans ce domaine.

Ceci est lié aux avantages du laser tels que l'élimination des lésions vasculaires sans hémorragie significative, l'absence de sutures, moins de cicatrices et moins de complications postopératoires par rapport à la chirurgie conventionnelle. 

La photocoagulation est basée sur l'irradiation de la lésion par un laser, sans contact sur une distance préférable de 2 à 3 mm avec un mouvement de balayage sur toute la lésion, ce qui induit une forte absorption du laser par l’hémoglobine intra-lésionnelle et donne une « déshydratation forcée ». 

Conclusion :

En conclusion, les anomalies vasculaires orales peuvent facilement être traitées par photocoagulation au laser diode. Le laser est un outil adapté au traitement des malformations vasculaires de la cavité buccale et donne des résultats très efficaces sans complications telles que l’hémorragie, douleur, surinfection et cicatrices importantes.

 

1. Romeo U., Del Vecchio A., Russo C., Palaia G., Gaimari G., Arnabat-Dominguez J., Aj Espana. Laser treatment of 13 benign oral vascular lesions by three different surgical techniques. Med. Oral. 2013:e279–e284.

2. Bastos J.T., Balassiano L.K.de A., Mariano da Rocha C.R., Freitas B.M.P.de, Bravo L.G., BSF Bravo. Treatment of vascular lesions located in the lip and in the oral cavity with Nd:YAG laser. J. Cosmet. Laser Ther. 2017;19:256–258.

3. Angiero F, Benedicenti S, Romanos GE, Crippa R. Treatment of haemangioma of the head and neck with diode laser and forced dehydration with introduced photocoagulation. Photomedicine and laser surgery. 2008;26:113–8.

 


Manal BOUYA (Casablanca, Maroc), Sofia HAITAMI, Ihsane BEN YAHYA
00:00 - 00:00 #40945 - PO14 La mucite orale : Un effet secondaire caché du traitement anti-néoplasique.
La mucite orale : Un effet secondaire caché du traitement anti-néoplasique.

Introduction

La réponse inflammatoire de la muqueuse épithéliale aux effets cytotoxiques de la chimioradiothérapie conduit à une mucite, un effet secondaire des traitements antinéoplasiques. Environ 40 % des patients traités par chimiothérapie développent une mucite ; ce pourcentage s'élève à environ 90 % pour les patients atteints d'un cancer de la tête et du cou (HNC) traités à la fois par chimiothérapie et radiothérapie. 19 % de ces derniers seront hospitalisés et connaîtront un retard de traitement antinéoplasique pour la prise en charge des mucites de haut grade, entraînant une réduction de la qualité de vie, un pire pronostic et une augmentation de frais de prise en charge des patients. L’objectif de ce travail est de mettre le point sur l’importance de la prise en charge des mucites orales qui constituent un effet secondaire caché du traitement anti-néoplasique.

Matériels et méthodes

Il s'agit d'une étude observationnelle rétrospective, réalisée sur 40 patients dans le  service de radiothérapie de l'Institut National d'Oncologie (INO) de Rabat, ainsi qu'au service de Chirurgie Orale du Centre de Consultation de Traitement Dentaire de Rabat. Les patients inclus ont été traités par radiothérapie ± chimiothérapie hautement mucitogène. Les critères d'évaluation étaient : l'âge, le sexe, le milieu de vie, la santé orale, le type de traitement contre le cancer et autres. L'analyse biostatistique a été réalisée à l'aide des logiciels IBM SPSS Statistics et Microsoft Excel. Les données qualitatives ont été exprimées en effectifs et en pourcentages, tandis que les données quantitatives ont été exprimées en moyenne et en écart type.

Résultats

Parmi les 40 patients inclus, 5 sujets ont développé une mucite légère de grade 1, le grade 2 a intéressé un groupe de 17 sujets, 14 patients ont développé une mucite de grade 3, et enfin 4 sujets ont développé une mucite sévère de grade 4. Un traitement préventif a été introduit chez seulement 11 patients. Sur les 40 cas, 33 ont été traités par traitement curatif.

Discussion

Les progrès des thérapies contre le cancer ont considérablement amélioré la survie des patients. Cependant, même si les thérapies deviennent de plus en plus efficaces, seules quelques options valables sont disponibles pour le traitement ou la prévention de la mucite orale induite par un traitement antinéoplasique ; qui provoquent souvent soit interruption prématurée du traitement ou remodulation. Ce qui augmente également les hospitalisations, avec pour conséquence une augmentation des coûts pour la santé publique et une réduction de la qualité de vie des patients.

Conclusion

De nos jours, la mucite orale reste encore un effet secondaire sous-estimé des thérapies anti-néoplasiques. La synergie, les efforts des scientifiques fondamentaux, translationnels et cliniques sont fortement nécessaires pour améliorer la qualité de vie des patients atteints de cancer et par conséquent, réduire leur coût de prise en charge.


Narjiss AKERZOUL (Rabat, Maroc), Saliha CHBICHEB
00:00 - 00:00 #40950 - PO15 L’évolution des kystes globulo-maxillaires est-elle prédictible ? A propos d’un cas.
L’évolution des kystes globulo-maxillaires est-elle prédictible ? A propos d’un cas.

L’évolution des kystes globulo-maxillaires est-elle prédictible ?

A propos d’un cas

 

 

 

 

Introduction :

Bien que l’OMS ne mentionne plus les kystes globulo-maxillaires dans sa dernière classification (Magliocca K. 2023), cette entité anatomo-clinique est néanmoins rencontrée en pratique odontologique. Ces kystes sont classiquement situés entre l’incisive latérale et la canine. Les dents conservent leur sensibilité pulpaire et sont généralement versées sous la pression de la lésion. A l’examen histologique, un revêtement épithélial pavimenteux pluristratifié est retrouvé. Ils peuvent également présenter une hyperplasie vasculaire.

 

Cas clinique :

Une patiente est adressée pour la prise en charge d’une lésion localisée entre 12 et 13, en forme de triangle à base supérieure, refoulant les dents adjacentes. Les dents répondent aux tests de sensibilité pulpaire excluant le diagnostic de kyste inflammatoire latéro-radiculaire. L’énucléation est programmée mais la patiente est perdue de vue durant une année.

A la nouvelle consultation, l’imagerie montre une évolution distale de la lésion, qui atteint la dent n°16. Les dents répondent toujours aux tests de sensibilité pulpaire et le CBCT révèle des parois osseuses très amincies. L’exérèse est réalisée sous anesthésie locale après remise d’un consentement éclairé et prémédication ; l’examen anatomopathologique confronté à la clinique confirme le diagnostic de kyste globulo-maxillaire. La patiente est régulièrement revue pour vérifier l’ossification.

 

Discussion :

L’existence même des kystes globulo-maxillaires est sujette à controverse (Dammer et al., 2013). Ces kystes non odontogènes demeurent toutefois des kystes liés au développement ; leur diagnostic repose sur l’association de trois critères : clinique, radiologique et histologique (Haring et al. 2006). Il n’existe à notre connaissance pas de publication décrivant l’évolution en quelques mois des kystes globulo-maxillaires par augmentation volumétrique horizontale. 

 

Conclusion :

En l’absence de prise en charge, les kystes globulo-maxillaires peuvent parfois croitre rapidement et fragiliser le maxillaire en compliquant de facto la thérapeutique. Ce risque d’évolution doit amener le praticien à informer le patient de l’importance d’une prise en charge précoce.

 

 

 

 

Dammer et al. Globulomaxillary cysts – do they really exist ? Clinical Oral Investigations. 2013 ; 18 : 239-46.

Haring et al. The « globulomaxillary cyst », a specific entity or a myth ? Schewiz Monatsschr Zahmed. 2006 ; 116 : 380 -97.

Magliocca K. Mandible and maxilla general WHO classification. 2023 https://www.pathologyoutlines.com/topic/mandiblemaxillawhoclassification.html

 


Inès BENLEKHAL (Paris), Martine DAME, Baraa SHAMSI BASHA, Anne-Laure EJEIL, Alp ALANTAR
00:00 - 00:00 #40959 - PO16 Adénome à cellules basales de la lèvre supérieure: un case-report.
Adénome à cellules basales de la lèvre supérieure: un case-report.

Introduction

L’adénome à cellules basales (BCA) est une tumeur bénigne rare qui représente 1 à 3% des tumeurs des glandes salivaires[1]. Il concerne dans 75% des cas la glande parotide et dans 25% les glandes salivaires accessoires.

Observation

Nous rapportons le cas d’une patiente de 67 ans adressée pour une lésion labiale supérieure évoluant depuis plus de vingt-cinq ans, avec une gêne fonctionnelle et esthétique. L'interrogatoire médical retrouve une hypertension artérielle traitée par Irbesartan ainsi qu'une allergie aux pénicillines.

L’examen clinique révèle une masse ferme bien délimitée de 1,5 cm de grand axe sur le versant muqueux de la lèvre supérieure, déformant légèrement celle-ci. L’examen radiographique n’était pas contributif, la lésion étant totalement radio-claire.

L’exérèse de la lésion a été réalisée sous anesthésie locale à la lame froide. La pièce opératoire était de forme ovoïde, encapsulée et bien différentiée des tissus environnants. L’examen anatomopathologique a révélé un adénome à cellules basales.

Discussion

L’adénome à cellules basales (BCA) a été classifié par l’OMS en 1991 comme un des neuf sous-types d’adénomes salivaires[2]. Une vingtaine de cas de BCA des glandes salivaires accessoires ont été rapportés dans la littérature. La majorité des lésions concernait la lèvre supérieure ou le palais. L’âge moyen rapporté est de 48,2±12 ans, avec un sex ratio de 1 :1[1], tandis que les BCA de la parotide surviennent surtout chez les femmes dans la 6ème et la 7ème décade. Les diagnostics différentiels sont l’adénome pléomorphe, l’adénome caniculaire et surtout l’adénocarcinome à cellules basales (BCAC). Il s’agit d’une tumeur maligne à bas grade qui peut se développer de novo (75%) ou à partir d’un BCA (25%)[3]

Le diagnostic différentiel entre BCA et BCAC peut être délicat en raison des similarités histopathologiques. Cependant, les BCAC présenteraient un taux mitotique plus important et une invasion des tissus mous environnants, tandis que les BCA resteraient encapsulés. Un suivi est nécessaire après l’exérèse afin de s’assurer de l’absence de récidive et/ou de transformation maligne.

Conclusion

L’adénome à cellules basales est une tumeur bénigne rare, qui requiert une exérèse chirurgicale complète ainsi qu’une analyse histopathologique minutieuse afin d’écarter le diagnostic d’adénocarcinome.


[1] Taketomi T et al. Oral and maxillofacial surgery cases. 2022;8(3).

[2] Speight PM. The Journal of Pathology. Chichester, UK: John Wiley & Sons, Ltd; 1992;168(1):88–88.

[3] Cuthbertson DW, Raol N, Hicks J, Green L, Parke R. Minor Salivary Gland Basal Cell Adenocarcinoma: A Systematic Review and Report of a New Case. JAMA otolaryngology-- head & neck surgery. 2015;141(3):276–83


Camille ATTAL (Paris), Ayman BOUATTOUR
00:00 - 00:00 #40964 - PO17 Aspect clinique, histopathologique et immunohistochimique d’un cas d’hyperplasie épithéliale multifocale orale.
Aspect clinique, histopathologique et immunohistochimique d’un cas d’hyperplasie épithéliale multifocale orale.

L’hyperplasie épithéliale multifocale orale (HEMO), connue aussi sous le nom d’hyperplasie épithéliale focale ou également maladie de Heck, est une prolifération bénigne rare de la muqueuse orale associée au virus du papillome humain (VPH). Elle touche principalement les enfants et les adolescents. Sa survenue chez les sujets âgés de plus de 45 ans est extrêmement rare. Les femmes sont nettement plus touchées que les hommes, avec des ratios allant jusqu'à 5:1. Les lésions sont généralement asymptomatiques et se localisent principalement au niveau des muqueuses labiale, jugale et linguale (Said 2013, Betz 2019).

Le cas clinique rapporté est celui d’un homme de 57 ans qui a consulté pour des multiples papules de la muqueuse orale. Il a rapporté que les lésions dataient depuis plus que quatre ans et qu’elles augmentaient progressivement de taille conjointement à des lésions génitales de même aspect. L’examen oral a retrouvé de multiples papules molles et aplaties, sessiles, non douloureuses, à surface lisse et de couleur plus pale que la muqueuse avoisinante ; celles localisées à la lèvre supérieure sont apparentes et disgracieuses. Le bilan biologique demandé a conclu à un bilan d’hémostase dans les limites normales et à une sérologie VIH négative. Une exérèse des deux papules labiales supérieures a été réalisée et l’examen histopathologique retrouvait les caractéristiques de l’HEMO. Le patient, perdu de vue, a reconsulté pour des douleurs dentaires. L’exérèse d’une papule labiale inférieure a été alors réalisée suivie par un examen histopathologique. Pour un complément d’informations, une étude immunohistochimique, des pièces opératoires issues de la première et de la deuxième exérèse, utilisant Ki67 et P16, a été réalisée. 

Les VPH sont à l'origine d'un groupe de lésions cliniquement papillaires. Les lésions, de la cavité buccale, liées au VPH groupent le papillome squameux, le condylome acuminé, la verrue vulgaire et l’HEMO (Betz 2019). Cette dernière se présente cliniquement sous la forme de multiples papules sessiles, bien délimitées, dont la taille varie de 1 à 10 mm de diamètre. Le diagnostic repose sur la confrontation des signes cliniques et des signes histopathologiques. Le traitement n’est pas toujours indiqué car les lésions sont souvent asymptomatiques, régressent spontanément et n'ont aucune tendance à la transformation maligne. Cependant, les lésions qui causent des problèmes fonctionnels et/ou esthétiques, comme le cas rapporté, peuvent être gérées par plusieurs modalités thérapeutiques incluant une excision chirurgicale conservatrice, qui est l’attitude la plus courante, la cryothérapie, le laser CO2, l’électrocoagulation, l’électrodessication et certains agents chimiques (Radwan-Oczko 2019).

Said AK. J Oral Pathol Med. 2013;42: 435–442

Betz SJ. Head and Neck Pathology. 2019;13:80–90

Radwan-Oczko M et al. J Stoma. 2019;72(6):278-281


Hajer HENTATI ALOULOU (Monastir, Tunisie), Manel NJIMA, Sarra NJIMA, Yosra AMDOUNI, Rabeb BEN FREDJ, Abdelfatteh ZAKHAMA, Jamil SELMI
00:00 - 00:00 #40965 - PO18 Améloblastome maxillaire intra-sinusien - A propos d’un cas.
Améloblastome maxillaire intra-sinusien - A propos d’un cas.

Introduction:

L’améloblastome est une tumeur odontogène se développant à partir des débris épithéliaux de Malassez après régression de l’organe de l’émail, histologiquement bénigne, caractérisée par son agressivité locale et son haut risque de récidive.

L’améloblastome est localisé à la mandibule dans plus de 80% des cas. Sa localisation maxillaire est plus rare et sa prise en charge peut s’avérer difficile de par son diagnostic souvent tardif, sa découverte généralement fortuite et sa capacité d’extension locale.

L’objectif de cette présentation est d’exposer le cas d’un améloblastome maxillaire intra-sinusien découvert devant la présence d’une tuméfaction exobuccale.

 

Observation:

Le cas clinique rapporté est celui d’une patiente de 16ans qui a consulté pour une tuméfaction génienne haute gauche évoluant depuis plus de 3 mois, associée à un comblement du vestibule du côté homolatéral.

Le CBCT montrait une image ostéolytique maxillaire supérieure, uniloculaire, comblant la totalité du sinus maxillaire gauche, englobant une 28 incluse.

Un aspect soufflé des parois du sinus maxillaire gauche était présent, avec un amincissement diffus de la corticale particulièrement marqué au niveau de la paroi antéro-latérale du sinus, associé à une rupture corticale sur son versant postérieur.

Le diagnostic de kyste dentigère a d’abord été évoqué devant l’aspect radiographique de la lésion.

Une chirurgie d’exérèse comprenant l’avulsion de la 28 a été réalisée par abord intra-oral, en double équipe ORL et chirurgie Orale.

L’examen anatomo-pathologique de la pièce d’exérèse a finalement conclu à un améloblastome.

 

Discussion:

Si son aspect radiologique est le plus souvent assez caractéristique (images multiloculaires, classiquement décrites en « bulles de savon »), l’améloblastome prend parfois un caractère uniloculaire dont l’apparence est moins évocatrice, pouvant compliquer son diagnostic et induire une confusion avec d’autres types de lésions des maxillaires dont la prise en charge diffère.

L’aspect per-opératoire de la lésion était également peu typique d’un améloblastome, de par son contenu liquidien dans un premier temps évoquant davantage une lésion kystique, avant de finalement révéler un contenu tissulaire.

Par ailleurs, les remaniements kystiques accompagnant la prolifération tumorale observés à l’examen histologique montraient la double nature de la lésion, à la fois kystique et tumorale.

Le but de ce travail cherchera notamment à renforcer la vigilance des praticiens concernant la conduite à tenir face à ce type d’image, afin d’éviter un retard diagnostique, une prise en charge inadaptée, ou encore un suivi insuffisant.

 

Conclusion:

L’améloblastome est la tumeur odontogène bénigne la plus fréquente des maxillaires, mais qui est dite à «malignité locale » à cause de son potentiel évolutif important et de sa tendance aux récidives après traitement.

Une prise en charge précoce et adéquate de l’améloblastome du maxillaire permettra de diminuer le risque de récidive.


Nathalie HABERT (Paris), Benjamin DEMOURY, Géraldine LESCAILLE
00:00 - 00:00 #40972 - PO19 Utilisation de la membrane bicouche PLGA pour des applications ROG – série de cas cliniques.
Utilisation de la membrane bicouche PLGA pour des applications ROG – série de cas cliniques.

Introduction

Les procédures de régénération osseuse guidée (ROG) sont largement utilisées pour favoriser la régénération osseuse et des tissus mous sans invasion du tissu conjonctif et de l'épithélium dans le défaut osseux. Préservant ainsi le site greffé, l’ajout d’une membrane barrière apporte un bénéfice sur le résultat clinique. Une membrane bicouche en poly(acide lactique-co-glycolique) ou PLGA, a été développée pour être utilisé en ROG. Cette série de cas témoigne de l’efficacité et de la sécurité de la membrane en : (a) préservation de l'alvéole après extraction dentaire, (b) ROG et pose immédiate de l'implant, (c) augmentation de la crête horizontale et (d) augmentation sous-sinusienne.

 

Matériels et Méthodes

Quatre patients (de 1 à 4) ont été traités pour l'indication (a), (b), (c) ou (d) respectivement et ont reçu un substitut osseux et une membrane bicouche PLGA (TISSEOS®, Biomedical Tissues, France). La face lisse (dense) est placée contre le tissu gingival et la face mate (matrice) contre la greffe osseuse. La fonction de la membrane est de 4 à 6 semaines. Sa résorption intervient entre 4 et 6 mois. Des photographies, des radiographies (cone beam computed tomography (CBCT) ou rayons X) ont été prises avant et après la cicatrisation entre 1 et 6 mois postopératoires. Des mesures de la hauteur et de la largeur/épaisseur osseuse résiduelle et postopératoires ont été effectuées.

 

Résultats

La cicatrisation des tissus mous et la fermeture primaire ont été obtenues pour tous les patients. Aucune migration de substitut osseux dans la cavité orale ou sinusienne n’a été observée. Le site du patient 1 a maintenu un volume osseux suffisant 1 mois après la procédure de préservation de la crête alvéolaire. Le patient 2 a présenté un gain osseux horizontal et vertical satisfaisant 6 mois après ROG et pose immédiate de l'implant. L’augmentation horizontale de la crête réalisée pour le patient 3 a permis une hausse de l’épaisseur crestale après 6 mois. Six mois après l’augmentation sous-sinusienne du patient 4, un gain de hauteur osseuse était observé. Aucun événement indésirable grave et aucune complication postopératoire ne sont survenus.

 

Discussion

La greffe osseuse était parfaitement maintenue dans les sites traités. Le gain de volume et de hauteur osseuse obtenu après les procédures ROG était satisfaisant. Les résultats suggèrent que la membrane a permis de créer un espace pour favoriser la régénération osseuse, et d’agir en tant que guide pour la réépithélialisation des tissus mous. La bonne tolérance de la membrane et l’absence d’évènement indésirable indiquent que la membrane TISSEOS® a un bon profil de sécurité.

 

Conclusion

Dans cette série de cas, TISSEOS® s'est avéré être une membrane barrière fiable pour les procédures d'augmentation osseuse en ROG. Sa sécurité et sa performance ont été confirmées par observation clinique et radiographique. Cette membrane PLGA représente une alternative pertinente aux membranes de collagène.


Alain HOONAERT (Nantes), Nina NGUON
00:00 - 00:00 #40989 - PO20 Amylose orale localisée : à propos d'un cas.
Amylose orale localisée : à propos d'un cas.

L'amylose est une pathologie provoquée par un dépôt extracellulaire anormal de fibrilles amyloïdes insolubles issu d’un précurseur protéique circulant ou local, altérant progressivement le fonctionnement d’un ou plusieurs organes (Benson 2018). Plusieurs types existent, principalement l’amylose à chaîne légère amyloïde (AL), liée à la synthèse d’un fragment d’immunoglobuline par une population monoclonale de cellules B, parfois maligne (myélome multiple) mais souvent bénignes. Les dépôts peuvent affecter différents organes, avec une prédominance des atteintes cardiaques et rénales, hépatiques et neurologiques. L’amylose AL peut atteindre un seul organe (forme localisée) ou plusieurs organes (forme systémique), parfois de manière extrêmement sévère, notamment en cas de cardiopathie avancée. 

Le cas clinique concerne une femme de 66 ans, adressée par son dentiste traitant,  pour des lésions pigmentées chroniques présentes depuis plus de 3 ans. Ses antécédents révèlent un diabète de type II, une dyslipidémie traitée, sans allergie connue. On note une perte de poids de 2 kg en 2 mois. L’examen exo-buccal est sans particularité. L’examen endo-buccale révèle des plages pigmentées jaunâtres bilatérales au niveau de la muqueuse labiale, jugale et rétro tubérositaire, d’aspect diffus. Une biopsie intra-lésionnelle sus-aponévrotique, réalisée sous anesthésie locale retrouve la présence de dépôts amyloïdes colorés par le Rouge Congo avec une biréfringence jaune verte caractéristique en lumière polarisée. L’étude immunohistochimique  montre la présence d’un marquage à l’ anticorps dirigé contre les chaînes légères Kappa. La spectrophotométrie de masse n’a pas permis de typer l’amylose. La patiente a été adressée au service de Médecine Interne pour un bilan complémentaire, afin d’écarter un myélome et l’absence d’atteinte systémique. Le bilan cardiologique, la radiographie pulmonaire, la fonction rénale sont sans particularité, avec absence de protéinurie, ni signes cliniques de neuropathies. L’électrophorèse des protéines sériques est sans anomalie notable.

D’après une revue systématique regroupant 53 cas d’amylose orale localisée (Bezerra 2022), il s’agit du 1er cas de localisation exclusive au niveau de la muqueuse labiale, jugale et rétro-tubérositaire. L’amylose orale localisée n’évolue généralement pas vers une forme systémique (Kumar 2012).

Le diagnostic d’amylose AL est histologique, dont le pronostic est favorable en cas de traitement avant la survenue d’une atteinte cardiaque ou d’une insuffisance rénale sévère. Par conséquent, une fois les dépôts amyloïdes identifiés, il est important de déterminer si l’amylose est localisée ou systémique. L’atteinte systémique étant exclue grâce au bilan complémentaire, une amylose orale localisée est confirmée, ne mettant pas en  jeu le pronostic vital.

Benson M et al. Amyloid. 2018; 25(4) : 215-219

Kumar et al. J Clin Oncol. 2012; 30 (9) : 989-95

Bezerra et al. Head Neck Pathol. 2022; 16(3) : 818-822


Quentin BOCHET (Strasbourg), Ambre BELLOT, Eric GERARD, Charlène VIGOUROUX, Rémi CURIEN
00:00 - 00:00 #41002 - PO21 Le rôle de la photobiomodulation dans le traitement des paresthésies post-chirurgicales du V3: à propos de quatre cas.
Le rôle de la photobiomodulation dans le traitement des paresthésies post-chirurgicales du V3: à propos de quatre cas.

Introduction :

Les lésions sensitives post-chirurgicales du nerf V3, notamment celles touchant le nerf alvéolaire inférieur et le nerf lingual, sont l’une des complications les plus redoutées dans la pratique quotidienne de la chirurgie orale (Miloro 2018).

Ces lésions entrainent des troubles sensitifs de gravité variable (Miloro 2018).

Les options thérapeutiques disponibles varient en termes d’efficacité et de risque. De ce fait la photobiomodulation a été suggérée comme solution potentielle (Miloro 2018).

L’objectif de ce travail, est d’expliquer le mécanisme du fonctionnement de la photobiomodulation sur ces lésions, ainsi que d’évaluer son efficacité, et ce à travers des cas cliniques.

Observation :

 Cas 1 : Une patiente de 35 ans, présente une dysesthésie mandibulaire gauche après l’extraction de la 2ème prémolaire.

 Cas 2 : Un patient de 30 ans, présente une hypoesthésie mandibulaire droite après une énucléation kystique.

 Cas 3 : Un patient de 28 ans, présente une hypoesthésie mentonnière droite et une anesthésie hémi-labiale après l’extraction de la dent de sagesse chez un charlatan.

 Cas 4 : Une patiente de 50 ans, présente une dysesthésie linguale après l’extraction de la dent de sagesse.

Le traitement de ces troubles a consisté en  l’application de 10 à 15 séances. Des résultats positifs ont été constatés dès la 4ème séance.

Discussion :

Différentes options thérapeutiques existent pour le traitement des paresthésies labio-mentonnière post chirurgicales (Elafifi 2021).

La photobiomodulation repose sur l’interaction entre les cellules et l’énergie photonique issue d’une source de lumière non ionisante, permettant d’avoir des effets thérapeutiques, sans effets thermiques. Elle dépend de plusieurs paramètres ( Elafifi 2021, Kalhori 2019).

Bien que différents protocoles de traitement aient été décrits dans la littérature, aucun consensus n’a encore été établi  (Elafifi 2021).

Conclusion :

Pour optimiser les effets bénéfiques de la photobiomodulation, il est essentiel de respecter rigoureusement différents paramètres. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour affiner les recommandations.

Miloro M et al.  J Oral Maxillofac Surg. 2018; 76(12):2669‑75

Elafifi A. et al. Photobiomodul Photomed Laser Surg. 2021; 39(1):4‑9.

Kalhori KAM et al. Photobiomodul Photomed Laser Surg. 2019; 37(12):837‑61.

 


Oumaima FAHIM (Casablanca, Maroc), Hajar BENHAIOUN, Sofia HAITAMI, Simohammed BOUZOUBAA, Ihsane BEN YAHYA
00:00 - 00:00 #41004 - PO22 Etude anatomo-radiologique préopératoire des sinus maxillaires et impact sur le sinus lift par voie latérale.
Etude anatomo-radiologique préopératoire des sinus maxillaires et impact sur le sinus lift par voie latérale.

Introduction :

Le sinus lift ou l’élévation du plancher sinusien est un procédé pré implantaire utilisé en chirurgie orale depuis près de 40 ans. Son objectif est d’augmenter la hauteur osseuse sous sinusienne.  Cette technique été décrite pour la première fois par Tatum en 1976 (Stern et Green 2012, Valente 2016), et a été modifiée et développée au fil des années (Valente 2016)

Il existe deux techniques de sinus lift : la technique par abord latéral, et celle par abord crestal (Alshamrani 2023). Elles peuvent présenter plusieurs complications, d’où l’intérêt d’une bonne planification et évaluation radiologique pré chirurgicale.

L’objectif de ce travail est de passer en revue, les différentes structures et variations anatomiques du sinus maxillaire, en vue d’un sinus lift par voie latérale, afin de mettre en évidence les principales indications de cette technique.

Matériels et méthode :

Une recherche bibliographique électronique a été effectuée sur les bases de données medline-pubmed et google scholar,  en utilisant les mots clés suivants : Sinus lift, sinus floor augmentation, cone-beam computed tomography, anatomical variations. Une autre recherche manuelle a été réalisée concernant la liste des références des articles sélectionnés.

Les articles publiés entre 2012 et 2024, rédigés en français ou en anglais et disponibles en texte intégral ont été inclus dans ce travail. Toutes les publications portant sur des sinus malades et ne traitant pas le sujet de ce travail ont été exclus.

Les articles ont fait l’objet d’un tri méthodique, se basant sur la lecture des titres, des résumés et des textes intégraux.

Résultats :

Les publications retenues à l’issue de la recherche électronique et manuelle finales ont été analysées.

Plusieurs variables ont été étudiées en utilisant la tomographie volumique à faisceau conique (CBCT).

Discussion :

L'étude pré-chirurgicale des sinus maxillaires en vue d’une élévation du plancher sinusien se fait  par CBCT ou tomodensitométrie (CT). Cette évaluation permet de déterminer des paramètres essentiels tels que l’épaisseur de la membrane, la présence des septas sinusiens, la hauteur de l’os résiduel et sa largeur, la présence des dents ou d’implants, la position de l’artère antrale alvéolaire, et autres variations anatomiques pouvant influencer l’approche chirurgicale (Alshamrani 2023).

Conclusion :

La connaissance de l’anatomie et des variations du sinus maxillaire ainsi qu’une évaluation et analyse radiologique approfondie du CBCT pré chirurgicale, sont primordiales pour prévenir les éventuelles complications du sinus lift .

 

Alshamrani AM et al. Cureus. 2023; 15(11):e49553.

Stern A et al. Dent Clin of North Am. 2012; 56(1):219‑33.

Valente NA, Clin Implant Dent Relat Res. 2016; 18(5):1042‑50.


Oumaima FAHIM (Casablanca, Maroc), Hajar BENHAIOUN, Simohammed BOUZOUBAA, Ihsane BEN YAHYA
00:00 - 00:00 #41005 - PO23 La photobiomodulation en médecine et chirurgie orales : A propos d'une série de cas cliniques.
La photobiomodulation en médecine et chirurgie orales : A propos d'une série de cas cliniques.

Introduction :

La photobiomodulation (PBM) est le terme utilisé pour désigner l’application directe de lumière issue d’un laser ou d’un système de diodes électroluminescentes pour stimuler la réponse cellulaire dans le but d’améliorer la cicatrisation des tissus, réduire l’inflammation et engendrer une action antalgique sans échauffement tissulaire.

Patients et méthodes :

Une série de cas cliniques de patients avec différents motifs de consultations : hypoesthésies, pathologies de la muqueuse orales, douleurs post-extractionnelles, névralgies faciales ou encore complications post-opératoires traités par photobiomodulation au laser diode va être décrite dans ce travail.  Les protocoles opératoires et les paramètres utilisés seront détaillés.  

Discussion :

La photobiomodulation est basée sur des mécanismes photochimiques où l'énergie est transférée aux chromophores mitochondriaux intracellulaires et aux composants de la chaîne respiratoire favorisant ainsi la synthèse de collagène et de protéines épithéliales, l’augmentation de la migration, la différenciation, la prolifération et la viabilité des cellules souches ainsi que l’ostéo-induction et la régénération osseuse.

Ses applications en dentisterie ont suscité un grand intérêt récemment en raison de ses effets analgésiques, anti-inflammatoires et réparateurs. Par conséquent, elle est utilisée efficacement dans le domaine de la médecine buccale et a montré des résultats prometteurs dans la prise en charge des lésions de la muqueuse buccale, des douleurs oro-faciales et d'autres affections oro-faciales sans trop d'effets indésirables significatifs.

 

Conclusion :

 Différents facteurs expliquent l'utilisation croissante rapportée de laPBM en médecine buccale : l'absence d'effets secondaires, la possibilité de traiter en toute sécurité des patients compromis tels que les patients oncologiques, la possibilité d'une approche non invasive non associée à la douleur ou à l'inconfort, et la possibilité d'effectuer des séances courtes.

 

 

1.     Elisabetta Merigo, Jean-Paul Rocca, Antonio L.B. Pinheiro, and Carlo Fornaini,  Photobiomodulation Therapy in Oral Medicine: A Guide for the Practitioner with Focus on New Possible Protocols. Photobiomodulation, Photomedicine, and Laser Surgery Volume XX, Number XX, 2019 a Mary Ann Liebert,Inc.Pp. 1–12 DOI:10.1089/photob.2019.4624

 

2.     Katayoun A.M. Kalhori, Farshid Vahdatinia, Mohammad Reza Jamalpour, Photobiomodulation in Oral Medicine. Photobiomodulation, Photomedicine, and Laser Surgery Volume 37, Number 12, 2019a Mary Ann Liebert, Inc..Pp. 837– 861.DOI: 10.1089/photob.2019.4706.

3.     Boras VV, Juras DV, Rogulj AA, Panduric DG, Verzak Z, Brailo V. Applications of low level laser therapy. In Motamedi MHK (ed.): A Textbook of Advanced Oral and Maxillofacial Surgery. Croatia InTech, 2013:327-339.


Manal BOUYA (Casablanca, Maroc), Wafaa MAHFOUD, Sofia HAITAMI, Ihsane BEN YAHYA
00:00 - 00:00 #41006 - PO24 La régénération osseuse spontanée après énucléation kystique : une analyse radiologique 3D.
La régénération osseuse spontanée après énucléation kystique : une analyse radiologique 3D.

Introduction : Le but du traitement chirurgical des kystes des maxillaires est leur éradication. Ce résultat peut être atteint en assurant un minimum risque de morbidité, tout en préservant l'intégrité de la structure osseuse ainsi que la fonctionnalité. La génération de défauts osseux après énucléation a toujours posé le dilemme d'utiliser ou non des matériaux de comblement.

Le but de cette étude est d'élaborer  une nouvelle méthode d'évaluation 3D pour étudier la régénération osseuse après énucléation des kystes odontogènes.

 

Matériels et méthode :  7 patients ont été inclus dans cette etudes , traités par énucléation kystique au service de médecine orale et chirurgie orale  du centre de consultation et traitement dentaire de Casablanca. 

la régénération osseuse spontanée a été mesurée grâce à un logiciel d’imagerie 3D afin de mesurer le volume 3D réel des cavités kystiques en per opératoires (T0) et  des cavités résiduelles en post opératoires (T1), 12 mois après chirurgie.

 

Résultats :  Les changements de volume ont été receuilli en fonction de la taille et la densité. Ainsi que l'âge et sexe du patient, la localisation, le type histologique et la configuration du défaut.

Sur les 7 patients colligés, 3 étaient de sexe féminin et étaient les plus jeunes.  Elles ont présenté les meilleurs taux de régénération osseuses. 

En ce qui concerne la taille des kystes, Le plus grand volume était 10,6198 cm³ et le plus petit volume était de 3,1237 cm³. Tous nos patients ont montré une réduction du volume de la cavité résiduelle sur 12 mois. Le taux de régénération de tous nos patient était de 84,20 %.

 

Discussion : La régénération osseuse spontanée après énucléation kystique, ainsi que le traitement des défauts osseux générés restent toujours une question ouverte. Dans notre étude, la cicatrisation osseuse spontanée s'est produite même dans les grands défauts osseux, donc ce traitement simple avec de faibles coûts économiques et biologiques devrait être le traitement de choix, en tenant compte de l'âge du patient ainsi des principes chirurgicaux.

 

Conclusion :  En établissant une méthode 3D standardisée pour évaluer la régénération osseuse, la cicatrisation peut être mieux suivie et évalu

 

 

1.     Buchbender M, Koch B, Kesting MR, Matta RE, Adler W, Seidel A, Schmitt CM.Retrospective 3D analysis of bone regeneration after cystectomy of odontogenic cysts. J Xray Sci Technol. 2020;28(6):1141-1155. 

2.     Vitale A. et al. Spontaneous Bone Regeneration after Enucleation of Mandibular Cysts: Retrospective Analysis of the Volumetric Increase with a Full-3D Measurement Protocol.Appl.Sci.2021,11,4731. 

3.     Ihan Hren N, Miljavec M.Spontaneous bone healing of the large bone defects in the mandible. Int J Oral Maxillofac Surg, 2008 37: 1111e1116

 

 


Wafaa MAHFOUD (Casablanca, Maroc), Sidi Mohamed BOUZOUBAA, Mokrane KHAZANA, Ihsane BENYAHYA
00:00 - 00:00 #41011 - PO25 Intérêt de l’approche numérique dans le traitement de l’éruption passive altérée.
Intérêt de l’approche numérique dans le traitement de l’éruption passive altérée.

Introduction. L’éruption passive altérée (EPA) correspond à l’arrêt de la migration gingivale au cours du développement avec pour conséquences esthétiques la réduction des couronnes cliniques et la présence d’un sourire gingival. Son traitement consiste en un allongement de couronne clinique par une gingivectomie ou un lambeau déplacé apicalement éventuellement associé à une ostéoplastie alvéolaire. Le cas d’une patiente prise en charge chirurgicalement par gingivectomie bi-maxillaire est détaillé sur l’aspect technique d’une approche numérique pour la conception d’un guide chirurgical.  

 

Patient et Méthodes. La première étape consiste à mesurer la taille de la couronne anatomique, recouverte par un tissu gingival kératinisé mais également possiblement par de l’os l’alvéolaire. Pour garantir une meilleure précision, le CBCT, bien qu’irradiant à faible dose, permet d’estimer avec exactitude la hauteur coronaire en mettant en évidence la jonction amélo-cémentaire. Dans un second temps, il est important de recueillir les mesures parodontales dont la hauteur de gencive kératinisée afin de poser l’indication d’une gingivectomie ou d’un lambeau déplacé apicalement. Enfin, le CBCT permet d’évaluer la position, le volume et la forme de la crête osseuse afin de poser l’indication d’une ostéoplastie.

Résultats. Dans la conception numérique, le CBCT permet de recueillir les données concernant la couronne anatomique (sous format DICOM) et l’empreinte numérique endobuccale, la couronne clinique (sous format STL) permettant la planification des futurs niveaux gingivaux et osseux. Ces deux fichiers numériques combinés (matching), à l’aide d’un logiciel de planification comme REALGUIDE® (Zimvie) permettent la simulation du futur contour gingival et la réalisation du guide chirurgical offrant au patient une appréciation du résultat et la possibilité d’y apporter des corrections. Le guide chirurgical est alors imprimé en résine rigide autoclavable. La chirurgie est alors optimisée et facilitée.

 

Discussion. Outre l’optimisation de la prédictibilité des résultats, cette procédure apporte une solution plus confortable pour le praticien comme pour le patient. La conception numérique en amont de l’acte chirurgical, bien que chronophage, offre un réel avantage en termes de fiabilité, de rapidité d’exécution, moins opérateur dépendant en obtenant un tracé d’incision harmonieux, symétrique et régulier (Carrera TMI et al., 2022 ; Borham E et al., 2024). Cependant, le guide reste un outil chirurgical et il est important de veiller notamment à sa rigidité et sa stabilité afin de garantir le résultat optimal.

Conclusion. Ainsi, le traitement de l’éruption passive altérée permet de retrouver un sourire harmonieux et une position idéale du profil gingival, prenant en compte l’aspect subjectif du patient. La conception numérique permet de faciliter la prise en charge chirurgicale esthétique et d’en optimiser la prédictibilité.


Amelie ALBISETTI (Strasbourg), Pierre BAJOT, Sébastien JUNGO, Cedric MAUPRIVEZ, Stephane DERRUAU
00:00 - 00:00 #41015 - PO26 Observations de deux cas de Syndrome de Cowden.
Observations de deux cas de Syndrome de Cowden.

Le syndrome de Cowden est une génodermatose rare, affectant 1 individu sur 200 000. Il est caractérisé par le développement d’hamartomes multiples ainsi qu’un risque accru de développer des tumeurs solides (1,2). Cette maladie génétique à transmission autosomique dominante est liée le plus souvent à une mutation du gène PTEN, gène suppresseur de tumeur régulant la prolifération cellulaire et l’apoptose.

Nous rapportons ici deux cas de syndrome de Cowden en décrivant les manifestations buccales.

Le 1er cas d’une patiente de 46 ans, dont le diagnostic du syndrome de Cowden était posé depuis 2 ans, avec une mutation du gène PTEN. L’anamnèse a rapporté une polypose gastrique, une thyroïdectomie et un périmètre crânien de 61 cm. L’examen a révélé une papillomatose faciale, avec des nodules des commissures labiales. Une hypertrophie gingivale était présente, associée et de multiples lésions papulo-nodulaires. A la palpation, la langue était caillouteuse.

Le 2ème cas est celui d’un homme de 43 ans consultant pour des brûlures linguales. Il présentait une HTA, un diabète de type 2 et un antécédent de cancer thyroïdien papillaire. Il présentait un périmètre crânien de 60 cm et des acrochordons cutanés. L’examen a révélé de multiples végétations et nodules de la langue, de la face interne des joues avec un aspect polypoïde. A la palpation, la langue était caillouteuse. L’examen histologie d’une lésion orale était en faveur d’un papillome. Ces éléments ont orienté vers un syndrome de Cowden, confirmé par un séquençage génétique qui a retrouvé un variant pathogène du gène PTEN.

Le syndrome de Cowden fait partie des syndromes tumoraux hamartomateux liés à PTEN. Les 1ères manifestations de la maladie apparaissent entre la fin de l’adolescence et la deuxième décade. Les manifestations cutanéomuqueuses sont présentes chez 99 % des patients à la fin de la 3ème décade (3). Les lésions orales, papillomes et nodules, intéressent dans 70 % des cas la langue, 35 % des cas la gencive, 30 % la muqueuse jugale et 29 % les lèvres (3). L’hypertrophie gingivale est retrouvée chez 16 % des malades. Un dépistage familial est proposé.

L’enjeu d’un diagnostic précoce réside dans le risque de tumeurs solides associées au syndrome. La connaissance des lésions orales peut y contribuer.

1- Celentano A et al. Oral manifestations of phosphatase and tensin homolog hamartoma tumor syndrome: a report of three cases. J Am Dent Assoc. 2014; 145(9) : 950–4.
2- Tischkowitz M et al. PHTS Guideline Development Group; European Reference Network GENTURIS. Cancer Surveillance Guideline for individuals with PTEN hamartoma tumour syndrome. Eur J Hum Genet 2020; 28(10) : 1387-93.
3- Tariq S, Katz J. Cowden syndrome: Oral presentations of a paraneoplastic syndrome. Case report and review of the literature. Quintessence Int. 2017;48(5):413-8.


Daphne MATRAS (Marseille), Arthur FALGUIERE, Romain LAN, Frabrice CAMPANA
00:00 - 00:00 #41023 - PO27 Diagnostic, prise en charge et suivi d’une lésion à HPV16 de la cavité orale.
Diagnostic, prise en charge et suivi d’une lésion à HPV16 de la cavité orale.

Introduction :

Les lésions cancéreuses de la cavité orale peuvent se développer à partir de lésions à potentiel malin. Les facteurs liés à la transformation de ces lésions sont très discutés dans la littérature. L’exposition à certains agents infectieux comme le Human Papilloma Virus est aujourd’hui considérée comme un facteurs de risque à la transformation maligne de ces lésions (1).

La prévalence de HPV 16 dans la population globale est de 0.7%. HPV16 est le variant dit à haut risque de transformation maligne le plus fréquent chez les patients infectés par HPV. Il est présent chez 12.4% des hommes infectés par HPV et 8.6% des femmes infectées. (2) La transmission de HPV16 se fait par voie sexuelle ainsi que par contact cutané ou muqueux.

Observation :

 Un homme de 42 ans a été adressé au service de Chirurgie Orale de l’hôpital Rothschild pour un avis sur des lésions labiales non symptomatiques.

Le patient présente une consommation active occasionnelle d’alcool ainsi que de tabac estimée à 10 paquets-années.

L’interrogatoire révèle que la lésion intéressant la lèvre supérieure était apparue 30 mois auparavant tandis que celle intéressant la lèvre inférieure était apparue 9 mois avant la consultation. L’examen clinique exo-buccal montre deux lésions verruqueuses cutanées.

En endo-buccal, on retrouve deux plages leucoplasiques au niveau des vermillons des lèvres supérieure et inférieure, supra-centimétriques, d’aspect jaunâtre, bien délimitées, homogènes en surface.

Aucune atteinte de l’état général ni aucune adénopathie n’ont été retrouvées.

La biopsie/exérèse sans marge des deux lésions a été réalisée et le diagnostic anatomopathologique a été celui d’un papillome kératosique probablement d’origine virale, sans dysplasie associée. Le typage HPV demandé est revenu positif à HPV16. 

Une semaine après l’exérèse de ces deux lésions, une récidive a été constatée.

Après concertation avec des ORL spécialisés en cancérologie cervico faciale, un suivi régulier, tous les 4 mois, a été instauré en vue de suivre l’évolution de ces lésions orales rares à HPV16 à risque de transformation maligne.

Discussion :

L’association entre une infection à HPV16 et un carcinome épidermoïde des voies aéro-digestives supérieures et principalement celui de l’oropharynx est retrouvée dans la littérature. (3)

La démarche diagnostique ainsi que la prise en charge de lésions de la sphère oro-faciale nécessite un examen global endo-buccal mais également cutané. Aussi, une collaboration avec des dermatologues semble primordiale afin de poser un diagnostic plus précoce et plus fiable.

Conclusion :

Les lésions orales à HPV16 sont des lésions pré cancéreuses rares. Elles nécessitent un diagnostic précis et un suivi permettant une prise en charge précoce de toute transformation maligne.

Bibliographie :

1.         Bouvard V et al. Lancet Oncol. avr 2009;10(4):321‑2.

2.         Giuliano AR et al. JAMA Otolaryngol Neck Surg. 1 sept 2023;149(9):783.

3.    Nauta IH et al. Int J Cancer 2021;149(2):420-430.


Antoine BRUNEAU (Paris), Ihsene TAIHI
00:00 - 00:00 #41028 - PO28 Une revue des options thérapeutiques pour le traitement du granulome central à cellules géantes.
Une revue des options thérapeutiques pour le traitement du granulome central à cellules géantes.

Introduction:

Le granulome central à cellules géantes (GCCG) est une lésion intra-osseuse bénigne mais localement agressive, plus fréquente dans la mandibule et chez les femmes.

Le granulome central agressif à cellules géantes se caractérise par un développement rapide, une résorption et un déplacement des dents, une asymétrie faciale et une perforation des os corticaux. Les lésions présentent une expression accrue de RANKL, entraînant l'activation de cellules géantes de type ostéoclastes.

Traditionellement, la prise en charge consistait en un curetage chirurgical ou une resection en bloc. Récemment le traitement a évolué avec l'essai de médicaments tels que le dénosumab, un inhibiteur monoclonal de RANKL, la calcitonine, les bisphosphonates ou les corticostéroïdes.

Cette revue a comparé les interventions non chirurgicales.

 

 

Matériels et méthodes:

Une revue littéraire a été effectuée pour examiner les approches alternatives pour traiter le granulome central agressif à cellules géantes. Des revues systématiques et des études individuelles ont été incluses.

La calcitonine, l'interféron, les corticostéroïdes, les bisphosphonates et le dénosumab ont tous été suggérés dans la littérature dans la prise en charge de cette condition.

Une étude comparative de l'utilisation de ces médicaments, des résultats suivant leur utilisation et du taux de récidive a été réalisée.

 

Résultats et discussion:

Le granulome central agressif à cellules géantes présente une expression accrue de RANKL, entraînant l'activation de cellules géantes de type ostéoclastes. La base du traitement pharmacologique de cette maladie est que les médicaments inhibent l'activité ostéoclastique, inhibent la résorption osseuse et favorisent la guérison.

La calcitonine a donné des résultats variés. Cependant, la FDA américaine a déconseillé son utilisation. Les corticoïdes ont montré des résultats efficaces et rapides. Cependant, des effets secondaires systémiques et une hypercalcémie de rebond ont été rapportés. Les bisphophonates sont généralement bien tolérés avec des effets secondaires minimes. Le dénosumab a été utilisé dans plusieurs pays. Les résultats ont été positifs. Cependant, la dose thérapeutique et la durée varient considérablement selon les études.

Ces médicaments peuvent également entraîner des effets secondaires en raison de leur longue demi-vie et augmenter le risque d’ostéonécrose de la mâchoire liée à leur utilisation.

 

Conclusion:

La prise en charge pharmacologique du granulome central à cellules géantes a donné des résultats prometteurs. Cependant, il y a eu des incohérences et différences dans le choix du médicament, le mode d'administration et la posologie, ainsi que la durée du traitement. Des recherches plus approfondies et un suivi plus long sont nécessaires.

 

1. Schreuder W.H et al. J Cranio-Maxillo-Fac Surg. 2017; 45: 232-243

2. Schreuder WH et al. Eur J Cancer. 2022 Nov;175:263-273

3. Pogrel MA et al. Int J Oral Maxillofac Surg. 2021 Aug;50(8):1019-1022


Delia SMYTH (Leeds, Royaume-Uni)
00:00 - 00:00 #41030 - PO29 Fréquence du canal mandibulaire accessoire dit rétro-molaire en chirurgie orale : Résultat préliminaire d’une étude clinique rétrospective.
Fréquence du canal mandibulaire accessoire dit rétro-molaire en chirurgie orale : Résultat préliminaire d’une étude clinique rétrospective.

La littérature rapporte peu d’études anatomiques ou cliniques mentionnant l’existence d’un canal mandibulaire accessoire rétro-molaire, émergeant en arrière de la dent de sagesse, historiquement connu sous le nom de canal de Robinson, du nom de son découvreur en 1906. L’abord chirurgical permettant l’ablation des troisièmes molaires mandibulaires incluses, permet de le détecter, notamment lorsqu’un saignement artériolaire émanant de cette zone survient, voire perturbe le cours de l’intervention au point de susciter la curiosité sur la prévalence de son existence.

L’objectif de cette étude clinique rétrospective est de déterminer la fréquence du foramen rétro-molaire (RMF) (par extension le canal rétro-molaire) grâce à une cohorte de 3688 patients opérés des dents de sagesse mandibulaires sur près de 8 ans, entre le 20/06/2016 et le 31/12/23, par le même opérateur, afin de préciser si cette variation anatomique est considérée comme rare (inférieure à 1%), non négligeable (entre 1 et 10%) ou commune (supérieure à 10%).

Le résultat préliminaire de cette étude dénombre un signalement de 68 pédicules rétromolaires répertoriés, soit une prévalence de 1,84%. Parmi les 68, 9 sont bilatéraux, soit 13,24%.

Le pourcentage retrouvé ne peut être comparé à celui d’autres études cliniques car on ne retrouve pas d’études de telle cohorte à ce sujet dans la littérature, il peut néanmoins être rapproché de l’étude anatomique sur mandibule sèche dirigée récemment par le même auteur. La prévalence du foramen rétro-molaire retrouvée dans l’étude anatomique était de 17,2%, ce qui était comparable à la littérature. Son repérage sur l’os sec et celui in vivo révélé par un saignement artériolaire inconstant, n’ont rien à voir, le premier ayant fait l’objet d’une étude systématique, le second ayant fait l’objet d’un signalement par l’opérateur lors de sa découverte fortuite. La différence de prévalence entre ces deux études peut notamment s’expliquer par la difficulté de détection des pédicules de diamètre inférieur à la moyenne (diamètre moyen mesuré à 1,26mm dans l’étude sur mandibule sèche), qui peuvent passer inaperçu à l’œil nu. Il convient de qualifier ce résultat préliminaire comme une fréquence « non négligeable » (entre 1% et 10%), pouvant néanmoins constituer un risque anatomique réel lors de la chirurgie.  


Victoire LASSAUX (Montpellier), Elisa DONADON, Farid MEDJAHED, Guillaume CAPTIER, Carle FAVRE DE THIERRENS
00:00 - 00:00 #41035 - PO30 Apport de la tomographie volumique à faisceaux coniques dans l'estimation de l’âge : approche expérimentale.
Apport de la tomographie volumique à faisceaux coniques dans l'estimation de l’âge : approche expérimentale.

Introduction :

Au fil des récentes années, un éventail de techniques s'appuyant sur l'analyse dentaire a émergé dans la documentation scientifique pour l’estimation de l’âge des individus. Les dents, étant parmi les vestiges humains les plus résilients après le décès, se révèlent être un indicateur remarquable du processus de vieillissement.

En effet, l’apposition de dentine secondaire est responsable de la diminution du volume de la cavité pulpaire liée au vieillissement. L’objectif de cette étude consiste à évaluer une méthode d’estimation de l’âge dentaire chez l’humain basée sur le rapport entre le volume pulpaire et le volume total de la dent correspondante, calculé sur des reconstructions issues d’un examen Cône beam.

Matériel et méthode :

L’étude a été réalisée sur 80 dents déjà extraites. Les dents ont été choisies de façon qu’elles soient indemnes de pathologies, sans traitement et avec un apex fermé. Pour chaque dent, l’âge réel et le sexe du patient ont été noté.

Pour pouvoir réaliser l’examen Cône beam, deux modèles expérimentaux ont été créés : Chaque modèle est composé de deux arcades fixées l’une sur l’autre. Chaque arcade comporte entre 18 et 22 dents fixées par de la cire sur une plaque en résine acrylique.

L’acquisition radiologique a été réalisée à l’aide d’appareil Gendex GxDP-700

Les images DICOM ont été importées dans un logiciel de modélisation 3D MIMICS® 17.0 qui permet de calculer le volume total et le volume pulpaire des dents en mm3.

L’analyse a été ensuite faite à l’aide du logiciel Statistical Package for the Social Science Software SPSS

Résultats :

La comparaison entre les hommes et les femmes montre une différence statiquement non significative (p > 0,05). La corrélation linéaire entre le rapport radiographique volume pulpaire sur volume total de la dent et l’âge réel est faible pour les incisives inférieures (r=-0,49), modérée pour les incisives supérieures (r=-0,72) et les canines (r=-0,73) et forte pour les prémolaires(r=-0,90). L’erreur absolue moyenne calculée entre l’âge réel et l’âge estimé varie entre 11,3 ans pour les canines et 5,88 ans pour les prémolaires.

Discussion 

La variabilité de l’âge expliquée par le rapport des volumes est indépendante du sexe, et la plus forte corrélation a été obtenue avec les prémolaires avec un coefficient de corrélation (r) de (-0,90). Cette étude préliminaire donne des résultats intéressants. Ainsi, pour augmenter la précision de la méthode, il serait utile d’augmenter la taille de l’échantillon (pour chaque type de dents et en fonction des tranches d’âge). Cela permettrait aux odontologistes et aux médecins légistes d'utiliser la présente méthode dans l'estimation de l'âge en étant une technique objective.

 

Conclusion :

En consolidant ces résultats, le cône beam pourrait devenir une technique standardisée pour l'estimation de l'âge, offrant ainsi une contribution significative à la médecine légale.


Rawia ELJAZIRI (Monastir, Tunisie), Nawres GHADHAB, Manel GHARBI, Rym KAMMOUN, Imen CHAABANI, Touhami BEN ALAYA
00:00 - 00:00 #41036 - PO31 Ablation mini-invasive de mésiodens inclus anastrophiques par piézochirurgie et ostéosynthèse de l'épine nasale antérieure.
Ablation mini-invasive de mésiodens inclus anastrophiques par piézochirurgie et ostéosynthèse de l'épine nasale antérieure.

Lors de l’ablation d’une dent incluse, la chirurgie peut être invasive si elle affecte le volume osseux et peut endommager les structures anatomiques environnantes. La piézochirurgie est une technique mini-invasive intéressante en raison de la finesse et de la précision du trait de coupe en comparaison à un abord réalisé à l’aide de fraises conventionnelles.

 

Les auteurs ont présenté́ les cas d’une jeune fille et d’un jeune homme de treize et seize ans respectivement, adressés par leur orthodontiste pour l'extraction d'un mésiodens haut situé dans le volume de l’épine nasale antérieure et dirigé vers les fosses nasales. L'épine nasale antérieure (ENA) a été sectionnée en V à la piézochirurgie, à distance des racines des incisives adjacentes, puis luxée pour permettre l’avulsion de l’odontome sans risque de fuite dans les fosses nasales, et ensuite repositionnée bord à bord à l’aide d’une vis d’ostéosynthèse bicorticale.

Les suites postopératoire ont été simples.

 

Cette technique a permis de préserver tant le volume osseux de l’ENA, que la muqueuse nasale adjacente. La muqueuse nasale et son périoste déplacés avec l’ENA sans être lésés, grâce à ce protocole, ont contribué à la trophicité́ et à la cicatrisation de l’ENA après contention, et enfin, à sa consolidation. L’accès au mésiodens a permis l’avulsion de celui-ci sans risque d’une fuite redoutée dans les fosses nasales du fait de son orientation anastrophique. La finesse du trait de coupe par piézochirurgie a permis, outre le replacement exact de l’ENA et son ostéosynthèse ad integrum, d’éviter également le risque de modification de la projection du nez si l’ENA contenant le mésiodens avait dû être conventionnellement fraisée pour l’atteindre.

 

Takadoum et al ont décrit une technique mini-invasive utilisant la piézochirurgie pour l’ablation d’un mésiodens anastrophique haut situé sous les fosses nasales d’une patiente opérée par le dernier auteur de la présentation de ces deux nouveaux cas cliniques ; cas cliniques qui viennent confirmer l’intérêt de la technique originale et innovante préalablement présentée par Takadoum et al.

 

[1] : Takadoum S J Oral Med Oral Surg 2018;24:192-195


Quentin LEGENDRE, Louis BOUCHET (Montpellier), Elisa DONADON, Dimitri PASCUAL, Carle FAVRE DE THIERRENS
00:00 - 00:00 #41037 - PO32 APPORT DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (IA) EN CHIRURGIE ORALE.
APPORT DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (IA) EN CHIRURGIE ORALE.

L’intelligence artificielle prend une place croissante dans notre quotidien. Elle a pour but de reproduire les quatre capacités cognitives humaines qui sont « percevoir », « comprendre », « agir » et « apprendre ». Elle repose sur deux concepts, l’apprentissage machine (AM) (machine learning ou apprentissage automatique) et l’apprentissage profond (AP) (deep learning).

Les développements récents de l’IA ont été intégrés dans de nombreux domaines d'activité, dont celui de la santé. En chirurgie orale, les applications potentielles de l’IA sont nombreuses, elles peuvent aller de l’analyse des acquisitions d’imagerie au traitement des données des dossiers médicaux en passant par l’aide au diagnostic, ou encore l’assistance opératoire.

Ces différents progrès technologiques de l’IA devraient encore s’intensifier dans les prochaines années.

Ce travail a pour objectif de  décrire les différentes applications de l’IA en chirurgie orale et de déterminer  les enjeux entourant le développement de ces nouveaux outils, afin d’aider les praticiens à mieux cerner cette nouvelle approche.

 

 

 

 


Salma ADNANE (Casablanca, Maroc), Ihsane BEN YAHYA
00:00 - 00:00 #41038 - PO33 Fibrome ossifiant périphérique géant de la mandibule : Un cas clinique rare.
Fibrome ossifiant périphérique géant de la mandibule : Un cas clinique rare.

Introduction : Le fibrome ossifiant périphérique (POF) est une excroissance gingivale bénigne localisée, réactive et rare. Le POF est généralement de petite taille, il mesure < 2 cm de diamètre, et atteint rarement des tailles importantes. Le but de ce travail était de présenter un cas rare de fibrome ossifiant périphérique géant au niveau de la mandibule mesurant > 2 cm de diamètre, diagnostiqué à tort comme un myxome périphérique.

Observation clinique : Il s’agit d’une patiente âgée de 42 ans avec un déficit mental léger, qui s’est présenté au service d’odontologie chirurgicale pour une masse gingivale asymptomatique mesurant 6 × 4 cm de diamètre, à croissance lente, intéressant la région antérieure et postérieure gauche de la mandibule et évoluant depuis plus de deux ans. La biopsie chirurgicale a révélé un myxome périphérique. Puis, la lésion a été traité par exérèse chirurgicale. L’examen histopathologique final a révélé un fibrome ossifiant périphérique.Discussion : Ce rapport de cas montre que le POF peut atteindre des dimensions importantes pouvant contribuer à des problèmes occlusaux. Le diagnostic de POF repose sur les caractéristiques cliniques et radiographiques. L'examen histopathologique de la biopsie peut poser un diagnostic erroné de la lésion, le diagnostic final repose donc sur l'examen histopathologique de la lésion excisée complètement.

Conclusion : Le POF est généralement petit, mais peut atteindre une taille plus grande. L'examen histopathologique de l'ensemble de la lésion est primordial pour poser un diagnostic final.


Rajae EL GAOUZI (Rabat, Maroc), Saliha CHBICHEB
00:00 - 00:00 #41040 - PO34 Les inclusions multiples : Diagnostic et prise en charge.
Les inclusions multiples : Diagnostic et prise en charge.

Introduction : Les inclusions dentaires multiples sont rares et peu décrite dans la littérature scientifique. Les étiologies les plus fréquentes de l’inclusion sont locales. La présence d’inclusions multiples de dents permanentes est aussi corrélée à des syndromes génétiques, à un facteur héréditaire, ou à des pathologies métaboliques ou hormonales. Dans certains cas, aucune étiologie n’est retrouvée.     L’objectif de notre travail est de décrire le diagnostic et les options thérapeutiques des inclusions multiples, en présentant la prise en charge chirurgicale et ortho-chirurgicale d’un cas clinique avec des inclusions multiples.

Observation : Il s’agit d’un patient âgé de 38 ans en bonne état de santé générale, adressé par l’orthodontiste pour la prise en charge d’inclusions dentaires multiples. Le traitement effectué était la traction de la 23-24-25 et de la 13-14-15, et l’extraction de la 43 et la 33.     

  Discussion : Le diagnostic de ces inclusions est non seulement clinique mais aussi radiologique. En effet, à l’examen clinique on retrouve plusieurs signes évocateurs d’inclusions dentaires tel que l’absence de dents, la présence de dents temporaires, la version des dents adjacentes, ou encore la présence de voussures osseuses. Les inclusions multiples seront confirmées par un examen radiologique conventionnel essentiellement la panoramique, et sera complété par une imagerie sectionnelle (Cone beam) afin d’évaluer les rapports des dents incluses avec les structures anatomiques avoisinantes, et de guider l’intervention chirurgicale. Plusieurs options thérapeutiques se présentent pour la prise en charge des inclusions multiples, y compris la traction ortho-chirurgicale, et l’extraction chirurgicale quand la dent est ankylosée ou se trouve dans une position ne permettant pas la traction orthodontique.

Conclusion : Les inclusions dentaires multiples sont rares, ils peuvent être héréditaire ou syndromique. Leur diagnostic est purement clinique et radiographique.


Rajae EL GAOUZI (Rabat, Maroc), Saliha CHBICHEB
00:00 - 00:00 #41041 - PO35 Intérêt du laser dans le traitement pré-prothétique.
Intérêt du laser dans le traitement pré-prothétique.

Introduction : La chirurgie pré-prothétique est une chirurgie des tissus mous ou/et des tissus durs réalisée avant la conception prothétique amovible ou fixe. Elle a pour objectif de corriger les défauts due à l’édentement, et les obstacles anatomiques afin d’assurer une parfaite intégration biologique, mécanique et esthétique des restaurations prothétiques.

Observation : Il s’agit de plusieurs cas cliniques de chirurgie pré-prothétique traitées au service d’odontologie chirurgicale par le laser diode : Freinectomie et approfondissement du vestibule.

Discussion : La chirurgie prothétique comprend la chirurgie de l’os alvéolaire par addition ou par soustraction, et la chirurgie des tissus mous tel que la chirurgie des freins et des brides, la chirurgie des hyperplasies et des hypertrophies, ainsi que l’approfondissement du vestibule. Le traitement laser constitue un traitement innovateur dans la chirurgie pré-prothétique, il est utilisé pour la chirurgie par soustraction des tissus mous et durs. Il permet une meilleure coupe des tissus, et permet d’obtenir une meilleure hémostase, une formation cicatricielle minimale et des suites opératoires simples avec peu d’œdème et de douleur.

Conclusion : Le traitement laser est une évolution dans la chirurgie orale et particulièrement la chirurgie pré-prothétique. Il est de plus en plus utilisé par les chirurgiens oraux vu ses multiples avantages cliniques.


Rajae EL GAOUZI (Rabat, Maroc), Saliha CHBICHEB
00:00 - 00:00 #41043 - PO36 Les complications locales des extractions chirurgicales en postopératoire.
Les complications locales des extractions chirurgicales en postopératoire.

Introduction :

Les extractions dentaires chirurgicales sont des actes courants en chirurgie orale. Elles concernent toutes les dents y compris les dents de sagesse. Malgré les progrès technologiques, à savoir le cone beam et la piezochirurgie, des complications chirurgicales peuvent survenir en postopératoire.

Observation :

Il s’agit d’une série de cas cliniques de complications post-extractionnelles traités au service d’odontologie chirurgicale du centre de consultation et de traitements dentaires du CHU Ibn Sina de Rabat : un cas d’hémorragie, deux cas d’alvéolites et un cas de communication bucco-sinusienne (CBS).

Discussion :

Les complications post-chirurgicales comprennent entre autres les hémorragies, les infections, les communications bucco-sinusiennes et les complications osseuses à savoir les alvéolites sèches, suppurées et les ostéites. Enfin, des complications nerveuses peuvent survenir telle que la lésion du nerf alvéolaire inférieur.

Ces complications peuvent être induites notamment par le non-respect des principes de la chirurgie orale, la méconnaissance de l’anatomie de la cavité orale, et la réalisation d’une extraction chirurgicale traumatique.

Conclusion :

Le chirurgien oral doit être capable de gérer les complications post-extractionnelles. Une évaluation minutieuse du patient, une planification chirurgicale appropriée, des techniques chirurgicales précises et des soins postopératoires adéquats sont essentiels pour réduire les risques de complications et assurer des résultats positifs pour les patients.


Rajae EL GAOUZI (Rabat, Maroc), Karima EL HARTI
00:00 - 00:00 #41050 - PO37 TRANSFORMATION MALIGNE D’UNE HYPERPLASIE VERRUQUEUSE EXOPHYTIQUE.
TRANSFORMATION MALIGNE D’UNE HYPERPLASIE VERRUQUEUSE EXOPHYTIQUE.

Introduction :

L’hyperplasie verruqueuse exophytique est une entité histopathologique rare, de cause inconnue, faisant partie des lésions blanches de la muqueuse buccale. Cette entité se caractérise principalement par son évolution progressive et sa possible transformation vers un carcinome verruqueux ou un carcinome épidermoïde.

Observation :

Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 70 ans reçue en consultation au service de Médecine Orale et Chirurgie Orale du Centre de Consultations et de Traitements dentaires de Casablanca pour une lésion apparue il y’ a quelques semaines au niveau du secteur antéro-maxillaire augmentant progressivement de volume.

La patiente était suivie depuis 14 ans au service pour un lichen plan verruqueux siégeant au niveau de la zone postérieure du palais qui s’est transformé en carcinome épidermoide invasif opéré et traité.

L’examen clinique endo-buccal révèle la présence d’une masse exophytique, de 3 x 4 cm, verruqueuse épaisse, blanchâtre et ulcérée par endroit,  localisée au niveau de la gencive du maxillaire antérieur en regard du secteur incisivo-canin. La lésion n’était pas douloureuse, ne présentait pas d’induration à la base ni de saignement au contact.

L’examen radiologique était sans particularités.

Une biopsie a été réalisée, l’examen histopathologique de la pièce opératoire a montré un revêtement malpighien hyperplasique papillomateux sans désorganisation cyto-architecturale et présentant  une hyperkératose orthokératosique, évoquant une hyperplasie verruqueuse.

Un suivi clinique et histopathologique régulier a été instauré.

2 ans plus tard, une augmentation rapide du volume de la lésion ainsi que des douleurs rapportées par la patiente ont conduit à la réalisation d’une autre biopsie. L'examen anatomopathologique a conclu à un carcinome épidermoide in situ.

La patiente a été adressée au service de chirurgie maxillo-faciale en vue d’une prise en charge qui a consisté en une chirurgie associée à un curage ganglionnaire et à une radiothérapie.

 

Discussion :

L’hyperplasie  verruqueuse est une entité de cause non identifiée, avec une évolution possible vers la malignité. Les aspects cliniques et histologiques sont très variés, non spécifiques, allant d’une simple plaque blanche à un aspect verruqueux extensif.

Les sites les plus communément signalés étaient la gencive et la muqueuse alvéolaire.

Le diagnostic précoce reste difficile dans les stades initiaux, car il peut être compatible avec de nombreux diagnostics de lésions blanches orales. L’instauration d’une surveillance rapprochée clinique et histologique avec des biopsies régulières fait partie intégrante du suivi et représente la clé pour le dépistage de toute transformation maligne.

 

 


Salma ADNANE (Casablanca, Maroc), Kaoutar EL KHALIFA, Ihsane BEN YAHYA
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"Mercredi 05 juin"

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PO03
00:00 - 00:00

Posters : La chirurgie orale au coeur des spécialités

00:00 - 00:00 #38978 - PO38 LE CARCINOME VERRUQUEUX LINGUAL : A PROPOS D’UN CAS.
LE CARCINOME VERRUQUEUX LINGUAL : A PROPOS D’UN CAS.

Introduction : Le carcinome verruqueux est une variété rare, bien différenciée et non métastatique du carcinome épidermoïde. Il s’agit d’une tumeur à croissance lente et localement agressive. L’approche chirurgicale est le traitement de choix associé à un suivi, pour éliminer précocement les récidives fréquentes dans ce type de pathologie.

Matériel et méthodes : Nous rapportons un cas de carcinome verruqueux lingual recensé à hôpital central de l’armée.

Résultats : il s’agit d’une femme âgée de 59 ans consultant pour une masse végétante siégeant sur le bord latéral gauche de langue, ayant augmentée de volume durant une année et devenant très gênante. Une exérèse de la totalité de la tumeur a été réalisée avec des marges saines comme le témoigne l’examen histologique, qui confirme le diagnostic d’un carcinome verruqueux.

Discussion : La stratégie thérapeutique des carcinomes verruqueux est difficile à préciser car elle dépend surtout de l’âge et de l’état général des patients, mais également de l’aspect clinique des lésions et de leur étendue.  Dans le cas présenté, L’approche conservatrice semble être raisonnable, d’autant plus qu’aucune récidive n’a été constatée après deux ans de suivi.

Conclusion : le cas exposé met le point sur les caractéristiques anatomo-cliniques particulières de cette tumeur maligne, discute l’indication et la pertinence de l’approche conservatrice du traitement.


Djalel AOUADI (alger, Algérie), Elhadi BOUALI, Farouk GHEZAL, Saleh ASSAS
00:00 - 00:00 #39000 - PO39 Sinusite maxillaire et kyste dentigère : à propos d’un cas.
Sinusite maxillaire et kyste dentigère : à propos d’un cas.

L’objectif de ce travail est de présenter un cas clinique où le traitement dentaire seul était suffisant pour gérer une sinusite maxillaire en rapport avec un kyste dentigère d’une dent de sagesse ectopique intra sinusienne.

Les sinusites maxillaires, sont définies par une atteinte inflammatoire de la muqueuse sinusienne. L'origine dentaire constitue un pourcentage non négligeable, environ 10% à 40 % des sinusites maxillaires (1), voire plus de 70% dans une autre étude (2).  

 

La sinusite maxillaire odontogène peut avoir plusieurs étiologies. Le kyste dentigère est un kyste odontogène lié à une anomalie de développement de l’organe dentaire, Ce sont les plus fréquents des kystes odontogènes (3).  Le kyste dentigère représente une des étiologies dentaires de la sinusite maxillaire. 

La majorité des kystes dentigères sont cliniquement asymptomatiques et découverts fortuitement sur des radiographies lors de soins dentaires de routine (3,4). 

Le cas présenté dans notre travail met en évidence un kyste dentigère expansif intra-sinusien en rapport avec une dent de sagesse maxillaire gauche ectopique compliqué d’une sinusite maxillaire, découvert fortuitement sur un cliché panoramique demandé devant un écoulement purulent suite à l’extraction de la deuxième molaire maxillaire gauche. Le patient a bénéficié d’une extraction de la dent de sagesse ectopique qui a permis une résolution complète de la sinusite maxillaire.  

Conclusion : le traitement dentaire était efficace à lui seul pour gérer une sinusite maxillaire odontogène en rapport avec un kyste dentigère d’une dent de sagesse ectopique.  


Yazid BADI (alger, Algérie), Zahia BOUDAOUD
00:00 - 00:00 #39125 - PO40 Effets de la musicothérapie réceptive en chirurgie orale : données actuelles.
Effets de la musicothérapie réceptive en chirurgie orale : données actuelles.

Introduction

L’anxiété liée aux soins dentaires affecte en moyenne 15,3% des adultes (Silveira 2021) et 6 à 75% des enfants et adolescents (Grisolia 2021). La musicothérapie est une des spécialités reconnues de la psychothérapie, souvent intégrée à l’art thérapieCette thérapeutique a été évaluée et s’est développée de façon marquante ces dernières années en odontologie.

Méthode

Une revue de la littérature a été réalisée sur la période de 2014 à 2023, avec une recherche sur la banque de données PubMed en croisant les mots-clés : dental treatmentdental extractionmusic therapy et dental anxiety

Résultats

Selon la revue systématique et méta-analyse de Tan et al. (2023), la musicothérapie réceptive per opératoire diminue le niveau d’anxiété dentaire, évaluée par l’échelle d’“anxiété dentaire” Corah modifiée. Elle diminue par ailleurs la fréquence cardiaque, la pression artérielle (diastolique et systolique), la température corporelle et le taux de cortisol salivaire, hormone du stress. En chirurgie orale le modèle expérimental le plus utilisé dans les essais cliniques est l’extraction des dents de sagesse incluses avec une anxiolyse plus marquée à la fréquence de 432 Hz (Aravena 2020).

Discussion

Les données actuelles de la littérature tendent à montrer l’efficacité de la musicothérapie réceptive sur le stress engendré par les soins dentaires et la chirurgie orale ; le mécanisme de cet effet repose sur une action inhibitrice du système nerveux autonome sympathique (Yamashita 2019). A notre connaissance, en chirurgie orale il n’y a pas d’essais clinique publié réalisé en cross over (le patient est son propre témoin) évaluant l’effet anxiolytique de la musicothérapie. La méthodologie en cross over assure une plus grande sensiblité de la comparaison et répond au biais des variations neuropsychiques inter individuelles. 

Conclusion

Les essais cliniques récents ont montré que la musicothérapie réceptive peut être utilisée comme anxiolytique lors de traitements dentaires, améliorant le confort opératoire des patients. Des essais réalisés en cross over permettraient de confirmer ces données en chirurgie orale.

 

Aravena PD et al. J. Appl Oral Sci Rev, 2020 ; 28 :e20190601

Grisolia B et al. Int J Paediatric Dent, 2021 ; 31 :168-83

Silveira ER et al. J Dent 2021, 108:103632.doi.10.1016

Tan et al. Medicina-Kaunas 2023 ; 20;59(2) :209

Yamashita K  J Oral Maxillofac Surg 2019, 77(6) :1153


Alp ALANTAR, Sarah AMAR, Baraa SHAMSI (NANTERRE), Ines BENLEKHAL, Alex CLEMENT, Marion RENOUX
00:00 - 00:00 #39648 - PO41 Cardiotoxicité chimio-induite et son impact en pratique odonto-stomatologique.
Cardiotoxicité chimio-induite et son impact en pratique odonto-stomatologique.

Outre leur action antitumorale, les anticancéreux exercent des effets secondaires sur les tissus sains de l’organisme. Si certains effets délétères sont communs à la plupart des antimitotiques (nausées, vomissements, aplasie médullaire, alopécie), les effets indésirables au niveau cardiaque sont surtout l’apanage de quelques agents, notamment les anthracyclines. Leur usage est toutefois limité par une toxicité cardiaque très tôt reconnue, et dont le corollaire est un risque d’insuffisance cardiaque (IC) (Potier 2016, Zhang 2022).

   Une femme âgée de 44 ans aux antécédents de carcinome mammaire droit traité par chimiothérapie pendant 3 ans, présentant de multiples localisations secondaires osseuses squelettiques et crâniennes s’est présentée à  notre consultation pour une tuméfaction crestale mandibulaire gauche post-extractionnelle. L’examen clinique endobuccale révèle une tuméfaction molle, bien limitée et indolore à la palpation, siégeant sur la crête alvéolaire dans la région présumée molaire gauche, recouverte d’une muqueuse de couleur rouge violacée apparue 3 mois après une extraction dentaire. La TDM maxillo-faciale a révélé la présence de lésion lytique hétérogène mandibulaire avec multiples adénopathies cervicales. Le diagnostic de métastase mandibulaire d’un carcinome mammaire a été posé. L’évaluation de son état général a permis, par ailleurs, de diagnostiquer une cardiomyopathie toxique à fonction systolique diminuée induite par la chimiothérapie anti-cancéreuse représentée par les anthracyclines, conduisant à une IC irréversible.

Dans cette observation clinique, le diagnostic de métastase mandibulaire d’un carcinome mammaire a été évoqué à la première consultation car les carcinomes glandulaires sont connus pour leurs tropisme osseux . Ce qui représente une particularité dans le cas présenté, c’est  la découverte de l’ateinte cardiaque secondaire à chimiothérapie anti-cancéreuse et notamment  les anthracyclines. Ces derniers sont des antimitotiques qui ont été utilisées avec succès             dans    le traitement de diverses hémopathies et tumeurs solides comme les carcinomes mammaires. Leur usage est toutefois limité par la survenue d’une toxicité cardiaque, bien que rare, décrite pour la première fois en 1975, et dont le corollaire est un risque d’IC qui peut conduire à des complications graves et mettre en jeu le pronostic vital à court terme (choc cardiogénique) (El Alouani 2012). La cardiotoxicité cumulative peut apparaître au cours du traitement  ou des semaines voire des années après la fin de celui-ci.

 Le risque de cardiotoxicité chez les patients sous chimiothérapie doit susciter notre attention, d’où l’intérêt de réaliser un bilan cardiologique à la recherche d’une cardiopathie sous-jacente afin d’assurer une meilleure évaluation des patients à risque et limiter les complications létales.


Cherifa Faiza TABETI BENTAHAR, Nor El Houda DRIZI, Mehdi OULD HAMMOU, Souad BENAOUF (Oran, Algérie)
00:00 - 00:00 #39680 - PO42 Statut bucco-dentaire des malades présentant une sclérose en plaques au CHU d’Oran Algérie.
Statut bucco-dentaire des malades présentant une sclérose en plaques au CHU d’Oran Algérie.

La sclérose en plaque (SEP), maladie inflammatoire chronique et auto-immune du système nerveux central est la première cause de handicap non traumatique chez le sujet jeune [Ayoglu 2016]. Aujourd’hui, elle affecte plus de 2.8 millions de personnes dans le monde, débutant entre 20 et 40 ans et touche deux à trois fois plus de femmes [King 2020]. Cependant, contrairement aux attentes, la progression de la maladie et la neuro-dégénérescence sont plus rapides chez les hommes [Voskuhl 2012]. Elle peut s’exprimer sous trois formes : la forme récurrente-rémittente, la forme secondairement progressive et la forme primaire progressive. Les manifestations cliniques systémiques sont très variées et de nombreuses études leur ont été consacrées contrairement aux manifestations cliniques bucco-dentaires qui n’existent que peu dans la littérature. Notre étude avait pour objectif de décrire le statut bucco-dentaire des patients atteints de SEP dans une population de l’Ouest et du Sud-Ouest Algériens. Il s’agit d’une étude descriptive transversale observationnelle menée de Novembre 2021 à Avril 2022 au service de neurologie au sein du Centre Hospitalo-Universitaire d’Oran, Algérie. Deux cent cinq patients présentant une SEP ont été colligés dont 159 femmes et 46 hommes. L'âge moyen était de 39,83 ans avec des extrêmes allant de 13 à 73 ans. Seulement quatorze patients étaient tabagiques. Cinquante-quatre patients présentaient au moins une comorbidité. Cinquante-neuf patients ont déclaré des signes de paresthésie faciale. Quatre-vingt-sept patients ont révélé qu’ils souffraient de dysphagie. Cent vingt-huit patients présentaient une hygiène bucco-dentaire moyenne. L’inflammation gingivale était de modérée à importante chez 55 % des patients examinés. L’indice CAO moyen des patients examinés était de 13,3 avec trente-cinq patients ayant au moins une obturation à l’amalgame. Cent quarante-neuf patients ont reçu au moins un traitement dentaire dont la plupart, des extractions. Soixante-dix-huit patients présentaient une sécheresse buccale. Les résultats de notre étude suggèrent que le personnel de santé doit être conscient de l’importance du maintien de l’hygiène bucco-dentaire et son rôle à motiver le patient à consulter plus souvent le médecin dentiste. Ce dernier doit prendre en considération la déficience fonctionnelle des patients atteints de SEP en facilitant l’accès au cabinet dentaire. Il doit être préventif afin d’éviter l’installation les maladies dentaires et parodontales et enfin le médecin dentiste doit connaître la maladie, le traitement et les risques auxquels il fera face lors de la prise en charge odonto-stomatologique d’un patient atteint de SEP. 


Cherifa Faiza TABETI-BENTAHAR (Oran Algérie, Algérie), Amina CHENTOUF, Souad BENAOUF, Ahlam KHERROUBI, Meriem MAHMOUDI, Hiba Chaimaa MELKI
00:00 - 00:00 #40202 - PO43 Évaluation d’une technique originale d’autotransplantation dentaire : une étude rétrospective et proposition d’un protocole.
Évaluation d’une technique originale d’autotransplantation dentaire : une étude rétrospective et proposition d’un protocole.

Objectifs L'autotransplantation dentaire (ATD) réussie nécessite une préservation du ligament alvéolo-dentaire (LAD) sur les dents donneuses et une bonne vascularisation du site receveur pour garantir le maintien du volume osseux alvéolaire grâce à la stimulation physiologique du LAD. Cette étude rétrospective vise à évaluer le taux de survie et de succès d'un protocole original en deux temps qui utilise la double stimulation parodontale et une réplique 3D de la dent transplantée (DT) pour favoriser la réparation ligamentaire et prévenir l'ankylose et la résorption radiculaire.

Matériels & Méthodes Tous les patients consécutifs suivis au pôle d’Odontologie de Rennes et ayant subi une ATD en deux temps chirurgicaux avec une double stimulation parodontale et l’utilisation d’une réplique 3D de la dent donneuse entre 2017 et 2022 ont été invités à un examen clinique et radiographique de suivi. En premier lieu, les taux de survie ont été calculés sur la base d’une enquête téléphonique. Dans un second temps, un examen de suivi clinique et radiologique a permis de calculer le taux de réussite.

Résultats – Vingt-deux dents chez 20 patients ont été transplantées au cours de la période d’étude. Tous les patients ont été contactés avec succès et interrogés par téléphone. L’âge moyen au moment de la chirurgie était de 15,5 ± 3,5 ans. Sur ces 22 DT, 21 étaient encore en fonction et 1 avait été extraite, ce qui donnait un taux de survie de 95,5% après un suivi moyen de 25,2 ± 14,3 mois. Sur les 21 DT admissibles à l’analyse de succès, le suivi clinique et radiologique a montré un taux de réussite de 90,5% avec un LAD normale et aucune ankylose.

Conclusion – Le protocole d'ATD utilisé a montré un taux de survie et de succès très satisfaisant à moyen terme. Cette étude suggère que ce protocole standardisé potentialise la cicatrisation du LAD et peut être un traitement viable et prédictible dans la pratique clinique actuelle, en particulier lorsqu'un traitement orthodontique est nécessaire. 


Amira HADJI (QATAR), Gérard BADER
00:00 - 00:00 #40269 - PO44 Syndrome de Gougerot-Sjögren: connaissances actuelles et prise en charge au cabinet dentaire.
Syndrome de Gougerot-Sjögren: connaissances actuelles et prise en charge au cabinet dentaire.

Syndrome de Gougerot-Sjögren: connaissances actuelles

et prise en charge au cabinet dentaire

 

Azzouz Y*, Abidi S*, Chbicheb S**,

* Service d’Odontologie Chirurgicale, Faculté Internationale de médecine dentaire, Université Internationale de Rabat-Maroc

**Service d’Odontologie Chirurgicale, Faculté de médecine dentaire, Université Mohamed V de Rabat- Maroc

 

Le syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) est une maladie auto-immune caractérisée par une dégénérescence progressive des glandes exocrines, aboutissant à une sécheresse des muqueuses et des conjonctives (syndrome sec). Histologiquement, ce syndrome se manifeste par un infiltrat lymphocytaire des tissus exocrines et la présence d’auto-anticorps (spécifiques ou non) dans le sérum. (Picone 2006)

La MS touche plus fréquemment les femmes que les hommes (9/1). Le pic de fréquence se situe vers l’âge de 50 ans. Le syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) peut survenir seul, il s’agit d’un SGS primaire, ou en association avec d’autres maladies auto-immunes systémiques (polyarthrite rhumatoïde, lupus érythémateux disséminé) on parle alors de SGS secondaire. (Devauchelle-Pensec 2023)

Il est généralement accepté que l'immunité innée et acquise joue un rôle crucial dans le déclenchement et la progression des maladies. Cependant, malgré les progrès significatifs dans la recherche, les mécanismes responsables de cette activation du système immunitaire demeurent mal compris. 

La définition du syndrome de la glande salivaire (SGS) a longtemps été entravée par l'absence de critères diagnostiques précis, entraînant des prévalences variables en raison de différentes interprétations. Depuis 2002, l'adoption de critères européens modifiés vise à unifier et à clarifier la compréhension du SGS, contribuant ainsi à réduire les divergences diagnostiques. (Vitali 2002)

Les manifestations cliniques du syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) sont principalement caractérisées par une prévalence élevée de l'atteinte oculaire et buccale, observée chez environ 90 % des patients atteints. Les signes buccaux se manifestent principalement par une xérostomie, qui représente le symptôme prédominant de l'altération des glandes salivaires. Le médecin dentiste est donc en première ligne pour diagnostiquer et prendre en charge cette pathologie.

Le traitement du syndrome de Gougerot-Sjögren est ajusté en fonction de la gravité des symptômes. La plupart des patients ayant un SGS ne requièrent qu’un traitement local pour le syndrome sec.

 

 

Picone O, Alby C, Frydman R, Mariette X. Syndrome de Gougerot[1]Sjögren en gynécologie obstétrique. Revue de la littérature. J Gynecol Obstet Biol Reprod 2006;35:169-75.

V. Devauchelle-Pensec et al. French national diagnostic and care protocol for Sjögren’s disease. La Revue de médecine interne 44 (2023) 423–457

Vitali C et al. Classification criteria for Sjogren's syndrome: a revised version of the European criteria proposed by the

American-European consensus group. Ann Rheum Dis 2002;61:554-8.


Youssra AZZOUZ (rabat, Maroc), Soukaina ABIDI, Saliha CHBICHEB
00:00 - 00:00 #40630 - PO45 Approche transversale de la chirurgie orale dans le parcours de soins en cancérologie tête et cou : Retour d’expérience.
Approche transversale de la chirurgie orale dans le parcours de soins en cancérologie tête et cou : Retour d’expérience.

Les patients atteints de cancers tête et cou nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire dont la chirurgie orale fait partie. Cette présentation a pour objectif de décrire les rôles de la celle-ci au cœur de ce parcours de soins au niveau de notre territoire. Elle sera illustrée d’exemples.

Le chirurgien oral intervient à l’initiation des parcours en collaborant avec ses correspondants. Il reçoit pour avis des patients avec diverses lésions muqueuses et/ou osseuses. Cela peut aboutir à réaliser des biopsies, dont certaines cancéreuses, d’où découle la réalisation du bilan d’extension. L’élimination des foyers infectieux bucco-dentaires et l’enregistrement numérique et radiologique de la situation initiale du patient est alors effectuée. C’est le cas de Nathalie et d’Anne. Une image radiologique peut également amener l’omnipraticien à demander l’expertise du chirurgien oral comme pour Xavier.

S’en suivent la consultation d’annonce et l’explication des thérapeutiques en fonction du bilan d’extension. Une hospitalisation de jour gradation trouve tout son sens où au moins  trois acteurs de santé différents interviennent pour le patient en vue d’une meilleure coordination des soins.

Le chirurgien oral participe à la réunion de concertation pluridisciplinaire où il échange avec les autres membres pour discuter du plan de traitement proposé. Lors d’anesthésie générale ou de chirurgie d’exérèse carcinologique, le chirurgien oral intervient pour supprimer les foyers infectieux bucco-dentaires, prendre des empreintes et adapter des prothèses faites au préalable. En amont, la CFAO  est une étape essentielle pour l’anticipation de la réhabilitation future et pour un intérêt didactique, comme dans le cas de Geneviève chez qui un modèle 3D avec coloration tumorale a été réalisé afin de montrer la tumeur. Ensuite, vient la période de radiochimiothérapie où le chirurgien-oral a un rôle d’accompagnement, de conseils et de suivi. Durant cette période éprouvante pour le patient, le chirurgien oral peut apporter son expertise dans la gestion des mucites orales. 2 mois après la fin de la radiothérapie et tous les 4 à 6 mois, le chirurgien oral reçoit ces patients pour la surveillance clinique, la prévention bucco-dentaire et la gestion éventuelle des ostéonécroses. Vient la phase de réhabilitation post exérèse carcinologique où le chirurgien-oral peut participer pour améliorer la rétention prothétique à l’aide de conformateurs comme chez Jean-Marc ou Jean-Pierre ou par la mise en place d’implants pour la tenue de prothèse maxillofaciale ou d’épithèse. C’est le cas de Stéphane.

Le développement du numérique et l’approche pluridisciplinaire de soins centrée sur le patient sont primordiaux. La communication, la structuration et l’harmonisation de ces parcours de soins au niveau national permettrait de créer un réseau national de soins structuré au bénéfice des patients.

Le chirurgien oral a donc une diversité de missions dans ces parcours oncologiques.


Adeline BOIRON (Brest), Juliette LE NOAC'H, Tanguy LE MEUR, Vincent JARDEL, Julien PREVOT, Sonia SAHLI-VIVICORSI, Marie ORLIAGUET, Sylvie BOISRAMÉ
00:00 - 00:00 #40700 - PO46 Carcinosarcome de la papille bunoide : à propos d'un cas.
Carcinosarcome de la papille bunoide : à propos d'un cas.

Un homme de 40 ans, sans antécédents ni facteurs de risques, a été adressé car il présentait une tuméfaction muqueuse rétro-incisive maxillaire évoluant depuis 2 mois. L’examen objectivait une lésion de 7 mm de diamètre inflammatoire proliférative dont la muqueuse de recouvrement était partiellement ulcérée (figure 1). La présentation clinique évoquait donc un épulis mais le CBCT retrouvait une alvéolyse en regard, permettant de suspecter un processus tumoral. Une biopsie de l’ulcération a été réalisée sous anesthésie locale. Quelques jours après le geste, la lésion avait retrouvé son volume initial.

L’analyse anatomopathologique a été longue et difficile. L’histologie retrouvait une tumeur maligne fusiforme difficile à classer, composée d'une prolifération pluriloculaire bien délimitée et non encapsulée dans le chorion. Le ki-67 était estimé à 30% ce qui suggère un haut potentiel de prolifération témoignant de l’agressivité locale.

L'étude morphologique et IHC réalisée a permis d'éliminer de nombreuses tumeurs (hématologique, vasculaire, mélanique, musculaire lisse ou striée, myofibroblastique, synovialosarcome, …). La positivité partielle de deux biomarqueurs épithéliaux (cytokératine AE1/AE3 et EMA) nous a conduit à émettre l'hypothèse d'un sarcome fibroblastique.

Le temps nécessaire au retour de l’analyse a permis d’observer la cinétique d’évolution de cette tumeur dont la taille a doublé en deux mois (cf figure 1-2). Compte tenu de l’histologie, une exérèse à minima a été réalisée (cf figure 3-4),

L’examen histologique de la pièce confirmait le diagnostic de carcinosarcome puisqu’on y retrouvait un composant épithélial (non visible sur le premier échantillon), à côté d'un composant myxoïde. À l'IHC, un transcrit de fusion NSMCE2: NUTM1 a été détecté. Cette entité n'a jamais été décrite, il était donc difficile d'anticiper l'évolution de la tumeur.

Le patient s’est vu proposer une chirurgie de reprise ainsi qu’une chimiothérapie adjuvante par CARBO TAXOL (grade D). À 6 mois la cicatrisation est satisfaisante sans signes de récidive. La radiothérapie sera discutée en RCP en fonction de la réponse à la chimiothérapie.


Thomas BAGOURD (Nantes), Sophie LEJEUNE, Julien HAMON, Vincent MAZOUE, Charles LEPINE
00:00 - 00:00 #40755 - PO47 Un neurofibrome maxillaire au cours de la neurofibromatose type 1 : A propos d'un cas.
Un neurofibrome maxillaire au cours de la neurofibromatose type 1 : A propos d'un cas.

Introduction :

La neurofibromatose de type 1 (NF1), ou maladie de Von Recklinghausen, est une maladie génétique autosomique dominante causée par une mutation du gène NF1 sur le chromosome 17, conduisant à l'expression de la maladie. Les manifestations cliniques varient considérablement d'un individu à un autre, allant de formes mineures à sévères, avec des symptômes précoces tels que les taches café au lait et les neurofibromes cutanés. Certaines manifestations buccales, notamment les neurofibromes, sont également observés, et leur transformation maligne peut nécessiter un suivi à long terme et une intervention chirurgicale.

Observation :

Le cas rapporté est celui d’une patiente de 17ans présente la maladie de neurofibromatose type1 dont le diagnostic initial a été posé devant l’apparition clinique de taches café au lait et une masse sous cutanée jugale indolore évoluant depuis 2ans, ainsi la découverte radiologiquement d’une image radioclaire irrégulière à limites nets entourant l’incisive centrale droite et en rapport avec le canal naso-palatin au maxillaire supérieur.

En effet, la patiente s’est présentée au service de pathologie et chirurgie orale pour un déplacement de la dent centrale supérieure droite avec un saignement sulculaire spontané autour de la dent concernée. Après un examen clinique et paraclinique minutieux, les signes observés, étaient évocateurs de NF1, ceci a été confirmé par un examen histopathologique obtenu après excision totale de la lésion au maxillaire supérieur et un test immunohistochimique de la protéine S100 qui est révélé positif.

Discussion :

Les neurofibromes de la cavité buccale, présents dans environ 25% des cas de la NF1, peuvent affecter divers sites, notamment la langue, la gencive et le palais. Ces neurofibromes sont souvent asymptomatiques, couverts par une muqueuse normale. Cependant, lorsqu’ils sont adjacents à un nerf, ils peuvent altérer sa fonction et sa sensibilité. Ils peuvent également causer des déplacements ou des inclusions dentaires.

Le traitement de la NF1 dépend de la sévérité des symptômes et peut impliquer une équipe multidisciplinaire. Les interventions chirurgicales sont parfois nécessaires en cas de complications fonctionnelles ou esthétiques.

Conclusion :

Le cas rapporté met le point sur une NF1 évoluant selon un mode sporadique. Les lésions oro-faciales ont éveillé les soupçons de cette maladie multisystémique et ont conduit par la suite au diagnostic.

Dans la prise en charge, l’odontostomatologiste participe amplement dans le dépistage et la gestion des manifestations buccales de cette pathologie.


Romaissa TAHIR (Alger, Algérie), Farouk GHEZAL, Seddik MECHAOUF
00:00 - 00:00 #40807 - PO48 Carcinome cuniculatum oral, une tumeur rare : à propos d'un cas.
Carcinome cuniculatum oral, une tumeur rare : à propos d'un cas.

Introduction

Le carcinome cuniculatum est une variété rare et méconnue du carcinome épidermoïde verruqueux. Préférentiellement localisé au pied, il peut également affecter le tractus aéro-digestif et uro-génital. Seuls quelques cas ont été décrits dans la cavité orale. D’évolution lente, cette tumeur concerne majoritairement l’homme âgé d’environ cinquante ans, sur un terrain alcoolo-tabagique et de traumatisme chronique.

 

Observation

Le cas d’un patient de 74 ans est rapporté, sans antécédent, adressé pour une lésion endobuccale mandibulaire gauche apparue à la suite d’avulsions dentaires un mois auparavant. L’examen clinique révèle un nodule induré d’aspect tissulaire, fistulisé avec un écoulement purulent en regard, ainsi qu’une induration du plancher buccal et une tuméfaction submandibulaire. Les images radiologiques montrent une ostéolyse détruisant les corticales osseuses. Malgré de multiples prélèvements tissulaires et osseux, l’analyse histopathologique oriente vers une réaction inflammatoire, sans pouvoir éliminer une étiologie néoplasique. Les examens bactériologiques retrouvent de multiples germes dont des entérobactéries, des bacilles pyocyaniques et des actinomycètes. Devant une suspicion d’ostéomyélite, différentes antibiothérapies adaptées ont été mises en œuvre à plusieurs reprises, sans amélioration. L’évolution étant défavorable, il a été réalisé un curage étendu par mandibulectomie partielle non interruptrice, avec une demande de relecture de lame et une insistance sur le contexte clinique. Après 9 mois d’errance, le diagnostic de carcinome cuniculatum a enfin été posé.

 

Discussion

Ce diagnostic doit être évoqué devant une lésion verruqueuse récidivante, une fistulisation chronique persistante, une augmentation brutale du volume tumoral, une douleur récente dans la masse tumorale, ou encore une cicatrisation difficile. L’analyse histopathologique, faussement rassurante, retrouve des cellules épithéliales sans anomalie, en contraste avec un aspect clinique défavorable. Seule une biopsie profonde emportant la muqueuse et l’os permet de retrouver des cuniculi, cryptes endophytiques caractéristiques de la tumeur, associées à une infiltration osseuse et une réaction inflammatoire stromale. Hormis de rares localisations secondaires et métastases, l’évolution est de bon pronostic. La prise en charge de ce carcinome de bas grade à malignité locale est exclusivement chirurgicale. L’exérèse complète doit être réalisée en marge saine, aboutissant parfois à une mandibulectomie interruptrice associée à une reconstruction secondaire. La radiothérapie est contre-indiquée en raison du risque de transformation anaplasique. Le risque de récidive locale justifie une surveillance rapprochée et prolongée.

 

Conclusion

Ainsi une étroite collaboration entre les chirurgiens oraux, maxillo-faciaux et les anatomo-pathologistes est indispensable afin d’assurer la précocité du diagnostic et de la prise en charge de cette lésion pouvant être localement invasive.


Jennifer SIR, Jennifer SIR (Nancy), Pierre KLIENKOFF, Simone ZINK
00:00 - 00:00 #40839 - PO49 Tumeur osseuse à cellules géantes mandibulaire : suivi à 4 ans après traitement néoadjuvant par denosumab puis chirurgie.
Tumeur osseuse à cellules géantes mandibulaire : suivi à 4 ans après traitement néoadjuvant par denosumab puis chirurgie.

Auteurs :

Pierre Klienkoff (1,2), Noëlle Weingertner (3), Lucas Geyer (3), Catherine-Isabelle Gros (2,4), Jean-Emmanuel Kurtz (5), Fabien Bornert (1,2)

1.     Chirurgie Orale, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, France

2.     UFR d’odontologie, Université de Strasbourg, France

3.     Anatomopathologie, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, France

4.     Radiologie dento-maxillaire, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, France

5.     Oncologie médicale, ICANS, Strasbourg, France

Introduction

La tumeur osseuse à cellules géantes (TCG), rarement rencontrée dans les mâchoires, présente un aspect histologique proche du granulome à cellules géantes (GCG), plus courant. Ces deux entités peuvent ainsi être facilement confondues dans la région maxillo-faciale. Le traitement classique est l’exérèse chirurgicale, mais dans certaines localisations et/ou contextes médico-chirurgicaux spécifiques, un traitement néoadjuvant par dénosumab peut être indiqué. Le cas rapporté tend à renforcer les preuves existantes en faveur d'une approche néoadjuvante, en particulier pour les TCG localisées dans la région oro-faciale.

 

Observation

Il s'agit d'une patiente de 57 ans aux antécédents d’alcoolo-tabagisme, présentant une lésion radio-claire mandibulaire de 3 cm de grand axe, de découverte fortuite par son chirurgien-dentiste. Le bilan d’imagerie initial étant en faveur d’une lésion maligne, une biopsie est réalisée en urgence et retrouve le diagnostic de TCG mandibulaire. L’absence de mutation des gènes H3F3A ou H3F3B, habituellement retrouvée dans ce type de lésion, a nécessité un avis auprès du groupe français de pathologie osseuse afin de confirmer le diagnostic. Un traitement néoadjuvant par dénosumab a été proposé, suivi d'un curetage chirurgical secondaire. Après 4 ans de suivi, une guérison complète a été observée sans récidive de la lésion.

 

Discussion

La prise en charge chirurgicale des TCG agressives est risquée, en particulier dans les localisations sacrales, vertébrales ou crânio-faciales, avec un taux de récidive élevé. L'utilisation néoadjuvante du dénosumab pour arrêter la progression tumorale et faciliter la chirurgie d’exérèse secondaire est une approche récente, désormais bien documentée dans la littérature et montrant des résultats prometteurs avec un faible taux d'effets secondaires.

 

Conclusion

Ce cas de TCG mandibulaire est à notre connaissance le seul cas décrit traité par une thérapie néoadjuvante au dénosumab suivi d'une chirurgie, avec un suivi montrant une guérison complète à 4 ans.

 

Références :

-       Gong L et al. Histol Histopathol. 2021 Jan;36(1):61-68.

-       Larousserie F et al. Ann Pathol 2022;42(3):21426.

-       Pierre K et al. Int J Surg Case Rep 2023 Nov;112:108980.


Pierre KLIENKOFF (Strasbourg), Noëlle WEINGERTNER, Lucas GEYER, Catherine-Isabelle GROS, Jean-Emmanuel KURTZ, Fabien BORNERT
00:00 - 00:00 #40889 - PO50 Le lambeau du corps adipeux de la joue permettant la fermeture chirurgicale des fistules oro-antrales.
Le lambeau du corps adipeux de la joue permettant la fermeture chirurgicale des fistules oro-antrales.

Introduction

 Le but de ce travail est de rapporter et de démontrer l’efficacité de la greffe du corps adipeux de la joue dans la fermeture chirurgicale des fistules oroantrales.

Observation

 Il s’agit d’un homme âgé de 30 ans, en bon de santé état générale, qui a été adressé pour la fermeture d'une communication oro-antrale tardive, datant de 8 mois, avec signes de sinusite maxillaire chronique gauche.

À l’examen clinique, une fistule d’environ 5 mm de diamètre reliant la cavité orale au sinus maxillaire gauche, en regard de la 26 (absente) a été observée. La radiographie panoramique a objectivé la présence d’une interruption du plancher sinusien gauche. Le blondeau scan a montré la présence d’une opacité du sinus maxillaire gauche (sinus voilé). Le diagnostic posé était une fistule oro-antrale (FOA) associée à une sinusite maxillaire chronique d’origine dentaire gauche.

Le traitement a consisté à assainir le sinus maxillaire gauche en  traitant en premier la sinusite maxillaire d'origine dentaire gauche par une antibiothérapie adaptée à base de Amoxicilline + Acide Clavulanique pendant 8 jours. Ensuite une intervention chirurgicale a été réalisée sous anesthésie locale afin de fermer la fistule oro-antrale avec un lambeau de traction vestibulaire libre à base de greffe du corps adipeux de la joue.

 La cicatrisation de la plaie et la fermeture du défaut ont été favorables après 15 jours de l’intervention avec une épithélialisation complète du site du défaut. Le patient a présenté une cicatrisation complète de la fistule, sans complication après un an de suivi postopératoire.

Discussion

Les fistules oro-antrales possèdent différentes étiologies, dont l’une des plus fréquentes est l’extraction des dents supérieures postérieures, dites dents antrales.

Les lambeaux de traction vestibulaire libres à base du corps adipeux de la joue pédiculés ont été recommandés pour la fermeture des fistules et des communications bucco-sinussiennes de taille importante (diamètre supérieur à 5mm). Les avantages de cette technique sont le faible taux de morbidité, la conservation de la profondeur du sillon vestibulaire, sa grande applicabilité, la faible incidence d'échec et la grande vascularisation et taille du lambeau permettant une cicatrisation précoce par épithélialisation complète du site du défaut, et par conséquent un risque très minime de récidive de la FOA (5% de récidive).

Conclusion

Le lambeau du corps adipeux de la joue pédiculé est fortement considéré comme une solution de fermeture efficace, sûre et alternative en cas de fistule oroantrale de taille importante. La greffe du corps adipeux de la joue pédiculé a permis de corriger le défaut sans générer de séquelles et/ou d'inconfort postopératoire risqué pour le patient.


Narjiss AKERZOUL, Saliha CHBICHEB (Rabat, Maroc)
00:00 - 00:00 #40909 - PO51 Quand un CBCT maxillo-facial permet de diagnostiquer fortuitement un lymphome primaire non Hodgkinien: cas clinique.
Quand un CBCT maxillo-facial permet de diagnostiquer fortuitement un lymphome primaire non Hodgkinien: cas clinique.

Introduction

Au cours des dernières décennies, la tomographie volumique à faisceau conique (TVFC) pour l'étude en 3D des structures maxillo-faciales et des dents fait partie intégrante des outils complémentaires à la disposition des praticiens. 

 

Rapport de cas 

Un homme de 47 ans a été adressé pour un traitement endodontique des molaires maxillaires gauches (26 et 27). Il ne présentait pas d'antécédent médical. A l'examen clinique, a été remarquée une petite tuméfaction vestibulaire gauche, recouverte d'une muqueuse saine de couleur rose corail. Aucune adénopathie cervico-faciale n’a été notée. Les 26 et 27 étaient douloureuses au test de percussion et leur vitalité pulpaire était préservée, sans mobilité. L’examen 3D a montré une large zone ostéolytique non définie des parois osseuses du maxillaire postérieur gauche et du plancher du sinus (30 mm l x 13 mm L x 14 mm H). Un lambeau muco-périosté d’exploration a été réalisé sous anesthésie locale et l’os biopsié semblait mité, friable d'aspect blanc jaunâtre.  Le diagnostic anatomo-pathologique était un lymphome non hodgkinien primaire malin de haut grade à grandes cellules B. Le traitement décidé en hématologie a consisté en six cures de chimiothérapie (Rituximab CHOP25) à 21 jours d'intervalle. Le PET-Scan a été réalisé après le deuxième et le quatrième cycle de traitement. Un examen clinique a été effectué après l'ensemble du traitement. Le patient n'a signalé aucun autre symptôme. La structure osseuse apparaissait à la radiographie sans particularité.

Discussion

Les lymphomes non hodgkiniens oraux sont des néoplasmes lymphoïdes hématopoïétiques qui représentent environ 14 % de toutes les tumeurs malignes de la tête et du cou (1).  Ganglionnaires ou extra-ganglionnaires, d'étiologie multifactorielle (3), les hommes sont les plus touchés (moyenne 53 ans). Les lymphomes non hodgkiniens affectent le plus souvent les cavités nasosinusiennes de manière lytique (1). Dans 80% des cas, les lymphomes sont localisés sans symptôme particulier, mais certains cas montreront des adénopathies précoces (3). Les radiographies panoramique et TVFC doivent être réalisées et analysées avec précision pour évaluer l'extension de la zone lytique avec 80% d’images de résorption osseuse au maxillaire, et 41,7% à la mandibule(2). Tant qu’un diagnostic de certitude n’est pas posé, aucun traitement dentaire invasif ne doit être réalisé. Pourtant, les traitements de canal ou les extractions sont encore très fréquents (59,3 %) (3). Il est préférable de référer le patient rapidement à un chirurgien oral pour réaliser des examens complémentaires comme une biopsie osseuse afin de dépister précocement toute pathologie néoplasique.  

Conclusion 

Le patient est actuellement en rémission avec une disparition de sa lésion hyper métabolique maxillaire et sans apparition d'autres lésions. Dans certains cas, une bonne analyse de l'image peut faire gagner des mois d'errance diagnostique et d’impact sur le pronostic thérapeutique.


Pierre-Louis POLARD (Brest), Tempescul ADRIAN, Isabelle QUINTIN-ROUÉ, Karen VALLAEYS, Sylvie BOISRAMÉ
00:00 - 00:00 #40923 - PO52 Les Lithiases Salivaires De La Glande Submandibulaire : Actualités Diagnostiques Et Traitements.
Les Lithiases Salivaires De La Glande Submandibulaire : Actualités Diagnostiques Et Traitements.

Introduction

La lithiase salivaire est définie par la présence de calcul(s) dans le système canalaire excréteur des glandes salivaires. La lithiase salivaire touche toutes les glandes salivaires principales mais préférentiellement la glande sub-mandibulaire (85 %), plus rarement la parotide. L’étiologie exacte reste incertaine. L’objectif de ce travail est de rapporter, à travers un cas clinique, les caractéristiques cliniques, les moyens diagnostic et l’innovation minimallement invasive dans le traitement des lithiases sub-mandibulaires.

Observation

Une patiente de 58 ans s'est présentée au service de chirurgie orale du centre de consultation et de traitement dentaires de Rabat (CCTD), se plaignant d'une gêne au niveau du plancher buccal gauche, sans aucun antécédent médical. La lésion a progressivement augmenté en taille sans antécédent de saignement ni de douleur.

L'examen intra-oral a révélé une masse sessile de consistance ferme et de croissance bien définie située dans la région antérieure mandibulaire gauche du plancher buccal, mesurant environ 1,5 x 1 cm de diamètre et 2,5 cm de longueur. La lésion s'étendait à la région prémolaire et sub-mandibulaire. L'incidence occlusale a révélé une masse radio-opaque dense dans la région antérieure canine-prémolaire gauche correspondant à l'emplacement du canal de la glande sub-mandibulaire gauche. Le diagnostic positif était en faveur d'une lithiase des glande sub-mandibulaire gauche.

Le traitement a consisté en une biopsie excisionnelle par abord endo-buccal sous anesthésie locale.  Le patient a été suivi pendant un mois et a montré une guérison complète sans signes de récidive.

Discussion

La découverte de la lithiase sub-mandibulaire peut être fortuite ou se faire à l’occasion de l’apparition de signes mécaniques, voire de complications infectieuses.

Le diagnostic est fondé sur les accidents mécaniques et infectieux. Elle se traduit par une douleur vive, accentuée au moment des repas, irradiant vers l’oreille, une fièvre élevée, une dysphagie, et une hypersialorrhée. Il n’existe pas de cordon reliant la tuméfaction à la table interne de la mandibule, éliminant ainsi une cellulite d’origine dentaire. Il existe une issue de pus au niveau de l’ostium du conduit sub-mandibulaire, surtout après pression de la glande.

Le principe du traitement est d’extraire le calcul. L’accès buccal au calcul est préféré. Avec les progrès des techniques mini-invasives (sialendoscopie et lithotripsie), la submandibulectomie est de plus en plus rarement indiquée, d’autant qu’elle peut occasionner une certaine morbidité (cicatrice, lésion du rameau mentonnier du nerf facial, dysesthésies du nerf lingual).

Conclusion

La lithiase salivaire est un trouble courant des glandes salivaires. Son diagnostic est facile à établir sur la base de ses manifestations cliniques. Les traitements chirurgicaux conservateurs non invasifs, la sialoendoscopie, et la lithotripsie extracorporelle par ondes de choc sont fortement recommandés.


Narjiss AKERZOUL (Rabat, Maroc), Saliha CHBICHEB
00:00 - 00:00 #40937 - PO53 Traitement par Colchicine d’une pemphigoïde des muqueuses auto induite: un cas.
Traitement par Colchicine d’une pemphigoïde des muqueuses auto induite: un cas.

Il n’existe aucune différence clinique ou biologique selon une pemphigoïde immuno induite et classique. Ainsi, des cas de pemphigoïdes des muqueuses induites par des traitements d’immunothérapie par inhibiteurs de points de contrôles (anti-PD1, anti-PDL1) ont été décrits et traités selon des protocoles similaires aux pemphigoïdes des muqueuses non immuno induites (Bercault 2017, Zumelzu 2018). Nous décrivons le premier cas de pemphigoïde des muqueuses immuno induite traitée par Colchicine.

Nous rapportons le cas d’une patiente de 80 ans, suivie pour un cancer du sein métastatique depuis 2011 traitée, entre autre, par Pembrolizumab de mai 2022 à mars 2023, à dose comprise entre 400 et 600mg/j. La patiente était adressée en consultation de pathologies de la muqueuse buccale pour une stomatite bulleuse apparue en octobre 2022, soit 5 mois après l’introduction du Pembrolizumab. Un diagnostic de pemphigoïde des muqueuses a été posé sur des critères clinico-biologiques malgré une immunofluorescence non contributive : bulles gingivales, signe de la pince positif, décollement supra basal sur l’examen histologique, anticorps anti BP 180 positifs sur les tests ELISA. L’imputabilité du Pembrolizumab a été évoquée du fait de la chronologie d’apparition de la pemphigoïde et des données de la littérature. Un traitement topique par Clobétasol a été introduit en première intention mais peu efficace. En seconde intention un traitement par Colchicine 1mg/j a été introduit en mars 2023 avec amélioration progressive puis une disparition totale des bulles gingivales et du signe de la pince en novembre 2023, avec une bonne tolérance de la posologie. Le traitement par Colchicine a été interrompue en décembre 2023 et aucune récidive n’a été observée 6 mois plus tard. 

L’imputabilité d’un traitement sur l’apparition d’un effet indésirable est évaluée par le score de Begaud et notre cas révèle une imputabilité extrinsèque non notoire, et intrinsèque plausible. La réversibilité à l’arrêt du traitement inducteur n’a pas été prouvée. La Colchicine n’est pas encore reconnue comme traitement de seconde intention, contrairement à la Dapsone, qui présente quant à elle de nombreux effets secondaires. Nous avions déjà pu souligner l’intérêt de la Colchicine dans les formes orales des pemphigoïdes des muqueuses classiques dans une étude rétrospective réalisée à Bordeaux de 2012 à 2021 (Fribourg 2023). 

La Colchicine associée au Clobetasol est un traitement simple et bien toléré mériterait bien sur d’être évalué dans des essais cliniques randomisés afin de démontrer son efficacité et son intérêt par rapport au traitement de référence.

Fribourg E. Étude rétrospective de la prise en charge des pemphigoïdes des muqueuses de la cavité orale au CHU de Bordeaux. 2023 

Bercault B et al. Med buccale Chir Buccale. 2017;23:181-183

Zumelzu C et al. 2018 Sep 27;5:268.


Emma FRIBOURG (Bordeaux), Jean-Christophe FRICAIN
00:00 - 00:00 #40946 - PO54 Sinusite maxillaire chronique d’origine dentaire : à propos d’un cas.
Sinusite maxillaire chronique d’origine dentaire : à propos d’un cas.

Introduction :

Les sinusites maxillaires sont des infections fréquentes de la sphère ORL, elles sont définies par une atteinte inflammatoire de la muqueuse sinusienne. Elles peuvent revêtir des aspects particuliers selon l’étiologie, le terrain, la localisation ou leur évolution. Les sinusites sont classées en formes aigues ou chroniques, l’origine dentaire représente une part de fréquence non négligeable (10% des cas). Habituellement bénignes,  elles peuvent être à l’origine de complications méningo-céphaliques graves.

De ce fait, la prise en charge doit se faire dans le cadre d’une collaboration étroite entre chirurgien dentiste et médecin ORL, après un examen clinique minutieux et des examens complémentaires basés sur les techniques de radiologie conventionnelle et moderne.

Observation :

Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 37 ans saine sur le plan général qui nous a été orientée par son médecin ORL pour une mise en évidence et une suppression d’éventuels foyers infectieux bucco-dentaires susceptibles d’être la cause d’une sinusite maxillaire.

D’après l’interrogatoire, la patiente rapporte des épisodes de rhinorrhée intermittente, purulente, fétide et unilatérale du coté gauche, ainsi qu’une sensation d’obstruction nasale depuis une année. Une rhinoscopie antérieure a été réalisée montrant une congestion de la muqueuse nasale et des sécrétions purulentes au niveau du méat moyen.

La radiographie panoramique a révélé une opacification du sinus maxillaire gauche (sinus voilé) et a mis en évidence la présence d’une racine de le 26 délaissée, incluse et qui présente une image radio-claire d’un diamètre inférieur à 1 cm. Un examen 3D type Denta scanner a été demandé afin de visualiser avec précision le sinus, l’état de la muqueuse sinusienne, ainsi que la relation entre l’apex de la racine de la 26 et le sinus et confirmer ainsi l’origine dentaire de la sinusite.

Discussion :

Au terme de cet examen radio-clinique notre diagnostic s’oriente vers une sinusite maxillaire chronique d’origine dentaire en rapport avec une lésion péri-apicale de la racine délaissée de la 26. Notre prise en charge sera double et doit être réalisée au mieux en équipe multidisciplinaire et concerne à la fois le sinus atteint et la racine dentaire responsable.

Conclusion :

Les sinusites maxillaires d’origine dentaire représentent une part de fréquence non négligeable dans la pathologie ORL. Le diagnostic repose sur une clinique évocatrice qui oriente le choix de l’exploration radiologique. La thérapeutique de cette affection est d’abord symptomatique et qui doit inclure obligatoirement le traitement de la dent causale.    


Abdelkerim TAALLAH (ANNABA, Algérie), Mohamed Amine TAALLAH, Mounia GUEHRIA
00:00 - 00:00 #40960 - PO55 Gingivostomatite herpétique chez l’enfant : à propos d’un cas clinique.
Gingivostomatite herpétique chez l’enfant : à propos d’un cas clinique.

Introduction : L’herpès fait partie des infections virales chroniques les plus fréquentes chez l’Homme. Au niveau de la sphère orale, c’est l’herpès simplex virus de type 1 (HSV1) qui est le plus souvent impliqué. Le premier contact avec HSV1 survient essentiellement pendant l’enfance. Dans 90% des cas cette primo-infection est asymptomatique et passe inaperçue mais dans 10% des cas, elle se manifeste par une gingivostomatite herpétique aiguë (Mokni et coll. 2014).

Observation : Le cas clinique rapporté est celui d’un enfant de 10 ans qui a consulté pour des difficultés à l’alimentation dues à des lésions buccales apparues depuis une semaine et associées à une asthénie. L’examen extrabuccal a montré la présence d’un érythème associé à des croutes au niveau de la lèvre inférieure. Il y avait des lésions à distance de pseudo panaris herpétique, probablement causées par auto-inoculation. L'examen endobuccal a révélé une gingivite marginale hémorragique et des ulcérations sur les bords latéraux de la langue. On a posé le diagnostic de gingivostomatite herpétique. Un traitement comprenant un antibiotique, un analgésique, un gel anesthésique oral et des antiseptiques a été prescrit, avec une amélioration notable en une semaine.

Discussion : La gingivostomatite herpétique est une infection primaire par le virus de l'herpès simplex. Son apparition se produit généralement pendant l'enfance. Les lésions buccales se manifestent sous forme de vésicules de 1 à 2 mm de diamètre, qui se rompent rapidement et se rejoignent pour former des ulcérations peu profondes et qui guérissent progressivement en 10 à 14 jours, sans cicatrices. L’altération de l’état général (Blevins, 2003) est systématiquement observée avec : une hyperthermie, une asthénie, des difficultés à l’alimentation, des adénopathies cervicales... La gravité de la maladie est associée au statut immunitaire de l'hôte. Le diagnostic de cette condition repose essentiellement sur l'examen clinique.  La prise en charge doit être globale. Il est crucial de maintenir une bonne hygiène buccale pour prévenir les surinfections bactériennes. Pour soulager la douleur, le paracétamol ou l'ibuprofène peuvent être prescrits. Un gel de lidocaïne peut également être prescrit localement sur les lésions douloureuses. En cas d'altération de l'état général, un traitement antiviral à base d'acyclovir est indiqué. Ce traitement doit être instauré dans les 72 premières heures suivant l'apparition des symptômes pour être efficace. (Amir, 2001).

Conclusion : Une prise en charge précoce et complète de la gingivostomatite herpétique permet non seulement de soulager les symptômes et de favoriser une guérison rapide, mais également de minimiser les risques de complications à court et à long terme surtout chez les enfants immunodéprimés.

Mokni M et al. Dermatologie infectieuse. 2014. 344 p.

Blevins J.Y et al. Pediatr Nur 2003; 29 (3): 199-202

Amir J. et al. Paediatr Drugs.2001 ;3(8) :593–7


Wahbi BEN SALHA (Nantes), Afef SLIM, Sahar KADRI, Marwa GARMA, Chaima KHALIFA, Jamil SELMI
00:00 - 00:00 #40963 - PO56 Un kyste dentigère intra-sinusien : À propos d'un cas.
Un kyste dentigère intra-sinusien : À propos d'un cas.

Le kyste dentigère est la formation kystique la plus fréquente au niveau des mâchoires. Il peut être défini comme une formation radioclaire, en général monogéodique entourant la couronne d’une dent en cours d’éruption ou incluse, évoluant généralement de manière asymptomatique. Le kyste dentigère prend naissance au niveau de la jonction amélo-cémentaire de la dent impactée (Zhang 2010). Lorsque son évolution se fait en intra-sinusien, ceci peut être à l’origine de fistules oro-antrales, de rhinosinusites et conduire à une gêne respiratoire avec sensation obstructive (Cedin 2005). 

Le cas clinique rapporté est celui d’une femme de 62 ans sans antécédents médico-chirurgicaux, qui consulte le service d’ORL du CHRU de Lille pour une sensation d’obstruction sinusienne localisée à gauche évoluant depuis plusieurs mois. Aucune douleur ou signe infectieux ne sont rapportés. Après la découverte, au scanner cervico-facial, d’une image intra-sinusienne d’aspect kystique associé à une dent incluse, la patiente est adressée au service de Chirurgie Orale de la Faculté de Chirurgie Dentaire de Lille.

A l’examen clinique, il est constaté l’absence des dents 24, 25, 27 et 28 sur l’arcade. Néanmoins la patiente ne rapporte aucun antécédent d’extraction des molaires maxillaires à gauche. L’analyse du scanner cervico-facial montre une image radioclaire, mesurant 35 x 22 x 30 mm de grand axe, monogéodique, aux limites nettes et à fond homogène, avec persistance, par endroits, d’une corticale osseuse périphérique.

L’avulsion de la dent causale et l’exérèse chirurgicale de la lésion sont réalisées sous anesthésie générale par voie d’abord endobuccale avec guidage endoscopique, en collaboration avec l’équipe d’ORL du CHRU de Lille. La pièce d’exérèse est envoyée en analyse anatomopathologique. 

La communication bucco-sinusienne est refermée directement par un lambeau du corps adipeux de la joue dans le plan profond, puis par un lambeau muco-périosté dans le plan superficiel.

L’analyse anatomopathologique révèle un kyste épithélial odontogène type kyste dentigère, sans caractère de malignité.

Le suivie post-opératoire s’effectue à intervalles réguliers. À 7 jours, il est constaté une absence de douleurs et de signe d’infection avec disparition de la sensation d’obstruction. À 21 jours, la cicatrisation muqueuse est satisfaisante avec une manœuvre de Valsalva négative. À 3 mois, le CBCT de contrôle montre un début de cicatrisation osseuse avec réduction du comblement intra-sinusien initial.

La coopération entre l’équipe de Chirurgie Orale et l’équipe d’ORL a permis de réaliser l’avulsion de la dent causale ainsi que l’exérèse des tissus kystiques tout en préservant les structures anatomiques nobles intra-sinusiennes.

L.L. Zhang, R. Yang, L. Zhang, W. Li, D. MacDonald-Jankowski. Dentigerous cyst: a retrospective clinicopathological analysis of 2082 dentigerous cysts in British Columbia, Canada, International Journal of Oral and Maxillofacial Surgery, Volume 39, Issue 9, 2010, 


Théo BRIFFAUT (Lille), Yulia PERTSEVA, Océane VASSEUR, Maxime LOOCK, Laurent NAWROCKI
00:00 - 00:00 #40968 - PO57 Syndrome de Cowden, dépistage à partir de manifestations buccales : à propos d'un cas.
Syndrome de Cowden, dépistage à partir de manifestations buccales : à propos d'un cas.

Le syndrome de Cowden ou hamartome multiple associé à la mutation du gène Phosphatase et TENsin homologue (PTEN), est une pathologie à transmission héréditaire autosomique dominante, liée à des mutations du gène PTEN localisé sur le chromosome 10. PTEN a la capacité d’inactiver la Pi3Kinase, facteur d’activation de la voie mTOR qui joue un rôle dans la prolifération cellulaire. PTEN a un rôle de régulateur négatif de la voie de signalisation intra-cellulaire de sorte qu’une surexpression de mTOR est observée dans les mutations du gène PTEN, prédisposant les patients atteints aux cancers. L’incidence du syndrome de Cowden est estimée a 1/200 000, plutôt de type féminin, caucasien.(1) Ce syndrome associe une génodermatose, des hamartomes multiples multisystémiques (sein, thyroïde, endomètre, colon, revêtement cutanéo-muqueux, reins,…), et une macro-encéphalie.(2)

 

Le cas clinique rapporté est celui d’une femme de 37 ans, dont le diagnostic du syndrome de Cowden a été posé en 2021 à partir d’une doléance esthétique labiale : des papules gingivo-muqueuses multiples, apparues précocément vers l’âge de 10 ans, totalement asymptomatiques. Elle présentait aussi comme antécédents un carcinome canalaire du sein droit, une muqueuse proliférative et desquamative de l’endomètre, des kystes vulvaires bilatéraux, des polypes fibro-épithéliaux, et des fibradénomes.  L’examen clinique met en évidence une langue fissuraire, des papules muqueuses multiples sur la gencive kératinisée et la face interne de la lèvre inférieure, une macro-encéphalie. Compte tenu de l’aspect clinique et des antécedents médicaux, l’hypothèse d’hamartomes multiples est évoquée en consultation pluridisciplinaire. Ainsi, un examen anatomo-pathologique d’une lésion muqueuse labiale et une enquête génétique à la recherche d’une mutation de PTEN sont réalisés en octobre 2021. L’histologie montre une hyperplasie épithélio-conjonctive malpighienne sans dysplasie ni carcinome. L’analyse moléculaire du gène PTEN révèle la présence de la variation C.388>T à l’état hétérozygote confirmant le diagnostic du syndrome de Cowden.  

 

Le risque de malignité important, en particulier gynécologique, gastro-intestinal ou thyroïdien, nécessite une prise en charge puridisciplinaire s’articulant autour d’un suivi bucco-dentaire, thyroïdien, gynécologique annuels et d’une coloscopie tous les 2 ans. Les perspectives thérapeutiques actuelles se tournent vers les inhibiteurs de mTOR. Une étude a montré l’interêt du Sirolimus dans la réduction des symptomes.(3)

 

1. Chevalier B et al. Phakomatoses and Endocrine Gland Tumors: Noteworthy and (Not so) Rare Associations. Front Endocrinol. 6 mai 2021;12:678869

2. Pilarski R et al. Cowden Syndrome and the PTEN Hamartoma Tumor Syndrome: Systematic Review and Revised Diagnostic Criteria. JNCI J Natl Cancer Inst. 6 nov 2013;105(21):1607‑16

3. Shuch B et al. Germline PTEN Mutation Cowden Syndrome: An Underappreciated Form of Hereditary Kidney Cancer. J Urol. déc 2013;190(6):1990‑8


Marie GAILLARD (Nantes)
00:00 - 00:00 #40978 - PO58 Syndrome de la houppe du menton en rapport avec une drépanocytose : a propos d’un cas clinique.
Syndrome de la houppe du menton en rapport avec une drépanocytose : a propos d’un cas clinique.

La drépanocytose, appelée également anémie falciforme, est une maladie génétique autosomique récessive, dans laquelle une anomalie de synthèse de l’hémoglobine entraine une altération morphologique du globule rouge. Biologiquement, il s’agit d’une anémie hémolytique chronique. Elle est caractérisée par une grande hétérogénéité clinique. Néanmoins, la littérature décrit peu de patients présentant des atteintes neurologiques périphériques dont le syndrome de la houppe du menton. Le but du travail est de rappeler à travers une observation les caractéristiques de ce syndrome chez les patients drépanocytaires.

Le cas clinique rapporté est celui d’un jeune homme âgé de 20 ans diagnostique drépanocytaire hétérozygote a l’enfance qui consulte pour un engourdissement soudain de l’hémi-lèvre et l’hémi-menton droit suite a une crise drépanocytaire aigue. Les difficultés rencontrées lors de la prise en charge étaient de plusieurs ordres : étiopathogénique, diagnostique et thérapeutique.

La prévalence du syndrome de la houppe du menton apparaît peu significative dans la drépanocytose par rapport aux autres pathologies présentées jusqu’à maintenant comme étant les causes les plus fréquentes : tumeurs malignes, métastases osseuses, avulsion chirurgicale des dents de sagesse ou traumatisme de la face. La sous-estimation des atteintes neurologiques périphériques chez les patients drépanocytaires pourrait s’expliquer par la gravité des autres complications qui les masquent. Les hypothèses retenues sont une ischémie des branches du trijumeau ou la compression du nerf dans le trou mentonnier.

Bien que les troubles de la sensibilité de la région labio-mentonniere indique généralement un processus malin, cette observation rappelle que d'autres causes méritent d'etre prises en compte.


Aida OUSSALAH (alger, Algérie), Zineb BENALI, Rima OUNNAR, Zahia BOUDAOUD, Yamina GUENANE
00:00 - 00:00 #40988 - PO59 Ulcération pelvi-linguale dans un contexte de dyskinésie d’origine médicamenteuse : cas clinique.
Ulcération pelvi-linguale dans un contexte de dyskinésie d’origine médicamenteuse : cas clinique.

Les ulcérations buccales peuvent être l’expression de nombreux processus physiopathologiques. Une ulcération unique doit faire rechercher une cause locale en première intention. Une ulcération secondaire à une dyskinésie linguale n’a à notre connaissance jamais été rapportée.

Il s’agissait d’une patiente de 66 ans venue consulter pour un bourgeon charnu de la langue persistant depuis plusieurs mois sans tendance à l’amélioration. Elle était traitée par Lamotrigine (400mg/j) et Lithium (750mg/j) pour bipolarité. Devant le caractère persistant de l’ulcération, 15 jours après le meulage des cuspides dentaires potentiellement responsables de l’ulcération, une exérèse a été réalisée. L’examen anatomopathologique confirmait une ulcération bénigne. La patiente, revue un mois après l’exérèse, rapportée une persistance des douleurs (EN=8/10). L'examen clinique montrait un nodule pelvi lingual ulcéré discrètement pédiculé souple à la palpation, de 3 cm sur 1 cm. Le pourtour muqueux était inflammatoire et les bords légèrement surélevés. Aucun agent irritatif local n’était retrouvé mais une dyskinésie linguale était constatée, associée à un tremblement des extrémités.

La deuxième ligne de traitement était une corticothérapie locale (2 injections de 60 mg de triamcinolone à 21 jours d’intervalle). Un mois après la deuxième injection, l’ulcération avait régressée mais les douleurs persistaient (EN=8/10). Un phénomène d’entretient par dyskinésie linguale, imputable au traitement de la bipolarité était expliqué à la patiente.En accord avec son psychiatre, la Lamotrigine et le Lithium ont été substitués par de l’Aripiprazole (10mg/j) permettant la disparition de la dyskinésie linguale et à terme de l'ulcération. 

Les tremblements sous lithium sont les troubles moteurs les plus fréquemment observés. Il existe peu de rapports de cas de dyskinésie linguale réversible secondaire à une intoxication au lithium (Chen WY 2013). Dans la majorité des cas, les dyskinésies d’origine médicamenteuses sont imputables aux neuroleptiques (Jankovic 1981). Il n’existe pas de rapport de cas de dyskinésie linguale imputable à la lamotrigine. Des cas d’ulcérations linguales dans un contexte de myoclonie ou de dystonies ont été rapportés dans la littérature mais aucun cas secondaire à une dyskinésie. 

La résolution de la dyskinésie suite à la substitution et les données de la littérature semblent confirmer l’imputabilité du Lithium dans la dyskinésie. La résolution des douleurs et de l’ulcération après disparition de la dyskinésie semble confirmer que les microtraumatismes dus aux mouvements musculaires involontaires de la langue sur les dents étaient responsables de la chronicité de l’ulcération. Cette étiologie dyskinétique d’origine médicamenteuse des ulcérations linguales doit être envisagée devant une ulcération chronique chez un patient présentant une dyskinésie linguale.

Chen WY et al. Acta Neurol Taiwan. 2013 Mar;22 32-5.

Jankovic, J. (1981). Annals of Internal Medicine, 25, 788-793.


Jade CHARBONNEAU, Jean Christophe FRICAIN (Bordeaux)
00:00 - 00:00 #40992 - PO61 Les tumeurs des glandes salivaires accessoires, entre bénignité et malignité : à propos de deux cas cliniques.
Les tumeurs des glandes salivaires accessoires, entre bénignité et malignité : à propos de deux cas cliniques.

Les glandes salivaires accessoires sont de petites glandes dispersées dans la muqueuse orale spécialisées dans la secrétion salivaire. Elles peuvent être siège à plusieurs pathologies tumorales. L’objectif de ce travail est de rapporter le cas clinique d’un adénome pléomorphe, et celui d’un carcinome adénoïde kystique du palais.

Le premier cas clinique est celui d'un homme de 34 ans qui a consulté pour une tuméfaction palatine évoluant depuis 8 ans à l’origine d’un inconfort fonctionnel. Le patient était non-fumeur et en bon état général apparent. À l’examen clinique exo-buccal, la symétrie faciale était respectée avec absence d'adénopathie. L’examen clinique endo-buccal a révélé une tuméfaction palatine s'étendant au-delà du raphé médian, non douloureuse, non indurée, sessile et recouverte d’une muqueuse normale. Le diagnostic d’un adénome pléomorphe des glandes salivaires accessoires palatines a été évoqué et confirmé par une biopsie suivie d'un examen histopathologique avant de passer à l’exérèse de la tumeur.

Le deuxième cas clinique est celui d’une femme de 63 ans qui a consulté pour une tuméfaction palatine évoluant depuis 4 mois. La patiente était non fumeuse et en bon état général apparent. À l’examen clinique exo-buccal, la symétrie faciale était respectée avec absence d'adénopathie. L’examen clinique endo-buccal, a révélé une tuméfaction palatine non douloureuse, sessile, ferme, non indurée, et recouverte d’une muqueuse normale. Le diagnostic d’un adénome pléomorphe a été évoqué, cependant le résultat d’une biopsie-exérèse suivies d’un examen histopathologique était en faveur d’un carcinome adénoïde kystique.  

L'adénome pléomorphe est la tumeur bénigne la plus fréquente des glandes salivaires. C’est une tumeur mixte qui se développe souvent dans les glandes salivaires accessoires palatines. Bien qu'elle soit bénigne, elle nécessite une surveillance étroite en raison de sa potentielle récidive (Kalwaniya 2023).

Quant au carcinome adénoïde kystique, c’est une tumeur maligne rare des glandes salivaires. Il est connu pour sa progression lente, sa récidive locale et ses métastases régionales et systémiques. Il se caractérise par des aspects histopathologiques distincts et une possibilité d’invasion périneurale. Le plan de traitement dépend du bilan d’extension locale et régionale et peut aller de la chirurgie à d’autres thérapies anti-cancéreuses adjuvantes (Jaber 2014).

Le diagnostic différentiel des tumeurs des glandes salivaires accessoires palatines devrait être fait par rapport aux autres pathologies non tumorales ayant la même topographie. Dans le cas de confirmation d’un processus tumoral, différencier entre un processus malin et un processus bénin est important. De ce fait, La réalisation d'une biopsie dans de brefs délais est indispensable, tenant en compte la difficulté de les distinguer en se basant uniquement sur les données cliniques.

Kalwaniya DS et al Cureus. 22 juill 2023; 15(07):e42311

Jaber MA et al JCM. 3 janv 2024; 13(1):267.


Kaoutar EL KHALIFA (Casablanca, Maroc), Salma ADNANE, Mounia EL BOUHAIRI, Ihsane BEN YAHYA
00:00 - 00:00 #41048 - PO60 Ulcération palatine révélatrice d'un lymphome de type nasal.
Ulcération palatine révélatrice d'un lymphome de type nasal.

Introduction :

Les lymphomes à cellules T/NK de type nasal sont des entités cliniques rares, très agressives et de très mauvais pronostic. Malgré l'évolution clinique maligne, le diagnostic histologique peut être difficile en raison de la nécrose tissulaire étendue et des multiples biopsies qui sont souvent nécessaires (Andreou 2021).

Observation :

Un patient âgé de 52 ans, suivi pour un lupus érythémateux systémique et une sinusite chronique depuis 3 ans, s’est présenté avec une ulcération palatine. Deux biopsies au niveau du palais et de la muqueuse nasale ont été réalisées. L’examen anatomopathologique et immunohistochimique ont conclu pour un lymphome à cellules T/NK de type nasal. Une chimiothérapie a été entamée mais le patient est décédé après un mois.

Discussion

Le lymphome extranodal à cellules NK/T de type nasal est un néoplasme lymphoïde rare qui a été auparavant regroupé avec diverses maladies granulomateuses. Il s'agit d'un type agressif non hodgkinien qui se caractérise cliniquement par une destruction agressive et persistante des structures médianes du palais et de la fosse nasale (Metgud 2011). Classiquement, les patients présentent d'abord une obstruction nasale causée par l'invasion des sinus et cavités nasales. Ceci pose un problème diagnostique de ces lésions, en particulier lorsque la cavité nasale est impliquée, vu la difficulté d'accès, afin d'obtenir des échantillons représentatifs adéquats pour l'examen histopathologique. De plus, l'histopathologie est souvent entravée par l'étendue des tissus nécrosés, ce qui conduit finalement à des biopsies répétées des tissus lésionnels et périlésionnels afin d'établir un diagnostic final correct chez un grand nombre de patients (Andreou 2021). Dans le cas présenté, le diagnostic final a été posé sur la base de la biopsie de la lésion palatine. Les traitements sont généralement une combinaison de chimiothérapie et de radiothérapie mais la maladie à un stade avancé peut ne répondre à aucune des thérapies disponibles (Kanitsap 2010).

Conclusion

Une forte suspicion clinique est la clé d'un diagnostic précoce et d'une meilleure survie du lymphome NK/T de type nasal. Les oto-rhino-laryngologistes confrontés à des cas prolongés et compliqués de sinusite ou d’obstruction nasale doivent envisager un diagnostic de lymphome NK/T, de type nasal, afin de prévenir une progression rapide de la maladie.

 

Metgud RS, et al. J Oral Maxillofac Pathol. 2011 Jan;15(1):96-100.

Kanitsap N, et al. J Med Assoc Thai. 2010 Dec;93

Andreou A, et al. Head Neck Pathol. 2021 Jun;15(2):621-627.

 


Hela ZOUAGHI (Tunisie, Tunisie), Sarra AZZEZ, Chiraz BACCOUCHE
00:00 - 00:00 #40993 - PO65 Syndrome de Grinspan et pemphigus vulgaire cutané : à propos d’un cas.
Syndrome de Grinspan et pemphigus vulgaire cutané : à propos d’un cas.

Le syndrome de Grinspan (SG), décrit en 1966, est un syndrome rare caractérisé par une triade pathologique où sont associés le lichen plan buccal, le diabète mellitus, et l’hypertension artérielle (Lamey 1990). Le lichen plan (LP) est une dermatose inflammatoire auto-immune cutanéo-muqueuse bénigne et chronique faisant partie des lésions potentiellement malignes (Kökten 2018). Chez les patients atteints du SG, l’apparition du lichen plan buccal semble être iatrogène, en effet les médicaments prescrits pour le traitement du diabète ou de l’hypertension artérielle induiraient des lésions lichénoïdes. Quant au Pemphigus, il s’agit d’une dermatose bulleuse auto-immune rare touchant la peau et les muqueuses. L’objectif de ce travail est de rapporter un cas clinique de coexistence du SG et du pemphigus vulgaire (PV) cutané.

Il s’agissait d’une patiente âgée de 80 ans qui s’est présentée au service d’odontologie chirurgicale pour un avis spécialisé par rapport à des lésions buccales. La patiente était diabétique non insulino-dépendante, suivie pour une hypertension artérielle traitée par monothérapie, et suivie au service de dermatologie pour un PV cutané. L’examen clinique endo-buccal avait révélé la présence de lésions en réseau brunes bilatérales au niveau des faces jugales internes, plus prononcées au niveau droit, souples à la palpation sur une muqueuse non inflammatoire évoquant fortement un LP nigrican. Une biopsie a été réalisée et le résultat de l’examen histopathologique était compatible avec ce diagnostic.

Dans le cas rapporté, la survenue simultanée des deux pathologies, le LP et le PV, était significative et pourrait suggérer un potentiel lien causal entre les deux conditions en termes de physiopathologie (Balighi 2018). Cela pourrait également être une coïncidence tenant en compte la rareté de cas publiés de coexistence des deux pathologies. À partir de ces données, des études supplémentaires doivent être réalisées pour investiguer la relation possible entre le LP et le PV en termes de physiopathologie.

Pour conclure, dans la même optique de garantir la meilleure prise en charge des patients atteints des affections auto-immunes/inflammatoires dermiques et/ou muqueuses, l’examen clinique est crucial et devrait être global à travers l’investigation d’autres sites atteints hormis le site d’apparition des premiers signes cliniques, dans le but de dépistage de la coexistence d’autres pathologies auto-immunes associées. Dans les cas de coexistence du LP buccal et du PV cutané, comme celui du cas rapporté, le suivi est indispensable, tenant en compte que les deux pathologies engagent un pronostic vital soit par le potentiel de transformation maligne du LP ou par les effets secondaires des traitements instaurés notamment la corticothérapie à long terme.  

Lamey PJ et al Oral Surgery, Oral Medicine, Oral Pathology. 1990;70(2):184‑5.

Kökten N et al Case Reports in Otolaryngology. 2018;2018:1-4.

Balighi K et al Clin Oral Invest. 2018;22(8):2953-5

 


Kaoutar EL KHALIFA (Casablanca, Maroc), Anass SADDIK, Ihsane BEN YAHYA
00:00 - 00:00 #40994 - PO62 Collaboration entre les services d’Odontologie et d’ORL du CHU de Lille à travers la présentation de trois cas cliniques.
Collaboration entre les services d’Odontologie et d’ORL du CHU de Lille à travers la présentation de trois cas cliniques.

Il est aujourd’hui difficile d’imaginer le sinus maxillaire et le processus dentoalvéolaire comme deux entités fonctionnelles distinctes dont l’une serait la spécialité des chirurgiens-dentistes ou chirurgiens oraux et l’autre celle des otorhinolaryngologistes (ORL). La proximité anatomique des dents avec les sinus maxillaires justifie la possible dissémination d’un foyer infectieux dentaire ou l’extension d’un processus pathologique vers celui-ci. Les pathologies sinusiennes d’origine dentaire peuvent être infectieuses et inflammatoires, kystiques, tumorales (bénigne ou maligne) ou iatrogènes (Ballivet de Régloix S et al. 2015, Papon JF et al. 2017).

La présentation de trois cas cliniques suivis au CHU de Lille, démontre l'importance d’une approche multidisciplinaire pour une évaluation complète et un traitement adéquat de ces affections (Lazare-Lyon B 2023).

Le premier cas clinique concerne un homme de 39 ans se présentant en consultation dans le service d’ORL et de Chirurgie Cervico-Faciale de l’hôpital Huriez. Deux ans auparavant est détectée une masse polypoïde de la fosse nasale gauche traitée par geste endoscopique strict qui sera identifiée par analyse anatomopathologique comme un améloblastome polymorphe. Son évolution est marquée par la réapparition d’une obstruction nasale progressive ainsi qu’une tuméfaction de la région gingivale nécessitant une reprise chirurgicale sous anesthésie générale par un abord combiné endoscopique et vestibulaire.

Le deuxième cas clinique concerne un homme de 27 ans se présentant aux urgences dentaires du service d’odontologie pour des douleurs intenses et irradiantes postérieures du maxillaire droit. Les analyses cliniques, radiologiques et anatomo-pathologiques conduiront à poser le diagnostic de kyste inflammatoire d’origine dentaire développé aux dépens du sinus maxillaire droit et ayant pour origine la dent n°16. Une prise en charge coordonnée entre les deux spécialités est envisagée sous anesthésie générale en raison de la localisation et de l’étendue de la lésion.

Le troisième cas clinique est celui d’une femme de 48 ans adressée par son chirurgien-dentiste traitant pour une sinusite maxillaire droite persistante et non soulagée par la prise d’antibiotiques et de corticoïdes. Les analyses cliniques, radiologiques et anatomo-pathologiques conduiront à poser le diagnostic de sinusite maxillaire droite chronique fongique non invasive, nécessitant la réalisation simultanée d’une méatotomie moyenne, associée à l'extraction dentaire et curetage soigneux sous anesthésie générale.

La collaboration continue et une communication fluide entre les praticiens des deux disciplines s'avèrent indispensables pour assurer un diagnostic précis et une intervention thérapeutique adaptée. Cette synergie professionnelle est la clé pour offrir aux patients des soins de qualité, passant par une identification précoce des affections, une planification efficace des interventions chirurgicales, et une prise en charge coordonnée.


Brice LAZARE-LYON (Lille), Laurent NAWROCKI, Geoffrey MORTUAIRE, Maxime LOOCK
00:00 - 00:00 #40995 - PO63 Le risque d’ostéochimionécrose des maxillaires associé aux thérapeutiques biologiques ciblées : revue de la littérature.
Le risque d’ostéochimionécrose des maxillaires associé aux thérapeutiques biologiques ciblées : revue de la littérature.

Le lien entre l'ostéochimionécrose (OCN) des maxillaires, et les thérapies de modulation osseuse, en particulier les bisphosphonates, est bien établi et le nombre de cas rapportés est en croissance. Plus récemment, de nouveaux médicaments tels que les inhibiteurs du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF), les inhibiteurs de la tyrosine kinase et les anticorps humanisés qui affectent l'action ostéoclastique ont été signalés comme étant à l'origine de plusieurs cas d’OCN des maxillaires. Ces nouveaux agents appartiennent à la classe émergente des thérapies biologiques ciblées, utilisées pour traiter divers troubles (cancers, maladies auto-immunes,...). Elles comprennent des cytokines, des anticorps monoclonaux et des protéines de fusion capables de cibler des cellules spécifiques sans nuire aux autres (Radfar 2015). Ainsi, le but de ce travail est de décrire les principales thérapies ciblées rencontrées en chirurgie orale, ainsi que le risque d’OCN chez les patients sous ce type de traitement, et de détailler les précautions et les modalités de leur prise en charge.

A cette fin, Une revue de la littérature a été réalisée sur les bases de données PubMed, Science Direct, Scopus et Google Scholar, en incluant des articles publiés entre 2014 et 2024. Les mots-clés suivants ont été utilisés : Medication related osteonecrosis of the jaw, biological therapy, monoclonal antibodies, fusion proteins, anti-angiogenics, dentistry

Les thérapies biologiques ciblées, qu'elles soient administrées seules ou en association avec d'autres traitements osseux, suscitent un intérêt particulier en raison de leur lien potentiel avec le développement de l’OCN. L'analyse de la littérature identifie le bevacizumab (28,36 %), le denosumab (16,42 %) et le sunitinib (17,91 %) comme les médicaments les plus fréquemment associés à cette complication (Amigo-Basilio M 2021). D'autres médicaments ont été rapportés, mais nécessitent davantage de preuves scientifiques pour établir un lien formel. La prise en charge de l’OCN demeure difficile et les patients répondent souvent mal au traitement (Kanwar 2020). Le respect des recommandations de la Société Française de Chirurgie Orale, de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé et de l'American College of Rheumatology est crucial pour la prévention et la limitation de l’OCN, notamment lors des soins bucco-dentaires sanglants.

En conclusion, la prise en charge des patients sous thérapies ciblées nécessite une vigilance particulière face au risque d'OCN des maxillaires. Un suivi dentaire régulier est primordial. Des études complémentaires s'avèrent nécessaires pour caractériser plus exhaustivement les thérapies ciblées associées à l’OCN et optimiser les stratégies préventives.

 

Amigo-Basilio Met al. Applied Sciences, 2021;11(11):4865.

Kanwar N et al. Br Dent J. 2020;228(11):886‑92.

Radfar L et al. Oral Surgery, Oral Medicine, Oral Pathology and Oral Radiology, 2015;120(5):594‑601.

 


Salma AZIZI ALAOUI, Kaoutar EL KHALIFA (Casablanca, Maroc), Sofia HAITAMI, Ihsane BEN YAHYA
00:00 - 00:00 #40999 - PO64 Tumeur maligne des gaines des nerfs périphériques: A propos d'un cas clinique.
Tumeur maligne des gaines des nerfs périphériques: A propos d'un cas clinique.

Introduction :

Tumeurs malignes des gaines des nerfs périphériques ou MPNST (Malignant Peripheral Nerve Sheath Tumors selon les anglo-saxons) sont définies par la classification de l'OMS  comme étant des tumeurs malignes développées à partir d'un nerf périphérique ou à partir d’une tumeur bénigne des gaines des nerfs. 

Observation :

Une patiente âgée de 47 consulte pour une tuméfaction douloureuse de la muqueuse jugale droite évoluant depuis 2 mois.

L'interrogatoire a révélé que la patiente avait subi une biopsie excisionnelle dans le même site il y a 10 ans, dont le résultat anatomopathologique n'a montré aucun signe de malignité. Aucune autre information sur cette intervention n’a été fournie.

L’examen exo-buccal était sans particularité. En endo buccal, un nodule bien circonscrit, mesurant 1 x 1 cm et recouvert d'une muqueuse d’aspect sain, a été observé au niveau de la région rétro commissurale de la muqueuse jugale. A la palpation, la lésion était douloureuse, ferme, non mobile, sessile et sans signe de paresthésie. La douleur a été décrite par la patiente comme aiguë et localisée.

Une biopsie excisionnelle a été réalisée et le résultat de l’analyse immunohistochimiques était en faveur d’une MPNST.

Discussion :

Les tumeurs malignes des gaines des nerfs périphériques ne représente que 10 % à 12 % des toutes les lésions qui surviennent dans la région cervico faciale, ce qui en fait une entité rare.

Cliniquement elle se présente généralement comme une masse sous-muqueuse, charnues et adhérentes aux tissus adjacents circonscrite associée à des douleurs ou à des paresthésies

Sur le plan thérapeutique, la chirurgie reste le traitement référence des MPNST . Il est primordial de réaliser une exérèse carcinologique pour éviter les récidives locales. 

La radiothérapie néo-adjuvante ou adjuvante améliore le contrôle local et diminue le risque de récidive mais ne semble pas avoir d'effet sur la survie globale.  

Conclusion :

 Le diagnostic de MPNST est considéré comme le plus difficile parmi les tumeurs malignes des tissus mous, de sa présentation non spécifique tant sur le plan clinique qu’histopathologique et le manque de critères standardisés.

Cette énigme peut être surmontée par les résultats de l’immunohistochimiques pour une conclusion diagnostic. 

 

1.     Sharma S, Shah JS, Bali H. Malignant peripheral nerve sheath tumor: A rare malignancy. J Oral Maxillofac Pathol JOMFP. févr 2020;24(Suppl 1):S8690. 

2.     Arruda JA, Álvares P, Silva L, Pereira dos Santos Neto A, Rodrigues CD, Caubi A, et al. A Rare Malignant Peripheral Nerve Sheath Tumor of the Maxilla Mimicking a Periapical Lesion. Case Rep Dent. 23 nov 2016;2016:e4101423. 

3.     Farid M, Demicco EG, Garcia R, Ahn L, Merola PR, Cioffi A, et al. Malignant Peripheral Nerve Sheath Tumors. The Oncologist. févr 2014;19(2):193201. 

 


Wafaa MAHFOUD (Casablanca, Maroc), Manal BOUYA, Sofia HAITAMI, Ihsane BENYAHYA
00:00 - 00:00 #41000 - PO68 Le carcinome épidermoïde gingival : série de cas rencontrée au centre de consultation et traitement dentaires de casablanca.
Le carcinome épidermoïde gingival : série de cas rencontrée au centre de consultation et traitement dentaires de casablanca.

De nos jours, le cancer de la cavité buccale pose un défi majeur en matière de santé publique en raison de leur agressivité et leur prise en charge lourde. Par conséquent, il est crucial de mobiliser tous les moyens nécessaires pour parvenir à un diagnostic précis et précoce de ces cancers. Le carcinome épidermoïde, également appelé cancer épidermoïde, est la forme la plus fréquente du cancer de la cavité buccale. Il prend origine des cellules squameuses qui tapissent la muqueuse buccale. Ce type de cancer constitue environ 95% de tous les cancers de la cavité buccale. (Ejeil 2013)Les facteurs de risque liés au carcinome épidermoïde englobent une variété d'éléments, notamment la consommation de tabac et d'alcool, les infections virales telles que le papillomavirus humain (HPV), les lésions précancéreuses de la muqueuse buccale, les antécédents familiaux de cancer et une mauvaise hygiène bucco-dentaire. En outre, les traumatismes locaux peuvent également jouer un rôle important dans le développement de ce type de cancer. (Paré  2017) L'objectif de ce travail est de synthétiser les connaissances disponibles dans la littérature concernant la corrélation entre les traumatismes locaux et l'incidence du carcinome épidermoïde. Cette synthèse sera basée sur une série de cas diagnostiqués au sein du Centre de Consultation et Traitement Dentaires (CCTD) de Casablanca suite à un traumatisme local.

Au Centre de Consultation et Traitement Dentaires (CCTD) de Casablanca, une prévalence significative de carcinome épidermoïde buccal a été constatée chez les patients qui rapportent des traumatismes locaux. Les symptômes comprenaient des plaies persistantes, des saignements, une douleur chronique, une tuméfaction anormale, des difficultés fonctionnelles et des altérations dans l'ajustement des prothèses dentaires. Dans tous les cas rapportés, les tableaux cliniques étaient étaient évoquateurs de diagnostics malins : celui du carcinome épidermoïde qui a été confirmé par biopsie et examen anatomopathologique.

Les traumatismes locaux peuvent jouer un rôle significatif dans le développement du carcinome épidermoïde buccal. Des lésions tissulaires répétées ou persistantes peuvent favoriser la transformation maligne des cellules épithéliales. De plus, les traumatismes peuvent compromettre la fonction barrière de la muqueuse, facilitant ainsi l'entrée de carcinogènes potentiels dans les tissus sous-jacents. (Choi 2011)

En conclusion, le carcinome épidermoïde pose un sérieux problème de santé, nécessitant une approche multidisciplinaire pour sa prévention, son dépistage précoce et son traitement. Une prise en charge précoce et coordonnée est cruciale pour améliorer les résultats cliniques et la qualité de vie des patients.

Dridi, Ejeil, et Gaultier, La gencive pathologique de l’enfant à l’adulte. 2013

Paré A, Joly A.Presse Med. 2017 Mar;46(3):320-330.

Choi EJ, Zhang X, Kim HJ, Nam W, Cha IH. Asian Pac J Cancer Prev. 2011;12(10):2649-52.


Kaoutar EL KHALIFA (Casablanca, Maroc), Chaimaa MOUJOUD, Mounia EL BOUHAIRI, Ihsane BEN YAHYA
00:00 - 00:00 #41008 - PO66 Le lichen plan oral: série de cas.
Le lichen plan oral: série de cas.

Introduction 

Le lichen plan oral (LPO) est une affection auto-immune inflammatoire chronique dont la prévalence mondiale se situe entre 0,1 et 3,2 % . L'étiologie exacte du LPO n'a pas été nettement établie. Cette pathologie est considérée comme un processus multifactoriel. Le LPO est classé en différentes formes cliniques. Il affecte le plus souvent la muqueuse buccale, la langue et la gencive. Son diagnostic clinique se base en premier lieu sur la suspicion clinique qui devra être confirmée par l'examen anatomo-pathologique.

Observation :

 les cas cliniques reportés ont pour but de mettre en lumières les différentes formes de cette affection auto-immune : réticulée, érosive, nigricans et kératosique  ainsi que la symptomatologie variée du LPO.

Discussion :

Le lichen plan  est une maladie inflammatoire d’évolution chronique et récidivante, généralement bénigne, atteignant la peau, les phanères et les muqueuses malpighiennes.

L’atteinte est plus fréquente pendant la quatrième-cinquième décennie de la vie et présente une prédilection féminine . La maladie se manifeste par des lésions réticulaires blanches accompagnées ou non de lésions érythémateuses, érosives, en plaques, bulleuses ou papuleuses. Les lésions buccales apparaissent généralement avant les lésions cutanées, elles sont le plus souvent asymptomatiques mais ces lésions ont peu tendance à régresser. L’atteinte cutanée est par contre prurigineuse, elle évolue en général spontanément vers la guérison .

La prise en charge de cette affection repose surtout sur une mise en état de la cavité buccale et sur un traitement symptomatique permettant d’assurer un meilleur confort pour le patient. 

Un suivi régulier est nécessaire afin d’évaluer la progression de la pathologie et alerter devant tout signe de transformation maligne.
 

1.     Levy A, Le Cleach L.Lichen planus and lichen dermatosis. EMC-Dermatologie Cosmétologie, 2005, 2, 132–146

2.     Chbicheb S., EL WadyW. Lichen plan buccal.EMC Stomatologie. 22-050-0-10,2008.

3.      David F. Pathophysiology, Etiologic factors, and clinical management of oral lichen planus, part I: facts and controversies. Clinics in Dermatology, 2010, 28, 100–108

 


Wafaa MAHFOUD, Sofia HAITAMI, Ihssane BEN YAHYA, Dounia SARFI (casablanca, Maroc)
00:00 - 00:00 #41021 - PO67 Prise en charge bucco-dentaire d’un cancer du cavum avant radiothérapie : étude prospective de 24 patients.
Prise en charge bucco-dentaire d’un cancer du cavum avant radiothérapie : étude prospective de 24 patients.

Introduction :

Actuellement, il est admis que la prise en charge des patients atteints de cancers du cavum doit être multidisciplinaire. Le rôle du chirurgien-dentiste n’est plus à démontrer tant que sur la prévention des caries et l’éviction des foyers infectieux que dans la gestion du risque d’ostéoradionécrose.

Le but de cette étude est d’évaluer d’une part l’état bucco-dentaire des patients avant leur séance de radiothérapie et d’autre part le délai disponible et le délai nécessaire à l’éviction de tous les foyers infectieux bucco-dentaires.

Patients et méthodes

Cette étude a concerné une série de 24 patients atteint du cancer du cavum, adressés le plus souvent par le centre anti-cancer (CAC) et le service d'oto-rhino-laryngologie (ORL) du CHU de Annaba.

La consultation dentaire s’est déroulée à la clinique dentaire Elysa CHU Annaba (Algerie) durant une période de 3ans.

Les variables retenues ont été, l’âge du patient, son sexe, les soins conservateurs, les avulsions à pratiquer, les dents déjà absentes, les foyers infectieux.

 

Résultats :

24 patients ont été reçus à la consultation, d’âge moyen de 54 (31-77) avec un sexe ratio de 20 masculin pour 04 féminin.

Les résultats de cette étude ont montré que sur les 24 patients examinés, 22 présentaient des foyers infectieux bucco-dentaires à risque élevé, 19 nécessitaient des avulsions dentaires ; 24 des soins conservateurs. Les délais disponibles pour la réalisation des soins dentaires conservateurs et chirurgicaux n’ont pas toujours été suffisants avant le début de la radiothérapie : pour 1(un) patient les soins dentaires indiqués n’ont pas pu être réalisés et pour 9 autres patients le début de radiothérapie a dû être différé.

Discussion

Le nombre important de patients qui présentaient des foyers infectieux bucco-dentaires avant irradiation dans notre échantillon confirme l’importance de la prise en charge bucco-dentaire précoce.

Cette prise en charge précoce permet de ne pas retarder le début du traitement, et de limiter les complications per et post thérapeutiques.

Conclusion

Actuellement, la plupart du temps, les chirurgiens-dentistes ne sont pas conviés aux réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP).

La RCP se doit réunir l’ensemble des acteurs de la prise en charge des patients cancéreux (oncologue, radiothérapeute et chirurgien-dentiste ….) et la préparation bucco-dentaire doit être envisagée en concertation avec les acteurs intervenants dès le début du bilan thérapeutique.

 Bibliographie

- Borowski B., Margainaud J.P. Soins bucco-dentaire avant et après radiothérapie intéressant la cavité buccale. Rev odontostomtol . 1990 ; 19 ; 151-5.

- Cachin P. Complications et séquelles de l’irradiation des tumeurs cervico-faciales. Pris ; Masson, 1981, -276p.

- Maire F., Houzelot F. Prophylaxie des complications dentaires dues à la radiothérapie. In ordre national des chirurgiens-dentistes editor. Les cancers buccaux. Paris 1993/ : 84-111.


Azzedine CHERIFI (Annaba Algérie, Algérie), Rabeh BOUSSAALIA, Mériem TAGUIA
00:00 - 00:00 #41031 - PO74 Influence de l’état de la suture mésio-palatine sur l’expansion maxillaire induite par disjoncteur à ancrage osseux chez l’adolescent et l’adulte : étude de cohorte rétrospective.
Influence de l’état de la suture mésio-palatine sur l’expansion maxillaire induite par disjoncteur à ancrage osseux chez l’adolescent et l’adulte : étude de cohorte rétrospective.

Introduction : L'expansion palatine rapide assistée par minivis (EPRAM), émerge comme une alternative à la chirurgie de disjonction intermaxillaire pour traiter l'insuffisance transversale maxillaire (ITM) après la période de croissance. Cette étude vise à évaluer si l'expansion squelettique induite par l'EPRAM dépend de la maturation de la suture mésio-palatine (SMP).

 

Matériaux et méthodes : Cette étude rétrospective tomographique, menée sur la période de 2018 à 2022, a inclus neuf patients âgés de 13 à 19 ans traités par EPRAM. La maturation de la SMP a été évaluée quantitativement à l'aide du ratio de densité de Grünheid [1], et qualitativement en se référant au stade de maturation de Angelieri [2].

 

Résultats : Aucune différence significative n'a été observée dans l'expansion squelettique entre les patients classés au stade C (suture ouverte) et ceux classés au stade D (fusion postérieure) de la SMP. De plus, le groupe D ne présentait pas plus d'effets indésirables alvéolo-dentaires que le groupe C, tels que la version dentaire ou la déhiscence osseuse vestibulaire. L'expansion de la suture postérieure représentait 78,3% de l'expansion antérieure. Une corrélation négative a été observée entre l'augmentation du ratio de densité osseuse et la quantité totale d'expansion transversale mesurée entre les premières molaires (p=0.049).

 

Discussion : Selon les résultats de cette étude, l'EPRAM semble être tout aussi efficace dans la correction orthopédique de l'ITM, que la SMP soit ouverte ou partiellement fusionnée. Cependant, le niveau de preuve de cette étude est faible (niveau 4 grade C), elle dispose de plusieurs limitations telles que l'inclusion d'un nombre limité de patients, d'âge jeune, et l'absence de stade E (suture totalement fusionnée). Une étude antérieure menée par Shin [3] rapporte des taux de réussite pour l'EPRAM de 94,1% au stade C, 72,7% au stade D et 33,3% au stade E.

 

Conclusion : L'EPRAM pourrait être une alternative efficace à la chirurgie chez les patients présentant une maturation osseuse avancée. Des études plus approfondies et de plus grande ampleur sont nécessaires pour définir les facteurs associés à son succès.

 

[1] Grünheid T et al. Am J Orthod Dentofacial Orthop. 2017;151(2):267-76.

[2] Angelieri F et al. Am J Orthod Dentofacial Orthop. 2013;144(5):759-69.

[3] Shin H et al. Korean J Orthod. 2019;49(6):360-71


Dorian HENRY (Caen), Hervé BENATEAU, Jean-François SERGENT
00:00 - 00:00 #41034 - PO69 La sclérose tubéreuse de Bourneville : à propos d’un cas et revue de la littérature.
La sclérose tubéreuse de Bourneville : à propos d’un cas et revue de la littérature.

La sclérose tubéreuse de Bourneville est un syndrome rare caractérisé par la triade classique de convulsions, de déficience mentale et d'angiofibromes. L'incidence varie de 1 personne sur 10 000 à 1 personne sur 23 000. Elle se transmet de façon autosomique dominante, mais les mutations de novo sont les plus fréquentes (70 %). Ses conséquences cliniques sont très variables d’un patient à l’autre.
Objectif : L'objectif de cette revue systématique est d'évaluer les manifestations orales du syndrome de Bourneville, dit également Bourneville-Pringle.
Méthodes : Une revue systématique a été réalisée pour évaluer les manifestations orales du syndrome de Bourneville (épidémiologie, localisations, fréquence des lésions) et la prise en charge
des patients. Selon le protocole PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses), une recherche électronique dans trois bases de données (Medline, Web of Science et Cochrane Library) a été entreprise jusqu’en mars 2022 et a été complétée par une recherche manuelle. Deux évaluateurs ont effectué indépendamment les processus d'inclusion de l'étude, extraction des données et d'évaluation de la qualité.
Résultats : Sur 760 articles potentiellement éligibles, 33 ont été inclus dans cette synthèse de la littérature.
Au-delà des symptômes neurologiques, des signes oraux sont présents. Les manifestations buccales peuvent inclure des piqûres dans l'émail dentaire des dents permanentes (48 à 100 %), des fibromes gingivaux (50 %), une hyperplasie fibreuse, un hémangiome, une luette bifide, une fente labiale et palatine, un palais arqué, une macroglossie, un épaississement de l'os alvéolaire et des lésions pseudo-kystiques de la mandibule.
Conclusion : Le but de cette revue est de mettre en lumière cette pathologie rare et complexe. Le clinicien devra réaliser une observation minutieuse des signes et des symptômes, associée à une prise en charge multidisciplinaire du patient.


Eve MALTHIERY, Justine LOIZEAU (Nantes), Nawal CHOUKRI, Amina MEZARI, Marie-Alix FAUROUX, Fabienne JORDANA
00:00 - 00:00 #41039 - PO70 La tumeur brune de l’hyperparatyroidisme : Approche multidisciplinaire.
La tumeur brune de l’hyperparatyroidisme : Approche multidisciplinaire.

Introduction : 

La tumeur brune est une lésion ostéolytique non néoplasique résultant d'une anomalie du métabolisme osseux révélatrice d'une hyperparathyroïdie qui peut être : primaire, secondaire, ou tertiaire. Elle peut affecter tout le squelette, comme elle peut se manifester au niveau des maxillaires.

Observation :

A travers des cas cliniques traités au service d’odontologie chirurgicale du CCTD du CHU Ibn Sina de Rabat, nous allons traiter de la physiopathologie de la tumeur brune, de ses aspects cliniques, radiologiques, et histologiques, ainsi que les modalités de sa prise en charge.

Discussion :

Cliniquement, la tumeur brune est généralement asymptomatique et peut être découverte fortuitement lors de l’examen radiologique. À un stade plus avancé, les manifestations cliniques sont communes avec les autres lésions kystiques des maxillaires à savoir une tuméfaction molle, qui peut être accompagnée d’une déformation faciale, d’une mobilité dentaire, ou d’une malocclusion.

Son traitement consiste en la réalisation d’une chirurgie de la parathyroïde, afin de diminuer les taux de la parathormone et donc de contrôler l’équilibre phosphocalcique.  Ainsi, que l’instauration d’un traitement médical à base de carbonates de calcium, de vitamine D, des calcimimétiques.

Conclusion :

La tumeur brune est révélatrice d’une hyperparathyroidie, d’où l’importance du chirurgien-dentiste dans le diagnostic précoce de cette pathologie.


Rajae EL GAOUZI (Rabat, Maroc), Saliha CHBICHEB
00:00 - 00:00 #41042 - PO76 Gestion des hémorragies post-extractionnelles chez les patients avec trouble d’hémostase.
Gestion des hémorragies post-extractionnelles chez les patients avec trouble d’hémostase.

Gestion des hémorragies post-extractionnelles chez les patients avec trouble d’hémostase

 

Introduction :

L’hémorragie post-extractionnelle est une effusion de sang plus ou moins abondante hors des vaisseaux sanguins (artères, veines, capillaires), au niveau de l’alvéole dentaire après une extraction dentaire simple ou chirurgicale. C'est une urgence vraie, fréquente aux cabinets dentaires, surtout quand il s’agit de patients avec un trouble d’hémostase comme les patients sous antithrombotiques ou les patients atteints d’hémophilie, ce qui nécessite une prise en charge rapide et en urgence. L’objectif du travail est de mettre en évidence les modalités de prise en charge et de prévention des hémorragies post-extractionnelles chez les patients avec trouble d’hémostase.

Cas cliniques :

Il s’agit de deux patients qui ont été pris en charge en urgence au service d’odontologie chirurgicale. Le premier cas concerne un jeune homme âgé de 27, atteint d’hémophilie B, qui s’est présenté pour une hémorragie post-extractionnelle, un jour après les extractions de la 17 et la 18. Le deuxième cas est une femme âgée de 54 ans, porteuse d’une prothèse valvulaire traitée par antivitamine K, qui a été adressée par son cardiologue pour une hémorragie post- extractionnelle et un caillot sanguin mal formé 2 jours après l’extraction de la 37 et la 24.

Discussion :

Les hémorragies post-extractionnelles chez les patients avec troubles d’hémostase peuvent être causées par des facteurs médicamenteux, à savoir la prise d’antithrombotiques, ou des facteurs d’ordre général chez les patients atteints d’hémophilie ou de thrombopénie à titre d’exemple.

La conduite à tenir consiste en un examen clinique minutieux à la recherche de causes probables locales ou générales de l’hémorragie, un examen radiographique, et une intervention proprement dite qui consiste en une révision de l’alvéole dentaire tout en assurant l’hémostase par différentes techniques locales : compression extrinsèque, éponges hémostatiques, et sutures…

Conclusion :

L’hémorragie post-extractionnelle est une urgence qui met en jeu le pronostic vital du patient. De ce fait, il est primordial de souligner l’importance de la prévention du risque hémorragique post-extractionnelle, qui est basée essentiellement sur l’interrogatoire, l’utilisation des moyens locaux d’hémostase, la mise en place du PRF (platelet-rich fibrin) après l’extraction, et la concertation avec le médecin traitant en cas de trouble de l'hémostase connu chez le patient.


Rajae EL GAOUZI (Rabat, Maroc), Karima EL HARTI
00:00 - 00:00 #41049 - PO71 Manifestation intra-orale associée à l’anémie de Biermer : A propos d’un cas clinique.
Manifestation intra-orale associée à l’anémie de Biermer : A propos d’un cas clinique.

Manifestation intra-orale associée à l’anémie de Biermer:A propos d’un cas clinique

 Boukssim S, Chbicheb S

 

Introduction 

L'anémie de Biermer (AB) est une maladie auto-immune caractérisée par une gastrite atrophique auto-immune et une carence en cobalamine. Elle représente la principale cause de carence en vitamine B12 dans le monde

Les manifestations cliniques de l’AB, sont le reflet des complications de la carence vitaminique. Ces signes se distinguent en trois principaux tableaux:les signes d’anémie, les signes digestifs et les manifestations neuropsychiatriques. (Htut TW 2021)

Des manifestations intra-orales peuvent être aussi observées

Observation clinique

Cette observation rapporte le cas d'une femme de 67 ans présentant une AB diagnostiquée en 2014 et une hypothyroïdie, qui consulte pour une sensation de brûlure intra-orale gênant l'alimentation.

Son historique médical révèle une prise de lévothyroxine sodium et des injections mensuelles d'hydroxocobalamine.

L'examen intra-orale a révélé la présence de lésions érythémateuses au palais, avec deux ulcérations superficielles.

Au vu du tableau clinique de la patiente, ces lésions intra-orales ont été attribuées à la carence en vitamine B12 dans le cadre de son anémie.

Le traitement étiologique de ces lésions consiste à la prescription de bicarbonate de soude et de corticoides en gargarisme, associés à des séances de photobiomodulation.

Discussion

L'AB est la principale cause de carence en cobalamine dans le monde. Cette carence en cobalamine est due à la réduction du nombre de cellules pariétales qui produisent le facteur intrinsèque nécessaire à l’absorption de la cobalamine.

Le diagnostic de l'AB est essentiellement biologique et endoscopique reposant  sur la mise en évidence d'une anémie mégaloblastique, de faibles taux sériques de vitamine B12, d'une atrophie gastrique et de la présence d'anticorps dirigés contre les cellules pariétales ou le facteur intrinsèque gastrique.

La carence en vitamine B12 peut se manifester au niveau de la cavité orale sous plusieurs formes non spécifiques 

La glossite de Hunter est l'une des manifestations les plus courantes, caractérisée par une langue rouge, lisse et douloureuse. D'autres signes incluent des sensations de brûlure, un érythème et une atrophie de la muqueuse buccale(Islam NM 2011).

Conclusion

Dans cette observaton, les lésions de la muqueuse buccale ont été révélé après le diagnostic de l'AB, cependant ces manifestions orales, même peu spécifiques, peuvent précéder le diagnostic de l'anémie d'où l'intérêt de considérer une carence en vitamine B12 face à ces lésions.

Htut TW et al.Pernicious anemia: Pathophysiology and diagnostic difficulties. Journal of Evidence-Based Medicine. 2021;14(2):161‑9. 

Islam NM,et al. Common oral manifestations of systemic disease. Otolaryngol Clin North Am. févr 2011;44(1):161‑82, vi. 

 


Sara BOUKSSIM (Kenitra, Maroc), Saliha CHBICHEB
Espace Poster
13:30

"Mercredi 05 juin"

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ACC
13:30 - 14:00

ACCUEIL DES CONGRESSISTES

14:00

"Mercredi 05 juin"

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OUV
14:00 - 14:30

OUVERTURE DU CONGRÈS PLÉNIÈRE

Auditorium 450
14:30

"Mercredi 05 juin"

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S01
14:30 - 16:10

SESSION 1
IMPLANTOLOGIE ET SINUS MAXILLAIRE

Modérateurs : Volkan CETINKAYA (Interne en Chirurgie Orale) (Nantes), Sylvain CATROS (PUPH) (Bordeaux)
Conférenciers : Mark BISCHOF (Conférencier, Genève, Suisse), Florent ESPITALIER (Conférencier, Nantes), Georges KHOURY (Conférencier, Paris)
• Savoir indiquer quand avoir recours à un comblement sinusien maxillaire pré-implantaire
• Savoir indiquer quand ne pas avoir recours à un comblement sinusien maxillaire pré-implantaire
• Comprendre la pathologie sinusienne maxillaire d’origine implantaire
Auditorium 450
16:10 PAUSE ET VISITE DES STANDS
16:55

"Mercredi 05 juin"

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S02
16:55 - 17:45

SESSION 2
IMPLANTOLOGIE ET OS IRRADIÉ

Modérateurs : Marion MORCEL (CCU-AH) (Nantes), Pr Jacques-Henri TORRES (PU-PH) (Montpellier)
Conférenciers : Sophie DUGAST (Conférencier, Nantes), Julie LONGIS (Conférencier, Nantes)
• Savoir identifier les patients éligibles à la mise en place d’implants après irradiation des mâchoires
• Comprendre la physiopathologie de l’ostéoradionécrose
Auditorium 450
17:45

"Mercredi 05 juin"

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REU1
17:45 - 18:30

EFOS

Modérateurs : Marion MORCEL (CCU-AH) (Nantes), Pr Jacques-Henri TORRES (PU-PH) (Montpellier)
• Connaitre les différents types de sédation applicables en chirurgie orale
• Savoir identifier les patients éligibles à une sédation à l’état vigile
• Savoir gérer les complications inhérentes à la sédation à l’état vigile
17:45 - 18:30 Sedation concepts for oral surgery. Jakobs WOLFGANG (Conférencier, Luxembourg, Luxembourg)
Auditorium 450
18:30

"Mercredi 05 juin"

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REU2
18:30 - 20:00

REUNION ANICO

Salle 200

"Mercredi 05 juin"

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REU3
18:30 - 20:00

RÉUNION CNPCO

Salle GH
Jeudi 06 juin
09:00

"Jeudi 06 juin"

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S03
09:00 - 09:50

SESSION 3
PRISE EN CHARGE BUCCO-DENTAIRE DU PATIENT À HAUT RISQUE D'ENDOCARDITE INFECTIEUSE : RECOMMANDATION HAS

Modérateurs : Dr Julie GUILLET-THIBAULT (MCU-PH) (Nancy), Pr Philippe LESCLOUS (PU-PH) (Nantes)
Conférenciers : Xavier DUVAL (Conférencier, Paris), Sarah MILLOT (MCU PH) (Conférencier, Lyon)
• Savoir identifier les patients à haut risque d’endocardite infectieuse
• Connaitre les pathologies cardiaques à haut risque d’endocardite infectieuse
• Connaitre les procédures bucco-dentaires autorisées chez le patient à haut risque d’endocardite infectieuse
• Connaitre le protocole d’antibioprophylaxie de l’endocardite infectieuse
Auditorium 450
09:50 PAUSE ET VISITE DES STANDS
10:30

"Jeudi 06 juin"

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S04
10:30 - 11:30

SFCO / INSTITUT JEAN DELAIRE
OSTÉOTOMIES SEGMENTAIRES

Modérateurs : Laurent DEVOIZE (PU-PH) (Clermont-Ferrand), Jean-Christophe FRICAIN (Directeur) (Bordeaux)
Conférencier : Benoit PHILIPPE (Conférencier, Paris)
• Connaitre les différents types d’ostéotomies segmentaires
• Savoir identifier les patients redevables d’une ostéotomie segmentaire
• Connaitre les différents types d’ancrages osseux pour les béances antérieures
• Savoir identifier les patients éligibles à des ancrages osseux pour corriger des béances antérieures
Auditorium 450

"Jeudi 06 juin"

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S05
10:30 - 11:30

SESSION 5
UTILISATION DES CONCENTRÉS PLAQUETTAIRES EN CHIRURGIE ORALE : ÉTAT ACTUEL DES CONNAISSANCES

Modérateurs : Dr Jean-Hugues CATHERINE (MCU PH) (Marseille), Sarah MILLOT (MCU PH) (Lyon)
Conférencier : Bilal OMARJEE (Conférencier, La Réunion)
• Connaitre les différents concentrés plaquettaires utilisés en chirurgie orale
• Connaitre les indications d’utilisation des concentrés plaquettaires en chirurgie orale
• Connaitre les procédés de mise en œuvre des concentrés plaquettaires en chirurgie orale
Salle 200
11:30

"Jeudi 06 juin"

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CL1
11:30 - 12:30

COMMUNICATIONS LIBRES
Thème : La chirurgie orale au coeur des spécialités

Modérateurs : Dr Jean-Hugues CATHERINE (MCU PH) (Marseille), Sarah MILLOT (MCU PH) (Lyon)
11:30 - 12:30 #39654 - CO01 Santé bucco-dentaire et gestion péri-opératoire des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde sous traitements biologiques ciblés : enquête auprès d'une e-cohorte française.
Santé bucco-dentaire et gestion péri-opératoire des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde sous traitements biologiques ciblés : enquête auprès d'une e-cohorte française.

Introduction: Les foyers infectieux bucco-dentaires sont des facteurs de risque de la polyarthrite rhumatoïde (PR) et doivent être traités avant la prescription de biothérapies (bDMARD, Disease-Modifying AntiRheumatic Drugs). La prise de bDMARDs préoccupe aussi bien les patients que les dentistes lors de la réalisation d'actes invasifs bucco-dentaires. Cependant, les recommandations françaises à ce sujet varient selon l'organisme référent et ne sont pas basées sur des études en vie réelle.

Matériels et méthodes: Nous avons mené une enquête transversale sur l'e-cohorte de patients du registre ART (n°NCT03062865) qui est une cohorte prospective multicentrique française visant à évaluer la tolérance et l'efficacité des anti-TNF chez les patients atteints de PR. Un questionnaire diffusé en ligne a permis d'évaluer le suivi et l’adhésion des patients aux recommandations professionnelles pour une bonne santé orale et la gestion péri-opératoire des gestes invasifs bucco-dentaires par les dentistes traitants. Des scores caractérisant la PR (RAPID-3, EQ-5D-5L) et la santé orale (OHIP-14, Periodontal Screening Score, PESS) ont été calculés.

Résultats: Au total, 279 patients de la cohorte (71% femmes, 70% ≥50 ans) ont participé, dont 90% traités par des bDMARDs. Ils présentaient une activité modérée-sévère de la maladie (RAPID-3 ≥7 dans 53% cas) et un EQ-5D-5L moyen de 0,60 (inférieur au score de 0,90 de la population française1); 41,6% des patients avaient un risque élevé de parodontite (PESS ≥5) par rapport à 19,6% de la population générale2. Ce risque augmentait avec l'âge, la consommation de tabac et d’alcool et la sévérité de la PR. L’OHIP-14 moyen était de 9, témoignant d'une bonne santé orale perçue; de même, la santé générale perçue était bonne (EQ-VAS ≥70 vs 73 dans la population française1). Seuls 16,5% des patients adhéraient aux recommandations pour une bonne santé orale. L’adhésion augmentait avec la taille du lieu de résidence ainsi qu'avec la santé perçue. Un quart des patients avaient reçu des soins invasifs au cours des 2 dernières années (38,5% par une spécialiste), avec la poursuite des bDMARDS dans 68,5% des cas et sous antibioprophylaxie dans 80% des cas. Des infections locales ont été rapportées dans 3 cas d’avulsions dentaires.

Discussion: Bien que les patients de la cohorte ART respectent moins les recommandations pour la santé orale et présentent un risque élevé de parodontite, ils déclarent avoir un bonne qualité de vie orale et générale. L'accès difficile aux soins dans certaines régions peut expliquer la baisse de l'observance. Le risque de parodontite est associé à l'activité et à la sévérité de la PR ainsi qu'à des facteurs de risque connus. Les complications après des procédures invasives chez des patients sous traitement actif sont rares et conformes aux déclarations des dentistes dans une récente enquête3.

1Gautier L et al. Eur J Health Economics 2023

2Jaumet L et al. Qual Life Research 2023

3Bourgoin A et al. BMC Oral Health 2023


Loredana RADOI (Paris), Hubert MAROTTE, Martin SOUBRIER, Sonia TROPÉ, Naïma HAMAMOUCHE, Raphaëlle SEROR, Marjolaine GOSSET
11:40 - 11:50 #39910 - CO02 Critères influençant le choix du premier poste après l’internat de chirurgie orale en France.
Critères influençant le choix du premier poste après l’internat de chirurgie orale en France.

Critères influençant le choix du premier poste après l’internat de chirurgie orale en France

 

Delattre C.1, Azogui-levy S.2,3, Boussouni S.1, Guney S.1, Lescaille G.1,2, Fricain JC4, Rochefort J. 1,2

 

Affiliations

Service de médecine bucco-dentaire, Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris, France.

Université Paris Cité, Paris, France

Département de santé publique ; Université Paris-Cité ; Laboratoire Educations et Promotion de la Santé - UR 3412, Université Sorbonne Paris Nord.

4 Université de Bordeaux, Inserm U1026, Bordeaux

 

Correspondance : dr.delattrecyril@gmail.com

 

Introduction : : Le diplôme d’études spécialisées en chirurgie orale a été créée en 2011. Il s’agit de l’unique spécialité médico-chirurgicale à double entrée médicale et odontologique.  Les critères de choix du premier poste après l’internat ne sont pas connus. L’objectif de cette étude était donc de recenser les critères géographiques, les conditions d’exercice ainsi que les activités cliniques qui pourraient influencer le choix du premier poste à la sortie de l’internat en chirurgie orale en France.

Méthodes : L’étude nationale est basée sur un questionnaire adressé à l’intégralité des internes et des chirurgiens oraux diplômés. Il s’agit d’une étude à la fois observationnelle et analytique, conçue sur le modèle d’une étude réalisée en gynécologie-obstétrique dans le Grand Est, publiée dans la revue française de Santé Publique en 2018 (1), mais également sur le modèle d’une étude du Syndicat des Internes des Hôpitaux de Paris en collaboration avec TNS SOFRES qui évaluaient les aspirations des jeunes praticiens d'Ile-de-France en 2013 (2).

Résultats : Les critères géographiques principaux influençant la prise de poste étaient la présence familiale ou amicale, la courte distance domicile-travail, et la localisation du travail du conjoint. Les paramètres les plus influents concernant les conditions d’exercice étaient l’accès à un plateau technique de pointe et à un bloc opératoire avec anesthésie générale. Pour les activités cliniques, il s’agissait de la réalisation de greffes pré-implantaires et de la chirurgie orale générale. La réalisation d’un post-internat hospitalier était corrélée au bien-être durant l’internat (p < 0.05) et à la filière médicale des chirurgiens oraux (p = 0.001). Des associations significatives entre région d’origine, région d’internat et région d’exercice (p < 0.001; p < 0.001)) ont pu être mises en évidence.

Conclusions : Les critères principaux de choix du premier poste après l’internat de chirurgie orale dépendent de critères géographiques, principalement familiaux, mais également de certaines conditions d’exercice et de l’orientation de l’activité clinique.

Mots-clés : épidémiologie, chirurgie orale

 

1.      Honoré-Rouge et al. Évaluation des critères de choix du futur lieu d’exercice chez les internes lorrains de gynécologie. Santé Publique. 2018

2.      SIHP-TNS SOFRES, Les Aspirations Professionnelles Des Jeunes Médecins en Ile de France. 2013


Cyril DELATTRE (Paris), Sylvie AZOGUI-LEVY, Soufiane BOUSSOUNI, Selin GUNEY, Géraldine LESCAILLE, Jean-Christophe FRICAIN, Juliette ROCHEFORT
11:50 - 12:00 #40268 - CO03 La maladie de Behçet : perspectives actuelles et protocoles de soins au cabinet dentaire.
La maladie de Behçet : perspectives actuelles et protocoles de soins au cabinet dentaire.

La maladie de Behçet : perspectives actuelles et protocoles de soins au cabinet dentaire.

 

Azzouz Y*, Abidi S*, Chbicheb S**,

* Service d’Odontologie Chirurgicale, Faculté Internationale de médecine dentaire, Université Internationale de Rabat-Maroc

**Service d’Odontologie Chirurgicale, Faculté de médecine dentaire, Université Mohamed V de Rabat- Maroc

 

La maladie de Behçet (MB) est une maladie vasculaire multisystémique caractérisée par des ulcères bucco-génitales, associée à des manifestations systémiques diverses dont les plus importantes sont oculaires, cutanées, neurologiques, vasculaires et gastro-intestinales. Elle touche généralement les jeunes adultes. (Marinho 2016)

Sa prévalence varie selon les régions géographiques ; elle est faible en dehors des pays de la route de la soie, c’est-à-dire ceux de la région méditerranéenne orientale et de l’Asie centrale et orientale.

 

La cause exacte de la MB est inconnue. Il semblerait qu’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux joue un rôle important dans le déclenchement de la maladie. S’ensuivraient alors des anomalies de la réponse inflammatoire et un dysfonctionnement du système immunitaire que l’organisme n’arriverait pas à réguler. (Houmana 2014)

 

Le diagnostic de la MB repose sur les critères cliniques, parfois difficile en absence de signe pathognomonique ou test spécifique. De plus, les manifestations de la maladie ne sont pas toujours présentes. Différentes classifications sur la maladie de Behçet ont vu le jour. Il en existe actuellement 17 ; toutes sont particulières mais présentent un point commun : elles donnent toutes de l’importance à la lésion buccale récidivante. (Leonardo 2015)

 

La prise en charge de la MB doit être pluridisciplinaire vu la variété des manifestations cliniques. Cette maladie doit être prise en charge le plus précocement possible pour éviter les complications et diminuer donc les risques de morbi-mortalité. Le médecin dentiste peut jouer un double rôle, l’un est le dépistage précoce de cette affection en raison de ses lésions buccales qui motivent souvent la consultation, l’autre est l’intervention dans le traitement topique de l’aphtose buccale dans le cadre de la MB.

 

Cette étude a été illustrée par des iconographies des patients suivis à l’hôpital militaire d’instruction Mohammed V (HMI MV), Rabat-Maroc.

 

 

Marinho K.C.T et al. Behcet’s syndrome: Literature review and clinical case report. Rev esp cir oral maxilo fac. 2016;3 8(1):105–110)

Houmana M.H et al . Physiopathologie de la maladie de Behçet. La Revue de médecine interne 35 (2014) 90–96.

Leonardo NM et al. Behcet’s Disease: Is There Geographical Variation? A Review Far from the Silk Road. Int J Rheumatol. 2015;2015:1–7.


Youssra AZZOUZ (rabat, Maroc), Soukaina ABIDI, Saliha CHBICHEB
12:00 - 12:10 #40770 - CO04 Hémorragies de la cavité orale en urgence : étude rétrospective au GHPS.
Hémorragies de la cavité orale en urgence : étude rétrospective au GHPS.

Les hémorragies orales (HO) représentent un motif de consultation peu fréquent en urgence, parmi la douleur dentaire, les processus infectieux et les traumatismes (Hammel 2019). Différents facteurs de risque hémorragique sont décrits, liés à un contexte général médical (antithrombotiques ou troubles de l’hémostase congénitaux ou acquis) ou à des facteurs locaux (risque anatomique, site inflammatoire) (Lockhart 2003). Il est ainsi fréquent d’associer HO et patient à risque hémorragique. Les études actuelles s’intéressent essentiellement aux patients considérés à risque, mais il n’existe que peu de données quant aux caractéristiques des HO chez les patients sans risque hémorragique connu. Nous avons donc réalisé une étude rétrospective de deux ans au sein du service de Médecine Bucco-Dentaire du Groupe Hospitalier – Pitié-Salpêtrière dont l’objectif était de recenser les HO survenant chez les patients sans risque hémorragique connu et d’en étudier leurs profils et caractéristiques.

Les HO représentaient environ 2 % (n=1144) des motifs de consultation après les processus infectieux (63%), les pathologies pulpaires (18%) et les traumatismes (10%). Leur fréquence dans la population sans risque connu (51%, n=586) était semblable à celle dans la population à risque avéré (49%, n=558). Il existait une différence significative dans l’âge de survenu des HO entre les deux populations, avec une moyenne d’âge de 71,8 ans pour la population à risque hémorragique contre 36,5 ans pour la population sans risque connu (p < 0,01). Dans cette dernière, la majorité des HO était recensée avant l’âge de 30 ans et ces patients ne présentaient pas d’antécédent médical associé dans 81% des cas (n=477). Les HO étaient provoquées par des actes invasifs (HO post-opératoires) dans 97% des cas (n=567). Elles ont été résolutives grâce à une simple compression ou par la réalisation d’un protocole d’hémostase locale. Ces HO ont également été à l’origine du diagnostic d’une pathologie sous-jacente dans environ 1 % des cas : hémopathies malignes, troubles acquis ou congénitaux de la coagulation.

L’étude permet de dresser un profil des HO survenant dans une population sans risque hémorragique, ce qui n’a à ce jour jamais été réalisé sur une population aussi large. Différentes étiologies sont donc à évoquer face à ces HO : actes invasifs, non respect ou non compréhension des consignes post-opératoires, pathologies associées (hypertension artérielle, diabète, troubles anxio-dépressifs). (Bonhomme 2016).

Notre travail soulève ainsi l’importance de l’interrogatoire médical pré-opératoire à la recherche des facteurs de risque hémorragique associés. Elle illustre également le fait qu’une HO peut être le premier signe d’alerte d’une pathologie générale non diagnostiquée.

Hammel JM et al. Emerg Med Clin North Am. 2019 ;37 :81-93.

Lockhart PB et al. Br Dent J. 2003 ;195 :439-45.

Bonhomme F et al. Can J Anaesth J Can Anesth. 2016 ;63 :1007‐15.


Margaux PINANA (Paris), Isabelle RODRIGUEZ, Rafaël TOLEDO, Géraldine LESCAILLE, Juliette ROCHEFORT
12:10 - 12:20 #40924 - CO05 Maladie de Crohn chez l’enfant : une série de cas.
Maladie de Crohn chez l’enfant : une série de cas.

L’incidence des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin est en forte augmentation ces dernières années, en particulier dans les populations pédiatriques, sans distinction de genre. Parmi elles, la maladie de Crohn (MC), dont l’étiologie est mal connue, peut toucher l’ensemble du tractus digestif, alternant phases de poussées et de rémissions. Dans la majorité des cas, les premiers symptômes sont digestifs, à types de douleurs abdominales et de diarrhées chroniques (Pecci-Lloret 2023). Cependant, les manifestations orales sont fréquentes, en particulier chez les enfants, et peuvent représenter les signes inauguraux et/ou isolés de la maladie. Les manifestations orales sont généralement divisées en manifestations spécifiques, directement induites par la pathologie et en manifestations non spécifiques, le plus souvent secondaires aux carences (Neville 2024).

La série de cas cliniques rapportée concerne cinq enfants, âgés de 4 à 16 ans au moment du diagnostic. Ils ont tous été adressés par des consœurs ou confrères en consultation de pathologie de la muqueuse orale, principalement pour des gingivites persistantes. Les cinq enfants présentaient des manifestations orales multiples, évocatrices d’une MC. Ces manifestations cliniques étaient majoritairement accompagnées de signes biologiques et/ou systémiques. Pour quatre d’entre eux, une biopsie gingivale a été réalisée, permettant de diagnostiquer ou de contribuer au diagnostic d’une MC, sans complications post-opératoires. Les cinq patients ont tous été adressés à un service référent pour un bilan digestif et la mise en place d’un traitement systémique.

Les atteintes orales de la MC sont plus fréquentes chez les enfants (jusqu’à 60% des cas) et peuvent être inaugurales. Les manifestations cliniques les plus fréquemment retrouvées sont les ulcères buccaux, la chéilite angulaire et la gingivite granulomateuse. Leur identification est primordiale pour poser un diagnostic précoce et proposer une prise en charge adaptée à un âge crucial pour la croissance et l’apprentissage. En effet, les patients présentant des manifestations orales ont une altération importante de la qualité de vie et un pronostic plus sévère.  De plus, bien qu’elles aient été peu décrites dans la littérature, les biopsies orales, accessibles et facilement réalisables, présentent un intérêt certains dans le diagnostic de la MC. L’examen histologique permet de retrouver des granulomes épithélioïdes et gigantocellulaires sans nécrose caséeuse, contributifs au diagnostic. Un diagnostic différentiel avec une granulomatose orofaciale ou une sarcoïdose reste tout de même nécessaire. Enfin, le chirurgien-dentiste doit faire partie intégrante de la prise en charge de ces patients, d’autant plus que les manifestations orales compliquent l’hygiène bucco-dentaire entrainant une susceptibilité accrue aux maladies parodontales et carieuses (Neville 2024).

Neville JJ et al. J Pediatr Surg, 2024 ; 52:258-60

Pecci-Lloret MP et al. JCM, 2023 ; 12:20


Claire LUTZ (Paris), Mélissa FERNANDES, Max TROIZIER-CHEYNE, Anne-Laure EJEIL
12:20 - 12:30 #41047 - CO06 Manifestations intra-orales révélatrices de l’hyperparathyroïdie : A propos de 2 cas cliniques.
Manifestations intra-orales révélatrices de l’hyperparathyroïdie : A propos de 2 cas cliniques.

Manifestations intra-orales révélatrices d'une hyperparathyroïdie:A propos de 2 cas cliniques

Boukssim S* Chami B°

* Résident service chirurgie orale Hôpital Militaire d’Instruction Mohamed V Rabat

°Professeur de l’enseignement supérieur Hôpital militaire d’Instruction Mohamed V Rabat

 

Introduction 

L'hyperparathyroïdie (HPT) est une maladie endocrinienne caractérisée par une production excessive de parathormone (PTH), perturbant les taux de calcium et de phosphate dans le sang. Elle est classiquement classée en trois catégories : primaire, secondaire et tertiaire. (Fraser 2009).

Les complications majeures concernent souvent les reins et les os, avec les lésions osseuses comme dernière manifestation, incluant la résorption osseuse, les kystes osseux et les tumeurs brunes.

La tumeur brune (TB) est une lésion non néoplasique résultant d’une anomalie du métabolisme osseux dans le cadre d’une HPT pouvant toucher les os de la face et se présentent cliniquement sous différentes formes.

Observation clinique

Le premier cas s’agit d’une HPT primaire, chez une femme de 43 ans, où la première manifestation était une tuméfaction palatine. Le diagnostic a été évoqué à l’examen histologique et confirmé par le bilan endocrinien.

Le deuxième cas concerne un homme de 41 ans, souffrant d'insuffisance rénale chronique et ayant subi une parathyroïdectomie en 2017, qui consulte pour une mobilité dentaire au niveau de la dent 37. Les examens clinique et radiologique révèlent une tuméfaction vestibulaire non douloureuse associée à la 37, avec une mobilité dentaire de degré 3 avec une image apicale correspondante. Une biopsie confirme la présence de cellules géantes, suggérant une tumeur brune.

Les tests biochimiques ont confirmé une HPT tertiaire normocalcique.

Discussion

La TB résulte de l'effet de la PTH sur le tissu osseux, induisant un remplacement par du tissu conjonctif fibreux vascularisé (Lajolo C 2020). Ces tumeurs peuvent être asymptomatiques, mais dans certains cas, elles peuvent causer des douleurs, généralement associées à des niveaux élevés de calcium dans le sang .

Le diagnostic correct peut être difficile en raison de similitudes avec d'autres lésions de la sphère oro-faciale, mais une analyse des constantes biologiques est essentielle pour établir un diagnostic précis (Lajolo C 2020)

Le traitement consiste à traiter l'HPT sous-jacente. En cas de régression lente ou de complications, une excision chirurgicale de la tumeur peut être nécessaire.

Conclusion

Ce travail présente deux cas cliniques mettant en évidence le lien entre l'HPT et les manifestations oro-faciales. La présence de TB dans les deux cas souligne les déséquilibres endocriniens sous-jacents, qui influent directement sur la santé bucco-dentaire des patients.

 

 

 

Fraser WD. Hyperparathyroidism. Lancet. 2009 Jul 11;374(9684):145-58

Lajolo C, et al. Brown tumors of the oral cavity: presentation of 4 new cases and a systematic literature review. Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol.2020;129(6):575-584.e4

 

 

 


Sara BOUKSSIM (Kenitra, Maroc), Bassima CHAMI
Salle 200

"Jeudi 06 juin"

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S06
11:30 - 12:30

SESSION 6
GESTION DES BÉANCES ANTÉRIEURES PAR ANCRAGE OSSEUX

Modérateurs : Laurent DEVOIZE (PU-PH) (Clermont-Ferrand), Jean-Christophe FRICAIN (Directeur) (Bordeaux)
Conférenciers : Pierre CORRE (Conférencier, Nantes), Jean-Philippe PERRIN (Conférencier, Nantes)
Auditorium 450

"Jeudi 06 juin"

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WS1
11:30 - 12:30

WORKSHOP IBS // SALLE I
LES TECHNIQUES DE SINUS LIFT MINIMALEMENT INVASIVE

11:30 - 12:30 LES TECHNIQUES DE SINUS LIFT MINIMALEMENT INVASIVE. Arnaud LAFON (MCU-PH) (Conférencier, Lyon)
Salle I
12:30 DÉJEUNER ET VISITE DES STANDS
12:45

"Jeudi 06 juin"

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SYMP1
12:45 - 13:30

SYMPOSIUM PURGO - LUNCH BOX
OSTEOIMMUNOLOGIE : COMMENT LES OSTEO-NECROSES, PERTES ET FORMATION OSSEUSES SONT REGULEES PAR LE SYSTEME IMMUNITAIRE. ETAT DE L'ART

Conférencier : Joseph CHOUKROUN (Médecin esthétique) (Conférencier, Nice)
Salle 200
14:00

"Jeudi 06 juin"

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S07
14:00 - 14:50

SFCO / AIMOM
RECONNAISSANCE D'UNE MALADIE RARE OU NON DIAGNOSTIQUÉE EN CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE : UN INTÉRÊT MAJEUR !

Modérateurs : Dr Alexandre ALPY (praticien hospitalier) (CHAMBERY), Benoit PHILIPPE (Paris)
Conférencier : Joël FERRI (Conférencier, Lille)
• Savoir reconnaitre une maladie rare maxillo-faciale
• Savoir prendre en charge en chirurgie orale un patient atteint d’une maladie rare maxillo-faciale
• Connaitre les critères prédictifs d’une douleur aiguë post-opératoire en chirurgie orale
• Savoir en inférer une conduite à tenir la plus adaptée
Auditorium 450

"Jeudi 06 juin"

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DPC
14:00 - 16:00

SESSION
PATHOLOGIE DE LA MUQUEUSE BUCCALE PÉDIATRIQUE

Modérateur : Pierre CORRE (Nantes)
Conférenciers : Marine ANQUETIL (Conférencier, NANTES), Camille BOEFFARD (Conférencier, Nantes), Pierre CORRE (Conférencier, Nantes), Agathe LOUISY (interne chirurgie orale) (Conférencier, ST GERMAIN EN LAYE)
Salle 200

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SYMP2
14:00 - 15:45

WORKSHOP SOUTHERN IMPLANTS // SALLE I
REHABILITATION IMMEDIATE INNOVANTE ET SANS GREFFE EN CHIRURGIE ORALE

Conférencier : Gauthier BENAT (Praticien libéral) (Conférencier, Castres)
Salle I
14:50

"Jeudi 06 juin"

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S08
14:50 - 15:45

SESSION 7
RECHERCHE DE CRITÈRES PRÉDICTIFS DE LA DOULEUR AIGUË POST-OPÉRATOIRE : DE LA COMPLEXITÉ AU BON SENS

Modérateurs : Dr Alexandre ALPY (praticien hospitalier) (CHAMBERY), Benoit PHILIPPE (Paris)
Conférencier : Laurent DEVOIZE (PU-PH) (Conférencier, Clermont-Ferrand)
Auditorium 450
15:45 PAUSE ET VISITE DES STANDS
16:15

"Jeudi 06 juin"

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S09
16:15 - 17:30

SESSION 8
IMPLANTOLOGIE ORALE ET TRAITEMENTS ANTIOSTÉOPOROTIQUES

Modérateurs : Pr Sylvie BOISRAME (PU-PH) (BREST), Emilie HASCOET (MCU-PH) (Nantes)
Conférenciers : Arnaud LAFON (MCU-PH) (Conférencier, Lyon), Christian ROUX (Conférencier, Paris)
• Connaitre les différents traitements anti-ostéoporotiques en vigueur
• Savoir identifier les patients à risque d’ostéochimionécrose
• Connaitre les protocoles à mettre en œuvre en chirurgie implantaire chez les patients à risque d’ostéochimionécrose
Auditorium 450

"Jeudi 06 juin"

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REU
16:15 - 17:30

RÉNION SNCO

Salle 200
16:30

"Jeudi 06 juin"

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SYMP4
16:30 - 17:15

SYMPOSIUM ZIMVIE
LA CHIRURGIE PRE-IMPLANTAIRE 2.0 : UNE NOUVELLE ERE POUR LA PRECISION CHIRURGICALE

Conférencier : Lucas DUONG (CCU-AH) (Conférencier, Paris)
Salle GH
17:30

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COM2
17:30 - 18:30

COMMUNICATIONS LIBRES
Thème : Implantologie

Modérateurs : Pr Sylvie BOISRAME (PU-PH) (BREST), Emilie HASCOET (MCU-PH) (Nantes)
17:30 - 17:40 #40295 - CO07 Apport de la photogrammétrie dans le protocole prothétique des réhabilitations complètes sur implants.
Apport de la photogrammétrie dans le protocole prothétique des réhabilitations complètes sur implants.

La photogrammétrie est la science qui permet d’effectuer des mesures à partir de photographies. Utilisée aujourd’hui dans la pratique de l’implantologie, cette technique émergente permet de déterminer précisément la position tridimensionnelle des implants ainsi que la distance qui les sépare. Elle est particulièrement intéressante en tant qu’alternative aux techniques d’empreintes conventionnelles (analogiques ou optiques) dans les cas de réhabilitations complètes implanto-portées, de par son extrême précision (Pozzi, Carosi 2023) qui permet une passivité des bridges. 

L’utilisation de cette technologie peut se faire à l’étape de bridge provisoire ainsi qu’à l’étape de bridge d’usage. La phase d’empreinte consiste à placer des drapeaux (« scanflags ») en direct-implant ou sur les piliers multi-unit. Le passage de la caméra devant ces drapeaux permet en quelques secondes de déterminer la position tridimensionnelle des implants les uns par rapport aux autres. Il génère un fichier DICOM (.dcm) utilisable par n’importe quel laboratoire. L’acquisition est complétée par une empreinte optique ou analogique des tissus mous. En effet, la photogrammétrie n’en fait pas l’acquisition. La suite du protocole se déroule au laboratoire, où, sans la nécessité de logiciel complémentaire, il est possible de matcher les fichiers représentant les implants ainsi que les tissus mous. Le fichier ainsi obtenu permet au prothésiste de travailler avec des éléments très précis qui permettent de s’affranchir du contrôle de l’empreinte par une clé en plâtre. Dans le cadre d’un bridge d’usage, le premier rendez-vous consiste donc en l’essayage de la barre et du montage directeur. 

Ce protocole, une fois maîtrisé, permet une prise en charge reproductible, simplifiée et compatible avec une pratique libérale des patients nécessitant une réhabilitation globale fixe. 

La photogrammétrie se démarque par sa précision de l’ordre de 4 à 10 microns, qui s’avère supérieure aux techniques d’empreintes optiques ou conventionnelles (Pozzi, Carosi 2023). De plus, sa réalisation est plus rapide et mieux tolérée que les empreintes traditionnelles (Peñarrocha, Balaguer-Martí 2017). 

La photogrammétrie représente une alternative de choix aux techniques d’empreintes conventionnelles dans la conception des prothèses implantoportées. Elle sécurise les étapes prothétiques en les rendant plus précises, plus rapides et plus confortables.  Elle peut être aussi utilisée dans le cadre des prothèses plurales dès lors qu’il  y a deux implants ou plus. 

 

Pozzi A et al, COIR 2023

Peñarrocha-Diago M et al, JPD 2017


Jeremy DOULEY (Brest), Julien GUIOL, Sylvie BOISRAMÉ
17:40 - 17:50 #40913 - CO08 Réhabilitations complètes par prothèse implanto-portée assistées par chirurgie naviguée : une étude rétrospective.
Réhabilitations complètes par prothèse implanto-portée assistées par chirurgie naviguée : une étude rétrospective.

L’assistance de la chirurgie naviguée dans la réhabilitation complète par prothèse implanto-portée (RCPIC) permet de simplifier le protocole chirurgical et augmente la précision de l’opérateur (Stefanelli & al, 2020). Cet article souhaite présenter les résultats d’une séquence opératoire reproductible réalisée avec l’aide de la chirurgie naviguée par un seul chirurgien expérimenté sur un large échantillon de patients. L’objectif principal de ce travail a été d’analyser le taux de survie implantaire et la reproductibilité de cette intervention. L’objectif secondaire de cette étude a été d’analyser l’impact que la réhabilitation totale a pu avoir sur la vie personnelle et sociale des patients.

Ont été sélectionné et contacté 100 patients opérés par RCPIC maxillaire et/ou mandibulaire avec mise en place de 4 à 6 implants, puis mise en charge différée à [24-48] heures avec un bridge résine provisoire. Au moins 1 site implantaire dont le volume osseux et la proximité avec les éléments nobles nécessitait l’assistance de la chirurgie guidée lors de l’intervention chirurgicale. Le bridge définitif était réalisé 6 mois plus tard. Afin de répondre à l’objectif principal, sont relevés les complications infectieuses et mécaniques pouvant subvenir sur les implants lors de la visite de contrôle et un questionnaire de satisfaction est remis au patient pour répondre à l’objectif secondaire.

62 patients âgés de 43 à 90 ans opérés entre 2019 et 2023 ont été inclus. 41 RCPIC par 6 implants (All-On-6) et 21 RCPIC par 4 implants (All-on-4) ont été réalisés avec l’aide de la chirurgie naviguée, pour un total de 330 implants sur 4 mandibules et 58 maxillaires. Concernant l’objectif principal, aucune perte osseuse ou échec implantaire n’a été relevé sur les 330 implants posés entre 2019 et 2023. Sont reportées lors de l’interrogatoire et de l’examen clinique 9 complications mécaniques sur 62 RCPIC, soit 14,5% dont 4 fractures de dents prothétiques et 5 pertes de résine. Concernant l’objectif secondaire, le questionnaire reflète l’impact d’une RCPIC chez les 62 patients inclus puisque 89% d’entre eux ressentent une amélioration quant à l’image qu’ils ont d’eux-mêmes et 82% sont plus à l’aise au travail et/ou dans leur vie sociale, ce qui s’explique principalement par un gain de confort lors de leur alimentation (87%). 

Cette étude rétrospective sur 5 ans a plusieurs limites. Une étude avec un suivi plus étendu et un échantillon plus grand est nécessaire pour affirmer la viabilité de ce protocole opératoire sur le long terme. De plus, les RCPIC n’ont pas été déposées, ce qui expose l’étude à un biais quant à l’analyse des complications infectieuses qui sont diagnostiquées radiologiquement et non cliniquement. 

 

Le protocole opératoire de RCPIC simplifié grâce à la chirurgie naviguée semble fiable et reproductible sur un suivi de 5 ans et a un véritable impact bénéfique sur qualité de vie des patients. 

 

Stefanelli L & al, IJPRD 2020 

 


Julien GUIOL, Sylvie BOISRAMÉ, Jeremy DOULEY (Brest)
17:50 - 18:00 #41018 - CO09 Réhabilitations implantaires des canines incluses maxillaires chez l’adulte d’âge mûr : confrontation entre l’approche conventionnelle par extraction-reconstruction et l’approche alternative trans-dentaire. Revue de la littérature.
Réhabilitations implantaires des canines incluses maxillaires chez l’adulte d’âge mûr : confrontation entre l’approche conventionnelle par extraction-reconstruction et l’approche alternative trans-dentaire. Revue de la littérature.

Introduction: La relative complexité des réhabilitations implantaires des canines incluses chez l’adulte d’âge mûr impose une confrontation objective entre l’approche conventionnelle par extraction-reconstruction et l’approche alternative trans-dentaire plus simple. L’objectif de cette communication consiste à présenter les arguments en faveur et à l’encontre de chacune de ces approches en tenant compte du cahier des charges fonctionnel, esthétique et de durabilité.

Matériel et méthode: La revue de littérature a été menée par 2 investigateurs (Recommandations PRISMA/ PubMed) et les publications, retenues pour la pertinence de leur contenu, sont de niveau de preuve variable. Pour l’approche conventionnelle, 17 articles (1991-2019) sont sélectionnés, correspondant aux mots-clés « dental implants », « maxillary impacted canines ». Les études incluent 1200 patients (14 à 94 ans). Pour l’approche alternative, 17 articles (1984-2017) répondant à la recherche suivante : « immediate implant through impacted maxillary canine » sont sélectionnés.

Discussion: Concernant l’approche conventionnelle, la dent incluse est extraite, l’implant est mis en place simultanément et le défaut osseux est comblé par un substitut osseux (parfois associé à de l’os autogène, une membrane résorbable, une GEC). Une restauration transitoire est parfois réalisée. La couronne d’usage est insérée après 3 à 6 mois de cicatrisation.  Le suivi clinique et radiographique maximum est de 16 ans. Les résultats fonctionnel et esthétique sont satisfaisants mais le traitement demeure long.

Concernant l’approche trans-dentaire, les études histologiques animales (chien et singe) révèlent que l’implant placé au contact d’élément dentaire est colonisé par un tissu cémentoïde dès le 14ème jour post-opératoire et des fibres de collagène se forment à sa surface. Les études ne montrent pas d’encapsulation fibreuse ni de réaction inflammatoire anormale (Demarosi 2016). Dans la vingtaine de cas réalisés (18 à 85 ans), l’implant est placé au contact d’une dent incluse ou d’une racine résiduelle. Le choix de la mise en charge ; immediate ou différée varie selon l’ancrage primaire. Le suivi clinique et radiographique maximum est de 8 ans. Les résultats fonctionnel et esthétique sont satisfaisants. Aussi, il faut souligner que seules 3 équipes pratiquent ces implantations trans-dentaires (Davarpanah et al., El Haddad et al., Walton et al.) à condition que les situations initiales soient favorables.

Conclusion: Compte-tenu de la relative complexité de la méthode conventionnelle, les études histologiques et les cas cliniques rapportés concernant la méthode alternative ne manquent pas de retenir l’attention. De plus amples travaux sont sans doute nécessaires pour opérer un changement de paradigme sur la réhabilitation implantaire des canines incluses.

Demarosi F et al., Int J of Oral Maxillof Impl 2016;31:191-94

Davarpanah M et al., Int Orthod 2015;13:164-180

El Haddad E et al., Oral & Impl 2017;Anno X(3):343-48


Anaïs GOMMIER (PARIS), Benoît PHILIPPE, Gaoussou TOURE
18:00 - 18:10 #41024 - CO10 Potentiel ostéogénique et angiogénique d'un matériau de comblement osseux collagéné thermosensible.
Potentiel ostéogénique et angiogénique d'un matériau de comblement osseux collagéné thermosensible.

Introduction

Le volume osseux est un élément clé avant la mise en place d’un implant dentaire or une extraction dentaire s’accompagne d’une résorption osseuse qui intervient dans les 3 à 6 mois suivant (1). Des stratégies visant à limiter cette résorption ont été développées et reconnues. Elles sont principalement basées sur l'application de matériaux de comblement osseux immédiatement dans l'alvéole d'extraction (2). Lors de la mise en place de ces substituts, une interaction  se produit entre le matériau et les tissus lésés. Le but de cette étude était d'étudier, in vitro, le potentiel ostéogénique et angiogénique d'un matériau de comblement osseux collagéné thermosensible, le GTO®, par rapport à deux matériaux de référence : Gen-Os® et Bio-Oss®.

Matériels et méthodes 

Les matériaux de comblement osseux ont été préparés selon les instructions des fabricants et incubés dans un milieu de culture (20 mg/mL) pendant 24 heures pour obtenir les extraits. Des cellules de ligament parodontal humain (hPDL) (N/Ref : 2022-05-12-003), ont été blessées et incubées avec les extraits. Après 24 heures, les sécrétions de BMP-2, de C5a, de FGF-2 et VEGF ont été quantifiées par ELISA. L'effet des surnageants de hPDL sur la migration des cellules souches de la moelle osseuse humaine (CSMh) et sur des cellules endothéliales (HUVEC) a été étudié. La différenciation ostéogénique des CSMh a été étudiée en quantifiant l'activité enzymatique de la phosphatase alcaline (ALP). La néo-angiogenèse a été étudiée en mesurant la formation de tubes sur la matrice Matrigel®. 

Résultats 

Concernant le potentiel ostéogénique, une augmentation significative de la sécrétion de C5a a été obtenue avec tous les matériaux. Cette augmentation était significativement plus importante avec les matériaux contenant du collagène. La sécrétion de BMP-2 a été significativement induite par les matériaux contenant du collagène. Tous les matériaux ont augmenté de manière significative l'activité ALP des CSMh par avec une sécrétion plus élevée avec le GTO®. 

Concernant le potentiel,angiogénique, la prolifération des HUVEC a augmenté de façon significative avec Gen-Os® et GTO® par rapport à Bio-Oss®. Enfin, l'angiogenèse a été stimulée par tous les matériaux. Il est à noter que l'organisation de la structure capillaire était plus importante avec les matériaux contenant du collagène (GTO® et Gen-Os®). 

Conclusion 

Dans l'ensemble, ces données montrent que le GTO® a des potentiels angiogéniques et ostéogéniques plus élevés que le substitut anorganique. Bien qu'aucune étude n'ait été réalisée sur l'utilisation du GTO® pour la préservation de la crête alvéolaire, la présente étude pose les bases de son utilisation comme échafaudage pour le comblement osseux en chirurgie orale, et en particulier pour la préservation de la crête alvéolaire. Il constitue un support approprié pour le recrutement des cellules endothéliales et des cellules souches nécessaires à la formation de nouveaux tissus osseux. 


Dr Jean-Hugues CATHERINE (Marseille), Charlotte JEANNEAU, Romain LAN, Thomas GIRAUD, Imad ABOUT
18:10 - 18:20 #41026 - CO11 Survie implantaire chez les patients présentant des séquelles de fente labio-maxillo-palatine : revue systématique.
Survie implantaire chez les patients présentant des séquelles de fente labio-maxillo-palatine : revue systématique.

Les fentes labiales ou labio-alvéolaires ou labio-maxillo-palatines (FLMP) sont les malformations congénitales faciales les plus fréquentes avec une prévalence d’environ 1/700 naissances en France. L’incisive latérale, se trouvant sur le trajet de la fente, est souvent absente chez ces patients, pour cause d’agénésie ou d’avulsion (Shapira 2000). La solution implantaire, avec ou sans greffe, permet de réhabiliter les patients au niveau fonctionnel et esthétique (Saint-Surin 2019). Toutefois, la qualité du tissu osseux est variable, compromettant potentiellement le taux de succès implantaire.

Une revue systématique a été conduite en suivant les directives PRISMA 2020. La question de recherche était : Quel est le taux de survie des implants chez les patients présentant une FLMP et diffère-t-il de la population générale ? L’objectif secondaire était d’objectiver le délai de survenue de l’échec implantaire chez les patients porteurs de FLMP.

Les critères d’inclusion étaient les suivants : les études cliniques (essais cliniques contrôlés randomisés ou non, cas-témoins, études observationnelles) évaluant la survie implantaire et le temps de survenue de l’échec, chez des patients ayant une fente (greffée ou non), nécessitant un traitement implantaire. 

Les critères d’exclusion étaient : les reports de cas, méta-analyses et les revues de littérature (narrative, systématique), les études expérimentales chez animaux, les études analysant moins de 10 implants ou sans information sur le taux de survie implantaire et celles sans texte complet disponible.

1606 références ont été screenées, 30 articles ont été retenus pour la revue systématique. Sur les 596 patients totaux des études, 207 présentaient une fente labio-alvéolo-palatine et avaient bénéficié de greffes pré-implantaires. La survie implantaire était de 91,85% à 6 mois et 87,5% à 5 ans. Le taux d’échec à 12 mois est de 9,72% et de 12,5% à 5 ans, suggérant ainsi que la majorité des échecs survienne lors de la première année après la mise en place de l’implant.

Malgré une grande hétérogénéité des études, la solution implantaire semble être une thérapeutique avec des résultats cliniques intéressants et fiables chez les patients porteurs de FLMP, mais nécessite une prise en charge pré-implantaire afin de compenser le manque des tissus durs et mous avant de procéder à la réhabilitation implanto-prothétique. La survie implantaire chez ces patients est inférieure (87,5% à 5 ans) comparativement à la population générale (98,1% à 5 ans pour les implants posés en secteur antérieur maxillaire) (Pommer 2021). Le délai moyen de survenue des échecs semble comparable entre les populations : entre 3 et 12 mois après la mise en place de l’implant. Une étude clinique prospective multicentrique avec un protocole prédéfini semble nécessaire afin d’avoir les résultats comparables et à long terme et ainsi rechercher les facteurs d’échec potentiels, difficiles à déterminer pour l’instant.


Sofiya GALINA (Nantes), Anne-Gaëlle CHAUX, Pierre CORRE, Alain HOORNAERT, Julie LONGIS, Justine LOIN, Léonie QUENEL, Sonia LAIGLE
18:20 - 18:30 #41044 - CO12 Implants zygomatiques et chirurgie guidée: précision et taux de survie implanto prothétique : étude pilote sur le protocole FAST ZYGO.
Implants zygomatiques et chirurgie guidée: précision et taux de survie implanto prothétique : étude pilote sur le protocole FAST ZYGO.

Introduction:

La réhabilitation du maxillaire atrophique par implants zygomatique est un challenge chirurgico-prothétique. Les guides chirurgicaux prépondérant en implantologie conventionnels sont peu développés et non recommandés par la conférence de consensus 2023 de l’ITI.

Cette étude pilote a pour but de mesurer la précision de notre guide chirurgicale par rapport à notre planification implantaire. Elle nous permettra  de comparer la sécurité de notre guide respectant des marges de sécurité de 5mm vis-à-vis des structures nobles (orbitaire, vasculaire et nerveuse) et de 2mm entre chaque implants prises lors de la planification implantaire. Les critères secondaires sont la possibilité de mise en charge instantanée du bridge de cicatrisation en zircone, usinée antérieurement, et l’ostéointégration implantaire à 3 mois

Patients et méthode :

L’étude de cohorte rétrospective regroupe, de 2021 à 2023, 11 patients ayant été réhabilités par 4 implants zygomatique dans un flux numérique totalement guidé. Les axes implantaires des implants zygomatiques sont guidés par le projet prothétique, regroupant des trajets intra et extrasinusien. Un guide à double douille est modélisé puis imprimé en titane par frittage laser.

Les positions implantaires post opératoire sont recueilli au CBCT réalisé à J+3 et les données DICOM sont comparés dans les 3 plans de l’espace à la planification pré opératoire au format STL par méthode de superposition des surfaces au sein du logiciel CodiagnostiX.

Les paramètres analysés sont les déviations en millimètre entre le col et l’apex de l’implants ainsi que la déviation apicale maximale de l’implant dans les 3 plans de l’espace.

Résultats et discussion:

Sur 44 implants zygomatiques, la déviation apicale moyenne est de 3,175° (± 0,51°) avec des déviations maximale au col d’1,075mm (± 1,1mm) et de 1,57mm (± 0,7mm) à l’apex pour des implants de longueurs moyenne de 47mm.

Il y a eu le jour de l’intervention 100% de mise en charge immédiate du bridge usiné au préalable et aucune absence d’ostéointégration n’as été constaté à 3 mois post opératoire.

Conclusion:

Les données comparatives post opératoires suggères qu’en dépit de la complexité de planification et de la difficulté per opératoire de mise en place du guide et des forages, la chirurgie zygomatique guidée par double douille peut représenter une méthode efficiente, précise et sécurisante.

De plus elle permet une mise en charge instantané per opératoire conforme au projet prothétique.

Les valeurs de précisions sont comparables aux guides EZgoma ®, à la chirurgie naviguée zygomatique et à la chirurgie guidée des implants conventionnels.

Néanmoins d’autre études de plus grandes puissances devront être menés avec d’autre critères secondaires tels que les complications, durée opératoire et questionnaire de satisfaction sur la qualité de vie orale post réhabilitation prothétique.

 

 

 


Rémy RAPHAEL, Dimitri PASCUAL, Rémy RAPHAEL (Montpellier)
Auditorium 450

"Jeudi 06 juin"

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REU4
17:30 - 18:30

RÉUNION CNECO

Salle 200

"Jeudi 06 juin"

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SYMP7
17:30 - 18:15

SYMPOSIUM NOBEL BIOCARE
REHABILITATION MAXILLAIRE COMPLETE PAR ALL-ON-4/ALL-ON-6/IMPLANTS ZYGOMATIQUES : STRATEGIE DECISIONNELLE POUR PROPOSER LA PROCEDURE LA PLUS ADAPTEE A NOS PATIENTS

Conférencier : Raphaël BONNET (Conférencier, Nantes)
Salle GH
Vendredi 07 juin
08:45

"Vendredi 07 juin"

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S10
08:45 - 09:30

SESSION 9
SOMMEIL

Modérateurs : Pr Pr Anne-Gaëlle CHAUX (Puph) (Nantes), Loredana RADOI (PU-PH) (Paris)
• Connaitre la physiopathologie des troubles du sommeil
• Connaitre les différents traitements possibles des syndromes d’apnée/hypopnée du sommeil
• Savoir identifier les indications, contre-indications, effets indésirables des orthèses d’avancée mandibulaire
08:45 - 09:30 Docteur, pourquoi ai-je du mal à dormir? Le SAHOS chez l'adulte. Paul GALVEZ (Interne DESCO) (Conférencier, Bordeaux), Laurène LECLAIR VISONNEAU (Conférencier, Nantes)
Auditorium 450
09:30 PAUSE ET VISITE DES STANDS
10:00

"Vendredi 07 juin"

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COM3
10:00 - 11:00

COMMUNICATIONS LIBRES
Thème : La chirurgie orale au coeur des spécialités

Modérateurs : Alexandra CLOITRE (MCU-PH) (Nantes), Bérengère PHULPIN (MCU-PH) (Nancy)
10:05 - 10:15 #39016 - CO13 Le périoste, témoin sensible des atteintes osseuses : conduite à tenir face aux appositions périostées maxillo-mandibulaires en chirurgie orale.
Le périoste, témoin sensible des atteintes osseuses : conduite à tenir face aux appositions périostées maxillo-mandibulaires en chirurgie orale.

Le périoste, témoin sensible des atteintes osseuses : conduite à tenir face aux appositions périostées maxillo-mandibulaires en chirurgie orale 

 

Moizan H٭, Petitjean C٭٭, Rohart J٭٭٭

٭ Service odontologie Hôpital Saint Julien, CHU Rouen, 76031 Rouen

٭٭ Service chirurgie maxillo-faciale, CHU Caen, 14000 Caen

 ٭٭٭ Service chirurgie cervico-céphalique et ORL, Centre Hospitalier Dieppe, 76202 Dieppe

 

Le périoste, structure biologique dynamique jouant un rôle majeur dans les processus de modelage et remodelage osseux est constitué histologiquement de deux couches, l’une interne avec activité ostéogénique (Blaisdell 1925) et l’autre externe avec fibroblastes, collagène et élastine richement innervée et vascularisée (Allen 2004). Témoin très sensible des atteintes osseuses pathologiques de l’os cortical et spongieux, ce potentiel ostéogénique du périoste peut être stimulé au cours de pathologies infectieuses, inflammatoires, tumorales bénignes et malignes et de certaines maladies systémiques (Bisseret 2015). Ainsi cet os néoformé ajouté à la surface de la corticale osseuse prend divers aspects ou configurations en fonction du processus étiologique, de sa durée (chronique ou aigüe) et de son rythme.

L’objectif de notre communication est de passer en revue les divers schémas de réactions périostées rencontrées : homogène pleine, uni lamellaire, pluri lamellaire, spiculée et éperon périosté ou triangle de Codman (McDonald 2023).  Une évaluation minutieuse et un recueil exhaustif de l’ensemble des données cliniques, radiologiques et biologiques conduiront au diagnostic positif. Si les réactions périostées solides suggèrent fortement un processus bénin et à croissance lente, les réactions lamellaires uniques surviennent préférentiellement dans les pathologies aigües et bénignes. Les réactions multi lamellaires sont associées quant à elles à une agressivité intermédiaire et à un taux de croissance proche de la limite des capacités de cloisonnement de l’os alors que les réactions combinées, spiculées, interrompues et complexes orientent très souvent vers un pronostic péjoratif car elles surviennent lors de processus agressifs et à croissance rapide : le périoste tentant de créer un nouvel os reste « submergé » et est finalement dépassé et rompu (Rana 2009). Enfin au regard de la littérature scientifique, les propositions de prise en charge ad hoc vous seront exposées. Dans l’avenir, l’ingénierie du périoste, domaine en plein développement et très prometteur apportera sans nul doute des solutions thérapeutiques dans certaines situations pathologiques (Xin H 2023).

 

 

Blaisdell FE. Arch Surg, 1925 ;11:933.

Allen MR et al. Bone, 2004 ;35 :1003-12

Bisseret et al. Skeletal Radiol, 2015 ;44(3) :321-38

McDonald J, Tami D.DenOtter. In :StatPearls Publishing, 2023

Rana RS et al. Am J Roent genol, 2009 ;193 :W259-72

Xin et al. Gels, 2023 ;9, 768.https ::doi.org/10.3390


Hervé MOIZAN (ROUEN), Clement PETITJEAN
10:15 - 10:25 #40835 - CO14 Prise en charge bucco-dentaire des patients traités par anticorps anti RANK-ligand pour une tumeur à cellules géantes : étude rétrospective aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.
Prise en charge bucco-dentaire des patients traités par anticorps anti RANK-ligand pour une tumeur à cellules géantes : étude rétrospective aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.

Auteurs :

Pierre Klienkoff (1,2), Noëlle Weingertner (3), Jean-Emmanuel Kurtz (4), Fabien Bornert (1,2)

1.     Chirurgie Orale, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, France

2.     UFR d’odontologie, Université de Strasbourg, France

3.     Anatomopathologie, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, France

4.     Oncologie médicale, ICANS, Strasbourg, France

 

Introduction

La tumeur osseuse à cellules géantes (TCG) est définie comme une tumeur mésenchymateuse rare de grade intermédiaire, dont le traitement de première intention est chirurgical. Depuis les années 2010, l’alternative thérapeutique par dénosumab permet de stopper efficacement la progression des TCG, mais au risque de favoriser l’apparition d’une ostéochimionécrose de la mâchoire (ONM), en particulier dans un contexte de mauvais état bucco-dentaire. Les patients atteints de TCG traités par dénosumab constituent un sous-groupe particulier, pour lequel très peu d'études se sont intéressées à leur statut et prise en charge bucco-dentaire.

 

Matériels et méthodes

Tous les patients atteints d’une TCG, traités par dénosumab et dont le suivi bucco-dentaire a été documenté ont été inclus. Le statut et les traitements bucco-dentaires de chaque patient ont été évalués à partir des données cliniques et radiologiques. Les périodes de traitement et d’interruption du dénosumab ont été relevées, ainsi que les événements indésirables tels que la survenue d’une ONM.

 

Résultats

Sur les 10 patients inclus dans cette étude, 8 ont débuté le traitement par dénosumab après avoir bénéficié d’une ou plusieurs interventions chirurgicales de résection de TCG, 1 patient a bénéficié d’un traitement néoadjuvant par dénosumab avant l'intervention chirurgicale, celle-ci étant considérée comme trop invasive d’emblée, et seul un patient a bénéficié d'un traitement exclusif par dénosumab. 9 patients sur 10 ont bénéficié d'un bilan bucco-dentaire avant le début du traitement par dénosumab : l'indice CAOD moyen était de 9,8 et 4 patients avaient une maladie parodontale non stabilisée. Une seule ONM est survenue dans cette cohorte, après un suivi de 57 mois en moyenne. Chez 5 patients, le traitement par dénosumab a été interrompu et/ou retardé pour la réalisation de 7 extractions dentaires et le curetage d’une ONM. Aucune ONM n’est apparue à la suite des extractions dentaires. En revanche, une TCG a progressé chez un patient lors d’une période d’arrêt du dénosumab.

 

Conclusion

Cette étude permet de souligner l’importance de la prise en charge bucco-dentaire chez les patients atteints de TCG et traités par dénosumab, d’où la nécessité d’une collaboration étroite entre le chirurgien oral et le médecin oncologue.

 

Avis favorable du comité d’éthique des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg sous la référence : CE-2022-106.

 

Références :

-       Thomas D et al. Lancet Oncol 2010;11(3):27580.

-       Larousserie F et al. Ann Pathol 2022;42(3):21426.

-       Klienkoff P et al. Oral Oncol Rep 2023; 8: 100117.


Pierre KLIENKOFF (Strasbourg), Noëlle WEINGERTNER, Jean-Emmanuel KURTZ, Fabien BORNERT
10:25 - 10:35 #40899 - CO15 Gestions des anticoagulants oraux dans la période péri-opératoire d’une chirurgie orale, parodontale ou implantaire : résultats d’une étude prospective multicentrique.
Gestions des anticoagulants oraux dans la période péri-opératoire d’une chirurgie orale, parodontale ou implantaire : résultats d’une étude prospective multicentrique.

Contexte : Les actes de chirurgie orale sont très fréquents chez les patients sous anticoagulants oraux (ACO). Les recommandations des sociétés savantes médicales et odontologiques préconisent la poursuite des anti-vitamines K (AVK) lors de la plupart des actes de chirurgie orale, mais elles sont contradictoires pour les anticoagulants oraux directs (AOD) (poursuite selon la Société Française de Chirurgie Orale (SFCO), arrêt péri-opératoire selon le Groupe Français d’étude sur l’Hémostase et la Thrombose). Les études en vie réelle sur la gestion des ACO en chirurgie orale sont rares et portent principalement sur les avulsions dentaires sous AVK.

Objectifs : Une étude prospective non interventionnelle multicentrique a été menée en France entre juillet 2017 et décembre 2019 afin d’évaluer le risque hémorragique lors de gestes invasifs oraux, la gestion péri-opératoire des ACO et la prise en charge des hémorragies.

Méthodes : Des adultes recevant un ACO au long cours, nécessitant une intervention de chirurgie orale, parodontale ou implantaire ont été inclus dans l’étude par des praticiens membres de la SFCO ou de la SFPIO. Un questionnaire structuré a permis de collecter des données sur les caractéristiques sociodémographiques, les antécédents médicaux et les traitements ACO ainsi que sur leur gestion péri-opératoire (poursuite avec ou sans modification ou arrêt), les gestes chirurgicaux et leurs complications. Des informations sur les hémorragies en lien avec l’intervention et leur gestion ont été recueillies au 1er, 7ème et 30ème jours de suivi.

Résultats : Au total, 523 patients ont été inclus (âge moyen 74 ans, 56% hommes, 66% sous AOD et 34% sous AVK). Les ACO ont été poursuivis dans la majorité des cas (AOD : 91% et AVK : 95%). La décision de poursuivre l’ACO a été prise par le praticien lui-même dans la majorité des cas (84% en préopératoire et 80% en post-opératoire), sans avis du médecin prescripteur. Les avulsions dentaires (41% uniques, 54% multiples dans un ou plusieurs secteurs) ont représenté l’acte chirurgical majoritaire. Des hémorragies post-opératoires ont été rapportées chez 50 patients (9,6%), dont 8 (4,5%) étaient sous AVK et 42 (12,2%) sous AOD. Environ un tiers des hémorragies sont survenues au cours des 24 premières heures et moins de deux tiers du 2ème au 7ème jour. Elles ont été mineures, arrêtées par le patient (un tiers), ou non graves, cliniquement pertinentes (deux tiers), nécessitant un geste local (reprise du site opératoire, éponges hémostatiques, sutures, compression avec acide tranéxamique). Le geste local a arrêté 94% des hémorragies. Seules 6% d’entre elles ont nécessité une hospitalisation.

Conclusion : Après un geste chirurgical oral chez les patients sous ACO, la fréquence des hémorragies sur un suivi post-opératoire de 30 jours est relativement faible. Les saignements oraux surviennent principalement entre le 2ème et 7ème jour, sont non graves et arrêtées par des gestes hémostatiques entrepris par le chirurgien.


Loredana RADOI (Paris), David HAJAGE, Sylvie BOISRAME, Michel GUYOT, Sylvain CATROS, Ihsène TAIHI, Julie GUILLET, Catherine PESCI-BARDON, Anne-Laure EJEIL, Marjolaine GOSSET, Isabelle MAHE
10:35 - 10:45 #41016 - CO16 Tumeurs myofibroblastiques inflammatoires linguales : cas clinique et revue systématique de la littérature.
Tumeurs myofibroblastiques inflammatoires linguales : cas clinique et revue systématique de la littérature.

Tumeurs myofibroblastiques inflammatoires linguales : cas clinique et revue systématique de la littérature

 Caterina Unia (1), François Le Pelletier (2), Pierre Sohier (3), Ihsène Taihi (1)

1- AP-HP, Rothschild Hospital, Oral Surgery Department, Paris, France

2- AP-HP, Pitié Salpetrière hospital, Department of pathology, Paris, France

3- AP-HP, Cochin Hospital, Department of pathology, Paris, France

La Tumeur myofibroblastique inflammatoire (TMI) est une lésion rare, le plus souvent bénigne, parfois récidivante et présentant un caractère agressif. La classification Internationale des Maladies pour l’oncologie les considère comme des tumeurs au « comportement indéterminé », bénignes ou malignes en fonction des métastases qu’elles entrainent dans certains cas. La localisation orale est rare et son diagnostic clinique est compliqué. Le diagnostic histologique est également complexe car il n’existe aucun marqueur biologique spécifique de ces tumeurs. Il n’existe pas encore de consensus clairement établi sur la prise en charge thérapeutique de cette lésion. De plus, des confusions de nomenclature ont contribué à complexifier l’établissement de procédures standardisées dans son traitement. L’objectif est d’établir des critères diagnostics cliniques et histologiques simplifiés permettant d’une part de mieux distinguer cliniquement la TMI et d’autre part de constituer un guide à la prise en charge de ces tumeurs. 

Une revue systématique a été réalisée en utilisant les mots-clés « Neoplasms, Connective and soft tissue » et « Tongue Neoplasms » sur les moteurs de recherche « PubMed », Embase, Cochrane, Scopus, Web of Science et Livivo.

Cinq articles ont été retenus après lecture du titre et du résumé, auxquels un article a été ajouté à partir des références des articles précédents. Enfin, le cas d’une patiente prise en charge dans notre service a été inclus également. Cinq cas sur les sept ont été traités uniquement par exérèse chirurgicale, un cas a été traité par prednisone et crézitinib avant exérèse, et le dernier patient a été traité par radiothérapie après exérèse. 

Les TMI sont des lésions se présentant souvent sous la forme d’un nodule ferme dans l’épaisseur du tissu, solitaire, ulcéré ou non. L’examen histologique révèle une prolifération de cellules myofibroblastiques fusiformes associées à un infiltrat inflammatoire. Il n’existe à ce jour aucune recommandation ou de guide précis concernant la prise en charge de ces lésions, cependant, le pronostic des TMI linguales semble moins sombre que pour ses autres localisations. Leur traitement est l’exérèse chirurgicale la plus complète possible. Si elle est incomplète et qu’une nouvelle intervention est trop mutilante, l’expression ou non du marqueur ALK permet d’indiquer le traitement médicamenteux complémentaire le plus approprié. Une surveillance doit être mise en place bien qu’aucune TMI linguale recensée dans la littérature n’ait récidivé.


Caterina UNIA (Paris)
10:45 - 10:55 #41027 - CO17 Prise en charge médico-chirurgicale des ostéochimionécroses : étude de cohorte historique.
Prise en charge médico-chirurgicale des ostéochimionécroses : étude de cohorte historique.

Prise en charge médico-chirurgicale des ostéochimionécroses : étude de cohorte historique

A Falguière, JH Catherine, N Bayle, F Campana

 

Introduction

L’ostéochimionécrose des mâchoires (OCN) est une ostéite iatrogène d’origine médicamenteuse, initialement décrite par Marx en 2003 avec les bisphosphonates. D’autres molécules telles que le Dénosumab, les anti-angiogéniques et les immunomodulateurs ont été incriminées. L’objectif de ce travail était d’étudier la réponse thérapeutique des OCN pris en charge dans le service de chirurgie orale du CHU.

 

Matériel et méthode

Une étude observationnelle de cohorte historique monocentrique a été menée incluant les patients atteints d’OCN et dont les données sur le stade initial, la prise en charge et l’évolution de la maladie étaient disponibles. Le critère de jugement principal était la réponse thérapeutique évaluée selon l’évolution du stade d’OCN d’après la classification de l’association américaine de chirurgie orale et maxillofaciale (AAOMS) et selon les critères RECIST (Response Evaluation Criteria in Solid Tumor). Les critères de jugement secondaires étaient l’indication des molécules, les molécules incriminées, l’étiologie des OCN, le type de prise en charge et le temps de guérison.

 

Résultats

22 patients ont été inclus dans l’étude correspondants à 24 foyers d’OCN. Cette étude a retrouvé une réponse positive dans 80% des cas (75% de guérison, 5% d’amélioration) et 20% d’OCN stables. L’indication de la molécule inductrice (50% dostéoporose, 50% à visée oncologique) n’a pas influé la réponse clinique. L’OCN était dans 60% des cas provoquée et dans 40% des cas spontanée. La prise en charge a reposé le plus souvent sur une approche chirurgicale (85%) parfois combinée à un traitement médicamenteux (55%). Le délai de guérison a été inférieur à 11 mois.

 

Discussion

Ce travail montre une bonne réponse thérapeutique dans 80% avec un délai de guérison inférieur à un an. Un traitement comprenant un temps chirurgical a le plus souvent été mis en œuvre. Ces données sont proches de celles de la littérature. L’analyse statistique n’a pas permis de retrouver de différence significative. Cela s’explique par la taille de l’échantillon et par la diversité des situations cliniques, en termes d’indication de la molécule inductrice, de schéma thérapeutique et de prise en charge.

 

Conclusion

Ce travail met en évidence une réponse thérapeutique favorable dans 80 % des cas et ce qu’elle que soit l’indication de la molécule inductrice.

 

Ref

Shibahara T Tohoku J Exp Med 2019 Feb;247(2):75-86.

Cuozzo A et al. J Stomatol Oral Maxillofac Surg. 2022 Nov;123(6):616-621.

Ruggiero S et al. J Oral Maxillofac Surg. 2022 May;80(5):920-943.


Arthur FALGUIERE (Brest), Jean-Hugues CATHERINE, Nicolas BAYLE, Fabrice CAMPANA
10:55 - 11:05 #41057 - CO18 De l’importance de la collaboration entre le chirurgien oral et le neurochirurgien : à propos de huit cas de douleurs « dans la tête ».
De l’importance de la collaboration entre le chirurgien oral et le neurochirurgien : à propos de huit cas de douleurs « dans la tête ».

Introduction

Le chirurgien oral est amené par sa pratique à recevoir en consultation de nombreux patients souffrant de douleurs oro-faciales inexpliquées, qu’elles soient localisées aux dents, aux muqueuses, aux mâchoires, aux ATM ou à la face. Dans certains cas, ces douleurs peuvent avoir une origine centrale, secondaire à une lésion du nerf trijumeau au niveau métencéphalique, de l’angle ponto-cérébelleux ou le long de son trajet extracisternal, justifiant un bilan d’imagerie par IRM cérébrale, à la recherche d’une étiologie vasculaire, tumorale ou neurodégénérative.1

En particulier, la découverte d’une lésion d’allure tumorale, qu’elle soit causale ou incidente, impose un avis neurochirurgical en urgence, tel qu’illustré par la présente cohorte.   

 

Observations cliniques

Parmi l’ensemble des patients reçus en consultation spécialisée douleurs oro-faciales et ayant bénéficié d’une IRM cérébrale, il a été détecté 11 processus expansifs intracrâniens chez 8 patients, répartis comme suit : 7 méningiomes, 2 métastases de carcinome rénal, 1 schwannome du VIII et 1 adénome hypophysaire. Un avis neurochirurgical a été sollicité pour 6 patients et un avis endocrinologique pour 1 patiente.

 

Discussion et conclusion

Sur les 11 tumeurs diagnostiquées à l’IRM cérébrale, 3 étaient causales (2 méningiomes et 1 schwannome) tandis que les 8 autres étaient des incidentalomes, ayant nécessité pour la plupart une simple surveillance. Il est intéressant de noter que les patients avaient consultés avec des tableaux cliniques très variables : 2 migraines atypiques, 2 odontalgies inexpliquées, 1 névralgie trigéminale, 1 névralgie trigéminale dans un contexte de sclérose en plaques connue, 1 neuropathie trigéminale douloureuse secondaire à une intervention par gamma-knife et 1 glossodynie, similaires aux cas rapportés dans la littérature.2

En conclusion, cette cohorte de patients souligne l’importance de la collaboration entre le chirurgien oral et le neurochirurgien, en particulier lorsque celui-ci est confronté à des douleurs oro-faciales inexpliquées possiblement secondaires à une pathologie tumorale intracrânienne occulte.

 

1 – Moreau N et al. EMC Médecine Buccale 2020;13(2):1-21

2 – Gibeili C et al. BMJ Case Reports 2022;15:e249408.


Coralie POMYKALA (Paris), Marielle BEAUVAL, Martin WULC, Biravena RAVEENDRANATHAN, Lionel OULMAYROU, Charles-Maximilien THI, Armelle POINTIN, Nathan MOREAU
Salle 200
10:05

"Vendredi 07 juin"

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S11
10:05 - 11:05

SFCO / GEMUB
LES MANIFESTATIONS ORALES DES MALADIES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES INTESTINALES

Modérateurs : Sarah COUSTY (Professeur / Praticien Hospitalier) (Toulouse), Camille LEROY (AHU) (NANTES)
Conférenciers : Marie LEMOIGNE (Conférencier, Nantes), Marie-Hélène TESSIER (Conférencier, Nantes)
• Connaitre les maladies inflammatoires chroniques intestinales pouvant avoir des manifestations orales
• Reconnaitre une manifestation orale d’une maladie inflammatoire chronique intestinale
• S’entrainer à partir de cas clinique concret au diagnostic en pathologie de la muqueuse buccale
• S’entrainer à partir de cas cliniques concrets à la prise en charge de patients atteints de pathologie de la muqueuse buccale
Auditorium 450
11:00

"Vendredi 07 juin"

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S12
11:00 - 12:30

SESSION 10
RÉGÉNÉRATION OSSEUSE DES MÂCHOIRES : AUX PORTES DE L'EXPLOIT !

Modérateurs : Alexandra CLOITRE (MCU-PH) (Nantes), Bérengère PHULPIN (MCU-PH) (Nancy)
Conférenciers : Sylvain CATROS (PUPH) (Conférencier, Bordeaux), Pierre WEISS (Conférencier, Nantes)
• S’informer sur les avancées de la recherche préclinique dans le domaine de la régénération osseuse des mâchoires
• Avoir un aperçu des prochaines techniques de régénération osseuse des mâchoires
Salle 200
11:05

"Vendredi 07 juin"

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S13
11:05 - 12:30

DERMATO GAMES

Modérateurs : Sarah COUSTY (Professeur / Praticien Hospitalier) (Toulouse), Camille LEROY (AHU) (NANTES)
Conférenciers : Fabrice CAMPANA (mcu/ph) (Conférencier, Marseille), Jean-Christophe FRICAIN (Directeur) (Conférencier, Bordeaux)
Auditorium 450
12:30 DÉJEUNER ET VISITE DES STANDS
12:45

"Vendredi 07 juin"

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SYMP8
12:45 - 13:45

WORKSHOP OSSTEM // SALLE I
ELEVATION SINUSIENNE ET POSE D'IMPLANTS SIMULTANES

Conférencier : Emmanuel MASSON REGNAULT (Chirurgien Oral) (Conférencier, Soyaux)
Salle I
14:00

"Vendredi 07 juin"

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S14
14:00 - 15:00

SFCO / ANICO

Modérateurs : Manon DOMART (Docteur Junior Chirurgie orale) (Nantes), Sarah LATRECHE (Interne) (Nice)
• Connaître l’Intérêt du flux numérique dans la gestion de l’édenté total maxillaire
• Savoir gérer les complications liées aux membranes PTFE
14:00 - 14:30 Du plâtre à la lumière, l’interêt de la chirurgie guidée dans les reconstructions globales. Mathieu BROSSARD (Conférencier, Strasbourg)
14:30 - 15:00 La gestion des complications liées aux membranes PTFE. Allan BOKOBZA (Conférencier, Paris)
Auditorium 450

"Vendredi 07 juin"

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COM4
14:00 - 15:00

COMMUNICATIONS LIBRES
Thème : La chirurgie orale au coeur des spécialités

Modérateurs : Clara BRETAUDEAU (MCU-PH) (Reims), Géraldine LESCAILLE (Professeur des universités) (Paris)
14:00 - 14:10 #39856 - CO19 A propos d’une tuméfaction gingivale évolutive : évitons l’errance diagnostique !
A propos d’une tuméfaction gingivale évolutive : évitons l’errance diagnostique !

Introduction: Les lymphomes hodgkiniens et non-hodgkiniens sont des proliférations malignes des lymphocytes B ou T qui surviennent majoritairement au niveau des ganglions lymphatiques mais dans 20-30% des cas elles sont extra-nodales. L’atteinte primitive de la cavité orale est très rare (2-3%) et peut mimer des pathologies dentaires (Wilkinson et al. 2018), représentant ainsi un défi diagnostique pour le chirurgien-dentiste non averti.

Observation: Une patiente de 53 ans, sans antécédents médicaux notables, présentait une tuméfaction oro-faciale évoluant depuis 4 mois. Elle a consulté plusieurs praticiens qui ont suspecté une cause dentaire et a reçu, sans succès, un traitement parodontal et une antibiothérapie. Devant l’absence d’arguments étiologiques convaincants et l’augmentation de la lésion, elle a été adressée en consultation hospitalière. Elle n’avait pas de signes généraux ni d’adénopathies cervico-faciales. La tuméfaction était ferme et adhérente aux plans sous-jacents et s’étendait sur la gencive et au fond du vestibule de 23 à 26. La muqueuse de recouvrement était bosselée, inflammatoire, avec un réseau vasculaire saillant. Les tests dentaires et le CBCT étaient normaux. Le bilan biologique révélait une insuffisance rénale légère. L’examen histologique et immunohistochimique pratiqué sur la biopsie concluait à un lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB). La patiente a été adressée dans un service d’oncohématologie. Le bilan d’extension confirmait l’atteinte orale exclusive. La rémission complète de la maladie est survenue après 4 cures de polychimiothérapie R-CHOP.

Discussion : Les lymphomes non-hodgkiniens oraux touchent principalement le palais mou, les amygdales, les glandes salivaires et plus rarement la gencive et l’os péri-apical. Le type B est majoritaire et de meilleur pronostic. Les facteurs de mauvais pronostic sont l’âge > 60 ans, les stades III/IV, l’envahissement médullaire, l’atteinte de plus d’un site extra-ganglionnaire, un taux de LDH augmenté, un Performance Status >2 et une hémoglobine inférieure à 12g/dL. En l’absence de facteurs de mauvais pronostic, le LDGCB présente une réponse complète au traitement dans 80% des cas et une guérison complète dans 60% des cas (Guevara et al. 2013). La patiente présentait un LDGCB au stade IEA (un seul site extra-nodal atteint, absence de signes généraux) et n’avait pas de facteurs de mauvais pronostic, ce qui explique l'évolution favorable.

Conclusion : Le LDGCB primitif oral peut mimer des pathologies bucco-dentaires. Le praticien doit être capable de les exclure et de suspecter une maladie générale grâce à des examens cliniques et radiologiques pertinents. Une biopsie de la lésion doit être réalisée dans les meilleurs délais. La découverte précoce d’un lymphome primitif oral permet d’améliorer le pronostic du patient grâce à une prise en charge médicale rapide.

 

Wilkinson I et al. Oxford Hanbook of Clinical Medicine, 2018

Guevara-Canales J et al. Braz Oral Res, 2013; 27:349-55


Anaïs GOMMIER (PARIS), Thông NGUYEN, Loredana RADOI
14:10 - 14:20 #40156 - CO20 Contribution de l'intelligence artificielle au radiodiagnostic des lésions péri-apicales, expérience in-vivo au congrès de la SFCO 2023.
Contribution de l'intelligence artificielle au radiodiagnostic des lésions péri-apicales, expérience in-vivo au congrès de la SFCO 2023.

 

Parmi les pathologies bucco-dentaires, les lésions péri-apicales ont en France une prévalence de 33% sur des dents traitées endodontiquement. En imagerie, elles se manifestent par une zone radioclaire au contact de l’apex d’une racine dentaire. Elles sont révélées sur les différents examens radiologiques tels que la radiographie rétro-alvéolaire, la radiographie panoramique et le CBCT majoritairement. Le CBCT, grâce à sa sensibilité́ élevée, est l’examen de référence pour établir la vérité-terrain. Néanmoins, le coût et la dose de rayonnement ionisants sont un frein à l’utilisation massive du CBCT. La radiographie rétro-alvéolaire, objectivant un champ plus étroit et nécessitant de multiples clichés pour l’examen complet de la cavité buccale, est plus chronophage. Par conséquent, la radiographie panoramique reste encore actuellement l’examen de débrouillage utilisé dans les bilans bucco-dentaires comprenant la détection des lésions péri-apicales.

L'Intelligence Artificielle (IA), dans son architecture de Convolutional Neural Network (CNN), s’affirme progressivement comme un dispositif d’aide à l’interprétation des radiographies panoramiques et au diagnostic des lésions péri-apicales. Ces dernières années les évolutions de l’IA dans le domaine de l’imagerie bucco-dentaire sont conséquentes. 

Lors du congrès annuel de la Société Française de Chirurgie Orale (SFCO) une séance appelée Radiogame est régulièrement organisée. A l’occasion de cette conférence, une série de cas cliniques s’appuyant sur des données radiographiques est présentée à l’audience. Lors du congrès de 2023, une innovation est apportée et un lot de radiographies panoramiques est intercalé dans la présentation de l’orateur avec la particularité de contenir des radiographies panoramiques brutes et d’autres pré́-analysées par un logiciel d’IA. Des QCM sont posées pour chaque cas et uniquement les items corrects faisant référence aux lésions péri-apicales sont retenus pour être analysés.

L’objectif principal de l’étude est d’évaluer les tendances d’une éventuelle amélioration du diagnostic du praticien lorsque ce dernier utilise l’IA pour la détection des lésions radioclaires péri-apicales. L’objectif secondaire est de mesurer l’impact de l’IA en fonction des différents niveaux d’expérience des participants.

L’originalité de ce travail réside dans la comparaison des résultats de l’humain vis-à-vis des résultats obtenus par l’humain aidé de l’IA dans le cadre du radiodiagnostic des lésions péri-apicales. C’est, à notre connaissance, la première étude réalisant cette comparaison. La conclusion de l’étude montre que l’IA augmente de 23 % le taux de lésions péri-apicales détectées par les participants au Radiogame. Les sous-groupes des juniors et des seniors détectent respectivement 45% et 35% de lésions supplémentaires à l’aide de l’IA.

Endres MG et al. Diagnostics. 2020;10(6):430.

Song IS et al. Imaging Sci Dent. 2022;52(4):351-7.

Estrela C et al. J. Endod2008;34(11):1325-31.


David MORETTI (Paris), Benjamin SALMON
14:20 - 14:30 #40392 - CO21 Les manifestations orales des pathologies associées aux IgG4 : une revue de littérature.
Les manifestations orales des pathologies associées aux IgG4 : une revue de littérature.

La maladie associée aux IgG4 (IgG4-Related Disease ou IgG4-RD) est une pathologie rare, d’individualisation récente (début des années 2000). Elle regroupe, du fait de leurs similitudes, de nombreuses pathologies  : pancréatite auto-immune de type 1, maladie de Mikulicz, tumeur de Kuttner, …. Ces caractéristiques communes peuvent être cliniques (formation de lésions tumorales) et histologiques (infiltration polyclonale lympho-plasmocytaire, fibrose storiforme…). Cette maladie touche principalement les hommes entre la cinquième et la septième décennie.

Une atteinte systémique est souvent observée, touchant plusieurs organes comme le pancréas, les voies biliaires, les glandes salivaires, les tissus périorbitaires, les reins, les poumons, les ganglions lymphatiques et le rétropéritoine (Okazaki, 2017). En fonction des organes atteints, quatre phénotypes distincts ont été décrits : (I) maladie pancréaticobiliaire, (II) fibrose rétropéritonéale avec ou sans aortite, (III) maladie limitée à la tête et au cou, et (IV) syndrome de Mikulicz classique avec atteinte systémique.

La région de la tête et du cou est le deuxième site le plus fréquent pour la manifestation des IgG4-RD (Pereira, 2022).

Après analyse de la littérature, l’IgG4-RD au niveau de la sphère orale toucherait principalement les glandes salivaires principales, mais d’autres localisations sont également recensées telles que la langue, la muqueuse palatine, la muqueuse alvéolaire, le plancher buccal...

Bien que l’IgG4-RD soit de plus en plus connue, cette pathologie continue d'être fréquemment diagnostiquée à tort comme une maladie néoplasique, infectieuse ou autre maladie inflammatoire. En effet, les manifestations cliniques, la sérologie ainsi que les imageries n'ont pas de spécificité évidente, de sorte qu’il est possible de la confondre avec un syndrome de Gougerot-Sjögren, une sialolithiase, une sarcoïdose … Une corrélation stricte des caractéristiques cliniques, sérologiques et microscopiques est donc nécessaire pour parvenir à un diagnostic correct.

L’évolutivité de l’IgG4-RD est généralement imprévisible, allant d'une résolution spontanée à un risque élevé de décès secondaire à l’insuffisance des organes atteints. Les glucocorticoïdes constituent le traitement standard, de première intention, conduisant généralement à une amélioration de la situation, bien que les rechutes soient fréquentes. Des alternatives à la monothérapie par corticoïdes ont été rapportées ; c’est le cas de l'association de médicaments immunosuppresseurs comme l'azathioprine, le méthotrexate, le cyclophosphamide ou encore le mycophénolate mofétil. L'utilisation du rituximab a également été indiquée en cas de récidive de la maladie. La chirurgie peut être recommandée pour les patients présentant des lésions chroniques entraînant une altération fonctionnelle et une fibrose étendue (Brito-Zeron, 2016).


Pierre ROHARD (Chatellerault), Marie ORLIAGUET, Sylvie BOISRAME
14:30 - 14:40 #40948 - CO22 A propos d’un bénéfice inattendu d’une injection de toxine botulique dans le cas d’un Syndrome de Frey atypique : de la clinique au fondamental.
A propos d’un bénéfice inattendu d’une injection de toxine botulique dans le cas d’un Syndrome de Frey atypique : de la clinique au fondamental.

Introduction : Le Syndrome de Frey est fréquemment décrit dans les suites indésirables de parotidectomies. Il s’exprime par une sudation, une hyperhémie et un flush cutané à la stimulation salivaire en regard essentiellement de l’aire cutanée pré-auriculaire et est rarement associé à un prurit localisé. Il serait la conséquence d’une anastomose post-chirurgicale entre les fibres nerveuses parasympathiques du VII et les fibres nerveuses sympathiques des glandes sudoripares. En bloquant le neurotransmetteur acétylcholine, la toxine botulique a montré son efficacité contre la sudation ectopique du syndrome de Frey. Elle aurait également un effet antiprurigineux dans les cas de prurit chronique. Elle pourrait donc représenter un choix thérapeutique intéressant dans les cas de Syndrome de Frey prurigineux. Cas clinique : Il est rapporté le cas d’une patiente de 79 ans ayant développé un syndrome de Frey post-chirurgical dans le cadre d’un cystadénolymphome parotidien droit opéré par parotidectomie. Son tableau clinique était particulier puisqu’associant un prurit à une symptomatologie classique de sudation pré-auriculaire à la mastication. Le prurit était décrit comme important et pouvant persister pendant plusieurs semaines. Sa topographie était pré-auriculaire, jugale postérieure mais également intra-auriculaire ce qui rendait le tableau atypique. La consommation d’une madeleine permettait de mettre en évidence la sudation et l’hyperhémie et d’en délimiter la topographie exclusivement pré-auriculaire en regard de la loge parotidienne. Un traitement par toxine botulique avait été réalisé par injection strictement sous-cutanée dans la zone pré-auriculaire symptomatique. Il apportait une résolution de la sudation et des épisodes de prurit en une semaine. On notait la résolution du prurit intra-auriculaire, territoire innervé par le VIIbis. Discussion : La physiopathologie de la sudation secondaire au Syndrome de Frey ne partage pas le même neurotransmetteur (acéthylcholine) que celui impliqué dans le prurit (glutamate). Il a néanmoins été rapporté que l’activation de la voie cholinergique pourrait entrainer un relargage d’histamine suffisant au déclenchement d’un prurit. Dans un cas clinique similaire au nôtre, le prurit répondait partiellement aux antihistaminiques locaux. La toxine botulique, en agissant comme inhibiteur du relargage de l’acétylcholine mais également du glutamate permettrait d’agir sur les deux voies (cholinergique et spinothalamique) avec un effet synergique par diminution du relargage histaminique périphérique. Quant à la résolution du prurit auriculaire, ce rapport de cas permettrait d’explorer plusieurs hypothèses : la conséquence d’une diminution de l’inflammation périphérique du territoire principal innervé par le VII, la conséquence d’une diffusion sous-cutanée de la toxine avec une action directe sur le VIIbis et/ou une action rétrograde de la toxine jusqu’au noyau géniculé (carrefour de séparation du VII et du VIIbis).


Chloé GIBEILI (Brest), Yves GAUVIN
14:40 - 14:50 #40949 - CO23 Chirurgie orale au cœur de la neurologie : quand un kyste dentigère devient un facteur aggravant d'une céphalée primaire.
Chirurgie orale au cœur de la neurologie : quand un kyste dentigère devient un facteur aggravant d'une céphalée primaire.

Introduction. La migraine avec aura est une pathologie neurologique fréquente et invalidante ayant une prévalence allant de 1,3% à 9% (Géraud G et al., 2022). La migraine fait partie des céphalées primaires, céphalées dues à l’activation des systèmes nociceptifs crâniens en l’absence de lésion sous-jacente, répondant à des critères nosologiques définis par l’ICHD3 (The International Classification of Headache Disorders), qui peut potentiellement être aggravée par des stimuli périphériques. Le cas d’un patient souffrant de migraines avec aura exacerbées à cause d’une « épine irritative » d’origine odontogène est rapporté.

 

Observation. Un patient de 52 ans migraineux (avec aura) depuis plus d’une trentaine d’années est reçu aux urgences bucco-dentaires du CHU de Reims pour un état de mal migraineux non soulagé par Rizatriptan, Ibuprofène et Izalgi. Le patient souffre de céphalées lancinantes, unilatérales à gauche, insomniantes et associées à un larmoiement. A l’examen exobuccal, le patient présente une hyperesthésie unilatérale gauche au niveau des territoires cutanés du V1 et V2. A l’examen endobuccal, le patient présente une endoclusion de la 27 vitale associée à une suppuration en distal de cette dent. Les examens complémentaires radiographiques, notamment un scanner cérébral, ont permis la découverte fortuite d’une troisième molaire maxillaire gauche (28) en position ectopique, au niveau postéro-supérieur du sinus, associée à une image radioclaire monogéodique mesurant environ 3,5 cm de diamètre, englobant la couronne de la 28. Un kyste dentigère de la 28 a été suspecté et considéré comme facteur de chronicisation de ses migraines. Sous anesthésie générale, les dents 26, 27 et 28 ont été avulsées afin de faciliter l’énucléation kystique et diminuer le risque de récidive par une éventuelle persistance inter-radiculaire du kyste. A 6 mois post-opératoire, le site a bien cicatrisé et le nombre de ses migraines par mois a été divisé par 2 (passant de 7,5 en moyenne [SD = 3,4] sur les 20 mois avant intervention à 3,6 [SD = 1,5]), confirmant que le kyste dentigère intrasinusien était un facteur d’entretien de la céphalée primaire.

 

Discussion. Dans quelques cas de céphalées primaires telles que des migraines ou des algies vasculaires de la face, la suppression d’un facteur aggravant périphérique trigéminal a permis la diminution voire la disparition des crises de ces céphalées primaires, comme dans le cas rapporté ici (Anderson D et al., 2017 ; Kim KS et al., 2009). L’hypothèse scientifique la plus probable serait une sensibilisation du système trigéminal nociceptif (ganglion sphéno-palatin) avec une interaction périphérique et centrale, nécessitant des explorations des mécanismes sous-jacents.

 

Conclusion. La migraine est une pathologie invalidante et fréquente, source d’un problème de santé publique majeur. La collaboration entre les neurologues et les chirurgiens oraux est indispensable afin d’éliminer les facteurs de chronicisation de la migraine.


Amelie ALBISETTI (Strasbourg), Florence DESFRANCOIS, Cedric MAUPRIVEZ, Nathan MOREAU, Stephane DERRUAU
14:50 - 15:00 #41029 - CO24 Planification implanto-prothétique sur lambeau libre de fibula et délinéation du lambeau en radiothérapie : vers un avenir plus « safe » ?
Planification implanto-prothétique sur lambeau libre de fibula et délinéation du lambeau en radiothérapie : vers un avenir plus « safe » ?

Les lambeaux libres de fibula (LLF) sont souvent utilisés dans la reconstruction cervico-faciale lors de la résection de tumeurs de la cavité orale. En oncologie, une radiothérapie cervico-faciale est généralement indiquée, entrainant des répercussions indéniables sur les tissus oraux et les lambeaux liés à des phénomènes d’atrophie, de fibrose et de nécrose radio-induites. Les implants pour la réhabilitation bucco-dentaire sur LLF permettent de rétablir les fonctions masticatoire, esthétique et phonatoire, améliorant la qualité de vie. Cependant, le taux de succès de ces implants à long-terme au sein de fibula irradiées semblent assez médiocres et la pose différée (après radiothérapie) des implants optimiserait leur placement mais augmenterait le risque d’ostéoradionécrose (ORN) à partir de 40 Gy (1). Des études actuelles portent sur la délinéation des lambeaux afin d’épargner partiellement leur irradiation et limiter leur détérioration fonctionnelle (2). La faisabilité de la réduction des doses d’irradiation au niveau des sites d’implantation sur LLF constitue l’objet de cette communication.

 

A partir de scanners pré-opératoires tumeur en place et fibula, d’une empreinte numérique endobuccale et possiblement d’un projet de réhabilitation prothétique, une planification chirurgicale de reconstruction osseuse est optimisée en tenant compte de la future restauration prothétique, avec mise en place d’implants dans la fibula. Le design des plaques d’ostéosynthèse du LLF est alors déterminé. Après chirurgie, la planification implantaire est ajustée sur un scanner de centrage pré-radiothérapique. Une délinéation du LLF est réalisée, guidée par le rapport pathologique et avis du chirurgien. Le volume cible d’irradiation est déterminé en épargnant partiellement le LLF et en tenant compte des sites d’implantation.

 

Après radiothérapie (délai 6 à 12 mois), les implants sont posés de façon optimale et dans un os peu irradié ( < 40 Gy), limitant le risque d’ORN et les complications menant à la perte implantaire.

 

Le LLF étant un tissu ectopique, la récidive tumorale tend à se produire plus fréquemment à l'extérieur du lambeau qu'à l'intérieur. L'interface où le lambeau rencontre les tissus natifs après la résection représente une zone critique de risque de rechute plus élevé, avant toute colonisation potentielle par contiguïté tumorale (3). Le défi réside dans la précision de la délimitation du lambeau et de son pédicule. Par ailleurs, la présence de titane dans les LLF lors de radiothérapie augmenterait le risque d’ORN.

 

La collaboration entre chirurgiens et radiothérapeutes semble pouvoir garantir une plus grande pérennité implantaire grâce au projet implanto-prothétique par diminution des doses d’irradiation du LLF. Néanmoins, aucun compromis ne doit être fait sur un éventuel risque de récidive tumorale.


1. Lodders JN et al. J Craniomaxillofac Surg. 2021;49(9):845-854

2. Blache. A et al. Bulletin du Cancer, 2024.

3. Cho Y et al. Head Neck.2019;41(11):3916-3923


Margaux BRUCKMANN (Reims), Esteban BRENET, Cédric MAUPRIVEZ, Arnaud BEDDOK, Stéphane DERRUAU
Salle 200

"Vendredi 07 juin"

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SYMP6
14:00 - 15:00

SYMPOSIUM MEGAGEN
ALL ON FRAME : LES IMPLANTS SOUS PERIOSTES EN TITANE SUR-MESURE POUR LA GESTION DES ATROPHIES OSSEUSES EXTREMES MAXILLO-MANDIBULAIRE

Conférencier : Romain CASTRO (Chirurgien Oral) (Conférencier, Marseille)
Salle GH
15:00 PAUSE ET VISITE DES STANDS
15:15

"Vendredi 07 juin"

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SYMP9
15:15 - 16:15

SYMPOSIUM GLOBAL D
L’OS ALLOGENIQUE : UN CHAMP DE TOUS LES POSSIBLES

Conférencier : Maud GRAMMATICA (Conférencier, Lyon)
Salle GH
15:30

"Vendredi 07 juin"

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S15
15:30 - 17:00

SESSION 11
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET CHIRURGIE ORALE

Modérateurs : Fabrice CAMPANA (mcu/ph) (Marseille), Mathieu PROVOST (Assistant spécialiste) (Angers)
• Connaître les applications et les développements de l’intelligence artificielle dans le domaine de l’imagerie bucco-dentaire
• Connaître les applications et les développements de l’intelligence artificielle dans le domaine de la pathologie de la muqueuse buccale
15:30 - 17:00 Intelligence artificielle et pathologies de la muqueuse buccale : entre inquiétude et enthousiasme. Maxime DUCRET (PU-PH) (Conférencier, Lyon)
15:30 - 17:00 Intelligence artificielle et imagerie dentaire. Kilian CHANDELON (Conférencier, Clermont-Ferrand)
Auditorium 450

"Vendredi 07 juin"

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COM5
15:30 - 17:00

COMMUNICATIONS LIBRE
Thème libre

Modérateurs : Patrick LARRAS (Retraité) (DIJON), Dr Guy LE TOUX (MCU-PH) (st brieuc)
15:30 - 15:40 #40763 - CO25 Impact de la photobiomodulation dans la préservation de la crête alvéolaire et dans la stabilité implantaire après une extraction dentaire : revue systématique.
Impact de la photobiomodulation dans la préservation de la crête alvéolaire et dans la stabilité implantaire après une extraction dentaire : revue systématique.

Introduction: Après une avulsion dentaire, la diminution du volume osseux peut devenir un facteur défavorable à la pérennité fonctionnelle et esthétique d’une réhabilitation prothétique dentoportée ou implantoportée. La photobiomodulation est utilisée dans le domaine médical pour ses capacités de cicatrisation accélérée. L’étude cherche à évaluer l’intérêt de la photobiomodulation dans la préservation de la crête alvéolaire dans le cadre d’une avulsion dentaire, et dans la stabilité implantaire après une extraction-implantation immédiate. 

Matériel et Méthodes: Une revue systématique selon la méthodologie PRISMA a été conduite dans les bases de recherche PubMed, Science Direct, Scopus et GoogleScholar par 2 investigateurs. Les critères d’inclusion étaient les études publiées après 2000 chez l’homme, ne traitant que de l’intérêt seul de la photobiomodulation dans le cadre de la préservation alvéolaire post-avulsionnelle ou de la stabilité implantaire. Les données extraites étaient respectivement pour le groupe « préservation alvéolaire » (groupe A): volume total d’os néoformé, qualité de l’os cicatrisé, l’expression de marqueurs ostéogéniques, et pour le groupe « stabilité implantaire » (groupe B) : le taux de survie implantaire et le quotient de stabilité implantaire mesuré par analyse de fréquence de résonance (ISQ). Concernant le dispositif de photobiomodulation, ont été relevées : le type d’émission, la longueur d’onde, le mode d’émission, le nombre de séances, leur durée et les points d’applications.  

Résultats: 414 articles ont été screenés, parmi lesquels 12 ont été sélectionnés pour la revue systématique. Les résultats des études indiquaient une supériorité des groupes expérimentaux par rapport aux groupes contrôles, dans 10 des 12 articles. Concernant le groupe A, 6 des 8 articles retenus ont trouvé des résultats significatifs. Concernant le groupe B, 3 des 4 articles ont trouvé un impact statistiquement significatif de la thérapie laser par rapport au groupe contrôle. L’étude n’ayant pas trouvé de différence dans la stabilité implantaire a néanmoins trouvé une perte osseuse statistiquement inférieure dans le groupe expérimental. 

Discussion: Les études présentaient différents protocoles d’application clinique, avec néanmoins une convergence sur l’utilisation d’un laser Diode ou Gallium-Aluminium-Arsenic avec une longueur d’onde au-delà de 800 nanomètres, à émission continue ; une application en un point, sur 3 à 4 séances, avec une durée d’application par séance de 4 à 5 minutes. Aucun effet adverse n'a été rapporté. La pratique de la photobiomodulation semble être sûre, sans contre-indication. 

Conclusion: La photobiomodulation semble permettre une amélioration de la cicatrisation alvéolaire dans le cadre d'une avulsion dentaire, et majorer la stabilité implantaire dans le cadre d'extraction-implantation immédiate. Des études ultérieures, randomisées, en double aveugle avec groupe placebo semblent nécessaires pour consolider les résultats. 


Théo MAHINTACH (Nantes), Anne-Gaëlle CHAUX, Emilie HASCOËT, Alexandra CLOITRE
15:40 - 15:50 #40793 - CO26 Activités antifongiques in vitro des extraits de Allium sativum et Annona muricata sur la croissance de Candida albicans de souche hospitalière d’origine buccale.
Activités antifongiques in vitro des extraits de Allium sativum et Annona muricata sur la croissance de Candida albicans de souche hospitalière d’origine buccale.

Introduction : Le caractère récidivant des candidoses buccales, la résistance du Candida albicans aux antifonqigues conventionnels et le niveau socio-économique faible des sujets mélanodermes africains infectés du VIH-SIDA (Guédé-guina 1997) ont motivé la présente étude. L'objectif etait d’évaluer l’activité inhibitrice des extraits de Allium sativum et Annona muricat sur candida albicans.

Matériel: Extraits acqueux et hydroétanoliques des bulbes de gousses de Allium sativum  «liliaceae » et des feuilles de Annona muricata « annonaceae». Deux souches de Candida albicans d’origine buccale de malades vivants avec le VIH-SIDA dont l’une (souche A) identifiée au n°18887 est sensible à tous les antifongiques conventionnels, et l’autre (souche B) au n°18792 résistante à l’Amphotéricine B.

Méthode : Cette étude "in vitro" a été réalisée en collaboration avec les laboratoires des UFR de Biosciences et des sciences biologiques et pharmaceutiques de l’université Félix Houphouët Boigny en 2019. Le screening phytochimique et la chromatographie sur couche mince ont été utilisés pour le triphytochimique des plantes. La double dilution des extraits végétaux incorporée à la gélose a permis de tester les deux souches de Candida albicans. La comparaison des activités des extraits a été faite sur la base des valeurs de Concentration Minimale Fongique (CMF) et/ou de Concentration d’Inhibition de 50 % (CI50).

Résultats : Les deux plantes sont riches en polyterpènes, polyphénols, flavonoïdes et  leucoantocyanes. Les extraits hydroéthanoliques de Allium sativum  à 50mg/mL et à 100 mg/mL de CMF, ont inhibé respectivement, 99, 99 % des Candida albicans de la souche A et 70 % des Candida albicans de la souche B. Cependant, les extraits acqueux des deux plantes et hydroéthanolique de Annona mricata n’ont pas inhibité les Candida albicans des deux souches.

Discussion : L’effet fongicide de Allium sativum et Annona muricata  a été relevé dans plusieurs études et varie en fonction des extraits et de la CMF. Selon l’étude d’Olugbuyiro (2017), plus la concentration en extrait de feuilles de Annona muricata est élevée, plus l’extrait est efficace pour inhiber la croissance de Candida   albicans. Quant aux essais cliniques de D’haran (2016), ils confirment l’efficacité de la solution aqueuse de Allium sativum  dans le traitement de candidose buccale.

Conclusion

Les extraits de Allium sativum pourraient être une drogue efficace pour la prise en charge des candidoses buccales.

 

Guédé-guina et al. Inhibition par MISCA-F2 de la croissance de Aspergillus fumigutus, Candida albicans et Crytococcus neoformans trois germes opportunistes du SIDA. J. Afrique Bioméd., 1997, 2, 11-16

Olugbuyiro J. Activités microbiennes et phytochimiques propriétés de la feuille d’Annonia muricata, Covenant journal of physical sciences of life sciences (CJPL), 2017, 2.

D’haran SR, Ganapathy D., Medical management of denture stomatitis, Asian journal of pharmaceutical and clinical Research, 2016, 9,1,14-6.

 

 


Jeannette Apoline AKA EPOUSE ADOUKO (Abidjan, Côte d'Ivoire), Seka Saint Honoré OHOUEU, Bernard Nazaire DJYH, Alain Dit Philippe BIDIÉ
15:50 - 16:00 #40796 - CO27 Syndrome paranéoplasique oral : une boîte de pandore de tumeurs malignes sous-jacentes.
Syndrome paranéoplasique oral : une boîte de pandore de tumeurs malignes sous-jacentes.

Introduction: Le syndrome paranéoplasique (SPN) oral consiste en une réaction immunologique buccale développée en réaction à une néoplasie maligne. Les aspects cliniques peuvent être variés et les cancers primaires diverses. Nous avons donc souhaité répertorier les différents cas cliniques et travaux effectués à ce sujet en réalisant une revue systématique de la littérature. L’objectif principal de ce travail était de fournir un aperçu détaillé et complet de la littérature publiée sur les différents types de SPN de la cavité orale décrits, afin de mieux les identifier tout en se basant sur des critères diagnostiques précis sur le plan clinique, biologique et histologique.

Méthode: La méthodologie utilisée a étroitement suivi la checklist PRISMA. Nous avons inclus toutes les études portant sur les SPN de la cavité orale associés à un cancer préalablement identifié ou découvert ultérieurement pour toutes les tranches d’âge. Une méta-analyse en proportion a été réalisée pour le résultat principal de notre étude.

Résultats : Parmi les articles sélectionnés on retrouve 92 rapports de cas et 6 séries de cas pour un total de 109 patients. Cela nous a permis d'identifier 12 SPN oraux distincts. Des analyses secondaires ont été réalisées par ailleurs pour identifier notamment les différents sous types de pemphigus paranéoplasiques, les localisations et lésions associés à l'acanthosis nigricans malin, les localisations préférentielles des cancers primitifs associés, les délais diagnostiques séparant les premiers symptômes du diagnostic de SPN oral et de son cancer primitif associé, ainsi que des courbes de survies. 

Discussion :  Le cancer demeure l'une des principales causes de décès à l'échelle mondiale, représentant un défi majeur pour la santé publique. La mortalité liée au cancer diminue globalement depuis les années 90 essentiellement grâce à trois leviers principaux modifiables que sont : la limitation de l'exposition aux facteurs de risques connus, les avancées thérapeutiques importantes et le résultat de diagnostics plus précoces. L'examen clinique demeure une étape centrale dans le processus complexe du diagnostic du cancer.  En effet, notre étude se focalisant sur les SPN de la cavité orale uniquement montre que dans 51% des cas les premiers symptômes du SPN oral ont précédés la découverte du cancer auquel ils étaient liés et que pour 30% d’entre eux, il a fallu plus d’un an avant de faire le diagnostic de certitude du cancer primitif. Par ailleurs, il est très facile de passer à côté de leur diagnostic étant donné leur présentation clinique aspécifique comme en témoigne notre étude.

Conclusion: Notre étude apporte des éléments de synthèse intéressants et non publiés à ce jour qui pourraient être utiles aux praticiens, pour un diagnostic plus précoce de certains cancers et ainsi améliorer le pronostic des patients. 


Gabriel MOREAU (Paris), André PORPORATTI, Marine MONDOLONI, Geraldine LESCAILLE, Juliette ROCHEFORT
16:00 - 16:10 #40860 - CO28 Mise au point d’un protocole de thérapie cellulaire dans le traitement des défauts de muqueuse orale et cutanée : Retour sur une année de Master 2.
Mise au point d’un protocole de thérapie cellulaire dans le traitement des défauts de muqueuse orale et cutanée : Retour sur une année de Master 2.

Introduction : Bien que la cicatrisation orale soit considérée comme un modèle de cicatrisation ad integrum à l’âge adulte, il existe des situations cliniques de pertes de substance muqueuse qui ne peuvent cicatriser spontanément. Nous proposons un protocole de thérapie cellulaire utilisant des greffons hybrides constitués de fibrine riche en plaquettes (PRF) associée à des fibroblastes gingivaux (FG), ou des fibroblastes dermiques (FD).

Objectifs : Mettre au point les greffons de PRF cellularisés (in vitro), et évaluer l’efficacité de ces greffons hybrides dans la cicatrisation de la peau et de la muqueuse palatine chez le gros animal (in vivo).

Matériel & Méthodes : In vitro : Les infections de fibroblastes à la protéine fluorescente verte (GFP) ou à la protéine fluorescente rouge (RFP) ont été réalisées sur lignées isolées et cultivées, puis mises en culture dans des gels de PRF. In vivo : Des prélèvements palatins et cutanés faits chez le mini-cochon (CENOMEXA, Dossier APAFiS #22382, DDPP 76-18-064) à J7, J60, et J180+ après réalisation de défauts critiques, sans comblement (contrôle), ou traités avec de la PRF, sans ou avec FG ou FD ont été colorés pour analyse histomorphométrique.

Résultats : Les fibroblastes ont été infectés à la GFP et à la RFP avec succès, et isolés par cytométrie en flux (FACS) en vue d’analyses complémentaires (PCR, tests de viabilité, tests de différenciation). Au total, 17 conditions histologiques différentes (selon type de comblement et temps d’arrêt) ont été testées. À J7, un front de réépithélialisation migrant par-dessus le caillot de fibrine était visible sur les plaies palatines traitées avec les greffons, sans formation de croûte, contrairement à ce qui a été observé sur le modèle cutané. Les différentes conditions n’ont pas permis de mettre en évidence des différences significatives entre elles.

Conclusion : La mise au point d’un greffon hybride nous a permis de mettre au point un modèle de culture 3D de fibroblaste dans un gel de PRF qui pourrait servir à étudier les différences de comportement entre les FG et les FD lorsqu’ils sont co-cultivés avec des leucocytes, ces derniers étant constitutifs du PRF. Les analyses sur le gros animal nous ont permis de montrer les différences de comportement entre les kératinocytes de la peau et ceux de la muqueuse palatine, ces derniers présentant la capacité particulière d’adhérer et de migrer sur ces gels de fibrine. Enfin, la mise en place de ces greffons n’a pas montré d’amélioration significative sur la cicatrisation des plaies cutanées et muqueuses.

Toma AI, et al. Oral wound healing models and emerging regenerative therapies. Transl Res 2021;236:17–34

Dohan DM, et al. Platelet-rich fibrin (PRF): A second-generation platelet concentrate. Part II: Platelet-related biologic features. Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endodontology 2006;101:e45–50

Niku SD, et al. Isolation of lymphocytes from clotted blood. J Immunol Methods 1987;105:9–14


Aurélien BOS (Paris), Lucas DUONG, Benjamin FOURNIER, François FERRÉ
16:10 - 16:20 #40929 - CO29 Utilisation du dispositif de guidage innovant EZ-Block® pour l’anesthésie tronculaire au foramen mandibulaire : d’un outil de soins précieux à un outil pédagogique indispensable ?
Utilisation du dispositif de guidage innovant EZ-Block® pour l’anesthésie tronculaire au foramen mandibulaire : d’un outil de soins précieux à un outil pédagogique indispensable ?

L’anesthésie tronculaire au foramen mandibulaire tient ses principales indications dans la chirurgie d’exodontie mais aussi en pratique restauratrice et endodontique. Les nombreuses techniques qui ont été décrites, à main levée ou à l’aide d’un dispositif de guidage (Gaudy, 1999) révèlent de la difficulté rencontrée par les praticiens, d’infiltrer la solution anesthésique au plus près du foramen mandibulaire tout en minimisant leurs complications nerveuses et vasculaires. Les taux de succès variables et la crainte des complications de cette anesthésie, la rendent délaissée par de nombreux confrères et plus particulièrement les plus fraîchement sortis de nos facultés. Le but de cette communication est de présenter le taux de succès ainsi que les perspectives pédagogiques de ce dispositif de guidage EZ-Block® à travers 2 études comparatives.

Le dispositif de guidage EZ-Block® a été conçu sur l’analyse du point idéal d’infiltration à l’aide d’un angulateur sur 40 coupes tomodensitométriques axiales. Dans un deuxième temps, la précision du point d’infiltration à l’aide du dispositif a été évaluée et comparée à la méthode anatomique décrite par Gaudy et Arreto en 1999 (Gaudy, 1999) sur 12 têtes humaines prélevées sur des cadavres frais. Enfin, une 3ème étude a eu pour objectif d’évaluer la performance du système de guidage EZ-Block® et les complications sur 139 patients et de les comparer aux données de la littérature pour des anesthésies à main levée.

La précision du point d’infiltration relevée sur l’étude sur cadavres, à l’aide du dispositif de guidage EZ-Block® a été située pour 91.6% des cas dans le quadrant postéro-supérieur de la mandibule, à une distance comprise entre 7 et 14 mm en avant du bord postérieur de la branche mandibulaire alors qu’elle n’a été située pour la même zone que pour 58.3% des cas lors de l’infiltration à main levée. Lors de l’étude pilote, le taux de succès (réalisation complète de l’intervention) a atteint 95.9% alors qu’il était de 67.4% pour la revue de littérature.

Ce dispositif de guidage EZ-Block® a montré des forts taux de réussite avec peu de complications peropératoires. Cependant, une étude clinique comparative entre les 2 techniques guidée et à main levée est indispensable pour confirmer ces résultats de manière statistique. Ce dispositif a l’avantage d’être facile d’utilisation, universel, permettant ainsi un gain de temps et financier contrairement aux dispositifs médicaux sur-mesure à impression 3D (Hamdy, 2020) (Jonathon, 2020).

Ce dispositif fait l’objet d’une étude clinique multicentrique en cours pour confirmer les forts taux de réussite et les faibles complications de ce dispositif, afin de l’intégrer à part entière dans la pratique clinique et comme outil de formation pédagogique pour les étudiants en chirurgie dentaire.


Nicolas CAILLEUX (TROYES), Romane MATTEI, Anne-Laure EJEIL, Marie-Alix FAUROUX
16:20 - 16:30 #40987 - CO30 Qualité de vie Orale après un lymphome non hodgkinien : Une étude populationnelle en France.
Qualité de vie Orale après un lymphome non hodgkinien : Une étude populationnelle en France.

Introduction : Les lymphomes non-hodgkinien (LNH) représentent 63% des hémopathies malignes en France (Le Guyader-Peyrou 2019). Le progrès des traitements a amélioré les taux de survie des patients, cependant la toxicité de la chimiothérapie n’est pas sans conséquences sur la cavité orale, se manifestant par des complications aiguës et tardives, affectant ainsi la qualité de vie des patients (Sahni 2020). L'objectif de cette étude est d'identifier les facteurs associés à la qualité de vie orale (QdVO) chez les patients diagnostiqués de LNH.

Matériels et Méthodes : Après l’obtention de l’autorisation du CPP Sud-Est III (2022-A01761-42), cette étude en population générale a été menée à partir des trois registres de cancer spécialisés dans les hémopathies malignes (3.693.712 d’habitants en 2023). Les patients diagnostiqués entre 2010 et 2018 ont rempli des questionnaires dont le QLQ-OH15 en septembre 2023. La classification ICD-O-3 a été utilisée pour définir le diagnostic des LNH.

Résultats : Sur 1 381 patients, 489 ont répondu aux questionnaires (Taux de réponse de 35%). Un revenu supérieur à 3 000 euros par mois était associé à une meilleure QdVO (β= 7,3 ; p=0,0006), un indice de masse corporelle <18,5 kg/m² était associé à une QdVO plus faible (β= -9,4 ; p=0,009), les stades Ann Arbor III ou IV et le fait de fumer au moins une cigarette par jour étaient associés à une faible QdVO. Une faible estime de soi était associée à de mauvais scores de prothèses dentaires (β= -18,9 ; p=0,01)

Discussion : La QdVO à distance du diagnostic était globalement élevée (90/100), les facteurs y associés étaient d’ordre cliniques, économiques et psycho-sociaux. L’estime de soi  était faible chez les demandeurs de prothèse dentaire, ce qui s'accorde avec les données de la littérature concernant l’impact des facteurs psychiques sur la QdVO (José Alcides 2024). Par ailleurs, les patients qui avaient des revenus mensuels élevés avaient une meilleure QdVO. Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que les moyens financiers élevés permettraient d’effectuer des actes non remboursés par les mutuelles mais aussi d’avoir accès à des praticiens non conventionnés par l’assurance maladie, ce qui diminuerait le délai d’attente pour la prise de rendez-vous chez le praticien.

Conclusion : Les principaux facteurs liés à une diminution de la QdVO chez les patients 6 à 11 ans après le diagnostic de LNH étaient le revenu, l'indice de masse corporelle, le stade Ann Arbor et le tabagisme. Cette étude offre des valeurs de référence sur l’état de la QdVO et fournit également des indicateurs aux praticiens concernant les facteurs associés à la QdVO, leur permettant de prendre en compte ces facteurs pour améliorer la prise en charge et le suivi des patients.

Le Guyader-Peyrou S et al. Institut National du cancer, 2019; pp. 37–44, Volume 2.

Sahni P et al. Spec Care Dentist. sept 2020;40(5):450‑6.

José Alcides ADA et al. J Psychosom Res. 2024 Feb:177:111577.


Kroudia Stephane WASSE (Dijon), Tienhan Sandrine DABAKUYO-YONLI, Jeannette Apoline AKA-ADOUKO, Kueshivi Midodji ATSOU, Jean-Marc PONCET, Xavier TROUSSARD, Sebastien ORAZIO, Alain MONNEREAU, Victorin AHOSSI, Marc MAYNADIE
16:30 - 16:40 #40990 - CO31 Réalité augmentée : preuve de concept en chirurgie orale.
Réalité augmentée : preuve de concept en chirurgie orale.

Introduction : La réalité augmentée (RA) est la superposition à la réalité, d’informations numériques actualisées en temps réel. Elle permet donc d’ajouter à un environnement clinique, des informations tridimensionnelles. En chirurgie orale, cette technologie permet une intégration des données directement sur le patient. Notre essai vise à démontrer la faisabilité de l’utilisation de la réalité augmentée pour planifier et réaliser une intervention en chirurgie ambulatoire.

 

Matériel et méthodes : La planification de l'intervention commence par un examen radiologique 3D du patient. Avec le logiciel Realguide, un modèle est créé incluant les zones d'intérêt telles que le nerf alvéolaire ou bien une cavité kystique. Ce modèle 3D peut être personnalisé via un logiciel intégré au casque, permettant des ajustements comme la coloration du nerf alvéolaire ou la modification de la transparence osseuse pour une meilleure visualisation. Une prévisualisation de la mâchoire du patient est réalisée en amont, permettant une répétition pédagogique des étapes opératoires. Le jour de l'intervention, le modèle 3D est affiché dans la salle de bloc via le casque de réalité augmentée, facilitant ainsi le repérage, l'analyse, et la réalisation de l'intervention sans se déganter.

 

Résultats et limites : L’utilisation de la RA est possible et a été réalisée pour plusieurs interventions au sein de notre service. Cela nécessite de passer par de multiples logiciels, car il n’existe pas de flux numérique dédié. Malgré l’ergonomie du casque, il reste encombrant et présente des limites : une réduction du champ de vision, un léger décalage de la colorimétrie, notamment avec les éclairages scialytiques. De plus, le casque peut causer des problèmes de cinétose, ce qui rend son utilisation difficile sur des périodes prolongées. La prochaine étape de ce test serait de positionner l'objet 3D directement sur le patient et de le fixer avec un dispositif d'ancrage.

 

Conclusion : L’utilisation de la réalité augmentée en chirurgie orale permet une planification en amont de l’intervention, ainsi qu’une aide lors de la chirurgie qui pourrait apporter de nettes améliorations. Aussi bien en termes de navigation, que de visualisation de structures et espaces anatomiques. Son utilisation reste encore expérimentale du fait des différents éléments cités plus haut, mais son avenir reste prometteur avec de nombreuses avancées prévues dans les années à venir.


Marie ROLLIN (Paris), Charles GOSSIÔME
16:40 - 16:50 #41032 - CO32 Mise en place d’une plaque d’ostéosynthèse personnalisée en prévention du risque fracturaire lors de l’énucléation d’un kyste folliculaire.
Mise en place d’une plaque d’ostéosynthèse personnalisée en prévention du risque fracturaire lors de l’énucléation d’un kyste folliculaire.

Les kystes folliculaires, sont les deuxièmes kystes odontogènes développementaux bénins les plus courants, représentant environ 24 % de tous les vrais kystes des mâchoires. Les fractures mandibulaires pathologiques surviennent généralement dans des zones où l'os a été affaibli par une pathologie sous-jacente, spontanément ou suite à un traumatisme externe (Tieghi 2011, Boffano 2013). L'objectif de cet article est de rapporter et de discuter de la prise en charge d'un kyste dentigère à l'aide d'une plaque d'ostéosynthèse en titane personnalisée en prévention d’une fracture mandibulaire iatrogène chez une femme de 84 ans.

Une femme de 84 ans était adressée par son dentiste pour le traitement d’une lésion mandibulaire évoluant chroniquement depuis 2014. Une tuméfaction vestibulaire douloureuse en regard des dents 43 et 44, avec fistule chronique était objectivée. Les dents 42, 41, 31 et 32 étaient non conservables. La taille de la lésion avait fortement augmentée en 10 ans en comparant les orthopantomogrammes. La tomodensitométrie volumique à faisceau conique (CBCT) révélait une lésion symphysaire de 30 mm de longueur, bien délimitée et radioclaire, affectant les corticales, s'étendant des dents 44 à 34. Deux dents incluses était comprises dans la lésion, à savoir 33 et 34 bis, au contact de l'os basale. Les racines de 44 à 32 étaient résorbées. L’hypothèse diagnostique la plus probable était celle d’un kyste péri-coronaire.

Les dents 41, 42, 31, 32, 33 ont été extraite, le kyste complètement énucléé avec mise en place d’une plaque en titane personnalisée par abord endo buccal sous anesthésie générale. Les suites post opératoires étaient simples. L’analyse anatomopathologique a confirmé le kyste folliculaire.

Un kyste dentigère peut-être traité par marsupialisation et/ou énucléation complète. Les inconvénients de la marsupialisation sont le tissu pathologique laissé en place, la nécessité de lavages quotidiens et d’un suivi régulier, parfois long.

Le choix à ici été fait en tenant compte de la mobilité réduite de la patiente qui constitue un risque fracturaire par chute et complique sa capacité à assister aux rendez-vous de suivi. Sa dextérité limitée complique les lavages quotidiens. La mise en place d'une plaque a été envisagée pour réduire le risque de fractures per et postopératoires, lié, à la fragilité mandibulaire et au risque de chute. Dans la littérature, seuls deux cas rapportent l'utilisation de plaques pour prévenir les fractures mandibulaires lors d'extractions/énucléation (Castellani 2021).

La taille et le site du kyste, l'âge et la situation du patient, la dentition et l'implication de structures nobles sont des critères qui doivent être pris en compte pour décider du traitement d'un kyste dentigère à l’aide de plaques d’ostéosynthèse personnalisées préventives.

Boffano P. Dent Traumatol Off Publ Int Assoc Dent Traumatol. 2013;29(3):185‑96.

Tieghi R et al. J Craniofac Surg. 2011;22(5):1779‑80.

Castellani A. BMJ Case Rep. 2021;14(7):e243576.


Hugo BAZIN (Paris), Soufiane BOUSSOUNI
16:50 - 17:00 #41046 - CO33 Les anomalies dentaires associées à la microsomie craniofaciale : étude rétrospective.
Les anomalies dentaires associées à la microsomie craniofaciale : étude rétrospective.

Introduction:  

La microsomie craniofaciale (MCF) est une affection développementale qui affecte les structures dérivées de la première et de la deuxième arcade branchiale, entraînant divers troubles craniofaciaux, impliquant un sous-développement de la mandibule, du maxillaire, des oreilles, des muscles du visage et des nerfs. L’objectif de cette étude était d’identifier des anomalies dentaires (AD) chez des patients atteints de microsomie craniofaciale (CFM) au CHU de Nantes, en France.

Matériels et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale rétrospective basée sur des radiographies panoramiques de patients diagnostiqués avec MCF. Les AD ont été évalué par une classification réporté par Bilge et al. Les stades de minéralisation de Nolla ont été utilisés pour évaluer le développement dentaire. Le niveau de signification a été fixé à 5 %.

 

Résultat : Un total de 80 sujets ont été inclus et la prévalence des  AD chez les patients atteints de MCF était de 80%. Les trois AD les plus fréquentes étaient l’ectopie (62,5 %; p = 0,005), le retard de développement dentaire du côté atteint (45 %; p = 0,014) et le retard d’éruption dentaire  du côté atteint (20 %; p = 0,001). Les déformations dentaires de type oligodontie, hyperdontie, dysplasie dentinaire, et anomalies de forme ont été également diagnostiqué.

Discussion : Les AD ont été largement observées chez les patients atteints de MCF. Cela peut être dû à l’origine commune qui est les cellules de la crête neurale ou à des facteurs environnementaux et / ou génétiques. De plus, le diagnostic précoce de la DA est obligatoire pour assurer une meilleure prise en charge et éviter les complications potentielles comme la malocclusion, une susceptibilité plus élevée aux caries, ainsi que des problèmes esthétiques et psychologiques.

Conclusion :

Les AD ont été largement observées chez les patients atteints de MCF. Les résultats actuels devraient être confirmés par des études prospectives plus vastes.

Références:

Birgfeld CB, et al. Craniofacial microsomia. Semin Plast Surg 2012;26:91–104.

Bertin H, et al. Surgical correction of mandibular hypoplasia in hemifacial microsomia: A retrospective study in 39 patients. J Craniomaxillofac Surg 2017; 45:1031–8.

Ahiko N, et al. Investigation of Maxillofacial Morphology and Dental Development in Hemifacial Microsomia. The Cleft Palate-Craniofacial Journal: Official Publication of the American Cleft Palate-Craniofacial Association 2014;52. 


Mouna BEN SALEM (Monastir, Tunisie), Pierre CORRE, Helios BERTIN
Salle 200
17:00

"Vendredi 07 juin"

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CLO
17:00 - 18:00

CLÔTURE DU CONGRÈS ET REMISE DES PRIX

Auditorium 450